Journal des débats de la Commission des transports et de l'environnement
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 13 février 2024
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Vol. 47 N° 36
Étude détaillée du projet de loi n° 41, Loi édictant la Loi sur la performance environnementale des bâtiments et modifiant diverses dispositions en matière de transition énergétique
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-six minutes)
Le Président (M. Jacques) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des transports et de l'environnement ouverte.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 41, Loi dictant la Loi sur la performance
environnementale des bâtiments et modifiant diverses dispositions en matière de
transition énergétique. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Gendron (Châteauguay) est remplacée par M. Tremblay
(Dubuc), M. Montigny (René-Lévesque) par M. St-Louis (Joliette), M.
Derraji (Nelligan) par M. Kelley (Jacques-Cartier); et M. Grandmont
(Taschereau) par Mme Zaga Mendez (Verdun).
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le secrétaire. Avant de débuter...
Le Président (M. Jacques) : ...je
dépose les mémoires qui ont été reçus depuis la fin des consultations
particulières.
Nous en sommes maintenant aux remarques
préliminaires, pour lesquelles chaque membre dispose de 20 minutes. J'invite le
ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de
la Faune et des Parcs à faire ses remarques préliminaires. M. le ministre.
M. Charette : Bien gentil.
Merci, M. le Président. Et, bien honnêtement, je vais beaucoup, beaucoup plus
bref que ça, pour que l'on puisse commencer les travaux le plus rapidement
possible. Alors, peut-être, saluer les collègues. Ce sera un plaisir de
travailler cet important projet de loi, autant mes collègues de la partie
gouvernementale que les collègues de l'opposition. Ce que je mentionnais, lors
des remarques préliminaires, avant la consultation elle-même, c'est qu'au
ministère on a le grand, grand privilège d'être bien supportés par une équipe
de fonctionnaires, ma foi, d'une très grande compétence, mais aussi d'une belle
expertise, qui seront aussi à nos côtés pour nous accompagner. Et, étant donné
que c'est un projet de loi qui est assez technique dans sa formulation, on
pourra recourir à cette expertise-là, avec le consentement des collègues,
volontiers. Donc, je les remercie de leur présence. En premier lieu, le
sous-ministre adjoint, M. Gibault, et, sinon, naturellement, les gens du
secrétariat, vous, M. le Président.
Ce n'est pas un projet de loi qui est
chargé au niveau politique, c'est un projet de loi qui était attendu, qui a été
très bien accueilli par l'essentiel des groupes qui qui ont pu nous partager
leurs points de vue à travers la consultation. Donc, bien heureux et bien hâte
de débuter cette étude article par article, donc je n'en dirai pas plus à ce
moment-ci.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le ministre. J'invite maintenant la porte-parole de l'opposition officielle
et députée de Mille-Îles à faire ses remarques préliminaires.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Alors, je vais rendre la pareille au ministre. C'est un plaisir
d'être ici, et je remercie, là, de nous donner l'occasion de parler de
transition énergétique. Et évidemment je salue tous les collègues qui seront
sur l'étude de ce projet de loi. J'en profite aussi pour remercier tous les
groupes qui sont venus en commission, en consultations particulières, nous nous
faire part de leurs préoccupations, de leurs commentaires par rapport au projet
de loi.
D'abord, je dois dire que le projet de loi
est très... il y a plusieurs intentions qu'on ne connaît pas vraiment, parce
que les mots «par règlement» se retrouvent plus de 30 fois, 34 fois, et le mot
«règlement» se retrouve 54 fois dans le projet de loi. Donc, plusieurs des
éléments devront être précisés seulement par la suite. Et c'est difficile, là,
pour autant les groupes qui ont analysé le projet de loi que les parlementaires
que nous sommes, de voir vraiment l'impact du projet de loi sur l'ensemble de
la population, difficile de l'évaluer.
• (9 h 50) •
Et c'est pour ça que nous croyons qu'il
sera nécessaire de déposer, le ministre devra déposer ses intentions
réglementaires et tous les coûts estimés, notamment pour les PME, mais aussi
pour les citoyens, là, individuels qui pourraient être impactés, parce que,
présentement, on a peu, là... peu d'idée d'où tout ça pourrait mener, puisque
tout va s'établir par règlement. Et je le précise, là, que, contrairement à une
loi, qui est discutée ici publiquement, en commission parlementaire, où tous
les groupes entendent les autres groupes parler, un règlement, bien, ça
s'écrit... bien, ce n'est pas péjoratif, mais derrière des portes closes, où
les gens ne voient pas ce qui s'écrit, et il n'y a pas de visibilité par
rapport aux commentaires. Oui, il y a une consultation, mais elle n'est pas
publique, au sens où tout le monde voit ce que tous les autres disent, et les
parlementaires ne sont pas du tout impliqués dans l'étude du règlement en
question. Donc, pour ces raisons-là, on pense qu'il va falloir avoir un petit
peu plus de précisions. Il y aura d'ailleurs plusieurs de nos questions qui
vont porter... à cet effet. Et pour cette même raison, c'est difficile, donc,
d'évaluer l'impact final et même les intentions gouvernementales, même si elles
nous sont présentées, bien, elles pourraient changer plusieurs fois en cours de
route, parce qu'un règlement, ça se change plus facilement qu'une loi. Donc,
voilà. Alors, ça, ça, c'est un élément.
On a plusieurs... Tu sais, on a vu
beaucoup qu'on parlait de performance environnementale, mais, dans les faits,
on a compris que la préoccupation première, c'était plutôt la performance
énergétique. Et là je vais mentionner que, tu sais, on a parlé beaucoup de
transition énergétique, on a eu des groupes qui sont venus nous en parler, dont
Hydro-Québec, mais l'autoproduction, c'est une des manières d'y arriver et ça
doit être correctement encadré. Ça ne fait pas partie du projet de loi, mais on
doit la faciliter. Et là il y a peut-être une opportunité, ici, là, à
regarder...
Mme Dufour : ...qu'est-ce
qu'on pourrait faire pour faire un petit pas en avant vers cette
autoproduction-là qui serait facilitée.
Ensuite, je vais peut-être juste
mentionner les grands points qu'on va pouvoir discuter, mais qui a été présenté
par les groupes, mais le code du bâtiment, on souhaite créer... le projet de
loi prévoit de créer un code du bâtiment durable qui serait établi par le
ministère de l'Environnement, bien, la très, très grande majorité des groupes,
si ce n'est pas de la totalité, nous ont mentionné qu'il y avait un très grand
risque de cohérence. Et que... et qu'en fait ça devrait rester sous l'égide,
là, de la Régie du bâtiment, dans le code du bâtiment, mais avec la
participation du ministère de l'Environnement. Alors, évidemment, on viendra en
parler lors de l'étude détaillée.
Il y a aussi la question de l'autonomie
municipale qui était... qui était inquiétante, qui a été soulevée à maintes
reprises, et on y reviendra, on aura des propositions d'amendements en ce sens.
Il y a des craintes d'augmentation de la bureaucratie qui a été soulevée. Toute
la question des données, la difficulté d'obtention des données par les
locataires qui a été soulevée et tout l'enjeu... bien, est-ce qu'on parle de
performance environnementale? Et, si oui, bien, à ce moment-là, c'est beaucoup
plus large que peut-être juste ce qui est écrit ici dans le projet de loi, où
on semble plutôt s'enligner sur une performance énergétique des bâtiments.
Et puis, finalement, mais il y a tout
l'enjeu aussi des coûts. Qu'est-ce que... qu'est-ce que ce projet de loi là
pourrait avoir comme impact sur les coûts? Est-ce qu'il y aura des aides
gouvernementales qui viendront? Ça... ça, c'est un élément qui a été soulevé,
puis ça va venir. J'aurais... j'aurai des questions. On aura des questions à ce
sujet là.
Et puis, par la suite, là, il y a eu
d'autres éléments qui ont été soulevés, notamment par rapport au gaz, des...
ça, c'est sûr que ça a été un enjeu, là, qui a... qui ne fait pas... On a
vraiment des positions complètement, là... il y a des groupes qui sont pour le
maintien du gaz dans... le gaz naturel, d'autres, qu'on doit sortir
complètement du gaz. Donc, ça aussi, il y aura des éléments à vérifier et à
poser des questions. Et, par la suite, M. le Président, bien, on va regarder ça
en détail lors de l'étude détaillée, mais je pense que ça fait le tour, là, des
points principaux que je voulais vous mentionner d'entrée de jeu. Alors...
alors, ce sera bien intéressant comme projet de loi, et je remercie encore une
fois le ministre pour cette opportunité. Merci.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
Mme la députée de Mille-Îles. J'invite maintenant la porte-parole du deuxième
groupe d'opposition, mais... Mme la députée de Verdun, pour vos remarques
préliminaires.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Je veux saluer tous les membres de la banquette ministérielle, M.
le ministre, les collègues aussi de la première opposition. Nous abordons
l'étude de ce projet de loi, autant avec ouverture que des questions et, bien
sûr, des propositions afin d'accroître l'efficacité énergétique de nos
bâtiments. Et tout ceci dans une optique de réduction des gaz... des émissions
de gaz à effet de serre. La cotation qui est présentée, nous l'avons déjà dit,
pour nous, c'est un pas de l'avant, mais c'est un peu le minimum à atteindre
dans les circonstances. Ce que nous souhaitons, bien sûr, c'est faire preuve
d'ambition, surtout par les normes qui vont être établies. On parle que
10 % des émissions de GES au Québec viennent du secteur du bâtiment, ce
qui équivaut aux émissions de 1,6 million de voitures. Et on le sait que
c'est principalement dû au chauffage. Nous avons aussi entendu Hydro-Québec
nous admettre que 85 % des résidences qui se chauffent à l'électricité
n'utilisent pas des équipements efficaces. Donc, selon nous, le maximum doit
être mis en œuvre pour réduire la pression de la demande d'électricité, en
réduisant, d'abord avant tout, les gaspillages d'énergie et qui émanent
principalement de l'ensemble des bâtiments et en majorité causés par le
chauffage.
On est aussi inquiets par les différentes
réglementations qui vont découler de ce projet de loi. On le sait que ça va
être crucial pour atteindre les objectifs de décarbonation qu'on s'est fixés,
et on sait que c'est le règlement, surtout, c'est le règlement qui va définir
la cotation qui va nous permettre de mesurer le niveau d'ambition du
gouvernement. Je veux quand même mettre une mise en garde que, pour nous, pour
garantir une cotation énergétique ambitieuse, le projet de loi doit s'appliquer
à l'ensemble du parc immobilier en bout de compte et le plus rapidement
possible. On va donc demander d'inclure un échéancier pour savoir quand l'ensemble
des bâtiments seront concernés par la cotation. Ce qu'on demande, bien sûr, que
ça se fasse dans un délai raisonnable, mais en prenant en considération les
objectifs de réduction des gaz...
Mme Zaga Mendez : ...gaz à
effet de serre que le Québec s'est donné.
On a entendu plusieurs groupes s'exprimer,
comme Vivre en ville, le ROEE, l'UMQ. Ce projet de loi doit instaurer un seuil
minimal en ce qui concerne des normes de performance et écoénergétiques des
bâtiments, et ne pas plafonner, voire couper les initiatives des différentes
municipalités. Donc, le p.l. n° 41, pour nous, doit être un seuil pour
encourager les municipalités à aller bien au-delà, et, si les règlements qui
sont adoptés par le p.l. n° 41 ne sont pas assez ambitieux, on va enlever
aux municipalités la possibilité de faire eux-mêmes des règlements pour combler
des lacunes et arriver à ses propres objectifs de réduction des gaz à effet de
serre. Pour nous, le principe de préséance, qui est présent, qui est encore
dans le projet de loi, il doit... on doit réparer l'erreur, parce que c'est un
principe qui est déjà dans la Loi sur la qualité de l'environnement, et nous
sommes en train de doubler cette erreur en l'incluant dans le projet de loi
actuel. Cette pression sur les règlements municipaux est décriée depuis des
années par les municipalités, qui demandent de l'abroger. L'UMQ et la Coalition
Sortons du gaz, le ROEE et le CDQE veulent que le contenu du règlement soit le
plus ambitieux possible. Il s'agit, encore une fois, de rehausser les normes
minimales.
Un aspect qui, pour nous, doit être
traité, au moins, discuté dans le cadre de ce projet de loi, c'est notre
utilisation du gaz fossile, et comment on va dépendre ou pas pour atteindre la
carboneutralité en 2050. Nous savons que les équipements de chauffage ont des
durées de vie de 20 à 30 ans. On doit donc arrêter d'encourager l'installation
de nouveaux équipements du chauffage au gaz, et ça, ça inclut, présentement,
l'utilisation de la biénergie et le recours au gaz naturel renouvelable, tel
qu'on le connaît, et qui est fourni par Énergir. Parce que, si on continue à
encourager l'utilisation de ces systèmes, dans 20 à 30 ans, nous allons encore
avoir du gaz naturel dans nos bâtiments. Ça veut dire qu'en 2050 nous serons
encore dépendants des énergies fossiles pour des procédés qui peuvent être
rapidement électrifiés. En ce moment, l'entente entre Hydro-Québec et Énergir
sur la biénergie risque de permettre une dépendance au gaz fossile, qui est
complètement contraire aux objectifs de transition énergétique que le Québec
s'est dotés.
Le GNR n'est pas une option de
remplacement pour le gaz naturel présentement, parce qu'il n'y en a pas... en
fait, il n'y en a pas puis il n'y en aura jamais assez. On le sait que le GNR,
bien qu'il soit renouvelable, demeure du méthane. Son utilisation engendre donc
les mêmes impacts sur la santé que les gaz fossiles, et sa prétendue
carboneutralité peut prendre de nombreuses années, voire plusieurs décennies à
s'accomplir à travers le cycle naturel du carbone. Pour nous, l'utilisation du
GNR, oui, elle est souhaitable pour réduire les effets des gaz à effet de
serre, surtout dans la revalorisation des déchets ou autres types de biomasse.
Cependant, il doit être seulement utilisé pour des procédés qui ne peuvent pas
être électrifiés, comme on les connaît dans les industries. C'est la même chose
pour l'énergie. On doit l'utiliser seulement pour les bâtiments qui ont déjà
des installations au gaz, et qui ne sont pas en fin de vie, et ne pas les
encourager dans les nouveaux bâtiments.
• (10 heures) •
En bref, le projet de loi n° 41 est
une opportunité pour être capables de décarboner nos bâtiments, pour sortir de
notre dépendance au gaz à effet de serre. Il faut faire preuve d'ambition, et
peut-être, si on s'en va là, être la pierre angulaire d'une décarbonation pour
tous les bâtiments au Québec, et, ainsi, arriver à nos objectifs de réduction
de GES. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
Mme la députée de Verdun. Y a-t-il d'autres membres de la commission qui
souhaitent faire des... interventions? M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Rapidement, M. le
Président. Je suis très heureux d'être ici pour étudier un projet de loi qui
est hyperimportant pour la transition énergétique. Je veux juste revient sur le
point de ma collègue, du ministre, sur l'importance de regarder la question
autour de l'autoproduction. Hydro-Québec a une cible très ambitieuse. Juste
entre ici et 2035, c'est de mettre environ... des panneaux solaires sur... de
mettre des panneaux solaires sur environ 125 000 maisons au Québec. Alors, je
pense que nous avons le devoir de s'assurer que c'est bien encadré, bien
réglementé, puis on permette des gens de se lancer dans l'autoproduction à la
maison, et qu'il n'y a aucune, aucune barrière qui est mise de l'avant. C'est
sûr qu'il faut être plus efficaces avec notre consommation de l'énergie, il
faut se... rendre nos bâtiments, particulièrement des nouveaux, plus efficaces.
Mais, en même temps, je pense qu'on a une opportunité, ici, de discuter comment
on peut encadrer l'autoproduction à la maison puis s'assurer qu'il n'y a pas
de... nécessairement, entre guillemets, des blocages en termes de règlements,
peut-être, au niveau municipal. Alors, je souhaite vraiment discuter de ça avec
le ministre, puis trouver une façon...
10 h (version non révisée)
M. Kelley : ...de ce que
ça peut être avec des légistes du gouvernement aussi parce que c'est sûr que ce
n'est pas une question simple, mais il faut encourager quelque chose qui, dans
le plan de M. Sabia, quelque chose qu'on trouve crédible, des cibles très
ambitieuses
Puis c'est des fois sur nous de s'assurer
que le cadre législatif marche pour ces... Le fardeau ne peut pas être juste
sur le dos d'Hydro-Québec. C'est pour nous, des législateurs, aussi, d'assumer
notre devoir dans ce grand projet et défi pour notre société. Puis quand même
on va faire notre travail sur chaque article dans une façon respectueuse, mais
on va être très rigoureux aussi. On n'est pas ici pour faire les choses vite,
mais de faire les choses correctement. Et ça, c'est qu'est-ce qui est
important. C'est le devoir que nous avons envers nos citoyennes et les citoyens
du Québec. Alors, c'est tout... J'ai déjà travaillé plus d'une fois avec le
ministre sur les différents projets de loi. Je sais que c'est quelqu'un qui
collabore. Il collabore beaucoup avec les oppositions. On est ici juste pour
rendre ce projet de loi dans la meilleure version possible. Alors, moi, je vais
être là pour collaborer avec lui et quand même avec mes collègues dans l'opposition
et la deuxième opposition officielle si nécessaire. Alors, merci beaucoup, M.
le Président.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le député de Jacques-Cartier. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Avant
de débuter l'étude article par article, est-ce qu'il y a des motions
préliminaires? Il n'y a pas de motion préliminaire. Donc, je prends en
considération l'article 1 du projet de loi. Cet article édicte la Loi sur
la performance environnementale des bâtiments. La jurisprudence prévoit que les
dispositions d'une loi édictée doivent être étudiées de la même manière et dans
le même ordre que le seraient les dispositions prévues dans un projet de loi.
Nous débuterons donc par l'étude, puis la mise aux voix de chaque article de la
loi édictée à l'article 1. M. le ministre, la parole est à vous pour l'article 1
de la loi édictée à l'article 1 du projet de loi.
M. Charette : Merci
beaucoup, M. le Président. Bien, peut-être un petit mot d'abord sur la
procédure. Si ça convient aux collègues, je me proposerais de lire chacun des
articles et le commentaire principal aussi. Ça va nous aider à suivre le fil. J'apprécie
les offres de collaboration. Je pense que c'est un beau projet de loi pour
justement exercer cette collaboration-là. Bien d'accord avec les collègues, on
n'est pas pressés, on veut bien faire les choses. Donc, lecture des articles
avec lecture ensuite des commentaires. Il y a aussi une intention de déposer le
plus rapidement possible les amendements. D'ailleurs, il y a un certain nombre
d'amendements qui sont prêts pour dépôt. Donc, dès les prochains instants, les
collègues vont pouvoir en prendre connaissance.
Et en toute transparence, il y a certains
amendements qui doivent passer par le comité de législation et qui doivent être
approuvés par le Conseil des ministres. On espère pouvoir franchir cette étape-là
dès demain. Donc, normalement, demain, on aura l'ensemble des amendements
proposés par la partie gouvernementale. Et à l'inverse, si les oppositions
veulent aussi déposer leurs amendements pour qu'on les travaille ensemble,
libre à elles, mais dans tous les cas, nous, on va les déposer, là, le plus
rapidement possible. Donc, article 1, très simple, c'est :
«La Loi sur la performance
environnementale des bâtiments, dont le texte figure au présent chapitre, est
édictée.»
Le commentaire est très simple et j'y vais
plus largement que ce qui est mentionné dans le document qui vous a été remis.
Dans bon nombre de projets de loi qu'on a eus à travailler au cours des
dernières années, on venait de travailler dans des lois existantes. On a fait
référence à la Loi sur la qualité de l'environnement tout à l'heure. Donc,
souvent on venait amender, modifier, bonifier des aspects d'une loi existante.
Là, on en crée une nouvelle. C'est une toute nouvelle loi qui est créée, et c'est
ce que vient dire en quelque sorte le premier article en question.
Le Président (M. Jacques) : Il
faudrait aussi lire le premier article de la loi édictée. Donc là, on a lu la
loi édictée, mais dans le chapitre I, Dispositions générales, l'article 1.
M. Charette : Sans
problème. Donc, de nouveau, article 1.
«La présente loi vise à encadrer la
performance environnementale des bâtiments. Au sens de la présente loi, la
performance environnementale s'entend de caractéristiques d'un bâtiment qui ont
un impact sur l'environnement, notamment son empreinte carbone, l'énergie qui
est utilisée par ce bâtiment et le moment auquel elle est utilisée, l'énergie
produite par ce bâtiment ainsi que les équipements favorisant la mobilité
durable de ses occupants ou de ses utilisateurs.»
Le commentaire. L'article 1 de la loi
édictée par le projet de loi décrit l'objet de celle-ci, définit ce que
signifie la performance environnementale au sens de cette loi de manière...
M. Charette : ...général, la
performance environnementale d'un bâtiment doit s'entendre au sens de la loi
édictée, de caractéristiques de ce bâtiment qui ont un impact sur
l'environnement.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur... Mme la députée de
Mille-Îles... des Mille-Îles.
Mme Dufour : Vous pouvez dire
«de» Mille-Îles, M. le Président.
Le Président (M. Jacques) : «Des»
ou «de»... «des»...
Mme Dufour : Parce que, «des»
Mille-Îles, c'est... Il va falloir que je le fasse changer à l'Assemblée
nationale. C'est... On ne dit pas «des» Trois-Rivières.
Le Président (M. Jacques) : ...qui
disent «des», puis je dis «de»...
Mme Dufour : Oui, mais on ne
dit pas «des» Trois-Rivières, on dit «de» Trois-Rivières, donc c'est la même
chose pour moi, ça fait que...
Le Président (M. Jacques) : O.K.,
«de» Mille-Îles. C'est beau.
Mme Dufour : Merci beaucoup.
Bon, bien, premier élément que j'aimerais... j'aimerais souligner, puis, je
pense, plusieurs groupes, là, l'ont... en ont parlé, le fait qu'on parle de
performance environnementale, ce n'est pas précisé ici. On parle aussi
d'empreinte carbone, des groupes sont venus parler de carbone intrinsèque.
Donc, j'aimerais peut-être entendre le ministre ou un sous-ministre, là, sur
comment on pourrait mieux préciser ça. Parce que c'est très vaste actuellement,
ça laisse place à beaucoup, beaucoup de choses potentielles, par exemple, la
gestion des matières résiduelles du bâtiment, etc. Donc, je vous laisse en
parler, M. le ministre.
M. Charette : Pour la
question, effectivement, c'est quelque chose qui a été soulevé par plusieurs
des groupes que l'on a entendus. Dans la conception même du projet de loi,
lorsqu'on parle d'empreinte carbone, c'est sûr qu'on ne voit pas la référence
ou le mot «carbone intrinsèque», mais lorsqu'on dit «empreinte carbone, énergie
qui est utilisée par ce bâtiment et le moment auquel elle est utilisée», pour
nous, ça couvre l'entièreté du cycle de vie. Donc, ce que les groupes nous
laissaient entendre, est-ce qu'on va jusqu'à couvrir la fin de vie utile du
bâtiment, donc la gestion de ces matières-là, à la toute fin. C'est ce que
prévoit, là, le projet de loi et c'est ce que... c'est l'intention, là, qui
est... qui est la nôtre à travers la définition qui est proposée.
Et, je le mentionnais, je ne me souviens
plus à quel groupe, au Québec, on a fait de grandes avancées à bien des égards
au niveau de la gestion de notre matière résiduelle au cours des dernières
années, que ce soit la matière organique, on a parlé de consigne, on a parlé
aussi de modernisation de la collecte sélective. Mais là où on a de grandes
avancées à faire, c'est au niveau des CRD, ce qui est construction, rénovation,
démolition. Donc, il y a de la réglementation qui est en préparation à ce
niveau-là. Et il faut prévoir, justement, l'afflux de ces matériaux-là, une
fois un bâtiment en fin de vie. Et c'est couvert, là, par la définition que
l'on donne au niveau de l'empreinte carbone d'un bâtiment.
• (10 h 10) •
Mme Dufour : Merci. Je
comprends qu'on dit qu'on veut que ça soit couvert, mais on ne le précise pas
dans la définition, ici, de l'article un, là. On parle... tu sais, les
caractéristiques d'un bâtiment qui ont un impact sur l'environnement, notamment
son empreinte carbone, mais on ne précise pas davantage. Est-ce qu'on devrait
aller à dire : Bien, si on parlait de carbone intrinsèque, ce serait déjà
un peu plus clair? Parce qu'«empreinte carbone», c'est... ça veut dire beaucoup
de choses. Ça peut... ça peut être interprété de différentes façons. Ensuite,
on ne parle pas ici de la fin de vie non plus du bâtiment. Puis il y aurait...
il y aurait aussi des précisions à obtenir sur les équipements favorisant la
mobilité durable de ses occupants. À quoi on fait référence ici? Ça aussi,
c'était une question qui avait été soulevée.
M. Charette : ...et c'est
Mme... du Conseil patronal de l'environnement du Québec, Mme Lauzon, qui avait questionné
pourquoi cette référence-là. Elle est... elle est très importante dans le
bâtiment. Et on parle beaucoup, en parallèle de tout ça, de l'électrification
des transports, on parle de mobilité durable, donc c'est... mobilité active,
donc c'est la raison pour laquelle on a cette référence-là.
Éventuellement, et on ne s'en cache pas,
on voudra déposer la réglementation venant obliger les nouveaux bâtiments à
avoir des infrastructures de recharge. C'est assez étonnant, et j'ai fait
l'exercice encore récemment, si on cherche un appartement, que ce soit en
locatif ou en condo, de vouloir en avoir un avec une borne de recharge, même si
l'appartement est récent, c'est un défi. Et c'est absolument inconcevable que
l'on construise de nouveaux bâtiments dans une perspective de durée de vie de
25, 30, voire même 50 ans, en 2024, sans qu'on prévoie dès l'origine les
infrastructures nécessaires. Et pire encore, dans certains complexes de condos
ou encore en locatif, ce n'est pas permis de faire installer cette borne de
recharge là. Donc, on veut, dans une réglementation à venir le plus rapidement
possible, c'est qu'on oblige dès la construction à ce qu'il y ait un certain
nombre de bornes...
M. Charette : ...borne de
recharge, ou qu'il y ait des installations, là, pour les différentes unités.
Et, si on parle de mobilité active, ça pourrait, dans un certain nombre de
conditions, dire : Bien, si vous avez tant d'appartements et plus, il
faudrait aussi prévoir, par exemple, un espace pour ranger les vélos ou des
trucs de cette nature-là. Donc, c'est la raison pour laquelle on fait référence
à la mobilité durable dans le bâtiment.
Pour ce qui est de la définition
elle-même... le mot «intrinsèque», on ne le lit pas, mais ce n'est pas
nécessaire, là, d'y aller avec tout le fin détail, parce que c'est une
expression qui pourrait changer dans le temps. L'important, c'est de la
définir, cette empreinte-là, et on dit que ça couvre l'empreinte carbone dans
son ensemble, et l'énergie qui est utilisée par ce bâtiment, et le moment
auquel elle est utilisée. Donc, le moment où elle est utilisée, c'est aussi au
moment où le bâtiment serait, ultimement, démoli. Donc ça couvre, mais je ne
mettrais pas, en toute transparence et franchise, là, je ne mettrais pas le mot
«intrinsèque», spécifiquement. C'est un vocabulaire qui est utilisé
aujourd'hui, expression qui va peut-être changer dans le temps, donc j'aime
mieux couvrir plus large, mais avoir tous ces éléments-là couverts, là, dans
l'explication qui est fournie.
Mme Dufour : Merci, M. le
ministre. Évidemment, vous savez sans doute que c'est moi qui ai mis en place à
Laval la réglementation pour obliger l'installation de bornes électriques, là.
On était la ville la plus avant-gardiste à ce sujet-là. Donc, je suis tout à
fait en faveur, évidemment, de ce que vous parlez par rapport aux bornes de
recharge. Et, surtout, il faut prévoir effectivement des supports à vélos,
parce que c'est aussi un enjeu, puis vous le savez, il faut réduire aussi le
nombre de véhicules sur les routes, donc ce n'est pas seulement des bornes de
recharge. Donc, je suis contente, vous y avez bien pensé.
Ça peut aller, pour ce qui est de carbone
intrinsèque, je comprends que ça peut changer. D'ailleurs c'est un vocabulaire
que, moi, personnellement, je ne connaissais pas avant les consultations
particulières. Par contre, là où je pense qu'il y a vraiment un manque, dans
cette définition, ici, c'est qu'on ne parle pas de la fin de vie du bâtiment.
Puis vous l'avez dit, c'est vrai que c'est vraiment un enjeu majeur, les CRD,
et je pense qu'on devrait venir au moins le circonscrire, qu'on parle aussi de
la fin de vie du bâtiment, parce qu'ici, là, nulle part on ne peut penser que
ça fait partie des intentions.
M. Charette : Article 1, la
collègue a tout à fait raison. Naturellement, on y va dans l'ordre, mais, si on
regarde... je prends un petit peu d'avance, si on regarde l'article 2, dans
le... un, deux, trois, quatre, cinquième alinéa, c'est mentionné, là, de façon
spécifique, donc : «Aux fins de l'application de la présente loi, sont
assimilés à des travaux de construction les travaux de fondation, d'érection,
de rénovation, de réparation, d'entretien, de modification ou de démolition
d'un bâtiment, ainsi que l'installation, le remplacement total ou partiel des
équipements dont est doté ce bâtiment.» Donc, c'est réellement, là, comme je le
mentionnais, la conception que nous avons à travers le projet de loi, mais la
référence plus spécifique se retrouve à l'article 2.
Mme Dufour : Bien, je crois
qu'elle devrait aussi être incluse dans le premier élément, parce qu'ici, on
parle... à la fin, là, ce que vous faites référence, puis on y viendra, des
travaux de construction, on fait référence... «ou de démolition», mais ce n'est
pas la même chose que de dire que, dès lors de l'érection d'un nouveau
bâtiment, on réfléchisse d'avance à la fin de vie du bâtiment. Et la
performance environnementale, comment on va l'évaluer va dépendre de comment il
pourra, le bâtiment, être démoli en fin de vie, ou déconstruit, en fait, parce
que ce serait beaucoup plus... écologique de déconstruire. Ici, on parle de
démolition, ce n'est pas la même chose. Et je pense qu'on devrait venir dire,
bien, que la performance environnementale inclut la fin de vie du bâtiment,
parce que c'est... comme je disais, ce n'est pas la même chose qu'à la fin, de
dire : O.K., là, on va discuter de la démolition, alors que, dans les
faits, c'est... démolition ne veut pas dire déconstruction. On pourra l'ajouter
à la... plus loin, mais, ici, on devrait parler aussi de fin de vie d'un
bâtiment.
M. Charette : Je comprends le
commentaire de la collègue. Ce qu'on va éviter de faire, dans le projet de loi,
c'est d'y aller de répétitions ou de doublons. À partir du moment où c'est
couvert à l'article deux, moi, je ne vois pas le besoin de l'inclure aussi à
l'article 1. Mais je rassure la collègue, lorsqu'on lit le dernier alinéa, là,
de l'article 2, on fait référence à toutes les étapes du cycle de vie du
bâtiment. Mais je ne le remettrais pas constamment dans différents articles. Et
on...
M. Charette : ...naturellement,
on va lire l'article 2 une fois l'article 1 adopté, mais on vient
réellement, là, préciser ce degré de détail là.
Mme Dufour : Peut-être, juste...
Mais est-ce que... est-ce que vous croyez que ce serait adéquat, à ce
moment-là, d'ajouter des constructions dans l'article 2, là, lorsqu'on y
arrivera et pour ne pas juste parler de démolition?
M. Charette : Et la... ma
collègue m'indique qu'à l'article 10 on fournit encore davantage de
détails à ce niveau-là. Donc, c'est couvert. Et non, le mot «déconstruction»
n'est pas employé. Là aussi, c'est une expression, là, qui... qui est entendue
plus fréquemment, là, ces dernières années, mais qui n'est... ce n'est pas un
concept, là, qui est entièrement défini. Donc, le degré de définition, on le
retrouve dans les articles eux-mêmes et naturellement un degré de définition
encore plus important dans la réglementation, là, qui sera à venir, mais à partir
du moment où on précise très, très clairement que c'est l'ensemble du cycle de
vie qui est couvert, on peut penser que l'on emploie le mot «démolition»,
«déconstruction», là, on peut... on peut penser, là, et on doit penser que
c'est... que c'est couvert.
Mme Dufour : Mais ça sera
dans le procès-verbal du... du projet de loi.
Le Président (M. Jacques) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 1 du... de la loi
édictée? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 1 de la
loi édictée est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Jacques) : Adopté.
L'article 2, M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc, dans la présente loi, on entend par bâtiment une construction utilisée
ou destinée à être utilisée pour abriter ou recevoir des personnes, des animaux
ou des choses, et dont les équipements et composants consomment de l'énergie ou
une partie d'une telle construction : un distributeur d'énergie, un
distributeur d'électricité, un distributeur de gaz naturel ou un distributeur
de vapeur au sens de la Loi sur la Régie de l'énergie, ainsi que toute autre
personne distribuant de l'énergie pouvant être consommée par un bâtiment, un
organisme public, un organisme public au sens de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels. Aux fins de l'application de la présente loi, les propriétaires
d'un bâtiment qui constitue un immeuble détenu en copropriété divise sont le syndicat
des copropriétaires et tout copropriétaire de cet immeuble. Et enfin, ce que je
lisais un petit peu plus tôt, aux fins de l'application de la présente loi,
sont assimilés à des travaux de construction les travaux de fondations,
d'érection, de rénovation, de réparation, d'entretien, de modification ou de
démolition d'un bâtiment... pardon, ainsi que l'installation, le
remplacement... pardon, ou le remplacement total ou partiel des équipements
dont est doté ce bâtiment.
• (10 h 20) •
Et le commentaire, l'article 2 de la
loi édictée définit certains termes qui sont employés dans la loi pour en
circonscrire la portée et en faciliter la lecture. La définition d'organismes
publics est la définition couramment utilisée dans d'autres lois pour définir
ce type d'organismes.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires à l'article 2 de la loi
édictée? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Merci, M.
le Président. Donc, j'aimerais d'abord qu'on... savoir si on... pourquoi on
n'avait pas défini «équipement et composants qui consomment de l'énergie»?
Parce que, bien, ça peut être interprété de bien des façons. Donc, je voudrais
juste savoir pourquoi ces deux mots-là n'ont pas été définis dans cette
section.
M. Charette : À l'occasion,
et c'est ce que je mentionnais dans les remarques préliminaires, avec le
consentement des collègues, on a l'équipe de juristes du ministère, donc, si
vous souhaitez une réponse plus adéquate et plus précise, je ne suis pas
juriste, donc on pourrait... on pourrait tout simplement passer la parole au
responsable.
Le Président (M. Jacques) : Est-ce
qu'il y a le consentement?
Mme Dufour : Consentement.
Le Président (M. Jacques) : Consentement.
Veuillez vous nommer et nommer votre titre.
M. Woitrin (Pierre) : Bonjour.
Pierre Woitrin, légiste au ministère de la Justice. Dans une loi comme
celle-là, et dans bien des lois par ailleurs, on définit un certain nombre de
termes lorsqu'il nous est utile pour... comme la ministre l'a exprimé, de
circonscrire le champ d'application de la loi ou de faciliter la lecture
simplement de la loi pour ne pas avoir à répéter les termes et expressions
employées. En l'occurrence, les termes que vous voyez à l'article 2 ont
été définis parce qu'on ressentait le besoin de les définir pour circonscrire
l'application de la loi, mais les termes «équipements et composants» n'ont
pas... n'avaient pas...
M. Woitrin (Pierre) : ...cette
particularité, là. On ne ressentait pas le besoin de définir les équipements et
composants en question, là, qui consomment de l'énergie.
Mme Dufour : Oui, bien, c'est
parce que ça peut être interprété de bien des façons. Et là je me demandais, si
on ne sent pas la nécessité de les... de les définir, est-ce qu'on voit...
est-ce qu'il n'y a pas un risque de... bien, de... éventuellement, là, s'il y
avait un... une poursuite quelconque, de... que ça soit interprété de bien des
façons, puisque la loi ne le définit pas.
M. Woitrin (Pierre) : En
fait, les équipements et composants, dans la définition de bâtiment, servent à
définir la notion de bâtiment. Ça fait que c'est un des critères qu'on doit
voir ressortir lorsqu'on se pose la question. Lorsque le gouvernement va avoir
à réglementer des bâtiments, au sens de la loi, il faudra que ces bâtiments
revêtent une... un certain nombre de caractéristiques, dont le fait d'avoir des
équipements et composants qui consomment de l'énergie. Ça fait qu'à partir du
moment où l'ensemble de ces critères-là, incluant le fait qu'il y ait des
équipements, au sens commun du terme, puisqu'ils ne sont pas... et des
composants du bâtiment, au sens commun du terme, puisqu'ils ne sont pas définis
par la loi... consomment de l'énergie dans un bâtiment et que les autres
critères sont respectés, on rentre dans la définition de bâtiment, mais
«composant» et «équipement» ne nécessitaient pas, dans ce cadre-là, d'être
définis.
Mme Dufour : O.K. Donc, juste
pour bien comprendre, là, si, par exemple, je ne sais pas, moi, des composants
qui consomment de l'énergie, des lumières, par exemple, des abat-jour, etc.,
feraient partie d'un composant qui consomme de l'énergie?
M. Woitrin (Pierre) : Effectivement,
à partir du moment où... Donc là, on se pose la question toujours de :
S'agit-il d'un bâtiment au sens de la loi? Est-ce qu'il s'agit d'une
construction qui est utilisée pour abriter des personnes ou des animaux ou des
choses? Première chose. Si la réponse est oui, on va au deuxième critère. Est-ce
que, par exemple, il y a des lumières? Est-ce qu'il y a un système... un
chauffe-eau? Est-ce qu'il y a une enceinte lumineuse? On pourrait rentrer
effectivement dans la définition. Ça fait qu'«équipement» et «composant»
doivent être vraiment interprétés au sens large, là.
Mme Dufour : Donc, une grange
agricole, par exemple, il y en a qui ont des animaux, mais des fois c'est du
foin qui est entreposé, parce qu'elle contient quelque chose, même si elle ne
consomme pas de l'énergie, là, à ce moment-là, est-ce qu'elle en ferait partie
ou elle n'en ferait pas partie? Puis est-ce que le simple fait qu'il y ait un
bulbe de... tu sais, une lumière au plafond pour éclairer, est-ce que ça
suffit? Puis, à ce moment-là, s'il n'y a aucune autre énergie, par exemple pas
d'électricité pour chauffer, est-ce que, là, à ce moment-là, ça va faire partie
d'un bâtiment qui va être visé ici ou pas?
M. Woitrin (Pierre) : Au sens
de la loi, de manière très théorique, effectivement, si on prend les deux
paramètres que je viens de citer, une construction qui abrite des animaux et
dont des composants ou équipements consomme de l'énergie, ça rentre dans la
définition, mais cette définition-là est à circonscrire dans les règlements.
Puis le ministre va l'exposer dans les différents articles qui suivent, les
bâtiments vont être le type de bâtiments, le type d'usage des bâtiments, les
bâtiments qui vont être visés par la réglementation, qu'il s'agisse de la
réglementation ministérielle pour la déclaration, qu'on verra plus tard, ou des
normes applicables, ou de la cote qu'on va attribuer à des bâtiments, là... ces
bâtiments-là vont être circonscrits dans les... dans les règlements avec toute
la latitude dont... qui est permise par cette définition somme toute assez
large de bâtiment.
Mme Dufour : Oui, et... mais,
comme je disais, s'il y a juste une lumière pour éclairer mais qu'il n'y a pas
de chauffage, ça va rentrer quand même dans la catégorie, là, puis je ne parle
pas d'animaux, là, je parlais de foin, là, à ce moment-là, ça rentrerait
dedans, la catégorie, juste parce qu'il y a une lumière pour éclairer.
M. Woitrin (Pierre) : Dans la
définition qu'on a actuellement au projet de loi, oui. Est-ce qu'il s'agit de
l'intention de le réglementer, là, on est dans un autre... dans un autre débat.
Mme Dufour : Bien, voilà. Et
je vais donner un autre exemple... et là je cherche le terme, le bon terme,
mais un shack, un shack trois saisons, un petit... un petit... ce n'est pas un
chalet, là, c'est plus... c'est plus rustique que ça, qui sert juste l'été
surtout, un peu fin du printemps, début de l'automne, qui n'est pas chauffé,
encore une fois, qui a peut-être juste un poêle... poêle à bois, ça aussi, ça
rentrerait dans la définition, là.
M. Woitrin (Pierre) : S'il
répond aux deux paramètres que je viens de citer, il rentre dans la définition,
oui.
Mme Dufour : Bien, il répond
parce que les paramètres sont très vagues. Donc, il répondrait. Donc, on... Ça
fait que, tu sais, dans le fond, ce que je voulais dire, c'est : vu que
«équipement» et «composant» ne sont pas définis, bien, ça laisse place à
beaucoup d'interprétations, qu'est-ce que ça...
Mme Dufour : ...qu'est-ce qui
pourrait être considéré comme, c'est ça, faisant... être prévu par la loi, là,
couvert par la loi?
M. Charette : Je comprends
tout à fait les questionnements de la collègue. En même temps, on est au
deuxième article, c'est un degré de détail, là, sur ce que... ce que le projet
de loi entend couvrir, ce que la réglementation devra couvrir. Donc, c'est des
détails, là, sur les types de bâtiments, entre autres, que l'on retrouve, là,
dans des articles subséquents.
Mme Dufour : Mais c'est que,
M. le ministre, je n'ai pas vu d'autres endroits où on définit les équipements
et les composants dans le projet de loi.
M. Charette : ...non, comme
le collègue le mentionnait, mais, pour... est-ce que c'est du résidentiel ou
autres, là, grands... grands bâtiments, c'est le type de détail que l'on
retrouve plus loin dans le projet de loi.
Mme Dufour : Je n'ai pas
souvenir qu'on ait... distinct l'agricole ou les chalets trois saisons, là, M.
le ministre, dans le projet de loi, là, les exemples que je donnais ne sont
pas...
M. Charette : Je donne raison
à collègue. Il n'y a pas de mention directe aux shacks dans le projet de loi.
Ça, je lui donne raison.
Mme Dufour : Mon point étant
que c'est tellement large que ça pourrait inclure beaucoup plus que ce que
probablement le projet de loi vise. Donc, de là... de là, le point que je pense
qu'on devrait définir, puis... puis mon questionnement était : Qui
consomme de l'énergie? Est-ce qu'un foyer au bois... un poêle à bois, hein,
est-ce que ça rentre dans la définition?
M. Woitrin (Pierre) : L'énergie,
encore une fois, comme elle n'est pas définie par le projet de loi, doit être
prise dans son sens commun, ça fait que consommer de l'énergie selon notre
connaissance du sens commun des termes... de l'expression consommer de
l'énergie pourrait rentrer effectivement dans la définition.
Mme Dufour : Donc, c'est
très, très large. Est-ce que c'est l'intention de couvrir les poêles à bois?
M. Charette : Ça, j'ai eu l'occasion
de le mentionner à plusieurs reprises, les municipalités ont déjà cette
habileté-là. D'ailleurs, on le voit, là, ces derniers jours, la ville de Québec
est en train de réglementer la question. Donc, c'est un pouvoir qui est dévolu
aux municipalités. Moi, d'un point de vue national, c'est-à-dire du point de
vue du gouvernement du Québec. Il n'y a pas d'intention d'aller au niveau du...
des foyers à bois, pour une raison fort simple, en milieu urbain, on peut
comprendre, en milieu rural ou en régions plus éloignées, ce n'est pas la même
réalité. Donc, on veut réellement laisser cette possibilité là aux
municipalités de réglementer en fonction de leurs réalités. Si j'imposais le
règlement, le règlement de la Ville de Québec à Québec peut être très, très
pertinent, mais si je devais l'imposer à la grandeur du Québec, c'est là où des
milieux diraient : Bien, nous, on n'a pas d'alternative, il nous faut un
poêle à bois, il nous faut tel type de chauffage. Donc, ça, c'est une habileté,
là, qui revient aux municipalités.
• (10 h 30) •
Mme Dufour : Je partage tout
à fait votre opinion, M. le ministre. C'est pour ça que le 29 et 30, les
articles 29 et 30 vont poser problème plus tard, quand on va y arriver.
M. Charette : ...mentionner
au moment des consultations et d'ailleurs, tout à l'heure, je vous disais
d'entrée de jeu : Il y a des modifications, des amendements qui doivent
passer par le comité de législation et le Conseil des ministres. Ça en fait
partie, et c'est un travail, là, qui s'est fait conjointement avec l'UMQ et la
FQM. Donc, l'imbroglio, à tout le moins le doute qui pouvait subsister à la
lecture de l'article sera corrigé, là, j'ai bon espoir, avec les amendements
qui seront proposés.
Mme Dufour : Parfait.
Le Président (M. Jacques) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, M. le
ministre, juste de bien comprendre, distributeurs d'énergie, on est en train
ici de créer une définition pour les bâtiments, qui est un distributeur
d'énergie. Je veux bien comprendre le paragraphe exactement, parce qu'après ça
on rentre dans les définitions qui sont trouvées dans la loi sur la Régie de
l'énergie. Puis je ne trouve pas, nécessairement, au début de la loi sur la Régie
de l'énergie, de phrase «distributeur d'énergie», nécessairement. Alors, je
veux juste être sûr qu'il y a une concordance sur cette idée d'un distributeur
d'énergie.
M. Charette : Dans le projet
de loi, on vient définir la portée que l'on lui donne. En fait, c'est un petit
peu l'objet de l'article deux, parce qu'on retrouve, dans le projet de loi,
plusieurs références à ces termes-là, que ce soit bâtiment, distributeur
d'énergie, organisme public. Donc, on vient signifier ou définir leur portée.
Mais je veux juste être bien certain, là, de la question du collègue. Par
rapport à distributeur d'énergie, quelle est la question?
M. Kelley : Exactement, bien,
c'est juste bien comprendre, parce qu'on a...
10 h 30 (version non révisée)
M. Kelley : ...mais
distributeurs d'énergie. Puis, après ça, on a une suite des différents
distributeurs au Québec. Alors, c'est juste de bien comprendre, pour le reste
du projet de loi, quand on parle d'un distributeur de l'énergie, ça doit être quelqu'un
qui tombe sous la définition trouvée dans la Loi sur la Régie de l'énergie, un
distributeur d'électricité qui est juste Hydro-Québec, si je comprends bien, un
distributeur de gaz naturel ou un distributeur de vapeur. Alors, c'est pour le
reste, le projet de loi qu'on a la phrase : distributeur d'énergie, c'est
juste ces trois définitions qui rentrent dans la phrase d'un distributeur d'énergie.
C'est juste de bien comprendre, pour le reste du projet de loi, qu'on parle d'un
distributeur d'énergie. C'est juste ces trois éléments qui définissent c'est
quoi un distributeur d'énergie.
M. Charette : En fait, comme
on le voit, si on lit le reste de l'élément que le collègue soulève, il y a
aussi «ainsi que toute autre personne distribuant de l'énergie pouvant être
consommée par un bâtiment». Donc, ça couvre un ensemble. Et pour ce qui est de
distributeur d'énergie, distributeur d'électricité, distributeur de gaz naturel
ou distributeur de vapeur, c'est la même définition que l'on retient que celle contenue
dans la Loi sur la Régie de l'énergie.
M. Kelley : Parfait. Puis
juste une autre question, parce que je trouve ça bien intéressant, sur les
bâtiments. Alors, tout... un bâtiment qui... une construction utilisée ou
destinée à être utilisée par un habitat où recevoir des personnes. Alors, c'est
tout bâtiment qui a une porte, puis une personne peut rentrer. Je pense comme,
par exemple, des fois, il y a des installations de la MCQ qui ne sont pas
utilisées à côté d'une autoroute ou, quand même, d'Hydro-Québec. Alors,
vraiment, on parle de tout bâtiment qui a une porte, puis une personne peut
rentrer. Ça, c'est, grosso modo, une définition d'un bâtiment au Québec?
M. Charette : J'essaie de
voir l'exemple du collègue sur le pont Jacques-Cartier, et autres... En fait,
ça fait partie de l'infrastructure du pont. Je ne la qualifierais pas,
personnellement, de bâtiment, étant donné que ça fait partie du pont lui-même,
donc. Et, parfois... bien, non pas... ce n'est jamais volontaire, mais je vais,
assurément, errer pendant l'exercice qui est le nôtre, donc mes collègues
pourront me rappeler à l'ordre. Mais, pour ma part, ça fait partie d'un pont,
ce n'est pas un bâtiment. Mais si j'erre... ça peut se jouer subtilement, ça
peut être des coups de pied, ça peut être... mais vous me le dites si mon
interprétation n'est pas la bonne.
M. Kelley : Mais la raison
pourquoi je pose la question, c'est juste parce que... Si on fait un exemple,
vous pouvez imaginer qu'il y a une petite... quelque chose sur le pont
Jacques-Cartier. Moi, je peux imaginer des... certains bâtiments, quand même,
de mon comté qui sont aux côtés de l'autoroute, qui, je pense, ne sont pas
nécessairement utilisés, mais, quand même, ils sont allumés avec l'électricité,
ils consomment de l'électricité. Alors, c'est juste, encore... Parce qu'une
définition, c'est général. Et ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose qu'on
inclue des types de bâtiments comme ça, parce qu'on veut que tout est efficace
dans la construction. Parce qu'on va quand même construire des autres
bâtiments, dans l'avenir, qui sont rarement ou jamais utilisés, mais il y a
quand même l'option, pour quelqu'un, de rentrer pour faire des travaux, de
mettre des choses... on peut parler du stockage, etc.
Mais c'est juste une question plus
générale. Je trouve ça intéressant lorsqu'on est en train de définir c'est
quoi, un bâtiment, exactement, et comment, moi, je regarde ça, c'est toute
place qu'on peut rentrer avec une porte qui est considérée comme un bâtiment,
qui est logique, hein, on s'entend. Mais, en même temps, juste pour s'assurer
on couvre quoi exactement dans ce projet de loi.
Alors, c'est tout pour moi pour l'instant.
Je ne sais pas si ma collègue a une question, ou le ministre a des commentaires
à ma question très générale et simple?
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le député. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Bien, je
vais continuer, parce que le collègue, en posant sa question, le collègue de Jacques-Cartier,
m'a amenée à penser que j'ai été, à un moment donné, dans un poste de pompage d'une
municipalité, et c'est, effectivement, un bâtiment avec une porte, avec une...
l'électricité, puis, après ça, on rentre dans le souterrain, puis là, bon, il y
a... c'est très grand à l'intérieur, et on entrepose des choses que je préfère
ne pas vous donner la... trop de détails sur la nature. Mais, bref, ça aussi,
je comprends que ça rentrerait dans cette définition?
M. Charette : C'est un
bâtiment qui va consommer de l'énergie, et, pour connaître le secteur où ma
collègue a oeuvré comme conseillère municipale, avec un lieu, justement, de
traitement des eaux... on a probablement visité la même installation, puis
peut-être même ensemble, je me souviens plus, mais... il y a différents types
de bâtiments, et ça, ça pourrait être un type de bâtiment...
M. Charette : ...parce qu'une
consommation d'énergie qui est assez... qui peut être assez importante.
Mme Dufour : Mais tout ce qui
est souterrain va... Puis c'est là que ça m'amenait. Parce que... parce que ce
que... ce que j'avais en tête, là, les postes de pompage, c'est un petit
bâtiment, très petit, mais après, on rentre, descend dans le souterrain, et là,
c'est très, très grand. C'est là qu'on traite les... bien, c'est le pompage des
eaux usées, là, c'est ça. Donc, ça peut être très grand à l'intérieur. Donc,
tout ce qui est souterrain va aussi être couvert, à ce moment-là, par ce projet
de loi là?
M. Charette : Bien, l'article
ne précise pas si c'est en surface ou souterrain. Donc, il y a des parties de
bâtiments qui peuvent être en sous-oeuvre ou souterrain, effectivement.
Mme Dufour : O.K. Moi,
j'avais d'autres questions par rapport aux définitions. On n'a pas défini «norme»
et «cote». Puis on en parle beaucoup plus loin, mais on ne les précise pas. Et
je me demandais, si, encore une fois, là, si c'était une intention de ne pas
les définir, qu'est-ce qu'une norme, qu'est-ce qu'une cote environnementale.
Le Président (M. Jacques) : Me
Woitrin.
M. Woitrin (Pierre) : Non,
effectivement, on ne définit pas les termes ni cote ni norme. On vient
circonscrire par contre ce qu'on entend, dans la section deux de la loi
édictée, ce que constitue une cote et ce qu'elle vise. En ce qui concerne la
norme, on est davantage précis encore lorsqu'on se dirige à l'article 10
et qu'on mentionne que le Gouvernement peut, par règlement, établir des normes
en matière de performance environnementale des bâtiments. Ces normes-là, elles
peuvent prendre la... deux formes, celle de normes en matière de travaux de
construction et celles de cotes en matière de performance... de cotes de
performance environnementale, pardon. Donc, on ne les définit pas, mais on les
circonscrit fortement dans les sections deux et trois de la loi édictée.
Des voix : ...
Le Président (M. Jacques) : Mme
la députée.
Mme Dufour : Oui, je
m'excuse. Merci pour la réponse. Par contre, comme ça dit «par règlement», que
ça peut s'établir par règlement, bien, ça laisse encore une fois la porte à
bien des choses. En tout cas, moi, si j'étais... tu sais, comme personne que
cette loi-là pourrait s'appliquer à moi, j'aurais aimé avoir peut-être une
définition claire de qu'est-ce qu'on va s'entendre comme norme, pas quelle va
être la norme, mais qu'est-ce qu'une norme pour ne pas avoir la surprise dans
un règlement plus tard qui, comme je le mentionnais, peut être modifié assez
aisément, là.
• (10 h 40) •
M. Charette : Le mot «norme»
est quand même assez généralement convenu. Ce qu'est une norme, c'est une
application, là, qui est assez... assez précise, standard. Mais ce qui est...
ce que va contenir la norme, c'est là où le règlement va fournir le degré de
détail. Puis on aura souvent l'occasion de le répéter, puis, honnêtement, je le
disais aussi au moment de la consultation, moi, je le... je ne le prends pas
personnel, je ne suis nullement offensé. C'est normal de vouloir ce degré de
détail là. Puis quand j'étais dans l'opposition, je demandais le règlement
avant que le projet de loi soit adopté. C'est normal.
Mais dans les faits, il y a une séquence
qui est la suivante. Là, on se donne le pouvoir de faire ces règlements-là.
Actuellement, on n'a pas le pouvoir de les faire, donc il faut se donner le
pouvoir avant d'élaborer les règlements eux-mêmes. Mais on va quand même
pouvoir discuter, là, quelles sont les possibilités, quelles sont les
intentions à travers les règlements qui seront développés par la suite. Et à
tout moment, tout à l'heure, la collègue disait : Un règlement, c'est
vrai, ce n'est pas une consultation au même titre qu'une commission
parlementaire, mais ce n'est pas pour autant derrière des portes closes. En ce
sens que la façon dont on aime travailler depuis ces dernières années, au
ministère de l'Environnement, c'est beaucoup... avant même de déposer un projet
de règlement, c'est de travailler en co-création avec les parties concernées.
C'est-à-dire on va voir un petit peu à sonder les partenaires pour que la
balle, lorsqu'elle sera mise au jeu, qu'elle ait déjà un certain... un certain
canevas dans lequel les partenaires vont se retrouver. Et par la suite, c'est
une consultation qui est... qui est publique, non pas à caméra et micro
ouverts, là, mais tout citoyen partenaire a la possibilité d'y participer. Et
par la suite le règlement est édicté. Mais il faut d'abord se donner le droit
de faire des règlements sur ces questions-là, ce qui n'est pas le cas
présentement.
Mme Dufour : Oui, mais il n'y
a pas d'enjeu de se donner le droit de faire des règlements. Mais il y a des
définitions de base qui, je crois, sont manquantes dans le projet de loi. Mais,
bon, je ne suis pas juriste, et les rédiger moi-même, c'est... quand même, ce
n'est pas simple...
Mme Dufour : ...et j'ai
compris... on sait comment fonctionne la rédaction d'un règlement, on l'a vu,
mais, par contre, il y a une réalité : les parlementaires ne font pas
partie de l'équation lors des études, là. Et l'autre élément, c'est que
personne ne voit les commentaires des autres. Donc, il n'y a pas une réelle
consultation, comme on voit avec un projet de loi, comme on a pu entendre
pendant trois jours des groupes ici. Donc, c'est quand même fort différent.
Je voudrais peut-être vous poser une
question concernant... on parle de personne distribuant de l'énergie. Là, je
suis dans la définition de distributeur d'énergie. Est-ce qu'un dépotoir qui
redistribuerait son gaz à Gaz Métro, par exemple, qui revend son gaz... Est-ce
que ça rentre dans cette définition-là ou pas, le gaz qui est produit par un
site... pardon, «dépotoir», ce n'est plus le bon terme, un site d'enfouissement
technique?
Le Président (M. Jacques) : ...
M. Woitrin (Pierre) : La
définition de distributeur d'énergie est axée sur, donc... principalement sur
les définitions qui sont données de distributeur d'électricité, de distributeur
de gaz naturel et de distributeur de vapeur au sens de la loi sur la Régie de
l'énergie. Ces éléments-là servent à l'interprétation de ce qu'on va entendre par
«toute personne distribuant de l'énergie pouvant être consommée par un
bâtiment.
Ça fait que, dans le processus auquel vous
faites référence, là, je ne sais pas à quel... dans quel maillon de la chaîne
on se situe, mais distributeur d'électricité, distributeur de gaz naturel et
distributeur de vapeur sont le dernier maillon de la chaîne, c'est-à-dire c'est
l'énergie qui va être consommée ultimement, c'est le maillon de distribution
vers le consommateur. C'est ça que je comprends des définitions qui sont données.
Ça fait que, lorsqu'on parle d'une personne distribuant de l'énergie pouvant
être consommée par un bâtiment, est-ce qu'un lieu d'enfouissement technique...
parce que c'est peut-être à ça que vous faites référence, qui produirait ou qui
capterait du méthane et le redistribuerait sur le réseau sans nécessairement
être responsable de la distribution ultime serait couvert par cette
définition-là? Je n'en ai pas l'impression.
M. Charette : ...interprétation,
mais je peux faire erreur, comment j'interprète la question, ce serait
davantage un producteur qu'un distributeur, parce qu'effectivement on a des
lieux d'enfouissement techniques qui vont produire du gaz naturel renouvelable,
mais ce n'est pas le lieu d'enfouissement technique qui va acheminer cette
énergie-là à un bâtiment par la suite. Il y a un intermédiaire, qui est le
distributeur, donc on parlerait réellement : producteur, distributeur,
client. Donc le lieu, selon ce que je comprends de la question, là, ne serait
pas considéré comme distributeur, mais davantage producteur.
Mme Dufour : Puis, dans le
cas de distributeur de vapeur, là, vous me permettrez, là, d'être étonnée,
là... qu'est-ce qu'un distributeur de vapeur? Et la même chose, là, il existe
des grandes industries, là, qui produisent énormément de chaleur et qui...
cette chaleur est redistribuée, par exemple, dans des serres agricoles à
proximité. Est-ce que... Comment on le considère, ici, là?
M. Charette : Peut-être
référer à un projet de règlement qu'on a... je ne me souviens plus, hein, ça
fait peut-être un petit peu plus d'un an, la valorisation thermique, donc un
règlement qu'on a pu présenter, là, il y a un petit moment déjà, et c'est
quelque chose sur quoi on doit miser davantage. Hydro-Québec mise là-dessus,
comme gouvernement, on mise là-dessus. Un exemple, même, dans la région de
Québec, que ce soit à travers l'incinérateur, une valorisation de l'énergie, de
cette chaleur-là pour alimenter des bâtiments avoisinants. Donc, on a
maintenant une réglementation là-dessus. On a la possibilité de financer des
projets de valorisation thermique aussi, c'est financé à travers le dernier PMO
qui a été présenté. Donc, il y a de la distribution de vapeur ou de chaleur,
là, qui peut être valorisée.
Mme Dufour : Mais est-ce
qu'il existe des entreprises distributrices de vapeur? Parce qu'on connaît, tu
sais, au niveau de... distributeur de gaz naturel, on connaît Énergir,
électricité, on connaît Hydro-Québec, Hydro-Sherbrooke, etc., mais distributeur
de vapeur, à qui on fait référence?
M. Woitrin (Pierre) : Bien,
donc, distributeur de vapeur est défini au sens, donc, encore une fois, de
l'article 2 de la loi sur la régie. Je ne suis moi-même pas spécialiste de ce
domaine-là. Je pourrais peut-être renvoyer à des collègues... technique, et on
pourrait vous revenir avec la réponse, là, plus clairement.
M. Charette : Bien, c'est une
bonne idée de le mentionner. On est en début d'article par article, on va se
donner une méthode de travail. Donc, dans certains cas, la réponse, on ne
l'aura pas immédiatement, mais on la prend en délibéré puis on pourra voir
venir. Moi, personnellement, je ne connais pas de nom de compagnie qui se
spécialise ou qui ne fait que ça, mais on vous reviendra avec...
M. Charette : ...la réponse
plus tard.
Mme Dufour : C'est ça. C'est
que j'essaie juste de comprendre la distinction entre, par exemple, un groupe,
comme vous avez donné l'exemple de l'incinérateur qui distribue de la vapeur...
Là, je vais attendre qu'on m'écoute.
M. Charette : J'ai peut-être
un élément de réponse.
Mme Dufour : O.K. Je vais
continuer après. Allez-y.
M. Charette : Dans le cas de
la vapeur, ce qu'on me dit, et c'est un petit peu l'exemple de l'incinérateur,
un bâtiment qui fournit de la vapeur à un autre bâtiment devient un
distributeur de vapeur. Donc, ce n'est pas forcément une entreprise... ce n'est
pas une entreprise qui arrive avec son camion, emmagasine la vapeur et va la
distribuer, souvent, c'est de bâtiment à bâtiment, et c'est là où on parlerait
de distributeur de vapeur.
Mme Dufour : Mais est-ce que
c'est... Est-ce qu'il y aurait des cas où la même chose pourrait être possible
par rapport au gaz naturel renouvelable, s'il y avait une, tu sais, par exemple,
juste à côté d'un site d'enfouissement technique, une entreprise qui vient, qui
utilise directement le gaz naturel sans passer par Énergir, est-ce qu'à ce
moment-là le site d'enfouissement technique deviendrait un distributeur de gaz
naturel au sens de cette définition-ci?
M. Charette : On reviendra...
À ma connaissance, il y a un intermédiaire, mais je ne veux pas... je ne veux
pas induire la collègue en erreur. On pourra vous revenir avec la réponse.
Parce que j'ai quelques cas de figure en tête, pour avoir visité à peu près
tous les lieux d'enfouissement technique au Québec, où il y a effectivement une
valorisation qui est faite, mais je pense qu'il y a un intermédiaire, mais je
vais... je prends la question en délibéré, là, puis on vous reviendra à ce
niveau-là.
Mme Dufour : Parfait. Puis
j'aurai aussi la question par rapport à une entreprise privée qui produirait sa
propre énergie. On en entend beaucoup parler en ce moment qu'on vise à ce
que... Bien, en fait, ce que je comprends, c'est que le gouvernement
souhaiterait permettre à certaines entreprises de produire sa propre
électricité, peut-être même avec des éoliennes par exemple, et qui, s'ils
étaient en surplus, qui pourraient les revendre à un tiers, à ce moment-là. Ils
seraient inclus ici, dans le projet de loi.
M. Charette : Bien, ça, c'est
quelque chose qu'on pourra discuter à quelques endroits dans le projet de loi,
c'est une distinction qui est très, très importante entre la production et la
consommation. Si on regarde les mandats qui ont été confiés au ministère de
l'Environnement et de la Lutte aux Changements climatiques et de la Transition
énergétique, ce n'est pas dans le titre, mais on a la transition énergétique au
niveau du ministère, nous, on s'occupe la consommation, tout ce qui est
production, puis on pourra en discuter malgré tout, là, mais le volet
production d'énergie, il n'est pas sous l'égide du ministère de
l'Environnement, mais bien sous l'égide du ministère de l'Énergie. Donc, le
volet production, on ne le couvre pas, là, dans le projet de loi.
• (10 h 50) •
Mme Dufour : Et ma question
ne parlait pas de la production, mais bien de la distribution. Donc, dans le
cas où une entreprise produit sa propre électricité, mais a des surplus et la
distribue, la revend à un tiers, et là je ne parle pas d'Hydro-Québec, là,
donc, une autre entreprise à côté, par exemple, elle devient un distributeur
d'énergie au sens de ce projet... de la loi ici. C'est ce que je comprends, là.
M. Charette : ...ne dirait
pas ça. Il faut savoir que, dans les prochaines semaines, il va y avoir un
projet de loi qui sera présenté par notre collègue, là, à l'économie et à
l'énergie pour ces enjeux-là. Donc, nous, on n'a pas de prétention... et on ne
couvre pas ces aspects-là qui sont, tout de même, liés à la production, c'est
suite à une production qu'elle soit privée ou par Hydro-Québec. Donc, ce n'est
pas quelque chose, là, qui est couvert par le projet de loi. Mais, de ce que je
comprends du calendrier parlementaire, là, c'est une question de quelques
semaines avant que le projet de loi puisse être présenté. Il fera l'objet, un
petit peu comme on l'a fait, d'une consultation, naturellement, et de l'étude
article par article par la suite.
Mme Dufour : Mais ça reste que
je comprends difficilement pourquoi, dans le cas d'une entreprise qui
produirait de la vapeur et qui la distribuerait à un voisin, elle serait
incluse ici, elle serait couverte ici. Mais une autre entreprise qui produirait
de l'électricité par éolienne et qui la distribuerait à l'entreprise voisine,
elle ne serait pas incluse là-dedans. Pourquoi... pourquoi on ferait deux
régimes, un pour ceux qui font de la vapeur et un autre pour ceux qui font de
l'énergie électrique?
M. Charette : ...ce n'est pas
qu'il y a deux régimes, c'est un cas de la vapeur, c'est une proximité
immédiate. Comme je vous mentionnais, moi, je ne connais pas d'entreprise qui
transporte de la vapeur d'un endroit A à B qui pourrait être éloigné. C'est
réellement une question, là, de très grande proximité. Mais pour ce qui est de
la production privée et revendre à autrui, parce que là on n'est pas dans ce
questionnement-là, c'est le projet de loi, là, qui sera présenté par notre
collègue qui va donner...
Des voix : ...
M. Charette : ...une
information, là, qui m'est transmise. Énergir peut, sur certains projets, agir
comme distributeur de chaleur aussi... de vapeur, c'est-à-dire. C'est ce que je
vois, là, à l'instant.
Mme Dufour : Oui, mais ça ne
répond toujours pas à ma question. Mais ce que je comprends, c'est que
peut-être que le distributeur d'énergie, à ce moment-là, resterait Hydro, et
c'est pour ça que ça ne serait pas couvert, dans le sens que celui qui
produirait de l'électricité... Et là je comprends que c'est un autre projet de
loi, mais mon questionnement était à l'effet que, si on permettait, à un moment
donné, à une entreprise de... Puis on parlait d'autoproduction, là, tout à
l'heure, mon collègue en parlait, bien, si, par exemple, moi, j'ai ma maison,
j'ai des panneaux solaires, mais j'en ai tellement, d'électricité, par rapport
à... puis j'ai de la géothermie, en plus, je pourrais fournir mon voisin,
est-ce que je serais incluse comme un distributeur d'énergie? C'est un peu ça,
le questionnement, mais là je comprends que ça passerait par Hydro puis ça
resterait toujours Hydro, le distributeur.
M. Charette : Bien, tout est
une question, là... La nuance du collègue est importante. S'il y a un
intermédiaire, c'est lui qui devient le distributeur, alors le principe
général, mais la production, la simple production, nous, on ne le couvre pas
par le projet de loi. S'il y a une production pour ses propres besoins, par la
suite, il y a un intermédiaire pour la distribution, bien, c'est le
distributeur. C'est l'intermédiaire qui est qualifié de distributeur, et non
pas le producteur, même dans les... Je m'éloigne du projet de loi, là, mais
même dans certains des projets, là, qui ont pu faire la manchette, que ce soit
TES et autres, il va y avoir possiblement production électrique, possiblement
surplus, mais, s'il y a un surplus, ce n'est pas le producteur qui, bien,
souvent, va le distribuer, il va y avoir un intermédiaire, et, dans bien des
cas, ce sera Hydro-Québec. Donc, c'est Hydro-Québec qui va être le distributeur
de l'énergie, et non pas le producteur. Donc, Hydro-Québec peut être
productrice et distributrice, mais Hydro-Québec peut être tout simplement
distributrice aussi si elle agit entre le lieu de production et son lieu de
distribution par la suite.
Mme Dufour : Mais un autre
exemple qui me vient en tête, là, la bibliothèque de Varennes, on en a parlé,
je ne sais pas si vous avez eu la chance de la visiter, mais je vous encourage
à le faire, en été, ils produisent beaucoup, beaucoup plus d'électricité que ce
qu'ils consomment. Leur intention initiale était qu'en été ils puissent
chauffer la piscine municipale, qui est juste à côté, donc de pouvoir
distribuer l'électricité qu'ils produisent directement à leur propre piscine
qui est juste à côté. Ils seraient devenus un distributeur si on leur
permettait de le faire.
M. Charette : ...puis,
honnêtement, je ne suis pas le plus grand des spécialistes, mais je comprends
l'image que vous faites. Si le réseau... c'est-à-dire, si le lieu de production
est collé sur le lieu d'accueil, bien, c'est le même système de la municipalité
qui va pouvoir, à travers un fil électrique, alimenter l'autre bâtiment. Donc,
est-ce que je le qualifierais de distributeur? Je ne pense pas. C'est un
réseau... c'est la municipalité qui a son bâtiment à côté, tout simplement.
Mme Dufour : Mais supposons
que cette piscine-là n'était pas municipale puis que c'était une piscine privée
qui souhaiterait aussi prendre l'électricité, bien là, ils deviendraient distributeurs.
Je vais peut-être vous poser la question
par rapport aux bâtiments, parce qu'en pensant aux piscines j'ai pensé
justement aux cabanons et je me demandais si on incluait aussi les cabanons.
M. Charette : Si les cabanons
sont des bâtiments?
Mme Dufour : Bien, il y a de
l'électricité dans les cabanons, généralement.
M. Charette : ...j'ai plein
d'images, quand il est question de cabanon, mais si c'est chauffé, si... il
peut même y avoir de la ventilation, il peut y avoir de la climatisation. Si
c'est le cas, c'est un bâtiment.
Mme Dufour : D'accord.
M. Charette : Et juste pour
répondre aux questions, producteur et autres, là, c'est certain qu'on est au
tout, tout, tout début de l'étude du projet de loi, mais on me rappelait à
juste titre qu'à l'article quatre, c'est des questions qui seront mieux
définies aussi, là. Donc, on aura des réponses au fur et à mesure, là, de
l'avancée de nos travaux.
Mme Dufour : J'ai lu l'entièreté...
Mme Dufour : ...du projet
de loi, M. le ministre. Et si j'ai posé la question, c'est parce que ce n'était
pas si clair que ça dans l'article 4.
M. Charette : Et on est
là pour répondre aux questions.
M. Kelley : J'ai une question,
M. le Président.
Le Président (M. Jacques) : M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Je veux
juste comprendre, dans notre définition de distributeur d'énergie, distributeur
d'électricité, distributeur de gaz naturel, distributeur de vapeur, pourquoi
les distributeurs des produits pétroliers étaient laissés à côté pour les
bâtiments?
M. Charette : Si on
regarde, vous avez aussi «ainsi que toute autre personne distribuant de
l'énergie, point, consommée par un bâtiment». Naturellement, il y a une
énumération, mais qui ne se veut pas exhaustive. Donc, avec cette
formulation-là, on couvre l'entièreté, là, des distributeurs d'énergie.
M. Kelley : La raison
pour quoi je cible cette définition, parce qu'on sait qu'il y a présentement
des bâtiments qui utilisent toujours l'huile pour le chauffage. Je sais qu'il y
a une transition. On veut mettre fin à ça, mais c'est quand même... Dans les
prochaines des années, ça va être une source d'énergie pour plusieurs bâtiments
au Québec. C'est juste quand je regardais le projet de la régie, je sais qu'on
a cité juste trois, mais je veux bien comprendre, M. le ministre, des
distributeurs des produits pétroliers sont aussi inclus dans les définitions
pour ce projet de loi ou non. Est-ce que c'est mieux de faire un amendement
pour ajouter? Parce que quand je regarde les définitions dans le projet de loi
de la Régie de l'énergie, c'est très spécifique. On a le distributeur
d'électricité, distributeur de gaz naturel, distributeur des produits pétroliers
puis aussi des distributeurs de vapeur. Et c'est précis, c'est quatre sources
de distributeur. Alors, c'est plus une question, M. le ministre, sur le fait
qu'on veut éliminer ce type de distribution quand même. Est-ce que c'est mieux
d'avoir ça clairement indiqué dans le projet loi ou est-ce que ce n'est pas
nécessaire? Mais c'est juste une piste de réflexion pour s'assurer que dans...
Une personne peut, un jour, arriver et il dit : Bien, ce projet de loi ne
s'applique pas à nous parce que, nous, on a un producteur... un distributeur
des produits de... pétroliers. Alors, c'est juste d'éviter que quelqu'un peut
dire : Bien, il y a une lacune dans le projet de loi. C'est tout.
Le Président (M. Jacques) : Me Woitrin
• (11 heures) •
M. Woitrin (Pierre) : Bien,
la raison pour laquelle on ne fait pas référence à un distributeur de produits
pétroliers, à la définition, on va retrouver distributeur de produits
pétroliers dans la Loi sur la Régie de l'énergie est somme toute assez simple.
La définition ne correspond pas à l'objectif qui est poursuivi par le projet de
loi, par la... en fait, par la loi est édictée. On parle de quiconque
approvisionne un commerçant au détail de produits pétroliers. Ça fait qu'on est
dans un... un maillon de la chaîne qui précède le dernier maillon. Donc, la
distribution de produits pétroliers, ce qu'on veut viser comme distributeur
d'énergie dans le projet de loi, ce sont ceux qui vont être capables,
notamment, de fournir de l'information sur la consommation d'un bâtiment, et le
ministre y a référé, on y viendra à l'article 4, où on définit le type de
déclaration qu'on s'attendra, dans une certaine mesure, des distributeurs
d'énergie. Les distributeurs d'énergie, tels qu'ils sont définis, sont les
distributeurs d'énergie qui sont capables de fournir de l'information sur la
consommation d'un bâtiment. Le distributeur de produits pétroliers, au sens de
la Loi sur la régie, ne correspond pas... ne permet pas d'atteindre cet
objectif.
M. Kelley : O.K. Juste
de clarifier les choses, dans un premier article, l'empreinte carbone, on veut
avoir les données et puis l'information là-dessus. Ce n'est pas nécessaire
d'avoir ça pour les distributeurs des produits pétroliers dans la présente loi?
On ne veut pas savoir, c'est quoi, l'empreinte carbone? J'essaie de faire un
lien encore. C'est juste comme le fait que ce n'est pas là parce que ce n'est
pas l'objectif du projet de loi. Pour un distributeur de l'énergie, je
comprends, mais quand même, ça demeure toujours un distributeur d'énergie pour
les prochaines... des années. Alors, c'est encore juste de suivi la logique
pourquoi ce n'est pas là. Si on veut avoir l'information nécessaire de tous les
bâtiments, ça, ça n'empêche pas notre capacité d'avoir l'empreinte carbone d'un
bâtiment. Si on exclut cette définition-là, pas de trouble parce qu'on regarde
les distributeurs d'énergie puis, après ça, on a les trois différentes sources
qui sont clairement indiquées dans le projet de loi, puis on laisse une à côté
qui donne le reste de l'énergie. Alors, c'est juste encore de s'assurer que
tout marche bien, puis ce n'est pas un enjeu en termes de...
11 h (version non révisée)
M. Kelley : ...de s'assurer qu'un
bâtiment est bien codifié, et puis on a toutes les données qui sont
nécessaires, si c'est un bâtiment qui est chauffé par un produit pétrolier.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le député de Jacques-Cartier. Je veux juste prendre quelques instants pour
vous informer que les amendements annoncés en début de séance par M. le
ministre sont maintenant disponibles sur Greffier. Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Sur l'article 2 puis les définitions, j'ai une question, parce qu'on
donne une définition assez large des bâtiments. Ça va. Est-ce que le ministre
avait l'intention... Pourquoi il n'est pas allé plus loin puis définir tout de
suite les bâtiments selon leur type ou leur taille, par exemple type de
bâtiment résidentiel, bâtiment industriel, bâtiment institutionnel, ou la
taille des bâtiments, que ce soit gros, petit, moyen? Je sais qu'il y a une
intention dans le Parlement, vous l'avez dite, mais j'aimerais savoir pourquoi
ne pas tout de suite donner ces définitions-là, vu que peut-être, un jour, vous
allez vouloir élargir pour l'ensemble des bâtiments.
M. Charette : C'est le cas.
Avec une formulation de cette nature-là, c'est l'ensemble des bâtiments qui
sont assujettis. Donc, la réglementation va préciser les obligations par type
de bâtiment. Mais, avec une formulation volontairement large, on assujettit l'ensemble,
là, des bâtiments.
Mme Zaga Mendez : À cet
égard, est-ce que vous allez pouvoir partager avec nous les définitions ou les
caractéristiques par type de bâtiment? C'est-à-dire, la réglementation va le
faire. Mais est-ce que vous allez pouvoir nous en dire plus de qu'est-ce qui va
être inclus par... qu'est-ce qu'on entend par type de bâtiment dans la
réglementation?
M. Charette : Les
obligations... On va effectivement avoir l'occasion d'en discuter, sur les
types de bâtiments, la séquence anticipée et autres, oui, on va pouvoir en
discuter, là, lorsque les articles s'y prêteront. Mais, dans un premier temps,
étant donné qu'on est encore dans les articles introductifs, on se donne le
pouvoir, là, d'y aller pour l'ensemble des bâtiments. Mais, comme on l'a dit à
quelques reprises au moment des consultations, et même les groupes semblaient
aller dans cette direction-là, on ne peut pas tout faire en même temps. Donc,
on va y aller vraisemblablement par étapes, là, pour couvrir le plus large
possible, et là où les impacts sont les plus importants, là, quand c'est
possible.
Mme Zaga Mendez : Ça répond à
ma question. Merci.
Le Président (M. Jacques) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Peut-être
juste continuer par rapport à ce que le collègue, le député de Jacques-Cartier,
mentionnait. Le propane, je voulais savoir comment c'était considéré, parce qu'il
y a quand même des gens qui utilisent le propane pour se chauffer. Donc, je
voulais juste... Parce que... Est-ce que c'est considéré comme un produit
pétrolier puis c'est exclu, à ce moment-là?
M. Charette : ...le mazout,
avec une réglementation, là, dans le cas du mazout, qui interdit, on a... - ça,
ça fait deux ans, je pense, qu'on a fait ça - on a commencé à introduire des
interdictions pour les nouveaux raccordements pour empêcher le remplacement par
une autre infrastructure de mazout. Donc, c'est dans la même catégorie,
effectivement.
Mme Dufour : Mais on n'en est
pas là pour le propane... propane continue.
M. Charette : Là, il n'y a
pas de réglementation pour le propane, à ce moment-ci.
Mme Dufour : O.K. Parfait.
Merci.
Le Président (M. Jacques) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant l'article 2 de la loi
édictée? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, peut-être
juste... être sûre, là. Le propane, c'est exclu même pour l'agriculture? Parce
qu'il y a quand même des entreprises agricoles qui s'en servent, là.
M. Charette : Au niveau
agricole, on couvre... le projet de loi ne couvre pas les bâtiments agricoles.
Mme Dufour : Mais il n'y a
pas d'exclusion. Excusez-moi, c'est la première fois que j'entends ça, que ça
ne couvre pas les bâtiments agricoles.
M. Charette : Juste un petit
instant, pour vous donner la bonne information.
(Consultation)
M. Charette : Bien, dans
un... Comme je le mentionnais tout à l'heure, tous les types de bâtiments sont
en quelque sorte couverts, mais la réglementation, dans un premier temps, ne
couvrira pas le bâtiment agricole, mais le pouvoir habilitant est là. Mais ce
ne sera pas dans les... On parlait de séquence, là, on ne commencera pas par le
bâtiment agricole.
Mme Dufour : Non. Ça, je le
comprends. Mais... reste qu'il ne sera pas exclu du projet de loi, là. Donc...
M. Charette : Non. Bien, c'est-à-dire,
c'est un bâtiment.
Mme Dufour : C'est ça...
M. Charette : Donc, les
bâtiments...
Mme Dufour : ...exactement.
M. Charette : Non, non...
Mme Dufour : Si on couvre le
cabanon, on va couvrir les bâtiments agricoles.
M. Charette : Exact, exact.
Je voulais juste parler de la séquence à venir.
Mme Dufour : Exactement. Mais
ça, elle n'est pas dans le projet de loi, la séquence, et elle peut changer à
tout moment, là. Donc, c'est pour ça qu'on pose des questions. Donc, on
comprend qu'il y a... tout ce qui est...
Mme Dufour : ...le propane est
exclu, peu importe le type de bâtiment.
M. Charette : Les
distributeurs de propane sont des distributeurs d'énergie.
Mme Dufour : Bien, ils sont
un distributeur de produits pétroliers.
M. Charette : Mais
distributeurs d'énergie. Vous avez distributeur d'énergie, l'étiquette large, et
vous avez des définitions plus précises pour des types de distributeurs en
particulier, mais un distributeur... les distributeurs d'énergie incluent les
distributeurs de propane.
Mme Dufour : Donc, incluent
les distributeurs de produits pétroliers. Tout à l'heure, vous avez... il une
semble que vous avez dit le contraire, là.
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire... Là, on est au niveau des définitions.
Mme Dufour : Exact. C'est ça,
exactement.
M. Charette : Au niveau des définitions,
c'est un distributeur d'énergie, mais ça ne veut pas dire que ça va être la
même obligation pour chacun de ces types de distributeurs. C'est là la
distinction qu'on faisait, tout à l'heure, mais ça demeure un distributeur
d'énergie au même titre qu'il distribue du propane ou du mazout. C'est un
distributeur d'énergie, mais les obligations, on va le voir un petit peu plus
loin, ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Dans certains cas,
l'information est disponible et sera recueillie. Dans d'autres cas, il n'y a
pas de système d'information qui nous permet de collecter cette information-là.
C'est la distinction. Mais dans la définition elle-même, ce sont des
distributeurs d'énergie.
Mme Dufour : O.K. Donc, quand
on dit : Toute autre personne distribuant de l'énergie pouvant être
consommée par un bâtiment, ça va inclure les produits pétroliers, ça va inclure
propane, ça va inclure le mazout.
M. Charette : Exact. Ce sont
des distributeurs d'énergie. Cependant, comme je le mentionnais, on n'a pas la
capacité de recueillir des informations pour certains petits distributeurs
d'énergie, comme les plus conventionnels que sont Hydro-Québec, Energir, et
autres. C'est là où, dans les obligations, il va y avoir des distinctions, là,
dans un premier temps.
Mme Dufour : Et là je vais
revenir sur le poêle à bois de tout à l'heure, distributeur de cordes de bois,
est-ce qu'il est considéré comme un distributeur d'énergie?
M. Charette : C'est là où je
vais peut-être recevoir un coup de pied, là, mais moi, je dirais non.
Mme Dufour : Pardon?
M. Charette : C'est peut-être
là où je vais errer et que je vais recevoir un coup de pied, dont vous ne verrez
pas la portée ou les effets, mais, pour moi, un distributeur de bois... de bois
d'allumage n'est pas un distributeur d'énergie.
Mme Dufour : Même de
granules?
M. Charette : ...pas dire
qu'il serait assujetti, là, on n'est pas... on n'est pas dans le même type
de...
• (11 h 10) •
Mme Dufour : Mais il faut
comprendre, est-ce qu'il fait partie de... les granules, là, distributeur de
granules.
M. Charette : Mais on dit...
oui... de coup de pied, mais on me dit que c'est un... c'est un distributeur,
ça pourrait être perçu comme un distributeur d'énergie, mais qui ne serait pas
assujetti, là, on n'est pas... on n'est pas dans cette...
Mme Dufour : O.K. donc, le
distributeur de cordes de bois devient un distributeur d'énergie.
M. Charette : On pourrait.
Mme Dufour : Prenez note,
ceux qui nous écoutent, le distributeur de granules aussi.
Le Président (M. Jacques) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article deux de la loi édictée? S'il n'y
a pas d'autre intervention...
M. Kelley : ...
Le Président (M. Jacques) : M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, encore,
juste, M. le ministre, pour l'organisme public, la raison pourquoi on a ciblé ça,
c'est, j'imagine, pour s'assurer que tous les bâtiments et d'un organisme
public sont inclus dans ça? C'est juste de s'assurer. Je veux bien comprendre
pourquoi c'est indiqué dans cette partie du projet de loi, c'est... j'imagine,
aussi, pour le reste du projet de loi, bien... de comprendre qu'on vise tous
les organismes publics pour l'efficacité énergétique?
M. Charette : ...étant donné
que c'est une appellation que l'on retrouve à différents endroits, on fait
juste... de confirmer, là, qu'on l'interprète au sens de la loi, là, sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels. Mais oui, c'est la même... c'est la même définition.
M. Kelley : Parfait. Merci.
Le Président (M. Jacques) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article deux de la loi édictée?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article deux de la loi
édictée est adopté? Adopté. L'article trois. M. le ministre.
M. Charette : «La présente
loi lie l'État.»
Et le commentaire. L'article trois est une
disposition permettant d'appliquer les dispositions de la loi à l'État levant,
par le fait même, l'immunité de la Couronne prévue à l'article 42 de la
loi d'interprétation. Le terme «État» a été choisi en l'espèce, puisqu'il
réfère à la fonction exécutive et comprend le gouvernement, ses ministères
ainsi que ses mandataires, dans la mesure où de tels mandataires agissent...
agissent à l'intérieur des fonctions confiées par l'État.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article trois de la
loi édictée...
Le Président (M. Jacques) : ...Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Juste pour bien comprendre, est-ce que cela implique que l'État,
avec tout... qui est propriétaire de nombreux bâtiments, sera couvert par ce
projet de loi là et que ça va s'appliquer aux bâtiments dont l'État est
propriétaire?
M. Charette : Oui. Et les
bâtiments du gouvernement du Québec sont couverts, là, par le projet de loi.
Mme Dufour : Et, bon, puis
quand on dit «ses mandataires», par exemple, la Société d'habitation du Québec
en ferait partie, Hydro-Québec, ça va... ça va... évidemment, les SAQ, etc.
M. Charette : Exact.
Mme Dufour : Excellent.
Le Président (M. Jacques) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : M. le ministre,
ça n'inclut pas, par exemple, des bâtiments des municipalités, par contre? On
vise vraiment juste l'État québécois?
M. Charette : Bien, les
municipalités sont propriétaires de bâtiments, les bâtiments sont assujettis.
En fait, on voulait juste confirmer qu'il n'y avait pas je dis «immunité», là,
mais qu'il n'y avait pas d'exemption pour le gouvernement du Québec. Mais dans
les faits, dans les faits, les bâtiments municipaux sont des bâtiments, donc
sont assujettis également.
M. Kelley : Parfait. Merci.
Le Président (M. Jacques) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire,
est-ce que l'article trois de la loi édictée est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Jacques) : Adopté.
L'article quatre. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Tout propriétaire d'un bâtiment, tout organisme public et tout
distributeur d'énergie déterminés par règlement du ministre doivent, selon les
conditions et les modalités prévues à ce règlement :
1° déclarer au ministre :
a) la consommation énergétique d'un
bâtiment, sa localisation, sa superficie, l'utilisation qui en est faite, le
type d'énergie qui est consommée par celui-ci et le moment où cette énergie est
consommée;
b) les matériaux utilisés lors des travaux
de construction ainsi que les équipements et les composants dont est doté un
bâtiment ou les équipements dont est doté le site sur lequel un bâtiment se
situe;
c) le nom et les coordonnées du
propriétaire d'un bâtiment;
d) tout autre renseignement nécessaire aux
fins visées par la présente loi et aux règlements pris en vertu de celle-ci;
2° obtenir d'une personne ou d'un
organisme reconnu en vertu de ce règlement un rapport de vérification de tout
renseignement déclaré ou fourni au ministre;
3° fournir au ministre le rapport visé au
paragraphe deux;
4° dans le cas d'un distributeur
d'énergie, élaborer et administrer une plateforme numérique lui permettant de
transférer à un propriétaire les renseignements relatifs à la consommation
énergétique d'un bâtiment.
Le ministre peut également, par règlement,
prévoir les cas et les conditions selon lesquels un propriétaire ou un
distributeur d'énergie doit conserver tout renseignement ou tout document
déclaré ou fourni en application du premier alinéa.
Le commentaire : l'article quatre
vise à habiliter le ministre à prendre un règlement obligeant certains
propriétaires de bâtiments, certains organismes publics et certains
distributeurs d'énergie déterminés par ce règlement à déclarer de l'information
lui permettant de dresser le portrait, la performance environnementale des
bâtiments au Québec. Le ministre est l'autorité administrative adéquate pour
prendre ce type de règlement, considérant que la transmission de renseignements
de la nature de ceux-ci... de ceux... pardon, de ceux visés par la disposition
ne constitue pas un fardeau important pour les administrés. Le même niveau
d'autorité administrative a d'ailleurs été choisi par le législateur lors de
l'adoption de l'article 46.2 de la Loi sur la qualité de l'environnement,
qui habilite le ministre à prendre un décret visant la déclaration des
émissions de gaz à effet de serre de certains émetteurs.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article quatre? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Vous ne serez
pas surpris, M. le Président, que j'aie quelques questions.
Le Président (M. Jacques) : Pas
du tout.
Mme Dufour : Ici, il faudrait
d'abord comprendre c'est quoi, les intentions. Parce que, de la façon que c'est
écrit, c'est : tout propriétaire d'un bâtiment doit respecter ce qui est
écrit là. On ne dit pas qu'il va y avoir des exceptions ici. Et il y a quand même
beaucoup, beaucoup d'informations, et donc, à un moment donné, j'avais cru
comprendre qu'on parlait de nouveaux bâtiments. Mais là, ça semble être aussi
des anciens bâtiments. Donc, est-ce qu'on peut avoir une meilleure idée de
quelle est l'intention du ministre avec cet article-là?
M. Charette : Une bonne
question, très, très pertinente. On se rappelle, c'est un pouvoir...
M. Charette : ...habilitant
que vient conférer le projet de loi sur ces questions-là. Et on se souvient,
là, au moment de la consultation, certains craignaient l'application de cet
article-là, en disant : C'est beaucoup, ça peut être lourd, ça peut
être... ça peut être extrêmement contraignant. Donc, tout ne se fera pas
simultanément en même temps pour tous les types de bâtiments, mais on se donne
le pouvoir et le droit de le faire. Mais c'est la réglementation qui va venir,
par étapes, déterminer qui est assujettie, quelles seront les conditions
d'assujettissement, quelles seront les obligations pour... mais on se donne, dans
un premier temps, le pouvoir de le faire. Et, dans certains cas, lorsqu'il est
question, là... j'essaie de trouver, il y en a qui ont des plateformes...
j'essaie de voir... ta, ta, ta. C'est dans... Pour les grands distributeurs,
lorsqu'on voit, par exemple... en fait, c'est le quatrième... le point
quatre : «dans le cas d'un distributeur d'énergie, élaborer et administrer
une plateforme numérique lui permettant de transférer à un propriétaire les
renseignements relatifs à la consommation énergétique d'un bâtiment.» Les
grands distributeurs ont déjà ça, cette possibilité-là, ils ont déjà
l'information. Donc là, on va les obliger à la transmettre. Donc, c'est la
réglementation, là, qui va venir préciser en quelque sorte les obligations de
chacun.
Mme Dufour : Mais, je vais
revenir aux fournisseurs de granules ou de propane, on n'aura pas les détails
de... le moment de la consommation.
M. Charette : ...ce type de
détail là. L'heure de la consommation, pour un système qui stocke, par exemple,
une quantité X de propane, c'est plus difficile de l'avoir qu'un distributeur,
comme Hydro-Québec, qui est là en temps réel, parce que, l'heure de la
consommation d'une pompe de propane, il n'y a personne qui l'a. La bonbonne est
dans la cour ou intégrée au bâtiment et c'est... Je veux dire, quand la demande
est là, ça rend disponible le propane, qui est déjà contenu dans... Donc, ce
type d'information là sur l'heure, on ne l'aura pas, mais sur les factures, la
fréquence des livraisons... Donc, on pourra estimer que tel bâtiment consomme X
quantités de propane par année, mais on n'aura pas la possibilité de savoir à
quelle heure précisément le propane est davantage utilisé, ce qui n'est pas le
cas avec le gaz naturel, ce qui n'est pas le cas avec l'électricité,
naturellement. Donc, le degré d'information ne peut pas être le même selon le
type de produit qui est utilisé. Mais gaz naturel... bien, c'est-à-dire, je dis
hydroélectricité, Hydro-Québec, ça, on a la possibilité, en temps réel, de
savoir ce que consomme un bâtiment, là, qui les utilise.
Mme Dufour : Dans le cas
d'Hydro-Québec, il y a encore des gens qui ont des compteurs non communicants.
Dans ce cas-là, ce n'est pas possible de connaître à quel moment est consommée
l'électricité.
• (11 h 20) •
M. Charette : C'est... Je
n'ai plus les pourcentages, là, Hydro-Québec a certainement l'information, mais
c'est marginal, là. Effectivement, il y a certains... certaines propriétés, là,
pour différentes raisons, qui ne sont pas branchées avec ce type d'appareils
là, mais c'est devenu marginal, là. La très, très grande majorité ont des
compteurs communicants.
Mme Dufour : Mais est-ce
qu'on va prévoir une exception pour ces cas-là, ne pas obliger les gens d'avoir
des compteurs communicants?
M. Charette : ...n'est pas
possible, n'est pas... n'est pas accessible ou ne peut pas être transmise, ça,
ça va faire partie des mécanismes précisés, là, naturellement. Mais, encore une
fois, j'ai pu le... On est dans les décimaux, là. C'est très, très, très
marginal.
Mme Dufour : Oui, mais je
veux juste que ce soit clair, on ne va pas obliger les gens à changer leur
compteur pour avoir des communicants pour...
M. Charette : ...Hydro-Québec
ne prévoit pas ça et le règlement ne prévoit pas l'obligation en ce sens-là non
plus.
Mme Dufour : Puis, dans le
cas d'Énergir, pour le gaz naturel, je vous avoue que j'ignore comment
fonctionne leur compteur, là, donc, dans leur cas, ils sont capables de
connaître, tout comme Hydro-Québec, la consommation exacte? Parce que j'ai cru
comprendre que ce n'était pas le cas quand ils sont venus, mais peut-être que
j'ai mal compris aussi, là.
M. Charette : Oui. Je m'y
connais moins à travers Énergir qu'Hydro-Québec, mais effectivement, selon les
volumes ou les besoins, on peut déterminer la consommation d'un bâtiment comme
on peut le faire avec une distribution qui est assurée par Hydro-Québec.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
Mme la députée de Mille-Îles. Mme la...
Le Président (M. Jacques) : ...députée
de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Alors, premier alinéa de l'article 4, bon... Le ministre a été
clair, depuis tout à l'heure, là, sur l'intention d'aller par règlement, mais
j'aimerais qu'on commence à préciser les intentions, c'est-à-dire, on parle de
«tout propriétaire d'un bâtiment, organisme public... d'énergie qui va être
déterminé par règlement». Qui sont ces... bien, en fait, quels types de
bâtiments, quels types d'organismes publics, est-ce qu'on a un échéancier?
Est-ce qu'on peut commencer à nous en dire un peu plus?
M. Charette : Si on... Pour
ce qui est de la séquence elle-même, à terme, là, on le mentionnait, tout est
assujetti, mais pour ce qui est de la séquence d'application, on y a fait
référence un petit peu, là, au moment de la consultation, on va définitivement
commencer par le grand bâtiment. Le grand bâtiment, ça peut être bâtiment
public, ça peut être même du résidentiel. Dans le résidentiel, comment on le
qualifie de grand bâtiment, c'est 25 logements et plus. Donc, c'est ce qui va
intervenir en premier, selon la planification, là, qui est en train de se
faire.
Mme Zaga Mendez : Est-ce
qu'il y a une date pour la mise en œuvre, comme, votre objectif, mettons, en
commençant par les grands bâtiments, puis pour l'ensemble des données, là, je
reviendrai sur les types de données... mais quel est l'échéancier pour
l'application pour les grands bâtiments?
M. Charette : Il y a des
règlements qui vont intervenir, on va le souhaiter, assez rapidement. Et, pour
ce qui est du grand bâtiment, on se souvient, hein, il y a plusieurs étapes. Il
y a un volet qui sera volontaire pour certaines étapes, il y a un volet qui va
être contraignant dès les débuts, mais l'assujettissement, je ne suis pas
mesure de donner de calendrier de dépôt de règlement. Moi, je vais vous
dire : Le plus rapidement possible. On pense être en mesure de fournir
certains projets de règlement dès la présente année pour certains types, mais,
pour le grand bâtiment en général, je ne serais pas en mesure de vous dire.
Est-ce que c'est dans six mois, est-ce que c'est dans neuf mois? Mais, à partir
du moment où on a les habilitations, on va accélérer la cadence de rédaction,
là, pour pouvoir mettre au jeu cette réglementation-là le plus rapidement
possible.
Mme Zaga Mendez : Bien, on
demande, entre autres, un échéancier, puis de le comprendre, puis même le
discuter, parce que, si on voit, dans les autres aliéna, les points a, b, c, d,
c'est toutes des informations pertinentes. On n'est pas contre aller chercher
ces informations-là, mais il va falloir que les propriétaires, les organismes
publics, les distributeurs d'énergie sachent le plus vite possible c'est quand
qu'ils vont devoir préparer l'ensemble des façons de partager les informations.
Est-ce qu'on a un échéancier? Parce qu'on va se le dire, 2050, là, ça arrive
vite, c'est dans 25 ans, puis 25 ans, dans un milieu comme la construction,
comme la distribution, c'est des choses... la durabilité de certains matériaux,
là, puis on ne peut pas remplacer parce qu'on en a déjà investi aujourd'hui
puis ça va coûter très cher, il va falloir le savoir très vite.
Donc, est-ce possible de nous donner un
peu plus des réponses en ce qui... l'échéancier? Là, on nous parle des grands
bâtiments, O.K., mais est-ce qu'on parle des organismes publics? On a donné
quelques exemples, tout à l'heure, des différentes définitions des bâtiments
pour le résidentiel, puis on le sait, que c'est le nerf de la guerre, pour l'efficacité
énergétique, alors on s'attend à un peu plus de réponses.
M. Charette : Bien, dans la
déclaration, là, qui a été faite, il y a déjà un projet de calendrier, là, qui
est présenté. Vous avez raison, 2050 arrive rapidement, mais 2030 arrive encore
beaucoup plus vite, et on a des objectifs, dans le bâtiment, à atteindre d'ici
2030. Donc, on y va, là, un petit peu de façon sommaire, on s'entend. 2025, on
souhaiterait une réglementation qui soit applicable, là, pour les bâtiments
institutionnels. Pour les bâtiments commerciaux et résidentiels de plus de
15 000 mètres carrés, ça peut représenter, là... ou de plus...
systématiquement, là, ou de plus de 150 unités d'habitation. Pour 2026, on
serait dans les bâtiments commerciaux et résidentiels de plus de 5000 mètres
carrés ou plus de 50 unités d'habitation. 2027, on serait davantage dans les
bâtiments commerciaux et résidentiels de plus de 2000 mètres carrés ou de plus
de 25 unités d'habitation. Donc, on commence dès l'année prochaine avec, réellement,
les plus grands bâtiments, et on va dans les années, qui vont suivre, essayer
de couvrir les bâtiments, là, de plus petites dimensions.
Mme Zaga Mendez : Et ces
échéanciers font partie déjà du plan d'action, en termes de décarbonation des
bâtiments, dans le cadre de...
M. Charette : ...si on
regarde, pour 2030, dans le PEV et dans le PMO, on a des objectifs au niveau
des émissions, ce n'est peut-être pas ventilé avec autant de précision, là, on
vient préciser nos intentions pour y parvenir, mais il y a des cibles
importantes, importantes qui sont mentionnées et dans le PEV et dans le PMO,
là, pour ce qui est du bâtiment. Dans le mot là. Pour ce qui est, tu n'entends
pas ça?
Mme Zaga Mendez : Est-ce
que... Je veux juste finir, je veux savoir s'il y a un autre complément
d'information.
M. Charette : Bien, en fait,
c'est des données, des rappels. Donc, on serait à 60 % d'ici 2030, pour ce
qui est des bâtiments publics, 50 % le privé, et 15 % d'amélioration
d'efficacité énergétique pour le privé d'ici 2030.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Mais merci de l'avoir partagé, on peut... les intentions, puis je me demande...
Parce que là on est dans des termes très généraux, si on lit la note... puis
même les intentions qui sont là, est-ce qu'en 2026, est-ce qu'en 2030... est-ce
que ça va être les mêmes intentions des gouvernements qui vont succéder?
Maintenant, où est-ce que je m'en vais avec ça, je pense que vous comprenez
bien la rumeur, c'est-à-dire que... Est-ce possible d'inclure tout de suite
dans le projet de loi des intentions d'échéancier et qui peuvent même être un
miroir des objectifs de décarbonation qu'on se donne déjà? On a la Loi de la
qualité de l'environnement, qui donne des objectifs de réduction en 2030. Moi,
je parlais, de 2050 pour la décarbonation complète, là, on s'entend que, pour
arriver à être carboneutre, il va falloir... dans 25 ans, et il n'y a rien dans
la loi. Là, on parle des différentes déclarations qui vont devoir être faites
en termes de matériaux, des données, des renseignements. J'ai travaillé en
recherche, là, je le sais, que ça ne se fait pas du jour au lendemain. Je sais
que c'est des chantiers énormes, puis il y a différentes industries, mais aussi
les organismes publics doivent avoir... et ça commence dès maintenant si, en
2050, on veut arriver. Est-ce possible d'avoir une intention dans la loi en
termes d'échéancier et nous le présenter?
M. Charette : Dans les
projets de loi, on a... dans... on a fait ajouter, à la précédente législature,
dans la loi, la cible de réduction de gaz à effet de serre pour 2030, ça n'y
était pas, mais ce type de détail là par secteur de bâtiment, ce n'est pas le
type d'information qu'on inclut dans une loi, parce que c'est beaucoup trop
spécifique. En même temps, puis je nous taquine en disant ça, je pense qu'il
n'y a personne dans la salle, ici, qui veut aller moins vite, là, mais, en même
temps, je ne pourrais pas, dans un article d'un projet de loi, dire : Pour
tant de mille mètres carrés et plus, c'est 2025, ensuite, c'est 2026, ensuite
c'est 2027. Ce n'est pas le degré de détail, là, que l'on retrouve, pas parce
que c'est une loi en environnement, dans tout type de loi. C'est de nature
réglementaire et non pas législative.
• (11 h 30) •
Mme Zaga Mendez : Dans ce
cas, vous avez parlé des objectifs de 2030 qui sont déjà dans la loi, de la
réduction...
M. Charette : Mais, en fait,
ce n'est même pas... ce n'est pas ventilé, c'est... la réduction générale de
nos émissions, effectivement, c'est dans la loi, 37,5 % de réduction par
rapport à l'année de référence, qui est 1990, mais on ne précise pas, c'est
37 %, donc, tant de pourcentage à travers le transport, tant de
pourcentage à travers la matière résiduelle, tant de pourcentage à travers le
bâtiment ou l'industriel. Donc, la ventilation, elle n'est pas dans la loi.
Mme Zaga Mendez : Elle n'est
pas dans la loi. Puis donc vous n'avez pas l'intention de donner ce type
d'objectif dans le 4, là. J'ai pris le quatre, par exemple, parce que c'est ici
que ça commence à être généraliste et, en même temps, qu'on ne donne pas tout
de suite une idée en termes d'échéancier, autant aux propriétaires privés que
les propriétaires publics. Là, je vous entends, là, M. le ministre, vous nous
avez détaillé jusqu'à 2027, puis on n'a pas encore inclus là l'ensemble des
bâtiments du Québec. C'est quand que vous croyez que vous allez être capable
d'inclure l'ensemble des bâtiments du Québec?
M. Charette : Tout à l'heure,
la collègue demandait : Est-ce que... Pourquoi ça ne serait pas dans la
loi? Mais c'est dans la politique-cadre, donc c'est dans la politique
gouvernementale, mais pour établir des normes de cette nature-là, il faut aussi
avoir des données, puis c'est ce que permet le projet de loi de recueillir les
données, qui nous permettront peut-être ensuite de déterminer une future norme,
de la renforcer par la suite...
11 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...mais je
ne peux pas aller dans ce degré de ventilation. Puis ce n'est pas parce que c'est
le ministère de l'Environnement, c'est comme ça. Dans... Dans la... Lorsqu'on
établit, lorsqu'on construit des lois, la ventilation, elle est dans la
réglementation, elle n'est pas... elle n'est pas dans la loi. Parce qu'à l'inverse,
on peut... certains pourraient vouloir accélérer le pas, d'autres voudraient le
ralentir. Des fois, il y a des impondérables qui ne relèvent pas de la volonté
gouvernementale aussi. Et il faut cette... cette souplesse là dans la
réglementation.
Mme Zaga Mendez : Juste
me permettre un commentaire, puis on en reviendra par la suite. Je comprends
tout à fait qu'il faut des données pour être capable d'élargir. J'en comprends,
mais c'est un peu l'oeuf et la poule. Pour que les différents bâtiments...
propriétaires des bâtiments, organismes publics, distributeurs d'énergie
puissent fournir les données à temps, il faut leur donner un échéancier qui est
clair. Si on ne donne pas un échéancier qui est clair tout de suite, là, vous
allez donner quelques éléments, mais vous ne donnez pas encore la précision,
bien, on ne va pas avoir les données nécessaires pour être capables d'entamer
la décarbonation de l'ensemble de nos bâtiments. C'est ça que... C'est ça que j'essaie
de comprendre. C'est qu'on nous dit : Tout va se faire par règlement, on
va le définir. Mais les échéanciers sont quand même assez lousses. Vous ne nous
avez pas dit demain matin. Vous avez dit dans, peut-être, dans six, neuf mois,
on va peut-être commencer... on va commencer, pardon, par les gros bâtiments.
Mais c'est qu'à un moment donné, si on continue à pousser, les gens qui sont
ceux à fournir ces données-là ne vont pas le faire à temps et on va... on va
être en retard pour l'ensemble du parc immobilier.
M. Charette : Je
comprends la volonté de ne pas accumuler de retard, mais actuellement on n'a
tout simplement pas le droit de faire ça. On n'a pas les pouvoirs de faire ça.
Donc, il faut se donner les pouvoirs à travers la... à travers le projet de
loi. Mais pour ce qui est de l'échéancier, là, ce que je vous mentionnais,
2025, 2026, 2027, c'est de l'information qui a circulé auprès des partenaires
et des organismes et des... des entreprises qui seront visées. Donc, elles
savent qu'il y a une réglementation qui va être en préparation à ce niveau-là.
Les grands bâtiments, pour 2025, sont informés. Et là maintenant on va
travailler avec eux à établir la réglementation pour être sûrs qu'ils soient
prêts au moment où elle sera édictée. Mais actuellement, l'intention, elle est
connue. Mais je voudrais faire ça, là, ce qui est contenu dans l'article 4,
que je n'aurais pas le droit parce que c'est un pouvoir qui n'a pas encore été
reconnu, là, par... par loi.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Ça va pour l'instant.
Le Président (M. Jacques) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de
Mille-Îles?
Mme Dufour : Merci, M.
le Président. Je voudrais peut-être aller sur le paragraphe, là, qui commence
par le petit point B, là, B les matériaux utilisés lors des travaux de
construction. Je voudrais... Je voudrais avoir une idée, là. Quels matériaux,
on... on pense? Est-ce qu'on est plutôt dans l'enveloppe du bâtiment où on est
vraiment dans tout ce qui touche l'intérieur, les planchers, les comptoirs?
Quels... Parce que, tu sais, quand on parlait de performance environnementale,
c'est sûr que les matériaux à l'intérieur, ça peut beaucoup faire une
différence sur la performance environnementale. Mais en même temps, il faut un
équilibre aussi avec le degré d'information qu'on va exiger. Donc, je voudrais
connaître un peu plus les informations qu'on veut obtenir, quels types de
matériaux qui sont visés, puis l'étendue, là, de ce qui est prévu.
M. Charette : Tout à l'heure,
on parlait de carbone intrinsèque. C'est un petit peu la suite logique. Donc,
techniquement, on pourrait tout demander avec cet article-là. Naturellement, on
parlait d'équilibre tout à l'heure, ce qui est raisonnable ou pas, puis dans le
commentaire, c'est un petit peu ce qui est mentionné aussi, ce qui est
raisonnable de demander. On ne demandera pas pour chacune des poignées de
porte, quel est... quel est le matériel, là, qui a été retenu pour leur
consommation. Mais il y a des informations qui, pour la performance énergétique
d'un bâtiment, seront... seront centrales. Est-ce que c'est de la brique? C'est
isolé avec quoi? Donc, c'est vraisemblablement le type d'information qu'on
va... qu'on va générer. Mais techniquement, si on y allait au pied de la
lettre, on pourrait tout demander, mais ce n'est pas... ce n'est pas l'intention,
là, c'est ce qui va avoir un impact sur la performance énergétique du bâtiment,
là, qui sera davantage visé.
Mme Dufour : La
performance énergétique ou aussi la consommation énergétique?
M. Charette : La
performance énergétique va... va déterminer la consommation en quelque sorte.
Donc, si ça a un impact sur la consommation, c'est des données qui pourront être...
qui pourraient être utiles et qui...
M. Charette : ...faire
l'objet, là, de la réglementation, mais...
Mme Dufour : Mais c'est qu'on
parle aussi d'équipements et composants, puis là je vais vous amener... par
exemple, une propriété qui a une piscine à l'extérieur et qui souhaite la
chauffer pour pouvoir en profiter plus longtemps, bien, ça fait un... c'est un
équipement qui consomme de l'énergie, mais ce n'est pas... l'efficacité
énergétique de la maison elle-même n'a pas d'influence sur cet équipement-là.
Donc, j'aimerais savoir si l'intention, c'est de se rendre à ce type
d'équipement là, par exemple.
M. Charette : Pour la
présence de piscines, à ma connaissance... Bien, c'est-à-dire on va avoir une
indication de la... de la consommation, mais pas forcément... on ne s'en va pas
vers un registre des piscines, là, au Québec, là, ce n'est pas... ce n'est pas
l'intention, mais effectivement, si la piscine est chauffée, si reliée à un
système, que ce soit thermopompe ou autre, mais on va avoir... ça va venir
affecter la consommation, là, du... du bâtiment, mais il n'y a pas de registre
de piscines, ou quoi que ce soit, ce n'est pas le type d'information, là, qui
serait demandé, là, par exemple, en b, sur les matériaux utilisés, là, lors des
travaux de construction.
Mme Dufour : Non, j'en
comprends, mais... mais comme ça va consommer, effectivement, est-ce qu'on va
devoir les déclarer, déclarer qu'on a ce type d'équipements là, qu'on... qu'on
souhaite chauffer sa piscine, soit au gaz naturel, au propane ou à
l'électricité, ou même au solaire? Solaire, ce serait bien.
M. Charette : En fait, c'est
une bonne question, là. Bien, je rassure les gens parce que je vois le titre
qui pourrait découler de ça, il n'y a pas de registre des piscines, là, au
Québec qui s'en vient.
Une voix : ...
M. Charette : Disons que oui.
Non, je vois certains titres et j'ai une idée quel journaliste pourrait aussi
produire ces articles-là. Mais dans les faits, comme je le mentionnais, on peut
tout collecter comme information. On pourrait demander il y a combien de
poignées de porte dans la maison? Puis on peut demander aussi à travers le b
les composants dont est doté un bâtiment ou les équipements dont est doté le
site sur lequel un bâtiment se situe. Donc, le pouvoir habilitant peut nous
amener très, très, très loin dans le type d'information que l'on souhaite
obtenir, mais ce n'est pas le type d'information que l'on veut obtenir s'il n'y
a pas d'impact sur l'efficacité, là, énergétique du bâtiment ou sa performance.
Donc, c'est réellement les matériaux qui vont avoir un impact sur la...
• (11 h 40) •
Et pourquoi ce type d'information là est
utile? Bien, ultimement, puis ce n'est pas qu'on s'en va vers ça, mais c'est
avec de la collecte de données qu'on pourra dire : Bien, tel type de
bardeaux, ou tel type de revêtement, ou tel type de système d'isolation, sans
dire qu'on va viser le lendemain une interdiction, mais on se rend compte que
ça ne... ce n'est pas assez efficient. C'est là où les normes de construction
vont nous permettre d'établir. Lorsqu'on parle de Novoclimat ou autre, on vient
dicter en quelque sorte les standards. Donc, c'est pour établir des standards
essentiellement, là, que l'information sera... sera utile. Pour atteindre tel
standard, bien, peut-être que tel type de laine isolante, par exemple, ne sera
plus... ne sera plus utilisée.
Mme Dufour : Bien, en fait,
je comprends que c'est... on ne vise pas un registre des piscines. Mon
questionnement était plutôt : Est-ce qu'on va avoir un registre des
chauffe-eau de piscine ou de spa? C'était plutôt ça. Puis ce que j'ai compris,
c'est qu'on avait beaucoup d'intérêt à régir la pointe, par exemple, ou à s'assurer
que la pointe soit protégée. Les piscines, c'est moins... ça a moins
d'influence sur la pointe qui est généralement en hiver, mais... mais un spa,
par exemple, ça... ça consomme de l'énergie, ceux qui en ont, en hiver. Bref,
là, vous avez dit que c'était surtout la... l'efficacité énergétique du
bâtiment, mais lorsqu'on a eu des conversations, on semblait s'intéresser à la
consommation énergétique des bâtiments avec ses composants et ce n'est pas la
même chose. Donc, c'est pour ça que je veux vraiment préciser, parce qu'ici on
dit «performance environnementale des bâtiments», ça ne se limite pas à
l'efficacité énergétique et donc pas seulement à l'enveloppe. Est-ce qu'on va
aller... Tu sais, quelqu'un qui a des planchers chauffants, et je vais faire
mon mea culpa, on en a chez nous, bien, ça consomme plus d'électricité que
d'autres, tu sais, que d'autres systèmes électriques, donc. Mais jusqu'où on
pense pouvoir aller pour avoir une idée de c'est quoi l'intention? Si on se
limite à l'enveloppe, qu'on le dise, mais moi, ce que je comprends, c'est
qu'avec...
Mme Dufour : ...la
préoccupation énergétique qu'on a présentement. On semble vouloir aller plus
loin que ça, mais j'aimerais qu'on sache si c'est le cas.
M. Charette : Bien, moi, je
nous ramène... Le commentaire, c'est un petit peu l'intention derrière
l'article. On ne souhaite rien de déraisonnable, il faut que ce soit
accessible, il faut que ce soit... il ne faut pas que ce soit une contrainte
trop ardue, là, pour les gens qui devront répondre à ces obligations-là... pas
de registre de piscines, pas de registre de planchers chauffants, pas de
registre de... mais, ultimement, un bâtiment qui est très énergivore peut
l'être parce qu'il est mal isolé, peut l'être parce qu'il y a plusieurs composantes
qui sont très, très demandantes. Bien, c'est là où le consommateur va avoir
intérêt à mettre en place différents systèmes.
Je ne sais pas si vous avez vu, ces
derniers jours, mais il y a des projets pilotes, actuellement, qui sont menés
par Hydro-Québec, que ce soit pour stocker de l'énergie ou autre. C'est des
appareils qui vont vraisemblablement se généraliser, qui vont permettre
d'atténuer, peut-être, la demande de certains types d'appareils. Mais, dans les
faits, ce n'est pas l'intention du gouvernement, là, d'instaurer des registres
de cette nature-là.
Ceci dit, on parlait des pouvoirs
habilitants ou de l'autonomie municipale. Il y a des municipalités qui, dans
leurs propres codes, peuvent instaurer des contraintes de cette nature-là. On a
parlé des foyers au bois, il y a quelques instants, mais il y a des villes...
Moi, je suis un petit peu les débats qui ont cours, là, dans certaines
municipalités. Actuellement, il y a un débat qui a cours, sur le côté de
Sherbrooke, sur la notion de piscine aussi, mais c'est une intention
réglementaire de la municipalité et non pas du gouvernement du Québec. Donc,
les villes ont la possibilité, là, d'aller au-delà de la réglementation
québécoise.
Et je vous rassure, je sais qu'il y a des
articles qui vont aborder la question, et les amendements qu'on va proposer
vont maintenir cette autonomie-là des municipalités. On parlera d'énergie
différemment, là, mais, pour ce type de réglementation là, les municipalités
auront toujours le droit, là, d'aller plus loin que le gouvernement du Québec
souhaite le faire.
Mme Dufour : Oui. Bien, en
fait, je fais... j'ai... comme vous le savez, une autre époque, j'ai même
été... fait partie des élus qui ont interdit des systèmes de refroidissement à
l'eau, donc, pour les... je parle de systèmes industriels, commerciaux, là,
parce que la consommation d'eau était une préoccupation. D'ailleurs, je vous
invite à regarder de ce côté-là, parce qu'il y a une stratégie d'eau potable
qui aurait intérêt à être regardée pour ces systèmes-là.
Je vais peut-être poser une question sur
le deuxième... mon Dieu! Je ne sais pas comment le décrire, là, mais le
deuxième point, là, «obtenir une personne ou un organisme reconnu en vertu de
ce règlement».
Une voix : ...
Mme Dufour : Pardon?
Une voix : Deuxième
paragraphe.
Mme Dufour : Deuxième
paragraphe du premier...
Une voix : Premier alinéa.
Mme Dufour : Premier alinéa.
Merci. Donc, on parle d'un rapport de vérification, on dit de «tout
renseignement déclaré ou fourni au ministre». Ce rapport de vérification là,
est-ce que c'est avant ou après, dans le fond? Dans le fond, j'essaie juste de
comprendre : Est-ce que c'est... l'intention de ce rapport de vérification
là, c'est de vérifier les besoins d'efficacité énergétique ou plutôt, un coup
que tout est fait, comme... tu sais, quel est le résultat? C'est pour
comprendre.
M. Charette : Encore là, on
est dans les pouvoirs habilitants. On couvre large. Sans dire qu'on ira
spécifiquement et dans le détail, là, pour chacun de ces pouvoirs-là, c'est,
s'il y a une déclaration qui est faite, on veut s'assurer qu'elle soit exacte.
Donc, le ministre pourrait exiger que ce soit fait, justement, là, par une
personne ou un organisme qui est reconnu pour s'assurer que l'information
transmise, elle est exacte. Donc, le degré de détail, ce qui sera exigé, est-ce
que le rapport avec une personne indépendante le sera, c'est tous des éléments,
là, qui seront précisés, dans la réglementation à venir, mais on se donne le
pouvoir de le faire.
Mais, moi, je reviens aux commentaires, on
ne veut pas aller avec des requêtes, là, qui soient indûment trop chargées ou
trop lourdes, mais on se donne le pouvoir, là, de couvrir très, très large, là,
avec l'article 4.
Mme Dufour : Mais, pour
comprendre, est-ce que c'est avant la construction ou après la construction, ou
avant les rénovations ou après la rénovation? C'est...
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, à partir du moment où il y aura... puis ça peut être dans les
deux cas, là, à partir du moment où il y a une obligation pour une entité x, le
ministère, le ministre se donne le droit que...
M. Charette : ...cette
information-là soit validée par une instance reconnue. Je résume ça comme ça,
là, mais c'est... c'est un... un pouvoir, là, qui est reconnu, là, à travers
l'article quatre.
Mme Dufour : Et ce
rapport-là, il est à... aux frais de qui, à ce moment-là, de la...
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, dans bien des cas, c'est des obligations pour le propriétaire,
donc c'est lui qui doit se conformer à ces obligations-là. C'est lui qui aura
et qui pourrait avoir... en fait, j'aime mieux dire «qui pourrait avoir», là,
des frais à encourir pour se conformer. Encore une fois, le commentaire est très,
très clair, et je le réitère... le réitère, là, le but, ce n'est pas de mettre
des bâtons dans les roues ou d'être autrement exigeants, mais on veut
s'assurer, là, que l'information qui est transmise soit exacte.
Mme Dufour : Parfait.
Des voix : ...
Le Président (M. Jacques) : Est-ce
que vous avez terminé, Mme la députée? Terminé?
Mme Dufour : Oui, oui, merci.
Le Président (M. Jacques) : Oui.
Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : M. le
Président. J'ai peut-être trois, quatre questions. C'est plus des questions de
clarification.
Alors, le d, on parle de «tout autre
renseignement nécessaire aux fins visées par la présente loi». Dans les
objectifs, on a parlé d'empreinte carbone avec une perspective du cycle de
la... en comptant le cycle de la vie. Quels autres renseignements pourraient
être demandés?
M. Charette : C'est une
formulation assez générale qui nous permet de couvrir ce qui n'est pas
nommément mentionné. Ça ne veut pas dire qu'on a quelque chose en tête, ça veut
dire, on ne veut pas prendre de chance. Si à l'usage on se rend compte qu'il
nous manque tel type d'informations, bien, le d va nous permettre d'aller la
chercher par règlement. À ce moment-ci, honnêtement, je n'ai pas d'idée. Je
n'ai pas d'idée de ce que ça pourrait... C'est à l'usage, généralement, là.
C'est une formulation qu'on retrouve dans plusieurs projets de loi, qui nous
permet de penser à ce qu'on n'a pas pensé au moment de la... de la rédaction,
là. Mais ce n'est pas dans l'optique, là, d'aller avec un dessein caché ou quoi
que ce soit, là. C'est pour ne pas se priver de nouvelles possibilités.
Mme Zaga Mendez : Parfait. On
parle des matériaux utilisés lors des travaux de construction. Est-ce que...
Juste me mettre un peu en situation. Moi, je suis plus intéressée de savoir
est-ce qu'on va avoir les données nécessaires pour être capables de dire si,
bon, la carboneutralité d'un bâtiment, est-ce qu'on atteint ou pas nos
objectifs, là, dans cette perspective-là. Est-ce qu'on parle... quand on parle
des matériaux utilisés, est-ce qu'on va regarder le détail en termes de
sources, en termes de réutilisation? Parce que, par exemple, des fois, des
bâtiments vont être faits avec la réutilisation de certains bâtiments. Jusqu'à
quel point on veut aller chercher ces données-là afin de garantir d'avoir un
portrait complet des bonnes pratiques?
• (11 h 50) •
M. Charette : On pourrait
aller très, très, très loin, ce qui deviendrait extrêmement contraignant, voire
impossible pour un constructeur ou pour un propriétaire de bâtiment. Donc, ce
n'est pas ce que l'on veut. On veut avoir les données qui nous permettent de
nous améliorer. Tout à l'heure, je parlais de certaines normes, une qui est connue,
la norme Novoclimat, il y en a bien d'autres, mais cette norme-là été établie
parce qu'il est connu que tels, tels types de matériaux ou tel type de système
de chauffage ou tel type de système d'isolation nous permettent d'arriver avec
les résultats escomptés. Donc, c'est plus vers ça que l'on... que l'on
s'enligne, que de dire : Bien, je veux... j'ironisais tout à l'heure, là,
je veux avoir comme info il y a combien de poignées de porte, là, dans la
maison. Ce n'est pas... ce n'est pas... ce n'est pas les informations, là, qui
nous seront utiles pour les fins, comme le dit en d, là, pour les fins visées,
là, par la loi.
Mme Zaga Mendez : Mais je
veux juste... Puis ça me va comme réponse, là, je comprends. Mais, par exemple,
la... les matériaux utilisés et la source de ces matériaux-là... Est-ce que la
source pourrait être un critère intéressant ou une donnée? C'est quand même une
donnée qui est facile, là. C'est-à-dire les... dans le bois, on est capables de
savoir, le bois, il vient d'où, là. C'est standard, de plus en plus, là.
M. Charette : Encore là,
c'est... c'est... c'est de voir qu'est-ce qui est utile pour le bois.
Certainement qu'il y a une... qu'il y a une... qu'il y a une pertinence, pour
d'autres types de composantes de la maison, peut-être moins. Mais on ne veut
pas exiger une reddition de comptes qui est impossible à tenir ou qui serait
trop lourde à tenir. On parle beaucoup de la difficulté de l'offre au niveau du
bâtiment, mais tant... plus les contraintes sont importantes, plus ça ralentit
l'offre, ce qui est un problème actuellement au niveau du Québec, notamment
pour le logement. Donc, on veut réellement...
M. Charette : ...avoir la
possibilité d'aller chercher des données qui vont avoir un impact sur les fins
visées par le projet de loi. Mais je ne serais pas à même de vous donner le
détail. Et, pour le grand bâtiment, on parlait tout à l'heure du calendrier,
pour le grand bâtiment, ce n'est pas le même type de données qui sera utile et
pertinent que pour le plus petit bâtiment. Donc, c'est là où la réglementation
qui va être élaborée avec les parties prenantes va amener ce degré de détail
là.
Mme Zaga Mendez : Mais je
vous parle de ça dans l'esprit de... On assujettit également les organismes publics.
Ça fait que ça, ça veut dire, c'est nos bâtiments québécois, c'est notre parc
immobilier de nos différents ministères, écoles, hôpitaux, là. Parfait. Et on
le sait, qu'au Québec on devrait de plus en plus se pencher par... et
encourager l'utilisation des matériaux locaux, notre propre bois et, enfin, de
réduire... Ça réduit aussi l'empreinte carbone d'un bâtiment, comprendre elle
est où, la source. Parce que, quand on parle... Vous avez parlé, là, de
l'empreinte carbone, là. Ce n'est pas seulement dans la production, c'est aussi
est-ce qu'on considère également la distance que ces matériaux-là vont faire,
est-ce que... ou, de façon volontaire ou de façon à encourager ce type de
pratique là. Parce que moi, je vois ici une opportunité d'être capable de... en
déclarant ça, en déclarant la source ou la distance, être capable aussi
d'augmenter l'efficacité énergétique en incluant le cycle de vie des matériaux
de construction.
M. Charette : La loi permet
de le faire. Ça ne veut pas dire qu'on va vouloir et pouvoir le faire, mais la
loi permet, là, d'aller aussi loin. Moi, je regarde certaines entreprises, je
ne sais pas si, pour les collègues, c'est... et moi, je ne le dis pas de façon
méprisante, parce, même moi, c'est relativement nouveau, là, cette maîtrise-là
de concept, les scopes un, deux, trois sur l'empreinte carbone d'un téléphone
ou de n'importe quel produit, il y a certaines compagnies qui se lancent dans
cette démarche-là. Il y a des... En fait, plus on avance, plus... plus c'est
poussé, comme... Parce que, là, on va même chercher... Parce que c'est une
chose d'avoir l'information sur le madrier de bois, mais plus on avance dans
cette démarche-là... c'est aussi intégrer le poids carbone des sous-traitants
et de... Donc, ça va très, très loin dans la démarche. On s'entend, là, que,
pour des bâtiments avec une multitude de composantes, on ne peut pas aller à
l'équivalent des scopes 1, deux, trois, là, pour chacune des composantes.
Donc, la loi, techniquement, nous donne ce pouvoir-là. Mais ce n'est pas
l'intention d'aller aussi loin pour chacune des composantes, ce serait tout
simplement impossible pour les propriétaires eux-mêmes, les constructeurs, là,
d'aller avec ce degré de détail là.
Mme Zaga Mendez : J'ai une
question sur les concepts d'organismes reconnus en vertu du règlement. Est-ce
que vous pouvez nous donner des exemples de ces organismes-là quand on parle
d'obtenir d'une personne... parce qu'on parle de deux choses, d'une personne ou
d'un organisme reconnu, un rapport. Est-ce que vous pouvez nous donner des
exemples?
M. Charette : Des
évaluateurs, ingénieurs, architectes, souvent des gens, là, qui sont soumis à
un ordre professionnel ou à, sinon, un code de conduite. Donc, c'est le type
d'experts qui pourraient être reconnus.
Mme Zaga Mendez : Et, quand
on parle de reconnaissance ici, est-ce qu'on parle de... est-ce que c'est... ce
type d'organismes et personnes vont être définis dans le règlement ou est-ce
qu'on parle d'organismes ou personnes qui vont être habilités par une formation
ou une certaine certification de la part du ministère?
M. Charette : Si je me réfère
à certains des règlements qu'on a fait adopter, là, au cours des dernières
années, c'est effectivement le genre de détails que l'on voit qui seraient
habilités à exercer telle ou telle fonction. Effectivement, la réglementation
va le préciser.
Mme Zaga Mendez : Ça répond à
ma question.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
Mme la députée. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. Donc, j'aimerais savoir de qui on s'est inspiré. Est-ce qu'on
s'inspire de l'Ontario, de la France? Et je pose la question parce que BOMA...
BOMA, le groupe BOMA nous a mentionné à quel point ça avait été quand même
ardu, en Ontario, obtenir les données. Donc, par rapport à l'étendue des
données qu'on souhaite aller chercher, on s'inspire de qui présentement?
M. Charette : Pour la
cueillette de données...
M. Charette : ...c'est la
réponse à laquelle je pensais, ce n'est pas tant une juridiction que la
capacité d'aller chercher l'information. On sait que pour les grands
distributeurs, on en parlait tout à l'heure, que ce soit Hydro-Québec, que ce
soit Energir, pour ce qui est du gaz naturel, ça va être... l'information, ils
l'ont. C'est juste qu'actuellement, on n'a pas la capacité d'exiger de
l'obtenir, mais on sait qu'elle existe, cette information-là. Donc, ce n'est
pas tant l'exemple français, ontarien ou autres sur cet aspect-là. Sur d'autres
aspects, là, on pourra parler de l'exemple de la France, on va pouvoir parler
de l'exemple de d'autres juridictions, mais pur ce qui est de la collecte de
données, c'est la capacité à aller chercher ces informations-là et sur les
grands distributeurs qui couvrent l'essentiel, pas la totalité, mais la
quasi-totalité des besoins, on sait que l'information est disponible et on sait
qu'on peut l'obtenir.
Mme Dufour : Oui, en fait, je
référais plutôt... puis ça, j'en suis consciente, référais plutôt à tout ce qui
est matériau de construction. Ça, c'est moins simple d'aller chercher toute
l'information sur ce qui est inclus, le type d'isolation, etc. Donc, c'est pour
ça que je vous demandais sur qui on s'est inspiré, quelle juridiction va dans
ces détails là pour... pour leur collecte de données sur les bâtiments.
M. Charette : ...vous revenir
avec des exemples de réglementation qui se trouvent ailleurs. On se note des
petits devoirs, là, on pourra transmettre l'information à la commission, volontiers.
Mme Dufour : C'est ça, parce
que c'est important de comprendre à peu près vers où on veut s'en aller. Puis,
comme tout va être défini plus tard, bien, savoir c'est qui, votre inspiration,
ça pourrait nous aider à saisir, parce que c'est très vaste, là, les
équipements, les composants dont est doté un bâtiment. Est-ce qu'on va vouloir
connaître, c'est ça, là, tout ce qui consomme de l'énergie dans le bâtiment? On
a compris que probablement pas. Mais, tu sais, est-ce qu'il y a une borne électrique?
Il n'y a pas une borne électrique, ça consomme puis ça consomme... tu sais, ça
peut... ça peut. Dépendamment s'il y a une borne, est-ce qu'il y a un
régulateur qui permet de... tu sais, une borne intelligente ou pas? Ça ne sera
pas la même consommation, le même moment de la consommation, etc. Donc, il y a
ça pour, comme je disais, tous les appareils qui consomment beaucoup d'énergie,
là, dans une maison, ce n'est pas juste le chauffage, là.
M. Charette : Mais à terme,
ce n'est pas sur les appareils qui consomment, mais moi, je réitère le souhait,
puis on en a parlé d'entrée de jeu tout à l'heure, à terme, je veux que chaque
nouvelle construction ait des infrastructures de recharge, qu'elles aient des
infrastructures. Ça, c'est c'est encore un non-sens qu'une nouvelle
construction aujourd'hui ne prévoit pas ça, là. Donc, à terme, c'est ce qui est
visé, là, clairement.
Mme Dufour : Mais est-ce
que... Parce que oui, c'est sûr que c'est visé, mais ça va consommer
éventuellement s'il y a des voitures de branché, évidemment.
M. Charette : Oui, mais en
même temps...
Mme Dufour : Par contre, s'il
y a un régulateur de charge, ça va permettre... ou une borne intelligente, ça
va permettre de consommer à un moment plus propice à la pointe.
M. Charette : D'une part,
mais est-ce que, dans les projets, là, qui sont évalués par Hydro-Québec, et
c'est fascinant comme quoi la technologie avance... c'est-à-dire à quel moment
charger, c'est une chose, mais faire en sorte que la voiture devienne un
élément de recharge ou de distribution d'énergie à la maison ou l'appartement.
Ça, on... c'est une technologie qui est en évolution actuellement et qui va se
standardiser et qui va nous aider et qui va aider Hydro-Québec à gérer
justement sa demande énergétique. Si l'ensemble des véhicules au Québec
deviennent des sources potentielles d'énergie, à certains moments, ça vient
changer la donne. Donc, oui, à quel moment en charge? Mais est-ce qu'on a une
borne à la maison ou dans notre complexe résidentiel qui permet d'aller
chercher de cette énergie qui est présente dans les voitures, là? Ça va...
C'est des petites révolutions, là, qui ont cours actuellement, là, au niveau
technologique et qui vont nous aider.
Le Président (M. Jacques) : Merci
beaucoup pour votre contribution aux travaux.
Et, compte tenu de l'heure, j'ajourne les
travaux... je suspends les travaux, excusez-moi, je suspends les travaux.
Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 01)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 25)
Le Président (M. Jacques) : La
Commission des transports et de l'environnement reprend ses travaux. Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 41, édictant la Loi sur
la performance environnementale des bâtiments et modifiant diverses
dispositions en matière de transition énergétique. Lors de la suspension de nos
travaux cet avant-midi, nous étions à l'étude de l'article 4 de la loi édictée.
Donc, M. le ministre venait de finir son intervention, et ce serait maintenant
à Mme la députée de Mille-Îles, qui semblait vouloir intervenir, ce matin,
sur...
Mme Dufour : Bien, je voulais
bien, mais là mes notes... Je ne sais pas pourquoi, je ne trouve pas mon
document, alors, malheureusement, il faut que je le fasse venir de... d'en
haut. Alors, toutes mes notes sont en haut, donc à mon bureau.
Le Président (M. Jacques) : Est-ce
qu'Il y a des... Mme la députée de Verdun, sur l'article 4.
Mme Zaga Mendez : Est-ce
possible de juste suspendre un cinq secondes?
Le Président (M. Jacques) : Nous
allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 26)
(Reprise à 15 h 27)
Le Président (M. Jacques) : Nous
reprenons nos travaux, et je cède maintenant la parole à la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. Donc, écoutez, je pense que j'avais sensiblement fait le tour,
là, mais juste rappeler, dans le fond, que ce que je comprends, c'est que...
parce qu'il y a eu des réponses contradictoires à mon collègue, au collègue de
Jacques-Cartier, et à moi-même concernant les distributeurs d'énergie tels
qu'identifiés à l'alinéa 4°. Cela pourrait inclure les distributeurs de
propane, les fournisseurs de granules et même... ça pourrait inclure des
fournisseurs de bois de chauffage. Donc, je voulais juste le souligner. Et on
va repréciser les matériaux de construction qu'on prévoit, mais on parle,
principalement, de, plutôt, l'enveloppe du bâtiment, et non pas l'intérieur,
les matériaux, même si, actuellement, comme c'est écrit, ça pourrait porter à
interprétation que c'est absolument tout, tout, tout ce qui est à l'intérieur
d'un bâtiment, même le comptoir de cuisine ou... C'est ça. Donc, voilà.
Le Président (M. Jacques) : ...Mme
la députée. Est-ce que...
M. Charette : ...je ne
partage pas le mot «contradiction». Je ne pense pas qu'il y a de contradiction
qui a été relevée, sinon, des précisions. Et ce qui peut, par contre, porter
non pas à confusion, mais qui nécessite, encore une fois, de le rappeler,
l'article 4 nous donne des pouvoirs très étendus, on en convient, mais ce qui a
été mentionné, pour éviter toute confusion, c'est qu'on n'a pas l'intention
d'aller dans le fin détail pour chacune des composantes, par exemple, qui
constituent les matériaux d'un bâtiment quelconque. Mais on se donne le pouvoir
de le faire. On ne sait pas, dans quelques années, comment l'expérience nous
aura appris ou démontré qu'il faut élargir ou qu'il faut user d'autres méthodes.
Donc, les pouvoirs auront été confirmés à travers le projet de loi. Mais le
commentaire de l'article 4 continue de s'appliquer. On ne veut pas y aller de
contraintes qui seraient trop une charge impossible à rencontrer, là, par les
constructeurs, sinon, les propriétaires de bâtiments.
Le Président (M. Jacques) : Merci.
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Une autre
question. En fait, tout... on dit... tu sais, au tout départ de cet article-là,
on dit : Tout propriétaire d'un bâtiment, O.K., devra déclarer ces... les
informations qu'on décrit. Et là il me semble avoir entendu le ministre, lors
des consultations particulières, que l'intention, c'était surtout de parler des
nouveaux bâtiments, et ça s'appliquait aussi pour la section II, de mémoire,
là, la cote de performance environnementale. Mais ce que je voulais savoir,
c'est dans le cas de la performance environnementale, donc le chapitre II, la
section I, Déclaration obligatoire pour les bâtiments déjà construits. Est-ce que
l'intention, c'est aussi d'avoir, de capter les informations concernant les
matériaux utilisés lors de la construction?
• (15 h 30) •
M. Charette : ...le projet de
loi, dans certains aspects, touche le bâtiment existant. On l'a vu, tout à
l'heure, avec la séquence qu'on veut se donner, en 2025, 2026, 2027. Ça, ce
sont pour des bâtiments qui sont existants. Mais il y a des dispositions du
projet de loi, aussi, qui visent les nouvelles constructions, donc on couvre
l'ensemble des bâtiments. Pour ce qui est des matériaux utilisés, et autres,
c'est davantage pour les nouvelles constructions que ce type de renseignements
là seront requis.
Mme Dufour : Mais pourquoi on
ne le précise pas, qu'on ne s'est pas mis, par exemple, pour tel élément, bien,
ça, c'est pour les bâtiments construits après l'entrée en vigueur de la loi,
par exemple?
M. Charette : On est
réellement dans un règlement de pouvoir habilitant. Je me répète un peu, mais
c'est de dire, on se donne tous les moyens à notre disposition, mais la
réglementation va venir déterminer, en quelque sorte, les intentions. Et pour
ce qui est des matériaux utilisés, on ne demandera pas d'ouvrir les murs d'un
bâtiment qui est déjà construit, là. Donc, c'est réellement pour les nouvelles
constructions. Mais l'article lui-même nous donne des pouvoirs étendus, qui, au
fil du temps, pourront être utilisés, là, de façon à répondre aux besoins
recherchés. Donc, on s'ouvre grandes toutes les portes puis, après, on va y
aller de façon plus chirurgicale, à travers les règlements eux-mêmes, pour
s'assurer, là, d'avoir les informations qui nous permettront, là, d'avancer
dans cette quête de bâtiments plus résilients.
Mme Dufour : D'accord, merci.
Le Président (M. Jacques) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 9 de...
15 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Jacques) : ...loi
édictée... 4, c'est-à-dire, 4, article 4? S'il n'y a pas d'autre
intervention... M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Qui vient d'arriver,
et désolé si j'ai manqué un bout de la discussion. Mais j'ai eu quand même
quelque chose que j'ai trouvé, dans tout l'article quatre, que je n'ai pas
compris avant qu'on ait eu nos discussions. On dit «tout propriétaire d'un
bâtiment, tout organisme public et tout distributeur d'énergie déterminés par
règlement du ministre», mais on vient de dire dans l'article avant que c'est
déterminé par la loi de la Régie de l'énergie. Alors, ça dit : dans l'avenir,
le ministre va être capable de, par règlement, ajouter des distributeurs d'énergie
ou quand même modifier certains éléments qui est dans une autre... loi de la
régie.
Le Président (M. Jacques) : M.
le ministre.
Des voix : ...
M. Charette : Ah! c'est
peut-être le moyen... le moment, c'est-à-dire, de rassurer le collègue. On
couvre les distributeurs d'énergie, oui, mais pas dans la perspective, là, que
le collègue mentionne. C'est qu'on peut les assujettir comme on le fait, mais
on ne joue pas dans... dans... dans les modalités, là, dans... dans les
modalités d'application de la régie.
M. Kelley : Mais, M. le
ministre, vous voyez un petit peu la crainte. Parce que la façon que l'article
est écrit, ça vous laisse, par règlement, le pouvoir de réglementer sur ces
éléments-là, d'un bâtiment, un organisme public. Parce que c'est déterminé par
règlement du ministre. Comment moi, je lire la phrase, l'interprétation que j'avais
présentement, c'est que le ministre peut changer quelque chose, par règlement,
qui touche quelque chose qu'on vient de clarifier dans l'article numéro deux,
qui était lié directement avec la Loi sur la Régie de l'énergie. J'essaie juste
de comprendre la façon que c'est écrit. Je veux éviter cette façon qu'un autre
ministre arrive puis il décide : bien, moi, j'ai la capacité de changer
des choses, dans la loi de la régie, par règlement, vous comprenez, M. le
Président? C'est juste la façon que c'est écrit, je pense, ça mérite un petit
peu de clarification.
M. Charette : ...collègue, c'est
juste la définition qui est reprise de la Régie de l'énergie. On n'intervient
pas dans la régie de... Si on voit, là, à l'article deux, c'est au sens de la
loi sur la Régie de l'énergie, donc, on vient définir des concepts. Et le
concept de distributeur d'énergie qui est présenté, c'est selon... c'est au
sens de la loi sur la Régie de l'énergie. Mais on ne joue pas dans les... dans
les modalités d'application de la régie. On va se parler de la Régie du
bâtiment, on va se parler du code du bâtiment, mais la Régie de l'énergie, ce n'est
pas... ce n'est pas... n'on interfère pas, là, dans leurs... dans leurs
responsabilités.
M. Kelley : Je ne sais pas si
c'est... encore, c'est juste la façon que c'est écrit pour moi. Je trouve que
ça laisse la porte ouverte que c'est déterminé par règlement, tout propriétaire
d'un bâtiment. Mais je veux juste lever ici, sur nos ondes, que c'est un enjeu.
Une autre chose, M. le ministre. Je
reviens, le dernier paragraphe de l'article numéro quatre. Encore, je veux
juste bien... peut-être, le ministre a un exemple, peut-être a déjà donné ça.
Mais «le ministre peut également, par règlement, voir le code et les conditions
selon lesquelles un propriétaire ou un distributeur d'énergie doit conserver
tout renseignement ou tout document déclaré ou fourni de l'application d'un
premier...» Mais c'est juste de comprendre quelle situation est-ce qu'on va
obliger quelqu'un de conserver un document. Puis on ne dit pas comme conserver
dans la façon qui... ils n'ont pas l'obligation de se... de donner des
documents au gouvernement. C'est bien, vraiment, il doit garder ces documents
pour eux-mêmes?
M. Charette : Le parallèle
que l'on peut donner, que ce soit la Loi sur l'impôt ou autre, les
particuliers, les entreprises sont tenus de conserver un certain temps les
documents dans l'éventualité où ces documents-là ou ces pièces justificatives
seraient requises. Mais encore là, on se donne le pouvoir. Le règlement va
déterminer éventuellement la durée où les documents doivent être conservés.
Mais c'est... Je pense, la Loi sur l'impôt est la meilleure illustration pour
cet aspect-là en particulier.
M. Kelley : Parce que, j'imagine,
c'est quelque chose...
M. Kelley : ...chose en
termes que l'achat d'un bâtiment, de garder toute formation, c'est peut-être
important pour quelqu'un qui achète un bâtiment. Bref, c'est... Je pense que
vous avez répondu une partie de la question. Je comprends que ça va être
déterminé par règlement, mais quand même, on laisse plein des choses dans cet
article-là qui sont importantes pour l'objectif de ce projet de loi. Alors, je
ne sais pas si c'était mieux d'encadrer ça dans la loi, c'est un minimum, en
place de juste laisser ça à un règlement. Mais encore on verra la suite des
choses.
Le Président (M. Jacques) : Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci.
Bien, j'ajouterais que plusieurs groupes nous ont fait part, et de leurs
inquiétudes, de l'augmentation de la bureaucratie que cet... cet élément-là
pourrait représenter. Et c'est vrai que... Et c'est vrai qu'il y a... En fait,
il y a peu de lois actuellement qu'on en adopte qui allègent le fardeau
bureaucratique qu'on impose aux entreprises, ou même aux citoyens, ou aux
municipalités. Et celui-ci en est un qui semble, qui semble porter à... qui
pourrait augmenter sensiblement, là, la bureaucratie. Parce que là, ici, on dit
«un propriétaire ou un distributeur d'énergie». Donc, tout le monde doit garder
l'information. C'est ce que je comprends. Alors que le distributeur d'énergie
sera obligé de transmettre au propriétaire l'information, mais il devra aussi
la garder. En tout cas, il faudra trouver un moyen qu'on n'alourdisse pas de
façon démesurée ce qui est déjà très très lourd pour les entreprises. C'est un
cri du cœur, je pense, qu'on a entendu. Notamment, la Fédération canadienne des
entreprises indépendantes en avait fait part. Mais il y avait d'autres groupes
aussi qui en ont parlé. C'est un enjeu. Nos PME, on ne fait que... qu'alourdir
sans cesse leur... les... leurs requis et le fardeau administratif pour elles.
M. Charette : Nous avons
aussi... Je me réfère souvent aux commentaires, mais on le lit et on l'écrit,
là, en bonne et due forme, comme quoi les dispositions ne constituent pas un
fardeau important pour les administrés. Dans l'analyse d'impact réglementaire,
on pense que, pour une première année, ça représenterait quatre heures de
travail par entreprise et, les années subséquentes, une heure de travail par
année. Donc, c'est... C'est très marginal. Et pour ce qui est des informations
à transmettre, la plupart proviendraient des distributeurs d'énergie qui nous
transmettraient l'information directement. Donc, ce ne sont pas les assujettis
eux-mêmes qui nous transmettraient leur consommation d'énergie, mais bien leurs
distributeurs d'énergie. Mais le but ultimement est de ne pas alourdir le
fardeau des assujettis. Ça, c'est un principe, là, qui est... qui est cher au
gouvernement également.
• (15 h 40) •
Mme Dufour : L'estimation
de quatre heures a été, selon les groupes, sous-estimée aussi. Selon des
groupes, ce serait plus que ça. Donc je ne sais pas comment le calcul a été
fait, mais des représentants d'entreprises jugeaient que ce serait probablement
plus que ce quatre heures là. Et je rappelle que ça s'ajoute à l'ensemble des
autres dispositions qui ont été ajoutées dans les dernières années. Et donc
elles nous parlaient qu'actuellement, là, de mémoire, là, elles passaient le
quart de leur temps à répondre à des demandes administratives, là. Donc,
c'est... C'est quand même énorme, là.
M. Charette : Pour le
projet de loi, il y a une analyse d'impact réglementaire qui a été faite. Et
pour chaque règlement qui va en découler, il y aura une analyse d'impact
réglementaire encore plus précise qui sera faite. Et on est assez confiants,
là, que les estimations qui ont pu être réalisées. Et ces analyses d'impact
réglementaire là plus précises seront sans doute de nature à rassurer les
groupes qui pensaient que c'était un nombre d'heures incalculables, là, qui
serait attendu par chaque assujetti.
Mme Dufour : Écoutez, il
y a peut-être une autre question qui est... qui est... qui concerne les... la
plateforme numérique. On dit qu'ils devront élaborer une plateforme numérique,
les distributeurs d'énergie. Mais comment on va s'assurer qu'il y ait comme une
certaine cohérence? Parce qu'il y a des... plusieurs propriétaires, en fait,
qui font affaire avec plus qu'une source d'énergie. Donc, par exemple, si on
est biénergie, gaz naturel et hydroélectricité, bon, comment on va s'assurer
que ça ne soit pas... ça ne demande pas justement de décortiquer puis que ça
prenne vraiment juste le quatre heures qu'on prétend que...
Mme Dufour : ...ça va prendre.
M. Charette : Là, on parle
des distributeurs et non pas des assujettis clients, en quelque sorte.
Mme Dufour : Oui, mais les
clients vont avoir à capter l'information. Si les plateformes numériques sont
distinctes...
M. Charette : L'information
serait transmise au gouvernement directement. Comme on mentionnait ce matin,
pour les grands distributeurs, c'est des données qu'ils ont déjà. Les
clients... c'est-à-dire Hydro-Québec sait fort bien quelle est la consommation
de chacun de ses clients. Hydro-Québec est même en mesure de dire quelles sont
les pointes propres à chaque client. Energir pourrait aisément... en fait, a
aussi déjà cette donnée-là. Donc, c'est de rendre accès... rendre accessibles
ces informations-là au gouvernement en quelque sorte. Mais ce n'est pas une
charge qui est... qui s'additionne pour l'assujetti client, mais pour
l'assujetti distributeur d'énergie.
Mme Dufour : M. le ministre,
je vais juste lire. On parle ici d'une «plate-forme numérique lui permettant de
transférer à un propriétaire les renseignements relatifs», pas au gouvernement,
à un propriétaire. Et, dans ma vie antérieure, avant d'être au municipal, je
faisais de la conversion de données. Je faisais des... justement, la fusion de
données de base de données et ce n'est jamais si simple que ça faire de la
fusion de bases de données. Et donc c'est pour ça que je posais la question. Si
Energir transmet au client, au propriétaire d'une certaine façon ses données,
Hydro-Québec transmet d'une autre façon ses données, et là, ça va être... Après
ça, le gouvernement va établir sa façon qu'il veut recevoir l'information. Et
là, c'est le client propriétaire qui aura à départir tout ça et s'assurer que
ce soit dans le format que le gouvernement souhaite avoir. Est-ce qu'il y aura
une uniformisation de ces données-là? Est-ce qu'on va s'assurer que la
plate-forme soit sensiblement pareille entre Energir Hydro et peut-être un
fournisseur de propane, et s'il y en a d'autres, là?
M. Charette : L'information
est là pour être disponible au client. Le client aura la possibilité de la
valider. Mais la charge de transmettre l'information aux gouvernements n'est
pas aux clients utilisateurs. Mais le client aura accès à cette information-là
pour qu'il puisse valider, pour savoir quelle est la consommation réelle qu'il
a pour ajuster des comportements au besoin. Suite à l'information qu'il aura,
il en fera ce qu'il voudra. Mais l'important, c'est que le gouvernement ait
accès à cette information-là directement auprès des distributeurs d'énergie.
Mme Dufour : Et là, je vous
avoue que j'ai de la difficulté à saisir parce que vous venez de dire que ce
n'est pas au client de transférer l'information sur l'énergie consommée, mais
l'article commence en disant : «Tout propriétaire doit déclarer au
ministre la consommation énergétique d'un bâtiment.» Donc, c'est écrit tel quel
que c'est le propriétaire qui devra le transmettre, l'information. Alors,
j'aimerais, là... si c'est vraiment juste le distributeur d'énergie qui doit
transmettre l'information, bien, il faut changer l'article, là, ce n'est pas ça
que ça dit, là.
M. Charette : Non, bien, en
fait, si... là, je ne sais pas si la collègue a l'analyse d'impact
réglementaire, mais, dans l'analyse d'impact réglementaire, c'est précisé,
bien, en fait, c'est l'explication des intentions gouvernementales, c'est que
le client a accès à ces informations-là. Il pourrait ajuster sa consommation,
s'il le souhaite, mais le client a la possibilité d'autoriser directement le
distributeur d'énergie à transmettre l'information au gouvernement. Donc, on
peut penser que les clients vont consentir ou vont autoriser cette
transmission-là d'informations, mais c'est précisé dans l'analyse d'impact
réglementaire. Je peux préciser l'endroit, là, si la... ou...
Mme Dufour : L'enjeu, c'est
que ce n'est pas écrit dans la loi comme ça, M. le ministre, là, je ne sais pas
si c'est habituel, là, mais la loi dit autre chose que l'analyse d'impact
réglementaire. Alors, ce qui va s'appliquer après, c'est la loi.
M. Charette : Comme on le
mentionnait à plusieurs reprises depuis ce matin, il y a... à parcourir le
projet de loi, on aura à le répéter à plusieurs reprises. Là, on se donne des
pouvoirs, mais les modalités seront précisées dans les règlements. Et déjà on a
une idée des intentions gouvernementales à travers l'analyse d'impact
réglementaire, et c'est mentionné dans l'analyse d'impact réglementaire que le
client aura la possibilité d'autoriser son distributeur d'énergie à transmettre
l'information au gouvernement. Je peux lire le passage, si j'aimais la collègue
le souhaite.
Mme Dufour : Bien, c'est à
quelle... c'est à quelle page de l'analyse réglementaire? Peut-être pour nous
orienter.
M. Charette : On va vous
donner... parce que, là, nous, on l'a sous format numérique, on va pouvoir
transmettre la référence, mais c'est...
Mme Dufour : ...ou le
paragraphe.
M. Charette : C'est... actuellement,
là, c'est écrit : «La plateforme API, établisse un lien direct entre la
plate-forme Energie Star Portfolio manager et les serveurs des distributeurs,
ce qui permet le...
M. Charette : ...automatique
des données de consommation mensuelle dans l'outil de collecte lorsque
l'autorisation est accordée par le propriétaire du bâtiment. Mais on pourra
vous fournir l'endroit spécifique. Donc, on vous donne la source, là, ou
l'endroit précis où retrouver l'information, mais, avec le consentement du
client, le transfert d'information, là, va se faire automatiquement.
Mme Dufour : Mais, dans ce
cas-là, quelles informations le propriétaire de bâtiment va devoir transmettre
dans les quatre heures? C'est quoi, l'information qu'il va devoir capter?
M. Charette : Les quatre
heures, c'est pour une entreprise. On estime que l'impact de cette
réglementation-là à venir pour une entreprise, la première année, serait de
quatre heures, et les années subséquentes, d'une heure. Mais ce n'est pas pour
chaque consommateur ou utilisateur d'Hydro-Québec, ou d'Énergir, ou d'un autre
distributeur d'énergie, ce sont pour les entreprises elles-mêmes, et non pas
les clients particuliers.
Mme Dufour : Bien, je vais je
vais répéter, dans l'une heure subséquent, c'est quoi. Les informations qu'on
va s'attendre à ce qu'un propriétaire de bâtiment transmette, dans ce cas-là?
M. Charette : Il y a des...
Bien, en fait, et c'est là où la lecture s'imposait, c'est que ça peut être une
délégation de responsabilités. À partir du moment où le client dit : Moi,
j'autorise mon distributeur d'énergie à transmettre l'information qui est
requise, bien, c'est une tâche en moins, là, qui revient au propriétaire
lui-même. Et on peut penser que, pour la plupart des clients, cette
autorisation-là sera donnée. Si, moi, comme propriétaire... ce n'est pas mon
cas personnel, là, mais si, comme propriétaire, c'est un exemple que je donne,
comme propriétaire de bâtiment, j'autorise mon distributeur ou mes
distributeurs d'énergie à transmettre l'information, bien, c'est une tâche qui
va se faire automatiquement, là, que je n'aurai pas à renouveler, que je
n'aurai pas à réaliser moi-même, parce que l'information, elle est détenue et
connue déjà par les distributeurs d'énergie.
Mme Dufour : Et ça, ça vaut
pour les propriétaires de bâtiments qui ont des locataires, par exemple, des
locataires commerciaux, là, qui, chacun, ont leurs propres comptes et leurs
propres compteurs?
M. Charette : Désolé, j'ai
manqué le début de l'intervention.
Mme Dufour : Et ça, ça va
aussi pour les propriétaires commerciaux, par exemple, ou même industriels, qui
auraient des locataires, locataires commerciaux, par exemple, et donc qui sont
sur des compteurs distincts? Le propriétaire, puis ça, c'était une inquiétude,
je pense, qui a été soulevée par... de mémoire, le propriétaire d'un tel
bâtiment, est-ce qu'il aura à aller chercher l'information ou c'est chacun des
locataires qui vont donner l'autorisation à, par exemple, Hydro-Québec de
transmettre l'information au gouvernement? Et là le propriétaire ne saura pas
si une information s'est rendue ou pas, mais il sera garant de... tu sais, que
chacun de ses locataires ait transmis l'information?
• (15 h 50) •
Le Président (M. Jacques) : Il
vous reste trois minutes, Mme la députée.
M. Charette : Bien, on peut
présumer, à ce moment-ci, qu'une très grande... Pour éviter cette surcharge-là,
c'est dans l'intérêt des clients de donner cette délégation-là, permettre à
leur distributeur de transmettre l'information. Donc, est-ce que quelques
clients voudront ne pas la transmettre? C'est toujours possible, mais on peut
penser que tous et... la plupart des gens seront à la recherche d'une tâche la
plus allégée possible.
Il y a un complément d'information qui
vient de m'être transmis, comment l'évaluation du quatre heures, versus une
heure, s'est faite. On sait que Montréal s'est dotée de son système de
cotation, et c'est à partir de l'expérience montréalaise qu'on est arrivé à
estimer ce quatre heures-là, versus une heure, première année, versus les
subséquentes. Donc, c'est l'évaluation, là, qui est à la base du... bien, de
l'évaluation, là, qui est utilisée, mais, comme je le disais, à partir du
moment où on dépose un règlement, ce règlement-là va avoir une... spécifique à
son application. Donc, on va tomber dans des degrés de précision sur les
impacts toujours plus grands que la... générale, là, pour le projet de loi.
Mme Dufour : Et je reviens au
cas où on a des locataires, le rapport de vérification, à ce moment-là. Puis,
vous l'avez dit, bon, ils vont tenter, probablement, d'avoir la tâche la plus
allégée possible, mais que se passe-t-il dans le cas...
Mme Dufour : ...cas où un des
locataires refuse de coopérer, ça reste le propriétaire qui est responsable de
transmettre l'information, même s'il ne les a pas, les informations, de la
façon que c'est rédigé présentement, là, bien sûr.
M. Charette : Le propriétaire
auprès de son distributeur d'énergie a la possibilité et demeure propriétaire
du bâtiment. Même s'il a des clients à l'intérieur, il est propriétaire du
bâtiment, donc il aura la possibilité d'aller chercher l'information pour
chacune des composantes de son bâtiment. Donc, même s'il avait un client qui,
pour X raisons que ce soit, ne voulait pas collaborer... je le dis comme ça,
même si ce n'est pas une question de collaboration, mais il est propriétaire du
bâtiment. Donc, auprès de son fournisseur d'énergie, il pourra avoir le détail
complet, là, sur son bâtiment même si le bâtiment a différents compartiments ou
différents locataires.
Des voix : ...
Le Président (M. Jacques) : M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, M. le
Président, est-ce qu'on peut juste suspendre rapidement? On va discuter,
peut-être option de déposer un amendement.
Le Président (M. Jacques) : ...d'en
discuter ou déposer un amendement?
M. Kelley : ...correctement.
Le Président (M. Jacques) : Donc,
vous suspendez pour déposer un amendement?
M. Kelley : On va en
discuter, la possibilité, si c'est correct avec vous.
Le Président (M. Jacques) : Je
vais suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 54)
(Reprise à 15 h 57)
Le Président (M. Jacques) : Nous
reprenons nos travaux et nous étions à M. le député de Jacques-Cartier, à
savoir s'il déposait ou non un amendement. M. le député.
M. Kelley : Non, M. le
Président. Merci pour le temps. C'était une suggestion qui a été faite par un
des groupes, mais il y a aussi une autre partie du projet de loi où un
amendement fait peut-être mieux. Mais, quand même, merci, on a appris... Ça va
vite, le ministre... et des fois, ça prend des réflexions puis on n'a pas assez
de temps là. Puis on n'est pas dans un rush non plus, M. le Président, on va
prendre notre temps pour faire ça correctement. Mais je reviens à des questions
qui ont été posées par ma collègue.
Alors, si le propriétaire d'un bâtiment
avec plusieurs entreprises demande les renseignements concernant la
consommation de l'énergie...
M. Kelley : Puis il y a une...
parce qu'on peut penser à certaines entreprises qui ont... plusieurs dans le
même bâtiment, puis eux disent : Non, c'est un secret de l'entreprise puis
on ne veut pas dévoiler comme... combien d'énergie ça prend pour x projets.
Qu'est-ce qui arrive, là, ce que le propriétaire a toujours le droit d'aller
chercher ce type d'information, qu'est-ce qui arrive dans une situation de
potentielle... une contestation entre les deux?
M. Charette : La question est
très pertinente et la suspension a permis, même de notre côté, là, de préciser
un petit peu ces aspects-là. Si jamais il y avait des rénovations ou des
travaux à faire sur un bâtiment, ce n'est pas le locataire qui aurait la
responsabilité, mais c'est bien le propriétaire, donc le propriétaire et
l'autorité qui peut demander aux distributeurs d'énergie d'avoir la
consommation totale de ses... de ses espaces locatifs dans son bâtiment à lui.
Donc, le fournisseur d'énergie sera en mesure de préciser quelle est la
consommation totale. Même si un client, bien, dit : Moi, j'aime mieux ne
pas transmettre ces informations-là, c'est le propriétaire qui est l'ultime
responsable et c'est le propriétaire, là, qui sera en droit d'avoir
l'information sur la consommation totale, là, de son... de l'ensemble de son
bâtiment.
M. Kelley : O.K. Merci
beaucoup. Puis juste une question... Juste une question, M. le ministre.
Présentement, est-ce qu'il y a des types d'informations qui sont partagés avec
le ministère sur l'état de certains bâtiments? Je veux comprendre un petit peu
le système existant et comment ça va être intégré avec un nouveau processus de
recevoir beaucoup d'informations. Et c'est juste une question sur le côté
informatique et comment votre ministère va se préparer pour avoir un système
qui fonctionne bien avec beaucoup de données qui vont rentrer sur une période
des années.
M. Charette : Actuellement,
le ministère ne détient pas ce type d'informations là, étant donné qu'il n'en a
pas la... c'est-à-dire il n'a pas la possibilité d'exiger ou de demander ce
type d'information là. Donc, on n'en a pas pour le moment. C'est un des
pouvoirs habilitants du projet de loi. Et il y a des plateformes qui existent,
qui seraient accessibles par l'entremise des distributeurs au ministère de
l'Environnement, mais il faut savoir que cette information là, elle existe,
elle est disponible chez les distributeurs. Donc, c'est l'accès qui va être
partagé tout simplement, là, à travers cette plateforme-là.
M. Kelley : Et j'imagine,
dans certains cas, l'information va se rentrer en morceaux dans le sens que
quand on parle qu'il faut déclarer les types de matériaux qui ont été utilisés,
bien, c'est possible que, sur la vie d'un bâtiment, on va faire des rénovations
ou, quand même, des projets d'efficacité. Alors, c'est juste encore la
simplification. On a entendu des groupes pendant les audiences publiques, qui
juste... toujours répètent des choses doivent juste être efficaces pour nous.
Alors, j'imagine, il y a des documents qui doivent de temps en temps être
donnés peut-être à votre collègue responsable au logement, mais maintenant
c'est juste encore si c'est par une application ou, quand même, je pense que l'importance
de l'efficacité puis simplicité de transmis les... transférer les données est
très importante parce que c'est un fardeau, c'est sûr que c'est un fardeau. Je
sais que ma collègue a déjà soulevé ça, mais je veux juste répéter encore
qu'ils ont déjà beaucoup de paperasse dans leur vie, nos entrepreneurs, puis
d'ajouter un autre niveau qui est peut-être juste pour une période, là, mais
quand même, on sait que c'est plus de travail pour eux autres.
• (16 heures) •
M. Charette : Juste pour être
bien certain, là, de faire la distinction. La plateforme numérique n'est pas
sur les matériaux de construction, c'est pour le volet cotation énergétique des
bâtiments. Donc, ce n'est pas... cette plateforme-là ne sera pas autant pour
compiler les matériaux utilisés pour un... la construction d'un bâtiment, c'est
deux choses différentes. Et pour ce qui est des matériaux, c'est uniquement
pour le nouveau bâtiment au moment de sa construction, donc il n'y a pas de
rétroactivité, là, sur des bâtiments, là, qui sont déjà... qui sont déjà
construits.
M. Kelley : Est-ce que vous
avez une idée de combien de bâtiments doivent produire les renseignements, les
données à vous, dans la première phase?
M. Charette : Pour les
phases 2025, je ne sais pas si... Bien, si je ne suis pas en mesure de
vous la fournir dans les prochaines secondes, là, on transmettra l'information.
Mais oui, il y a des évaluations de faites, à ce niveau-là.
M. Kelley : Intéressant.
J'imagine, on va voir une première vague qui est assez importante, puis ça va
être intéressant de suivre ça. Ce n'est pas comme ça n'arrive jamais dans les
autres...
M. Charette : Les très, très
gros bâtiments sont moins nombreux que...
16 h (version non révisée)
M. Charette : ...que les plus
petits bâtiments. Donc, la première vague, ça va toucher davantage de
superficies que de... que d'adresses distinctes.
M. Kelley : C'est toutes les
questions que j'avais pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Jacques) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article quatre de la loi édictée?
M. Charette : Bien, juste une
petite précision. Étant donné qu'on a déjà l'information, dans... la section 4.1,
description des bâtiments. C'est la page?
Une voix : Neuf.
M. Charette : La page neuf.
On a une ventilation, là, par catégorie de bâtiments et par mètres carrés, donc
4.1, page neuf... neuf.
M. Kelley : Alors, dans les
notes sur l'analyse d'impact réglementaire, on a, sur la page numéro neuf, M.
le ministre, dans la section 4.01, il y a plus de 130 000 bâtiments
commerciaux et institutionnels. Puis je vois ici que le ministre estime qu'au
moins de 10 % des bâtiments commerciaux... Alors, est-ce qu'on peut faire
un calcul rapide que ça va être 13 000, environ, j'imagine, dans la
première phase, ou est-ce qu'il faut faire... regarder des autres données
aussi?
M. Charette : Pour les grands
bâtiments qui seraient visés par la première phase, on parle de 1 000 bâtiments,
là, environ, à l'échelle du Québec.
M. Kelley : O.K.
Des voix : ...
Le Président (M. Jacques) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article quatre de la loi édictée? S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article quatre de la loi édictée est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Jacques) : Adopté.
Donc, M. le ministre, l'article cinq de la loi éditée.
M. Charette : Article 5.
Une cote relative à la performance environnementale est attribuée à tout
bâtiment déterminé par règlement du Gouvernement.
Le commentaire : L'article cinq est
la première disposition de la section établissant le système de cotation de la
performance environnementale des bâtiments. Il prévoit qu'une cote de performance
environnementale est attribuée à tout bâtiment qui sera déterminé par règlement
du gouvernement. Les articles suivants établissent la procédure suivant
laquelle la cote d'un bâtiment devra être établie.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article cinq de la loi
édictée? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Je vais revenir sur les questions des échéanciers, parce que c'est
important puis c'est là qu'on se donne le pouvoir. Puis on n'est pas contre le
fait qu'on va attribuer des cotes relatives à... aux bâtiments. Moi, j'aimerais
ça poser une question au ministre, parce que... pour revenir un peu sur la
discussion qu'on a eue : c'est quand qu'il pense qu'on va être capables,
au Québec, de donner une cote à tous les bâtiments? Si on vous dit : à
quel horizon?
M. Charette : ...l'ensemble.
Là, ce matin, on a délimité les objectifs 25, 26, 27, mais on comprend qu'après
27 ce n'est pas l'entièreté des bâtiments qui seront assujettis, ça demeure
encore les plus grands. La collègue fait référence à tous les bâtiments, y
compris les maisons privées, les... il n'y a... il n'y a pas d'échéancier
arrêté pour couvrir l'entièreté des bâtiments au Québec, là. On a déjà... ces
trois phases là englobent plusieurs... on parle de dizaines de milliers de
bâtiments qui sont les plus grands consommateurs d'énergie. Donc, pour ce qui
est des plus petits, et ultimement, si on voulait se rendre à l'unité individuelle
personnelle, il n'y a pas... il n'y a pas d'échéancier d'arrêté à ce moment-ci.
On a déjà une très, très grosse tâche à réaliser, là, d'ici 2027. Mais ceci
dit, peut-être qu'en 2026, je serais en mesure de vous le dire, ou en 2027, je
serais en mesure de vous le dire. Mais là, il faut d'abord mettre en branle la
planification, là, de ces... de ces premières phases, là. Donc, c'est une
information qui va se révéler, là, au fil du temps, tout simplement.
Mme Zaga Mendez : Parce que
là, on a devant nous une opportunité pour donner un peu les... comme une pierre
angulaire, les bases pour la décarbonation des bâtiments pour les prochains 15,
20 ans, là. Ce n'est pas tous les jours qu'on ouvre des lois comme ça.
Puis, bien sûr, on parle d'un horizon dans deux, trois ans. O.K., mais on le
sait que les gouvernements changent, on ne sait pas si M. le ministre va être
encore là. Moi, ce que je veux savoir et comprendre, parce que tout à l'heure
on a... on parlait jusqu'en 2027, on nous dit qu'il n'y a aucun échéancier pour
l'ensemble des bâtiments, puis ce n'est pas allé... on a parlé, jusqu'à... dans
le cas du logement, jusqu'à 25 unités...
Mme Zaga Mendez : ...dans
plusieurs parties du Québec, le parc locatif, là, ce n'est pas des 25 unités,
là. Le parc locatif, des fois, c'est des sixplex, des triplex, des duplex qui
sont mal isolés, dans lesquels on n'a aucune exigence. Est-ce que le ministre a
l'intention d'aller là? Je ne parle pas encore du bungalow seul, je vous parle
des sixplex, par exemple, ou des triplex. C'est quand qu'on va appliquer la
cote à ce type bâtiment là?
M. Charette : Bien, c'est
toutes des questions très, très pertinentes. Il faut aussi, et on va en parler,
du cas... du code du bâtiment durable, donc, les nouvelles constructions seront
assujetties à des règles plus strictes. Donc, ça, c'est un volet qu'il ne faut
pas négliger, qui va nous aider à améliorer, là, justement, l'efficacité
énergétique de nos bâtiments. Mais, sinon, on en a parlé, je pense, avec le Pr
Pineau, le danger de tout assujettir trop rapidement, bien, ça engendre des
problèmes réels dans les juridictions qui s'y sont risqués, notamment en
France. On le sait, on le dit et on le répète, là, semaine après semaine, il y
a un enjeu d'offre au Québec, au niveau du logement entre autres. Donc, si on
devait interdire la location d'appartements dans un... dans un plex qui n'a pas
été... ou qui n'a pas réussi à se conformer suffisamment rapidement, on crée un
autre problème. C'est la raison pour laquelle on veut y aller dans l'ordre avec
les trois grandes catégories de bâtiments. Mais c'est certain que même le
projet de loi nous donne ces habilitations-là pour couvrir encore plus large à
terme. Donc là, je vous dirais, pour les trois prochaines années, on se
concentre sur ces phases-là, mais ça ne veut pas dire qu'à l'année 1, ou
l'année 2, ou à l'année trois on n'aura pas commencé à préparer les phases
subséquentes. Mais on a déjà la possibilité, à travers les pouvoirs qui nous
seraient octroyés, d'aller chercher des informations sur la consommation des...
même des bungalow, ou des appartements, ou des appartements en copropriété. Le
pouvoir est là. Mais, réalistement, on ne veut pas diminuer l'offre.
Réalistement, on sait qu'en termes d'inspecteurs, en termes de main-d'œuvre
disponible, on ne pourrait pas tout couvrir du jour au lendemain. Et déjà,
c'est un programme excessivement ambitieux, là, pour les années 26... 25,
26, 27.
• (16 h 10) •
Mme Zaga Mendez : Oui, bien,
je suis d'accord avec le ministre sur le fait qu'il va falloir chercher
l'information, on n'en doute pas. On nous parle d'un échéancier jusqu'en 2027,
mais on reste encore dans des bâtiments à taille... à plus grande taille. Quand
on parle de triplex, et duplex, et sixplex, qui est la majorité, en fait, de
notre parc locatif, là, même... pas seulement à Montréal, en région, ce n'est
pas des grands complexes de 25, 30 ou 45, là, en plusieurs places, comme, c'est
de ça, on parle dans le parc locatif, les gens paient très cher pour leur
logement de plus en plus. On sait que c'est un coût qui s'accumule. Là, moi, ce
que je veux comprendre... Puis je suis d'accord, là, on ne va pas le faire
demain matin, là. Ce n'est pas ça, l'objectif, là. On veut un échéancier, on
veut un engagement pour dire est-ce que c'est 2029, est-ce que c'est 2028,
est-ce que c'est 2030, est-ce qu'on va le repousser jusqu'à 2045. C'est ça
qu'on veut comprendre parce qu'on a la chance de le faire maintenant. Puis les
informations qu'on va avoir, bien sûr, qu'elles vont nous permettre d'accélérer
le pas puis aller vers une cote pour tous les bâtiments. Puis je ne vous parle
pas encore du bungalow, là, je parle encore des sixplex et triplex.
M. Charette : ...2027, on va
avoir mis en place tous les outils, mais on ne couvrira pas forcément le fameux
bungalow dont parle la collègue. Là, on parle du projet de loi qui nous réunit
cet après-midi, mais il faut parler aussi des autres initiatives. Un bâtiment
qui, par sa petite taille, par exemple, n'aurait pas les mêmes obligations en
2027, bien, il se voit tout de même offrir différentes opportunités par
Hydro-Québec pour améliorer son efficacité énergétique, qui se voie offrir
différents programmes par le gouvernement du Québec. Donc, ce n'est pas parce
que ces obligations ne sont pas les mêmes en 2027 qu'il n'y a pas d'outil qui
s'offre à ces propriétaires-là. Et on l'a vu, je pense que ça a été abordé
aussi dans les consultations, même les locataires ont des programmes qui leur
sont disponibles pour augmenter l'efficacité énergétique de leur loyer. Donc,
un assujettissement différent ou des obligations différentes ne veut pas dire
pas mesure pour ce type de...
M. Charette : ...de logement,
là.
Mme Zaga Mendez : Alors, on
continue avec les mêmes programmes volontaires qui existent déjà, pour le reste
du bâtiment?
M. Charette : Bien, on va
voir, dans les prochains mois, les résultats des projets pilotes chez
Hydro-Québec. Et ce n'est pas de connivence, là, mais le hasard ou le timing
est excellent, peut être que la collègue a vu, ces derniers jours, là, des
reportages sur différents projets pilotes d'Hydro-Québec menés chez des
particuliers, que ce soient des systèmes de batteries, que ce soient des
systèmes... bien, en fait, différents systèmes qui permettent d'augmenter ou
d'améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments. Ce que l'on peut penser,
c'est que les programmes vont devenir de plus en plus attrayants, et même pour
Hydro-Québec. Construire un barrage, ça se calcule en milliards de dollars, on
s'entend, donc, si, à travers des mesures où les particuliers ont la
possibilité d'avoir du financement ou des subventions pour des systèmes de
batteries, et autres, Hydro-Québec va rentrer dans son argent.
On dit tout le temps : L'électricité
qu'on ne consomme pas, c'est la moins chère des électricités. Donc, si on peut
aller chercher l'équivalent d'une Romaine ou de deux Romaine par cette... par
ces actions-là, bien, c'est des argents qui peuvent très, très bien être
investis dans des programmes d'aide aux particuliers et même aux entreprises,
là. Et de ces mesures-là, je devine qu'il va y en avoir de plus en plus au
cours des prochaines années. Donc, c'est des incitatifs qui, si leur usage
n'est pas obligatoire, ça devient peut-être même pénalisant de ne pas y
recourir, à ces options-là.
Mme Zaga Mendez : Bien,
écoutez, M. le Président, j'entends ce que nous dit le ministre, là. Je pense
qu'on n'est pas d'accord sur le fait qu'il faut accélérer les pas pour que les
cotes... la cote relative à la performance environnementale soit étendue pour
l'ensemble des bâtiments. Puis là je vous donnais des exemples très concrets,
là. Le parc locatif à Montréal, surtout dans ma circonscription, là, c'est des
duplex, des triplex, des sixplex, c'est ça qu'il y a. Quand on touche à ça,
bien sûr, on va réduire la consommation, mais, à date, le ministre nous montre
juste un échéancier jusqu'en 2027, là.
Écoutez, on n'est pas d'accord, mais je
vais continuer à faire de la pression pour qu'on ait un échéancier plus serré
et, aussi, ambitieux, afin d'arriver en 2050. Les matériaux de construction,
on... toutes les... comment je pourrais dire... les différentes sources
d'énergie qu'on utilise, on ne peut pas changer du jour au lendemain. Si on ne
met pas tout de suite des objectifs, en se disant : Aïe! dans le bâtiment,
pour les sixplex, là, ça va être dans quatre ans... Bien, les gens vont être
capables de se préparer. C'est ça qu'on demande.
M. Charette : C'est très
différent lorsqu'on va parler de construire un nouveau bâtiment avec des normes
rehaussées. Ça, on va parler du code du bâtiment durable. Mais la question qui
me vient à l'esprit, à la collègue : L'assujettissement qu'elle souhaite,
est-ce que c'est au niveau de la déclaration ou au niveau d'une cote à
atteindre? Parce que si c'est la déclaration, ça, c'est relativement simple à
faire, mais si c'est un résultat sur la cotation à obtenir, ça va avoir une
incidence très forte et, sans doute, très rapide sur le coût des logements à
court terme. Je suis convaincu que ce n'est pas ça, le but. Donc, si c'est
assujettir pour avoir une idée du profil du bâtiment, ça, ça peut se faire
rapidement, mais si, pour les petits plex, on dit : En plus, pour 2026,
non seulement vous devez faire cette déclaration sur l'efficacité de votre
bâtiment, mais vous devez atteindre une cote en particulier, c'est clair que ça
va nécessiter... Parce que la collègue n'a pas tort du tout, on a un parc
immobilier qui peut être désuet, là, et spécialement dans certains secteurs.
Donc, s'il y a une obligation de rencontrer une cote précise en peu de temps,
on peut penser à une augmentation assez importante du coût des loyers, et ce
n'est pas ce que l'on veut, et tous ici, dans la salle, je suis convaincu.
Puis, ultimement, il y a un enjeu qui
n'est pas à négliger et qui, malheureusement, touche plusieurs, plusieurs
secteurs, si on veut assujettir, du jour au lendemain, autant au niveau de la
cotation que du rendement lui-même, l'entièreté des bâtiments, il va manquer d'inspecteurs,
il va manquer de travailleurs, il va manquer de main-d'œuvre. C'est simplement
impossible. Et c'est là où la France recule ces mois-ci, parce qu'il y avait
des objectifs qu'elle ne pouvait pas rencontrer. Le résultat? Il y a des
appartements qui étaient en location qui ne sont plus, là, disponibles à la
location. Donc, on vient augmenter encore un problème d'offre et, là non plus,
on ne s'aide pas...
Mme Zaga Mendez : ...alors,
juste pour... Parce que, là, j'ai eu une ouverture sur la déclaration, je veux
aller là-dessus. Bien sûr, je reviendrai sur la cotation, puis je reviendrai...
mais je trouve ça intéressant, ce qui me... mais on vient de traiter l'article
quatre qui traite des données des déclarations. J'ai posé la même question tout
à l'heure : Est-ce possible d'avoir un échéancier sur quand les différents
bâtiments vont pouvoir être assujettis à ça? Est-ce qu'il y a un engagement de
la part du ministre d'avoir un échéancier beaucoup plus détaillé en ce qui
concerne l'ensemble des bâtiments? On le sait que ça va être par règlement, là,
on vient de l'adopter, là. Je... bien sûr, je pense que les collègues vont tous
être d'accord que... le plus qu'on met dans la loi, le mieux c'est, mais est-ce
que le ministre va... soit nous soumettre un amendement dans ce sens-là, ou
est-ce qu'il va nous faire un engagement de qu'est-ce qu'il peut et comment les
choses vont être déclarées, et dans quel échéancier?
M. Charette : On n'a pas
besoin d'amendement, en ce sens qu'on a le pouvoir habilitant pour le faire.
Donc, il suffirait de présenter un règlement à terme. Moi, lorsque je posais la
question, c'était pour avoir une meilleure idée, là, des souhaits de la
collègue, mais je réitère que les trois prochaines années, c'est un chantier
colossal. La collègue dit : Il faut accélérer. C'est une accélération
majeure parce qu'on part de zéro kilomètre-heure, là. Donc, on part de zéro.
Avec ces trois années-là, on va passer à une vitesse de croisière extrêmement
élevée par rapport au zéro kilomètre où on est aujourd'hui.
Moi-même, pour l'assujettissement à la
déclaration, je vais être bien honnête, je n'ai pas aujourd'hui de réponse.
Est-ce qu'on sera prêt en 2027? Peut-être que l'année prochaine j'aurai la
réponse à cette question-là. Mais là, on veut passer de 0 à
100 kilomètres. C'est déjà une vitesse qui est assez... qui est assez
considérable. Est-ce qu'on voudra passer d'ici 2027 de 100 à 120 ou à
130 kilomètres-heure? On le verra, mais on part de zéro actuellement et
c'est ça qu'il faut prendre en considération. La progression extrêmement
rapide... en fait, on crée un champ nouveau, là, d'activité, littéralement,
mais il faut être sûr que ça ne crée pas une pression négative sur l'offre, il
faut être sûr d'avoir la main-d'œuvre pour rencontrer ces obligations-là par la
suite. Donc, c'est là où il faut... il faut l'analyser, cet impact-là.
Mme Zaga Mendez : C'est bon.
Le Président (M. Jacques) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article cinq de la loi édictée?
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. D'abord, je voudrais peut-être poser une question concernant... On a
parlé des règlements, là, qu'il y a beaucoup d'éléments qui seront déterminés
par règlement. Dans d'autres lois, il est possible de soumettre... en fait,
dans d'autres lois, ils ont soumis le premier règlement aux parlementaires.
Moi, je vous inviterais à faire la même chose dans ce cas-ci, parce qu'on est
devant quelque chose qu'on... on est devant l'inconnu. Et vous voyez qu'avec
nos échanges, des fois, il y a certainement des améliorations. Il y a même des
questions des fois que les gens qui vous accompagnent n'ont pas toute la
réponse, ils cherchent, ils cherchent. Bref, peut-être que, pour le premier
règlement, ce serait intéressant de le soumettre aux parlementaires, je vous le
soumets.
• (16 h 20) •
M. Charette : S'il était
prêt, je le ferai avec plaisir.
Mme Dufour : Non, pas
maintenant, pas maintenant, mais quand il le sera.
M. Charette : Ah! en
commission parlementaire.
Mme Dufour : Oui, voilà,
exactement, pour en discuter.
M. Charette : Parfait... ce
n'est pas la façon de faire. Ce que j'aime faire et quand c'est possible de le
faire, je le fais, moi, le dernier projet de loi qu'on a travaillé ensemble sur
l'eau, au moment de l'étude détaillée, on avait déposé les projets de
règlements. Actuellement, les projets de règlements ne sont pas... ne sont pas
prêts, et ce n'est pas habituel, après l'adoption d'un projet de loi, de
revenir en commission parlementaire. En fait, moi, ça fait 16 ans que je
suis ici, à ma connaissance, je n'ai jamais vu ça de refaire une commission
parlementaire sur un règlement qui découle d'un projet de loi qui a été adopté
précédemment. Ce n'est pas... je peux me tromper, là, mais je n'ai aucun
souvenir en 16 ans d'une procédure de cette nature-là.
Cependant, l'engagement qui est pris... Et
les partenaires connaissent notre façon de travailler, la cocréation, pour
nous, c'est très important. Et, tout à l'heure, à juste titre, la collègue
disait : Déjà, le milieu de la construction s'inquiète d'une lourdeur
administrative, d'un fardeau supplémentaire qui pourrait être déraisonnable.
C'est la raison pour laquelle on va le travailler avec eux, ce projet de
règlement. C'est la raison pour laquelle, avec la Régie du bâtiment, on est en
train de voir comment mettre en place une table de travail, en quelque sorte.
Mais si je devais déposer aujourd'hui un projet de règlement sans avoir eu cet
espace de collaboration avec les partenaires, ils seraient d'autant plus
inquiets. Mais je ne peux pas prendre...
M. Charette : ...l'engagement
de revenir en commission parlementaire pour un règlement à venir, ce n'est la
procédure, mais ça se fera en toute transparence au préalable. Ensuite, avec le
dépôt et une consultation à laquelle tout le monde a la possibilité... même, et
ça, je le dis à chacune des fois, les oppositions ont la possibilité de
participer à cette consultation-là. Une formation politique veut déposer un
mémoire, le défendre, c'est tout à fait possible de le faire. Et, contrairement
à ce qu'on... à ce que, je pense que c'est la collègue qui disait ça tout à
l'heure, juste pour corriger un petit peu le tir, les mémoires qui sont présentés
lors de cette consultation-là, ils ne sont pas secrets, là. Si tel ou tel
groupe dépose la mémoire, après, ce sont des documents, là, qui sont
accessibles à l'ensemble du public. Donc, on a la possibilité de voir un petit
peu quelles étaient ou quelles sont les préoccupations, là, de tel ou tel
groupe.
Mme Dufour : On me dit que le
règlement sur les piscines, ça s'est fait comme ça, ce que je suggérerais.
Évidemment, je ne suggérais pas de le déposer maintenant, mais ultérieurement,
pour inclure les parlementaires, parce qu'on peut aussi aider à améliorer les
règlements.
M. Charette : Je ne connais
pas ce règlement-là.
Mme Dufour : Je le soulève,
semble-t-il, ça s'est déjà fait, donc. Et c'est quand même... Et vous vous
dites : Ce n'est pas habituel, mais ce n'est franchement pas habituel
d'avoir un projet de loi avec autant d'éléments qui sont déterminés par
règlement non plus. Donc, je pense qu'on est dans des records, ici, là.
M. Charette : ...la beauté de
la chose, c'est qu'on n'est pas obligé d'être d'accord sur tout, hein? Pour
avoir travaillé beaucoup, beaucoup de projets de loi, c'est loin d'être
inhabituel, et à chacune des fois, l'approche de cocréation était extrêmement
appréciée. Mais je le comprends, et, en fait, je comprends... et je comprends
la frustration. J'ai eu ce même propos et j'ai eu cette même frustration-là
dans l'opposition, mais il faut d'abord se donner les pouvoirs avant de mettre
au jeu un projet de règlement, c'est la séquence.
Et on le sait, modifier un projet de loi,
c'est nettement plus complexe que de modifier un règlement. Donc, si jamais on
retenait, à travers... dans le projet de loi, là, si on intégrait ce degré de
détail là et qu'on devait découvrir une coquille ou une application qui ne
produit pas les résultats escomptés, bien, on le sait, là, ce n'est pas tous
les jours qu'on peut entrer dans une loi, alors qu'un règlement nous permet de
réagir et de corriger le tir beaucoup plus rapidement. Mais je ne blâme pas la
collègue, je comprends tout à fait la position, là, et la frustration, même,
que ça peut représenter.
Mme Dufour : En fait, je ne
fais que soulever les inquiétudes soulevées par l'ensemble des groupes, qui
disaient ne pas avoir de visibilité par rapport à l'élément final de ce projet
de loi là, comment ce sera, au final.
Je vais peut-être venir avec l'article 5, là, on
veut établir une cote relative à la performance environnementale. Quels
bâtiments seront exclus d'emblée? Est-ce qu'il y a des bâtiments qui, d'emblée,
on sait qu'ils ne recevront pas cette cote-là où on souhaite que tous les
bâtiments, éventuellement, reçoivent une cote établie par... déterminée par
règlement du gouvernement?
M. Charette : ... à l'article
5, donc, on se donne le pouvoir d'exiger, là, cette cote-là pour le bâtiment.
Mais, comme on le mentionnait ce matin, dans la réglementation, à tout le
moins, les premières, on sait qu'on ne touchera pas à certains types de
bâtiments dans l'immédiat. Est-ce que, dans quelques années, ce sera autre
chose? Peut-être, mais l'article lui-même nous permet, là, de couvrir
l'entièreté, là, du parc immobilier.
Mme Dufour : Parfait. Et
actuellement... Parce qu'en fait, plus loin, on discutera de la Régie du
bâtiment du Québec, et ce que j'aimerais comprendre, c'est l'impact de ce qu'on
détermine ici. Ici, c'est plutôt vague, là, on dit...on ne parle pas du
ministère de l'Environnement, on parle du gouvernement, mais si, plus loin, il
y avait des modifications par rapport à la Régie du bâtiment, qu'elle restait
responsable du code, du code de bâtiment durable, par exemple, il n'y aurait
pas d'enjeu, à ce moment-là, avec la cote relative, là, la façon que c'est
rédigé, ça pourrait être aussi la Régie du bâtiment du Québec qui établisse
cette cote-là?
M. Charette : Bien, ça... La
Régie du bâtiment va garder certaines prérogatives. Le ministère de
l'Environnement va avoir d'autres prérogatives. Et je comprends, et j'ai
entendu, comme la collègue, plusieurs s'interroger, à savoir, est-ce que ça va
être compliqué de s'y retrouver à travers de deux codes distincts? La façon
dont on peut le résumer, et je l'ai mentionné à plusieurs reprises... des
aspects qui vont relever de la régie, d'autres du ministère de l'Environnement,
mais cette information-là, elle sera regroupée, là...
M. Charette : ...pour un
constructeur sur une même page, on pourrait avoir les obligations à rencontrer
en matière de sécurité, par exemple, qui relèvent de la Régie du bâtiment, et
les critères à rencontrer sur les aspects, là, liés à l'environnement ou,
sinon, aux aspects énergétiques. Mais actuellement la régie voudrait faire ça,
qu'elle n'a pas la compétence, elle n'a pas les habiletés nécessaires pour
couvrir les champs qu'on va couvrir à travers les pouvoirs qu'on va se donner.
Mme Dufour : Oui. Par contre,
ce n'est pas... L'enjeu n'était pas : Est-ce que ça va se retrouver sur
une même page ou dans le même cartable, là? C'était vraiment un enjeu de
cohérence, mais on pourra en discuter ultérieurement.
M. Charette : La cohérence,
tout à l'heure, je vous parlais de... de cocréation, on veut et on travaille,
là, ces jours-ci, d'ailleurs, à la création d'une table conjointe, là, je ne
sais pas si le mot «table», c'est la bonne... mais un espace, à tout le moins,
de travail, Régie du bâtiment, ministère de l'Environnement, pour s'assurer de
cette cohérence-là. Et les règlements qui seront présentés ultimement seront
aussi travaillés avec nos partenaires de la Régie du bâtiment. C'est juste
qu'ils n'ont pas, et ce n'est pas pour les dénigrer ou leur enlever quoi que ce
soit. L'expertise, au niveau de la transition énergétique, elle n'est pas à la
Régie du bâtiment, elle est au ministère de l'Environnement. Donc, c'est là où
les esprits et les expertises de chacun pourra se compléter. Et les obligations
de rendement énergétique, c'est aussi chez nous que l'expertise se retrouve.
Mme Dufour : De toute façon,
on aura cette discussion-là ultérieurement puisque ça vient plus loin dans le
projet de loi. Peut-être une petite précision à la question... Juste au point
précédent, le député de Jacques-Cartier a demandé combien de bâtiments seraient
visés par cette première phase, par la première phase, et, le ministre, vous
avez répondu 1 000 bâtiments. Par contre, quand je regarde l'analyse
d'impact réglementaire, on dit qu'il y a plus de 130 000 bâtiments
commerciaux institutionnels et qu'au moins... que moins de 10 % des
bâtiments commerciaux institutionnels se qualifient comme étant des grands
bâtiments. C'est 13 000 bâtiments qu'on... plus les bâtiments qui sont détenus
et gérés par l'État, là. Donc, on est dans plus que... bien plus que
1 000 bâtiments.
M. Charette : Bien, en fait,
c'est par mètre carré. Donc, dans les grands bâtiments, il y a aussi une
ventilation à faire. Donc, la première phase, c'est que je vous parlais en
termes de mètres carrés, pour 2025, là, on serait à plus ou moins
1 000 bâtiments. C'est sûr que la deuxième phase inclut aussi des
grands bâtiments, mais des grands bâtiments qui sont plus petits que les grands
bâtiments de la première phase. Mais la première phase, la première année, là,
ce serait 1 000 bâtiments, essentiellement, qui seraient visés.
• (16 h 30) •
Mme Dufour : O.K. Est-ce
que... Parce que... Est-ce que ce serait la page 15 de l'analyse
réglementaire qu'on devrait se fier?
M. Charette : Je pense que
cette ventilation-là... je ne sais pas si on l'a...
Mme Dufour : C'est ça, parce
que...
M. Charette : Je parlais de
la page 9 pour une première ventilation, mais pour une ventilation encore
plus...
Mme Dufour : Non, il n'y a
pas ce détail-là à la page 9.
M. Charette : ...pour une
ventilation encore plus poussée, je ne pense pas qu'on l'a dans le mémoire, je
pense qu'on l'a dans...
Mme Dufour : Non, c'est pour
ça qu'on ne peut pas le voir dans le document. Il n'est pas là?
M. Charette : Donc, c'est
vraiment une sous-catégorie.
Mme Dufour : Mais est-ce que
c'est possible d'avoir cette ventilation-là si vous l'avez? Parce qu'elle ne
fait pas partie du document qui nous a été fourni.
M. Charette : ...forme de
PowerPoint. Au moment du briefing, il y avait une ventilation un petit peu plus
précise à ce niveau-là. Sinon, c'est un document qu'on peut déposer au
secrétariat, volontiers.
Mme Dufour : Je vais aller
voir.
Des voix : ...
M. Charette : ...c'est la
page... je pense, le 12 du PowerPoint. C'est... c'est-à-dire la... les
catégories cinq, sans qu'il y ait les nombres... Mais on essaiera d'agréger...
Mme Dufour : ...
M. Charette : La
page 12, vous avez les types, les catégories. Pour...
Mme Dufour : Oui, mais
pour...
M. Charette : On vous
transmettra l'information, le nombre de bâtiments avec cette catégorisation-là
de bâtiments. Mais, pour la première année, là, c'est 1 000,
essentiellement, là, que l'on visera.
Une voix : ...
M. Charette : Au niveau
commercial et institutionnel, effectivement.
Mme Dufour : Merci. Donc, je
comprends que vous allez nous faire parvenir la ventilation par catégorie.
M. Charette : ...l'information,
oui.
Le Président (M. Jacques) : Le
dépôt, ce sera public ou seulement pour...
M. Charette : ...
16 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...effectivement
le rendre public, là, sans problème.
Le Président (M. Jacques) : Parfait.
Merci, M. le ministre.
M. Charette : En fait, on l'aurait
déjà.
Des voix : ...
M. Charette : Oui, bien,
enfin, on l'a déjà sous la main, donc on va le transmettre au secrétariat, là,
sans problème.
Le Président (M. Jacques) : Merci
beaucoup Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 5 de la loi
édictée? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 5 de la loi
édictée est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Jacques) : Adopté.
M. le ministre, l'article 6.
M. Charette : Merci. Donc,
article 6 :
«Le propriétaire d'un bâtiment doit
transmettre au ministre la cote de performance environnementale attribuée à son
bâtiment conformément à la méthode et aux modalités prévues par règlement du
gouvernement.
Ce règlement peut notamment prévoir :
1° les méthodes de calcul applicables à l'attribution
de la cote de performance environnementale d'un bâtiment, lesquelles peuvent
varier, notamment selon le type de bâtiment visé, ses caractéristiques, les
travaux de construction réalisés, la localisation du bâtiment, la quantité, le
type d'énergie consommée ou produite, ainsi que le moment où cette énergie est
consommée ou produite;
2° les personnes pouvant attribuer la cote
de performance environnementale d'un bâtiment;
3° les cas et les conditions selon
lesquels une cote de performance environnementale peut être déterminée pour un
regroupement de bâtiments;
4° les cas et les conditions selon
lesquels sont pris en compte :
a) les équipements dont est doté le site
pour lequel est situé le bâtiment;
b) la répartition des équipements entre
des bâtiments.
Et le gouvernement peut également, par
règlement, prévoir les cas, les conditions et les modalités selon lesquelles le
ministre attribue une cote de performance environnementale à un bâtiment.»
Commentaire. Le premier alinéa de l'article
6 prévoit le processus selon lequel une cote de performance environnementale
serait attribuée pour certains bâtiments identifiés par règlement du
gouvernement.
Le paragraphe 1 du premier alinéa prévoit
que les méthodes de calcul d'attribution de la cote peuvent notamment être prévues.
Ces méthodes peuvent varier en fonction de paramètres prévus aux
sous-paragraphes a à d de ce paragraphe. À titre d'exemple, les types et les
caractéristiques de bâtiment selon lesquels les méthodes de calcul des cotes
pourraient varier pourraient viser leurs dimensions, l'utilisation qui en est
faite, résidentielle, commerciale, industrielle, etc., ou leur année de
construction.
Les travaux de construction sont définis
par le dernier alinéa de l'article 2 comme incluant les travaux de fondation, d'érection,
de rénovation, de réparation, d'entretien, de modification ou de démolition d'un
bâtiment, ainsi que l'installation, le remplacement total ou partiel des
équipements dont est doté ce bâtiment, à titre d'exemple, ces travaux de
construction pourraient viser des travaux d'isolation du bâtiment, de
remplacement des portes et fenêtres de celui-ci, ainsi que le remplacement de
son système de chauffage, voire une simple composante de celui-ci, afin de le
rendre plus efficace.
L'emplacement du bâtiment constitue aussi
un paramètre selon lequel la méthode de calcul de la cote de celui-ci pourra
varier. La méthode de calcul pourrait en effet varier, par exemple, en fonction
de son emplacement géographique dans la province, de son isolement ou de sa
proximité avec des sources d'énergie renouvelables, en fait, ça se poursuit à
la page suivante. La quantité et le type d'énergie qui est consommée par un
bâtiment est un paramètre qui pourrait influencer la méthode de calcul de la
cote déterminée par règlement. À titre d'exemple, la consommation d'électricité
plutôt que d'énergie fossile par un bâtiment pourrait influencer le choix de la
méthode à utiliser, de même que le moment où cette énergie est utilisée. Ce
paramètre pourrait permettre de tenir compte, dans l'attribution d'une cote, de
la capacité d'un bâtiment à utiliser moins d'énergie lors d'une période de
grande demande.
Le paragraphe 2 permet de prévoir, dans un
règlement du gouvernement, les personnes habilitées à attribuer des cotes de performance
environnementale d'un bâtiment. Dans certaines situations, des compétences
particulières pourraient être requises pour collecter les données nécessaires
au calcul de la cote de performance, en raison, par exemple, de la nature du
bâtiment.
Le paragraphe 3 permet quant à lui de
prévoir dans ce règlement les cas et les conditions selon lesquels une cote de
performance environnementale pourrait être attribuée à un groupe... à un
groupement de bâtiments, par exemple, lorsque ceux-ci sont interconnectés. On
peut penser à des bâtiments qui se...
M. Charette : ...partage un
seul compteur électrique ou à différents pavillons d'un campus universitaire
dont le contrôle de la consommation énergétique est centralisé. Le paragraphe
4° prévoit, quant à lui, qu'un tel règlement peut définir les situations dans
lesquelles les équipements, dont est doté le site d'un bâtiment, peuvent être
pris en compte dans l'attribution d'une cote de performance environnementale et
dans quelle mesure des équipements répartis entre des bâtiments peuvent
influencer cette cote. Ces équipements pourraient notamment consister en des
enseignes lumineuses, des bornes de recharge électriques ou tout autre
équipement consommant ou produisant de l'énergie à proximité du bâtiment.
Le deuxième alinéa de l'article 6 prévoit
qu'un règlement du gouvernement peut fixer des conditions et des modalités
selon lesquelles le ministre peut lui-même attribuer un code de performance
environnementale à un bâtiment. Ce pouvoir d'attribuer des codes de performance
est nécessaire afin de pouvoir viser des bâtiments dont les caractéristiques
n'ont pas pu être déterminées avec suffisamment de précision dans un règlement
pris en application du premier alinéa.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des Interventions sur l'article 6 de la loi
édictée? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Je vais commencer avec l'alinéa deux, «les personnes pouvant
attribuer la cote de performance environnementale». Est-ce qu'on a établi
qui... Là, je ne me souviens pas qu'on en ait parlé. On dit juste «des
personnes habiletées, oui, c'est ça, à attribuer la cote». Est-ce qu'on a une
idée de qui aurait ces qualifications-là pour attribuer la cote? Parce que je
sais que c'était quand même une inquiétude qui a été soulevée pendant les
consultations particulières, puis qui a été mentionné qu'en France c'était un
élément, là, qui avait été contesté beaucoup, là, la cote était contestée
là-bas, parce qu'on disait que, dans le fond, ceux qui l'avaient établie, ils
n'avaient peut-être pas les compétences pour le faire. Donc, quelles sont les
intentions ici?
M. Charette : Et c'est là où
la notion de pénurie de main-d'œuvre était à prendre en compte, et c'est là
aussi où on doit réitérer qu'on ne peut pas tout faire en même temps parce
qu'on manquerait de cette main-d'oeuvre qualifiée. On peut penser à des membres
d'ordres professionnels, on évoquait, ce matin, ça peut être architecte, ça
peut être ingénieur, mais ça va être précisé aussi dans la réglementation. Et,
selon le type de bâtiment, dans la note explicative, dans le commentaire, dans
la deuxième page, le deuxième paragraphe, on reprend aussi l'explication. Dans
certains cas, c'est des compétences plus particulières qui seront requises.
Donc, la réglementation va déterminer en quelque sorte les personnes
habilitées, mais on parle de professionnels reconnus, mais qui ne sont pas en
quantité infinie au Québec. Donc, il faudra être en mesure, là, de s'assurer
qu'ils peuvent répondre à la charge.
• (16 h 40) •
Mme Dufour : Mais on
pourrait... on pourrait penser, par contre, que ce sont des gens qui auraient
été identifiés, des groupes de personnes plutôt identifiés par le ministère,
qui pourraient être certifiés pour pouvoir établir cette cote-là. Parce que
j'imagine que ceux qui auront besoin d'avoir une cote auront le choix avec qui
ils voudront travailler pour établir cette cote-là.
M. Charette : Bien, à partir
du moment où on préciserait, par exemple, que ce sont des ingénieurs, les
ingénieurs font partie d'un ordre professionnel, donc les ingénieurs sont tenus
de respecter un code de pratique qui est bien défini. Donc, il ne pourrait pas
y avoir d'évaluation de complaisance en quelque sorte. Et, s'il devait y en
avoir par un membre d'un ordre professionnel, bien, c'est une personne qui est
susceptible de perdre sa licence littéralement, là. Donc, c'est un gage de
qualité. Il y en a qui font mal les choses, là, malgré ce cadre-là. Mais on
peut penser, je suis convaincu, la très grande majorité des ingénieurs ou des
architectes, par exemple, sont soucieux de la qualité du travail qu'ils
réalisent et sont soucieux de ne pas compromettre leur droit de pratiquer
aussi. Mais ce sera préciser par règlement, le type... un petit peu comme on
l'a fait dans différents projets de loi et la réglementation qui en découlait.
Je me souviens, un projet de loi, je
pense, c'était dans un omnibus législatif... et, en fait, peut-être aussi
abordé dans l'omnibus réglementaire, les pouvoirs de sanction : qui peut
inspecter... qui peut... quelles sont les qualifications qui sont requises.
Donc, c'est le type de détail, là, qu'on aura dans la réglementation.
Mme Dufour : Je vais proposer
un amendement...
Mme Dufour : ...à cet
effet-là, concernant spécifiquement cette ligne-là ou cet alinéa-là, simplement
pour venir spécifier que ce seraient des personnes qualifiées et certifiées par
le ministère, et non pas ouvrir la porte à n'importe qui, même si ce n'est
probablement pas ce qu'il y aurait dans le règlement, mais compte tenu... pour
répondre un peu à la crainte qui a été soulevée, justement, par les groupes qui
sont venus parler de l'expérience française. L'amendement a été soumis, là, je crois,
donc...
Le Président (M. Jacques) : Je
vais suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 16 h 47)
Le Président (M. Jacques) : Nous
reprenons nos travaux. Et je reviens à Mme la députée de Mille-Îles... de nous
présenter votre amendement...
Le Président (M. Jacques) : ...à
l'article 6.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Alors, c'est le premier amendement de ce projet de loi. Donc,
l'article 6 de ce projet de loi est modifié par l'insertion, dans le paragraphe
2°, après les mots «les personnes», des mots «, ayant l'expertise et la
certification reconnue par le ministère».
L'article modifié se lirait comme
suit :
«Le propriétaire d'un bâtiment doit
transmettre au ministre la cote de performance environnementale attribuée à son
bâtiment conformément à la méthode et aux modalités prévues par règlement du
gouvernement...» Je peux-tu... je peux-tu sauterpuis juste lire la phrase,
l'alinéa 2? Non. Il faut que je lise tout? O.K. Bon, avec Andrée Laforest, on
pouvait «...et aux modalités prévues par règlement du gouvernement. Ce
règlement peut notamment prévoir :
«1° les méthodes de calcul applicables à
l'attribution de la cote de performance environnementale de bâtiments,
lesquelles peuvent varier notamment selon :
«a) le type de bâtiment visé et ses
caractéristiques;
«b) les travaux de construction réalisés;
«c) la localisation du bâtiment;
«d) la quantité et le type d'énergie
consommée ou produite ainsi que le moment où cette énergie est consommée ou
produite;
«2° --c'est là, la modification -- les
personnes, ayant l'expertise et la certification reconnue par le ministère,
pouvant attribuer la cote de performance environnementale d'un bâtiment;
«3° les cas et les conditions selon
lesquels une cote de performance environnementale peut être déterminée par un
regroupement de bâtiments;
«4° les cas et les conditions selon
lesquels sont pris en compte :
«a) les équipements dont est doté le site
sur lequel est le bâtiment;
«b) la répartition des équipements entre
des bâtiments.
«Le gouvernement peut également, par
règlement, prévoir les cas, les conditions et les modalités selon lesquels le
ministre attribue une cote de performance environnementale à un bâtiment.»
Le Président (M. Jacques) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Charette : Merci et merci
à la collègue pour la proposition. C'est un premier amendement. J'apprécie, et
on aura l'occasion, là, de revivre l'expérience très certainement. Et, à
chacune des fois, je dis rapidement, ceux et celles qui ont travaillé avec moi
le savent, si oui, on peut aller de l'avant ou non, et, bien souvent, on dit
oui. Mais, dans le cas présent, on ne pourra pas aller de l'avant avec l'amendement
pour deux raisons. Lorsqu'on lit l'article 6, tel qu'il est écrit présentement,
on lit : «Le propriétaire d'un bâtiment doit transmettre...», taratata, et
ensuite «ce règlement peut notamment prévoir», et c'est là qu'au deuxième
élément, on lit «les personnes pouvant attribuer la cote de performance
environnementale d'un bâtiment. Donc, on va prévoir quelles sont les personnes
qui vont pouvoir le faire. Donc, ça dit essentiellement ce que la collègue
mentionne. Donc, la réglementation va préciser quelles sont les qualifications
qui sont requises. Donc, à ce niveau-là, sur l'objectif, on se rejoint
entièrement.
• (16 h 50) •
L'élément qui, par contre, même,
m'interpelle un petit peu plus, c'est lorsqu'il est question de certification.
On ne créera pas forcément une nouvelle certification. Donc, si jamais on parle
d'ingénieur, on présume et on croit que les ingénieurs, à travers leur
formation, à travers leur code d'ingénieurs, auront les capacités de répondre à
cette exigence-là. Tout à l'heure, on disait : On ne veut pas accentuer le
fardeau, on ne veut pas alourdir, si on devait créer une certification
supplémentaire, là on ne s'aiderait pas. Donc, pour le grand principe, on se
rejoint totalement, totalement, en disant qu'on va déterminer quelles sont les
personnes qui vont pouvoir effectuer cette tâche-là. Mais vraisemblablement ça
ne passera pas par la création d'une nouvelle certification, mais sur
l'essentiel, on se rejoint sans problème.
Mme Dufour : Mais ce n'était
pas nécessairement l'intention de créer une nouvelle certification, mais plutôt
d'ouvrir... de venir préciser les groupes de professionnels qui pourraient
établir une cote. Et ça ne devrait pas, à mon sens, se limiter à l'Ordre des
ingénieurs. Parce qu'effectivement l'enjeu de la main-d'œuvre, vous l'avez dit,
même si l'ordre nous a dit qu'il n'y aurait pas d'enjeu de main-d'œuvre, il y a
aussi des enjeux de coûts pour ceux qui auront à avoir cette cote-là. Et ce
n'est pas vrai que la totalité des ingénieurs du Québec sont en possibilité
d'établir cette cote-là non plus. Et il y a d'autres regroupements, dans les
inspecteurs en bâtiment, par exemple, qui pourraient se qualifier et être en
mesure d'établir une cote. Donc, c'était plutôt dans le sens de «qui sont
certifiés par le ministère pour faire cette tâche-là qui est d'établir une
cote».
M. Charette : Et on se
rejoint. Et, tout à l'heure, la collègue me demandait des exemples, c'est là où
je parlais d'ingénieurs, architectes, mais ce n'est pas exclusif, là. Il
pourrait avoir... mais c'est le règlement qui va venir préciser les compétences
qui seront requises pour pour s'acquitter de ce mandat-là...
Le Président (M. Jacques) : ...de
Verdun? Non. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement à
l'article 6 de la loi édictée? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que...
Mme Dufour : ...amendement
que j'ai proposé tout simplement.
Le Président (M. Jacques) : ...l'amendement
de l'article 6, est-ce qu'il y a... Est-ce que l'amendement à l'article 6
est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Jacques) : L'amendement
à l'article 6 de la loi édictée est rejeté. Revenons à l'article 6.
Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Moi, j'ai des questions. De la façon que l'article est rédigé, on nous parle
que, bon, le règlement, là, qui va avoir les méthodes et modalités prévues pour
encadrer la cote de performance énergétique, on parle de «peut notamment
prévoir». Ça fait que c'est des options, ce n'est pas des obligations telles...
Donc, ma première question, c'est pourquoi ce sont des options et pas des
obligations?
M. Charette : Un peu
comme les articles précédents, le 4 en particulier avait une liste très, très
exhaustive. Et si on voulait ratisser dans son sens le plus large, ce serait
des contraintes et un fardeau extrêmement important, là, pour les assujettis.
Donc, là, là, au niveau de l'article 6, on se donne «les pouvoirs de»,
mais ça ne veut pas dire que tous les règlements vont, dès le départ, couvrir
tous ces éléments-là qui... qui seront maintenant possibles. Donc, c'est un
«peut». C'est des outils qu'on se donne. Et, selon le règlement, bien, on va
opter pour telle ou telle modalité, on va opter pour tel ou tel type de
personne qualifiée. Donc, c'est le pouvoir. Et le règlement va déterminer par
la suite, là. Les... les modalités précises.
Mme Zaga Mendez : Pour
continuer, dans le picot c) et d)... Bon, je vais revenir, là, pardon, là.
Quand on parle des méthodes de calcul applicables, on parle de certains
facteurs qui vont venir, oui, comme être pris en compte. Juste pour comprendre
un peu plus, comment joue le facteur c), la localisation du bâtiment?
M. Charette : On l'a
évoqué un petit peu, là, dans le commentaire. Deux éléments qui viennent en
tête facilement, un bâtiment qui, pour une raison ou pour une autre, n'est pas
desservi, par exemple, par Hydro-Québec. Un bâtiment qui, par exemple, est
situé, là, dans le Grand-Nord où il fait extrêmement froid, venteux et autre,
ça se peut qu'il y ait besoin de plus d'énergie, ça se peut que... qu'il n'ait
pas autant de fenêtres, ça se peut que... Donc, c'est là où la localisation, où
la géographie du bâtiment va avoir... va avoir un impact.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Sur le b). Parce que dans le commentaire on parle surtout de l'utilisation, la
quantité, le type d'énergie qui est consommée ou produite. Donc, ma première
question, c'est par rapport à la production d'énergie. Donc, ici, juste pour me
donner un cas précis, là. Est-ce qu'on parle des industries? Est-ce qu'on...
Parce que l'énergie produite dans le cas du bâtiment, autre que de la vapeur,
parce que nous... Je vais juste vous donner un exemple, la... Parce que la
consommation, ça va... comprendre.
M. Charette : Un exemple
d'énergie produite?
Mme Zaga Mendez : Parce
qu'on dit... Peut-être c'est moi qui comprends mal, là. Je vais le lire au
complet. «La quantité et le type d'énergie consommée ou produite, ainsi que le
moment... transformée ou produite». Donc, produite à l'intérieur du même
bâtiment. Est-ce que c'est à ça qu'on fait référence?
M. Charette : L'exemple
qui m'est donné... Si, par exemple, une consommation est très, très basse,
c'est peut-être parce que la personne et tous... Bien, la personne... Le bâtiment
en produit aussi. Donc, la consommation basse s'explique parce qu'il y a une
production, sur le... sur le site, d'énergie. Donc, ça pourrait être un exemple
en particulier.
Mme Zaga Mendez : En ce
qui concerne la production, pourquoi le moment? Puis là on en discute, là. La
quantité, je comprends. Les types, je comprends. La question du moment, la
déclaration du moment, de la consommation, du type d'énergie.
M. Charette : Un des... pas
des débats, mais un des sujets... sujets récurrents, là, à travers la
consultation, et de façon générale, c'est l'appel de puissance. Le moment est
très déterminant sur... sur la charge que ça représente pour le distributeur
d'énergie, peut-être un petit peu moins pour le gaz naturel que pour
l'électricité...
M. Charette : ...Mais pour
l'électricité, c'est un facteur qui est déterminant. C'est une information qui
est... qui est... qui est précieuse. Si on devait déterminer qu'un bâtiment est
en surconsommation à des moments charnières, bien, c'est là où il y a des
alternatives qui pourraient être proposées pour que la charge soit moins
grande, là, sur le distributeur.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Bien, c'est un peu là que je voulais aller, là. Je comprends la question de la
puissance. On parle de la gestion de la pointe, je pense que c'est ça, l'enjeu.
Comment on va déterminer... La quantité et le type, je pense qu'on est capables
de faire un radian en... compte tenu ou pas d'énergie fossile, à la base. Je
pense que là-dessus, on est d'accord, on l'a reconnu, même. Parfait. Mais
comment on va déterminer quelle cotation on donne par rapport à quel
remplacement on fait? Exemple, là on nous parle de «utilisation de quantité de
type énergie à un moment». L'utilisation de gaz naturel en période de pointe,
est-ce que ceci fait en sorte qu'on a une meilleure cote ou une plus moins
bonne cote énergétique? Parce que là, on a comme trois trois facteurs qui...
dans lesquels on joue : la quantité, le type, mais aussi le moment, puis
je voulais juste savoir quelle est la compréhension, du côté... du côté du
ministre, du côté du ministère, de l'utilisation de ces énergies-là selon le
moment.
M. Charette : La question est
bonne, mais encore là, c'est la réglementation qui va déterminer l'impact que
ça va avoir. Est-ce que c'est plus intéressant d'avoir... d'avoir, à un moment,
toujours... On revient à la question de la pointe, admettons. Est-ce que c'est
plus intéressant pour un bâtiment en période de pointe, de sursolliciter le
réseau Hydro-Québec versus aller chercher un apport à travers le système de
bioénergie? C'est une question, là, qui... qui... qui... pour le gouvernement
actuel. Puis on ne s'en est jamais cachés, on favorise la bioénergie, on croit
en ses mérites, mais tout à fait conscients que d'autres voient la chose
différemment. Mais ça va être ça... ça va déterminer un petit peu la valeur ou
le potentiel énergétique d'un bâtiment, s'il sollicite moins Hydro-Québec en
période de pointe. Mais ça ne veut pas dire que c'est ce qu'on va encourager, systématiquement.
On en a fait mention lors des échanges, il y a des alternatives qui peuvent
être proposées. On s'entend pour le grand bâtiment, l'alternative, ce n'est pas
multiplier les batteries, mais dans certains types de bâtiments, le stockage
d'énergie peut devenir une façon intéressante qui va être payante aussi dans le
système de cotation. Donc, ce n'est pas uniquement le gaz naturel,
l'alternative, il y a d'autres alternatives qui peuvent faire une différence
puis qui pourront être encouragées dans la cotation, qui sera... qui sera
déterminée.
• (17 heures) •
Mme Zaga Mendez : Mais on
s'entend, M. le ministre, vous venez de dire deux choses qui, pour moi, peuvent
être mises en opposition, là. Peut-être j'ai mal compris. Je veux juste revenir.
Vous avez dit tout à l'heure que la façon comment on va calculer la... le
potentiel énergétique du bâtiment ou pour dire si un bâtiment est plus efficace
énergétiquement, oui ou non, ça va être par règlement. O.K., mais on veut
comprendre ici c'est quoi l'intention derrière ça, parce qu'il va falloir créer
une sorte de gradation, une sorte de pointage qu'on va donner selon le type, la
quantité, mais on ajoute le facteur du moment. Donc, ma question, c'est de
savoir si un bâtiment A ou un bâtiment B, si un bâtiment A, à un moment donné,
vous avez décrit ce que le gouvernement encourage, on n'est pas d'accord avec
ça, mais est-ce que ça va favoriser en termes de performance énergétique, donc
créer un incitatif par cette performance-là, d'aller plus en plus vers la
biénergie si ça nous donnait plus de points dans une cote quelconque?
M. Charette : Avec le
consentement des collègues, le sous-ministre adjoint, là, pourrait répondre, un
petit peu, la cotation, comment elle pourrait... elle pourrait être perçue, là,
dans ce système-là.
Le Président (M. Jacques) : Est-ce
qu'il y a consentement? Consentement. Veuillez vous nommer et dire votre titre,
s'il vous plaît.
M. Gibeault (Jean-François) : Merci,
M. le Président. Jean-François Gibeault, sous-ministre adjoint responsable du
Bureau de la transition climatique et énergétique.
En fait, c'est que, comme le mentionnait
le ministre un peu plus tôt, c'est une série d'intrants qu'on aura le
pouvoir... le ministère a le pouvoir de requérir et ils pourront être
pertinents pour l'attribution d'une cote. Donc, on peut s'imaginer qu'avec les
enjeux de pointe, d'approvisionnement, on pourrait attribuer une modification
de cote en fonction de l'appel de puissance...
17 h (version non révisée)
M. Gibeault (Jean-François) : ...et
non pas simplement en fonction de la quantité d'énergie consommée. Donc, la
quantité d'énergie égale, disons, sur une période d'une journée ou d'une
semaine, il pourrait y avoir quand même une distinction de faite entre l'appel
maximal qui est fait pour un bâtiment, donc avec une consommation, je dirais,
plus concentrée dans les moments où ça affecte davantage les distributeurs.
Mme Zaga Mendez : ..sur un
dernier élément, bien comprendre. À quantité égale, donc deux bâtiments qui ont
la même consommation énergétique, ça, c'est l'appel qu'on fait au niveau de la
pointe, viendraient avantager ou pas selon... O.K.
M. Gibeault (Jean-François) : Exact.
Mme Zaga Mendez : Et c'est
juste pour bien... Parfait. Donc, mettons, on stabilise les deux facteurs, on
va juste jouer sur le moment, si, à un moment, un bâtiment A, un bâtiment B qui
font appel à l'hydroélectricité, mais au moment de la pointe, donc le bâtiment
A qui opte pour la biénergie serait bénéficié dans la cote.
M. Gibeault (Jean-François) : Bien,
la cote peut être double. Il peut avoir une cote qui porte sur l'efficacité
énergétique, une cote qui porte sur les émissions de gaz à effet de serre.
Donc, ça peut prendre, par exemple, la forme d'une lettre et d'un chiffre, où
un représente l'efficacité énergétique et l'autre représente les émissions de
GES. Donc, quand on parle de la cote attribuable en fonction de l'efficacité
énergétique, oui, ça peut être un facteur, l'appel de puissance.
Mme Zaga Mendez : Alors,
mais...
M. Charette : Le
sous-ministre l'a expliqué, comme on souhaite avoir des explications claires,
mais la technologie qui est utilisée peut aussi avoir une incidence. Et c'est
là aussi, où la biénergie, c'est une option, mais ce n'est pas la seule option
et ce n'est pas celle qui est encouragée, mais ça dépend du type de bâtiment.
On y croit, on y croit, ça, il n'y a aucun, aucun doute, les mérites sont
reconnus. Mais ce n'est pas la seule solution. S'il y a un accumulateur de
chaleur, s'il y a un système de batterie, c'est là où la cote, même si c'est la
même quantité d'énergie qui est consommée avec la gestion de l'appel... en
fait, de la pointe, celui qui est en... qui a la même consommation que son
voisin, mais qui a un accumulateur de chaleur, va avoir une meilleure, une
meilleure cote. Donc, ce n'est pas la quantité totale qui est le seul, le seul
intrant à considérer, c'est le moment et comment cet appel de puissance là est
atténué par par un système d'accumulateur de chaleur, par exemple.
Mme Zaga Mendez : Je remercie
sur les... je trouve ça superintéressant, parce que, jusqu'à maintenant, on est
dans les grands principes, mais je pense que ce qu'il y a en arrière l'article
6, puis j'en reviendrai, vous l'avez bien faite, la différence, efficacité
énergétique versus consommation des gaz à effet de serre. Ce que je lis dans l'article
6 puis ce qu'on lit depuis le début, en tout cas, c'est très orienté efficacité
performance environnementale, mais nulle part on nous dit qu'est-ce qu'on va
prioriser, est-ce que c'est l'efficacité énergétique ou la réduction des gaz à
effet de serre? Parce que... Je ne sais pas, je pose la question très large,
là, si je reviens, là : La performance attribuée au bâtiment, est-ce que
la cote va être surtout axée usr l'efficacité énergétique, ou comment le volet
des gaz à effet de serre va être capable de jouer son rôle?
M. Charette : On se donne les
pouvoirs de couvrir ces deux aspects-là. Sans revenir en arrière, là, mais l'article
5, on parle... pas de performance, la cote, ce n'est pas une cote énergétique,
c'est une performance environnementale, donc c'est autant le volet efficacité
énergétique que le volet émissions. Donc, c'est la raison pour laquelle on n'a
pas... on n'a pas retenu le nom, là, à cet article-là, performance énergétique
du bâtiment. Oui, il est question de performance énergétique, on veut couvrir
plus large avec le projet de loi.
Mme Zaga Mendez : Oui, juste
un dernier commentaire. Je vais revenir là, parce que j'ai d'autres exemples en
tête, là, maintenant, pour aussi avoir des détails de comment cette cote-là va
être appliquée, parce qu'on n'a pas vu les règlements, M. le ministre, ça fait
que c'est très difficile. J'entends des intentions, j'entends des : On
veut faire ça, puis, à la fois, on veut faire ceci. Là, on a un exemple d'un
cas, comment on va les comparer. Ça reste très abstrait, ce qu'on voit dans l'article
6, là. On parle beaucoup d'énergie, puis ça va, on n'est pas contre ça, là,
mais on parle beaucoup de ça. Il n'y a rien... C'est parce que les facteurs, je
l'ai dit depuis le début, ce n'est pas des obligations. On nous donne des
exemples de tous les types de méthode... pardon, modalités qui vont être prévues
pour les calculs. Mais ce que, moi, je veux comprendre, c'est l'importance que
va avoir l'efficacité...
Mme Zaga Mendez : ...que par
rapport à l'intention des gaz à effet de serre, tous les deux, là, je comprends
que... est-ce qu'il y en a d'autres choses qui vont être incluses dans la
performance environnementale? Parce qu'on pourrait...
M. Charette : En même temps,
lorsqu'il est question de performance énergétique, on ne peut pas faire fi
des... des GES. L'énergie a une corrélation directe avec les GES. Si c'est un
bâtiment qui est alimenté à l'hydroélectricité versus un bâtiment qui est
alimenté par une autre source, sur le volet GES, celui qui est alimenté à
l'hydroélectricité, par exemple, ou par Hydro-Québec, peu importe la source
renouvelable, a un avantage. Donc, on ne peut pas dire : L'énergie et GES,
c'est imbriqué. Mais à chacune des fois, vous remarquerez, là, je me suis
assuré, là, encore, dans les dernières secondes, que c'est le cas, on parle de
performance environnementale, autant à l'article 5 qu'à l'article 6,
pour couvrir ces différents aspects-là. Mais même si on avait dit «performance
énergétique», l'énergie est liée avec... avec les GES, mais on se donne
réellement, là, cette possibilité-là.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends, M. le ministre, je veux juste clarifier, parce que, tout à l'heure,
quand on regarde la quantité, mais la source énergétique, c'est facile d'être
capable de faire, justement, les gradients selon les émissions de GES, la
quantité également, mais si on met même source d'énergie, hydro, même quantité,
et là on s'atteint au moment... là, quel facteur a plus de poids? L'efficacité
énergétique ou les gaz à effet de serre? Parce que là on va aller faire...
avoir un recours à des énergies qui ne sont pas renouvelables, à un moment
donné. Donc, moi, je veux comprendre c'est quoi, l'intention. On ne voit pas le
règlement, on ne peut pas le savoir. À quoi on va donner plus de poids, à la
réduction des gaz à effet de serre ou seulement l'efficacité énergétique?
M. Charette : Comme le
collègue, là, le mentionnait tout à l'heure, il peut y avoir une cote
alphabétique puis une cote numérique et les deux cotes sont un... peuvent être
indépendantes, ce qui fait qu'on peut avoir une très bonne cote au niveau de
la... de la performance énergétique, mais une très mauvaise cote au niveau GES.
Donc, c'est le type de cotation que l'on souhaite mettre en place. Et pour le
propriétaire du bâtiment, le but c'est d'avoir une bonne cote, mais c'est le
but, ultimement, s'il veut une plus-value a sa cote , c'est d'aller chercher
une cote qui est favorable au niveau autant énergétique qu'au niveau GES, mais
ça, c'est le système de cotations que l'on se propose d'établir.
• (17 h 10) •
Mme Zaga Mendez : Je trouve
qu'on manque de détails encore pour établir vraiment, là, je ne sais pas si les
collègues veulent y aller là dessus, parce que là on nous dit : Ah, ça...
il pourrait avoir une cote numérique, là. Mais j'ai l'impression qu'on... avec
tout respect, là, j'ai l'impression qu'on est en train de lancer des idées puis
on n'a pas attaché cette partie-là. Donc, c'est très important de nous donner
plus d'information, c'est quoi les intentions, comment ce règlement va être
bâti? Pour bien comprendre ce qu'on est en train de voter à l'article 6,
là.
Le Président (M. Jacques) : Député
de Jacques-Cartier.
M. Kelley : C'est un échange
très, très intéressant. Alors, M. le ministre, je sais qu'on vise vraiment des
grands bâtiments, des tours de bureaux, des centres commerciaux, des grands
entrepôts, des magasins à grande surface, des hôtels, des résidences pour les
personnes âgées, des arénas, des écoles primaires. Alors, d'ajouter des
panneaux solaires sur le toit de ces bâtiments-là va améliorer les... leur cote
selon le ministère? Parce qu'ils sont tellement proches à l'énergie
renouvelable, si l'énergie renouvelable est sur le toit de leurs bâtiments,
alors c'est une bonne chose si on encourage des gens d'avoir des panneaux
solaires sur le toit de leurs bâtiments. Et ça aider dans la qualification
qu'on voit dans les notes un petit peu ici que de proximité avec les sources
d'énergies renouvelables, c'est une bonne chose, c'est dans les commentaires,
là. Alors, je pense qu'on... qu'on va viser ça, c'est une bonne chose d'encourager
les gens de se lancer dans l'autoproduction. Et est-ce que ça, c'est qu'est-ce
que le règlement vise peut-être un jour? C'est d'encourager les gens des gens
dans cette direction. C'est quand même écrit dans d sur le premier point, la
quantité et le type d'énergie consommée ou produite par... ainsi que le moment
que cette énergie est consommée ou produite. Alors, c'est intéressant. Puis je
veux juste avoir les pensées du ministre là-dessus...
M. Charette : ...en fait, en
répondant à la question du collègue, j'ai aussi tenté de répondre à
l'interrogation, là, de la collègue de Québec solidaire. Étant donné... puis
peut-être, je ne sais pas si j'ai une page dans le PowerPoint qui vous a été
présenté au moment du briefing, la page 11, sur les intentions... Douze...
Une voix : ...
M. Charette : ...12, sur la
présentation PowerPoint, le titre, c'est Intentions réglementaires, vous
regardez au niveau du déploiement, le système à lettres et chiffres est bien
présenté. Donc, ce n'est pas... ce n'est pas quelque chose, là, qu'on vient de
sortir.
Donc, on pourrait avoir un bâtiment très,
très bien isolé, mais qui est chauffé au charbon, pire cas de scénario, là,
donc il aurait... Et la lettre et les... correspond aux GES et le chiffre correspond
à l'isolation. Donc, on aurait un bâtiment E1, donc une mauvaise note au
niveau GES et une très, très bonne note au niveau de l'isolation. Et, à
l'inverse, on pourrait avoir un bâtiment qui est chauffé à l'électricité, donc
la lettre serait A, et une passoire, donc, au niveau énergétique, serait six.
Donc, on ne veut pas de E1 puis on ne veut pas de A6. Donc, c'est l'addition
des deux qui va déterminer la valeur réelle, là, de cette... de cette cote-là.
Je ne sais pas si, par la même occasion,
j'ai répondu au collègue de Jacques-Cartier. Donc, la source ou les GES, à
travers la source retenue, peut affecter grandement la cote. Donc, ce qu'on
veut, c'est un bâtiment qui est bien isolé. Pour avoir A1, le meilleur cas de
scénario, bâtiment très bien isolé et qui est chauffé à l'hydroélectricité, là
on a la cote qu'on veut, c'est-à-dire A1. On ne veut pas de E1 puis on ne veut
pas de A6.
M. Kelley : De ma part, c'est
encore... je juste trouve cet élément-là, qu'on parle la production un petit
peu dans le projet de loi, alors c'est... Je comprends les choses, là, que
vous... et la réponse que vous avez donnée à ma collègue, mais encore, c'était
peut-être juste de répondre directement, si c'est une bonne... si le
gouvernement va encourager des gens de mettre des panneaux solaires sur le toit
de leurs bâtiments. Parce que c'est exactement ce qu'on vise dans ce projet de
loi. Ce n'est pas juste une question de rendre les bâtiments plus efficaces,
mais aussi s'assurer que les bâtiments sont conçus dans la proximité des
sources d'énergie renouvelable, qui est... qui est dans les notes
d'explication. Alors, je ne sais pas si c'est juste moi, mais je veux juste
rassurer les gens qui nous écoutent que c'est exactement qu'est-ce que le
gouvernement vise. C'est : on va encourager des gens qui ont des gros
bâtiments de peut-être regarder l'option d'autoproduction pour leurs bâtiments.
Je ne parle pas nécessairement à un système d'interconnexion avec Hydro-Québec,
je parle vraiment directement de les gros entrepôts, des centres commerciaux,
des écoles, des arénas.
M. Charette : ...on rejoint,
là, le collègue à ce niveau-là. Tout à l'heure, je parlais de la cote
alphanumérique, mais, si c'est une production qui est renouvelable et qui est
sur site, l'aspect... l'aspect alpha... en fait, l'aspect lettre va être à
l'avantage du bâtiment, c'est certain. Et, s'il est bien isolé, de surcroît,
bien, on aura... on aura les... autant une lettre favorable qu'un chiffre
favorable.
M. Kelley : Excellent. Merci,
ça répond à ma question.
Le Président (M. Jacques) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Non, c'est
bon.
Le Président (M. Jacques) : Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Alors, je vais juste retourner sur... sur l'alinéa dont le député de
Jacques-Cartier parlait, là, la quantité et le type d'énergie consommée ou
produite ainsi que le moment où cette énergie est consommée ou produite.
J'aimerais savoir comment on va pouvoir capter le moment où l'énergie est
produite. Parce que là, ici, on ne parle plus juste de... c'est ça, là, des
données d'Hydro-Québec avec compteurs intelligents. Là, on est dans la
production, les données qui sont produites. Donc, on voudrait pouvoir savoir le
moment où l'énergie est produite. Et là, bon, je pensais au solaire, mais, par
exemple, si on est en géothermie, il y a une certaine énergie qui est produite
par...
Mme Dufour : ...le sol.
Comment on la capte cette information-là?
M. Charette : ...que la
question de la collègue est bien interprétée, là, de mon côté, c'est le net
entre ce qu'Hydro-Québec doit fournir comme énergie versus ce que le bâtiment
peut produire lui-même, là. Et là la collègue veut savoir le moment où le
bâtiment produit ce...
Mme Dufour : Non, ce
n'est pas la collègue qui veut savoir, c'est ce que le projet de loi, il dit.
M. Charette : Non, mais
je ne comprends pas. Je vais le dire autrement. Je ne comprends pas la question
de la collègue.
Mme Dufour : Je vais
lire ce qui est écrit. Le moment où cette énergie est consommée ou produite.
Donc, ça, c'est... On dit que le règlement peut notamment prévoir d'établir,
de, tu sais, dans le fond, de transmettre au ministre le moment où cette énergie
est consommée ou produite.
M. Charette : Comme on
dit depuis le début, on se donne les moyens et les pouvoirs, mais l'information
qui est souhaitée, c'est la consommation. C'est le moment de la consommation
qui va faire une différence au niveau de l'établissement de la cote. On n'est
pas dans un marché de production. Éventuellement, si ça devait se développer
davantage, on aura la possibilité de le couvrir. Mais là, actuellement, les
besoins en termes d'informations, là, c'est réellement le moment de la
consommation pour voir quel impact ça a sur la demande générale. Mais on se
donne le pouvoir de couvrir la production également, là, à terme.
Mme Dufour : On se donne
beaucoup de pouvoir, effectivement. Je vais peut-être poser d'autres questions.
La localisation du bâtiment, l'alinéa six. Je veux juste attendre que le
ministre entende.
M. Charette : En
complément d'information, je l'avais mentionné ce matin, ce n'est pas encore
répandu au Québec, mais c'est quelque chose qui va certainement se développer
très rapidement au cours des prochaines années. Les bornes de recharge
bidirectionnelles. Tout à l'heure, je le mentionnais, là, si les... à terme,
les quelques millions de véhicules électriques au Québec devenaient
fournisseurs d'énergie, pour un bâtiment, c'est la même chose. Si le bâtiment a
une borne bidirectionnelle et qu'il est alimenté à un moment précis par une
batterie de voiture électrique, c'est là où l'aspect production pourrait être
aussi considéré. Donc, le pouvoir, on se le donne. Mais les bornes
bidirectionnelles, et ce réflexe-là n'est pas encore généralisé, là, au Québec,
mais la possibilité va venir très rapidement.
• (17 h 20) •
Mme Dufour : Et ça reste
que, moi, j'ai de la difficulté à saisir en quoi on veut connaître
éventuellement cette information-là pour établir la cote. Parce... Puisqu'au
bout du compte, si l'utilisation, par exemple, d'une borne bidirectionnelle
permet de diminuer la consommation à des moments précis, bien, on l'a,
l'information. De savoir que c'est parce qu'ils ont utilisé un accumulateur de
chaleur, ou une borne, ou parce qu'ils ont eu de la géothermie, ou parce qu'ils
avaient des panneaux solaires, j'essaie de saisir à quel point ça va être utile
dans l'établissement de la cote environnementale.
M. Charette : ...une
information qui peut être utile, comme je le mentionnais tout à l'heure, pour
mesurer l'impact net. Si on voit qu'une généralisation de ce type de
technologie là donne des résultats probants, c'est bon de le savoir, là, pour y
recourir encore davantage. Donc, c'est une donnée qui peut... qui peut être
très, très pertinente dans l'évaluation des besoins énergétiques.
Mme Dufour : Mais ça
implique... Ça va impliquer, pour ceux qui auront ces outils-là, de les... de
mesurer l'information et de la transmettre au ministère. Alors que dans le cas
de la consommation, bien là, l'information va être envoyée directement par le
distributeur d'énergie. Ça, ça me semble beau... Je peux comprendre que
l'information peut être intéressante à obtenir, mais l'énergie que ça va
prendre pour la produire, l'information, là, je m'excuse, c'est un jeu de mots,
ça me semble assez fastidieux pour ceux qui vont investir dans... dans leur
bâtiment pour ça, là.
M. Charette : Sans
vouloir me répéter, bien que ce soit nécessaire de le faire, on se donne des
pouvoirs, mais si ce n'est pas pertinent, on ne demandera pas, là. Donc, une
information qu'on n'a pas besoin, on ne la demandera pas. Moi, je vous dis que
c'est un potentiel qui est en développement, qui peut devenir intéressant...
M. Charette : ...mais si, à
terme, il n'y a pas de pertinence de le demander, on ne le demandera pas, mais
c'est réellement une technologie qui avance de façon très intéressante, qui
pourra révolutionner, dans une certaine mesure, notre dépense, nos besoins
énergétiques, au Québec, mais s'il n'y a pas de pertinence, on ne le demande
tout simplement pas, mais on a la possibilité de le demander si ça devient
pertinent.
Mme Dufour : Oui. En fait, je
ne juge pas de la pertinence, ici, je juge juste du plus que ça donne, versus
le coût, tu sais, en temps pour les gens qui auront ces panneaux solaires là ou
la géothermie, de produire l'information, de la transmettre au gouvernement, il
y a comme... alors qu'au bout du compte, ce qu'on veut c'est une cote pour le
bâtiment.
M. Charette : Bien, pour
reprendre l'expression de la collègue, si le plus que ça donne ne donne pas
grand-chose, on ne le demandera tout simplement pas. C'est dans cette
perspective-là.
Mme Dufour : Je pense qu'il y
a beaucoup, beaucoup, beaucoup de requis administratifs, gouvernementaux qui
pourraient être enlevés puis qui, actuellement, sont maintenus parce qu'ils
sont là, ça fait qu'il y a un risque. À chaque fois qu'on se donne les pouvoirs
d'aller chercher plus d'information, on le voit, on... ça alourdit la charge
des entreprises puis des individus.
M. Charette : Mais, en même
temps, ce n'est pas l'adoption du projet de loi, c'est la version de la
réglementation qui va établir une charge supplémentaire, si charge
supplémentaire il y a, mais, dans... On le reconnaît tous, là, il y a un défi,
il faut améliorer la performance environnementale des bâtiments. Donc, là, on
se donne un paquet d'outils possibles. Après, ce sera de retenir les bons
outils avec... je me souviens encore du commentaire de l'article 4 avec le
désir de ne pas alourdir le fardeau outre mesure. Mais, dans certains cas, à
partir du moment qu'il y a une contrainte, il y a des gens qui ne sont pas
contents, ça, on s'entend, mais, par moments, la contrainte, elle est
nécessaire si on veut améliorer la performance environnementale et énergétique
du bâtiment. Donc, je ne dis pas que tout le monde sera content et ravi d'avoir
des obligations, mais si on veut atteindre nos objectifs en matière
d'efficacité énergétique, si on veut atteindre nos objectifs en matière de
performance environnementale, dans certains cas, il y aura des obligations à
respecter, mais il faudra les justifier, et, pour chaque règlement, encore une
fois, une analyse d'impact réglementaire distincte pour bien prendre la mesure
de ce que ça va représenter, là, pour l'assujetti.
Mme Dufour : Alors, parlons
d'éléments qui pourraient vraiment alourdir la tâche. L'alinéa b ou... l'alinéa
1.b, on parle des travaux de construction réalisés, puis là, quand on lit les
commentaires, on parle que ça pourrait même aller à une simple composante du système
de chauffage qui serait remplacée. C'est beaucoup de détails, encore une fois,
qu'on semble vouloir aller, là, c'est...
M. Charette : En même temps,
on a abordé ces questions-là au moment de la réglementation sur le mazout, par
exemple. À partir du moment où un système au mazout est en opération, il peut
continuer d'opérer. À partir du moment où il doit être remplacé parce qu'il
arrive en fin de vie, c'est là où la contrainte survient, c'est là où on
dit : On ne peut pas remplacer un système au mazout en fin de vie par un
autre système au mazout. Donc, lorsqu'il est question de composantes de
systèmes de chauffage, cet exemple-là est bon. C'est une contrainte, oui, mais
je suis convaincu que la collègue porte-parole en environnement est d'accord
pour ne pas remplacer un système au mazout par un autre système au mazout.
Donc, c'est là où la composante du système de chauffage, c'est une contrainte,
oui, mais qui est nécessaire, là, dans...
Mme Dufour : M. le ministre,
évidemment, je ne parlais pas du mazout, ici. Je fais partie des gens qui ont
interdit dans la ville où elle était, donc non, je ne faisais pas référence au
mazout. C'est quand on dit une simple composante du système de chauffage, là,
je ne pensais pas à tout le système de chauffage. C'est la façon que ça a été
rédigé, «voire une simple composante du système de chauffage». Donc, pour moi,
ce n'était pas la totalité du système de chauffage, ici.
M. Charette : Je comprends,
mais le système au mazout peut être une composante d'un système global de
chauffage.
Mme Dufour : Une très grande
composante. Je vais aller dans le point c, la localisation du bâtiment. Ici, un
peu plus loin, on parle, bon, l'emplacement du bâtiment, on dit que la méthode
de calcul pourrait varier en fonction de l'emplacement géographique,
l'isolement, la proximité avec les énergies renouvelables, mais on ne parle pas
d'orientation, d'orientation du bâtiment par rapport... bien, il y a des
orientations optimales, là, pour l'efficacité énergétique, et d'autres qui le
sont beaucoup moins. Donc, ça, ça m'a surprise, qu'on...
Mme Dufour : ...donc on
n'inclut pas ici.
M. Charette : Les
orientations nord, sud ou...
Mme Dufour : Du bâtiment.
Oui, exact.
M. Charette : Oui. Bien, en
fait, lorsqu'on construit un nouveau bâtiment, on peut avoir cette
préoccupation-là ou ce réflexe-là. Mais, pour le bâtiment existant, alors, on
compose avec un bâtiment qui est déjà sur son site, mais sa localisation
géographique fait foi de sa réalité. Tout à l'heure, je donnais l'exemple...
Une voix : ...
M. Charette : Et dans le a,
bien oui, un autre élément, là, qui est pertinent, là. Dans le a, c'est le type
de bâtiment visé et ses caractéristiques. Donc, on peut... on peut le couvrir
de cette façon-là, mais oui... Oui, c'est une de ses caractéristiques, son
emplacement sur un site en particulier. Mais, de façon générale, à la collègue
de Verdun, je faisais plus référence, géographiquement parlant. Si on est dans
le nord, dans un coin où c'est un réseau autonome qui alimente les bâtiments,
c'est clair que ça va avoir un impact, là, sur la consommation d'énergie, là,
de ce... et du type d'énergie que ce bâtiment-là va pouvoir requérir.
Mme Dufour : Oui, mais c'est
ça. C'est pour ça, je précisais la... l'orientation du bâtiment, parce que, si
un nouveau bâtiment se construit dans l'orientation la moins optimale, ça
devrait affecter sa cote, parce que déjà, c'est... aujourd'hui on a les
connaissances à savoir quelles sont les orientations optimales.
M. Charette : Et, à
l'inverse, un bâtiment que l'orientation optimale, dans la cote alphanumérique,
bien, ça va avoir une incidence parce qu'il va consommer moins d'énergie.
• (17 h 30) •
Mme Dufour : Oui, exact. Maintenant,
j'aimerais peut-être vous amener un élément parce que... On a vu qu'il y a des
villes qui veulent interdire les... le gaz naturel, par exemple, et on a eu le
cas de Saint-Bruno qui est... qu'on a discuté en commission, en consultations
particulières, et Hydro-Québec, il dit : Ah! faites attention, on ne
pourrait peut-être pas interdire l'énergie... en fait, le gaz pour certains...
certaines pointes ou certains moments puis qu'il faudrait peut-être se garder
de la marge de manœuvre. Mais, d'un autre côté, on dit que la consommation
d'électricité plutôt que l'énergie fossile par un bâtiment pourrait influencer
le choix de la méthode à utiliser. O.K. Et là... Et là, ce qu'on... moi, ce
que... Dans le fond, mon questionnement, c'est : Est-ce que des choix
où... qu'on ferait aujourd'hui ou qui ont été fait dans le passé, parce qu'il y
avait une difficulté d'approvisionnement en électricité propre, pourrait
pénaliser éventuellement des bâtiments, les propriétaires de bâtiments dans le
futur parce qu'ils auraient fait, par exemple, le choix de la biénergie? On...
Hydro-Québec encourage la biénergie actuellement, mais on le sait, que
l'énergie... tu sais, le gaz naturel fossile peut être... pourrait affecter
négativement la cote. Mais le... celui qui reçoit l'énergie, là, il n'est pas
celui nécessairement qui détermine quel type de gaz naturel rentre dans sa
maison. Bref, est-ce que ça... Comment on va s'assurer qu'il n'y a pas de
pénalité ou que ceux qui ont fait ces choix-là à l'époque pour aider, dans le
fond, le Québec, ils ne soient pas pénalisés plus tard? Puis ça peut être...
C'est le cas aussi pour des grandes entreprises, là.
M. Charette : Exact, le même
a que je précisais tout à l'heure, là. Le type de bâtiment visé et ses
caractéristiques, ça peut être un élément de réponse. Si le bâtiment est situé
dans un secteur qui n'est pas approvisionné par un type d'énergie X, ça sera
pris en considération, forcément. Et, même s'il y a une cote qui est établie,
par exemple, un bâtiment qui aujourd'hui est au gaz... bien, je prends un
exemple, là, avec l'alphanumérique, donc alimenté au gaz naturel, donc une
variable alpha qui serait plus défavorable mais qui est moyennement isolée, ce
n'est pas une côte qui est permanente dans le temps. Le but, c'est d'aller
chercher une amélioration sa cote. Donc, il est plus ou moins bien isolé, donc
il y aura des efforts à faire pour améliorer sa cote d'isolation. Et, si le gaz
naturel peut être remplacé, dans ce cas-là, par l'hydroélectricité, ou si on
ajoute, par exemple, un système d'énergie solaire sur le toit...
17 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...mais, dans
les deux cas, sa cote va pouvoir s'améliorer. Donc, il n'y a pas de fatalité
absolue. Il va pouvoir améliorer par des investissements particuliers son volet
d'isolation puis il va pouvoir améliorer vraisemblablement son bilan, sa cote
alpha, donc GES, par l'apport d'un système d'appoint de production d'énergie.
Puis ce qu'Hydro-Québec disait, puis un petit peut l'UMQ et la FQm, c'est que
tout le monde veut travailler ensemble pour établir cette réglementation-là.
Les municipalités, mises à part, peut-être, de plus grandes municipalités, n'ont
pas l'expertise pour déterminer l'impact de leurs mesures et surtout... et pas
davantage d'expertise pour proposer des alternatives. Ce qu'Hydro peut faire.
Dans le cas de Saint-Bruno, notamment Hydro-Québec, il dit : On l'a, l'énergie,
on l'a, l'énergie, ce n'est pas ça, l'enjeu, mais, si on peut accompagner la
ville pour rendre le quartier encore plus intéressant d'un point de vue
énergétique, parce qu'on installerait par exemple des accumulateurs de chaleur,
parce qu'il y aurait des systèmes de batteries disponibles... mais, pour le
résidentiel, Hydro-Québec a été très, très claire, il y aura de l'énergie
nécessaire pour approvisionner ces secteurs-là. Mais lorsqu'on parle de développer
un nouveau quartier, aussi bien utiliser des technologies qui nous permettraient
d'avoir encore davantage de bons résultats. Donc, c'est pour ça... puis on va
en reparler, là, aux articles 28, 29, c'est dire : On va travailler
ensemble avec les distributeurs d'énergie, les municipalités et le gouvernement
du Québec pour retenir les options les plus optimales possibles, avec un
objectif, c'est de sortir le gaz le plus possible des options qui, autrement,
pourraient être naturelles à retenir.
Mme Dufour : Mais c'est ça un
peu qui m'inquiète, la dernière phrase que vous venez de dire, il faut
absolument sortir le gaz. Ça veut dire qu'il y a... des industriels, par
exemple, qui auraient investi dans des systèmes où il y avait le gaz, parce qu'on
leur a demandé de le faire, parce qu'il fallait assurer un approvisionnement
électrique pour d'autres priorités, là, ils auraient payé pour ces systèmes-là,
puis, plus tard, on va leur dire : Bien, là, maintenant, pour maintenir
votre cote, améliorer votre cote, vous allez investir encore, vous allez devoir
investir encore pour sortir le gaz, et donc pénaliser ces industriels-là qui
auront investi à l'époque pour aider les autres autour, donc, et c'est ce que j'entends
là, et ça m'inquiète.
M. Charette : La
préoccupation est légitime, mais peut-être des précisions qui s'imposent. Comme
je le mentionnais, le secteur industriel n'est pas... n'est pas couvert, là,
dans les premières... dans les premières phases à ce niveau-là. Mais
deuxièmement, c'est au niveau du... ce qu'on va discuter dans les prochains
jours, vraisemblablement au niveau des pouvoirs des municipalités, c'est pour
le nouveau bâtiment, essentiellement, et c'est pour... on peut le penser
davantage... le résidentiel. Donc, là aussi, ce n'est pas l'industriel qui
est... qui est... qui est visé.
Mme Dufour : J'ai dit :
Industriel, pensez un grand centre commercial qui a dû pallier parce, qu'il n'y
avait pas suffisamment d'énergie, à un certain moment, a dû investir dans des
systèmes au gaz, par exemple. Bien, aujourd'hui, on leur dirait : Bien,
là, il faut que vous investissiez pour changer. Ça fait que ça revient... C'est
exactement le même commentaire. Oubliez le mot «industriel», là, mettez ça pour
commercial, là, il y a des écoles aussi qui... des nouvelles écoles, là, qui
ont été construites récemment, qui sont alimentées au gaz. Donc, ce que je
comprends, c'est que tout ça sera à refaire et ces groupes-là seront pénalisés,
c'est ce que j'entends.
M. Charette : C'est-à-dire,
non, parce qu'il ya une possibilité d'amélioration qui va être à l'avantage de
l'entreprise elle-même, ça sera à l'avantage de l'entreprise d'améliorer sa
cote, et le remplacement n'est pas la journée même, si... et tout grand
propriétaire immobilier, dans son immobilisation, dans ses frais, calcule ses
cycles de vie, calcule donc s'il prévoit, au moment... on parlait de
remplacement de pièces, tout à l'heure, ou de système, si telle composante
arrive en fin de vie, il le sait. Dans les prochaines années, bien, il anticipe
ce moment-là et son remplacement va se faire par une... par une... par une
technologie qui est moins émissive. Donc, ça, ça fait partie des
investissements qui sont faits naturellement par les entreprises. Là, les
investissements seront encouragés vers des technologies qui...
M. Charette : ...elles sont
moins émissives, et ces technologies-là ne sont pas forcément toujours plus
dispendieuses que... à installer sur un mur un gros bâtiment. Tout un réseau,
tout un système de chaudières, de fournaises, et autres, ce n'est pas
économique, là. Donc, si le remplacement qui doit se faire, de toutes les
façons, se fait par un système qui est moins énergivore ou qui est davantage
intéressant d'un point de vue émission de GES, bien, il va améliorer sa cote,
alors qu'il devait, de toutes les façons, faire des investissements.
Mme Dufour : Oui, mais, comme
vous l'avez dit, des fois, c'est sur des horizons très, très longs, et là ce
que je comprends, c'est que, pour améliorer la cote, ça va être dans un horizon
quand même plus... plus court, et ce qui est correct, mais prévoit-on des aides
pour soutenir ces conversions-là?
M. Charette : Et elles
existent déjà, ces aides-là. Et ça, c'est un défi, là, on a une multitude de programmes,
à travers ne serait-ce que le ministère de l'Environnement. Hydro-Québec a des
programmes aussi. Il y a des programmes au fédéral, également. Souvent, le
défi, ce n'est pas la disponibilité de programmes, c'est de savoir qui existe
et comment en bénéficier, mais des argents... on pourrait faire le recensement
à travers le dernier PMO, ça se calcule en centaines de millions, là, les
différents programmes qui peuvent aider les entreprises. Je dis entreprises,
mais commerces, mais également les municipalités. Dans certains cas, ce sont
des programmes qui s'adressent spécifiquement aux municipalités, dans d'autres
cas, ce sont des programmes qui s'adressent à quiconque a un bâtiment qui peut
être amélioré au niveau de son efficacité énergétique, donc. Et c'est
l'approche retenue, je dirais, ces dernières années. On ajoute des contraintes,
dans certains cas, on en est conscients, donc on pourrait parler de bâton,
mais, généralement, il y a une carotte qui accompagne le bâton pour favoriser,
là, cette transition-là.
Mme Dufour : Oui, mais il
faudra qu'elle soit substantielle, cette carotte-là, parce que les
investissements pour les grands bâtiments vont être... pourraient être assez
substantiels aussi.
M. Charette : Mais le dernier
PMO, c'est 9 milliards de dollars, donc il y a beaucoup d'argent. Je
comprends que certains de ces argents-là, c'est davantage au niveau transport,
mais, pour le secteur du bâtiment, si on fait la somme des programmes
disponibles, ça se calcule en centaines de milliards, donc on parle de sommes
considérables
Mme Dufour : Excellent.
Peut-être une question concernant le dernier paragraphe, oui, de l'article six,
c'est le dernier, on dit : «Le gouvernement peut également, par règlement,
prévoir les cas, les conditions et les modalités selon lesquels le ministre
attribue une cote de performance environnementale à un bâtiment.» Là, ici, le
ministre, c'est qui, vraiment? Tu sais, ce n'est sûrement pas le ministre qui
va attribuer une cote, là, ça fait que je veux savoir, parce que, je pense que
vous avez déjà un horaire assez chargé, donc j'aimerais savoir qui va attribuer
cette cote.
M. Charette : Et dans les
textes de loi, souvent, la responsabilité est reconnue directement au ministre,
mais la collègue a bien vu et bien deviné, on peut lire le ministère, là, tout
simplement, c'est le ministère, là, qui, à travers sa réglementation, aurait la
possibilité, là, d'établir, également, là, des conditions pour l'établissement
de cotes de performance.
• (17 h 40) •
Mme Dufour : Et là,
considérant qu'on parle... bon, au départ, phase un, on parle quand même d'un
millier de bâtiments, ça peut être assez ardu, établir tous ces paramètres-là,
les barèmes, la... la députée de Verdun, tout à l'heure, parlait, la proportion
ou la...
Une voix : ...
Mme Dufour : Pardon?
Une voix : La pondération.
Mme Dufour : La pondération,
voilà le mot que je cherchais, merci, la pondération pour chacun des éléments,
considérant qu'il y a des éléments qui n'auront pas l'information. Bref, est-ce
qu'on va faire des simulations? Comment on va partir cette phase un là? Je sais
qu'il y a un mécanisme de contestation, il me semble aussi, je voudrais le
valider, là, est-ce que... c'est ça, un propriétaire pourrait contester la cote
elle-même? Parce que je sais qu'il y en a plus loin, mais je voudrais m'assurer
que c'est bien le cas, là.
M. Charette : Oui,
effectivement, il y a un système de cotation, mais c'est là où... volontiers,
comme ministre de l'Environnement, j'aimerais que tout ça soit fait demain
matin, mais c'est tout un système qui est à mettre en place. Je faisais
l'analogie de la vitesse de la collègue, il faut aller plus vite. Oui, mais on
part de zéro. Donc, cette accélération-là doit se faire de sorte qu'on puisse
répondre à nos propres exigences. L'exemple... on cite souvent l'exemple
français. Tout n'est pas mauvais dans l'exemple...
M. Charette : ...français,
mais il faut apprendre ce qui n'a pas fonctionné. Se donner des critères que tu
ne peux pas appliquer parce qu'il manque soit... soit de personnel ou parce que
la contrainte ensuite sur l'offre du logement, parce que plusieurs logements
sont retirés du marché, on ne s'aide pas, là, en faisant des règlements de
cette nature-là. Donc, oui, c'est graduel parce que chaque étape sera
extrêmement demandante. Et il faut... Moi, je ne veux pas faire un règlement
qu'on n'est pas en mesure d'appliquer. Donc, il faut s'assurer que soit
applicable, ce règlement-là, par la suite.
Mme Dufour : Mais voilà!
Et c'est pour ça que je vous posais la question, si on va faire des simulations
avant de lancer... de les lancer, là, parce que... Écoutez, ça peut vraiment
varier selon la pondération qu'on attribue à chaque élément. Puis je comprends
les préoccupations, là, de la députée de Verdun, à savoir qu'est-ce qu'on... la
pondération pour l'économie en GES versus l'économie en énergie. Mais ça va
pour tout un... Il y a vraiment une multitude d'éléments, là, ici, là, comme...
qui sont visés.
M. Charette : Soit que
les éléments de coercition vont intervenir plus tard dans le temps. Donc, il y
a un assujettissement, on va pouvoir se baser sur un historique de
consommation, mais le volet coercition n'intervient pas le jour 1, là. Donc,
les simulations, on va... on va les vivre pendant cette période là. On part de
zéro, oui, mais d'autres ont pris certaines initiatives à ce niveau-là. Donc,
on bénéficie de leur expertise, tout à l'heure, je parlais du système de
cotation de la ville de Montréal, notamment. Donc, on part de zéro, mais avec
l'expérience de d'autres, et avant de dire, au jour 1, vous ne vous conformez
pas, donc, vous êtes sanctionnés, il va y avoir une période de grâce en quelque
sorte pour laisser à tous les joueurs la possibilité, là, de bien se conformer.
Mme Dufour : Merci. Je
voudrais peut-être aussi vous entendre sur les regroupements de bâtiments, là.
Dans les notes explicatives, on parlait que ça pouvait être, par exemple,
des... des pavillons, différents pavillons d'un campus universitaire, dans le
fond, des regroupements qui partagent un même compteur électrique. Là, c'est
sûr, quand vous pensez campus universitaire, vous pensez à l'Université Laval,
notamment. Est-ce que c'est... C'est comment... C'est envisageable de... de
penser qu'on peut établir une cote pour un ensemble, alors que chaque bâtiment
a sa réalité propre, ses matériaux propres, sa localisation propre, etc., et
des années de construction distinctes, effectivement. Il y en a peut-être qui
vont produire de l'énergie, d'autres qui vont avoir du gaz, et d'autres, juste
de l'électrique.
M. Charette : Alors, la
question est très bonne. C'est sûr que le cas de l'exemple... En fait,
l'exemple de l'Université Laval est peut-être plus difficile à... à mettre en
pratique parce que c'est beaucoup, beaucoup de bâtiments différents, et je ne
connais pas leur... leur... comment... Leur branchement est effectué, mais je
ne serais pas surpris qu'il y ait plus qu'un compteur pour l'ensemble des
bâtiments. Je dis ça, là, mais ce n'est pas... pas moi qui fais les relevés
pour l'Université Laval. Mais un exemple qui peut être donné, et c'est
l'exemple de la collègue de ce matin, un bâtiment qui peut être... qui peut
être utilisé pour alimenter le bâtiment voisin et les deux étant de la... d'une
même ville, un accumulateur de chaleur ou un transfert de... une valorisation
thermique pour la piscine qui est à côté, par exemple. Donc là, là, ça peut
être un seul et même système. Et là c'est plus facile d'établir l'impact de l'un
sur l'autre. Mais plusieurs... plusieurs bâtiments sur un grand terrain, on
peut penser, là, qu'il y a... qu'il y a plus qu'un... qu'un compteur, là.
Mme Dufour : Mais les...
Les piscines ne faisaient pas partie des bâtiments, ce matin.
M. Charette : Pardon?
Mme Dufour : Les
piscines ne faisaient pas partie des bâtiments ce matin.
M. Charette : Attention!
Attention! Tout à l'heure on parlait des piscines dans la cour des gens.
Ceux-là, je disais qu'ils n'avaient pas de registre. Mais la... Quand je parle
de piscines, piscines municipales intérieures, là, bien, je pense, c'est
l'exemple que la collègue a utilisé.
Mme Dufour : Non,
c'était extérieur.
M. Charette : O.K.
Mme Dufour : Une piscine
extérieure.
M. Charette : J'ai en
tête une piscine municipale qui est intérieure. Donc ce n'est pas tant la
piscine que le bâtiment. Ce bâtiment-là peut être... peut être chauffé par une
valorisation thermique d'une source de production qui est aussi municipale. C'est
peut-être là où on s'est mal compris, mais c'est l'interprétation que j'en
faisais. Et là, on me rappelle que de Laval n'est peut-être pas celui à retenir
parce qu'il y a une centrale de production thermique qui alimente le campus de
l'Université Laval.
Mme Dufour : O.K. Puis
je ne pense pas que le campus de l'Université McGill se qualifierait ni celui
de...
Mme Dufour : ...non plus ni
non plus l'UdeM, donc, l'Université de Montréal. Donc, on peut se demander
lequel campus universitaire on faisait référence dans les notes, là. C'est ça.
Parfait. Moi, je pense que ça fait le tour de mes questions.
Le Président (M. Jacques) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article six de la loi édictée? S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article... Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Deux
petites dernières questions, rapidement, parce que je pense qu'on a fait le
tour sur les intentions, et tout. Est-ce qu'on a une date pour le dépôt des
règlements qui vont détailler les méthodes et les modalités pour la...
l'établissement de la cote, est-ce que vous avez une date pour le dépôt de ces
règlements-là?
Des voix : ...
M. Charette : Idéalement,
assez tôt parce que, le système... on parlait de l'application, dès 2025, du
système de déclaration de cotes. Donc, c'est une question de mois, là, si on
veut rendre ça applicable en 2025.
Mme Zaga Mendez : Et il y a
quand même... Puis je reviens, là, sur la cote... le système alphanumérique,
là. Donc, oui, on a eu une présentation. Ma question, c'est de savoir est-ce
qu'il va y avoir un changement entre qu'est-ce qui a été présenté lors de la...
M. Charette : Du briefing?
Mme Zaga Mendez : Les
systèmes alphanumériques, là.
M. Charette : Oui. Au moment
de la présentation qui a été faite il y a quelques jours, au moment du
briefing?
Mme Zaga Mendez : Oui, quel
type de changement on s'attend à voir, ou pas du tout? Parce que c'est des
exemples.
Une voix : ...
M. Charette : C'est
l'intention... c'est l'intention réglementaire, là, qui... qui nous... qui nous
anime actuellement.
Mme Zaga Mendez : Parfait. Ça
répond à ma question.
Le Président (M. Jacques) : Merci.
S'il n'y a pas d'autre... Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Juste
revenir sur la biénergie. Parce qu'Hydro-Québec actuellement encourage beaucoup
les gens à aller vers la biénergie ou il reste la deuxième énergie, c'est du
gaz, généralement. Et là, on va établir la cote en fonction du... de l'énergie
consommée. Comment on calcule l'énergie, tu sais, en biénergie? Comment c'est
établi, tu sais? Comment qu'on pense comparer une cote de biénergie versus une
cote de 100 % électrique, par exemple?
M. Charette : L'évaluation
qui peut être faite, un bâtiment qui est au gaz versus un bâtiment qui est
biénergie, 70 %... plus ou moins 70 % de réduction de la consommation
de gaz. Donc, c'est majeur. Donc, si on parle d'une cotation, puis on le
disait, hein, le gaz naturel dans le bâtiment, c'est l'équivalent, là... c'est
plus de 10 000 mégawatts, donc, si on réduit de 70 %, on l'a
réduite passablement. Mais on ne peut pas, du jour au lendemain, et, je pense,
même l'organisme Sortons le gaz disait qu'on... ça ne peut pas se faire,
sortir, du jour au lendemain, l'ensemble du gaz naturel. Mais, si on passe de
100 % gaz à 30 % gaz, avec un système biénergie, il y a déjà un gain
qui est... qui est substantiel.
• (17 h 50) •
Et c'est triste à dire, mais les
changements climatiques... puis on le voit malheureusement cet hiver, les
périodes de forte demande liées aux grands froids risquent d'aller en diminuant
au fil des années, donc le recours au gaz naturel, pour affronter la pointe,
c'est un recours qui va aussi normalement diminuer. Mais un système qui est
100 % gaz, qui passe en biénergie, c'est un système qui, oui, va permettre
d'améliorer la cote du bâtiment, compte tenu de sa cote alpha, qui sera... qui
sera plus positive.
Mme Dufour : O.K. Mais celui
qui aura investi dans un système de biénergie parce qu'on l'a encouragé, est-ce
qu'il... après, on va lui dire : Bien là, maintenant, il faut que tu
lâches la biénergie puis que tu t'en ailles à 100 % électrique pour
améliorer ta cote?
M. Charette : ...la capacité
énergétique pour remplacer 100 %, là, le gaz dans les bâtiments, je serais
très, très heureux, d'un point de vue émissions, d'un point de vue ministre de
l'Environnement, mais on ne l'a pas, Hydro-Québec et autres l'ont mentionné. Et
même si... Des fois, je réalise ma propre erreur, là, des fois, je disais
75 %, des fois, 85 %, mais c'est 75 % de la nouvelle production
d'énergie verte qui sera consacrée à la décarbonation, notamment, des
bâtiments. Mais ça ne suffit pas, ça ne suffit pas. Si on voulait, du jour au
lendemain, remplacer le 10 000 mégawatts, c'est l'équivalent de six
ou sept Romaine, donc ceux qui sont en biénergie ou ceux qui se sont convertis
du gaz 100 % naturel en...
M. Charette : ...en biénergie,
bien, ils ont pris une bonne décision. Et il n'y a pas... on voudrait qu'on
n'aurait pas les moyens de dire : On passe 100 % hydroélectricité
dans un avenir même prévisible, même sur l'horizon 2035. Si on regarde le plan
d'action d'Hydro-Québec, là, qui nous amène à la période 2035, même avec
l'augmentation de production qui est visée, on ne pourrait pas, d'aucune façon,
arriver à remplacer ce 10 000 mégawatts là.
Mme Dufour : Tout à fait.
Non, je voulais simplement m'assurer qu'on n'allait pas pénaliser des gens qui
feraient le choix de la biénergie quand on les encourage à le faire
présentement, et que, plus tard, ils soient obligés d'encore une fois convertir
leur système vers un autre système 100 % électrique. Sinon, on ne devrait
plus le permettre, tu sais. Déjà, la biénergie... Mais je comprends qu'on ne
peut pas s'en passer, là.
M. Charette : Et d'un point
de vue... Il y a une cote... si on parle du bâtiment, là, il y a une cote
minimale qui devra être atteinte, et ceux qui sont en bas de cette cote-là
minimale auront — on ne peut pas être plus transparents que ça — à
faire des investissements pour passer le seuil de passation. Mais ceux qui sont
en biénergie seront déjà en haut de la cote minimale, donc il n'y a pas de
sanctions possibles, là, dans leur cas.
Mme Dufour : Peut-être une
dernière question pour moi. Je dis ça puis, à chaque fois, j'en ai une
nouvelle...
M. Charette : ...alpha. Mais
c'est sûr que, si c'est une passoire, c'est extrêmement mal isolé, ce n'est pas
tant le système biénergie qui va les couler que l'aspect isolation. Donc, oui,
il y aura des investissements requis à faire, mais pour le volet isolation.
Mme Dufour : Tout à fait.
Mais le volet isolation va dépendre de la consommation d'énergie. Comme, je
parlais, s'il y a un bâtiment qui n'a pas besoin d'être chauffé, entre
guillemets, vraiment, s'il n'est pas isolé, ce n'est pas grave, tu sais.
M. Charette : Oui, bien,
c'est la perte énergétique qui devient... qui vient déterminer le besoin
d'isolation. S'il n'y a pas de perte, effectivement, l'isolation ne sera pas
décotée pour autant, là.
Mme Dufour : C'est ça. Puis
quand on voit la liste, dans les... l'analyse d'impact réglementaire qu'on vise
au départ, on est dans le commercial, donc, surtout, et de l'institutionnel,
donc on ne touchera pas du tout, du tout à l'agricole, là, dans la première
phase. Les grands bâtiments agricoles ne seraient pas couverts, là.
M. Charette : Ce n'est pas
dans les phases, là, immédiates, effectivement.
Mme Dufour : O.K., parfait.
Puis le multirésidentiel, les grands bâtiments multirésidentiels non plus. Ça
viendrait... Par contre, on a les résidences pour personnes âgées, donc le
multirésidentiel pourrait...
M. Charette : C'est le nombre
de pieds... en fait, de mètres carrés qui va déterminer où... Au niveau
résidentiel, on se dit : c'est le 25 et plus, à terme, là, qui sera, dans
les premiers temps... bien, c'est-à-dire, dans les trois premières années,
vraisemblablement, assujetti. Donc, on n'est pas dans le 25 et moins, là, à ce
moment-ci. Éventuellement, on pourra certainement y parvenir, mais pas dans les
premières phases, effectivement.
Mme Dufour : Non, mais il y a
énormément d'espaces de condos que ça va inclure, là.
M. Charette : Oui, dès le
départ, effectivement.
Mme Dufour : Exactement.
Comme...
M. Charette : Les grandes
tours à condos, c'est du résidentiel, mais c'est du mètre carré de nature à les
assujettir, là, dès le départ.
Mme Dufour : Parfait. Merci.
Le Président (M. Jacques) : M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci, M. le
Président. M. le ministre, je veux juste savoir : si le stockage est pris
en considération... J'ai regardé le paragraphe 4°, puis c'était juste quelque
chose que j'ai vu pour certains équipements qui sont partagés, puis on cite les
bornes de recharge comme un exemple. Mais est ce qu'aussi... On parle dans la
note, là, d'explication : la recharge électrique ou tout autre équipement
consommant et produisant de l'énergie à proximité du bâtiment. Alors, on... je
comprends, il y a toujours l'idée de l'énergie de proximité, mais quand même,
le stockage, ça va être, de plus en plus, une option qui est intéressante pour
le cas d'un partage des ressources de l'efficacité énergétique.
M. Charette : Le collègue a
tout à fait raison de dire que le stockage... Puis, encore une fois, il n'y a
rien... il n'y a pas de connivence du tout. Mais je pense... puis je ne veux
pas faire de publicité, mais je pense que...
M. Charette : ...à
Radio-Canada, cette semaine, il y avait différents reportages. Il y a
différents types de projet pilote, dont des projets pilotes avec batteries
domestiques. On a en tête, puis là je ne veux pas faire de publicité, mais on,
a en tête, les Powerwall de Tesla, mais il y a d'autres options de batteries
qui sont en développement et qui sont... qui sont testées présentement par
Hydro-Québec. Donc, oui, ça va avoir une incidence sur la performance
environnementale du bâtiment si, à terme, l'expérience est concluante,
personnellement, je pense que ça va être concluant. Puis c'est des systèmes
qui, dans le meilleur, meilleur des... Bien, c'est-à-dire le système minimal va
permettre un stockage, donc une batterie qui va se charger à même
l'alimentation régulière faite, par exemple, par Hydro-Québec, c'est déjà une
amélioration.
Mais dans le meilleur des mondes, on
aurait une batterie qui se chargerait entièrement, par exemple, par des
panneaux solaires. Donc, non seulement il y a une consommation régulière qui
provient du réseau, mais il y a une batterie qui n'est pas chargée par le
réseau, donc qui ne nécessite pas une demande plus grande pour Hydro-Québec,
qui est alimentée de façon automatique par le solaire, là. On a un système qui
est nettement plus complet et même plus... drôlement plus intéressant, là. Et
c'est de voir quand, quand on tombe sur la batterie. Si, par exemple,
Hydro-Québec envoie un signal, comme certaines applications le permettent déjà,
comme quoi on est en période de pointe, et si c'est l'énergie provenant de la
batterie qui prend le relais, à ce moment-là, on aura une maison, un
appartement qui deviendra non plus une charge pour Hydro-Québec, mais une forme
de délestage de responsabilité. Et ça, ce sont des systèmes qui vont
vraisemblablement se généraliser au cours des prochaines années.
M. Kelley : Parfait. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Jacques) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 6 de la loi édictée? Donc, s'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 6 de la loi édictée est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Jacques) : Adopté.
Nous allons prendre une pause de quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 18 heures)
18 h (version non révisée)
(Reprise à 18 h 08)
Le Président (M. Jacques) : Nous
reprenons nos travaux. Au moment de la suspension, nous en étions à lire l'article
six... l'article sept, c'est-à-dire, de la loi édictée. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le Président.
Donc, je vais lire l'article original, mais déjà, je vous confirme qu'il y a un
amendement, là, qui sera proposé, que je lirai, là, tout de suite après. Donc,
l'article 7 dans sa version originale : «Lorsqu'une cote de
performance environnementale est attribuée en application du deuxième alinéa de
l'article six, cette décision est notifiée au propriétaire du bâtiment et peut,
dans les 60 jours de sa notification et selon les modalités déterminées
par règlement du gouvernement, faire l'objet d'une demande de révision.»
Le commentaire. Cet article prévoit la
possibilité de demander la révision de la cote de performance environnementale
attribuée par le ministre en application du deuxième alinéa de l'article six.
Et je vous lis maintenant l'article sept,
tel que proposé par un... par un amendement : Remplacer l'article sept de
la Loi sur la performance environnementale des bâtiments, proposé par l'article
un du projet de loi, par le suivant :
«Lorsqu'une cote de performance
environnementale est attribuée à un bâtiment en application du deuxième alinéa
de l'article six, cette décision est notifiée au propriétaire du bâtiment qui
peut, par écrit, demander au Bureau de réexamen institué... institué par l'article 78
de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement
et de sécurité des barrages, le réexamen de la décision dans les 30 jours
de sa notification.»
• (18 h 10) •
Commentaire. Cet amendement vise à confier
au Bureau de réexamen institué par la loi sur certaines mesures permettant d'appliquer
les lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages, le réexamen
des cotes de performance environnementale des bâtiments attribuées par le
ministre. Le Bureau de réexamen est une entité distincte de l'unité
administrative ayant attribué la cote de performance environnementale. Un autre
amendement modifiant l'article 79 de la Loi sur certaines mesures
permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des
barrages est requis pour pouvoir saisir le bureau de réexamen. Bref, tout à l'heure,
on mentionnait qu'il y avait un processus de réexamen. On avait un article sept
initial qui ne précisait pas les modalités d'application. Et là on vient
apporter ce degré de détail là avec l'amendement qui est proposé.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Les notes complémentaires ne sont pas... et n'ont pas suivi, là,
avec le document, là. Donc, je veux juste le mentionner, là, ils ont été lus,
mais nous, on n'y a pas accès. J'aurais aimé ça pouvoir les relire, parce qu'il
y a quand même beaucoup de détails qui ont été mentionnés. Donc, je ne sais pas
s'il est possible de les avoir, de nous les transmettre, ces notes-là. Ça, c'est
le premier élément.
M. Charette : C'est une
bonne... une bonne remarque. Je n'en étais pas conscient en faisant la lecture.
Pour cet amendement-là, c'est peut-être difficile, mais, pour les prochains
amendements, on tentera, là, d'avoir le commentaire à l'écran également.
Mme Dufour : Je comprends,
mais est-ce que... est-ce qu'on les a? Est-ce qu'on peut nous les transmettre?
Parce qu'il y a quand même beaucoup de détails... qui a été lu.
M. Charette : Oui, oui, on
peut transmettre au secrétariat, là, sans problème.
Mme Dufour : Pour que...
avant qu'on l'adopte, bien entendu.
M. Charette : Ah! bien...
bien, c'est-à-dire... avant qu'on l'adopte, on peut distribuer les copies
papier qu'on a.
Mme Dufour : Oui, ce serait
déjà ça.
M. Charette : ...on ne
passera pas par le secrétariat.
Des voix : ...
Mme Dufour : Alors, j'ai
peut-être une première question. Ça concerne... en fait, parce que, là, il y
avait l'article sept, le huit et le neuf qui... qui traitaient...
Mme Dufour : ...la demande de
révision. Là, on a changé le terme «demande de révision» par «réexamen». Dans
l'article 9, on parlait du Tribunal administratif du Québec. Là, on semble
parler plutôt du bureau de réexamen. Donc, c'est une nouvelle entité, en tout
cas, que moi, je n'avais pas entendu parler. On avait un 60 jours. Là, on
parle de 30 jours. Donc, c'est quand même beaucoup de changements, là.
Est-ce qu'on peut nous expliquer pourquoi tous ces changements?
M. Charette : Vous allez
voir, par la suite, il va avoir un autre amendement. Les articles 8 et 9,
ils tomberaient, tout simplement, avec l'adoption de l'article 7 amendé.
Donc, on oublie les autres dispositions, là, c'est réellement le bureau de
réexamen qui va avoir cette responsabilité-là. Donc, dans le prochain
amendement, on va tout simplement retirer les articles 8 et 9, là,
auxquels la collègue fait référence.
Mme Dufour : O.K. Par contre,
précédemment, on donnait 60 jours, là, on baisse à 30 jours. C'est
court, c'est... Déjà, 60 jours, ça m'apparaissait court, là, on est à
30 jours. C'est très très, très court.
M. Charette : Bien, en fait,
c'est juste pour... ce n'est pas l'argumentaire, c'est juste pour dire :
On veut aller en réexamen. Mais ce n'est pas l'argumentaire comme tel, c'est
juste lever la main pour dire : On veut aller en réexamen. Mais c'est la
façon de procéder, là, au ministère de l'Environnement à travers le bureau de
réexamen.
Mme Dufour : Oui, mais
c'est... Là, on est en train de créer quelque chose de complètement nouveau,
des cotes où on ne sait pas la nature de qu'est-ce qui va sortir au bout du
compte. Il y a... On va avoir plein d'ingrédients, ça va donner une côte, puis
lui, il va sortir quelque chose, une recette, puis ça va être différent pour
chacun des bâtiments, puis, avant qu'on soit capable de réaliser si cette
cote-là fait du sens ou pas, ça va peut-être prendre plus que 30 jours,
particulièrement au départ, au début phase 1, où là on est dans l'inconnu
total. On n'est pas dans quelque chose qu'on fait déjà, là, on est dans quelque
chose qui, présentement, n'existe pas. Donc, je veux bien croire qu'on se
réfère à quelque chose, bureau du réexamen des barrages, là, mais là on est
dans une... complètement une nouvelle, une nouvelle en... tu sais, formule
qui... 30 jours pour lever la main, faut-il encore qu'on sache qu'on a
raison, qu'on a besoin de lever la main, puis, avant de s'en rendre compte, ça
va peut-être prendre plus que 30 jours, là.
M. Charette : C'est des
commentaires pertinents. Deux éléments de réponse. L'exercice de cotation ne se
fera pas à l'insu du propriétaire, donc, qui va prendre part à cet exercice-là,
il va savoir qu'il va avoir une cote d'attribuée, il va savoir qu'il a des
responsabilités à assumer. Donc, ce n'est pas comme si c'est... Ce n'est pas
une lettre à la poste qu'il va recevoir un matin pour dire : Vous êtes
coté X. C'est une procédure à laquelle le propriétaire sera associé et c'est
une procédure qui n'est pas sanctionnable pendant un certain nombre d'années.
Pour les bâtiments 1 000 dont il est question dans la première phase,
on parle de sanction à partir de 2029. Donc, ce n'est pas... ce n'est pas parce
qu'il a un avis de cotation que s'il n'est pas conforme, qu'il a la sanction le
lendemain matin, là. Il y a réellement un délai de conformité sur quelques
années. Donc, ce n'est pas de 30 jours et la contravention est dans la
poste, là. Pour les 1 000 premiers bâtiments, on parle de 2029,
vraisemblablement, là, pour la partie sanctionnable.
Mme Dufour : Mais, dans ce
cas, s'il n'y a pas d'urgence, pourquoi limiter ça à 30 jours? Pourquoi
l'avoir changée, alors qu'on prévoyait 60 jours?
M. Charette : ...
Mme Dufour : Pourquoi l'avoir
réduit à 30 jours?
M. Charette : Bien, c'est
deux instances différentes. Comme je le mentionnais tout à l'heure, le bureau
de réexamen, dans sa procédure... pas uniquement pour ce volet-là, pour tout ce
qui était assujetti au bureau de réexamen, c'est un délai de 30 jours qui
est applicable.
Mme Dufour : Mais ça pourrait
être plus. On a juste à écrire 60 jours puis ça serait 60 jours. Je
veux dire, on le précise ici, là, c'est... Donc, à... Précédemment, on avait
60 jours dans la loi. Évidemment, les groupes n'ont pas commenté. Si on
leur avait dit qu'ils avaient eu 30 jours, peut-être qu'on aurait eu des
commentaires. Là, on... C'était 60, donc il n'y a pas eu... à ma connaissance,
il n'y a pas eu de groupe qui ont commenté le 60 jours, mais ils n'ont pas
demandé de le réduire à 30 non plus, là.
M. Charette : Si on regarde
de l'article 9, qu'on va abroger tout à l'heure, là : «Le recours
devant le Tribunal administratif du Québec doit être formé dans les
30 jours qui suivent la notification de la décision contestée.» On était
aussi à 30 jours à ce moment-là...
Mme Dufour : Non.
M. Charette : Donc, le
60 jours auquel... Ah! c'est à l'article...
M. Charette : ...le 7, donc
juste le relire dans sa version initiale, donc : «Lorsqu'une cote de
performance... est attribuée... cette décision est notifiée au propriétaire du
bâtiment et peut, dans les 60 jours et selon... par règlement, faire l'objet
d'une demande de révision», versus 9. Donc, c'est le recours. En fait, le
recours devant le tribunal administratif était à 30 jours, et là le recours
devant le bureau de réexamen est à... en fait, à 30 jours, et le recours devant
le tribunal, le bureau de réexamen, est à 30 jours aussi.
Mme Dufour : En fait, c'est
vraiment l'article 7, là, qui parle des 60 jours. La demande de révision peut
être faite dans les 60 jours de sa notification, de la cote. Et là, par la
suite, c'est s'il y a une... s'il y a une contestation devant le tribunal, là,
après ça, le recours doit être fait dans les 30 jours, mais, au départ, il y
avait 60 jours, là, pour contester.
Des voix : ...
M. Charette : Mais la
question est très, très pertinente. Je veux juste m'assurer qu'on donne la
bonne réponse à la collègue.
Des voix : ...
M. Charette : Avec le
consentement des collègues, on pourrait passer la parole à notre juriste pour
expliquer la distinction.
Le Président (M. Jacques) : Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Jacques) : Est-ce
que vous pouvez vous nommer et donner votre titre, s'il vous plaît?
Mme Poissant (Noémi) : Certainement.
Merci. Donc, Noémie Poissant, je suis avocate au ministère de la Justice. En
fait, le 30 jours, c'est quelque chose, là, bon, qui est cohérent avec le reste
du corpus, là, qu'on applique en environnement. Donc, dans les 30 jours, la
personne va pouvoir faire état, là, de son intention, en fait, de sa demande,
là, de demander le réexamen de la cote qui lui a été attribuée et présenter les
grandes lignes. Mais, après ça, quand on se déplace de loi, parce que le bureau
de réexamen, lui, est institué sous la loi... et là le titre est un peu long,
là, mais là, M. 11... 11.6, pardon, on voit, là, à l'article 80, que le bureau
de réexamen, là, va donner au demandeur l'occasion de présenter ses
observations. Donc, la personne va quand même pouvoir présenter, tu sais, en
extra, dans le fond, là, de la demande qu'il va avoir présentée dans les 30
jours, elle va pouvoir présenter des observations supplémentaires, là, puis
compléter son dossier, au besoin, avant qu'il y ait une deuxième décision qui
soit rendue.
• (18 h 20) •
Mme Dufour : Et ça, c'est
quoi, le délai pour compléter le dossier comme c'est mentionné?
Mme Poissant (Noémi) : Il y
a... pardon, donc il n'y a pas de... Je suis en train de vérifier, là,
rapidement. Il n'y a pas de délai qui est inscrit dans la loi. Je ne sais pas,
je pourrais peut-être faire une vérification, là, si jamais il y a un délai,
mais j'ai l'impression que ça dépend vraiment plus, là, des circonstances, dans
le sens où, tu sais, est-ce que la personne ra beaucoup de pièces à ramasser ou
elle dit : Bien, je vais présenter des arguments puis, finalement, elle ne
revient pas, là? À un moment donné, le bureau de réexamen, lui, il faut... il
va falloir qu'il rende une décision. Mais il n'y a pas de délai inscrit dans la
loi sur le... délai pour compléter le dossier, là.
Mme Dufour : O.K. Donc, juste
pour comprendre la mécanique, le 30 jours qu'on propose ici, c'est pour lever
la main puis dire : Bien, moi, j'aimerais que je sois réexaminé, ouvrir un
dossier. Là, le bureau du réexamen ouvre le dossier et là il demande des pièces
supplémentaires, et là ça pourrait prendre deux, trois, quatre mois pour
fournir ces pièces supplémentaires là, il n'y a pas vraiment de délai, là.
Mme Poissant (Noémi) : Habituellement,
on parle du délai raisonnable pour compléter le dossier. Donc, ça va être
applicable, tu sais, en fonction de la jurisprudence et de, peut-être, la
complexité de la preuve, là, que l'administré veut compléter, mais c'est... la
norme, c'est le délai raisonnable, donc je n'ai pas de délai ferme, là, à vous
indiquer, là.
Mme Dufour : Non,
effectivement, puis c'est quelque chose de nouveau, donc il n'y en a pas, de
jurisprudence, probablement, sur ça, spécifiquement. Donc, c'est quelque chose
qui n'a pas été fait encore, donc, normalement il ne devrait pas y avoir de
jurisprudence encore sur ça, précisément, mais ça viendra, éventuellement.
Mais plus tôt, dans l'article 8 original,
on... on disait «la demande de révision doit être traitée avec diligence», donc
c'est, j'imagine, un peu le délai raisonnable, mais là c'était par rapport au
tribunal ou au gouvernement. Là, on est par rapport aux... dans le fond, aux
citoyens, au corporatif, là, qui serait visé, là. Donc, c'est...
Mme Dufour : ...le
renversement, en fait, il est quand même important, là. Et alors que,
précédemment, on donnait quand même 60 jours pour lever la main puis dire;
Bien, on voudrait une demande de révision. Donc, c'est ça, j'essaie de
comprendre pourquoi... Je comprends qu'on a voulu peut-être s'aligner avec ce
qui se faisait déjà, mais on avait prévu 60 jours, pourquoi on n'a pas maintenu
le 60 jours, tout simplement.
M. Charette : Je dois avouer,
là, c'est des modalités avec lesquelles je me familiarise en même temps que les
collègues. Ce que je comprends, le 60 jours, c'était aussi pour déposer
l'argumentaire, alors que là, on a 30 jours, on lève la main puis, après, on
prend le temps nécessaire pour le faire. Donc, pas certain que c'est plus pénalisant,
au contraire, ça laisse plus de temps à l'intimée de donner suite... en fait,
de donner suite à sa volonté, là, de réexamen. Parce que, dans le 60 jours, il
fallait que le dossier soit présenté, en même temps, le bureau de réexamen, ce
sont ces façons de procéder dans les différents plans, dans les différents
champs d'application, c'est un 30 jours. La même chose, on lève la main puis,
ensuite, vous prenez le temps de bien présenter votre dossier.
Mme Dufour : Est-ce qu'on...
puis je ne sais pas comment ça se passe présentement, mais est-ce qu'on peut
encourager des groupes à lever la main plus vite, pour être sûrs de ne pas être
pénalisés, pas perdre le 30 jours, puis que, finalement, par la suite, ils
prennent le temps de vraiment analyser tous les paramètres de la cote, et puis,
par la suite, finalement, dire : Bien, je n'ai pas de contestation ou...
M. Charette : On va le voir
avec l'expérience compte tenu des quatre années, là, de non sanctionnable.
Mais, en même temps, étant donné que, comme je disais, la cotation ne va pas se
faire par surprise à l'insu du propriétaire, le propriétaire devra faire partie
de l'exercice, devra fournir vraisemblablement des informations, et tout ça.
Donc, ça ne sera pas une surprise, là, cette not- là qu'il va recevoir ou le
fait de recevoir une note. Si, à la lecture, il pense qu'il est laissé dans
l'évaluation qui a été faite, c'est là où il signifie, puis ensuite il prend le
temps d'argumenter sa position.
Mme Dufour : Peut-être une
précision sur le quatre ans non sanctionnable, quatre ans non sanctionnable, à
travers l'hypothèse qu'en 2025 ces 1000 bâtiments là auront une cote, mais le
règlement n'a pas été fait encore. On ne connaît pas encore tous les
paramètres, et ça va quand même prendre un certain temps avant d'obtenir toutes
ces informations-là. D'ailleurs, je n'ai pas souvenir du délai qu'on donnait
pour obtenir tous ces détails-là pour être capable d'établir la cote, mais
est-ce qu'on pense vraiment que c'est réaliste qu'en 2025, dans un an, les
cotes soient établies pour les 1000 bâtiments?
M. Charette : ...1000
bâtiments, des bâtiments de l'État, des bâtiments publics. En même temps, on
est en début 2024. Moi, je suis confiant qu'on puisse présenter, présenter le
projet de règlement au cours de la présente année, 2025, ça va jusqu'au 31
décembre 2025. Donc, on a deux ans essentiellement, ou à peu près, là, deux ans
moins un mois et quelques jours, donc, pour arriver à mettre en place et à
appliquer la réglementation, ça nous semblait irréaliste, je dirais, d'emblée.
C'est pour ça que 2025, pour nous, pour cette première phase là, semble la
bonne référence, 2026 en sera une autre, 2027 ensuite, mais avec un intervalle
de presque deux ans, je pense que c'est tout à fait réaliste.
Mme Dufour : L'Ontario,
semble-t-il, a pris cinq ans pour atteindre les 25 000... 25 000 pieds carrés,
les bâtiments de 25 000 pieds carrés et plus pour établir cette cote-là pour
l'ensemble, c'est ce que BOMA nous a mentionné. Donc. Je crois que peut-être
que vous êtes très optimiste, mais on le verra à l'usage.
L'autre questionnement que j'avais, vous
avez mentionné que les 1000 bâtiments incluaient les bâtiments de l'État, comme
si ça venait les exclure, mais ma compréhension, c'est qu'ils devraient aussi
faire partie — on devrait être exemplaire, l'État — devraient
être les premiers, en fait...
M. Charette : Ils font
partie...
Mme Dufour : ...donc le
volume n'est pas moindre, là.
M. Charette : Exact. Et
peut-être juste une... peut-être un élément de réflexion par rapport à ce que
nous disait BOMA, qui met de l'avant...
M. Charette : ... une
initiative très, très louable, mais ça demeure volontaire. Donc, quand c'est
volontaire, c'est plus long et c'est... Bah! c'est plus long, avoir le volume
nécessaire, puis quand c'est volontaire, c'est souvent les bons élèves qui se
posent en volontaires parce qu'ils savent qu'ils sont de bons élèves puis
veulent que ça soit reconnu, alors que, là, ce n'est pas limitatif aux bons
élèves, c'est en fonction du... de la superficie du bâtiment qu'ils seront
assujettis ou pas, là. Donc, ça... Ça va prendre moins de temps pour avoir
autant de... de pieds carrés, de mètres couverts qu'une norme volontaire.
Mme Dufour : Donc, je
comprends qu'en Ontario, c'était volontaire?
M. Charette : Ontario?
Bien, c'est-à-dire, je faisais référence à... à ce que les gens de Bowman
disaient. Je ne me souviens plus si c'était une... Parce que Bowman nous
parlait de ses... de ses...
Mme Dufour : ...
M. Charette : Oui, mais
de ses normes de certification qui étaient... qui étaient volontaires. Je ne me
souviens plus où elles s'appliquaient spécialement. Si c'est Ontario, c'est
Ontario, mais ça demeurait volontaire.
Mme Dufour : ...volontaire.
Et ce qu'ils nous ont mentionné, c'était dans un mémoire. Ils nous
mentionnaient qu'en Ontario la norme, qui n'était pas volontaire, avait pris
cinq ans avant d'être, tu sais, applicable à l'ensemble des... des bâtiments de
25 000 pieds carrés et plus.
M. Charette : Cinq ans.
Ça, c'est... Honnêtement, c'est une référence que je n'ai pas en tête.
Mme Dufour : Donc, cinq
ans. C'est pour ça qu'ils nous disaient que le délai envisagé semblait peu
réaliste par rapport à l'expérience ontarienne.
M. Charette : Moi, je
faisais plutôt référence à un autre élément de leur présentation sur le
hors-norme. Donc, je confondais, là, peut-être deux aspects de leur
présentation. Et comme je le mentionnais, on est... On bénéficie de
l'expérience des autres. Ce n'est peut-être pas... Je ne suis pas en mesure de
comparer personnellement l'expérience ontarienne, là. Ce n'est peut-être pas
exactement les mêmes modalités d'application. Peut-être qu'ils n'avaient pas
les quatre années non plus à leur disposition pour... pour se conformer avant
que ça soit sanctionnable. Je ne suis pas en mesure, là, personnellement, de
comparer les deux... ces deux aspects là.
Mme Dufour : Je vais
vous référer à la page 7 de leur mémoire. La réglementation actuelle de
l'Ontario pour le premier aspect de ce projet de loi, soit la divulgation des
données énergétiques, aura nécessité cinq ans, de 2018 à 2023, pour obtenir des
données complètes du parc immobilier de plus de, pardon, 50 000 pieds
carrés. Donc, pas les 25 000. Donc, l'Ontario, ce n'est pas la même...
• (18 h 30) •
M. Charette : Je vous
dis, c'est... Je veux dire, c'est... c'est pertinent, là, de nous rappeler cet
aspect-là du mémoire. Ce que je ne sais pas, par contre, c'est s'ils se sont
donné les mêmes moyens que nous. Nous, en obligeant les distributeurs d'énergie
à rendre disponible cette information-là, peut-être qu'on sauve des...
Peut-être qu'on sauve des années, là. Je ne sais pas si l'expérience ontarienne
impliquait une obligation de divulgation, ce qui est notre... ce qui est notre
cas, là, au Québec.
Mme Dufour : Oui. Je
vous avoue que je pensais que plutôt votre ministère devrait connaître cette
information-là plutôt que moi, là.
M. Charette : En fait,
je...
Mme Dufour : J'imagine
que votre ministère a regardé l'expérience ontarienne.
M. Charette : Mais je ne
prétends pas que la collègue a l'information non plus. Ce n'était pas... Ce
n'était pas un reproche. Je dis que, moi, je ne sais pas si l'Ontario a obligé
les distributeurs d'énergie. Et on a un avantage aussi sur l'Ontario, c'est
qu'on a deux distributeurs d'énergie en position de monopole, ce qui n'est pas
le cas en Ontario. Donc, on a des cartes qui nous aident vraisemblablement. Et
l'expérience ontarienne a certainement été évaluée, là, par le ministère. Donc,
tant mieux si on profite de l'expérience des autres pour aller plus vite. On a
clairement des... des avantages à notre disposition, notamment, là, la
situation de monopole des distributeurs d'énergie, contrairement à l'Ontario.
Mme Dufour : Oui, tout à
fait. Mais par contre, les informations qu'on demande vont bien au-delà de
seulement l'énergie, là. On demande énormément de détails pour établir la carte
qui ne sera pas...
M. Charette : Encore là,
juste pour...
Mme Dufour : ...qui ne
sera pas simple à obtenir sur l'ensemble des bâtiments. Ce n'est qu'une ligne,
l'énergie, par rapport à l'ensemble des éléments qu'on veut avoir pour établir
la cote.
M. Charette : Peut-être
juste... Il faut être prudent pour ne pas inquiéter les gens qui nous écoutent.
On se donne de larges pouvoirs, mais même tout à l'heure, j'ai insisté pour
dire à plusieurs reprises qu'il n'est pas acquis qu'on va demander tout ce que
l'on aura le droit de demander. Donc, c'est pour ça que la comparaison n'est
peut-être pas applicable, là, à ce niveau-là.
Mme Dufour : Ça, c'est
l'enjeu quand on est... tout, tout se fait par règlement. On ne peut pas
supposer ce qui sera décidé l'année prochaine. Ce que je peux juste constater,
c'est que le projet de loi, lui, prévoit énormément d'éléments...
18 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...je suis
convaincu qu'elle sera d'accord avec l'idée de : on se donne toutes les
possibilités et ensuite on retient les applications qui sont les plus
pertinentes en termes de résultats attendus. Mais on se donne les possibilités.
Mais l'article 4, à travers son commentaire, le mentionnait très clairement, on
ne demandera rien qui n'est pas requis d'être demandé.
Mme Dufour : Mais non, je ne
partage pas l'opinion donc j'aimerais juste qu'on ne me mette pas des mots dans
la bouche, là. Donc, de dire : Je suis convaincue que vous allez d'accord,
non, je pense qu'on aurait pu venir préciser tout ça et être précis. Si on sait
déjà quels vont être les éléments, les variables qu'on va prendre en compte
pour établir une cote, bien, c'est ces éléments-là qu'on devrait voir. S'il y a
six éléments sur 10 qui sont... qui ne seront pas requis, bien, pourquoi on les
mentionne?
M. Charette : C'est-à-dire,
je ne sais pas comment la collègue travaille, moi, je vais parler pour
moi-même, dans ce cas-là, moi, j'aime avoir le plus large spectre de
possibilités possibles, et, ensuite, on choisit parmi les possibilités que l'on
a. Mais je ne veux pas me freiner, à ce moment-ci, et la réglementation sera
déterminée en fonction des besoins que l'on aura pour arriver à nos fins. Mais
je ne veux pas me priver de possibilités, à ce moment-ci. On dit : Il faut
aller plus vite, il faut bien faire les choses, donc, pour ça, il faut avoir
des moyens. Et on dit, hein, des occasions de travailler une loi, là... on ne
fait pas la LQE... Juste, personnellement, au fil des cinq dernières années, j'ai
travaillé à l'intérieur de la LQE, dans différents projets de loi, mais là c'est
une nouvelle loi que l'on crée, donc c'est tout, tout, tout nouveau. Donc, on
ouvre toutes les portes et, par la suite, on regardera les avenues, là, qui
sont les plus probantes pour arriver aux fins, là, qui sont celles du projet de
loi.
Mme Dufour : Je comprends,
mais on ne peut pas, aujourd'hui, dire que tout ce qui est mentionné là ne
servira pas. Alors, quand moi, je regarde, je vous dis : Il y a énormément
d'informations qu'on semble vouloir aller chercher. Quand je vois des
réactions, comme dit... bien, non, mais c'est exagéré, bien, ils sont dans le
projet de loi quand même, là. Alors, demain matin, ça pourrait... le règlement
pourrait inclure chacun de ces éléments-là, et il y a beaucoup, beaucoup d'éléments.
On est dans les équipements, les...
M. Charette : Les
possibilités... Exact, et, pour moi, c'est une bonne nouvelle, de se donner des
possibilités, mais, pour ce qui est de la réglementation, on regardera avec les
parties prenantes impliquées. Je vous parlais tout à l'heure d'une
collaboration, là, qui va devenir de plus en plus étroite avec la Régie du
bâtiment. On ne mettra rien qui n'est pas nécessaire dans la réglementation,
mais les portes sont ouvertes, ou les possibilités sont présentes pour avoir
ces outils-là, au besoin, tout simplement.
Mme Dufour : ...d'autres
questions.
Le Président (M. Jacques) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. J'aimerais ça, revenir sur l'amendement, pour mieux comprendre le
rôle du bureau de réexamen, juste pour détailler. Je regardais en même temps la
loi sur certaines mesures lui permettant d'appliquer la loi en matière d'environnement,
là, il y a plusieurs... comment je peux le dire, la façon dont c'est écrit, là,
dans l'article 78 et 79 de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer
la Loi sur... différentes lois en environnement, c'est beaucoup des mesures
pécuniaires, c'est beaucoup des sanctions pécuniaires, c'est-à-dire, quand une
personne reçoit un avis du ministère de l'Environnement, il s'en va... c'est-à-dire
il s'en va contre un règlement quelconque, là, ou il n'y a pas... il y a des
exemples d'arrêt d'un appareil ou d'un équipement, ou interdire la vente si j'ai
des mesures... tu sais, il y en a beaucoup, beaucoup, mais plusieurs... c'est
quand même explicite, là, je pense, dans l'article 79, c'est des sanctions
administratives pécuniaires imposées en vertu de la présente loi.
Donc, moi, je veux mieux comprendre le
rôle du bureau de réexamen, parce que l'attribution d'une cote de performance,
peut-être c'est de mon côté, mais je veux juste entendre le ministre, je ne le
vois pas comme une simple mesure pécuniaire. C'est assez complexe. Donc,
comment il voit le rôle du bureau de réexamen pour être capable... Après, on
parlera de délai, là, mais pour être capable de réévaluer ceci, est-ce qu'il y a
plus de ressources qui vont être accordées? Quels sont les changements qui ont
été faits à cet égard-là?
M. Charette : Bien, peut-être
rappeler, dans un premier temps, le ministère de l'Environnement, c'est un
ministère de contrôle, donc une multitude de règlements qui donnent la
possibilité de sanctionner le...
M. Charette : ...non-respect
d'une réglementation. Donc, c'est un ministère de contrôle. Donc, à l'intérieur
du ministère, on a cette entité-là, qui permet à toute personne qui est prise
en défaut ou qui selon le ministère est prise en défaut de répondre et de
défendre sa cause, en quelque sorte, si jamais elle s'estime lésée. Donc, c'est
le bureau, là, qui a cette responsabilité-là. Pour différentes mesures
applicables au ministère, pas l'ensemble, mais pour certaines, donc, ils sont
habitués des procédures de réexamen, voire d'appel. L'expertise, elle est là.
L'important, puis c'était mentionné dans le commentaire, l'important, c'est que
ça ne peut pas être la même entité qui a à octroyer la cote. Il faut qu'il y
ait une indépendance entre l'entité qui octroie la cote... c'est-à-dire qui a
réglementé l'octroi d'une cote versus l'entité qui permet de réexaminer la...
Mais, pour ce qui est des ressources, il n'y a pas d'enjeu ou d'inquiétude, et
l'expertise est là aussi au sein, là, de cette entité-là, et, petite
confidence, je comprends que c'est une entité qui est très heureuse de recevoir
ce mandat-là.
Mme Zaga Mendez : Tant mieux
pour le bureau, et je veux juste vous entendre, parce que vous avez parlé des
contrôles. Alors là, je ne suis pas ni pour ni contre. Mais, comment je
l'interprète, c'est que la cotation de performance environnementale, si on la
voit avec l'esprit de ce bureau, qui est un bureau de contrôle, là, d'application
des sanctions... C'est ça que je veux mieux comprendre, peut-être. Allez-y.
M. Charette : Je me suis
peut-être mal exprimé. Ce n'est pas le bureau de réexamen qui est une instance
de contrôle, c'est le ministère de l'Environnement qui est un ministère de
contrôle à bien des égards, là, s'assurer du respect de notre réglementation à
tout égard. Donc, le bureau de réexamen, ce n'est pas une instance de contrôle,
c'est une instance qui permet aux parties de signifier leur désaccord, là, par rapport
à une décision qui aurait été rendue.
• (18 h 40) •
Mme Zaga Mendez : Et quelle
est, selon vous, la motivation pour contester? Parce que c'est bien que le
bureau s'en charge. Un propriétaire qui reçoit une cote avec laquelle il n'est
pas d'accord, il décide d'aller contester. Mais c'est quoi, la motivation
d'aller chercher... Parce que, quand je regardais en même temps les sanctions,
il y en a... il y a des sanctions pour... puis on va en parler, là, il va y
avoir des sanctions dans la loi pour la transmission des documents. Mais est-ce
qu'il y en a, une sanction, pour avoir ou pas une cote? Est-ce qu'il y en a,
une sanction, pour avoir ou pas une cote qui est plus performante qu'une autre
dans un certain secteur à un moment donné? Parce que, moi, je veux comprendre
quelle est la motivation pour la personne d'aller contester. Si on conteste,
c'est comme une note, n'est-ce pas? Je n'ai pas passé l'examen, je vais
contester. Ou est-ce qu'on va compter... Ou est-ce qu'on ouvre aussi la
contestation pour : J'aurais dû être coté plus haut, et finalement je suis
coté plus bas? Puis quelle est la motivation pour les gens de le faire si,
finalement, s'ils sont cotés plus bas, il n'y a pas vraiment des sanctions ou
des choses... ni des amendes à payer?
M. Charette : C'est une bonne
question, puis la précision du collègue est importante aussi. Ce n'est pas
uniquement le propriétaire qui serait en défaut qui aurait intérêt à faire une
demande de réexamen. Un propriétaire qui passe, je vais le dire comme ça, entre
guillemets, a quand même intérêt à avoir peut-être une meilleure note. Donc,
s'il s'estime non pas lésé, mais s'il estime que la cote qu'il a obtenue n'est
pas suffisamment haute, il pourra faire appel au bureau de réexamen aussi pour
s'assurer d'avoir la cote qu'il pense être légitime d'avoir. Donc, ce n'est pas
uniquement dans une perspective d'éviter une sanction administrative
pécuniaire, c'est aussi... Parce qu'on le voit, là, il va y avoir un certain
marketing autour de la cote d'un bâtiment. Pour certains propriétaires, ça va
devenir un élément de référence, ça va devenir un élément de promotion de son
bâtiment. Donc, s'il estime qu'il a et qu'il devrait avoir une cote plus
élevée, il pourra aussi se référer, là, au bureau de réexamen.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Dernière question juste de concordance, parce que, là, j'ai compris le rôle,
j'ai compris... Parfait. En ce qui concerne l'article 79 de la Loi sur
certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et
de sécurité des barrages — j'ai l'article devant moi — juste
pour comprendre, c'est quand... Est-ce qu'on le fait dans le cadre de cette
loi...
Mme Zaga Mendez : ...l'amendement,
ou est-ce que vous allez...
M. Charette : ...les huit et
neuf?
Mme Zaga Mendez : Non, les...
un autre amendement modifiant l'article 79 de la Loi sur certaines
mesures. Je veux juste comprendre l'amendement qu'on fait en ce moment, c'est
bien sûr dans le cadre du projet de loi pour l'article sept. Après ça, on nous
annonce, dans le commentaire, qu'il va y avoir un autre amendement qui va être
fait à l'article 79. Puis peut-être je suis juste dans les détails, là,
mais bien comprendre ce qu'on fait là, dans l'article 79, comment c'est écrit,
à moins que je n'aie pas la version la plus à jour, là, on nous réfère à
l'article 17 de la loi. Ça fait que, là, je me dis... je me permets un peu
de... qu'est-ce qui a changé, où, puis comment le mandat allait être mis à jour
dans l'application actuelle.
Le Président (M. Jacques) : Merci
beaucoup. Me Poissant. Est-ce qu'il y a consentement? Consentement.
Mme Poissant (Noémi) : Oui.
Donc, en fait, l'article 79, il y a un autre amendement qui va être
proposé plus loin, en fait, là, pour aller inscrire explicitement le réexamen
des cotes, là, dans ses tâches, en fait.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Pour moi, ça répond, même que... Bref, dans l'article 79, il réfère à
l'article 17 pour l'ensemble des détails, là, à moins que je me trompe. Si
je me trompe, c'est vous la juriste, Mme.
Mme Poissant (Noémi) : Non,
mais je vais quand même prendre le temps, là. De mémoire, en fait, là, c'est
que l'article 17, ce sont les avis d'exécution. Donc, dans le fond, le
bureau de réexamen, en ce moment, peut réexaminer les sanctions administratives
pécuniaires qui sont imposées. Il peut aussi réexaminer les avis d'exécution
qui vont être imposés, puis là il va pouvoir aussi faire la cote. En fait,
réexaminer la cote.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
C'est bon. Ça répond à ma question.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
Mme la députée de Verdun. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Donc...
Merci, M. le Président. Donc, j'aimerais peut-être juste refaire le processus
de comment ça se passerait s'il y avait contestation de la cote. Donc, il y a
une cote établie, lève la main pour dire : Non, je ne suis pas tout à fait
d'accord avec la cote établie. Et là, à partir de ce moment-là, qu'est-ce qui
se passe? Qu'est-ce qui se passe? Et on peut juste me l'expliquer parce que je
vais avoir des questions par la suite.
M. Charette : Comme la
collègue l'a mentionné, il y a un temps jugé raisonnable qui sera donné à la
partie... je dis, défenderesse, je ne sais pas si c'est le bon terme, mais...
la personne qui s'estime lésée, et, par la suite, une fois le dossier complété,
bien, c'est le bureau de réexamen qui va déterminer si la personne qui fait la
procédure avait raison ou pas, et ce sera la cote qui sera confirmée, là, le
cas échéant.
Mme Dufour : Donc, et donc
là, il y a une décision qui est rendue pour dire : Bon, la décision... la
cote était correcte ou elle devrait être modifiée. Il n'y a plus de
contestation possible, donc, au tribunal administratif du Québec, s'il y a
mésentente avec le bureau de réexamen.
M. Charette : Si on va dans
la loi elle-même, là, ce n'est pas... ce n'est pas la nôtre, mais celle qui
vient donner les pouvoirs du bureau de réexamen, on a l'article 80 qui
dit : «Après avoir donné au demandeur l'occasion de présenter ses
observations, et, s'il y a lieu, de produire des documents pour compléter son
dossier, le bureau de réexamen décide sur dossier, sauf s'il estime nécessaire
de procéder autrement, il peut alors confirmer la décision qui fait l'objet du
réexamen, l'infirmer ou la modifier.» Donc, c'est l'article 80, là, de
l'autre loi. Donc, le Bureau de réexamen a ces trois possibilités-là :
demander un réexamen, l'infirmer ou carrément la modifier.
Mme Dufour : Je vais répéter
ma question : Il n'y a plus de contestation possible au Tribunal
administratif du Québec pour les requérants?
M. Charette : ...oui,
après... c'est aussi possible de se référer, là, au... pardon, au Tribunal
administratif du Québec.
Mme Dufour : Mais, dans ce
cas là, pourquoi on enlèverait l'article neuf qui est... Parce qu'on est... on
nous disait que l'article sept remplaçait les trois articles, sept, huit et
neuf. L'article neuf parlait du... du recours au Tribunal administratif du
Québec.
M. Charette : ...c'est
couvert dans la loi elle-même, mais c'est pour ne pas que le tribunal
administratif du Québec soit la première instance qui reçoit la doléance. On
sait que c'est un tribunal qui est déjà extrêmement sollicité. Donc, si on peut
faire cette première étape là et éviter un certain pourcentage. Je ne dis pas
qu'il n'y en a pas du tout qui se retrouveront au tribunal administratif, mais
tout ce qu'on aura évité d'y envoyer, ça va être un gain, là, pour le tribunal
administratif...
M. Charette : ...la section
II, là, sur le Tribunal administratif du Québec, la procédure est aussi
détaillée, là. C'est les articles précédents au 90 que je mentionnais, là, donc
85, 86, 87. Mais c'est une instance qui est déjà très, très sollicitée, donc on
va faciliter, en quelque sorte, la démarche, et peut-être éviter un certain
pourcentage de recours à ce tribunal-là.
Mme Dufour : ...donc, le
recours au Tribunal administratif du Québec est déjà prévu et encadré dans la
loi qui traite du bureau... du réexamen. O.K., parfait. À ce moment-là...
Excusez, j'avais une autre question, mais là elle vient de me sortir de la
tête.
Le Président (M. Jacques) : Est
ce qu'il y a d'autres interventions à l'amendement à l'article 7 de la loi,
édicté?
Mme Dufour : Pourquoi...
c'est ça... on l'avait prévu à l'origine, dans la loi, puis que là, on le
retire? Tu sais, pourquoi on l'avait inclus à l'article 9 si ça existait déjà,
ce recours-là? Je veux juste bien comprendre, là.
M. Charette : Bien, on va le
voir avec l'abrogation proposée des articles 8 et 9. On permet toujours le
recours au tribunal, mais, comme je mentionnais, on va, possiblement, éviter un
certain nombre de références. Mais c'est déjà une procédure, là, dans la loi,
qui est établie, tout recours au Tribunal administratif du Québec. Et ça,
c'est... bien, en fait, c'est la loi dont on parle, là, la Loi sur certaines
mesures permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et de
sécurité des barrages. Il y avait déjà un recours au tribunal, là, qui était
possible, mais on ne veut pas que ce soit la première instance, pour le
décharger un petit peu. Mais à partir du moment où la personne maintient sa
volonté d'y recourir, parce qu'elle n'est pas satisfaite de ce que le bureau de
réexamen aura fait, la personne a la possibilité, là, d'y recourir.
• (18 h 50) •
Mme Dufour : Mais c'est juste
que là, les gens qui vont lire cette loi-là, là, on dit : il faut aussi
que vous lisiez la loi sur les barrages, la sécurité des barrages. C'est ce
qu'on va leur dire, là.
M. Charette : Ce n'est pas...
Bien, en fait, ce n'est pas uniquement la loi sur la sécurité... C'est un
processus d'appel, en quelque sorte, donc c'est au mérite.
Mme Dufour : Mais qui est
édicté dans une... la loi sur les...
M. Charette : Oui, la loi
s'appelle... Bien, il y a le volet sécurité des barrages...
Mme Dufour : C'est ça.
M. Charette : ...mais ce
n'est pas le seul nom de la loi. Mais, encore là, si la personne est satisfaite
du travail du bureau de réexamen, elle n'aura pas à recourir au Tribunal
administratif du Québec, qui aurait été, autrement, son premier recours. Donc,
si on peut éviter ce recours-là devant ce tribunal-là, on aura fait des gains,
là.
Le Président (M. Jacques) : D'autres
interventions concernant l'amendement à l'article 7?
Mme Dufour : ...un
amendement, mais j'ai une question sur l'amendement.
Le Président (M. Jacques) : Sur
l'amendement à l'article 7.
Mme Dufour : Oui, parce que
l'amendement introduit le concept du bureau de réexamen, qui n'était pas dans
la loi. Donc, on fait référence, dans la loi, là, la loi sur certaines mesures,
bon, en matière de sécurité de barrages, que... À l'article 78, on dit, là,
comment est institué le bureau de réexamen puis on dit : «Le ministre
désigne les personnes faisant partie de cette unité — l'unité de
bureau de réexamen — lesquelles doivent relever d'une unité distincte
de celle de qui relèvent les personnes qui prennent les décisions visées par un
réexamen.» Et donc, là, ce que je voudrais comprendre : Qu'est ce que ça
implique, et particulièrement pour les bâtiments de l'État qui auront une cote?
M. Charette : ...c'est ce que
je mentionnais dans le commentaire, c'est une bonne chose, et c'est nécessaire
que ce soit une instance distincte. Il faut qu'il y ait cette indépendance-là.
Par exemple, le sous-ministériat à l'efficacité énergétique, qui est
responsable de l'application, là, de ce projet de loi, n'est pas la même unité
que le bureau de réexamen. C'est le même ministère, oui, parce que c'est à
cause de l'organigramme, au ministère de l'Environnement, mais deux unités
différentes, pour ne pas qu'il y ait de conflits d'intérêts. C'est-à-dire...
M. Charette : ...l'unité qui
établit les normes et pas celle qui juge si le propriétaire s'y est conformé ou
pas, là. Il pourrait y avoir un biais. Donc, c'est une unité différente, là,
qui aura... qui relève du bureau de réexamen.
Mme Dufour : D'accord. Et
comment on s'assure, tu sais, les... Je comprends que c'est une unité
distincte, là, mais les groupes qui vont être traités... Le bureau de réexamen,
je comprends qu'il sert à plus, il ne servira pas qu'à ça, là, il sert à
plusieurs autres éléments. Donc, est-ce qu'il est possible, à ce moment-là,
qu'un demandeur se retrouve au bureau de réexamen, mais avec deux dossiers
distincts, mais vraiment complètement distincts, puis là, à ce moment-là,
est-ce que ça devrait être deux... comment je pourrais dire, les membres de
ceux qui vont faire la révision soient... ce ne soient pas les mêmes?
M. Charette : C'est-à-dire,
c'est tout à fait possible. En même temps, ça devient hypothétique, mais
techniquement possible qu'un promoteur se retrouve pour deux dossiers
différents au bureau de réexamen. Tout comme c'est possible qu'un promoteur se
retrouve avec deux dossiers différents devant le Tribunal administratif du
Québec, tout comme c'est possible que quelqu'un qui est accusé d'une infraction
x se retrouve... de deux infractions x se retrouve devant la Cour du Québec. Ça
fait que, oui, c'est possible, effectivement.
Mme Dufour : Mais la
distinction, c'est qu'au Tribunal administratif du Québec, ça ne sera pas le
même juge, et donc c'est pour ça, mon questionnement par rapport au bureau de
réexamen. Est-ce que c'est un groupe ou une personne ou il y a plusieurs et ça
varie d'une journée à l'autre, c'est...
M. Charette : Il y a... bien,
c'est-à-dire, ce sont des gens avec un background juridique, d'une part, mais
il y a plus qu'une personne, là. Donc, si... c'est effectivement techniquement
possible. S'il pouvait avoir impression de conflit d'intérêts ou quoi que ce
soit, les responsables, les gestionnaires pourraient très bien dire : On a
un même individu ou même compagnie avec deux dossiers distincts, donc on va
s'assurer que ce soient... par des personnes différentes. C'est tout à fait
possible, ça sera à la discrétion, là, des gestionnaires, là, du bureau.
Mme Dufour : En tout cas,
moi, je tiens à ce que ça soit dit, le 30 jours... écho pour lever la main.
Donc, ça, c'est quelque chose qu'avant, comme je disais, on prévoyait 60. Je ne
sais pas, je ne pense pas qu'on va présenter un amendement, mais ça m'apparaît
court.
Le Président (M. Jacques) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement à l'article 7? Il n'y
a pas d'intervenant, donc est-ce que l'amendement à l'article 7 de la loi
édictée est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Jacques) : Adopté.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 7 amendé de la loi
édictée?S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 7 amendé de la loi
édictée est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Jacques) : Adopté.
L'Article 8 et 9. M. le ministre.
M. Charette : Je vais les
lire...
Le Président (M. Jacques) : Consentement?
Est-ce qu'il y a consentement pour lire l'article 8 et 9 ensemble?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Jacques) : Consentement.
M. Charette : ...gentil. Donc,
le 8 :
«La demande de révision doit être traitée
avec diligence après avoir donné au demandeur l'occasion de présenter ses
observations et s'il y a lieu de produire des documents pour compléter son dossier.
La personne chargée de la révision décide sur dossier, sauf si elle estime
nécessaire de procéder autrement. Elle peut alors confirmer la décision qui
fait l'objet de la révision, l'infirmer ou la modifier. La décision doit être
écrite, motivée, notifiée avec diligence au demandeur, elle doit mentionner le
droit du demandeur de contester la décision devant le Tribunal administratif du
Québec.»
Le commentaire. Cet article encadre la
procédure relative à la révision administrative des décisions d'attribution de
cote par le ministre. Il prévoit ainsi que la révision d'une telle décision se
fait sur dossier, c'est-à-dire sans audition, considérant que la personne aura
eu l'occasion de présenter ses observations et de produire des documents au
soutien de celles-ci. Il prévoit par ailleurs que le demandeur d'une révision
puisse contester la décision de révision devant le Tribunal administratif du
Québec et être informé de cette possibilité. Le contenu de cette disposition
prévoit les obligations...
M. Charette : ...applicable en
matière de justice administrative prévue aux articles 4 et 7 de la Loi sur la
justice administrative.
C'était le 8. Le 9 :
«Le recours devant le Tribunal
administratif du Québec doit être formé dans les 30 jours qui suivent la
notification de la décision contestée.
«Le Tribunal peut confirmer, infirmer ou
modifier la décision contestée.»
Et le commentaire. L'article 9 prévoit que
le délai pour porter appel de la décision de révision est de 30 jours suivant
la notification de la décision contestée, et que le Tribunal administratif du
Québec peut confirmer, infirmer ou modifier la décision de révision contestée.
Je vais maintenant vous lire l'article qui
vient amender ces deux articles là. Donc, ce serait, tout simplement, de :
Retirer les articles 8 et 9 de la Loi sur la performance environnementale des
bâtiments proposée par l'article 1 du projet de loi.
Et le commentaire. En raison de
l'amendement proposé à l'article 7 du projet de loi, ces deux articles peuvent
être retirés, puisque les éléments qu'ils visaient sont déjà couverts à la Loi
sur certaines dispositions permettant d'appliquer les lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Juste pour bien comprendre... Bien, avec la Loi sur... excusez-moi,
là... certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages, le bureau de réexamen, il y a...
il rend sa décision, et là il y a le recours devant le Tribunal administratif
du Québec qui est toujours possible. Les délais qui sont prévus dans cette
loi... En tout cas, je ne l'ai pas devant moi, là, c'est... je n'avais pas
prévu de lire cette loi-là au complet. Donc, quand est-il des délais pour
contester au Tribunal administratif du Québec?
M. Charette : On a, à
l'article 84... c'est la section I, je pense... c'est : «Une décision du
bureau de réexamen peut, dans les»... En fait, c'est la raison pour laquelle
l'article 7 donne moins de détails que les articles 8 et 9, parce que c'est
déjà dans la loi. Donc, l'article en question précise, là : «Une décision
du bureau de réexamen peut, dans les 30 jours de sa notification, être
contestée par la personne visée par la décision devant le Tribunal
administratif du Québec.»
• (19 heures) •
Mme Dufour : Parfait. Et les
délais, généralement, pour donner un retour de la part du Tribunal administratif
du Québec, est-ce que c'est encadré aussi? Parce que je vois que ça continue,
les articles 85...
M. Charette : ...du tribunal
de répondre à la...
Mme Dufour : Oui.
M. Charette : Ça, je n'ai pas
l'information... Oui, en fait, l'article 81 : «La demande de réexamen doit
être traitée avec diligence.»
Mme Dufour : Oui, c'est ça,
c'est ce qu'on avait à l'article 8 précédemment. Mais comment c'est défini,
«avec diligence»?
M. Charette : J'imagine qu'il
y a une procédure une jurisprudence qui s'est développée avec les années. C'est
d'y aller sans retard indu. Mais je ne sais pas s'il y a eu des jugements qui
sont venus confirmer ce qu'est une décision diligente là, je ne pourrais pas
vous dire.
Mme Dufour : O.K. Donc, on
n'a pas idée des délais que ça pouvait représenter.
M. Charette : On me dit
que... Bien, en fait, c'est une précision. Sans que ce soit légalement inscrit,
l'objectif administratif est entre trois et six mois, là, pour donner une réponse.
Mme Dufour : Ah! tout de
même, hein, trois à six mois.
M. Charette : C'est
l'objectif pour se conformer à l'esprit, là, d'une réponse diligente.
Le Président (M. Jacques) : ...d'autres
commentaires sur l'amendement? Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui. Donc,
je comprends qu'avec cet amendement on se réfère aux articles 81, 82, 83, 84 de
la Loi sur les mesures permettant d'appliquer les lois en environnement. Moi,
je trouve ça intéressant, là, je ne suis pas contre le fait que la décision en
réexamen est publiée sur le site Internet du ministère du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs, elle va être rendue publique.
Auparavant, ce n'était pas le cas, ce n'était pas l'intention, puis, maintenant,
ça l'est, pour l'ensemble des bâtiments. Parce que là, juste se mettre dans
l'esprit qu'on va... puis on souhaite que ce soit élargi à le plus de bâtiments
possibles, puis c'est tant mieux. Donc, est-ce que cette mesure-là
s'appliquerait aussi lorsqu'on va commencer à aller de plus en plus dans des
bâtiments à moyenne taille? Est-ce que c'est...
19 h (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...avec le
consentement du propriétaire? Est-ce que vous voyez un enjeu? Moi, je trouve ça
intéressant qu'on ait un exercice de transparence, mais comment vous voyez le
déploiement de cette mesure-là pour des bâtiments à plus petite taille?
M. Charette : On n'est pas
rendus à ce... pour ces étapes-là, on n'est pas rendus à ce degré-là d'affirmation
d'orientations. On pourra s'en reparler dans un an, peut-être, et...
Mme Zaga Mendez : ...on
verra. Mais c'est juste qu'on donne l'opportunité à quelqu'un qui va en
réexamen... Je ne suis pas en train de dire que toutes les cotes vont être
publiques, là, ça va être... Donc, si quelqu'un décide d'aller en réexamen,
puis on applique la loi, la décision de la réexamination... la prise en
considération ou pas va être rendue publique... Donc, j'ai la bonne
compréhension. O.K.
Le Président (M. Jacques) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur... Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Bien,
juste... La députée de Verdun pose une question par rapport au caractère
public, mais il y a quand même le fait qu'on a des prévisions plus loin, là,
pour, dans certains cas, maintenir l'information non publique. Et d'ailleurs...
Et d'ailleurs je ne sais pas s'il y a une possibilité de contester, contester
qu'est-ce qui est caractère public ou non, parce qu'il pourrait y avoir des
groupes qui ne seraient pas définis, inclus dans la loi, plus loin, puis qui
pourraient vouloir que ça reste non public. Et le recours, lui, va rendre ça
public, effectivement.
M. Charette : La question est
très pertinente. On est en train de valider la réponse, à savoir si tous les
jugements du TAQ sont publics.
Des voix : ...
M. Charette : Parfait. On...
Juste pour ne pas induire les collègues en erreur, là, parce que ce n'est
pas... ça ne relève pas de notre ministère, on fait la vérification et on vous
revient. Mais, a priori... impression personnelle, je peux me tromper, mais les
décisions du TAQ seraient publiques. Mais on va vous le confirmer, là, le plus
rapidement possible.
Mme Dufour : Merci.
Le Président (M. Jacques) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement aux articles 8 et 9? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement aux articles 8 et
9 de la loi édictée sont adoptés... est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Jacques) : Adopté.
Donc, ceci abroge les articles 8 et 9 de la loi. Passons maintenant, M. le
ministre, à l'article 10.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc :
«10. Le gouvernement peut, par règlement,
établir des normes en matière de performance environnementale des bâtiments,
lesquelles peuvent prendre la forme de normes en matière de travaux de
construction ou celle d'une cote de performance environnementale.
«Les normes peuvent varier notamment en
fonction des paramètres visés au règlement pris en application des
sous-paragraphes a à d du paragraphe 1° et du sous-paragraphe a du paragraphe 4°
du premier alinéa de l'article 6.
«Ce règlement doit prévoir des normes
particulières pour les bâtiments suivants :
«1° un immeuble classé ou cité en
application de la Loi sur le patrimoine culturel;
«2° un immeuble patrimonial, au sens de la
loi, situé dans un site patrimonial classé, déclaré ou cité en application de
cette loi; et
«3° un immeuble inscrit dans un inventaire
visé au premier alinéa de l'article 120 de cette loi; et
«4° un immeuble situé dans le site
patrimonial national déclaré par cette loi.»
Le commentaire : L'article 10
prévoit l'habilitation pour le gouvernement de fixer des normes en matière de
performance environnementale des bâtiments. Ces normes pourraient notamment
prendre la forme de travaux de construction de cote de performance
environnementale à atteindre.
Les travaux de construction sont définis
par le dernier alinéa de l'article 2 comme incluant les travaux de
fondations, d'érection, de rénovation, de réparation, d'entretien, de
modification ou de démolition d'un bâtiment ainsi que l'installation ou le
remplacement total ou partiel des équipements dont est doté de ce bâtiment. À
titre d'exemples, ces travaux pourraient viser l'isolation du bâtiment, le
remplacement des portes et fenêtres de celui-ci ainsi que le remplacement de
son système de chauffage, voire d'une simple composante de celui-ci afin de le
rendre plus efficace. Ces normes pourraient aussi prévoir des échéances pour
effectuer les travaux de construction en question, et les normes qui seraient
prévues dans un règlement pris en application de cette habilitation pourraient
par ailleurs prendre la forme de cote de performance à atteindre dans un délai
donné...
M. Charette : ...à titre
d'exemple, un bâtiment ayant une cote de performance F8 pourrait avoir à
se rendre à la cote D7 dans un délai déterminé. Et certains bâtiments
requièrent que la réglementation prise en application de cet article... en
raison de leurs particularités patrimoniales. C'est le cas de certains
bâtiments visés par la Loi sur le patrimoine culturel, auxquels le troisième
alinéa de l'article 10 réfère.
Le Président (M. Jacques) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 10? Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Peut-être, j'aimerais entendre le ministre sur quelles seraient les
particularités prévues, distinctes pour les immeubles patrimoniaux.
M. Charette : Certains cas,
ça pourrait être carrément des exemptions, et ça, je reviens souvent à
l'exemple français. Dans certains cas, c'est carrément impossible d'appliquer
leur propre réglementation, parce que ça viendrait altérer la caractéristique
qui fait de ce bâtiment-là un bâtiment patrimonial. Donc, j'y vais à l'extrême,
là, mais, dans certains cas, ça pourrait prendre la forme d'une exemption
d'assujettissement.
Mme Dufour : Comme... mais
comment qu'on déterminerait ça à... tu sais, je comprends qu'on a... on a
certains éléments, mais les inventaires des... tu sais, quand on parle d'un
immeuble inscrit dans un inventaire visé, là, on parle de milliers de bâtiments
versus... tu sais, ce n'est pas tous les bâtiments qui sont égaux là, dans les
inventaires, là. Puis ça, je les connais bien, parce que c'est... J'étais là
quand on l'a fait à Laval. Tu sais, un bâtiment de 300 ans, ce n'est pas
équivalent d'un bâtiment de 1940, par exemple. Donc, comment on va distinguer
ça?
M. Charette : À partir du
moment où il y a une classification de patrimonial, on pourrait dire... et là
c'est la réglementation qui va le déterminer, mais on pourrait dire, par
exemple : On ne vient pas altérer le système d'isolation ou on ne vient
pas... on ne vient pas imposer un système x d'isolation, parce que ça viendrait
dénaturer le bâtiment patrimonial ou qu'est-ce qui fait sa caractéristique.
Donc, c'est le genre d'élément, là, qui pourrait être mentionné dans la... dans
la réglementation. Et actuellement, puis ça, c'est quelque chose, là, que l'on
suit de près, c'est un des éléments problématiques en France justement. Si on a
un certain nombre de bâtiments patrimoniaux au Québec, on peut penser... en
fait, on devine qu'en France, ils en ont beaucoup, beaucoup plus. Donc,
c'est... il ne faut pas dénaturer le bâtiment patrimonial, donc les exigences
pourraient être différentes, là, pour ce type de bâtiments là.
• (19 h 10) •
Mme Dufour : Effectivement,
mais comment on va distinguer les bâtiments patrimoniaux entre eux? Parce que,
comme je disais, ils ne sont pas tous équivalents, il y en a qui sont plus
récents, mais qui sont quand même considérés patrimoniaux et qui... l'isolation
pourrait être refaite, par exemple, plus aisément que des bâtiments avec de la
brique. Tu sais, des fois, il y en a un que j'ai vu, là, c'est à peu près ça de
large, là, le mur de briques, là, c'était... on ne touche pas à ça, c'est
évident. Donc, comment on va les distinguer? Parce qu'on ne peut pas prendre
bâtiment par bâtiment ou... c'est... Il y a trop de bâtiments patrimoniaux au
Québec, là. Il va falloir se donner une façon de travailler, une règle, là,
générale.
M. Charette : Dans le calcul
de la cote, c'est un exemple, là, parce qu'il peut y en avoir plusieurs, là,
mais dans le calcul de la cote, on pourrait exempter l'élément qui, autrement,
serait pénalisant pour le bâtiment. Si on sait que c'est son isolation qui est
problématique, bien, le volet isolation de la cote environnementale pourrait
être exempté, mais c'est réellement la réglementation. Est-ce que... parce
qu'il y a des catégories, la collègue a bien raison. Est-ce que ça va être
une... est-ce que ça va être une précision par catégorie ou par type de système
d'isolation ou par type... c'est là où le travail de co-création avec les
partenaires va nous guider, là, sur l'application la plus.... la plus... la
plus réaliste. Mais on veut soigner notre patrimoine et on ne veut pas altérer,
là, ces caractéristiques. Donc, ça va prendre la forme d'exemption, là, dans
certains cas.
Mme Dufour : Non, tout à
fait. Puis il y a même... au niveau des portes et fenêtres, par exemple, bien,
il y a beaucoup... Il y a plusieurs réglementations municipales, en fait, qui
obligent à remplacer par l'équivalent, qui est souvent en bois, qui n'est pas
le plus... tu sais, qui n'est pas le plus efficace côté énergétique, mais
qui... si on veut garder les éléments patrimoniaux, bien, on ne peut pas comme
se mettre à mettre des cadres en aluminium. Donc... Donc, il y a ça, il faut
absolument que ça soit pris en considération, c'est évident.
Et j'aimerais aussi comprendre, parce
qu'on dit : Un immeuble inscrit dans un inventaire visé au premier alinéa.
Un inventaire visé...
Mme Dufour : ...là, ce qu'on
fait référence, c'est les inventaires des villes, si je ne me trompe pas, là.
On dit : «un immeuble inscrit dans un inventaire visé au premier alinéa de
l'article 120 de cette loi.» Puis là on parle de la Loi sur le patrimoine
culturel. Donc, si je ne me trompe pas, là, ce sont les bâtiments qui sont des
inventaires faits par les MRC, là, ou les villes et... mais là ce que je
voudrais voir... Parce qu'il y a quand même des bâtiments patrimoniaux qui sont
patrimoniaux, mais qui ne sont pas nécessairement dans un inventaire pour
toutes sortes de raisons, parce que l'inventaire n'a pas encore été fait, parce
qu'ils ont été oubliés. Est-ce qu'il y aura une possibilité, pour les
propriétaires de ces bâtiments-là, d'avoir une exception pour eux également?
Puis là je peux vous donner, là... j'en ai 120, bâtiments, à Laval, qu'on avait
oubliés dans notre inventaire. Tu sais, c'est un exemple.
M. Charette : Je dirais que
ça va être à travailler avec le ministère de la Culture, là, dans ces cas-là,
que, même si ce n'est pas classé en bonne et due forme, qu'il y a sans doute
une meilleure idée de l'existence de ces bâtiments-là. Donc, le ministère de la
Culture, là, pour ce volet-là, sera assurément un partenaire, là, dans
l'élaboration de la réglementation.
Mme Dufour : Sauf que je ne
le vois pas, tu sais, dans les éléments, je... Ce que vous voulez dire, c'est
que, dans le règlement, il pourrait avoir d'autres exceptions qui ne seraient
pas prévues ici. Il faudrait le prévoir, il faudrait le prévoir. Parce qu'il y
en a quand même plusieurs, il y a beaucoup de villes qui n'ont pas fait
d'inventaire, plusieurs MRC qui n'ont pas encore complété leur inventaire,
puis, quand ils le font, bien, comme je dis, des fois, ils... ce n'est pas
complet.
M. Charette : On n'a pas
l'expertise du ministère de la Culture sur cet enjeu-là. Donc, c'est au
ministère de la Culture de s'assurer que ce qui est patrimonial ou classé... Je
comprends qu'il y a des cas de...
Mme Dufour : Mais ce n'est
pas le ministère de la Culture, M. le ministre, qui établit ces inventaires-là,
ce sont les villes, les MRC. Donc, ce n'est pas le ministère de la Culture qui
aura la capacité de dire, ce bâtiment-là en fait partie ou pas, il devrait être
dedans ou pas, ce sont les villes et les MRC.
M. Charette : Mais c'est le
ministère de la Culture qui établit les règles, de ce qu'on ne fait pas à ce
niveau-là. Nous on...
Mme Dufour : C'est les
villes, ce n'est pas le ministère.
M. Charette : ...on connaît
des exemptions possibles sur des bâtiments qui sont...
Le Président (M. Jacques) : Je
vous remercie pour votre collaboration. Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mercredi 14 février 2024, à 8 heures, où
elle se réunira en séance de travail.
(Fin de la séance à 19 h 15)