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(Quinze heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Il me fait plaisir de constater le quorum de cette sous-commission.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements è
cette séance de la sous-commission?
La Secrétaire: Oui. M. Godin (Mercier) est remplacé
par Mme Harel (Maisonneuve).
Le Président (M. Filion): D'accord. Je rappelle le mandat
de notre sous-commission qui est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 20, Loi portant réforme au Code
civil du Québec du droit des personnes, des successions et des biens.
Heureusement, cette étude détaillée avait
déjà été entreprise, de sorte qu'il nous reste une
partie des articles à examiner.
Est-ce que je présume bien qu'il n'y a pas de remarques
préliminaires?
Mme Harel: Je souhaiterais qu'il y en ait.
Le Président (M. Filion): Oui?
Mme Harel: Oui, je souhaiterais qu'il y en ait.
Le Président (M. Filion): Alors, M. le ministre de la
Justice.
Remarques préliminaires M. Herbert Marx
M. Marx: J'aimerais faire le point sur le travail que nous avons
fait jusqu'à l'été 1985.
Le projet de loi 20 portant réforme au Code civil du
Québec du droit des personnes, des successions et des biens a
été déposé devant cette Assemblée par mon
prédécesseur, le 20 décembre 1984. Sur ma proposition, il
était reconduit en état le 19 décembre 1985 comme projet
de loi, à la première session de cette 33ième
Législature.
Le principe du projet de loi a été adopté sans
réserve le 26 mars 1985 et le projet fut par la suite
étudié article par article par la sous-commission des
institutions à l'été 1985.
Des 1164 dispositions que le projet propose d'introduire au Code civil,
seuls 17 n'ont pas été adoptés par la sous-commission. Or,
16 de ces 17 articles concernent l'introduction au droit des successions d'un
principe de protection du conjoint survivant et des enfants de défunt.
La proposition incluse au projet visait la survivance en faveur du conjoint
survivant et des personnes à la charge du défunt, de leur droit
de créance pour aliments, mettant ainsi à la charqe du patrimoine
successoral les obligations alimentaires que le défunt avait à
leur égard.
Or, outre cette proposition, un autre mode de protection de la famille
immédiate fut étudié par la sous-commission, soit celui de
la réserve héréditaire. Celle-ci est un mécanisme
qui permet d'octroyer en pleine propriété une part fixe de la
succession au conjoint ou aux enfants ou aux deux à la fois, suivant les
modalités diverses qui peuvent être retenues. Cette part est
toujours acquise malgré l'existence d'un testament au contraire.
Cette partie du projet de toi fut l'objet d'un débat
animé. Vu l'importance de la question et la nécessité
d'obtenir un consentement sur celle-ci, la commission des institutions a
entendu, à l'automne 1985, divers groupes sur la question de
l'introduction au Code civil du principe de la réserve
héréditaire.
Malgré l'appui de divers mouvements féministes à
cette proposition, celle-ci n'a pu faire l'objet d'un consensus, car nombreux
étaient ceux qui ne pouvaient mesurer les incidences de cette
réforme sur les régimes matrimoniaux en tenant compte des
diverses situations vécues par les couples au Québec.
Cette question de la protection du conjoint survivant et des enfants
lors du décès est intimement liée à d'autres
questions qui ont fait surface ces dernières années et qui
concernent les droits économiques des conjoints en mariage et ce qu'il
est convenu d'appeler "le partage de la richesse familiale."
Sur ces points, de nombreuses représentations nous ont
été faites dans les derniers mois et diverses propositions ont
été élaborées par des groupes
intéressés à ce que la vie familiale soit mieux prise en
compte dans nos lois. Le comité consultatif sur la politique familiale a
également fait porter certaines des recommandations de son rapport sur
ces questions.
Or, d'une part, il m'apparaît nécessaire
d'étudier les propositions qui sont faites pour accroître
la protection de la famille, propositions qui nécessitent le
réexamen de nos régimes matrimoniaux et du sort des biens en cas
de dissolution de mariage à la suite d'un divorce ou du
décès d'un conjoint. D'autre part, il m'apparaît tout aussi
nécessaire de compléter le processus d'adoption du projet de loi
20, puisque ce projet contient de nombreuses autres propositions de
réforme, notamment sur le droit des personnes et des biens qui ont fait,
ces dernières années, l'objet de discussions et de consensus et
qui introduisent dans notre Code civil des notions nécessaires au
soutien d'autres réformes importantes.
Car même si le projet de loi n'entre pas en vigueur avant que soit
complétée toute la réforme du Code civil, qui sera
terminée en 1989, et que soient reprises dans le projet global
l'ensemble de ces dispositions, l'adoption du projet aurait pour effet de
stabiliser notre droit, de permettre l'utilisation dans d'autres lois des
notions qu'il véhicule et de permettre également la mise en place
des systèmes qui seront requis pour que la réforme du Code civil
puisse, au moment opportun, entrer en vigueur aisément et de
manière harmonieuse.
Aussi, face à ces deux impératifs -l'étude des
propositions sur les droits économiques des conjoints, le partage de la
richesse familiale en cas de séparation de corps, de divorce ou de
décès et l'adoption nécessaire du projet de loi - je
propose, en premier lieu, de retirer du projet de loi les dispositions
relatives à la survie de l'obligation alimentaire après
décès et de procéder à l'adoption du projet de loi
et, en second lieu, de créer un comité sur les droits
économiques des conjoints qui aurait pour mandat de
réévaluer les dispositions du Code civil relatives à la
protection de la résidence familiale, à la prestation
compensatoire, aux régîmes matrimoniaux et au partage des biens en
cas de séparation de corps ou de divorce, d'évaluer en tenant
compte de cette analyse, les modes de protection de la famille lors du
décès d'un conjoint et de soumettre une recommandation globale
pour apporter les modifications législatives requises au Code civil, au
livre de la famille et des successions, de telle sorte que la politique
familiale qui sous-tend le Code civil soit pleinement cohérente et
tienne compte de tous les droits, intérêts et obligations des
parties en présence, conjoint et enfants.
Le rapport de ce comité devrait m'être remis au printemps
prochain de telle sorte que je serai en mesure de compléter cet aspect
de la réforme du Code civil à l'automne 1987.
Je suis convaincu que cette proposition, qui s'inscrit dans le cadre
d'un processus global de réforme de notre droit privé, permettra
à moyen terme de répondre aux attentes de tous à
l'égard de cette réforme.
J'aimerais juste dire enfin que, quand j'étais dans l'Opposition
et que la députée de Maisonneuve était au pouvoir, nous
avons travaillé de façon harmonieuse et toujours par consensus
lors de cette sous-commission. Je suis convaincu qu'on va continuer à
travailler de la même façon, même si je suis remplacé
par mon adjoint parlementaire, le député de Marquette.
Finalement, ce qu'on fait ici, ce n'est pas une législation ordinaire.
On essaie de terminer le Code civil qui a été commencé par
nos prédécesseurs en 1958. Je pense que c'est le temps qu'on
termine ce travail. Merci, M. le Président,
Le Président (M. Filion): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Louise Harel
Mme Harel: Oui. Merci, M. le Président. De toute
évidence, dans un dossier comme celui-là, on se rend compte de la
pérennité de l'État. Les gouvernements changent mais
finalement les législateurs sont appelés, d'une session à
l'autre, à consolider une oeuvre qui est capitale, parce que cela reste
le pivot des relations entre les personnes. Il faut se rappeler que le Code
civil, de la naissance à la mort, détermine les rapports entre
les individus et entre l'individu et la société. C'est
extrêmement déterminant malgré que, évidemment, si
on faisait un sondaqe aujourd'hui même dans les autobus du Québec
pour savoir si l'adoption du Code civil doit être
accélérée, j'imagine que peu de gens pourraient
répondre en connaissance de cause, puisque le Code civil est quelque
chose qui finit tellement par imprégner la vie quotidienne qu'on oublie
que de l'âge du mariage en passant par à peu près tout ce
qui peut arriver quand il y a une mortalité dans une famille, c'est
déterminé par le Code civil.
D'abord, j'aimerais beaucoup souligner aussi la présence de vos
collaborateurs. Je vois l'ancien secrétaire de la commission
parlementaire qui a été appelé à d'autres fonctions
plus partisanes mais qui, pendant des semaines et des mois, a rempli ce
rôle au sein de la sous-commission. Également, je revois avec
plaisir l'équipe du ministère. Je pense que cela a
été un travail de collaboration intense entre l'Opposition et le
gouvernement parce que ce n'est pas imaginable de penser que le Code civil doit
faire l'objet de positions partisanes. Le Code civil appartient à une
société et c'est dans ce sens qu'il faut envisager de
travailler.
Je me rappelle également que l'Oppo-sition avait requis des
services extérieurs pour pouvoir bénéficier des conseils
d'une
personne-ressource en la personne de Me Pineau qui s'est joint à
l'équipe de Me Longtin et Me Cossette. Je souhaite simplement
vérifier avec le ministre s'il entend permettre à
l'Opposition...
M. Marx: On est ouvert à tout.
Mme Harel: ...de bénéficier de tels services et
s'il a peut-être des noms à nous conseiller.
M. Marx: Me Claude Filion. Des voix: Ha! Ha! Ha!
Mme Harel: II y a une autre façon de travailler et on
pourrait aussi l'envisager; c'est d'avoir accès aux conseils directs du
comité, de l'équipe que vous avez mise sur pied. Selon les choix
qui seront faits, on peut travailler soit directement avec les personnes qui
rédigent ou avoir quelqu'un qui vienne assister l'équipe de
l'Opposition.
J'ai rappelé au ministre les propos qu'il tenait à maintes
reprises réclamant l'accélération des travaux en vue de
l'adoption du nouveau Code civil. Finalement, c'était un peu la marque
de commerce du ministre, à bon droit d'ailleurs, de presser le
gouvernement. Cela m'avait d'ailleurs valu de devenir l'adjointe du ministre de
la Justice aux fins des travaux de la sous-commission parlementaire sur
l'adoption du Code civil, compte tenu de toutes les pressions publiques que
l'actuel ministre faisait pour accélérer les travaux. Et je lui
dirai que c'est dans cet esprit que j'ai recommandé à
l'Opposition, qui a accepté, de retirer les articles qui peuvent
apparaître controversés, de façon que puisse être
adopté le projet de loi 20 afin que, sans qu'il soit pour autant mis en
vigueur, il constitue, pour l'ensemble des intervenants du milieu juridique,
une pièce maîtresse qui aura au moins le mérite, pas
seulement symbolique, de démontrer qu'on y vient. Parce que plusieurs
ont l'impression que c'est un peu comme un mirage: chaque fois qu'on s'en
approche, il s'éloigne. (15 h 30)
Je pense que l'adoption de la loi 20 aura un effet important pour
démontrer que d'un côté comme de l'autre de cette Chambre,
il y a la volonté d'y arriver rapidement. Aussi cela aura certainement
le mérite de cimenter un peu ce qui a été adopté
pour que les collègues du Conseil des ministres ne commencent pas
à jouer les uns après les autres dans toutes ces dispositions, ce
qui, finalement, ne servirait personne. C'est un peu dans cet esprit que nous
avons accepté la proposition du ministre, qui était très
souhaitée par le milieu juridique, par la Chambre des notaires et je
pense par le Barreau également.
Il faudrait peut-être se rappeler que dans le domaine du droit de
la famille, puisque, évidemment, toutes les dispositions qui concernent
la protection du conjoint survivant en cas de deuil, il faut l'envisaqer aussi
lorsqu'il y aura séparation, divorce, l'ensemble de ce qui est du
rapport des personnes à l'intérieur de la cellule familiale est
en voie d'évolution constante et rapide. Il y avait sans doute consensus
- Je pense que c'est plutôt l'unanimité qu'il n'y avait pas, mais
il y avait consensus - des associations féminines à
l'égard de la réserve héréditaire, il y a un an et
demi. Il faut voir que même maintenant les choses ont beaucoup
évolué. Même parmi les associations féminines, il y
a une réflexion qui s'est poursuivie depuis et qui maintenant tend
à considérer qu'il serait peut-être plus utile d'obtenir
des modifications législatives qui protégeraient
véritablement le droit du conjoint lors d'une séparation, du
divorce ou du deuil.
Je pense que cette proposition du ministre va être bien
reçue de mettre sur pied un comité sur les droits
économiques des conjoints, surtout depuis l'arrêt
Poirier-Globensky qui a quand même changé l'état des
choses, sachant que même en Ontario, ils ont
légiféré pour que tous les biens appartenant aux
époux soient partaqés également, incluant les
régimes de retraite. Donc, autour de nous, un mouvement qui s'est
accéléré. Il faut certainement s'ajuster en regard de tout
cela. On reçoit très bien la proposition du ministre de mettre
sur pied ce comité sur les droits économiques des conjoints.
Avant qu'on commence l'étude des amendements, j'aimerais voir quand il
entend mettre sur pied ce comité et qui va le composer. Il demeure
important que ce soit un comité qui puisse être
représentatif à la fois de ceux qui auront à appliquer la
loi, mais aussi de ceux et celles qui auront à le vivre. Est-ce que le
ministre pourrait nous informer de la composition du comité qu'il
annonce aujourd'hui?
Comité sur les droits économiques des
conjoints
M. Marx: Oui. Pour le comité, disons que c'est un
comité technique. On a prévu Me Marie-Josée Longtin,
directrice de la législation ministérielle aux affaires
législatives, Me André Cossette, directeur du droit civil, deux
représentantes du Secrétariat à la condition
féminine et un représentant du Secrétariat à la
politique familiale. C'est le comité technique. Après, on a
prévu des consultations avec des ministères visés, deux
représentants des hommes et des femmes d'affaires. Un
représentant des groupes de femmes désignées par
l'AFEAS.
Mme Harel: L'AFEAS?
M. Marx: L'AFEAS, dirais-je, le Barreau, la Chambre des notaires,
le Conseil de la magistrature, la députée de Maisonneuve, Mme
Harel et l'adjoint parlementaire au ministre de la Justice, M. Dauphin. Si vous
pensez qu'il faudrait consulter d'autres personnes ou en ajouter, on est
très ouvert...
Mme Harel: J'aurais peut-être une recommandation.
M. Marx: ...parce qu'on veut trouver un consensus. Si on consulte
le plus de gens possible, ce sera mieux.
Mme Harel: Une remarque...
M. Marx: Mais je peux vous donner aussi une copie de nos
échéances, comment on voit cela.
Mme Harel: Parmi les groupes que vous mentionniez, j'aurais
simplement une remarque à faire. Vous prévoyez deux personnes du
Secrétariat à la condition féminine. Je vous
suggérerais d'avoir quelqu'un du Conseil du statut de la femme. Vous
vous rappelez sans doute que le Secrétariat à la condition
féminine et le Conseil du statut de la femme n'avaient pas le même
point de vue sur cette question. Tant mieux, parce que, vous savez, ce n'est
pas parce qu'on est des femmes qu'on est obligées d'adopter
nécessairement un point de vue identique. Cela prouve simplement qu'il
peut y avoir des situations différentes et des façons
différentes de regarder la même problématique. Le point de
vue du secrétariat, si vous vous rappelez, était un point de vue
qui se situait comme si les choses avaient tellement changé qu'on
était dans un rapport d'égalité et donc qu'il fallait
légiférer comme si le rapport d'égalité
était institutionnalisé tandis que le conseil, qui est
peut-être plus sujet à des représentations des groupes de
femmes, faisait valoir que le mieux est parfois l'ennemi du bien dans des
situations concrètes.
M. Marx: On prend note de cette observation...
Mme Harel: D'accord.
M. Marx: ...et on va voir dans quelle mesure on peut
intégrer une personne d'un autre organisme.
Mme Harel: C'est cela. Oui, parce que je ne voudrais pas...
M. Marx: On va consulter. Le plus de consultations possible, on
n'a pas de...
Mme Harel: Oui.
M. Marx: Finalement, c'est au niveau de la consultation. On est
prêt à consulter le plus de gens possible plutôt que juste
une personne. Parfait!
Mme Harel: L'échéancier...
M. Marx: Je peux vous donner l'échéancier
suggéré.
Mme Harel: D'accord.
M. Marx: Mémoire d'orientation au Conseil des ministres,
le 15 juin 1987. Analyse des différentes représentations faites,
Noël. Analyse de droit actuel et de droit comparé,
mi-février...
Une voix: C'est notre calendrier interne.
M. Marx: C'est notre calendrier interne. Élaboration
d'hypothèses de solutions, le 15 mars. Hypothèses de solutions
soumises au ministre, début avril. Rapport final, mi-avril.
Consultations, avril, mai. Mémoire d'orientation déposé
par le ministre au Conseil des ministres vers le 15 juin, etc.
Mme Harel: D'accord.
M. Marx: On peut discuter de cela.
Mme Harel: C'est l'échéancier qui concerne les
travaux sur...
M. Marx: Sur ce comité.
Mme Harel: ...le comité sur les droits économiques
des conjoints.
M. Marx: Oui.
Mme Harel: En ce qui concerne la sous-commission, quel est le
calendrier que vous allez recommander pour l'examen des autres livres?
M. Marx: Ce seront des consultations.
Mme Harel: Non, c'est seulement pour les... D'accord.
M. Marx: C'est seulement pour...
Mme Harel: Les droits économiques des conjoints.
M. Marx: C'est cela.
Mme Harel: Cela dit, en ce qui regarde, cette fois, l'examen des
livres qui doivent venir...
M. Marx: Vendredi de cette semaine, nous allons déposer le
projet de loi sur les sûretés et la publication des droits. Ce
sera un avant-projet de loi. Nous pensons aller en consultation, en commission
parlementaire à la fin de mars, où on entendra la Chambre des
notaires, tout le monde. Ensuite, ce sera repris et on ne l'adoptera pas avant
qu'on adopte le livre sur les obligations. Mais l'avant-projet de loi sera
déposé cette semaine et le projet qui sera à peu
près semblable à l'avant-projet, mot pour mot, sera
déposé au début de mars. Mais on aimerait déposer
l'avant-projet pour être capable de consulter et de tenir une commission
parlementaire.
Mme Harel: Est-ce que vous entendez faire adopter le projet de
loi 20 d'ici à la fin de la session?
M. Marx: Oui, oui, ce sera adopté.
Mme Harel: Oui. C'est cela. Vous avez notre consentement.
M. Marx: La sous-commission fera rapport à la commission
qui fera rapport demain en Chambre et ce sera adopté.
Mme Harel: C'est cela. D'accord. Parfait!
M. Marx: Comme je l'ai dit et comme vous l'avez bien dit aussi,
il y a des dispositions qu'il faut adopter parce qu'on ne veut pas les perdre.
Les gouvernements changent, les fonctionnaires et les juristes restent.
Souvent, les gouvernements peuvent jouer, comment dirais-je... Je ne veux pas
compléter cette phrase. Ha! Ha! Ha!
Mme Harel: Cela prend un consentement? Des consentements ont
été requis?
M. Marx: Oui.
Mme Harel: Je vous présente Anne-Sylvie Arteau, qui est
avocate et recherchiste, qui va suivre les travaux de la commission sur la
réforme du code,
M. Marx: Parfait.
Le Président (M. Filion): Je remercie la
députée de Maisonneuve. M. le député de
Marquette.
Remarques de M. Claude Dauphin
M. Dauphin: Oui, juste une minute. Évidemment, à
mon tour, je suis très heureux qu'on puisse finalement s'attabler pour
compléter le projet de loi 20, D'ailleurs, après ma nomination
comme adjoint parlementaire au ministre de la
Justice, j'ai été très heureux que le ministre me
demande de voir principalement, dans le cadre de mes fonctions, à la
bonne marche de la réforme du Code civil,
À mon tour, je tiens à vous dire que je suis d'accord avec
les membres de cette commission pour dire que la réforme du Code civil
ne doit pas être un lieu de débats partisans mais, bien au
contraire, étant donné l'importance du sujet et du dossier, que
ce soit fait avec toute la rationalité et la non-partisanerie que cela
demande.
Je suis heureux aussi de vous indiquer que des collègues ici, le
député de Chapleau et le député de Laporte, qui
sont également juristes, vont travailler avec nous, vont apporter leur
support et leurs connaissances. Je suis persuadé que cela va bien
fonctionner. Connaissant Mme la députée de Maisonneuve depuis
plusieurs années, je suis assuré de la bonne marche de nos
travaux, grâce aussi au support de la magnifique équipe qui nous
entoure. M. le Président, merci.
Étude détaillée
Le Président (M. Filion): Je remercie le
député de Marquette ainsi que les autres membres de cette
sous-commission, À ce moment-ci de nos travaux, j'appellerai les
articles demeurés en suspens tout en signalant aux membres de la
commission que les articles en suspens sont d'abord l'article 38 de l'article 1
du projet de loi ainsi que les articles 703 à 716 et 816 de l'article 2
du projet de loi. Donc, à ce moment-ci, j'appellerais l'article 38 de
l'article ] du projet de loi.
Disposition préliminaire
M. Marx: Oui, M. le Président. On a un amendement à
l'article 1.
Le Président (M. Filion): Oui. J'appelle
précisément...
M. Marx: La disposition préliminaire. On va vous
distribuer ces amendements.
Le Président (M. Filion): II y a d'autres amendements
à l'article 1?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Filion): Donc, à ce moment-ci, il
s'agit d'un article qui a déjà été
adopté.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Filion): Je comprends qu'il y a
consentement à ce que nous revenions sur un article déjà
adopté.
M. Marx: Oui, Mais j'aimerais préciser, M. le
Président, que j'ai déjà fait envoyer à la
députée de Maisonneuve tous les documents, tous les amendements,
y compris les commentaires que je vais faire. Nous avons l'intention de
travailler comme cela, c'est-à-dire qu'on va envoyer, dès que ce
sera prêt, tous les documents à la députée de
Maisonneuve pour qu'elle puisse prendre connaissance de tous les amendements et
des commentaires que nous avons l'intention de faire.
Le Président (M. Filion): Je vais d'abord, avec votre
permission, lire l'amendement à l'article 1 en ce qui concerne la
disposition préliminaire. L'amendement se lit comme suit: Au second
alinéa, remplacer les mots "le droit privé" par les mot3 "le
droit commun".
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Filion): II s'agit de la troisième
ligne du deuxième alinéa de la disposition
préliminaire.
M. Marx: Oui. Le commentaire est le suivant: À la lecture
d'un récent jugement de la Cour d'appel et des commentaires
apportés à celui-ci, il convient de clarifier la portée
voulue de la disposition. Le droit civil est le droit commun du Québec
et lorsqu'il est qualifié de droit privé, il est alors
opposé à la notion de droit public. Mais il demeure que le
rapport juridique entre l'administration et un citoyen est régi par le
code lorsqu'il porte sur l'une des matières de celui-ci qui ne
relèvent pas particulièrement du droit public. C'est notamment le
cas en matière d'obligation contractuelle ou extracontractuelle.
D'accord? (15 h 45)
Le Président (M. Filion): Me permettriez-vous une
question, M. le ministre?
M. Marx; Oui.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'appellation de
"droit commun" au lieu de "droit privé" est une appellation courante? Je
dois vous dire que, dans mon cas, ce serait la première fois que
j'entendrais cette dénomination ou cette appellation pour
désigner notre droit privé.
M. Marx: Me Longtin va répondre à cette
question.
Mme Longtin (Marie-José): Effectivement, c'est une
utilisation qui est faite assez régulièrement en doctrine. Je
pourrais lire simplement les commentaires qui ont été faits par
Patrice Garand, notamment sur ce jugement de la Cour d'appel. Il disait:
"Restreindre le droit civil au pur droit privé - je le cite -
c'est-à-dire aux relations à caractère purement
privé qui se tissent entre les individus, c'est commettre une erreur
historique et logique. Le droit civil, c'est plutôt le droit commun,
c'est-à-dire l'ensemble des principes et des règles qui
s'appliquent à tous les sujets de droit à moins qu'il n'y ait des
règles exorbitantes de ce droit commun prévues dans les lois ou
dans les règles de "common law" exclusivement applicables à la
couronne ou aux corporations publiques." C'est une expression. D'ailleurs, les
dictionnaires de droit français que nous avons aussi consultés la
donnent comme étant plus globale, plus englobante que l'expression
"droit privé" qui a pris, au fil des ans, un caractère plus
restreint.
Le Président (M. Filion): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Comment va être traduite en anglais cette
expression "droit commun"?
Mme Longtin: "Common law"...
M. Marx: Ou "droit commun", entre guillemets.
Mme Longtin: Ce serait peut-être l'expression...
M. Marx: "Droit commun", entre guillemets, pour être
sûr et certain que...
Mme Longtin: Que ce n'est pas la même chose.
M. Marx: ...on ne veut pas dire le "common law".
Mme Harel: Je pense que c'est de là que peut venir la
confusion, d'une certaine façon.
M. Marx: Ou en italique. Oui, je comprends la confusion, mais,
dans la version anglaise, on va peut-être mettre "droit commun" en
italique. "Droit commun" en italique.
Mme Longtin: Oui, ce serait la même chose.
M. Marx: Ce serait sûr qu'on sait ce qu'on veut dire. Si on
met "common law", c'est tout à fait faux.
Mme Harel: Est-ce que vous craignez, d'une certaine façon,
qu'il y ait rétrécissement de la perception du droit civil par
les tribunaux, en fait du droit privé? Un rétrécissement
de l'interprétation au droit privé seulement?
Mme Longtin: C'est ce qui se dégageait de ce jugement,
oui.
M. Marx: C'est cela, si on laisse "droit privé". C'est
pourquoi on met "droit commun". Mais on dit souvent que le Code civil, c'est le
droit commun. Ce n'est pas seulement entre des personnes, Est-ce que cela
va?
Mme Harel: II y a une question que je vais vous poser, parce
qu'on assiste de plus en plus à des jugements de tribunaux qui tendent
à uniformiser le droit, je dirai, de Vancouver à Terre-Neuve. Je
pense à une décision, dernièrement, de la Cour
suprême de l'Ontario concernant une disposition dans les lois
ontariennes, comme celle que le Québec vient d'adopter, qui
entraîne, en cas de récidive lorsqu'il y a conduite en état
d'ébriété, automatiquement une peine d'emprisonnement.
Comme dans les autres provinces, il y a un choix entre la peine
d'emprisonnement et la cure de désintoxication, comme le Code criminel
offre aux provinces de choisir, pour sanctionner cette conduite, soit la cure
de désintoxication ou l'emprisonnement, finalement, les tribunaux ont
décidé que c'était discriminatoire que certaines
provinces, l'Ontario et le Québec, n'offrent pas le choix d'une cure de
désintoxication aux récidivistes et prévoient
l'emprisonnement immédiat. Ce ne sont pas les faits qui ont de
l'importance, mais c'est le fait que la charte canadienne est de plus en plus
utilisée pour uniformiser le droit, l'uniformiser de façon telle
que je me demande si vous, qui êtes responsable de ce qui est ta
pièce législative maîtresse au Québec, vous avez
entrepris des études, si les légistes en ont entreprises au
ministère, pour saisir, cerner son impact sur notre droit.
M. Marx: Ce n'est pas encore arrivé. Je n'ai pas vu de cas
où on a dit qu'un article du Code civil est invalide à cause de
la charte canadienne. Mais, si cela arrive, il sera nécessaire de
prendre nos responsabilités, le cas échéant, et de voir
pourquoi et comment.
Mme Harel: Par rapport au Code civil, mais par rapport aux lois
statutaires, évidemment, c'est fréquent. Est-ce qu'il y a
présentement un examen qui est fait des répercussions que
l'application...
M. Marx: Pas sur le Code civil.
Mme Harel: ...de la charte peut avoir sur l'ensemble du
droit?
M. Marx: Nous adopterons en troisième lecture demain ou
vendredi le projet de loi 92 qui rend toute la législation
québécoise en conformité avec la charte
québécoise. Mme Harel: Oui.
M. Marx: Si c'est en conformité avec la charte
québécoise, on peut présumer que les lois seront
conformes, peut-être pas à 100 % mais à 99,9 % avec la
charte canadienne aussi. La liberté d'expression est la même dans
les deux chartes. Peut-être qu'il y a certaines nuances et
différences mais c'est difficile de prédire la jurisprudence. On
ne sait pas comment les juges vont interpréter un article de la charte
en fonction de...
Mme Harel: Bien, adopté.
M. Marx: Je pense que, pour le Code civil, je ne dirais pas qu'il
y a vraiment... Autrefois, il y avait de la discrimination hommes-femmes, mais
je pense qu'on a fait beaucoup de modifications depuis des années.
Mme Harel: Mais je pense que Me
Lonqtin ou Me Cossette participe à l'occasion à des
colloques sur le droit comparé entre différents juristes des
provinces canadiennes. Sans doute parce que c'est là un sujet
d'étude, cette influence que l'application de la charte peut avoir.
Mme Longtin: Vous faites sans doute référence
à la Conférence sur l'uniformisation des droits au Canada, mais
ce n'est pas un sujet qui a été abordé par la
conférence.
M. Marx: Le problème, c'est que...
Mme Longtin: On me souliqne cependant que la conférence
étudie en rapport avec cette charte les règles sur la protection
du malade mental qui, dans différentes provinces...
M. Marx: Nous avons des lois particulières sur cette
question.
Mme Longtin: Oui, mais chaque province...
M. Marx: Mais le code a une certaine influence, c'est
sûr.
Mme Longtin: Oui.
M. Marx: Par exemple, on va réétudier la Loi sur la
curatelle publique qui relève maintenant du ministère de la
Justice. Il y a des changements à faire qui seront sûrement
affectés par des articles que nous allons adopter dans le projet de loi
20, c'est-à-dire que la loi 20 va conditionner dans un certain sens ce
qu'on fait dans la Loi sur la curatelle publique. Donc, c'est une autre
raison pour l'adopter cette semaine.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement à
la disposition préliminaire contenue à l'article 1 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que la disposition
préliminaire telle qu'amendée est adoptée?
Des voix: Adopté.
Articles en suspens
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a d'autres... Je
dois comprendre qu'il n'y a pas d'autres amendements à d'autres articles
avant l'article 38 qui était demeuré en suspens.
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Filion): Étant donné la
longueur de l'amendement, est-ce que vous pourriez dispenser le
président de sa lecture?
M. Marx: Quand j'étais de l'autre côté de la
table, j'ai toujours insisté pour qu'on lise l'amendement...
Le Président (M. Filion): Bon. Cela va.
M. Marx: ...et qu'on lise le commentaire pour que cela soit
inscrit au Journal des débats.
Du respect de la réputation et de la vie
privée
Le Président (M. Filion): D'accord. Je lis donc
l'amendement apporté à l'article 38 du titre premier du projet de
loi 20. L'amendement consiste à remplacer l'article 38 par les suivants:
"38 Sous réserve des autres dispositions de la loi, toute personne peut,
gratuitement, consulter et faire rectifier un dossier qu'une autre personne
détient sur elle, soit pour prendre une décision à son
égard, soit pour informer un tiers; elle peut aussi le faire reproduire
à ses frais. Les renseignements contenus au dossier doivent être
accessibles dans une transcription intelligible. "38.1 Celui qui détient
un dossier sur une personne peut lui refuser l'accès aux renseignements
qui y sont contenus, lorsqu'il a un intérêt sérieux et
légitime à le faire ou que ces renseignements concernent des
tiers. "Le détenteur peut refuser l'accès à l'ensemble du
dossier lorsque ces renseignements constituent la substance du dossier. Dans
les autres cas, il doit en permettre l'accès, après s'être
assuré de la protection de ces renseignements." "38.2. Toute personne
peut faire corriger, dans un dossier qui la concerne, des renseignements
inexacts, incomplets ou équivoques, faire supprimer un renseignement
périmé ou non justifié par l'objet du dossier, ou formuler
par écrit des commentaires et les verser au dossier. "La rectification
est notifiée, sans délai, à toute personne qui a
reçu les renseignements dans les six mois précédents et,
le cas échéant, à la personne de qui elle les tient. Il en
est de même de la demande de rectification, si elle est
contestée."
Je vous laisse la lecture des commentaires, M. le ministre.
M. Marx: Oui. L'amendement proposé reprend pour
l'essentiel l'article 38 proposé tout en apportant certaines
précisions ou certains compléments tant sur le droit
d'accès que sur le droit de rectification. Je dois dire que, quand on a
laissé le projet de loi 20, il y a plus d'un an maintenant, c'est la
députée de Maisonneuve qui travaillait sur cet article et je
pense que c'est la version qui a été préparée
à cette époque qu'on a devant nous aujourd'hui.
Concernant le droit d'accès... Pensez-vous que je doive lire les
commentaires concernant le droit d'accès et concernant le droit de
rectification?
Le Président (M. Filion): La raison que vous avez
donnée tantôt, je dois vous l'avouer, m'a convaincu
rapidement,
M. Marx: D'accord, je vais demander à Me Cossette de les
lire comme il l'a fait en 1985. Allez-y. Me Cossette va donner lecture de ces
commentaires.
Le Président (M. Filion): Me Cossette, si vous voulez vous
approcher. Pourriez-vous vous identifier, pour le Journal des
débats, Me Cossette?
M. Cossette (André): Qui, André Cossette du
ministère de la Justice.
Le Président (M. Filion): C'est bien.
M. Cossette: Concernant le droit d'accès, l'amendement
élargit la portée de l'article en prévoyant qu'il
s'appliquera non seulement au dossier constitué dans le but d'informer
un tiers, mais également à ceux constitués en vue de
prendre une décision. Outre que l'intention d'informer un tiers peut
être difficile à prouver ou inexistante au moment de la
constitution du dossier, l'ajout de ce critère permet de couvrir un
très qrand nombre de dossiers constitués principalement par les
institutions financières et les employeurs à leurs propres
fins.
En second lieu, l'amendement limite par contre ce droit d'accès
en élargissant d'abord
la réserve de la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels à
toutes autres dispositions de lois particulières qui pourraient
intervenir pour régir la gestion de l'information dans des domaines
d'activités particulières du secteur privé et en
introduisant le droit du détenteur du dossier d'en refuser
l'accès. Ce droit de refus pourra être valablement exercé
lorsque le détenteur a un intérêt légitime à
le faire ou que le dossier contient des informations qui concernent des
tiers.
Ce droit est une contrepartie nécessaire au droit d'accès
et est fondé principalement sur la propre sécurité du
détenteur ou des tiers, sur la protection d'intérêts
sérieux et légitimes, tel le respect de la vie privée
d'autrui, du secret professionnel ou de l'expression d'une opinion ou encore la
défense d'un intérêt économique, commercial ou
industriel. Ce droit de refus ne s'étend toutefois à l'ensemble
du dossier que dans les cas où les renseignements dont le
détenteur peut refuser l'accès constituent la substance du
dossier. Autrement, le détenteur devra permettre l'accès
après en avoir extrait de tels renseignements. (16 heures)
Ainsi, si le seul élément du dossier est un contrat entre
le détenteur et un tiers, qui ne traite du demandeur que d'une
manière incidente, le droit de refus s'étendrait à
l'ensemble du dossier. Par contre, si le dossier est constitué d'un
rapport d'enquête sur le demandeur et qu'il ne fait mention de tiers
qu'incidemment, le demandeur aurait accès au dossier après
soustraction, par le détenteur, des mentions concernant des tiers.
Enfin, l'amendement établit la gratuité de la consultation et le
droit à une transcription intelligible. La vérification de son
dossier et même la correction ou la suppression de certaines informations
n'entraînent pas nécessairement de gains monétaires
immédiats et l'obligation de payer des frais de consultation pour
décourager les demandes rendent en bonne partie inefficaces les droits
consacrés à cet article, sans compter que certains
détenteurs pourraient exiger des frais excessifs.
Par ailleurs, il importe que le dossier constitué dans une autre
langue ou dans une forme informatisée soit rendu intelligible à
la personne concernée.
Concernant le droit de rectification, l'amendement supprime d'abord
l'exigence du caractère préjudiciable de l'information non
pertinente pour qu'une personne puisse la faire supprimer. Outre que le
préjudice peut être difficile à prouver et à
évaluer, ces informations non pertinentes sont considérées
comme contraires aux libertés fondamentales et donc, en soi,
préjudiciables. L'amendement permet de plus de faire supprimer des
informations périmées, puisque ces données n'ont plus leur
raison d'être et qu'autrement elles pourraient subsister
indéfiniment, puisqu'elles sont exactes et qu'elles ont un rapport avec
l'objet du dossier.
Par ailleurs, l'article proposé est complété par
l'ajout du droit de la personne de verser des commentaires à son
dossier. Cette mesure peut être très utile pour remédier
aux problèmes de la personne fichée, puisqu'il peut arriver
qu'une information prise hors contexte, même si elle est exacte et
pertinente, revête une importance disproportionnée et cause ainsi
préjudice à la personne concernée.
Enfin, l'amendement établit l'obligation du détenteur du
dossier de notifier la demande de rectification ou la rectification
elle-même à toute personne qui a détenu le dossier ou qui a
reçu une information sur ce dossier dans les six mois
précédents. Ce mécanisme est un complément
important au droit de rectification en ce qu'il permet de remédier
davantage au préjudice. En effet, il permet éventuellement de
réparer ou d'éviter un préjudice qu'une décision
récente ou à venir d'un autre détenteur ou utilisateur
pourrait causer à la personne fichée.
Le Président (M. Filion): En l'absence du ministre, je
pourrais suggérer une suspension de quelques minutes. D'accord?
(Suspension de la séance à 16 h 5)
(Reprise à 16 h 14)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
Nous allons donc reprendre nos travaux. Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, l'article 38 du projet de loi
est un de ceux qui avaient été mis de côté pour
examen plus approfondi. Quand on fait référence aux travaux que
la sous-commission a menés en mai, juin, juillet 1985, il y a finalement
bien peu d'articles, sauf ceux qui portaient sur la question de l'obligation
alimentaire, créance ou réserve héréditaire et
celui-là parce qu'il est assez fondamental; il traite de la
réputation et de la vie privée et, dans ce domaine d'utilisation
des renseignements personnels sur les personnes, il y a une sorte
d'évolution tellement rapide qu'on a toujours l'impression d'être
en arrière de la réalité. Comme le Code civil est
normalement modifié une fois par 100 ans ou à peine, il semblait
nécessaire qu'il y ait un bon éclairaqe pour que ce soit une
disposition à portée générale. Cela n'empêche
pas d'autres lois sectorielles sur le sujet.
Avant qu'on examine l'article 38, j'aimerais demander où en sont
rendues les études que le ministère de la Justice avait
commandées, entre autres, à un groupe de recherche. Je
pense que c'était de l'Université de Montréal ou
l'Université du
Québec, je crois? C'est un groupe de recherche en informatique et
droit, du département de sciences juridiques de l'UQAM, et qui avait la
responsabilité de mener une étude juridique pour comparer
l'ensemble du droit québécois, canadien et étranger
applicable à cette question des renseignements personnels dans le
secteur de la consommation, de l'emploi et du commerce. Est-ce que le
ministère a...
M. Dauphin: Si vous me le permettez, l'étude est sortie,
il y a un mois environ.
Me Cossette me mentionnait tantôt que c'est conforme à ce
que nous avons devant nous dans le projet de loi. Je ne sais pas si vous voulez
préciser davantage, Me Cossette.
M, Cossette: Oui. Après avoir pris connaissance de ce
rapport, nous avons pu constater qu'il sera peut-être nécessaire,
éventuellement, d'adopter une loi spéciale concernant cette
matière pour en arriver au détail d'application d'une loi plus
particulière. Par contre, cela nous a permis de constater aussi, qu'en
ce qui touche les principes généraux devant s'appliquer à
la matière, l'article proposé couvrait l'ensemble de ces
principes généraux, dont on pouvait faire état au Code
civil. Je pense que la proposition d'amendement qui est contenue dans cet
article 38 est conforme, généralement parlant, à l'allure
générale des recommandations contenues dans ce rapport qui est
maintenant public et que nous n'avions pas à notre disposition à
l'époque de la discussion du printemps 1985.
Mme Harel: Dans ce rapport de ce groupe de travail, on recommande
l'adoption d'une loi sectorielle, par exemple, sur la câblodistribution
et j'imagine, sur...
M. Cossette: Oui.
Mme Harel: ...les agences d'information également.
M. Cossette: II y a une foule de recommandations. Il y en a tout
près de... Encore une fois, il y aura lieu, peut-être, d'adopter
plusieurs lois particulières à cause de la diversité des
secteurs d'application.
Mme Harel: Est-ce que le rapport se prononce sur l'article 38 ou
sur...
M. Cossette: Sur l'opportunité d'avoir des principes
généraux...
Mme Harel: ...les dispositions du Code civil?
M. Cossette: ...au Code civil, oui.
Mme Harel: Oui, mais ils ne font pas de recommandations quant
à un libellé ou à...
M. Cossette: Non, non. Mme Harel: Non.
M, Cossette: Je vais vous lire la recommandation 2.2 qui est
intitulée: Inclusion des principes dans le Code civil. "Que les
principes généraux devant régir la protection de la vie
privée et des libertés individuelles soient inclus dans le Code
civil pour garantir aux personnes physiques le droit d'être
informées de l'existence et de l'usage de renseignements les concernant
ainsi que le droit de consentir à ces usages, de les contester et
d'obtenir réparation des préjudices qui en résultent, le
tout conformément aux lois et règlements existants ou à
venir." C'est une...
M. Dauphin: Excusez-moi! Est-ce qu'il y avait plusieurs pesonnes
dans ce groupe de travail?
M. Cossette: Oui.
M. Dauphin: A l'époque, est-ce que c'était la
commission qui avait commandé cette étude?
M. Cossette: Non, c'était le ministère.
M. Dauphin: C'était le ministère. Ah bon!
M. Cossette: Voulez-vous connaître les noms des personnes
qui en faisaient partie?
Mme Harel: Je pense qu'il y avait M. Péladeau.
M. Cossette: L'équipe de recherche était
constituée de René Laperrière, Robert D. Bureau,
Jean-Pierre Le Masson, Pierrot Péladeau et Jean Martin.
Mme Harel: Si on reprend l'examen de l'amendement, au premier
paragraphe, on peut lire que la personne qui voudrait pouvoir, par exemple,
consulter ou faire rectifier un dossier, on a vu précédemment
qu'elle peut consulter ce dossier. Après le point-virgule, on dit: "Elle
peut aussi le faire reproduire à ses frais." Est-ce qu'il n'y aurait pas
lieu d'introduire la notion que les frais doivent être raisonnables? En
l'occurrence, ce n'est pas nécessairement un droit qui suffit, encore
faut-il pouvoir l'appliquer. On a souvent vu que l'existence d'un droit, ce
n'était pas nécessairement la capacité de le faire
appliquer. Est-ce qu'il
ne serait pas utile de reconnaître qu'une personne peut faire
reproduire à ses frais -donc, déjà pour la personne qui
veut faire rectifier un dossier ou des renseignements qu'une autre
détient sur elle, il faut qu'elle le fasse à ses frais - et qu'il
faut que ces frais soient raisonnables?
M. Cossette: Je pense que la personne qui le demanderait et qui
se verrait imposer les frais excessifs, cela constituerait un abus de droit de
la part de celui qui doit respecter un droit. Cela le priverait indirectement
de son droit d'obtenir ce qu'il veut obtenir en imposant des frais
excessifs.
Le projet ayant introduit la notion d'abus de droit, je pense que cela
pourrait couvrir la situation.
Le Président (M. Filion): Pour se situer dans cette ligne,
ce serait à quel paragraphe?
Mme Harel: C'est le premier paragraphe.
Le Président (M. Filion): 38?
Mme Harel: Oui, c'est le premier paragraphe de l'article 38,
après le point-virgule.
Le Président (M. Filion): D'accord.
Mme Harel: Dans le premier paragraphe, on prévoit qu'une
personne peut consulter et, après le point-virgule, on prévoit
qu'elle peut aussi le faire reproduire. Il peut arriver que - ce ne serait pas
de gaieté de coeur nécessairement - les compagnies de
crédit ou les établissements qui font ce type de cueillette de
renseignements sur la personne vont laisser communiquer ces renseignements.
Donc, il est possible que ce soit vraiment un problème de les faire
reproduire. Pensez, par exemple dix pages qui seraient nécessaires
où on chargerait même 5 $ par page, par exemple. Ce serait
là demander au justiciable d'aller devant les tribunaux pour faire
reconnaître son droit.
Le Président (M. Filion): Si je peux me permettre
d'intervenir à ce stade-ci. Il existe d'autres lois où les
législateurs ont cru bon poser un frein au montant des droits exigibles.
Je pense que la situation décrite par la députée de
Maisonneuve, en pratique, est d'autant plus fondée que certains
organismes ou compagnies pourraient utiliser ces frais pour décourager
les requérants à connaître et à obtenir copies de
ces renseignements.
Personnellement, j'ai eu connaissance d'une situation où le
montant exigé pour une simple photocopie était, croyez-le ou non,
de 57,50 $. À ce moment, on m'expliquait qu'il fallait chercher le
dossier, etc. Je crois que cet amendement aussi pourrait prendre une autre
forme. Je ne le sais pas, je le soumets aux membres, mais il peut aussi le
faire reproduire moyennant paiement des frais de reproduction - vous comprenez
ce que je veux dire - c'est-à-dire les frais de photocopie et qu'on ne
tente pas de charger le coût, ou peut-être une somme raisonnable.
En somme, je laisse ce commentaire à votre appréciation.
Mme Longtin: C'est une façon utilisée assez
régulièrement, semble-t-il, dans les textes internationaux et
dans certaines législations comme celles de France, de Grande-Bretagne
et de Suède, qui avaient été consultées. C'est
moyennant des frais raisonnables.
Mme Harel: ...moyennant des frais raisonnables.
Évidemment, on est des personnes de bonne foi. Alors, on pense toujours
que l'application en sera une de bonne foi, mais ce n'est pas
nécessairement le cas.
M. Dauphin: Cela va aller. C'est un excellent point. On va
l'inclure.
Le Président (M. Filion): Mme la députée de
Maisonneuve, vous aimeriez apporter le sous-amendement vous-même?
Mme Harel: Bon. Si...
Le Président (M. Filion): Oui ou M. le
député de Marquette, pour faciliter nos travaux. Cela ne me fait
rien, mais étant donné que le ministre était absent...
Mme Harel: Oui.
M. Dauphin: On va le proposer.
Le Président (M. Filion): Vous allez le proposer?
Mme Harel: Vous l'introduisez alors.
Le Président (M. Filion): Vous l'introduisez.
M. Dauphin: On l'introduit à l'intérieur de
l'article.
Le Président (M. Filion): À ce moment, si vous le
voulez, sur le plan de la procédure, on va retirer l'amendement original
et on va lui substituer un autre amendement qui, cette fois-là,
contiendra, et j'aimerais beaucoup connaître de façon
précise les... Alors les mots "à ses frais" seraient
remplacés par les mots "moyennant des frais raisonnables". D'accord?
D'accord.
Je vous invite donc à retourner à l'étude de
l'amendement à l'article 38. Est-ce qu'il y a autre chose, Mme la
députée de Maisonneuve?
Mme Harel: M. le Président, la rédaction de cet
article est harmonisée d'une certaine façon avec des dispositions
de la toi sur l'accès à l'information. Je pense qu'on peut
constater que l'article reprend l'esprit, sinon la lettre, de ce qu'on retrouve
dans la loi sur l'accès à l'information. Mais dans la loi sur
l'accès à l'information, on retrouve un droit de révision,
c'est-à-dire qu'on peut aller en appel. Évidemment, l'appel, par
exemple, dans le cas d'un dossier médical où la personne
traitée considère vouloir obtenir le renseignement sur son
dossier et que le médecin le lui refuse, il peut y avoir appel devant la
Commission d'accès à l'information.
Ici, on dit à l'article 38.1... Est-ce que je peux tout de suite
examiner l'article 38.1?
Le Président (M. Filion): Certainement.
Mme Harel: Bon. "Celui qui détient un dossier sur une
personne peut lui refuser l'accès aux renseignements qui y sont contenus
lorsqu'il a un intérêt sérieux et légitime à
le faire ou que ces renseignements concernent des tiers." (16 h 30)
Dans ce cas-ci, quel serait le recours -je voudrais qu'on m'explique
bien et que ce soit consigné au Journal des débats
-lorsqu'une personne demanderait à connaître les
renseignements personnels qu'une autre détient sur elle et qui se
verrait opposer à un refus pour un motif d'intérêt
sérieux et légitime? Quel serait son recours pour obliger,
à ce moment, celui qui détient le dossier à lui donner
accès aux renseignements?
Mme Longtin: Actuellement, le recours n'est pas vraiment
précisé. Il y a évidemment l'article 39 qui dit que,
lorsque la loi ne prévoit pas les conditions et les modalités de
consultation ou de rectification d'un dossier, le tribunal les détermine
sur demande de l'intéressé. Je pense qu'on peut aussi retenir la
possibilité que, dans le projet de loi, au plan de l'application, on
retrouve au Code de procédure civile une requête spéciale
pour ce type de question. Indépendamment de cela, je pense que l'article
20 du Code de procédure civile prévoit toujours que, lorsqu'on a
un droit, on peut toujours l'exercer par une procédure sui generis.
Je pense que c'est une chose qui doit aussi être
complétée par la loi d'application.
Mme Harel: Me Longtin, je pose la question. Justement en regard
de l'article 39, on prévoit que les modalités d'exercice du droit
d'accès ou de rectification d'un dossier peuvent être
demandés par une personne intéressée au tribunal. Mais on
ne prévoit pas, dans cet article, que te refus peut être
porté en appel par l'intéressé devant le tribunal. Il me
semble qu'on prévoit le moins et pas te plus. En d'autres termes, on
prévoit qu'on va pouvoir en appeler au tribunal si les modalités
d'accès ne sont pas respectées. Mais on ne pourrait pas en
appeler... En tout cas, on prend soin de dire qu'on va en appeler pour les
modalités d'accès. Il me semble qu'on devrait d'autant plus en
appeler si l'intéressé veut en appeler dans un cas de refus. .
M. Dauphin: C'est que l'article 39, effectivement, a déjà
été adopté.
Mme Harel: Oui.
M. Dauphin: II faudrait rouvrir 39 pour apporter un amendement,
si tout le monde était consentant, d'ailleurs.
Mme Harel: Je me suis rendu compte que, d'une certaine
façon, on n'aurait pas dû adopter. Comme on était au
chapitre du respect de la réputation de la vie privée, il faut
lire les dispositions les unes...
M. Dauphin: Par rapport aux autres.
Mme Harel: Oui. Par rapport aux autres.
M. Dauphin: S'il y a consentement des membres de la commission,
évidemment, on peut rouvrir, je crois, l'article 39.
Le Président (M. Filion): C'est cela. Est-ce qu'il y a
consentement que nous procédions à la réouverture de
l'article 39 qui a déjà été adopté? Oui.
Donc, l'article 39 est rouvert. Est-ce que vous aimeriez terminer
l'étude de l'article 38 avant de procéder à l'article
39'?
Mme Harel: Très bien.
M. Dauphin: Oui. On va terminer 38.
Le Président (M. Filion): D'accord. Donc, je vous invite
à terminer l'étude de l'article 38.
M. Dauphin: Et garder en suspens la proposition de Mme la
députée.
Mme Harel: Gluant à moi, ce serait tout sur 38, dans la
mesure où on peut justement assurer qu'il peut y avoir appel de la
décision du refus...
M. Dauphin: Est-ce qu'on procède à
l'adoption de l'article 38 ou si on attend plutôt de modifier 39
avant? Vous aviez terminé, Mme la députée, sur l'article
38?
Mme Harel: Oui.
M. Dauphin: Vous n'aviez pas autre chose.
Mme Harel: Non.
M. Dauphin: On est en train de proposer un amendement à
l'article 39.
Mme Harel: Ils sont à travailler, c'est pour cela que je
vais passer un commentaire. Il y a toujours moyen de bonifier des lois. Je ne
parle pas de recours ou de choses comme cela, mais toute bonne chose a une fin,
d'une certaine façon...
M. Dauphin: Oui.
Mme Harel: ...parce qu'on pourrait tout revoir...
M. Dauphin: Tout ce que vous avez fait pendant...
Mme Harel: ...ce qu'on a fait et on trouverait matière
à amélioration. Mais, à un moment donné...
M. Dauphin: Moi, mon problème, c'est que je n'étais
pas là pour le projet de loi 20. Je m'occupais des communautés
culturelles. C'est pour cela... Si on peut adopter l'article 38.
Le Président (M. Kehoe): C'est justement là
où on est rendu. Est-ce qu'on est prêt à adopter l'article
38?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Tel qu'amendé?
Mme Harel: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement de l'article 38 est
adopté.
M. Dauphin: Un instant, M. le Président!
Mme Harel: Non, M. le Président. Il n'est pas devant nous
encore. On va en faire lecture avant.
M. Dauphin: II y aurait un autre amendement à l'article
38, mais c'est un amendement de forme. À l'article 38.1, au
deuxième alinéa, on dit que le détenteur peut refuser
l'accès à l'ensemble du dossier lorsque ces renseignements
constituent la substance du dossier. Il faudrait lire "lorsque ces
renseignements en constituent la substance". Il faudrait biffer les mots "du
dossier" et ajouter le mot "en" après le mot "renseignements".
Le Président (M. Kehoe): L'article 38 tel qu'amendé
est-il adopté?
Mme Harel: Est-ce qu'on peut en faire lecture, M. le
Président?
Le Président (M. Kehoe): De l'amendement au complet?
Mme Harel: De l'ensemble de l'article 38. Du premier
paragraphe.
Le Président (M. Kehoe): Du premier paragraphe. Bon.
Remplacer l'article 18 par le suivant: "Sous réserve des autres
dispositions de la loi, toute personne peut gratuitement consulter et faire
rectifier un dossier qu'une autre personne détient sur elle, soit pour
prendre une décision à son égard, soit pour informer un
tiers. Elle peut aussi le faire reproduire moyennant des frais raisonnables.
Les renseignements contenus au dossier doivent être accessibles dans une
transcription intelligible."
Mme Harel: Ce paragraphe vient remplacer te premier paragraphe
précédemment lu de l'article 38.
M. Dauphin: C'est cela.
Le Président (M. Kehoe): C'est cela.
Mme Harel: Très bien.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le premier paragraphe
de l'article 38 est adopté tel qu'amendé?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 38 tel
qu'amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Si je comprends hien, on va
rouvrir la discussion sur l'article 39?
Mme Harel: C'est cela.
M- Dauphin: C'est exact. Nous sommes en train de
rédiger...
Le Président (M. Kehoe): Un autre amendement?
M. Dauphin: ...l'amendement à l'article...
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 38.1 est
adopté aussi?
Mme Harel: Oui, avec la modification de forme qui a
été apportée.
Le Président (M. Kehoe): L'article 38.2 aussi?
Mme Harel: Également. Normalement, on devrait les adopter
paragraphe par paragraphe.
M. Dauphin: Si vous le permettez, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Oui, M. le député
de Marquette.
M. Dauphin: ...et si la députée de Maisonneuve y
consent, on pourrait peut-être continuer avec les autres articles, quitte
à revenir tantôt à l'article 39.
Mme Harel: Très bien.
Le Président (M. Kehoe): On va procéder...
J'appelle l'article 703.
M. Dauphin: C'est l'article 197. Le Président (M.
Kehoe): Pardon?
De la tutelle au mineur
M. Dauphin: C'est l'article 197. Le Président (M.
Kehoe): Bon.
M. Dauphin: II y a un amendement. L'article 197, d'ailleurs, a
été adopté.
Le Président (M. Kehoe): Une seconde, s'il vous
plaît! L'article 197 est adopté et on a maintenant un amendement
à 197.
Mme Harel: On l'ouvre.
M. Dauphin: Cela prend évidemment le consentement pour
rouvrir 197.
Le Président (M. Kehoe): Justement, c'est ce que j'allais
dire, il faut le consentement unanime pour rouvrir l'article 197.
M. Dauphin:
C'est cela. La proposition d'amendement est
d'ajouter un alinéa.
Le Président (M. Kehoe): Je vais lire l'amendement:
À l'article 197, ajouter l'alinéa suivant: "Toutefois, les
père et mère peuvent, pour l'administration des biens de leur
enfant, recevoir une rémunération que fixe le tribunal dès
lors qu'il s'agit pour eux d'une occupation principale." Est-ce que
l'amendement à l'article 197 est adopté?
Mme Harel: D'abord, il y a consentement pour rouvrir l'article
197...
Le Président (M. Kehoe): Oui.
Mme Harel: ...et l'amendement est adopté pour
discussion.
Le Président (M. Kehoe): II est rouvert pour
discussion.
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que vous avez une
intervention à faire?
M. Dauphin: Je peux vous lire le commentaire, peut-être, au
préalable.
Mme Harel: Oui.
M. Dauphin: Cet alinéa a pour but de mitiger la
règle du premier alinéa et d'éviter qu'un parent qui
consacre une part importante de son temps à l'administration des biens
de l'enfant ne subisse un préjudice alors même que
l'administration de ce patrimoine pourrait justifier l'emploi d'un tiers.
Mme Harel: Y a-t-il des cas qui ont été
portés à l'attention de la direction et qui l'a amenée
à vouloir introduire une atténuation de la règle absolue
que père et mère faisaient gratuitement l'administration pour
leur enfant?
Mme Longtin: Cela a été soulevé, entre
autres, par les Femmes collaboratrices qui soulignaient que,
fréquemment, la succession s'ouvre et souvent on entre dans une question
d'indivision avec des enfants mineurs où la femme se trouve, ou le
conjoint survivant, se trouve à faire l'administration de l'entreprise
et à administrer également, comme telle, la part qui revient aux
enfants. C'est dans ces cas-là? c'est pour permettre de mitiger la
règle de la gratuité afin que, si on engage une tierce personne
pour faire l'administration de ces biens, cette personne aurait droit à
une rémunération alors que le parent n'y a pas droit. La
règle mitigée demeure sous le contrôle du tribunal.
M. Dauphin: Me Cossette me suggérait l'exemple du petit
garçon qui gagnerait 1 000 000 $ et dont le père administrerait
les biens ou l'argent.
Mme Harel: Adopté.
M. Dauphin: L'article 265, M. le Président..,
Mme Harel: Le président doit dire...
Le Président (M. Kehoe): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Dauphin: Excusez, excusez, j'avais anticipé.
Mme Harel: ...adopté tel qu'amendé. Une voix:
II n'est pas vite, le président.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle maintenant l'article
265. M. le député de Marquette.
M. Dauphin: Même procédure, M. le Président.
Il s'agit de rouvrir l'article 265...
Mme Harel: M. le Président, il faudrait adopter, tel
qu'amendé, l'article 197.
Le Président (M. Kehoe): Je pense que c'est
déjà fait. Est-ce que l'article 197 est adopté tel
qu'amendé?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 197 est
adopté.
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Nous allons procéder
maintenant à l'article 265, n'est-ce pas? Je comprends qu'il y a un
amendement à l'article 265. (16 h 45)
M. Dauphin: Oui, et les membres donnent leur consentement pour
rouvrir 265.
Mme Harel: Oui, consentement. Le Président (M. Kehoe):
Bon.
M. Dauphin: L'amendement a pour but de faire de l'article 265 le
second alinéa de l'article 263. Il s'agit d'une modification purement de
forme, qui résulte de l'ajout d'articles.
Mme Harel: C'est adopté.
Le Président (M. Kehoe): C'est très difficile
à suivre et compliqué...
Des voix: Ha! Hal
Le Président (M. Kehoe): ...mais on s'en vient bien.
Une voix: On va se rattraper dans les numéros dans le
prochain...
Une voix: On sympathise avec vous, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Merci pour votre sympathie.
Est-ce que l'article 265 est adopté tel qu'amendé?
Mme Harel: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 265 est
adopté.
Mme Harel: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Kehoe): Tel qu'amendé. Merci.
Nous allons procéder aux articles 266 et 267. Je comprends qu'il
y a un amendement là aussi. Je comprends que vous allez faire la
même demande que pour les deux articles qui sont déjà
adoptés?
Mme Harel: Oui, consentement.
Le Président (M. Kehoe): Qu'ils soient rouverts.
M. Dauphin: C'est cela.
Le Président (M. Kehoe): Les amendements aux articles 266
et 267 se lisent comme suit: "Faire de l'article 267 le second alinéa de
l'article 266".
M. Dauphin: II s'agit encore une fois, M. le Président,
d'une modification purement de forme.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que les articles 266 et
267 tel qu'amendés sont adoptés?
M. Dauphin: Adopté. Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Nous allons maintenant
procéder à l'article 289.
M. Dauphin: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Je comprends qu'il y a un
amendement là aussi.
M. Dauphin: Oui. Il s'agit de deux amendements.
Le Président (M. Kehoe): Encore mieux. Un instant, pour
l'administration des affaires...
Des voix: Ha! Ha!
Des régimes de protection du majeur
Le Président (M. Kehoe): II est parti juste à
temps, l'ex-président.
J'appelle l'article 289, tel qu'amendé. Je vais lire les
amendements. Article 289, premier paragraphe: Au premier alinéa,
remplacer le deuxième membre de la phrase par le suivant: "II a
également celle d'assurer le bien-être moral et matériel du
majeur, en tenant compte de la condition de celui-ci, de ses besoins et de ses
facultés, et des autres circonstances dans lesquelles il se trouve." Au
deuxième paragraphe, remplacer le deuxième alinéa par le
suivant: "II peut déléguer l'exercice de la garde et de
l'entretien du majeur protégé, mais, dans la mesure du possible,
il doit, de même que le délégué, maintenir une
relation personnelle avec le majeur, obtenir son avis, le cas
échéant, et le tenir informé des décisions prises
à son sujet."
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 289 tel
qu'amendé?
M. Dauphin: Je peux lire rapidement, pour le
bénéfice des membres de la commission. Je comprends qu'il y ait
consentement pour rouvrir l'article 289. Le premier amendement vise à
clarifier la responsabilité du curateur ou du tuteur en regard du
majeur. Il devra tenir compte de la condition et des besoins et facultés
de la personne, de telle sorte que si l'administration des biens est
importante, l'allocation versée au majeur soit en proportion avec ses
besoins et sa situation financière.
Le deuxième alinéa vise à clarifier les devoirs du
tuteur, du curateur et de la personne à qui la garde du majeur est
déléguée à l'égard de ce dernier.
Mme Harel: Quelles sont les représentations qui ont
été faites? Je suis convaincue que ni Me Cossette ni Me Longtin
ne s'amusent à rouvrir les articles du code simplement pour le
bénéfice d'une réécriture. C'est certainement parce
que... Est-ce qu'il y a eu des problèmes qui ont été
portés à leur connaissance? Est-ce qu'il y a des situations
à corriger? Faites-nous un peu l'état de la situation.
Mme Longtin: En fait, c'est peut-être parce que depuis que
le dossier est en état, il s'est quand' même poursuivi un dialogue
avec, entre autres, les représentants de la Curatelle publique ainsi que
les représentants du ministère de la Santé et des Services
sociaux. Dans ce cas précis, par exemple, au premier alinéa on
nous souligne la difficulté qu'on retrouve dans plusieurs centres
d'accueil, entre autres, ou dans des résidences pour personnes
âgées. C'est que !e ministère de la Santé et des
Services sociaux alloue aux personnes qui sont dans le besoin, pour lesquelles
il subvient aux besoins, une allocation pour les frais personnels d'une
personne en institution.
On nous souligne que, dans plusieurs curatelles privées, le
curateur privé, n'ayant pas d'obligation de verser une allocation
personnelle, donne des sommes dérisoires ou ne donne rien, ce qui fait
que la personne se retrouve, au fond, dans une situation pire que si elle
était...
Mme Harel: Abandonnée.
Mme Longtin: ...sous les services réguliers du
ministère.
Pour le deuxième alinéa...
M. Cossette: Si ce n'est que pour la cigarette. Quelqu'un qui a
besoin de cigarettes à un moment donné.
Mme Harel: Je ne sais pas si vous avez remarqué, de ce
côté-ci, maintenant on ne fume plus.
Le Président (M. Kehoe): Message passé. Est-ce que
l'article 289 tel qu'amendé est adopté?
Mme Harel: Cela, c'était pour le premier paragraphe, pour
le premier alinéa plutôt. Donc, cela crée une obligation
pour le tuteur ou le curateur aux majeurs d'assurer... Vous avez enlevé
l'expression "dans la mesure du possible" qu'on retrouvait au premier
alinéa de l'article 289. Maintenant ce n'est plus seulement dans la
mesure du possible; il doit assurer le bien-être moral et matériel
en tenant compte de la condition des besoins, des facultés et des autres
circonstances. D'accord.
Le deuxième alinéa maintenant. Comment s'est
imposée la nécessité de modifier le deuxième
alinéa?
Mme Longtin: Les représentations sur le deuxième
alinéa ont été faites aussi par le ministère de la
Santé et des Services sociaux et par la curatelle. Ainsi notamment,
d'abord, les deux modifications visent, d'une part, à donner la
même responsabilité au délégué qui regarde
qu'au curateur de maintenir une relation personnelle. Maintenant, dans la
mesure du possible, c'était pour tenir compte des circonstances et des
difficultés qu'on peut avoir quand même à faire certaines
communications, ne serait-ce que verbales, avec des personnes...
Mme Harel: Confuses.
Mme Longtin: ...fortement handicapées et confuses.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Si je comprends bien, Particle
289, paragraphes 1 et 2, tel qu'amendé est adopté.
Mme Harel: Adopté.
M. Dauphin: Adopté. Si vous voulez appeler l'article
suivant.
Le Président (M. Kehoe): Nous allons appeler l'article
290. Encore une fois, je comprends qu'il y a un amendement.
M. Dauphin: En rouvrant l'article 290, il s'agit tout simplement
de déplacer l'article 290 après l'article 294 et de le
renuméroter 294.1. L'article est une règle d'application
générale et subsidiaire, donc mieux situé à la fin
de la section.
Mme Harel: Est-ce qu'il y a du M. Pineau là-dedans?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Si je comprends bien, l'article
290 tel qu'amendé est adopté.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): On appelle maintenant l'article
292. Il y a un amendement?
M. Dauphin: Oui, M. le Président. En rouvrant,
évidemment, l'article 292 avec le consentement des membres.
Mme Harel: Consentement. La phrase, M. le Président, dont
on propose la suppression est: "N'est pas pourvu d'un curateur ou d'un
tuteur"?
Mme Longtin: II a la garde de la personne à moins que le
tribunal n'en décide autrement. Au fond, ces dispositions sont reprises
dans l'article 292.1 qui, à ce moment, devient exclusivement
consacré à la notion de garde et à l'exercice de la
garde.
Mme Harel: On peut demander au député d'en faire
lecture, Ahi au président.
M. Dauphin: Normalement, c'est le président, mais je n'ai
pas d'objection à...
Le Président (M. Kehoe): Je vais faire la lecture de
l'article 292. Voulez-vous que je fasse la lecture de l'article tel
qu'amendé?
M. Dauphin: Normalement, c'est le président qui fait
lecture des amendements?
Mme Harel: Cela dépend des commissions. On vient de
terminer une commission où c'était le ministre. Cela
dépend de ce qu'on décide.
M. Dauphin: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Kehoe): Au premier paragraphe, supprimer
la deuxième phrase du premier alinéa et le deuxième
alinéa de l'article 292. Au deuxième paragraphe, ajouter
l'article suivant: "292.1. Le curateur public n'a pas la qarde du majeur
protégé auquel il est nommé tutueur ou curateur à
moins que le tribunal, si aucune autre personne ne peut l'exercer, ne la lui
confie. Il demeure néanmoins charqé d'assumer la protection du
majeur lorsque la garde est confiée à une autre personne.
Celle-ci exerce cependant les pouvoirs du tuteur ou du curateur pour consentir
aux soins usuels." Au troisième paragraphe, faire de l'article 281 le
deuxième alinéa de l'article 282.
M. Dauphin: Comme commentaires, Mme la députée, les
amendements visent, d'une part, à traiter de la garde dans un article
distinct et à favoriser la nomination d'un gardien qui soit plus
à même de maintenir une relation personnelle avec le majeur que le
curateur public tout en laissant à celui-ci, à titre de tuteur ou
de curateur, les responsabilités des décisions importantes qui
concernent les soins et la personne du majeur. Quant au troisième
paragraphe, il est fonction de la numérotation.
Mme Harel: C'est comme un renversement, si on doit comprendre
jusqu'à maintenant avec un projet de loi qui n'était pas
adopté, mais avec un article qui l'avait été. Ce qui
était proposé, c'était qu'il ait la garde à moins
que le tribunal n'en décide autrement; tandis qu'il n'a pas la qarde
à moins que le tribunal n'en décide autrement.
Donc, le tribunal doit nommer quelqu'un dans l'entourage familier pour
avoir la garde. Est-ce bien cela? Ce sont des représentations du
ministère des Affaires sociales?
Mme Longtin: Et de la curatelle. Mme Harel: Et de la
curatelle.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 292,
paragraphes 1, 2 et 3, est adopté tel qu'amendé?
Mme Harel: Qu'est-ce que le conseil de famille vient faire
déjà par rapport à la nomination? Le conseil de famille
est-il consulté sur la personne à qui la qarde pourrait
être octroyée, à défaut que ce soit le curateur
public?
M. Cossette: Dans le cas où la personne n'est pas sous la
juridiction du curateur public, elle est sous la juridiction d'un curateur
privé, et le curateur privé, pour agir, doit, dans certains cas,
consulter ou obtenir l'autorisation du conseil de famille.
Mme Harel: Sauf que, dans le cas prévu à l'article
292, le curateur public est curateur...
M. Cossette: Oui, dans ce cas.
Mme Harel: ...de la personne, mais il n'a pas la garde.
M. Cossette: Non.
Mme Harel: À ce moment, le tribunal va devoir - comment
dit-on? - décider de la garde. Le tribunal doit-il consulter le conseil
de famille?
Mme Longtin: Si le curateur est public, normalement il n'y a pas
de conseil de tutelle qui est instauré. Cependant, le Code de
procédure prévoit que le tribunal a le pouvoir en matière
familiale; donc la procédure en matière de curatelle s'accroche
aussi aux procédures familiales, et le curateur a le pouvoir de
convoquer d'office les personnes dont il veut l'éclairage sur une
décision.
Mme Harel: Vous voyez, en renversant la situation, on est dans un
cas de Curatelle publique: il n'y a pas de conseil de famille, le tribunal va,
en principe toujours, octroyer la garde à quelqu'un d'autre qu'au
curateur, mais sans pour autant qu'un conseil de famille soit prévu. (17
heures)
M. Cossette: Le tribunal pourra toujours consulter, s'il le
décide.
Mme Harel: J'espère que les juges ont du discernement.
Non, mais c'est parce que de ce temps-ci - je m'excuse, je ne veux pas attaquer
toute cette profession - évidemment, on entend parler - c'est comme cela
dans toutes les professions, n'est-ce pas? Il en va pour les avocats comme pour
les juges ou comme pour les politiciens - on n'entend parler que de ceux qui
commettent des bévues. Ce sont des bévues de taille. Pensez
à la journaliste du Soleil qui a été invitée
à quitter la salle du tribunal. Pensez à la journaliste de
Montréal qui a été accusée d'outrage. Où
est-ce qu'on s'en va? Pensez au juge qui a décidé que le citoyen
Reggie Chartrand avait raison de vouloir continuer les poursuites contre le Dr
Macchabée. Bon, M. le Président, je clos là mon
énumération. J'espère qu'elle se termine.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que je puis comprendre,
Mme la députée de Maisonneuve, que l'article 292 avec paragraphes
1, 2 et 3, tels qu'amendés est adopté?
Mme Harel: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
De l'ouverture du régime de protection
Le Président (M. Kehoe): Merci. Nous allons étudier
maintenant l'article 298.2. Il y a un amendement.
M. Dauphin: Pour vous faciliter la tâche, M. le
Président, je vais vous en faire lecture. Il s'agit de remplacer, au
début de l'article, le texte. "Même s'il y a lieu d'agir pour
éviter un préjudice sérieux, le tribunal peut" par le
texte qui suit: "Même avant l'instance, si une demande d'ouverture d'un
régime de protection est imminente, le tribunal peut, s'il y a lieu
d'agir pour éviter un préjudice sérieux". L'amendement
vise donc à assurer la protection du patrimoine d'un majeur en
difficulté dans les cas d'urgence, alors qu'aucune demande d'ouverture
de régime n'a encore été faite, si celle-ci est imminente.
Ce cas pourrait se présenter, notamment, lorsqu'une personne est
gardée temporairement dans une institution pour subir un examen
psychiatrique, lequel pourrait donner lieu à une demande d'ouverture
d'un régime.
Mme Harel: Ce qui est difficile, pour nous, c'est que
malheureusement, mot j'ai te projet de loi 20 et je n'ai pas le libellé
de 298.2. Je n'ai pas le texte qu'on veut amender. Vous pourriez
peut-être le lire.
Mme Longtin: Oui. Le texte avec l'amendement donnerait ceci.
Mme Harel: Oui.
Mme Longtin: C'est: "Hors les cas du mandat ou de la gestion
d'affaires où même avant l'instance une demande d'ouverture d'un
régime de protection est imminente, le tribunal peut, s'il y a lieu
d'agir pour éviter un préjudice sérieux, désigner
provisoirement le Curateur public ou une autre personne, soit pour accomplir un
acte déterminé, soit pour administrer les biens du majeur dans
les limites de la simple administration."
Mme Harel: Cela veut dire, finalement, que la qrande distinction
avec l'actuel 298.2, c'est que cela pourrait se faire avant l'instance.
Mme Longtin: Oui. Il y a un délai de
sept jours avant la remise du rapport d'examen. Avant même qu'on
puisse considérer qu'une demande soit déposée, il peut
survenir un délai de quinze jours. Là encore, on a mis les
représentations de la Curatelle publique pour dire que pendant cette
période, il pourrait être nécessaire d'avoir une
intervention pour protéger le patrimoine et que...
Mme Harel: II reviendra au tribunal de décider si le
moment est opportun, compte tenu d'une demande d'ouverture du réqime
imminente, qui n'est pas encore réalisée.
Mme Longtin: II faudra faire la preuve, évidemment, qu'il
y a une demande de régime imminente sur... Les probabilités sont
fortes à cet effet. Je dois dire également que le pouvoir qui est
donné, c'est d'accomplir un acte déterminé. Ce n'est donc
pas de la simple administration. C'est un mandat quand même relativement
étroit. Il ne peut pas disposer des biens; il s'agit d'en assurer la
conservation ou d'éviter les pertes pendant la période
préalable.
Mme Harel: Parfait. Aviez-vous quelque chose? Est-ce qu'il y
aurait des faits nouveaux que vous aimeriez porter à notre connaissance
à propos de l'article 298? Sinon, on pourrait l'adopter.
Le Président (M. Kehoe): L'article 298.2 est-il
adopté tel qu'amendé?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): On appelle quel autre article, M.
le député de Marquette?
M. Dauphin: L'article 302.
Le Président (M. Kehoe): Article 302. Il y a un
amendement.
M. Dauphin: C'est cela. Je pense qu'on pourrait régler
tout de suite l'aspect de rouvrir les articles. Si Mme la députée
de Maisonneuve est d'accord, au lieu de dire chaque fois qu'on...
Mme Harel: C'est le dernier. M. Dauphin: Ah, les autres
sont... Mme Harel: On a terminé. M. Dauphin: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): À l'article 302, je vais
lire l'amendement. Au second alinéa, remplacer les mots "il doit,
è moins que le tribunal ne fixe un délai plus court, être
révisé" par ce qui suit: "II est révisé, à
moins que le tribunal ne fixe un délai plus court".
M. Dauphin: Cet amendement a pour but d'atténuer
l'obligation de révision du jugement de telle sorte qu'on ne puisse,
comme sanction du défaut, considérer le jugement sans effet. La
sanction du défaut de révision devrait porter sur des personnes
responsables sans affecter le majeur protégé.
L'ancien texte, Mme la députée, c'était: "II doit,
à moins que le tribunal ne fixe un délai plus court, être
révisé après trois ans en cas de tutelle ou de nomination
d'un conseiller ou après cinq ans en cas de curatelle."
Mme Harel: C'est simplement par la rédaction... Vous
considérez que l'obligation est moins forte du fait d'avoir
supprimé le mot "doit"? Mais l'obligation demeure: le jugement est
révisé, à moins que le tribunal ne fixe un délai
plus court. Auparavant, on disait que le jugement devait être
révisé. L'atténuation se fait simplement par la
suppression du mot "doit"? C'est pour m'instruire! Cela sert au moins à
cela. Est-ce que c'est vraiment une atténuation substantielle ou un
tribunal ne pourrait-il pas juqer que l'obligation est la même?
Mme Longtin: En fait, je pense que l'obligation de réviser
demeure la même, sauf que la portée d'utiliser un indicatif
plutôt qu'un impératif, à mon avis, permet d'enlever le
doute que certains pouvaient avoir que, si l'obligation n'était pas
remplie, cela affectait la portée du jugement qui ouvrait le
régime de protection.
Mme Harel: Donc, le doute est moins juridique que, disons,
psychosocial.
Mme Longtin: Oui. Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 302 tel
qu'amendé est-il adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article...
De la pétition d'hérédité
et de ses effets sur la transmission des biens
M. Dauphin: Article 675.
Le Président (M. Kehoe): Article 675 tel
qu'amendé?
M. Dauphin: L'article 675...
Mme Harel: En avez-vous plusieurs
autres, M. le député de Marquette''
M. Dauphin: C'est le dernier avant la suppression de la
réserve.
Mme Harel: Ah! Très bien. Je ne les avais pas.
D'accord.
M. Dauphin: II en reste une dizaine en tout.
Mme Harel: D'accord.
M. Dauphin: Tout en rouvrant l'article avec le consentement, il
s'agit de remplacer le deuxième alinéa par le suivant: "II est
tenu de restituer à l'héritier véritable la valeur des
biens aliénés calculés au jour de l'aliénation ou
au jour de la restitution, selon la valeur la plus élevée."
Comme commentaire, l'amendement clarifie l'obligation de
l'héritier à parents de mauvaise foi de restituer la valeur des
biens aliénés la plus élevée et la rend
indépendante de toute poursuite judiciaire.
Une voix: Est-ce que vous avez ce paragraphe?
Mme Harel: Oui. On pourrait lire: "II peut être tenu de
restituer à l'héritier véritable la valeur, au jour du
jugement des biens aliénés". Cette partie sera modifiée
pour être remplacée par ce que le député de
Marquette vient de lire: "II est tenu". C'est une obligation. Est-ce qu'on peut
savoir si, dans ce cas également, il y a eu des représentations
faites pour modifier ou rouvrir l'article 675?
Mme Longtin: II ne s'agit pas vraiment de représentations.
Évidemment, nous poursuivons des études en droit des obligations
et nous avions un document sur la remise en état des parties à la
suite de différents actes. C'est là qu'était
soulignée la difficulté de devoir se référer au
jugement, dans un cas comme celui-là, plutôt que de prendre une
règle plus objective. C'est strictement une adaptation avant terme.
Mme Harel: C'est quand même pratique de pouvoir, à
la lumière des prochains livres, réexaminer les dispositions
qu'on a déjà adoptées. Alors, adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 675 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Retrait du chapitre quatrième du titre
deuxième du livre troisième
Mme Harel: Adopté. Pour les articles suivants, est-ce
qu'il peut y avoir une proposition en bloc, M. le député de
Marquette, puisqu'il s'agit de les retirer du projet de loi? Pouvez-vous le
faire en bloc ou faut-il une proposition pour chacun des articles?
M. Dauphin: C'est une procédure, M. le Président,
pourriez-vous nous éclairer?
Le Président (M. Filion): La question posée vise
à savoir si on peut retirer en bloc une série d'articles. Je
crois qu'il serait préférable que le ministre ou son
représentant... Cela se fait très rapidement... Supprimer en
bloc...
Mme Harel: Les articles 703 à 716.
Le Président (M. Fillion): ...l'amendement
présenté à l'article 2 consiste à supprimer les
articles 703 à 716.
Mme Harel: Parfait.
M. Dauphin: Cela pourrait se faire en bloc.
Le Président (M. Filion): Je crois qu'on peut le faire en
bloc.
Mme Harel: D'accord.
M. Dauphin: Le ministre, tantôt, a fait état des
raisons de cette suppression; je n'ai pas à relire, Mme la
députée, cela va aller?
Mme Harel: Oui. J'ai d'ailleurs reçu copie - je l'en
remercie - du projet de comité d'étude sur les droits
économiques des conjoints et du calendrier de travail.
M. Dauphin: D'accord.
Le Président (M. Filion): À ce moment-là, M.
le député de Marquette, est-ce qu'il ne serait pas bon
également de supprimer le chapitre quatrième ainsi que le titre
du chapitre quatrième, étant donné que ce chapitre sera
constitué du néant?
Mme Harel: C'est parce qu'il va falloir tout
renuméroter.
Le Président (M. Filion): C'est cela. On va faire une
motion par la suite. Ce n'est pas nous qui allons la faire, la
renumératation.
Mme Harel: Non, non, non.
Le Président (M. Filion): Donc, l'amendement visant
à supprimer les articles 703 à 716 est-il adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'amendement visant à
supprimer le titre: Chapitre quatrième. De la survie de l'obligation
alimentaire est-il également adopté?
Mme Harel: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Y a-t-il d'autres amendements
avant de passer à l'article 816?
M. Dauphin: Non, M. le Président.
Articles en suspens (suite)
De la révocation du testament ou d'un
legs
Le Président (M. Filion): Non. J'appelle donc l'article
816.
M. Dauphin: L'article 816 avait été suspendu et il
nous reste à l'adopter. Comme commentaire: Cette mesure nous
paraît nécessaire pour éviter l'exhérédation
des membres immédiats de la famille en l'absence d'un autre mode de
protection. (17 h 15)
Mme Harel: Qu'est-ce que cela veut dire,
exhérédation, déjà?
M. Dauphin: Vous aviez enlevé cet article-là, je
crois, à cause de l'introduction de la réserve.
Mme Harel: II était en suspens. M. Dauphin:
Suspendu.
Mme Harel: À l'article 816, ce sont souvent des cas de
second mariage. Le second mariage emporte révocation du testament
antérieur fait, disons, à un premier conjoint. Donc, le second
mariage emporte la révocation du testament fait en faveur du premier
conjoint, "...à moins que le testateur n'ait manifesté
l'intention de maintenir ses dispositions testamentaires malgré cette
éventualité", là, ce serait compliqué. Il faudrait
que le testateur, lorsqu'il a fait le testament lors de son premier mariage,
prévoie qu'en cas de séparation ou de divorce, il pourrait
être amené dans un second mariage. Là, c'est évident
que le testateur n'est pas vraiment, lors d'un premier mariage, en situation de
prévoir qu'il va maintenir ses legs même s'il y a échec,
"...ou qu'il n'ait testé alors qu'il connaissait l'imminence du
mariage."
M. Cossette: ...dans le cas du premier mariage. C'est bien
cela?
Mme Harel: Non. L'article 816, dans le fond, s'applique pour un
second mariage.
M. Cossette: Oui. II va s'appliquer pour un premier et pour un
deuxième, mais la disposition sera utile surtout pour le cas d'un
premier mariage.
Mme Harel: Je ne sais pas ce que le ministre en pense, mais je
préférerais de beaucoup que ce soit là une disposition qui
aille rejoindre les autres dispositions au chapitre des obligations
alimentaires dans l'examen qui sera fait du sort économique des
conjoints ou de la condition économique des conjoints. Pourquoi
l'adopter maintenant? Ça, c'est complètement de droit nouveau.
C'est complètement de droit nouveau. Puis, on sait très bien que
ce n'est pas urgent, parce que ce n'est pas parce qu'on l'adopte qu'elle est
mise en vigueur. Le ministre a toujours dit que toute la mise en vigueur va se
faire en même temps. Par ailleurs, c'est une disposition qui a des effets
possibles sur le partage des biens. Alors, pourquoi ne pas faire joindre cette
résolution à toutes celles qui vont subir l'examen?
M. Dauphin: Je ne sais pas si M. le ministre a un commentaire
là-dessus. Personnellement, je serais d'accord avec vous, Mme la
députée.
Mme Harel: ...que je fais. J'ai l'impression que c'est vraiment
de droit nouveau. Cela modifie beaucoup de choses, finalement, et on sait le
nombre, la fréquence des seconds mariages maintenant dans notre
société. Il me semble que ce serait utile qu'il y ait un examen
qui soit fait en même temps que celui qui va être conduit sur les
conditions économiques, les droits économiques des conjoints.
Le Président (M. Filion): M. le ministre. Cela va. Est-ce
qu'à ce moment-là vous demandez que nous le retirions, parce que
je crois que si on ne peut pas le suspendre...
Mme Harel: C'est cela.
Le Président (M. Filion): ...à moins que le
ministre ne soit prêt à retarder le rapport de la sous-commission,
de la commission, et tout cela... À ce moment-là, donc, vous
demandez que ce soit...
M. Dauphin: De le retirer, que l'article soit
supprimé.
Le Président (M. Filion): Cela va. Donc, l'article 816 est
retiré.
J'appelle maintenant un amendement...
Mme Harel: C'est adopté.
Le Président (M. Filion): Oui. Dès que c'est
retiré, on n'a pas besoin de l'adopter.
Un amendement nous est maintenant distribué à l'article
829. Cet amendement vise à remplacer la virgule qui
précède, à la quatrième ligne, les mots "des
charges" par "ou". Et, également, cet amendement vise à supprimer
les mots "ou des dettes alimentaires".
M. Dauphin: C'est un amendement de concordance avec le retrait
des articles sur la réserve héréditaire, les articles 703
à 716.
Le Président (M. Filion): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Évidemment, ces articles seront pris en
considération lors de l'examen des droits économiques, pas
seulement ceux prévus aux articles 703 à 716, mais ceux qui
suivent et qui vont faire partie de l'ensemble de l'examen, est-ce bien
cela?
Mme Longtin: En fait, c'est parce qu'il y avait quelques articles
où on faisait référence, parce que le projet introduisait
une créance d'aliments, à ces dettes et à ces
créances. Donc, retirant les articles, il faut retirer aussi les
allusions qui étaient faites.
Mme Harel: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Est-ce que les
membres de la commission me permettraient de leur signaler que, en retirant
l'article 816 du projet de loi qui consistait à la révocation ou
à examiner le cas de la révocation du testament antérieur,
les articles 817 et suivants ont été conservés? L'article
817, entre autres, participe à la même philosophie que celle qui
était exprimée à l'article 816, sauf que l'article 817
s'attachait au cas du legs alors que l'article 816 concernait le testament.
J'ignore si c'est la volonté des membres de cette commission de faire en
sorte qu'il en soit ainsi et que l'article 817 continue d'être
adopté, si vous me passez l'expression, malgré le fait que
l'article 816 soit retiré.
Étant donné que j'ai cru comprendre qu'il s'agissait de
retirer l'article 816 pour faire en sorte que le débat qui aura lieu ou
les études qui auront lieu permettront de réexaminer cette
question, je me permets de suggérer, à moins que cela ne soit
votre volonté de faire autrement, de faire en sorte de rouvrir l'article
817 et de le retirer afin d'être cohérent avec le projet de loi
20..., le faire l'un ou l'autre.
M. Marx: Je peux peut-être faire une suggestion en ce sens
qu'on adopte les articles 816 et 817, quitte à les modifier dans le
réaménagement qu'on va faire, parce que cela va de soi qu'il va y
avoir des retouches. Êtes-vous d'accord?
Mme Harel: Oui, parce qu'en plus, l'examen va quand même
conduire à rouvrir des dispositions du livre de la famille.
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Filion): La suggestion du ministre est
probablement !a bonne. Tout cela, c'est pour faire en sorte que nous puissions
légiférer de façon cohérente.
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Filion): À ce moment, si vous
êtes d'accord, on pourrait... Donc, j'appelle à nouveau l'article
816.
M. Marx: C'est cela, et on l'adopte.
Le Président (M. Filion): Est-ce que cet article est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. En ce qui
concerne l'amendement à l'article 829 du projet de loi 20, je comprends
que cet amendement est adopté.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. L'article 829 tel
qu'amendé est-il adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté.
Mme Harel: M. le Président.
Le Président (M. Filion): Oui.
Des fonctions du liquidateur
Mme Harel: II va falloir adopter une ligne de conduite commune:
ou bien on continue comme c'est la proposition ici à 863 de supprimer
les mots "aux créanciers d'aliments" pour rendre la disposition en
concordance avec le retrait des articles 703 à 716, ou bien on adopte la
ligne de conduite proposée par le ministre qui est que, de toute
façon, on aura à rouvrir éventuellement plusieurs
dispositions. Là, c'est comme si dans le cas de 863, on décidait
de le rendre en concordance, mais pas dans le cas de 816 et de 817.
Mme Longtin: Ce n'est pas la même chose parce que 816 et
817 sont des dispositions autonomes, qui peuvent donc subsister même sans
le soutien d'une réserve héréditaire ou d'une
créance alimentaire,
alors qu'un amendement comme à l'article 863 est vraiment un
amendement qui fait référence à la notion qui est
introduite par 703. Autrement, il n'y a pas de créancier d'aliments en
matière successorale. Donc, on arriverait avec un texte qui ne serait
pas tout à fait cohérent dans la mesure où on l'a
retiré. Cela ne cause pas de problème.
Mme Harel: Les seuls créanciers d'aliments en
matière successorale étaient ceux qui étaient
prévus à 703 et suivants?
Mme Longtin: C'était strictement 703 à 716.
Mme Harel: D'accord.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. L'article 863 tel
qu'amendé est-il adopté?
Mme Harel: Adopté.
Des paiements faits par le liquidateur
Le Président (M. Filion): Adopté. Il y a un
amendement qui vous est maintenant distribué à l'article 868. Cet
amendement se lit comme suit: Au premier alinéa supprimer "sauf pour
leur créance alimentaire", et au deuxième alinéa,
supprimer la deuxième ligne et à la troisième ligne, les
mots "les payer entièrement; il paie ensuite".
M. Dauphin: Concordance, toujours. Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 868 tel qu'amendé est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Du contenu de la déclaration de
copropriété
Le Président (M. Filion): Adopté. Un amendement est
maintenant distribué à l'article 1113. Cet amendement se lit
comme suit: Remplacer l'article 1113 par le suivant: "1113. Le règlement
de l'immeuble est opposable au locataire ou à l'occupant d'une fraction,
dès qu'un exemplaire du règlement ou des modifications qui lui
sont apportées lui est remis, par le copropriétaire ou, à
défaut, par le syndicat."
M. Dauphin: L'amendement proposé a pour but de clarifier
la question de savoir si une modification apportée aux rèqlements
de l'immeuble est opposable en cours de bail au locataire d'une fraction
étant donné que cette modification pourrait être
interprétée comme une modification aux conditions du bail donnant
ainsi ouverture à un recours en vertu des articles 1658 et suivants. La
philosophie poursuivie par l'article 1113 est de soumettre tous les occupants
d'un immeuble détenu en copropriété aux mêmes
règles juridiques relativement à la jouissance des lieux
habités, tout en préservant les droits du locataire ou de
l'occupant de ne pas se voir opposer un règlement qu'il ignore. Il a
donc paru logique et opportun de rendre également opposable au locataire
et à l'occupant de l'immeuble les modifications qui sont
apportées au règlement de l'immeuble dans la mesure où il
est informé de ces modifications.
Le Président (M. Filion): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Cela signifie simplement que le copropriétaire
ou le syndicat, le copropriétaire dans le cas où c'est un
locataire - c'est cela - ou le syndicat dans le cas où c'est un
copropriétaire, dès qu'il est avisé qu'il y a des
modifications au règlement, doit les respecter.
M. Cossette: C'est pour que tout le monde suive ensemble le
même règlement.
Mme Harel: Adopté.
M. Cossette: Y compris les locataires, les propriétaires
et les copropriétaires. (17 h 30)
Le Président (M. Filion): L'amendement à l'article
1113 est-il adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'article 1113 tel
qu'amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Article 1159.
Du transfert du contrôle du syndicat
Le Président (M. Filion): Un papillon nous est maintenant
distribué concernant l'article 1159 où un amendement est
apporté, lequel amendement se lit comme suit: "Au deuxième
alinéa, supprimer le membre de phrase suivant: membre de l'une des
corporations professionnelles de comptables."
M. Dauphin: L'amendement a pour but de laisser libre cours
à l'interprétation que les tribunaux font du mot "comptable". Il
ne
modifie pas cependant la proposition compte tenu des tendances
jurisprudentielles actuelles.
Mme Harel: II n'y aucun problème. Évidemment, la
tendance jurisprudentielle est de définir le "comptable" comme
appartenant à une corporation professionnelle.
M. Marx: On ne doit pas décider ce qu'est un comptable
dans le Code civil. S'il faut décider cela, ce sera décidé
ailleurs.
M. Dauphin: D'accord? Mme Harel: Très bien.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'article 1159 tel
qu'amendé est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Me Dauphin: Article 1343.
Des mesures de surveillance et de contrôle de la
fiducie
Le Président (M. Filion): Un amendement est mainteant
distribué relativement à l'article 1343. L'amendement est le
suivant: "À la première ligne, insérer après le mot
"sont", les signes et mots suivants: s'ils y participent".
M. Dauphin: Cet amendement ne vise qu'à clarifier la
véritable portée de l'article afin d'éviter que le
fiduciaire, le constituant et le bénéficiaire ne soient
responsables d'actes frauduleux auxquels ils n'ont aucunement participé.
Dans l'optique du projet et conformément aux principes
généraux du droit, le fiduciaire, le constituant ou le
bénéficiaire ne sauraient être responsables d'un acte
frauduleux que dans la mesure où ils participent effectivement à
cette fraude, soit en exécutant eux-mêmes ou avec d'autres l'acte
reproché, soit en acquiesçant de mauvaise foi à ce qu'un
tel acte soit posé. L'amendement proposé vient donc
préciser dans ce sens la règle de l'article.
Mme Harel: Oui, parce que, effectivement, à la lecture, on
se rend compte qu'ils allaient l'être solidairement sans pour autant
qu'ils soient partie prenante à la faute.
Adopté.
Le Président (M. Filion): L'amendement à l'article
1343 est adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Filion): L'article 1343 tel
qu'amendé est adopté.
Des voix: Adopté.
Des placements présumés
sûrs
Le Président (M. Filion): Un amendement est maintenant
distribué relativement a l'article 1394 du projet de loi. Cet amendement
se lit comme suit: "Remplacer le deuxième alinéa de l'article par
le suivant: II peut aussi les déposer pour un terme plus long si le
remboursement du dépôt est pleinement garanti par la Régie
de l'assurance-dépôts du Québec; autrement, il ne le peut
qu'avec l'autorisation du tribunal, aux conditions que celui-ci
détermine."
Mme Harel: Cela vaut la peine de lire le commentaire.
M. Dauphin: J'ai trois quarts de page.
Cet amendement vise à moderniser davantage les règles
relatives aux placements présumés sûrs en matière de
dépôt à long terme. On a considéré que les
certificats de dépôt à long terme dont le remboursement
était garanti par la Régie de l'assurance-dépôts du
Québec constituait une forme de placement suffisamment sûr pour
qu'on les fasse entrer dans les placements que peut faire seul l'administrateur
sans autorisation judiciaire.
Actuellement, la régie garantit essentiellement, jusqu'à
concurrence d'une somme de 60 000 $ par institution, le remboursement des
dépôts effectués dans des institutions inscrites
auprès de la régie ou dans une banque régie par la Loi sur
les banques ou par la Loi sur les banques d'éparqne de Québec,
dans la mesure où le terme de ces dépôts n'excède
pas, en principe, cinq ans. L'ouverture proposée par l'amendement
demeure donc entourée de certaines balises destinées à
assurer la qualité du placement tout en offrant à
l'administrateur une diversité de choix intéressante. Elle
n'affecterait d'ailleurs pas le besoin de liquidité de l'administrateur,
puisqu'il est possible d'obtenir en tout temps le remboursement des
dépôts concernés moyennant simplement une
pénalité réduite sur les intérêts.
L'administrateur qui désirerait effectuer des dépôts
qui ne remplirait pas les conditions permettant de jouir de la garantie de la
régie devrait cependant obtenir l'autorisation préalable du
tribunal et se soumettre aux conditions fixées par ce dernier.
Le Président (M. Filion): Mme la députée de
Maisonneuve.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Est-ce que
l'article 1394 tel qu'amendé est adopté?
M. Dauphin: Adopté. Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Un amendement est
maintenant distribué aux articles 3 et 4 du projet de loi; ces articles
sont les deux derniers contenus au projet de loi.
M. Dauphin: M. le Président, j'aimerais que l'on revienne
à l'article 39 comme Mme la députée nous l'avait
conseillé.
Du respect de la réputation et de la vie
privée (suite)
Le Président (M. Filion): Donc, j'appelle l'article 39 de
l'article 1 ou de l'article 2? De l'article 1.
M. Dauphin: Je vais vous lire I'amendement, M. le
Président, et je vais vous le remettre tout de suite après. Il
s'agit de remplacer l'article 39 par le suivant: "Lorsque la loi ne
prévoit pas les conditions et les modalités d'exercice du droit
de consultation ou de rectification d'un dossier, le tribunal les
détermine sur demande. "De même, lorsqu'il survient une
difficulté dans l'exercice de ces droits, le tribunal la tranche sur
demande."
Mme Harel: Le mot "difficulté" est un mot passe-partout
qui recouvre le refus? Ce qu'on voulait bien décrire, c'était les
cas où il y avait refus.
M. Cossette: Vous avez mis en cause le droit d'accès;
c'est une difficulté sur le droit d'accès, à ce
moment-là. C'est assez général pour couvrir le tout.
Mme Harel: Ce n'est pas nécessaire, selon vous, de
mentionner expressément le mot "refus" lorsque la personne qui collecte,
le détenteur de l'information refuse. Ce n'est pas nécessaire de
le mentionner, selon vous? Le mot "difficulté", il me semble que ce
n'est pas un mot juridique, il me semble qu'on ne le voit nulle part. Si j'ai
des difficultés dans la vie, est-ce que je veux vous en parler? II me
semble que le mot "difficulté", c'est du langage usuel.
M. le ministre, cela me fait penser, pour l'étude des livres
à venir, pourquoi ne pas avoir ici un ordinateur avec imprimante?
Comment se fait-il qu'on travaille encore comme si adoptait le code en
1865?
M. Marx: C'est une bonne question. On va avoir cela un jour, le
"bill processing", on va pouvoir faire les amendements tout de suite.
Mme Harel: Avec une imprimante qui, immédiatement, en fait
copie.
M. Marx: Je vais voir si c'est possible de le faire pour cette
commission.
Mme Harel: On pourrait proposer...
M. Marx: Ce serait la place pour en faire
l'expérience.
Mme Harel: ...au président de l'Assemblée nationale
de faire une expérience avec nous.
M. Marx: Avec un traitement de texte, oui. Mais il serait
nécessaire d'avoir une autre salle. Je suis tout à fait d'accord.
On va en prendre note, je pense à cela depuis que je suis ici.
Le Président (M. Filion): II y a une difficulté sur
le mot "difficulté". Est-ce que c'est cela?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Filion): Je partage l'avis de la
députée de Maisonneuve sur le mot "difficulté". Si on
disait "refus" ou je ne sais pas. "Refus", est-ce trop spécifique? Ce
n'est pas suffisamment global; il pourrait exclure des circonstances. Le
premier paragraphe de l'article 39 tel qu'amendé, tel que proposé
dans l'amendement, est pas mal large: "Lorsque la loi ne prévoit pas les
conditions et les modalités d'exercice du droit de consultation ou de
rectification d'un dossier, le tribunal les détermine sur demande."
Mme Harel: M. le Président, ce que j'ai fait valoir, c'est
parce qu'un tribunal peut se prononcer sur les modalités d'exercice du
droit, mais il ne peut pas se prononcer lorsqu'il y a refus.
C'est-à-dire qu'il pourrait le faire, mais comme ce n'est pas
mentionné, il peut juger qu'il ne peut pas le faire. On dit toujours que
le législateur ne parle pas pour rien dire. S'il a prévu, dans un
article 39, que l'intéressé pouvait en appeler au tribunal pour
certaines choses et pas pour d'autres, le tribunal peut décider.
Le Président (M. Filion): Me Longtin.
Mme Longtin: Un des sens du mot "difficulté" est quand
même: raison alléguée, opposition soulevée contre
quelque chose; voir objection, chicane, contestation, opposition.
Mme Harel: C'est dans le "gros" Robert.
Mme Longtin: Dans le petit.
M. Marx: C'est un gros livre, Le petit Robert.
Mme Harel: Est-ce qu'on utilise des mots comme ça pour
usage juridique?
Mme Longtin: On utilise tous les mots.
Mme Harel: D'habitude... Si vous pensez que cela couvre les cas
de refus.
Mme Longtin: À ce moment-là, il survient vraiment
une difficulté. Je demande le droit d'exercer mon droit de consultation,
on me le refuse; j'ai une difficulté.
Mme Harel: Alors, allons-y. Il y aura un mot d'usage commun dans
le Code civil.
Mme Longtin: Je pense d'ailleurs que c'est un mot qui est
utilisé actuellement au Code de procédure civile dans le cas des
requêtes. Pour obtenir une requête pour jugement
déclaratoire, on fait référence, il me semble, à la
notion de "difficulté".
Mme Harel: Alors, allons-y. M. le Président, l'amendement
à l'article 39 est adopté.
Le Président (M, Marcil): Adopté. L'article est
adopté tel qu'amendé.
Mme Harel: Oui, adopté. Adoption
M. Dauphin: M. le Président, avec votre permission, avant
de procéder aux prochains amendements aux articles 3 et 4, j'aimerais
vous proposer que nous adoptions les articles 1 et 2 du projet de loi 20. Pour
éclairer Mme la députée de Maisonneuve, il s'agit
de...
Le Président (M. Marcil): Nous allons adopter l'article 1
du projet de loi, tel qu'amendé. Est-ce que c'est cela?
Adopté?
Mme Harel: L'article 1 dit que tout être humain
possède la personnalité juridique. Non?
Une voix: C'est l'article premier, en fait.
Une voix: Non, c'est le livre des personnes.
M. Dauphin: Le livre des personnes, au début.
Une voix: Au complet.
Mme Harel: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Marcil): Adopté te!
qu'amendé.
M. Dauphin: Et l'article 2...
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'article 2 du projet
de loi, tel qu'amendé également.
M. Dauphin: ...c'est le livre des successions et des biens, tout
le livre.
Mme Harel: Est-ce qu'il y a un amendement?
Une voix: ...a été amendé.
M. Marx: L'article 1, c'est tout le livre. L'article dit...
Mme Harel: Mais il n'y a pas d'amendement, M. le
Président.
M. Marx: Non.
Mme Harel: Le président a dit: Tel qu'amendé. Il
n'est pas amendé.
M. Dauphin: Non, il n'y a pas d'amendement.
M. Marx: Non, il n'est pas amendé.
Le Président (M. Marcil): II n'est pas amendé?
Mme Harel: Non. L'article 1 est adopté...
M. Dauphin: C'est-à-dire qu'il y en a eu plusieurs.
Le Président (M. Marcil): L'article 1 du projet de loi
comprend tous les articles...
Mme Harel: II est adopté sans amendement.
Le Président (M. Marcil): Y compris tous les
amendements...
M. Marx: Non, y compris tous les amendements qu'on a faits
à tous les articles. On n'est pas à l'article 1 du code. On est
à l'article 1 du projet de loi qui enqlobe...
Le Président (M. Marcil): Cela comprend tous les
amendements qu'on...
Mme Harel: Mais l'article 1 lui-même n'est pas
amendé.
M. Marx: Non.
Mme Harel: L'article 1 prévoit l'adoption de tous les
articles et leurs amendements.
M. Dauphin: C'est cela. L'article 2, c'est pour le livre des
biens et des successions.
Mme Harel: Adopté.
Une voix: Dites: Adopté, cela va régler le
problème. (17 h 45)
Mme Harel: On est aux articles 3 et 4.
Le Président (M. Filion): Les articles 1 et 2 sont
adoptés tels qu'amendés.
Mme Harel: Non pas... Ils sont adaptés.
Le Président (M. Filion): Tels qu'amendés parce
qu'ils ont été amendés par les amendements que nous avons
introduits aujourd'hui.
Mme Harel: D'accord.
M. Marx: D'accord, adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Filion): Adopté tel
qu'amendé.
M. Dauphin: L'article 2, la même chose.
Le Président (M. Filion): Pardon! M. Dauphin:
L'article 2 également.
Le Président (M. Filion): Est-ce que l'article 2
également est adopté tel qu'ame?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Filion): Maintenant, est-ce que les
intitulés des livres, des titres, des chapitres...
M. Dauphin: II y en a combien en tout? Une centaine?
Une voix: Attendez, M. le Président, il y a un amendement
aux articles 3 et 4.
Le Président (M. Filion): Ah oui, c'est cela. Maintenant,
un amendement concernant les articles 3 et 4 du projet de loi et il se lit
comme suit: "Les articles 3 et 4 du projet sont remplacés par le
suivant. "3. La présente loi et les dispositions qu'elle introduit au
Code civil entreront en vigueur à la date ou aux dates fixées par
décret du gouvernement." Cela prend le consentement unanime des membres
de la commission parce que ces deux articles avaient déjà
été adoptés.
Mme Harel: Est-ce qu'on peut me faire lecture de l'article 3 tel
que rédigé?
Le Président (M. Filion): Ici dans le projet de loi?
Mme Harel: Non.
Le Président (M. Filion): Avant cela, il avait
été amendé.
M- Dauphin: L'article 3 tel que rédigé: "La
présente loi a effet indépendamment des dispositions des articles
2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle de 1982 (annexe 8 de la Loi sur
le Canada, chapitre II du Recueil des lois du Parlement du Royaume-Uni pour
l'année 1982)."
Mme Harel: Cela va encore être adopté sur division,
M. le Président.
M. Marx: Sur division, je comprends.
Mme Harel: La division c'est... Comment dit-on en Chambre quand
on dit un vote contraire?
M. Marx: On comprend votre...
M. Dauphin: Inversé,
Mme Harel: Un vote inversé.
M. Marx: On comprend la position de la députée de
Maisonneuve sur cet article.
Mme Harel: Je pense que le ministre de la Justice, dans peu de
temps, va rejoindre mon opinion.
Le Président (M. Filion): Est-ce que je dois comprendre
que le but de l'amendement est de retirer la clause dérogatoire qui se
trouvait dans le projet de loi original?
M. Marx: ...entre autres.
Mme Harel: Oui. Est-ce qu'on... On n'a pas encore donné
notre consentement pour rouvrir l'article 3.
Le Président (M. Filion): Ftant donné que l'article
est adopté...
Mme Harel: Cela prend le consentement.
Le Président (M. Filion): Cela prend le consentement des
membres de la commission pour rouvrir un article déjà
adopté.
Mme Harel: Oui. Il faut que je consulte
mon collègue de Taillon quelques minutes derrière le
trône... Consentement.
Le Président (M. Filion): Consentement à
étudier de nouveau les articles 3 et 4 du projet de loi.
M. Marx: J'aimerais féliciter les députés de
Taillon et de Maisonneuve pour leur sage décision. Je trouve
qu'honnêtement ils ont fait un sacrifice à ce moment-ci et
j'apprécie beaucoup cela.
Mme Harel: Mais cela va être adopté sur
division.
M. Marx: Je comprends.
Le Président (M. Fillion): Donc, l'amendement, je le
répète pour la clarté de nos débats, maintenant que
les articles sont rouverts, vise à remplacer les articles 3 et 4 du
projet par le suivant: "La présente loi et les dispositions qu'elle
introduit au Code civil entreront en vigueur à la date ou aux dates
fixées par décret du gouvernement."
Mme Harel: Adopté.
M. Marx: Sur division.
Mme Harel: Sur division.
M. Dauphin: Adopté sur division.
Le Président (M. Filion): Adopté sur division.
Donc, est-ce que les articles 3 et 4 tels qu'amendés sont
adoptés?
Mme Harel: Sur division.
M. Dauphin: Maintenant, M. le Président, si vous me
permettez, on a - je n'ai pas fait le calcul exact - au moins une centaine
d'amendements dans un seul bloc, dont la députée de Maisonneuve a
copie d'ailleurs. Ce sont des amendements qui apportent des corrections, soit
des virgules pour améliorer la qualité linguistique du texte ou
encore des corrections de ponctuation. J'aurais peut-être une question de
directive à vous demander pour savoir s'il faut procéder un par
un ou si nous pouvons les adopter d'un bloc?
Le Président (M. Filion): Est-ce que je peux me permettre
une suggestion? Je ne veux pas disposer non plus de cet amendement que vous
proposez, mais j'allais, un peu plus tard dans nos travaux, faire adopter la
motion suivante: "Que le directeur de la législation de
l'Assemblée nationale effectue les corrections typographiques
nécessaires au texte du projet de loi 20 tel qu'amendé et
adopté ainsi que les corrections ayant trait à la ponctuation,
pour autant que celles-ci n'affectent pas le fond du texte."
Est-ce l'avis des membres de cette commission que, au lieu d'adopter en
bloc une série de modifications à la ponctuation qui pourraient
ne pas comprendre d'autres modifications à la ponctuation
découlant, entre autres, de nos travaux cet après-midi et donc
qui auraient un caractère limitatif, il serait préférable
d'adopter cette motion qui est parfaitement légale, m'informe-t-on? Elle
est conforme à nos traditions. En somme, je laisse les membres de cette
commission apprécier.
M. Dauphin: M. le Président, avec votre permission, Me
Longtin aimerait ajouter quelque chose.
Le Président (M. Filion): Oui, Me Longtin.
Mme Longtin: Oui, en fait, cela réglerait
évidemment le problème de la ponctuation. Mais, dans la liste des
amendements, il y en a quelques autres qui sont une amélioration.
Lorsqu'on a travaillé à l'été 1985, il y a eu des
amendements qui ont été rédigés assez rapidement.
Sur le plan linguistique, je pense qu'ils sont peu corrects. Le Code civil,
étant ce qu'il est, on lui apporte généralement une
attention particulière. On a procédé à la relecture
et on a modifié certaines expressions. Je pense, par exemple, à
"dans le cas du" qui est une expression familièrement employée
mais qu'on retrouve rarement dans un texte français, en tout cas, pas
dans les dictionnaires ni chez tes grammairiens.
On a aussi quelques articles, par exemple, où l'article
n'était pas mis devant un mot, un nom.
Mme Harel: C'est le vote sur le projet de loi 142.
Le Président (M. Filion): II faut y aller.
Mme Harel: Oui. M. le Président, est-ce qu'on pourrait
avoir une disposition générale qui ajouterait aux corrections sur
la ponctuation, l'amélioration de la qualité linguistique du
texte?
Le Président (M. Filion): Ou on adopte peut-être ces
amendements en bloc et on garde la motion.
Mme Harel: Oui.
Mme Longtin: Est-ce que cela pourrait être en annexe
à la résolution qui est faite?
Mme Harel: On va revenir.
Le Président (M. Filion): Voulez-vous peut-être
réfléchir à cette question pendant
que le ministre de la Justice et les députés autour de la
table iront voter contre le projet de loi 142? Donc, la séance est
suspendue pour quelques minutes, parce qu'on reviendra pour finir nos travaux
de la sous-commission et également pour poursuivre nos travaux
concernant les deux projets de loi.
(Suspension de la séance à 17 h 53)
(Reprise à 18 h 11)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Est-ce que j'ai le consentement des membres de cette commission pour
poursuivre nos travaux après 18 heures?
M. Perron: Consentement. Une voix: Consentement.
Le Président (M. Filion): Consentement, Est-ce qu'on a
étudié les dernières difficultés rencontrées
concernant les corrections d'ordre linguistique ou concernant la ponctuation du
projet de loi?
Mme Longtin: Après discussion, entre autres, avec Mme
Giguère, je pense que le mieux serait d'adopter en bloc les amendements
déposés par le ministère de la Justice et compléter
par la motion en faveur du directeur de la législation.
Le Président (M. Filion): D'accord. Est-ce que je pourrais
avoir ces amendements?
M. Marx: La députée de Maisonneuve a
déjà eu ces amendements. Ils sont juste techniques.
Mme Harel: Oui. J'ai déjà copie, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): II s'agit d'un document que je
ne serai sûrement pas obligé de lire en vertu de nos
règles, mais qui porte le titre: Amendements formels aux articles du
projet de loi 20, Loi portant réforme au Code civil du Québec du
droit des personnes, des successions et des biens, tels qu'ils ont
déjà été amendés par les travaux de la
sous-commission des institutions qui ont eu lieu entre le 2 mai et le 4 juillet
1985. Ces amendements proposés sont des corrections requises à la
suite de l'adoption du procès verbal ou des corrections pour
améliorer la qualité linguistique du texte ou encore des
corrections sur la ponctuation. Il s'agit d'un document de treize pages dont on
propose l'adoption.
Est-ce que ces amendements sont adoptés?
Mme Harel: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): À ce moment-ci,
j'appellerais les intitulés des livres, des titres, des chapitres et des
sections tel qu'amendés.
M. Dauphin: La motion de renumérotation vient
après?
Le Président (M. Filion): Après. Est-ce que ces
intitulés sont adoptés?
Mme Harel: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'appelle pour
adoption le titre du projet de loi.
Mme Harel: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. J'ai
également reçu une motion de renumérotation visant
à renuméroter les articles du livre premier qui suit la
disposition préliminaire à partir de 1 jusqu'à 400
exclusivement.
Mme Harel: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Cela vise
également à renuméroter les articles des livres
troisième et quatrième à partir de 660
consécutivement.
Mme Harel: Adopté également. M. Dauphin:
Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi 20, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Harel: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Je
présente maintenant la motion suivante: Que le directeur de la
législation de l'Assemblée nationale effectue les corrections
typographiques nécessaires au texte du projet de loi 20, tel
qu'amendé et adopté, ainsi que les corrections et entrées
à la ponctuation, pour autant que celle-ci n'affecte pas le fond du
texte.
Mme Harel: Adopté.
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté.
Mme Harel: Qu'arrive-t-il concernant l'amélioration de la
qualité linguistique du texte?
M. Cossette: C'est compris dans les amendements. C'est compris
dans la liste que vous avez.
Une voix: Voilà.
Le Président (M. Filion): Je pense qu'on va le laisser tel
quel pour ce moment-ci. C'est sûr qu'il y aura, comme c'est toujours le
cas, quelques coquilles, mais comme vous serez appelés, en tout cas,
possiblement, on peut le prévoit"} à rouvrir certains articles du
projet de loi 20 et comme j'ai cru comprendre que le projet de loi ne serait
pas adopté ou mis en vigueur, plutôt, de façon parcellaire,
la motion qui est présentée me semble adéquate. Est-ce que
cette motion est adoptée?
M. Marx: Adopté. Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Filion): Adopté. Cela va.
J'ajourne sine die les travaux de la sous-commission...
M. Marx: Un instant! C'est juste pour dire un mot, M. le
Président. Il faudrait féliciter tout le monde, mais on va
attendre l'adoption du Code civil au complet. J'aimerais juste souligner que le
projet de loi 20 englobe trois projets de loi: 58, 106 et 107. Le projet de loi
58 a été déposé en décembre 1982. Donc, cela
a pris quatre ans pour adopter ce projet de loi.
Mme Harel: Dont un an sous la responsabilité de l'actuel
ministre de la Justice.
M. Marx: Oui. Mais cela veut dire...
Le Président (M. Filion): D'accord. La sous-commission
ayant terminé ses travaux...
M. Marx: On me rappelle qu'en ce qui concerne les étapes,
le processus d'adoption du Code civil est un moment important, mais on va se
rencontrer à d'autres moments pour compléter ce travail et
espérons que ce sera le même groupe autour de la table.
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Marx: Cela veut dire que ce sera à l'intérieur
de l'un des deux mandats.
Le Président (M. Filion): Je tiens quand même
à vous signaler - non pas que je veuille empêcher les
réjouissances de ce soir - que le projet de loi sera adopté de
l'autre côté. Comme on ne peut pas présumer...
M. Marx: Oui, mais c'est ici qu'on fait le vrai travail.
Le Président (M. Filion): Oui.
(Fin de la séance à 18 h 17)