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Etude des amendements au décret de la
construction
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Marcoux): La commission du travail, de la
main-d'oeuvre et de l'immigration est réunie pour poursuivre
l'étude des amendements que le ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre compte apporter au décret de la construction. Les membres
de la commission sont M. Bellemare (Johnson) remplacé par M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska); MM. Bisaillon (Sainte-Marie), Brochu (Richmond), Ciaccia
(Mont-Royal), Chevrette (Joliette); M. Brochu (Richmond) remplacé par
Russell (Brome-Missisquoi); M. Couture (Saint-Henri); M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes) remplacé par M. Mercier (Berthier); MM. Forget
(Saint-Laurent), Godin (Mercier), Gosselin (Sherbrooke), Jolivet (Laviolette),
Lacoste (Sainte-Anne), Laplante (Bourassa), Lavigne (Beauharnois), Lefebvre
(Viau), Mackasey (Notre-Dame-de-Grâce), Pagé (Portneuf), Roy
(Beauce-Sud).
Aujourd'hui, la commission siège de 10 h à midi, suite
à une entente entre les leaders parlementaires depuis déjà
quelques mois qui fait que, le mercredi, les commissions se terminent à
midi.
M. Pagé: C'est parce que vous étiez absent la
semaine dernière?
M. Chevrette: Oui.
M. Fontaine: Depuis quand respectez-vous les ententes?
M. Chevrette: Je n'ai pas seulement à faire cela,
surveiller...
M. Couture: On ne fait que ça.
M. Pagé: C'est dans les us et coutumes qu'on termine
à midi.
Le Président (M. Marcoux): Nous étions à
l'article 11a qui concernait l'article 17.01 du décret et j'avais dit
que je reconnaîtrais M. L'Heureux ce matin et je le reconnais.
Représentations des parties intéressées (suite)
M. L'Heureux (Réal): M. le Président, simplement
trois petits points qui ont été soulevés à la fin
de la soirée hier. M. Dumoulin a mentionné, suite à une
intervention qu'on a faite, qu'il n'y avait pas tellement de chômage dans
le cas des mécaniciens d'ascenseur parce que la semaine dernière
il y avait six compagnons à Montréal qui étaient inscrits
au Centre de main-d'oeuvre. Je dois vous dire que les statistiques du Centre de
main-d'oeuvre sont basées aussi sur les rapports
d'assurance-chômage. M. Dumoulin a répondu que les gars
n'étaient pas assez caves pour s'ins- crire au Centre de main-d'oeuvre
parce qu'ils ont des bureaux de placement, je suis à peu près
certain que ces mêmes gens ne sont pas assez caves non plus pour ne pas
s'inscrire à l'assurance-chômage.
Mécaniciens d'ascenseur
Un deuxième point que M. Dumoulin a soulevé, c'est qu'il a
dit: M. L'Heureux devrait s'informer parce que la qualification, après
une décision unanime, a été rapatriée aux parties,
c'est-à-dire la formation. Ce que je désire mentionner à
M. Dumoulin, c'est que lorsque j'ai dit que les employeurs étaient
d'accord, ce n'était pas avec le règlement sur la formation, mais
c'était avec le système qui existe dans le moment, dans notre
loi, qui veut qu'un apprenti soit un apprenti et non pas un aide. C'est
ça que les employeurs du domaine des ascenseurs veulent. Il ne faut pas
mêler les lapins avec les chevaux.
Il a aussi mentionné hier qu'avec le système qui existait
auparavant dans le domaine des ascenseurs, il n'y avait pas de grève, et
que, maintenant, cela a donné lieu à une grève. Ecoutez,
c'est vrai, c'est facile de ne pas avoir de grève. Il serait facile pour
M. Lessard, dans le moment, de régler le problème des camionneurs
à l'extérieur. Il s'agirait de tout donner. On aurait pu faire
ça nous aussi, on aurait pu tout donner, on n'aurait pas de grève
et probablement qu'on ne serait pas ici non plus. Mais on a choisi de ne pas
faire ça. On a choisi simplement de donner ce que les employeurs
pensaient qu'il était utile de donner.
Naturellement, cette année, on a eu une grève. Je ne pense
pas que ce soit un point de référence. Maintenant, sur le fond de
l'article 17.01, M. le Président, j'aimerais donner la parole à
Me Dion.
Le Président (M. Marcoux): Me Dion.
M. Dumoulin (Guy): Je pensais que j'avais le droit de
répondre, M. le Président, parce qu'on va se lancer des
accusations mutuellement. J'aurais aimé répondre moi aussi par
trois points à ce qui a été mentionné.
Le Président (M. Marcoux): Disons que vous avez le droit
de répondre, mais je pense que...
M. Dumoulin: Seulement ces trois points-là.
Le Président (M. Marcoux): J'avais reconnu la patrie
patronale. C'est un prolongement de sa pensée. Je reconnais Me Dion.
C'est la même attitude de votre côté lorsque vous dites que
vous cédez la parole à Me Décary, je le reconnais
automatiquement. Me Dion.
M. Dion (Michel): M. le Président, sauf la question du mot
"ascenseur" qu'il y avait dans l'article 17.01, sauf les ascenseurs. On se
rend
compte que le texte qui est proposé par le ministre est nettement
différent que celui qui avait été négocié
par les parties. C'est une concession patronale qui a été faite
au moment des négociations afin de régler le problème
soulevé par la partie syndicale, à savoir que certains
salariés pourraient, suite à notre négociation, subir une
baisse de salaire.
Le but de l'article c'est un article qu'on appelait, en bon
français "red circle" ou salaire gelé c'était de
garantir à ceux qui gagnaient un revenu supérieur, de continuer
à gagner ce salaire supérieur jusqu'à ce qu'il y ait un
rattrapage avec les taux de salaire qui apparaissent au décret.
Pour quelle raison? Pour la raison bien simple que le patronat, depuis
de nombreuses années, a maintenu que le décret de l'industrie de
la construction était un minimum-maximum. A notre connaissance, la
modification provient d'une prise de position du contentieux du
ministère qui a déclaré, lors de la rencontre qu'on a eue
préalablement à la publication du décret, qu'effectivement
la loi faisait que le décret était un minimum-maximum.
La modification est faite dans ce sens-là. Evidemment, nous, on a
négocié conformément à la loi et la modification
qui est présentée. Selon nous, si cela est conforme au contenu de
la loi, c'est-à-dire si c'est un maximum et un minimum, il est
évident qu'on ne peut pas s'objecter à cette modification.
Or, si on réfère aux taux de salaires qu'il y avait aux
annexes D-1 à D-15 et aux taux de salaires aux annexes E-1 et E-15 et au
contenu du décret antérieur on dit que ceux qui recevaient
légalement des taux supérieurs doivent continuer à les
recevoir jusqu'au rattrapage. La position de l'AECQ, c'est d'être
d'accord avec cette correction qui permet à l'article d'être
conforme à la loi.
Le Président (M. Marcoux): M. Dumoulin.
M. Dumoulin (Guy): Je ne partirai pas un débat sur les
arguments, je pense qu'on va passer à autre chose et essayer de
solutionner le problème.
Voici, M. le Président. Une lettre a été transmise
au ministre du Travail dernièrement, en date du 17 juin. Elle provient
des locaux des mécaniciens d'ascenseur et je tiens à la lire. Je
crois qu'elle est assez explicite; c'est la position claire et nette des
mécaniciens d'ascenseur appuyée par le conseil provincial. Elle
provient des locaux 89 et 101. "M. le ministre, cette requête, sous forme
de lettre, est pour vous demander que les mécaniciens d'ascenseurs et
d'escaliers roulants et tout autre travail connexe soient exclus de la Loi sur
les relations de travail dans l'industrie de la construction et que ce travail
devienne l'objet d'un décret à part en vertu de la Loi des
décrets de conventions collectives.
A l'appui de cette demande, j'ai l'honneur d'être mandaté
par les sections locales 89 et 101 de l'Union internationale des
mécaniciens d'ascenseurs qui comptent parmi les membres la grande
prépondérance des hommes de ce métier du
Québec.
Le mandat du soussigné, de la part des deux sections locales, est
non seulement approuvé par l'Union internationale ci-haut
mentionnée, mais plus particulièrement par M. Yves Ryan, au nom
des fiduciaires de ces sections locales en tutelle. "
Je tiens à mentionner que la lettre est écrite par Me Phil
Cutler. "Cette demande est également appuyée par M. Guy Dumoulin,
directeur général du Conseil provincial du Québec des
métiers de la construction FTQ. Nous vous demandons aussi de prendre en
considération les faits suivants:
Les taux de salaires sont supérieurs pour les compagnons et les
aides de ce métier à ceux de tous les autres métiers
visés par le décret de la construction. En fait, les taux de
salaires et les clauses "monétaires" sont établis en relation
avec ce qui existe dans les villes principales à travers le Canada et
ceci, depuis plus de 30 ans. De fait, une seule convention collective a
été en vigueur pour tout le Canada concernant ce métier
depuis plus de 50 ans.
Bien sûr, le but d'un décret à part, c'est de
pouvoir mieux refléter ce qui existe dans ce métier à
travers tout le Canada. D'ailleurs, la région de Hull accorde aux hommes
de ce métier un plus haut salaire et de meilleures conditions de travail
en conformité avec ce qui existe au Canada et ceci, en dépassant
ce qui est prévu dans le décret au Québec.
En fait, si le décret de la construction du Québec
était appliqué, les hommes de ce métier deviendraient les
moins payés en relation avec toute autre province du Canada. En
appliquant le décret de la construction, un nombre considérable
d'heures de travail seraient perdues, car, contrairement à la convention
collective pour toutes les autres provinces du Canada, le décret
permettrait qu'un travail considérable qui a toujours été
exécuté sur le chantier de construction ou à pied d'oeuvre
soit accompli non seulement en dehors de la province, mais même en dehors
du pays.
Tout le travail accompli sur le chantier de construction ou à
pied d'oeuvre est protégé par la convention collective dans
toutes les provinces du Canada, à l'exception du Québec. Etant
donné que le décret de la construction qui englobe ce
métier ne permet pas l'application de cette convention collective au
Québec, il existe un plan de bien-être depuis 1953 et un plan de
pension depuis 1962 qui sont administrés pour tout le Canada à
l'exception du Québec, étant donné que cette
dernière province est couverte par le décret de la construction
et que les bénéfices sont de beaucoup supérieurs à
ceux prévus dans le décret de la construction au Québec.
Si le décret au Québec a comme conséquence de priver les
hommes de ce métier de continuer à être couverts par le
plan de pension ou de bien-être pour tout le Canada, on verrait comme
conséquence non seulement la détérioration des
bénéfices établis depuis nombre d'années, mais il y
aurait également le danger que les hommes de ce métier au
Québec
perdraient leurs intérêts dans ces plans accumulés
pendant de longues années.
Les relations entre les compagnons et les aides, dans ce métier,
sont complètement différentes de ce qui existe dans tout autre
métier visé par le décret de la construction au
Québec. A titre d'exemple, le système à travers le Canada
assure que les compagnons qui ont oeuvré dans ce métier pendant
des années soient employés avant d'engager des aides qui n'ont
pas complété leur entraînement.
Il serait également bon d'ajouter qu'il y a un plan
d'éducation, non seulement pour aider les aides à
compléter leur entraînement, mais également pour recycler
les compagnons et le coût de ce plan d'éducation est prévu
dans la convention collective qui oblige l'employeur à verser une somme
horaire dans un fonds spécial.
Finalement, le nombre d'heures oeuvrées sur le chantier de
construction ou à pied d'oeuvre est de beaucoup inférieur au
nombre d'heures oeuvrées à l'inspection et à l'entretien
des ascenseurs et des escaliers roulants, les travaux connexes dans les
édifices complétés, et évidemment dans la plupart
des cas, depuis plusieurs années. Nous vous demandons, M. le ministre,
d'appuyer cette requête et d'accorder un décret à part pour
ce métier à travers le Québec.
En accordant cette requête, M. le ministre, nous ne vous demandons
pas de créer un précédent, étant donné que,
comme vous le savez, il existe déjà deux cas où des
métiers ont été exclus du décret
général de la construction et sont couverts présentement
par des décrets à part". Je, soussigné: Cutler, de la
firme Cutler.
M. le Président, c'est la position du conseil provincial et la
position des impliqués affiliés du conseil provincial qui se fait
ressentir. Je crois qu'elle est assez claire. Ayant vécu
l'expérience de la négociation que nous avons vécue,
concernant les mécaniciens d'ascenseurs et n'ayant pu discuter avec la
partie patronale pour résoudre le problème, et connaissant la
complexité de cette industrie à l'intérieur de l'industrie
de la construction, nous ne voyons pas d'autre solution pour le moment que de
les exclure du décret, afin que ces gens puissent s'asseoir avec leurs
employeurs et trouver vraiment une entente qui pourrait quand même
satisfaire les deux parties.
Je crois que les deux parties sont quand même prêtes
à s'asseoir pour en discuter, étant donné que nous vous
avons expliqué hier qu'il y avait déjà eu un début
de rencontre au mois d'octobre. C'est tout pour le moment, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, j'aimerais savoir du
ministre ceci: On vient de parler des problèmes particuliers des
mécaniciens d'ascenseurs. On sait que 85% de ces gens ne font que de
l'entretien. J'aimerais connaître la position du ministre, face à
la demande qui a été faite et on nous rapporte que cette position
a été endossée par M. Yves Ryan, le tuteur. Le
gouvernement pourrait-il nous donner sa position face à la proposition
qui a été faite par le syndicat?
M. Couture: Le gouvernement ne donnera pas sa position
immédiatement. Ce que je peux dire c'est que, depuis que je suis
ministre du Travail, le problème des mécaniciens d'ascenseurs
revient constamment sur mon bureau, soit par des mémoires, des dossiers
ou par des rencontres.
Je pense que je peux dire à ce moment que la requête qu'ils
nous font aujourd'hui, le message, on le reçoit. Cela se situe dans...
vraiment, je pense qu'on aura besoin de tous les intervenants du
côté patronal et du côté syndical, et possiblement
aussi de la collaboration des membres de cette commission pour revoir
l'ensemble des relations de travail dans la construction et à quel point
on doit réviser ou non la présence de certains corps de
métiers. Je pense qu'à ce moment, on n'a pas de position
arrêtée, sauf que je dois dire que les problèmes des
mécaniciens d'ascenseurs sont réels. Ils ne sont pas les seuls
qui ont des problèmes dans ce domaine, mais les problèmes sont
suffisamment aigus pour qu'on prenne un certain temps pour étudier de
quelle façon on pourrait y répondre. Alors, à la fin de la
commission, si vous permettez, dans une déclaration un peu globale,
j'essaierai de vous dire quelle orientation on prendra face à ce genre
de problème.
M. Fontaine: M. le Président, est-ce que la partie
patronale pourrait élaborer sa position là-dessus?
M. L'Heureux: M. le Président, hier, on a mentionné
que la partie patronale était composée essentiellement de trois
groupes, du groupe Labadie-Drolet, dont les membres représentent
à peu près 25% de la force dans ce métier et sont
regroupés par la CSD, donc M. Dumoulin ne parlera pas en leur nom. Elle
regroupe aussi deux autres groupes d'employeurs qui emploient seulement les
membres de l'Union internationale, soit le groupe des manufacturiers et aussi
le groupe des entrepreneurs. J'ai ici les deux membres du sous-comité,
parce que je vous ai dit hier qu'on avait un sous-comité de
formé, qui représentait ces trois groupes. Alors, j'ai
invité les deux membres qui sont directement impliqués par la
partie syndicale, c'est-à-dire qui emploie leur main-d'oeuvre. Il y a Me
Gérard Rochon, de la firme Howard Ogilvy, qui représente les
manufacturiers. Il y a aussi M. Roger Leclerc, des Ascenseurs Le-clerc, qui
représente les entrepreneurs. Alors, la commission pourra interroger les
deux si elle le désire, mais les deux m'ont demandé de vous dire
que les employeurs veulent que leurs conditions de salaires soient
négociées, de la même façon qu'elles ont
été négociées cet hiver, c'est-à-dire par
l'entremise de l'Association des entrepreneurs en construction du
Québec. Ils veulent que ce soit cette association il faut croire
qu'elle les a servis selon ce qu'ils désiraient qui les
représente en relations de travail. Alors, je pense que c'est assez
clair. On mentionne ici, dans la lettre dont M. Dumoulin a fait mention, que
les salaires ont
toujours, par tradition, été indexés à
d'autres provinces. Peut-être que, dans deux ans d'ici, ce seront
d'autres pays. Alors, je me demande si c'est notre voeu ici.
Maintenant, il y a d'autres associations nationales qui existent, par
exemple, les gens qui font du pipeline. Il existe une association nationale. Il
y en a probablement d'autres que j'oublie. Est-ce cela qu'on veut? Parce que
là, on a sorti les vitriers, on mentionnait deux métiers tout
à l'heure, je serais bien curieux de savoir le deuxième. Je
connais le vitrier et le verre plat, mais le deuxième, je ne le connais
pas. On sait qu'en 1973 on avait justement sorti les vitriers et le verre plat,
c'était le précédent. Maintenant, les mécaniciens
d'ascenseurs disent: Vu que cela s'est fait une fois, faites-le une
deuxième fois. Il est de notoriété publique que les
électriciens veulent se faire exclure du décret. J'ai ici une
série de télégrammes. Je suis certain qu'ils ont fait un
"lobbying" dans ce sens. Si c'est cela que le gouvernement veut,
écoutez, il peut le faire. Je dois vous dire que ce n'est pas cela que
les employeurs veulent. Je pense que c'était la question qui
m'était posée ici.
M. le ministre a dit: Ecoutez, il y a un problème qui
revient constamment sur mon bureau. Donc, il va falloir que je le règle.
A ce moment, c'est une invitation pour d'autres qui ne sont pas satisfaits,
à faire un "lobbying" suffisamment important pour qu'il revienne sur
votre bureau assez souvent. A ce moment, vous les incluerez dans votre
déclaration.
M. Couture: M. le Président, j'aimerais peut-être
faire un bref commentaire à cette dernière déclaration. Je
crois que le fait de dire ou bien de constater que certains problèmes
existent, se perpétuent, ne préjuge en rien qu'on prend telle ou
telle orientation à ce moment.
Je pense quand même qu'on doit reconnaître que le
gouvernement et le ministre, c'est leur responsabilité d'écouter
les gens qui ont des problèmes et d'évaluer, avec le
gouvernement, avec les membres du cabinet, dans quelle direction il faut
aller.
Maintenant, je m'inscris en faux simplement contre l'idée de
laisser entendre, parce qu'on tient compte de ceux qui ont des problèmes
et on les écoute, que, nécessairement, on va d'avance changer
tout le système. Je voudrais quand même faire cette nuance que,
pour nous, on a deux attitudes possibles: ou bien on se voile la face et on
oublie tous ceux qui vivent des problèmes, on ne les écoute pas,
ou bien on les écoute c'est ce qu'on fait depuis plusieurs mois
et on prendra nos décisions politiques.
M. L'Heureux: M. le Président, est-ce que...
Le Président (M. Marcoux): Vous voulez
compléter?
M. L'Heureux: Oui, je voudrais compléter... Le
Président (M. Marcoux): D'accord.
M. L'Heureux: ...suite à la remarque que M. Couture a
faite.
M. Couture s'inquiète du fait qu'on présume des intentions
du gouvernement. Ecoutez! Je pense qu'on a certaines raisons. Hier matin, on
s'inquiétait du fait qu'on n'était pas ici pour étudier
des légalités, mais pour renégocier. Si on lit les
journaux ce matin, on s'aperçoit que, maintenant, seul le ministre
probablement constate qu'on ne négocie pas ici. Dans le moment, encore
là, on nous dit: Ecoutez! De la façon que le ministre pose le
problème... Il dit: Ce problème est revenu sur mon bureau
tellement souvent que, maintenant, il faut que je m'en occupe.
Or, moi, ce que je dis, c'est qu'à ce moment-là c'est une
invitation pour tous les autres gens qui ne sont pas satisfaits du cadre de la
négociation qu'on vit dans le moment, de faire des interventions ou des
pressions suffisantes pour qu'à ce moment-là on s'occupe de leurs
problèmes à eux aussi. C'est dans ce sens.
Si je me suis trompé, M. le ministre, et que j'ai
préjugé, je vais être le premier à vous faire des
excuses lorsque je connaîtrai vos véritables intentions.
M. Fontaine: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Joliette-Montcalm.
M. Fontaine: ...j'avais la parole. Je n'avais pas terminé.
M. le ministre m'a coupé la parole...
M. Chevrette: Pour un climat serein, je vais lui donner mon tour,
mais je voudrais...
M. Couture: Je ne lui ai pas coupé la parole, j'ai
répondu à votre question.
M. Fontaine: Non, vous avez répondu aux
déclarations de la partie patronale.
M. Chevrette: Je ne voudrais surtout pas que l'Union Nationale se
sente frustrée.
M. Fontaine: La partie patronale, M. le Président, n'a pas
tout à fait répondu à ma question.
On m'a dit que les syndiqués, c'est-à-dire les patrons
voulaient être représentés par votre association. Mais, ce
que je veux savoir, ce sont les raisons pour lesquelles vous vous opposez
à ce que ces gens sortent du décret. On connaît leurs
particularités. Pourquoi vous opposez-vous à ce qu'ils soient
sortis du décret? Je ne vous demande pas si vous avez le mandat de les
représenter. Vous pouvez les représenter ailleurs que dans ce
décret. Ce que je veux savoir, c'est pourquoi vous vous opposez?
M. L'Heureux: Simplement pour préciser: On n'a pas de
mandat pour représenter personne, sauf à l'intérieur du
décret de la construction. C'est comme ça qu'est la loi. C'est le
premier point. Si on représente ces gens-là, on va les
représenter à l'intérieur de la loi.
Maintenant, ces gens-là font aussi de la construction. Comme il
est de notre domaine de représenter tous les gens qui font de la
construction, il serait aberrant, après avoir tout vécu le
processus du bill 290, après avoir maintenant un fait unique en
Amérique du Nord, où les patrons font, dans la loi,
obligatoirement partie d'une association et aussi les syndiqués, comme
condition de travail, doivent être dans un syndicat. C'est un fait
unique. On est les seuls. On est les premiers à avoir ça. Non
seulement on est les premiers, mais on est ies seuls. Dans le moment, on a
ça. C'était le prix à payer pour le bill 290, pour avoir
une négociation sectorielle. Quels étaient les avantages? Les
avantages étaient qu'à tous les trois ans tout le monde
s'assoyait ensemble, négociait une convention collective pour toute la
construction, pour tous les métiers, pour tous les employeurs, ce qui
faisait qu'on ne pouvait pas chevaucher des périodes de grèves et
de lock-out, comme ça se fait dans d'autres corps de métiers
où des négociations se font dans des temps différents. A
un moment donné, vous avez une ligne de piquetage des
électriciens, vous avez une ligne de piquetage des plombiers deux mois
après. Puis, finalement, vous avez une paix industrielle qui est
relativement mouvementée.
C'était ça qu'on obtenait dans la négociation
sectorielle, contre ce qu'on donnait, une syndica-lisation massive de tout le
monde, même ceux qui n'étaient pas intéressés.
C'était ça, le "trade-off". Maintenant, ce qu'on nous dit, c'est:
Ecoutez! On l'a, ça. Les gars sont tous syndiqués par la loi.
Cela, on ne veut pas le perdre. Mais maintenant, ça ferait mieux notre
affaire, par exemple, de s'en retourner et d'avoir nos patrons dans un coin
où on pourrait les serrer comme on faisait avant, plutôt que de
les avoir sous le parapluie de LaHaye qui représente, toutefois, une
force. Parce que maintenant, quand vous avez une grève vous
l'avez vu l'an passé vous l'avez pour tout le monde. Il n'y a pas
trois piqueteurs qui vont s'en aller à la porte d'un entrepreneur
pendant que les douze autres vont aller travailler chez le gars d'à
côté qui, lui, va prendre le contrat du voisin qui est sous
piquetage.
C'était ça qu'on voulait. C'était ça le but
du bill 290. Dans le moment, au fur et à mesure qu'on va morceler,
c'est-à-dire qu'on va enlever des gens qui font de la construction, on
va enlever ça, c'est qu'à un moment donné, les
élévateurs ne sont pas satisfaits des conditions qu'ils vont
avoir. Ils vont établir une ligne de piquetage devant les
édifices. Comme il y a une certaine solidarité syndicale, les
autres corps de métiers ne traverseront pas ça. Est-ce que c'est
ça qu'on veut? Si c'est ça qu'on veut, qu'on le
déclare.
Si ce n'est pas ce qu'on veut, qu'on ne dise pas qu'on a des
problèmes.
Pourquoi a-t-on des problèmes dans le domaine des ascenseurs?
C'est parce qu'on n'a jamais reconnu les lois du pays, les lois du
Québec. On veut encore se conformer à des lois qui ne sont pas
négociées ici. Si on fait une loi pour tout le monde, qu'on la
fasse appliquer par tout le monde, et non pas que ceux qui la défient,
on les sorte du décret quand cela fait leur affaire.
On a demandé aux patrons de démontrer une certaine
fermeté cette année, de se tenir debout, de ne pas acheter la
paix. On nous avait reproché d'acheter la paix à tout prix parce
que finalement, c'était le client qui payait la facture. On ne l'a pas
fait. Cela aurait été facile de ne pas avoir de grève. On
n'avait qu'à donner ce qu'on se prépare à donner ici. On
n'a pas fait cela. Maintenant, c'est à vous de prendre vos
responsabilités. Si vous voulez morceler la construction, vous le ferez,
mais on ne vous endossera pas. Je ne sais pas si cela répond à
votre question.
M. Fontaine: Cela répond à ma question. Vous
représentez les constructeurs. Qu'est-ce que vous répondez au
syndicat quand il vous dit: II n'y a qu'une infime partie des
mécaniciens d'ascenseur qui sont dans la construction?
M. L'Heureux: La loi prévoit, dans le moment, qu'au niveau
des ascenseurs encore là, c'est un jeu de mots comme l'article 18
le terme construction inclut aussi les réparations. C'est inclus
dans la construction.
Le problème plus spécifique est que la plupart des gens
qui font de la maintenance font aussi de l'installation, font aussi de la
construction. Ils ne peuvent pas avoir des gens qui vivent sous un
régime particulier à l'intérieur d'une même
unité. Comment faire si les gens qui étaient sur la maintenance
gagnaient plus cher que les gens qui sont sur la construction à
l'intérieur d'une même compagnie? C'est le problème. Je
n'étais pas là à ce moment, et mon problème, ce
sont les routes; ce ne sont pas les ascenseurs. C'est devenu mon
problème cette année parce que je me suis adonné à
être président mais ce ne le sera pas l'an prochain parce que je
ne serai plus là. Mais j'ai appris que dans le cas des ascenseurs, ils
ont été intégrés. Je pense que j'ai fait plaisir
à mes compagnons de la partie syndicale.
M. Fontaine: Maintenant, M. le Président, j'aimerais
m'adresser à M. Dumoulin.
M. L'Heureux: Simplement, je vous lirai l'article de la loi ici.
"Construction: Les travaux de fondation, d'érection, d'entretien, de
rénovation, de réparation, de modification, de démolition
de bâtiments et d'ouvrage de génie civil exécuté sur
les lieux même du chantier à pied d'oeuvre..." Est-ce cela? C'est
cela. "... y compris les travaux préalables à
l'aménagement du sol". Dans la construction, vous avez les travaux
d'érection, d'entretien, de rénovation, de réparation. La
construction comprend cela.
M. Fontaine: M. Dumoulin, vous avez parlé des avantages
sociaux accordés aux mécaniciens d'ascenseur, en particulier du
fond de pension. Croyez-vous que l'article 28.04 du décret peut
être un élément de solution pour régler ce
problème?
M. Dumoulin: Non. Vous parlez de l'article qui dit que dans les
six mois un comité doit être formé? C'est cela?
M. Fontaine: L'article 28.04 dit: "L'application des dispositions
de la présente section est suspendue dans le cas d'un mécanicien
d'ascenseur assujetti au Canadian Elevator Industry Welfare Plan et au Canadian
Elevator Industry Pension Plan."
M. Dumoulin: Je vais laisser répondre M.
Décary.
M. Décary (Michel): Dans le texte de l'article 28.04, vous
avez noté que les dispositions de la section 28 ne s'appliquent pas. A
l'article 28.04, on dit qu'un comité sera formé en vue de
l'étude et, éventuellement, de l'intégration. Entre-temps,
il n'y a aucun taux de fixé dans le décret. Quel montant les
employeurs vont-ils verser et à quel fonds vont-ils le verser? Il n'y a
rien sur le montant, ni non plus à quel fonds. Evidemment, les
employeurs à l'heure actuelle, nonobstant le fait qu'il n'y a rien
à cet effet dans le décret, certains, je pense, versent au fonds
canadien et d'autres versent au fonds québécois.
Tel que libellé, l'article 28.04, je pense, ne répond pas
aux normes prescrites par l'article 28 de la loi. Lorsque les articles 28 et 13
sont lus ensemble, on dit que le décret doit contenir des dispositions
concernant le régime de sécurité sociale pour tous les
métiers et emplois, y compris donc celui de mécanicien
d'ascenseur.
Dans le cas de mécanicien d'ascenseur, il n'y a pas de
disposition concernant le régime. On ne dit pas à quel
régime l'employeur doit verser, ni combien il doit verser. D'autre part,
en toute honnêteté, on doit dire d'après le texte qu'il y a
une volonté, toutefois, de régler un problème, de
l'étudier et de le régler, mais je vous souligne que ce n'est
qu'un des petits trous de la loi.
Enfin, on n'est pas ici pour négocier. Je veux m'éviter de
parler maintenant du problème du salaire, à l'heure actuelle,
enfin, d'une série de problèmes qui ne sont pas
réglés, absolument pas. Alors, l'article 28.04, pour
répondre à votre question, ne nous satisfait pas du tout, et est
source actuelle de problèmes.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je ne voudrais pas vouloir
faire cesser les discussions là-dessus, mais il m'apparaît que,
depuis une demi-heure, nous discutons beaucoup plus en fonction des amendements
à une loi éventuelle ou à la correction de la loi 290, ce
qui prête flanc théoriquement à des procès
d'intention ou encore à des volontés non exprimées de la
part du gouvernement. Ce n'est pas parce qu'hier soir, j'ai posé une
question parce qu'on y revient ce matin à savoir si c'est
un groupe assez particulier pour être considéré en dehors
du décret. C'est un peu la question que j'ai posée à M.
Dumoulin hier et sur laquelle j'ai demandé à M. L'Heureux
également de donner son opinion là-dessus, sauf que, depuis le
matin, on est revenu là-dessus et on essaie de regarder toute la
volonté future du gouvernement là-dessus, je pense que ce serait
le propre d'une autre commission parlementaire très explicite sur la loi
290, comme telle. Là, on jugera. Le décret ne réglera pas,
à mon sens, tel qu'il est négocié, et tel que les
recommandations du ministre ont été suggérées, tous
les problèmes d'entretien par rapport au problème de la
construction proprement dit. On pourrait regarder aussi toute la question du
verre plat, je ne sais pas qui l'a mentionné tantôt, et l'usinage
par rapport aux travaux effectués dans la construction. On sait que cela
représente des difficultés monstres et que ce n'est pas clair non
plus dans le décret, et que la loi n'est pas claire non plus
là-dessus. On pourrait aussi s'étendre sur plusieurs corps de
métiers et plus cela va aller dans la maison préfabriquée,
plus on aura probablement intérêt à s'asseoir et à
trouver des solutions concrètes à ces problèmes, mais,
d'abord en regardant la loi, parce que le décret, quand même, a
été négocié. Il y a une suggestion que je ferais
sur cette partie de discussion, compte tenu que les parties se sont quand
même exprimées beaucoup sur le sujet et que cela correspond
à certains faits qui nous sont rapportés quotidiennement, c'est
un fait, mais le ministre du Travail a annoncé qu'à la fin de la
commission, il aurait des intentions à manifester pour une
révision éventuelle. Donc, on pourrait peut-être clore ce
volet pour passer à quelque chose de plus concret et qui est l'objet
propre de la commission parlementaire, à savoir les amendements au
décret.
M. Couture: En ce qui nous concerne, nous sommes assez...
Le Président (M. Marcoux): M. L'Heureux.
M. L'Heureux: Ecoutez, j'ai d'autres commentaires à faire.
Je pense que cela peut peut-être aider le ministre dans ses intentions.
Premièrement, après consultation avec le sous-comité, on
me rapporte que ce n'est pas 85% qui font de l'entretien mais c'est 50% des
effectifs. Je pense que c'est utile.
Le deuxième point, j'ai mentionné hier qu'il y avait
beaucoup de clauses particulières à l'intérieur du
décret actuel. Il y en a beaucoup de celles-là qui portent sur
l'entretien. Je vous fais l'énumération des numéros. Vous
pourrez vérifier cela, le cas de l'entretien a été
regardé d'une façon particulière. Vous avez l'article
19.07 pour les salariés en disponibilité. Vous avez l'article
20.08 pour les congés. Vous avez l'article 22.04 pour les contrats de
service. Ce n'est certainement pas pour de la construction et le temps
supplémentaire. Vous avez 21.03, paragraphe 11, pour le
représentant local de l'entretien. Vous avez l'article 25.04, sur les
outils. Cela peut s'appliquer aux deux. Vous avez l'article 23.03, paragraphe
2, pour les primes de chefs d'équipe. L'article 28.04 pour les avantages
sociaux. Ce sont toutes des conditions particulières aux
mécaniciens d'ascenseurs.
Quand on dit qu'ils ont été oubliés dans le
stampede de dernière minute, il ne faut tout de même pas charrier.
Maintenant, tout cela encore là, je vous dirais que c'est dans la
convention collective qui a été paraphée par M. Dumoulin
et qui a été signée par M. Lamontagne. Cela parle du
service en particulier. Je pense que c'est important de faire cette
précision.
J'aimerais aussi demander à M. Dion, parce que M. Décary a
fait une intervention sur les avantages sociaux, à la demande du
député, de donner certains de nos commentaires
là-dessus.
M. Dion: Seulement une précision à l'aide de
l'article 32s de la loi, où il est prévu, et c'est ce qui rend
légal ce qui est dans le décret, à l'heure actuelle,
vis-à-vis des ascenseurs, cela permet, à ce moment, une
disposition expresse du décret qui peut modifier le montant de la
cotisation ou la contribution affectée à un régime
complémentaire d'avantages sociaux ou modifier ou abolir toute
disposition expresse du décret en regard de ce régime.
C'est ce qui a permis d'avoir dans le décret la clause
particulière pour les mécaniciens d'ascenseur. Donc, la clause
particulière du décret pour les ascenseurs n'est pas
illégale contrairement à ce que certains pourraient penser. Elle
était d'ailleurs dans l'ancien décret.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, je suis bien prêt
à procéder, comme dit le ministre, mais je pense qu'il serait de
l'intérêt de la commission de tâcher de l'éclairer
autant que possible sur tous les points auxquels on peut penser et qui par
après, pourraient embrouiller bien des cas. Les questions que je
voudrais poser aux intervenants ici, c'est d'abord pour connaître la
situation pratique dans le champ. Parce que je pense qu'on s'adresse
peut-être à quatre groupes différents qui sont
impliqués dans cela. D'abord, il y a le manufacturier d'ascenseurs en
atelier. -Même s'ils ont une convention collective pour le reste de leurs
employés autres que ceux qui travaillent spécifiquement pour les
ascenseurs, deviennent automatiquement régis par le décret. C'est
bien cela, si je comprends bien le décret, tel qu'il est
présenté. Deuxièmement, vous avez ceux qui travaillent
dans le domaine de la construction, qui sont directement frappés par le
décret. Ensuite, vous avez ceux qui sont à l'entretien. Je sais
que, dans bien des cas, ce sont des gens qui prennent des contrats, qui font de
la construction, qui donnent des contrats d'entretien. Cela aussi s'applique de
cette façon, ils sont concernés par cela. En plus, il y a aussi
l'autre groupe ou l'autre employé qui peut travailler pour une compagnie
qui a un édifice avec un certain nombre d'ascenseurs et qui engage son
employé lui-même; lui aussi a une convention collective pour ses
autres employés. C'est là que, souvent, ces décrets
causent des problèmes. Ma question est celle-ci: Est-ce qu'on est
satisfait de voir que ce décret couvre ces qua- tre secteurs sans
créer de problème interne à l'administration verticale, si
on veut, de chacune de ces conventions collectives, indépendamment du
décret?
M. L'Heureux: Là, vous avez établi quatre secteurs.
Hier, j'ai déjà établi pour le bénéfice de
la commission...
M. Russell: Je m'excuse, mais ces quatre secteurs existent,
n'est-ce pas?
M. L'Heureux: Oui. Les manufacturiers, dans un atelier.
Naturellement, la convention collective, si vous regardez son champ
d'application, ne couvre pas ce qui est fait en atelier. Cela couvre ce qui est
fait à pied d'oeuvre. Cette section est à part.
Maintenant, dans les trois autres secteurs, on l'a établi hier,
en fait, il y a aussi un groupe distinct, comme je l'ai mentionné tout
à l'heure. Il y a aussi le groupe de la CSD, qui se conforme
complètement aux dispositions de la loi du Québec,
c'est-à-dire au décret qu'on connaît et qu'on a depuis
1973. Il ne faudrait pas oublier ce groupe non plus. Je suis certain qu'il va
se faire entendre, d'ailleurs. Les trois autres groupes, les groupes que vous
avez mentionnés, on les a identifiés hier. C'est justement le
problème que je soulevais tout à l'heure. Si on permet à
ces groupes qui chevauchent d'une place à l'autre, parce qu'il ne faut
pas se leurrer, les gens qui installent, les compagnies, comme la compagnie
Leclerc, qui est ici, qui installent des ascenseurs, vont après cela,
normalement, faire leur contrat de service, parce qu'il est normal que les gens
qui installent les ascenseurs obtiennent après le contrat de service.
Apparemment, c'est la pratique. Normalement, ce sont les mêmes gens qui
vont être utilisés ou à peu près qui vont chevaucher
de la construction à l'entretien, selon les besoins. C'est le point
qu'on soulevait tout à l'heure et c'est probablement la raison pour
laquelle le législateur, dans sa logique, l'avait inscrit, étant
donné que ces gens-là travaillent au sein d'une même
unité, ils ont avantage à être régis par la
même convention. Maintenant, est-ce que cela devrait être la
convention qui est en dehors ou celle qui est ici? Nous disons qu'étant
donné qu'il y a une bonne partie de cela qui est dans la construction,
cela créerait des problèmes que le bill 290 a essayé
d'éviter, qu'il faudrait conserver ces gens à l'intérieur
de la construction et c'est le voeu des employeurs qu'on représente.
M. Russell: M. le Président, une autre petite question,
peut-être, à M. Dumoulin. Est-ce que, dans les conventions
collectives, s'il y en a, comme je l'ai indiqué tout à l'heure,
les salaires qui sont payés par cette convention collective brimeraient
les employés, les mécaniciens d'ascenseurs, par le décret
et ceux qui sont régis par le décret?
M. Dumoulin: Vous parlez de convention collective; de quelle
convention collective parlez-vous dans le moment?
M. Russell: Vous avez des manufacturiers qui ont certainement des
employés qui sont régis par des conventions collectives et,
à l'intérieur de leurs ateliers, ils ont des mécaniciens
d'ascenseurs qui travaillent à la fabrication. On me dit qu'ils ne sont
pas touchés. Vous avez aussi des gens, je l'ai mentionné tout
à l'heure et j'en connais, qui font leur propre entretien
d'édifice et qui ont des conventions collectives pour leurs
employés. Ils sont automatiquement frappés par ce décret.
Si leurs employés sont payés plus cher que les mécaniciens
d'ascenseurs, est-ce que la convention collective va les brimer ou si c'est le
décret qui va les brimer? Est-ce que vous avez certains problèmes
qui sont créés par ces conventions collectives?
M. Dumoulin: Avec la prévarication dont vous parlez,
à l'intérieur d'une convention collective, c'est définitif
que les salaires sont inférieurs aux salaires qu'on retrouve à
l'intérieur des ententes qu'on a pour les mécaniciens
d'ascenseur. Je ne peux pas vous dire les taux, je ne les connais pas, mais ils
sont vraiment inférieurs aux taux qu'on retrouve ici.
Par contre, depuis tantôt, vous posez des questions, à
savoir si l'association des employeurs est d'accord pour les maintenir. On sait
que ce sont deux positions opposées. C'est sûr qu'ils veulent les
maintenir. A l'intérieur du décret qu'on a dans les mains dans le
moment vous n'étiez malheureusement pas ici hier, mais on en a
parlé beaucoup; vous seriez peut-être un peu plus
éclairé sur le problème tout ce qui regardait les
particularités des mécaniciens d'ascenseur disparaît avec
les recommandations de modifications au décret du ministre. C'est une
inquiétude qu'on a. Je pense qu'on est justifié de l'avoir.
A la section 17 du décret, en ce qui concerne les taux de
salaires, il y avait quelque chose pour les mécaniciens d'ascenseur. A
la dernière page, il y a une lettre d'entente relative aux
mécaniciens d'ascenseur. Mais cette lettre d'entente n'apparaîtra
plus. Si on n'a pas une réponse concernant les mécaniciens
d'ascenseur, messieurs, les mécaniciens d'ascenseur vont être pris
à l'intérieur du décret tel quel.
Hier, j'ai expliqué tout cela; on n'a rien solutionné, il
n'y a absolument rien de négocié et le problème est
entier. Messieurs, si on fait cela comme cela, on a un problème entier
au niveau des mécaniciens d'ascenseur. Donc, nous n'avons absolument
rien solutionné. C'est là-dessus qu'on a discuté et c'est
très important de regarder cela attentivement. Lorsqu'on parle de les
exclure du décret, je pense que ce n'est pas tout à fait vrai de
dire que tous et chacun pourraient déposer au ministre du Travail des
requêtes, s'ils ne sont pas satisfaits d'appartenir au décret,
pour se faire exclure.
On a fourni les explications que c'était de l'entretien en
majeure partie qu'ils faisaient. J'ai mentionné 85%. Là, je viens
de parler avec les gens qui s'occupent des ascenseurs. On vous fournira les
chiffres réels, le pourcentage des gens qui sont à
l'intérieur de l'entretien. On peut vous dire qu'à
Montréal, sur 460 gars, vous avez à peu près 110 gars sur
la construction et le reste, c'est sur l'en- tretien. On ne voudrait pas
commencer, non plus, à dire: Lui, il a raison; lui, il a tort. On
donnera les chiffres véridiques au ministre.
Mais toutes ces choses ont été expliquées au
ministre du Travail et on peut vous les expliquer pendant deux jours ici. Je
suis persuadé qu'on va vous faire comprendre ce qu'est le
problème. Les gens sont ici en arrière. On les a fait venir ce
matin. Ce que vous avez, en arrière, ce sont des mécaniciens
d'ascenseur. Eux, ils vont être capables de vous parler des ascenseurs,
pas moi. Je ne suis pas un mécanicien d'ascenseur. Je suis content que
M. L'Heureux ait reconnu qu'il était un gars de route et qu'il ne
connaissait rien des mécaniciens d'ascenseur. Cela lui a pris du temps
à s'en apercevoir, mais il vient de nous le dire. Avant cela, ce sont
eux qui ont déjà bloqué des clauses, avec l'association
des routes, pour les mécaniciens d'ascenseur.
On a ici les mécaniciens d'ascenseur qui sont prêts
à vous fournir les explications que moi, je ne suis pas capable de vous
donner. Mais le problème, messieurs, je vous le dis, il est entier,
complètement entier. On n'a rien solutionné. Nous autres, on
parle de l'exclusion des mécaniciens d'ascenseur au niveau du
décret, parce qu'on sait que cela serait plus facile pour les
mécaniciens d'ascenseur, avec leurs employeurs, de trouver la solution.
Comme je l'ai expliqué hier, au mois d'octobre, ils s'étaient
assis avec leurs employeurs, ils avaient commencé à discuter et
cela allait bon train.
On leur a envoyé un télégramme pour les
arrêter de négocier, parce que vous n'avez pas le droit de vous
entendre avec celui qui vous parle. Moi, je n'ai pas le droit de m'entendre
avec les gens qui ont fourni, les membres.
Le problème est bien plus grave que vous ne le pensez. Ce n'est
pas une question de dire: Ils appartiennent à l'un ou à l'autre.
La question, c'est de dire: Est-ce qu'on va solutionner le problème? Ce
n'est pas en l'évitant qu'on va le solutionner et ce n'est pas en
forçant des gens à appartenir à quelque chose dont ils ne
veulent pas. Nous autres, si on dit: On est d'accord, c'est qu'on est
complètement libres de nos gestes. On peut être d'accord ou pas
d'accord. Le conseil provincial est d'accord et il a des raisons. Les raisons,
il va vous les expliquer. On va vous en donner plus, si vous n'en avez pas
assez, on va les faire parler, mais je pense que nos raisons sont valables.
Elles sont plus que valables. C'est tellement vrai que vous avez devant vous un
décret. A un moment donné, il y a eu une médiation
spéciale pour trouver une solution et vous retrouvez à la fin
j'espère que vous l'avez lue la lettre d'entente relative
aux mécaniciens d'ascenseur, où on dit que c'est un secteur
particulier et qu'il n'y a rien de solutionné.
Depuis ce temps, ils n'ont rien solutionné encore et on est rendu
au mois de juin. Il n'y a absolument rien de réglé. Cela veut
dire, M. le député, de je ne sais pas où...
M. Russell: Brome-Missisquoi.
M. Dumoulin: ... qu'en excluant du décret cette
section...
M. Russell: C'est en Ontario, cela.
M. Dumoulin: ...nous autres, on est drôlement inquiets en
pensant que, lorsque le décret sera complété après
la commission parlementaire, on n'aura pas de solutions pour les
mécaniciens d'ascenseur.
Messieurs, je peux vous dire que j'ai une lettre du ministre qui nous
dit qu'ils vont maintenir les conditions, etc. Il est vrai que les
mécaniciens d'ascenseur obtiennent, dans le moment, plus cher que ce qui
apparaît au décret. Il est vrai qu'ils ont des conditions
supérieures à celles qui apparaissent au décret.
Aussitôt que cela sera régularisé, si on le
régularise dans le sens que l'association patronale l'a dit, ils vont
perdre ces conditions. Ce sont les conditions d'aspect pécunaire, mais
il y a beaucoup d'autres conditions qu'ils vont perdre aussi, c'est bien
sûr. C'est un peu le problème et je pense que ce n'est pas en
essayant de l'éviter qu'on va le résoudre, ce n'est pas en
attachant des gens à l'intérieur d'un décret ou d'une loi
qu'on règle les problèmes, surtout celui-là.
J'aimerais passer la parole, moi aussi, à Me Décary, comme
cela a été fait tantôt, parce qu'il aurait quelque chose
à ajouter, lui aussi, au niveau légal.
M. Décary: Je voudrais seulement vous souligner on
l'a indiqué tantôt qu'en vue d'exclure les
mécaniciens d'ascenseur, on serait obligé de modifier la loi. Je
tiendrais à vous rappeler uniquement ceci; si les mécaniciens
d'ascenseur, en tout, y compris ce qu'on appelle de la construction, ont
été inclus ou tombent sous le champ d'application de la loi, ce
n'est pas en raison de la loi comme telle, mais en raison d'un règlement
adopté par le lieutenant-gouverneur en conseil qui, dans un premier
temps, a fait tomber sous le coup de la loi l'installation sur chantiers et,
dans un deuxième temps, a fait tomber sur le coup de la loi l'entretien.
Ce n'est pas la loi comme telle; ce n'est pas dit dans la loi, mais c'est en
raison d'un règlement.
Or, celui qui a fait le règlement, évidemment, peut aussi
le modifier ou le changer. Notre démarche, donc, ne vise pas à
proprement parler à modifier la loi, mais plutôt à modifier
le règlement.
Je tiens à vous souligner en dernier que, jusqu'en 1970,
concernant les mécaniciens d'ascenseur, il y avait un flottement. Est-ce
qu'ils étaient dans la construction ou pas? Ce n'était pas
certain. Par un premier règlement, en 1970 et un deuxième en
1972, on a éclairé la situation. Cela s'est fait par
séquences et par règlements. On demande de réviser tout
simplement ces règlements pour les éliminer. C'est tout. Ce n'est
pas comme dans le cas des vitriers où on a carrément fait une
modification à la loi.
M. Russell: M. le Président, on a tenté de me
reprocher tout à l'heure que je n'étais pas ici hier, avec
raison. C'est vrai, je n'étais pas ici hier, mais on oublie qu'il y a un
journal des Débats; j'ai le droit de le lire.
Par contre, on a laissé entendre que toutes les questions que je
posais avaient reçu des réponses hier et que le ministre
était justifié de nous proposer de continuer notre
étude.
Par contre, je sentais qu'il y avait des choses qui n'avaient pas
été dites, même après ce que vous avez dit hier, et
qui semblaient être embrouillées. C'est mon rôle, comme
membre de la commission, de poser des questions jusqu'à ce que je sente
moi-même, personnellement, que la commission est renseignée
à un point tel que nous puissions prendre une décision qui va
être équitable pour tout le monde.
Peut-être que je ne suis pas un mécanicien d'ascenseur,
mais j'ai été indirectement impliqué dans cette
organisation. Je connais peut-être le problème plus que d'autres
qui sont directement responsables dans ce domaine et qui ont à
légiférer.
Une Voix: II connaît cela plus que vous autres.
M. Russell: Je pense que j'ai été impliqué
peut-être plus que d'autres qui actuellement tentent de
légiférer là-dedans ou qui ont le rôle et le devoir
de le faire.
M. Chevrette: Que de belles pensées, alorsl M. Couture:
Apportez-moi vos lumières.
M. Russell: Le ministre n'est pas obligé d'accepter mes
remarques, M. le Président, mais c'est mon droit de les faire.
M. Couture: Je disais cela en toute bonne foi.
M. Chevrette: C'est une blague. Entendez à rire un
peu.
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre!
M. Russell: J'espère que le ministre entend à rire
et le député de Joliette-Montcalm aussi. Je le fais en toute
bonne foi, moi aussi. C'est la raison pour laquelle, ce matin, je tente de
poser des questions qui puissent éclairer la commission du mieux que je
peux. Je suis bien d'accord, je ne voudrais pas faire de l'obstruction au
travail de cette commission et je suis bien prêt à me rallier
à la suggestion qui a été faite et de procéder
à autre chose si les gens qui sont devant nous ce matin sont satisfaits
et si le ministre est assez éclairé.
M. Dumoulin: M. le député, je n'ai reproché
à personne d'être présent ou de n'être pas
présent; et ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. J'ai voulu dire qu'hier
on avait expliqué tout le problème des mécaniciens
d'ascenseur et que vous n'étiez pas présent. Je n'ai pas dit
certainement: Vous êtes ici et je vous reproche de ne pas avoir
été ici hier. Cela a été dit hier et vous n'y
étiez pas; ce n'est pas ma faute. Mais je n'ai pas à justifier
que vous y soyez ou que vous n'y soyez pas, moi.
M. Russell: Vous oubliez, quand même, que je peux lire le
journal des Débats.
M. Dumoulin: Le journal des Débats et les paroles qui se
disent, c'est bien différent, même si c'est écrit mot
à mot.
M. Russell: Non, monsieur. Le ton n'est pas écrit, c'est
vrai.
M. Dumoulin: Le ton n'est pas pareil.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, je serais tout prêt de
convenir qu'on est suffisamment éclairé sur ce point, à
l'exception, cependant, d'un élément qui est déterminant.
J'ai cru comprendre que, lorsque les mécaniciens d'ascenseur sont
retournés au travail à la fin d'avril ou à la mi-avril, un
élément important de leur décision, à
l'époque, était constitué par une lettre que le ministre
avait fait parvenir, en date du 18 avril, à M. Dumoulin. Relativement au
contenu de cette lettre, j'ai deux questions qui s'adressent au ministre, pour
être bien sûr qu'on comprend le sens de cette lettre, parce que
c'est une lettre importante, une lettre qui était probablement
déterminante dans l'évolution de la situation.
Au troisième paragraphe de la lettre, le ministre dit: "II est
aussi de mon intention de voir à ce que toutes les autres questions
litigieuses entre les parties soient réglées conformément
aux recommandations faites le 25 mars dernier par l'intervenant
désigné dans cette affaire, sauf à prévoir la
possibilité pour l'union de se faire entendre en commission
parlementaire, plutôt que de procéder à l'arbitrage en ce
qui concerne les salaires, les bénéfices d'appoint et toute autre
condition de travail."
Donc, dans ce paragraphe-là, il y a deux éléments.
Premièrement, il parle de "toutes les autres questions litigieuses"
c'est-à-dire autres que les taux de salaires et les
bénéfices d'appoint qu'ils recevaient au 1er décembre, qui
sont reconduits jusqu'à ce qu'une décision soit prise. Donc, il y
a une espèce de moratoire sur les taux. Pour ce qui est de l'avenir et
de l'application de règles nouvelles, cela fait
présumément partie des clauses litigieuses. Le ministre dit que
c'est son intention "de voir à ce que ce soit réglé
conformément aux recommandations faites le 25 mars dernier".
Deuxièmement, il prévoit que l'union pourra se faire entendre en
commission parlementaire.
Est-ce qu'effectivement, selon le ministre, ces autres choses sont
réglées par la proposition de décret tel qu'amendé?
Selon lui, du moins, est-ce que cela constitue le règlement auquel il
faisait allusion? Deuxièmement, est-ce que l'occasion d'une commission
parlementaire pour entendre l'union, c'est celle qu'on a vécue hier et
ce matin? Une fois qu'on se séparera, il pourra dire: Ils ont
été entendus et c'est fini.
M. Couture: Je dois dire deux choses, d'abord. Dans le
deuxième paragraphe il est assez important aussi de le souligner
je m'empresse d'ajouter que je considère la situation très
particulière des mécaniciens d'ascenseur parmi les
différents métiers, etc. J'ajoute alors: "C'est mon intention de
procéder à une telle réévaluation de façon
prioritaire dans le cadre et à l'intérieur de délais
à convenir entre nous."
M. Forget: Cela, c'est le paragraphe subséquent. J'y
venais tout à l'heure, M. le ministre.
M. Couture: Ah bon! Je voulais simplement dire que, par rapport
à ce paragraphe, il y a déjà eu, effectivement, un groupe
de travail avec les mécaniciens d'ascenseur. La requête qu'ils
font se situe dans cette réévaluation. L'orientation qu'on
prendra après la commission parlementaire, ce sera pour nous la
responsabilité, après les avoir entendus au long et au large et
après avoir étudié leur document, de
réévaluer possiblement leur situation dans le décret.
Pour revenir à ce paragraphe dont vous avez parlé, si vous
remarquez bien, il y a une chose assez précise: "...de voir à ce
que toutes les autres questions litigieuses entre les parties soient
réglées conformément aux recommandations faites le 25
mars". Alors, il y avait des recommandations du médiateur et, à
ce moment-là, j'avais demandé que les parties se rencontrent pour
chercher possiblement une solution ou, du moins, essayer, si c'était
possible, de se conformer à ces recommandations. Sinon, "sauf à
prévoir la possibilité pour l'union de se faire entendre en
commission parlementaire, plutôt que de procéder à
l'arbitrage en ce qui concerne les salaires, les bénéfices
d'appoint et toute autre condition de travail".
Alors, nous en sommes à cette étape et, là-dessus,
mon engagement est ferme. Pour moi, les entendre en commission parlementaire,
c'est une responsabilité que j'ai, même en ce qui concerne les
points litigieux, de prendre éventuellement des décisions.
M. Forget: M. le Président, je ne suis pas sûr que
je comprends. C'est aujourd'hui, cette commission parlementaire à
laquelle on fait allusion. Alors, après la réunion d'aujourd'hui,
à supposer qu'on termine aujourd'hui sur ce sujet, le ministre pourra
dire: Conformément à ma lettre du 18 avril, j'ai entendu en
commission parlementaire l'union.
M. Couture: II ne pourra pas simplement dire j'ai entendu.
M. Forget: Ce sera vrai aussi, selon vous.
M. Couture: Oui. Une fois qu'il a dit cela, je pense qu'il devra,
face à cet engagement, prendre ses responsabilités en
évaluant lui-même si c'est d'intérêt public de tenir
compte de telle et telle modifications possibles au décret en ce qui
concerne les mécaniciens d'ascenseur. Mais cela sera notre
responsabilité.
M. Forget: Oui, mais cela, c'est la première partie du
paragraphe. Vous avez dit, le 18 avril: C'est mon intention de voir à ce
que les recommandations du médiateur soient acceptées.
M. Couture: II n'y a pas eu entente.
M. Forget: Oui, mais l'engagement que le ministre avait pris, M.
le Président, ce n'était pas de voir à ce que les parties
s'entendent; c'était de voir à ce que les recommandations de
l'intervenant soient appliquées. Comme le ministre a le pouvoir, par des
modifications au décret, de voir effectivement à ce que les
recommandations soient appliquées, est-ce que le ministre nous affirme,
à ce moment-ci, qu'effectivement les propositions de décret
modifié, à son point de vue, les déchargent de
l'obligation telle qu'il l'avait décrite au début de ce
troisième paragraphe?
M. Couture: Pas complètement. C'est-à-dire que le
fait de passer en commission parlementaire peut être un instrument pour
le ministre afin de réévaluer possiblement d'autres
modifications.
M. Forget: Je comprends cela, M. le ministre.
M. Couture: L'engagement que j'ai pris, c'est que, s'il n'y a pas
d'entente sur des points litigieux, le ministre prend cette
responsabilité de réévaluer lui-même, après
avoir entendu les parties en commission parlementaire, si c'est
nécessaire au nom de l'intérêt public de modifier certaines
choses en ce qui concerne les mécaniciens d'ascenseur.
M. Forget: Ce qui veut dire que, maintenant que vous les avez
entendues c'est bien ce qui s'est passé; on les a entendues
conformément à cette lettre et on peut les entendre plus
longuement s'il est nécessaire vous verrez comment vous
décharger de l'obligation que vous avez assumée envers eux de
voir à ce que les autres recommandations litigieuses soient prises en
considération selon ce que vous apprendrez en commission parlementaire.
Cette partie reste à être exécutée, si je comprends
bien. Je pose ces questions-là dans l'intérêt de ceux qui
sont ici et qui ont, sur la foi...
M. Couture: Je pense qu'ils comprennent la raison pour laquelle
nous sommes ici aussi.
M. Forget: Maintenant, dans le paragraphe subséquent, vous
dites: Plus largement, une fois qu'on a, dans le fond, réglé le
problème à l'intérieur des règles et du cadre
actuel, il reste à réévaluer le cadre actuel, donc,
l'applicabilité du décret aux mécaniciens d'ascenseur et
les autres questions dont on a discuté en commission depuis quelques
heures. Vous nous avez dit tout à l'heure qu'il y a un groupe qui est au
travail. Je voudrais savoir, si cela a été fait, comment il faut
interpréter la deuxième phrase: "C'est mon intention de
procéder à telle réévaluation de façon
prioritaire dans le cadre'et à l'intérieur de délais
à convenir entre nous". Quels sont ces délais dont vous avez
convenu avec le conseil provincial ou l'Union des mécaniciens
d'ascenseur quant à la période à l'intérieur de
laquelle devrait se faire cette réévaluation du cadre global?
M. Couture: A ce moment-là, nous avions convenu du 1er
juillet pour étudier plus spécialement on l'a
souligné hier de façon assez élaborée d'ailleurs
le problème de ces mécaniciens d'ascenseur qui ont quinze,
vingt ans de service et qui, à cause du règlement no 1, ne
peuvent pas être "helpers" dans le travail de mécaniciens
d'ascenseur. A ce point de vue là, il y a eu un groupe de travail, mais
forcément il faudra prolonger le délai. A la fin des
délibérations de la commission parlementaire, ce sera important
de vous manifester notre orientation, parce que je crois que ce problème
du règlement no 1, en ce qui concerne les mécaniciens
d'ascenseur, la formation professionnelle, l'apprentissage, leur situation dans
le décret, c'est un peu plus global.
Avec un groupe de travail auquel on invite aussi la partie patronale, le
gouvernement et les mécaniciens représentés par le conseil
provincial, on met en branle ce mécanisme d'étude et de
réévaluation.
Cela ne veut pas dire comme je le répète souvent
cela ne préjuge pas, actuellement, des décisions qu'on
prendra, mais il nous semble que le problème est suffisamment aigu pour
tenter de faire une étude assez sérieuse et en profondeur.
M. Forget: Je comprends. Alors, le délai initial pour une
partie de l'étude seulement, qui était le règlement no 1
et son application aux mécaniciens d'ascenseur, vous sentez le besoin de
le prolonger. Comme vous voulez élargir le mandat du comité
d'étude à d'autres questions, a-t-on une indication, au moins
approximative? Est-ce la fin de l'été, la fin de l'automne, le
printemps prochain, le moment où on aura, en somme, une position
gouvernementale sur cette question? J'imagine que ceux qui sont
retournés au travail, et si le décret s'applique tout de suite,
ils vont devenir particulièrement intéressés à
connaître cette date.
M. Couture: Je crois comprendre que ce qui les rassure et
je voudrais publiquement aussi maintenir cet engagement est que nous
sommes prêts à étudier vraiment sérieusement le
problème. Il y a un groupe de travail qui a commencé ses travaux.
Après la commission parlementaire, nous allons suivre ce groupe de
très près, le structurer et, avec eux, convenir d'un délai
raisonnable. Je ne pourrais peut-être pas, à ce moment-ci, vous
dire jusqu'à quel mois cela pourrait aller, mais on conviendra entre
nous de ce que nous aurons besoin comme délai.
M. Fontaine: Question de règlement, M. le
Président. Si le ministre veut trop retarder les procédures, je
le soupçonne de vouloir passer le problème à l'Union
Nationale.
Une Voix: Ce n'est pas une question de règlement.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Saint-Laurent.
M. Chevrette: C'est de l'incompréhension du
problème! De l'optimisme exagéré!
M. Forget: J'espère qu'on n'est pas en face d'un
délai indéfini.
M. Pagé: La réalité
québécoise!
M. Chevrette: Ils ont hâte d'être battus!
M. Forget: M. le Président, une dernière question.
Dans ce groupe de travail, j'imagine qu'il ne s'agit pas d'un dialogue entre le
ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre et l'Union des
mécaniciens d'ascenseur seulement. J'imagine que les employeurs sont
impliqués également dans cette discussion?
Effectivement, it y a un autre forum où tout ce problème
se discute. Toutes les parties, selon le ministre, sont consentantes à
poursuivre la discussion dans l'autre forum que constitue ce comité de
travail.
M. Couture: J'espère que toutes les parties seront
consentantes à étudier et faire des recommandations au ministre
là-dessus.
M. Forget: Si les parties n'ont pas de commentaires à
faire sur ces éléments, je n'ai pas d'autres questions.
Le Président (M. Marcoux): Dans l'ordre, j'aurais M.
Dumoulin, le député de Nicolet-Yamaska et ensuite, M.
L'Heureux.
M. Dumoulin: M. le Président, je vous remercie de me
donner la parole, mais je ne l'ai pas demandée?
Le Président (M. Marcoux): Vous l'avez peut-être
demandée et vous avez peut-être répondu à une
question du député de Nicolet-Yamaska.
Alors, à nouveau le député de Nicolet-Yamaska qui
est en pleine forme ce matin.
M. Fontaine: Je veux revenir à la lettre du 18 avril. Les
modifications apportées par le ministre à l'article 17.01
satisfont-elles... Ce qui a été dit par le ministre, dans le
deuxième paragraphe de sa lettre lorsqu'il dit: "... à leur
retour au travail, les membres recevront les taux horaires de salaire et les
bénéfices d'appoint qu'ils recevaient le 1er décembre 1976
et ce jusqu'à ce qu'une décision soit prise suite aux travaux de
la commission parlementaire."
M. Couture: II y aura une décision après les
travaux de la commission parlementaire, s'il y a lieu.
M. Fontaine: Les modifications qu'on apporte rencontrent-elles le
but visé par ce paragraphe?
M. Couture: Les modifications actuelles? On a convenu qu'ils
recevraient les taux qu'ils recevaient avant le 1er décembre 1976. Les
modifications actuelles, c'est une hypothèse qui n'est pas finale, et
c'est la raison pour laquelle nous entendons les parties là-dessus.
M. Fontaine: On dit: "... jusqu'à ce qu'une
décision soit prise suite aux travaux..."
M. Couture: Après les travaux, oui.
Le Président (M. Marcoux): M. L'Heureux.
M. Fontaine: Un instant, M. le Président. On a
parlé, tout à l'heure, de sortir du décret les
mécaniciens d'ascenseur. Vous avez l'Office de la construction qui a
sûrement des vues là-dessus. Le ministre pourrait-il nous dire si
l'office a fait des recommandations au ministre relativement aux
mécaniciens d'ascenseur?
M. Couture: Pas directement. Il y a des membres de l'office qui
participent à des travaux au ministère. Ils participent aux
travaux, mais il n'y a pas de recommandations directes de l'office
là-dessus.
M. Chevrette: Ce n'est pas le rôle de l'office non plus de
faire des recommandations sur le contenu des décrets.
M. Couture: Des recommandations politiques, ce n'est pas le
rôle de l'office.
M. Chevrette: II pourrait théoriquement faire des
suggestions d'amendements à la loi.
M. Fontaine: Je comprends, mais il a sûrement des
problèmes d'application de la loi et il a sûrement des vues
là-dessus.
M. Couture: Mais c'est à l'intérieur des groupes de
travail, avec le ministère, qu'ils font part des problèmes qu'ils
vivent et des suggestions qu'ils peuvent considérer importantes à
nous donner.
M. Fontaine: Merci.
Le Président (M. Marcoux): M. L'Heureux.
M. L'Heureux: M. le Président, tout à l'heure, M.
Dumoulin a fait un peu une rétrospective de ce qui est arrivé
hier, pour le bénéfice de M. Russell. J'aimerais peut-être
aussi apporter certains éclaircissements ici, étant donné
que les paroles sont plus précises que les écrits.
M. Russell: Je vais être choyé ce matin. M.
L'Heureux: Pardon? M. Russell: Je vais être choyé ce
matin. M. Dumoulin: Privilégié.
M. L'Heureux: On a mentionné tout à l'heure qu'il
n'y avait rien de négocié encore là, je sais que je
me répète sur certaines choses que j'ai déjà dites,
mais je vais essayer de les dire dans des termes un peu plus précis.
Le Président (M. Marcoux): Pourquoi vous
répéter?
M. L'Heureux: ...dans le domaine des ascenseurs.
Tout à l'heure, M. le Président, j'ai mentionné une
série de huit clauses particulières qui ne s'appliquent qu'aux
ascenseurs en plus de toutes les clauses générales. Cela a
été signé par la partie syndicale. C'est inscrit dans la
convention collective et dans le décret qu'on a. Il y a certainement
quelque chose de signé, quelque chose de négocié. Si vous
regardez la lettre d'entente, dans le deuxième paragraphe, c'est
stipulé que ce sur quoi on va s'être entendu va être inclus
au décret. Cela l'est, dedans. On peut peut-être renier certains
engagements verbaux, mais on ne peut toujours bien pas renier ce qui est
écrit en noir et blanc. Il reste quoi à négocier? C'est
cela que le conciliateur a essayé de déterminer, l'hiver dernier,
parce qu'il faut toujours bien situer le débat. On dit qu'il n'y a rien
de négocié. Il reste quoi à négocier?
Si vous regardez le rapport du conciliateur, vous allez vous apercevoir
que, dans les demandes syndicales, il y avait naturellement les clauses
à incidence salariale, mais, à part cela, le reste,
c'était la préfabrication qui n'était pas
négociable, d'après le conciliateur, le règlement sur les
apprentis qui n'était pas négociable, d'après le
conciliateur, les avantages sociaux qui étaient déjà
couverts par une lettre d'entente à l'intérieur du décret,
et les clauses monétaires. C'était cela qu'il restait à
négocier. Vous avez beau fouiller dans leurs demandes, vous allez vous
apercevoir que c'est cela.
Dans le moment, l'article 17.01 répond en partie à
l'incidence salariale. On a dit hier: Ces gars-là vont perdre $2. Mais
ils gagnent combien, dans le moment? Peut-être que je ne connais rien
dans le domaine des ascenseurs, mais je suis renseigné.
Dans le moment, ce qui est payé, dans le domaine des ascenseurs,
c'est-à-dire le 29 avril, au moment où cela a été
promulgué, il y avait les employés de la CSD qui gagnaient $9.69,
parce qu'ils étaient à l'intérieur du décret,
qu'ils suivaient le décret et que c'était payé
provincialement. Il y avait les manufacturiers qui payaient $10.05, parce
qu'ils n'avaient pas donné l'augmentation de la convention du "armour
agreement", à partir du 5 juillet dernier. Il y avait un autre
manufacturier qui, lui, l'avait donnée, la Compagnie Montgomery, mais
à cause du règlement anti-inflation, elle payait $10.70. Il y
avait les gens de Québec, parce qu'ils ne sont pas par rapport à
Toronto, ils sont par rapport à Ottawa. Eux autres gagnaient $10.87. Le
décret actuel est de $10.97. Tous ces gens ne subissent donc pas de
préjudices dans le moment.
Il y avait, par contre, $11.42 qui étaient payés par le
troisième groupement, non pas celui de la CSD, non pas celui des
manufacturiers, mais simplement celui des entrepreneurs qui était de
$11.42. Ce sont ceux-là, dans le moment, qui subissent un
préjudice, mais pas de $2. Encore là, ce ne sont que ceux de
Montréal, parce que ceux de
Québec gagnent $10.87. Il gagnaient $11.42, et maintenant ils ont
$10.97. Vous savez, à un moment donné, il ne faut toujours bien
pas charrier. C'est justement la raison pour laquelle la lettre d'entente
était là. C'est que, du côté patronal, on voulait
s'informer. On reconnaissait qu'un entrepreneur de route n'était pas
aussi bien informé qu'il aurait dû l'être, mais vous devez
reconnaître que j'en sais un peu plus maintenant. Je laisse
évaluer les entrepreneurs que je représente qui semblent penser
que j'en sais assez pour parler en leur nom.
C'est cela la situation dans les ascenseurs, c'est cela qu'il reste
à régler. Il ne faut pas charrier. On dit qu'on a
été invité et qu'on a convenu d'une date, le 1er juillet.
Ce n'est pas vrai, cela. On n'a convenu de date avec personne. M. Couture dit
qu'il a convenu cela avec la partie syndicale. Il a le droit de consulter qui
il veut pour se faire éclairer.
Le seul mandat qu'on a on s'est rencontré une fois, c'est
Me Michel Dagenais qui nous représente c'est sur la qualification
professionnelle, non pas sur autre chose. On s'est rencontré simplement
une fois jusqu'ici. On a rencontré nos employeurs; on a obtenu un mandat
d'eux et on est prêt à recommencer. C'est la seule façon
dont on a été consultés nous de la partie patronale,
jusqu'à maintenant, dans le domaine des ascenseurs. Je ne sais pas si
cela éclaire la commission.
Il y a un autre point que j'aimerais aborder, ce serait par M. Dion sur
l'aspect légal.
M. Dion: Voici, M. le Président, c'est pour relever
quelque chose qui est allé assez loin dans la conversation et qui a
été soulevée concernant le champ d'application de la loi.
Le champ d'application de la loi des ascenseurs, on l'a défini
tantôt, on a lu le texte de la loi, on a dit: Pour nous, c'est couvert
dans ce champ d'application de la loi générale. Il y a eu, c'est
vrai, le règlement no 1. Mais le règlement no 1, dans ses
attendus, dit ceci: "L'article 2a de la Loi des relations de travail permet au
lieutenant-gouverneur d'édicter tout règlement jugé
nécessaire pour préciser davantage le champ d'application". Donc,
le règlement no 1 n'a pas créé une juridiction pour les
ascenseurs, il a précisé le contenu de la loi. C'est de cette
façon qu'on a eu le règlement no 1 qui définit le champ
d'application et qui précise que, pour les ascenseurs, l'installation,
le montage, la réparation, l'entretien sont couverts.
Deuxième point, M. le Président, c'est le suivant. C'est
qu'on est actuellement dans le cadre de la discussion de l'article 17.01.
L'article 17.01 a été cité devant la commission sous
prétexte que l'article que nous avions négocié avec la
partie syndicale et que les deux avaient signé, cet article aurait, dans
son contenu, une certaine illégalité. Selon ce qui nous a
été dit par le contentieux du ministère, c'est qu'on ne
pouvait pas créer un "red circle" ou un gel de salaire pour des salaires
qui étaient antérieurement illégaux. L'argument du
contentieux du ministère était à l'effet que le
décret étant un minimum et un maximum, on ne
pouvait pas se référer à des taux qui
étaient payés illégalement selon le décret
antérieur.
Donc, ce que le ministre propose à l'heure actuelle, c'est de
rendre cette clause conforme à la loi du maximum et du minimum, que le
contentieux a reconnue, je pense. Or, la modification qui est faite par le
ministère crée le problème des ascenseurs que M. L'Heureux
a illustré. Nous, on avait dit: Sauf pour les ascenseurs dont le taux
sera de telle façon gelé, etc. Les autres, c'est ça le
"red circle". C'est le ministre, à l'heure actuelle, qui fait sauter la
clause du "sauf les ascenseurs". Ce n'est pas nous qui la faisons sauter. Nous,
on l'a signée cette clause.
Si on dit, dans l'article 17.01, par interprétation du
contentieux, que le décret est un minimum-maximum, ce avec quoi on est
d'accord depuis longtemps du côté patronal, si on dit ça,
ce n'est pas notre faute si on est obligé de faire sauter des choses qui
étaient illégales avant. Nous, on n'a pas d'autre choix que
d'être d'accord avec le contentieux du ministère et de dire: Oui,
c'est vrai que c'est un minimum et un maximum. S'il y a eu des taux
payés en vertu d'ententes qui viennent de l'extérieur de notre
pays, on n'a pas à les respecter. Donc, on n'a pas à faire une
clause dans le décret qui regarde ces bons hommes. Si le taux de
l'article 11.42 devient un taux au sens du contentieux du ministère, un
taux qui était illégal, évidemment, par la clause du
ministre, ce taux n'a pas à être respecté dans notre texte
de décret.
Il faudra revenir. Là, on se sert de l'article 17.01 pour
discuter un paquet de taux de salaire. Je sais qu'on a annoncé le tireur
de joint, etc. Evidemment, on peut reprendre toutes les négociations sur
les taux de salaire et on va avoir de très longues discussions et on va
sortir des chiffres. Mais si on en reste au contenu de l'objection qui a
été proposée, c'est une objection légale sur le
fait que le décret est un minimum-maximum et les conséquences que
cela a dans le texte et que ça devrait avoir dans notre texte. Si on
reste à ça, c'est évident que, pour nous, c'est un
principe qu'on reconnaît. Si la clause du ministère
reconnaît ce principe, on ne peut pas être autrement que d'accord.
Il n'y a pas à étendre la discussion. On ne veut pas se servir de
l'article 17.01 pour refaire le texte de tous les taux de salaire du
décret. Il me semble que c'est nettement déborder ce sur quoi le
ministre nous a consultés.
Il nous a consultés sur une illégalité qu'il y
avait à l'article 17.01 et on parle de taux de salaire, on parle de
conditions particulières pour les travailleurs d'ascenseurs, on parle de
sortir ou non ces gens du décret, on parle de leur donner un
décret spécial, alors qu'on sait.que la loi est globale, à
l'heure actuelle il y a un champ d'application, ça s'applique aux
ascenseurs. Les gens ont essayé de s'entendre et il n'y a pas eu
d'entente. Alors, so what? C'est ça la loi de la négociation.
Le Président (M. Marcoux): Je n'ai pas d'autre demande...
le député de Saint-Laurent.
M. Forget: Le ministre nous a indiqué que, dans le
comité d'étude, un groupe de travail pour regarder la situation
très particulière des mécaniciens d'ascenseurs parmi les
différents métiers, etc., et la nécessité de
réévaluer tout ça, les parties seraient impliquées.
Une des parties vient nous dire: On a été consultés, mais
sur un aspect bien particulier de ça.
Si maintenant le mandat est élargi pour dépasser les
problèmes du règlement no 1 et traiter de toute la question de la
situation des mécaniciens d'ascenseur, le ministre a-t-il l'intention de
consulter, également, l'AECQ sur l'ensemble du problème et pas
seulement sur un aspect particulier?
M. Couture: Oui, je dois dire que la partie patronale a fait
savoir au ministère de fait je pense qu'ils sont venus à
une rencontre qu'ils attendaient la commission parlementaire; ils ne
voulaient pas s'impliquer de façon ferme et continue sans qu'on ait
d'abord la commission parlementaire.
De fait il y a eu des rencontres avec le groupe syndical, vous me
rectifierez si ce n'est pas vrai.
M. L'Heureux: Je vous rectifie, j'aimerais savoir la partie
patronale, je pense que c'est moi qui en suis le porte-parole et normalement je
me tiens assez au courant des déclarations qui sont faites
d'où vous tenez votre information. Maintenant, il y a une chose
qui...
M. Couture: C'est-à-dire qu'on pourrait peut-être
éclaircir cela. L'invitation qui avait été faite,
concernant le deuxième paragraphe, c'est évidemment sur la
qualification professionnelle. Face à cela on avait demandé
à la partie syndicale et à la partie patronale de participer
à un groupe de travail pour étudier ce problème.
L'information que j'ai est qu'on nous aurait dit que vous attendiez, que vous
ne vouliez pas qu'on avance trop là-dessus immédiatement.
M. L'Heureux: Encore là, la commission parlementaire, ce
n'est pas nous autres qui l'avons demandée et ce n'est pas nous autres
qui l'avons souhaitée et, comme vous avez pu voir, ce n'est pas nous
autres qui l'avons désirée. Alors ce n'était certainement
pas la tribune à laquelle on voulait participer à une
négociation. Maintenant, je ne doute pas que vous ayez des informations
dans ce sens, mais d'après moi elles n'ont aucun fondement,
c'est-à-dire qu'elles ne viennent pas de chez nous. Quant à nous,
notre position est assez claire dans le domaine des ascenseurs.
Maintenant, une chose qui m'inquiète, ici, c'est que le mandat,
du moins le prétexte en vertu duquel on est ici, c'est pour examiner des
modifications que vous vous proposez de faire. Dans le cas des ascenseurs, je
ne les vois pas les modifications. Il faut toujours bien étudier des
modifications précises. Quelles sont les modifications? Parce que
et encore là je lis bien le texte de la loi il faut
connaître les modifications pour que vous soyez capables d'écouter
nos représentations sur ces modifications. Si j'ai bien compris votre
réponse au député Forget, vous dites: Je vais
écouter d'une façon globale et, après cela, je
déciderai des modifications que je vais faire. Peut-être que je me
trompe, je ne suis pas habitué à la procédure
parlementaire, mais il me semble que dans les autres cas vous avez dit: La
modification qu'on veut faire, on veut mettre une virgule ici, on veut changer
le terme "employeur" pour le terme "entrepreneur", qu'en pensez-vous?
Dans le cas des ascenseurs, il faudrait au moins examiner le texte des
modifications, le sens des modifications que vous proposez. Je pense
qu'à ce moment-là étant donné que le
prétexte c'est l'article 18, l'ordre public au moins cette partie
de l'article 18 serait conforme. Est-ce que je me trompe?
M. Couture: Non, c'est bien simple, le fait est que les
modifications proposées ne règlent pas le problème des
mécaniciens d'ascenseur dans leurs revendications actuelles. On peut
évaluer que c'est réglé, cela est une décision
politique possible, mais j'ai pris l'engagement, et je pense qu'on a
passé pas mal de temps là-dessus, d'écouter l'ensemble du
problème des mécaniciens d'ascenseur. Si il y a une
décision politique pour modifier, autrement que ce que vous avez devant
vous, je pense qu'il va falloir amender la loi, purement et simplement, parce
qu'actuellement on est dans un cadre légal avec les modifications
proposées.
M. L'Heureux: Alors, là on parle d'amendement à la
loi et non pas d'amendement au décret.
M. Couture: Si on voulait répondre aux attentes des
mécaniciens d'ascenseur et si le gouvernement faisait
l'évaluation qu'ils subissent une injustice importante ou qu'il y a des
droits acquis qu'on devrait respecter, etc. c'est pourquoi je voudrais
que l'on réévalue l'ensemble du problème je pense
que vous êtes d'accord avec moi qu'il faut déborder de ce qu'on a
là.
M. L'Heureux: Ecoutez, M. le ministre, je pense qu'encore
là c'est important. J'avais l'impression que nous étions ici pour
étudier des modifications au décret et non pas des modifications
à la loi. Dans le moment, vous nous dites: Les modifications qu'on a
dans l'idée sont des modifications à la loi. Si c'est cela,
d'accord, cela dépasse le cadre de ce que j'en attendais.
M. Couture: C'est deux étapes, mais je ne voulais pas que
l'on se prive de la possibilité, à l'occasion de cet article,
d'écouter les mécaniciens d'ascenseur, dans les problèmes
généraux qu'ils ont soulevés depuis plusieurs mois.
C'était lié, aussi, à un engagement que je leur avais fait
de les écouter.
Vous avez eu raison en ce qui concerne le décret lui-même,
c'est cela que nous avons devant nous. Si jamais nous avons des
décisions à prendre, face à certaines revendications des
mécaniciens d'ascenseur, cela déborde ce qu'il y a là.
Alors, cela est une autre étape que nous suivrons, nous au
gouvernement.
M. L'Heureux: Vous voulez dire que s'il y a des modifications
spécifiques, au décret, que vous vous proposez, par la suite de
les avoir écoutées, vous allez, encore là, entendre les
parties sur ces modifications, tel que le stipule la loi. C'est cela, sur des
modifications précises. Je pense que c'est important que la
précision soit faite. Est-ce que c'est cela?
M. Couture: C'est-à-dire qu'avec le contentieux on avisera
s'il y a nécessité, après d'autres modifications,
d'écouter de nouveau les parties. Mais il y aura, quand même, ce
groupe de travail pour les mécaniciens d'ascenseur, avec la partie
patronale, la partie syndicale, le gouvernement, qui étudiera l'ensemble
du problème.
M. L'Heureux: Oui, mais là je pense que... Ecoutez, je ne
veux pas me faire charrier...
Le Président (M. Marcoux): Une question de
règlement est soulevée.
M. Chevrette: C'est justement pour éviter le charriage. M.
le Président...
Le Président (M. Marcoux): Une question de
règlement n'est pas précédée de commentaire.
M. Chevrette: C'est un fait. M. le Président, on ne
commencera pas à discuter. Ce que je ne veux pas, c'est qu'on commence
à discuter la procédure qu'il faudra suivre advenant d'autres
amendements; il y a une réglementation qui existe, il y a une loi qui
précise une procédure. Le gouvernement se conformera à la
procédure et s'il ne se conforme pas à la procédure...
Le Président (M. Marcoux): Ce n'est pas une question de
règlement, c'est un commentaire et une remarque sur les
discussions...
M. Chevrette: J'espère qu'elle est comprise.
M. L'Heureux: Alors, ma question, M. le Président, on n'y
a pas répondu. C'est qu'on nous dit: Messieurs, on veut entendre vos
commentaires sur des modifications qu'on se propose de faire. On écrit
les modifications et on nous demande de s'entendre en premier et à
défaut de s'entendre, à ce moment-là, vous dites: Ecoutez,
le ministre peut décider. Mais, pour s'entendre il faut les
connaître. Dans le moment on ne connaît pas les modifications.
Alors, ce que je veux, c'est d'être bien certain qu'on ne comprend pas le
fait que vous nous ayez entendus comme pouvant faire n'importe quelle
modification sans nous les soumettre, au préalable, par le processus
normal, c'est-à-dire nous les soumettre pour qu'on s'entende, à
défaut de quoi vous les soumettez à une commission parlementaire
pour qu'on les discute. Voilà ma question.
M. Couture: Vous avez parfaitement raison.
Dans le cadre du décret, on doit vous entendre pour les
modifications sur lesquelles vous ne vous entendez pas entre vous. C'est
l'article 18. Alors, nous en restons là. Si le gouvernement veut
intervenir d'une autre façon, face à un corps de métier
dans la construction, c'est une autre étape, c'est un autre processus.
Là, vous avez l'assurance qu'en ce qui concerne le décret et les
modifications on respecte l'article 18.
M. Dion: M. le ministre, excusez-moi...
M. L'Heureux: Je donne le droit de parole à M. Dion.
M. Dion: M. le Président, je pense que vous nous avez
donné deux positions et deux précisions. Dans le premier cas,
vous avez dit: S'il est question d'amender la loi, les parties syndicale et
patronale vont être consultées. Je pense que M. Forget vous a
posé cette question et vous avez dit: Oui, la partie patronale et
syndicale...
M. Couture: Oui, dans le cadre d'un groupe de travail.
M. Dion: D'un amendement à la loi. Vous venez de
préciser que si vous avez présenté des modifications dans
le décret pour satisfaire certains problèmes des ascenseurs,
à ce moment, vous nous proposerez ces modifications et le processus de
l'article 18 agira.
M. Couture: Exactement, vous avez raison. D'ailleurs on n'a pas
le choix.
M. L'Heureux: Non, mais je voulais être certain que je
comprenais bien.
M. Forget: Ce que je voulais soulever, c'était
l'application de l'article 18 si jamais le ministre arrivait avec de nouvelles
modifications à la suite de ces conclusions; je pense que
l'échange est très clair là-dessus. Le ministre s'est
engagé à soumettre d'autres modifications, si jamais
c'était la voie qu'il adoptait.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, je voudrais tout simplement
me faire éclairer sur un point qu'on a soulevé tantôt
concernant les salaires payés. Je n'ai pas très bien compris.
Dans la lettre du ministre du 18 avril, on dit: A leur retour au travail, les
membres recevront les taux horaires de salaires et les bénéfices
d'appoint qu'ils recevaient au 1er décembre 1976. Je voudrais savoir de
façon précise, au 1er décembre 1976, quel était le
taux de salaire reçu par un mécanicien d'ascenseur. Est-ce que ce
taux était conforme au décret?
M. L'Heureux: Alors, je vais commencer un peu comme tout à
l'heure, je vais essayer d'être bref. Les taux que je vous ai
donnés tout à l'heure sont exactement ceux du 1er
décembre, sauf que, dans le cas de la compagnie Montgomery, ces gens, au
1er décembre, payaient le taux de salaire avant d'avoir eu le "roll
back" de la loi antiinflation. Après cela, ils ont payé le taux
de salaire qui leur a été imposé par la loi
anti-inflation, parce qu'ils suivaient la loi qui existait, celle qu'on a
abolie par la suite. C'est la raison pour laquelle on a insisté sur le
1er décembre plutôt que les taux qui existaient au moment de la
promulgation du décret. C'est la raison pour laquelle je vous ai dit
tout à l'heure $10.70, parce que c'était le taux qui était
payé à ce moment-là.
Alors, on voulait s'assurer, du côté syndical, que les gens
de la compagnie Montgomery recevaient ce qui existait avant la loi. Les taux
qui sont payés au moment où je vous parle sont $10.97 partout
parce que tous les autres ont été rattrapés à
l'intérieur des $10.97 depuis le 1er mai, sauf que les salariés
de l'union internationale, uniquement de la région de Montréal,
reçoivent $11.42 dans le moment.
Alors, cela veut dire que tous les autres, les gens de la CSD qui
recevaient $9.69 reçoivent $10.97 parce que, écoutez, le 1er
décembre cela suppose simplement pour Montgomery tout le reste à
rattraper. Les gens de la CSD reçoivent $10.97, les gens des
manufacturiers reçoivent $10.97, les gens de Québec, des deux
groupes, reçoivent $10.97 et les salariés de l'union
internationale, d'après la loi, ceux de Montréal reçoivent
$11.42 à cause de la clause du "red seal" qu'on fait disparaître
dans le moment. C'est certain qu'en faisant disparaître cette clause,
légalement, ces gens vont baisser à $10.97. Ce sont ces gens que
la clause 17.01 défavorise.
M. Fontaine: On se trouve à les baisser à
$10.97.
M. L'Heureux: De $11.42 qu'ils recevaient à $10.97 dans le
moment. Alors, ils vont perdre $0.45 parce que leur taux, d'après le
contentieux du ministère, était un taux qu'ils avaient obtenu
illégalement. Donc il ne peut pas être reconnu. Une clause de "red
seal" ne peut pas le reconnaître comme l'a expliqué notre
avocat.
M. Fontaine: Combien cela représente-t-il de personnes?
Combien de membres?
M. L'Heureux: On n'a aucune idée. Je ne veux pas vous
avancer des chiffres. Je pourrais facilement dire que c'est la majorité,
mais je ne le sais pas.
M. Dumoulin: Je tiens à ajouter, si vous n'avez pas
d'objections, que la région de Hull a $11.42 comme la région de
Montréal. Que la région de Hull a le même taux que les
autres de Montréal.
M. Fontaine: Ils vont être baissés eux aussi. M.
Dumoulin: Certainement.
Le Président (M. Marcoux): Si les membres de la commission
sont d'accord, j'appellerais l'article 12 maintenant.
M. Dumoulin: M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Oui. Vous avez une
objection?
M. Dumoulin: C'est que nous n'avons pas terminé l'article
11. On avait mentionné qu'on discutait les annexes, l'annexe B, et
là vient le problème qui a été mentionné
tantôt, les tireurs de joints, les problèmes des ferrailleurs, les
problèmes d'autres métiers tels que calorifugeurs qui avaient
été mentionnés hier pour discussion.
M. Couture: On avait convenu qu'on en disposait tout de
suite.
Le Président (M. Marcoux): Allez-y.
M. Dumoulin: Merci, M. le Président, je vais passer la
parole à Me Laurin.
M. L'Heureux: M. le Président, excusez-moi. Encore
là, hier, M. le ministre a déclaré que la commission
parlementaire que nous avions n'était pas pour négocier, mais
était simplement pour envisager certaines modifications. Maintenant, je
me demande dans quel cadre on regarde ces modifications. Ce sont des taux dont
on a convenu. Ce sont des taux qui sont à l'intérieur d'une
convention collective dûment signée. S'il faut commencer à
réévaluer toute la masse salariale, le processus qui a fait
l'approche, c'était une clause à incidence
générale. Est-ce l'intention ici de donner à tout le monde
la possibilité de recommencer à négocier son taux?
Le Président (M. Marcoux): Vous avez soulevé votre
point. En tant que président de commission je vais donner la parole a
tous les membres de la commission qui désirent poser des questions sur
les sujets qu'ils entendent bien aborder. Si j'ai bien compris l'intention des
membres de la commission hier, c'était d'aborder l'ensemble de ces
sujets. S'il y a des membres de la commission qui entendent poser des questions
ou avoir des informations, je considère que c'est leur droit.
Sur le même sujet? Sur cela, disons que ma décision est
rendue.
M. Dion: Je vais parler autrement sur le même sujet.
Le Président (M. Marcoux): Ce sera la même
décision, alors...
M. Dion: Ce que je veux vous dire c'est...
Le Président (M. Marcoux): Je veux appliquer la
décision de la commission. Hier, pour moi c'était clair, sauf
erreur, que les membres de la commission ont indiqué qu'à propos
de l'article 11a on a énuméré l'ensemble des
problèmes qu'on voudrait discuter en abordant cet article. Aucun membre
de la commission ne s'est opposé à ce qu'on discute de l'ensemble
de ces problèmes.
M. Couture: M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Oui, M. le ministre.
M. Couture: Je pense qu'on va redire jusqu'à la fin de la
commission qu'il n'y a pas de négociations, même s'il y en a qui
pensent qu'on négocie. On ne demande pas à la partie syndicale,
en évoquant certains problèmes des tireurs de joie, de joints
ce seront peut-être des tireurs de joie s'il y a une
décision favorable, on va soustraire cela du journal des
Débatsil n'y a qu'un pas, vous savez.
Evidemment, on ne demande pas à la partie patronale si elle est
d'accord ou non sur tel taux des tireurs de joints. Pas du tout. C'est cela la
négociation, c'est de savoir s'ils sont d'accord et si on en ajoute ou
on en retranche. Mais la commission parlementaire se donne le droit, et je
pense que c'est utile pour tout le monde, d'écouter des
représentations des parties sur certains problèmes qu'elles ont
vécus ou qu'elles vivent encore devant le décret qui est devant
nous.
C'est uniquement cela et j'espère qu'on est bien certain que
c'est dans ce cadre, qu'on travaille.
M. Dion: M. le Président, si vous me le permettez, on ne
peut pas être au courant de tous les règlements qui
régissent votre commission. On essaie, autant que possible, au fur et
à mesure, de s'y adapter. Voici ce qui arrive, à l'heure
actuelle: il y a des nouveaux sujets qui sont apportés. Nous pouvons
dire honnêtement que, dans certains cas, nous pouvons être pris par
surprise. Il y a des choses que nous savons et cela ne nous surprend pas que
les gens les ramènent ici, parce que cela fait assez longtemps qu'ils
pleurent pour les avoir. Mais il y a des choses nouvelles qui pourraient nous
arriver et nous ne serions pas en mesure, à ce moment, de nous y
préparer et d'y répondre.
La commission parlementaire est cohvoquée pour étudier des
modifications et nous devons donner les motifs pour lesquels nous ne pouvons
pas nous entendre avec l'autre bord. Comment voudriez-vous que nous puissions
donner les motifs pour lesquels nous ne pourrions pas nous entendre avec
l'autre bord et, à ce moment, être capables de donner des choses
intelligentes et logiques à la commission, si nous ne sommes pas au
moins avisés des choses que les gens veulent amener?
Deuxièmement, comment puis-je vous donner les motifs pour
lesquels je ne peux pas m'entendre avec la partie syndicale, alors que
j'apprends, ce matin, qu'il y a des demandes, des choses qui pourraient tomber
sur la table et que je n'ai même pas discutées avec elle? Je ne
peux pas vous dire si je ne peux pas m'entendre avec elle. Peut-être
pourrais-je arriver à m'entendre si je les connaissais. Peut-être
que, si elle veut enlever la pause-café durant le temps
supplémentaire, je serais prêt à m'entendre. J'ai
peut-être des demandes patronales.
Nous allons vous demander ceci, M. le Prési-
dent: S'il y a des choses nouvelles ici, cela peut entrer dans le cadre
de votre commission et satisfaire les gens. Qu'on nous en fasse la liste et
qu'on la dépose immédiatement. Nous déposerons aussi la
liste des choses qu'on voudrait voir corriger. J'espère que nous aurons
le même service de votre commission que celui que vous donnez à la
partie syndicale. Si on veut corriger des choses dans le décret qui
n'ont pas été plaisantes, nous en avons peut-être un maudit
paquet nous aussi à corriger dans le décret! Nous donnerons avant
à la partie syndicale le temps de les voir, pour qu'elle puisse se
préparer et nous donner les motifs pour lesquels elle ne peut plus
s'entendre avec nous.
M. Couture: M. le Président, il n'est pas du tout exclu
que la partie patronale, à l'occasion des explications qu'elle doit nous
donner, en vertu de l'article 18, fasse des représentations par rapport
aux modifications proposées. Si c'est pour nous informer davantage de
certains problèmes reliés au domaine de la construction,
vécus à travers telle et telle clause du décret, nous ne
demandons pas mieux.
M. Dion: M. le ministre, nous nous sommes toujours dits
prêts à travailler et à coopérer avec le
ministère, en vue de créer une industrie saine et en paix. A
l'heure actuelle, de reprendre les choses, on parlait du tireur de joints
tantôt, nous devons vous dire qu'il en a été longuement
discuté durant la négociation, cela a été soumis
à nos membres, les gens chez nous ont pris des décisions. Cela a
peut-être été soumis trois fois, pour le
bénéfice de la partie syndicale, pour les rendre heureux. A ce
moment, nous allons reprendre ici un très long discours, à peu
près nul. Pour nous, nous sommes dans l'article 17, qui est un "red
circle", à l'heure actuelle, qui préserve les droits de salaire
antérieurs. A moins qu'on arrive avec des choses nouvelles, les cas
qu'on pourrait vous soumettre, du moins ceux qu'on présume qui s'en
viennent, ne sont pas des cas de gens qui perdent du salaire par le nouveau
décret. Ce sont des gens qui ne sont pas satisfaits du salaire qu'ils
ont eu dans le nouveau décret.
Si on nous soulevait, par exemple, le cas du tireur de joints ou du
calorifugeur qui, par le nouveau décret, perd du salaire la
clause du "red circle" ne règle pas son problème cela
entrerait dans le sens de la discussion que vous avez à l'article 17.01.
Mais ce n'est plus cela. On discute des annexes pour ajouter des taux de
salaire qui ne sont pas suffisants ou satisfaisants à la partie
syndicale. On peut reprendre le décret de A à Z. C'est
peut-être cela qu'on est en train de préparer et de faire,
à ce moment-là, mais, nous, de la partie patronale, nous vous
demandons de faire déposer la liste par la partie syndicale. Cela ne
veut pas dire que nous l'acceptons, mais faites-la déposer pour que nous
ayons au moins l'occasion de trouver nos choses et d'être capables de
nous défendre honnêtement. Si c'est le cas, si la partie patronale
en vient à cette conclusion, nous allons vous déposer la liste
des choses que nous n'aimons pas et nous discuterons avec vous jusqu'au mois de
juillet. Nous n'en avons pas d'objection.
Le Président (M. Marcoux): L'adjoint de M. Décary a
demandé la parole.
M. Laurin (Robert): Robert Laurin.
Le Président (M. Marcoux): Comment?
M. Laurin (Robert): Robert Laurin.
Le Président (M. Marcoux): Laurin?
M. Laurin (Robert): C'est cela. Oui.
Le Président (M. Marcoux): M. Laurin.
Tireurs de joints
M. Laurin (Robert): J'aimerais, M. le Président, pour
situer un peu le débat et pour le bénéfice des
commissaires, rappeler qu'hier, au cours de l'après-midi, mon
associé, Michel Décary, a débuté avec le
problème des mécaniciens d'ascenseur en précisant qu'il y
avait également le problème des tireurs de joints. Mon
associé a effectivement demandé au président s'il devait
poursuivre l'explication en ce qui concernait les tireurs de joints ou s'il
devait s'arrêter là de façon à... Oui, M. le
Président?
Le Président (M. Marcoux): Je vous prierais d'être
le plus bref possible dans votre introduction parce que les membres de la
commission étaient là et que cela a déjà
été clarifié hier.
M. Laurin (Robert): En ce qui concerne le problème de
salaires, à priori et suivant l'explication bien générale
et bien défensive qui est donnée par la partie patronale, cela
peut paraître a priori une question, de négociation. Ce que je
comprends de la démarche de la partie patronale c'est d'essayer de
tendre un peu l'hameçon en disant: On n'est pas pour recommencer
à discuter la question salariale à l'occasion de cette commission
parlementaire. J'ai l'intention d'expliquer aux membres de la commission que la
demande salariale ou la difficulté d'ordre salarial qui vous est
exposée en est une qui relève clairement de l'article 18. La
partie que je représente, c'est-à-dire les tireurs de joints, par
le biais du conseil provincial, n'a pas l'intention d'utiliser ce forum pour
négocier des avantages salariaux supérieurs. Ce que j'ai
l'intention de démontrer, c'est que ce groupe de gens qui constituent un
corps de métier, évidemment minoritaire à
l'intérieur de l'ensemble de l'industrie de la construction, a fait
l'objet d'une discrimination qui est flagrante. Il a manifestement perdu des
droits acquis. C'est dans cette perspective que le ministre du Travail a, en
vertu de l'article 18, le pouvoir d'intervenir. J'attirerais l'attention des
commissaires sur les dispositions de l'article 18 dont nous avons
discuté hier. Je n'ai pas l'intention de reprendre l'argumentation qui a
été
échangée de part et d'autre. Je veux cependant y faire
référence dans le but suivant: II faut reconsidérer le
mécanisme de la négociation dans le secteur de la construction.
Il ne faut pas le perdre de vue. Vous avez dans un secteur, dont la dimension
est large, bien entendu, un mécanisme qui veut que, d'une part, vous
ayez une association de salariés représentative pour tout le
monde et que vous ayez une association d'employeurs qui soit, de la même
façon, représentative pour tout le monde. Donc, vous êtes
en présence de deux parties qui doivent négocier des conditions
de travail pour un tas de gens, au nom d'un tas d'employeurs et pour un tas de
salariés.
Le mécanisme a énormément d'avantages. On a
évidemment parlé de grèves, de l'addition de grèves
et de lock-out, je n'ai pas l'intention de répéter les avantages
que cela peut avoir. Je vous souligne cependant que le système qui est
mis de l'avant en vertu de la loi de la construction présente des
dangers. Et le danger, c'est qu'un groupe de personnes qui est minoritaire
fasse les frais d'une négociation dans certaines circonstances sur
lesquelles je vais appuyer tantôt. C'est dans cette optique que je vous
soumets que le législateur a prévu que le ministre du Travail
peut intervenir. Comment expliquer qu'à la suite d'une
négociation, qu'à la suite d'une entente qui est conclue entre
les parties on ajoute un droit supplémentaire au ministre d'intervenir?
Je vous rappellerais, par comparaison, les mécanismes qui existent dans
le Code du travail, où la convention collective qui est signée
entre les parties est finale. Elle est déposée en vertu de
l'article 60 et c'est final. Il n'y a pas d'intervention du ministre. Il n'y a
aucune forme d'intervention possible.
Contrairement à cette situation que vous avez sous l'égide
du Code du travail, vous avez une possibilité d'intervention
additionnelle du ministre du Travail. Pour quelles fins? Dans le but de
protéger l'intérêt public. Or, cette possibilité
d'intervention est justement reliée au fait que, dans le secteur de la
construction, on a un mécanisme de négociation qui est tout
à fait différent et où ou prétend qu'une
association de salariés est représentative pour l'ensemble des
salariés et où on prétend qu'une association d'employeurs
représente tous les employeurs. Ce n'est pas notre intention de
prétendre que les associations, en place ne sont pas
représentatives. C'est cependant notre intention de prétendre
que, dans la mesure où les mécanismes de négociation sont
sabotés, dans cette mesure, dans la mesure où les règles
du jeu sont sabotées, il est possible, dans la mesure où il y a
discrimination, pour le ministre d'intervenir.
Evidemment, c'est une distinction qui est excessivement importante et je
pense qu'on n'a pas tellement d'alternative que de s'y attarder. Il est facile
de dire: Vous avez négocié, vous avez conclu une convention
collective, les jeux sont faits, si vous avez des plaintes à faire,
faite-les auprès de l'association représentative. Si
c'était le cas, l'article 18, dans sa dernière partie,
n'existerait pas. Quant à la légalité des clauses, c'est
déjà prévu à l'article 32 de la loi. A ce moment,
il serait inutile de prévoir ce qui est prévu au dernier
alinéa de l'article 18. Or, il faut effectivement que la dernière
partie de l'article 18, qui dit que le ministre peut intervenir si les parties
n'ont pas d'entente, il faut que cette partie de la loi ait un sens; le sens
que je vous soumets, c'est dans la mesure où il y a une discrimination
à l'égard d'une minorité et dans la mesure où les
règles de jeu, dans la mesure où le processus de
négociation n'a pas été respecté, dans cette
mesure, le ministre du Travail doit intervenir.
Dans les faits et j'essaie d'y aller d'une façon assez
systématique parce que, évidemment, je comprends qu'on ajourne
à midi que s'est-il passé? Je n'ai pas l'intention de
revenir sur les incidents de la grève, vous aurez probablement
l'occasion de les entendre, en tout cas quant aux parties qui sont pertinentes;
je vous souligne cependant que pour les fins des tireurs de joints, il n'y a eu
aucune espèce de négociation, que ce soit entre l'association
patronale représentative et le conseil provincial ou le local que je
représente, c'est-à-dire les tireurs de joints.
Il y a une offre salariale qui a été déposée
et qui a placé le conseil provincial devant deux choix: ou signer la
convention collective et, à ce moment-là, évidemment,
rattraper, dans la mesure où l'ordre public est atteint, le
préjudice subi par la voie de l'article 18; ou, et c'est peut-être
la solution qu'on pourra mettre de l'avant, quant à la partie patronale,
refuser de signer la convention collective en disant: Nous allons
protéger les droits de la minorité et indépendamment
qu'une majorité soit d'accord avec les dispositions de la convention
collective, nous allons continuer la grève pour les tireurs de
joints.
Or, il y avait deux possibilités. La possibilité qui a
été choisie, et qui est tout à fait normale, dans les
circonstances, c'est de signer la convention collective et non pas de
renégocier, au niveau de la commission parlementaire, mais tout
simplement et c'est un minimum de s'assurer que les droits acquis
soient respectés. Or, on n'a pas l'intention, ici et on le verra
rapidement au niveau des chiffres de négocier des taux de
salaires supérieurs. Tout ce qu'on demande et on le verra
tantôt de façon plus détaillée c'est que les
droits qui étaient acquis, au niveau de l'échelle salariale,
soient maintenus. Aller plus loin que cela, c'est de la négociation et
il n'est pas possible de le faire. Cependant, mettre de côté cet
historique salariale, cela est de la discrimination et, effectivement, permet
au ministre d'intervenir.
On doit comprendre, et je le prévois tout de suite, l'argument,
évidemment patronal surtout qu'il me reste deux minutes
parce qu'on en a déjà discuté hier et qu'évidemment
cela va revenir sur le tapis. Je fais tout de suite la distinction de
façon qu'elle soit claire.
Dans les chiffres maintenant, j'aurai probablement pas...
Le Président (M. Marcoux): Je pense que vous avez eu le
temps de faire le portrait global. Au lieu d'entrer dans les détails, il
faut qu'à midi je lève l'assemblée.
Voulez-vous continuer pendant une minute?
M. Laurin (Robert): Non...
Le Président (M. Marcoux): Je dois informer les membres de
la commission que le leader du gouvernement a indiqué, hier, qu'il avait
l'intention de donner avis pour que la commission siège ce soir,
à compter de vingt heures.
Je n'ai pas dit qu'il avait donné avis, j'ai dit qu'il avait
manifesté son intention de donner avis pour vingt heures ce soir.
M. Forget: Cela n'est pas certain.
Le Président (M. Marcoux): Alors, la commission ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 heures)
Reprise de la séance à 17 h 20
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du travail, de la main-d'oeuvre et de l'immigration est de
nouveau' réunie. Pour cet après-midi, les membres sont: M.
Fontaine (Nicolet-Yamaska), qui remplace M. Bellemare (Johnson); M. Bisaillon
(Sainte-Marie), M. Brochu (Richmond), M. Ciaccia (Mont-Royal), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm), M. Couture (Saint-Henri), M. Mercier (Berthier), qui
remplace M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes); M. Forget (Saint-Laurent), M.
Godin (Mercier), M. Gosselin (Sherbrooke), M. Jolivet (Laviolette), M. Lacoste
(Sainte-Anne), M. Laplante (Bourassa), M. Lavigne (Beauharnois), M. Lefebvre
(Viau), M. Mackasey (Notre-Dame-de-Grâce), M. Pagé (Portneuf) et
M. Roy (Beauce-Sud).
A la fin de la séance de ce matin, M. le ministre, vous aviez
demandé la parole.
M. Couture: J'avais demandé la parole. Si vous le
permettez, M. le Président, j'aimerais dire un mot à propos de
notre procédure et de nos travaux.
Je voudrais faire remarquer à la commission parlementaire et
à ceux qui sont ici, qui ont été convoqués par la
commission parlementaire, que nos travaux devraient se terminer normalement
demain soir, à 18 heures. Nous avons devant nous 40 minutes; demain
matin, 3 heures et, demain après-midi, une heure et demie, à peu
près.
M. Pagé: S'il n'y a pas de retard.
M. Couture: Si l'Opposition ne nous fait pas faire trop de votes
enregistrés.
M. Pagé: Je m'excuse, M. le Président. Pour le
bénéfice du journal des Débats et des gens qui ont eu
à attendre une bonne partie de l'après-midi, s'il y a eu un
retard dans le début des travaux de la présente commission, ceci
n'est pas dû aux questions qui auraient pu être posées ou
soulevées à l'Assemblée par l'Opposition officielle, mais
bien et je vous le souligne respectueusement par un retard que je
ne vous attribue pas personnellement, M. le Président, mais par un
retard de la présidence.
M. Chevrette: De quelques minutes.
M. Couture: Ne prolongeons pas le débat
là-dessus.
M. Pagé: Non, non.
M. Couture: Nous en prenons note. Je' veux simplement signaler,
M. le Président, que j'aimerais demander à ceux qui ont à
se faire entendre de synthétiser davantage leur représentation.
Nous ne sommes pas ici pour régler des problèmes. Nous sommes ici
pour entendre les parties sur les sujets qu'on a déjà
acceptés au départ. C'est dans cet esprit, sachant ce qu'il nous
reste
de temps, que j'inviterais les gens à s'autodiscipliner. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. Laurin, vous aviez la
parole. Oui, M. le député?
M. Jolivet: Seulement un instant. Concernant ce que le
député de Portneuf vient de dire, après
vérification, c'était à 20 heures, ce soir, que l'ordre du
jour avait été donné, au niveau de l'Assemblée
nationale, et non pas à la fin de la période des questions. Je
suis allé vérifier. C'est pour cela qu'il n'y a pas de
président. C'est un quiproquo qui s'est fait...
M. Pagé: C'est encore pire. Cela démontre que vous
n'avez pas d'organisation en haut.
M. Jolivet: Je m'excuse. Nous sommes tous dans la même
difficulté, actuellement. Ce midi, en quittant, le président
avait dit qu'il y aurait un avis de motion pour siéger à 20
heures, ce soir. Tout le monde est parti d'ici avec l'impression que
c'était à la fin de la période des questions.
M. Chevrette: C'est un malentendu au niveau des leaders.
M. Pagé: Organisez-vous en haut, et commençons.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, messieurs! Les
choses étant ce qu'elles sont, je donne la parole à M.
Laurin.
M. Laurin (Robert): J'ai expliqué ce matin la question du
pouvoir du ministre, a la lumière du concept d'intérêt
public. J'ai essayé d'insister et de le faire le plus clairement
possible, parce que je n'ai pas l'intention de répéter et je n'ai
pas l'intention que les parties se relancent la balle. Je pense que le point a
été suffisamment discuté jusqu'à maintenant pour
que les membres de la commission et le ministre du Travail puissent
décider là-dessus.
Au moment de l'ajournement, j'en étais à la question des
chiffres. Il y a une parenthèse que je voudrais faire. C'est sur la
négociation. Il est important que les membres de la commission sachent
que l'offre patronale a été faite en bloc pour tous les
métiers et que la partie patronale a complètement refusé
les clauses salariales. Plus particulièrement en ce qui concerne les
tireurs de joints, il y a eu de nombreuses démarches faites autant par
les représentants du conseil provincial que par les représentants
de l'association en cause et jamais l'employeur n'a accepté de
négocier.
Je pense, MM. les commissaires, que l'obligation de négocier de
bonne foi qui est à l'origine du mécanisme dont on a
discuté a complètement été mise de
côté. Et je vous demanderais d'en prendre note.
Maintenant, quant aux chiffres, la situation est la suivante. Nous
prétendons que l'écart salarial qui existe entre deux groupes de
métier, soit les plâtriers et les tireurs de joints, a
complètement été chambardé. Il est important, en
vérifiant l'annexe B du décret, de constater, aux sections 16 et
17 du mémoire, que le plâtrier et le tireur de joints, pour une
partie, font le même travail, ce qui est appelé le tirage de
joints. C'est-à-dire que vous avez deux classifications qui font; en
partie, le même travail. Les chiffres qui me sont donnés sont les
suivants: dans la région de Montréal, vous avez des
plâtriers, vous avez environ 100 plâtriers qui font uniquement du
plâtre ou du travail avec des matériaux connexes; vous avez
environ 700 plâtriers qui font du tirage de joints et vous avez environ
700 tireurs de joints dans la classification des peintres. Or, vous avez
environ 1400 salariés dans la région de Montréal qui font
le même travail. Il appert que, de façon historique, ces gens, qui
font le même métier, avaient des marges salariales très
minimes. Pour la région de Montréal en particulier, depuis 1966,
l'écart de salaire a toujours été, entre le plâtrier
et le tireur de joints, de $0.10. Il y a eu une modification à cause
d'une augmentation sous forme de pourcentage qui fait que cet écart de
salaire a été majoré à $0.11.
J'évite pour l'instant et je comprends que la commission
parlementaire a passablement de pain sur la planche de reprendre et de
citer tous les chiffres depuis 1966. J'invite cependant les membres de la
commission à vérifier, depuis 1966, les taux de salaire qui
existaient entre le plâtrier et le tireur de joints, pour constater que
depuis ce temps-là, et même avant, l'écart de salaire entre
ces deux métiers qui font le même travail, pour une partie, a
toujours été de $0.10 ou $0.11.
Je vous invite maintenant à consulter la table de salaire qui a
été mise de l'avant par l'employeur et qui a dû être
acceptée dans les circonstances que j'ai expliquées, pour
constater qu'en date du 1er mai 1977, l'écart de salaire est
passé à $0.53 pour la même région de
Montréal. Vous allez également constater que l'écart sera
également majoré à $0.65 dans un avenir prochain,
c'est-à-dire à la date de l'augmentation subséquente.
C'est donc dire que tout l'historique est non seulement un historique salarial
et j'insiste là-dessus mais qui s'appuie également
sur une parenté de métiers. Il ne s'agit pas tout simplement de
prendre un métier, comme par exemple celui de plombier, et de dire:
Voici un écart entre le tireur de joints et le plombier. Evidemment, il
serait toujours possible de faire des comparaisons de ce genre. Il s'agit bien,
dans les faits, de deux métiers qui sont fortement apparentés. Ce
qui explique, historiquement, un écart de salaire qui est minime et qui
l'a toujours été.
Maintenant, à la lumière de cette augmentation de salaire,
je vous soumets que les droits acquis de ce métier et de ces
salariés ont été complètement mis de
côté. Et sans reprendre l'argumentation quant aux pouvoirs du
ministre, je vous signale qu'il s'agit d'un cas où
l'intérêt public est en jeu. Il y a également un autre
détail au niveau des chiffres sur lequel je voudrais attirer votre
attention. Je vous invite à consulter la table de salaire, toujours pour
la région de Montréal, et de vérifier le taux de salaire
qui apparaît à la date de
la promulgation du décret. Vous allez constater que
l'écart entre le plâtrier et le tireur de joints, à la date
de la promulgation du décret, serait de $0.04. Ce qu'on vient de vous
dire, c'est que l'écart qui était de $0.11 auparavant et qui l'a
toujours été quand on remonte en arrière, on
s'aperçoit à un certain moment qu'il n'y a pas d'écart
cet écart qu'on a fait grimper tout à coup à $0.53
et $0.65, à la date de la promulgation du décret, on l'a
diminué et réduit à $0.04.
Il s'agit d'une situation qui est totalement incohérente.
C'est-à-dire qu'au niveau des chiffres il n'y a absolument aucune
explication du fait de prendre cela à $0.11, de le rabaisser à
$0.04 pour la même région, les mêmes gens, et de le remonter
à $0.53.
L'explication qu'on peut donner rapidement là-dessus... Vous
pourrez constater que les taux de salaire qui ont été
appliqués, en pratique, en attendant que le décret soit
promulgué officiellement ont permis effectivement à la partie
patronale d'accorder un salaire qui puisse contenter, provisoirement, les
salariés impliqués, évitant ainsi à ces gens de
rouspéter, c'est-à-dire qu'en les plaçant dans une
situation telle qu'à $0.04 de différence avec les
plâtriers, les salariés peu avertis ont peu réagi.
Evidemment, cela a facilité l'attitude de l'employeur qui refusait de
négocier et cela n'a pas créé de carnage sur les chantiers
de construction puisqu'on leur donnait $0.04 de différence avec les
plâtriers. Sauf que la surprise fut au 1er mai 1977, où
l'écart est monté à $0.53. Là, les gens se sont
réveillés. D'une part, les salariés ont,
premièrement, vu l'écart de salaire. Deuxièmement, la
réaction des employeurs cela m'a été
confirmé est de faire une sorte de bousculage de main-d'oeuvre,
c'est-à-dire et on ne pourrait certainement pas les
blâmer que les employeurs s'arrangent de façon que le
travail de tirage de joints soit exécuté uniquement par les
tireurs de joints, à bon marché, évidemment, par rapport
aux plâtriers. Il y a même eu des démarches demandant
à des salariés classifiés plâtriers d'aller se
chercher des cartes de tireur de joints.
On sait, par ailleurs, qu'il y a actuellement un contingentement sur
l'émission de ces cartes. Or, il y a des gens qui sont plâtriers
qui se font bousculer, à qui on refuse du travail en disant: Evidemment,
on n'est pas pour vous payer le taux d'un plâtrier, on
préfère un tireur de joints à bon marché. On lui
dit: Va te chercher une carte à l'Office de la construction et,
éventuellement, il y a un contingentement. Or, cette personne-là
ne travaille pas. C'est une situation qui est tout à fait anormale. En
passant, elle est à la fois anormale pour les tireurs de joints et
également pour les plâtriers qui sont également en cause.
Cela veut dire qu'il y a un bousculage de salariés qui est
manifeste.
Il y a également et j'essaie d'y aller de la façon
la plus systématique possible, pour éviter de me
répéter, tantôt, à l'occasion de différentes
répliques un autre point sur lequel je voudrais attirer votre
attention. C'est le suivant. Vous aurez remarqué que la
définition géographique de la région de Montréal a
été agrandie. Vous allez remarquer qu'il y a des régions
qui, auparavant, dans le décret précédent, étaient
distinctes et qui sont maintenant englobées dans ce qu'on appelle,
maintenant, la région de Montréal. Or, auparavant il y avait des
taux de salaires pour chacune des régions. Il y en avait pour la
région de Montréal et il y en avait pour les régions
avoisinantes de Montréal, et souvent des taux de salaire étaient
différents. Or, on a prévu réunir, c'est-à-dire
englober dans la région de Montréal des régions
avoisinantes, pour élargir la région de Montréal.
Où c'est particulièrement intéressant, c'est qu'on
a uniformisé, c'est-à-dire qu'on a agrandi la région et on
a prévu un seul taux pour tous les métiers, à une
exception près, les tireurs de joints. Vous pourrez constater, à
la lecture des taux qui sont prévus, par exemple, à la date de la
promulgation, que pour la région de Montréal, on prévoit
un taux de $8.82 pour le tireur de joints de l'agglomération de
Montréal et je comprends que c'est l'ancienne région de
Montréal et de $8.44 pour les autres régions qui en font
maintenant partie. Ce qui est tout à fait discriminatoire, c'est qu'on
ait prévu cette exception uniquement dans le cas des tireurs de joints.
Il n'y a aucune explication possible, c'est une situation qui est tout à
fait incohérente.
On prétend d'un côté uniformiser en
réunissant des régions à l'intérieur de la
région de Montréal, en prévoyant un seul taux et on fait
une exception pour les tireurs de joints. Or, vous constatez l'attitude tout
à fait discriminatoire de l'employeur qui a profité du
mécanisme pour que les tireurs de joints fassent les frais de cette
négociation, sachant que ces gens ne pouvaient pas continuer la
grève, à l'échelle provinciale, au nom de tous les
métiers affiliés au conseil provincial.
On pourra, en poursuivant l'analyse, vérifier. Evidemment,
j'évite de citer les chiffres. Je pense qu'on peut noter l'affirmation
et la vérifier tout au cours de l'explication. On pourra
également, de la même façon, vérifier les taux de
salaire qui existent et qui existaient pour les autres régions et vous
pourrez noter, de la même façon, que les écarts de salaire
qui existaient et qui ont toujours existé entre le plâtrier et le
tireur de joints et qui ont été maintenus, de par
l'affinité des métiers, ont été complètement
bouleversés dans les autres régions également.
J'ai cité l'exemple de Montréal. On pourrait les prendre
une par une pour constater que dans plusieurs régions, par exemple,
l'écart était de $0.34. Il a grimpé magistralement. C'est
également vrai pour plusieurs régions où les écarts
sont d'autant plus grands. La conclusion qui se dégage de cette analyse
bien simple est la suivante: Ce sont les salariés qui suivant l'une ou
l'autre des classifications, en font les frais. Or, M. le ministre soulignait
au début de la commission parlementaire sa préoccupation afin de
vérifier quels seraient les moyens ou quelles seraient les solutions,
afin d'assurer la paix industrielle.
Je vous signale que ce brassage de salariés, à la
lumière de différentes qualifications pour des gens qui font le
même travail, pour lesquels je parle pour les tireurs de joints et pour
le conseil provincial on a accepté que des écarts existent,
minimes par exemple, à Montréal, $0.10 ou $0.11, au
bout d'une semaine, cela ne fait pas une grosse différence cette
situation a été acceptée depuis longtemps.
Ce qu'on n'accepte pas, cependant, c'est que les droits qui sont acquis
soient complètement mis de côté et.qu'on se lance dans des
écarts qui sont totalement incompréhensibles. Je vous signale
pour terminer, MM. les membres de la commission ainsi que M. le ministre, qu'il
s'agit du genre de situation qu'on peut relativement facilement écarter
de la main en disant: C'est un groupe, c'est une minorité, ces gens
pouvaient négocier, maintenant il est trop tard pour revenir,
évidemment, sur la situation et tenter, à l'occasion d'une
commission, de négocier des conditions de salaire plus avantageuses.
Je vous signale qu'il ne s'agit pas, en fait, d'une étude tout
simplement statistique, de façon à établir des
parallèles, comme on le fait, par exemple, entre les gens de
Montréal et les gens de Toronto pour aller se chercher des augmentations
de salaire. C'est tout simplement une situation de fait qui existe depuis
longtemps et qu'on a radicalement mise de côté; non seulement
qu'on a mise de côté et qui cause-un préjudice
pécuniaire, ce qui est important, mais qui cause également un
bouleversement de la situation en ce qui concerne les salariés.
C'est-à-dire qu'on va avoir une main-d'oeuvre qui va être
complètement bafouée. Evidemment, les employeurs, on ne peut pas
les en blâmer, tenteront d'utiliser la main-d'oeuvre le meilleur
marché. Alors, évidemment, il y a un tas de gens qui vont subir
un préjudice. Je pense que dans le concept de paix industrielle, dans le
concept d'ordre public, il est assez impérieux d'intervenir afin
d'ajuster, tout simplement, la situation.
Enfin, mon dernier mot est le suivant. Nous avions envisagé de
demander la parité salariale avec les plâtriers afin de tenir
compte d'une situation de fait. Etant bien conscients du fait que nos
démarches ont échoué à l'époque des
négociations; étant bien conscients du fait que les
négociations sont terminées, nous ne demandons plus que la
parité salariale avec les plâtriers soit maintenue. Nous demandons
seulement que les écarts qui existaient soient maintenus, de
façon que le statu quo quant aux droits acquis soient maintenus et qu'il
n'y ait pas, de fait, une discrimination pour les raisons que je vous ai
expliquées.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. Laurin. M. le
député de Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: M. le Président, je sais fort bien que la
commission n'est pas l'endroit pour indiquer des hypothèses de
solutions, mais, personnellement, vous me permettrez, puisque j'ai lu au
complet le dossier qui m'a été transmis par le groupe que M.
Laurin représente, de vous donner quand même une opinion
personnelle, parce que je considère que ce sont des aberrations qui sont
dues souvent à des fins de courses situées dans des contextes
préélectoraux et où on se retrouve devant des anomalies du
genre.
Cette négociation a été réglée
à la vapeur, à la toute veille du déclenchement des
élections provinciales. Je ne suis pas surpris de constater de telles
aberrations au niveau d'une fin de course, face à des élections.
Personnellement, je considère que c'est de la discrimination et que cela
provoque du "cheap labour", comme on dit en bon québécois. Cela
encouragera certains employeurs à aller prendre une catégorie de
salariés moins coûteuse et mettre dé côté des
gens qui s'étaient spécialisés spécifiquement en
fonction d'un métier bien déterminé.
Ce problème ne se réglera probablement pas au niveau du
décret, mais il y a une urgence, et j'espère qu'à la fin
de cette commission, le ministre du Travail démontrera une
volonté d'en arriver dans les plus brefs délais à corriger
ces juridictions de métier qui créent un problème
magistral et majeur au niveau du secteur de la construction.
Si on ne vient pas, un jour, à régler cela, on se
retrouvera à chaque décret, à chaque convention
collective, devant de telles aberrations. On pourrait donner des exemples. On a
parlé des difficultés d'obtenir des permis de travail. Je connais
personnellement des individus qui travaillent depuis quinze ans sur des
rouleaux compresseurs pour compacter l'asphalte et à qui on demande
d'aller passer des examens de machinerie lourde et, après vingt ans, ces
gens se voient refuser d'exercer ce seul métier spécifique dans
lequel ils travaillent depuis des années.
Je m'excuse, vous grognerez après, mais je vais dire ce que j'ai
à dire.
M. Fontaine: Oui, M. le député de
Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: Ce n'est pas nous qui avons adopté les lois
avant et les réglementations avant.
M. Fontaine: Mais vous êtes là pour corriger la
situation.
M. Pagé: Mais vous êtes au pouvoir, par exemple.
M. Fontaine: Cela fait sept mois que vous êtes au
pouvoir.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît,
messieurs!
M. Chevrette: M. le Président, on est bien exigeant dans
six mois, pour n'avoir rien fait pendant six ans!
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Joliette-Montcalm, vous avez la parole.
M. Pagé: Allez, exécutez-vous!
M. Chevrette: Au moins, vous reconnaîtrez que nous voyons
les problèmes, vous ne les avez pas vus pendant six mois, laissez-moi
parler.
M. Forget: Le député de Joliette-Montcalm est
fâché!
M. Chevrette: Non, je ne suis pas fâché.
M. Forget: Je l'aime mieux sur son ton magnanime.
M. Chevrette: Je m'aperçois que l'incohérence ne
vous étouffe pas.
M. Pagé: Sa semaine a été dure, la semaine
passée.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît,
messieurs! M. le député de Joliette-Montcalm, vous pouvez
continuer.
M. Chevrette: M. le Président, j'ai donné l'exemple
d'un homme qui pouvait travailler sur un rouleau compresseur. Je pourrais
donner à la tonne des exemples de travailleurs qui, quotidiennement,
nous communiquent des problèmes particuliers et nous sommes toujours
pris devant des juridictions de métier ou devant des ratios, face
à l'Office de la construction, des refus catégoriques.
Personnellement, je considère qu'il y a une urgence
extraordinaire de se pencher sur la qualification professionnelle et sur les
permis de travail. Je pourrais continuer en soulignant à cette
commission et aux parties syndicale et patronale, pour leur demander
d'être très compréhensives face aussi aux étudiants
que l'on spécialise présentement dans nos écoles
polyvalentes, en fonction de métiers bien précis. Ces
étudiants n'ont même pas la possibilité, à la sortie
de l'école, d'obtenir un carnet d'apprenti, d'obtenir un permis de
travail. Il faudrait avoir la décence je pense qu'on le fera, on
n'attendra pas six ans pour le faire au moins de donner de l'information
à nos jeunes sur le contingentement de la main-d'oeuvre et leur dire
que, s'ils épousent tel ou tel métier, ou telle ou telle
profession, ils auront à faire face à un surplus de main-d'oeuvre
dans tel ou tel secteur de l'activité économique, dans le domaine
de la construction.
C'étaient un peu mes remarques. Personnellement, je
considère comme discriminatoire ce qui se passe au niveau du groupe qui
est représenté présentement par M. Laurin.
Indépendamment des solutions qui seront envisagées, je
considère que l'injustice ou la discrimination ne réside pas
toujours au niveau de la lettre de la loi, mais elle réside souvent dans
des situations de fait.
Le Président (M. Boucher): M. L'Heureux.
M. L'Heureux: Relativement aux dernières remarques faites
par M. -Chevrette, j'aimerais relever un point qui est assez pertinent,
d'après moi. Les augmentations de salaires ont été
déposées vers je peux me tromper d'une journée
le 27 ou le 28 juillet, elles ont été inscrites dans le
rapport du conciliateur du 12 août, elles ont été remises
à la partie syndicale dans notre document global le 17 août et
elles n'ont pas fait l'objet d'un litige dans le rapport du conciliateur du 3
septembre. Qu'on ne vienne pas dire ici que les augmentations de salaires se
sont réglées en fin de course, c'était connu. Si quelqu'un
a eu une surprise au moment de la promulgation du décret, c'est parce
qu'il n'a pas pris la peine de lire ce qui était à
l'intérieur du décret. Il ne faut toujours pas charrier! Je n'ai
pas l'intention de discuter des chiffres, des intentions de la
négociation et tout cela. Ce n'est pas mon intention. La seule chose que
je voudrais relever des commentaires qui ont été faits par notre
savant procureur est ceci: II dit que le local des tireurs de joints n'a pas
rencontré la partie patronale. Encore là, c'est faux. Il y avait
des tables sectorielles, et d'ailleurs, dans le rapport du conciliateur du 12
août, vous avez un rapport sur la table des tireurs de joints. Sur les
clauses particulières, ils ont rencontré la partie patronale.
Mais les clauses salariales étaient des clauses d'ordre
général, selon un protocole d'entente qu'on avait fait.
Maintenant, on a mentionné que ce local est minoritaire à
l'intérieur de la FTQ-Construction. Y en a-t-il un qui est majoritaire?
On a mentionné qu'on a mis l'obligation de négocier de
côté, qu'il y ait une obligation de négocier de bonne foi
entre les deux parties. Mais qui est la deuxième partie? Est-ce que ce
sont les locaux qui sont nommés par la loi ou si c'est le conseil
provincial? C'est avec le conseil provincial que nous avons
négocié, pas avec les locaux. Ce sont les seules remarques que
j'avais à faire.
Le Président (M. Boucher): M. Laurin.
M. Laurin (Robert): Juste un mot, M. le Président. Sur la
question de la négociation, je voudrais quand même mettre au point
qu'il n'y a jamais eu de négociation entre soit la partie patronale, le
conseil provincial ou les locaux impliquant les tireurs de joints sur la
question pécuniaire. On pourra tenter de faire des distinctions sur les
clauses normatives. Il n'y a jamais eu de discussion. M. Bertrand,
représentant du local des tireurs de joints, a fait de nombreuses
démarches, tant auprès du conciliateur que de la partie
patronale, et cela a toujours été refusé. C'est notre
position. Elle est tout à fait claire, quant à la
négociation des clauses salariales.
M. L'Heureux: M. le Président, j'ai mentionné qu'il
n'y a eu de négociation sur les clauses salariales avec aucun
métier. C'était une clause à incidence
générale. Cela a été réglé à
la table centrale, avec le conseil provincial, qui était la partie
habilitée à négocier en vertu de la loi. Selon notre
protocole d'entente, il y avait des clauses qui étaient d'ordre
général. Il y avait des clauses qui étaient d'ordre
particulier et qui étaient référées à des
tables particulières. C'est à ces tables qu'on a
réglé les clauses particulières et les clauses
générales ont été réglées à la
table centrale. Nous n'avons pas fait une exception pour ces pauvres tireurs de
joints, cela a été le même trou pour tout le monde.
Le Président (M. Boucher): Nous en étions à
l'article 17.01. Est-ce terminé? M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, j'ai seulement une question au
ministre. Pour clarifier la signification pratique de la discussion qui vient
d'avoir lieu, le ministre pourrait-il nous préciser, parce que, dans les
documents qui nous sont distribués, c'est un peu technique? La
modification qu'il propose d'amener au décret inclut-elle une
modification qui affecte la différence entre les tireurs de joints et
les autres ou si cela ne l'inclut pas?
M. Couture: Telle quelle, cela ne l'inclut pas.
M. Forget: Je suppose qu'il va avoir une discussion avec son
collègue, l'adjoint parlementaire, qui semble fort impatient d'y
apporter des modifications.
M. Couture: Nous sommes toujours en échange continuel.
M. Forget: Je vois.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: M. le Président, M. le ministre du Travail a
souligné à cette commission qu'il y avait des amendements
proposés, qu'on écoutait les parties, qu'on se ferait un jugement
et qu'on reviendrait, ou qu'il y aurait des comités de travail qui
étudieraient. Je pense que cela a été clair. Je pense que
cela répond au député de Saint-Laurent.
M. Forget: Cela a même été tellement clair
qu'on a dit que s'il y avait des amendements ultérieurs au décret
ou à l'amendement au décret, il y aurait une nouvelle
publication, une nouvelle possibilité pour les parties de se mettre
d'accord ou pas et une nouvelle commission parlementaire. Il ne faudrait pas
empiéter sur une future commission parlementaire.
M. Couture: Sous réserve d'un avis du contentieux.
M. Forget: Oui, mais en présumant... Il n'y avait pas de
réserve ce matin.
M. Couture: Oui, vous regarderez le journal des Débats, il
y avait une réserve.
M. Forget: Je me rends compte que le ministre est devenu
prudent.
M. Couture: J'ai toujours été prudent.
M. Forget: Mais je peux l'avertir d'avance que notre intervention
est dans le sens que l'interprétation de l'article 18 ne laisse pas
beaucoup de place à l'interprétation de ce côté.
Quand il y a une modification, on ne dit pas première modification;
quand il y a une modification, il y a une commission parlementaire.
M. Couture: Je pense qu'on ne demande pas à un ministre
d'avoir une opinion juridique mais je pense que vous voulez
référer plutôt à l'esprit. C'est ce que j'ai dit ce
matin, en ce qui concerne l'esprit même de l'article 18, je pense que
nous allons essayer de respecter cet esprit le plus possible.
Le Président (M. Boucher): Nous passons à l'article
17.04.
M. Fontaine: M. le Président, avant de passer à
l'article 17.04, j'aimerais avoir une directive. On vient de toucher le
problème particulier des tireurs de joints, problème qui
n'était pas mentionné comme tel dans l'article 17.01. Il y a
également d'autres problèmes qui sont soulevés dans les
mémoires des deux parties. Avez-vous l'intention également
d'aborder ces problèmes?
M. Couture: M. le Président, je pense qu'au début
des séances, nous avions convenu d'un certain nombre de sujets à
discuter je pense que M. le Président les a devant lui ou
de personnes à entendre.
M. Fontaine: Ils sont dans le mémoire?
M. Couture: II y a plusieurs mémoires sur nos tables, mais
nous avions accepté d'écouter les parties sur certains
problèmes.
M. Forget: Notamment, si on me permet d'ajouter,
particulièrement sur les articles du projet de modification qui n'ont
pas fait l'objet d'une entente entre les parties.
M. Couture: Evidemment, c'est l'essentiel. M. Forget: De
préférence à tous les autres.
Le Président (M. Boucher): Je présume que l'AECQ a
quelque chose à dire sur cela, et je donne la parole à M.
L'Heureux.
M. L'Heureux: Sur quoi sommes-nous?
Le Président (M. Boucher): Sur l'article 7.04.
M. Dumoulin: C'est toujours sur l'article 17.01, l'article
11.
M. Décary: Sur l'article 17.01, nous avions deux autres
points à souligner.
Au début, nous avons souligné qu'il y avait d'autres
personnes qui pourraient intervenir. Nous le faisons et très rapidement.
D'abord, les poseurs d'isolant, le local 58. Nous n'avons aucune demande
à faire. Nous voulons seulement souligner en leur nom que l'acceptation
ou le rejet d'une convention collective, et le vote de grève reviennent
à l'union, pas au conseil provincial. Les poseurs d'isolant
déplorent eux aussi le fait qu'ils n'ont pas réussi à
négocier, entre autres, des clauses salariales, avec le résultat
qu'ils se considèrent eux aussi traités injustement, mais ils ne
font pas de demande. Ils acceptent qu'il y ait un jeu de
négociation.
D'autre part, le voeu que nous formulons tout simplement, c'est qu'on
étudie certains aspects de la loi, en particulier les mécanismes
de négociation, pour qu'il y ait des négociations avec les
différentes unions qui doivent répondre devant leurs membres de
leurs activités et qui doivent le plus possible, satisfaire leurs
besoins, puisque ce sont elles qui sont responsables de la conduite des votes
sur la convention collective, l'acceptation, le rejet et la grève. Je
vous remercie.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. Décary.
M. L'Heureux: J'ai une précision sur le fait que le vote
de grève est un vote pris par l'union. Je me demande à quel
endroit c'est indiqué. Nous pensions que le vote de grève
était la majorité des gens qui se regroupaient à
l'intérieur d'une association représentative. On peut se tromper,
mais j'aimerais savoir.
M. Décary: Je vous invite donc à lire les
dispositions de l'article 33 c)-1; on y dit: "Les statuts de tout syndicat ou
groupement mentionné au paragraphe 1 on a employé le mot
syndicat ou groupement mentionné au paragraphe 1 de l'article 33b),
c'est une union et toute modification du statut doivent être
transmis à l'office", et, à 2, on dit: "Les statuts doivent
répondre aux normes minimales suivantes: a) L'élection des
personnes occupant une fonction de direction, la grève, l'acceptation ou
le rejet d'un projet de convention collective et la fixation de la cotisation
ne peuvent être décidés qu'au scrutin secret, par la
majorité des membres présents à une assemblée
dûment convoquée".
Je ne veux pas insister, mais je tiens à vous souligner que ces
statuts ne sont pas ceux du conseil provincial. Je ne veux pas lire toute la
loi. Ce sont les statuts des syndicats et des groupements de salariés et
non pas d'associations représentatives.
M. L'Heureux: Nous en prenons note. Nous allons étudier
cela et nous allons vous faire des commentaires un peu plus tard.
Le Président (M. Boucher): Y a-t-il d'autres
représentations sur l'article 17.01?
Une Voix: Non.
Le Président (M. Boucher): Passons à l'article
17.04, l'article 12 du document.
M. Forget: Je présume, M. le Président, que le
ministre va nous faire une argumentation d'illégalité sur tous
ces points, et ce serait peut-être plus simple s'il nous l'exprimait tout
de suite.
M. Couture: M. le Président, j'aimerais qu'on suive la
procédure qu'on a adoptée dès le début d'entendre
d'abord les parties qui n'ont pas pu s'entendre sur les modifications
proposées et d'écouter leurs raisons.
Le Président (M. Boucher): M. L'Heureux.
M. Dion: M. le Président, me permettriez-vous, seulement
pour les fins du journal des Débats, parce que vous avez dit que vous
preniez note des représentations de Me Décary, d'enregistrer
peut-être l'interprétation que nous donnons à
l'article?
Evidemment, l'article 33c dit, à ce moment-là, que le
rejet ou la convention collective, au paragraphe a), l'élection des
personnes, etc., le rejet ou l'acceptation d'un projet de convention collective
doit être décidé par les membres, en assemblée
générale. Nous voyons l'interprétation suivante de cet
article. C'est évident que les membres d'un syndicat professionnel ou
d'un groupement votent en assemblée générale, et c'est
l'ensemble du vote de tous ces gens qui fait soit l'acceptation ou le rejet de
la convention, et ce n'est pas l'acceptation ou le rejet par telle union, ou
par telle autre union. Sinon, on arriverait à cette situation aberrante
qu'il pourrait y avoir, dans un cas où il y a 20 locaux, dix qui ont
voté pour et dix qui ont voté contre. Dans les dix qui ont
voté pour, ce sont dix petits locaux qui votent pour et, dans les dix
qui votent contre, ce sont dix gros locaux qui votent contre.
A ce moment, comment se placerait la partie syndicale?
Déterminerait-on que, parce qu'il y a eu dix petits syndicats qui ont
voté pour l'acceptation de la convention et que dix gros syndicats ont
voté contre l'acceptation, la convention est acceptée ou
rejetée? Pour nous, le sens de la loi, c'est un vote pris dans les
locaux, d'accord, je pense que c'est un peu le système qui a
été pris par la partie syndicale, mais c'est l'ensemble de tout
cela qui fait l'acceptation ou le rejet de la convention.
Ce n'est pas pour ouvrir un débat là-dessus. C'est
simplement pour enregistrer notre position sur la remarque qui avait
été faite par M. Décary.
M. L'Heureux: D'ailleurs, c'est tellement vrai, M. le
Président, que l'an dernier, lors du vote pour la grève, tout ce
que nous avons su, c'est qu'il y avait quelque 22 000 salariés qui
avaient voté, mais nous n'avons pas su par les locaux qui avaient
voté ou combien par local avaient voté. On a simplement dit: II y
en a tant. Peut-être que je me trompe sur les chiffres, mais il y en a
tant.
M. Dion: M. le Président, si on pense à l'article
17.04, voici les remarques que nous voulons formuler. D'après ce que
nous comprenons comme projet de modification du ministère, il s'agit
d'éliminer du texte en tout cas, à moins qu'on se trompe,
il faudrait peut-être nous rectifier des choses qui sont
déjà déterminées ou couvertes par la loi, de
façon à ne pas répéter la loi dans le
décret, par exemple, de dire qu'un employeur doit transmettre à
l'office un rapport mensuel, un rapport écrit, avec des renseignements,
c'est déjà prévu par la loi, donc il semblerait que la
conclusion à laquelle en vient le document du ministre, c'est de dire:
On n'a pas besoin de mettre cela dans le décret. Sauf que je dois vous
dire que l'élimination que vous faites de certains articles peut placer
l'industrie de la construction dans des situations plutôt
déplaisantes, à certains niveaux.
Entre autres, la question de la formule par procédé
mécanographique. Cela fait des années que des employeurs peuvent
procéder, au niveau de l'Office de la construction, par la formule de
procédé mécanographique, c'est-à-dire que celui qui
a une machinerie pour faire la liste de paie de ses employés produit, au
moment où il fait la liste de paie de ses employés par sa
machine, suivant ce système mécanographique, une copie qu'il
transmet à l'Office de la construction, qui donne, suivant les
directives de l'Office de la construction, la même série
d'informations dont a besoin l'office pour les fins de ces opérations,
mais qu'il les donne sur un document qui n'est pas un rapport mensuel au sens
que prescrit la loi. Alors, il ne faudrait pas enlever du décret cette
possibilité qui existe, qui a toujours existé et qui n'a jamais
fait l'objet de conflit avec l'Office de la construction.
Evidemment, on mentionnait là-dedans la possibilité d'une
erreur jusqu'à concurrence d'un montant de $0.15, je vais vous dire que,
dans tout système qui est mécanisé ou fortement
mécanisé, cela semblait être une nécessité.
Je ne suis pas un spécialiste en mécanographie, mais cela
semblait être une nécessité, à ce moment-là,
à cause des fractions de cent, qu'il puisse arriver à la fin du
rapport une erreur, une possibilité de $0.15.
Or, ce qu'on dit dans notre document, aux pages 14 et 15, c'est qu'on ne
voit pas d'objection à ce qui est écrit dans la loi n'apparaisse
pas au décret. Pour nous, c'est toujours le principe qu'on a voulu
obtenir au début; c'est que le document, le décret, comme tel,
contienne tout ce qui est applicable dans l'industrie de la construction afin
qu'une personne puisse, en lisant le décret, savoir où elle va et
ce qu'elle a à remplir et ce qu'elle n'a pas à remplir.
Evidemment, l'enlever, oblige la personne à se
référer, dans certains cas, à tel règlement,
à telle loi, sinon, c'est peut-être vrai qu'il faudrait
répéter, en partie, dans certains cas des règlements, une
partie de la loi des relations de travail, peut-être aussi une partie du
code de sécurité et ces choses-là.
Mais, pour autant que faire se pouvait, on a tenté de faire un
document unifié qu'une personne peut comprendre; c'est pourquoi on
retrouvait par exemple l'obligation de faire un rapport mensuel, etc. Mais cela
nous apparaît être une chose assez discutable et l'AECQ est
prête à procéder à la modification, mais pour autant
qu'on retient le commentaire qu'on vient de faire sur les formules
mécanographiques. Or, ce qui vaut pour les paragraphes 1 et 2, pour le
paragraphe 3, dans le délai de transmission, le commentaire de l'AECQ
est encore le même, c'est que ces 15 jours du mois suivant sont
prévus. Il n'y a peut-être pas nécessité de l'avoir
dans le décret, mais, encore là, c'est une information qui rend
le document complet et il est plus facile d'en prendre connaissance et de le
suivre.
L'article 17.04, consultation des rapports, c'est-à-dire
17.04, 4), qui est en bas de la page 15 de notre document c'était
encore une entente entre les deux parties, que je ne pense pas illégale;
je ne pense pas que cela vienne à l'encon-tre de quoi que ce soit dans
la législation actuelle. Nous disions que la partie syndicale peut
consulter les rapports à l'office et que si la partie syndicale le peut,
la partie patronale le peut aussi. Les deux parties peuvent aller consulter les
rapports à l'office pour diverses fins. Or, les deux parties
s'étaient entendues là-dessus. Je ne vois pas pourquoi,
aujourd'hui, on ne veut plus que cette entente des deux parties apparaissent
surtout qu'à notre idée cela permet l'évolution des deux
parties, il n'y a rien d'illégal.
L'article 17.04, 5), qui est à la page 16 de notre document,
c'est que la liste, la bande magnétique des employeurs en retard, doit
être fournie sur demande, car l'office a certaines responsabilités
depuis la loi 47. Mais, afin d'aider, tant du côté patronal que du
côté syndical, la bonne marche de l'industrie, on veut
connaître de part et d'autre, la partie syndicale et je ne veux
pas faire l'argumentation de l'autre partie on veut connaître,
nous, révolution des gens et, à ce moment-là, on avait
prévu de recevoir une liste des gens qui étaient en faute au
niveau de l'office, afin d'assurer une coopération avec l'office pour
l'évolution de l'industrie de la construction. Sauf que si le
ministère croit qu'il y a quelque chose d'ultra vires ou
d'illégal dans ce voeu commun des parties, l'AECQ dit qu'elle est
prête à procéder à la modification. Je vous dis que
cela assurait une meilleure coopération avec le travail de l'office. La
partie syndicale était d'accord avec nous, si le ministre veut changer
le voeu des parties, il a beau.
Le Président (M. Boucher): Alors, messieurs, nous en
sommes à l'heure de l'ajournement. Disons qu'il n'y a pas d'ordre de la
Chambre pour siéger ce soir. Nous ajournons nos travaux sine die.
Une Voix: Demain dix heures.
Le Président (M. Boucher): Demain, dix heures? Il y a un
ordre de la Chambre pour dix heures, demain?
Alors, les travaux sont suspendus jusqu'à demain, dix heures.
M. Dion: M. le Président, est-ce que c'est possible
parce que, quand même, nous, on a des gens qui viennent de
l'extérieur, et je pense, peut-être l'autre partie aussi
d'avoir l'horaire exact de la journée de demain, dans la journée?
C'est de dix heures à?
Le Président (M. Boucher): C'est de dix heures à
une heure demain, c'est jeudi alors de dix heures à une
heure.
M. Couture: Et de quatre heures à six heures.
Le Président (M. Boucher): Après la période
des questions, d'environ quatre heures jusqu'à six heures.
M. Dion: Siège-t-on demain soir?
Une Voix: Probablement.
M. Dion: Et le 24?
M. Couture: Non, on ne siège pas demain soir.
M. Chevrette: C'est sûr qu'on ne siège pas demain
soir?
M. Dion: C'est que le congé de la construction commence le
23, à minuit, on voulait savoir...
Le Président (M. Boucher): Alors, demain de dix heures
à six heures.
(Fin de la séance à 18 h 04)