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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Laplante): Ouverture de la commission des
travaux publics et de l'approvisionnement pour l'étude des
crédits budgétaires, programme par programme.
Membres de cette commission: M. Assad (Papineau); M. Baril (Arthabaska)
remplacé par M. Boucher (Rivière-du-Loup); M. Bordeleau
(Abitibi-Est), M. Champagne (Mille-Îles); M. LeMay (Gaspé)
remplacé par M. Gravel (Limoilou); M. Marcoux, (Rimouski), M. Martel
(Richelieu), M. O'Gallagher (Robert Baldwin), M. Polak (Sainte-Anne); M.
Rodrigue (Vimont) remplacé par M. Beauséjour (Iberville); M.
Vallières (Richmond).
Les intervenants sont: M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Boucher
(Rivière-du-Loup), M. Bourbeau (Laporte), M. Dupré
(Saint-Hyacinthe), M. Dussault (Châteauguay), M. Houde (Berthier), M.
Johnson (Vaudreuil-Soulanges), M. Vaillancourt (Orford).
Un rapporteur, s'il vous plaît? M. Boucher
(Rivière-du-Loup).
M. Boucher: J'ai toujours un certain devoir.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, vos remarques
préliminaires.
Exposé préliminaire M. Alain
Marcoux
M. Marcoux: Avant de présenter les principales
orientations de l'action du ministère en 1983-1984, j'aimerais d'abord
vous présenter mes collaborateurs du ministère des Travaux
publics, d'autant plus que c'est fort probablement la dernière fois que
j'ai l'occasion de vous les présenter à titre de ministre des
Travaux publics puisque vous avez été informés, par le
discours inaugural, de l'intention du gouvernement de proposer à
l'Assemblée nationale l'abolition du ministère des Travaux
publics et son remplacement par une société d'État
chargée de la gestion immobilière des immeubles du
gouvernement.
Je vais vous présenter M. Jean-Yves Gagnon, sous-ministre en
titre au ministère; M. Michel Champoux, mon chef de cabinet; M. Gaston
Ouimet, directeur général du Service des achats; M. Jean-Claude
Careau, sous-ministre adjoint à la construction et à
l'aménagement; M. Laurent Groleau, sous-ministre adjoint à la
planification et à la gestion de l'espace; M. Lucien Lessard, directeur
des immeubles publics excédentaires; M. Dumas, directeur
général de l'exploitation des immeubles; M. Grenier, directeur de
la construction; Mme Girardville, directrice des communications; M.
Bédard, directeur de l'aménagement; M. Doyon, directeur de la
coordination technique et administrative à la construction et à
l'aménagement; M. Taillon, sous-ministre adjoint à
l'administration; M. Lamothe, directeur général aux
approvisionnements; M. Lafrance, directeur général des achats; M.
Tardif, contrôleur du budget. Vous allez voir tantôt qu'il
contrôle bien cela. Je pense que c'est toute l'équipe. Ah oui, il
y a M. Dussault.
J'aimerais vous présenter un nouveau député qui
vient d'arriver, M. Champagne, qui est parti de Mille-Îles ce matin.
J'aimerais peut-être vous indiquer, au lieu d'entrer
immédiatement dans chacun des détails du budget du
ministère des Travaux publics de cette année, les orientations
que le ministère s'est données depuis l'automne dernier et qui
ont encadré la façon dont nous avons préparé le
budget de cette année. En fait, le ministère des Travaux publics,
au cours des récentes années, a atteint deux objectifs
très clairement, dont l'objectif de compétence qu'il
s'était fixé au cours des années. Je pense que tout le
monde reconnaît maintenant que le ministère des Travaux publics a
fait preuve de compétence dans les projets majeurs qu'il a
gérés. Si on prend l'exemple du Palais des congrès de
Montréal, essentiellement cette construction sera faite à
l'intérieur des délais et des coûts prévus. On
pourrait donner plusieurs autres exemples. La même chose avec le palais
de justice de Québec qu'on est en train de parachever.
Également, le ministère des Travaux publics a, je pense,
atteint l'objectif gouvernemental de transparence dans l'octroi des services
gouvernementaux, ce qui s'est accru avec la responsabilité que nous
avons du fichier central des fournisseurs. L'objectif qu'il faut atteindre
maintenant de plus en plus est celui de l'efficacité, celui du
rendement, de l'accroissement de la productivité. C'est un peu dans ce
contexte que se situent les orientations du ministère.
En fait, pour être plus précis, l'été
dernier, dans les discussions que j'ai eues
avec les autorités du ministère, on a fixé quatre
objectifs précis à l'orientation du ministère.
Le premier, c'est vraiment d'améliorer les services à la
clientèle, d'atteindre ce qu'on pourrait appeler une performance plus
grande.
Le deuxième, c'est d'arriver à économiser au
maximum les ressources, donc d'arriver à une plus grande
productivité. Donc, premièrement, services à la
clientèle; deuxièmement, économie des ressources.
Je voudrais donner un exemple qui illustre que ces deux objectifs ne
sont pas nécessairement contradictoires. Par exemple, l'exploitation
qu'on est en train de faire avec le Marly, à pointe Sainte-Foy,
l'édifice du ministère du Revenu. D'ici un an, tout le
ministère de l'Environnement y sera relogé. On va
récupérer 25% de l'espace pour loger environ 800 fonctionnaires
de plus du ministère de l'Environnement, ce qui nous permet
d'économiser des ressources. On économisera, si ma mémoire
est bonne, 1 600 000 $ de budget de location par année, mais, en
même temps, on améliorera la qualité des services à
la clientèle. Le ministère de l'Environnement, au lieu
d'être à quatre endroits différents de la ville de
Québec, sera à un seul endroit; il pourra donc améliorer
ses communications internes. Cela montre que souvent l'objectif
d'économie de ressources et d'amélioration des services à
la clientèle, ce n'est pas nécessairement contradictoire.
Le troisième objectif du ministère, c'est
d'améliorer la qualité de vie au travail de son personnel et, en
ce sens, de développer une plus grande motivation au travail, parce que
c'est vraiment à partir des ressources humaines du ministère
qu'on peut arriver à atteindre les autres objectifs.
Le quatrième objectif du ministère, c'est d'appliquer au
mieux les politiques et les orientations gouvernementales.
Pour arriver a atteindre ces quatre objectifs, nous avons
décidé de définir dix priorités très claires
qui ont guidé l'action de tout le ministère depuis le mois de
juillet dernier et la guideront durant les douze prochains mois.
La première de ces priorités d'action, cela va de soi,
c'est d'arriver à une meilleure compression des dépenses. Pour
cela, nous avons décidé de mettre l'accent sur cinq dimensions
où l'on pense qu'on peut mieux comprimer les dépenses. Je
voudrais les énumérer rapidement et s'il y a des questions
tantôt, cela me fera plaisir d'y répondre. D'abord, on a
décidé de réanalyser les 63 principales productions du
ministère, dans le sens suivant: est-ce que c'est mieux de le faire ou
de le faire faire? Est-ce que c'est mieux de le faire faire par des
sous-contrats, par l'entreprise privée ou si on est mieux de le faire
nous-mêmes? Qu'est-ce qui est le plus économique? Or, depuis
l'automne dernier, on a commencé à examiner chacune des 63
principales productions du ministère et à chacune on se pose la
question: Quelle est la proportion faite par le ministère? Quelle est la
proportion qu'on fait faire? Quel est l'idéal en termes de compression
des dépenses?
Le deuxième élément dans cette compression des
dépenses qu'on a réalisée sur tout notre système de
contrôle des coûts d'exploitation des immeubles: on est en train de
développer un système à la fois de contrôle global
du coût de gestion des immeubles, en termes d'exploitation de ces
immeubles, en termes de gardiennage, etc., et de contrôle individuel de
chaque immeuble, parce que c'est comme cela qu'on découvre souvent des
écarts à la moyenne importants et qu'on peut arriver à
mieux contrôler les dépenses.
Un troisième secteur d'intervention pour arriver à mieux
contrôler ces dépenses, c'est toute la rationalisation du parc
d'espace. Vous savez très bien - on en a parlé l'an dernier - que
le gouvernement a adopté l'année dernière un plan
d'attribution de l'espace pour toute la région de Québec qui
visait à réduire, sur une période de cinq ans, d'environ
70 000 mètres carrés les espaces loués dans la
région de Québec. Nous avons développé, au cours de
l'automne - et cela arrive à sa fin maintenant - un plan semblable de
rééavalution de tout l'espace qui est loué ou en
propriété pour la région de Montréal. C'est un des
principaux moyens. En fait, il faut dire que, sur 300 000 000 $ du budget du
ministère, il y en a 100 000 000 $ à peu près en location.
Le tiers de notre budget va de ce côté. C'est important d'avoir un
plan de rationalisation de l'espace loué ou en propriété
également. Nous sommes en train de réviser nos normes de
contruction qui peuvent être importantes dans le coût et
également nous intensifions le programme de réduction des
coûts d'énergie. Vous pourrez revenir là aussi s'il y a des
questions, mais je peux vous dire qu'en quatre ans maintenant on a
réduit de 30% les coûts d'énergie pour les immeubles du
gouvernement. On serait à 27 000 000 $ actuellement au lieu de 20 000
000 $ si on n'avait pas fait les investissements qu'on a faits depuis trois ou
quatre ans pour le contrôle des coûts d'énergie. Il y a des
investissements majeurs qu'on est en train de faire encore cette année.
C'est la première priorité d'action du ministère: la
compression des dépenses. Il y a cinq éléments sur
lesquels on travaille pour y arriver.
La deuxième priorité d'action du ministère, c'est
la réduction de l'effectif. Vous savez que l'objectif, fixé par
le Conseil du trésor, cette année, c'était de
réduire de 2% le nombre des employés dans chacun des
ministères. Le ministère des Travaux publics
s'est fixé, en 1982-1983 et en 1983-1984, sur deux ans, un
objectif de compression de son effectif régulier de 10%, et d'environ
40% son effectif d'occasionnels. Je pourrai y revenir tantôt. Je vous
distribuerai un tableau qui illustre l'évolution mensuelle de cette
question. En neuf mois, cette année, on a atteint notre objectif de
compression de l'effectif régulier de 5%, au ministère des
Travaux publics, et si ma mémoire est bonne, de 25% de l'effectif
d'occasionnels durant la première année. Nous sommes convaincus
de pouvoir atteindre notre objectif en deux ans, soit de comprimer de 10%
l'effectif du ministère des Travaux publics.
La troisième priorité d'action, c'est l'installation d'un
programme de motivation-productivité-performance qui comporte dix moyens
précis pour y arriver. En somme, la ressource essentielle du
ministère, c'est son personnel. C'est essentiel que le personnel soit
motivé dans son travail, soit satisfait de son travail, qu'il se sente
utile, qu'il ait des responsabilités et qu'on arrive à
déléguer des responsabilités à ce personnel pour
accroître sa motivation et, en conséquence, sa productivité
et sa performance. On a préparé un programme complet de
motivation-productivité-performance qui a été rendu public
l'automne dernier. Je crois que tous les députés de
l'Assemblée nationale ont reçu les renseignements sur l'ensemble
des éléments. On pourra y revenir aussi par vos questions. Je
peux vous assurer que la réalisation de ce programme de
motivation-productivité-performance se déroule normalement. Nous
sommes en train, là aussi, d'atteindre notre objectif.
La quatrième priorité d'action du ministère, c'est
d'accroître la régionalisation ou de faire la
régionalisation du ministère des Travaux publics. Ceci est
lié à la perspective de la responsabilisation de nos
représentants régionaux et des gérants des
édifices, autant à Montréal qu'à Québec. En
fait, on veut d'abord améliorer notre service à la
clientèle. Vous le savez, on avait la réputation - je dis "on
avait", parce qu'on peut commencer à dire que l'opinion de nos clients a
changé - d'être le ministère des "travaux pas vites". Notre
premier objectif, c'était l'amélioration des services à la
clientèle. À notre sens, il y avait essentiellement deux moyens
d'y arriver - je reviendrai pour le suivant - c'était, d'abord, de
confier des responsabilités à nos représentants
régionaux et aux gérants d'édifices dans les villes de
Montréal et de Québec. Il y a eu toute une opération de
régionalisation, de changements de délégation
financière au ministère.
Une cinquième priorité d'action, c'est la révision
des cheminements des demandes des clients. Je dirai que cette priorité
d'action, même si elle vient en cinquième, est à la base de
tout ce qu'on a fait au ministère des Travaux publics depuis un an et
demi. C'est là qu'on a commencé, il y a un an et demi. On s'est
demandé quelles sont les quinze principales demandes de nos clients et
quel est le circuit que doit suivre une demande de client qui veut un
réaménagement, qui veut une réparation mineure ou une
réparation majeure, quel est le circuit que cela doit suivre dans la
machine aux Travaux publics, combien cela prend de temps pour chaque
étape, et voir le portrait global pour arriver à faire
disparaître des étapes, à abaisser des niveaux de
responsabilités dans les décisions. On a déjà
quinze cheminements de processus de demandes de clients qui ont
été complètement révisés.
Pour donner un exemple précis, un aménagement mineur qui
prenait 35 jours auparavant est baissé maintenant à 15 jours.
Pourquoi? Parce qu'on a confié plus de responsabilités à
des niveaux plus bas dans notre structure, parce qu'on a fait disparaître
des étapes des cheminements que ces dossiers devaient suivre à
l'intérieur du ministère pour arriver à vraiment
réduire le temps de réalisation. Aussi, cela nous permet souvent
de réduire les coûts, car, lorsque les gens peuvent prendre des
décisions, ils peuvent agir plus rapidement et, souvent, ils peuvent
ainsi nous épargner des coûts. Cette révision des
principaux cheminements des demandes de clients, dans laquelle nous sommes
engagés depuis janvier 1982 et dont l'essentiel vient de se
compléter, est en oeuvre depuis le 1er avril 1983.
La sixième priorité d'action, c'est la fabrication
d'indicateurs globaux de productivité et de performance pour le
ministère. C'est beau de contrôler, par exemple, comment se fait
un réaménagement au ministère, comment se fait une
réparation mineure; en somme, c'est beau de contrôler certaines
actions ou certaines productions du ministère, mais il faut aussi
contrôler l'ensemble de ce que le ministère produit. Cela est
vraiment une nouvelle priorité de cette année. On a
décidé de se donner les indicateurs globaux de performance et de
productivité pour le ministère, qui mesurent les grandes
productions du ministère à la fois en termes de coûts et de
temps pour les réaliser. Depuis quelques mois, on a
développé les indicateurs et, à partir du début de
l'été, déjà, certains de ces indicateurs globaux
commenceront - on a développé des indices - à nous donner
de l'information pour mesurer l'efficacité du ministère. Je
dirais que le ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement
est une entreprise qui fournit des services aux autres ministères et
doit, à cet égard, se comporter comme n'importe quelle entreprise
privée et pouvoir contrôler ses productions globales en termes de
coûts et
de temps pour les réaliser et d'alternative pour faire des
choix.
La septième priorité d'action du ministère - disons
qu'on la commence - est d'élaborer une politique d'aménagement de
nos locaux. Depuis deux ans, le ministère a rationalisé
l'attribution de l'espace; nous sommes arrivés à un plan
d'attribution de l'espace pour toute la région de Québec qui, je
l'ai indiqué tantôt, nous permettra de faire des économies
substantielles; à terme, cela nous apportera 5 000 000 $ par
année de réduction de coûts de loyer. Nous sommes à
terminer la préparation d'un plan semblable pour la région de
Montréal, ce qui nous permettra également des
économies en termes d'attribution de notre espace, de notre parc de
location. Mais ce n'est pas tout de faire des économies sur les espaces
qu'on attribue à nos clients. On pense qu'il est possible de
réaliser des économies sur la façon dont nous
aménageons nos locaux. On a décidé de se donner, comme on
a une politique d'attribution de l'espace, une politique d'aménagement
et nous consulterons nos clients sur cette politique d'aménagement. Nous
sommes en train d'élaborer un projet de politique, nous consulterons nos
clients et nous ferons approuver cette politique par le Conseil du
trésor et le Conseil des ministres; cela deviendra une politique
d'aménagement des immeubles gouvernementaux.
La huitième priorité qui se prolonge, puisqu'elle
était là aussi l'an dernier, c'est l'application du programme
d'égalité en emploi pour les femmes. Évidemment, compte
tenu des compressions d'effectif que nous possédons, c'est plus
difficile, presque impossible, d'atteindre cet objectif en termes
d'accroissement de la proportion du personnel féminin au
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement. Mais il y a
d'autres actions qui sont possibles et qui nous ont été
proposées par le comité de l'égalité en emploi du
ministère quant au perfectionnement du personnel féminin
concernant la formation par rapport au plan de carrière et dans d'autres
secteurs qui permettent quand même de franchir des pas, même s'il y
a une compression de l'effectif.
La neuvième priorité du ministère pour
l'année qui commence sera l'extension du fichier central des
fournisseurs. Depuis quatre ans, le gouvernement a instauré un fichier
central des fournisseurs de services au gouvernement. On a rodé ce
système. L'an dernier, durant six mois, nous avons rencontré les
groupes qui nous avaient fourni ces services, on a rencontré nos
clients. Nous sommes arrivés à proposer au gouvernement une
centaine d'amendements et de changements au fonctionnement de ce fichier
central des fournisseurs; ils ont été adoptés par le
Conseil du trésor et ont été rendus publics l'automne
dernier. J'ai eu l'occasion d'en faire part à la commission des
engagements financiers. (10 h 30)
Maintenant que ce système est bien rodé, le temps est
venu, je crois, pour le gouvernement de songer à étendre
l'application de ce fichier au réseau de l'éducation et au
réseau des affaires sociales. D'ailleurs, la Loi sur les affaires
sociales a été modifiée l'an dernier en conséquence
et permet de l'étendre au réseau des affaires sociales. Il suffit
maintenant d'adopter un règlement en ce sens. Quant au réseau de
l'éducation, évidemment, il faudra que la loi soit
modifiée pour permettre une telle chose.
La dixième priorité d'action du ministère est le
regroupement des achats. Pour que la politique d'achat du Québec se
concrétise et soit vraiment efficace, le moyen essentiel est d'arriver
à regrouper des achats parce que, lorsqu'on regroupe des achats, on a
des commandes plus considérables, on peut aider à
développer des fabricants québécois, des produits
québécois et mieux contrôler le contenu
québécois des produits que nous achetons.
Alors, nous avons décidé d'accentuer vraiment notre action
de ce côté en développant davantage le processus des
commandes ouvertes qui sont offertes aux commissions scolaires, qui ont
été offertes aux cégeps, au réseau de
l'éducation et, de ce côté, il semble qu'il y ait de plus
en plus une bonne réponse. Egalement, à notre magasin de gestion
de stocks, nous offrons des services semblables qui visent à regrouper
les achats des secteurs public et parapublic sur une base volontaire. De toute
façon, on pourra y revenir avec plus de détails tantôt.
Voilà les dix priorités dans lesquelles toute l'action du
ministère est engagée depuis le 1er juillet dernier ou depuis la
première semaine de juillet 1982, et qui ont encadré les choix
budgétaires que nous avons faits et qui ont eu des conséquences
dans la préparation du budget.
Je ne veux pas être plus long dans ces mots d'introduction. Je
veux simplement ajouter ceci: Même si la réalisation de plusieurs
de ces priorités d'action est difficile, exige un effort d'analyse, une
remise en question de plusieurs traditions dans l'action du ministère,
je peux vous assurer que j'ai eu, au cours de toute l'année
dernière - et je suis convaincu qu'il en sera de même au cours de
l'année qui vient - la collaboration de l'ensemble des fonctionnaires du
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement et de la
direction du ministère pour atteindre ces objectifs qui, je l'admets
d'emblée, sont difficiles à atteindre. Je vous remercie.
Le Président (M. Laplante): Merci, M. le ministre. M. le
député de Robert Baldwin.
Discussion générale
M. O'Gallagher: Merci, M. le Président. Je n'ai pas
l'intention de faire un discours ni des remarques très longues
là-dessus. Je trouve que les paroles du ministre à propos des
orientations et des directions que veut prendre le ministère des Travaux
publics pour l'année prochaine sont pleines de maturité et
montrent qu'il essaie de contrôler les coûts, l'efficacité
et les compétences de tous ses employés et, par
conséquent, les services rendus à ses clients.
La première question qu'on se pose après le discours du
premier ministre porte sur le fait que le ministère même sera
aboli, sera converti en une espèce de corporation de la couronne. Les
questions qu'on se pose immédiatement sont: Quel va être le
bénéfice, pour la population, d'un tel changement ou de
l'abolition du ministère? Quelles vont être les
conséquences immédiates au point de vue du rendement, de
l'efficaté au niveau des budgets? Est-ce qu'on va dépenser moins?
Quel va être l'avantage immédiat ou quelle est la raison
principale de faire ce changement dans l'immédiat? J'aimerais avoir vos
commentaires là-dessus pour nous donner des explications à savoir
quelles sont les raisons principales qui ont motivé ce changement?
Ensuite, on pourra peut-être discuter en détail quelques
programmes des crédits.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Robert Baldwin, vu qu'on termine à 13 heures, qu'on a seulement trois
heures pour étudier ce ministère, seriez-vous d'accord pour
parler de n'importe quoi de ce qui le concerne et, en dernier, on adoptera les
programmes avec les éléments? De cette façon, cela vous
permettra d'être très ouvert sur chacune des questions.
D'accord?
M. O'Gallagher: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Merci.
M. Marcoux: La question que vous touchez est fondamentale. On
aura l'occasion d'y revenir à l'Assemblée nationale lors du
dépôt du projet de loi créant cette société
immobilière du Québec, la Société des travaux
publics. Globalement, je peux dire que l'objectif, les motifs sont à peu
près les suivants. J'ai indiqué au tout début que je
considère que le ministère des Travaux publics a atteint deux
objectifs fondamentaux dans les dix dernières années, certains
plus particulièrement durant les toutes récentes années:
celui de l'image et de la réalité de la compétence et
celui de l'image et de la réalité de la transparence. Quant
à l'image et à la réalité de la compétence,
je crois que, si on se compare à d'autres ministères des Travaux
publics ailleurs qui ont fait d'autres réalisations, chaque fois que le
ministère, dans les récentes années, se lançait,
par exemple, dans des projets de construction majeurs, il a vraiment bien
contrôlé les coûts et les délais de
réalisation.
J'ai donné deux exemples tantôt, c'est peut-être bon
d'y revenir rapidement. Il y a le Palais des congrès qui était un
projet complètement nouveau pour le ministère des Travaux
publics. On ne construit pas un palais des congrès chaque année;
c'est le premier palais majeur au Québec, après celui de Hull qui
était quand même beaucoup moins considérable. Le
ministère des Travaux publics aura réussi à faire cette
construction dans le cadre des délais prévus et exactement en
ligne avec les coûts prévus. La même chose pour le palais de
justice de Québec. Par comparaison - je veux le faire sans malice - je
regarde le ministère des Travaux publics fédéral qui a
construit un centre de distribution postale à Montréal où
le coût prévu était de 65 000 000 $ et, si ma
mémoire est bonne, le coût final a été de 135 000
000 $, 140 000 000 $ ou 150 000 000 $. On voit qu'il y a eu des écarts
épouvantables. Par rapport à l'objectif de compétence, cet
objectif du ministère des Travaux publics a été atteint.
L'objectif de transparence également. Des choses avaient
été faites dans le passé. Le processus des appels d'offres
dans les constructions était déjà courant pour les grosses
constructions. Avec la mise en oeuvre du fichier central des fournisseurs, dont
la responsabilité relève du Service général des
achats, cette transparence s'est accrue considérablement dans l'octroi
de tous les services professionnels, l'octroi des contrats de services
auxiliaires, des besoins pour la sécurité des professionnels en
administration, en publicité, en audiovisuel, là aussi pour les
contrats de construction inférieurs à 65 000 $, maintenant
à 100 000 $, qui touchent les entrepreneurs en construction.
J'ai cru que le nouveau défi à réaliser par le
ministère des Travaux publics était le défi de
l'efficacité, du rendement et de la productivité. Il y a trois
façons possibles de réaliser ce défi. D'abord, maintenir
le statu quo, c'est-à-dire un ministère, et développer
certains programmes de motivation-productivité-performance; ou faire des
choses comme j'ai indiquées, des objectifs qu'on essaie d'atteindre
actuellement; réviser nos procédures, réviser le
cheminement des demandes de clients, etc. On aurait pu et on peut, je pense,
améliorer l'efficacité du ministère dans le cadre de la
formule actuelle.
Une autre hypothèse - certains autres gouvernements y songent -
c'est de facturer les ministères pour les services qui leur sont
donnés, c'est-à-dire développer au sein du
ministère des Travaux publics un gros
système de comptabilité et informer les ministères
du coût des immeubles qu'on loue pour eux selon l'espace qu'ils prennent,
les différents services d'ameublement qu'on leur fournit, de
gardiennage, d'exploitation des immeubles, et leur facturer cela.
Quand on regarde un exemple qui a été fait au sein du
gouvernement du Québec, c'est comme cela que procède la
téléphonie. Le ministère des Communications facture
à chaque année chaque ministère pour ses coûts en
téléphonie, mais cela n'a jamais amené les
ministères à contrôler leurs coûts de
téléphonie tant que le ministère des Communications n'a
pas décidé de couper l'enveloppe globale, de couper le nombre de
téléphones au gouvernement. Les ministères font souvent
des transferts budgétaires pour éviter un peu en partie ces
coupures.
Le choix de la facturation. L'Ontario y songe, le gouvernement
fédéral y songe, mais le choix de facturer les ministères
apparaît peu efficace comme moyen pour accroître
l'efficacité et la transparence des coûts pour que chaque
ministère sache, quand il nous demande un service, ce que cela implique
comme dépense.
La troisième possibilité, la troisième formule pour
essayer d'accroître cette efficacité, c'est la transformation du
ministère des Travaux publics en une société d'État
publique et, là, ce sera vraiment clair. Cela va accroître
vraiment la transparence des coûts pour chacun des ministères,
parce que, chaque fois que la société va fournir un service
à un ministère, elle va le facturer en conséquence et le
ministère devra défendre auprès du Conseil du
trésor le coût des services, en somme, l'amélioration des
services, l'amélioration des locations qu'il veut obtenir. On croit que
c'est un important moyen, en faisant vraiment apparaître les coûts
et en faisant en sorte que chaque ministère ait la responsabilité
de défendre les budgets en conséquence, de "responsabiliser"
l'ensemble des ministères face aux coûts qu'impliquent les
demandes de services qu'ils font aux Travaux publics.
Cela, je dirais que c'est l'objectif fondamental. Il y a plusieurs
formules, évidemment, pour atteindre l'efficacité. Ce n'est pas
une formule sacro-sainte. Je crois que la transformation du ministère en
une société d'État constitue le meilleur moyen, parmi les
moyens possibles, pour arriver à atteindre cet objectif. En cela, disons
qu'il y a un exemple au Canada qui nous a été donné, c'est
l'exemple de la Colombie britannique qui, il y a six ans, a transformé
son ministère des Travaux publics en une société
d'État, BCBC, British Columbia Buildings Corporation.
L'automne dernier, j'ai demandé à mon sous-ministre et
à mon chef de cabinet d'aller rencontrer les dirigeants de cette
société pour voir les effets que la création de la
société avait eus sur l'ensemble de leur budget, etc. Une
évaluation a été faite et beaucoup de documents ont
été analysés. J'en ai acquis la conviction que
c'était une formule à développer pour le Québec,
compte tenu des résultats atteints en Colombie britannique et sur la
base de notre expérience propre.
Je dirais que c'est le premier motif: un cadre qui nous permette
d'atteindre davantage d'efficacité. Je vais vous indiquer un
deuxième motif et je reviendrai sur un troisième par la
suite.
Le deuxième motif, c'est qu'à vraiment y regarder le
ministère des Travaux publics, c'est un ministère sans dimension
politique, c'est-à-dire que c'est un ministère qui ne fait pas de
lois pour régir notre société au niveau économique,
au niveau social, au niveau culturel. C'est un ministère qui ne fait pas
de programmes. C'est un ministère qui ne fait pas de programmes pour
améliorer les services aux citoyens. Ce n'est pas un ministère
qui crée des programmes, comme le ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme, le ministère des Affaires sociales, le
ministère de l'Éducation. Ce n'est pas un ministère qui
doit développer des réglementations pour améliorer notre
vie en société sous quelque dimension que ce soit. En ce sens, le
ministère des Travaux publics n'est pas, en résumé, un
ministère où il y a des politiques à établir. Dans
ce sens, la meilleure façon, peut-être, d'administrer les
immeubles du gouvernement, c'est de créer une société
d'État qui aurait un président-directeur général
à sa tête et qui fonctionnerait le plus possible sur les bases et
avec la mentalité de l'entreprise privée concernant la gestion
immobilière.
Ce qui m'amène au troisième motif, c'est que dans le cadre
de l'administration gouvernementale ce qu'on développe, ce sont des
gestionnaires de programmes et, quand quelqu'un appartient au ministère
des Travaux publics, en fait, il appartient d'abord à la fonction
publique. Ce que la fonction publique développe comme mentalité,
comme culture, dans la formation que le milieu donne à ses
fonctionnaires, c'est une mentalité, une culture de gestionnaires de
programmes. Des gestionnaires de programmes, ce sont souvent des gens qui
contrôlent l'application de normes. On prépare des objectifs, on
prépare des normes pour atteindre ces objectifs et ce qu'un
fonctionnaire se demande, dans la plupart des autres ministères,
lorsqu'une demande lui est faite, c'est: Est-ce que cette demande entre dans
les normes, oui ou non? Cela développe une mentalité et une
culture un peu contradictoires avec la mentalité d'efficacité
dans les services à fournir à notre clientèle,
d'accroissement de la qualité de ces services, du rendement et de la
productivité qui y est
propre. (10 h 45)
Je crois que, dans le cadre d'une société d'État
qui va se comparer beaucoup plus normalement au fonctionnement de l'entreprise
privée, il sera possible de développer une nouvelle
mentalité, une nouvelle culture, où la première chose qui
ne sera pas faite, lorsqu'un fonctionnaire ou un membre de la
société recevra une demande d'un client, c'est de dire: Est-ce
qu'elle entre dans les normes ou pas? Mais on dira: Comment puis-je
répondre à la demande le plus rapidement possible et au moindre
coût possible? Je pourrais résumer ce troisième objectif en
disant que je crois que le cadre de la société d'État
permettra de développer une nouvelle mentalité et une nouvelle
culture, au niveau du personnel comme tel de la société,
davantage axées vers l'efficacité, le rendement et la
productivité. En résumé, ce sont les motifs qui m'ont
amené à recommander au premier ministre, il y a quelques
semaines, de supprimer le ministère des Travaux publics et de la
remplacer par une société d'État.
M. O'Gallagher: Je voudrais poser une question au ministre, M. le
Président. Est-ce qu'il y a eu un mémoire de
préparé pour le Conseil des ministres en vue de demander cette
transformation du ministère en corporation de la couronne? Sans doute,
il a dû y avoir des études de faites. Si vos prétentions
sont qu'il n'y a rien de politique dans ceci, je suis sûr que vous pouvez
distribuer ce rapport à l'Opposition.
J'aurais d'autres questions plus précises. Par cette
transformation, est-ce que les coûts d'administration seront
diminués? On parle d'une gestion semblable à celle de la
Société des alcools dans votre discours prononcé à
Laval, cette semaine; je crois que cela a été
présenté.
M. Marcoux: Je n'ai pas du tout mentionné cela. Il y a eu
une question sur le fichier central qui concernait la possibilité
d'appliquer le fichier central des fournisseurs à la
Société des alcools, mais je n'ai fait aucune comparaison avec la
Société des alcools dans ce discours. J'aimerais apporter cela
comme précision, mais je retiens votre question.
M. O'Gallagher: J'aimerais bien avoir des explications sur cela.
Est-ce que cela amènera des abolitions de postes? Est-ce qu'il y aura
des postes qui vont disparaître à votre ministère? Est-ce
que les employés touchés par ces changements seront
transférés à d'autres ministères? Le fait d'enlever
votre responsabilité ministérielle ne semble pas une garantie de
transparence. Par le fait même de changer tout cela en
société d'État et non plus d'être un
ministère avec un ministre titulaire, je ne vois pas d'augmentation de
la transparence. Est-ce que les contrats de plus de 25 000 $ seront soumis au
fichier central de votre ministère maintenant que le fichier central
sera transféré à la présidence du Conseil du
trésor? Cela deviendra un peu comme à Hydro-Québec
où les gens font leurs propres affaires sans passer par le fichier
central, ou la régie des alcools. Quel sera le rôle de la
commission des engagements financiers quand cette société
d'État sera établie? Je voudrais avoir des réponses un peu
plus précises.
M. Marcoux: Je ne pourrai pas donner des réponses
définitives et complètes à toutes vos questions à
ce sujet. Vous comprendrez qu'il y a une décision de principe qui a
été prise au Conseil des ministres à cet effet d'en
arriver à l'abolition du ministère, mais le mémoire avec
tous les détails - parce que le mémoire comprend toutes les
conséquences de la chose - et le projet de loi qui y est annexé,
cela va être dans quelques semaines. Le projet de loi sera alors
discuté au Conseil des ministres et, à ce moment, plusieurs des
questions que vous avez soulevées auront leur réponse.
Tout ce que je peux vous indiquer, c'est certaines recommandations que
je fais au Conseil des ministres relativement à certaines questions que
vous avez soulevées. Si on prend, par exemple, la dernière
question, concernant la transparence, je recommande au Conseil des ministres
que la société d'État soit assujettie au fichier central
des fournisseurs dans l'octroi des contrats de services professionnels et dans
l'octroi des contrats de construction pour les montants inférieurs
à 100 000 $. Sous cet aspect, je recommande que la société
soit assujettie aux mêmes règles qu'actuellement.
M. O'Gallagher: En général, est-ce que les
coûts seront affectés? Est-ce que les coûts seront
moindres?
M. Marcoux: Les coûts seront affectés en ce sens que
cette société devra payer des dividendes au gouvernement et aura
à se fixer annuellement des objectifs de productivité et, je
dirais, de profit. Si on se base sur l'expérience de la Colombie
britannique, le taux des dividendes versés au gouvernement était
de 7% il y a trois ans et il est monté à 8,5% l'année
suivante; l'an dernier, leur objectif était de 10% en dividendes.
Cette société permettra de diminuer les coûts en
étant plus autonome dans sa gestion interne. N'étant pas
nécessairement astreinte à toutes les règles du
fonctionnement gouvernemental, à toutes les règles - que vous
connaissez très bien puisqu'il y a plusieurs années que vous
êtes député -
auxquelles doivent être astreints tous ceux qui gèrent des
programmes au gouvernement et qui ne sont pas nécessairement compatibles
avec le type de besoins auxquels nous devons répondre, je suis convaincu
qu'il est possible d'accroître l'efficacité.
Quant aux coûts de l'administration, si on se base, encore
là, sur l'expérience qui a été vécue en
Colombie britannique, il y a eu une réduction d'année en
année de l'importance des coûts d'administration par rapport
à l'ensemble des coûts de location, des coûts de
construction, etc. Je crois bien que ce sera plus facile dans ce contexte
où la façon dont on peut gérer les employés, le
type d'objectifs qu'on peut leur fixer, le type d'implication dans l'entreprise
elle-même, l'identification de la société à
l'entreprise plutôt qu'à l'ensemble gouvernemental comme tel
faciliteront la réduction des coûts.
M. O'Gallagher: Vous avez mentionné dans vos remarques
préliminaires que, dorénavant ou éventuellement, le
ministère des Affaires sociales et le ministère de
l'Éducation seront obligés de passer par le fichier central.
M. Marcoux: Je serai plus précis que cela. Je pense qu'il
était temps de se poser cette question maintenant et, en ce qui concerne
le ministère de l'Éducation, cela supposait des amendements
législatifs. Dans le livre blanc du ministre Laurin sur la
réforme de l'éducation, il est indiqué que le gouvernement
souhaitait s'orienter dans ce sens. Je veux vous indiquer comment. Je ne vois
pas nécessairement cela pour tous les fichiers du gouvernement, mais je
pense particulièrement au fichier des entrepreneurs en construction et
au fichier des professionnels de la construction: architecture,
ingénierie, sciences physiques, où je crois que la situation
actuelle peut créer des injustices.
Je donnerai un exemple concret, vécu dans ma propre ville et qui
peut s'étendre ailleurs. Si la transparence et les règles de
répartition des contrats sont valables pour 10 000 000 000 $ de la
répartition du budget, je pense qu'elles sont valables pour l'ensemble
des impôts des Québécois, c'est-à-dire les 22 000
000 000 $. Je donnerai l'exemple suivant: le ministère des Travaux
publics et de l'Approvisionnement décide de faire construire un poste de
la Sûreté du Québec dans une municipalité, dans une
ville.
Il recourt au fichier pour déterminer un certain nombre
d'architectes possibles, admissibles. Mettons qu'il octroie tel contrat
à tel architecte. Quelques mois plus tard, la commission scolaire a
l'autorisation du ministère de l'Éducation de construire une
école. Selon ses propres règles de sélection des firmes
professionnelles, la commission scolaire peut octroyer, à quelques mois
d'intervalle, le contrat à la même firme d'architectes. Quelques
mois plus tard, c'est l'université de la place ou la constituante de
l'université qui a le droit d'agrandir et de faire une
bibliothèque; elle peut, selon ses propres règles, choisir la
même firme d'architectes. Quelques mois plus tard ou en même temps,
un hôpital a le droit de s'agrandir et peut engager la même firme
d'architectes. Pourtant, c'est le même montant de 22 000 000 000 $ de
taxes que tous les citoyens du Québec paient.
Je pense que le fait que le fichier central des fournisseurs,
particulièrement dans le domaine de la construction, ne soit pas
étendu au réseau de l'éducation - je veux être bien
clair, je ne parle pas du tout des autres sociétés d'État
ou des municipalités; je parle du réseau de l'éducation et
des affaires sociales - cela a pu, dans les circonstances, créer des
injustices par rapport à certaines firmes professionnelles, par rapport
à une certaine distribution des contrats gouvernementaux. Je crois que,
si le ministère des Affaires sociales et le ministère de
l'Éducation, les réseaux, devaient passer par le fichier central
des fournisseurs, on arriverait à une plus juste distribution des
services gouvernementaux. On simplifierait aussi la vie de ces conseils
d'administration.
On a vécu une expérience récemment où un
cégep a accepté de passer par le fichier central des
fournisseurs. Au lieu d'être l'objet de la sollicitation d'une centaine
de firmes professionnelles pour réaliser la construction qu'il voulait
réaliser, on lui a fourni une liste selon les bases du fichier central
des fournisseurs. Il a constitué un jury de sélection sur la base
de ces critères. Il a choisi une firme et il a évité
combien de "lobbying", combien de difficultés. C'est ce conseil
d'administration qui nous a dit qu'il avait été très
heureux de passer par le fichier central, que cela avait simplifié ses
règles. Je suis convaincu que cela a accru la possibilité d'une
distribution plus équitable des contrats gouvernementaux. Dans ce sens,
je n'en fais pas du tout une question idéologique ou d'apologie. Il y a
des exemples concrets qui nous illustrent que le fait que le fichier soit
applicable seulement aux ministères du gouvernement a pu ou pourrait
créer des injustices par rapport à certaines firmes
professionnelles, dans l'accessibilité à l'ensemble des contrats,
sur le même montant de 22 000 000 000 $ de taxes.
M. O'Gallagher: J'ai une question un peu générale,
mais c'est un petit peu dans le même sens. Est-ce que votre
ministère a utilisé d'autres formules pour la construction de
postes de police dans la province, un peu comme la formule utilisée pour
la Société des alcools, le "lease-back" ou le "turnkey"?
Cela a été utilisé à Montréal par la
communauté urbaine pour des postes de police. Elle a été
en soumissions pour demander l'espace pour un poste de police à tel ou
tel endroit, suivant tel ou tel devis. Elle a demandé une soumission
pour un prix de location au pied carré ou au mètre carré.
Avez-vous déjà utilisé cela ou avez-vous des projets pour
utiliser ce genre de formule? Je crois qu'il y a certains avantages à
choisir cette formule pour des coûts beaucoup moindres, un "lease-back"
ou un projet de "turnkey"?
M. Marcoux: À ma connaissance, on ne l'a pas fait. Il y a
un exemple, si ma mémoire est bonne, où on l'a fait, mais cela
date d'il y a quelques années. C'est l'édifice Jos-Montferrand,
à Hull, où c'est un bail-achat et, sauf erreur, cela a
été construit par Cadillac Fairview. Y a-t-il d'autres exemples
où on l'aurait fait? L'an dernier -parce que c'était une des
formules qu'on songeait à exploiter davantage, la formule du bail-achat
- on voulait le faire dans le cas du palais de justice de Shawanigan, mais les
coûts de financement qui nous étaient offerts à ce moment
étaient beaucoup trop élevés par rapport aux coûts
de financement actuels qu'on a dans le cadre de l'ensemble des emprunts
gouvernementaux. C'est pour cela qu'on n'a pas retenu cette formule dans ce
cas. Je n'ai pas d'autres exemples. (11 heures)
Mon sous-ministre m'indique que, là aussi, il n'y a jamais de
formule magique lorsqu'il est question de construire et d'établir les
coûts-bénéfices. Le sous-ministre m'indique que la place
Guy-Favreau à Montréal, qui est construite dans le type
d'approche que vous proposez, sera, comparativement, l'immeuble qui aura
coûté le plus cher à construire à Montréal.
Des fois, cela peut être bon et, d'autres fois, cela peut ne pas
être bon.
Vous parliez des postes de la Sûreté du Québec. La
façon dont on a voulu diminuer le coût et le temps de
réalisation, c'est en développant des postes types de la
Sûreté du Québec. On avait fait trois modèles, des
postes locaux, des postes régionaux et certains postes de district qu'on
a adaptés. En ayant un modèle qu'on répétait
à peu près de façon identique dans les différentes
localités où on a eu à construire des postes de la
Sûreté du Québec, on croit qu'on est arrivé à
atteindre à la fois deux objectifs, soit réduire les coûts
et, deuxièmement, réduire le temps de réalisation de
beaucoup de ces projets.
M. Assad: Excusez, M. le Président. Concernant les postes
de la Sûreté du Québec, quel était à peu
près le coût au pied carré de construction?
M. Marcoux: On vous donnera cela dans quelques minutes. En fait,
les postes de la Sûreté du Québec nous coûtaient - on
a commencé il y a trois ou quatre ans l'évolution des coûts
- autour de 600 000 $, 700 000 $ ou 750 000 $, selon les circonstances, soit le
site, le sol sur lequel on construisait. Cela reviendrait à peu
près à 1000 $ le mètre carré, ou à 100 $ le
pied carré.
M. Assad: D'accord. Comment cela se compare-t-il avec les autres
provinces?
M. Marcoux: Les postes de la Sûreté du
Québec?
M. Assad: Oui.
M. Marcoux: Je ne pourrais pas répondre à votre
question. On m'indique que, sauf en Ontario, c'est la GRC ailleurs. Donc, c'est
construit par...
M. O'Gallagher: Sauf l'Ontario. On pourrait demander quelques
précisions sur les orientations et les priorités que vous avez
mentionnées au début. Dans les orientations, vous avez
parlé de la compétence, de la transparence et de
l'efficacité du ministère. À cet égard, vous avez
mentionné l'édifice de la rue Marly, à Sainte-Foy,
où vous avez fait des changements pour accommoder le ministère de
l'Environnement. Je présume que c'est une nouvelle bâtisse et vous
dépensez un montant assez élevé pour faire des
transformations quelques mois ou quelques années après la fin des
travaux de construction.
M. Marcoux: Si on prend l'exemple...
M. O'Gallagher: Si vous avez augmenté l'efficacité
de l'édifice, si vous y avez mis beaucoup plus de gens, plus
d'installations pour d'autres ministères, très bien. Mais, en
faisant cela, avez-vous établi des normes qui pourraient être
appliquées à d'autres ministères pour l'utilisation
d'espaces?
M. Marcoux: Oui.
M. O'Gallagher: Est-ce qu'un programme sera utilisé pour
rendre plus efficaces les édifices qui sont déjà
utilisés par le gouvernement?
M. Marcoux: Si on prend l'exemple de la rue Marly, c'est un
édifice de 60 000 mètres carrés où on
récupère 15 000 mètres carrés, c'est-à-dire
25% de l'espace, pour y loger au complet un autre ministère.
M. O'Gallagher: Ce n'était pas prévu. M.
Marcoux: Non, c'était prévu pour le
Revenu seulement. Les réaménagements nous coûteront
environ 2 000 000 $ et les baux de location que nous supprimons nous feront
épargner à peu près 1 600 000 $ ou 1 700 000 $ par
année. En une année, on rentabilisera cet investissement qui sera
valable pour 25 ans, puisque je crois que la durée de location de cet
immeuble est encore de 25 ans. Nous n'avons pas eu beaucoup de questions au
Conseil du trésor sur ce sujet-là, lorsqu'on a dit que ce qu'on
épargnerait en coût de location en une année, c'est ce que
cela nous coûterait pour réaménager l'édifice du
Revenu.
Quant aux normes, on évalue actuellement que, pour les fonctions
administratives ou de bureau, c'est environ, en moyenne, 20 mètres
carrés par personne qu'on doit rendre disponibles pour les espaces
administratifs. Pour tous les espaces spécialisés, que ce soit
les centres de détention ou les cours de palais de justice, c'est
évidemment plus considérable. Si on parle des espaces
administratifs, c'est ce que je viens d'indiquer.
M. O'Gallagher: Si on a réussi à augmenter
l'utilisation de cet édifice de 25%, il y avait avant quelque chose
d'anormal dans les normes. C'est un édifice qui était
sous-utilisé.
M. Marcoux: II y avait quelque chose d'anormal, c'est bien
sûr, parce que cela a été planifié par le
gouvernement qui nous a précédés. Vous le savez, c'est le
genre de choses qu'on a récoltées.
M. O'Gallagher: Ce sont les mêmes fonctionnaires.
M. Marcoux: Ce n'est pas un bail-achat. C'est un édifice
qu'on paiera durant 30 ans et qui ne nous appartiendra jamais. C'est le genre
de "deal" qui était fréquent à ce moment-là. La
même chose pour l'édifice La Laurentienne où est
actuellement localisé le ministère des Travaux publics; on paiera
durant 25 ans l'immense majorité de l'espace de cet édifice et on
n'en sera jamais propriétaire. C'est le genre de "deal" auquel on
était habitué. C'est sûr qu'il y avait eu un mauvais calcul
à ce moment-là.
M. O'Gallagher: Ce n'est pas comme les 32 000 000 $ du "sacrage"
de la Baie-James ou l'argent dépensé dans un trou comme
Asbestos.
M. Marcoux: C'est cela. Oui, le saccage de la Baie-James, c'est
aussi une des oeuvres de la collaboration qui existait à ce
moment-là entre certains militants libéraux, membres de syndicats
en même temps, et les compagnies qui faisaient la construction à
la baie James. C'était aussi une autre des belles réalisations du
Parti libéral.
M. O'Gallagher: Ce n'est pas le gouvernement qui vous a
précédés qui a consenti un règlement de 200 000 $
pour 32 000 000 $ de dommages.
M. Marcoux: Quand on est obligé de réparer les pots
cassés, on ne peut pas toujours aussi bien réussir. Mais, dans ce
cas-là, si on prend Marly, puisque c'est cela qui vous
intéressait, je pense que vous verrez qu'on essaie de mieux gérer
l'espace qu'il y a deux ans, quatre ans ou cinq ans, puisque cette
décision a été prise il y a deux ans. Il y a maintenant
deux ans et demi, le ministère des Travaux publics a changé sa
structure de direction et s'est créé une direction de la
planification et de l'attribution de l'espace, ce qui n'existait pas avant.
Avant, on avait une direction de la construction et une direction de
l'exploitation. Une nouvelle direction a été créée,
celle de la planification et de l'attribution de l'espace.
Comme le parc immobilier de Québec constitue la moitié de
notre parc d'espace de tout le Québec, à peu près 900 000
mètres carrés sur 2 000 000 de mètres carrés, ce
groupe de planification a dit: La première chose où il faut
mettre de l'ordre et qu'il faut regarder, c'est la région de
Québec. Ils ont regardé l'ensemble de l'utilisation de nos locaux
dans la région de Québec - c'est moitié
propriété et moitié location - et ils ont découvert
qu'on sous-utilisait de façon terrible nos espaces à
Québec. On a décidé de mettre fin à 70 000
mètres en location sur cinq ans. Sur 450 000 mètres qu'on loue
par année actuellement, d'ici cinq ans, il y en aura 70 000 de moins
qu'on louera. Une première opération majeure dans ces 70 000
mètres, c'est qu'il y en a 15 000 qui viennent pour une bonne part
d'espaces qu'on récupère au Marly pour localiser le
ministère de l'Environnement, espaces qu'on louait ailleurs.
Je peux vous dire que le plan de réduction des espaces de la
région de Québec va très bien. On a même
dépassé nos objectifs. L'an dernier, nous avons mis fin à
des baux de 6000 mètres qu'on louait dans la région de
Québec et il y en a déjà 32 000 mètres de plus sur
les 70 000 mètres qui sont déjà planifiés comme
espaces devant être réduits et les procédures sont en
marche. Cela signifie qu'un an à peine après l'adoption de ce
plan par le Conseil des ministres, nous sommes déjà
assurés de la réalisation de 50% et plus de notre objectif et on
a encore trois ans pour compléter la réalisation de ce plan.
Je pense que personne ne peut douter de notre volonté de mieux
gérer l'espace. Ce sont des locaux qui avaient été
loués au moment où la fonction publique s'accroissait
de 4%, 5%, 6% par année. Vous savez que, de 1970 à 1976,
il y a eu une croissance de 85 000 fonctionnaires au Québec. On est
passé de 215 000 pour aboutir à environ 300 000 fonctionnaires et
un peu plus, 330 000 si ma mémoire est bonne, une croissance de 85 000
fonctionnaires en l'espace de six ans au gouvernement du Québec, de 1970
à 1976. Au moment où on pensait expansion, expansion, et
où on contrôlait moins la gestion, il y a des choses comme cela
qui se sont passées.
M. O'Gallagher: Maintenant, sur les dix priorités que vous
avez mentionnées dans vos remarques préliminaires, la
première était les compressions, dans laquelle il y avait cinq
sous-sujets. La première était le "jobbing help" ou donner des
sous-contrats. Voulez-vous me donner peut-être des détails
là-dessus? Par exemple, quelle partie de vos responsabilités
pouviez-vous donner à sous-contrat pour la réparation
d'équipement de bureau?
Je lisais dans le rapport que vous avez tous une section de votre
ministère qui fait la réparation d'équipement de bureau.
Maintenant, avec le nouveau traitement de textes et tout le nouvel
équipement de bureau qu'on sortira sur le marché et qui sera
utilisé dans tous les bureaux, avez-vous l'intention d'employer d'autres
personnes pour la réparation de ce nouveau genre d'équipement
moderne?
M. Marcoux: Bon, une remarque générale. Je veux
dire que cela fait déjà plusieurs années, au
ministère des Travaux publics, que l'orientation générale
était, autant que possible, de faire faire plutôt que de faire.
Cela fait déjà longtemps qu'au ministère des Travaux
publics on a pris l'orientation, par exemple, chaque fois que des gardiens
quittaient le gouvernement ou qu'il y avait une réduction du personnel
dans ce corps d'emploi, de les remplacer par des contrats offerts à
l'entreprise privée. Dans plusieurs secteurs comme cela, entre autres,
le gardiennage, la sécurité, de plus en plus, on va, depuis
plusieurs années, du côté du faire faire.
Quant au sujet précis que vous abordez en ce qui concerne les
machines de bureau, je dois préciser ceci: Dans le cadre de
l'accroissement de la productivité, c'est le premier groupe qui, il y a
deux ans, a accepté de s'appliquer un programme d'indicateur de
productivité ou de performance et qui a réduit, avec le
même personnel, de 50% le temps de réparation, par exemple, des
machines à écrire, des calculatrices au gouvernement, etc.
Là où cela prenait quinze jours pour le faire, cela prend sept
jours maintenant; lorsque cela prenait sept jours, c'est rendu à trois
jours et demi sans accoissement de personnel.
Les travailleurs de cette équipe ont eux-mêmes conçu
un plan de réorganisation de leur façon de travailler qui fait
qu'ils ont réduit de moitié le temps pour réparer les
machines de bureau du gouvernement. Comme ils ont eux-mêmes connu la
première expérience d'implantation d'indicateurs de
productivité et de performance au sein du ministère, ils sont
entrés dans une deuxième étape qui les conduit
actuellement à acquérir du perfectionnement pour réparer
les nouveaux appareils de bureau qui se développent soit nos appareils
à technologie avancée. C'est l'orientation qui' est prise
actuellement. Ce personnel se perfectionnera pour offrir ses services au
ministère pour les nouveaux types d'appareils de bureau dont se servent
les employés du gouvernement.
Mais la question était l'évaluation qu'on en a fait.
L'étude sur laquelle on s'est basé pour prendre cette
décision, c'est qu'il en coûtait environ 20% de moins de faire ces
réparations nous-mêmes au gouvernement, à Montréal
et à Québec. Je ne parle pas en province. À
Montréal et à Québec, il nous en coûtait 15%
à 20% de moins pour faire ces réparations nous-mêmes
plutôt que de les confier à l'entreprise privée dans ce
cas. Comme je vous le dis, sur cela il n'y a pas, non plus, une attitude
idéologique. Nous regardons secteur de production par secteur de
production, secteur d'activité par secteur d'activité et nous
voyons si, dans tel secteur, c'est mieux de faire faire ou de faire et nous
prenons les décisions en conséquence. Dans ce cas, pour le moment
en tout cas, on a pris la décision de maintenir cette équipe, de
lui donner de nouvelles dimensions et de la perfectionner dans un autre sens.
Il n'est pas dit que cette décision sera là ad vitam aeternam,
mais c'est l'orientation actuelle. (11 h 15)
M. O'Gallagher: Quels sont les autres travaux que vous avez
l'intention de donner à sous-contrat?
M. Marcoux: Comme il y a 63 productions et qu'on en a
examiné 35 une à une, je vais vous donner des exemples,
peut-être, pour illustrer sans nécessairement les reprendre
toutes. C'est dans ce type de décision qu'on a décidé de
supprimer nos garages à Duberger; on avait des garages qui employaient,
si ma mémoire est bonne, neuf employés, une dizaine
d'employés pour...
M. O'Gallagher: C'est pour la réparation de
véhicules?
M. Marcoux: ...environ, si ma mémoire est bonne, une
centaine de véhicules. Alors, n'importe quel garage au Québec
aurait fait faillite depuis longtemps s'il avait eu neuf employés pour
entretenir une centaine de véhicules. Cela "pétait" l'imagination
qu'il fallait prendre des mesures pour mettre fin à
cette activité.
Ce qui est intéressant, c'est qu'on a discuté avec ces
employés, on les a reclassés ailleurs. Tout cela s'est fait avec
une très grande correction, un très grand respect du personnel,
avec sa collaboration et on a fermé le garage à Duberger sans
qu'il y ait de problème, parce que l'évidence le voulait.
C'est le même genre de décision que nous analysons, que
nous prenons actuellement face à la menuiserie qui est également
installée à Duberger. C'est un autre exemple pour lequel nous
allons dans le même sens. D'autres exemples où nous avons
décidé de faire faire davantage que de faire. J'ai toute la
liste, mais quand tu as une liste de 63 activités devant toi, tu...
M. O'Gallagher: Seulement les plus importants.
M. Marcoux: D'accord, la réparation de meubles via la
menuiserie est un autre exemple de ce que nous allons faire. Dans le domaine du
gardiennage, évidemment, c'est une orientation qui était
déjà là et qu'on va accentuer considérablement
encore.
M. Assad: M. le ministre, dans la réparation de
meubles...
M. Marcoux: On me dit qu'au niveau des grosses réparations
on va aller de plus en plus vers l'entreprise privée plutôt que
les faire faire en régie. En somme, de moins en moins on aura des
services en régie pour faire des travaux, dans le domaine de la
réparation, qui peuvent être faits par l'entreprise privée,
ce qui oscille à ce moment selon nos demandes plutôt que selon la
quantité de personnel qu'on a en place.
M. Assad: Dans la réparation de vos meubles...
M. Marcoux: Un autre exemple où on va vers le gros volume,
c'est au niveau de l'entretien ménager où, là encore,
chaque fois que des personnes quittent, on ne les remplace pas et on y va par
des contrats à l'entreprise privée.
M. Assad: Dans la réparation des meubles, d'ameublement,
que vous avez mentionnée, c'est aussi à Duberger. D'accord? J'ai
reçu une lettre d'un de vos employés là-bas qui s'y
opposait; remarquez bien que je ne m'en souviens pas en détail. Mais
est-ce que ces personnes ont été affectées ailleurs?
M. Marcoux: Disons que la décision est prise.
Évidemment, ce n'est pas le genre de chose qui se fait en quinze jours,
trois semaines ou tout cela. Il y a des discussions qui doivent être
faites avec chaque employé, avec les groupes impliqués, avec le
syndicat également, mais la décision de principe d'aller dans ce
sens est prise. Alors, ce n'est pas encore réalisé tandis que,
dans le cas du garage dont je vous parlais tantôt, cela s'est
réalisé l'automne passé et sans anicroche.
M. Assad: Mais les gens impliqués avaient la crainte de se
trouver sans emploi.
M. Marcoux: Je peux vous assurer que, comme on l'a fait dans les
autres procédures, on respecte entièrement les conventions
signées du gouvernement et qu'il n'est pas question de mettre à
pied ce personnel.
M. Assad: Y avait-il des retraites anticipées?
M. Marcoux: Je peux vous assurer que, par exemple, comme dans les
compressions de 5% d'effectifs que nous avons faites dans le ministère
cette année, il n'y a eu aucune mise en disponibilité ou
suppression de poste avec une personne qui est mise en
disponibilité.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mille-Îles, même sujet?
M. Champagne: J'ai quelques questions pour le ministre. M. le
ministre, tout à l'heure vous avez parlé d'un bureau de poste
régional à Montréal. Je ne sais pas si vous n'avez pas
fait une erreur en parlant d'une projection de coûts et de la
réalisation. Qu'est-ce que cela a donné comme coûts?
M. Marcoux: C'est dommage, je n'ai pas avec moi la...
M. Champagne: Je ne sais pas si vous n'avez pas inversé
les chiffres tout à l'heure ou quelque chose comme cela?
M. Marcoux: Je me suis peut-être trompé. Ce qui
était prévu, c'est que cela coûterait 65 000 000 $.
M. Champagne: 65 000 000 $.
M. Marcoux: Cela a coûté - ah! mon Dieu! - 250 000
000 $.
M. Champagne: 250 000 000 $.
M. Marcoux: Je ne pensais pas qu'on pouvait être si... Il
n'y a aucun rapport entre ce que cela a coûté et ce qui
était prévu.
M. Champagne: 65 000 000 $.
M. Marcoux: Mais cela, il faut dire que c'est le ministère
des Travaux publics fédéral.
Le Palais des congrès de
Montréal
M. Champagne: D'accord. C'est pour un bureau de poste
régional de Montréal, construit par le fédéral. Je
voudrais savoir au sujet du Palais des congrès à Montréal
quels ont été les coûts prévus. Est-ce qu'il y a eu
dépassement de ces coûts? L'on dit que, prochainement, il y aura
ouverture de ce Palais des congrès et je voudrais savoir si on a
respecté l'échéancier, M. le ministre.
Le Président (M. Laplante): M. le député,
juste avant que vous arriviez, on a répondu à ces questions tout
à l'heure.
M. Marcoux: Oui, mais on peut donner plus d'explications encore.
Ce que je peux indiquer c'est que ce qui avait été prévu
lorsque le programme de construction a été fait en 1977-1978,
c'est que le Palais des congrès, selon les coûts de la
construction à ce moment, devait être construit pour un montant
d'environ 60 000 000 $. C'est selon la base des coûts,
c'est-à-dire si on est allé en appels d'offres publics pour
l'ensemble du palais d'un seul coup ou si le palais avait été
construit dans cette seule année-là. La formule que nous avons
développée avec le Conseil du trésor, c'est qu'on
prévoit les coûts à tel moment et, pour prévoir le
coût de réalisation et pour . savoir si on est conforme avec ce
coût, on prévoit l'indexation de ces coûts selon la hausse
des coûts de construction commerciale et industrielle de Statistique
Canada. Cela amène le coût à 81 000 000 $ ce qui est
exactement conforme avec ce qu'on avait prévu il y a maintenant quatre
ans ou quatre ans et demi, puisque le Palais des congrès a
été construit sur une période de quatre ans.
Le Palais des congrès sera construit selon le coût
prévu au point de départ. Quant aux délais, il sera
construit globalement, dans les délais prévus. Il y a
peut-être quelques semaines d'ajustement, mais sur une oeuvre qui a pris
trois ans et demi ou quatre ans à être construite, un délai
de quelques semaines est marginal; je pense que cela ne vaut même pas la
peine d'en parler.
Globalement, ce qu'il faut retenir, c'est que le Palais des
congrès de Montréal, qui est une oeuvre parfaitement originale
construit dans un tel milieu - c'est la première oeuvre construite sur
l'autoroute Ville-Marie; donc, il y avait des difficultés
particulières en termes de chantier de construction à cette
oeuvre - aura respecté les coûts de construction et aura
respecté les délais prévus. Je pense que c'est à
l'honneur de tout le ministère des Travaux publics, c'est un exemple
parfait de la compétence des services de construction du
ministère.
M. Champagne: On sait que le gouvernement fédéral a
un programme d'aide pour les Palais des congrès à travers le
Canada. Je voudrais savoir la participation du gouvernement
fédéral au Palais des congrès de Hull de l'an
passé, au Palais des congrès de Montréal et, si vous avez
des chiffres, M. le ministre, pour les autres palais à travers le
Canada, soit celui de Vancouver ou Toronto. Je ne sais pas si vous avez des
chiffres à ce sujet.
M. Marcoux: Pour le Palais des congrès de Hull, c'est
facile à répondre: c'est zéro plus zéro, cela fait
zéro. Pour le Palais des congrès de Montréal, c'est le
premier projet qui a été conçu. Au point de départ,
il n'y avait aucun engagement du fédéral, mais comme Toronto a,
lui aussi, mis sur pied un projet de Palais des congrès, il y a eu la
création d'un programme de subventions fédérales qui s'est
appliqué à l'ensemble des Palais des congrès du Canada,
mais pas à Hull, évidemment, parce qu'on subventionne le Palais
des congrès d'Ottawa; alors, on ne pouvait pas subventionner celui de
Hull. Mais pour celui de Montréal, c'est 23 000 000 $ sur le coût
de 81 000 000 $ qui seront donnés par le fédéral et cette
somme a été versée. Ce qu'il faut indiquer, c'est que,
lorsque le gouvernement du Québec s'est engagé dans la
construction, il s'est engagé par sa décision propre et avant
même que le fédéral n'ait mis sur pied ce programme de
subventions parce que le fédéral refusait de subventionner notre
palais à moins qu'il n'y ait d'autres palais qui se construisent
ailleurs au Canada. C'est ce qui est arrivé.
M. Assad: M. le ministre, vous n'êtes pas sans savoir que
le Palais des congrès à Hull n'a pas été
subventionné comme les autres, mais il y a eu un engagement de pris par
le gouvernement fédéral qui a garanti un nombre X de... Comment
dirais-je?
M. Marcoux: Un nombre X de congrès ou quoi?
M. Assad: Pour subventionner.
M. Marcoux: Une fois que l'autre va être plein.
M. Assad: Non, non, ce n'est pas le cas du tout.
M. Marcoux: Un brillant second.
M. Assad: Pour les trois ou cinq prochaines années, je ne
suis pas sûr, il y aura une entente avec le fédéral pour
que..
M. Marcoux: Mais cela n'a pas donné un cent pour le
construire.
M. Assad: Non, pas pour le construire, mais il y avait des
garanties par la suite qui étaient aussi importantes. Peu importe, ce
n'est pas de cela qu'on discute aujourd'hui.
M. O'Gallagher: Le fédéral n'est pas ici pour se
défendre. Dans le cas du bureau de poste à Montréal dont
on fait mention souvent où quelques centaines de millions de plus...
Quelle était la différence?
M. Marcoux: Je ne pensais pas que c'était si horrible que
cela, mais de 65 0D0 000 $ à 250 000 000 $, c'est un dépassement
de 400%.
M. O'Gallagher: On a fait une enquête au
fédéral et on a su à quelle place cela a
été. Ce n'est pas comme à Québec où on a
perdu 500 000 000 $ au ministère de l'Éducation dans votre
premier mandat sans savoir où cela a été.
M. Champagne: II faudrait faire une commission parlementaire.
M. Marcoux: Cela a été la même chose qu'avec
M. Garneau, c'est allé dans les salaires des professeurs.
M. Champagne: II faudrait faire une commission parlementaire
à ce sujet-là à Ottawa.
M. Assad: Au sujet du Palais des congrès de
Montréal, c'est votre ministère qui a été le
maître d'oeuvre. Qui est responsable pour la...
M. Marcoux: Si vous vous souvenez bien, M. le
député de Papineau, tout de suite après votre
réélection, parce que vous avez déjà
été élu, on a adopté une loi, en juin 1981,
créant la Société du Palais des congrès. Cette loi
a été présentée par mon collègue de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme et il y a une Société du
Palais des congrès qui va s'occuper de l'exploitation du Palais des
congrès. Cette société, c'est M. Jean Labonté qui
en est le président et M. Privé qui en est le directeur
général; c'est eux déjà qui sont en place depuis
deux ans qui s'occupent de faire la promotion du Palais des congrès,
d'aller chercher des congrès.
M. Assad: L'utilisation de l'espace commercial.
M. Marcoux: II n'y a pas d'espace commercial au Palais des
congrès, ce sont des espaces de congrès. Le seul espace
commercial, c'est la cafétéria. Cela a été
donné en concession...
M. Assad: II n'y a pas d'autres concessions du tout dans ce
complexe?
M. Marcoux: II n'y a pas du tout d'aspect commercial, centre
commercial, ou commerce, ou restaurant.
M. Assad: II y a une cafétéria et c'est tout.
M. Marcoux: Une cafétéria et de la restauration,
des lieux pour services alimentaires; c'est tout.
M. Assad: Services alimentaires.
M. Marcoux: C'est cela, la cafétéria et les
services alimentaires.
M. Assad: II n'y a pas seulement la cafétéria
à l'intérieur du Palais des congrès pour les services
alimentaires.
M. Marcoux: II y a les cuisines pour les congressistes et
différents endroits à l'intérieur du Palais des
congrès où des gens pourront manger et prendre des consommations,
mais il n'y a aucun autre commerce au Palais des congrès. Le but, ce
n'était pas de concurrencer tout le commerce qui est à
Montréal; c'était simplement d'offrir un immense espace pour 6
000 congressistes environ.
M. O'Gallagher: Quelles sont les prévisions pour le nombre
de congrès qui pourraient avoir lieu dans les prochaines années
et quels seront les profits et les retombées de ce Palais des
congrès?
M. Marcoux: Cette question doit être adressée
à la commission des crédits du ministère de l'Industrie,
du Commerce et du Tourisme. Le budget de subventions pour l'exploitation de la
Société du Palais des congrès est inclus dans les
programmes du ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Ce
que je savais déjà il y a quelques mois - je n'ai pas les
derniers renseignements - c'est que, pour la première année,
c'était au-delà de nos espoirs, la quantité de locations
qui avait été faite en termes de jours et de quantité de
congrès et de grosseur de congrès, mais, quant au budget de la
société, le nombre de jours occupés durant les
premières années, c'est à la commission de l'industrie, du
commerce et du tourisme que vous devriez poser ces questions puisque je n'ai
pas de réponse, n'étant pas responsable de la
Société du Palais des congrès. La société
n'a pas été conçue pour être rentable en
elle-même. Elle a été conçue pour rentabiliser
l'ensemble du complexe hôtelier, commercial, touristique et de
restauration de l'ensemble de la ville de Montréal. On savait d'avance,
on a toujours su que, par elle-même, la Société du
Palais
des congrès serait déficitaire. (11 h 30)
Compressions budgétaires
M. O'Gallagher: D'une façon moins politique, pour
continuer dans les priorités que vous avez mentionnées
auparavant, on parlait des compressions. Je voudrais avoir vos commentaires ou
d'autres précisions sur les avantages des programmes que vous avez
amenés pour économiser l'énergie. On a parlé, l'an
dernier, du réservoir qu'on a construit entre les édifices B et
C. Ces travaux sont-ils terminés? Avez-vous réalisé les
économies que vous aviez planifiées? Quels sont les autres
projets dans la province mis de l'avant pour réaliser des
économies d'énergie, soit par l'utilisation du gaz à la
place du pétrole ou de l'électricité, par
l'amélioration de l'isolation dans les édifices, par
l'utilisation de gaz propane dans des véhicules? Je ne parle pas
seulement des centaines de véhicules au service de votre
ministère. Y a-t-il des études faites pour réaliser des
économies par l'utilisation d'autre chose que l'essence pour les
véhicules utilisés par le gouvernement?
M. Marcoux: Un instant. Ce ne sera pas long. Donnez-moi trente
secondes que je le trouve. Comme je l'ai dit tantôt, depuis qu'on a
commencé le programme de conservation de l'énergie, on a
réussi à économiser 30% des coûts, ce qui veut dire
que le budget, au lieu d'être de 27 000 000 $, cette année, est de
20 000 000 $. Évidemment, c'est année après année
qu'on a réalisé ces économies. Cette année,
l'investissement global sera de 3 200 000 $, auquel on a décidé
récemment d'ajouter 1 700 000 $. Il y aura environ 5 000 000 $
d'investissements qui seront faits pour améliorer la conservation de
l'énergie. Le principal investissement, cette année, se fera au
palais de justice de Montréal. On compte réaliser des
économies d'énergie, si ma mémoire est bonne, de 45%, tout
près de 50%, avec les transformations que nous sommes en train de faire
au palais de justice de Montréal.
Au Musée d'art contemporain, à Montréal, on va
maintenant chauffer au gaz. J'ai maintenant la liste, je vous donne cela en
trente secondes. Les projets qu'on a pour cette année sont les suivants:
à l'édifice G, il va y avoir des corrections des facteurs de
puissance qui vont nécessiter des investissements de 125 000 $; au
complexe scientifique, il va y avoir l'achat de compresseurs pour un montant de
300 000 $. Au complexe scientifique, en plus, on va faire la transformation
pour l'approvisionnement au gaz, ce qui est important parce que si on n'avait
pas décidé de le faire, toute cette zone industrielle aurait
risqué de ne pas être approvisionnée en gaz par la
compagnie d'approvisionnement. Notre décision d'utiliser le chauffage au
gaz au complexe scientifique va avoir des conséquences importantes pour
toute cette zone de la région de Québec. Il y a également
des réaménagements aux pompes primaires pour 98 000 $ à
l'édifice G; un projet de climatisation à Thetford-Mines pour 100
000 $; au palais de justice de Montmagny, 45 000 $; au complexe scientifique -
je l'ai indiqué - 300 000 $ en plus, pour l'isolation des murs; au
complexe H, un nouveau compresseur: 300 000 $; à Waterloo, un
investissement de 154 000 $ pour les fenêtres; à Montréal,
l'isolation des entrepôts et du dôme central: 120 000 $; à
Parthenais, construction d'un vestibule; des travaux de toiture et d'isolation
à Henri-Bourassa. Il y a aussi des investissements de 1 720 000 $ que je
vous ai donnés, en plus de dépenses de 3 000 000 $ qui sont les
suivantes: le palais de justice de Montréal: 2 500 000 $ - j'en ai
parlé tantôt; la transformation au gaz du Musée d'art
contemporain: 33 000 $, je l'ai indiqué; la ventilation à
l'Institut de police de Nicolet: 60 000 $; la centralisation à Nicolet,
la ventilation et la toiture: 270 000 $; et, à New Carlisle, des travaux
pour améliorer le chauffage au palais de justice de l'endroit, je crois,
de 60 000 $. Ce qui fait au total des investissements de 5 000 000 $ cette
année en économie d'énergie.
M. O'Gallagher: Je crois que le plus gros investissement
était pour le palais de justice de Montréal; quel en était
le montant?
M. Marcoux: 2 500 000 $.
M. O'Gallagher: J'espère que vous allez prendre quelque
100 000 $ pour arranger les escaliers mécaniques qui ne fonctionnent
jamais dans cet édifice.
M. Marcoux: Cela concerne l'exploitation, je note votre
commentaire.
M. O'Gallagher: Le personnel de Montréal qui va souvent au
palais de justice peut être d'accord sur le fait que les escaliers
mécaniques ne fonctionnent jamais tous ensemble; il y en a toujours deux
ou trois en panne.
M. Marcoux: Je peux vous dire qu'on a déjà consenti
des réparations, mais il paraît que cela n'a pas
réglé tout le problème; il en coûterait quelques
centaines de milliers de dollars pour vraiment régler le
problème. En fait, on constate que le palais de justice de
Montréal...
M. O'Gallagher: Combien cela vous
coûte-t-il en réparations tous les jours?
M. Marcoux: Le palais de justice est quand même de
construction assez récente, c'est au total, si ma mémoire est
bonne, tout près de 8 000 000 $ qu'on investira en quelques
années à la fois pour le chauffage, la climatisation, la
sécurité, les gicleurs etc. En fait, nous avons été
obligés d'investir 8 000 000 $ en quelques années dans cet
édifice qui vient à peine - il y a une dizaine d'années -
d'être terminé, pour la sécurité, la climatisation,
le chauffage, etc. C'est considérable. Mais simplement sur la plan
énergétique, comme il y aura une réduction de consommation
de l'ordre de 45%, ces investissements sont fort rentables.
M. Champagne: Est-ce que je pourrais poser une question, M. le
Président?
Le Président (M. Blouin): Oui, allez-y.
M. Champagne: Vous êtes en voie de construire le nouveau
palais de justice à Québec. Je voudrais savoir quelles
étaient les prévisions des coûts et, en
réalité, quel est le coût final. Deuxièmement, je
voudrais savoir quelle vocation vous donnerez au vieux palais de justice de
Québec. M. le ministre a parlé tout à l'heure de rigueur
administrative. Je voudrais savoir si les prévisions ont
été respectées pour le nouveau palais de justice de
Québec.
M. Marcoux: Le coût prévu de la construction
était exactement de 47 176 000 $ en mars 1981. Encore là, comme
on a fait différents contrats dans le temps, le coût de la
construction presque terminée est actuellement de 55 000 000 $, mais
cela correspond exactement à nos prévisions. Quand on ajoute
l'indexation des coûts de constructions commerciales et industrielles
selon cette base qu'on s'est donnée, on respecte les coûts
prévus. Quant à l'ancien palais de justice, je ne peux pas
aujourd'hui indiquer quel ministère l'occupera, mais je peux vous dire
qu'on évalue à 12 000 000 $ les coûts de réfection.
L'ancien palais de justice a environ une centaine d'années d'existence.
On prévoit 12 000 000 $ d'investissement pour qu'il satisfasse aux
normes de sécurité du système d'inspection du
ministère de l'Habitation; également, l'amélioration de la
climatisation, le chauffage, la sécurité, toutes ces
transformations d'un très vieil édifice. Alors, on prévoit
environ 12 000 000 $ d'investissement. On veut faire en sorte que des parties
du palais de justice soient occupées pendant qu'on va réparer
d'autres parties pour éviter que, dans le coeur de Québec, il n'y
ait quelques centaines de fonctionnaires de moins durant plusieurs
années.
M. Assad: M. le ministre, vous avez mentionné, au
début de votre présentation, la question des compressions des
dépenses et de la réduction des effectifs. Est-ce qu'il n'y a pas
eu, à l'intérieur de votre ministère, des officiers qui
trouvaient que la réduction des dépenses était très
difficile et qui ont plutôt suggéré, comme il a
été avancé, que la seule façon de réduire
les dépenses était réellement de réduire
l'effectif, parce que vous avez un surplus de personnel?
M. Marcoux: Je suis heureux de votre question. La réponse
à votre question est non. Quand je suis arrivé au
ministère des Travaux publics, il y a deux ans, la première chose
dont on a essayé de me convaincre est qu'il fallait augmenter; on devait
être le seul ministère auquel ne devait pas s'appliquer la
compression de 2% exigée en 1981. On a essayé, par la suite, de
me convaincre qu'il manquait du personnel au ministère des Travaux
publics et qu'on devait être le seul ou un des seuls ministères
pour lequel ces compressions de personnel ne devaient pas s'appliquer.
Je peux donc vous dire que cela a été une décision
à laquelle s'est ralliée la direction du ministère; mais
c'est une décision de ma part, comme ministre des Travaux publics, de
comprimer le personnel de 5% par année durant deux ans, donc de 10% sur
deux ans. Je peux vous assurer qu'on aurait pu très bien atteindre les
compressions demandées par le Conseil du trésor sans ces
réductions de personnel supplémentaires, simplement par le
travail qui a été fait dans chacune des directions pour les
autres compressions. D'ailleurs, je peux vous l'indiquer, sur 14 000 000 $ de
compressions qu'on a effectuées l'an dernier, c'est-à-dire si on
avait laissé aller cela selon l'indexation du coût de la vie,
etc., il y en a eu pour 3 700 000 $ qui ont été faites au niveau
des salaires, des traitements du personnel régulier et occasionnel; le
reste des compressions, si vous enlevez ces 4 000 000 $, cela veut dire 11 000
000 $ de compressions et plus qui ont été faites dans
différents services au niveau des loyers. On a 2 800 000 $, près
de 3 000 000 $ de compressions des loyers, en réduisant notre parc
d'espace et en faisant en sorte que les ajustements soient le moins
élevé possible.
Alors, 3 000 000 $ de compressions en loyer; au niveau de l'enveloppe
projet, en somme au niveau de la construction, on a réduit de 3 000 000
$; au niveau de l'énergie, les investissements qu'on a faits
amènent des réductions de dépenses pour une
économie de 2 000 000 $ cette année. En somme, les
investissements qu'on a faits l'an dernier et l'autre année avant nous
amènent des économies de 2 000 000 $ à l'énergie.
(11 h 45)
Au niveau de l'ameublement, on a fait
des compressions de 930 000 $, presque 1 000 000 $. Au niveau des
écrans, de 420 000 $, un demi-million. Au niveau des autres services
professionnels, 325 000 $. Au niveau des déménagements, 124 000
$. Au niveau de l'entretien ménager, 230 000 $, en modifiant nos normes.
On a fait de nouvelles normes pour l'entretien ménager l'an dernier.
L'application de ces nouvelles normes amène des économies de 230
000 $. Pour l'achat de plantes et fleurs, on constate une baisse de 100 000 $
par rapport à 238 000 $, donc une baisse d'à peu près 40%
du budget. Pour les activités de la région Nord, on constate une
baisse de 300 000 $. On a réorganisé considérablement nos
activités dans cette région. Au programme des communications, il
y a une compression de 200 000 $, et une autre compression de 134 000 $. En
somme, sur 14 000 000 $ de compressions, il y en a pour 3 700 000 $ qui sont
relatives aux salaires. La réponse à votre question est
très claire à ce moment, c'est: Non, on n'a pas fait les
compressions de personnel parce qu'on voulait faire des compressions de budget
supplémentaires. Au contraire, on a dépassé les
compressions qui étaient demandées par le Conseil du
trésor. Cette année, quand vous regardez le budget global, il
passe de 317 000 000 $ à 306 000 000 $. C'est écrit 311 000 000 $
parce qu'il y a une décision récente pour constituer un fonds
renouvelable de 7 000 000 $ pour l'achat ou la location des appareils
informatiques pour pouvoir procéder très rapidement. N'eût
été cet ajout de 7 000 000 $ pour constituer un fonds
renouvelable pour le Service général des achats, pour l'achat ou
la location concernant l'informatique, vous auriez eu une réduction de
notre budget de 3% cette année, ce qui est au-delà de ce que le
Conseil du trésor nous demandait, mais c'est volontairement qu'on l'a
fait. La décision de comprimer les effectifs a été une
décision de ma part.
M. Assad: D'accord, je ne vous contredirai pas. Est-ce que parmi
ces compressions il y en a qui ont été faites par des retraites
anticipées, par exemple? Avez-vous un programme?
M. Marcoux: On vient de vous donner le tableau de la compression
du personnel qu'on peut regarder ensemble. Je viens de vous faire distribuer
quatre pages qui vous donnent l'évolution du personnel au
ministère des Travaux publics pour chacune des directions et pour
l'ensemble des fonctionnaires. À la page suivante, à la page 2,
vous avez la réponse à votre question, le tableau qui s'intitule
Départs et entrées depuis avril 1982 et au cours du mois de mars;
par la suite, Cumulatif des départs depuis le 1er avril 1982. Vous avez
la distribution de 176 départs. Il y en a eu 79 qui sont des mutations,
des gens qui sont allés dans d'autres ministères où
d'autres régies gouvernementales. Il y a eu 20 démissions, 58
retraites et préretraites, 11 décès, 6 révocations
et 2 dans d'autres catégories, pour un total de 176. Il faut indiquer
que la décision de comprimer les effectifs de 5% a été
prise officiellement le 1er juillet, mais comme la décision s'en venait
dès le 1er juin, on a bloqué au ministère tous les
remplacements de personnel, ce qui veut dire que notre objectif de 5%, on l'a
atteint en neuf ou dix mois, alors que durant les deux premiers mois -c'est
indiqué Cumulatif des entrées - en avril et mai, il y a eu 57
personnes recrutées au ministère des Travaux publics.
Malgré cela, on a atteint notre objectif de réduction de 5% du
personnel en une année, parce qu'il y a eu 176 départs durant les
mois qui ont suivi, à la suite de ma décision. Ce tableau
répond à la question que vous posiez.
M. O'Gallagher: Vous avez mentionné, M. le ministre, lors
de vos commentaires, l'égalité en emploi pour les femmes. Je vois
qu'elles n'ont pas grand chances. Quand on diminue l'effectif, j'ai
l'impression que les femmes sont aussi mal servies que les ethnies et les
anglophones dans la fonction publique. Comme vous le savez, les ethnies et les
anglophones représentent moins de 4% de la fonction publique, même
si le ministre de l'Immigration a été chargé d'un service
spécial, avec M. Egan Chambers, en tête pour essayer de trouver
des emplois pour les ethnies et les anglophones. Je me demande ce que vous avez
fait dans votre ministère pour trouver des emplois pour les ethnies, les
anglophones et aussi pour les femmes, comme vous l'avez mentionné. L'an
dernier, vous avez déploré le fait que les femmes n'occupent
aucun poste d'importance à votre ministère. Je dois vous avouer
qu'il y a une femme derrière vous, mais elles sont encore en
minorité évidente.
M. Marcoux: Disons que la dame qui est derrière moi, c'est
une attachée politique de mon cabinet.
M. O'Gallagher: Alors, il n'y en a pas, c'est zéro plus
zéro.
M. Marcoux: Non, non, je peux vous dire qu'il y a eu un
progrès. Lorsque je suis arrivé au ministère des Travaux
publics et de l'Approvisionnement, il n'y avait aucune femme cadre et,
maintenant, il y en a une: c'est la directrice des communications qui est en
même temps, par intérim, secrétaire du ministère. Il
est évident qu'il y a là un conflit d'objectifs. Il a fallu faire
un choix. J'aurais souhaité - je pense que tous mes collaborateurs le
savent - augmenter la
proportion du personnel féminin au ministère,
particulièrement au poste d'agent de maîtrise et de direction. Par
contre, confronté à l'autre objectif d'augmenter
l'efficacité, la productivité, le rendement, l'un des moyens
devient la réduction de l'effectif. Je suis certain que le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement est plus
efficace cette année et fournit des services plus rapidement à sa
clientèle, même s'il a réduit son effectif de 5%. Pourquoi?
Parce qu'on a pris d'autres mesures pour déléguer des
responsabilités, pour raccourcir tous les processus dont je parlais
tantôt. Une série de moyens font que je peux formellement affirmer
que le ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement est plus
rapide et plus efficace. Il n'a pas diminué la qualité des
services qu'il donne, au contraire - je vais donner un exemple - on a
augmenté le budget de 4 000 000 $ à 5 500 000 $ environ pour
toutes les menues réparations qui nous sont demandées par des
clients et qui sont souvent de petites améliorations qui aident beaucoup
à un climat de travail ou à une qualité du milieu de
travail.
Pour revenir à la question, c'est évident que la
compression de l'effectif a empêché qu'il n'y ait une croissance
de l'effectif féminin au ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement et, en même temps, comme vous l'indiquez, pour les
anglophones ou les personnes d'autres sources ethniques. Par contre, le
comité d'égalité en emploi du ministère a
été très actif. Le ministère a encouragé
plus fortement que par le passé le perfectionnement du personnel
féminin en accordant deux congés avec traitement pour
études à temps complet, ce qui ne se faisait pas auparavant, et
douze congés à temps partiel, pour perfectionnement
également. Organisées par la direction du personnel, avec la
collaboration du comité d'égalité en emploi du
ministère, il y a eu des séances d'information sur
l'évolution des plans de carrière qui ont été
offertes, sauf erreur, à l'ensemble du personnel féminin du
ministère, séances d'information sur le plan de carrière
qui ont été très appréciées. Je peux vous
assurer que, malgré la conjoncture, le comité
d'égalité en emploi pour les femmes au ministère des
Travaux publics et de l'Approvisionnement a été très
efficace et s'est réuni chaque mois; chaque demande qui a
été faite a été étudiée très
positivement et il y a d'excellents rapports entre la direction et ce
comité. Mais le problème que vous posez est réel.
M. O'Gallagher: Ma première question portait aussi sur
l'emploi des anglophones et des ethnies à l'intérieur de votre
ministère. Comme vous le savez...
M. Marcoux: C'est un peu la même chose.
M. O'Gallagher: ...ils ont créé un genre de service
à l'intérieur du ministère des Communautés
culturelles et de l'Immigration pour essayer de promouvoir l'emploi des ethnies
et des anglophones à l'intérieur de la fonction publique. Si je
ne m'abuse, je pense que c'est 4%, ou même 3% seulement de toute la
fonction publique qui sont soit des ethnies ou des anglophones alors qu'ils
représentent au moins 19% à 20% de la population, ce qui est
assez remarquable. Est-ce qu'il y a eu des pressions par ce service du
ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration sur
votre ministère pour faire quelque chose pour promouvoir l'emploi de ces
minorités ou si c'est seulement un autre écran de
fumée?
M. Marcoux: II y a deux mandats, dans le mandat du ministre des
Communautés culturelles et de l'Immigration. Une grande partie de son
mandat - je pense qu'actuellement pour l'ensemble de la fonction publique, il
ne peut pas le réaliser -est de favoriser davantage l'engagement de
personnel des différentes ethnies du Québec et du groupe
anglophone, en général. Mais il y a une autre partie de son
mandat - et je peux vous assurer que les chiffres et les faits prouvent qu'elle
est réalisée -, qui touche les nominations de l'ensemble des
conseils d'administration ou des nominations faites par le Conseil des
ministres. Je suis témoin, chaque semaine, des interventions du ministre
responsable de l'Immigration en vue de favoriser et d'obtenir la nomination de
nombreuses personnes venant de différentes communautés
culturelles du Québec, en ce qui a trait aux membres des conseils
d'administration des différentes sociétés d'État,
des différents conseils consultatifs et des différents conseils
d'administration dans le secteur des affaires sociales et dans le secteur de
l'éducation. Cet aspect du mandat du ministre de l'Immigration, je peux
vous assurer qu'il est réalisé et qu'il y a des gains importants
faits actuellement. En ce qui concerne l'accroissement de la proportion du
personnel comme fonctionnaire, vous avez raison de dire que depuis qu'il y a
des compressions et surtout depuis qu'il y a un gel de recrutement, depuis mai
1982, au gouvernement, c'est évident que cet objectif ne peut pas
être atteint.
Politique des soumissions
M. Assad: M. le ministre, je voudrais discuter un peu de la
façon dont vous êtes impliqué dans la politique des
soumissions. Prenons le cas du palais de justice à Montréal. Je
pense que vous êtes au courant - on a des communiqués à ce
sujet - qu'il y
a des compagnies qui ont soumissionné pour des compresseurs et
des refroidisseurs.
M. Marcoux: C'est exact.
M. Assad: Ceux-ci ne sont fabriqués ni au Québec ni
au Canada; ils sont fabriqués aux États-Unis.
M. Marcoux: Oui.
M. Assad: J'ai été saisi du cas d'une compagnie qui
était le plus bas soumissionnaire, qui s'est plainte qu'il y ait eu des
changements des plans et de devis. Dans les deuxièmes plans et devis -
je ne sais pas si c'est votre ministère, mais, de toute façon,
votre ministère est le maître d'oeuvre des travaux - on a
avancé l'idée que telle compagnie en particulier serait en
meilleure position de fournir l'équipement nécessaire parce
qu'elle fabriquait au Québec. Mais elle ne fabriquait aucune
pièce ou aucun compresseur dont on avait besoin dans cet édifice.
J'ai eu des discussions à droite et à gauche pour rétablir
les faits, vu que votre ministère est le maître d'oeuvre dans
plusieurs de ces travaux et que le plus bas soumissionnaire n'a pas
été accepté. Est-ce que ce n'était pas une raison
de...
M. Marcoux: II y a une chose qui est fausse dans l'affirmation
qui préside à votre question et je veux bien expliquer l'ensemble
du dossier. C'est qu'il n'y a pas eu de plus basse soumission parce qu'il n'y a
pas eu d'ouverture de soumissions. Ce qui s'est passé, c'est qu'on est
allé en soumissions publiques pour les réparations et les
rénovations qu'on voulait faire avec l'objectif d'économiser de
l'énergie au palais de justice de Montréal. Des
représentations nous ont été faites selon lesquelles les
devis préparés spécifiaient une marque
particulière. Ces devis étaient faits de telle façon
qu'ils disqualifiaient d'autres producteurs d'équipement analogue ou
semblable et qui, à ce moment, devenaient non concurrentiels.
Vous êtes probablement suffisamment familier avec le secteur de la
construction pour voir que ceux qui décident des plans et devis, les
architectes et les ingénieurs, ont un rôle très important
pour déterminer, finalement, jusqu'à un certain point qui
pourrait avoir le contrat, qui serait admissible à soumissionner
concrètement au bout. Il y a une habitude qui a été prise,
c'est de spécifier le nom d'une marque de commerce au lieu de
spécifier les normes ou les objectifs qu'on veut atteindre par tel
appareil qu'on désire acheter. (12 heures)
Des représentations nous ont été faites dans le
sens suivant, comme vous l'avez indiqué. D'autres compagnies
établies au Québec et produisant d'autres biens au
Québec auraient souhaité qu'on leur accorde
préséance dans le cadre de la politique d'achat du Québec,
c'est-à-dire qu'on leur accorde la priorité pour ce type
d'appareils même s'ils étaient produits par leur compagnie aux
États-Unis, comme vous l'avez affirmé. Elles ont fait une autre
représentation, mais nous n'avons pu l'accueillir parce que cela n'entre
pas dans le cadre de la politique d'achat du Québec actuellement
d'avantager nécessairement des compagnies qui produisent des biens au
Québec, même si ce ne sont pas les produits qu'on désire.
Elles nous ont fait une autre représentation qui nous a paru
justifiée et qui était de faire en sorte que les plans et devis,
à partir desquels nous allions en soumissions publiques, ne favorisent
pas, en partant, une compagnie donnée. Nous avons acquiescé
à cette représentation. C'est pour cela qu'en cours de
soumissions publiques nous les avons arrêtées et avons
demandé aux ingénieurs responsables de la fabrication des plans
et devis de modifier ceux-ci, pour faire en sorte qu'ils ne préjugent
pas de la compagnie qui obtiendrait le contrat.
Nous avons modifié ces plans et devis. Nous avons continué
l'appel d'offres public. Également, en faisant cette analyse, nous avons
découvert qu'il y aurait possibilité de faire des
économies si nous divisions les appels d'offres en deux,
c'est-à-dire qu'au lieu que ce soit l'entrepreneur général
qui fasse une proposition pour l'ensemble de la construction on fasse deux
appels d'offres: un pour les compresseurs et un pour l'ensemble des travaux.
Nous sommes arrivés à la conclusion qu'il était plus
facile de faire hausser les prix si les deux étaient
intégrés et que, si nous faisions deux soumissions publiques,
nous avions des chances d'obtenir un meilleur prix.
Nous sommes allés en soumissions publiques. Il y a quelques
jours, il y a eu fermeture des soumissions. Actuellement, le Service
général des achats procède à l'analyse des
soumissions pour savoir si elles sont conformes. Je peux vous assurer que le
plus bas soumissionnaire conforme sera celui qui obtiendra le contrat. Je peux
vous assurer qu'aucune des compagnies en cause ne subira de préjudice
face à ces changements apportés aux plans et devis. Au contraire,
notre objectif était d'accroître la concurrence et de faire en
sorte que les plans et devis ne défavorisent pas la concurrence, mais la
facilitent.
Je suis convaincu que, sur ces objectifs, vous devez être en
accord sur les décisions que nous avons prises. Je peux vous assurer
qu'à la suite de l'analyse qui sera faite dans les jours ou les semaines
à venir par le Service général des achats, à la
suite de la fermeture des soumissions, le contrat sera accordé au plus
bas soumissionnaire conforme.
M. Assad: Dans les plans et devis amendés, une autre
erreur s'est glissée. Il y a le nom d'une compagnie qui a
été mentionné dans les critères exigés par
le ministère.
M. Marcoux: Ce qu'on me dit, c'est que, dans la première
soumission, il y avait le nom d'une compagnie qui était
identifiée, mais comme les spécifications qui indiquent ce qu'on
veut avoir au bout comme résultat étaient restrictives, cela ne
permettait pas la concurrence. Lorsque nous sommes retournés en
soumissions - vous avez raison de dire qu'il y avait le nom d'une autre
compagnie qui était indiqué - les spécifications
mentionnées favorisaient la concurrence entre l'ensemble des compagnies.
Il fallait indiquer le type de matériel qui pouvait entrer dans cette
production. Je peux vous assurer que ces spécifications favorisaient la
concurrence plutôt que de la restreindre. La preuve, c'est que nous avons
reçu quatre soumissions de quatre compagnies différentes
actuellement et qui sont à être analysées.
M. Assad: Dans le cas dont on discute, il y a eu des
échanges de lettres, des représentations de faites. J'ai
trouvé que c'était un dangereux précédent, parce
que, sans mentionner de nom,. un fonctionnaire de votre ministère
était responsable de l'inscription du nom d'une compagnie aux plans et
devis amendés. Quant aux plaintes venues d'une autre compagnie, j'ai
trouvé qu'elles étaient justifiées. Je ne sais pas quel
article de loi exige qu'on donne préséance à une compagnie
qui fabrique au Québec.
M. Marcoux: Ce n'est pas dans la loi; c'est une...
M. Assad: II y a un règlement, en tout cas.
M. Marcoux: ...réglementation gouvernementale du Conseil
du trésor...
M. Assad: D'accord, c'est ce que je voulais dire.
M. Marcoux: ...ratifiée par le Conseil des ministres qui
indique qu'on doit accorder...
M. Assad: ...préséance...
M. Marcoux: ...pas préséance, c'est-à-dire
qu'il faut tenir compte du pourcentage du contenu québécois dans
le produit qui est fabriqué.
M. Assad: Dans ce cas, il n'y en avait pas.
M. Marcoux: Dans ce cas, ni l'un ni l'autre ne sont des produits
québécois.
M. Assad: Mais cela n'empêche...
M. Marcoux: C'est dans ce sens qu'on dit que la politique d'achat
ne s'appliquait pas à ce contrat. Les représentations qui nous
ont été faites étaient de dire: Même si on ne
fabrique pas cela au Québec, comme on fabrique d'autres biens au
Québec, achetez de nous, d'abord. On a dû ne pas accepter ces
représentations.
M. Assad: M. le ministre...
M. Marcoux: Mais les représentations qu'on a
acceptées, c'est de modifier les plans et devis pour faire en sorte que
les spécifications des appels d'offres publics n'éliminent pas
d'autres concurrents qui pourraient se présenter. C'est ce qui est
arrivé puisqu'il y a eu quatre soumissionnaires qui ont
présenté des soumissions.
M. Assad: À la fin, au dernier appel d'offres.
M. Marcoux: Oui, au dernier. Mais il n'y a pas eu de premier
appel parce qu'on a arrêté les soumissions.
M. Assad: D'accord.
M. Marcoux: II n'y a pas eu de premier appel et il n'y a pas
eu... Je pense qu'il faut être très clair pour tout le monde.
Quand vous avez dit tantôt qu'on n'avait pas donné le contrat au
plus bas soumissionnaire, il n'y a pas eu de plus bas soumissionnaire, parce
qu'on a arrêté les soumissions avant qu'elles soient ouvertes. Les
prix faits par les concurrents n'étaient pas connus; la façon
dont ils soumissionnaient n'était pas connue. En ce sens, je peux
affirmer formellement que les règles du milieu par rapport aux appels
d'offres publics ont été respectées.
M. O'Gallagher: Sur le même projet, il y a eu d'autres
allégations relatives au fait que les plans et devis auraient
été corrigés pour favoriser une compagnie en
particulier.
M. Marcoux: Non, pour empêcher que les anciens plans et
devis ne favorisent une compagnie.
M. O'Gallagher: D'accord.
M. Marcoux: Je veux être formel sur cela, parce qu'il faut
s'entendre. Vous savez le pouvoir qu'ont les architectes et les
ingénieurs dans la détermination des spécifications et, en
conséquence, le pouvoir qu'ils ont aussi pour déterminer s'il y
aura
concurrence ou non. Dans ce cas, les changements que nous avons
demandé de faire aux plans et devis étaient pour accroître
la concurrence et non pour la diminuer. En ce sens, c'est complètement
à l'inverse de ce que vous avez prétendu.
M. O'Gallagher: Où je veux en venir, M. le ministre, c'est
que...
M. Marcoux: Oui.
M. O'Gallagher: ...l'on a allégué qu'on se
retrouverait avec un équipement qui ne serait pas le meilleur, suivant
les règles de l'art moderne, d'aujourd'hui, que le système
lui-même serait désavantagé, comparé au premier
devis. On nous dit qu'il faudrait comparer deux édifices. Si on prend
votre édifice et l'édifice de la Banque Nationale et de Bell
Canada où on a installé le genre d'équipement qui est dans
le premier devis, on a un système plus efficace, meilleur et plus
moderne. Finalement, on se retrouvera avec un équipement
déjà désuet. Est-ce que vous pouvez nous assurer qu'il n'y
a aucune vérité là-dedans et que l'équipement qu'on
achètera sera le meilleur équipement disponible, suivant la plus
haute technologie disponible aujourd'hui?
M. Marcoux: Je peux vous assurer que, dans la décision que
nous avons prise de demander la correction des plans et devis, nous avons tenu
compte des coûts à l'achat et des coûts d'exploitation
présente et future. La décision qu'on a prise est exactement dans
le sens des objectifs que vous souhaitez qu'on atteigne.
M. Assad: Sauf que, M. le ministre, les changements qui ont
été apportés à la suite de discussions avec...
M. Marcoux: Je dois apporter une précision. Je ne suis ni
ingénieur, ni avocat, c'est probablement un grand
désagrément pour fonctionner dans cette Assemblée
nationale, mais il y a une chose que je sais, c'est que, lors de cette
révision - parce que les représentations qui m'ont
été faites, comme je l'ai indiqué, je considère
qu'elles étaient justifiées sous l'aspect de la concurrence -
j'ai demandé aux autorités du ministère de demander
à l'ingénieur qui devait fabriquer les plans et devis que les
modifications ne mettent pas en jeu notre objectif d'avoir des coûts qui
ne soient comparables et acceptables, des moindres coûts possibles,
à la fois à l'achat et au fonctionnement.
M. Assad: C'est vrai que c'est très complexe.
M. Marcoux: Pour se parler clairement aussi, vous avez des
ingénieurs qui étudient dans les universités, ils
fonctionnent avec des manuels donnés, avec une culture donnée,
etc. Ensuite, quand ils font des plans pour aller en soumissions publiques,
c'est souvent beaucoup plus simple de fonctionner avec la base de
l'enseignement que tu as eu à ce moment, alors que, évidemment,
ce marché, comme les autres marchés, est en évolution. Je
pense qu'aux Travaux publics on a fait notre devoir, à ce moment, de
demander des modifications qui accroissent la concurrence plutôt que de
la limiter.
M. Assad: D'accord. C'est très bien d'augmenter la
concurrence, mais pas pour la...
M. Marcoux: Dans le propre intérêt du
ministère des Travaux publics. Le dossier n'est pas fini; dans quelques
jours, on verra le résultat complet. Je suis assuré que toutes
les décisions qui ont été prises jusqu'à maintenant
ont été dans l'intérêt du ministère des
Travaux publics.
M. Assad: D'accord. De toute façon, cette question est
très complexe, à savoir quel équipement sera le meilleur?
Sauf que vous avez beaucoup d'exemples...
M. Marcoux: C'est pour cela que j'ai préféré
qu'on prenne les moyens pour mettre en concurrence différents
équipements possibles, qu'on indique les objectifs qu'on voulait
atteindre, qu'on spécifie le type d'appareils qui nous indiquaient les
objectifs qu'on voulait atteindre plutôt que de -comme c'est complexe -
dire: Bon, c'est telle marque de commerce qui fait foi de tout. Je pense que
c'est préférable comme attitude dans la façon dont on
prépare des appels d'offres dans le domaine du secteur public.
M. Assad: De toute façon, il n'y a pas de doute que, pour
les édifices où vous êtes le maître d'oeuvre, vous
avez amplement d'exemples de constructions et du genre d'appareils qui sont
utilisés. C'est très bien d'augmenter la concurrence, mais pas
pour sacrifier l'efficacité.
M. Marcoux: Je vous assure que non.
M. O'Gallagher: M. le ministre, dans la préparation des
devis par vos ingénieurs-conseils, est-ce qu'il y a des normes
établies depuis nombre d'années pour éviter une telle
nomination d'une compagnie en particulier, pour éviter ce qu'on souligne
aujourd'hui, soit que les soumissions ont été
arrêtées, qu'on a changé les devis pour en favoriser une ou
plusieurs? Comment se fait-il que cela n'ait pas été fait lors de
la première soumission, que cette affaire puisse arriver aujourd'hui
et qu'on soit forcé de changer les devis une fois que la
construction est déjà commencée?
M. Marcoux: Je peux vous assurer que c'est la première
réaction que j'ai eue, comme la vôtre, lorsque des
représentations m'ont été faites par d'autres compagnies
qui voulaient aussi offrir leur produit: Comment se fait-il qu'on n'a pas fait
un plan et devis ouvert - si vous me passez l'expression, entre
parenthèses, je suis convaincu que ce ne sont pas des expressions
techniques, mais je crois qu'on peut se comprendre - plutôt que de faire
un plan et devis qui soit, je dirais, fermé quant aux
possibilités de soumissions pour différents types de
produits?
Il y a des habitudes qui sont prises, à un moment donné,
dans le domaine de la construction et, à la suite des
resprésentations qui nous sont faites, on doit voir si ces habitudes
sont les plus équitables, sont celles qui favorisent davantage la
concurrence. Les représentations qui m'ont été faites
étaient dans ce sens et j'y ai acquiescé. Je peux vous assurer
que je n'aurais pris aucune décision qui défavorise le
ministère des Travaux publics et le type d'oeuvre qu'on voulait
bâtir.
M. O'GalIagher: Dans les devis pour toutes les autres parties de
cet édifice, comme les "fixtures", la plomberie,
l'électricité ou la quincaillerie, il n'y a aucune mention
d'aucun nom de compagnie particulière. De même, dans la finition,
soit pour les tuiles, les tapis, pour nombre d'éléments qui
entrent dans un édifice. (12 h 15)
M. Marcoux: C'est très fréquent qu'on
spécifie une marque de commerce pour indiquer le type de produit qu'on
veut. C'est beaucoup plus facile, c'est beaucoup moins long aux plans et devis
que de spécifier le résultat qu'on veut atteindre ou les
qualifications du produit qu'on veut. C'est souvent une habitude, dans les
appels d'offres, d'indiquer la marque de commerce à laquelle on se
réfère et à laquelle les autres doivent satisfaire. Dans
ces cas...
M. O'GalIagher: Quelle est la politique du ministère,
quand vous demandez à un architecte ou un ingénieur de
préparer un devis? Est-ce qu'il doit mettre telle ou telle compagnie ou
l'équivalent?
M. Marcoux: Oui. On me dit que, normalement, on ne doit pas le
faire, mais s'il y en a un seul qui existe, cela arrive que ce soit fait. Ce
n'est pas illégal mais, évidemment, ce n'est probablement pas
l'idéal. Mais je peux vous assurer que tous les dossiers sont ouverts et
qu'il n'y a rien de bizarre sur ce sujet.
Le Président (M. Laplante): M. le
député.
M. Champagne: Oui, M. le Président. M. le ministre, votre
ministère procure des services au lieutenant-gouverneur, et dans votre
effort de compression budgétaire, malgré que le gouvernement du
Québec soit le gouvernement provincial qui dépense des sommes
assez importantes à ce sujet, est-ce que vous avez prévu, dans un
effort de compression, de réduire les dépenses de services au
lieutenant-gouverneur?
M. Marcoux: Je peux indiquer qu'en 1983-1984, pour les services
d'entretien reliés aux édifices où vit le
lieutenant-gouverneur, nous dépenserons 54 800 $, alors qu'en 1982-1983
nous dépensions 93 000 $; et qu'en 1981-1982, nous avions
dépensé 147 000 $. En trois ans, on sera passé de 147 000
$ à 54 000 $ dans les dépenses reliées au
lieutenant-gouverneur. Je pense que c'est un effort de compression
appréciable à ce titre.
M. Assad: M. le ministre, je ne savais pas qu'il était
pour soulever une autre question, mais je voudrais terminer sur ce point. Avec
les explications que vous avez données, je tiens pour acquis que,
dorénavant, quand il y aura des appels d'offres sur un genre
d'équipement qui n'est pas fabriqué au Québec, ou
même au Canada, dans des cas qu'on a discutés, on prendra la
précaution de regarder les plans et les devis afin qu'il n'y ait pas
d'erreurs comme celles qu'on a vues parce qu'on ne voudrait pas que cela
revienne. La concurrence, c'est évident que c'est désirable, mais
vous allez m'assurer qu'elle n'est pas aux frais d'un système moderne et
efficace et qu'elle répond à toutes les exigences dans les
édifices qu'on construit aujourd'hui.
M. Marcoux: Je peux répondre que je suis en parfait accord
avec ce que vous avez indiqué.
M. Assad: Parfait. Est-ce qu'on pourrait toucher la question du
Service des achats? Si je me rappelle bien, dans votre énoncé, au
début de la journée, vous avez mentionné que cela
représente au-delà de 100 000 000 $. D'accord?
M. Marcoux: Les achats du gouvernement?
M. Assad: Oui.
M. Marcoux: Non, cela fait près de 300 000 000 $.
M. Assad: Est-ce que les...
M. Marcoux: J'ai parlé de
100 000 000 $ en baux de location tantôt. C'est le seul montant de
100 000 000 $ dont j'ai parlé, je pense. J'ai dit que le tiers du budget
du ministère qui allait à la location des baux était de
104 000 000 $ à peu près.
M. Assad: Puis du Service des achats. M. Marcoux: Le Service des
achats. M. Assad: Global de votre ministère?
M. Marcoux: Lui, il ne nous coûte pas beaucoup. Il nous
coûte à peu près 5 400 000 $. C'est le personnel; c'est
environ 150 fonctionnaires.
M. Assad: Non, non, d'accord, je parle du Service des achats,
pour 300 000 000 $.
M. Marcoux: II y a pour 300 000 000 $ d'achats qui passent par le
Service général des achats.
M. Assad: Est-ce que tous les services passent par votre
ministère?
M. Marcoux: Tous les achats. M. Assad: Tous les
achats?
M. Marcoux: Au-delà de 1500 $, depuis le 1er avril. Avant,
c'était de 1000 $. Maintenant, les achats au-dessus de 1500 $ passent
par le Service général des achats.
M. Assad: II y a une question que je voudrais soulever,
après avoir lu quelques articles sur cette question de nos fabricants au
Québec. On favorise ceux qui fabriquent au Québec,
évidemment, même si leur prix dépasse de 10%, quand on a
besoin de matériaux ou de n'importe quelle sorte d'équipement.
Est-ce qu'on maintient toujours cette politique d'une marge de 10%?
M. Marcoux: C'est simple à dire comme cela, mais c'est
administré de façon un peu plus compliqué. On peut
attribuer une différence jusqu'à 10% pour tenir compte du
pourcentage du contenu québécois dans un produit. Il y a une
formule en fait que M. Ouimet pourrait expliquer. Ce serait peut-être bon
pour tout le monde qu'il l'explique à nouveau. Ce n'est pas
automatiquement 10%. Les chiffres que je dois vous donner sont
intéressants pour montrer l'effet incitateur de cette politique, mais en
même temps, comment elle est très peu coûteuse pour le
gouvernement du Québec. Sur 11 499 commandes faites par le Service
général des achats cette année, en 1982-1983, il y a eu
seulement 37 commandes où ce n'est pas le plus bas soumissionnaire qui a
eu le contrat parce qu'on a pondéré le pourcentage du contenu
québécois dans le produit qui nous était offert. 37
commandes sur 11 499, cela veut dire trois dixièmes pour cent pour une
valeur...
M. Assad: C'étaient 11 000 commandes qui totalisaient 300
000 000 $ à peu près.
M. Marcoux: 283 000 000 $ exactement.
M. Assad: D'accord.
M. Marcoux: 37 commandes, trois dixièmes pour cent, en
termes de nombre de commandes; la valeur financière de ces commandes est
de 6 800 000 $ sur 383 000 000 $, ce qui représente 2,4% de la valeur
des achats. Le coût supplémentaire de l'an dernier - je l'avais -
était de 30 000 $. Il est de 198 000 $ cette année. Cela nous a
coûté 198 000 $ de plus pour faire en sorte qu'on accorde un
contrat à 37 commandes sur 11 499 où cela n'était pas le
plus bas soumissionnaire, mais à cause de la pondération du
contenu québécois. Cette politique d'achat a coûté
198 000 $, mais il faut compter tout ce qu'elle rapporte, parce que toutes les
compagnies savent que nous en tenons compte. Cela les incite à augmenter
le pourcentage du contenu québécois dans les produits qu'ils nous
offrent.
M. Assad: Quel est le pourcentage des 11 000 commandes qui
n'était pas de contenu québécois?
M. Marcoux: Je ne sais pas si cela va répondre directement
à votre question, mais je peux vous indiquer que sur 11 499 commandes,
quand il y a suffisamment de producteurs au Québec - on est restreint
aux producteurs québécois - il y avait 2900 commandes qui
étaient restreintes à des fabricants québécois. On
allait en appel d'offres et on disait: Ce sont seulement des fabricants
québécois qui peuvent soumissionner. C'est quand il y a
suffisamment de concurrence et de compagnies au Québec.
M. Assad: C'est un prérequis pour soumissionner.
M. Marcoux: Oui. Pour 2900 commandes sur 11 499. Restreintes
à des produits québécois: 985 commandes sur 11 499. Il y a
eu 7600 commandes en appels d'offres sans restriction, soit pour des fabricants
québécois ou des produits québécois. Quant au
pourcentage de contenu québécois, cette année, on a
franchi une autre étape. On est passé de 71,2% de contenu
québécois dans nos achats et locations à 74,5%.
L'essentiel de cette augmentation s'explique en bonne partie par l'achat du sel
aux Îles-de-la-
Madeleine, je suppose. C'est la première année qu'on avait
des achats qui nous étaient livrés. Il y a eu une croissance de
3,3% encore cette année, alors qu'il y a quelques années à
peine, c'était à 61%, 62%, 63%.
M. Assad: Une des raisons pour lesquelles je soulève ce
point, c'est que je trouve qu'avec le budget disponible pour les achats de
biens et services - surtout des biens - c'est une marge de manoeuvre
très importante pour le gouvernement, d'encourager nos fabricants au
Québec à devenir plus efficaces. Je me demande parfois quand on a
des achats à faire et qu'on s'aperçoit que le coût, parce
que les coûts au Québec sont plus élevés
qu'ailleurs... On a une marge de 10% parfois. Combien cela a-t-il
coûté finalement?
M. Marcoux: 198 000 $ sur 300 000 000 $. C'est ridicule comme
montant quand on le compare à la valeur incitatrice de cette politique
qui a été établie en février 1977.
M. Assad: On pourrait utiliser évidemment...
M. Marcoux: En somme, quand je dis 198 000 $, c'est que, dans les
trois dixièmes pour cent de commandes qu'on a accordées non pas
au plus bas soumissionnaire mais à cause du contenu
québécois, si on avait pris le plus bas soumissionnaire, au lieu
de nous coûter 6 800 000 $, cela nous aurait coûté 198 000 $
de moins. Alors, sur 300 000 000 $, cela nous a coûté 198 000 $ de
moins.
M. Assad: D'accord.
M. Marcoux: C'était une question de 10%. Dans l'opinion
populaire, tout le monde pense que c'est fait automatiquement, que, dès
qu'un produit est fabriqué au Québec, la personne peut facturer
10% de plus. Ce n'est pas cela du tout; c'est qu'on peut tenir compte du
pourcentage du contenu québécois et du prix qui pourrait,
à la limite, aller jusqu'à 10% de plus. Mais, en fait, ce n'est
pas ce qui se produit.
M. Assad: Je veux mentionner qu'avec un budget comme cela, c'est
très important. Je dis même qu'on pourrait utiliser cela à
notre grand avantage pour les fabricants du Québec. Il y a
peut-être des centaines, si ce n'est pas des milliers de domaines - et
j'ignore les raisons pour le moment - qui ne sont pas aussi efficaces que
d'autres fabricants de l'extérieur du Québec. Vu que vous avez
des budgets aussi considérables à votre disposition, on pourrait
encourager les nôtres et rendre leurs entreprises plus efficaces en
utilisant des programmes qui existent - il y a au-delà de 200 de ces
programmes - pour des entreprises au Québec, pour rendre ces entreprises
plus efficaces, etc. Est-ce que cela a déjà été une
préoccupation de votre ministère de dire: On a beaucoup de
fabricants, mais on pourrait certainement faire de meilleurs achats?
M. Marcoux: Je pense que le meilleur moyen à notre
disposition pour y arriver, c'est la formule du regroupement des achats. Il y a
plusieurs exemples qui ont été donnés au cours des
années par le Service général des achats qui montrent
qu'en regroupant les achats des différents ministères, en faisant
certaines commandes, soit des commandes ouvertes ou des appels d'offres en
particulier, cas par cas, on met en somme des quantités plus importantes
de demandes dans le même paquet. Cela permet à des entreprises de
se moderniser, d'investir en conséquence, puisqu'elles peuvent compter
sur un marché plus concentré plutôt que plus
disséminé. On pourrait vous donner des dizaines d'exemples
où depuis plusieurs années, le Service général des
achats vise à le faire. Si on dit que nous sommes rendus à un
pourcentage de 74,5% de contenu québécois, c'est parce que le
Service général des achats a développé une
expertise dans ce sens et qu'il identifie continuellement de nouveaux produits
qui pourraient être fabriqués au Québec. Je vous donnerai
un exemple qui a été vécu cette année, pour un
montant de 650 000 $, mais il reste que cela peut devenir plus important
à la longue. Les récipients forestiers pour la fabrication des
semis des pépinières pour le ministère de l'Énergie
et des Ressources étaient auparavant fabriqués à
l'extérieur, au coût approximatif annuel de 650 000 $. On a
développé la production au Québec de ce type de
contenants. Il y a un autre exemple que j'ai ici pour un montant
inférieur: les graisses et huiles domestiques utilisées aux cours
de formation dispensés par l'Institut touristique du Québec,
l'école du tourisme, au coût approximatif annuel de 30 000 $.
Chaque fois qu'on identifie des produits qu'on peut transformer au
Québec, on diffuse l'information et des individus qui ont des projets
avec le MIC ou le CRIQ peuvent développer des techniques de production
au Québec. Le Service général des achats a donc une longue
expertise dans de domaine, oui.
M. Assad: Est-ce que les nouveaux produits fabriqués au
Québec...
M. Marcoux: Je vous donnerai ici le meilleur exemple, le plus
gros: déjà, en 1979, le ministère de l'Éducation du
Québec, les commissions scolaires et la Fédération des
cégeps ont regroupé leurs achats de
terminaux dans le domaine de l'informatique, ce qui représentait
un volume d'achats de 30 000 000 $. Ce volume d'achats a permis de
développer Comterm au Québec. Comterm a maintenant, a
débouché sur le marché international - vous le savez par
les journaux, c'est maintenant régulier - et ceci a permis des
investissements, au cours des années 1980, 1981 et 1982, de 4 000 000 $
avec des retombées de 160 emplois. Tout ce matériel était
auparavant acheté des États-Unis auparavant ou de
l'étranger. Parce qu'on a regroupé ces achats de 30 000 000 $,
pour l'éducation, les commissions scolaires, etc., ce pool d'achats de
30 000 000 $ a favorisé le développement et l'implantation
même - si je ne me trompe - de Comterm, et développé un
paquet de petites usines autour pour des investissements de 4 000 000 $, 160
emplois et, maintenant, Comterm va sur le marché international. C'est,
je dirais, un des plus beaux succès de ce type d'action que vous nous
proposez. (12 h 30)
M. Assad: Dans les nouveaux produits que vous avez
mentionnés auparavant...
M. Marcoux: Oui, et...
M. Assad: ...est-ce que le prix de ces nouveaux produits
fabriqués au Québec est le même que celui qu'on payait
à l'extérieur? Est-ce que cela se compare?
M. Marcoux: Dans ce cas précis... Mais je peux vous dire
que chaque fois qu'on le fait, c'est parce que...
M. Assad: Pas avec celui-là, mais en
général?
M. Marcoux: Oui, en général, c'est pour payer moins
cher, mais en même temps faire fabriquer...
M. Assad: D'accord.
M. Marcoux: II faut aussi regarder le coût global. Quand il
y a un investissement de 30 000 000 $ qui se fait au Québec, ces 30 000
000 $ de terminaux, il aurait fallu les acheter de toute façon.
M. Assad: D'accord.
M. Marcoux: S'il était allé aux États-Unis
comme normalement cela serait arrivé, ce ne sont pas des
retombées qui auraient eu lieu au Québec. Mais, normalement, les
coûts qu'on en tire au bout sont des coûts comparables au taux du
marché. La meilleure preuve - et dans le cas de Comterm je n'ai pas
besoin d'explications - est qu'ils vont maintenant sur le marché
international. S'ils sont capables de concurrencer sur le marché
international, c'est qu'ils produisent à des coûts acceptables sur
ce marché.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions?
M. O'Gallagher: Non.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Maintenant...
M. O'Gallagher: J'aurais des questions sur les programmes.
Le Président (M. Laplante): Ah oui! Vous avez encore
quinze minutes, vingt minutes, si vous voulez. Avez-vous d'autres
questions?
M. Champagne: S'ils n'ont pas d'autres questions.
Allocation de l'espace et de
l'équipement
Le Président (M. Laplante): On va appeler le programme no
1, éléments 1, 2, 3, 4. Est-ce que c'est adopté?
M. O'Gallagher: J'ai quelques questions sur le...
Le Président (M. Laplante): Oui, allez-y, M. le
député.
M. O'Gallagher: ...programme 1. On a déjà
parlé de l'édifice Marly, mais, sur la colline parlementaire, on
propose de dépenser 4 500 000 $, en 1983-1984. Quelle est la nature des
travaux prévus pour l'année?
M. Marcoux: En 1983-1984, ce qu'on prévoit - parce que
l'approbation du Conseil du trésor n'est pas encore donnée -
c'est terminer le contrat des groupes de services et gicleurs dans
l'édifice "A" pour 1 000 000 $. Ce contrat est déjà
octroyé, mais il y a 1 000 000 $ de dépenses sur les 4 500 000 $,
c'est en cours de réalisation: terminer l'accès pour les
personnes handicapées: 15 000 $ à l'édifice "B"; commencer
les travaux de groupes d'issues, escaliers, ascenseurs et accès pour
handicapés à l'édifice "A" pour 2 250 000 $, mais 1 400
000 $ sont prévus pour cette année. Ces travaux ont
essentiellement pour fins de se conformer aux normes de sécurité
du ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du
revenu. C'est tout le réseau des escaliers, ascenseurs, etc., qui doit
être modifié. On a commencé, vous le savez, par les
toilettes, l'an dernier. Maintenant, c'est tout lié... Juste une
seconde.
La réparation des pierres de base à l'édifice "A".
Vous vous souvenez. Vous le savez, depuis plusieurs années, on a
changé
toutes les pierres de l'édifice de l'Assemblée nationale,
les joints, etc. Mais il reste ce qui est dans la terre et ce qui
dépasse de quatre ou cinq pied de la terre qui doit être refait
tout le tour de l'édifice de l'Assemblée nationale. Pour cela, on
prévoit dépenser 850 000 $; ce sont des travaux de
maçonnerie.
Le déménagement des transcriptrices de l'édifice
"A" à l'édifice "B" - les transcriptrices du journal des
Débats vont déménager du "A" au "B" - et la
rénovation des salles des commissions numéros 81 et 91 pour
environ 500 000 $.
C'est l'essentiel des dépenses prévues pour cette
année.
M. O'Gallagher: M. le ministre, il y a eu un incendie, je pense
que c'est à l'automne...
M. Marcoux: Oui.
M. O'Gallagher: ...sur une partie de la Grande-Allée.
M. Marcoux: J'ai pensé que cela répondrait à
vos questions de l'an dernier. Aux questions... Il n'y avait pas tellement eu
de questions...
M. O'Gallagher: J'ai reçu un rapport...
M. Marcoux: ...ni en Chambre ni en commission parlementaire, mais
à tout ce qui s'est dit en dehors selon lesquelles tous les travaux
qu'on fait depuis un an, un an et demi, c'est précisément pour
assurer la sécurité des édifices de l'Assemblée
nationale, parce qu'on n'était pas du tout conforme aux normes. Le
ministère de la Main-d'Oeuvre, c'est à présent le service
d'inspection, accepte qu'on satisfasse à ces normes progressivement
mais, chaque fois qu'on peut le faire pour un édifice, c'est ce qui va
arriver pour le vieux palais de justice de Québec, qui ne correspond pas
du tout aux normes actuellement. On le fait en le rénovant et
l'essentiel des coûts va être pour ces choses-là.
M. O'Gallagher: Quelles étaient les recommandations du
rapport qui a suivi l'incendie? Quelle était la cause de cet incendie?
Comment cela a-t-il débuté? Est-ce qu'il y a eu une conclusion
à ce rapport?
M. Marcoux: Le seul rapport qu'on a eu, c'est que cela est
probablement accidentel et probablement attribuable à une
défectuosité du système électrique.
M. O'Gallagher: Au niveau du toit? M. Marcoux: Dans
l'entretoit.
M. O'Gallagher: Dans l'entretoit. Pourtant, on a refait le toit
il y a à peu près un an.
M. Marcoux: On a refait l'entretoit, mais le système
électrique rentre en partie dans le contrat qui a été
octroyé l'an dernier, sauf erreur, pour les canalisations principales.
Tout ce qu'on fait, je pense que le petit incident qui s'est passé
là justifie toutes les décisions qui ont été prises
depuis deux ou trois ans d'investir de façon majeure pour
accroître la sécurité de cet édifice, modifier tout
le système électrique, modifier tout le sytème de
sécurité au niveau des cages d'ascenseur, de l'installation d'un
système de gicleurs etc. Ce sont tous des travaux nécessaires, il
n'y a rien de folichon dans cela.
M. Assad: M. le ministre, il me semble que l'aménagement
ne se termine jamais ici à l'Assemblée nationale.
M. Marcoux: II y aurait une façon de le terminer, cela
serait de fermer l'Assemblée nationale pour trois ans à peu
près, et là on pourrait le terminer. Il y a plusieurs contraintes
auxquelles il faut satisfaire. Comme l'Assemblée nationale siège
durant de longues périodes, chaque année, qu'il y a des services
qui doivent être maintenus de façon constante, il faut
procéder par étapes en déplaçant du monde etc. Je
pourrais vous énumérer la série des dix contraintes ou des
quinze contraintes auxquelles il faut satisfaire lorsqu'on rénove cette
Assemblée. Il y a aussi l'aspect budgétaire. Vous savez,
dès le point de départ, il a été prévu de
façon non indexée, pour l'ensemble des édifices A, B, C,
D, E, des investissements de 50 000 000 $. Ce sont de vieux édifices
d'une centaine d'années; celui-ci a plus de cent ans. Lorsque la
décision a été prise en 1973-1974 d'engager des
ingénieurs et des architectes pour la rénovation, c'était
une décision absolument valable. Actuellement, on échelonne dans
le temps la décision de principe qui a été prise de rendre
sécuritaires l'ensemble de ces édifices et de les
rénover.
M. Assad: On vise la sécurité, mais je suis certain
que les travaux qui se font à plusieurs endroits ne répondent pas
aux normes. Il y a des fils électriques qui pendent un peu partout et il
y a un danger réel à certains endroits.
M. Marcoux: Dès que vous observez des choses du genre,
prévenez-nous et on va faire en sorte que le service d'inspection
surveille davantage la situation.
M. Assad: On voit des travaux qui se font ici dans les
différentes salles de toilette
à l'Assemblée nationale; il me semble qu'on aurait
été très satisfait avec de l'arborite ou du plastique au
lieu du marbre, je tiens à vous en assurer.
M. Marcoux: Si vous voulez me faire plaisir ce matin, on en a
parlé durant un an, maintenant qu'elles sont faites, ou à peu
près...
M. Champagne: La planification, je le rappelle, a
été réalisée en 1974, pour tous ces travaux.
M. Marcoux: Vous avez engagé des architectes, et je suis
d'accord avec eux, ils ont conçu des plans de rénovation qui
respectent l'identité historique, l'apparence historique de cet
immeuble. J'ai déjà visité d'autres hôtels de ville,
d'autres parlements. D'habitude, on essaie d'y mettre des produits de la plus
grande qualité.
M. Assad: Je comprends M. le ministre, mais on ne...
M. Marcoux: Je peux vous dire une chose, c'est que, à la
suite des discussions qu'il y a eu, etc., il faut dire que les architectes
avaient même prévu du marbre aux deuxième, troisième
et quatrième étages, on leur a dit: Vous allez en mettre
là où cela correspond à la conception originale de cet
édifice. Il y avait du marbre de prévu dans les salles de
toilette de tous les étages, on l'a enlevé aux autres
étages. Ce doit être du simili-marbre, s'il en reste aux autres
étages. Il y en a au rez-de-chaussée et au premier étage,
mais non aux autres étages; au rez-de-chaussée et au premier
étage.
M. Champagne: II y en a à l'étage des
libéraux, j'ai vu cela hier.
M. Marcoux: Bien oui, ils sont au premier étage.
M. Champagne: Ils sont au troisième étage.
M. Assad: M. le ministre, je ne pense pas que les plans originaux
avaient prévu des portes qui coûtent au-delà de 1000 $
chacune. De toute façon, on devrait donner l'exemple; n'êtes-vous
pas d'accord?
M. Marcoux: On a donné l'exemple. On a coupé
à peu près du tiers le marbre que les architectes avaient
prévu. On pense que l'immeuble devrait durer encore cent ans et qu'on
devrait pouvoir absorber le coût d'amortissement sur 100 ans.
M. O'GalIagher: J'ai une autre question sur les travaux que vous
prévoyez faire à l'ancien palais de justice de
Québec...
M. Marcoux: Oui.
M. O'Gallagher: ...je présume qu'ils seront
effectués lorsque le palais de justice sera transféré au
nouveau palais de justice?
M. Marcoux: Je ne pense pas que les éminents juges
auraient accepté qu'on bouleverse leur univers pendant qu'ils
étaient là.
M. O'Gallagher: Vous avez prévu 725 000 $ cette
année et, éventuellement, 12 000 000 $. Quelle sera l'utilisation
de cet édifice rénové ainsi que de l'autre édifice
qui est juste en face, au 39, rue Saint-Louis?
M. Marcoux: Ce sera un édifice administratif. Je ne peux
pas répondre à votre question aujourd'hui; peut-être que je
pourrai le faire dans quelques jours ou dans quelques semaines. Nous sommes
actuellement en discussion avec des ministères, des services
gouvernementaux, pour arriver à une entente et qu'ils
déménagent dans ce bâtiment. Ceci n'est pas terminé,
mais une chose est certaine, c'est qu'il sera utilisé à des
fonctions administratives gouvernementales.
M. O'Gallagher: Dans le moment, est-ce que vous avez besoin de
cet espace pour des besoins immédiats?
M. Marcoux: La première chose, notre premier objectif,
quand nous avons révisé tout notre parc d'espace, a
été d'utiliser toutes nos propriétés. Je pense que
l'on n'a même pas discuté pendant cinq minutes le fait de savoir
si on devait liquider le palais de justice, le mettre en vente. Il est
évident que nous sommes propriétaires de l'un des plus beaux
immeubles du Vieux Québec, cela allait de soi qu'on le rénove,
qu'on le rende acceptable selon les normes de sécurité actuelles
et qu'on en fasse usage. Par contre, on diminuera les locations qu'on a. On
diminuera la location des ministères choisis pour aller là ou de
ceux qui sont en location actuellement ou, s'il y a des transferts à
deux ou trois étages... De toute façon, cela arrivera à
réduire notre parc de location à Québec.
M. O'Gallagher: Ma dernière question sur cet
élément du budget: il y a 400 000 $ prévus pour le
stationnement au Bois de Boulogne?
M. Marcoux: Au Bois de Coulonge...
M. O'Gallagher: Au Bois de Coulonge, pardon!
M. Marcoux: Je pense que le Bois de
Boulogne est à Paris.
M. O'Gallagher: C'est à Montréal.
M. Marcoux: On pourrait y aller ensemble, si vous voulez. On
pourrait aller voir cela. Je n'y suis jamais allé.
M. O'Gallagher: Le Bois-de-Boulogne est un cégep à
Montréal.
M. Marcoux: Je n'ai pas eu le plaisir de faire un voyage
parlementaire.
M. O'Gallagher: Au Bois de Coulonge, pourquoi le stationnement
d'abord? Et quelle est l'orientation définitive qu'on veut donner au
Bois de Coulonge?
M. Marcoux: En fait, les premiers 400 000 $ seront pour
l'aménagement d'un stationnement. Vous savez qu'on a rendu public un
schéma d'aménagement l'an dernier. On a demandé à
ceux qui avaient des commentaires de nous les faire parvenir; il y a douze
individus et groupes qui nous ont fait parvenir leurs commentaires. On a
conçu l'endroit comme étant un parc urbain d'intérêt
régional et à vocation de récréation extensive. La
proposition qui a été faite a reçu un accueil très
favorable. Ce sont simplement des modifications mineures qui nous ont
été proposées. Dans ce schéma il était
prévu, notamment pour éviter que les autos se rendent jusqu'au
bout du parc, la construction d'un stationnement presque à
l'entrée du Bois de Coulonge. C'est le premier investissement. Mais,
globalement, les investissements qu'on fera ne seront pas des investissements
majeurs et ils seront répartis sur quelques années. C'est le
principal, en fait; les autres investissements qu'on compte faire dans l'avenir
sont pour assurer la protection du boisé, l'embellissement du parc. On
veut y limiter la circulation automobile. C'est l'objectif prévu pour
protéger davantage les arbres, le milieu etc. On fait ce stationnement
au bord du parc pour limiter la circulation automobile dans le reste du parc.
(12 h 45)
M. O'Gallagher: Est-ce qu'on a reçu une copie de ce projet
d'aménagement?
M. Marcoux: En tout cas, cela a été rendu
complètement public. On a même invité le
député de Jean-Talon à une conférence de presse
où on a rendu publique l'hypothèse d'aménagement et cela
me fera plaisir, dans les jours à venir, de vous faire transmettre...
Bon, en fait, les modifications qui nous sont proposées sont des
modifications mineures. Ce sont des modifications vraiment mineures qui, je
dirais, ne sont pas, en termes de coût, et cela ne remet pas en question
l'apparence, le mode de vie qu'on veut pour ce parc.
Le Président (M. Laplante): Programme 1, avec tous les
éléments, adopté. Programme 2.
M. Marcoux: On m'indique que, pour les coûts de
stationnement, on avait prévu 400 000 $ mais, après
vérification des dernières données, ce sera plutôt
273 000 $.
M. Champagne: Je n'ai pas de question sur le programme 2.
Exploitation des immeubles
Le Président (M. Laplante): Programme 2. Avez-vous des
questions là-dessus, M. le député de Robert Baldwin?
M. O'Gallagher: Programme 2, adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Programme 2,
avec tous ses éléments, adopté.
Approvisionnement
Programme 3.
M. O'Gallagher: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Programme 3,
avec ses deux éléments. Programme 4.
Gestion interne et soutien
M. O'Gallagher: Est-ce que les sondages qui sont
mentionnés à votre annexe 5 font partie de ce programme?
M. Marcoux: Ils font partie du programme de motivation, de
productivité et de performance. Un de dix moyens - je n'ai pas fait la
liste tantôt - qui ont été détaillés pour
nous permettre d'atteindre une plus grande productivité et une meilleure
performance est d'appliquer au ministère ce qui se fait dans plusieurs
grandes compagnies, comme IBM, Xerox, etc., c'est-à-dire de faire
régulièrement des sondages auprès des employés pour
voir s'ils connaissent bien les objectifs de l'entreprise, s'ils connaissent
bien les priorités d'action, s'ils sont satisfaits de la participation
qui est exigée d'eux, s'ils sont satisfaits de l'implication qu'ils ont
dans leur travail, l'évaluation qu'ils font de leur supérieur
immédiat et hiérarchique, etc. Alors, le sondage, on vous l'a
transmis, c'est... En fait, l'Opposition demandait si l'ensemble des sondages
étaient des sondages absolument internes qui sont appliqués
unité de travail par unité de travail. On a commencé
à les mettre en oeuvre il y a quelques semaines.
M. O'Gallagher: Est-ce que les résultats sont connus? Vous
avez déterminé un paquet de résultats...
M. Marcoux: Actuellement, je peux vous dire qu'il y a cinq
unités de six, sept employés qui ont expérimenté le
sondage, à commencer par le sous-ministre, parce que c'est la
règle au ministère que, lorsqu'on fait des compressions, on
commence par en haut et que lorsqu'on applique des sondages, on commence par en
haut. Alors le sous-ministre s'est fait sonder par son équipe et chacun
des sous-ministres adjoints et directeurs généraux s'est fait
sonder par ses principaux collaborateurs et il y a une rétroaction.
Après que le sondage est fait, il y a des discussions entre le
supérieur et ceux qui l'ont évalué pour en arriver
à une meilleure compréhension, etc.
La prochaine étape sera un sondage qui va s'appliquer à
peut-être environ 5% ou 10% du personnel du ministère pour avoir
une évaluation globale du ministère à ce moment. Mais, au
cours des mois, des semaines, on va inviter tout le personnel d'encadrement
à appliquer ce sondage dans son unité de travail.
M. O'Gallagher: Est-ce que c'est un programme qui a
été appliqué seulement à votre ministère ou
si c'est un programme qui a été suggéré pour tous
les ministères?
M. Marcoux: C'est une initiative du ministère des Travaux
publics dans le cadre du programme et nous sommes le seul ministère
à l'appliquer. Nous l'avons imaginé au ministère,
conçu au ministère, dans le cadre du programme de motivation, de
productivité, de performance. Je ne sais pas si d'autres
ministères font des choses semblables mais je peux dire que le
questionnaire que nous avons préparé a été
préparé et basé sur des modèles vécus dans
l'entreprise privée, mais adapté au ministère des Travaux
publics. Il a été conçu pour nous et par nous.
M. O'Gallagher: D'accord. Maintenant, à l'annexe 7, les
contrats inférieurs à 25 000 $ accordés à des
professionnels, on voit ici trois contrats qui ont été
accordés pour la même chose: des systèmes administratifs,
des programmes indicateurs de productivité et de performance.
M. Marcoux: C'est cela.
M. O'Gallagher: Systèmes administratifs: il y a eu trois
contrats accordés de 24 500 $ chacun: le premier à BIFD; le
deuxième à Brochu, Dutil et Associés; et le
troisième à Sévac Inc. De quoi s'agit-il?
M. Marcoux: Ce sont des contrats de services professionnels dans
l'élaboration du programme de productivité, de performance et
certains de ses aspects. On a eu recours à des firmes professionnelles
extérieures puisque ce n'était pas une expertise permanente dont
on avait besoin; on n'a pas engagé de fonctionnaires de façon
permanente, ce qu'on aurait pu faire. On a eu recours à des services
professionnels pour préparer certains des moyens dont j'ai parlé
tantôt.
M. O'Gallagher: Mais pourquoi n'a-t-on pas demandé une
soumission pour le travail, au lieu de le diviser en trois, juste en bas de 25
000 ?
M. Marcoux: Ce sont des soumissions sur invitation qui sont
allées au fichier central des fournisseurs. Cela ne s'est pas fait tout
en même temps et ce sont des aspects différents qu'on a
demandé de préparer. M. Taillon peut dire ce que chacun des
contrats visait.
C'est pour servir de consultant auprès des participants à
un programme qui vise à mettre en place des indicateurs de
productivité et de performance.
M. O'Gallagher: Je ne comprends pas, par exemple.
M. Marcoux: C'est une description de chacun des mandats. Dans une
équipe, il y a un des programmes qui s'appelle le PIPP, programme
d'indicateurs de productivité et de performance par lequel une
unité de travail détaille des indices qui vont lui permettre de
mesurer son efficacité.
Je vous donnais tantôt l'exemple des machines de bureau où
une équipe de travail s'est donné des indices pour mesurer sa
productivité et sa performance et est arrivée, en l'espace de
quelques mois, à réduire de 50%, en réorganisant son
travail, le temps nécessaire pour réparer les machines de bureau
au gouvernement.
Lorsque, au point de départ, différents groupes
s'inscrivent à ce programme d'indicateurs de productivité et de
performance, on a recours à des services professionnels de
l'extérieur, puisque c'est pour un temps limité. Cela peut
être pour quelques mois - comme ils agissent comme conseillers - pour
aider cette équipe de travail à préparer ses
instruments.
M. O'Gallagher: Est-ce qu'on pourrait voir une copie des mandats
de ces trois firmes et une copie des contrats?
M. Marcoux: Entièrement d'accord. Il n'y a pas de
problème. Ce sera au cours de la semaine prochaine ou...
M. O'Gallagher: D'accord. Au point de
vue de votre programme de productivité et de performance, quel
était le coût total? Est-ce que c'est seulement une partie du
coût total ou...
M. Marcoux: Je crois que c'est 168 000 $ jusqu'à
maintenant, en termes de services... Le coût relatif au programme de
motivation, de productivité, de performance, jusqu'à maintenant,
est de... Pour les consultants, vous les avez dans la liste mais globalement,
à l'intérieur du ministère, actuellement, c'est 186 000 $,
ce qui comprend - je vais vous donner toute la liste - d'abord le budget de la
direction de l'administration. Dépenses en salaires et frais de voyages:
125 000 $ et le budget des communications est de 61 000 $.
Or le budget des communications comprend les imprimés sur le
concept visuel, la brochure du programme d'indicateurs de productivité
et de performance, la brochure du programme global de motivation, de
productivité et de performande, le journal Prosper Express qui remplace
l'ancien TP Actualités, le sigle, les Certificats Prosper, les
dépliants qu'il y a eu sur le programme, les affiches; on a aussi
fabriqué un audiovisuel, des diapositives, 7000 $ également;
consultations professionnelles: 900 $; les sessions d'information, sessions aux
gestionnaires: 2317 $ et journée de lancement: 1900 $.
Alors, ce qui vous donne le budget des communications globalement,
à l'intérieur de notre enveloppe du budget des communications du
ministère, on a pris 61 000 $ pour le programme de communications sur ce
programme de motivation, de productivité et de performance.
C'était dans nos budgets réguliers.
M. O'Gallagher: Est-ce que le montant de 73 000 $ qu'on voit ici
est à part?
M. Marcoux: C'est à part, oui. Lorsque je vous ai
donné 186 000 $, ce sont des budgets qui sont dans le fonctionnement
régulier. En somme, cela prouve une chose, c'est que, même si on
réduit considérablement nos budgets d'administration, etc., il y
a moyen d'innover et de faire des choses qui rendent l'ensemble du
ministère plus efficace. C'est dans cette perspective que cela a
été fait.
M. O'Gallagher: À combien évaluez-vous les
économies que vous avez faites à la suite de ce programme?
M. Marcoux: Pour l'an dernier, je peux vous dire que je les
évalue à 14 000 000 $ parce que les propositions de compressions
budgétaires qui sont venues des différents services, qui
s'étalaient dans l'ensemble du ministère, ont été
de 14 000 000 $. Cela a été un élément qui a
aidé - je ne veux pas charrier, évidemment - la démarche.
Souvent, il y a des mentalités à changer, il y a des processus
à changer. Ce programme de motivation, de productivité et de
performance voulait également changer des mentalités et des
démarches. C'est assez inouï de voir la quantité de
suggestions qui peuvent venir et qui peuvent entraîner des
économies; non seulement des économies, mais aussi
accroître notre efficacité.
Je reviens à l'exemple - et je pourrais en donner d'autres -
à propos des machines de bureau. Il n'y a pas eu d'économie. On a
le même personnel en place mais il est deux fois plus efficace et il nous
permet de répondre deux fois plus vite aux demandes des clients. C'est
sûr qu'il n'y a aucun cent d'économie, mais comme on est deux fois
plus efficace, notre clientèle, normalement, doit être beaucoup
plus satisfaite. C'est ce que vise ce programme de motivation.
Dans l'ensemble des entreprises qui ont développé ce type
d'approche, d'accord, elles visent des économies de ressources, mais
elles visent souvent à accroître leur efficacité avec les
mêmes ressources. Je dirais que l'objectif, en termes de priorité,
de ce programme de motivation est d'abord d'accroître notre
efficacité avec les mêmes ressources, avec le niveau de ressources
qu'on décide de se donner.
Le Président (M. Laplante): D'accord? M. O'Gallagher:
D'accord.
Le Président (M. Laplante): Programme 4 et ses
éléments sont adoptés.
Je prie le rapporteur de faire rapport à l'Assemblée
nationale que la commission des travaux publics et approvisionnement s'est
réunie pour adopter les crédits budgétaires pour
1983-1984.
Cette séance est ajournée sine die.
M. Marcoux: Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 12 h 57)