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Commission permanente de la Voirie
Crédits du ministère de la Voirie
Séance du mardi 18 mai 1971
(Seize heures onze minutes)
M. LARIVIERE (président de la commission permanente de la
Voirie): A l'ordre, messieurs!
Prenons le poste 4, page 220: Direction de la construction.
Direction de la construction Bureau chef
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que vous permettez, M. le Président, de
revenir en arrière? Il y a quelque chose que je voudrais souligner
à nouveau, si j'ai bien compris ou mal compris la semaine
dernière, concernant les camionneurs artisans. Si je ne fais pas erreur,
M. Mailloux a dit que les taux n'étaient pas changés même
si les charges seront diminuées et que les camionneurs étaient
très satisfaits de ça.
Selon les rapports que j'ai eus chez moi en fin de semaine, les
camionneurs ne semblaient pas satisfaits des mêmes tarifs, si vous
voulez, des mêmes taux, en diminuant les charges. Est-ce que vous avez
bien signalé que les camionneurs étaient satisfaits?
M. MAILLOUX: J'ai effectivement dit que lors de la rencontre avec M.
René Blais, sous-ministre associé à la Voirie, et à
laquelle prenait part M. Jacques Charland du ministère, devant le bureau
provincial des camionneurs artisans du Québec, après discussion
entre les parties, celles-ci sont venues à une entente à l'effet
d'accepter sans aucune modification, des taux de la cédule des justes
salaires, et de respecter les conditions des charges permises, soit celles que
j'ai mentionnées lors de la rencontre précédente. Si vous
désirez avoir l'opinion d'un des participants à la discussion,
je n'étais pas présent, ce matin-là, en raison
d'une mortalité dans ma famille vous pouvez questionner M. Blais,
qui pourra vous donner exactement les résultats, obtenus à ce
moment-là. C'est lors de cette journée qu'il a été
décidé qu'il n'y aurait pas d'augmentation.
M. LE PRESIDENT: J'aimerais entendre M. Blais.
M. DROLET: Pour faire suite...
M. PINARD: Nous allons demander à M. René Blais de faire
le résumé ou la synthèse des travaux, et des
recommandations acceptées de part et d'autre à ce sujet.
Comme M. Mailloux était en train de le dire, ils ont
accepté, sans hausse de taux, les restrictions de charges, moyennant la
reconnaissance de fait par le ministère de leur association, comme seul
agent négociateur sur les travaux.
M. GAGNON: Sur les travaux des contrats ou des travaux que le
gouvernement effectue, en régie?
M. PINARD: Sur les travaux en général.
M. GAGNON: En général. Aussi bien contrats que le
gouvernement alloue à des entrepreneurs, en vertu de soumissions
publiques.
M. PINARD: Pardon, pas en régie, sur les contrats.
M. LE PRESIDENT: M. Drolet.
M. LAVOIE (Wolfe): Auriez-vous une représentation à faire
là-dessus?
M. DROLET: Non, mais je disais tout à l'heure, à la suite
de ce que M. le député de Wolfe a dit justement... La semaine
dernière, j'avais également compris, lorsque le
député de Charlevoix avait dit que les camionneurs semblaient
satisfaits du taux qui existait présentement. Les camionneurs que j'ai
rencontrés en fin de semaine disaient qu'ils étaient loin
d'être satisfaits, et que tous les 60 comtés que
représentent les camionneurs-artisans étaient censés se
réunir pour faire des représentations assez fracassantes
auprès du gouvernement, semble-t-il.
Alors, c'est là que je ne comprenais pas si réellement le
député avait dit que les camionneurs étaient
réellement satisfaits lors du congrès, à Québec,
où ils étaient cinq à six cents, je crois.
M. MAILLOUX: Je pourrais ajouter que durant la discussion lors du
congrès à la Bastogne il y avait eu une résolution
proposée par un camionneur, appuyée par un autre, à
l'effet que le ministère consente des augmentations de 30 p. c, vu la
réduction des charges. A la suite de ce congrès, le bureau de
direction provincial où je pense le conseiller juridique
était présent, le conseiller juridique de la
Société des camionneurs-artisans du Québec a
accepté, vu la reconnaissance de fait à travers le Québec,
sauf pour le milieu de Montréal ou de Montréal
métropolitain, comme que je l'ai dit récemment, de tenter
l'expérience sans augmentation de taux. A présent, il y a une
négociation qui est en cours depuis ce temps au ministère de la
Voirie au sujet des contrats de la Transcanadienne où il n'y a pas de
clauses de protection 75-25 dans quatre comtés environ. Il y a eu des
rencontres ce matin entre les hauts fonctionnaires du ministère, M.
Rouleau, M. Blais et M. Charland et je sais que ceux-ci rencontrent demain le
bureau provincial pour tenter de voir ce que le ministère peut faire
dans les circonstances, étant donné qu'il n'y a pas de clause
de
protection sur les contrats de la transcanadienne.
M. LESSARD: Vous me dites qu'il y avait une résolution, est-ce
que cette résolution a été adoptée lors du
congrès?
M. MAILLOUX: La résolution a semblé être
adoptée par le congrès général sauf qu'il est
difficile pour le ministère de la Voirie de discuter autrement qu'avec
le bureau de direction provincial. Je ne pense pas que ce serait logique,
évidemment, que le ministère fasse venir à tour de
rôle chacune des associations de comté pour savoir s'ils sont
heureux. L'Association provinciale a le mandat de négocier pour tous les
camionneurs du Québec.
M. LESSARD: Si vous me dites que la résolution a
été acceptée au niveau du congrès, cela veut donc
dire que l'exécutif de l'ANCAI est responsable de discuter de ce qui a
été adopté et accepté au congrès. Moi aussi,
j'étais extrêmement sceptique lorsque vous avez affirmé
cette chose-là. J'ai moi-même consulté certains camionneurs
de ma région et depuis un certain temps d'ailleurs je les
consulte pour essayer de connaître le problème plus à fond
d'après ce qu'on me dit il est absolument impossible de pouvoir
vivre avec des camions qui coûtent de plus en plus cher avec des salaires
de conducteurs qui sont de plus en plus élevés, avec les prix des
réparations dans des garages, par exemple, qui sont de plus en plus
élevés et ainsi de suite.
D'après ce qu'on me dit, je pense que le taux de salaire n'a pas
augmenté depuis 1943. Au moment où, dans certaines
régions, il y a des gens qui, sans avoir de camions, qui valent $25,000
à $30,000 par année, comme c'est le cas pour les camionneurs,
mais fournissent simplement leur main-d'oeuvre, et qui gagnent des salaires de
$3.50, $4.50 à $5 l'heure je ne peux pas comprendre qu'un camionneur qui
a un camion qui vaut $25,000, $30,000 ou $35,000 par année puisse vivre
aux salaires actuellement accordés par la commission du...
M. MAILLOUX: Est-ce que je pourrais simplement ajouter...
M. GIASSON: S'il travaille, d'après-moi il va vivre
facilement.
M. MAILLOUX: ... pour l'information des députés qu'en
général les camionneurs-artisans travaillaient non pas suivant la
cédule des justes salaires, soit 20 et 5 ou 20 et 6, mais à des
conditions tellement inférieures que ce n'était acceptable en
aucune façon. Il y avait également le fait que les camionneurs
étaient évincés de trop de travaux, de beaucoup trop de
travaux. La reconnaissance de fait, je pense, les assure d'un meilleur partage
des travaux et ça nous entrafnerait dans une longue dissertation
à savoir quelle économie ces gens vont faire en réduisant
les charges et ces choses-là.
Je dois quand même tenir compte de l'opinion émise par le
Bureau provincial devant les hauts fonctionnaires du ministère et c'est
cette décision qui a été rendue. Je ne fais que
répéter l'acceptation qui a eu lieu à ce
moment-là.
M. LESSARD: Le Bureau provincial, c'est-à-dire l'exécutif
de l'ANCAI aurait accepté qu'on diminue les charges sans augmenter les
taux?
M. MAILLOUX: C'est exact.
M. LE PRESIDENT: Le député de Duplessis.
M. COITEUX: M. le Président, la raison pour laquelle je n'ai pas
accepté de présider aujourd'hui l'assemblée c'est que la
question des camionneurs me touche personnellement.
On a fait un effort pour normaliser ou essayer de normaliser un tarif
qui était désuet, comme le député de Saguenay vient
de le dire, depuis 1943. Je peux vous dire que cette année, nous avons
du travail à faire sur la basse Côte-Nord, nous avons des travaux
considérables par l'industrie privée à Sept-Iles. Je peux
aussi vous dire qu'actuellement il y avait une différence sur la
Côte-Nord de 20 p. c. à 25 p. c. du fait que nos camionneurs
étaient obligés de transporter leurs camions par bateau, et pour
une petite pièce qui coûtait souvent $0.25 ou $0.50 ou $2, le
camion était arrêté pour trois semaines.
Alors, on avait, en principe, établi le fait qu'on reconnaissait
une différence de 25 p. c. ce que le nouveau barème de camion ne
nous donne pas sur la Côte-Nord.
Je peux vous dire que cette année, actuellement je
m'adresse à l'honorable sous-ministre, M. Claude Rouleau, et je le prie
de porter attention à ce que je dis s'il n'y a pas de
différence pour les camionneurs de la basse Côte-Nord qui vont
travailler sur la basse Côte-Nord, on n'aura pas un seul camionneur qui
va consentir à y aller avec les tarifs établis actuellement par
le ministère de la Voirie.
Il est beau de dire: On fait des tarifs. Mais quelqu'un de chez nous qui
s'en va à Blanc-Sablon qui est à 600 milles de Sept-Iles, si son
camion a une crevaison et que ça prend quinze jours avant d'avoir son
pneu parce qu'il n'y en a pas sur place... On rit de nous lorsqu'on va au
ministère de la Voirie et on demande une différence pour combler
ces affaires-là. Si on ne prend pas au sérieux les remarques que
je fais actuellement, on aura de sérieux problèmes pour faire
notre travail sur la basse Côte-Nord avec les camionneurs.
Je ne les blâme pas du tout. Il y a suffisamment de travail
à Sept-Iles ainsi que dans le comté de Saguenay. Pourquoi ces
gens iraient-ils perdre de l'argent pour le ministère de la Voirie
à qui ils ne doivent rien? Que le ministère de la Voirie se
réveille et qu'il
continue de donner de différence pour les gens qui sont en dehors
de toute communication, comme il faisait dans le passé. Si on ne le fait
pas, je serai obligé de venir en parade avec les camionneurs de mon
comté, contre mon parti, mais je le ferai. C'est aussi simple que
cela.
M. LESSARD: Je dois ajouter, M. le Président, que la même
situation peut aussi se présenter pour les camionneurs qui vont
travailler au mont Wright ou ailleurs. La situation est peut-être moins
difficile, mais elle existe quand même. J'appuie énormément
ce que vient de dire le député de Duplessis. Il sera absolument
impossible pour les entrepreneurs d'avoir des camionneurs si on reste à
ces taux.
M. PINARD: M. le Président, j'aimerais ajouter une remarque
à celles qui viennent d'être faites, à la fois par le
député de Duplessis et par le député de Saguenay.
Nous avons mis à l'étude, par le comité qui en est
particulièrement chargé, le problème du camionnage dans
les territoires éloignés où l'infrastructure
routière laisse à désirer, où il faudra
évidemment tenir compte des conditions économiques
défavorables dans lesquelles les camionneurs auront à
exécuter des contrats pour le compte des entreprises ou pour le compte
du ministère, selon le cas, mais il faut quand même nous laisser
le temps de faire une bonne vérification, de rencontrer certains
représentants de l'association et qui ne pourra pas prétendre que
tous les membres de l'association vont avoir à travailler dans des
conditions identiques? Il est évident que si on envoie une équipe
de camionneurs travailler sur la Côte-Nord à des distances de 400
ou 500 milles, alors que les conditions seront très différentes
au plan de la géographie, au plan économique et au plan des
conditions de travail pures et simples, au plan des conditions de vie
également, en plus de l'éloignement considérable du lieu
de résidence de ces camionneurs, ce sont autant de facteurs dont il
faudra tenir compte pour en arriver à établir une
différence qui sera susceptible de satisfaire les exigences les plus
légitimes de ces camionneurs, de façon qu'ils reçoivent
une juste et raisonnable rétribution pour les services qu'ils rendront
et également pour donner une meilleure rentabilité à leurs
camions, parce qu'il s'agit quand même d'investissements d'argent assez
considérables.
M. COITEUX: M. le Président, la raison pour laquelle je dois dire
à M. le ministre pourquoi j'appelle cette solution-là, ce
point-là, ici, du discours, c'est que les premières approches que
j'ai faites, j'ai été retourné froidement. Les lois sont
faites et cela s'applique à la grandeur de la province. C'est pourquoi
j'apporte le problème aujourd'hui, pour prendre la défense de nos
camionneurs et s'il y a des fonctionnaires qui ne sont jamais venus sur la
Côte-Nord, je vais leur payer le voyage, mais qu'ils viennent voir ce que
c'est.
M. PINARD: M. Coiteux, vous savez fort bien que le problème,
c'est que, quand il y a une réglementation, une législation qui
est la base d'une solution à un problème et qu'on en arrive
à vouloir faire un régime d'exception, il faut que le
régime d'exception soit véritablement une exception:
c'est-à-dire que ce soit un régime qui va viser à
régler un cas d'espèce et non pas un cas d'ordre
général. Il ne faudra pas que l'association tienne pour acquis
que, si on en arrivait à la conclusion qu'il faille donner un traitement
préférentiel à ces camionneurs qui auront à
travailler au loin, dans des conditions très différentes de
celles qui prévalent en général, que l'association ne
revienne pas à la charge en se munissant du régime d'exception
pour s'en faire un argument qui vaudra pour l'ensemble des camionneurs qui,
eux, n'auront pas à travailler dans des conditions identiques. C'est
cela que j'ai voulu faire comprendre.
M. COITEUX: M. le Président, je suis d'accord. D'ailleurs, ce
principe a été reconnu par l'Association des camionneurs du
comté de Duplessis. Jusqu'à aujourd'hui, on a eu cette
différence et, cette année, on nous le coupe sans
explications.
M. PINARD : Je ne voudrais pas alimenter le débat et le
prolonger. Ce n'est pas toujours facile de transiger avec des camionneurs ou
avec l'association qui, elle, prétend regrouper la grande
majorité de ceux qui sont considérés comme des
camionneurs-artisans, mais on n'en a pas toujours la preuve certaine. Il y a
des rivalités à l'intérieur de l'association. Il faut
s'assurer que le conseil d'administration parle toujours au nom de la
majorité des camionneurs-artisans, membres de la
fédération ou de l'association provinciale.
Il faut en être sûr, parce qu'il y a eu des rivalités
à l'intérieur, il y a eu des groupes rivaux, le
député de Charlevoix l'a souligné avec beaucoup de
justesse l'autre jour. Nous avons rencontré plusieurs
camionneurs-artisans qui détenaient trois ou quatre cartes
d'appartenance à des associations différentes et ils n'avaient
même pas de paiements identiques.
Certains camionneurs m'ont dit qu'il y avait une assez forte
différence entre la cotisation qu'ils avaient à payer à un
groupement par rapport au montant qu'ils avaient à payer à un
autre groupement de camionneurs-artisans. Cela prouvait qu'il y avait assez peu
de discipline dans leurs rangs et qu'il y avait peut-être un
régime d'exploitation aussi qui pouvait prendre naissance, s'il
n'existait pas déjà. Je crois que c'est le droit et le devoir du
ministère de faire en sorte que tous soient traités sur un pied
d'égalité et de justice, qu'il n'y ait pas d'exploitation ni dans
un sens ni dans un autre.
M. LESSARD: M. le Président, une simple remarque. Nous parlions
l'autre jour, lorsque nous nous sommes quittés, de la
nécessité d'union des camionneurs. Je suis assuré que
si
on ne tient pas compte de situations comme celle-là, tant au
niveau de l'ANCAI qu'au niveau du gouvernement, nous n'arriverons jamais
à une union des camionneurs, parce que jamais les membres de
l'association des camionneurs de la Côté-Nord tout
probablement aussi ceux de Duplessis et Saguenay vont se joindre
à une association qui, en fait, ne tient pas compte d'une recommandation
qui a été ou qui semble avoir été faite lors d'un
congrès. Or, parce qu'il y a des situations différentes au niveau
de l'ensemble de la province et à cause de ces situations
différentes, l'ANCAI devra aussi prévoir des solutions
différentes.
Si nous voulons vraiment en arriver à l'union des camionneurs
je comprends que c'est d'abord un problème de l'ANCAI, mais je
pense que ça devient aussi un problème du gouvernement il
devra tenir compte des situations différentes au niveau de l'ensemble de
la province.
M. LE PRESIDENT: Je demanderais aux membres de la commission de s'en
tenir au poste 4, s'il vous plaît.
M. MAILLOUX: Est-ce que je pourrais ajouter un mot? Cela peut être
une conclusion. Etant donné que l'on a parlé de la demande faite
lors du congrès et de l'acceptation par le bureau provincial d'une
baisse de charge, sans augmentation de tarif, advenant que le ministère
consentisse à faire modifier la cédule des justes salaires, il
serait obligé de le faire autant pour les artisans que pour l'ensemble
des entrepreneurs. Cela la modifie pour tout le monde à la fois.
Et alors qu'un camionneur a fait passer une résolution
là-bas, le bureau provincial, tenant compte de toutes les implications
d'une augmentation possible et d'une addition du nombre de camions appartenant
aux entrepreneurs, agit logiquement en tentant une expérience sans
augmentation afin que les entrepreneurs auxquels il doit faire face
n'immobilisent pas massivement dans l'achat de camions.
On sait que les entrepreneurs font déjà des profits. Si on
leur accordait une différence de 10 p. c, 15 p. c. ou 30 p. c. de ce qui
a été demandé, cela deviendrait tellement alléchant
qu'à ce moment-là, je pense qu'on aurait un problème
particulier sur les bras: on a déjà trop de camions et on en
achèterait de toutes parts, encore davantage.
M. LESSARD: Actuellement, vous avez une contrôle sur 75-25?
M. MAILLOUX: C'est un contrôle qui n'existe pas actuellement sur
la Transcanadienne.
M. LE PRESIDENT: Le député de Gaspé-Nord.
M. GAGNON: C'était simplement pour faire suite à
l'information que M. Blais nous donnait, à savoir l'échange qui
avait eu lieu entre le gouvernement d'une part et l'Association des camionneurs
d'autre part. Je crois je ne sais pas si le gouvernement l'a
acceptée je crois que ce sera une bonne chose. On sait
qu'après des élections, peu importent les partis, il y a des
problèmes qui surgissent. J'ai connu l'expérience, dans
Gaspé-Nord, de l'Association des camionneurs qui a été
organisée en 1968. Je n'y ai pas pris part. Ils m'ont demandé mon
opinion, je leur ai dit: Organisez-vous donc! J'ai l'impression que ces
gens-là ont beaucoup plus de misère que de joie, à
certains moments. Après l'élection, cela a fait beaucoup de
problèmes. Je dois féliciter le député de
Charlevoix qui, à certains moments, a tenu le coup quand on voyait,
entre autres, un candidat battu, et qui allait rencontrer l'ingénieur
divisionnaire, qui allait sur des chantiers donner des instructions. Je ne veux
blâmer personne. Je sais que le gouvernement ne peut pas rester
insensible. Le député de Charlevoix est même intervenu pour
rétablir une certaine justice.
Je verrais bien que l'Association des camionneurs, surtout les
comtés où c'est bien organisé, que le gouvernement la
reconnaisse comme étant un organisme valable et qui pourrait avoir
priorité. Si je prends la plupart des comtés, elle comprend
peut-être 90 p. c, 95 p. c. de tous les camionneurs du comté. On
oblige à certaines normes pour adhérer à l'association. Ce
n'est pas mauvais parce que, sans cela, il peut y avoir un nombre de camions
incalculable, quand certains travaux surviennent.
Alors, je verrais bien, je ne suis pas contre la suggestion qui a
été faite je ne sais pas si elle a été
acceptée par le gouvernement par l'Association des camionneurs
pour les reconnaître au niveau de la province. Je ne sais pas si le
ministre aurait une déclaration là-dessus?
M. PINARD: S'il n'y a pas de reconnaissance au plan légal, il y a
une reconnaissance en pratique qui prend un caractère officiel parce
que, dans la très grande majorité des comtés, les
camionneurs-artisans se sont regroupés ou ont instruction de se
regrouper à l'intérieur de l'association provinciale, de
façon qu'il n'y ait pas de groupements rivaux. A ce moment-là, ni
les hommes politiques, ni les fonctionnaires, ni le gouvernement comme tel ne
pourront régler le problème et personne n'a rien à gagner
dans cette affaire.
Je ne veux pas politiser le problème parce qu'il est en train de
se dépolitiser par la force même des choses et du fait aussi de
l'action moins partisane des hommes publics, des hommes politiques et des
candidats battus qui ont reçu instruction de ne pas s'en
préoccuper plus que les députés qui sont élus par
la population.
Alors, les instructions sont précises à ce sujet. Il
faudrait aussi que certaines associations rivales, qui ont reçu une
accréditation au plan juridique, dans le passé, sous un autre
gouvernement, cessent d'exister comme telles, et don-
nent instruction à leurs membres de se regrouper à
l'intérieur d'une seule association.
Je pourrais donner des cas. Je ne voudrais pas faire de politique. C'est
la vérité que je dirais si je donnais des comtés où
il existe des associations rivales,...
UNE VOIX: Parallèles.
M. PINARD: ...Parallèles, et qui ont fait en sorte qu'au moins 50
p. c. des camionneurs qu'il y avait autrefois dans l'Association des
camionneurs-artisans n'ont pas eu de travail pendant quatre ans. Il faudrait
qu'eux aussi respectent les règles du jeu et se plient à toutes
les exigences. Nous les discuterons ces exigences, à la commission
parlementaire.
M. LAVOIE (Wolfe): Pour clore ce débat, M. le Président,
je voudrais seulement ajouter un mot. Je n'ai pas l'habitude de
féliciter pour rien. Je dois féliciter M. Mailloux pour le
travail qu'il a fait dans mon comté, lorsqu'il a été
question d'un groupe qui a voulu former une association parallèle.
Après enquête, il a été démontré que
l'association existante était parfaite et il n'y a pas eu d'autres
problèmes à ce sujet. J'en félicite M. Mailloux.
M. GAGNON: Imaginons qu'il avait la bénédiction du
ministre.
M. PINARD: C'est sûr. Je travaille de façon
collégiale et mon adjoint parlementaire est un homme de confiance, un
homme compétent aussi. Il le prouve, et je lui fais confiance. C'est un
domaine dont il s'occupe d'une façon particulière et aussi avec
dévouement. Il y a déjà des résultats tangibles qui
se font sentir. D'ailleurs, les députés le disent en toute
franchise aujourd'hui, je les félicite. Nous irons plus loin. Nous
allons commencer ou continuer, si vous voulez, les travaux qui avaient
été entrepris au niveau de la commission, formée par les
ministères du Travail et de la Voirie, et peut-être aussi par des
représentants d'autres ministères, le ministère des Terres
et Forêts entre autres. M. Jean Cournoyer, ministre du Travail, nous a
invité à reprendre les travaux, avec lui..
Le ministère sera représenté par l'adjoint
parlementaire, M. Mailloux. Nous aurons également un autre
délégué du ministère dans la personne de M. Jacques
Charland et M. Jean Normand, aussi, qui s'occupe du problème plus
spécifique des poids, des charges sur nos routes. Il faudra
peut-être envoyer un praticien dans le domaine de la construction, dans
la personne de M. Legault, ingénieur en chef, qui a bien connu ce
problème du camionnage artisan.
Il a gravi tous les échelons. Il a quand même une
contribution valable à offrir de ce côté. Si l'on doit
déborder un peu plus tard ces travaux, nous verrons de quelle
façon le faire. Il nous faut d'abord entendre de bonnes recommandations
de la part de cette commission. M. Jasmin qui était le
secrétaire, à l'époque, a fait un rapport-synthèse
que nous aurons bientôt et sur lequel nous devons travailler pour
parachever ces travaux, et en arriver à des recommandations acceptables,
aux uns et aux autres.
M. LE PRESIDENT: Donc, l'article 1 du poste 4 accepté.
M. LESSARD: Est-ce que c'est à ce moment que je devrais poser des
questions sur la préqualification professionnelle, au niveau de la
construction, au niveau des entrepreneurs?
M. PINARD: On n'a pas de système de préqualification comme
tel, comme il peut en exister en Ontario ou dans certains Etats
américains. La préqualification se fait par les compagnies
d'assurances qui ont à émettre des cautionnements
d'exécution, des cautionnements de garantie. Elles se montrent assez
sévères à l'endroit des entrepreneurs.
Elles ont fixé des barèmes qui équivalent, en
quelque sorte, à un système de préqualification, comme on
en trouve ailleurs au Canada ou aux Etats-Unis. Le ministère a
pensé, à l'époque, être obligé
d'établir ce système de préqualification si les
entrepreneurs ne s'étaient pas disciplinés à
l'intérieur de l'association, qui les regroupe et qui porte le nom de
l'Association des constructeurs de routes et de grands travaux du
Québec. Cela va beaucoup mieux que ce ne fut le cas dans le
passé. Le ministère n'a pas l'intention, pour le moment,
d'implanter un système de préqualification pour brimer les
entrepreneurs parce que nous croyons que cette préqualification
s'exerce, de toute façon, par les compagnies qui émettent des
cautionnements de garantie et d'exécution.
M. LESSARD: Alors, vous croyez que le système, tel qu'il est
actuellement, protège à la fois le gouvernement et le public? On
s'aperçoit, on constate que vous avez, au niveau des entrepreneurs des
faillites qui sont quelquefois assez considérables. On constate aussi
que, dans ces faillites, ce sont toujours les petits garages, les petits
épargnants qui perdent, bien souvent, le plus. Justement, il peut
arriver qu'on ait des entrepreneurs qui, au début, ont la puissance
nécessaire, peuvent se qualifier devant certaines compagnies
d'assurances. Mais ce n'est pas tout d'avoir la puissance financière, il
faut aussi avoir la possibilité physique et qualitative de pouvoir faire
les travaux. Pendant une période X de deux ans, trois ans, ça
fonctionne, mais par suite du fait que c'est un nouvel entrepreneur qui
pénètre à l'intérieur de la construction, eh bien,
après trois, quatre ans, cet entrepreneur disparaît. A cause d'un
tuyau ça arrive ou d'autres raisons, cet entrepreneur
décide tout simplement de s'établir comme entrepreneur de route.
Il a peut-être les moyens financiers de le faire. Il réussit
à s'imposer ou à se faire reconnaître au niveau de
compagnies d'assuran-
ces, mais cela dure combien de temps? Cela dure un temps très
limité. C'est dans ce sens que je me posais des questions. Le
gouvernement ne devrait-il pas exiger des qualifications assez
sévères de la part des entrepreneurs?
Je comprends que c'est un système de concurrence très
fort, très puissant, mais justement à cause de cette
concurrence-là, les personnes qui sont là-dedans doivent
être financièrement d'autant plus fortes et surtout aussi, doivent
avoir la possibilité de faire les travaux qu'on leur demande au niveau
du gouvernement.
M. PINARD: Ce que je peux ajouter là-dessus, c'est qu'à la
suite d'études faites par le ministère, j'avais personnellement
recommandé à l'Association des constructeurs de routes et de
grands travaux du Québec, d'essayer de se donner à
elle-même des cautionnements de garantie et d'exécution et de
faire la préqualification à l'intérieur de l'association
en prenant des barèmes qui étaient bien connus, qui
étaient aussi bien connus de l'association comme telle et des
entrepreneurs que du ministère et de chercher à obtenir un
cautionnement général, en faveur de l'association qui, elle,
ferait le "bonding", si vous voulez, de ses membres. Cela a paru, à
l'époque, assez intéressant.
Ils en ont fait l'étude. Finalement la recommandation n'a pas
été retenue parce qu'il n'y a pas eu d'accord. Il n'y a pas eu de
consensus assez large autour de cette suggestion, faite par le ministère
de la Voirie. Par contre, nous avons demandé a l'association si elle
n'était pas prête à reconsidérer sa décision
quant à une autre suggestion, faite par le ministère de la
Voirie, d'en arriver à l'établissement d'un système de
préqualification comme celui qui existe en Ontario, par exemple, mais,
peut-être avec des variantes.
L'association semblait beaucoup plus d'accord que le ministère
n'impose pas ce système de préqualification,
préférant se laisser "bonder", si vous voulez, ou
préqualifier par les compagnies d'assurances. Est-ce qu'il y a
réellement discrimination, exploitation, de la part des compagnies
d'assurance à l'endroit de certains entrepreneurs? C'est possible. Il
faudrait, peut-être, une enquête du ministère des
Institutions financières pour le déterminer. Il faudrait,
peut-être, avoir des plaintes spécifiques de la part de certains
entrepreneurs. Il faudrait, peut-être, aussi, que notre service des
contrats puisse déterminer si, vraiment, il y a de la discrimination ou
de l'exploitation à l'endroit de certains entrepreneurs.
Il y a matière à une étude plus approfondie de
toute cette question. J'ai toujours été, personnellement,
partisan d'un système de préqualification. Je connais beaucoup de
fonctionnaires, qui m'entourent, qui seraient enclins à vouloir mettre
en place un système de préqualification. Cela ne recueille pas
une adhésion totale à l'intérieur du ministère, non
plus. Il y a deux écoles de pensée, du côté de
l'association et du côté du ministère, à ce
sujet.
Ce n'est pas une solution miracle, en Ontario, ni dans les Etats
américains.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais il n'a pas été question de diviser
les entrepreneurs en trois catégories: ceux qui pouvaient soumissionner
jusqu'à, supposons, $200,000; une autre catégorie qui pouvait
soumissionner jusqu'à $500,000; une autre catégorie qui pouvait
soumissionner sur des contrats de $1 million et plus. Est-ce qu'il n'a pas
déjà été question de cela?
M. PINARD: C'est-à-dire que parfois ils contournent la
difficulté en faisant, ce qu'on appelle, des "join ventures". A ce
moment-là, quels sont les barèmes pour les empêcher de
créer des "join ventures" ou pour le permettre?
M. GAGNON: Je crois que cela doit être assez difficile. J'ai vu
des compagnies très puissantes, qui existent encore et, il y a un an ou
deux ans, qui ont eu des difficultés financières et ont
frôlé presque la faillite. Pourtant, c'étaient des
compagnies, au Québec, parmi les plus puissantes, dans la construction
de routes.
Alors, ça présente des problèmes assez difficiles.
Cela ne résoudra pas tous les problèmes. On voit d'autres petites
compagnies qui ont commencé difficilement et qui vont très bien.
On a parlé même au ministère, vu les difficultés que
les entrepreneurs avaient, à la suite de soumissions un peu basses
parce qu'il entre bien des choses en cause. Un entrepreneur fait un
contrat assez important un hiver. L'hiver a été merveilleux, il a
aidé l'entrepreneur. L'hiver suivant, il fait une soumission sur un
autre contrat d'hiver, et là, l'hiver est excessivement dur. C'est assez
pour le planter tête première dans des difficultés
financières. C'est très difficile d'en arriver à un modus
vivendi qui pourra satisfaire. S'il y avait des normes, si c'était
établi, il faudra tout de même que ce soit assez flou. On pourra
empêcher les gens de s'épanouir dans leurs talents, dans leurs
dons et favoriser d'autres compagnies. Là, c'est dangereux pour former
un cartel.
C'est ce qu'on a toujours prévu. C'est ce qui est dangereux
lorsqu'il y a des normes assez sévères. Il s'établit,
parfois, des cartels entre des grosses compagnies, bien puissantes.
M. PINARD: Il faut prendre garde de généraliser. La
constante qui s'est développée de plus en plus est lorsqu'on
regarde le dossier des faillites annuelles dans l'entreprise de construction
routière, bien souvent, ce ne sont pas les plus petites compagnies qui
font faillite, même pas les moyennes, ce sont les plus grosses...
M. GAGNON: Les très grosses.
M. PINARD: ... qui risquent le tout pour le tout...
M. GAGNON: C'est ça.
M. PINARD: ... afin de faire un volume de travaux supposément
profitable. Ils commettent une erreur monumentale à ce moment. La marge
de profits anticipée n'est pas là. La faillite n'est que plus
retentissante. Elle entraîne une foule de fournitures de matériaux
et de sous-entrepreneurs dans leur faillite. C'est un problème assez
difficile.
Seulement, au ministère, au moins, nous ne faisons pas la
préqualification. Nous faisons, ce qu'on appelle, la postqualification.
Je demanderais la permission à M. le Président ainsi qu'aux
membres de la commission de laisser la parole à M. Roch Bergeron, du
service des contrats, au ministère de la Voirie. Il vous expliquera
comment fonctionne le système de postqualification.
Un système de préqualification est un système
très complexe qui demande un gros bureau, et beaucoup de personnel. Si
vous faites de la préqualification sur un projet où il y a quinze
personnes qui sortent des plans, vous devez faire enquête sur quinze
compagnies différentes. Si vous faites une postqualification, vous
étudiez le cas seulement du plus bas soumissionnaire. C'est
déjà beaucoup moins de travail.
Deuxièmement, pour 90 p. c. des projets, la plupart du temps le
plus bas soumissionnaire est un entrepreneur reconnu qui existe depuis 15, 20
ou 25 ans.
La postqualification est facile à faire. Sur 1,000 projets, dans
un an, il y en a peut-être 25 ou 30 qui vont faire l'objet d'une
enquête sérieuse, à savoir si la personne est capable de
faire ce travail sans se faire mal elle-même. Enfin, une
postqualification, c'est pour protéger l'entrepreneur contre
lui-même. Nous avons les garanties nécessaires que, s'il ne fait
pas le travail, la caution va le faire. C'est pour protéger
l'entrepreneur lui-même et non pas le ministère puisqu'il est
déjà protégé.
Pour le ministère, décider d'établir un
système de préqualification comme il y a en Ontario et dans
certains Etats américains, je crois que c'est une décision
à prendre de vouloir dépenser des fonds, peut-être
logiquement, mais c'est une grosse décision à prendre, à
savoir si le bienfait recueilli d'une telle procédure vaut la
dépense ou la peine.
M. GAGNON: On dit qu'au cahier des charges, je me suis
déjà fait dire cela par quelqu'un qui le sait très bien
le ministère a tous les avantages. Presques tous les
désavantages sont à la charge de l'entrepreneur, c'est
peut-être un peu cela parce que quelqu'un m'a déjà dit que,
si on faisait respecter totalement et entièrement le cahier des charges,
il n'y a pas un entrepreneur qui résisterait.
Il y a peut-être trop de sévérité de ce
côté-là. Je ne le sais pas. Il incombe aux entrepreneurs
tous les... il part toujours avec la responsabilité de faire la preuve.
Cela devrait être le ministère qui devrait dire: C'est nous qui
sommes dans le tort, essayons...
M. PINARD: Théoriquement, ce n'est pas exact. En pratique, cela
peut être exact parce que le ministère a les moyens de se payer
des techniciens compétents pour faire valoir ses droits. Il y a des
droits qui appartiennent à l'entrepreneur, selon le cahier des charges,
mais il y a peut-être un entrepreneur sur vingt ou sur trente qui peut se
permettre de se prendre un expert pour les faire valoir. Ce n'est pas notre
métier de dire à l'entrepreneur: Fais-nous une réclamation
sur ce point-là ou présente tel argument... Je pense que cela ne
serait pas servir notre patron.
A mon avis, c'est une suggestion que nous avons faite souvent à
l'association, de pourvoir les services techniques à ses
entrepreneurs-membres qui sont cotisés sur une base annuelle et qui
paient un assez fort prix pour être membres de l'association, qui, elle,
pourrait engager des bureaux de génie-conseil capables d'étudier
les réclamations des entrepreneurs, même de suivre certains
travaux et de faire de la réclamation contre le ministère avec
chance de succès. Il peut en coûter assez cher à une petite
entreprise, par exemple, de faire faire une expertise par un bureau de
génie-conseil, parce que le ministère refuse de faire droit
à la réclamation de ce petit entrepreneur. Il faut dire que,
d'après l'expérience, ils ne sont pas si maltraités que
cela. Quand, légalement parlant, en vertu du cahier des charges, le
ministère a tous les droits, il reste que le ministère ne met pas
un entrepreneur en faillite pour le plaisir de le faire. Nous traitons les
dossiers de façon spécifique et, la plupart du temps, si nous ne
faisons pas droit à la réclamation au plan juridique, comme si
c'était le tribunal qui jugeait, c'est que nous réglons ces cas
en équité, comme on dit, en vertu même des dispositions du
code civil, pour ne pas faire encourir une perte trop lourde à
l'entrepreneur, parce qu'il n'est pas de notre intérêt de le
mettre en faillite.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac, s'il vous
plaît. Ensuite le député de Saguenay.
M. LATULIPPE: Ce n'est pas sur le même sujet, M. le
Président.
M. LESSARD: Je comprends les remarques qui ont été faites
tout à l'heure concernant la possibilité dans un système
de préqualification d'établir un certain cartel. Cela peut
devenir dangereux. Si je pose le problème c'est justement dans le but,
non pas d'empêcher de faire entrer des petits entrepreneurs qui
commencent à faire de la construction, mais pour qu'on soit
assuré que ces gens entrant dans la construction puissent faire le
travail. Je ne sais pas ce qui arrive, mais je vais m'informer auprès du
ministère. Il y a actuellement deux ponts, dans mon
comté, commencés depuis des années et, à ce
que je sache, la construction en a été arrêtée
depuis la faillite d'un certain entrepreneur.
De plus, le problème se pose peut-être parce que c'est plus
facile de commencer au niveau des travaux d'entretien d'hiver tout
à l'heure, je pourrai revenir à "entretien", à ce
sujet-là où des petits entrepreneurs peuvent commencer,
s'acheter une machinerie de $40,000 ou $50,000, par suite d'un changement de
gouvernement, mais là on commence à faire de l'entretien de
routes. Le ministre, M. le Président, nous disait, tout à
l'heure, que l'Association des constructeurs de routes des grands travaux du
Québec n'accepterait pas un système de préqualification
professionnelle. Est-ce que c'est cela que vous avez dit?
M. PINARD: C'est-à-dire qu'on n'est pas capable de franchir la
barrière. J'en connais plusieurs qui seraient favorables à
l'établissement de ce système, mais d'autres ne le sont pas et
ils sont malheureusement en majorité, prétextant que cela va
être vexatoire, discriminatoire, etc.
M. LESSARD: Comment expliquer que l'Association des constructeurs de
routes et grands travaux du Québec présentait au conseil des
ministres de la province de Québec en avril 1969 un mémoire dans
lequel on demandait justement l'établissement de ce système de
préqualification des entrepreneurs? On disait même: "En 1966, un
nouveau gouvernement fut élu et le rapport Wood-Gordon
déposé il y a quelques mois fut mis aux oubliettes" de telle
façon que, par la suite, ce sont eux qui ont présenté dans
ce mémoire un certain nombre de recommandations dont l'une est
l'adoption d'une loi régissant la qualité professionnelle des
entrepreneurs en construction et l'établissement d'un système de
préqualification des entrepreneurs en construction de routes et grands
travaux. Il y a un autre problème aussi. J'ai eu un peu
l'expérience dans le comté de voir, par suite du fait que des
gens décidaient de se lancer dans la construction sans aucune
expérience, que vous aviez, après une période de deux et
trois ans, des faillites assez considérables. C'est le petit garagiste
qui est obligé par la suite de retomber en faillite et ainsi de suite.
C'est une chaîne qui se crée là. J'ai eu connaissance, par
exemple, d'une faillite où trois garagistes ont failli
complètement par en dessous.
M. GAGNON: On dit actuellement que les bons de garantie qui sont
donnés sont censés garantir toutes ces créances. J'entends
même dire que peut-être au niveau de l'Assemblée nationale,
un projet de loi sera déposé accordant une certaine protection
à des fournisseurs ou à des salariés dont l'entreprise
tombera en faillite.
M. LESSARD: Ils ne garantissent pas...
M. GAGNON: Je sais qu'au niveau des bons de garantie, ils sont
censés couvrir toutes ces choses. La seule chose qu'on peut se
reprocher, c'est que cela peut prendre un temps assez long avant le
règlement de la faillite.
M. PINARD: En pratique...
M. GAGNON: Je n'ai connu personne qui a perdu.
M. PINARD: ... le service juridique du ministère protège
les créances qui sont à caractère
privilégié, selon l'ordre des créances
privilégiées établi par le code civil, à même
les retenues faites par le ministère contre l'entrepreneur ou contre le
sous-traitant, mais c'est surtout contre l'entrepreneur principal, en attendant
que la compagnie d'assurances qui a émis le cautionnement de garantie
prenne ses responsabilités et prenne la place de l'entrepreneur qui est
en difficulté avec nous.
M. GAGNON: C'est long parfois.
M. PINARD: Seulement, c'est long et parfois, la compagnie d'assurances
qui a émis le cautionnement de garantie plaide contre l'entrepreneur
qu'elle a elle-même garanti. Le ministère ne peut pas intervenir
dans la cause ou bien il choisit de faire continuer les travaux à ses
frais, quitte à revenir lui-même en garantie contre la compagnie
d'assurances.
M. GAGNON: C'est cela.
M. PINARD: A ce moment-là, il se met dans une situation assez
difficile au plan juridique. C'est peut-être un peu le cas qui est
arrivé dans le comté de Saguenay...
M. LESSARD: Le petit fournisseur...
M. PINARD: ... où le député prétend qu'il y
a deux ponts dont la construction est restée en suspens.
M. LESSARD: Je vais m'informer. Pendant ce temps-là, le petit
fournisseur a le temps de faillir avant que cela se règle.
M. PINARD : Malheureusement. Il y a parfois des moyens ou des formules
de protection que le ministère peut directement donner au petit
fournisseur de matériaux pour l'empêcher d'être en
difficulté financière considérable. C'est un cas
d'espèce et il faut analyser chaque dossier
séparément.
M. LESSARD: C'est très difficile à contrôler.
M. PINARD: C'est très difficile à contrôler. Je suis
bien content que le député de Saguenay ait soulevé le
problème du fameux mémoire soumis par l'Association des
constructeurs de
routes en 1969. Je me souviens de ce mémoire. On m'avait
même accusé à l'époque d'en avoir été
en partie l'auteur. Je me souviens d'un certain débat que j'ai eu ici
à commission parlementaire.
M. GAGNON: Il y en avait qui étaient bien renseignés.
M. PINARD: Non. C'est que le problème m'avait
intéressé fortement quand j'étais ministre de la Voirie et
je ne m'en suis jamais désintéressé. Le ministère
l'a refusé à l'époque parce qu'il avait de bonnes raisons.
C'est que l'association renversait peut-être un peu trop le fardeau des
responsabilités et s'écartait assez libéralement, si vous
le voulez, du système de préqualification établi en
Ontario. Si vous remarquez, dans un certain chapitre, l'Association des
constructeurs de routes du Québec a fait une analyse serrée des
résultats qu'a donnés le système de
préqualification en Ontario et elle déclare elle-même que
cela n'est pas satisfaisant. Si ce n'était pas satisfaisant pour
l'Ontario, je ne vois pas pourquoi ce le serait pour le Québec.
C'était plutôt une belle présentation, un peu de "wishful
thinking", comme on le dit en anglais je ne sais pas comment le traduire
en français c'était un peu illusoire de penser que le
système proposé peut être mis valablement en pratique avec
les résultats escomptés. Je suis surpris, si vous voulez. Cette
année, je suis allé assister au congrès de l'association.
J'ai été moi-même surpris et je l'ai dit aux membres
du conseil d'administration qu'on n'y ait pas mis à
l'étude le système de préqualification. On m'a
répondu: Cette année, voyez-vous, on a d'autres problèmes
plus urgents à régler et la préqualification sera
peut-être discutée à un congrès
ultérieur.
M. LESSARD: Est-ce que tous les entrepreneurs du gouvernement sont
nécessairement membres de l'Association des constructeurs de routes et
grands travaux?
M. PINARD: Pas tous, mais la majorité d'entre eux maintenant.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Sur un autre sujet.
M. LAVOIE (Wolfe): Juste une minute, sur le même sujet. Je pense
qu'une bonne manière d'éliminer ces préqualifications,
c'est de dépotiliser les contrats autant que possible. J'ai
été un peu surpris d'apprendre que vous aviez passé un
arrêté en conseil au Conseil exécutif. Est-ce vrai que vous
avez changé d'idée en portant de $5,000 à $25,000 le
montant des Travaux, dans vos négociations avec les entrepreneurs?
M. GAGNON: Les travaux...
M. LAVOIE (Wolfe): C'est vous-même qui aviez déjà
mis le montant de $5,000 pour la négociation et vous l'avez
augmenté à $25,000.
M. PINARD: Quand on l'avait fait de cette façon, on s'est
aperçu qu'il y avait une formule assez habile de contourner les
difficultés qui étaient faites. On s'est mis à faire du
morcellement de contrat. Cela va nous obliger à laisser tomber la
politique de négociation qui se faisait à l'époque
jsuqu'à $50,000 et c'est moi-même qui ai décidé de
ramener la négociation au montant de $5,000. En haut de $5,000,
c'était obligatoire d'aller en soumissions publiques.
Nous avons eu des représentations de l'Association des
constructeurs de routes, des gros comme des petits et des moyens. Nous essayons
de nouveau la formule de négociation jusqu'à un montant de
$25,000 cette fois. Mais j'ai bien donné l'avertissement
sévère alors que j'étais conférencier au
congrès de l'association, il y a trois semaines que s'il y avait de
nouveau morcellement des contrats, nous reviendrions et de façon
définitive à la somme de $5,000 au-delà de laquelle tout
le monde serait soumis au même régime, c'est-à-dire au
régime des appels d'offre publics.
M. LAVOIE (Wolfe): Je dois vous dire à ce sujet que je suis
complètement d'accord que la négociation soit à $25,000.
Ce que je trouve curieux, c'est que j'ai essayé de faire accepter
ça pendant quatre ans et les fonctionnaires qui conseillaient le
ministre lui disaient de ne pas revenir à cette formule. Aujourd'hui, on
y revient, c'est ce qui me surprend le plus.
Quant à moi je suis satisfait que...
M. GAGNON: A-t-elle été recommandée par les
fonctionnaires?
M. PINARD: Je pense que c'est l'émanation directe d'un travail
fait par un comité de fonctionnaires et après qu'on m'a eu
donné des bons arguments. Non seulement les fonctionnaires du
ministère de la Voirie ont travaillé là-dessus, mais un
comité dont la formation a été établie par le
Conseil du trésor s'est penché sur le même problème
et c'est à la suite de ces recommandations conjointes que nous en sommes
venus à cette politique pour cette année, mais avec la
réserve que j'ai faite et c'est très sérieux. Vous
savez que le morcellement se fait au niveau des fonctionnaires parfois, quand
on les force peut-être un peu à faire du morcellement, à
cause des pressions politiques, ou à cause des pressions faites par les
entrepreneurs eux-mêmes. Ils ne sont pas satisfaits d'avoir un contrat de
$23,000 à négocier et, sachant que l'année prochaine il y
aura continuation des travaux sur une autre distance, sur une base d'un plan
triennal ou quinquennal, ils disent: Pourquoi ne pas me le donner tout de suite
le contrat? En sachant fort bien qu'ils vont faire un contrat de $100,000 en
quatre tranches de $25,000.
Ils s'arrangent pour le mettre en bas de $25,000. Ce n'est pas ça
que je veux. Ce n'est pas dans mon optique. Je leur ai dit carrément: Si
c'est ça que vous entrevoyez, n'y comptez pas, vous n'aurez pas ma
bénédiction, vous n'aurez pas ma recommandation. Nous allons
revenir au système de $5,000.
M. GAGNON: Evidemment, si c'est pour accorder certains avantages dans
des comtés, à des amis, disons que le gouvernement peut
toujours...
M. PINARD: Pour protéger le petit et le moyen entrepreneur.
M. GAGNON: Dans bien des cas, ce n'est pas le petit ni le moyen
entrepreneur, ce sont de nouveaux entrepreneurs, qui ont été
très actifs à une élection. On constate ça. Mais le
gouvernement a une soupape quand il veut faire des travaux, il peut les
effectuer en régie. Disons que je ne suis pas tellement contre la
formule, pour autant que ça retourne à des entrepreneurs qui sont
des compagnies reconnues comme faisant des travaux de chemin. Mais ce n'est pas
toujours ça. Et on en rencontre plusieurs qui débutent tout
simplement avec leur petit contrat de $20,000 ou $24,000. Cela permet de
rembourser les dépenses d'élection.
M. PINARD: Pour ne pas politiser le problème...
M. CROISETIERE: ... chez vous?
M. GAGNON: Non, je ne l'ai pas fait, nous ne pouvions pas aller plus
qu'à $5,000.
M. CROISETIERE: ... Antonio Normand?
M. GAGNON: Antonio Normand, qui est-ce?
M. CROISETIERE : ... vos élections.
M. GAGNON: Je n'ai jamais connu d'Antonio Normand, ni de près, ni
de loin, il est un inconnu pour moi. Qui est-il? Travaille-t-il pour la Voirie?
Je ne sais pas.
M. PINARD: Je ne le connais pas.
M. CROISETIERE: C'est le gars qui a eu tous les contrats en régie
par l'entremise du député de Gaspé-Nord.
M. GAGNON: Non, M. Antonio Normand n'a jamais eu de contrats en
régie. On m'a dit que des soumissions avaient été
demandées au ministère des Richesses naturelles et que M. Normand
avait eu le contrat en vertu de soumissions publiques.
M. LE PRESIDENT: C'est en dehors du sujet.
M. COITEUX: Laissez-moi donc la paix.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: M. le Président, ce serait pour une information
personnelle. Au niveau de la direction de la construction, des
responsabilités et des diverses tâches, quelle est la fonction de
la direction de la construction en regard des plans et devis, du service des
ponts, de la direction des plans et projets?
M. PINARD: Le sous-ministre Blais va répondre à votre
question pour dire quelle est la fonction de la direction de la construction.
Je crois que la direction de la construction a un rôle d'uniformisation.
Les projets sont préparés par les services des tracés et
projets et par les districts aussi. Avant de les amener aux soumissions
publiques, il faut reviser et uniformiser les devis pour pouvoir tantôt
uniformiser l'application des devis. Pour être sérieux, tout le
système doit être uniforme. Si les devis sont
rédigés de façon diverse et surtout appliqués de
façon diverse, le résultat va être absolument n'importe
quoi. C'est le rôle de l'uniformisation, je pense que c'est le rôle
essentiel.
M. GAGNON: Est-ce que dans ce sous-article on peut reconnaître que
les officiers sont ceux qui seraient appelés ou même
participeraient à la négociation concernant le gouvernement
fédéral? Je prends entre autres les projets en préparation
concernant l'ODEQ, c'est-à-dire les officiers qui sont payés
lorsque l'on signale le poste budgétaire 4, article 1, sous-article 1
donc, $173,000 de salaires. Sont-ils ceux qui feraient la discussion avec le
responsable de l'ODEQ?
M. PINARD: Ces fonctionnaires sont payés à même le
budget prévu à la direction de la planification.
M. GAGNON: Bon. Ce sont simplement les projets que le ministère
de la Voirie exécute personnellement sans qu'il y ait entente entre les
deux gouvernements?
M. PINARD: M. Rouleau va nous donner l'explication exacte quant à
l'imputation budgétaire. Si on veut prendre le cas de l'ODEQ, qui est en
fait un cas concret, nous avons à l'ODEQ un représentant du
ministère de la Voirie qui relève de la planification. Mais
lorsque les projets sont acceptés, soit celui de la route 6 ou celui de
la route 10 ou différents projets, il s'agit de préparer les
plans et c'est alors transmis à notre direction de plans et projets,
à M. Jean-Paul Matte qui est venu ici. Eux préparent les plans
et, lorsque c'est prêt pour la construction, c'est transmis à la
construction qui fait des demandes d'offres via notre service de contrats,
etc.
M. GAGNON: Est-ce qu'Ottawa, lorsqu'il y a entente avec les deux
gouvernements, ne vous oblige pas à certaines normes dans la
construction?
M. PINARD: Actuellement, en ce qui touche l'ODEQ et les zones
spéciales, Ottawa n'a aucun regard au point de vue technique.
UNE VOIX: Absolument pas.
M. GAGNON: Ottawa accepte de donner X dollars le mille?
M. PINARD: Cela dépend des ententes. Il y a certaines ententes
où le fédéral donne tant de dollars le mille. Je n'ai pas
les chiffres exacts.
M. GAGNON: Sur la route 10.
M. PINARD: De Matane Les Boules.
M. GAGNON: C'est ça.
M. PINARD: Dans les autres ententes, le fédéral donne
souvent près de 50 p. c. de notre projet, disons d'une construction de
$10 millions. Il va payer $5 millions excluant l'expropriation. Dans d'autres
cas, évidemment dans les zones spéciales, le
fédéral paie 100 p. c., y compris les frais de
génie-conseil.
M. GAGNON: Cela concerne tout le bureau qui s'occupe de la
préparation des projets.
M. PINARD: C'est-à-dire que les projets préparés
via les plans et projets et via nos régions et nos divisions, sont
transmis à la direction générale de la construction qui
voit à l'uniformité dans l'ensemble de la province. Il y a
même des gens qui font le tour des régions pour voir à ce
qu'on ait une bonne uniformité. C'est important, parce que les
entrepreneurs soumissionnent dans différentes parties de la province, et
ce serait un peu ridicule que dans telle section des plans et devis soient
faits d'une façon et que dans tel autre secteur de la province il y ait
des plans et devis faits d'une autre façon. Ils voient à
l'uniformité, et s'assurent que ce soit bien fait. Dès qu'ils
voient que tout est normal, ils envoient cela au service des contrats pour
demande de soumissions.
M. GAGNON: Il y a 16 employés dans ce service ou s'il y en a
moins, quitte à donner une certaine augmentation?
M. PINARD: Oui, 16 employés.
M. GAGNON: Seize fonctionnaires. Y a-t-il beaucoup d'ingénieurs
qui font partie de ce projet-là?
M. PINARD: Il y a quatre ingénieurs, les autres sont des
techniciens. Ce sont des techniciens et des secrétaires.
M. COITEUX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 1, article 1, sous-article 1,
adopté. Sous-article 2: Frais de déplacement?
M. COITEUX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4: Frais de bureau, adopté.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7 : Mobilier, équipement de bureau
et d'informatique, adopté?
M. PINARD : Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Services contractuels,
adoptés?
M. PINARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Autres dépenses,
adoptées?
M. PINARD: Adopté.
Service des expropriations
M. LE PRESIDENT: Service des expropriations.
M. GAGNON: Si vous me permettez, je ferai simplement une petite mise au
point. L'autre jour, lorsqu'on a discuté du projet de la compagnie Des
Monts Inc., le ministre a mentionné qu'il avait
dépêché un officier du ministère, du service des
expropriations, M. Trudeau. Et quand j'ai relu les notes concernant tous les
problèmes qui sont raccrochés à ça,
évidemment c'est la vérité, mais lorsqu'il s'est agi de M.
Trudeau, je pense qu'à un moment donné j'ai accroché entre
ce qui se faisait au niveau du patronage, par des amis, et le fait que M.
Trudeau avait été mandaté pour procéder à
une enquête.
Je dois dire que je connais M. Trudeau par la voie du
téléphone: je lui ai soumis des cas, ça a toujours
été un homme très dévoué, et pour tous les
officiers du ministère de la Voirie, personnellement je n'ai rien
à redire, ils ont été dévoués, ils sont
très honnêtes, et ce sont des gens qui ont toujours
manifesté une collaboration. Si j'ai voulu faire cette remarque,
c'était simplement pour préciser les choses de façon qu'il
n'y ait pas dans le journal des Débats quelque chose qui pourrait
être disgracieux pour M. Trudeau.
Tout au contraire, j'ai surtout remarqué qu'il avait un nom
mémorable. Je n'ai que des félicitations à faire à
tous les officiers du ministère de la Voirie; ils ont parfaitement
collaboré, même du temps où j'étais dans
l'Opposition comme au pouvoir, dans toutes les demandes qui ont
été adressées.
M. PINARD: Est-ce que le député croit que le débat
est clos à ce sujet, parce qu'il faudrait revenir à la discussion
qui a été faite...
M. GAGNON: Non, justement je voulais faire une mise au point concernant
M. Trudeau.
M. PINARD: ...lors de la discussion des estimations budgétaires
du ministère des Travaux publics.
M. GAGNON: C'est ça.
M. PINARD: J'avais répondu que c'était M. Trudeau que
j'avais mandaté pour aller faire l'enquête,...
M. GAGNON: En revisant le journal des Débats, vous verrez
qu'à un moment donné il s'est accroché, question de
patronage, et ça ne touchait pas le débat...
M. PINARD: Il ne s'agissait pas d'une enquête de M. Pierre Elliott
Trudeau, mais de M. Roger Trudeau, directeur au service des expropriations.
M. GAGNON: Je m'en suis tenu au nom de M. Trudeau, donc...
M. PINARD: C'est bien. Alors, tout le monde a bien compris!
M. GAGNON: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Le député de Portneuf.
M. DROLET: M. le Président, au sujet du service des
expropriations, est-ce que M. Trudeau a reçu des plaintes concernant
l'expropriation des terrains pour le parc industriel de Saint-Augustin, de la
part des propriétaires et des cultivateurs de Saint-Augustin?
D'après une réunion qui a eu lieu à Saint-Augustin, il
semblerait que ce groupement de propriétaires n'était pas
satisfait du tout de l'offre qui avait été faite concernant les
terrains qui ont été expropriés pour le parc industriel
à Saint-Augustin.
M. PINARD: Il faudrait distinguer s'il s'agit d'expropriations faites
pour le compte du ministère des Travaux publics ou d'expropriations
faites pour le compte du ministère de la Voirie. S'il s'agit...
M. DROLET: De la Voirie, je pense.
M. PINARD: ...du parc industriel de Saint-Augustin, il faudrait
distinguer des expropriations qui seraient faites dans le même secteur,
mais pour fins de construction de l'autoroute prolongeant le boulevard
Charest.
M. DROLET: Non.
M. PINARD: Alors, à l'intérieur du parc lui-même, du
parc industriel de Saint-Augustin, c'est la Communauté urbaine de
Québec qui procède à ces expropriations.
M. DROLET: Ah bon!
M. PINARD: Il ne s'agit pas d'enlever la responsabilité du
ministère de la Voirie ou du ministère des Travaux publics.
M. DROLET: Cela ne relève pas du tout du ministère de la
Voirie.
M. PINARD: C'est pour ça que je demande de faire la distinction
bien nette, à cet égard.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, il semble qu'il y ait certains
problèmes au niveau de l'expropriation, d'ailleurs, le ministre en a
parlé l'autre jour à l'émission de Frenchie Jarraud,
comment expliquer qu'il y ait autant de retard...
M. PINARD: Cela ne fait pas longtemps, c'est hier.
M. LESSARD: ...hier, comment expliquer qu'il y ait autant de retard au
niveau des règlements de ces expropriations-là?
M. PINARD: Il y a eu beaucoup de retard dans le passé; il y en a
beaucoup moins maintenant parce que le processus administratif est mieux
rodé, a été modifié; l'étude des dossiers se
fait plus rapidement, et le paiement des indemnités également. Je
ne dis pas que nous avons réussi à faire le rattrapage de
façon globale, parce qu'il reste une constante, c'est la
vérité quand je le dis, c'est que nous manipulons encore tout
près de 15,000 dossiers, 14,000... 12,000 dossiers, mais disons que les
dossiers sont plus jeunes qu'ils ne l'étaient autrefois. Les dossiers
dont je parlais et qui pouvaient dater de l'époque 1945, 1949, 1952,
1956...
M. LESSARD: Est-ce que les gens sont morts?
M. PINARD: ...sont pas mal moins nombreux qu'autrefois. Nous les avons
terminés, ces dossiers, et nous les avons payés. Il en reste
encore quelques uns parce qu'il y en a qui sont devant la cour. Dans certains
cas, il s'agit de règlements qu'il faut négocier avec les
successions maintenant. Cela devient plus compliqué, il faut retracer
les personnes, mais ce sont les cas d'espèce.
M. Trudeau pourrait peut-être nous dire quel est l'âge des
dossiers qui, dans les 12,000, sont actuellement en voie de négociation,
en voie de règlement, sur combien d'années à peu
près peut-on les étaler?
UNE VOIX: Disons qu'il y a environ 5,000 dossiers qui dateraient de 1970
en descendant.
M. PINARD : Jusqu'à quelle année en descendant?
UNE VOIX: Cela peut aller jusqu'à 1962.
M. PINARD: Jusqu'à 1962. Alors, est-ce que cela signifie que les
7,000 dossiers pour faire la somme totale de 12,000 sont des
dossiers nouvellement ouverts?
UNE VOIX: C'est cela.
M. PINARD : Pour donner suite à des travaux de voirie
nouveaux.
M. LESSARD: Vous avez parlé d'ouvrir...
M. PINARD: Vous savez qu'on a fait un rattrapage considérable. Je
ne sais pas si M. Trudeau pourrait me donner le nombre de dossiers qui
remontaient à une plus vieille date que celle qu'il vient de
mentionner.
UNE VOIX: Je crois qu'en vous adressant à
M...
M. PINARD: M. Michaud, le directeur des... M. LAVOIE (Wolfe): M. le
Président...
M. PINARD : Non, il s'est fait depuis plusieurs années... Il y a
eu un effort. On a commencé vigoureusement en 1965 et cela s'est
poursuivi sous l'autre régime, je l'admets en toute franchise.
C'était une situation intenable à l'époque.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce qui retarde surtout le règlement, c'est
aussi le manque d'argent du gouvernement.
M. PINARD: Je vais donner la note à M. Trudeau qui va l'expliquer
plus spécifiquement que moi.
Dossiers de 1968 et antérieurs non réglés au 31
mars 1971: 3,810.
Dossiers de 1968 et antérieurs réglés entre le 31
mars 1968 et le 31 mars 1971: 7,350, pour un montant de $47,775,000. Dossiers
de 1968 et antérieurs réglés depuis le 31 mars 1971:
58.
Est-ce que je pourrais ajouter pour donner suite à la
déclaration que j'ai faite tantôt concernant le rattrapage dans le
règlement des dossiers d'expropriations qu'en 70/71, le montant
total des indemnités qui auraient été payées aux
expropriés va atteindre $60 mil- lions. C'est le quart de la somme de
$240 millions qui était consacrée au budget de construction. Nous
avons voulu mettre l'accent de ce côté pour régler un
très grand nombre de dossiers, mais régler aussi un
problème qui prenait un caractère social frisant l'injustice dans
certains cas. Je pense que c'est une nette amélioration dans ce
domaine.
M. LESSARD: Vous avez parlé aussi de l'établissement d'un
système d'informatique, c'est-à-dire de régler ces
dossiers par des systèmes techniques ou d'informatique. Comment va
l'instauration de ce système-là? Cela avance-t-il ou...
M. PINARD: Disons que le système administratif étant
mécanisé, la procédure d'émission des
chèques et de paiement est beaucoup plus rapide.
M. LESSARD: Est-ce que vous avez établi un temps moyen par
exemple?
M. PINARD: Le système d'inventaire des dossiers, de
vérification perpétuelle des dossiers, est maintenant un fait
acquit au ministère. On a constamment les dossiers sous les yeux et on
en suit la négociation jusqu'à paiement final. Cela va beaucoup
mieux et beaucoup plus rapidement qu'autrefois.
M. LESSARD: Vous parlez dans votre rapport d'un manuel de régie
qui permettrait d'avoir des critères uniformes d'expropriation. Il
semble que ce manuel, d'après votre rapport, ne serait pas
terminé? Est-ce que ce manuel existe?
M. PINARD: Il est actuellement sous presse pour fins d'envoi à
chacun des expropriés. Le manuel va expliquer quel est le
mécanisme de fonctionnement de la direction des expropriations, quels
sont les droits des expropriés, pourquoi le gouvernement ou le
ministère de la Voirie est obligé d'entreprendre une emprise sur
un terrain privé ou d'une corporation, selon le cas, et quelle est la
façon pour l'exproprié de faire valoir ses droits. Il y a une
foule de renseignements qui seront donnés dès que nous enverrons
un avis d'expropriation à qui que ce soit.
Dans l'enveloppe qui contiendra l'avis d'expropriation qui est
donné d'après les dispositions de la loi, nous ajouterons le
petit manuel à l'intention de l'exproprié pour lui faire
connaître quel est le fonctionnement, pourquoi on l'exproprie d'abord,
quels sont ses droits, de quelle façon les faire valoir, à qui il
peut s'adresser pour suivre attentivement l'évolution, la
négociation et le règlement de son dossier.
M. LESSARD: Est-ce qu'on pourrait vous
suggérer de l'envoyer aussi aux députés, parce
qu'on a de nombreuses questions?
M. PINARD: Oui, nous allons envoyer à chacun des
députés, évidemment, ce manuel d'information parce que
vous avez intérêt à l'avoir en votre possession pour
répondre à tout élément d'information de vos
commettants, de vos citoyens.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Est-ce qu'au service des expropriations je prends
un sujet qui a été débattu tout à l'heure parce que
je ne suis pas sûr d'avoir bien compris vous faites de
l'expropriation pour d'autres ministères également?
M. PINARD: Oui. Alors, par le truchement du ministère des Travaux
publics cependant; la loi de la Voirie prévoit que le ministère
fait des expropriations pour ses propres fins, construction routière,
etc. Mais pour le compte du ministère de l'Education ou d'autres
ministères, nous devons fonctionner à ce titre en vertu des
dispositions de la Loi des travaux publics, parce que ce sont ces pouvoirs
d'expropriation qui nous sont donnés par la Loi des travaux publics pour
agir au nom ou pour le compte d'autres ministères.
M. LATULIPPE: Je me demandais, justement, pour les imputations qui vont
venir tout à l'heure, dans le même article, si ce n'étaient
pas justement des gens d'autres ministères.
M. PINARD: Dans ce temps-là, il s'agit de cas spécifiques
que nous pouvons retracer ou bien au budget du ministère des Travaux
publics ou bien au budget du ministère de la Voirie, selon le cas. S'il
s'agit de payer les salaires...
C'est exclusivement pour la voirie.
Prenons l'exemple de ce qui s'est passé au parc Forillon pour
l'acquisition des terrains. C'est le ministère des Travaux publics qui a
agi au nom de la province et l'imputation budgétaire s'est faite au
budget du ministère des Travaux publics et non pas au budget du
ministère de la Voirie.
Alors, ce que vous allez retrouver dans les estimations
budgétaires du ministère de la Voirie, c'est exclusivement pour
fins de voirie.
M. LATULIPPE: Merci.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND : Est-ce que le système qui existe en vue de
régler les expropriés, présentement, prévoit le
règlement, en premier, des expropriés où le travail a
été fait? Supposons la construction d'une route quelconque
où il y a eu expropriation et, justement, la route se fait ou se
construit. Est-ce qu'on accentue, vis-à-vis de ceux-là en
premier, ou si on accorde assez d'indifférence vis-à-vis
même des autres où il y a eu expropriation mais dont le travail de
construction ne se fait pas encore, ce n'est pas prêt pour quelque raison
que ce soit?
M. PINARD: Nous suivons maintenant une nouvelle politique pour
éviter de créer la situation que j'ai décrite tantôt
et qui a fait qu'à un moment donné, il y avait 15,000 dossiers
qui étaient en suspens au ministère de la Voirie. Maintenant,
nous allons déposer un plan; mais il n'y aura pas d'exécution de
travaux tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas eu rencontre avec
l'exproprié et que le dossier n'aura pas été ouvert pour
fins de négociation et de règlement.
M. BELAND: Ce n'est pas strictement en vue de cela. Je pense qu'on m'a
mal compris. Quand vient le temps, justement, de régler les
expropriés. Est-ce que, à ce moment-là, on accentue le
travail ou la rapidité en vue du règlement vis-à-vis des
personnes qui sont touchées par une route récemment construite
sur leur propriété d'auparavant ou si, d'autre part, ceux qui ont
été expropriés mais dont la route se construira seulement
dans un ou deux ans? Il reste quand même une nuance. Est-ce qu'on
accentue plutôt vers ceux qui, justement, où la route se construit
ou...
M. PINARD: Nous donnons la priorité aux expropriés qui
sont victimes de dommages au moment où nous exécutons. Ce n'est
que stricte logique et justice que de leur donner ce traitement de
préférence par rapport à d'autres qui ne subissent pas de
dommages du seul fait qu'on a déposé un plan d'expropriation
alors qu'il n'y a pas d'exécution de travaux.
M. BELAND: C'est bien.
M. LE PRESIDENT: M. le député de Gaspé-Nord.
M. GAGNON: Est-ce que le ministre...
M. PINARD: Mais la meilleure façon d'avoir un meilleur climat,
une fois qu'on est décidé à exécuter les travaux et
qu'on entrevoit de les exécuter durant une exercice budgétaire
donné, c'est de payer un acompte basé sur la valeur
municipale.
L'exproprié se trouve alors dans un climat de participation plus
favorable. Il se déclare plus satisfait et il négocie beaucoup
mieux alors qu'avant, il se faisait souvent un dépôt de plans, les
travaux étaient commencés et même terminés et
l'exproprié n'avait pas encore été vu. Il n'était
pas surprenant de constater que, lors de la première rencontre entre les
fonctionnaires et l'exproprié, il y avait des chocs.
M. BELAND: Cela constitue une nette amélioration.
M. PINARD: Il y avait un blocage au plan psychologique.
M. GAGNON: Est-ce que le ministre n'est pas d'avis qu'au service des
expropriations, il y aurait quelque peu un manque de personnel? Je suis
sympathique aux officiers du service des expropriations, qui se dévouent
sans relâche, qui travaillent à des heures, je crois très
tardives; j'ai l'impression que le service des expropriations manque de
personnel. Est-il également satisfait de la planification? La
planification à l'intérieur du service des expropriations,
est-elle satisfaisante? J'entends au niveau de la planification celle qui
existerait entre le bureau chef, ici, et les services dans les divisions, les
régions, même à l'intérieur de Québec,
où des bureaux sont un peu dispersés, pour qu'il y ait une
coordination parfaite, pour qu'il n'y ait pas de retards et qu'on ne puisse pas
imputer aux officiers des causes qui leur échappent totalement. En
troisième lieu, les gens qui doivent être dédommagés
à la suite d'expropriations, se demandent si, dans certains cas, les
dossiers ne sont pas prêts et si le ministère ne paie pas parce
qu'il n'y a pas d'argent au trésor et qu'il faut attendre, parfois, des
semaines et des mois. Cela ne s'est-il jamais présenté?
M. PINARD: Oui. Cela a pu se présenter dans le passé, mais
ce n'est pas la situation à l'heure actuelle parce que nous avons tous
les fonds requis pour fins de paiements rapides aux expropriés. Exemple:
l'autoroute Dufferin-Montmorency à Québec où il faut agir
vite. Nous avons déposé le 13 avril dernier le plan du dernier
secteur, c'est-à-dire le secteur du quartier Saint-Roch. Ce plan affecte
84 propriétaires de même qu'environ 200 locataires
résidentiels, et 50 locataires commerçants. Le travail
d'évaluation a été confié à des bureaux
d'experts qui soumettront leur rapport à la direction
générale de l'expropriation. C'est déjà chose
faite, parce que le rapport que je vous lis date déjà...
Effectivement, j'ai signé des recommandations de paiement au Conseil du
trésor pour prévoir le paiement d'un versement raisonnable
à chacun des expropriés selon la valeur au rôle
d'évaluation municipale. Cela totalise jusqu'à aujourd'hui
les paiements partiels et dans certains cas les paiements globaux $3
millions.
Vous voyez que la procédure est beaucoup plus rapide qu'autrefois
et que nous avons les fonds disponibles. Nous les réservons en
conséquence, parce que nous avons su planifier à l'avance.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Est-ce qu'il y a des normes précises de
différence entre l'offre du ministère pour l'expropriation et la
demande de l'exproprié pour un certain autre montant? Par exemple, vous
faites une offre qui n'est pas acceptée et l'exproprié revendique
un montant supérieur. Est-ce que le ministère prévoit une
norme décisive de différence entre l'offre et l'autre
montant?
M. PINARD: L'exproprié n'est jamais forcé d'accepter le
montant qui lui est offert, sauf que nous lui demandons d'accepter en paiement
un acompte basé, comme je l'ai dit, sur la valeur établie au
rôle d'évaluation. Bien souvent, c'est 50 p. c. quand on est
certain qu'il n'y aura pas de modifications aux plans déposés ou
retrait total ou partiel, à ce moment-là, il n'y a pas de risques
à courir de la part du ministère et cela peut aller
jusqu'à 75 p. c. Si les ingénieurs disent au service des
expropriations: Faites attention, donnez un versement, mais il peut y avoir des
modifications en cours de route aux plans de dépôt, à ce
moment-là, le ministère donnera peut-être un acompte
basé sur l'évaluation municipale, mais il n'ira pas plus loin.
Mais il va le dire à l'exproprié pour ne pas le fâcher et
pour bien l'informer, car il est toujours possible qu'à un moment
donné une étude plus approfondie du dossier ou des travaux
à exécuter démontre qu'il faut corriger la
géométrie de la route qui est proposée, prendre une bande
additionnelle de terrain ou en prendre moins, ce qui diminue les dommages
causés à l'exproprié dans certains ou qui peut les
aggraver dans d'autres cas.
Il y en a qui aiment mieux se faire exproprier à 100 p. c.
plutôt que de subir une expropriation partielle. D'autres
préfèrent ne pas l'être du tout ou l'être de
façon partielle, plutôt que de façon globale.
M. AUDET: Cela veut dire que le ministère pourrait
définir, suivant l'évaluation municipale, et imposer cette
expropriation au prix...
M. PINARD: Oui. Il y a des normes de base. Il faut quand même que
cela reste assez souple. Chaque cas est presque un cas d'espèce. C'est
différent, exproprier un commerce et exproprier une industrie. C'est
encore un cas bien différent d'exproprier une maison unifamiliale, un
édifice à bureaux, par exemple, ou un édifice à
logements multiples.
M. AUDET: Est-ce que le ministère a des normes définies
sur chacune des expropriations de commerce?
M. PINARD: Oui.
M. AUDET: Des normes assez précises là-dessus?
M. PINARD: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela reste à la négociation.
M. AUDET: Cela reste à la négociation.
M. PINARD: Oui. Ce n'est pas là que les problèmes
naissent.
M. LAVOIE (Wolfe): Un problème par ci, par là.
M. PINARD: Il y en a qui sont plus difficiles à négocier
que d'autres, selon la personnalité des individus en cause, du
tempérament ou parfois aussi de l'approche faite par nos experts ou par
nos agents négociateurs. Vous travaillez dans le domaine humain. Vous ne
savez jamais quelle surprise vous allez avoir.
M. LAVOIE (Wolfe): Ils veulent avoir des fortunes pour leurs petits
terrains.
M. PINARD: C'est cela.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, advenant l'adoption par
l'Assemblée nationale de la loi créant le ministère de
l'Equipement, les chemins de colonisation et des mines seront faits par le
ministère de la Voirie. Est-ce que la Loi d'expropriation prendra cela
en main comme si c'étaient des chemins de la Voirie?
M. PINARD: C'est-à-dire que...
M. LAVOIE (Wolfe): A venir jusqu'à ce jour, il fallait que les
gens donnent leurs terrains pour qu'ils puissent passer sur les chemins de
colonisation. Est-ce que les gens seront expropriés lorsque ces chemins
seront faits?
M. PINARD: La situation qui prévalait antérieurement, sera
la même, sauf que l'agent d'exécution change. Le ministère
de la Voirie exécutera les travaux. Les besoins auront été
établis par le ministère de la Colonisation. Nous nous servirons
des règlements ou de la Loi du ministère de la Colonisation pour
les expropriations nécessaires. Vous savez comment cela fonctionne. Vous
avez l'expérience de ce genre de travaux. Habituellement, il y a cession
du terrain par le propriétaire pour permettre l'exécution de
pareils travaux. Ce n'est pas possible en vertu de la Loi de la Voirie.
M. LAVOIE (Wolfe): Justement, je croyais que la Voirie allait prendre le
travail des chemins de colonisation et que ceux-ci iraient à
l'expropriation comme les travaux de voirie.
M. PINARD: C'est pour cela que nous gardons les lois constitutives des
ministères en vigueur et en fonctionnement parallèle pour que le
ministère puisse s'en servir selon les cas.
M. GAUTHIER: D'ailleurs, les normes de construction ne sont pas les
mêmes non plus.
M. PINARD: Non, bien sûr.
M. GAUTHIER: Avez-vous l'intention de garder cela tel quel?
M. PINARD: Pour le moment, oui.
M. GAUTHIER: Parce que je sais que...
M. PINARD : Peut-être pour en arriver à une meilleure
iniformisation pour que cela ne constitue pas une surcharge au niveau de
l'entretien. Il ne faut pas oublier que le minsitère de la Voirie prend
à sa charge les travaux routiers exécutés par les autres
ministères. A ce moment, si la procédure n'est pas identique et
si les normes ne sont pas uniformes, cela peut causer un problème de
surcharge au budget de l'entretien.
M. GAUTHIER: On a fait des gorges chaudes, sous tous les gouvernements,
avec ces travaux de colonisation. Pour les petites municipalités,
c'était une bénédiction. Cela permettait aux petites
municipalités de se libérer, d'assurer la construction de routes
qui, autrement, n'aurait jamais pu se faire. Si la Voirie venait à
adopter ces normes de construction, telles qu'elles sont ailleurs, je pense
bien que, à toutes fins pratiques, cela disparaîtrait.
M. PINARD: Le budget dévolu au ministère de la
Colonisation pour exécuter les travaux dont vous me parlez passe
intégralement au ministère de la Voirie. Il en affectera la
dépense pour les mêmes fins qu'autrefois, sauf le changement
majeur qui intervient; l'agent d'exécution est changé. Le
ministère de la Voirie exécutera maintenant.
M. GAUTHIER: Je ne vous cache pas pour ma part qu'on a l'impression, la
crainte, que cela se noie dans le budget total de la Voirie.
M. PINARD: J'ai bien pris garde de faire cette distinction après
avoir négocié cet accord avec le ministre de la Colonisation, M.
Toupin. Le protocole d'entente l'indique bien aussi. Cela ne sert à rien
de jouer à la jambette, dans un domaine comme cela. Il n'y aura pas
beaucoup d'efficacité accrue si on procède de cette
façon.
M. GAUTHIER: Mais de toute façon, dorénavant, ce sera la
Voirie qui décidera où les travaux se feront.
M. PINARD: La coordination se fait par un comité conjoint et par
les fonctionnaires du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation
qui sont rendus chez nous et qui assureront cette coordination et qui
surveilleront la dépen-
se de ce budget pour les fins des travaux que nous discutons en ce
moment.
M. LESSARD : Naturellement, lorsque le ministère construit une
route, il y a une augmentation du prix des abords de cette route-là. Il
y a une plus-value qui se crée. Est-ce que c'est la politique du
ministère d'essayer de profiter de cette plus-value, c'est-à-dire
d'acheter non seulement la partie qui couvre la route, mais d'acheter aussi les
abords de la route?
Est-ce que ça entre dans les politiques du ministère de
telle façon que le ministère puisse profiter de la plus-value qui
est créée par la construction de cette route?
M. PINARD : La construction de routes ou d'autoroutes, comme vous le
constatez, attire immédiatement l'implantation en bordure de complexes
industriels, de complexes à caractère commercial ou de
développement à caractère domiciliaire. C'est
évident que nos propres travaux créent une plus-value qui
profitent assez largement à l'entreprise privée, il faut bien
l'admettre.
A l'heure actuelle la loi ne nous permet pas de prendre avantage de la
suggestion faite par le député de Saguenay. Je pense qu'il y a
lieu dans les amendements qui sont apportés à la loi constitutive
du ministère... Je pense que ça pourrait être contenu dans
la loi qui sera présentée à la suite des recommandations
de la commission Alarie qui a fait l'étude très vaste de tout le
problème de l'expropriation et de ses conséquences
économiques, budgétaires et sociales, etc.
Je pense qu'il y aurait lieu d'amender la loi pour se prévaloir
de ces avantages, parce qu'en somme, à l'heure actuelle, le gouvernement
se pénalise lui-même après avoir dépensé des
centaines de millions. Il est obligé de racheter à grands frais
ce à quoi il a participé à améliorer très
largement.
M. LESSARD: Dans le même sens, étant donné que vous
avez une politique triennale au niveau de la région et quinquennale, au
niveau de l'ensemble des grands travaux de la province, ça veut donc
dire que vous êtes capables...
M. PINARD: C'est de la démocratie socialistes, ça.
M. LESSARD: ... de prévoir à quelle place se font les
très grands travaux sur un période de cinq ans. Vous aviez
mentionné que vous ne pouviez pas sortir ces plans-là par suite
du fait qu'il y avait un certain danger de spéculation. Est-ce que le
ministère, pour prévoir ce danger de spéculation, peut
prendre option sur les terrains qui seront occupés par la construction
d'un grand réseau routier? Est-ce que vous tentez dans la
politique du ministère de prendre des options de telle
façon qu'on puisse empêcher la spéculation?
M. PINARD: Nous prenons des options, la loi nous le permet, mais ce
n'est peut-être la meilleure façon de geler la valeur du
territoire dont on a besoin pour créer l'infrastructure routière.
Je pense qu'il serait raisonnable de donner au ministère de la Voirie un
pouvoir d'homologation qui serait identique à celui qui est
exercé en vertu de la Loi par la ville de Montréal, par exemple.
Elle a un pouvoir d'homologation de cinq ans. C'est critiqué assez
sévèrement dans l'opinion publique, surtout par ceux qui en font
les frais.
Je ne demanderai pas nécessairement un pouvoir d'homologation
pour cinq ans. Je pense qu'avec notre planification et tous nos moyens
techniques, nous pouvons nous satisfaire d'une homologation qui serait de deux
ou trois ans. Je crois que le ministère se satisferait de ça, de
façon à ne pas geler la valeur du territoire pour une
période trop longue, sans que ceux qui sont les propriétaires des
terrains gelés, sachent si le gouvernement aura vraiment l'intention de
faire construire une route à l'endroit donné.
A ce moment-là ça devient de la discrimination. Mais, par
contre, ce serait peut-être le temps de songer à faire ce que la
France fait en ce moment pour éviter la spéculation
foncière. En France, à l'intérieur de Paris, il y a des
propriétaires de terrains qui attendent tout simplement des
développements pour avoir à des prix fantastiques des petits
terrains.
Le ministre de l'Equipement, M. Chalendon, se propose de faire adopter
par l'Assemblée nationale une loi qui va prévoir des
pénalités très fortes envers les propriétaires qui
ne développeront pas, dans un délai donné, les terrains
dont ils sont les propriétaires et qui attendent, tout simplement, la
création de la plus-value pour faire des spéculations. Il va les
imposer de façon telle que les propriétaires n'auront pas le
choix de garder les terrains vacants. Ils vont être obligés de les
développer d'une façon ou d'une autre. Je pense que c'est une
bonne mesure. Si vous allez dans un sens ou si vous allez dans l'autre, je
pense que c'est la meilleure façon d'établir une commune mesure
de justice pour protéger l'intérêt collectif par rapport
à l'intérêt individuel et aux droits individuels.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière, sur le
même sujet.
M. BELAND: Ma question s'apparente à celle qu'un autre
député a faite tout à l'heure relativement au budget qui,
dans le passé, était accordé soit au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation ou au ministère des Terres et
Forêts ou au ministère des Richesses naturelles, etc. Dans ce
sens-ci, est-ce que vous avez établi des critères de base pour
définir par ordre d'importance, par exemple, étant donné
que tout va être amalgamé dans un même ministère? Je
pense à un point précis. J'apporte l'exemple. Cet avant-midi
même, j'ai attiré l'attention de mon divisionnaire de comté
sur
un pont qui a descendu d'à peu près quatre pieds, ceci sur
un chemin municipal. Donc, entretenu par le ministère de l'Agriculture
et de la Colonisation. Là, à ce moment-là, est-ce qu'on va
se baser simplement sur l'importance qu'il faut le réparer
immédiatement comme si c'était réparé par
l'Agriculture et la colonisation ou, si, par exemple, on va acquitter les
affaires itinérantes au ministère de la Voirie tel que cela
existait auparavant, quitte, s'il reste quelque chose, de s'occuper de
ça? Est-ce qu'il y a des critères de base d'établis ou si
c'est "at large"?
M. PINARD: Je pense qu'il faut faire la distinction très nette.
Le budget du ministère de l'Agriculture comme tel sera
dépensé pour des fins agricoles. Le budget de la Colonisation
à l'article: Construction de routes, sera dépensé pour des
fins de construction de routes de colonisation en vertu de certains
critères, d'une certaine catégorie qui est bien identifiée
à ce ministère et que nous allons identifier de la même
façon au ministère de la Voirie.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Y aurait-il possibilité de savoir si les plans
sont déposés pour la Transquébécoise?
M. PINARD: Ce n'est pas le même problème, ça.
M. LAVOIE (Wolfe): Les plans sont déposés de Sherbrooke
à Richmond.
M. PINARD: Les plans sont déposés de Sherbrooke à
Richmond.
M. LAVOIE (Wolfe): Sont-ils déposés pour rejoindre la
route no 1 dans le canton d'Ascot?
M. PINARD: C'est de Sherbrooke à aller vers...
M. LAVOIE (Wolfe): En allant vers East Angus dans le canton d'Ascot.
C'est une bretelle qui est supposée se faire pour aller rejoindre la
Transquébécoise, vers Bromptonville.
M. PINARD: Nous sommes à étudier à la
planification, actuellement.
M. LE PRESIDENT: Le député de Gaspé-Nord.
M. GAGNON: C'était dans l'ordre d'idée de tout à
l'heure. A un moment donné, on a chevauché. J'ai appris avec
surprise que le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation avait
plus de milles de routes que la Voirie en avait. J'ai été surpris
d'apprendre ça, en 1968. C'est le sous-ministre qui m'a informé
qu'il y avait plus de milles de routes. Disons que, dans Gaspé-Nord,
c'est un peu ce qui se présente quand on fait tout le recensement des
routes.
M. PINARD: Il y a des comtés exceptionnels.
M. GAGNON: Le sous-ministre m'avait dit c'était M. Lalande
On a plus de chemin de routes que la Voirie en a.
M. PINARD: J'ai ici un fonctionnaire qui me donne des statistiques
vitales. Le ministère de la Colonisation a 11,600 milles de routes. Le
ministère de la Voirie en entretient, l'été, 33,000 milles
et, en hiver, 41,000 milles. Vos statistiques vitales étaient
inversées, M. le député de Gaspé-Nord.
M. GAGNON: L'information qu'on m'avait donnée n'était pas
tout à fait exacte. C'est ce qu'on m'avait dit.
M. PINARD: Cela donnerait 13...
M. GAGNON: Cela donnerait 22,000 milles de différence. Tout de
même, au niveau...
M. PINARD: Disons, 13,000 milles, 33,000 milles, 41,000 milles.
M. GAGNON: L'hiver, disons qu'on prend des routes de colonisation
à certains moments. Pour se rapporter à l'entretien
d'été, cela fait un tiers.
M. PINARD: Vous aviez la taille un peu fine.
M. GAGNON: C'était une taille de sous-ministre. Au niveau de
l'entretien, ce sera une bonne chose. Au niveau de la réfection des
routes, ce ne sera peut-être pas bon. Au niveau de l'entretien, je prends
un exemple dans ma région où des niveleuses ont un territoire de
50 milles desservi par la Colonisation. Cela prenait trois semaines, un mois,
un mois et demi avant de l'avoir dans l'autre partie du comté.
Lorsque la Voirie aura l'entretien à sa charge, ça pourra
se faire en même temps. On a connu sur certains parcours de route qu'il y
avait quatre milles qui appartenaient à la Voirie, et par la suite le
ministère de la Colonisation avait les six autres milles.
M. PINARD: Est-ce que je peux arrêter le député?
Nous sommes hors d'ordre de la façon que nous discutons. Nous prendrons
ce problème au poste 5, à la page 222.
M. GAGNON: On chevauche.
M. LESSARD: M. le président, le ministre nous informait tout
à l'heure que le service des expropriations expropriait pour d'autres
ministères. Est-ce qu'on pourrait savoir quelles sont les relations
entre la Régie des services publics
par exemple, et le service des expropriations? Est-ce que la
Régie des services publics fait aussi de l'expropriation?
M. PINARD: Non, la Régie des services publics est un tribunal qui
adjuge en matière d'expropriation. Le juge Dorion en est le titulaire,
avec des commissaires à Québec et à Montréal. La
Régie des services publics est sous la responsabilité du ministre
des Communications.
M. GIASSON: Elle ne fait pas d'expropriations comme telle, elle sert
d'arbitre dans des problèmes de négociations entre...
M. GAGNON: Mais elle octroie des...
M. PINARD: Elle tient des auditions. Dans bien des cas, elle adjuge,
à l'amiable, parce que les parties décident de s'entendre devant
le tribunal. Maintenant, il y a une distinction assez importante à
faire. Contrairement à ce qu'elle faisait autrefois, la Régie des
services publics ne sanctionne plus, par jugement, un arrangement, à
l'amiable, intervenu devant elle.
M. LESSARD: Si je comprends bien, c'est que...
M. PINARD: Au maximum, 2 p. c.des dossiers d'expropriation vont devant
la Régie des services publics pour fins d'audition et d'adjudication par
voie de jugement.
M. LESSARD: Si je comprends bien, lorsque le ministère
décide d'exproprier, il tente de le faire à l'amiable avec la
personne expropriée. Si cette personne ne veut pas accepter l'offre du
ministère, à ce moment la Régie des services publics
décide.
M. PINARD: Il y a discussion. Nous attendons d'en venir à une
entente à l'amiable. S'il y a refus de la part de l'exproprié,
alors que nous croyons que notre offre d'indemnisation est juste et
raisonnable, nous prenons l'initiative de déférer le dossier
à la Régie des services publics. Il est assez rare que
l'exproprié le fasse lui-même. Ou bien, nous pressons
l'exproprié, vu son refus d'accepter notre offre, de
déférer lui-même le dossier devant la Régie des
services publics. Nous lui conseillons de prendre un procureur pour bien
protéger ses droits.
Alors, la formule est assez souple. L'une ou l'autre des parties en
prend l'initiative.
M. LAVOIE (Wolfe): Dans l'ensemble, M. le Président, lorsque
quelqu'un va à la Régie des services publics, pouvez-vous me dire
s'il y a quelque chose à gagner, ou si, généralement, il
ne gagne pas grand-chose?
M. PINARD: La moyenne au bâton du ministère de la Voirie
est passablement bonne.
M. GAGNON: Mais c'est dire que quelqu'un ne pourrait pas aller...
M. PINARD : Cela veut dire que les offres du ministère sont assez
généreuses pour réellement donner naissance à un
accord à l'amiable.
M. LAVOIE (Wolfe): Là, c'est parce que je suis en train de...
M. PINARD: Seulement dans des cas extrêmement techniques ou
difficiles d'appréciation où parfois il n'y a pas d'accord, le
dossier va devant la régie. Il arrive très souvent que le
ministère obtient des jugements favorables.
M. GAGNON: Est-ce qu'une personne qui serait lésée dans
ses droits pourrait, indépendamment de la régie, aller devant la
cour Supérieure ou bien si c'est...
M. PINARD: Pour homologation du jugement rendu par la Régie des
services publics.
M. GAGNON: Il faut nécessairement qu'il passe par la régie
avant d'aller à la cour Supérieure.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a le Protecteur du citoyen, aussi...
M. GAGNON: Bine, cela, c'est en dernier.
M. LE PRESIDENT: Alors traitements, salaires et allocations,
adopté?
M. LAVOIE (Wolfe): Non, je veux relever une remarque que mon
collègue, le député de Gaspé-Nord, a faite
tantôt concernant le personnel. Est-ce que vous avez tout le personnel
nécessaire dans votre ministère, pour suffire? On me dit que dans
certaines choses, certains techniciens ne sont pas assez nombreux pour pouvoir
suffire à la tâche. Exemple: les types qui analysent les puits, je
ne sais pas comment vous appelez cette profession-là...
M. PINARD: Les puisatiers.
M. LAVOIE (Wolfe): Non, les puisatiers sont ceux qui découvrent
les puits, mais ceux qui vont vérifier si l'eau qui, dans un puits, si
vous voulez, en construisant un chemin, si cette eau-là va rester dans
le puits ou bien...
M. PINARD: Si c'est de l'eau potable, si cela va assécher le
puits ou tarir la source.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est cela.
M. PINARD: Ce n'est pas fait par l'expropriation, mais je peux vous dire
qu'actuellement on fait un effort assez extraordinaire pour essayer de corriger
la situation. En fait, on s'est rendu compte que c'est évident, que
ça prend
trop de temps pour régler les cas de puits: on a des
problèmes dans l'ensemble de la province et on est en train de
s'améliorer.
M. LAVOIE (Wolfe): On m'a déjà dit qu'il y en avait
seulement quatre de ces spécialistes dans la province.
M. PINARD: Nous faisons appel, maintenant, au service des sols pour
mieux déterminer les difficultés ou les causes de tarissement des
puits ou de la pollution des puits aussi, cela arrive dans certains cas.
Service des sols et matériaux.
M. LAVOIE (Wolfe): En ce qui me concerne, je peux adopter cet
article-là.
M. LE PRESIDENT: Adopté 1.2.1.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est uri diminution parce que vous avez fermé
le bureau de Trois-Rivières?
M. PINARD: Non, il va y avoir des gens responsables de l'expropriation
dans les douze régions de la province, alors ça va être
beaucoup plus rapide.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y avait un bureau à Trois-Rivières
avant, il a été transféré à Sherbrooke.
M. PINARD: Il y avait des bureaux de territoire à
Trois-Rivières, à Montréal, à Québec et un
petit bureau à Sherbrooke.
M. GIASSON: Un à Rimouski.
UNE VOIX: Trois bureaux de territoires.
M. PINARD: Trois bureaux de territoire. Actuellement, on en a dans
chaque région, dans nos douze régions.
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord, adopté.
M. LE PRESIDENT: Les communications, fournitures et approvisionnements,
sous-article 6.
M. LAVOIE (Wolfe): Pourquoi cette petite augmentation de $5,000, pour
déménager?
M. PINARD: Cela peut être justifié, je n'ai pas la preuve,
par l'augmentation du nombre de poteaux, de piquets d'arpentage, par exemple.
Quand on a un budget plus élevé, nos projets sont plus nombreux,
alors il faut grossir le nombre de piquets...
M. LAVOIE (Wolfe): Il y en a des piquets.
M. LESSARD: Il y a tellement de cahots qu'on voit des piquets rouges un
peu partout.
M. PINARD: Ils ne sont pas rouges les piquets. Habituellement, c'est de
l'épinette blanche.
M. LESSARD: Ils sont pas mal rouges. Je veux dire pour annoncer "terrain
dangereux".
M. PINARD: On peut bien mettre bleu ou vert, si vous voulez, quelles
sont vos couleurs, vous autres?
M. GIASSON : Ce sont des jaunes.
M. LESSARD: La couleur de la raison.
M. LE PRESIDENT: Mobilier, adopté. Sous-article 11?
M. LAVOIE (Wolfe): Services contractuels...
M. PINARD: Il y a une diminution de $10,000, mais il s'agit maintenant
de faire l'entretien des machines à écrire pour la somme de
$3,000.
M. GAGNON: Cela ne demandera pas un budget supplémentaire.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que les $13,000 ont été
dépensés l'an passé?
M. PINARD: Il y a eu $10,000 dépensés.
M. LAVOIE (Wolfe): Cette année, vous prévoyez $3,000
seulement?
M. PINARD: Le mobilier a été renouvelé.
M. LAVOIE (Wolfe): Autres dépenses, adopté.
M. LESSARD: M. le Président, les imputations, cela comprend
quoi?
M. PINARD: Ce sont les salaires des employés du service des
expropriations qui sont imputés à une immobilisation, pour un
nombre de 238 fonctionnaires.
M. LESSARD : Avant de terminer cette partie, si vous me permettez,
l'adjoint parlementaire a parlé à Arvida d'une loi plus humaine
en expropriation. Est-ce que cette loi serait déposée
prochainement à l'Assemblée nationale?
M. MAILLOUX: Cela se fait déjà dans la pratique
d'ailleurs.
M. LESSARD: Vous parlez d'une loi.
M. PINARD: Un comité de législation, un comité de
légistes est actuellement au travail pour faire la synthèse des
recommandations de la commission Alarie. Ces rapports sont très
volumineux et couvrent une foule de problèmes.
Je pense qu'il faut procéder par étapes là-dedans.
Autrement, on ne pourra pas déboucher avec un texte de loi qui va nous
permettre d'agir rapidement et qui va couvrir tous les aspects de la
situation.
Ce travail va bon train. J'ai eu la semaine dernière un rapport
de M. Chouinard, qui est en charge du comité de législation. Je
pense que nous pourrons prévoir le dépôt de ce projet de
loi à brève échéance pour apporter les amendements
que tout le monde a réclamés.
M. GAGNON: C'est une loi adoptée en 1965...
UNE VOIX: Adopté.
M. GAGNON: ... et je me rappelle qu'à ce moment-là M.
Johnson avait fait état de la sévérité de la
loi.
M. PINARD: Il faut reprendre certaines recommandations et les adapter au
contexte nord-américain mais aussi au contexte québécois.
La commission est allée un peu partout dans le monde vérifier sur
place l'application pratique des législations en matière
d'expropriation. Cela l'a amenée à déboucher sur une foule
de domaines: l'aménagement du territoire, les pouvoirs d'homologation...
Une foule de problèmes qui ne sont pas nécessairement pertinents
par ordre d'urgence et de priorité. Il ne faut pas s'étouffer
avec les problèmes. Il faut les prendre au fur et à mesure qu'ils
se présentent mais essayer d'être en avance...
M. GAGNON: Bien pensé.
M. PINARD: ... sur les problèmes qui nous causent le plus de
soucis au plan social.
M. GAGNON: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 33: Imputations, adopté. Article 3:
Service de la route transcanadienne.
Service de la route transcanadienne
M. LAVOIE (Wolfe): A ce sujet, M. le Président, je me demande si
on ne pourrait pas y revenir un peu plus tard, en ce qui me concerne. Je vais
vous dire, c'est M. Lafontaine qui a le document à ce sujet.
M. PINARD: Pourriez-vous répéter votre question, s'il vous
plaît?
M. LAVOIE (Wolfe): Je me demande si on ne pourrait pas revenir un peu
plus tard à la route transcanadienne parce que M. Lafontaine m'a
téléphoné qu'il ne pourrait pas être ici.
M. PINARD: Si vous voulez, c'est seulement le service de la route
transcanadienne et c'est un article qui est aboli...
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord.
M. PINARD: ... c'est-à-dire que nous allons nous en servir pour
deux ans seulement, pour la partie qui reste à terminer,
c'est-à-dire des limites de Lévis à la frontière du
Nouveau-Brunswick.
M. GAGNON: Quelle était sa fonction?
M. PINARD: C'était un service qui était dirigé,
comme j'ai dit l'autre jour, par M. Olivier Mathieu qui avait des bureaux
à Montréal mais qui avait des représentants au niveau
régional pour la surveillance des travaux sur la Transcanadienne, pour
la rédaction des rapports mensuels...
M. GAGNON: Quand vous dites ça va disparaître, est-ce que
ça veut dire à ce moment-là que ce sera
intégré à un autre service du ministère?
M. PINARD: Tant que l'entente était en vigueur, c'était
une disposition de la loi qui nous obligeait à avoir le médecin
de ce bureau. Maintenant que l'entente est terminée avec le gouvernement
d'Ottawa, c'est notre responsabilité exclusive, nous sommes capables de
prendre nos responsabilités avec tous les services que nous avons
déjà dans nos structures.
M. GAGNON: Est-ce que cela veut dire que 73 personnes seront
congédiées lorsque le service... ou si elles seront
intégrées à d'autres services?
M. PINARD : Elles vont être intégrées un peu dans
toutes les divisions du district à notre service de la construction.
C'était du personnel qui appartenait au ministère de la
Voirie de toute façon.
M. GAGNON: Ah bon!
M. LAVOIE (Wolfe): En ce qui me concerne, je suis prêt à
adopter l'article 3 au complet.
M. LE PRESIDENT: Article 3 au complet, adopté.
Service des contrats
M. LAVOIE (Wolfe): Service des contrats. Ce sont seulement les
fonctionnaires comme M. Bergeron, qui demandent des contrats, qui, avec son
e'quipe...
M. PINARD: M. Rod Bergeron, qui demande des contrats...
M. LAVOIE (Wolfe): ... analyse les contrats, etc.
M. PINARD: ... qui procède à la publication des appels
d'offres, à l'étude des soumissions...
M. LAVOIE (Wolfe): En ce qui me concerne, je suis prêt à
adopter l'article...
M. PINARD: ... après l'ouverture, et aux recommandations pour
fins d'adjudication des contrats.
M. GAGNON: Dans la compétence de l'ouvrage, je crois que les
officiers sont compétents, mais est-ce qu'il y a le personnel voulu pour
accélérer au maximum ces travaux? Je sais que M. Bergeron est un
type qui n'a pas...
M. PINARD: Il y a peut-être eu un problème de personnel
à une certaine époque, mais ce n'est plus le cas maintenant,
parce que nous sommes en avant de notre échéancier à
l'heure actuelle.
M. LE PRESIDENT: Article 4, adopté?
M. LAVOIE (Wolfe): Au complet en ce qui me concerne.
M. LE PRESIDENT: Article 4 adopté au complet.
Article 5: Bureaux de districts et divisions.
Bureaux de districts et divisions
M. LESSARD: M. le Président, à l'article 5: Bureaux des
districts et divisions, on trouve la même chose à
l'administration, est-ce qu'on pourrait m'expliquer la différence qu'il
y a entre...
M. PINARD: Je vais demander à M. Michaud, le directeur des
finances au ministère de la Voirie, de vous expliquer la portée
de ce poste budgétaire.
A l'article 1, sous-article 2: Bureaux des districts et divisions, on
considérait le chef de district, son assistant ainsi que le personnel
d'un bureau, ainsi que le divisionnaire, le divisionnaire adjoint et le
personnel du bureau.
Aux articles 4 et 5, c'est le personnel de construction qui est
totalement imputé... il fallait le montrer dans les dépenses
ordinaires. Aux articles 4 et 5, tout le personnel fonctionnaire 653
fonctionnaires il fallait le montrer là et l'imputer par
après à "immobilisation" à l'article 7.1. Ce sont les
ingénieurs résidents, les techniciens d'arpentage, les
dessinateurs.
M. LESSARD: Vous avez le personnel au niveau des bureaux des districts
et divisions et ceci, on le trouve à "administration", alors que tout ce
qui concerne la construction comme telle, c'est-à-dire les services de
la construction, le personnel qui est attaché directement à la
construction, c'est aux articles 4 et 5.
M. PINARD: C'est cela!
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce dans cet article-là, qu'on peut parler
de la construction d'édifices pour les fonctionnaires?
M. PINARD: Pour les divisions? Pour les licences des divisionnaires?
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, c'est cela. M. PINARD: Les Travaux publics?
UNE VOIX: La construction relève des Travaux publics.
M. GAGNON: Au cours de l'année financière qui s'est
terminée le 31 mars, est-ce qu'il y a eu des divisions qui ont
été fermées? Y a-t-il eu également des partages au
niveau des divisions dans la province?
M. PINARD: Nous avons discuté du problème, je crois, la
semaine dernière, lorsque nous avons expliqué le fonctionnement
de la nouvelle carte territoriale et le remodelage de nos structures de
divisions sur le territoire.
M. GAGNON: J'ai une question directe, parce que je m'intéresse
tellement à mon voisin: Est-ce vrai qu'on fermerait la division de
Matane au cours de la prochaine année? On en a parlé
considérablement.
M. PINARD: C'est une recommandation qui est en ce moment à
l'étude. Il n'y a pas de fermeture au plan pratique. Nous essayons de
concevoir les conséquences qui pourraient en découler au plan de
l'efficacité, au plan de la qualité des services, etc.,
peut-être aussi au plan des conséquences sociales, tout
simplement. S'il n'y a pas de conséquences trop considérables, si
toutefois on en venait à la décision de fermer cette division,
nous essaierons de trouver une formule de compensation pour ne pas
déséquilibrer trop considérablement la qualité des
services à donner. Je ne sais pas quel était le nombre
d'employés à cette division par rapport au nombre
d'employés qui sont en service à l'autre division. Ils
n'étaient pas tellement nombreux à Matane.
M. GAGNON: Non, mais tout de même, je crois que cela causerait
certainement certains préjudices au plan social.
M. PINARD: C'est ce que nous évaluons actuellement pour ne pas
créer d'injustice.
M. LAVOIE (Wolfe): A cet effet-là, M. le Président,
j'aimerais avoir un renseignement qui me concerne. Au sujet des fonctionnaires
de la Voirie qui demeurent dans mon comté qui travaillent à
Weedon et qui relèvent de la division de Cookshire, on me dit que ces
gens-là
devront aller travailler à Cookshire ou à Sherbrooke. Ils
sont dédommagés pour leur voyage chaque jour, etc. Ils ont leurs
locaux actuellement à Weedon. Est-ce vrai que vous prévoyez les
transférer à Sherbrooke ou à Cookshire?
Vous pourrez peut-être me répondre demain. J'aimerais avoir
le renseignement pour savoir où on va.
M. PINARD: Malheureusement, M. Charland n'est pas ici ni M. Michel
Bédard. On n'a pas non plus les documents. On en avait fait la
discussion l'autre jour. S'il y a un problème particulier, est-ce que le
député de Wolfe pourrait le soumettre?
M. LAVOIE (Wolfe): Les gens de mon comté, les arpenteurs, les
dessinateurs...
M. PINARD: Voulez-vous, sans être obligé de donner la
réponse devant la commission parlementaire, ici, est-ce que le
député serait satisfait qu'on lui donne privément?
M. LAVOIE (Wolfe): Certainement.
M. LATULIPPE: C'est compris déjà dans l'article 7?
M. PINARD: La construction est comprise dans 7.
M. LE PRESIDENT : Comme il est six heures, nous ajournons les travaux
jusqu'à 8 h 15.
M. LAVOIE (Wolfe): A la reprise des travaux, pour la Direction de
l'entretien, j'aimerais qu'on me renseigne je vais vous le dire tout de
suite sur les arrangements qui ont été faits concernant
les dettes dues par des municipalités au ministère de la Voirie
depuis de très nombreuses années, depuis 20 ans, si vous
voulez.
M. PINARD: Vous voulez savoir s'il y a eu consolidation ou fermeture des
dossiers, purement et simplement?
M. LAVOIE (Wolfe): C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Nous allons ajourner jusqu'à 8 h 15.
Reprise de la séance à 20 h 16
M. LARIVIERE (président de la commission permanente de la
Voirie): A l'ordre, messieurs!
Nous sommes à la page 222, poste budgétaire 5: Direction
de l'entretien. La parole est au député de Chicoutimi.
Direction de l'entretien Bureau chef
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au chapitre de
l'entretien, j'aurais quelques questions à poser au ministre. Elles
seront précédées de quelques observations brèves,
sur un problème qu'il connaît très bien, le problème
de l'entretien de la grande artère de communication, le boulevard
Talbot. Comme le ministre le sait sans doute, s'il a eu l'occasion d'y passer,
comme il le saura lorsqu'il viendra en voiture, cette route est devenue
impraticable. Elle est en très mauvais état. L'an passé,
on y a mis une couche d'usure dans la partie qui se trouve dans le comté
de Chauveau, ignorant la partie qui se trouve dans notre secteur.
Nous voudrions savoir quelles sont les intentions du ministre à
ce sujet. Cette artère a autant d'importance pour nous que les grandes
artères qui conduisent aux régions métropolitaines. Il y
aurait lieu d'envisager pour l'avenir je sais que ce serait des travaux
d'une importance très grande du point de vue financier dans
l'esprit du ministre, d'en faire une autoroute à double voie. Si, pour
l'instant, il n'est pas possible d'envisager ce projet, il y aurait lieu
d'abord de corriger certaines courbes extrêmement dangereuses, de faire
double et triple voie dans certaines côtes afin d'assurer le
dégagement, là, où circulent les véhicules lourds.
Par ailleurs, il y a aussi l'entrée dans la ville de Chicoutimi, depuis
la barrière de Later-rière jusqu'à la ville de Chicoutimi
là où commence la ville proprement dite, là où se
trouvent les centres d'achat, le centre commercial, pour parler plus
français.
Nous avions entrepris d'élargir le boulevard Talbot dans la
section qui se trouve dans la ville de Chicoutimi, d'y mettre
l'éclairage nécessaire. J'avais reçu l'assurance du
ministre qui a précédé l'honorable, devant nous, que ces
travaux seraient poursuivis. Pour l'instant, je n'ai pas de nouvelle en
dépit des efforts répétés que j'ai faits. Je n'ai
pas de nouvelle des intentions du ministère.
Je demande donc, non pas en ma qualité de député de
Chicoutimi, mais en ma qualité de député d'une
région qui se trouve reliée à celle de la Côte-Nord,
à celle de Charlevoix, à celle de Montréal par la route de
LaTuque, je demande au ministre quelles sont les intentions de son
ministère concernant le boulevard Talbot. S'il y a un budget d'abord
pour couche d'usure, réfection, correction des courbes, etc., et
aménagement de l'entrée dans la ville de
Chicoutimi depuis la jonction de la route 16-A jusqu'au centre
commercial de Chicoutimi et depuis le rond-point qui mène de la route
16-A à la barrière de Laterrière.
M. PINARD: Je n'aurais pas d'objection, M. le Président, à
faire la discussion d'un projet comme celui-là au poste: Direction de
l'entretien. Je me demande toutefois si ça n'ouvrirait pas la porte
à d'autres discussions de même nature, alors que nous devrions
faire la discussion du problème porté à mon attention par
le député de Chicoutimi au poste 7 : Construction et
réfection de routes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre, si vous me permettez...
M. PINARD: Je n'ai pas d'objection, je ne veux pas faire de
juridisme...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici, M. le ministre, je veux simplement
avoir une idée générale de votre politique à ce
sujet, compte tenu que je dois retourner tout à l'heure à la
commission de la constitution et que vous vous débarrasseriez de moi
plus vite si vous répondiez comme vous savez le faire aux demandes que
je vous fais.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que les membres sont d'avis de laisser continuer
M. Tremblay...
M. DROLET: Quelques minutes, on va le laisser aller.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, ce n'est pas très long.
(Construction et réfection de route et de ponts
permanents)
M. PINARD: Si le député de Chicoutimi me le permet, je
vais prendre le programme des immobilisations qui devrait se discuter
normalement au poste 7, mais comme le député a invoqué une
bonne raison, nous allons en faire la discussion tout de suite. Il y aura
effectivement des travaux qui seront exécutés sur la route
conduisant à Chicoutimi. Alors, sur la route 54, dans la partie du parc,
il y aura effectivement une voie pour camions, une voie de dégagement
pour permettre à la circulation lourde de prendre une voie qui
n'empêchera pas la ciruclation normale des autres voitures. Cela va
coûter environ $265,000. Il y aura des travaux de terrassement et de
gravelage et de revêtement bituminuneux.
Il y aura également une somme de $300,000 qui sera
dépensée pour des travaux sur la route 54, de Laterrière
à Chicoutimi. Ce seront des travaux de terrassement et de gravelage. Le
revêtement bitumineux viendra par la suite.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, ce sont les montants. Cela ferait un
montant de $565,000.
M. PINARD: Evidemment, il y a les contrats déjà en cours
pour la construction du pont et des approches, à Chicoutimi,
Chicoutimi-Nord. C'est déjà une somme assez importante, tout
près de $3,000,000, c'est $2,700,000. Vous avez tout de suite $3,000,000
qui seront dépensés dans le comté en travaux
d'immobilisation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela couvre deux comtés. Les approches
vous les faites à Chicoutimi-Nord et Chicoutimi. Il y a le comté
de Dubuc et comté de Chicoutimi. Alors, pour les travaux d'approches,
c'est environ $2,700,000.
M. PINARD: Le pont et les approches, oui. Chicoutimi,
Chicoutimi-Nord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le pont et les approches.
M. PINARD: Il y a d'autres travaux aussi qui sont exécutés
sur la route 54, comme la construction de haltes routières.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans quel secteur du parc?
M. PINARD: A Rivière-du-Moulin. Pardon, la halte routière
sera construite à Notre-Dame-de-Laterrière. Dans la section
Notre-Dame-de-Laterrière sur la route de Rivière-du-Moulin, il y
a la construction d'un nouveau pont.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'était décidé cela, je
l'avais annoncé.
M. PINARD: L'évaluation est de $50,000. Cela n'a pas
été fait, alors ce sera fait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, parce que vous l'avez retardé
l'année passée. Continuez.
M. PINARD: Ce n'est peut-être pas la raison exacte.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est la raison officieuse.
M. PINARD: Le député fait de l'interprétation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, de l'interprétation rigoureusement
juridique. Continuez M. le ministre, ça va bien notre affaire.
M. PINARD: Moi, je fais de l'interprétation budgétaire. Le
député fait de l'interprétation politique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Politique, parce que je sais à qui j'ai
affaire.
M. PINARD: On va bien s'entendre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais le fait que vous le fassiez, cela me
rassure.
M. PINARD: J'espère que le crédit nous en sera
donné.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous érigerai un monument, s'il le
faut.
M. PINARD: Ah! pas de monument. Ce serait défendu. Votre
simple...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je demanderai à Jordi Bonet de venir
vous en parler.
M. PINARD: S'il faut faire une petite murale, on s'entendra. Vous prenez
les devis.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord. On ne consultera pas les Affaires
culturelles.
M. PINARD: Ce sont les grands travaux que nous prévoyons au
budget d'immobilisation je ne travaille pas pour Chicoutimi. Evidemment,
il y a tous les travaux d'entretien dont on pourrait parler puisque nous sommes
au poste budgétaire 5 : Direction de l'entretien. Je pense que le
député n'a pas de question spécifique à ce sujet.
Je pense bien qu'il y a une partie des travaux qui peuvent être faits sur
la route 54 et qui relèvent du budget de l'entretien proprement dit.
J'imagine qu'à cette époque-ci de l'année, à cause
du gel et du dégel, c'est une condition peut-être pas absolument
normale mais on connaît bien le phénomène qui se produit
chaque printemps sur notre réseau routier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des...
M. PINARD: Ce sont des travaux normaux qui vont se faire...
M. TREMBLAY (Chicoutimi):... travaux de construction dans la partie du
canton Chicoutimi et Rangs Saint-Pierre, Sainte-Famille, Saint-Martin,
Saint-Jean-Baptiste, etc. Est-ce qu'il y a des travaux de construction dans ces
rangs-là?
M. PINARD: Je n'ai pas le nom de ces saints ou ces saintes dans mon
budget mais...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous allez vous occuper des saints quand
même. Cela n'apparaît pas à votre budget.
M. PINARD: Est-ce que le député fait un choix entre les
saints ou les saintes?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela, M. le ministre, ce n'est pas moi qui
choisis, ce n'est pas moi qui ai le budget.
M. PINARD: Vous me laissez la responsabilité de choisir?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si je tiens compte de votre goût, je ne
vous la laisserais pas. Tenant compte des besoins des citoyens...
M. PINARD: Vous avez quand même un assez bon budget par rapport
à d'autres que je connais.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela fait $2,700,000 plus environ $500,000.
C'est moins considérable que dans Drummondville m'a-t-on dit?
M. PINARD: C'est un peu gênant de dire tout haut le budget que
vous avez par rapport aux budgets d'autres comtés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai toujours eu un bon budget.
M. PINARD: Alors, vous admettez que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je veux que cela continue.
M. PINARD: ... vous n'êtez pas discriminé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, c'est-à-dire que je veux savoir
dans quelle mesure ça correspond aux besoins des citoyens.
M. PINARD: Je crains fort d'être accusé de discrimination
par d'autres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous vous défendrez.
M. PINARD: Avec autant de brio et...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'intelligence.
M. PINARD: ... utilisant tous les artifices de la langue
française.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est-à-dire tous les secrets de la
langue.
M. PINARD: Les secrets?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a pas d'artifice dans la langue. Il n'y
a que connaissance...
M. PINARD: Il y a les artifices du language.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a que connaissance et secrets.
M. PINARD: Ah bon!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les artifices, c'est dans la
pensée.
M. PINARD: Enfin!
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le député de Chicoutimi a
d'autres questions?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vais poser une dernière question, si
vous le permettez.
C'est l'ensemble des travaux que vous effectuerez dans le comté
de Chicoutimi.
M. PINARD: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et qui serviront évidemment toute la
région parce que là, je ne défends pas seulement le
comté de Chicoutimi. Si on tient compte seulement du comté de
Chicoutimi, il n'y a que...
M. PINARD: Il y en a d'autres qui sont faits ailleurs que dans le
comté de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, évidemment, mais qui.
M. PINARD: Qui concernent la région.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'imagine que mes collègues des autres
comtés vont s'occuper de la route Sainte-Anne-Tadoussac...
M. PINARD: Certainement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... la Côte-Nord. Nous pourrons penser,
nous pouvons croire que le ministre s'intéresse au réseau routier
d'une région qui a besoin de cela pour les développements de la
baie James.
M. LESSARD: Je crains que la route Sainte-Anne-Tadoussac ne permette au
député de Chicoutimi de venir trop souvent dans mon
comté.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre, je vous remercie. Alors,
j'annoncerai l'heureuse nouvelle à mes commettants.
M. PINARD: Vous leur direz que nous nous sommes très bien
entendus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je leur dirai cela!
M. LAVOIE (Wolfe): Lors de l'ajournement, M. le Président,
j'avais mis l'honorable ministre au courant que, lors de la reprise à 20
h 15, je lui demanderais ce que deviendraient les redevances des
municipalités depuis de nombreuses années?
M. PINARD: C'est relativement aux ponts ou aux routes que nous remettons
aux municipalités?
M. LAVOIE (Wolfe): Aux routes. C'est parce qu'à certains
endroits, des municipalités ont brisé l'asphalte, supposons, et
le ministère de la Voirie a demandé aux municipalités un
certain montant pour la réparation. Il y a des montants...
M. PINARD: Ce sont des créances qui dataient depuis plusieurs
années.
M. LAVOIE (Wolfe): J'en connais depuis 1945-1948.
M. GAGNON: En 1962, le gouvernement est supposé avoir fait
disparaître toutes ces dettes.
M. LAVOIE (Wolfe): Non.
M. GAGNON: Oui. A des endroits, je suis convaincu... C'est que j'ai
été secrétaire municipal et je suis convaincu...
M. PINARD: Il y a eu des comptes... il s'agit de comptes en souffrance,
depuis longtemps. Ils s'élevaient à $180,000 en 1968 et sont
aujourd'hui de l'ordre de $67,500.
Oui, pour plusieurs municipalités.
Cette diminution est attribuable uniquement aux retenues de subventions.
L'étude de ces comptes nous démontre que, dans la majorité
des cas, il y a lieu de poursuivre le travail de perception parce que les
municipalités ont les moyens financiers de les rembourser au
ministère ou au gouvernement.
J'ai ici une liste. Je ne sais pas si c'est indiqué d'en donner
le détail.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a une ville en particulier pour laquelle
j'aimerais avoir le résultat, c'est la ville de Disraeli. C'est un
compte qui datait de 1948.
M. PINARD: Oui. J'ai écrit une lettre le 12 novembre 1970
à M. le maire de Disraeli pour l'informer que la municipalité
devait au ministère $14,444.42 depuis 1954 pour la réparation de
la route provinciale no 1 éventrée par des travaux municipaux
d'aqueduc et d'égouts. Le maire est intervenu pour demander la
résiliation ou la radiation de cette dette. Le ministère des
Finances surveille la récupération de ces comptes.
M. LAVOIE (Wolfe): J'ai déjà eu des rencontres il y a
quelques années avec le ministre de la Voirie, les fonctionnaires du
ministère de la Voirie, du ministère des Affaires municipales, le
ministre des Affaires municipales, le ministre des Finances, le ministre du
Revenu, en tout cas, plusieurs ministres et fonctionnaires. Cette
dette-là devait être annulée. Les raisons étaient
assez bonnes pour que cette dette soit annulée
complètement. Les fonctionnaires de la Voirie étaient
d'accord que...
M. PINARD: Moi, je ne retrace pas au dossier de lettre émanant du
ministre de la Voirie de l'époque ou d'un sous-ministre m'informant que
le ministère avait envisagé à l'époque de radier
tout simplement...
M. LAVOIE (Wolfe): Vous n'avez pas dans votre dossier...
M. PINARD: ... cette dette-là.
M. LAVOIE (Wolfe): ... une lettre signifiant que le compte avait
été réduit une fois à $10,000 ou $9,000?
M. PINARD: Il y a eu réduction de $15,308.42 à
$14,444.42.
M. LAVOIE (Wolfe): Une fois, on m'a dit que la dette avait
été baissée à $9,000 et, après cela, vous
m'avez dit qu'elle serait annulée complètement.
M. PINARD: Le maire, dans sa correspondance du 6 novembre 1970, m'a
demandé tout simplement d'annuler cette dette-là. Je lui ai
répondu le 12 qu'à cause de certaines exigences du
ministère des Finances, il m'était difficile de faire droit
à sa demande immédiatement sans avoir consulté au
préalable le ministre des Finances et le ministre des Affaires
municipales qui est en train d'établir un système
d'évaluation des demandes de subvention et de radiation de dettes qui
nous parviennent des municipalités.
M. LAVOIE (Wolfe): Qu'est devenu le comité qui a
été formé à ce sujet-là? Un comité
interministériel avait été formé et nous avons
déjà eu des rencontres au conseil des ministres pour
régler ces problèmes.
M. PINARD: C'est justement ce que je vous dis. Il y a actuellement un
comité qui fait l'étude de ces demandes et qui sera en mesure de
nous faire des recommandations bientôt au niveau du conseil des ministres
pour recommander l'annulation pure et simple de ces créances contre
certaines municipalités.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce que je ne comprends pas, c'est cet...
M. PINARD: Il est trop tôt pour en faire l'annonce. Je n'ai pas
une idée globale de la situation.
M. LAVOIE (Wolfe): ... cela avait été chargé
à cette ville-là en 1954 et n'a pas été
réclamé de 1954 à 1960, si je fais erreur. De 1960
à 1966, cela n'a pas été réclamé non plus.
On a commencé à réclamer cela après 1966.
M. PINARD: Le ministère a retenu sur la subvention d'entretien
d'hiver la somme de $288 en 1966. Le même montant a été
retenu en 67/68 et un montant indentique de $282 a été retenu en
69/70. Vous avez une retenue de $864, ce qui laisse un solde de $14,444,42.
M. LAVOIE (Wolfe): N'avez-vous pas un rapport des ingénieurs qui
vous disent que ce montant-là n'aurait pas dû être retenu?
Ils avaient demandé la permission de faire des travaux. Ils ont fait les
travaux et cela ne devait pas être chargé à la
municipalité, il me semble.
M. PINARD: S'il y avait eu un tel rapport, je ne vois pas pourquoi on
aurait fait des retenues pour les années que je viens d'indiquer 66/67,
67/68 et 69/70.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais, ce n'est quand même pas normal. Cela
devrait être annulé. Des dettes qui datent depuis aussi longtemps
devraient être annulées.
M. GAGNON: Sur l'ensemble des dettes, cela a des conséquences. A
un moment donné, des municipalités font des travaux d'aqueduc,
des travaux de protection contre l'incendie et elles reçoivent du
ministère des Affaires municipales une lettre de promesses disant: Vous
recevrez une subvention de tant. A ce moment-là, les emprunts sont
contractés et les tableaux de remboursement sont faits en fonction des
subventions à recevoir. Un bon jour, on reçoit une lettre disant:
La subvention que vous devez recevoir au montant de $2,000, $3,000 ou $4,000
sera versée à 50 p. c. La municipalité n'a pas
prévu cela dans son budget; le taux de la taxe d'eau et de la taxe
d'égouts est fixé. A ce moment-là, on ne peut plus y
toucher à moins d'aller devant la Régie des services publics.
C'est alors tout un problème qui surgit à l'intérieur
d'une municipalité dans son budget.
M. LAVOIE (Wolfe): Il faudrait faire une recommandation au ministre des
Finances.
M. PINARD: Voici, nous faisons l'analyse de ces dossiers. Certaines
recommandations seront faites par le ministère. J'irai devant le Conseil
des ministres pour faire une recommandation. J'espère que celle qui sera
faite sera adoptée.
M. LAVOIE (Wolfe): Le rapport mentionne qu'elle a été
adoptée. J'avais entendu dire par M. le maire, le patroneux du
comté, qu'il avait fait adopter cette affaire et qu'elle avait
été réglée.
M. GAGNON: J'ai plus confiance au ministre.
M. LE PRESIDENT: Le député de Portneuf.
M. DROLET: M. le Président, j'aurais deux courtes questions
seulement à ce poste budgé-
taire. La première question sur le budget du comté qu'on
aura, est-ce que...
M. GAGNON: Est-ce que c'est à ce poste budgétaire? Il doit
y avoir un autre poste budgétaire pour ça.
M. DROLET: Est-ce que j'ai la parole? Est-ce que sur le budget du
comté, nos municipalités pourront avoir cette année, soit
des montants, de petites subventions pour des réparations pour les
routes et les rues d'un village?
M. LE PRESIDENT: C'est le poste budgétaire 5: Direction de
l'entretien.
M. DROLET: C'est justement pour l'entretien des chemins.
M. PINARD: Cela va venir à la page 223.
M. DROLET: C'est bien. A la condition que ce soit égal pour tout
le monde. On permet des discussions sur les municipalités...
M. PINARD: J'aimerais mieux, si vous voulez, faire la discussion du
poste 5 : Direction de l'entretien et nous y reviendrons.
M. DROLET: Cela ne me fait rien mais que ce soit égal pour tout
le monde.
M. PINARD: Sur le fonctionnement de la direction comme telle, le
paiement des salaires aux fonctionnaires qui sont à cette direction.
M. DROLET: J'y reviendrai tantôt.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, je crois que c'est à ce poste
que l'on peut discuter de la loi des cimetières d'automobiles et de la
propreté sur les routes. D'après ce que j'ai vu, du moins au
niveau du rapport, ce serait à ce poste.
M. PINARD: Ce serait discutable au poste budgétaire 5, article 2:
Service de la signalisation.
M. LESSARD: Nous sommes justement rendus à ce poste.
M. PINARD: Vous êtes passés au poste 5.
M. LESSARD: Ici, essentiellement. On discute de la direction de
l'entretien, non pas service par service. On discute, un peu, du travail de
l'ensemble de ce service qui est à ce titre. Dans ce travail, vous
avez... Quand on arrivera à: Bureaux chefs et au service de la
signalisation, cela pourra passer plus vite. C'est un peu comme dans
"Administration".
M. PINARD: Quelle est votre question spécifique?
M. LESSARD: Il y a la loi de l'autoroute. Dans la loi de l'autoroute, il
y a une certaine norme concernant les cimetières d'automobiles.
M. PINARD: Et la loi des panneaux-réclame et la loi concernant
les cimetières d'automobiles. C'est ça.
M. LESSARD: La loi concernant les cimetières d'automobiles
précise un certain nombre de pieds. Est-ce que la loi des
cimetières d'automobiles, comme telle, n'oblige pas ceux qui
entretiennent certains cimetières, comme ceux-là, d'avoir des
panneaux pour cacher, à la vue, ces cimetières d'automobiles.
M. PINARD: Il faut qu'ils soient cachés par des écrans,
soit des écrans constitués d'arbres, soit des écrans sous
forme de clôtures. Nous avons différents modèles, au
ministère, qui...
M. LESSARD: A combien de pieds de la route?
M. PINARD: Il faudrait peut-être vérifier dans la loi
même. C'est à 500 pieds.
M. LAVOIE (Wolfe): Lorsque cette loi a été adoptée,
on avait donné cinq ans, si je me rappelle bien,...
M. LESSARD: Trois ans.
M. PINARD: Un moratoire avait été établi, oui.
Maintenant, il est dépassé.
M. LESSARD: Cela a été passé en quelle
année? Alors, voici simplement...
M. PINARD: En 1965 je pense, c'était une loi qui...
M. LESSARD: Voici, on fait une loi. Je comprends qu'il y a là un
problème d'utilisation de ces cimetières d'automobiles et de
savoir où on va placer ces automobiles-là; prenons, par exemple,
vers l'ouest, sur la route Québec-Montréal, à peu
près à 20 milles de Québec sur la route 20, nous avons
à droite un cimetière d'automobiles qui n'embellit pas le
paysage. Je suis intervenu, moi-même, auprès du ministre pour un
autre cimetière d'automobiles, cette fois-là sur la route 15,
à peu près à 30 pieds de la route: le propriétaire
a placé des panneaux pour cacher une partie, mais les automobiles
maintenant dépassent les panneaux. Il reste qu'au Québec la
question a été posée encore à une émission,
à ce sujet, il ne semble pas qu'on prenne de mesures, ou bien on
établit une loi et après ça, on ne l'applique pas.
Nous avons aussi le problème de la propreté sur nos
routes. Si on va dans le Nouveau-Bruns-
wick ou dans d'autres provinces, si on jette des déchets le long
de la route, on est passible de $50 à $100 d'amende. Je ne comprends pas
que chez nous... enfin, qu'est-ce qui nous empêche de faire de telles
lois pour apporter un peu plus de propreté, parce que ça entre un
peu dans les critères touristiques d'avoir une région propre et
un Québec propre. Même, on voit qu'on vient jeter des
déchets dans la province de Québec; on transporte tout ça
le long du Nouveau-Brunswick dans un sac, et quand on arrive au Québec,
on jette les déchets et ça va. Est-ce que le ministre a
l'intention de faire appliquer cette loi-là, et deuxièmement,
est-ce que le ministre a l'intention de soumettre une loi en Chambre, s'il le
faut, pour qu'on apporte, qu'on prévoie même des amendes pour les
personnes qui ne s'appliqueront pas à protéger la propreté
au niveau de nos routes? La route 15, on est rendu qu'on a des dépotoirs
le long de la route.
M. GAGNON: Il n'y a pas d'erreur qu'actuellement, il y a un
relâchement relativement à ces choses-là, les
dépotoirs d'automobiles et même des individus qui ont des
automobiles à côté de leur propriété, qui
sont renversées, la tête en bas. Mais mon opinion est que
ça relève surtout des ingénieurs de division, et à
ce moment-là, je me demande s'il n'y aurait pas lieu pour le
ministère, le ministre, d'envoyer des instructions assez
sévères, parce qu'il y a certainement un relâchement, et
moi qui parcours le chemin de Québec à la Gaspésie, il n'y
a pas d'erreur que, depuis quelque temps, on s'aperçoit que les gens
ambitionnent. Et même sur des propriétés privées,
deux ou trois automobiles qui sont renversées à quinze ou vingt
pieds du chemin, ça ressemble...
M. LESSARD: Je suis intervenu auprès du ministre, on m'a dit
qu'on faisait enquête et il n'y a eu aucune solution apportée
à cette affaire, et pourtant la loi est là.
M. GAGNON: Il s'agit de donner des instructions aux ingénieurs
divisionnaires.
M. PINARD: Voici, j'admets que tout ce que vous venez de dire a beaucoup
de bon sens parce que, moi aussi je me promène sur les routes de la
province, et je déplore ces laideurs. Surtout dans la Beauce où
je suis allé il n'y a pas tellement longtemps, c'est incroyable le
nombre de cimetière d'automobiles en bordure de la route no 1.
M. DROLET: On en a un sur la route 2, aussi.
M. PINARD: Il y en a même en bordure de l'autoroute
transcanadienne, mais au moins ceux-là, on a réussi à leur
faire respecter les règlements, ils ont érigé des
clôtures selon les normes établies par le ministère. Il y a
eu énormément d'avis d'infraction qui ont été
envoyés aux propriétaires de cimetières d'automobiles. La
loi a été adoptée, mais ce sont les règlements qui
n'ont pas été suffisamment bien rodés pour pouvoir
appliquer de façon efficace cette loi-là. Je ne sais pas ce que
ça donnerait si on faisait une poursuite devant les tribunaux.
Cela vaudrait la peine de faire au moins, ce qu'on appelle un "test
case", pour voir si le tribunal maintiendrait notre poursuite contre le
propriétaire qui ne voudrait pas appliquer ou respecter la loi et se
soumettre aux exigences, en érigeant une clôture de huit pieds de
hauteur, tel que le prévoit le règlement, à 500 pieds de
distance, au cas où ce serait la distance qui ne serait pas
respectée. Mais, il y a le fameux moratoire. On me dit que le moratoire
était de dix ans, alors il y a eu une prolongation du moratoire, si je
comprends bien.
M. LESSARD: Oui, mais on est loin du moratoire.
M. PINARD: Alors, le moratoire daterait de juillet 1965, il y a presque
six ans d'expirés. Je trouve que c'est un peu long. Pendant le
moratoire, cependant, les avis d'infraction sont envoyés aux
propriétaires et ils sont obligés de se soumettre aux exigences
du ministère, d'ériger les clôtures, si c'est cela qui est
nécessaire ou de se relocaliser à 500 pieds de l'emprise de la
route. Je vais vérifier si la loi a besoin d'être amendée,
mais je pense que c'est surtout du côté des règlements
qu'il pourrait y avoir une amélioration.
M. LESSARD: S'il y a un moratoire aussi long, je ne comprends pas
pourquoi on ne peut faire des lois avec des moratoires aussi longs.
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il y avait des pertes de commerce
assez considérables qui auraient été faites si on avait
procédé de façon draconienne; cela c'était entendu,
mais je vais contourner les difficultés parce que j'ai donné la
liste de tous les cimetières d'automobiles dont nous avons fait
l'inventaire dans la province à des industriels des matériaux de
rebut qui vont se porter acquéreurs parce qu'ils ont réussi
à trouver un débouché favorable à Sidbec. J'ai
parlé à M. Gignac, le président de Sidbec et il m'a dit:
Nous sommes acheteurs et je pense que ce serait une bonne décision si
vous décidez de donner la liste de tous les cimetières
d'automobiles à travers la province, de façon que nous puissions
avoir ce matériel que nous allons mettre en état de fusion.
M. LESSARD: Je vais vous soumettre un cas...
M. LAVOIE (Wolfe): Une industrie doit s'établir à
Bécancour avec deux haut-fourneaux électriques, ils sont
supposés de...
M. PINARD: Le général Allard est venu nous voir. Il nous a
entretenus passablement longtemps de ce problème. Il nous a même
dit qu'il avait des intérêts avec une compagnie française,
alors nous avons dit: Bravo, allez-y. Mais je trouve que les choses trament
maintenant en longueur parce qu'il est en train de se faire voler son projet
par d'autres. Il ne bouge pas, il n'y a plus de réponse du
général Allard à ce point de vue.
M. LESSARD: Un autre exemple...
M. LAVOIE (Wolfe): Avez-vous eu une réponse d'Ottawa, à ce
sujet-là?
M. PINARD: Pourquoi?
M. LAVOIE (Wolfe): Pour avoir une subvention pour bâtir cela.
M. PINARD: Peut-être, je ne sais pas, mais enfin s'il prend trop
de temps à fonctionner, il y en a d'autres qui sont prêts à
fonctionner parce qu'au Québec il en existe des entreprises du
même genre. Alors, je ne regarderai pas si la personne est juive, ou
canadienne-française ou si elle est anglaise, pour autant qu'elle va
réussir à nous débarrasser de ces laideurs et qu'elle va
trouver preneur du côté de Sidbec, eh bien, je vais les encourager
à le faire.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, il y a le nouvel équipement qui va
écraser les automobiles...
M. PINARD: C'est cela. Cet appareil est portatif maintenant. Us sont
capables de se déplacer à travers le Québec et de faire la
mise...
M. GAGNON: Aplatir.
M. PINARD: ... en pile avec leur machine portative et les camions
ramassent les "briquettes", c'est peut-être un diminutif, et s'en
retournent avec cela à l'usine.
M. LESSARD: Pour vous donner un autre exemple. Il y a trois ans,
à peu près, quelqu'un s'est construit dans notre région un
très beau terrain de camping, à Pointe-Lebel dans mon
comté.
Il y avait une très belle plage et, un ou après, une
certaine population a décidé d'aller jeter ses carcasses
d'automobiles sous prétexte que le rivage commençait je
comprends qu'il y avait aussi le problème du rivage qui
commençait à s'effriter... L'an passé ça
été la grande attraction des Américains, un beau terrain
de camping et, à côté, un beau cimetière
d'automobiles. On prenait des photos pour montrer ce qu'on pouvait trouver au
Québec. Un terrain de camping très bien monté et le gars,
en fait, est défavorisé par tout cela.
Je reviendrai l'année prochaine, certainement, sur cette
question.
M. PINARD: Vous avez raison.
M. LESSARD : J'ai fait parvenir au ministre certaines demandes à
ce sujet. J'ai précisé les cimetières d'automobiles qui
existaient dans ma région et je surveille cela. J'ai bien l'intention,
l'année prochaine, s'il n'y a rien de fait... Le gars, je sais qu'il a
le moyen de se déménager et de se construire des clôtures
à côté. De plus, c'est un coin extrêmement dangereux.
De toute façon, c'est un cas, il y en a d'autres.
M. PINARD : Il faudrait quand même être juste envers le
ministère. En plus de tous les cimetières d'automobiles que vous
retrouvez le long de nos routes provinciales numérotées, vous
avez tous les cimetières d'automobiles qui sont dans les limites
territoriales des municipalités. Le ministère ne peut pas agir
légalement à moins de faire adopter un règlement par la
municipalité qui concorde avec le règlement déjà
adopté par le ministère ou avec les dispositions de la loi
concernant les cimetières d'automobiles.
On a beaucoup de difficultés à convaincre les conseils
municipaux d'adopter ces règlements.
M. LAVOIE (Wolfe): Il faudrait que la responsabilité soit
à 100 p. c. au gouvernement.
M. PINARD: Si, à un moment donné, il n'y a pas plus de
collaboration entre les gouvernements municipaux et le gouvernement du
Québec, à ce moment-là, nous allons demander les pouvoirs,
par la loi, d'agir à la grandeur du territoire et nous agirons.
M. LESSARD: Sur cela, on vous appuiera certainement parce qu'il n'y a
pas une municipalité qui va agir. Pourquoi? Bien souvent, ce sont des
gens qui sont trop bien connus, qui ont de l'influence et paient un certain
montant de taxes. Alors, c'est là le problème. C'est que la
plupart des cimetières d'automobiles sont situés à
l'intérieur des limites d'une municipalité. C'est d'ailleurs ce
que le ministre avait répondu dans sa lettre. C'est pour cela que
j'interviens en disant que le ministère, étant donné qu'il
est quand même, responsable avec le ministère du Tourisme, des
sites sur les parcours de la route, dont, il le faut, en relation avec le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, prendre ses
responsabilités de ce côté-là et d'une façon
complète.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela va dépendre de l'Environnement, M.
Goldbloom.
M. PINARD: C'est ça. Alors, ce sera beaucoup plus facile parce
qu'il y a au moins un ministère qui va être capable de faire de
l'information populaire et de mieux sensibiliser la population sur ces laideurs
que l'on voit partout sur le territoire du Québec, alors que nous
investissons des centaines de millions pour améliorer l'infrastructure
et embellir bien sou-
vent le parcours du territoire. A ce moment-là, ça devient
extrêmement déprimant de constater jusqu'à quel point
certains s'acharnent à vouloir rendre laid ce qui devrait être
beau.
M. LESSARD: Mais pourquoi le ministère, actuellement, M. le
Président, à part les cimetières d'automobiles, ne fait
pas aussi une loi pour soumettre à une amende quelqu'un qui jettera des
déchets le long de la route? Il me semble que ce sont des choses que
l'on voit ailleurs, partout, et quand on arrive au Québec, on ne
l'applique pas. Est-ce que c'est parce que le gouvernement ne veut pas agir
ou...? Je sais, vous avez donné un peu la réponse l'autre jour
mais moi je ne peux pas comprendre qu'on retarde, par exemple, des mois et des
mois l'instauration d'un tel règlement.
M. GAGNON: Disons qu'en ce qui concerne les déchets, par exemple,
il ne faudrait pas trop blâmer le ministère de la Voirie, sauf
pour les grandes routes. En ce qui concerne les déchets, les conseils
municipaux ont tous les pouvoirs en vertu du code municipal pour agir, passer
les règlements...
M. LESSARD: Pas sur les grandes routes, non.
M. GAGNON: Non, mais disons qu'on trouve cela surtout à
proximité de nos petites municipalités, à l'entrée.
Sur cela, ce sont les conseils municipaux qui vont prendre leurs
responsabilités. Ils peuvent agir en vertu de leurs pouvoirs. Ils ont
des services de vidanges d'organisés. Ils peuvent le faire mais...
Evidemment, peut-être que l'amitié à l'endroit de telle ou
telle personne... Je crois que le ministère de la Voirie, sauf sur les
grandes artères, ne peut pas mobiliser les gens sur les petites choses
comme cela alors qu'il y a tellement de projets importants au niveau du
Québec.
M. LESSARD: Je calcule que c'est quand même important.
M. GAGNON: Oui, mais les municipalités sont là.
M. LESSARD: Elles ne font rien. Et vous avez, à part cela, des
routes où l'on va faire jeter des déchets, à la
frontière des deux municipalités et il n'y en a pas une qui sait
qui est responsable, de l'une ou de l'autre. Entre autres, par exemple, entre
Portneuf et Saint-Paul-du-Nord, à peu près dans le centre, on a
un genre de dépotoir comme cela. Pour ma part, je calcule pas le
comté de Portneuf, la municipalité de Portneuf que
ça enlève la beauté du paysage. Les constructions de
routes coûtent de l'argent au gouvernement. Il relève donc du
gouvernement de faire une loi qui obligera les municipalités à
faire un travail qu'elles ne font pas. Actuellement, ça fait des
années qu'on se bat sur cela, ça fait des années, je
pense, qu'il y a eu des interventions au niveau des crédits de la Voirie
sur cela, et il n'y a absolument rien qui se fait. Au contraire, cela empire
d'année en année. A mon avis, je pense que c'est la
première responsabilité du ministère du Tourisme, du
ministère de la Voirie en collaboration avec l'Environnement, de faire
une loi efficace et effective, que les municipalités soient
obligées de l'appliquer ou pas, je m'en fous, mais que la loi soit
appliquée.
Je veux que le ministère intervienne en ce sens pour
régler une situation qui ne laisse pas une très bonne opinion
chez les visiteurs qui viennent, chez nous, voir un peu nos paysages, mais
aussi nos dépotoirs.
M. PINARD : Je ne peux pas faire autrement que de donner raison au
député de Saguenay. Devant l'unanimité des membres de la
commission parlementaire, si c'est vrai qu'on a l'appui de tous les
députés de l'Assemblée nationale, vous comprendrez qu'il
sera plus facile au ministère de faire appliquer la loi et les
règlements édictés. Cela nous donnera aussi beaucoup plus
de poids pour faire valoir nos revendications, auprès des gouvernements
municipaux. Si on n'était pas capable d'obtenir la collaboration
efficace des municipalités, à ce moment, il sera mieux
indiqué de faire adopter une loi, par l'Assemblée nationale, pour
couvrir ce problème à la grandeur du territoire du Québec
et pour faire appliquer la loi, même si elle sera très dure
à certains égards.
M. LAVOIE (Wolfe): En 1965, je me rappelle bien, M. le ministre,
lorsqu'on a passé la loi, les gens n'étaient pas habitués
à cette loi. Il fallait sensibiliser la population.
M. PINARD: C'est cela!
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, la population semble plus
sensibilisée à ces horreurs. Maintenant les règlements
sont beaucoup plus faciles à appliquer.
M. PINARD: C'est un problème d'éducation populaire. Au
Québec, notre esprit civique n'est pas aussi développé que
dans certaines autres provinces. C'est un problème d'éducation,
à la base.
M. LESSARD: Parce qu'on a toujours laissé faire. La population...
étant donné qu'on n'a jamais établi de normes...
M. PINARD: Chez nous, au Québec, il y eut le régime de la
tolérance qui a empêché la réalisation de bien des
choses, à bien des niveaux, pas seulement au niveau politique, à
bien d'autres niveaux.
M. LESSARD: L'intolérance à d'autres niveaux...
M. PINARD: Peut-être, mais...
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 5, article 2, sous-article 1.
Adopté au complet?
M. LAVOIE (Wolfe): Quelle est la différence entre $2,013,000 l'an
passé et $1,278,000 cette année: Traitements et salaires? Il y a
beaucoup de différence.
M. DROLET: Poste budgétaire 5, article 1.
M. PINARD: Non. Cela a été adopté tantôt.
Nous sommes rendus au poste budgétaire 5, article 2 : Service de la
signalisation.
Service de la signalisation
M. PINARD: Je vais demander à M. Michaud de vous donner
l'explication.
A l'article 2, sous-article 1: Traitements, en 1970-71, il y avait des
ouvriers qui, cette année, sont chargés à un autre
sous-article.
M. GAGNON: Des ouvriers à temps permanent ou à temps
partiel?
M. PINARD: A temps permanent. Ils étaient chargés de faire
la signalisation. On a décentralisé la signalisation dans les
districts pour les lignes blanches, dans les régions...
M. LAVOIE (Wolfe): Vous avez moins d'ouvriers cette année et les
dépenses de déplacement sont plus élevées. $115,000
l'an passé, $130,000 cette année.
M. PINARD: L'an passé, les $115,000 ont été
insuffisants. Il a fallu dépenser $150,000 par des virements de
crédits, à l'intérieur de l'article. La prévision
est de $130,000, sur le nombre de fonctionnaires qui vont voyager, basé,
sur les comptes de dépenses de l'année écoulée.
M. LAVOIE (Wolfe): Avez-vous autre chose sur cela?
M. DROLET: M. le Président, concernant l'article 2: Service de la
signalisation. J'ai à quelques reprises fait des représentations
au ministère...
M. LAVOIE (Wolfe): M. Drolet, excusez-moi, mais vous pourriez
peut-être parler de cela à l'article 2, sous-article 7... à
l'article 2, sous-article 6: Fournitures et approvisionnements.
M. DROLET: Voyons ! Non. C'est le service de la signalisation. Ce qui
regarde, en général, la signalisation dans tout notre
réseau routier, dans notre comté...
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, mais cela doit être à l'article 2,
sous-article 6.
M. GIASSON: C'est cela, mais c'est sur les commentaires
généraux.
M. DROLET: Je vais les faire. Si je ne suis pas à l'ordre, vous
me le direz dès qu'ils seront faits.
M. le Président, j'ai fait des représentations, au
ministère, à deux ou trois reprises, à la suite de
demandes de certaines municipalités du comté de Portneuf,
concernant la signalisation du comté. Vous savez, à peu
près, comment est fait le comté. Il y a seulement sept
municipalités, sur le bord du fleuve, qui longent la route 2. Plus de
vingt municipalités sont au nord. On a des endroits, comme
Rivière-à-Pierre, ou il y a maintenant la réserve Portneuf
qui est extrêmement connue. Mais les gens ne savent pas où aller.
Ils ne savent pas quel chemin prendre pour s'y rendre. Il n'y a aucune
signalisation. De même pour d'autres municipalités. A Pont-Rouge,
qui est une grosse municipalité, on ne trouve aucune signalisation.
Saint-Marc-des-Carrières, où il y a de la pierre, peut-être
une des plus belles pierres du Canada, ce n'est pas annoncé en bordure
de la route 2.
On annonce peut-être la municipalité la plus
éloignée ou une grosse ville comme Saint-Raymond, mais les autres
ne sont pas annoncées. La lettre qui était signée
par M. Deshaies, je pense que j'ai reçue du ministère me
disant qu'il ne voulait pas qu'il y ait des genres de litanies sur le bord du
chemin, je suis bien d'accord. Mais quand il s'agit, par exemple, du lac
Saint-Joseph où tous les gros "big shots" de la ville de Québec
vont se reposer les fins de semaine, il est annoncé à peu
près dix fois au bord de la route no 2. Tous les notaires et les juges
de la ville de Québec vont se reposer là.
Mais lorsqu'il s'agit des municipalités ou de nos richesses, les
seules richesses qu'on a dans le comté, de grâce, qu'on les
annonce! Les municipalités du comté le demandent. Je pourrais
même dire au ministre que j'ai le programme du Parti libéral, du
29 avril, qui dit: Améliorer la signalisation du réseau routier
de Portneuf qui est inadéquate. Je ne comprends pas au juste les deux
réponses que j'ai reçues du ministère disant qu'ils ne
veulent pas trop changer cela, qu'ils ont peur qu'il y ait des litanies sur le
bord de la route. Il n'y aura pas plus d'accidents qu'il y en a. J'aimerais
avoir des éclaircissements là-dessus et, si possible, des
améliorations.
M. PINARD: Comme c'est M. Deshaies qui vous a répondu, je vais
lui demander d'expliciter davantage sa réponse.
M. DROLET: Merci.
M. PINARD: La signalisation dans la province, autant sur la route
transcanadienne que sur les routes numérotées ou
régionales est faite d'après certaines normes et une de ces
normes-là, c'est de ne pas multiplier l'information
écrite. Les experts en circulation et en signalisation tiennent
mordicus à réduire le message écrit au strict minimum. Ils
ont des chiffres à l'appui, des statistiques au point de vue des
accidents et au point de vue de l'information de l'automobiliste, pour
justifier leurs prétentions. Jusqu'à ce jour, le ministère
s'en est tenu à ces normes-là. A l'endroit d'une intersection, on
identifie la plus grosse ville sur la route qui fait jonction à cet
endroit-là. Le long de la route, chaque municipalité va
être identifiée à mesure qu'on y arrive. Changer les
normes, je pense que ce serait difficile et identifier toutes les
municipalités, dans le cas du comté de Portneuf, c'est un peu
particulier. Ce serait difficile pour la route no 2, la route de Pont-Rouge,
par exemple...
M. DROLET: Oui.
M. PINARD: ... de les identifier toutes.
M. DROLET: M. Deshaies, je pense qu'il y aurait peut-être deux ou
trois améliorations à apporter. C'est surtout là-dessus
que j'avais insisté dans ma deuxième lettre. Ce n'était
pas de tout virer le comté à l'envers. Vous savez que vos normes
ne sont pas suivies à la lettre partout. Si vous passez sur la route no
2, vous arrivez dans Champlain même, les saints et les saintes qu'il y a
dans le nord de la municipalité de Champlain, je pense qu'il y en a six
ou sept annoncés de suite...
M. PINARD: Cela ne devrait pas l'être. M. DROLET: ... sur une
route qui... M. PINARD: On devrait les enlever. M. DROLET: Oui. Je l'ai vu. J'y
ai passé. M. PINARD: Il doit y avoir un député
là.
M. DROLET: Vous avez un ministre dans ce coin-là. Je pense que
même si c'était ajouté, Rivière-à-Pierre, au
moins, ou Saint-Marc-des-Carrières, à deux ou trois endroits sur
le bord de la route no 2, cela aiderait énormément. Je ne pense
pas qu'il y ait un accident de plus. Car autrement, ce n'est pas mieux; ils
arrêtent sur le bord du chemin et ils commencent à regarder leur
carte et là, ils se font accrocher. Ce n'est pas mieux. Je pense que,
là-dessus, le ministère devrait réviser sa
décision, parce que je vais vous écrire de nouveau. Les
mêmes municipalités m'ont fait des représentations et
j'espère que cela va être réglé cette année,
parce que l'année prochaine ça va faire dur.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: Peut-être une information supplémentaire. Ce que
M. Deshaies a dit, c'est peut-être un voeu réel, sincère,
de sa part, mais par contre, si on tombe en pratique, justement... Là,
j'apporterai un exemple concret sur la Transcanadienne. Si je prends comme base
ce qu'il a dit, sur la Transcanadienne, on voit, à un moment
donné, les rangs 2 et 3 de Saint X. Il n'y a absolument rien,
excepté un gros hôtel cela, c'est probablement un ami du
parti ou encore un gros restaurant, c'est tout ce qu'il y a. Par contre,
à l'intersection suivante, où c'est une route qui a cinq ou six
municipalités d'un côté et qu'on peut se rendre
peut-être à 50 milles de l'autre côté avec cinq, six
et sept municipalités, peut-être une ville au travers, là,
c'est une toute petite annonce, la dernière municipalité à
l'autre bout du 50 milles, une annonce très petite, tandis que les rangs
2 et 3 de, je ne sais pas, Saint-Xénophon, eux, c'est une grande
pancarte de 8 1/2 par 16 ou par 20. Il y a de petites anomalies qui existent
présentement. Elles mériteraient d'être regardées de
près. Il faut que ce soit corrigé parce que cela annonce mal.
M. PINARD: Je crois que je connais l'endroit auquel le
député fait allusion. Il s'agit d'une rivière où il
y a un carrefour, relié au pont. Si ce carrefour n'est pas
indiqué, le quatrième rang en haut, je pense, le quatrième
rang en bas, ou quelque-chose de semblable, c'est parce que le prochain
carrefour est assez loin. Cela a été tout simplement une
indication, pour l'utilité des gens qui devaient se servir de ce
carrefour.
On n'a pas tous les mouvements, à ce carrefour-là.
M. BELAND: Vous ne situez pas exactement l'endroit. Je ne voudrais pas
préciser la municipalité, parce qu'enfin cela gênerait
peut-être une certaine quantité de personnes. Comme on regarde
l'avenir et que l'on ne regarde pas, le moins possible, le passé, c'est
pour cela que je ne veux mettre personne mal à l'aise. C'est pour cela.
Il n'y a aucune rivière à l'endroit que justement je mentionne.
Il y a deux ou trois endroits comme cela. Il y a, précisément,
trois endroits, très spécifiques, sur la Transcanadienne entre
Québec et Montréal où cela se répète.
M. PINARD: Dans le comté de Lotbinière?
M. BELAND: Il y en a une dans le comté de Lotbinière.
M. PINARD: Il y a le rang Pierriche, c'est à cela que vous faites
allusion?
M. BELAND: Pas précisément cela.
M. PINARD: Enfin, je ne vois pas pourquoi le député ne
veut pas mentionner le nom de la municipalité. Je ne vois pas en quoi
cela diminuerait...
M. BELAND: J'apporterai une précision à M. Deshaies.
M. PINARD: Si vous avez un exemple concret à donner pour indiquer
que le système de signalisation, que nous avons mis en vigueur, est
réellement mal équilibré, je pense que...
M. GIASSON: ... le cas de Sainte-Eulalie, 14e rang, 13e rang, 11e rang,
c'est assez unique entre Québec et Montréal.
M. BELAND : Prenez des rangs, par exemple, 5 et 6 d'une part, Villeroy.
Prenez l'entrée Villeroy-Deschaillons d'un côté et de
l'autre côté, c'est justement la route pour se rendre à
Plessisville, Thetford. Réellement, il faudrait regarder de près
ces annonces, parce que, d'une part, la route qui se rend à Deschaillons
et de l'autre côté à Plessisville, Thetford, il y a une
très petite enseigne comparativement à l'autre enseigne des rangs
5 et 6, Villeroy, qui est tout simplement un environnement. Ce sont deux rangs
tout simplement. Ce n'est pas autre chose que cela. Réellement,...
M. PINARD: Je suis bien prêt à demander que l'on fasse une
étude des normes pour savoir si elle colle à la
réalité des besoins exprimés, compte tenu aussi de ce que
vient de dire M. Deshaies quant à la sécurité
routière, à la signalisation qui se fait de façon de plus
en plus symbolique, etc. Enfin, si réellement, cela devient injuste
à l'endroit de certaines municipalités parce que vous
prétendez que certaines municipalités sont
privilégiées, par rapport à d'autres, il faut savoir
pourquoi elles le sont, si elles sont privilégiées. Il faut avoir
de très bonnes justifications techniques. Il ne faut pas que ce soit
à caractère politique, ces justifications.
M. BELAND: C'est évident. C'est justement pourquoi j'ai
apporté cela. C'est une question de service général
à la population, un point, c'est tout. Je ne veux rien d'autre que
cela.
M. GAGNON: Au niveau de la signalisation je pense bien que le
ministre est un peu moralement convaincu comme moi il manque
peut-être de personnel. Je donne un exemple. La signalisation devrait
être réparée au plus tard à la fin de juin. Dans
plusieurs comtés on voit qu'à la fin du mois d'août, on n'a
pas encore terminé toutes les réparations, toutes les lignes
blanches, mais surtout les affiches qui ont été cassées
par l'entretien de chemins d'hiver. Peut-être parce qu'on manque de
personnel pour assurer que le travail soit fait, au plus tard, à la fin
de juin. Il y a également aussi au niveau des routes et je veux
parler...
M. PINARD: Le problème, c'est de planifier nos travaux
d'entretien. Vous connaissez la période du dégel. Elle est assez
prolongée dans le Québec. Lorsqu'on est certain qu'il faudra
faire un revêtement bitumineux sur un tronçon de route, cela
devient bien embêtant pour nous d'aller faire la ligne blanche avant de
faire le revêtement bitumineux.
Vous faites un gaspillage à ce moment-là.
C'est normal que la direction de l'entretien attende d'avoir
procédé au revêtement bitumineux avant de faire
l'application des lignes blanches. Sur la route transcanadienne, je voyage de
jour et de nuit aussi, mais surtout de nuit. Par période de temps
très sombre et de pluie, par exemple, on ne les voit pas du tout, parce
qu'il n'y en a plus. Il en reste à peine de chaque côté. On
vient de placer des commandes fantastiques de peinture. Il y a eu des appels
d'offres. Il y a eu des appels d'offres publiés dans les journaux. Nous
avons des spécifications très sévères. A ma grande
surprise, ce ne sont pas les grands fabricants de peinture qui nous donnent les
meilleures soumissions. La peinture nous revient à $1.80 le gallon. J'ai
trouvé ça tellement douteux que j'ai demandé de faire une
nouvelle vérification. Nous allons faire l'analyse de la peinture qui
nous a été soumise pour fins d'échantillon. Je voudrais
aussi que l'on sache...
M. LAVOIE (Wolfe): C'est de la peinture à l'eau.
M. PINARD: ... vraiment si c'est une peinture de qualité, qui va
avoir un caractère de durabilité.
M. GAGNON: Les normes de la peinture.
M. PINARD: On a fait la vérification des normes. La soumission et
l'échantillonnage produits sont conformes à toutes les
spécifications, toutes les normes du laboratoire. Je doute encore.
Seulement, là, il faut bien que je me rende à l'évidence
qu'il faut quand même adjuger le contrat au plus bas soumissionnaire
compétent, solvable qui répond à nos
spécifications. Je l'avertis d'avance qu'on va le faire surveiller et,
s'il faut choisir un laboratoire indépendant, on va choisir un
laboratoire indépendant qui va prendre des échantillons, non pas
seulement sur le premier qui va nous arriver mais sur tous les barils qui vont
nous arriver.
Il y aura aussi un échantillonnage et une expertise de faite dans
le camion qui fait l'épandage de la peinture proprement dit pour savoir
si le mélange est bien fait aussi.
M. LAVOIE (Wolfe): J'ai eu connaissance...
M. PINARD: On me dit que cela a été fait dans le
passé, pour essayer de vérifier si on ne nous jouait pas à
l'endroit où la peinture est finalement transportée par
camion...
M. GAGNON: En petites quantités, j'ai déjà
été informé...
M. LAVOIE (Wolfe) : J'ai eu connaissance dans le passé que des
soumissions ont été demandées à des compagnies de
peinture. Il y a une compagnie qui a soumissionné en bas de son prix
coûtant et elle s'est fait battre par une autre compagnie. Est-ce que la
qualité était là? Je ne le sais pas. Mais, il y a
certainement quelque chose qui se passe.
M. PINARD: C'est le cas que j'ai discuté la semaine
dernière. J'ai demandé à M. Charland qui était
autrefois le directeur du service de la circulation d'en prendre charge
personnellement. Il m'a donné toutes les assurances. Il m'a dit qu'au
besoin il ferait faire des vérifications par un laboratoire
indépendant au cas où il y aurait quelque chose qui
surviendrait.
M. GAGNON: Une intervention faisait mention surtout...
M. PINARD: Ce sont quand même de grosses quantités. Cela
représente 400,000 gallons de peinture.
M. GAGNON: Je faisais surtout mention des affiches de signalisation. Il
y a également un problème qui a apporté mon attention,
indépendamment du gouvernement actuel. Disons la route
Anse-Pleureuse-Murdochville-Gaspé. A plusieurs reprises, le conseil de
Murdochville a demandé que le ministère de la Voirie donne un nom
à la route. Elle a été construite il y a 17 ans.
M. PINARD: Un nom ou un numéro?
M. GAGNON: Un nom, on a demandé un nom. Peut-être
qu'à tout événement le conseil de Murdochville a fait part
qu'il aimerait qu'on donne à la route un nom ou un numéro, je ne
le sais pas. Je ne sais pas si c'est le ministère de la Voirie, à
ce moment-là, ou si c'est le conseil ou si ce sont les
municipalités ensemble qui décident.
M. LESSARD: Cela pourrait être Route de la mort, etc.
M. PINARD: Je pense que la meilleure formule à choisir c'est la
formule du numérotage en vertu du nouveau système de
classification des routes. A ce moment-là, vous ne soulevez pas de
débat...
M. GAGNON: Autour d'une personne.
M. PINARD: ... autour d'une personne ou entre des intérêts
divergents de municipalités...
M. GAGNON: C'est plus facile à lire, c'est plus vite.
M. PINARD: J'ai eu nombre de résolutions et de recommandations et
qu'on donne le nom de telle personne, de tel pionnier, à tel endroit. A
ce moment-là, vous ne vous embarrassez pas, non plus, dans les
dédales du comité de toponymie qui s'occupe de ça,
aussi.
M. GAGNON: On va donner le problème à M. Deshaies et qu'il
la baptise d'un numéro.
M. LAVOIE (Wolfe) : Etes-vous avancés dans la planification?
M. PINARD: Nous l'avons acceptée. Nous allons envoyer une copie
du document à chacun des députés.
M. LAVOIE (Wolfe): Très bien. Au sujet de la signalisation,
concernant les carrefours dangereux, on ne semble pas porter assez d'attention
et poser assez de clignoteurs rouges et jaunes pour avertir du danger. A un
endroit chez nous, à Bishopton, cela fait déjà quelques
années que l'on réclame les clignoteurs. Je ne sais si on les
aura bientôt.
Vous n'êtes pas pire que moi d'abord. On est pareil.
M. GAGNON: Cela relève de la compétence de qui? Du
ministère des Finances?
M. PINARD: De la technique.
M. LAVOIE (Wolfe): Quand il y a des accidents mortels...
M. PINARD: La technique a des exigences que la politique n'a même
pas!
M. LAVOIE (Wolfe): Quand il y a des accidents mortels...
M. PINARD: Je vais vous admettre ça, bien candidement. Je ne
chicane personne autour de moi, mais qu'est-ce que vous voulez? J'ai
été ministre et j'en ai demandé. On m'a donné les
meilleures raisons du monde pour dire que ce n'était pas possible d'en
installer. Je suis retourné dans l'Opposition, j'ai continué
à faire les mêmes demandes. Je n'ai pas été plus
chanceux. Je suis redevenu ministre puis...
M. GAGNON: Dans le même...
M. PINARD: La technique, vous savez...
M. LAVOIE (Wolfe): Pourtant à Drummondville, il ne manque pas
grand-chose.
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il y a encore des gens qui se
plaignent.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est vrai?
M. PINARD: Bien oui!
M. LAVOIE ( Wolfe): Cela me surprend.
M. LE PRESIDENT: Le député de Portneuf. M. GAGNON: Une
dernière question.
M. DROLET: C'est sur la couleur des lumières.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. DROLET: Est-ce que ça relève de votre ministère,
les restaurateurs, les hôteliers ou tous les gens de ce genre, qui ont
des annonces sur le bord du chemin? Est-ce que c'est vous qui les faites
reculer? A combien de pieds ont-ils le droit de mettre des annonces, sur le
bord du chemin?
M. PINARD: C'est assez compliqué à expliquer mais enfin...
Il y a une loi qui s'appelle la loi des panneaux-réclame. Elle est
appliquée assez sévèrement. On a envoyé beaucoup
d'avis d'infraction. On a même fait l'enlèvement de certaines
affiches parce que le propriétaire ne voulait pas se soumettre à
certaines exigences...
M. DROLET: C'est vrai.
M. PINARD: On a même fait des poursuites devant les tribunaux,
poursuites qu'on a gagnées dans la plupart des cas. Mais ça
aussi, c'est difficile d'application.
M. DROLET: Mais normalement, d'après la loi, c'est à
combien de pieds?
M. PINARD : Cela varie avec la grandeur du panneau. Un petit panneau
peut être plus près qu'un gros.
M. DROLET: Est-ce la même loi partout, à la campagne et en
ville? Parce qu'à l'entrée de la ville on n'a, parfois, pas de
place pour mettre des grandes annonces. Elles sont plus sur le bord du chemin
qu'à la campagne.
M. PINARD: Il y en a beaucoup qui empiètent sur l'emprise de la
route provinciale.
M. GAGNON: Mais je ne crois pas qu'en ville le ministère de la
Voirie ait compétence au niveau des affiches, des annonces.
M. PINARD: Sur...
M. GAGNON: Les grandes artères.
M. PINARD: En bordure de nos routes à caractère
provincial, à l'intérieur d'une municipalité, oui.
M. GAUTHIER: Est-ce qu'il y a aussi une réglementation concernant
les projecteurs qui existent le long des hôtels ou des restaurants?
Est-ce qu'il y a une réglementation à ce sujet?
M. PINARD: Oui. Nous avons le droit d'agir à ce niveau. J'ai
remarqué qu'à certains endroits on était...
UNE VOIX: Aveuglés.
M. PINARD: ... aveuglés par certains projecteurs. Je ne vois pas
comment c'est un meilleur moyen d'annonce qu'un autre. C'est très
distrayant pour l'automobiliste en tout cas.
M. GAGNON: Qu'ils éclairent la cour, non pas la route. Ils
peuvent éclairer leur cour mais non pas la route, à des
endroits.
M. PINARD: Il faudrait avoir une escouade très mobile et
nombreuse pour être capable de prendre soin de tous les cas.
M. GAGNON: Cela relève plutôt de la Sûreté du
Québec, qui elle...
M. PINARD: Elle est complètement surchargée de travail. Il
n'y a rien à attendre de ce côté. Elle n'a pas le personnel
requis. Tous les directeurs qui se sont succédé à la
Sûreté du Québec m'ont donné la même raison,
elle est vraie.
M. GAGNON: Il y a tant de gens qui veulent travailler, qu'on leur fasse
passer des concours.
M. LAVOIE (Wolfe): A la demande générale, il a
été demandé d'enlever un certain globe, trop fort...
M. PINARD: Il est trop tard, à ce moment-là, lorsqu'il
faut attendre la mort de personnes pour qu'on agisse.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais le globe existe toujours. Le maire a
demandé qu'il soit enlevé.
M. PINARD: Il faudrait être en faveur de la prévention.
M. LESSARD: M. le Président, je ne comprends pas la
réponse du ministre qui dit: "Ils sont débordés de
travail".
M. PINARD: A la sûreté du Québec?
M. LESSARD: Oui. Mais on passe, nous, et on le constate. J'ai eu
connaissance d'un accident qui est arrivé dans ma famille, dans des
circonstances semblables. Nous passons et nous le constatons. Pourquoi eux, qui
sont supposés circuler beaucoup plus que nous, ne sont-ils pas capables
d'aller directement et même la place dont je parle, ils s'y
rendent pour aller au restaurant et d'avertir le propriétaire
lui-même? Je suis assuré que si la Sûreté provinciale
voulait, de ce côté, faire un travail, il est possible de le
faire.
Mais justement, on le fait lorsqu'il y a un accident mortel. Là,
ça change.
M. LAVOIE (Wolfe): Même là, on ne le fait pas encore.
M. LESSARD: Parce que les policiers s'amusent, pas mal, à nous
courir après, bien souvent, mais lorsque c'est le temps de faire leur
travail...
M. PINARD : Je ne veux pas être injuste envers le ministère
de la Justice, envers la Sûreté du Québec non plus. Nous
connaissons la complexité de la tâche qu'ils ont à
accomplir. Il y a du personnel, en nombre insuffisant, pour prendre soin de
tous les besoins que vous exprimez. Encore, cela se résoudrait au plan
budgétaire, mais il serait peut-être bon d'avoir, ce qu'on
appelle, la police de la route, pas nécessairement rattachée
à la Sûreté du Québec. Cela existe dans tous les
Etats américains, les "State patrols".
Ce serait, peut-être, la formule la plus efficace pour en venir
à l'application plus intégrale de nos règlements et de nos
lois. Ce sont d'excellentes recommandations que vous me faites. Elles ne
tomberont pas dans une sourde oreille. Vous pouvez être convaincus que
nous allons tout faire pour faire appliquer la loi.
M. LAVOIE (Wolfe): Nous sommes maintenant rendus au sous-article 6. Je
veux savoir la différence entre $2,800,000, acceptés l'an
dernier, et cette année, il y a $3,618,000, il y a $800,000 de
différence.
Est-ce que vous vous attendez de faire plus de signalisations?
M. DROLET: Probablement qu'il y aura quelques annonces pour mon
comté.
M. PINARD: J'aimerais mieux donner une explication, quitte à ce
que vous la critiquiez, si vous ne la jugez pas satisfaisante.
M. DROLET: Ils vont placer trois annonces sur la route no 2.
M. PINARD: M. Michaud donnera des explications quant à
l'augmentation des crédits demandés cette année.
A la nature 6, vous avez la nature 6.3, "éclairage et pouvoir",
pour $1,170,000. La nature 6.4, "matériaux de construction et
d'entretien" pour $2,448,000. Maintenant, à "éclairage et
pouvoir", il y a une augmentation assez forte due à des comptes en
retard pour le pont-tunnel Hippolyte-Lafontaine et différents comptes
de...
M. LAVOIE (Wolfe): Cela ne rentre pas dans le projet de la
Transcanadienne?
M. PINARD: Non, c'est de l'entretien. L'éclairage et le pouvoir
du tunnel est à la charge du ministère de la Voirie.
M. GAGNON: Un éclairage comme le pont de Québec peut
représenter une dépense de combien, dans un an? Simplement une
information. $20,000, $25,000? Cela doit être très
considérable.
M. PINARD: Le nouveau pont? Le pont Pierre-Laporte? Tout le
système d'éclairage qui y est installé?
M. GAGNON: Le coût d'éclairage. Le coût de
l'électricité.
M. PINARD: L'approvisionnement de l'électricité.
M. GAGNON: C'est cela.
M. PINARD: Je n'ai pas d'idée précise.
M. GAGNON: Cela doit être très, très
dispendieux.
M. LAVOIE (Wolfe): On voit cela, les lumières, cela doit
coûter assez cher cela.
M. LATULIPPE: ...par unité, $5 par année?
M. GAGNON: Comme le pont-tunnel Hippolyte-Lafontaine, avez-vous une
idée du coût annuel de la dépense d'éclairage?
M. PINARD: $120,000.
M. GAGNON: Simplement pour la dépense d'éclairage, c'est
fantastique.
M. PINARD: Oui, mais cela comprend l'électricité
nécessaire pour le fonctionnement des tours de ventilation, la lutte
contre la pollution à l'intérieur du tunnel. Il faut ventiler, je
ne sais pas la quantité de gaz toxiques, tel volume par minute, c'est
très considérable.
M. GAUTHIER: Cela prendra de la signalisation, là. Sauf erreur,
est-ce que je n'ai pas déjà entendu l'actuel ministre se plaindre
qu'il n'y avait pas assez d'appareils, de machines pour faire, justement, le
marquage des routes? En avez-vous acheté?
M. PINARD: Nous en avons acheté plusieurs unités depuis.
Nous les avons envoyées dans les districts, pour ne pas obliger
l'équipement de partir de Québec pour Montréal.
M. GAUTHIER: Est-ce qu'elles sont en dépôt dans chaque
disctrict?
M. PINARD: Il y en a plusieurs maintenant. Nous allons racheter d'autres
unités pour précisément arriver à faire plus
tôt et plus rapidement le traçage des lignes blanches sur nos
routes.
M. LAVOIE (Wolfe): Avez-vous des machines manuelles ou seulement sur
camion?
M. PINARD : Il y a peut-être de petites machines pour les courtes
distances, mais c'est surtout le traçage des lignes blanches qui se fait
avec les camions.
M. LAVOIE (Wolfe): Celles qui font les barres de côté, en
avez-vous plusieurs?
M. PINARD: Oui, il faut en faire dans les sorties, dans les
entrées.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, est-ce que vous en avez suffisamment de
ces machines?
M. PINARD: Il y a quatorze machines.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, il y a des annonces à fabriquer au
ministère de la Voirie?
M. PINARD: Il y a des machines qui sont opérés
manuellement pour faire les lignes transversales, comme celles qui servent dans
les villes habituellement.
On a trois sortes de machines, on a les gros camions traceurs, on a les
camions intermédiaires pour faire les carrefours et les courtes
distances, ensuite on a les machines à main.
M. LAVOIE (Wolfe): Quel est le coût d'une machine à
main?
M. PINARD: Pas tellement dispendieux. $500... un peu plus cher que cela,
mais pas tellement.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous le direz, je peux vous en faire fabriquer pour
$300 chez nous.
M. PINARD: Certainement.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7: Mobilier, équipement de bureau
et d'informatique...
M. PINARD: Demandez à votre protégé de nous faire
une offre et on l'enverra au service des achats.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10: Loyers, accepté.
M. LAVOIE (Wolfe): Services contractuels. Pourquoi les $100,000 cette
année?
M. GAGNON: En quoi consistent les services contractuels? Cela n'existait
pas auparavant.
M. PINARD: On me dit que c'est pour l'entretien des tours de ventilation
au pont-tunnel Lafontaine.
M. GAGNON: Ah bon! Mais, l'année dernière, est-ce que cela
faisait partie d'un autre article, parce que cela n'apparaît pas au
budget de l'année dernière.
M. PINARD: C'était sur le budget de la Transcanadienne.
M. GAGNON: Et ça a été transféré au
budget de...
M. PINARD: Comme cette partie de la Transcanadienne est terminée,
il faut impliquer la dépense à un autre poste budgétaire
maintenant.
M. GAGNON: Est-ce que vous procédez par demandes de soumissions
publiques ou bien par contrats signés, simplement? Des contrats
négociés?
M. PINARD: On me dit qu'il s'agit d'un contrat
négocié.
UNE VOIX: Est-ce que c'est $25,000?
M. PINARD: Est-ce pour le lavage du tunnel? Quelle est la nature des
travaux qui sont exécutés à même ce
sous-article?
On me dit que souvent il y a des poteaux d'éclairage, des bases
qui sont brisées et tout cela. On les répare sur une base de
services contractuels et on a surtout autour de Québec et de
Montréal qui... C'est ça.
M. GAGNON: Est-ce que le contrat est toujours négocié avec
la même compagnie? Est-ce que ce sont les mêmes compagnies avec
lesquelles vous négociez existent depuis de nombreuses années? Ce
sont des gens spécialisés dans ce travail-là.
M. PINARD: Ils sont polyvalents parce qu'ils sont dans plusieurs
spécialités de la construction routière.
M. GAGNON: Polyvalents?
M. PINARD: Polyvalents à bien des points de vue.
M. GAGNON: Le mot n'est pas péjoratif mais il est vache.
M. LATULIPPE: Sur le même sujet, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Etant donné qu'il s'agit d'un travail permanent,
à mon opinion parce qu'il faut ventiler cela à l'année,
est-ce qu'il y a des raisons spéciales pour que le ministère
fasse faire cela par du personnel de l'extérieur et non par ses
permanents eux-mêmes?
M. PINARD: Pour l'entretien du tunnel, c'est $15,000 annuellement. Pour
l'entretien de tous les poteaux d'éclairage en bordure de la
Transcanadienne ce sont d'autres contrats. C'est là que...
M. LATULIPPE: Donc, les $100,000 ne sont pas seulement pour les...
M. PINARD: ... vous ventilez la dépense et que vous avez une
somme totale de $100,000. Il faut quand même que l'entrepreneur soit
outillé en conséquence. Il lui faut des échelles
hydrauliques pour être capable d'aller jusqu'au faite des poteaux pour
remplacer les lampes, pour remplacer les têtes lorsqu'elles sont
brisées ou lorsqu'elles fonctionnenent mal.
M. LATULIPPE: M. le Président, c'est parce que j'avais compris
qu'il s'agissait seulement des valves de circulation d'air.
M. PINARD: J'ai donné un exemple. C'est un des domaines de
l'entretien. Il y a tout le reste aussi.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 5, article 3, sous-article 1:
Traitements, salaires et allocations.
Service du matériel et communication
M. DROLET: M. le Président, est-ce à cet article ou
à celui qui suit qu'on pourrait parler de calcium un peu avant qu'il y
ait trop de poussière?
M. PINARD: Poste budgétaire 5, article 4.
M. DROLET: La question ne sera pas très longue. Est-ce que nos
bureaux de comté vont avoir plus de facilité cette année
à avoir du calcium. L'année passée, il semblerait que, du
moins chez nous, il ont eu de la difficulté à avoir du calcium.
Ils en ont étendu, je pense, à deux occasions seulement. Et Dieu
sait, avec Lac-aux-Sables, en haut, on a eu beaucoup de touristes dans le haut
du comté et, aux chaleurs de l'été, les gens appelaient et
étaient fâchés parce qu'ils étaient dans la
poussière. Ils en ont passé deux fois seulement, au début
de l'été et à la fin de l'été. Est-ce qu'ils
vont avoir plus de facilité à en avoir cette année, parce
qu'on a encore... à moins que le ministre fasse faire toutes les routes
en asphalte.
M. PINARD: Je veux être honnête avec le
député. C'est que l'année dernière, le budget a
été adopté assez tard, vous vous en souvenez, et...
M. DROLET: C'est vrai.
M. PINARD: ... nous n'avions pas les crédits pour en faire
l'achat rapidement et la procédure est toujours trop lente à
notre goût. A ce moment-là, les arrivées de calcium ont
été tardives. C'est ce qui explique que nous avons
été assez malpris à certains endroits.
M. DROLET: Donc, ce sera plus facile cet été?
M. PINARD: Oui, parce que...
M. DROLET: Est-ce que ce sera encore du calcium...
M. PINARD: ... justement, ils vont être placés beaucoup
plus de bonne heure.
M. DROLET: ... liquide ou si...
M. PINARD: Cela dépend. Nous appliquons du calcium soit solide,
soit liquide. Dans certains cas, c'est du niosol qui est employé. Dans
d'autres cas, ce sont des huiles abat-poussière, des huiles de rebut
quand la circulation n'est pas très dense et qu'il n'y a pas danger
d'accidents graves. Il faut avoir recours à différentes formules
économiques, parce que le calcium, quand la circulation est très
dense, ne dure pas plus que certaines huiles abat-poussière à
meilleur marché.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce qui arrive, M. le ministre, c'est que ce n'est pas
employé à bon escient. Ils vont mettre ça avant un orage,
ils vont passer la nivelleuse par dessus, ils enterrent cela et...
M. PINARD: Ce n'est peut-être pas fait de façon assez
scientifique. Il y a peut-être quelque chose de ce
côté-là. Nous allons prendre note.
M. GAGNON: M. le Président...
M. LATULIPPE: Sur le même sujet, M. le Président. Ce n'est
peut-être pas à l'article encore une fois mais, étant
donné que le calcium est considéré dans certains milieux
comme un agent polluant parce qu'il est entraîné par les cours
d'eau et autres, est-ce qu'il y a eu des études faites pour remplacer le
calcium comme abat-poussière?
M. PINARD: Oui. Je me souviens. La compagnie Anglo-Pulp qui fabrique le
niosol en faisait un gros argument contre la pollution pour mieux nous vendre
sa marchandise en disant que c'était moins polluant que le calcium
solide ou liquide que nous employons sur nos routes. Nous avons essayé
le niosol, mais cela aggrave l'incidence des glissades sur la route parce que
c'est quand même assez "siroteux" si l'expression est
française et sirupeux ça prend un médecin
pour le dire c'est un genre de mélasse. C'est glissant. En
période de pluie cela se délaie davantage et à ce
moment-là toute la surface de la route devient plus glissante. Il y a eu
des accidents qui ont été véritablement causés par
ce phénomène que j'explique.
M. GAGNON: La compagnie n'a pas fait mention que la meilleure chose
c'est encore l'asphalte.
M. PINARD: Ce n'était pas à son avantage de nous le dire.
C'est au ministère à prendre ses
responsabilités, mais l'asphalte coûte beaucoup plus cher
au mille que le niosol.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a beaucoup de cultivateurs qui se plaignent que
les animaux ont été malades ou empoisonnés par le calcium
qui s'est décomposé l'hiver et qui est allé dans des
sources d'eau potable.
M. PINARD: Oui, il y a eu la pollution de certains puits
d'approvisionnement. Ce n'est pas tellement fréquent. A ce
moment-là, nous envoyons notre service d'enquête. Nous avons
envoyé des spécialistes du laboratoire. Ils font une analyse et
parfois, nous avons recours au ministère de la Santé aussi. S'il
y a relation de cause à effet et que la responsabilité du
ministère est engagée, nous offrons une indemnité juste et
raisonnable au plaignant.
M. LAVOIE (Wolfe): Je voudrais faire une parenthèse, M. le
ministre, il faudra peut-être dépasser l'article, mais quel est le
résultat des travaux qui ont été effectués avec de
l'asphalte mêlé avec de l'amiante?
M. PINARD: C'était dans la partie de Danville, si je me souviens
bien. J'avais été inaugurer cette section-là, mais je ne
suis pas resté assez longtemps au ministère pour avoir les
rapports à cet effet.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que c'était glissant?
M. PINARD: Je me souviens qu'il y a eu un grand débat qui
s'était engagé à savoir si on devait utiliser la fibre
longue de l'amiante par rapport à la fibre courte. La compagnie, elle,
voulait nous vendre sa fibre courte parce qu'elle ne trouvait pas preneur sur
le marché. Nos ingénieurs, qui s'y connaissent, nous ont dit que
si on voulait une bonne qualité de mélange asphaltique et avoir
tous les effets désirés, il fallait que le mélange soit
fait avec la fibre longue de l'amiante, mais que c'était beaucoup plus
coûteux. Le débat en est resté là. Je ne sais plus
quel résultat a été obtenu. M. Legault peut maintenant
nous le dire.
A Danville, l'expérience qui avait été faite... J'y
suis allé, lors d'un voyage dans la région. Je peux vous dire que
je ne voyais aucune différence apparente parce qu'on avait fait une
espèce de damier soit 200 pieds d'un côté et 200 pieds de
l'autre. Il était impossible de savoir où il y avait de l'amiante
et où il n'y en avait pas, au point de vue de l'apparence
extérieure. Au point de vue de la fissuration, on n'a pas
été capable de faire les moindres constatations non plus.
M. LAVOIE (Wolfe): Au point de vue de l'usure?
M. PINARD: La même chose pour l'usure.
C'est clair que, si on mettait de la fibre longue, on pourrait
peut-être empêcher des petites fissurations parce que la fibre
serait là. Cela serait comme le poil de vache qu'on mettait anciennement
dans le mortier en fin de compte. C'était seulement pour empêcher
les fissurations.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce plus dispendieux?
M. PINARD: C'est beaucoup plus dispendieux. Cela peut coûter
jusqu'à $4,000 ou $5,000 le mille pour un revêtement. Quand on ne
voit pas les résultats... On n'a pas recommandé en ce qui nous
concerne de continuer l'expérience.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que vous avez encore des couches d'usure, des
petites roches, de l'huile? Est-ce que cela existe encore?
M. PINARD: Oui. Ce sont des tapis bitumineux.
M. LAVOIE (Wolfe): Des tapis bitumineux?
M. GAGNON: Dans ma région, surtout à l'endroit où
l'eau salée lave considérablement la route 6, il y a deux ans, je
crois on a fait une expérience avec de l'asphalte, un contenu quelconque
parce que l'eau salée endommage considérablement le pavage. Je ne
sais pas si les résultats ont été assez bons parce que la
population de l'endroit m'a fait part que les résultats attendus
n'avaient pas été atteints.
M. PINARD: Je ne suis pas au courant.
M. GAGNON: Vous n'êtes pas au courant. Vers l'année 1968.
C'est une compagnie de Trois-Rivières qui avait effectué
cela.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 5, article 3, sous-article 1 :
Traitements, salaires et allocations.
M. LAVOIE (Wolfe): Le chiffre 55, qu'est-ce que ça
représente ça? C'est à "direction de l'entretien",
ça? Ce n'est plus à service de la signalisation".
M. PINARD: A la page 223.
M. LE PRESIDENT: A la page 223. Sous-article 2: Frais de
déplacement.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4 : Frais de bureau.
M. LAVOIE (Wolfe): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6: Fournitures et approvisionnements.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que c'est ça qui concerne, le calcium,
l'hiver et l'été?
UNE VOIX: C'est ça?
M. PINARD: C'est pour achat de carburant, de lubrifiant, de
pièces de rechange pour véhicules moteurs et l'outillage.
M. LESSARD: Cela correspond à l'entretien, à ce qu'on
avait à l'entretien l'an dernier.
M. LAVOIE (Wolfe): Concernant le lubrifiant, est-ce que le ministre
donne des ordres aux fonctionnaires, aux employés pour encourager tout
le monde.
M. PINARD: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): ... pas seulement...
M. PINARD: C'est très décentralisé maintenant.
M. LE PRESIDENT: Mobilier, équipement de bureau et
d'informatique.
M. LESSARD: M. le Président, je voudrais poser une question. L'an
dernier c'est parce que les budgets ne correspondent pas on
avait: Equipement, outillage, véhicules moteurs Entretien et
opération: $6,800,000. Au sous-article 6, on a: Fournitures et
approvisionnements, $6,539,000. Je voudrais savoir la correspondance, parce que
tout à l'heure, on va... On a dans le rapport de l'an dernier $6,800,000
pour équipement, outillage, véhicules moteurs et on a en plus:
Equipement et outillage, $6,500,000. On avait: Equipement, outillage,
véhicules moteurs - Achats: $2,500,000.
M. PINARD: Il y a eu un budget supplémentaire.
M. LESSARD: Oui. Cela va être pour les achats.
M. PINARD: Fournitures et approvisionnements, à ce qu'on me dit,
vu qu'on a acheté pour pas loin de $3 millions quelques cent mille
dollars de nouvel équipement, cela va évidemment coûter
moins cher en pièces de rechange cette année. C'est pour cela
qu'il y a une diminution.
M. LESSARD: Il y a une diminution considérable.
M. PINARD: Non de $6,700,000 à $6,500,000.
M. LESSARD: L'an dernier, on avait trois sous-articles au sujet de
l'équipement. On avait au sous-article 4: Equipement, outillage et
véhicules moteurs, $2,500,000. Cela va. On va le retrouver au
sous-article 8.
M. PINARD: Nous l'avons ici.
M. LESSARD: Sous-article 5: Equipement, outillage et véhicules
moteurs - Entretien et réparation, l'an dernier, $6,800,000.
Celui-là, quelle correspondance a-t-il cette année? Est-ce que
c'est le sous-article 6?
M. PINARD: Oui.
M. LESSARD: Mais on avait aussi l'an passé: Equipement et
outillage.
M. PINARD: Loyers.
M. LESSARD: Loyers: $6,500,000.
M. PINARD: On le retrouve au poste budgétaire 5, article 4,
sous-article 10.
M. LESSARD: D'accord. On en discutera après le poste
budgétaire 4.
M. LAVOIE (Wolfe): $5,064,000 pour 55 employés, au sous-article
1...
M. PINARD: C'est cela. Ce sont des ouvriers. Ce sont principalement des
ouvriers. Leur salaire est ajouté à ce poste budgétaire.
C'est chargé aux dépenses ordinaires, 750 ouvriers et 55
fonctionnaires.
M. LAVOIE (Wolfe): Qui s'ajoutent à cela? M. PINARD: C'est
cela.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7 : Mobilier, équipement de bureau,
adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Véhicules moteurs et outillage.
M. LESSARD: M. le Président, à "véhicules moteurs
et outillage", l'an dernier, on avait prévu $2,500,000. Il y a eu un
budget supplémentaire de telle façon que nous sommes rendus
à $4 millions. En 69/70, on avait dépensé $549,542. Cette
année, on prévoit parce qu'il y avait quand même un
budget supplémentaire assez important l'an passé,
c'est-à-dire $2 millions à peu près la même
somme que l'an dernier, à savoir, $2,500,000. Avant de prévoir
tout ce montant-là, est-ce que, actuellement, il y a un inventaire au
niveau du ministère pour connaître ce qu'on a actuellement, ce
qu'on n'aura pas dans un an, c'est-à-dire ce qui commence à
être en mauvais état et
ce dont on va avoir besoin dans X années dans ce
sujet-là?
M. PINARD: Actuellement, au ministère en ce qui touche à
l'équipement, les véhicules moteurs et l'outillage, je dois dire
que tous les rapports sont assez complets. Des études ont
été faites. Nous sommes au courant de l'équipement, du
vieillissement de l'équipement et de toutes ces choses-là. Nous
avons une politique d'achat sur plusieurs années. Il ne s'est pas
acheté d'outillage pendant un certain nombre d'années et il faut
faire du rattrapage. Cela coûte excessivement cher, une camionnette qui a
fait 300,000 milles. En fait, c'est pour cela qu'on tend à en acheter
plus et à faire diminuer le sous-article 6: Fournitures et
approvisionnements, afin de diminuer les réparations qu'on fait et en
même temps de diminuer les pièces de rechange et tout cela. Cela
coûte très cher.
M. LESSARD: A la suite des différents rapports parce que
vous avez reçu plusieurs rapports, je pense que vous avez reçu
quatre rapports à ce sujet-là est-ce qu'on peut s'attendre
qu'il y ait une politique établie maintenant pour l'équipement du
ministère?
M. PINARD: Nous avons une politique d'achat afin de faire le rattrapage
voulu et...
M. LESSARD: Est-ce que l'on prévoit un budget
supplémentaire cette année?
M. PINARD: Je m'aperçois que le député est bien
informé. Est-ce qu'il a les rapports en main?
M. LESSARD: Pourquoi? Est-ce que j'aurais des rapports qui seraient
secrets? Est-ce que le rapport qui semble avoir été refusé
par le service d'information du ministère et aurait été
accepté par notre service d'information?
M. PINARD: Est-ce que c'est vrai, la réponse que l'on vous a
donnée?
M. LESSARD: Oui, cela va. Elle satisfait. Est-ce que le ministère
a une planification concernant la machinerie qu'il a? Est-ce qu'il
décide de changer de machinerie en fonction de son millage ou en
fonction des années de service ou en fonction de sa
détérioration? Sur quel critère, à un moment
donné, se base-t-on pour faire l'échange de niveleuses?
M. PINARD: Sur des critères économiques.
M. LESSARD: Sur des critères économiques?
Indépendamment de son millage, c'est quand vous vous apercevez...
M. PINARD: Comme critère économique là-dessus, il
n'y a pas seulement le millage. Il peut y avoir plusieurs facteurs. Mais il y a
aussi des équipements que l'on n'achètera plus parce que l'on ne
s'en sert que 20 heures par année... On va plutôt les louer. C'est
toute une politique de rentabilité économique, tout est
basé là-dessus. Ce n'est pas une question de nombre
d'années, un équipement peut durer dix ans et un autre peut durer
deux ans, une camionnette peut durer deux ans.
M. GAGNON: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Parce que, pour une camionnette, est-ce que le garage
reprend la vieille ou si elle est revendue par le service des achats?
M. PINARD: Actuellement, cela fait partie du rapport, on essaie de
placer aux rebuts le plus possible, au lieu d'échanger une camionnette
à 300,000 milles. Elle retombe dans les mains d'un entrepreneur d'une
municipalité, qui souvent, essaie de nous la relouer. On met donc ces
véhicules aux rebuts actuellent.
M. GAGNON: Je me suis déjà fait dire par une division que
l'on demandait le remplacement de machinerie, entre autres des camionnettes qui
avaient 200,000 ou 300,000 milles et qui coûtaient des fortunes au
gouvernement et qu'à ce moment-là ce n'était pas
remplacé avant un an, deux ans, et même trois ans.
M. LE PRESIDENT: Loyers, accepté.
M. LESSARD: Non, non. J'ai une autre question. Le sous-ministre a
parlé du rattrapage. C'est dans le rapport.
M. PINARD: On peut poser des questions quand on a le rapport en main
comme cela.
M. GAGNON: Et qu'un économiste l'a préparé. Le
ministre de la Voirie peut-il nous le dire? Par qui ce rapport-là a-t-il
été préparé?
M. LESSARD: M. le Président, nous voulons très bien
connaître la marche de nos ministères. Nous essayons d'aller en
profondeur, de savoir ce que l'on fait avec les deniers publics du
gouvernement; nous sommes très heureux lorsque nous pouvons constater
qu'à l'intérieur du ministère, les rapports sont
appliqués. Tant mieux, c'est cela que l'on veut savoir. Le sous-ministre
a parlé de périodes de rattrapage; est-ce que l'on espère
se rattraper d'ici quelques années? Quand la période de
rattrapage sera-t-elle terminée?
M. PINARD: Cela dépend des budgets que nous avons.
M. LESSARD: Cela dépend des budgets que vous avez. Est-ce que
c'est prévu, par exemple, à quel montant va se stabiliser le
budget, une fois que la période de rattrapage sera terminée,
à quel montant à peu près? J'ai demandé tout
à l'heure au ministre si on allait pouvoir avoir un budget
supplémentaire de $2 millions encore cette année. Espérons
que cela ne sera pas le cas puisque l'on prévoit $2,500,000; est-ce que
l'on peut prévoir que le budget va se stabiliser à un montant
à la suite des différents rapports que vous avez reçus et
des différentes études?
M. GAGNON: Est-ce que cela ferait partie d'un autre rapport?
M. PINARD: Cela dépend des enveloppes budgétaires lorsque
le gouvernement ou le ministre des Finances ou le Conseil du trésor nous
convoque pour présenter le budget, on nous remet des enveloppes
budgétaires et à l'intérieur des enveloppes
budgétaires, nous essayons de diviser le budget le mieux possible. Et
nous avons quand même donné priorité à
l'équipement encore cette année parce que nous savons que c'est
très important, mais on ne peut pas couper partout.
M. LESSARD: Mais vous m'avez dit que vous aviez un plan sur une
période de temps. Ce sont quand même des besoins, ce
matériel roulant-là, ou tout autre matériel. A partir de
cela, à partir d'une politique de planification, si vous voulez, sur une
période de X années, est-ce que vous êtes capable de dire
qu'après la période de rattrapage cela va vous coûter tel
montant annuellement?
M. PINARD: Il y a plusieurs facteurs. On ne sait pas exactement,
même après la période de rattrapage, ce que cela va nous
coûter, parce que cela dépend de la charge de travail. Si on
pouvait paver demain matin toutes les routes de la province, cela nous
coûterait moins cher et on aurait moins d'équipement à
acheter. Cette année, nous avons fait un effort pour paver comme on a
dit, je pense, dans la discussion des crédits auparavant, le plus de
chemins possible sur toutes les formes qui avaient été faites
dans les trois ou les quatre dernières années afin de diminuer la
charge de l'entretien.
C'est évident que si, demain matin, toutes les routes
étaient excellentes, si toutes les routes étaient en asphalte,
cela coûterait moins cher et il y aurait moins d'équipement
à acheter. Mais dans le rapport, il est bien spécifié que
toute pièce d'équipement qui travaille moins que X nombre
d'heures et qu'on va user et qu'après ça, on ne les
achètera pas, on va les louer. Cela va être plus
économique. Ce qui va diminuer notre personnel des
mécaniciens.
M. LESSARD: Est-ce que c'est un autre rapport qui parle de locations du
ministère?
M. PINARD: C'est une annexe au rapport. M. LESSARD: C'est une annexe au
rapport. M. LAVOIE (Wolfe): Quelle est la différen- ce? L'an
passé, il n'y avait pas d'argent, à ce sous-article. Cette
année il y a $245,000. Qu'est-ce que c'est?
M. PINARD: M. Michaud va nous répondre là-dessus. Les
$245,000 sont pour les services contractuels, pour le service des
télécommunications donné à Canadian Marconi ou une
compagnie du genre pour l'entretien des tours de communication. Ce service a
été transféré au ministère des
Communications en date du 1er avril. A l'intérieur de cette enveloppe de
$14,457,500, un montant de $600,000 réparti dans les natures de
dépenses a été transféré au ministère
des Communications.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela a été approuvé par le
fédéral?
M. PINARD: C'est interministériel.
M. GAGNON: M. Pelletier n'a pas fourni de rapport.
M. LE PRESIDENT: Adopté? DES VOIX: Adopté.
M. LESSARD: Dans "services contractuels," vous n'avez pas de location
qui se fait à ce niveau-là?
M. PINARD: Disons que ces $245,000 ne relèvent plus du
ministère de la Voirie en date du 1er avril. Ce sont des contrats qui
étaient signés avec la compagnie Canadian Marconi et d'autres
compagnies qui se spécialisent dans les équipements
électroniques pour la télécommunication.
M. LESSARD: A quel sous-article peut-on poser des questions au sujet du
matériel qui est loué et non pas acheté par le
ministère de la Voirie?
M. PINARD: Au poste budgétaire 5, article 4, sous-article 10:
Loyers.
M. LESSARD: Nous sommes encore au sous-article 8. Excusez.
Bureaux des districts et divisions
M. LE PRESIDENT: Article 4: Bureaux des districts et divisions.
Sous-article 1: Traitements, salaires et allocations, adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Frais de déplacement,
adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4: Frais de bureau, adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. GAGNON : Au sous-article 1 : Allocations. Ce sont les dépenses
de voyages? Cela concerne toutes les divisions et les districts? Toutes les
dépenses qui se rapportent aux divisions et aux districts? Il y a une
diminution avec l'année dernière. Peut-être que c'est
dû à la fermeture d'une division, comme le budget de Voirie
grossit considérablement chaque année.
M. PINARD: On a régionalisé aussi; tous nos gens sont
rendus dans leur région. A ce qu'on me dit cela coupe un peu les
dépenses. Mais aussi, il y a peut-être moins
d'employés.
M. GAGNON: Moins d'employés que l'année
dernière?
M. PINARD: Il y a 5,400 employés au ministère, des
ouvriers.
M. GAGNON: Est-ce que le nombre a augmenté sur ce budget
comparativement à l'autres?
M. PINARD: C'est à l'entretien?
M. GAGNON: Est-ce que le nombre d'employés est plus
considérable sur ce budget qu'il ne l'était l'année
dernière, pour les employés qu'on appelle les saisonniers?
M. PINARD: Il y a une diminution d'environ 20.
M. GAGNON: Une diminution de 20 par rapport à l'année
dernière.
M. PINARD: C'est ça.
M. GAUTHIER: Est-ce que c'est une politique générale du
ministère de prendre tous les cantonniers et de les amener à la
division? Différents cantonniers qu'il y avait dans différentes
paroisses sont apparamment rappelés et s'en vont dans la division...
M. PINARD: Au lieu d'avoir un cantonnier limité à une
paroisse, on a formé des équipes avec un chef d'équipe,
une camionnette ou un camion et deux ou trois hommes qui circulent à
travers deux ou trois paroisses.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce n'est pas nouveau, M. le ministre.
M. PINARD: A certains endroits, c'est encore nouveau.
M. GAUTHIER: Mais il semble qu'il y ait...
M. PINARD: C'est-à-dire que plusieurs divisions l'avaient
déjà, mais il y a plusieurs comtés où ce
n'était pas en application. La politique avait déjà
commencé à être établie, nous la poursuivons
à un rythme peut-être accéléré.
M. GAUTHIER: Mais ça oblige les cantonniers à
déménager, à s'en aller auprès de la division.
M. PINARD: C'est possible.
M. GAUTHIER: C'est un désastre, premièrement pour ces
familles et deuxièmement pour les paroisses où ils
demeuraient.
M. PINARD: Ils ont des véhicules.
M. GAUTHIER: Je comprends, mais au point de vue social, vous allez
prendre ces chefs de famille qui restaient dans de petits villages et s'en vont
en dehors du comté comme dans mon cas, ils sortent de Berthier et s'en
vont rester à Joliette. Cela amène tout un bouleversement pour la
famille et, à part ça, vous videz les villages en centralisant.
Dans un petit village, cela a son importance.
M. PINARD: La même chose s'applique au niveau des régions
où on avait notre ingénieur régional qui était
à Québec et que l'on a déménagé à
Rimouski avec tout le personnel voulu. La même chose s'applique à
Chicoutimi et on a l'impression qu'au point de vue du service au public, on a
amélioré grandement les choses.
M. GAUTHIER: On va arriver tout à l'heure avec des comtés
dortoirs et des comtés satellites d'un autre comté. Vous allez
prendre le comté de Berthier-Joliette, au point de vue des
ministères de la Voirie et de la Justice, au point de vue n'importe
quoi, on vit aux dépens de Joliette, et ça va justifier la fusion
tout à l'heure. Cela n'a aucune raison d'être.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Est-ce que vous pouvez me dire combien d'étudiants
le ministère emploie au chapitre des emplois d'été au
niveau des divisions pour la province de Québec?
M. PINARD: Une somme de $319,000 est prévue cette année
pour l'engagement des étudiants. On peut dire, en règle
générale, qu'un étudiant peut gagner environ $1,000 durant
l'été, il y en a qui peuvent gagner $1,200, ça
dépend des travaux, plus ou moins spécialisés qu'ils
peuvent accomplir. Cela peut vous donner le nombre, environ 300.
M. LAVOIE (Wolfe): Dans certains districts, il ne font pas les foins
bien longtemps. Cela dure à peu près quinze jours et ils
arrêtent. On leur dit qu'il n'y a plus d'argent pour l'entretien.
M. PINARD: Le foin ne pousse pas tout le temps.
M. LAVOIE (Wolfe): Je comprends, mais ils le laissent debout, ils ne le
coupent pas, on leur dit qu'il n'y a plus d'argent.
M. GAGNON: Plus que jamais, le foin reste debout en bordure de la
route.
M. PINARD: L'année dernière, on était
réellement mal pris avec le budget d'entretien qui ne nous a pas permis
de faire tous ces travaux parce que le budget était déjà
défoncé. Il y avait 75 p. c. du budget d'entretien qui
étaient dépensés quand nous sommes arrivés.
M. GAGNON: Je ne sais pas si dans certains cas...
M. PINARD: C'est ce qu'on appelle une affirmation gratuite.
M. GAGNON: Ah non! Dans la Gaspésie, venez voir pour vous
renseigner. Mais je ne sais pas, au niveau du coupage de fardoches ou de foin,
si c'est la peine de mobiliser tous les employés de la Voirie. Pendant
qu'ils font la coupe de foin, qui dure un mois, les routes sont un peu
négligées.
Au lieu de dire à un cultivateur: Voici, on te donnera
peut-être deux, trois, quatre milles en bordure de la route, qu'est-ce
que tu nous chargerais? , cela pourrait être fait par le divisionnaire et
le ministère de la Voirie épargnerais considérablement. Je
vous le dis, toutes les dépenses du camion, quelquefois les heures
supplémentaires que cela demande à des employés à
double temps; alors, le cultivateur pourrait faire cela: Ramasse le foin,
fais-nous un prix, qui serait minime, qui serait très raisonnable.
M. PINARD: Cela ferait bien du monde sur la route.
M. GAGNON: Non, il y a de bonnes faucheuses maintenant.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'il n'y aurait pas un liquide pour
empêcher.
M. PINARD: Là, vous aggravez le problème de la
pollution.
M. GAGNON: Cela va faire de l'herbe rouge, ça ressemble au diable
!
M. LE PRESIDENT: Le député de Portneuf.
M. DROLET: M. le Président, sur cet article concernant les
employés saisonniers. Est-ce que le ministère a pensé leur
accorder bientôt l'assurance-chômage?
M. LAVOIE (Wolfe): C'est une bonne question.
M. PINARD: Cela a été discuté à maintes
reprises avec le gouvernement d'Ottawa. Ils ne travaillent pas suffisamment
longtemps pour se rendre éligibles aux bénéfices de
l'assurance-chômage. Il faudrait que cela soit une négociation
entreprise, probablement, entre le ministre du Travail du Québec et le
ministre du Travail fédéral et peut-être aussi faire
l'objet d'une discussion au cours d'une conférence
fédérale-provinciale parce que c'est un problème qui
existe à la grandeur du pays.
M. DROLET: Mais est-ce que les négociations sont en cours
présentement?
M. PINARD: Nous en avons fait plusieurs fois la demande et notamment,
nous, au ministère de la Voirie, mais on nous fait toujours la
même objection. Je ne dis pas que c'est un refus catégorique, mais
on nous dit qu'ils ne réussissent pas à gagner suffisamment pour
se rendre éligibles et que, si on les rendait éligibles, cela
appauvrirait considérablement la caisse d'assurance-chômage.
M. GAGNON: Surtout cet argument et d'ailleurs, vous en discutez depuis
1965.
M. LAVOIE (Wolfe): Dans votre programme électoral il me semblait
que vous aviez réglé ce problème?
M. PINARD : La discussion est encore ouverte à ce point de vue,
mais on n'a pas trouvé de formule qui nous permette de déboucher
vers une solution rapide.
M. LAVOIE (Wolfe): La solution était plus facile avant
l'élection...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Quelle est la durée de ces emplois?
M. PINARD: La définition du saisonnier, c'est l'employé
dont le travail a une durée limitée, mais si son emploi
dépasse la période de douze mois, il finit par se qualifier comme
ouvrier régulier; alors, il finit par atteindre sa permanence.
M. GAGNON: Mais la durée du saisonnier qu'on appelle
communément, pour l'entretien de la voirie, quelle est la durée
de son travail, quatre mois, cinq mois?
M. PINARD: De quatre à six mois.
M. GAGNON: Parce que, pour les prestations d'assurance-chômage,
surtout pour les
supplémentaires qui commencent le 1er novembre, on demande quinze
semaines de prestations. Une journée dans une semaine compte pour une
semaine, mais là, il y a la nouvelle loi qui va entrer en vigueur le 1er
juillet. Je sais que les discussions sont arides parce qu'Ottawa n'accepte pas
de vider ses coffres. On dit que le nombre d'ouvriers est trop
considérable l'été, soit en régie, soit des
ouvriers saisonniers...
M. PINARD: Justement, c'est que la fluctuation sur une base annuelle est
trop grande.
M. GAGNON: C'est cela.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Je voudrais faire écho à la réponse
du ministre, tout à l'heure. J'explique mal la réaction d'Ottawa
là-dessus parce que, dans le secteur privé actuellement, qu'un
gars vienne travailler une semaine, on paie ses prestations
d'assurance-chômage même pour une semaine. Dans le secteur public,
je me demande pourquoi on ne ferait pas la même chose. Le gars peut
travailler ailleurs et parce qu'il aura été travailler pour la
Voirie, disons, trois semaines durant l'été, il va lui manquer
seulement cela pour avoir droit à son assurance-chômage dans son
année. Il sera pénalisé à cause de cela.
M. PINARD: C'est un problème auquel nous sommes
sensibilisés et le ministre du Travail, avec qui j'en ai discuté,
fait des représentations en ce moment auprès de son homologue
fédéral et nous espérons toujours en arriver à une
solution équitable de ce problème.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. LATULIPPE: Sur le même sujet. Est-ce qu'il faut absolument que
ce soit négocié avec le fédéral puisque c'est
déjà reconnu dans le secteur privé?
M. PINARD: Ecoutez, ce n'est pas seulement au Québec que ces
problèmes se posent. Ils se posent dans toutes les provinces du pays. Je
ne sais pas combien de centaines de milliers de personnes ça peut
englober.
M. LATULIPPE: Sur le même sujet, est-ce que vous me permettez une
dernière question? Combien de saisonniers le ministère de la
Voirie emploie-t-il durant l'été, durant une saison de douze
mois?
M. PINARD: 1,592 saissonniers. Des occasionnels, 14,666.
M. LATULIPPE: Je ne fais pas bien la distinction.
M. PINARD: L'occasionnel, c'est celui qui est demandé pour faire
un travail spécifique comme surnuméraire bien des fois mais
surtout lors de l'exécution des travaux en régie ou à la
journée.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: A propos de l'engagement des saisonniers ou occasionnels,
est-ce que c'est le divisionnaire de la Voirie, qui engage cesdites personnes
ou si ce sont d'autres personnes qui voient à l'engagement de ces
employés?
M. PINARD: Il y a une liste qui est prévue dans la convention
collective et, à ce moment-là, il y a un rappel des personnes qui
ne sont pas encore à l'emploi et si les travaux exigent que des emplois
additionnels soient créés et que le réservoir est
vidé, à ce moment-là le divisionnaire fait appel à
des employés en nombre supérieur.
M. BELAND: A ce moment-là, est-ce que justement les
divisionnaires sont avertis en conséquence de cela ou s'ils acceptent ou
sont portés ou forcés à accepter certaines listes que leur
fournissent des patroneux de paroisse ou de comté?
M. PINARD: Je pense bien que je vous conterais des mensonges si je ne
vous disais pas que certaines personnes n'interviennent pas pour que le
divisionnaire engage certaines personnes. Cela s'est fait de tout temps en
politique, que ce soit sous un gouvernement ou sous un autre. J'imagine que, si
jamais vous prenez le pouvoir, si jamais cela vous arrive, vous allez avoir le
même problème à régler ou il y aura quelqu'un qui va
le faire pour vous, si vous ne le faites pas vous-même directement. Je
pense bien que cela nous amènerait dans une discussion très
longue, très détaillée, cas par cas. Quelle est la
meilleure formule? On la cherche encore. Si vous en avez une tout de suite
à me donner, je suis prêt à l'écouter.
M. BELAND: Je n'ai pas pensé personnellement...
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. BELAND: Est-ce que vous me laissez la parole sur le même
sujet?
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. BELAND: Merci. Je n'ai pensé à aucune formule
précise. Par contre, vous savez très bien ce qui arrive, mais il
ne faut pas s'appuyer sur le fait que ça existait comme cela dans le
passé pour dire qu'il ne faut pas changer ou qu'il ne faut pas essayer
de changer. A ce moment-là, si
à un moment donné, il y a un père de famille qui a
cinq ou six enfants et qui est depuis cinq ou six mois à ne rien faire,
parce qu'il n'a pas de travail, à ce moment-là, il a une certaine
difficulté au point de vue du bien-être social, parce que cela ne
suffit pas. Que nous dit-on à nous, députés, en somme, en
réalité? On nous dit: Il faut passer par un tel dans une paroisse
donnée. On ne nous le dit pas, mais c'est le patroneux du coin, du parti
au pouvoir. A ce moment-là, en pratique, qu'est-ce qui arrive? C'est que
tout le monde est à la gêne. Tout le monde est à la
gêne! Je veux bien croire qu'il y a des personnes qui peuvent être
proposées par cette sorte de gens, cela peut avoir un certain sens, et
réellement, ils peuvent avoir besoin de travail. D'autre part, je pense
qu'il serait temps de mettre la hache là-dedans. Je pense qu'il serait
temps. Car, à qui s'adressent les principaux indigents du comté?
Ce n'est pas aux patroneux, c'est au député. Et si le
député ne fait rien, qu'est-ce qui arrive?
Qu'est-ce que je fais? Qu'est-ce que je fais à ce
moment-là? Dorénavant, je les ferai parvenir au ministre
concerné tout simplement et le ministre s'arrangera avec ces
demandes.
M. PINARD: Je n'ai pas objection à ce que le député
fasse des recommandations au divisionnaire, pour autant que la chose est
régulière et que le motif qui est sous-jacent à sa
recommandation est pour venir en aide à une famille qui est dans le
besoin. Dans mon comté, cela m'arrive de le faire, moi aussi, et j'ai
toujours donné des instructions bien précises: Donnez la
préséance à ceux qui sont vraiment dans le besoin. Ce
n'est pas une question de couleur politique. Il peut arriver que ce soit un
libéral qui soit dans le besoin. Il peut arriver que ce soit un
créditiste, que ce soit un péquiste. Je n'ai jamais
demandé à ceux qui venaient me demander du travail de quelle
façon ils avaient voté aux élections. Je ne me suis jamais
préoccupé de cela, personnellement. J'espère que les
hommes politiques ont assez le sens des responsabilités pour agir selon
leur bon jugement, selon leur conscience pour donner réellement la
chance à ceux qui en ont plus besoin que d'autres.
M. BELAND: Je ne veux pas ici mettre en doute...
M. PINARD: A ce moment-là, cela se pose au niveau du
divisionnaire. Nous faisons appel à son bon jugement. Il est en mesure
de savoir si des recommandations sont meilleures que d'autres et sont plus
valables que d'autres, parce qu'il est en mesure de faire certaines
enquêtes aussi. Il y en a qui dramatisent la situation d'une personne
qu'ils veulent protéger et quand nous faisons l'enquête, nous nous
apercevons parfois que la personne n'est pas autant dans le besoin qu'on nous
l'a représentée.
M. BELAND : M. le Président, je ne veux pas mettre en
doute...
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, comment se fait-il que les
divisionnaires sont si gênés avec nous depuis qu'on est dans
l'Opposition?
M. PINARD: Ne vous demandez pas pourquoi. Vous avez connu ce
système-là.
M. BELAND: M. le Président, je n'ai pas voulu mettre en doute les
décisions d'un divisionnaire quelconque. Ce n'est pas cela du tout. Le
divisionnaire, dans chaque comté... Je présume qu'ils sont tous
pareils. Ils essaient de rester au milieu de la clôture à ce
moment-là. Ils ne savent pas sur quel pied danser. Ils sont en
très mauvaise posture. J'en conviens. Par contre, étant
donné qu'ils sont simplement des fonctionnaires, s'ils écoutent
un, l'autre est en maudit et vice versa. A ce moment-là, c'est une
situation intenable pour tout le monde. Si je me transporte dans les culottes
du divisionnaire, je vais être drôlement mal placé. Je
conçois cela. Je pense que le ministre est au courant de cela. Par
contre, il faudrait absolument trouver une façon de procéder pour
tâcher que cette histoire-là s'améliore.
M. LESSARD: M. le Président, le ministre vient de nous dire tout
à l'heure que, pour les employés saisonniers, il y a une liste de
rappel. Le ministre nous dit que, quand la liste est épuisée,
c'est le chef divisionnaire qui fait appel à d'autres personnes. Que
fait le Centre de main-d'oeuvre dans tout cela?
On a un Centre de main-d'oeuvre du Québec qui est supposé
s'occuper de l'engagement au niveau des employés pour les entrepreneurs,
pourquoi n'a-t-il plus le droit de s'en occuper?
M. MAILLOUX: Le Centre de main-d'oeuvre s'occupe essentiellement depuis
quelques semaines des métiers de la construction. Il ne prend aucune
autre demande de quelque façon que ce soit.
M. LESSARD: ...du nouveau décret.
M. MAILLOUX: En raison du nouveau décret. Ils tiennent compte
simplement des demandes...
M. LESSARD: Qui, à ce moment-là, va passer à
l'engagement en dehors de la construction?
M. PINARD: Il y a peut-être une lacune de ce
côté-là, parce que je ne vois pas de structure à
caractère gouvernemental qui pourrait s'occuper de leur cas. Ils sont
à la recherche d'un travail et ils s'adressent à Pierre, Jean,
Jacques. Quand ils trouvent une oreille attentive, une personne qui a
suffisamment d'influence pour
venir à bout de leur trouver du travail dont ils ont besoin pour
gagner leur vie...
M. LESSARD: Ce que je ne comprends pas, c'est que l'on crée deux
organismes. On est rendu avec deux centres de main-d'oeuvre, un au gouvernement
fédéral et un au gouvernement provincial pour faire justement du
placement. Ce que je ne comprends pas c'est-à-dire je comprends que
c'est la fonction du Centre de main-d'oeuvre et on me dit que c'est
changé. Je l'apprends. Le décret est assez compliqué,
c'est le troisième que l'on a. On va peut-être venir à en
avoir un qui est définitif. Je ne comprends pas que nous ayons des
organismes gouvernementaux qui sont en relation avec des ministères du
gouvernement et que les ministères ne passent pas par ces
organismes-là. C'est justement-là j'appuie ce que disait
le député de Lotbinière que le divisionnaire en
arrive à être dans une situation presque politique alors qu'il est
fonctionnaire. Si le divisionnaire faisait tout simplement comme les autres au
niveau de la construction, comme les autres employeurs, par exemple, s'il ne
faisait que soumettre sa liste de besoins au Centre de main-d'oeuvre du
Québec, le Centre de main-d'oeuvre du Québec pourrait ainsi
remplir sa liste. A ce moment-là, on n'aurait pas les problèmes
que l'on vit chaque été dans nos comtés.
M. GAGNON: Le problème, je pense bien, c'est qu'il y ait des
hommes, qui, à un moment donné appellent le divisionnaire et que
cela soit des patroneux. Je crois que, quand ils le font d'une façon
objective, calmement, cela est humain. Mais, ce qui est à plaindre,
c'est qu'il y ait des patroneux qui appellent le divisionnaire sous le coup de
la menace et cela n'est pas bien. Cela est à rejeter. Je dis qu'il y a
des patroneux qui appellent des divisionnaires et qui recommandent quelqu'un
d'une façon objective, disant: C'est un père de famille, c'est
humain et je n'ai pas d'objection. Mais qu'ils appellent les divisionnaires et
qu'ils fassent des menaces au divisionnaire, cela est moins bien. C'est
à condamner, que ce soit pour n'importe quel parti politique, c'est
à condamner et c'est cela qui est déplorable.
On peut voir un maire appeler un divisionnaire, on peut voir même
un commissaire d'école. Ce sont des menaces parfois que des individus
peuvent faire. C'est moins pardonnable, c'est moins bien.
M. PINARD: Je suis bien d'accord sur la pureté de vos intentions
au niveau individuel et collectif. C'est de mettre ça en pratique qui
est plus difficile.
M. GAGNON: Le ministre admet, quand il s'agit d'appeler un
divisionnaire...
M. PINARD: J'ai des demandes. J'ai eu une demande qui m'a
été faite par le chef du
Ralliement créditiste. Je m'en suis occupé. Il m'avait
demandé de trouver du travail à M. Gérard Beaulieu de
Saint-Gérard-de-la-Rive de Mégantic. Très bien. J'ai pris
ça en note.
M. GAGNON: Le député de Lotbinière
écoute.
M. PINARD: J'ai demandé à mon chef de cabinet d'envoyer
une formule d'emploi à ce monsieur, le 1er avril 1971. Ce qui a
été fait. J'imagine que cela a dû fonctionner. Nous avons
informé le divisionnaire de la demande d'emploi de ce monsieur. A
d'autres services aussi, j'en ai de la correspondance. Nous avons
communiqué avec M. Léon Gauthier, chef du service du
matériel, ministère de la Voirie, route Sainte-Claire,
Charlesbourg-Ouest. Nous lui avons recommandé ce monsieur. Nous faisons
notre possible.
M. DROLET: Pour faire suite...
M. PINARD: Vous avez affaire à des humains.
M. DROLET: M. le ministre, pour faire suite à ce qu'ont dit les
deux députés, ce n'est peut-être pas à
l'échelle du ministre ou peut-être du sous-ministre. C'est vrai.
Bien des fois, vous n'êtes même pas au courant. Ce sont dans nos
comtés, où l'on en croit parfois, de vraies
"mémères", qui essaient continuellement de se fourrrer le nez
où ils n'ont pas affaire. C'est ça. Bien des fois, vous
n'êtes même pas au courant. C'est là où c'est bien
"plate".
M. PINARD : Je vais vous poser un problème de façon bien
honnête et bien franche aussi. Vous êtes député,
quelqu'un se présente à votre bureau. Il vous demande d'user de
votre influence, comme député, pour lui trouver un emploi. C'est
normal.
M. DROLET: Oui, on en a!
M. PINARD: Il arrive qu'il est créditiste, ce monsieur. Dans la
même journée il en arrive un dont vous n'êtes pas sûr
de son allégeance politique. Il a peut-être autant besoin, sinon
davantage, que celui qui est venu vous voir précédemment. Quel
choix allez-vous faire avant de faire votre recommandation au divisionnaire, en
tenant pour acquis que votre influence est assez forte pour trouver de l'emploi
à une de ces personnes ou aux deux? Qu'est-ce que vous allez faire?
C'est comme ça que se pose le problème, tous les jours. Qu'est-ce
que vous allez faire? Allez-vous faire un choix?
M. DROLET: C'est assez difficile. Bien des fois, on ne sait même
pas pour qui le gars a voté.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je ne vois aucun article à ce poste
qui s'applique au patronage.
M. LAVOIE (Wolfe): Au patronage.
M. PINARD: Il est commandé en surplus par un de vos
organisateurs, ce qui est encore normal.
M. DROLET: Cela arrive aussi.
M. PINARD: Vous pouvez difficilement vous défiler devant vos
responsabilités. Vous aurez probablement raison de dire: Mon
organisateur, il m'a aidé. Si j'étais capable de lui faire
plaisir en plaçant tel gars qu'il me recommande, tant mieux.
M. LAVOIE (Wolfe): Lorsqu'on fait partie d'un parti qui n'a jamais
été au pouvoir et qui ne sera jamais au pouvoir, on peut avoir
une belle philosophie de ça. C'est quand on est passé par
là...
M. DROLET: Je n'ai pas parlé de votre parti qui ne retrournera
jamais au pouvoir.
M. LESSARD: M. le Président, je crois... M. BELAND: Cela doit
être ça.
M. LESSARD: M. le Président, je crois que, pour ma part, il y a
moyen de trouver une solution à ça, une solution qui entrera dans
les critères d'administration publique. Je l'ai dit tout à
l'heure, on a des centres de main-d'oeuvre, qu'on les utilise. Quand il arrive
quelqu'un qui s'en vient à mon bureau et qui veut avoir de l'emploi, je
prends toujours le même moyen, c'est-à-dire que j'appelle le
centre de main-d'oeuvre, et je donne son nom, ses critères et ses
besoins. C'est la seule chose que je fais, je ne tords la main de personne, je
n'utilise pas de menaces vis-à-vis de cette personne-là. Pourquoi
fais-je ça? Parce qu'à mon sens, le centre de main-d'oeuvre est
justement l'organisme qui doit faire enquête au niveau de la
région pour connaître les besoins des individus qui sont
actuellement en chômage et ensuite pour les placer.
Cela devient de l'administration publique, mais pas ce qu'on fait
là. C'est de la vieille pourriture.
UNE VOIX: Si je veux qu'un gars reste en chômage, je le dirige
vers le Centre de main-d'oeuvre. Quand je le place moi-même, je suis
sûr à ce moment-là qu'il sera placé. Si je l'envoie
au centre de la main-d'oeuvre...
M. LAVOIE (Wolfe): Quels sont vos critères?
M. LESSARD: Justement, à ce moment-là, ça devient
votre administration, ça devient le ministère du Travail qui ne
prend pas ses responsabilités, parce que les centres de main-d'oeuvre ne
fonctionnent pas. Ce que vous voulez tout simplement, vous arrêtez les
centres de main-d'oeuvre de fonctionner pour mieux faire de la pourriture par
la suite. C'est ça que vous faites.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. MAILLOUX: Est-ce que le député de Saguenay me
permettrait une observation? C'est qu'à travers les 14,000
employés dont on parle actuellement, il y a des travaux qui se situent
sur une période de quinze jours, d'autres sur une période de
quatre semaines, d'autres sur une période de six semaines. Ce que je
veux dire au député de Saguenay, c'est qu'il y a une chose que le
centre de main-d'oeuvre ne sait pas, c'est que la personne à qui on
offre de l'ouvrage pour une période de cinq ou six semaines, d'avance
elle refuse, parce qu'elle est mieux avec le Bien-Etre social.
M. LESSARD: Comment se fait-il, à ce moment-là que vous en
trouvez?
M. MAILLOUX: On trouve des gens célibataires ou qui n'ont pas un
montant suffisant, mais en dehors de ça, n'essayez pas de placer des
gens suivant les besoins de la famille. S'ils retirent $250 par mois, ils
préfèrent en rester là de toute façon plutôt
qu'aller prendre un travail de quinze jours, de trois semaines ou de quatre
semaines que le ministère de la Voirie va leur offrir.
M. LESSARD: A ce moment-là, vous dites que vous acceptez, que
vous en recevez, soit par manque d'argent, soit parce que le salaire... Alors
ces gens-là travailleraient simplement à temps partiel pour le
ministère de la Voirie?
M. MAILLOUX: Forcément, ce sont 15,000 employés...
M. LESSARD: C'est-à-dire qu'ils travaillent à temps
partiel mais sur une période d'une journée complète par
exemple. Cela veut donc dire que vous engagez des assistés sociaux
peut-être, qui voient par la suite réduire leur montant
d'assistance sociale, parce qu'ils ont travaillé deux ou trois jours
pour le ministère. Cela ne règle pas du tout votre situation.
Quand vous me dites quinze jours ou trois semaines, je sais qu'il y en a qui
sont engagés plus longtemps que pour la période de
l'été et, à ce moment-là, si ça passait par
le Centre de main-d'oeuvre, on serait capable de savoir quels sont les
véritables besoins.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plait!
M. MAILLOUX: Je ferais remarquer au député que ceux qui
travaillent pour une période plus longue sont normalement engagés
par des entrepreneurs et ont des timbres d'assurance-chômage. Ce sont
normalement les entrepreneurs qui les engagent. Même si vous vouliez
recommander un assisté social, s'il n'a pas la même formation ou
s'il n'a pas la même préparation qu'un employé qui est
meilleur, il va vous le laisser sur les bras et va prendre celui,
évidemment, qui l'intéresse pour exécuter son contrat dans
les meilleures...
M. LESSARD: On parle du ministère de la Voirie.
M. LE PRESIDENT: On revient au sous-article 10, de l'article 4, du poste
budgétaire no 5.
M. MAILLOUX: Nous en parlerons sérieusement l'année
prochaine après enquête sur cette situation.
M. LAVOIE (Wolfe) : Fournitures et approvisionnement, qu'est-ce que
c'est?
M. MAILLOUX: Vous devriez demander à votre chef comment il a agi
alors qu'il était à l'Hydro-Québec. Cela s'est fait
exactement de la même façon...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! M. MAILLOUX: ... quand la
politique...
M. LESSARD: Le chef, quand il était à
l'Hydro-Québec et qu'il était ministre des Richesses naturelles,
c'est lui qui a fait entrer le syndicat des camionneurs à
l'Hydro-Québec, alors que l'Union Nationale les a laissés crever
pendant des années. C'était la baibnnette qui réglait
à un moment donné les problèmes syndicaux sur les
chantiers de l'Hydro-Québec.
M. MAILLOUX: Je n'ai pas de leçon à recevoir du
député de Saguenay, parce que c'est le premier
régime...
M. LESSARD: Jodoin à l'Hydro-Québec, vous devez vous en
rappeler!
M. MAILLOUX: C'est le premier des ministres de la Voirie qui accepte de
reconnaître toutes les options politiques de tous les camionneurs du
Québec. Cela ne s'est jamais fait dans aucun régime
précédent. Puis le pont que vous voulez que le ministère
franchisse actuellement c'est un pont difficile.
M. GAGNON: On accuse un gouvernement avant 1960, est-ce que
l'Association des camionneurs existait? Il faudrait faire enquête.
M. MAILLOUX: C'est la première fois qu'il est reconnu à
travers...
M. GAGNON: Le député de Saguenay englobe...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît! Article 4,
sous-article 6.
M. PINARD: Alors le montant de $21,462,000 demandé sera
attribué de la façon suivante; pour l'achat de matériaux
de construction et d'entretien: $12,302,000; pour l'achat de produits
chimiques: $9 millions; pour l'achat de vêtements et de literie: $10,000;
pour l'achat de vivres: $90,000.
M. LAVOIE (Wolfe): Avec cela, il n'est pas question de bâtir des
résidences pour les divisionnaires.
M. PINARD: C'est aux Travaux publics. M. LAVOIE (Wolfe): Excusez-moi,
mais...
M. LE PRESIDENT: Bon, sous-article 6, adopté?
M. LATULIPPE: Sur le même sujet, M. le Président, est-ce
que le ministre serait en mesure de nous dire si tous ces achats ont
été faits par un bureau central d'achats ou si c'est fait au
niveau des régions?
M. PINARD: Par notre service des achats.
M. LATULIPPE : Service des achats. C'est parce que justement
j'avais...
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 10: Loyers.
M. LATULIPPE: Justement, là-dessus, je me demandais... J'ai
déjà communiqué avec le sous-ministre adjoint, au
député délégué...
UNE VOIX: L'adjoint parlementaire.
M. LATULIPPE: ... et puis on m'avait dit à ce moment-là
que pour certains petits achats, cela ne passait pas par le service des
achats.
M. MAILLOUX: Il prend ses responsabilités. Il faut qu'il
achète à l'endroit où il pense, évidemment, que
ça peut convenir au ministère de la Voirie.
M. LATULIPPE: Mais, il existe réellement un service des achats
pour les achats massifs du gouvernement, même qu'il est réparti au
niveau des divisionnaires de comté.
M. PINARD: Pour un montant inférieur à $100, le
divisionnaire a l'autorité requise pour acheter en confirmation les
matériaux ou les marchandises dont il a besoin parce que ce serait trop
coûteux et trop long aussi de recourir à la procédure
normale mise en vigueur
par le service général des achats.
En général, c'est le service général des
achats qui procède à l'achat de matériaux et de
l'équipement dont le ministère a besoin.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. PINARD: Loyers, $9,001,000.
M. LAVOIE (Wolfe): Services contractuels.
M. LESSARD: Excusez, M. le Président...
M. PINARD: Pour la location d'outillage, $8,970,000 et le coût de
location de terrains et pour payer les loyers d'édifices et autres
locaux, $31,000.
M. LESSARD: Vous parlez de...
M. PINARD: C'est surtout dans le cas de garages.
M. LESSARD: Location d'outils? M. PINARD: D'outillage.
M. LESSARD : Maintenant, à ce sujet non pas parce que je
connais les rapports au niveau du ministère mais est-ce que c'est
à ce niveau puisque ce sont...
M. PINARD: Vous prenez des précautions maintenant.
M. LESSARD: ... les anciens ministres qui parlent de leurs rapports et
comme nous essayons d'aller chercher ce qui se passe avant ou ce qui s'est
passé avant, vous avez reçu le rapport Meunier qui
proposait...
M. PINARD: Le rapport Meunier? M. LESSARD: Le rapport Meunier. M.
PINARD: Qu'est-ce que c'est?
M. LESSARD: Est-ce qu'il n'y a pas eu un rapport Meunier pour
étudier le taux de location de la machinerie au niveau du
ministère de la Voirie?
M. PINARD: Est-ce que c'est le rapport Gaston Meunier?
M. LESSARD: Oui.
M. PINARD: Gaston Meunier.
M. LESSARD: Oui, ce doit être cela. Je ne connais pas son
prénom. Est-ce que c'est en application?
M. PINARD: C'est en application depuis le 1er avril.
UNE VOIX: Services contractuels, qu'est-ce que c'est?
M. PINARD: Cela a été mis en application le 1er avril. Il
y a plusieurs personnes qui ont siégé là-dessus. C'est
approuvé par le ministère de l'Industrie et du Commerce et il y a
un arrêté en conseil de passé, et c'est en application.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions sur loyers?
M. LAVOIE (Wolfe): Il s'est bâti un local, un garage à
Weedon, dans mon comté. Qu'est-ce que le gouvernement s'attend de faire
avec cela? Il était supposé d'avoir un genre de lieu pour
réparer les...
M. PINARD: C'est un sous-centre probablement.
M. LAVOIE (Wolfe): Il faut avoir un lieu pour réparer les
camions. Un centre de services. Est-ce qu'il va y avoir besoin de
mécaniciens là-dedans?
M. PINARD: On a déjà trop de mécaniciens. Ce
centre, plus spécifiquement Weedon, servirait surtout comme centre de
service pour les véhicules, pour les réparations mineures, de
pneus, par exemple, le graissage, la vérification des freins, etc..
M. LAVOIE (Wolfe): Et l'entreposage? M. PINARD: Exactement.
M. LAVOIE (Wolfe): Services contractuels, vous me dites que c'est
l'entretien d'hiver.
M. PINARD: Et couches d'usure.
M. LAVOIE (Wolfe): Les subventions, $7,840,000.
M. PINARD: Ce sont les subventions d'entretien d'hiver.
M. LAVOIE (Wolfe): Subventions d'entretien d'hiver aux
municipalités.
M. GAGNON: Cela ne comprend pas les subventions accordées. Il y a
une question que je voulais poser tout à l'heure concernant les petites
subventions que les petites municipalités reçoivent, de temps en
temps, pour faire des réparations dans les villages. Ce n'est pas cela
non plus.
M. PINARD: C'est à l'article 6 que vous allez trouver ce
sous-article.
M. DROLET: On en parlera demain.
M. GAGNON: Concernant une subvention,
au montant de $7 millions, accordée aux municipalités.
Evidemment, les montants ont été établis depuis, je crois,
1951, ajustés quelque peu. Est-ce que le ministère prévoit
un ajustement? Toutes les municipalités se plaignent que le coût a
doublé, même triplé relativement à l'entretien
d'hiver des routes secondaires. On demande au gouvernement de
réétudier le problème des subventions.
M. PINARD: M. Deshaies va vous répondre.
Actuellement, on est à terminer une étude assez
détaillée du coût d'entretien d'hiver pour chaque
municipalité de la probince, pour les chemins. On la compare avec le
taux qu'on paierait, que le ministère paierait s'il donnait le
même entretien à contrat, basé sur la formule de
pondération qu'on applique à nos entrepreneurs. Le prix que cela
coûte aux municipalités se compare assez bien avec le prix qu'on
paierait. Actuellement on est à terminer le portrait, pour le
présenter au ministre, pour montrer la divergence entre le taux de
subvention payé, pour toutes les régions de la province et le
coût réel aux municipalités.
M. GAGNON: Est-ce que vous pouvez nous dire quelle est la
différence que cela représente entre le coût payé et
les subventions accordées?
M. PINARD: Cela varie d'une région à l'autre. Dans le
Nord-Ouest québécois, la subvention a été
très près du montant...
M. GAGNON: Je parle pour les routes secondaires.
M. PINARD: Oui.
M. GAGNON: $400 le mille.
M. PINARD: Oui. C'est $325 qu'on paie dans le Nord-Ouest.
M. GAGNON: Dans le Nord-Ouest?
M. PINARD : En Gaspésie, je crois que la moyenne...
M. GAGNON: C'est $400, je crois.
M. PINARD: On paie $400 et je crois que la moyenne du coût se
situe entre $800 et $900.
M. GAGNON: Oui. Est-ce que le ministre a demandé les
études que vous faites pour lui permettre d'étudier et de
connaître la possibilité qu'il y aurait pour son ministère
d'augmenter les subventions...
M. PINARD: C'est...
M. GAGNON: ...dans les régions?
M. PINARD: ...à la suite de représentations très
nombreuses d'à peu près toutes les municipalités de la
province qui demandent qu'on relève les taux de subventions qu'on a fait
cette étude-là.
M. GAGNON: A l'attention du ministre, à la suite des
études que son comité fait et, entre autres, de ce que M.
Deshaies vient de dire qu'en Gaspésie, l'entretien d'hiver dans les
routes secondaires, fait plus que doubler, est-ce que le ministre
prévoit à ce moment-là la possibilité de faire un
ajustement sur le prochain entretien d'hiver 71/72, dans des régions
où il est prouvé que le coût est de beaucoup
supérieur à la subvention reçue? Ainsi, en
Gaspésie, on dit que c'est près de $900. Est-ce qu'à ce
moment-là...
M. PINARD: Comme j'ai déjà eu l'occasion de prendre une
décision favorable dans le sens indiqué par le
député de Gaspé-Nord à une certaine époque
où j'étais ministre de la Voirie, je vais attendre les
recommandations qui me seront faites à la suite de l'étude dont a
parlé M. Deshaies et je prendrai mes responsabilités.
M. GAGNON: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. LATULIPPE: M. le Président, est-ce que vous faites
également l'étude en comparaison avec les coûts, avec ce
que ça coûte actuellement au ministère pour entretenir
lui-même ces chemins d'hiver? Je peux vous dire que, dans mon
comté, cela coûte à peu près $1,400 le mille pour
entretenir un chemin de route par le ministère. Je comprends que le
ministère fait beaucoup plus de travail. Il pose plus de calcium, plus
de sel et c'est mieux entretenu en règle générale. Mais il
reste que, quand je regarde la moyenne dans mon comté, la subvention est
de $300. Est-ce que vous tenez compte également du facteur de ce que
ça coûte? Est-ce que le ministère a également
l'intention de s'orienter vers une politique de faire entretenir ces chemins
d'hiver de plus en plus, quitte à s'en tenir seulement à employer
ces employés en permanence?
M. PINARD: La politique qu'on a toujours visée, c'est
d'entretenir le plus possible, non seulement avec le personnel, mais avec
l'équipement disponible et adapté à l'entretien d'hiver.
Beaucoup de camions ne peuvent pas servir à autre chose qu'au "salage".
On ne peut pas installer des charrues. On essaie, autant que possible,
d'utiliser tout notre équipement et notre personnel à de
l'entretien pour le compte du ministère, pour l'occuper tout
l'hiver.
M. BELAND: A ce moment-là, on constate que ce n'est pas seulement
dans le comté de Frontenac, mais dans la plupart des comtés
ruraux où c'est sensiblement le même cas. Cela va varier entre
$1,200 et $1,500, $1,600 le
mille pour entretenir avec la machinerie du ministère de la
Voirie, selon les chiffres qu'on peut sortir des comptes publics et, quand
même, on essaie de donner à des entrepreneurs au plus bas
coût, soit $250,000, $350,000, $600,000 le mille. Or, à ce
moment-là, est-ce qu'il y a une justification quelconque, à cause
de main-d'oeuvre disponible? Est-ce qu'il y a un facteur quelconque qui entre
en ligne de compte pour que le ministère même cherche à en
entretenir autant?
M. PINARD: C'est que le seul poste budgétaire que nous avons au
cours de l'hiver, c'est l'entretien d'hiver. Alors, tout le personnel permanent
est chargé à ce poste-là. Au printemps, on divise les
dépenses par le nombre de milles que l'on a entretenus et si l'on a
très peu de milles, cela fait un coût très dispendieux.
M. BELAND: Si vous me permettez, je pense que cela vaudrait la peine,
parce que cela regarde très mal dans le public, à ce
sujet-là. Cela vaudrait la peine de disloquer ces différents
coûts et c'est compréhensible que le ministère de la Voirie
a des employés permanents et il faut qu'ils travaillent autant que
possible, du moins. Alors, cela vaudrait la peine que ce soit disloqué
et placé selon une échelle qui soit acceptable...
M. PINARD: Comparable.
M. BELAND: Parce que tel que c'est là, cela porte à
confusion terriblement.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4, adopté au complet.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, M. le ministre et M. le Président,
j'aurais une proposition à faire, que l'on ajourne et que l'on remette
les articles à suivre à une séance subséquente.
Subventions
M. PINARD: Est-ce que l'on ne pourrait pas terminer le problème
des subventions...
M. LAVOIE (Wolfe): Des subventions?
M. PINARD: Oui, à la page 215, vous voyez la somme de deux
millions: Subventions. Si on en faisait la discussion tout de suite, ce serait
terminé. Nous ne serions pas obligés de revenir demain. Ce sont
les subventions aux municipalités. On en a parlé cet
après-midi.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, d'accord. M. PINARD: Alors, adopté.
M. LATULIPPE: On pourrait l'adopter et les députés qui
n'étaient pas présents pourraient demander des explications
supplémentaires.
M. LESSARD: Il y a un député ici qui avait posé la
question.
M. GAGNON: On pourrait peut-être demander au ministre de nous
faire parvenir la liste, à quel endroit sont affectés ces deux
millions affectés aux municipalités, par comté. Est-ce que
cela a été tout étagé de façon à
pouvoir dire: Voici, tel montant sera divisé dans tel comté, dans
telle municipalité, ou si c'est laissé à la
discrétion du ministre, un montant comme cela?
UNE VOIX: Je crois que c'est laissé à la discrétion
du ministre.
M. PINARD: Les demandes sont très fortes. Evidemment, les
disponibilités budgétaires sont très faibles par rapport
aux besoins ou aux demandes. Il y a déjà une assez forte somme
engagée à même le montant de $2 millions. Il y avait eu des
engagements faits antérieurement. Pour être en mesure de les
respecter, envers les municipalités, j'ai été
obligé d'étendre le paiement de ces subventions sur deux ans et
parfois, dans le cas de subventions plus considérables, sur trois
ans.
Il nous reste, environ $813,304 qui sont engagés à l'heure
actuelle, ce qui diminue le montant disponible d'autant. Il nous reste
$1,186,696 pour fins de subventions à des municipalités. Nous
allons essayer d'être justes dans la mesure du possible et de payer les
subventions aux municipalités qui en ont le plus besoin.
M. GAGNON: Combien y a-t-il de comtés dans la province? Ce ne
sont pas tous les comtés qui peuvent bénéficier de ces
subventions parce qu'il y a les comtés de ville. Combien y a-t-il de
comtés qui pourraient bénéficier de subventions?
Environ?
M. PINARD: Entre 65 et 70 comtés.
M. GAGNON: Cela fait environ $27,000 par comté.
M. BELAND: Comme question supplémentaire, il...
M. PINARD: Il y a 69 comtés qui en ont reçu l'année
dernière.
M. BELAND: ... y aurait peut-être ceci. Est-ce qu'il s'agit de cet
article précis qui donne le montant disponible par exemple,
redistribué dans les 60 comtés, etc., ruraux ou qui sont
attribués, devrais-je dire, par exemple, au montant de X, assez
précis, $25,000 ou $50,000 à chaque député, quitte
lui, à ce qu'il le redonne
aux municipalités dont les besoins sont les plus pressants, dans
chaque comté respectif? Si je comprends bien l'article, ce serait
à cet article.
M. LATULIPPE: Est-ce que cela existe, cette pratique que le
député fait des recommandations pour X montant. Je ne dis pas
qu'il est accepté automatiquement, mais disons que si le
ministère consent...
M. PINARD: Habituellement, le député nous fait des
recommandations et nous envoie une copie des résolutions adoptées
par les conseils municipaux. Nous demandons aux divisionnaires de faire
l'étude des besoins exprimés par les municipalités et
d'adjuger en fonction de l'urgence des travaux à exécuter. Nous
faisons faire une enquête au niveau du ministère des Affaires
municipales pour connaître la situation financière des
municipalités.
Parfois, on découvre que la municipalité a des coussins
budgétaires qu'elle n'utilise pas pour faire ses propres travaux, mais
c'est la pratique courante de tirer à gauche et à droite pour
avoir des subventions de plusieurs ministères, mais sans jamais
dépenser les fonds qui sont en réserve au budget de la
municipalité. Nous tentons de savoir à quoi nous en tenir
à ce sujet-là et nous avons parfois des surprises assez
désagréables.
M. LATULIPPE: Est-ce que je pourrais demander au ministre si le
ministère a l'intention de maintenir cette forme de subventions ou si,
de plus en plus, son ministère entend régresser un peu dans ce
domaine-là, parce qu'il considère que c'est un peu
discrétionnaire?
M. PINARD: Il y a eu beaucoup d'abus. Je pense qu'il faut en arriver
à un régime mieux équilibré. Nous allons voir ce
que va donner la réforme entreprise par le ministère des Affaires
municipales. Il y aura probablement un partage de l'assiette fiscale. Le
ministre des Finances a déjà indiqué qu'il n'était
pas financièrement en mesure d'y accéder de façon globale.
Je ne peux pas engager le ministre des Finances ce soir. Je sais que nous
essayons de trouver une formule de péréquation pour permettre aux
municipalités de s'occuper elles-mêmes de leurs besoins
d'entretien ou de construction, relativement à leur réseau
municipal.
M. LATULIPPE : Je comprends donc que le ministère de la Voirie
veut graduellement se retirer de ce domaine.
M. PINARD: Je pense que ce serait plus logique, parce que la vocation du
ministère de la Voirie est de construire le réseau routier
à caractère provincial. C'est ce qui se fait en Ontario et je
pense que la formule est bonne, mais la formule est différente. Le
ministère de la Voirie d'Ontario s'occupe des grands projets routiers et
les structures font que ce sont les conseils de comté qui obtiennent une
part du budget du ministère de la Voirie d'Ontario et qui redistribuent
aux municipalités les subventions dont elles ont besoin pour
exécuter certains travaux.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir une liste des
travaux qui vont être effectués dans chaque comté dans le
cours de la saison?
M. PINARD: Oui. Après que le budget aura été
adopté, il me fera plaisir d'envoyer la liste des comtés.
M. LESSARD: Si vous voulez une suggestion, j'aimerais bien que ce ne
soit pas seulement limité à un comté, c'est-à-dire
notre comté, mais que nous puissions avoir aussi la répartition
de l'ensemble des autres comtés.
M. PINARD: Vous voudriez l'avoir de façon régionale? Pour
toute la province?
M. LESSARD: C'est-à-dire des 108 comtés de la
province.
M. PINARD: Ce sera un joli document à vous faire parvenir!
M. LESSARD : Pourquoi pas dans le rapport à la fin de
l'année? Vous faites un rapport.
M. PINARD: Oui, mais on a alors eu le temps de le compiler. Mais au
moment où nous entreprenons l'exécution des programmes, vous
allez demander à une foule de fonctionnaires de faire du travail de
statistique. Ces gens-là ne pourront pas travailler alors à
l'exécution...
M. LESSARD: Puisqu'ils nous envoient, à chacun des
députés, la répartition des dépenses, cela veut
donc dire qu'ils sont obligés de le compiler.
Il reste quoi? Il reste 108...
M. PINARD: Je ne dis pas que c'est impossible, mais ce sera une
tâche assez difficile à...
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière. Une
dernière question.
M. BELAND : Oui, une dernière question. Voici, étant
donné que, l'an passé, j'ai fait plusieurs demandes dans ce sens
relativement à des municipalités et c'étaient, entre
autres, des rues de villages, etc., des besoins urgents, et comme toutes les
demandes ont été refusées intégralement, cette
année, évidemment, je tenais à avoir des précisions
à ce sujet. J'espère que, justement, il va y avoir de petits
changements qui seront...
M. PINARD: Dans le comté que vous représentez, vous avez
quand même $15,000 de
subventions. Sainte-Flavie a $10,000 et Laurier-Station, $5,000.
M. BELAND: Ces deux demandes ne m'étaient pas parvenues. Je n'en
n'avais jamais pris connaissance.
M. PINARD : De toute façon vos municipalités en ont
bénéficié quand même.
M. BELAND: Peut-être... UNE VOIX: Une nouvelle division. M. LE
PRESIDENT: Article 6, adopté? DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Les travaux sont ajournés à la prochaine
séance.
(Fin de la séance 22 h 40)
Séance du mercredi 19 mai 1971 (Seize heures dix-sept
minutes)
M. SAINDON (président de la commission permanente de la Voirie):
A l'ordre, messieurs!
Nous allons continuer l'étude des crédits de la Voirie.
Poste budgétaire 7.
M. RUSSELL: Si le commission me le permet, d'une façon
très brève.
J'étais absent lors de la dernière journée. Les
études ont été faites, mais je relisais les Débats
et il y a ici une affirmation de la part du député de Saguenay
qui se lit comme suit et je cite textuellement ce qui est écrit: "Le
chef, quand il était à l'Hydro-Québec et qu'il
était ministre des Richesses naturelles, c'est lui qui a fait entrer le
syndicat des camionneurs à l'Hydro-Québec alors que l'Union
Nationale les avait laissés crever pendant des années.
C'était la baïonnette qui réglait, à un moment
donné, les problèmes syndicaux sur les chantiers de
l'Hydro-Québec." Je pense bien qu'à ce moment-là, le
député de Saguenay voudra peut-être, lui-même, faire
une rectification. Je crois qu'il référait à la police
provinciale et non pas à l'armée. On sait que, dans la situation
actuelle, lorsqu'on parle de baïonnette, on réfère à
l'armée et je ne me rappelle pas, à aucun moment, soit avant 1960
ou depuis 1960, que l'armée ait été appelée
à régler les problèmes de camionneurs à
l'Hydro-Québec.
M. LESSARD: M. le Président, pour ma part, je n'ai pas
d'objection à changer le terme "baïonnette" pour le terme
"garcette." Pour moi, ça ne change pas le problème du tout. Il
est vrai que ce n'est pas l'armée qui réglait les
problèmes, mais cependant, par exemple, on sait qu'à
l'Hydro-Québec, à Labrieville en particulier, à ce
moment-là, il n'était absolument pas possible d'entrer sur les
chantiers et que toute grève était tout simplement
écrasée par l'intervention de la police provinciale.
C'était dans ce sens que j'avais affirmé, dans un débat
assez mouvementé, ce qu'on vient de lire.
M. GAGNON: Je crois, simplement pour ajouter, qu'hier le
député de Saguenay a admis que le syndicat des camionneurs
n'existait pas avant 1960, c'est-à-dire au moment où le
gouvernement de l'Union Nationale mettait en chantier Manic 5 et tout cela.
M. LESSARD: M. le Président, je faisais appel à une
décision qui est arrivée par la suite, au moment des travaux de
l'Hydro-Québec, alors que c'étaient les patroneux qui pouvaient
réussir à se placer sur les chantiers de l'Hydro-Québec.
C'est à ce moment-là que M. René Lévesque a
poussé l'une des premières associations des camionneurs à
se former, c'est-à-dire l'Association des camionneurs de la
Côte-Nord et c'est à ces choses-là que je faisais allusion
et
c'est dans ce sens là. Et lorsque je parlais de baïonnette,
je ne les appliquais pas tant aux camionneurs qu'au règlement des
conflits syndicaux.
M. RUSSELL: M. le Président, je ne veux pas continuer à
discuter sur le terrain de l'Hydro-Québec. Il s'agit d'une question de
voirie et je ne sache pas que le ministère de la Voirie ait à
régler les problèmes de l'Hydro-Québec. Je pense bien
qu'il s'agit tout simplement d'une question de syndicalisme, d'une question de
syndicat de camionneurs.
Je présume que c'est dans le feu de la discussion qu'on s'est
lancé des flèches d'un côté et de l'autre. Je pense
que les paroles du député de Saguenay, à ce
moment-là, ont dépassé sa pensée. Je suis satisfait
qu'il ait rectifié et dit que ce n'était pas l'armée qui
réglait les questions à ce moment-là, mais qu'elle
était simplement là pour maintenir la paix et l'ordre parce que
c'était nécessaire que la police provinciale soit appelée
sur les lieux comme cela arrive encore aujourd'hui en temps opportun.
M. LESSARD: M. le Président, à ce moment-là, je
répondais à une accusation qui avait été
portée par le député de Charlevoix contre le chef du Parti
québécois, M. René Lévesque.
M. LE PRESIDENT: Incident clos.
M. PINARD: M. le Président, nous sommes prêts à
entreprendre la discussion du poste 7, parge 224.
Construction et réfection de routes et de ponts
permanents
M. LATULIPPE: M. le Président, j'aurais une question à
poser. Je voudrais savoir du ministre s'il est en mesure de nous dire quelle
était la répartition du budget de la Voirie, secteur rural,
secteur urbain. Est-ce qu'il y aurait, dans votre ministère, un
fonctionnaire en mesure de nous donner un aperçu de la
répartition du budget? Je sais fort bien, par contre, que l'effort a
été mis depuis plusieurs années dans le secteur urbain.
C'est parfaitement clair. J'aimerais avoir une vue précise avec des
chiffres.
Si c'est trop compliqué, M. le ministre, j'accepterais un
dépôt de documents un peu plus tard.
M. PINARD: Le problème à ce sujet c'est la ventilation du
budget. De la façon que le député le demande, c'est un peu
difficile à faire. Il faut toujours revenir à la
définition de ce que nous avons appelé, au cours de la
discussion, le programme quinquennal, le programme triennal, les projets
spéciaux de la voirie régionale par rapport à ce qu'on
appelle communément la voirie locale ou rurale. Nous pouvons toujours
brosser un tableau assez large de la nature des travaux qui vont être
entrepris, mais cela ne pourrait pas être tellement précis. Si
vous voulez que nous les placions dans des catégories, comme je viens de
l'expliquer, nous pouvons vous donner l'ordre de grandeur de la dépense
qui sera faite cette année.
M. LATULIPPE: J'accepterais cette présentation.
M. PINARD: Je vais demander à M. Michaud, le directeur du budget
du ministère, de vous donner cette ventilation comme vous l'avez
demandée.
Cette année, en projets spéciaux, ce sont de grands
projets d'autoroutes incluant la route transcanadienne. Nous avons pour $165
millions de travaux directement sur le chantier, excluant l'expropriation, les
salaires des fonctionnaires et tout cela. En voirie régionale, nous en
avons pour $66 millions au grand total de la province.
M. LATULIPPE: Dans la voirie régionale, il y a aussi de grands
travaux?
M. LAVOIE (Wolfe): Il veut savoir si la route no 34 va se faire cette
année.
M. PINARD: Dans Winslow?
M. LAVOIE (Wolfe): Entre Stratford et Stoneway, dans le canton
Winslow.
M. PINARD: Je crois qu'il y a $200,000 prévus pour le
comté de Frontenac pour le tronçon de 1.96 mille de terrassement
et pavage. Il y a d'autres tronçons à paver. Ce sont des
tronçons déjà octroyés pour faire des
tronçons qui seront pavés cette année à la suite du
tronçon en question ainsi que dans le comté de Wolfe.
M. LATULIPPE: C'est bien sur la route no 34?
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: M. le Président, au poste budgétaire 7,
article 1, il ne s'agit pas de travaux de la Transcanadienne.
M. PINARD: Au poste budgétaire 7, article 6, nous avons
donné le montant global de la dépense à faire cette
année en immobilisation. Nous avons fait une large ventilation de cette
somme. Nous reviendrons tantôt de façon plus spécifique
à l'autoroute transcanadienne, si vous le voulez, au poste
budgétaire 7, article 6.
M. RUSSELL: Je préférerais que l'on procède un par
un. Je crois que ce sera beaucoup plus facile et on pourra s'entendre...
M. PINARD: Non, non. Le député avait
quand même raison de poser cette question, à savoir de
quelle façon se ventile la dépense qui est prévue pour la
somme de $191,787,300.
M. RUSSELL: C'est justement pourquoi je pose la question.
M. PINARD: C'est $293,609,300.
M. RUSSELL: L'an dernier, il y a un montant de $159 millions qui a
été voté pour immobilisation. Est-ce que ce montant est
totalement épuisé?
M. PINARD: Il y a des crédits périmés de $5.8
millions.
M. GAGNON: Pour être dans l'esprit du député de
Shefford, j'aurais quelques remarques à faire concernant le rapport
annuel du ministère de la Voirie. Il ne s'agit pas de remarques à
faire contre le gouvernement. Les rapports ont toujours été
préparés ainsi. Mais, j'ai l'impression que le rapport du
ministère de la Voirie est un peu un trompe-l'oeil. Voici ma
pensée.
Je regarde dans Gaspé-Nord où on dit: Total des
dépenses: $2,364,000. Or, en regardant le rapport et regardant la
réalité des faits, ce n'est plus pareil. Le gouvernement a
peut-être transféré $1 million au fonds consolidé de
la province. En vertu d'un budget supplémentaire, il a pris, à
même ce montant, qu'il a peut-être transféré dans un
autre comté. Je donne un exemple.
Disons qu'en 1969 il a été demandé une soumission,
à Cap-Chat, pour la réfection de la route 6, conformément
à l'entente fédérale-provinciale. En 1970, le contrat n'a
pas été effectué. Il commence simplement cette
année. Cette somme de $300,000, $400,000 ou $500,000 qui, à ce
moment-là, apparaît dans le rapport du ministère de la
Voirie; sera dépensée, deux ans après. Les rapports ont
toujours été préparés de cette façon. C'est
un trompe-l'oeil.
Si je prends un bilan, un état de revenus et dépenses, au
niveau municipal et scolaire ce n'est pas la même chose. Lorsque je parle
du gouvernement provincial, on y consolide les sommes qui ne sont pas
dépensées. On les remet au fonds consolidé. On
prépare un budget spécial. On prend des sommes et on les
redistribue aux quatre coins de la province. A ce moment, c'est une
façon adroite de retarder ou du moins de ne pas effectuer les travaux,
mais de prendre cet argent et le transférer 500 milles plus loin.
Là, les rapports annuels du ministère de la Voirie ne
donnent pas la réalité. Es se basent sur les dépenses,
alors qu'ils devraient se baser sur les déboursés. Du moins,
s'ils se basent sur les dépenses, en fonction du budget, il pourrait y
avoir un état adjacent aux dépenses qu'on appellerait état
"déboursés". On pourrait y trouver les sommes qui ont
été réellement dépensées et qui sont
destinées à la construction.
Parce que, encore une fois, dans des programmes de travaux de
construction, on s'aperçoit que le rapport est de deux ans en retard,
avec la réalité. Cela permet de constater que ce ne sont pas
$2,364,000 qui ont été dépensés dans le
comté de Gaspé-Nord pour 1969/70. C'est peut-être $1
million de moins. Nous ne le savons pas. Il faudrait que le ministre fouille
dans tous les rapports. Il y a un contrat qui a été adjugé
en 1969, à l'automne, dans la ville de Cap-Chat. Il n'est pas
commencé. Il n'y a pas même une pelletée de terre de
levée. Mais il apparaît dans ce rapport. L'année prochaine,
on va le revoir.
Or, quand le ministre étudie ses crédits pour la
redistribution au niveau du comté, il prend ce rapport. Il dit: Dans
Gaspé-Nord: $2,300,000, il y en a pas mal de donné. On fait comme
on a fait l'année dernière. Les $400,000 de voirie rurale, on les
enlève totalement. En enlevant les $400,000 de voirie rurale que le
comté a toujours eus depuis qu'il existe parce qu'on effectue un
programme de travaux qui se situe dans une entente
fédérale-provinciale. Sur une distance de 15 milles dans le
comté de Gaspé-Nord, alors que le comté a 120 milles de
longueur. A ce moment-là, on prive 105 milles de comté de travaux
gouvernementaux au niveau du budget rural. Pourquoi? Parce qu'on dit: Voici,
dans Gaspé-Nord, il se dépense $2,364,000. D'abord, ce n'est pas
vrai. Ce n'est pas dépensé. En deuxième lieu, je pourrais
dire au ministre que l'année dernière on a totalement
enlevé le budget de voirie rurale parce qu'on disait qu'il se
dépensait pas mal d'argent.
Dans cette partie des travaux, en vertu de l'entente
fédérale-provinciale, il y en a eu 70 milles d'effectués
dans le comté de Matane sur tout le parcours du comté. Dans
Gaspé-Nord, il y en a environ sur 15 milles dans un comté qui a
un parcours de 120 milles.
Or, on a privé 105 milles de parcours, tout le comté de
Gaspé-Nord, de budget de voirie rural sous prétexte qu'il y avait
un montant considérable. Cela a causé des préjudices et
cela a eu pour effet de retarder des projets qui sont essentiels dans
l'économie d'un comté ou d'une région. C'est pour
ça que je veux d'une façon particulière, inciter le
ministre de la Voirie à en tenir compte. Lorsqu'il prépare son
rapport, qu'il demande à ses fonctionnaires de faire un état des
déboursés qui ont été effectués dans le
comté, dans chaque comté de la province mais non pas un
état de dépenses qui est loin de donner la réalité
des faits.
M. PINARD: Je prends bien note des remarques faites par le
député de Gaspé-Nord. On m'informe que le sommaire des
dépenses qui apparaît à la page 79 pour le comté de
Gaspé-Nord concerne des dépenses réellement faites dans le
comté au chapitre de la construction des routes, de la réfection
ou de l'améliora-
tion des routes, de l'entretien d'été, de l'entretien
d'hiver, pour le paiement des subventions aux municipalités pour les
contrats adjugés à des entrepreneurs et pour la construction des
ponts ou pour leur entretien.
Il s'agit d'une somme globale vraiment dépensée dans le
comté. Autrement, si la prétention du député de
Gaspé-Nord était fondée, à l'effet qu'il ne s'agit
pas de dépenses réelles faites mais de dépenses qui
étaient prévues à l'intérieur de l'enveloppe
budgétaire prévue par le ministère de la Voirie, il
faudrait renvoyer les sommes non dépensées au fonds
consolidé de la province à titre de crédit
périmé.
Ceci paraîtrait en surplus du montant que vient de vous donner M.
Michaud, alors qu'il a affirmé que les crédits
périmés, pour l'exercice de 1970, étaient de $5.3 millions
sur une somme globale de $159,251,900.
M. GAGNON: Disons qu'à ce moment-là, je vais donner un
exemple. Le ministre peut-il me dire...? On parle de construction, de
réfection et d'amélioration de routes. Cela comprend
également, j'imagine, la construction des ponts, parce que ceci
relève maintenant du minsitère de la Voirie. Est-ce que le
ministre, sur $1,299,000, pourrait donner le montant du contrat qui a
été signé et la dépense qui a été
effectuée?
M. PINARD: J'aimerais souligner tout de suite que ce sommaire des
dépenses est préparé par le bureau de la division,
vérifié par le chef de district, et ces chiffres sont
envoyés pour fins de rapport à la comptabilité, en vue de
la préparation du rapport annuel. Nous pouvons toujours demander une
vérification additionnelle sur les dires ou les prétentions du
député de Gaspé-Nord, pour savoir si vraiment il n'y a pas
erreur de ce côté. Enfin, je dois, pour le moment, me fier au
directeur du budget et à ceux qui ont la responsabilité de
compiler les statistiques au plan de la dépense vraiment faite dans les
comtés.
M. GAGNON: Comme je dis, je ne blâme pas le ministre, les rapports
ont toujours été faits ainsi, parce qu'à même les $5
millions qui ont été périmés, comme exemple, est-ce
qu'on pourrait dire que les $5 millions qui ont été
périmés ou s'il y a eu des transferts de fonds ne
paraissent pas dans le montant total du rapport du ministère de la
Voirie, mais qu'ils ont été diminués? Je prends comme
exemple le budget qui est approuvé au début de l'année,
soit $200 millions; à la fin de l'année, on a
dépensé $195 millions. Or, est-ce que là-dedans, c'est
$200 millions ou si c'est $195 millions? Est-ce qu'on a enlevé les
transferts de fonds à d'autres endroits, à d'autres
ministères, et est-ce qu'on a tenu compte, également, des
crédits périmés de fin d'année ou si c'est un
rapport qui est exactement basé sur le budget tel qu'il est
approuvé et comme on le fait actuellement?
M. PINARD: Alors, M. Létourneau qui est le comptable
représentant du Conseil de la Trésorerie peut vous donner des
renseignements plus précis à ce sujet. Je m'excuse, M.
Létourneau représente le ministère des Finances au sein du
ministère de la Voirie.
Voici le rapport tel que présenté ici. Ce sont des
chiffres qui ont été compilés par les divisions et
ça représente la dépense réelle, sans que ce soit
vérifié, par exemple, par le service comptable, cela
représente les dépenses réelles encourues dans chacun des
comtés.
M. GAGNON: Alors, c'est la dépense déboursée, si on
peut dire ainsi.
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il peut y avoir un certain
décalage, parce que si une division effectuait un
déboursé, par exemple, au cours du mois de mars, la
comptabilité peut avoir payé sur le budget de l'année
suivante.
M. GAGNON: Parce qu'entre la dépense et le
déboursé, l'écart n'est pas pareil.
M. PINARD: Oui, c'est exact. Mais ces chiffres sont compilés par
les divisions. Seulement, le paiement peut être effectué sur le
budget de l'année suivante.
M. GAGNON: De l'année suivante?
M. PINARD: Pour le dernier mois. Alors, on peut avoir un
décalage...
M. GAGNON: S'il est effectué sur le budget de l'année
suivante, à ce moment-là, est-ce qu'on prend sur les
crédits de l'année en cours ou bien s'il y a des crédits
qui ont été conservés à même le budget de
l'année antérieure?
M. PINARD: C'est-à-dire que les crédits ne peuvent pas
être conservés, ils sont périmés dès que le
budget de l'année est terminé et il faut prendre sur les
crédits de l'année suivante.
M. GAGNON: Alors, c'est dire que le crédit de l'année en
cours qu'on est en train d'approuver, peut peut-être payer des
dépenses de $10 millions, $15 millions, $20 millions sur le budget de
l'année antérieure, c'est peut-être élevé,
mais c'est un exemple que je veux donner...
M. PINARD: En principe, il peut y avoir certains déboursés
de l'année précédente qu'il faut payer sur l'année
en cours.
M. GAGNON: C'est cela.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre pourrait peut-être
nous donner, nous indiquer le montant déjà engagé sur le
montant de $191,787,000.
M. PINARD: A quelle date? Au 31 mars?
M. RUSSELL: Oui, c'est-à-dire, il faudrait prendre le 31 mars.
C'est au 31 mars qu'il faut prendre ces...
M. PINARD: A ce moment-là, il s'agit de travaux qui n'ont pas
été terminés dans une année budgétaire
spécifique et dont le parachèvement est prévu sur un autre
exercice financier.
M. RUSSELL: Le montant engagé...
M. PINARD: A ce moment-là, il faut bien prévoir qu'il faut
parachever ces travaux. Alors, nous conservons à l'intérieur du
budget un certain montant pour nous permettre de payer la fin des travaux. M.
Michaud peut nous donner ces renseignements.
Pour les travaux proprement dits, on a des travaux à terminer en
projets spéciaux pour $28 millions et en voirie régionale,
à contrat et à la journée, pour $17 millions. Les deux
s'additionnent, vous avez $45 millions en travaux directement. Maintenant il y
a des engagements d'expropriation qui peuvent se chiffrer à $7 millions,
pour l'an prochain.
M. RUSSELL: A même ce même montant qui comprend les
mêmes travaux de $17 millions.
M. PINARD: Oui, c'est inclus dans le $191 millions.
M. RUSSELL: Qui s'ajoute au $45 millions, ce qui fait $52 millions.
M. PINARD: D'accord.
M. RUSSELL: En plus, toute autre expropriation qui n'est pas encore
réglée, qui est en litige...
M. PINARD: D'accord!
M. RUSSELL: ... peut être prise à même cet article
dont on ne connaît pas le montant et qui peut être quoi: $50
millions, $60 millions, $80 millions.
M. PINARD: De $25 millions à $30 millions.
M. LATULIPPE: Pour les montants qui ne sont pas réglés
actuellement, je crois que M. Trudeau, hier soir, a fait le "bilan" de tout
ça et ça se chiffrerait à $77 millions.
M. RUSSELL: A $77 millions.
M. PINARD: C'est ça.
M. RUSSELL: Est-ce que...
M. PINARD: Cela va être réglé d'ici deux ans.
M. RUSSELL: Cela comprend les $7 millions que le ministre vient de
mentionner?
M. PINARD: Oui. C'est, disons, le total d'expropriation à
débourser pour être à jour.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre peut informer la commission que le
montant qui vient d'être mentionné pour terminer les travaux
déjà commencés, incluant les travaux de Voirie
régionale, comprend aussi les travaux faits en régie ou à
la journée, si vous voulez?
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Ceux qui ont été commencés il y a deux
ans et qui ont été mis de côté et qui seront
terminés cette année, qu'on n'a pas eu le temps de finir.
M. PINARD: Ceux qui ont été commencés l'an
passé; certains parachèvements pour un montant inférieur
à un million, soit $181,760, des travaux en régie à
terminer cette année.
M. RUSSELL: M. le Président, ce que je voudrais que le ministre
comprenne est ceci. Il y a eu des travaux qui étaient commencés
en régie il y a deux ans. Ces travaux ont été suspendus.
L'an dernier, ils n'ont pas été touchés. Et, cette
année, est-ce qu'on a l'intention de les compléter?
M. PINARD: Le député de Shefford veut savoir si notre
programmation routière, au plan de la dépense, prévoit que
nous allons nécessairement continuer les travaux entrepris à la
journée il y a deux ans.
M. RUSSELL: Oui. La continuation de ces travaux qui ont
été entrepris par la division, selon la recommandation du
divisionnaire et qui ont été suspendus pour des raisons je
n'explique pas, ce n'est pas à moi à les expliquer, M. le
ministre avait certainement de bonnes raisons de les arrêter
peut-être budgétaires ou autres et qui, l'an dernier, n'ont pas
été continués et qui, cette année, restent encore
en suspens.
M. PINARD: Il est possible qu'une partie de ces programmes de travaux
soit continuée en régie ou à la journée et que,
dans le cas des autres, si c'est inscrit dans la planification et dans la
programmation, que ces travaux soient également continués mais
à contrat, cette fois, s'il ne nous paraît pas indiqué, en
vertu des nouvelles normes, qu'il est plus économique de les
exécuter en régie plutôt qu'à contrat.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre va tenir
compte des recommandations du divisionnaire dans ces cas-là?
M. PINARD: Il est évident que nous tenons compte des
recommandations du divisionnaire
qui, lui, est plus en mesure que quiconque de déterminer s'il est
plus économique de faire exécuter les travaux en régie
c'est-à-dire avec l'équipement du ministère et avec le
personnel du ministère, sauf le peu de personnel qui peut être
engagé venant de l'extérieur et quelques pièces
d'équipement qui peuvent être louées occasionnellement.
C'est lui qui nous dira aussi s'il n'est pas préférable de faire
exécuter ces travaux à contrat pour réaliser des
économies appréciables. Parce que, en règle
générale, nous devons dire que, sauf dans de très rares
cas, il est plus économique de les exécuter à contrat
qu'en régie...
M. LESSARD: M. le Président...
M. PINARD: Tout dépend de la nature du terrain où il faut
travailler et des caractéristiques de la route à construire.
M. RUSSELL: M. le Président, je n'ai aucune objection à ce
que le ministre fasse terminer les travaux par contrat ou à la
journée ou en régie. Je pense que c'est un préjudice
lorsque les travaux sont déjà commencés et que la route
est laissée un peu délabrée, parce qu'on sait qu'il faut
démolir ou partiellement démolir une route pour en faire la
construction, et que ceci traîne pendant deux ans. Cela ne
représente pas des montants énormes. Cette année, on n'a
pas encore l'assurance du ministre, d'une façon définitive,
malgré les recommandations des ingénieurs de la Voirie, que ces
travaux seront terminés.
Le ministre aurait l'occasion, bien choisie, pour assurer la commission,
étant donné le cas, lorsque le divisionnaire recommande fortement
que ces travaux soient terminés, de prendre les dispositions pour les
terminer.
M. PINARD: Je dois dire au député que, si le divisionnaire
estime que le parachèvement de ces travaux reste dans l'ordre des
priorités établies, le ministère doit poursuivre ces
travaux. Il peut arriver que le divisionnaire nous dise qu'il n'est plus urgent
ou prioritaire de continuer les travaux entrepris. Je ne peux pas dire, de
mémoire, tous les projets qui seront continués, ou qui seront mis
en suspens. Il peut arriver que le divisionnaire fasse des recommandations en
ce sens.
M. RUSSELL: Est-ce que je peux comprendre que si le divisionnaire
insiste trop, et que le ministre ne veut pas, que le divisionnaire sera
changé à la place où les travaux sont moins
prioritaires?
M. PINARD: Pardon?
M. RUSSELL: Est-ce que je dois comprendre que si le divisionnaire
insiste trop pour terminer les travaux et que cela ne plaît pas au
ministre, il sera transféré à un endroit où il y a
moins de travaux prioritaires?
M. PINARD: Ce n'est pas le ministre qui décide cela.
M. RUSSELL: Non? M. PINARD: Non.
M. RUSSELL: M. le Président, qui pourrait informer la commission
à savoir qui décide...
M. PINARD: Je prends une responsabilité globale, comme chef du
ministère, mais sur la base des recommandations qui sont faites par les
divisionnaires, par les chefs de district et par ceux qui sont chargés
de la planification et de la programmation.
M. LESSARD: M. le Président, au sujet des travaux qui sont faits
en régie, est-ce qu'il y a certains critères ou certaines normes
qui détermineront, par exemple, que tels travaux se feront en
régie ou seront donnés à contrat. Est-ce qu'il y a un
montant maximum pour les travaux qui seront accordés en régie,
par exemple $25,000, $50,000, $75,000? Est-ce qu'il y a des
critères?
M. PINARD : Nous pouvons exécuter les travaux en régie
lorsque c'est indiqué de le faire et que nous avons l'assurance que nous
avons les contremaîtres compétents, pour bien les surveiller.
Surtout, en tenant compte de l'incidence du chômage, dans une
région ou dans un comté donné. A ce moment-là, nous
allons peut-être aller du côté de la formule des travaux en
régie. Il ne faut pas que ça dépasse les $100,000, s'il y
a possibilité, parce que l'économie à réaliser
n'est plus indiquée.
M. LAVOIE (Wolfe): Je crois que les contremaîtres
compétents sont assez rares.
M. PINARD: Il y a un problème de ce côté, comme je
l'ai expliqué, au début de la discussion des estimations. Nous
sommes en train de créer cette école qui permettra de former des
techniciens routiers qui prendront un caractère de permanence. Ils ne
seront pas obligés d'être constamment changés, à
cause des élections, par exemple. Ce n'est pas payant pour le ministre
de toujours recommencer à former du personnel qualifié et
compétent. Former du personnel, cela coûte cher dans l'industrie
et cela coûte cher également dans l'entreprise
gouvernementale.
A mon avis, ce n'est pas une formule rentable que d'agir comme on l'a
fait traditionnellement. Tenant compte des exigences de la Loi de la fonction
publique, des conventions collectives et de toutes sortes de facteurs qui nous
embêtent assez considérablement parfois, je pense qu'il est temps
de former une école de techniciens routiers. Une fois que ces
gens-là sont formés, que leur compétence est
établie par voie de concours, il faut leur donner la protection à
laquelle ils ont droit pour qu'ils
puissent travailler en paix, avec efficacité et
compétence, indépendamment du régime politique en
place.
M. LESSARD: M. le Président, si vous me le permettez, j'aimerais
recevoir une réponse du ministre. Je voudrais savoir s'il y a un plafond
au sujet de ces travaux.
M. PINARD: Si le député me le permet, je vais lire ici les
critères qui servent à décider si nous allons
exécuter les travaux en régie ou si nous allons les faire
exécuter à contrat. Dans le cas des travaux en régie, les
critères sont les suivants: simplicité et facilité
d'exécution du projet, envergure du projet, urgence réelle,
difficulté à mesurer les quantités d'ouvrage,
disponibilité du personnel permanent de la voirie, disponibilité
de l'outillage de la voirie et le manque de soumissionnaires dans un
comté ou dans une région donnée.
M. LESSARD: Est-ce que le...
M. PINARD: A ce moment-là, il pourrait arriver, par exemple qu'un
entrepreneur qui, se sachant seul et n'ayant pas beaucoup de concurrents autour
de lui produise une soumission qui dépasserait largement l'estimation
calculée par les ingénieurs du ministère. Nous serions
obligés de lui accorder le contrat, même s'il n'y a pas
d'obligation légale de le faire. Cela deviendrait assez embêtant
pour le ministre de ne pas lui accorder le contrat s'il n'a pas toutes les
justifications pour ne pas le lui donner.
M. LESSARD : Est-ce que les travaux faits en régie depuis
quelques années ont tendance à augmenter ou à diminuer
proportionnellement à l'ensemble du budget du ministère? Par
exemple, est-ce qu'on peut estimer dans le montant qui est alloué
à "Construction et réfection de routes." que pour un certain
pourcentage de ce montant, il y aura un certain nombre de travaux qui seront
faits en régie? Est-ce qu'on peut estimer le pourcentage du budget qui
nous évalue, qui nous donne à peu près les travaux qui
seront faits en régie?
M. PINARD : En vérité, je dois dire que le budget
consacré aux travaux en régie ou à la journée a
diminué sensiblement.
M. LESSARD: A diminué sensiblement? M. PINARD: Oui.
M. LESSARD: Pratiquement, est-ce qu'on pourrait me dire quels sont les
montants estimés dans le budget de $191 millions pour les travaux qui
seront faits en régie?
M. PINARD: On me donne ici un chiffre. C'est un chiffre approximatif qui
serait de $10 millions comme étant l'ordre de grandeur des travaux qui
seraient entrepris en régie.
M. LESSARD: Merci, M. le ministre.
M. LEGER: M. le Président, je dois participer à l'autre
commission et j'aurais juste quatre questions à poser. Est-ce que vous
me permettriez de poser quatre questions?
M. PINARD: Voulez-vous donner vos questions au président qui lui
déterminera si nous sommes dans l'ordre de la discussion et si les
membres de la commission doivent permettre cette discussion? Nous sommes au
poste 7 mais...
M. LEGER: Concernant la construction de l'autoroute?
M. PINARD: ... nous avons entrepris la discussion du sous-article 1.
M. LEGER: Construction et réfection de routes?
M. PINARD: Oui. Si vous en avez quatre d'affilée, voulez-vous les
dire au président, pour savoir si elles sont bien inscrites?
M. LEGER: Ma question est la suivante... Hier, vous avez permis à
l'ancien ministre des Affaires culturelles de poser sa question parce qu'il
allait à l'autre commission. Hier, je n'ai pas profité de
l'occasion et maintenant je dois aller à l'autre. J'aurais quatre
questions concernant la Transquébécoise, si vous n'avez pas
d'objection.
M. PINARD: Je ne suis pas le maître des débats ici, si le
président vous accorde la permission et si les membres sont
également consentants, je n'ai pas d'objection.
M. LE PRESIDENT: Nous sommes au sous-article 1 et hier, s'il y a eu un
précédent de crée, je n'étais pas ici hier moi, je
crois que nous devrions nous en tenir à l'ordre du jour, nous en sommes
actuellement à l'article 1, quand nous serons à l'article 6, vous
reviendrez.
M. LEGER: A l'article 6 c'est la route transcanadienne, ce n'est pas la
Transquébécoise. A l'article 1, c'est "Construction et
réfection de routes".
M. PINARD: Vous pouvez y aller, poste 7, article 1.
M. LEGER: Merci, M. le Président. Je voulais savoir,
premièrement, quel montant a été voté pour cette
année et quel montant total le gouvernement prétend-il mettre
pour la construction totale de la route transquébécoise, de
Trois-Rivières à Sherbrooke?
Quel montant pour l'année 1971? Probablement que le
ministère a préparé un plan d'ensemble pour la route au
complet, déterminant que dans tant d'années, la route sera
complétée, il y a certainement un plan de
prévu.
M. PINARD: Si ma mémoire est fidèle, le montant de la
dépense prévue pour la construction de la route
transquébécoise pour la partie qui sera située entre
Trois-Rivières et Shawinigan, le coût global envisagé est
de $8.5 millions. Nous dépenserons dès cette année tout
près de $5.5 millions.
M. RUSSELL: Cela comprend l'expropriation en même temps?
M. PINARD: L'expropriation est faite et a été
payée.
M. LEGER: C'est en vous en allant vers l'est, ça?
M. LAVOIE (Wolfe): Sherbrooke-Richmond c'est encore...
M. PINARD: Le coût global de la construction de la route
transquébécoise entre Sherbrooke et Richmond est de l'ordre de
$16,800,000; nous dépenserons cette année $2 millions.
M. LEGER: Cela veut dire que vous prévoyez construire le
tronçon Sherbrooke-Richmond, cette année, pour une somme de $2
millions?
M. PINARD: Je crois qu'il y a des demandes de soumissions publiques qui
ont été publiées dans les journaux tout
récemment.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que ça inclut le viaduc à
Sherbrooke, ça?
Il ne restera pas grand-chose pour la route.
M. PINARD: C'est $2 millions cette année. Le coût du viaduc
à Sherbrooke sera d'environ $300,000.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela veut dire qu'il reste seulement $1,700,000 pour
faire la route?
M. LAFONTAINE: Dya combien de milles entre Richmond et Sherbrooke?
M. LAVOIE (Wolfe): Trente-cinq milles. Entre Sherbrooke et Drummonville,
il y a 35 milles.
M. PINARD: Il faudrait distinguer. Nous allons rédiger des
contrats pour tout près de $5 millions cette année, mais nous
n'anticipons pas dépenser plus que $2 millions.
M. LAVOIE (Wolfe): La section Trois-Rivières-Shawinigan?
M. PINARD: De Sherbrooke à Bromptonville sur une distance de 6.7
milles, le coût envisagé est de $4,800,000; de Bromptonville
à Richmond, sur une distance de 24 milles, le coût prévu
est $12 millions, ce qui donne un total de $16,800,000 comme coût global
prévu.
M. LEGER: Maintenant, de Sherbrooke à Bromptonville, est-ce que
vous prévoyez compléter cela?
M. PINARD: Pour la section de Sherbrooke à Bromptonville nous
prévoyons dépenser $2 millions cette année. En 72/73 $6
millions et, en incluant la section de Bromptonville à Richmond, nous
prévoyons dépenser, en 72/73, $6,200,000.
M. LEGER: Vous prévoyez terminer Sherbrooke-Richmond pour
l'année 1973?
M. PINARD: Oui, tout dépend de la rapidité de
l'exécution des travaux, compte tenu de la nature du terrain. Je n'ai
pas les résultats des expertises devant moi. Si on travaille dans le roc
c'est un peu plus lent, si le terrain est sablonneux ça va beaucoup plus
vite.
M. LEGER: Prévoyez-vous terminer Sherbrooke-Bromptonville cette
année?
M. PINARD: Non, l'an prochain. M. LEGER: En 1972. M. PINARD: Oui.
M. LEGER: Est-ce que vous prévoyez commencer les travaux cette
année?
M. PINARD: Oui.
M. LEGER: Vers quelle date?
M. PINARD: Les contrats sont commencés. Dans la région de
Sherbrooke les contrats sont commencés mais il y a d'autres appels
d'offres qui sont publiés dans les journaux pour la section de
Sherbrooke à Bromptonville.
M. RUSSELL: Je pense que le ministre veut dire que les contrats ont
été octroyés mais ne sont certainement pas
commencés.
M. PINARD : Il y en a deux de commencés, un pour l'intersection
et l'autre est en soumission.
J'ai mis des appels d'offres dans les journaux.
M. LEGER: Dans vos prévisions, quand prévoyez-vous que la
route Sherbrooke-Trois-Rivières sera terminée?
M. LAFONTAINE : Une chance que le ministre lit les journaux!
M. PINARD: Il faut les lire parce qu'on sait où cela nous
mène quand on les lit. Il y en a qui sont pour les autoroutes à
un endroit et contre les autoroutes à un autre endroit.
M. LEGER: C'est pour ça qu'on est bien d'accord qu'on
transfère tous les montants de la Transcanadienne à la
Transquébécoise. Il n'y a aucune objection de ce
côté-là.
M. LESSARD: Il y a une différence.
M. PINARD: Quand vous avez la responsabilité d'administrer le
ministère de la Voirie, vous prenez vos responsabilités; tant et
aussi longtemps que cette responsabilité sera la mienne, je vais
accomplir ce que je crois être mon devoir.
M. LESSARD: Il faudrait dire qu'il y a une différence entre
l'autoroute Est-Ouest et la Transquébécoise. Ce n'est pas du tout
la même comparaison et le même phénomène.
M. PINARD: Ce n'est pas de même nature mais cela se défend
bien.
M. LEGER: Maintenant à propos de la question que j'ai
posée au ministre il était allé chercher des
chiffres pendant ce temps-là à quelle date
prévoyez-vous que la route transquébécoise de Sherbrooke
à Trois-Rivières sera terminée? Avez-vous un plan
quinquennal ou triennal?
M. DROLET: Ou diagonal.
M. PINARD: C'est sûr que nous avons un plan.
M. LESSARD: Patronal.
M. PINARD: Mais un plan, si beau soit-il, si précis soit-il, est
toujours assujetti aux disponibilités budgétaires. Un jour vous
allez apprendre ça.
M. LEGER: Nous sommes en train de l'apprendre à mesure. Comme
vous allez là, on va essayer de voir...
M. PINARD: Si ce jour peut réellement arriver pour vous.
M. LEGER: Mes questions, M. le ministre, vous semblez les prendre pour
des questions partisanes.
M. PINARD: C'est un aparté... comme vous avez la tentation d'en
faire de temps à autre.
M. LESSARD: Il faut commencer à parler de la planification.
M. LEGER: Vous voulez dire que la partie de Sherbrooke à Richmond
sera terminée en 1973 et celle de Bromptonville ne sera pas
terminée avant 1972.
M. LESSARD: En 1975 elle va être finie.
M. PINARD: Cela prend deux étés pour construire une route.
H faut être de bonne foi. Cela prend deux bonnes saisons pour faire les
travaux qui seront entrepris.
M. LEGER: L'autoroute qui part de Sherbrooke, est-ce qu'elle va
être faite à quatre voies ou à deux voies?
M. PINARD: Je l'ai annoncé en toute franchise. Nous avons
réservé l'emprise pour une autoroute à quatre voies. Mais
à cause des contraintes budgétaires, j'ai également
expliqué que le ministère envisage de construire au départ
une chaussée à deux voies pour nous permettre d'aller plus vite
dans d'autres sections où ces travaux sont tout aussi prioritaires
qu'à Sherbrooke.
La capacité budgétaire du gouvernement n'est pas
illimitée. Les besoins se font sentir partout. Tout le monde intervient
pour dire qu'il y a un caractère d'urgence et de priorité.
Analysez toutes ces priorités et toutes ces urgences. Le budget n'est
jamais assez considérable pour satisfaire tous les besoins
exprimés.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre pourrait nous dire la
densité de la circulation entre Trois-Rivières et Sherbrooke?
M. PINARD: M. le Président, j'aimerais faire remarquer au
député qui m'interroge que toute cette discussion a
été faite largement, en détail, la semaine
dernière. Ce n'est pas que je suis impatient. Cela devient injuste pour
les autres membres de la commission de refaire des débats qui ont
été faits et pendant lesquels les députés, membres
de la commission ont eu toute latitude d'interroger le ministre ou ses
fonctionnaires à cet égard. Il ne faudrait pas...
M. LEGER: On a parlé de la Transquébécoise,
à la commission de la Voirie.
M. PINARD: Il ne faut pas trop prendre trop de temps de la commission,
pour s'engager dans un débat...
M. LAFONTAINE : Est-ce que le ministre peut nous donner la
densité de la circulation entre Trois-Rivières et Sherbrooke?
M. PINARD: Personnellement, je...
M. LAFONTAINE: Non, juste une moyenne.
M. PINARD: Entre Trois-Rivières et...?
M. LAFONTAINE: Sherbrooke.
M. PINARD : Evidemment, la densité est beaucoup plus forte sur
certaines sections...
M. LAFONTAINE: Alors, il y a certaines sections, plus prioritaires que
d'autres.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Alors, on ne peut envisager la construction de la route
globalement, comme telle, de Trois-Rivières à Sherbrooke?
M. PINARD: De Richmond à Sherbrooke, la densité de la
circulation est forte. La géométrie de la route 22 est mauvaise.
La profilométrie est également mauvaise. Il y a des courbes
très raides. Il y a des montées extrêmement dangereuses.
D'ailleurs les accidents nous le démontrent bien, que ce soit en
période d'été ou d'hiver. Les fins de semaine, on ne peut
y passer, en ce sens qu'il faut filer à 20, 25 ou 30 milles à
l'heure, au maximum. C'est indiqué, qu'il faut aller là, en
priorité.
Sur d'autres sections, la densité de circulation est moins forte.
Notre planification en tient compte.
M. LEGER: M. le Président, le ministre semblait dire que cette
question a été discutée. Je vous ai posé la
question au début, vous m'avez dit: Vous me la poserez à telle
occasion.
M. PINARD: Il faut discuter dans l'ordre. Si vous êtes rendus
à l'article budgétaire où la discussion est
impossible...
M. LESSARD: M. le Président, lorsque nous avons discuté
quelques points de la Transquébécoise, il y a certains
députés, dont moi-même, qui ont soumis le fait que la
construction de la Transquébécoise devait être
discuté. Nous avons touché le problème global. Nous
n'avons pas discuté du tout à fond de la route
transquébécoise. Nous avons demandé aussi certaines
informations générales concernant la répartition du budget
de la construction de routes. Nous n'avons pas discuté en détail
de cet article.
M. LEGER: Les dernières questions que je voulais poser au
ministre sont: Est-ce que la dépense de $2 millions, prévue pour
l'autoroute de Sherbrooke à Brompton-ville, comprend les voies de
contournement de Sherbrooke?
M. PINARD: Oui, l'autoroute périphérique sera construite
pour dégager la circulation qui est à l'intérieur de
Sherbrooke, pour donner plus de fluidité à la circulation qui
surcharge en ce moment le réseau municipal et le réseau
provincial actuel qui est inadéquat.
M. LAVOIE (Wolfe): En quelle année la prévoyez-vous?
M. PINARD: Elle fait partie intégrante du programme des travaux
entrepris, cette année.
M. LAFONTAINE: Elle mesure combien de longueur?
M. PINARD: Ce n'est pas que la distance soit tellement
considérable. C'est un endroit stratégique où il faut
travailler, en priorité.
M. LAFONTAINE: Oui, mais combien de longueur? Je suis à calculer
les montants que le ministre mentionne et la longueur de la route.
M. PINARD: Le contournement de Sherbrooke donne environ deux milles.
M. LAFONTAINE: Deux milles.
M. LEGER: Maintenant, le ministre...
M. LAFONTAINE: En voie simple?
M. PINARD: Oui. Nous allons la faire éventuellement en autoroute,
mais...
M. LAFONTAINE: Il y a la construction première.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est ça qui va rejoindre la route
numéro 1?
M. PINARD: Oui.
M. LEGER: Le ministre est conscient que dans la région de
Sherbrooke c'est la raison pour laquelle je dis ça il y a
un front commun qui tente de faire des pressions pour trouver dans la...
M. PINARD: Je m'en doutais bien.
M. LEGER: ... construction de l'autoroute, une solution au chômage
de cette région. Vous savez que la ville de Sherbrooke elle-même a
environ 5,000 chômeurs. Peut-être, 5,000 dans la région,
dans un rayon, très petit, de Sherbrooke. D'après vous, la
construction ou les travaux qui commenceront cette année, qui pourraient
prendre deux ans pour terminer le tronçon Sherbrooke-Bromptonville,
combien cela peut-il créer d'emplois dans cette région? Avez-vous
une idée du nombre d'emplois que vous pouvez occasionner?
M. RUSSELL: Le viaduc va en prendre plus.
M. LAVOIE (Wolfe): Le mouvement PQ qui s'occupe de cela à
Sherbrooke doit savoir comment cela peut prendre d'emplois.
M. LEGER: Mais on ne sait pas ce qu'il va faire.
M. PINARD: C'est parce que la thèse change
avec les endroits. Quand on parle de l'autoroute Est-Ouest, on dit: Le
ministère aurait dû consacrer tout cet argent pour créer de
nouveaux domiciles. Quand on est rendu à Sherbrooke, le ministère
ne va pas assez vite, il devrait faire tout de suite l'autoroute à
quatre voies pour donner plus de travail aux chômeurs. Quand c'est
Montréal, l'autoroute Est-Ouest ne donne pas assez d'ouvrage aux
chômeurs, il faudrait les faire travailler à la construction
domiciliaire. La thèse n'est pas la même partout. Il reste donc au
public de juger de la valeur de l'argumentation du Front commun, qui se
rapproche assez directement du Parti québécois.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que je pourrais dire au
ministre ici que je n'ai fait aucune partisanerie politique dans mes questions
qui sont directes. Je veux avoir des réponses. Mais, selon les
réponses du ministre, il pourrait y avoir après cela des
répercussions selon les responsabilités que le ministre aurait
prises. Actuellement je n'ai aucune réponse, je pose des questions
directes et vous répliquez par des réponses partisanes. Je pense
que ce n'est pas normal. Cela viendra plus tard d'après les
réalisations que vous auriez faites. Tout à l'heure, je vous ai
posé une question et vous ne m'avez pas répondu. J'ai dit: Selon
votre plan triennal ou quinquennal, dans combien de temps prévoyez-vous
que la route Trois-Rivières-Sherbrooke sera terminée? On parle de
1973 pour Sherbrooke-Richmond, ça nous mène pas mal loin pour le
reste.
M. PINARD: Je pense qu'il est prioritaire de faire nos travaux de la
Transquébécoise entre Trois-Rivières et les limites du
parc de la Mauricie, pour qu'il y ait le plus grand nombre de touristes qui
aillent séjourner dans le parc de la Mauricie. Du côté de
Sherbrooke, j'ai indiqué les sections qui nous paraissaient les plus
prioritaires: c'est de Sherbrooke à Bromptonville, de Bromptonville
à Richmond. Une section de la Transquébécoise a
déjà été entreprise du côté sud, entre
les approches du pont de Trois-Rivières vers Saint-Grégoire de
Nicolet. Je ne sais pas si, cette année, nous avons un programme des
travaux pour continuer ces travaux de Saint-Grégoire vers
Saint-Célestin et éventuellement de Saint-Célestin vers
Saint-Léonard, de Saint-Léonard vers la Transcanadienne, pour
faire la jonction avec la Transcanadienne. Eventuellement, il faudra aussi
songer à dégager la circulation qui se fait à
Victoriaville et aménager une voie de dégagement en direction de
la Transcanadienne pour donner un lien direct de Victoriaville à la
Transcanadienne.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a une partie des fonds du Québec qui
sont remboursés par le gouvernement fédéral dans cette
route?
M. PINARD: Non.
M. LEGER: Aucune.
M. PINARD: Non. C'est-à-dire qu'il y a une partie qui est
à l'intérieur de la zone spéciale du côté
nord du Saint-Laurent, mais qui nous ramène du côté sud
dans les limites du parc industriel de Bécancour. Quant à la
section de Trois-Rivières à Shawinigan, elle fait l'objet d'un
plan conjoint fédéral-provincial, le ministère de
l'Expansion régionale, dirigé par M. Marchand, et le
ministère de M. Jean Chrétien, le ministère du Grand-Nord
canadien y contribuent pour une somme de $4 millions.
M. RUSSELL: Sur une période de trois ans.
M. PINARD: Pour cette année, quitte à renégocier
une autre entente pour l'année prochaine et les années à
venir.
M. LAFONTAINE: Sur les $5 millions que le ministre a mentionnés
tout à l'heure, il a dit qu'il en dépenserait $4 millions cette
année, est-ce que ce sont les $4 millions du fédéral?
M. PINARD: Nous allons dépenser $5.5 millions; $4 millions
viendront du budget du gouvernement fédéral et le reste sera
dépensé à même les fonds de la province.
M. LEGER: Le ministre ne m'a pas répondu, concernant le nombre
d'emplois possible à régler, étant donné que c'est
une priorité de son gouvernement. La dépense dans ce domaine ne
lui a pas donné quand même dans sa planification des chiffres
possibles d'emplois par la construction de la Transquébecoise.
M. PINARD: Je peux donner des statistiques qui n'ont pas de
caractère précis, parce que c'est toujours variable, ce sont des
travaux exécutés à contrat en très large partie,
sauf pour une somme de $100,000 où il est urgent d'exécuter ces
travaux en régie. Alors, c'est...
M. LAVOIE (Wolfe): C'est surtout la machinerie lourde qui fait le
travail.
M. PINARD: Il y a une méthode de calcul qui a été
préparée par le ministère de l'Industrie et du Commerce.
Environ 250 emplois.
M. LEGER: Ma dernière question: quel serait le coût
total...
M. PINARD: Il y a plus d'emplois s'il s'agit de travaux de structure que
s'il s'agit de travaux routiers proprements dits.
M. LEGER: Quel serait le montant total prévisible pour la route
de Trois-Rivières à Sherbrooke? C'est une première
question que j'ai posée au début et on ne m'a pas
répondu.
M. PINARD : Tous les chantiers englobés?
M. LEGER : De Trois-Rivières à Sherbrooke.
M. PINARD: Vous parlez du nombre d'emplois?
M. LEGER: Je parle du coût total. Il est dit dans votre plan.
M. PINARD: Le coût total. Nous allons faire l'addition.
M. LEGER: Vous avez parlé de $16 millions entre Sherbrooke et
Richmond, alors, le coût total de Sherbrooke à
Trois-Rivières donne quoi?
M. PINARD : Trois-Rivière à où?
M. LEGER: Trois-Rivières à Sherbrooke, la partie est
de...
M. PINARD: Nous allons vous donner la dépense pour les
tronçons dont j'ai donné l'explication. Sherbrooke à
Richmond et de Trois-Rivières à Shawinigan,
Grand'Mère.
M. LEGER: Ma question n'est pas là, M. le ministre. Vous avez
certainement l'intention de les raccorder ces routes-là. Vous n'avez
pas, dans votre ministère, prévu un budget à savoir
combien ça coûterai cette autoroute qui va se rejoindre, la partie
de Trois-Rivières du côté est...
M. PINARD: Vous voulez dire le budget de cette année ou le budget
global?
M. LEGER: Vous faites cela par étapes mais vous ne
prévoyez pas par étapes. J'espère que vous avez quand
même prévu combien ça va coûter.
M. PINARD: Oui, nous avons prévu une dépense jusqu'en
74/75. Précisez votre question, je vais préciser ma
réponse.
M. LEGER: Ma question est précise. Tôt ou tard, il va y
avoir une route. Quelqu'un va partir de Trois-Rivières pour aller
à Sherbrooke. Alors, il va embarquer sur l'autoroute qui aura
coûté combien?
M. PINARD: Je vais vous le dire, nous allons faire l'addition. Si nous
allons jusqu'en 74/75, nous allons dépenser $40.3 millions.
M. LEGER: En 74/75, vous aurez fait seulement Richmond jusqu'à
Sherbrooke et Trois-Rivières à Shawinigan.
M. PINARD: On aura dépensé $7.5 millions.
M. LEGER: Combien?
M. PINARD: $7.5 millions, c'est-à-dire $5.5 millions
Shawinigan-Trois-Rivières et $2 millions de Sherbrooke à
Richmond.
M. LEGER : Je ne sais pas, il me semble que ma question est bien simple.
C'est clair que ce ne sont pas des routes qui ne se rejoindront pas un jour ou
l'autre. Si le gouvernement n'a pas déterminé que ces
routes-là se rejoindraient, ce n'est pas une
Transquébécoise.
M. GIASSON: Le député de Lafontaine n'est pas
intéressé à savoir le coût de Trois-Rivières
à Shawinigan. Il est intéressé à savoir le
coût global lorsque la route sera terminée de
Trois-Rivières à Sherbrooke. C'est ça.
M. LEGER: Merci, M. le député libéral, vous devriez
être ministre de la Voirie.
M. LESSARD: Il a la question mais il n'a pas la réponse.
M. LEGER: Il comprend bien ma question mais ce n'est pas sûr qu'il
aura la réponse.
M. PINARD: Je dois me contenter de donner les chiffres pour lesquels des
calculs assez précis ont été faits par les
ingénieurs. Je n'inventerai pas de chiffres pour faire plaisir à
une personne, à un membre de la commission. Je ne donnerai pas de
chiffres en l'air qui seraient des chiffres de mon cru, pour alimenter une
discussion qui pourrait s'avérer bien stérile dans les
circonstances. Je vais donner les chiffres qui sont comparés sur le
tableau qui a été préparé par des techniciens et
non pas par un homme politique...
M. LESSARD: On vous interroge sur votre plan quinquennal dont vous avez
parlé l'autre jour, vous devez l'avoir.
M. PINARD: Si ça satisfait le député, très
bien, sinon, je suis désolé mais je ne peux pas lui faire plaisir
plus que ça.
M. LEGER: Si vous me laissez sans réponse, ça
répondra à la question sur laquelle les gens s'interrogent: il
n'y a pas de plan.
M. PINARD: Je vous donne un plan de travail de la dépense
prévue cette année, l'année prochaine, en 1973, 1974 et
1975. Cela fait un plan de cinq ans.
M. LAVOIE (Wolfe): Pouvez-vous donner une précision? Combien
cette route peut coûter de Sherbrooke à Trois-Rivières?
M. PINARD: Les calculs ne sont pas suffisamment précis, en ce
moment, pour que je donne un chiffre qui pourrait être capté par
certaines personnes et avec lequel on pourrait jouer.
M. LAVOIE (Wolfe): Quelle est la distance...
M. PINARD: A ce moment-là, on pourrait essayer de mettre le
ministère en contradiction s'il arrivait que ça coûte plus
cher ou moins cher que le montant indiqué. On accuserait le
ministère de ne pas avoir dépensé l'argent
prévu.
M. LAVOIE (Wolfe): Quelle est la distance entre Sherbrooke et
Trois-Rivières?
M. LAFONTAINE: Environ 70 milles. On peut estimer entre $1 million et $2
millions le mille.
M. PINARD: Tout dépend du nombre de structures à
bâtir, du nombre de carrefours, du nombre de ponts à construire,
aussi du tracé final qui aurait été choisi sur d'autres
sections.
M. LEGER: Alors, ça voudrait dire qu'en 1975 vous aurez
dépensé environ $40 millions qui auront donné une partie
de route transquébécoise, de Sherbrooke à Richmond et une
partie de Trois-Rivières qui ne rejoindrait même pas la
Transcanadienne, partant de Trois-Rivières...
M. PINARD: Nous sommes actuellement à faire des expertises de sol
sur les autres sections qui ne sont pas couvertes par les calculs que je vous
ai mentionnés tantôt.
Si l'enveloppe budgétaire nous permet d'amorcer d'autres travaux
cette année sur d'autres sections dont je n'ai pas parlé, tant
mieux. Je n'en suis pas sûr. Et je ne fais pas de promesses.
M. LAFONTAINE: M. le Président, il ne faut pas oublier non plus
que la Transquébécoise existe présentement dans les faits.
Il s'agit de la refaire dans les sections les plus prioritaires et quand
j'entends le député de Lafontaine dire il ne faut pas
confondre avec le député de Labelle qu'entre
Trois-Rivières et la Transcanadienne, il n'y a pas de route de liaison,
je regrette, mais il y a une route, la route, je crois, 34 et la...
M. PINARD: A partir de Saint-Célestin, vous avez deux routes
presque parallèles, la 34 et la 32, je pense...
M. LAFONTAINE: La route 13.
M. PINARD: Vous vous en venez avec deux bretelles. En fait, si on met
une autre route, pour avoir des priorités dans l'ensemble de la
Transquébécoise du point de vue de la planification du
ministère de la Voirie, cela serait un peu fort pour tout de suite
d'avoir trois routes dans l'espace de je ne sais pas combien de milles. Il y a
des sections beaucoup plus prioritaires entre Sherbrooke et Richmond.
M. LEGER: Dans la section près de Saint-Albert, je pense, qui est
une jonction pour aller à Victoriaville, il n'y a rien de prévu
d'ici 1975?
M. PINARD: J'ai dit tantôt que nous étions à faire
des études de sol...
M. LEGER: De terminer des études...
M. PINARD: ...des études de tracés possibles. Nous avons
toujours fait des études sur des tracés alternatifs. Une fois les
études comparatives faites, nous établissons les coûts et
nous choisissons le tracé qui nous semble le plus fonctionnel, le plus
économique et le plus direct pour servir les besoins d'une population au
niveau régional.
M. LEGER: Je suis convaincu, M. le ministre, comprenant les maux de
tête que vous pouvez avoir avec le financement de ces...
M. PINARD: Et après avoir engagé le dialogue avec des
corps intermédiaires...
M. LEGER: ...projets, je comprends la hâte que les gens ont de ce
côté de voir que cela se réalise étant donné
qu'on en parle depuis tellement longtemps. Je comprends les maux de tête
du ministre surtout s'il n'a pas l'argent nécessaire, mais vous
comprendrez que les gens s'impatientent dans cette région pour avoir des
réponses précises. Aujourd'hui vous me donnez des réponses
concernant une petite partie qui équivaut à 16 milles à
peu près, une vingtaine de milles...
M. LAFONTAINE: Elle n'est pas importante celle-là!
M. MAILLOUX: ...dans Saguenay, c'est la route Duplessis-Saguenay, n'est
pas aussi importante? Si les gens n'insistaient pas autant?
M. LEGER: La rue à Gagnon.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. LESSARD: M. le Président, nous avons discuté au cours
de cette commission d'un plan quinquennal et le ministre nous a dit qu'il
existait. Les questions qui proviennent du député de Lafontaine
concernent justement un de ces plans, le plan quinquennal du ministère
de la Voirie. Etant donné que ce plan est supposé être
prêt, que ce plan existe, les réponses devraient aussi être
prêtes et claires.
M. PINARD: Il me semble que, l'autre jour, j'ai donné
d'excellentes raisons pour expliquer que même si nous parlons d'un plan
quinquennal, qui est une réalité de la planification au
ministère de la Voirie, il n'est pas indiqué, pour
le ministre, de dévoiler le contenu de ce plan quinquennal quand
nous n'avons pas acquis toutes les emprises nécessaires, quand nous
n'avons pas réglé tous les cas d'expropriation, quand cela
pourrait donner lieu à de la spéculation, et quand nous n'avons
pas, sur certaines sections, déterminé le tracé final. Il
y a encore des groupes de pression qui font entendre leur voix et qui
voudraient faire changer la décision du ministère dans certains
cas. Il faut prendre les précautions nécessaires.
M. LEGER: On peut conclure que la section Richmond qui rejoint
Trois-Rivières n'est pas dans vos priorités.
M. LESSARD: Pour le moment. M. LEGER: Pour le moment.
M. PINARD: Il y a des priorités à court terme et des
priorités à moyen terme et des priorités à long
terme. Il peut arriver que le plan quinquennal dont je parle soit susceptible
de modifications en cours de route si le budget s'accroît
considérablement et si nos études nous permettent de nous
apercevoir que nos besoins sont plus grands que nous l'avions prévu.
S'il arrivait une grosse industrie, par exemple, dans le territoire dont j'ai
parlé tantôt, qui a besoin d'avoir une route rapide, large,
sécuritaire, compte tenu de l'ordre de grandeur de cet investissement,
il serait peut-être indiqué de modifier notre programmation pour
aller plus vite que prévu.
M. LEGER: N'est-ce pas plutôt l'inverse du point de vue des gens
de la région? S'ils veulent avoir des industries, celles-ci vont venir
s'installer dans les endroits où il y aura des facilités
d'accès.
M. PINARD: Oui, mais il faut avoir déjà des indications
que des industries vont venir s'installer sur le territoire. Cela se
négocie. Il y aura des dossiers dans d'autres ministères qui nous
indiquent où il faut aller dans nos priorités.
M. LEGER : Mais dans votre planification, vous devez réaliser que
la région de l'Estrie est défavorisée actuellement au
niveau des individus qui veulent s'y implanter. A ce moment-là, n'est-ce
pas une solution pour amener les individus, de faire en sorte que la route
transquébécoise soit construite?
M. PINARD: C'est toujours la solution idéale que d'avoir
l'infrastructure routière toute prête pour recevoir les industries
qui veulent s'établir dans un territoire donné. Il y a quand
même des contraintes budgétaires qui parfois nous empêchent
d'aller aussi vite que nous le voudrions.
M. LEGER: A ce moment-là, on ne pourrait pas se vanter.
M. PINARD: Je ne tiens pas à me vanter. Je vous dis la
vérité.
M. DROLET: M. le Président, vous m'aviez donné la
parole.
M. PINARD: Ce n'est pas une question de vantardise. C'est une question
de faire comprendre aux citoyens qu'il y a une limite à demander,
surtout quand il faut faire payer quelqu'un...
M. LEGER: Vous ne pourrez pas vous vanter d'avoir réglé le
problème du chômage...
M. PINARD: ... et que ces contribuables sont justement les citoyens
auxquels nous demandons de payer les taxes et qui pensent à l'heure
actuelle qu'ils en paient assez. Je ne sais si vous avez une formule miracle du
côté de votre parti pour nous dire comment nous pourrions
régler les problèmes que vous soulevez un peu partout sur votre
passage, alors que le gouvernement a quand même pris des
responsabilités au niveau de l'infrastructure routière, aux
endroits qu'il jugeait prioritaires.
M. LEGER: C'est quand même notre rôle de soulever les
problèmes parce que c'est vous qui avez le gouvernement, qui avez les
décisions à prendre. C'est notre rôle de soulever les
problèmes. Vous nous demandez une solution. C'est parce que vous n'en
avez pas.
M. PINARD: Oui. Je n'ai pas objection à ce que vous souleviez les
problèmes mais ce serait utile parfois que l'Opposition se montre
objective et nous donne des solutions susceptibles...
M. LEGER: ... des solutions.
M. PINARD: ... d'éclairer notre jugement et d'infléchir
notre planification.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Le ministre n'a qu'à lire la solution
dans notre programme.
M. PINARD: Je me méfie des solutions symboliques, comme celles
que vous préconisez.
M. DROLET: M. le Président, même si le député
de Lafontaine a eu plus de quatre questions...
M. LEGER: Merci, M. le ministre.
M. DROLET: ... je n'en aurai qu'une. Je ne veux pas retarder le
député...
M. PINARD: Allez contester le projet de la baie James.
M. DROLET: ... de Berthier qui peut-être avait la même
question que moi concernant l'autoroute de la rive nord. Je fais remarquer
immédiatement au ministre que je trouve toujours drôles les
discussions entre le Parti québécois et le ministre concernant
l'autoroute de Montréal. Si à un moment donné cela vient
à bloquer, on pourra toujours envoyer les crédits à
l'autoroute de la rive nord.
M. PINARD: Je l'ai déjà dit. Seulement, la population
n'est pas d'accord avec le Parti québécois à
Montréal.
M. DROLET: Ah! là, par exemple, je ne me mêlerai pas de ce
débat.
M. PINARD: On s'en est aperçu depuis.
M. DROLET: Ma question, M. le Président, est la suivante: Le
ministère de la Voirie a reçu des représentations
concernant une route où il y a beaucoup de circulation entre la ville de
Saint-Raymond et la municipalité de Pont-Rouge, où il y a eu
encore cet hiver de très graves accidents à un pont où il
y a deux grandes courbes. Est-ce que le ministère de la Voirie a
l'intention de rectifier cette courbe-là qui est extrêmement
dangereuse sur une route aussi passante, dès cette année?
J'aimerais savoir. Je sais que le conseil de comté, toutes les
municipalités du comté, ont fait la demande et des pressions
aurpès du ministère et on avait fait voir à ce
moment-là que tout était à l'étude et qu'on prenait
cela sérieusement en considération. Avant qu'il n'arrive d'autres
accidents aussi graves, est-ce que c'est prévu cette année?
M. PINARD: A quelle place?
M. DROLET: Entre la ville de Saint-Raymond et la municipalité de
Pont-Rouge. Il y a un pont. Il y a eu justement trois gardiens de la prison
d'Orsainville qui se sont tués cet hiver, des gens de Saint-Raymond.
M. LESSARD: C'est pour cela que les gars sortent. Trois gardiens de
moins...
M. PINARD: Saint-Raymond-Rivière-à-Pierre?
M. DROLET: Oh! non. C'est Saint-Raymond-Pont-Rouge. Vous avez eu
beaucoup de représentations de la part du conseil de comté et des
municipalités. Il y a Saint-Raymond-Rivière-à-Pierre qui
est censé se terminer cette année aussi je pense. Cela fait 50
ans qu'on attend, ce n'est certainement pas privilégié.
M. PINARD: Est-ce que le député peut me dire si la
résolution dont il parle a été envoyée
récemment au ministère?
M. DROLET: Non. Elle a été envoyée cet hiver. Je
pense que toutes les municipalités s'étaient donné le mot
et avaient envoyé une résolution, parce que j'en ai eu un bon
nombre et j'ai tout fait parvenir au ministère de la Voirie. J'ai eu des
réponses. On m'a dit qu'on en prenait bonne note. Depuis ce
temps-là, nous n'avons pas eu d'autres nouvelles. Justement, le maire de
Pont-Rouge s'informait...
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre en a pris note?
M. PINARD: Il s'agit de corriger la courbe.
M. DROLET: C'est une courbe à corriger Il ne s'agit
peut-être pas de déplacer le pont. C'est une courbe
extrêmement dangereuse. De toute façon, j'attire l'attention du
ministère là-dessus. C'est un chemin, qu'on le veuille ou non,
qui est très passant entre Pont-Rouge et Saint-Raymond, parce
qu'aujourd'hui, avec la réserve Portneuf qui est ouverte à
Rivière-à-Pierre, tous les gens passent par là.
D'ailleurs, c'est la seule route qui monte jusqu'en haut.
M. PINARD: Vous me l'enverrez par écrit.
M. DROLET: Je vais vous l'envoyer par écrit? D'accord. Merci.
M. GAUTHIER : Ma question est plutôt d'ordre général
et comporte construction et entretien.
Je trouve ma question d'autant plus pertinente que je voyais tout
à l'heure les doutes du député de Gaspé-Nord,
relativement au budget qui avait été dépensé dans
son comté.
Comment se fait-il que dans la présentation du rapport annuel de
la Voirie, c'est moins détaillé que les années
passées, où nous retrouvions, dans chacun de nos comtés,
les montants engagés tant pour la construction que pour l'entretien,
paroisse par paroisse, même avec le millage? Nous ne retrouvons pas
ça cette année. Est-ce qu'il y a une raison particulière,
est-ce que le ministère a l'intention de revenir à l'ancienne
méthode, au moins l'an prochain?
M. LAVOIE (Wolfe): C'est parce que, dans certains comtés,
ça les gêne.
M. GAUTHIER: C'était très intéressant de voir dans
chacun de nos comtés où l'argent avait été
dépensé.
M. PINARD: Il n'y a pas de raison particulière, à mon
point de vue. C'est peut-être une nouvelle formule de présentation
du rapport annuel, au plan statistique.
M. GAGNON: Ce n'est pas l'idéal.
M. PINARD: Franchement, je ne saurais vous répondre, parce que je
ne me suis pas préoccupé de ce problème, j'ai plutôt
été assez mécontent qu'on ait attendu encore à la
dernière minute pour préparer le rapport annuel et le faire
imprimer. J'espère que, l'an prochain, il sera préparé
plus à bonne heure.
M. GAUTHIER: J'émettrais le voeu qu'on revienne à
l'ancienne méthode. Nous pourrions mieux nous retrouver.
M. PINARD : On a peut-être voulu épargner du temps pour
être capable de le déposer suffisamment rapidement et permettre
une meilleure discussion des estimations budgétaires. On a
peut-être fait moins de statistiques cette année que les
années dernières.
M. GAUTHIER: De toute façon, ce doit être le rapport qui
vient des divisions.
M. PINARD: Oui, enfin, moi, je ne vois pas de raison pourquoi on aurait
caché la dépense du budget voté par l'ancien
gouvernement.
M.GAUTHIER: Moi, je vous demande de revenir à l'ancienne
méthode.
M. PINARD: Si vous voulez savoir ce que vous avez vous-même
dépensé, je peux vous le dire.
M. GAUTHIER: Indépendamment de ça, le député
de Gaspé-Nord émettait des doutes; s'il avait eu ça
paroisse par paroisse, il aurait retrouvé ça facilement.
M. GAGNON: Cela fait une meilleure référence.
M. PINARD: Il y a au moins deux écoles de pensée; il y en
a qui disent que ça ne vaut rien les rapports annuels dans les
ministères en général, que ce sont des rapports
statistiques, que ça n'a aucune importance. D'autres voudraient que le
rapport soit encore plus épais, donne plus de détails qu'il n'en
donne. Entre deux maux, on ne sait pas lequel choisir.
M. GAGNON: Pour le moment présent, c'est possible qu'on ait tous
présent à la mémoire tel projet qui a été
exécuté, mais j'ai l'impression que ces rapports sont
préparés en fonction d'une référence ou ce qui a
été exécuté, peut-être même sur une
période définie, c'est-à-dire de 1960 à 1970.
Voici, sur la route des Boules jusqu'à Saint-Joachim-de-Tourelle, nous
avons effectué telle dépense. Je crois que c'est une excellente
référence, mais quand on discute un budget, évidemment on
n'est plus à la page sur ce budget-là, mais dans deux ans on ne
se rappellera pas beaucoup.
M. GAUTHIER: Si pour une raison ou pour une autre, vous jugiez bon de ne
pas l'inclure dans le rapport annuel, nous pourrions au moins, chacun des
députés, recevoir ce rapport-là détaillé,
parce qu'on le retrouve sur deux articles, Construction, réfection,
entretien, amélioration. C'est bien intéressant de voir ça
paroisse par paroisse.
L'an dernier, ce que vous nous aviez remis, c'était global. Moi,
en tout cas, je vous demande celui de l'année passée et celui de
l'année qui vient, si vous voulez me faire ce plaisir-là.
Merci.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. PINARD: M. Legault m'explique que les rapports annuels, dans leur
présentation traditionnelle, ne donnaient pas l'image réelle de
l'activité du ministère dans les comtés et dans les
régions. C'étaient des statistiques qui n'étaient pas
précises et qui portaient beaucoup plus à confusion et à
erreur que la présentation que nous avons faite cette année, qui
au moins, elle, est réelle. Nous avons affirmé que c'était
la dépense réelle faite dans les comtés. Nous avons eu
beaucoup de reproches dans le passé à l'effet que le rapport
annuel contenait trop de statistiques qui n'étaient pas
vérifiables.
Nous avons choisi une nouvelle formule cette année. Est-ce
qu'elle est la meilleure? J'écoute la réaction et nous
verrons.
M. GAUTHIER: A tout événement, si vous ne voulez pas
l'inclure dans le rapport annuel, je demanderais, moi, qu'on le fasse parvenir
aux députés.
M. PINARD: Je ne vois pas pourquoi, si le député veut
rencontrer le divisionnaire, avoir le rapport pour la dépense faite dans
le comté...
M. GAUTHIER: Les divisionnaires, nous ne cherchons pas trop à les
rencontrer, nous avons l'impression de les mettre mal à l'aise. J'ai
écrit à mon divisionnaire, il y a deux mois, et je n'ai pas
encore eu la réponse.
M. PINARD: Ils n'ont pas toujours été mal à l'aise
les divisionnaires à votre endroit.
M. GAUTHIER: C'est pour ça, je ne comprends pas le mal à
l'aise actuel.
M. GAGNON: De cause inconnue.
M. LESSARD: A ce sujet, l'an dernier j'avais reçu une lettre de
l'adjoint parlementaire, M. Mailloux, me disant que si je voulais avoir des
informations supplémentaires, de m'adresser à mon
divisionnaire.
Pour avoir les informations, il m'a fallu apporter la lettre de M.
Mailloux. Lorsque les crédits sont votés, comment se fait-il
qu'au niveau de la région... Ici, au niveau du gouvernement, nous avons
passablement toutes les informations que nous voulons avoir. Lorsque nous
arrivons au niveau de nos comtés pour discuter avec les divisionnaires,
il me semble que ces gens ont une tout autre attitude. Ils se demandent s'ils
doivent nous donner telle information ou de ne pas nous donner telle
information.
Comme représentant de la population, au
niveau des divisionnaires, nous devrions être capables d'obtenir
les renseignements qui concernent notre région, en particulier, au
niveau de la Voirie.
Moi, aussi, j'ai senti la même attitude, l'an dernier. Cela m'a un
peu surpris puisqu'au niveau du gouvernement j'avais toutes les informations
qui pouvaient m'être données.
M. PINARD: Et même davantage.
M. LESSARD: Je ne passais pas par le ministre pour les avoir.
M. PINARD: Je sais par où vous passez.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela ne paraissait pas que vous mettiez le
divisionnaire mal à l'aise.
M. LESSARD: J'ai vu la même attitude.
M. PINARD: L'explication est assez plausible et elle est raisonnable
aussi. Tant et aussi longtemps que l'Assemblée nationale n'a pas
adopté les crédits, au ministère de la Voirie, le
divisionnaire se montre prudent...
M. LESSARD: Les crédits étaient adoptés.
M. PINARD: ...dans l'information qu'il a à donner. Une fois les
crédits adoptés, il est beaucoup plus libre de donner les
informations que pourrait demander un député. Il faut bien situer
l'époque où il y a une demande d'information qui est
formulée à l'endroit du divisionnaire. Une fois les
crédits adoptés, je ne vois pas pourquoi il fait des cachettes
envers le député.
M. GAUTHIER: Le cas que je vous ai cité tout à l'heure
n'était pas une question de crédits, absolument pas. Je ne sais
pour quelle raison, il n'a même pas répondu.
M. PINARD: Les instructions que nous avons données sont assez
précises. Je ne suis pas responsable du comportement de tous les
divisionnaires.
M. LESSARD: On s'en occupera à ce moment-là.
M. PINARD: Il y en a qui sont plus coopératifs que d'autres, fort
probablement. C'est une question de personnalité, parfois aussi, une
question d'approche.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Il y en a peut-être quelques-uns qui
ne sont pas des péquistes. C'est pour cette raison qu'ils n'ont pas
donné d'information.
M. PINARD: Connaissez-vous votre divisionnaire?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Dans mon comté à
Montréal, dans Sainte-Marie, il n'y a pas tellement de voirie. Il n'y a
pas de grands bouts de chemin.
M. PINARD: Pourtant, vous avez beaucoup d'information pour contester nos
décisions.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous parlez toujours de contestation des
décisions. Vous parlez toujours de la question de l'autoroute.
M. PINARD: Non, non.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ce n'est pas le Parti
québécois qui conteste ça. C'est un front commun et le
Parti québécois en fait partie. Nous ne sommes pas les seuls.
Nous en parlerons tantôt, d'ailleurs. Vous dites toujours que le Parti
québécois conteste l'autoroute. Ce n'est pas le Parti
québécois seul. C'est la population avec tous les corps
intermédiaires, comité de citoyens, associations de locataires.
C'est faux de dire que c'est le Parti québécois qui s'oppose
à ça. En tout cas, nous en reparlerons à l'article,
tantôt. Je suis chanceux de n'avoir pas été mis hors
d'ordre.
M. BELAND: Pas mal chanceux.
M. PINARD: Vous vivez dans un régime de liberté. D'autres
questions?
M. LATULIPPE: Sur le même sujet. Si j'ai bien compris hier, le
ministre déposait pour chaque député des projets qui
seraient faits dans leur comté, que ce soient des projets
spéciaux ou des projets régionaux. Est-ce que j'ai bien
compris?
M. GAGNON: Un projet régional, en vertu du budget rural.
M. LATULIPPE: J'aimerais aussi vous poser une question. Sur la route
Kennedy, est-ce qu'il y a des projets qui se font?
M. PINARD: Dans la Beauce? Dans quel comté?
M. LATULIPVE: Qui relie Québec aux Etats-Unis en passant
près de Jackman.
M. BELAND: Entre autres, Sainte-Marie-Québec.
M. LATULIPPE: Cela commence à être une route passablement
achalandée.
M. PINARD: Nous allons vous dire ça. Quelle route?
M. LATULIPPE: La route 23.
M. PINARD: Près de $200,000 seront dépensés.
M. LATULIPPE: Dans le bout de Sainte-Marie.
M. PINARD: Saint-Georges, Saint-François. Dans Sainte-Marie,
paroisse.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le pont de Scott est inclus
là-dedans?
M. PINARD: Non, il n'est pas inclus.
M. LATULIPPE: M. le Président, sur le même sujet...
M. PINARD: Non, mais il y a un projet à l'étude
cependant.
M. LAVOIE (Wolfe): Le pont. M. PINARD: Oui.
M. LATULIPPE: J'aimerais revenir sur le même sujet. Tout à
l'heure, le sous-ministre m'a dit qu'il y avait des projets pour la route 34,
je me demande s'il n'a pas confondu avec la route 24 parce que, justement j'ai
une lettre de mon sous-ministre ici qui est datée du 4 mai, qui dit que,
pour cette année, il n'engage pas de travaux sur la route 34. Il faut
dire que le sous-ministre vient justre d'entrer en fonction par exemple.
M. LAFONTAINE: Quel sous-ministre?
M. LATULIPPE: Pas mon sous-ministre, je m'excuse mon divisionnaire, qui
vient tout juste d'entrer en fonction.
M. LAFONTAINE: Le sous-ministre n'écrit pas souvent.
M. LE PRESIDENT: M. Roy Fournier.
M. LATULIPPE: Disons que je ne blâme pas...
M. PINARD : Sur la route 34, dans le canton Winslow-Sud, des travaux de
$200,000 vont être exécutés. Travaux de terrassement et
gravelage.
M. LATULIPPE: Est-ce que c'est dans la section qui se rattache à
Stratford surtout ou également la section dans Winslow? C'est du
pavage?
M. PINARD: Terrassement et gravelage.
M. LATULIPPE: Terrassement et gravelage.
M. LAVOIE (Wolfe): La moitié du projet, le projet au complet
est...
M. PINARD: Oui, le projet total est évalué à
environ $700,000.
M. LATULIPPE: Il se fera sur une période de deux ans.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le ministre pourrait prévoir l'an
prochain de mettre un tracteur à la disposition du public pour passer
les deux autres milles qui resteront, à ce temps-ci de l'année.
Il faut un tracteur pour passer là de ce temps-ci. Le ministère
pourrait mettre un tracteur là pour sortir les automobiles.
M. PINARD: Si c'est à ce point dramatique, je n'ai aucune
objection à ce qu'un tracteur soit disponible, pour permettre au
député de se rendre chez lui.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce n'est pas mon chemin.
M. PINARD: Ce n'est pas votre chemin?
M. LATULIPPE: C'est quand même une route où les courbes
sont très accentuées.
M. PINARD: Alors, sur la route 34 dans le canton de Stratford, il y aura
du pavage pour $45,000 dans le comté de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, pour finir les chemins qu'on avait faits, pour
compléter les routes qu'on avait bâties.
M. PINARD: Oui, mais imaginez-vous qu'à la Voirie il y a quand
même un élément de continuité absolument
nécessaire.
M. LESSARD: M. le Président, ...
M. PINARD: Y a-t-il d'autres questions à l'article 1, M. le
Président?
M. BELAND: Il y en a plusieurs.
M. LESSARD: Vous me permettrez, M. le Président, de parler
à mon tour de l'autoroute de la Côte-Nord. Est-ce que je pourrais
savoir quels sont les travaux qui sont prévus, même si on en a
parlé sur le plan général, quels sont les montants qui
sont prévus cette année pour améliorer la route 15 entre
Tadoussac et Sept-Iles? D'ailleurs, dans une lettre que j'ai fait parvenir au
ministre, j'ai attiré l'attention du ministre sur certains
problèmes que posait cette route, en particulier le fameux détour
de Saint-Paul-du-Nord, la côte Saint-Nicolas où il y a eu depuis
environ trois ou quatre ans, 36 morts, la côte de Tadoussac en direction
de Bergeronnes il me semble qu'on pourrait construire deux voies dans
cette côte-là puisque c'est à la sortie de la traverse
Tadoussac-Sainte-Catherine ainsi que la côte du côté
est, la côte des Escoumins. Il y a là au moins quatre
priorités qui sont passablement importantes, et, qui j'espère,
seront faites cette année.
M. PINARD: Sur la route 15, dans la municipalité des Escoumins,
$300,000 seront dépensés cette année.
Rivière-à-Baude, la municipalité de Sacré-Coeur:
$350,000. Les nouveaux ponts, un de $200,000 et un autre de $70,000.
M. LESSARD: Où ça?
M. PINARD: Rivière-aux-Outardes-Ouest et un autre à
Rivière-à-Baude.
M. LESSARD: Enfin!
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre affirme que ces montants-là
vont être dépensés cette année?
M. PINARD: Lorsque nous les incluons dans le budget, c'est que nous
avons l'intention de les dépenser.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre pourrait nous donner le total de
toutes ces estimations-là? La dernière page de son...
M. LESSARD: Mais je voudrais le... M. PINARD: Celui de Saguenay?
M. LAFONTAINE: Non, le total de tous les comtés. Il est
pratiquement assuré que cela décupléra au moins le montant
qu'il demande de voter cette année.
M. LESSARD: Si vous voulez, auparavant, on pourrait continuer de voir...
Pour la côte Saint-Nicolas, est-ce qu'on prévoit quelque
chose?
M. PINARD: C'est le montant total prévu au budget que nous
demandons de voter. C'est fait en fonction du budget.
M. LESSARD: Est-ce qu'on prévoit quelque chose, cette
année, sur la côte Saint-Nicolas?
M. PINARD: Sur la côte Saint-Nicolas?
M. LESSARD: Côte Saint-Nicolas, à environ trente milles de
Baie-Comeau. La côte où il y a eu un effondrement de terrain il y
a environ six ans. Cinq accidents mortels encore cette année.
M. PINARD: La côte Saint-Nicolas, je n'ai pas cela ici. Dans le
comté de Saguenay?
M. LESSARD: Oui, M. le Président. M. le Président,
j'attire l'attention, d'une façon particulière, du ministre sur
cette côte extrêmement dangereuse. Il y a eu, là un
effondrement de terrain il y a six ans, la côte est extrêmement
dangereuse. D'après mes calculs, depuis environ six ans, il y a eu 36
morts dans 36 accidents, dont cinq encore cette année. Alors, ça
fait assez longtemps que les gens attendent. Le chef divisionnaire aurait
dû attirer l'attention du ministre sur cette situation.
M. PINARD: C'était un projet de tunnel dont le coût,
à l'heure actuelle, est évalué à un million de
dollars. Vous comprenez que l'étude doit être plus précise,
l'analyse des sols faites aussi en conséquence, parce qu'il s'agit d'un
sol pas tellement solide. Il y aurait peut-être une modificaiton du
tracé, à cet endroit, pour éviter d'autres
glissements.
M. LESSARD: Oui, si on construit sur le rocher ou si vous parlez d'un
tunnel, cela peut régler le problème. Si on construit là
où existait la route auparavant, cela ne donnera pas grand-chose. Cette
côte avait coûté, d'ailleurs, $1 million en construction.
Cependant, c'est à peu près la pire place actuellement sur la
Côte-Nord, au point de vue du danger. Comme il y a une circulation
extrêmement intense, une circulation lourde, il faudrait étudier
le projet d'une façon prioritaire.
M. PINARD: Le projet est actuellement à l'étude et il y a
des choix proposés. Il faut faire le tableau des coûts comparatifs
maintenant.
M. LESSARD: Merci.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. BELAND: M. le Président, est-ce que ce serait mon tour, sur
votre décision?
M. LE PRESIDENT: Vous venez justement de la demander, vous allez
l'avoir, la parole.
M. BELAND: Tantôt, j'avais levé la main et vous sembliez
accepter alors...
Voici, je pose les questions préalables. En ce qui concerne la
route Villeroy-Sainte-Françoise, pavage en asphalte. Est-ce qu'il est
réellement prévu que ce sera entièrement fini cette
année?
M. PINARD: La route?
M. BELAND: La route entre Villeroy et Sainte-Françoise, c'est une
route qui n'est pas numérotée, à moins qu'elle porte le
numéro 49 A.
M. PINARD: Villeroy-Deschaillons.
M. BELAND: Villeroy-Deschaillons, oui, c'est un
parachèvement.
M. PINARD: Travaux d'asphalte pour $170,000.
M. BELAND: Alors, ce serait le complément sans doute.
M. PINARD: Sans doute.
M. BELAND: Ensuite, quant à ce qui con-
cerne notre fameux chemin Beaurivage reliant les routes
inter-localités c'est même une route régionale
Sainte-Marie et Saint-Sylvestre. Quel montant est alloué
pour...
M. PINARD: Le député m'a posé une question
tantôt à savoir si nous ferions des travaux entre Sainte-Emilie et
Saint-François?
M. BELAND: J'étais pour en arriver également à ce
sujet.
M. PINARD: Il va y avoir un nouveau pont à cet endroit. L'autre
question, c'était quoi?
M. BELAND: L'autre question, c'est le chemin Beaurivage.
M. PINARD: Je ne l'ai pas sur la liste ici.
M. BELAND: Je pense que ce serait très important de
s'arrêter d'une façon toute spéciale sur cette
route-là, étant donné les circonstances, l'an
passé, le dur printemps et même ce printemps-ci. Cela a
été vraiment un chemin bouleversé. La voirie, sur la base
de la région, a quand même fait son possible. Mais dans les
côtes, c'est très prononcé. Il y a beaucoup de courbes,
très étroites. C'est un chemin où voyagent des enfants
continuellement à la régionale.
M. PINARD: Est-ce que le député se souvient d'une
rencontre que nous avons eue...
M. BELAND: Exact.
M. PINARD: ...et au cours de laquelle nous nous sommes entendus pour
établir des priorités? A ce moment-là, je me souviens
qu'il avait mentionné l'urgence d'exécuter des travaux à
l'endroit mentionné mais, placé en face d'un choix, le
député a exprimé sa préférence pour que nous
dépensions plutôt notre argent sur la route 3 à
Saint-Antoine-de-Tilly.
M. BELAND: Voici, là-dessus, c'est ce que l'honorable ministre
voulait me faire dire. Mais ce que j'ai dit c'est que, justement,
c'était une priorité, c'est entendu, la route 3. Mais ce devrait
être un budget spécial à consacrer à la route 3
parce que ça fait longtemps que c'était dû. C'est
évident. Seulement, par contre, il existe d'autres priorités dans
le comté et il ne faut pas les ignorer. Ce chemin Beaurivage, quand on
considère que les enfants voyagent là tous les jours et que l'an
passé, par exemple, il y a eu une période de trois semaines
où absolument aucun enfant n'était capable de se rendre à
l'école, où les cultivateurs sortaient en tracteur, non pas en
automobile ou en camion mais en tracteur. Je pense que...
M. PINARD: Je me souviens très bien du cas qui m'a
été soumis par le député de Lotbinière.
S'il y a possibilité de faire davantage, nous le ferons.
M. BELAND: Il existe un écart quand même, à ce que
je sache, sur le montant de la plus basse soumission relative à
l'amélioration de la route 3, qui est un montant assez
appréciable et je me demande si, justement, il n'y aurait pas
possibilité de récupérer ce montant-là, ça
représenterait à peu près la valeur de la reconstruction
pour un mille. Je pense que ça vaudrait la peine de s'en occuper.
M. PINARD: L'économie qui semble être faite sur la
présentation d'une soumission par rapport aux estimations du
ministère, n'est pas une économie automatique parce que sur
l'autre contrat pour lequel il va y avoir une demande de soumissions publiques,
il peut arriver que l'entrepreneur soumissionne un prix plus
élevé que celui de l'estimation. A ce moment-là, il faut
garder les crédits disponibles pour être capable de payer cette
différence. Je comprends bien l'argument du député. C'est
un argument qui est invoqué souvent par plusieurs députés.
Ils s'imaginent que c'est automatique, que nous avons des économies sur
certains projets parce que l'entrepreneur les prend à un prix plus bas
que celui estimé par le ministère. Il y a parfois d'autres
travaux aussi qui coûtent plus cher. Il faut garder suffisamment de
crédits pour compenser.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le ministre se tient au courant des
représentations qui lui sont faites par des corps intermédiaires?
Je vais vous donner un exemple: la route 49. Il y a certainement beaucoup de
corps intermédiaires ou de chambres de commerce qui exigent que cette
route soit refaite jusqu'à Saint-Pierre-les-Becquets.
Prévoyez-vous quelque chose cette année au budget?
M. PINARD: La route 49. Est-ce que Saint-Pierre-les-Becquets se trouve
dans Wolfe? Saint-Pierre-les-Becquets, c'est dans Mégantic.
M. LAVOIE (Wolfe): Non. Mégantic et...
M. PINARD: ... Nicolet.
M. LAVOIE (Wolfe): Nicolet.
M. PINARD: Oui. Il y aura un montant de ... C'est sur la route 3,
cependant, non pas sur la route 49. $60,000 seront dépensés dans
Saint-Pierre-les-Becquets.
M. LAVOIE (Wolfe): Il n'y aura rien sur la route 49.
M. LAFONTAINE: Quelle est la nature des travaux?
M. PINARD: Des travaux de terrassement et de gravelage.
M. BELAND : A quelle municipalité? M. PINARD: A
Saint-Pierre-les-Becquets.
M. LAFONTAINE : Ce seront des travaux en régie.
M. PINARD: Dans le comté de Nicolet.
M. LAVOIE (Wolfe): Entre Sainte-Cécile et peut-être
Saint-Pierre ou Sainte-Cécile-Sainte-Sophie?
M. PINARD: Je n'ai pas le détail ici. Je n'ai pas de
références.
Evidemment, le député comprendra que nous avons ici un
tableau sommaire des endroits où les crédits seront
dépensés. Je n'ai pas le détail au complet.
M. BELAND: Je comprends cela, mais en ce qui concerne cette route entre
les localités, toujours le chemin Beaurivage, je pense que cela va
valoir la peine de s'y arrêter définitivement. Encore
dernièrement, une niveleuse du ministère de la Voirie s'est
enlisée en plein centre du chemin. Ce n'est rien de magnifique!
M. PINARD: On va l'étudier.
C'est sur la route 49 pour répondre au député de
Wolfe tantôt.
Il y aura des travaux dans Mégantic, dans la municipalité
de Notre-Dame-de-Lourdes, paroisse, travaux de revêtement bitumineux,
$40,000
M. BELAND: Est-ce qu'il n'y a pas un pavage simple de prévu entre
les municipalités de Joly et Val-Alain de Lotbinière? Toujours
l'asphalte.
M. PINARD: Est-ce que c'est en gravier présentement.
M. BELAND: Oui.
M. GAUTHIER: En attendant...
M. PINARD: Dans le programme d'exécution des pavages
économiques qui n'apparaît pas au tableau sommaire que j'ai en ma
possession, ici, il est possible que des travaux soient exécutés
comme le suggère le député.
M. GAUTHIER: Quell est la différence entre un pavage
économique et un pavage ordinaire?
M. PINARD: Je vais demander à M. Legault de vous donner la
distinction entre le pavage économique et le pavage ordinaire.
M. MAILLOUX: C'est moins coûteux.
M. LAVOIE (Wolfe): Et pourquoi ça se pratique dans certains
comtés et, dans d'autres, ça ne se pratique pas?
M. PINARD: Cela dépend de la densité de la circulation.
Cela dépend de la nature du sol...
UNE VOIX: ... de la pesanteur des...
M. PINARD: ... de la capacité de support de la route.
Précisément, c'est ce qu'on a adopté, pour les voies de
service de la Transcanadienne, qui ne comportaient que très peu de
circulation, probablement moins de 100 véhicules par jour. Cela consiste
en un double traitement de surface qui s'est avéré suffisant pour
plusieurs années. C'est beaucoup plus économique. On peut faire
cela entre $3 et $4 le mille, à part le rechargement, s'il faut en faire
un, contrairement à un pavage ordinaire qui peut coûter entre $16
et $18 le mille. C'est ça qui est un pavage économique.
M. LAVOIE (Wolfe): Avec quel mixage?
M. PINARD: C'est un double traitement de surface.
M. LAVOIE (Wolfe): Gravier et huile seulement?
M. PINARD: C'est-à-dire que c'est de la pierre habituellement,
deux applications d'huile et deux applications de pierre.
M. LAFONTAINE: C'est une consolidation.
M. PINARD: Oui. Cela fait une consolidation.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LATULLIPPE: Une dernière question. Dans mon comté, qui
est un comté assez étendu où il y a beaucoup de routes en
gravier, on voit souvent des employés qui se rendent à leur
travail avec la niveleuse. Il sera obligé de faire trois heures de route
avant de commencer son travail de la journée. Il faut qu'il revienne
pointer à 5 heures. C'est une pratique courante. Il y a
énormément de perte de temps avec cela. Le conducteur,
lui-même se plaint de ce fait. Est-ce qu'il n'y aurait pas une politique
pour améliorer, quitte à donner à contrat le nivelage, je
ne sais pas, pour éviter...
M. PINARD: Dans plusieurs divisions, on avait ce problème.
Actuellement, on essaie d'améliorer. On envoie des gens, des
représentants de la construction et de l'entretien pour essayer
d'améliorer le rendement de notre machinerie. Il y a certaines divisions
je ne voudrais pas présumer de la qualité des
divisionnaires mais...
M. LAFONTAINE: M. le Président, cette question a trait à
l'entretien. Nous sommes à l'article "construction". Je demanderais de
revenir à l'article.
M. LATULIPPE: A l'article "entretien", est-ce qu'il y en a encore?
M. LE PRESIDENT: Article 2.
M. PINARD: Adopté.
Nous avons tout intérêt à en terminer au plus
vite.
M. LAFONTAINE: Il ne reste qu'une question à poser.
M. LAVOIE (Wolfe): A propos de votre déclaration en Chambre hier
ou avant-hier, je voulais relever quelque chose à ce
sujet-là.
M. PINARD: Ma déclaration en Chambre? A quel sujet?
M. LAFONTAINE: Disons suspendu. M. LE PRESIDENT: Article 3,
adopté. M. LAFONTAINE: Adopté. M. LE PRESIDENT: Article, 4. M.
LAFONTAINE: Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 5.
M. LATULIPPE: Terrains de camping, c'est quoi ça?
M. LAVOIE (Wolfe): Passages à niveau, je vous demandais l'autre
jour s'il était pour y avoir des améliorations
là-dedans...
M. PINARD: A quel endroit? M. LAVOIE (Wolfe): Partout.
M. PINARD: Oui. L'année dernière c'est la caisse des
passages à niveau du gouvernement fédéral qui a
été complètement vidée, nous avons
été obligés d'arrêter nos travaux.
M. LE PRESIDENT: Article 5, adopté.
M. LATULIPPE: J'aurais une question. Est-ce que le ministère
envisage de conserver cette politique de contribuer à
l'élaboration de certains terrains de camping en province? Ou si c'est
la dernière année?
M. PINARD: Oui, mais ce sera sous la tutelle du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Ceux qui sont actuellement en
construction par le ministère de la Voirie le sont pour fins de
construction seulement; mais au plan de l'administration, une fois
terminés, ils seront sous la juridiction du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. LAFONTAINE: Est-ce que les relais rou- tiers sont dans la même
situation que les terrains de camping?
M. PINARD: Non, je crois que c'est la responsabilité directe du
ministère de la Voirie d'établir les relais routiers le long de
nos routes.
M. LAVOIE (Wolfe): Etes-vous venus à bout de vous entendre avec
le Tourisme, la Chasse et la Pêche à ce sujet-là?
M. PINARD: Oui. Il peut y avoir des différences de conception, je
crois que c'est normal, dans le cours de la discussion.
M. LAVOIE (Wolfe): Prévoyez-vous la construction de plusieurs
haltes routières cette année?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est à moi, M. le
Président.
M. PINARD: Je vais donner la réponse à la question qui
vient de m'être posée. Il y aura une somme de $800,000 qui sera
dépensée pour fins de construction de haltes
routières.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'on peut savoir où?
M. PINARD: Environ une centaine de haltes routières seront
construites.
M. LAVOIE (Wolfe): Dans quelles régions en particulier? Est-ce
qu'il y en a dans les Cantons de l'Est?
M. PINARD: Passablement dans toutes les régions du
Québec.
M. LAFONTAINE: Le ministre normalement a la liste des haltes
routières.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'on peut avoir une copie de cette
liste-là?
M. PINARD: Je n'ai pas d'objection à la faire parvenir aux
députés. Est-ce que nous pourrions nous entendre à savoir
si nous allons siéger ce soir vu que la commission parlementaire des
Richesses naturelles siège ce soir?
M. LAFONTAINE: Le ministre doit comprendre qu'il fait chaud.
M. PINARD: Il fait chaud partout.
M. GIASSON: Ici, il fait beaucoup moins chaud.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): A l'Assemblée nationale, cet
après-midi, il avait été question qu'on ne siégeait
pas ce soir.
M. PINARD: La commission parlementaire des Richesses naturelles
siège ce soir.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je n'ai pas d'objection mais je vous dis que
les heures réglementaires...
M. LAFONTAINE: M. le Président, nous sommes aussi
intéressés à la commission parlementaire des Richesses
naturelles.
M. PINARD: Je pose tout simplement la question.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je n'ai pas d'objection.
M. PINARD: Est-ce que vous aviez une question à poser? Vous
pouvez la poser tout de suite si elle n'est pas trop longue.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Elle n'est pas trop longue.
M. LE PRESIDENT: Il reste deux articles, si cela pouvait aller plus
vite, on pourrait finir.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous voulez finir pour six heures l'article
6? Vous ne finirez pas pour six heures.
M. GIASSON: Nous pouvons finir pour sept heures.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Nous finirons à sept heures.
M. LAVOIE (Wolfe): Je remarque, M. le ministre, dans le cas des haltes
routières sur la route 20 elles sont dispendieuses, pour le peu
d'ouvrage qu'il y a là-dedans!
M. PINARD: Oui, vous vous souvenez, nous en avons fait la discussion
l'année dernière là-dessus. Je ne me souviens pas quel
fonctionnaire a répondu. Il avait fait la ventilation des montants
dépensés. Cela comprenait le coût de la construction, du
creusage du puits, de l'éclairage, de l'approvisionnement en eau, en
électricité et les bâtiments sanitaires. Finalement, quand
nous faisons l'addition de toutes les dépenses faites
séparément, cela donnait un montant qui s'inscrivait dans un
coût normal pour pareille construction.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que des soumissions sont demandées pour
ces haltes routières-là?
M. PINARD: Oui.
M. CHARRON: Je m'excuse, je voudrais vous faire remarquer qu'il est six
heures actuellement.
M. PINARD: Nous avons posé le problème à savoir si
les membres de la commission étaient prêts à discuter
jusqu'à sept heures pour essayer de terminer la discussion de nos
estimations budgétaires. Si c'est possible, nous allons continuer. Si ce
n'est pas possible...
M. LAFONTAINE: Je voudrais faire remarquer au ministre que c'est l'avis
à peu près unanime de l'Opposition de ce côté-ci de
ne pas siéger ce soir surtout que la commission des Richesses
naturelles...
M. CARON: D'autre part, il y a une commission très
importante.
M. PINARD: Nous pourrions reprendre les articles un par un pour savoir
lesquels sont adoptés de façon définitive, et que nous
sachions ce qui nous reste à discuter demain.
M. LE PRESIDENT: Alors, demain. Est-ce que l'article 2 est suspendu?
M. PINARD: Je n'aurais pas d'objection à ce que le
député de Gaspé-Nord pose une question là-dessus,
mais enfin...
M. LAFONTAINE: Il a été suspendu, mais si le ministre le
veut, on l'acceptera demain.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il est adopté?
M. LAFONTAINE: Il est six heures. Il est suspendu. Il ne sert à
rien de faire des chicanes.
M. PINARD: Je n'ai pas d'objection à le laisser en suspens pour
répondre à la question du député de
Gaspé-Nord.
M. LE PRESIDENT: Article 6, adopté?
M. CARON: Non, pas tout à fait encore. Nous
préférerions revenir demain.
M. LE PRESIDENT: L'article 6 n'est pas adopté.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On ajourne à 6 heures, et on va
à la commission des Richesses naturelles.
M. PINARD: Alors, la commission est ajournée à demain.
Cela ira à demain après-midi, demain jeudi, après les
affaires du jour.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je voudrais bien être d'accord, mais
vous sembliez vouloir faire ça très vite, l'article 6.
M. PINARD: Pas plus vite que vous allez.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous vouliez nous avoir par la faim!
(Fin de la séance 18 h 3)