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Foire aux questions

La salle de l’Assemblée nationale, aussi connue sous le nom de salon Bleu, est un lieu emblématique de la démocratie québécoise. Elle nécessite aujourd’hui d’importants travaux de rénovation afin de remédier à la dégradation de ses composants patrimoniaux et technologiques.

Réaliser un projet semblable dans un lieu patrimonial vivant oblige à tenir compte d’un grand nombre de facteurs. La présente foire aux questions vise à faire connaître :

  • l’origine, la vision globale et l’état actuel du projet;
  • l’approche respectueuse envers le patrimoine que préconise l’Assemblée nationale du Québec;
  • les enjeux technologiques à considérer pour assurer le bon fonctionnement de la Chambre.

Quelle est l’origine du projet?

Un diagnostic de l’état de la salle, réalisé en 2018 par deux firmes d’architecture et d’ingénierie, en collaboration avec le Centre de conservation du Québec (CCQ), a déterminé que des travaux de restauration étaient nécessaires afin de préserver l’état de ces lieux qui ont une forte valeur patrimoniale.

En résumé, des travaux de réfection sont jugés nécessaires sur de multiples composants, notamment les surfaces de plâtre, les boiseries, les surfaces peintes et les vernis. La restauration des lustres et des fresques, ainsi que le remplacement des tapis et des sièges fixes des tribunes sont aussi nécessaires.

Le diagnostic note également que les équipements de ventilation sont en fin de vie. La mise en place d’un plancher surélevé et d’un réseau de câblage intégré est requise, afin de pourvoir aux améliorations technologiques futures. L’ajout de prises électriques, de prises USB et de prises de réseau est également nécessaire. Finalement, le remplacement des appareils d’éclairage, du système de sonorisation et de certains équipements de télédiffusion devait être pris en considération.

Y aura-t-il uniquement restauration du patrimoine?

Non. La réfection des éléments architecturaux et patrimoniaux est importante, mais elle est aussi l’occasion de réaliser d’autres améliorations incontournables. Une vision globale du projet a été élaborée pour avoir une approche exhaustive des différents enjeux :

  • adapter le salon Bleu aux normes du Code national du bâtiment (CNB), du Code national de prévention des incendies (CNPI) et la norme NFPA 101 de la National Fire Protection Association, soit :
    • garantir l’espace suffisant pour l’accès et l’évacuation sécuritaire;
    • permettre l’accès aux personnes à mobilité réduite;
  • offrir des espaces de travail adaptés et ergonomiques aux parlementaires;
  • mettre à niveau les composants techniques et technologiques :
    • intégrer le vote électronique aux travaux parlementaires;
    • remplacer les systèmes de ventilation et d’éclairage;
    • installer un plancher surélevé et un réseau de câblage intégré;
    • actualiser les outils numériques des parlementaires;
    • intégrer différentes prises aux pupitres des parlementaires et à la galerie de la presse;
    • améliorer la captation télévisuelle.

Pourquoi effectuer ces rénovations maintenant?

Pour contenir les coûts : attendre ou reporter ces travaux aurait des conséquences sur la préservation des lieux et accroîtrait les efforts nécessaires pour maintenir les actifs.

Pour limiter les répercussions sur les travaux parlementaires : les rénovations doivent suivre une séquence permettant de maximiser les périodes d’intervention durant les pauses parlementaires, notamment en été.

Où se tiendront les travaux parlementaires pendant les rénovations?

Les travaux parlementaires se dérouleront à l’extérieur du salon Bleu pour une période d’environ deux ans. Tenir les séances dans le salon Rouge, voisine et de même dimension, permet ainsi de réduire l’incidence du chantier sur la conduite des affaires parlementaires. Les travaux parlementaires s’y dérouleront jusqu’à la réouverture du salon Bleu, prévue à l’automne 2026.

Aurait-il été possible de construire une salle temporaire?

Grâce à la restauration continue de l’hôtel du Parlement, ce scénario est évitable en entamant aujourd’hui les travaux de rénovation dans le salon Bleu. L’état actuel de l’hôtel du Parlement rend possible la relocalisation temporaire de la Chambre dans le salon Rouge, qui a l’avantage d’offrir les mêmes dimensions et caractéristiques que le salon Bleu, en plus d’être situé à proximité de celui-ci. Cette solution est plus simple et moins coûteuse que la construction d’une salle temporaire.

Pourquoi a-t-on eu besoin d’effectuer des travaux dans le salon Rouge?

Pour mettre à un niveau équivalent au salon Bleu l’ensemble des infrastructures technologiques nécessaires à la tenue des travaux parlementaires et à leur captation. Jusqu’ici, le salon Rouge n’était équipé que pour les commissions parlementaires et les activités officielles et protocolaires. Il a également été nécessaire d’effectuer des travaux de restauration et d’aménagement.

Les travaux dans le salon Rouge consistaient notamment à :

  • construire un nouveau sous-plancher pour l’intégration des connexions électriques et technologiques aux pupitres;
  • effectuer des modifications aux systèmes de ventilation;
  • procéder à la réfection des plâtres et de la peinture au parquet;
  • aménager le trône, la tribune de la presse et les antichambres;
  • intégrer les équipements nécessaires à la télédiffusion.

Quel est le budget du projet?

Les budgets autorisés par le Bureau de l’Assemblée nationale pour le projet s’élèvent 32,2 M$. Cette somme couvre l’octroi de contrats de services professionnels et d’approvisionnement, la restauration et l’aménagement de la salle du Conseil législatif, la rénovation et la restauration de la salle de l’Assemblée nationale, et le réaménagement de la salle du Conseil législatif pour le retour à sa vocation initiale à la fin du projet. 

Le Bureau de l’Assemblée nationale a également autorisé un budget de 8,7 M$ pour soutenir les principaux services aux parlementaires pendant les séances, projet qui s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique du parlement.

La configuration actuelle de la Chambre va-t-elle changer?

Plusieurs types d’aménagements ont été analysés et la configuration en forme de fer à cheval est celle qui a été retenue par les parlementaires. Cette solution permet d’intégrer un maximum de pupitres d’origine doubles ainsi que la table patrimoniale des greffiers et greffières, qui remplacera la table actuelle.

Pourquoi réintégrer la table patrimoniale des greffiers et greffières?

Après avoir étudié la table patrimoniale des greffiers et greffières, dessinée en 1886 par Eugène-Étienne Taché, les architectes ont pu démontrer qu’il était possible d’intégrer des outils technologiques plus discrets et moins encombrants sans altérer les aspects d’origine.

Le salon Bleu a-t-il déjà été l’objet d’un réaménagement?

Oui. L’ajout de la tribune de la presse en 1910 en est un exemple. Ensuite, de 1977 à 1985, l’ensemble de l’hôtel du Parlement est l’objet de travaux de restauration sans précédent dans son histoire. Dans ce chantier, le salon Bleu connaît des transformations majeures dues à l’implantation de la télédiffusion des débats :

  • restauration des composantes patrimoniales et des œuvres d’art;
  • consolidation du plafond;
  • remplacement des composantes de ventilation et d’éclairage;
  • aménagement d’espaces pour les infrastructures électrique et audiovisuelle;
  • changement de couleur des murs du vert au bleu;
  • protection contre les incendies, etc.

Malgré leur ampleur, ces interventions ont été réalisées en alliant respect du patrimoine, intégration harmonieuse de nouvelles technologies et modernisation des infrastructures.

En 1910, la tribune de la presse, installée jusque-là de chaque côté du trône de la présidence, déménage à l’arrière de la salle.

Assemblée législative entre 1906 et 1910
Assemblée législative, entre 1906 et 1910.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Salle de l’Assemblée nationale en 2018
Salle de l’Assemblée nationale, 2018.
© Collection Assemblée nationale.

En 1978, les murs du « salon Vert » sont peints en bleu afin d’offrir une meilleure captation pour la télédiffusion des débats parlementaires.

Salle de l’Assemblée nationale en 1978
Salle de l’Assemblée nationale, 1978.
© Collection Assemblée nationale.
Salle de l’Assemblée nationale en 2019
Salle de l’Assemblée nationale, 2019.
© Collection Assemblée nationale.

Quelle firme d’architecture a été engagée pour le projet?

La firme STGM Architecture est à l’œuvre avec son équipe d’architectes spécialisés en patrimoine. Elle est en constante relation avec l’équipe multidisciplinaire de l’Assemblée nationale formée d’architectes, d’ingénieurs et d’historiens. Celle-ci planifie donc les futures interventions en continuité avec cette approche d’intégration respectueuse de ce lieu emblématique.

Très consciente de l’importance de sa mission, notre équipe collabore avec le Centre de conservation du Québec (CCQ) et a également collaboré avec l’École d’architecture de l’Université Laval pour élargir les perspectives et voir de quelle manière ces défis ont été relevés dans d’autres parlements du monde.

Est-ce que des changements dans la salle sont envisagés pour le public qui assiste aux travaux parlementaires?

Les tribunes latérales seront dotées d’écrans sur lesquels les visiteurs pourront visionner de plus près les travaux parlementaires, ce qui améliorera leur expérience dans la salle. De plus, des places réservées aux personnes à mobilité réduite seront ajoutées dans les tribunes du public et des invités et invitées.

Est-ce que la console de son sera située au même endroit dans la salle?

Non. La console de son sera dorénavant située dans les tribunes inférieures, comme il n’était pas possible de la laisser sur le parquet en raison de l’ensemble des contraintes.

Les pupitres actuels sont-ils tous d’origine?

Non, on compte seulement 32 pupitres doubles et 1 pupitre simple datant de 1887. Tous les autres ont été rajoutés progressivement jusqu’en 1989. Ce mobilier a subi diverses altérations avec le temps : intégration de micros et de haut-parleurs (1963), remplacement complet des couvercles (1988-1994), etc. Les répercussions de ces interventions ont été soigneusement limitées en utilisant les mêmes matériaux nobles et en commandant aux artisans le respect strict d’un fini conforme à l’allure originale du mobilier. Des restaurations complètes périodiques ont par ailleurs été effectuées depuis 1977.

Est-ce que les nouveaux pupitres s’harmoniseront avec le mobilier original?

Tout à fait. Les architectes se sont inspirés du mobilier original afin de dessiner les nouveaux pupitres. L’utilisation de la même essence de bois que le mobilier d’origine, le noyer noir, crée un effet d’unité, préservant ainsi le cachet patrimonial de la salle.

L’Assemblée nationale est-elle soucieuse de son patrimoine?

L’institution est responsable de la conservation et de la mise en valeur d’un patrimoine architectural unique en Amérique du Nord. Pour cette raison, ses interventions doivent être exemplaires.

En même temps, la salle de l’Assemblée nationale est un espace de travail qui a constamment évolué avec les besoins des parlementaires (sonorisation, télédiffusion, etc.). À chaque génération, l’institution doit relever ce défi constant de recherche d’équilibre : elle a l’obligation morale de préserver ce patrimoine et de le faire évoluer le plus harmonieusement possible tout en répondant aux besoins actuels des parlementaires.