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Etude des crédits du ministère des
Transports
(Seize heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Boucher): La commission des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement est réunie pour
étudier les crédits du ministère des Transports. Cet
après-midi, les membres de cette commission sont M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Verreault (Shefford) remplace M. Caron (Verdun); M.
Dussault (Châteauguay), M. Gratton (Gatineau), M. Grenier
(Mégantic-Compton), M. Lessard (Saguenay), M. Michaud (Laprairie), M.
Dubois (Huntingdon) remplace M. Russell (Brome-Missisquoi); M. Vaillancourt
(Orford)...
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): ...M. Samson
(Rouyn-Noranda).
M. Gratton: ...je voudrais vous indiquer que M. Giasson
(Montmagny-L'Islet) remplace M. Mailloux et en profiter pour vous dire que M.
Mailloux est absent aujourd'hui parce qu'il est retenu chez lui par la maladie
et que, de toute façon, étant donné qu'aucun avis n'avait
été donné en Chambre vendredi dernier, selon lequel cette
commission se réunirait pour étudier les crédits du
ministère des Transports, nous avons tenté cet après-midi,
au moment où nous avons appris l'absence de l'ex-ministre des
Transports, d'obtenir du leader du gouvernement de reporter à plus tard
le début de l'étude de ces crédits.
Comme vous le savez peut-être, l'an dernier, j'ai eu l'occasion de
présider cette même commission qui avait étudié les
crédits de ce ministère et, au moins à cinq occasions
distinctes, le ministre d'alors, le député de...
M. Burns: Charlevoix.
M. Gratton: ...Charlevoix, avait accepté de suspendre les
séances, à cinq occasions différentes, à la demande
du député de Chicoutimi qui, à ce moment, agissait comme
critique officiel de l'Opposition officielle. Nous trouvons regrettable et,
d'ailleurs, le député de Charlevoix, à qui je viens de
parler au téléphone, m'a exprimé son regret qu'on n'ait
pas pu s'entendre pour reporter à un peu plus tard, possiblement ce
soir, à 20 heures, le début de l'étude de ces
crédits, puisqu'il avait préparé, effectivement, une
déclaration qui se voulait, comme toutes ses déclarations,
objective, honnête et franche à l'endroit du ministre. C'est
d'ailleurs le ministre des Transports qui en sera privé, en supposant
que la maladie du député de Charlevoix ne lui permettrait pas de
venir ce soir ou même demain matin, alors que nous avons
déjà reçu un avis selon lequel nous devrions
siéger.
J'espère, M. le Président, que ces quelques paroles
serviront à convaincre le ministre des Transports qui, je le sais, a
souvent collaboré avec son prédécesseur, lorsque
c'était possible. Je vois que le leader du gouvernement est assis
près de lui et je demanderais, M. le Président, si on ne pourrait
pas reconsidérer cela de façon à permettre, en fin de
compte, ce que nous recherchons tous, de faire l'étude de ces
crédits de la meilleure façon possible, de façon que les
bonnes questions soient posées. Ce n'est pas que nos collègues de
l'Opposition ne sont pas prêts à en poser d'excellentes, mais je
pense qu'au niveau des remarques d'ordre général, il serait
normal qu'on fournisse à l'ex-titulaire du ministère l'occasion
de faire valoir ses remarques.
M. Bellemare: M. le Président, si le ministre veut me
permettre, je pourrais répondre.
M. Lessard: C'est pour répondre simplement...
M. Bellemare: Oui, mais je voudrais seulement demander si vous
m'accordez la parole, parce que je ne suis ici que pour un moment, à la
grande satisfaction du ministre, parce que M. Grenier finit l'étude des
crédits du...
M. Burns: Haut-commissariat.
M. Bellemare: ...haut-commissariat. Il va être ici dans
quelques minutes. Si vous m'accordez le droit de parole; je pense que j'ai le
droit de parole.
M. Lessard: Vous avez le droit de parole, M. le Président,
mais j'ai demandé le droit de parole, pour le moment, pour
répondre au député de Gatineau.
Le Président (M. Boucher): D'abord, pour être
conforme à la procédure des commissions...
M. Lessard: On ne refuse pas le droit de parole.
Le Président (M. Boucher): ...il faudrait nommer un
rapporteur. Le rapporteur n'a pas été nommé encore. Je
suggérerais le député de Lac-Saint-Jean, M. Brassard,
comme rapporteur. Est-ce que...
Des Voix: Adopté. Le Président (M. Boucher):
Adopté. M. Lessard: M. le Président... M. Burns:
Très bon!
M. Lessard: ...j'ai appris, cet après-midi, que
l'ex-ministre des Transports n'était pas présent, qu'il
était absent de l'Assemblée nationale. Il avait
été convenu, je pense, depuis un certain temps mais
je comprends quand même qu'il peut y avoir maladie que
l'étude des crédits se faisait dès les premières
semaines, c'est-à-dire au cours de la troisième du mois
d'avril.
Vous me parliez tout à l'heure, et j'ai tenté, ce matin
même, de rejoindre M. Mailloux à son bureau, par
l'intermédiaire de mon chef de cabinet, comme nous avons rejoint aussi
des représentants de l'Union Nationale pour déterminer ou
s'entendre sur un programme...
Maintenant, je ne suis pas au courant des négociations qui ont eu
lieu entre, d'une part, le leader parlementaire du gouvernement et, d'autre
part, les représentants du Parti libéral.
Comme c'est le ministre d'Etat à la réforme parlementaire
et leader parlementaire du gouvernement qui est responsable de l'initiative des
travaux de l'Assemblée nationale, je demande donc au
député de Maisonneuve de répondre à ce sujet au
député de Gatineau.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Johnson.
M. Bellemare: II y aurait sûrement une bonne raison pour
que l'ex-ministre, le député de Charlevoix, soit ici, parce que
c'est ni plus ni moins son administration. Ce n'est pas votre administration.
C'est la sienne qu'il s'agit de justifier. Je pense que le ministre va
comprendre cela.
M. Burns: D'abord, je dois vous dire que ce n'est pas par
mauvaise volonté que j'ai demandé que la commission siège
cet après-midi, et ce n'est pas par mauvaise humeur ou quoi que ce
soit...
M. Bellemare: Vous avez annoncé cela à 3
heures.
M. Burns: Non. Cela n'a rien à faire avec cela.
M. Bellemare: 3 heures.
M. Gratton: Mais confirmez-vous que vous êtes de mauvaise
humeur?
M. Burns: Je suis d'humeur égale, je suis toujours en
maudit. Alors, ce n'est pas grave. J'avais prévu cette commission pour
cet après-midi, après la période des questions,
c'est-à-dire aux environs de 16 heures, et ce n'est que malheureusement
vers 15 h 40 le député de Gatineau peut me rendre ce
témoignage que j'ai appris l'état de M. Mailloux. J'ai
d'ailleurs indiqué à ma montre l'heure qu'il était. C'est
la première nouvelle que j'avais que le député de
Charlevoix était absent...
A ce moment, et c'est peut-être l'occasion aussi de lui rendre un
témoignage; ce n'est pas le député qui brille par son
absence, c'est habituellement plutôt le député qui brille
par sa présence.
Devant cette situation, je veux simplement dire que si j'ai exigé
que la commission siège, je voulais que le ministre puisse m'informer
des dif- ficultés que pourrait poser la remise des travaux de cette
commission parce qu'il y a, vous le voyez, un certain nombre de fonctionnaires
qui ont été déplacés pour commencer l'examen des
travaux.
Je n'aurais pas personnellement si le ministre est d'accord
d'objection à ce que l'on remette les travaux de la commission
à ce soir, à 20 heures, en souhaitant à ce moment que
notre ami le député de Charlevoix soit en meilleure santé
pour venir se joindre à nous, un peu comme l'indiquait le
député de Gatineau tout à l'heure.
Actuellement, cependant, il m'apparaîtrait indispensable que nous
soyons en mesure de commencer les travaux de la commission par la
déclaration préliminaire du ministre et qu'on suspende
immédiatement nos travaux jusqu'à 20 heures.
M. Gratton: M. le Président, en fait, je voudrais abonder
dans le même sens que le leader du gouvernement et dire qu'effectivement
il s'agit là de la première absence du député de
Charlevoix depuis le début de cette session et qu'il est effectivement
retenu à la maison par une fièvre. Je ne sais pas si vous avez
besoin de savoir le nombre de degrés, mais c'est 103° et non pas en
celsius. Nous avons appris qu'il ne serait pas présent cet
après-midi seulement au moment où on a constaté son
absence en période de questions. Si on était mercredi, on le
saurait d'avance. Je ne peux pas m'engager en son nom à ce qu'il soit
ici ce soir à 20 heures. Je lui ai parlé au
téléphone. Il m'a dit qu'il ferait les efforts voulus, mais
lui-même ne pouvait me dire si...
M. Burns: Si le député de Gatineau me le permet, je
comprends qu'à un moment donné cela puisse déranger les
travaux d'un groupe parlementaire de l'Opposition. J'ai bien connu ces
phénomènes avant le 15 novembre, mais je pense que si le ministre
faisait sa déclaration préliminaire, cela vous permettrait d'en
prendre connaissance. Si jamais, par malheur, le député de
Charlevoix ne pouvait être des nôtres ce soir, à ce
moment-là, vous aurez quand même la déclaration
préliminaire. Vous aurez le temps de vous rajuster à cet
égard et de faire les déclarations que vous voudrez du
côté de l'Opposition.
M. Gratton: Ce n'est sûrement pas dans le but d'être
désagréable à l'endroit du ministre...
M. Burns: Je ne le vois pas comme cela.
M. Gratton: ...que je vous dirai que la principale raison pour
laquelle nous insistons, et nous sommes fort heureux que le gouvernement
consente à remettre à plus tard le début des travaux,
c'est justement que... Oui, j'ai compris que vous voudriez faire votre
déclaration, mais le fait demeure que nous, et M. le
député de Charlevoix en particulier, voudrions assister à
la présentation de ces remarques préliminaires justement de
façon à pouvoir non seulement y réagir, mais pour que le
député de Charlevoix lui-même présente le document
qu'il avait préparé. Il me semble...
M. Burns: Je pense que le ministre vous a remis une copie de sa
déclaration. Alors, il me semble que cela ne cause pas de
préjudice à qui que ce soit. En tout cas, cela nous permettrait
de commencer nos travaux. Comme vous le savez, on est obligé, dans une
période de 45 jours, depuis le 29 mars, à l'exception de
l'ajournement pour la semaine de Pâques, d'entrer dans l'examen des
crédits. Ce n'est pas moi qui dis cela, c'est notre règlement et
je dis, autant dans l'intérêt de l'Opposition que pour celui du
gouvernement, que d'une part, l'Opposition ait la possibilité de poser
toutes les questions voulues au ministre et d'autre part que le ministre ait
toutes les chances possibles d'exposer ses grandes politiques.
C'est dans ce sens que nous hâtons les travaux. C'est un peu comme
ça que j'ai pensé cet après-midi qu'il fallait
peut-être ajourner nos travaux en Chambre pour pouvoir vraiment amorcer
des progrès de ce côté.
M. Vaillancourt (Orford): L'Opposition est d'accord pour que le
ministre fasse...
M. Giasson: ... pour justement se limiter à la
déclaration ministérielle initiale.
M. Samson: Avant de procéder, j'ai quelque chose à
dire...
Le Président (M. Boucher): Le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: Je voudrais faire valoir que, dans le passé,
c'est déjà arrivé qu'on ait eu certains problèmes
d'ajustement avec les commissions parlementaires pour l'étude des
crédits. Je voudrais rappeler au ministre en titre et au leader
parlementaire que c'est même arrivé, un certain vendredi matin,
que le gouvernement voulait faire siéger trois commissions en même
temps, que ça dérangeait passablement l'Opposition, et, parce
qu'on n'était pas tellement nombreux, nous avions tous les
membres de l'Opposition boycotté toutes les commissions
parlementaires. Le ministre en titre d'alors, M. Mailloux, avait eu la
délicatesse de ne pas poursuivre l'étude de ses crédits,
parce que les membres de l'Opposition n'étaient pas présents.
Je pense qu'on lui doit au moins ça.
M. Burns: On est d'accord avec le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: Je pense que je voudrais faire ressortir que
même si nous avons la déclaration du ministre, s'il nous semble
possible que M. Mailloux puisse être là ce soir ou au moins demain
matin, il serait non seulement valable, mais très raisonnable qu'on
attende qu'il revienne. Ce n'est pas pour quelques heures de différence
que ça va nous amener trop tard aux récoltes de l'automne. Cela
ne changera pas tellement grand-chose. A moins que l'on m'indique, c'est
peut-être ça qui ne se dit pas mais devrait se dire, que la
déclaration du ministre est déjà entre les mains de la
presse et qu'il faille absolument siéger pour sauver la face.
M. Burns: Elle est plus qu'entre les mains de la presse, elle est
entre les mains des députés de l'Opposition...
M. Samson: Oui, mais ça, entre les mains des
députés de l'Opposition...
M. Burns: Cela m'apparaît... ce n'est pas ça la
raison.
M. Samson:... quand on ouvre... bien, ce n'est pas
ça...
M. Burns: M. le député de Rouyn-Noranda... M.
Samson: Le ministre vient de me dire...
M. Burns: C'est une des raisons, mais ce n'est pas la raison.
M. Samson: Que c'est entre les mains de la presse.
M. Burns: Elle est entre les mains de la presse.
M. Samson: Si c'est déjà entre les mains de la
presse, avant que la commission ait commencé ses travaux, M. le
Président, je pense que ce n'est déjà pas normal.
M. Burns: D'accord, vous avez le droit de ne pas trouver
ça normal, je vais vous dire ceci, c'est la raison principale...
M. Samson: M. le Président, est-ce que c'est moi qui ai la
parole ou si c'est le leader gouvernement qui a la parole?
Le Président (M. Boucher): A l'ordre! M. le
député de Rouyn-Noranda, vous terminez votre intervention et je
donne la parole à M. Burns.
M. Samson: Je termine, M. le Président, mais j'ai droit
à vingt minutes, n'oubliez pas ça.
Je voudrais qu'on retienne ça, c'est parce que ça peut
arriver à un autre moment, ce n'est pas seulement aujourd'hui, et ce
n'est pas parce que c'est le ministre des Transports, ça pourrait
être un autre ministre.
Il semble qu'on ne tienne pas compte du tout des privilèges de
l'Assemblée nationale. Les privilèges de l'Assemblée
nationale sont que nous devons prendre connaissance ici de la
déclaration du ministre, en ce qui concerne les crédits. La
presse doit en prendre connaissance en même temps que nous autres.
M. Lessard: C'est cela qu'on a fait.
M. Samson: Si la presse en prend connaissance avant nous autres,
ce n'est pas normal. Si le
ministre me dit qu'il doit absolument faire sa déclaration
immédiatement, parce que la presse a déjà ce papier dans
les mains, je dis, M. le Président, que ce n'est pas une bonne raison.
Qu'on demande à la presse parce que c'est déjà
arrivé, dans le passé, qu'on le lui demande un embargo
à telle heure ou à tel moment donné. C'est
déjà arrivé. Qu'on lui demande la même chose. Il me
semble déceler...
M. Burns: Ce n'est pas cela le problème.
M. Samson: II me semble déceler en dessous de tout cela,
M. le Président, que la publication, cela a été bien
minuté. Il faut que cela sorte absolument. Si c'était à
huit heures ce soir, cela dérangerait la publicité.
Est-ce qu'on est là en fonction de la publicité? Ou est-ce
qu'on est là en fonction de l'étude des crédits? C'est
cela que je me demande et c'est pour cela que je demande qu'on
reconsidère... Pas parce qu'il s'agit de cette commission, aujourd'hui,
mais parce qu'il y en aura d'autres, parce qu'il y aura d'autres
problèmes qui pourront se soulever et que c'est déjà
arrivé dans le passé et qu'on a tenu compte de nos revendications
quand c'est arrivé. On tenait compte de ces revendications dans le geste
qu'avait posé le ministre des Transports d'alors qui avait tout
simplement cessé les séances. Il n'avait pas voulu continuer
l'étude de ses crédits.
Ce qu'on veut faire aujoud'hui...
M. Burns: Ecoutez, est-ce que je peux vous dire juste ceci? Je
l'ai dit tout à l'heure.
M. Samson: Voulez-vous vous adresser au président. C'est
une espèce de...
M. Burns: Vraiment, là, c'est...
M. Samson: M. le Président, je pense qu'on doit tenir
compte des...
Le Président (M. Boucher): M. Samson n'avait pas
terminé son intervention. On le laisse terminer et vous aurez ensuite la
parole.
M. Burns: On va l'écouter parler encore quinze minutes, on
va le supporter. Qu'est-ce que vous voulez?
M. Samson: Même si vous n'aimez pas cela, vous êtes
obligé. Je sais que c'est parce que vous êtes obligé que
vous me supportez.
M. Burns: Vous remettez en question des choses qu'on a
déjà discutées auparavant. Ou bien vous n'écoutez
pas, je ne sais pas.
M. Samson: Je regrette, M. le Président, je ne remets pas
en question des affaires qu'on a discutées avant. Il n'y a personne qui
a discuté de ce problème avec moi.
M. Burns: Mais vous étiez supposé être
pré- sent quand on a discuté tout à l'heure, avec les
membres de l'Opposition officielle.
M. Samson: Cela n'a pas été discuté
officiellement. Je suis arrivé ici, vous veniez d'ouvrir et, comme le
leader du gouvernement l'a si bien dit vendredi dernier, cela arrive,
quelquefois, qu'on a autre chose à faire.
M. Lessard: C'est seulement lorsque nous avons fait l'ouverture
que nous avons déposé les textes. C'est cela.
M. Samson: Le voulez-vous? Je vais vous le redonner, votre texte.
C'est cela que vous voulez?
M. Lessard: Mon Dieu! Discute donc comme du monde. Discute donc
sérieusement. Ne discute pas en enfant.
M. Samson: Ce que je veux vous faire comprendre...
M. Lessard: Ce n'est pas brillant bien bien. Vous ne l'avez
jamais été d'ailleurs.
M. Samson: Comment, je ne suis pas brillant bien bien?
Pensez-vous, M. le Président, que le ministre des Transports est...
Peut-être qu'il est plus brillant parce que... C'est une question de
publicité, c'est cela. C'est seulement une question de
publicité.
M. Lessard: C'est une question d'information à la
population.
M. Samson: C'est son information, la propagande, oui, mais non
pas de l'information. Ce n'est pas cela qui vous intéresse. C'est la
propagande. D'ailleurs...
M. Lessard: De toute façon, vous ne comprenez rien.
M. Bellemare: A l'ordre! A l'ordre! A l'ordre!
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Samson: Le ministre des Transports aurait peut-être
été mieux de regarder derrière lui tantôt, il aurait
vu certains signes affirmatifs. Prenez-vous donc un miroir comme le font les
camionneurs et peut-être allez-vous comprendre ce qui se passe
derrière vous.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre! M. Lessard:
...déranger.
M. Samson: M. le Président, je dis que ce n'est pas
raisonnable de faire ce qu'on est en train de faire présentement, ce
n'est pas du tout raisonnable. On devrait au moins donner une chance de
quelques heures à l'ancien ministre des Transports et attendre ces
quelques heures pour que le
ministre fasse sa déclaration, quitte à ce que ce ne soit
reproduit dans les journaux que demain ou après-demain au lieu que ce le
doit directement à la radio ce soir et dans les journaux, demain matin.
C'est seulement une question de publicité et de propagande. C'est
seulement cela qui l'empêche d'accorder justice à ce que demande
l'Opposition présentement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Johnson.
M. Bellemare: Le ministre que je redoutais le plus,
c'était le ministre de la Fonction publique, dans une commission
parlementaire.
Une Voix: Ah!
M. Bellemare: Oui, le ministre de la Fonction publique. Il est
arrivé, mon cher monsieur, avec un sourire...
M. Burns: Gentiment.
M. Bellemare: II y a été tranquillement. Ses
crédits ont été adoptés en l'espace de quatre
heures, d'un bout à l'autre. Il n'a pas changé d'humeur.
M. Burns: On va faire pareil ici.
M. Bellemare: J'espère. Je pense que si le ministre
voulait prendre cela sur un autre ton, changer son habit... Quand il
était ici, de ce côté-ci, il avait un habit d'Opposition.
Il n'a pas encore mis ses beaux habits du pouvoir, j'espère qu'il va les
mettre, parce qu'il est ministre! Il faut beaucoup de respect pour un ministre.
Ne vous choquez pas, allez-y tranquillement. Cela va être long, mais
prenez patience. Vous allez voir que cela va bien aller, on va vous aider. S'il
y avait moyen...
M. Burns: Mais si on pouvait vous aider à obtenir des
réponses.
M. Bellemare: De dire à votre collègue que c'est un
imbécile, on ne dit pas cela, ce n'est pas beau. On ne dit pas cela
à son frère.
M. Burns: Même si c'est vrai?
M. Bellemare: L'évangile dit d'aller lui demander
pardon.
M. Samson: Si on devait appliquer ce qui vient d'être dit,
on pourrait regarder à votre droite, M. le Président et on en
trouverait passablement plus.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Gatineau.
M. Burns: M. le Président, j'ai demandé la parole
aussi.
M. Samson: Si c'est comme cela qu'on veut étudier les
crédits, on va avoir du "fun" et on va travailler longtemps.
Une Voix: ...personnalité.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Gatineau.
M. Samson: Ce n'est pas du chantage, on est capable de tenir le
coup.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lessard: Vous êtes nombreux.
M. Burns: Je veux simplement dire, avec la permission du
député de Gatineau...
M. Samson: Comment, on est nombreux? On n'a pas besoin
d'être nombreux pour tenir le coup.
M. Burns: II m'apparaît que le parti politique qui se sent
le plus lésé actuellement de l'absence du député de
Charlevoix, c'est le parti du député en question. J'ai cru
comprendre tout à l'heure qu'il y avait un accord de ce
côté.
M. Gratton: Je m'excuse. Je pense que le député
d'Orford a mentionné qu'on n'aurait pas d'objection, sauf qu'il
n'était peut-être pas au courant de la discussion ou de la
conversation que j'ai eue il y a quelques minutes avec le député
de Charlevoix. Si vous me permettiez très brièvement de vous lire
un paragraphe de la déclaration qu'avait préparée
l'ex-ministre des Transports...
M. Burns: Je ne trouve pas que ce serait normal si...
M. Gratton: Bon, alors, parfait. Je vous résume ce qu'il
aurait dit s'il était ici.
M. Burns: On est d'accord que vous puissiez le faire en son
nom.
M. Gratton: M. le Président, j'aimerais qu'on me permette
de dire ce que ...
Le Président (M. Boucher): Vous avez la parole.
M. Gratton: ... j'ai à dire et on pourra me
répondre après. Le ministre voulait justement souligner le fait
qu'il s'est toujours...
M. Burns: L'ex-ministre.
M. Gratton: L'ex-ministre, je m'excuse.
M. Burns: II va falloir que vous commenciez à l'appeler le
député de Charlevoix.
M. Gratton: ... prêté de bonne grâce à
toutes les demandes de l'Opposition, non seulement pour des renseignements,
mais également pour
des questions de procédure. Il l'a prouvé à cinq
occasions différentes l'an dernier. C'est normal pour un ex-ministre, un
ex-titulaire d'un ministère, de vouloir entreprendre l'étude des
crédits de son ancien ministère par le commencement,
c'est-à-dire par la discussion générale qu'on aborde
normalement par une déclaration d'ordre général du
ministre. Je conviens que nous avons reçu copie de la
déclaration, j'en suis reconnaissant au ministre. Je regrette,
toutefois, qu'on insiste du côté du gouvernement pour la lire
immédiatement, alors que le porte-parole de l'Opposition officielle,
personnage qui s'est toujours prêté de bonne guerre à
toutes les demandes de l'Opposition dans le passé, n'est pas
présent. On va tâcher, avec toute la diligence possible, d'obtenir
la confirmation qu'il sera présent à 20 heures. Il ne sera
sûrement pas trop tard. De toute façon, si les journalistes ont
déjà copie de la déclaration que devait faire le ministre,
l'information de la population dont il est si friand se fera à moins
qu'il n'impose un embargo. Je ne veux pas abonder plus qu'il ne faut dans le
sens des propos tenus par le député de Rouyn-Noranda
tantôt, mais je vous avoue que du côté de l'Opposition, on
se pose de sérieuses questions sur cette habitude que semble avoir le
gouvernement de faire son information auprès des media d'information
avant que les députés en soient saisis.
M. Lessard: Ce n'est pas vrai. Cela a été
déposé en même temps.
M. Gratton: C'est tout à fait vrai. Ecoutez, je n'ai pas
besoin de vous rappeler le livre blanc sur l'assurance-automobile de vendredi
dernier, qui a fait en sorte qu'il y avait seulement quatre ministres qui
étaient là pour la période des questions parce que le show
était fini depuis la veille. Ecoutez, si vous voulez jouer à
cela, on peut jouer à deux.
M. Burns: Cela n'a rien à faire.
M. Gratton: Cela n'a rien à faire; je pense que cela a
quelque chose à faire. J'ai le droit de le dire et j'ai le droit de le
penser.
M. Burns: Vous avez le droit d'y penser, mais j'ai le droit de
vous dire que cela n'a rien à faire.
M. Gratton: M. le Président, je demanderais au
gouvernement de bien vouloir nous donner la chance de communiquer à
nouveau avec le député de Charlevoix pour nous assurer qu'il sera
présent à 20 heures.
S'il ne se sent pas capable d'y être, j'en avertirai le leader du
gouvernement. A ce moment-là, on lui demandera de remettre ça
à demain matin, parce que les raisons qui nous portent à demander
qu'on ne procède pas sans lui cet après-midi seront les
mêmes qui nous porteront à demander la même chose à
20 heures ce soir.
M. Burns: Ecoutez, M. le député de Gatineau. Vous
connaissez, je pense, aussi bien que moi le règlement de
l'Assemblée nationale. Vous avez agi, dans le passé, comme
président de commission. Vous savez donc que si j'ai demandé que
la Chambre ajourne ses travaux à demain après-midi,
c'était justement parce que je voulais faire siéger trois
commissions en même temps. Autrement, j'aurais très bien pu faire
siéger deux commissions. Si j'avais été avisé
à temps, ça m'aurait fait plaisir d'accommoder le
député de Charlevoix. S'il y a un député de
l'Opposition ce n'est pas le seul mais s'il y en a un, en tout
cas, pour qui ça me ferait plaisir de faire ces
accommodements-là, c'est bien lui. On n'a pas à vanter ses
mérites et on n'a pas à vanter sa collaboration
antérieure, lorsqu'il était membre du Conseil des ministres, je
la reconnais. Bon! Alors, s'il y en a un avec qui j'aurais été
prêt à collaborer, c'est bien avec lui, sauf que j'ai fait
ajourner la Chambre, en espérant pouvoir faire siéger trois
commissions. J'aurais très bien pu continuer l'examen de la Loi des
mines en commission plénière et j'aurais pu faire siéger
deux commissions. Comme vous savez, le règlement me le permet.
Je ne l'ai pas fait, parce que je me suis dit: II y a trois commissions
qui siègent. Vous avez un nombre assez considérable de
fonctionnaires qui se sont déplacés. Je me dis: Aussi bien
utiliser de façon la plus pratique possible cette présence et en
commençant les travaux et en reconnaissant aussi le fait que,
possiblement, le député de Charlevoix, à cause de sa
maladie, ne puisse pas être présent et qu'à ce
moment-là, on suspende les travaux immédiatement après la
déclaration du ministre.
Si jamais, ce soir, ou avant ce soir, j'espère, avant 8 heures,
vous me dites ou vous dites au ministre que, ce soir, ce n'est pas possible
pour le député de Charlevoix d'être présent à
cause de sa santé, le ministre et moi aviserons là-dessus et
ça nous fera plaisir d'essayer de l'accommoder, même si vous savez
tout ce que ça entraîne comme conséquences. Cela veut dire
que, vraiment, on ne fonctionne pas à plein, si vous me passez
l'expression. C'est rien que ça. Il n'y a pas autre chose. Ne cherchez
pas d'arrière-pensée dans ce qu'on vous dit. On vous dit tout
simplement qu'on voudrait, le plus rapidement possible, et dans
l'intérêt de l'Opposition, je le répète, et dans
l'intérêt du gouvernement, que l'ensemble des crédits
puissent être discutés. Comme le disait le député de
Johnson tout à l'heure, dans le cas du ministre de la Fonction publique,
cela a marché rondement. C'est bien tant mieux. On espérerait que
ça marche rondement un peu partout, encore une fois, et dans
l'intérêt de l'Opposition et, dans l'intérêt du
gouvernement, mais surtout dans l'intérêt de l'ensemble de la
population.
Si vous me permettez, M. le Président, une suggestion, c'est que
nous puissions commencer dès maintenant à entendre la
déclaration du ministre, en nous entendant pour qu'immédiatement
cette déclaration faite, nous puissions suspendre nos travaux
jusqu'à 8 heures, quitte à revenir à 8 heures, et si on
voit que ce n'est pas possible, d'ajourner à demain.
M. Gratton: M. le Président, très
brièvement, est-ce qu'on ne pourrait pas s'entendre pour ajourner
immédiatement et décider que, si le député de
Charlevoix est présent ou pas à 20 heures, nous acceptons tout de
suite que le ministre commence, à ce moment-là, par la lecture de
son texte. C'est évident que s'il s'agit là strictement d'une
question de procéder dans les meilleurs délais, à ce
moment-là, on peut facilement commencer à 20 heures, et je ne
pense pas que la déclaration dure une heure, malgré son volume
fort imposant. On courrait la chance, au grand avantage de toutes les personnes
concernées, incluant la population, que ce soir, à 20 heures, le
député de Charlevoix soit ici, entende la déclaration au
moment où le ministre la fait et puisse la commenter
immédiatement après.
Il me semble que cela serait tout à fait normal et dans l'ordre
normal des choses qu'on se donne au moins cette chance parce qu'après
tout, qu'est-ce qu'on aura gagné? Une demi-heure ou trois quarts d'heure
qu'elle durera.
Je pense que le leader du gouvernement va m'accorder que la
collaboration de l'Opposition est d'ores et déjà assurée
au ministre des Transports de par la présence même du
député de Charlevoix à titre de porte-parole de
l'Opposition officielle et je puis vous dire, en toute sincérité,
qu'au moment où je lui ai parlé au téléphone
tantôt, il était indigné et le terme n'est pas trop
fort du fait qu'on veuille procéder sans lui, sans tâcher
de faire en sorte qu'on lui fournisse toutes les chances possibles d'être
présent. C'est tout ce qu'on demande après tout, de nous donner
la chance de le rejoindre et de faire en sorte qu'à 20 heures, qu'il
soit présent ou non, le ministre procède à sa
déclaration. Il me semble que cela n'est pas trop demander, compte tenu
que tout ce qu'on veut faire en faisant la déclaration, c'est de gagner
trois quarts d'heure. Il me semble que la population ne sera pas brimée
dans son droit à l'information d'attendre à 20 heures ce
soir.
Alors, M. le Président, on insisterait là-dessus.
M. Burns: M. le Président, je vous demanderais de
commencer les travaux de la commission.
M. Gratton: On vous remercie de votre excellente
collaboration!
Le Président (M. Boucher): Pour commencer, le ministre des
Transports aurait un exposé.
M. Gratton: M. le Président, question de règlement.
Je voudrais simplement dire qu'on n'accepte pas qu'après la
déclaration du ministre, on suspende immédiatement.
M. Burns: On continuera.
M. Gratton: Pardon?
M. Burns: On continuera.
M. Gratton: Ce n'est pas ce que je dis. On avisera après
la déclaration du ministre.
M. Burns: Oui, bien, écoutez. Le ministre va faire sa
déclaration et, après cela, vous ferez ce que vous voudrez.
M. Gratton: Allez-y. Faites votre show.
M. Burns: C'est cela.
Exposé général du ministre M.
Lucien Lessard
M. Lessard: Je voudrais d'abord, M. le Président,
présenter les principaux collaborateurs au ministère des
Transports. A ma gauche, je voudrais d'abord présenter M. Pierre Michaud
qui est sous-ministre adjoint à la gestion financière; M. Hugues
Morissette qui est sous-ministre adjoint à l'administration; M. Perron
qui est sous-ministre adjoint au génie; M. Conti qui est au personnel et
M. René Blais qui est à la construction et à l'entretien
des routes. M. Charland, qui est directeur des transports le
système des transports donne actuellement une conférence
à l'Ecole polytechnique et sera ici demain et M. Laflamme, qui est le
directeur du Bureau des véhicules automobiles, sera probablement ici au
moment où nous aurons à discuter du Bureau des véhicules
automobiles et de la sécurité routière.
Cela fait quand même cinq mois que j'ai assumé la
responsabilité du ministère des Transports et je
présenterai, au cours de cette allocution, l'ensemble des
activités du ministère des Transports depuis le 1er avril
1976.
Il me fait plaisir de vous présenter les crédits
budgétaires du ministère des Transports pour l'année
1977/78. Ce budget totalise un montant de $1 071 090 200, par rapport à
l'an dernier où ce montant était de $1 067 720 400.
Vous serez appelés à approuver ces crédits dans les
neuf programmes du ministère qui eux-mêmes se répartissent
en trois grandes missions gouvernementales: la mission économique qui
comprend sept programmes reliés aux transports terrestres, maritimes et
aériens et dont le budget est de $898 837 700; la mission
gouvernementale et administrative composée d'un programme, le service
aérien gouvernemental, avec un budget de $10 014 600 et la mission
éducative et culturelle, également composée d'un seul
programme, soit celui du transport scolaire, avec un budget de $162 637
900.
La mise en oeuvre des opérations et des activités
prévues à ce budget se fait à partir d'une organisation
administrative composée de six directions générales
nous avons déposé tout à l'heure l'organigramme 36
directions et 139 services ou districts.
Le nombre total de l'effectif permanent du ministère pour la
prochaine année est de 10 661 personnes, comparativement à 10 521
pour l'année 1976/77. A ce chiffre, il faut ajouter 2508
hommes-année occasionnels pour un grand total pour l'année
1977/78 de 13 169 hommes-année, comparativement à 13 029 pour
l'an dernier. Il faut aussi souligner que les trois quarts de ces effectifs
sont répartis au niveau des douze régions administratives.
Avant de commencer la discussion des crédits par programmes et
par éléments de programmes, j'aimerais vous formuler certains
commentaires généraux sur les activités du
ministère au cours de l'année qui vient de se terminer ainsi que
sur celles qui, je l'espère, seront menées à bon terme au
cours de l'année 1977/78. Parmi celles-ci, il y en a cinq que je
désire traiter à part immédiatement, tellement elles me
paraissent les plus susceptibles d'engendrer l'effort de réflexion et de
cohésion dont le ministère a besoin et aussi, de marquer le pas
avec le style de l'administration précédente quant à la
façon d'administrer les fonds publics. A ce titre, ce sont
également celles qui ont bénéficié du gros de mes
efforts durant les derniers mois. Ces activités sont les suivantes:
Premièrement, la publication d'un livre vert sur les transports.
L'importance du domaine des transports comme levier économique, social
et politique est incontestable. Malheureusement, au ministère,
l'exploitation de ce potentiel est freiné par l'absence d'un document de
réflexion qui définirait enfin les objectifs et les moyens que le
gouvernement entend se donner afin de coordonner ses propres actions en
matière de transport avec l'action d'autres intervenants dans ce
domaine. J'entends par là qu'il est plus que temps que cesse un certain
gaspillage de ressources humaines et monétaires provoqué par la
mauvaise coordination de nos propres services gouvernementaux. J'ai pu
constater par exemple, que dans les faits, l'unification des ministères
de la Voirie et des Transports n'existe pas toujours, ce qui ne va pas sans
occasionner des tiraillements administratifs de toutes sortes. Par ailleurs, il
importe maintenant que le Québec démontre une volonté
ferme d'occuper pleinement les champs de juridiction qu'il possède dans
le domaine des transports.
En effet, depuis quelque temps, le gouvernement fédéral
intervient de plus en plus dans des champs de juridiction qui lui
échappent mais dont le Québec ne s'est jamais beaucoup
soucié. Qu'il me suffise de rappeler l'intervention
fédérale dans l'aménagement de la zone
aéroportuaire de Mirabel et l'abandon du service passager par train dans
la région de Deux-Montagnes, sans consultation préalable avec le
ministère des Transports du Québec.
Un certain travail avait déjà été
effectué sur cette question, mais à la suite de nombreuses
consultations avec mes principaux collaborateurs au ministère, il est
apparu à tous de façon assez claire que si l'orientation
politique du Québec avait changé depuis quelques mois, la
dimension à être donnée à une telle étude
avait également changé.
Par conséquent, il faudra reprendre le tout à la base tout
en gardant les meilleurs éléments de ce qui existait
auparavant.
Un nouveau comité directeur a donc été formé
pour coordonner la rédaction du livre vert, avec comme objectif de
baliser les efforts de nos personnes-ressources. Même si nous ne
prétendons pas ainsi résoudre tous les problèmes du
transport, nous espérons dégager les domaines où le
Québec exerce déjà sa juridiction, ceux où il est
prêt à intervenir rapidement, efficacement et
financièrement et ceux où il pourrait exercer sa juridiction.
Dans cette optique, la mise en place d'une politique
québécoise sur le transport des personnes en milieu urbain,
l'élaboration d'une politique portuaire québécoise tant au
point de vue des infrastructures que des intérêts
québécois dans ce mode de transport, l'étude de tout le
domaine du transport aérien et la révision du régime
législatif et institutionnel de l'administration des transports au
Québec, seront les principaux points forts de ce document dont la
rédaction est prévue pour 1978.
Deuxième point sur lequel je veux insister, à savoir
l'abandon des critères discrétionnaires dans l'embauche et dans
l'adjudication des contrats. Depuis mon arrivée au ministère, une
large part de mes énergies a été consacrée à
mettre sur pied, avec l'aide des fonctionnaires dans l'engagement de certains
types de personnel, ainsi que les interventions politiques dans l'adjudication
des contrats de services seront progressivement éliminés.
Le gouvernement dont je fais partie a eu le mandat clair de la part de
la population, de voir à assainir ces pratiques administratives
douteuses et j'ai bien l'intention de l'aider à remplir ce mandat en
redoublant d'efforts dans un ministère plus sujet que d'autres à
certains écarts, peut-être à cause de la nature de ses
dépenses.
C'est dans cette optique que j'ai donné des instructions afin
qu'une politique d'embauche des employés occasionnels soit
appliquée dès l'année 1977/78. Au début
février, cette politique a été rendue publique.
Elle consistait à faire en sorte que des annonces soient
publiées dans tous les journaux du Québec à l'intention de
toute personne qui voudrait postuler un des 11 000 postes occasionnels que le
ministère offre tout au cours de l'année. Celle-ci devait,
après avoir fait une demande d'emploi, se présenter devant un
comité composé d'un représentant du Centre de
main-d'oeuvre du Québec, d'un représentant du ministère
des Transports et d'un représentant du ministère des Affaires
sociales afin que ce comité puisse évaluer sa compétence
à remplir le poste, tout en tenant compte de sa situation sociale et de
ses besoins financiers.
Plus de 38 000 demandes ont été recueillies et
malgré la tâche immense que représentait cette
opération pour les fonctionnaires, je suis heureux de constater que le
travail de sélection est pratiquement terminé et cela, en temps
pour le début des grands travaux mécanisés.
Le ministère est également en négociation avec la
Fédération des caisses populaires du Québec, afin de
confier aux caisses populaires l'émission et le renouvellement des
plaques d'immatriculation. Je pense que les caisses populaires sont des
institutions capables d'assurer un excellent service à la population sur
une base continue et qu'elles devraient s'avérer une alternative
adé-
quate au système des émetteurs particuliers à
commission qui laissaient trop de place à l'arbitraire et au
favoritisme, mais aussi qui ne pouvaient pas donner, sur l'ensemble du
territoire, les services nécessaires à la population.
Il est évident que le ministère continuera d'assurer les
services à la clientèle par le biais de la poste et de ses
bureaux à travers le Québec, soit ceux du bureau des
véhicules automobiles. J'ai demandé que, dans le domaine de la
location d'équipements, des annonces soient publiées dans les
différentes régions du Québec afin de mettre sur pied un
fichier des personnes intéressées à louer leur
équipement au ministère. Dès cette année, les
directeurs régionaux devront se servir de ce fichier pour établir
leur plan de travail et donner une chance égale à tous de
négocier un prix selon ce plan et la disponibilité de leur
machinerie.
Une évaluation, tant au point de vue de la compétence et
du rendement des entreprises qui fournissent des services au ministère,
est également en marche. Il en sera tenu compte dans l'adjudication des
contrats.
Le troisième point qui, je pense, va être important cette
année, est le transport en commun des personnes en milieu urbain. J'ai
la profonde conviction que toute la question de la qualité de la vie
dans les grandes agglomérations urbaines tient en grande partie aux
solutions qui seront apportées aux problèmes du transport en
commun des personnes.
Cependant, autant je reste convaincu que l'autoroute reste la meilleure
façon de relier les villes du Québec, étant donné
l'immensité de notre territoire, autant j'estime que, dorénavant,
dans les villes, des solutions autres que celles basées sur du
béton et de l'asphalte devront être trouvées pour
l'avenir.
Malheureusement, trop souvent par le passé, les gouvernements qui
nous ont précédés jouaient sur deux tableaux à la
fois, prétendant, d'une part, favoriser le transport en commun et,
d'autre part, continuant de construire en milieu urbain les autoroutes qui
accentuent la présence des automobiles dans les centre-ville et qui sont
autant de subventions à l'exode vers les périphéries et au
développement désordonné de nouvelles banlieues.
Pour ma part, l'ère des autoroutes dans les agglomérations
urbaines est bel et bien terminée et, dès mon entrée en
fonction, j'ai donné instruction que tous les grands travaux urbains
soient arrêtés, en particulier l'autoroute Est-Ouest.
Dorénavant, dans les grandes villes, les grands investissements
devront se faire pour l'amélioration des réseaux de transport en
commun en tenant compte qu'il s'agit là de services essentiels qu'un
Etat se doit d'assumer en partie au même titre que bien d'autres. Cette
dépense financière est d'ailleurs amplement compensée par
les effets possibles à long terme sur les secteurs des affaires
municipales, de l'environnement, de l'habitation et de l'énergie.
Dans cette même veine, j'ai demandé que certains grands
projets routiers encore en gestation au ministère soient marqués
d'un temps d'arrêt en attendant les résultats de
l'expérience de Montréal, qui devrait servir de modèle
pour les autres grandes agglomérations du Québec.
J'ai aussi personnellement rencontré les membres du Bureau
d'aménagement du réseau express de Montréal, (BAREM) et
ceux du Comité de transport de la région métropolitaine,
soit le CTRM, et je me suis impliqué à fond dans ce dossier afin
d'être prêt à prendre, lorsque le rapport me sera remis,
vers le mois d'août, les meilleures décisions possibles, quant
à l'avenir de la région de Montréal.
L'usager occupe également, dans toute la question du transport en
commun, une place importante que les textes de loi qui réglementent ce
type de transport sont loin de lui avoir donnée. Il n'existe à
peu près pas de mécanismes pour faire en sorte que celui qui est
l'ultime récipiendaire du service, la raison d'être même,
puisse influencer sur les décisions qui se prennent quotidiennement pour
lui. De tels mécanismes sont à l'étude présentement
et pourraient trouver application dans une prochaine législation sur les
corporations intermunicipales de transport.
Quatrième point, la sécurité routière. En
1975, au Québec, 164 384 accidents ont causé la mort de 1623
personnes et fait 51 919 blessés. Tout le monde sait que nous
détenons le championnat des accidents toutes catégories et il n'y
a vraiment pas de quoi être fier d'une telle distinction.
Si ce n'était que des coûts économiques et sociaux
énormes causés par ces accidents, le ministère aurait
déjà toutes les raisons du monde d'augmenter ses efforts pour
combattre ce fléau national. Il y a cependant une nouvelle motivation
qui vient se greffer aux autres. Le ministère a eu une partie active
dans les travaux sur la réforme de l'assurance-automobile du
ministère des Consommateurs, Coopératives et Institutions
financières et il est devenu vite évident pour tous ceux qui ont
participé à ces travaux que, si les Québécois
veulent voir baisser, de façon substantielle, leurs primes d'assurance,
ils devront apprendre à mieux conduire et à faire moins
d'accidents; ils devront aussi cesser de considérer le permis de
conduire comme un droit fondamental. Un permis est un privilège et il
devra être traité comme tel par les fonctionnaires du
ministère.
Pour réaliser cet objectif, le ministère a mis sur pied
quatre programmes sur la formation, la législation, la publicité
et la surveillance routière dont les grandes lignes sont les
suivantes:
Pour ce qui est du programme de formation, une réforme importante
de l'enseignement de la conduite automobile sera entreprise, qui comportera
l'implantation d'un nouveau cours de base en conduite automobile, un nouveau
cours de base en conduite de motocyclette et un nouveau manuel de base sur la
conduite automobile.
Il y aura de nouveaux cours de formation pour le personnel enseignant
des écoles de conduite et les chauffeurs d'autobus scolaires. De
nouveaux examens de permis de conduire et de nouveaux tests pratiques seront
élaborés pour rendre plus
difficile l'obtention d'un permis de conduire. Il va également de
soi que la qualité du personnel affecté à ces examens
devra être rehaussée dans la même proportion.
Des modifications sont également prévues au Code de la
route pour accroître le nombre des infractions qui entraînent une
suspension du permis de conduire et une pénalisation par l'inscription
des points. Des amendements remplaceront partiellement le système de
pénalisation en amendes par l'imposition de points de
démérite au dossier des contrevenants. Ce système, qui est
déjà en vigueur en Colombie-Britannique, donne d'excellents
résultats puisqu'en pratique, les gens ont plus peur de perdre leur
permis que de payer l'amende.
Un autre amendement au Code de la route sera présenté pour
réduire de 55 à 50 milles à l'heure les limites de vitesse
sur les routes du réseau rural.
Il y aura également une inspection obligatoire de certains types
de véhicule routier, compte tenu des coûts rattachés
à ce contrôle.
Au niveau du programme de publicité, un plan de campagne
publicitaire annuelle axé sur des clientèles saisonnières
bien spécifiques est en élaboration. Cette campagne qui vise,
à différentes périodes de l'année, le port de la
ceinture de sécurité, la protection des piétons, la
sécurité sur deux roues, le transport scolaire et la consommation
d'alcool au volant, verra à assurer la présence constante du
ministère auprès des principaux media d'information. Cependant,
dès le mois de mai 1977, une campagne intensive spéciale sera
entreprise sur le port de la ceinture de sécurité et la vitesse
excessive au volant.
Il est évident que la surveillance routière et le
contrôle de l'application des lois et règlements sont absolument
essentiels pour garantir l'efficacité de la législation et pour
supporter l'effort de publicité et de propagande. Aussi, une meilleure
coordination entre les surveillants routiers du ministère et les corps
policiers du Québec sera implantée afin d'assurer un meilleur
contrôle de l'application des lois, en particulier dans le domaine de la
ceinture de sécurité, l'inspection des véhicules, des
limites de vitesse et l'état mécanique des véhicules.
A cet effet, le ministère se propose de collaborer
étroitement avec le ministère de la Justice pour assurer des
interventions policières plus vigoureuses, par exemple au moyen de
barrages routiers, afin de contrôler les abus d'alcool, ou de
surveillance du port de la ceinture lors d'arrestations pour d'autres
infractions. Des études sont également en cours en vue
d'améliorer la signalisation routière et de simplifier la
conduite automobile sur nos routes.
Les tournées régionales que j'ai entreprises il y a
quelques semaines. Venant moi-même d'une région dite
"périphérique", j'ai toujours cru en une décentralisation
des services gouvernementaux dans tout le Québec. Seule une telle
décentralisation peut humaniser les rapports entre les citoyens et leur
gouvernement et faire en sorte que, du contact plus direct qui s'instaure, il
en résulte pour tous la prise de meilleures décisions.
Le ministère possède déjà douze bureaux
régionaux groupant des administrateurs qui sont à l'écoute
de la population. Il m'apparaît des plus importants qu'un ministre, qui
partage cette préoccupation, aille rencontrer ces gens sur leur terrain.
Depuis le 26 novembre, cinq tournées du ministre dans des bureaux
régionaux ont été organisées, soit à
Rouyn-Noranda, Montréal, Hull-Papineauville, Rimouski et dans la
région de la Chaudière.
Ces tournées continueront à ce rythme pour me permettre de
visiter, d'ici la fin de l'année, les douze bureaux régionaux du
ministère. Une chose qui est assez caractéristique de ces
nouvelles tournées, comme on a pu le constater, comme ont pu le
constater le député de Rouyn-Noranda, le député de
Lotbinière, le député de Bellechasse, c'est que, lors de
ces tournées, tous les députés, de quelque couleur
politique qu'ils soient, sont invités à participer aux
activités. D'ailleurs, lorsque j'aurai a aller dans le comté du
député de Gatineau, j'espère pouvoir le rencontrer.
M. Gratton: D'ailleurs, vous êtes déjà venu
et vous m'avez invité.
M. Lessard: C'est cela. Malheureusement, je ne vous ai pas
rencontré.
M. Gratton: Non, parce que j'avais autre chose à
faire...
M. Lessard: Vous étiez aux Etats-Unis, je pense.
M. Gratton: ...que d'aller vous entendre dire que vous annuliez
tous les projets dans l'Outaouais.
M. Lessard: Je n'ai pas annulé on le verra
d'ailleurs, M. le député de projets dans
l'Outaouais...
M. Gratton: J'ai hâte de voir cela.
M. Lessard: ...en ce qui concerne l'autoroute 50.
M. Giasson: M. le ministre, mon comté relève de la
région de la Chaudière et je ne crois pas avoir eu
d'invitation.
M. Lessard: On pourra vérifier. C'est possible. De toute
façon, on vous invitera ailleurs.
M. Giasson: Je voudrais être invité dans la
Chaudière, là où je suis.
M. Lessard: D'accord.
M. Giasson: Si vous voulez m'inviter sur la Côte-Nord,
c'est moins sûr que j'y sois.
M. Samson: J'admets que...
M. Lessard: On vérifiera, mais tous les
députés normalement ont été invités. Je
pense bien que le député de Rouyn-Noranda peut confirmer qu'il a
reçu cette invitation.
M. Giasson: Je reconnais que...
M. Samson: J'ai été invité, M. le
Président, et j'ai été bien traité par cette
invitation. Je pense que, là-dessus, je n'ai rien à dire.
M. Bellemare: Ah bon!
M. Samson: J'ai dit que j'ai été bien traité
par cette invitation, il n'y a eu rien de réglé après.
M. Lessard: Oui, vous le direz tantôt.
M. Samson: On va en parler un peu plus tard.
M. Lessard: On m'informe que, parce que la Chaudière, on
en a fait la moitié, on va y retourner une deuxième fois. Vous
êtes vraiment privilégié.
M. Giasson: J'avais tout de même un espoir d'être
invité du côté de la Côte-Nord où on retrouve
le comté du ministre. C'est un beau coin.
M. Lessard: Si vous voulez venir, il n'y a pas de
problème.
M. Giasson: J'aimerais aller voir le programme de
rénovation des routes dans ce secteur.
M. Lessard: Je pense bien qu'à un moment donné,
vous le verrez en temps et lieu. Vous allez avoir le dépôt des
budgets tout à l'heure.
Quant aux activités plus générales...
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, quelle est
votre formule d'invitation? De quelle façon procédez-vous?
M. Lessard: On communique. Vérifiez donc auprès du
député de Gatineau, il pourra vous informer. D'accord?
M. Bellemare: Est-ce la secrétaire d'un autre
secrétaire qui vous...
M. Lessard: Non, j'ai eu l'occasion de répondre à
votre député à ce sujet. J'avais reçu justement des
félicitations quelques minutes avant du député de Gatineau
à ce sujet.
M. Bellemare: C'est la même invitation...
M. Lessard: On en parlera, si vous voulez, tout à
l'heure.
M. Bellemare: C'est la même invitation que j'ai
reçue et je ne me suis pas plaint. C'est la même invitation du
secrétaire.
M. Lessard: Je pense bien que je ne ferai pas inviter mes
députés par les députés de l'Opposi- tion. Si vous
n'êtes pas satisfaits, je pense bien que je ne ferai pas inviter...
M. Bellemare: Non, mais que...
M. Lessard: ...les députés au pouvoir par les
députés de l'Opposition et je ne vous mettrai pas coordonnateurs
de la campagne. De grâce! Je ne serai pas masochiste à ce
point.
M. Bellemare: Voyons! Ne partez pas en peur pour rien.
Modérez vos transports.
M. Lessard: Quant aux activités... C'est ça, on va
les modérer.
M. Bellemare: Vous allez apprendre qu'il y a autre chose que le
PQ dans le monde.
M. Lessard: Et qu'il y a autre chose que l'Union Nationale
aussi.
M. Bellemare: Cela commence à paraître qu'il y a
autre chose.
M. Lessard: Quant aux activités plus
générales du ministère...
M. Bellemare: Vous allez avoir des problèmes sur les bras
par la suite.
M. Lessard: ...au cours de l'année...
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lessard: ...et aux nombreuses perspectives d'avenir qui
s'offrent à nous, je pense que la meilleure façon d'en donner un
bon aperçu est de procéder brièvement par programmes.
M. Bellemare: Arrêtez de demander.
M. Lessard: Programme 1, systèmes de transport terrestre.
Des équipes de recherche ont continué à travailler
activement à diverses études dont celles sur le projet Ferchibal
visant à établir une liaison qui servira à l'exploitation
des gisements de fer de Lac-Albanel et de Chibougamau, celle sur le transport
intégré sur la rive sud de Montréal et celle sur le port
de Montréal.
Dans le cadre de l'aide gouvernementale aux commissions de transport, le
ministère a versé $28 465 000 pour couvrir une partie des
déficits d'exploitation qui s'élèvent à $58 358
000.
Une autre subvention, de l'ordre de $25 millions, a été
versée par le ministère pour le service de la dette du
métro.
Par ailleurs, le ministère a versé $9 716 700 aux
commissions de transport pour l'achat de 424 autobus, soit une moyenne de $22
920 par véhicule.
Deux comités intermunicipaux de transport en commun
étaient en activité au Québec de 1976 à 1977. Celui
de la rive sud de Québec comprend les villes de Lévis, de Lauzon,
Saint-David, Saint-
Romuald et Charny. Celui du Saguenay et du Haut-Saguenay comprend les
villes de Chicoutimi, de Jonquière et de La Baie. Ces régions,
ainsi que les villes de Trois-Rivières et du Cap-de-la-Madeleine, ont
reçu des subventions représentant jusqu'à 50% de leur
déficit d'opération, soit un montant total de $610 250. Une
subvention de $110 000 du ministère des Affaires municipales est incluse
dans ce montant.
Cette politique de subventions restera en vigueur jusqu'à
l'adoption de la loi sur les corporations municipales et intermunicipales de
transport.
Les populations desservies dans les trois régions
mentionnées totalisent 270 000 personnes et l'achalandage des services
de transport en commun y dépasse les six millions de passagers.
Il a été également déterminé que les
achats d'autobus par les différents organismes de transport du
Québec devraient être groupés afin de rentabiliser au
maximum les retombées économiques de tels achats.
Présentement, des négociations ont commencé avec
les fabricants d'autobus selon ces termes et avec l'accord des diverses
municipalités ou commissions de transport du Québec.
Au niveau du taxi, l'année 1976/77 a été
marquée par une grande activité. Après les
élections qui ont eu lieu pour la formation de la Ligue nouvelle des
propriétaires de taxis de Montréal, qui compte 3500
propriétaires de taxis dans l'agglomération A-11, d'autres ligues
ont vu le jour dans la province, conformément au règlement no
6.
Une quinzaine de ligues ont été formées au cours de
l'année, portant à 43 le nombre de ligues actives sur un total
possible de 53. Parmi les dix autres ligues qui doivent être
formées, plusieurs attendent une décision de la Commission des
transports du Québec.
Le domaine du transport routier des marchandises a été
particulièrement actif. Dès mon arrivée au
ministère, j'ai demandé que toute cette question soit reprise
à la base. J'ai personnellement rencontré la majorité des
associations de camionneurs entrepreneurs pour faire le point sur leurs
revendications. Le travail continue au ministère sur une formule
susceptible de créer un consensus auprès des camionneurs,
profondément divisés par le contenu du règlement no 12.
Dès qu'elle sera mise au point en vertu des grandes lignes que j'ai
désignées aux fonctionnaires, il me fera plaisir de la rendre
publique à l'Assemblée nationale, comme je l'ai indiqué il
y a quelque temps.
En février dernier, une conférence
fédérale-provinciale sur le transport routier de marchandises a
eu lieu à Ottawa. Au nom du gouvernement du Québec, je me suis
formellement opposé à toute intervention du gouvernement
fédéral dans le domaine du transport routier interprovincial.
Depuis plus de vingt ans, le Québec et les autres provinces exercent
avec succès une compétence dans ce domaine, et il ne saurait
être question que le gouvernement fédéral, sous le
prétexte d'uniformiser les différentes législations des
provinces, aspire à récupérer de celles-ci un pouvoir
qu'il leur avait laissé à cause de leur compétence
évidente dans le domaine du transport routier intra-provincial et dans
des domaines connexes comme la construction et la conservation du réseau
routier et la réglementation routière.
Le transport maritime et aérien. La direction du transport
maritime et aérien a poursuivi des études sur les
aéroports du Québec en vue d'en arriver à
l'élaboration d'une politique aéroportuaire cohérente face
aux divers niveaux de gouvernements impliqués dans ce domaine. Une
nouvelle étape a été franchie durant l'année
lorsque le ministère a commencé à intervenir directement
à la Commission canadienne des transports au sujet de l'attribution des
permis de transport aérien in-traquébécois.
Le ministère, dorénavant, interviendra auprès de
cette commission chaque fois qu'un transporteur québécois
compétent aura à y débattre l'obtention d'un permis
à l'encontre de firmes non québécoises. Dans le cas des
audiences pour l'obtention du service aérien dans le
Nouveau-Québec, par exemple, il m'apparaissait totalement inacceptable
que les firmes québécoises doivent se battre pour travailler au
Québec, alors que les firmes ontariennes vivaient déjà
grassement dans le Nord québécois avec l'aide directe du
gouvernement du Québec qui est, de loin, le plus gros client dans cette
région. Je pense qu'à l'avenir, les firmes
québécoises pourront compter sur le fait qu'en plus de notre
appui à la Commission canadienne des transports, elles auront
également un appui économique sur le terrain.
Il en va de même pour la cause du français dans l'air,
où le ministère verra à donner son appui aux firmes
d'aviation, en tenant compte de la volonté de celles-ci de tenir leurs
opérations en français, et ce, à tous les échelons.
Pour mériter également cet appui, ces mêmes firmes devront
voir à donner un service régional adéquat avant de
s'attaquer à de plus vastes territoires.
Au niveau du transport maritime, les principales activités du
ministère ont porté sur trois secteurs. Elles ont eu comme
objectifs le progrès du système de dessertes maritimes tant au
niveau des traverses qu'à celui des régions
éloignées, l'amélioration des équipements et
infrastructures maritimes et le développement du fleuve Saint-Laurent en
tant qu'axe d'industrialisation et de transport.
Le ministère a déboursé $8,3 millions sous forme de
subventions pour favoriser l'exploitation d'une douzaine de services de
traversiers et de dessertes maritimes. Il a entrepris la construction d'un
débarcadère ferroviaire à Matane et il a assuré la
coordination du débarcadère ferroviaire de Baie-Comeau, entrepris
par la Société du port ferroviaire de Baie-Comeau-Hauterive.
Le ministère a commencé à négocier avec les
autorités fédérales le transfert, du gouvernement
fédéral au gouvernement du Québec, d'une quinzaine de
quais pour les opérations actuelles de traversiers intraprovinciaux.
Il n'est cependant pas question que ce transfert de quais, qui ont
été considérablement négligés par le
ministère des Transports fédéral par le passé, se
fasse sans que soit rediscuté l'ensemble
des dossiers maritimes entre le Québec et Ottawa. En effet, le
dossier des quais n'est pas le seul où il y a eu négligence du
gouvernement d'Ottawa. Je pense, par exemple, à deux cas où j'ai
eu à intervenir publiquement, soit ceux du dragage de la traverse nord
à Québec et du fonds de sécurité des
débardeurs du port de Montréal.
Dans tous ces cas, le ministère est en train de
réévaluer ses positions et les négociations à la
pièce devront faire place à des discussions d'ensemble sur le
rôle qui doit revenir au Québec en matière de transport
maritime, surtout par rapport à la nouvelle politique portuaire du
ministère des Transports fédéral.
Au niveau du transport ferroviaire, le ministère a
été présent aux audiences tenues par la Commission
canadienne des transports, relativement à des requêtes en abandon
de services aux passagers, présentées par le Pacifique et le
Canadien National. Il a également participé activement à
la recherche d'une solution aux problèmes des trains de banlieue de la
région de Montréal, dans le cadre des études du CTRM et du
BAREM.
Programme 2: Information, contrôle et sécurité.
Dans le domaine du transport routier, l'activité s'est traduite
par 70 352 vérifications, 36 274 contrôles de pesanteur et 6076
enquêtes.
Toutes ces vérifications ont permis la constatation de 43 194
infractions: 14 439 à la Loi des transports et 28 755 au Code de la
route.
On a délivré plus de 28 000 permis spéciaux
relatifs à la dimension ou à la circulation des véhicules
non conformes aux normes prescrites par le Code de la route pour une somme
totalisant $1 million.
Dans un effort visant à la décentralisation des effectifs,
des bureaux de district ont été établis à
Jonquière, Rimouski, Trois-Rivières, Sherbrooke,
Saint-Jérôme, Rouyn-Noranda, tandis que les villes de Hull,
Sept-lles et la Malbaie sont maintenant chacune le siège d'un
sous-district.
Dans le domaine du contrôle des émissions, la direction
générale du Bureau des véhicules automobiles a
procédé au renouvellement de 463 398 dossiers d'immatriculation
pour des véhicules automobiles appartenant à des individus et de
154 954 dossiers faisant partie des parcs automobiles (transporteurs publics,
véhicules commerciaux et de location), soit un total de 618 352
renouvellements d'immatriculation par la poste.
Le Bureau des véhicules automobiles a perçu pour le
Trésor public une somme totale de $213 868118. Plus de 85% de ce
montant, soit $182 155 911, représentent des droits d'immatriculation,
de permis de conduire et de permis spéciaux.
Un total de 334 908 permis d'apprentissage ont été
émis au Québec, suite aux examens prévus dont 147 139
à des hommes et 187 769 à des femmes; 183 508 personnes ont
obtenu un permis de conducteur et, ce qui est assez curieux, même
après vérification, nous constatons que cette répartition
se fait autant du sexe féminin, soit 91 754, que du sexe masculin, soit
aussi 91 754, et 45 396 ont obtenu un permis de chauffeur, dont seulement 2981
demandés par des femmes.
Il a donc été émis, en 1976, un grand total de 563
812 nouveaux permis (permis d'apprentissage et réguliers), et de ce
nombre, 132 464 ont été obtenus par des personnes mineures, soit
près de 25% du total.
Les bureaux régionaux ont effectué quelque 3 720 265
transactions reliées aux permis de conduire, totalisant un montant de
$119 554357 pour l'immatriculation et de $2 755 838 pour le permis de conduire
et les examens.
De plus, ces bureaux et les vendeurs d'automobiles émetteurs de
plaques d'immatriculation ont perçu pour la Commission des transports du
Québec, des droits pour une somme de $1 406 470 et, en taxe de vente
pour le ministère du Revenu, un montant de $22 942 588, ce qui
représente un total de $146 649 253.
Les équipes d'unités mobiles, chargées de faire
subir des examens de permis de conduire aux candidats dont le domicile est
situé dans une localité éloignée ou non desservie
par un bureau régional, ont effectué 21 207 examens de conduite
et se sont présentées dans 54 localités.
Dans le domaine de l'éducation routière, les efforts ont
porté principalement sur la surveillance de l'application de
l'arrêté en conseil sur les écoles de conduite, les
programmes d'éducation routière et les projets particuliers.
En ce qui concerne les écoles de conduite, le directeur de la
sécurité routière a renouvelé 135 permis
d'école et il a accordé 26 nouveaux permis. De ce nombre, plus de
140 sont des écoles privées et une douzaine fonctionnent au sein
d'une commission scolaire. Un projet, présentement à
l'étude au ministère, vise a associer de plus près les
commissions scolaires au gouvernement au niveau de l'apprentissage de la
conduite et de la mécanique automobile.
Dans le domaine du contrôle des suspensions, 520 648 billets
d'infractions sont parvenus à la direction Responsabilité.
D'autre part, 260 014 infranctions entraînant une inscription de
points de démérite ou une suspension de permis ont
été traitées.
Un total de 78 808 suspensions ont été imposées,
soit en vertu de la Loi de l'indemnisation des victimes d'accidents
d'automobile, soit en vertu du système de points de
démérite ou du Code de la route. De ce nombre, 40 988 ont
été appliquées à la suite d'accidents sans
assurances. Par contre, sur ces 40 988 suspensions, 25 637 ont dû
être annulées vu que les personnes en cause étaient
assurées lors de l'accident, mais avaient omis de faire la preuve sur
les lieux mêmes de l'accident.
D'un autre côté, 10 504 permis ont été
suspendus en vertu du règlement sur le système de points.
Programme 3. Construction du réseau routier. Vous trouverez
ci-jointe, une répartition régionale des dépenses des
travaux de construction dans les douze régions administratives du
Québec ainsi que la liste des grands projets que nous entendons
réaliser au cours du présent exercice.
Bien que notre budget soit réduit de $45 millions par rapport
à l'année 1976/77 en ce qui concerne le réseau routier,
nous comptons donner un volume de nouveaux travaux plus grand qu'en 1976/77.
Ainsi, plus de $240 millions seront accordés pour de nouvelles
initiatives au cours du présent exercice, à comparer à
$200 millions pour l'année 1976/77.
Dans le domaine de l'expropriation, je pense que le ministère se
doit de faire preuve d'un grand humanisme puisque par un simple
dépôt de plan au bureau d'enregistrement, il enlevait souvent
à des personnes ce qu'elles ont de plus cher au monde,
c'est-à-dire leur terre et leur maison. Aussi, le règlement d'une
expropriation doit-il se faire le plus rapidement possible.
Un montant de $17 millions supplémentaire à ce qui
était prévu a donc été débloqué afin
de permettre une accélération des règlements
d'expropriation. Il est certain que dans toutes les régions que nous
avons à visiter, nous rencontrons encore des problèmes, mais je
demande, autant que possible, aux députés concernés de me
faire parvenir ces renseignements et nous prendrons toutes les mesures
nécessaires pour faire accélérer le processus de
règlement et le processus de paiement.
Programme 4. Conservation du réseau routier. Les crédits
budgétaires ont été haussés de plus de $30 millions
passant ainsi de $229 millions à $260 millions et cela permettra ainsi
au ministère de maintenir le réseau routier dans un état
plus adéquat pour les usagers de la route.
Un programme spécial de création d'emplois fait partie de
ce programme et est relié surtout à l'entretien des structures,
des centres de voirie ainsi que du drainage le long des routes. Ce programme
permettra l'embauche de plus de 3600 personnes supplémentaires pour une
durée de douze semaines au niveau de toutes les régions
administratives.
Programme 5. Gestion interne et soutien. Les activités de
dotation de la direction du personnel ont permis, durant le dernier exercice,
de combler 1063 postes dont près de la moitié par avancement,
promotion et mutation, tant de façon intra-ministérielle que de
façon extraministérielle.
Dans le secteur du perfectionnement, un plan annuel de
développement des ressources humaines pour l'année
financière 1977/78 a été préparé. Cette
opération a donné lieu à la formation d'un comité
de gestion où siègent les directeurs généraux du
ministère, tel que le veut la politique-cadre de développement
planifié des ressources humaines dans la fonction publique; le
développement des ressources humaines totalisera 15 000 jours-hommes
cette année.
Il est important de noter qu'au niveau de l'organisation administrative,
un projet de remaniement des structures administratives du ministère est
à l'étude afin d'assumer une meilleure coordination entre les
activités de planification et celles de gestion. Ce projet vise
également à permettre une meilleure répartition des
ressources financières et humaines dans certains domaines, notamment en
matière de transport aérien et maritime.
Au niveau des communications, il est bon de noter la publication, en
deux volumes, d'une codification administrative des lois, règlements et
ordonnances dont la mise en application relève du ministère.
Les travaux du ministère en matière de publications
représentent un volume de production global de près de quinze
millions d'exemplaires. L'année 1976/77 a aussi été
marquée par la mise au point d'un mécanisme d'inventaire et de
contrôle des stocks en ce qui concerne les publications offertes au
public.
Programme 6. Commission des transports. La commission étant un
organisme juridique, indépendant du ministère dans son
fonctionnement, je laisserai le soin au président de la commission
d'exposer lui-même les grandes lignes des activités de la
commission et de répondre aux questions des députés.
Programme 8. Service aérien gouvernemental. Le nombre de
passagers transportés par les 27 avions et 6 hélicoptères
du service aérien gouvernemental s'est établi à 25 000,
soit 14 000 par les avions de passagers, 1700 par les avions de la brousse, 600
par les avions-citernes et 8900 par les hélicoptères. La
quantité de marchandises transportées a totalisé 31 000
tonnes-mille.
Au cours des dix premiers mois de l'année, 70,48% des heures de
vol ont été employées pour le soutien de la fonction
gouvernementale tant des députés et des ministres et tant
des ministres que des fonctionnaires et 27,18% pour urgence en raison de
maladie. Dans ce cas, 477 personnes malades ou blessées ont
été transportées. Les avions gouvernementaux ont alors
effectué au total 3450, 45 heures de vol en fonction des
priorités établies... Non.
M. Giasson: II y a une faute de frappe.
M. Lessard: II doit y avoir une faute. 3 450 045. Cela doit
être cela. Ou c'est 3 450 145, probablement, heures de vol en fonction
des priorités établies par le Conseil du trésor. On va
vérifier. Oui, d'accord, cela ne marche pas. C'est 3450,45 heures
c'est cela de vol en fonction des priorités établies par
le Conseil du trésor.
M. Gratton: L'année prochaine, vous pourriez laisser
tomber les minutes, parce que ce serait moins mêlant.
M. Lessard: D'accord. Les avions-citernes ont contribué
à combattre plus de 200 feux de forêt au Québec. En outre,
ils ont participé à la lutte contre des feux de forêt en
Ontario, 70 jours-avion; au Nouveau-Brunswick, une journée; et au
Tennessee, 46 jours-avion.
Transport scolaire. Afin d'aider les 75 commissions scolaires
régionales à élaborer des plans de transport
d'écoliers conformément aux dispositions de la loi, le
ministère a procédé à des analyses de
réseaux et a mis des documents techniques à la disposition des
commissions.
Il a accordé 8700 contrats pour le transport des écoliers,
ce qui a contribué à assurer le trans-
port de 740 000 écoliers ou 54% des élèves inscrits
dans les commissions scolaires. Des subventions de $150 millions ont
été versées par le ministère aux commissions
scolaires pour les aider à financer le coût du transport des
écoliers.
C'était là un résumé à la fois
technique et général des activités d'un ministère
qui reflète assez bien le caractère de celui-ci d'être
à la fois un ministère bâtisseur de choses
concrètes, par ses travaux de construction et d'ingénierie, mais
aussi un planificateur, au niveau des concepts et des idées.
C'est dans cette dualité qu'à mon sens, réside tout
le défi d'être à la tête de ce ministère: soit
unir ces deux fonctions pour assurer le bien-être et la protection de la
population du Québec.
Alors, vous avez par la suite les annexes correspondant aux travaux qui
sont prévus pour cette année. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Simplement, je trouve que le ministre en a tellement
fait depuis cinq mois que je demanderais l'ajournement du débat tel
qu'entendu. Je vais essayer de digérer cela à l'heure du
souper.
M. Lessard: Alors, est-ce que vous êtes d'accord pour qu'on
suspende la séance?
M. Gratton: Oui, c'est ce que je demande.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que les membres de la
commission sont d'accord pour la suspension?
M. Gratton: Adopté.
M. Lessard: Quant à moi, adopté, tel qu'on l'avait
accepté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Nous suspendons
les travaux jusqu'à 20 heures ce soir.
(Suspension de la séance à 17 h 28)
Reprise de la séance à 20 h 14
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, messieurs!
Nous en étions à la réplique de l'Opposition. Je
cède donc la parole au député de Charlevoix.
M. Gratton: M. le Président, je pense qu'il faudrait
l'assentiment de la commission pour que M. le député de
Charlevoix reprenne sa place comme membre de la commission puisqu'il avait
été remplacé cet après-midi.
M. Lessard: II n'y a aucun problème.
Le Président (M. Boucher): D'accord, adopté.
M. Lessard: Aussi, le député de Duplessis,
même s'il n'avait pas été nommé, n'avait pas
été remplacé, donc il se trouve à être membre
de la commission.
Le Président (M. Boucher): M. Guay aussi.
M. Guay: Pardon, M. le Président, j'étais ici en
fin d'après-midi.
Le Président (M. Boucher): En fin d'après-midi,
mais au début de la séance, je ne vous avais pas nommé. M.
le député est membre de la commission.
Commentaires de l'Opposition M. Raymond
Mailloux
M. Mailloux: Merci. M. le Président, je veux m'excuser
auprès de la commission d'y apparaître dans un état qui
n'est pas le meilleur, mais on comprendra qu'après avoir passé
une trentaine d'heures au lit avec une fièvre qui, d'ailleurs, ne me
permettait pas de revenir vers Québec, peut-être, mes propos
seront, faits à bâtons rompus.
De toute façon, j'ai été quand même
estomaqué d'apprendre que la commission parlementaire des transports
siégeait aujourd'hui, à 4 heures, puisque j'avais pris la peine
de m'informer en fin de semaine dernière, alors que j'étais
présent en Chambre et que je n'ai pas manqué une commission ou
une séance de la Chambre depuis que ce gouvernement est en place,
d'apprendre, dis-je, que la commission parlementaire siégeait alors que
le titulaire depuis les dernières années n'était
même pas présent, malgré l'avis qu'on m'avait donné
que la commission ne siégerait pas avant quelques jours. Je me rappelais
également que l'année dernière, alors que le titulaire de
l'Opposition officielle, l'honorable député de Chicoutimi,
était ici, la commission parlementaire avait siégé les 1,
6, 7, 9, 12 et 13, avait arrêté à trois reprises à
la demande du député de Chicoutimi qui avait d'autres
obligations, et jamais, en aucune façon, nous n'avions fait le moindre
obstacle à ce que la commission puisse suivre ses travaux dans les jours
que je viens de mentionner.
Ce n'est pas tant au ministre des Transports que j'en veux, ce n'est pas
lui qui est leader parlementaire, mais je pense que c'était quand
même la plus élémentaire politesse qu'on attende mon
retour, alors qu'il m'arrive si peu souvent d'être absent de la Chambre
ou des commissions.
De toute façon, si j'ai dit tantôt que cela serait à
bâtons rompus, je viens de prendre connaissance en diagonale de la
très longue déclaration qu'a faite le ministre des Transports
à la séance de cet après-midi. La première
observation que je ferai de cette longue dissertation est la suivante: Je
trouve que le ministre des Transports s'est vanté passablement de
l'action de son prédécesseur, parce qu'à la lecture du
document très volumineux, je retrouve l'action des dernières
années et la mise en place de toutes les commissions d'enquête ou
d'étude que nous avons commencées dans le but de faire en sorte
que les grandes orientations du ministère soient mieux perçues du
public.
Il y a une observation pertinente qui se dégage également.
Quand, au tout début de son allocution, le ministre fait
référence à ce que les crédits de cette
année sont, semble-t-il, semblables à ceux de l'an dernier, je
m'inscris en faux. Dans la dernière décennie que nous venons de
passer, l'Etat québécois a investi massivement dans deux secteurs
d'activités, soit l'éducation et la santé. On retrouve
cette année, dans les crédits budgétaires, encore des
augmentations considérables dans ces deux sphères
d'activités tout aussi importantes qu'elles soient. Mais j'ai toujours
été un de ceux qui, au Conseil du trésor ou ailleurs, on
dit que les dix prochaines années seraient les années des
transports. Je me rappelle qu'à de nombreuses occasions, non pas celui
qui est en face de moi, le député de Saguenay, mais le ministre
actuel de l'environnement s'est levé en Chambre pour nous rappeler les
problèmes des commissions de transport, le problème du transport
en commun dans la région de Montréal, dans la région de
Québec, partout au Québec.
Dans tout le budget qui vient d'être déposé, on ne
retrouve que des voeux pieux et des bonnes intentions. On parlera tantôt
du livre vert qui était en préparation et qui était
déjà assez avancé, mais, avant qu'on passe à un
livre blanc et à une politique des transports, je pense que ce
gouvernement aura le temps d'être remplacé par un autre
gouvernement, parce que ce sont des années qui vont
s'écouler.
On parle également de marquer le pas avec le style de
l'administration précédente quant à la façon
d'administrer les fonds publics. Cela doit, j'imagine, référer
à une déclaration qu'a faite le ministre des Transports quand,
devant les camionneurs artisans, il a parlé d'un contrat assez important
de $10 millions où il y aurait eu une augmentation de $4 millions. Je
voudrais dire, immédiatement, au ministre des Transports que j'aimerais
avoir des précisions durant l'étude des crédits, comme il
a parlé de scandale et que cela implique beaucoup de monde cela
implique le ministre des Transports du temps, cela implique les sous-ministres
qui sont actuellement à côté de l'actuel titulaire, cela
implique également le Conseil du trésor quand il y a une
augmentation aussi considérable sur un contrat. Pendant tout le temps
où j'ai été adjoint parlementaire, ministre d'Etat et
ministre en titre à ce ministère, je me rappelle que nous avons
été d'une prudence extrême quant à l'augmentation
parfois importante de certains contrats. Je me rappelle, entre autres je
ne sais pas si c'est celui dont veut parler le ministre des Transports
que, sur la Côte-Nord, soit dans le comté de Saguenay ou de
Duplessis, un contrat important était en exécution.
Après une couple d'années, avec des prix unitaires que
l'entrepreneur nous offrait, tout aussi bons que les prix initiaux qui nous
avaient été accordés après un an et demi ou deux
ans, devant le fait que le ministère devait rejoindre certaines sources
d'agrégat qui auraient permis à de multiples entrepreneurs de
donner une soumission publique, pour la deuxième tranche, avoir des prix
pas mal meilleurs, nous avons dû prolonger pour un montant assez
important. Je me rappelle qu'à chaque fois que des montants semblables
ont été sollicités par des entrepreneurs qui
étaient en marche sur un contrat donné et qu'il nous a fallu nous
prononcer, j'attendais scrupuleusement les suggestions qui m'étaient
faites par l'ensemble des hauts fonctionnaires, étant moi-même un
profane en la matière. J'ai été le premier titulaire du
ministère de la Voirie, au Conseil du trésor, à imiter un
geste posé par la trésorerie du gouvernement
fédéral où aucun des fonctionnaires haut placés au
ministère des Transports n'avait accès à une augmentation
sur un contrat. C'était la première fois, dans la province de
Québec, que le Conseil du trésor voyait, au ministère des
Transports, des personnes comme M. Deshaye, qui vient de démissionner,
M. Pierre Michaud, qui est à vos côtés, et d'autres
personnes, qui ne sont pas reliées directement aux contrats mêmes
ou a la négociation avec les entrepreneurs, être obligées
de se prononcer par une déclaration de l'étude du contrat.
Je me rappelle moi-même, à de nombreuses occasions,
m'être présenté au Conseil du trésor avec des
suppléments importants, après avoir refusé de signer le
document qui était présenté à la trésorerie,
et attendre que le Conseil du trésor, après l'étude du
dossier, se soit prononcé avant que le feu vert soit donné. Je
voulais rappeler ces phénomènes au ministère des
Transports parce que c'est la première fois, de mémoire d'homme,
qu'un tel comité formé au ministère des Transports, de
personnes détachées de celles qui, à longueur de
journée, doivent communiquer ou transiger avec tous les entrepreneurs
dans le Québec ou avec les bureaux d'ingénieurs.
M. le Président, comme, dans l'article qui a paru dans le Soleil
je ne dis pas que ce sont les mots qu'a pu employer le ministre des
Transports le terme "scandaleux" apparaît, je pense que la plus
élémentaire logique voudrait que lors de cette commission
parlementaire, si ce contrat peut être un contrat qu'on peut appeler un
contrat scandaleux ou s'il y a d'autres contrats semblables qui ne seraient pas
explicables devant des admi-
nistrateurs sérieux, j'invite le ministre des Transports à
déposer ces contrats, et devant ces fonctionnaires qui sont
impliqués, devant la Trésorerie qui, elle-même, est aussi
impliquée, nous dire lequel a pu faire une erreur et aurait pu agir de
façon que cela ne satisfasse pas la saine administration de la gestion
publique.
Je ne voudrais pas retarder les questions que d'autres auront à
poser. On parle de la publication d'un livre vert sur le transport, à la
page 4. J'ai dit tantôt que ce livre vert, comme on semble vouloir
recommencer les éléments de base qui avaient
présidé à son annonce, cela retardera d'autant
l'émission, la parution d'un livre blanc. Je fais quand même
confiance au ministre, étant donné que c'est un nouveau style de
gouvernement. Il va de soi que le ministère puisse donner à ses
fonctionnaires les éléments de base qui le différencient
du gouvernement qui l'a précédé.
A la page 6 on parle des critères nouveaux dans l'engagement du
personnel. J'avais moi-même fait une déclaration au moment de la
parution de la politique d'embauche des occasionnels. Autant, à ce
moment-là, je disais que le premier devoir d'un député
ministériel est de s'occuper des nombreux chômeurs qui sont les
démunis de la société, autant aujourd'hui je vous redis,
M. le Président, que votre premier devoir c'est celui-là. Et
quand on laisse aux fonctionnaires le soin de choisir si c'est un type de
patronage ou de paternalisme que fait un député quand, élu
par une population, il choisit ceux qui normalement doivent avoir les plus
grands besoins, il a à répondre celui-là, à tous
les trois ou quatre ans, des choix qu'il a faits. Toute injustice qu'il aurait
pu faire dans l'embauche d'occasionnels, à quelque niveau que ce soit,
il va payer pour et durement.
J'ai passé quinze ans dans le Parlement, j'ai dû me
présenter à cinq reprises sur les tribunes. Si j'avais agi de la
façon dont on qualifie l'embauche des occasionnels dans le passé,
cela fait longtemps que je serais disparu du Parlement. Le député
de Johnson serait disparu depuis longtemps également et d'autres, comme
le député qui est ici à mes côtés. Il y a par
contre un critère dont a parlé le titulaire en disant que ce
serait par voie de concours. A chaque fois que la fonction publique, et je la
connais, fait des concours, un des critères qu'on ne peut oublier, c'est
que la condition première est de s'inscrire à un concours.
Il y a nécessité de l'inscription à un concours
pour pouvoir être admissible, être placé. Cela ne fait pas
longtemps que la politique d'embauche du ministère des Transports est en
place; je dis immédiatement au ministre des Transports qu'une partie des
personnes engagées ne se sont pas inscrites au concours. C'est clair
qu'une partie des personnes engagées ne se sont jamais inscrites
à la date prescrite et indiquée sur les journaux.
Cela prouve immédiatement que, quelles que soient les tactiques
qu'on veut employer pour placer des chômeurs, on trouvera toujours les
moyens détournés pour que quelqu'un fasse le choix. On trouvera
toujours un moyen pour que quelqu'un fasse le choix. Quand ce ne sera pas un
politicien, ce sera un fonctionnaire à quelque niveau que ce soit.
Ceux-là je ne blâme pas les fonctionnaires n'ont pas
à répondre de leurs gestes sur les tribunes publiques.
M. le Président, on admettra également, j'ai vu
récemment ceux de mon comté, je remercie d'ailleurs le ministre
d'avoir vidé mon bureau... Depuis quatorze ans, en avoir tous les
lundis, 75, 100 et 125, cela fait longtemps que ma santé était
presque effritée à tout jamais. Je le remercie d'avoir
vidé catégoriquement mon bureau. J'aime mieux discuter avec
quelqu'un qui a un problème qui a un peu d'importance, avoir le temps de
le recevoir que le recevoir entre deux portes en disant: Sors vite parce 125,
130... le député de Saguenay sait qu'on n'a pas le temps de
donner beaucoup de réponses. Pour cela, je le remercie. Il a vidé
catégoriquement mon bureau et cela va nous permettre possiblement
d'être de meilleurs législateurs. De ce côté, je n'ai
pas un mot à dire. Soyez assurés d'une chose, quelles que soient
les questions qui me seront posées dans mon bureau, quels que soient les
conseils qui me seront demandés, adressez-vous au bureau de placement ou
au ministère concerné par le biais des concours. Je ne veux plus
rien savoir de cela.
Par contre, on remarque que tous ceux qui se sont inscrits à un
certain concours, dont le numéro apparaît, comme la fonction
publique, disons 101, s'ils ont manqué leur coup au premier concours,
ils doivent se représenter au deuxième, au troisième, au
quatrième, au cinquième, tant qu'ils ne se sont pas
placés. La parade de gens qui doivent faire 60 milles aller-retour pour
se présenter à de tels concours, je dis que pour des gens qui
n'ont pas le minimum requis pour payer de tels déplacements, cela
devient extrêmement déplaisant parce qu'ils ne demeurent pas tous
dans le ville de Québec. Ils demeurent parfois dans des comtés
ruraux où il y a un ou deux bureaux. Les distances sont parfois de 150
à 200 milles. Cela devient extrêmement pénible pour des
gens qui n'ont pas le minimum requis pour aller faire une demande d'emploi.
M. le Président, je passe à un autre ordre d'idées.
Dans la nouvelle politique du ministère des Transports, on dit vouloir
éliminer la politique de patronage qui s'exerçait à
l'endroit de ceux qui détenaient des bureaux à commission. La
première constatation que je fais, c'est que cela a créé
100 chômeurs de plus, parce que dans la province, les caisses populaires
vont ajouter cela à leur volume d'affaires. Ils n'engageront pas une
personne supplémentaire. On a mis 100 personnes en chômage.
J'aurais préféré voir Ernest Simard ou un des
organisateurs du candidat qui m'a fait face durant les dernières
élections, émettre les permis de conduire à La Malbaie,
que voir la caisse populaire l'émettre, pour la raison suivante: c'est
que les bureaux à commission, pour lesquels on payait normalement $0.50
de plus, étaient ouverts à six heures le soir, à neuf
heures, à onze heures, en tout temps où les gens voulaient
obtenir les services d'un bureau à commission.
Les caisses populaires seront ouvertes un peu
moins longtemps que les bureaux du ministère. Le samedi et le
dimanche, qu'on ne pense pas avoir les services des caisses populaires. Cela ne
marchera d'aucune façon. Cela élimine toute forme de patronage,
je l'avoue, malgré que ce soit un patronage qui faisait vivre 100
personnes dans la province, qu'elles soient bleues, rouges, cailles, PQ, tout
ce que vous voudrez. Mais je peux affirmer, par contre, que ces gens ont rendu
des services dont le ministre des Transports entendra parler bientôt de
la part des automobilistes qui, en fin de semaine, le vendredi soir ou le
samedi, vont se porter acquéreurs d'un véhicule automobile et, le
lundi matin, sont de retour au travail et n'ont pu obtenir la plaque
d'immatriculation qu'ils désirent obtenir.
J'ajoute ceci: Le ministre des Transports j'aimerais
connaître sa politique à ce sujet continuera-t-il à
faire en sorte que tous les garages autorisés continuent à
émettre sans frais les plaques d'immatriculation? C'est un service,
forcément, qui ne coûte pas un sou à la province et qui
permet à tous ceux qui veulent se porter acquéreurs d'un
véhicule d'obtenir les services de l'immatriculation sans que la
province en soit pénalisée, non plus que le détenteur.
On a parlé de la machinerie et de quelle façon les gens
pourraient demander un emploi. Je n'ai absolument rien contre ça.
J'imagine que forcément, dans tous les ministères donnés,
il faudra que ceux qui auront à exécuter un travail voulu
possèdent la machinerie nécessaire. De toute façon, vous
verrez dans ce temps-là si c'est le fonctionnaire ou si c'est le
politicien qui va choisir et si vous aurez dans trois ans à payer pour
les erreurs qui seront faites par vous-mêmes plutôt que de faire
payer les autres.
Le ministre a déclaré plusieurs fois qu'il a mis fin
à certaines constructions de très grandes artères de
communication. Je retrace encore une fois cette phrase dans "La politique de
transport en milieu urbain", dont je reparlerai tout à l'heure parce que
c'est une politique assez élaborée. L'autoroute Est-Ouest
à Montréal, cela fait deux fois que j'entends dire par le
ministre des Transports qu'il a mis fin aux travaux. Il faudrait qu'il dise que
cela fait plusieurs fois que cela se fait; entre autres je l'ai fait pendant
les deux dernières années où j'étais ministre. Je
pense qu'il peut consulter ses fonctionnaires là-dessus. Je me rappelle
pertinemment que, l'an passé, j'avais averti le ministère
qu'aucun autre prolongement ne serait accepté pour l'autoroute
Est-Ouest, pour un certain temps.
Ce n'était pas une politique nouvelle, c'était une
affirmation qui avait déjà été faite.
On parle longuement de la sécurité routière. J'ai
d'ailleurs pris connaissance des intentions du ministre des Transports dans le
livre déposé par le ministre responsable des compagnies et des
consommateurs. Dans l'énoncé d'intentions sur le renforcement des
mesures de sécurité routière, je retrace plusieurs mesures
qui étaient à l'étude au ministère, là-bas,
et je félicite le ministre d'avoir mis cet appendice au livre sur
l'assurance-automobile. Je ne voudrais pas revenir sur ce que j'ai
déclaré en Chambre, récemment, quels que soient les types
de régime d'assurance-automobile qu'on mettra en place dans la province
de Québec, si l'action du ministère des Transports n'est pas, au
préalable, déterminante.
Il n'y aura pas de réduction de primes d'assurance nulle part au
Québec, quel que soit le régime en place, à moins que la
sécurité routière ne réussisse à atteindre
les buts qu'a recherchés la Colombie-Britannique et la Saskatchewan, ou
d'autres pays tels que la Suède, et des buts que n'ont pu atteindre la
France et un pays comme l'Allemagne parce qu'ils n'ont pas voulu s'en donner la
peine, sans qu'il y ait des contraintes. Ce n'est pas un droit de conduire
l'automobile, c'est un privilège. C'est un privilège qu'on peut
retirer en tout temps.
Par contre, il y a une question que j'ai à l'esprit et je
voudrais que le ministre, avant la fin des crédits, dépose les
statistiques connues jusqu'à maintenant. J'avais intitulé mon
discours, en Chambre, en réponse au discours inaugural "Le respect des
lois." Je voudrais que le ministre me dise quel est le nombre de contraventions
qui ont été données à des automobilistes pour
n'avoir pas porté la ceinture de sécurité. Je n'ai pas pu
communiquer avec ces fonctionnaires plus qu'avec d'autres, parce que depuis que
je suis parti du ministère des Transports, le moindre des
délicatesses m'oblige à ne pas communiquer avec qui que ce soit
parmi eux. Par ce qu'en disent certains officiers de la circulation, il y a une
tolérance qui est telle qu'on doit appliquer la loi ou la retirer, l'un
ou l'autre. J'ajoute que le ministre aura énormément de
difficultés. Alors que nous avions atteint presque 80% des gens du
Québec qui avaient l'habitude de porter la ceinture, je
m'aperçois que c'est rendu à 60% et 50%.
Le ministre des Communications a sursauté à la Chambre
quand je lui ai dit qu'il n'était pas tellement volubile quant aux
campagnes de sécurité dont il ne s'occupait absolument pas,
laissant faire le fédéral par quelques annonces quand même
insignifiantes; il est resté surpris. Il m'a dit par la suite
qu'effectivement il me remerciait de l'avoir prévenu de cette anomalie.
Que le ministre des Transports sache bien ceci: Si on a eu du succès
à convaincre 75% ou 80% des personnes, dans les deux premiers mois, de
l'avantage de porter la ceinture de sécurité, c'était
surtout parce qu'on avait eu l'appui constant des postes de radio. La
télévision a rejoint quelques personnes, à certaines
heures de la journée. On a eu l'appui d'autres media d'information comme
les journaux, à certaines occasions. Par la radio, c'est de
manière constante dans l'automobile qu'on rejoint la personne. Pourquoi
ne portez-vous pas votre ceinture? C'est le moyen par excellence de rappeler
à des gens que, peut-être par ce moyen, ils peuvent sauver leur
vie. Je peux dire après quelques mois, malgré le peu d'observance
des lois et d'attention qu'on y a apporté, qu'il y a déjà
quelques centaines de personnes qui ont sauvé leur vie. D'autres ont
subi des blessures pas tellement graves grâce à la ceinture. Le
propre chauffeur du ministre, le
pense, a sauvé sa vie il y a quelques jours; c'est à cause
de la ceinture de sécurité. Autrement, il serait mort.
De ces exemples, j'en ai dans la région de Sept-lles, où
des jeunes de 20 et 21 ans sont encore en vie à cause de la ceinture de
sécurité. De toute façon, je voulais simplement dire ceci
au ministre pour toutes les tentatives qu'il voudra faire quant à la
sécurité routière. Si les Québécois, et
j'imagine que c'est la totalité, espèrent une baisse de prime, il
faudra d'abord faire en sorte de perdre le triste record qu'on connaît
ici dans le Québec. Il colle bien à la réalité
latine qu'est la nôtre, comme celle de la France, qui a le championnat du
monde entier.
Il faudrait peut-être également, s'il veut atteindre ce
but, qu'il insiste auprès du Solliciteur général pour
avoir un meilleur service sur les routes. Ce n'est pas la dernière
volonté des policiers du Québec d'être deux par
véhicule qui va augmenter le nombre des automobiles qui vont faire la
patrouille. Cela va le diminuer passablement. Je pense que le Solliciteur
général devra demander des budgets supplémentaires pour
ces fins, sinon on verra encore des tragédies meurtrières dans
les fins de semaine d'été.
M. le Président, dans un autre ordre d'idées, le ministre
dit qu'il a commencé des tournées régionales, et c'est son
intention de les continuer. Je pense qu'il est normal qu'un titulaire des
Transports fasse la tournée d'abord de tous les districts pour
connaître son monde un peu, pour voir ce qui est en place, quels sont les
besoins. J'ai eu l'avantage de faire cette tournée non comme titulaire
des Transports, mais comme adjoint parlementaire. Par la suite, je laissais mes
hauts fonctionnaires le faire annuellement. La question que je voudrais poser
est la suivante, on pourra me répondre plus tard: Est-ce qu'en dehors de
cette tournée c'est l'intention, en période automnale, du
ministre ou de ses principaux titulaires, de son sous-ministre principal et
autres, de faire une tournée pour connaître les besoins des
régions pour faire la distribution du budget? Si c'est son intention,
imitera-t-il la procédure que j'avais commencée, d'inviter les
députés de l'Opposition autant que les ministériels dans
chacune des régions?
M. le Président, on a parlé tantôt des politiques de
transport pour les personnes.
Je dois confesser que, dans les crédits qui sont alloués,
il n'y a absolument rien, à part les coûts de l'inflation à
certains postes budgétaires pour d'autre chose que des études
dans le cours de l'année qui s'en vient et des voeux de bonnes
intentions. Je ne sache pas que les crédits alloués permettent de
faire davantage que la politique des transports que nous avions de
manière statutaire mise en place, l'an dernier, par le biais de mon
ministre d'Etat, M. Berthiaume, député de Laprairie, que
continuera, cette année, le ministre, en plus peut-être de faire
voter une loi par son collègue des Affaires municipales sur
l'intermunicipali-sation du système de transport en commun dans les
villes de moindre importance.
Je voudrais revenir sur une politique dont parle le ministère
quant à l'achat d'autobus et faire un reproche au Parti
québécois. Vous parlez beaucoup dans vos discours en Chambre
d'une politique d'achats dans le Québec afin d'aider l'industrie
québécoise. Il y aurait eu une occasion unique où le Parti
québécois aurait pu aider le gouvernement d'alors à
laisser établir une compagnie importante dans le Québec, la
compagnie MAN. Je me rappelle que dans toutes les discussions que nous avions
eues, mon collègue de l'Industrie et du Commerce, M. Saint-Pierre et
moi-même, pour la venue possible dans le Québec, d'une compagnie
de fabrication d'autobus pour transport urbain ou interurbain, la compagnie
MAN, nous savions que c'était une nécessité absolue
d'avoir un fabricant, dans le Québec, pour tous les contrats
ultérieurs à la commande dont il était question, à
ce moment. Jamais, à toutes les fois que nous en avons parlé en
Chambre, n'avons-nous eu une seule fois l'appui du Parti
québécois sur l'assurance qu'il aurait donnée au
gouvernement si nous avions recommandé à la Commission des
transports de Montréal de ne pas accepter le plus bas soumissionnaire,
mais accepter le deuxième plus bas soumissionnaire.
M. Lessard: Mais est-ce que je pourrais vous poser la question
suivante: Est-ce que vous nous avez demandé cet appui? Est-ce qu'il y a
eu des discussions avec ceux...
M. Mailloux: C'est un appui qui doit être accordé
par les partis d'Opposition. Principalement dans l'esprit du Parti
québécois, quand vous parlez d'une soumission publique, vous en
parlez de manière ex cathedra; on ne peut pas en sortir ou à peu
près pas. Il n'y a pas de plus bel exemple que cela dans une soumission
publique où la province de Québec s'est fait fourrer royalement,
alors que la compagnie General Motors dont on sentait venir les intentions, a
coté... j'avoue que, peut-être, à sa décharge, si
à la première demande de soumissions, la compagnie MAN avait
été prête à donner un prix, elle aurait eu le
contrat, elle aurait été la seule à soumissionner, General
Motors n'était pas prête; MAN a demandé à deux
reprises de retarder l'ouverture de soumissions. Elle a tellement
demandé des retards que, quand la soumission a été
ouverte, General Motors était prête et cette dernière a
soumis un prix de $5700 je donne cela grosso modo ou $6000 en
moins. Les journaux disaient: La compagnie MAN offre 13 points sur lesquels il
y aurait dû avoir une volonté malgré la différence
de prix à accepter le produit MAN. Je comprends que tous les
mécaniciens de la Communauté urbaine de Montréal, de la
Commission des transports insistaient pour General Motors, parce que c'est un
produit qu'ils connaissaient bien.
Ils connaissent bien les pièces. Le produit a été
éprouvé en période hivernale dans le Québec et il
résiste bien aux intempéries qu'on connaît ici. Il ressort
quand même, avec tous les points particuliers sur lesquels on voyait
quelque chose de mieux à la compagnie MAN, qu'on pouvait accepter ce
produit comme un produit assez concurren-
tiel. Cela aurait permis, vu l'achat d'une fabrication de 500 autobus,
que pour tous les contrats ultérieurs de moindre importance on ait au
moins un concurrent qui nous donne un prix valable.
Qu'est-il arrivé par la suite? Il est arrivé que
l'autobus, je pense, est rendu à $18 000 de plus, actuellement, qu'il
devrait coûter, parce qu'on a un seul fabricant dans le Québec qui
s'appelle General Motors. Que le ministre vérifie la valeur
ajoutée au Québec et il verra quelles difficultés il a
à rencontrer avec une compagnie qui cherche à soustraire cette
valeur ajoutée et quelle difficulté le ministre de l'Industrie et
du Commerce et ses fonctionnaires ont à faire respecter au moins la part
qui doit être ajoutée.
Même si vous ne nous posez pas la question, si jamais il y a une
ouverture semblable pour 300 ou 400 autobus, que ce soit la compagnie MAN ou
une autre, je vous dis d'avance, au nom de l'Opposition officielle, qu'on dira:
Oui, n'allez pas à la plus basse soumission; tâchez donc de
trouver quelqu'un qui, s'il est plus cher cette fois-là, nous
amènera au moins un concurrent pour l'avenir, parce que dans la
fabrication d'autobus, ce sera tous les deux ans ou tous les trois ans et on se
retrouvera toujours devant le grand de l'automobile que vous avez actuellement
et qui se fout éperdument des intérêts du
Québec.
Dans le domaine du transport maritime, je voudrais demander au ministre
qu'il me dise où il en est rendu avec les tentatives que nous avions
faites de récupérer certaines installations portuaires qui lui
appartiennent. Nous demandions qu'elles soient réparées avant
qu'elles nous soient transférées. Ces installations portuaires
servaient principalement aux traversiers. Je sais que quelques millions de
dollars viennent d'être votés pour différents quais, tels
celui de l'île-aux-Coudres, Saint-Joseph-de-la-Rive, Tadoussac,
Sainte-Catherine et ailleurs. Où en est-il rendu dans cette discussion?
Est-ce qu'il a gardé également la possibilité de transfert
de juridiction de certaines installations portuaires qui, si elles ne
répondent pas aux objectifs du gouvernement canadien, répondent
quand même au développement économique de certaines
régions du Québec?
Parlant d'installations portuaires, cela m'amène à dire
qu'il n'y a pas eu beaucoup de promesses du Parti québécois
durant la dernière campagne relativement aux grandes politiques. Je
regardais votre programme et je suis resté estomaqué de voir que
la politique des transports, à part le transport en commun, c'est
quasiment le néant. A un moment donné, par contre, j'ai
retracé je ne sais pas si je vais le retrouver une
volonté j'étais en campagne, à ce moment-là,
et je ne voulais pas répondre; ce ne devait pas être le
député de Saguenay qui avait fait inclure cela au programme, je
ne le pense pas, ça devait être l'amiral de la flotte
exprimée ainsi: "En régissant la navigation dans les limites
territoriales du Québec, en favorisant la création d'une flotte
marchande par le regroupement des entreprises et en maintenant le Saint-Laurent
navigable toute l'année".
J'ai rencontré le ministre de la Fonction pu- blique après
sa dernière déclaration, lors de la remise d'une canne à
pommeau d'or, quand il a parlé d'une flotte marchande.
Je suis pas mal plus vieux que le ministre de la Fonction publique mais
je me rappelle d'une tentative d'une flotte marchande canadienne, pas
québécoise, canadienne. On venait de finir la guerre, on avait
des "liberty ships". C'étaient des beaux bateaux, les "liberty ships",
des beaux bateaux de 20 000, 25 000 tonnes, flambant neufs. Ils n'avaient fait
que quelques voyages d'armement. Quand le ministre des Transports voudra
établir une flotte marchande québécoise, qu'il se rappelle
bien de l'expérience des "liberty ships", qu'il relise cette page de
notre histoire. Il y en avait, je ne me rappelle pas, 20 ou 25. On les a
cédés, je pense, pour$1 aux compagnies, $1, des beaux bateaux
flambant neufs. Elles ont toutes fait faillite, les compagnies. Faillites
monumentales. Elle est facile à comprendre la faillite des entreprises
québécoises ou canadiennes dans les "liberty ships". Quand est
arrivé un accident à la
Petite-Rivière-Saint-François où il est mort 32 marins
chinois, il se rappelle de cela le ministre des Transports...
M. Lessard: Un chinois.
M. Mailloux: ... ces gars-là étaient payés
$0.50 par jour nourris. $0.50 par jour nourris. Quand on voudra faire naviguer
une flotte marchande québécoise, qu'on n'envoie plus de bateaux
semblables parce que sur les quais de Hong-Kong, en Chine ou même
à Terre-Neuve, encore aujourd'hui au moment où je vous parle, on
peut trouver des marins à $1 par jour. Qui est capable de me trouver un
syndicat québécois ou canadien qui est capable de lui donner des
marins à $1 par jour? Qu'il organise une flotte avec le drapeau
québécois, sinon qu'on n'en parle plus de cela, parce que c'est
une farce lamentable.
Une chose que je voudrais proposer, par contre, au ministre, je pense
que celle-là il va l'appuyer, ce n'est pas une flotte marchande
québécoise, battant pavillon québécois partout dans
le monde dont on a besoin...
M. Lessard: Caboteurs.
M. Mailloux: ... c'est une flotte de caboteurs qui pourrait, je
pense, transporter le minerai ou autres produits, ou richesses naturelles que
le ministère des Transports ou le gouvernement peut lui-même
attribuer comme transport. Je pense que celle des Iles-de-la-Madeleine est une
percée où on peut aider les caboteurs, une coopérative de
caboteurs à reprendre vigueur. Et chez nous même, à
Saint-Urbain, il est possible, d'ici une couple d'années, qu'il y ait
quelque 100 000 tonnes de silice, d'une des meilleures qualités du monde
entier, qui soient transportées également sur le Saint-Laurent ou
vers les canaux ou vers la Nouvelle-Angleterre.
Je pense que là il y a une percée possible d'un certain
cabotage québécois, il y a des connaissances extraordinaires dans
les caboteurs québécois. Si jamais il veut faire une
enquête à ce sujet, le
ministre des Transports, je lui dis ceci: Qu'il aille chercher un
candidat du Parti québécois qu'il a déjà
affronté en 1970 ne me parlez pas du ministre de l'Agriculture
là, en 1966 ...
M. Vaillancourt (Orford): Le capitaine Harvey.
M. Mailloux: Quand il voudra faire faire une étude sur les
possibilités de cabotage sur le Saint-Laurent, et le capitaine
Gérard Harvey et le capitaine Henri Harvey je ne dis pas cela par
patronage parce que ce sont deux de mes cousins, on est des adversaires
acharnés sont les deux meilleurs navigateurs qu'il y a sur le
Saint-Laurent. Cela, c'est incontestable. Ils sont en mesure, tous deux, s'ils
veulent être le plus réalistes possible, de vous dire de quelle
façon une étude visant à réorganiser un cabotage
sur le Saint-Laurent pourrait être faite, de manière
profitable.
Alors, qu'on tâche de ne pas trop nous reparler à l'avenir
de battre pavillon québécois sur toutes les mers du monde, parce
que ce serait rêver de manière anormale. J'ai oublié
quelque chose. Une autre déclaration a été faite par le
ministre des Transports, et cela va me mettre en contradiction avec les gens de
la région de Québec.
J'aurais voulu que le ministre délégué à
l'environnement soit assis ici, à côté. Le ministre des
Transports a dit, je ne sais pas s'il voulait absolument se battre avec le
gouvernement fédéral, à la page 18: Je pense, par exemple,
à deux cas où j'ai eu à intervenir publiquement, soit ceux
du dragage de la traverse nord à Québec. M. le Président,
je ne sais pas si le ministre des Transports, quand il a parlé du
dragage du chenal nord à Québec à 41 pieds, a
consulté le ministre de l'environnement. Je ne sais pas, quand le
ministre des Transports insiste pour le creusage pour faire monter les
pétroliers à Québec à 41 pieds, s'il est bien
conscient de ce qui pourrait arriver ou de l'autre Delaware qu'on pourrait
retrouver dans la région de Québec. Vous nous parlez depuis des
années de la protection de l'environnement. Le ministre de
l'environnement nous dit que cela prendrait 6 millions de personnes pour
protéger l'environnement. Tâchez donc, une fraction de seconde, de
vous demander ce qui arriverait entre Portneuf et Saint-Siméon si un
seul pétrolier, quelle que soit sa grosseur, avait un accident. Un seul.
De Portneuf, comté de Portneuf, à Rivière-du-Loup, je
pense que toute vie aquatique disparaîtrait. Les oies sauvages et tous
les oiseaux migrateurs, vous n'en entendriez plus parler. Vous n'entendriez
plus parler d'aucune plage de l'île d'Orléans, du bassin de
Québec, ni en aval ni en amont.
J'ai déjà discuté de cela avec mes collègues
du Parti libéral de la région de Québec. Quand on parle
d'amener des pétroliers à 41 pieds à Québec, qu'on
se mette une chose dans la tête. Ces pétroliers-là
traînent le fond. Ils traînent à six pouces du fond,
même s'ils partent de Pointe-au-Pic à la marée montante
pour essayer de passer au point de marée haute. Qu'un de ces
pétroliers soient obligé d'aller sur les côtés et
qu'il frappe une roche, vous avez un accident. C'est ce qui peut arriver.
J'admets, M. le Président, que les pétroliers construits
dans les dernières années, de 100 000 à 150 000 tonnes,
ont tellement de compartiments qu'ils naviguent de façon parfaite.
J'admets cela. Ils ont priorité dans le centre du chenal creusé.
Mais quand on a navigué quelques années, comme je l'ai fait
moi-même dans le chenal nord et dans le Banc Brûlé, on sait
qu'un creusage à 41 pieds est parfois rempli même quatre semaines
après. Rempli après deux ou trois claques de nor-det. C'est aussi
bête que cela. Quand je parle aux pilotes, ils me disent: Vous nous
parlez de cela pour rien, il y a complète sécurité. On va
ancrer à Pointe-au-Pic, on attend, on ne marche pas quand il y a de la
brume, des intempéries, on a la priorité pour garder le centre du
chenal pour monter à Québec. Je dis, comme ancien navigateur, je
ne donne pas cela comme une vérité de foi, emmener de l'huile
dans le centre du Québec, au-delà, à l'ouest de
l'île de Kamouraska et de Saint-lrénée, c'est un danger
mortel qu'on fait subir aux deux rives du Saint-Laurent. Que les gens de la
région de Québec aiment cela ou pas, c'est un danger mortel. Je
dis ceci au ministre des Transports, il devrait poursuivre son étude et
voir de quelle façon les lois fédérales sont faites dans
tout le transport d'huile sur le Saint-Laurent. Même des petits
pétroliers qui s'en vont vers les lacs ou autrement. Quelle est la
protection qui leur est accordée? Quelle est la priorité qu'ils
ont dans les rencontres? Ce n'est pas une charge solide. Le moindre
pétrolier qui perdrait sa charge, même dans une rivière de
Montréal, ce seraient toutes les rivières de Montréal qui
seraient polluées. Si c'était dans la région de
Québec, avec la marée montante ou la marée baissante, ce
serait encore 70 ou 75 milles des rives qui seraient peut-être
affectées.
Malgré toutes les assurances que me donnent les pilotes, on parle
tellement d'environnement dans ce gouvernement, que s'il y a une place
où vous devez regarder quels seraient les inconvénients d'une
avarie qui pourrait se produire sur l'un de ces navires, ce serait le temps
qu'on regarde aux conséquences.
J'ai déjà pas mal parlé. Je voudrais quand
même faire référence à l'exposé du ministre
quand il dit qu'il a un montant semblable dans son budget, à quelques
millions près. Il faudrait bien être de bon compte. Ce ne sont pas
quelques millions près que le ministère des Transports a cette
année. Si les chiffres se ressemblent en dehors de la réduction
de $46 millions sur les autoroutes, les salaires ont augmenté de 10% en
moyenne et l'inflation a gagné pas mal sur certains articles tels que
l'huile, les agrégats, la machinerie et le volume des travaux que fera
le ministère des Transports cette année, je pense qu'on ira
chercher de $75 millions à $80 millions de travaux de moins que dans le
budget précédent.
Je voudrais également que le ministre me dise ceci. Est-ce que le
ministre ou ses fonctionnaires ont complété la négociation
pour les prix qu'ils paieront cette année pour les huiles entre
toutes
les compagnies? Est-ce que le ministre a également le prix de
l'asphalte pour l'entretien, prix qui doit être fixé à ce
jour, étant donné que ce n'est pas une soumission publique, c'est
l'asphalte d'entretien de toutes les divisions, j'imagine que le prix doit
être connu? Quelle est l'augmentation par rapport à l'an
passé sur l'huile et sur les coûts d'asphalte pour le
rapiéçage?
Un problème va se poser également au ministère. Je
crois qu'il y a mésestimation des coûts des contrats d'autobus
scolaires qui viennent en renouvellement. J'ai le document des estimations
à mon bureau, mais ce n'est pas simplement la progression dont on parle,
c'était plus élevé que cela. Je pense que cela prendrait
un budget supplémentaire quant au renouvellement des contrats scolaires.
Quand les transporteurs scolaires connaîtront le coût
d'immatriculation, poids total en charge, comme les camionneurs artisans et les
autres qui s'attendent à des augmentations assez importantes, parce
qu'ils vont aller devant la commission des transports pour être
compensés pour l'immatriculation, ce qui émargera directement au
budget...
Il y a également la liste de tous les projets qu'a donnés
le ministre, cet après-midi. Je constate quand même qu'il y a des
variantes assez importantes dans les régions du Québec sur les
dépenses de voirie et s'il y a des montants de différence
insignifiants en plus et en moins dans certaines régions, je vois quand
même que pour les régions de Québec et de la
Côte-Nord, il se dépensera $21 millions de moins cette
année. Je vois également celle de Montréal où il y
aura une dépense de 50% en moins, soit $21 millions seulement, celle du
nord de Montréal avec $3 millions en moins et partout ailleurs dans le
Québec, ce sont des augmentations très minimes dans d'autres
régions. Je ne sache pas que ce soit de cette façon qu'on pourra
répondre aux demandes que nous faisait l'Opposition dans le
passé, pas plus pour le boulevard Talbot dont me parlait le critique de
l'Opposition à ce moment-là aujourd'hui.
En terminant, je voudrais poser une question au ministre. Le 16 novembre
dernier, on m'avait accusé, durant la campagne électorale,
d'avoir fait beaucoup d'asphalte dans la province pour gagner des votes.
J'avais démenti cette affirmation. D'un budget de $1,46 milliard le 16
novembre au matin, il vous restait en caisse $474 millions. Il y avait $572
millions de dépensés. La question que je voudrais poser est la
suivante. Le poste budgétaire des expropriations était
complètement épuisé. La raison est assez facile à
comprendre, le 31 mars 1976, il nous avait fallu mettre en application la loi
88 et pour éviter de paralyser l'ensemble des constructions dans la
province, on avait dû déposer quantité de plans partout
dans le Québec, dans la région de la Beauce, sur la
Côte-Nord, partout, pour éviter qu'au cours des deux années
suivantes on ne puisse exécuter quelque travail que ce soit.
Je voudrais d'abord savoir ceci: sur les $474 millions qui restaient en
caisse le 16 novembre au matin, quel a été le montant
retourné en crédits périmés? Quel est le montant
qui, avant d'être dé- claré périmé, a pu
être transféré au poste expropriation, à moins qu'on
ne l'ait déjà dit dans le mémoire? $18 millions. Alors, la
question que je pose, c'est: Quels sont les crédits
périmés du budget de l'an passé qu'a retournés le
ministère des Transports pour aider M. Parizeau à emprunter moins
d'argent?
M. Lessard: $40 millions. M. Mailloux: Globalement? M.
Lessard: Oui. $40 millions.
M. Mailloux: M. le Président, cela constituait mes
remarques préliminaires. Merci de m'avoir écouté.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M.Armand Russell
M. Russell: M. le Président, je ne voudrais pas retarder
indûment la discussion sur les crédits du ministère des
Transports; je veux tout simplement faire quelques remarques très
sommaires à la suite de l'exposé assez gigantesque fait par le
ministre. Je présume que cet exposé est une indication ou une
invitation à l'Opposition pour obtenir des questions qui seraient
posées dans chacun de ces domaines.
En ce qui concerne son livre vert, je présume que ces nouvelles
politiques seront énoncées; donc, il n'y aura pas tellement de
questions dans ce domaine. On sait que le ministre veut, dans le domaine des
transports, occuper la juridiction complète sur le territoire du
Québec. Une chose me frappe drôlement, par contre, lorsqu'il parle
de l'assainissement de la politique dans le domaine administratif, je regarde
autour du ministre et je vois à peu près les mêmes
fonctionnaires qu'il y avait autour de l'ancien ministre des Transports. Je ne
sais pas si des changements vont être appliqués très
prochainement; de toute façon on aura l'occasion de le demander de
façon détaillée tout à l'heure, lorsqu'on posera
des questions dans chacun de ces domaines.
Je ne voudrais pas répéter ce qu'a dit l'ancien ministre
des Transports. Je suis d'accord en ce qui concerne certains de ses
énoncés, entre autres sur la politique d'embauche. Il a dit: II y
en a plusieurs d'appelés et peu d'élus. Mais, si je peux faire
miennes ses remarques, à la suite de certaines plaintes que j'ai
reçues au bureau en fin de semaine, il y a des gens qui, à mon
sens, auraient peut-être dû rester à l'emploi qu'ils
occupaient auparavant, mais qui semblent être mis de côté.
Par contre, je n'ai pas la responsabilité. Le ministre a enlevé
cette responsabilité aux députés, mais je suis un de ceux
qui croient que l'homme le plus qualifié encore pour s'occuper de ces
choses, c'est celui qui est élu par la majorité des
électeurs d'un comté. Il est beaucoup plus qualifié qu'un
fonctionnaire qui n'a pas à répondre de ses actes devant la
population. Qu'importe le parti politique
d'un député, que ce soit le Parti québécois,
le Parti libéral, l'Union Nationale, le Ralliement crédi-tiste ou
autre, je pense que ces personnes connaissent leurs gens; ils agissent de bonne
foi si l'on fait exception de certaines irrégularités qui peuvent
arriver dans ce domaine, mais il n'y a rien de fatal et rien de criminel.
Je pense que c'est beaucoup plus acceptable que les erreurs de bonne foi
qui peuvent être faites par des fonctionnaires qui se voient attribuer
ces fonctions et qui font ce travail avec beaucoup de sincérité
mais qui manquent des informations que possède souvent un
député dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres. Comme le
disait le député de Charlevoix, peut-être que le
député de Brome-Missisquoi aussi bien que le député
de Johnson en ont vécu d'autres de ces passages. On a une
expérience que peut-être les députés du Parti
québécois vont connaître d'ici quelques années pour
se rendre compte que j'ai plus confiance à eux qu'aux fonctionnaires qui
sont nommés de bonne foi.
En ce qui concerne les remarques faites par le député de
Charlevoix au sujet de l'enregistrement des automobiles, je suis d'accord avec
lui; les caisses populaires en qui j'ai beaucoup foi ne pourront pas
répondre de façon aussi efficace que le faisait la
majorité des émetteurs de permis dans la plupart des
régions. Ces individus, en retour de compensations très minimes,
rendaient service à beaucoup de gens.
Les caisses populaires n'ont pas le moyen de rester ouvertes,
étant donné leur situation où la responsabilité
qu'elles ont d'émettre des enregistrements, comme le faisaient les
individus qui émettaient ces enregistrements dans les comtés,
surtout dans des comtés ruraux.
M. le Président, cela me frappe drôlement lorsque j'entends
le ministre, dans sa déclaration de principes, dire que les villes
auront à s'occuper des autoroutes sur leur territoire, un peu dans le
sens des remarques du ministre tout à l'heure. Je regarde les budgets
qu'ils déposent et je vois encore là des millions qui sont
attribués à compléter des travaux dans le domaine des
autoroutes, à l'intérieur des villes'. Il faudrait
peut-être, tout à l'heure, clarifier cette question, et on le
fera, pas par pas, afin d'être certain qu'on a bien compris ces remarques
ou ces énoncés de principes.
En ce qui concerne le transport des écoliers en autobus, je pense
qu'on aura plusieurs questions à ce moment et qu'on pourra, lorsqu'on
viendra aux crédits, revenir là-dessus pour avoir des
clarifications. Sur bien des points, je sais que le ministre est de bonne foi
et est prêt à nous fournir ces informations. On va tâcher
d'être aussi flexibles que possible pour accélérer
l'étude des crédits et lui fournir d'avance autant de questions
qu'on veut savoir sans aller dans les détails. Comme je le disais tout
à l'heure à certains des fonctionnaires, lorsqu'on va parler
d'autobus scolaires, on n'exigera pas le nom des élèves, ni
l'âge, ni leur date de naissance. Mais qu'ils soient prêts à
répondre à bien des détails, étant donné les
énoncés de principes qu'il a émis. Il y a plusieurs
détails qu'on va être intéressés à
connaître, étant donné qu'on n'est pas à
l'intérieur du ministère et qu'on est curieux de connaître
tous ces changements qu'il désire apporter lui-même pour
améliorer le fonctionnement du ministère pour le plus grand bien
des Québécois.
M. le Président, je pense bien que tout le monde est d'accord sur
la tournée que fera le ministre à travers la province. Comme l'a
dit le député de Charlevoix, je présume qu'il va continuer
à faire ce qu'il a déjà fait: inviter tous les
députés, indépendamment de leur allégeance
politique. Je lui promets simplement, s'il vient dans ma région, si je
suis invité, que je serai présent, à moins
d'empêchement grave, pour pouvoir, avec lui, rencontrer les
fonctionnaires, prendre connaissance de tous les programmes et des
problèmes de la région.
Je suis, d'ailleurs, heureux de certaines de ses déclarations
lorsqu'il semble laisser entendre que les régions rurales vont
être favorisées davantage. Vous allez comprendre que comme
député d'un comté comme Brome-Missisquoi, je vais avoir
besoin de l'aide du ministre pour répondre à toutes les demandes
qui me viennent de gauche et de droite. On a accusé un ancien ministre
d'avoir pavé tous les chemins de la province durant les
élections. Je lui ferais un reproche: il a oublié
Brome-Missisquoi, parce qu'il y a encore beaucoup de routes à faire
là...
M. Mailloux: II a laissé de l'argent.
M. Russell: J'aurais été heureux qu'il se penche un
peu plus de ce côté et les poser toutes, cela exempterait de
répondre à bien des questions qui nous sont posées
aujourd'hui, des demandes qui me viennent à tort ou à raison.
Donc, le ministre n'aura pas à se surprendre si on revient à la
charge au nom des municipalités dans plusieurs de ces régions
rurales car on va pouvoir en parler d'une façon peut-être plus
détaillée. La voirie rurale est encore drôlement importante
dans des régions comme les nôtres. Je ne suis pas un de ceux qui
croient bon de dépenser des sommes énormes pour faire des
autoroutes à travers des paroisses rurales, mais je pense qu'on doit
répondre d'une façon plus efficace, beaucoup moins coûteuse
que certaines des routes qu'on a tenté de construire avec des grands
projets comment est-ce qu'on dirait le terme français? Des
projets techniquesen appliquant des techniques qui sont commandées
par certains de ces fonctionnaires. Je pense qu'il y a des façons
beaucoup plus pratiques de faire des chemins ruraux et de donner ce que veulent
avoir les gens de ces régions. Ce qu'ils veulent, c'est une route
améliorée, de façon très simple, pavée pour
éviter la poussière qui endommage les récoltes. Il ne faut
pas se retourner de bord et dire: II y a 25 ans, vous n'aviez pas de pavage, et
vous viviez quand même. Il y a 25, 30 ans, c'étaient des chevaux
et des voitures qui passaient dans les routes, il y avait moins de
poussière. Avec la circulation d'aujourd'hui, lorsque vous voyez la
poussière qui s'étend sur les récoltes, c'est un dommage
énorme, les municipalités
rurales n'ont pas les moyens de répondre aux besoins de toutes
ces routes dans plusieurs de leurs paroisses.
De toute façon, on pourra en discuter en détail tout
à l'heure, je ne veux pas m'allonger là-dessus.
En ce qui concerne le transport maritime, je pense bien que je peux
endosser, avec l'expérience du passé, un peu ce qu'a dit le
député de Charlevoix. Je me rappelle une étude qui avait
été préparée par le ministère des Richesses
naturelles, où on recommandait un port à Sept-lles avec un
dépôt pour y décharger les huiles et un pipeline qui
monterait vers la région de Québec pour éviter ce
qu'énonçait tout à l'heure le député de
Charlevoix. C'est peut-être du passé, c'est peut-être
dépassé ces choses, mais c'est une question que j'ai
vécue, et le dossier doit être encore au ministère des
Richesses naturelles. Peut-être que le ministre des Transports pourrait
demander si on pourrait le trouver, l'examiner pour voir si les
spécialistes qui en ont fait l'étude avaient raison dans ce
temps, aussi bien que ceux qui ont fait les recommandations au
député de Charlevoix d'éviter que ce transport se fasse
dans le Saint-Laurent pour prévenir des dégâts qui
pourraient arriver dans le cas d'un accident, ce qui est toujours possible.
M. le Président, je voudrais conclure là-dessus, pour
qu'on puisse procéder immédiatement à l'étude des
crédits. J'avertis encore le ministre, on va y aller lentement, de
façon certaine. Je suis assuré d'avance que le ministre va
pouvoir nous fournir tous les détails qu'on veut obtenir, parce qu'il
est bien entouré de fonctionnaires compétents et qui connaissent
bien le ministère. Cela fait quelques années qu'ils sont
là et ils vont nous donner toutes les informations que désirent
obtenir l'Opposition et les députés du côté du
gouvernement. Certains vont être heureux d'entendre des
révélations de la part du ministre. Lui, qui connaît bien
son ministère, j'en suis certain, il a pris la peine d'étudier
chacun des articles avant de présenter ses crédits.
Je suis satisfait qu'on procède immédiatement, à
moins que d'autres aient des...
Le Président (M. Boucher): Le député de
Rouyn-Noranda.
M. Camil Samson
M. Samson: M. le Président, le ministre des Transports a
fait allusion cet après-midi à sa tournée à travers
la province. J'ai eu l'occasion d'avoir sa visite dans ma région. Je me
suis dit satisfait de la façon dont on m'avait traité à
l'occasion de son passage. Cependant, je suis un peu déçu, parce
qu'il paraît que c'est après son passage que les choses ne se sont
peut-être pas aussi bien arrangées qu'on l'aurait
espéré dans la région que je représente. Si on
jette un coup d'oeil rapide à l'annexe 1 du discours du ministre, nous
verrons que l'effort de décentralisation au ministère des
Transports a fait que dans la région que je repré- sente,
l'Abitibi-Témiscamingue, la région 08, on aura $9,6 millions de
dépenses en construction de réseaux routiers. Sans vouloir
enlever quoi que ce soit à qui que ce soit, parce que je pense que
toutes les régions périphériques du Québec ont des
besoins qui sont bien connus, et si je compare ça à la
région du Bas-Saint-Laurent avec $32 millions, la région de
l'Outaouais avec $24 millions, sachant à l'avance que ce n'est
déjà pas suffisant pour eux. $9,6 millions pour la région
que je représente, c'est peu pour une région immense, il n'y a
peut-être pas autant de densité de population que dans les grandes
régions comme Montréal ou Québec, mais par contre, quand
on parle de routes, il y a là un besoin qui est peut-être
supérieur à ceux des grands centres. J'avais cru comprendre, au
cours de la dernière année, que la philosophie du
ministère serait peut-être d'aller vers la construction dans les
régions périphériques pour quelque temps, plutôt que
vers des constructions d'autoroutes dans les grands centres. Bien sûr,
j'ai pris connaissance qu'on arrête certains projets dans les grands
centres, mais il me semble qu'on ne compense pas suffisamment dans les
régions qui sont éloignées. Je fais
référence, M. le Président, à cette immense
région qui est l'Abitibi-Témiscamingue et à la seule route
possible dans le Québec qui puisse relier cette région aux
autres. Il s'agit de la route 117.
Selon les évaluations dont nous avons été à
même de prendre connaissance, il y aurait un besoin d'une dépense
d'au-delà de $100 millions, peut-être allant plutôt vers
$150 millions, pour refaire la route entre Saint-Jovite et Val-d'Or pour
permettre aux résidents de cette région d'avoir accès aux
grands centres. Si je soulève ce problème, ce n'est pas
uniquement pour parler d'une seule région, mais aussi pour faire
comprendre que c'est la région qui, par voie routière, donne
accès à la baie James. Tout le monde comprendra que la route
reliant Montréal au Nord-Ouest québécois ou à
l'Abitibi-Témiscamingue est surachalandée, compte tenu des
travaux actuels de la baie James et compte tenu d'un surplus de transport rendu
nécessaire par cet immense projet qu'est celui de la baie James.
Je voudrais également souligner, puisque je suis un peu
déçu de voir qu'on n'a pas tellement tenu compte des besoins de
ces régions éloignées, de celle-là en particulier,
comme l'ont fait certains de mes collègues, qu'encore dans cette
région-là il y a même des sorties de paroisse qui ne sont
pas asphaltées. Si quelqu'un a accusé l'ancien ministre d'avoir
asphalté partout pour aller chercher des votes, cela explique
peut-être pourquoi il n'a pas eu tous les votes qu'il fallait dans ma
région.
M. Mailloux: II en a eu assez, lui.
M. Samson: Des votes? Et de l'asphalte aussi? M. Mailloux:
De l'asphalte aussi.
M. Samson: Nous avons eu des votes, mais pas d'asphalte.
M. Guay: II n'y a rien dans Charlevoix.
M. Samson: II semblerait que cela ne s'est pas étendu
jusque dans ma région. Je pense que toute personne qui...
M. Russell: II y avait de la neige au mois de novembre.
M. Samson: Oui, cela peut être une raison valable mais, de
toute façon, il y a des jours où il n'y avait pas de neige et il
n'y avait pas d'asphalte non plus. Les sorties de paroisse. Je pense que les
gens qui demeurent dans des paroisses, quel que soit l'endroit, quelle que soit
la situation de cette paroisse, devraient au moins, normalement, pouvoir
compter sur une route pavée qui leur permette de sortir de la ville.
Egalement ceci est peut-être un peu particulier à la
région de l'Abitibi-Témiscamingue, plus en tout cas dans cette
région que dans d'autres, parce que je sais qu'il y en a dans d'autres
régions aussi il y a encore des chemins qui, bien sûr, ont
été transférés au ministère des Transports
par un protocole d'entente, si je me rappelle bien, qui remonte à 1971
ou 1972, il s'agit de chemins que l'on appelait chemins de colonisation. Il y
a, dans cette immense région, qui est une région de colonisation,
des chemins qui ont été construits il y a 40 ans ou 50 ans et qui
n'ont pas été refaits depuis. On sait que dans ce temps-là
les chemins n'étaient pas construits pour le même genre de
transport qu'aujourd'hui. Donc, les chemins dits de colonisation sont, à
toutes fins pratiques, des espèces de chemins de portage. Il y aurait un
besoin de les refaire et non pas seulement de réparer temporairement de
petits bouts de chemin, mais de les refaire pour qu'on ait la paix pendant
encore plusieurs années de ce côté-là.
Je dois quand même accorder au ministre un certain crédit.
Il a semblé vouloir, en tout cas, s'intéresser à ce
problème. C'est le moment idéal, je pense, pour lui permettre de
répondre, au cours de l'étude de ses crédits, à ces
questions-là. Y a-t-il eu développement dans l'étude de
ces dossiers pour en arriver à donner satisfaction aux gens qui
demeurent dans ces régions? Je crois que la route qui mène
je parle toujours de la route qui donne accès à la région
de l'Abitibi-Témiscamingue dans ce coin est peut-être parmi
les rares routes d'accès à une grande région qui n'a pas
connu d'améliorations sensibles, en tout cas depuis plusieurs
années, et ce contrairement à certaines autres régions.
J'ouvre toujours la parenthèse parce que mon point de vue n'est pas
d'empêcher les autres régions de se développer, au
contraire, toutes les régions éloignées ont les
mêmes droits, je pense, et doivent au moins s'attendre à un
traitement raisonnable.
Bien sûr, ce n'est pas un problème qui est venu au monde
hier. C'est un problème qui est connu depuis assez longtemps, mais plus
on avance dans le temps, plus le problème refait surface et en quelque
sorte, si on parle de transport, c'est presque le problème numéro
1 pour cette région.
Je voudrais aussi, dans un autre ordre d'idées, M. le
Président, faire référence encore une fois à la
fameuse sécurité routière. Là-dessus, je pense que
tous les efforts qui seront faits par le ministère méritent
d'être appuyés par les députés, quelles que soient
leurs allégeances politiques en cette Chambre. La sécurité
routière, on en a parlé souvent et on en parlera encore, mais
cela demeure aussi un grand problème. En effet, par voie de
conséquence, quels que soient le ou les responsables, par manque de
sécurité routière, nous payons au Québec des primes
d'assurance-automobile qui sont supérieures à celles qu'on paie
dans plusieurs autres provinces en tout cas. La région que je
représente est une région frontalière, située assez
près de l'Ontario. Il y a une différence très
marquée entre les primes d'assurance que doivent payer les
automobilistes dans la section Québec et dans la section Ontario qui est
située à quelques milles seulement des deux villes de Rouyn et de
Noranda.
Alors, évidemment, pour un automobiliste, à quelques
milles de distance, avoir une différence de prime
d'assurance-automobile, c'est quasiment inexplicable pour lui. Il reste que
nous savons évidemment que nous avons un taux d'accidents qui est assez
élevé. L'été dernier, nous avons adopté la
loi 13 qui évidemment parlait de sécurité routière,
mais aussi du port de la ceinture de sécurité obligatoire. A
l'occasion de ces débats, nous avions parlé d'une refonte
éventuelle du Code de la route, refonte qui aurait permis davantage de
mettre l'accent sur la sécurité routière.
Bien sûr, cela doit se faire en collaboration avec le
ministère de la Justice. Ce n'est pas facile pour le ministère
des Transports de faire appliquer lui-même le Code de la route. Ce n'est
pas lui qui doit le faire appliquer; c'est le ministère de la Justice
via la Sûreté du Québec et les agents concernés. Il
reste que nous sommes en droit de nous poser des questions et,
là-dessus, je rejoins l'ancien ministre des Transports. A quoi cela sert
d'avoir une loi si on ne l'applique pas? Si on ne l'applique pas, il vaut mieux
ne pas l'avoir, parce que ces espèces de tolérances tacites font
finalement que la population, un bon jour, pourra se demander quel genre de
lois on doit respecter et quel autre genre de lois on peut ne pas respecter,
puis pour quel autre genre de lois on peut s'attendre à une
tolérance. Evidemment, cela pourrait entraîner un débat
assez long, mais il reste que je suis de ceux qui sont partisans de la
sécurité routière. Je pense que, même si cela ne
relève pas directement du ministère des Transports, quand on aura
à amender ou à refaire le Code de la route, on devra tenir compte
des possibilités du ministère de la Justice. Il serait
peut-être même intéressant qu'il y ait, à ce
moment-là, une collaboration avec le ministère de la Justice,
comme cela s'est fait dans d'autres domaines. Il y a eu collaboration du
ministère des Transports avec le ministère de la Justice pour
l'assurance-automobile, je pense. Il serait peut-être utile qu'on ait
aussi une collaboration avec le ministère de la Justice pour que, sur
les routes, les automobilistes sachent bien que le Code de la route est
là et qu'il faut le
respecter. Bien sûr, les humains étant des humains et aussi
longtemps que les humains demeureront des humains, il y aura toujours du monde
pour dépasser les limites de vitesse; il y aura toujours du monde pour
enfreindre certaines dispositions du Code de la route.
Quelle est la meilleure façon pour en arriver à
empêcher cela? Est-ce d'augmenter le prix des infractions? D'augmenter le
nombre de points de démérite pour en arriver à enlever son
permis à un conducteur? Je ne suis pas certain que ce seraient là
les meilleures façons d'en arriver aux objectifs qui sont
poursuivis.
La peur étant le commencement de la sagesse, nous savons tous que
lorsqu'il y a des patrouilles routières assez en vue sur les routes, il
y a presque automatiquement un ralentissement de la vitesse et,
évidemment, une plus grande prudence de la part des automobilistes. Je
l'ai souligné plusieurs fois dans cette Chambre, et je pense qu'il est
encore nécessaire de le faire, je suis d'avis que des dispositions
devraient être prises pour que les patrouilleurs de routes soient bien en
vue. Cela ne veut pas dire d'être obligés de multiplier la force
policière, mais cela peut peut-être vouloir dire de changer un peu
la philosophie de la surveillance routière. Je préfère
voir une voiture de police bien identifiée. A titre d'exemple, entre
Montréal et Québec, si on rencontre trois ou quatre voitures de
police bien identifiées, vous voyez automatiquement un ralentissement de
vitesse. Alors qu'au contraire, malheureusement, dans le passé je
dis bien dans le passé parce que c'est peut-être changé ou
en voie de changement, je serais bien satisfait si cela changeait, en tout cas
on entendait plutôt dire que les gens se faisaient prendre par des
voitures de police, voitures dites fantômes. Je pense, M. le
Président, que ce n'est pas tout à fait comme cela qu'on
réglera le problème de la sécurité
routière.
J'imagine que c'est quelqu'un qui donne les directives, les policiers ne
décident quand même pas eux-mêmes ce qu'ils vont faire, mais
quand on fait jouer aux policiers un rôle de chats qui guettent les
souris, il me semble que ce n'est pas un rôle de surveillance et de
sécurité. Permettez-moi l'expression, on fait plutôt jouer
aux policiers le rôle de dévaliseurs de grands chemins en semant
des billets d'infraction. J'ai retrouvé, dans le discours du ministre,
certaines statistiques quant aux billets d'infraction qui ont été
distribués au cours de l'année. Evidemment, cela nous permet, sur
le plan statistique, de voir quel est le travail qui a été fait
par les policiers. Mais, à mon sens, ce n'est pas le nombre de
contraventions qu'on réussira à coller à des
automobilistes qui compte, ce n'est pas ce qu'on doit rechercher. On doit
chercher à diminuer le nombre des accidents. Pour diminuer le nombre des
accidents, il faut diminuer le danger sur les routes.
Ceci m'amène à vous dire également qu'il y a un
autre genre de problèmes qui est présentement hors de la
portée de la surveillance policière ou de la surveillance
routière, c'est celui d'un système d'inspection mécanique.
Je vais aller assez loin à ce sujet, je vais peut-être aller plus
loin que certains autres de mes collègues. Je considère que nous
devons aller aussi loin que la province d'Ontario dans ce sens, aussi loin
qu'exiger des examens mécaniques à intervalles réguliers.
Ceci a une importance beaucoup plus grande que celle qu'on voit aujourd'hui.
Combien d'entre nous, parmi les membres de l'Assemblée nationale, sommes
au courant que, parce qu'en Ontario il y a un meilleur système
d'inspection mécanique, qui est beaucoup plus avancé que le
nôtre, il y a des automobiles, de classe touriste, qui sont
retirées de la circulation en Ontario, ne répondant pas aux
normes de sécurité mécanique, et combien de ces voitures,
qui sont retirées de la circulation en Ontario, sont rachetées au
Québec par des revendeurs de voitures d'occasion et remises en
circulation au Québec?
Personne ne peut nous fournir les statistiques, je pense,
là-dessus. Peut-être le Bureau des véhicules automobiles
pourrait-il nous les fournir mais je ne sais pas s'ils ont
préparé des statistiques dans ce sens. Mais, même s'il y
avait un montant X, ce serait déjà trop. Je considère que,
si une voiture ne répond pas aux normes de sécurité de
bonne mécanique dans une province voisine, nous au Québec, on ne
devrait pas permettre que cette voiture soit remise en circulation sur nos
routes du Québec. Et pourtant c'est le cas. Il y en a plusieurs
actuellement. Il y a probablement des conducteurs propriétaires de
voitures usagées qui conduisent une voiture qui vient de l'Ontario, qui
a été retirée de la circulation en Ontario pour mauvais
état mécanique et le conducteur québécois conduit
cette voiture, se croyant en toute sécurité avec une voiture en
bon état mécanique.
Je pense que nous devons tenir compte de cette situation et prendre des
mesures. Evidemment, cela voudrait dire implicitement qu'il devrait y avoir des
centres d'inspection d'automobiles et je sais que c'est pas facile pour le
ministère des Transports de multiplier du jour au lendemain les centres
d'inspection d'automobiles.
Par contre, je me demande dans quelle mesure le ministère des
Transports ne pourrait pas, en accord avec les garagistes
québécois, attitrer certains garages qui répondent aux
normes pour qu'ils puissent être officiellement inspecteurs
mécaniques de certaines de ces voitures avec des listes d'inspection pro
forma pour que le mécanicien qui signera une telle inspection la signe
en ayant fait les inspections mécaniques requises par le
ministère des Transports.
Puisqu'on est sur la question des voitures automobiles, je me demande
également jusqu'à quel point on rend service à la
population quand on parle de vouloir remettre aux caisses populaires et
je dis immédiatement que je n'ai rien contre les caisses populaires,
cela n'a rien à voir avec cela l'émission des plaques
d'immatriculation. Nous savons tous qu'il y a une possibilité
d'émission de plaques d'immatriculation à partir des services du
ministère. Il y a une autre possibilité à partir de
bureaux de véhicules automobiles situés dans certaines villes du
Québec, et l'autre
méthode est celle des garagistes autorisés. Le garagiste
autorisé qui peut émettre des plaques peut le faire en fin de
semaine. S'il vend une voiture en fin de semaine, il peut rendre service
à son client. Mais si la personne achète une voiture chez un
garagiste non autorisé, ce qu'on appelle les vendeurs FB plutôt
que FA, à ce moment-là, il y a un manque de service. Et ces gens
pourraient retrouver ce manque de service en ayant recours aux vendeurs
privés, à une personne qui pouvait émettre ces plaques
d'immatriculation mais à titre privé et dont les heures, comme le
disait tout à l'heure l'ancien ministre des Transports et avec beaucoup
de raison, d'ouverture sont très flexibles.
Je pense que ce n'est pas le rôle des caisses populaires de vendre
les plaques d'immatriculation. Pour mieux me faire comprendre, on me permettra
une petite anecdote. Un bon jour, un type dans le commerce, qui vend des
"peanuts" je ne ferai pas référence au président
des Etats-Unis reçoit la visite d'un ami qui a besoin d'argent.
L'ami lui demande comment cela va dans son commerce. "Cela va très bien,
je fais de l'argent comme de l'eau." "Pourrais-tu me prêter $1000?" "Je
regrette, je ne peux pas." "Comment, tu ne peux pas? Je suis un de tes amis et
tu ne peux pas me prêter $1000? Tu fais de l'argent comme de l'eau." Il
répond: "Je ne peux pas parce que j'ai une entente avec mon
gérant de banque. Moi, je ne prête pas d'argent et lui, il ne vend
pas de "peanuts".
Vous voyez que ce n'est pas le rôle des caisses populaires de
vendre des plaques d'immatriculation.
Leur rôle, c'est de prêter de l'argent, c'est de donner des
services financiers à leurs membres comme à la population.
Là, on est rendu, parce que les caisses populaires sont peut-être
dans un état favorisé par le gouvernement actuel, que l'on va
vendre des plaques d'immatriculation.
Demain, parce qu'une certaine marque de gâteaux appartient aux
caisses populaires, on vendra aussi des gâteaux dans les caisses
populaires. Un autre jour, on fera autre chose. Je pense que chaque chose doit
se faire en temps et lieu. Quand on émet des plaques d'immatriculation,
cela ne se fait pas au-dessus du comptoir, comme lorsqu'on vend un paquet de
gomme à mâcher, cela prend un minimum de préparation et de
gens qui sont aptes à pouvoir connaître ce qu'est une
voiture-automobile et ce qu'est l'immatriculation de cette voiture-automobile,
à quel moment on peut le faire, et à quel autre moment par mesure
d'exception on ne doit pas le faire.
Pensez-vous que les caisses populaires vont voir à ce que tous
les caissiers et toutes les caissières possèdent toutes ces
connaissances? Il y aura peut-être un petit coin où on
émettra les plaques d'immatriculation. Je dis que c'est tout simplement
changer un mal pour un autre, si on considère que c'est un mal d'avoir
des vendeurs privés de plaques d'immatriculation. Je dis que ce n'est
pas un mal. Si on prétend que c'est parce que les émetteurs
actuels ont été nommés plutôt que d'avoir
été choisis par des concours je ne sais pas lesquels de la
fonction publique, je dis qu'on ne doit pas faire le procès de ceux qui
sont en service et qui donnent un bon service. On doit, si on considère
que cela n'a pas été fait de la bonne façon, plutôt
regarder vers l'avenir et voir à ce que cela se fasse autrement si
nécessaire. Mais pour ceux qui sont en place et qui fournissent un bon
service, je ne vois pas une bonne raison pour qu'on sorte cela de là et
qu'on aille encombrer quelqu'un d'autre avec cela.
Aussi, je voudrais dire un mot au sujet de la méthode d'embauche
des employés saisonniers ou occasionnels, je ne sais pas trop comment on
les appelle. Je pense que le ministre nous en a fait part, dans son discours,
à la page 5, si je me rappelle bien. Il y avait là une nouvelle
méthode qui pouvait exorciser le patronage. Cette méthode, c'est
la suivante: Toute personne intéressée fait une demande
préliminaire, et, à la suite de cela, il y a un comité de
sélection composé d'un représentant du Centre de
main-d'oeuvre du Québec, un représentant du ministère des
Transports et un représentant du ministère des Affaires sociales.
Or, M. le Président, même si je ne suis pas un de ceux qui
réclament que le député du comté fasse cette
sélection je ne le réclame pas parce que j'ai pas mal
d'autres sortes de travail que cela à faire et je préfère
que cela soit fait autrement, quant à moi il reste que je peux me
poser des questions quant à la méthode utilisée, toujours
en considérant que chaque citoyen québécois qui veut
travailler a le même droit que son voisin, quelles que soient ses
allégeances politiques. Là-dessus, je suis d'accord.
Tous ont droit au travail. Bien sûr, on a la preuve qu'il y a
beaucoup d'appelés mais peu d'élus, parce qu'il y a beaucoup de
gens qui se cherchent un emploi et qu'on a besoin d'un certain nombre
seulement. Donc, ce comité devient un comité de sélection.
J'aimerais bien qu'on nous explique, au cours des débats sur les
crédits, de quelle façon on sélectionne, sur quoi on se
base pour embaucher Jean-Baptiste plutôt que Jean-Claude.
D'abord, le représentant du centre de main-d'oeuvre du
Québec, je trouve cela normal; le représentant du
ministère des Transports, je trouve cela normal. Au risque de me faire
dire que le représentant du ministère des Affaires sociales est
celui qui est le plus apte à savoir si la famille est dans le besoin ou
non, M. le Président, je vous dis: C'est de la bouillie pour les chats.
Parce que nous avons des expériences du passé et on doit en tenir
compte de ces expériences. L'actuel ministre se rappellera sans doute
l'Opération 2000, en 1970, opération qui avait pour but de
permettre à des assistés sociaux de retourner sur le
marché du travail. Dans cette Opération 2000, à travers
toute la province de Québec, avec un comité
interministériel qui était dirigé par le ministère
des Affaires sociales, on avait donné des cours à des
assistés sociaux. Je vous donne un exemple. Dans mon propre
comté, il y en a 90 de ces personnes qui ont suivi des cours en
restauration forestière. Les cours étaient donnés par la
commission scolaire
du coin, par des professeurs. A la suite de ces cours, environ 90
personnes je peux me tromper d'un ou deux, en tout cas ont
reçu un beau diplôme. J'en ai pris connaissance; c'était
très, très joli: techniciens en restauration forestière.
90 personnes ou environ, qui sont sur l'aide sociale depuis un bon bout de
temps pour des raisons de santé et pour des raisons d'inaptitude au
travail quelconque, se retrouvent avec un diplôme de techniciens en
restauration forestière. Le comité interministériel avait
voulu que le ministère des Terres et Forêts, par l'entremise de
REXFOR, soit celui qui, après leur avoir fait faire des études,
c'est normal, offre des emplois à ces techniciens en restauration
forestière. Ce n'est que le jour où le représentant du
ministère des Terres et Forêts est allé expliquer à
ces gens qu'est-ce que c'était de la restauration forestière
qu'il y a eu une contestation à 100% de ces personnes qui avaient
passé 90 jours, je pense, sur des bancs d'école pour apprendre la
restauration forestière. On leur avait montré sur du papier
comment faire de la restauration forestière, mais, quand est
arrivé le temps de passer à l'action, on leur a dit: La
restauration forestière, c'est une hache, c'est une scie à
chaîne et cela s'appelle bûcher, mon vieux; c'est cela de la
restauration forestière. J'ai vu des gens déchirer des
certificats de techniciens en restauration forestière et refuser d'aller
au travail parce qu'on leur offrait, dans plusieurs cas, pour ceux qui avaient
des familles de quatre ou cinq enfants, environ $16 par semaine de plus que le
bien-être social pour aller travailler.
Les bras m'ont tombé quand j'ai vu cela, quand j'ai pris
connaissance de cette situation. J'ai été obligé de
conclure, comme pas mal de monde, que ces gens étaient plus intelligents
que le gouvernement. Ils avaient compris facilement que c'était plus
payant de rester à ne rien faire chez soi que d'aller user du linge,
user des mitaines, et de travailler de 6 heures du matin à 6 heures le
soir dans le bois, pour $16 de différence par semaine.
Résultat: l'Opération 2000 a été
abandonnée. Je pense que le ministre est au courant de cela.
L'Opération 2000 a été un fiasco monumental. Je soutiens
que cela aurait pu être un certain succès, mais que le
ministère des Affaires sociales, qui s'était fourré le nez
là-dedans, est le plus grand responsable de ce fiasco. Pourquoi? Parce
que, d'abord, il y avait, là aussi, sur le comité, un
représentant des Affaires sociales. Ce qu'on cherchait de ce
côté, c'était à sortir le plus possible de gens de
l'aide sociale et à les envoyer travailler. C'est cela qu'on cherchait.
Et les gens qui, normalement, auraient pu faire ce genre d'emploi et qui
cherchaient ce genre d'emploi, eux autres n'en trouvaient pas. Alors,
ceux-là se retrouvaient ou bien sur l'assurance-chômage ou bien
sans autre recours que celui d'aller eux aussi à l'aide sociale.
Comme voie de conséquence, M. le Président, si on prend
l'exemple de l'Opération 2000, j'ai eu connaissance qu'il y a pas mal de
gens qui ont suivi des cours en restauration forestière. Ils ne sont pas
allés travailler, et puis d'autres person- nes, qui voulaient travailler
puis qui ne voulaient pas aller à l'aide sociale, sont allés
prendre ces emplois pour le reste de l'été. Je dis que cela
risque un peu de ressembler à la même chose. On va prendre des
pères de famille ou on va prendre des célibataires qui sont plus
ou moins aptes au travail, puis on va pousser un peu fort de ce
côté dans le comité. En tout cas, on me dira le contraire
si je me trompe, mais avant de me dire le contraire qu'on attende un peu plus
tard, on verra qu'en pratique c'est probablement ce qui se passera. On va
pousser un peu plus fort pour essayer de sortir de l'aide sociale, puis les
envoyer travailler. Pendant ce temps, on va faire, de personnes aptes au
travail, de personnes en santé, on va faire de celles-là ou bien
des chômeurs officiels retirant de l'assurance-chômage ou bien des
assistés sociaux officiels. Je trouve que ce n'est pas tout à
fait réaliste. Je le dis bien honnêtement au ministre, je ne suis
pas contre l'idée que cela nous passe pas dans les mains, nous autres,
du tout, je pense que vous nous enlevez un fardeau.
M. Lessard: Cela ne vous passait pas dans les mains de toute
façon avant, comme député de l'Opposition.
M. Samson: De toute façon, non. Je n'ai jamais
demandé que cela me passe dans les mains. Mais il reste une chose, par
exemple, le ministre est d'accord aussi, parce que le ministre
représente un comté qui est un peu semblable au mien, le ministre
aussi reçoit des gens dans son bureau qui viennent lui demander du
travail. C'est normal. A part cela, le député qui va refuser de
recevoir ces gens ne mérite pas d'être député. C'est
notre devoir de les recevoir, puis notre devoir aussi de les diriger vers
l'organisme qui est capable, pour autant que c'est possible, de leur trouver un
emploi. Quant à moi, ce n'est pas moi qui vais les placer.
M. Guay: M. le Président, j'invoque le règlement.
C'est fort intéressant ce que dit le député de
Rouyn-Noranda, mais cela fait pas mal plus de temps que le temps qui est
normalement alloué...
M. Samson: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président (M. Boucher): En commission parlementaire,
les règlements sont assez larges, alors je laisse le
député de Rouyn-Noranda continuer...
M. Gratton: Cela va plus vite quand on laisse les
députés s'exprimer librement.
M. Samson: Merci, M. le Président. De toute façon,
mon collègue de Taschereau va comprendre, probablement avec
quelques...
M. Guay: Je suis habitué de l'entendre, étant assis
à côté de lui...
M. Samson: ... études de crédit, que c'est la
méthode. On dit ce qu'on a à dire. Mais si vous pensez que c'est
trop long, puisque cela risque de trop éterniser vos crédits,
arrêtez-moi; j'ai le droit de reprendre la parole, puis je vais reparler
un autre vingt minutes. Cela ne vous donnera rien. Au point de vue du
règlement, vous m'arrêtez, je recommence pour vingt minutes, je
recommence pour vingt minutes. Alors, laissez-moi donc finir, cela va aller
mieux, cela va aller plus vite.
M. Lessard: C'est vingt minutes sur un élément de
programme.
M. Samson: Ne vous inquiétez pas, si on veut jouer sur le
règlement, je peux vous tenir plus longtemps que vingt minutes, rien que
sur le règlement. Mais le ministre va comprendre que ce n'est pas
là mon but. Je pense que les remarques que je fais sont de type positif,
parce qu'au ministère des Transports, il rencontre certains
problèmes, tout n'est pas facile à ce ministère. Le
ministre a été dans l'Opposition, il sait très bien,
d'ailleurs, que ce qu'il disait dans l'Opposition, cela pouvait être
utile au gouvernement. Alors, ce que nous nous disons maintenant, aujourd'hui,
dans l'Opposition, cela pourra lui être utile aussi.
M. le Président, je continue donc en soulignant au ministre que
ce genre de comité aurait avantage peut-être a être revu. Je
n'ai rien contre les gens des Affaires sociales, mais laissez-les donc aux
Affaires sociales; ils ont assez de leurs problèmes, là. Ils en
ont assez de ne pas être capables de donner satisfaction à leur
clientèle, ne les envoyez donc pas travailler ailleurs, là
où ils ne connaissent rien, et ce n'est pas leur "job" de le faire non
plus.
M. le Président, ceci m'amène aux questions de transport
comme tel. Quand on parle de questions de transport, on peut parler du
transport d'écoliers. Le député de Taschereau devrait
savoir que le transport peut vouloir dire de la voirie aussi, et j'ai
parlé de voirie. Le transport comme tel, on peut parler du transport
d'écoliers et on peut parler de camionnage sous différentes
formes. Nous avons et je pense que plusieurs députés ont
ces problèmes des plaintes qui nous parviennent
régulièrement en ce qui concerne la fameuse Commission des
transports.
Je n'ai rien contre le monde qui est là, c'est du bien bon monde,
mais je ne sais pas ce qui se passe là, c'est lent, c'est effrayant!
Quand les camionneurs en vrac, par exemple, ont besoin d'un transfert de
permis, cela ne sort pas, cela traîne éternellement, presque.
Comme voie de conséquence, vous avez un camionneur en vrac qui
achète le permis d'un autre, qui achète le camion de l'autre.
Ce n'est pas un caucus spécial, l'ancien ministre me disait que
le président de la commission viendrait. Il vous a rendu service, je
vais en parler moins longtemps ce soir. Vous voyez.
M. Guay: Nous en savons gré au député de
Charlevoix.
M. Lessard: Je suis même prêt à le faire
témoigner.
M. Samson: Vous voyez comme cela peut être utile.
M. Lessard: A le faire témoigner.
M. Samson: Je vais bien vite terminer là-dessus parce
qu'on aura la chance d'avoir la visite du président de la Commission des
transports. Il reste que de ce côté-là nous avons des gens
qui doivent payer deux fois, dans la même année, des droits
d'immatriculation; ce n'est pas normal. Là-dessus, je pense que le
ministre s'il n'est pas d'accord avec moi, au moins il est très bien au
courant de ce problème-là. Lui aussi a peut-être le
même genre de problèmes à son bureau de comté avec
des camionneurs qui, de droit et avec beaucoup de raisons, viennent faire appel
aux élus du peuple pour tenter, je ne dis pas d'avoir un
privilège, d'obtenir ce que j'appelle purement et simplement la
justice.
En terminant cela va faire plaisir au député de
Taschereau je voudrais que le ministre puisse, peut-être dans une
réponse, nous dire s'il existe encore, sur le territoire du
Québec, des permis de transport spéciaux. Pour mieux me faire
comprendre, par exemple, un automobiliste va se retrouver, le dimanche, sur une
route de région derrière un gros camion ou une série de
gros camions qui retardent le trafic du dimanche, parce que le trafic du
dimanche est surtout un trafic d'automobilistes. J'ai appris, à
l'occasion d'une commission parlementaire du ministère des Transports,
que certains de ces permis spéciaux étaient donnés par le
gouvernement fédéral. Je voudrais qu'on me dise si c'est encore
le cas, s'il y a encore de ces permis délivrés par le
gouvernement fédéral pour permettre à des camions de venir
bloquer le trafic le dimanche et être, par le fait même, un risque
d'accident. Ceci entre bien en ligne avec notre souci de la
sécurité et d'une meilleure sécurité
routière.
Si cela existe encore, j'aimerais qu'on puisse me dire quels sont les
entretiens qui ont pu avoir lieu ou qui pourraient avoir lieu avec les
personnes concernées pour éviter, au moins, que le dimanche les
routes ne soient encombrées comme elles le sont par certains gros
camions. Ce que je vise par là, c'est une meilleure
sécurité routière tout en ne voulant pas empêcher,
évidemment, l'industrie du camionnage de poursuivre son rôle. Dans
une semaine où il y a sept jours et qu'un dimanche, il reste six autres
jours pour le gros camionnage. Là-dessus, peut-être pourra-t-on me
fournir ou bien des réponses ou bien, à l'occasion, quand on
arrivera sur le poste budgétaire concerné, on pourra
peut-être en parler.
Je remercie les membres de cette commission de m'avoir
écouté pendant plus de 20 minutes, mais cela va leur faire du
bien.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre des
Transports.
Réplique du ministre
M. Lessard: J'ai plusieurs réponses à donner, je
vais essayer de les donner dans le plus bref délai possible. Auparavant,
je voudrais quand même expliquer la situation qui existait à 3 h
45 cet après-midi. Ce matin, j'ai tenté de communiquer avec le
député de Charlevoix pour l'informer ou pour discuter avec lui du
programme que nous pourrions envisager pour discuter des crédits. Il a
été impossible de le rejoindre et nous n'avons pu savoir
où était le député de Charlevoix.
M. Mailloux: Mon numéro de téléphone est
publié malheureusement.
M. Lessard: A votre bureau ici à Québec. M.
Mailloux: A ma maison.
M. Lessard: Alors, je pense qu'il avait été entendu
avec le député de Charlevoix, que les crédits du
ministère devaient commencer vers la troisième semaine du mois
d'avril, puisque chaque année on tente d'adopter les crédits du
ministère des Transports, afin de pouvoir commencer des travaux dans le
plus bref délai. Ce n'est qu'à 15 h 45, cet après-midi,
lorsque le député de Maisonneuve a proposé que la
commission des transports puisse siéger, que j'ai eu l'occasion de
constater que le député de Charlevoix n'était pas
présent, ce qui m'a amené à faire des signes à
votre collègue de votre droite et me demandant, si le leader
parlementaire ou l'adjoint au leader parlementaire de l'Opposition allait
intervenir pour expliquer l'absence du député de Charlevoix, ce
qui n'a pas été fait.
Je ne sais pas quelle négociation a pu se faire, mais à
chaque fois que nous avions eu à intervenir ou à retarder en fait
le début de l'étude des crédits, nous étions
allés rencontrer le leader parlementaire du gouvernement du temps,
à savoir le gouvernement libéral, M. Gérard-D. Levesque,
pour expliquer la situation. Il n'y a eu aucune opposition à la motion
du député de Maisonneuve, ce qui me laissait entendre que le
député de Charlevoix, au niveau de l'Assemblée
nationale...
M. Gratton: II avait discuté avec lui en privé.
M. Lessard:... quant à moi, en tout cas, devait être
ici. Au début de cette commission parlementaire, comme je pense chaque
année, les ministres antérieurs le faisaient, j'ai
déposé à tous les députés en même
temps qu'aux journalistes, pensant que la commission allait avoir lieu, le
document ou l'exposé que j'avais à faire. C'est alors qu'on a
été informé officiellement que le député de
Charlevoix était malade. Je pense que nous l'avons souligné
d'ailleurs, c'est assez exceptionnel que le député de Charlevoix
soit absent à l'Assemblée nationale et même avec le travail
que j'ai à faire maintenant comme ministre des Transports et des Travaux
publics, je m'interroge continuellement comment l'ex-ministre des Transports
pouvait faire pour être à la fois à l'Assemblée
nationale et dans son ministère aussi souvent.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre veut que je lui donne un
conseil? Le meilleur endroit pour travailler, c'est durant les séances
de l'Assemblée, on est tranquille.
M. Lessard: D'accord, mais il faut rencontrer les fonctionnaires
de temps en temps. Alors, c'est à ce moment-là que nous avons
accepté, à la suite d'une discussion, étant donné
que le texte de mon allocution avait été déposé, de
faire cette allocution, quitte à se poser la question, quitte par la
suite à ajourner jusqu'à 20 heures, et même si le
député de Gatineau nous informait vers 18 h 30, 19 heures ou 19 h
30 que le député de Charlevoix ne pouvait se rendre, nous
étions prêts à attendre le retour du député
de Charlevoix, demain.
Or, lorsque j'ai commencé mon allocution, le député
de Gatineau nous a informé qu'il n'y avait pas de problème, qu'il
était prêt à continuer la commission parlementaire à
20 heures. Alors c'est donc à peu près la situation, ou
l'imbroglio dans lequel se trouvait la commission parlementaire au
début. Soyez convaincu qu'en ce qui me concerne, j'accorderai toute la
collaboration nécessaire à l'Opposition officielle, comme aux
autres Oppositions, parce que je pense, comme le soulignait d'ailleurs l'ancien
ministre des Transports, que nous avons eu cette collaboration dans le
passé.
Maintenant, il reste, comme je l'ai souligné cet
après-midi, que je ne connaissais pas les négociations qui
avaient eu lieu. L'initiative parlementaire comme telle ou du travail
parlementaire relève du leader parlementaire et, vous comme moi, je suis
obligé de me soumettre à ses décisions; mais soyez
convaincu que, quant à moi d'ailleurs, comme je l'ai souligné, je
n'aimais pas particulièrement commencer cette commission parlementaire
en votre absence.
Mais comme le texte assez long avait été
déposé, je me suis dit que cela permettrait aux
députés de l'Opposition d'en prendre connaissance et, en
même temps, de faire les remarques que vous avez faites.
Je voudrais maintenant reprendre un certain nombre de questions qui
m'ont été posées. J'ai bien souligné, au
début de mon intervention, que je faisais un résumé des
activités du ministère au cours de l'année 1976/77 et que
je n'avais été en fonction qu'à partir du 26 novembre
1976. J'ai donc fait un résumé des activités de l'ensemble
de l'année et non pas un résumé des activités
strictement à partir du mois de novembre 1976. C'est donc dire qu'il y
avait beaucoup de dossiers, que je continue actuellement, qui avaient
été commencés par le député de Charlevoix,
ancien ministre des Transports, en particulier, concernant le transport en
commun, le BAREM et le CTRM.
Le ministre des Transports m'indique qu'il ne voit dans le budget aucun
mandat prévu pour le développement du transport en commun. Le
député de Charlevoix comprendra que le rapport du
CTRM sera déposé, comme il le sait très bien, vers
le mois de juillet ou le mois d'août. Tant et aussi longtemps que nous
n'aurons pas ces grandes lignes directrices du transport en commun à
Montréal, je pense que cela serait mal venu de commencer à
élaborer des politiques. J'ai même répondu à M.
Fullerton, qui avait démissionné du BAREM, tel qu'il me
l'indiquait d'ailleurs dans sa lettre, qu'il serait quand même assez
curieux de décider d'investir dans le réseau express
métropolitain sans avoir au préalable obtenu le rapport global
qui avait été constitué par le député de
Charlevoix, ex-ministre des Transports, à savoir le rapport du CTRM.
C'est donc dans ce sens que nous n'avons pas de budget, mais soyez convaincus
qu'une fois que le rapport sera déposé nous allons analyser la
possibilité d'élaborer un échéancier en tenant
compte naturellement des crédits qui nous seront alloués à
ce sujet.
De même, nous aurons à présenter, au cours de cette
session, une loi qui avait été amorcée aussi par le
député de Charlevoix, mais qui sera corrigée je
pense que c'est normal selon les objectifs qu'un nouveau gouvernement
peut poursuivre. Nous aurons donc à déposer la loi formant les
corporations intermunicipales et, à ce moment, il sera normal que des
crédits, selon les besoins, nous soient alloués pour faire en
sorte que cette loi puisse s'appliquer.
En ce qui concerne le livre vert, je dis qu'il est vrai que le livre
vert aussi avait été amorcé par l'ancien ministre des
Transports, mais je dois dire je pense que j'en ai discuté avec
mes collaborateurs responsables du livre vert et j'en ai pris connaissance lors
des vacances de Noël que c'était très
préliminaire. Il s'agissait dans ce livre vert surtout de décrire
les activités du ministère des Transports et de voir, de
façon très générale, un ensemble de politiques,
mais où il n'y avait aucune recommandation, aucune résolution.
Selon la grosseur du livre, du document préliminaire qui m'avait
été présenté, je me suis dit: Je serai bon pour
avoir un gros dictionnaire dans peu de temps si on continue à ce rythme.
Il m'a donc fallu, étant donné qu'il y avait déjà
des études sur le transport en commun, revoir cela avec mes
collaborateurs et élaborer justement un certain nombre de
priorités, telles que le transport maritime, le transport aérien,
qui m'apparaissaient à ce moment laissées pour compte. C'est dans
ce sens que nous avons révisé le livre vert.
En ce qui concerne le contrat dont j'ai parlé à
l'Association nationale des camionneurs artisans indépendants, à
savoir le contrat de $10 millions qui a, par la suite, été
haussé à $14 millions, il faut bien préciser, à ce
moment, que je disais qu'il y avait eu des augmentations de contrat qui
m'apparaissaient très considérables, qui étaient dues
à des causes variées. Dans ce contrat en particulier,
c'était dû au fait qu'il y avait une entente
fédérale-provinciale; on avait donné le contrat avant que
les expropriations aient été faites, avant que les
utilités publiques aient été
déménagées, ce qui a apporté en fait des demandes
de compensation de la part de l'entrepreneur.
Mais quand j'ai précisé qu'une enquête se faisait
actuellement au ministère des Transports concernant un contrat, il ne
s'agissait pas de ce contrat-là particulièrement. Ce contrat, je
l'ai accepté, je l'ai signé. Il m'est apparu justifié et
il y avait aussi une augmentation de quantité.
En ce qui concerne la question de l'enquête qui se fait
actuellement sur un dossier précis, je pense que l'ex-ministre des
Transports en est au courant puisque cette enquête avait commencé
lorsqu'il était ministre des Transports. Vous comprendrez qu'il m'est
impossible parce que je donnais des exemples qu'il fallait faire en
sorte de corriger des augmentations de coûts qui m'apparaissaient
considérables, à cette étape-ci même si vous
m'interrogez, de vous donner plus d'information sur l'enquête qui se fait
actuellement au ministère des Transports concernant ce contrat. Soyez
convaincus que lorsque tous les documents et lorsque le résultat de
l'enquête et tous les documents seront regroupés, que j'aurai un
certain nombre de recommandations et qu'on m'informera que des
procédures doivent être prises, soyez convaincus que je prendrai
ces procédures.
Personnel occasionnel et étudiant
En ce qui concerne les critères d'engagement du personnel
occasionnel, je ne voudrais pas que le député de Charlevoix me
fasse pleurer quand il me parle des chômeurs démunis de la
société. Ce que je dois dire au député de
Charlevoix, c'est que moi, comme député de l'Opposition, je n'ai
jamais eu un mot à dire concernant l'engagement des occasionnels dans
mon comté lorsque j'étais député dans l'Opposition.
Cela a toujours été le "pa-troneux" du coin qui, lui, avait la
conscience des démunis de la société et plaçait les
occasionnels au bureau du ministère des Transports.
M. Mailloux: Le ministre me permettrait-il de lui dire que dans
la déclaration que j'ai faite, après que la ligne de conduite du
ministère ait été annoncée publiquement, de
même que lorsque j'ai parlé tout à l'heure, je n'ai jamais
parlé de députés de l'Opposition du temps ou actuels, j'ai
parlé de députés ministériels. Dans les deux cas,
il retrouvera que je n'ai jamais fait mention des députés de
l'Opposition, d'aucune façon. Même s'il voulait confier aux
députés de l'Opposition un tel travail quant à moi, je
refuserais systématiquement et la raison est facile à comprendre.
Je n'ai jamais parlé de députés de l'Opposition.
M. Lessard: Je ne comprends pas la raison. Moi, ou je reconnais
les députés ou je ne les reconnais pas. Ou bien je reconnais la
conscience sociale démocratique des députés ou bien je ne
la reconnais pas. Il me semble que si c'est bon pour les députés
ministériels, le placement dans les bureaux du ministère des
Transports, si c'est bon le "patronage ou la justice sociale", je ne vois pas
pourquoi le député de l'Opposition aurait moins la
conscience sociale que le député au pouvoir. La même
chose en ce qui concerne la machinerie. Je dois dire que trois jours
après l'élection du 15 novembre, à savoir le 18 novembre,
je recevais un appel téléphonique du chef du district me posant
la question suivante: Maintenant, comment va-t-on placer le monde et comment
va-t-on placer la machinerie? As-tu des recommandations à faire? J'ai
répondu: Ecoute, j'ai assez de problèmes de ce temps-ci. Avant de
te faire des recommandations, on va regarder cela d'une autre façon et
on va essayer de trouver d'autres solutions pour régler le
problème à la fois du placement de la machinerie et à la
fois des occasionnels.
Je suis d'accord qu'il y a des problèmes. Moi aussi j'en ai vu,
en fin de semaine, des gars qui sont venus me voir dans mon comté, des
personnes qui sont venues me voir dans mon comté et qui m'ont dit:
Ecoute, es-tu capable de me placer, es-tu capable d'intervenir? Il me semble
que, comme ministre des Transports, tu es capable d'intervenir auprès du
ministère des Transports pour me placer. J'ai dit: Ecoute, j'ai
formé un comité. C'est possible que ce comité fonctionne
bien ou c'est possible qu'il fonctionne mal. Nous allons voir. Nous tentons
cette expérience et je dis bien cette expérience. Nous allons
voir et je demanderai des rapports. De quelle façon ce comité
fonctionnera-t-il? Si on constate que ce comité fonctionne mal, on verra
à corriger la situation.
Mais je pense et là je rejoins certaines
préoccupations du député de Rouyn-Noranda qu'on
peut constituer un comité de trois personnes, à savoir le
ministère des Transports, qui a quand même la préoccupation
d'avoir des gens qui sont là, qui sont compétents et qui peuvent
faire le travail; deuxièmement le Centre de main-d'oeuvre du
Québec et, enfin, le ministère des Affaires sociales. Le
ministère des Affaires sociales doit être à ce
comité parce qu'il y a et on me posait la question tout à
l'heure des critères bien définis. Nous avons
demandé et on va le demander à chacune des régions
des rapports pour savoir de quelle façon ces critères ont
été appliqués et de quelle façon on a
élaboré un système de points pour les appliquer.
Les critères sont les suivants: 1. compétence; 2.
intégrité; 3. besoins du ministère; 4. lieu de
résidence du candidat et lieu du travail; 5. besoins du candidat. Ce
n'est que lorsque les quatre premiers critères ont été
retenus que le cinquième arrive. Comme le disait tout à l'heure
le député de Charlevoix, je pense qu'il est extrêmement
important d'avoir au ministère des Transports, comme à d'autres
ministères, cette préoccupation des plus démunis de la
société. Je pense que le gouvernement du Québec doit
donner des exemples. J'ai même demandé qu'un pourcentage de
handicapés soient embauchés au ministère des Transports.
Il me semble que c'est logique et c'est normal. Est-ce qu'il m'appartient,
comme député, de choisir entre les plus démunis de la
société? Est-ce qu'il m'appartient, comme député,
de décider si celui-ci est démuni et que celui-là, parce
qu'il est rouge ou bleu, ne l'est pas?
Je pense que créer un comité comme celui-là va nous
amener à corriger un certain nombre d'erreurs. Je pense qu'il y a plus
d'idées dans trois têtes que dans une seule. Je vous dis que c'est
une tentative, et vous me disiez tout à l'heure qu'il y a beaucoup
d'appelés et peu d'élus. C'est vrai actuellement. C'est la
première fois que cela arrive au ministère des Transports, M. le
Président. La première fois qu'on fait de la publicité
pour dire qu'au ministère des Transports on a besoin d'occasionnels. Les
gens ne connaissaient pas cela, les gens ne savaient pas qu'on embauchait du
monde au ministère des Transports ou ils le savaient sans trop le
savoir parce que c'était surtout du côté ministériel
qu'on le savait. Les gens ont appris cette année qu'au ministère
des Transports on embauchait du monde, on embauchait des occasionnels. Je
comprends, on a besoin de 11 000 occasionnels. On a reçu 36 000 demandes
d'emploi. Je comprends qu'on ne peut pas solutionner tous les problèmes,
qu'on ne peut pas embaucher tout le monde, mais il me semble qu'avec ce
système on pourra avoir et j'en ai la confirmation, à la
suite des tournées que j'ai faites dans différents comtés
des sujets beaucoup plus compétents, des sujets beaucoup plus
intègres, et en tenant compte des besoins du candidat.
Dans certains comtés, on m'a même souligné que
lorsque des employés du ministère des Transports voulaient
s'opposer, au nom justement de l'incompétence, à l'embauche de
tel individu, c'était ou la tête du fonctionnaire ou l'embauche de
l'individu. Or, est-ce que c'est cela de la politique
d'intégrité? On m'a même dit que...
M. Samson: M. le ministre me. permettrait-il juste un petit
instant? Quand il parle comme cela, fait-il référence à la
politique actuelle ou à l'ancienne politique d'embauche?
M. Lessard: A l'ancienne politique d'embauche. Les fonctionnaires
m'ont tout simplement dit qu'ils n'avaient pas le choix. Chez nous, ils
n'avaient pas le choix; je les respecte et je n'en veux pas aux fonctionnaires.
C'est que les fonctionnaires fonctionnent à partir de principes qu'on
établit, et les fonctionnaires fonctionnaient à partir de
principes qu'on a établis à ce moment. Je peux citer des cas que
j'ai vus dans mon comté. Des gens qui ont été
placés par partisanerie politique et ont continué à faire
de la partisanerie politique au travail. Or, M. le Président, en faisant
mes tournées, je dis à tous les fonctionnaires: Vous n'êtes
pas là comme employés du Parti québécois, comme
employés de n'importe quel parti, vous êtes des employés du
gouvernement, et à votre travail je ne vous demande pas de faire la
politique du Parti québécois, je vous demande de travailler.
Or, M. le Président, c'est dans ce sens que j'ai tenté
cette expérience et je pense qu'elle peut s'avérer valable. Je
retiens la remarque du député de Charlevoix et je voudrais bien
qu'il m'en informe. Je voudrais bien qu'il me fasse un rapport parce que, de la
même façon, lorsque je passe dans les régions je dis aux
députés, même aux
députés de l'Opposition: Donnez-moi des informations.
M. Mailloux: Je vais répondre immédiatement
à l'honorable ministre des Transports. Vous avez des comités du
Parti québécois dans chacune de vos paroisses. Vous avez
seulement à vous informer, la réponse va vous venir lapidaire,
elle est lapidaire.
M. Lessard: Je vais m'informer et quand le député
de Charlevoix me dit qu'une partie des personnes engagées ne se sont pas
inscrites aux concours, je vais vérifier et, si le député
de Charlevoix a des informations, qu'il m'en donne. Parce que j'ai
informé les députés que cette politique, malgré les
inconvénients que cela peut présenter pour eux, et les avantages
que cela aurait pu présenter de conserver l'ancienne politique, j'y
tenais, tout comme j'ai informé les fonctionnaires aussi que je tenais
à cette politique et que des rapports devaient m'être
présentés. Quand on me parle de parade...
M. Samson: M. le Président, vous me permettrez, parce
qu'on ne reviendra pas là-dessus, une autre question. Etant donné
que ce système nouveau est évidemment à titre
expérimental, il me semble, serait-il possible pour tous les
députés de l'Assemblée nationale d'obtenir, au moment
où cela pourra être faisable, la liste complète des
postulants dans leur comté et la liste de ceux qui ont été
retenus? Serait-ce possible?
M. Lessard: Je pense que cela peut être possible. A moins
de questions aussi de...
M. Samson: Si je pose la question, M. le Président...
M. Lessard: De même que vous avez la liste des
étudiants qui obtiennent des bourses, de même le
député peut être informé en vue de m'informer,
justement, par la suite, s'il y a lieu, des noms qui ont été
choisis par le comité.
M. Samson: Si je pose cette question, peut-être,
étant donné que c'est à titre évidemment
expérimental, cela pourrait permettre au député aussi
d'avoir une espèce d'opinion à formuler plus tard, une fois que
cela sera fait, pour voir si cela, dans son comté selon lui, a atteint
les buts visés.
M. Lessard: Je ne m'engage pas, c'est-à-dire que nous
allons en discuter; cela peut causer préjudice à des gens aussi.
Je ne m'engage pas, mais je pense que je ne vois pas d'opposition
immédiate à la proposition que vous me faites.
M. Samson: Ecoutez, cela ne doit causer de préjudice
à personne, parce que le système que vous venez de mettre sur
pied est translucide, selon ce que vous en dites. Si c'est translucide, cela
doit l'être au point que chacun des élus du peuple dans sa
circonscription puisse en obtenir copie, parce que les copies de liste des
demandes d'emploi d'étudiants, on les a et, à ce que je sache,
cela n'a jamais porté préjudice à personne qu'on puisse
les avoir.
Emission des plaques d'immatriculation
M. Lessard: Je pourrai répondre, on va regarder cela, on
va voir quand même s'il n'y a pas préjudice. Quant à moi,
actuellement, je n'ai pas d'objection formelle.
En ce qui concerne les bureaux à commission, on me souligne
qu'avec cette décision, je vais créer 100 chômeurs de plus.
M. le Président, si nous avons décidé de négocier,
je dis bien de négocier, avec les caisses populaires, c'est que nous
devions aussi améliorer les services au public. Je pense que c'est
là une préoccupation que le ministère des Transports doit
avoir. Je parlerai des services tout à l'heure, je vais vous donner les
chiffres et je pourrai, lorsque nous arriverons à cet
élément de programme, vous donner des chiffres plus
détaillés. Les chiffres de répartition des
différents bureaux. Il y a 51 bureaux de véhicules automobiles au
Québec, sur le plan gouvernemental; bureaux, garages qui se maintiennent
là où il n'y a pas de commission, 230. Bureaux à
commission, 180. Il y a 1250 caisses populaires ou à peu près au
Québec. Si nous avons décidé de nous diriger dans ce sens,
c'est parce qu'il y a des avantages importants. Il y a d'abord le fait que nous
pouvons mécaniser tout le système, par suite du fait que les
caisses populaires ont déjà cet équipement. Le fait aussi
qu'il y a une meilleure protection contre le vol des plaques d'immatriculation
dans les caisses populaires. Le fait aussi que le gouvernement du Québec
va immédiatement récupérer l'argent, parce que cela sera
déposé immédiatement dans le fond du ministère des
Finances. Mais quand on me parle, encore une fois, des gens qui avaient ce
travail, de quelle façon étaient-ils nommés?
Tantôt, vous me disiez que les gens des caisses populaires ne
connaissent pas la façon d'émettre des plaques d'immatriculation
ou des permis. Je vais vous dire: Nous allons les former; je pense bien que
cela ne prend pas la tête à Papineau. Le diplôme que cela
prenait, c'était un diplôme libéral ou un diplôme de
l'Union Nationale dans le temps. C'est cela, le diplôme que ça
prenait pour obtenir un bureau d'émission de plaques d'immatriculation
dans les comtés avant.
Je pense, M. le Président, que c'est là une nouvelle
politique qui sera satisfaisante. En ce qui concerne le problème
d'ouverture des bureaux, nous sommes à négocier avec les caisses
populaires une meilleure disponibilité et des ouvertures qui
correspondent aux besoins du public. Maintenant, il faut quand même
souligner ceci: il faut que les gens s'habituent à l'administration
publique. Il faut souligner aussi ceci, c'est qu'à peu près dans
toutes les régions du Québec je pense bien que la
Côte-Nord ne fait pas exception les garages sont maintenant
fermés le samedi. Dans certaines régions du Québec,
certaines caisses populaires sont ouvertes le samedi
matin. Par ailleurs, il y en a qui sont ouvertes le vendredi soir. Il y
a des heures qui sont assez souples. Il sera possible, s'il y a des
problèmes qui se posent, de permettre que la personne garde la plaque
d'immatriculation de l'ancien propriétaire jusqu'au lundi. Il y aura des
arrangements possibles; je pense bien que cela ne posera pas de
problèmes importants. Cela va causer des mécontentements au
début, parce qu'on est habitué d'y aller à n'importe
quelle heure, etc. Je pense que, par ailleurs, cela va être
compensé par des avantages particuliers et par le fait que les gens vont
avoir une accessibilité beaucoup plus proche. Vu qu'il y a 1250 caisses
populaires au Québec, il va y avoir une accessibilité beaucoup
plus facile aux bureaux des caisses populaires. Je présume c'est
en négociation qu'il y aura une personne, qui sera
peut-être un employé qui sera choisi par les émetteurs
actuels, qui s'occupera spécifiquement de l'émission des plaques
d'immatriculation et de l'émission des permis. Ce ne sera pas, en fait,
nécessairement le personnel qui fait les chèques ou à qui
on fait les dépôts, etc. Nous sommes en discussion actuellement
pour voir les modalités. Je pense que nous sommes capables de donner un
bien meilleur service à la population.
M. Samson: Le ministre est-il en train de dire aux membres de la
commission qu'il est possible que, dorénavant, la plaque
d'immatriculation redevienne attachée à l'automobile plutôt
qu'au propriétaire, comme c'était le cas
précédemment?
M. Lessard: C'est-à-dire que, pour le moment, nous n'avons
pas étudié cette possibilité.
M. Samson: Parce que là, si vous me dites que...
M. Lessard: Je sais que le député de Rouyn-Noranda
m'en a parlé concernant les camionneurs.
Il y a d'autres possibilités.
M. Samson: Mais si vous me dites que vous envisagez la
possibilité, par exemple, qu'un automobiliste qui échange sa
voiture au cours de la fin de semaine puisse conserver la plaque
d'immatriculation déjà existante sur la voiture pour la fin de
semaine, on sait qu'il faudra des aménagements, qu'il faudra des
changements. En effet l'actuelle plaque d'immatriculation étant au
propriétaire et non à la voiture, la voiture comme telle est
assurée parce qu'elle est immatriculée, parce qu'elle est sur la
route. Là, il y a peut-être un problème d'assurance qui
peut survenir. C'est pourquoi je pose cette question qui me paraît
importante. Est-ce que, dans les aménagements que vous prévoyez,
cela pourrait aller jusqu'à retourner à cet ancien
système?
M. Lessard: Actuellement, les modalités d'application sont
en discussion. Selon le besoin, nous verrons de quelle façon on peut
résoudre un certain nombre de problèmes. Il y a des études
qui se font actuellement sur les plaques d'immatriculation. Par exemple, on se
dirige vers la décision suivante, à savoir de n'avoir qu'une
plaque d'immatriculation au lieu d'avoir deux plaques d'immatriculation, que
cette plaque soit émise pour une période peut-être de deux
ans, de trois ans ou de quatre ans, plutôt que sur une période
d'un an. Ce sont des études qui se font actuellement. J'ai l'appui du
ministère de la Justice en ce qui concerne l'émission d'une
plaque, puisque cela pourrait épargner $500 000 au gouvernement du
Québec.
M. Samson: Est-que le ministre peut s'engager à ce
moment-ci, à faire part à la Chambre parce qu'il vient de
nous dire qu'ils sont en discussion, le principe semble accepté, mais
vous êtes en discussion avec les caisses populaires quant à
certaines modalités de ces modalités avant la mise en
application de ce programme ou encore qu'une commission parlementaire
siège à ce sujet avant la mise en application?
M. Lessard: Lorsque les modalités seront
déterminées et que la décision sera prise, je l'annoncerai
à l'Assemblée nationale. Nous allons faire l'expérience,
nous allons roder le système et nous allons voir les
inconvénients et les avantages que cela peut présenter. Je ne
pense pas que ce soient des inconvénients tels que nous ne puissions
résoudre les problèmes puisque c'est une décision du
ministère, par arrêté en conseil, la nomination des bureaux
d'émission. On pourra revenir sur le sujet, si vous voulez. Comme je
vous l'ai dit, l'entente de principe... J'attends, au cours des quelques jours
qui viennent, des décisions finales de la part des caisses populaires
à ce sujet et j'en informerai les députés aussitôt
que ces décisions seront prises.
Sécurité routière
En ce qui concerne la sécurité routière, je pense
bien être entièrement d'accord avec l'ex-ministre et
député de Charlevoix, le permis n'est pas un droit, c'est un
privilège. A ce sujet, il faudra être beaucoup plus
sévère pour le respect des lois. En même temps, en relation
avec ce que disait le député de Rouyn-Noranda, je le soulignais
dans le document que j'ai présenté cet après-midi, nous
avons l'intention de lancer, avant d'être draconiens et d'agir un peu
comme des loups qui se jettent sur leurs proies, une campagne de
publicité intense et régulière pour que les gens sachent
très bien que telle infraction enlève tant de points. Que ce soit
sur la ceinture de sécurité, que ce soit sur l'ivresse au volant,
que ce soit sur la vitesse excessive, nous allons commencer, dès le mois
de mai, une campagne sérieuse de publicité. Comme vous le disiez,
ce n'est pas tout d'agir de façon rigoureuse, il faut que les gens
connaissent leurs droits, il faut que les gens soient aussi informés. Je
pense qu'il faut absolument, pour les Québécois, entreprendre une
vaste campagne de formation et d'information. Comme le disait le
député de
Charlevoix, nous sommes, en ce qui concerne les accidents d'automobile,
au plus haut sommet non seulement en Amérique du Nord, mais aussi dans
le monde occidental.
Vous me parliez du véhicule. En relation j'essaie de
répondre aux trois avec ce qui vient, avec le ministère
des Consommateurs, des Coopératives et des Institutions
financières, il y aura la création de centres d'inspection
cela ne viendra pas du jour au lendemain et nous allons être
très sévères concernant l'inspection des véhicules.
Je voudrais simplement vous souligner, quoique l'enquête s'est faite dans
un autre pays, les facteurs contributifs d'accidents. Je pense que c'est assez
important pour qu'on en prenne conscience. Une étude de 250 cas
d'accidents en quatre ans, publiée en 1969 par le Dr Mackay, de
l'Université de Birmingham, en Angleterre, démontre les faits
suivants: facteurs contributifs conducteur/véhicule/route: 16,4%;
route/véhicule: 4,8%; route/conducteur: 48,8%;
véhicule/conducteur: 7,2%; route seulement; 5,6%; véhicule
seulement: 4,8%; conducteur seulement: 12,4%.
Nous constatons donc que c'est surtout je comprends que nous
n'avons pas les mêmes routes que l'Angleterre, mais il va falloir aussi
corriger au niveau des routes qu'on...
M. Samson: Le ministre me permettrait-il? M. Lessard: Oui.
M. Samson: Peut-être que c'est important à ce
moment-ci, pour ne pas laisser une fausse impression, de souligner qu'à
ma connaissance, peut-être à votre connaissance aussi, à la
suite d'un accident il n'y a pas toujours une inspection mécanique du
véhicule. Il n'y a pas d'autopsie à la suite d'un accident. On ne
peut pas facilement utiliser ces statistiques qui viennent d'Angleterre, parce
qu'eux n'ont pas cela, probablement pas en tout cas; je ne suis pas certain
mais nous on ne l'a pas. C'est sûr. Alors on ne peut pas utiliser cela
comme critère pour dire que cela ne dépend peut-être pas de
la mécanique. Si on faisait une inspection très sérieuse
après chaque accident, il y aurait peut-être, dans les
statistiques en tout cas, un taux pas mal plus élevé qui
proviendrait de l'état du véhicule lui-même.
M. Lessard: Mais il reste que, si je donnais ces chiffres, c'est
comme indication. Mon intuition me dit que ce n'est pas tant, même s'il
faut insister sur l'inspection des véhicules, dans cette direction qu'il
faut d'abord agir, parce que la création de centres d'inspection cela
peut venir assez vite mais cela coûte de l'argent. Mais je pense qu'il y
a deux secteurs importants où il faut agir, ce sont ceux des routes et
du conducteur. Je pense que cela est très important. La signalisation
des routes. L'an dernier, le député de Charlevoix soulignait les
intersections. Il y a aussi le conducteur et c'est très important. Nous
allons, dans notre programme, toucher l'ensemble de ces facteurs contributifs
et nous allons d'abord insister sur une campagne de formation et d'information
du conducteur.
M. Mailloux: M. le Président, si le ministre me le
permettait, je pense que je suis d'accord avec les réserves qu'il a
à l'esprit quant à l'inspection mécanique.
L'expérience que j'en ai eue depuis quelques années, dans les
années poursuivies, démontre que la proportion dans laquelle le
véhicule comme tel est responsable d'un accident, c'est quand même
assez limité.
Je voudrais donner un exemple particulier. S'il fallait demain matin
faire l'inspection d'un véhicule qu'a acheté un individu, qu'il a
gardé une année, deux ans parfois, c'est probablement le
véhicule qur devient le plus dangereux, celui qui achète un
véhicule pour le rendre à épuisement sans mettre aucune
réparation dessus. Je ne sais pas si c'est 1 million ou 2 millions de
véhicules, mais c'est à peu près le nombre le plus
élevé. Cela coûterait une fortune à la province de
Québec. On est placé, semble-t-il, devant une situation
budgétaire difficile,. Les campagnes dont a parlé le ministre ce
n'est pas tellement dispendieux, quand même. Les inspections, excusez
l'expression, des "minounes" c'est quand même 8% environ des "minounes"
qui sont sur le territoire québécois, et cela a tendance à
disparaître en raison de 1% ou 2% par année. La police a quand
même ces gens-là passablement à l'oeil.
L'inspection des autobus. C'est nécessaire. Vous faites
l'inspection des véhicules scolaires deux fois par année,
peut-être que cela sera accentué. Revenons à un accident
tel celui qui a été jugé, d'ailleurs, celui des personnes
âgées aux Eboulements. Ce véhicule aurait été
inspecté dans les cinq heures qui ont précédé et il
aurait été déclaré en parfait état. Je
pense, connaissant le territoire, que l'abus qu'on a fait des freins est tel
qu'après avoir circulé dans une partie de Charlevoix il
n'était plus en mesure de répondre au commandement du conducteur.
Alors, plutôt que de dépenser des fortunes colossales quant
à l'inspection de l'ensemble des véhicules, il faudra que ce
soient les véhicules publics qui soient surveillés de très
près. A ce moment-là, ce n'est pas le conducteur ou le
propriétaire qui a l'assurance que le véhicule est en bon
état; pour ceux-là ce sera nécessaire de les inspecter
plus souvent. Quant aux véhicules privés, ceux qui ont une
durée de cinq, six ou sept ans, on constate normalement que c'est une
personne qui veut garder son véhicule longtemps et y porte une attention
de tous les moments. Ce n'est pas le cas d'un véhicule qui fait deux ans
et qu'un gars met sur le marché à 50 000 milles ou 60 000 milles.
Il est rendu à un état d'épuisement. C'est celui-là
qui est dangereux.
M. Lessard: Je suis d'accord avec le député de
Charlevoix. En ce qui concerne les véhicules publics, il va falloir
d'abord donner une priorité à ces véhicules. On m'a
informé, à la suite de cet accident, que peut-être, c'est
simplement en discussion, pour $2000 ou $3000 supplémentaires, on
peut avoir des freins automatiques, qui existent en France, qui sont
placés sur chacun des véhicules publics.
Cela peut être justement dans les négociations dont on
parlera tout à l'heure pour les autobus. Cela peut être une chose
qu'on peut imposer comme obligatoire; en même temps, cela pourrait
créer une autre industrie au Québec, puisque cela pourrait se
faire au Québec, par l'entreprise québécoise.
Je suis très heureux, et je retiens la suggestion concernant les
postes de radio, je pense qu'ils ont entièrement raison concernant le
port de la ceinture de sécurité. Nous ferons tous les efforts
nécessaires.
M. Mailloux: Normalement, les postes de radio, pour la plupart,
le font gratuitement, en collaboration avec le ministère.
M. Lessard: Concernant l'autoroute Est-Ouest, il n'y avait jamais
eu de décision formelle annoncée par le ministre des
Transports.
M. Mailloux: Non. Les officiers du ministère des
Transports avaient été avertis de ne rien mettre...
M. Lessard: Ce que j'ai fait, cela a été de
l'annoncer publiquement. C'est final. Des tournées, oui. Je pense que,
de ce côté, je dois dire au député de Charlevoix que
j'ai l'intention de suivre ses traces pour ce qui est des tournées.
J'aurais dû dire tout à l'heure que les députés de
l'Opposition n'étaient pas invités lorsque le ministre faisait
une tournée. J'aurais dû souligner à l'exception de
l'ancien ministre des Transports, parce que, lorsqu'il est venu chez nous, j'ai
toujours été présent lors de ses conférences ou
pour autre chose. Mais ce n'était pas le cas pour les autres
ministres.
J'ai l'intention, comme je l'explique dans les régions, lorsque
je passe, de rencontrer dès le mois de septembre, comme vous le faisiez,
les députés de l'Opposition comme les députés au
pouvoir, pour faire une discussion des budgets et, en même temps, les
fonctionnaires aussi devront se rendre dans les régions, comme dans le
passé, pour aller prendre connaissance des besoins.
Contrat d'achat d'autobus
Concernant l'achat des autobus, à plusieurs reprises, je me
rappelle que nous avions soulevé la question en Chambre concernant
l'entreprise MAN ici au Québec. J'ai demandé tantôt au
ministre s'il nous avait demandé cet appui ou discuté avec nous
de cet appui. Le ministre me soulignait que, quant à lui, je n'aurais
pas besoin de demander son avis. J'en suis heureux, mais, quant à moi,
je ne connais pas les moyens ou je ne suis pas informé des moyens que
l'Opposition aurait pu prendre pour bloquer l'entreprise MAN. Au contraire,
nous étions constamment à l'affût des informations et nous
avons posé des questions à plusieurs reprises au ministre des
Institutions fi- nancières du temps comme au ministre des Transports.
Par la suite, suite au discours que le ministre des Transports avait fait en
décembre dernier, alors qu'il avait élaboré cette
question, j'ai essayé d'obtenir plus d'informations au sein du
ministère et je n'ai pu avoir ces informations selon lesquelles
l'Opposition aurait bloqué le projet; cela me surprend
énormément.
M. Mailloux: M. le Président, je pense que l'Opposition
n'a pas bloqué le projet. J'ai d'ailleurs devant moi un débat
d'urgence privilégié qu'avait présenté le
député de Chicoutimi à ce moment-là sur les
transports en commun et dans lequel il revient sur le fait que le gouvernement
aurait dû privilégier la venue de MAN au Québec. Ce que
j'ai dit tantôt au départ, c'est que, devant le fait que, partout
dans le Québec, on semble croire que la plus basse soumission, c'est
vrai dans tous les cas, ce n'est pas toujours le cas, pour certains
à-côtés, je n'ai pas besoin de revenir à la surface,
et je dis que si jamais il arrivait que les commissions de transport, en se
regroupant, fassent que la commande soit assez forte pour encore inviter MAN,
il y en a un autre qui est venu par la suite, dont je ne me souviens pas du
nom, qui voudrait venir s'installer au Québec, qu'il soit assuré
d'avance, le gouvernement que, même si le prix n'était pas
compétitif, si on a à côté de cela les garanties
qu'il y a des facteurs qui militent en faveur de la venue d'une entreprise qui
serait québécoise et qui resterait là pour l'avenir, on
serait complètement d'accord et on ne penserait pas au
phénomène de la plus basse soumission. C'est simplement le
phénomène sur lequel j'ai voulu attirer l'attention de la
commission.
M. Lessard: Je retiens la suggestion du ministre. Actuellement
c'est en négociation, l'achat des autobus. Nous avons retardé les
contrats, puisque c'est 1200, je pense, qu'il va falloir acheter à
brève échéance.
Je pense que c'est extrêmement important de regrouper les
commandes et de faire en sorte, autant que possible et cela se fait en
négociation avec le ministère de l'Industrie et du Commerce
d'avoir chez nous une entreprise qui aurait intérêt
à se lancer sur le marché américain, alors que ce n'est
pas le cas actuellement pour General Motors.
Je pense que les retombées économiques peuvent être
de beaucoup plus importantes si on avait une telle entreprise. Maintenant, le
député de Charlevoix connaît très bien la
difficulté de ces négociations.
Transport maritime
Quant au transport maritime, nous continuons actuellement les
négociations concernant la récupération des installations
portuaires. Vous connaissez les réponses que nous avons du
ministère des Transports fédéral. Cela prend du temps
à négocier. Vous savez aussi, comme vous l'avez
vous-même affirmé à l'Assemblée nationale
alors que vous étiez ministre, qu'il n'est pas question de reprendre en
main complètement ces ports sans avoir, par ailleurs, un retournement
d'argent de la part du gouvernement fédéral. Je pense que le
ministre sera d'accord, de ce côté-là.
Maintenant, vous me demandiez aussi si on avait l'intention je
pense bien que vous pensiez au complexe ferro-portuaire de
Baie-Comeau-Hauterive de continuer autant que possible la
récupération des ports sous l'administration
québécoise. Nous sommes actuellement le maître d'oeuvre en
ce qui concerne la construction du port de Leslie et je pense que la formule
qui a été établie en ce qui concerne le complexe
ferro-portuaire de Baie-Comeau-Hauterive, pourrait être utilisée
non seulement pour ce port, mais pour d'autres ports du Québec. J'ai
rencontré la Chambre de commerce de Québec et un comité a
été constitué pour envisager, peut-être, une telle
formule, parce que vous savez très bien que jusqu'ici le
ministère des Transports fédéral s'est assez peu
préoccupé des quais et des ports du Québec. L'exemple du
port de Montréal, qui périclite de plus en plus sans que le
fédéral intervienne, alors que la Cast a été
obligée de laisser le port de Montréal, démontre encore
une fois que de ce côté-là la contribution du gouvernement
fédéral est assez faible.
En ce qui concerne les petits caboteurs, je pense que je suis
entièrement d'accord. Avant de se diriger vers une marine marchande
à pavillon international, on va commencer par régler le
problème de nos petits caboteurs.
M. Mailloux: C'est que le ministre n'était pas là
au moment de l'annonce du ministre de la Fonction publique.
M. Lessard: Je suis heureux que vous souligniez le capitaine
Harvey, les deux capitaines Har-vey, d'ailleurs. C'est avec celui qui a
écrit le volume, Gérard Harvey, que j'ai des consultations
constantes et je pense bien que c'est un homme qu'on doit utiliser dans le
développement du transport maritime au Québec.
En ce qui concerne le dragage...
M. Mailloux: La preuve qu'on est souvent d'accord.
M. Lessard: Oui, on l'a été dans le passé.
Pourquoi ne le serait-on pas dans l'avenir? En ce qui concerne le dragage
à 41 pieds, cela a été une promesse de M. Jean Marchand et
ceci avait été fait à 41 pieds.
Il faut souligner que ce n'est pas seulement pour les pétroliers
mais cela peut aussi toucher tout le transport en vrac. A ce sujet, quand
même, je prends note des remarques parce qu'on l'a souligné, nous
aussi dans le passé, il faudra envisager, un peu comme le fait
actuellement les Etats-Unis, des mesures très sévères pour
les pétroliers.
M. Mailloux: C'est une vérité de foi que j'ai
affirmée tantôt. Je sais pertinemment que le danger est tel qu'il
serait préférable que le gouvernement s'y intéresse de
façon très particulière.
Programme de construction routière
M. Lessard: En ce qui concerne le budget, il est vrai que nous
avons dû réduire le budget dans certains secteurs du
ministère des Transports, mais, quant à moi, ceci ne
m'inquiète pas outre mesure, dans le sens suivant. Il est probablement
possible, en établissant des critères et des normes beaucoup plus
sévères concernant, par exemple, la préparation des plans
et devis, concernant la surveillance des entrepreneurs, concernant aussi des
épargnes possibles ailleurs, il est probablement possible, dis-je
d'épargner de l'argent. Je m'interroge énormément sur le
fait qu'à chaque année, j'ai peut-être participé
à cela dans le passé, il faut que les gros ministères
aient toujours 10% de plus en relation avec leur budget de l'année
antérieure. Il me semble qu'il faut parfois remettre le système
en cause et se poser des questions.
Il est certain que cette année étant donné la
situation financière, nous avons dû limiter un certain nombre de
programmes. J'aurais certainement espéré en avoir beaucoup plus
pour les régions mais, malheureusement, en tenant compte du budget, il
faut bien se mettre dans la tête qu'on ne peut pas avoir des milliards et
des milliards dans le transport. Si on met des milliards dans le transport, on
ne pourra pas en donner dans le développement économique. Par
ailleurs, nous allons être capables, cette année, de donner des
contrats supérieurs à l'an dernier pour un montant de $240
millions, alors que l'an dernier, comme nouveaux contrats, on avait
donné $200 millions.
M. Mailloux: Oui, M. le Président, mais un instant. On
donnera de nouvelles initiatives de manière plus importante mais,
effectivement, parce que le programme des grandes constructions
routières venaient en parachèvement un peu partout dans le
Québec. On remarquera que les années budgétaires 1975/76
et 1976/77 nous amenaient à un parachèvement sur
Dufferin-Montmorency, sur la route 30, sur la route 13, dans presque l'ensemble
des projets autoroutiers. Ce qui laisse au ministre des Transports une marge de
manoeuvre beaucoup plus importante pour aborder de nouveaux projets.
M. Lessard: En ce qui concerne les...
M. Mailloux: Qu'on regarde le montant des travaux en
parachèvement qui apparaissaient au budget de 1976/77 et vous aurez la
réponse automatique sur ce que vous venez d'affirmer.
M. Lessard: En ce qui concerne les parachèvements, le
ministre des Transports ne sera sans doute pas surpris que, globalement, en
fait, cette année, quand je suis arrivé au ministère, il a
fallu à peu près respecter les engagements de l'ancien ministre
des Transports et député de Charlevoix. Je dois lui dire que,
même dans son comté, les engagements de $9,3 millions seront
respectés.
M. Mailloux: Je n'en compte pas pour $9,3 millions. On en
reparlera d'ailleurs.
M. Lessard: On en reparlera. Où en sont les
négociations? Disons que, concernant le comté de Saguenay, il
n'est pas encore favorisé, vous n'avez pas d'argent pour le favoriser,
vous l'aviez pris avant moi.
M. Mailloux: Le ministre des Transports fera comme moi. J'ai fait
le boulevard Sainte-Anne...
M. Lessard: Non.
M. Mailloux: ...et il s'est arrêté à la
Rivière aux Chiens, dans les limites de Charlevoix. Il est
arrêté là.
M. Lessard: Non.
M. Guay:... des améliorations un peu plus loin sur la
138.
M. Lessard: Concernant le ciment d'asphalte, actuellement en
soumissions, c'est $62 la tonne...
M. Mailloux: Cela fait quoi de différence avec le prix
payé l'an passé?
M. Lessard: Environ $3, $4 supplémentaires, le ciment
asphalté. Concernant l'asphalte en négociation, actuellement,
j'ai des recommandations qui sont faites par mes collaborateurs...
M. Mailloux: Si le ministre n'a pas complété sa
négociation, j'aime autant ne pas avoir la réponse. Pour lui
permettre de négocier.
M. Lessard: C'est ce que je voulais vous demander. Concernant
quelques dernières questions au sujet des budgets, il faut dire qu'il y
ades sommes qui n'apparaissent pas et qui ne peuvent apparaître dans le
budget actuel. Comme je l'ai indiqué dans la région du
député de Rouyn-Noranda, il y a actuellement des ententes qui se
négocient concernant les axes routiers prioritaires, dont la 117. Je
pense que nous aurons une rencontre avec M. Léonard, cette semaine. M.
Léonard devra, d'ailleurs, informer, je pense, d'ici quelque temps, la
population sur la façon dont se déroulent ces
négociations. En ce qui concerne, en tout cas, le ministère des
Transports, nous avons déterminé comme axe routier prioritaire la
117, ce qui peut certainement avantager le député de
Rouyn-Noranda.
M. le Président, je termine sur ce point. J'ai deux autres
remarques pour le député de Rouyn-Noranda. La Commission des
transports, je suis prêt quant à moi, et je serai heureux de la
faire témoigner au cours de cette commission parlementaire; s'il y a
lieu, si on n'a pas le temps, après. Je suis prêt, en tout cas,
à recommander au leader parlementaire que la Commission des transports
puisse venir rencontrer les députés et discuter de la
réglementation et des problèmes auxquels sont confrontés
tant les députés que les transporteurs avec la Commission des
transports. Les permis de transport spéciaux et pour les fins de
semaine, oui ces permis existent encore. Ils sont émis par le
gouvernement fédéral, mais nous avons fait du côté
du ministère des Transports des représentations pour que ces
permis ne puissent être émis à nouveau,
représentations auprès du gouvernement fédéral.
Malheureusement c'est un monologue continuel entre le ministère des
Transports du Québec et le ministère des Transports du
gouvernement fédéral. L'homologue ne répond pas
positivement, mais nous allons continuer encore à faire les
revendications sempiternelles que vous nous conseillez, d'ailleurs, de faire
puisque vous dites: Continuons de négocier constamment avec le
gouvernement fédéral, peut-être qu'un jour nous allons
réussir à avoir quelque chose d'eux autres.
M. Samson: M. le Président.
M. Lessard: Je commence à me poser des questions. Je
commence à être passablement tanné.
M. Samson: M. le Président, au risque de modérer
l'élan oratoire du ministre, est-ce que je pourrais lui demander ceci,
puisqu'on vient de m'informer qu'il y a des négociations qui ont eu
lieu? J'imagine qu'il y a une volumineuse correspondance entre le
ministère des Transports québécois et le
fédéral à ce sujet. Est-ce que le ministre aurait
objection à déposer à la commission cette
correspondance?
M. Lessard: Nous allons regarder cela. J'ai juste l'information
comme dossier. Nous allons regarder cela et le faire, sauf que c'est de la
négociation entre le gouvernement fédéral et le
gouvernement provincial.
Je vous répondrai demain, à ce sujet, pour vous dire s'il
est possible de rendre publiques ces lettres. Quant à moi, je n'ai pas
d'objection, encore une fois, à les rendre publiques.
M. le Président, en terminant, peut-être pour faire
l'unanimité entre l'ancien ministre des Transports et le ministre
actuel, je pourrais demander à l'ancien ministre des Transports si
maintenant il serait d'accord pour un pont sur le Saguenay. Merci, M. le
Président.
M. Mailloux: M. le Président, comme il reste cinq minutes,
j'aurais encore deux questions à poser au ministre pour
dépôt de documents. De toute façon, c'est mon intention de
lui poser la question qui lui semble pertinente quant au pont sur le Saguenay.
On pourra revenir lors de l'étude des programmes.
Les deux questions que je voulais poser sont les suivantes. On me dit
que le ministre a présenté ses collaborateurs fonctionnaires au
début de la commission. C'est de notoriété publique que le
sous-ministre principal, M. Rouleau s'en va vers l'école de Kingston,
à ce que je sache, cela a paru
dans tous les journaux de la province. Est-ce que le ministre pourrait
me dire si quelqu'un a été nommé sous-ministre responsable
aux Transports?
M. Lessard: J'aurais dû excuser M. Claude Rouleau qui ne
pouvait être ici, cet après-midi, à cause de circonstances
très spéciales. M. Rouleau a été depuis le 26
novembre un excellent collaborateur. Il ne peut pas être ici actuellement
et il ne pourra pas être ici au cours de cette commission parlementaire,
mais M. Rouleau demeure sous-ministre normalement jusque vers septembre,
à son départ, à moins que j'en sois avisé autrement
par M. Rouleau. Entre-temps, on verra à prendre des décisions
concernant soit la nomination d'ur sous-ministre intérimaire ou la
nomination d'ur sous-ministre, si M. Rouleau nous donnait officiellement sa
démission, ce que je n'ai pas reçu actuellement. M. Rouleau a
dû prendre, comme vous le savez, le travail énorme auquel cet
individu a dû se plier depuis quand même 1970 et
particulièrement depuis qu'il a pris en main les olympiques. Il m'a
informé qu'il avait besoin d'un repos avant de reprendre ses
activités. Je trouve que cela est tout à fait normal.
M. Mailloux: M. le Président, est-ce que le ministre
voudrait, demain matin, ou durant la commission, déposer la liste de
tous ceux qui sont à son emploi, côté politique, avec les
salaires inhérents à chacune des fonctions?
M. Lessard: D'accord.
M. Mailloux: C'est une question automatique que les membres de
l'Opposition dans les années précédentes posaient, alors
pour l'information des membres de la commission, j'aimerais que ce document
soit déposé aussitôt qu'il pourrait être
prêt.
M. Lessard: D'accord.
M. Russell: Est-ce que le ministre peut nous informer s'il
prévoit des crédits supplémentaires
immédiatement?
M. Lessard: Non, pas immédiatement. M. Russell: II
n'en prévoit pas? M. Samson: Est-ce que vous en désirez?
M. Lessard: On verra en temps et lieu. M. Gratton: M. le
Président...
Le Président (M. Boucher): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: ...le député de Charlevoix avait aussi
demandé au ministre le nombre d'infractions décelées quant
au port de la ceinture obligatoire. J'imagine que cela pourra être fourni
demain.
M. Lessard: On l'a pris en note; on va essayer de le faire. Il
s'agit d'une question très précise. On l'a pris en note. Comme en
a, je pense, la perception le député de Charlevoix, je dois dire
que ce doit être assez minime. Je sais que le député de
Charlevoix soulevait la question. C'est pourquoi j'ai l'intention, en
collaboration avec le ministère de la Justice, d'intensifier une
campagne de port de la ceinture de sécurité. Je ne sais pas, mais
peut-être que ces infractions relèvent aussi du ministère
de la Justice. En tout cas, je pourrai communiquer avec mon collègue,
Marc-André Bédard.
M. Mailloux: Sauf qu'elles sont envoyées au Bureau des
véhicules automobiles qui, forcément, non pas à compter
d'hier matin, mais pour les mois qui se sont écoulés auparavant,
a sûrement des statistiques.
M. Lessard: D'accord, on transmettra les informations.
L'important, c'est beaucoup plus l'avenir et, pour l'avenir, je suis
entièrement d'accord avec le député de Charlevoix, le port
de la ceinture de sécurité est un moyen de protection de la vie.
Le problème, c'est qu'on souligne toujours les cas où, à
cause de la ceinture de sécurité, l'individu est resté
dans son automobile et où il y a eu mortalité, etc., alors qu'on
souligne très rarement les cas où véritablement un
individu a eu la vie sauve à cause de la ceinture de
sécurité.
J'ai eu personnellement dans mon bureau, il y a trois semaines, un
individu qui a eu un accident et qui est venu me dire que, n'eût
été la ceinture de sécurité, il serait probablement
mort. Le député de Charlevoix soulignait tout à l'heure
l'accident de mon chauffeur. C'est le cas. D'après les informations que
j'ai, n'eût été sa ceinture de sécurité, il
serait, en tout cas, dans un très mauvais état.
M. Gratton: M. le Président, avant qu'on ajourne, est-ce
qu'on pourrait demander au ministre si c'est dans son intention, comme la
coutume le voulait, que, pour l'étude de ses crédits, on
procède par autant de questions d'ordre général qu'on
voudra bien, quitte à faire débouler, comme on dit, les questions
qui pourraient survenir au moment des éléments ou des programmes
individuels?
M. Lessard: J'ai l'intention de continuer, autant que c'est dans
l'ordre, la même tradition, pour autant que ce ne sont pas des questions
spécifiques à des programmes. Je pense qu'on a fait une
discussion passablement générale. On peut la continuer demain. Si
on veut continuer, par exemple, sur la question des caisses populaires,
là, je vais dire: Ecoutez, on va en discuter à ce
moment-là.
M. Gratton: J'entends sur des points nouveaux, c'est
évident qu'on ne voulait pas revenir.
M. Lessard: ...très généraux sur des
dossiers très généraux, etc.
M. Mailloux: M. le Président, si on me le permet, je pense
que les membres de la commission savent qu'ils ont un temps
déterminé global pour l'étude des crédits. S'ils
dépassaient l'entente du temps alloué pour des questions qui ne
sont pas les plus importantes, je pense que le ministre pourrait toujours
mettre fin à la commission. Etant donné que le ministre vient de
dire qu'il ne voudrait pas que les gens de la commission reviennent sur un
sujet qui a déjà été discuté, la seule
observation que je voudrais faire c'est qu'étant donné que le
député de Beauce-Sud ne peut participer à toutes les
commissions, nous-mêmes de l'Opposition on n'aurait pas d'objection
à ce que, si une question a déjà été
posée, elle puisse être reposée à nouveau, parce
qu'il n'a pu être ici au moment précis. Je pense que cela
était permis dans le passé.
M. Lessard: Voici ce n'était pas permis vu que des
nouveaux députés,... Si le député de Beauce-Sud
veut intervenir globalement, faire une intervention sur les remarques, je n'ai
pas d'objection. Je pense que c'était permis. Mais si le
député de Beauce-Sud revient sur des questions qui ont
été soulevées... Pourquoi, par exemple, un autre
député de l'Union Nationale ou un autre député du
Parti libéral ou un autre député du Parti
québécois ne viendrait-il pas ici en commission parlementaire et
reposerait constamment les mêmes questions? Comme il y a 110
députés, on répondra 110 fois aux mêmes
questions.
M. Mailloux: Non, il n'y a pas d'intérêt à
cela. C'est une question qui n'aurait pas été posée qui
viendrait à l'esprit d'un député de l'Opposition.
M. Lessard: Non, non, on a toujours été assez
souple sur cela. Si c'est trop flagrant et que cela dure trop longtemps on va
dire: Relis ce qui a été dit en commission.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: Je vous remercie, M. le Président, j'aimerais
faire quelques remarques et poser quelques questions à M. le ministre.
Premièrement j'aimerais féliciter le ministre.
M. Gratton: Ecoutez, M. le Président, mais si on veut
continuer tout de suite, moi j'avais déjà demandé la
parole il y a environ deux heures, je serais prêt à commencer, on
pourrait peut-être ajourner puis...
M. Mailloux: On pourrait commencer demain matin.
M. Lessard: II est onze heures.
M. Michaud: On pourrait ajourner et j'aurai mon droit de parole
demain.
Le Président (M. Boucher): La commission ajourne ses
travaux à dix heures demain matin et le député de
Laprairie aura la parole.
M. Russell: Est-ce que le même article sera au programme
demain matin?
Le Président (M. Boucher): Oui. C'était 3. Nous en
étions aux commentaires généraux. Dix heures.
(Fin de la séance à 23 h 1)