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Etude des crédits du ministère des
Transports
(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, messieurs!
Pour la séance de ce matin, les membres seront: M. Brassard
(Lac-Saint-Jean); M. Verreault (Shefford) remplace M. Caron (Verdun); MM.
Dussault (Châteauguay), Gratton (Gatineau); M. Dubois (Huntingdon)
remplace M. Grenier (Mégantic-Compton); MM. Lefebvre (Viau), Lessard
(Saguenay), Mailloux (Charlevoix), Michaud (Laprairie), Ouellette
(Beauce-Nord), M. Clair (Drummond) remplace M. Perron (Duplessis); MM. Russell
(Brome-Missisquoi), Rancourt (Saint-François), Samson
(Rouyn-Noranda).
A la fin de la séance d'hier soir, nous en étions encore
aux commentaires généraux et le député de Laprairie
avait demandé la parole.
M. Gratton: M. le Président, question de règlement.
Je conviens que le député de Laprairie avait demandé la
parole, mais il faut vous dire que vous m'aviez reconnu et que j'avais alors
demandé l'ajournement. Le député de Laprairie, en fait,
intervenait...
Le Président (M. Boucher): Vous n'aviez pas terminé
votre intervention?
M. Gratton: Je ne l'avais pas commencée, M. le
Président.
M. Michaud: M. le Président, il reste que j'avais
été reconnu. En toute courtoisie, je pourrai donner la parole au
député de Gatineau ou Papineau, je ne le sais jamais.
M. Gratton: Papineau et moi, nous ne sommes pas de la même
couleur, à plusieurs points de vue.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Gatineau, vous avez la parole.
M. Michaud: Je ne voudrais pas que vous tourniez bleu de
colère.
Ventes des plaques d'immatriculation
M. Gratton: Je remercie le député de Laprairie. M.
le Président, très brièvement, sur un sujet qu'on a
abordé hier, c'est-à-dire la question de la vente des plaques
d'immatriculation, est-ce que je dois comprendre, de ce que nous a dit le
ministre hier soir, que, lorsque les caisses populaires commenceront à
faire la vente de ces plaques, les garages qui, présentement,
émettent les plaques pour les automobiles qu'ils vendent eux-mêmes
ne pourront plus le faire?
M. Lessard: Non. Etant donné que l'émission des
plaques d'immatriculation par les garages est un service gratuit, ne
coûte rien à l'Etat, j'ai l'intention de maintenir ce service. Je
n'ai pas l'intention de modifier le mode d'émission des plaques
d'immatriculation qui est faite actuellement gratuitement par les garages; je
pense que c'est un service à la clientèle qui est assez
rapide.
M. Gratton: Cela va continuer? M. Lessard: Oui.
M. Gratton: Ah bon! J'avais compris le contraire.
M. Lessard: Non, non. C'est ce que j'avais répondu.
M. Gratton: Je suis très heureux d'apprendre cela, parce
que, dans le souci qu'a le ministre de donner le meilleur service à la
population, je pense que cela s'impose qu'on continue ainsi.
M. Lessard: Aucun problème, cela ne nous coûte
rien.
M. Gratton: D'accord.
M. Lessard: Je comprends que cela peut favoriser peut-être
certains garages, mais je ne pense pas qu'à cause de l'émission
de plaques d'immatriculation, un individu va acheter une auto ou un camion
à telle place plutôt qu'à telle autre. Si ce sont des
garages assez importants, je n'ai pas de problème à
émettre de nouveaux permis à ce sujet, parce que c'est un service
à la clientèle qui peut compenser peut-être pour les heures
de fermeture des caisses populaires.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre me confirmerait si la coutume
voulant que tout dépositaire, garage autorisé, concessionnaire
d'une marque donnée ait la possibilité d'émettre les
permis sera maintenu?
M. Lessard: C'est cela. J'ai l'intention de maintenir cette
politique.
M. Gratton: II n'y avait pas de favoritisme d'aucune sorte?
M. Lessard: Dans ce secteur, je ne pense pas.
M. Gratton: Dites donc que vous le savez qu'il n'y en avait
pas.
M. Lessard: Je ne pense pas, dans ce secteur, puisque, en fait,
c'est un service gratuit et non payant.
M. Gratton: M. le Président, cela me satisfait, sauf
que...
M. Samson: Oui, c'est payant. C'est payant, parce que le
garagiste qui peut émettre ses plaques, qui peut vendre sa voiture en
fin de semaine alors que l'autre ne peut pas le faire, celui-là a de la
difficulté. Là-dessus, je peux prendre le ministre passablement
longtemps. J'ai été assez longtemps dans le métier.
M. Lessard: Non, écoutez, apportez-nous des preuves...
M. Samson: Oui, je vais vous en apporter des preuves.
M. Lessard: que l'individu choisit, par exemple, telle marque
d'automobile par rapport à telle autre à cause de
l'émission des plaques d'immatriculation.
M. Samson: Je vais apporter la preuve, par exemple, que quand un
individu est décidé d'acheter une voiture, que ce soit le samedi
après-midi, qu'il soit trois heures ou cinq heures, à la minute
où il décide d'acheter, le premier vendeur qui va le rejoindre et
qui va être capable de lui fournir tout ce qu'il faut, celui-là va
vendre sa voiture. Quand je vous dis que c'est payant, c'est payant. Cela ne
veut pas dire que le gouvernement a distribué cela parce que
c'était payant et qu'il y a eu du favoritisme dans la distribution, non,
parce que tous les vendeurs FA peuvent fournir ce service.
M. Lessard: Justement, tous les vendeurs FA peuvent fournir ce
service.
M. Samson: S'ils le font gratuitement, c'est parce qu'il y a un
avantage.
M. Lessard: Aussi, c'est certain, oui.
M. Samson: Un vendeur FB n'a pas le même avantage.
M. Lessard: Je suis convaincu que, pour eux, il y a un avantage
à donner tout le service aux clients, mais cela ne veut pas dire,
à mon sens, en tout cas, je n'ai pas de preuve selon laquelle cela
augmenterait le nombre de ventes des automobiles.
M. Samson: Oui, cela augmente effectivement le nombre de ventes.
D'ailleurs, c'est bon.
M. Lessard: De toute façon, tout concessionnaire peut
avoir un tel permis.
M. Samson: Quand vous avez plus de ventes de faites en fin de
semaine, cela rapporte plus de 8% de taxe, aussi, au gouvernement. Ce n'est pas
mauvais.
M. Lessard: Oui, je suis d'accord, comme s'il le prenait
ailleurs.
M. Gratton: M. le Président, il y a une autre question
qu'on avait abordée hier, c'était la question du nombre
d'infractions au port de la ceinture de sécurité obligatoire.
Est-ce que le ministre est prêt à faire le dépôt?
M. Lessard: Pardon?
M. Gratton: Le nombre d'infractions qu'on avait
relevées.
M. Lessard: Concernant les ceintures de
sécurité?
M. Gratton: Oui.
M. Lessard: Lorsque nous arriverons au programme, M. Ghislain
K.-Laflamme, du Bureau des véhicules automobiles, sera ici et pourra
répondre à ces questions.
Contrats pour services professionnels
M. Gratton: D'accord. M. le Président, dans un autre ordre
d'idées, dans le journal Le Devoir du 29 janvier 1977, on faisait dire
au ministre qu'une révision de toute la procédure d'octroi de
contrats de services professionnels serait connue à la fin du mois de
mars. Est-ce que cette procédure a été
élaborée et est-elle prête? Si oui, le ministre pourrait-il
la déposer pour le bénéfice des membres de la
commission?
M. Lessard: II y a certains éléments de cette
procédure qui sont actuellement connus, d'abord en ce qui concerne la
location de la machinerie. Pour ce qui a trait aux contrats, je dois d'abord
dire que ce dossier pour la préparation d'une nouvelle procédure
avait été confié au Conseil du trésor. Nous avons
actuellement tout le dossier concernant cette nouvelle procédure
administrative pour l'émission de contrats concernant la location de la
machinerie, l'engagement de professionnels, etc. Nous sommes actuellement en
train d'étudier au Conseil du trésor, chapitre par chapitre,
cette procédure et aussi à en élaborer les
modalités d'application, en particulier pour les services professionnels
et les contrats qui peuvent être négociés. Il faut
préparer, en fait, un fichier central où tous les entrepreneurs,
où toutes les personnes qui peuvent fournir de la machinerie seront
inscrits.
M. Gratton: Je m'excuse auprès du ministre, je parle
surtout des contrats de services professionnels.
M. Lessard: C'est cela. Je parle de cela et aussi d'autre chose.
Concernant les contrats des services professionnels, c'est la même chose,
c'est-à-dire qu'il faut préparer un fichier. Actuellement, nous
avons élaboré des principes généraux. Je pense
bien, parce qu'il y a un comité interministériel qui a
été constitué pour régler la question des
modalités, que nous devrions pouvoir y aller le plus vite possible afin
de faire
connaître la politique du gouvernement. Entre-temps, nous avons
demandé aux différents ministères d'élaborer, de
commencer au moins à élaborer un fichier central. Nous essayons,
tel que nous avons l'intention de le faire en ce qui concerne la machinerie, de
répartir équitablement entre différentes firmes les
contrats du gouvernement.
Je ne voudrais pas, non plus blâmer exclusivement le
député de Charlevoix. Je pense bien qu'il y avait un
système je ne voudrais pas trop expliciter cela qui m'est
maintenant connu et qui exigeait une autorisation d'un certain personnage avant
l'engagement de firmes, de telle façon qu'il y avait des firmes
d'ingénieurs j'en connais chez nous comme ailleurs qui
n'avaient jamais pu obtenir un contrat du gouvernement. J'en ai des preuves
actuellement. Nous avons dit aux firmes, de quelque couleur qu'elles puissent
être, et je dis aux firmes d'ingénieurs: Veuillez faire parvenir
au gouvernement, au ministère des Transports, comme aux autres
ministères, vos offres de services, et nous allons essayer de
répartir le plus équitablement possible les contrats. Cela ne
veut pas dire que nous allons satisfaire tout le monde. Vous savez qu'il y a
beaucoup de fïrmes d'ingénieurs. Il va être difficile de
satisfaire tout le monde. Mais ce que je peux dire, c'est que personne, en tout
cas, ne sera pénalisé à cause de sa couleur politique.
Je peux vous donner un cas particulier, par exemple, où j'ai eu,
dernièrement, à décider de passer aux soumissions. Jamais,
depuis trois ans, il n'y avait eu soumissions publiques dans ce cas. Il y avait
toujours eu renouvellement automatique du contrat. C'est la première
fois...
M. Gratton: On ne parle sûrement pas de services
professionnels...
M. Lessard: Je vous parle de services professionnels...
M. Gratton:... quand on parle de soumissions. M. Lessard:
... et autres choses.
M. Gratton: Bien oui, mais, moi, je vous pose des questions
précises sur les services professionnels.
M. Lessard: En ce qui concerne les services...
M. Gratton: Alors, ne me parlez pas de soumissions publiques.
M. Lessard: Oui, je vous parle de ça et d'autres choses
aussi concernant l'administration globale du ministère. Je vous dis que
c'est la première fois, depuis trois ans, en ce qui concerne un contrat
et d'autres contrats, qu'il y a des soumissions qui sortent. Il faut d'abord
que ce soit aussi accepté au Conseil du trésor et, pour les
modalités d'application concernant l'engagement des firmes
d'ingénieurs, nous devrions avoir, assez vite, puisqu'il y a un
comité interministériel qui a été constitué,
les modalités d'application, et surtout, nous devrions avoir le fichier
central qu'il faut créer à ce sujet. Entre-temps, nous essayons
de faire notre travail de la façon la plus efficace et la plus positive
possible.
M. Mailloux: M. le Président, non pas que j'aie
été mis en cause, mais étant donné que
j'étais là auparavant, on a beaucoup parlé de la
procédure du choix des firmes de professionnels.
Je pense que, de mon siège, je pourrais affirmer ceci, ayant
été quelques années à ce ministère.
Je ne crois pas avoir moi-même exigé plus de 2 ou 3% de
professionnels pour un travail donné et cela n'indique pas pour autant
que c'étaient des personnages occultes qui faisaient le choix. Le
ministre est entouré d'ingénieurs et d'autres professionnels qui
connaissent pertinemment le travail qu'un professionnel ou qu'un bureau de
professionnels doit exécuter. Comme profane, quand il y avait un contrat
d'une extrême importance à préparer, je ne sache pas qu'il
m'aurait appartenu de dire quels sont les critères qu'on aurait pu
retenir entre telle et telle offre. Je ne pense pas que M. Charland soit un
personnage politique, je n'ai moi-même jamais cherché à
connaître son allégeance politique. Je me rappelle bien
qu'à certains moments, il nous a fallu chercher des professionnels pour
construire des installations portuaires, et ce n'est pas au milieu politique
que j'ai demandé quels professionnels on devrait choisir. J'ai
demandé au sous-ministre en question de me faire ses propres suggestions
sur la valeur des travaux professionnels que pourrait donner tel bureau.
Je me rappelle également que c'était le ministère
de la Justice qui dirigeait lui-même les professionnels qui, du
côté légal, devaient oeuvrer pour le ministère des
Transports ou d'autres ministères. Je cite un cas en particulier:
l'expropriation des actifs de la traverse Matane-Godbout. On m'a informé
du choix des avocats que les propriétaires avaient retenus, même
que le ministère de la Justice nous aurait recommandé des avocats
parce qu'ils étaient d'allégeance libérale. Quand on va
à la guerre avec des canons, on ne demande pas à la partie
adverse de prendre des fusils à pois. J'ai donc demandé à
ce moment à M. Charland de bien vérifier avec le ministère
de la Justice que les professionnels qu'engagerait le ministère des
Transports soient de même calibre pour essayer de réduire la note
d'expropriation autant que faire se peut.
Je voulais simplement faire ces observations parce que, dans
l'engagement de professionnels dans des travaux très importants, ce
n'est pas l'ensemble des bureaux de la province qui sont en mesure d'offrir des
services. Il y a des bureaux qui sont assez multidisciplinaires, d'autres qui
sont localisés dans une sphère donnée d'activités.
Cela limite passablement le choix.
Quant à M. Gans qui a eu un rapport sur l'engagement des
professionnels, il n'a même jamais daigné offrir ses services
à un ministère; il disait qu'il appartenait au ministère
de venir le chercher. Tant et aussi longtemps que j'aurais été
ministre
des Transports, je ne serais pas allé le chercher, parce que la
moindre volonté de travailler exige au moins que la personne offre ses
services. Il ne s'agit pas de blâmer un ministère. Quand un bureau
semblable s'imagine que parce qu'il existe, il appartient au ministère
de trouver son adresse et de requérir ses services...
Je souhaite la meilleure chance possible concernant les formules que
vous mettrez en place au ministère des Transports. Je sais que c'est un
dossier chaud. L'engagement des professionnels et le choix d'entrepreneurs pour
des contrats négociés, c'est toujours très discutable.
Quelle que soit la méthode qu'on emploiera, on verra que c'est plus
facile d'être dans l'Opposition à donner des conseils que
d'être assis dans le siège et d'agir pour éviter toute
critique.
M. Lessard: J'aurais simplement une question à poser au
ministre. Je pense que l'avenir est bien plus important que le passé,
mais est-ce que... C'est-à-dire au député de Charlevoix.
Je n'ai pas encore mis mon habit de ministre, comme disait hier...
M. Mailloux: Moi, je l'ai perdu facilement.
M. Lessard: Je suis d'accord que les officiers du
ministère faisaient un certain nombre de recommandations, mais le choix
final relevait, ou du bureau du ministre, ou du bureau du premier ministre, ce
qui était plus souvent le cas.
M. Mailloux: Je pense que mon chef de cabinet à
différentes occasions a dû, à la place et endroit du
ministre, faire des suggestions. Hier, le ministre me demandait comment il se
faisait que je pouvais faire mon travail et être en Chambre en même
temps. Si je m'étais occupé de tous ces problèmes, je
n'aurais sûrement pas été souvent en Chambre. Avec le peu
de coopération que j'avais pour le choix des professionnels, cela ne m'a
jamais tellement intéressé de faire un choix. Je laissais
à mes fonctionnaires le soin de décider, en assumant la
responsabilité des erreurs qui pourraient être commises.
M. Lessard: Alors, pour continuer, on va essayer
d'élaborer des critères, parce qu'il reste que la
compétence aussi est un critère extrêmement important. Je
n'ai pas l'intention de faire faire le travail par des professionnels qui ne
seront pas compétents. Ces critères nous permettront de faire des
choix et, en même temps, permettront à tous les professionnels qui
sont compétents, de pouvoir offrir leurs services au gouvernement.
M. Gratton: M. le Président, le ministre parle d'avoir un
fichier et engager des firmes d'ingénieurs compétents. Il va sans
doute s'en rendre compte, s'il avait ou devait avoir un contact avec l'Ordre
des ingénieurs. Ce que nous avons fait avec l'ancien ministre des
Travaux publics, M. Tetley, à ce moment-là, ce fut de demander
à l'Ordre des ingénieurs de nous formuler ou de nous
suggérer une façon d'établir une espèce de
classifica- tion des ingénieurs-conseils par rapport à divers
genres de travaux que le gouvernement pourrait faire effectuer.
Effectivement, il faut se rendre à l'évidence qu'à
partir du moment où l'Ordre des ingénieurs accepte qu'un
ingénieur devienne membre de l'ordre, donc puisse fournir des services
professionnels à la population, en même temps, il accorde son
espèce d'approbation sur le plan de la compétence.
Il est inutile de penser qu'on pourrait demander à l'Ordre des
ingénieurs, par exemple, de nous dire, entre deux firmes
d'ingénieurs-conseils, laquelle des deux est la plus compétente.
L'ordre ne se prononcera jamais là-dessus, il n'a aucune façon
d'en faire l'évaluation et c'est bien plus au niveau des fonctionnaires
d'un ministère donné, que ce soit le ministère des
Transports ou le ministère des Travaux publics, qu'il appartient de
préparer ou d'évaluer d'une façon quelconque la
performance des firmes d'ingénieurs. Je ne pense pas qu'on puisse
établir la compétence d'une firme d'experts-conseils sans avoir
vécu une certaine expérience pratique avec elle.
Je pense que le ministre se rendra compte, dans la pratique, que toutes
les firmes sont compétentes dans divers domaines. Effectivement,
là où il parlait de firmes d'ingénieurs qui n'ont
peut-être jamais reçu de commandes ou de mandats d'un
ministère quelconque, ça n'était pas nécessairement
à cause de la couleur politique. Parce que, si on marchait comme
ça, je pourrais vous donner une longue liste de bureaux
d'ingénieurs-conseils qui sont reconnus pour être de vrais bons
libéraux, qui sont rouges au coton comme on dit, et qui n'ont jamais eu,
eux non plus, de mandats du gouvernement, pour toutes sortes de raisons.
Le ministre l'a dit lui-même tantôt, le gouvernement emploie
beaucoup de firmes d'ingénieurs et de firmes professionnelles pour
toutes sortes de travaux, mais il n'y en a jamais assez pour que toutes les
firmes-conseils du Québec puissent en obtenir.
Je ne voudrais pas qu'on laisse une telle impression, chez la
population. On a tellement parlé de patronage éhonté, de
corruption dans l'ancien gouvernement que, possiblement, une partie de la
population y croit encore.
M. Lessard: Bien, je pense que oui.
M. Gratton: Ecoutez, tout ce que je dis, c'est que, depuis cinq
mois, je n'ai pas vu encore, et j'essaie de le savoir à chaque
séance de la commission des engagements financiers, je n'obtiens pas
encore satisfaction à cette commission-ci, j'essaie de savoir quels sont
les critères que le nouveau gouvernement a adoptés pour
l'adjudication de contrats de services professionnels.
Cinq mois, six mois après l'élection, alors que
c'était tellement épouvantable, qu'il y avait tellement de
favoritisme sous l'ancien gouvernement, selon lui, je demande simplement, si
c'était si urgent que cela, ce qu'on attend pour corriger la
situation.
Je me donne la réponse à moi-même.
Premièrement, l'adjudication des contrats se faisait selon des
critères assez bien établis. Comme le député de
Charlevoix l'a dit tantôt, on a beau penser que c'était toutes
sortes de personnages occultes qui intervenaient, le fait demeure que les
firmes étaient engagées, la plupart du temps, selon
l'expérience que les fonctionnaires du ministère avaient eue au
point de vue de la performance de ces firmes. Bien entendu, comme il n'y avait
pas assez d'ouvrage pour en donner à tout le monde, il y en avait qui en
avait plus que d'autres.
M. Lessard: Je pense bien, M. le député de
Gatineau, que si on veut s'engager sur cela, vous êtes sur un terrain
glissant. D'accord?
M. Gratton: Moi, je ne suis pas inquiet.
M. Lessard: Une minute! Je peux vous répondre?
M. Gratton: Donnez-m'en, des exemples, à ce
moment-là.
M. Lessard: Ce n'est pas la question, donnez-moi un cas ou
donnez-moi deux cas. Vous étiez rendu que vous disiez: Donnez-moi un
cas.
M. Gratton: J'ai donné des exemples. Ecoutez. Si on veut
jouer à cela, le ministre a parlé d'un projet scandaleux, d'un
contrat scandaleux dans les journaux. Hier, il nous a dit: J'aime mieux ne pas
en parler, parce que là, il y en a...
M. Lessard: J'ai expliqué hier le contrat dont il
était question.
M. Gratton: Si on veut charrier, on peut charrier des deux
côtés.
M. Lessard: J'ai expliqué le cas hier, et je pense que
l'ancien ministre, le député de Charlevoix, sait très bien
de quoi je parle et qu'il serait mauvais actuellement, alors que
l'enquête se fait, de le rendre public, on va donner ce...
M. Gratton: II était mauvais d'en parler, de parler d'un
contrat scandaleux, alors que c'est vous-même qui avez commencé la
discussion.
M. Lessard: Non. J'ai parlé d'augmentation scandaleuse des
coûts de contrats, à cause de certains faits soit
l'émission d'un contrat, alors que l'emprise n'avait pas
été libérée, ce qui a entraîné des
conséquences pour l'entrepreneur et il a fallu payer la
compensation.
Mais, par exemple, cela fait quand même depuis le 26 novembre que
je suis à la fois au ministère des Transports et au
ministère des Travaux Publics et je pourrais vous souligner ce matin
plusieurs cas où des soumissions n'étaient pas demandées
depuis plusieurs années.
M. Gratton: Pas pour des services professionnels.
M. Lessard: Je vous parle de soumissions.
M. Gratton: Moi, je vous parle de services professionnels.
M. Lessard: Je peux parler tantôt de services
professionnels. Vous voulez un cas, je vais vous en citer un et je ne parlerai
pas d'autres. Pour le palais de justice de Baie-Comeau, aucune soumission n'a
été demandée depuis une période de trois ans. C'est
la première fois qu'il y a des soumissions publiques pour l'entretien du
palais de justice de Baie-Comeau.
M. Gratton: Qu'est-ce que cela a à voir avec le
ministère des Transports?
M. Lessard: Ecoutez. Je peux vous citer d'autres cas.
M. Gratton: Parlons d'une chose, ne parlons pas de dix
affaires.
M. Lessard: En ce qui concerne des ingénieurs, j'ai
actuellement des témoignages de nombreux ingénieurs qui ont fait
des offres de services au ministère, que ce soient des ingénieurs
pour l'étude du sol, des ingénieurs pour la surveillance des
travaux, ils ont postulé de l'emploi aux deux ministères dont je
suis responsable actuellement et ils n'ont jamais vu retenir leur offre de
services. Ils étaient pourtant compétents.
Quand vous me parlez d'élaboration de nouveaux critères,
ces nouveaux critères vont venir et vous allez en être
informés lorsqu'ils seront établis. Dans cinq mois, on ne peut
quand même pas transformer tout le Québec. Nous travaillons
actuellement à ces nouveaux critères. Il y a eu des
négociations avec l'Ordre des ingénieurs du Québec au
niveau du comité, concernant en particulier les honoraires.
Il est assez curieux que, quand les ingénieurs font affaires avec
le gouvernement, on parle d'honoraires fixes en disant: Maintenant, vous devez
respecter la déontologie, le code d'éthique. Quand on fait des
contrats, par exemple, avec les firmes privées, la déontologie,
on la laisse un peu de côté et les honoraires ne sont pas
strictement appliqués, comme on l'exige quand il s'agit du
gouvernement.
M. Gratton: Est-ce que vous avez des preuves de ce que vous
affirmez...
M. Lessard: Je pense que ce qu'on envisage actuellement...
M. Gratton: ... que les firmes d'ingénieurs-conseils
agissent dans l'illégalité, parce que c'est complètement
illégal?
M. Lessard: Elles n'agissent pas nécessairement dans
l'illégalité, mais, par exemple, en ce qui concerne les frais
d'honoraires, cela peut être différent selon qu'il s'agit d'une
entreprise privée ou selon qu'il s'agit d'une entreprise publique.
M. Gratton: Je m'excuse, c'est une affirmation gratuite
très grave que vous faites.
M. Lessard: Autre point: c'est qu'actuellement nous sommes en
train de négocier avec les firmes d'ingénieurs pour avoir, par
exemple, des taux où il peut y avoir des bonis, s'il y a une diminution
des prix, ou des clauses où, lorsqu'on dépassesi on avait
eu cela avec Taillibert, peut-être qu'on ne serait pas obligé de
payer ce qu'on paie là les normes, les taux, l'ingénieur
sera responsable et il pourra avoir, à un moment donné, des
pénalités.
Nous discutons actuellement de ces différentes clauses. L'Ordre
des ingénieurs du Québec a été jusqu'ici dans le
portrait. Maintenant, il nous appartiendra d'élaborer ces clauses de
façon définitive et les députés en seront
informés. En ce qui concerne les frais d'honoraires, je pense que cela
peut se discuter. Les 10% qui sont toujours là et qui sont toujours
existants, je pense qu'il y a moyen de modifier ces honoraires tels que
précisés, à savoir à peu près, en moyenne,
10% du contrat. Sur un contrat de $4 millions de surveillance, c'est à
peu près $400 000 en frais d'ingénieurs.
M. Gratton: M. le Président, ce n'est pas comme cela que
les firmes d'ingénieurs-conseils facturent leurs clients, à 10%
à peu près. Il y a un barème d'honoraires très
précis qui est adopté par arrêté en conseil, qui est
approuvé par arrêté en conseil, d'ailleurs. Je pense qu'il
y aurait lieu que le ministre se renseigne sur la façon dont agissent
les...
M. Lessard: Je dis que cela correspond à peu près
à 10% de chacun des contrats.
M. Gratton: M. le Président, cela varie selon le genre de
contrat, cela varie selon qu'il y a surveillance ou non.
M. Lessard: J'ai l'impression que le député de
Gatineau n'a pas vu beaucoup de contrats.
M. Gratton: Cela varie selon l'importance des montants.
M. Lessard: J'ai l'impression que le député de
Gatineau n'a pas vu beaucoup de contrats. J'en ai quand même vus depuis
le 26 novembre.
M. Gratton: J'ai l'impression que j'en ai vu quelques-uns de plus
que le ministre des Transports pour faire une affirmation selon laquelle...
Est-ce que le ministre est au courant que l'Ordre des ingénieurs doit
proposer ses tarifs à l'approbation d'un arrêté en
conseil?
M. Lessard: Oui.
M. Gratton: Et qu'en plus, selon le volume, le montant d'un
contrat, à certains montants, il y a diminution du pourcentage des
honoraires qui est payé?
M. Lessard: Oui.
M. Gratton: Je pense que, quand il nous parle de négocier
avec les firmes, rien n'a jamais empêché le gouvernement de
mettre, dans un mandat, des conditions spécifiques de paiement...
M. Lessard: Justement.
M. Gratton: ... à condition que ce soit en
conformité avec le barème établi et adopté par
arrêté en conseil.
M. Lessard: Mais cela peut se négocier.
M. Gratton: Cela s'est toujours fait aussi. Est-ce que le
ministre nous affirme que, lorsque l'ancien gouvernement donnait un contrat de
services professionnels à une firme, il payait pour la surveillance si
la firme ne faisait pas la surveillance?
M. Lessard: Ce n'est pas cela qu'on dit.
M. Gratton: Justement, il y avait négociation, il y avait
entente.
M. Lessard: On est rendu au rythme où plus un contrat
coûte cher, plus c'est payant pour les ingénieurs. On va essayer
justement d'élaborer des normes...
M. Gratton: M. le Président...
M. Lessard: ... qui vont faire en sorte que l'ingénieur
aura une responsabilité concernant le coût des contrats aussi.
M. Gratton: M. le Président, j'ai hâte de voir ce
que cela va donner, cette négociation. Tout ce que je dis, c'est qu'il
ne faut pas se surprendre qu'une firme d'ingénieurs reçoive plus
d'honoraires si le montant des travaux est plus élevé.
M. Lessard: Est-ce que vous ne pensez pas qu'il n'y a pas un
conflit d'intérêts?
M. Gratton: II y a plus d'ouvrage.
M. Lessard: Est-ce que vous ne pensez pas qu'il n'y a pas un
conflit d'intérêts...
M. Gratton: Si vous ne faites pas confiance du tout à
l'honnêteté...
M. Lessard: ...entre l'augmentation des coûts...
M. Gratton: ... de professionnels, que ce soient les
ingénieurs-conseils, que ce soient les architectes, que ce soient...
M. Lessard: Ce n'est pas une question de confiance. Je vous dis
qu'il y a moyen d'élaborer des normes selon lesquelles, par exemple,
l'ingénieur sera intéressé à contrôler aussi
les coûts. Taillibert était-il intéressé à
contrôler les coûts des Olympiques?
M. Gratton: Non, il n'a pas été engagé en
fonction...
M. Lessard: S'il avait été engagé en
fonction des normes européennes, probablement, qu'à ce moment,
Taillibert aurait arrêté d'augmenter les prix des Olympiques,
parce que probablement qu'il serait rendu au niveau zéro actuellement au
point de vue des paiements.
M. Gratton: On appelle cela de la démagogie, le genre
d'affirmations dont on parle.
M. Lessard: J'appelle cela de la réalité.
M. Gratton: On parle de l'engagement de firmes
d'ingénieurs-conseils par le ministère des Transports pour des
travaux très précis, et que le ministre ne laisse pas
l'impression aux membres de sa commission qu'il est en train de
renégocier tout le tarif de l'Ordre des ingénierus. Il va falloir
d'abord que l'Ordre des ingénieurs se prononce, il va falloir
également qu'il y ait un arrêté en conseil pour
entériner tout cela.
M. Lessard: La négociation, qu'est-ce que c'est? Est-ce
que c'est de la négociation unilatérale? Une négociation,
cela se fait à deux, des fois, à trois.
M. Gratton: Tout ce que je veux dire au ministre...
M. Lessard: Actuellement, il y a des contacts entre l'Ordre des
ingénieurs et le comité interministériel pour analyser
cette question de tarifs, cette question d'honoraires. Il n'y a pas de
décision de prise. Il est certain qu'il va falloir que l'Ordre des
ingénieurs s'entende et qu'il soit partie de cette négociation,
et il est partie actuellement. Nous essayons de trouver des moyens pour avoir,
en ce qui concerne l'augmentation des contrats, un meilleur contrôle et
que l'ingénieur ne soit pas pris en conflit d'intérêts, si
vous voulez, soit beaucoup plus libre en ce qui concerne l'ensemble du contrat
globalement. Vous connaissez, je pense, les normes qui existent en Europe. Je
pense que ces normes peuvent être appliquées, à un moment
donné, ici, au Québec. Actuellement, ce que je peux vous dire,
c'est qu'il y a un comité au niveau du Conseil du trésor qui est
en communication avec l'Ordre des ingénieurs. Les modalités
d'engagement de ces firmes vous seront connues. Je ne sais pas, en fait, quand
se termine le mandat. Normalement, au mois de juillet, d'après ce qu'on
me dit, on devrait avoir la politique définitive à ce sujet.
M. Gratton: A partir de quels critères fait-on les
engagements de services professionnels en attendant?
M. Lessard: Je vous ai dit tout à l'heure qu'on essayait
de répartir le plus équitablement possible en tenant compte des
firmes régionales, parce qu'entre-temps il faut bien en engager des
ingé- nieurs, en tenant compte de la compétence, etc., de
répartir le plus équitablement possible les travaux du
ministère des Transports.
M. Gratton: En deux mots, à partir des mêmes
critères que l'ancien gouvernement.
M. Mailloux: M. le Président, j'écoutais le
ministre des Transports, qui a fait une affirmation en Chambre que n'aimaient
pas mes collègues qui sont ingénieurs, mais j'ai
déjà dit de l'Ordre des ingénieurs, qu'elle était
la corporation la plus vache que je n'avais jamais rencontrée, quand il
s'agissait de faire des suggestions.
Je lui souhaite bonne chance dans les suggestions que voudra faire cette
corporation quant au choix des bureaux d'ingénieurs professionnels ou
d'autres types.
On a beaucoup explicité les choix politiques des bureaux
d'ingénieurs. A mon arrivée en politique, au moment où
l'Union Nationale quittait l'administration de la province, je pense qu'il y
avait 95% des bureaux de la province qui étaient d'allégeance de
l'Union Nationale. Quelques mois après, on retrouvait une
majorité de bureaux d'ingénieurs qui étaient
d'allégeance libérale...
M. Lessard: Ils sont...
M. Mailloux: ...et, dans quelques mois... M. Lessard:
...rendus PQ.
M. Mailloux: ...on retrouvera l'ensemble des bureaux avec des
attaches dans le Parti québécois. Ne vous fatiguez pas! Ils se
sont toujours défendus, sous tous les régimes politiques, et ils
vont se défendre encore. Ils ne m'ont jamais fait pleurer, ces gens. On
a distribué l'ouvrage, oui, mais ils ne feront pleurer personne, parce
qu'ils se retrouvent toujours du côté de celui qui administre la
province, et j'ajoute ceci: Quand certains bureaux d'ingénieurs ont
été mis de côté, il y avait eu une directive au
ministère des Transports selon laquelle on devait arrêter la
prolification des bureaux d'ingénieurs. Cela devient terriblement nocif.
Tout le monde, à un moment donné, ouvre un bureau
d'ingénieurs dans la province de Québec, parce qu'il y a un
volume de travail important qui arrive, que ce soient les travaux de la
Manicouagan, les travaux de la baie James ou ailleurs. Quand on regarde le
rythme des travaux que vous aurez à donner, à distribuer dans la
province, qui s'en va en décroissant, plus il ira en décroissant,
plus il y aura des problèmes de fermeture de bureaux. Jusqu'à
aujourd'hui, au moment où on se parle, il y a déjà 50% des
effectifs des bureaux professionnels qui ont été mis à
pied, et je ne vois pas un finissant, de tous les CEGEP et des milieux
universitaires, qui trouvera emploi dans quelques semaines. Alors, c'est un peu
logique qu'on n'ait pas voulu, nous, faire en sorte que l'ensemble des bureaux
grossisse partout dans la province de Québec. On sentait venir une
réduction possible des mandats professionnels et on voyait d'avance ce
qu'il arriverait dans chacun de ces bureaux, et la situation, on l'a
actuellement.
M. Lessard: On a justement des postes à combler au
ministère. Ces étudiants pourraient postuler un emploi au
ministère ou encore ceux qui ont été
congédiés de certaines firmes d'ingénieurs pourraient
postuler un emploi au ministère. Ce que je veux simplement dire...
M. Mailloux: II n'y en aura jamais assez pour combler toutes les
demandes.
M. Lessard: ...pour conclure sur cette question...
M. Gratton: Est-ce que ce serait aussi ouvert à un
député qui commence à être tanné de la
politique et qui serait prêt à laisser...
M. Lessard: Je n'engage pas, mais par concours.
M. Gratton: Vous n'êtes pas si objectif que ça.
Placement étudiant
M. Samson: Sur le même sujet, est-ce que je pourrais savoir
du ministre des Transports quelles sont les discussions qu'il pourrait y avoir
ou qu'il y a peut-être eu avec le service de placement étudiant?
Si je pose cette question, c'est parce que j'ai justement eu connaissance qu'un
étudiant en ingénierie qui, l'an dernier, je pense, avait
travaillé au ministère des Transports, a fait la même
demande cette année. Il s'est vu répondre par le service de
placement étudiant que là, cette année, il devrait passer,
en fonction des nouveaux barèmes... Il y a aussi un comité de
sélection, au niveau des étudiants, un comité mixte. Cet
étudiant ne semble pas avoir beaucoup de chances cette année. Il
risque bien gros de faire son cours pour rien, si ça continue.
Est-ce qu'il y aura une possibilité qu'il y ait une
préférence, au moins pour les étudiants en
ingénierie qui offrent leurs services au ministère des
Transports, quand le ministère en a besoin?
M. Lessard: Le ministère des Transports, je pense, depuis
plusieurs années, engage des stagiaires qui viennent de
l'université et il n'y a aucun problème, semble-t-il. Nous allons
continuer cette politique. C'est le service de placement étudiant qui
nous recommande ces stagiaires, qui viennent de Sherbrooke, de
l'Université du Québec, l'Université Laval,
l'Université de Montréal et autres. Au niveau universitaire, on
m'informe qu'il n'y a pas de problèmes. Ces étudiants nous sont
référés par le service de placement étudiant.
M. Samson: Ce que je veux savoir, c'est quelles sont les
possibilités du ministère des Transports d'avoir une
espèce de droit de regard? Parce qu'il me semble que ce n'est pas chez
vous que la barrière se lève. C'est au service de placement
étudiant que la barrière se lève et c'est à ce
service qu'on empêche ces étudiants de se rendre chez vous par une
espèce de sélection. Je ne sais pas quelle mode... En tout cas,
on posera des questions à l'autre ministère.
M. Lessard: Normalement, nous faisons part au service de
placement étudiant que le stagiaire ou l'individu concerné a
déjà fait un stage au ministère des Transports et que nous
serions intéressés à avoir à nouveau cet
étudiant.
En ce qui concerne les étudiants qui ne sont pas de niveau
universitaire, le ministre du Travail a fait connaître sa politique,
à savoir le hasard, étant donné que nous ne sommes pas
capables d'élaborer une politique plus précise...
M. Samson: Je voudrais souligner au ministre que c'est assez
embarrassant pour des étudiants qui veulent gagner de l'argent durant
l'été. Vous savez que, si nous ne leur donnons pas cette
possibilité de gagner de l'argent durant l'été, ils se
retrouvent avec des bourses d'études, aux frais du gouvernement, pour le
montant équivalent. Je pense que c'est à l'avantage du
gouvernement de leur procurer de l'emploi.
Hier soir, justement après la séance, quelqu'un qui
était dans l'assistance et que je ne connais pas, est venu me dire qu'un
étudiant qui avait l'habitude depuis quelques années de
travailler durant l'été au ministère des Transports s'est
vu refusé par le comité de sélection. Alors qu'on
reconnaissait sa compétence dans le passé, on l'a refusé
pour incompétence. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu de revoir un
peu cette histoire de comité de sélection.
M. Lessard: J'ai vu l'individu concerné. Je lui ai
demandé de faire parvenir les renseignements concernant la
compétence de son fils, de demander à son garçon de faire
parvenir son inscription et son curriculum vitae. Il faut faire attention. Il
peut être très compétent dans un secteur particulier et ne
pas l'être dans d'autres. Cet étudiant peut être
compétent, par exemple, comme journalier au ministère, mais si on
en a besoin comme opérateur de machinerie lourde, là ce n'est
plus la même question. C'est cela qu'il faut regarder.
M. Samson: Si, depuis quelques années, il faisait un
certain travail, il me semble qu'il doit au moins être compétent
dans celui-là.
M. Lessard: II y a une autre chose; on reconnaît qu'on ne
peut pas modifier un système de chômage, qui caractérise le
Québec depuis des années, en l'espace de quelques mois. Comme il
y a passablement de chômage, je pense qu'il faut actuellement, je
comprends que cela pénalise certains, puisque, comme je vous l'ai dit,
il y a 11 000 postes et il y a 38 000 candidats qui se sont inscrits. Nous
tentons d'accentuer l'engagement des gens les plus démunis de la
société, qui n'ont pas de travail, qui sont mariés, qui
sont responsables de famille et ne peuvent pas trouver d'emploi. On me dit
qu'on l'avait informé que c'était une question
d'incompétence. Je pense qu'à ce sujet je fais un essai loyal.
Vous savez ce n'était peut-être pas mieux avant. Il avait
été engagé au ministère, mais il y en avait
peut-être un là qui était plus démuni que lui, qui
n'avait pas été engagé.
M. Samson: Je suis partiellement d'accord avec le ministre. Mais
je pense que le ministre va convenir avec moi que, si on ne pouvait pas
sélectionner cet étudiant parce qu'il y avait quelqu'un de plus
démuni que lui, il aurait été valable de lui dire la vraie
raison. Mais, ne pas dire à quelqu'un qu'il est incompétent, si
ce n'est pas le cas, cela peut lui nuire ailleurs.
M. Lessard: J'ai dit tantôt qu'on faisait un essai loyal.
J'ai dit aussi que, dans les directives que j'ai envoyées aux chefs de
division et aux chefs de district, que je voulais avoir un rapport complet
après l'engagement de ces occasionnels. Si des députés ont
des plaintes directes à me faire, des informations à me donner,
soyez convaincus que je vais les prendre en considération. Si j'essaie
ce système, c'est en vue d'améliorer la situation. Un peu comme
la première fois en 1960, le député de Charlevoix doit
s'en souvenir, lorsque le Parti libéral a commencé à
demander des soumissions publiques. Chacun a commencé à hausser
le ton, cela ne pourra pas s'appliquer, cela va être un chiard...
Aujourd'hui, les soumissions publiques sont acceptées un peu partout.
C'est certain que cela cause des problèmes la première
année. Cela va se roder, ce système. Par la suite,
espérons qu'on réorganisera les centres de main-d'oeuvre du
Québec avec des gens compétents, des ressources humaines
qualifiées. Nous n'aurons pas à créer
nécessairement ce comité. Les centres de main-d'oeuvre ayant
été réorganisés, nous espérons qu'à
ce moment-là tous les ministères comme tous les employeurs
devront passer par le centre de main-d'oeuvre pour obtenir du personnel.
Mais, entre-temps, nous faisons un essai loyal et si vous avez des
plaintes à me faire, je vais en tenir compte.
M. Vaillancourt: M. le Président... M. Samson: Vers
quelle date...
M. Lessard: Je voudrais simplement donner une information
concernant les étudiants au ministère cet été. Par
le placement étudiant, nous engagerons, au ministère des
Transports, cette année, 1300 étudiants.
M. Russell: En génie?
M. Lessard: Globalement, des garçons et des filles, des
étudiants ou des étudiantes.
M. Mailloux: 1300, et vous donnez la préférence
à tous les étudiants en génie qui se présentent,
comme l'Hydro-Québec.
M. Lessard: C'est cela.
M. Mailloux: II y a une observation que je voudrais faire au
ministre quant aux étudiants. L'an passé, on m'avait
souligné l'absence de jeunes filles, disant qu'on faisait de la
discrimination.
M. Lessard: J'espère qu'on n'en fera plus.
M. Mailloux: On avait tenté une expérience dans les
divisions. J'avais eu une expérience qui m'avait frappé dans le
détour de la mort à Drummondville. Je redescendais de
Montréal et il y avait une fille qui était en bikini pour ne pas
dire davantage, jolie, assez bien tournée...
M. Lessard: Elle était jolie. Elle avait d'ailleurs
été photographiée.
M. Mailloux: Dans le détour de la mort, j'espère
que l'on tâchera...
M. Lessard: C'est une bonne mort.
M. Mailloux: ... de ne pas les placer dans des endroits aussi
stratégiques, parce que l'attention du chauffeur peut être
drôlement retenue ailleurs qu'au volant.
M. Lessard: En plus de cela, comme les vacances
d'été sont assez longues maintenant, pour nos employés
réguliers, les étudiants remplacent pendant cette période
de vacances, soit dans l'arpentage ou ailleurs, nos employés
réguliers. Mais je trouve quand même très bien cette
non-discrimination qu'il y avait eu. On a commencé, en tout cas, chez
les dames, mais il reste... Quant à moi, je trouve que j'arrête
plus vite dans ce temps-là, quand je vois une jolie femme. Alors...
M. Mailloux: Le ministre des Transports est plus jeune que son
prédécesseur.
M. Samson: Est-ce que cela veut dire que le ministre a
l'intention d'en engager plusieurs pour couper des branches le long de la
route?
M. Lessard: Non, je modernise les Transports.
M. Gratton: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Brome-Missisqoi.
M. Russell: M. le Président, je ferai simplement quelques
commentaires et finirai par une remarque pour ne pas éterniser la
discussion dans le domaine de l'engagement des professionnels. J'ai connu
d'autres gouvernements qui sont arrivés avec les mêmes
dispositions que le ministre actuel et qui ont, comme lui, consulté
l'Ordre des ingénieurs, celui des architectes et, avec eux, on a
établi des normes à la suite desquelles on a commencé
à faire l'engagement des professionnels. Mais comme cela arrive, et cela
arrivera encore pour le présent gouvernement, après que les
fonctionnaires ont utilisé les services d'une ou deux firmes et qu'ils
ont été satisfaits de leurs services, c'est souvent
répété et cela devient du patronage. Les autres remarques,
je pense, ont été faites par le député de Gatineau
et le député de Charlevoix. Par contre, il y a une chose qui a
été étudiée dans le temps, c'était
l'engagement des fi-
nissants en génie pour venir travailler au sein du gouvernement.
Ce n'était pas nécessairement au ministère des Transports,
mais à d'autres ministères et la Corporation des
ingénieurs du temps avait elle-même émis l'opinion que ce
n'était pas rendre service à un jeune ingénieur que de
l'engager au ministère lorsqu'il s'agissait, dans 90% des cas,
d'administration et de surveillance technique plutôt que de l'application
du cours qu'il avait suivi. C'était donc la raison pour laquelle il
existait, à ce temps-là, au ministère, une politique qui
voulait qu'un jeune ingénieur ne puisse pas devenir fonctionnaire dans
l'administration à moins d'avoir un minimum de cinq ans
d'expérience dans la pratique. C'était une recommandation qui
avait été faite par la Corporation des ingénieurs du
temps.
Tout en écoutant les remarques du ministre tout à l'heure,
je me demandais si l'énoncé qu'il a fait veut dire, si je
comprends bien, qu'il est à réviser totalement le tarif
professionnel appliqué actuellement dans la province et qui est
établi par un ordre en conseil, par le gouvernement.
M. Lessard: Ce que j'ai dit, c'est qu'il y a un comité
adjoint au Conseil du trésor qui étudie et je suis membre
du Conseil du trésor actuellement cette question d'engagement des
firmes. Suite au premier rapport que nous avons reçu des fonctionnaires
du Conseil du trésor, et, en vue d'appliquer des modalités en
relation avec les principes généraux élaborés, nous
avons constitué un comité interministériel, à
savoir des ministères qui utilisent le plus les firmes
d'ingénieurs, en vue non seulement de négocier concernant les
tarifs et les mesures qui pourraient permettre de compenser des augmentations
de contrats ou autres et qui pourraient permettre un certain contrôle,
mais aussi de voir avec l'Ordre des ingénieurs, quels seraient les
critères à considérer pour engager des firmes
d'ingénieurs de la façon la plus équitable.
Ce que je peux vous dire actuellement, c'est que le rapport final
devrait, comme on a dit, être déposé au cours du mois de
juillet et je pense bien qu'on devrait attendre ce moment-là, pour que
la politique soit très bien connue. Je ne peux pas vous en dire plus, je
peux vous dire que c'est en préparation.
M. Russell: Si je comprends bien, ce sont les normes qui
s'appliqueront pour les tarifs de la corporation des ingénieurs et ces
mêmes normes s'appliqueront pour l'entreprise privée. En somme,
c'est le changement du tarif de la corporation des ingénieurs qui est en
révision.
M. Lessard: C'est qu'en fait la négociation se fait sur
ça et sur autre chose. Peut-être que nous ne réussirons pas
à obtenir l'accord des ingénieurs, dans nos négociations.
Une négociation, c'est une négociation. Je ne peux pas vous dire
le résultat des négociations.
On peut envisager différentes modalités de paiement. Par
exemple, est-ce qu'on le fait par frais horaires, honoraires, si vous voulez,
ou est-ce qu'on le fait par pourcentage du contrat? Est-ce qu'on ne devrait pas
avoir des boni si, par exemple, il y a un meilleur contrôle sur le
contrat et des pénalités si on dépasse les coûts?
Moi, je me dis une chose: ça peut avoir des conséquences sur le
budget, étant donné les sommes considérables qui sont
placées là-dedans, des conséquences assez importantes.
Ce que je vous dis, c'est que nous sommes actuellement en
négociation au sujet du paiement, sur la façon dont les
honoraires pourraient être fixés, et aussi sur autre chose.
M. Russell: Ma question est très simple. Est-ce que cela
s'appliquera simplement au gouvernement ou est-ce le tarif global de la
corporation des ingénieurs, qui est en révision?
M. Lessard: Non, en tout cas, en ce qui nous concerne, ça
s'applique, la négociation se fait concernant les contrats
gouvernementaux.
M. Russell: Gouvernementaux. M. Lessard: Oui, oui.
M. Mailloux: M. le Président, je voudrais faire une
suggestion positive au ministre, sur les possibilités d'améliorer
le paiement des honoraires aux professionnels, pour limiter l'augmentation des
coûts. Si le ministre des Transports voulait, aux Travaux publics,
regarder le type de contrat qui a été donné par
l'Industrielle à ses professionnels avec l'invitation qui est faite
à ces derniers de produire un contrat global à la baisse, il
verrait que c'est à peu près le meilleur prototype de contrat
qu'une compagnie ait pu donner pour limiter les honoraires professionnels et
inviter les gens qui font les travaux à terminer au plus tôt.
C'est un des meilleurs que j'ai vu au Conseil du trésor. Je pense que le
gouvernement aurait avantage à regarder ce prototype de contrat.
M. Lessard: Je pense que c'est une des suggestions dont on tient
compte actuellement. Pour bien préciser, c'est que tant et aussi
longtemps que, naturellement, ces négociations ne seront pas
terminées, que ces critères ne seront pas complètement
élaborés, que les modalités ne seront pas
complètes, eh bien les contrats qui sont déjà
signés, par le gouvernement, se continuent, aux mêmes tarifs, aux
mêmes taux.
M. Gratton: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous dire auprès de qui le comité
interministériel, qui est formé par le Conseil du trésor,
fait ses contrats, avec qui chez l'Ordre des ingénieurs?
M. Lessard: Avec l'association même, le conseil
d'administration.
M. Gratton: Avec l'exécutif même?
M. Lessard: Oui.
M. Gratton: M. le Président, si...
M. Lessard: Ces négociations sont terminées
actuellement.
M. Gratton: Elles sont terminées?
M. Mailloux: M. le Président, avant de passer à
l'article 1, j'aurais une question à poser quant au...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que le
député de Gatineau a terminé ses questions?
M. Gratton: J'aurais seulement une courte question, j'imagine
qu'elle va être courte...
M. Lessard: C'est M. Perron de l'Ordre des ingénieurs.
M. Gratton: M. Perron, d'accord.
Enseignement de la conduite automobile
M. Gratton: Dans le domaine de la sécurité
routière, le ministre a fait allusion hier, dans ses remarques, à
un programme de formation et à une réforme importante de
l'enseignement de la conduite automobile. Il ne l'a pas dit et je ne lui fais
pas dire, je lui demande simplement: Est-ce que les écoles de conduite
privées seront appelées à participer d'une façon
particulière à cette réforme ou si le ministère a
l'intention, possiblement, d'abolir les écoles de conduite
privées? Dans quelle direction va-t-on?
M. Lessard: Jusqu'à maintenant, j'ai tenté le plus
possible, avant d'entreprendre une réforme majeure, en tenant compte du
temps disponible, de consulter; par exemple, concernant le camionnage en vrac;
il y a même certains députés de l'Opposition qui pourront
être consultés...
M. Gratton: Vous ne nous consultez pas bien souvent.
M. Lessard: Je consulte les gens qui sont compétents dans
le secteur.
M. Gratton: Compétents; cela veut dire quoi?
Péquistes?
M. Lessard: Pas nécessairement. Mais en ce qui concerne
les bureaux privés de conduite automobile, nous élaborons
actuellement de nouveaux critères pour reconnaître le permis tout
d'abord. Ces négociations et ces rencontres ont lieu et auront lieu pour
voir de quelle façon on pourra améliorer le système. Ce
qui m'apparaît fondamental dans tout cela, en sécurité
routière, je pense, c'est que ce n'est peut-être pas à 25
ou 30 ans qu'on doit commencer à donner des cours et qu'il faut associer
les commissions scolaires à la formation des conducteurs et associer les
commissions scolaires au respect, il faut intégrer une sorte de cours
qui demanderait aux jeunes de respecter les lois, parce que nous, les
Québécois, ne sommes pas encore habitués à
respecter les lois.
Il y a actuellement un certain nombre d'écoles de conduite au
niveau des écoles publiques. Je pense qu'il faudrait
accélérer ce processus, augmenter les cours qui seraient
donnés au niveau des polyvalentes et des CEGEP.
M. Mailloux: Le ministre des Transports a mentionné ce qui
apparaît dans le dépôt du document du ministre des
Consommateurs, Coopératives et Institutions financières sur la
sécurité routière. J'ai lu son intention de tâcher
de convaincre le ministère de l'Education de donner les cours dans les
écoles. Je dois lui dire que, depuis deux ans, j'ai eu la même
intention et je n'ai jamais pu convaincre mes collègues et les
commissions scolaires de donner ces cours. J'avais même indiqué
que ces cours devaient être facultatifs et des crédits
accordés comme pour toute autre matière enseignée. Je
pense qu'il est extrêmement important que le ministre des Transports
convainque son collègue du bien-fondé de la demande qui
apparaît dans le mémoire d'intention quant à la
sécurité routière.
M. Gratton: M. le Président, est-ce que je dois comprendre
qu'il n'est pas question, dans l'esprit du ministre, d'abolir les écoles
privées de conduite?
M. Lessard: Pas nécessairement; oui, si
nécessaire.
M. Gratton: Ah bon!
M. Lessard: Pas nécessairement. Comme l'a dit le
député de Charlevoix, je pense bien que l'on devrait
intégrer complètement ces cours aux commissions scolaires, mais,
pour le moment, ce serait illogique, je pense, et irréaliste. Ce qui est
important actuellement, c'est que les écoles de conduite automobile
actuelles soient compétentes et que, pour les permis qu'on émet
à ces écoles, on soit très sévère.
M. Mailloux: Pour autant que...
M. Lessard: Je pense bien que le député de
Charlevoix est au courant de certaines choses qui se sont passées dans
ces écoles de conduite et qui sont déplorables. Il va donc
falloir être sévère. Il y a des aventuriers qui sont
entrés là-dedans, quand ils ont vu que c'était un
début. Chaque fois qu'il y a un début de quelque chose, dans un
domaine ou l'autre, les conséquences en sont quelquefois
néfastes. Or, il est arrivé que des aventuriers sont
entrés là-dedans et que les cours ont été plus ou
moins efficaces.
Je pense bien que le député de Charlevoix en est
très conscient.
M. Mailloux: II y a des écoles de conduite qui n'ont de
valeur que le nom qu'elles portent. Je me rappelle que certaines écoles
de conduite ont donné des certificats à des conducteurs qui n'ont
même jamais suivi les cours.
M. Gratton: M. le Président, une dernière remarque
très brève. Je concours aux propos du ministre qui dit que,
lorsque quelque chose est nouveau, souvent, il y a des abus, des
exagérations. On peut même dire cela de certains nouveaux
gouvernements, à l'occasion.
Je voudrais revenir très brièvement à l'embauche
des occasionnels.
Ce n'est pas une critique que je fais à l'endroit du ministre. Je
suis convaincu qu'il n'est pas au courant de tout ce qui se passe dans chacune
des divisions de la province. Je voudrais souligner à son attention une
certaine anomalie qui est apparue au niveau de la publicité qui a
entouré la demande des offres d'emploi. Dans la région de la
Haute-Gatineau, par exemple, fort malheureusement, on avait indiqué,
dans les annonces des journaux, que les offres seraient reçues jusqu'au
27 mars, alors qu'effectivement, la date était le 20 mars. Avec le
résultat que tous ceux qui ont fait des demandes entre le 20 et le 27
ont été systématiquement refusés...
M. Lessard: Cela a été inscrit dans les
journaux?
M. Gratton: Oui, cela a été une erreur. M.
Lessard: Le 27.
M. Gratton: On nous a dit au bureau régional du
ministère qu'il s'agissait d'une erreur d'impression.
M. Lessard: Dans ces circonstances, c'est chance au coureur. Si
cela a été indiqué jusqu'au 27 mars, on devrait en tenir
compte. En tout cas, je prends note de votre remarque. Je vais
vérifier.
M. Gratton: II y aurait peut-être lieu de donner les avis
nécessaires au bureau régional de Hull, parce que, au niveau du
service du personnel du bureau régional de Hull, de la région no
7, on a refusé de considérer ces cas de façon
spéciale. Il y a également eu...
M. Lessard: Non pas spéciale, mais de façon
régulière, de la façon normale.
M. Gratton: Non, mais je veux dire que, dans ce cas, il aurait
fallu que le service les accepte de façon spéciale, parce que ces
gens étaient après la date que le ministère avait
fixée, qui était du 20 mars, mais, dans les annonces, on avait
parlé du 27 mars.
M. Lessard: Chance au coureur. En tout cas, je m'informe et je
vérifie et on va voir s'il n'y aurait pas moyen de corriger la
situation.
M. Gratton: Je remercie le ministre et je lui soulignerais
également que bon nombre encore là, on sait que le
système est nouveau et c'est normal que, dans la période de
rodage, il y ait des accrocs des postulants sont allés se
présenter, ont rempli des formules. Il y avait des exigences comme, par
exemple, fournir copie du permis de conduire. Au niveau des commis qui
recevaient des demandes, on disait: Non, cela n'est pas nécessaire,
mais, après cela, ces demandes ont été rejetées
parce que le dossier n'était pas complet. Ces gens nous ont
appelés. Ce n'étaient pas nécessairement seulement des
libéraux. Ce n'est pas écrit sur leur front, quand ils viennent
nous voir, s'ils sont libéraux ou autre chose. D'ailleurs, il y en a eu
environ 7000 dans le comté de Gatineau qui ne l'étaient pas, en
tout cas.
C'est simplement dans le but de pouvoir rendre justice à tous.
S'il y a un nouveau système, on veut autant que vous que cela
fonctionne, il faudrait faire en sorte d'éviter le plus possible ce
genre d'accroc.
M. Lessard: Je prends note des remarques des
députés. J'ai aussi des remarques semblables qui me viennent des
députas ministériels. Je sais que c'est un nouveau
système. Cela exige du rodage. Cela pose des problèmes. Soyez
convaincus, en tout cas, que mon intention, comme je le disais tout à
l'heure, c'est de faire un essai loyal. Soyez convaincus que je vais tenir
compte de toutes les informations que vous pourrez me faire parvenir concernant
certaines irrégularités afin de corriger, de la meilleure
façon possible, le système.
M. Gratton: M. le Président, quant à moi, cela
complète mes remarques générales. On y reviendra
sûrement au niveau des éléments et des programmes.
Le Président (M. Boucher): Avant de donner la parole au
député de Laprairie, je voudrais mentionner la présence de
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata) et de M. Vaillancourt
(Orford) que j'ai omis de nommer au début de la séance. M. le
député de Laprairie.
M. Michaud: Merci, M. le Président! J'aimerais à
mon tour faire quelques remarques et poser certaines questions au ministre des
Transports. Premièrement, j'aimerais l'assurer de l'appui de la
population du comté de Laprairie en ce qui concerne la formule de
l'engagement ou de l'embauche des occasionnels. Dans mon comté, c'est
très bien vu. On trouve un peu curieux que certains
députés s'offusquent de ce changement, mais, de toute
façon, la population vous appuie, M. le ministre.
C'est la même chose en ce qui concerne...
M. Gratton: Avez-vous fait un sondage auprès de la
population?
M. Michaud: Oui, monsieur.
M. Gratton: Ah bon! Scientifique?
M. Michaud: Aussi scientifique que vos sondages. C'est la
même chose en ce qui concerne l'émission des plaques par les
caisses populaires. Dans mon comté, maintenant, il y a une place
où
on peut avoir les plaques et, avec les caisses populaires, on va en
avoir huit. C'est donc une amélioration marquée.
Deuxièmement, j'aimerais féliciter le ministre, le
ministère et le député de Charlevoix, l'ex-ministre des
Transports, pour la qualité de la carte et des brochures publicitaires
qu'on nous a distribuées. Qu'elles soient datées d'octobre 1976
ou d'avril 1977, franchement, c'est un beau travail.
En ce qui concerne la carte, je demanderais au ministère s'il ne
serait pas possible que cette carte soit mise à la disposition du public
ou que le ministère en soit le distributeur officiel et qu'elle soit
vendue aux compagnies d'essence ou aux maisons qui veulent vendre ou distribuer
la carte routière du Québec. Est-ce que le ministre veut me
répondre au fur et à mesure? Oui?
M. Lessard: Oui. On en a distribué actuellement 900 000 au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, qui doit en
faire la distribution dans ses kiosques, au niveau des garages et autres
endroits. Il y a donc 900 000 cartes qui seront disponibles à la
population.
M. Michaud: C'est une distribution gratuite? M. Lessard:
Gratuite.
M. Michaud: Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen d'être le
fournisseur des compagnies d'essence, qu'elles la vendent $0.50 ou $1, et de
leur laisser peut-être un volet spécial pour faire leur
publicité?
M. Lessard: On ne peut pas, je pense, permettre à des
institutions privées de faire de l'argent à même les
publications du ministère. C'est un service du gouvernement.
Actuellement, le ministère du Tourisme et d'autres ministères,
mais particulièrement celui du Tourisme, grâce aux kiosques
répartis un peu dans le Québec, me paraît être le
ministère qui peut le mieux faire connaître cette carte. Par
ailleurs, du côté de notre ministère aussi, au niveau de
chacun des bureaux, mais qui ne sont pas visités nécessairement
par le tourisme, des cartes sont disponibles. Mais pour que ce soit accessible
au public, il faut que ce soit à l'intérieur de bureaux où
le public se rend. Les meilleurs bureaux, je pense, sont les kiosques
touristiques.
M. Michaud: D'accord.
M. Russell: M. le Président, je crois qu'il y a deux
façons de procéder, avec ces cartes, simplement, si le
député veut m'excuser. Les sociétés d'essence,
comme dirait Jean-Noël, sont prêtes à payer l'impression,
à condition de leur permettre de mettre leur étampe dessus et
d'en faire la distribution gratuitement. D'un autre côté, on peut
leur demander de le faire gratuitement sans faire la publicité du nom de
la société. Cela permettrait un plus grand...
M. Lessard: On a des contacts actuellement avec les
sociétés. Ce n'est pas définitivement ré-
glé, mais on ne laisse pas de côté complètement
cette possibilité.
M. Michaud: De toute façon, je crois que ce pourrait
être une bonne manière ou une solution pour couvrir les frais
d'impression si on les vendait, même au prix coûtant, aux
compagnies qui pourraient les distribuer; je sais que toutes les compagnies en
distribuent, et ce sont souvent des cartes de mauvaise qualité. Pour
toutes les autres brochures qu'on a eues ici, quelle est la formule de
distribution?
M. Lessard: Concernant les brochures...
M. Michaud: II y en a environ 15 millions à distribuer
dans...
M. Lessard: On utilise particulièrement le bureau des
véhicules automobiles pour cette distribution par la poste, en
même temps qu'on envoie les plaques d'immatriculation, mais, comme il y a
15 millions de brochures qui proviennent du ministère, j'ai
annoncé qu'on fera aussi une vaste campagne de publicité pour la
sécurité routière. J'avais pris connaissance depuis
quelque temps de ces brochures, et, hier matin, j'ai demandé aux
fonctionnaires de préparer un certain nombre de ces brochures pour les
distribuer aux membres de la commission. Il serait probablement aussi possible,
si vous en faites la demande, que cette distribution soit étendue aux
bureaux des députés et que vous puissiez, à un moment
donné, collaborer à cette diffusion.
M. Michaud: D'accord. Dans votre...
M. Lessard: En fait, on utilise aussi les bureaux publics
d'immatriculation du ministère des Transports, du bureau des
véhicules automobiles; il y a 55 bureaux, les bureaux privés
aussi ont ces feuillets. Alors, on tente le plus possible de les distribuer,
mais la campagne de publicité qui sera entreprise fera connaître
ces brochures.
M. Michaud: Oui, une autre chose, dans votre présentation,
vous avez mentionné que vous allez amender le Code de la route pour
réduire la limite de vitesse sur les routes du réseau rural de 55
milles à 50 milles.
Est-ce que vous avez pensé aussi de réduire la limite de
vitesse sur les autoroutes, ce qui pourrait épargner de l'énergie
et, comme on a l'expérience d'autres provinces ou d'autres pays, sauver
plusieurs vies?
M. Lessard: Actuellement, toute cette question de vitesse sur les
routes est analysée, et en relation avec la nécessité
d'épargner l'énergie. Je suis en contact actuellement avec le
ministre délégué à l'énergie, M. Joron.
Maintenant, il faudrait aussi éviter d'aller à l'extrême,
je pense. Je suis d'accord, sur les routes rurales, qui sont de petites routes,
on peut encore diminuer à 50 milles à l'heure. Mais, avant d'en
arriver à des critères encore plus sévères... Parce
que moi, je pense que
50 et 55 milles à l'heure, sur les routes principales, ce sont
là des critères qui m'apparaissent logiques et, avant d'analyser
la possibilité de diminuer encore, il faudrait prendre toutes les
mesures nécessaires pour faire en sorte que la vitesse de 55 milles
à l'heure soient respectée. Je pense bien qu'à 55 milles
à l'heure, en respectant la loi, on peut éviter passablement
d'accidents.
En ce qui concerne les autoroutes, il faudrait, comme je le disais tout
à l'heure, éviter aussi d'aller à l'extrême. Nous
avons construit des autoroutes pour permettre aux gens de circuler, en fait,
à une vitesse non pas excessive, mais à une vitesse normale. Je
pense bien qu'il ne faudrait pas, par exemple, sur l'autoroute 20, diminuer la
vitesse à 55 milles à l'heure. Je trouve que ce serait plus ou
moins logique. Pensons aussi au tourisme. Je pense bien qu'une vitesse de 60,
65 milles à l'heure sur les autoroutes m'apparaît, étant
donné la structure de l'autoroute, assez normale. Tout ce
problème, en fait, est actuellement analysé, parce qu'il faut
transformer tout ça en kilomètres maintenant.
M. Russell: M. le Président... M. Michaud:
Excusez-moi.
M. Russell: ... une question simplement sur la vitesse. Est-ce
que vous n'êtes pas d'avis que, sur les autoroutes, même la vitesse
actuelle à 70, si elle était respectée...
M. Lessard: D'accord...
M. Russell: ... ce n'est pas excessif.
M. Lessard: ... et je dois dire aussi qu'il y a un danger, sur
les autoroutes, à diminuer la vitesse de façon excessive. Si vous
allez sur une autoroute, qui est très droite, à 55 milles
à l'heure, vous pouvez avoir des tendances à vous endormir.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Charlevoix.
M. Michaud: Je ne voudrais pas, M. le Président...
M. Mailloux: M. le Président, si le député
de Napierville le permet...
M. Michaud: ... faire un débat à ce
sujet-là... C'est simplement Laprairie maintenant, depuis trois ans.
M. Mailloux: Je m'excuse. Si le député de Laprairie
le permet, quand la décision fut prise de réduire la vitesse
à 55 milles à l'heure et qu'on a exclu les autoroutes de la
province de Québec, si l'on constate... Dans les années qui ont
précédé, dans tous les rapports statistiques d'accidents
dans le Québec, on retrouvera une constante sur les autoroutes,
où la construction a des critères beaucoup plus stricts,
malgré que, possiblement, les autoroutes doivent recevoir près de
75% du vo- lume de toute la circulation québécoise. Cela n'a
jamais dépassé 3 1/2% du total des accidents au Québec.
S'il fallait, comme le dit le ministre, réduire à 55 milles
à l'heure et que ce ne soit pas respecté... Les autoroutes sont
très peu surveillées par la police, sauf des autoroutes comme
celle des Laurentides entre autres. Je pense qu'il y a quand même un
record assez extraordinaire sur les autoroutes et ce que vient de dire mon
collègue de l'Opposition est un peu vrai. Les dangers des autoroutes, ce
n'est pas à 60 ou 70 milles à l'heure, c'est ceux qui faisaient
des excès à 90, 100 et 120 milles à l'heure.
Ceux-là, il faut absolument qu'ils soient arrêtés. Mais,
quand on tient compte de la constante cela n'a jamais
dépassé 3 1/2% d'accidentsen sécurité
routière, le ministre a raison de dire qu'il faudra y aller par
étapes, parce qu'à tout faire avaler du même coup à
tout le monde, on risquerait peut-être de manquer le bateau
catégoriquement.
M. Michaud: Je suis d'accord avec le...
M. Mailloux: Pour l'économie de carburant, vous avez
raison; on économiserait.
M. Michaud: D'accord. C'est quelque chose à deux volets.
On pourrait en faire un grand débat, mais, de toute façon, il y a
la sécurité et l'économie d'énergie. J'ai
été membre de la commission sur l'énergie et je crois que
c'est très important qu'on y pense sérieusement.
M. Mailloux: II y a 20%.
M. Michaud: En parlant de sécurité sur les
autoroutes, M. le ministre, j'aimerais vous mettre au courant, si vous ne
l'êtes pas, que sur l'autoroute des Cantons de l'Est on est à
installer des luminaires. J'aimerais dénoncer la décision des
autorités et l'Office des autoroutes d'installer sur le terre-plein de
l'autoroute des pylônes de ciment pour ces fameux luminaires. Ces
pylônes de ciment sont distancés d'environ 150 pieds. Ces
pylônes de ciment ont entre trois et quatre pieds de diamètre. Ils
dépassent le sol de quatre a cinq pieds. Je crois que c'est quasiment
criminel de le faire, connaissant l'autoroute des Cantons de l'Est, qui part de
ma ville, à Brossard durant l'hiver, durant les tempêtes et
même au cours des orages en été, cette chaussée est
très glissante, et il y a des centaines et des milliers de voitures qui
vont sur le terre-plein. Là, à tous les 150 pieds, il va y avoir
un mur de ciment pour les attendre. Je crois que c'est criminel. On devrait
essayer de faire quelque chose pour remédier à cela et sinon, au
moins être sûrs qu'au ministère on ne commettra plus la
même erreur.
M. Lessard: Actuellement, nous avons fait des
représentations à ce sujet à l'Office des autoroutes. Tout
est fonction de la largeur de la bande centrale. Si c'est une bande centrale de
100 pieds, c'est différent. Si c'est une bande centrale dont la largeur
n'est pas très forte... On va tenir compte de vos remarques.
M. Michaud: La bande centrale est très étroite.
J'aimerais...
M. Lessard: On m'informe qu'on a transmis des
représentations à l'Office des autoroutes à ce sujet pour
corriger la situation. En tout cas, je prends note de vos remarques.
M. Michaud: Pourriez-vous demander à votre chef de cabinet
de me donner des renseignements sur ce dossier, s'il vous plaît?
M. Lessard: D'accord.
Chauffeurs de taxi
M. Michaud: Je vous remercie beaucoup. La dernière chose.
Dans les brochures que nous avons eues, il y a le Guide du taxi. Je vois dans
ce guide les conditions d'obtention de permis de chauffeur de taxi. Je voudrais
savoir si vous avez à votre ministère un groupe de personnes qui
vérifient l'exactitude des conditions. Souvent, dans la région de
Montréal, je prends des taxis et non seulement certains chauffeurs ne
comprennent pas la langue française, mais il y a des taxis dans un
état incroyable, qui sont sales. Ils n'ont aucune courtoisie. Je ne sais
pas si vous avez à votre ministère une commission ou un groupe de
personnes qui peuvent voir à faire respecter au moins les conditions
minimales d'obtention du permis.
M. Lessard: Nous avons un service de taxi à
Montréal qui tente de faire ces vérifications et M. Milot en est
responsable. Il est certain qu'en ce qui concerne le taxi, nous allons devoir
nous pencher sérieusement sur le problème.
Particulièrement à Montréal, certaines revendications nous
sont faites. Nous ne pouvons pas dire que le règlement no 6 a tout
réglé. C'est peut-être un secteur extrêmement
difficile. Nous sommes en négociation concernant certaines ligues. Nous
avons même tenté dernièrement de nommer un tuteur. Le
problème n'est pas réglé. M faut dire qu'il y a
actuellement 13 154 taxis qui sont contrôlés. En ce qui concerne
les permis de chauffeur, j'ai reçu des doléances de la part des
ligues de taxis, de la part des associations me disant que beaucoup de
personnes faisaient du taxi au cours des fins de semaine sans que ce permis
existe. Nous allons essayer, nous ne pouvons pas tout contrôler, tout
faire en même temps. C'est un dossier que j'ai commencé à
étudier depuis à peine quelques semaines. Nous avons un service
au sein du ministère et encore là, un peu comme le vrac, nous
n'avons pas le choix. C'est un dossier très chaud. Il faut donc essayer
de prendre les mesures nécessaires pour le régler. Nous avons
jusqu'ici tenté de prendre des mesures ponctuelles, mais je pense que
sur cela le député de Charlevoix peut peut-être
préciser quand on a constitué les ligues de taxis, c'est
qu'on a voulu, j'ai senti que ça pouvait être la
préoccupation du ministre du temps, leur donner des
responsabilités, et faire en sorte que les taxis règlent leurs
problèmes. Il n'appartient quand même pas au ministère et
au gouvernement de régler les problèmes de tout le monde et
d'aller les administrer à leur place. Il va falloir que les conducteurs
de taxi prennent leurs responsabilités, qu'ils assistent aux
réunions de leurs ligues, qu'ils se décident.
Quant à moi, je pense que c'est bien plus un problème
interne, la question des taxis. C'est bien plus un problème
d'administration, qu'un véritable problème qui relève du
gouvernement. Nous sommes prêts à élaborer, c'est un peu
comme le vrac, un certain nombre de principes, mais il faut qu'ils acceptent de
les appliquer et qu'ils arrêtent de se battre constamment entre deux
groupes. La démocratie ne fonctionne pas quand un groupe est
pénalisé en vertu de cette même démocratie, et il
nous dit: On ne peut pas marcher avec le groupe qui a été
élu démocratiquement, en majorité. Il y a là un
problème considérable. Il y a là un problème que le
ministère pourra difficilement régler, si les gens qui sont
à l'intérieur même des ligues ne prennent pas leurs
responsabilités. Le gouvernement ne peut quand même pas tout
faire, il ne peut quand même pas régler les problèmes de
chacun. Je pense qu'en ce qui concerne tant le vrac que comporte le taxi, il y
a un problème interne qui est sérieux.
M. Michaud: Si M. le Président me le permet, j'aimerais
poser une toute dernière question à M. le ministre. La semaine
dernière, un de mes contribuables a reçu une contravention du
ministère des Transports pour avoir transporté du bois,
soi-disant illégalement. Cette contravention a pris un retard de
quatorze mois. Je voudrais demander à M. le ministre s'il n'a pas
découvert au ministère un tiroir où il y aurait certaines
contraventions ou si c'est tout simplement un retard administratif qui est
à peu près incroyable.
M. Lessard: II y a un retard considérable actuellement.
Cela relève du ministère de la Justice. Nous faisons des
représentations. Ce retard est considérable et il a des
conséquences précises concernant l'application de la loi sur la
pesanteur. Quand on n'envoie pas immédiatement, après un
délai normal, les contraventions aux individus, elles leur parviennent
bien souvent en bloc, et cela fait des montants assez élevés pour
des camionneurs. D'autre part, le camionneur se dit bien souvent: J'ai eu une
contravention, cela fait quand même six mois et je ne l'ai pas
reçue, peut-être que je ne la recevrai pas et il n'est pas,
à ce moment-là, intéressé ou il n'est pas
forcé... Il court un deuxième risque. Il est certain que c'est
une chose qui m'apparaît absolument anormale. Je vais encore faire les
représentations auprès du ministère de la Justice pour que
ces contraventions leur parviennent dans les plus brefs délais.
Cependant, toujours en relation avec l'étude qu'on fait sur le
vrac, j'ai eu l'occasion de regarder toute cette loi sur la pesanteur et je
n'ai pas pris de décision actuellement, mais elle est assez difficile
d'application.
M. Michaud: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Nord.
M. Ouellet: M. le ministre, c'est une question qui nous fait
revenir un peu en arrière. Tout à l'heure, en réponse
à une question du député de Gatineau, vous nous parliez
des professionnels de même que de la location de machinerie, etc.
J'aimerais savoir si vous avez l'intention d'établir des fichiers
centraux en ce qui regarde l'utilisation des bancs de gravier dans nos
comtés ruraux.
M. Lessard: Non, on tente de négocier avec les
propriétaires en tenant compte de la distance du banc de gravier par
rapport à l'endroit des travaux.
M. Ouellet: Est-ce que tous ceux qui sont propriétaires de
ces bancs de gravier sont classés, sont certains d'obtenir une certaine
équité de la part des bureaux de district de la voirie?
M. Lessard: Nous avons demandé la même chose aux
représentants de la région autant pour les bancs de gravier que
pour la machinerie: qu'ils essaient de faire un fichier, et à partir de
là, les négociations devraient se faire normalement avec les
propriétaires; et tous les propriétaires, sans exception, ont le
droit, je pense, d'avoir accessibilité aux contrats gouvernementaux.
M. Mailloux: D'ailleurs, M. le Président, ce sera assez
facile de faire un tel fichier puisque dans la plupart des comtés de la
province de Québec, les sources d'agrégats commencent à
être très rares et de bonne qualité.
M. Lessard: Parce que cela s'applique au ministère des
Transports seulement, peut-être les Richesses naturelles, les Terres et
Forêts, mais cela ne s'applique pas globalement à l'ensemble du
ministère.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, je voudrais
poser une question au ministre. Il a déclaré à quelques
reprises qu'il songeait à former une brigade scolaire. Est-ce qu'il
pourrait nous dire où en est rendu ce dossier?
M. Lessard: J'ai eu l'occasion d'avoir certaines communications
avec des commissions scolaires. Je constate que ça ne sera pas facile de
constituer ces brigades scolaires, mais je suis encore convaincu de leur
nécessité. Je m'explique. Ces brigades ont déjà
existé et...
M. Mailloux: M. le Président, pourrais-je suggérer
à mon collègue de l'Opposition comme au ministre de
peut-être attendre au programme...
M. Lessard: D'accord!
M. Mailloux: ... parce qu'il y a d'autres ques- tions à
poser à ce sujet et il faudrait y revenir. Si mes collègues de
l'Opposition ont terminé leurs remarques générales,
j'aurais une seule remarque avant de poser quelques questions au programme 1,
qui sera d'ailleurs assez court, quant à moi. Le rapport du
Vérificateur général est normalement assez bien suivi par
le ministre et ses officiers, parce qu'il est rare que ces remarques ne soient
pas pertinentes. Plusieurs sont encore pertinentes cette année comme
dans les années qui viennent de s'écouler. Il y en a une, par
contre, sur laquelle je voudrais insister et ça fait suite à de
nombreuses enquêtes que fait continuellement le ministère des
Transports sur la pesée des matériaux dont se sert le
ministère.
M. Lessard: J'ai transmis...
M. Mailloux: Est-ce que le ministre des Transports voudrait me
dire si ce ne serait pas son intention de faire que, dans un avenir prochain,
soit dans les cours de l'année financière actuelle ou des deux
années financières qui suivent, tous ceux qui seraient
affectés à des travaux importants de pesée
d'agrégats soient des fonctionnaires permanents? Faisant
référence à une certaine enquête qui n'est pas
encore complétée au ministère, il est possible que des
centaines de mille tonnes de matériaux aient pu passer sur la balance et
être distribués à d'autres endroits. Je pense qu'il y
aurait une économie formidable à faire en sorte que ce ne soient
pas d'éternels occasionnels qui soient à ces pesées. On
sait la vulnérabilité qu'on peut retrouver chez certains
fonctionnaires occasionnels, que peuvent tenter certaines faveurs qui leur sont
faites, et ce serait extrêmement important que, pour l'ensemble des
divisions, on ait des peseurs officiels, des fonctionnaires permanents.
Le ministre sait de quoi je veux parler. On a dû intervenir
à de nombreuses occasions. Chez nous, dans le comté de
Charlevoix, j'ai dû faire emprisonner quelqu'un. L'an passé, dans
la région de Québec, mes fonctionnaires ont dû faire
disqualifier quelques fonctionnaires. C'est un sujet extrêmement
délicat, mais il mérite une attention de tous les instants de la
part du ministère.
M. Lessard: Je reconnais d'autant plus le problème que
j'ai eu l'occasion, lorsque j'étais étudiant, de pratiquer ce
métier sur les balances, et j'ai eu l'occasion aussi de constater les
pressions que pouvaient faire certains individus pour augmenter le nombre de
verges. Je ne me suis jamais soumis à ces pressions...
M. Gratton: Vous n'avez jamais cédé,
j'espère.
M. Lessard: ... mais il y a quand même des pressions
très fortes, que le député de Charlevoix connaît
très bien, et quelqu'un peut se faire un salaire très
élevé en faisant ce travail, s'il se soumet à ces
pressions.
Concernant, globalement, le rapport du Vérificateur
général, ses recommandations, j'en ai pris connaissance à
la fois pour le ministère des
Transports et pour le ministère des Travaux publics. J'ai
transmis aux chefs des directions, au sous-ministre et aux sous-ministres
adjoints ces recommandations en leur demandant de me faire un rapport pour
corriger les anomalies dont fait mention le rapport du vérificateur.
Je pense que la recommandation, la suggestion du député de
Charlevoix et la recommandation du Vérificateur général
sont valables, et nous allons voir, en tout cas d'ici quelques mois, les
conséquences ou les résultats de l'enquête; je pense que
l'augmentation, une partie en tout cas de l'augmentation, est due à ce
problème.
Nous allons envisager la possibilité d'avoir des
spécialistes, des fonctionnaires permanents sur ces pesées.
M. Mailloux: M. le Président, si mes collègues de
l'Opposition n'ont pas d'autres observations à faire sur les remarques
générales, quant à moi, cela serait complet. Je serais
prêt à passer à l'élément 1.
Le Président (M. Boucher): J'appelle donc...
M. Samson: M. le Président, un instant, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: Avant d'appeler l'élément 1, j'avais
demandé au ministre hier la possibilité que soit
déposée la correspondance...
M. Lessard: Oui.
M. Samson: ...entre Québec et Ottawa concernant les permis
spéciaux. Est-ce qu'il y a du nouveau là-dessus?
M. Lessard: Oui, ce sera déposé avant la fin des
auditions de la commission parlementaire, parce qu'il faut quand même
faire la recherche nécessaire.
M. Samson: C'est justement pourquoi je le demande tout de
suite.
M. Lessard: D'accord.
M. Samson: C'est parce qu'on a encore un peu de temps. L'autre
chose que j'avais demandée, c'est la possibilité de
déposer la liste des demandes d'emploi occasionnel...
M. Lessard: D'accord.
M. Samson: ...ainsi que ceux qui sont retenus. Vous êtes
d'accord aussi?
M. Lessard: Vous voyez, cela va bien.
M. Samson: II n'y a pas de problème. Si vous continuez
comme cela, je vais traverser de l'autre côté pour vous
féliciter.
Il y a peut-être une autre chose. Dans les remarques
préliminaires d'hier, le ministre, par oubli peut-être il
avait tellement de choses à voir ne nous a pas tellement
parlé de la question des chemins de colonisation. J'en ai parlé
dans mes remarques préliminaires. Est-ce qu'il y aura des
développements là-dessus? Est-ce que le ministre pourrait nous
dire, en même temps, si cela va fonctionner de la même façon
que par les années passées? Est-ce que ce sont des crédits
du ministère de l'Agriculture qui seront transférés au
ministère des Transports pour ce genre de chemin? De quelle façon
cela va-t-il fonctionner?
M. Lessard: On pourra en parler au programme 3, si vous
voulez.
M. Samson: D'accord.
M. Lessard: Je suis en communication avec le ministre de
l'Agriculture. Il faut quand même souligner qu'en ce qui concerne le
dépôt de la liste des occasionnels qui ont été
engagés, je ne pourrai pas le faire à l'intérieur de cette
commission parlementaire.
M. Samson: Non, mais si le ministre s'engage à le faire,
c'est vers quelle date à peu près?
M. Lessard: Vous allez la recevoir plus tard.
M. Vaillancourt (Orford): Aux membres de la commission?
M. Lessard: Dans un mois, un mois et demi, à peu
près. Une fois que tout le processus...
M. Samson: Aux membres de la commission? M. Lessard: A
tous les députés.
M. Samson: Ce que j'ai demandé, c'est à tous les
députés, pour chacun dans son comté.
M. Mailloux: Quand ils seront engagés.
M. Lessard: Quand ils seront engagés, à tous les
députés.
M. Samson: Le principe, c'est que cela nous permettrait, à
tous les députés, d'exercer peut-être certaines
vérifications pour voir comment cela a fonctionné et de faire nos
recommandations au ministre par la suite.
M. Lessard: D'accord, j'espère les recevoir.
M. Samson: Oui. Vous allez les avoir, s'il y en a à faire.
Si cela va bien, on ne vous en fera pas.
M. Lessard: Dites-le-moi toujours. M. Samson: Oui.
M. Gratton: Si cela va bien, on vous enverra une lettre de
félicitations.
M. Mailloux: Appelez l'élément 1.
Le Président (M. Boucher): II n'y a pas d'autres
interventions? J'appelle l'élément 1 du programme 1.
M. Mailloux: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: A moins que le ministre des Transports ait une
déclaration préliminaire à faire...
Système de transports terrestres
M. Lessard: Je voudrais simplement préciser que, dans le
livre des crédits, on détermine, en fait, l'objectif du programme
global, le programme 1. Ce programme vise à connaître,
améliorer et coordonner les systèmes de transport et à
apporter une aide financière aux services de transport en commun. C'est
la définition du programme.
Je voudrais aussi, puisqu'on est à l'élément 1,
donner la définition de l'élément 1, inventaires et
recherches. Cet élément de programme et je le donne
très brièvement vise à une connaissance approfondie
de l'état actuel des systèmes de transports en vue de
l'établissement de la politique québécoise de
transport.
C'est donc un programme de recherches, d'inventaires.
M. Russell: Une augmentation de dépenses au niveau des
fonctionnaires, des traitements. Est-ce qu'il s'agit là de nouveaux
fonctionnaires, à l'élément 1?
M. Mailloux: M. le Président, si on me le permet, je
voudrais quand même faire aussi quelques remarques
préliminaires.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, je ne pense pas retenir
longtemps la commission sur cet élément de programme qui est un
des plus importants du ministère. Je voudrais d'ailleurs dire au
ministre des Transports que c'est probablement un des secteurs où il
manque le plus de personnel. Dans les années qui viennent de se
terminer, malgré l'importance des budgets accordés à des
postes comme la construction des réseaux routiers et ces
choses-là, le ministre des Transports, depuis quelques mois, a dû
s'apercevoir qu'il est plus souvent en contact avec son sous-ministre, M.
Charland, qu'avec son sous-ministre principal et les autres, parce que le
secteur du transport des personnes et des marchandises est le secteur le plus
mouvant d'activités du ministère des Transports.
C'est réellement une des vocations du ministère des
Transports où il manque réellement d'aide en personnel
attaché auprès du sous-ministre responsable de ce secteur
d'activités.
Je dis qu'on n'aura pas beaucoup de ques- tions pour une raison bien
définie, c'est que, si cela a été la préoccupation
majeure du Parti québécois depuis quelques années, le
secteur des transports en commun, je conviens, d'un autre côté,
que l'ensemble des études que j'ai commandées ou qu'a pu
commander le ministre des Transports depuis sa venue au ministère,
études qui actuellement ne sont pas complétées et devront
se parfaire en cours d'année, que ce soit dans un type d'activité
ou dans un autre, le transport intermodal pour la meilleure intégration
possible du transport des personnes, il y aura, en cours d'année,
j'imagine, une loi sur l'intermunici-palisation des services de transport en
commun dans des agglomérations de moindre importance; il y a quand
même, en cours d'année, une préoccupation que j'ai à
l'esprit qui ne peut attendre tellement longtemps.
Je sais qu'à Montréal, avant de permettre la poursuite des
travaux du métro, sauf certains contrats qui étaient
déjà accordés et pour lesquels nous étions
d'accord, le ministre devra attendre au moins la fin des études qui sont
en cours actuellement. Que ce soit pour le secteur de Repentigny comme d'autres
secteurs, vers la rive sud pour le prolongement du métro ou ailleurs, je
pense que le député de Laprairie doit être conscient du
problème. Quand je dis qu'il y a un transport en commun qui ne pourra
attendre la fin de ces études, c'est celui qui concerne la rive sud de
Montréal, pour la région de Brassard-Châteauguay et Cie.
L'on connaît les problèmes particuliers des voyageurs aux heures
de pointe, c'est devenu complètement inacceptable. Les questions que
j'aurais à poser au ministre sont donc les suivantes:
On avait, prélablement, dans les années qui viennent de
s'écouler, tenté de mettre en place un pont vers la
réserve de Caughnawaga. Cela a été refusé, parce
qu'il n'y a pas eu possibilité d'entente avec le gouvernement
fédéral, étant donné les problèmes que l'on
connaît avec ces réserves. Quelle est l'attitude du
ministère des Transports sur ce problème, pour la circulation
dans cette région métropolitaine au sud de Montréal, pour
les communications entre Montréal et la rive sud aux heures de pointe?
Est-ce qu'il y a un échéancier de travaux qui, dans le cours de
l'année, pourrait permettre une amélioration de la circulation?
Le ministre me dirait-il s'il a communiqué avec Ottawa au sujet de la
question des voies réservées sur le pont Champlain, au sujet des
voies ferrées pour trains de banlieue? Est-ce que le ministre voudrait
me répondre?
M. Lessard: Oui. En ce qui concerne le pont Champlain, qui
appartient actuellement au gouvernement fédéral, des
négociations ont été entreprises. Il y a un comité
qui existe déjà; malheureusement, on retarde constamment les
rencontres. On nous a encore demandé de rencontrer un nouvel individu
pour discuter de ce problème, et les négociations avec le
gouvernement fédéral retardent la possibilité pour le
ministère de prendre les moyens nécessaires pour
accélérer la circulation.
Quant au pont Mercier, on voudrait reconnaître une voie qui serait
exclusive au transport en commun. C'est un problème très
sérieux. On espère, en tout cas, concernant le pont Champlain,
avoir dans le plus bref délai des rencontres avec le gouvernement
fédéral pour prendre des décisions.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre veut me dire par là
que, quant aux négociations qu'il poursuit avec le gouvernement
fédéral, qui ne vont pas tellement vite, à ce qu'il vient
d'affirmer, il s'agirait de couloirs pour des voies ferrées pour trains
de banlieue?
M. Lessard: Des voies d'autobus.
M. Mailloux: D'autobus. Les couloirs de voies ferrées, il
s'agirait d'en discuter sur le pont Mercier.
M. Lessard: D'accord. En ce qui concerne les voies d'autobus,
nous sommes prêts à payer les améliorations qui seraient
nécessaires pour permettre une meilleure circulation. Quant aux voies
ferrées, tout dépendra du rapport qui nous sera
présenté, le rapport du Comité de transport de la
région métropolitaine, du CTRM, au mois d'août.
M. Mailloux: M. le Président, j'avais, dans le
passé, beaucoup entendu parler mon collègue de Saguenay de
l'éventuelle construction d'un pont sur le Saguenay. Je pense qu'on a
souventefois entendu également les gens de la région de
Québec insister pour un pont servant de lien direct entre Québec
et la rive sud. Dans plusieurs endroits du Québec, on mentionne des
besoins semblables. Il ressort que, quel que soit l'endroit de la province
d'où vient un ministre des Transports, quand il est assis à la
chaise du ministre des Transports, il s'aperçoit que la priorité,
quand il s'agira de construire quelque chose d'une rive à l'autre, c'est
dans la région de Montréal qu'on la retrouve, c'est la
priorité de première importance. Quand on regarde, pour les
transports en commun, ce qui se produit dans la région de
Montréal, que ce soit le tunnel Hippolyte-Lafontaine, que ce soit sur le
pont Champlain, sur le pont Victoria ou ailleurs, c'est la saturation
complète à toutes les heures de pointe, partout. Je ne sache pas
que cela puisse absorber-plus que l'augmentation qu'on a connue jusqu'à
maintenant. Je pense que les députés de la rive sud en sont bien
conscients, eux, qui ont à utiliser ces couloirs plus souvent que les
gens qui viennent de l'Est du Québec.
De toute façon, je voulais simplement dire que, selon la
perception que j'en ai, quand le ministre des Finances accordera des
disponibilités financières importantes au ministre des
Transports, avant d'investir des sommes importantes dans des endroits qui
seraient en mesure également d'en demander, je pense qu'il faudra porter
une attention très particulière à ce
phénomène qu'on retrouve sur la rive sud de Montréal, plus
particulièrement.
M. Lessard: En ce qui concerne le pont sur le
Saguenay, je pense que c'était tout à fait normal que je
prenne conscience des études qui existaient au sein du ministère,
ce que j'ai fait. J'ai demandé tout simplement aux fonctionnaires de
réactiver l'étude, parce que, là, c'est une coupure
complète de la route 138. On paie actuellement $2 millions par
année pour ce service. Il faudra, comme vous le savez, probablement
construire d'autres débarcadères, ajouter d'autres bateaux. Sur
une période d'un certain nombre d'années, cela veut dire que
c'est très considérable.
M. Mailloux: Quant à ce pont, on pourra en reparler lors
de la construction.
M. Lessard: Oui, cela peut comporter des coûts assez
considérables. En ce qui concerne les ponts dans la région de
Montréal, c'est là qu'il faut faire des évaluations et
établir un certain nombre de priorités. Plus vous allez
construire de ponts, plus vous allez favoriser l'automobiliste, plus vous
allez, en fait, intéresser l'automobiliste à utiliser
l'automobile pour se rendre au centre-ville. Je pense que la solution n'est pas
dans cette direction. On peut aussi décentraliser, comme on va le faire
suite à la construction de l'autoroute 40 sur la rive nord, ou encore
déconcentrer, si vous voulez, l'autoroute 20, de telle façon que
les gens qui veulent se rendre à Montréal même puissent
utiliser l'autoroute 40. Je pense que, prochainement, en relation avec cette
politique, qui a été instaurée quand même au
ministère des Transports depuis quelques années, à savoir
les transports en commun et les études qui nous seront
présentées d'ici quelques mois, nous devrons prendre une
décision concernant la priorité à donner aux transports en
commun.
Je pense que si on pouvait utiliser au maximum nos transports en commun,
on pourrait déconcentrer la circulation sur les ponts. Or, je ne pense
pas actuellement, je ne suis pas convaincu que la solution de la circulation
dans la région de Montréal soit dans la construction de nouveaux
ponts. C'est beaucoup plus dans des décisions qu'il faudra prendre
concernant le centre-ville de Montréal, concernant la
déconcentration de la circulation des automobiles, que nous pourrons
avoir des solutions. A ce sujet, je pense bien que le rapport que nous
présentera la CTRM nous permettra d'élaborer un
échéancier, nous permettra de voir aussi quels budgets nous
pouvons engager dans ces transports en commun. Quant à moi, je n'ai pas
la conviction que la construction d'un autre pont ou d'un deuxième pont
entre les deux, entre la rive sud et la rive nord, soit la solution aux
problèmes actuels de la circulation.
M. Mailloux: M. le Président, est-ce que, dans les
études qui se poursuivent dans la région métropolitaine de
Montréal pour les transports en commun, le ministre fait porter une
attention très particulière au prolongement du métro dans
la région de Longueuil, prolongement j'imagine, en surface?
Est-ce que les études sont assez avancées? Etant
donné que ce métro n'est quand même pas
très surchargé, il pourrait recueillir la plupart des gens
qui ont à traverser et éviter ainsi qu'ils n'empruntent les
ponts. Est-ce que cette étude concernant Longueuil est avancée?
Est-ce que, dans le cours de l'année, on peut s'attendre à la fin
de l'étude complète de tous les transports intermo-dals
étude qui se poursuit, ou si, dans l'optique du ministre, une des
solutions envisagées est que le métro circule en surface dans
Longueuil et vienne prendre la bouche actuelle?
M. Lessard: Bon! Actuellement...
M. Mailloux: Malgré le refus qu'a toujours
manifesté la ville de Montréal, refus assez
compréhensif.
M. Lessard:... nous avons déposé un rapport, le
rapport Ménard, concernant tout le transport en commun sur la rive sud
de Montréal. Ce rapport sera normalement intégré à
l'intérieur du rapport du comité de transport de la région
métropolitaine, et fera l'objet, aussi, de décisions à la
suite des recommandations qui nous seront faites. Cette étude a
été rendue publique au mois de décembre et nous
attendons... Je l'ai rendue publique, justement, pour avoir les commentaires
des différents organismes publics et, par la suite, je pense bien qu'il
est tout à fait normal que nous attendions, avant d'élaborer des
politiques ponctuelles, si vous voulez, le rapport global qui nous sera
présenté, parce qu'il y a une question de coûts concernant
le barème. Cela comporte des coûts considérables, autour de
$400 millions, par exemple, pour 26 milles. Alors, il va falloir établir
des "priorités, prioritaires", si vous voulez, dans ces investissements,
qui vont être considérables.
M. Mailloux: M. le Président, si vous le permettez, comme
les remarques préliminaires ont été très
détaillées, il me reste simplement deux ou trois questions
à poser sur ce programme, étant donné que les
études se poursuivent.
M. Michaud: M. le Président, avec la permission du
député de Charlevoix, j'aimerais revenir un petit peu à la
discussion, si vous le désirez, pour le transport de la rive sud vers
Montréal.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, le
député de Châteauguay a demandé la parole.
M. Michaud: D'accord, M. le Président.
M. Dussault: On a fait allusion à l'utilisation du pont
Mercier pour faire passer le train. Je pense qu'il faut clarifier la question,
ici. Le pont des "chars", comme on l'appelle toujours, à
côté du pont Mercier, pourrait servir effectivement pour
rétablir un train de banlieue. Cette demande a été faite,
spécifiquement, par les autorités locales à Ottawa,
à la Commission des transports, la CTC, je pense, comme on l'appelle, et
le rétablissement a été refusé. A ce
moment-là, la population de la région de Châteauguay s'est
mise en tête et a sou- haité que ce soit effectivement un
transport en commun qui soit mis en place dans la région. Nous attendons
avec beaucoup d'impatience que ce soit fait. On est conscient que ce sont les
études, qui vont aboutir en août, qui vont donner réponse
à ça. On est patient; on attend ça. Mais en attendant,
puisque l'occasion m'est donnée, on remercie le ministre et le
ministère d'avoir commencé à mettre, sur le pont Mercier,
des mesures temporaires, susceptibles d'améliorer la situation. On est
en train de vivre une expérience. Les quelques jours qui vont suivre
nous diront, jusqu'à quel point, cela est apprécié.
M. Mailloux: Est-ce qu'on me dirait, quant à l'utilisation
du pont dont se sert la compagnie de chemin de fer, s'il y a plusieurs trains
qui passent dans une journée, ou si c'est simplement très
restreint? Ce n'est pas le Canadien Pacifique, ni le Canadien National. Je n'ai
pas souvenance de la compagnie en question.
M. Dussault: C'est une des deux effectivement.
M. Mailloux: Non.
M. Dussault: D'une façon ou d'une autre, la voie
ferrée qui vient jusqu'à ce pont, appartient à une
compagnie de New York, la Penn Central.
M. Mailloux: C'est ça, la Penn Central.
M. Dussault: II y a peu de...
M. Mailloux: Peu de trains...
M. Dussault: ... trains qui passent effectivement sur ce
pont.
Lé Président (M. Boucher): M. le
député de Laprairie.
M. Michaud: Sur le même sujet exactement, c'était
pour clarifier ce que le député de Charlevoix disait. Je crois
que c'est physiquement impossible d'installer une voie ferrée sur le
pont Champlain. Vous pensiez sûrement au pont Victoria, où il y a
déjà une voie ferrée qui est très peu
utilisée, et qu'on pourrait peut-être utiliser pour amener les
gens de Saint-Bruno au travail, vers Montréal le matin, et, le soir, les
ramener. Sur la rive sud, ce n'est pas un pont supplémentaire qui
réglerait les problèmes; c'est, tout simplement, une
amélioration très rapide du transport en commun, avec une voie
privilégiée sur le pont Champlain pour le transport en commun,
les autobus, les ambulances, etc.
M. Mailloux: C'est parce que je l'ai mal indiqué, parce
qu'il s'agissait, comme me l'a rappelé le ministre, d'un couloir
réservé pour les autobus, le transport en commun sur le pont
Champlain, et le transport en commun par trains, sur le pont Mercier.
M. Michaud: D'accord. C'était tout simplement pour faire
une mise au point et pour rafraîchir votre mémoire, parce que
depuis déjà six mois, vous n'êtes pas dans les dossiers qui
sont si chauds. Cela aide la mienne aussi.
M. Mailloux: Ce n'est pas tant pour me rafraîchir la
mémoire, mais quand on demeure dans le comté de Saguenay, dans le
comté de Charlevoix, on est moins souvent dans Brassard que dans l'est
du Québec. On est moins familier avec ses problèmes.
M. Michaud: Je vous comprends.
M. Lessard: On se démêle mieux en forêt
qu'à Montréal.
M. Mailloux: Mes questions seront très courtes au sujet de
ce programme. Je ne sais pas si vous nous autoriseriez à poser des
questions sur tous les éléments d'un même programme, quitte
à n'en plus parler après.
Le Président (M. Boucher): Puis-je savoir si
l'intervention du député de Brome-Missisquoi porte sur le
même sujet?
M. Russell: II s'agissait simplement de clarifier la situation en
ce qui concerne le pont Champlain. Je pense que serait facile d'avoir un
couloir réservé, non seulement pour les transports publics, mais
pour les ouvriers, à condition qu'ils soient au moins trois par auto,
quelque chose comme cela.
M. Lessard: Je suis d'accord, mais c'est le
fédéral, qui ne veut pas, comme d'habitude, qui retarde,
inconsidérément, ces solutions.
M. Russell: Est-ce que je tiens pour acquis que les relations
entre le ministre provincial des Transports et le ministre
fédéral des Transports ne sont pas bonnes?
M. Lessard: Non, je ne refuse pas de négocier. Je suis
prêt à négocier, mais pour autant qu'on veuille le faire de
l'autre côté. Actuellement on nous retarde constamment de
réunions en réunions. On n'est pas capable de prendre de
décisions.
M. Russell: On pourrait peut-être demander au
député de Charlevoix qu'il devienne un médiateur entre les
deux et tâcher de...
M. Lessard: Non. J'ai eu l'occasion de rencontrer M. Lang, et je
pense bien que les problèmes que je rencontre dans les
négociations avec le gouvernement fédéral, ont
déjà été rencontrés par le
député de Charlevoix, au temps où il était ministre
des Transports.
M. Mailloux: Je peux moi-même affirmer, M. le
Président, que ce n'est pas avec l'homme politique, là-bas, que
j'ai eu des problèmes. C'est avec les fonctionnaires qui sont
omniprésents, tout-puissants et permanents. M. le
Président...
M. Russell: Attendez un peu. Je veux poursuivre là-dessus.
Concernant le métro à Longueuil, je pense qu'il y a une
amélioration marquée qui pourrait y être faite. Et une
autre question qui devrait être examinée dans le transport en
commun, c'est la rive nord, Montréal et Laval. Il y a là une
amélioration marquée, et pas tellement coûteuse, qui
pourrait être apportée.
M. Lessard: Cela fait partie des objectifs du comité.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, quant aux
éléments du programme, quant aux montants qui sont
accordés dans le budget actuel, inventaires et recherches, j'imagine que
c'est simplement l'augmentation des salaires, environ 10%, qui apparaît
dans les $500 000 supplémentaires. Transport des personnes je
vais poser les trois questions transport des personnes, j'imagine que ce
sont les subventions versées aux différentes...
M. Lessard: A quelle catégorie? Au niveau 10, le
transfert?
M. Mailloux: A l'élément 2, il y a une augmentation
de $10 millions. Transport des personnes à l'élément
2.
M. Lessard: Transport des personnes à
l'élément 2... Augmentation de $10 millions...
M. Mailloux: C'est indiqué au transfert...
M. Lessard: D'accord. Ici ce sont des subventions qui sont
accordées.
M. Mailloux: Des subventions statutaires accordées... Par
la loi...
M. Lessard: Pour l'achat d'autobus.
M. Mailloux: Pour l'achat des autobus, et déficits des
transports en commun, dans les commissions de transport? Soit celles de
l'Outaouais, Montréal ou ailleurs. De même que la dette du
métro?
M. Lessard: La dette du métro. L'an dernier, il y en avait
pour $67 millions.
M. Mailloux: Ce sont $10 millions en supplément qui
satisfont les exigences de l'année. Il n'y a pas de modification, c'est
sur le même barème.
Transport des marchandises, il y a un montant moindre de $130 000.
Est-ce à dire que cela a un rapport avec les installations
portuaires?
M. Lessard: S'il y a une diminution, c'est que l'étude de
Ferchibal est diminuée. Est terminée, excusez-moi.
M. Mailloux: Va-t-elle être déposée
publiquement bientôt?
M. Lessard: J'ai fait parvenir aux différents ministres
concernés, l'étude des transports de Ferchibal, et j'attends
leurs réactions. Je l'ai fait parvenir au premier ministre, au ministre
des Richesses naturelles, au ministre de l'Aménagement, au ministre du
Développement économique. J'attends leurs réactions, et je
pense que, comme nous l'avons fait dans le passé, nous rendrons cette
étude publique.
M. Mailloux: M. le Président, ma dernière question
est la suivante quant aux transports en commun. Le ministre a fait plusieurs
déclarations quant au Transport métropolitain-sud. Il a
parlé d'injonction.
M. Lessard: Le Métropolitain provincial?
M. Mailloux: Le Métropolitain provincial. Il n'envisage
pas de subvention pour Transport métropolitain. Le ministère des
Transports serait prêt à subventionner Métropolitain
provincial si l'analyse faite par son observateur est concluante. Cela revient
dans des déclarations qui apparaissent dans les journaux à
plusieurs occasions. Où est-ce rendu? Etait-ce l'intention du ministre
d'accorder des subventions à un transporteur privé? Où en
est rendu le dossier en fait?
M. Lessard: Lorsque j'ai eu l'occasion de rencontrer d'une part
les maires de la région et d'autre part M. Lareau, président de
Métropolitain provincial, ainsi que les députés
impliqués, j'ai toujours insisté sur le fait que, même s'il
s'agissait là d'un service, je pense, essentiel, il n'est pas question,
pour le ministère des Transports, d'accorder aveuglément des
subventions à une compagnie privée. Nous donnons actuellement
certaines subventions aux commissions intermunicipales, comme vous le savez,
comme aux commissions de transport, mais comme nous n'avions pas la loi de la
constitution des corporations intermunicipales, il nous était
extrêmement difficile d'agir dans ce dossier, parce que, justement, on se
dirigeait vers le principe des subventions à une compagnie
privée. Surtout, lorsque j'ai analysé les états financiers
de la compagnie qui m'ont été transmis à
l'intérieur de quelques pages, et lorsque j'ai eu à analyser la
façon dont les compagnies avaient été divisées en
1967 par Power Corporation, j'ai toujours refusé d'accorder
inconsidérément des subventions. Ce que j'ai dit suite à
des négociations, c'est que si vous acceptez un observateur au sein de
l'entreprise, nous allons, à ce moment-là, selon que les
coûts d'exploitation seront justifiés jusqu'au mois de septembre,
accepter, si déficit il y a, d'assumer le déficit, mais pour
autant qu'il y ait une personne du ministère des Transports qui pourra
avoir accès à tous les dossiers et faire une analyse
complète des états financiers de Métropolitain provincial.
Le contrat se termine au mois de septembre. Je sais qu'hier je n'ai pu le
rencontrer, M. Jodoin est venu au ministère pour présenter
à mon chef de cabinet un premier rapport. C'est M. Robert Jodoin, qui
était à la Commission de transport de la région
métropolitaine, qui est observateur du ministère; il m'a
été prêté par la Commission de transport et nous
suivons le dossier. Lorsque nous aurons ce dossier, nous prendrons des
décisions sur les subventions. Ceci aussi était important parce
que nous aurons, suite à la loi qui sera présentée
à l'Assemblée nationale, à prendre des décisions
à la fois sur Métropolitain provincial, sur
Métropolitain-Sud, et aussi sur le transport en commun.
Il y a une chose quand même que je trouve curieuse, c'est que,
quand il y a un service qui est rentable, les compagnies privées le
gardent, et, quand certaines sections de service ne sont pas rentables, on
s'organise pour faire des divisions de compagnies et des divisions de
réseaux de telle façon que si on se dirige vers les
expropriations comme des fois cela peut s'avérer nécessaire,
étant donné que le service pourrait être
discontinué, le gouvernement et c'est là peut-être
qu'on devient déficitaire comme gouvernement, quand il s'agit de donner
un service essentiel est obligé de prendre les réseaux
déficitaires et de laisser à l'entreprise privée les gros
profits.
Il va falloir se pencher sur ce problème. Je sais bien, et j'en
suis conscient, que lorsque le gouvernement on l'a vu en ce qui concerne
les traversiers nationalise quelquefois certaines compagnies, les
coûts augmentent de façon considérable. On l'a vu pour la
Société de traversiers Matane-Godbout. Mais comme je l'avais
souligné à ce moment-là au ministre, il y a quand
même des contrôles que nous devons avoir sur ces compagnies et je
m'organise pour avoir un certain nombre de contrôles.
Mais en ce qui concerne Métropolitain provincial, il ne s'agit
pas, je l'ai affirmé, de reconnaître le principe de subventions
à des compagnies privées, il s'agissait d'assurer un service
essentiel à une région, mais je le faisais ou je décidais
de prendre la responsabilité des déficits pour autant que ces
déficits seront justifiés, suite au rapport qui me sera transmis
par l'observateur que j'ai nommé et qui a, en fait, la
possibilité d'analyser tous les bilans financiers de la compagnie ainsi
que les relations entre cette compagnie et d'autres compagnies.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, le
député de Châteauguay.
M. Dussault: Relativement à cette loi des corporations
intermunicipales dont vous avez besoin, M. le ministre, quelle consultation
avez-vous l'intention d'entreprendre, face aux autorités locales
concernées?
M. Lessard: Concernant toute cette région, c'est là
que le problème se posait, il y avait 52 municipalités qui
étaient concernées. Il était, même
en vertu de la loi, impossible de former cette commission
intermunicipale et d'ailleurs, lorsque j'ai rencontré les maires, je
sentais que les maires n'étaient pas disposés, quoique nous
essayons de négocier. Mais les maires féminin singulier!
n'étaient pas disposés à s'engager dans la
création d'une corporation intermunicipale. D'autant plus que cela
m'apparaissait à peu près impossible à négocier
dans de brefs délais, étant donné le nombre de
municipalités.
Il va falloir diviser le territoire, il va falloir que des commisssions
de transport se créent. Nous espérons nous l'avons
énoncé aussi dans le principe que les différentes
municipalités vont accepter d'assumer une partie du déficit que
pourront comporter les activités de la compagnie
Métropolitain-sud. Maintenant, je ne pouvais pas, si je voulais donner
le service dans un bref délai, obtenir l'assurance de cette
participation. On va faire l'impossible pour l'obtenir. Lorsque nous aurons la
loi qui nous permettra de former des corporations intermunicipales, nous irons
voir les municipalités et nous tenterons justement de négocier la
constitution des corporations intermunicipales.
M. Dussault: Si vous me permettez, ce qui me préoccupait
et préoccupe les autorités en place, c'est la loi
elle-même. Vous allez consulter les municipalités, je suppose, en
commission parlementaire?
M. Lessard: Oui, j'ai donné l'autre jour l'assurance, dans
la région de Lévis, qu'une fois la loi déposée,
nous aurons une commission parlementaire pour recevoir les doléances des
municipalités.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: Je pense que la question a été un peu
effleurée hier, mais je ne me rappelle pas et je voudrais faire
préciser au ministre des informations à savoir que le
ministère s'apprêterait à accorder, c'est peut-être
en discussion pour un contrat, la construction d'autobus, environ 1200, ce qui
pourrait vouloir dire une centaine de millions de dollars. C'est ça?
Est-ce que j'ai bien compris que ce genre de construction d'autobus va se faire
par appels d'offres? Est-ce que je dois comprendre qu'il y a plusieurs
compagnies intéressées?
M. Lessard: Ce que je dois dire à ce sujet, c'est qu'en
relation avec le ministère de l'Industrie et du Commerce, qui est quand
même responsable de ces négociations pour l'implantation
d'industries, nous sommes en discussion avec certaines compagnies
européennes.
Le ministre de l'Industrie et du Commerce se rendra, d'ici quelques
semaines, avec le ministre ou encore des représentants du
ministère, en Allemagne, en tout cas en Europe, pour voir les
possibilités d'implantation d'une compagnie euro-péenne ici, au
Québec.
A ce stade-ci, je ne peux pas aller plus loin puisque le dossier a
été transmis, quoiqu'on s'y intéresse. J'ai un
fonctionnaire, M. Jacques Simard, qui fait partie du comité
interministériel constitué à ce sujet et nous suivons le
dossier de très près, mais le maître d'oeuvre du dossier,
c'est actuellement le ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. Samson: Sans vouloir aller plus loin dans vos questions de
négociation, c'est véridique qu'il y a un besoin d'environ 1200
véhicules?
M. Lessard: On ne peut pas bloquer inconsidérément
l'achat d'autobus. Nous avons permis l'achat d'à peu près 125
autobus aux commissions de transport, mais, pour le gros contrat, nous avons
retardé les soumissions.
M. Samson: M. le Président, j'aurais une autre
question.
M. Lessard: Quand on parle de 1200 autobus, ce sont les besoins
de quatre ans d'avance.
M. Samson: D'accord. J'aurais une autre question qui s'inscrit
dans l'ensemble du programme 1. On a effleuré tantôt la question
des ponts. J'en profite, et je ne reviendrai pas plus tard là-dessus,
pour exposer au ministre, puisqu'il a été mis au courant, lors de
sa visite dans ma région, le besoin qui existe d'un pont nouveau sur la
rivière Kinojevis. Il y a encore eu un accident dernièrement. Je
ne sais pas si c'est avant ou après la visite du ministre. Un
camion...
M. Russell: Cela est peut-être après.
M. Samson: C'est peut-être après la visite du
ministre, oui. Un camion a presque arraché une partie du pont.
M. Lessard: Je l'ai vu.
M. Samson: Vous l'avez vu? Ah bon! C'est une raison de plus, M.
le Président, pour demander une réponse au ministre.
M. Lessard: J'ai eu l'occasion, lorsque je suis allé dans
la région, de constater qu'il y avait eu un accident assez
sérieux sur le pont Kinojevis, qui est situé sur la
rivière Kinojevis.
M. Samson: C'est la rivière aux Brochets, en
français.
M. Lessard: Ah! c'est la rivière aux Brochets. En tout
cas, on me dit la rivière Kinojevis.
Il n'est pas prévu au budget de cette année. C'est un pont
à structure d'acier. On analyse la possibilité de la construction
d'un nouveau pont, mais il n'est pas prévu au budget de cette
année.
M. Samson: Est-ce qu'il y a eu des études de faites...
M. Lessard: En relation, comme c'est sur la route 117, lorsque
nous allons...
M. Samson: Ne me servez pas cela, parce que la route 117, la
partie qui vous est demandée, c'est de Saint-Jovite à
Val-d'Or.
M. Lessard: Oui.
M. Samson: Ce pont-là, c'est dans l'autre partie. Je
pourrais peut-être argumenter, que ce pont enjambe la rivière
Kinojevis, que cette route mène en Ontario. C'est presque une route
interprovinciale. Il n'y a peut-être pas un état d'urgence au sens
strict du mot, mais c'est assez important.
J'aimerais savoir du ministre où en sont rendues les
études, parce qu'il me semble que des études ont
été faites quant à la possibilité de construction
d'un pont nouveau, quant à la localisation du nouveau pont, etc.
Où est-ce rendu?
M. Lessard: II y a des études très
préliminaires sur la construction d'un nouveau pont, mais, actuellement,
pour éviter le danger, des constatations régulières sont
faites par les employés du ministère sur le pont.
Les études actuelles pour la construction d'un nouveau pont sont
très préliminaires au ministère.
M. Samson: Est-ce que je pourrais faire valoir au ministre
que...
M. Lessard: Je prends note de vos suggestions.
M. Samson: Je voudrais ajouter qu'il n'y a pas eu seulement
l'accident dont il est fait mention. Il y a eu des accidents mortels sur ce
pont, qui est trop étroit. Cela prend une importance... Si on me dit que
c'est seulement à l'état des études préliminaires,
je suis un peu déçu. J'aurais au moins espéré que
les études... Si ce n'est par prévu au budget de cette
année pour la construction, je pense que ce serait physiquement
impossible, même si le ministre avait de l'argent, de construire cette
année, mais il serait sûrement possible d'autoriser des
études et aller même aussi loin que les plans de localisation,
etc.
Est-ce qu'on pourrait au moins nous accorder cela, pour le moment?
M. Lessard: Je vois au moins l'avantage des tournées
régionales. Quand on me parle d'un pont, je sais à quelle place
il est situé.
M. Samson: C'est important.
M. Lessard: Lors des tournées régionales des
employés du ministère vers le mois de juillet et le mois
d'août, au moment où les représentants du ministère
à Québec se rendront dans le milieu, ce sera discuté avec
les employés régionaux et on verra. Je prends bonne note des
remarques du député de Rouyn-Noranda tout en lui soulignant que
les budgets du ministère sont aussi limités. Si j'ai
constaté, lors de na tournée régionale, des
problèmes considérab es dans sa région, j'en ai
constaté aussi dans d'autres régions. Je dois dire quand
même que, dans la région de l'Abitibi comme dans la région
de la Côte-Nord, il y a des problèmes sérieux. On va, en
relation avec les budgets qui nous seront alloués, faire en sorte de
répondre le mieux possible aux besoins de la population. On en prend
bonne note.
M. Samson: Je voudrais souligner au ministre, M. le
Président évidemment, il n'était pas dans le
dossier à ce moment qu'à l'occasion de rencontres avec les
hauts fonctionnaires lors de la tournée régionale de l'automne
dernier cela a été mentionné. Il en a été
question l'an dernier, je me le rappelle bien, j'ai soulevé ce
problème l'an dernier et je l'avais soulevé l'année
précédente.
M. Lessard: C'est bien.
M. Samson: On m'a alors fait part que c'était à
l'état d'étude. Je ne voudrais pas que le ministre me dise
aujourd'hui que les études ne sont que préliminaires et que cela
va rester au stade préliminaire. J'aimerais bien au moins avoir un
indice que les études vont être poussées, parce que si on
veut un jour... Cela ne devrait pas se faire dans quinze ans.
M. Lessard: Si le député de Rouyn-Noranda veut
bien, au mois de juillet, suite à la tournée des
représentants du ministère dans la région, je pourrai
l'informer des résultats de ces discussions. Que le député
comprenne bien que, lorsque nous sommes obligés de donner un certain
nombre de priorités à des études particulières,
c'est que nous avons un budget limité. Je dois parfois dire aussi
à des députés actuellement au pouvoir: C'est bien de
valeur, le budget du ministère ne me permet pas de faire telle
chose.
M. Samson: Oui, mais, M. le Président, le ministre va
convenir que ce n'est pas là une question de savoir si le
problème se retrouve dans un territoire où le
député est au pouvoir ou dans l'Opposition.
M. Lessard: Non, ce n'est pas ce que je veux vous dire.
M. Samson: C'est un problème réel et qui doit
être...
M. Lessard: Si je dis non à des députés au
pouvoir, parfois, je suis obligé de dire non aussi à des
députés qui sont dans l'Opposition.
M. Samson: Cela va m'obliger de référer le ministre
à l'annexe 1 dans son discours; dans cette région, il y a
seulement $9 millions, cette année, au budget. Si on me dit...
M. Lessard: II y avait $8,6 millions, il y a $9,6 millions cette
année.
M. Samson: Oui, mais, M. le Président, j'avais cru
comprendre qu'avec la venue du nouveau gouvernement, il y aurait de
l'amélioration. Que le ministre ne vienne pas me dire que,
l'année pas-
sée, il y avait seulement $8,6 millions et, cette année,
$9 millions. Ce n'est pas là une amélioration, c'est seulement la
différence de l'inflation.
Ce que je veux faire comprendre, c'est que je sais pertinemment que,
dans d'autres régions, il y a des priorités.
M. Lessard: Ce que je veux vous faire comprendre...
M. Samson: Je ne veux pas non plus empiéter sur les
priorités des autres régions, mais il y a une
réalité dans vos chiffres, c'est la région où il y
a le plus faible budget affecté cette année. Peut-être que
si j'interviens assez souvent, le ministre va comprendre, l'an prochain, qu'il
pourrait arriver avec un budget plus raisonnable pour cette région.
Cette année, ce n'est pas suffisant et ce n'était pas suffisant
l'année passée non plus.
M. Lessard: Ce que je veux en même temps faire comprendre
au député de Rouyn-Noranda, c'est que les budgets du
ministère, comme ceux d'autres ministères, ne sont pas
illimités. J'ai eu l'occasion de voir ce pont. Je prends note des
remarques. Je l'informe que, lors de la tournée régionale des
fonctionnaires du ministère des Transports dans les régions, il y
aura discussion, mais je ne m'engage pas pour autant à dire au
député de Rouyn-Noranda que le pont va être construit selon
un échéancier précis.
Nous allons, en fait, faire en sorte de répondre aux besoins des
régions.
Je conviens que, pour une région comme la région de
Rouyn-Noranda, le montant de $9,6 millions n'est peut-être pas
satisfaisant, mais, à la suite des tournées dans les
différentes régions du Québec, je constate aussi que nous
n'avons malheureusement pas tous les budgets nécessaires pour faire face
à toutes les demandes qui nous sont faites au ministère des
Transports. Il nous faut, malheureusement, établir des priorités
et, bien souvent, comme je le dis, ce sont des priorités qui sont
prioritaires, parce qu'il y a des priorités qui sont là et pour
lesquelles on devrait agir vite, mais, malgré ce fait, on ne peut pas
répondre à l'ensemble des priorités que nous donnent les
différents députés. Il faut là-dedans faire des
choix, à moins que vous ne vouliez nous demander aussi, comme
député de Rouyn-Noranda, d'augmenter les emprunts ou d'augmenter
les taxes en vue d'augmenter le budget du ministère des Transports.
M. Samson: M. le Président, je voudrais apporter une
nuance que le ministre aurait sûrement apportée lui-même,
mais je pense que cela a glissé. Quand on parle de cette région,
on ne parle pas de la région de Rouyn-Noranda, on parle de la
région 0-8, qui est un territoire immense, qui couvre les comtés
de Pontiac-Témiscamingue, de Rouyn-Noranda, d'Abitibi-Est,
d'Abitibi-Ouest, et qui va jusqu'à Chibougamau, jusqu'à la baie
James. Cela veut dire que ce territoire, c'est presque un quart ou un
cinquième de l'ensemble du territoire...
M. Russell: M. le Président, je ne voudrais pas être
désagréable envers le député de Rouyn-Noranda, mais
je pense qu'on discute du programme 3 actuellement, tandis qu'on est au
programme 1. Les remarques générales sont finies. Si on continue
de discuter sur ce ton, on ne terminera pas.
M. Samson: M. le Président, je ne veux pas non plus
être désagréable envers mon collègue de
Brome-Missisquoi, mais c'est parce qu'au programme 1, on s'est embarqué
sur la question des ponts. Si je le fais maintenant, je ne le ferai pas au
programme 3.
M. Lessard: Ce n'était pas la même chose,
c'était en relation avec les transports en commun. C'est toujours en
relation.
All. Russell: Sur le point de règlement, M. le
Président, c'est vrai qu'on a discuté des ponts, mais on a
discuté des ponts pour le transfert du transport public sur la rive sud
de Montréal, ce qui est complètement régulier.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que le
député de Rouyn-Noranda voudrait attendre au programme 3 pour en
discuter?
M. Samson: M. le Président, je pense qu'on a
bousculé pour rien, j'avais fini.
Le Président (M. Boucher): D'accord. Le
député de Shefford.
Une Voix: J'avais deviné que vous aviez fini.
M. Verreault: M. le Président, concernant
l'élément no 2, transport des personnes, j'aimerais savoir du
ministre s'il est au courant c'est relativement, encore une fois,
à la corporation intermunicipale du contrat qui a
été élaboré par les employés de son
ministère, concernant le transport des corporations intermunicipales de
transport et les compagnies et s'il veut donner des renseignements
supplémentaires.
M. Lessard: C'est une proposition qu'on fait actuellement. Il y a
une consultation qui doit se faire avec les différentes
municipalités. Après cela, on avisera en conséquence. On
leur fait une proposition et on voit, en fait, les réactions qu'on peut
avoir.
M. Verreault: C'est également en relation avec le projet
de loi que vous allez déposer?
M. Lessard: C'est une négociation. Pardon?
M. Verreault: C'est en relation avec le projet de loi que vous
allez ultérieurement déposer cette année.
M. Lessard: Oui. Il y a une chose. Dans ce projet de loi, je
soulignais hier que c'était un projet de loi qui avait été
préparé par l'ancien ministre
des Transports en collaboration avec les collaborateurs du temps, qui
sont actuellement, en grande partie, mes collaborateurs. Il est normal, je
pense le député de Charlevoix n'en disconviendra pas
que, lorsqu'un projet de loi comme celui-là a été
déposé déjà, un nouveau gouvernement le regarde
d'un autre oeil, selon l'oeil des préoccupations du gouvernement. Alors,
nous analysons certaines modifications qu'on peut dire majeures, en ce qui
concerne les principes. Il sera déposé dans le plus bref
délai. Maintenant, dans ce projet de loi, il y aura, en fait, une
précision concernant le fonctionnement des services du transport en
commun par l'entreprise privée à comparer avec l'entreprise
publique, parce qu'il ne faudrait pas inconsidérément
subventionner l'entreprise privée, quitte à être, dans
quelques années, dans l'obligation d'exproprier ces entreprises
privées qu'on a subventionnées, étant donné le
système de subventions à l'achat d'autobus. Ce sont des
propositions qu'on fait. Il y a une chose qu'il va falloir corriger, et c'est
pour cela qu'on crée les commissions de transport intermunicipal.
Il va falloir avoir de meilleurs contrôles sur les coûts
d'opération du service, que ce soit au niveau des commissions de
transport ou que ce soit au niveau des commissions intermunicipales de
transport. Actuellement, on s'interroge sur les moyens de contrôle que
tant le ministère des Transports, tant les municipalités
possèdent sur ces commissions intermunicipales et, je le disais tout
à l'heure concernant métropolitain-sud, je ne suis pas prêt
à subventionner inconsidérément et aveuglément des
commissions de transport et des commissions intermunicipales. J'ai
trouvé, quand même, concernant les commissions de transport,
lorsque j'ai analysé la loi, assez curieux de constater que
c'étaient des organismes, particulièrement dans la région
de l'Outaouais, la CTCRO, qui étaient supramunicipaux,
c'est-à-dire qu'ils étaient à peu près au-dessus de
tout le monde. Le président est nommé pour dix ans et les deux
commissaires sont nommés par les municipalités. Par la suite, les
municipalités n'ont à peu près aucun contrôle sur
ces commissions de transport, parce qu'il y a un contrôle sur le budget,
à savoir qu'on soumet le budget, mais, si le budget n'est pas
accepté par la communauté urbaine, ce n'est pas grave, il passe
quand même, il fonctionne quand même.
M. Gratton: D'ailleurs, il n'est jamais accepté par...
M. Lessard: J'ai l'intention, en relation avec cette loi
ça ne pourra pas se faire au cours de cette session de modifier
même la Loi des commissions de transport pour que ça soit au moins
soumis au contrôle des municipalités qui doivent défrayer
45% ou 50%, selon les régions, des déficits en relation avec le
ministère des Transports qui, lui, normalement, peut aller
jusqu'à 55% des déficits.
Je pense que c'est bien important qu'on sache ce qu'on fait avec
l'argent des contribuables qué- bécois et, actuellement, moi, je
trouve que... Il a fallu que j'intervienne dans le cas de la Commission de
transport de la Communauté urbaine de l'Outaouais, parce qu'il y avait
des choses qui se passaient, non pas des choses qui m'apparaissaient
scandaleuses nécessairement, non je l'ai dit, d'ailleurs, dans la
région mais des choses qui ne m'apparaissaient pas de bonne
administration, même au niveau des relations de travail.
Je vais demander... Comme responsable du ministère des Transports
on doit avoir un contrôle sur les subventions qui sont versées
à ces commissions de transport. Il va falloir corriger la loi à
ce sujet.
M. Verreault: M. le Président, encore une fois, M. le
ministre, est-ce qu'on peut considérer ce contrat type comme
étant simplement une étude, qu'il va y avoir consultation
auprès des personnes intéressées...
M. Lessard: Ce n'est pas final, c'est une étude, oui.
M. Verreault: ... que ce soient les municipalités ou les
compagnies de transport?
M. Lessard: C'est pour avoir leur réaction et,
après ça, on se... En fait, c'est une négociation qui se
fait.
M. Verreault: Ah bon! Au point de vue des municipalités
qui peuvent être concernées, cela veut dire quel genre de
municipalités, celles qui ont déjà une implantation comme,
dans le passé, l'ex-ministre avait intégré les transports
scolaires aux transports urbains...
M. Lessard: Actuellement, nous avons trois régions, la
rive sud de Québec, le Haut-Saguenay et Trois-Rivières qui sont
couvertes par la Loi des transports, par l'article 27.
M. Verreault: Mais cela devrait s'étendre, si je m'en
tiens à l'étude...
M. Lessard: D'autres villes qui voudront, par la loi, former,
constituer ces commissions de transport...
M. Verreault: Est-ce qu'on pourrait inclure, parmi les villes
auxquelles vous voulez faire allusion, les transports
intégrés?
M. Lessard: Tu veux dire, oui... Attends un peu...
M. Verreault: Disons que ce soit Sherbrooke,
Trois-Rivières ou...
M. Lessard: Oui, d'accord.
M. Verreault: ... Drummondville, ça pourrait être
inclus également?
M. Lessard: Oui.
M. Verreault: Ensuite, dans le montant qu'on voit ici, $82
millions pour 1977/78, je crois que M. le député de Charlevoix en
avait parlé tout à l'heure, ce sont des subventions qui vont aux
commissions de transport?
M. Lessard: Oui.
M. Verreault: D'accord., ça va.
M. Russell: Est-ce qu'on peut avoir la liste des subventions,
à quelles compagnies de transport?
M. Lessard: Je peux vous faire la lecture des montants ou je peux
vous transmettre le dossier, si vous voulez.
M. Russell: J'aime autant que le ministre en fasse la lecture.
Cela sera assez rapide et cela sera inscrit au journal des Débats.
M. Lessard: La CTCUM est-ce que je dois traduire?
Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal, $27
563 000; la CTCUQ, Québec, $3 700 000; la CTCRO, Ou-taouais, $1 200 000;
la CTRSM, sud de Montréal, $1 300 000, et la CTL, Laval, $3 300 000, ce
qui fait un total de $37 063 000, plus... Là, d'accord, je pensais qu'il
voulait seulement l'aide au déficit. L'aide à l'achat d'autobus
je donne le montant global $7 625 000.
M. Russell: Sept?
M. Lessard: $7 625 000
M. Russell: Ah $7 millions!
M. Lessard: Ensuite on a l'aide à l'acquisition des
réseaux, particulièrement dans le cas de la CTCUQ, $400 000. Les
études qui sont le CTRM, $350 000, et autres études, $300 000, ce
qui fait un montant... Pour les services municipaux, les corporations
intermunicipales, $873 000. Vous voyez que cela nous coûte quand
même assez cher, et 60% de la dette du métro de Montréal,
$31 829 500, ce qui fait un grand total de $78 440 500.
M. Russell: Cette augmentation de $10 millions s'applique
à quoi particulièrement? Au métro?
M. Lessard: Oui.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, le ministre a parlé
tantôt de soumettre les commissions de transports, il parlait
particulièrement de celle de l'Outaouais...
M. Lessard: Non. Toutes les commissions. J'ai constaté le
problème dans la région de l'Outaouais.
M. Gratton: D'accord. J'aimerais lui demander comment il
entrevoit la solution. Serait-ce par la nomination de personnes, comme les
maires des municipalités, ou par l'intégration plus
évidente de la commission de transports à la communauté
régionale, c'est-à-dire la soumettre...?
M. Lessard: Cela peut être par les deux.
M. Gratton: Vous n'en avez pas encore déterminé les
modalités?
M. Lessard: Non, pas encore. Je pense qu'il faut d'abord une
intégration à l'intérieur des communautés urbaines.
D'accord. Maintenant en ce qui concerne la nomination des administrateurs, je
n'ai pas de solution encore à ce sujet. Ce que je vous donne, c'est le
principe général. Je trouve curieux qu'on ait des organismes pour
qui on doit défrayer les déficits et qui ne sont pratiquement pas
soumis aux contrôles, ni du gouvernement ni des régions urbaines,
des communautés urbaines.
M. Gratton: Je dis au ministre qu'il peut compter sur la
collaboration de l'Opposition officielle, en tout cas pour le principe, puisque
j'en avais, personnellement, endossé le principe, au moment d'une
dernière révision de l'amendement de la Loi de la
communauté régionale de l'Outaouais.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: M. le Président, juste pour un
complément d'information. Tantôt le ministre disait que
bientôt, il aurait l'occasion de rencontrer les parties
intéressées en ce qui concerne les corporations intermunicipales,
j'inclus et les transporteurs intéressés et les corporations
municipales. Je voudrais savoir s'il entend les rencontrer à très
longue échéance ou prochainement?
M. Lessard: Les villes ont déjà été
rencontrées.
M. Verreault: Les villes ont été
rencontrées. Et les transporteurs?
M. Lessard: Sur le premier projet, les villes ont
déjà été rencontrées.
M. Verreault: Et pour les transporteurs, cela viendra dans le
courant de l'été?
M. Lessard: Oui.
M. Verreault: Si j'ai bien compris le ministre, dans ses
études à l'intérieur des municipalités urbaines, on
étudie la possibilité d'intégrer le transport scolaire
à l'intérieur des...?
M. Lessard: Oui, pour autant que ce soit physiquement,
économiquement, socialement et politiquement possible.
M. Verreault: Politiquement?
M. Lessard: Oui, oui. Je pense que si on veut rentabiliser le
transport en commun, il faut intégrer le plus possible le transport
scolaire. J'espère en tout cas, on le fait déjà à
Québec et à Montréal, pour certaines commissions de
transport.
M. Vaillancourt (Orford): La continuation de la politique de
votre prédécesseur...
M. Lessard: J'ai gardé les bonnes politiques de mon
prédécesseur, et j'ai corrigé les mauvaises.
M. Vaillancourt (Orford): A ce que je peux voir, celle-là
était bonne puisque vous l'avez continuée.
M. Samson: Vous avez fait cela vite. M. Lessard: Je n'ai
pas fini.
Le Président (M. Boucher): Si vous avez d'autres remarques
à l'élément 1... L'élément 1 est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Mailloux: Tout le programme 1.
M. Gratton: Tout le programme 1.
Information, contrôle et
sécurité
Le Président (M. Boucher): Adopté. Programme 2,
élément 1?
M. Lessard: Je pense que le programme 2 vise à fournir des
services d'information et de sécurité routière, à
émettre et contrôler les permis de conduire ainsi que les plaques
d'immatriculation. Je pourrais donner la définition des
éléments, mais je pense que c'est facile à comprendre.
Information aux usagers, c'est la publicité. Emission des permis de
conduire, tout le monde connaît cela, il n'y a aucun problème.
M. Vaillancourt: M. le Président, à ce
programme-ci, puis-je poser ma question au sujet d'une négociation qu'il
y a eue entre le gouvernement du Québec et le Vermont pour
connaître une politique nouvelle? Est-ce à ce programme?
M. Lessard: Je n'ai pas compris la question, mais, si vous me
permettez, étant donné que M. Charland, le sous-ministre adjoint
aux Transports, est ici présent, on pourrait peut-être discuter de
tout ce qui est transport; en ce qui concerne la sécurité
routière et l'émission de permis de conduire, l'immatriculation
des véhicules, cela pourrait être discuté cet
après-midi au moment où M. Ghislain Laflamme sera
présent.
M. Vaillancourt (Orford): La question que je viens de vous poser
relève de la compétence de M. Charland.
M. Lessard: Pourriez-vous répéter, je n'ai pas
compris votre question?
M. Vaillancourt (Orford): La question que j'ai posée
c'est: Est-ce que c'est de cet élément que relève la
politique entre le Vermont et le Québec pour le transport des camions,
qui ont à payer $10 à l'entrée et $10 à la
sortie?
M. Lessard: Cela peut être là et ailleurs, parce
qu'il y a là un jeu d'immatriculation. Mais, normalement, je pense
que...
M. Mailloux: De toute façon, je pense que mon
collègue veut savoir où en sont rendus les traités de
réciprocité entre certains Etats américains et la province
de Québec.
M. Vaillancourt (Orford): C'est la question que je voulais poser
et je voulais savoir à quel élément budgétaire je
dois la poser.
M. Lessard: D'accord! On peut la passer tout de suite. Quelle est
votre question?
M. Vaillancourt (Orford): J'aimerais savoir où en sont les
négociations sur la réciprocité entre le Vermont et le
Québec, en ce qui concerne le transport des camions, les droits de
passage?
M. Lessard: C'est au point mort actuellement. Il y a une question
de différenciation de la taxation. Le Vermont exige des droits
d'entrée alors que nous imposons la taxe sur l'essence. On ne s'accorde
pas sur la conciliation entre les deux.
M. Vaillancourt (Orford): Je me souviens, il y a une couple
d'années...
M. Lessard: Le Vermont, semble-t-il, est le seul Etat
américain à fonctionner de cette façon.
M. Vaillancourt (Orford): II y avait eu des négociations
entre le ministère des Transports et le gouvernement américain
pour qu'il exige une taxe au gallon, un "road tax" comme on appelle cela, au
lieu de $10 l'entrée et $10 la sortie.
M. Lessard: On a eu une exemption sur $10 000 de
pénétration, excusez, une exemption de dix milles. Au-delà
de dix milles, cela ne fonctionne pas, mais on peut aller jusqu'à la
frontière, en bordure de la frontière.
M. Vaillancourt (Orford): Dix milles et plus, on paie et dix
milles et moins, on ne paie pas.
M. Lessard: C'est cela, dix milles et moins on ne paie pas.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: Est-ce que j'ai bien compris qu'on devait retarder
l'étude du programme 2 en attendant M. Laflamme cet après-midi?
On pourrait peut-être passer au programme 3?
M. Lessard: Ce n'est pas le programme 2, c'est
l'élément 2.
M. Michaud: L'élément 2 seulement. D'accord.
Merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Si j'ai bien compris la suggestion du ministre, ce
serait d'aller aux programmes 7, 8 et 9, j'imagine, dont s'occupe le
sous-ministre qui est actuellement présent?
M. Lessard: Deux et trois. M. Mailloux: Pardon?
M. Lessard: On pourrait faire les éléments 2 et 3,
contrôle du transport.
M. Mailloux: Au contrôle du transport, il n'y a pas
grand-chose et je pense qu'on n'a pas besoin de retenir M. Charland pour ces
problèmes-là. Est-ce que vous retenez M. Charland pour les
problèmes maritimes et aériens? La Commission des transports, il
est possible...
M. Lessard: On pourrait peut-être régler, si vous
voulez, les éléments 2 et 3, si vous avez des questions, et,
après cela, on pourrait passer aux programmes dont M. Charland est
responsable...
M. Mailloux: Pourquoi les éléments 2 et 3?
M. Lessard: ... à savoir les programmes 7, 8 et 9.
M. Mailloux: M. le Président, au programme 2, étant
donné qu'on a besoin de la présence du sous-ministre, M.
Laflamme, je voudrais immédiatement dire au ministre, pour lui faciliter
la tâche, que je n'ai même pas de questions à poser sur les
questions de contrôle. Mais je voudrais qu'on s'informe auprès de
M. Laflamme avant de revenir en commission, du nombre de véhicules de
promenade immatriculés dans le Québec et du montant total de
l'immatriculation de ces véhicules de promenade pour l'exercice
financier qui vient de se terminer. Deuxièmement, quel est, par
unité, le coût d'immatriculation des différents types de
camions, un, deux, trois essieux et plus, de même que pour les
camions-tandems et autres et également pour les différents types
d'autobus qui pourraient être immatriculés sur le poids total en
charge.
Il est indiscutable que je veux savoir quelle est la différence
entre l'immatriculation passée et l'immatriculation qui commencera au
prochain exercice financier.
Si on pouvait nous apporter ces renseignements cet après-midi,
par le biais de M. Laflamme, cela pourrait aider la discussion et
écourter d'autant le programme.
M. Lessard: Je pense qu'on m'informe qu'on ne pourra pas
siéger cet après-midi.
M. Mailloux: Non, lors de la reprise de la commission.
M. Lessard: C'est ça. Nous n'en avons pas pris note, mais
c'est inscrit au journal des Débats. D'accord, si le
député de Charlevoix voulait me transmettre ces questions, je
demanderai à M. Laflamme.
M. Mailloux: M. le Président, quant à moi, je n'ai
pas de questions à poser qui pourraient retenir M. Charland pour le
programme 2 en entier. La seule observation que je voulais faire, c'est que,
quant à la sécurité routière, élément
4 de ce programme, je ne vois pas de crédits susceptibles de permettre
au ministère des Transports de mener la campagne qu'il désire
mener et dont on parle dans le livre sur le programme d'assurance-automobile.
C'est un reproche que je fais au ministère, c'est-à-dire d'avoir
des bonnes intentions, mais elles ne sont pas soutenues par les crédits
nécessaires à une telle campagne de publicité, qui
coûtera quand même de l'argent.
M. Lessard: Je pense bien que j'en conviens, je vais en
discuter... D'ailleurs, j'en ai justement parlé hier, de ce
problème. Je vais en discuter avec M. Laflamme pour voir s'il y a un
problème de crédits.
Ce que j'ai demandé à M. Laflamme, c'est de me
préparer différentes campagnes de publicité, en tenant
compte des moyens financiers et en tenant compte aussi des résultats.
Avec une campagne de $250 000, qu'est-ce qu'on peut faire; avec une campagne de
$500 000, qu'est-ce qu'on peut faire? De me présenter des alternatives,
avec les conséquences positives ou négatives que ça peut
comporter selon qu'on met plus d'argent, selon qu'on met moins d'argent,
etc.
Mais j'ai la conviction que, lorsque nous serons capables de prouver
qu'on a besoin d'un montant supplémentaire, s'il y a lieu je ne
peux pas l'affirmer encore pour permettre cette campagne de
publicité en relation avec l'assurance-automobile, j'ai la conviction
que nous pourrons aller chercher, au fonds de suppléance ou autrement,
les montants nécessaires.
Je suis convaincu que cette campagne de publicité que nous devons
entreprendre va permettre d'épargner des coûts économiques
en relation avec les coûts que ça comporte pour les
hôpitaux, la quincaillerie, etc., ça va vous épargner
énormément d'argent. Je pense que c'est rentable d'investir de
l'argent en ce qui concerne la sécurité routière parce
qu'on va en épargner énormément ailleurs.
Je pense que, sur ce point, d'après les réactions que j'ai
pu voir depuis hier, je peux être convaincu de recevoir l'appui des
membres de l'Opposition.
M. Mailloux: Le ministre des Transports parle à un
convaincu qui est en face de lui.
M. le Président, est-ce que le ministre des Transports a bien
déclaré qu'il était possible que
les officiers qui sont actuellement surveillants routiers pour la loi
sur la pesanteur pourraient être effectivement affectés à
la surveillance du réseau routier, pour des fins de
sécurité routière, soient habilités à
signaler des infractions quant aux violations des règlements de la
route?
Est-ce que c'est cela que vous voulez dire?
M. Lessard: Je n'ai jamais déclaré une telle chose.
Ce que j'ai déclaré, c'est qu'il va falloir, en collaboration
avec le ministère de la Justice, essayer d'intégrer le travail
des surveillants et de la Sûreté du Québec. On ne peut pas
continuellement permettre que des gens qui ont un travail à faire ne
puissent pas collaborer. On ne peut quand même pas avoir une police pour
le Tourisme, une autre pour le ministère des Transports et une autre
pour la Sûreté du Québec. Il va falloir la collaboration de
tous ces agents et de tous ces ministères pour améliorer la
surveillance du réseau routier. C'est dans ce sens qu'en collaboration
avec le ministère de la Justice, nous essayons de trouver des solutions.
Je ne pense pas qu'il soit possible pour les agents de la Sûreté
du Québec de s'occuper de la pesanteur et je ne pense pas qu'il y a des
formations pour cela.
Je pense bien, par exemple, que la Sûreté du Québec,
par l'intermédiaire du système de communication qu'elle
possède et par d'autres moyens, peut apporter une excellente
contribution à nos bleus, à nos agents routiers, et c'est dans ce
sens que je me dis qu'on peut améliorer nos services de surveillance, si
on met tout le monde ensemble et si on peut obtenir la collaboration de tous
les ministères. Que ce soit pour la Loi de la faune, que ce soit pour la
surveillance routière, il me semble que la Sûreté du
Québec devrait aussi donner sa collaboration.
M. Mailloux: Ce n'est pas mon intention de chicaner le ministre
s'il réussit à faire qu'il y ait une meilleure planification du
travail des différents corps de police. Je connais comme lui les
aberrations que l'on retrouve chez certains gardiens de barrière qui
sont affectés à la protection de la faune, doivent regarder
passer une personne coupable de l'infraction la plus complète et n'ont
pas le droit, de par leur convention de travail, de faire d'arrestation ou quoi
que ce soit.
Par contre, je ne pense pas que les officiers qui s'occupent de la Loi
des pesanteurs soient habilités par leur convention de travail à
sévir contre les infractions aux lois de la circulation pour les
véhicules automobiles. Est-ce que je fais erreur?
M. Lessard: On m'informe qu'il y a 1,5% des contraventions qui
sont données par les surveillants routiers.
M. Mailloux: A des véhicules de promenade ou simplement
à des véhicules...?
M. Lessard: Quand il s'agit vraiment de flagrant
délit.
M. Mailloux: Ils sont habilités, par leur convention de
travail et, effectivement, ils le font actuellement?
M. Lessard: Oui.
M. Mailloux: Et cela pourrait être amplifié sans que
les conventions de travail soient remises en question.
M. Lessard: Oui. Il serait peut-être possible aussi, un peu
comme on le fait aux Etats-Unis, qu'on ait l'escouade de l'application du Code
de la route. Il y a des discussions qui peuvent se faire. On peut envisager
différentes modalités, mais je pense bien que, l'important,
actuellement, que ce soit concernant...
Une Voix: Des plaintes.
M. Lessard: Parce que j'ai des plaintes des camionneurs ou, par
exemple, des hippies qui se promènent sur la route. Les camionneurs
informent la Sûreté du Québec et celle-ci dit: En ce qui
concerne le camionnage en vrac, ce n'est pas notre problème, alors que
c'est vraiment leur problème.
M. Mailloux: M. le Président, j'ai une autre question
à poser quant au BVA, mais je préférerais que M. Laflamme
soit ici.
M. Lessard: D'accord.
M. Russell: M. le Président, sur la question des
pesées, combien a-t-on de balances d'installées dans le
Québec maintenant? Combien a-t-on, au programme, d'installations
additionnelles à faire? Vous êtes censé savoir cela.
M. Lessard: On n'a pas le chiffre du nombre de balances que nous
avons. Nous ne faisons pas la surveillance seulement avec les balances. On se
sert de dynamomètres que nous transportons dans les véhicules. Je
peux vous donner, par exemple, le nombre de contrôles effectués
par balance. En 1977/78, 40 000; nombre d'inspections, 1977/78, 70 000; nombre
d'infractions délivrées en vertu de la Loi des transports, 15
000.
M. Mailloux: Est-ce que, quant au dynamomètre, il y a eu
des contestations?
M. Lessard: Je pourrais donner le nombre d'infractions
c'est quand même assez imposantdélivrées en vertu du
Code de la route, à la suite de la question que me posait le
député de Charlevoix: les dimensions et autres, 30 000; nombre
d'enquêtes, 6500.
M. Mailloux: Est-ce que, quant au type de pesée par
dynamomètre, il y a encore contestation par certaines cours de justice
de ce type d'instrument?
M. Lessard: La contestation a lieu encore...
M. Mailloux: En cours de justice.
M. Lessard: ... sur les balances permanentes, le calibrage.
M. Russell: M. le Président, je veux justement ajouter
ceci. Ce qui est fait par ces petites balances, est-ce qu'on se rend compte que
c'est efficace?
M. Lessard: C'est efficace.
M. Russell: Ou est-ce simplement les citoyens qui deviennent
victimes d'un système qui n'est pas efficace?
M. Lessard: C'est efficace. Je trouve que c'est pour le
camionneur. Je comprends que, des fois, littéralement, les gens nous
charrient, mais, pour le camionneur, je trouve que c'est très difficile
d'application, parce que la balance n'est pas nécessairement
placée à l'endroit où il prend les graviers ou autre
chose. Je vous avoue qu'il y a une complexité dans cette loi qui est
assez sérieuse. Je comprends que les camionneurs la connaissent. Dans le
secteur du bois, par exemple, la forêt, il n'est pas facile
d'évaluer, par exemple, la pesanteur de dix cordes de bois selon qu'il
est sec ou mouillé; on peut avoir une moyenne.
Je sais bien que, lorsque le camionneur arrive, par exemple, dans la
première côte, il s'aperçoit qu'il est peut-être plus
chargé que normalement. En ce qui me concerne, si j'étais
camionneur, je pense que je me plaindrais. C'est pour cela qu'en collaboration
avec les fonctionnaires, j'envisage certaines modifications. Mais le
problème qui se pose, c'est que si on juge, selon le volume, c'est
peut-être plus facile d'application. En ce qui concerne le transport de
bois, c'est plus facile, mais cela peut poser certains problèmes. Comme
les réseaux routiers et les conséquences néfastes du
transport sur le réseau routier se multiplient considérablement
selon que vous dépassez une certaine pesanteur, cela crée des
problèmes d'entretien du réseau. Il me semble que, globalement,
si cela pouvait représenter une moyenne, par exemple, les
conséquences de l'un pourraient, en fait, être compensées
par l'autre. Mais même si on me dit que c'est fait partout dans les
autres provinces et aux Etats-Unis, que cela fonctionne selon la pesanteur, je
vous avoue que je me pose des questions et que, quelquefois, je me dis que les
camionneurs, étant donné le système actuel, ont raison.
C'est pour eux un système très difficile d'application. C'est une
loi difficile à appliquer et on peut s'interroger. Je m'interroge et
c'est possible que j'apporte des modifications à ce sujet.
M. Russell: Je crois que le ministre comprend le problème
auquel je voulais me référer, c'est justement le transport du
bois. Lorsqu'on a un camion chargé de cinq cordes, si on veut, cinq
cunits, si je veux me servir des mesures en épi-nette, et que, le
lendemain, le gars charge du sapin, il y a une différence de poids. Ce
qui est pis encore, ce sont les transporteurs de copeaux qui vont prendre du
bois âgé peut-être de six mois ou de trois mois, dans
l'épinette...
M. Lessard: C'est toujours le problème de transporter de
la plume ou des copeaux...
M. Russell: ... et qu'on lui charge sa remorque, que la scierie
lui charge sa remorque le camionneur arrive, il s'accroche à sa
remorque, part sur la route, se fait arrêter, et souvent pour une
bagatelle, parce qu'on garde toujours une mesure de sécurité.
Là, on l'arrête, on le colle le long du mur et on lui signifie une
contravention. Je pense qu'il y a un manque de compréhension, de
flexibilité. A mon sens, on prêche presque le ridicule dans
certaines circonstances. Je suis convaincu que c'est difficile pour le ministre
de faire une loi flexible de haut en bas. Toute loi est appliquée par
des êtres humains qui ont un peu de compréhension et qui ne
paralyseront pas une situation qui devient ridicule à sa base
même.
M. Lessard: Je suis d'accord, mais on peut difficilement laisser
la discrétion sur la loi. Ou bien tu la fais ou bien tu ne la fais pas,
parce que cela devient très dangereux. Il reste qu'on permet quand
même une certaine différence. Il y a une marge.
Le problème que nous rencontrons chez les camionneurs, c'est
qu'ils se disent tout le temps, à cause des tarifs, etc.,: on va aller
jusqu'au bout de la marge, et quand ils y vont, ils ont des bonnes chances de
la dépasser, cette marge de manoeuvre.
M. Mailloux: Je pense que le ministre devra accepter la marge de
sécurité de 10%, qui est accordée, et qui est une marge
quand même assez sécuritaire. J'avais insisté pour qu'elle
demeure; elle est demeurée, mais si le ministre veut étudier les
infractions qui sont collées aux camionneurs, il reconnaîtra,
possiblement, toujours les mêmes personnes qui, continuellement, ne
veulent jamais accepter aucune loi, si large soit-elle. C'est un autre
problème aussi, celui-là, quelle que soit la tolérance que
vous accordez.
M. Russell: M. le Président, je ne veux par argumenter
là-dessus. Je voulais simplement citer ceci pour que le ministre,
lorsqu'il fera certaines modifications à la loi, en soit conscient. Je
sais que, dans certains cas, il y a une marge de 10% de souplesse, mais je peux
dire au ministre actuel, j'aurais pu le dire à l'ancien ministre: il y a
des infractions qui ont été payées, la marge de 10%
n'existait pas, à tel point que je connais une scierie qui a fait
installer une balance pour éviter les infractions, parce que ça
devenait trop fréquent, il y avait trop de variations. On remplit
toujours une boîte dans les mêmes dimensions. Cela peut varier,
beaucoup plus que de 10%. Donc, pour éviter les infractions
répétées, on a mis une balance, et maintenant, le
chauffeur part, sa pesée en main, parce que les petites balances dont on
parle, quand on voit une vanne de 45 pieds, qui a trois séries de roues,
ça ne pèse pas trop bien. Il n'y a
pas de souplesse là. Ce que le fonctionnaire dit, c'est ça
qui compte. Le propriétaire paie.
M. Lessard: Maintenant, vous avez le droit de vous
défendre. C'est comme les infractions au Code de la route. Lorsque la
Sûreté du Québec vous plaque un billet, vous l'acceptez ou
vous le contestez devant les tribunaux.
M. Russell: M. le Président, oui, je suis prêt
à me défendre si on est trois dans l'auto, qu'il n'y a que deux
policiers et que j'ai la preuve d'avoir été maltraité
indûment, mais si je suis tout seul dans mon auto face à deux
officiers, je n'ai qu'à me taire et payer, même si j'ai raison. La
même chose s'applique, dans bien des cas, lorsqu'on n'a pas de
preuve.
Mais ce qui est drôle dans la situation actuelle, depuis que nous
avons la balance et que le chauffeur se promène avec sa pesée,
même si les petites balances ne marchent plus, on ne fait plus de
poursuites. On ne paie plus d'infractions. C'est là que je dis que les
petites balances, j'y ai moins confiance qu'avant. Je pense que dans bien des
cas, ces infractions ne sont pas tout à fait justifiées et des
gens sont exploités. C'est la raison pour laquelle je demande au
ministre de faire en sorte qu'on installe des balances, comme cela se fait dans
les autres provinces, pour être certain, à chaque fois qu'il y a
une infraction, qu'elle soit justifiée et que le contribuable soit bien
traité. Aujourd'hui, cela coûte assez cher pour se promener sur
les routes, qu'on soit au moins bien traité.
M. Lessard: D'accord, maintenant, quand on sent qu'il y a quelque
chose, en tout cas, que la marge est dépassée, c'est que,
normalement, on les amène à une balance permanente.
M. Mailloux: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Etant donné que nous
sommes à l'heure de l'ajournement, est-ce que la commission est
prête à adopter le programme 2 ou si on doit ajourner?
M. Lessard: Programmes 2 et 3.
M. Mailloux: M. le Président, je pense qu'il reste
très peu de questions au programme 2, dans tous ses
éléments. Je ne voudrais pas qu'il soit accepté
immédiatement, parce qu'il y a eu des questions de posées et
qu'on doit nous fournir les réponses ultérieurement. Est-ce qu'il
serait possi- ble de savoir quand la commission siégera de nouveau? Si,
à ce moment-là, on pouvait aller au programme 3: Construction et
entretien du réseau routier cela ne retient pas les mêmes
fonctionnairesquitte à ce qu'à une dernière
séance on puisse de nouveau avoir M. Charland, parce qu'il sera
également question des problèmes des transports maritime et
aérien? Il y aura peut-être quelques questions où il sera
nécessaire de l'avoir à vos côtés.
M. Lessard: Je n'ai aucune objection à accepter la
suggestion du député de Charlevoix. On pourrait retarder M.
Laflamme et... Si c'était fini, on pourrait...
M. Mailloux: Pour autant...
M. Lessard: Est-ce que le député de Charlevoix me
propose de terminer le programme 2, en fait; et, après cela, de passer
au programme 3?
M. Mailloux: Non, je disais simplement que, quant au programme 2,
pour autant que nous aurons les réponses sur l'immatriculation, quand ce
sera déposé, on pourra accepter très vite ce programme,
sauf que si on nous disait que, lors de la prochaine séance, on
discutera principalement des programmes 3 et 4, comme cela concerne les
mêmes fonctionnaires, construction et entretien...
M. Lessard: D'accord! En tout cas...
M. Mailloux: ... et, à une dernière séance,
s'il était nécessaire de faire revenir celui qui s'occupe des
personnes et des marchandises, on traiterait des autres...
M. Lessard: Je suis d'accord. Pour terminer, concernant le temps
où on devra siéger, le leader parlementaire du gouvernement a
l'intention de demander à l'Opposition si elle est d'accord pour faire
siéger une deuxième commission cet après-midi. Si nous
avons l'unanimité, nous siégerons. Sinon, nous siégerons
demain matin à dix heures. D'accord?
M. Mailloux: Ce sera annoncé aujourd'hui en Chambre.
Le Président (M. Boucher): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 4)