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Commission permanente des Transports,
des Travaux publics et de l'Approvisionnement
Etude des crédits du ministère des
Transports
Séance du mardi 16 mai 1972
(Dix heures huit minutes)
M. PILOTE (président de la commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre, messieurs!
Avant de commencer l'étude des crédits, veuillez prendre
note que le député de Yamaska, M. Faucher, remplace M. Simard,
député de Richelieu et M. Houde (Limoilou) est rapporteur de la
commission.
La parole est au ministre des Transports.
Politique générale du ministère
des Transports
M. PINARD: J'imagine, M. le Président, que, comme dans le cas des
autres ministères dont nous avons discuté la demande de
crédits budgétaires, les membres de la commission voudront que je
fasse un court préambule, sous forme de remarques
générales, à l'article 1, Administration, pour expliquer
le fonctionnement du ministère des Transports, la composition de sa
structure, la vocation et la fonction des services qui le composent, les
amendements qui ont pu être apportés à sa loi constitutive,
ainsi que l'orientation nouvelle de ses politiques, etc.
Je pense que tous les membres de la commission connaissent bien le
ministère des Transports dans sa forme actuelle. Il a été
constitué en 1954, tel qu'on le connaît aujourd'hui, mais il est
en voie d'être profondément modifié par l'adoption du
projet de loi no 221 qui crée, effectivement, un nouveau
ministère des Transports par l'adjonction du ministère de la
Voirie au ministère des Transports.
Si l'on s'en rapporte au cahier budgétaire 72/73, à la
page 201, on voit que le ministère est composé d'un Bureau des
véhicules automobiles, d'un Service de l'inspection, d'un Service de la
sécurité routière, de la Régie des transports, d'un
Service central de transport aérien, d'un Service du transport maritime
et aérien et d'un Bureau des expropriations, dont le siège est
à Montréal.
J'aimerais dire un mot de la composition actuelle du ministère,
au niveau- de l'administration supérieure. Le sous-ministre titulaire,
Adolphe Roy, a été nommé au cours de l'année 1971.
Il est actuellement en congé de maladie, à la suite d'un travail
colossal qu'il a fait au ministère des Transports. Il a travaillé
tellement fort que son médecin l'a mis au repos pour une période
de deux mois.
C'est ce qui explique pourquoi il n'est pas présent ce matin pour
piloter avec le ministre la discussion du budget du ministère des
Transports.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est aussi la raison pour laquelle le rapport ne
nous a pas été présenté cette année?
M. PINARD : J'ai posé une question tantôt, à savoir:
Pourquoi le rapport annuel n'a pas été déposé?
La raison pour laquelle le rapport, qui était assez succinct, n'a
pas été déposé, c'est que le ministère des
Transports a préféré préparer un
document-synthèse sur le ministère des Transports au 1er avril
1972, en vue de la préparation du fusionnement du ministère des
Transports à celui de la Voirie, et pour également permettre au
ministre d'expliquer le projet de loi no 23 qui sera la nouvelle loi
constitutive du ministère des Transports.
Mais malheureusement, comme vous voyez c'est un document-synthèse
quand même très considérable...
M. LAVOIE (Wolfe): Mais pour nous, ne l'ayant pas en main, c'est plus
difficile de discuter du budget, on ne connaît pas le rapport...
M. PINARD: Mais le rapport annuel quand même vous donne des
renseignements sur l'administration durant l'exercice fiscal
précédent et non pas sur l'administration au cours de l'exercice
financier 72/73. Je n'aurai aucune objection à répondre à
chacune de vos questions, mais vous comprendrez qu'il a été
difficile de faire la conciliation de deux rapports. Nous avons
préféré mettre l'accent sur ce rapport-synthèse qui
permet au ministre de puiser des renseignements importants dans la discussion
du bill 23, tout en donnant des renseignements très pertinents sur le
fonctionnement du ministère dans sa forme actuelle, c'est-à-dire
avant l'adoption du bill 221, mais face à la présentation du bill
23, qui sera la nouvelle loi constitutive du ministère, si
l'Assemblée nationale l'adopte, tel que présenté avec les
amendements dans la mesure du possible.
Je n'aurais aucune objection à présenter, de la
façon qu'il a été préparé, pour fin de
discussion des crédits, le rapport tel que nous l'avons devant nous,
à l'intention des membres de la commission.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela aiderait certainement.
M. PINARD: Je vais commencer à faire la nomenclature des noms des
fonctionnaires du ministère des Transports au niveau de l'administration
supérieure. J'ai dit que le titulaire était le sous-ministre
Adolphe Roy; M. Marcel Baril est le sous-ministre adjoint; M. Gérald
Montambeault est également sous-ministre adjoint; il est principalement
à la charge du service maritime et aérien et du bureau des
expropriations.
M. Baril, sous-ministre adjoint, s'occupe plus particulièrement
de l'administration géné-
rale du ministère et de tous les autres services qui
relèvent de son administration. M. Denis Vandry est également
sous-ministre adjoint; il est en congé sans solde pour occuper la
présidence de la Société de la traverse
Lévis-Québec.
M. Pierre Simard est conseiller spécial auprès du
sous-ministre; M. Jean Laporte est conseiller technique; M. Laurent Cantin est
également conseiller technique de même que M. Claude Bergeron.
M. Le Président, avec votre permission et vu la demande des
membres de la commission, je pourrais déposer immédiatement une
copie du rapport annuel du ministère des Transports pour permettre aux
membres de la commission de mieux suivre ou faire la discussion des
crédits budgétaires.
M. BELAND: Est-ce qu'il y aurait possibilité que nous en ayons
également chacun une copie? Peut-être le député de
Sainte-Marie est d'accord aussi.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): S'il y a moyen.
M. PINARD: M. le Président, j'aimerais faire remarquer qu'il y a
eu une erreur; moi, je parlais du rapport annuel. Là on me donne un
document qui est celui dont je vais me servir pour expliquer aux membres de la
commission les crédits budgétaires.
M. RUSSELL: M. le Président, on pourrait discuter ce matin sur ce
qu'on a et cet après-midi les fonctionnaires pourront peut-être
nous apporter des brouillons du rapport.
M. PINARD: Je serais prêt à le déposer,
celui-là.
M. RUSSELL: Etant donné qu'il n'y en a qu'une copie, il serait
difficile de nous le passer de l'un à l'autre. Vous pourriez
peut-être demander un brouillon et, cet après-midi, au
début des travaux, chacun des membres de la commission l'aurait devant
lui.
M. PINARD: Un brouillon pour chaque parti d'opposition, ce qui fait
trois. J'ai envoyé quelqu'un au ministère pour voir ce qu'on
pourrait amasser comme documentation qui pourrait tenir lieu de rapport annuel
pour l'exercice financier 71/72. On tient toujours compte du fait qu'il y a un
an de décalage en la matière.
M. RUSSELL: S'il y a possibilité de l'avoir avant la suspension,
nous pourrons le regarder durant l'heure du déjeuner. Au début
des travaux de cet après-midi, nous l'aurons pour travailler.
Administration
M. PINARD: Actuellement, le ministère a 109 employés
à l'administration; nous en demandons 137 pour l'exercice
budgétaire 72/73. L'estimation des dépenses pour l'année
écoulée, en 71/72, était de $962,000 par rapport au
montant de $1,122,000 qui est demandé pour l'exercice financier
72/73.
Les buts poursuivis par le service de l'administration sont les
suivants: avec l'aide des fonctionnaires supérieurs et aidé par
les services de la comptabilité du personnel et du contentieux,
l'administration voit à faire ce qui suit: elle administre et dirige le
ministère dans la réalisation de ses objectifs; elle recommande
de nouvelles politiques pour simplifier l'administration en la rendant plus
souple et moins dispendieuse; elle conseille les services et les dirige dans la
réalisation de leurs objectifs particuliers, à l'intérieur
des crédits votés par l'Assemblée nationale; elle
représente le ministère dans ses relations avec les organismes
interprovinciaux et internationaux, tel que la Canadian Conference of Motor
Transport Authorities, le Conseil canadien de la sécurité et
l'American Association of Motor Vehicle Administrators; elle représente
le ministère dans ses relations interministérielles et
intergouvernementales, telles qu'ententes de réciprocité avec les
différentes provinces et les Etats américains.
Comme nous sommes à l'article Administration, M. le
Président, je vais limiter mes remarques. Lorsque nous passerons
à d'autres services, je me permettrai de faire des remarques d'ordre
général pour expliquer leur fonctionnement et la composition de
leur structure.
M. LE PRESIDENT: Le député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, je veux d'abord remercier le
ministre pour les informations qu'il vient de nous fournir, tout en concluant
par une simple question. Je croyais que le fait que nous tentions de fusionner
les ministères les uns aux autres allait diminuer le personnel et
viserait à apporter plus d'efficacité. Je ne critique pas ou ne
mets pas en doute l'efficacité, mais je vois qu'on augmente les
effectifs d'une façon assez marquée. Je ferai même
remarquer que, l'an dernier, on avait demandé des effectifs de 105 et
qu'on avait terminé l'année avec des effectifs de 109. Cette
année, on demande une augmentation d'effectifs à 137. Le ministre
pourrait-il nous justifier cette augmentation?
M. PINARD: Comme je l'ai fait dans tous les autres cas, je vais demander
au sous-ministre, M. Baril, d'expliquer pourquoi il y a des modifications dans
les effectifs, s'il y a eu des postes qui ont été laissés
vacants ou s'ils ont effectivement été occupés et
pourquoi, s'il y a augmentation, nous demandons des effectifs
modifiés.
L'an dernier, nous avons eu des effectifs autorisés de 108 ou
109. Au bordereau du mois de septembre, qui a servi à la
préparation des estimations budgétaires, nous avions 103
employés en poste. Comme vous le savez, il y a toujours un certain
pourcentage d'employés qui sont absents pour raison de maladie,
congés de maternité et le reste.
Le ministère demande cette année, 137 postes, ce qui veut
dire 30 nouveaux qui se rapportent, en particulier, au transport routier et
à l'implantation d'un service de recherche qui permettra au nouveau
ministère des Transports de tenter de réaliser, dans le domaine
du transport routier, ferroviaire et maritime, au niveau administratif, les
buts futurs du ministère des Transports. Par exemple, nous avons, parmi
le nouveau personnel, un conseiller en transport qui, de toute
nécessité, doit conseiller le ministre et le sous-ministre sur
les politiques présentes et futures du transport.
Nous avons demandé trois employés de secrétariat au
contentieux pour permettre aux gens de ce service, qui relève du
ministère de la Justice, de donner une plus grande latitude dans le
domaine de la recherche et de l'application des moyens et des systèmes
de transport. Vous savez, l'an dernier, que le ministère a eu, par
l'Assemblée nationale, des crédits de l'ordre de près de
$1 million pour l'engagement de surveillants routiers. Ces surveillants
routiers étant des agents de la paix amènent
nécessairement un travail additionnel au bureau du contentieux. C'est la
raison pour laquelle, cette année, nous demandons du personnel de
secrétariat au contentieux ainsi que des agents de bureau, au niveau
administratif, qui verront à rapporter ou à continuer le travail
qui a déjà été préparé et
amorcé, l'an dernier, lors de l'adoption, par l'Assemblée
nationale, des crédits relativement à certains services
administratifs qui ont grossi leur effectif pour donner un peu plus de logique
au ministère dans sa politique des transports et dans l'application
d'une politique rationnelle des transports. C'est la raison pour laquelle les
postes additionnels demandés sont 23 agents de bureau, 3 employés
de secrétariat, une dactylo et un adjoint aux cadres.
C'est la raison pour laquelle, cette année, le ministère a
demandé de porter les effectifs à 137, à l'article
administration.
M. RUSSELL: Si je comprends bien les explications fourmes, il s'agit
d'une nouvelle orientation du ministère des Transports et c'est ce qui
exige du nouveau personnel à cet article en particulier?
M. PINARD: En ce qui concerne les 23 agents de bureau dont je vous
parlais tout à l'heure, ce ne sont pas nécessairement de nouveaux
employés mais des mutations d'autres services, comme le service
auxiliaire, par exemple, qui n'était pas intégré à
l'intérieur du ministère et qui relève maintenant de
l'adminis- tration. Cela va nous amener douze personnes additionnelles qui sont
déjà en fonction mais dans des articles budgétaires autres
ou dans des services autres que l'administration.
En fait, sept nouveaux employés seront recrutés de
l'extérieur, avec l'assentiment de l'Assemblée nationale. Les
autres viennent d'autres services déjà existant au
ministère, mais purement et simplement mutés à
l'administration pour fin de meilleure coordination.
M. LAVOIE (Wolfe): Quand on étudie l'administration, est-ce
l'article où on peut parler du taxi en général, des
camionneurs, de la motoneige, enfin de tous ces sujets, ou si on doit en parler
à d'autres articles?
M. PINARD: Je n'ai pas d'objection à en faire la discussion
immédiatement, à moins que, M. le Président, vous
préfériez que...
M. LAVOIE (Wolfe): Non, j'aimerais que nous...
M. PINARD : ... nous la fassions à des articles
spécifiques.
M. LAVOIE (Wolfe): ... suivions l'ordre établi?
M. PINARD: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais j'aimerais savoir dans quel ordre cela va dans
notre rapport.
M. RUSSELL: II y a le Service central de transport aérien qui
pourrait être un article assez polyvalent, si...
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: ... nous voulons réellement faire cela à cet
article.
M. PINARD: Soit à cet article ou à l'article du Bureau des
véhicules automobiles. Cela nous permettrait peut-être une
discussion plus large. Comme la régie a des responsabilités assez
particulières à cet égard, cela nous permettrait aussi de
dire un mot sur le fonctionnement de la régie, ses politiques, ses
ordonnances et le rôle qu'elle a à jouer dans le cadre des
réformes qui sont amorcées au ministère.
M. RUSSELL: M. le Président, une autre question sur
l'administration. Est-ce que les bureaux administratifs demeurent à
Québec? Est-ce que tout le personnel demeure à Québec?
M. PINARD: A quel point de vue?
M. RUSSELL: A l'article Administration.
M. PINARD: Ah non! Dans certains cas il y
a des employés à Montréal et à
Québec. Nous n'avons pas d'autres employés aux services
administratifs en dehors de Québec et de Montréal.
M. RUSSELL: Ils sont localisés à quel édifice
à Montréal?
M. PINARD: Ils sont à 1050 Dorchester et ils relèvent des
services administratifs. A Québec, ils sont à 880 Chemin
Sainte-Foy.
M. RUSSELL: Quel est le pourcentage? Est-ce 50 p.c-50 p.c?
M. PINARD: Non. Le pourcentage serait de 80 p.c-20 p.c.
M. RUSSELL: De 80 p.c-20 p.c. Est-ce 80 p.c. à Québec et
20 p.c. à Montréal?
M. PINARD: Oui, 80 p.c. à Québec et 20 p.c. à
Montréal.
M. RUSSELL: Qui est responsable de l'administration à
Montréal?
M. PINARD: M. Jean-Louis Dyotte est responsable de l'administration
à Montréal.
M. RUSSELL: Dyotte?
M. PINARD: Jean-Louis Dyotte.
M. RUSSELL: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 1, Administration, sous-article 1, Services
administratifs, catégorie 1,...
M. PINARD: Est-ce que je pourrais faire une remarque que j'ai
oubliée tantôt? J'aimerais souligner ici qu'au cas où
certains membres de la commission ne les connaîtraient pas ou ne
connaîtraient pas leurs fonctions, je le dis aussi pour l'information de
tous les députés de l'Assemblée nationale, que mon adjoint
parlementaire au ministère des Transports est M. Paul Berthiaume,
député de Napierville, et que mon chef de cabinet au
ministère des Transports est M. Germain Beavdry. H est parfois utile de
le savoir pour avoir, en l'absence du ministre ou d'une personne
désignée par lui au sein du ministère, des informations
pertinentes, pour adresser des requêtes ou de, la correspondance et pour
faire valoir les besoins des commettants de chacun des comtés.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, M. le Président,...
M. PINARD: Actuellement, aussi, il y a un changement. Une nomination a
été faite par le premier ministre et le conseil des ministres,
à ma recommandation. C'est la nomination du sous-ministre Claude
Rouleau, du ministère de la Voirie, au poste de sous-ministre adjoint.
Il a été obligé de prendre des responsabilités
nouvelles, à cause de l'absence du sous-ministre titulaire, M. Adolphe
Roy. Mais je pense que dans la fusion qui s'exerce en ce moment entre le
ministère des Transports et le ministère de la Voirie, il faut
avoir des personnes en place représentant les deux structures, pour que
cette réforme et cette fusion se fassent de façon efficace et
harmonieuse.
M. RUSSELL: M. le Président, j'ai peur qu'il y ait un conflit,
lorsque le sous-ministre adjoint des Transports s'adressera au sous-ministre de
la Voirie. Il peut y avoir une discussion assez acerbe et des divergences
d'opinions. Cela peut créer des problèmes au ministre. Je pense
que le conseil des ministres devrait rescinder cette nomination et voir
à en placer un autre.
M. PINARD: Jusqu'à maintenant, cela va très bien. Je pense
que la remarque du député de Shefford pourrait susciter un
débat hypothétique. Comme il n'y a pas de problème, je
voudrais garder sa remarque en note, mais je ne pense pas qu'il y ait
matière à discussion sérieuse à cet
égard.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, le ministre vient de nous
présenter son adjoint parlementaire, M. Berthiaume. Je n'ai aucun doute
que M. Berthiaume nous donnera d'excellentes réponses, si je me fie au
programme télévisé, au canal 10, lorsqu'il avait
été interviewé par les journalistes. Je l'avais
trouvé excellent. A cette occasion, j'avais trouvé qu'il avait
donné des réponses très intelligentes. Même si on
avait essayé de le tasser dans le coin, il avait su s'en sortir
passablement bien. Je le félicite.
M. BERTHIAUME: Je remercie le député de Wolfe.
M. RUSSELL: II était dans une pièce où il n'y avait
pas de coins! C'était en rond !
M. LE PRESIDENT: A la catégorie 1, Traitements, salaires et
allocations, je pense que le ministre a répondu aux questions. Nous
pouvons donc considérer cela comme adopté.
M. PINARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Catégorie 2, adopté? Je dois dire, pour les fins de la
discussion, qu'on a changé la nomenclature. Dorénavant, on
appelle cela "catégorie" plutôt que "item".
M. RUSSELL: La catégorie 2 est acceptée, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 2, adopté. Catégorie
3?
M. RUSSELL: A la catégorie 3, M. le Président, je vois
qu'il y a une augmentation assez marquée en pourcentage, aux services de
transport. Peut-être pourrait-on nous donner des informations.
M. PINARD: En fait, c'est dans les frais de déplacement. On a
ici, par sous-catégories: Les frais de déplacement des
fonctionnaires, $36,000; frais de représentations:$900; pour des
personnes autres que des fonctionnaires: $100; frais de
déménagement:: $1,000; congrès, conventions: $6,000, soit
un montant de $44,000.
M. RUSSELL: Est-ce que le montant de $42,500 adopté l'an dernier
a été totalement dépensé?
M. PINARD: Dans les frais de voyage, il a été
dépensé environ $32,200. Il y a $2,200 environ pour les
communications.
M. RUSSELL: II y a eu une remarque de faite. Ici, dans les
crédits demandés cette année, un montant est alloué
pour le déménagement. Si je comprends, c'est le
déménagement de fonctionnaires d'une place à l'autre ou
d'une ville à une autre.
M. PINARD: C'est cela.
M. RUSSELL: Adopté quant à moi, M. le Président. A
moins qu'il n'y ait d'autres questions.
UNE VOIX: Cela va.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 4?
M. RUSSELL: Services professionnels. Ici, M. le Président, il y a
une augmentation de 300 p.c.
Je pense que ça vaut la peine qu'on obtienne des
explications.
M. PINARD: En fait, là aussi les catégories ont
été modifiées et regroupées en services
professionnels et administratifs, alors qu'antérieurement c'était
purement et simplement des honoraires. A honoraires, nous trouvons $40,000 dans
l'explication de la catégorie. Le Centre de traitement
électronique des données, par imputation: $15,000; les frais
médicaux: $1,000; assurance-automobile: $800; réceptions du
ministère pour le Conseil canadien de la sécurité, the
Canadian Association of Motor Vehicles Administrators et Canadian Conference of
Motorized Transport Authorities: $13,000.
Cette année, le Conseil canadien de la sécurité
tient son congrès national à Montréal. C'est la raison
pour laquelle nous avons un montant additionnel à cette
catégorie.
M. RUSSELL: Quel est le montant additionnel?
M. PINARD: On a prévu $13,000, y inclus les autres. C'est $7,000
qui ont été prévus pour le congrès national qui se
tiendra à Montréal à la fin du mois. Et ce montant, tel
que décrit, vous donne $75,300.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, ce congrès national se tient
chaque année dans différentes provinces.
M. PINARD: C'est exact.
M. RUSSELL: Et, cette année, c'est au tour de la province de
Québec à tenir ce congrès.
M. BELAND: A cette catégorie précise, je présume
que, de façon assez précise, on a tâché de
prévoir les dépenses occasionnées par ce congrès.
Alors, quel est ce montant?
M. PINARD: Seulement pour le congrès du conseil canadien, c'est
$13,000. Les $5,000 dont je vous ai parlé tout à l'heure,
ça comprend les autres associations, telles que CCMTA, AM VA et le
conseil canadien qui reste quand même à l'intérieur de ce
montant global.
M. RUSSELL: Les autres provinces contribuent quand même à
ce congrès, comme on le fait lorsque le congrès a lieu ailleurs
aussi.
M. PINARD: Nous donnons $6,000 annuellement au conseil canadien et les
autres provinces donnent sur une base per capita. Cette année,
étant donné que le Québec sera l'hôte, c'est $13,000
au lieu de $6,000.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 5, adopté.
Catégorie 6?
M. RUSSELL: Loyers. Je vois qu'il y a une baisse assez
marquée.
M. PINARD: Les Travaux publics vont prendre à leur charge tous
les frais de stationnement qui étaient antérieurement
payés par les ministères. C'est la raison pour laquelle il y a
diminution assez marquée.
M. RUSSELL: La discussion vient de finir entre les Travaux publics et
les Transports. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8, adopté. Catégorie
11?
M. RUSSELL: A la catégorie 11, est-ce qu'on pourrait nous donner
un peu la nature des dépenses qui ont été faites l'an
dernier? Est-ce que ce sont les mêmes prévisions pour cette
année?
M. PINARD: Nous avons ici les repas pour temps supplémentaire au
montant de $1,000; les frais de perfectionnement, $700 et autres
dépenses pour la Basse Côte-Nord, $5,000. Les dépenses pour
les malades que nous allons chercher, les gens que nous transportons pour des
raisons bien particulières, urgence, etc., sont prises à
même ce montant-là.
Il y a les policiers que nous envoyons aussi. Au service central
aérien, il y a aussi un montant prévu pour les cas d'urgence,
mais pas dans le cas des policiers qui vont à Sept-Iles en cas
d'urgence.
C'est payé à même les budgets d'administration chez
nous sans... C'est toute l'histoire qu'on a à régler avec l'autre
dépense...
M. RUSSELL: II s'agit de transports spéciaux, mais toujours de
fonctionnaires, personne autre que des fonctionnaires.
M. PINARD: Dans le cas des malades, par exemple, ce ne sont pas des
fonctionnaires mais...
M. RUSSELL: Pas nécessairement des fonctionnaires.
M. PINARD: ... s'il faut les hospitaliser dans un hôpital de la
région de Québec, parce qu'il n'y a pas sur place les
spécialistes, il faut les ramener à Québec, il faut leur
donner le moyen de transport le plus rapide et offrant le plus de
sécurité.
M. RUSSELL: Mais c'est là ma question. Il ne s'agit pas
nécessairement de fonctionnaires; s'il s'agit d'un malade, ça
peut être quelqu'un d'autre qu'un fonctionnaire.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 11 adoptée. Catégorie 7,
pour le bénéfice du journal des Débats, a
été adoptée également.
Sous-article 2, service de l'informatique, catégorie 1.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre pourrait peut-être
nous donner la nouvelle orientation, à moins que ça demeure la
même chose que dans le passé en ce qui regarde le service
d'informatique.
M. PINARD: Le service d'informatique est dirigé par M. Raymond
Caron, par intérim, le nombre d'employés est de 169, la
prévision des dépenses pour cette année est de
$2,207,000.
M. LAVOIE (Wolfe): En quoi consiste exactement l'informatique au
ministère?
M. PINARD: II y a la prévision des revenus de $300,000 par
imputation d'un montant de $2,200,000. Les buts et les fonctions de ce service
d'informatique sont les suivants: II s'agit de maintenir et de mettre à
jour par ordinateur un fichier permanent des détenteurs de permis de
conduire des propriétaires de véhicules automobiles, des
moniteurs de l'enseignement de la conduite automobile, des écoles de
conduite commerciales et des vendeurs d'automobiles.
Il s'agit aussi de maintenir et de mettre à jour un fichier des
détenteurs de permis de la Régie des transports, de maintenir et
de mettre à jour un fichier des rapports d'accidents. Ce service
auxiliaire traite plus de 8 millions de dossiers par année, tout en
affectant 2,300,000 personnes durant la même période, aidé
par un ordinateur IBM 365/50 d'une capacité de 512 cas. On me dit que le
mot "cas" signifie 1,000 positions de mémoire, alors multiplié
par 512, alimenté par...
M. BERTHIAUME : C'est 72 22/60 c'est un appareil type cathodique avec
clavier, pour montrer les données.
M. PINARD: Nous sommes dans la haute technologie, alors comme j'ai un
spécialiste en communication à côté de moi, M.
Berthiaume, je lui laisse le soin d'expliquer ce que signifie le chiffre 71
22/60.
M. BERTHIAUME: Comme je l'indiquais, ce sont des tubes cathodiques avec
claviers qui permettent l'entrée et l'analyse de données qui
peuvent exister dans l'ordinateur. Je pense que vous en avez tous
déjà vu. Cela ressemble à un écran de
téléviseur.
M. RUSSELL: On en a vu, mais ça ne veut pas dire qu'on les
comprend nécessairement.
M. PINARD: Alors c'est un système video qui est relié
à une batterie de disque du genre 23-14 permettant l'accès direct
et le relai à distance des informations à la Sûreté
du Québec à travers la province et aux corps policiers municipaux
des communautés urbaines de Montréal et de Québec.
Depuis l'an dernier, ce service traite pour le ministère de la
Justice, des infractions au code de la route, imprime des avis et des rapports
au dossier du chauffeur, des condamnations qui en résulteront. Ce
service fournit également, sur demande, des listes séquentielles
d'immatriculation, par catégorie de véhicules, à
différentes entreprises telles que les amputés de guerre...
Allenco Canada Ltd, est une compagnie qui détient les fichiers et
à laquelle les industries font appel relativement aux automobiles et aux
camions défectueux, ainsi que certains manufacturiers. Voilà, M.
le Président, en résumé, la fonction du service de
l'informatique.
M. RUSSELL: M. le Président, si je comprends bien, c'est un
service d'information assez complet. Il existe depuis combien d'années
au ministère?
M. PINARD: Depuis 1966.
M. RUSSELL: Lorsqu'on fournit des informations ailleurs qu'à la
police provinciale ou aux municipalités, est-ce qu'il y a des frais pour
ces informations?
M. PINARD: A l'entreprise privée, il y a des frais de $132
l'heure d'ordinateur ou $0.01 le nom fourni, soit le montant le plus
élevé. En d'autres mots, si le dossier complet est acheté,
c'est à $0.01 le nom et si le dossier est acheté en partie, c'est
$132 l'heure-machine.
M. RUSSELL: Est-ce que les demandes sont nombreuses dans ce domaine?
M. PINARD: Le but du service de l'informatique n'est pas tellement de
devenir un service au détail. On se limite le plus possible à
l'opération stricte mais on donne, à l'occasion, des
renseignements quand ils ne peuvent être obtenus ailleurs.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, adopté?
M. RUSSELL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 2?
M. RUSSELL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3?
M. RUSSELL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 4?
M. RUSSELL: Au sujet des services professionnels, est-ce qu'on pourrait
avoir des explications?
M. PINARD: Ce sont des conseillers, des consultants qui viennent,
à l'occasion, vérifier si le service de l'informatique maintient
son objectif. Etant donné que c'est hautement technique, il n'est pas
facile, pour l'administration du ministère, de s'assurer que le service
de l'informatique continue dans la pensée qui lui a été
transmise par la direction du ministère des Transports.
Les conseillers ou consultants en informatique viennent au
ministère pour confirmer à l'administration que
l'équipement qui est utilisé est l'équipement dont on a
besoin et qu'on utilise au maximum le temps-machine qui peut être fourni
par l'ordinateur en possession du ministère. L'an dernier et cette
année, les consultants qui nous ont conseillés dans ce domaine
nous ont aussi permis d'épargner des montants assez considérables
en nous fournissant une espèce de programme-clef qui nous permet un
accès beaucoup plus rapide à l'ordinateur et aussi une diffusion
d'information beaucoup plus grande. C'est la raison pour laquelle, depuis un
an, le ministère demande à l'Assemblée nationale les
crédits nécessaires pour assurer au ministère des
Transports que l'utilisation faite de l'équipement
périphérique et de l'ordinateur est à son maximum.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, c'est de l'équipement qui a
été loué en 1966. Je pense qu'il y a eu de l'installation
en 1967 et en 1968 aussi.
M. PINARD: Cela a été modifié, oui. Avec
l'avancement technique dans le domaine de l'informatique, le ministère
est demeuré à jour et il tente d'être continuellement
à jour en utilisant une firme de consultants qui nous démontre
l'utilisation des machines, leurs possibilités et leurs capacités
futures dans la réalisation d'objectifs nouveaux.
M. RUSSELL: J'avais l'impression que ce service était fourni par
la compagnie qui faisait l'installation.
M. PINARD: Antérieurement, c'était vrai. La compagnie
manufacturière fournissait ce qu'elle appelait le "soft ware", qui est
la programmation, l'analyse et la vérification des programmes et des
analyses déjà réalisées.
Depuis deux ans, l'entreprise a diminué ses coûts de
location mais ne fournit pas le personnel comme elle le faisait
antérieurement, ce qui oblige l'utilisateur à se prévaloir
des services d'un consultant.
M. RUSSELL: Obtenez-vous ces services à coût fixe ou
suivant les besoins?
M. PINARD : Nous utilisons les consultants purement et simplement
à la demande de l'administration quand on a l'intention de lancer un
nouveau programme. Ces consultants sont payés en vertu de
l'arrêté en conseil qui régit l'engagement de consultants
dans ce domaine. Chaque fois qu'une firme de consultants est engagée par
le ministère, le Centre d'informatique du ministère des Finances
étudie la demande du ministère, l'analyse et recommande au
Conseil du trésor l'engagement d'une firme de consultants et le
ministère n'a rien à y voir. Le ministère ne peut pas
décider d'engager X, Y, Z, comme consultants mais envoie sa demande au
comité consultatif en mécanographie du gouvernement du
Québec qui indique une firme de consultants au ministère.
M. BERTHIAUME: Ils sont payés tant par jour avec un maximum; ils
peuvent atteindre le maximum ou être en deça. Normalement c'est
tant par jour pour chacune des personnes utilisées par la firme de
consultants.
M. RUSSELL: Je remarque qu'on demande, cette année, le même
montant que l'an dernier. A-t-on dépensé le montant total l'an
dernier?
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Prévoit-on que le même montant sera suffisant
cette année ou s'il y a des changements majeurs?
M. PINARD: II n'y a pas de changement.
M. RUSSELL: II n'y a pas de changement de consultants. Il faudrait
peut-être transcrire ce montant et le porter ailleurs où il y
aurait d'autres besoins.
M. PINARD: II n'y a pas de changement dans le montant mais il y en a
dans les objectifs du ministère, certainement.
M. RUSSELL: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 5, adopté.
Catégorie 6.
M. RUSSELL: II s'agit du loyer pour l'équipement, je
présume, encore là?
M. PINARD: C'est ça.
M. RUSSELL: Mais le montant du loyer est baissé, est-ce qu'on a
enlevé de l'équipement?
M. PINARD: L'équipement est moins dispendieux à cause des
services contractuels qui ne fournissent plus le personnel. Comme je le disais
tout à l'heure, la location étant moindre, nous avons
l'obligation de passer à une firme de consultants et les deux
additionnés sont inférieurs à ce que ça
coûtait antérieurement.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RUSSELL: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7, adopté. Catégorie
8.
M. RUSSELL: A la catégorie 8, M. le Président, le montant
de $230,000 voté l'an dernier a-t-il été totalement
épuisé?
M. PINARD: Oui. Dans "mobilier et équipement" on a
dépensé environ $248,200.
M. RUSSELL: Mais prévoit-on exactement le même montant
cette année, a-ton de l'équipement identique?
M. PINARD: Nous avions des unités de disques qui étaient
moins rapides, nous les avons remplacées par des unités de
disques plus rapides à un coût moindre. Le montant étant le
même, le travail ayant augmenté et la capacité de la
machine étant plus grande, ça nous permet de faire, au même
prix, plus de travail que nous en faisions l'an dernier à un coût
plus élevé; nous avons procédé l'an dernier par un
virement pour passer au travers. Dans cela, en équipe- ment
d'informatique, il y a aussi l'achat de cartes et de papier pour l'imprimante,
il y a l'achat de rubans magnétiques. Plus nous allons, plus nous
délaissons le ruban magnétique pour aller vers les disques; nous
avons moins besoin de ces rubans séquentiels pour l'accès direct.
Le coût est en fait moindre de $15,000 que l'an dernier, à cause
des virements qui ont été effectués.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: Adopté, M. le Président, mais une simple
question. Ramasse-t-on autant de cartes qui n'ont pas été
utilisées qu'on avait l'habitude de le faire ou s'il y a eu des
modifications?
M. PINARD: Au retour ou à l'arrivée?
M. RUSSELL: Je ne sais pas si c'était au retour ou à
l'arrivée, mais je sais qu'il y a eu une coutume et des plaintes; une
enquête a été faite, des cartes étaient
jetées dans les poubelles.
M. PINARD: Au tout début de l'implantation d'un service
d'informatique, les gens recevaient une carte préperforée et se
sentaient dans l'obligation de la remplir et de la retourner dans un
ministère. Nous avons eu le problème en 1966 avec le
ministère des Finances, qui recevait des cartes d'un peu tous les
ministères et avait l'obligation de faire la transformation de ça
partout; on trouvait que c'était assez onéreux. Depuis que le
centre est au ministère des Transports, en a délaissé la
carte préperforée pour un lecteur optique, qui est le 2260 dont
M. Berthiaume parlait tout à l'heure et qui n'oblige pas de passer
autant de cartes sur un lecteur ou sur une vérificatrice avec le
résultat qu'il n'y a plus de ces problèmes. D'ailleurs, vous
constatez, par les journaux, que rares sont les gens qui se plaignent de
n'avoir pas reçu leur carte d'immatriculation ou leur carte pour
l'obtention d'un permis de conduire. Ceux qui ne les ont pas reçu c'est
qu'ils n'ont pas fait leur changement d'adresse.
M. RUSSELL: M. le Président, je regrette d'informer le ministre
que je me fie moins aux journaux que je m'y fiais avant.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8, matériel et
équipement, adopté. Catégorie 11, autres dépenses,
adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. PINARD: Vous allez être coupable de mépris de
presse.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 15, imputations, adopté?
M. BELAND: Qu'est-ce que c'est exactement la catégorie
imputations?
M. PINARD: Ce sont des imputations. Le budget du service de
l'informatique, comme vous le constaterez, n'est que de $1,000. Le reste est
par imputations à différents services à l'intérieur
du ministère. Le service de l'informatique, étant un service de
soutien, travaille pour l'administration, le bureau des véhicules, la
sécurité routière, la Régie des transports et le
ministère de la Justice. Sur les $2,206,000 que nous vous demandons,
$15,000 vont à l'administration. Il y a $2,027,000 pour la
réalisation des objectifs du bureau des véhicules. Il y a $50,000
pour la sécurité routière et la compilation, par
ordinateur, des avis de 48 heures sur l'inspection des véhicules
automobiles par allée de sécurité. Il y a $14,000 qui
servent à la Régie des transports pour l'impression des permis de
transport. Il y a $100,000 qui sont imputés au ministère de la
Justice et qui servent à l'impression et à la mise en dossier des
avis d'infraction en vertu du code de la route. Cela fait un montant total de
$2,206,000 pour un budget à voter de $1,000 qui sont totalement par
imputations et qu'on retrouvera, tout à l'heure, sauf pour le cas du
ministère de la Justice, dans chacune des catégories
rapportées au budget du ministère des Transports.
M. BELAND : Vous avez parlé des avis de 48 heures. Est-ce que,
parallèlement, vous avez aussi tous les montants d'argent qui sont
rentrés comme tels après infraction?
M. PINARD : Nous imprimons l'avis d'infraction et le paiement va au
ministère de la Justice. L'an dernier, nous avons pris un retard assez
considérable au ministère de la Justice et nous avons
perçu, pour lui, $1,700,000.
Bureau des véhicules automobiles
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 2, bureau des véhicules
automobiles. Catégorie 1, traitements, salaires et allocations,
adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, je remarque ici qu'il y a une baisse
du personnel. Quelles en sont les raisons?
M. PINARD : A cause, je ne dirais pas de la meilleure utilisation, mais
d'un meilleur équipement au service de l'informatique, nous nous
permettons de réduire graduellement le personnel du bureau des
véhicules. Antérieurement, des gens faisaient du travail manuel
de bureau qui se fait maintenant par ordinateur.
Si vous me le permettez, M. le Président, je voudrais faire des
remarques générales pour expliquer le fonctionnement du Bureau
des véhicules automobiles et la composition de sa structure.
Le Bureau des véhicules automobiles est dirigé par Me
Ghislain Laplante. Le nombre d'employés est de 757. L'estimation des
dépenses est de $8,674,000. L'estimation des revenus est de $126
millions. Les objectifs poursuivis par le Bureau des véhicules
automobiles sont les suivants: il s'agit de la qualification des candidats
à l'obtention d'un permis de conduire; du renouvellement des permis de
conduire; de l'immatriculation des véhicules automobiles; de
l'application de la Loi de l'indemnisation des victimes d'accidents
d'automobiles; de l'octroi et du contrôle des permis d'exploitation des
écoles de conduite commerciales et des commerçants d'automobiles;
de la qualification des candidats à l'obtention d'un permis de moniteur
pour l'enseignement de la conduite automobile; du contrôle de 322 bureaux
extérieurs, à commission et à salaire, à travers la
province; de l'administration et de la direction, sous la surveillance du
ministre du Revenu, de la perception des droits exigibles, c'est-à-dire
de la taxe de vente.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe.
M.LAVOIE (Wolfe): M. le Président, je veux...
M. PINARD: Je voudrais aussi ajouter: de la mise en vigueur d'un
système de démérite, tel qu'annoncé par le ministre
du Revenu et le ministre des Transports, il y a quinze jours à
peine.
M.LAVOIE (Wolfe): M. le Président, en parlant des bureaux de
véhicules automobiles, nous recevons beaucoup de plaintes des bureaux...
Comment appelez-vous les bureaux qui sont dans certaines paroisses?
M. PINARD : Des bureaux d'émission des permis.
M. LAVOIE (Wolfe): ... des bureaux d'émission des permis. Les
gens, qui veulent se procurer un permis à ces endroits, sont
obligés de débourser $0.50 de plus. Est-ce que la politique du
ministère va changer à ce sujet? Cela nuit
énormément à ceux qui émettent les permis.
Croyez-vous qu'il y aura un changement possible prochainement?
M. PINARD: Suivant le discours du budget, prononcé par le
ministre des Finances en 1970, il a été décidé que
le client qui voudrait se prévaloir des services donnés par un
émetteur à commission paierait lui-même la commission
à l'émetteur. La raison étant que le Bureau des
véhicules automobiles fournit déjà des bureaux à
l'extérieur, un peu partout dans la province, pour l'immatriculation des
véhicules et ne perçoit pas les $0.50. En plus, le Service de
l'informatique ayant été capable, avec l'amélioration du
système, de donner un service excellent à ceux qui voulaient se
servir du service postal, il a été jugé que ceux qui
voulaient se prévaloir de l'achat de plaques d'immatriculation dans un
bureau à commission devraient
eux-mêmes en défrayer le coût. Cela devient un
service par-dessus deux services déjà existants. Le
ministère était aussi dans l'obligation de payer à ces
agents à commission une somme de $0.50 jusqu'à concurrence de
$4,000 bruts perçus par l'agent à commission avec le
résultat que certains des agents à commission s'associaient
à une autre personne pour tenter d'obtenir $8,000 bruts et $0.50 la
plaque au lieu de $4,000 bruts et une commission de $0.25 par la suite. Ces
montants étaient de l'ordre de $700,000 et grevait tout de même
d'une façon assez étrange le budget du ministère des
Transports. Présentement, celui qui veut se prévaloir du service
donné par un émetteur à commission en défraie
lui-même le coût.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous ne trouvez pas injuste que le type qui va voir
un émetteur à commission soit obligé de payer $0.50 de
plus que s'il s'adressait directement à Québec? C'est injuste
pour le client; c'est injuste aussi pour l'émetteur qui voit ses revenus
diminuer à cause de cette situation.
M. PINARD: En fait, nous constatons que les revenus des émetteurs
n'ont pas nécessairement diminué, parce qu'ils perçoivent
les $0.50, qu'ils soient payés par le ministère des Transports ou
par l'individu. L'émetteur à commission perçoit quand
même les $0.50 et perçoit toujours $0.50, contrairement à
ce qui se passait antérieurement puisque lorsqu'il avait atteint la
somme brute de $4,000, il percevait seulement $0.25. Présentement, il
perçoit toujours $0.50 et, conséquemment, ses revenus, au lieu de
diminuer, ont augmenté. Il reste que c'est un peu pénible,
peut-être, pour l'individu qui va verser $0.50 à un agent à
commission. C'est la définition d'un agent à commission. La
commission, normalement, doit être payée par celui qui obtient les
services et non pas par celui qui les fournit. Etant donné que le
ministère des Transports fournissait le service, il avait
été décidé et il est resté
décidé que l'agent à commission percevrait sa commission
de la personne avec qui il fait affaires.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous ne prévoyez pas de changement dans cette
politique?
M. PINARD: Je ne connais pas la politique future et ce n'est pas
à moi, non plus, d'en discuter.
Je pense bien, M. le Président, qu'il faut ajouter aussi que le
service est peut-être plus disponible dans le cas de l'émetteur
à commission qui travaille pendant des heures probablement plus longues
que dans le cas des fonctionnaires qui font l'émission des permis. Cela
répond aussi à un besoin de la population. Dans le cas des
garages qui font la vente d'automobiles neuves ou usagées, il y a des
acheteurs qui travaillent en semaine, durant les heures ouvrables le jour et
qui peuvent procéder à l'achat d'une voiture le soir. Us aiment
bien repartir avec une voiture immatriculée. Cela ne serait pas possible
s'il fallait recourir aux services des émetteurs de permis qui sont
fonctionnaires parce que les bureaux ferment à cinq heures.
Je crois que cela répond à un besoin et que cela nous
permet de roder les deux formules et de voir laquelle donne les meilleurs
résultats, les meilleurs services compte tenu des dépenses
à encourir sur un base annuelle.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, M. le Président, je vais changer
un peu. Est-ce que le ministère envisage l'érection de la balance
dans chaque comté pour assurer une immatriculation plus exacte des
véhicules lourds au regard de leur pesanteur?
M. PINARD: Si le député n'a pas d'objection, je pourrai
répondre à cette question â l'article "Service de
l'inspection".
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le ministère envisage de rendre
obligatoire, en collaboration avec le ministère de l'Education, les
cours de conduite dans les écoles secondaires et dans les CEGEP? Est-ce
que cela concerne cet article?
M. PINARD: Nous pourrons en discuter, plus longuement et plus en
détail, à l'article "sécurité routière".
M. LAVOIE (Wolfe): Concernant le rapport Bossé sur le taxi,
où en est rendu le ministère à ce sujet?
Faut-il se fier sur le bill 23, attendre qu'il soit adopté?
M. PINARD: J'aurai l'occasion d'en discuter de façon plus
détaillée lors de la reprise des travaux de la commission
parlementaire sur le bill 23. Je pense avoir distribué des documents aux
députés, relativement aux recommandations du rapport
Bossé. Nous aurons l'occasion d'en discuter plus amplement
tantôt.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que la situation des camionneurs artisans est
réglée à leur satisfaction actuellement?
M. PINARD: Je pense avoir expliqué, lors de la discussion du
budget du ministère de la Voirie, que cette entente avait eu
l'approbation des camionneurs artisans et qu'elle avait été
dûment signée par les représentants de cette
association.
Cette entente a provoqué des griefs de la part d'associations
rivales, dans le bon sens du mot, qui ne veulent pas nécessairement, en
tant que camionneurs artisans, s'affilier à l'association qui porte le
nom de ANCAI, l'Association normale des camionneurs artisans
indépendants. C'est tout le problème de la liberté
d'affiliation et d'accréditation syndicale qui se pose. Comme ministre
des Transports, je n'ai pas le droit
d'ailleurs, ce n'est pas ma responsabilité de
forcer qui que ce soit à appartenir à une association
plutôt qu'à une autre. Cela sera déterminé par la
régie ou la Commission des transports compétente en la
matière. Si vraiment cela relève de la législation
ouvrière, le ministère du Travail prendra sa
responsabilité, en demandant à un enquêteur de faire la
procédure d'inventaire pour bien vérifier qu'il y a
matière à accréditation, selon le sentiment exprimé
par la majorité au plan de l'affiliation à une association ou
à une autre.
M. RUSSELL: M. le Président, dans le même sens...
M. LE PRESIDENT: Je m'excuse, le député de Sainte-Marie
avait demandé la parole.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je voudrais demander au ministre où
en sont rendues .les études sur le pourcentage au mérite pour
l'émission et la suspension des permis de conduire? On sait qu'en 1971
un rapport interministériel recommandait cette méthode, cette
façon de procéder. Y a-t-il eu des études
là-dessus?
M. PINARD: Nous sommes rendus au stade de la mise en application des
recommandations faites par un comité spécial qui avait
été formé pour étudier les problèmes
soulevés par le député.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Interministériel.
M. PINARD: Je pense que, très très prochainement, un
projet d'arrêté ministériel me sera soumis, pour fins de
présentation au conseil des ministres, si le conseil des ministres est
d'accord sur les recommandations que je ferai.
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): On peut donc prévoir que cette
méthode du pourcentage au mérite sur l'émission et la
suspension des permis sera appliquée prochainement. Ai-je bien
compris?
M. PINARD: C'est l'objectif que nous voulons poursuivre, pour la mise en
application de ce nouveau système, en septembre, dans la mesure du
possible.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Septembre 1972.
M. LE PRESIDENT: Le député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, je voudrais poursuivre un peu dans
la même veine que le ministre, tout à l'heure, en ce qui concerne
l'Association des camionneurs artisans. Il est vrai que nous avons un peu
touché cette question lors de la discussion des crédits du
ministère de la Voirie, mais le ministre a fait une déclaration
à l'occasion de la convention annuelle de l'association à l'effet
que le ministre reconnaissait une augmentation possible de 20 p.c. sur les
tarifs déjà en vigueur au ministère de la Voirie. Je
demande donc au ministre: Est-ce que cette augmentation concernera simplement
la voirie ou s'il voulait indiquer que, par le fait même qu'il augmentait
la voirie, tous les autres qui utilisaient leurs services seraient
obligés de payer 20 p.c. de plus que ce qu'ils payaient
déjà?
M. PINARD : Je ne comprends pas la partie de la question du
député à l'effet que ceux qui demandent les mêmes
services...
M. RUSSELL: La question se divise en deux. Premièrement, le
ministre a laissé entendre que le tarif qui était
déjà payé je présume que c'est simplement
à celui de la voirie qu'il a voulu se référer avait
été augmenté de 20 p.c.
M. PINARD: Nous avions recours autrefois à la cédule des
justes salaires qui est maintenant devenue l'ordonnance no 13. Le tarif en
vigueur était $0.20 la première tonne/mille et $0.05 la
tonne/mille additionnelle. Une augmentation graduelle des tarifs s'est faite,
compte tenu de l'augmentation de l'indice du coût de la vie et d'autres
raisons que le député connaît bien.
Nous avons décidé, après une étude
appro-findie de la situation, de majorer le tarif de 20 p.c. C'est applicable
aux camionneurs qui travaillent pour le compte de la voirie ou pour le compte
d'un entrepreneur à des contrats de voirie adjugés par le
ministère de la Voirie.
Il y a une exclusion de territoire dans le cas de l'île de
Montréal ou de l'île Jésus où il n'y a pas de clause
de protection accordée aux camionneurs qui seraient, en vertu de la
définition du mot artisan, considérés comme des
artisans.
M. RUSSELL: Cela répond bien à la question. Je comprends
par ça que le ministre a simplement référé à
ceux qui étaient directement régis par les tarifs établis
par le ministère de la Voirie, soit les entrepreneurs et tous ceux qui
faisaient des travaux pour le gouvernement. La même association pouvait
faire du transport pour des compagnies indépendantes, comme le bois
à papier et autres, et cela ne la regardait pas du tout. Il s'agira
d'une négociation différente à celle-là, ce qui ne
veut pas nécessairement dire une augmentation directe de 20 p.c. Cela a
été mal interprété dans plusieurs milieux, parce
que les camionneurs se sont immédiatement tournés vers les gens
pour qui ils faisaient du transport et leur ont dit : Le ministre nous a promis
une augmentation de 20 p.c.
M. PINARD: Je suis allé devant l'Association des camionneurs
artisans indépendants du Qué-
bec, réunis en assemblée annuelle, expliquer les nouvelles
politiques du ministère à cet égard, l'entente qui avait
été signée avec les représentants de cette
association; les conséquences économiques plus avantageuses, ou
moins dans certains cas, parce qu'il faut quand même équilibrer la
situation pour les uns et pour les autres.
En ce qui concerne les camionneurs artisans en territoire forestier,
nous sommes allés rencontrer en congrès l'association des
propriétaires de moulins de bois de sciage, qui exprimait des craintes
sérieuses concernant les conséquences de cette politique suivie
par le ministère de la Voirie, plus particulièrement en regard de
l'augmentation du tarif proposée de 20 p.c. et de la clause de
protection qui était également accordée aux camionneurs
artisans en territoire forestier.
Comme M. Mailloux m'a accompagné aux deux congrès, je lui
demanderais de faire des remarques plus détaillées, parce que je
lui ai confié cette responsabilité particulière de
négocier ces conventions ou ces ententes avec les camionneurs artisans
et également d'entamer des négociations avec toute autre
association qui pouvait avoir des points de vue à faire valoir au sujet
de cette nouvelle politique.
M. LAVOIE (Wolfe): Peut-être qu'il pourrait me répondre sur
le même sujet. Vu qu'on s'attend à diminuer les charges des
camions, on dit que les camionneurs vont perdre des revenus très
imposants. Pourriez-vous par la même occasion, nous exposer votre
politique à ce sujet-là?
M. MAILLOUX: Je pourrais dire immédiatement que, s'il y a eu
effectivement une augmentation de 20 p.c. pour les matières granulaires
qui sont transportées pour le compte du ministère de la Voirie ou
des autres ministères, c'est pour compenser la réglementation sur
les pesanteurs qui a effectivement commencé à s'appliquer au
début de la semaine. Ce n'est pas une augmentation du transport; c'est
une augmentation qui compense la charge diminuée.
Tantôt, on a laissé entrevoir qu'il y avait un doute dans
l'esprit des gens, à savoir que cette augmentation pourrait viser
également le secteur des matières premières qui sont
transportées venant de la forêt.
L'augmentation ne concerne que les prix payés par le
ministère de la Voirie ou d'autres ministères qui feront
exécuter par celui-ci des transports pour de la construction ou de
l'entretien de routes. Quant à la forêt, la revendication
particulière faite par l'ANCAI demandait que 50 p.c. de tous les
transports des copeaux, quand ils sont faits par un transporteur public, leur
soient confiés.
Après de nombreuses discussions avec toute l'industrie
forestière, ç'a été refusé
complètement. Et libre à l'industrie privée, de quelque
nature qu'elle soit, de faire son propre transport par ses propres moyens ou de
transiger avec l'ANCAI si elle le désire suivant les prix que l'ANCAI
peut offrir. D'autres transporteurs possédant des véhicules
semblables pour le transport en forêt peuvent également offrir des
prix plus concurrentiels à l'industrie privée.
Alors, il ne faudrait pas qu'il y ait de doutes dans l'esprit de qui que
ce soit; dans tout ce qui concerne l'industrie privée, c'est
laissé parfaitement libre suivant l'offre et la demande. Il y a
également eu dans l'entente un avis à l'effet que la
Société de la baie James, quand il serait possible qu'elle ait
des chemins d'accès, vers novembre ou décembre, donne un
pourcentage à cette association, pourcentage qui reste à
définir.
Il y a eu, lors des assemblées dans les comtés, une
anomalie qui s'est également produite et des artisans sont allés
dire publiquement que les municipalités devraient suivre la directive
gouvernementale. Cet complètement faux, les municipalités sont un
autre ordre de gouvernement, complètement exclu de l'entente que nous
avons faite.
Le transport du sel a été confié à l'ANCAI
pour autant que ce ne sont pas des activités de déglaçage.
Les raisons particulières c'est que, dans le passé, après
une étude qui a duré au-delà d'une année, la
Régie des transports accordait des permis à des camionneurs qui
faisaient du transport à longue distance. Il y a eu une
expérience de faite cette année, pour les 100,000 tonnes qui
étaient achetées en Roumanie. Il y avait urgence,
premièrement, à débarrasser les quais.
Deuxièmement, le ministère de la Voirie a demandé un
permis général qui a été sollicité de la
Régie des transports et qui a été accordé pour
permettre à tous ceux qui étaient en disponibilité de
faire ce transport pour ces 100,000 tonnes sur quelques districts.
L'an prochain, tout le transport du sel, à condition qu'il soit
fait par camion, sera confié à l'ANCAI pour tout le Québec
et à ce moment-là ce sera sous les directives de la Commission
des transports.
M. LAVOIE (Wolfe): Pouvez-vous me dire, M. le Président, si
depuis deux ans il y a eu d'autres associations...
M. MAILLOUX: Je m'excuse un moment, c'est parce que j'avais perdu
l'ordre de mon raisonnement. Dans l'étude que nous faisons depuis un an,
nous avons constaté que de très grosses compagnies qui
détenaient les contrats de transport prenaient le contrat et par la
suite le redonnaient à des artisans en gardant parfois comme
entrepreneur principal des pourcentages de 10 p.c, 20 p.c. et 30 p.c. Alors, le
ministère, à la suggestion de M. Pinard, a consenti que ce soit
donné directement à ceux qui exécutent le contrat et font
le travail.
M. LAVOIE (Wolfe): Pouvez-vous me dire si depuis deux ans se sont
formées plusieurs associations parallèles à celles qui
étaient existantes?
M. MAILLOUX: Il y a forcément eu plusieurs associations
parallèles qui se sont formées. On peut constater quand
même que depuis deux ans l'association de la Mauricie, qui groupait une
quinzaine de comtés, s'est jointe à l'ANCAI. Il y avait
également l'association dite progressiste sur la rive sud du
Saint-Laurent, dans les Cantons de l'est principalement, qui est
également entrée dans les rangs de l'ANCAI. Par contre, il y a la
Coopérative de Saguenay qui est née principalement des travaux de
Manicoua-gan, qui avait le monopole de ces travaux-là, qui a
réussi évidemment à demeurer jusqu'ici.
Après la parution de l'annonce faite par M. Pinard lors du
congrès, la protestation la plus véhémente que nous avons
connue est celle d'une nouvelle association qui venait de demander son
incorporation dans les mêmes jours où s'est déroulé
le congrès. Elle venait de la ville de Laval et groupait une
cinquantaine de camionneurs du Montréal métropolitain, où
il n'y a pas de clause de protection, qui pouvaient également rejoindre
sept ou huit camionneurs qui étaient dans des comtés où
l'ANCAI sera seule reconnue pour participer à des travaux où il y
a des clauses de 75-25.
Comme l'a dit le ministre tantôt, ce n'est pas au gouvernement
à faire de l'action d'association ou de l'action syndicale. IL demeure
qu'il serait extrêmement difficile pour le ministère de faire un
pourcentage au-dessus de la ligne d'infrastructure de 75-25 qui s'adresserait
à plusieurs associations à la fois. C'est pour cela que les
gouvernements qui se sont succédé ont invité les gens
à s'unir dans une seule unité de négociation afin que la
clause de protection ne puisse être partagée en 10-10-10, etc.
Cela deviendrait un capharnaum pour le ministère de la Voirie d'avoir
à faire un partage entre plusieurs associations.
M. BELAND: J'aurais une question.
M. MAILLOUX: Cette association de la ville de Laval fait principalement
du transport pour la construction dans la ville de Montréal. Je crois
que 90 p.c. de son transport est principalement dû à des
problèmes qui ne concernent en aucune façon le ministère
de la Voirie. Nous n'avons aucune objection à ce qu'elle continue de
vivre, sauf que la clause de protection, s'il y a quelques camionneurs qui
demeurent dans des comtés en dehors de la ville de Montréal, ne
les protégera pas pour les contrats de la voirie s'ils font partie d'une
autre association.
M. RUSSELL: Dans le même ordre d'idées, pour tenter de
clarifier certaines questions qui se posent dans l'idée de plusieurs,
lorsqu'on parle de contrôle, est-ce qu'on parle de poids? Est-ce qu'il
s'agit simplement de contrôler le poids des véhicules qui
circulent sur les routes de la voirie?
M. MAILLOUX: C'est cela.
M. RUSSELL: Lorsqu'il s'agit de véhicules qui circulent dans la
ville de Montréal, où ce ne sont pas les routes de la province,
je pense que les camions peuvent charger tant et aussi longtemps que la ville
de Montréal ne mettra pas de limite. Lorsqu'il s'agit de transport en
forêt, où les routes sont faites par des industries
forestières ou autres et ne sont pas entretenues par le ministère
de la Voirie, il n'est pas question de contrôle de poids sur ces
routes-là.
M. MAILLOUX: C'est-à-dire que si un camion fait du transport sur
un chemin appartenant à une compagnie privée et n'emprunte pas le
réseau public, il n'est pas soumis forcément au décret
fixant les pesanteurs. Par contre, si la ville de Montréal a son propre
réseau routier, il demeure que la ville a également ses propres
règlements qui doivent être respectés. Je ne connais pas
les pesanteurs admises dans la ville de Montréal, mais je pense qu'elles
seront comparables à celles que va exiger la province de
Québec.
M. RUSSELL: Je suis convaincu que la ville de Montréal va prendre
des dispositions pour s'assurer que les pesanteurs seront à peu
près les mêmes dans la ville de Montréal que celles que la
province impose sur son réseau routier pour éviter le conflit ou
la pagaille, comme devrait le faire la province de Québec avec la
province de l'Ontario et les autres provinces afin d'en arriver à un
palier uniforme et faire en sorte que les camions puissent charger, d'une
province à l'autre, à peu près les mêmes voyages
sans être incommodés. Actuellement, il y a une disparité un
peu difficile, un peu fatigante.
M. PINARD: La disparité n'est pas tellement considérable.
Le Québec, qui avait vraiment un régime particulier dans ce
domaine des charges lourdes, a voulu normaliser sa politique par rapport
à celle qui est en vigueur dans toutes les autres provinces canadiennes
d'abord et dans les Etats américains ensuite.
S'il y a une disparité, c'est plutôt dans la façon
de répartir la charge sur plusieurs essieux et dans la façon
d'utiliser des pneus plus larges, des pneus-ballons qui permettent une
répartition plus facile de la charge et qui permettent peut-être
aussi de mettre une charge plus lourde à l'avant du véhicule
plutôt que de la laisser se répartir seulement à
l'arrière de la cabine du véhicule jusqu'à
l'extrémité des essieux arrière. C'est peut-être de
ce côté-là que le Québec a innové,
grâce aux travaux de recherche faits par M. Jean Normand, du
ministère de la Voirie.
Je me demande si cette façon nouvelle de répartition des
charges ne sera pas celle qui sera suivie dans les autres provinces pour
normaliser davantage et mieux équilibrer l'application de nos politiques
dans ce domaine.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: Tout à l'heure le ministre a dit qu'il n'avait pas
l'intention d'intervenir dans le domaine des entreprises privées pour
dicter quoi que ce soit en ce qui concerne le transport. Mais, dans le domaine
du transport forestier, on sait qu'il y a eu des contrats de signés
avec, par exemple, des associations en vue du transport du bois à
pâte, et dans ces contrats il était bien stipulé que s'il y
avait une augmentation de coût due à la pesanteur, lesdites
compagnies s'engageaient à acquitter la moitié de l'augmentation
de coût que ça occasionnerait.
Etant donné qu'il y a de ces compagnies papetières qui ne
veulent plus maintenant se conformer à l'entente qu'elles avaient
déjà prise, dans de telles circonstances le ministre a-t-il
l'intention d'intervenir pour essayer de mettre de l'ordre à ce
sujet?
M. PINARD: Je pense que le député a raison de soulever le
problème en ce qui regarde les conséquences qu'il peut
entraîner vis-à-vis des compagnies qui oeuvrent dans le domaine
forestier, les usines papetières, par exemple. Alors, comme nos
politiques, je le dis en toute franchise, peuvent avoir des conséquences
assez considérables du côté des usines papetières,
nous avons décidé de former un comité ministériel
composé du ministre de l'Industrie et du Commerce, du ministre des
Terres et Forêts, du ministre de la Voirie et des Transports et du
ministre du Revenu, regroupés à l'intérieur du
comité des affaires économiques présidé par le
ministre de l'Industrie et du Commerce. Nous allons poursuivre l'étude
du problème, accentuer nos recherches dans ce domaine, à
l'intérieur de nos ministères respectifs, et nous allons demander
à l'association des compagnies de pâtes et papier de nous
soumettre un nouveau mémoire à l'appui de leurs revendications
pour voir jusqu'à quel point nos politiques nouvelles peuvent être
modifiées ou de quelle façon le ministère de l'Industrie
et du Commerce, par exemple, ou le ministère des Terres et Forêts,
s'il est vrai que ces compagnies sont soumises à des pertes de revenu
considérables, de quelle façon les deux ministères,
conjointement ou unilatéralement, pourraient en venir à payer une
subvention d'appoint pour compenser ces pertes si elles sont réelles et
prouvées, ce qui n'est pas le cas en ce moment. Du moins, nous pensons
que la preuve formelle n'en n'a pas été faite aux
autorités compétentes. C'est à ces compagnies de prendre
leurs responsabilités et de faire les travaux que nous leur demandons
pour étayer, de façon plus formelle, leurs revendications. C'est
à elles de faire la preuve du manque à gagner ou de la baisse
considérable des revenus dont elles se sont plaintes publiquement, je
l'admets, lors de leur congrès annuel mais les travaux de recherche
faits chez nous ne nous convainquent pas entièrement.
M. BELAND: Si vous me permettez d'ajouter quelques explications en ce
qui concerne les transporteurs de bois à pâte, cela peut
équivaloir à environ trois cordes de bois par camion. Alors,
c'est peut-être une différence de $18 à $20 par charge, qui
sera imputée quelque part ou qu'on essaiera de trouver quelque part. En
somme, j'approuve la nécessité qu'un comité examine cette
chose d'une façon bien précise. Par contre, si de quelque
façon que ce soit, les compagnies papetières sont
exemptées d'acquitter ce montant, il faudrait également penser
à l'autre volet, à savoir que les producteurs auxquels cela sera
imputé demanderont une déduction de la moitié
également. Disons que c'est une arme à deux tranchants. Il
faudrait en tenir compte, je pense, d'une façon précise.
M. MAILLOUX: M. le Président, je voudrais faire quelques
observations relativement à la charge utile qui est enlevée.
C'est moins dramatique, évidemment, qu'on ne voudrait le laisser
entrevoir. Il demeure que l'an passé, le ministère de la Voirie
avait fait son règlement maison, en réduisant les charges pour le
respect de la loi. Nous l'avons fait pendant une année au
ministère, avant que cela entre en vigueur. Au lieu de charger 90,000 ou
95,000 livres, les artisans qui ont transporté la charge que permettait,
évidemment, notre règlement maison, soit 66,000 livres,
après une année entière de transport, ont constaté
qu'en raison de l'entretien beaucoup plus facile cela devenait plus
économique pour eux.
Quand un artisan arrivait au garage avec des surcharges et qu'il
était obligé de payer près de $9 de l'heure pour des
réparations, le profit qu'il faisait avec la surcharge, il allait le
donner directement au garage ou au plan de finance, immédiatement. Je
regardais récemment un contrat de 225,000 cordes qui fut
négocié l'an passé par les artisans. Avec le respect de la
Loi des pesanteurs qu'ils n'ont pas suivie l'an passé parce
qu'elle n'était pas en vigueur en forêt cela réduit,
si vous voulez, la charge d'environ 25 p.c. ou 30 p.c. En parlant directement
avec les principaux intéressés, je constatais qu'avec un
allégement de quelque nature que ce soit qui apportait un revenu
supplémentaire d'environ 10 p.c. sur les taux payés l'an
passé, ces gens-là seraient aussi bien qu'ils l'étaient
avec les surcharges transportées précédemment.
Pour tous ceux qui connaissent bien le milieu rural, à
transporter de très lourdes charges de bois avec les hauteurs que vous
connaissez, dans des chemins forestiers, le chauffeur exposait sa vie et le
véhicule était toujours prêt à se renverser
n'importe où. La plupart de ces gens-là cela a
été constaté l'an passé au ministère de la
Voirie avec des charges moins lourdes, faisaient un ou deux voyages de
plus par jour. Les pneus duraient plus longtemps. C'est le même
problème qui va se poser en forêt et davantage, parce que ce n'est
pas un réseau routier tellement acceptable; ce sont des chemins
forestiers qui sont faits pour une opération forestière
donnée. Quand il
y a une surcharge extraordinaire, je pense que, d'avance, il n'y a
jamais de profit possible pour le transporteur. Le respect de la loi permettra
à tous ces gens-là, avec les mêmes prix, de faire plus
d'argent qu'ils n'en faisaient auparavant.
M. BELAND : Vous voulez dire que le transporteur, dans la
négociation qui doit avoir lieu avec l'entreprise privée ou
autre, doit tenir compte de ces facteurs en vue d'accepter un prix moins
élevé.
M. MAILLOUX: Même pour les contrats déjà
signés, je dirais au député de Lotbinière que,
forcément, la loi a été annoncée comme devant
être en vigueur à telle date. Personne ne peut nier
l'évidence de toutes les annonces qui ont été faites par
le ministère de la Voirie, disant que cela se terminait à telle
date. C'est un peu comme si les entrepreneurs en voirie se plaignaient
actuellement qu'ils n'ont pas d'augmentation. Dans leurs devis, ils ont
dû tenir compte, forcément, de l'énoncé fait par le
ministère de la Voirie à l'effet que la Loi des pesanteurs serait
appliquée à tel moment.
M. BELAND : Mais, pour ce qui est des plans conjoints, les producteurs
de bois qui transportent ou font effectuer le transport d'une forte
quantité de bois en tiennent compte depuis 1969, jusqu'à un
certain point. C'est quand même une chose dont ils tenaient compte avec
les compagnies et ces dernières étaient consentantes alors.
Disons qu'il y a certaines réticences présentement.
M. MAILLOUX: La modification des véhicules automobiles qui est
déjà commencée, pour plusieurs artisans, comme pour
plusieurs compagnies, permettra à ces gens-là de charger
davantage, ayant moins de pesanteur évidemment sur leur propre
véhicule. De nouveaux types de véhicules vont apparaître.
Il y a quand même une anomalie, dans un climat aussi difficile que celui
du Québec, à ce qu'on accepte des surcharges qui font en sorte
qu'on ne peut jamais regagner quoi que ce soit avec le réseau
routier.
Nous avons un climat exceptionnel. Pire, c'était une province qui
n'était pas comme les autres là-dedans.
M. PINARD: M. le Président, j'aimerais ajouter quelque chose
aussi. C'est qu'après avoir discuté avec toutes les parties
intéressées, les compagnies papetières, les
propriétaires d'usines de bois de sciage, les transporteurs en
forêt ou les transporteurs sur nos chantiers routiers, enfin avec toutes
les associations représentatives du domaine du transport, toutes ont
admis que Québec avait une situation privilégiée. Cela
n'existait nulle part dans les autres provinces, et nulle part dans un Etat
américain. Alors, je pense que le gouvernement du Québec et le
ministère de la Voirie ont fait preuve de bonne foi lorsqu'ils ont
accordé un moratoire de cinq ans à toutes ces compagnies de
transporteurs, de quelque catégorie qu'elles soient, pour modifier leur
groupe de camions de façon à respecter les normes qui,
éventuellement, seraient établies par l'autorité
compétente. Alors, elles n'ont pas été prises par
surprise. Elles ont eu plus de cinq ans puisque nous avons ajouté une
année à ce moratoire de cinq ans pour permettre à d'autres
compagnies de normaliser et de procéder aux modifications
nécessaires à leur outillage.
Je pense que c'est indubitable. Ces choses étant admises par les
principales intéressées, je vois mal pourquoi, en congrès
plénier annuel, ces mêmes associations voudraient que le
gouvernement remette en vigueur un moratoire de trois à cinq ans. Nous
avons la preuve, et je l'ai faite personnellement. Lorsqu'une association a
envoyé des représentants me rencontrer à mon bureau,
l'année dernière, pour demander la prolongation du moratoire,
j'ai demandé aux représentants de l'association de me montrer des
documents qui attesteraient que les compagnies en question n'avaient pas
procédé à des achats de nouveaux équipements
il s'agissait de camions, en l'occurrence qui avaient des normes de
charges plus élevées que celles que nous voulions mettre en
vigueur au ministère de la Voirie.
Alors, dans aucun cas, on n'a été capable de me faire la
preuve que ces compagnies avaient procédé à des achats de
nouveaux camions. Elles ne les avaient pas renouvelés. Elles les avaient
laissé déprécier, et n'avaient aucune unité
nouvelle, ce qui prouve bien que les compagnies avaient bel et bien compris le
sens du moratoire qui leur était accordé et le sens des nouvelles
normes quant aux charges. Alors, qu'elles viennent plaider maintenant qu'elles
n'étaient pas au courant ou qu'elles n'ont pas pris au sérieux
les avis du ministère de la Voirie, cela ne me convainc en aucune
façon.
D'ailleurs, ce sont des choses admises. Que cela puisse avoir des
conséquences au plan économique, au plan de la modernisation de
leur entreprise alors que la situation économique est peut-être
plus difficile au Québec qu'ailleurs cela reste à prouver
cela je le comprends. Mais c'est à elles de faire preuve
d'initiative, d'imagination et de trouver des moyens techniques ou
économiques de faire face à la situation qui prévaut pour
tout le monde et trouver les moyens de se tirer d'affaire. C'est pourquoi je
dis, sous toute réserve, que la demande de subventions faite par ces
associations pour compenser les pertes dont elles auraient à souffrir
n'est pas une demande acceptée. Nous voulons bien étudier les
implications de cette demande. Mais, encore une fois, je le dis, pour que ce
soit bien compris, c'est à celles qui se sentent lésées de
faire la preuve qu'il n'y a pas d'autres moyens que ceux que nous leur avons
proposés pour faire face à la situation et pour les
empêcher d'encourir les pertes qu'elles prétendent devoir
subir.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe et le
député de Lotbinière, ensuite.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, sur le même sujet, si
j'ai bien compris, le ministre vient de dire que les camionneurs, dans la
province de Québec, ont eu pour ce qui est de la pesanteur des
privilèges que d'autres provinces n'ont pas eus. Je ne comprends pas.
J'aimerais avoir des explications à ce sujet. Pourquoi, si les
camionneurs du Québec ont eu des privilèges dans le passé,
tirent-ils aujourd'hui, le diable par la queue? Est-ce que dans les autres
provinces, les camionneurs ont un meilleur train de vie, est-ce qu'ils font de
meilleurs revenus?
M. MAILLOUX: Je pense qu'on pourrait faire une remarque que chacun des
députés serait en mesure de vérifier. Est-ce que, dans
chacun de vos comtés, ceux qui ont pu vivre du camionnage dit artisan ne
sont pas seulement ceux qui, sans avoir une réglementation des
pesanteurs, se sont astreints à des charges acceptables? C'est un
exemple que l'on rencontre partout, dans tout le milieu rural, que ceux qui
n'ont pas surchargé, ont réussi à traverser toutes les
périodes, même difficiles. Les autres, je pense qu'ils ont le
"plan de finance" et qu'ils sont sortis complètement de la ligne.
Ce qui me renverse, dans tout cela, c'est qu'alors qu'on a un climat
exceptionnel, dans le Québec, qui est très rigoureux, les
compagnies, jusqu'à maintenant, fabriquaient un type de véhicule
qui ne fonctionnait qu'au Québec, qui n'était dirigé que
sur le Québec.
M. PINARD : C'est un marché captif pour des compagnies
manufacturières de camions. Après enquête auprès de
ces compagnies, elles ont admis que c'était seulement au Québec
que ce marché pouvait exister pour elles. Cela nous a prouvé
encore de façon plus formelle que nous avions raison d'agir, et
rapidement.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: Disons que cela porte sur un autre palier, soit ce qui
concerne la possibilité de permis chez des types qui, par exemple, ont
déjà été victimes d'une maladie de coeur, infarctus
ou quelque chose du genre. Je ne sais pas si c'est un mot jouai ou
français. C'est que cela entre en ligne de compte exactement ici,
à l'article Bureau des véhicules automobiles.
Je me demande s'il n'y aurait pas possibilité de faire quelque
chose parce qu'il y a quand même certaines de ces personnes qui,
après cinq ans ou six ans, après des examens périodiques
où elles sont reconnues comme étant parfaitement en santé
tout étant complètement disparu de ces lésions
parce que c'est accumulé au dossier, ne peuvent avoir de permis
pour conduire, par exemple, un camion. Or, à ce moment-là, pour
apporter un cas précis, comme exemple, que...
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière est hors
du sujet, actuellement.
M.BELAND: C'est à l'émission des permis, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Cela pourrait être discuté à
l'article Service de la sécurité routière.
M. BELAND: A quel article?
M. LE PRESIDENT: A l'article 4.
M. PINARD: M. le Président, je ne me formaliserai pas si nous en
discutons tout de suite parce que cela pourrait venir aussi bien à
l'intérieur de la discussion que nous avons présentement,
à l'article Bureau des véhicules automobiles.
Si le député veut avoir une réponse, M. Berthiaume
va la donner.
M. BERTHIAUME: Je pense que tous les députés ont connu des
problèmes semblables. Il y a des électeurs qui viennent nous voir
avec des cas comme celui qui est décrit par le député de
Lotbinière.
Le problème qui se pose, effectivement, est un problème au
niveau des médecins eux-mêmes. Le médecin va examiner un
bonhomme qui a déjà eu une maladie du coeur ou autre, cela peut
être une maladie des yeux. Il y a un tas de choses, en fait, qui nous
forcent à retirer un permis de conduire pour des raisons
médicales. Le médecin traitant, généralement, dans
le comté ou ailleurs, n'est pas au courant, lui, de la
réglementation et des exigences du ministère des Transports en
cette matière. Alors, pour lui, c'est un homme qui peut fonctionner
normalement.
Au point de vue de la conduite d'un véhicule, il faut être
beaucoup plus sévère et il faut connaître d'une
façon beaucoup plus particulière les dangers que peuvent poser
les conditions dont on parle. Nous avons donc, au ministère des
Transports, un groupe de médecins qui sont beaucoup plus au courant de
toute la réglementation, beaucoup plus au courant, aussi, de tous les
dangers possibles et imaginables de ces cas.
Ce qui arrive, c'est que si vous avez des cas comme ceux-là, il
faut les référer au conseil médical du ministère
des Transports qui fera les examens requis et qui pourra parfois contredire le
médecin traitant, le médecin du bonhomme en question, parce
qu'ils n'ont pas tout à fait la même optique. Un
généraliste, en particulier, n'a pas tout à fait la
même optique que celui qui fait cela à coeur de jour et qui peut
connaître les dangers impliqués.
Celui que le ministère essaie de protéger c'est bien le
supposé malade lui-même. Nous essayons de protéger les gens
contre eux-mêmes.
En gros, 90 p.c. des cas qui viennent sur mon bureau sont des cas comme
ceux-là, où le médecin traitant a été
peut-être beaucoup plus large dans son évaluation- de la condition
du bonhomme en question.
M. BELAND: C'est une première partie du problème, en
somme, à laquelle vous répondez. Même là où
les médecins du ministère des Transports acceptent et voient
qu'effectivement il ne reste plus rien, le type en question est reconnu comme
étant en très bonne santé, mais le fait qu'il y a au
dossier, cette chose qui est déjà arrivée, tout est
fini.
Je vais me permettre une suggestion. Je me demande s'il ne serait pas
nécessaire pour ces cas précis d'émettre un permis
spécial sur lequel, à certains endroits bien précis, il
serait indiqué qu'on oblige ces personnes à des examens
périodiques. Cela peut-être trois mois, six mois, etc.
M. BERTHlAUME: C'est fait à l'heure actuelle.
M. PINARD: Si vous me permettez, si vous regardez à l'endos de
votre permis de conduire, vous avez les classes D et E, rappel pour examen
médical. Et c'est pour ces raisons bien particulières.
Il faut aussi se rappeler que tous les médecins de la province
ont reçu le guide du médecin qui a été émis
par le ministère des Transports et qui a été fait en
collaboration avec huit provinces canadiennes, il y a Terre-Neuve qui n'a pas
de guide médical. Et quand un cardiologue émet l'opinion ferme
que le patient peut, en toute sécurité pour lui-même et
pour les autres, conduire un véhicule à moteur, même s'il a
déjà eu un infarctus ou un problème avec son muscle
cardiaque, le Bureau des véhicules automobiles émet un permis de
conduire et le restreint, à l'endos avec le code E, à rappel pour
examen médical.
Le Comité consultatif médical recommande souvent, sur
l'avis d'un omnipraticien, que le patient en question voie un
spécialiste. Et quand le rapport du spécialiste arrive, le
directeur du bureau, normalement, émet un permis et informe le
médecin que le permis de M. Untel lui a été remis
après consultation et après information du médecin
traitant qu'il était apte à conduire un véhicule.
Le directeur peut, à ce moment-là, dégager sa
responsabilité et la laisser porter sur le médecin traitant qui
connaît le client et l'a examiné. Il y a peut-être eu, au
tout début, certains embêtements et certains imbroglios au moment
de la création du Comité consultatif médical. On a
groupé six médecins. Celui qui recevait un certificat
médical indiquant qu'il avait déjà subi un infarctus et
dont le rapport médical était signé par un omnipraticien,
c'était tout de même assez normal que le comité
médical défère cette personne à un
spécialiste.
Mais, sur réception du certificat du spécialiste, j'ai eu,
comme directeur du Bureau des véhicules, moi-même, l'obligation
d'émettre une directive au comité médical à l'effet
que le Bureau des véhicules n'était pas une clinique ni un
hôpital. Nous n'étions pas là pour examiner des gens, nous
étions là pour prendre, sur la foi du certificat émis par
un spécialiste, exactement ce que le spécialiste
recommandait.
Et dans des cas difficiles, comme un greffe du coeur, là nous
déférions à un comité médical le soin
d'informer le directeur du Bureau des véhicules, à savoir si
c'était avantageux ou pas, ou si c'était toléré ou
pas d'émettre un permis de conduire à une telle personne.
M. BELAND: Le spécialiste en question qui, au lieu de faire le
travail d'examen qu'il a à faire afin de mettre quelque chose au
dossier, regarde au dossier, constate certaines choses qui ont
déjà eu lieu dans le passé, ne fait même pas
d'examen, mais appose sa signature en bas, c'est final. Je me demande si le
spécialiste en question joue son rôle. C'est arrivé
déjà.
M. BERTHIAUME: Je ferais une suggestion au député de
Lotbinière. Dans ces cas qui semblent, à un monsieur ordinaire,
comme vous et moi; des cas évidents, il faut comprendre que c'est une
discussion entre médecins. Si vous avez des cas comme celui-là
dans votre comté, demandez à votre électeur d'aller voir
deux spécialistes et ensuite de demander que les rapports
médicaux soient envoyés à nos médecins au
ministère des Transports. La plupart du temps c'est
réglé.
J'ai dit deux pour éviter qu'il y ait une discussion entre deux
gars et qu'il y en ait un qui dise qu'il a raison et l'autre aussi.
M. LAVOIE (Wolfe): Quel est le médecin qui a charge du
Comité consultatif médical au ministère des
Transports?
M. PINARD: C'est le docteur Armand Rioux, au comité consultatif,
mais le directeur médical du bureau des véhicules est le Dr
Anatole Gagnon.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le docteur Vallières n'est pas au
bureau consultatif aussi?
M. PINARD: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Quelle est sa spécialité comme
médecin?
M. PINARD: Le comité consultatif est formé de
médecins de différentes spécialités, cardiologues,
psychiatres et anasthésistes, possiblement si tel est le cas, mais il
faut penser qu'un anasthésiste est tout de même un médecin
et peut servir comme omnipraticien. Si en plus il est anasthésiste, il
peut jouer un rôle assez important dans les dossiers où on a des
ques-
tions de drogue, d'alcoolisme et le reste, parce que le bonhomme sait ce
qu'il fait pour endormir les autres.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le docteur Chassé est encore
à l'emploi du ministère?
M. PINARD: Non, il a été remplacé par le Dr
Lapierre.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On sait que l'an passé, dans le cadre
d'un projet de Perspectives-Jeunesse, un groupe avait fait une étude sur
tout le système ambulancier. Il avait présenté un
mémoire au ministre des Transports dans lequel on disait que quiconque
dans le Québec avait une plaque d'immatriculation avec un H pouvait se
déclarer ambulancier du jour au lendemain, sans définir les
normes, les exigences du véhicule, la compétence de celui qui est
préposé à la conduite de l'ambulance, ainsi de suite.
Est-ce que le ministère des Transports a donné suite à ce
mémoire et a l'intention de changer les normes, les règles qui
devraient être exigées, lorsque quelqu'un veut devenir
ambulancier, conduire une ambulance? Pour l'équipement, tout ça,
tout un rapport avait été présenté dans le
temps.
M. PINARD: En vertu de la loi actuelle du ministère des
Transports, rien ne permet au ministre de légiférer ou de
réglementer en matière de transport de blessés par
ambulance.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Est-ce que je peux vous demander pourquoi il
n'y a rien là?
M. PINARD: En vue de l'adoption du bill 23, qui permettra au
ministère des Transports de légiférer dans toutes les
catégories de transport routier y inclus les ambulances, actuellement il
y a trois catégories de personnes qui donnent un service d'ambulance. Ce
sont les corps policiers, qui sont mandatés pour le faire et qui ont les
compétences voulues. Il y a les hôpitaux qui donnent un service
d'ambulance ou ont un service privé non rattaché à
l'hôpital directement mais des gens qui sont à contrat avec
l'hôpital et qui ont aussi le personnel compétent et
l'équipement nécessaire. Et il y a les entrepreneurs de pompes
funèbres, qui dans certains cas donnent aussi un service d'ambulance
à de la clientèle future pour eux. Ces gens-là sont aussi
équipés de façon rationnelle.
Maintenant, personne ne vient au bureau des véhicules pour
obtenir une plaque H purement et simplement parce qu'il a fait l'acquisition
d'une ambulance. Il faut qu'il ait un contrat, soit d'un hôpital soit
d'une association policière reconnue, pour donner un tel service, et
c'est la seule réglementation qui existe.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Dans le mémoire qui avait
été préparé dans le cadre d'un projet de
Perspectives-Jeunesse, on disait que quiconque obtenait une plaque
d'immatriculation avec la lettre H pouvait devenir ambulancier, sans que le
ministère intervienne sur la construction du véhicule,
l'équipement, la compétence de ceux qui sont en charge du
véhicule. C'est ce qu'on disait dans ce rapport-là.
M. PINARD: Dans Perspectives-Jeunesse il était question de
fournir un service d'ambulance sur les autoroutes du Québec et les
grandes artères à circulation dense. Perspectives-Jeunesse, dans
son programme, ne tenait pas compte des centres urbains, tenait purement et
simplement compte des autoroutes et des voies à accès
limitées parce qu'il déplorait le fait que ça prend
plusieurs minutes et même des fois jusqu'à une demi-heure, une
heure avant d'aller chercher un blessé sur la route 20 par exemple.
L'ambulance vient soit de Victoriaville, de Princeville, Drummondville. Mais ce
n'était pas un projet global d'un service d'ambulance ou de plusieurs
services d'ambulance à travers la province de Québec. Le
résultat est qu'on aurait eu des voitures qui auraient patrouillé
le territoire de l'Office des autoroutes. On les a renvoyés à ce
moment-là au président de l'Office des autoroutes, qui, s'il
voulait se prévaloir d'un système d'ambulances de cette
façon-là, pourrait faire des ententes avec eux. Sur les voies
à accès divisés, on leur a offert d'entrer en
communication avec la Sûreté du Québec, parce que ça
ne relevait pas de la juridiction du ministère des Transports.
Il est faux de dire que toute personne qui désire se
prévaloir d'un service d'ambulance puisse obtenir une plaque sans que
son véhicule soit...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je vous ai dit ce qui était dans le
rapport. Après l'adoption du bill 23, le ministère aura
juridiction dans ce domaine-là.
M. PINARD : Des normes minimales existent en vertu de certaines
dispositions de la Loi nationale du transport fédéral qui a
l'autorisation et l'obligation d'inspecter...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Le fédéral est encore
là-dedans!
M. PINARD: Strictement fédéral. ... l'importation,
l'exportation et l'achat de véhicules.
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): Je pensais que, dans les transports, il n'en
serait pas question.
M. PINARD: Pour ce qui a trait à la fabrication d'un
véhicule en dehors d'une usine reconnue comme grand manufacturier
canadien ou américain, le ministère des Transports provincial a
juridiction sur la décision à prendre, à savoir si ce
véhicule doit circuler ou ne pas
circuler. Pour tout ce qui est "custom made", fait selon des
spécifications bien précises, le ministère
fédéral des Transports...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Comment se fait-il que, quand vous parlez du
fédéral, vous parlez anglais?
M. PINARD: C'est rare qu'on entend le fédéral s'exprimer
en français.
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est une blague en passant, continuez.
M. PINARD : Tout ce qui est intraprovincial relève de la
juridiction du ministère des Transports provincial et tout ce qui est
interprovincial et international relève de la juridiction
fédérale. D'ailleurs, c'est la même chose dans tous les
pays. On a des gens comme Ralph Nader et comme Philip Edmonston, ici au
Québec, qui s'assurent que les véhicules qui circulent sur nos
routes sont aptes à circuler sans danger pour la population.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, adoptée?
M. RUSSELL: M. le Président, avant de discuter d'autre chose, je
voudrais revenir d'une façon très sommaire sur la question des
poids et mesures en ce qui concerne les véhicules. Je pense que le
député de Charlevoix a exposé d'une façon assez
claire la situation dans la discussion qui a eu lieu, mais, quand même,
il s'agit ici que le ministre précise, d'une façon très
claire, afin qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, l'interprétation
de ce qu'a voulu dire le député de Charlevoix.
D'abord, je crois bien que le véhicule qui circule sur des routes
qui ne dépendent pas pour l'entretien de la Voirie ne relève pas
des inspecteurs des poids et mesures du ministère des Transports, ni de
la police provinciale. Je pense que cela a été clairement
établi. Deuxièmement, l'autre point qui a été
établi d'une façon assez claire, c'est que, lorsqu'il s'agit
d'une industrie quelconque, d'une scierie, si elle le désire, si elle
n'est pas satisfaite, si elle n'a pas négocié de prix
raisonnables avec ceux qui font le transport de sa marchandise, elle peut
facilement s'équiper de véhicules et transporter elle-même
sa marchandise.
Je crois que ceci devrait être précisé par le
ministre. Je pense bien avoir clairement compris l'exposé qu'a fait le
député de Charlevoix. C'est dans ce sens qu'il a voulu
établir les faits.
M. PINARD: Je pense que la meilleure façon d'interpréter
les paroles du député de Charlevoix est de prendre le document
intitulé "Entente entre le ministère de la Voirie et des
Transports et les camionneurs artisans". Le député de Shefford
verra quelles sont les conditions de cette entente, quels sont les avantages et
limites qui font que le ministère pourra faire appliquer ces nouvelles
normes au plan des charges, à quel endroit cette application se fera,
quel est le régime qui prévaudra pour les uns et les autres selon
que le transport se fera sur le réseau routier provincial ou qu'il sera
fait sur le réseau privé.
Il arrive que des compagnies papetières, par exemple, utilisent
le réseau routier qui a été construit aux frais de la
compagnie sur sa concession. A ce moment-là, si la compagnie veut se
prévaloir des avantages de ses propres camions.
Elle est libre d'utiliser des camions qui pourront porter des charges
plus lourdes que celles prévues dans le règlement du
ministère de la Voirie, mais il faut que ça reste à
l'intérieur d'un territoire privé de façon que ces
mêmes véhicules ne soient pas utilisés sur un réseau
routier à caractère provincial, à caractère
public.
M. RUSSELL: Je vais donner un exemple au ministre pour être plus
précis et certain qu'il n'y ait pas d'ambiguïté. A
l'intérieur de parcs provinciaux, des routes de
pénétration ont été faites partiellement par des
compagnies de bois de papier ou presque totalement par elles et sont
occasionnellement utilisées pour laisser circuler le public, avec
permis, parce qu'on ne peut pénétrer dans ces parcs sans avoir un
permis. Ces routes ne sont pas entretenus par la Voirie: elle sont en presque
totalité entretenues par l'industrie et je pense que ni les inspecteurs
des Transports ni la police provinciale n'ont le droit d'imposer des normes sur
ces routes, étant donné qu'on n'en fait pas l'entretien et
qu'elles ont été partiellement ou totalement faites par la
compagnie de bois de papier. Je précise ce fait parce que je connais des
cas et je ne voudrais pas qu'il y ait d'ambiguïté. Je sais que,
dans certains milieux, la police provinciale s'est permis d'intervenir. Je ne
dis pas qu'elle n'était pas bien intentionnée, mais je pense
qu'elle dépassait ses droits ou qu'elle interprétait mal ses
responsabilités. Je veux simplement citer ceci pour que ce soit clair.
Je pense qu'il est logique et normal, lorsqu'une compagnie fait ses propres
routes, qu'elle fait son propre entretien et que le public n'y circule que
lorsqu'il a un permis pour y circuler, qu'elle puisse se servir des
véhicules qu'elle veut.
M. BELAND: Avec ou sans permis?
M. RUSSELL: La compagnie est obligée d'enregistrer ses camions,
il s'agit des poids et mesures. Je voudrais que ce soit bien établi. Il
y a une autre question que je n'avais pas l'intention de soulever mais je pense
qu'on peut la soulever à ce moment-ci. Je suis moi-même victime de
cette chose dont j'ai dit un mot au sous-ministre adjoint. J'ai même
écrit une lettre au ministre. Je ne veux pas détailler mais,
simplement exposer la chose et nous pourrons peut-être y revenir cet
après-midi pour donner
une réponse, si le ministre le juge à propos. C'est la loi
qui fait que lorsque nous sommes manufacturiers en Ontario, dans le
Québec ou dans d'autres provinces, notre camion du Québec peut
transporter dans la province voisine et rapporter la charge que nous voulons
dans le Québec. Mais si le camion de l'autre province vient ici ou
près des frontières du Québec chercher un produit dans le
Québec pour retourner en Ontario, ça devient une infraction
à la loi. Je pense que cette loi est rétrograde. Elle devrait
être amendée. Il s'agit simplement d'un arrêté en
conseil. Pour donner un exemple plus précis, j'ai une usine en Ontario,
à Ajax, j'en ai aussi une à Mansonville. A l'occasion, il s'agit
du cheval et du lapin, le lapin étant en Ontario. Deux ou trois fois par
mois, un camion vient livrer près de la frontière du
Québec et se rend à Montréal, puisque la matière
première est maintenant fabriquée à Montréal,
à Laval, par BASF, compagnie allemande qui a dépensé
près de $30 millions pour construire son usine à Montréal.
Nous achetons là la matière première pour la transporter
en Ontario et le camion se rend à Mansonville chercher un produit qui
est manufacturé là pour le transporter en Ontario afin de le
vendre. Actuellement, j'ai deux infractions que je n'ai pas l'intention de
payer, et je suis informé que ceci se fait couramment. On ennuie
l'industriel de cette façon. Il me serait facile de prendre mon
équipement de Mansonville et de le transporter en Ontario, fabriquer
totalement ce qui s'y fabrique, me retourner de côté, aller
chercher la matière première à Sarnia et fabriquer Ajax.
Mais, comme l'inverse se fait dans d'autres cas, je pensais faire exactement
comme font les gens d'Ontario de temps à autre, mais je vois que si je
le fais ma propre province, nos propres lois me pénalisent. Donc, je
soulève ce point pour que le ministre nous donne une réponse. Pas
nécessairement ce matin.
H pourra peut-être réexaminer l'arrêté en
conseil et faire en sorte qu'il y ait un amendement ou une modification pour
libérer les gens qui, de bonne foi, veulent exploiter leur commerce et
avoir les mêmes avantages que donnent les autres provinces dans les
mêmes cas.
M. PINARD: Le député de Shefford soulève tout le
problème de la réciprocité des conventions qui peuvent
exister entre certaines provinces canadiennes et certains Etats
américains. En l'occurrence, dans le cas qui nous est soumis par le
député de Shefford, il s'agit d'un problème de
réciprocité qui pourrait exister entre le Québec, d'une
part, et la province de l'Ontario, d'autre part.
Nous essayons de normaliser nos relations avec les provinces voisines et
avec les Etats américains qui pourraient avoir intérêt
à signer des ententes de réciprocité avec la province de
Québec. C'est un comité qui a été formé au
ministère, sous la direction du sous-ministre adjoint, M. Baril. Il y
aura effectivement une rencontre entre les autorités du ministère
des Transports du Québec et celles du ministère des Transports de
l'Ontario, le 28 mai, je crois, pour traiter de ce problème et
rechercher la façon la plus équitable et la plus efficace pour
régler les problèmes qui surviennent de part et d'autre de la
frontière, de façon à ne pas discriminer nos industriels
du Québec et à ne pas discriminer non plus les industriels de la
province voisine qui peuvent avoir des intérêts économiques
et industriels dans notre prorre province.
Je pense que, pour faciliter ces échanges, pour faciliter
l'industrialisation du territoire du Québec et pour permettre aussi les
investissements étrangers dans notre territoire et, par contre, pour
permettre aussi à des Québécois d'aller investir dans
d'autres provinces, il y a intérêt à ce que des ententes
soient signées et qu'elles correspondent, dans la mesure du possible, de
façon qu'il n'y ait pas de pénalité indue.
M. RUSSELL: D'abord, il faut dire que cet arrêté en conseil
est tellement âgé qu'il ne peut plus y avoir de relation avec
lui.
M. PINARD: Oui, oui.
M. LE PRESIDENT: Relation, seul ou avec vous?
M. RUSSELL: Pour donner d'autres exemples au ministre...
M. PINARD : Le député sait que cela date de 1938.
M. RUSSELL: ... dont il pourra se servir lorsqu'il discutera avec les
autres provinces. Il y a un concurrent je me sers de lui parce que je
connais le cas qui manufacture dans l'Ontario, près de la
frontière québécoise, qui enregistre tous ces camions dans
le Québec et va chercher le produit en Ontario. Il fait son
marché dans le Québec. A mon sens, là, on devrait
réagir mais on ne fait rien dans ces cas-là. Lorsqu'on fait
l'inverse, on est tramé devant les tribunaux. Comme j'aime aller devant
les tribunaux, je promets au ministre que je vais y aller.
M. PINARD: M. le Président, je m'inscris en faux contre les
remarques du député de Shefford qui prétend que le
gouvernement ne fait rien. Nous sommes bien conscients du problème qu'il
vient de soulever...
M. RUSSELL: Je m'excuse, j'ai peut-être mal
interprété ma pensée.
M. PINARD: II a été soulevé par d'autres
également, et c'est pourquoi cette réunion dont j'ai parlé
tantôt aura lieu entre les représentants du ministère des
Transports et ceux du ministère correspondant à Toronto, pour en
venir à la
rédaction d'une entente qui serait satisfaisante et aux uns et
aux autres.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, traitements, salaires et
allocations, adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, si on continue les discussions
générales là-dessus, je pourrais demander au ministre
combien il y a de bureaux provinciaux? En somme, si je peux m'expliquer, ce
sont des bureaux comme il en existe à Granby, Victoriaville, des bureaux
administrés par des fonctionnaires?
M. PINARD: Cinquante.
M. RUSSELL: Actuellement, 50 en province. Est-ce l'intention du
ministère d'en avoir encore plus?
M. PINARD: Oui, suivant la demande qui nous est faite, il est possible
que le ministère décide d'en ouvrir quelques-uns de plus.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministère juge que le nombre existant
actuellement suffit pour répondre aux besoins actuels par le volume qui
passe dans ces bureaux?
M. PINARD: D'après l'expérience qui a été
faite et d'après les résultats que nous en tirons, il semblerait
que c'est satisfaisant.
M. RUSSELL: Combien y a-t-il de bureaux à commission dans la
province, actuellement?
M. PINARD: Hyena 153.
M. RUSSELL: II y en a 153. Est-ce que le nombre a été
augmenté depuis les deux ou trois dernières années?
M. PINARD: II n'y a pas eu d'augmentation.
M. RUSSELL: II n'y a pas eu d'augmentation. Est-ce qu'il y a baisse du
volume de vente par ces bureaux avec la nouvelle politique du
ministère?
M. PINARD: Bien, le parc automobile augmentant sensiblement
d'année en année, je pense que la clientèle de ces bureaux
augmente également dans la même proportion.
M. RUSSELL: La clientèle augmente dans ces bureaux dans la
même proportion.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que nous pouvons considérer, messieurs,
que toutes les catégories sont adoptées?
M. RUSSELL: Nous discutons assez globalement; je pense que cela va
être une acceptation presque globale de l'article. En ce qui me concerne,
j'ai simplement une question à laquel- le je voudrais tenter d'avoir une
réponse. C'est sur une taxe de $30 à $40 par permis de conduire
qui serait imposée en 1973 à ceux qui n'ont pas d'assurance.
Est-ce que cette politique est en voie d'être réalisée ou
si c'est simplement un énoncé de principe?
M. PINARD: C'est une annonce de politique qui a été faite
par le ministre des Institutions financières, Compagnies et
Coopératives, M. Tetley. Cette annonce de politique aura des
implications directement au ministère des Transports qui aura à
en faire l'application. Nous sommes à étudier le document. C'est
Me Ghislain Laflamme, directeur du Bureau des véhicules automobiles, qui
en fait l'étude en ce moment et qui me donnera plus d'explications
à ce sujet. Il y aura des implications au plan budgétaire, c'est
bien entendu. C'est le ministère des Transports qui devra en
défrayer le coût. Mais je pense qu'il y a des implications, au
niveau de l'application de cette nouvelle politique, en matière
d'assurance-responsabilité.
M. BELAND: Quel est le revenu net?
M. PINARD: II s'agit plutôt d'un projet que d'une politique bien
arrêtée dans le domaine. Je pense que nous avons, quand
même, intérêt à aller rapidement dans cette direction
pour donner la plus grande sécurité possible à nos
concitoyens.
M. RUSSELL: C'est une politique qui sera assez dure d'application. En
effet, je peux, au moment où je vais enregistrer mon automobile,
être assuré. Je peux, le lendemain, résilier mon assurance.
Je ne serai pas assujetti à ce coût additionnel que je devrais
payer, si je n'avais pas de police d'assurance, au moment où je veux
enregistrer mon automobile.
M. PINARD : Je vais demander au sous-ministre adjoint, M. Baril, de
répondre plus spécifiquement à cette question du
député de Shefford.
Si jamais ce projet devient une réalisation, sûrement que
les compagnies d'assurance auront l'obligation d'informer le directeur du
Bureau des véhicules automobiles de toute vérification, comme
c'est le cas, d'ailleurs, à la Régie des transports où le
transporteur, détenteur d'un permis de la régie, doit prouver
qu'il est assuré et prouve, sur la non-réception d'un document,
que son assurance est maintenue. Maintenant, si cette assurance est
abandonnée durant l'année, une formule à cet effet est
prévue déjà et le Bureau des véhicules automobiles
en est informé. Conséquemment, le permis de conduire et les
plaques d'immatriculation de l'individu sont retirés.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, la compagnie d'assurance ne pourra pas
résilier une police sans en avertir le ministère.
M. PINARD: Exact.
M. RUSSELL: M. le Président, au sujet des permis, une politique a
été annoncée par le prédécesseur du
ministre, à l'effet que les propriétaires de "trailers", comme on
les appelle communément, paieraient beaucoup moins pour leur
enregistrement qu'ils paient actuellement. Est-ce un projet en voie de
réalisation?
M. PINARD: Toutes les provinces canadiennes et les Etats
américains avec lesquels nous avons des ententes de
réciprocité, même les Etats et provinces avec lesquels nous
n'avons pas d'entente, immatriculent leurs véhicules commerciaux
à partir du poids total en charge possible du véhicule. Au
Québec, nous immatriculons en partant du poids net du tracteur et du
poids net de la remorque. Vous voyez le problème que cela crée au
niveau de la réciprocité, parce que toute entente de
réciprocité commence par les mots "En accord avec les lois
existantes au Québec". Etant donné que nous avons une base
différente d'immatriculation, nous partons déjà avec un
problème qui nous amène à ne pas donner à l'Etat ou
à la province avec laquelle nous avons des ententes un privilège
semblable à celui qui nous est accordé. Vous savez qu'on a deux
remorques et demie, à peu près, pour chaque tracteur. Alors, si
on immatricule la remorque à partir du poids net, on force la compagnie
qui fait affaires au Québec à immatriculer toutes les remorques
qui sont sujettes à venir au Québec. Par contre, si on a un
coût nominal, comme c'est le cas ailleurs, bien, on peut acheter 150, 200
ou 300 plaques d'identification, non pas des plaques d'immatriculation, et
utiliser l'équipement à meilleur escient.
L'an dernier, des études ont été faites sur
l'adoption de l'immatriculation sur le poids total en capacité de charge
du tracteur et un coût nominal. Possiblement que le ministère des
Finances verra à déterminer, ou le ministère du Revenu,
quelle est l'attitude que le ministère des Transports prendra
vis-à-vis de la nouvelle immatriculation. Mais c'est un projet qui est
complet, l'étude est terminée, et la politique est
ministérielle et gouvernementale.
M. RUSSELL: C'est une chose qui est en voie de se réaliser avec
le temps.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Je voudrais savoir, du ministre des Transports, s'il
y a eu une étude de faite concernant la motoneige. Combien de
véhicules sont immatriculés? Quels sont les revenus directs ou
indirects créés par la motoneige, les emplois que cela a
créés, l'entretien, les taxes sur l'essence, les taxes de vente,
etc.? Est-ce qu'il y a possibilité d'avoir un montant global? Combien
cela peut-il rapporter à la province, environ, cette industrie?
M PINARD: Une étude économique a été faite
précisément sur le problème soulevé par le
député de Wolfe. Elle est en voie d'être terminée.
C'est un comité composé de fonctionnaires et également de
représentants de l'entreprise manufacturière de motoneiges, de
façon que le rapport qui sera soumis au ministère soit bien
représentatif de la réalité dans ce domaine et que les
statistiques soient vraiment des statistiques mises à jour.
Comme c'est un travail dont nous avons absolument besoin pour en arriver
à la codification des normes et devis, quant à la fabrication des
motoneiges, quant aux mesures de sécurité qui doivent être
appliquées, vous comprendrez que, dans le cadre de la discussion qui se
fera sur le bill 23, ce sont des renseignements dont le ministre a absolument
besoin pour informer la Chambre et la population en général.
M. LAVOIE (Wolfe): Si je demande ces renseignements, M. le
Président, c'est que des amateurs de motoneige trouvent que le
ministère, en retour des sommes qui lui sont versées, ne
dépense pas beaucoup pour améliorer leur situation, les pistes ou
différentes choses. A part les annonces que le ministère fournit
gratuitement, il ne dépense pas grand-chose concernant la motoneige, qui
est une source de revenus très appréciable dans la province,
actuellement.
M. PINARD: Je serai plus en mesure de donner toutes les explications sur
ce que demande le député de Wolfe lorsque nous reprendrons la
discussion du bill 23. Comme il y a un chapitre consacré
spécialement au sport de la motoneige, aux parcours qui sont
établis sur le territoire du Québec, j'aurai l'occasion
d'expliquer de quelle façon nous agirons dans ce domaine et l'action que
les ministères entreprendront pour donner satisfaction aux utilisateurs
de ce véhicule, qui sont de plus en plus nombreux.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que c'est à la même
occasion...
M. BERTHIAUME: Si le député de Wolfe me le permet, je ne
veux pas engendrer une discussion qui devra avoir lieu à un autre
moment, mais sur le point qu'il vient de soulever, concernant les revenus que
retire la province de la motoneige, d'une façon générale,
je pense que le raisonnement qu'il faut faire, c'est que, si nous retournions
à la source tous les revenus que nous avons, il n'y aurait pas lieu de
les retirer, si on veut les distribuer. Alors il est inconcevable que les $30
millions environ, par exemple, qu'on retire de la motoneige on les remette
à la motoneige.
M. LAVOIE (Wolfe): Non mais sans les remettre complètement...
M. BERTHIAUME: Qu'on en remette plus qu'on en remet ou qu'on en a remis
dans le passé, d'accord. Mais je pense que le raisonnement qu'on entend,
que j'ai entendu souvent moi aussi, est faux à la base.
M. RUSSELL: Quel est le montant que le fédéral remet dans
le cas de la motoneige?
M. BERTHIAUME: Remet?
M. RUSSELL: Le fédéral retire un montant de taxes assez
important dans le domaine de la motoneige, la taxe du manufacturier. Quel est
le montant qu'il remet?
M. PINARD: Le député sait fort bien que ce problème
fait partie du problème global posé par la
péréquation des revenus établie par le gouvernement
canadien et avec les provinces. C'est un problème de redistribution des
mentants perçus.
M. LAVOIE (Wolfe): J'en profite pour demander des renseignements au
ministre je ne sais pas si ce sera inclus dans les règlements du
bill 23 sur les droits de passage pour les gens qui pratiquent ce sport
dans les concessions forestières du gouvernement, chez les particuliers,
chez les compagnies comme la Domtar. Est-ce qu'il y a certains droits de
passage qui vont être accordés à ces gens, et de quelque
façon?
Dans certaines localités, 90 p.c. du boisé appartient
à des compagnies forestières. Premièrement, est-ce que ces
compagnies forestières sont responsables des accidents de motoneige qui
peuvent survenir sur leurs terrains privés? Est-ce que le gouvernement
les forcera à donner des permis de parcours de motoneige sur leurs
terrains sans qu'elles soient pénalisées en cas d'accidents, etc?
Ce sont des choses à venir.
Nos électeurs nous posent ces questions-là. Nous ne savons
pas où nous adresser nous-mêmes.
M. PINARD: Ce sera expliqué lorsque nous reprendrons la
discussion du bill 23. J'aurai l'occasion de dire au député et
à la population en général quelles seront les
réglementations qui viseront à résoudre les
problèmes soulevés par le député de Wolfe.
M. RUSSELL: Je pense que ce cas a été discuté au
ministère des Terres et Forêts. L'information que nous avons eue
du ministre des Terres et Forêts c'est que les gens
pénètrent en forêt sans aucune permission de personne. En
somme, sur les terrains de la couronne, la couronne est protégée
par une assurance tous risques, la même chose dans le cas des concessions
de compagnies qui sont protégées par une assurance tous risques.
Mais les gens sont quand même responsables des dommages qu'ils causent en
forêt sur un terrain de la couronne, comme ils sont responsables des
dommages qu'ils causent en forêt sur les terrains d'une compagnie
privée. Dommages que la plupart ne paient jamais. Mais il devrait y
avoir et je pense que le ministre des Terres et Forêts,
conjointement avec le ministre des Transports une réglementation
afin de s'assurer que ces dommages commencent à être
limités d'une façon raisonnable et raisonnée.
M. LAVOIE (Wolfe): Je voulais soumettre un exemple au ministre. Un
certain club de motoneige qui existe a obtenu la permission de la compagnie
Domtar de circuler dans le parcours qu'ils ont actuellement. Le parcours
étant devenu trop étroit, on veut l'élargir, et pour ce
faire on a besoin de la permission de la compagnie Domtar qui ne semble pas
vouloir la leur accorder, toujours dans l'intention de se protéger
contre d'éventuels accidents, etc.
Est-ce que, dans les réglementations du ministère des
Transports, il pourra faire quelque chose à ce sujet-là?
M. BERTHIAUME: Nous ne pouvons quand même pas forcer les
compagnies à...
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, mais si les gens ne peuvent pas aller sur les
terrains privés, ils ne pourront pas en faire du tout. En certains
endroits vous avez 90 p.c. du terrain qui appartient à des
compagnies.
M. BERTHIAUME: Je peux vous donner en deux temps trois mouvements notre
optique sur tout ce problème des sentiers. Sur les terres de la
couronne, c'est facile. Le ministère des Terres et Forêts a
développé l'an dernier un certain nombre de pistes, puis
espérons que ça continue. C'est une question, je pense, qui
aurait pu être posée aux Terres et Forêts.
M. RUSSELL: Elle a été posée.
M. BERTHIAUME: Bon, tant mieux. Non, non, je commence, je veux vous
donner l'optique. Le ministère des Terres et Forêts a aussi conclu
des ententes avec un certain nombre de compagnies privées pour rendre
accessibles leurs terrains aux motoneigistes l'hiver. Troisièmement, le
ministère du Trourisme, de la Chasse et de la Pêche, dans ses
parcs, a aussi des sentiers. Quatrièmement, il y a tous les sentiers
tracés par les clubs de motoneige eux-mêmes.
Ce que nous visons, c'est, sur une période de quatre ou de cinq
ans, arriver à près de 16,000 milles de pistes dans la province.
Le problème qui se pose je l'ai expliqué ailleurs
c'est l'endroit où sont situées ces pistes. La concentration de
motoneigistes est évidemment dans la région métropolitaine
de Montréal où, pour se divertir convenablement, le motoneigiste
doit se rendre à 30, 40 milles de chez lui, tandis que celui de la
région du Lac Saint-Jean, par exemple, ou de Charlevoix peut presque
sortir
dans sa cour et s'engager sur une piste de motoneige.
Je dis ceci pour expliquer que, quand on parle de terrains
privés, il ne nous semble pas nécessaire d'être très
exigeants de ce côté-là, parce que dans les régions
où il existe des terres comme celle dont parle le député
de Wolfe, ce n'est pas où l'on trouve la grande pénurie de
pistes. La pénurie de pistes se trouve dans la région
métropolitaine de Montréal, en allant vers les Cantons de l'Est
et en montant vers les Laurentides. C'est là qu'est le gros
problème. Finalement, nous le considérons comme un
problème de sécurité, mais je ne crois pas qu'on le
règlerait de cette façon, et je ne vois pas l'avantage qu'on
pourrait avoir à forcer les compagnies privées à faire les
gestes que propose le député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous, vous dites que le type qui demeure dans les
Cantons de l'Est, au Lac Saint-Jean ou ailleurs peut prendre la piste presque
derrière sa maison. Mais au moment où il dépasse sa cour,
par exemple, il tombe sur les terrains de compagnies forestières. Et
ça prend une permission pour passer sur les terrains de ces compagnies,
quand même.
M. BERTHIAUME: Forcément, les clubs de motoneige eux, obtiennent
les permissions pour leurs sentiers. Ils doivent le faire. D'ailleurs, la
réglementation que nous prévoyons pour la motoneige va l'exiger.
Je cherche le nom de l'association de motoneige qui m'échappe tout
à coup.
De toute façon, elle a une réglementation. Les clubs de
motoneige ont une réglementation de façon générale
et exigent, de la part de leurs membres qui construisent des sentiers qu'ils
obtiennent des droits de passage avant de construire les sentiers ou même
de les utiliser. Nous devons, dans notre réglementation, inscrire cette
exigence. A l'heure actuelle on n'a pas les moyens législatifs de le
faire, mais avec l'adoption de la loi 23, on le pourra. Je ne sais pas si
ça répond à votre question.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est ce qu'on demande qu'il y ait des
règlements qui vont favoriser cette catégorie de gens?
M. PINARD: Oui, assurément.
M. LE PRESIDENT: Je pense que cette chose pourrait être
discutée lors de l'étude du bill 23 concernant les motoneigistes.
Le député de Lotbinière.
M. BELAND: Quel a été le revenu brut du bureau des
véhicules automobiles? L'avez-vous, globalement?
M. PINARD: C'est $108 millions pour l'immatriculation seulement. Il y a
$15 millions qui s'ajoutent pour la taxe de vente. Le revenu total, y inclus
les droits de la régie perçus, est de l'ordre de $126,500,000, au
complet.
M. BELAND: Le revenu net?
M. PINARD: Moins le budget que vous avez pour l'année
dernière.
M. LE PRESIDENT: On peut considérer que les catégories 1,
2, 3...
M. RUSSELL: M. le Président, j'aurais une question. Je serai
peut-être hors d'ordre, le ministre n'est pas obligé d'y
répondre, c'est peut-être à un autre ministère.
Est-ce l'intention du gouvernement d'instaurer l'assurance-automobile
obligatoire?
M. PINARD: C'est un projet qui est étudié en ce moment
conjointement par le ministère des Transports, par le ministère
des Institutions financières et par celui de la Justice.
M. RUSSELL: Et il n'y a rien de défini?
M. PINARD: Nous espérons être en mesure de dégager
des éléments de solution à ce problème et de
proposer des recommandations au conseil des ministres pour fins de modification
à la loi s'il y a lieu.
M. LAVOIE (Wolfe): A la suite du rapport de la commission Gauvin.
M. PINARD: Oui, il y a eu un rapport soumis par cette commission.
M. RUSSELL: En somme, une étude assez sérieuse se fait
afin d'améliorer la situation actuelle, laquelle est déplorable
dans plusieurs cas.
M. PINARD: C'est un problème global, composé de plusieurs
éléments. La province de Québec a intérêt,
comme toute autre province du pays et la plupart des Etats américains,
à normaliser la législation dans ce domaine de façon
à assurer la plus grande sécurité aux citoyens et
accroître toute mesure de sécurité qui aurait pour effet de
faire baisser sensiblement les primes d'assurance et faire diminuer de
façon très sensible également les accidents mortels sur
nos routes et les accidents qui causent des dégâts
matériels considérables.
Je pense que c'est un problème d'ensemble qu'il faut
étudier en profondeur afin d'en dégager les meilleurs
éléments d'une solution efficace et rentable.
M. RUSSELL: Est-ce une question étudiée par un
comité interprovincial ou si c'est simplement à
l'intérieur de la province?
M. PINARD: C'est une étude entreprise par divers paliers
gouvernementaux et législatifs à l'intérieur du Canada;
c'est pancanadien.
M. RUSSELL: Sans l'invitation du fédéral; le
fédéral dans les galeries?
M. PINARD: Je pense bien qu'il ne faut pas être mesquin à
ce point. Le Conseil canadien de la sécurité, par exemple, fait
d'excellents travaux de recherche, et je ne vois pas pourquoi le Québec
ne s'en prévaudrait pas. De là à dire que le Québec
ne sera pas autonome et n'indiquera pas sa primauté législative
dans les domaines qui relèvent de sa juridiction, c'est un autre
problème. Nous avons l'intention de prendre nos responsabilités
là où elles nous appartiennent. Je ne suis pas prêt
à dire que nous ne mettrons pas en commun nos travaux de recherche. Au
contraire, je vais demander à mon ministère de participer
à tous ces travaux de recherche qui sont pertinents et qui sont vraiment
de très haute qualité, à certains égards, dans
certains domaines.
M. RUSSELL: Quel est le coût que paie le fédéral
pour l'enregistrement d'un camion dans le Québec?
M. PINARD: Le ministère de la Défense nationale paie $2.50
pour fixer une plaque Canada sur ses voitures; il payait antérieurement
$2.50 pour afficher une plaque Québec. Etant donné que ces
véhicules sont appelés à se déplacer entre le camps
de Petawawa, le camp Gagetown et le camp Valcartier ici, nous avions comme
résultat des voitures de l'Ontario qui étaient ici et des
voitures du Québec qui étaient en Ontario et des voitures du
Nouveau-Brunswick qui étaient quelque part à Halifax. Le
ministère de la Défense nationale a demandé d'immatriculer
avec une plaque Canada et cela a été accepté. Nous
percevons les mêmes droits d'immatriculation qu'antérieurement,
alors que nous n'avons aucun travail de bureau à faire. Le
ministère de la Défense nationale fait parvenir au
ministère des Transports la liste complète des voitures du
ministère de la Défense nationale qui sont stationnées
dans la province de Québec, pour fins d'assurance, de
responsabilité, et le reste.
M. RUSSELL: Quel est le coût que paient les
municipalités?
M. PINARD: Les municipalités paient un coût nominal de $25
pour une plaque de catégorie G.
M. RUSSELL: Plus $1 pour la plaque. M. PINARD: Oui.
M. LE PRESIDENT: Catégories 1, 2, 3, 4, 5, 6, 8, 11,
adoptées?
M. RUSSELL: Vous allez trop vite. Catégories 1,2,3, ça va
bien. A la catégorie 4, je vois $2,500,000; il y a une baisse.
M. PINARD: C'est l'imputation du service de l'informatique qu'on a vue
tout à l'heure.
M. RUSSELL: C'est la même explication? M. PINARD: Exactement la
même.
M. RUSSELL: Adopté, M. le Président, quant à moi,
à moins qu'il n'y ait d'autres questions.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 5, adopté.
M. RUSSELL: Le loyer, c'est encore la même explication?
M. PINARD: C'est la même chose.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6, adopté. Catégorie
7?
M. RUSSELL: A la catégorie 7, M. le Président,
pourrions-nous avoir le détail?
M. PINARD: Le contrat des plaques est octroyé et ensuite toute la
papeterie, cartes de demande et tout ce qui s'ensuit.
M. RUSSELL: Est-ce que le coût des plaques est le même qu'il
a toujours été? Est-ce que c'est le même entrepreneur qui
fait encore les plaques depuis X années?
M. PINARD: C'est St. Lawrence Manufacturing. La compagnie
manufacturière Saint-Laurent.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): A quel endroit?
M. PINARD: A Valcartier.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): A Valcartier?
M. PINARD: A Beauport.
M. RUSSELL: Est-ce que la négociation est faite par le service
général des achats ou par le ministère?
M. PINARD: Cela a été fait longtemps par le service
général des achats et c'est purement et simplement le
renouvellement d'un contrat...
M. RUSSELL: ... d'un contrat avec une clause de renouvellement
automatique, sans avis.
M. PINARD : A peu près oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 8, matériel et
équipement?
M. LAVOIE (Wolfe): Je vois à la page 543 des comptes publics,
pour des amis que vous connaissez bien, Brink's Express Company of Canada,
$17,038.50 Quel genre de transport font-ils?
M. PINARD: Ils font tous les bureaux à salaires du bureau des
véhicules automobiles pour la perception des montants, deux fois ou
trois fois par jour.
M. RUSSELL: Je pensais que c'étaient eux qui faisaient le
transport entre Ottawa et Québec pour l'enregistrement des camions de
l'armée, de la Défense nationale.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 8, matériel et
équipement?
M. RUSSELL: A la catégorie 8, il y a une augmentation. J'aimerais
avoir des explications. C'est une augmentation qui dépasse 100 p.c.
M. PINARD: Le député de Shefford affectionne
particulièrement les petits montants.
M. RUSSELL: Ce sont les augmentations en pourcentage qui me frappent. Je
surveille les intérêts du ministre des Finances.
M. PINARD: Nous désirons modifier les véhicules
automobiles qui servent aux examinateurs qui font passer les examens de
conduite en province. Ces véhicules sont des voitures de 1967 qui
doivent être changées. C'est la raison de l'augmentation.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8, adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 9...?
M. BELAND: M. le Président, n'étions-nous pas
censés suspendre à 12 h 30?
M. LE PRESIDENT: Oui, mais nous allons finir, si vous me le
permettez.
M. RUSSELL: A moins que vous ayez quelque chose à la
catégorie 11, c'est adopté.
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): Catégorie 11, autres dépenses,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Alors toutes les catégories de
l'article 2 sont adoptées.
M. RUSSELL: M. le Président, il y a encore une augmentation
à autres dépenses. Je me demande s'il n'y a pas abus.
M. PINARD: Pour les autres dépenses, ce sont des repas pour le
temps supplémentaire. Nous avons aussi, à autres dépenses,
les sommes d'argent que nous devons remettre à différentes
banques à cause des faux billets de banque qui nous sont
présentés à l'occasion. Nous avons pour quelques milliers
de dollars par année de faux billets qui nous sont renvoyés par
la banque parce qu'à l'intérieur d'un dépôt nous
avions un faux billet de $10 ou de $20.
M. RUSSELL: Vous vous faites prendre, vous aussi?
M. PINARD: M. le Président, je pense que nous venons de parler de
repas. Si cela vous tente d'aller manger... Alors, nous pouvons suspendre ou
continuer jusqu'à une heure, comme vous le voudrez.
M. LE PRESIDENT: Personnellement, j'avais une entrevue de prévue
pour midi trente.
M. PINARD: Alors,...
M. RUSSELL: Nous reprendrons...
M. PINARD: ... comme vous avez la haute autorité sur les travaux
de cette commission, nous vous laissons le soin de décider.
M. RUSSELL: Nous allons respecter votre décision, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Disons que pour la rédaction du journal des
Débats, toutes les catégories de l'article 2 sont
adoptées. Nous suspendons jusqu'après la période des
questions, à quatre heures.
UNE VOIX: Même endroit? M. LE PRESIDENT: Oui. UNE VOIX: A quelle
heure?
M. LE PRESIDENT: Après la période des questions.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
Reprise de la séance à 16 h 8
M. PILOTE (président de la commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre, messieurs!
M. LEGER: M. le Président, si vous voulez bien remplacer le nom
de M. Tremblay, député de Sainte-Marie par celui de M.
Léger, député de Lafontaine.
M. LE PRESIDENT: Avant de commencer l'étude des crédits,
M. Léger du comté de Lafontaine remplace M. Tremblay du
comté de Sainte-Marie. Ce matin, nous étions rendus à
l'article 3: Service de l'inspection. Alors, si le ministre veut faire un
résumé global de cet article, quitte, par la suite, â
passer aux questions.
Service de l'inspection
M. PINARD: Le service de l'inspection est dirigé par M. Maurice
Ferland. Le nombre d'employés est de 131. L'estimation des
dépenses est de $1,263,900 et l'estimation des revenus est de $4
millions. Les objectifs poursuivis par le service de l'inspection sont les
suivants. Il s'agit du contrôle, sous l'autorité du
ministère, et de l'application des ordonnances de la Régie des
transports en ce qui a trait aux rouliers publics, aux transporteurs de
passagers détenteurs de permis de la régie. Deuxièmement,
du contrôle de l'application des règlements du
lieutenant-gouverneur en conseil relativement à l'article 49 du code de
la route, en ce qui a trait aux dimensions, à la pesanteur des
véhicules de commerce et de livraison, y inclus les autobus, ainsi
qu'à la circulation de certaines catégories de véhicules
automobiles. Troisièmement, de l'application des ententes de
réciprocité existant entre les différentes provinces et
les Etats américians, en ce qui a trait au transport des passagers et
des marchandises, moyennant rémunération. Et
quatrièmement, de l'application des dispositions de
l'arrêté en conseil 3142, relatives aux pesanteurs permises sur
les routes publiques.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense que cet article a
été partiellement discuté ce matin, en ce qui concerne les
poids et les mesures. Mais, il y a quand même une chose qui me frappe,
c'est que le personnel passe de 125 à 131 personnes et qu'on baisse les
crédits. Je me demande si l'on baisse les salaires ou si le montant qui
avait été voté l'an dernier n'a pas été
dépensé.
M. PINARD: L'an dernier, on a demandé l'engagement de 60
surveillants routiers additionnels. Et durant l'année, cela a pris tout
de même trois, quatre ou cinq mois avant que nous ne puissions combler
l'effectif demandé.
Il en résulte qu'en septembre dernier, au moment de la
préparation des budgets, le comité du budget nous a alloué
seulement 60 p.c. des postes non comblés si bien que,
présentement, nous sommes au débit de $40,000 à ce poste,
débit qui va se combler graduellement avec les départs, les
congés de maladie et ces choses-là. La situation semble un peu
moins flagrante dans les autres services mais ça existe comme politique
financière et gouvernementale budgétaire.
M. RUSSELL: Quand on parle de revenus à cette catégorie,
est-ce qu'il s'agit du coût des permis?
M. PINARD: Cela comprend les revenus qui sont perçus pour et au
nom du bureau des véhicules automobiles par le service d'inspection sur
la pesanteur des véhicules de commerce non chargés et aussi
chargés, en d'autres mots, la variante entre le poids
déclaré du véhicule au moment de son immatriculation et le
poids réel net du véhicule lorsqu'il est pesé. Il y a deux
ans, il y a eu une espèce de "blitz" par les inspecteurs du
ministère démontrant que pour à peu près 90 p.c.
des véhicules commerciaux, le poids réel était
supérieur au poids déclaré. Cette augmentation se
réfléchit chaque année et on a pris $1,700,000 la
première année; c'est devenu $2,400,000 automatiquement
l'année suivante avec les nouveaux camions ou plutôt les camions
qui sont pesés pour la première fois, graduellement, ce montant
se chiffrera par $4 millions.
M. RUSSELL: En résumé, ce sont les camions qui sont
pesés sans leurs accessoires, avant qu'on accorde le permis. Les
accessoires sont ensuites ajoutés pour utilisation.
M. PINARD: Exact.
M. RUSSELL: Et l'inspecteur les prend en flagrant délit et on a
une charge additionnelle qui se fait.
M. LAVOIE (Wolfe): Combien avez-vous eu de causes à la suite de
rapports d'inspecteurs l'an passé?
M. PINARD: De mémoire, environ 2,400 causes d'infractions, mais
pas nécessairement des poursuites.
M. RUSSELL: J'allais justement faire suite à cette question.
Lorsqu'on prend quelqu'un en défaut de cette façon, est-ce qu'on
fait simplement une charge additionnelle ou si on on donne une
contravention?
M. PINARD: II y a un avis de 48 heures de voir à immatriculer le
véhicule tel quel. Le tout est soumis au ministère de la Justice.
En vertu du code de la route, il peut y avoir une pénalité
additionnelle de $100.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que les mêmes inspecteurs qui font les
inspections émettent les rapports en ce qui concerne les autobus
scolaires?
M. PINARD: Non. Les inspecteurs qui font les rapports pour les autobus
scolaires ou qui inspectent des véhicules servant au transport des
écoliers sont des mécaniciens qui relèvent du service de
la sécurité routière. C'est l'article suivant.
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord! M. LE PRESIDENT: Adopté. M. RUSSELL:
Adopté.
M. PINARD: Je dois ajouter par contre, si M. le Président le
permet, que ces inspecteurs s'assurent, par exemple, que les détenteurs
d'un contrat du ministère de l'Education restent à
l'intérieur des normes du ministère de l'Education dans le
transport des écoliers. Ils n'ont rien à voir avec le
véhicule tel quel à moins qu'il ne soit définitivement
hors d'usage ou quelque chose du genre.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 2? M. LAVOIE (Wolfe):
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3. Adopté. Catégorie 4.
Adopté. Catégorie 5?
M. RUSSELL: A la catégorie 5: Entretien et réparations, il
y a une baisse assez marquée. Est-ce qu'on pourrait nous donner des
explications qui justifient cette baisse? Est-ce que le montant de $104,000 a
été dépensé?
M. PINARD: A cause de la reformulation des catégories
budgétaires, si vous remarquez à la catégorie 7, il y a
une augmentation de $30,000, soit de $98,000 à $128,000.
M. RUSSELL: C'est une augmentation.
M. PINARD: Normalement, c'était dans la même
catégorie. Vous voyez une diminution, à un endroit, de $104,000
à $26,000. Il y a l'augmentation de $98,000 à $128,000 et, de
l'autre côté, vous voyez $170,000 comparativement à
$151,000. Cela a été catégorisé de façon
différente alors que c'était inclus dans une même
catégorie antérieurement.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on peut donner l'explication de ce que comprennent
les $26,000?
M. PINARD: Oui. $15,300 d'automobiles; il y a $2,000 de matériel
de communication, ce sont des postes de radio...
M. RUSSELL: L'entretien seulement?
M. PINARD: Oui, l'entretien. Machines de bureaux: $1,300:
matériel divers: $500; et des balances: $7,000. Ce sont des
dynamomètres, de petites balances portatives pour un montant de $7,000,
ce qui donne un total de $26,100.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que c'est à cet
article qu'on peut discuter des balances qui vont être installées
le long des routes pour contrôler le poids des véhicules?
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a un schéma, est-ce que le travail est
commencé pour faire l'installation de ces balances d'une façon
permanente? Est-ce que c'est fait par le ministère des Transports ou si
cela sera fait par le ministère de la Voirie ou des Travaux publics?
M. PINARD: Je pense que l'installation sera faite par le
ministère de la Voirie. Nous voulons donner un caractère de
permanence à certaines balances de façon que notre inspection se
fasse plus efficacement, compte tenu des nouvelles dispositions qui ont
été adoptées quant au contrôle des charges et des
poids dont on a parlé ce matin. Dans d'autres régions, il faudra
probablement en venir à l'installation de balances à
caractère permanent également.
Comme l'a souligné tantôt le sous-ministre Baril, nous
avions fait l'achat de balances portatives qu'on appelle communément les
dynamomètres pour permettre aux inspecteurs de faire des inspections
rapides et, je l'espère, quand même efficaces. Si la preuve
révèle qu'il faudrait augmenter le nombre de balances
permanentes, je pense que le ministère ne devrait pas hésiter
à en faire l'acquisition et l'installation pour augmenter la
surveillance et obtenir le résultat désiré par
l'établissement de nouvelles normes et de nouveaux devis.
M. RUSSELL: Je ne mets pas en doute la parole du ministre ni celle des
conseillers qui lui ont fait part de ces petites balances qu'on utilise sur la
route, mais je ne partage pas son point de vue sur l'efficacité.
M. PINARD: Je pense bien qu'il faut admettre au départ que les
balances à caractère permanent sont installées dans les
grands axes routiers où les calculs de circulation nous indiquent que
c'est là qu'il passe le plus grand nombre de véhicules avec des
charges. Cela étant acquis, je pense qu'il faut admettre les
résultats qui indiquent l'inspection la plus efficace. Dans le cas
d'axes routiers plus mineurs, est-ce indiqué pour le moment d'installer
des balances à caractère permanent pour faire l'inspection? Je
laisserais peut-être le soin au sous-ministre Baril de nous dire ce qu'il
en
pense puisqu'une étude commune est faite en ce moment par le
ministère des Transports et le ministère de la Voirie pour savoir
quelle est la meilleure solution dans les circonstances.
Il a été défini, avec les ministères de la
Voirie et des Transports, suivant une étude, tel que le ministre le
mentionnait tout à l'heure, du flux routier, d'installer douze postes
permanents dans toute la province, de supporter ces douze postes permanents par
des balances qui servent présentement au contrôle de pesanteur
pendant la période du dégel et sur les routes très
secondaires et de se servir de dynamomètres qui donneraient la pesenteur
axiale du véhicule qui circule sur les routes secondaires. Ce qui veut
dire qu'il n'y aurait pas de possibilité de passer outre à un
poste de pesée en utilisant les routes secondaires. La raison du
dynamomètre est un peu pour voir à ce que le camionneur ne puisse
pas contourner le poste de pesée permanent et aussi d'assurer que si la
pesanteur axiale excède les limites permises, ce camionneur-là
puisse être référé à un poste permanent de
pesée pour que le poids total en charge soit confirmé.
Et des douze postes de pesée qui ont été
préconisés, deux sont présentement installés: un
à Saint-Romuald, en direction est-ouest et un a Beloeil, en direction
ouest-est, sur la route 20. n y en a un autre en voie de construction sur la
route 40, entre Berthier et Montréal. Il y a différents postes
que je n'ai pas en mémoire et qui viendront compléter le nombre
total de douze. D'ailleurs, au budget comme vous allez le voir un peu
plus loin il y a une demande de $500,000 en immobilisation qui vient
concrétiser l'installation de cinq postes additionnels durant
l'année en cours.
M. RUSSELL: Qui va être responsable du fonctionnement des
balances? Est-ce que ce seront les inspecteurs du ministère des
Transports ou si ce sera la Sûreté provinciale?
M. PINARD: Présentement, c'est un travail conjoint du
ministère de la Voirie et du ministère des Transports. La voirie
pèse et les inspecteurs du ministère agissent comme surveillants
routiers, puisqu'ils sont agents de la paix. A l'avenir, il y a une politique
d'établie qui a été définie par les deux
ministères: le ministère des Transports sera le seul à
s'occuper du contrôle des poids et des charges sur les routes.
M. RUSSELL: M. le Président, je reviens aux petites balances
qu'on va utiliser d'une façon, je pourrais peut-être dire
portative. J'espère que les inspecteurs qui vont les utiliser seront
assez larges d'esprit, parce que, d'après mes renseignements, elles ne
sont pas très justes pour peser certains camions.
M. PINARD: C'est pour cela qu'on les réfère à une
balence permanente.
M. RUSSELL: D'accord. Parce que j'allais compléter et dire que si
l'on doute, par les références qu'on a, on peut facilement les
diriger vers une balance permanente pour confirmer le voyage.
M. PINARD: On me dit que la variation en plus ou en moins est de 8 p.c.
C'est quand même assez satisfaisant dans les circonstances. Mais, il faut
ajouter, comme vient de le souligner le député de Napierville,
qu'il y a quand même un autre point de contrôle qui est la balance
permanente, au cas où il y aurait des griefs. Je pense qu'il y en a.
C'est normal.
M. RUSSELL: Je comprends qu'il y a une variation et le ministre le
comprend aussi. J'espère que ceux qui auront à appliquer la loi
vont le comprendre de la même façon, pour éviter bien des
problèmes ou des difficultés internes.
M. PINARD: On m'informe qu'il n'y a pas d'avis d'infraction qui sont
remis au propriétaire du véhicule dont la charge n'est pas
conforme aux normes et devis spécifiés par nos règlements.
Il y a simplement un rapport qui est fait sur la pesée faite à
l'aide du dynanomètre.
A ce moment-là, je ne pense pas qu'il y ait de raison de...
M. RUSSELL: La pesée est le dernier avertissement.
M. PINARD: ... crier à la discrimination sauf que ça
constitue un avertissement et il y a possibilité de faire le
contrôle de façon beaucoup plus précise à l'aide de
la balance permanente, le cas échéant.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: Adopté, M. le Président. Loyers...
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6.
M. RUSSELL: Loyers, il s'agit de location...
M. PINARD: Stationnement qui, encore, devient la politique du
ministère des Travaux publics et qui est retiré des
crédits budgétaires.
M. RUSSELL: On peut rayer ces $8,300.
M. PINARD: Je demanderais au comptable s'il y a une possibilité
de les rayer. Non?
M. RUSSELL: Les rayer, c'est certainement faire plaisir au ministre des
Finances.
M. PINARD: Est-ce que c'est strictement pour le stationnement
payé par les Travaux publics?
M. RUSSELL: Donc, ce montant sera transféré aux Travaux
publics, le montant sera payé et imputé à cette
catégorie par le ministère des Travaux publics. M. le
Président, à propos de ces stationnements qui sont
utilisés par les employés du ministère, est-ce que chacun
des employés va payer pour son stationnement? Ce sera un revenu...
M. PINARD: II y a un loyer de $15 par mois qui est
prélevé.
M. RUSSELL: Qui ne compense pas nécessairement le montant total
du coût; à peu près 50 p.c.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela, c'est pour les automobiles du
ministère.
M. PINARD: Les employés du ministère et certains
employés qui ont une place de stationnement approuvée par
l'organisme qui a déterminé... L'employé paie $15 et, si
le stationnement excède $15, les Travaux publics comblent la
différence.
M. RUSSELL: Quinze dollars représentent environ 50 p.c. du
coût moyen.
M. PINARD: Je crois qu'il y a eu une étude de coûts et
bénéfices qui a été entreprise par le
ministère des Travaux publics. De mémoire, je ne me souviens pas
du prix coûtant de l'aménagement des stationnements; je sais que
ça dépasse largement la rentabilité que nous pouvons en
retirer par le prélèvement des loyers.
M. RUSSELL: D'accord! Il y a deux coûts établis, le
coût du stationnement extérieur et intérieur. Pour le
stationnement extérieur, je crois que le coût annuel de
l'entretien, la location du terrain et tout ça, arriverait à
environ $30 par véhicule et on exige $15, soit 50 p.c, à
l'employé qui veut utiliser un stationnement. A l'intérieur, il
est évident que c'est plus élevé, indépendamment de
la valeur du stationnement ou des mobilisations.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7: Fournitures et
approvisionnements.
M. RUSSELL: J'espère qu'on pourra nous donner l'explication
détaillée de cette catégorie qui a été
augmentée. Comme le disait tout à l'heure le ministre, ce sont
des articles qui ont été transférés?
M. PINARD: On peut le définir ici, d'une part, par des
sous-catégories: le service d'eau, par exemple: $100; carburant,
lubrifiant et pièces pour les véhicules automobiles: $84,000.
Vêtements et literie en fait, il s'agit de vêtements
parce que la literie est seulement le titre général les
cent et quelques surveillants routiers ont des uniformes fournis par le service
d'inspection. Cette année, étant donné que nous avons eu
soixante nouveaux inspecteurs en uniforme, le ministère en a
profité pour habiller à nouveau tous les surveillants routiers
pour qu'ils aient tous un uniforme identique. Papeterie et impression: $9,000;
fourniture et accessoires de bureau: $4,300; abonnements: $200; et la petite
caisse: $600.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, les automobiles sont fournies par le
ministère. Les uniformes sont...
M. PINARD: Fournis aussi par le ministère.
M. RUSSELL: II n'est pas resté d'uniformes qu'avait
achetés l'ancien ministre des Terres & Forêts, M. Arsenault,
qu'on n'a pas utilisés?
M. LE PRESIDENT: Adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8. Adopté?
M. RUSSELL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 11. Adopté. Article 4: Service
de la sécurité routière.
Service de la sécurité
routière
M. LEGER: En tant que ministre des Transports, devant le problème
de la quantité de plus en plus nombreuse d'automobiles dans les
centre-villes, est-ce que le ministre a l'intention d'apporter une
réglementation plus sévère ou plus appropriée et
dans quel sens? Est-ce qu'il y a une politique qui se dégagerait dans
ses prévisions?
M. PINARD: M. le Président, si le député me le
permet, je vais commencer par faire des remarques générales sur
le fonctionnement du service de la sécurité routière.
Ensuite, je répondrai plus spécifiquement à la question du
député.
Le service de la sécurité routière est
dirigé par M. Pierre Mercier; le nombre d'employés est de 47;
l'estimation des dépenses est de $627,000. Les buts poursuivis par le
service de la sécurité routière sont les suivants:
1-promouvoir l'enseignement de la sécurité routière dans
les écoles du niveau secondaire et dans le public en
général par l'entremise de propagandistes en
sécurité routière; 2-intéresser les corps
intermédiaires à la sécurité routière;
3-promouvoir, par les moyens de la publicité éducative, la
sécurité routière; 4-inspecter les véhicules
servant au transport des écoliers;
5-qualifier sur les véhicules les chauffeurs d'autobus
transportant des écoliers; 6-inspecter et vérifier, à
l'aide des centres de vérification, tous les genres de véhicules
automobiles; 7-participer au niveau interprovincial aux différents
programmes de sécurité routière mis de l'avant par le
Conseil canadien de la sécurité routière;
8-vérifier les voitures de fabrication domestique et certifier la
possibilité de les immatriculer ou non; 9-établier des cours de
conduite préventive. Quant à la question qui m'a
été posée par le député de Lafontaine, je
pense qu'il veut savoir si le ministère entend prendre des mesures
spécifiques pour régulariser le flot de circulation à
l'intérieur des grands centres urbains.
Différents moyens peuvent être mis de l'avant pour y
arriver. D'abord, en dégageant les grands centres urbains du flot de
circulation qui est fait sur la grille du réseau urbain comme tel en
l'envoyant sur des grands axes routiers ou autoroutiers qui sont, en quelque
sorte, des collecteurs de la circulation qui se fait à
l'intérieur d'une ville. A Montréal, qui est une métropole
importante, comme c'est le cas de toutes les autres grandes villes au Canada et
aux Etats-Unis, ce problème se pose à l'attention des
gouvernants, que ce soit au niveau de l'Etat, au niveau du gouvernement
provincial ou au niveau du gouvernement municipal.
On a pu faire de longs débats d'ordre académique et
même des débats qui se situaient dans l'absolu ou dans l'ordre
idéal des choses sur la façon de parvenir à diminuer la
circulation automobile dans les grands centres urbains. Différentes
méthodes ont été mises de l'avant pour y parvenir.
Certaines furent plus heureuses que d'autres au plan des résultats.
Certains ont mis l'accent sur les transports en commun. D'autres ont mis
l'accent sur le transport routier et autoroutier selon l'infrastructure qui
était déjà en place.
Alors, à Montréal, comme il y avait déjà un
système de transport en commun bien structuré, bien
organisé, le gouvernement du Québec par l'entremise du
ministère de la Voirie, a préféré faire le
rattrapage autoroutier qui était nécessaire et doter la
région de Montréal d'autoroutes à grand débit de
circulation dont la métropole avait besoin pour dégager son
centre dans toutes les directions. Comme Montréal est située sur
une île, alors, cela pose un problème tout à fait
particulier qui ne se retrouve pas dans d'autres capitales ou dans d'autres
métropoles aussi populeuses que Montréal.
L'autoroute est-ouest est un exemple d'une méthode pour en
arriver aux objectifs poursuivis par le gouvernement, par le ministère
de la Voirie, soit de dégager le centre urbain et d'amener la
circulation automobile, la circulation lourde, la circulation qui doit se faire
rapidement dans une grande autoroute collectrice.
Ceci permet des mouvements de circulation dans tous les sens, et permet
aux automobilistes d'aller en direction de tous les points convergeants sur
l'île de Montréal et en dehors de l'île de Montréal.
En même temps que le gouvernement municipal a mis en place, avec l'aide
du gouvernement du Québec, un système de transport en commun, le
métro a été prolongé de plusieurs milles, comme
tout le monde le sait, et je pense que ces axes des rames de métro sont
venus compléter les grands axes routiers ou autoroutiers mis en place
par le ministère de la Voirie.
Je pense qu'il y a eu à ce point de vue une bonne coordination et
que ç'a augmenté l'efficacité des différents
systèmes de transport mis en place sur l'île de Montréal et
dans la région. Le système de transport en commun sous forme de
transport par autobus est également efficace, c'est maintenant la
responsabilité de la Commission des transports de Montréal dans
la nouvelle structure qui s'appelle la Communauté urbaine de
Montréal. Je pense que c'est un système qui fonctionne bien,
qu'il va falloir quand même réglementer de façon plus
spécifique lorsque le bill-23 aura été adopté par
l'Assemblée nationale et mis en vigueur. Je ne dis pas que toutes les
dispositions contenues dans le bill 23 à l'heure actuelle sont faites
pour arriver à une situation idéale. Je pense toutefois qu'il y a
véritablement un effort qui a été fait par des
spécialistes en transport, en circulation, des spécialistes aussi
en génie routier qui se sont attardés à étudier le
problème de la circulation dans les grands centres urbains. Je crois
aussi que les dispositions contenues dans le bill 23 font état d'un
véritable souci d'améliorer la situation de la circulation, du
contrôle des axes déterminés par la Commission des
transports et de l'efficacité qui doit être donnée au
système comme tel, compte tenu aussi de la tarification qui doit
être mise en vigueur.
Il y a le transport scolaire qui se fait également dans des
grands centres urbains et, en particulier, dans la métropole; il y a
tout le problème des chartes-parties, c'est un transport que se
disputent à la fois la Commission des transports de la Communauté
urbaine de Montréal, les compagnies privées comme Murray Hill et
d'autres, et également les propriétaires d'autobus scolaires qui,
en dehors des heures de pointe, tout comme la Commission des transports de
Montréal en dehors des heures de pointe, veulent rentabiliser les
investissements faits pour l'achat de leur équipement. C'est un
problème que nous touchons directement avec certaines dispositions
spécifiques du bill 23 et c'est un problème qui est difficile
à résoudre, je l'admets. Nous avons eu différentes
représentations qui ont été faites à la fois par la
Commission des transports de Montréal, par les représentants des
communautés urbaines et par les associations qui oeuvrent dans le
transport scolaire et par les représentants des compagnies
privées qui font également du transport à caractère
touristique, à charte-partie.
Aussi, il y a le problème du taxi dont on a beaucoup parlé
et qu'on prétend être en mesure de mieux contrôler et de
rendre plus efficace par l'adoption des dispositions du bill 23. C'est une
étude qui a été entreprise par le député de
Dorion, M. Bossé, qui a fait travailler avec lui des spécialistes
de cette question et qui a été en mesure de soumettre au
gouvernement, au conseil des ministres, un rapport bien détaillé
qui est certainement une base très valable pour la discussion et la
solution du problème du taxi. Voilà un résumé des
objectifs poursuivis par le ministère des Transports et le
ministère de la Voirie, de concert avec les autorités municipales
et avec les autorités scolaires. Je pense que, s'il y a un
véritable esprit de collaboration et de coopération qui se
traduit, à ce moment-là, nos efforts collectifs nous permettront
de résoudre de façon efficace et rentable ces problèmes de
transport qui, pendant plusieurs années, ont été
véritablement des cauchemars pour les administrateurs publics.
M. LEGER: M. le Président, je ne veux pas revenir au débat
de l'autoroute est-ouest, le ministre est au courant de notre position. Mais,
dans les solutions que le ministre préconise, il mentionne quand
même qu'une des solutions à ce dégagement du centre-ville
sont les artères correctrices, alors qu'on peut dire aussi les
artères distributrices. Mais, je ne veux pas revenir
là-dessus.
Je veux plutôt parler du problème provenant du transport en
commun qui, du fait qu'il y a tellement d'automobiles dans les centres-villes
qui exigent un grand nombre de terrains de stationnement, entraîne des
conséquences plutôt néfastes dans le domaine du transport
en commun. Le président de la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Québec disait dernièrement que son
service devait être acquis comme un service non rentable.
M. BERTHIAUME: II me semble que les remarques du député de
Lafontaine sont un peu hors d'ordre.
M. LE PRESIDENT: Elles sont hors d'ordre.
M. LEGER: M. le Président, on parle de l'article 4: Service de la
sécurité routière. Le ministre vient de parler du
transport en commun comme étant une solution possible au problème
de la réglementation pour éviter, à l'intérieur des
villes, un trop grand nombre d'automobiles. Ce que je veux mentionner et
c'est absolument dans l'ordre c'est le fait que, si l'on veut avoir un
système de transport en commun qui permette une rentabilité
régulière et non pas uniquement aux heures de pointe, il faut
nécessairement une réglementation pour décourager les
personnes de se servir de leur automobile dans les centres-villes comme
ceux-là. Une chose est certaine, c'est qu'un centre-ville, au point de
vue des affaires, va se développer d'une façon plus dynamique si
la possibilité de se rendre dans le centre-ville se fait d'une
façon plus rapide et s'il y a moins de congestion causée par le
fait qu'il y ait trop d'automobiles.
M. BERTHIAUME: Le député parle-t-il de circulation ou de
sécurité?
M. LEGER: M. le Président, on parle du service de la
sécurité routière. Ecoutez, dans un centre-ville, c'est
là qu'il y a le plus de circulation; et plus il y a de circulation, plus
il y a d'accidents. Alors, une des raisons et je demande au ministre...
M. BERTHIAUME: Vous parlez d'accidents, vous ne parlez pas de
circulation.
M. LEGER: M. le Président, je n'ai pas parlé au
député. Je parle au ministre actuellement. Le ministre a
soulevé des solutions...
M. BERTHIAUME: J'ai le droit de parole comme tout le monde ici et si
j'ai un point de règlement à soulever, je suis dans mon droit
complet de le soulever au moment où je crois que le député
est hors d'ordre.
M. LEGER: Alors, voulez-vous soumettre les raisons pour lesquelles je
suis hors d'ordre?
M. PINARD: Parce que vous parlez de circulation et nous parlons de
sécurité. Dans les objectifs qui ont été
décrits par le ministre, dans son laïus du début, il n'a pas
été question de circulation, les objectifs de ce
service-là n'ont absolument rien à voir avec la circulation sur
l'île de Montréal.
M. LEGER: M. le Président, je continue parce que le point d'ordre
n'était absolument pas approprié. Je veux demander au ministre
quels sont les règlements provenant d'une politique pour
améliorer la sécurité routière mais
spécifiquement à l'intérieur des municipalités.
Est-ce qu'il y a autre chose que les artères collectrices? Est-ce qu'il
y a, dans sa politique, d'autres mesures qui permettraient de faciliter le
transport en commun pour enlever la grande quantité de circulation?
C'est une des causes du problème de la sécurité, c'est
aussi une des causes d'un congestionnement qui empêche le centre-ville de
se développer normalement. Le ministre donnait, comme une des raisons
majeures, les artères collectrices. Je ne reviens pas sur ce
sujet-là mais est-ce qu'il n'y a pas d'autres solutions dans ce domaine
pour aider le transport en commun à fonctionner à plein et d'une
façon régulière pour justement décongestionner le
centre-ville? C'est une question, je pense, qui mérite qu'on y
réponde.
M. PINARD: Pour arriver aux résultats souhaités par le
député de Lafontaine, je pense
qu'il admettra, avec moi et avec les autres membres de la commission,
qu'il faudrait faire une publicité intensive auprès de chaque
propriétaire d'automobile qui se sert de son automobile pour se rendre
de son domicile au lieu de travail et du lieu de travail à son domicile
et qui l'emploie aussi durant les fins de semaine pour toute autre fin que pour
les besoins de son travail. C'est un phénomène qui est
typiquement nord-américain. Alors, c'est un problème qui se situe
aussi bien dans l'ordre économique des choses que dans l'ordre
psychologique. C'est l'affirmation bien caractéristique du
Nord-Américain et je situe le Québécois dans ce cadre. Il
se comporte comme un homme qui veut, par ses propres moyens, se transporter. Et
comme il a le moyen de le faire, il s'achète une automobile ou un autre
véhicule qui lui permet de se transporter, parfois de
préférence au système de transport en commun. Alors, c'est
la liberté de son choix. Si les services de transport en commun sont en
mesure de convaincre le propriétaire d'une automobile de la laisser dans
son garage et de prendre avantage du système de transport en commun, le
métro par exemple, ou l'autobus, de préférence à
son automobile et, si on le convainc qu'il a un intérêt
économique de le faire, c'est-à-dire que cela va lui coûter
moins cher que d'utiliser son automobile, qu'il va y avoir plus de
sécurité, qu'il sera soumis à un indice de pollution moins
élevé, qu'il va pouvoir se rendre de son domicile à son
lieu de travail plus rapidement et vice versa, aller-retour, qu'il aura moins
d'embarras de circulation, qu'à tout point de vue il sera mieux servi
par le système de transport en commun, tant mieux! Mais, à ce
moment-là, c'est un effort de publicité qui doit être
tenté. Et j'encourage les responsables du service de transport en commun
à le faire, parce que c'est probablement un très bon moyen de
dissuader l'automobiliste de se servir de son automobile qui le conduit bien
souvent au centre-ville, comme le souligne le député de
Lafontaine. Mais il y a quand même une résistance qui est faite
à ces souhaits qui sont formulés par les autorités
compétentes aussi bien au niveau provincial qu'au niveau municipal et au
niveau scolaire.
Encore une fois, je le répète, c'est un
phénomène typiquement nord-américain. Une habitude s'est
créée depuis plusieurs années. La meilleure preuve que
cette habitude s'est ancrée et prend des proportions encore plus
déterminantes, c'est que, chaque année, le parc automobile
augmente de 8 p.c. à 10 p.c, malgré toutes les campagnes de
dissuasion qui ont été faites. Alors, ça pose le
problème encore une fois. Est-ce que ces campagnes de publicité,
de dissuasion, sont bien faites? Est-ce qu'elles donnent la répercussion
voulue? Est-ce qu'il y a d'autres moyens qu'il faudrait employer pour en venir
à faire diminuer le nombre d'automobiles qui circulent sur la grille du
réseau urbain?
Le problème étant posé, je ne prétends pas
être seul à avoir la vérité et à avoir la
formule magique pour le résoudre. C'est assez facile de soulever le
problème, mais c'est moins facile de trouver les moyens de corriger la
situation. Tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas convaincu le citoyen de ne
pas utiliser son véhicule pour se transporter, qu'est-ce que vous
voulez?
Le même problème est maintenant rendu en Europe. Le
président Pompidou, dans une communication qu'il a faite à
l'Assemblée nationale est obligé lui aussi de constater ce fait
de plus en plus déterminant chez les Français, qui n'ont pas les
mêmes motifs que nous d'acheter en aussi grand nombre des
véhicules automobiles et de les utiliser pour se rendre d'un lieu
à un autre.
C'est devenu un phénomène qui a gagné plusieurs
pays d'Europe et l'augmentation du parc automobile dans plusieurs pays
d'Europe, en France notamment, indique qu'il y a de nouvelles habitudes qui
sont acquises par les citoyens et que ce n'est pas facile de les
déraciner, même s'il y a un bon système de métro en
place à Paris, et que ce système a été mis en place
bien avant celui de Montréal. Il y a un bon système de transport
en commun terrestre, par voie d'autobus, à Paris, et ça n'a pas
empêché les citoyens de Paris d'acheter en plus grand nombre que
jamais des véhicules automobiles, pour permettre à ces citoyens
de se déplacer d'un lieu à un autre. Voyez-vous, c'est un
problème qui est d'ordre humain et qui pose toute la liberté aux
citoyens de faire un choix entre un moyen de transport et un autre. A ce
moment-là, comment régler le problème?
M. BLANK: Moi, j'ai fait une suggestion au maire Drapeau et à M.
Saulnier, en 1966; c'est la même solution qu'on essaie à Rome
actuellement de fermer le centre de la ville pour les véhicules
privés et donner le métro et les autobus gratuitement.
M. LEGER: M. le Président, sur ce que le député
vient de dire, je pense qu'on s'en va vers cela à New York.
M. PINARD: Est-ce que le député me permettrait une mise au
point? La discussion que vous faites et que je fais avec vous et que les
députés font avec vous est absolument irrégulière.
Quoique je n'aie pas d'objection...
M. LEGER: On pourrait aller à l'article suivant, à la
Régie des transports...
M. PINARD: On peut faire la discussion pour autant qu'on se
limite...
M. LE PRESIDENT: Pas deux fois.
M. PINARD: A la condition qu'on se limite dans le temps, parce que c'est
aux crédits du ministère de la Voirie qu'il aurait fallu en
parler de façon plus spécifique et plus
détaillée.
M. LEGER: M. le Président, de toute façon, à la
catégorie 8, il y aurait autre chose qu'on pourrait dire dans le domaine
de la Régie des transports, c'est qu'il y aurait de la
réglementation à faire là-dedans. Je ne veux pas prolonger
la discussion au domaine de l'intérieur des municipalités, je
voudrais simplement soulever une politique générale à cet
article-là. Mais l'article suivant, sur la Régie des transports,
serait beaucoup plus à point pour d'autres questions que j'ai à
poser au ministre à ce sujet.
Au domaine uniquement de la sécurité routière, on
sait que beaucoup d'accidents seraient évités si les gens
portaient ou faisaient usage de leur ceinture de sécurité. On
sait que les Québécois ne se servent pas tellement de leur
ceinture de sécurité, comparativement à d'autres pays; il
y a des statistiques là-dessus disant qu'on s'en servait beaucoup moins.
Est-ce que le ministre entrevoit une certaine réglementation quant
à l'obligation de porter la ceinture de sécurité? On sait
que maintenant elles sont dans toutes les automobiles, mais le ministre voit-il
une réglementation dans ce domaine au niveau du chauffeur?
M. PINARD: Là encore, c'est un problème
d'éducation. Les compagnies qui fabriquent les automobiles les
grandes compagnies je pense bien que c'est le cas de tous les fabricants
maintenant, sont soumises à des exigences beaucoup plus
sévères, de la part des gouvernements; il y a ce qu'on appelle la
ceinture de sécurité qui est au service du propriétaire et
celle au service des passagers de l'automobile. Là encore c'est un
problème d'éducation, parce qu'il y en a beaucoup qui ne s'en
servent pas du tout, qui se trouvent inconfortables lorsqu'ils se servent de ce
moyen de sécurité.
Bien souvent, le voyant est constamment allumé. Cela indique que
le conducteur ne se sert pas de sa ceinture de sécurité. Bien
souvent aussi, on remarque que, sur cinq passagers, il y en a peut-être
quatre qui ne s'en servent pas. Dans d'autres cas, un père de famille
qui se montre très sévère envers lui-même et envers
sa famille oblige tout le monde à boucler sa ceinture de
sécurité. Dans d'autres cas, les parents ne s'en occupent
pas.
Alors, comment agir? Est-ce qu'on va placer un policier pour surveiller
chaque automobiliste ou les passagers de chaque automobile? Cela me
paraît assez difficile. Encore là, une campagne d'éducation
bien faite va aller en profondeur et va soumettre le problème de la
sécurité au plan de la conscience à la fois individuelle
et collective, au plan familial par exemple. C'est le meilleur moyen de
réussir.
M. RUSSELL: En ce qui me concerne, les ceintures de
sécurité installées dans mon automobile, sont un
accessoire. Si mon collègue du PQ veut s'en servir, c'est son
privilège. En ce qui me concerne, j'ai vu des accidents où il y
avait quelqu'un qui avait une ceinture de sécurité. On l'a
transporté à la morgue. Il y avait trois autres passagers, un est
allé à l'hôpital et deux autres en sont sortis indemnes.
C'est donc une question d'opinion, une question de confiance.
Tout dépend de l'accident. C'est un peu comme la
prévention contre la maladie, c'est la santé. Si tous les
chauffeurs prenaient la précaution de se surveiller et de surveiller les
autres, il n'y aurait jamais d'accidents. Nous n'aurions pas à
déplorer ce que l'on déplore toutes les semaines sur les
routes.
Evidemment, nous pourrions en parler longtemps. Le ministre se
référait tout à l'heure à la circulation qui a lieu
à Paris et à Londres et dans d'autres villes européennes.
Je me rappelle, il y a quelques années à Coventry, on passait
à Triumph où sont employées 5,000 ou 6,000 personnes et on
y voyait un grand nombre de bicyclettes. A ce moment-là, il n'y avait
pas de problème pour le stationnement. La sécurité
était assez limitée. Aujourd'hui, on passe devant la même
usine et on s'inquiète du stationnement. H n'y a pas d'espace car il n'y
a que des automobiles. Il y a quand même là un des meilleurs
systèmes de transport en commun qui existent au pays, en Angleterre.
Donc, même si le maire Drapeau s'arrache ce qui lui reste de
cheveux pour allonger son métro et donner un meilleur service d'autobus
en commun, ça ne règle pas totalement le problème. Le
ministre avait raison lorsqu'il parlait d'améliorer les routes et de
faire une campagne de publicité comme il a été dit dans
cette catégorie, essayer d'éduquer nos jeunes qui conduisent une
automobile. On sait d'abord que la majorité des accidents, cela a
été prouvé, je ne pense pas me tromper ou induire la
commission en erreur, est causée par des jeunes de moins de 25 ans et
dans des circonstances que nous connaissons.
C'est là qu'il faut faire l'éducation. Elle ne
relève pas simplement de l'effort que peut faire le gouvernement. Elle
relève de l'effort des parents qui ont des enfants qui apprennent
à conduire. Ils doivent donner d'abord le sens des
responsabilités. Cela part de là. Si on ne réussit pas
à inculquer aux parents le sens des responsabilités, notre effort
à le faire comprendre aux enfants est vain. Indépendamment du
montant qu'on votera au ministre pour donner toutes les cliniques qu'il voudra
aux écoles secondaires qui découlent d'une entente conclue
aujourd'hui à savoir que dans toutes les écoles secondaires, le
ministère de l'Education se prêtera à ces cliniques, on ne
pourra pas réussir à atteindre l'objectif que l'on vise.
Donc, je pense que l'effort est déjà commencé. On
peut peut-être, dans un effort publicitaire, se tourner vers les parents
et leur demander à eux aussi de contribuer à aider le
ministère et à épargner de l'argent en travaillant un peu
dans la même veine que les éducateurs ou ceux qui travailleront
pour le ministère en vue d'enseigner à nos jeunes.
M. LEGER: M. le Président, je ne veux pas éterniser ce
sujet mais je veux tout simplement faire une correction sur ce que disait le
député, l'ancien ministre. Les enquêtes faites dans tous
les pays industrialisés prouvaient que ceux qui se servaient de la
ceinture de sécurité diminuaient de 70 p.c. les risques
d'accidents graves. Ce n'est pas une question d'opinion, c'est une question
d'études qui ont été faites dans ce domaine.
De toute façon, je ne veux pas prolonger le débat
là-dessus. J'aurais seulement une dernière question sur l'article
de la sécurité routière. Est-ce que le ministre pourrait
me dire où en sont les études sur l'utilité des pneus
à crampons comparée à l'usure des routes?
M. LE PRESIDENT: Le député est hors d'ordre.
M. PINARD: M. le Président, j'aimerais soulever un point d'ordre.
Je ne veux pas être désagréable au député,
mais je me souviens avoir discuté de ce problème au moins quatre
ou cinq fois lors de la discussion des crédits du ministère de la
Voirie et à l'occasion, aussi, de la discussion du bill 23.
Cela a été largement discuté. J'ai fait
témoigner aussi un expert en la matière, le sous-ministre Jacques
Charland...
M. LEGER : Où en êtes-vous arrivés dans vos
conclusions?
M. PINARD: ... un docteur en circulation, qui a participé
à des séminaires et à des congrès en compagnie des
représentants des autres provinces du Canada. Si le député
veut bien lire le journal des Débats,il aura la réponse.
M. LEGER: A quelle conclusion êtes-vous arrivé? Est-ce que,
au niveau du service de la sécurité routière parce
qu'une des causes d'accidents,c'est le mauvais état des routes et il
avait été établi que les pneus à crampons causaient
des dommages aux routes la conclusion est qu'on ne réglementera
pas dans ce domaine-là? Quelle est la conclusion? Je ne demande pas
toute une philosophie sur l'étude des pneus à crampons, je
demande quelle est la conclusion.
M. PINARD: J'inviterais le député à relire le
journal des Débats et plus spécifiquement, le témoignage
du sous-ministre Jacques Charland qui a, dans une intervention très
remarquée et très remarquable, expliqué tout le
problème. Il a expliqué aussi quelle était la position du
Québec à cet égard et il nous a informés qu'il
avait réussi à faire accepter la position du Québec par
les représentants des autres provinces, sauf par ceux de l'Ontario qui
ont décidé de bannir totalement les pneus à crampons.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations.
M. LAVOIE (Wolfe): J'aurais quelques questions à poser avant de
commencer les catégories. Elle sont en vrac, elles ne seront pas
très longues. Si le ministre veut bien se prêter à ces
quelques questions.
Dans son exposé du début, il mentionnait qu'il y avait un
certain montant d'argent d'alloué, pour les cours de conduite, aux
écoles secondaires et aux CEGEP. Est-ce que le ministère envisage
de rendre obligatoires ces cours de conduite dans les écoles, en
collaboration avec le ministère de l'Education?
M. PINARD: C'est déjà obligatoire dans le cas des
écoles techniques, dans les écoles de technologie. Maintenant,
comme il y a une propension assez marquée de notre jeunesse à
conduire des automobiles à un âge relativement jeune
dès l'âge de seize ans, ils commencent déjà à
prendre des cours de conduite je me demande si, à cause de ce
phénomène nouveau, il ne faudrait pas que le gouvernement, et le
ministère des Transports en particulier, établisse des
règlements pour faire face à ce nouveau phénomène.
Mais, comme le député de Shefford l'a souligné
tantôt, vu que ce sont des jeunes qui demandent à leurs parents la
permission de conduire une automobile et même de se porter
acquéreur d'une automobile pour se rendre à l'école
secondaire, au CEGEP et à l'université, je pense bien qu'il
faudrait être de notre temps, peut-être rendre la
réglementation plus sévère et les obliger à prendre
des cours de conduite et à obtenir un certificat attestant qu'ils ont
passé avec succès les examens de conduite.
Cela serait, à mon avis, quelque chose de positif en regard de la
campagne de sécurité routière entreprise par le
gouvernement depuis plusieurs années. Un élève qui prend
des cours de conduite l'école de conduite étant reconnue
comme compétente court moins de risques d'avoir des accidents ou
des accidents moins dommageables que ceux qui n'ont pas pris de cours de
conduite et qui l'apprennent de façon un peu trop personnelle, sans
cours scientifique à cet effet.
Je pense que c'est un phénomène nouveau. Personnellement
je n'engage pas la responsabilité du gouvernement, quoique je
veuille demander une étude là-dessus je
préférerais que ça devienne obligatoire.
M. LAVOIE (Wolfe): Je crois que les assurances sont moins
élevées pour les personnes qui ont suivi des cours de conduite.
Quand elles suivent ces cours de conduite dans des écoles de conduite
publiques, naturellement, elles sont obligées de payer en
conséquence.
M. PINARD: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): S'ils étaient fournis aux écoles
secondaires ou aux CEGEP, les jeunes pourraient suivre ces cours
gratuitement.
M. PINARD: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le ministère subventionne la Jeune
chambre de commerce qui a donné des cours de conduite dans toute la
province?
M. PINARD: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que vous continuerez à les
subventionner cette année?
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Est-ce que cela s'est avéré très
rentable?
M. PINARD: Je pense que l'expérience a donné d'excellents
résultats. On dit que le coût d'inscription est très
élevé à une école de conduite. Dans le cas de ma
propre fille, je crois que cela lui a coûté... Je ne me souviens
pas si c'est $25 ou $35, parce que c'était une option qui lui
était accordée par l'école qu'elle fréquente.
Alors, il y avait une partie du cours qui était payée à
même ses frais d'inscription à l'école qu'elle
fréquente et une partie du cours donné par l'école de
conduite était payable par les parents. Alors, j'ai autorisé ma
fille à suivre ces cours. Mais si les élèves s'en
prévalent en plus grand nombre, je pense qu'il faudrait peut-être
en venir à la même réglementation qui est en vigueur en
Europe, à savoir que le cours devienne obligatoire mais que le
gouvernement mette des disponibilités budgétaires en fonction de
l'intérêt démontré par les jeunes mais en fonction
aussi de l'augmentation du risque que cela comporte au plan de la
sécurité routière.
M. RUSSELL: Quelles sont les normes exigées par une chambre de
commerce qui organise une école de conduite pour avoir droit à
une subvention?
M. PINARD: Les jeunes chambres de commerce n'ont pas de normes à
satisfaire. Elles ont un cours qu'elles donnent et qui s'appelle le cours de
conduite préventive qui a été établi selon des
normes définies par le Conseil canadien de la sécurité
routière et en rapport avec différents conseils de
sécurité routière des Etats-Unis. Et ce cours-là
est donné par les jeunes chambres de commerce après que le
ministère des Transports eut formé certains membres des jeunes
chambres de commerce, comme moniteurs et ces moniteurs-là, à leur
tour, le donnent à d'autres membres des jeunes chambres qui forment une
espèce de chaîne dans l'enseignement de la conduite
préventive, mais non dans la conduite automobile.
M. RUSSELL: Est-ce que les moniteurs sont payés par le
gouvernement ou est-ce une subvention qui est donnée globalement
à une chambre de commerce?
M. PINARD: Les moniteurs sont payés par le service de la
sécurité routière pour les cours qu'ils donnent et les
heures d'enseignement qu'ils dispensent.
M. RUSSELL: Sur quoi base-t-on la subvention? Est-ce 50 p.c. des
dépenses ou 100 p.c?
M. PINARD: Nous payons sur une base horaire. La plupart de ceux qui
donnent ces cours sont aussi pédagogues et ils font partie de la jeune
chambre de commerce. Ils donnent le cours sur une base horaire qui est
établie par le ministère.
M. RUSSELL: Dans combien d'écoles la jeune chambre existe-t-elle
actuellement?
M. PINARD: L'an dernier, 42 jeunes chambres étaient
intéressées au programme. Cette année, il y en a 87 qui y
sont intéressées et il y en a une quarantaine d'autres qui
mentionnent qu'elles seraient prêtes à accepter de donner aussi le
cours de conduite préventive, souvent, en tentant d'unir leurs efforts
avec les différents corps policiers des municipalités.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est excellent.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on a le nombre de personnes qui ont
fréquenté cette école?
M. PINARD: II y a eu 16,000 personnes l'an dernier.
M. RUSSELL: II y a eu 16,000 personnes qui ont reçu un
certificat.
M. PINARD: II y a 80,000 inscriptions cette année.
M. RUSSELL: Et de combien a été le coût total pour
le gouvernement?
M. PINARD: Un montant de $5 par candidat qui a suivi le cours.
M. RUSSELL: Un montant de $5 par candidat qui a suivi le cours. Combien
d'heures les candidats sont-ils obligés de suivre pour obtenir...
M. PINARD: Cela dépend de la situation. Les gens dont le permis
de conduire a été suspendu et qui sont rappelés, non pas
obligatoirement mais volontairement à suivre un cours, ceux-là
suivent un cours de quatre heures, réparti en deux soirées et une
semaine. La plupart sont des adultes et il n'est pas possible de les rejoindre
pour une plus longue période. Un film est présenté, une
conférence est donnée et aussi il y a le livret du guide de
l'automobiliste qui est remis à l'intéressé et tous les
nouveaux signaux routiers qui sont en vigueur depuis quelque temps sont aussi
expli-
qués à cette occasion. Il a été
constaté que, si le cours durait plus longtemps, à cause du
manque de temps ou du manque de disponibilité, les gens laissaient
tomber la dernière séance qui était possiblement la plus
importante. Alors, ils ont tenté de concentrer ce cours-là en
deux séances.
M. RUSSELL: Est-ce que les moniteurs sont à temps partiel ou
à temps plein?
M. PINARD: Ils sont à temps partiel.
M. RUSSELL: A temps partiel. Donc, lorsqu'on parle de dix ou de quinze
écoles, ce n'étaient pas nécessairement 50, 60 ou 100
nouveaux emplois.
M. PINARD: Non.
M. RUSSELL: C'est du travail supplémentaire tout simplement.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: M. le Président, sur le même sujet, est-ce
qu'il y a des entreprises privées qui sont subventionnées pour
donner des cours à différents moments?
M. PINARD: II y a une entreprise à l'intérieur du service
de la sécurité routière, l'Ecole des routiers
professionnels, qui est subventionnée pour la formation d'instructeurs
étant donné que c'est la seule école qui a demandé
l'autorisation de former des instructeurs qui, à leur tour, formeront
des moniteurs. Et, la raison pour laquelle c'est un peu difficile
présentement de rendre obligatoire l'enseignement de la conduite
automobile au niveau secondaire et au niveau primaire secondaire surtout
et au niveau des CEGEP, c'est un peu à cause de la pénurie
d'instructeurs. On demandait 120 heures de cours théoriques et 40 heures
de cours pratiques alors que le permis de moniteur n'exigeait que 80 heures de
cours théoriques et 20 heures de cours pratiques.
M. LATULIPPE: Dans le même domaine, est-ce que vous pourriez me
dire s'il y a beaucoup d'entreprises qui dispensent des cours surtout pour
l'industrie du camionnage? Dans ma région il n'y a absolument personne
qui s'occupe de ça. Les intéressés doivent venir ici
à Québec.
M. PINARD: L'Ecole des routiers professionnels dispense aussi des cours.
Par contre, il y a des compagnies comme Bell Canada qui donnent des cours
à leurs employés. L'Hydro-Québec donne aussi des cours
à ses employés. Les grandes entreprises comme Bell Canada que je
viens de nommer, le Canadien National, le Canadien Pacifique, les entreprises
de camion- nage comme Dumont Express, Baillargeon, etc., voient à la
compétence de leurs propres chauffeurs sur l'équipement qui leur
appartient. Le ministère de la Voirie veille aussi à la
compétence, par exemple, des hommes de métier, des conducteurs de
niveleuse, de pelle mécanique, etc. Cela se fait pas mal dans toute la
province et pas nécessairement à l'intérieur du service de
la sécurité routière. Le service a toujours un droit de
regard sur la compétence et la préparation du cours qui sert
à conférer un titre à ces gens.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le ministère envisage une campagne
de sécurité routière à la télévision
et dans les journaux, comme on a déjà vu: Une chance sur treize?
Quel est le montant prévu?
M. PINARD: II y a $4,100 qui sont prévus pour les cours de
conduite préventive. Il y a plus de $7,000 qui sont prévus pour
la sécurité en motoneige dont le tournage du film a
commencé il n'y a pas tellement longtemps et qui sera disponible en
octobre ou au début de la prochaine saison d'hiver. Il y a aussi, avec
l'Office de publicité et Radio-Québec, des programmes qui seront
radiodiffusés durant la période estivale sur la
sécurité routière de concert avec le bureau des assureurs
du Canada dont vous entendez d'ailleurs assez fréquemment un message de
sécurité. C'est la situation sur le plan de la publicité
éducative dans le domaine de la sécurité routière.
Radio-Québec, l'Office provincial du film et d'autres montages ont
été réalisés par le service de la
sécurité routière.
M. RUSSELL: II y a un montant qui a été mentionné
et qui me frappe, c'est celui de $4,000 pour la télévision.
Est-ce qu'il y a déjà des films qui peuvent être
présentés à la télévision ou si ce montant
sera utilisé pour produire des films?
M. PINARD: Ce sont des films qui ont été produits à
même les crédits de l'an dernier et qui vont être
disponibles cette année. Et on demande un montant identique parce que
ces films fonctionnent en vertu des droits d'auteur pour une période de
treize semaines et le montant donné qui a couvert le coût du
montage technique doit revenir pour le coût des droits d'auteur à
chaque treize semaines. C'est pour ça que le film réalisé
l'an dernier est disponible cette année et les crédits
budgétaires que nous demandons cette année sont pour la
réalisation de films qui seront montrés l'an prochain.
M. RUSSELL: M. le Président, je trouve que le montant de $4,000
pour la télévision est très minime et je pense qu'on
pourrait peut-être réduire ailleurs pour en donner...
M. PINARD: D faut penser qu'on fonctionne avec l'Office provincial du
film, et Radio-Québec, où dans les deux cas, il n'y a pas de
frais.
M. RUSSELL: II n'y a pas de frais.
M. LAVOIE (Wolfe): Quelles sont les relations du ministère avec
le Conseil canadien de la sécurité routière et
l'OPTAT?
M. PINARD: Les relations entre le service de la sécurité
routière et le conseil canadien sont très étroites. Nous
avons demandé au Conseil canadien de la sécurité
routière de modifier sa façon de fonctionner parce que cela
était devenu un bureau de la statistique qui compilait les morts ou la
prévision des morts pour les fins de semaine à venir. Nous lui
avons demandé de jouer un rôle un peu plus positif, de
contrecarrer le baromètre et de tenter de prévenir l'accident au
lieu de la compiler quand il est arrivé. Le conseil canadien a
d'ailleurs accepté les recommandations, du service de la
sécurité du ministère des Transports
québécois et de tous les ministères des Transports
provinciaux pour devenir un peu plus actif et un peu moins négatif dans
la réalisation de son mandat. Et, le conseil fonctionne maintenant, je
dirais, depuis quelques années, sous l'impulsion des services de la
sécurité routière de chacune des provinces.
Nous retirons largement ce que nous investissons au conseil canadien
parce que celui-ci a un grand nombre de techniciens qui peuvent maintenant nous
renseigner sur la façon de mener une campagne de sécurité
non seulement dans toute la province mais une campagne qui aura un impact
national d'OPTAT fait aussi des miracles pour le service de la
sécurité routière en récupérant par exemple
les gens qui sont des conducteurs un peu délaissés par le bureau
des véhicules par ce que leur permis de conduire a été
suspendu. Ils sont récupérés par les propagandistes en
sécurité routière de ce service particulier, qui voit
à ce que ces gens-là soient traités non pas comme des
imbéciles mais des gens qui ont besoin d'être
réinstallés dans une société à laquelle ils
appartiennent. Le Dr Boudreault et son équipe, Paul Giguère et
les autres, travaillent en étroite collaboration avec le service et le
service travaille aussi de façon très étroite avec
eux.
M. LAVOIE (Wolfe): J'ai une dernière question. M. le
Président, j'aimerais savoir la position du ministère
relativement au récent jugement prohibant le test d'haleine comme
étant une atteinte au droit fondamental de toute personne humaine.
M. RUSSELL: La "baloune".
M. PINARD: C'est un procédé d'investigation qui a
été recommandé depuis plusieurs années dans tout le
Canada, dans toutes les provinces du pays, par différents
spécialistes en la matière. Est-ce que vraiment ça viole
la liberté individuelle? C'est un problème d'ordre juridique qui
a dû être tranché ou qui sera tranché par les
tribunaux à l'occasion. Je pense que c'était peut-être une
façon draconienne, je ne dirais pas tellement démocratique, mais
une façon efficace cependant de mettre un frein au carnage qui se
produisait sur nos routes, plus spécifiquement les fins de semaine,
durant la saison estivale. Parfois, il faut brimer un intérêt
individuel pour protéger davantage le bien collectif. Comme je suis
avocat, je suis peut-être mal placé pour répondre à
cette question du député. J'ai tendance à...
M. RUSSELL: A être juridique.
M. PINARD: A être juridique en la matière; par contre,
comme administrateur public et comme législateur, je pense qu'il faut
protéger l'intérêt du plus grand nombre et parfois ne pas
hésiter à brimer les intérêts au niveau de
l'individu pour accroître le bien-être de la
collectivité.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que les règlements sont adoucis
à ce sujet-là, au point de vue de l'ivresse? Avant cela, le
directeur des véhicules automobiles était obligé d'enlever
le permis immédiatement après une infraction. D semble qu'il y
ait adoucissement de la part des juges qui accordent un permis, ce qui ne se
faisait pas autrefois. Est-ce qu'il y a eu vaiment adoucissement dans ce
sens-là?
M. PINARD: Le directeur doit quand même, en vertu de la Loi de
l'indemnisation des victimes d'accident, retirer immédiatement son
permis de conduire à toute personne qui a été
condamnée en vertu des articles du code criminel apparaissant à
la Loi de l'indemnisation des victimes d'accident. Cependant, le directeur peut
remettre, après que la personne suspendue a fournit une preuve de
responsabilité financière, le permis de conduire. Autrefois, le
directeur suspendait ce permis pour une période définie de six
mois ou trois mois. La période qui n'est pas couverte implicitement dans
la Loi de l'indemnisation des victimes d'accident a été
rejetée par le tribunal et le directeur suspend le permis
immédiatement et non pas pour une période définie,
à moins qu'il le suspende en vertu d'un dossier et non pas en vertu d'un
jugement.
M. LEGER: M. le Président, on m'a répondu tout à
l'heure que l'on n'avait pour les films éducatifs que $4,000 et que,
quand c'était fait par Radio-Québec, il n'y avait pas de frais
mais, dans la Loi des communications, on a dit que chaque ministère
aurait un budget, qu'il paierait au ministère des Communications pour
ces films-là. Est-ce que vous avez prévu qu'il y aurait
peut-être des changements à cause des bills 35 et 36?
M. PINARD: Tout à l'heure, on a répondu sur le montant
dépensé cette année et sur les résultats que nous
aurons dans l'année en cours. Au budget, nous avons présentement
$25,000 pour publicité, films, et le reste, qui seront à
l'intérieur du budget discuté et dont la réalisation se
fera cette année mais les répercussions ne se feront sentir que
l'an prochain. Ce que je mentionnais tout à l'heure était la
réalisation de l'an dernier. On nous a demandé si nous avions des
films à montrer cette année. Nous en aurons en octobre qui ont
été réalisés avec le budget de l'an dernier et les
montants de $4,100 et $7,300 sont des montants de l'an dernier.
Cette année c'est $25,000 et encore là, avec
Radio-Québec et l'Office du film, nous aurons pour un montant
additionnel... parce qu'il y a beaucoup de publicité qui est fournie
gratuitement par tous les postes de radio et de télévision; la
sécurité routière, tout le monde en parle partout depuis
des années. Des postes de radio et de télévision dans
toute la province consacrent au service de la sécurité
routière du temps en messages publicitaires et en messages
éducatifs qui a été évalué, il y a un an,
à près de $4 millions et demi.
M. LEGER: II n'y a aucune compensation, c'est un service public.
M. PINARD: C'est gratuit, c'est un service au public.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté?
M. LAVOIE (Wolfe): Quant à nous, les catégories 2, 3, 4
jusqu'à 11 sont adoptées.
M. LEGER: Quant à nous également, c'est adopté.
M. LE PRESIDENT: Les catégories 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10 et 11
sont adoptées.
M. LEGER: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 5: Régie des transports.
Régie des transports
M. LEGER: Je demanderais au ministre, outre les communautés
urbaines, la ville de Laval, la rive sud, combien y a-t-il de
municipalités ou de groupes de municipalités qui possèdent
ou administrent un système de transport en commun.
M. PINARD: Les trois communautés urbaines: Montréal,
Québec et l'Outaouais.
La ville de Sherbrooke a un transport en commun pour la
municipalité immédiate et non pas le faubourg.
Trois-Rivières a un système de transport en commun aussi.
Je pense bien que les municipalités de grandeur moyenne
c'est-à-dire entre 35,000 de population et 100,000 par exemple,
possèdent un transport en commun.
M. LEGER: Mais est-ce qu'il y a des groupes de municipalités non
pas nécessairement une municipalité, qui possèdent un
transport en commun qui dessert plus d'une municipalité? Est-ce qu'il y
en a d'autres en plus?
M. PINARD: Je pense que le système de transport en commun qui
circule dans les limites territoriales de la ville de Trois-Rivières
donne également des services aux citoyens du Cap-de-la-Madeleine, par
exemple.
M. LEGER: Dans tout le Québec, vous ne savez pas combien il y en
aurait qui auraient des services en commun outre ces grandes
villes-là.
M. PINARD: Nous avons certainement des statistiques au ministère
qui permettent de répondre spécifiquement au député
mais je ne les ai pas en ma possession en ce moment.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1.
M. LEGER: Un instant, M. le Président, avant d'étudier les
détails, je n'ai que quatre questions. Après, ce sont des choses
secondaires.
Est-ce que le ministère des Transports et le ministère des
Affaires municipales, ont des projets communs pour inciter d'autres
systèmes de transport en commun à être créés
dans la province?
M. PINARD: C'est une politique à laquelle nous visons, mais ce
sera beaucoup plus facile une fois que le bill 23 aura été
adopté. A ce moment-là, cela permettra au ministère des
Transports de travailler en collaboration plus étroite avec le
ministère des Affaires municipales qui préconise le regroupement
des municipalités dans le cadre de la formation de communautés
urbaines. Alors, cela nous permettra d'en arriver à une politique
intégrée de transport et cela nous permettra aussi, au
ministère des Transports, d'avoir des pouvoirs que nous n'avions pas
auparavant, soit de réglementer dans ces territoires.
M. LEGER: Mais actuellement, tant que le bill 23 n'est pas
adopté, vous n'avez pas d'organisation ou de prévision de ce
côté-là mais c'est un des buts que vous voulez atteindre
par le bill 23.
M. PINARD: Oui.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministère a
l'intention, dans sa réglementation, d'interdire peut-être la
circulation lourde aux heures d'affluence sur les grandes artères?
M. PINARD: II y a une loi, déjà en vigueur, qui
défend la circulation lourde sur les routes publiques à partir de
minuit samedi, jusqu'au dimanche soir à minuit.
M. RUSSELL: Excepté certaines catégories de transport.
M. PINARD: Excepté dans des cas bien spécifiques
où, de toute façon, il faut avoir un permis de circulation
lourde. Dans des cas, par exemple, de transport de denrées
périssables ou dans des cas d'urgence où il faut porter secours
à des populations qui sont en détresse quelque part. Maintenant,
est-ce qu'on peut faire davantage dans ce domaine? Là encore, avec les
dispositions du bill 23, le ministère des Transports sera plus en mesure
de réglementer la circulation, non seulement sur les routes publiques,
mais aussi à l'intérieur des territoires municipaux, en
coordination, bien entendu, avec les autorités municipales en place.
En vertu d'une politique intégrée, on pourrait
certainement définir des axes routiers qui pourraient être
utilisés par le transport lourd, de façon à minimiser la
pollution par le bruit et, à diminuer le nombre d'accidents toujours
possibles si les axes routiers sont surchargés par la circulation des
véhicules ordinaires auxquels vient s'ajouter la circulation des
véhicules lourds. Il y a tout un choix de moyens auxquels on peut
penser. Encore là, je pense que nous sommes préparés pour
proposer des moyens aux différents gouvernements municipaux pour en
arriver à trouver la meilleure solution pour régler le
problème dont parle le député.
M. LEGER: M. le Président, le ministre semble dire que c'est un
souhait. Est-ce qu'actuellement il y a une politique définie au
ministère des Transports pour éviter et empêcher la
circulation de véhicules lourds, aux heures de pointe, dans des rues,
comme à Montréal, Sainte-Catherine, Saint-Hubert, le boulevard
Métropolitain?
M. PINARD: Actuellement, le député admettra avec moi que
le ministère des Transports n'a pas de pouvoirs d'agir, en vertu de sa
loi constitutive.
M. LEGER: Mais c'est votre intention, avec le bill 23 d'arriver...
M. PINARD: Je pense...
M. RUSSELL: La ville de Montréal n'est pas
réglementée par la...
M. PINARD: La ville de Montréal a des responsabilités bien
spécifiques à cet égard. Sur les axes routiers à
caractère provincial, à l'intérieur de la ville de
Montréal, le ministère prendra ses responsabilités et
édictera la réglementation qui s'impose. Sur le réseau
urbain, qui n'appartient pas au gouvernement du Québec, et pour lequel
nous ne pouvons pas édicter de réglementation non plus, cela doit
se faire par entente entre les deux niveaux de gouvernement. C'est
désirable. Ce problème, les dirigeants de la ville de
Montréal l'ont déjà étudié et cherchent des
moyens de corriger la situation dans la mesure du possible.
M. LEGER: A Montréal, est-ce que la rue Sherbrooke est
considérée comme une route de responsabilité
provinciale?
M. PINARD: Pardon?
M. LEGER: Est-ce que la rue Sherbrooke, à Montréal, qui
traverse la ville de part en part, est sous la juridiction provinciale ou sous
la juridiction municipale?
M. PINARD: L'assiette de la rue est certainement la
propriété de la ville de Montréal. Il y a plusieurs
années, il y a peut-être une section de cette rue Sherbrooke qui
fut définie comme étant une section de route à
caractère provincial. Je ne sais pas si c'est encore le cas depuis
l'ouverture du boulevard Métropolitain et depuis les travaux de la route
transcanadienne. Il faudrait que je vérifie, parce que je ne voudrais
pas...
M. LEGER: Les maires des municipalités adjacentes à la rue
Sherbrooke semblaient craindre que le gouvernement leur redonne cette
responsabilité. Cela touche autant le domaine de la voirie que le
domaine des transports. Ils craignaient justement qu'on la leur redonne. Ils
auraient alors eu la responsabilité de l'entretien et aussi la
réglementation. C'est la raison pour laquelle je demandais si la rue
Sherbrooke était de responsabilité provinciale. Est-ce que vous y
avez une politique? Il semble, d'après ce que le ministre dit, que vous
n'avez pas encore arrêté votre politique définitive
concernant les véhicules lourds pour les heures de pointe, dans ces rues
qui sont de responsabilité provinciale.
M. PINARD: Pour les rues de responsabilité provinciale, nous
entrevoyons la possibilité d'adopter une nouvelle réglementation.
Mais, le député me pose un problème qui, à
première vue, m'apparaît spécifiquement de juridiction
municipale. C'est difficile pour moi de répondre pour les dirigeants
municipaux.
M. LAVOIE (Wolfe): Le ministère de la Voirie a remis aux
municipalités une quantité de rues, de routes municipales et je
ne verrais pas pourquoi il garderait la rue Sherbrooke à
Montréal, s'il ne garde pas les petites rues de nos campagnes.
M. PINARD: La rue Sherbrooke soulève assurément un
problème d'entretien qui est de juridiction municipale.
M. LEGER: M. le Président... sur le même sujet...
M. PINARD: La Régie des transports n'a aucune
responsabilité en la matière et le débat que nous faisons
est complètement irrecevable, M. le Président.
M. LEGER: M. le Président, pour revenir au sujet, est-ce qu'il y
a des études actuellement poursuivies par le ministère des
Transports sur des transporteurs en commun rapides et adaptés au
centre-ville? Est-ce qu'il y a des études faites sur des types de
monorail ou autre chose dans ce sens-là?
M. PINARD: Si le député me le permet, je vais expliquer le
fonctionnement de la Régie des transports. La Régie des
transports est dirigée par le président, Me Pierre Roger, le
nombre d'employés est de 80, l'estimation des dépenses
comme vous le voyez est de $727,400; l'estimation des revenus est de
$2.5 millions. Les buts poursuivis par la Régie des transports sont les
suivants: 1 réglementer le transport de personnes et de
marchandises à l'intérieur du Québec; 2
réglementer la location des véhicules automobiles; 3
émettre par ordonnance des permis permettant l'exploitation
d'entreprises de location, de transport de passagers et de transport de
marchandises; 4 déterminer les tarifs, à
l'intérieur d'honoraires et d'une région géographique
préétablie, des entreprises de transport de passagers et de
marchandises.
En plus du juge Roger qui est le président de la régie, et
des deux vice-présidents, il y a également quatre
régisseurs. Les deux vice-présidents sont M. Dumas et M.
Saint-Jacques et les quatre régissseurs sont MM. Houde, Ferland, Gervais
et Bureau.
M. LEGER: M. le Président, le ministre vient justement de parler
de...
M. BERTHIAUME: Si le député de Lafontaine me permet une
brève remarque qui pourrait aider la discussion, j'ai d'ailleurs
remarqué d'après vos autres questions que la même
réponse peut être utile. Le fonctionnement de la régie
à l'heure actuelle, par rapport surtout à ce que nous proposons
dans le bill 23, est un fonctionnement passif, dans le sens qu'il y a des
demandes qui sont faites et que ces demandes sont jugées.
Le gouvernement comme tel, à cause des dispositions de la loi
actuelle, ne peut pas prendre l'initiative, un peu comme vous le
suggérez, et je pense que vos points sont bien soulevés. Mais le
bill 23 va nous permettre d'agir d'une façon plus dynamique parce que le
pouvoir de réglementation est au conseil des ministres plutôt
qu'à la régie elle-même.
M. LEGER: Je remercie le député...
M. BERTHIAUME: ... dans le contexte de la discussion.
M. LEGER: Mais le ministre a certainement vu les raisons pour lesquelles
je lui ai posé toutes ces questions, c'est qu'il s'en vient avec un bill
23 et je voulais savoir ses intentions. Pour nous, le bill 23 peut être
une amélioration et il peut aussi amener des problèmes. C'est
pourquoi je demandais quelle était la politique du ministère des
Transports dans des domaines où, bientôt, il voudrait
peut-être s'insérer.
C'est pour ça qu'il vient de dire qu'une des
responsabilités de la régie serait d'établir des normes de
tarif. Je pose une question bien précise au ministre: En
établissant des normes de tarif dans un domaine de transport en commun
et en ne laissant pas une entière discrétion aux transports en
commun qui, eux, ont le problème d'avoir des déficits possibles
et la conséquence entraîne une augmentation, soit du tarif
de transport, soit des taxes des municipalités qui doivent englober ces
déficits est-ce que le ministre trouve réellement normal
qu'un organisme comme le ministère des Transports, qui est à
Québec, puisse réellement concevoir d'une façon
précise des politiques de tarif à l'intérieur de
territoires bien définis comme Montréal, Québec ou des
endroits comme ceux-là?
M. PINARD: II est sûr que c'est un objectif que nous visons par
l'adoption du bill 23. Non seulement il faut établir de nouveaux
systèmes de transport terrestre, aérien et maritime, non
seulement faut-il en arriver à une politique intégrée des
transports, mais il faut en arriver à l'établissement d'un
système intermodal de transports. Par voie de conséquence, il
faut également faire des études de
coûts-bénéfices pour déterminer une structure de
tarification qui va permettre une rentabilité des entreprises de
transport et permettre aussi de donner un service efficace, confortable, rapide
et sûr à la population.
Ce sont autant d'éléments d'une véritable politique
de transport que nous prévoyons pouvoir mettre en place, si le bill 23
est adopté.
M. LEGER: Dans la question que je vous posais, j'aimerais être
encore un peu plus explicite. Je parlais non seulement d'étude sur le
transport rapide comme le monorail à l'intérieur des
municipalités mais aussi est-ce que les études faites sur les
possibilités de transport rapide relèvent du ministère,
par exemple entre l'aéroport de Montréal et Sainte-Scholastique
ou entre le centre-ville de Montréal et Sainte-Scholastique? Où
en sont rendues ces études?
M. PINARD: Toute cette politique dont parle le député
viendra en temps et lieu, lorsque le ministère se sera donné les
moyens d'ordre juridique, d'ordre technique et d'ordre financier
pour y arriver. Je n'ai pas d'objection à en faire la discussion
aujourd'hui, mais je pense que cette discussion est prématurée.
J'aurai l'occasion de le faire abondamment avec les députés de
l'Assemblée nationale, lors de la reprise de la discussion du bill 23
qui ne tardera pas. J'aimerais réserver la discussion là-dessus.
Nous sommes hors d'ordre en ce moment et j'aimerais aussi...
M. RUSSELL: M. le Président, si le député me
permet...
M. PINARD: ... donner la chance à d'autres députés
membres de la commission de poser des questions sur les articles qui, vraiment,
doivent être discutés dans le cadre de nos travaux, au moment de
l'étude du budget du ministère des Transports.
M. LEGER: M. le Président...
M. RUSSELL: Si je comprends bien, M. le Président...
M. LEGER: M. le Président, j'avais la parole. Seulement un
instant...
M. LE PRESIDENT: Cela fait quand même quelques minutes que le
député parle.
M. LEGER: M. le Président, j'ai laissé les autres
députés poser toutes les questions dans le domaine qui les
intéresse et, j'espérais qu'on nous donne le même
privilège.
M. LE PRESIDENT: J'inviterais le député de Lafontaine...
Il a plusieurs questions qui sont hors d'ordre et on a
toléré...
M. LEGER: M. le Président, on est à la Régie des
transports. Je trouve absolument impensable...
M. LE PRESIDENT: ... ses questions.
M. LEGER: ... qu'on ne permette pas aux députés de poser
des questions dans le domaine précis de leur responsabilité.
Soyez assuré d'une chose: si l'on nous permet de poser ces
questions-là, nous n'éterniserons pas les débats; mais si
nous nous sentons brimés, ça va être plus long.
M. PINARD: M. le Président...
M. LEGER: Je dois vous dire que je suis d'accord pour ne pas prolonger,
mais qu'on nous permette de poser des questions.
M. PINARD: M. le Président, je soulève un point de
règlement. Je pense que le député sera de bon compte avec
le président et avec tous les membres de la commission et qu'il va
admettre, au moment où nous discutons la Régie des transports,
que nous lui avons dit tantôt que la Régie des transports mettait
tout simplement en application des politiques qui étaient
déterminées, décidées par le ministre des
Transports, par le conseil des ministres et par le gouvernement comme tel.
Mais elle ne prend pas d'initiatives sur le plan législatif, sur
le plan technique; elle ne détermine pas par elle-même une
politique de transport. Ce sont le ministère des Transports, le conseil
des ministres, le gouvernement qui prendront toutes ces mesures en temps utile,
lorsque le projet de loi 23 aura donné tous ces pouvoirs au
ministère. La régie n'a pas les pouvoirs de réaliser les
politiques proposées par le député de Lafontaine, en ce
moment. Nous allons discuter à vide, puisqu'elle ne le fait pas de toute
façon.
C'est un tribunal à caractère administratif et judiciaire,
qui rend des ordonnances, bien entendu pour déterminer des
tarifs, déterminer des axes routiers pour le transport des marchandises
et des personnes, déterminer dans quelles conditions un permis doit
être accordé ou refusé. C'est très bien, mais
ça ne va pas plus loin que ça.
Je pense que c'est assez clair pour permettre au député de
comprendre que c'est prématuré de faire cette discussion en ce
moment.
M. LEGER: Je remercie le ministre d'avoir éclairé ma
lanterne, mais il faut admettre une chose, c'est que, très souvent
à l'occasion de l'étude de bills, comme le bill 23 ou d'autres,
on nous invite continuellement à vous poser ces questions-là aux
crédits. Mais, c'est là qu'on les pose actuellement. Justement,
si le ministre arrive avec le projet de loi 23, c'est parce qu'il a
certainement des politiques à établir. Il ne fait pas le bill 23
uniquement pour donner des outils et après ça, dire: Qu'est-ce
qu'on peut faire avec ces outils-là? Ce ne serait pas un gouvernement
responsable qui ferait ça. Je doute que ce soit ça.
A ce moment-là, ça veut dire que, si vous
établissez un bill 23 et si vous donnez des outils, c'est parce que vous
avez des politiques en vue. Et c'est aux crédits que je peux poser ces
questions-là. Ce n'est pas à un autre endroit.
M. PINARD: Je vais prendre le député au mot. Puisqu'il dit
qu'il est possible que le ministre refuse de répondre aux questions des
députés au moment de la reprise de la discussion du bill 23 et
qu'il réponde: Vous auriez dû en discuter au moment de
l'étude du budget du ministère des Transports, il ne serait pas
possible au ministre de répondre cela, parce qu'il n'y a aucun
crédit de demandé, spécifiquement comme étant la
conséquence de la mise en application des dispositions du bill 23. Il
n'y a aucun article, dans le budget des Transports que nous avons devant nous,
qui permettrait d'en discuter. Il n'y a aucun danger que je brime les droits du
député de Lafontaine. Je lui donne la
garantie qu'il pourra me poser toutes les questions pertinentes, au
moment de la discussion du bill 23. D'ailleurs, j'en ai fait la preuve: nous
avons fait au moins onze heures de discussion sur le bill 23, nous sommes
rendus à l'article 5 et il y en a 181.
Je pense que les députés ont pris amplement le temps de
discuter tout ce qu'ils voulaient discuter sur le bill 23. Je tiens pour acquis
qu'il ne passera pas comme une lettre à la poste.
M. LEGER: Je prends bonne note de la bonne intention du ministre.
M. PINARD: Nous nous sommes bien préparés. J'ai
déjà remis aux députés de l'Assemblée
nationale un cahier qui contient des renseignements très utiles pour
leur permettre de faire une discussion intelligente et pertinente sur le bill
23.
J'ai d'autres documents que je pourrai distribuer lorsque viendra le
moment de reprendre la discussion sur le bill 23. Pour le moment, je pense que
cela est prématuré. Le président devrait rendre sa
décision en conséquence pour permettre à la commission de
fonctionner normalement.
M. LE PRESIDENT: Ce n'est pas que les questions du député
de Lafontaine ne sont pas intéressantes mais...
M. LEGER: Pardon? De toute façon, j'ai terminé. Il me
reste une question à poser. Le ministre me dira si je suis hors d'ordre
ou non. Est-ce que le ministre travaille actuellement ou est-ce sa
responsabilité de faire des études sur des projets de
gratuité pour les personnes âgées au niveau de
l'utilisation des transports en commun ou pour des personnes qui
reçoivent de l'assistance sociale? Est-ce que le ministre fait des
études dans ce domaine?
M. PINARD: Une étude est en cours, faite conjointement par le
ministère des Transports, le ministère de la Voirie, le
ministère des Finances en coordination avec la ville de Montréal
parce que c'est de là que la demande a été faite. J'aurai
l'occasion d'en discuter plus amplement et de façon plus
détaillée lors de la reprise, de la discussion sur le bill
23.
M. LEGER: Ce sera une séance intéressante.
M. PINARD: J'ajouterai aussi que le ministère des Affaires
sociales a été mêlé à nos études.
Cette demande a aussi été transmise au ministre des Affaires
sociales qui, à l'époque, a fait la réponse que vous
savez.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, je tenterai de rester dans le
débat en parlant de la Régie des transports. Il s'agit, comme il
a été dit tantôt, d'un président, de quatre
commissaires et d'un groupe de personnes qui s'occupent de savoir à qui
émettre les permis et pourquoi les émettre. Je vois ici qu'il y a
une diminution du personnel sur l'effectif de l'an dernier. Est-ce qu'il y a
des changements majeurs amorcés à l'intérieur de cette
régie?
M. PINARD: Le personnel de bureau qui est parti n'a pas
été remplacé parce que le service d'informatique du
ministère, au bureau des véhicules automobiles, émet
présentement, par ordinateur, les permis de la Régie des
transports. Trois personnes qui faisaient partie du personnel de bureau de la
régie ont abandonné pour diverses raisons. Elles n'ont pas
été remplacées.
M. RUSSELL: Est-ce que la Régie des trans: ports a
seulement un bureau à Montréal ou a-t-elle une succursale
à Québec ici?
M. PINARD: Elle a un bureau à Montréal situé au
1050 rue Dorchester où le président a ses bureaux. Des auditions
sont tenues à Montréal à 1050 rue Dorchester et des
auditions sont tenues à 880 Chemin Sainte-Foy où M. Paul Dumas
est le vice-président.
M. RUSSELL: Son bureau est ici.
M. PINARD: C'est cela. Il y a deux régisseurs à temps
plein à Québec et deux régisseurs à temps plein
à Montréal. MM. Saint-Jacques et Bureau sont à
Montréal régulièrement. MM. Houde et Ferland sont à
Québec.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Lorsque la régie rend une décision,
est-ce qu'elle est sans appel? Comme la Commission des accidents du travail
ou...
M. PINARD: II y a un appel aux tribunaux supérieurs sur des
questions de droit.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce sur le même principe que la Commission
des accidents du travail?
M. PINARD: Sensiblement sur la même base, oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Les gens peuvent en appeler de la décision sur
des questions de droit.
M. PINARD: A la Commission des accidents du travail, il y a même
des appels possibles sur le quantun de l'indemnité fixée. L'appel
pourrait être fait sur des questions mixtes de droit et de fait dans le
cas de la Commission des accidents du travail. Dans le cas de la Régie
des
transports, ces appels mixtes ont peut-être été
permis dans le passé mais maintenant...
M. LAVOIE (Wolfe): Un avocat me disait récemment qu'il s'opposait
absolument à cette procédure en espérant qu'elle serait
améliorée parce qu'il n'y avait pas d'appel à la suite
d'une décision rendue par la Régie des Transports.
M. PINARD: Si le député a lu les dispositions du bill 23,
il remarquera, dans un chapitre je ne me souviens pas exactement du
numéro des articles qu'il y a la proposition de former la
Commission des transports qui entendra les requêtes. Il y aura
également la formation d'un tribunal des transports qui entendra les
causes en appel des décisions rendues par la Commission des transports
qui remplacera la Régie des transports dont nous étudions les
crédits en ce moment. Alors, à ce moment-là, nous
déterminerons par des règles de procédure si les appels
porteront sur des questions de droit exclusivement ou sur des questions mixtes,
c'est-à-dire, de droit et de fait.
M. RUSSELL: La Régie des transports a une habitude et je me
demande s'il y a eu amélioration. Je ne demande pas des permis de
transport pour moi. Je sais que, dans le passé, il y avait une lenteur
presque impardonnable. Est-ce qu'il y a eu une amélioration dans ce
domaine?
M. PINARD: 2,400 causes ont été entendues au cours de
l'exercice financier 71/72. Le nombre de causes a augmenté sensiblement.
La Régie des transports a fait, à ce point de vue, un excellent
travail.
Je pense aussi que la procédure est plus expéditive
qu'elle n'a pu l'être dans le passé, parce qu'elle est mieux
rodée et que le tribunal se déplace aussi d'un lieu à
l'autre dans la province, ce qui facilite l'audition des causes.
M. RUSSELL: La Régie des transports n'a pas à statuer sur
le prix du transport?
M. PINARD: Sur le tarif? M. RUSSELL: Le tarif.
M. PINARD: Oui, la détermination du tarif n'est pas faite par la
régie, mais elle autorise la tarification aussitôt qu'il y a une
demande.
M. RUSSELL: Une dernière question, M. le Président. Je
serai peut-être hors d'ordre, mais le ministre me rappellera à
l'ordre. Je sais qu'actuellement il y a plusieurs compagnies de transport qui
se vendent à des compagnies de chemins de fer, est-ce que le ministre
favorise cette prise de contrôle des compagnies ferroviaires sur tous les
transports du Québec?
M. PINARD: Ce n'est peut-être pas souhaitable dans la mesure
où nos entreprises de transport au Québec sont capables de
subvenir à leurs propres besoins au plan financier et au plan technique.
Alors, quelle est la cause de ce phénomène d'intégration
à caractère de monopole? Je pense bien que la venue sur le
marché de ce que nous appelons le système de contenants, de
"containers", en anglais, a fait disparaître plusieurs entreprises de
transport, les a obligées à se restructurer ou à
s'intégrer dans de plus grands ensembles pour pouvoir tenir le coup au
plan concurrentiel. Je pense que c'est une cause économique profonde de
ce bouleversement dans toute l'économie du transport au Québec;
ce n'est pas particulier au Québec, c'est un phénomène
constaté partout au Canada et aux Etats-Unis en particulier, quand on
sait que Pennsylvania Railroad a dû liquider ses actifs, la grosse
compagnie de chemins de fer aux Etats-Unis, pour être capable de faire
face à la musique.
M. LATULIPPE: M. le Président, dans le même ordre
d'idées que la question précédente, est-ce que la
régie s'occupe de la réglementation des normes? Est-ce la
régie qui voit à ça, les normes de charge maximale?
M. PINARD: Non, non.
M. LATULIPPE: C'est le ministère de la Voirie?
M. PINARD: La réglementation est édictée par le
ministère de la Voirie; le respect, l'application, la surveillance en
sont assurés par le ministère des Transports.
M. LE PRESIDENT: Alors, catégorie 1.
M. LAVOIE (Wolfe): On adopte tout ça en bloc.
M. RUSSELL: L'article 5 est adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Les catégorie 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 11 sont
adoptées, pour l'article 5. Article 6: Service central de transport
aérien.
Service central de Transport aérien
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Si vous voulez, on va permettre au ministre de
résumer cet article.
M. PINARD: Le service central de transport aérien est
dirigé par M. Benoît Sainte-Marie. Le nombre d'employés est
de 91 sur 124 postes.
Il y a une estimation de dépenses de $3,000,000, une estimation
des revenus par imputation de $800,000. Le but poursuivi par le service central
de transport aérien est d'abord de fournir le transport aérien
aux membres du Conseil exécutif et aux membres du personnel
de cadre du gouvernement du Québec. Je pense que nous avons
parlé ce matin aussi du service accordé à la population en
général dans les cas d'urgence, surtout dans les coins
éloignés de la province où il n'y aurait pas d'autres
moyens de transport pour prévenir des mortalités. C'est ensuite,
de prévenir et de combattre les feux de forêt à l'aide
d'avion-citernes. Il y a actuellement treize avions CL-215, six avions Canso,
un hélicoptère et deux appareils de type Beaver. Je corrige, il y
a actuellement 19 appareils CL-215 qui sont prêts à servir et
à combattre les feux de forêt, sur 21.
M. RUSSELL: C'est le temps de mettre le feu.
M. PINARD: Non. Je pourrais peut-être ajouter d'autres remarques
à celles que je viens de faire; j'ai parlé du transport des
membres du Conseil exécutif, de la lutte aux incendies en forêt,
du transport d'urgence des malades et des accidentés. Il y a eu
également location d'appareils à l'Hydro-Québec pour des
travaux dans des régions éloignées, pour les travaux
préliminaires de la baie James; il y a eu aussi location d'avions au
ministère des Richesses naturelles, qui a procédé à
des travaux de recherche. Il y a eu location d'avions au ministère des
Terres et Forêts, au ministère du Tourisme; je pense aussi que,
dans certains cas, il y a eu utilisation des appareils par la protection civile
à la suite de désastres dans certains coins du territoire
québécois.
Je pense aussi que je peux dire un mot du nolisement de nos avions par
des pays étrangers. Il y a eu location d'appareils par l'Espagne pour la
lutte aux incendies en forêt dans ce pays au cours de l'année
dernière. Un appareil CL-215 a été loué à
l'Espagne, un autre à l'Etat de Washington, un autre à l'Etat de
Californie et un autre à l'Etat du Tennessee. Il y a deux appareils
actuellement loués à l'Etat du Tennessee, deux également
à la Californie et deux à l'Etat de Washington.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, j'avais averti le ministre
que je lui poserais une question qui pourrait paraître enfantine mais
lui-même m'a mis au courant que dame rumeur colportait qu'en date du 24
décembre un certain ministre aurait nolisé un avion du
gouvernement spécialement pour transporter des pâtés
à la viande de Québec à Montréal. Or, dame rumeur
court encore.
J'aimerais à ce que le ministre fasse une mise au point pour
l'infirmer ou la confirmer si cela est vrai. Ce serait passablement cher le
pâté à la viande.
M. PINARD: Je remercie le député de Wolfe de m'avoir
donné avis de cette question. Cela me permettra de faire la mise au
point nécessai- re de façon que ce problème soulevé
en commission parlementaire ne prenne pas l'allure d'un scandale, parce qu'il
n'y en a pas du tout. Le 22 décembre dernier, un ministre du cabinet
prenait l'avion à 9 h 15 à destination de Montréal. Au
retour un autre fonctionnaire du gouvernement prenait l'avion après en
avoir demandé la permission aux autorités compétentes. Le
ministre en question apportait avec lui une boîte contenant de la
marchandise périssable. Cette boîte fut livrée en retard
à l'aérogare et n'a pu être apportée par son
destinataire. Afin d'accommoder cette personne, le planificateur des vols
décida de mettre cette boîte à bord d'une envolée
prévue le 24 décembre à 3 h 30 de l'après-midi,
à destination de Montréal, pour un autre membre de cabinet. La
température, cette journée-là, obligea le service
aérien à annuler tous les vols. Toujours dans le même
esprit de rendre service, le planificateur des vols, en anglais "dispatcher",
communiqua avec la société Air Canada à l'aéroport
de l'Ancien-ne-Lorette pour que la marchandise en question puisse prendre
l'envolée du 25 décembre à 1 h 30 de l'après-midi.
Comme il n'y avait pas de cargo ce jour-là, les employés d'Air
Canada, pour rendre service à un membre du cabinet, acceptèrent
cette marchandise, en l'occurrence les pâtés à la viande
dont a parlé tantôt le député de Wolfe. Cette
marchandise a été acceptée comme bagage par des
employés d'Air Canada et fut confiée à l'hôtesse qui
en a fait le transport à Montréal. Le service aérien du
gouvernement du Québec n'a donc pas fait de vol spécial dans les
circonstances. Il a fait l'impossible pour que cette marchandise
périssable atteigne son destinataire sans frais additionnels au
gouvernement du Québec. Comme c'était à la veille de
Noël et que ces pâtés à la viande comportaient un
caractère d'intérêt particulier, puisque quelqu'un qui est
une excellente cuisinière les avait préparés, le
député comprendra que, même s'il n'y a pas de scandale,
c'était tout simplement un procédé acceptable dans les
circonstances que de rendre service à la personne en question.
M. LAVOIE (Wolfe): J'acccepte la parole du ministre et ce sera inscrit
comme tel au journal des Débats.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1.
M. RUSSELL: M. le Président, aux traitements, salaires, et
allocations, il y a 123 postes. Je présume qu'il y en a 123 à
l'emploi du ministère dans ce service.
M. PINARD: On n'en a pas 123, M. Russell. Actuellement 91 postes sont
occupés. 26 postes ne sont pas occupés et quatre sont en voie
d'être comblés au cours de la semaine. Il y a trois postes de
"steward" de plus, des agents de vol et un poste de secrétaire qu'on
annule.
M. RUSSELL: Combien y a-t-il de pilotes compris dans ce personnel?
M. PINARD: II y a 36 pilotes.
M. RUSSELL: Trente-six pilotes sur un nombre de 91. Est-ce que vous avez
le nombre de pilotes suffisant?
M. PINARD : Actuellement, non, on a comblé pour la période
d'été par des occasionnels qu'on a pu décrocher un peu
partout.
M. RUSSELL: Quelle est la réglementation pour l'engagement d'un
pilote? Combien faut-il qu'il ait d'heures de vol minimum?
M. PINARD: On a tendance, aux services aériens, avec les
modèles d'avions dont on se sert, à demander comme copilote un
minimum de 3,000 ou 3,500 heures.
M. RUSSELL: De 3,000 à 3,500.
M. PINARD: Encore là, il faut faire attention, parce qu'en soi
ça ne veut rien dire. Il s'agit de 3,000 heures sur des types d'avion
bien définis. Si quelqu'un m'arrivait avec 3,000 heures sur un Cessna
monomoteur, ça ne veut rien dire. Cela veut dire qu'on pourrait
peut-être le refuser.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est-à-dire que comme norme vous exigez qu'au
moins 3,000 heures de vol soient faites sur des types de même nature que
ceux qui appartiennent à la flotte du gouvernement du Québec.
M. RUSSELL: Pour discuter de ce problème qui semble assez majeur,
actuellement on va prendre un jeune, on l'entrame, on lui remet sa licence
commerciale. Il connaît tous les instruments, ça lui prend 300 ou
350 heures de vol pour se trouver un emploi. Ça lui a coûté
$4,000 ou $5,000 pour obtenir sa licence commerciale. Ensuite, pour se trouver
un emploi, comme celui qu'offre le gouvernement, ça lui prend encore
3,200 ou 3,500 heures de vol dans un stype d'avion différent. A quelle
place peut-il acquérir ces heures de vol, cette expérience que
l'on requiert?
M. PINARD: Pour répondre à M. Russell, on a tendance et on
emploie, depuis trois ans, au service aérien, des étudiants des
CEGEP de Chicoutimi et de toutes les écoles de pilotage. On les aide
à entrer à notre service pour leur permettre de faire des stages
comme apprentis, par exemple. De temps à autre, ils ont l'occasion de
manipuler les contrôles, de voir les vols de nuit, d'étudier nos
instruments etc. C'est-à-dire qu'on facilite chez nous l'entrafnement ou
le perfectionnement de ces gens-là, mais en deçà des
limites qu'on peut accepter.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, je voudrais que la commission
comprenne que les heures de vol, lorsqu'on parle d'heures de vol, ce sont des
heures dans les airs, voler en avion. Donc, la moyenne des heures de vol pour
un pilote varie entre 400 à 600 par année.
M. BLANK: De 250.
M. PINARD: Cela dépend, M. le député de la
façon qu'on le voit. Sur les lignes domestiques ou transcontinentales,
un pilote peut voler 1,300 heures à peu près. Cela varie
d'après les services, les catégories de compagnies d'aviation.
Cela veut dire qu'un intercontinental ou domestique va faire ça. Un
transporteur interprovincial ou intrapro vincial a des vols réguliers
à l'horaire, les heures sont à peu près semblables.
Après ça, on tombe au domaine régional où
les heures sont un peu différentes et on tombe au vol nolisé
où le vol est à la demande. Cela veut dire que normaliser un
chiffre comme vous semblez vouloir le faire, c'est extrêmement difficile
dans ce domaine-là.
Chez nous, nos pilotes ont fait en moyenne, si je prends les 21
avions-citernes, un total de 1,800 heures l'an dernier.
M. RUSSELL: Par avion?
M. PINARD: Non, dans l'ensemble. Au total, le service aérien,
avec 28 avions, a volé 8,459 heures. Dans cela, il y a 4,000 heures pour
l'avion-citerne, 900 heures pour l'avion de brousse et 3,400 heures pour
l'avion de passagers.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela, c'est le jet?
M. PINARD: Le jet, le DC-3, le R-27 et les Beavers également.
M. RUSSELL: Ce à quoi je voulais en venir, M. le
Président... Ce n'est pas pour chicaner le ministre ni le fonctionnaire
qui est responsable de ce domaine en particulier, mais je veux simplement
démontrer la difficulté qu'il y a pour un jeune de pouvoir
réellement s'intéresser et se préparer à être
capable d'accepter un poste dans ce domaine.
Nous sommes certainement plus exigeants que les vols réguliers,
parce que nous allons chercher nos pilotes dans les lignes aériennes,
non pas à Air Canada parce qu'ils sont aussi exigeants, sinon plus, que
nous le sommes au gouvernement.
M. PINARD: Québecair, Nordair.
M. RUSSELL: Québecair, Nordair. Ils sont ensemble un peu moins
exigeants que nous ne pouvons l'être et ils transportent surtout des
passagers. Tandis que nous, nous nous servons
des avions, comme les Canso, pour des services bien particuliers.
M. PINARD: Pour répondre à M. Russell, les normes
d'acceptation pour les permis de vol sont définies par le BOT, au
ministère des Transports fédéral. Cela veut dire que pour
être pilote d'avion d'affaires, soit pour Québecair ou Air Canada,
les normes sont les mêmes.
M. RUSSELL: Oui.
M. PINARD: Cela veut dire qu'il y a des cours spécialisés,
par après, pour les types d'avions suivant l'instrumentation ou le
nombre de moteurs de l'avion.
M. RUSSELL: Est-ce que je suis dans l'erreur, lorsque je dis qu'on
émet une licence commerciale à un jeune qui peut avoir de 300
à 400 heures et qui a passé tous ses examens avec le style
d'avion, deux, trois ou quatre moteurs?
M. PINARD: C'est précis, cela. C'est la licence de base
commerciale qui permet de piloter un avion monomoteur.
M. RUSSELL: Monomoteur.
M. PINARD : Monomoteur. Cela veut dire que le type peut transporter un
passager, un touriste qui veut faire une tournée au-dessus de la ville.
Après ça, il y a toute une série d'heures
accumulées, suivant la catégorie de la licence.
M. RUSSELL: Mais, comme vous dites, s'il a même accumulé
2,000 ou 3,000 heures dans cet avion, il n'est pas nécessairement
qualifié pour accepter..
M. PINARD: Non.
M. RUSSELL: ... un poste comme celui-là. M. le Président,
c'étaient les seules remarques que j'avais en ce qui concerne les
pilotes.
On m'a donné en même temps les heures de vol des
CL-215.
M. LAVOIE(Wolfe): Combien avez-vous de pilotes
d'hélicoptère?
M. PINARD: On en a trois actuellement.
M. LAVOIE (Wolfe): Trois pilotes d'hélicoptère.
M. PINARD : Un chef pilote et deux pilotes.
M. LAVOIE (Wolfe): Combien d'hélicoptères?
M. PINARD: Deux hélicoptères, un Hughes 500 et un Bell Jet
Ranger.
M. LAVOIE (Wolfe): Celui que le gouverne- ment avait il y a quelques
années, c'était le Hughes 500?
M. PINARD: C'est le Hughes 500.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous avez un hélicoptère tout
récent, n'est-ce pas?
M. PINARD: Qui date d'un an à peu près, le Jet Ranger.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il est loué ou acheté?
M. PINARD: II est acheté.
M. LAVOIE (Wolfe): A quel prix?
M. PINARD: Cela valait $150,000 en chiffres ronds. Avec les instruments.
Comprenant les pièces de réserve et les cours aux pilotes, et aux
mécaniciens.
M. LAVOIE (Wolfe): Savez-vous que le journal n'est pas toujours bien
informé? J'ai un journal ici en date du 1er février 1972 qui dit
que la "bibitte" à hélices a coûté $700,000. C'est
le Journal de Québec du 1er février 1972. Ce n'est pas Guay,
mais... Je l'ai vu la semaine dernière lors des inondations dans ma
région, j'étais tout surpris de voir arriver cet
hélicoptère, c'est quelque chose d'excellent.
M. PINARD: Si je peux répondre à la question, c'est qu'au
stade des soumissions, on a eu une offre de Sea-Gull-Sky pour un
hélicoptère bimoteur qui transportait dix tonnes, 23 passagers;
il valait $775,000. C'est probablement ce à quoi vous vous
référez.
M. LAVOIE (Wolfe): L'hélicoptère que j'ai vu lundi de la
semaine dernière, je l'ai trouvé magnifique.
M. PINARD : Vous aviez envie de faire un tour?
M. LAVOIE (Wolfe): Si on me l'avait offert, j'aurais essayé.
M. PINARD : On essaiera de vous trouver une bonne justification.
M. LE PRESIDENT: Avant de suspendre le débat, est-ce qu'on peut
considérer que les catégorie 1, 2, 3...
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce le même hélicoptère qui va
aller sur le toit pour débarquer le premier ministre à
l'édifice J?
M. PINARD: C'est possible, c'est prévu. Cela me paraît
absolument normal dans les circonstances.
M. RUSSELL: Cela peut devenir nécessaire.
M. le Président, j'aurais plusieurs informations à
demander sur le nombre d'avions qu'on loue à l'extérieur et ces
choses-là. Je pense que ça va être un peu plus long; on
peut aller dîner et les avoir au retour.
M. PINARD: II y a une séance du conseil des ministres à 6
heures. Comme je crois que les députés ont d'autres questions,
est-ce qu'on reporte la séance à ce soir, 8 heures quart? A ce
moment-là, est-ce qu'on peut tenir pour acquis que nous allons terminer
la discussion du budget des Transports ce soir?
M. RUSSELL: Oui.
M. LE PRESIDENT: Nous suspendons la séance jusqu'à 8 h
15.
(Suspension de la séance à 18 h 1 )
Reprise de la séance à 20 h 22
M. PILOTE (président de la commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre, messieurs!
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, j'ai laissé mes
papiers ici ce soir avant de partir, pensant que personne ne touchait aux
papiers que nous laissons sur nos bureaux. Je m'aperçois que quelqu'un a
fouillé dans mes papiers. Ce n'est pas tellement grave mais c'est pour
le principe. Lorsque je laisse des papiers ici, personne n'est supposé y
toucher. Je n'aime pas tellement voir mes papiers tout à l'envers en
arrivant. Je voudrais qu'à l'avenir, quand nous laisserons nos papiers
quelque part, quelqu'un les surveille. S'ils veulent y prendre des notes, cela
ne me dérange pas, mais au moins, qu'ils les replacent comme ils
étaient.
M. LE PRESIDENT: J'en ferai part au secrétaire des
commissions.
M. PINARD: Est-ce que je peux poser une question au
député?
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. PINARD: Est-ce le seul député qui a laissé des
papiers sur la table de la commission parlementaire? Est-ce que vos papiers ont
été déplacés, M. Russell?
M. RUSSELL: Tout est à l'envers. Il n'y a rien de
conséquence.
M. LAVOIE (Wolfe): Non, ce n'est pas la conséquence,
l'idée est que, lorsque nous laissons du papier, personne ne doit y
toucher.
M. PINARD: Est-ce qu'il y en a d'autres de ce côté-ci qui
auraient laissé des papiers également?
M. FAUCHER: Non.
M. PINARD: II peut arriver que des fonctionnaires qui ont la charge de
faire l'entretien s'imaginent que des papiers ont été
oubliés par des députés. Ils se demandent s'ils doivent
les ramasser et les faire parvenir aux destinataires ou s'ils doivent les
laisser là. Il y a peut-être moyen de le savoir, de ceux qui ont
eu à venir dans la salle.
M. LAVOIE (Wolfe): Le papier qui contenait les questions que je voulais
poser avait été déposé complètement
en-dessous. Je m'aperçois qu'il est complètement sur le dessus.
Ils auraient dû le mettre en dessous pour que cela ne paraisse pas
trop.
M. LACROIX: Si vous le permettez, M. le
Président, j'aimerais faire remarquer que la semaine
dernière, en fin de semaine, le bureau du député de
l'Assomption, M. Perreault a été forcé. Dans le bureau du
député de Roberval, M. Lamontagne, les serrures des
filières ont été également forcées. Je crois
qu'il y a un très grand nombre de personnes qui, à ce moment-ci,
circulent dans le Parlement, assez librement, se disant des recherchistes ou
autre chose. Je ne voudrais pas porter d'accusation précise à ce
moment-ci. Mais, je suis certain que ce ne sont pas les libéraux qui ont
forcé la porte de M. Robert Lamontagne ou de M. Perreault.
M. LATULIPPE: Ce ne sont pas non plus les députés
créditistes.
M. LACROIX: II y a lieu de croire qu'il y en a d'autres. Il y a un
problème très grave, très complexe, c'est que les gardiens
doivent avoir des clés pour pouvoir pénétrer dans les
bureaux en cas d'incendie ou de troubles quelconques. Il y a les femmes de
ménage qui doivent également avoir des clés. Mais il doit
s'exercer un contrôle plus sévère sur les personnes qui
voyagent jour et nuit dans les corridors du Parlement. J'ai l'occasion d'entrer
assez fréquemment tôt le matin et de sortir tard le soir
également, il y a beaucoup de gens que je rencontre ici dans le
Parlement et qui n'ont aucune affaire ici. S'il y a des partis politiques qui
ne sont pas assez riches, malgré leurs grandes collectes, pour se doter
de bureaux d'organisation à l'extérieur du Parlement, c'est bien
dommage, mais j'essaierai de convaincre le ministre des Travaux publics de
faire en sorte que l'accès à l'édifice parlementaire,
particulièrement l'édifice A, soit restreint de plus en plus.
C'est inadmissible qu'un gouvernement se fasse torpiller par l'intérieur
avec nos propres moyens et avec notre argent.
M. PINARD: M. le Président, je fais une suggestion. Est-ce que le
député de Wolfe aimerait porter une plainte formelle,
précise, à la suite de ce qui s'est passé ce soir et qu'il
vient d'expliquer aux membres de la commission parlementaire, de façon
que le président puisse faire un rapport en conséquence au
président de l'Assemblée nationale? J'aurai l'occasion à
ce moment-là d'en parler avec lui et j'aurai peut-être là
plus de latitude pour ordonner une enquête, si vraiment il y a
matière à enquête. Disons que cela fait plusieurs fois que
ça m'est rapporté. Mais un incident du genre de celui que vient
de rapporter le député de Wolfe, c'est la première fois
que j'en entends parler. D'autres incidents comme ceux que vient de mentionner
le député des Iles-de-la-Madeleine, ça, j'en avais entendu
parler. Il s'agit de déterminer les responsabilités et de savoir
qui doit faire enquête. Est-ce le président de l'Assemblée
nationale qui en est responsable comme tel, vu que ça s'est passé
à l'intérieur de l'Assemblée nationale ou si c'est le
ministre des
Travaux publics? Je ne voudrais pas qu'il y ait de conflit à ce
niveau. C'est pour ça que je fais la suggestion.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, pour ce soir, je ne peux pas
dire que cela a beaucoup de conséquence. Ce n'était rien de
secret.
M. PINARD: Je comprends, mais cela peut être un indice de ce qui
se passe quand même.
M. LAVOIE (Wolfe): Seulement, j'aimerais que le président
s'occupe que nos papiers soient protégés ou bien qu'on nous dise:
Apportez-les à votre bureau pour que personne d'autre ne s'en
empare.
M. LE PRESIDENT: Si le député de Wolfe, le ministre des
Travaux publics et moi-même rencontrons demain le président de
l'Assemblée nationale, pour lui mentionner ce qui est arrivé ce
soir, est-ce que vous seriez d'accord?
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord! M. PINARD: Très bien!
M. LE PRESIDENT: Nous allons passer à l'article 6: Service
central de transport aérien. Nous étions rendus aux questions
générales.
M. RUSSELL: Juste une question principale qu'on pourrait formuler sur le
nombre d'avions qui ont été loués à
l'extérieur. Quel a été le montant des revenus qui
découle de ces locations?
M. PINARD: Je crois que ce soir, avant l'ajournement de la
séance, j'ai donné le nombre d'avions qui avaient
été loués à des pays étrangers. Il me reste
à donner le montant de ces locations, c'est-à-dire le montant des
revenus.soit environ $300,000. Les frais de location à
l'étranger.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce qu'on rend service aux
provinces voisines en cas de conflagration, en cas de feu, par exemple,
à la province du Nouveau-Brunswick ou ces provinces-là? A la
demande?
M. PINARD: Oui, à la demande.
M. RUSSELL: Quel est le taux de l'heure qu'on exige pour ces
services?
M. PINARD: C'est un taux journalier de $500 de base avec un taux horaire
de $300 plus les frais d'aller et retour et les frais d'entreposage de
pièces selon les lieux de location, selon aussi le type d'appareil qui
est demandé en location. C'est normalement le 215 qu'on loue.
M. RUSSELL: II y a des constructions de hangars, on pourrait
peut-être en parler à
l'article de l'immobilisation. On peut revenir là-dessus. Quant
à moi, je n'ai pas d'autres questions très précises.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on peut considérer les
catégories 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 11, 14 et 15 comme étant
adoptées?
M. RUSSELL: Adopté.
Service du transport maritime et aérien
M. LE PRESIDENT: Article 7: Service du transport maritime et
aérien. Catégorie 1 : Traitements, salaires et allocations.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre pourrait nous donner un
exposé?
M. PINARD: Au service du transport maritime et aérien, c'est M.
le sous-ministre Montam-bault qui est le responsable. Il a deux
employés. Il y a une estimation de dépenses de $2,800,000. Les
buts et les fonctions de ce service du transport maritime et aérien sont
d'abord le contrôle des subventions accordées aux
différents services maritimes et aériens desservant les points
isolés de la province comme la Basse-Côte-Nord, les
Iles-de-la-Madeleine, la côte de Gaspé et toutes les autres
traverses maritimes que vous connaissez. Je crois que c'est inutile d'en faire
la nomenclature à moins que vous n'insistiez pour que je le fasse.
Ensuite, il y a la surveillance de l'application des politiques du
ministère et du gouvernement du Québec en ce qui a trait aux
services de traversiers tels que ceux de Sorel, Tadoussac et tous les autres
que je pourrais mentionner, mais la liste est assez longue.
Ce service doit assurer aussi la surveillance de la construction des
navires qui sont la propriété de la province, et enfin, la
surveillance de la qualité du service donné par les
différentes entreprises subventionnées.
M. RUSSELL: Combien y a-t-il de ces traversiers qui sont
subventionnés?
M. PINARD: II y en a encore quinze actuellement.
M. RUSSELL: Sur un total?
M. PINARD: Sur un total de 28 enregistrés.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que la situation est régularisée
pour le traversier de Trois-Pistoles?
M. PINARD: II y a un jugement qui vient d'être rendu par la
Régie des transports qui a annulé la transaction intervenue entre
la compagnie de navigation Rive-Sud limitée et la compagnie de
navigation Trois-Pistoles. La régie a annulé la transaction du
fait qu'au préalable, avant la transaction, la compagnie acheteuse
n'avait pas demandé l'autorisation de la régie pour faire
l'acquisition du navire Fleur-de-Lys et la régie a annulé la
transaction pour un autre motif, c'est que la compagnie acheteuse n'a pas
démontré qu'il était dans l'intérêt public de
faire l'achat de ce navire pour faire la traversée dans un autre axe que
celui pour lequel le Fleur-de-Lys avait été autorisé de
naviguer. Il y avait un double motif qui a fait que la régie a
annulé la transaction et que la demande de permis faite par la compagnie
acheteuse a été refusée.
M. RUSSELL: Le problème du traversier Manic, est-ce
réglé?
M. PINARD: C'est en négociation. C'est-à-dire que c'est
réglé de la façon suivante. C'est que le Manic, à
la suite de l'entente intervenue entre le gouvernement fédéral et
le gouvernement du Québec, a été affecté à
d'autres fins que celles pour lesquelles il avait été
autorisé de naviguer.
Le Manic a été autorisé à faire la
traversée entre les Iles-de-la-Madeleine et Souris avec l'entente
cependant que le Québec se porterait acquéreur d'un autre navire
pour faire le service qui était autrefois fait par le Manic, dans l'axe
déterminé à l'époque. Il y a une somme de $6
millions qui est en jeu, qui serait en quelque sorte la contribution du
gouvernement fédéral envers le gouvernement du Québec pour
lui permettre de faire construire un navire ou d'acheter un navire qui serait
disponible, soit au Québec, soit au Canada, ou à
l'étranger.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il serait de type plus gros que le Manic?
M. PINARD: II faudrait un navire plus gros que le Manic, si on tient
compte de la progression des besoins pour le transport des passagers et des
véhicules et si l'on tient compte aussi des caractéristiques que
doit avoir le navire pour naviguer en tout temps de l'année et plus
spécialement durant la saison d'hiver, dans les glaces. Il faut que ce
soit un bateau de type passeur brise-glace, avec deux moteurs
développant au moins 10,000 forces, avec une structure renforcée
qui permettra au navire de naviguer, avec facilité, dans le domaine du
possible, dans les glaces très épaisses du Saint-Laurent.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'on pourrait avoir les commentaires du
député des Iles-de-la-Madeleine à ce sujet-là?
Est-ce qu'il est satisfait? Est-ce que vous avez des commentaires à
faire?
M. LACROIX: Oui, certainement, j'aurais des commentaires à
faire.
Premièrement, on me dit qu'il y a deux employés qui
s'occupent du service maritime, j'aimerais connaître les noms des
employés.
M. PINARD: Le capitaine Gérard Côté et sa
secrétaire, Mlle...
M. RUSSELL: Sa secrétaire, il la prête.
M. LACROIX: C'est surtout parce que je sais que leurs services sont
sous-utilisés de façon systématique. Je ne m'en cacherai
pas, le capitaine Côté est né sur un bateau, il a
vécu sur la mer et je pense qu'il n'y a pas d'ingénieur au
ministère qui soit capable d'arriver avec le capitanine
Côté pour nous dire quels sont les besoins d'un endroit à
l'autre. Quant aux services du Manic, naturellement, l'an passé, on a eu
certaines difficultés et il y en aura peut-être d'autres l'an
prochain, si prochainement on ne donne pas un contrat pour la construction ou
l'achat d'un bateau qui pourra faire la liaison entre la rive sud et la rive
nord, à un point ou à un autre du golfe Saint-Laurent.
Quant à nous, aux Iles-de-la-Madeleine, le Manic, c'est le
moindre mal. Naturellement, ça prendrait un bateau... Quand on parle de
10,000 forces entre Matane et Godbout, je me demande si les gars sont
sérieux, alors que le Manie développait 4,200 forces. Si on veut
avoir un bateau en or ou si on veut avoir un bateau qui va donner un
service...
Je voudrais revenir sur la question du service qui doit être
assuré entre les rives et du service qui doit être assuré
entre les Iles-de-la-Madeleine, les Maritimes et, éventuellement, avec
la province de Québec. Naturellement, nous sommes toujours au bout de la
ligne. On commence par Vaudreuil-Soulanges et on s'en va vers les
Iles-de-la-Madeleine. Quand il s'agit de liaisons maritimes, je pense qu'on
devrait commencer par les Iles-de-la-Madeleine et aller vers
Vaudreuil-Soulanges.
Actuellement, nous sommes fort satisfaits de l'entente, mais si, l'an
prochain, il n'y a pas, entre Matane et Godbout ou Matane et un autre point de
la Côte-Nord, un bateau qui assure une liaison raisonnable, nous devrons
retourner le Manie à Matane parce qu'il y a eu une clause qui
était verbale, mais qui, tout de même, demandait que le Manic
revienne assurer le service entre Matane et Godbout l'hiver, alors qu'il ne
pouvait pas être utilisé aux Iles-de-la-Madeleine.
Quand on a connu le sabotage qu'il y a eu l'an passé, pour
l'utilisation du Manic, entre Lévis et Québec, Québec et
Montréal et Montréal et Québec, alors qu'il y a un
problème entre les syndicats opposés, soit à Matane,
Godbout et celui des Iles-de-la-Madeleine, si jamais il fallait retourner le
bateau Manic pour assurer le service de traversier à Matane l'an
prochain, je peux vous assurer que, l'année suivante, le bateau,
grâce à la généreuse collaboration de chefs
syndicaux étrangers au Québec et au Canada, nous
connaîtrons encore le même système, le même
problème de sabotage et le Manic ne pourra pas servir aux fins
auxquelles il est destiné.
D'ici quelques semaines, une décision doit être prise au
niveau du ministère des Transports pour savoir où l'on va avec le
système de traversiers entre la rive nord et la rive sud pour nous
permettre de respirer, nous, aux Iles-de-la-Madeleine. Nous avons plus besoin
d'un service de traversiers que n'importe où ailleurs entre Sorel et, si
vous voulez, Cap-Saint-Ignace ou entre l'Ile-aux-Grues et Montmagny ou entre
l'Ile-aux-Coudres et Saint-Siméon. Nous avons besoin d'un service
adéquat, satisfaisant. A l'heure actuelle, je demande aux technocrates
de cesser de tergiverser. Je demande aux technocrates de s'intéresser
à des spécialistes, qui ont vu autre chose que le bateau de la
traverse entre Québec et Lévis. Je demande aux technocrates de
faire en sorte que les $6 millions que le gouvernement fédéral
nous a promis soient les plus utiles possible. Je leur demande que le
traversier qui doit être construit ne soit pas un traversier en or mais
un traversier qui soit utile et qui puisse donner à la population le
service dont elle a besoin, avec le maximum de sécurité sans
assurer la richesse ni des propriétaires ni des constructeurs ni des
opérateurs.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est surprenant, M. le Président, que le
député des Iles-de-la-Madeleine se plaigne qu'il y ait des
conflits syndicaux. Connaissant ses grands amis dans le camp des syndicats, il
devrait régler ça assez facilement.
M. RUSSELL: M. le Président, je me rends compte qu'il y a des
problèmes dans la navigation maritime au Québec. C'est un
problème majeur. Le ministre devrait prendre des dispositions pour
essayer de régler ce problème. D'abord, on voit que, là
encore, le fédéral y est mêlé et qu'il...
M. LACROIX: II nous donne $6 millions, excusez. On a cédé
le bateau Manie qui avait coûté $2 millions à la province
ou à peu près, au gouvernement fédéral, contre
certaines choses. Le gouvernement fédéral a donné à
la province un montant de $6 millions.
Grâce à la collaboration et à la coopération
qui a existé entre le ministre des Finances, le ministre des Transports,
le ministre de la Voirie et le ministre... beaucoup de problèmes ont
été résolus. Le gouvernement fédéral s'est
montré généreux à notre endroit. Mais ce n'est pas
à ce niveau que se situe le problème. Ce n'est pas au niveau des
ministres, ce n'est pas au niveau des gouvernements. C'est au niveau des
technocrates qui essaient à un moment donné de remplacer les
députés et les ministres.
Cela a commencé dans votre temps, M. Russell.
M. RUSSELL: M. le Président, je ne veux pas éterniser le
débat mais j'essayais de déceler exactement où est le
problème parce que mon rôle n'est pas d'être
enquêteur. Je disais qu'encore là le gouvernement
fédéral est mêlé et c'est
peut-être à ce niveau que nous voyons les technocrates qui
s'accrochent d'un bord ou de l'autre, si je dois me servir de l'expression du
député des Iles-de-la-Madeleine.
Par contre, je pense bien que le ministre prendra les dispositions pour
faire en sorte que le service se rétablisse d'une façon
satisfaisante entre les Iles-de-la-Madeleine et la province de Québec,
plutôt que de laisser ces gens se diriger vers d'autres provinces pour
aller dépenser l'argent qu'ils retirent de la province de Québec
et que nous payons en bien-être ou autrement. Et nous n'en retirons aucun
bénéfice. Je suis convaincu que le député fera son
possible pour assurer à ses électeurs qu'ils peuvent venir ici
dans le Québec, pour faire partie du Québec, non pas simplement
en temps d'élection.
M. PINARD: M. le Président, si vous me le permettez, j'aimerais
bien répondre à certaines affirmations qui ont été
faites. Le but du ministère des Transports et la décision qui,
éventuellement, sera la mienne et celle du gouvernement, du conseil des
ministres, sera d'assurer aux citoyens des Iles-de-la-Madeleine le meilleur
service de traversier possible dans les circonstances. J'ai cru comprendre,
lorsque le bateau Manic a été envoyé aux
Iles-de-la-Madeleine, que c'était à la demande du
député des Iles-de-la-Madeleine et de la population qu'il
représente et que le Manic a fait l'affaire jusqu'ici. C'est la
première fois que j'entends une parole de mécontentement à
l'endroit du Manic.
Je pense que si la preuve révélait que le Manic ne
suffisait pas à la tâche ou qu'il n'était pas fait pour le
travail qui lui est assigné, il faudrait alors que quelqu'un nous le
dise. Est-ce parce que nous aurons un nouveau navire, avec des
caractéristiques plus spécifiques qu'il faudrait que ce nouveau
navire aille faire la traversée entre les Iles-de-la-Madeleine et Souris
et que nous ramenions le Manic à la traversée où il avait
l'habitude d'être? C'est un problème qui est facilement
réglable puisque nous aurons un navire de plus qu'autrefois. Alors, si
nous avons pris la responsabilité de négocier une entente avec
Ottawa, c'est parce que, précisément, nous savons que nous avons
des besoins nouveaux et que nous devons tenir compte de la progression des
besoins.
M. RUSSELL: D'ailleurs, nous pourrons discuter de la construction
à l'immobilisation.
M. LAVOIE (Wolfe): A la suite des paroles du député de
Shefford, me permettriez-vous une question ou un genre de suggestion qui est
peut-être hors d'ordre? J'aimerais quand même me soulager et
l'exprimer.
M. LE PRESIDENT: Je vous le permets.
M. LAVOIE (Wolfe): Considérant qu'il y a des millions et des
millions de dollars oui sont dépensés par nos
Québécois dans les autres pays, surtout dans le sud des
Etats-Unis, au Mexique et ailleurs nous n'avons aucun retour d'argent
sur tous ces millions qui sont dépensés dans ces pays
considérant que le gouvernement du Québec a un grand besoin
d'argent, je me demande s'il n'y aurait pas une possibilité d'aller
chercher un certain revenu sous forme de taxes ou de je ne sais quoi.
M. PINARD: Comme quoi?
M. LAVOIE (Wolfe): Je ne sais pas.
M. PINARD: En installant des péages?
M. LAVOIE (Wolfe): Un genre de douane sur chaque voyage vers la Floride
ou le Mexique. Il y a tellement de millions et de millions...
M. PINARD: Je ne comprends pas le point de vue du
député.
M. LAVOIE (Wolfe): Non, je ne parle pas du problème du
transport.
M. PINARD: Est-ce qu'il parle du transport maritime et aérien ou
s'il parle de la visite des...
M. LAVOIE (Wolfe): Non, non, des Québécois dans...
M. PINARD: ... résidants québécois dans les Etats
voisins?
M. LAVOIE (Wolfe): C'est ça. Combien les Québécois
dépensent d'argent dans les Etats voisins? Peut-être y aurait-il
une source de revenus pour le Québec en imposant une certaine taxe aux
gens qui voyagent. Je vous le dis à titre de suggestion.
M. LE PRESIDENT: Ce serait une suggestion à faire au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, plutôt
qu'au ministère des Transports.
M. LAVOIE (Wolfe): Je le dis en passant, à titre de
suggestion.
M. LACROIX: Cela ne regarde pas la province de Québec, c'est
international.
M. LAVOIE (Wolfe): Je vous l'ai dit, j'étais hors d'ordre. Vu que
des montants sont versés par le Québec aux Iles-de-la-Madeleine
et qu'ils sont souvent dépensés dans d'autres provinces. Cela me
rappelle cette affaire à laquelle je pense depuis longtemps, il me
semble qu'il y a tellement d'argent du Québec qui se
dépense...
M. PINARD: Par contre, si vous mettez dans le tableau le montant des
revenus qui nous sont apportés par les touristes étrangers qui
viennent nous visiter, peut-être sommes-nous déficitaires
au plan touristique par rapport à ce qui est payé par les
visiteurs venant des autres provinces et des Etats américains, des Etats
voisins.
M. LAVOIE (Wolfe): Je sais bien.
M. PINARD: II faudrait quand même faire une étude des
coûts-bénéfices pour être bien sûr de notre
coup, pour ne pas discriminer nos propres concitoyens en les taxant, par
exemple, lorsqu'ils sortent de nos frontières.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est un fait très complexe, mais je me
demandais quelle sorte de moyen pouvait être pris...
M. LACROIX: M. le Président, si vous le permettez, je voudrais
relever l'affirmation qui a été faite tantôt, soit de
rattacher les Iles-de-la-Madeleine avec la province de Québec. En 1962,
8,000 tonnes de marchandises entraient de Montréal, de Québec, de
la Gaspésie aux Iles-de-la-Madeleine alors qu'il en venait à peu
près 16,000 de Souris, Charlottetown et Pictou. L'an passé, 8,000
tonnes sont entrées par Charlottetown et Souris parce que le port de
Pictou a été abandonné pour les besoins d'entrée de
service et plus de 18,000 tonnes de marchandises sont entrées via la
province de Québec, Montréal, Québec et la
Gaspésie. Nous espérons faire davantage cette année.
Naturellement, avec le bateau Manic, cela déséquilibrera un peu
les statistiques à cause du tonnage des véhicules automobiles ou
des voitures qui servent au camping et les camions. Tout de même, le
commerce, aujourd'hui, se fait beaucoup plus avec la province de Québec
qu'avec les provinces Maritimes. Il reste que nous pourrions fournir tout le
poisson dépensé dans le Canada, chose qui est impossible. A ce
moment-là, 90 p.c. et même 95 p.c. de la production du poisson des
Iles-de-la-Madeleine, soit le homard vivant, le homard en caisse ou, si vous
voulez, les filets de morue congelés, les filets de sole
congelés, même le poisson rouge congelé... Vous savez des
rouges congelés, vous devriez aimer ça. Il y en a encore qui sont
vivants. Tout cela, il faut le livrer sur le marché américain.
Même si on disait qu'on va le terminer, le produire au Québec,
c'est absolument impossible parce qu'à l'heure actuelle quand nous
envoyons les filets congelés en bloc par bateau, par nos moyens de
transport.
Les droits de douane sont faibles. Si nous finissons ici, par exemple,
les "fish-stick", si nous finissons le produit ici, les droits de douane
arrivent à 35 p.c, ce qui fait que nous ne pouvons plus arriver sur le
marché américain et concurrencer les produits de la mer qui
proviennent d'autres pays ou d'autres régions de l'Amérique.
Nous sommes donc interdépendants du marché
américain et nous appartenons aux provinces Maritimes. Il reste que nous
essayons de nous rattacher de plus en plus à la province de
Québec par les liaisons aériennes. Cette année,
nous aurons l'occasion d'en discuter. Le ministre a consenti d'augmenter de
$75,000 par année à $225,000 les subventions pour la liaison des
bateaux CTMA, Brion et Madeleine de Montréal-Québec et de la
Gaspésie aux îles. C'est un effort considérable. Le
gouvernement fédéral a fait un effort considérable
également en construisant un port de mer, un havre artificiel qui a
coûté $5 millions mais pour pouvoir nous rattacher à la
Gaspésie, au point de vue maritime, il faudrait que le gouvernement
fédéral réinvestisse au moins entre $6 millions et $8
millions pour bâtir un havre à l'Etang-du-Nord qui nous placerait
le point le plus près de Chandler pour relier la province de
Québec.
Je pense que c'est dans la discussion des coûts de transport des
liaisons maritimes. Par exemple, le père Gédéon disait que
90 p.c. des gens des Iles-de-la-Madeleine vivaient de l'assistance sociale.
Cela prouve, comme tous ceux de son groupe, qu'il ne connaît rien. Nous
aimerions bien que le père Gédéon vienne avec son bateau
de la Beauce dans le golfe à l'heure actuelle alors qu'il y a 25 pieds
et 30 pieds de glace et qu'il essaie de pêcher du hareng, de la morue ou
du homard.
M. PINARD: Il faudrait qu'il mette ses combinaisons d'hiver.
M. LACROIX: La saison de pêche devait commencer le 10 mai pour le
homard, mais elle est retardée.
M. RUSSELL: Je ne voudrais pas être malin pour le
député des Iles-de-la-Madeleine...
M. LACROIX: Je pense que cela fait partie du contexte, vous savez, les
pêcheurs et le transport...
M. RUSSELL: C'est la discussion de demain; l'industrie et le
commerce.
M. LACROIX: J'irai avec plaisir.
M. RUSSELL: Cela me fera plaisir, demain, d'avoir à mes
côtés le député des Iles-de-la-Madeleine. Nous
allons entreprendre le ministre de l'Industrie et du Commerce et nous allons
tâcher d'amener un correctif nécessaire pour améliorer la
situation des pêcheries dans les Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: Est-ce que le député de Shefford me
permettrait de lui rappeler que la subvention qui était payée par
la Coopérative de transport maritime aérien des
Iles-de-la-Madeleine a été portée de $75,000 par
année à $225,000? Le ministre précédent m'avait dit
qu'il serait possible d'avoir $250,000. Le sous-ministre était plus
conservateur, il m'avait dit $225,000. J'ai dit que, de toute façon,
c'était
sur une base de récupération. S'il nous manque $30,000, on
ira chercher $30,000 et si on a $30,000 de plus, on les remettra.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, est-ce que vous...
M. LACROIX: Je pense que, dans le moment, la population des îles
est satisfaite de tout le service qui lui est offert et nous espérons
toujours que cela va aller en s'améliorant grâce à la
collaboration de mon ministre, de mon gouvernement et à mon travail.
M. RUSSELL: M. le Président, si la navigation va mal, les
services aériens vont bien, par les subventions qui sont versées
actuellement. Je pense qu'à cet article, on pourrait peut-être
discuter de ces services aériens qui sont rendus aux
Iles-de-la-Madeleine dans d'autres domaines. C'est à cet article qu'on
suit les subventions.
M. PINARD: Poser une question. C'est le service du transport maritime et
aérien. Alors, si vous avez une question pertinente...
M. RUSSELL: Est-ce qu'on subventionne des transports aériens?
M. PINARD: Non, aucun.
M. LACROIX: Je voudrais dire que, pour le service entre
l'Ile-d'Entrée, l'hiver, et, par exemple, Havre-aux-Maisons,
l'aéroport, et Havre-Aubert, dans les cas de maladie et pour les cas
extraordinaires, nous payons au capitaine Cormier, qui assume la liaison
l'été entre Havre-Aubert, l'Ile-d'Entrée et
Cap-aux-Meules, un montant supplémentaire pour assurer le même
service l'hiver en cas de besoin.
M. PINARD: La liaison maritime et non pas liaison aérienne.
M. LACROIX: L'hiver, la liaison aérienne parce qu'on ne peut pas
se servir des bateaux.
M. PINARD : Alors, quelle compagnie fait le service?
M. LACROIX: Le même capitaine Cormier qui, lui, s'occupe d'avoir
un avion pour assurer la liaison. Seulement, au lieu de lui donner $12,000 par
année, nous lui donnons $20,000 par année et il doit avoir un
avion disponible pour assurer la liaison hiver et été.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'il est question de bâtir une piste
à Chandler?
M. PINARD: Un instant, je vais répondre à la question du
député des îles. C'est qu'on m'explique que c'est une
subvention maritime qui est payée au capitaine Cormier, mais une partie
du montant est appliquée pour lui permettre de faire le service l'hiver
en faveur des personnes qui le désirent.
M. LACROIX: Les cas d'urgence.
M. PINARD: C'est un montant de $20,000.
M. LACROIX: C'est cela. $18,000.
M. PINARD: Enfin, il y a une prévision de $20,000.
M. LAVOIE (Wolfe): Pendant que le ministre des Affaires
intergouvernementales est ici, je voudrais savoir si la piste d'atterrissage de
Chandler va être construite prochainement.
M. LEVESQUE: Je ne vois pas ce que cela a affaire avec le ministre des
Affaires intergouvernementales, peut-être avec le député de
Bonaventure.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous êtes député de
Bonaventure.
M. LEVESQUE: D'ailleurs, il faudrait bien faire la précision
qu'il n'existe pas de piste à Chandler, mais il en existe une â
Bonaventure, et on a bien hâte de voir...
M. PINARD: Le pavage va être fait durant la saison.
M. RUSSELL: M. le Président, je suis heureux de voir ici le
ministre des Affaires intergouvernementales parce que le gros problème,
actuellement, se situe dans la négociation
fédérale-provinciale. Donc, il pourrait prendre connaissance de
la discussion et je suis convaincu qu'avec son collègue, M. Castonguay,
il pourrait intervenir auprès du fédéral pour
régler tous les problèmes entre les deux gouvernements.
M. LACROIX: II est en très bonnes relations avec mon
député fédéral aussi.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 1. A l'ordre!
M. RUSSELL: M. le Président, simplement une question. Les
subventions sont versées au nombre de quinze. Il y en a qui sont
totalement provinciales et il y en a d'autres qui sont fédérales
et provinciales. Quel sera le montant de la province et quel sera le montant du
fédéral?
M. PINARD: En 71/72, il y a eu, en subventions, un montant global de
$2,338,500 et en 72/73, le montant est porté à $2,693,900. Il
faudrait ajouter à ce montant...
M. RUSSELL: C'est le montant global.
M. PINARD: Oui. Il faudrait ajouter à ce montant global $254,000
venant du gouvernement fédéral.
M. RUSSELL: Ce qui veut dire un montant de $3 millions, tout
près.
M. PINARD: Près de $3 millions.
M. RUSSELL: Et le fédéral paie seulement $250,000?
M. PINARD: Non, $254,000. C'est la récupération que l'on
fait en vertu de l'entente sur le Manic.
M. RUSSELL: Mais il y a d'autres subventions.
M. PINARD: II y a d'autres subventions qui ne sont pas ici. Je peux vous
les donner sur demande. J'ai cela à mon bureau, les subventions du
fédéral.
Globalement, c'est à peu près $1 million, de l'ordre de $1
million, de $1,600,000 à $1,800,000, environ.
M. RUSSELL: Près de 50 p.c? Un peu plus de 50 p.c.
M. PINARD: II faut rajouter à cela un autre montant. Le
fédéral subventionne la construction des navires, ce qui n'est
pas dans le montant que je donne. Ce sont des chiffres qu'on n'a pas, mais
qu'on peut obtenir du fédéral.
M. RUSSELL: D'accord.
M. PINARD: Des montants qui vont de 20 p.c. à 40 p.c. à la
construction d'un navire.
M. RUSSELLL: II y a certains traversiers qui ont eu une
gratuité.
M. PINARD: Une gratuité, il n'y a pas de péage
imposé?
M. RUSSELL: Imposé, oui. Le Tadoussac est totalement
subventionné, c'est le seul.
M. PINARD: Le Saint-Juste-sur-le-Lac, dans le comté de
Témiscouata, est totalement subventionné.
M. RUSSELL: Totalement subventionné.
M. le Président, il reste la question de la traverse de
Lévis, est-ce que le ministre pourrait nous donner des détails,
nous dire où ce problème en est rendu?
M. PINARD: Je vais demander au président de la
Société de la traverse de Québec-Lévis, M. Vandry,
de nous donner les renseignements pertinents en la matière, de nous dire
un mot aussi des rapports techniques qui ont été commandés
pour savoir quelles sont les causes du mauvais fonctionnement des navires. Il
peut nous donner aussi ses commentaires sur les malfaçons, au plan de la
construction des navires, enfin tout ce qui est pertinent en la matière,
après des expertises qui ont été commandées
à un architecte naval et à des ingénieurs navals.
Peut-être qu'il pourrait nous dire un mot de l'expertise juridique
requise à un bureau d'avocats pour savoir quels sont les droits du
gouvernement et du ministère des Transports et de la
Société par rapport à ces malfaçons, par rapport
aux vices de construction ou par rapport au mauvais fonctionnement pur et
simple de ces deux navires,
M. le Président, nous avons demandé à M. Pierre
Boisseau, de la firme Kamat International, de nous préparer un rapport
préliminaire lorsque nous avons commencé â remarquer
certains problèmes avec les traversiers. Un rapport préliminaire
nous a été envoyé au cours de février et nous avons
reçu un rapport intérimaire la semaine dernière.
Le premier rapport ne traite principalement peut-être pas tant de
l'aspect des difficultés du navire, au point de vue mécanique,
mais peut-être plus précisément des vices de conception du
navjre, à titre d'exemple, de géométrie, arrangement,
structure, etc.
Le deuxième rapport traite surtout du système de
propulsion des traversiers. Vous êtes peut-être au courant que le
navire Alphonse-Desjardins a été hors service à quinze
reprises différentes. Dans le cas du Lomer-Gouin, ce fut peut-être
à deux différentes reprises, mais dans chaque cas, les
arrêts se sont poursuivis pendant plusieurs semaines.
Si vous avez des questions précises à demander, le rapport
est très complet. Je peux vous le résumer, si vous voulez, soit
en vous donnant les conclusions du rapport, ou, si vous avez des questions qui
demandent plus de précision, on peut analyser les fautes principales.
Elles se rattachent toutes au système de propulsion du navire, surcharge
des moteurs, réaction lente du système de propulsion, amplitude
de vibrations excessive, fracture des coussinets, incapacité du
système de contrôle à maintenir la charge égale
entre les deux moteurs, fracture des boulons dans le système de
rattachement du corps des hélices, enfin, il y a une liste très
complète.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que vous pouvez déposer ce
rapport-là?
M. PINARD : Je voudrais faire la réserve suivante. A ce
moment-ci, l'expertise juridique est en cours; comme nous n'avons pas les
recommandations précises et finales du bureau d'avocats à qui
cette expertise a été confiée, je pense qu'il serait
dangereux, pour le gouvernement, pour le ministère des Transports et
pour la société, de déposer le rapport ou d'en faire
état de façon tellement détaillée que la compa-
gnie pourrait peut-être invoquer des préjudices à
ses droits.
Il faut quand même lui donner la chance de se défendre.
C'est son droit formel.
Maintenant, je pense que les députés de la commission
parlementaire des Transports, les députés de l'Opposition comme
les députés ministériels, comprendront aussi que, s'il est
bon de renseigner le public sur la condition de fonctionnement de ces navires,
il ne faudrait quand même pas mettre en danger les droits du gouvernement
ou user de discrimination à l'endroit de qui que ce soit, de la
compagnie ou de ceux qui ont fait la construction des navires.
Il y a des faits qui doivent être constatés. C'est
là-dessus que les questions devraient porter. M. Vandry est en mesure de
répondre à ces questions, dans ce cadre-là cependant.
M. RUSSELL: M. le Président, il ne s'agit pas ici de mettre
personne en boîte, pas. du tout. Il s'agit simplement d'obtenir le
maximum d'informations possible afin de savoir exactement ce qui se passe
à cette traverse de Lévis. On sait que deux bateaux ont
été construits tant bien que mal. Il y a eu des erreurs je
présume qui ont été faites lors de la
recommandation ou dans la construction. On sait qu'ils ne fonctionnent pas
à 100 p.c. comme ils le devraient. Le public semble mécontent.
Cela a coûté un montant X, je ne me rappelle pas du montant, je
devrais le savoir mais je ne m'en rappelle pas au juste. Si on pouvait d'abord
établir le coût des bateaux, par qui ils ont été
construits et si on peut établir les principales raisons pour lesquelles
il y a un problème de fonctionnement et si toutes les suggestions qui
avaient été faites lors de la recommandation de la construction
de ce style de bateau ont été remplies, il serait important qu'on
le sache.
En résumé, on peut donner un rapport satisfaisant au
public à l'effet que ces bateaux peuvent, dans un avenir
rapproché, rétablir un service normal afin qu'il puisse
être satisfait. Si le ministre de la Voirie est ici et dit: Ne vous
inquiétez pas des bateaux, on va faire le tunnel, il n'y a plus de
problème.
M. LE PRESIDENT: Pour la gouverne des membres de la commission,
l'article 7 des règlements dit ceci: "II est interdit à un
député qui a la parole je pense que ça s'applique
ici, c'est le paragraphe 4 de parler d'une affaire qui est devant les
tribunaux ou devant un organisme quasi judiciaire ou d'une affaire qui est sous
enquête". Je pense que, dans ce dernier cas, les paroles
prononcées peuvent être préjudiciables à une
personne.
M. PINARD: Le règlement prévoit le cas où une
affaire est sub judice. En ce moment, je ne crois pas que l'affaire soit
portée devant les tribunaux. Il est toujours possible, s'il n'y a pas
moyen de résoudre le problème autrement, que le gouvernement ou
la société fasse valoir ses droits devant les tribunaux. Ce
serait également le droit de ceux qui sont attaqués de se
défendre. Pour le moment, je ne peux pas en dire davantage, je n'ai pas
de recommandations suffisamment précises pour dire quoi que ce soit
à ce sujet.
M. RUSSELL: Egalement le coût des bateaux...
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi. L'article 181 dit que le gouvernement
n'est pas obligé de produire des documents s'il les juge contraire
à l'opinion publique.
M. PINARD: Oui, je pense avoir obtenu des députés de ne
pas avoir à déposer les documents.
M. RUSSELL: Le ministre connaît l'importance des documents. A ce
moment-là, il n'a qu'à invoquer l'article du fait qu'il est dans
l'intérêt public de ne pas déposer le rapport.
M. PINARD: Avec la permission du président et des membres de la
commission, je demanderais à M. Vandry de faire un court historique de
ce problème et de nous situer les différentes étapes qui
ont été franchies et ce qui, à son avis et de l'avis des
experts, n'a pas fonctionné ou mal fonctionné.
M. LAVOIE (Wolfe): Si dans l'avenir, ça va mieux fonctionner.
M. PINARD: Vous demandez de faire l'historique. D'après tous les
documents que nous avons au dossier, au ministère des Transports, le
plus vieux que nous avons pu relever traitait de la question de l'achat des
traversiers en date du 11 février 1970. C'est un document dans lequel il
était question d'entretiens entre l'honorable Fernand Lizotte et
l'honorable Jean-Marie Morin, Me Adolphe Roy et une autorité de Davie
Shipbuilding concernant la construction de deux navires.
Il y a après cela plusieurs documents, préparation
d'arrêtés en conseil, discussions avec le notaire Cossette,
etc.
Tout ceci aboutit le 4 mars 1970 à l'adoption de
l'arrêté en conseil 810 autorisant le ministre des Transports
à transmettre une lettre dans laquelle il exprime l'intention du
gouvernement d'autoriser en principe Davie Shipbuilding à construire
deux navires.
Par après, le 5 mars, il y a confirmation par le Dr Lizotte et
Davie Shipbuilding pour autoriser en principe la construction. Enfin, tout se
déroule d'une journée à l'autre. Eventuellement, le
contrat est signé, ie crois, le 27 mai 1970. L'arrêté en
conseil 2204 autorise le ministre des Transports et le ministre de l'Industrie
et du Commerce à signer les projets de contrat non c'était
pour la subvention pour le fédéral je m'excuse la
signature du contrat
d'achat des traversiers eut lieu le 26 mars 1970. L'autre contrat,
c'était pour la subvention de participation du fédéral.
Alors, je m'excuse.
M. RUSSELL: Quelle était la participation
fédérale?
M. PINARD: La participation fédérale était de 21
p.c. du montant total des navires, qui s'est chiffré approximativement
à $5,200,000, plus ou moins, $50,000 à $55,000 d'imprévus.
On peut dire $5,200,000, si vous voulez.
M. RUSSELL: La subvention fédérale.
M. PINARD: La subvention fédérale était de 21 p.c.
de ce montant-là.
M. RUSSELL: De ce montant-là
M. PINARD: De ce montant-là.
Le montant net qui a dû être payé par la province de
Québec est de $5 millions, ou si vous voulez, 79 p.c. de $5,200,000.
Très bien, approximativement $4 millions.
Si on doit respecter un peu ce que le ministre avait
suggéré, la confidentialité du rapport, il y a
peut-être tout de même certaines choses qu'on peut mentionner dans
la question du rapport proprement dit. C'est peut-être une
généralité, dans le rapport, mais d'après
l'architecte naval, il y a eu assurément un manque de planification ou
de coordination et je cite ici: "II nous est impossible de relever une
étude préliminaire ou de conception sur les besoins ou
caractéristiques des navires requis pour ce service qui, normalement,
devrait être anticipé pour les 25 prochaines années." Et de
ceci découle ce qui suit: "II est évident qu'un
échéancier qui exige la livraison de deux navires de cette classe
en treize mois à partir de cette date de l'émission du contrat ne
peut prévoir une phase de conception." Un peu plus loin, il conclut:
"Les navires ont été construits sans passer par ces phases
essentielles de conception, etc." et que le gros du problème est qu'il y
a eu un manque de coordination. Vous connaissez les résultats.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a eu un arrêt des travaux de
construction de ces navires à un moment donné?
M. PINARD: Non.
M. RUSSELL: Le contrat a été donné, tout a
continué selon le cours normal des choses. Est-ce qu'il y a eu aussi des
recommandations qui ont été faites lorsqu'on a recommandé
ce type de navire, sur le travail qui devait être fait aux quais ou
près des quais pour éviter à la glace de s'accumuler ou
pour éviter aux traversiers de lutter dans la glace? Ceci devait
être fait par le fédéral, est-ce que ces travaux ont
été faits?
M. PINARD: Pourriez-vous préciser un peu votre question?
Vous demandez s'il y a eu des aménagements aux quais pour
permettre...
M. RUSSELL: En haut du quai.
M. PINARD: ... le fonctionnement des nouveaux navires, il y a eu des
déflecteurs...
M. RUSSELL: Je parle de mémoire, je me rapporte un peu au
passé. Si ma mémoire est fidèle, le fédéral
était censé construire des caissons de béton pour
éviter que les glaces...
M. PINARD: Des déflecteurs.
M. RUSSELL: Des déflecteurs de glace.
M. PINARD: En fait, la question des ducs d'Albe a été
soulevée lorsque nous avons engagé une firme d'ingénieurs
qui devait étudier la question de la construction des quais. Cette
proposition a été rejetée. Il arrivait également
l'autre problème que vous connaissez vous aussi, c'est que nous
étions aux prises avec une question de temps. Il y a eu une course un
peu contre la montre, nous ne pouvions pas suspendre le service tant et aussi
longtemps que le pont Pierre-Laporte n'était pas
complété.
On se trouvait en novembre 1970 et c'est simplement dans le cours de
l'été 1971 que nous avons pu procéder â la
construction des quais. Plusieurs propositions nous ont été
soumises par les ingénieurs. Elles variaient entre le montant
approximatif de $700,000 à $4 millions. Dans la question d'un projet de
$4 millions, il fallait refaire les quais au complet et les ingénieurs
nous avaient mentionné à ce moment-là, que c'était
physiquement impossible d'assurer le service des traversiers pour l'hiver qui
venait. Alors, nous avons nécessairement éliminé toute
solution qui aurait pu nous empêcher de maintenir un service au cours de
l'hiver que nous avons connu.
Ce dont je parle est complètement indépendant de la
condition du fonctionnement des navires eux-mêmes. D'ailleurs,
l'architecte naval le mentionne présentement. Ceci n'est pas une
question de quai parce que les quais, somme toute, c'est habituellement
toujours un peu la même chose, c'est une surface verticale qui rejoint le
fond, qu'elle soit faite de béton, de caissons ou de planches d'acier,
le gros du problème est un problème de manoeuvrabilité des
navires. Les navires sont très gros, très lourds et
extrêmement difficiles à manoeuvrer.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le public peut s'attendre
que ce service sera éventuellement rétabli avec ces bateaux qui
ont été construits pour ces fins?
M. PINARD : Je pourrais dire tout de suite
que les réparations ont été commandées
à la compagnie Davie Shipbuilding pour remettre les navires en
état de fonctionner normalement. M. Vandry pourrait expliquer quelle est
la nature des réparations qui ont été effectuées,
quelles ont été les demandes faites par la société
et le ministère, et quelles ont été les conditions de
garantie de la durabilité de ces réparations effectuées
aux deux navires. Quels sont les commentaires que M. Vandry peut nous faire
quant à l'efficacité du service?
M. LAVOIE (Wolfe): Quelles sont les forces de moteur de ces bateaux?
M. PINARD: Ils ont 3,000 chevaux-vapeur.
M. LAVOIE (Wolfe): Ils ont 3,000 chevaux-vapeur. Cela ne ferait pas pour
les Iles-de-la-Madeleine. Ce n'est pas assez fort.
M. PINARD: Nos conseillers juridiques ont envoyé une lettre
à la Davie Shipbuilding dans laquelle, premièrement, on demande
principalement, d'abord, qu'elle effectue toutes les réparations
auxquelles nous avons droit en vertu du contrat signé le 26 mars 1970 et
également nous demandons et nous insistons sur un prolongement de la
garantie pour une période supplémentaire de douze mois. Parce que
les problèmes d'ordre mécanique que nous avons connus cet hiver
ont provoqué plusieurs transformations. Il y a eu des transformations
dans le système même du fonctionnement des moteurs. Il devait y
avoir dans le fonctionnement même de la machinerie un rapport constant ou
une corrélation entre la vitesse des moteurs et le pas de
l'hélice.
L'architecte naval, de concert avec les ingénieurs du chantier
maritime, en est venu à la conclusion qu'il serait
préférable que les moteurs fonctionnent à vitesse
constante et que seulement le pas de l'hélice dans les manoeuvres soit
changé. Alors, du devis original, le travail que nous allons faire
aujourd'hui, n'est pas le même et il n'est surtout pas le même que
nous avons fait l'an dernier. Réellement, nous nous croyons en droit, et
c'est de coutume lorsqu'il y a des changements majeurs comme ceux que nous
avons connus, de demander et même d'obtenir une prolongation de la
garantie.
M. LAVOIE (Wolfe): Que vous avez obtenue?
M. PINARD: Que nous sommes en voie de négocier et que nous
tentons d'obtenir. D'ailleurs, nous avons mentionné dans une lettre du
30 avril 1972 que les bateaux étaient repris et je cite ici: "Que la
prise de possession des traver-siers sera faite sans préjudice aux
droits et privilèges résultant du contrat intervenu le 26 mars
1970". En plus, on écrit un peu plus loin: "Au surplus, la
société et les ministères concernés exigent que
votre compagnie prolon- ge d'une année les garanties stipulées au
contrat."
M. RUSSELL: M. le Président, je voudrais simplement faire
remarquer ceci en terminant. Quant à moi, je suis prêt à
cccepter l'article. On a construit le pont Pierre-Laporte. On l'a
terminé avant de construire les bateaux et il faudrait s'assurer du
fonctionnement des bateaux en attendant la construction du tunnel, qui sera
construit prochainement, je présume, par le ministère de la
Voirie.
Je n'ai pas d'autres questions à cet article.
M. LAVOIE (Wolfe): Je voudrais savoir si les débarcadères,
les ducs d'Albe vont être construits ou terminés prochainement?
Est-ce que c'est en voie de préparation?
M. PINARD: Probablement que ce que vous voulez surtout savoir est ceci:
Est-ce que les piétons vont avoir accès directement au
deuxième pont prochainement? Hier, j'ai communiqué avec
l'entrepreneur qui est en charge de ces travaux et il m'a dit que, d'ici trois
semaines, les piétons auront accès directement au pont des
passagers.
M. LE PRESIDENT: Catégories 1, 3, 4, 5, 7 et 10.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'il y a un comité d'étude, en
parlant du pont-tunnel, en marche pour étudier s'il y a lieu de
construire éventuellement un tunnel entre Québec et
Lévis?
M. PINARD: II y a un comité technique, qui a été
formé sous la direction du sous-ministre Jacques Charland, qui est en
charge de la recherche et de la planification au ministère de la Voirie
et des Transports et il fait, avec les membres du comité technique, la
mise à jour de toutes les propositions qui avaient été
présentées aux gouvernements qui se sont succédé en
ce qui concerne la possibilité de réaliser un système de
communication entre les deux rives, que ce soit sous la forme d'un tunnel, d'un
pont-tunnel ou d'un pont. Il y a d'autres propositions qui ont
été faites depuis quelques mois et qui présentent des
caractéristiques différentes. Il s'agit d'en évaluer les
possibilités au plan de la réalisation technique. Il s'agit d'en
évaluer également les coûts au plan de la construction. Il
faut aussi que ces systèmes de communication qui nous seront
proposés soient bien intégrés dans notre infrastructure
routière des deux côtés du Saint-Laurent,
c'est-à-dire à l'intérieur de la ville de Québec,
et également bien coordonnés avec la capacité d'absorption
de la circulation du côté de la Transcanadienne, en
périphérie de Lévis et des autres municipalités.
Toutes les propositions, je le répète, peuvent se situer entre un
montant de $100 millions à $150 millions, tout dépend du
choix
de la formule qui serait faite par les autorités
compétentes.
M. LATULIPPE: M. le Président, avant de passer à une autre
catégorie...
M. LE PRESIDENT: Est-ce sur le même sujet?
M. LATULIPPE: C'est sur le même sujet. Quand vous
référez à d'autres moyens, à part le pont, les
bateaux, le tunnel...
M. PINARD: Nous avons songé qu'il y aurait peut-être
possibilité d'ériger au-dessus du Saint-Laurent une espèce
de funiculaire ou de téléphérique, mais cela pose des
problèmes techniques assez considérables, quoique c'est faisable.
A ce moment-là, comme cela devra servir au transport des piétons,
il y a quand même un problème d'ordre humain qui se pose
immédiatement. C'est le problème de la claustrophobie ou de la
crainte de circuler au-dessus des eaux dans une cabine qui, évidemment,
serait fermée, chauffée en hiver. De quelle façon
réaliser ce projet pour donner toutes les garanties au plan de la
sécurité, au plan du confort, au plan de l'acceptation des
piétons de traverser dans un habitacle comme celui-là? Je me dis,
et d'autres comme moi-même, si je ne suis pas un technicien, se sont dit
que, si c'était faisable pour aller d'une montagne à l'autre dans
les Alpes, en Europe, alors qu'il y a des portées qui sont très
considérables, que c'est certainement faisable pour franchir un obstacle
comme l'est le fleuve Saint-Laurent. Mais, le problème ne se pose pas
dans le même contexte et on n'a peut-être pas ici, à
Québec, les mêmes habitudes que les Européens qui sont
habitués d'aller en montagne et à se véhiculer d'une
montagne à l'autre grâce au système dont je viens de
parler.
Cela me parait plus ou moins intéressant en ce moment. Est-ce
qu'il y aurait possibilité de mettre de côté les navires
qui assurent la traversée maritime pour en venir à un
système de transport en commun avec un système d'autobus rapide
qui franchirait les distances entre un certain endroit, à Lévis,
pour ramener les piétons à l'intérieur de la ville de
Québec, aller et retour? C'est une possibilité qui est
envisagée et des études sont faites en ce moment. De toute
façon, ce système ne donnerait pas autant d'efficacité, ne
serait pas plus rentable et ne donnerait pas autant de confort et de service
aux piétons que le système de traversiers peut en donner en ce
moment, avec tous les avantages qu'on connaît au système. Je pense
que c'est une étude qui mérite d'être faite très
sérieusement, une étude de coûts-bénéfices,
par exemple. Il y a peut-être aussi d'autres systèmes qui nous
seront proposés éventuellement. Comme nous avons un bon service
de planification et de recherche et que nous faisons appel à des
spécialistes de ces questions, nous attendons de nouvelles propositions
pour que le gouvernement puisse prendre une décision.
M. RUSSELL: M. le Président, je sais que je suis hors d'ordre,
mais je veux simplement ajouter que cela va se faire sans aucun doute, pour que
la ville de Québec puisse s'industrialiser. Il y aura la circulation
nécessaire. Cela coûtera quelque chose pour le construire, ce
fameux tunnel ou un pont, et les gens paieront comme cela se fait ailleurs. Le
temps règle bien des choses.
M. PINARD: Je pense que c'est le temps de mettre fin au mythe de la
gratuité partout et en toute circonstance. C'est un point de vue
personnel que j'exprime et je pense qu'il est partagé par plusieurs
personnes.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Une dernière question en ce qui concerne la
page 546 des comptes publics de la province de Québec. Je vois une
subvention à la compagnie de navigation Charlevoix-Saguenay au montant
de $675,000. Est-ce que c'est pour la traversée de Tadoussac?
M. PINARD: C'est une subvention qui a été payée
à la compagnie de navigation Charlevoix-Saguenay pour la traverse
Sainte-Catherine-Tadoussac. Il y a gratuité pour les piétons et
pour les propriétaires de véhicules et ces dispositions sont la
conséquence de l'adoption d'un arrêté en conseil portant le
numéro 1268 du 31 mars 1971.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais je vois, à la traverse de Lévis,
$483,200. Elle coûterait donc meilleur marché?
M. PINARD: Pardon?
M. LAVOIE (Wolfe): Je vois, pour la traverse de Lévis, une
subvention de $483,200?
M. PINARD: Ce sont des avances faites par le ministère des
Finances à la société pour couvrir les frais
d'exploitation.
Vous demanderez à M. Vandry, qui est président de la
société, d'expliquer le fonctionnement de sa
société sur le plan budgétaire.
M. RUSSELL: II y a seulement le piéton qui a la gratuité,
tandis que les autres...
M. LE PRESIDENT: Toutes les catégories de l'article 7 sont
adoptées?
M. LATULIPPE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 8.
Bureau des expropriations de Montréal
M. RUSSELL: M. le Président, article 8: Bureau des expropriations
de Montréal. Peut-être que le ministre pourrait nous donner
les
grandes lignes en ce qui concerne cette dette. Est-ce que c'est
global?
M. PINARD: Le bureau des expropriations dont il est question ici est
situé à Montréal. Ce bureau est dirigé par M.
Fernand Dostie, exsous-ministre titulaire du ministère de la Jeunesse.
Il y a aussi les régisseurs qui siègent à ce bureau avec
lui. Il s'agit de Me Reeves et de M. Vézina. Il y a également M.
Hébert qui est administrateur et M. Juneau qui est également
agent d'administration. Il y a trois secrétaires qui travaillent
à ce bureau. Le budget demandé est de $112,000 et les revenus
sont évalués à $88,000 pour l'année 1971.
M. RUSSELL: Les revenus? M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Ils exigent des frais pour leurs services?
M. PINARD: Ce bureau des expropriations fonctionne surtout à la
demande de la ville de Montréal pour les expropriations qui sont faites
sur le territoire de la ville de Montréal principalement.
C'est un bureau qui a été très utile, qui l'est
encore et qui a procédé rapidement à l'audition des causes
d'expropriation lorsqu'il n'y avait pas de question juridique importante
à trancher mais qu'il s'agissait plutôt d'établir le
quantum de l'indemnité à être payée à
l'exproprié, soit par la négociation à l'amiable ou soit
que des causes, qui auraient pu être déférées
à la Régie des services publics, aient été
retirées à la suite du consentement des parties en cause et que
le dossier ait été déféré plutôt pour
fins de règlement au bureau des expropriations.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, le montant total est augmenté
à $112,000 et on perçoit un montant de $80,000 qui...
M. PINARD: La ville de Montréal rembourse au ministère les
dépenses encourues pour faire fonctionner ce bureau des
expropriations.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1.
M. LAVOIE (Wolfe): Tout cela est adopté. J'aurais une petite
question à poser.
M. LE PRESIDENT: Avant de passer à l'article 9, le
député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Tout cela est adopté.
M. LE PRESIDENT: Pour le bénéfice du journal des
Débats, à l'article 8, les catégories 1, 2, 3, 4, 6, 7 et
11 sont adoptées.
M. LAVOIE (Wolfe): Je voudrais demander au ministre, pour remplacer M.
Tremblay, l'ancien ministre du Transport, s'il était pour charger M.
Berthiaume de faire la promotion du CL-215. Ce que j'avais oublié de
demander tout à l'heure. M. Tremblay, qui faisait la promotion du CL-215
me demandait si c'était vous qui alliez le remplacer.
M. PINARD: J'ai bien confiance en mon adjoint parlementaire, M.
Berthiaume.
UNE VOIX: Le député de Wolfe veut voyager.
M. PINARD: C'est un travail de promotion. Il est quand même
important. J'ai dit tantôt que nous avions loué des appareils
à plusieurs pays, à plusieurs Etats américains. Il est
question de vendre plusieurs CL-215. C'est une convention qui a
été signée entre le ministère et la compagnie
Canadair. Il y a eu une transaction qui a été faite aussi entre
la Société des Alcools pour l'achat de vins en Espagne et en
contrepartie, il est question...
M. RUSSELL: La Société des Alcools?
M. PINARD: Oui, il est question de la vente de CL-215 à
l'Espagne. C'est une forme de troc qui s'est effectuée entre le
gouvernement de la province de Québec comme tel et le gouvernement
espagnol. Alors, on a intérêt, comme gouvernement du
Québec, puisque les avions CL-215 sont fabriqués par la
société Canadair à Montréal, à en faire la
promotion et à faciliter la construction de ces appareils pour revente
à l'étranger. On doit considérer que c'est une
société importante située à Montréal, qui a
employé autrefois jusqu'à 8,000 personnes, mais qui a connu des
situations économiques difficiles. A ce moment-là, c'est le
devoir du gouvernement du Québec, dans la mesure du possible, d'aider
cette compagnie à obtenir un nouveau marché et grâce
à un excellent produit qui est le CL-215.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est parce que je voyais une déclaration de
M. Berthiaume disant que le gouvernement québécois n'est pas
là pour faire la promotion de l'aviation et dans un autre article...
M. BERTHIAUME: ... un autre Berthiaume.
M. LAVOIE (Wolfe): Paul Berthiaume, c'est vous, ça?
M. BERTHIAUME: Je n'ai jamais fait de déclaration sur le
CL-215.
M. LAVOIE (Wolfe): Je vous passerai l'article ici. Je voyais un autre
article disant que les Américains apprécient bien le CL-215 mais
les commandes se font attendre. Alors, je voulais savoir si la promotion allait
se continuer ou non.
M. RUSSELL: Le Canada français.
M. BERTHIAUME: Le Canada français. Je n'ai jamais fait de
déclaration sur le CL-215. Le journal de Saint-Jean?
M. LE PRESIDENT: Article 9.
M. PINARD: Est-ce que les membres de la commission seraient
intéressés à savoir quels sont les objectifs poursuivis
par le gouvernement pour la vente d'appareils à même sa propre
flottille et ce que cette décision, de la part du gouvernement, peut
avoir comme effet d'entraînement au niveau de la société
Canadair par rapport aux pays étrangers qui éventuellement se
porteraient acquéreurs de ces appareils et par rapport à la
décision du fédéral de faire construire des appareils en
nombre additionnel.
M. RUSSELL: M. le Président, je crois qu'il serait bon qu'on
sache la continuité de ce qui a été fait au début,
d'ailleurs, un achat de vingt avions par le gouvernement dont faisait partie le
ministre de la Voirie et des Transports d'aujourd'hui. On connaît les
déboires et les difficultés que la compagnie a eus pour la
construction au début. Je sais qu'il s'en était vendu en France,
est-ce que ces problèmes ont été tous
réglés? Quel est le résultat de l'utilisation de ceux que
nous avons actuellement? Est-ce qu'ils donnent satisfaction? Quelle
publicité donne l'utilisation de ces avions à l'extérieur,
et pour pouvoir en faire une promotion qui active les ventes à
l'étranger?
M. PINARD: La commande originale pour les 215 était de 20. Il y a
un arrêté en conseil de passé puis une entente au stade de
la construction. A ce moment-là, on a déterminé que vingt,
c'était peut-être trop, puis on a décidé de laisser
aller cinq avions à l'Espagne, cinq qui étaient sur la
chaîne de construction à Montréal, pour limiter le
gouvernement du Québec à un total de 15. Les quinze avions ont
été livrés au cours de l'année dernière,
ici, à notre aéroport de PAncienne-Lorette. On a actuellement les
quinze en service. Quinze, est-ce suffisant? Est-ce trop? Les chiffres d'une
année d'activité semblent nous indiquer qu'avec dix avions plus
les cinq Canso, on pourrait répondre à tous les besoins du
ministère des Terres et Forêts. A la suite de cela, il y avait une
clause dans l'entente entre Canadair et le gouvernement du Québec qui
à un moment donné autorisait Canadair à faire la vente, le
cas échéant, de cinq avions. 215 à un pays ou à
quelqu'un qui en faisait la demande. La demande est venue de l'Espagne.
L'Espagne a demandé s'il était possible d'obtenir cinq avions. Il
y a une entente en voie de préparation, au moyen d'un échange de
sel et de vin pour le retour des avions, mais la conséquence la plus
importante pour le Québec de la vente des cinq avions à l'Espagne
est la suivante: on vend cinq avions, le gouvernement fédéral
s'engage à en acheter douze supplémentaires, ce qui
entraîne pour Canadair une chaîne de production pour vingt avions;
ça veut dire une période de quatre ans, une création de
800 emplois au niveau moyen pendant quatre ans. C'est là que la
transaction est extrêmement intéressante.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce n'est pas assez pour 100,000 emplois mais
ça fait rien...
M. RUSSELL: Si je comprends bien les explications du ministre, nous
conserverions nous-mêmes les quinze que nous possédons
actuellement?
M. PINARD: Nous conserverions dix CL-215 et puis les six Canso. Il y a
deux catégories dans les bombardiers ou avions pour les incendies en
forêt. Nous en avons actuellement 21, quinze 215 et six Canso.
M. RUSSELL: L'Espagne en a déjà cinq?
M. PINARD : L'Espagne en a un actuellement.
M. RUSSELL: Elle en a seulement un?
M. PINARD: II y en a un qui lui appartient et elle veut en
acquérir huit au total.
M. RUSSELL: Huit au total?
M. PINARD: Elle en prend cinq chez nous et les autres viendront de la
chafne de production que Canadair mettrait en branle.
M. LAVOIE (Wolfe): Etes-vous au courant que des pays comme l'Argentine,
le Vénézuéla, le Chili, le Portugal, la Grèce, la
Yougoslavie, la Finlande, l'Algérie, l'Indonésie auraient
manifesté le désir...
M. PINARD: J'ai personnellement rencontré l'ambassadeur du Chili
qui a été reçu à Québec et avec qui nous
avons entrepris des négociations, mais je pense que la difficulté
réside dans le fait que ce pays n'a pas les liquidités
suffisantes pour nous payer avec la monnaie courante. On a proposé au
gouvernement du Québec un troc qui aurait permis au Chili
d'échanger l'avion ou les avions qu'on achèterait du
Québec ou de la société Canadair, selon le cas, contre des
marchandises de bonne qualité qui sont produites au Chili, mais dont,
malheureusement, le Québec n'a pas un pres-sionant besoin ou n'a pas
besoin du tout. Le Chili est un pays producteur de vin, mais pas dans la
même mesure que l'Espagne peut l'être, et nous n'avons pas
l'assurance que ces vins sont d'aussi bonne qualité. Et même s'ils
sont d'aussi bonne qualité, ils ne sont pas en demande, chez la
clientèle du Québec, et, à ce moment-là, ça
poserait un problème assez considérable de vente, au niveau de la
Société des Alcools.
Alors la proposition, même si elle reste à l'étude,
ne commande pas une décision rapide de la part du gouvernement.
Achat, construction ou transformation
d'immeubles
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
détailler le montant de $8,656,000 qui compose la demande crédits
à l'achat, construction et transformation d'immeubles?
M. PINARD: Je vais demander à M. Mon-tambeault de répondre
à la question du député à l'aide du tableau que
j'ai en main en ce moment.
Numéro 1: $1,476,000 pour l'achat d'avions pour feux de
forêt, le CL-215. C'est le remboursement sur l'achat initial. Ce sont les
mensualités au taux de cent et quelques milliers de dollars par mois qui
varient chaque mois suivant le taux d'intérêt de la Banque du
Canada. A l'origine c'était $112,000. Actuellement on paie environ
$102,000 ou $103,000.
Au numéro 2, c'est l'installation des balances dont il y a
déjà été question avec M. Barry un peu plus
tôt. Pour ces balances, un montant de $500,000 est prévu. Les
douze balances dont M. Barry a parlé, il y en a quatre actuellement. Au
numéro 3, ce sont les hangars à l'aéroport de Sainte-Foy
pour lesquels un montant de $40,000 est prévu. Ce sont les frais
d'architecte et d'ingénieur pour faire les plans d'agrandissement de la
bâtisse.
L'agrandissement va donner la capacité de loger les 28 avions, de
faire la maintenance et de centraliser sur place tous les travaux, tout ce qui
va avec le service aérien: $40,000. Après cela, on a
demandé des modifications aux CL-215; $340,000. Le montant est pour
rendre l'appareil plus souple, le rendre utilisable pour l'emploi de
l'insecticide, utilisable douze mois par année et l'équiper de
dégivreurs et des choses comme ça...
M. RUSSELL: $340,000 par avion?
M. PINARD: Non, au total. Pour pouvoir faire des transformations et
modifications sur les trains d'atterrissage pour augmenter la portée,
pour se servir de champs gravelés et de choses comme ça dans le
grand nord. Enfin on a demandé un montant de $300,000 pour la piste de
Bonaventure.
M. LAVOIE (Wolfe): Comment, le député du comté
n'est pas au courant qu'il y a une piste d'atterrissage? Je lui ai
demandé tantôt et il m'a dit qu'il n'en était pas
question.
M. PINARD: II voulait que je lui fasse la surprise de l'annoncer.
M. LAVOIE (Wolfe): Ah bon! Est-ce qu'il y a une entente avec l'ODEQ
à ce sujet-là?
M. PINARD: II y a une entente avec le fédéral. Si les
travaux sont faits suivant leurs plans et devis et spécifications, le
montant total peut être remboursé. Actuellement, des
ingénieurs sont engagés pour s'assurer que les travaux soient
faits suivant les spécifications du D.O.T.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est surprenant que le ministre des Affaires
intergouvernementales et le député du comté ne soient pas
au courant d'une telle dépense.
M. PINARD: La maîtrise d'oeuvre est essentiellement restée
entre les mains des ministères québécois.
En dernier lieu, c'est le bateau-passeur, la fameuse entente pour le
Manic pour lequel un montant de $6 millions est prévu. Ces $6 millions
seront remboursés par le gouvernement fédéral suivant les
termes de l'entente.
M. RUSSELL: Ce sont les $6 millions qui apparaissent ici comme
remboursement?
M. PINARD: C'est ça.
M. RUSSELL: Je propose donc que le montant adopté...
M. PINARD: II y aurait un total de $8,656,000.
M. LAVOIE (Wolfe): A l'aéroport, qui est le capitaine en charge
des avions?
M. PINARD: M. Jules Ringuette.
M. LAVOIE (Wolfe): M. Gagnon était ici autrefois lorsque...
M. PINARD: II est au service de la compagnie Atlantique-Aviation
maintenant.
M. RUSSELL: Qui le remplace?
M. PINARD: M. Benoit Sainte-Marie qui est directeur du service
aérien et qui était autrefois à Québecair.
M. RUSSELL: L'entreposage de ces avions, CL 215, sera-t-il fait à
différentes places dans la province ou s'il sera centralisé ici
à Québec?
M. PINARD: Nous visons à tout centraliser à Québec.
Jusqu'à l'année qui vient de se terminer, on remisait la
moitié des avions à Saint-Jean-d'Iberville et l'autre
moitié ici. Les hangars de Saint-Jean-d'Iberville ont été
vendus au mois de mars à une firme américaine et il faut
évacuer les lieux.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a eu des rapports pour que les avions soient
entreposés durant les mois d'été à
différentes places de la province pour qu'ils soient rendus sur les
lieux
beaucoup plus rapidement en cas d'incendie? Est-ce que cette politique
peut être poursuivie?
M. PINARD: C'est important de rapprocher les appareils des lieux
possibles d'incendie en forêt, de façon qu'ils prennent le moins
de temps possible à s'y rendre. Il avait été question d'en
baser à l'aéroport de Rimouski. Il y en a eu à Rimouski,
à Matagami, au lac Saint-Jean.
M. RUSSELL: A quelle vitesse volent les CL-215?
M. PINARD: Ils volent à la vitesse de croisière de 160
à l'heure et ils peuvent diminuer jusqu'à 100 milles à
l'heure au-dessus d'un feu, suivant les conditions.
M. RUSSELL: La vitesse de croisière?
M. PINARD: A peu près 130, un avion lent, si on peut dire, c'est
un outil spécialisé.
C'est important qu'ils aient le temps de jeter le paquet d'eau qu'il
faut jeter sur le feu. S'ils passent trop vite...
M. RUSSELL: M. le Président.
M. PINARD: C'est une manoeuvre qui est assez difficile pour le
pilote.
M. RUSSELL: ... je faisais simplement une comparaison, à savoir
si cet appareil était entreposé ici à Québec et si
un feu se déclarait dans l'Abitibi et qu'on voulait l'envoyer
là-bas, combien ça lui prendrait de temps à s'y rendre
pour rendre service là-bas?
M. PINARD: C'est pourquoi on a fait l'expérience l'année
dernière de les placer à certains endroits
déterminés dans le territoire pour les rapprocher des sites
possibles d'incendie en forêt.
M. RUSSELL: Durant les mois d'été. Maintenant, le
personnel, les pilotes demeurent là sur les lieux?
M. PINARD: Oui.
M. LATULIPPE: Les mécaniciens et les pilotes des points de
ravitaillement, comme ça à différentes places,
déjà en place... Par exemple, dans le nord
québécois, est-ce qu'il y a des points de ravitaillement?
M. PINARD: Oui, des cages, comme on les appelle, qui sont faites un peu
partout mais pas pour les CL-215.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'il est possible d'avoir ces avions à
certaines occasions pour des démonstrations publiques, démontrer
comment.
M. PINARD: A l'occasion de la semaine de l'aviation, à
l'ouverture de l'aéroport de Bromont et dans des circonstances un peu
spéciales, on le fait.
M. LAVOIE (Wolfe): On peut peut-être les réserver pour
l'ouverture de l'aéroport de Sain-te-Scholastique.
M. PINARD: On serait intéressé.
M. RUSSELL: On va arroser le feu entre le fédéral et le
provincial.
M. BERTHIAUME: M. le Président, avant de changer d'article,
j'aimerais avoir l'occasion peut-être de rectifier ce que j'ai dit
tantôt à l'occasion d'une question du député de
Wolfe concernant une déclaration que j'avais faite dans le temps, il y a
déjà au-delà d'un an et qui a été
rapportée dans le Canada français. En fait, ce que rapportait le
député de Wolfe était exact, sauf qu'il ne s'agissait pas
à ce moment-là du CL-215 mais il s'agissait de promotion de
l'aviation civile.
Je disais à ce moment-là, lors d'un colloque sur la
question, qu'il n'était pas prioritaire pour le gouvernement de faire la
promotion de l'aviation civile, compte tenu des autres priorités. C'est
simplement pour rectifier et dire qu'il ne s'agissait aucunement de CL-215
à ce moment-là.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 13 et l'article 9 sont
adoptés?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: La parole est au ministre.
M. PINARD: M. le Président, je voudrais vous remercier pour le
travail magnifique que vous avez accompli comme président de la
commission des transports. Je voudrais également remercier tous les
membres de la commission, députés ministériels,
députés d'Opposition qui ont facilité ma tâche de
façon considérable. Je pense que la discussion a
été à la fois agréable et fructueuse en ce sens que
les demandes d'information étant bien formulées, les
réponses étaient d'autant plus faciles à donner.
Je voudrais également remercier les fonctionnaires qui m'ont
appuyé dans le travail que j'avais à accomplir et je pense que la
preuve a été faite qu'ils sont à la hauteur de la
situation et qu'ils seront capables de bien préparer les documents et
les réponses qui doivent être données à
l'occasion.
Je remercie également tout le personnel du journal des
Débats pour le travail immense et difficile qu'il accomplit. Parfois
dans les échanges qui se font de part et d'autre de la salle, je
me demande comment ces gens font pour rapporter aussi fidèlement
les débats. Parfois, ce serait mieux qu'ils ne les rapportent pas aussi
fidèlement quand il y a des esclandres qui se produisent. Tout cela pour
dire qu'ils font un travail magnifique et je voudrais profiter de l'occasion
pour le dire publiquement.
M. RUSSELL: M. le Président, je voudrais simplement faire miennes
les paroles du ministre pour vous remercier de votre façon de conduire
les travaux de cette commission et aussi remercier tout le personnel du journal
des Débats, les fonctionnaires qui ont bien voulu entourer le ministre
pour répondre à toutes les questions que nous avons bien voulu
poser.
Je ne dis pas que les réponses nous satisfont tous, suivant notre
désir, mais ce sont les faits qui nous ont été
donnés tels qu'ils sont relatés dans les rapports du
ministère. Je pense que les réponses ont été
à point et je suis certain que ce sera très formateur pour ceux
qui ont peut-être pour la première fois assisté à la
discussion de crédits du ministère des Transports et surtout pour
ceux qui s'intéressent à la navigation.
Je voudrais être certain que le ministre prenne en note que nous
allons suivre de près la façon dont il dépensera ses
crédits cette année pour s'assurer que les gens des
Iles-de-la-Madeleine aient le service qu'ils désirent avoir, suivant les
crédits à leur disposition.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, un seul mot pour terminer.
Nous avons étudié ensemble à la commission parlementaire,
les crédits de la voirie, des travaux publics et des transports. En ce
qui me concerne, je trouve que cela a très bien été. Je
suis très heureux et je crois que le ministre est très satisfait
aussi de la manière que nous avons agi dans les circonstances.
Je voudrais le mettre en garde pour l'an prochain si nous
siégeons encore à la même commission parlementaire. Je me
propose de lire le journal des Débats pour les quatre années
où il a été dans l'Opposition et où il était
si agressif Je me propose de me servir des mêmes arguments dont il se
servait à l'époque. Alors, l'an prochain, peut-être
aurez-vous à lire le journal des Débats de 1966 à 1970 et
je reprendrai peut-être les phrases dont vous vous êtes servi
à l'époque.
M. PINARD: Cela prouve que les hommes ont toujours le loisir de changer
de méthode et de système.
M. LE PRESIDENT: Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Qu'il me soit permis de dire un simple mot. Merci à
toute l'équipe, merci aussi aux confrères. J'espère que,
l'an prochain, nous aurons l'occasion de rencontrer à nouveau le
ministre, avec probablement un budget amélioré, surtout au niveau
de la voirie pour la section rurale qui, comme vous le savez, M. le
Président, a des urgents besoins. Nous espérons que nous
toucherons le coeur du ministre et qu'il aura un faible pour les comtés
ruraux, sutout l'an prochain.
M. RUSSELL: M. le Président, je veux simplement dire au
député de Frontenac que le ministre est un homme fort.
M. LE PRESIDENT: Pour le bénéfice du journal des
Débats, les articles, les sous-articles et les catégories des
crédits du ministère des Transports sont entièrement
adoptés. Je demanderais au rapporteur, M. Houde, de Limoilou, de faire
rapport au président de la Chambre.
M. PINARD: Je m'aperçois que j'ai oublié le rapporteur, le
député de Limoilou. Je ne voudrais pas faire de discrimination
à son endroit et je veux qu'il prenne sa juste part des compliments que
nous avons décernés aux autres membres de la commission.
M. LE PRESIDENT: En terminant, je remercie tous les membres de la
commission. Cela a été un plaisir pour moi de présider
l'étude des crédits des travaux publics et des transports. Merci
également au personnel du journal des Débats, qui a
patienté pendant toutes ces heures.
La séance est ajournée sine die.
(Fin de la séance à 21 h 53)