Journal des débats de la Commission des transports et de l'environnement
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
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Le
vendredi 1 avril 2022
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Vol. 46 N° 27
Interpellation du député de Jean-Lesage au ministre des Transports sur le
sujet suivant : La place centrale du projet de tramway pour assurer une offre
de transport collectif efficace dans la Ville de Québec et ses banlieues et pour
lutter contre les changements climatiques
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Intervenants par tranches d'heure
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Grondin, Agnès
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Zanetti, Sol
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Julien, Jonatan
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Julien, Jonatan
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Grondin, Agnès
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Boutin, Joëlle
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Arseneau, Joël
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Proulx, Marie-Eve
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Zanetti, Sol
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Julien, Jonatan
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Grondin, Agnès
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Boutin, Joëlle
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Rizqy, Marwah
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Proulx, Marie-Eve
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Julien, Jonatan
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Grondin, Agnès
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Boutin, Joëlle
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Rizqy, Marwah
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Zanetti, Sol
9 h 30 (version révisée)
(Dix heures une minute)
La Présidente (Mme Grondin) :...Je déclare la séance de la Commission des transports et
de l'environnement ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'interpellation du député de Jean-Lesage au ministre des Transports sur le
sujet suivant : La place centrale du projet de tramway pour assurer une
offre de transport collectif efficace dans la Ville de Québec et ses banlieues
et pour lutter contre les changements climatiques.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Caron (Portneuf) est remplacé par Mme Boutin
(Jean-Talon); M. Reid (Beauharnois) est remplacé par Mme Proulx
(Côte-du-Sud); Mme Melançon (Verdun)...
10 h (version révisée)
La Secrétaire : ...est
remplacée par Mme Rizqy (Saint-Laurent); et Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacée par M. Zanetti (Jean-Lesage).
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la secrétaire. Je
comprends qu'il y a entente afin que l'opposition officielle intervienne lors
de la quatrième, cinquième et sixième série d'interventions, et que la
troisième opposition intervienne lors de la deuxième série d'interventions.
Nous débutons par les déclarations d'ouverture. M. le député de Jean-Lesage et
porte-parole du deuxième groupe d'opposition, responsable de la région de la
Capitale-Nationale, vous avez la parole pour 10 minutes.
M. Zanetti : C'est... Je me
lève ou je reste assis...
La Présidente (Mme Grondin) :Restez assis.
M. Zanetti : O.K., parfait.
Bonjour, tout le monde. Alors, je vous remercie de participer, de répondre à l'invitation,
évidemment, pour discuter tramway aujourd'hui. Je veux commencer par parler du
dernier rapport du GIEC, parce que c'est, pour moi, un argument de plus pour
dire que c'est urgent qu'on passe à l'acte dans le dossier du tramway, sans
ingérence évidemment, dans la gestion de la ville de Québec par rapport à ce
développement de transport en commun important.
En ce moment, là, la crise climatique, ça
devrait être une priorité absolue pour tous les gouvernements, partout sur la
Terre. Pas quelque chose de vraiment important, là : une priorité absolue.
Parce qu'on est dans une époque où il y a du monde qui se disent :
Évidemment, il est trop tard pour enrayer les changements climatiques, qui sont
commencés. Il n'est peut-être pas trop tard pour en limiter suffisamment...
pour limiter les dégâts, mais il faut faire tout ce qu'on peut, absolument
tout, pas tout ce qu'on peut à l'intérieur d'une certaine zone de confort. Vraiment,
il faut faire tout ce qu'on peut.
Et je veux nous rappeler, là, les...
comment on le disait, les conclusions du dernier rapport du GIEC, qui est sorti
récemment, il y a quelques semaines, un rapport, donc, le rapport du GIEC, qui
a été construit par... fait par 90 scientifiques, provenant de 36 pays,
qui ont contribué à la rédaction. Sommaire de 36 pages destiné aux
décideurs, donc ça... ça s'adresse à nous, carrément. 270 personnes, provenant
de 67 pays, ont aidé, aidés de 675 collaborateurs... ont préparé le
rapport complet. On parle de 62 418 commentaires, provenant d'experts
et de représentants gouvernementaux, que le GIEC a reçus avant la publication
officielle du rapport.
L'étendue et l'ampleur des effets des
changements climatiques sont plus importantes que prévu dans... que prévu dans
les dernières évaluations du GIEC, qui étaient déjà catastrophiques, là, c'était
alarmant au plus haut point. Le rapport note qu'il y a, et je cite, «des
dommages substantiels et des pertes de plus en plus irréversibles dans les
écosystèmes terrestres, d'eau douce, côtiers et marins de haute mer. Entre 3,3
et 3,6 milliards d'êtres humains vivent déjà dans un contexte très
vulnérable aux changements climatiques. Les changements climatiques affectent
déjà la santé physique et mentale de nombreuses populations partout dans le
monde. Des maladies humaines et animales, dont des zoonoses, font leur
apparition dans de nouvelles régions.»
«Des progrès ont été réalisés en matière d'adaptation
aux changements climatiques, mais ceux-ci sont insuffisants», juge-t-on. «Les
mesures déployées sont trop souvent à petite échelle, et conçues pour répondre
aux impacts actuels et aux risques à court terme. Les mesures déployées sont
aussi davantage axées sur la planification que sur leur mise en œuvre.» Le
rapport indique que la fenêtre d'opportunité se rétrécit rapidement pour faire
face à l'urgence climatique. Une fois que la hausse moyenne des températures
atteindra 1,5 °C, chaque pourcentage supplémentaire rendra l'adaptation
plus difficile et aussi, inutile de le mentionner, beaucoup, beaucoup plus
coûteuse. Alors, j'aimerais, Mme la Présidente, déposer ce rapport, là, ici, le
rapport du GIEC, donc ça vous sera acheminé par courriel, parce que je trouve
que c'est important d'en prendre acte.
Ce qui se passe avec les changements
climatiques, ça se passe de... de façon moins fulgurante qu'une vague de COVID
mais les conséquences sont tout autant, sinon plus catastrophiques et,
potentiellement, irréversibles. Alors, il faut vraiment qu'on fasse tout ce qu'on
peut. Et faire tout ce qu'on peut, tous les gouvernements doivent le faire.
Puis à notre échelle, ici, au Québec, concernant la Capitale-Nationale, tout ce
qu'on peut, ça veut dire vraiment, là, tout faire pour non seulement ne pas
retarder le projet de transport structurant, mais, si c'était possible, même l'accélérer,
mais, bref, faire en sorte qu'il soit livré dans les temps prévus sans
modifications supplémentaires. Puis chaque nouvelle demande de modification ou
chaque nouvelle condition mise au financement entraîne des retards inévitables,
puis les retards, c'est plus de 270 000 $ par jour de retard, et à
peu près 100 millions par année. Alors, c'est énorme, tu sais, on ne peut
pas se permettre ça, c'est coûteux.
Et j'aimerais <donc...
M. Zanetti :
...par
jour de retard, et à peu près 100 millions par année. Alors, c'est énorme,
tu sais, on ne peut pas se permettre ça, c'est coûteux.
Et j'aimerais >donc,
aujourd'hui, profiter de ce temps-là pour rappeler les raisons pour lesquelles
ce projet-là est important, pour nous rappeler, là, l'importance de ce
projet-là, puis à quel point il va être bénéfique pour la capitale nationale.
Donc, c'est, évidemment, un projet qui est au cœur de la transition écologique
et, aussi, économique de notre capitale nationale. J'entendais, ce matin même,
des représentants du milieu économique de Québec dire à quel point ils
attendaient le tramway, que ça allait être un facteur qui allait être positif
pour attirer de la main-d'oeuvre à Québec, pour pouvoir... pouvoir, justement,
être compétitifs avec les autres grandes villes.
On se rappellera que la ville de Québec
est la seule ville au Canada, de cette taille-là, qui n'a pas de réseau
structurant. Et, quand les gens choisissent de dire : Je vais aller faire
ma vie à quelque part, je vais me trouver un emploi, quand ils savent qu'il y a
un métro, quand ils savent qu'il y a un tramway ils se disent : Ça va
couper mes frais de transport. C'est intéressant, ça améliore la qualité de vie,
ça enlève le stress, le transport en commun, par rapport à la voiture et à la
congestion. Alors, c'est quelque chose qui est attractif, c'est quelque chose
qui favorise la mobilité de la main-d'oeuvre dans une ville. C'est quelque
chose, aussi, qui favorise le bassin de recrutement pour une entreprise, parce
qu'elle peut recruter du monde qui viennent de plus loin s'il y a, justement,
un accès au transport en commun, et que c'est facile. Ça lui permet de ne pas
tout dépenser son terrain en stationnement. Ça sauve des coûts sociaux
absolument phénoménaux, et ça a des impacts positifs sur la santé. Alors, ça,
c'est pour l'économie, là.
On a, ici, un milieu des affaires, à
Québec, qui est assez unanime pour dire : Ce projet-là, on en a besoin, ça
fait longtemps, il ne faut pas le ralentir, il faut l'accélérer, parce qu'on
est en pénurie de main-d'oeuvre. Québec doit attirer du nouveau monde, et puis,
ces gens-là, ça va faire une différence. Il ne faut pas qu'ils soient plus
attirés par... par Montréal à cause que, justement, il y a un transport en
commun plus développé. Il faut qu'on soit compétitifs, il faut qu'on passe par
là, puis ça va être bon pour tout le monde.
• (10 h 10) •
L'autre... Un autre argument, là, c'est
que, basé sur l'implantation des tramways qu'on a vus ailleurs dans le monde,
ça va créer une hausse d'achalandage importante, l'arrivée du tramway, une
hausse d'achalandage dont... de plusieurs millions de transports par jour...
pas par jour, par année. Par jour, c'est un peu optimiste. J'essaie de
retrouver le chiffre exact, là, ce ne sera pas très long. Bon, je ne le
retrouve pas tout de suite trop facilement, puis je ne veux pas... je veux...
Donc, disons, ce chiffre-là est sous réserve un peu. En fait, c'est
3,6 millions de passages, donc, par année que ça pourrait créer de plus,
comme achalandage, et ça, 3,6 millions de passages, bien, ça veut dire
beaucoup moins d'autos sur les routes. Beaucoup moins d'autos sur les routes,
là, ça veut dire plus de fluidité sur les ponts, ça veut dire plus de fluidité
sur la 40, qui ne refoulera pas, à 5 kilomètres-heure, jusqu'à la sortie Chemin
du Lac, à Saint-Augustin, où, justement, la ministre de la Capitale-Nationale
disait, l'autre jour, en Chambre, que c'est là qu'elle habitait, puis qu'elle
comprenait la situation des gens qui sont là. Bien, je dis : Moi aussi, je
la comprends. Moi, j'ai travaillé au Campus Notre-Dame-de-Foy, puis, tous les
matins, j'étais dans le sens inverse du trafic, puis je voyais les gens à côté
de moi, dans l'autre... jusqu'à Chemin du Lac, à 5 kilomètres-heure... ça
n'a pas de bon sens... sur la 40.
Donc, le transport en commun, avec les
stationnements incitatifs, les gens qui vont pouvoir prendre le tramway pour se
rendre jusque sur la colline Parlementaire, si c'est là qu'ils travaillent, ça
va avoir un impact significatif sur la congestion puis sur la mobilité des gens
de la périphérie de Québec. C'est donc quelque chose qu'on doit aller... qu'on
doit favoriser.
Puis la question... ça, je suis persuadé
que, de toute façon, le ministre est d'accord déjà, mais la question de la rue
partagée n'est pas un obstacle à ça, parce que ce tronçon-là de 500 mètres, là,
bien, c'est assez clair que, si on fait le tramway, l'impact positif sur la
congestion du transfert modal vers le transport en commun va être infiniment...
bien, pas infiniment, là, ça se chiffre, mais va être énormément plus grand que...
que les... disons, le ralentissement des quelques voitures qui vont passer à
20 kilomètres-heure sur un tronçon de 500 mètres, au centre-ville. Ça
n'aura, clairement, pas d'impact à Saint-Agapit, ça n'aura pas d'impact dans
Portneuf, si ce n'est un impact positif, parce qu'on va... on va favoriser un
transfert modal. Donc, voilà.
Un autre argument qu'on peut amener, c'est
la question de... Bien, j'ai, en fait, une image à vous montrer, là. Tu sais,
souvent, quand on dit : Une rue partagée de 500 mètres — j'ai
entendu ça, là — ça va créer de la congestion, ça va augmenter le
temps de transport... J'ai une image à vous montrer, là. Regardez, ça, c'est
1 000 personnes, O.K., qui se déplacent. Donc, pour transporter
1 000 personnes, là, ça prend quatre trams, 15 bus... bien, quatre <trams...
M. Zanetti :
...Donc,
pour transporter 1 000 personnes, là, ça prend quatre trams,
15 bus... bien, quatre >trams, ou 15 bus, ou encore,
625 autos. Puis ça, c'est des chiffres qui sont très conservateurs, parce
qu'on m'a dit que dans la réalité de la ville de Québec, ce serait plutôt
800 voitures, parce qu'il y a moins de covoiturage que dans la moyenne
nord-américaine. Alors, ce serait encore plus d'autos. Alors, quand moi, je
regarde cette affiche-là, je me dis : Qu'est-ce qui cause la congestion?
Tu sais, c'est, clairement, les voitures qui causent la congestion. Et l'idée,
là, c'est que ces automobilistes-là, là, si, pour chaque auto qui va...
La Présidente (Mme
Grondin) :Je vous...
M. Zanetti : ...chaque
conducteur qui va se retrouver... Ah! c'est terminé?
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci. Oui, c'est terminé.
Merci, M. le député, vous pourrez poursuivre. Je cède donc maintenant la parole
au ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles pour une période de
10 minutes.
M. Julien : Oui, merci.
Merci, Mme la Présidente. Un grand plaisir d'être ici avec vous, chers
collègues des trois partis d'opposition, également, mes collègues, ici, de la
banquette gouvernementale. Je suis heureux d'avoir l'occasion de faire le point
avec vous sur... sur le grand projet de transport collectif dans la grande
région de Québec et, également, sur le volet électrification des transports. Je
souhaite d'ailleurs — permettez-moi, Mme la Présidente — un
prompt rétablissement à mon collègue le ministre des Transports, qui ne peut
pas être avec nous ce matin. Comme vous le savez, je le remplace.
C'est un dossier qui me tient
particulièrement à coeur, et qui est important pour notre gouvernement, car,
comme vous tous, ce qu'on souhaite, au gouvernement c'est d'améliorer
durablement la mobilité, et, surtout, que cette amélioration soit au bénéfice
de tous les citoyens de la grande région de la Capitale-Nationale et,
également, là, naturellement, là, de Chaudière-Appalaches. On veut une
amélioration au bénéfice de tous ces citoyens-là. Ce sont les gens qu'on
représente, que je représente, que vous représentez, et c'est pour ça que ce
bénéfice-là doit être pour l'ensemble de ceux-ci.
Je suis très fier, je suis très fier, Mme
la Présidente, de la vision qui a été présentée par notre gouvernement en ce
qui a trait au transport collectif pour la région métropolitaine de Québec, le Réseau
express de la Capitale. Mme la Présidente, jamais un gouvernement n'a eu autant
d'ambition pour la grande région, jamais. Comme gouvernement, nous avons la
responsabilité d'intégrer tous les projets de transport collectif dans une
optique régionale. Je trouve important, aujourd'hui, de rappeler, justement,
les différentes composantes de notre vision, qui sont indissociables, qui
doivent être intégrées en complémentarité, justement, pour atteindre l'objectif
qu'on se fixe d'améliorer, de manière durable, la mobilité pour l'ensemble des
citoyens de la grande région.
Dans le cadre du REC, là, le Réseau
express de la Capitale — donc, dorénavant, je l'appellerai le REC — le
gouvernement du Québec mise sur deux axes de déplacement. On a l'axe nord-sud,
l'axe est-ouest. Et on doit le faire en complémentarité, Mme la Présidente. Et
il y a quatre grands projets, qui, mis ensemble... des grands projets de
transport collectif qui, déployés ensemble, vont nous permettre d'atteindre cet
objectif-là. On ne peut pas regarder seulement une partie de ce REC, qui n'est
pas... qui n'est pas, à lui seul, la solution intégrée de ce qu'on veut amener
pour la grande région de Québec.
Alors, les quatre grands éléments qui sont
à l'intérieur du REC, vous les connaissez, mais on va les rappeler. Il y a le
tunnel Québec-Lévis, avec une part de transport collectif. Il y a,
naturellement, la colonne vertébrale de l'axe est-ouest, qui est le tramway. Il
y a la desserte des banlieues de Québec, qui a toujours été, dans la
perspective gouvernementale et de notre gouvernement, un élément essentiel, c'est-à-dire
comment on peut desservir les citoyens qui ne sont pas sur l'axe tramway d'une
manière plus optimisée. Et il y a la desserte, également, sur la Rive-Sud, de
même nature, en transport collectif. Et c'est les liens entre ces quatre
éléments-là, ces quatre projets-là, qui font en sorte que, comme gouvernement,
on va atteindre l'objectif qu'on s'est donné d'améliorer l'efficience de la
mobilité dans la grande région de Québec, de la mobilité durable. Nous
entendons nous assurer que ces divers projets soient, justement, intégrés le
plus efficacement possible. C'est... c'est, justement, l'idée <derrière...
M. Julien :
...Nous
entendons nous assurer que ces divers projets soient, justement, intégrés le
plus efficacement possible. C'est... c'est, justement, l'idée>derrière
ce réseau, que chaque composante se complète, qu'elle se renforce, qu'elle s'optimise
et c'est l'ensemble des quatre composantes qui, ensemble, va atteindre les résultats
souhaités, et non pas une à une.
Vous savez, Mme la Présidente, on a
toujours été, et on le maintient, au gouvernement, favorables au projet de
tramway à Québec et on veut le réaliser, justement, en travaillant étroitement
avec la ville de Québec, comme on l'a toujours fait, comme on l'a toujours
fait. Le tramway s'inscrit, justement, dans le Réseau express de la Capitale,
avec, oui, le tunnel Québec-Lévis, puis ça fait partie d'une vision, comme je
mentionnais, régionale du transport de la grande région. Notre vision inclut,
effectivement, le centre-ville, où on est actuellement, le centre-ville de
Québec, mais ça inclut également Lévis, ça inclut les banlieues de Québec.
C'est cette vision d'équilibre qu'on doit chercher dans la mobilité durable
collective pour la région de Québec.
Moi, je suis un exemple, en réalité, de
citoyen de la région de Québec. J'ai 50 ans, j'ai toujours... je suis...
je viens de Québec, je demeure à Québec. Je suis né à Loretteville, j'ai grandi
à Lac-Beauport. J'ai fini mon adolescence puis l'âge adulte, une quinzaine
d'années, rue Père-Marquette, coin Belvédère, donc à 50 mètres de
René-Lévesque, une quinzaine d'années. J'ai eu mes enfants, je suis allé à
Val-Bélair, puis, maintenant, Neufchâtel-Lebourgneuf. Donc, dans la vie, les
citoyens d'une région évoluent et, dépendant de leurs aspirations, de leurs
enjeux, ils se mobilisent et ils changent d'endroit. J'en suis l'exemple. Et je
pourrais nommer plein d'exemples comme ceux-là.
• (10 h 20) •
Dans toutes ces situations-là, comme
citoyen de la grande région de Québec, j'ai le droit, j'ai le droit d'avoir
accès à de la mobilité collective durable de qualité, de pouvoir cheminer à
travers ce réseau-là. Alors, on ne peut pas regarder uniquement, dans un
faisceau très étroit, un seul projet. On doit l'élargir, pour répondre,
justement, aux préoccupations de l'ensemble de la population d'une grande
région.
Ah! on ne fera jamais l'unanimité, Mme la
Présidente, là. Ça, je comprends bien ça. Ce que je conçois, cependant, et je
crois que ça a été énoncé à la fois par nous... et tout le monde en convient,
le maire de Québec également, on doit travailler à l'amélioration de
l'acceptabilité sociale du projet. Ça a été nommé, ça a été redit. Il y a des
enjeux, à cet égard-là, à Québec. Refuser de le dire, c'est refuser de regarder
la vérité en face. Et on souhaite contribuer, comme gouvernement, en
collaboration avec la ville de Québec, à l'amélioration de cette acceptabilité
sociale pour un projet d'envergure comme le tramway, mais comme tous les
projets qui sont liés au Réseau express de la Capitale. Parce qu'à la fin, on
fait ça pour qui, Mme la Présidente? Pour qui on fait ces projets-là? Ce n'est
pas pour une idéologie. C'est pour améliorer, clairement, la qualité de vie des
citoyens qui habitent la grande région de Québec—Chaudière-Appalaches. Il ne
faut jamais se détourner de cette ambition-là et de cette responsabilité-là.
Donc, une condition de succès du projet
qu'on a devant nous, Mme la Présidente, est, clairement, de s'assurer que tous
les projets de transports collectifs qui font partie du REC, tous les projets
qui sont identifiés, en premier chef, le tramway, obtiennent cette
acceptabilité sociale, et on s'engage, comme gouvernement, à travailler à cette
augmentation de l'acceptabilité sociale.
Maintenant, pour l'émission des décrets,
il s'est dit plein de choses. Je réitère que les décrets seront émis à la date
qui a été convenue et prévue, le 6 avril prochain. On ne déroge pas de ça
et on sera au rendez-vous. Notre gouvernement, en réalité, souhaite que le
Réseau express de la Capitale soit mis de l'avant, qu'il réponde aux
aspirations des gens de toute la <région...
M. Julien :
...que
le Réseau express de la Capitale soit mis de l'avant, qu'il réponde aux
aspirations des gens de toute la >région de Québec. Et on veut une
approche équilibrée, justement, pour s'assurer que ce qui va être mis en place,
proposé, avec des investissements, nécessaires, de milliards de dollars, qu'on
ne fasse pas l'économie de s'assurer que ces projets-là obtiennent le maximum
d'acceptabilité sociale. Sinon, clairement, on ne jouerait pas notre rôle
d'élus de représenter les citoyens qui nous font confiance. Alors, c'est
là-dessus qu'on va travailler, avec la ville de Québec, dans les prochaines
semaines pour s'assurer qu'on aille de l'avant avec tous ces projets.
La Présidente
(Mme Grondin) :...M. le ministre.
Nous allons débuter la période d'échange. Donc, M. le député de Jean-Lesage,
vous avez la parole pour cinq minutes.
M. Zanetti : Je vous
remercie, Mme la Présidente. Alors, j'ai bien entendu la déclaration
d'ouverture du ministre et j'ai... ça soulève quelques questions. D'abord, bon,
je suis bien content de voir que le décret va être signé le 6 avril, et
que le gouvernement entend tenir le cap là-dessus, sur cet engagement, sur
cette promesse, mais, évidemment, ici, ce qui est la question fondamentale,
c'est : Allez-vous le signer sans nouvelles conditions, sans poser de
nouvelles conditions par rapport à la rue... le projet de rue partagée sur
René-Lévesque? C'est parce que le maire de Québec, clairement, entend livrer
son projet en écoutant les consultations citoyennes qui ont été faites, en
mettant une rue partagée. Donc, allez-vous le lui permettre? C'est ça l'enjeu,
finalement, ici. Nous, ce qu'on veut, c'est un décret le 6 avril, oui,
pour ne pas avoir de retard, mais un décret qui respecte le champ de compétence
de la ville de Québec à réaliser ce projet-là.
Le gouvernement a déjà mis énormément de
conditions par rapport à ce projet-là. Des arguments de dire : Ah! c'est
de la saine gestion, on est un gros bailleur de fonds, c'est normal qu'on mette
des conditions, je comprends, mais ça a été fait. Il y a eu plusieurs
conditions qui ont été énoncées... et ces conditions-là ont toutes été
respectées. Et là il ne faut pas en ajouter des nouvelles, parce que ça, c'est,
vraiment, retarder les choses, et ça nuit au projet.
Moi, je suis vraiment d'accord avec le
ministre lorsqu'il dit : Il faut qu'on pense à tout le monde de la région
de Québec, les gens des périphéries, de tous les quartiers centraux, des
quartiers de banlieue, des gens qui sont à l'extérieur. Je suis parfaitement d'accord
avec ça. Et je pense sincèrement qu'ici le nœud du problème qui nous occupe, la
rue partagée, c'est quelque chose dont... qui va avoir des impacts bénéfiques
sur tout le monde et sur l'ensemble de la mobilité à Québec, et donc sur les
gens qui sont aussi en périphérie.
Ce tronçon-là, s'il permet, justement, une
meilleure cohabitation des voitures avec les piétons, plus sécuritaire, puis
s'il amène un transfert modal plus élevé, bien, il va soulager la congestion, et
il va donc faciliter les déplacements de tout le monde, et les rendre plus
rapides. Les gens qui ne peuvent pas, pour une raison ou pour une autre... pour
qui ce n'est pas pratique, parce que le tracé ne convient pas exactement à leur
situation, puis qui ne peuvent pas prendre le transport en commun, et qui
devront prendre la voiture, comme ça nous est... comme ça nous arrive tout le
temps... moi, ça m'arrivait quand il fallait que j'aille travailler à
Saint-Augustin puis que j'habitais à Québec... bien... bien, alors, ces
gens-là, ils vont pouvoir y aller plus vite, parce que d'autres auront eu une
alternative rapide.
Et j'aimerais savoir, en fait...
j'aimerais que le ministre réponde à cette question-là, c'est-à-dire : Le
décret sera-t-il signé sans nouvelles conditions, tel que ça avait été entendu
au départ? Et, aussi, est-ce que... c'est quoi, exactement, le problème avec le...
la rue partagée sur René-Lévesque? Quels sont, exactement, là, les arguments du
gouvernement, les craintes que le gouvernement a par rapport à ce tronçon de
rue partagée là? Et quelles... est-ce que ces craintes-là ont été vérifiées
par... avec les experts du ministère des Transports? Est-ce que ce sont des
craintes qui sont avérées?
Parce qu'on comprend, là, ça ne prend pas
la tête à Papineau pour comprendre que, si, sur 500 mètres, les voitures
vont à 20 kilomètres-heure, plutôt qu'à 50, au maximum... Quoique, dans ce
tronçon-là, étant donné la congestion, c'est bien rare qu'on va à 50 kilomètres-heure,
là, pas à toutes les heures de la journée, en tout cas, là. Si vous allez là à
l'heure de pointe, de toute façon, vous allez pas mal à 20 kilomètres-heure
ou moins, parce que c'est congestionné, parce qu'il n'y a pas de tramway. Mais
est-ce que ces... est-ce que ce ralentissement-là va être... va être plus
significatif, plus négatif, comme effet, que l'allègement de la congestion qui
va être généré par le transfert vers le tramway? C'est ça, la vraie question,
je pense, qu'on doit se poser. Il y a des impacts négatifs, peut-être, mais
quelle est leur ampleur? Puis est-ce que leur ampleur dépasse les impacts...
les conséquences positives?
Je m'excuse, «impact», c'est un anglicisme
dans ce contexte-là. Oui, «impact», c'est un <anglicisme...
M. Zanetti :
...dépasse
les impacts... les conséquences positives?
Je m'excuse, «impact», c'est un
anglicisme dans ce contexte-là. Oui, «impact», c'est un >anglicisme, il
faut dire «conséquence». «Impact», en français, ce serait comme l'impact d'un
météorite, c'est-à-dire la trace laissée par quelque chose qui fait un gros
choc. Donc, on peut l'utiliser, mais pas dans le contexte que je viens de dire.
«Conséquence». O.K., la capsule linguistique est terminée. Je devrais être plus
économe de mon temps, mais, bon, en si bonne compagnie, on a envie de
s'étendre.
Donc, voilà les questions que je vous pose,
et auxquelles j'aimerais que vous répondiez, parce que je veux que ce soit
clair que le gouvernement prenne des décisions en fonction des meilleures
pratiques, de l'objectif qui est affirmé, qui est d'améliorer la mobilité pour
tous, pour tout le monde, incluant dans les banlieues. Alors, s'il y a vraiment
un problème qui est causé puis un préjudice posé aux gens de la périphérie avec
ce tronçon-là, en fait, sur quoi ça s'appuie? Est-ce que ça a été vérifié par
les fonctionnaires du... par les experts, en fait, du ministère des Transports?
Est-ce que le décret sera sans condition?
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le député.
Je cède maintenant la parole au ministre. Vous avez cinq minutes.
M. Julien : ...merci,
Mme la Présidente. Donc, effectivement, comme je le mentionnais d'entrée de
jeu, le décret, le 6 avril, va être autorisé, là, je ne peux pas... C'est
l'intention du gouvernement, clairement. Mais mon collègue de Jean-Lesage
mentionne que toutes les conditions ont été... ont été rencontrées. On va
retourner un peu en arrière, juste pour s'assurer, là, qu'on a les mêmes
discussions.
On se souviendra que, comme gouvernement,
les engagements qu'on avait pris, préélectoraux, à l'époque c'était un projet
de 3 milliards, avec une desserte des banlieues nettement améliorée sur le
volet nord, et avec une interconnexion avec la Rive-Sud. Quelqu'un qui dirait
que, depuis l'élection, on n'a pas cheminé de manière, je dirais, efficace avec
les projets devant nous... Bien, je pense que, oui, il y a eu des
modifications, oui, il y a eu des augmentations de coûts, oui, il y a eu,
également, une décision que le gouvernement allait assumer certains frais
supplémentaires, de manière... On a toujours collaboré d'une manière
constructive avec la ville de Québec dans l'évolution du Réseau express de la
Capitale, ou du tramway, par le fait même, qui en fait partie, parce que, oui,
on veut atteindre les objectifs qu'on s'est fixés et on doit le faire en
collaboration.
Moi, comme ancien élu de la ville de
Québec, là... je crois beaucoup, moi, à l'autonomie... L'autonomie des
municipalités, là, je l'ai défendue puis j'y crois, là, de manière très claire.
A contrario, ce n'est pas être contre l'autonomie d'une municipalité quand,
comme gouvernement, on vient mettre plus de 2 milliards de dollars à
l'intérieur d'un projet de réseau structurant, d'être en mesure d'évaluer, avec
le partenaire, l'évolution du dossier, les enjeux qu'il amène. C'est, justement,
pour s'assurer qu'il réponde à cet engagement mutuel qu'on s'est donné
d'améliorer la mobilité de manière durable pour l'ensemble des citoyens de la
grande région de Québec.
• (10 h 30) •
Naturellement, quand mon collègue de
Jean-Lesage focalise son attention, spécifiquement, sur le volet de
500 mètres de rue partagée sur René-Lévesque, qui va faire en sorte que,
de part et d'autre... Vous connaissez bien le secteur, je le sais. De part et
d'autre, on a le chemin Sainte-Foy, on a la Grande Allée, la circulation de
transit, la circulation locale, mais on comprend que, momentanément, ce
choix-là a — moi, je vais l'utiliser — un impact, excusez-moi
la digression. Mais ça, c'est un élément. Mais on a un réseau de 20 kilomètres,
auquel on va collaborer, justement, avec la ville de Québec, pour s'assurer que
les conditions de succès de ce projet-là, comme les conditions de succès de
tous les projets qui sont inclus à l'intérieur du REC...
10 h 30 (version révisée)
M. Julien : ...soit rencontré.
Puis je réitère la principale condition de succès, Mme la Présidente, n'oublions
jamais pourquoi on est ici, aujourd'hui, en train de discuter de projets
structurants comme le tramway, comme le troisième lien, le tunnel Québec-Lévis,
comme une meilleure desserte des banlieues, comme une amélioration des
dessertes sur la Rive-Sud, l'objectif qu'on doit avoir ici, de manière commune,
Mme la Présidente, c'est de répondre, de répondre aux exigences de la
population quant à l'amélioration de leur qualité de vie qui se traduit par une
meilleure mobilité. Donc, l'acceptabilité sociale du projet qui est nommée par
le maire de Québec, qui est nommé par nous, c'est un enjeu qui doit être pris
en considération de manière sine qua non. Et tout ce qu'on va faire comme
gouvernement, c'est de s'assurer de travailler en collaboration avec la ville
de Québec pour, justement, augmenter cette acceptabilité sociale, puisque ce qu'on
fait, nous, Mme la Présidente, c'est : on travaille pour les gens de la
région.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Donc, je
cède la parole à la députée de Jean-Talon.
Mme Boutin : ...mon micro
fonctionne? O.K., il fonctionne mieux. Je vais rebondir tout de suite sur ce
que ce ministre vient de dire puis je veux réitérer, là — que ce soit
bien clair, là — que depuis un bon bout de temps, là, on appuie ce
projet-là. Nous, ça fait partie d'une vision régionale que nous avons, de la
mobilité, qui répond à un enjeu. En fait, c'est un enjeu de mobilité : on
veut améliorer la mobilité dans toute la grande région de Québec et dans la
région de Chaudière-Appalaches. Puis c'est pour ça que ma collègue également de
Côte-du-Sud est ici présente. Je pense qu'elle va avoir une... pouvoir nous
présenter une belle vision, une belle perspective régionale.
Mais permettez-moi de revenir un petit peu
dans le temps pour mieux contextualiser, là, pas le débat, là, mais la
discussion qu'on a aujourd'hui. Je trouve ça plate, je ne vois pas bien le député
de Jean-Lesage, hein? Je suis comme... pas une bonne vue d'ensemble. On se
souvient qu'en 2017, lorsque c'était Régis Labeaume le maire de Québec, bon, il
avait abandonné le projet de SRB, parce qu'il était jugé un petit peu trop
onéreux par la population, ce n'était pas super bien attaché avec la Rive-Sud.
Il y a eu plusieurs enjeux, puis c'était dommage, parce que c'était quand même
un projet de transport structurant, là, qui est nécessaire dans la région de
Québec. Après ça, il y a eu l'élection en 2017. Régis Labeaume n'était pas... n'a
jamais présenté le projet de tramway. Et c'est après l'élection que ce
projet-là est revenu sur la table et a été présenté à la population, en fait,
qui a été... pas vraiment soumis à la population, mais qui était présenté comme
un engagement de la mairie de Québec, ce qui est quand même surprenant, parce
que jamais la population de Québec n'a pu se prononcer démocratiquement sur ce
projet-là.
Ceci étant dit, on a quand même embarqué
dans le projet puisqu'en 2019 le projet de loi, justement, qui a été présenté,
la loi concernant... le projet de loi n° 26, la Loi concernant le Réseau
structurant de transport en commun de la Ville de Québec, a été présenté à l'Assemblée
nationale et adopté, là... là, je ne veux pas utiliser d'anglicisme, là, je
voulais dire «fast track», c'est très... c'est un gros anglicisme, mais sur la
voie rapide, là. On s'entend, ça a été... Je vois le député Jean-Lesage, là,
qui me regarde, il va me faire un petit cours de français après. Mais les
consultations particulières, l'étude détaillée, tout ça a été fait, là, de
manière très, très rapide, juste à la fin de la session parlementaire, la
journée du 11 juin 2019. Donc, ça montrait un petit peu notre... en fait,
pas un petit peu, beaucoup notre volonté d'aller de l'avant avec ce projet-là,
puisque c'était nous qui était au pouvoir en 2019.
Par la suite, le BAPE a déposé son
rapport. Puis je veux en parler un petit peu, parce que, tu sais, le BAPE, c'est
quand même une institution qui est importante, puis je pense que c'était
important, justement, de prendre en considération. Ils avaient soulevé quelques
enjeux. Ils avaient soulevé l'enjeu qu'il n'y avait pas eu assez d'études pour
comparer toutes les technologies qui étaient à notre disposition — le
tramway a été mis de l'avant, là, rapidement — la desserte des
banlieues n'était pas assez prise en considération, puis ça, c'est un enjeu
que, nous, on a trouvé important d'adresser, puis c'est pour ça qu'on avait
demandé à la ville de faire des modifications, là, à son tracé. Il y a eu des
premières modifications. On a redemandé, justement, on a renégocié pour d'autres
modifications. Puis c'était tellement important pour nous qu'on a décidé d'embarquer
pour, justement, financer cette partie-là.
Il y a un autre constat qui a été fait
dans le BAPE, on en a peu communiqué, mais mon collègue ministre vient de l'évoquer,
c'est la communication insatisfaisante qui a été faite avec les citoyens. Ce
projet-là n'a jamais fait preuve de... n'a jamais eu droit à des vraies
consultations, plus eu des séances d'information, puis c'est important de le
dire, parce que le BAPE, il y a une section sur ça, il recommande... «est d'avis
que l'initiateur du projet pourrait mettre davantage à profit les contributions
citoyennes afin de concevoir un projet et de gérer des enjeux qu'il suscite
dans une perspective de co-construction en mobilisant les comités de bon
voisinage». Puis ça, c'est quelque chose qui nous préoccupe, parce que nous,
comme députés, on est interpellé par cette question-là. Puis je vois le temps
qui file. Par exemple, sur le boulevard Laurier, bon, moi, j'habite dans ce
coin-là, je passe là tous les jours, puis il y a beaucoup de groupes, des
grosses <résidences...
Mme Boutin :
...interpellé
par cette question-là. Puis je vois le temps qui file. Par exemple, sur le
boulevard Laurier, bon, moi, j'habite dans ce coin-là, je passe là tous les
jours, puis il y a beaucoup de groupes, des grosses >résidences, qui m'ont
dit qu'ils aimeraient que la ville vienne leur faire des séances d'information,
leur parler des mesures d'atténuation. Qu'est-ce qui va être mis en place,
justement, pour faciliter la circulation? Eux, ils ont de réelles
préoccupations et ils n'ont jamais eu l'occasion de se prononcer là-dessus.
Oui, il y a eu des consultations récentes sur la voie partagée, puis c'est très
bien, là, je salue cette initiative-là, mais c'est une consultation en ligne
qui a été faite, qui a rejoint 2 099 personnes, puis ce n'est pas une
consultation sur le projet, sur les mesures d'atténuation. Puis, je pense, c'est
juste ça que nous, on tente de dire, c'est que c'est important pour nous que
les citoyens puissent se faire entendre pour qu'on puisse bonifier le projet,
sécuriser les citoyens, qu'ils se sentent... qu'ils sentent qu'ils ont le
meilleur projet pour eux. C'est vraiment ça qu'on veut soulever. C'est
fondamental d'avoir l'acceptabilité d'un projet, et de tous les projets qui
vont s'intégrer dans le Réseau express de la Capitale, dont j'aurai l'occasion
de parler dans un prochain bloc, Mme la Présidente. Mais alors je vous
remercie.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci beaucoup, Mme la députée.
Donc, nous amorçons la deuxième série d'interventions. Et je cède donc la
parole au député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Merci à mon collègue de Jean-Lesage de nous permettre de
discuter de ce dossier fort important. Merci au ministre d'être présent en
remplacement de son collègue qui est retenu à la maison. Et merci à ma collègue
ici, du Parti libéral, de me permettre de passer un peu avant l'heure prévue
pour me permettre de participer à d'autres activités un peu plus tard aujourd'hui.
• (10 h 40) •
Tellement à dire, si peu de temps, par où
commencer? D'abord, je suis heureux d'être ici, mais en même temps extrêmement
déçu dans la mesure où, le 15 juin 2019, ça fera bientôt trois ans, on
pensait véritablement que le dossier était réglé. Nous avions adopté un projet
de loi de façon expresse, sur la voie rapide, pour permettre de donner les
pouvoirs à la ville de Québec d'aller de l'avant enfin dans le dossier du
tramway. Et de se retrouver trois ans plus tard dans un débat, à savoir si
véritablement le gouvernement va permettre enfin à la ville d'aller en appel d'offres
en adoptant un décret, c'est presque surréaliste et extrêmement décevant.
Alors, le ministre disait tout à l'heure : Pourquoi sommes-nous ici?
Rappelons-nous, nous sommes ici essentiellement parce que le maire Marchand en
a appelé à la population dans l'espace public pour raisonner le gouvernement,
pour qu'il aille de l'avant et cesse de retarder le projet. Et on sait que
chaque retard du projet au cours des deux dernières années a entraîné une
augmentation des coûts de ce projet-là. On a aussi... et la CAQ l'a admis il y
a tout juste quelques minutes, mes vis-à-vis du parti gouvernemental, qu'ils
avaient... ils étaient intervenus dans le projet, pour toutes sortes de raisons,
pour le bonifier suite aux auditions du BAPE.
Mais, en réalité, l'élément clé, moi, que
je veux faire valoir aujourd'hui, quand il est question, par exemple, d'être
pragmatique, de répondre à des besoins, on y est, on est exactement au même
endroit que le ministre, que ce projet là ne fera jamais l'unanimité, bien sûr
qu'il ne fera jamais l'unanimité, qu'il faut s'assurer d'avoir l'acceptabilité
sociale. Exactement ce qu'on pense aussi. Ce qu'on n'arrive pas à comprendre, c'est
pourquoi on semble sous-tendre que la ville n'a pas fait son travail à cet
égard pour, justement, répondre aux besoins de ses citoyens, pour arriver avec
un projet qui soit acceptable pour la majorité, pour favoriser l'acceptabilité
sociale. En quoi est-ce que les députés de la région de Québec, sur la base de
leurs contacts avec les citoyens, ou de sondages, ou même des échos qu'ils
auraient pu avoir de Saint-Agapit ou de Saint-Apollinaire, puissent se dire que
la ville n'a pas fait son travail adéquatement lors de ces consultations? C'est
pour nous une ingérence qui va à l'encontre des compétences partagées, là, que
peuvent avoir le gouvernement et la ville dans un projet comme celui-là et qui
va à l'encontre aussi de l'article 2 du projet de loi n° 26 qu'on
a adopté et qui dit que seule la ville de Québec a compétence pour réaliser le
réseau.
Alors, à ce moment-ci, moi, je voudrais
poser une question qui a déjà été signifiée, mais je voudrais que la réponse
soit limpide et claire, précise et transparente, de la part du ministre. Il
vient de s'engager à ce que le décret soit adopté le 6 avril prochain.
Est-ce que ce décret-là va respecter les compétences de la ville de Québec, tel
que le gouvernement s'est engagé à le faire lors de l'adoption d'une motion pas
plus tard que cette semaine, ici même au salon bleu, pour s'assurer que les <compétences...
M. Arseneau :
...l'adoption
d'une motion pas plus tard que cette semaine, ici même au salon bleu, pour
s'assurer que les >compétences des villes et des municipalités soient
respectées en tout temps.
Est-ce qu'en d'autres mots, là, le projet
de la ville auquel le bureau de projet s'est astreint depuis des mois et des
mois, auquel... travaux au cours desquels le gouvernement a été impliqué et
engagé par ses émissaires, est-ce que le projet qui est maintenant sur la
table, et qui doit aller de l'avant, et qui doit enfin se réaliser pour toutes
les raisons qui peuvent être invoquées, et que je n'ai pas le temps d'aborder,
là, pour des raisons évidemment qui ont trait à la transition énergétique, à la
mobilité durable et efficace, au fait que la ville de Québec, encore
aujourd'hui — et c'est un peu honteux — est la seule ville
d'une telle envergure à ne pas avoir de réseau structurant de transport, qu'on
puisse enfin régler cette erreur historique et qu'on puisse aller de l'avant de
façon efficace, rapide et pragmatique, avec un projet qui a tout le potentiel
de répondre au plus grand besoin des citoyens de la ville de Québec et des villes
environnantes? Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le député.
Donc, je cède la parole au ministre cinq minutes.
M. Julien : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Bon, bien, dans le court laps de temps, il y a plusieurs
choses ont été abordées, et ça va me faire plaisir de répondre aux éléments,
là, amenés par mon collègue.
Depuis la première fois qu'on a clairement
mentionné le projet de tramway à la ville de Québec, je m'en souviens, j'y
étais, c'est postélectoral, novembre 2017, à la ville de Québec, qui a été
énoncé une volonté de faire un réseau structurant sous la forme d'un tramway,
engagement de la ville avec, naturellement, l'apport du gouvernement. 2017. Un
projet de... à l'époque, estimé à 3,3 milliards avec un 300 millions
d'aménagements à la charge de la ville de Québec, qui a débuté en novembre
2017. Il a beaucoup évolué. Il y a des analyses des coûts. Et le gouvernement,
notre gouvernement a toujours contribué à l'avancement de ce projet-là. C'est-à-dire
que si on se retrouve un peu plus de quatre ans après le premier balbutiement
d'un projet de 4 milliards de dollars où on est rendu aujourd'hui, c'est
parce qu'il y a eu un travail en collégialité qui a été fait avec la ville de
Québec pour faire avancer le projet.
Prenons le temps de regarder ça. Ainsi,
effectivement, en juin 2019, on a fait adopter la Loi concernant le Réseau
structurant de transport en commun de la Ville de Québec. On était là. Nous
avons conclu une entente avec la ville de Montréal, on s'en souviendra, afin de
rendre disponible un montant de 800 millions de dollars provenant de
l'entente bilatérale intégrée. Parce que ça n'avait pas été attaché, ça, par le
précédent gouvernement. Il avait lancé une idée. On l'a attachée. Ça a fait en
sorte aussi... qui a permis de boucler le financement fédéral du tramway à
1,2 milliard de dollars. Notre gouvernement, ça.
En 2020, la ville de Québec a présenté une
nouvelle proposition pour ce projet. Le coût était en augmentation de
plusieurs, de plusieurs éléments qui faisaient en sorte que le coût augmentait
de manière considérable. Conséquemment, on a demandé des études
supplémentaires. Le coût attendu a augmenté, comme gouvernement responsable, il
faut faire des études supplémentaires. À moins que quelqu'un ici me dise :
Mais non, écoute, c'est un chèque en blanc. Bien non, on n'est pas là. Mais,
encore là, dans cette démarche-là, on est en collaboration, on est en
partenariat avec la ville de Québec. On n'a pas dit : Non, non, on met un
terme à ça. Ceux qui nous disent qu'on veut mettre un terme à ça, on l'aurait
fait, on l'aurait fait bien avant. On a toujours continué de cheminer de
manière positive, de manière positive avec la ville de Québec pour que ce
projet avance malgré les aléas des changements, de l'augmentation des coûts, du
financement du fédéral. On a toujours été à leurs côtés.
Maintenant, j'espère que mon collègue du Parti
québécois est d'accord avec nous que, sur les dépassements de coûts, ce serait
intéressant que le gouvernement fédéral paie sa juste part, sa juste part étant
celle... le pourcentage défrayé actuellement dans le projet prédépassement de
coûts. Mais si mon collègue du Parti québécois n'est pas confortable avec cette
position-là, qu'il l'énonce. Mais, pour nous, c'est essentiel, puis on y
travaille <activement...
M. Julien :
...du
Parti québécois n'est pas confortable avec cette position-là, qu'il
l'énonce. Mais, pour nous, c'est essentiel, puis on y travaille >activement.
Maintenant, pour l'acceptabilité sociale,
on ne sort pas ça d'une boule de cristal. Souvenons-nous que le maire de Québec — l'actuel
maire de Québec — l'a clairement mentionné durant toute sa campagne
électorale : Bruno Marchand n'est plus convaincu que le tramway est
acceptable, avec les dépassements de coûts de 600 millions, avec des
enjeux de modifications. Clairement, lui-même le perçoit et le voit, lui-même,
il est d'accord avec nous que l'acceptabilité sociale d'un projet d'envergure
comme celui-là est essentielle. Maintenant, comment on fixe ça, l'acceptabilité
sociale? À quel niveau? Convenons ensemble que si une majorité des gens n'y
croient pas, il n'y a pas d'acceptabilité sociale. On va travailler parce qu'on
pense que c'est un bon projet. On va travailler avec la ville de Québec pour
s'assurer, en réalité, de démontrer auprès de la population que c'est un bon
projet. Mais, à la fin, Mme la Présidente, on travaille pour améliorer la
qualité de vie des citoyens. C'est pour eux, ce projet-là.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, M. le
ministre. Donc, Mme la députée de Côte-du-Sud. Cinq minutes.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Merci,
Mme la Présidente. Permettez-moi un moment, tout d'abord, pour saluer mon
collègue ministre des Ressources naturelles et, bien sûr, ma collègue députée
de Jean-Talon qui est directement touchée par ce projet. Merci aussi au député
de Jean-Lesage pour son interpellation d'aujourd'hui. C'est un sujet
préoccupant et crucial pour l'ensemble du Québec. C'est un grand plaisir de se
retrouver ici, au salon bleu, en plein vendredi matin, pour discuter de
transport structurant.
Avant de parler de 500 mètres de
développement sur une route de la région de Québec, permettez-moi, Mme la
Présidente, un recul dans l'histoire du développement du Québec. On peut voir
comment se sont développées, un peu, là, dans les différentes régions du
Québec, là, les infrastructures routières ou même de transport dans tout le
Québec. À preuve, on a vu que, dans les années 50, 60, Montréal s'est
développé beaucoup autour du transport en commun. On a fait le métro, on a fait
de transport collectif une priorité. Si on compare avec la région de Québec,
historiquement, on peut constater, on peut observer que tout s'est développé
autour des infrastructures routières.
• (10 h 50) •
Pourquoi je parle de ça? Parce qu'on est
en plein changement de paradigme pour la région de Québec en matière de
transport collectif. La majorité des gens de la région de Québec, puis j'inclus
aussi la région de Chaudière-Appalaches, on est habitués de rouler en voiture,
ça fait partie de notre ADN de rouler en voiture, de prendre notre auto pour
rouler. Je me souviens, quand j'étais étudiante ici, au cégep de Sainte-Foy — j'ai
moi-même habité la région de Québec — il n'était pas question que je
prenne l'autobus, c'était impossible de se déplacer dans toute la région de
Québec en autobus. Je travaillais à Sainte-Foy comme entraîneur de gymnastique,
c'était impossible de me rendre le matin, ça me prenait une voiture. Mes
parents m'ont offert une voiture pour venir au cégep et circuler dans la ville
de Québec. Je crois qu'on a ici un exemple où on avait une structure culturelle
où on a à se déplacer en voiture.
C'est important, ce recul historique là,
parce qu'on est en train de travailler sur les ambitions à long terme de la
région de Québec, puis j'inclus aussi Chaudière-Appalaches. Notre gouvernement
a de l'ambition pour la région de Québec. Notre gouvernement veut voir, dans
les 60 prochaines années, un nouveau pôle de développement économique,
social, culturel, innovant avec la région de Québec. Ça, pour nous, c'est très
important. Puis le transport est un élément sine qua non de cette nouvelle
approche de développement de toute la région... c'est celle d'avoir un réseau
structurant qui tient compte, évidemment, de la préoccupation des citoyens.
Je l'ai dit, Mme la Présidente, on est un
changement de paradigme. Puis, pour arriver à faire ce changement de paradigme
là, moi, je crois sincèrement que ça nous prend l'acceptabilité sociale. On
n'arrive pas à faire un changement de culture qui date de 60, 70 ans en
criant ciseau puis en imposant un projet à la communauté. On arrive à ça, Mme
la Présidente, en consultant, en posant des questions. Notre gouvernement a
posé des questions aussi non pas en tentant de s'ingérer dans le projet, en
tentant de bien saisir pour s'assurer qu'on a la meilleure approche de transport
structurant pour la région de Québec et de Chaudière-Appalaches pour l'avenir
de cette région. On y croit, on est là. Ça nous passionne. Puis, comme députés,
comme ministres, comme gouvernement, on a intérêt à être à l'écoute des
citoyens. Puis je pense que la ville de Québec aussi doit le faire. Même le
maire l'a avoué récemment que pour lui, il y avait des volets du projet qui
avaient été peut-être moins bien mis à l'épreuve auprès des <citoyens...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...lui,
il y avait des volets du projet qui avaient été peut-être moins bien mis à
l'épreuve auprès des >citoyens. Donc, dans cette perspective-là, il est
nécessaire qu'on consulte les citoyens, qu'ils soient partie prenante du
projet. Moi, ce que j'ai envie de dire, c'est que c'est important, comme
partenaire du projet, comme le gouvernement est partenaire de ce projet-là.
Puis il est nécessaire et sain dans une démocratie, aussi, de poser des
questions. Ça ne veut pas dire qu'on veut s'ingérer. Je tiens à le rappeler.
Donc, dans notre perspective à long terme,
moi, comme résidente et représentante de Chaudière-Appalaches, je vois ce
projet-là d'un bon oeil. Puis, pour moi, aussi, je trouve ça important de
pouvoir être impliqué dans ce genre de discussions. Avant, les municipalités
partout au Québec travaillaient individuellement dans leur petit silo, dans
leur petite réalité municipale. Maintenant, on voit grand pour le Québec. On a
intérêt à travailler tous ensemble puis à voir les préoccupations de tout le
monde. Puis moi, comme citoyenne de Côte-du-Sud, et donc de Chaudière-Appalaches,
je me sens interpellée puis je sens qu'enfin un gouvernement s'intéresse à une
vision générale, à une vision à long terme du développement de la région de
Québec. Puis c'est en passant par 500 mètres de consultations citoyennes
qu'on va arriver aussi à développer ces ponts, ces bases de communication
nécessaires à un développement harmonieux et qui respectent aussi
l'environnement en utilisant les moyens de transport collectif. Donc, Mme la
Présidente, notre gouvernement est pour ce projet, on veut aller de l'avant,
puis il faut prendre en compte tout le monde.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la députée. Nous
sommes rendus à la troisième série d'interventions. Je cède donc maintenant la
parole au député du deuxième groupe d'opposition, député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Je vous
remercie, Mme la Présidente. Je vais réagir à certaines choses qui ont été
dites. D'abord, bon, depuis le début, je n'ai pas été le seul à poser la
question, il y avait aussi le député des Îles-de-la-Madeleine qui demandait, au
fond : O.K., on vous entend, le décret sera signé le 6 avril, mais le
sera-t-il sans nouvelles conditions? Le sera-t-il en laissant le pouvoir à la ville
de décider, suite aux consultations qu'elle a faites, de faire une rue partagée
sur René-Lévesque? Alors, c'est une question qui reste en suspens. Peut-être
que je suis optimiste, mais je me dis que peut-être que, si le ministre ne
répond pas, c'est qu'ils sont en réflexion par rapport à ça, ce qui me
donnerait quand même de l'espoir. Et là je suis content de ça. On va espérer
que ça fonctionne, que ça tienne, mais voilà.
On a beaucoup parlé de consultation et
d'acceptabilité sociale. Les trois députés, justement, gouvernementaux ont dit :
Il y a là un problème. J'entendais la députée de Jean-Talon dire : Il n'y
a pas eu de consultations sur le tramway, c'était juste des séances
d'information. C'était vrai à une certaine époque, c'était vrai sous l'ancienne
administration, mais il y a clairement eu des nouvelles consultations qui ont
été faites avec l'arrivée du nouveau maire. Tu sais, il y a des consultations
qui sont... puis il y avait des 500, 600 personnes dans des soirées
virtuelles, puis il y avait des consultations de commentaires sur Internet.
C'était très accessible. Et moi, je connais des gens qui y ont assisté, puis
ils posaient des questions, ils pouvaient donner leur avis. Donc, ce sont
vraiment des vraies consultations. Et ce sont ces consultations qui mènent à la
décision de faire un tronçon de rue partagé.
Donc, il y a quelque chose que je ne
comprends pas dans la position du gouvernement par rapport à l'acceptabilité
sociale. Ils disent : Il faut qu'il y ait de l'acceptabilité sociale. Puis
là il y a des consultations que fait le maire, les citoyens disent : On
veut une rue partagée. Puis là, tout à coup, ah non, ça ne marche pas. Ça fait
que moi, la question que j'ai, c'est : Vous, en avez-vous fait, des
consultations sur le tronçon René-Lévesque? Le maire en a fait. Les gens disent :
On veut un tronçon rue partagée. Vous dites : Ça n'a pas de bon sens, il
n'y a pas d'acceptabilité sociale pour ça. Les avez-vous faites, vous, les
consultations? Alors, moi, je pense que non parce qu'on l'aurait su, vous
l'auriez dit. Mais, si jamais je me trompe, vous me le direz, ça m'intéresse
beaucoup. Puis j'aimerais voir le détail de ça, évidemment.
La députée, justement, de Côte-du-Sud nous
disait aussi : Il n'y a pas d'acceptabilité sociale, c'est important
l'acceptabilité sociale. Mais c'est ça qui se passe, là, il y a des consultations
depuis l'automne. Puis ce que le gouvernement est en train de faire, c'est de
ne pas écouter les consultations, puis de dire : On va mettre des
nouvelles positions, sinon il n'y a pas de financement. C'est ça, l'espèce de
chantage qu'on a entendu, puis qu'on dit : Il ne faut pas rentrer
là-dedans, il faut laisser la ville décider, consulter le monde, puis écouter
les gens de Québec qui disent en ce moment ça.
Puis j'entendais aussi certains
commentaires par rapport au caractère de consultation démocratique sur
l'ensemble du projet de tramway. Il y a eu clairement une consultation
démocratique sur le tramway puis c'est la dernière élection municipale.
L'immense majorité, plus que 70 % si ma mémoire est bonne, des conseillers
qui ont été élus sont en faveur du tramway. Et le maire, Bruno Marchand,
actuel, que le ministre citait tout à l'heure en disant : Je ne suis sûr
que c'est encore acceptable. Bien, ce qu'il a fait, c'est qu'après ça, il y a
dit : On va être derrière le tramway, on va le pousser, puis on va faire
des changements. Puis les changements, il les a faits. Il y en a juste un, sur
10 changements qu'il voulait faire, qu'il n'a pas fait, puis c'est
d'enfouir les <câbles...
M. Zanetti :
...il
les a faits. Il y en a juste un, sur 10 changements qu'il voulait faire,
qu'il n'a pas fait, puis c'est d'enfouir les >câbles parce qu'ils ont
réalisé, après vérification, puis c'est ça qu'il disait dans sa promesse, après
vérification on va voir si ça se peut d'enterrer les fils, que finalement, le
choix technologique, ça ne marchait pas pour toutes sortes de raisons ultras
techniques dont je me souviens plus exactement. Mais de dire : On va
réduire la coupe d'arbres, c'est à ça que sert le projet de rues partagées. C'est
un engagement. Il y avait 10 conditions, là, je ne les connais pas par
cœur, mais vous avez suivi le dossier, vous le savez. Donc, essentiellement, c'était
un parti protramway et les gens de Québec ont voté pour ça. Et les gens sont...
Et depuis qu'il y a ce maire-là, il y a des consultations qui ne sont pas
unilatérales : on vous informe de ce qu'on fait, mais on veut savoir ce
que vous faites. Puis là les gens disent : On veut une rue partagée, puis
là ça bloque. Alors, on ne peut pas utiliser l'argument d'une grande acceptabilité
sociale pour bloquer un mécanisme, clairement, qui est fondé sur des
consultations et l'acceptabilité sociale. Ça, c'est une contradiction qui ne
fonctionne pas. À moins que vous fassiez des consultations vous-même auprès des
gens qui sont là puis que, tout à coup, pour des raisons obscures, ils vous
disent exactement le contraire de ce qu'ils ont dit dans les précédentes
consultations.
Alors, c'est clair qu'il faut de l'acceptabilité
sociale pour ça, mais l'acceptabilité sociale, là, elle est là, il y a eu des
occasions démocratiques de se positionner, et puis ça a été fait, et puis là il
y a les consultations sur le fin détail, les gens réclament ça, et il faut
aller dans ce sens-là parce que sinon, bien, on n'écoute pas le monde. Alors, si
on n'écoute pas le monde, je ne sais pas qui on écoute, eh bien, vous aurez l'occasion
de me le dire.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. Je cède
donc la parole au ministre. Vous avez cinq minutes.
• (11 heures) •
M. Julien : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Mais il s'est dit plusieurs choses et présumé plusieurs choses
dans la dernière intervention. On ne bloque pas le projet. Ça a toujours été
convenu, ça a toujours été su, et su également à la ville de Québec, que les
décrets étaient prévus pour le 6 avril, aucune autre date, là. Il y a eu
de l'information sur d'autres dates. Su et connu, à la ville de Québec, que le
6 avril les décrets seraient adoptés.
Pour ce qui est de l'acceptabilité
sociale, c'est une notion qui est difficile à définir, mais une chose est
certaine, c'est que le défi de l'acceptabilité sociale du tramway, je pense que
mon collègue de Jean-Lesage doit être le seul à penser qu'il ne s'agit pas d'un
enjeu, parce qu'à la fois à la ville, à la fois au gouvernement, on est
favorable au tramway, mais on dit : Il y a un enjeu, là, il y a un enjeu,
clairement. Et mes collègues, qui, comme moi, qui, comme vous, sommes des
députés de la région de Québec, de la grande région de Québec, mais c'est
certain qu'on voit ces préoccupations-là, c'est certain qu'on s'en fait parler.
Et à partir du moment où nous, on dit : Notre vision, au gouvernement, c'est
le REC qui intègre clairement un réseau structurant, cette colonne vertébrale
qui vient s'intégrer dans le REC, qui est le tramway. On ne peut pas faire l'économie,
Mme la Présidente, de ne pas faire en sorte de bien communiquer, de bien
informer et de mettre toujours, toujours aux premières loges de ces projets
structurants, qui vont effectivement nous définir pour les 50, 60, même plus,
prochaines années, les citoyens. On ne défend pas une idéologie. On doit être
équilibré dans les mesures qu'on apporte. Et l'amélioration de la qualité de
vie des citoyens doit être au coeur de nos préoccupations et l'adhésion, l'adhésion,
l'acceptabilité des citoyens à ces grands projets-là doit être au cœur de nos
préoccupations. Alors, on ne baisse pas les bras, on ne dit pas qu'on est
contre, on n'altère pas le chemin de la réalisation, mais c'est certain qu'une
condition de succès clé sine qua non de tous les volets qui sont inclus à l'intérieur
du REC, c'est l'acceptabilité sociale, et ça, je pense qu'il n'y a personne qui
pourrait dire que ce n'est pas le cas. Mon collègue de Jean-Lesage mentionne
que lui, il observe que cette acceptabilité-là, elle est démontrée, elle est
assurée, bien, je pense qu'on a encore du travail à faire, Mme la Présidente,
et je réitère qu'on va travailler avec la ville de Québec...
11 h (version révisée)
M. Julien : ...bien, je
pense qu'on a encore du travail à faire, Mme la Présidente. Et je réitère qu'on
va travailler avec la ville de Québec comme partenaire, justement pour s'assurer
que le projet qui est devant nous, que le projet qui est proposé, que le projet
qui est pour les 40, 50, 60 prochaines années, justement, soit en parfaite
corrélation avec la volonté des citoyens de la grande région de Québec,
justement, de se doter d'une mobilité collective structurante à la hauteur de
leur ambition. Et c'est avec eux aussi qu'on doit le faire, on ne peut jamais
les ignorer.
Et je pense qu'il faut focaliser notre
attention sur ces éléments-là, mais, je réitère, là, quand on regarde le
cheminement, en quatre ans, dont trois ans sous notre gouvernement, là, les
principaux jalons qui ont été franchis, justement, pour faire en sorte que ce
projet-là avance, un projet de plus de 4 milliards de dollars, de près de
4 milliards de dollars... Si quelqu'un pense que, depuis novembre 2017
jusqu'à aujourd'hui, pour un projet de cette envergure-là, on s'est traîné les
pieds, c'est une mauvaise compréhension de projet d'envergure comme celui-là.
Et je vous dirais qu'on franchit les étapes, en partenariat avec la ville de
Québec, pour faire en sorte que ça donne un succès en bout de ligne.
La Présidente (Mme Grondin) :Merci, M. le ministre. Donc, je cède la parole à la députée
de Jean-Talon.
Mme Boutin : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je vais continuer sur la lancée de mon collègue
ministre, qui est également député de la région de Québec, pour réitérer l'importance,
pour nous, du... moi, je l'appelle le REC, plus que le r-e-c, Réseau express de
la Capitale-Nationale. Je pense que c'est une vision régionale que nous avons.
Puis la… la condition d'acceptabilité sociale va pour tous les volets de ce
projet-là. C'est pourquoi nous avons tant poussé, dans le passé, sur l'importance
de la desserte des banlieues, d'avoir des voies réservées et de mieux permettre
aux gens qui sont à Val-Bélair puis en périphérie de pouvoir se rendre,
éventuellement, au tramway, qui est la colonne vertébrale de ce projet-là.
Puis on ne le remet pas en question, puis
la preuve, c'est qu'on est le principal bailleur de fonds. Là, on frôle le 2 milliards
de dollars. Et on… le député de Jean-Lesage, tout à l'heure, a dit que toutes
les conditions avaient été remplies, mais ce n'est pas vrai. On a accepté, on a
accepté de rompre l'une de nos propres conditions, qui était les dépassements de
coûts, parce qu'on le sait il y a une surchauffe de l'économie, il y a… Le
temps passe, il y a de l'inflation. Puis on a accepté que ce projet-là allait
probablement coûter plus cher que prévu pour le réaliser, parce qu'on pense qu'il
est important, mais, en tant que bailleur de fonds, on est en droit de poser
des questions.
Parce que nous, on est interpelés
régulièrement par les citoyens, les citoyens qui sont... Finalement, ce sont
les citoyens, les principal bailleurs de fonds, parce que c'est l'argent des
contribuables que l'on gère. Donc, nous, on a un regard très pragmatique, puis la
saine gestion des finances publiques est toujours quelque chose d'important
pour nous. Donc, on veut réaliser ce projet-là, j'aime bien quand mon collègue
dit : En collaboration avec la ville de Québec. On veut faire en sorte que
l'acceptabilité sociale augmente. Puis c'est vrai que, dans tous les projets de
transport collectif majeurs, ailleurs dans le monde, il y a toujours un peu de
résistance et de préoccupation, mais l'une des clés gagnantes, c'est la
communication avec la population.
Et là le maire Bruno Marchand, il me l'a
dit lui-même personnellement, il a hérité de ce projet-là, qu'il défend, mais
là il est en rattrapage au niveau communicationnel. Puis la réalité, c'est qu'il
y a des préoccupations par rapport, entre autres, à la circulation dans
certains secteurs de la ville, puis les gens... On ne dit pas qu'on ne veut pas
faire ce projet-là, on dit que les communications par rapport aux mesures d'atténuation,
les... vraiment, là, les détails du projet doivent être communiqués à la
population, parce que, là, les gens nous posent des questions à nous.
J'aimerais continuer sur la lancée du
transport collectif à travers le Québec. Parce que, dans le fond, le libellé de
l'interpellation aujourd'hui parle de l'importance du transport collectif pour,
justement, combattre les changements climatiques. Je ne sais pas si vous avez
vu, là, tous les budgets qu'on a déposés, le PQI, mais on en est à près de 56,5 milliards
de dollars sur 10 ans pour mettre en place des projets de transport
collectif à travers le Québec. C'est immense, c'est du jamais-vu. Il n'y a jamais
un gouvernement, à travers le Québec... dans l'histoire du Québec, qui a fait
ça.
Puis on s'est fait critiquer, justement,
par les collègues, là, de la deuxième opposition officielle sur le fait qu'on
investisse 56,5 milliards de dollars en transport collectif versus 48,2 milliards
dans le routier, mais là je voulais… vu que j'aime ça, les chiffres, moi, Mme
la Présidente, je voulais préciser quelque chose. C'est que le 48,2 milliards
de dollars qu'on a annoncé, c'est vraiment principalement pour le maintien des
routes, qui est quelque chose d'assez important, d'avoir des routes, surtout si
on focusse puis on se met à investir dans l'électrification des transports.
Parce qu'on sait qu'en changements climatiques, justement, les transports, c'est
45 %, je pense, des émissions. Si on se met à investir dans les voitures
électriques, les bornes <électriques…
Mme Boutin :
...je
pense, des émissions. Si on se met à investir dans les voitures électriques,
les bornes >électriques, bien, il faut quand même que ça roule quelque
part. Puis j'étais surprise, cette semaine, d'entendre des collègues, là, de… justement,
de Québec solidaire qui critiquaient le 48,2 milliards dans les routes
versus le 56 milliards. C'est sûr qu'on pourrait mettre 100 milliards
dans le transport collectif puis dire : Bon, bien, vous ne prendrez pas de
voiture électrique, vous ne prendrez rien, puis tout le monde en transport
collectif, puis c'est ça, pas de choix, là, on s'en fout de ce que vous pensez.
Mais nous, on a une approche très
différente, on pense que le transport collectif doit avoir sa place, dont le
tramway de Québec, mais également des routes, comme le tunnel Québec-Lévis qui
va relier les deux centres-villes, parce que... qui va inclure aussi du
transport collectif, mais, dans le futur, beaucoup de voitures électriques.
Parce que c'est là qu'on s'en va. Et nous, nous avons l'avantage incroyable, au
Québec, d'avoir 98 % de notre électricité qui est produite de manière
verte. Donc, nos voitures vont être vertes, contrairement à ce qui se passe,
admettons, en Chine ou en Inde, où est-ce que les voitures ont beau être
électriques, mais elles sont… l'électricité est produite avec des usines à
charbon.
Ceci étant dit, je veux... il me reste
30 secondes pour parler aussi du 250 millions de dollars du PEV, qui
est le Plan pour une économie verte, pour l'électrification des autobus
scolaires. Puis le… je veux glisser un petit mot sur les 49 millions qu'on
a annoncés, cette semaine, avec le maire de Québec, pour permettre, justement,
à la ville de Québec de mettre en place plusieurs initiatives, dont des bornes
électriques, pour favoriser l'achat électrique. Parce que ce n'est pas vrai que
c'est juste les crédits sur les voitures électriques qui vont stimuler l'achat,
c'est également le nombre de bornes. Donc, le transport collectif…
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci…
Mme Boutin : …et les mesures
vertes sont très importants pour nous.
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, Mme la députée.
Je suis désolée de vous interrompre. Donc, nous poursuivons avec la quatrième
série d'interventions. Et maintenant je cède la parole à la députée de
Saint-Laurent, vous avez cinq minutes.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour à tout le monde. Merci au député de
Jean-Lesage pour cette interpellation, qui, moi, me rappelle la dernière
interpellation que j'ai faite ici sur le tramway pour dire que les discussions
piétinent, et qu'on n'avance pas, et que j'avais peur que ça déraille. Un an
plus tard, nous sommes encore ici, au salon bleu.
Je veux être très claire, pendant… j'ai
noté le temps de parole, Mme la Présidente, du ministre, ainsi que de la partie
de la… des banquettes gouvernementales, en 40 minutes qu'ils ont parlé, je
n'ai pas entendu ni le ministre, ni la députée de Jean-Talon, ni la députée de
Côte-Sud dire une seule chose positive par rapport au tramway. Or, ils disent
qu'ils veulent aider à améliorer l'acceptabilité sociale. Comment peuvent-ils
améliorer l'acceptabilité sociale s'ils ne sont pas en mesure de dire aux gens
qui nous écoutent pourquoi qu'un tramway peut avoir un impact favorable dans la
vie des gens, un impact favorable dans notre lutte collective de changements
climatiques? 40 minutes pour nous parler d'acceptabilité sociale, mais ils
ne sont même pas capables eux-mêmes d'en faire la démonstration.
• (11 h 10) •
Et, quand qu'on dit qu'on veut améliorer
la communication pour l'acceptabilité sociale, première question au ministre :
Est-ce qu'il rentre là-dedans les déclarations de ses différents collègues, le
ministre du Transport, la vice-première ministre de la Capitale-Nationale... la
vice-première ministre, pardon, du Québec et de la Capitale-Nationale, ainsi
que le ministre de la Transformation numérique? Est-ce que ça, ça aide aussi à
l'acceptabilité sociale lorsqu'on dit haut et fort que le maire de Québec veut
polluer la vie des automobilistes? Je doute.
Aujourd'hui, depuis tantôt, ce que
j'entends de ce côté-là de la Chambre, c'est qu'ils remettent en question
l'acceptabilité sociale. Deuxième question pour eux : Une fois qu'une
élection est faite, elle est tenue, n'est-ce pas ça, une démonstration de
l'acceptabilité sociale? D'autant plus que le maire qui a été élu, c'est dans
sa plateforme, il appuyait le tramway. Mme Savard, qui est arrivée
deuxième, appuyait le tramway. Celle qui est arrivée quatrième, Mme Smith,
appuyait le tramway. Ensemble, collectivement, pour les postes de maire, ils
ont obtenu 70,8 % d'appui de la population. Est-ce que ça, c'est une
démonstration d'acceptabilité sociale pour eux? Je me pose la question.
Et là, maintenant, je vais m'adresser à la
caméra. Depuis tantôt, on parle du décret du 6 avril. La question a été
posée deux fois, une fois par le député de Jean-Lesage, une fois par le député
des Îles-de-la-Madeleine. On comprend que le décret va être signé le
6 avril, mais la question, on voulait savoir : Avec ou sans condition
par rapport à la voie partagée? Le ministre a bien patiné, mais n'a jamais
répondu à cette question précise. Alors, tous les maires du Québec, je
m'adresse à vous. Si jamais le décret du 6 avril met une condition qui
touche la voie partagée, alors le gouvernement du Québec, pour la première
fois, fera une ingérence municipale par décret. Et ça, ça ne touche pas la
ville de Québec, ça vous touche tous. Ça veut dire que le <gouvernement...
Mme Rizqy :
...décret.
Et ça, ça ne touche pas la ville de Québec, ça vous touche tous. Ça veut dire que
le >gouvernement du Québec n'en a que faire, que faire du gouvernement
de proximité. S'ils sont capables de gérer une ville de... un tracé de
500 mètres de voirie municipale à Québec, notre Capitale-Nationale,
qu'est-ce qu'ils vont faire dans votre région? La question se pose.
Alors là, je donne l'occasion au ministre
de rétablir les faits de façon non équivoque : le décret sera signé sans
aucune autre condition. Le tracé est connu de tout le monde. Alors, cette
fois-ci, je lui cède la parole, et qu'il le dise haut et fort : Le décret
sera signé sans nouvelle condition, et on ne touchera pas à la voie partagée
parce que c'est de compétence municipale. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la députée. Je cède
donc la parole au ministre. Vous avez cinq minutes.
M. Julien : Oui, merci.
Merci, Mme la Présidente. Écoutez, bien, comme on l'a mentionné, ma collègue
dit qu'on n'a pas été positifs par rapport au tramway. D'entrée de jeu, Mme la
Présidente, là, on a rappelé tout ce que le gouvernement a fait, et c'est le
seul gouvernement qu'il l'a fait, là, pour faire avancer le projet de tramway à
Québec. On a dit qu'on était favorables au projet de tramway à Québec. On est
favorables au projet de tramway qui s'inscrit, et on l'a toujours dit, à
l'intérieur d'un dossier plus large qui est le r-e-c ou le REC, selon le cas,
qui vient faire une addition, qui vient faire une intégration des bons gestes
qui doivent être posés, justement, pour atteindre les objectifs qu'on se donne,
auxquels on est d'accord, une mobilité durable plus efficiente au service des
citoyens de la région de Québec. Alors, je ne peux pas être plus clair que ça.
On est favorables au tramway.
Maintenant, ce projet-là, qui a débuté,
là, en novembre 2017, bien, il évolue. Il y a des dépassements de coûts, il y a
une surchauffe du marché, et on ajuste, et on interagit, et on collabore. Et
tous les gestes qui ont été posés par notre gouvernement vont dans le sens,
justement, de cette évolution-là, de cette collaboration-là avec la
municipalité, avec la ville de Québec, justement, pour s'assurer qu'on réponde
aux enjeux qui, dans un projet qui évolue, qui avance, arrivent au fur et à
mesure. On a des haies à franchir et on les franchit. C'était prévu au
6 avril, ça va être au 6 avril.
Mais, encore là, quand on regarde le
chemin, là, en mars 2021, le gouvernement et la ville ont convenu d'une entente
sur les paramètres clés pour être améliorés, on l'a convenue ensemble. En avril
2021, le Conseil des ministres a dûment autorisé la ville de Québec à lancer
les appels de propositions pour ce projet de tramway. On l'a fait. Qu'est-ce
qui est arrivé? Ah! un échec des premiers avis de propositions de la ville de
Québec. On a observé que ça ne fonctionnait pas. On a séparé le matériel
roulant avec, en fin de compte, les infrastructures. On a revisité l'approche
qu'on doit faire pour aller de l'avant avec le tramway. On a adhéré à ça. Puis
là, là, le 6 avril 2022, il va y avoir un décret pour la suite des choses.
Mais tout ça, Mme la Présidente, là, ça ne
peut pas se faire… ça ne peut pas se faire au détriment de la principale
condition de succès. Ma collègue de Saint-Laurent, je présume qu'elle connaît
très bien la réalité de Québec et ses enjeux, mais moi, je réitère que ça fait
50 ans que je vis ici, sur le territoire, que j'ai cheminé au
centre-ville, en banlieue éloignée, en première couronne. Quand qu'on vit ici,
qu'on parle à nos citoyens, qu'on les représente dans les districts ici, dans
les comtés de la grande région de Québec… Et on s'en fait parler, et les gens
ont des enjeux, les gens nomment des préoccupations, mais je pense que, Mme la
Présidente, c'est définitivement notre rôle de prendre acte de ces
préoccupations-là, comme c'est le rôle du maire de Québec, et de faire en
sorte, justement, de répondre, justement, d'agir, justement, de travailler
ensemble pour faire en sorte qu'on fasse un succès, un succès de ce projet-là,
comme tous les projets qui sont inclus à l'intérieur du REC.
Et ça, ni nous, ni le maire de Québec, ni
aucun élu, à mon avis, ne devrait... mais le maire de <Québec...
M. Julien :
...
inclus à l'intérieur du REC.
Et ça, ni nous, ni le maire de Québec,
ni aucun élu, à mon avis, ne devrait... mais le maire de >Québec et nous,
c'est clair, cet enjeu-là, on y croit. L'enjeu d'acceptabilité sociale, on y
croit. On représente des citoyens d'une grande région et d'une ville et on
souhaite que le projet qui va aller de l'avant soit celui qui répond aux
aspirations, aux aspirations des gens de la grande région de Québec et de Chaudière-Appalaches
par rapport, justement, à une vision long terme d'une mobilité durable et
efficiente ici. Alors, on ne fera pas l'économie, l'économie des efforts pour
atteindre cet objectif-là.
La Présidente (Mme
Grondin) :...M. le ministre, je voulais
tout simplement vous informer que le document du député de Jean-Lesage est
maintenant disponible sur le Greffier, puisque j'ai autorisé son dépôt. Donc,
merci beaucoup. Je cède maintenant la parole à la députée de Côte-du-Sud. Vous
avez cinq minutes.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Merci,
Mme la Présidente. Je ne saurais mieux dire que mon collègue ministre des
Ressources naturelles, mais je vais faire du pouce sur ce qu'il a mentionné,
sur notre grand sens des responsabilités. Comme gouvernement, on est entré en
politique, tout le monde ici, là, par souci des responsabilités. Quand on fait
des investissements majeurs, on parle de plus de 2 milliards de dollars,
il est nécessaire de questionner, et de requestionner, et de s'assurer qu'on
fait les bonnes choses, non pas pour les deux, trois prochaines années, mais
pour les 60 prochaines années.
Tel que je le mentionnais un peu plus tôt,
on est en changement de paradigme dans la région de Québec et dans la grande
région, aussi, de l'Est du Québec. Puis tout ça doit être réfléchi dans une
perspective à long terme. Moi, je veux savoir... je veux voir, comme députée de
Côte-du-Sud, comment je vais être impliquée, comment je vais être... comment ça
va être investi puis comment on va pouvoir mettre en place des infrastructures
de transport collectif, à la limite, jusque chez nous dans Côte-du-Sud. Donc,
ce qu'on réfléchit ici, à Québec, actuellement, en partenariat avec la ville de
Québec, et on le travaille en partenariat, ça va avoir des répercussions à plus
long terme sur tout le territoire, sur le pôle qu'on est en train de développer,
puis c'est cette vision-là qu'on déploie.
Évidemment, on ne fonctionne pas comme les
gouvernements précédents où on faisait, des fois, des chèques en blanc où on
contrôlait de A à Z le projet. Ce qu'on est en train de faire, c'est d'échanger,
de discuter, d'établir ce partenariat pour trouver la meilleure solution pour
les citoyens, et, à plus long terme aussi, pour le développement social,
économique, culturel de la grande région de Québec. Puis ça, c'est important de
le mentionner, c'est important de le marteler, parce que c'est une vision qu'on
a. Ce n'est pas d'investir rapidement à la sauvette, pour nous, l'intérêt, c'est
d'assurer une vision d'avenir dans la région de Québec, qui aura un impact à
plus long terme sur tout le Québec.
D'ailleurs, par rapport à cet élément, je
voudrais revenir sur ce que le député de Jean-Lesage a dit, plus tôt, dans une
de ses interventions, il parlait de l'intérêt de la région de Québec pour les
gens qui habitent autour de la région de Québec, dont je fais partie. Puis il
disait qu'avec la pénurie de main-d'œuvre on allait devoir recruter un peu plus
loin. La question de transport collectif soulève évidemment beaucoup de passions,
puis on le voit aujourd'hui, ce matin, avec les interventions qu'on a, mais je
pense qu'il faut le voir dans une question beaucoup plus vaste. Puis, au
Québec, on est excessivement bien positionné pour parler d'électrification des
transports, que ce soit du transport collectif ou l'utilisation de l'auto solo.
Pour quelqu'un comme moi qui vient d'une région rurale, c'est évident que je ne
m'attendrai pas à prendre l'autobus au coin de ma rue, j'ai besoin d'une ou
deux voitures à la maison pour qu'on puisse se déplacer puis pouvoir participer
au développement économique du Québec.
• (11 h 20) •
Mais tout ça pour dire qu'au Québec on a
cette grande force de l'hydroélectricité. C'est un investissement collectif qu'on
a fait, dans l'histoire du Québec, puis on peut maximiser sur ceci. Puis
évidemment il y a aussi toute l'immensité de notre territoire. Donc, de miser
sur l'électrification des transports, c'est une chose, puis ce qu'on fait,
comme gouvernement, c'est de, oui, favoriser l'utilisation de l'auto
électrique, favoriser les moyens de transport électriques également, comme le
tramway, mais aussi d'investir dans la construction ici de matières premières
ou d'autos électriques. C'est par là aussi que la diminution des GES va passer.
Ce que je voulais dire aussi, par rapport
à ça, c'est qu'on encourage l'utilisation de vélos électriques... pas vélos, là,
de véhicules électriques, excusez-moi, puis des infrastructures de recharge
aussi, puis c'est ce qu'on s'est aperçu… puis moi-même, je suis propriétaire d'une
voiture électrique depuis peu, puis je m'aperçois que les bornes sont peu
nombreuses. Puis c'est ce que le ministre des Finances a annoncé, des
investissements à ce niveau-là dans les prochaines années. Donc, ça va être… ça
va être beaucoup plus sécurisant pour un propriétaire d'auto électrique de
savoir qu'il y a des bornes. Évidemment aussi, comme cette technologie-là
évolue à vitesse grand V, disons-nous-le, nous avons diminué le rabais pour ça,
mais c'est parce qu'aussi il faut se le dire, les <tarifs...
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
...nous
avons diminué le rabais pour ça, mais c'est parce qu'aussi il faut se le dire,
les >tarifs des voitures électriques diminuent. Juste la voiture que je
possède, en un an, elle a diminué son coût de 6 000 $ à l'achat.
C'est donc majeur. Le gouvernement suit donc aussi la fluctuation du marché
pour diminuer ses rabais à ce niveau-là, c'est important de le dire. Puis, dans
la perspective où on évolue puis on veut s'assurer que les transports
collectifs soient cohérents avec l'utilisation de transports puis de favoriser
l'auto électrique, je pense qu'il faut voir... il faut mettre ça dans cet
esprit de cohérence.
On parle, bien évidemment, du tramway,
puis j'ai l'air d'élargir, mais il y a un lien avec tout ça, parce qu'il faut
que cette vision du développement puis que le tramway aussi s'inscrive dans une
fluidité du transport collectif, du transport général, dans la région de
Québec, parce qu'on a de l'ambition pour la région de Québec. Puis on va le
travailler en partenariat avec la ville, mais aussi avec toutes les
municipalités qui entourent la région de Québec. Puis ça, c'est une première,
Mme la Présidente, que tout le monde travaille ensemble puis que tout le monde
participe au développement de ce projet-là. Pour moi, c'est majeur, il faut se
le dire. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la députée. Nous
sommes rendus à la cinquième série d'interventions, et donc je cède la parole à
la députée de Saint-Laurent, cinq minutes.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Ma question est restée sans réponse. Nous, on veut savoir :
Est-ce que, oui ou non, ce fameux décret, tant attendu pour le 6 avril,
sera signé sans l'ajout de condition, sans parler de la voie partagée, et qu'on
va respecter l'autonomie de la ville de Québec et envoyer, du même coup, un
signal clair à l'ensemble des maires et mairesses du Québec pour leur dire :
Le gouvernement du Québec ne commencera pas à gérer vos plates-bandes, vos
voies, vos voiries, et on fait confiance en votre capacité à bien comprendre
votre ville? Le ministre a choisi de ne pas répondre.
Moi, ce matin, j'étais en point de presse,
et le journaliste du Journal de Québec, Marc-André Gagnon, m'a posé la
question suivante : Est-ce que cet exercice, aujourd'hui, n'est pas un peu
un coup d'épée dans l'eau parce que le ministre du Transport n'est pas là?
Parce qu'on sait il est atteint, malheureusement, de la COVID, et même chose
pour la vice-première ministre. On leur souhaite un prompt rétablissement. Et
moi, j'ai répondu candidement : Je pense que oui, je ne pense pas qu'il
ait les coudées franches, lui, pour s'engager pour le gouvernement. Je ne sais
pas c'est quoi, son poids au sein du Conseil des ministres dans ce dossier-là.
J'ai entendu la réponse, par contre, de mon collègue de Jean-Lesage, plus
optimiste que moi.
Mais moi, maintenant, ça fait
1 h 24 min qu'on est ici, puis la seule question qui demeure en
suspens, la seule qui nous intéresse, c'est, oui ou non, si ce fameux décret
sera signé sans aucune autre condition. Pourquoi qu'on n'en veut plus d'autre,
condition? C'est que, contrairement à ce qu'affirme le ministre en disant :
Ah! mais, regardez, on est des protramway, alors qu'on a eu M. Caire qui a dit
«no way tramway», pendant des mois, la colonne vertébrale, le tramway, là,
bien, il est sur la table depuis 2017. Il a dit : Non, non, nous, on
travaille tout le monde ensemble dans cette vision globale, puis il parle du
r-e-c, le REC. Bien, le REC n'a même pas encore fêté son un an d'anniversaire.
Il a été présenté en mai dernier, alors que le projet du tramway, là, ça fait
des années qu'on en parle à Québec. Le tracé est connu. Vous avez demandé des
modifications, la mairie de Québec est retournée à la table à dessin, il y a eu
des compromis.
Le maire a été dûment élu en appuyant le
tramway. Et, en ce moment, si vous prenez, là, le temps de regarder, là, sur
les 21 conseillers municipaux, j'en ai répertorié 16, là, qui disent
qu'ils sont pour le tramway. Je pense que l'acceptabilité sociale, on l'a eue
lors des élections municipales. Le dossier est clos là-dessus. Il restait une
question à savoir par rapport aux voies partagées. Là, le gouvernement nous a
fait la valse des coups en bas de la ceinture en disant : Ah! non, non,
non, c'est terrible, ça va ralentir la circulation, là, ça va polluer la vie
des automobilistes qui veulent rouler vite, vite, vite sur le boulevard… le
boulevard René-Lévesque.
On nous a même dit : Le maire de
Saint-Agapit, Saint-Apollinaire sont tellement inquiets, mais personne ne les a
appelés. Quand ils parlent de communication, le gouvernement du Québec, là, la
CAQ, c'est quoi, ils font de la télépathie avec les maires au lieu de les
appeler? C'est Le Journal de Québec, encore une fois, qui les a
contactés. Le maire de Saint-Agapit, il dit... il n'en a que faire, ça ne le
dérange pas. Saint-Apollinaire dit : Au contraire, ça pourrait même être
utile pour leurs citoyens. Puis, écoutez, ça ne s'invente pas, le candidat
d'Éric Duhaime, en Beauce, est pour... bien, pas pour, pardon, oh! non, non, il
va me chicaner, il dit : Ça ne va rien changer pour nous autres, pas un
enjeu.
Quand je les entends dire : Aïe!
c'est important, la saine gestion des finances publiques. Aïe! Ça, <honnêtement...
Mme Rizqy :
...dire :
Aïe! c'est important, la saine gestion des finances publiques. Aïe! Ça, >honnêtement,
là, on va arrêter de se faire des accroires ici, là. Chaque jour qui passe,
c'est 274 000 $ de plus qui s'ajoutent. Ça, ce n'est pas moi qui le
dis, ça a été la vérificatrice générale de la Ville de Québec. Savez-vous
combien ça coûte, une maison à Saint-Agapit? Vous êtes tellement inquiet de
Saint-Agapit. Pour 274 000 $, vous avez une maison, trois chambres,
une salle de bain puis un beau terrain, 274 000 $. Chaque jour de
retard, imaginez toutes les propriétés qu'on aurait pu payer. Ouf! Puis ça,
c'est le même gouvernement, là, qui dit : C'est important, la saine
gestion des finances publiques. Le troisième lien, là, il est passé de
4 milliards, là, scénario catastrophique, à environ 10 milliards.
Alors, on repassera pour les... donner des leçons.
Ça fait que moi, la seule question, encore
une fois, là : Est-ce que le ministre... A-t-il aujourd'hui l'autorité
nécessaire et morale pour regarder la caméra puis de dire qu'effectivement il
va signer le décret au Conseil des ministres, la semaine prochaine, heureux,
dans la joie et l'allégresse, sans nouvelle condition? Est-ce qu'il peut
s'engager à ça, ou il n'a pas l'autorité… puis qu'on perd notre temps
aujourd'hui?
La Présidente
(Mme Grondin) :Merci, Mme la
députée. Je cède donc la parole au ministre. Vous avez cinq minutes.
M. Julien : Ah! merci. Merci,
Mme la Présidente. Écoutez, je ne pense vraiment pas qu'on perd notre temps ici
aujourd'hui, on a… Moi, je trouve qu'on a des bonnes discussions, Mme la
Présidente. Alors, pour ma collègue, en fin de compte, de Saint-Laurent,
l'acceptabilité sociale est une chose qui est avérée par rapport à ce
dossier-là. Alors, bien que nous et le maire de Québec ayons des préoccupations
qu'on doit augmenter cette acceptabilité sociale, la députée de Saint-Laurent,
elle, elle estime que c'est chose réglée. Nous, on va continuer de travailler à
cette amélioration-là, puisque, je réitère, là, on est ici sur un seul motif,
c'est répondre aux besoins des citoyens de la grande région de Québec sur la
mobilité durable et sur l'efficience de leurs déplacements. Et c'est ce qu'on
va viser et qu'on va continuer de travailler en partenariat avec la ville de
Québec.
Pour le décret, clairement, le
6 avril, ce sera adopté. Ma collègue sait très bien qu'un décret est
adopté au Conseil des ministres, c'est la prérogative du Conseil des ministres.
Et ce sera fait la semaine prochaine, ça, c'est... pour nous, c'est clair.
Maintenant, si on revient un peu sur les
gestes du gouvernement, je réitère, quand on regarde les étapes qui se sont
produites, depuis novembre 2017, pour des projets de cette envergure-là, là, ce
délai de temps là, où on en est rendu, avec un décret le 6 avril, avec
toutes les étapes précédentes, l'attachement du financement, justement, avec le
gouvernement fédéral sur la première phase… J'espère que ma collègue est
toujours d'accord pour dire que les dépassements de coûts éventuels seront
également, je dirais...
• (11 h 30) •
Une voix : Absorbés.
M. Julien : Non, ce
n'est pas le bon terme, mais, quand vous aurez la parole, vous le direz. Je
dirais plus, en réalité, assumés dans les mêmes proportions des joueurs qui,
précédemment, se sont engagés dans ce projet-là. Nous, on y est clairement.
Maintenant, quand on regarde ce qu'on a
fait depuis, il n'y a pas un gouvernement qui a été aussi proactif pour
améliorer la mobilité durable dans la grande région de Québec. Maintenant, ma
collègue parle du REC, puis qu'on parle... le temps du REC, depuis qu'il
existe, avec le projet de tramway, mais le REC, le REC, Mme la Présidente,
c'est assez simple. Le REC, c'est un élément intégré de différents dossiers.
Alors, c'est l'intégration de manières d'additionner les différents projets
pour arriver à l'objectif qu'on vise.
Donc, quand ma collègue dit : Ça fait
juste un an, bien, dans le REC, qu'est-ce qu'on a? On a une colonne vertébrale,
qui est le tramway, puis c'est ce qu'on discute aujourd'hui. On a une volonté
d'améliorer la desserte des banlieues de Québec, l'axe Nord-Sud pour,
justement, aller chercher Haute-Saint-Charles, Charlesbourg, pour aller
chercher tout ce qui est Lac-Beauport, Stoneham, pour aller chercher toutes...
Vanier, Des Rivières, Duberger–Les Saules. Ça, là, ce n'est pas nouveau,
c'était dans nos conditions initiales. Donc, ça fait partie du REC ça aussi.
Le tunnel Québec-Lévis, le troisième lien,
on a été on ne peut plus clair là-dessus, c'est un engagement. Ça fait partie
du REC. Donc, le REC, c'est une vision intégrée, c'est une vision globale,
c'est une perspective régionale de la mobilité dans la grande région de Québec.
La somme des parties donne le REC. Le tramway en fait partie. Nous, on souhaite
le REC, donc on souhaite le tramway, mais il faut que ça se fasse, tous ces
éléments-là doivent se faire, Mme la Présidente. Comme élu, le principal...
11 h 30 (version révisée)
M. Julien : …se faire, Mme la
Présidente. Comme élu, le principal élément qu'on doit s'assurer, quand on fait
des projets d'envergure comme ça, qui nous engagent à très long terme sur la
suite des choses, et on y croit, on ne peut pas faire l'économie de ne pas s'assurer
d'avoir optimisé l'acceptabilité sociale de ces projets-là. Et ce défi-là, on
le nomme, le maire de Québec le nomme, et on compte bien travailler en
collaboration avec les élus, oui, les élus ici, en Chambre, et avec le maire de
Québec, pour s'assurer qu'on l'obtienne. Donc, c'est notre vision. C'est ce qu'on
défend et c'est ce qu'on va continuer à défendre. Et le 6 avril prochain,
il y aura décret, justement, pour poursuivre le dossier.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Donc, je
cède la parole à la députée de Jean-Talon. Cinq minutes.
Mme Boutin : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Écoutez... ça me pique au vif, là, quand que les oppositions
essaient de nous dépeindre, là, comme si on était antitransport collectif pour
le Québec, pour le tramway, puis qu'on n'était pas bons en changements
climatiques, et tout. Moi, moi, ça vient me chercher, personnellement, je dois
l'avouer, là. Premièrement, je ne sais pas comment on peut le dire autrement :
Nous sommes pour le tramway de Québec. Voilà, nous sommes pour le transport
collectif à Québec, dans la grande région de Québec. On veut que ça s'intègre
dans une vision régionale, que ça soit connecté... justement, dans le cadre du
projet du REC, connecté avec un tunnel Québec-Lévis, qui relie les deux centres-ville,
connecté avec une bonne desserte des banlieues. Mais le tramway... Puis j'ai
moi-même questionné dans le passé le ministre des Transports là-dessus, parce
que je suis de Québec. Moi, j'habite là. J'ai utilisé les transports en commun
plein de fois, je pouvais parler de la 801 puis les troubles de transport, qu'est
ce qui se passait avec ça. Ça fait que moi, j'ai questionné, puis on m'a
confirmé qu'il y avait des études et plusieurs scénarios avaient été analysés, que
ça prenait une colonne vertébrale pour... dans le centre-ville de Québec.
Donc, nous autres, on a adhéré à cette
vision-là. On a décidé de financer ce projet-là, qui est près de 2 milliards
de dollars, puis on n'a pas juste financé ce projet-là, on a financé plein de
projets de transport collectif à travers le Québec. C'est 56,5 milliards
de dollars, 56,5 milliards de dollars, c'est du jamais-vu au Québec. Les
gouvernements précédents n'ont jamais fait ça, là. Le gouvernement libéral, qui
se dit qu'il est donc bien insulté, là, qu'on questionne l'acceptabilité
sociale ou la saine gestion des fonds publics, n'a jamais investi cet argent-là,
là, ni même à Montréal. Ils avaient une intention. Il y a eu des petits
investissements, mais ça n'a rien à voir avec le 56,5 milliards de
dollars. C'est du jamais-vu.
Puis j'aimerais ça parler des points
positifs, justement, du tramway et du transport collectif. Parce que là, en
plus, je vous vois, Mme la Présidente, je sais que vous êtes une fervente
défenderesse de l'environnement et des mesures en changement climatique. Il y a
des mesures de mitigation puis il y a des mesures d'adaptation. Mais une des
mesures de la mitigation, bien, au niveau des transports, c'est de faire... d'encourager
puis d'investir dans le transport collectif. Oui, transport collectif à Québec,
le tramway a le but de contribuer à améliorer la mobilité. C'est un enjeu à
Québec, on le sait, c'est superimportant. On veut aller dans cette
direction-là. Ça va contribuer à l'attractivité de Québec. On le sait, on veut
retenir les immigrants, on ne veut pas qu'ils retournent à Montréal, c'est
important qu'ils restent ici, qu'ils s'intègrent.
Un tramway, ça va favoriser l'attractivité
de Québec, partout à travers, mais même pour les touristes qui viennent
visiter. On y croit fondamentalement. Puis évidemment ça contribue aussi à la
fois à l'effort de décarbonisation des transports. C'est quelque chose... ça va
enlever des voitures, des voitures des routes pour favoriser le transport
collectif, donc on y croit. Mais il y a des actions, au niveau communications,
qui n'ont été pas si bien faites que dans le passé, puis je ne veux pas... Mon
collègue a déjà travaillé avec cette administration-là, et ce n'est aucunement une
critique, mais c'est un fait. Les citoyens ont manqué d'information, les
citoyens veulent savoir quelles seront les mesures d'atténuation. Les citoyens
veulent se prononcer encore plus. On veut travailler en collaboration avec la
Ville de Québec. On le dit, on le redit, le maire Bruno Marchand le sait, il
est au courant. Et, moi-même, je parle souvent à la conseillère municipale
Maude Mercier Larouche, qui est en charge du dossier du tramway, qui est une
amie d'ailleurs. On en parle, elle est au courant de ça. Les gens veulent être
informés, ils veulent être rassurés et ils veulent savoir que leur argent est
bien investi parce que c'est leur argent.
Donc moi, je pense que c'est important,
là, qu'on en parle puis qu'on se dise des vraies choses. Puis le 56,5 milliards
de dollars... il me reste une minute et demie, mais je ne pourrai pas parler de
tout ce qu'on fait en changements climatiques, mais il s'intègre dans une
vision, un plan qu'on a, que le ministre de l'Environnement a déposé, un plan
pour une économie verte, un plan pour contrer les changements climatiques, pour
s'adapter aux changements climatiques. On a un plan hypersolide. On a le
collègue de Jean Lesage, puis je le respecte, là, tu sais, j'ai beaucoup de
respect pour lui, mais Québec solidaire ne nous a jamais présenté un plan
détaillé, financé, pour adresser le problème des changements climatiques. C'est
le Parti libéral, qui est là, mais, sous leur administration, c'est dommage,
mais les émissions ont augmenté. <Ils ont choisi...
Mme Boutin :
...mais,
sous leur administration, c'est dommage, mais les émissions ont augmenté. >Ils
ont choisi de financer Ciment McInnis, c'est ça, la réalité.
Nous, on décide d'investir dans le
changement... dans les transports collectifs, 56,5 milliards de dollars,
dont le tramway de Québec. Nous, on le veut, moi, je le veux. Je veux que ça
soit bien fait, en collaboration avec les citoyens de Québec. Ils sont en droit
de poser des questions, d'être rassurés. Il y a une manière de faire, puis on
va travailler en collaboration avec le maire de Québec. Maintenant, comme mon
collègue l'a dit, on ne peut pas présumer de... bien, quoiqu'il l'a dit, qu'il
allait être adopté, mais de la décision du Conseil des ministres. Mais la
volonté y est, puis pas seulement la volonté des gens de Québec, la volonté des
gens en dehors de Québec. En ce moment, on est juste des gens de la région de
Québec puis Chaudière-Appalaches, mais on a des collègues qui sont en dehors de
Québec, eux aussi, veulent leurs projets de transport collectif. Donc, ils
soutiennent le projet du tramway de Québec. Donc, voilà, je voulais
simplement réitérer que nous sommes pour le tramway de Québec, que nous
finançons le transport collectif, et nous en sommes fiers. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, Mme la députée. Donc,
nous allons terminer la période d'échange avec la sixième série
d'interventions. Je cède la parole à la députée de Saint-Laurent, et vous avez
une minute.
Mme Rizqy : Alors, en une minute.
Alors, on est presque rendus au bout de cette interpellation. Avez-vous
entendu, chers collègues : Le décret sera signé sans nouvelles conditions?
Non. Le ministre est très habile. Il a beaucoup parlé, mais il ne s'est pas
engagé. Alors, moi, aujourd'hui, je ressors de cet exercice, sachant très bien
qu'au fond il se garde la marge de manoeuvre pour continuer l'ingérence au
niveau municipal. Et ça, je trouve ça tellement, mais tellement critiquable.
C'est une pente tellement glissante que vous vous entraînez en ce moment, vous
n'avez même pas idée.
Et quand vous me dites que vous êtes
pro-environnement, vous ne pouvez pas me dire ça un 1er avril sans vouloir
rire, là. On a quand même le ministre de l'Environnement qui dit partout, là,
que le tunnel va être carboneutre puis ça va freiner l'étalement urbain. Je
tiens à rassurer le ministre en lui partageant un tweet, Alexandre Shields du Devoir :
Nous continuons d'être un allié indéfectible du projet, affirme le ministre de
l'Environnement...
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme
Grondin) :Non. S'il vous plaît!
J'aimerais ça qu'on respecte les règles du jeu. Merci. Donc, nous sommes
maintenant aux dernières interventions. M. le ministre, vous avez la parole
pour 10 minutes.
M. Julien : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Honnêtement, j'ai trouvé l'exercice fort agréable. Ça nous a
permis, justement, de clarifier plusieurs éléments, de trouver, justement, des
terrains où on convient ensemble des enjeux. Puis effectivement on a évité, à
mon avis, d'amener des enjeux qui n'étaient pas relatifs à ce qu'on discute
aujourd'hui.
D'entrée de jeu, on l'a clairement
qualifié, Mme la Présidente, pour éviter, là, justement, là, les
tergiversations, les deux principales choses qu'on souhaitait dire ici,
aujourd'hui, et réitère, parce qu'on n'a jamais dérogé à ça, notre gouvernement
n'a jamais dérogé à ça, c'est : On est favorable au projet de tramway à
Québec, ce réseau structurant qui est la colonne vertébrale d'est en ouest de
la grande région de Québec, principalement la ville de Québec, et qui s'inscrit
dans quelque chose de plus large qui inclut une meilleure desserte des
banlieues, sur laquelle on travaille, qui inclut une meilleure desserte de la
Rive-Sud, sur laquelle on travaille, et qui inclut un troisième lien entre
Québec et Lévis.
Deuxième plus grande ville au Québec, Québec;
septième plus grande ville au Québec, Lévis, il y a des enjeux par rapport aux
deux liens actuels : pont Pierre-Laporte, qui est surchargé; pont de
Québec, qui est joli, patrimonial, et qui sert. Mais, clairement, on observe
que dans les 10, 20, 30, 40, 50, 100 prochaines années, bien qu'on soit
fortement engagés dans l'électrification des transports, un lien supplémentaire
est plus que nécessaire, assure la sécurité des déplacements interrives entre
la deuxième et la septième plus grande ville du Québec. Alors, quand on regarde
l'ensemble du dossier, on appelle ça, le R-E-C, le REC, le Réseau express de la
Capitale.
Tous ces projets-là, Mme la Présidente,
là, on ne peut pas les faire uniquement par idéologie, on doit le faire de
manière équilibrée. On doit être équilibrés dans <nos positions...
M. Julien :
...on doit le faire de manière équilibrée. On doit être
équilibrés dans >nos positions. Je ne prétends pas que c'est la
chose, mais on ne peut pas être contre les véhicules individuels, les
automobiles. Notre ambition est claire, pour notre gouvernement, on est enligné,
même qu'on devance nos cibles à cet égard-là. On aura 1,5 million de
véhicules électriques d'ici 2030 au Québec, 25 % de la flotte. En 2035, on
va cesser la vente de véhicules à essence au Québec. Ça veut dire qu'en
2042-2043, durée de vie utile, à peu près, des véhicules, là, 98 % de la
flotte de véhicules individuels va être électrique. On est pour
l'électrification, on va le faire. Mais, Mme la Présidente, ces véhicules-là
vont encore emprunter des liens pour se déplacer. Donc, oui, on veut favoriser
la mobilité puisque le Québec est vaste. Parce que les citoyens, dépendant du
stade de leur vie, de leur situation, ont des besoins qui sont distincts, qui
ne sont pas tous les mêmes, on doit favoriser les deux. C'est un et l'autre, ce
n'est pas un ou l'autre.
Je le mentionnais d'entrée de jeu, moi, ça
fait 50 ans que je vis à Québec... ou dans la grande région de Québec,
puisque Lac-Beauport n'est pas dans la ville de Québec. Né à Loretteville,
grandi à Lac-Beauport, adolescence, jeune adulte, Belvédère, Père-Marquette, au
centre du projet qui nous occupe ici avec le tramway. Jeune famille, banlieue,
Val-Bélair, mes enfants ont grandi là. On se rapproche tranquillement,
Neufchâtel-Lebourgneuf. Puis, je ne saurais prédire où je serai dans
15 ans, à ma retraite, différents stades de vie, différentes
responsabilités, différents besoins, différentes solutions, différentes
solutions. Ce n'est pas une recette pour tous. Ce n'est pas la même chose pour
tous.
Ce qu'on doit faire comme élus, notre
devoir, notre responsabilité, Mme la Présidente, c'est d'être à l'écoute des
citoyens. On ne fera jamais l'unanimité, j'en conviens. On ne peut pas chercher
l'unanimité, elle n'existe pas. Mais on doit clairement favoriser la plus
grande... on appelle ça, acceptabilité sociale. Mais l'acceptabilité sociale,
ça veut dire quoi? La plus grande adhésion au projet d'envergure qu'on soumet à
la population. Des projets qui sont, oui, nécessaires, auxquels on adhère comme
gouvernement, mais on doit le faire. On ne peut pas faire l'économie d'obtenir
l'adhésion des citoyens pour tous ces projets majeurs. Et c'est ce à quoi on
s'engage comme gouvernement. Et je suis certain que la maire de Québec a la
même réflexion. Je ne peux pas me substituer et je n'ai pas l'intention de le
faire, mais un élu qui dirait : Moi, ce qui me motive, c'est de répondre,
de répondre adéquatement à cette volonté d'amélioration de qualité de vie que
mes citoyens désirent, auquel mes citoyens adhèrent, c'est ça, le rôle d'un
élu.
Oui, il faut avoir le courage de certaines
décisions, je n'en doute pas, mais, à la fin, il faut qu'on soit au diapason
avec les gens qu'on souhaite représenter et qu'on représente. Mes collègues et
moi, depuis les derniers mois, on entend, sur le terrain — n est ici,
à Québec — des préoccupations nommées par les citoyens de Québec. La
pire chose à faire, ça serait de les ignorer, ça serait de ne pas les
considérer. Ça serait de venir dire : J'ai raison et ils ont tort. Ça
serait la pire chose à faire. Il ne peut pas avoir de projets d'envergure sans
une pleine adhésion des citoyens qui sont touchés.
Et c'est sur quoi on va travailler, sur
quoi on va s'évertuer au cours des prochains mois, en collaboration avec la
maire de Québec, avec la Ville de Québec, justement, pour communiquer,
informer, regarder ce qui peut être amélioré. Il y a des choses qui peuvent
encore être améliorées. La réalisation n'est pas débutée. Mais on ne met pas
sur le chemin de la réalisation, on va émettre les décrets le 6 avril.
Donc, on ne vient pas contraindre le cheminement du projet actuellement, mais
certainement qu'on va travailler avec la ville de Québec, en collaboration, <parce
qu'effectivement...
M. Julien :
...qu'on
va travailler avec la ville de Québec, en collaboration, >parce
qu'effectivement, plus de 60 % du budget de ce projet-là, auquel on
adhère, c'est notre responsabilité. Donc, on va le faire de manière
responsable, on va le faire en pleine collaboration, on va le faire dans le
respect des compétences. Mais c'est certain qu'on va vouloir continuer, comme
on l'a toujours fait, à vouloir représenter nos citoyens, qui, eux, émettent
des préoccupations, et d'être à leur écoute. Et quelqu'un qui ne souhaite pas
faire ça dans un poste de député, dans un poste d'élu, ne joue tout simplement
pas son rôle. Et c'est ce que je m'engage, avec mes collègues, avec notre
gouvernement, à faire et à continuer de faire.
On a une vision pour le Québec. On est
fortement engagés vers l'électrification, les autobus, pour les véhicules, pour
le transport collectif. Et, oui, on a pris l'engagement de faire de la mobilité
durable au Québec, et, oui, on est le gouvernement qui en faisons le plus, qui
n'a jamais été fait au Québec, et, oui, on va le faire avec l'adhésion de la
population, parce que c'est notre rôle, c'est notre responsabilité et c'est ce que
je m'engage à faire. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Donc, je
cède maintenant la parole au député de Jean-Lesage pour sa dernière
intervention. Donc, M. le député, vous disposez, vous aussi, de 10 minutes.
M. Zanetti : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors, je veux revenir sur certaines choses qui ont été
dites, puis ensuite souligner les quatre questions qui demeurent sans réponse.
J'entends mes collègues dire, bon, essentiellement : À la CAQ, on prend au
sérieux, là, la réduction des GES, la crise climatique. Mais je veux juste nous
rappeler quelque chose, c'est que je pense qu'on doit la prendre encore plus au
sérieux, parce que la cible du gouvernement du Québec, c'est 37,5 % de
réduction avant 2030, d'ici 2030, puis, jusqu'ici, il n'a présenté, après
quatre ans, des projets qui ne permettent d'atteindre que 50 % de ce
37,5 % là. On est vraiment super, super loin, là, très, très loin. Alors,
je veux juste dire : Il y a du chemin à faire, et je pense que, pour nous
rassurer, là, il faudrait peut-être avoir un peu plus d'humilité là-dessus,
parce que sinon, on a l'impression que vous pensez qu'on est rendus, puis que
ça va être correct. Mais ça ne va pas être correct. Ça ne marche pas.
L'autre chose, c'est que, bon, j'entendais
la députée de Jean-Talon, qui disait : Le gouvernement a un plan pour
réduire les émissions de gaz à effet de serre. Québec solidaire n'a jamais
présenté de plan. Québec solidaire a présenté un plan aux dernières élections,
un plan complet pour atteindre les cibles les plus ambitieuses dans les
meilleurs délais. Et là il va falloir, malheureusement, étant donné qu'on a
piétiné, bien, il va falloir déposer aux prochaines élections des mesures
encore plus importantes, encore plus ambitieuses. Et plus on attend, puis plus
on piétine, puis plus on tarde, plus il va falloir que tout le monde, tous les
partis puis tous les gouvernements présentent des plans de plus en plus
ambitieux, qui vont de plus en plus difficiles à réaliser, qui vont coûter de
plus en plus cher. Alors, la saine gestion, chers amis, c'est de mettre le
paquet tout de suite. Et nous, c'est ce qu'on propose de faire.
• (11 h 50) •
Je veux revenir sur les quatre questions
qui sont restées sans réponse. La question la plus importante, je pense que
notre collègue de Saint-Laurent l'a vraiment bien mis en lumière, c'est :
Y aura-t-il, dans ce décret que vous nous avez confirmé qui sera signé le 6 avril,
de nouvelles conditions concernant le tronçon ou pas? Alors, je fais juste
noter. Une autre question que je me pose, qui est restée sans réponse, c'est :
C'est quoi, précisément, le problème avec la rue partagée? Qu'est-ce qui fait
que, tout à coup, vous pourriez retarder le décret ou renoncer au financement à
cause de ce tronçon? J'ai posé la question au début, ça n'a pas été... on n'y a
pas répondu. J'aurais aimé ça. Je la repose, d'un coup qu'on nous réponde,
parce que c'est important.
Puis l'autre affaire aussi, c'est que,
bon, j'entends, là, je comprends, là, je ne pourrais pas être plus d'accord
avec vous sur la question de l'acceptabilité sociale. C'est important. Le ministre
disait : Quelqu'un qui se fout de... bien, qui ne se fout pas, ce n'est
pas ça qu'il a dit, il était... un terme plus... moins vulgaire, mais il dit :
Quelqu'un qui n'a cure, mettons, pour reprendre les mots à peu près, hein, de
l'acceptabilité sociale, il ne mérite pas d'être député. Je suis bien d'accord,
l'acceptabilité sociale, c'est formidable, mais là c'est qu'il y a une démarche
d'acceptabilité sociale et de consultation qui est faite dans la ville de
Québec, qui mène à des : On veut un tronçon de rue partagée, puis vous,
vous dites : Non, non, non, au nom de l'acceptabilité sociale, on ne peut
pas aller là. Mais qui avez-vous consulté? Quelles sont ces consultations que
le gouvernement a faites, qui lui fait dire que le monde n'est pas d'accord avec
ce que, dans le fond, il demande, dans les consultations de la ville? Quelles
consultations...
M. Zanetti : ...ont-ils fait?
Est-ce que... Si ce sont les champions de l'acceptabilité sociale, s'ils sont
du côté de la démocratie, c'est qu'ils savent que les gens ne veulent pas ça
parce qu'ils les ont consultés. Mais c'est quand est-ce que c'est arrivé? C'est
une question sans réponse.
L'autre affaire que je voulais mettre en
lumière aussi, c'est : Est-ce que, sur les problèmes que vous n'identifiez
pas par rapport au tronçon de rue partagée, puis que vous ne dites pas non plus
qui vous a dit que c'était un problème, est-ce que ces problèmes-là, au moins,
mettons, on peut-tu savoir ce qu'en pensent les experts du ministère des
Transports? Pas le ministre, là, les experts du ministère des Transports.
Est-ce qu'eux disent : Il y a un problème avec ça? Donc, je veux juste
que... Il faudrait qu'on se base sur quelque chose pour attaquer, disons, la
bonne voie d'un projet qui a... qui fait l'objet de consultations, qui est
voulu par du monde. Il faudrait qu'on s'attaque sur quelque chose. Si on dit
que c'est sur l'acceptabilité sociale, il faudrait avoir quelque chose pour
soutenir cette affirmation-là. Si on prétend qu'il y a un problème, que c'est
mauvais, il faudrait dire c'est quoi, le problème, puis sur quelle base on dit
que c'est mauvais.
Alors, ce sont des questions que, bon...
auxquelles j'espère qu'on pourra répondre. Mais, en fait, ce que j'espère
surtout, c'est qu'on pourra, disons, passer à un autre débat puis faire en
sorte qu'il n'y aura pas d'ingérence le 6 avril, qu'il y aura vraiment un
décret qui sera déposé sans nouvelles conditions pour permettre à la ville
d'aller de l'avant et de le réaliser comme les gens de Québec le veulent. Ils l'ont
exprimé dans les consultations de la ville qui ont été faites. Alors, alors,
voilà pour ces questions sans réponses et ces quelques rectifications.
Il y a un sujet, au sujet du tramway, pour
en justifier l'urgence, dont je n'ai pas encore parlé, c'est la question de la
santé. L'Association québécoise des médecins pour l'environnement a publié
d'ailleurs une lettre ouverte récemment sur le sujet pour dire qu'il fallait y
aller avec le tramway, parce que c'est bon pour la santé. Ça rime, ce n'est même
pas fait exprès. Je lis quelques extraits de cette lettre : Chaque retard,
dans le projet de tramway, nous prive d'un moyen reconnu par la science de
prévenir de nombreuses maladies chroniques souvent mortelles, de réduire la
facture liée à leur prise en charge et de décongestionner, pas juste les
routes, le système de santé. La réduction de la pollution de l'air ainsi... issue
principalement du transport automobile cause chaque année... Elle est
responsable, juste à Québec, là, de 300 morts prématurées avec des coûts
sanitaires estimés à environ 2 milliards de dollars, 2 milliards, là,
c'est à peu près... c'est un peu plus que la moitié du projet de tramway. Et
c'est ça, chaque année, ce que nous coûte la pollution de l'air en termes de
fonds publics.
Alors, c'est pour ça qu'on peut...
Retarder d'une année, ça coûte cher, bon, on parlait que ça coûtait 100 000 $
pour la réalisation du projet, mais ça coûte encore plus cher si on compte
l'impact sur la qualité de l'air. Évidemment, pas seulement le tramway, mais
toutes sortes d'autres choses qu'on doit mettre de l'avant, comme du
verdissement et toutes sortes d'autres choses. Alors, c'est vraiment important.
Le tramway, donc, ça permet de réduire la qualité de l'air et aussi ça permet
d'avoir des... de favoriser les déplacements actifs, qui est extrêmement bon
pour la santé, qui, lui aussi, contribue à réduire les frais de santé, mais
surtout à améliorer la santé du monde puis à faire en sorte qu'ils vivent mieux
puis qu'ils sont plus heureux. Alors, c'est des choses qui sont extrêmement
importantes.
Je vais revenir sur certains arguments
économiques pour ajouter à l'urgence de la situation puis mettre un peu...
comment dire, montrer un peu le décalage qu'il y a entre cette querelle sur un
tronçon de rue, là, puis les enjeux plus globaux entourant le tramway, le
réseau structurant puis la nécessité, justement, d'avoir... de respecter les
échéances. Avec le réseau structurant, là, 65 % de la population actuelle
et 80 % des emplois seraient situés à moins de 10 minutes de marche
du transport en commun. C'est énorme pour offrir une alternative à la
dépendance à la voiture à laquelle nous confine la façon dont a été construite
la ville de Québec. Ça va stimuler le commerce de proximité, ce réseau-là.
À long terme, le tramway va avoir des
retombées positives majeures sur l'activité économique locale et régionale. En
accroissant la mobilité de la population, on favorise l'achalandage et la
pratique d'une foule d'activités ayant un impact sur l'économie de la région,
comme le travail, les études, les loisirs, la culture, le tourisme et le
commerce. Ça va favoriser l'attraction et la rétention de la main-d'oeuvre, ça
va augmenter le bassin de recrutement, diminuer la congestion. Diminuer la
congestion, là, c'est bien pour les gens qui sont dans le trafic aux heures de
pointe, parce qu'ils passent moins de temps là, plus de temps avec leur famille,
ça diminue le stress. Ça diminue aussi, certainement, disons, les frais de
livraison, parce qu'il n'y a pas juste les gens qui se déplacent qui sont
là-dedans, il y a aussi les gens qui font du transport, quand ils sont pris
dans les heures de pointe, qui sont dans les problèmes puis qui restent là plus
longtemps puis les voitures qui restent là, ça fait plus de pollution encore.
Et le transport <en commun...
M. Zanetti :
...puis
les voitures qui restent là, ça fait plus de pollution encore. Et le transport >en
commun est une alternative à ça, ça permet de soulager l'être humain de ses
maux liés à la construction des villes qui sont faites uniquement en fonction
de l'automobile, comme ça a été fait dans les dernières décennies.
Évidemment, on peut faire autre chose et
je veux juste nous rappeler une affaire, un fait essentiel. J'adore montrer ce
tableau didactique : Comment transporter 1 000 personnes.
Regardez l'espace que ça prend, ça prend quatre trams, ou encore 15 bus,
ou encore 625 autos. Puis, comme je le disais tout à l'heure, à Québec, c'est
plutôt 800 voitures si on considère les pratiques de covoiturage, puis les
vrais chiffres de la ville de Québec. Donc, c'est une estimation conservatrice.
Alors, vous voyez, l'espace que prennent les voitures, puis tout ce que ça
coûte pour transporter autant de véhicules, c'est complètement fou.
Moi, quand je regarde ça, je me dis :
Qu'est-ce qui congestionne les ponts? Est-ce que c'est ça ici ou c'est ça?
Bien, évidemment, il n'y a pas de tramway, donc c'est la voiture. Qu'est-ce qui
congestionne le boulevard Laurier? C'est la voiture aussi. Qu'est-ce qui congestionne
la ville de Québec? C'est la voiture. Et ça, ce que ça veut dire, c'est qu'il
faut offrir une alternative pour que ceux qui n'ont pas d'alternative, qui demeurent
juste à devoir absolument utiliser leur voiture, comme moi ça m'arrive, des
fois, pour certains déplacements, bien, qu'ils puissent le faire de façon plus
facile, avec moins de congestion, moins de stress, puis que les autres qui
peuvent prendre le transport en commun, ils économisent, ils puissent s'acheter
une voiture de moins, mettre un 10 000 $ ailleurs. Je vous remercie, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le député. Donc, je
vous remercie, chers collègues. Je lève la séance, et la commission, ayant
accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 59)