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(Douze heures vingt-neuf minutes)
Le Président (M. Lafrance): Bonjour tout le monde. Je vous
demanderais, s'il vous plaît, de bien vouloir prendre votre siège.
Je constate que nous avons le quorum. J'aimerais déclarer cette 33e
séance de travail ouverte, en rappelant le mandat de notre commission
qui est de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 125, Code civil du Québec. Est-ce que nous avons des
remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a aucun
remplacement.
Le Président (M. Lafrance): Merci. M. le ministre.
M. Rémillard: Oui. Alors, M. le Président, nos
légistes et experts sont toujours en rencontre, nous les avons aussi
rencontrés à quelques reprises pour établir les derniers
textes, en particulier en ce qui regarde l'hypothèque mobilière
et, ensuite, les effets que ça peut avoir sur d'autres articles. C'est
en train de se rédiger, M. le Président, et les légistes y
travaillent avec les experts, ce qui veut dire que, normalement, dans les
prochaines minutes, ils devraient nous arriver, ce qui nous permettrait, je
pense, de reprendre nos discussions et de voir comment les choses vont
évoluer pour savoir comment nous pourrons planifier nos travaux. Dans
quelques minutes, on me dit qu'ils arriveraient.
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre. Alors,
si je comprends bien, vous proposez d'allonger notre horaire. Est-ce qu'il y a
consentement?
Mme Harel: Jusqu'à quelle heure?
M. Rémillard: On peut voir comment les textes vont nous
amener à la discussion. Si on préfère...
Mme Harel: Moi, j'ai un caucus à 13 h 30.
M. Rémillard: C'est ça. Oui, alors, on peut penser
en termes de 13 heures, cet après-midi.
Le Président (M. Lafrance): Oui. Mme Harel: Oui,
c'est ça.
M. Rémillard: On va aller jusqu'à 13 heures et on
pourra ensuite voir comment on organise nos travaux pour cet
après-midi.
Le Président (M. Lafrance): Je suspends donc nos travaux
pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
(Reprise à 13 h 29)
Le Président (M. Lafrance): J'aimerais donc
déclarer notre séance de travail rouverte.
Articles en suspens De l'hypothèque
mobilière
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Les
légistes et les experts travaillent toujours en fonction des directives
que nous leur avons données, c'est-à-dire que, dans un article,
nous allons consacrer le principe de la possibilité de
l'hypothèque mobilière personnelle avec application dans une loi,
c'est-à-dire que c'est une loi. Ce principe sera appliqué dans
une loi qui devra venir plus tard pour établir toutes les
modalités. Alors, nous en sommes donc à travailler à ces
différents aménagements, M. le Président, ce qui voudrait
dire qu'on pourrait maintenant ajourner et revenir après la
période des questions, cet après-midi, pour terminer le tout.
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre. Oui,
Mme la députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, j'ai besoin d'une confirmation
du ministre que cette loi sera bien une loi qui va amender le Code civil.
M. Rémillard: C'est une loi qui va amender... qui va
amender le Code civil, un instant! Je pense qu'il faut voir. C'est une loi qui
va mettre en application le principe du Code civil.
Mme Harel: Oui, mais j'ai besoin d'avoir une clarification - on
aura peut-être l'occasion d'en reparler - qu'il s'agit donc d'une loi qui
va faire en sorte que ces dispositions vont faire partie du Code civil, ces
dispositions qui seraient l'objet d'une intervention de nature
législative.
M. Rémillard: Non. Ce que nous mettons dans le Code civil,
c'est le principe et l'application du principe viendra par une loi...
Mme Harel: C'est ça.
M. Rémillard: ...les modalités techniques qu'on
viendra... Et cette loi, on ne sait pas; il
faudrait voir où ça pourrait se retrouver. Je dis, comme
hypothèse, peut-être bien que ça pourrait être en
fonction de la Loi sur la protection du consommateur, peut-être que
ça peut être une loi spécifique qui demeure par
elle-même, ça peut être de différentes dispositions,
mais ce sera par une loi.
Mme Harel: Bien, je demande au ministre d'examiner justement
cette condition à l'effet que cette loi-là vienne modifier le
Code civil de façon à pouvoir retrouver dans le Code civil,
à la section IV, ce que l'on entend par cette hypothèque
mobilière sans dépossession.
M. Rémillard: ...le principe que nous visons, c'est qu'il
y ait dans le Code civil le principe, et les modalités sont dans une (oi
d'application.
Mme Harel: Oui. Mais cette loi-là, pour qu'if y ait des
consentements, M. le Président, j'aurais besoin qu'on m'assure que cette
loi va venir amender le Code civil.
M. Rémillard: M. le Président, pour ma part, ce que
je comprends, ce que les légistes m'ont expliqué et ce qui est
mon intention, c'est de faire en sorte qu'il y ait une loi qui mette en
application les principes, et cette loi met en application un principe qui se
retrouve dans le Code civil. Mais ce serait quelque chose que j'aimerais
retrouver dans une loi, soit spécifique ou soit dans l'autre loi
déjà existante, comme je n'élimine pas la
possibilité - je pense que la députée de
Hochelaga-Maisonneuve n'élimine pas la possibilité - que
ça soit aussi dans la Loi sur la protection du consommateur. On ne sait
pas. On verra.
Mme Harel: Oui. Alors, mes vérifications, moi,
m'amènent...
M. Rémillard: Oui.
Mme Harel: ...à vous dire ceci: II faut qu'on ait la
garantie que cette loi vienne amender le Code civil.
M. Rémillard: Elle peut venir amender le Code civil, mais
le principe est toujours là et, à partir de la loi qu'on fera, on
verra si c'est nécessaire d'amender le Code civil, dépendamment
de la loi.
Mme Harel: Écoutez, pensez au patrimoine familial.
M. Rémillard: Oui.
Mme Harel: II y a des modalités dans le patrimoine
familial, mais la loi est venue amender le Code civil de façon à
ce que le patrimoine familial se retrouve dans le Code civil. Moi, j'ai besoin
de la garantie que cette loi va amender le Code civil et qu'on va retrouver
cette...
M. Rémillard: Qu'est-ce que vous voulez me dire? Vous
voulez dire qu'on va retrouver les principes d'application de
l'hypothèque mobilière...
Mme Harel: Vous les aviez... Une voix: On les avait
déjà dans...
M. Rémillard: ...comme on les avait déjà
dans le Code civil?
Mme Harel: Ou pas. M. Rémillard: Ou pas?
Mme Harel: Ou pas. Les principes d'application, vous me dites
qu'on va avoir une consultation avant la loi.
M. Rémillard: Bien oui! Bien oui!
Mme Harel: Alors, j'imagine que cette consultation, c'est aussi
pour entendre le point de vue des citoyens.
M. Rémillard: C'est ça, exactement.
Mme Harel: Et si ce point de vue était à l'effet de
ne pas retenir ce véhicule, j'imagine que le ministre serait assez
sensible à l'expression des gens pour ne pas maintenir sa volonté
malgré tout.
M. Rémillard: Oui, oui.
Mme Harel: Mais si tant est qu'il allait dans le sens ou si tant
est qu'après la consultation il considère toujours comme
nécessaire de déposer une loi, je veux avoir la garantie que
cette loi-là va amender le Code civil.
M. Rémillard: O.K. Je vais regarder ça avec les
légistes.
Mme Harel: D'accord.
M. Rémillard: C'est une question technique. Voici, le
raisonnement que nous faisons, c'est qu'on se rend compte qu'il y a des
questions techniques qui méritent d'être étudiées,
que ce soit en fonction du registre, de l'identification des biens qui peuvent
être hypothéqués. Il y a la question aussi de savoir quels
biens pourront être hypothéqués, dans quelles
circonstances. Alors, toutes ces questions-là qui sont soulevées
et l'hypothèque mobilière en elle-même, que nous puissions
en discuter, comme on l'a mentionné, par des discussions que nous
pourrions avoir pour une loi spécifique, c'est dans ce
cadre-là.
Mme Harel: Si je comprends bien, nous parlons toujours du
principe d'une hypothèque mobilière sans dépossession.
M. Rémillard: C'est ça, oui.
Mme Harel: C'est ça. Alors, nous ne disons pas que cette
hypothèque mobilière ne s'adresse qu'aux entreprises, ce que nous
aurions souhaité, mais vous ne dites pas que cette hypothèque
mobilière s'adresse aux consommateurs, ce que vous auriez
souhaité. Ce qu'on dit, c'est qu'il va y avoir une hypothèque
mobilière sans dépossession. Quelle sera son assiette? Est-ce que
ce sera les entreprises seulement? Est-ce que ce sera les consommateurs? Quels
seront les biens? Ça, il y aura une consultation, c'est bien
ça?
M. Rémillard: Je comprends une chose. L'hypothèque
mobilière sur les entreprises, écoutez, on ne remet pas ça
en cause. Ça existe. Donc, c'est confirmé.
Mme Harel: Ça n'existe pas, l'hypothèque
mobilière sur les entreprises. On l'introduit avec le projet de loi
125.
M. Rémillard: Oui, mais écoutez, il y a quand
même le nantissement commercial qui existe, etc.
Mme Harel: Oui.
M. Rémillard: Vous savez, ça existe comme tel.
Mme Harel: Oui, oui, il y a d'autres choses qui existent, mais on
transforme ce qui existe et on va introduire l'hypothèque
mobilière pour l'entreprise.
M. Rémillard: C'est ça. Et pour
l'hypothèque...
Mme Harel: Mais on s'entend bien que c'est une hypothèque
mobilière sans dépossession...
M. Rémillard: C'est une hypothèque mobilière
sans dépossession.
Mme Harel: ...et on ne connaît pas l'assiette encore.
L'assiette va nous être connue par un projet de loi.
M. Rémillard: C'est ça, l'assiette sur les
biens.
Mme Harel: Alors, on ne connaît pas l'assiette. On ne dit
pas que l'assiette va porter sur le consommateur. On n'en connaît pas
encore les modalités.
M. Rémillard: Non, non, on ne connaît pas
l'assiette, on ne sait pas exactement quelle pourrait être l'application
de cette possibilité de l'hypothèque mobilière, ne la
connaissant pas jusqu'à présent, n'ayant pas
délimité les biens qui pourraient être l'objet, n'ayant pas
déterminé aussi les modalités d'exercice.
Mme Harel: Donc, c'est ouvert à ce qu'elle couvre les
consommateurs ou à ce qu'elle ne les couvre pas. C'est ça qu'il
faut comprendre. L'hypothèque mobilière sans dépossession,
c'est finalement un principe qui a été introduit dans le Code.
Qui va-t-elle couvrir? Là, c'est la loi qui va nous le dire.
M. Rémillard: Non. L'hypothèque mobilière au
point de vue commercial, je ne remets pas ça en cause. C'est comme
ça, et le nantissement est là. Ce n'est pas, je pense, le sujet
de notre discussion. Le sujet de notre discussion, c'est en fonction, donc, du
consommateur, c'est-à-dire au niveau personnel et, à ce
niveau-là, on dit: Dans le principe...
Mme Harel: C'est votre point de vue, là. M.
Rémillard: Oui, oui, oui.
Mme Harel: Ça, vous pouvez l'expliquer, mais ce n'est pas
ce qu'on va voter ici. Ce qu'on vote ici, c'est l'hypothèque
mobilière sans dépossession. Ce qu'on vote, c'est que les
modalités...
M. Rémillard: Sans dépossession. Je suis
parfaitement d'accord là-dessus. Bien oui, c'est sans
dépossession.
Mme Harel: L'assiette qu'elle va couvrir, ça va être
dans une loi.
M. Rémillard: Ça va être dans une loi, des
modalités...
Mme Harel: Puis, dans la loi, il ne faut pas nous faire dire que
nous sommes en faveur de l'hypothèque mobilière pour les
consommateurs.
M. Rémillard: Ce que je veux vous dire, c'est que les
modalités d'application seront déterminées... Son
assiette, si vous vouiez parler d'assiette, l'assiette pourra être,
à ce moment-là, déterminée par une loi.
Mme Harel: C'est ça. C'est ce sur quoi on s'entend.
O.K.
M. Rémillard: C'est ça.
Mme Harel: La loi qui vient amender le Code civil.
M. Rémillard: On verra au point de vue
technique. Je verrai, au point de vue technique, ce qui se passe.
Mme Harel: J'aimerais avoir une réponse parce que je dois
donner des réponses. Alors, j'aimerais en avoir une en retour.
M. Rémillard: C'est parce que je ne vois pas pourquoi vous
voulez que ce soit dans le Code civil, parce qu'il y a des avantages à
ce que ce ne soit pas, non plus, dans le Code civil, comme nous pouvons en
avoir, par exemple, sur la protection du consommateur. Nous avons des
dispositions, des principes, pour la protection du consommateur, mais il y a
une Loi sur la protection du consommateur qui est à l'extérieur,
qui permet donc d'établir toutes les modalités de la protection
du consommateur. Sur la vie privée, on a les principes de la vie
privée qu'on a votés avec ce nouveau Code civil et on sait qu'on
devra légiférer sur la protection de la vie privée.
Ça va venir aussi appliquer les principes du Code civil. Quel serait
l'avantage - je ne le vois pas au moment où nous nous parlons - de
mettre tout ça dans le Code civil? Je ne vois pas.
Mme Harel: écoutez, autant il y a une Loi sur la
protection du consommateur, autant nous avons cru nécessaire,
jugé nécessaire, de part et d'autre, de définir ce qu'est
le contrat de consommation. Alors, que toutes les modalités techniques
concernant l'hypothèque mobilière sans dépossession soient
dans le Code civil, ce n'est pas ce que je vous demande. Il va falloir avoir
des définitions dans le Code civil.
M. Rémillard: Ah oui!
Mme Harel: Là, pour tout de suite, on n'en a pas. Alors,
il va falloir amender le Code civil pour venir y introduire des
définitions.
M. Rémillard: En fonction de ce qui sera
décidé par la loi.
Mme Harel: II n'y en a pas... C'est ça.
M. Rémillard: En fonction de ce qui va être
décidé par la loi.
Mme Harel: Parce que le Code civil ne donne pas de
définition de l'hypothèque mobilière sans
dépossession.
M. Rémillard: Oui, mais écoutez bien. Je pense
qu'on s'entend sur un point.
Mme Harel: II va en falloir, des définitions, puis on ne
s'entend pas sur les définitions, c'est pour ça qu'on
diffère le débat. On peut le faire, le débat. C'est parce
qu'on ne s'entend pas.
M. Rémillard: Oui, mais regardez bien.
Mme Harel: Vous savez pourquoi on reporte ça.
M. Rémillard: Oui.
Mme Harel: Si vous voulez le faire, on va le faire, mais il ne
faut pas dire qu'on s'est entendus quand, dans le fond, on a
décidé que, parce qu'on ne s'entendait pas, on différait
le débat.
M. Rémillard: Non. Écoutez bien. Je crois bien
qu'on s'entend sur un point: c'est que le Code civil, de par sa nature
même, établit les grandes règles, les grands principes, les
grandes modalités de ces principes sans nécessairement aller dans
tous les détails, les conditions.
Mme Harel: Non, mais il donne des définitions.
M. Rémillard: Et là, par conséquent, on a
des exemples que je viens de donner, la protection du consommateur, la vie
privée) et je pourrais eh donner beaucoup d'autres, le droit du travail,
etc. Donc, vous avez une source; la source, c'est le Code civil. Alors, ce que
je vous dis, c'est que, quand on aura fait cette loi et qu'on aura la loi, les
éléments qu'on doit établir pour modifier le Code civil,
pour avoir des éléments qui sont essentiels, qui doivent
être à la source, on devra le faire.
Mme Harel: Nécessairement, parce que là, vous me
citez, par exemple, la protection de ta réputation de la vie
privée; on a introduit, dans le Code civil, des définitions. On a
introduit, en matière de louage, des définitions. En
matière de consommation, oh a introduit des définitions. Et,
ensuite, il y a des lois d'application. C'est dans ce sens-là. On se
parie pour se dire les choses réellement.
M. Rémillard: Oui.
Mme Harel: Moi, ce que je vous dis, c'est qu'il va falloir des
définitions dans le Code qui ne s'y trouvent pas
présentement.
M. Rémillard: On verra à ce moment-là. On
verra à ce moment-là la loi qu'on va faire.
Mme Harel: Oui, parce qu'il est possible aussi qu'on voie qu'il
n'en faut pas du tout, des définitions.
M. Rémillard: On verra.
Mme Harel: II y aurait des définitions. Mais ce que je
veux dire, c'est qu'actuellement, comme il n'y en a pas, on ne peut pas
prétendre que ça dit plus que ce que ça dit,
l'hypothèque mobilière sans dépossession.
M. Rémillard: On dit que le principe est là. On dit
qu'on va l'étudier par une loi, en étudiant une loi
spécifique. Et on verra. S'il faut amender le Code civil, à ce
moment-là, pour appliquer la loi qu'on aura décidée, je
pense qu'au point de vue légal et tout, je ne vois pas de
problème, toujours selon le principe qu'on a la source, qui est le Code
civil, et que les modalités, on peut les retrouver dans une loi
particulière.
Mme Harel: Je veux quand même bien être certaine
qu'il n'y a pas de zone grise. On s'entend bien que, quand on dit qu'il y a une
hypothèque mobilière sans dépossession, on ne
définit pas sur quelle assiette elle repose, on ne dit pas que, pour
autant, il y a une hypothèque pour les consommateurs, on dit que c'est
ouvert. Et c'est dans une loi qu'on le dira. C'est ça qu'on
comprend?
M. Rémillard: Nous, on dit, en ce qui regarde l'aspect
consommation, que ce sera dans une loi qu'on établira des
modalités. C'est ça?
Mme Harel: On établira les modalités de
l'hypothèque mobilière sans dépossession.
M. Rémillard: C'est ça.
Une voix: Pour les particuliers.
M. Rémillard: Pour les particuliers.
Mme Harel: Bien, pas pour les particuliers.
M. Rémillard: Oui, mais pourquoi?
Mme Harel: On va établir les modalités de
l'hypothèque mobilière sans dépossession, point. C'est
ça, la...
M. Rémillard: Mais on l'a déjà pour les
entreprises.
Mme Harel: À quel article?
M. Rémillard: On pourra établir ça.
Écoutez, je n'ai pas ça devant moi, mais on l'a
déjà pour les entreprises.
Mme Harel: Donnez-moi l'article.
M. Rémillard: On va faire venir les légistes.
Attendez. Il faudrait, M. le sous-ministre, aller chercher les gens. On va voir
ça.
Mme Harel: Parce que l'hypothèque mobilière sans
dépossession à laquelle on fait référence, nous,
c'est pour tout.
M. Rémillard: Oui, mais il y a déjà... De ce
tout...
Mme Harel: Elle est ouverte. Alors, ça peut être sur
rien ou sur tout.
M. Rémillard: Non. De ce tout, il y a déjà
une partie qui a été acceptée, qu'on a faite, qu'on a
acceptée, qui est faite. C'est fait.
Mme Harel: Parce que je veux être bien certaine que vous ne
nous faites pas adopter le principe de la loi que vous voulez déposer.
Je veux être sûre de ça. Si on n'est pas sûr de
ça, M. le Président, on ne s'entendra pas. Je veux être
sûre qu'on n'adopte pas en deuxième lecture le projet de loi que
vous voulez nous déposer quand on adopte ça.
M. Rémillard: Moi, je vous dis que le principe de
l'hypothèque mobilière est déjà dans le Code, qu'on
l'a reconnu et accepté en ce qui regarde l'aspect commercial et qu'il
reste le point de vue consommation. Ce que nous disons, c'est qu'au point de
vue consommation, c'est ouvert, mais l'assiette et l'opportunité seront
discutées. L'assiette sera discutée.
Mme Harel: Alors, écoutez, on va...
M. Rémillard: Voulez-vous, je vais répondre
à votre question en ce qui regarde l'hypothèque mobilière
en matière commerciale...
Mme Harel: Oui.
M. Rémillard: Mme Longtin peut répondre.
Mme Harel: Donnez-moi juste le chapitre. C'est parce que je dois
aller au caucus et on a une période de questions à 14 heures.
M. Rémillard: Moi aussi. Tout ça, la période
de questions à 14 heures.
Mme Harel: Donnez-moi le chapitre qui porte sur
l'hypothèque mobilière de l'entreprise.
Mme Longtin (Marie-José): À dire vrai, les articles
qui déterminent l'hypothèque de l'entreprise, ce sont les
articles 2651 et suivants qui déterminent ce qu'est l'objet de
l'hypothèque. Et c'est l'article...
Mme Harel: Alors, c'est l'ensemble des hypothèques,
à ce moment-là, qui est concerné.
Mme Longtin: De façon générale...
Mme Harel: De façon générale.
Mme Longtin: ...c'est un régime général.
Mme Harel: Alors, il n'y en a pas une spécifique
pour...
Mme Longtin: II y a des dispositions particulières qui
visaient l'entreprise. On peut penser, par exemple, à
2667,2668,2669.
Mme Harel: Mais le principe de 2651, c'est pour...
Mme Longtin: C'est qu'on détermine quels sont les biens
qui peuvent faire l'objet d'une hypothèque et, donc, dans la mesure
où le projet de loi 125 était ouvert...
Mme Harel: II y a une question...
Mme Longtin: ...ce sont ces articles-là qui étaient
là. Maintenant, pour ce qui concernait la personne physique, il fallait
lire plus précisément l'article 2653 qui venait le dire, au
deuxième alinéa, qu'on ne pouvait grever certains biens, donc, ce
qui laisse entendre qu'à part cette assiette-là on pouvait
procéder par hypothèque.
Mme Harel: Alors, je reprends la question que je posais
tantôt. Je veux être bien claire que nous n'adoptons pas en
deuxième lecture le principe de la loi que le ministre va déposer
lorsque nous adoptons qu'il y aura une hypothèque mobBière sans
dépossession. C'est là-dessus que je veux avoir un appui du
ministre. Nous, nous ne vouions pas du principe qu'il va y avoir une
hypothèque mobilière sans dépossession pour les
consommateurs.
M. Rémillard: Ah! Pour les consommateurs?
Mme Harel: Oui. Quel projet de loi le propose? Ça, ce sera
la responsabilité du ministre. Et qu'on puisse, nous, voter contre en
deuxième lecture, ça, ce sera la responsabilité de
l'Opposition. Mais je ne veux pas qu'en prétendant voter
l'hypothèque mobilière sans dépossession on vienne nous
dire après qu'on a déjà appuyé la deuxième
lecture du projet de loi que le ministre entend déposer, qui porte sur
le principe. Si je comprends bien, il veut le déposer pour que ça
concerne les consommateurs.
M. Rémillard: Écoutez, moi, j'ai de la
difficulté...
Mme Bleau: Est-ce que je peux poser une question?
M. Rémillard: Je vous en prie.
Mme Bleau: Quand vous pariez de la loi qui viendra donner les
modalités, si jamais les consommateurs qui vont venir en commission nous
disent que oui, ils acceptent, oui, ils veulent pouvoir prendre certaines
hypothèques sur certaines choses, à ce moment-là, si la
population le dit clairement, vous ne pourrez pas faire autrement qu'être
d'accord.
Mme Harel: Oui, oui. Mais ça, à ce
moment-là, on le jugera, on l'appréciera en fonction...
Mme Bleau: De la commission. Mme Harel: ...du débat
public. Mme Bleau: Bien sûr.
Mme Harel: Et je ne veux pas qu'on soit engagés, au vote
de deuxième lecture qui est le vote de principe, à l'avance. On
ne vote pas, en votant l'hypothèque mobilière sans
dépossession dans le Code civil, le principe d'une hypothèque
pour les consommateurs.
M. Rémillard: M. le Président, le principe, on l'a
voté, hein? L'étude du principe, on l'a faite. C'était
dans le Code comme tel. Ça a déjà été
voté au printemps. Là, on étudie article par article.
Mme Harel: Au printemps?
M. Rémillard: L'adoption du principe.
Mme Harel: Oui, oui. Moi, je vous parie du principe du projet de
loi qui va suivre le printemps prochain.
M. Rémillard: Ah bon! Ça, c'est une autre chose, le
printemps prochain. Alors ça, c'est le projet de loi, vous voulez dire,
sur l'hypothèque mobilière.
Mme Harel: Oui, oui, oui, oui.
M. Rémillard: Oui. Tout d'abord, la première des
choses, c'est que, de la façon dont je crois comprendre votre question,
ce sur quoi on s'est entendus ce matin, ce que je confirme, c'est que
l'hypothèque mobilière, on vient de vous le démontrer,
vous le savez aussi bien que moi, existe au point de vue commercial. Il n'y a
pas de problème, c'est là, on ne remet pas ça en cause. Au
point de vue consommateur, le Code civil va reconnaître qu'il y a une
possibilité et reste à voir, maintenant, l'opportunité de
le faire par une loi et les modalités.
Mme Harel: Le Code civil, quand il parie d'une hypothèque
mobilière sans dépossession, il ne dit pas sur quelle assiette
elle va porter, hein?
M. Rémillard: Exactement, oui. Mais je suis bien d'accord
pour vous dire ça.
Mme Harel: Comme on ne dit pas sur quelle assiette, il ne faut
pas faire dire a l'hypothèque mobilière sans dépossession
plus que ce qu'elle ne dit et, ne disant pas sur quelle assiette elle va
porter, l'hypothèque mobilière sans déposses-
sion ne signifie pas l'hypothèque pour le consommateur.
M. Rémillard: L'hypothèque mobilière sans
dépossession est précisée en fonction de l'aspect
commercial pour les entreprises. Ça, c'est un aspect.
Mme Harel: C'est les principes généraux qui valent
pour l'assiette et c'est juste des modalités techniques pour le fret, la
cargaison ou des choses comme ça. Malheureusement, moi, il faut que
j'aille. Je ne peux pas...
M. Rémillard: Oui, moi aussi. Alors, on se retrouvera tout
à l'heure.
Mme Harel: Moi, j'ai un caucus.
M. Rémillard: Mais le principe, pour moi, est le
même. C'est l'entente qu'on a faite ce matin que je confirme.
Le Président (M. Lafrance): Nos travaux sont donc
suspendus jusqu'à cet après-midi vers 15 h 30, du moins
après les affaires courantes, sujet à confirmation en Chambre.
Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 51)
(Reprise à 16 h 25)
Le Président (M. Lafrance): Prenez vos sièges, s'il
vous plaît. Je constate que nous avons le quorum. J'aimerais donc
déclarer ouverte notre séance de travail pour cet
après-midi, en vous rappelant que nous avons eu avis en Chambre de notre
horaire pour aujourd'hui et demain, soit cet après-midi jusqu'à
18 h 30 et, ce soir, de 20 heures à minuit et, demain, 13
décembre, de 10 heures à 12 h 30. Est-ce qu'on pourrait
m'indiquer sur quel article on désire...
M. Rémillard: Oui, ce ne sera pas très long, M. le
Président, dans quelques instants. Alors, on se souvient que les
articles qu'il nous reste à voir, je pense que je peux dire qu'en
très, très, très grande majorité, si ce n'est
presque exclusivement, ce sont des articles qui sont en relation avec
l'hypothèque mobilière, soit pour une entreprise, soit pour une
personne. Donc, nous avons un amendement à apporter à l'article
2666. Nous ajouterions l'article 2666.1.
Le Président (M. Lafrance): Alors, l'article 2666 est un
article qui a été adopté. Vous ne touchez pas à
l'article 2666 comme tel? Vous voulez ajouter...
M. Rémillard: Excusez-moi, je me suis mal exprimé.
Je veux simplement ajouter, après l'article 2666, l'article 2666.1.
Le Président (M. Lafrance): D'accord.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, le projet est
modifié par l'ajout, après l'article 2666, de l'article suivant:
"À moins qu'elle n'exploite une entreprise et que l'hypothèque ne
grève les biens de l'entreprise, une personne physique ne peut consentir
une hypothèque mobilière sans dépossession que dans les
conditions et suivant les formes autorisées par la loi."
M. le Président, cet amendement pose au Code civil le principe de
l'hypothèque mobilière sans dépossession consentie par une
personne physique qui n'exploite pas une entreprise. Ce n'est cependant que
dans les conditions et suivant les formes autorisées par la loi. En
raison de cet amendement, l'article 2666.1 se lirait comme suit: "À
moins qu'elle n'exploite une entreprise et que l'hypothèque ne
grève les biens de l'entreprise, une personne physique ne peut consentir
une hypothèque mobilière sans dépossession que dans les
conditions et suivant les formes autorisées par la loi."
Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): Commentaires? Oui, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, j'ai d'abord une question
d'information à vous poser, et peut-être à Mme la
secrétaire de notre commission. J'ai moi-même une proposition
d'amendement. Alors, dois-je comprendre qu'il faille battre d'abord
l'amendement du ministre si je veux introduire mon amendement? Voulez-vous que
je vous en fasse lecture?
Le Président (M. Lafrance): C'est un amendement qui touche
précisément cet article?
Mme Harel: C'est un amendement qui va... Oui, 2666.1. C'est bien
ça. Est-ce que vous voulez que j'en fasse lecture?
Le Président (M. Lafrance): Oui.
Mme Harel: L'amendement proposé se lit comme suit: Le
projet est modifié par l'insertion, après l'article...
M. Rémillard: On n'a pas, je pense, le projet. Je ne pense
pas.
Mme Harel: Non, c'est ça, je vais en faire lecture.
Le Président (M. Lafrance): Est-ce que vous pouvez en
distribuer une copie à tous les membres?
Mme Harel: J'en ai une seule copie là. Mais
on va tout de suite...
M. Rémillard: On peut simplement en prendre
connaissance.
Le Président (M. Lafrance): Est-ce que c'est un amendement
qui change la signification de la proposition, parce qu'il faut disposer de la
proposition d'ajout de l'article 2666. 1...
Mme Harel: Je vais vous laisser en juger.
Le Président (M. Lafrance):... ou s'il y a consentement
à le débattre en même temps?
M. Rémillard: Nous sommes prêts à
entendre...
Le Président (M. Lafrance): Oui? M. Rémillard:
Oui, oui, oui. Oh oui!
Le Président (M. Lafrance): D'accord, allez-y. On
apprécierait avoir copie.
Mme Harel: C'est ça, je vais vous laisser en juger.
Le Président (M. Lafrance): Oui.
Mme Harel: L'amendement proposé est le suivant: Le projet
est modifié par l'insertion, après l'article 2666, de l'article
2666. 1: "Seule une personne qui exploite une entreprise peut consentir une
hypothèque mobilière sans dépossession. "
Le Président (M. Lafrance): Ce que vous faites, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve, c'est introduire un nouvel
article, si je comprends bien. Alors, nous devons disposer en principe de la
proposition initiale qui est l'ajout, tel que proposé par M. le
ministre, et, ensuite, disposer de votre proposition, ou si vous voulez les
débattre en même temps.
M. Rémillard: Non, M. le Président, parce que je
comprends que la proposition déposée par l'Opposition va à
rencontre de la proposition, de l'amendement que nous avons.
Le Président (M. Lafrance): Mme la députée
de Hochelaga-Maisonneuve, nous allons disposer de la proposition d'amendement,
telle que lue et déposée par M. le ministre initialement, et, une
fois que nous aurons disposé de cet amendement, on pourra se pencher sur
le vôtre.
Mme Harel: M. le Président, je dois dire que c'est avec
surprise que je constate que le ministre n'a pas pris en considération
les représentations que j'ai faites ici devant cette commission avant
notre ajournement de ce midi. Je vous rappelle que, lorsque, ce matin, nous
avions échangé sur cette question, ce que je considérais
comme étant notre entente concernait les articles 2681 et suivants qui
traitent des dispositions particulières à l'hypothèque
mobilière sans dépossession. Et, M. le Président, quand on
me parlait d'introduire le principe au projet de loi 125, ce que j'ai toujours
considéré, c'est qu'on introduisait le principe, qui n'existe pas
actuellement dans notre droit, de l'hypothèque mobilière sans
dépossession. Alors, c'est de ce principe-là dont je parlais.
Là, M. le Président, à ce moment-là, j'avais
compris que le ministre entendait reporter l'assiette de cette
hypothèque mobilière sans dépossession à un
débat ultérieur. Il me parlait d'une consultation qui allait
précéder un projet de loi, projet de loi, évidemment, qui
avait comme effet de venir indiquer au Code civil ce que serait cette
hypothèque mobilière sans dépossession. On se retrouve
avec une proposition d'amendement qui, maintenant, veut nous faire accepter,
avant même qu'on ait fait le débat, l'équivalent de ce que
le projet de loi à venir contiendrait dans son principe. Vous vous
rappelez que nous votons en deuxième lecture le principe d'une loi,
puis, en troisième lecture, ses modalités. Alors, je vous
rappelle que la deuxième lecture du futur projet de loi dont le ministre
nous pariait, le principe, ce sera vraisemblablement, compte tenu des positions
jusqu'à maintenant connues du gouvernement, le principe, ce serait donc
exactement ce que nous retrouvons à l'amendement, c'est-à-dire
que l'hypothèque d'une personne physique est donc l'hypothèque du
consommateur, pour parier clairement.
Et les modalités, nous dit-on, elles ne seront plus
définies. Les définitions ne se retrouveront même plus dans
le Code civil. "Suivant les formes autorisées par la loi", ça,
c'est la manière habituelle par laquelle on entend "en dehors du Code".
C'est ça que ça veut dire. Voter ça, ça veut dire
qu'on vote qu'il n'y a plus de définition de l'hypothèque
mobilière sans dépossession dans le Code. "Suivant les formes
autorisées par la loi", ça veut dire, dans le langage usuel,
qu'en dehors du Code on va définir ce que c'est, mais que, maintenant on
va déjà accepter que l'hypothèque mobilière sans
dépossession puisse être consentie par une personne physique.
C'est exactement de ce débat-là dont il s'agissait quand le
ministre me parlait d'une consultation puis d'un projet de loi à
venir.
Alors, vous comprendrez, dans ces circonstances, M. le Président,
que c'est un amendement qui nous apparaît carrément inacceptable.
C'est vraiment par acquit de conscience que j'avais posé la question au
ministre tellement j'étais certaine de la réponse qu'il m'avait
donnée ce matin, à savoir, évidemment, que l'on traitait
de l'hypothèque mobilière sans dépossession. Et c'est
tellement vrai que le ministre se
sent maintenant obligé d'introduire autre chose qui ne
l'était pas au Code.
Alors, M. le Président, j'aurais un sous-amendement à
déposer qui va se lire comme suit. Je vous en fais lecture, puis je vous
le dépose immédiatement après: Le projet est
modifié par l'insertion, après l'article 2666, de l'article
2666.1. Je le relis: "Seule une personne qui exploite une entreprise peut
consentir une hypothèque mobilière sans dépossession.
Cette hypothèque doit grever les biens de l'entreprise."
Parce que, finalement, vous savez, M. le Président, c'est simple,
hein? Moi, je croyais qu'on s'était entendus pour les limbes. Donc, il
ne s'agissait pas de définir l'hypothèque mobilière sans
dépossession pour l'entreprise seulement, mais le ministre ne nous la
faisait pas définir pour le consommateur, et on différait le
débat à plus tard.
M. Rémillard: Sur la recevabilité.
Le Président (M. Lafrance): M. le ministre.
M. Rémillard: Sur la recevabilité, M. le
Président. Je pense que, comme tout à l'heure, il s'agit d'une
proposition qui va à rencontre du texte de l'amendement.
Le Président (M. Lafrance): Alors, comme je l'ai dit, il
nous faut disposer en premier de l'article 2666.1 tel qu'il a été
proposé et, ensuite, on se penchera sur ces amendements, puisque c'est
un deuxième amendement que vous venez de déposer.
Mme Harel: C'est un sous-amendement là.
Le Président (M. Lafrance): Un sous-amendement à ce
que vous avez déposé?
Mme Harel: À l'amendement du ministre.
Le Président (M. Lafrance): À l'article 2666.1?
Est-ce qu'on va avoir une copie?
Mme Harel: Oui, certainement.
Le Président (M. Lafrance): C'est un amendement qui, selon
moi, restreint la portée de l'article tel que proposé, 2666.1. Il
est recevable, mais, étant donné qu'il restreint la portée
de l'article, on va disposer en premier de l'article 2666.1 pour, ensuite,
disposer de votre amendement. On pourrait suspendre cinq minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 40)
(Reprise 16 h 54)
Le Président (M. Lafrance): Je déclare nos travaux
ouverts. Je me suis penché sur le libellé de la proposition et,
dans sa forme comme telle, je pense que le libellé n'est pas recevable
comme sous-amendement. Si vous désirez peut-être corriger ta forme
du libellé pour le rendre...
Mme Harel: Je vais le retirer. Le Président (M.
Lafrance): Oui.
Mme Harel: Je vais le retirer, M. le Président. Je vais
retirer mon sous-amendement qui n'en était pas un et je pense que j'ai
trouvé, par exemple, la manière dont je peux en faire un qui va
vraiment vouloir dire ce que je veux dire. C'est, à l'article 2666.1,
simplement biffer à partir de "que dans les conditions et suivant les
formes autorisées par la loi", de façon à ce que l'article
se lise comme suit: "À moins qu'elle n'exploite une entreprise et que
l'hypothèque ne grève les biens de l'entreprise, une personne
physique ne peut consentir une hypothèque mobilière sans
dépossession."
Le Président (M. Lafrance): Alors, si j'ai bien compris,
vous proposez d'enlever tout après "dépossession".
Mme Harel: Exactement, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): Alors, je considère que
ceci est effectivement recevable. Il s'agit d'un sous-amendement. Il
élargit, selon moi, la signification de l'article, toutefois.
M. Rémillard: II restreint, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): II restreint. O.K. Il
restreint, pardon, oui, et j'estime que ce sous-amendement est donc recevable
et nous allons disposer du sous-amendement en premier. Alors, Mme la
députée de Hochelaga-Maison-neuve.
Mme Harel: Alors, M. le Président, pendant l'intermission,
j'ai eu des représentations de personnes qui suivent de près nos
travaux et qui me faisaient part de l'avantage, ou plutôt de la
nécessité, à ce moment-ci, d'exprimer clairement le fait
que l'hypothèque mobilière sans dépossession est
souhaitable en matière d'entreprise. Ça semblait, pour ces
personnes, une question qui était restée en suspens et je veux
que ce soit évidemment bien clair que, pour nous, l'hypothèque
mobilière sans dépossession pour l'entreprise, c'est une nette
amélioration en regard de ce que nous connaissons comme régime
actuel.
Alors, ce que le sous-amendement permet, c'est d'indiquer clairement que
si une personne physique exploite une entreprise et si l'hypothèque
qu'elle veut obtenir grève les biens de l'entreprise, elle pourra
consentir à cette hypothèque mobilière sans
dépossession. À l'inverse,
évidemment, ce que ça signifie, c'est qu'une personne
physique, qui est un consommateur, dans le cadre actuel ne peut pas consentir
une hypothèque mobilière sans dépossession. Alors, c'est
là, M. le Président, l'objet de la proposition de sous-amendement
et ça permet de dire clairement à ce moment-ci, à 2666. 1,
qu'en matière d'hypothèque mobilière sans
dépossession il y a donc un régime qui est ouvert pour
l'entreprise.
Le Président (M. Lafrance): Merci, Mme la
députée de Hochelaga-Malsonneuve. M. le ministre, sur cette
proposition de sous-amendement.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Le
sous-amendement vient non seulement restreindre la portée de notre
amendement, mais il vient dénaturer cet amendement. Dans l'amendement
que nous proposons, nous établissons le principe de l'hypothèque
mobilière sans dépossession tant pour l'entreprise que pour
l'individu. Nous disons que, pour l'entreprise, le Code civil prévoit
des modalités et c'était d'autant plus facile que nous avons
déjà, au point de vue commercial, nous le savons, le nantissement
qui est une forme d'hypothèque mobilière qui existait. On ne
parlait pas d'hypothèque mobilière, on parlait de nantissement.
Donc, nous avons pu, par cette expérience que nous avons en fonction du
nantissement et d'autres processus commerciaux, établir les
paramètres d'application de cette hypothèque mobilière au
niveau de l'entreprise.
Cependant, ce que nous apportons de nouveau dans le Code civil, c'est le
principe d'une hypothèque mobilière pour les individus et parce
que nous réalisons que nous avons besoin de probablement plus
d'information et de réflexion sur certaines modalités concernant
l'ensemble de l'application de cette nouvelle disposition, nous disons que nous
mettons dans le Code civil le principe et nous verrons par une loi
particulière les modalités que nous pourrons trouver, comme c'est
le cas dans plusieurs sections du Code civil. Que l'on pense au droit du
travail, au droit de la consommation et à bien d'autres secteurs.
Donc, M. le Président, nous sommes contre ce sous-amendement
parce qu'il va directement à l'encontre de l'amendement.
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre. Oui,
Mme la députée de Terrebonne.
Mme Garon: Oui, M. le Président, c'est bien évident
que je suis pour le sous-amendement parce que nous n'avons jamais caché
que nous étions contre le fait d'une hypothèque mobilière
pour personne physique et que nous étions parfaitement en accord avec
une hypothèque mobilière pour les entreprises. J'aimerais
rappeler à la commission que cette opposition à une
hypothèque mobilière pour personne physique provient surtout du
fait que, selon nous, le Code civil doit refléter les besoins, les
problèmes vécus dans la société et que nous sommes
loin d'être convaincus qu'il y a un problème en matière de
crédit. Nous pensons le contraire, que dans la société
québécoise, présentement, les personnes sont
surendettées et n'ont donc aucun problème à aller chercher
du crédit, ce que l'hypothèque mobilière pour personne
physique viendrait leur accorder. Donc, il n'y a pas eu, quant à nous,
de la part de groupes représentatifs, de demande pour une
hypothèque mobilière. Ce n'est pas un besoin criant de notre
société actuellement. Il y a des besoins qui ont
été demandés par plus de personnes que ça. Je pense
au Mouvement Retrouvailles qui vient toucher 9000 personnes qui ont
identifié un besoin concret, réel, le droit de reconnaître
leurs origines, et on a préféré reconduire ce
problème-là à l'Institut, alors qu'on se retrouve devant
un article qui vient proposer une hypothèque mobilière pour
personne physique et que ce n'est pas demandé par des groupes de
personnes, absolument pas.
Les gens ont réagi à une proposition du ministre;
ça ne venait pas du milieu, la demande. Nous considérons que les
gens n'ont vraiment pas eu le temps, en cette fin de session, d'analyser toutes
les conséquences, surtout quand on regarde le taux d'endettement actuel.
Je me souviens que, dans les premières entrevues que le ministre a
accordées là-dessus, il avait parlé d'hypothèque
mobilière et il nous disait que cette hypothèque
mobilière, l'attrait, ce seraient des taux d'intérêt
moindres. Personne ne nous a démontré que les taux
d'intérêt étaient moindres, ni même la lettre du
Mouvement Desjardins. Lorsqu'on parfait des automobiles, on nous disait qu'on
était loin d'avoir un taux moindre compte tenu de la
dépréciation. On ne nous a donné aucun montant, le
coût pour le consommateur d'enregistrer son bien, sans compter tous les
inconvénients aussi pour le consommateur lorsqu'il fait un achat. Donc,
il n'y a pas eu de demande. L'objectif majeur, c'était de diminuer les
coûts d'intérêt. On ne nous a aucunement prouvé que
cette hypothèque mobilière pouvait diminuer les coûts
d'intérêt.
Donc, on se dit au moment où nous nous parlons et on a toujours
dit que le Code devait faire consensus dans la société. Est-ce
que présentement, dans la société, il y a consensus pour
avoir une hypothèque mobilière pour personne physique? Non, il
n'y a pas consensus. Parce que si vous vous promenez, si vous interrogez les
gens - c'est ce que je fais depuis plusieurs semaines - il n'y a pas de
consensus. Les gens ne nous demandent pas une hypothèque
mobilière. Ce n'est pas ça qu'ils nous demandent. Donc, on arrive
avec un article qui ne fait pas consensus dans la société et qui
ne fait pas consensus autour de cette tablé. Pourtant, on s'était
bien dit qu'on souhaitait que ce Code-là
soit adopté avec consensus. C'est ça qu'on s'est dit au
début de nos travaux et c'est ça qu'on s'est appliqué
à faire depuis presque quatre mois maintenant. Aujourd'hui, on arrive
sur un point qui ne fait pas ce consensus. Je trouve ça vraiment
regrettable, mais vraiment déplorable.
Le ministre nous apporte un amendement qui vient confirmer que le
principe sera là, dans le texte du projet de loi. Jusqu'à
maintenant, toutes les rencontres que nous avons eues, autant en séance
de travail que les échanges que nous avons eus au moment de la
commission, je pense que notre position était très claire
là-dessus, il n'était pas question, pour nous, d'établir
le principe dans le Code. Alors, ça m'étonne beaucoup, M. le
Président, qu'on se retrouve avec un tel amendement.
Le Président (M. Lafrance): Merci, Mme la
députée de Terrebonne.
Mme Harel: Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Le Président (M. Lafrance): Mme la députée
de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: M. le ministre, tantôt, a parlé de
l'hypothèque mobilière sans dépossession pour l'entreprise
qui, nous disait-il, existait. En fait, ce qui existait, c'était un
connaissement et le connaissement donnait lieu à un privilège.
Non?
Une voix: Le nantissement.
Mme Harel: C'est le nantissement. Le connaissement! Excusez. Ha,
ha, ha! Alors, je reprends. C'était donc le nantissement commercial qui
donnait lieu non pas à une hypothèque, mais à un
privilège. J'imagine qu'en relisant les commentaires qui accompagnent le
livre Des sûretés, on pourrait retrouver facilement des
commentaires qui nous indiquent que c'est du droit nouveau. Mon propos n'est
pas ici de relire les commentaires qui nous ont été lus durant
tous nos travaux et de faire valoir, en illustrant de ces commentaires, la
thèse que c'est du droit nouveau, mais je pense que ça se ferait
très facilement, évidemment, en reprenant simplement les
différents livres, les différents commentaires, plutôt, qui
sont inscrits dans le livre Des sûretés.
Cependant, je dois comprendre qu'un gouvernement peut, de toute
façon, si tel est son bon vouloir, légiférer pour modifier
le Code civil autant que pour modifier des lois statutaires. Le
sous-amendement, M. le Président, n'hypothèque pas, si vous me
permettez l'expression, la capacité du gouvernement à
légiférer sur cette question, d'aucune façon.
Peut-être que le ministre nous dirait que vaut mieux le dire, mais ce
n'est pas parce que le sous-amendement serait voté ici, en commission,
ce n'est pas parce que, donc, l'adoption du sous-amendement serait faite que
ça viendrait pour autant interférer sur la capacité du
gouvernement à légiférer dans ces matières. Il
n'est pas nécessaire de le dire pour le faire. Ce n'est qu'en
matière réglementaire que la loi doit le dire pour qu'il y ait
une délégation, sinon, ma foi! le dire dans les circonstances,
ici... Comme je le signale, M. le Président, ça ne signifie pas
que le gouvernement ne peut pas le faire. Même s'il ne le dit pas, c'est
sa capacité de légiférer, ça. Alors, il n'y a pas
là, finalement, un effet qui vient restreindre la capacité. Ce
que ça vient restreindre, c'est évident, par rapport à la
définition de l'hypothèque mobilière sans
dépossession, c'est que ça vient donner une définition de
l'hypothèque mobilière sans dépossession.
Moi, M. le Président, je croyais que l'hypothèque
mobilière sans dépossession qui est introduite au Code civil, qui
a été définie, le ministre a raison, pour un certain
nombre d'entreprises - je pense au fret, aux cargaisons - pour cette
activité je pensais que nous la définirions dans une loi
ultérieure. Alors, ce que l'amendement du ministre vient nous dire,
c'est que pour tout de suite seule une personne physique qui exploite une
entreprise peut consentir, plutôt, à une hypothèque sur les
biens qui grève l'entreprise, mais que, plus tard, il y aura,
finalement, des dispositions qui seront introduites par une loi pour
prévoir autre chose.
En fait, M. le Président, je demanderais peut-être que l'on
passe au vote, s'il n'y a pas d'autres interventions.
Le Président (M. Lafrance): Est-ce qu'il y a d'autres
membres qui désirent se prononcer sur ce sous-amendement? Mme la
députée de Terrebonne.
Mme Caron: Je voudrais peut-être rappeler deux commentaires
que j'ai entendus à la commission sur la protection de la vie
privée, parce que je trouve ça important de les dire. Ce sont des
gens de l'ACEF du nord de Montréal et, donc, qui sont en contact
régulier avec les personnes qui vivent les problèmes
d'endettement. Leurs témoignages sont quand même assez courts et
je pense que ça pourrait peut-être éclairer un petit peu la
commission.
Alors, le 19 novembre dernier, Mme La-treille, de l'ACEF du nord de
Montréal, à une question que je lui posais concernant
l'hypothèque mobilière, nous répondait:
L'inquiétude concernant l'endettement, si on se fie à
l'expérience qui se vit actuellement en Ontario - je trouve ça
important de le citer parce que, régulièrement, on nous a dit que
c'était important parce que les autres provinces le faisaient -
l'hypothèque mobilière est permise et, après avoir
contacté des groupes en Ontario qui rencontrent des gens qui ont des
problèmes d'endettement, le taux d'endettement a effec-
tivement augmenté, surtout avec les familles à faibles
revenus, parce que c'est surtout les compagnies de finance qui utilisent ce
mode de créance particulière, de créance garantie. Donc,
c'est encore une couche de la population plus démunie qui se trouve
prise avec cette hypothèque mobilière et qui, finalement, perd le
peu qu'elle a déjà. Ça, c'est Mme Latreille.
Et M. Goulet, lui, nous disait: Quand on a réfléchi un peu
sur la question de l'hypothèque mobilière, sans vouloir entrer
dans tous les détails - là, il parlait des gens qui avaient
réfléchi pour l'apporter - c'est qu'il faudrait vraiment, les
gens qui ont réfléchi à ça, il faudrait les inviter
à l'ACEF, une semaine, rencontrer des gens qui ont des problèmes
d'endettement. Alors, ce qu'on vient faire, finalement, c'est de proposer un
lien sur l'ensemble des biens que les gens achètent actuellement. Alors,
ça veut dire, évidemment, qu'il y a une conjoncture
économique importante, que les gens qui n'ont pas assez d'argent pour
consommer vont, bien sûr, se retourner vers ces hypothèques. Et il
soulevait tout le problème des gens qui vivaient ces
difficultés-là.
C'est deux points importants. On nous a parlé souvent des autres
provinces, on en a un exemple, l'ACEF a pris la peine d'aller vérifier
du côté de l'Ontario et, effectivement, le taux d'endettement a
augmenté. Et le deuxième point, on nous dit que les gens qui ont
pensé à ce nouveau projet devraient peut-être aller vivre
avec les gens qui vivent l'endettement à Montréal.
Le Président (M. Lafrance): M. le député de
Chapleau.
M. Kehoe: M. le Président, on est rendus au moment du
choix. Il faut que la sous-commission prenne une décision, à
savoir quelle position on va adopter. On sait très bien la position
prise par l'Opposition dans ce dossier. On sait la position qu'a prise le
gouvernement dans le dossier. Dans les médias et ici, à la
sous-commission, on a fait, pas un débat de fond, mais on sait la
position des deux partis. Si on reprend le débat sur le fond de la
question, on peut le faire. Par contre, avant de le faire, on sait la position
que chacun des deux partis va prendre. Ce que je veux faire par mon
intervention, tout simplement, je prétends que la position que le
ministre de la Justice prend maintenant en disant tout simplement qu'on va
adopter le principe de l'hypothèque mobilière... et la concession
qu'il fait maintenant, c'est que, dans le projet de loi 125, il y avait des
modalités pour l'hypothèque mobilière. Mais ce qu'il
propose à l'Opposition, c'est de retarder l'adoption de tous ces
articles-là de sorte que des modalités seraient établies
dès maintenant pour donner l'opportunité à une commission
parlementaire d'étudier, au fond, une loi spécifique dans
laquelle on aura tout le temps, toute la latitude pour connaître les
modalités, les balises, quels seront les cadres, le nouveau concept
d'une hypothèque mobilière. (17 h 15)
Moi, je trouve que la proposition du ministre de donner la latitude
à tous les intervenants, à tous les intéressés de
venir faire valoir, lors d'une commission parlementaire, leur position dans le
dossier, c'est la meilleure manière possible de procéder. C'est
un compromis qui va donner encore l'opportunité à tout le monde
de faire vraiment le débat sur cette question-là. Mais ici,
aujourd'hui, avec le sous-amendement de l'Opposition, ça ferme la porte
complètement à la question de l'hypothèque
mobilière. Ça veut dire, à toutes fins pratiques... Sa
position était bien évidente dès le commencement du
débat, mais là, aujourd'hui, on le sait avec le sous-amendement,
sa position est mise en vigueur de sorte qu'il n'y en aura pas de question.
Même le principe fondamental n'est pas acceptable. À partir de
là, je pense que la seule manière de procéder, c'est celle
que le ministre propose, celle d'une commission parlementaire et d'une loi
spéciale, spécifique, par la suite.
Le Président (M. Lafrance): M. le ministre. Ensuite, Mme
la députée de Groulx.
M. Rémillard: M. le Président, très
rapidement. L'hypothèque mobilière n'est pas une notion nouvelle.
On reviendra peut-être plus tard pour préciser ce concept de
l'hypothèque mobilière, mais je veux simplement répondre
à Mme la députée de Terrebonne. Je sais que le vote a
été demandé par la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, je ne veux pas être trop long. Mais Mme la
députée de Terrebonne parlait des ACEF. Est-ce qu'elle est au
courant que la Fédération des ACEF nous a écrit pour
prendre position dans ce débat?
Mme Caron: Oui, je suis au courant.
M. Rémillard: Est-ce qu'elle a lu cette lettre? Alors, je
vais lui lire, moi, le paragraphe que la Fédération des ACEF du
Québec nous écrit ici, en conclusion. M. le Président, je
le lis: Toutefois, nous ne voulons pas fermer totalement la porte à
certains aspects de l'hypothèque mobilière. " Je vais le
répéter: Toutefois, nous ne voulons pas fermer totalement la
porte à certains aspects de l'hypothèque mobilière. Ainsi,
cette mesure serait acceptable dans le cas bien précis où les
personnes veulent faire l'acquisition de biens de valeur. Le fait de permettre
l'acquisition d'un bien avec garantie hypothécaire aurait l'avantage
d'offrir aux consommateurs et aux consommatrices la possibilité
d'élargir leur éventail de choix d'institutions prêteuses
et ainsi de magasiner pour obtenir un meilleur taux d'intérêt. "
Alors, M. le Président, c'est la Fédération des ACEF du
Québec qui nous deman-
de de ne pas fermer la porte à t'hypothèque
mobilière. C'est la Fédération des ACEF du Québec
et le Barreau, la Chambre des notaires, la commission de protection du
consommateur, l'Office de la protection du consommateur, les banquiers et bien
d'autres intervenants qu'on pourra citer, M. le Président, qui nous
disent: II faut établir des balises, mais ne fermez pas la porte
à l'hypothèque mobilière pour le consommateur.
M. le Président, avec le principe que nous avons, c'est
exactement ce que nous faisons, c'est une loi qui viendrait ensuite
établir les balises, et le sous-amendement, M. le Président,
vient exactement contre le principe. Donc, c'est pour ça que nous allons
voter contre le sous-amendement.
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Groulx.
Mme Bleau: Je pense que je n'ai pas grand-chose à ajouter
à ce que vient de dire le ministre. La seule chose que je voudrais
ajouter, c'est que, quand je pense, comme Mme la députée de
Terrebonne, à l'endettement, c'est vrai. Mais avec les conditions et les
formes que nous allons mettre dans la loi, suite à nos audiences
publiques, je pense qu'à ce moment-ci, moi, je suis complètement
d'accord avec l'hypothèque mobilière parce que, dans la loi, les
petites gens qui ne pourront pas, entre autres, hypothéquer des meubles
ou hypothéquer des choses nécessaires à la vie familiale,
à ce moment-là, je pense que ça me fait beaucoup moins
peur et je serais prête à adopter l'article 2666.1 tel que
rédigé par M. le ministre.
Le Président (M. Lafrance): Merci, Mme la
députée de Groulx. Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Très brièvement, M. le Président.
La Fédération des ACEF vous dit bien que c'est pour permettre un
meilleur taux d'intérêt et rien dans cette commission ne nous a
prouvé qu'on aurait un meilleur taux d'intérêt. Rien,
strictement rien. Votre lettre, oui, c'est un écrit et l'ACEF du nord de
Montréal, c'est aussi un écrit. Et si l'ACEF du nord de
Montréal est peut-être plus consciente des problèmes
d'endettement, c'est peut-être parce qu'il y a plus de problèmes
d'endettement à Montréal. C'est peut-être ça, aussi,
la réalité. Quant à la consultation, tantôt, le
député de Chapleau nous disait que ça fermait la porte.
Ça ferme la porte au principe pour le moment, mais ça
n'empêche aucunement un gouvernement, comme l'a dit ma collègue
tantôt, de présenter un projet de loi et de faire des
consultations, absolument pas.
M. Rémillard: M. le Président, pour que cette
commission soit bien saisie de cette lettre, parce que je vois que Mme la
députée n'a peut-être pas lu la lettre de la
Fédération des ACEF du Québec, avec votre permission, je
vais déposer devant cette commission cette lettre de la
Fédération des ACEF du Québec qui nous dit de garder le
principe de l'hypothèque mobilière pour les personnes, de ne pas
fermer la porte, que ça va permettre aux consommateurs d'avoir un
éventail de choix d'institutions prêteuses et d'avoir des
meilleurs taux d'intérêt. C'est la Fédération des
ACEF du Québec qui nous l'écrit elle-même, M. le
Président. Je vais déposer cette lettre ici, à la
commission.
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre. Alors,
j'accepte le dépôt de cette lettre, en fait, c'est un
communiqué de presse et il va porter le numéro 49D.
Mme Harel: M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): Oui, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: En fait, comme j'en ai une copie, que je l'ai lue
assez souvent, j'aimerais aussi pouvoir citer un passage de cette
déclaration publique de la Fédération des ACEF du
Québec et de la Fédération nationale des associations de
consommateurs du Québec. Je cite: "S'unissent afin de s'opposer au
principe de l'hypothèque mobilière telle que proposée dans
son projet de réforme de Code civil du Québec." Ça, c'est
le premier paragraphe. Le troisième dit: "Pour la FACEF et pour la
FNACQ, nous croyons que cette mesure pourrait surtout entraîner des
conséquences négatives sur l'endettement des consommateurs et des
consommatrices du Québec. Nous croyons que le crédit est
déjà bien assez accessible et il ne nous semble pas utile de
chercher de nouvelles façons d'y accéder." À la toute fin
de la première page, on y dit: "En ce sens, l'hypothèque
mobilière offre des garanties aux institutions, mais favorise surtout le
surendettement des consommateurs et des consommatrices." Et un dernier
paragraphe, à la deuxième page: "De plus, cela risque
d'entraîner ce que l'on pourrait appeler une surenchère des
garanties." Ça, c'est ce que mon chauffeur de taxi avait compris;
même s'il n'était pas très au courant de tous les
débats qu'on faisait, il m'a dit: Maintenant, pour emprunter pour
acheter un char, ils vont me demander toutes sortes d'autres affaires. La
FACEF, et je reprends: "Ainsi, afin de limiter leurs risques, les institutions
prêteuses pourraient être tentées de suivre le mouvement et
exiger des garanties pour tous les emprunts afin de s'assurer de la
capacité de payer des emprunteurs. On se demande bien quels avantages
les consommateurs et les consommatrices peuvent tirer de cette situation."
Vous allez me dire qu'il ne faut pas dire qu'il y a des bonnes
institutions prêteuses et
qu'il y a des mauvaises institutions prêteuses. Il y a des
institutions prêteuses. Si on pouvait légiférer en sachant
que ça va tomber dans les mains de bonnes institutions prêteuses -
pour donner un exemple, notamment, je dirais, le Mouvement Desjardins -
là, on pourrait raisonnablement penser qu'il y aura une éthique
qui se développera au sein même de cette institution
prêteuse, mais on ne légifère pas que pour les bonnes
institutions prêteuses, on légifère, et ça veut dire
que y compris les compagnies de finance peuvent recommencer à faire du
crédit avec, maintenant, des garanties qu'elles n'avaient pas vraiment
et ce qui a amené une partie de ces compagnies de finance à tout
simplement cesser leurs activités. C'est évident que le
problème, c'est: Est-ce qu'on a la garantie qu'il n'y aura pas la
résurgence des compagnies de finance? Cependant, je vais vous inviter
à appeler le vote, en fait.
Le Président (M. Lafrance): Alors, s'il n'y a pas d'autres
commentaires, Mme la secrétaire, je vous demanderais d'appeler le vote,
s'il vous plaît.
La Secrétaire: Oui, M. le Président. Alors, pour ou
contre la motion de sous-amendement de la députée de
Hochelaga-Maisonneuve? Alors, Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve)?
Mme Harel: Pour.
La Secrétaire: Mme Caron (Terrebonne)?
Mme Caron: Pour.
La Secrétaire: Mme Bleau (Grouix)?
Mme Bleau: Contre.
La Secrétaire: M. Hamel (Sherbrooke)?
M. Hamel: Contre.
La Secrétaire: M. Kehoe (Chapleau)?
M. Kehoe: Contre.
La Secrétaire: M. Rémillard (Jean-Talon)?
M. Rémillard: Contre.
La Secrétaire: M. Lafrance (Iberville)?
Le Président (M. Lafrance): Je m'abstiens.
La Secrétaire: 4-2. Rejeté. Une abstention.
Le Président (M. Lafrance): Alors, le sous-amendement est
donc rejeté.
Mme Harel: On peut peut-être voter sur l'amendement.
Le Président (M. Lafrance): Oui. Est-ce qu'il y aurait des
commentaires sur l'amendement tel que proposé par M. le ministre?
Mme Harel: Est-ce qu'il est possible d'avoir cinq minutes avec le
ministre? Une suspension?
Le Président (M. Lafrance): M. le ministre? Oui. Alors,
nous allons suspendre quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 26)
(Reprise à 17 h 44)
Le Président (M. Lafrance): Je vous demanderais, s'il vous
plaît, de bien vouloir reprendre vos sièges. Je déclare la
séance ouverte.
Nous étions donc au dépôt de l'amendement qui
consiste à l'ajout, après l'article 2666, du nouvel article
2666.1. Est-ce qu'il y aurait des commentaires additionnels touchant cet
amendement?
Mme Harel: M. le Président, avant que nous disposions de
2666.1, j'aimerais pouvoir obtenir du ministre l'assurance que les articles que
l'on retrouve à 2681 et suivants, dans la section IV, qui portent sur
l'hypothèque mobilière, dans la section qui traite des
dispositions particulières à l'hypothèque mobilière
sans dépossession, ne vont s'appliquer que dans le cadre de l'article
2666.1, à savoir que pour que ces dispositions prennent effet il faudra
que l'hypothèque soit consentie par une personne physique qui exploite
une entreprise et que cette hypothèque grève les biens de
l'entreprise, en tout cas, jusqu'à ce qu'il y ait une loi qui vienne
dire autre chose.
Le Président (M. Lafrance): M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, nos experts et
légistes viennent de se rencontrer et de discuter de toutes ces
questions et je confirme que ce qui regarde l'hypothèque
mobilière en fonction, donc, de la personne physique, ce sera sujet
à l'application d'une loi. Par conséquent, en fonction de toutes
les techniques d'interprétations législatives, les autres
dispositions seront en fonction de cet objectif de l'article 2666.1 en
application, quand l'article 2666.1 sera actualisé.
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre.
L'article 2666.1 est donc adopté, tel que proposé...
Mme Harel: Sur division.
Le Président (M. Lafrance): Sur division?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Lafrance): II est donc adopté sur
division.
M. Rémillard: Pour un instant, nous avons cru, comme
toujours, depuis quatre mois.
M. le Président, nous irions maintenant... Il y a quelques
articles juste pour ajuster tout ça. Je vous demanderais d'aller
à l'article 1733.
Des droits du vendeur
Le Président (M. Lafrance): J'appelle donc l'article 1733
et, aussi, 1734 peut-être, ces deux articles qui ont été
laissés en suspens et qui se suivent.
M. Rémillard: Oui, oui, vous avez raison, M. le
Président, 1733 et 1734 et 1736 aussi. Je ne sais pas s'ils ont
été distribués du côté...
Le Président (M. Lafrance): L'article 1736 a
été adopté.
M. Rémillard: Ah oui! Il a été
adopté.
Le Président (M. Lafrance): Peut-être qu'on
désire le rouvrir mais...
M. Rémillard: Alors ça serait l'article 1733 pour
le moment, M. le Président. Alors voici, M. le Président,
l'article 1733 est modifié: 1° par le remplacement, à la 2e
ligne du 1er alinéa, des mots "d'en payer le prix" par les mots
"d'exécuter l'une de ses obligations".
M. le Président, l'amendement a pour but d'exiger une clause
résolutoire dans l'acte de vente pour permettre au vendeur d'en demander
la résolution pour tout défaut de l'acheteur d'exécuter
l'une de ses obligations et non plus seulement faute, par celui-ci, de payer le
prix de la vente. En pratique, les contrats de vente contiennent souvent de
telles clauses, même si elles ne sont pas obligatoires. L'amendement
assure mieux la compatibilité de cette disposition avec le droit des
hypothèques. En raison de cet amendement, l'article 1733 se lirait comme
suit: "1733. Le vendeur d'un bien immeuble ne peut demander la
résolution de la vente, faute par l'acheteur d'exécuter l'une de
ses obligations, que si le contrat contient une stipulation particulière
à cet effet. "S'il est dans les conditions pour demander !a
résolution, il est tenu d'exercer son droit dans un délai de cinq
ans à compter de la vente. "
Le Président (M. Lafrance): Est-ce que vous êtes en
mesure de nous présenter l'amendement à l'article 1734
également?
M. Rémillard: Oui, M. le Président. L'article 1734
est modifié: 1° par le remplacement, à la 2e ligne du premier
alinéa, du mot "ou" par les mots "et, le cas échéant, ";
2° par l'ajout, à la 3e ligne du 1er alinéa, d'une virgule
après le mot "subséquent" et, 3° par le remplacement,
à la fin, du mot "ait" par le mot "a".
M. le Président, ces amendements sont d'ordre
rédactionnel. En raison de ces amendements, l'article 1737 se lirait
comme suit: "Le vendeur d'un bien immeuble qui veut se prévaloir d'une
clause résolutoire doit mettre en demeure l'acheteur et, le cas
échéant, tout acquéreur subséquent, de
remédier au défaut dans les soixante jours qui suivent
l'inscription de la mise en demeure au registre foncier; les règles
relatives à la prise en paiement énoncées au livre Des
priorités et des hypothèques, ainsi que les mesures
préalables à l'exercice de ce droit s'appliquent à la
résolution de la vente, compte tenu des adaptations nécessaires.
"Le vendeur qui reprend le bien par suite de l'exercice d'une telle clause le
reprend libre de toutes les charges dont l'acheteur a pu le grever après
que le vendeur a inscrit ses droits. "
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y aurait des commentaires touchant ces deux articles 1733 et 1734, tels
qu'amendés? Les articles 1733 et 1734 sont donc adoptés tels
qu'amendés.
M. Rémillard: M. le Président, nous aimerions
revenir à l'article 400.
Le Président (M. Lafrance): J'appelle donc l'article 400.
C'est un article qui avait été adopté avec amendement.
M. Rémillard: L'amendement 74 apporté à
l'article 400 est retiré et l'article 400 est modifié: 1" par la
suppression de la dernière phrase du premier alinéa; 2° par
le remplacement du second alinéa par le suivant: "Les meubles qui
servent à l'usage... " M. le Président, il faut que je retire
l'amendement, il semble qu'il s'est glissé une petite erreur. Est-ce que
je peux en lire un autre, M. le Président? Donc, l'article 400 doit
être retouché. Il y a une petite erreur. À ce
moment-là, M. le Président, je vous demanderais de revenir
à l'article 1736, si vous me permettez.
Le Président (M. Lafrance): J'appelle l'article 1736.
C'est un article qui avait été adopté avec amendement.
L'article est donc rouvert.
De la vente à tempérament
M. Rémillard: Oui, M. le Président. L'article 1736,
tel qu'amendé, est modifié par le remplace-
ment des 2e et 3e alinéas par le suivant: "La réserve de
propriété d'un bien acquis pour te service ou l'exploitation
d'une entreprise n'est opposable aux tiers que si elle est publiée."
L'amendement est de concordance avec les modifications apportées
au livre sixième. En raison de cet amendement, l'article 1736 se lirait
comme suit: "1736. La vente à tempérament est une vente à
terme par laquelle le vendeur se réserve la propriété du
bien jusqu'au paiement total du prix de vente. "La réserve de
propriété d'un bien acquis pour le service ou l'exploitation
d'une entreprise n'est opposable aux tiers que si elle est publiée."
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre. Des
commentaires? L'article 1736 est donc adopté tel qu'amendé.
M. Rémillard: M. le Président, il est
ajouté, après l'article 1736, l'article suivant: "1736.1 La vente
à tempérament transfère à l'acheteur les risques de
perte du bien à moins qu'il ne s'agisse d'un contrat de consommation ou
que les parties n'aient stipulé autrement."
L'amendement est de concordance avec les modifications apportées
au livre sixième. En raison de cet amendement, l'article se lirait comme
suit: "1736.1 La vente à tempérament transfère à
l'acheteur les risques de perte du bien à moins qu'il ne s'agisse d'un
contrat de consommation ou que les parties n'aient stipulé
autrement."
Le Président (M. Lafrance): Des commentaires?
Mme Harel: La question est de savoir, dans le fond, qui doit
prendre l'assurance sur le bien. Dans le cas d'un contrat de consommation,
c'est le vendeur qui doit assurer le bien. Dans le cas d'un contrat
d'adhésion, ce serait, à ce moment-là, l'acheteur.
M. Rémillard: C'est ça.
Mme Harel: C'est ça qu'il faut comprendre.
M. Rémillard: Essentiellement.
Mme Harel: D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Le nouvel article 1736.1 est
donc adopté tel que proposé.
M. Rémillard: L'article 1740, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): Alors, j'appelle donc
l'article 1740. C'est un article qui avait été adopté avec
amendement.
De la vente à
réméré
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Alors,
l'article 1740, tel qu'amendé, est modifié par le remplacement du
2° alinéa par le suivant: "La faculté de rachat d'un bien
acquis pour le service et l'exploitation d'une entreprise n'est opposable aux
tiers que si elle est publiée. "M. le Président, l'amendement est
de concordance avec les modifications apportées au livre sixième.
En raison de cet amendement, l'article 1740 se lirait comme suit: "La vente
faite avec faculté de rachat, aussi appelée vente à
réméré, est une vente sous condition résolutoire
par laquelle le vendeur transfère la propriété d'un bien
à l'acheteur en se réservant la faculté de le racheter.
"La faculté de rachat d'un bien acquis pour le service et l'exploitation
d'une entreprise n'est opposable aux tiers que si elle est publiée."
Le Président (M. Lafrance): Des commentaires? Alors,
l'article 1740 est donc adopté tel qu'amendé.
Du crédit-bail
M. Rémillard: L'article 1832, M. le Président.
L'article 1832 est modifié par l'ajout, à la fin, de
l'alinéa suivant: "Le crédit-bail ne peut être consenti
qu'à des fins d'entreprise."
M. le Président, l'amendement est de concordance avec les
modifications apportées au livre sixième. En raison de cet
amendement, l'article 1832 se lirait comme suit: "Le crédit-bail est le
contrat par lequel une personne, le crédit-bailleur, met un meuble
à la disposition d'une autre personne, le crédit-preneur, pendant
une période de temps déterminée et moyennant une
contrepartie. "Le bien qui fait l'objet du crédit-bail est acquis d'un
tiers par le crédit-bailleur, à la demande du
crédit-preneur et conformément aux instructions de ce dernier.
"Le crédit-bail ne peut être consenti qu'à des fins
d'entreprise."
Le Président (M. Lafrance): Des commentaires? Alors,
l'article 1832 est donc adopté tel qu'amendé.
M. Rémillard: L'article 2108, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): J'appelle donc l'article 2108
qui avait été adopté avec amendement.
Des ouvrages immobiliers ou mobiliers
complexes
M. Rémillard: L'article 2108 du projet est
modifié: 1° par l'ajout, à la première ligne,
après les mots "l'ingénieur" des mots "pour les travaux qu'ils
ont dirigés ou surveillés et, le cas échéant, le
sous-entrepreneur pour les travaux qu'il a exécutés, "; 2°
par le remplacement, à la deuxième ligne, des mots
"également tenus" par "tenus conjointement"; 3° par la suppression
des mots "indépendamment de toute responsabilité"; 4° par le
remplacement, à la dernière ligne, du mot "cette" par "la".
M. le Président, le premier amendement assouplit la règle
à l'égard des architectes et ingénieurs. Il apporte aussi
une modification de concordance avec les articles 2106 et 2107 relatifs
à l'inclusion des sous-entrepreneurs. Le deuxième amendement vise
à atténuer la responsabilité des intéressés
en remplaçant leur responsabilité solidaire par une
responsabilité conjointe seulement. Une telle atténuation a paru
s'imposer compte tenu de la lourdeur de la responsabilité solidaire
à leur égard. Le troisième amendement fait
disparaître une expression qui pouvait être source de
difficulté dans l'interprétation. Le quatrière amendement
est d'ordre terminologique.
En raison de ces amendements l'article 2108 se lirait comme suit:
"L'entrepreneur, l'architecte et l'ingénieur pour les travaux qu'ils ont
dirigés ou surveillés et, le cas échéant, le
sous-entrepreneur pour les travaux qu'il a exécutés, sont tenus
conjointement pendant un an, de garantir l'ouvrage contre les malfaçons
existantes au moment de la réception, ou découvertes dans
l'année qui suit la réception. " (18 heures)
Le Président (M. Lafrance): Oui, Mme la
députée de Terrebonne.
Mme Caron: Oui, M. le Président. Vous comprendrez que nous
acceptons avec beaucoup de plaisir cette modification, parce que je pense que
le problème était vraiment là. Merci.
Le Président (M. Lafrance): Alors, l'article 2108 est donc
adopté, tel qu'amendé.
M. Rémillard: Tout le monde est satisfait, M. le
Président. L'article 2110.
Le Président (M. Lafrance): Alors, j'appelle l'article
2110. C'est un article qui avait été adopté avec
amendement.
M. Rémillard: L'article 2110 du projet est modifié:
1° par l'ajout, à la deuxième ligne du premier alinéa,
après les mots "créances des" de ce qui suit: "ouvriers, de
même que celles"; 2° par la suppression, à la troisième
ligne du premier alinéa, des mots "sous-entrepreneurs, des founisseurs
de matériaux et"; 3° par le remplacement, au deuxième
alinéa, des mots "donné quittance au client. " par les mots
"remis au client une quittance de ses créances. "; 4° par le
remplacement, au quatrière alinéa, du mot "caution" par
"sûreté".
M. le Président, le premier amendement est nécessaire
étant donné que l'ouvrier a droit à une hypothèque
légale sans avoir à dénoncer son contrat au
propriétaire. Le deuxième amendement est utile étant
donné que, mis à part l'ouvrier, les autres personnes qui peuvent
faire valoir une hypothèque légale doivent dénoncer leur
contrat au propriétaire (voir l'article 2711 au livre Des
priorités). Le troisième amendement vise à corriger une
ambiguïté d'interprétation. Quant au quatrième
amendement, il est question plutôt d'une sûreté que d'une
caution. En raison de ces amendements, l'article 2110 se lirait comme suit:
"2110. Au moment du paiement, le client peut retenir, sur le prix du contrat,
une somme suffisante pour acquitter les créances des ouvriers, de
même que celles des autres personnes qui peuvent faire valoir une
hypothèque légale sur l'ouvrage immobilier et qui lui ont
dénoncé leur contrat avec l'entrepreneur, pour les travaux faits
ou les matériaux ou services fournis après cette
dénonciation. "Cette retenue est valable tant que l'entrepreneur n'a pas
remis au client une quittance de ses créances. "Il ne peut exercer ce
droit si l'entrepreneur lui fournit une sûreté suffisante
garantissant ces créances. "
Le Président (M. Lafrance): Des commentaires? Me
Frenette.
M. Frenette (François): Merci, M. le Président. Je
pense que la difficulté rencontrée hier à propos d'un mot
qui se trouve à la première ligne, vers le centre, sera
réglée plus tard. Je pense qu'on peut... C'est la même
disposition qu'hier soir.
Le Président (M. Lafrance): Merci. Alors l'article 2110
est donc adopté, tel qu'amendé.
M. Rémillard: On irait à l'article 2463, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrance): J'appelle donc l'article 2463.
C'est un article qui avait été laissé en suspens, et qui
n'a pas été amendé.
M. Rémillard: II n'y a pas d'amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrance): Des commentaires? Alors,
l'article 2463 est donc adopté tel quel. Pardon?
Une voix: L'article 2463.
Le Président (M. Lafrance): Oui. Ce n'est pas ça
que j'ai dit?
M. Rémillard: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Lafrance): Donc l'article 2463 est
adopté tel quel.
M. Rémillard: M. le Président, nous irions à
2635. 1.
Le Président (M. Lafrance): Alors, j'appelle donc
l'article 2635. 1 qui était un nouvel article qui avait
été adopté.
Des priorités et des hypothèques
M. Rémillard: Alors, M. le Président, l'article
2635. 1 tel qu'amendé et adopté est de nouveau modifié:
1° par le remplacement de tout ce qui suit "celui-ci" par les mots "sauf si
ces meubles sont saisis par le vendeur pour les sommes dues sur le prix";
2° par l'ajout du second alinéa suivant: "Peuvent l'être
aussi, dans les limites ainsi fixées, les instruments de travail
nécessaires à l'exercice personnel d'une activité
professionnelle, sauf si les meubles sont saisis par un créancier
détenant une hypothèque sur ceux-ci. "
Ces amendements sont de concordance avec ceux apportés aux
articles 2653 et 2666. 1. En raison de ces amendements, l'article 2635. 1 se
lirait comme suit: "2635. 1. Peuvent être soustraits à la saisie,
dans les limites fixées par le Code de procédure civile, les
meubles du débiteur qui garnissent sa résidence principale,
servent à l'usage du ménage et sont nécessaires à
la vie de celui-ci, sauf si ces meubles sont saisis par le vendeur pour les
sommes dues sur le prix. "Peuvent l'être aussi, dans les limites ainsi
fixées, les instruments de travail nécessaires à
l'exercice personnel d'une activité professionnelle, sauf si ces meubles
sont saisis par un créancier détenant une hypothèque sur
ceux-ci. "
Le Président (M. Lafrance): Des commentaires? Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Je dois comprendre que c'est le droit actuel que l'on
reconduit en matière de vendeur à payer?
M. Rémillard: Essentiellement, oui.
Mme Harel: Dans le "essentiellement" il y a une nuance.
M. Rémillard: Aujourd'hui, c'est une priorité. On
appelle ça "une prioritié" aujourd'hui.
Avant c'était un privilège. Alors, dans son essence.
Mme Harel: D'accord, dans son essence.
Le Président (M. Lafrance): Mme la députée
de Terrebonne.
Mme Caron: Oui, M. le Président. Dans le deuxième
alinéa, à la troisième ligne, est-ce qu'il faut lire comme
dans l'amendement proposé, dans le texte en haut, "les meubles" ou comme
dans le texte qui suit le commentaire "ces meubles"?
Le Président (M. Lafrance): M. le ministre.
M. Rémillard: Sauf si les meubles, dans l'amendement.
Alors, M. le Président, Mme la députée de Terrebonne a
parfaitement raison. J'aimerais faire une correction. Ce serait donc "sauf si
ces meubles sont saisis... " Alors, jusqu'à la fin la
député de Terrebonne aura été là pour
vérifier tout.
Le Président (M. Lafrance): S'il n'y a pas d'autres
commentaires, l'article 2635. 1 est donc adopté, tel
qu'amendé.
M. Rémillard: On ira à l'article 2637, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrance): J'appelle l'article 2637 qui
avait été laissé en suspens. Il y avait un amendement qui
avait été déposé.
M. Rémillard: Nous aimerions donc laisser tomber cet
amendement.
Le Président (M. Lafrance): Retirer? M.
Rémillard: Retirer, dis-je, et revenir.
Le Président (M. Lafrance): Alors, nous retirons
l'amendement qui était daté du 9 décembre.
M. Rémillard: Voici, M. le Président. L'article
2637 est modifié: 1° par le remplacement, dans la deuxième
ligne, des mots "se trouvent réunies" par "se rencontrent"; 2° par
l'ajout, après le 1°, du 2° suivant: "2° La créance
du vendeur impayé pour le prix du meuble vendu à une personne
physique qui n'exploite pas une entreprise; "; 3° par le remplacement, au
2°, du chiffre 2 par 3 et du mot "bien" par le mot "meuble"; 4° par le
remplacement, aux 3° et 4°, des chiffres 3 et 4, par les chiffres 4 et
5.
Le premier amendement est d'ordre terminologique. Le second amendement
vise à transformer l'hypothèque légale du vendeur de
meu-
blés en une créance prioritaire puisque ce n'est que par
une loi spéciale que l'on déterminera sur quels meubles une
personne physique qui n'exploite pas d'entreprise pourra consentir une
hypothèque mobilière conventionnelle sans dépossession.
Dans ce contexte, il est conceptuelle-ment préférable que la
créance du vendeur fasse plutôt l'objet d'une créance
prioritaire. Quant à ia créance du vendeur d'immeubles, elle ne
fait l'objet que d'une hypothèque conventionnelle, ni d'une
priorité. En effet, le vendeur d'un immeuble peut facilement se faire
consentir une hypothèque immobilière.
Le troisième amendement vise à ne conférer de
priorité qu'au rétenteur de meubles. Les situations dans
lesquelles le rétenteur d'un immeuble a une créance pour ses
impenses sont apparues exceptionnelles. En raison de ces amendements, l'article
2637 se lirait comme suit: "Les créances prioritaires sont les suivantes
et, lorsqu'elles se rencontrent, elles sont, malgré toute convention
contraire, colloquées dans cet ordre: "1° Les frais de justice et
toutes les dépenses faites dans l'intérêt commun;
"26 La créance du vendeur impayé pour le prix du
meuble vendu à une personne physique qui n'exploite pas une entreprise;
"3° Les créances de ceux qui ont un droit de rétention sur un
meuble, pourvu que ce droit subsiste; "4° Les créances de
l'État pour les sommes dues en vertu des lois fiscales; "5° Les
créances des municipalités et des commissions scolaires pour les
impôts fonciers sur les immeubles qui y sont assujettis."
Le Président (M. Lafrance): Des commentaires? Alors,
l'article 2637 est donc adopté tel qu'amendé. M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, on m'informe que
dans l'article 2635.1 que nous avons déposé il y avait une erreur
et que je dois le reprendre. Alors, je relirais 2635.1.
Le Président (M. Lafrance): Alors, nous allons rouvrir cet
article. Est-ce que vous avez un document à déposer? Oui?
M. Rémillard: On va distribuer cet article 2635.1 que je
vais lire.
Le Président (M. Lafrance): Alors, l'article 2635.1 est
donc rouvert.
M. Rémillard: Oui. Alors voici, M. le Président.
L'article 2635.1, tel qu'amendé et adopté, est de nouveau
modifié: 1° par le remplacement de tout ce qui suit "celui-ci," par
les mots "sauf si ces meubles sont saisis pour les sommes dues sur le prix.";
2° par l'ajout du second alinéa suivant: "Peuvent l'être
aussi, dans les limites fixées, les instruments de travail
nécessaires à l'exercice personnel d'une activité
professionnelle, sauf si ces meubles sont saisis par un créancier
détenant une hypothèque sur ceux-ci."
Ces amendements sont de concordance, M. le Président, avec ceux
apportés aux articles 2653 et 2666.1. En raison de ces amendements,
l'article 2635.1 se lirait comme suit: "Peuvent être soustraits à
la saisie, dans les limites fixées par le Code de procédure
civile, les meubles du débiteur qui garnissent sa résidence
principale, servent à l'usage du ménage et sont
nécessaires à la vie de celui-ci, sauf si ces meubles sont saisis
pour les sommes dues sur le prix. "Peuvent l'être aussi, dans les limites
ainsi fixées, les instruments de travail nécessaires à
l'exercice personnel d'une activité professionnelle, sauf si ces meubles
sont saisis par un créancier détenant une hypothèque sur
ceux-ci."
Le Président (M. Lafrance): Est-ce que vous pouvez nous
préciser quelle est la différence avec ce que vous aviez
déposé...
Mme Caron: Sur la deuxième feuille, M. le
Président, il y a deux erreurs dans le texte en haut, au lieu d'une,
tantôt.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Caron: Dans le texte qu'on vient de nous passer, en haut,
après "dans les limites", il manque "ainsi", et on a encore "les" au
lieu de "ces", là.
M. Rémillard: Non, je l'ai lu avec la correction...
Mme Caron: Oui, vous l'avez lu avec la correction...
M. Rémillard: ...parce que, ici...
Mme Caron: ...mais sur nos textes on a encore les deux erreurs.
Il manque "ainsi".
M. Rémillard: Ça va venir, M. le Président.
Ça s'en vient. Alors... (18 h 15)
Le Président (M. Lafrance): On a perdu le vendeur.
D'accord. Des commentaires? L'article 2635.1 est donc adopté tel
qu'amendé.
M. Rémillard: Alors, 2653, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): J'appelle donc l'article 2653
qui avait été laissé en suspens et amendé.
M. Rémillard: L'article 2653 est remplacé par le
suivant, M. le Président:
"2653. L'hypothèque ne peut grever des biens Insaisissables.
"Elle ne peut non plus grever les meubles du débiteur qui garnissent sa
résidence principale, servent à l'usage du ménage et sont
nécessaires à la vie de celui-ci."
M. le Président, cet amendement est de concordance avec celui
apporté à l'article 2666.1. La loi fixera les biens qu'une
personne physique peut hypothéquer tout en en conservant la possession.
Quant au second alinéa, il vise à étendre la portée
de la règle de l'article 2653 à tous les meubles du
débiteur qui garnissent sa résidence principale, servent à
l'usage du ménage et sont nécessaires à la vie de
celui-ci, que ces biens soient susceptibles d'être soustraits ou non
à la saisie.
En effet, en vertu du Code de procédure, ce ne sont que les
meubles meublants jusqu'à concurrence d'une valeur marchande de 4000 $
qui peuvent être soustraits à la saisie, si bien que sans
l'amendement II serait possible de donner en gage les meubles qui garnissent la
résidence principale dès lors que le débiteur
possède déjà de tels biens dont la valeur atteint 4000
$.
En raison de ces amendements, l'article 2653 se lirait comme suit:
"2653. L'hypothèque ne peut grever des biens insaisissables. "Elle ne
peut non plus grever les meubles du débiteur qui garnissent sa
résidence principale, servent à l'usage du ménage et sont
nécessaires à la vie de celui-ci."
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre.
L'amendement qui avait été déposé et imprimé
le 9 décembre est donc retiré et remplacé par celui que
vous venez de nous lire et qui est daté du 12 décembre. Des
commentaires? L'article 2653 est donc adopté tel qu'amendé.
M. Rémillard: M. le Président, l'article 2684.
Le Président (M. Lafrance): J'appelle donc l'article 2684
qui avait été adopté. L'article est rouvert.
De l'hypothèque mobilière
(suite)
M. Rémillard: L'article 2684, tel qu'amendé et
adopté, est modifié par: 1° le remplacement, dans la
deuxième ligne du premier alinéa, des mots "d'une" par les mots
"de I1"; 2° l'ajout, dans la deuxième ligne du premier
alinéa, entre les mots "entreprise" et "est", des mots "et qui est
inscrite sous le nom du constituant"; et, 3e la suppression, dans
les deux dernières lignes du premier alinéa, des mots "sous le
nom de l'acquéreur ou sous le numéro d'identification du
bien".
M. le Président, cet amendement est de concordance avec le nouvel
article 2666.1 proposé. La personne physique qui n'exploite pas
d'entreprise ne pouvant consentir d'hypothèque mobilière que sur
un meuble particulièrement individualisé, cette hypothèque
ne pourra être inscrite sous le nom de l'acquéreur. La
règle de l'article 2684 ne vaut donc que lorsque le bien est
aliéné par une entreprise. En raison de ces amendements,
l'article 2684 se lirait comme suit: "L'hypothèque mobilière sur
un bien qui n'est pas aliéné dans le cours des activités
de l'entreprise et qui est inscrite sous le nom du constituant est
conservée par la production au registre des droits personnels et
réels mobiliers d'un avis de conservation de l'hypothèque. "Cet
avis doit être inscrit dans les quinze jours qui suivent le moment
où le créancier a été informé, par
écrit, du transfert du bien et du nom de l'acquéreur ou le moment
où il a consenti par écrit à ce transfert; dans le
même délai, le créancier transmet une copie de l'avis
à l'acquéreur. "L'avis doit indiquer le nom du débiteur et
du constituant, de même que celui de l'acquéreur, et contenir une
description du bien."
Le Préskient (M. Lafrance): Des commentaires? Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Je sais bien là, M. le Président, qu'on
n'adopte pas le commentaire, on adopte l'amendement comme tel et ça
présume, finalement, de ce qui va venir vraisemblablement avec le projet
de loi.
M. Rémillard: On va le corriger immédiatement quand
même, dans le commentaire, faire biffer ça.
Une voix: Le biffer au blanc.
M. Rémillard: Le biffer au blanc. On va faire... On va
changer... Attendez, M. le Président, je vais vous dire ça.
Alors, on laisserait tomber la deuxième phrase.
Une voix: C'est ça.
M. Rémillard: On raie la deuxième phrase, M. le
Président, du commentaire. Alors, simplement pour les fins de nos
débats, on sait qu'on reviendra sur tous ces commentaires-là,
mais je voudrais bien mentionner que la deuxième phrase qui se lit comme
suit: "La personne physique qui n'exploite pas d'entreprise ne pouvant
consentir d'hypothèque mobilière que sur un meuble
particulièrement individualisé, cette hypothèque ne pourra
être inscrite sous le nom de l'acquéreur", disparaît des
commentaires.
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre. Alors,
s'il n'y a pas d'autres commentaires, donc, l'article 2684 est adopté,
tel
qu'amendé.
M. Rémillard: M. le Président, il y aurait un
nouvel article 2684.1. Le projet est modifié par l'ajout, après
l'article 2684, de l'article suivant: "2684.1 L'hypothèque
mobilière assumée par un acquéreur peut être
publiée."
M. le Président, cet amendement vise à permettre que
l'assumation d'une hypothèque mobilière puisse être
publiée. Lorsque la publicité se fait sous la désignation
du bien, on peut par une recherche au registre connaître l'existence de
l'hypothèque mobilière et, conséquemment, un avis de
conservation n'est pas nécessaire pour maintenir le droit de suite.
Cependant, un créancier pourrait juger utile qu'apparaisse au registre
l'assumation faite par l'acquéreur. En raison de cet amendement,
l'article 2684.1 se lirait: "2684.1 L'hypothèque mobilière
assumée par un acquéreur peut être publiée."
Le Président (M. Lafrance): Des commentaires? Alors, le
nouvel article 2684.1 est donc adopté tel que proposé.
M. Rémillard: On peut revenir à l'article 400, M.
le Président.
Le Président (M. Lafrance): Oui. J'appelle donc l'article
400 qui avait été rouvert et laissé en suspens.
De la résidence familiale
M. Rémillard: L'amendement 74 apporté à
l'article 400 est retiré et l'article 400 est modifié par le
remplacement du second alinéa par le suivant: "Les meubles qui servent
à l'usage du ménage ne comprennent que les meubles
destinés à garnir la résidence familiale ou, encore,
à l'orner; sont compris dans les ornements les tableaux et oeuvres
d'art, mais non les collections."
M. le Président, outre qu'il est de concordance avec l'article
2653, cet amendement vise à indiquer clairement ce que l'on entend par
des meubles destinés à orner la résidence familiale. Il
est à souligner qu'en l'absence d'une législation sur
l'hypothèque mobilière sans dépossession et compte tenu de
l'article 2666.1, l'hypothèque visée au premier alinéa ne
peut être qu'une hypothèque avec dépossession, ainsi
appelée "gage". En raison de cet amendement, l'article 400 se lirait
comme suit: "Un époux ne peut, sans le consentement de son conjoint,
aliéner, hypothéquer ni transporter hors de la résidence
familiale les meubles qui servent à l'usage du ménage. "Les
meubles qui servent à l'usage du ménage ne comprennent que les
meubles destinés à garnir la résidence familiale ou,
encore, à l'orner; sont compris dans les ornements les tableaux et
oeuvres d'art, mais non les collections."
Le Président (M. Lafrance): Des commentaires? L'article
400 est donc adopté, tel qu'amendé, en vous rappelant qu'il nous
reste cinq minutes.
M. Rémillard: L'article 2707, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): Oui, alors j'appelle l'article
2707 qui a été laissé en suspens et qui avait
été amendé.
De l'hypothèque légale
M. Rémillard: Oui. Alors, M. le Président,
l'article 2707 est modifié par: 1° le remplacement, au premier
alinéa, des mots "seuls droits ef par le mot "seules"; 2° le
remplacement, au premier alinéa, du mot "suivants" par le mot
"suivantes"; 3° la suppression, au 2°, des mots "droits et"; 4° la
suppression du 3°; 5° le remplacement, au 5°, du mot "droits" par
le mot "créances"; 6° la suppression, au 5°, des mots "ou d'un
cautionnement reçu en justice" et par la renumérotation
conséquente des 1°, 2°, 3°, 4° et 5° en 1°,
2°, 3° et 4°.
M. le Président, ces amendements visent à uniformiser les
expressions utilisées et à ne pas conférer
d'hypothèque légale au vendeur ni au créancier qui
reçoit un cautionnement en justice. La créance du vendeur de
meubles devient une créance prioritaire en conséquence des
amendements proposés aux articles 2653 et 2666.1. Quant au vendeur d'un
immeuble, il peut aisément convenir d'une hypothèque
conventionnelle. Enfin, le créancier qui a reçu un cautionnement
en justice bénéficie déjà du dépôt
d'une somme d'argent ou d'une sûreté. En raison de ces
amendements, l'article 2707 se lirait comme suit: "Les seules créances
qui peuvent donner lieu à une hypothèque légale sont les
suivantes: "1° Les créances de l'État pour les sommes dues en
vertu des lois fiscales, ainsi que certaines autres créances de
l'État ou de personnes morales de droit public spécialement
prévues dans les lois particulières; "2° Les créances
des personnes qui ont participé à la construction ou à la
rénovation d'un immeuble; "3° La créance du syndicat des
copropriétaires pour le paiement des charges communes et des
contributions au fonds de prévoyance; "4° Les créances qui
résultent d'un jugement."
Le Président (M. Lafrance): Alors, l'article 2707... Je me
dois de retirer l'amendement daté du 9 décembre qui avait
été déposé et de le remplacer par celui que M. le
ministre vient de lire et daté du 12 décembre. L'article est
donc
adopté, tel qu'amendé.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, nous en
sommes donc à adopter les articles de concordance. Est-ce que je
pourrais demander à cette commission de continuer le travail pour que
nous puissions tout terminer?
Mme Harel: M. le Président, il y a deux problèmes:
le premier, c'est que j'ai un enregistrement avec le collègue du
ministre qui a déposé son énoncé de politique en
matière de formation professionnelle et cet enregistrement doit avoir
lieu à 18 h 30. C'est bien le cas? Alors, ça, c'est le premier
problème. Et le second, c'est que Mme Caron avait déjà des
gens qui venaient pour le souper de Noël, qui l'attendent.
M. Rémillard: Mais c'est parce qu'il faudrait
absolument... Évidemment, je pense que tout le monde est d'accord pour
dire qu'il faut faire ça le plus tôt possible. Les légistes
doivent s'y remettre et compléter le tout, comme si on travaillait en
Chambre.
Mme Harel: Écoutez, il reste 14 articles. M.
Rémillard: Oui.
Mme Harel: Alors, on peut facilement reprendre à 20
heures.
M. Rémillard: On va reprendre à 20 heures. Mme
Bleau: On sera là, M. le ministre. Une voix: ... Mme Harel:
Oui. M. Rémillard: Oui.
Mme Harel: Je regrette, j'aurais aimé... En fait, si on
n'avait pas eu ces engagements, on aurait consenti, ià. Je vous le dis
bien simplement.
M. Rémillard: Non. Je comprends très bien la
situation. Alors, on reprendrait...
Le Président (M. Lafrance): Alors, nos travaux sont donc
suspendus jusqu'à 20 heures, ce soir. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 29)
(Reprise à 20 h 11)
Le Président (M. Lafrance): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare notre séance de travail de ce soir ouverte. M.
le ministre.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Nous pouvons
aborder l'article 2712, s'il vous plaît.
Le Président (M. Lafrance): J'appelle l'article 2712, un
article qui avait été laissé en suspens et
amendé.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Le projet est
modifié par la suppression de l'article 2712. Cet amendement est de
concordance avec celui apporté à l'article 2637 qui
confère au vendeur de biens meubles une créance prioritaire.
Le Président (M. Lafrance): L'article 2712...
Nous retirons donc l'amendement qui avait été
déposé en date du 9 décembre. L'article 2712 est
supprimé.
M. Rémillard: L'article 2753, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): J'appelle l'article 2753 qui
avait été laissé en suspens et amendé.
Du délaissement
M. Rémillard: M. le Président, l'article 2753 est
modifié par: 1° le remplacement, dans la deuxième ligne, du
mot "bien" par le mot "meuble"; 2° le remplacement, dans la dernière
ligne, des mots "d'être payé de sa créance" par les mots
"de sa priorité".
M. le Président, cet amendement vise à clarifier la
règle. Ce que le rétenteur peut opposer, c'est son droit
d'être colloque suivant son rang prioritaire. Il ne peut exiger comme
condition au délaissement d'être immédiatement et
directement payé.
En raison de cet amendement, l'article 2753 se lirait comme suit: "2753.
Lorsque celui contre qui le droit hypothécaire est exercé a une
créance prioritaire en raison du droit qu'il a de retenir le meuble, il
est tenu de le délaisser, mais à charge de sa
priorité."
Le Président (M. Lafrance): Alors, l'amendement à
l'article 2753 qui avait été déposé en date du 9
décembre est donc retiré et remplacé par l'amendement
qu'on vient de nous lire et qui est daté du 12 décembre.
L'article 2753 est adopté tel qu'amendé. Ceci termine le livre
sixième.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. L'article
2934.
Le Président (M. Lafrance): L'article 2934 avait
été adopté tel quel. L'article est donc rouvert.
Du rang des droits
M. Rémillard: Oui, M. le Président. L'article 2934,
adopté tel qu'amendé, est modifié par le remplacement des
mots ", et, si les règlements le prescrivent, sous la désignation
du meuble" par les mots "et sous l'indication de la nature de
l'universalité".
M. le Président, il s'agit d'une modification de concordance avec
l'article 2963.
En raison de cet amendement, l'article 2934 se lirait comme suit: "2934.
L'hypothèque qui grève une universalité de meubles ne
prend rang à l'égard de chaque meuble composant
l'universalité qu'à compter de l'inscription qui en est faite sur
le registre, sous la désignation du constituant et sous l'indication de
la nature de l'universalité."
Le Président (M. Lafrance): L'article 2934 est
adopté tel qu'amendé.
M. Rémillard: M. le Président, l'article 2935.
Le Président (M. Lafrance): J'appelle l'article 2935 qui
avait été laissé en suspens.
M. Rémillard: M. le Président, le projet est
modifié par la suppression de l'article 2935.
M. le Président, cet amendement est de concordance avec celui
apporté à l'article 2637 accordant une créance prioritaire
aux vendeurs de meubles.
Le Président (M. Lafrance): L'article 2935 est
supprimé. Mme la députée de Groulx.
Des registres où sont inscrits les
droits
Mme Bleau: À l'article 2961 voilà l'amendement
proposé: L'article 2961, adopté tel qu'amendé, est
modifié par: 1° la suppression, dans le premier alinéa, des
mots "la portion non cadastrée "1; 2° par l'insertion dans la
troisième ligne du même alinéa, après les mots "peut
requérir", du mot "de"; 3° par le remplacement, dans la
quatrième ligne du même alinéa, des mots "de regrouper" par
les mots "qu'il regroupe"; 4° par le remplacement, dans les deuxième
et troisième lignes du deuxième alinéa, des mots "non
immatriculé, qui s'exerce en territoire cadastré, ou le
propriétaire d'un réseau situé en territoire
cadastré," par les mots "dont l'assiette n'est pas immatriculée";
5° par le remplacement, dans les quatrième et cinquième
lignes du même alinéa, du mot "contigus," par les mots "de
même durée, con-tigus et"; 6° par la suppression, dans le
même alinéa, des mots "et situés dans le même
cadastre d'une circonscription foncière ou que les immeubles que
traverse le réseau fassent partie du même cadastre d'une
circonscription foncière".
Commentaire: Modification rédactionnelle et d'ordre technique
visant à simplifier la disposition et à faciliter sa
compréhension.
En raison de cet amendement l'article 2961 se lirait comme suit: "2961:
Le propriétaire de plusieurs immeubles non immatriculés mais
contigus, grevés des mêmes droits réels et situés
dans une même circonscription foncière, peut requérir de
l'officier de la publicité des droits qu'il regroupe, sur une même
fiche immobilière, les fiches établies pour chacun des immeubles.
"Le titulaire d'un droit réel d'exploitation de ressources de
l'État dont l'assiette n'est pas immatriculée peut faire la
même réquisition, pourvu que les droits réels
d'exploitation soient de même nature, de même durée,
contigus et grevés des mêmes droits réels. "Le
propriétaire ou le titulaire présente une réquisition
désignant l'immeuble qui résulte de ce regroupement, indiquant
les fiches visées et les inscriptions subsistantes à reporter sur
la nouvelle fiche. L'officier de la publicité indique la concordance
entre les fiches anciennes et la nouvelle et procède au report des
inscriptions."
Le Président (M. Lafrance): Merci, Mme la
députée de Groulx. Alors, cet article est donc rouvert pour
insérer ce nouvel amendement. Il n'y a pas de commentaire. L'article
2961 est donc adopté tel qu'amendé.
M. Rémillard: M. le député de
Sherbrooke.
Le Président (M. Lafrance): M. le député de
Sherbrooke.
M. Hamel: Merci, M. le Président. L'article 2963 est
modifié: 1e par le remplacement des mots "Le registre des
droits réels mobiliers et celui des droits personnels sont
constitués" par les mots "Le registre des droits personnels et
réels mobiliers est constitué, en ce qui concerne les droits
personnels,"; 2° par le remplacement des mots "ou selon tout autre mode
prescrit par les règles d'application du présent livre" par les
mots "et, en ce qui concerne les droits réels mobiliers, de fiches
tenues par catégories de biens ou d'universalités, sous la
désignation des meubles grevés ou l'indication de la nature de
l'universalité ou, encore, de fiches tenues sous le nom du constituant";
3° par l'ajout, après le premier alinéa, de l'alinéa
suivant: "Sur chaque fiche sont répertoriées les inscriptions qui
concernent la personne ou le meuble."
M. le Président, l'appellation du registre et le renvoi au
pouvoir réglementaire sont de
concordance. Par ailleurs, sous sa nouvelle formulation, l'article
distingue dans la tenue du registre entre les droits personnels et les droits
réels mobiliers, privilégiant en ce qui concerne ceux-ci une
recherche par le bien ou la catégorie de biens qui fait l'objet de la
garantie hypothécaire.
Quant au deuxième alinéa, il adapte à ce registre
la dernière phrase du deuxième alinéa de l'article
2957.
En raison de ces amendements, l'article 2963 se lirait comme suit:
"2963: Le registre des droits personnels et réels mobiliers est
constitué, en ce qui concerne les droits personnels, de fiches tenues
par ordre alphabétique, alphanumérique ou numérique, sous
la désignation des personnes nommées dans les réquisitions
d'inscription et, en ce qui concerne les droits réels mobiliers, de
fiches tenues par catégories de biens ou d'universalités, sous la
désignation des meubles grevés ou l'indication de la nature de
l'universalité ou, encore, de fiches tenues sous le nom du constituant.
"Sur chaque fiche sont répertoriées les inscriptions qui
concernent la personne ou le meuble."
Le Président (M. Lafrance): Alors, l'amendement qui avait
été déposé concernant cet article 2963 et
daté du 9 décembre est donc retiré pour insérer ce
nouvel amendement tel que lu et qui est daté d'aujourd'hui 12
décembre. Mme la députée...
Mme Harel: Une seconde.
Le Président (M. Lafrance): ...de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Une seconde, M. le Président. Le
Président (M. Lafrance): Oui.
Mme Harel: M. le Président, il s'agit, à 2963, de
la confection du registre. On nous dit que l'amendement distingue, dans la
tenue du registre, entre les droits personnels et les droits réels
mobiliers, privilégiant en ce qui concerne ceux-ci, les droits
réels mobiliers, une recherche par le bien ou la catégorie de
biens qui fait l'objet de la garantie hypothécaire. Par ailleurs, il y
aura aussi la possibilité de constituer des fiches sous le nom du
constituant. Donc, c'est à la fois un registre au bien avec la
possibilité, également, d'en constituer un à la
personne.
À 2999, on a déjà adopté une disposition qui
protège la confidentialité en matière de registre foncier
en interdisant d'utiliser les registres pour fournir à quiconque une
liste des propriétaires inscrits sur le registre foncier ou une liste
des biens immeubles qu'une personne possède ou une liste des
créanciers hypothécaires.
En fait, ce qui serait intéressant, ce serait d'avoir la
même garantie en matière de droits réels mobiliers.
C'est-à-dire que puisqu'on entend privilégier une recherche par
le bien ou la catégorie de biens, mais qu'on se réserve,
malgré tout, la possibilité pratique d'établir des fiches
au nom du constituant pour pouvoir, par une combinaison d'informations bien
retracer le bien - c'est ça qu'il faut comprendre? - au moins qu'on
sache, à ce moment-là, que l'officier, comme c'est le cas
à 2999, ne pourra utiliser les registres pour fournir à quiconque
une liste, ou, en fait, peut-être tout au moins qu'aucune recherche dans
le registre ne puisse être effectuée à partir du nom d'une
personne.
Le Président (M. Lafrance): M. le ministre.
M. Rémillard: Je vais demander à Mme Longtin, si
vous voulez, de commenter.
Le Président (M. Lafrance): Me Longtin.
Mme Longtin: Pour donner un premier élément de
réponse, M. le Président, à l'article 2963, le registre
des droits réels mobiliers serait surtout composé,
évidemment, dans la mesure où il n'y a pas d'hypothèque
mobilière sans dépossession pour un particulier, de personnes qui
exploitent des entreprises. Il est impossible, dans la mesure où on
grève des universalités, d'arriver à ne pas
désigner par le nom du constituant, parce qu'il faut absolument joindre
les informations. De l'équipement de bureau, des hypothèques sur
de l'équipement de bureau, des hypothèques sur différents
types de mobiliers dans les entreprises, ça se décrit
difficilement puisque c'est partout pareil. Alors, c'est nécessairement
sous le nom de la personne qui constitue l'hypothèque qu'on peut le
retrouver.
Deuxième chose, ii peut être important, en matière
de vente d'entreprise, qu'un acquéreur puisse s'assurer des droits qui
peuvent grever l'entreprise. Donc...
Mme Harel: En fait, vous nous dites, dans le fond, qu'on peut
adopter 2963 puisqu'on pourra rediscuter de cette question-Jà à
un autre moment lorsqu'on examinera le cas de l'hypothèque pour des
personnes qui n'exploitent pas une entreprise. Mais dans le cas des personnes
qui exploitent une entreprise, étant donné qu'elles peuvent
déjà hypothéquer une universalité de biens, ce que
déjà on a exclu pour celles qui n'exploitent pas une
entreprise... Je pense qu'on a déjà adopté un article qui
excluait ça, hein? D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Alors, l'article 2963 est donc
adopté tel qu'amendé.
M. Rémillard: L'article 2989.1, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrance): Oui. Alors, j'appelle ce qui
était un nouvel article, 2989.1, et qui avait été
laissé en suspens.
Des devoirs et fonctions de l'officier de la
publicité des droits
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Le projet est
modifié par l'ajout, après l'article 2989, de l'article 2989.1:
"2989.1 Lorsque la réquisition d'inscription sur le registre foncier a
été attestée par un avocat ou un notaire,
l'identité et la capacité des parties sont tenues pour
vérifiées et le sommaire du document est tenu pour être
exact. Il en est de même de l'identité et de la capacité
des parties à un procès-verbal de bornage attesté par un
arpenteur-géomètre. "L'identité des personnes est aussi
tenue pour vérifiée lorsqu'elle est attestée par l'une des
personnes visées à l'article 2973. "L'identité des parties
à toute autre réquisition d'inscription sur le registre foncier
ou sur le registre des droits personnels et réels mobiliers est
présumée exacte et leur capacité est tenue pour
vérifiée."
M. le Président, il a paru judicieux de dispenser l'officier de
la vérification de l'identité de la capacité des parties
à une réquisition attestée par un avocat, un notaire ou un
arpenteur-géomètre. Il a aussi paru souhaitable que la
vérification de l'officier se limite à la réquisition
lorsque celle-ci prend la forme d'un sommaire puisque c'est sur le fondement de
celle-ci qu'il procède aux inscriptions requises. La réquisition
d'inscription sur le registre des droits personnels et réels mobiliers
se fait par la présentation d'un avis, 2966, qui n'est pas
attesté... 2977. Comme l'officier n'est pas à même de
vérifier l'identité ou la capacité des parties à la
réquisition, il a paru souhaitable de présumer que
l'identité des parties est exacte et qu'elles sont capables. La
règle est aussi étendue aux réquisitions d'inscription sur
le registre foncier qui ne sont pas attestées.
En raison de cet amendement, l'article 2989.1 se lirait comme suit:
"2989.1 Lorsque la réquisition d'inscription sur le registre foncier a
été attestée par un avocat ou un notaire,
l'identité et la capacité des parties sont tenues pour
vérifiées et le sommaire du document est tenu pour être
exact. Il en est de même de l'identité et de la capacité
des parties à un procès-verbal de bornage attesté par un
arpenteur-géomètre. "L'identité des personnes est aussi
tenue pour vérifiée lorsqu'elle est attestée par l'une des
personnes visées à l'article 2973. "L'identité des parties
à toute autre réquisition d'inscription sur le registre foncier
ou sur le registre des droits personnels et réels mobiliers est
présumée exacte et leur capacité tenue pour
vérifiée."
Le Président (M. Lafrance): Alors, l'amendement qui avait
été déposé en date du 9 décembre est donc
retiré et remplacé par celui qu'on vient de nous lire et qui est
daté du 12 décembre. S'il n'y a pas de commentaire, cet article
est adopté, tel qu'amendé. (20 h 30)
M. Rémillard: L'article 3006, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): J'appelle l'article 3006 qui
avait été adopté et amendé.
Des règles d'application
M. Rémillard: M. le Président, l'article 3006,
adopté tel qu'amendé, est modifié: 1° par l'insertion,
après le premier alinéa, du suivant: "Le gouvernement peut aussi
déterminer les normes et les critères permettant
l'individualisation particulière d'un bien meuble et son identification
spécifique, les catégories et les abréviations qui peuvent
être utilisées pour désigner un bien meuble et la
manière d'établir, de tenir et de clôturer les fiches";
2° par la suppression, dans le troisième alinéa, des mots ",
ainsi que les abréviations qui peuvent être utilisées dans
la désignation d'un bien meuble".
M. le Président, la modification est de concordance avec
l'article 2963. Elle permet de réglementer le champ d'application de
l'hypothèque mobilière.
En raison de cet amendement, l'article 3006 se lirait comme suit: "3006.
Le gouvernement peut, par règlement, prendre toute mesure
nécessaire à la mise en application du présent livre; il
peut notamment établir les normes de présentation des
réquisitions d'inscription et en déterminer la forme et le
contenu; il peut déterminer également la forme et le contenu des
documents, avis, attestations et déclarations qui ne sont pas
régis par la loi. "Le gouvernement peut aussi déterminer les
normes et les critères permettant l'individualisation
particulière d'un bien meuble et son identification spécifique,
les catégories et les abréviations qui peuvent être
utilisées pour désigner un bien meuble et la manière
d'établir, de tenir et de clôturer les fiches. "Le gouvernement
peut déterminer en outre la forme, le support et la teneur de tout
registre et fiche tenus par un officier de la publicité, le support de
conservation des réquisitions, le mode de numérotation de toute
fiche mobilière, la manière de faire les différentes
inscriptions sur les registres. Il fixe aussi les jours et les heures
d'ouverture et de service des bureaux, les modalités de consultation des
registres et les formalités de délivrance des relevés ou
des certificats."
Le Président (M. Lafrance): L'article 3006 est donc
adopté.
Mme Harel: M. le Président... Le Président (M.
Lafrance): Oui?
Mme Harel: ...une petite seconde, là. Ha, ha, ha! Il y a
un amendement que l'on nous présente comme étant de concordance
avec l'article 2963. C'est assez laconique comme commentaire. Cette
modification, nous dit-on, permet de réglementer le champ d'application
de ('hypothèque mobilière. Ce qui me surprend, c'est qu'on
veuille se donner ce pouvoir de réglementation maintenant. Qu'il y ait
éventuellement un pouvoir de réglementation dans cette loi que le
ministre a fait voter à 2666.1, ça, je le comprendrais. Mais le
deuxième alinéa qui dit: "Le gouvernement peut aussi
déterminer les normes et les critères permettant
l'individualisation particulière d'un bien meuble et son identification
spécifique, les catégories et les abréviations qui peuvent
être utilisées pour désigner un bien meuble et la
manière d'établir, de tenir et de clôturer les fiches", il
me semble que ce serait là plutôt une disposition à
retrouver dans le projet de loi à venir.
M. Rémillard: En fait, la réponse est un peu la
même que tout à l'heure.
Mme Harel: D'accord, à propos des...
M. Rémillard: C'est parce que les meubles de bureau,
enfin, tous les meubles aussi qui sont dans l'entreprise commerciale...
Mme Harel: D'accord. Le Président (M. Lafrance):
L'article... Mme Harel: Un instant, M. le Président. Le
Président (M. Lafrance): Oui?
M. Rémillard: ...M. le Président, qu'on va pouvoir,
comme ça, identifier les camions, les aéronefs, le coût de
meubles commerciaux.
Mme Harel: Notamment, j'imagine, le matériel de bureau,
par exemple. Évidemment, c'est qu'on introduit de la législation
par règlement. Ça se comprend quand il s'agit de modalités
techniques, de modalités d'application, mais ce n'est quand même
pas fréquent qu'il y ait de la législation par règlement.
Je n'af pas sur ordinateur le Code actuel ni le nouveau, mais, en
général, on évite systématiquement la
législation par règlement dans le Code civil.
M. Rémillard: Cependant, dans ce cas-ci, tous les
légistes et les experts vont dire qu'il s'agit vraiment d'un cas
où il est nécessaire de recourir au règlement pour pouvoir
établir simplement des normes d'application du principe et que ce soit
plus souple d'application et d'adapta- tion au lieu d'amender le Code civil
à chaque fois, comme tel. Je pense que ce n'est pas du droit substantif,
c'est vraiment...
Mme Harel: Est-ce qu'il y a beaucoup d'autres cas où on a
procédé par délégation?
M. Rémillard: II y a les cas en matière familiale,
par exemple, le cas du... On peut demander à Mme Longtin, si vous
voulez.
Mme Harel: J'aimerais ça, juste un survol rapide, un peu
comme un bilan de ce qu'on aurait pu introduire comme législation
déléguée dans le Code...
Le Président (M. Lafrance): Oui, Me Longtin.
Mme Harel: ...si ce n'est pas trop abondant. Sinon...
Mme Longtin: C'est très peu abondant, M. le
Président. En fait, outre le registre, l'application du livre
neuvième, donc, la publicité, qui est, comme on a pu le
constater, un droit très technique qui demande beaucoup d'ajustements,
fe seul autre endroit, de mémoire, où nous avons le pouvoir de
législation déléguée, c'est principalement pour
l'acte de l'état cMI. On a aussi quelques petits pouvoirs pour, par
exemple, désigner par décret des bourses dans le cas de
placements ou encore en matière d'assurances pour... Il y en a un, je
crois, pour certaines sociétés mutuelles, mais c'est à peu
près de ce type-là.
Mme Harel: Ça se compterait sur les doigts d'une seule
main, en fait. C'est ça qu'il faut comprendre?
M. Rémillard: À peine.
Mme Harel: À peine. Le Code parle par lui-même.
C'est ça, hein?
M. Rémillard: Normalement. Mme Harel: C'est bien.
Tant mieux.
Le Président (M. Lafrance): Alors, l'article 3006... Oui,
Me Frenette?
M. Frenette: M. le Président, le deuxième
alinéa, à tout le moins... Quant à ce qui peut être
fart concernant les normes et les critères permettant
l'individualisation, ça ne changera rien quant aux universalités,
je pense. Peut-être qu'on pourra développer des clés pour
les catégorisations ou les abréviations ou pour
l'établissement des fiches, mais en toute honnêteté, on ne
peut pas dire que c'est exactement parce qu'on a un problème
d'universalité.
Mme Longtin: En fait, c'est...
Le Président (M. Lafrance): Me Longtin.
Mme Longtin: Oui, M. le Président, c'est principalement
pour... Ce qui est visé, ce sont, entre autres, les véhicules
moteurs. Il y a, évidemment... On mentionnait les aéronefs, il y
a les pièces de machinerie qui peuvent servir, il y a certaines
distinctions qui pourraient être faites en matière agricole sur
les nantissements agricoles puisque le bétail est
répertorié, et des choses comme ça. Ça permet ce
développement-là.
Le Président (M. Lafrance): Merci. Alors, l'article 3006
est donc adopté tel qu'amendé.
M. Rémillard: L'article 3028, s'il vous plaît, M. le
premier ministre. M. le premier ministre, quel lapsus! M. le
Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lafrance): Oui. Alors, j'appelle
l'article 3028 qui avait été laissé en suspens. C'est un
article qui avait été adopté, rouvert et laissé en
suspens.
Du report des droits
M. Rémillard: M. le Président, l'article 3028 est
modifié: 1° par le remplacement, dans le premier alinéa, des
mots "En territoire cadastré, aucune aliénation entre vifs ni
hypothèque conventionnelle ne peut être publiée" par les
mots "Aucun droit réel établi par convention ne peut être
publié"; 2° par le remplacement, dans la troisième ligne du
même alinéa, des mots "le lot" par les mots "l'immeuble qui a fait
l'objet d'une immatriculation"; 3° par la suppression du deuxième
alinéa.
M. le Président, l'amendement vient préciser la
portée de la règle. Le report de droits est aussi justifié
s'il s'agit d'un démembrement du droit de propriété qu'il
ne l'est s'il s'agit du droit de propriété. La disposition
opère un meilleur complément avec le principe du premier
alinéa de l'article 3012, lequel constitue un élément
fondamental dans le système proposé.
En raison de cet amendement, l'article 3028 se lirait comme suit: "Aucun
droit réel établi par convention ne peut être publié
au registre foncier si un report des droits concernant l'immeuble qui a fait
l'objet d'une immatriculation n'a été fait au
préalable."
Le Président (M. Lafrance): L'amendement qui avait
été déposé et daté du 9 décembre est
donc retiré et remplacé par celui qui vient de nous être lu
et qui est daté d'aujourd'hui, 12 décembre. Oui, Me Frenette.
M. Frenette: Merci, M. le Président. De nombreux
échanges ont eu lieu depuis la suspension de l'article, notamment sur le
fait que la disposition ne prévoyait pas à la fois les droits
établis par testament. Est-ce qu'il serait possible de résumer un
peu les raisons qui font qu'on ne retrouve pas la référence au
testament?
M. Rémillard: Mme Longtin, M. le Président, va
faire le commentaire.
Le Président (M. Lafrance): Me Longtin.
Mme Longtin: M. le Président, nous avons parlé hier
sur ce même article de la question de l'intérêt des parties
à une convention en milieu contrôlé de déroulement
des opérations. Un autre argument, c'est qu'en matière de
testament et de décès, contrairement à une convention, ce
n'est pas nécessairement prévisible. Lorsqu'on est partie
à une convention, qu'on acquiert un immeuble, on sait ce dont on dispose
financièrement, on sait ce que l'on entend faire et le report
d'actualisation fera donc partie de cet ensemble d'opérations juridiques
qui mènent au transport de droits. En matière de
décès, le décès peut survenir de façon
très inopinée. La famille n'a pas nécessairement la
tête à régler des questions de droit ou de servitude sur
les terrains. Il est fort possible aussi que, dans les mois qui vont suivre, il
y ait des partages ou des opérations entre héritiers qui
entraîneront des conventions et, à ce moment-là, on pourra
y procéder. Mais il nous semblerait que ça serait peut-être
difficile de lier les gens au moment d'un testament.
M. Frenette: Est-ce qu'on ne peut pas faire la remarque cependant
que... Quoique ce qui a été avancé est fort juste, il
reste que personne, je crois, n'a un droit acquis de recevoir un bien par
testament. Je parle bien du cas où ça serait établi par
testament et non simplement par le décès et que le
décès donne toujours lieu à une période qui est
désagréable pour tout le monde où il faut régler
beaucoup de choses, notamment des questions de droit. Alors, je pense que de
dire qu'ils ne veulent pas être préoccupés par des
considérations d'ordre juridique, c'est le moment où jamais
où il y a des considérations d'ordre juridique. Mais, si je
comprends bien, le but poursuivi en serait également un
d'économie, si vous voulez. Vous ne voulez pas que la succession ait
à supporter ces frais-là tout de suite et vous les reportez dans
le temps au moment où la transaction se passera. Il devra
obligatoirement y avoir report des droits, si je comprends bien, un jour.
Mme Harel: C'est inévitable qu'il y ait report des droits,
c'est ce qu'il faut comprendre.
Mme Longtin: Un jour ou l'autre, sur tout immeuble qui va faire
l'objet d'une immatriculation, à moins qu'il ne reste dans une famille
de façon indéfinie, il va y avoir un report d'actualisation.
Mme Harel: S'il y a une transaction, il y a un report. C'est
ça qu'il faut comprendre?
Mme Longtin: C'est ça. Dès qu'il y a
aliénation ou dès qu'il y a hypothèque, dès qu'il y
a création, par exemple, d'une servitude, nécessairement on aura
le report d'actualisation. C'est quand même plusieurs cas qui vont donner
cette ouverture.
Mme Harel: Vous dites qu'il est préférable
d'attendre qu'il y ait cette transaction pour effectuer ce report que de
l'exiger au moment où ça se produit suite à un
décès ou à cause d'un testament. C'est ça? (20 h
45)
Mme Longtin: II y a une question de prévisibilité
dans une opération juridique qui fait que le report d'actualisation fait
partie d'un ensemble d'opérations pour compléter
l'aliénation ou l'hypothèque alors que, dans un
décès, c'est certain qu'y y a un ensemble de
considérations juridiques qui sont à régler dans le cours
d'une succession. Maintenant, ce n'est généralement pas de cette
nature et pas nécessairement...
Mme Harel: Vous ne voulez pas ajouter, en fait. C'est
ça...
Mme Longtin: Pas ajouter, débourser.
M. Frenette: Ça ne peut pas être de cette nature
actuellement.
Mme Longtin: C'est aussi des coûts plus importants pour la
succession et on ignore encore exactement comment se développera le
marché et quels seront les coûts exacts qui seront chargés
aux personnes.
M. Frenette: Oui, mais comme la personne ne s'attendait pas
nécessairement à recevoir quelque chose, il me semble qu'elle ne
devrait pas se plaindre d'avoir un peu moins puisqu'elle ne devait rien
avoir.
Mme Longtin: La majorité des testaments, je pense, c'est
dans la famille.
M. Frenette: En tout cas, du moins, rien n'est acquis. Elle ne
pouvait pas transiger sur un droit acquis avant l'ouverture.
Mme Harel: Moi, je comprends l'argument que vous
développez, Me Longtin. J'ai bien été informée des
arguments de Me Frenette. Le fait est qu'on pourrait poursuivre cet
échange parce que, finalement, il n'y a pas un des points de vue qui
s'impose à l'autre comme étant clairement, de façon
évidente, le meilleur, n'est-ce pas? On ne peut pas, comme en
matière de mathématiques, être sûr de la
réponse. Je ne sais pas si c'est là le point de vue du
ministre.
M. Rémillard: C'est comme ça et vous ne m'en
voudrez pas d'avoir pris...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rémillard: ...évidemment, la parole des
légistes du gouvernement, sans mettre de côté la parole
d'un expert comme Me Frenette et de Me Talpis aussi qui est intervenu
là-dessus.
Mme Harel: Je ne pouvais pas en parler, mais puisque
vous-même en avez parlé le premier... Il faudrait, M. le ministre,
demander à Me Talpis quel est son argument.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: Alors, M. le Président, pour conclure, comme
l'objectif, pour nous, c'est qu'il y ait report des droits et
qu'inévitablement, à moins que ce droit réel ne demeure de
façon étemelle, sans être l'objet d'une transaction, il y
aura inévitablement report des droits, c'est ce qui nous semblait le
plus important.
Le Président (M. Lafrance): Merci. L'article 3028 est donc
adopté tel qu'amendé. C'est avec un mélange de
nervosité et de satisfaction que j'appelle le dernier article
laissé en suspens.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Lafrance): En suspens, parce que je pense
que vous en avez d'autres après. Alors, j'appelle l'article 3034 qui a
été amendé et laissé en suspens.
De l'aliénation d'une partie de lot
M. Rémillard: M. le Président, l'article 3034 est
modifié par l'insertion, dans la troisième ligne du premier
alinéa, après les mots "conditions qu'il détermine," des
mots "dans un territoire qui a fait l'objet d'une rénovation
cadastrale".
M. le Président, la modification, conforme au droit actuel,
limite la disposition aux territoires qui ont fait l'objet d'une
rénovation cadastrale.
En raison de cet amendement, l'article 3034 se lirait comme suit: "3034.
Sur la recommandation du ministre responsable du cadastre, le gouvernement
peut, par décret, permettre, aux conditions qu'il détermine, dans
un territoire qui a fait l'objet d'une rénovation cadastrale,
l'inscription sur le registre foncier de l'aliénation d'une partie
de
lot qui est située dans une zone agricole établie en vertu
de la Loi sur la protection du territoire agricole, ou qui est située
à plus de 345 kilomètres du bureau de la publicité des
droits dans le ressort duquel le lot est situé. "Le décret est
publié dans la Gazette officielle du Québec; il entre en
vigueur à la date, ultérieure à sa publication, qui y est
fixée."
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre. Je
pense qu'il s'agit, effectivement, de la confirmation de l'amendement.
M. Rémillard: M. le Président, il est important de
lire 3034 avec 3035. Me permettriez-vous d'aborder tout de suite 3035?
Le Président (M. Lafrance): Qui est rouvert? Vous
désirez qu'on rouvre 3035? L'article 3035 a déjà
été adopté.
M. Rémillard: C'est le même texte? Alors, c'est le
même texte. Il a été adopté. Parfait, c'est
adopté. Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): Oui, Me Fre-nette.
M. Frenette: Merci, M. le Président. Je pense qu'il s'agit
d'une disposition importante. C'est une disposition qu'on nous annonce, du
moins dans le cadre des discussions que nous avons eues, comme étant
conforme au droit actuel. Il se trouve qu'au libellé de la disposition
on s'aperçoit que, par décret, on va permettre l'inscription, sur
le registre foncier, de l'aliénation d'une partie de lot, bref, d'un
morcellement. Est-ce que ça veut dire que ça va être permis
nonobstant l'absence de décision quant à l'autorisation de cette
aliénation par la Commission de protection du territoire agricole?
M. Rémillard: M. le Président, si vous voulez je
demanderais à Me Morency, Mme la sous-ministre, d'apporter un
éclairage à cet article.
Le Président (M. Lafrance): Alors, Mme la
sous-ministre.
Mme Morency (Lise): Effectivement, ces articles se veulent la
reproduction de dispositions qui ont été introduites dans le Code
civil du Bas Canada à l'occasion de la loi sur la réforme du
cadastre qui a déjà été adoptée il y a
quelques années. Il y avait, par l'introduction de ces dispositions, une
volonté de maintenir une certaine souplesse en territoire agricole pour
les parties ou les lots qui auraient déjà fait l'objet d'une
rénovation cadastrale, en vertu de cette loi-là, compte tenu de
circonstances qui pourraient se produire, pour permettre de ne pas imposer
à des agriculteurs le coût de l'immatriculation de lots pour
répondre aux règles impo- sées par les nouvelles
dispositions sur la rénovation cadastrale à ce
moment-là.
Alors, de façon qu'il y ait un certain contrôle quant
à ces cas et circonstances, il avait été prévu que,
tel qu'il apparaît à l'article 3034, c'était sur la
recommandation du ministre responsable du cadastre que le gouvernement pouvait,
par décret, permettre, aux conditions qu'il détermine, dans un
territoire qui a fait l'objet d'une rénovation cadastrale, l'inscription
sur le registre foncier de l'aliénation d'une partie de lot qui est
située dans une zone agricole établie en vertu de la Loi sur la
protection du territoire agricole, ou située à 345
kilomètres. Suite à ça, en vertu de l'article 3035,
l'officier transmet au ministre responsable du cadastre une copie de tout
document dans ce sens-là et le ministre prépare la modification
qui donne lieu à l'attribution du numéro cadastral.
Cependant, à notre connaissance, ces articles-là n'ont pas
encore reçu d'application. Mais, comme on nous l'a souligné, la
rénovation cadastrale jusqu'à présent a été
plutôt accentuée en milieu urbain. Alors, les problèmes
qu'on avait pu prévoir à cette époque-là ne
semblent pas s'être produits encore.
Le Président (M. Lafrance): Oui, Me Frenette.
M. Frenette: Est-ce que nous devons d'abord, d'après vos
remarques, Mme la sous-ministre, comprendre qu'il s'agit de permettre des
aliénations qui ont déjà eu lieu, qui ont
déjà reçu l'approbation, qui sont situées dans un
territoire qui a fait l'objet d'une rénovation cadastrale, mais que
ça entraînerait des coûts élevés dans certains
cas et qu'on voudrait, dans ces cas-là, que ça puisse
néanmoins se faire?
Mme Morency: Excusez-moi, M. le Président. J'aimerais
réentendre le début de votre question.
M. Frenette: Est-ce qu'on doit comprendre qu'il s'agit
d'aliénations qui ont déjà eu lieu, qui ont reçu
l'approbation de la Commission de protection du territoire agricole et qu'on
désire, on veut permettre une dérogation mais, parce qu'il y a eu
rénovation cadastrale, les coûts seraient très
élevés, et non pas, comme semble l'indiquer l'article, que, par
décret, on va pouvoir autoriser l'inscription des aliénations sur
des parties de lots?
Mme Morency: Je ne crois pas qu'on puisse interpréter les
articles 3034 et 3035 comme faisant échec à certaines
dispositions de la Loi sur la protection du territoire agricole ou à
toute autre loi particulière visant l'aménagement ou la
subdivision des lots. Mon point de vue, c'est que s'il y a aliénation
d'une partie de lot ou autrement, elle devra être conforme à la
Loi sur la
protection du territoire agricole. Ces articles-là n'avaient
comme objectif que de viser ce qu'on appelle maintenant dans le nouveau Code
l'Immatriculation, le problème de l'obligation d'immatriculer les lots
et de permettre que le ministre de l'Énergie et des Ressources le fasse
lui-même, tel que prévu à l'article 3035. Il n'y a pas dans
ces dispositions-là, à notre point de vue, de texte ou un sens
qui permettrait de faire échec aux autres lois particulières dans
ce secteur.
M. Frenette: Est-ce qu'on doit comprendre également qu'il
serait impossible que la permission soit accordée avant que la
décision de la Commission de protection du territoire agricole soit
autorisée. La permission pourrait être accordée suite
à une demande faite, mais la décision pourrait être encore
pendante.
Mme Morency: Je ne vois rien dans ces textes-là qui
permette une telle chose.
M. Frenette: Dernière peut-être... Est-ce qu'il est
possible, en accordant telle permission, qu'on aile à rencontre des
dispositions qu'une municipalité pourrait avoir adoptées en
matière d'aménagement, notamment en ce qui concerne le
lotissement?
Mme Morency: Encore une fois, je ne vois pas dans ces
dispositions-là quelque chose qui permette de faire échec aux
lois particulières qui ont d'autres fins que celle de viser
l'immatriculation même des lots ou des parties de lots.
M. Frenette: À titre d'exemple, si la permission
était accordée - ça concerne une partie de lot - et que la
municipalité mentionne qu'il doit y avoir un lot complet pour autoriser
la construction, ou que le lot doit avoir telle dimension, est-ce que la
permission accordée d'inscrire permettrait au bénéficiaire
d'exiger de la municipalité: Bon, là, j'ai mon identification?
Ça ne peut pas être autre chose que sur partie. Ne me demandez pas
un numéro complet, ou mon lotissement n'est pas dans les normes
prévues, mais j'ai un lot et je peux construire.
Mme Morency: Écoutez, Me Frenette, je le
répète. Les articles, tels qu'Us sont libellés, ne nous
apparaissent pas permettre de telles situations. Ça vise essentiellement
à permettre au ministre responsable du cadastre d'assumer les frais
d'immatriculation de certains lots, dans certaines circonstances
établies par décret du gouvernement, dans un territoire qui est
situé en zone agricole et qui a fait l'objet d'une rénovation
cadastrale. Je ne vois pas du tout comment on pourrait, sur la base de ces
articles, faire échec aux lois dont vous faites état.
M. Frenette: Est-ce que l'article est souhaité par tous
les ministères, ou bien si c'est seulement ici, Énergie et
Ressources, service du cadastre? Est-ce que c'est unanime? Est-ce qu'il y a des
contestations, des oppositions?
M. Rémillard: C'est simplement pour pouvoir établir
une meilleure administration, la plus efficace possible, respectant les droits.
C'est dans ce contexte-là que la disposition a été faite,
mais, évidemment, sans aucune possibilité d'aller à
rencontre d'une loi particulière. C'est évident.
M. Frenette: Est-ce que la Commission de protection du territoire
agricole s'est elle-même prononcée sur l'article?
M. Rémillard: Oui. Ils ont tous été
consultés. Il n'y a pas de difficulté.
M. Frenette: Merci, M. le Président. Merci, Mme
Morency.
Le Président (M. Lafrance): L'article 3034 est donc
adopté tel qu'amendé.
M. Rémillard: M. le Président, on pourrait aller
à l'article 2767, si vous vouiez.
Le Président (M. Lafrance): Alors, j'appelle l'article
2767 qui avait été adopté sans amendement.
De la vente par le créancier
M. Rémillard: Alors, M. le Président, l'article
2767 est modifié: 1° par le remplacement, dans la première
ligne, des mots Tout créancier hypothécaire qui" par les mots "Le
créancier qui détient une hypothèque sur les biens d'une
entreprise peut, s'il"; 2° par le remplacement, dans la troisième
ligne, du mot "peut" par le mot "et".
M. le Président, l'amendement vise à restreindre la vente
par le créancier à l'hypothèque d'entreprise, en raison du
fait que cette vente peut ne pas libérer le débiteur.
En raison de cet amendement, l'article 2767 se lirait comme suit: "Le
créancier qui détient une hypothèque sur les biens d'une
entreprise peut, s'il a présenté au bureau de la publicité
des droits un préavis indiquant son Intention de vendre lui-même
le bien grevé et, après avoir obtenu le délaissement du
bien, procéder à la vente de gré à gré, par
appel d'offres ou aux enchères."
Le Président (M. Lafrance): Alors, l'article 2767 est donc
adopté tel qu'amendé.
M. Rémillard: M. le Président, il nous reste un
article, l'article 2709. Il nous reste ensuite la disposition finale et le
dépôt des articles en anglais, en langue anglaise. Sur 2709, on
m'informe que les experts ont à se voir encore quel-
ques minutes. Pourriez-vous donc ajourner pour...
Mme Harel: On a l'impression de ne jamais finir.
M. Rémillard: ...quelques minutes. Il y a une petite
question technique à vérifier, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): Certainement, M. le ministre.
Alors, nous allons suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 2) (Reprise à 21 h
21)
Le Président (M. Lafrance): Je déclare donc la
séance de travail ouverte. M. le ministre.
De l'hypothèque légale (suite)
M. Rémillard: M. le Président, nous avons ici le
dernier amendement que nous présentons à cette commission
parlementaire. C'est concernant l'article 2709. C'est donc un moment
historique. Je voudrais avec votre permission pour demander au
député de Chapleau...
Mme Harel:...
M. Rémillard: ...s'il vous plaît, messieurs, dames -
de lire le dernier amendement de notre commission parlementaire en remerciement
pour tout ce qu'il a fait et tout le travail qu'il a fait.
M. Kehoe: L'article 2709, tel qu'amendé et adopté,
est de nouveau modifié par le remplacement, dans les cinquième et
sixième lignes, des mots "de leurs travaux sur l'immeuble, ou" par les
mots "des travaux demandés par le propriétaire de l'immeuble, ou
à raison".
Cet amendement vise à préciser qu'une hypothèque
légale ne peut grever l'immeuble que pour les travaux, les
matériaux ou les services demandés par le propriétaire de
l'immeuble.
En raison de cet amendement, l'article 2709 se lirait comme suit:
"L'hypothèque légale en faveur des personnes qui ont
participé à la construction ou à la rénovation de
l'immeuble ne peut grever que cet immeuble. Elle n'est acquise qu'en faveur des
architecte, ingénieur, fournisseur de matériaux, ouvrier,
entrepreneur ou sous-entrepreneur, à raison des travaux demandés
par le propriétaire de l'immeuble, ou à raison des
matériaux ou services qu'ils ont fournis ou préparés pour
ces travaux. Elle existe sans qu'il soit nécessaire de la publier."
Le Président (M. Lafrance): S'il n'y a pas de commentaire,
l'article 2709 est adopté tel qu'amendé.
M. Rémillard: M. le Président, je voudrais faire
motion pour déposer des amendements à la version anglaise du
projet de loi 125 tels que présentés et je fais motion pour que
ceux-ci soient adoptés en bloc.
Le Président (M. Lafrance): Commentaire?
Est-ce que la motion est adoptée? Oui. Alors, la motion est donc
adoptée. Il s'agit là de l'amendement 999.
M. Rémillard: M. le Président, par un jeu de
circonstances non prévues je dois vous proposer un autre amendement qui
est l'amendement concernant la disposition finale.
Mme Harel: On n'est pas rendu à 1000.
M. Rémillard: Finalement, ce sera l'amendement 1000.
Le Président (M. Lafrance): Effectivement, c'est
l'amendement 1000.
Dispositions finales
M. Rémillard: Les dispositions finales sont
modifiées: 1° en ajoutant, dans la première disposition,
à la troisième ligne, après les mots "Bas Canada",
ceux-ci: ", tel qu'il a été modifié"; 2° en
remplaçant, dans la deuxième disposition, les mots "à la
Loi sur" par ceux-ci: "à ce qui sera prévu dans la loi relative
à".
Les amendements proposés visent, d'une part, à tenir
compte de tous les changements intevenus au Code civil du Bas Canada depuis son
adoption; d'autre part, ils visent à ne pas préjuger d'un titre
encore éventuel en ce qui concerne la future Loi sur l'application de la
réforme du Code civil.
En raison de ces amendements, les dispositions finales se liraient comme
suit: "Le présent code remplace le Code civil du Bas Canada
adopté au chapitre 41 des lois de 1865 de la Législature de la
province du Canada, Acte concernant le Code civil du Bas Canada, tel qu'il a
été modifié. Il remplace aussi l'article 1 du chapitre 39
des lois de 1980, Loi instituant un nouveau Code civil et portant
réforme du droit de la famille, tel que modifié, ainsi que le
chapitre 18 des lois de 1987, Loi portant réforme au Code civil du
Québec du droit des personnes, des successions et des biens. "Le
présent code entrera en vigueur à la date qui sera fixée
par le gouvernement, conformément à ce qui sera prévu dans
la loi relative à l'application de la réforme du Code civil."
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre.
Commentaire? Donc, les dispositions finales sont adoptées telles
qu'amendées. À ce stade-ci, j'aimerais suggérer à
votre considéra-
tion tous les intitulés des livres, des titres, des chapitres,
des sections et des sous-sections afin de les adopter tels qu'amendés
dans certains cas. Alors, tous ces intitulés des livres, des titres, des
chapitres, des sections et des sous-sections sont donc adoptés tels
qu'amendés. Je suggère aussi à votre considération
le titre du projet de loi. Alors, le titre du projet de loi est donc
adopté. Je suggère à votre considération l'ensemble
du projet de loi tel qu'amendé. Alors, l'ensemble du projet de loi tel
qu'amendé est adopté. Est-ce qu'il y a un membre qui pourrait
proposer une motion de renumérotation du projet de loi tel
qu'amendé?
M. Rémillard: M. le Président, je propose une
motion de renumérotation.
Le Président (M. Lafrance): Aucun commentaire? Donc, la
motion est adoptée. Voilà, notre mandat est
complété. M. le ministre.
Conclusions M. Gil Rémillard
M. Rémillard: M. le Président, bien rapidement.
Ça fait maintenant plus de quatre mois que nous travaillons à
cette commission et je crois que nous venons de terminer un travail
exceptionnel. Exceptionnel, bien sûr, parce qu'il n'a jamais
été fait et que, dans l'histoire du Québec, des projets de
loi de nature aussi fondamentale, qui ont nécessité autant
d'efforts, il y en a peu, sinon pas. Ça fait maintenant 35 ans qu'on y
travaille, mais nous avons pu réussir cette commission parlementaire, M.
le Président, grâce à une collaboration exceptionnelle,
tout d'abord, au niveau technique et aussi au niveau du droit par nos experts,
nos légistes et au niveau de l'effort que tous les membres de cette
commission ont fait pour se situer, bien sûr, au-delà des
questions de partisanerie politique, mais aussi au niveau des
considérations plus immédiates que nous pourrions avoir par des
interventions qui nous venaient de part et d'autre.
M. le Président, donc, je limiterai mes commentaires à des
remerciements à vous, tout d'abord, M. le Président, pour le
travail exceptionnel que vous avez fait. Je veux vous rendre hommage pour la
façon dont vous avez procédé. Ça n'a pas toujours
été facile, mais vous l'avez fart toujours avec
autorité, dignité, avec beaucoup d'efficacité et je vous
en remercie.
M. le député de Chapleau, adjoint parlementaire, que je
veux remercier du fond du coeur pour le travail qu'il a fait, un travail
magnifique de par sa compétence d'avocat comme de par sa
disponibilité de député et de ses talents de
parlementaire. Merci, M. le député de Chapleau, pour ce que vous
avez fait.
Mes collègues députés... Mme la
députée de Groulx qui nous apporte le sens pratique et cette
réflexion qui nous est tellement utile, je la remercie beaucoup.
M. le député de Sherbrooke qui a suivi nos travaux
tellement attentivement, qui s'est toujours fait un devoir de nous amener, par
ses réflexions, à des petits éléments qu'on avart
parfois tendance à oublier, je le remercie beaucoup.
Mes remerciements à Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, la porte-parole de l'Opposition officielle,
remerciements que j'aurai l'occasion d'exprimer aussi en d'autres lieux, en
d'autres moments, mais je veux lui dire à quel point, le plus
sincèrement possible, j'ai apprécié travailler avec elle
et la façon dont ça s'est passé. Je l'apprécie
énormément, au-delà de toutes ces questions de
partisanerie politique. Je pense qu'on a fait un travail assez remarquable.
Mme la députée de Terrebonne qui, jusqu'au dernier moment,
a su aller chercher le petit élément qui manquait et qui nous a
donc beaucoup servi à améliorer nos travaux, non seulement dans
les petits éléments qu'elle trouvait, mais dans les grandes
réflexions qu'elle nous a soumises aussi. Je dis merci pour ce qu'elle a
fait.
M. le député de Westmount qui était là
à des occasions importantes et qui nous a souligné des points de
vue importants par son expérience d'avocat.
Et, M. le Président, en ce qui regarde la sous-commission, Mme
Giguère, la secrétaire de cette commission, très
attentive. Ça n'a pas été facile. Peut-être que
c'est une des commissions les plus difficiles que Mme Giguère a eu
à faire.
Une voix: C'est sa dernière.
M. Rémillard: C'est sa dernière aussi? Elle a
choisi la bonne pour terminer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rémillard: J'espère que l'expérience
qu'elle aura prise avec notre commission - parce qu'on ne lui a pas rendu la
tâche facile, on en convient, on s'en excuse. On la remercie pour sa
grande efficacité, avec tout le personnel qui l'accompagne et qui a fait
un travail remarquable.
M. le Président, derrière notre travail officiel avec les
micros, il y a un groupe de personnes, d'hommes et de femmes exceptionnels, et
ce sont celles de la Direction générale des affaires
législatives du ministère de la Justice. Me Longtin, pour le
travail extraordinaire qu'elle a fait... J'aurai l'occasion de le souligner
aussi à d'autres endroits, mais pour cette commission parlementaire,
pour ce que vous avez pu faire - et on vous a vu agir tout à l'heure
dans un dernier mouvement de discussion - merci. Le notaire Cossette, toujours
présent, toujours prêt à soulever le petit point qui nous
aurait échappé - et ce n'est pas d'hier que vous le fai-
tes - merci beaucoup. Me Aidée Frenette, qui est avec nous.
Merci, Aidée, de votre travail. Mme Gina Bienjonetti. Je ne sais pas si
elle est ici ce soir.
Une voix: Non.
M. Rémillard: Non, elle n'est pas ici avec nous. M. Pierre
Charbonneau, qui est avec nous. Merci, Pierre. Me Louise Caron, elle n'est pas
ici. Me Denise McManiman, Me France Fradette. Merci, France, pour tout ce
travail que vous avez fait et qui n'était pas facile. Me Michèle
Ringuette.
Une voix: Elle n'est pas ici.
M. Rémillard: Me Francine Gauvin. Me
Frédérique Sabourin, qui est ici. Merci,
Frédéri-que. Me Albert Bélanger. M. Bélanger qui
est ici, que je remercie. Me Renée Des Rosiers Delanau-ze, qui est en
arrière, qui a toujours du travail encore à faire. Elle n'a pas
terminé son travail. Me Guy Boisvert, Me Diane Pichette, et du bureau du
sous-ministre, Me Yves Pleau, qui a toujours fait un travail tellement
d'efficacité. Merci, Yves. Et au-dessus... Ah oui!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rémillard: Ah! Me Pineau. Ça ne s'oublie pas, Me
Pineau. Mais vous me permettrez avant de souligner le travail de Mme la
sous-ministre Morency, grand capitaine de tout ça, qui a fait un travail
extraordinaire.
Mme Morency: Merci.
M. Rémillard: Merci. C'était extraordinaire. Le
grand capitaine qui était avec nous dans les derniers jours - il a
pensé peut-être à un moment donné qu'il fallait
garder le cap - Me Chamberland. Merci d'être avec nous, merci de tous ces
efforts qui ont été mis.
J'en arrive maintenant à nos experts qui nous ont tellement
aidé à bonifier tout ça avec un peu d'air qui nous
arrivait de l'extérieur. Je le dis sans blesser nos légistes
d'aucune façon. M. le professeur Jean Pineau. Merci, Jean, pour le
travail que vous avez fait, l'explication claire que vous saviez donner au bon
moment, quand on en avait besoin, et aussi votre patience, votre très
grande patience. Merci beaucoup.
Du côté de l'Opposition officielle, Mme la professeure
Monique Ouellette. Me Ouellette, merci beaucoup. On a énormément
apprécié travailler avec vous. Ça a été
efficace et aussi agréable. Me Claude Masse n'est pas ici ce soir avec
nous, mais je sais que tous les gens ici qui ont travaillé avec lui
pourraient lui dire qu'ils ont énormément apprécié
travailler avec lui et beaucoup apprécié son efficacité.
Et M. le professeur Frenette, Me Frenette, que je retrou- ve avec un
très grand plaisir à cette commission, ayant cheminé
ensemble lors de nos études universitaires, et professeur à la
faculté de droit, ma faculté, de Laval. Me Frenette, merci pour
le travail qui a été fait avec le souci du détail
inégalé, mais qui nous a permis de pouvoir aller encore plus loin
dans la perfection qu'on essayait de viser, qu'on n'atteindra pas mais qu'on a
voulu viser.
Je voudrais souligner tout le travail du personnel du bureau
d'enregistrement, avec Mme Suzanne Plamondon qui est ici, M. Réal
Côté. Et, M. le Président, vous me permettrez de souligner
la présence à nos travaux, pour le Barreau du Québec, de
Me Suzanne Vadboncoeur. Je ne sais pas si elle est ici ce soir avec nous. Elle
ne doit pas être avec nous. Mme Vadboncoeur, qui a été avec
nous tout le temps et qui a toujours été très
présente, prête à souligner le petit point qui nous aurait
échappé, merci.
Et les membres de la Chambre des notaires, Me Talpis, qui est ici, Me
Sylvie Berthold, Me Laurence Charest, merci d'avoir été ici et
merci d'avoir été très présents à nos
travaux. Ça nous a permis combien d'amendements, je ne pourrais pas le
dire, et pour les avocats et pour les notaires, mais vous nous avez grandement
aidés à apporter des éléments de précision
et à bien comprendre tout ce qu'on devait mettre dans ce Code.
Mme Dolment, merci d'avoir été ici au nom du Réseau
d'action et d'information pour les femmes. Les gens de la
Confédération des caisses populaires Desjardins, Me Lise Nadeau,
M. Michel-Pierre Bergeron, merci d'avoir été ici aussi. De la
direction de l'état civil, M. Guy Lavigne, et du bureau
d'enregistrement, Mme Carole McMurray, qui peut-être ne sont pas ici avec
nous ce soir, mais qui nous ont beaucoup aidés pour tout ce qui a pu
nous amener à travailler en ce qui regarde les registres. Et M. le
sous-ministre Clément Ménard et M. Jean Gauvin, pour les fonds
des registres, qui ont été très présents aussi.
Je reviens, en terminant, à deux personnes qui, pour nous, au
niveau politique, je sais à quel point elles sont importantes. Je me
permets de souligner que Mme Fernande Rousseau fait toujours un travail, on le
sait, remarquable. On la voit présente et je veux le souligner. De mon
côté à moi, je ne sais pas quel mot je pourrais
employer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rémillard: Je ne sais pas vraiment ce que je pourrais
dire pour dire à quel point Me Julienne Pelletier fait un travail-Une
voix: Unique.
M. Rémillard: ...le mot vient des membres de cette
commission - unique, magnifique, extra-
ordinaire. Merci, du fond du coeur, Julienne, pour ce que vous avez fait
d'efficacité et de présence. Je sais à quel point
ça n'a pas été facile.
Alors voilà. M. le Président, j'ai voulu simplement faire
le tour des gens qui le plus immédiatement possible ont
été avec nous pour travailler à cette commission
parlementaire. Je le dis, j'essaie de le dire le plus sincèrement
possible à quel point je veux les remercier pour le travail qu'ils ont
fait.
Le Président (M. Lafrance): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Hochelaga-Maison-neuve.
Mme Louise Harel
Mme Harel: Alors, M. le Président, je veux m'associer
à tous ces remerciements personnels que le ministre a
complétés. Je veux lui dire à quel point je suis
très satisfaite de tout ce qu'on a fait depuis quatre mois, y compris de
tout ce qu'on a fait aujourd'hui. Je veux que vous sachiez à quel point
j'ai senti que nous étions des privilégiés durant ces
semaines qui se sont écoulées. Nous arrivons finalement dans une
course au flambeau, nous arrivons à la fin. Alors, ça c'est une
situation de privilège. C'est un sentiment de privilège que j'ai,
moi, depuis le début de nos travaux d'être finalement dans la
dernière équipe qui va pouvoir compléter la course
entreprise il y a 35 ans. Vraiment, c'est assez fantastique d'avoir pu vivre
cette expérience-là.
J'ai l'impression qu'il y a une sorte d'alchimie gagnante qui s'est
manifestée, une sorte de combinaison. On ne sait pas comment on gagne la
loterie, mais on sait qu'il faut avoir la combinaison gagnante. Il y avait une
sorte de combinaison gagnante d'abord avec la rigueur du président,
cette rigueur-là qui se manifestait à tous les niveaux. Je crois
que nos travaux ont été faits sous le signe de la rigueur. On a
tous, je crois bien, accepté de participer à une sorte de
dynamique Intellectuelle où on mettait certainement de côté
d'autres considérations.
Je veux remercier le ministre. Je pense que le fait qu'il ait
accepté que l'Opposition officielle soit bien instrumentée avec
les experts que nous souhaitions avoir de notre côté, je crois que
c'a énormément facilité les choses. Enormément.
Dès le départ, ça faisait montre d'une ouverture d'esprit
que j'ai beaucoup, beaucoup appréciée. Je suis surprise parce que
je ne m'attendais pas - je vous le dis bien simplement... Je ne vous pensais
pas aussi stoïque et aussi patient. Vos sautes d'humeur ont
été très très rares. Et pourtant, il me semble
qu'il y a sûrement eu des occasions nombreuses où elles auraient
pu se manifester.
Une voix:...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: Vraiment, c'est très très
apprécié. Je crois que ça aurait été
impensable dans un contexte où on aurait peut-être mesquine sur la
manière de travailler. C'est une manière généreuse
que vous nous avez offerte et c'est de façon aussi
généreuse qu'on l'a utilisée. C'est une formidable
équipe que vous avez. Définitivement. J'avais déjà
eu l'occasion de la connaître, il y a bien des années, et
j'étais contente de la retrouver. Il y avait un élément
nouveau qui est Me Morency, qui me semblait être venue faire prendre,
comment dit-on, le gâteau, si vous me permettez l'expression. On n'avait
pas eu l'occasion de s'en parler, Me Morency, mais je trouve ça
formidable, cet enthousiasme qui vous animait chaque matin et qui animait,
finalement, cette équipe. J'ai trouvé que c'était
extrêmement cordial, c'était exactement le climat dans lequel je
souhaitais que nos travaux se déroulent. Je veux vous en remercier et
remercier aussi toute l'équipe.
Évidemment, je ne voudrais oublier personne, mais comme je
m'associe à tous ces remerciements que le ministre a faits... Vous savez
presque avec quelle affection je finissais par écouter les lectures du
député de Chapleau. Je me disais qu'il était encore bien
chanceux puisque, moi, j'ai à payer chaque été pour aller
suivre des cours d'immersion qui me permettent de lire de façon
écorchée un anglais à des gens qui sont payés pour
m'écouter.
Vous allez me permettre de remercier les experts,
particulièrement Me Ouellette, François Frenette et Claude Masse.
Vous savez, c'est un coup de dés. C'est vraiment en essayant de penser
à des juristes qui allaient faire un travail de juriste d'abord que je
les ai choisis, indépendamment de toute considération.
C'était au-delà de ce que je pouvais espérer.
Evidemment, je voudrais remercier Jocelyne Caron. Je l'ai appelée
cet été, en plein mois de juillet, pendant les vacances de la
construction, et lui ai dit: Jocelyne - il fallait choisir un autre
député - est-ce que tu accepterais de venir à la
sous-commission? Elle m'a répondu: J'espérais surtout ne pas
manquer ça. Ça m'a beaucoup surprise parce que je savais qu'elle
savait ce que ça signifiait. Ça signifiait
énormément de travail et je veux vraiment la remercier. Pour moi,
c'était beaucoup de réconfort. Sa présence permanente,
c'était d'une certaine façon un appui qui me permettait,
même à certaines occasions, de traverser des périodes plus
troubles. Je savais qu'elle allait être, finalement, du côté
des travaux que nous avions réalisés.
Alors, moi, je suis extrêmement contente. Bon, il y a des
étapes à venir. C'est une première étape de
franchie. On sait bien qu'il y en a d'autres qui devront être franchies
avant que, finalement, on puisse mettre un point final. Mais,
on sait aussi, dans le fond, que c'est l'étape la plus importante
parce que, finalement, on a vraiment rendu les choses irréversibles. On
a maintenant atteint un seuil de non-retour. C'est ce que la communauté
juridique doit savoir aussi, parce que, au départ, tout le monde
était sceptique. Je dis parfois que les sceptiques seront confondus,
mais le fait est que je crois que personne ne s'imaginait qu'on y arriverait.
Peut-être que nous les premiers, d'ailleurs, ne pouvions pas imaginer.
Mais, maintenant, c'est irréversible et c'est ce qu'il fallait
démontrer.
Voilà, M. le Président, j'espère que je n'ai
oublié personne, y compris Me Giguère, parce que je sais que
c'est extrêmement apprécié, le travail qu'elle a fait.
Merci.
Le Président (M. Lafrance): Merci, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Et Julienne, évidemment, je n'ai pas besoin de
le dire. Même Julienne... Je lui ai dit que, même si on change de
gouvernement, elle pourrait rester dans le même cabinet.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Harel: Je vais la conseiller au prochain ministre.
Le Président (M. Lafrance): Alors, vous comprendrez que
j'aimerais ajouter, très brièvement, quelques propos. J'aimerais
tout d'abord remercier tous les membres de la sous-commission, tant les
ministériels, ceux de l'Opposition officielle, et aussi M. le
député de Westmount, pour leur excellente collaboration. J'ai
beaucoup apprécié la contribution de tous les membres,
principalement lorsque j'ai fait appel à votre contribution pour lire
des amendements ou lire des textes d'introduction aux livres, aux titres et aux
chapitres. Je vous remercie beaucoup. J'ai beaucoup apprécié,
pour ma part, l'atmosphère et le climat de travail, les nombreuses
heures passées ensemble.
J'aimerais, il va de soi, remercier le secrétariat, Me
Giguère, et Mme Adrienne Beauregard, qui m'ont assisté de
façon exemplaire. Et encore là, je viens de recevoir une petite
note me disant qu'à 21 h 40 nous avions 148 heures et 44 minutes de
complétées. Comme vous le savez, nous avons aussi soumis 1000
amendements, ce qui est considérable et ce qui montre, je pense,
l'excellente collaboration qui a régné tout au long de ces
nombreuses heures de travail.
J'aimerais remercier l'équipe d'experts de légistes. On me
disait tout à l'heure que certaines personnes travaillent depuis douze
années à faire ce que, finalement, on a concrétisé
ce soir. Nul doute que pour eux et elles, ce sont des moments très
émouvants.
J'aimerais remercier aussi tous les gens du ministère de la
Justice qui ont participé, en particulier, peut-être, ceux et
celles de la direction générale de l'enregistrement pour leur
disponibilité.
Finalement, j'ai beaucoup apprécié rencontrer et discuter
durant les pauses avec ceux et celles qui ont assisté, ici, à nos
délibérations. Je pense aux représentants d'associations
et de regroupements que M. le ministre a soulignés.
En terminant, j'aimerais vous dire que pour moi, c'était une
première expérience et que ce fut vraiment un honneur de
participer et de contribuer à ces moments que je qualifie
d'historiques.
À tous les membres, j'aimerais souligner que la sous-commission a
donc rempli son mandat et qu'elle déposera son rapport à la
commission des institutions. On m'informe que ça se fera possiblement
demain matin, sujet, il va de soi, à confirmation. Sur ce, j'aimerais
ajourner nos travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 21 h 51)