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(Douze heures vingt-huit minutes)
Le Président (M. Rochefort): La commission permanente du
travail, de la main-d'oeuvre et de la sécurité du revenu est
réunie ce matin aux fins d'étudier article par article le projet
de loi no 30, Loi modifiant la Loi sur l'aide sociale et d'autres dispositions
législatives.
Les membres de la commission sont: M. Paquette (Rosemont), M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Sirros (Laurier), M. Dean (Prévost), Mme Dougherty
(Jacques-Cartier), Mme Harel (Maisonneuve), M. Lavigne (Beauharnois), M.
Gauthier (Roberval), M. Leduc (Fabre), M. French (Westmount), Mme Lavoie-Roux
(L'Acadie).
Peuvent aussi intervenir: M. Chevrette (Joliette), M. Hains
(Saint-Henri), M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges), M. Mailloux (Charlevoix) et M.
Polak (Sainte-Anne).
On ne désignera pas le rapporteur ce matin, puisqu'il y a rapport
oral à la Chambre, que je ferai personnellement.
Mme Lavoie-Roux: ... pas rapporter, c'est ce que vous voulez
dire!
Le Président (M. Rochefort): Bien, écoutez, on
verra à cela.
Je demanderais immédiatement à l'adjoint parlementaire de
nous faire quelques remarques préliminaires.
Remarques préliminaires
M. Dean: Le projet de loi doit être compris ou situé
dans un ensemble de mesures législatives, réglementaires et
administratives qui représentent, en quelque sorte, la proposition
globale qui se fait dans le domaine de l'aide sociale. En d'autres termes,
certains textes du projet de loi donnent autorité d'adopter des
règlements. Règle générale, les montants des
prestations, de différents types de prestations sont maintenant
déterminés par règlement.
Alors, il y a 13 articles a ce projet de loi dont deux ou trois touchent
directement des prestations reçues par les bénéficiaires
de l'aide sociale; les autres donnent le pouvoir au gouvernement d'adopter des
règlements.
Le Président (M. Rochefort): Cela va, merci. Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, quelques notes
préliminaires. Je viens de prendre connaissance des modifications au
projet de loi no 30. Ce sont des articles qui, je crois, nous ont
été donnés l'autre jour. Ce ne sont pas des nouveaux
amendements...
M. Dean: Non, ce sont les mêmes qui ont été
déposés...
Mme Lavoie-Roux: ... l'autre jour. C'est pour cela que je les
empruntais de mon voisin, pensant, avec beaucoup d'espoir, qu'il y aurait
d'autres amendements de la part du gouvernement.
Je veux simplement, pour le journal des Débats,
répéter les trois ou quatre éléments qui me
semblent les plus discutables dans le projet de loi du gouvernement, le premier
étant que l'on soustrait aux pouvoirs de l'Assemblée nationale un
pouvoir qui lui est reconnu présentement dans la loi, soit l'indexation
des allocations familiales. On le soustrait à l'autorité de
l'Assemblée nationale pour le remettre entre les mains du pouvoir
exécutif, c'est-à-dire à la discussion du pouvoir
exécutif. Et ça, au niveau des principes, je pense que c'est
vraiment malheureux, compte tenu justement qu'un des griefs d'un
côté et de l'autre de la Chambre, du moins quand on discute un peu
plus librement, c'est que les gens regrettent que, petit à petit, par
les pouvoirs réglementaires, on érode les pouvoirs de
l'Assemblée nationale. Il y a assez de ceux qu'on ne lui donne pas et
qui devraient lui revenir, je trouve encore plus malheureux qu'on lui
enlève ceux qu'elle a déjà.
Également, pour en rester au niveau des allocations familiales,
j'ai donné ces chiffres-là l'autre jour, je voudrais les
répéter. Par la non-indexation des allocations familiales du
Québec, c'est 21 000 000 $ que l'on soustrait aux familles du
Québec, pour l'année 1982-1983 du moins; si je me souviens
bien...
M. Lavigne: M. le Président, je pense qu'on est
appelé en Chambre pour voter.
Une voix: On me dit qu'on reprend le vote sur l'augmentation de
salaire des...
Le Président (M. Rochefort): Oui. Est-ce que vous...
Mme Lavoie-Roux: Faites ce que vous
voulez.
M. Lavigne: Bien, c'est assez embêtant.
Le Président (M. Rochefort): La commission suspend ses
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 34)
(Reprise de la séance à 12 h 52)
Le Président (M. Rochefort): Nous reprenons l'étude
du projet de loi 30, nous en étions aux remarques préliminaires
de Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, compte tenu que nous
avons eu une assez longue interruption, je vais essayer de continuer là
où j'en étais.
J'en étais à parler des sommes qui seraient
récupérées par la non-indexation des allocations
familiales, soit une somme de l'ordre de 21 000 000 $ dont, j'en conviens, une
partie ira à l'élargissement des critères
d'admissibilité aux allocations spéciales pour les enfants
handicapés, soit une somme d'à peu près 5 000 000 $. Ceci
veut dire que 16 000 000 $ auront été
récupérés et serviront en totalité, j'imagine,
comme l'a indiqué l'adjoint parlementaire au ministre du Travail,
à l'indexation de l'aide sociale.
Je comprends que les sommes requises pour l'indexation des prestations
de l'aide sociale cette année, comme les années
antérieures, soient très élevées. Quand on
dépasse le milliard, évidemment, une indexation, même de
8%, implique de nombreux millions de dollars, mais je pense que c'est la
première fois, depuis que l'indexation automatique est prévue
pour les allocations familiales, qu'on doit utiliser ce mécanisme de
non-indexation des allocations familiales pour combler les déficits
qu'on aurait encourus ou le manque de ressources pour couvrir l'indexation de
l'aide sociale qui aurait dû être prévue au tout
début du budget.
Les deux autres éléments sur lesquels je vais revenir
très brièvement, c'est la question de la confidentialité
et je pense qu'à cet égard, le texte de la Commission des droits
de la personne, dont l'adjoint parlementaire m'a remis une copie... Ce sont les
effets de travailler en commission parlementaire jusqu'à trois heures du
matin. Il m'a remis une copie, je l'ai lue très rapidement et cela
semble indiquer qu'il y a un problème à cet égard dans le
projet de loi tel qu'il est.
Le deuxième point, et nous y reviendrons plus en détail,
c'est la question de la délégation de pouvoirs à certaines
personnes qui pourront agir désormais comme
commissaires-enquêteurs avec tous les droits que ceci donne à
l'égard des bénéficiaires de l'aide sociale. Encore une
fois, je pense qu'il y a là un dangereux précédent. Je
n'ai pas d'arguments nouveaux à ajouter à ceux que j'ai
utilisés en deuxième lecture, sauf de redire qu'il est vrai qu'il
y a des cas de fraudes. Là-dessus, j'ai un peu réagi quand j'ai
lu les remarques de l'adjoint parlementaire dans sa réplique en
deuxième lecture, c'est-à-dire que nous ne voulions pas, le Parti
libéral, corriger les fraudes, enfin une indication dans ce
sens-là. C'est absolument inexact, c'est sur les moyens qu'on prend pour
le faire.
Je pense que, de part et d'autre de cette table, on sera d'accord pour
dire que, si on fait l'examen de tous les harcèlements dont les
bénéficiaires de l'aide sociale, particulièrement dans le
passé, peut-être un peu moins aujourd'hui, je l'espère du
moins, ont été l'objet, il faut des raisons extrêmement
sérieuses pour avoir recours, dans ces cas-là, aux
commissaires-enquêteurs. Les arguments de l'adjoint parlementaire, du
moins quand je les ai lus dans sa réplique, ne m'ont pas convaincu. Il
admet que ces fraudes sont minimes, c'est-à-dire recouvrent un
pourcentage, un montant important, mais les inconvénients qu'il pourrait
en retirer quant au respect des personnes pourraient même être
beaucoup plus graves que ces 12 000 000 $ que nous ne sommes pas certains de
récupérer en totalité, loin de là.
Alors, je pense qu'à ce moment-ci, je n'ai pas d'autres
remarques. Je ne sais pas si mes collègues veulent ajouter quelque
chose. Je préfère que l'on en revienne à l'étude
article par article, si tel est l'avis de l'adjoint parlementaire, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. l'adjoint
parlementaire.
M. Dean: Je peux juste répondre très
brièvement aux remarques de Mme la députée de L'Acadie. On
ne soustrait pas à l'Assemblée nationale le pouvoir de fixer
l'indexation. L'Assemblée nationale a consacré dans la loi
l'indexation basée sur l'indice des prix à la consommation. Une
fois adoptée, la loi existante, c'est comme une machine qui tourne
automatiquement. Ce qu'on fait, évidemment, c'est qu'on enlève
l'indexation, il est vrai, et pour uniformiser l'approche qu'on adopte depuis
quelque temps pour toute loi qui touche un montant d'argent ou un montant
spécifique, on trouve que c'est plus fonctionnel, plus rapide, chaque
année, que ce soit pour la Loi sur le salaire minimum, que ce soit pour
le montant ou l'indexation, de procéder par règlement
plutôt que par législation, plutôt que d'amender la loi
à chaque année ou à chaque période de temps.
En ce qui regarde le montant de
21 000 000 $, ce n'est pas de gaieté de coeur que le gouvernement
n'indexe pas cette année les allocations familiales qui sont
distribuées universellement à toutes les familles
québécoises, indépendamment de leurs moyens financiers.
Sauf que les 16 000 000 $ économisés après l'attribution
de 5 000 000 $ pour financer les allocations familiales pour personnes
handicapées, les 16 000 000 $ effectivement ont aidé en quelque
sorte à atteindre le montant total de 168 000 000 $ qu'on dépense
dans l'indexation des prestations de l'aide sociale. On a en quelque sorte
dirigé ces montants d'argent - encore une fois, je dis que ce n'est pas
de gaieté de coeur, mais à cause des contraintes
budgétaires actuelles - vers les plus démunis de la population en
accordant l'indexation trimestrielle aux prestataires d'aide sociale.
Pour ce qui est de la confidentialité, l'opinion de la Commission
des droits de la personne est basée sur le rapport Paré qui n'est
pas encore consacré par une loi. De toute façon, les conseillers
juridiques m'informent qu'on a suivi, dans la démarche prévue au
projet de loi, les principes du rapport Paré et, si une
législation basée sur le rapport Paré finit par modifier
quelque chose dans la Loi sur l'aide sociale, on va être assujetti
à cette loi. En attendant, on a quand même suivi le raisonnement
du rapport Paré pour le moment.
Pour ce qui est des pouvoirs d'enquête, je veux juste souligner
que, premièrement, l'aide sociale est le seul organisme qui n'a pas de
pouvoirs d'enquête. La Régie des rentes, la Régie de
l'assurance automobile, la Commission de la santé et de la
sécurité du travail, le ministère du Revenu, le
ministère des Transports, la Commission de transport ont tous des
pouvoirs d'enquête. Comme j'ai eu l'occasion de le dire dans le
débat en deuxième lecture, ce ne sont pas tous les agents de
l'aide sociale au Québec qui vont être investis de pouvoirs
d'enquête. Ce serait un nombre très restreint. On a parlé
de douze au début. C'est parce qu'actuellement, on n'a aucun moyen,
même devant un cas évident de fraude, d'établir des
preuves. Toute personne ou tout organisme peut simplement dire: Je refuse de
vous dire si telle personne travaille chez nous tout en touchant des
prestations d'aide sociale. Les pouvoirs de l'enquêteur sont des pouvoirs
minimaux qui ressemblent aux pouvoirs d'un arbitre de griefs; c'est le pouvoir
de pouvoir exiger des témoins, le pouvoir de subpoena, le pouvoir
d'exiger la production de documents ou de chiffres. La loi prévoit que,
si quelqu'un viole ces prescriptions, il subit les mêmes peines que tous
ceux qui font des faux témoignages ou qui refusent de produire les
documents exigés. On comprend très bien que les personnes
bénéficiaires de l'aide sociale sont les plus fragiles de la
société et ne devraient sûrement pas être assujetties
à du harcèlement, de l'acharnement par quelque organisme
administratif que ce soit, mais il nous paraît utile aussi de prendre les
mesures nécessaires pour essayer de déceler les cas de fraude et
de les éliminer.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais seulement
revenir sur un point. Quand l'adjoint parlementaire dit qu'on n'enlève
rien à l'Assemblée nationale il y avait un article de loi sur
l'indexation des allocations familiales - non seulement on enlève cela
à l'Assemblée nationale, mais on l'enlève aussi à
la population. On enlève à l'Assemblée nationale ce
mécanisme d'indexation automatique selon l'indice du Régime de
rentes du Québec. C'était un acquis et, tant que
l'Assemblée nationale disposait de cet article de la loi, on ne pouvait
pas jouer avec le taux d'indexation. Désormais, cela devient un pouvoir
réglementaire. Je n'ai pas dit que vous n'indexeriez plus jamais, j'ai
même dit: L'adjoint parlementaire nous avait dit pour un an, mais cela
laisse une discrétion au gouvernement de décider si, une
année, il indexe ou, dans la mesure où il indexe, le pourcentage
d'indexation qu'il accordera les autres années. Je regrette, mais c'est
sûrement un retrait à l'Assemblée nationale et aussi, par
voie de conséquence, dans la situation qui nous occupe, un retrait
possible de ce qui était un acquis pour la population, soit une
indexation au taux du Régime de rentes du Québec.
Quant à la confidentialité, on y reviendra au fur et
à mesure de la discussion des articles.
Modifications à la Loi sur l'aide
sociale
Le Président (M. Rochefort): Je vous remercie. J'appelle
donc l'article 1. Je crois qu'il y a une proposition d'amendement.
M. Dean: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Je vous demanderais de
présenter l'amendement, s'il vous plaît.
M. Dean: L'amendement est là simplement parce que le texte
original, le mot à mot, ne couvrait pas tout. On parlait de
pénalité, mais on ne parlait pas d'exclusion. Cela touche, par
exemple, l'assurance-chômage, où une personne qui
démissionne volontairement de son emploi est exclue des prestations
d'assurance-chômage pour une période de temps. Ce n'est pas... Le
cas précis, c'est qu'on a parlé de pénalité, mais
non d'exclusion. Par exemple, la loi de l'assurance-chômage
prévoit qu'une personne qui démissionne volontairement de
son emploi peut être exclue de l'assurance-chômage pour une
période allant jusqu'à X semaines; c'est une exclusion et non une
pénalité. On voulait seulement ajuster le texte sur l'avis des
conseillers juridiques, pour être sûr que la loi couvre cette
possibilité.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, nous sommes d'accord
avec cet article. D'ailleurs, on est d'accord avec le principe que cet
équilibre se fasse quand les gens... Je pense que, dans la
majorité des cas, c'est après entente généralement,
soit dans une période d'attente ou autrement. Alors, à moins que
mes collègues n'aient quelque chose à ajouter, c'est
adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): L'article 1, adopté
tel qu'amendé. Article 2.
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas si l'adjoint parlementaire a
quelque chose à dire.
M. Dean: Non, c'est une concordance avec l'article 1.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Article 3.
M. Dean: C'est la question des besoins spéciaux. C'est
simplement le constat qu'il y a des personnes qui ont recours à l'aide
sociale pour une très courte période de temps et qui profitent de
l'occasion pour se faire payer un dentier, un appareil auditif, etc.
Nous croyons que, dans l'optique d'une très courte période
à l'aide sociale, on met ces personnes un peu en situation
privilégiée par rapport à d'autres qui évitent tout
juste d'avoir recours à l'aide sociale, qui ne peuvent défrayer
le coût de ces appareils et qui, assez souvent, n'ont pas d'assurance
privée non plus pour les payer.
Donc, la logique, c'est de prévoir une période de six
mois. Une personne qui aurait recours à l'aide sociale pour six mois
consécutifs aurait droit de se prévaloir de ces besoins
spéciaux, alors qu'une personne qui y aurait recours pour moins de six
mois n'y aurait pas droit.
M. Paquette: M. le Président, simplement une
information.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Je n'ai pas l'article original en main, mais, si je
comprends bien, ça ajoute un pouvoir réglementaire au niveau du
gouvernement, quant à la période qui va être
fixée.
Qu'est-ce qui vous a amenés à mettre ça dans le
pouvoir réglementaire, plutôt que d'indiquer la période
dans la loi? Ce qui est toujours préférable quant au pouvoir de
cette Assemblée.
Mme Lavoie-Roux: Dans ce cas-là, ce serait
intéressant.
M. Paquette: Est-ce qu'on ne pourrait pas inclure les six mois
dans l'article ou est-il nécessaire de se garder une souplesse, une
marge de manoeuvre d'année en année? C'est la question que je
pose.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, dans la même veine
que le député de Rosemont. Je comprends l'objectif du
gouvernement qui dit: Celui qui, demain, va avoir un emploi et qui en a
profité, la veille, pour s'équiper de tout ça... Mais,
d'un autre côté, il peut arriver que quelqu'un, avec cette
obligation d'avoir recours au moins six mois à l'aide sociale, puisse
être privé de services qui lui soient très importants. Je
ne dirai pas essentiels, je ne voudrais pas exagérer. C'est
peut-être le sens de l'avis que l'adjoint parlementaire a reçu de
la Commission des droits de la personne. Est-ce que les autres collègues
en ont pris connaissance?
M. Dean: On a suggéré qu'une telle distinction,
entre plus de six mois et moins de six mois, pourrait possiblement être
considérée comme discriminatoire.
Nos conseillers juridiques ne sont pas nécessairement d'accord
avec ça, mais la possibilité est là que la commission
puisse éventuellement mettre en doute plusieurs stipulations, soit
réglementaires ou législatives, qui établissent des droits
pour certaines personnes et l'absence de ces mêmes droits pour d'autres
personnes. Mais je dois ajouter que faire le changement pour prévoir le
pouvoir réglementaire - vous pouvez dire encore que cela peut être
utilisé de manière abusive pour prolonger la période de
six mois - nous permettrait aussi, si on jugeait, après
expérience que six mois cela s'avérait trop rigide, par
règlement, de ramener cela de six à trois ou à quatre
mois. Il est vrai que cela permettrait d'aller dans l'autre sens aussi, mais,
à ce moment-là, je pense qu'on peut toujours faire confiance
à l'Opposition et à nos députés ministériels
du gouvernement pour souligner d'une façon où d'une autre leur
désaccord.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je me demande si...
Là, je serais incapable de le formuler, mais je trouve important que le
temps soit fixé dans la loi, compte tenu que c'est une restriction
à des services qu'on
estime ne pas devoir être utilisée, mais qui peut
l'être. Si on pouvait écrire: "pour une période ne
dépassant pas six mois", alors, vous pourriez la raccourcir si le besoin
s'en faisait sentir. S'il fallait qu'elle dépasse six mois, je pense
qu'il faudrait que l'Assemblée nationale la réexamine. "Ne
dépassant pas six mois".
M. Dean: On me souligne qu'une autre raison pour laquelle on
cherche le pouvoir réglementaire, c'est pour pouvoir aller vers certains
besoins spéciaux et pas nécessairement vers tous les besoins
spéciaux.
Mme Lavoie-Roux: Oui, je comprends. Mais les besoins
spéciaux ont toujours été modifiés, par exemple, il
se peut qu'une année on en ajoute un nouveau. Là, c'est quand
même une disposition quant à l'admissibilité à des
besoins spéciaux de tous ordres par le règlement.
M. Dean: Les besoins spéciaux comme le transport
médical ou les frais de grossesse, on veut les payer à compter du
premier mois. Ce sont des besoins spéciaux aussi. Le pouvoir
réglementaire, c'est pour distinguer et pour pouvoir ajuster cela.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. On vous reposera des questions au
printemps.
M. Paquette: Compte tenu qu'il y a une réforme globale de
l'aide sociale qui s'en vient, on peut peut-être l'accepter.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Dean: Justement, je voulais dire cela. D'ici six mois...
Mme Lavoie-Roux: Parfait.
M. Dean: ... nous allons arriver avec une réforme globale
de l'aide sociale.
Mme Lavoie-Roux: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Westmount.
M. French: Je signale, tout simplement, que c'était un
problème, dans un certain sens, de rédaction parce que, si c'est
rédigé afin qu'on puisse séparer la question des
conditions d'admissibilité de la définition des besoins
spéciaux, cela permettrait, à ce moment-là, au
législateur de faire son choix et de proposer des amendements avec plus
de bon sens qu'à la façon dont c'est rédigé
là.
Le Président (M. Rochefort): L'article 3 est-il
adopté?
M. Dean: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. L'article
4?
M. Dean: C'est la question des pouvoirs d'enquête.
Mme Lavoie-Roux: Si on veut aller un peu plus rapidement, j'ai un
amendement. Voulez-vous que je vous en fasse part tout de suite?
Le Président (M. Rochefort): Oui, allez- y.
Mme Lavoie-Roux: À moins que vous n'ayez des remarques
particulières à faire. Je pense qu'on a discuté assez
longuement.
M. Dean: Non, je pense qu'on peut... Mme Lavoie-Roux:
Oui.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je ne veux pas vous enlever le droit de parole,
mais il est 13 h 15. Je me demande si on siège plus souvent en dehors
des heures que durant les heures. Malheureusement, c'est une addition des
heures.
Ce serait simplement que le premier alinéa du paragraphe 36.1 de
l'article 4 soit modifié en remplaçant, dans la première
ligne, le mot "ministre" par le mot "gouvernement".
Le Président (M. Rochefort): Avez-vous le texte?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Merci. (13 h 15)
Mme Lavoie-Roux: La raison pour ceci, c'est qu'à ce
moment, c'est le gouvernement qui, par décret, nomme les
commissaires-enquêteurs. Je pense que c'est un pouvoir beaucoup moins
discrétionnaire et qu'on utilise avec beaucoup plus de réserve.
Ce n'est pas que je ne veuille mettre en doute la bonne volonté des
ministres, mais je pense que c'est beaucoup plus facile pour le ministre,
même au besoin, de déléguer ce pouvoir alors que, quand
ça fait l'objet d'une décision de l'Exécutif, ou qu'un
décret est soumis, en tout cas, à l'Exécutif, je pense que
ça met une balise qui empêche des abus possibles quant à la
nomination d'enquêteurs.
M. Dean: On me souligne que, dans toutes les autres agences que
j'ai nommées
tantôt, c'était toujours un pouvoir conféré
au ministre.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, si j'insiste dans ce cas
et comme, de toute façon, il y avait déjà une exception...
C'étaient les seuls pour qui la loi ne prévoyait pas la
nomination d'un commissaire-enquêteur. Mais, compte tenu, je pense, de la
délicatesse du cas des assistés sociaux, je ne veux pas revenir
sur la démonstration que je vous ai faite car, dans ces cas, dans la
majorité de ces cas, ils sont démunis, sans défense. Je
pense donc que c'est un outil qui doit être utilisé avec la plus
grande discrétion, avec la plus grande précaution possible. S'il
y avait déjà une exception dans l'autre sens, après
ça, on pourra peut-être demander si, dans les autres cas, cela ne
devrait pas être réexaminé pour que, parfois, ce soit le
gouvernement au lieu du ministre, mais c'est le cas particulier qui nous
intéresse. Je maintiens mon amendement, si on veut voter contre, libre
à vous.
Le Président (M. Rochefort): L'amendement est
recevable.
M. Dean: Adopté avec amendement.
Le Président (M. Rochefort): Adopté tel
qu'amendé. L'article 4 du projet de loi se lira donc comme suit: "Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 36, du suivant:
"36.1 Le gouvernement peut autoriser généralement ou
spécialement un fonctionnaire du ministère du Travail, de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu à enquêter
sur toute question relative à l'application de la présente loi ou
d'un règlement. "Cette personne est investie, aux fins de son
enquête, des pouvoirs et de l'immunité accordés aux
commissaires nommés en vertu de la Loi sur les commissions
d'enquête, sauf du pouvoir d'imposer l'emprisonnement."
L'article est donc adopté tel qu'amendé.
Article 5.
M. Dean: C'est sur le caractère de
confidentialité...
M. French: Je voudrais demander à l'adjoint parlementaire
s'il pourrait, si...
Mme Lavoie-Roux: Nous, on est habitué aux papillons.
M. French: J'aimerais demander à l'adjoint parlementaire
s'il pourrait, en se référant précisément à
l'amendement, expliquer à la commission dans quel sens l'article 5 est
rédigé d'après les principes établis dans
l'appendice au rapport Paré, parce qu'il ne m'apparaît pas du tout
rédigé en ce sens.
M. Dean: D'abord, pour ce qui est du premier alinéa, il
n'y a aucun article de la loi actuelle qui consacre la confidentialité
des renseignements personnels obtenus dans le cas de l'application de la Loi
sur l'aide sociale. Le premier alinéa est quelque chose qui n'existe pas
actuellement pour assurer la confidentialité.
Le deuxième alinéa, c'est: "Toutefois le ministre peut,
avec l'autorisation du gouvernement - cette fois-ci - et selon les conditions
que ce dernier détermine, fournir à un ministère ou
à un organisme qui relève du gouvernement du Québec ou
d'un autre gouvernement - c'est un ministère ou un organisme qui
relèvent du gouvernement du Québec ou d'un autre gouvernement -
des renseignements obtenus en vertu de la présente loi."
Je réponds à votre question maintenant.
M. French: C'est intéressant, mais ce n'est pas une
réponse à la question.
M. Dean: Avez-vous le texte de la formulation, à la page
3, les trois articles du rapport Paré?
M. French: Oui, je l'ai devant moi.
M. Dean: Nous suivons, dans le sens que d'abord, c'est le
ministre, avec l'autorisation... Cela prend l'autorisation du gouvernement pour
fournir l'information. On croit qu'on suit les principes énoncés
aux articles 65, 66 et 67, à l'exception de la dernière ligne de
67 qui n'existe pas encore. En d'autres termes, on ne peut pas encore le
soumettre à la commission, parce que la commission n'existe pas et,
à la page 4, dépôt à l'Assemblée nationale.
Ce qu'on dit, c'est que le mécanisme qu'on propose respecte les
principes et, éventuellement, quand la commission qui établit
l'accès aux documents des organismes publics sera adoptée ou mise
en marche, d'ici un an ou deux, cette partie manquante va être
ajoutée - cela va être exigé - selon cette autre loi.
À ce moment-là, on va s'y conformer.
M. French: M. le Président, je constate avec l'adjoint
parlementaire qu'il est vrai qu'il n'y a pas de commission d'accès aux
documents des organismes publics. Donc, vous ne pouvez pas la mettre dans la
loi. Vous ne pouvez pas suivre cette démarche, ce dédale, mais
tout ce qu'il a fait, à part cette question, c'est d'affirmer sans
expliquer en quel sens on peut voir les mots: "Toutefois, le ministre peut,
avec l'autorisation du gouvernement, etc." C'est cohérent avec la
notion d'une entente écrite entre organismes qui est
établie préalablement à l'échange, aux
circonstances ponctuelles dans lesquelles un deuxième ou un
troisième organisme peut vouloir avoir accès aux renseignements
qui ont été...
M. Dean: Le rapport Paré prévoit que, lorsque la
loi autorise un organisme public à communiquer un renseignement
nominatif à un autre organisme public sans le consentement de la
personne, la communication s'effectue dans le cadre d'une entente écrite
entre ces organismes. Il y a effectivement, s'il y a communication
d'information d'un des organismes du gouvernement du Québec à un
autre, entente entre ces organismes. C'est l'article 66 du rapport
Paré.
M. French: C'est justement là où j'accroche avec
l'adjoint parlementaire. Ou bien il est nécessaire de spécifier
dans la loi qu'il y a entente écrite ou bien il ne l'est pas. Dans la
mesure où celui qui a rédigé le projet de loi type qui a
été endossé à 100% par le ministre des
Communications a cru nécessaire d'inclure la notion d'une entente
écrite dans son rapport, je me demande comment on peut soutenir
l'idée que c'est la même chose, que l'article 5 fait en sorte que
ce soit la même chose, la même situation.
M. Dean: En pratique, je peux assurer le député de
Westmount qu'actuellement on ne peut pas échanger d'information entre
les organismes s'il n'y a pas d'entente écrite entre ces organismes et
ces ententes sont consacrées par un décret du Conseil des
ministres.
M. French: Tout échange de renseignements entre organismes
- je présume qu'on parle de renseignements personnels -...
M. Dean: Oui, de renseignements confidentiels entre les
organismes mentionnés.
M. French: ... est déjà protégé par
une entente écrite préalable qui prévoit
spécifiquement quels types de renseignements personnels sont
échangeables sous quelles conditions. C'est "across the board",
déjà, dans le gouvernement du Québec. C'est pas mal fort
comme argument. Je pourrai accepter la parole de l'adjoint parlementaire, mais
je voudrais bien être assuré qu'il sait ce que ça veut
dire.
M. Dean: Oui, c'est ça.
M. French: II n'y a aucun échange de renseignements
personnels, entre organismes gouvernementaux sans entente écrite
préalable.
M. Dean: Entente sanctionnée par le Conseil des ministres,
par décret.
M. French: Parfait, ça me rassure.
Le Président (M. Rochefort): Toujours à l'article
5, Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: J'ai deux amendements à l'article
5...
M. Dean: M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): Un moment, s'il vous
plaît. M. l'adjoint parlementaire.
M. Dean: ... je voudrais simplement me protéger contre une
interprétation trop large, et, par honnêteté aussi, je
tiens à vous dire que, quand je parle de tous les organismes, je parle
de tous les organismes mentionnés ici en rapport avec l'aide sociale:
les organismes du ministère du Travail, de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu dans leurs relations avec d'autres
organismes.
Je suis peut-être moins en mesure d'assurer que c'est comme
ça dans d'autres ministères dont les organismes échangent
des renseignements, mais, chez nous, en ce qui concerne ces dossiers d'aide
sociale, c'est comme ça que ça se fait.
M. French: Je soulignerai simplement à l'adjoint
parlementaire que je suis content d'avoir ces assurances, mais je pense que la
population du Québec serait plus satisfaite si ces assurances
étaient enchâssées dans la loi.
Mme Lavoie-Roux: Oui, on va avoir une loi, mais la loi n'est pas
adoptée, alors il ne faut pas compter dessus. On a déjà
étudié un projet de loi qui avait été
étudié à l'Exécutif en novembre 1980 et qui nous a
été présenté en décembre 1981. Parfois, il
coule bien de l'eau sous les ponts.
Le Président (M. Rochefort): Vous avez une proposition
d'amendement à l'article 5, Mme la députée de
L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: II y avait quand même une demande de mon
collègue, à savoir...
Le Président (M. Rochefort): Je croyais qu'il venait de
conclure.
Mme Lavoie-Roux: Non, il demande... Peut-être que le
juriste pourrait nous aider.
M. French: Non, mon problème est réglé. J'ai
fait valoir mon objection à la
notion qu'on revient toujours avec une assurance orale, alors qu'il
aurait été très facile de l'enchâsser dans la loi.
Mais je n'y tiens pas plus que ça, parce que nous avons des amendements
de fond...
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de L'Acadie, votre proposition d'amendement à l'article 5.
Mme Lavoie-Roux: "Que le deuxième alinéa de
l'article 37.1 de l'article 5 soit modifié en ajoutant, dans la
deuxième ligne, après le mot "fournir", les mots "sur demande
écrite".
L'article se lirait donc comme suit: "Toutefois, le ministre peut, avec
l'autorisation du gouvernement et selon les conditions que ce dernier
détermine, fournir, sur demande écrite, à un
ministère ou à un organisme qui relève du gouvernement du
Québec ou d'un autre gouvernement, des renseignements obtenus en vertu
de la présente loi."
L'objet de ceci, c'est encore pour circonscrire cette demande d'un autre
ministère ou d'un autre organisme qui relève du gouvernement du
Québec. Je pense que ça officialise les choses dans les cas de
demandes de renseignements.
M. Dean: Adopté avec amendement, M. le
Président.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Oui, sauf que je crois qu'il
y a un autre amendement.
Mme Lavoie-Roux: Oui, il y a un autre amendement.
Le Président (M. Rochefort): Alors, on va attendre pour
l'adoption. Sur ce premier amendement, on s'entend, mais on fera un vote
global.
M. Dean: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de L'Acadie, voulez-vous soumettre l'autre proposition d'amendement?
Mme Lavoie-Roux: Deuxième amendement à l'article 5
du projet de loi no 30: "Que l'article 37.1 de l'article 5 soit modifié
en ajoutant, à la fin, l'alinéa suivant: "II est interdit de
transmettre à quiconque les renseignements relatifs à un membre
de la famille d'un requérant ou d'un bénéficiaire."
La raison de ceci, c'est que, contrairement, par exemple, même
à des informations qui viendraient de l'assurance- maladie... Quoique,
dans le cas de l'assurance-maladie, ce seraient des diagnostics... Mon exemple
n'est peut-être pas bon, mais on sait que les formulaires et les
différentes enquêtes de l'aide sociale ne sont pas uniquement
à l'égard de celui qui est requérant; ça peut aussi
être à l'égard des gens qui vivent avec lui ou d'autres.
C'est dans ce sens-là qu'on veut limiter.
M. Paquette: M. le Président...
M. Dean: Voulez-vous relire votre amendement, s'il vous
plaît?
Mme Lavoie-Roux: Ce serait un troisième paragraphe. "Il
est interdit de transmettre à quiconque les renseignements relatifs
à un membre de la famille d'un requérant ou d'un
bénéficiaire." (13 h 30)
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Je pense que le deuxième alinéa de
l'article 37.1 est assez clair. Il parle d'organismes qui relèvent du
gouvernement du Québec ou d'un autre gouvernement. C'est très
circonscrit. D'autre part, il y a le premier paragraphe qui crée la
règle générale et qui dit: C'est confidentiel. Je ne
comprends pas la nécessité de l'amendement.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, est-ce que le
député de Rosemont a copie de l'amendement devant lui?
M. Paquette: Je l'ai ici.
Le Président (M. Rochefort): Oui.
Mme Lavoie-Roux: Ce sont des renseignements relatifs à un
membre de la famille d'un requérant.
M. Brassard: C'est écrit à l'article 37.1, "ou
à un membre de leur famille". Tous les renseignements relatifs à
un membre de leur famille, c'est jugé confidentiel.
M. French: Oui, je trouve que le deuxième paragraphe... Je
dirai au député de...
M. Brassard: Non. Mais le deuxième paragraphe, c'est pour
les organismes publics et les ministères.
M. French: Non. Je pense que vous n'avez pas bien compris le sens
du paragraphe. Il y a une déclaration de confidentialité, dans le
premier paragraphe, qui est enlevée dans le deuxième
paragraphe.
Mme Lavoie-Roux: Dans le deuxième.
M. French: Voyons donc!
M. Brassard: Oui, mais uniquement dans des conditions
précises et uniquement...
M. French: Quelles conditions précises?
Mme Lavoie-Roux: On ne connaît pas les conditions.
M. French: Quelles conditions précises?
M. Brassard: Déterminées par le gouvernement.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais...
M. French: Oui, c'est cela notre problème.
M. Paquette: Le gouvernement...
M. Brassard: Oui, mais les renseignements sont à fournir
à un ministère ou à un organisme public.
M. French: Je crois que...
M. Dean: M. le Président, j'aimerais juste souligner
l'exemple d'un bénéficiaire de l'aide sociale ou d'une famille
qui reçoit une prestation pour un enfant d'un certain âge et cet
enfant travaille à temps plein. C'est dans le sens d'éliminer,
par exemple... Je dis un enfant; un enfant âgé de 16 ou 17 ans.
Cette personne travaille. Peut-être que la famille n'aura pas besoin ou
n'aura pas le droit de réclamer cette prestation supplémentaire.
Si on ne prévoit pas d'échange d'information entre les organismes
du gouvernement, dans ce sens-là, encore là, on risque d'ouvrir
la porte à des abus.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Westmount.
M. French: M. le Président, encore une fois, chaque fois
que nous constatons précisément ce qu'ont à l'esprit
l'adjoint parlementaire et son équipe, on est tout à fait
d'accord. Ce sont les cas ponctuels. Le problème, c'est que la loi n'est
pas rédigée en fonction de ces conditions étroites et bien
définies. La loi est très large. La loi ne protège pas la
confidentialité des renseignements personnels recueillis par les
instances mentionnées ici. C'est cela le problème. On a beau
dire, on a beau citer des exemples d'abus, on est d'accord sur ces exemples
d'abus. Il n'y a pas de question là-dessus. C'est à savoir
comment rédiger une loi qui va être déposée devant
l'Assemblée nationale du Québec pour que la Législature
puisse savoir ce qu'elle fait. C'est très large dans le moment.
Le Président (M. Rochefort): Allez-y, M. l'adjoint
parlementaire. Ensuite, je reconnaîtrai le député de
Roberval.
M. Dean: Au premier alinéa, on établit le principe
de la confidentialité des renseignements pour l'application de la
présente loi ou d'un règlement. Mais on prévoit la
possibilité que le ministre communique, à des organismes du
gouvernement du Québec ou tout autre gouvernement, des informations dans
le but évident d'éviter des dédoublements. On a un cas. Au
mois de novembre, on a découvert, par une comparaison de fichiers de
deux organismes, 600 cas de personnes qui bénéficiaient de
prêts-bourses et qui bénéficiaient de l'aide sociale. Une
personne est exclue de l'aide sociale si elle est étudiante. Ces 600 cas
découverts au mois de novembre par l'échange d'information entre
des organismes, on ne les publie pas, mais on les élimine.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Roberval.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais...
M. Gauthier: M. le Président, cet article-là, si je
comprends bien, amène une notion de confidentialité qui
n'existait pas. Tout le monde est d'accord là-dessus. Dans un
deuxième temps, tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut
éviter les abus. Je pense que, tout à l'heure, on l'a admis. La
deuxième partie de l'article est de nature à éviter les
abus. Il y a un élément sur lequel je m'interroge à ce
moment-ci. Tout à l'heure, à l'article qu'on vient d'adopter avec
l'amendement de Mme la députée de L'Acadie, à savoir que
le gouvernement peut autoriser un enquêteur, etc., Mme la
députée de L'Acadie a bien dit que le fait que ce soit le
gouvernement plutôt que le ministre, c'était beaucoup plus
restrictif et que cela permettrait d'éviter les abus. Or, à
l'article 37.1, deuxième paragraphe...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président... Excusez-moi.
M. Gauthier: Excusez-moi! À l'article 37.1,
deuxième paragraphe, le ministre peut, avec l'autorisation du
gouvernement, selon les conditions que ce dernier détermine... Alors,
si, tout à l'heure, le gouvernement était un
élément de restriction pour éviter les abus dans la
nomination d'enquêteurs, je ne vois pas pourquoi ce même pouvoir de
restriction de la part du gouvernement ne s'applique pas en ce qui concerne la
confidentialité, n'assure pas qu'on évite des abus à ce
niveau. Compte tenu du fait qu'on protège la confidentialité,
mais qu'il faut mettre un mécanisme pour éviter les abus, il
me semble que le recours au gouvernement est un élément
qui va éviter un pouvoir trop large au ministre à cet
égard.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse, mais j'ai écouté la
première partie de l'intervention du député. Ce n'est pas
par manque d'intérêt, je regardais ce qui venait après,
c'est pourquoi j'ai été distraite. Je pense que, dans le premier
cas, ce à quoi vous faites référence, il s'agissait de la
nomination des enquêteurs. J'ai perdu le fil.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, on est d'accord avec le
premier paragraphe qui est la règle générale. L'amendement
de l'Opposition viserait à exclure du deuxième paragraphe la
possibilité de donner à d'autres organismes des renseignements
non seulement sur le bénéficiaire - l'Opposition est d'accord -
mais sur des membres de sa famille. Dans certains cas, dans le cas de certaines
lois, c'est important si on pense à la jonction entre aide sociale et
prêts et bourses, aide sociale et Régie des rentes, aide sociale
et Commisison de la santé et de la sécurité du travail. Il
y a des articles de ces lois qui font dépendre le revenu d'une personne
de la situation de revenu d'autres membres de sa famille. Je pense qu'il serait
important -dans le cas du deuxième paragraphe, et dans les limites
posées par le deuxième paragraphe - qu'on permette de fournir les
renseignements, non seulement sur le bénéficiaire mais aussi sur
les membres de sa famille. C'est pourquoi je ne suis pas d'accord avec votre
amendement.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Westmount.
M. French: Je passe la parole à Mme la
députée de L'Acadie.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je me demande si la seule information que vous
voulez avoir est strictement à l'égard des revenus...
M. French: Des ressources financières.
Mme Lavoie-Roux: ... ou des ressources financières et non
pas à l'égard...
M. French: On définit tout.
Mme Lavoie-Roux: Là, c'est beaucoup plus large.
M. French: Aucune assurance que c'est limité aux
ressources financières.
Mme Lavoie-Roux: Si c'est limité au fait qu'il y ait trois
enfants ou moins qui sont aussi bénéficiaires de l'aide sociale,
je n'ai pas d'objection; mais c'est limité...
M. Paquette: En tout cas, l'amendement est beaucoup trop
large.
Mme Lavoie-Roux: Peut-être.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: La question concernant l'application m'amène
à demander a l'adjoint parlementaire, dans le cas, par exemple,
d'organismes comme Hydro-Québec ou Gaz Métropolitain, si ces
renseignements pourraient éventuellement être fournis. C'est le
cas actuellement. Je pense qu'il y a des renseignements qui sont fournis et il
y a une entente cadre entre la sécurité du revenu,
Hydro-Québec et Gaz Métropolitain. Les conséquences sont
les suivantes. Un bon nombre de bénéficiaires qui
reçoivent à l'occasion des factures qui retardent sont tenus
d'une manière quasi obligatoire d'assumer sur leurs allocations, dans un
délai, je pense, de 24 mois au maximum, le paiement de toutes les
factures. Est-ce que ça concernerait, par exemple, des organismes qui
sont susceptibles de vouloir se faire rembourser à même des
allocations?
M. Dean: On me souligne que, quand un bénéficiaire
risque d'avoir son électricité coupée pour non-paiement et
qu'il s'identifie comme bénéficiaire de l'aide sociale, une
entente est prise avec Hydro-Québec pour prévoir le remboursement
minimal des arrérages. Mais il n'y a jamais d'échanges avec un
organisme qui n'est pas payeur. Je ne sais pas si cela répond à
votre question.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: L'organisme, c'est-à-dire, par exemple, Gaz
Métropolitain ou Hydro-Québec, qui est en demande
d'arrérages, n'obtient pas de renseignements, à ce
moment-là, sur le bénéficiaire.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: M. le Président, pour revenir sur la
correction qu'on veut faire à la deuxième partie de l'article
37.1, Mme la députée de L'Acadie nous amène cette
correction, mais je ne suis pas sûr que cette correction réponde
vraiment à son attente. Elle ne semble pas s'opposer, d'après
l'argumentation de l'adjoint parlementaire, au fait qu'on puisse avoir
de l'information en ce qui a trait aux revenus de la famille et même en
utilisant les membres de la famille. Si on pouvait spécifier, soit dans
l'article ou dans la modification de l'article, cet aspect de la question, je
pense qu'on en arriverait à établir un consensus autour de la
table. Autant l'amendement que l'article comme tel, effectivement, ne
spécifient pas cet aspect de l'information. C'est trop restrictif dans
un sens et, par contre, cela peut nous empêcher de fonctionner pour
établir si la personne qui fait la demande d'aide sociale est admissible
ou pas. Je pense que, pour pouvoir trancher la question, il faut
connaître les revenus de la famille ou des membres de la famille. Ni dans
un ni dans l'autre, on n'en parle, on ne le spécifie. On s'oppose
seulement à prendre des informations. C'est trop
général.
M. Paquette: C'est le mot "renseignements" qui est trop
large.
M. Lavigne: C'est cela.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Westmount.
M. French: Oui, M. le Président. Je suis content de
l'intervention du député de Beauharnois, parce que c'est
précisément ce qu'on essaie de faire, le préciser plus.
Quant à l'intervention ou à la question de la
députée de Maisonneuve, c'est une illustration parfaite de la
mauvaise rédaction. C'est une illustration parfaite du fait qu'on est,
encore une fois, obligés d'accepter une parole, qui est donnée de
bonne foi et à laquelle on ne s'oppose pas sur le plan personnel, d'un
porte-parole qui, lui, ne serait pas responsable dans trois, quatre ou cinq ans
de l'administration de cette loi. Ce qu'on fait, ce n'est pas ce qu'on nous
demande de faire. C'est beaucoup plus, malheureusement.
Quant au député de Roberval, je pense qu'il a l'impression
que les renseignements relatifs à un requérant, etc., parviennent
à l'administration simplement par voie d'enquête. Or, ce n'est pas
du tout le cas. Il n'y a aucune relation entre l'article pour l'enquête
et l'article pour les renseignements personnels qui, inévitablement,
résident dans les...
M. Paquette: M. le Président, si vous le permettez.
Le Président (M. Rochefort): Oui, M. le
député de Rosemont.
M. Paquette: Ce ne sera pas long. Je pense que c'est le mot
"renseignements" qui apparaît peut-être trop extensif. Tout le
monde est d'accord que les revenus d'un membre, d'un bénéficiaire
et de la famille puissent être communiqués, mais il faut bien lire
que ce sont "des renseignements obtenus en vertu de la présente loi".
J'aimerais demander à l'adjoint quels sont les renseignements obtenus en
vertu de la présente loi. Sont-ils très vastes? Qu'est-ce que
cela couvre en dehors du fait qu'on doive connaître les revenus? Est-ce
le nom de la personne, son âge, son numéro d'assurance sociale?
C'est quoi, les renseignements, exactement? Si ce n'est pas très
extensif, à ce moment-là, l'article est suffisamment
précis pour que ce ne soit pas n'importe quel genre de renseignement qui
est communiqué. D'accord?
M. Dean: M. le Président, je vais peut-être
court-circuiter une réponse en vous disant que, dans mon dos, les
avocats du contentieux et Mme la députée de L'Acadie,
apparemment, se sont entendus sur un amendement.
Mme Lavoie-Roux: Bien... M. Dean: Non?
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas. Il faudrait que vous obteniez
leur opinion. Ils m'ont aidé au point de vue de la rédaction. Je
pourrais être mauvaise et dire que j'ai leur accord, mais non.
Le Président (M. Rochefort): Allez-y!
Mme Lavoie-Roux: "II est interdit de transmettre à
quiconque les renseignements relatifs à un membre de la famille autres
que ceux - cela fait un autre "relatifs", par exemple; notre formulation n'est
même pas bonne au point de vue français - relatifs à la
situation financière."
M. Dean: II y a un élément. Je ne le fais pas comme
déclaration, je le fais plutôt comme interrogation.
Mme Lavoie-Roux: Comme commentaire.
M. Dean: Par exemple, en plus de "financière", il y a des
bénéfices ou des prestations basés sur l'état
médical, les besoins spéciaux... (13 h 45)
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais...
M. Dean: II ne faut pas, en voulant protéger, fermer
tellement la porte parce qu'il y a d'autres informations qui peuvent être
nécessaires à l'application de la loi ou du règlement et
qui seraient maintenant impossibles à obtenir.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'il reste quand même que la
préoccupation que vous avez exprimée jusqu'à maintenant a
été qu'il se pourrait qu'on accorde de l'aide sociale à
une famille et qu'on ignore que d'autres membres en reçoivent, ou que
quelqu'un reçoive à la fois l'aide sociale ou des prêts et
bourses. Il ne recevra pas, je pense, d'aide financière pour d'autres
besoins spéciaux, à moins que vous ne parliez de besoins
médicaux; à ce moment-là, c'est d'un autre ordre. Ce qui
vous inquiète vraiment, c'est qu'il ne recueille pas sur deux fronts des
prestations d'aide sociale, des bourses, des prêts ou d'autres
bénéfices. Écoutez, s'il est infirme ou diabétique,
et s'il a besoin de médicaments ou autre chose, je pense que l'objectif
que vous recherchez serait atteint, c'est-à-dire qu'il ne ramasse pas
sur deux fronts à la fois.
M. Paquette: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: La lumière vient tranquillement. Si on
regarde l'article 11 tel que rédigé actuellement, on a la
réciproque, autrement dit, ce que le ministère du Travail, de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu peut obtenir de la
Régie de l'assurance automobile. Or, ce qu'on demande à la
Régie de l'assurance automobile, on doit être prêt à
le donner aussi. C'est très bien circonscrit. On dit: les noms,
prénoms, adresse, date de naissance et numéro d'assurance sociale
des réclamants ainsi que le montant et la nature des indemnités
qui leur sont versées. On pourrait reprendre exactement la même
formule.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, mais, si on le met dans la loi...
M. Paquette: On n'a pas besoin de votre amendement, on le
mettrait dans le deuxième paragraphe et cela couvrirait les membres de
la famille et les bénéficiaires.
Mme Lavoie-Roux: Bon, c'est parfait.
Le Président (M. Rochefort): Pour bien se comprendre,
est-ce que, premièrement, vous retirez votre proposition
d'amendement?
Mme Lavoie-Roux: Je vais retirer ma proposition d'amendement,
quoique je pense qu'on a assez débattu l'objectif et qu'on devrait en
avoir le mérite.
Le Président (M. Rochefort): Oui, mais ma suggestion n'est
pas...
M. Paquette: Oui, mais ce n'est pas vous qui avez trouvé
la solution.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, je vous le donne pour votre cadeau de
Noël.
Le Président (M. Rochefort): On va donc suspendre
l'étude de l'article 5 pour permettre aux légistes de
procéder, alors que les législateurs vont passer à
l'article 6.
Article 6.
Adopté?
Modifications à la Loi sur les allocations
familiales
Mme Lavoie-Roux: Un instant, excusez. Si je me retrouvais dans
mes papillons. Non, ce sont mes amendements que je veux. L'article 6, c'est...
Oui, j'ai un amendement. Non, cela va.
Le Président (M. Rochefort): Adopté?
Mme Lavoie-Roux: Non. Il est abrogé, l'article 6? Vote
nominal? Non, il faut voter contre.
Des voix: Ah! Ah!
Mme Lavoie-Roux: C'est parce qu'il est abrogé, c'est pour
cela que...
Alors, on vote contre l'article 6. C'est cela, le vote nominal sur
l'article 6, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Alors, sur l'article 6,
j'appelle un vote nominal.
Mme Lavoie-Roux: On va se faire battre...
Le Président (M. Rochefort): M. Paquette (Rosemont)?
M. Paquette: Pour.
Le Président (M. Rochefort): M. Brassard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Brassard: Pour.
Mme Lavoie-Roux: Cela est effrayant.
Le Président (M. Rochefort): M. Sirros (Laurier)?
À l'ordre, s'il vous plaît! M. Sirros (Laurier)?
Absent.
Mme Lavoie-Roux: II aurait voté pour.
Le Président (M. Rochefort): M. Dean (Prévost)?
M. Dean: Pour.
Le Président (M. Rochefort): Mme Dougherty
(Jacques-Cartier) n'est pas ici. M. Lavigne (Beauharnois)?
M. Lavigne: Pour.
Mme Lavoie-Roux: II n'est pas ici.
Le Président (M. Rochefort): M. Gauthier (Roberval)?
M. Gauthier: Pour.
Le Président (M. Rochefort): J'ai oublié Mme Harel
(Maisonneuve)?
Mme Harel: Contre. Une voix: Tant mieux!
Le Président (M. Rochefort): M. Leduc (Fabre)? M. French
(Westmount)?
M. French: Contre.
Le Président (M. Rochefort): Mme Lavoie-Roux
(L'Acadie)?
Mme Lavoie-Roux: Contre.
Le Président (M. Rochefort): L'article est adopté.
Pour: 5. Contre: 3.
Mme Lavoie-Roux: Si on avait eu Mme Dougherty et M. Sirros, on
l'avait.
Le Président (M. Rochefort): Article 7.
Mme Lavoie-Roux: Vous auriez été obligé de
trancher.
M. French: C'est une bonne chose pour la députée de
Maisonneuve qui n'était pas ici.
Mme Lavoie-Roux: Ouais. En tout cas, au moins, elle est logique
avec le comité des onze.
M. French: Oui, peut-être pour une...
Le Président (M. Rochefort): Article 7, s'il vous
plaît:
Mme Lavoie-Roux: À l'article 7, si vous voulez, je vais
vous proposer tout de suite mon amendement, pour qu'on ne prenne pas trop de
temps, à moins que le ministre n'en ait un lui-même.
M. Dean: Non, allez-y.
M. French: L'adjoint parlementaire.
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas à dire. Passez-moi mon
papillon.
M. French: L'adjoint parlementaire.
Le Président (M. Rochefort): Je vous écoute.
Mme Lavoie-Roux: "Que le paragraphe 4..." Il ne faut pas trop me
presser. "Que le paragraphe 4 de l'article 7 soit modifié en ajoutant
à la fin l'alinéa suivant: Cependant, le gouvernement doit
annuellement indexer d'un montant égal à l'indice des rentes
prévu à l'article 30 de la Loi sur le Régime de rentes du
Québec (LRQ, chapitre R-9) les allocations prévues aux deux
alinéas précédents."
Le Président (M. Rochefort): Je vais prendre le temps d'en
prendre connaissance.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous pouvez le distribuer aux
autres?
Le Président (M. Rochefort): Une seconde; avant, je vais
en prendre connaissance.
Mme Lavoie-Roux: Ah, il est bien recevable.
Le Président (M. Rochefort): Je n'en doute pas, mais je
veux être bien certain.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça, faites votre devoir, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Vous êtes bien
gentille, madame.
L'amendement est recevable. On peut le distribuer et je vous
écoute sur la présentation.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, je ne ferai pas une longue
dissertation, parce que je vais reprendre tout ce que j'ai dit dans les moments
où on nous a permis de parler de la loi. C'est un acquis pour les
familles, c'est un acquis au point de vue des allocations familiales
fédérales, c'est un acquis pour le Régime de rentes du
Québec, pour la sécurité de la vieillesse, pour les fonds
de pension, souvent généreux, des fonctionnaires, du public et du
parapublic, que cette indexation selon l'indice du Régime de rentes du
Québec.
Alors, c'est pour ça que nous croyons, surtout avec un
gouvernement qui se prépare à énoncer ou à rendre
publique - c'est vrai, j'ai oublié de demander ça à
l'article 34 -une politique familiale. Je pense que ceci se situe tout à
fait dans la norme des choses et c'est dans ce sens que je propose
l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. l'adjoint
parlementaire.
M. Dean: Bien. De non-allocation... Je l'ai déjà
dit, je n'ai pas l'intention de le redire, c'est que le gouvernement veut
se
garder le pouvoir par règlement d'ajuster les allocations et des
les indexer ou de les ajuster autrement, au moment approprié et selon
les possibilités du gouvernement.
Au deuxième alinéa, effectivement, par règlement,
on indexe, au 1er janvier, les montants supplémentaires pour enfants
handicapés. C'est une décision du gouvernement que cette
allocation de la partie de l'allocation familiale universelle et on n'est pas
capable cette année, à cause des contraintes financières
du gouvernement.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais ajouter
quelques mots. Une allocation suffisante, enfin, suffisante n'est
peut-être pas le bon mot dans le contexte actuel, mais une allocation
pour apporter un appui aux parents qui ont la responsabilité de voir aux
besoins d'un enfant handicapé qui, souvent, est l'occasion de
dépenses supplémentaires, etc., je pense que c'est un
problème. Le gouvernement peut décider, et en fait a
décidé d'y apporter une attention particulière quand il a
adopté la loi sur les allocations familiales pour les enfants
handicapés, je pense, ou, de toute façon, des dispositions dans
la Loi sur les allocations familiales. Dire que, pour régler un
problème particulier, on enlève à une autre
catégorie d'enfants qui y ont tout autant droit une indexation
régulière, cela me semble mêler les deux problèmes.
Je pense que les deux doivent faire l'objet d'une attention qui peut être
différente, mais qui n'est certainement pas, ne se situe pas dans un
contexte semblable. Vous avez enlevé des allocations à un groupe
d'enfants pour les donner à des enfants handicapés.
Évidemment, ça se plaide bien sur la place publique. Je pense
que, si on voulait faire une redistribution des allocations familiales et
enlever le principe de l'universalité, que ce soit de l'indexation, que
ce soit des allocations familiales, on aurait dû procéder
autrement. Moi je n'ai pas d'objection... D'ailleurs, le fameux principe
d'universalité pour tout le monde... C'est-à-dire que, dans un
contexte où, au fur et à mesure que les services se
développent, je pense que tout le monde... Je me demande s'il n'y avait
pas quelque chose comme ça - on l'avait dans notre programme - dans le
comité des 11; c'est drôle des fois comme on peut partager les
mêmes choses. C'est que, rendu à un certain niveau, il me semble
que notre société, en tout cas telle qu'elle fonctionne, ne peut
plus assumer ces responsabilités universelles. Si on avait voulu faire
une redistribution des allocations familiales, ce que je conteste, c'est le
principe d'universalité appliqué à la baisse pour
l'ensemble des enfants du Québec pour aller en remettre à un
autre groupe qui a des besoins - ça je ne le nie pas - c'est contre
ça que j'en ai, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Merci.
Mme Lavoie-Roux: C'est un peu comme quand on a restreint la liste
des médicaments aux personnes âgées alors que, dans un
premier temps, le gouvernement avait décidé d'ajouter, dans la
liste des personnes de 65 ans et plus couvertes par la gratuité des
médicaments, le dernier tiers qui n'était pas couvert.
Évidemment, c'est ce dernier tiers qu'elles utilisent le plus, la
Régie de l'assurance-maladie vous le dira. Au moment où nos
ressources financières deviennent très serrées, quand il y
a des abus du côté des médicaments - et c'est vrai que
ça coûte très cher des médicaments gratuits - encore
une fois, pour régler le problème ou tenter de limiter les
dégâts - si mes termes sont mal choisis, je ne les veux pas
méchants - on agit d'une façon universelle dans la restriction
des ressources mises à la disposition de ce groupe de personnes. C'est
exactement selon le même principe qu'on agit ici. C'est contre ça
qu'on s'élève. Dans ce sens-là, évidemment, je
maintiens mon amendement. Je pense que ce n'est pas à partir de la
formule que le gouvernement adopte dans son projet de loi qu'on doit
régler ce problème d'enfants handicapés.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Rosemont, sur l'amendement.
M. Paquette: M. le Président, tout en partageant beaucoup
des propos de la députée de L'Acadie, je pense qu'il faut quand
même dire que les indexations d'allocations familiales sont
indissociables de l'aide sociale. Je pense qu'on veut travailler pour les gens
les plus démunis de notre société. Jusqu'à
maintenant, le gouvernement a indexé l'aide sociale, en moyenne, de 7,8%
ces cinq dernières années. Cette année, l'indexation de
l'aide sociale sera trimestrielle et elle donnera, sur l'ensemble de
l'année, une indexation pleine et entière au coût de la
vie. Je pense que ce système - il ne faut pas en séparer les
morceaux -dans son ensemble, est plus avantageux, même pour les familles
qui ont des enfants à charge et qui bénéficient
d'allocations familiales. Dans ce sens-là, quand on regarde l'ensemble
des modifications proposées dans cette loi et ce qui en découlera
en termes d'indexation, on se retrouve avec une augmentation relative de
ressources par rapport à ce qui a été fait dans les
années précédentes. (14 heures)
Compte tenu du fait qu'il y a une réforme de l'aide sociale - on
va également regarder la réforme des allocations familiales et,
j'imagine, certaines autres sources de revenus pour les personnes
défavorisées - et compte tenu du fait qu'on doit
s'éloigner du
principe de l'universalité - c'est aussi dans le programme de
notre parti - je pense que l'article proposé peut être acceptable
à condition que l'adjoint parlementaire, comme c'est son intention, je
pense, nous assure que la réforme ne tardera pas trop et qu'on ne se
retrouvera pas encore l'an prochain avec des mesures comme
celles-là.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. l'adjoint
parlementaire.
M. Dean: Pour ce qui est de la dernière partie de la
remarque du député de Rosemont, je peux vous assurer que le
projet de loi sera déposé au printemps et permettra la pleine
discussion et l'adoption avant la prochaine période d'indexation.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Juste avant, j'avais reconnu
la députée de Maisonneuve; ensuite, je vous
reconnaîtrai.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de Maisonneuve.
Mme Harel: Quand on parle, comme l'a fait le député
de Rosemont, des allocations familiales en regard de l'aide sociale, on sait
que l'aide sociale est un revenu intégré; donc, en d'autres
termes, le montant alloué tient évidemment compte des allocations
familiales. L'aspect le plus important est peut-être plus en regard des
familles à faible revenu qui ne reçoivent pas d'aide sociale; en
d'autres termes, le demi-million de Québécois et de
Québécoises qui sont assujettis au salaire minimum.
En fait, la question de fond est celle de l'universalité par
rapport à la fiscalité. On peut fort bien convenir qu'il faut des
mesures universelles; pensons, par exemple, aux pensions de vieillesse qui sont
attribuées à l'ensemble des citoyens âgés de plus de
65 ans, indépendamment de leurs revenus, mais, évidemment, la
redistribution se fait par la fiscalité. Dans ce sens-là, je
pense bien qu'on va tous convenir, l'adjoint parlementaire le premier, que
c'est à une véritable réforme du revenu familial qu'il
faut en arriver. Je pense que c'est ce à quoi on devra travailler durant
la prochaine session et, en ce sens-là, je me dis... Peut-on s'abstenir
en commission parlementaire?
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de L'Acadie, toujours sur la proposition d'amendement.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ne voudrais pas
être méchante, je comprends la bonne volonté de l'adjoint
parlementaire, mais, quand il dit qu'il peut nous assurer, j'espère
qu'il entrevoit une nomination au Conseil des ministres parce que c'est
seulement de là - et même là, parfois, ce n'est pas
toujours certain - qu'on peut donner des assurances.
M. Paquette: On parle au nom du ministre des fois.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais c'est dans l'avenir, ce dont il nous
parle, ce n'est pas aujourd'hui.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que nous pouvons
disposer de la proposition d'amendement à l'article 7?
Mme Lavoie-Roux: Vote nominal, s'il vous plaît!
Le Président (M. Rochefort): Vote nominal.
La proposition d'amendement se lirait comme suit: "Que le paragraphe 4
de l'article 7 soit modifié en ajoutant à la fin l'alinéa
suivant: Cependant, le gouvernement doit annuellement indexer, d'un montant
égal à l'indice des rentes prévu à l'article 30 de
la Loi sur le Régime de rentes du Québec, les allocations
prévues aux deux alinéas précédents."
J'appelle le vote. M. Paquette (Rosemont)?
M. Paquette: Contre.
Le Président (M. Rochefort): M. Brassard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Brassard: Contre.
Le Président (M. Rochefort): M. Sirros (Laurier) est
absent. M. Dean (Prévost)?
M. Dean: Contre.
Le Président (M. Rochefort): Mme Dougherty
(Jacques-Cartier) est absente. Mme Harel (Maisonneuve)?
Mme Harel: Je m'abstiens.
Le Président (M. Rochefort): M. Lavigne (Beauharnois)?
M. Lavigne: Contre.
Le Président (M. Rochefort): M. Gauthier (Roberval)?
M. Gauthier: Contre.
Le Président (M. Rochefort): M. Leduc (Fabre) est absent.
M. French (Westmount)?
M. French: Pour.
Le Président (M. Rochefort): Mme Lavoie-Roux
(L'Acadie)?
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Rochefort): La proposition est
rejetée. 2 pour, 5 contre, 1 abstention.
Nous revenons au texte...
Mme Lavoie-Roux: Vous êtes toujours beaucoup de monde, vous
autres.
Le Président (M. Rochefort): ... du projet de loi,
à l'article 7; cet article sera-t-il adopté? Adopté sur
division. Article 8.
Mme Lavoie-Roux: Lequel est abrogé cette fois-ci? Selon
l'indice de la Régie des rentes du Québec. Vous comprenez qu'on
est contre, sur division, on ne fera pas le vote.
Le Président (M. Rochefort): Article 8, adopté sur
division. Article 9.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, adopté.
Le Président (M. Rochefort): Article 9, adopté.
Article 10.
Mme Lavoie-Roux: Nous sommes contre. On n'est pas pour commencer
un débat.
Le Président (M. Rochefort): Article 10, adopté sur
division.
Mme Lavoie-Roux: Si je l'interprète bien, c'est la
façon dont vous allez procéder pour fixer vos indexations
d'allocations familiales. Est-ce que je me trompe? C'est bien cela.
Le Président (M. Rochefort): Alors, l'article 10,
adopté sur division.
Article 11, pour motion de modification, M. l'adjoint parlementaire.
M. Dean: C'est le deuxième; un nouvel article 11.
Le Président (M. Rochefort): Qui remplace celui qui
était prévu au projet de loi, c'est cela?
M. Dean: Oui, c'est un nouvel article qu'on insère
ici.
Le Président (M. Rochefort): À la place de
l'article 11.
M. Dean: En vertu de la loi fédérale des
allocations familiales, le gouvernement du Québec, chaque année,
à l'intérieur de l'enveloppe déterminée par le
gouvernement fédéral, a le pouvoir de déterminer le
montant ou les montants payables à chaque rang d'enfants.
Alors, cette année, le gouvernement a décidé de
mettre la totalité de l'augmentation de revenu disponible au
troisième enfant et successivement, pour faire en sorte que ça
augmente de 18 $ par mois pour le troisième enfant. Cela, en vertu du
fait que les plus grandes familles ont tendance à être plus
pauvres; il y a un plus grand pourcentage de familles nombreuses parmi les plus
pauvres de la société. Alors, au lieu de répartir le
montant de base à raison de 2 $ par mois, par enfant, on a
concentré cela sur les troisième et quatrième enfants qui
se succèdent dans les plus grandes familles.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Rochefort): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: On est d'accord avec cet article. C'est une
disposition qui est prévue dans une entente
fédérale-provinciale voulant que les provinces puissent exercer
le pouvoir de redistribuer l'argent provenant des allocations
fédérales selon les besoins. On a une évidence ici de deux
choses. D'abord, c'est possible de négocier des ententes
fédérales-provinciales qui permettent de s'adapter aux besoins
d'une province.
Ensuite, il faut bien admettre que, dans le cas présent qui nous
occupe, le fédéral continue d'indexer ses allocations familiales.
Cela pourrait servir de bon exemple pour le gouvernement du Québec. On
est d'accord pour adopter cet article.
M. Paquette: M. le Président, quant à la
dernière remarque concernant la grande sollicitude du gouvernement du
Canada, je pense qu'il ne faut pas négliger le fait que le gouvernement
du Canada n'a pas les mêmes contraintes budgétaires, même si
son déficit est plus élevé per capita que celui du
gouvernement du Québec; il n'a pas à assumer les réseaux
d'éducation, des affaires sociales, de santé, la construction
routière. Or, contrairement au gouvernement du Québec, il a des
revenus extrêmement élevés qui proviennent de l'entente
pétrolière, et il peut se permettre de jouer les grands seigneurs
dans le régime actuel.
Le Président (M. Rochefort): L'article 11.
Modifications à la Loi sur l'assurance
automobile
Mme Lavoie-Roux: Je crois avoir quelque chose à dire.
Le Président (M. Rochefort): M. l'adjoint parlementaire,
vous voulez intervenir sur la proposition d'amendement à l'article
11?
M. Dean: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Je suis prêt à
vous entendre.
M. Dean: II y a une chose que j'ai oublié de mentionner.
Les montants sont indexés à 12,3% au niveau du premier
enfant...
Mme Lavoie-Roux: C'est ça.
M. Dean: ... mais je pourrais dire aussi, à moins je ne
m'abuse, M. le Président, que c'est un bon exemple "d'opting out" avec
pleine compensation financière qui aurait pu être...
Le Président (M. Rochefort): Les discussions
fédérales-provinciales ne se tenant pas autour de cette table,
est-ce que je déclare l'article 11 adopté tel
qu'amendé?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Sur la proposition
d'amendement, Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais simplement dire au
député de Rosemont que, d'abord, il semble qu'il y ait encore des
avantages à ce qu'on puisse conclure des ententes sur le pétrole,
à l'intérieur du Canada, puisque ça permet au
fédéral - selon son propre raisonnement - d'indexer ses
allocations familiales.
Quand le député de Rosemont dit: Vous savez, il n'a pas
les obligations du réseau des affaires sociales, du réseau
hospitalier, etc., que nous, nous avons, il faudrait peut-être qu'il
regarde son livre de comptabilité pour voir les remboursements à
50% du côté de l'aide sociale pour commencer, du réseau
hospitalier pour continuer, et ainsi de suite. Le fédéral a donc
ses obligations envers les provinces. Donc, quand vous dites: II n'a pas les
mêmes obligations du point de vue... Les obligations que vous vous
êtes créées parfois, et peut-être pas uniquement
vous, mais les autres qui vous ont précédés, c'est de
n'avoir peut-être pas été très rigoureux dans les
conventions collectives qui ont été signées et qui,
évidemment, dans le contexte actuel des conventions signées
à la veille d'un référendum, ont encore accru la
générosité traditionnelle des gouvernements.
M. Paquette: Je trouve curieux qu'on évoque ça, M.
le Président, dans une discussion sur les paiements de transferts au
Québec.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je me sens dans un autre Parlement tout à coup.
M. l'adjoint parlementaire, spécifiquement sur la proposition
d'amendement.
Mme Lavoie-Roux: ...
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. l'adjoint parlementaire.
M. Dean: Je voulais juste souligner, en citant les chiffres, que,
dans les montants d'allocations - ça peut être une information
utile ou intéressante pour les députés présents
à cette commission - la réallocation d'un montant
représente, pour un premier enfant, 12,3% - strictement l'indexation
-pour le deuxième enfant, 18,8%; pour le troisième enfant, 41%
et, pour le quatrième enfant, ça revient entre 13% et 14%. Ceci
est simplement pour votre information.
Le Président (M. Rochefort): L'article 11 tel
qu'amendé est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Rochefort): À l'article 12, il y a
une nouvelle numérotation, mais le contenu demeure le même;
l'article 12 est-il adopté? C'est le nouvel article 11.
Mme Lavoie-Roux: Le nouvel article 11?
M. Dean: Le nouvel article 12, c'est l'ancien 11.
Le Président (M. Rochefort): C'est ça.
M. Dean: C'est ça, les articles 11 et 12 du projet de loi
deviennent les articles 12 et 13.
Le Président (M. Rochefort): Le nouvel article 12 est-il
adopté? C'est l'ancien article 11 qui était au texte; c'est
ça?
M. Dean: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Article 12,
qui devient 13, adopté?
M. Dean: Adopté.
Article suspendu
Le Président (M. Rochefort): Nous revenons à
l'article 5, dont nous avions suspendu l'étude. Je sais qu'on est
à le
dactylographier, mais j'aimerais quand même, pour
accélérer les procédures - surtout que l'Assemblée
nationale nous attend pour reprendre ses travaux - que cet article soit
présenté. À qui l'honneur?
Mme Lavoie-Roux: Où est le texte?
M. Dean: La seule copie est en train d'être
dactylographiée.
Mme Lavoie-Roux: Bon, alors, on va l'attendre.
M. Dean: M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): M. l'adjoint parlementaire,
pour la présentation de l'amendement à l'article 5.
M. Dean: Cet amendement remplace le deuxième alinéa
de l'article 37.1 de la loi et il se lit comme suit: "Toutefois, le ministre
peut, avec l'autorisation du gouvernement et selon les conditions que ce
dernier détermine, fournir à un ministère ou à un
organisme qui relève du gouvernement du Québec ou d'un autre
gouvernement, des renseignements relatifs aux noms, prénoms, adresse,
date de naissance et numéro d'assurance sociale d'un requérant,
d'un bénéficiaire ou d'un membre de leur famille, ainsi que le
montant et la nature des prestations qui leur sont accordées." (14 h
15)
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Cela va.
Une voix: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Alors, la proposition
d'amendement est adoptée. Elle remplace le deuxième alinéa
de l'article 5...
M. Dean: C'est cela.
Le Président (M. Rochefort): ... à l'article 37.1.
Alors, l'article 5, tel qu'amendé, est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
M. Dean: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté.
On adopte l'ensemble du projet de loi, les préambules, les
titres, etc. Le projet de loi no 30 est-il adopté?
M. Dean: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Sur division.
Le Président (M. Rochefort): Le projet de loi no 30 est
adopté sur division. Évidemment, il y aura une
renumérotation du projet de loi.
Mme Lavoie-Roux: Vous étiez en train de me passer un
sapin, hein?
Le Président (M. Rochefort): Pas du tout, Mme la
députée. Ne me prêtez pas des intentions. Vous connaissez
mon point de vue là-dessus.
Alors, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 14 h 16)