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Etude du projet de loi no 73
(Seize heures douze minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, messieurs! La
commission permanente des transports des travaux publics et de
l'approvisionnement se réunit pour l'étude du projet de loi no
73, Loi sur les corporations municipales et intermunicipales de transport, pour
l'étude article par article.
Les membres de cette commission sont: M. Brassard (Lac Saint-Jean), M.
Caron (Verdun), M. Dussault (Châteauguay), M. Gratton (Gatineau), M.
Grenier (Mégantic-Compton), M. Guay (Taschereau), M. Lefebvre (Viau), M.
Lessard (Saguenay), M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M.
Mailloux (Charlevoix), M. Michaud (Laprairie), M. Ouellette (Beauce-Nord), Mme
Ouellette (Hull); M. Perron (Duplessis) remplacé par M. Vaugeois
(Trois-Rivières); M. Rancourt (Saint-François), M. Russell
(Brome-Missisquoi), M. Samson (Rouyn-Noranda); M. Vaillancourt (Orford)
remplacé par M. O'Gallagher (Robert Baldwin).
On me dit qu'on n'a pas à nommer un rapporteur parce qu'on a un
rapport verbal à faire à l'Assemblée nationale,
après l'adoption de l'étude article par article du projet de loi
73.
M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, je n'ai rien à dire
pour le moment. Alors, article 1. A moins que les autres députés
aient quelque chose à dire.
Définitions
Le Président (M. Laplante): Projet de loi no 73, article
1. M. le ministre.
M. Lessard: Ce sont simplement des définitions.
Le Président (M. Laplante): Article 1 adopté.
Article 2.
Corporations municipales ou intermunicipales de
transport
M. Russell: ... une question. Au sujet d'un permis de transport
en commun valide, en vigueur, délivré par la Régie des
transports du Québec, avant le 15 février 1973; pourquoi 1973?
Est-ce qu'il y a une raison particulière?
Constitution
M. Lessard: C'est parce que c'est à ce moment-là
que ces permis ont été reconnus par la Commission des transports,
suite à la loi de 1972, je pense bien, qui a été
présentée à l'Assemblée nationale, où la
Commission des transports a été officiellement constituée
comme telle. C'est à ce moment que les permis ont été
émis comme des services publics.
M. Russell: Est-ce que ce sont des permis qui sont émis
annuellement?
M. Lessard: Emis annuellement, mais renouvelables
automatiquement, à moins qu'il y ait des objections très
majeures. Mais on doit prouver la nécessité et c'est assez
difficile.
M. Russell: Pour sauver l'ambiguïté, on met
1973...
M. Vaugeois: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Sur le même point, M. le Président.
Le ministre pourrait-il nous dire si une distinction est faite, dans les
définitions, entre un permis temporaire et un permis renouvelable
automatiquement, comme il vient de le dire? Je pose la question en relation
avec l'article 50, évidemment, où on va avoir à faire
l'achat des détenteurs de permis.
S'il se trouvait qu'une compagnie de transport en commun avec un permis
temporaire, est-ce que...
M. Lessard: Dans ce transport, à ma connaissance je
pourrais demander l'information à mes légistes il n'y a
pas, je pense, de permis temporaires qui sont donnés par la Commission
des transports. Dans le transport général, il y a des permis
temporaires qui sont donnés pour une période de temps X, soit des
permis spéciaux valables pour 364 jours et moins, soit des permis
temporaires valables pour quinze jours. Dans ce type de transport, à ma
connaissance, il n'y a pas de permis temporaire.
M. Vaugeois: Je vais préciser ma question. Dans le cas de
Trois-Rivières-Ouest, la compagnie qui donne le transport en commun
actuellement aurait un permis temporaire. Elle n'a pas réussi à
avoir un permis en bonne et due forme et, parle de permis temporaire.
M. Lessard: Un permis temporaire, c'est un permis de quinze jours
qui n'est pas renouvelable. A ma connaissance, il y a trois types de permis
à la Commission des transports: le permis temporaire,
délivré pour quinze jours... C'est un permis ordinaire, en fait.
Pour le cas de Trois-Rivières-Ouest, il est délivré pour
un an. Il peut être renouvelable.
M. Vaugeois: Mais pas automatiquement dans ce cas-là?
M. Lessard: D'accord, je comprends. Non, pas automatiquement.
Etant donné qu'on a fait des représentations au ministère
des Transports,
on demande ce sera le cas justement dans notre loi si la
Commission des transports veut voir renouvelé son permis, qu'elle ne le
fasse pas automatiquement, mais qu'elle convoque, en fait, les parties pour
qu'elles viennent faire leur représentation, s'il y a lieu.
M. Vaugeois: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 2, adopté.
Article 3? M. le ministre. Le député de Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, selon l'article 3, si je
comprends bien, aucune municipalité qui n'en ferait pas la demande ne
serait intégrée dans une corporation municipale de transport en
commun.
M. Lessard: Normalement, en fait, l'article 2 exige qu'il y ait
une demande d'une corporation municipale, d'une municipalité. Par la
suite, nous faisons des études.
L'étape suivante, c'est l'article 3, à savoir qu'à
la suite des études qui ont été faites, le
ministère, sur l'avis du ministre, le gouvernement du Québec
décrète qu'il peut y avoir une commission de transport.
M. Mailloux: La question directe que je pose au ministre est
celle-ci. Advenant, après étude commandée dans le milieu,
faite par les gens du milieu et par les fonctionnaires du ministère,
qu'une des municipalités concernées dans l'intermunicipalisation
refusait d'être intégrée, il n'y aurait pas de
volonté radicale du ministère de l'intégrer, malgré
son désir.
M. Lessard: II pourrait y avoir volonté du ministre.
Maintenant, je pense bien que ce n'est pas l'objectif du législateur;
mais si, par exemple, cette municipalité met en cause, je pense toujours
à des cas bien particuliers, bien spécifiques, toute la question
du transport en commun et voulait créer son propre transport en commun,
ceci reviendrait à la situation qui prévaut actuellement. Par
exemple, je vois très bien qua, dans certaines régions, une ville
voudrait créer à elle seule son transport en commun et ne pas
établir de transport en commun intermunicipal. Nous allons revenir, s'il
n'y a pas de décision gouvernementale, à la même situation
que celle qui existait antérieurement. Nous avons voulu corriger cette
situation. Je sais bien que, dans le Haut-Saguenay, il y a des problèmes
assez spécifiques actuellement, comme il y en a aussi à
Trois-Rivières. Je pense bien qu'à la suite des études et
à la suite aussi des analyses que nous pourrons faire des nouveaux
règlements de financement, nous espérons ne pas avoir de
problème de ce côté. Le ministre peut décider,
après étude, que la corporation intermunicipale comprenne une
municipalité qui ne veut, au début, s'insérer dans la
corporation intermunicipale. Un exemple concret; mettons que
Trois-Rivièves ne voudrait pas et que les deux villes,
Cap-de-la-Madeleine et Trois-Rivières-Ouest, décidaient de se
former en corporation intermunicipale, cela créerait des drôles de
problèmes.
M. Verreault: Qu'est-ce que vous faites dans le cas des
municipalités qui voudraient se désister après avoir
tenté l'expérience?
M. Mailloux: M. le Président, je comprends ce que vient
d'affirmer le ministre, mais la préoccupation que j'ai, ce n'est pas
celle dont vient de parler le ministre des Transports. Il serait probablement
anormal que, s'il y avait une intermunicipalisation des transports en commun
dans la région de Trois-Rivières même, la ville de la plus
grande importance, soit Trois-Rivières, ne soit pas englobée dans
les deux autres corporations municipales. La préoccupation que j'ai est
la suivante.
Si le ministre a, par son pouvoir ou par le pouvoir du
lieutenant-gouverneur en conseil, la permission de forcer une
municipalité, qui est dans un territoire donné, de ne pas faire
partie d'une corporation de transport en commun, non pas qu'elle voudrait,
à ce moment-là, comme le disait le ministre tantôt,
organiser son propre système de transport différent de
l'intermunicipalisation elle n'en veut pas de transport en commun
si on la force à s'intégrer à l'ensemble d'un milieu
donné, si c'est là qu'on veut faire de la décentralisation
et remettre aux pouvoirs locaux le pouvoir de décision, c'est
indiscutable qu'à ce moment-là, je pense que le jeu de la
liberté de décision des municipalités est drôlement
mis en cause. C'est un peu là qu'était la préoccupation,
je pense, des conseils de comté. Si les villes qui ne font pas partie
des conseils de comté se voient intégrées de force
à l'intérieur d'un transport en commun dont elles ne
désirent pas l'implantation, elles seraient obligées,
forcément, d'en subir la contrepartie des taxes.
Je pense qu'il y a quand même un danger assez grave quand le
ministre me dit qu'il pourrait forcer, dans un contexte semblable, ces
municipalités à refuser d'être intégrées
à un transport intermunicipal. Connaissant les déficits qu'on
assume annuellement un peu partout dans le Québec, moi, je n'ai pas
d'objection à ce que l'ensemble des municipalités qui
désirent organiser du transport en commun s'organisent de manière
intermunicipale ou municipale, et qu'une municipalité ne le fasse pas
parce qu'elle veut son propre système dans sa propre
municipalité. Mais de là à les obliger mordicus, si elles
ne désirent pas le service, je pense que ce serait aller au-delà
du désir des contribuables d'une telle municipalité.
M. Lessard: Non, je pense, M. le Président, qu'on dit, par
exemple, à l'article 2, que toute municipalité peut, par
résolution adressée au ministre, faire la demande d'une
étude. Je pense bien qu'il ne s'agit pas là de forcer des
municipalités de se doter nécessairement d'un transport en
commun.
Ce qu'on veut éviter, cependant, par exemple, c'est que des
municipalités décident cela, elles pourront le faire
même en vertu de la loi de
constituer leur propre transport en commun; mais, à ce
moment-là, elles ne seront pas soumises à la loi,
c'est-à-dire, à savoir, par exemple, le paiement des 30% sur
l'achat des autobus, le paiement du déficit de 45% à 55%. En ce
qui concerne une municipalité qui ne veut pas du tout faire du transport
en commun et qui ne créerait pas de problèmes spécifiques
pour une corporation intermunicipale, je n'ai pas l'intention, en fait, de les
forcer. Cependant, ce qu'on doit dire quand on fait de l'intégration,
qu'on veut mettre de l'ordre, c'est que, lorsque vous avez constitué par
exemple je pense que vous étiez là, M. le
député de Charlevoix les commissions scolaires, celles-ci
ont dû, même si elles ne le désiraient pas, s'insérer
à l'intérieur de la loi constituant, en fait, les corporations de
transport scolaire.
Si par exemple, une municipalité ne désire pas du tout
faire son transport en commun, ce sera son choix. Le ministre même
si on dit: "sur avis du ministre" n'a pas l'intention d'imposer partout
le transport en commun. On veut quand même laisser une certaine
liberté aux corporations municipales.
M. Mailloux: M. le Président, quand on fait
référence à l'obligation qu'a eue l'ensemble des
commissions scolaires d'être intégrées pour participer
à l'opération 55, il ressort que, à ce moment, l'ensemble
des élèves, à l'intérieur d'un territoire
donné, devait, pour des fins éducatives, aller vers les
polyvalentes construites dans ce territoire; il y en avait une, deux ou trois.
Ce n'est pas le même problème quand on parle de transport en
commun parce qu'il y a des municipalités qui ne le désiraient
pas. Je ne vois pas comment, si elles ne désirent pas qu'un service soit
ajouté aux services qu'elles dispensent déjà, elles
seraient obligées de payer une partie de la note d'un service que les
contribuables refuseraient de se donner. Je me demande... Je peux faire
confiance au ministre actuel, mais il y en a d'autres qui peuvent arriver et
imposer à des municipalités.
M. Lessard: Je vais vous donner un cas. On a essayé de
faire la loi la plus souple possible. Il est bien dit: "des corporations
municipales ou intermunicipales de transport". Hier, le député de
Trois-Rivières soulevait le problème de l'expérience de la
ville de Trois-Rivières. Mettons que la ville de Trois-Rivières,
étant donné son expérience, décide de former une
corporation municipale de transport et de négocier des contrats de
service avec les deux autres municipalités qui sont d'accord et qui sont
prêtes à signer un protocole d'entente, nous n'avons pas
d'objection. Prenons le cas de Sherbrooke, par exemple, par rapport à
Lennoxville; Sherbrooke est une ville de 70 000 ou 75 000 habitants...
Une Voix: Vous pouvez mettre 100 000.
M. Lessard: De 100 000 habitants; je pense bien qu'il serait
extrêmement difficile de relier Sherbrooke à une ville de 4000
habitants qui est Lennoxville. Alors, je pense qu'il appartiendrait, dans ces
circonstances, à Sherbrooke et je le leur ai indiqué,
lorsque j'ai rencontré ses représentants de former sa
corporation intermunicipale de transport, et de négocier si Lennoxville
le désirait, un contrat de service avec Lennoxville.
M. Mailloux: Je suis d'accord, M. le Président, avec ce
que vient d'avancer le ministre. Ce sur quoi je ne suis pas d'accord et
je vais prendre un autre exemple c'est que Sherbrooke est la ville
maîtresse et est désireuse de continuer un service de transport en
commun avec la collaboration des villes qui le désirent. Mais pourquoi,
à ce moment, obligerait-on une autre ville dont je ne connais pas
l'endroit exact, d'y participer selon la volonté du ministre? Pourquoi
en ferait-on une obligation, si la municipalité, les contribuables ne
désirent pas un tel service? Pourquoi les obligerait-on?
M. Lessard: C'est que le "peut" n'est pas nécessairement
le "doit" non plus.
Vous savez, M. le député que vous avez fait faire des
études dans quatre régions du Québec: la rive sud, le
Haut-Saguenay, la région de Sherbrooke et la région de
Trois-Rivières. Que ce soit le ministre actuel ou le futur
gouvernement... Tout gouvernement qui est au pouvoir est appelé à
se faire battre un jour ou l'autre. Que ce soit, en fait, et je l'ai
déjà dit...
M. Russell: ... par le premier ministre.
M. Lessard: Je suis d'accord, mais à ce moment-là
le gouvernement sera responsable, comme les municipalités seront
responsables de leurs décisions.
M. Mailloux: M. le Président, je veux apporter
l'argumentation que je croyais devoir faire à l'encon- tre de la
possibilité que donne le ministre d'obliger les corporations municipales
à se doter de services quelles ne désirent pas. Je n'en ferai
même pas un amendement, étant donné qu'il serait d'avance
battu, d'après ce que je peux constater. De toute façon, je pense
que laisser aux corporations le soin de décider elles-mêmes si
elles désirent ou non être intégrées à un
service nouveau qui peut être implanté dans une région
n'aurait en aucune façon invalidé le projet de loi et les buts
que recherche le gouvernement.
M. Lessard: M. le Président, on sait très bien, et
je pense que le député de Charlevoix le sait très bien,
qu'on veut faire cette loi en essayant de mettre de l'ordre aussi.
M. Mailloux: De bonne foi.
M. Lessard: Vous savez très bien, comme ancien ministre
des Transports, que si nous laissons une liberté complète et
absolue aux municipalités, il sera extrêmement difficile de
constituer des corporations intermunicipales de transport. Prenons, par
exemple, le cas de la rive sud. Vous avez intégré, lorsque vous
avez décidé de former un comité
intermunicipal sur la rive sud... Supposons que Lévis veuille son
transport en commun et Saint-Romuald aussi, mais que Saint-David refuse
d'embarquer dans le système.
M. Mailloux: Où il y avait déjà un transport
en commun.
M. Lessard: Où il y avait déjà un transport
en commun, d'accord. Qu'auriez-vous fait? Il me semble que, dans ce cas, on
doit prendre des décisions. Que le gouvernement décide...
M. Mailloux: M. le Président, cela ne répond pas
à mon appréhension. J'ai tantôt affirmé que, partout
où il y a déjà des services de transport en commun
municipaux ou intégrés, intermunicipaux, je suis d'accord que le
ministre décide. J'ai fait porter mon argumentation sur les
municipalités qui refuseraient et qui n'auraient pas un tel service. Je
n'ai pas d'autres arguments, M. le Président, à apporter. Cet
article est adopté sur division, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 3, adopté sur
division. Vous vouliez parler, M. le député de
Brome-Missisquoi?
M. Russell: Je voudrais simplement dire quelques mots. Je pense
que c'est un des articles les plus contestés de tout le projet de loi.
Je présume que les gens qui l'ont contesté, c'est leur droit de
le faire. Le ministre a eu des représentations des membres des conseils
de comté. Je pense que ces représentations sont
justifiées; je comprends la crainte, la timidité de ces gens,
parce qu'il y a eu tellement de précédents créés
dans des annexions volontaires de municipalités. Beaucoup de
municipalités se sont fait embarquer.
Il s'agit ici d'un pouvoir arbitraire extraordinaire que le ministre
détient. Je ne dis pas qu'il va l'exercer, mais les gens
concernés peuvent se poser des questions. Je le disais tout à
l'heure, les ministres peuvent changer; je n'ai pas de crainte que lui ne
l'exercera peut-être pas, mais son successeur pourra peut-être
l'exercer et créer beaucoup de problèmes.
Je me demande s'il n'y aurait pas une façon d'en arriver à
dire: Dans le cas où il n'y aurait pas accord, ne pourrait-on pas
recommander ou imposer un référendum dans des cas comme ça
pour que les municipalités et le public, ceux qui vont payer la
facture... parce que, plus loin, dans le projet de loi, on va voir même
qu'ils n'ont pas le choix, s'ils ne veulent pas payer, le ministre peut leur
imposer des taxes.
Je comprends la raison pour laquelle le ministre met ça
là, mais, d'un autre côté, si on leur impose toutes ces
responsabilités, il me semble qu'ils doivent avoir un mot à dire
au chapitre, au début de tout. S'ils sont embarqués quasi
volontairement ou en majorité, à ce moment-là, il y aura
une certaine justification de dire: Vous êtes embarqués,
maintenant, payez avec nous, conjointement avec nous. On va avoir des
amendements là-dessus, on va en discuter. C'est une
responsabilité partagée et je pense qu'on doit l'indiquer dans la
loi. On ne le fait pas actuellement.
Au début, je ne veux pas en faire un amendement, c'est une simple
suggestion, je pense que le ministre devrait la considérer. S'il faut
suspendre l'article, quitte à revenir là-dessus, on reprendra
l'amendement, mais est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité d'arriver et
de dire: Dans ce cas, avant que le ministre soit obligé de l'imposer,
qu'on force les municipalités à faire un référendum
et que la majorité se prononce pour ou contre. A ce moment-là, si
elles ne veulent pas du tout avoir de transport en commun, qu'il n'y en ait
pas. Ce sont elles, par contre, qui vont payer la facture.
S'il n'y avait pas le fardeau des taxes, j'y tiendrais moins. Mais,
étant donné qu'il y a un fardeau, une responsabilité, je
pense qu'elles ont voix au chapitre. L'autonomie des municipalités, M.
le Président, c'est drôlement important mais on l'a mise de
côté trop souvent dans le passé, depuis quelques
années. C'est là qu'on se retrouve, avec tous les
problèmes qu'on connaît dans beaucoup de petites et de grandes
municipalités, trop d'obligations, de réglementations
gouvernementales, imposées à des municipalités qui n'ont
pas le moyen de supporter ce fardeau.
Il y a des conditions imposées par le gouvernement, dans des
situations très difficiles pour des municipalités, par rapport
à des situations géographiques. Je pense que ceci peut arriver
exactement à la même chose.
Je le dis détaché de toute passion politique. Je le dis
parce que je connais les municipalités et leurs problèmes. J'en
ai plusieurs dans mon comté. J'ai été mêlé
aux affaires municipales assez longtemps pour savoir qu'il y a beaucoup de
problèmes qui peuvent surgir. C'est le ministre qui va être pris
avec le problème. Cela serait une façon de se dégager de
sa responsabilité pour la donner à ceux qui vont payer la
facture. C'est important.
M. Lessard: M. le Président, je pense que ce sont des
situations bien particulières qui pourront se présenter. Le
jugement du ministre devra exister lorsque cela se présentera. Ce projet
de loi n'a pas pour objet, en fait, de créer des corporations
intermunicipales dans toutes les régions du Québec.
Lisez l'article 2. Ce sont des études bien particulières
et bien précises qui justifieront un transport en commun. Lorsqu'il y
aura véritablement justification, le ministre, parce qu'il faut quand
même prendre des décisions... Dans les fusions des
municipalités, peut-être que si on avait pris des
décisions, on ne serait pas aux prises avec les problèmes que
nous vivons actuellement. Il va falloir qu'on en prenne des décisions.
Dans le cadre de la décentralisation, il va falloir que les
municipalités acceptent aussi d'assumer des responsabilités.
Si, en fait, on décide de leur donner un instrument, l'intention
du ministre n'est pas d'imposer nécessairement le transport en commun
dans des municipalités. On leur dit: On vous donne un
instrument. Une municipalité peut demander qu'on fasse des
études. On fait les études nécessaires.
Par la suite, selon l'éclairage que nous aurons de ces
études, sur avis du ministre, le gouvernement pourra
décréter le transport en commun, comme cela a été
le cas, par exemple, pour les communautés urbaines.
Maintenant le problème du financement je l'ai
souligné l'autre jour à la Communauté urbaine de
Québec, le député de Taschereau était
présent du transport en commun doit s'insérer dans une
politique de financement des municipalités. Ce problème,
c'était le cas pour l'ancien gouvernement comme ce l'est pour nous,
n'est pas entièrement solutionné. Mais il est certain que, si
l'on veut solutionner strictement le problème du transport en commun
sans regarder globalement ce qu'il y a autour, soit l'ensemble des services
essentiels que peut donner une municipalité, ce n'est pas en regardant
juste un problème qu'on va solutionner l'ensemble des problèmes
des municipalités.
M. Russell: M. le Président, à la suite des paroles
que vient de prononcer le ministre, si j'ai bien suivi sa conversation, c'est
un aménagement du territoire qu'on fait indirectement par cette loi;
deuxièmement, ce n'est pas la décentralisation, c'est
plutôt de la centralisation. C'est le contraire de ce que le ministre
avait affirmé. Vous nous avez parlé de décentralisation,
mais ça, c'est de la centralisation.
M. Lessard: M. le Président, sur cela, je peux vous
répondre en connaissance de cause. Quand on parle de centralisation, les
commissions de transport qui ont été constituées,
ça, c'était de la centralisation. Les commissions de transport
qui ont été constituées m'apparaissent ne pas correspondre
à ce qu'on appelle la prise en main, par des municipalités, de
leur problème de transport en commun.
Je pense que le ministre des Affaires municipales a annoncé un
certain nombre de modifications pour la Communauté urbaine de
Québec; nous devrons donc envisager un certain nombre de modifications
pour remettre aux municipalités la responsabilité du transport en
commun.
Quand vous regardez ce projet de loi, c'est à l'encontre de ce
qu'on a fait dans le passé concernant les commissions de transport.
Que ce soit sur le budget, que ce soit sur la nomination des membres au
conseil d'administration, la gestion du transport en commun relève des
municipalités, et ces gens sont nommés par leur
municipalité. Je pense qu'à partir des études qui seront
faites, nous pourrons établir un territoire sur lequel devra
s'étendre le transport en commun. Une fois que ce territoire sera
déterminé, la gestion comme telle du transport en commun
relèvera des municipalités.
M. Verreault: M. le Président, il reste que... M.
Mailloux: M. le Président, est-ce que la di- rective du
lieutenant-gouverneur en conseil est omniprésente dans la plupart des
articles?
M. Russell: Pourriez-vous retenir la suggestion que j'ai faite et
l'examiner à fond, à savoir de procéder par
référendum dans les municipalités?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: M. le Président, là où je dis
au ministre que ce projet de loi est un non-sens, c'est qu'en favorisant la
municipalisation du transport urbain dans les régions, dans les
municipalités, il défavorise les arrangements actuels où
les corporations existantes, les compagnies privées fonctionnent en
collaboration avec les municipalités.
Le ministre dit que lorsque les corporations sont créées,
elles auront des subventions prévues pour l'achat des autobus, les
déficits accumulés. L'autre partie sera payée par les
contribuables. Vous savez pertinemment que l'ancien ministre, le
député de Charlevoix, avait intégré le transport
scolaire au transport urbain à un moment donné. Il y a une
quarantaine de municipalités, en plus de celles visées
actuellement par le problème que vous avez... Par expérience
vécue, d'ici peut-être un, deux ans ou trois ans, ces quarante
municipalités qui sont déjà intégrées vont
vouloir se débarrasser de cela, parce que personne ne veut exploiter le
transport en commun parce que ce sont des pertes totales.
La seule manière de faire comprendre cela et d'embarquer le
gouvernement, de faire dépenser des sommes d'argent au gouvernement,
c'est de former des corporations. Vous allez avoir un paquet de chicanes, de
politiques avec cela. Le gouvernement a un budget passablement colossal; vous
allez le tripler d'ici deux ou trois ans. Je vous donne simplement comme
exemple, des villes dans ma région, Saint-Hyacinthe où il y a eu
des annexions, des fusions de municipalités. Le transport à
Saint-Hyacinthe, à Sherbrooke, à Drummondville, à
Saint-Jean, à Granby ce sont tous des transports qui sont
déficitaires.
Actuellement, vous ne donnez aucune occasion à l'entreprise
privée de pouvoir se dépanner tout en favorisant et en aidant la
municipalité, parce que si la municipalité s'embarque de
plain-pied dans le transport urbain, cela va lui coûter une fortune; le
député de Charlevoix le disait hier. Dès que chacune des
municipalités... Je prends simplement l'exemple de Granby. Lorsqu'elle
sera municipalisée, je vous garantis qu'elle va demander la
parité avec les gens de Québec, de Sherbrooke, et de
Montréal. Déjà, seulement pour les salaires, vous allez
doubler. Les déficits vont tripler. A ce moment-là, les 50% ou
les 40% que vous payez, vous allez voir que cela va vous coûter cher.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, j'ai essayé de
répondre tout à l'heure, en réplique, sur la question du
transport en commun et si on avait le moyen de ne pas se payer le transport en
commun.
Sur cette question, je dois vous répondre, en fait, par
l'expérience personnelle que j'ai vécue, depuis le 26 novembre.
Une compagnie qui était en grève, que je ne veux pas nommer, a
décidé justement de dire à ses gens qui demandaient la
parité de salaire avec ceux de Montréal: Quant à nous,
nous sommes prêts à payer la parité de salaires avec
Montréal. Nous n'avons qu'un problème. Le problème qui
existe c'est que Québec ne veut pas payer.
Or, cet argument, à mon sens, ne vaut plus rien, parce que le
transport en commun, étant devenu de plus en plus un service essentiel
dans des régions du Québec, le gouvernement du Québec est
forcé, en fait, par cette nécessité du transport en
commun, d'intervenir. Je vous donne justement le cas qui est connu de tout le
monde, Métropolitain Provincial. Le problème, en ce qui concerne
Métropolitain Provincial, c'est que nous payons entièrement les
déficits...
M. Verreault: C'est là, M. le Président...
M. Lessard: ... mais quel est notre contrôle actuellement?
Quel a été le contrôle en 1967, par exemple, de Provincial
Transport? Quel a été le contrôle du ministère des
Transports sur la division de Provincial Transport quand ces gens ont
décidé, par exemple, de diviser leur compagnie en compagnies
rentables et en compagnies non rentables?
M. Verreault: C'est normal en affaires.
M. Lessard: C'est dans ce sens. Nous sommes obligés de
payer.
M. Verreault: C'est là que je vous dis... M. Lessard:
Nous n'avons pas le choix. M. Verreault: Continuez.
M. Lessard: Si vous permettez, nous n'avons pas le choix,
à un moment donné. Quant à ne pas avoir le choix, nous
voulons avoir un contrôle. Qui nous dit, actuellement, dans les
différentes compagnies de transport qui sont existantes dans
différents milieux, mais qui se divisent entre le secteur du garage, le
secteur des ventes de pneus et celui du transport en commun, qui nous permet
d'avoir un contrôle sur ces trois directions qui sont
séparées? C'est pour cela qu'on décide...
M. Verreault: Pour la question du transport en commun, vous allez
l'avoir, comme je vous disais tout à l'heure, parce que je vous dis
qu'avec la loi 73 il y a une quarantaine de municipalités, actuellement,
qui sont impliquées dans l'intégration et qui, depuis plusieurs
années, une quinzaine d'années, perdent de l'argent; elles vont
le laisser tomber. Donc, les municipalités vont être aux prises
avec le problème; elles seront obligées de faire une demande pour
donner le transport. Je prends Granby; depuis 1949, le transport en commun
existe; avec une loi semblable, c'est sûr et certain que le transport en
commun dans Granby, on va le laisser tomber. Ce n'est pas rentable. La ville
perd $100 000 par année; c'est la municipalité qui va absorber
50% et le gouvernement la différence. A ce moment, à la prochaine
négociation de travail, étant donné que c'est dans des
régions différentes et qu'évidemment les loyers
coûtent meilleur marché, ces gens vont demander des
parités. Ce n'est plus $100 000 qu'elle va perdre. Cela va
peut-être coûter $200 000 ou $300 000 à la
municipalité. Il n'y aura pas seulement 4 ou 5 cas. il en aura 40. Les
problèmes du transport scolaire, du transport urbain, du transport
à charte-partie et tous les autres, tu vas tous les avoir en même
temps, parce que c est sûr et certain, comme le député le
disait hier, que le gars qui prendra un transport urbain qui n'est pas
rentable, et tout le monde le dit, même le député de
Trois-Rivières hier... J'ai posé une question niaise, je
l'admets, je lui ai demandé si la ville de Trois-Rivières faisait
des profits avec son transport urbain. Il a dit: Non. Je suis tout à
fait d'accord que, pour arriver à minimiser les déficits, les
dépenses que ces gens auront, ils vont être obligés de
faire le transport scolaire, le transport à charte-partie. Alors, tu vas
éliminer l'entreprise privée de manière complète.
Ce seront des corporations municipales ou intermunicipales qui administreront
le transport.
M. Lessard: On va éviter de laisser à I entreprise
privée ce qui est strictement rentable.
M. Verreault: Ce sera l'étatisation du transport au
Québec.
M. Lessard: On va éviter de laisser à l'entreprise
privée, ce qu'on a fait continuellement dans le passé, ce qui est
strictement rentable. Quand l'entreprise privée constate, à un
moment donné, que son transport en commun n'est pas rentable, là,
elle vient voir le gouvernement et le lui remet. Donc, je pense qu'il faudra
prendre conscience que, quand on parle d'entreprise privée... Il faudra
prendre conscience aussi, à un moment donné, que, quand c'est le
gouvernement qui finance, on doit avoir un certain contrôle et
éviter de céder au transport privé ce qui est rentable et
nous autres, le gouvernement, prendre ce qui n'est pas rentable.
M. Verreault: Sur cette question, je suis parfaitement
d'accord.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Verreault: J'espère que le gouvernement est conscient
de ce que ça va lui coûter d'ici quelques années.
M. Lessard: On est conscient de ce que nous coûtent les
autoroutes aussi.
M. Mailloux: M. le Président, sans faire une question de
privilège je n'en ai pas le
droit sur une parole que vient de prononcer le ministre,
étant donné que j'ai été mis en cause...
Le Président (M. Laplante): Une petite question de
règlement, M. lé député de Charlevoix...
NI. Mailloux: Je n'en ferai pas un débat acrimonieux.
Le Président (M. Laplante): Allez-y!
M. Mailloux: Le ministre vient de dire qu'on avait laissé
complètement aux intérêts privés les transports en
commun payants. Je pense quand même que pendant les dernières
années, autant ici à la Commission des transports de
Québec qu'à la Commission des transports de Montréal, nous
avons...
M. Russell: M. le Président, je ne veux pas être
désagréable envers mon collègue de Charlevoix...
M. Mailloux: J'avais terminé.
M. Russell: ... mais j'ai de la difficulté à
l'entendre. S'il pouvait s'approcher du micro.
M. Mailloux: Je voulais simplement dire que, pendant les
dernières années, à l'intérieur des transports en
commun déjà organisés, nous avons favorisé ces
transports selon un système à charte-partie de même que les
dessertes d'aéroports. Il est normal que l'ensemble des voyages qui se
font à l'intérieur d'un territoire donné privilégie
celui qui a à assumer des circuits qui sont normalement
déficitaires.
M. Verreault: C'est là...
Le Président (M. Laplante): Le député de
Trois-Rivières... Voulez-vous attendre votre tour? Voulez-vous parler de
nouveau, M. le député de Shefford? Je peux inscrire votre nom de
nouveau, si vous le voulez.
Le député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Merci, M. le Président.
Effectivement, hier, on m'a posé des questions précises
sur les conditions de transport en commun dans Trois-Rivières et je
voudrais apporter quelques précisions que je ne pouvais apporter hier en
Chambre, faute de temps.
Au moment où une compagnie privée a abandonné le
transport en commun dans la région...
M. Russell: Carrier?
M. Vaugeois: ... de Trois-Rivières, Trois-Rivières
métropolitain, et même de Shawinigan, le gouvernement lui a offert
une subvention de quelque $600 000. Malgré cette somme
considérable, cette compagnie privée a décidé que
ce n'était pas assez, qu'elle préférait abandonner. Si on
distingue cette subvention, compte tenu des villes qui étaient
concernées, d'après les chiffres que nous avons chez nous, la
subvention signifiait, pour la ville de Trois-Rivières, à peu
près $210 000. On était en 1975. Si on met cela en dollars de
1977-1978, cela nous donne un montant approximatif de $275 000.
Or, dès la première année d'exploitation, la
municipalité qui, chez nous, assez exceptionnellement, a le droit de
faire du transport en commun, a réussi à donner un service, au
moins comparable à celui de la compagnie privée qui avait
abandonné, avec un déficit moindre que la dernière
subvention reçue. Le déficit, cette année-là, a
été de $204 000. Pour l'année qui se termine actuellement,
la ville a continué à donner le service de transport en commun et
le déficit a diminué. Parce que l'année se termine
actuellement, on prévoit qu'il sera de l'ordre de $190 000.
Comme le service est bon, qu'il est bien donné, les gens
l'apprécient et nous prévoyons, pour 1978, un déficit qui
pourrait baisser à $150 000. Autrement dit, actuellement,
Trois-Rivières, qui est la seule ville à être dans cette
situation elle a un service de transport en commun municipalisé
fait la preuve qu'elle peut avoir une meilleure performance en termes de
service que l'entreprise privée et qu'elle peut donner ce service
à un bien meilleur coût que semblait pouvoir assumer l'entreprise
privée puisque, je le répète, la ville de
Trois-Rivières, avec un déficit moindre que la dernière
subvention refusée par le transporteur privé, donne un meilleur
service et ce déficit diminue année après
année.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Taschereau.
M. Guay: M. le Président, seulement quelques remarques. Je
trouve un petit peu étonnants les propos du député de
Shefford, si je les ai bien compris. Il se peut que je les aie mal compris. On
semble vouloir que le transport en commun demeure, si tant est qu'il l'est
encore, l'apanage de l'entreprise privée et qu'il soit
exceptionnellement, c'est-à-dire dans les grands centres, d'après
ce que j'ai pu comprendre, une entreprise publique, ce qui, si j'ai bien saisi
encore là la démarche intellectuelle du député de
Shefford, implique que les premières sont rentables et les
deuxièmes déficitaires.
Cela m'apparaît procéder d'une conception du transport en
commun qui, à tout le moins, je le fais remarquer respectueusement, est
dépassée. J'ai déjà entendu en cette salle, alors
que les députés de la région de Québec les
députés ministériels de la région de Québec
recevaient les maires de la région de Québec, il y a de
ça bientôt un an, le député de Montmorency, ancien
adjoint parlementaire du ministre des Transports, si ma mémoire est
bonne, maire de Beauport, et le maire de Charlesbourg nous énoncer
solennellement on est en 1977 que le transport en commun
était une espèce d'assistance sociale ou quelque chose qui
ressemble à ça. C'est à se demander, quand on entend des
propos comme ceux-là, si on est au XXe siècle ou au Moyen
Age.
II est évident, M. le Président, que, dans la mesure
où nous faisons face à des problèmes énormes au
chapitre de l'énergie, par exemple et le ministre a
déposé ce matin un livre blanc à ce sujet des
problèmes également énormes au sujet de l'environnement,
de la pollution, des problèmes énormes en termes
d'aménagement du territoire, il est évident que le rôle de
l'automobile, dans les centre-ville, est appelé à diminuer ou
alors on démolit tous les centre-ville.
C'est ce qu'on a entrepris de faire, à Montréal, en
partie, c'est ce qu'on a entrepris de faire à Québec, en partie,
avec les résultats que l'on constate aujourd'hui, c'est-à-dire,
deux centre-ville qui sont des endroits particulièrement
désolants et qui auraient pu être tout autre chose.
Il est bien évident que le transport en commun, étant par
définition un service public, n'est pas appelé à
être un service rentable et, viser à le rendre rentable
plutôt qu'à le rendre efficace, c'est viser à avoir des
équipements de mauvaise qualité, des chauffeurs mal payés
et un mauvais service. Ce sera peut-être rentable...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Taschereau, je vais être obligé de vous demander de ne pas faire
un discours de deuxième lecture.
M. Guay: Non, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): D'essayer de vous en tenir,
autant que possible, à l'article no 3, s'il vous plaît qui est
l'institution de corporations.
M. Guay: C'est ce que j'essaie de faire, M. le Président,
j'y arrive aux corporations intermunicipales. D'ailleurs pour répondre
aussi au député de Brome-Missisquoi qui a émis des propos
à ce sujet.
Je voulais simplement, M. le Président, situer le problème
que le député de Shefford a évoqué, le
problème des entreprises privées versus les entreprises
publiques; le fait que les corporations intermunicipales seraient
appelées à remplacer des entreprises privées, à
l'heure actuelle, déficitaires, mais qui se financent autrement par le
transport scolaire ou la charte-partie, il me semble, M. le Président,
que la voie de l'avenir est, inévitablement, dans ce sens. Le
député de Brome-Missisquoi a fait état que cette loi
pouvait être conçue, à la rigueur, comme une loi
d'aménagement de territoire. Il est bien évident que, quand on
parle de transport en commun, on parle inévitablement de
l'aménagement de territoire parce que, qu'il y en ait ou qu'il n'y en
ait pas ou selon la qualité de ce qu'il y a ou de ce qu'il n'y a pas, on
se trouve à forcément affecter l'aménagement du
territoire.
Quand on évoquait, tantôt l'hypothèse qu'une
municipalité, dans le cadre de la constitution d'une corporation
intermunicipale, pourrait, par référendum, ne pas accepter de
faire partie de cela, cela me semble être la porte ouverte à ce
que les Américains appellent du "sponging ", c'est-à-dire que,
une ville, sans payer sa part, va se trou- ver à dépendre du
service de l'autre. Sans faire de cas précis, mais parlons de cas
hypothétique: par exemple, l'aménagement d'une corporation
intermunicipale où une municipalité de banlieue, par rapport
à la plus grosse du centre-ville, qui longe, pour une partie en tout
cas, la municipalité du centre-ville et qui refuserait, selon le
principe du référendum évoqué par le
député de Brome-Missisquoi, de participer à une
corporation intermunicipale. A ce moment, ça veut dire quoi? Cela veut
dire que les citoyens de cette municipalité de banlieue qui sont
près de la municipalité plus grosse du centre-ville pourront,
à la rigueur, traverser une rue ou deux et aller prendre l'autobus dans
la ville en question et donc bénéficier du service sans vraiment
le payer comme contribuables.
D'autre part, cela veut dire que les autres habitants de cette
municipalité vont aller engorger le centre-ville de la grande
municipalité en question simplement en y amenant leurs automobiles avec
tous les problèmes d'énergie, de pollution, d'aménagement,
parce que ça veut dire, à ce moment, qu'on construit des
stationnements plutôt que d'aménager autres choses, des choses
plus agréables à voir que des terrains de stationnement, vides
à certaines heures; et même quand ils sont complets, ils ne sont
pas particulièrement agréables à voir. C'est pour cela qu
il me semble que la disposition qui est dans le projet de loi, à
l'article no 3, est parfaitement légitime; c est une disposition qui est
conditionnée par l'article no 2, comme l'a dit le ministre.
Quel que soit le ministre des Transports, dans quelque gouvernement que
ce soit, je pense que, un ministre par définition, au départ, n
est pas tombé sur la tête; il a une responsabilité
ministérielle, il a une responsabilité politique; il ne doit pas
prendre des décisions de fou qui vont faire en sorte qu'il va
s'aliéner la population d'un secteur donné du Québec. Par
contre, qu'on lui donne le pouvoir de faire en sorte que ceux qui voudraient
pouvoir bénéficier du transport en commun, sans en payer leur
quote-part, soient obligés de la payer, sans encourir, par
référendum, à leur propre désir. C est
évident que, par leur propre désir, ils vont dire non et ils vont
en bénéficier quand même.
M. Verreault: ... s'incorporer.
M. Guay: La logique veut que si c'est un service public, il
devrait être soutenu par I ensemble des contribuables de l'endroit.
M. Verreault: L'entreprise privée ne voudra plus le
soutenir.
M. Guay: L'entreprise privée, M. le député
de Shefford... Ecoutez, j'en reviens à ce que je disais tantôt.
Comment peut-on concevoir que l'avenir du transport en commun se situe dans le
domaine de l'entreprise privée? Par définition, le transport en
commun, pas plus que les services de police ne sont des services rentables.
Est-ce que chaque fois qu'on fait venir la police on va exiger un tarif pour
que les services de police soient rentables?
Même chose pour les aqueducs. Tous les services municipaux, dans
les grandes agglomérations et les agglomérations de moyenne
taille sont forcément des services... La construction de routes sur
lesquelles vous roulez dans votre automobile n'est pas particulièrement
rentable.
Chaque bout de route qui est construit même pas
d'autoroute, de route normale et de route en ville chaque rue qui est
aménagée, il faut la payer. Ce n'est pas un service rentable.
Même les autoroutes à péage ne sont pas rentables. Le
transport en commun ne l'est pas plus.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, je ne m'attarderai pas
à répondre au député de Taschereau. Ce serait assez
facile, je pense bien, parce qu'il est allé à l'autre
extrême. Je voudrais simplement poser une question au
député de Trois-Rivières et revenir aux propos qu'il a
tenus, pour bien situer le problème. C'est qu'il a laissé
entendre que le service donné par la ville de Trois-Rivières, qui
est bien, s'est amélioré d'année en année et que le
déficit a baissé. J'espère que cela va continuer et que
cela va tomber à zéro. Il a aussi indiqué un point assez
important, que l'administration du service était faite par les
employés de la municipalité, qui ne chargent donc rien aux
services du transport en commun. C'est une chose qu'une corporation telle que
celles qui vont être créées ne pourra pas faire. C'est
tout. C'est simplement ce que je voulais noter. M. le Président, quant
à moi, je suis bien disposé à adopter cet article sur
division.
M. Vaugeois: M. le Président, pour qu'on ne reste pas sur
une fausse impression, permettez-moi seulement de préciser que, quand on
calcule les dépenses du service de transport en commun de la ville de
Trois-Rivières, on impute à ces dépenses une partie du
salaire des gens de l'hôtel de ville qui travaillent, une partie des
locaux, etc. Il y a un montant assez raisonnable de prévu
là-dessus. Lors de l'étude des articles subséquents, nous
aurons l'occasion de réévaluer les effectifs nécessaires
à une corporation municipale et intermunicipale. Moi aussi, je suis
sensible à ces charges.
Le Président (M. Laplante): Article 3 adopté sur
division. Article 4? Adopté.
M. Mailloux: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Vous allez me faire signe
lorsque ce sera sur division, d'accord?
M. Mailloux: On vous fera signe. Il n'y a aucun
problème.
M. Russell: Pour moi c'est...
Le Président (M. Laplante): D'accord. Merci. Article 5,
adopté. Article 6 adopté.
M. Russell: A l'article 6, M. le Président, on parle de
cas de dissolution et on dit que les biens sont distribués à la
municipalité, mais, dans le cas de dettes, à qui va-t-on
distribuer les dettes?
M. Lessard: Selon que le détermine le gouvernement, la
répartition va se faire, parce que les dettes devront normalement
être assumées par les gens qui ont utilisé le service, nous
aussi, nous assumons une partie du déficit. A ce moment, la
répartition se fera équitablement entre les différentes
municipalités.
M. Russell: Les clauses qui sont en avance et
rétroactivement.
Le Président (M. Laplante): Article 6 adopté.
Article 7, adopté. Article 8, adopté. Article 9, adopté.
Article 10.
M. Mailloux: Aux articles 10 et 11, M. le Président,
j'aurais aimé entendre le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Vous me donnez la parole?
M. Mailloux: J'aurais aimé entendre le
député de Trois-Rivières, parce que cela ne correspond pas
à l'expérience qu'il a vécue.
M. Vaugeois: Merci, M. le député.
M. Russell: Si vous permettez, M. le Président, on
pourrait peut-être discuter les articles 10 et 11 ensemble.
M. Mailloux: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): Les articles 10 et 11 sont
discutés en même temps.
M. Vaugeois: M. le Président, vous me donnez la parole
là-dessus?
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Vaugeois: Ce sont des questions que j'aimerais poser au
ministre, mais je m'excuse de le surprendre un peu. On arrive un peu en
bousculade...
M. Mailloux: ... je l'ai bien écouté hier soir.
M. Vaugeois: Je me demande si, à l'article 10, on peut
prévoir là il me le dira, parce que je n'ai pas pu
regarder les autres articles pour voir les répercussions de ce que je
vais avancer si le secrétaire du conseil pourrait
également être un conseiller municipal, au même titre que le
président.
M. Lessard: Non.
M. Vaugeois: Donc, on ne peut pas élire un
président et un secrétaire parmi les membres du conseil?
M. Lessard: Non.
M. Vaugeois: J'ai donc une sous-question. Est-ce que, tel que
rédigé, l'article 10 exclut que le secrétaire puisse
être à temps partiel? Ma question vaut aussi pour le directeur
général?
M. Lessard: Voici, il y a une erreur. Normalement, le
président est un délégué...
M. Mailloux: Doit.
M. Lessard: ... qui doit être choisi parmi les membres
délégués par les municipalités.
M. Vaugeois: C'est cela.
M. Lessard: II y a deux personnes qui ne doivent pas être
déléguées par les municipalités, le directeur
général et le secrétaire qui sont responsables de
l'administration comme telle.
M. Vaugeois: Est-ce qu'on peut prévoir que le
secrétaire et le directeur général pourraient être
à temps partiel? Je pense surtout au secrétaire, dans le cas de
petites corporations intermunicipales ou municipales.
M. Lessard: Vous me demandez s'ils peuvent être à
temps partiel? C'est la corporation qui le décide, selon ses
besoins.
M. Vaugeois: Tel que rédigé, ça ne
suggère pas que ce sont des emplois à temps plein.
M. Lessard: Non. Vous allez voir, au bureau des griefs ça
va être la même chose.
M. Vaugeois: Ah! ça, on y viendra après.
M. Lessard: Selon le besoin, en fait. Comme on l'a indiqué
tantôt, chez vous, ça peut très bien être des
employés qui ne sont pas tenus d'être membres du conseil
municipal. Ça peut être des employés de la
municipalité qui sont là à temps partiel. Un
employé peut passer une partie de son temps comme secrétaire ou
directeur général de la corporation et, en même temps,
être secrétaire de la municipalité.
M. Vaugeois: Une sous-question encore. Est-ce que la description
de tâche du directeur général ou du secrétaire est
à la discrétion du conseil d'administration?
M. Lessard: Ce n'est pas décrit, je pense.
M. Vaugeois: Le directeur général pourrait
être en même temps contrôleur; le secrétaire pourrait
en même temps faire fonction d'inspecteur.
M. Lessard: En fait, les deux fonctions permanentes que nous
avons envisagées dans le projet de loi, les deux fonctions permanentes
dont on calcule avoir besoin pour exercer un certain contrôle sur ces
corporations, ce sont le directeur général et le
secrétaire. En ce qui concerne les au- tres employés, c'est
à la discrétion de la corporation.
M. Vaugeois: C'est important pour moi. Ça veut donc dire
que le directeur général pourrait, en pratique, être le
contrôleur ou le "dispatcher", et le secrétaire être en
même temps un inspecteur. On est bien d'accord.
M. Lessard: Aucun problème. Il appartient à la
corporation de gérer sa corporation.
M. Vaugeois: Autre question. Il n'y a pas
d'in-comptabilité entre exercer une fonction à l'intérieur
dune corporation municipale qui est représentée et avoir une de
ces fonctions.
M. Lessard: Non. Cela peut être le gérant d'une
ville.
M. Vaugeois: D'accord.
M. Lessard: La seule condition que nous posons, c'est de ne pas
être membre du conseil municipal.
M. Vaugeois: D'accord, Merci.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: On dit: "Le ministre ou un de ses
délégués doit présider l'assemblée".
Pourquoi?
M. Lessard: En fait, l'article 10 est strictement là pour
essayer de donner un impact à cette première réunion. Ce
n'est pas du tout pour s'ingérer lors de la première
réunion du conseil d administration. On veut assurer un certain
leadership. En fait, c'est simplement vouloir que cette corporation
fonctionne.
M. Russell: J'espère que ce n est pas le ministre qui va
aller présider ces réunions. Adopté, M. le
Président.
M. Lessard: C'est la réunion de démarrage, c'est
tout.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'il y a d'autres
questions aux articles 10 et 11?
M. Lessard: Quelquefois cela peut être nécessaire.
J'espère que cela ne le sera pas dans tous les cas.
Le Président (M. Laplante): Articles 10 et 11,
adopté. Article 12; adopté. Article 13, adopté. Article
14, adopté.
M. Mailloux: J'aurais seulement une courte question.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Au deuxième alinéa, il est dit
que, quant au conseil d'administration composé de membres d'une
ou de corporations municipales, s'il y a élection et que cette personne
est réélue, elle peut continuer à faire partie du conseil
d'administration. Est-ce que cela n'entraînerait pas un certain
problème? L'administrateur d'une compagnie de transport pourrait se
servir d'un tel avantage durant une période électorale. Je n'ai
absolument rien à la mémoire que je veuille avancer, je me suis
simplement posé la question. Comment pourrait-on permettre qu'une
personne, qui aura perdu son droit de siéger parce que l'élection
aura été déclenchée, continue de faire partie du
conseil d'administration durant le laps de temps qui s'écoulera entre le
bref d'élection et sa réélection?
Est-ce que cette personne ne pourrait pas se servir de l'avantage qui
lui est donné, faisant partie d'un conseil d'administration? Elle
pourrait se servir de son titre à des fins de
réélection.
M. Lessard: Ecoutez, je pense que c'est le même
problème pour tout le monde. On demeure député aussi
longtemps qu'on n'est pas remplacé par un autre. Comme ministre, c'est
la même chose; on administre nos responsabilités.
M. Mailloux: Tu as une bonne réponse; d'accord,
adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 14. Adopté.
Article 15. Adopté. Article 16. Adopté.
M. Mailloux: Cela marche.
Le Président (M. Laplante): Article 17. Adopté.
M. Mailloux: Bonne réponse.
Le Président (M. Laplante): Article 18. Adopté.
Article 19. Adopté. Article 20. Adopté.
M. Mailloux: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 21
?
M. Mailloux: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 22,
adopté. Article 23?
M. Mailloux: M. le Président, à l'article 23, je
pense que le gouvernement avait un amendement à proposer, qui porterait
de 50 à 250 personnes, la possibilité pour un groupe de faire un
grief. Pourquoi avoir une...
M. Lessard: Pas de faire un grief, de convoquer...
M. Mailloux: Convoquer. Pourquoi exiger autant que 250 personnes
plutôt que 50, alors que, pour des phénomènes moins
importants, par exemple, dans les municipalités je pense, cela prend 40
personnes pour exiger un référendum ou n'importe quoi.
M. Lessard: Nous avions envisagé 50 dans la Loi des
cités et villes, c'était 500.
M. Mailloux: Cela semblait logique.
M. Lessard: 50, voici. Vous comprenez très bien, je pense,
que 50 usagers se trouvent assez facilement, de telle façon qu'on
pourrait avoir des cas plus ou moins sérieux. La personne, par exemple,
pourrait facilement réunir sa famille et dire: On se plaint de tel
chauffeur ou on se plaint de tel grief, etc.
Si on veut avoir des choses qui soient sérieuses parce
qu'il y a un comité de griefs qui viendra par la suite des
pétitions pour éviter la convocation continuelle des membres du
conseil d'administration aussi, je pense qu'en disant 250 usagers, il est
possible, pour une personne qui est très sérieuse, de faire
l'effort, je dis bien de faire l'effort d'aller convaincre un certain nombre
d'usagers de sa plainte. 50 personnes, cela se ramasse assez facilement. J'ai
mis le chiffre de 250, on me demandait 500. 500, j'ai dit que c'est un peu
exagéré. Je calcule que 250, cela correspond à la limite
qui permet aux usagers d'avoir un contrôle sur le...
M. Mailloux: L'amendement.
Le Président (M. Laplante): A l'article 23, il y a une
petite modification... M. le député de Trois-Rivières,
excusez.
M. Vaugeois: II y a déjà un amendement du ministre
sur la table. J'aurais envie d'ajouter quelques mots aussi. Mais c'est
subordonné à une proposition que je vais faire à l'article
78.
J'aimerais qu'on ajoute après "à la demande du bureau
d'examen des griefs... " les mots "le cas échéant". L'idée
est la suivante: A l'article 78, si le ministre veut regarder, on pourrait lire
ceci: A l'intérieur du territoire soumis à sa juridiction, la
corporation doit, à la demande du ministre, constituer un bureau
d'examen des griefs". Il me semble que la formation d'un tel bureau pourrait
être réalisée à la demande du ministre. On pourrait
donc prévoir, dans le cas où la situation semble assez limpide,
que pendant un certain temps, il n'y a pas nécessairement de bureau de
griefs. Mais le ministre reste vigilant et intervient au besoin. Il suffirait
d'ajouter, après doit: "à la demande du ministre". Dans ce
cas-là, nous pourrions, à l'article 23, prévoir qu'il
puisse ne pas y avoir de bureau des griefs et donc, marquer "le cas
échéant", à la fin de l'article 23.
M. Lessard: On peut peut-être suspendre l'article 23 pour
en discuter, en même temps que l'article 78.
M. Russell: Je n'ai pas d'objection.
M. Lessard: On se pose un peu les mêmes
problèmes. Il ne faut pas que cela soit trop lourd non plus.
J'aurai l'occasion, à ce moment-là, d'expliquer comment doit
fonctionner le bureau des griefs, à mon sens.
M. Russell: L'assemblée du conseil d'administration est
déterminée par règlement du gouvernement. Est-ce que la
corporation, par elle-même, ne peut pas faire ses propres
règlements?
M. Lessard: Normalement, la corporation prépare ses
règlements et les soumet...
En lisant ce matin l'article 23, je trouvais qu'il y avait un certain
manque d'autonomie et...
M. Mailloux: ... cela ne correspondait pas au discours de
troisième lecture du ministre.
M. Lessard: Je l'ai relu par après, ce matin aussi.
Je dirais: "la procédure de convocation" et je proposerais
l'amendement suivant: "La procédure de convocation des assemblées
du conseil d'administration est déterminée par règlement
du conseil et soumise à l'approbation du ministre".
M. Russell: De toute façon, on le laisse en suspens et on
y reviendra tout à l'heure.
M. Lessard: D'accord, on le laisse en suspens et on va
préparer un amendement bien formel en relation avec le droit.
M. Russell: L'article 24 devient l'article 25.
Le Président (M. Laplante): Article 23, en suspens.
Article 24, adopté. Article 25, il y a un papillon aussi du ministre
pour l'ajout de l'alinéa suivant:
M. Lessard: C'est simplement une correction. On ne parlait pas
je pense que cela existe dans toutes les lois de
déterminer un nombre de personnes pour fixer la représentation.
On dit: "... chaque corporation dispose d'une voix pour chaque millier
d'habitants de la municipalité qu'il représente."
L'amendement se lit comme suit: "Pour les fins du présent
article, le chiffre de population d'une municipalité est celui
indiqué dans les derniers rapports publiés par le Bureau de la
Statistique du Québec. parce qu'on ne l'indiquait pas et
chaque fraction de millier de population au-dessus de 500 - 501 donne
droit à une voix supplémentaire."
M. Russell: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Adopté, avec
amendement, tel qu'amendé. Article 26, adopté. Article 27, il y a
un autre papillon.
M. Lessard: L'article 27 posait un problème bien
particulier qui me paraissait assez logique. Par exemple, quelqu'un, qui aurait
une épicerie du coin où un circuit d'autobus pourrait exister ou
ne pas exister, pourrait à ce moment-là être
considéré en conflit d'intérêts soit indirect, et
comme il serait considéré en conflit d'intérêts de
façon indirecte, il ne pourrait pas siéger au conseil d
administration.
Nous remplaçons l'article 27 par le suivant: "Nul membre du
conseil d'administration de la corporation ne peut prendre part aux
délibérations sur une question dans laquelle il a un
intérêt personnel. "Les autres membres du conseil d'administration
décident, en cas de contestation, si le membre visé dans
l'alinéa précédent a un intérêt personnel
dans la question et tel membre n'a pas droit de voter sur la question de savoir
s'il est intéressé."
Cela correspond, je pense, à la loi des municipalités, la
Loi des cités et villes.
M. Russell: Même dans l'entreprise privée...
Le Président (M. Laplante): Article 27 tel que
présenté au papillon...
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): ... du ministre,
adopté. Article 28? Il est encore remplacé, je crois?
M. Lessard: Oui, on le change justement pour éviter encore
une fois "le gouvernement".
M. Russell: C'est un amendement qu'on avait, vous l'avez
changé pour nous autres.
M. Lessard: D'accord. Tout le monde est d'accord. Vous l'avez lu.
Au lieu que "La rémunération des membres du conseil
d'administration de la corporation est fixée par le gouvernement et
à la charge de la corporation" on dit "est fixée par la
corporation et approuvée par le gouvernement".
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: M. le Président, le ministre pourrait-il un
peu expliquer pourquoi il fait ce changement? Vous allez donner des petits
problèmes de conscience aux membres des conseils d'administration. Ou
encore, allez-vous leur donner un modèle ou des barèmes de ce
qu'il serait raisonnable pour eux de se payer comme traitement?
M. Lessard: Non, je pense bien que chaque région est
différente. Il faut en tenir compte. Pour avoir, si je prends des
extrêmes, à Sept-Iles, un bon directeur... C'est-à-dire,
ici, c'est la rémunération des membres du conseil
d'administration.
M. Vaugeois: Oui, c'est cela.
M. Lessard: Cela appartient, je pense bien, aux édiles
municipaux, aux responsables, de fixer, selon leurs moyens pécuniaires
et, normalement,
cela devrait être sous forme de jetons aux assemblées.
M. Vaugeois: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 28, tel que
présenté par le ministre au papillon, adopté.
M. Russell: Tel qu'amendé, adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 29, adopté.
Article 30, adopté. Article 31, adopté. Article 32,
adopté. Article 33, adopté. D'accord. Article 34, adopté.
Article 35, adopté. Article 36, adopté. Sections II, pouvoirs
généraux. Article 37?
Pouvoirs généraux
M. Lessard: Un instant, à l'article 37. Je serais
d'accord. Je ferais, tout simplement, de toute façon, c'est dans les
pouvoirs de la corporation: avoir un sceau qu'elle peut modifier à
volonté. Je pense qu'il n'y aurait aucun problème à
enlever "qu'elle peut modifier à volonté".
Le Président (M. Laplante): Vous voudriez retirer...
M. Lessard: "Qu'elle peut modifier à volonté". Je
ne sais pas si tout le monde est d'accord, parce que là... "Avoir un
sceau."
M. Russell: Ce qui est important, c'est le sceau.
M. Lessard: C'est cela. M. Mailloux: Adopté.
Le Président (M. Laplante): A l'article 37, paragraphe a),
"avoir un sceau". Le reste, "qu'elle peut modifier à volonté",
est rayé. A l'article 38, il y a un ajout.
M. Lessard: Oui, à l'article 38, ce sont les pouvoirs de
la corporation. Je peux vous laisser le temps, si vous aimez mieux. Il y aurait
un amendement à f). C'est toujours "la corporation peut"...
M. Mailloux: Est-ce que c'est un pouvoir qui ressemblerait aux
pouvoirs qui sont conférés à une société
comme la Traverse de Lévis, quant à ses biens qu'elle peut
exploiter pour des fins commerciales d'affichage publicitaire et autres?
M. Lessard: Oui, c'est cela. C'est sur ce principe, en fait, si
vous voulez.
M. Mailloux: Qu'est-ce que c'est l'ajout?
M. Lessard: L'ajout serait que, dans la loi, nous ayons le
transport des handicapés; nous avons présenté une loi
à l'Assemblée nationale, la loi 9 du ministère des
Affaires sociales, le transport pour handicapés. Nous copions
intégralement, en fait, ce qui est dans la loi 9, à savoir le
transport pour handicapés, c'est-à-dire que la corporation pourra
aussi fournir, à l'intérieur de son territoire, un système
de transport spécial pour les personnes handicapées incapables
d'utiliser son réseau général de transport en commun de
passagers et, à cette fin, posséder, organiser, développer
et administrer elle-même ce système ou conclure ici, aux
conditions approuvées par le ministre, toute entente nécessaire
ou utile pour qu'un tel système soit fourni par toute autre entreprise
de transport de passagers.
M. Mailloux: Est-ce que c'est écrit "pourra" ou
"devra"?
M. Lessard: Pourra.
M. Mailloux: Où est-il, ce "pourra"?
M. Lessard: La corporation peut également,
c'est-à-dire qu'il s'ajoute.
M. Mailloux: Une corporation peut également...
M. Lessard: D'accord. Et accorder, avec l'approbation du ministre
et aux conditions qu'il peut prescrire et approuver, des subventions à
tout organisme sans but lucratif qui opère un tel système dans la
limite de son territoire. Nous avons même copié
intégralement la loi 9 du ministère des Affaires sociales. Il
s'agit de transport très spécialisé pour
handicapés, que nous subventionnons actuellement. C'est le cas de
Trois-Rivières, c'est le cas de Québec, c'est le cas de
Montréal. De plus en plus, dans des régions où le besoin
se fait sentir, les corporations municipales de transport devront assumer une
certaine responsabilité.
M. Mailloux: Comme c'est le cas...
M. Russell: Je suis d'accord avec le ministre, c'est un des
points qu'on voulait soulever, parce qu'il l'avait promis dans une de ses
déclarations.
Le Président (M. Laplante): Excusez, le
député de Saint-François.
M. Mailloux: C'est "peut", ce n'est pas "doit".
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-François.
M. Rancourt: Sur le même sujet, une corporation de
handicapés qui existe déjà continue d'exister.
M. Lessard: Oui, mais c'est dans ce sens que je permets à
la corporation municipale de transport de négocier des ententes, des
contrats et même de subventionner, en relation avec l'accord du ministre;
à ce moment, ce déficit est prévu dans les
déficits...
M. Rancourt: Autrement dit, cela remplacerait la subvention qui
vient du ministère des Trans-
ports et du ministère des Affaires sociales, par exemple. Ce
serait la corporation qui défraierait le déficit.
M. Lessard: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: II y a seulement une question. Sur cet article, je
suis bien d'accord, mais, au paragraphe b), j'ai une certaine réserve
sur la question d'"acquérir, posséder et exploiter
elle-même tout commerce aux endroits décrits au paragraphe a)". La
corporation qui exploitera des commerces, j'ai mes réserves
là-dessus. Je pense que c'est peut-être plus facile de louer
à l'entreprise privée qui veut exploiter des commerces à
l'intérieur des édifices de la corporation.
M. Lessard: Dans des cas où il y a des kiosques
d'établis, où il y a des vitrines, quand on parle de commerces,
elle peut bien, à un moment donné, les utiliser et faire sa
publicité, comme nous le voyons à la Société des
traversiers du Québec, qui exploite un certain nombre de choses sur ses
bateaux, sur ses traversiers. Nous le mettons, en fait...
M. Russell: C'est déjà dans...
M. Lessard: Elle peut le donner à loyer, comme on le
permet actuellement, par exemple, à la Société des
traversiers du Québec, ou l'exploiter elle-même.
Le Président (M. Laplante): Article 38 adopté tel
qu'amendé avec le papillon du ministre, avec l'ajout des paragraphes f)
et i). Il n'y a pas de ii).
M. Lessard: Oui, il y a un ii).
Le Président (M. Laplante): A l'article 38? Je n'ai qu'un
i), moi. Excusez.
M. Lessard: Oui.
M. Russell: Ici, on dit: "Malgré le pouvoir prévu
au paragraphe e), la corporation ne peut aliéner, sans la permission du
ministre, une pièce d'équipement ou une bâtisse pour
laquelle elle a reçu spécifiquement une subvention".
On ne met aucune limite. C'est ce que je disais hier soir. Cela peut
être pour une affaire de $10 ou $25, on veut prévoir quoi?
M. Lessard: Normalement, une pièce d'équipement ou
une bâtisse de $10, je pense bien...
M. Russell: Non, mais on parle de pièces. Cela peut
être n'importe quoi.
M. Lessard: En fait, la seule chose... C'est ça. C'est que
les subventions qu'on donne, c'est sur l'achat d'autobus.
M. Russell: Alors, si vous donnez des subventions aux
corporations pour des déficits, cela peut-être regardé
comme des...
M. Lessard: Non. Ce n'est pas une subvention sur une
bâtisse ou subvention sur un achat d'autobus.
M. Russell: Mais cela peut être un autobus pour la "scrap",
si on veut.
M. Lessard: Oui, cela peut être un autobus pour la
"scrap".
M. Russell: Un autobus qui est "scrappé", qui est
là, ça prend la permission du ministre pour le vendre.
Le Président (M. Laplante): Article 39 adopté?
M. Russell: Vous allez vite, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Excusez! Avez-vous eu une
réponse, M. le député de Brome-Missisquoi?
M. Lessard: Oui, ça peut être pour la "scrap".
M. Russell: Ce ne serait pas un autobus Bombardier,
ça.
M. Lessard: Cela, on pourra en discuter très longuement,
parce que nous sommes convaincus...
M. Russell: On va le faire.
M. Lessard: Soulevez un débat...
M. Russell: On a trop d plaisir à ça. Il ne faut
pas se priver de ce privilège, voyons!
Le Président (M. Laplante): On va continuer sur l'article
39. Adopté?
M. Lessard: Soulevez un débat d'urgence. On va en
reparler.
M. Russell: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 39, adopté?
M. Mailloux: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 40: Je crois qu'il y a
un ajout.
M. Lessard: A l'article 40, je voudrais simplement expliquer...
On a indiqué hier, à un moment donné, que le ministre
s'arrogeait encore des pouvoirs, soit, en fait, de ne pas permettre, sans
soumissions, des contrats en haut de $25 000. C'est simplement l'application en
relation avec le projet de loi no 36 du ministère des Affaires
municipales,
qui dit qu'il y aura des soumissions publiques en haut de $25 000 et
négociation de contrats. Il devra au moins y avoir deux personnes qui...
C'est-à-dire qu'on devra au moins demander deux appels d'offres pour les
montants entre $5000 et $25 000...
M. Mailloux: Ce qui est à l'article 41.
M. Lessard: C'est ça. C'est conforme, d'ailleurs, aux
commissions de transport existantes.
M. Russell: ... noté plus loin.
M. Lessard: Maintenant, il y a une petite correction...
Le Président (M. Laplante): II y a une petite correction
ici.
M. Lessard: ... au paragraphe... Un amendement, après le
paragraphe 3, c'est-à-dire au début du paragraphe 4. "Sous
réserve de son droit de n'accepter aucune soumission...', ce qui existe
déjà, c'est-à-dire qu'on l'avait oublié dans notre
loi, "... la corporation ne peut, sans l'autorisation préalable du
ministre accorder le contrat à une personne autre que celle qui a fait,
dans le délai fixé, la soumission la plus basse".
C'est-à-dire qu'on garde ce qu'on a au ministère des Transports,
à savoir que si la soumission est trop élevée, on garde la
réserve qui peut peut-être dire tout simplement... En fait, la
corporation ne donnera pas nécessairement le contrat au plus bas
soumissionnaire. Elle devra le justifier.
M. Russell: Seulement une remarque. Sur l'amendement du ministre,
je suis bien d'accord... on l'avait soulevé d'ailleurs, mais au dernier
alinéa, s'il n'y a qu'un seul soumissionnaire, on dit que ça
prend l'approbation du ministre. Des soumissions qui ont été
demandées conformément à toute la réglementation,
il n'y a qu'un seul soumissionnaire; ça semble bien normal et cependant,
on enlève au bureau de direction le droit de donner cette soumission. Il
faut retourner voir le ministre.
Je pense qu'à ce moment-là c'est enlever un pouvoir qui
est bien normal, à moins qu'on n'ait pas confiance à une
corporation.
M. Lessard: Ce n'est pas une question de non-confiance, c'est une
question d'un meilleur contrôle aussi. Nous avons voulu être
très prudents, comme nous l'a suggéré d'ailleurs, l'ancien
ministre des Transports, à ce sujet, et on veut éviter toute
possibilité...
M. Russell: Ce ne serait pas un excès de vigilance?
M. Lessard: J'aime autant faire des excès de ce
côté que de me faire accuser de ne pas avoir été,
à un moment donné, assez prudent.
M. Russell: Vous allez vous faire accuser de toute
façon.
M. Lessard: J'en conviens...
M. Laplante: L'article 40 adopté avec modification.
L'article 41, je crois qu'il y a aussi une petite modification.
M. Lessard: Oui, c'est qu'on avait placé dans l'article 41
que, lorsqu'il y avait deux soumissionnaires, deux fournisseurs, ils devaient
avoir place d'affaires dans le territoire soumis à la juridiction de la
corporation. Or, après discussion avec les corporations, avec les
comités interminicipaux de transport existants, on a constaté que
ça donnait pas mal de limites. Prenons, par exemple, la rive sud de
Québec. Cela veut dire que la rive sud de Québec devrait
nécessairement acheter ses pneus à l'intérieur de son
territoire, etc. Alors, nous avons mis, étant donné que, encore
là, nous croyons qu'il y a une certaine responsabilité de la part
des commissions de transport, nous modifions, nous remplaçons la clause
existante par deux fournisseurs ayant une place d'affaires au
Québec.
M. Russell: Par contre, si la corporation voulait acheter des
pneus Michelin qui sont faits dans une autre province, même si on peut
prouver que la qualité est meilleure...
M. Lessard: La politique d'achats doit s'appliquer.
M. Russell: La politique d'achats doit s'appliquer; mais
cependant, dans la politique d'achats, on ne dit pas nécessairement
manufacturés au Québec.
M. Lessard: Non, en fait, contenu québécois ou
politique d'achats devra s'appliquer dans ces circonstances.
M. Russell: Les mêmes normes. M. Mailloux:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 41, adopté avec
modification. L'article 42.
M. Mailloux: Aux articles 42 et 43, le ministre voudrait-il me
donner un éclairage supplémentaire sur ce que suis en mesure de
lire dans les deux articles?
Le Président (M. Laplante): Cela veut dire qu'on les
étudie ensemble.
M. Lessard: En fait c'est que, tout simplement, il est possible,
avec la permission du ministre, que la corporation municipale ou
intermunicipale de transport, au lieu d'acheter ses véhicules, puisse
simplement louer le matériel nécessaire à la
réalisation de ses objets et, en particulier, le matériel
roulant, à condition, dans ce dernier cas, que cette location soit faite
d'un titulaire de permis à cette fin, lorsqu'un tel permis est
requis.
C'est pour permettre qu'il y ait échange entre
certaines commissions de transport. Actuellement, par exemple, je pense
que c'est la CTCUM qui loue des véhicules à
Trois-Rivières. Il peut y avoir des périodes de pointe où
une corporation municipale de transport a besoin, dans une région
donnée, de plus de véhicules. On lui permet alors de pouvoir
faire la location de ces véhicules d'une corporation de transport
existante.
M. Mailloux: Elle pourrait en louer pour ses propres objets comme
elle pourrait en louer pour les fins du service qu'elle doit également
donner.
M. Lessard: Oui, c'est-à-dire que voici...
M. Mailloux: C'est que, tel qu'il est rédigé:
"louer le matériel nécessaire à la réalisation...";
est-ce qu'on loue pour remplir le service?
M. Lessard: Elle peut, en fait...
M. Mailloux: Pour le donner elle-même, comme pour le faire
exécuter par un autre?
M. Lessard: C'est cela.
M. Verreault: Ce qui permet d'échanger.
M. Lessard: Non, voici 43: "Pour ses propres fins, elle peut
faire la location; la corporation peut louer le matériel
nécessaire à la réalisation de ses objets, et, en
particulier, le matériel roulant. Elle peut louer le matériel
pour ses propres fins, pour l'exploitation de ses services." Cependant, pour
permettre l'inverse pour qu'il y ait échange entre des corporations, en
retour elle peut aussi louer à d'autres. Si, par exemple,
Trois-Rivières a le droit de louer des véhicules, du
matériel roulant de Montréal, en retour il faut permettre
à la Commission de transport de la Communauté urbaine de
Montréal de louer ses propres véhicules.
M. Mailloux: Ce n'est pas là que je veux en venir. Est-ce
que, d'après la rédaction de l'article, on ne pourrait pas
comprendre qu'une corporation municipale ou intermunicipale qui serait
créée n'aurait pas, par cet article, la permission de louer d'un
détenteur qui est déjà sur place, un détenteur
privé, tout le matériel roulant, dont celui qui est
déjà en service, qu'elle pourrait louer et exécuter
elle-même le transport, tel que l'article est écrit?
M. Lessard: Non, on est obligé d'exproprier. Il n'existe
plus à ce moment-là, aussitôt qu'il est constitué en
vertu de la loi, article 50.
M. Mailloux: Là, le ministre préjuge de la
décision de la commission que cela devra être exproprié.
Tout à coup le ministre change d'opinion tantôt!
M. Lessard: Non, article 50: La corporation doit...
M. Mailloux: Oui, mais l'article 50 n'est pas encore
adopté, M. le Président.
M. Lessard: Oui, c'est dans l'esprit du projet. M. Mailloux:
Dans l'esprit.
M. Verreault: ... exactement la même chose avec la Loi des
transports pour permettre aux compagnies comme Voyageur, différentes
compagnies, de faire l'échange de tels véhicules.
M. Mailloux: Advenant que le ministre atteigne ses fins et fasse
accepter le projet tel que décrit, il pourrait louer d'une autre
entreprise qui assure le transport en commun les véhicules pour donner
le service. Est-ce que cela pourrait permettre à la corporation
municipale ou intermunicipale de louer à d'autres pour donner des
voyages à charte-partie ou autrement? Non? Parce que j'ai l'impression
que...
M. Lessard: C'est-à-dire qu'à charte-partie, c'est
un...
M. Mailloux: On va chercher à tout intégrer. Cela
va intégrer les voyages à charte-partie.
M. Lessard: Oui, cela va être intégré. On va
le voir tout à l'heure, à l'article 64. Ce qui arrive aussi,
c'est que...
M. Mailloux: On veut faire exactement ce qui avait
été fait à Lévis-Lauzon quand on a loué,
à un certain moment donné, des véhicules de la Commission
de transport de Québec.
M. Lessard: C'est cela.
M. Mailloux: C'est ce qu'on faisait.
M. Lessard: Parfois, il peut y avoir des locations d'achat, on
peut faire des locations d'achat.
M. Russell: M. le Président, juste une seconde.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: J'ai une question. Le ministre a mentionné
tout à l'heure qu'on pourrait louer de la Commission de transport de
Montréal, qui n'est pas impliquée par cette loi. Est-ce que ce
serait légal de louer d'elle?
M. Lessard: Actuellement, cela existe. Elle détient un
permis.
M. Mailloux: Elle détient un permis.
M. Russell: C'est que je vois que, dans cet article, on prend
beaucoup de précautions. La corporation peut, avec la permission du
ministre, louer, ainsi de suite. A la fin, quand il aura loué, le
transporteur est obligé de transmettre les copies qui doivent
être transmises au ministre. On fait travailler le ministre encore
là, ce qui ne lui donne pas grand jeu.
M. Mailloux: Je pense que les véhicules qui appartiennent
aux différentes commissions de transport ont la possibilité de
circuler dans l'ensemble du territoire du Québec. Ils peuvent être
loués pour circuler dans d'autres territoires que le territoire de la
Commission de transport.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'il y a d'autres
questions aux articles 42 et 43?
M. Lessard: En fait, l'objectif c'est, par exemple, une
période de pointe, comme le carnaval de Québec. Il arrive une
situation où une commission de transport a besoin de 67 autobus de
plus.
M. Mailloux: Cela marche.
Le Président (M. Laplante): Article 42 adopté.
M. Mailloux:... à louer également pour donner le
service par l'entreprise privée c'était moins dispendieux.
M. Lessard: Là, c'est une philosophie
différente.
M. Mailloux: On en reparlera à 50.
M. Lessard: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 43.
M. Russell: II m'inquiète, l'article 43, M. le
Président, parce que, avec toutes les obligations qu'a le ministre, j'ai
peur qu'il laisse de côté la voirie et toutes ces choses. Il va
s'occuper seulement du transport. On va le perdre ailleurs.
M. Lessard: Non. Ne vous inquiétez pas pour cela...
Le Président (M. Laplante): Un nouveau ministère.
Article 43 adopté.
M. Lessard: Quand je serai crevé, il y aura d'autres
députés pour me remplacer.
Le Président (M. Laplante): Article 44 adopté.
M. Mailloux: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 45?
M. Mailloux: Ce ne sera pas long, un instant! Adopté.
Exploitation des réseaux de transport des
personnes
Le Président (M. Laplante): On va au chapitre III,
Exploitation des réseaux de transport de per- sonnes. Article 46. On
annonce aussi une modification.
M. Lessard: L'article 46 limitait le temps lorsqu'une corporation
était constituée. On le remplacerait par le suivant: Elle
était tenue d'établir un plan et devis de transport
décrivant les services qu'elle entend fournir. On n'avait pas de
délai. Dans le nouvel amendement, on détermine ceci: "La
corporation est tenue d'établir au plus tard un an après la date
de sa formation un plan et devis de transport décrivant les services
qu'elle entend fournir à ses usagers." Dès sa constitution, la
corporation peut fournir le même service que toute entreprise de
transport en commun qu'elle a acquise conformément à l'article
50.
Autrement dit, dans l'article 46, ça pouvait durer cinq ans avant
qu'ils déterminent un plan et devis, tandis qu'on dit, à
l'intérieur... C'est la même chose, en fait, que le délai
qu'on prévoit lorsqu'il y a fusion de municipalité pour
élaborer un plan d'urbanisme, un an.
M. Mailloux: Adopté sur division.
Le Président (M. Laplante): Article 46, adopté sur
division, nouvel article proposé par le ministre, sur vos papillons.
Article 47, nouvel article pour remplacer dans le projet de loi 73.
M. Lessard: L'article 47, tel que rédigé, laissait
passablement de possibilités, puisqu'on disait que la corporation devait
consulter, pour l'élaboration de ses plans et devis, les associations ou
personnes qu'elle juge représentatives.
Alors, la corporation aurait pu dire: Ecoutez, tu n'en juges pas une
représentative; la représentation, c'est la chambre de commerce.
Donc, on modifie, on remplace complètement l'article en disant: "La
corporation doit, pour l'établissement de son plan et devis de
transport, faire publier dans un journal, circulant dans son territoire, un
avis de la tenue d'une assemblée spéciale, ayant pour objet
d'entendre toute personne intéressée à lui faire des
représentations ". Ces personnes doivent manifester, par écrit,
au secrétaire, leur intention de se faire entendre.
Le Président (M. Laplante): Article 47. Adopté.
C'est un nouvel article au complet, qui biffe l'ancien article.
M. Lessard: Autrement dit, ce que je veux, l'esprit, c'est qu'au
lieu de consultations un peu partielles, on dise: Avant que ce soit
approuvé par le ministre, on devra faire une assemblée
spéciale dûment convoquée, où les gens pourront
analyser le circuit, faire leurs représentantions et ensuite, là,
c'est après que cette assemblée a eu lieu, que la corporation
soumettra au ministre ses plans et devis pour approbation. Alors, il y a
élaboration, consultation, acceptation.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Là, ça va un peu vite pour moi. M. le
ministre, concernant l'article 47, avec ce que vous dites, le conseil
d'administration décide, à la majorité des voix des
membres du conseil, II n'est plus question de trois membres du conseil, ce qui
créait une subtilité quant au degré de
représentativité de chaque membre du conseil.
M. Lessard: Voici, c'est qu'on a remplacé... Une fois que
la consultation est faite, normalement, il y a un plan préliminaire qui
est préparé, c'est parce qu'on se demandait si l'article 47
venait avant l'article 48, ou l'article 48 avant l'article 47. En fait, c'est
un plan préliminaire qui se prépare, soumis à la
population, lors d'une assemblée prévue à l'article 47 et
ensuite, arrive l'article 48 où le plan est adopté par les deux
tiers des membres de la corporation.
Il y a un amendement aussi à l'article 48...
Le Président (M. Laplante): On va adopter l'article 47.
Article 47. Adopté. Article 48. On biffe encore cet article 48, tel
qu'il est au projet de loi, pour en présenter un nouveau.
M. Lessard: C'est ça, on parlait de consultations à
l'article 47 et, à l'article 48, on disait: Plans et devis de transport
établis par la corporation doivent être conformes aux directives
fournies à cet effet par le ministre. Cela aurait été dur
de faire de la consultation s'il y avait des directives établies par le
ministre.
On modifie l'article 48 par le suivant: "La corporation doit ensuite
dresser son plan et devis qui doit être approuvé par les deux
tiers des membres du conseil d'administration de la corporation présente
à l'assemblée, nonobstant l'article 29". D'accord. "Il doit sans
délai être transmis. ', parce que dans l'article 29, le nombre de
voix par population... "Il doit sans délai être transmis au
ministre qui l'approuve intégralement ou après mofification.
Toute modification au plan et devis doit être adopté et
approuvé conformément au présent article".
Le Président (M. Laplante): Discussion sur le nouvel
article 48.
M. Russell: Approuvé aux deux tiers? M. Lessard:
Oui, aux deux tiers, c'est ça.
Le Président (M. Laplante): Article 48. Adopté.
M. Vaugeois: Je ne le sais pas. J'imagine que le ministre a de
bonnes raisons pour ne pas appliquer ici les modalités de l'article 29.
Je trouve que cela peut donner un pouvoir assez important à de petites
municipalités. Il pourrait y avoir une grosse ville... Je pense que
c'est un peu le cas de Sherbrooke. Celle-ci a, autour d'elle, plusieurs petites
municipalités de 2000, 3000 ou 4000 habitants. Elles pourraient
s'imposer à la ville qui aurait l'essentiel de la charge, si on applique
la règle des deux tiers... Tandis que si on applique la règle de
la majorité des voix, tel que les articles 25 et 29 le
prévoient... Je ne le sais pas...
M. Lessard: II faut corriger aussi la règle absolue
prévue à l'article 29. Il s'agit d'une décision bien
importante. Si, par exemple, la ville de Sherbrooke décide
d'établir le plan et devis du parcours de ce transport en commun et que
les autres municipalités sont obligées de participer à ce
transport en commun mais ne sont pas satisfaites du plan et devis, qui aura
été pratiquement établi exclusivement en vertu de
l'article 29 par la ville de Sherbrooke, à ce moment-là cela peut
faire sauter complètement toute la corporation.
Dans ce cas-là, comme il s'agit de l'importance d'entrer ou de ne
pas entrer dans la corporation, il nous apparaît évident qu'au
moins les deux tiers des membres de la corporation doivent être d'accord
avec ce plan et devis. Sinon, si vous ne réussissez pas à avoir
les deux tiers, et si vous gagnez simplement en vertu de l'article 29, je vous
garantis que votre corporation intermunicipale ne durera pas longtemps.
M. Vaugeois: Bien, M. le ministre.
Le Président (M. Laplante): Article 48? M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: Je voudrais reporter le ministre à l'article
29. Je pense qu'on devrait lire I article 48 plutôt que I'article 47;
c'est de concordance. Regardez l'article 29. On parle...
M. Lessard: C'est possible. Vous avez raison.
M. Russell: II faudrait juste faire le changement, sans
être trop formaliste.
M. Lessard: C'est cela, vous avez raison. C'est 48. C'est qu'on a
fait un changement sans tenir compte de l'article 29. C'est très
judicieux. On dirait, à l'article 29: Sous réserve du
deuxième alinéa de l'article 48, au lieu de l'article 49.
Le Président (M. Laplante): D accord. Article 29,
amendé...
M. Lessard: Sous réserve de l'article 48, au lieu de
47.
Le Président (M. Laplante): D accord. Article 29,
amendé.
M. Lessard: Sous réserve de l'article 47.
Le Président (M. Laplante): A la première ligne, on
remplace 47 par 48. Adopté?
M. Lessard: Attends un peu. Sous réserve du premier
alinéa de l'article 48.
Le Président (M. Laplante): On relit l'article 29
amendé: Sous réserve du premier alinéa de l'article 48,
les décisions de la corporation sont prises... Le reste de l'article est
inchangé. Adopté?
Article 48, adopté tel qu'amendé. C'est un nouvel article.
Article 49.
M. Mailloux: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Avant que le ministre soumette son propre
amendement, comme le mien se grefferait difficilement à la formulation
de l'amendement...
Le Président (M. Laplante): A l'article 49 ou à
l'article 50?
M. Mailloux: A l'article 49.
Le Président (M. Laplante): Excusez-moi, on a passé
l'article 49.
M. Mailloux: Un instant! à l'article 49.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Charlevoix, à l'article 49.
M. Mailloux: Je n'aurais jamais été capable de le
greffer à l'article 50, la formulation n'aurait plus marché. A
l'article 49, c'est le principe qui est en cause. J'ai tantôt
écouté l'honorable député de... celui qui
était là.
M. Lessard: De Taschereau.
M. Mailloux: ... Taschereau, nous dire que, forcément,
quand on établit un service de transport en commun, on devrait
comprendre que c'était un peu comme les services d'aqueduc et
d'égout, les services des vidanges, les services de la police; cela ne
voulait pas dire que cela devait forcément être un service
rentable. Je pense que je suis d'accord avec lui à ce sujet.
Par contre, chaque fois qu'une municipalité ou qu'une commission
intermunicipale établit des services supplémentaires, elle doit
viser, comme le gouvernement qui en fait la surveillance doit viser à ce
que ces services soient donnés aux meilleurs coûts possible. Je ne
voudrais pas me faire le défenseur, à outrance, de l'entreprise
privée. Il y a forcément des failles dans ce système comme
dans les services étatisés. Il n'en demeure pas moins que, dans
le projet de loi, à l'article 49, tel que déposé, quand on
lit l'article: "La corporation doit exploiter elle-même le réseau
de transport de personnes décrit au plan et devis approuvé par le
ministre" cela veut dire qu'il n'y a pas de latitude. C'est une obligation qui
lui est faite d'exproprier, s'il y a déjà un service qui est en
place et, par la suite, elle pourra, si elle le désire et si elle juge
les conditions favorables, permettre de demander des soumissions publiques pour
que le service soit donné par une corporation privée; mais c'est
elle qui, au départ, doit être celle qui fournira les services de
transport en commun.
M. Lessard: Etre propriétaire des services.
M. Mailloux: C'est exact. L'amendement que je voudrais apporter
à l'artice 49 se lirait ainsi: Qu'à la première ligne du
premier paragraphe, le mot "doit " soit remplacé par le mot "peut". "La
corporation doit"; remplacer, le mot "doit" par le mot "peut" et à la
fin du premier paragraphe, on ajoute les mots suivants "s'il s'avère
impossible d'accorder un contrat à l'entreprise privée."
Je ne me fais pas d'illusion avec l'amendement que j'apporte.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous auriez une
copie de votre amendement, s'il vous plaît?
M. Mailloux: Je peux même vous donner l'original de mon
amendement, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'amendement proposé
par le député de Charlevoix se lirait comme suit: Qu'à la
première ligne du premier paragraphe, le mot "doit" soit remplacé
par le mot "peut", ce qui veut dire "La corporation peut exploiter
elle-même le réseau de transport de personnes décrit au
plan et devis approuvé par le ministre." C'est le premier
paragraphe.
Deuxième paragraphe: Qu'à la fin du premier paragraphe, on
peut ajouter les mots suivants: Cela veut dire qu'après les mots "par le
ministre" on doit ajouter "s'il s'avère impossible d'accorder un contrat
à l'entreprise privée" ce qui ferait en somme tout le premier
paragraphe.
Le deuxième paragraphe est inchangé.
Avez-vous besoin d'autres explications?
M. Vaugeois: Cela devient: "S'il s'avère impossible de
confier le contrat à l'entreprise privée, toutefois, avec la
permission du gouvernement, elle peut". Donc, vous liez cela au deuxième
paragraphe.
M. Mailloux: Non. Au premier.
M. Vaugeois: En tout cas, cela revient au même.
M. Russell: "La corporation peut..."
Le Président (M. Laplante): Pour activer les travaux de la
commission, je juge l'amendement tout de suite recevable. M. le
député de Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, je ne voudrais pas
argumenter davantage sur l'amendement que j'ai apporté, parce que dans
mon esprit, je connaissais le peu de réceptibilité que mon
amendement aurait dans l'esprit du ministre. Mais de toute façon, ce
n'est pas mon intention de discuter pas plus sur le fond que sur les autres
amendements possibles. Je voulais simplement que le gouvernement ne fasse pas
une obligation aux corporations municipales ou intermunicipales d'organiser ou
d'implanter elles-mêmes les services de transport en commun. Elles
auraient pu par cet amendement négocier, avec l'entrepreneur sur
place, à des conditions acceptables au gouvernement et à
la corporation intermunicipale, pour continuer les services de transport.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, on a regardé
l'ancienne loi du ministre des Transports qui, en fait, si cet amendement
était accepté, reviendrait selon le principe de l'ancienne loi
qui avait été préparée au ministère des
Transports. Le problème qui se pose, c'est que nous serions encore dans
une situation de monopole, c'est-à-dire que les commissions de transport
seraient encore dans une situation de monopole pour "négocier ' avec des
transporteurs à qui on a donné un permis de transport sur un
territoire donné. Plus que cela, c'est que le gouvernement
subventionnerait indirectement, encore une fois, des entreprises qui
fonctionnent plus ou moins bien et sur lesquelles on a plus ou moins de
contrôle. Nous avons pris une option un peu comme celle qui, de plus en
plus, nous conduit vers la municipalisation des loisirs. Je pense que le
transport doit être municipalise. C'est là une
responsabilité, pas plus qu'on ne donne à contrat les services de
police. On ne donne pas un contrat aux services d'éducation ou à
d'autres services qui nous apparaissent essentiels. Or, comme nous sommes, de
toute façon, dans l'obligation de subventionner indirectement les
transporteurs privés, l'amendement tel que proposé reviendrait,
en fait, à constituer des corporations intermunicipales de transport,
mais en conservant exactement le même principe existant, à savoir
que ce sont des transporteurs privés qui donnent le service. Si, plus
tard, à cause des subventions que nous donnons à ces entreprises
de transport, ces entreprises de transport améliorent le matériel
roulant, si, à cause de ces subventions, ces compagnies de transport
deviennent rentables, si dans cinq ans d'ici nous sommes dans l'obligation de
racheter, on devra peut-être encore payer deux ou trois fois plus
cher.
Nous avons un coût à donner, j'en conviens. Pardon?
M. Verreault: Pourquoi les acheter si vous voulez les vendre?
M. Lessard: Ce n'est jamais rentable, mon cher monsieur.
M. Verreault: Oui, mais si vous dites qu'un jour c'est rentable,
alors vous parlez pour ne rien dire.
M. Lessard: Ce n'est pas cela que je dis. Je dis: Si, par
exemple, dans deux ans, pas parce qu'elles sont rentables, mais si dans trois
ou quatre ou cinq ans, parce que cela coûte comme cela a
coûté à Trois-Rivières, par exemple,
énormément cher et que les déficits des corporations
intermunicipales de transport s'accumulent de plus en plus parce qu'elles n'ont
pas de contrôle, parce que telle compagnie de transport a divisé,
à un moment donné, son garage d'avec la vente des pneus et d'avec
le transport en commun et qu'on est dans l'obligation, à ce moment,
d'exproprier en vertu de la Loi de l'expropriation, on devra payer possiblement
peut-être trois ou quatre fois plus cher.
C'est dans ce sens-là que nous avons pris une option qui
m'apparaît, en tout cas... Dans le choix qu'on a dans notre programme,
nous avons décidé de donner une priorité au transport en
commun et, dans ce sens-là, je pense qu'il faut accepter la
municipalisation des transports en commun, un peu comme Trois-Rivières a
dû le prendre, parce que ces gens se sont justement aperçus que
ça coûtait plus cher, et je me demande justement si, dans certains
secteurs le député de Jonquière pourra intervenir
le système qui existe actuellement ne nous coûte pas plus
cher que la municipalisation qu'on va faire.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Avec la permission des
membres, le député de Jonquière n'étant pas sur la
liste des membres...
M. Mailloux: Oui.
Le Président (M. Laplante): D'accord? Le
député de Jonquière.
M. Russell: C'est la démocratie.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Merci, messieurs!
M. Vaillancourt (Jonquière): ... je voudrais,
brièvement, dire que je voterai contre l'amendement du
député de Charlevoix pour les raisons invoquées par...
Une Voix: II ne pourra pas voter.
M. Russell: Vous ne pourrez pas voter.
Le Président (M. Laplante): Vous ne pourriez pas
voter.
M. Vaillancourt (Jonquière): Non, j'ai demandé le
consentement, M. le Président, pour devenir membre de la commission,
s'il vous plaît.
M. Mailloux: Ce serait votre intention. M. Lessard: Tu ne
peux pas voter... 142...
M. Vaillancourt (Jonquière): Est-ce que je pourrais
devenir membre de la commission?
M. Mailloux: Vous avez le droit de manifester cette
intention.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Contentez-vous de parler, mais
non pas de voter.
M. Vaillancourt (Jonquière): ... que ce consentement
s'appliquera également à l'article 50.
M. Mailloux: Cela va être inscrit au journal des
Débats, votre intention.
M. Vaillancourt (Jonquière): Alors, M. le
Président...
M. Lessard: Si on acceptait qu'il puisse remplacer un membre de
la commission qui est absent, il n'y aurait pas de problème.
M. Mailloux: On n'aurait pas d'objection.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est ça. C'est ce que
je demandais, M. le Président.
M. Lessard: Est-ce qu'il y a un membre de la commission qui
serait absent?
Le Président (M. Laplante): Ce qu'on ne ferait pas au nom
de la politique! Attendez! Mme Ouellette (Hull) serait remplacée, du
consentement de la commission, par M. Vaillancourt (Jonquière).
M. Mailloux: C'est un précédent qu'on
crée.
M. Vaillancourt (Jonquière): Je consens, M. le
Président.
M. le Président, est-ce que...
M. Lessard: Pour autant que ce n'est pas un
précédent, M. le Président.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est loin d'être un
précédent.
Ce que je voulais dire, M. le Président, s'il vous plaît,
c'est que je voterais je voterai maintenant contre l'amendement
du député de Charlevoix pour les raisons invoquées par le
ministre des Transports, et je pense qu'accepter l'amendement du
député de Charlevoix, tel que rédigé, c'est donner,
encore une fois, la possibilité de subventions à l'entreprise
privée.
Actuellement, si je lis bien l'article 49, le principe, c'est
l'exploitation par la corporation municipale ou intermunicipale, sauf qu'avec
la permission du gouvernement, dans le deuxième paragraphe, le
gouvernement pourra autoriser la corporation municipale ou intermunicipale
à confier l'exploitation à une entreprise qui serait une
entreprise privée.
En tout cas, nous, dans notre région, dans le Haut-Saguenay, on a
connu des problèmes très particuliers, qui sont
personnalisés, en raison du fait que les problèmes
découlent justement de l'administration d'une des entreprises
privées en question, et je pense que, même si on laissait le
choix, dans le Haut-Saguenay, à la corporation municipale ou
intermunicipale et, dans notre cas, ce serait une corporation intermunicipale
parce que je pense que c'est la seule solution logique au
règlement du transport en commun dans le Haut-Saguenay même
si on laissait cette possibilité de confier l'exploitation à
l'entreprise privée, aucun membre de cette corporation, avec l'appui
d'aucun conseil de ville, personne ne prendrait cette initiative.
Même si la loi est générale, il est bien
évident que les gens du Haut-Saguenay se disent: Cette loi est pour nous
autres, l'article 49 est important; l'article 50 également, on va le
voir tout à l'heure.
M. le Président, je pense qu'il faut affirmer le principe que
c'est la municipalisation en principe du transport en commun; nous remettons
entre les mains du pouvoir local des responsabilités comme le ministre
le disait tout à l'heure. On a été longtemps à
critiquer le gouvernement en disant qu'il possédait tous les pouvoirs,
qu'on ne décentralisait pas; actuellement, on donne des pouvoirs et je
pense que nos édiles municipaux, par leurs représentants, auront
l'occasion, pour une fois au moins dans le transport en commun, de
démontrer qu'une bonne administration peut venir à donner un
service en commun, peut-être pas rentable, mais, je pense, indispensable.
Je n'ai pas assisté au discours du député de Taschereau,
mais je confirme son opinion. Je pense que le transport en commun,
idéalement, devrait possiblement devenir rentable un jour, mais on doit
toujours l'envisager comme quelque chose d'absolument essentiel et
indispensable.
Une Voix: ...
M. Vaillancourt (Jonquière): Le ministre dit non! Je n'ai
pas demandé la permission au ministre pour intervenir, je dis ce que je
pense. Le transport en commun, c'est indispensable...
M. Lessard: Je retire mon "non", M. le Président, je n'ai
jamais dit non.
M. Vaillancourt (Jonquière): Cela m'aurait d'ailleurs bien
surpris.
Le Président (M. Laplante): Les signes ne paraissent pas
dans le journal des Débats.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, c'est
ce que j'avais à dire. Je voterai contre cet amendement puisqu'il laisse
la porte ouverte, encore une fois, à un système que l'on veut
enlever. On veut affirmer, une fois pour toutes, le principe de la prise en
charge par les corporations municipales ou intermunicipales du transport en
commun; sauf exceptions, dans certains cas le ministre pourra autoriser les
municipalités à aller vers l'entreprise privée.
Le Président (M. Laplante): C'est avec éloquence
que vous avez fait valoir votre point de vue, M. le député de
Jonquière.
M. Vaillancourt (Jonquière): Je le ferai à
l'article 50, mais peut-être que, à ce moment, mes remarques
seront autres.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Voyez-vous, M. le Président, quand on donne la
chance à quelqu'un de voter, il vote contre nous.
Je suis favorable à l'amendement du député de
Charlevoix et je suis heureux des paroles du ministre. Cela prouve exactement
ce que j'ai dit hier soir en deuxième lecture, c'est de
l'étatisme complet. Je pense que c'est clair à ce moment-ci. La
confession est faite, l'aveu est fait et il ne faut pas se surprendre...
M. Lessard: Ce n'est pas de l'étatisme, ce sont des
responsabilités.
M. Russell: C'est de l'étatisme complet et je ne peux
être pour ces mesures dans le moment. C'est peut-être
nécessaire dans certains milieux, mais, à moins qu'on ne me
prouve le contraire et ce n'est pas encore prouvé je pense
que l'entreprise privée a encore sa place et on doit s'en servir au
maximum. La preuve que les corporations publiques sont plus efficaces n'est pas
encore faite. Si on me fait cette preuve, je pourrai peut-être devenir
sympathique à cette cause, comme l'est le ministre actuellement.
Dans les circonstances, je ne veux pas prolonger le débat, M. le
Président. Il est évident que le ministre va voter contre nous et
il a des adeptes. La motion va être battue, donc je proposerais qu'on la
rejette sur division pour l'empêcher d'être votée.
Le Président (M. Laplante): J'aimerais laisser
parler...
M. Lessard: Nous avons une preuve, c'est que le transport en
commun par l'entreprise privée n'est pas rentable non plus.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, après avoir
écouté notre honorable collègue de la région de
Jonquière, et le ministre, et après avoir pris connaissance du
premier alinéa de l'article 49 malgré que le livre vert, dont
nous parle le ministre, sur l'ensemble des politiques de transport, ne soit pas
encore entre les mains du public, est-ce que je dois en conclure que la prise
en charge, par les municipalités, des transports en commun, indique que,
dans la politique du livre vert, la philosophie qu'on y retrouve voudrait dire
que le gouvernement se dirige vers la nationalisation de l'ensemble des
transports suburbains et interurbains?
M. Lessard: Non. M. le Président, il n'y a pas de
décision du ministre de prise à ce sujet. Nous réglons
pour le moment les corporations intermunicipales de transport. Le livre vert
aura pour objet de tenter de résoudre les problèmes bien concrets
à l'intérieur d'une période assez limitée au lieu
d'être une élaboration d'une grande politique pour une
période de 25 ans. En ce qui concerne la question qui m'est posée
par le ministre, nous n'avons pas pris de décisions à ce
sujet.
M. Mailloux: Tantôt, M. le Président, en
écoutant le ministre il a fait référence à une
subvention de $2 millions ou $2,5 millions qui a été
versée récemment à Métropolitain Transport qui, si
ma mémoire est fidèle, effectue du transport et urbain et
suburbain. Alors, on a parlé...
Le Président (M. Laplante): Est-ce que les membres...
M. Lessard: En ce qui concerne Métropolitain Provincial,
j'ai déjà annoncé ma décision de le nationaliser
puisque de toute façon nous payons.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que les membres sont
prêts à voter sur l'amendement du député de
Charlevoix?
M. Mailloux: J'espère. M. Lessard: Sur
division.
Le Président (M. Laplante): Rejeté sur division.
Est-ce que les membres sont prêts à voter sur l'article 49?
M. Vaugeois: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): S'il y a discussion
là-dessus, je vais suspendre les travaux jusqu'à 20 heures. Si
vous êtes prêts à accepter l'article 49 tout de suite, on va
l'adopter, si vous n'êtes pas prêts, on suspend les travaux
jusqu'à 20 heures.
M. Mailloux: M. le Président, je voudrais vous demander
une faveur.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Charlevoix.
M. Mailloux: A la lecture de l'ensemble des articles du projet de
loi, je constate quand même que le gouvernement semble vouloir apporter
des amendements mineurs à des articles qui sont au-delà de 78 et,
quant à nous de l'Opposition officielle, il est fort possible qu'il n'y
ait à peu près pas de discussion de notre part ou si peu...
Cela ne ralentira pas la commission. On ne pourrait pas, dans ces
circonstances, ajourner à 20 h 15, étant donné la
période des fêtes et mes collègues et moi-même, avons
une réception qui peut peut-être nous retarder de quelques
minutes. Cela ne retardera pas davantage...
M. Lessard: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Est-ce le voeu des membres de
cette commission qu'on suspende les travaux de cette commission à 20 h
15? M. le député de Trois-Rivières, peut-être.
M. Vaillancourt (Jonquière): On n'est pas
invité.
M. Vaugeois: Si je comprends bien, nous allons revenir sur
l'article 49.
Le Président (M. Laplante): On revient sur l'article 49.
M. le ministre.
M. Lessard: Un instant, M. le Président. Est-ce que tout
le monde est d'accord pour qu'on puisse aller jusqu'à 20 h 15?
Le Président (M. Laplante): 20 h 15.
M. Lessard: Je n'ai pas d'objection, au contraire.
M. Russell: A moins que le député de
Trois-Rivières fasse de l'obstruction systématique sur ce projet
de loi.
Le Président (M. Laplante): Suspension. Merci.
J'espère que le député de Charlevoix va inviter le
président.
M. Lessard: Non, non. Voici là...
Le Président (M. Laplante): Les travaux sont suspendus
jusqu'à 20 h 15.
M. Lessard: C'est cela. D'accord!
Une Voix: J'espère que l'Opposition va arriver en...
(Suspension de la séance à 18 h 2)
Reprise de la séance à 20 h 14
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, messieurs!
Reprise des travaux de la commission parlementaire des transports, des
travaux publics et de l'approvisionnement, en vue d'étudier, article par
article, le projet de loi 73. Nous étions rendus à l'adoption de
l'article 49. La parole était au député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Merci, M. le Président. J'aimerais avoir la
réaction du ministre à la suggestion suivante: Comme, dans
l'article 1, on ne définit pas, ni nulle part ailleurs, je crois, ce que
peut être un entrepreneur en transport et que, dans le cas auquel je me
réfère, la ville est entrepreneur en transport, selon ma
définition, je ne sais pas si le ministre serait d'accord pour qu'on le
précise dans le paragraphe 2 de l'article 49, de telle manière
qu'on pourrait le lire de la façon suivante: "Toutefois, avec la
permission du gouvernement, elle peut conclure un contrat pour l'exploitation
d'un réseau de transport de personnes avec un entrepreneur en transport,
y compris le cas où une ville aurait agi à ce titre, en suivant
les formalités prévues par la présente loi".
Ce n'est peut-être pas nécessaire, si vos conseillers
disent que c'est une redondance. Je n'insiste pas. Sinon, je pense que ce
serait rendre service au cas qui nous concerne soit celui de
Trois-Rivières, que de mentionner expressément qu'en l'occurrence
cela pourrait être la ville qui serait considérée comme
entrepreneur en transport.
Le Président (M. Laplante): Avez-vous copie de votre
texte, s'il vous plaît?
M. Vaugeois: Oui.
Le Président (M. Laplante): Je vais vous lire la
modification proposée par le député de
Trois-Rivières. Article 49, deuxième paragraphe, troisième
ligne. Ajoutez, après les mots "avec un entrepreneur...
M. Vaugeois: M. le Président, si vous le permettez,
j'aimerais d'abord avoir la réaction du ministre avant de le
présenter de façon formelle.
Le Président (M. Laplante): D'accord, M. le
député de Trois-Rivières. M. le ministre.
M. Lessard: L'interprétation que je donnais cet
après-midi de la loi permettait justement de faire ces ententes, parce
que le type de la loi, c'est la constitution de corporations municipales ou
intermunicipales de transport, de telle façon qu'à la suite d'un
protocole d'entente, selon ma perception, par exemple, entre deux ou trois
municipalités, il était possible, pour une ville, de se
constituer en corporation municipale de transport et de signer un protocole
d'entente avec les villes environnantes et de négocier des contrats de
services avec les deux autres villes. Je donnais l'exemple
de Sherbrooke qui pouvait se constituer en corporation municipale de
transport et, par la suite, négocier un contrat de services avec
Lennoxville.
Mais, il semble qu'il faudrait peut-être ajouter j'aimerais
bien qu'on le regarde comme il le faut à l'article 49, sans
définir en fait un entrepreneur en transport, ce qui est assez clair
dans les définitions, "ou avec une municipalité qui donnerait
déjà le transport en commun".
M. Vaugeois: Très bien.
M. Lessard: ... en suivant les formalités prévues
par la présente loi.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que cela voudrait dire,
M. le ministre, qu'à la troisième ligne, après "un
entrepreneur en transport", vous ajouteriez...
M. Lessard: "ou avec une municipalité qui donnerait
déjà les services du transport en commun".
M. Mailloux: Est-ce à dire qu'à ce moment-là
ce serait la municipalité qui donne déjà un service de
transport en commun qui aurait à fixer ses conditions aux
municipalités qui viendraient la joindre pour l'implantation d'un
transport intermunicipal?
M. Lessard: II faudrait à mon sens c'est pour cela
que j'hésite que dans ce cas-là la municipalité
devrait soumissionner comme n'importe lequel autre entrepreneur. J'ai
l'impression que... J'hésiterais énormément...
M. Vaugeois: Dans l'esprit de ce que j'introduis comme
élément de discussion, vous avez parfaitement raison, M. le
ministre. Il s'agit de placer une ville qui est déjà un
entrepreneur en transport dans une situation au moins équivalente,
comparable à une autre sorte d'entrepreneur privé. Je ne veux pas
aller plus loin que cela avec cet élément. C'est de donner au
moins la chance à une ville qui existe comme entrepreneur en
transport...
M. Lessard: Elle devra soumissionner, à ce
moment-là, au même titre que tout autre transporteur.
M. Vaugeois: Exactement.
Le Président (M. Laplante): Seriez-vous d'accord pour
suspendre l'article 49 jusqu'à ce que le ministre puisse rédiger
une nouvelle version?
M. Russell: ... interprété dans l'article 69.
Le Président (M. Laplante): Article 49, suspendu. Il y
avait aussi l'article 29 qui était suspendu et l'article 23.
M. Lessard: II semble qu'il n'y a pas de problème.
M. Russell: C'est tel que défini à l'article 69 ou
70 et suivants.
Le Président (M. Laplante): On appelle l'article 50...
M. Russell: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): ... où il y a
correction de la part du ministre, pour le remplacer par un nouvel article.
M. Russell: Ce sont les conditions, d'ailleurs, pour l'entreprise
privée. Ce sont les mêmes conditions.
M. Lessard: Tel que prévu à l'article 69 de la loi.
C'est sur le même pied.
Le Président (M. Laplante): Article 50?
M. Lessard: M. le Président, à l'article 50, j'ai
un amendement. Qu'on lise bien l'amendement, je l'expliquerai tout à
l'heure. "La corporation doit, avant de commencer l'exploitation de son
réseau de transport de personnes ou d'en confier l'exploitation suivant
le deuxième alinéa de l'article 49, acquérir, soit de
gré à gré, avec l'autorisation du ministre, soit par
expropriation, le capital-actions ou les biens meubles et immeubles de toute
entreprise ou municipalité titulaire d'un permis de transport en commun
et exploitée, en tout ou pour la plus grande partie, à
l'intérieur du territoire soumis à la juridiction de la
corporation.
Aux fins du présent article, les biens meubles et immeubles sont
les actifs servant exclusivement à l'exploitation du service de
transport en commun ou d'un autre service de transport de personnes."
Je m'explique. C'est que l'article 50, tel qu'il avait été
constitué auparavant, laissait, à mon sens, des ouvertures
immenses pour des transporteurs qui voulaient se faire exproprier
entièrement. Je pense à un transporteur en particulier, sans le
nommer, qui a des terrains qu'il utilise indirectement, en fait, pour faire son
transport. Il aurait pu, à ce moment, vouloir ou prouver devant le
tribunal d'expropriation que ce terrain était directement relié
à son service de transport en commun ou encore prouver aussi que sa
Cadillac qu'il utilisait comme directeur général du transport
était un service du transport en commun. Vous ne pouvez pas acheter la
Cadillac, ni les terrains, ni la bonne femme; alors, c'est pour cela que j'ai
mis une limite, à un moment donné, une certaine balise pour qu'on
évite cela.
M. Russell: Une bonne femme, cela dépend de
l'âge.
M. Lessard: D'accord. Je ne veux pas que le tribunal
l'exproprie.
J'ai fait cet amendement pour baliser un peu, devant le Tribunal
d'expropriation, les meubles et immeubles que nous devions exproprier, ces
meubles et immeubles devant servir principalement ou en grande partie au
transport en commun. Cela évitera ainsi que nous soyons dans
l'obligation d'acheter des choses qui soient reliées indirectement au
transport en commun et qui ne soient pas véritablement
nécessaires pour exploiter le service du transport en commun.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Je comprends que c'est le deuxième paragraphe
qu'on ajoute qui apporte les balises dont vient de parler le ministre des
Transports quant au cas qu'il a en mémoire. Ce n'est pas sur cet ajout
que je veux parler.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Mailloux: Je n'ai pas d'objection sauf que j'ai une
intervention à faire et peut-être un amendement à proposer.
Mais avant de le proposer, je voudrais en donner lecture devant le ministre.
S'il a des objections, on verra si on doit le présenter ou pas.
L'amendement que je voulais apporter se lisait comme suit: Qu'a l'article 50
la même chose apparaîtra tantôt à l'article 54
on ajoute les paragraphes suivants... Après la nomenclature dont
vient de faire mention le ministre des Transports, on dirait: Les
employés des entreprises de transport en commun ainsi acquises de
gré à gré ou par expropriation deviennent les
employés de la corporation s'ils sont encore à leur emploi au
moment de l'acquisition. La corporation est tenue de respecter
intégralement les conventions collectives, les contrats d'engagement,
les salaires et les conditions de travail de ses employés.
M. Lessard: J'ai moi-même posé la question
concernant la possibilité d'amender le projet de loi en ce sens lorsque
j'ai étudié le projet de loi. Or, l'article 36 du Code du travail
précise très bien et très clairement que, lorsqu'il y a
expropriation ou achat par une autre entreprise, les conditions de travail sont
intégralement respectées, tous les employés doivent
être intégrés à l'intérieur de l'entreprise.
J'avais justement, dans le premier projet de loi, vu un article qui disait:
Nonobstant l'article 36 du Code du travail cela m'avait mis un peu la
puce à l'oreille et j'ai vérifié l'article 36 du
Code du travail. Je pense que ce serait simplement ajouter quelque chose qui
est déjà prévu très clairement dans une loi. Est-ce
qu'on a ici l'article?
M. Mailloux: M. le Président, nonobstant ce que vient de
dire le ministre, comme ça n'ajoute pas et ne complique pas la mise en
place du projet de loi, qu'est-ce que le gouvernement a à l'encon-tre de
l'addition de clauses que l'on retrouve peut-être dans la loi du travail?
Je pense que ça ne ferait forcément que clarifier l'intention du
législateur. Je pense que tout le monde est d'accord que les
employés qui sont visés par l'expropriation ou l'acquisition de
gré à gré ont quand même droit à ce que les
privilèges qui leur sont consentis par la convention de travail puissent
se continuer. Je ne vois pas où ça pourrait nuire à
l'adoption du projet de loi ou à le compliquer qu'on ajoute à
ça...
M. Lessard: Le problème qui existerait, j'ai
demandé l'article 36 du Code du travail c'est que ça
laisserait quasiment entendre que le Code du travail ne s'applique pas parce
qu'on le met dans le projet de loi. Ce serait de la redondance. C'est
très clair. Si on veut modifier et en fait c'est ce que j'avais
fait valoir devant le Conseil des ministres le Code du travail, on le
modifiera. Mais, en ce qui concerne ce projet de loi, c'est que, si j'avais
voulu enlever cette protection pour les employés, j'aurais dû
l'indiquer, nonobstant l'article 36. Or, dans le cas de fusion, le Code du
travail est très clair, dans le cas de fusion, d'expropriation, de
changement d'entreprise, je pense qu'on ne peut pas être plus clair que
ce qui est prévu dans le Code du travail actuellement. L'autre jour,
dans la région du Haut-Saguenay, j'ai eu le même problème
vis-à-vis des syndicats. Ils m'ont soumis qu'ils voulaient que
j'intègre cet article; je leur ai lu, à ce moment, l'article 36
du Code du travail et ils m'ont dit que ça ne pouvait pas être
plus clair que cela. On ne peut pas à chaque fois, étant
donné que le Code du travail a déjà défini un
certain cadre en ce qui concerne les fusions, expropriations, etc., le
répéter, c'est clair. Je ne rejette pas l'amendement parce que,
si vraiment il n'y avait pas eu quelque chose de précis dans le Code du
travail à ce sujet, soyez convaincu même le ministre de la
Justice est intervenu auprès de moi à plusieurs reprises pour
dire: Oui, mais qu'est-ce qui arrive aux employés? que si je
n'avais pas eu cette conviction, j'aurais inscrit cet amendement à
l'intérieur du Code du travail.
M. Mailloux: La seule observation supplémentaire que je
voudrais apporter est la suivante. Antérieurement, durant l'étude
du projet de loi, au moment où il a été question de la
possibilité...
M. Lessard: Si vous permettez, est-ce que je pourrais lire
l'article? C'est l'article 36 du Code du travail. "L'aliénation ou la
concession totale ou partielle d'une entreprise autrement que par vente en
justice n'invalide aucune accréditation accordée en vertu du
présent code, aucune convention collective, ni aucune procédure
en vue de l'obtention d'une accréditation ou de la conclusion ou de
l'exécution d'une convention collective".
Concernant le nouvel employeur. "Sans égard à la division,
à la fusion ou au changement de structure juridique de l'entreprise, le
nouvel employeur est lié par l'accréditation ou la convention
collective comme s'il y était nommé et devient par le fait
même partie à toute procédure s'y rapportant, aux lieu et
place de l'employeur précédent."
M. Mailloux: La seule observation supplémentaire que je
voudrais apporter est la suivante. Antérieurement, dans le projet de
loi, quand il a été question des handicapés, pour lesquels
on devrait autoriser les municipalités ou les commissions in-
termunicipales à possiblement mettre en place un système
de transport pour handicapés, cela existait déjà dans la
loi des handicapés, textuellement.
M. Lessard: Oui, je comprends.
M. Mailloux: C'était simplement pour donner suite à
un voeu qui a été ajouté dans le projet de loi pour les
handicapés. C'était simplement dans ce sens que je
l'apportais.
M. Lessard: Oui. La différence c'est que, si je comprends
le député de Charlevoix, dans le cas de l'article 38, on
précisait les pouvoirs de la corporation. Remarquez que j'ai eu les
mêmes interrogations.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Viau.
M. Lefebvre: Dans le deuxième paragraphe, quand vous
utilisez exclusivement une exploitation du service, je me demande s'il n'y
aurait pas des problèmes. Est-ce que cela comprend les garages, par
exemple les ateliers d'entretien?
M. Lessard: Oui, cela comprend les garages.
M. Lefebvre: C'est là. La ligne de démarcation
entre votre terrain de tout à l'heure et le garage du marchand de pneus
est assez floue et pourrait avoir des...
M. Lessard: Nous avons tenté de baliser, mais il reste
et c'est une décision que nous avons prise que nous avons
une Loi de l'expropriation, loi qui a été votée, je pense,
en 1975. Je sais bien que, pour certains, on affirme que ces gens, étant
donné qu'ils ont reçu des subventions du gouvernement et ont
été rentabilisés par le gouvernement, on devrait les
exproprier directement en évaluant nous-mêmes leur actif.
Je pense qu'il faut laisser une marge de manoeuvre et ça, c'est
tout à fait normal, au Tribunal d'expropriation. Nous aurons la
possibilité, comme ministère des Transports, pour les
municipalités directement concernées, de faire valoir nos
revendications ou de faire valoir, en fait, l'argumentation devant le Tribunal
d'expropriation. Il appartiendra, de toute façon, au Tribunal
d'expropriation, de juger si c'est véritablement nécessaire pour
l'exploitation du service.
Si, quant à nous, on dit que le terrain, on n'en a pas besoin, et
ainsi de suite, il y a toujours une marge de manoeuvre dans une loi, on ne peut
pas tout enlever, on ne peut pas toujours tout couvrir. On a essayé de
baliser, mais je vous dis qu'on ne peut pas tout baliser. Il y a un tribunal,
mais parfois, la justice, on peut dire qu'elle juge mal et parfois qu'elle juge
bien. On verra, mais je pense bien qu'il faut s'y fier, tant et aussi longtemps
que ça existera comme ça.
M. Mailloux: Suite à l'observation qui vient d'être
faite sur l'amendement que vous apportez à l'article 50, les conseillers
juridiques me diraient, quand vous dites à la dernière phrase:
"Ou d'un aute autre service de transport de personnes", est-ce qu'il ne serait
pas nécessaire d'écrire: "ou d'autres services de transport de
personnes"; pour garages, ateliers de réparations et d'autres, est-ce
que ce ne serait pas écrit d'autres, au pluriel?
M. Lessard: Le garage, je dis bien, les biens meubles et
immeubles sont les actifs servant. Les biens meubles et immeubles, le garage
est un bien immeuble.
Le Président (M. Laplante): Sur l'article 50, le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Merci, M. le Président. M. Lessard:
Amours, délices et orgues.
M. Vaugeois: Je pense que, pour moi, c'est un peu le coeur du
problème. Le ministre sait jusqu'à quel point l'essentiel et
l'esprit de la loi, ont toute mon adhésion. Sur l'article 50, j'en ai
discuté avec le député de Jonquière qui m'avait
prévenu que, s'il n'était pas arrivé à ce
moment-ci, il souhaitait que je me fasse l'interprète de son point de
vue, ce qui me donne à croire que le point de vue que je veux apporter
n'est pas unique au cas de Trois-Rivières.
En gros, on aimerait que l'article 50 suggère ceci: Nous invitons
des corporations municipales ou intermunicipales à se créer, nous
voulons qu'elles démarrent sur le meilleur pied possible. Elles ont
à affronter un obstacle juridique en partant, c'est que, dans certains
cas, il existe des permis de transport donnés par la Commission des
transports. C'est le problème, à mon avis, du gouvernement, soit
de la Commission des transports ou du ministre des Transports.
Mais le ministre fait signe que non, il a sans doute raison.
Sauf que ce qu'on peut souhaiter, à notre avis, c'est que les
corporations en voie de formation soient invitées à acheter, si
possible, et si elles y trouvent leur intérêt, des installations
que les détenteurs de permis ont déjà. De telles
transactions ayant lieu, l'article de la loi est bien fait. A ce
moment-là, pour le permis, c'est réglé, c'est
liquidé.
Mais si les corporations en voie de formation n'ont pas
intérêt à acquérir ces biens, je souhaiterais que ce
soit le gouvernement, à un palier ou à un autre, qui fasse son
affaire de ce problème que constitue l'octroi et l'existence de permis
de transport. Je souhaiterais qu'on ne donne pas la charge à ces
nouvelles corporations de faire face à la fois à des
problèmes financiers et à des problèmes psychologiques de
départ.
De toute façon, si nous les amenons à faire des frais dont
ils ne tirent pas vraiment leur profit, nous retrouverons ces montants d'argent
dans les déficits éventuels que nous aurons à
partager.
Essentiellement, M. le ministre, je souhaiterais que cet article 50 soit
à peu près construit de la façon suivante: La corporation
doit, comme c'est
dit là, chercher à acquérir de gré à
gré, avec l'autorisation du ministre, le capital-actions, etc.
Après cela, advenant le cas où une telle acquisition ne
puisse se faire, ou n'ait pas eu lieu, le ministre intervient, selon
différentes modalités qui peuvent être l'expropriation,
mais qui peuvent être aussi une forme de dédommagement. Nous
savons qu'en pratique, i I y a peu de compagnies qui ont des permis
d'exploitation pour une seule ville. Souvent, ces entreprises ont plusieurs
permis de transport et jouent à plusieurs niveaux. Finalement, je pense
que cette entreprise pourrait accepter, dans certains cas, non pas une
expropriation, mais une forme de dédommagement. Elle partirait avec ses
équipements et les utiliserait dans un autre réseau de transport
qu'elle pourrait avoir.
Je pense qu'il y a différentes possibilités qui pourraient
se rencontrer. Je souhaiterais donc fortement que le ministre se penche, d'ici
les quelques heures qui nous séparent de la fin de l'étude de ce
projet de loi, sur cette question qui, à mon avis, aurait un effet
psychologique considérable, qui permettrait en plus aux corporations
nouvelles de partir sans charge financière non justifiable pour les
services qu'elles se préparent à donner elles-mêmes.
M. Lessard: Si je comprends bien, vous proposez, s'il n'y a pas
d'entente et que la corporation intermunicipale de transport ne veut pas
acheter les autobus qui sont actuellement la propriété des
transporteurs, que le gouvernement s'en charge et que la corporation
intermunicipale de transport ait la possibilité d'acheter de nouveaux
autobus, quitte, pour le gouvernement, à conserver les autobus qui sont
plus ou moins utilisables et pour la commission de transport, de partir
à zéro.
Il faut bien distinguer deux choses là-dedans. En ce qui concerne
l'acquisition de gré à gré, la corporation municipale de
transport qui sera constituée pourra faire cette acquisition de
gré à gré. S'il n'y a pas accord, c'est dans ce
sens-là que nous devrons agir avec une certaine justice.
S'il n'y a pas acquisition de gré à gré, le
ministre lui-même ne peut pas se faire justice. Lorsque le transporteur
refuse d'accepter le montant d'argent qui lui est proposé, je pense que
le tribunal d'expropriation doit faire la part des choses.
En ce qui concerne le fait que le gouvernement du Québec devrait
se charger de tout le système et payer entièrement toute
l'expropriation quitte à permettre à la Commission des transports
de partir à zéro, je pense que c'est là un problème
que je ne pourrai pas résoudre ce soir. Le problème existe en
vertu d'un autre règlement, qui est l'article 3 de la Loi du
ministère des Transports qui dit que le ministre peut donner des
subventions. Nous donnons d'ailleurs des subventions pour l'expropriation. Nous
pouvons peut-être envisager, en regardant la loi, d'augmenter les
subventions pour l'expropriation au-delà de 30%, 40% ou 50%, mais je ne
peux actuellement, comme ministre, en prendre la responsabilité parce
que tout cela devra passer par le Conseil du trésor et être
accepté par le Conseil des ministres.
De même, j'ai indiqué que, en ce qui concerne la
participation au déficit de 45% à 55%, si, comme gouvernement,
nous décidons de donner une priorité encore plus grande au
transport en commun et d'aider particulièrement les villes dans ce
secteur, on pourra envisager c'est ce que nous faisons actuellement avec
le ministre des Finances et le ministre des Affaires municipales une
autre forme de subvention au déficit. Je pense bien que, dans le sens de
la loi, si nous voulons donner aux corporations intermunicipales ou aux
corporations municipales de transport une certaine autonomie, nous devons aussi
leur donner des responsabilités. Si nous achetons tout, on peut
continuer aussi selon le principe suivant en disant: On va donner le service
nous autres mêmes.
Je pense que, pour le moment, en tout cas, ce sont là des
dépenses qui pourraient être considérables, globalement
parlant, pour le gouvernement. On ne peut s'engager ce soir dans une loi ou un
article de loi qui force le gouvernement à acheter au nom de l'ensemble
des corporations municipales ou intermunicipales de transport. Je pense que ce
serait aller au-delà de ce qui nous est permis dans les
règlements qui existent au Conseil du trésor et au Conseil des
ministres.
M. Vaugeois: Je remercie le ministre de sa réponse.
M. Lessard: C'est bien clair.
M. Vaugeois: II y a une modification dans la nouvelle
rédaction de l'article 50 qui n'a été relevée par
personne. Evidemment, elle ne m'a pas échappé parce qu'elle me
touche.
M. Lessard: Oui.
M. Vaugeois: On ajoute, après "entreprise ", l'expression
"aux municipalités titulaires d'un permis de transport en commun ". Cela
va placer la corporation intermunicipale éventuelle, qui va se
créer chez nous je vais tout faire pour qu'elle se crée,
soit dit en passant cela va la placer dans une bien drôle de
situation.
M. Russell: Du patronage. M. Vaugeois: Pardon? M.
Russell: Du patronage.
M. Vaugeois: Non, je crois à cette loi, M. le
député. Cela va placer cette nouvelle corporation dans la
situation où elle va avoir à traiter avec une compagnie qui, dans
une ville, a un permis qui vient à échéance au mois
d'avril 1978 et qui n'est probablement pas protégée par la
nouvelle loi que nous sommes en train d'étudier. Dans le cas de
Trois-Rivières-Ouest, il y a un point d'interrogation. Dans le cas du
Cap-de-la-Madeleine, il y a une compagnie qui s'est formée dans le
contexte de l'étude d'une semblable loi, qui s'est donnée des
installations d'une façon qui est perçue dans le milieu comme
pouvant reposer sur le pari qu'éven-
tuellement il pourrait y avoir quelque chose comme une expropriation. En
tout cas, cela se dit. Enfin, éventuellement, la corporation
intermunicipale aurait à racheter, probablement de gré à
gré dans ce cas-là mais encore là on ne sait
jamais les installations de la ville principale, membre de la future
corporation intermunicipale.
Vous admettrez, M. le ministre, que cela va nous faire une situation un
peu complexe, et on va comparer, forcément, les équipements que
la nouvelle corporation aura à acheter de la ville de
Trois-Rivières, qui a des équipements fantastiques, qui sont
appréciés du public, parce qu'on a un résultat
remarquable. Je tiens à répéter, à cet
égard, que Trois-Rivières est partie d'un déficit
inférieur à la subvention qu'avait le transporteur privé
précédent. Ce déficit diminue année après
année. C'est un défi que Trois-Rivières veut continuer de
relever, non pas avec l'illusion d'annuler le déficit, mais de le
réduire au moins. A côté de cela, il y a la
récupération d'équipements de transport en commun du
Cap-de-la-Madeleine qui, eux, sont relativement désuets. S'ils
étaient utilisés par le nouvelle corporation pour le transport en
commun, cela créerait tout de suite une espèce de handicap au
succès de la corporation nouvellement créée.
En tout cas, je ne demande pas au ministre de répondre à
toutes ces questions ce soir, mais je pense qu'il y a là des
éléments dont on doit tenir compte. Vous avez fait une ouverture
sur le montant possible de la participation du gouvernement à de telles
acquisitions. Je pense qu'il y aurait là un élément de
solution.
M. Lessard: Comme membre du caucus, vous pourrez aussi avoir
votre mot à dire là-dedans.
M. Vaugeois: J'aimerais mieux le dire à...
M. Lessard: Nous avons voulu couvrir toutes les
possibilités d'entrepreneur. Il arrive c'est pour cela
qu'à l'article 121, vous voyez la ville de Trois-Rivières
que nous avons un cas unique, qui est la ville de Trois-Rivières; il
fallait donc le souligner dans l'article 50 en ce qui concerne les
expropriations, dans le sens suivant: Si, par exemple, la corporation
intermunicipale de transport se constitue entre Trois-Rivières-Ouest,
Trois-Rivières et Cap-de-la-Madeleine, je pense qu'il est tout à
fait normal que cette corporation intermunicipale de transport qui se
constituerait, que la municipalité ou la ville donne déjà
le transport en commun et qui a de l'équipement soit soumise aux
mêmes conditions que les autres compagnies qui sont des entrepreneurs
privés, mais qui, elles, doivent être expropriées. Il
appartiendra à la corporation, globalement, de faire et l'expropriation
du service qui est donné à Trois-Rivières-Ouest et
l'expropriation du service qui est donné par la ville de
Trois-Rivières à Trois-Rivières et l'expropriation aussi
du service au Cap-de-la-Madeleine. Cependant, ceci n'exclut pas non plus la
possibilité que nous avons analysée cet après-midi,
à savoir que la ville de Trois-Rivières négocie un contrat
de services avec les deux autres villes. Nous avons voulu couvrir aussi, par le
deuxième paragraphe, le cas où on pourrait prolonger et dire pour
la ville de Trois-Rivières, par exemple, qu'il y a un certain nombre de
terrains qui sont reliés au transport en commun qui est fait par la
ville de Trois-Rivières. Nous avons voulu le couvrir en même temps
par le paragraphe b). Je pense que la ville de Trois-Rivières doit
être, et c'est une protection pour vous autres, soumise aux mêmes
conditions que le transporteur privé.
Le Président (M. Laplante): L'article 50 tel que... Oui,
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, si vous me permettez, ce sont
simplement quelques remarques là-dessus, parce que je pense que le
député de Trois-Rivières a soulevé un point
drôlement important; c'est un problème qui se présentera
dans plusieurs villes, que le ministre connaît d'ailleurs. Je pense bien
que le but de cette loi, c'est de régler tous ces problèmes qui
existent actuellement. Ce qui va se présenter dans plusieurs de ces cas
je ne mentionne aucun cas en particulier c'est qu'il y a des
exploitations actuelles qui sont endettées.
On va les exproprier, à ce moment-là...
M. Lessard: Je ne comprends pas ce que vous me dites.
M. Russell: Qui sont endettées.
M. Lessard: Quel type d'exploitation?
M. Russell: Des entrepreneurs privés ou même
d'autres corporations municipales qui sont organisées et qui sont
déficitaires actuellement et dont l'équipement laisse à
désirer. On va créer une nouvelle corporation qui va ramasser
tout ce paquet de ferraille je ne sais pas si c'est l'expression que le
ministre pourrait utiliser, en tout cas je l'utilise et on sait
que...
M. Lessard: Dans certains cas c'est vraiment de la ferraille.
M. Russell: ... dans quelques années on va être
obligé de renouveler tout l'équipement. Cette ferraille est
peut-être à un prix assez élevé, aux livres. Cette
nouvelle corporation va donc être prise avec ce paquet de ferraille, des
bâtisses qui ont peut-être été
négligées au niveau de l'entretien, d'équipement, de
mécanique. On va donc se ramasser avec un déficit accru, du moins
il va falloir mettre de l'ordre là-dedans. Et qui va être pris
avec le déficit? Cela va être la nouvelle corporation et le
déficit va être comblé par les ou la municipalité
dans certains cas, et le gouvernement dans d'autres cas. Je ne sais pas si le
ministre...
M. Lessard: C'est un peu le problème que j'ai eu lorsque
j'ai analysé l'ancien projet de loi. Le député de
Charlevoix avait indiqué qu'il avait fait des balises dans
l'expropriation. Je pense que c'est dangereux de fixer des balises
actuellement
en ce qui concerne l'expropriation, parce qu'il y a un tribunal qui est
là.
Je conviens qu'il y a un risque, mais ce n'est pas parce que
comme je le disais tout à l'heure parfois au niveau de la justice
il y a de mauvaises décisions, que nous ne devons pas respecter, comme
ministère des Transports, notre propre loi. Il nous appartiendra par
exemple, comme ministère des Transports et en même temps
impliqué dans la participation au déficit, d'envoyer nos experts
devant le Tribunal des transports et d'expliquer au juge qu'un certain nombre
d'autobus ou que le garage existant ne sont pas de telle valeur ou encore que
ces autobus ne pourront être utilisés parce que c'est de la
ferraille. Il nous appartiendra de le démontrer, mais en justice je
pense que c'est tout à fait normal de ne pas se faire à la fois
juge et partie.
S'il avait fallu que le ministre des Transports décide de baliser
et de dire qu'il appartiendra au ministère des Transports
d'évaluer l'actif ainsi que la valeur d'achalandage de ces compagnies,
je suis convaincu que nous aurions eu un tollé non seulement de la part
des transporteurs, mais de la part aussi de l'Opposition et d'autres secteurs
de la société parce que je pense que cela aurait
été injuste, exactement comme si je disais que, lorsque je
construis une route et que je doive exproprier votre maison, il m'appartient de
déterminer quel est le prix que je donne à votre maison. Il vous
appartient, à vous, si vous décidez de ne pas céder de
gré à gré, de faire valoir devant le tribunal que votre
maison vaut peut-être moins que ce que vous aviez estimé, et le
tribunal tranchera.
M. Russell: D'accord. Mais il y a une chose qui ne sera quand
même pas tranchée. Il faut admettre ceci. Si on achète des
actions, il faut prendre l'actif et le passif.
Quand on prend l'actif et le passif, on a les dettes; si c'est une
corporation déficitaire, on va se ramasser avec les dettes, c'est
ça le fléau.
Une Voix: ...
M. Russell: Non, pas nécessairement. Quand vous prenez un
bilan, vous achetez les actions, et même si vous payez les actions $1,
vous récoltez l'actif et le passif. Si c'est déficitaire, vous
avez le déficit à combler. En plus de ça, si, à
l'intérieur de l'évaluation de la corporation, lorsque le bilan a
été fait, l'équipement est évalué à
un montant qui est beaucoup inférieur à sa valeur réelle,
le déficit est encore plus grand et on sera forcément
obligé de le payer et ce seront les municipalités qui font partie
de cette corporation, ainsi que le gouvernement, qui vont payer une partie du
déficit que le ministre a admis cet après-midi. Il n'y a pas de
cachette dans ça. Si je me reporte à la référence
que faisait le ministre tout à l'heure; j'ai eu et vécu l'exemple
de l'expropriation où il y avait un individu qui avait une maison de $30
000, mais il avait eu l'habileté d'avoir des gens qui lui avaient
prêté $50 000. Il avait donc une hypothèque de $50 000 et
parce qu'il avait une hypothèque de $50 000, il a tenté de le
prouver, et il a eu raison en cour. Le juge lui a donné raison parce
qu'il avait une hypothèque de $50 000 sur une maison; l'expropriation a
avoué $50 000 sur une maison qui en valait $30 000.
M. Lessard: Je comprends, mais l'évaluation se fait selon
l'actif et le passif, ce n'est pas seulement selon les actions; ça se
fait selon l'actif et le passif. Si le passif est supérieur à
l'actif, le juge va devoir dire que vous n'avez rien à payer dans de
telles circonstances.
M. Russell: Vous payez $1.
M. Lessard: Un dollar, pas de problème, je vous le
prêterai.
Une Voix: Non, c'est moi qui vais l'acheter.
NI. Verreault: M. le Président, j'aimerais avoir une
interprétation...
M. Russell: Vous me donnerez un crédit d'impôt.
M. Verreault: J'aimerais savoir, plus précisément
du ministre, quelle interprétation il donne à la petite phrase
qui est ici, à la septième ligne, quand on dit: "Le
capital-actions ou les biens meubles ou immeubles"? Comme le
député de Brome-Missisquoi le mentionnait tout à l'heure,
il y a quand même une différence importante et la
différence est toute là.
M. Lessard: Oui, il y a une importante différence,
c'est-à-dire que, dans certaines entreprises, il y a plusieurs
façons c'est du côté juridique qu'on devrait
l'interpréter de faire l'évaluation. S'il s'agit d'une
entreprise qui n'est pas déficitaire, à ce moment, on peut
fonctionner, les juges, normalement, fonctionnent selon l'achat capital-actions
et il y a des fonds de roulement, etc., qu'on évalue. S'il s'agit d'une
entreprise qui peut être déficitaire, là nous attendons un
jugement dans un cas comme celui-là. C'est le cas, je pense, de Chambly
Transport. Si en fait et c'est un peu pour cela que nous n'avons pas
balisé, parce que nous attendons ce jugement il s'agit d'une
entreprise déficitaire, je pense que nous devrons choisir la
deuxième option, à savoir les biens meubles et immeubles qui
pourront être utiles à la corporation municipale ou
intermunicipale de transport. C'est qu'il y a déjà du droit
commun qui a été établi dans ce sens et je pense bien que
le Tribunal d'expropriation, lui le premier, a déjà
créé des précédents dans ce sens. Si vous
désirez avoir plus d'explications sur ce qui se passe au Tribunal
d'expropriation ou sur la façon dont, normalement, ça se fait, je
pourrais permettre à M. Crevier de donner des explications...
M. Verreault: En fait, l'interprétation que vous y donnez,
c'est qu'on a le choix entre le capital-actions ou les biens meubles et
immeubles.
M. Lessard: C'est ça, et nous devrons faire va-
loir, devant le Tribunal d'expropriation, lequel est le plus favorable
pour nous.
M. Russell: M. le Président, je suis disposé
à l'adopter sur division.
M. Lessard: D'accord.
Le Président (M. Laplante): L'article 50, tel que
remplacé par le ministre, est adopté sur division. Article
51?
M. Lessard: D'abord, l'article 49, M. le Président, en
relation avec...
Le Président (M. Laplante): On revient à l'article
49.
M. Lessard: ... la proposition, l'amendement recommandé
par le député de Trois-Rivières. L'amendement se lirait
comme suit: "L'article 49, alinéa 2, est remplacé par le suivant:
je vous le donnerai, M. le Président Toutefois, avec la
permission du gouvernement, elle peut conclure un contrat pour l'exploitation
d'un réseau de transport de personnes avec un entrepreneur en transport
ou avec une municipalité opérant un service de transport en
commun en suivant les formalités prévues par la présente
loi". Est-ce que cela vous satisfait, M. le député? D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 49 adopté sur
division?
M. Verreault: Adopté sur division.
Le Président (M. Laplante): Article 51, adopté.
Article 52 adopté.
Des Voix: Adopté.
M. Russell: 53 aussi.
Le Président (M. Laplante): Article 53, adopté.
M. Vaugeois: Non, un instant! Je suis encore à l'article
51. J'ai demandé la parole.
M. Michaud: C'est de la concordance.
M. Vaugeois: Non, parce que cela fait allusion à un
renouvellement de permis. J'ai un cas où il y a un permis qui est
renouvelable en avril, qu'est-ce qu'on fait dans un cas comme cela? Une
corporation intermunicipale commence à s'organiser, il y a un permis qui
vient à échéance en avril, est-ce que la commission va le
refuser?
M. Lessard: Non. Il s'agit en fait, normalement, de permis qui
sont donnés par la Commission des transports et qui sont
renouvelables.
M. Vaugeois: Pas dans ce cas. Dans le cas du Cap-de-la-Madeleine,
il est renouvelable automatiquement, mais, dans le cas de
Trois-Rivières-Ouest, il vient à échéance en avril
et il n'y a au- cune assurance qu'il soit renouvelé, d'après les
informations que j'ai.
M. Lessard: II n'y a aucune assurance, mais, devant la Commission
des transports, pour qu'une autre personne puisse obtenir le permis, elle doit
prouver la nécessité d'obtenir ce permis. Alors, c'est là
une décision de la Commission des transports. Si, par exemple, vous
jugez qu'il ne se renouvelle pas automatiquement, et cela rejoint un peu la
discussion que j'ai eue concernant les transporteurs scolaires, vous pourrez
faire des représentations devant la Commission des transports. Si elle
juge que le permis ne doit pas être renouvelé, puisque la personne
en question a accepté ce permis selon ces conditions, eh bien! le permis
pourra tomber automatiquement.
M. Vaugeois: J'ajouterai, pour l'information du ministre, qu'en
l'occurrence cela nous obligerait éventuellement à exproprier et
non pas acheter de gré à gré des autobus scolaires pour
faire du transport urbain.
Le Président (M. Laplante): Article 51 adopté.
Article 52? Adopté. Article 53? Adopté.
M. Russell: L'article 54, c est la même chose que l'article
50, c'est l'article 36 du Code du travail qui s'applique, vous avez donc les
mêmes remarques.
Le Président (M. Laplante): L'article 54 serait
adopté sur division, lui aussi?
M. Russell: C'est adopté. Je parle pour ma part.
Le Président (M. Laplante): L'Opposition libérale
officielle?
M. Verreault: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Sur division. Article 54?
M. Lessard: Dans cet article, il peut arriver, par exemple, je
pense à un cas en particulier, que l'entrepreneur existant couvre une
partie du territoire seulement où les corporations municipales sont
constituées.
Il est certain que vous pouvez faire crever un entrepreneur en
expropriant seulement une partie du service qui est donné sur le
territoire existant. C'est pourquoi je dis, dans l'article 54
j'espère qu'on comprend bien que ça couvre la
possibilité d'exproprier en partie ou en bloc, d'acheter ou
d'acquérir de gré à gré, ou par expropriation, soit
le capital-actions ou les biens meubles de l'ensemble de l'entreprise, ou
encore en commun, dont une partie est exploitée à
l'étranger.
Mais on dit bien: "La corporation peut"; c'est facultatif, dans ce cas.
La corporation n'est pas obligée; elle pourra le faire ou ne pas le
faire.
Le Président (M. Laplante): Article 54, adopté sur
division, encore?
M. Russell: M. le Président, seulement une remarque,
quelques mots. Peut-être que l'article 54 devrait venir à la place
de l'article 52; ce serait mieux placé, à mon sens, pour suivre
la logique.
M. Lessard: En fait, à ce moment-là, il faudrait
modifier complètement la façon dont les articles sont
présentés. C'est parce qu'on a quand même l'article 55 qui
traite d'acquisition par expropriation, vous avez l'article 56 qui fait la
même chose.
Une Voix: On n'en fera pas un grief.
Le Président (M. Laplante): Article 54. Adopté sur
division. Article 55, concordance, adopté.
M. Lessard: Ce n'est pas adopté sur division, chez nous,
l'article 55?
Le Président (M. Laplante): Article 56. Adopté.
Article 57. Adopté. Article 58. Adopté. Article 59.
Adopté. Article 60. Adopté. Article 61. Adopté.
M. Russell: L'article 60 est assez long à lire, M. le
Président, je ne fournis pas.
Le Président (M. Laplante): Allez-y, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: Je n'ai pas appris la manière de Diefenbaker
de lire ça en diagonale pour comprendre.
M. Vaugeois: Faites-moi confiance, M. le député, il
n'y a rien là.
M. Russell: II n'y a rien là, hein? Je vais me fier
à vous; on m'a induit en erreur quelque part.
M. Vaugeois: Je l'ai regardé comme il faut le projet de
loi.
M. Russell: Moi aussi, je l'ai regardé, mais la
mémoire, j'aime mieux réviser.
Le Président (M. Laplante): Vous me ferez signe, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: D'accord, adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 60. Adopté.
Article 61. Adopté. Article 62. Commentaires? Adopté.
M. Lessard: A l'article 62, ce sont les premiers tarifs
fixés par la corporation et après ça, c'est soumis
à la Commission des transports.
Le Président (M. Laplante): Article 63. Adopté.
Article 64. Adopté. A l'article 65, il y a un amendement apporté
par le ministre, un papillon.
M. Lessard: A l'article 65, on voudrait ajouter, après le
premier paragraphe, l'article suivant: "Tout transporteur qui obtient un
permis, en vertu de l'alinéa précédent, doit demander
annuellement le renouvellement à la commission. Celle-ci doit entendre
la corporation de la même manière qu'à l'alinéa
précédent, avant d'accorder tel renouvellement."
Si vous lisez le premier paragraphe de l'article 65, on dit qu'il est
possible qu'aucun permis ne soit donné à l'extérieur du
territoire à un transporteur, sans l'autorisation de la corporation.
Si la corporation décide d'accepter que, par exemple,
étant donné qu'elle ne peut donner le service, tel transporteur
donne tel service, que ce soit un service de charte-partie ou autre, pour ne
pas créer de droits acquis et ne pas être obligé
d'exproprier ce nouveau transporteur après, on dit: Dans ce
cas-là, lorsqu'il y aura possibilité pour un transporteur
d'obtenir, avec la permission de la corporation, un permis, ce permis sera
temporaire, c'est-à-dire qu'à chaque année la
commission... Il ne sera pas renouvelable automatiquement.
M. Russell: II devra être renouvelé.
M. Lessard: II devra être renouvelé et la
corporation devra être consultée par la Commission des
transports.
M. Verreault: C'est pour tout permis qui est émis par la
Commission des transports.
M. Lessard: Non.
M. Verreault: Mais, dans un autre sens, M. le ministre, si on
parle de contrats scolaires, est-ce que cela s'applique aussi?
M. Lessard: Non. En ce qui concerne les contrats scolaires, il
n'y a pas de permis, il faut bien faire la distinction.
M. Verreault: Ce sont des contrats, je le sais. M. Lessard:
C'est un contrat de trois ans.
M. Verreault: Le projet de loi prévoit que la corporation
pourra aussi acquérir le transport scolaire, le transport
touristique...
M. Lessard: A ce moment-là, la corporation pourra
acquérir le transport scolaire, à la fin du contrat. On respecte
les contrats qui sont donnés par les commissions scolaires.
M. Verreault: On dit aussi que les corporations peuvent exploiter
le transport scolaire, par négociation, comme vous le mentionnez.
M. Lessard: Oui.
M. Verreault: D'autre part, si lui, à côté,
ne fait pas partie de la compagnie privée avec qui cela a
été négocié de gré à gré,
qu'advient-il de cet entrepreneur scolaire?
M. Lessard: Si?
M. Verreault: Si une compagnie exploite un transport urbain,
charte-partie et scolaire, et qu'il y a d'autres transporteurs scolaires dans
la même région municipale ou intermunicipale, qu'est-ce qui arrive
de ces gens-là?
M. Lessard: Dans les circonstances actuelles, selon le projet de
loi, si le transport en commun est déjà intégré, au
point de vue des compagnies, avec le transport scolaire, l'expropriation devra
se faire ensemble. On devra exproprier et le scolaire, pour autant qu'il
s'agisse d'une seule et même compagnie, et le transport en commun.
M. Verreault: D'accord. Mais je parle des autres entrepreneurs.
Cela arrive dans des régions où il y a différents
entrepreneurs.
M. Lessard: Pour les autres entrepreneurs, il n'y a aucun droit
acquis. Pour les autres entrepreneurs dans...
M. Verreault: Je prends l'exemple de Sherbrooke...
M. Lessard: Je viens de saisir. Le contrat pour les autres
transporteurs scolaires... Lorsque se fera l'intégration du service
scolaire, elle se fera graduellement, c'est-à-dire qu'à la fin du
contrat...
M. Verreault: De gré à gré? Par
expropriation?
M. Lessard: Non, non. A la fin du contrat... M. Verreault:
Par extorsion?
M. Lessard: Non, pas par extorsion. A la fin du contrat, il y
aura intégration au transport en commun. Il n'y a aucune extorsion dans
ce cas-là.
M. Verreault: Mais le transporteur qui a des autobus, qui a des
contrats scolaires, qu'ils soient terminés ou non, de quelle
manière va-t-on réagir avec lui? Est-ce qu'on va l'exproprier?
Est-ce qu'on va négocier de gré à gré?
M. Lessard: Son contrat est fini. M. Verreault: Oui,
d'accord.
M. Lessard: Ecoutez. J'ai bien expliqué la
différence hier soir, et j'ai bien dit à tort ou à raison.
La différence entre un transporteur en commun qui a obtenu un permis de
la Commission des transports et un transporteur scolaire qui a obtenu un
contrat du gouvernement, pour une période de un an, renouvelable chaque
année...
M. Verreault: C'est rare, ces exceptions-là, quand
même.
M. Lessard: Ce ne sont pas des exceptions. C'est renouvelable
chaque année et à tous les trois ans. A tous les trois ans, les
commissions scolaires peuvent aller en soumission...
M. Verreault: C'est exact. Et le même entrepreneur qui y va
tous les trois ans, cela peut faire presque quinze ou vingt ans qu'il est
là. Votre adjoint peut...
M. Lessard: Un même entrepreneur qui obtient des contrats
du gouvernement parce qu'il a eu un bout de route à faire, est-ce qu'on
va le prolonger pour lui en donner continuellement?
M. Verreault: On ne parle pas de bouts de route, on parle du
transport scolaire, M. le ministre. Dans les circonstances, il y en a qui se
sont équipés, qui effectuent du transport scolaire depuis quinze
ou vingt ans...
M. Lessard: Avec les conditions du marché.
M. Verreault: D'accord, avec les conditions du marché,
parce que cela marche par soumissions. D'une part, si le transporteur scolaire
en question, le soumissionnaire, l'entrepreneur...
M. Lessard: Oui.
M. Verreault: ... allait en soumissions, il aurait le contrat. A
ce moment-là, il n'a aucune chance avec la corporation, car elle se dit:
Moi, je le prends. Si elle le prend si facilement que cela, il faudrait qu'elle
dédommage, à mon point de vue. Je suis convaincu que le petit
transporteur scolaire pourrait le faire à meilleur prix que la
corporation; vous savez comment cela fonctionne.
La corporation va lui donner la chance de ramasser le transport
scolaire, le transport touristique, de visites touristiques et tout ce que tu
voudras. A ce moment-là, tu vas laisser le gars qui a une flotte de
cinq, de dix ou de quinzes autobus avec de l'équipement, en lui disant:
Toi, arrange-toi avec tes bébelles, mon gars, tu vas niaiser
aujourd'hui. Ses employés, qu'est-ce qu'ils vont faire, s'ils sont le
moindrement syndiqués?
M. Lessard: C'est qu'il faut, je pense, bien comprendre la
différence entre le transporteur scolaire qui prend un risque sur une
période d'un contrat à soumissions pour une période de
trois ans qu'on a renouvelé cette année pour la première
fois. Il n'est jamais assuré, il en a accepté le risque, que son
contrat va être renouvelé. Il n'a aucun droit acquis sur son
contrat, aucun droit. Ce qu'on achète, le problème qu'on a
à tort ou à raison, avec les transporteurs en commun, c'est qu'il
y a des droits acquis qui ont été reconnus par la Commission des
transports. Pour ce qui concerne le transporteur scolaire, il n'y a pas de
droits acquis.
M. Verreault: II n'y a pas de droits acquis, mais je vais vous
dire une chose, M. le ministre, quand cela fait vingt ans que cela se fait, je
pense qu'il y a quand même une considération à donner. Le
gars qui s'improvise dans le transport scolaire, je comprends que c'est
aventureux, qu'il court un risque. Il veut concurrencer, il arrive dans le trou
et il fait cela, pour obtenir un contrat. Après cela, il n'est plus
capable de continuer. S'il veut soumis-
sionner à des prix compétitifs, il n'arrive pas, parce
qu'il sera obligé d'exiger plus cher pour récupérer sa
perte.
Le gars qui exploite ce service depuis vingt, ans, on rencontre cela
dans toutes les régions, que ce soit à Saint-Jean, que ce soit
à Drummondville, que ce soit à Granby, dans toutes les villes de
moyenne importance, il y a différents exploitants. Des exploitants d'un
seul autobus, c'est assez rare aujourd'hui. Cela fait plus de dix ans, c'est le
minimum, que ces gars-là exploitent ce service. Si, dans Sherbrooke, il
y a eu des entrepreneurs de transport scolaire depuis déjà dix,
douze, quinze ans, et que la corporation de Sherbrooke décide, à
un moment donné, de prendre le transport scolaire sans les exproprier,
sans négocier de gré à gré, qu'est-ce que ces
gens-là vont faire?
M. Lessard: En fait, à Sherbrooke, c'est
intégré, mais est-ce que je devrais payer...
M. Verreault: Je m'excuse de préciser à nouveau. Je
ne vous parle pas de la négociation avec le transport urbain et des
négociations qu'il va y avoir avec la municipalité, je vous parle
des autres entrepreneurs, parce que cela existe également à
Sherbrooke, de ceux qui ont des contrats d'autobus scolaires qui ne seront
peut-être pas intégrés immédiatement à la
commission intermunicipale, à la corporation, mais qui le seront
ultérieurement. Supposons que la compagnie B a dix autobus scolaires;
dans quelques années, Sherbrooke a l'intention de ramasser tout le
transport et de le planifier; qu'est-ce que vous allez faire avec ces
gars-là? La loi ne le prévoit pas.
M. Lessard: Après la fin du contrat?
M. Verreault: Après la fin du contrat, oui.
M. Lessard: Après la fin de leur contrat, nous les
intégrons. On va les intégrer.
M. Verreault: Vous donnez la chance à la corporation d'un
droit absolu.
M. Lessard: Est-ce que je devrais, par exemple...
M. Verreault: Allez-vous permettre à l'entrepreneur de la
corporation d'y aller par soumissions dans ces contrats?
M. Lessard: Est-ce que je devrai compenser le responsable de
l'entretien des chemins d'hiver après trois ans, parce que, alors qu'il
s'est acheté de la machinerie pour trois ans, tout à coup il n'a
pas le contrat, trois ans après? Est-ce que je dois l'exproprier?
M. Verreault: Vous considérez la question du transport
scolaire dans...
M. Russell: On peut s'assurer qu'il l'ait au début.
M. Verreault: Quant à nous, pour des routes, on ne
transporte pas des gens.
M. Lessard: Actuellement, il faut bien distinguer, je le
répète...
M. Verreault: Quand vous avez une route à ouvrir, vous lui
dites: J'ai deux milles à ouvrir; ton contrat dure six mois et c'est
pour enlever la neige. Mais quand tu lui donnes un contrat de transport,
demandez à M. Lachapelle, il va vous le dire, il a un paquet de
documents épais comme cela qui vous dit: Vous faites ceci et vous ne
faites pas cela. Je pense que le ministre et le ministère des Transports
a certaines responsabilités envers ces entrepreneurs-là.
M. Lessard: Oui.
M. Verreault: Là où je ne suis pas d'accord, M. le
ministre, j'ai l'impression que vous n'avez pas saisi ce que je veux dire.
M. Lessard: Je saisis.
M. Verreault: ... c'est qu'à la fin du contrat d'ouverture
des chemins, le contrat est échu, mais vous ne donnez plus de chance au
coureur, du tout. L'entrepreneur qui vient de finir son contrat n'a plus le
droit de soumissionner; il reste assis entre deux chaises. A l'autre, vous lui
donnez un droit absolu de ramasser cette "patente" ou de ne pas la ramasser du
tout. Alors, le gars s'asseoit vraiment entre deux chaises. S'il a investi $200
000 dans de l'équipement quand même assez récent dans des
garages, dans son personnel, si son personnel est syndiqué, ces gens
sont "foul ball" comme on dit. Je ne trouve pas cela correct.
M. O'Gallagher: II va avoir bien de la misère à
finir son contrat à part cela.
M. Lessard: Comment? Il n'aura aucune misère à
terminer son contrat.
M. O'Gallagher: J'ai l'impression qu'avec le reste de la...
M. Verreault: De toute façon, M. le ministre, vous n'avez
rien prévu, c'est votre responsabilité. Je vous l'ai dit hier, en
deuxième lecture, que je suis contre le bill 73 de A jusqu'à Z.
Vous voulez prendre vos responsabilités, prenez-les. Mais je sais qu'il
y a plusieurs personnes qui vont se sentir énormément
lésées dans cela.
M. Lessard: On ne peut quand même pas payer
continuellement, comme gouvernement du Québec, les risques d'un
entrepreneur.
M. Verreault: Oui, mais qu'est-ce que vous allez faire des
corporations, M. le ministre?
M. Lessard: II y a des risques parce qu'on décide
d'intégrer, mais il y a aussi des risques d'un entrepreneur...
M. Verreault: C'est ce qui est l'injuste dans votre loi. Vous
allez dépanner les corporations municipales...
M. Lessard: A ce moment, on va tout compenser. Si, par exemple,
un tel entrepreneur n'a pas le contrat des chemins d'hiver telle année,
il va falloir, nous autres, payer pour la machinerie qui a été
achetée...
M. Verreault: M. le ministre...
M. Lessard: ... parce qu'un individu a décidé de
soumissionner, et non pas d'obtenir le contrat pour une période de trois
ans. Comme on lui enlève le contrat après trois ans, on va
être obligé de compenser pour sa machinerie. On n'est pas la vache
à lait!
M. Verreault: M. le ministre, votre loi fait les choses d'une
manière un peu absurde, je m'excuse de vous le dire bêtement comme
cela.
M. Lessard: C'est votre droit.
M. Verreault: Là, vous allez dépanner les
municipalités et les contribuables vont payer quand même. Vous
nuisez à l'entreprise privée d'une part, parce que le gars qui va
avoir une petite flotte d'autobus scolaires, va aller "swinger" quelque part,
et vous dites que vous n'êtes pas obligé de dédommager
toute l'entreprise privée qu'il y a au Québec, mais, d'autre
part, qu'est-ce que vous allez faire avec les subventions que vous allez donner
pour l'achat d'autobus aux corporations? Qu'est-ce que vous allez faire pour
combler les déficits qui vont être accumulés par les
municipalités? Vous faites injustement les choses en
réalité. Votre projet de loi, c'est ce qu'il dit.
M. Lessard: Qu'est-ce qu'on fait avec...
M. Verreault: On va munjcipaliser le transport en commun, mais on
va éliminer tout le transport privé...
M. Lessard: Qui rentabilise actuellement le transport scolaire?
Qui paie? On paie $170 millions...
M. Verreault: 75%? C'est exact.
M. Lessard: ... actuellement pour le transport scolaire. On l'a
expliqué.
M. Verreault: Vous avez payé.
M. Lessard: C'est le député de Brome-Missisquoi qui
l'expliquait...
M. Verreault: Croyez-vous que vous allez arrêter de le
payer parce que cela va être la corporation municipale qui va le faire?
Pas du tout.
M. Lessard: ... $170 millions. On va continuer de le payer, mais
on va intégrer le système.
M. Verreault: Oui.
M. Lessard: C'est notre droit.
M. Verreault: Vous allez pénaliser...
M. Lessard: C'est le droit du gouvernement. Il n'y a pas de
pénalisation...
M. Verreault: ... ceux qui auraient la chance d'aller
soumissionner à un moment donné.
M. Lessard: II y a eu des risques.
M. Verreault: Vous n'irez plus en soumissions pour le transport
scolaire à partir de ce principe.
M. Lessard: On a décidé de l'intégrer, parce
qu'en fait cela coûte trop cher à l'ensemble des citoyens du
Québec.
M. Verreault: Vous n'irez plus en commissions et vous donnez le
privilège à la corporation, tandis que le gars qui aurait la
chance d'aller soumissionner plus bas que la corporation municipale, il est
"foul ball", je vous le dis. Il se retrouve assis entre deux chaises. C'est
cela le principe de votre loi.
M. Lessard: C'est le jeu de l'entreprise, c'est le jeu de la
soumission.
M. Verreault: Saint ciboire, M. le ministre, franchement, je ne
suis pas d'accord avec vous; je me permets de vous le dire.
Une Voix: S'il vous plaît, employez...
M. Lessard: J'en conviens. Maintenant, il y a une chose qu'il
faut quand même souligner, je conviens que c'est ma décision, je
ne conviens pas, en fait, que je fais de l'extorsion. Il y a une chose qu'il
faut souligner, c'est que le transport scolaire n'est pas là pour demain
encore. Ce n'est pas une intégration. Seulement, la possibilité
que vous soulevez, est une possibilité qui est exacte. Je n'ai pas
l'intention, à ce moment, de compenser pour des contrats qui ont
été pris selon les risques prévus à chacun des
contrats.
M. Verreault: M. le ministre, vous vous rappelez qu'il y a
quelque cinq ou dix ans il y avait du transport scolaire qui était
effectué par des commissions scolaires. A un moment donné, il y a
des décisions qui ont été prises par le gouvernement
votre associé, M. Lachapelle, se le rappelle à
l'effet que les mêmes commissions scolaires soient obligées, comme
les autres transporteurs scolaires, d'aller en soumissions. Si le gouvernement
avait agi de la sorte, à ce moment, c'est parce que cela coûtait
beaucoup plus cher à exploiter avec des commissions scolaires que
d'aller directement à l'entreprise privée ou par des soumissions
publiques. Ce qui a été fait, vous le défaites. En plus de
cela, les milliers de petits transporteurs scolaires, eux, vont se retrouver
entre
deux chaises. Ils n'auront même pas la chance de soumissionner
pour au moins se faire dire: Tu n'as pas soumissionné assez bas pour
pouvoir fonctionner. A part cela, le ministère des Transports sera
obligé de payer les pots cassés, parce que l'administration va
coûter plus cher, tout le monde le sait, même le
député de Trois-Rivières.
M. Lessard: C'est ce que vous affirmez. Vous avez
été vous-même transporteur, vous l'avez expliqué
à l'Assemblée nationale, que vous aviez été pendant
17 ans dans le transport en commun. Je pense que c'était aussi dans le
transport scolaire, mais à l'article 5 de la Loi des transports,
chapitre 55...
M. Verreault: J'ai même lavé des autobus.
M. Lessard: ... 1972, voici ce qui est prévu et qui
était déjà, en fait, accepté par les transporteurs
scolaires du temps: Nonobstant le paragraphe 3 adopté,
d'ailleurs, en 1972, donc au moment où le député de
Charlevoix était ministre des Transports une commission scolaire
régionale dans le territoire de laquelle il y a une commission de
transport ou un détenteur de permis de transport en commun accessible au
public ou à une catégorie de personnes moyennant ou non
considération, peut, et, à la demande du ministre des Transports,
doit, aux conditions déterminées par le règlement,
adopté suivant l'article 5 de la Loi des transports, conclure, de
gré à gré avec ce détenteur de permis, un contrat
pour le transport des personnes visées au paragraphe 2, acheter de ce
détenteur de permis les billets nécessaires pour le transport des
élèves, conclure de gré à gré avec ce
détenteur de permis un contrat à forfait en vertu duquel il
s'engage à transporter, durant certains jours et heures selon certains
circuits et à certaines autres conditions préétablies pour
toute l'année scolaire, toutes les personnes qui fréquentent un
établissement d'enseignement moyennant l'engagement de la commission
scolaire régionale de lui payer un prix fixe basé sur les
probabilités d'utilisation ou autrement ou payer directement aux parents
des personnes transportées.
M. Verreault: C'est conforme aux faits, M. le ministre? Vous
savez pourquoi cela a été fait...
M. Lessard: Oui. Expliquez-le-moi.
M. Verreault: C'est vous qui êtes ministre. Vous saviez,
qu'au moment de l'intégration, il y avait un transport municipal urbain,
qu'il y avait des transports scolaires aussi. On avait le transport des
élèves à plus d'un mille de l'école. Ce qui entrait
directement en compétition avec le transport urbain. A un moment
donné, le ministère des Transports, pour rendre la chose rentable
aux transports urbains, ce qui est aujourd'hui même votre
préoccupation, avait autorisé que les transports scolaires et
urbains soient intégrés, dans les municipalités où
il y avait des services urbains. Mais ce n'est pas là où j'en
viens.
M. Lessard: C'est la même raison.
M. Verreault: Ce n'est pas là où j'en viens.
M. Lessard: C'est la même raison, et ce n'est d'ailleurs
pas nouveau.
M. Verreault: Je vous dis que la loi ne donne aucune chance au
transporteur scolaire. C'est cela que je vous dis. Et vous dites que vous
êtes parfaitement d'accord avec cela. Alors, on va finir là.
M. Lessard: Ce n'est pas nouveau d'ailleurs. Nous
intégrons, à un moment donné.
M. Verreault: C'est de l'extorsion, comme je l'ai
mentionné tout à l'heure.
M. Lessard: A plusieurs reprises, j'ai eu l'occasion de signer
des accords avec des corporations de transport en commun qui décidaient
d'intégrer le transport scolaire. Et c'est prévu en vertu d'une
loi.
M. Verreault: Parfaitement d'accord avec cela. A ce
moment-là aussi, la plupart exploitaient déjà les deux et
une quarantaine de municipalités M. Lachapelle vous le dit
étaient aux prises avec cela. Tous les ans, il y avait le danger que le
transport scolaire empiète sur le transport urbain, parce que lui
fonctionnait le matin et le soir, tandis que le transport urbain donnait des
services continus d'environ 12, 15 ou 18 heures.
M. Lessard: II faut bien dire une chose, je ne suis pas
obligé de le faire. Quand l'intégration se fera, on devra avoir
l'assurance que cela va se faire de la façon la plus économique
possible. On devra prendre des décisions pour que ce ne soit pas en
même temps qu'arrive le transport de pointe. Si on ne modifie pas les
heures de travail de telle façon que l'arrivée des
élèves corresponde à l'arrivée des travailleurs, je
pense qu'il n'y a aucune économie dans ce sens-là à
intégrer véritablement le transport scolaire. Mais si on peut
faire l'étalement du transport en commun, il y a une économie et
il appartiendra au gouvernement de prendre sa décision.
M. Verreault: On est d'accord avec cela, M. le ministre. Encore
une fois, ce n'est pas de cela que je vous parle.
M. Lessard: Je vous dis que je n'ai pas l'intention de donner une
compensation parce qu'il y a tout simplement le risque...
M. Verreault: Je comprends un peu votre raisonnement.
Actuellement, vous avez à faire face à cinq ou six
problèmes majeurs qui sont en suspens depuis deux ans peut-être.
Mais je vous dis que je ne vous donne pas six mois, pas même plus d'un
an, et vous allez être obligé de revenir pour changer votre loi.
Je vous dis que là cela va régler
quatre, cinq, six je ne sais pas combien de cas, vous en avez
cité quatre hier ...
M. Lessard: Des lois, cela se change...
M. Verreault: Avec les remarques que j'ai faites avant le souper,
je vous assure que vous allez revenir d'ici six mois pour changer votre
loi.
M. Lessard: D'ici six mois, on verra, mais je n'ai jamais vu une
loi qui était formelle, même de 1970 à 1976!
M. Verreault: Ce que dure une rose.
M. Lessard: Je viens d'ailleurs de vous citer une loi qui a
été adoptée en 1972. Même de 1970 à 1972, on
a vu des lois qui ont été modifiées.
M. Verreault: De toute façon, je vais travailler contre
vous pour faire...
M. Lessard: C'est votre choix! Avez-vous déjà
travaillé pour moi?
M. Verreault: Vous l'avez fait pendant six ans. Dans les
circonstances, je vais sensibiliser tous les transporteurs scolaires au fait
qu'ils vont dorénavant se faire fourrer par le gouvernement actuel dans
un cas d'intermunicipalisation.
M. Lessard: Etes-vous encore actionnaire?
M. Verreault: Je le suis encore. Vous savez que la politique est
éphémère. Ce n'est pas le ministre qui va m'engager si je
suis battu à la prochaine...
M. Lessard: Je comprends pourquoi vous vous battez.
M. Verreault: Je suis sérieux! Que vous vouliez insister
sur le fait que j'ai des intérêts dans cela, c'est juste dommage
que les transporteurs scolaires...
M. Lessard: Normalement, à l'Assemblée nationale,
quand on est en conflit d'intérêts, on ne doit pas discuter d'un
article...
M. Verreault: Je ne suis pas en conflit d'intérêts
parce que, si vous aviez trouvé une erreur quelconque dans mon dossier,
cela ferait longtemps que vous l'auriez exploitée.
M. Lessard: Non. Vous avez tellement peu parlé qu'on ne
s'est jamais occupé...
Le Président (M. Laplante): J'aimerais qu'on revienne
à l'article 65. Adopté sur division.
M. Russell: J'avais l'impression qu'on discutait de 66. Est-ce
que j'ai raison? Je pensais que 65 était adopté.
Le Président (M. Laplante): Non. On est re- venu pour
éclaircir certains sujets. Article 66, adopté?
M. Russell: Je pense que cela maintient la situation actuelle
avec une extension possible. S'il y a des corporations municipales qui se
créent, elles vont avoir les mêmes droits que les corporations
actuelles.
M. Lessard: C'est cela.
M. Russell: II y a quand même quelque chose qui m'intrigue
un peu, je voudrais savoir quelle est la politique du gouvernement. Examinons
actuellement les contrats de transport qui se donnent par différentes
commissions scolaires, sur les mêmes routes; je vais prendre un coin que
je connais, on pourrait dire que, de Cowansville à Mansonville, il y a
trois autobus, sinon quatre, mais sûrement trois, de commissions
scolaires différentes, qui passent aux mêmes heures et qui
ramassent des enfants qui pourraient être accueillis dans un autobus.
Cela fait trois fois le même trajet qui se fait par trois autobus pour
ramasser le nombre d'enfants qui iraient peut-être dans un autobus. Je me
demande s'il y a possibilité je ne dis pas qu'il y a une
possibilité de régler tout cela d'un coup sec...
M. Lessard: Non, voici c'est que...
M. Russell: ... de coordonner tout ça de quelque
façon.
M. Lessard: II est certain, en fait, que, dans la loi, nous
prévoyons l'intégration du transport scolaire en vue, justement,
d'une meilleure utilisation du matériel roulant. Maintenant, il y aura
des problèmes à régler et, justement, en passant, je dois
souligner que j'ai eu l'occasion de rencontrer le président des
transporteurs écoliers du Québec qui m'a souligné qu'il
était d'accord avec le projet de loi, mais ça devient un peu la
responsabilité des commissions scolaires qui déterminent les
tracés; nous, nous sommes obligés de payer, en fin de compte,
selon les décisions du directeur; chaque commission scolaire a un
directeur du transport scolaire qui détermine les trajets et les
tracés.
M. Russell: Je n'invoque pas une possibilité, mais, comme
exemple, je sais que vous ne connaissez peut-être pas le coin comme vous
connaissez le Saguenay, mais c'est la même route, de Cowansville à
Mansonville, c'est la même route. On sait que la régionale de
Cowansville prend des élèves à Mansonville, et on sait que
la commission scolaire catholique de Knowlton et la commission scolaire
protestante de Knowlton viennent chercher des élèves dans la
même région. Vous avez donc trois autobus qui passent sur la
même route. Je pense bien que, vu le nombre d'enfants, ça
prendrait peut-être seulement un mini-bus pour tous les prendre.
M. Verreault: Là on parle d'intermunicipalisation...
M. Russell: Non, je parle... Je sais que ce n'est pas tout
à fait la même chose.
M. Lessard: Cela dépend aussi des horaires, cela
dépend si l'enfant est à la maternelle, au primaire ou au
secondaire, cela dépend des horaires qui...
M. Russell: C'est le même horaire, je les rencontre
à peu près tous les matins quand je m'en vais...
M. Verreault: Cela se fait, c'est exact. Il y a le transport des
écoles anglaises et le transport des écoles
françaises.
M. Lessard: II y a deux transporteurs en fait, ils transportent
les élèves anglophones et les élèves
francophones!
M. Verreault: Mais, de toute façon, j'ai rassuré le
député, l'étatisation va se faire plus vite qu'on ne le
pense et ça va le rassurer.
M. Lessard: Alors, c'était efficace, le transport scolaire
tel qu'expliqué par le député?
M. Russell: M. le Président, je soumets ces cas, je pense
qu'on parle d'économie d'énergie, on parle d'épargner de
l'argent, mais c'est toujours le même contribuable qui paie.
M. Lessard: Oui, on a souligné, tout à l'heure, M.
le député de Brome-Missisquoi, M. le Président, que, quand
même, à la suite d'une certaine rationalisation qu'on a
établie au ministère des Transports, il y a 1000 autobus
scolaires qui ne sont plus dans le circuit, justement à la suite d'une
certaine rationalisation. Je pense bien que l'exemple que vous nous donnez
démontre que la rationalisation n'est pas terminée.
Le Président (M. Laplante): Article 66, adopté sur
division. Article 67.
M. Russell: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 68, adopté?
M. Russell: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 69, adopté?
M. Verreault: A l'article 69, je pense qu'on aurait un
amendement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: L'article 69 dit: "Si la corporation obtient,
dès la première année de sa formation, la permission de
conclure un contrat suivant le deuxième alinéa de l'article 49,
elle doit faire une demande de soumissions publiques à toute personne
ayant au Québec sa principale place d'affaires." L'amendement qui est
proposé dirait que, à la troisième ligne, après les
mots "elle doit", on ajoute les mots suivants: "d'abord négocier avec le
détenteur de permis ou le principal détenteur de permis pour
desservir le territoire sous sa juridiction. S'il s'avère impossible de
négocier un tel contrat de transport en commun, elle doit..." Et on
continue.
M. Lessard: II n'y a plus de permis en vertu de 50. Le contrat
qui va se constituer ou se négocier, c'est un contrat de services, c'est
un contrat de gestion, c'est un contrat de gérance.
En vertu de l'article 50, elle ne doit plus...
M. Verreault: A l'article 49, ce n'est pas l'entreprise
privée?
M. Lessard: Oui. D'accord, mais l'article 50, c'est la
corporation qui doit exploiter elle-même. Disons que c'est à
l'article 49: "La corporation doit exploiter elle-même le réseau
de transport de personnes décrit au plan et devis approuvé par le
ministre".
M. Verreault: Cela prend un an.
M. Lessard: Comme on dit, à l'article 49, que la
corporation a l'obligation d'exploiter elle-même le réseau de
transport, on précise à l'article 50 de quelle façon elle
doit le faire. La corporation doit, avant de commencer l'exploitation de son
réseau de transport, exproprier. Cela veut donc dire qu'à 69
c'est une demande, et c'est dans ce sens qu'en fait nous pensons être
protégés. Auparavant, les corporations, par exemple, si nous
n'avions pas exproprié, auraient été aux prises avec un
transporteur unique dans le territoire avec un monopole, parce que
c'était ce transporteur qui avait le permis de la Commission des
transports. Tandis qu'à l'article 49 on dit: La corporation...
M. Verreault: C'est cela. On fait référence
également, à l'article 49 ici, et, après cela, si vous
êtes...
M. Lessard: Un contrat.
M. Verreault: ... si elle doit exploiter... D'abord, pourquoi
doit-elle faire une demande de soumissions publiques?
M. Lessard: Parce que je peux, moi, être gérant
d'une entreprise actuellement, comme je peux, par exemple, demander une
soumission pour gérer une cafétéria.
NI. Verreault: Dans les autobus?
M. Lessard: Je peux avoir mon infrastructure, en fait exproprier
le transporteur actuel et, ensuite, au lieu de gérer, parce que je n'ai
pas le personnel nécessaire, à l'intérieur des cadres
municipaux ou parce que je ne veux pas l'exploiter comme organisme municipal
comme tel. La cor-
poration peut, à ce moment, demander des soumissions à
quelqu'un qui voudrait gérer, qui accepterait de gérer
l'entreprise. C'est dans ce sens-là.
Le Président (M. Laplante): Etes-vous satisfait de la
réponse, M. le député?
M. Verreault: Non. Cela ne fait rien. Je ne suis pas
satisfait.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous tenez à
votre amendement?
M. Verreault: On n'y tient pas plus que cela. C'est le ministre
qui a la responsabilité. Au moins, cela apparaît au journal des
Débats, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Le ministre va l'avoir.
D'accord. Article 69, adopté sur division.
M. Verreault: Sur division.
Le Président (M. Laplante): C'est bien. Article 70?
Adopté.
M. Verreault: Oui, c'est la responsabilité du
ministre.
Le Président (M. Laplante): Article 71? M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: M. le Président, j'ai différentes
réactions devant l'article 71 et je me demande en le relisant, cela fait
plusierus fois que je le relis, si le troisième paragraphe est vraiment
opportun, surtout la deuxième partie du troisième paragraphe,
alors que l'on privilégie, d'une certaine façon, une entreprise
de transport en commun qui aurait été acquise en vertu de
l'article 50. On la privilégie, même si elle se situe
jusqu'à 5% au-dessus de la soumission la plus basse. Puisqu'on peut
supposer que l'achat de gré à gré aurait eu lieu ou que
l'expropriation se serait faite dans les règles, je me demande pourquoi
on crée cette situation de privilège pour contrevenir à la
règle de la plus basse soumission. Par ailleurs, le début du
troisième paragraphe me paraîtrait acceptable. A soumissions
égales, on pourrait accorder effectivement la préférence
à une personne qui est déjà titulaire d'un permis de
transport. Cela va, mais la deuxième partie du troisième
paragraphe, à moins que le ministre n'ait des explications qui m'aident
à comprendre...
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous écoutez
ce que dit le député de Trois-Rivières?
M. Lessard: Je suis d'accord. Je ne vois pas pourquoi, en fait,
on n'aurait pas le meilleur homme au meilleur endroit. Il peut très bien
y avoir une personne qui a déjà été titulaire et
qui a mal administré son entreprise. Alors, la corporation choisira.
M. Verreault: Adopté, sur division.
M. Vaugeois: M. le député de Shefford, un peu de
collaboration.
M. Verreault: C'est le non-sens, M. le ministre, dont je vous
parlais dans votre loi.
Le Président (M. Laplante): On va suspendre l'article 71
pour le reprendre.
M. Lessard: Non-sens, cela dépend. C'est parce que vous ne
l'avez pas compris encore.
Le Président (M. Laplante): Article 72, adopté,
avec papillon du ministre.
M. Lessard: Article 72. On disait...
Le Président (M. Laplante): Article 71. Suspendu. A
l'article 72, le changement...
M. Lessard: Un instant, M. le Président. On change les
mots "trois jours " par les mots "dix jours", parce que je pense bien que
l'article tel que lu, "trois jours", c'est assez limité; alors on donne
"dix jours".
Le Président (M. Laplante): Article 72. Adopté tel
qu'amendé, "trois jours" pour "dix jours". Article 73.
M. Russell: Un instant.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Simplement une question; pourquoi est-ce qu'on dit:
"doit avoir une durée de trois ans"?
M. Lessard: Où, M. le Président?
M. Russell: A la deuxième ligne, "tout contrat conclu
à l'article 73 à la suite d'une demande de
soumission publique entre les soumissionnaires choisis, la corporation doit
être d'une durée de trois ans."
M. Lessard: C'est encore pour faire en sorte que l'individu ait
une certaine assurance dans son contrat; c'est qu'on a pris la norme du
transport scolaire, cela aurait pu être...
M. Russell: De mémoire, est-ce qu'on a quelque chose, dans
la loi, qui protège la corporation si parfois le soumissionnaire ne s'y
conforme pas durant les douze premiers mois?
M. Lessard: C'est un peu comme le contrat avec les transporteurs
scolaires.
M. Russell: Les mêmes normes.
M. Lessard: Oui, ce sont les mêmes normes,
c'est-à-dire que, si le contrat n'est pas respecté, ils
peuvent toujours faire valoir que le contrat n'est pas respecté et
casser le contrat.
M. Russell: Est-ce que ces normes sont établies par
règlement?
M. Lessard: Je pense que ce contrat devrait être fait,
préparé par la corporation intermunicipale des transports ou la
corporation municipale et devrait prévoir les conditions du contrat, et
si l'une des conditions du contrat n'est pas respectée, la corporation
pourra toujours agir.
M. Russell: On dit, à l'article 70: "Si les soumissions
sont faites suivant les procédures déterminées par
règlement du gouvernement". C'est peut-être à ces...
M. Lessard: On aurait un projet de contrat à proposer.
M. Russell: Avec une réglementation.
M. Verreault: C'est l'équivalent du contrat qui a
déjà été soumis, ça? Vous n'avez pas
déjà présenté une ébauche de contrat, en ce
sens? C'est une question que je vous pose.
M. Lessard: Non. M. Verreault: Ah bon!
M. Russell: II y a une réglementation qui va être
présentée.
Le Président (M. Laplante): Article 73. M. Verreault:
M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Shefford.
M. Verreault: Mon type en arrière me fait penser à
une chose...
Le Président (M. Laplante): Qui, votre type en
arrière? Votre recherchiste.
M. Verreault: C'est ça. Ce qui a été
présenté en février dernier, c'était un semblant de
contrat, une négociation, un genre de contrat intermunicipalisé,
c'était ça?
M. Lessard: En février dernier? M. Verreault:
Oui.
M. Lessard: Avec qui, avec les transporteurs scolaires?
M. Verreauit: Cela a été soumis pour
prétendue consultation.
M. Lessard: Non, cela n'existe plus.
M. Verreault: Cela n'existe plus. M. Lessard: C'est
retiré.
M. Verreault: Ah bon! Comme ça, vous allez en
présenter un autre.
M. Lessard: On aurait, à ce moment-là, pour les
corporations...
M. Verreault: Aussi brillant que le dernier que j'ai lu.
M. Lessard: Aussi brillant, pourriez-vous vous expliquer?
M. Verreault: Ecoutez, je l'ai lu moi-même en
février, j'en ai pris connaissance. C'était une photocopie.
D'ailleurs, je pense que M. Lachapelle avait rencontré l'ATEQ à
ce moment-là, si ma mémoire est bonne. Evidemment, je ne veux pas
blâmer le document plus qu'il le faut. C'était une ébauche
et on retrouve l'ébauche là-dedans. C'est pour ça que je
vous disais que le bilan en question n'était pas brillant, parce que je
considère que l'article 73, ce n'est pas plus brillant. C'est mon
dire.
M. Lessard: L'article 73, vous ne pouvez pas dire que ce n'est
pas brillant, il n'est pas là.
M. Verreault: Non, il est ici. C'est cette affaire-là.
M. Lessard: Je comprends. Ecoutez...
M. Verreault: Je justifie au moins mon dire, monsieur...
M. Lessard: Etant dans une situation comme vous l'êtes, je
comprends...
M. Verreault: Je ne suis pas dans une mauvaise situation, M. le
ministre.
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez qu'on revienne
à l'article 73, adopté sur division?
M. Verreault: Je veux simplement aider les municipalités
qui vont avoir des problèmes tout à l'heure, et aider le ministre
qui va être emmerdé.
M. Lessard: Je vous remercie de votre aide, mais je peux m'en
passer.
M. Verreault: Cela me fait plaisir. N'importe quand, sifflez, je
serai là, quelque part.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 73 est
adopté sur division ou est-il adopté tout bonnement?
M. Russell: L'article 73, c'est encore avec l'approbation du
ministre. Il va avoir du travail, le ministre.
M. Verreault: Je comprends.
Une Voix: II est tout petit, mais il est tout là.
M. Lessard: Dans les contrats scolaires, le ministre approuve
aussi. C'est dans le système qui prévalait auparavant. Le
ministre approuve en fait les...
Le Président (M. Laplante): Article 73, adopté.
Article 74.
M. Verreault: On devrait dire sur division.
Le Président (M. Laplante): L'article 73 est adopté
sur division. Article 74, adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Sur division aussi?
M. Russell: Les articles 74 et 75 sont adoptés. Le
Président (M. Laplante): Article 75? M. Russell:
Adopté. 76. Le Président (M. Laplante): Article
76.
M. Russell: On peut mettre fin aux contrats, comme je le
mentionnais tout à l'heure, mais toujours avec la permission du
ministre.
Le Président (M. Laplante): C'est une concordance? Article
77.
M. Lessard: II devrait y avoir de la justification.
M. Russell: J'espère.
Le Président (M. Laplante): Article 77, adopté?
M. Verreault: Adopté.
M. Russell: Ce n'est pas clair qu'il y aura justification ou non.
Cela dit simplement...
Le Président (M. Laplante): On tombe au chapitre IV.
Bureau d'examen des griefs. Article 78.
Bureau d'examen des griefs
M. Lessard: Je voudrais prendre quelques minutes pour expliquer
dans quel sens nous avons fait ce bureau d'examen de griefs. Il est certain que
c'est la première fois que, dans un projet de loi de transport en
commun, apparaît un bureau des griefs.
En vue de permettre à l'usager de pouvoir exposer ses
problèmes, les problèmes qu'il vit dans le transport en commun,
il est certain que le ministre n'a pas l'intention de créer du personnel
per- manent à ce bureau des griefs, de façon que les commissions
de transport soient obligées d'assumer des salaires énormes pour
ce bureau de griefs. Nous avons dit que ce bureau pouvait être
constitué d'au moins trois personnes et d'au plus sept personnes. Ce
bureau serait nommé selon des critères qui seraient
précisés par le ministre et qui pourraient être ceux que
nous avons, par exemple, dans la nomination des administrateurs pour un
hôpital, donc choisis par les groupes socio-économiques et qui
pourraient se réunir, il faudrait le préciser, une fois par mois
pour analyser les griefs qui seraient présentés par les
usagers.
C'est la première fois, je pense, que nous avons, dans un projet
de loi, une volonté de permettre aux usagers de pouvoir se faire
entendre. Je comprends bien que ce projet de loi permet la constitution de
conseils d'administration qui représentent les municipalités et
que, normalement, les municipalités devraient être proches, que
les responsables municipaux devraient être proches de leurs
électeurs.
Cependant, je pense bien qu'il serait bon, à mon sens, pour
autant que cela ne devienne pas exagéré, de permettre ce bureau
des griefs. Mais on pourrait aussi, étant donné que cela pose des
problèmes, pas des problèmes considérables, mais des
points d'interrogation, simplement modifier l'article et permettre que ce
bureau des griefs, si besoin il y a, soit établi lorsqu'il y aura
décision du lieutenant-gouverneur, s'il y a des problèmes
véritables à ce sujet.
Quant à moi, je pense bien que ce serait quand même bon,
dans une loi constituant des corporations municipales et intermunicipales de
transport, d'accepter que l'usager qui décide de se plaindre des
services des transports ait un canal, ait un moyen de se plaindre. C'est
l'objet des bureaux de griefs. En même temps, cela pourrait
éviter, par exemple, la multiplication des pétitions, tel que
prévu dans un article précédent, où les gens en
seraient rendus à une situation tellement insatisfaisante dans le
transport en commun qu'on doive convoquer le conseil d'administration des
corporations municipales.
Vous allez me poser la question à savoir pourquoi je n'ai pas
prévu que ce soient des membres de la corporation intermunicipale ou
municipale de transport qui soient sur ce bureau de griefs. Vous conviendrez
que si j'avais prévu que ce soient ces mêmes personnes, ces gens
qui ont la responsabilité d'administrer le transport en commun, ces gens
auraient eu tous les avantages pour essayer d'annuler ou d'amenuiser le grief
qui aurait été présenté par les usagers.
C'est dans ce sens il est en discussion que j'ai
prévu le Bureau de griefs.
Le Président (M. Laplante): Article 78, le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Je vous remercie, M. le Président. Je dois
dire que le ministre répond assez bien à ce que j'avais à
l'esprit, lorsque j'ai soulevé ce problème à l'occasion de
la discussion sur l'ar-
tide 23 qu'on a mis en suspens. Je m'étais demandé, en
relisant les articles 78 à 81, si ce n'était pas un peu superflu.
Je me suis dit aussi que, comme les membres d'un conseil d'administration de
nos corporations étaient des représentants élus des
citoyens, ils constituaient eux-mêmes des niveaux d'appel et de
doléance, d'expression de do-léance pour les citoyens... Je me
suis demandé aussi si l'existence de tels bureaux n'était pas
susceptible d'alourdir un certain processus d'information dans les deux
sens.
Constatant en plus que le bureau n'a pas de pouvoirs réels face
à la corporation... J'admets que le ministre répond assez bien
à ces questions et que, compte tenu de l'espèce d'existence
mais à confirmer de tels bureau, cela me satisfait.
J'ai une autre préoccupation à l'esprit. Il y a
répondu aussi, c'est celle des coûts. Mais vous avez bien dit que,
de toute façon, ces bureaux, tout en rendant service
éventuellement aux corporations, puisqu'ils feront des études des
griefs présentés, ne devraient pas coûter cher, ne
devraient représenter de services permanents; cela me satisfait
aussi.
J'en profiterai pour faire une parenthèse à l'endroit du
député de Shefford. Dans ce genre d'approche, j'aime bien avoir
celle de l'entreprise privée, moi aussi. Je suis d'accord. Dans le cas
qui nous concerne, il me semble que le député de Shefford, qui
m'a souvent envoyé la balle dans ses interventions, devrait admettre
qu'on est en face, ici, d'un secteur qui est d'abord un service, un service
public. L'entreprise privée n'est pas toujours bien placée,
étant donné ses orientations fondamentales, pour remplir un
service public qui est difficilement rentable. Quand l'Etat
permettez-moi de terminer intervient par des subventions dans un genre
d'entreprise comme celle-là, je pense que les règles de
l'entreprise privée sont faussées. Les règles du jeu sont
faussées, parce qu'à partir du moment où l'entreprise
privée ne cherche pas à fonctionner efficacement aux moindres
coûts et que le déficit éventuel est comblé par le
gouvernement, on constate que tout devient faussé et que l'entreprise
privée peut arriver à fonctionner à des coûts plus
élevés que le service public administré à un niveau
public, soit municipal, soit gouvernemental de niveau provincial.
Je ne veux pas être déplaisant pour qui que ce soit et
donner des exemples concrets que j'ai sous les yeux dans ma région, mais
je pense que c'est élémentaire de comprendre qu à partir
du moment où l'entreprise privée perd la notion des profits, avec
l'assurance que ses déficits seront comblés par les
gouvernements, le tout devient modifié et cela peut même signifier
la recherche de coûts excessifs ou l'absorption, au niveau d'une
entreprise, de dépenses qui auraient pu être imputées
à une autre entreprise qui intervient.
A mon avis, quand les règles du jeu ne sont pas
respectées, il faut se retourner vers l'entreprise publique pour donner
le service public.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Verreault: M. le Président, j'aurais simplement un mot
à ajouter. Je ne veux pas réfuter les dires du
député de Trois-Rivières.
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez, je vais
prendre votre...
M. Verreault: Il y a seulement une chose que je vais dire...
Le Président (M. Laplante): Le député de
Brome-Missisquoi m'avait demandé la parole avant vous.
M. Verreault: ... qu'il faut toujours payer pour apprendre et
qu'ils vont apprendre à leurs dépens.
Le Président (M. Laplante): Prier pour apprendre?
M. Verreault: Payer, ce n'est pas la même chose. Il y en a
qui prient pour ne pas payer.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, de façon très
brève, un peu comme l'a dit le député de
Trois-Rivières, je me suis interrogé un peu sur le coût de
ce bureau d'examen de griefs. Je m'interroge encore. Comme le ministre dit que
cela ne devrait pas coûter cher... J'en doute, j'ai toujours peur de ces
choses qui ne coûteront pas cher. Quant au principe lui-même, je
pense qu'il est excellent. Je suis bien d'accord sur le principe. S'il y avait
un moyen de s'assurer que cela ne coûterait pas trop cher... Comme c'est
un service public qui est exploité par une corporation, je pense que
c'est presque nécessaire.
Si c'était l'entreprise privée, elle a des buts
différents. Elle est obligée de fonctionner et voir... Dans le
contexte actuel, je pense bien que nous serons favorables à cette
proposition dans la loi, et aux articles 78 et 79.
Le Président (M. Laplante): Article 78, adopté...
Excusez, M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, si vous me permettez, comme
ce n'est peut-être pas clair véritablement, le bureau d'examen des
griefs, et que les règlements ne sont pas prévus dans ce projet
de loi, si on était d'accord, à la fin du projet de loi, soit
l'article 124; on pourrait dire que la présente loi entre en vigueur le
jour de sa sanction, sauf pour les articles 78, 79, 80, 81 et suivants, qui
entreraient en vigueur à la date qui pourra être fixée par
le gouvernement.
M. Russell: A l'article 23?
M. Lessard: Non, l'article 23 resterait le même.
M. Russell: Oui, d'accord. M. Lessard: On devrait
dire...
M. Russell: Est-ce qu'on a repris un amendement à
l'article 23?
Le Président (M. Laplante): On va revenir tout à
l'heure à l'article 23.
M. Lessard: Pour le bureau de griefs, à la fin, à
l'article 124, on va préparer un amendement touchant et l'article 23 et
les articles 78 à 81, pour qu'il y ait concordance et que le bureau
d'examen des griefs puisse entrer en vigueur lorsqu'on aura vraiment
complété les règlements de ce bureau, lorsqu'on aura
analysé entièrement les conséquences et lorsqu'on jugera
si c'est nécessaire ou non.
Le Président (M. Laplante): Article 78, adopté?
M. Lessard: Disons qu'on pourrait attendre à l'article 124
pour régler le problème de l'article 23 et des articles 78
à 81.
M. Russell: Quant à moi, c'est adopté
jusqu'à l'article 82.
Le Président (M. Laplante): On peut tous les adopter et,
s'il y a une concordance, elle s'appliquera tout de suite. On reviendra
à l'article 23 après cela.
M. Lessard: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 79, adopté.
Article 80, adopté. Article 81, adopté. Chapitre V, dispositions
financières. Article 82. M. le ministre. Avez-vous des commentaires sur
le chapitre V?
Dispositions financières
M. Lessard: Sur le chapitre V, mais pas à l'article
82.
Le Président (M. Laplante): Article 82, adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 83, adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 84, adopté?
M. Verreault: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Article 84, adopté sur
division. M. le député de Shefford.
M. Verreault: Je profite de l'occasion pour remercier le
ministre...
M. Russell: Adopté sur division, moi aussi. Le
Président (M. Laplante): Oui.
M. Verreault: ... des Transports. Je tiens à remercier, au
nom de la population du Québec, le ministre des Transports pour le
gentil petit cadeau de Noël qu'il donne aux corporations intermunicipales,
relativement à l'article 84, parce qu'on sait que les corporations
seront déficitaires et que ce sont encore les contribuables qui paieront
les pots cassés d'un gouvernement qui ne sait pas au juste comment
administrer son affaire. De toute façon, je tiens quand même
à le remercier. On est en pleine période des fêtes. Je me
dois de vous remercier au nom de la population.
Une Voix: Sur division.
M. Lessard: M. le Président, je comprends que le
député est en fête...
M. Verreault: Je m'excuse.
M. Lessard: ... au cours de cette période.
M. Verreault: Je voudrais qu'il précise de quelle
manière je suis en fête.
M. Lessard: M. le Président, je n'ai rien à
préciser. Je pense que j'ai indiqué, au cours de la
deuxième lecture ainsi qu'en réplique, que le gouvernement du
Québec avait l'intention d'assumer ses responsabilités en ce qui
concerne le paiement des déficits. Encore là, nous devrons
respecter la clause de 45% à 55%. Lorsque le député de
Shefford m'indique que nous donnons un cadeau des fêtes aux corporations
municipales, ceci va en relation avec la nécessité du transport
en commun, j'ai eu l'occasion de l'expliquer. Je pense bien que, si le
député de Shefford avait eu l'occasion de discuter des projets de
loi qui ont été constitués lorsque nous avons
accepté la Loi des commissions de transport, il aurait dû faire la
même remarque à son ministre des Transports du temps...
M. Verreault: Maintenant, c'est vous qui êtes ministre.
M. Lessard: ... qui, à ce moment, avait
empêché les véritables responsables de l'administration
municipale d'avoir des contrôles sur les deniers publics, alors
qu'actuellement cette loi donne aux véritables responsables,
c'est-à-dire à ceux qui sont nommés par la population, le
choix d'appliquer ou de gérer le transport en commun, alors qu'en
constituant des corporations de transport,
on a créé des nids à patronage, ce qui n'est pas le
cas actuellement.
M. Verreault: De toute façon, M. le Président, il
n'en demeure pas moins que le ministre c'est ce que j'en conclus
pense que c'est la faute du Parti libéral. Dorénavant, quand il
aura des déficits à combler et qu'il n'aura pas d'argent pour les
combler à sa guise, ce sera la faute des corporations
intermunicipales.
M. Lessard: Nous assumerons nos responsabilités.
Le Président (M. Laplante): Article 84, adopté sur
division.
M. Russell: M. le Président, juste une petite
remarque.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Je n'aurais pas d'objection à ce que le
ministre ajoute, à la fin, lorsqu'il parle de la charge aux
municipalités, "dont le territoire est soumis à la juridiction de
la corporation et du gouvernement." S'il voulait mettre cela, ce serait en
dehors, cela réglerait et cela préciserait la situation.
M. Lessard: Non. "Sont à la charge de la
municipalité dont le territoire est soumis à la juridiction de la
corporation et du gouvernement", ce n'est pas sous la juridiction du
gouvernement, c'est sous la juridiction de la corporation. Je pense...
M. Russell: On parle des déficits. On parle toujours du
paiement des déficits d'exploitation.
M. Lessard: II appartient au gouvernement du Québec de
déterminer les pourcentages des déficits qui seront
défrayés par ce même gouvernement concernant les
corporations municipales ou intermunicipales de transport. Si nous
décidons de modifier, comme nous l'analysons actuellement le paiement de
ces déficits, nous le ferons en relation avec le ministre des Finances
et le Conseil du trésor.
M. Russell: Cela préciserait le pourcentage que le
gouvernement accepterait de payer. C'est fait par réglementation. Si on
mettait que les déficits ne seront pas absorbés seulement par la
corporation, mais que le gouvernement en absorbera une partie, je pense que
cela rassurerait certains groupements qui sont inquiets actuellement.
M. Lessard: II y a une certaine autonomie municipale et les
déficits sont des subventions que nous donnons aux corporations
intermunicipales de transport. La différence est basée sur des
critères et des normes, ce que vous n'avez jamais été
capables de faire de 70 à 76.
M. Verreault: A vous entendre, j'ai l'impression qu'on commence
à faire des choses depuis que vous êtes là.
M. Lessard: Vous n'aviez qu'à regarder votre ancien
ministre des Affaires municipales. Ce que vous avez fait, vous nous avez
engagé des millions à venir parce que vous n'avez pas
été responsable, ni pour les Olympiques, ni pour les
municipalités.
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous revenir au
transport? A l'ordre, s'il vous plaît, M. le ministre!
M. Russell: C'est ce que fait le ministre actuellement, il
transporte.
Le Président (M. Laplante): On va rester dans le
transport. Article 84, adopté sur...
M. Verreault: II extorque.
Le Président (M. Laplante): Article 84, adopté sur
division. Article 85, adopté sur division aussi?
M. Lessard: Non. Article 85 aussi...
Le Président (M. Laplante): Article 85, le ministre a un
papillon.
M. Lessard: Dans le deuxième paragraphe, à
l'article 85, retrancher, aux sixième et septième lignes du
deuxième alinéa le mot "uniformisée", c'est-à-dire
qu'on parlait de l'évaluation uniformisée. Or, nous n'avons pas
encore au Québec d'évaluation uniformisée, cela pourrait
créer des problèmes. Alors, nous retranchons ce terme, et nous
ajoutons, avant la fin du paragraphe, c'est-à-dire à la
huitième ligne du deuxième alinéa, avant les mots "soit en
proportion." la dernière phrase "soit de toute autre
formule déterminée par règlement du gouvernement."
Si j'ajoute cet amendement, c'est parce que nous sommes actuellement
à étudier un certain nombre de formules qui pourraient être
plus favorables ou selon ce qui nous a été souligné
par le député de Trois-Rivières hier plus conformes
à ce qui existe actuellement au niveau des commissions de transport,
telle la formule des coûts-bénéfices ou une autre. Si nous
arrivions à une formule qui soit plus équitable pour l'ensemble
des municipalités, la répartition des déficits pourrait se
faire entre les municipalités selon ces formules.
M. Verreault: Le gouvernement ou le ministre peut-il juger
à propos de ne pas donner de subvention du tout? Cela peut-il aller
aussi loin que cela?
M. Lessard: Si c'est le cas, nous assumerons nos
responsabilités et le peuple jugera.
M. Verreault: Pourriez-vous répondre à ma
question?
M. Lessard: Non, pas dans l'esprit du législateur,
aucunement.
M. Verreault: Ah bon!
Le Président (M. Laplante): Article 85. Pas d'autres
commentaires, M. le député de Trois-Rivières?
M. Lessard: On ne pourra quand même pas être aussi
mauvais gouvernement que vous l'avez été.
Le Président (M. Laplante): Article 80, M. le
député de Trois-Rivières.
M. Verreault: Cela fait seulement un an qu'il est là, mais
on est capable de juger de votre...
Le Président (M. Laplante): S'il vous plaît!
Continuez, ça va bien!
M. Vaugeois: Je vais mettre un peu de baume sur les plaies
qu'ouvre le député de Shefford à toutes les deux
minutes.
J'apprécie beaucoup ces modifications à l'article 85 parce
que, effectivement, cela ouvre la porte à d'autres critères comme
celui de la relation coût-bénéfice ou encore des revenus au
mille parcouru et, à mon avis, cela a des chances de corriger, dans le
bon sens, l'évaluation de la répartition des coûts de
l'organisation du service des transports en commun; à ce point
d'ailleurs que, en relisant attentivement le deuxième paragraphe de
l'article 85, quand je m'arrête aux critères qui sont là,
vous avez d'abord le nombre de milles parcourus, vous avez ensuite la somme du
nombre d'heures pendant lesquelles chaque véhicule circule sur un
territoire donné; après, on tombe au niveau de la population. Or,
le fait qu'une ville ait une bonne population, avec une densité
raisonnable, peut justement faire que ce soit rentable. C'est là que les
revenus sont bons. Il faut en tenir compte. Et cela va encore plus loin si on
arrive à l'évaluation totale des immeubles. S'il arrivait qu'il
se trouve une concentration d'édifices qui ont une grosse valeur, sur
une surface restreinte, ce critère, à mon avis, devrait
s'appliquer de façon inversement proportionnelle de telle façon
que, une municipalité qui aurait une bonne densité urbaine,
devrait, à mon avis, en profiter dans la répartition des charges.
Une façon d'arriver à cela, c'est d'introduire un critère
coût-bénéfice. Et plus, ça devrait amener chaque
conseil municipal à se faire le publiciste du transport en commun et
à prendre toutes sortes de moyens pour le favoriser et rejoindre nos
préoccupations de base, dans ce projet de loi, c'est-à-dire:
décongestionner nos villes, combattre la pollution, économiser
l'énergie, etc. Mais je pense que cet élément de
coût-bénéfice, même s'il n'est pas dans la loi, devra
se retrouver dans les règlements; c'est ce que nous annonce le ministre,
et, à ce moment, nous avons deux critères du deuxième
paragraphe, qui auront des chances d'être appliqués dans le sens
où ils doivent l'être, c'est-à-dire ne pas pénaliser
une ville qui a une grosse population, si ça signifie de bons revenus,
et encore moins pénaliser une ville qui aurait une bonne
évaluation au mètre carré, parce que, encore là, ce
serait significatif de normes d'urbanisme que nous souhaitons tous et que,
malheureusement, on ne retrouve pas dans les villes de banlieues qui, souvent,
sont le fardeau à traîner pour l'acquisition du transport en
commun. Je pense qu'à l'origine de la détérioration du
transport en commun, il y a eu deux facteurs principaux: il y a eu
l'étalement urbain et il y a eu la perte de la clientèle
scolaire. Or, on n'est quand même pas pour continuer à
traîner cela dans la réorganisation qu'on veut faire du transport
en commun. Je pense qu'il faut s'interroger sur la distinction à faire
entre transport urbain et transport scolaire et il faut également
décourager cet étalement urbain qui risque de continuer si
quelqu'un n'a pas à payer pour cela, et je pense que ceux qui doivent
payer pour cela sont ceux qui contribuent à l'étalement urbain et
non pas la ville qui reste dense de façon raisonnable et qui fait
continuellement les frais de ceux qui s'éparpillent dans toutes les
directions.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: Vous ne croyez pas que l'amendement qui s'ajoute
ici va à l'encontre de la politique du gouvernement et de son parti,
parce que "détermine par règlement", et suivant les dires du
député de Trois-Rivières, on verse vers la
discrétion, ce qui permettrait au gouvernement ou au ministre des
Transports de prendre une décision discrétionnaire.
M. Vaugeois: Non, il n'est pas question de cela, ce sont les
corporations qui décident.
M. Lessard: Le député a peine... Un
règlement, en fait, c'est accepté par le lieutenant-gouverneur en
conseil; peut-être que le député, depuis quelques
années qu'il siège à l'Assemblée nationale, n'est
pas encore au courant de ces formules.
Le Président (M. Laplante): Article 85, adopté sur
division, tel qu'amendé. Article 86.
M. Lessard: C'est dit par règlement du gouvernement. Son
conseiller devrait le savoir.
M. Verreault: II y a pourtant bien des choses que le ministre ne
sait pas. Il signe n'importe quoi aussi.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le ministre, avant de voter sur 86, je voudrais
savoir, relativement à 84 et 85, si, pour les commissions de transport
actuelles, celles qui existent, les subventions, suite aux déficits,
sont remises aux municipalités concernées ou aux commissions de
transport.
M. Lessard: Aux commissions de transport.
M. Dussault: Est-ce qu'on doit conclure, par les articles 84 et
85 votés, que la porte ouverte existe, mais pour des subventions
données aux municipalités plutôt qu'aux corporations?
M. Lessard: Actuellement, le ministère est responsable des
corporations intermunicipales de transport et les subventions devront
être données aux corporations. Comme les conseils d'administration
sont constitués de représentants municipaux, ils devraient
normalement avoir un contrôle par les municipalités, parce que,
justement, contrairement aux commissions de transport qui ont
déjà été constituées, le budget n'est pas
automatiquement accepté par les municipalités dans ce projet de
loi. Le budget peut être refusé ou modifié par les
municipalités et, en cas de conflit, c'est la commission municipale qui
décidera, mais quant aux subventions, comme ministère des
Transports, nous ne sommes pas responsables des municipalités ou de la
situation financière des municipalités; le ministère qui
est responsable de ce secteur, c'est le ministère des Affaires
municipales. Nous devons donc donner à nos organismes que sont les
commissions intermunicipales ou les commissions municipales de transport, ces
subventions, pour défrayer le déficit selon un certain
pourcentage ou selon des règlements qui seront déterminés
par le lieutenant-gouverneur en conseil ou par le gouvernement.
Le Président (M. Laplante): Article 86, adopté.
Article 87, adopté. Article 88, adopté. C'est un article qui est
long. Lavez-vous regardé, M. le député de
Brome-Missisquoi?
M. Russell: Article 88 et 89.
Le Président (M. Laplante): Article 89, adopté.
L'article 89 est long, en avez-vous pris connaissance?
M. Russell: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 90 est court.
Adopté. Article 91, adopté.
M. Russell: C'est seulement un virement de fonds, M. le
Président. C'est pour cela qu'on l'adopte, ce n'est pas un
détournement.
Le Président (M. Laplante): A l'article 92, il y a un
amendement apporté par le ministre.
M. Lessard: A l'article 92, c'est strictement un amendement
mineur. Nous avions indiqué: La commission, nous précisons: La
Commission municipale du Québec.
M. Russell: Une simple remarque, M. le Président, et je
pense que c'est dans l'intérêt de tous. Je trouve que le 1er avril
est une date très hâtive pour le paiement. Si on prend les
procédures normales des corporations municipales, il n'y a pas beaucoup
d'argent qui entre avant le mois de juin, pendant que l'on fait l'homologation
du rôle prélevé, ainsi de suite, puis l'envoi des factures.
Cela va au mois de mai, juin ou juillet avant l'entrée des taxes. Les
municipalités vont être obligées de procéder par
emprunt, à ce moment-là.
M. Lessard: On a fait coïncider cela avec le début
des budgets des municipalités.
M. Russell: Le budget, oui, mais c'est le paiement qu'on demande
ici. Pour le budget, on impose la taxe.
M. Lessard: Si on ne met pas avant le 1er avril, dans le budget,
avant le 1er avril, en fait, la municipalité doit prévoir un an
d'avance le montant d'argent qu'elle devra donner à la corporation sur
son budget.
M. Verreault: Le budget et l'exploitation sont deux choses
différentes.
M. Russell: Je ne suis pas d'accord parce que...
M. Lessard: C'est parce qu'en fait la municipalité
prévoit...
M. Russell: La municipalité va être obligée
de procéder d'abord par emprunts temporaires. Elle va payer, elle va
emprunter à la banque et payer des intérêts. Mais toutes
les dépenses qui vont être occasionnées par les frais de la
corporation entreront dans le budget et cela va être imposé vers
le mois de décembre...
M. Lessard: C'est parce qu'il va y avoir les prévisions
budgétaires de la corporation et les prévisions
budgétaires aussi des municipalités en ce qui concerne le
transport en commun.
M. Russell: C'est cela.
M. Lessard: Ces prévisions budgétaires se font le
1er avril, par exemple, 1978, jusqu'au 29 mars 19...
M. Russell: Non, le 31 décembre.
M. Lessard: De janvier à décembre.
M. Russell: Ce qui arrive, la corporation...
M. Lessard: Cela veut donc dire que, normalement, en janvier,
elles ont prévu, dans leur budget, les montants nécessaires pour
les versements.
M. Russell: II faudrait que la corporation dépose à
la municipalité avant le 1er janvier. C'est court. Cela va être
incorporé dans le budget de la municipalité et c'est au mois de
février, avant l'homologation du rôle et tout cela; le
prélevé va se faire souvent sur la table, parce que les budgets
retardent un peu, cela va au mois de mars, et l'imposition de la taxe prend
effet 30 jours après et les factures sont ensuite envoyées.
Donc, avant que les factures soient envoyées, ça va au
mois de mai ou juin. C'est un cheminement bien normal, ce n'est pas moi qui
l'ai inventé, M. le Président, ça existe depuis
longtemps.
M. Lessard: Nous avons consulté le ministère des
Affaires municipales à ce sujet et on nous indique que la date pour
faire coïncider ça avec les budgets des municipalités, la
date qui est là, en fait, nous a été recommandée
par le ministère des Affaires municipales.
M. Russell: II y a peut-être eu un manque de coordination
ou d'entente, de dialogue entre les deux, parce qu'ici c'est le paiement, c'est
l'imposition du budget. Je suis d'accord que la taxe est imposée pour le
1er avril ou presque toujours. Le premier lundi d'avril, c'est l'imposition de
la taxe, les factures sont envoyées seulement après. La
perception de l'argent ne commence pas avant le mois de mai ou juin.
Ce que je veux dire simplement, c'est que les municipalités n'ont
pas d'argent à ce moment-là. Je n'invente pas ça, j'ai
été maire pendant vingt ans et c'est le Code municipal qui
s'applique. Elles vont être obligées de fonctionner par emprunt
temporaire, donc, c'est l'un ou l'autre. Si vous ne voulez pas que la
corporation fonctionne par emprunt temporaire, ça va être la
municipalité qui va fonctionner par emprunt temporaire. Ce sont des
frais additionnels aux municipalités, c'est simplement ce que je voulais
dire.
M. Verreault: J'aurais seulement deux petites questions, M. le
Président.
M. Russell: J'aurais proposé le 1er juin si ça
change quelque chose, mais si ça...
M. Lessard: J'hésiterais à changer le 1er avril
pour le 1er juin, parce que le ministère des Affaires municipales nous a
recommandé cette date et doit l'avoir recommandée en connaissance
de cause.
M. Russell: II n'y a plus de Code municipal, on dit que le budget
s'applique, c'est vrai qu'on doit le faire pour le 1er avril. Mais c'est la
facturation, le budget est complété et la taxe est imposée
pour le 1er avril; normalement, le 1er lundi d'avril est la date finale et
c'est seulement après ça que les factures sont
envoyées.
Le contribuable a trente jours pour payer, la plupart prennent 60 jours,
parce qu'ils ont 60 jours avant de payer l'intérêt et ils
commencent à payer au mois de juin. Il y a des gens qui payent au mois
de mai, mais la plupart payent au mois de juin.
Une Voix: II a raison.
M. Russell: Anciennement, on donnait un rabais pour faire entrer
les comptes plus rapidement, mais aujourd'hui, c'est défendu.
Le Président (M. Laplante): Sur le même sujet, M. le
député de Beauce-Nord.
M. Ouellette: Je ne sais pas où vous prenez votre
information, mais les taxes, on commence à les payer le 1er janvier et
on a trente jours pour le faire.
M. Russell: C'est rétroactif au 1er janvier, vous ne les
payez pas...
M. Ouellette: Non, c'est-à-dire qu'on prépare nos
budgets municipaux au mois de novembre, on les dépose et, dès le
1er janvier, on commence à percevoir le fruit de cette taxe.
M. Lessard: C'est le paiement de l'année
écoulée qui devra être fait au plus tard le 1er avril. Il
aurait dû...
M. Russell: De l'année précédente.
M. Lessard: De l'année précédente. Si on
retarde au 1er juin...
M. Verreault: Dans le même ordre d'idées, M. le
Président, je voudrais savoir si, d'une part, le ministre va
prévoir ces subventions un an à l'avance pour les
municipalités et si, d'autre part, il va prévoir aussi des dates
pour la remise de ces subventions à ces municipalités.
M. Vaugeois: Corporations.
M. Verreault: Aux corporations, je veux dire; je m'excuse, M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Je suis là, je vous surveille.
M. Verreault: Tu fais bien. Après ça, c'est le
ministre que tu vas devoir surveiller.
M. Lessard: Attendez un peu.
M. Verreault: Est-ce que je dois répéter?
Le Président (M. Laplante): Le paiement d'une subvention
au gouvernement, quand?
M. Lessard: M. le Président, jusqu'ici, avec ces
subventions, nous n'avons pas eu de problème; nous les payons selon des
périodes déterminées et sur présentation de
factures.
Le Président (M. Laplante): Article 92. Adopté.
M. Lessard: Sur justification.
Le Président (M. Laplante): Adopté avec
amendement.
M. Verreault: C'est parce que j'allais vous dire, M. le
Président, que dans le cas de Trois-Rivières, lorsque le
gouvernement a commencé à donner des subventions...
M. Lessard: Et plus que ça, on donne...
M. Verreault:... les subventions se faisaient attendre.
M. Lessard: Plus que ça, on donne des avances.
M. Verreault: C'est généreux de votre part.
M. Vaugeois: C'est une excellente chose, ça m'a permis de
me faire élire.
M. Verreault: Vous êtes un excellent Père
Noël.
Le Président (M. Laplante): Article 92. Adopté, tel
qu'amendé, sur division.
M. Verreault: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Article 93. Adopté. Sur
division ça aussi? Ou normal? Adopté. L'article 93 est iong, vous
en avez tous pris connaissance? Article 94. Adopté.
M. Lessard: L'article 93, M. le Président, c'est
l'application de la loi 36 de 1977, présentée par le ministre des
Affaires municipales.
Le Président (M. Laplante): Article 95, adopté.
Article 96, adopté. Article 97, adopté. Article 98,
adopté. Article 99...
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 100,
adopté. Article 101, adopté. Article 102, adopté. Article
103, adopté. Article 104, adopté. Article 105, adopté.
Chapitre VI. Infractions et peines. Avez-vous des commentaires avant de
commencer, M. le ministre?
Infractions et peines
M. Lessard: Non, M. le Président.
M. Verreault: II pourrait peut-être en donner quand
même.
Le Président (M. Laplante): Article 106,
adopté?
M. Verreault: Je vois des pénalités de $100 et une
récidive de $500. Je ne comprends pas toute la patente. Pourrait-il me
donner juste...
Le Président (M. Laplante): 106, adopté. 107. M. le
député de Shefford.
M. Lessard: Est-ce que vous connaissez la différence entre
une infraction et une récidive?
M. Verreault: Je comprends. Ce n'est pas moi qui devais
être ici, c'est le député de Charlevoix. C'est parce que je
n'ai pas lu toute la patente en dernier. Je voudrais simplement avoir un
commen- taire relativement à 107. Ces pénalités sont en
fonction de quoi?
M. Lessard: En fonction des règlements, des dispositions
qui sont prévues à la présente loi et à ses
règlements.
M. Verreault: A la corporation? M. Lessard: C'est
cela.
M. Verreault: Et les pénalités sont de $100 pour la
première infraction et de $500...
M. Lessard: C'est cela.
M. Verreault: Quand on voit, dans d'autres domaines, des
pénalités de $500, de $1000, de $5000... C'est justifié,
les $100 et les $500?
M. Lessard: Vous voyez cela où, des
pénalités de $1000, de $2000.
M. Verreault: Je ne sais pas. Je vois, à a), pour chaque
infraction, une amende...
M. Lessard: Dans le cas de $500, c'est une récidive.
M. Verreault: C'est cela, oui. Il y a des pénalités
dont les montants varient de $100 à $500, s'il y a récidive ou
non.
M. Lessard: Tout simplement pour permettre, en fait...
M. Verreault: Est-ce que c'est proportionnel à d'autres
lois semblables ou équivalentes? Je prends comme exemple...
M. Lessard: C'est selon la Loi des commissions de transport.
M. Verreault: Qui est déjà appliquée dans
ces endroits. D'accord.
M. Lessard: C'est cela, et qui a été votée
par vous-mêmes.
Le Président (M. Laplante): Article 107 adopté sur
division ou adopté...
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Pas de problème.
Article 108, adopté.
M. Vaugeois: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Je voulais éviter une intervention à
haute voix, mais je suis un peu choqué par l'expression "la commission
de l'infraction". Je me demande si on ne pourrait pas l'écrire
autre-
ment, à moins que les juristes n'aient des exigences. J'aurais
lu, il me semble: "... se prescrit dans les six mois suivant l'infraction" et
on dirait la même chose. "La commission de l'infraction", je trouve que
c'est...
M. Michaud: L'infraction a été commise.
M. Vaugeois: Je comprends, mais ce n'est pas nécessaire.
L'infraction a été forcément commise.
M. Lessard: Comment voulez-vous...
M. Vaugeois: Six mois suivant l'infraction.
M. Lessard: D'accord, il n'y a pas de problème, suivant la
date de l'infraction.
M. Vaugeois: Si tu veux. C'est mieux.
Le Président (M. Laplante): L'article 108 est
amendé comme suit: Les poursuites en vertu de la présente loi se
prescrivent dans les six mois suivant la date de l'infraction.
Adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Laplante): 109, adopté?
M. Verreault: Oui.
Dispositions transitoires et finales
Le Président (M. Laplante): A 110, il y a une correction
de la part du ministre. Chapitre VII, dispositions transitoires et finales.
M. Lessard: M. le Président, nous changeons la
première ligne, remplacer "dès la création d'une
corporation" par "dès le début de l'exploitation par une
corporation". C'est pour éviter qu'il y ait des permis qui soient
renouvelés par la Commission des transports. Admettons, par exemple, que
le permis soit émis par la Commission des transports le 28
février et que, le 1er janvier 1978, il y ait création d'une
commission intermunicipale, mais qui n'est pas encore en exploitation, de telle
façon que la Commission des transports ne serait pas capable de
renouveler son permis au transporteur actuel.
C'est pourquoi nous modifions cet article, pour préciser que la
Commission des transports aura toujours le droit de renouveler, en date du 28
février, par exemple, le permis de ce transporteur, mais, après
le moment où il y aura début de l'exploitation de la commission,
il ne pourra y avoir renouvellement de permis parce que la commission aura, en
vertu de l'article 50, acquis ou exproprié de gré à
gré. Il n'y aura plus le besoin de renouveler le permis.
M. Verreault: Y compris les transporteurs scolaires.
Le Président (M. Laplante): Article 110, adopté
avec amendement. M. le député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Les explications du ministre me paraissent fort
importantes. Je voudrais m'assurer que, de la même façon qu'on
corrige pour ne pas empêcher qu'une population profite d'un service de
transport en commun, de la même façon on va protéger les
corporations qui seraient susceptibles de se former dans un territoire
où il y a des permis temporaires pour que ces permis temporaires ne
deviennent pas des permis permanents pendant la période des premiers
mois qui vont suivre l'application de la loi. J'insiste encore une fois
là-dessus, parce que j'ai un cas particulier.
M. Lessard: Si vous allez aux définitions, en page 2, vous
avez à h) "permis du transport en commun": un permis valide et en
vigueur, délivré par la Régie des transports du
Québec avant le 15 février 1973 et portant mention des mots
"transport en commun" ou "service d'autobus" de même qu'un permis valide
et en vigueur délivré par la Commission autorisant son titulaire
à fournir un service de transport de personnes, etc."
Il y aurait possiblement à ce moment-là, renouvellement,
à moins que...
D'accord, je comprends, vous voulez éviter que le permis
temporaire devienne permanent.
M. Vaugeois: Oui, si vous permettez, je vais dire quelque chose
que je n'ai pas encore dit depuis le début. De toute évidence, il
me semble y avoir des entrepreneurs en transport qui ont fait des pieds et
mains pour aller chercher des permis récemment, un peu en fonction d'une
loi qui s'en venait.
Actuellement, j'ai un entrepreneur en transport qui se fait accorder un
permis temporaire. L'échéance prochaine, c'est avril 1978. Avec
la nouvelle loi, s'il voit que la corporation intermunicipale s'organise
lentement, il va faire encore des pieds et des mains pour aller chercher un
permis renouvelable automatiquement auprès de la Commission des
transports.
M. Lessard: Non pas renouvelable automatiquement. D'accord, il
vous appartiendra, comme je l'ai indiqué tout à l'heure, de faire
valoir le fait que ce permis ne devrait pas être transformé en
permis permanent.
M. Vaugeois: Je comprends, mais c'est vous qui êtes
ministre et je ne suis pas la Commission des transports.
M. Lessard: Non, mais le ministre n'a pas de contrôle sur
la Commission des transports. Il a un contrôle en relation avec les
règlements qui sont faits, pour que ces règlements soient
appliqués par la Commission des transports, de même que le
ministre de la Justice n'a pas de décision à prendre sur
l'interprétation de la loi. Nous faisons les lois. Moi, comme ministre
des Transports, je fais les règlements et il appartient à la
Commission des transports d'interpréter les règlements et
d'entendre les revendications de la population.
Je ne peux pas, quant à moi, annuler comme ministre des
Transports un permis qui est donné par la Commission des transports.
M. Vaugeois: Non, il n'est pas question de cela, sauf que
j'imagine que la Commission des transports, sans recevoir des instructions, a
quand même des orientations. J'imagine qu'elle a des orientations. En
tout cas, je me trompe peut-être, mais ce que je souhaiterais, c'est que
la Commission des transports soit sensibilisée à ce
problème. Si vous ne pouvez pas le faire, M. le ministre, je vous avoue
que j'ai commencé à le faire, parce que, récemment, j'ai
rencontré M. Bouchard pour le questionner sur sa façon de faire
à ce moment-ci, compte tenu de cette loi qui s'en venait, compte tenu de
la possibilité qu'elle soit votée avant la fin de l'année
1977 et j'ai eu l'impression que le président de la commission
était un peu inquiet sur le rôle à venir de sa commission,
compte tenu qu'il y a un certain nombre de choses qu'il faisait jusqu'à
maintenant qu'il ne fera plus.
M. Lessard: L'inquiétude peut être pour d'autres
choses que celles que vous prévoyez.
M. Vaugeois: Ah!
M. Russell: II faut d'abord faire adopter la loi avant la fin de
la session, c'est le député de Trois-Rivières qui fait un
"filibuster".
M. Michaud: C'est qu'il a tellement bien appris de vous
autres.
M. Vaugeois: J'ai fini.
M. Russell: II y a des élèves qui dépassent
le maître.
Le Président (M. Laplante): Article 110, adopté.
Article 111, adopté.
M. Verreault: J'aurais seulement une question à poser au
ministre. On parle des règlements. Vers quelle date entend-il
déposer ou faire paraître les règlements?
M. Lessard: Dans les plus brefs délais. M. Verreault:
Je comprends le ministre.
Le Président (M. Laplante): Article 111, adopté?
Adopté.
M. Verreault: Est-ce que le ministre va avoir la chance de les
lire?
Le Président (M. Laplante): Article 112,
adopté?
M. Lessard: Je pense que... Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 113,
adopté?
M. Lessard: J'aurais plus de remarques à vous faire
à ce sujet...
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous parlez de
l'article 113, M. le ministre?
M. Lessard: Non, M. le Président.
M. Verreault: II n'est pas du tout question...
Le Président (M. Laplante): Article 113,
adopté?
M. Verreault: Oui.
Le Président (M. Laplante): Article 114, adopté?
Article 115, adopté? M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: A l'article 115, je trouve que ce sont encore
là des pouvoirs très arbitraires. C'est le gouvernement qui se
transforme en corporation municipale.
M. Lessard: A quel article, si vous me permettez?
Le Président (M. Laplante): A l'article 115.
M. Russell: 115, "à défaut par une corporation
d'adopter un règlement ou une résolution dans le délai
imparti par la présente loi, ce règlement ou cette
résolution peut être adopté par le gouvernement et lie la
corporation comme si ce règlement ou cette résolution eût
été adopté par elle."
M. Lessard: M. le Président, nous avons
précisé des délais à la corporation pour adopter un
certain nombre de règlements de fonctionnement. Nous présumons
que la corporation, étant responsable devant la population, devra
respecter les délais prévus par la loi. Cependant, le ministre
doit toujours prévoir les situations les plus difficiles dans une
loi.
M. Russell: Ce n'est pas le ministre, c'est le gouvernement.
C'est cela qui nous console un peu.
M. Lessard: Le gouvernement, c'est le lieutenant-gouverneur en
conseil.
M. Russell: Oui, c'est cela qui me console un peu. Ce n'est pas
le ministre qui est en cause, c'est le gouvernement. Cela sauve un peu la
situation.
M. Lessard: Ce sont des règlements, en fait il s'agit de
règlements qui sont soumis au lieutenant-gouverneur en conseil. Nous
présumons que les corporations vont faire leurs règlements. Si
les corporations ne font pas ces règlements qui nous apparaissent
absolument nécessaires en vertu de la loi, à ce moment, c'est le
ministre qui devra soumettre des règlements au gouvernement,
c'est-à-dire le lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Russell: Un autre chapeau.
Le Président (M. Laplante): Article 115, adopté sur
division.
M. Verreault: Les articles 116 et 117 sur division.
Le Président (M. Laplante): Article 116, adopté sur
division.
M. Verreault: Pour la simple raison qu'à la
dernière campagne électorale, le Parti québécois
avait suggéré d'injecter $200 millions aux municipalités
pour les aider. Ce projet de loi oblige les municipalités à taxer
encore les contribuables. Alors, on ne peut pas être d'accord sur
cela.
Le Président (M. Laplante): Article 116, adopté sur
division. Article 117, adopté sur division. Article 118, je crois que M.
le ministre a un papillon.
M. Lessard: C'est pour prévoir la période
transitoire. A l'article 118, particulièrement au deuxième
paragraphe, on dit: Lorsqu'il y a des ententes entre différentes
municipalités, c'est le cas du Haut-Saguenay, c'est le cas de la rive
sud, on dit: Cette entente demeure en vigueur jusqu'à ce qu'une
corporation constituée en vertu de la Loi sur les corporations
municipales et intermunicipales des transports, commence à exploiter,
suivant ladite loi, un réseau de transport de personnes sur le
territoire faisant l'objet de l'entente. On précise un délai,
c'est-à-dire que s'il n'y a pas constitution de corporations
intermunicipales, selon la loi telle qu'elle existe, selon l'article tel qu'il
existe, ce délai pourrait être ad vitam aeternam. On
précise d'ajouter à la fin de l'alinéa suivant le dernier
alinéa: A défaut de formation d'une telle corporation, cette
entente demeure valide jusqu'au 31 décembre 1978.
Le Président (M. Laplante): Article 118, adopté,
tel qu'amendé par le ministre. Un nouvel article s'inscrit, l'article
118a.
M. Lessard: L'article 118a est particulièrement important.
Vous savez qu'on a dû, i'an dernier, allonger l'article 23 de la loi qui
disait que. lorsqu'il y avait constitution de corporations intermunicipales,
les ententes se terminaient le 31 décembre 1976. Je l'ai prolongé
au 31 décembre 1977. Cependant, puisque nous faisons cette loi, il
pourrait être possible que l'entente existant entre les transporteurs et
les corporations municipales de transport ou les comités intermunicipaux
de transport ne puisse se renégocier ou soit bloquée de telle
façon que, le 1er janvier 1978, nous n'ayons plus, dans certaines
régions du Québec, de transport en commun. Pour la période
transitoire, nous ajoutons l'article 118a où on dit ceci: L'entente
conclue en fait, cela s'applique pour la région du Haut-Saguenay
entre d'une part, la Compagnie de transport régionale du Saguenay
Inc., et d'autre part, les villes de Chicoutimi, Jonquière, La Baie et
le comité intermunicipal de transport en commun dans le Haut-Saguenay,
le 1er mars 1977, est reconduite jusqu'au 31 décembre 1978, selon les
conditions qui y sont prévues à la suite d'une demande qui m'a
été faite par le comité intermunicipal ainsi que les
villes concernées.
Tout le monde, tant le transporteur que les villes concernées,
est d'accord, pour autant que l'entente est reconduite aux mêmes
conditions.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 118a, adopté.
Article 119, adopté.
M. Lessard: Le même amendement est prévu à
118...
Le Président (M. Laplante): Avec un amendement du
ministre.
M. Lessard: Exactement pour les mêmes raisons.
Le Président (M. Laplante): Article 119 amendé,
adopté? Article 120. Il y a un amendement apporté par le ministre
aussi.
M. Lessard: Nous avons, comme vous le savez, regroupé
l'achat des autobus des différentes commissions de transport pour en
faire un bloc. Cela ne me pose aucun problème de discuter, avec le
député de Shefford, n'importe quand de cette entente avec General
Motors. Nous avons donc regroupé... Nous avons réussi à
amener une industrie, ce qui n'a pas été le cas pour le ministre
des Transports en 1973/74. Nous avons donc prévu que les corporations
pourraient, avec l'autorisation...
M. Russel: ... en fermer une. M. Lessard: Pardon?
M. Russe!!: Qu'est-ce qui sera le succès, en amener une ou
en fermer une?
M. Lessard: On verra. Revenons à l'article... Nous disons
que la corporation peut, avec l'auto-risation préalable du ministre,
mandater tout organisme public de transport en commun aux fins de
présenter en son nom une demande de soumissions publiques pour l'achat
d'autobus, d'accessoires et d'équipement nécessaire à leur
utilisation. C'est dans le but de permettre aux corporations municipales ou
intermunicipales de constituer un pool.
D'autre part, étant donné que nous avons
déjà demandé à la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal d'acheter 67 autobus pour les
corporations municipales qu'on prévoyait, nous voulons rendre valide et
avec l'accord, naturellement, des corporations municipales existantes, des
quatre comités intermunicipaux...
Là où il y avait des ententes, nous voulons valider ce qui
avait été prévu par le protocole d'entente. On ajoute donc
"toute demande de soumission publique pour un achat visé dans
l'alinéa précédent faite avant le (insérer la date
d'entrée en vigueur du projet de loi) est réputée avoir
été faite conformément à la présente
loi."
M. Verreault: Pour l'achat d'autobus.
Le Président (M. Laplante): Aux fins du journal des
Débats, l'article 120 est adopté tel quel.
M. Verreault: II y a un amendement.
Le Président (M. Laplante): C'est ce que je voudrais
savoir. L'article 120 est adopté tel quel. D'accord. Là, vous
avez un nouvel article, 120a. On ne fera pas la correction. C'est cela que je
veux savoir, c'est parce que... Ecoutez-moi bien.
M. Lessard: Voici, M. ...
Le Président (M. Laplante): On ne parlera pas tous
ensemble. Il faut s'éclairer. Si je lis l'article écrit par le
ministre, sur le papillon, ou dit: L'article 120a, remplacé par le
suivant: ... Si je m'en vais au projet de loi 73, je vois seulement l'article
120. Il n'y a pas d'article 120a.
M. Lessard: Voici, c'est cela. L'article 120 devient 121, 121
devient 122... On fait le décalage. Autrement dit, on ajoute l'article
120 entre 119 et 120 qui devient 121.
Le Président (M. Laplante): L'article 120 est
adopté. Point.
M. Lessard: 120 est un amendement; c'est cela.
M. Russell: 120 est un tout nouvel article. M. Lessard:
C'est cela.
M. Verreault: J'aimerais avoir une explication. 120 de la loi
actuelle devient 121.
M. Michaud: Le papillon, M. le Président.
M. Lessard: Le papillon devient 120; l'article 120, tel que dans
la loi, devient 121.
M. Russell: 121 devient 122. M. Lessard: Et ainsi de
suite.
Le Président (M. Laplante): 120, nouvel article.
Papillon.
Une Voix: Si j'étais avocat, je ne serais pas
haïssable.
M. Verreault: Mais on est rendu à 121, amendé?
M. Lessard. 120, c'est celui que je soumets, et...
M. Verreault: C'est de celui-là qu'on parle?
M. Lessard: Actuellement c'est 120, concernant les
soumissions.
M. Verreault: II n'y a qu'un petit point qui accroche.
On dit que la corporation peut requérir l'autorisation de
demander des soumissions publiques mais il y a l'entente avec GM, et ça
va être le seul producteur d'autobus urbains; je ne vois pas
l'utilité des soumissions ou je ne comprends pas du tout.
M. Lessard: Après cinq ans, M. le Président, il
pourra être possible d'avoir des soumissions publiques, si nous
prévoyons avoir besoin d'un nombre d'autobus assez important.
M. Verreault: Ce n'est pas négocié pour ces 1200
autobus?
M. Lessard: II n'y a pas seulement des autobus, il peut aussi y
avoir l'équipement nécessaire comme les pneus, les produits
nécessaires...
M. Russell: Les pneus, c'est Michelin.
M. Verreault: C'est parce qu'on dit: "soumissions publiques pour
achat d'autobus", d'accessoires, mais particulièrement d'autobus. Je ne
sais pas ce que cela fait là. En tout cas, c'est l'explication que je
voulais avoir.
M. Lessard: ... accessoires et équipement
nécessaires à leur utilisation. Ce sont des accessoires pour les
autobus ou autre chose aussi.
M. Verreault: Si c'est un moteur, c'est un accessoire?
M. Lessard: Oui.
M. Verreault: Alors, si c'est GM qui construit les autobus, elle
met ses moteurs dedans, elle va donc être encore la seule à en
fournir. En tout cas... Adopté.
M. Russell: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Si le ministre me le permet, en parlant de cotations
pour les autobus, actuellement, on sait qu'il y en a 1200 qui ont
été cotés, le prix a été fixé
à tant par autobus, mais est-ce qu'il y a un accroissement, si on en
prend 100 cette année, 150, et l'an prochain, un autre montant? Est-ce
qu'il y a une augmentation de prix ou si le prix est ferme?
M. Lessard: Pour les 300 premiers autobus, il n'y a pas
d'indexation.
M. Russell: Pour les 300 dans deux ans ou la première
année?
M. Lessard: Pour la première année, il n'y a aucune
indexation pour les autres années, l'indexation était
prévue dans le contrat, chacun des soumissionnaires avait
été informé de cette indexation. La différence, ce
qu'on n'a pas dit, c'est que, dans le cas de Bombardier, l'indexation
commençait au premier autobus.
M. Russell: Au premier autobus?
M. Lessard: Ce qui n'est pas le cas de General Motors.
M. Russell: C'est un accord avec toutes les corporations qui ont
pris part à cette négociation?
M. Lessard: Oui.
M. Russell: Elles savent le prix que leurs autobus vont leur
coûter dans cinq ans?
M. Lessard: Quel monopole aviez-vous créé, vous
autres, avec General Motors, qui n'avait apporté aucune retombée
économique, lorsque vous aviez donné 554 autobus à General
Motors?
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez, M. le
ministre, on va continuer avec l'article 120. Le nouvel article 120,
adopté? L'article 120 qui devient 121, adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 121, qui devient
l'article 122, adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 122 qui devient
l'article 123, adopté?
L'article 123 remplacé par un nouvel article qui
s'appellera...
M. Lessard: Concernant l'article 124, suite aux discussions que
nous avons eues tout à l'heure l'article 123, qui devient 124
serait remplacé par le suivant: "La présente loi entre en
vigueur le jour de sa sanction, sauf le chapitre IV et l'article 121, qui
entreront en vigueur à la date fixée par proclamation du
gouvernement".
Le Président (M. Laplante): On ne se brouillera pas,
d'accord? J'ai votre papillon qui dit: "L'article 124...
M. Lessard: Non, laissez tomber ce papillon, c'est un autre
amendement que nous avons fait, étant donné les modifications
qu'on a apportées, tout à l'heure, concernant le bureau des
griefs.
Le Président (M. Laplante): II y a un nouvel article 124,
l'article 123 devient l'article 124. L'article 123 du projet devient 124?
M. Lessard: Oui, étant donné le décalage que
nous avons établi tout à l'heure.
M. Russell: Alors, comment se lit l'article 124?
Le Président (M. Laplante): L'article 122 devient 123.
L'article 121 devient 122, l'article 120 devient 121.
M. Lessard: L'article 120, c'est l'amendement que je vous ai
proposé tout à l'heure, concernant les contrats d'autobus.
Le Président (M. Laplante): Article 124: La
présente loi entrera en vigueur le jour de sa sanction.
M. Lessard: C'est cela. Alors, l'article 124 qui devient
l'article 123 actuellement est modifié selon le papillon que nous avons
proposé.
M. Russell: C'est le cas de General Motors.
M. Verreault: Vous reconnaissez la complexité du projet de
loi 73, M. le Président.
Une Voix: Voyons donc!
M. Lessard: Un instant, M. le Président. Alors pour
l'article 71, M. le Président, dont nous avions discuté...
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez, il y avait
seulement une remarque que le député de Châteauguay voulait
faire avant de retourner... Est-ce que vous voulez retourner à l'article
71 ou 23. Il y a deux articles qui n'ont pas été...
M. Russell: II y a deux articles; les articles 71 et 23 ne sont
pas adoptés.
M. Dussault: C'est ce que je voulais dire. On va retourner
à l'article 23 au moins.
Le Président (M. Laplante): Vous retournez à
l'article 23 ou à l'article 71?
M. Lessard: A l'article 71, M. le Président, on biffe le
troisième alinéa.
M. Russell: A l'article 71, on enlève le troisième
alinéa?
M. Lessard: C'est cela.
M. Russell: Le choix d'un soumissionnaire...
M. Verreault: II faudrait peut-être faire des modifications
au deuxième paragraphe: "Elle doit, sous réserve..."
M. Lessard: Oui. Elle doit retenir la plus
basse... Enlevons en même temps au deuxième alinéa,
"sous réserve de l'alinéa suivant". Alors, l'article se lirait
comme suit: L'article au complet, l'article 71: La corporation n'est tenue de
retenir aucune soumission. Toutefois, si elle décide d'en retenir une,
elle doit retenir la plus basse.
M. Vaugeois: II n'y a rien à l'article 23. C'est quand
même utile de laisser "le cas échéant", puisque...
M. Lessard: M. le Président, à l'article 23, je ne
pense pas qu'il devrait y avoir...
Le Président (M. Laplante): A l'article 71, c'est
complet?
M. Lessard: C'est complet.
Le Président (M. Laplante): Article 71 adopté tel
que modifié.
M. Verreault: Sur division, et au nom de l'injustice qui est
créée aux personnes qui étaient déjà
titulaires de...
Le Président (M. Laplante): Article 23.
M. Lessard: L'article 23: M. le Président, en regardant le
projet de loi, nous n'avons pas besoin, je pense, de modifier l'article, qui
concerne le bureau d'examen des griefs parce que...
M. Verreault: Une fois parti, on peut retoucher tout le projet de
loi.
M. Lessard: "Ou à la demande du bureau d'examen des
griefs", on ajouterait: "le cas échéant".
M. Russell: Au dernier alinéa, la procédure de
convocation des assemblées, du conseil d'administration. Vous voulez
changer cela.
M. Lessard: On l'avait précisé, M. le
Président, si vous voulez regarder.
M. Russell: Par le conseil.
M. Lessard: Oui, j'avais indiqué que l'amendement
devait... Je voudrais lire complètement l'article 23.
Le Président (M. Laplante): Article 23.
M. Lessard: "La procédure de convocation des
assemblées du conseil d'administration est déterminée par
règlement du conseil et soumise à l'approbation du ministre. Cela
va? Le conseil d'administration...
Le Président (M. Laplante): ... et soumise...
M. Lessard: ... à l'approbation du ministre. Le
deuxième paragraphe reste le même. Cela va?
Le Président (M. Laplante): Cela va.
M. Lessard: Le troisième paragraphe, nous avions
déjà modifié le "50 usagers" pour "250 usagers".
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Lessard: Et nous ajoutons, à la fin du paragraphe: le
cas échéant.
Le Président (M. Laplante): Le cas échéant.
D'accord.
J'en conclus que le projet de loi no 73 est adopté avec ses
modifications.
M. Verreault: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Sur division.
M. Lessard: Merci, M. le Président, de votre travail qui a
été difficile.
Le Président (M. Laplante): Cela n'a pas été
difficile, cela a été très plaisant, monsieur.
M. Verreault: Je souhaite bonne chance au ministre, M. le
Président, et lui présente mes meilleurs voeux.
Le Président (M. Laplante): Ceux qui vont à
l'Assemblée nationale, s'il vous plaît, veuillez avertir M. le
leader du gouvernement qu'on est prêt pour le projet de loi 25, qu'on
attend les membres. C'est moi qui la préside.
Une Voix: Non, le projet de loi 25 est au salon rouge.
Le Président (M. Laplante): Tel qu'entendu à la
Chambre, sur l'ordre du président, c'est le président de la
commission qui fera rapport au président de l'Assemblée
nationale.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 47)