(Onze
heures vingt-cinq minutes)
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, à
l'ordre, s'il vous plaît! Bonjour, chers collègues. Ayant constaté le quorum,
je déclare la séance de la Commission des transports et de l'environnement
ouverte.
La Commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 102, Loi
visant principalement à renforcer l'application des lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages, à assurer une gestion responsable
des pesticides et à mettre en oeuvre certaines mesures du Plan pour une
économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. M. Lamothe (Ungava) est remplacé par M. Lefebvre
(Arthabaska); M. Fortin (Pontiac) est remplacé par M. Rousselle
(Vimont); et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par Mme Perry
Mélançon (Gaspé).
Étude détaillée (suite)
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, lors de
l'ajournement de nos travaux, en février, la commission venait d'adopter
l'article 104 du projet de loi. Nous en sommes donc à l'étude de
l'article 105. M. le ministre, je vous invite à en faire la lecture, s'il
vous plaît.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. D'abord, mes salutations. Content de vous
retrouver, content de retrouver les collègues, autant de la partie des... en
fait, des partis d'opposition que des collègues gouvernementaux, les gens qui
nous accompagnent aussi. On s'est ennuyés, hein, après quelques semaines, on
s'est ennuyés.
Donc,
article 105 : L'article 115.31 de
cette loi est modifié :
1° dans le premier
alinéa...
Et peut-être, Mme la
Présidente, juste vous rappeler, il est avec amendement. Donc, je lis l'article
original, dans un premier temps, pour ensuite lire l'amendement proposé.
La
Présidente (Mme Grondin) : ...
M. Charette :
C'est bien gentil. Donc :
1° dans le premier
alinéa :
a) par le
remplacement, dans le paragraphe 1°, de «au premier alinéa de
l'article 30, à l'article 31.0.5.1,» par «aux premier et deuxième
alinéas de l'article 30, au deuxième alinéa de l'article 31.0.5 de
l'article»;
b) par la
suppression, dans le paragraphe 1°, de «55,»;
c) par le
remplacement, dans le paragraphe... dans le deuxième, de «dans l'environnement,
conformément à» par «ou d'une matière dangereuse dans l'environnement
conformément au premier alinéa de»; et
d) par
le remplacement, dans le paragraphe 4°, de «de l'article 31.0.5,» par «du
premier alinéa de l'article 31.0.5 ou de l'article»;
e) par le
remplacement du paragraphe 6° par le suivant :
«6° fournit une
information fausse ou trompeuse pour l'application de la présente loi et de ses
règlements;»;
f) par la
suppression du paragraphe 8°;
2° par la
suppression du deuxième alinéa.
Et le
commentaire : L'article 115.31 prévoit les infractions dont la
gravité correspond à la catégorie B du cadre général d'application diffusé sur
Internet.
Des modifications
sont apportées à cet article en concordance avec celles effectuées aux
articles 21 et 30. Il est également modifié pour corriger une erreur de
renvoi en référant à l'article 31.0.5 plutôt que 31.0.5.1 ainsi que pour
supprimer la référence à l'article 55 qui a été abrogé en 2017.
Le paragraphe 6° est
également reformulé pour prévoir une infraction générale pour avoir fourni de
l'information fausse ou trompeuse, à des fins d'uniformisation avec les autres
lois visées par la nouvelle loi, ce qui permet de supprimer le paragraphe 8°.
Enfin, le deuxième
alinéa est abrogé puisque repris à l'article 53 de la nouvelle loi proposé
par l'article 1 du projet de loi.
Et si vous me permettez, je ferais la lecture de
l'amendement, qui est relativement court. Donc, ce serait de remplacer le
sous-paragraphe b du paragraphe 1° de l'article 105
du projet de loi par le suivant :
«b) par le
remplacement, dans le paragraphe 1°, de "55" par "51.1";».
Et le commentaire : Cet amendement vise à
prévoir l'infraction qui sera applicable aux interdictions prévues par le
nouvel article 51.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement introduit
amendement précédemment, soit une infraction de catégorie B.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre.
Peut-être juste avant de vous céder la parole, Mme la députée, je voudrais
peut-être juste vous... Parce que, là, je constate que je ne vous ai pas fait
part des nouvelles mesures de distanciation physique énoncées par la Santé
publique. Donc, je vais prendre deux minutes pour le faire.
Le port du masque reste obligatoire lorsque vous
êtes en déplacement, mais vous pouvez le retirer lorsque vous êtes assises à
votre place ou assis à votre place.
Je vous invite à garder le même siège tout au
long de la séance et à respecter la distanciation d'un mètre entre chaque
place. Si vous ne pouvez pas respecter ce un mètre, donc, le port du masque
devient obligatoire.
Et enfin les personnes qui sont assises dans les
tribunes du public, le port du masque reste obligatoire.
Donc, allez-y, Mme la députée de Verdun. Je vous
cède la parole.
• (11 h 30) •
Mme Melançon : Bien, à mon tour de
vous saluer, Mme la Présidente, de saluer, bien sûr, le ministre, les gens qui
l'accompagnent, la collègue de Gaspé. Bonjour. C'est bon de revoir nos visages
en entier quand même. Je suis désolée pour les gens qui sont dans les
tribunes... avez dû vous recouvrir, mais, quand même, on peut mieux lire aussi
les sourires, les approbations. C'est un peu plus facile à l'oeil.
Tout d'abord, Mme la Présidente, je voudrais
simplement... parce qu'on s'est quittés, quand même, à quelque part en février.
Je voudrais juste revenir sur la catégorie B parce que c'est de la catégorie B
dont il est question, là. Peut-être juste nous remettre dans le cadre général,
la catégorie B, de quoi il était question.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, y a-t-il
consentement pour que le sous-ministre... Oui, effectivement. Donc, je vous
invite à vous présenter, mon cher.
M. Rousseau
(Michel) : Oui, Michel Rousseau,
sous-ministre adjoint à l'Environnement.
En fait, si on se rappelle... Il y a
essentiellement... Bon, la catégorie A était la catégorie où les manquements
sont punis le plus sévèrement. La catégorie B arrive en deuxième et la
catégorie B réfère, en général, à des manquements qui ont lieu par rapport à ne
pas avoir fait les activités sans avoir eu l'autorisation requise. Donc,
souvent, la catégorie B va référer à des
activités qui sont faites sans autorisation et autres manquements qu'on juge de
ce niveau-là.
Puis, comme
j'expliquais, les catégories A, B, C, D, c'est vraiment une gravité objective
qui est évaluée par un groupe. Et
chaque fois qu'on modifie une loi, un règlement, on place les manquements dans
les catégories qui correspondent même si... tu sais, dans le but de
garder une uniformité. Donc, chaque fois qu'il va y avoir un manquement relié à
ne pas avoir fait une activité sans avoir son permis, ça va toujours être dans
le B. Donc, c'est essentiellement cette catégorie-là, là, qui... Je ne sais pas
si Mme la légiste veut compléter ou pas, mais, je pense, ça fait le tour.
Mme Melançon : Parfait, merci
beaucoup, juste qu'on se remette un peu dans le bain. J'aimerais simplement
savoir est-ce que c'était un oubli... Pourquoi l'amendement exactement? Parce
que, là, je comprends qu'elle vise à prévoir l'infraction qui sera applicable
aux interdictions, mais je le sentais déjà dans la catégorie B. Je tente
simplement de comprendre pourquoi cet amendement.
Mme Grignon (Karine) : Je suis
mélangée dans les micros.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, il y a consentement
pour que la légiste puisse intervenir? Consentement. Je vous invite à
vous présenter, s'il vous plaît, maître.
Mme Grignon (Karine) : Oui,
Karine Grignon, ministère de la Justice, avocate.
En fait, c'est l'interdiction qui a été
rajoutée, là, pour certains appareils, là, sur des véhicules. Donc, étant donné
que c'est un nouvel article qui a été introduit, là, il faut énumérer
l'article. Là, c'était 51 qui apparaissait, là, de mémoire. Donc, on rajoute
51.1 pour être sûrs que tous les articles concernés, là, sont visés par
l'infraction.
Mme Melançon : Dans le fond,
c'est parce qu'on vient l'ajouter tout simplement?
Mme Grignon (Karine) : Exactement.
Mme Melançon : O.K., O.K.,
O.K., c'est pour ça que je me demandais si on venait de changer de catégorie ou
si... Parfait. Donc, pour moi, ça va. Puis, pour le reste, c'est de la
concordance, là, qu'on voit dans l'article 105 non amendé, là. Donc, pour
moi, ça convient, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement? Ça va. Donc, est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc,
l'amendement à l'article 105 est adopté. Nous revenons à
l'article 105 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? Ça va. Est-ce que
l'article 105, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc,
l'article 105, tel qu'amendé, est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 106. M. le ministre.
M. Charette : Effectivement,
avec un amendement également.
La Présidente
(Mme Grondin) : Avec un amendement,
effectivement.
M. Charette : Donc, je lis
l'article original. Merci, Mme la Présidente.
106. L'article 115.32 de cette loi est
modifié par le remplacement du paragraphe 2° par les suivants :
«2° étant responsable d'un rejet accidentel d'un
contaminant ou d'une matière dangereuse, fait défaut de faire cesser le rejet,
conformément au paragraphe 1° du deuxième alinéa de
l'article 21;
2.1° étant responsable d'un rejet accidentel
d'un contaminant, fait défaut de récupérer, de nettoyer ou de traiter sur place
les matières contaminées par le rejet ou d'enlever les matières contaminées de
la zone affectée par le rejet et de les expédier vers un lieu autorisé,
conformément au paragraphe 2° du deuxième alinéa de l'article 21;»
Et le commentaire : L'article 115.32
prévoit des infractions dont la gravité est la plus élevée et correspond à la
catégorie A du cadre général d'application diffusé sur Internet.
Cet article est modifié en concordance avec les
modifications apportées à l'article 21 auquel il est fait référence.
Et, l'amendement, je le lis à l'instant. Donc,
ce serait de remplacer l'article 106 du projet de loi par le
suivant :
106. L'article 115.32 de cette loi est
modifié :
1° par le
remplacement, dans le paragraphe 1°, de «, 65.3, 70.5.1,» par «ou 65.3, au
premier alinéa de l'article 70.5.1 ou à l'article»; et
2° par le remplacement du paragraphe 2° par
les suivants :
«2° étant responsable d'un rejet accidentel d'un
contaminant ou d'une matière dangereuse, fait défaut de faire cesser le rejet,
conformément au paragraphe 1° du deuxième alinéa de l'article 21;
«2.1° étant responsable d'un rejet accidentel
d'un contaminant, fait défaut de récupérer, de nettoyer ou de traiter sur place
les matières contaminées par le rejet ou d'enlever les matières contaminées de
la zone affectée par le rejet et de les expédier vers un lieu autorisé,
conformément au paragraphe 2° du deuxième alinéa de l'article 21;».
Et le commentaire : Cet amendement vise à
prévoir un ajustement à l'infraction concernant l'article 70.5.1
puisqu'elle ne concerne que le premier alinéa.
La Présidente (Mme Grondin) : Merci,
M. le ministre. Donc, y a-t-il des commentaires? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Oui. Avant, c'était
plus facile de vous faire signe, Mme la Présidente, parce qu'on enlevait
doucement le masque, et ça envoyait un signal. Donc là, il faut que je me
remette un petit peu dans le bain en ayant un petit visuel avec vous. J'en
suis... Je viens d'en prendre conscience.
Parce que
l'amendement est assez important à ce moment-ci, j'aimerais simplement qu'on
m'explique pourquoi cet amendement arrive à ce moment-ci et pourquoi
n'était il pas préalablement introduit, donc, dans l'article 106 tel que
présenté?
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, maître.
Mme Grignon (Karine) : Oui. En fait,
on ajoute le paragraphe 1°, là. Le paragraphe 2° était déjà présent,
là. Donc, c'est tout simplement pour s'assurer de la concordance avec la
sanction administrative pécuniaire, donc, pour que le montant soit la même
catégorie d'infraction, en fait, que la sanction administrative pécuniaire.
Donc, en ajoutant tout simplement le premier alinéa, on s'assure que cette
catégorisation-là est la même. Donc, c'était une petite erreur qui s'était
glissée, là, dans le texte initial.
Mme Melançon : D'accord, et parce
que, finalement, c'est ce que nous avions préalablement autorisé, dans le fond.
Quand on avait vu chaque tranche d'infraction, là, on en avait parlé
préalablement. Donc, on avait juste omis de le mettre. C'est ce que je comprends?
Mme Grignon (Karine) : C'est ça. En
fait, ce qu'on a étudié pour la sanction administrative pécuniaire, ça
correspondait à un autre... bien, à ce niveau de gravité là d'infraction. Et
puis là, maintenant, avec l'infraction qu'on étudie... Parce que, là, on est
dans les infractions pénales puis on a étudié les articles de sanctions
administratives pécuniaires un petit peu plus tôt, là. Donc, pour s'assurer que
le premier alinéa, ce soit vraiment le même degré, niveau de gravité, là, en fait, et pour la SAP et pour
l'infraction, donc, on vient juste apporter la petite précision du premier
alinéa.
Mme Melançon : Parfait. Donc, on est
dans de la concordance de A à Z. Il n'y a pas de nouveauté à ce moment-ci.
D'accord, ça va pour moi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) : Parfait,
y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement à l'article 106? Est-ce
que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Donc, l'amendement est adopté. Nous revenons à l'article 106 tel
qu'amendé. Interventions? Oui, Mme la députée de Verdun.
• (11 h 40) •
Mme Melançon : Bien, à ce moment-ci,
dans ce qu'on est, dans l'article 106, je veux simplement revenir au
deuxième paragraphe : «Étant responsable d'un rejet accidentel d'un
contaminant ou d'une matière dangereuse, fait défaut de faire cesser [les
rejets], conformément...» Ça aussi, on en a parlé préalablement. On avait
parlé... Et c'est la même chose. Donc, on était, à ce moment-là, dans le...
Ici, on est dans le pénal, puis on était dans le pécunier préalablement, puis
on vient juste asseoir encore une fois les deux infractions pour qu'il y ait
une concordance. C'est ce que je comprends?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
exactement. En fait, c'est comme des dispositions miroirs. Donc, il faut
prévoir le kit sanctions administratives pécuniaires. Il faut énumérer tous les
articles qui sont concernés puis il faut refaire le même travail pour les
infractions pénales. Ça fait que, oui, effectivement, c'est répétitif, mais
chaque type de sanction a son énumération miroir.
Mme Melançon : Parfait. Puis ce que
je comprends, c'est qu'il n'y a pas de différence, justement, puisque c'est
miroir. C'est exactement la même chose. On vient calquer, dans le fond, ce
qu'on a fait d'un côté vers... bien, du pénal vers le pécunier.
Mme Grignon (Karine) : Exactement.
Mme Melançon : Parfait. Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 106 tel qu'amendé? Donc, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il est adopté, l'article 106 tel
qu'amendé.
Donc, nous sommes rendus à la section 5.4
du bloc 5, donc, qui porte sur les ordonnances. Avant de commencer les
articles, j'aurais besoin de deux consentements, d'une part, un consentement
parce qu'aux articles 22.1 et 22.2 ce
sont des articles introductifs. Donc, j'aurais, d'une part, besoin d'un
consentement pour ces amendements-là. Est-ce que vous me suivez? Oui?
Et, dans notre plan travail initial, l'article... l'amendement à l'article...
qui introduit l'article 22.2 n'était pas là. Donc, j'aurais besoin d'un
deuxième consentement pour... Ça vous convient? Donc, il y a un consentement.
Donc, M. le ministre, je vous invite à en faire la lecture. On va commencer par
l'article 22.1.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, 22.1 : L'article 25 de cette loi est modifié par la
suppression du dernier alinéa.
22.2. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 25, des suivants :
«25.1. Le ministre peut réclamer de toute
personne visée par une ordonnance les frais directs et indirects afférents à
l'émission de l'ordonnance.
«Lorsque l'ordonnance est contestée devant la
Cour supérieure, la réclamation est suspendue jusqu'à ce que la cour confirme
l'ordonnance en tout ou en partie.
«25.2. En cas de non-respect d'une ordonnance,
le ministre peut la faire exécuter aux frais du contrevenant.
«Ces frais et les intérêts qui en découlent
constituent une créance prioritaire sur tout immeuble privé concerné, au même
titre et selon le même rang que les créances visées au paragraphe 5° de
l'article 2651 du Code civil.
«Les
articles 2654.1 et 2655 du Code civil s'appliquent, en faisant les
adaptations nécessaires, à une telle créance.»
Commentaires : Cet amendement vise à
permettre au ministre d'exécuter une ordonnance aux frais du contrevenant sans devoir passer par le tribunal.
Il vise aussi à permettre la réclamation des frais afférents à une telle
exécution en plus des frais engagés pour procéder à l'émission d'une
ordonnance. Ces articles s'inspirent des articles 69.3 et 69.4 récemment
adoptés par le chapitre I des lois de 2021.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, merci, M. le ministre.
Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Oui, merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, ici, lorsqu'on est dans l'ordonnance, ce que je me... ce
que je comprends, c'est qu'on veut y aller de façon plus rapide possible. Donc,
c'est pour faire arrêter justement quelque chose, un déversement quelconque
ou... Bref, on veut aller en toute rapidité. On veut pouvoir faire cesser...
Et, dans le cas qui nous est, donc, déposé ici, c'est de «faire exécuter aux
frais du contrevenant». Mais, quand on parle
de «faire exécuter aux frais du contrevenant», est-ce que ce sont les travaux
de décontamination à ce moment-ci ou si c'est vraiment de faire arrêter
l'urgence pour pouvoir voir par la suite, juste qu'on... s'il vous plaît.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le
sous-ministre, allez-y.
M. Rousseau (Michel) : Oui.Ici, on est dans la Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables. Donc, c'est l'équivalent, finalement, de ce qu'on
s'est donné comme pouvoirs dans la LQE, la Loi sur la qualité de
l'environnement, mais pour les espèces menacées et vulnérables. Donc, je dirais
qu'actuellement ce n'est pas... Les ordonnances,
dans ce domaine-là, n'ont pas été utilisées beaucoup, mais c'est un peu un
copier-coller de ce qui a été fait aussi
dans la loi sur la conservation et protection de la nature. Donc, c'est le même
genre d'approche, là, qui serait utilisé.
Mme Melançon : Prenons un
exemple. On peut parler ici, par exemple, du caribou forestier?
M. Rousseau
(Michel) : Non.
Mme Melançon : Pouvez-vous me
donner un exemple, dans ce cas-là, d'à quoi servirait l'ordonnance avec les
espèces vulnérables... menacées ou vulnérables?
M. Rousseau (Michel) : D'accord. En fait, le caribou forestier, évidemment, c'est
une espèce faunique qui est couverte par le ministère de la Forêt, Faune et
Parcs, là. Donc, on est vraiment dans les espèces animales. Donc, ça pourrait
être tous travaux qui ont pu avoir lieu dans des endroits où il y a des espèces
menacées ou vulnérables soit pour recréer un habitat soit pour remettre en
place des plantes comme celles-là. Donc, ce serait vraiment un endroit qui
aurait été... un peu ce qui est fait dans les milieux humides, là, quelqu'un
peut détruire un milieu humide illégalement, on va lui demander de le
restaurer. Dans ce cas-ci, c'est plus spécifique à détruire un milieu où il y a
des espèces menacées. Donc, c'est un article qui s'apparente beaucoup à ce
qu'on fait dans les milieux humides. Puis, dans les milieux humides,
effectivement, il y a eu des cas d'ordonnances où on demande de restaurer le
milieu humide. Souvent, la première chose à faire, c'est de boucher les fossés
pour que ça arrête de se drainer. Puis, après ça, selon, là, ce qu'il y a eu de
fait, c'est de remettre sur place les mêmes espèces qu'il y avait là. Donc, ça
serait des exemples, là, qui pourraient être utilisés.
Mme Melançon : Est-ce que la
rainette fait partie de ces espèces?
M. Rousseau
(Michel) : La rainette, comme telle, est
une espèce faunique, là, qui est couverte par la Faune. Mais ça pourrait être
tout autre type de plantes, là, qui ont toutes des noms un peu exotiques, là,
mais... ici, l'arisème dragon. Il y a toutes sortes de... Les espèces menacées
ont souvent des noms intéressants, mais c'est vraiment plus pour les plantes,
là.
Mme Melançon : Parfait, merci.
Et donc, si on est dans ces espèces menacées, j'imagine que, lorsqu'il y a une
ordonnance, on veut aller de façon plus rapide, de faire cesser d'abord les
travaux ou je ne sais pas quoi, là. Et, à partir du moment où on devient une
créance prioritaire, c'est donc qu'on veut se faire rembourser prioritairement
aussi des travaux qui auront été faits, si c'est le ministère qui doit procéder
aux travaux. C'est ce que je comprends?
M. Rousseau
(Michel) : Oui. Puis je vous donnerais un
exemple qui n'est pas dans ce domaine-là, parce qu'ils n'ont pas été utilisés
beaucoup, mais, justement, hier on parlait d'un dossier de décontamination de
sol qu'on a fait, et le ministère a une créance prioritaire qui... et là Me
Grignon va me corriger, mais qui se situe au même niveau souvent que les
créances des municipalités, au niveau des taxes, donc ce qui fait qu'on se paie
en premier, autrement dit, au prorata des créances, puis les municipalités
sont... On est au même rang, finalement, que les municipalités, alors
qu'auparavant on était un rang derrière. Donc, ce même type de créance là, qui
s'applique dans la LQE, qu'on utilise maintenant, s'appliquerait à ce
moment-là, puis on pourrait se faire effectivement rembourser avec une créance
sur le... par rapport au propriétaire qui aurait pu faire ces travaux-là.
Mme Melançon : Parfait. Et
cette créance-là, donc, c'est en créance prioritaire, c'est la nouveauté, là,
qu'on vient intégrer à l'intérieur de l'article. C'est ce que je comprends
aussi?
M. Rousseau
(Michel) : Juste répéter, s'il vous plaît?
Mme Melançon : Oui,
bien sûr. De devenir créancier prioritaire, j'imagine que c'est une nouveauté.
Donc, on vient...
M. Rousseau
(Michel) : Bien, en fait, c'est une
nouveauté pour la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables, mais c'est
comparable à ce qui avait été ajouté dans la LQE ou dans LCPN, les autres lois.
Donc, on est toujours dans la même dynamique. Et la Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables était comme un peu la Loi sur les pesticides, une loi
sans nécessairement trop de mordant. Donc, en rajoutant tous les outils de
contrôle qui existent, qu'on a mis dans la Loi sur la qualité de
l'environnement, aux espèces menacées, bien là on se donne des moyens plus
intéressants pour agir, là.
• (11 h 50) •
Mme Melançon : J'ai une
question puis je la pose, parce qu'on est... On suit aussi l'actualité, bien
sûr, depuis l'Assemblée nationale, là. Puisqu'on ouvrait la Loi sur les espèces
menacées, est-ce qu'on n'aurait pas été en mesure d'aller
rechercher justement les espèces comme la rainette ou encore comme le caribou
forestier pour pouvoir intégrer... parce que ça devient complexe. Je posais la
question en connaissant la réponse, là. Vous avez vu, par mon sourire, tout à
l'heure... Mais est-ce que ce n'aurait pas été un moment approprié où on aurait
pu aller chercher ces espèces-là? Parce que, qu'on le veuille ou non, il y a un
certain... je ne dirais pas au bras de fer, là, mais il y a quand même un
travail qui se fait du côté de la Forêt, de Faune, puis il y a un travail qui
est fait du côté de l'Environnement, puis, à un moment donné, là, c'est un peu
confondant. Là, je comprends que le ministre de l'Environnement, lui, va travailler sur le territoire, alors que le
ministre de la Forêt et de la Faune va travailler sur, je vais dire ça comme
ça, la bibitte, la bête, l'espèce
menacée, mais là on est plus dans le faunique. À un moment donné, il faut
essayer de rapatrier tout ça.
Je trouve que ça aurait été un beau moment où
nous aurions pu, avec... tant qu'à réouvrir, là, tenter peut-être de faire cheminer vers l'Environnement, parce
qu'on va... C'est tellement proche. C'est tellement important de pouvoir
faire travailler les deux. On le voit, vous lisez les articles... Tout comme
moi, là, on le voit, qu'est-ce qui arrive actuellement avec le caribou forestier, par exemple, et il y a un certain bras de fer
entre deux ministères. Moi, je pense qu'il aurait été tout à fait
approprié à ce moment-ci de rapatrier des espèces pour qu'on cesse d'y avoir...
en tout cas, d'avoir confusion, d'abord, et aussi des délais qui deviennent à
un moment donné tellement déraisonnables, où on va voir l'extinction.
Puis je sais bien que, pour le caribou
forestier, par exemple, Mme la Présidente, tu sais, dans Charlevoix, ça
commence à être plus que dangereux. En Gaspésie, tout à fait, je vois la
collègue de Gaspé qui est avec nous, c'est aussi
le cas. Je sais qu'il y a eu des échanges de correspondance entre le ministre
fédéral de l'Environnement, et le ministre de la Forêt, et le ministre
de l'Environnement. Et je sais qu'actuellement on est en défaut, on va dire ça
comme ça, là, parce que... puis ce n'est pas en pelletant par en avant qu'on va
régler le problème. Au contraire, plus l'espèce est menacée, par exemple le
caribou forestier dans le cas actuel, bien, plus on essaie de reporter dans le
temps, mais on sait très bien que, malheureusement, on va vivre une vraie
problématique.
Donc, je pose la question, et elle est tout à
fait vraie, cette question-ci, là. Tout à l'heure, je posais la question avec la réponse, mais j'aimerais juste savoir si
ça a été... Est-ce qu'on s'est arrêtés à se dire : Est-ce qu'on devrait
peut-être ramener, réacheminer au ministère de l'Environnement les
espèces fauniques?
M. Charette : En fait, la question,
elle est très, très légitime, mais, en même temps, ce n'est pas uniquement la répartition
de compétences entre ministères, ce sont les lois elles-mêmes, et la faune a
son propre régime de loi, a ses règlements qui lui sont propres. Donc, même si
c'était l'Environnement qui avait la responsabilité de la faune, les lois ne
seraient pas les mêmes pour autant. Lorsqu'il est question du caribou, c'est
non seulement, actuellement, sous l'égide du MFFP, mais c'est également sous
une législation qui relève du MFFP.
Donc, il ne faut pas voir la répartition des
dossiers entre ministères autant que les régimes réglementaires ou législatifs,
là, qui couvrent ces espèces-là. Mais c'est vrai que, dans le cas de la
rainette, il y a quelques semaines, donc, il y avait...
en fait, quelques mois... qui avait fait un petit peu les manchettes, il pouvait
y avoir une certaine confusion parce que c'est le ministère de
l'Environnement qui a donné... Bien, c'est-à-dire, dans l'opinion publique,
hein, parce que c'est toutes des nuances qui sont très, très fines, on
rapportait, à juste titre, que le ministère de l'Environnement faisait partie
des échanges pour une simple et bonne raison. C'est le ministère de
l'Environnement qui donnait les certificats d'autorisation pour les travaux,
mais la protection de l'espèce, même la rainette, c'était le MFFP. C'est la raison
pour laquelle, au cours des derniers mois, avec la nouvelle administration
municipale, avec le gouvernement fédéral et le ministère de l'Environnement, on s'est donné une feuille de route pour
comment assurer la suite des choses, en quelque sorte.
Et, pour ce qui est du caribou, effectivement,
je me souviens avoir reçu cette communication de mon collègue Steven Guilbeault
et je me suis empressé, et je pense l'avoir informé à ce moment-là, la
communication puis la relation est très bonne... je lui disais : Merci de
la lettre, je ne suis pas responsable de ce dossier-là, mais bien mon collègue
du MFFP. Donc, c'est la raison pour laquelle, là, les échanges se poursuivent
entre le ministre au fédéral... Le ministre de l'Environnement a ce volet-là sous
sa responsabilité. Ce n'est pas le cas au niveau québécois. Donc, les deux
ministères, là, autant le ministère fédéral que le ministère du Québec, là,
sont en discussion, là, pour voir comment aborder la suite des choses à ce
niveau-là.
Mme Melançon : Bien, vous savez, Mme
la Présidente, ça fait exactement mon point. Quand le ministre de
l'Environnement s'empresse de répondre au ministre fédéral en disant : Ça,
ce n'est pas ma responsabilité, alors que c'est juxtaposé, là, à un moment
donné, on ne peut pas... et c'est là où je trouve que ça crée de la confusion,
puis de la confusion, à un moment donné, ce n'est pas très, très bon, et ça
prend une partie de leadership, puis, quand on est à moitié sur la clôture,
c'est dur d'exercer du leadership. Alors... Puis ce n'est pas une critique du
tout envers le ministre, là, je veux que ce soit très, très clair, mais il me
semble qu'on devrait se faciliter la tâche et demander justement...
Puis, quand on dit qu'un gouvernement, là,
parfois, ça travaille en silo, on a là un exemple tellement concret d'un
travail en silo où on se dit : Bien là, ça, c'est la Faune, puis, même si
ça venait du côté de l'Environnement, bien, il y a quand même une loi qui
régit... Je comprends tout ça, mais le ministre s'obstinerait avec lui-même, ce
qui serait probablement moins compliqué que s'obstiner avec une autre machine,
avec un autre ministre parfois, parce que je le sais, là, parfois on ne peut
pas être d'accord toujours avec nos collègues, puis j'espère que c'est comme
ça, parce que ça en prend, des désaccords, surtout quand on est face à la forêt
ou à la faune.
Pour moi, ce serait rassurant, du moins, que
j'entende du ministre qu'il y a eu cette réflexion-là, tout de même, de savoir
est-ce qu'on est en mesure de rapatrier les espèces menacées ou vulnérables,
qu'on parle fauniques, du côté, donc, de la forêt, vers le ministère de
l'Environnement, parce que, je vous le répète, la ligne est mince, les
certificats d'autorisation... Puis là ça reste que c'est avec la rainette, si
on donne un certificat d'autorisation... et venant du ministère de
l'Environnement, mais la rainette, elle est protégée par la faune. À un moment
donné, ça devient un peu un capharnaüm, et je ne trouve
pas que ça dessert bien l'espèce qui est menacée. Je ne trouve pas que ça
dessert bien les citoyens et les citoyennes qui souhaitent justement que nous
puissions faire la meilleure protection qui soit.
Puis,
habituellement, là, quand les espèces sont désignées menacées ou vulnérables,
c'est qu'il y a véritablement là un
danger, un danger de perdre une espèce, puis, pour certains... Et je le sais,
je l'ai déjà entendu, une microgrenouille, c'est comme ça qu'on appelle
la rainette dans certains patelins, là, je l'ai entendu : Voyons, ce n'est
pas grave, là, on ne va pas s'empêcher de bâtir quelque chose pour une
microgrenouille. Mais ça, ça s'appelle de la biodiversité, et la biodiversité,
bien, ça, c'est l'affaire du ministre de l'Environnement.
Alors, moi, je trouve, à ce moment-ci... parce
que, comme on est dans la loi des espèces menacées ou vulnérables, en tout cas,
je le lance. Puis là je le sais, que les travaux ne se feront pas parce qu'on
est en fin de mandat, là. On est à quelques mois... On se le disait hors micro
tout à l'heure, là, il y a quand même beaucoup de travail encore à faire, mais,
tu sais, le mois de juin, on va fermer les yeux, on va rouvrir, puis ça va être
la belle saison, Mme la Présidente, là. Donc, je sais très bien que les travaux
ne seront pas lancés en ce sens-là, mais je fais une proposition ici au
ministre. Puis la question, elle est... je vous le dis, elle est tout à fait
vraie et tout à fait sentie, est-ce qu'on a réfléchi à cette opportunité-là de
rapatrier justement les espèces menacées et vulnérables, donc, fauniques, vers
le ministère de l'Environnement? Et, si tel n'est pas le cas, est-ce que le
ministre trouve que ça pourrait être une bonne idée? Parce que je l'entendais
aussi dire : On s'est donné une feuille de route, là, avec le ministre
fédéral, pour les travaux. Moi, ce n'est pas ça que j'ai lu dans les journaux.
Donc, je veux juste m'assurer... D'abord, s'il y
a une feuille de route, peut-être que ça serait intéressant qu'on puisse
peut-être l'obtenir. Peut-être que ça va me rassurer déjà, là. Et, dans un
deuxième temps, j'aimerais bien entendre de la bouche du ministre si on a fait
la réflexion quant aux espèces menacées. Est-ce qu'il y a eu, minimalement, la
discussion ou la réflexion en ce sens-là?
• (12 heures) •
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Peut-être juste une
petite précision. Dans un premier temps, quand je parlais de feuille de route,
c'était dans le dossier de Longueuil avec la rainette, avec la municipalité de
Longueuil, avec le gouvernement fédéral et avec le ministère de
l'Environnement, et le MFFP est aussi, naturellement, là, de ces
discussions-là. Donc là, le plan de match est assez clairement établi, là, pour
la suite des choses.
Pour ce qui est du caribou forestier, c'est là
où je mentionnais : Les discussions entre le fédéral et le MFFP se
poursuivent. Le gouvernement... mais, en fait, mon collègue, de ce que je
comprends, est à démontrer les éléments qui sont mis en place, et il y a un
échange d'informations avec le gouvernement fédéral, mais je ne pourrais pas
malheureusement déposer... Ils sont à discuter de cet enjeu-là, ce n'est pas
arrêté à ce moment-ci.
Pour le reste, on a, à travers le projet de loi
n° 102, fait, à des dizaines de reprises, allusion au... à la LQE, la Loi
sur la qualité de l'environnement. C'est un petit peu notre loi phare au niveau
du ministère. Mais pour ce qui est du volet faunique, tout à l'heure, je disais
qu'ils avaient leur propre loi, c'est la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune. Donc, c'est réellement une loi qui est distincte. Mais,
ceci dit, ce n'est pas un mur de Berlin infranchissable entre les deux
ministères, là, il y a énormément de collaboration. Mais les spécialistes, je
dirais, qui sont responsables de la faune, les biologistes, notamment, sont au
MFFP, ils ne sont pas au ministère de l'Environnement. On a aussi des
biologistes, on s'entend, mais ceux qui ont l'expertise au niveau faunique, ils
sont au MFFP. Mais les occasions de collaboration entre les deux ministères sur
ces enjeux-là sont constantes, parce qu'on peut parler de faune, donc du
caribou forestier, par exemple, mais le caribou forestier évolue dans un
environnement... On parlait de la rainette, c'est la même chose. Donc, il y a
des espaces de collaboration, là, qui sont très importants. Mais c'est deux
responsabilités qui...
Et je vous dirais, dans le temps, quand on regarde
au fil non pas des dernières années, mais des décennies, c'est des
responsabilités ministérielles qui se sont déplacées d'un ministère à l'autre,
donc c'est quelque chose qui, éventuellement, pourrait être envisagé, très,
très certainement. Mais la loi elle-même, bien, c'est-à-dire le secteur où la
faune à sa loi-cadre, un peu comme l'environnement à sa loi-cadre avec la LQE.
Mme Melançon : La question va
devenir de plus en plus pressante, qu'on fasse cette réflexion-là à cause des
changements climatiques, Mme la Présidente, notamment. Les corridors,
justement, pour les espèces deviennent tellement importants, et je pense même
qu'on a déjà eu une discussion, vous et moi, à cet effet-là. Mais vous savez,
avec le réchauffement climatique, il y a des espèces qui vivent dans le sud du
Québec actuellement et, avec le réchauffement, vont vouloir justement migrer
vers le Nord, et c'est pourquoi ça va prendre des corridors verts, c'est pour
ça que ça va prendre des espaces, des aires protégées dans le sud du Québec
pour pouvoir, justement, permettre à des espèces menacées vulnérables de
continuer à vivre. Et je parle bien sûr ici, oui, d'espèces de fleurs, de
plantes, puis je ne les nommerai pas, là, j'ai vu le sous-ministre tout à
l'heure, avec un sourire, dire : Ils ont tous des drôles de noms, ça fait
que je ne me lancerai pas là-dedans. Mais je pense que c'est aussi le cas pour
les espèces menacées et vulnérables de...
fauniques, et il faut le regarder dans un ensemble plutôt que le regarder dans
des silos, actuellement, et peut-être que c'est quelque chose qui pourra
intéresser, en tout cas, les citoyens pour la prochaine campagne électorale.
Moi, j'en entends parler quand même beaucoup. Ça
préoccupe de plus en plus, mais d'autant plus avec, comme je vous le dis, la
crise climatique à laquelle nous faisons face actuellement et qui vont
exiger qu'on fasse des transformations, même à l'intérieur de l'organigramme,
je dirais, gouvernemental, où on doit recentrer le discours sur les espèces
menacées et arrêter de dire : Ah! bien, ça, c'est animal, ça fait que ça,
ça va du côté du ministre de la Forêt — de la Forêt, pas la ministre
Laforest, là, je veux juste que ce soit clair — donc, vers le ministre de la
Forêt.
Je pense vraiment qu'on
doive réfléchir à ça et j'entends, donc... bien, ce n'est pas actuellement dans
les cartons, et je posais la question, puis j'ai la réponse, ça va. Mais je
pense qu'on va devoir réfléchir autrement pour la suite des choses parce qu'on
ne peut plus dire : Bien, on laisse ça d'un côté, puis là il faut qu'il y
ait des discussions qui sont faites, puis que le ministre de l'Environnement,
lui, n'ait qu'à gérer du territoire alors qu'on parle de caribou forestier ou
qu'on parle encore de rainette, puis que ça, bien, on se dise : Non, non,
ça, c'est du côté de la Forêt puis il va y avoir des échanges. Puis il y a des
endroits où, malheureusement pour les aires protégées, c'est un peu comme ça
aussi, là, on le voit.
Il y a plus de 80 territoires d'aires
protégées, actuellement, qui seraient prêts à être annoncés puis qu'on attend
toujours dans le sud du Québec. Là, je ne parle pas du Nord parce que, du côté
du Nord, je suis d'accord, puis le 17 %, il
a été atteint grâce au Nord, on va se le dire, mais il reste tellement de
travail à faire dans le Sud, puis, malheureusement, avec la crise
climatique actuelle, bien, c'est dans le Sud, là, où c'est criant d'actualité,
où on doit bouger rapidement, puis j'espère que le ministre, en ce sens-là, aura
de... en tout cas, des nouvelles à nous donner quant aux aires protégées qui
avaient été préalablement annoncées, autorisées. Et c'est là où je dis qu'il y
a un problème, c'est qu'on le sait que c'est avec la Forêt où il y a des
discussions qui doivent continuer à... en tout cas, il doit y avoir un certain
déchirement, là, avec... du côté du ministère de la Forêt, puis on n'arrive pas
à autoriser des aires protégées dans le Sud.
Donc, c'est cette lecture-là, c'est cette
vision-là. Je ne pouvais pas m'empêcher, ici, mais je ne veux pas faire... je
ne veux pas faire du temps inapproprié, M. le ministre ou Mme la Présidente.
Là, au contraire, je fais simplement que lancer cette idée-là.
M. Charette : Un petit commentaire
pour qu'on ne s'éloigne pas trop, là, de l'objet du projet de loi. La
collègue... et ce n'est pas... je veux dire, elle n'est pas la seule à évoquer
les projets qui n'ont pas été retenus en décembre 2020. Mais deux petites
choses à dire : ce sont des projets qui sont proposés, elle mentionnait
qu'ils avaient été adoptés, c'est des projets qui sont à l'étude, qui sont
proposés, mais qui n'ont jamais été adoptés. Et il revoir les chiffres. En
décembre 2020, on était à 83. On en a annoncé 11, 12, en fait, depuis. Donc, on
n'est plus à 83, on est davantage à 70, 71. Et je rassure la collègue, là,
d'autres projets de cette nature-là devraient être annoncés, là, on le pense et
on est confiants, dans les prochaines semaines. Donc, la banque diminue de
façon assez, assez considérable. Donc, d'autres annonces à venir à ce
niveau-là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, si
nous revenons à l'amendement qui introduit l'article 22.1 et 22.2, donc, y
a-t-il des interventions?
Mme Melançon : Bien, on a répondu à
mes questions préalablement. Je remercie le sous-ministre et... concernant la
créance prioritaire, mais pour le reste, je ne vois pas qu'il y a de nouveauté,
là, sur l'amendement qui est proposé à 22.1 et 22.2.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, s'il n'y a pas
d'autre commentaire, est-ce que l'amendement qui introduit les
articles 22.1 et 22.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, c'est adopté. Nous
poursuivons, toujours dans le bloc sur les ordonnances. Donc, nous poursuivons
avec l'article 44.1 et, M. le ministre, je pense que vous avez un
amendement.
M.
Charette : Oui, effectivement. Merci, Mme la Présidente.
Donc, ce serait : Insérer, après l'article 44 du projet de
loi, l'article suivant :
44.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 19, des articles suivants :
«19.1. Le ministre peut réclamer de toute
personne visée par une ordonnance les frais directs et indirects afférents à
l'émission de l'ordonnance.
«Lorsque l'ordonnance est contestée devant la
Cour supérieure, la réclamation est suspendue jusqu'à ce que la cour confirme
l'ordonnance en tout ou en partie.
«19.2. En cas de non-respect d'une ordonnance,
le ministre peut la faire exécuter aux frais du contrevenant.
«Ces frais et les intérêts qui en découlent
constituent une créance prioritaire sur tout immeuble privé concerné, au même
titre et selon le même rang que les créances visées au paragraphe 5° de
l'article 2651 du Code civil.
Et :
«Les articles 2654.1 et 2655 du Code civil s'appliquent, en faisant les
adaptations nécessaires, à une telle créance.»
Et le commentaire : Cet amendement vise à
permettre au ministre d'exécuter une ordonnance aux frais du contrevenant. Il
vise aussi à permettre la réclamation des frais afférents à une telle exécution
en plus des frais engagés pour procéder à l'émission d'une ordonnance. Ces
articles s'inspirent des articles 69.3 et 69.4 récemment adoptés par le
chapitre I des lois de 2021.
• (12 h 10) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, Mme la députée de
Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Donc, à 19.1, «le ministre peut réclamer de toute personne visée
par une ordonnance des frais directs et indirects afférents à l'émission de
l'ordonnance». Est-ce qu'on peut nous donner les exemples de frais directs et
indirects?
Des
voix : ...
M.
Rousseau (Michel) : O.K. Bien, les frais reliés à l'ordonnance,
c'étaient les frais, évidemment, de... les travaux comme tels, là, les prix que
ça a coûté pour faire les travaux, et aussi les frais qui sont reliés, qu'on
peut réclamer, évidemment, au travail des fonctionnaires ou des experts que ça
a pris pour... Donc, ça peut être un peu à l'image des amendes, où il y a l'amende
puis, souvent, il y a des frais associés à ça, des fois, des frais d'expertise.
C'est un peu le même principe. C'est un pouvoir qui existe aussi au niveau des
ordonnances. Donc, il y a la capacité de se faire rembourser les travaux, mais
aussi toute l'énergie, sous forme de dollars, là, qui a été investie par le
ministère là-dedans. Donc, c'est ce genre de frais là qui peuvent être
réclamés.
Mme
Melançon : Par curiosité, comment... Est-ce qu'il y a déjà une liste
de prix, je ne sais pas comment... ou une liste de frais, là, préexistante pour
savoir, bien, le travail des fonctionnaires, comme vous venez d'exposer?
M.
Rousseau (Michel) : Bien, oui, pour les frais directs, bien,
évidemment, c'est plus facile, parce que c'est les appels d'offres, les coûts,
les factures. Les frais d'expertise, c'est un peu la même chose, quand c'est
une expertise externe. Mais il y a effectivement une liste de prix qui va être
utilisée. Un professionnel, ça va être tant de l'heure. Le laboratoire, notre
laboratoire a aussi sa liste de prix. Et d'ailleurs, là, je n'ai pas le nom du
dossier comme tel, mais, voilà quelques années, il y a eu un débat, là, tu
sais, il y a eu des... une contestation sur nos tarifs parce que, bon, les
gens... Donc, ça peut être challengé aussi, évidemment, là, si... et cette
fois-là, nos tarifs avaient été reconnus. Donc, c'est des tarifs qui sont
établis en fonction de ce que vaut le travail de soit un inspecteur, et
c'est... avec le temps, je dirais, ce n'était pas comme ça au début, mais, avec
le temps, ça s'est pas mal stabilisé, puis les frais sont raisonnables puis
bien accueillis par la cour, je dirais, là.
Mme
Melançon : Donc, la liste est déjà existante?
M.
Rousseau (Michel) : Bien, en fait, c'est fait... Chaque fois
qu'on fait une réclamation, il y a une obligation de remplir un formulaire,
puis, là-dedans... par exemple, on demande au labo : C'est quoi, vos
frais? Bien, l'utilisation du TAGA... bien là, dans les pesticides, je ne pense
pas que ça pourrait arriver, mais eux ont un prix pour le TAGA, par jour. C'est
sûr que le prix peut évoluer d'une année à l'autre, mais ils nous redonnent le
prix que ça vaut, leurs professionnels, même chose, donc il y a un ajustement à
chaque année. Mais, oui, ce prix-là est régulier, mais, à chaque réclamation,
on révise quand même pour être certains qu'on est dans la même... dans la bonne
fourchette, là. Ce n'est pas établi dans un règlement ou quoi que ce soit, là.
C'est vraiment les règles de l'art qui font que, disons, on ne peut pas se
présenter devant un juge avec des tarifs qui n'ont pas de bon sens, là.
Mme
Melançon : Deux choses : la première, peut-être expliquer, pour
les gens qui nous suivent, le TAGA. Moi, je me rappelle ce que c'est, mais
peut-être que ce serait intéressant que vous puissiez juste rappeler ce que
c'est pour les gens qui suivent nos travaux.
M. Rousseau
(Michel) : Oui. Bien, c'est un... Anciennement... C'est une
grosse roulotte qui est assez âgée, qui était à l'époque très, très
révolutionnaire au Québec. Maintenant, bon, la roulotte, c'est une chose, mais
c'est ce qu'il y a dedans, c'est des équipements très sophistiqués d'analyse de
la qualité de l'air. Donc, c'est un équipement que le laboratoire peut déployer
et qui va aspirer l'air. À l'intérieur, il y a, évidemment, des chimistes avec
des appareils qui vont mesurer les concentrations qu'il y a dans l'air de façon
assez précise et aussi avec une bonne limite de détection. C'est utilisé
surtout dans les urgences. Dans le cas de Mégantic, par exemple, là, le TAGA
s'est promené quelques jours, pour être sûr que les habitants pouvaient
réintégrer leur maison, parce qu'il y avait des traces de différents
hydrocarbures dans l'air.
Donc, c'est un
équipement qui est... À l'époque, là, quand je suis arrivé au ministère, voilà
une trentaine d'années, il y avait seulement nous, je crois, puis la Colombie-Britannique
qui en avaient, et là, je me... on n'est pas loin d'en avoir même deux, parce
qu'il y a aussi des équipements portatifs que le laboratoire peut amener. Donc,
au niveau de la mesure de la qualité de l'air en urgence, le Québec est très
bien équipé, là. Ça pourrait être utilisé dans les pesticides, évidemment, s'il
y avait un incendie de pesticides, par exemple.
Mme
Melançon : C'est un labo sur roues, grosso modo, hein?
M.
Rousseau (Michel) : Oui, c'est ça, c'est un labo sur roues qui
est très impressionnant par rapport à la qualité des appareils qui étaient à
l'intérieur. Ça vaut cher, là. C'est des équipements de pointe qu'on retrouve
habituellement dans des labos dans des conditions bien tempérées, mais que le
laboratoire a réussi à mettre dans une roulotte, mais une grosse roulotte, une
grosse van.
Mme
Melançon : Et vous disiez tout à l'heure, M. le sous-ministre, que,
dans le fond, la liste de prix a déjà été... en tout cas, des gens ont déjà
tenté de dire : Bien là, c'est trop cher payé. Il faut quand même
expliquer aux gens, ici, là, que le tarif vient justement avec les équipements
de pointe, avec des professionnels.
M. Rousseau (Michel) : Exemple, le TAGA, on parle d'environ 12 000 $ par
jour que le laboratoire va charger, en fait, qu'il va... le prix que ça lui
coûte quand il considère le temps des gens, l'équipement, l'amortissement, et tout, et tout. Donc, c'est quand même assez dispendieux.
Puis c'est un appareil, par contre, qu'on va utiliser... on n'hésitera pas à
sortir, là, ce n'est pas le coût qui va nous empêcher. Puis souvent dans une
urgence, la première chose qu'on va demander aux municipalités quand il y a un
feu, on va leur suggérer le TAGA ou ils vont nous le demander. Souvent, ils
nous le demandent parce qu'ils le connaissent, et on le sort puis il est sur
place, là, tant et aussi longtemps que c'est requis. Mais c'est quand même...
Oui, ça a des coûts, mais c'est très, très utile, surtout pour la
réintégration, l'évacuation, puis tout ce qui a rapport à la qualité de l'air,
là.
Mme Melançon : On devrait l'envoyer
dans Limoilou de temps en temps aussi. Mais je m'excuse, Mme la Présidente,
j'ai...
M. Rousseau (Michel) : Il est déjà allé.
Mme Melançon : Non, non, non, mais
c'est... c'est exactement... Vous voyez, vous m'amenez exactement là où je
voulais aller.
Mais sur la liste des prix, la liste qui est
existante, donc, vous disiez tout à l'heure que certaines personnes ont voulu
remettre ça en question. Est-ce qu'à chaque fois vous devez remettre en
question la liste ou c'est une liste qui est là, puis oui, il y en a parfois
des contrevenants, parce qu'on parle de contrevenants ici, s'ils ont... si on y
va avec ordonnance ou... est-ce que cette liste-là est toujours remise en jeu,
je dirais ou... Non, hein, ce n'est pas le cas?
M. Rousseau (Michel) : Non, ce qui... ce qui va être... bien, tu sais, lorsque les
dossiers sont contestés, souvent ça va être sur le fond, hein? Ça va être...
Les gens vont contester le fait qu'on n'aurait peut-être pas dû même prendre
l'ordonnance, là, mais c'est pour ça je vous dis, j'ai un cas en tête où
lorsqu'on est venu avec la facture pour les... où là, il y a eu des... C'est un peu de bonne guerre aussi, je dirais. Les
avocats reçoivent la liste de prix puis... mais il n'y a pas... non, ce n'est pas quelque chose qui est
vraiment remis en question, parce que les prix sont quand même... c'est
assez standard, là, combien coûte un ingénieur de l'heure, combien coûte un
inspecteur. Tu sais, c'est difficile à contester. Donc, non, ce n'est pas
quelque chose qui est... qui est problématique, mais il faut qu'on demeure
raisonnable. Puis je pense que c'est de bonne guerre aussi, là, ce n'est pas...
c'est de charger le bon prix, mais pas plus, pas moins, là.
Mme Melançon : Lorsque c'est...
Merci, merci beaucoup pour l'éclairage. Lorsqu'on dit que la réclamation est
suspendue, lorsqu'on s'en va devant la Cour supérieure, par exemple, là, quand
y a une contestation, est-ce que je comprends qu'on arrête à ce moment-là les
intérêts?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, maître.
Mme Grignon (Karine) : Oui. Oui, en
fait, c'est ça, étant donné que c'est une réclamation d'un montant d'argent,
donc, comme toute réclamation d'un montant d'argent, on va suspendre le
paiement, y compris les intérêts, là, dans ce cas-ci, jusqu'à ce que la Cour se
prononce, là. C'est la cour, en fait, qui va se prononcer sur le montant avec
les intérêts à payer, là.
Mme
Melançon : Parfait. Et sur la conformité de l'ordonnance en
même temps, j'imagine. Parfait. Et, lorsqu'on parle des frais et des
intérêts qui découlent, qui constituent la créance prioritaire, finalement, là,
c'est la facture totale.
Mme Grignon (Karine) : Oui.
Mme Melançon : Mais pourquoi on...
En tout cas, je pose la question, là, mais pourquoi est-ce qu'on n'indique pas
justement... On a voulu inscrire «intérêts» aussi pour bien camper, puis pour
ne pas qu'il y ait, justement, de jeu possible de compréhension avec la Cour.
J'imagine que c'est pour ça?
Mme Grignon (Karine) : Oui. Bien, en
fait, le montant de la réclamation, ça va être un montant x, ça fait qu'il va
falloir additionner le montant des intérêts. Donc, pour que ce soit clair que
ce qui fait l'objet de la créance prioritaire ce soit les deux montants, donc,
on indique, effectivement, les frais plus les intérêts qui constituent la
créance prioritaire dans ce cas-là, pour que ce soit clair pour tout le monde.
Mme Melançon : D'accord, d'accord.
Moi, ça convient, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement qui introduit
l'article 44.1? Non, ça va aller? Donc, est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Charette : Adopté.
• (12 h 20) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article... le nouvel
article 44.1 est donc adopté. Nous poursuivons, M. le ministre. Je pense
qu'on est rendu à l'article 92, et, là aussi, vous avez un amendement.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Donc, j'y vais avec l'article original : 92.
L'article 114 de cette loi est modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) par la suppression, dans ce qui précède le
paragraphe 1°, de «ou une municipalité»;
b) par le remplacement, dans ce qui précède le
paragraphe 1°, de «ou municipalité» par «ainsi qu'à tout propriétaire,
tout locataire ou tout responsable — pardon — d'un
lieu concerné par cette contravention,»;
c) par l'insertion, après le paragraphe 4°,
du suivant :
«4.1° caractériser et réhabiliter un terrain;»;
2° par l'ajout, à la fin, des alinéas suivants :
«Celui qui, à titre de propriétaire, de
locataire ou à quelque autre titre que ce soit, a la garde d'un terrain sur
lequel une ordonnance est émise doit en permettre le libre accès à toute heure
raisonnable au tiers qui y accède ou qui y réalise des travaux, à charge
toutefois pour celui-ci de remettre les lieux en l'état et de réparer le
préjudice subis par le propriétaire du terrain ou celui qui en a la garde, le
cas échéant.
«Si l'ordonnance prévoit des restrictions à
l'utilisation d'un terrain, les dispositions de l'article 31.47
s'appliquent, avec les adaptations nécessaires.»
Le commentaire : L'article 114 de la
LQE attribue au ministre un pouvoir général d'ordonnance.
Une modification est apportée en concordance
avec celle effectuée à la définition de «personne» proposée à l'article 78
du projet de loi.
Une modification est également apportée afin de
permettre au ministre, en plus d'adresser l'ordonnance à la personne qui
contrevient à la loi ou à l'un de ces règlements, de l'adresser également à
tout propriétaire, tout locataire ou tout responsable d'un lieu concerné par
cette contravention.
Le paragraphe 4.1° est ajouté afin de
permettre spécifiquement au ministre d'ordonner la caractérisation et la
réhabilitation d'un terrain.
Un alinéa est également ajouté afin d'obliger
tout propriétaire, locataire ou autre personne ayant la garde d'un terrain à
l'égard duquel une ordonnance est émise d'y permettre le libre accès.
Enfin, le dernier alinéa ajouté rend applicables
à une ordonnance émise en vertu de l'article 114 les dispositions de
l'article 31.47 qui concernent une inscription sur le Registre foncier
d'un avis de restriction d'utilisation.
L'amendement se lirait ainsi : Remplacer le
cinquième alinéa de l'article 114 de la Loi sur la qualité de
l'environnement proposé par le paragraphe 2° de l'article 92 du projet
de loi par les alinéas suivants :
«La personne visée par l'ordonnance doit en
outre requérir l'inscription d'un avis de restrictions d'utilisation au
Registre foncier dans les cas suivants :
«1° l'ordonnance prévoit des restrictions à
l'utilisation du terrain;
«2° un plan de remise en état transmis pour
respecter une mesure ordonnée en vertu du premier alinéa prévoit des
restrictions à l'utilisation du terrain.
Et :«Les dispositions de
l'article 31.47 s'appliquent au cinquième alinéa, avec les adaptations
nécessaires.»
Et le commentaire : Cette modification est
requise pour prévoir un nouveau cas de figure, à savoir une restriction
d'utilisation qui n'apparaît pas dans l'ordonnance elle-même, mais plutôt dans
un plan de remise en état.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le
ministre. Y a-t-il des interventions sur l'amendement? Mme la députée de
Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Alors, rapidement, je débuterais donc par l'amendement. Dans le
commentaire de l'amendement, on indique que la modification qui est requise
pour prévoir un nouveau cas de figure. Donc, c'est la restriction
d'utilisation. Qu'est-ce qu'on a oublié, là? Je veux juste bien comprendre, là,
pourquoi ça vient à ce moment-ci, là, puis on reviendra, dans le fond, à
l'article, si vous vous permettez, 92 par la suite. Mais allons-y avec
l'amendement.
Mme Grignon (Karine) : Oui. En
fait, c'est vraiment par rapport à l'inscription de la restriction
d'utilisation. Donc, la restriction d'utilisation, elle peut apparaître à
l'ordonnance elle-même ou elle peut apparaître dans un plan de remise en état
qui est ordonné par l'ordonnance. Donc, ce n'est pas l'ordonnance elle-même.
Puis, pour qu'on puisse inscrire un avis au Registre foncier, il faut que ce
soit explicite dans la loi, là, on ne peut pas y aller de manière implicite,
là, donc il faut vraiment prévoir tous les cas de figure pour l'inscription.
Donc, c'est pour ça qu'on a prévu le nouveau cas de figure qui est le plan de
remise en état dans les cas où l'avis de restriction apparaît dans le plan de
remise en état. Donc, l'inscription au Registre foncier va pouvoir se faire
parce que ça apparaît spécifiquement à la loi, là. C'est le petit bout qu'on
avait oublié, là, effectivement.
Mme Melançon : Comme je suis
tannante avec mes exemples, pour bien marquer le coup, là, est-ce qu'on peut me donner l'exemple de restrictions
d'utilisation à ce moment-ci? Qu'est-ce qu'on a en tête? Pourquoi on l'a
ajouté?
Des voix : ...
M. Rousseau (Michel) : Par rapport à l'inscription, là? C'est ça que tu veux...
Mme Grignon (Karine) : Bien, par
rapport à l'avis de restriction du terrain, là, pour les sols contaminés...
M.
Rousseau (Michel) : O.K. Bien, en fait,
c'est que lorsqu'on fait l'avis d'inscription du terrain, il va y avoir le
niveau de contamination des sols, mais il va être joint à ça aussi un rapport
d'expert qui... par exemple, s'il y a une analyse des risques qui dit que ce
terrain-là peut être utilisé pour tel type d'activité, sous telles conditions,
il y a... Par exemple, on peut faire un parc, mais tant qu'il y a tant
d'épaisseur de sol propre, etc. Donc tout ça va être inscrit, ce qui fait
qu'éventuellement, si quelqu'un achète le terrain, il sait que, un, il y a eu
de la contamination, deux, elle a été enlevée ou, s'il en reste parce que
l'approche des risques a permis de le laisser, bien, il y a des restrictions
d'utilisation. On ne peut pas faire n'importe quoi là-dessus sans être obligé
de le redécontaminer de nouveau. Donc, ça peut... Il peut y avoir beaucoup,
beaucoup d'information là-dedans, tout dépendant de ce qu'il y a dans le
rapport qui va être... dans lequel on va référer dans cet avis-là. Donc, c'est
vraiment... Pour quelqu'un qui s'y réfère, il y a le portrait complet de tout
ce que le ministère sait sur ce terrain-là. Donc, il n'y a pas de... C'est ça,
c'est vraiment dans cet esprit-là.
Mme Melançon : Donc, dans le fond,
c'est une protection aussi du public, je dirais ça ainsi, là, de savoir qu'un
terrain, voici, le terrain est contaminé, puis voici ce que vous ne pouvez pas
faire sur ce terrain-là. Si, par exemple, vous souhaitez faire, je ne sais pas,
moi, je vais vous donner un exemple, là, du logement communautaire sur un
terrain qui pourrait être acheté, là... J'ai
un exemple bien en tête, là, à Verdun, dans ma circonscription, des terrains de
Gaétan-Laberge qui sont contaminés, puis là on le sait, on est en train
de trouver des solutions. Puis d'ailleurs, je tiens à remercier, je sais qu'il y a des équipes au ministère qui
travaillent à trouver des solutions, là, pour Gaétan-Laberge pour pouvoir
justement bâtir. On est en pleine pénurie de logements, on le sait. Puis, ce
n'est pas uniquement à Verdun, ce n'est pas uniquement sur l'île de Montréal,
c'est partout au Québec actuellement, là. Mais dans ma circonscription, on est
vraiment en deçà des pourcentages de logements sociaux mis à la disposition de
la... des citoyens. Et là, on a une possibilité de bâtir. Ça ne va pas assez
vite à mon goût, mais il faut vraiment qu'on puisse réfléchir à l'extérieur de
la boîte. Donc, je comprends que c'est pour de la protection justement pour de
l'acquisition, à ce moment-ci, ce qui est très bien. Et, dans les plans de
remise en état qui étaient déjà prévus, mais là on y reviendra après, mais ce
que je comprends, c'est qu'on ajoute la restriction d'utilisation à ce
moment-ci, qui va être beaucoup plus claire, mieux formulée, obligatoire.
Mme Grignon (Karine) : En fait...
Une voix : ...
Mme Grignon (Karine) : Oui. Mais, en
fait, la restriction d'utilisation, elle va être prévue dans l'ordonnance
elle-même. Si on ordonne de remettre un terrain en état, donc, on va prévoir
une restriction d'utilisation du terrain, comme M. Rousseau l'expliquait,
donc on ne pourra pas l'utiliser à n'importe quelles fins. Puis si cette
restriction d'utilisation là, elle apparaît dans le plan de remise en état,
elle va aussi pouvoir être inscrite au Registre foncier. L'effet que ça a,
c'est que n'importe quel tiers qui va acheter le terrain, par exemple, va être
lié par cette restriction d'utilisation là. Donc, effectivement, on a la
protection du public, là, ici, là.
Mme Melançon : Et a une
restriction... Si, par exemple, quelqu'un achète un terrain en connaissance de
cause, on sait que le terrain est contaminé, s'engage à décontaminer, la
restriction va se faire... Comment est-ce qu'on peut retirer une restriction
d'utilisation?
• (12 h 30) •
Mme Grignon (Karine) : Ça va aussi
être un avis qui va être déposé au Registre foncier, mais pour enlever l'avis,
finalement, là, pour l'enlever du Registre foncier, pour dire qu'il y a un avis
de décontamination qui a été fait puis puis que l'avis de restriction n'est
plus applicable. Donc, on va enlever l'avis, on va tout simplement faire une
requête pour enlever l'avis qui était inscrit.
Mme Melançon : Parce qu'il y a des
sommes actuellement qui sont à la disposition de villes pour, justement, faire de l'achat, faire de la décontamination.
Moi, je veux juste connaître, une fois que quelqu'un est très bien
intentionné, là, puis se dit : Bien moi, là, je vais le prendre sur moi,
puis on va décontaminer ce terrain-là, peu importe le prix, parce qu'on sait
que c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent, puis qu'on s'attend à
décontaminer un terrain, moi, je veux juste savoir le processus pour retirer.
Parce qu'il y en a qui vont vouloir le faire pour pouvoir bâtir, par exemple.
Et je vais continuer avec mon exemple de Verdun,
là. On n'en a plus, de terrain. À Verdun, là, il va falloir bâtir en hauteur.
Je ne sais pas si, dans Bourget, c'est le cas aussi, mais chez nous, là, il n'y
a plus de terrain, les gens vont commencer... Tu sais, on commence à bâtir,
malheureusement, en hauteur. Je dis «malheureusement», parce que parfois ça
suscite un peu de désenchantement, lorsqu'on voit une tour venir s'ériger
proche de notre fenêtre, où est-ce qu'il y avait une belle vue, là, puis que, malheureusement,
ça ne fonctionne plus, alors... Pardon?
Une voix : ...
Mme
Melançon : Oui, mais aller
dans le sous-sol, lorsqu'il y a de la contamination, il y a aussi,
malheureusement, des dangers.
Mais, cela étant dit, moi, ce que je veux surtout
connaître, c'est le processus pour retirer la restriction d'utilisation. Est-ce
que c'est hypercomplexe, hypercoûteux? Et qui va prendre la décision de
dire : Oui, on est prêts, à ce moment-ci, à retirer la restriction
d'utilisation? Est-ce que c'est le ministère de l'Environnement? Bref, je veux
juste connaître le processus si c'est possible.
Mme Grignon
(Karine) : Bien, au niveau un petit peu plus technique, ce que je peux
vous dire, c'est que tout ça est encadré par le Code civil, donc il y a une section
dans le Code civil qui traite du Registre foncier, puis on a toute la procédure
pour déposer les avis puis déposer les avis aussi qui visent un retrait, là,
finalement. Donc, toute la procédure est indiquée au Code civil. Puis, tu sais,
il y a quand même une discrétion qui doit être faite, là, par le ministère de
l'Environnement pour s'assurer que la décontamination est efficace, là, donc,
d'où le renvoi aux dispositions de l'article 31.47.
Mme Melançon : Du Code civil?
Mme Grignon (Karine) : Non, là,
c'est de la Loi sur la qualité de l'environnement, en fait, qui est la section
qui traite des sols contaminés, du processus de décontamination d'un terrain.
Donc, on rend applicables toutes ces dispositions-là pour la procédure propre,
là, aux sols contaminés.
Mme Melançon : Donc, je comprends
qu'il y a une partie, donc, de la procédure... puis j'irai lire le Code civil,
là, le but, ce n'est pas d'allonger ici, mais il y a quand même une partie qui
est sous l'égide du ministère de l'Environnement pour, justement, certifier
qu'il y a eu des contaminations et que la décontamination est acceptée,
acceptable ou reconnue, je ne sais pas dans quel lexique vous allez de votre
côté, pour pouvoir, par la suite, procéder à la procédure de retrait de cette
restriction-là?
Mme Grignon (Karine) : Oui, tout à
fait.
Mme Melançon : Parfait. Ça va pour
moi à ce moment-ci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement à l'article 92? Donc, est-ce que cet
amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'amendement à l'article 92 est adopté.
Nous revenons à l'article 92 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions?
Est-ce que l'article 92, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, cet article est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 93, et vous avez aussi un amendement. M. le ministre.
M. Charette : Également. Merci, Mme
la Présidente.
93. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 114.1, du suivant :
«114.2. Le ministre peut, dans une ordonnance
émise à l'égard d'une personne qui a réalisé une activité sans avoir obtenu
toute autorisation, approbation, attestation, accréditation ou certification
requise par la présente loi, exiger le paiement de toute compensation visée à
l'article 25 ou à l'article 46.0.5 et de tous frais déterminés en
vertu de l'article 95.3 qui auraient été exigibles n'eut été de cette
contravention.»
Le commentaire : Ce nouvel article permet
au ministre d'exiger dans une ordonnance le paiement d'une compensation exigée
comme condition d'autorisation en vertu de l'article 25, d'une
compensation pour une atteinte à des milieux humides et hydriques ou d'autres
frais qui auraient été exigibles si la personne avait obtenu son autorisation
conformément à la loi.
La lecture de l'amendement, maintenant, très
simple. Ce serait de supprimer, dans l'article 114.2 proposé par
l'article 93 du projet de loi, «à l'article 25 ou».
Et le commentaire : Cet amendement vise à
corriger une coquille puisque le paiement d'une compensation n'est pas exigé en
vertu de l'article 25 de la Loi sur la qualité de l'environnement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le
ministre. Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Donc, vous comprendrez que, sur l'amendement, on ne passera pas
beaucoup de temps. Je comprends. Je ne sais pas si les autres collègues ont des
questions quant à l'amendement, sans quoi je reviendrai peut-être à l'article
lui-même.
La Présidente
(Mme Grondin) : Y a-t-il des
interventions sur l'amendement? Donc, est-ce que l'amendement à
l'article 93 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, cet amendement
est adopté. Donc nous revenons, Mme la députée, à l'article 93 tel qu'amendé.
Mme Melançon :
Oui, bien sûr. J'aimerais qu'on revienne sur le commentaire, M. le
ministre : «Ce nouvel article permet au ministre d'exiger dans une
ordonnance le paiement d'une compensation exigée comme condition d'autorisation
en vertu de l'article 25, d'une compensation pour une atteinte à des
milieux humides et hydriques ou autres frais qui auraient été exigibles si la
personne avait obtenu son autorisation conformément à la loi.» J'aimerais
simplement qu'on m'explique exactement qu'est-ce qu'on a ici en tête. Parce
qu'on peut aller dans plusieurs directions, puis il peut y avoir
mécompréhension rapidement.
Mme Grignon (Karine) : Oui. En
fait, tout ça découle du régime de compensation, là, instauré pour les milieux
humides hydriques. Donc, comme on le sait, pour éviter des pertes nettes au
niveau des milieux humides hydriques, il y a un système de compensation qui a
été établi pour compenser la perte de superficie. Donc, effectivement, dans
certains cas, il peut y avoir eu des travaux qui ont été effectués et il y a eu
une perte de milieux humides hydriques. Donc, à partir du moment où on n'est
pas capable de faire la remise en état et de l'imposer dans l'ordonnance d'une
manière efficace, on se donne le pouvoir d'aller récupérer le montant de
compensation qui aurait dû être payé si la personne avait demandé
l'autorisation requise au préalable.
Mme Melançon : Donc, on se base
exactement sur les mêmes coûts? Il n'y a pas des coûts supplémentaires à ce
moment-là?
Mme Grignon (Karine) : Non,
c'est ça, les montants sont établis sur la base des montants, là, des formules
de calcul qui apparaissent dans un règlement, là, le règlement sur la
compensation. Donc, il y a des formules qui apparaissent par types de
superficie. Le problème... bien — le problème — dans certains cas,
quand les travaux ont déjà eu lieu, il n'y a pas nécessairement... on ne sait
pas nécessairement c'est quoi, la superficie des milieux humides qui ont été
affectés, donc il y aura peut-être une petite évaluation à faire, là, à ce
niveau-là, là, quel sera le montant qu'on devra appliquer quand on ne sait pas
trop c'est quoi, la superficie qui a été atteinte, là.
Mme Melançon : Je veux
simplement bien comprendre, Mme la présidente, à ce moment-ci. On va appliquer
ces sommes-là, mais j'imagine qu'il doit y avoir... à cela, on doit ajouter, je
ne sais pas, moi, des contraventions quelconques. Parce que, si on est dans une
ordonnance, c'est qu'il y a eu infraction. S'il y a infraction, là, on va voir
si on va du côté pénal ou... Et j'imagine que, bon, à partir du moment où on a
des pertes, clairement, en milieux hydriques, on comprend, là, ou encore dans
les milieux humides, mais... Et donc il va y avoir une pénalité, mais à la pénalité on ajoute en plus, donc, le paiement,
comme si la personne avait bien fait les choses dans l'ordre, je vais dire
ça comme ça. Alors, arrive le premier paiement, de dire : Bien, vous avez
détruit un milieu humide, voici, les coûts sont connus, ça, tout le monde le
sait, et en plus de ça, il y aura une pénalité. Je comprends bien?
• (12 h 40) •
Mme Grignon
(Karine) : Oui, exactement. L'ordonnance, en fait, c'est un
autre outil qui est mis à la disposition du ministre. Mais ça n'écarte
pas les sanctions administratives pécuniaires qu'on a vues, les sanctions
pénales, les refus d'autorisation, les avis d'exécution aussi, là, la petite
nouveauté, là, qu'on a étudiée au tout début, là, dans la nouvelle loi. Donc,
tous ces mécanismes-là pourront trouver application aussi, là, en l'espèce. Et
le ministère va déterminer quelles sont les bonnes sanctions à prendre pour
chaque type de dossier, là.
M. Rousseau (Michel) : En fait, tout ça peut s'accumuler. Supposons qu'il y a un
cas où le milieu doit absolument être restauré, bien, il y aura une ordonnance
qui va demander de restaurer, et ça peut être l'outil utilisé. Mais il peut y
avoir des cas où les travaux qui ont été faits auraient probablement été
autorisés, sous réserve d'une compensation. Bien là, ce qu'on ne veut pas,
c'est que le fait qu'il n'ait pas passé par l'autorisation, bien là,
finalement, ses travaux sont faits, on peut difficilement demander une
restauration, parce qu'à quelque part ça aurait pu être autorisé. Alors là, on
se dit : Bien, tu vas payer le prix que ça aurait coûté en compensation.
Donc, il y avait vraiment, je dirais, un trou à cet endroit-là, là.
Pour les projets pour lesquels on ne va pas
nécessairement demander une restauration, bien, on va dire : Tu vas payer.
Puis là à ça s'ajoutent, évidemment, souvent, des frais d'enquête, parce que,
là, quand les personnes ont agi illégalement, il y a d'autres recours. Donc,
c'était vraiment... Puis je dirais que ça a été assez bien... ça a été salué,
cet élément-là qui est un outil qui va être vraiment intéressant pour éviter
que les gens... ce soit plus payant, finalement, d'agir sans autorisation que
de demander l'autorisation puis de payer la compensation.
Mme Melançon : Je comprends bien. On
répète ici que le but, quand même, de cette loi-là, c'est d'avoir zéro perte
nette, hein, c'est toujours ce qu'on vise et c'est toujours ce que le ministre
vise aussi, j'imagine.
D'où mon appel de ce matin, lors de la période
de questions. Je voulais savoir. Je ne comprends pas qu'on autorise maintenant
des résidus miniers dans huit lacs à Fermont. C'était une vraie question, M. le
ministre, puis je tiens juste à le
mentionner, c'est un vrai appel du coeur. Parce que, là, on ouvre une brèche, puis
j'ai tellement peur qu'on puisse,
malheureusement... Parce qu'on le voit, là, il y a une compagnie minière, à
Fermont, qui va, pour les 20 prochaines années, pouvoir déverser des résidus miniers dans des lacs. C'est du
jamais vu, et ça me fait peur, puis ça me fait... Ça me rappelle tout ce qu'on avait vraiment en tête
lorsqu'on a fait la loi sur les milieux humides, c'était de dire : Zéro
perte nette. Là, on vient
d'abandonner sur huit lacs pour une compagnie minière, puis ça me glace un peu
le sang, là, je dois le dire.
Mais ça, on aura l'occasion, probablement, d'en
parler hors micro, là, le ministre et moi, ça me fera plaisir d'échanger avec
lui, parce qu'on ne s'en va pas dans la bonne direction. Puis je le répète, ce
n'est pas parce que c'est dans le Nord que c'est correct d'autoriser ça, là. On ne le ferait pas
dans le Sud. Et les compagnies minières, ces temps-ci, disons qu'elles
ont le dessus pas mal sur le ministère de l'Environnement. Qu'on pense au
nickel, dont je parlais tout à l'heure, avec le TAGA, qu'on pourrait envoyer
dans Limoilou ou encore dans les milieux humides, comme c'est le cas
actuellement, là.
Mais je comprends puis je comprends le pourquoi,
avec ce que le sous-ministre vient de dire, les pénalités, mais c'est difficile
de remettre un milieu. Donc, le contrevenant pourra payer ce que ça aurait dû
lui coûter dans un cas où on aurait passé par les bons dispositifs de la loi.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions
sur cet amendement... sur cet article tel qu'amendé, effectivement? Non? Donc,
est-ce que l'article 93, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Adopté. Donc nous poursuivons
avec l'article 94. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente.
94. L'article 115.2 de cette loi est
modifié :
1° par la suppression, dans le premier alinéa,
de la deuxième phrase;
2° par la suppression, dans le deuxième alinéa,
de «ou à la municipalité».
Et le commentaire, tout aussi simple :
L'article 115.2 prévoit la possibilité de déléguer un des pouvoirs
d'ordonnance du ministre.
La modification apportée à cet article permettra
au ministre de déléguer à une personne qu'il désigne son pouvoir d'ordonnance pour faire cesser, modifier
ou limiter l'exercice d'une activité pour une période d'au plus 90
jours, sans autre restriction.
Une modification est également apportée en
concordance avec celle effectuée à la définition de «personne» à
l'article 1.
La Présidente (Mme Grondin) : Donc, y a-t-il des interventions, commentaires sur
l'article 94? M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Merci. J'aimerais
savoir, au niveau de l'article 115.2, là, dans vos commentaires, vous
parlez de déléguer. On délègue à qui?
M. Rousseau (Michel) : Oui, en fait, on a déjà parlé, par exemple, de déléguer
pour les sanctions administratives. Tous les gestes qui sont inscrits dans la
loi, que le ministre peut poser, lorsqu'ils peuvent être délégués, bien, à ce
moment-là, on définit le niveau. Je vous dirais, dans des cas comme ceux-là, ça
va être du niveau directeur. Si vous remarquez, c'est pour 90 jours, donc
ça veut dire qu'un directeur régional pourrait émettre une ordonnance de
90 jours, pas plus. Et, si jamais on veut aller plus loin dans le temps,
bien, à ce moment-là, c'est le ministre qui devra signer l'ordonnance. Donc, c'est un pouvoir qui vient permettre
d'arrêter rapidement des travaux ou une activité illégale qui était
exercée régionalement par un cadre, mais qui ne peut pas être, disons,
définitif parce que l'ordonnance comme telle est réservée au ministre. Mais là
c'est une ordonnance avec une période de validité de maximum trois mois, là.
M. Rousselle : 90 jours,
est-ce qu'on peut déléguer à quelqu'un d'autre? Tu sais, on délègue, à ce
moment-là, à quelqu'un, mais est-ce qu'on peut comme changer la délégation, un
exemple, dans ce même 90 jours là, ou en rajouter une autre,
90 jours?
M. Rousseau
(Michel) : Non, pour l'infraction en
question, si, au bout de 90 jours, on veut maintenir... Par exemple, là,
il y a des travaux en milieu humide, en rivières, etc., on les fait cesser pour
90 jours. Et, si on veut que ça se maintienne, parce qu'on ne veut pas que
ça recommence, bien, on va avoir présenté d'ici là, dans le trois mois, avec
nos procureurs, probablement, une ordonnance, à la signature du ministre, qui
va être une ordonnance avec une portée plus longue, mais ce ne sera pas le
même... ce ne sera pas délégué à nouveau pour accumuler les 90 jours. Ce
n'est vraiment pas... ce n'est pas ça qui est prévu puis ce n'est pas ça que la
loi permettrait.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, ça va, M. le
député? Y a-t-il... Oui.
M. Rousselle : ...la délégation
se fait, mais est-ce que la rapidité légale... est-ce qu'elle est égale...
Est-ce que tout le Québec a quelqu'un qui peut être délégué? Est-ce que la
délégation se fait aussi rapidement? Est-ce que... Je vais vous dire juste,
dans le fond, mon histoire, là, c'est... Au Québec, est-ce qu'ils vont avoir la
même couverture, au niveau de la délégation, ou il y a des secteurs qui... plus
lointains, ou que c'est moins, ou encore des secteurs que, je vous dirais...
Parce que, là, on parle de délégation de 90 jours, là, mais est-ce qu'il y
a des secteurs qui pourraient être appelés à... Parce qu'il y a des secteurs,
peut-être, qui peuvent être plus complexes, donc est-ce que... Parce que, là,
vous parlez de 90 jours, aussi. Moi, j'ai plusieurs questions dans la même
question, là. Mais, tu sais, c'est ça, je me pose la question. Au Québec, là,
je veux dire, je sais que Montréal, Laval devraient peut-être se ressembler,
mais, si je m'en vais en Abitibi ou peu importe où au Québec, est-ce que c'est
la même chose qui va... est-ce que ça va être la même
sorte de délégation? Est-ce que c'est... est-ce que la délégation peut être
différente à cause de la complexité du dossier? C'est ça que je voulais savoir.
M. Rousseau
(Michel) : O.K. En fait, la délégation... Le ministre a une
liste d'articles de la loi. Et pour chaque article, c'est prévu d'avance qui a
le droit d'exercer ce pouvoir-là. Donc, quand on va arriver à
l'article 115.2, ça va être écrit : Le directeur régional et
supérieur. Donc, ça pourrait être un directeur général, un sous-ministre
adjoint. Et ça, ça va être partout, là, donc ça pourra... Ça, ça veut dire que
la fonction de directeur régional peut signer tout ce qui a rapport à un 115.2.
Maintenant, le choix ou non d'utiliser 115.2,
comme on sait, il y a beaucoup d'outils, là. Celui-là, c'en est un. Il pourrait
y en avoir un autre. Par Exemple, on pourrait décider avec nos procureurs qu'on
va en injonction puis qu'on demande à un tribunal d'agir, pour différentes
raisons. Mais, si on choisit d'aller avec 115.2, peu importe où au Québec, la
délégation va déjà être prévue d'avance, puis ça va être un niveau directeur
régional. Donc, ce n'est pas... ça ne variera pas. Mais la pertinence
d'utiliser 115.2, bien, elle, elle doit être évaluée à chaque fois, là. Puis il
y a des cas... la plupart des ordonnances qu'on fait, c'est des ordonnances
directement signées par le ministre, ce n'est pas... Mais ça, ça serait pour un
cas qu'on veut agir très, très, très vite, là.
La Présidente
(Mme Grondin) : Allez-y, M. le
député.
• (12 h 50) •
M. Rousselle : Merci. Une
«atteinte sérieuse»... Parce que je garde dans le texte : une atteinte ou
un risque d'«atteinte sérieuse aux espèces vivantes, à la santé de l'être
humain ou à l'environnement», là, le niveau de l'urgence d'agir... Parce que
là, bien beau, là, on délègue quelque chose à quelqu'un, mais, si vraiment il y
a une urgence, vraiment, qu'il y a... c'est catastrophique, qu'est-ce qui
arrive, là, comprenez-vous, puis vraiment il y a des espèces en danger, et
tout, avec le niveau d'urgence puis avec la délégation, là, il se passe quoi?
Est-ce que cette personne-là a vraiment toute autorité? Elle a-tu...
Parce que là, on parle... oui, elle peut
modifier, limiter ou cesser, mais, quand c'est comme déjà parti, c'est déjà fait ou c'est déjà comme enclin, là, ils ont
déjà... c'est vraiment... Mettons, ils ont commencé à déverser, ou peu
importe, là, est-ce qu'il y a une possibilité, cette personne-là, d'agir ou de
faire, je ne sais pas, moi, une action? Comme, à un moment donné, je ne sais pas, moi, peu importe, là, on déverse quelque
chose dans un lac, puis il faut faire une opération d'urgence pour
bloquer, justement, qu'est-ce qui a été déversé, est-ce que cette personne-là a
le pouvoir de faire cette...
M. Rousseau (Michel) : En fait, il y a beaucoup de situations dans ce que vous
amenez, là. Je vous dirais que la façon dont ça fonctionne, généralement, là,
l'exemple d'un déversement, on arrive à un endroit, puis ça coule, puis le
propriétaire... la première chose qu'on fait, on dit au propriétaire : Tu
arrêtes ça, tu ramasses. La plupart du temps, ça se fait.
Si quelqu'un refusait de le faire, bien là,
c'est sûr qu'il y a plusieurs outils, puis rapidement on tombe en contact avec nos avocats, puis, comme je vous disais, ça
peut aller du simple avis de non-conformité, parce qu'on pense que ça va
être suffisant puis, dans le fond, ça n'a pas besoin d'être corrigé dans
l'instant, comme ça pourrait être une injonction de la cour, puis dire :
Nos procureurs... On a des procureurs qui sont disponibles pour ça, puis ils se
présentent en cour, comme quand il y a des injonctions pour toutes sortes de
choses, là. Donc, ça pourrait être ça, comme ça pourrait être un 115.2, qui est
une ordonnance. Puis une ordonnance, c'est l'équivalent d'une injonction, mais
c'est émis en vertu de la Loi sur la qualité d'environnement. Et, si tu ne le
respectes pas, c'est outrage, comme une injonction.
Donc, c'est un pouvoir qui est... L'exemple le
plus classique pour ça, là, je dirais, c'est des travaux, par exemple,
quelqu'un est en train de déboiser dans une tourbière, et puis les pelles
mécaniques sont là, tout est prêt. Bien, en émettant cette ordonnance-là, il
arrête ses travaux. Et là ça laisse le temps aussi au contrevenant, peut-être,
de nous démontrer que, non, ce n'est pas une tourbière, etc., mais ça permet
d'arrêter l'événement. Donc, oui, le pouvoir est équivalent à une ordonnance de
la cour, sauf qu'il est prévu en vertu de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
Puis je dirais que les juges, généralement, vont
nous demander d'utiliser nos pouvoirs de la loi, avant d'aller devant les
tribunaux. Mais tout ça est possible, là. Ça dépend vraiment. Puis c'est le
procureur, finalement, là, des gens comme Me Grignon, qui vont nous dire :
Bien, dans ce dossier-là, on recommande l'injonction, ou : 115.2
s'applique très bien, va faire le travail. Donc, c'est selon la circonstance
qu'on rencontre, là.
Et là on enlève, si vous remarquez,
l'obligation... Parce qu'avant il y avait une obligation de démontrer
l'atteinte sérieuse, puis c'est un peu contradictoire, ça, qu'il fallait
démontrer l'atteinte sérieuse puis agir vite. Et le temps de faire cette
démonstration-là... Donc, en enlevant cette obligation-là, je pense que, là, on
rejoint beaucoup ce qui était l'objectif de 115.2 : intervention rapide et
ensuite prendre le temps d'analyser le dossier puis le transférer au ministre,
le cas échéant.
M. Rousselle : Je comprends la
rapidité. Je comprends la rapidité. Puis c'est correct, là, je veux dire, c'est
parce qu'il faut faire, justement, rapide, ça, je suis d'accord avec vous.
Mais, encore une fois, écoutez, dans ma question,
j'avais bien des questions, donc je peux vous comprendre qu'à moment donné tu
essaies de répondre à tout, là.
Mais moi, c'était...
Puis, tu sais, toujours dans la rapidité, dans une question d'urgence, c'est
toujours au niveau d'urgence, là, il y a comme... Puis là je prends
déversement, mais ça pourrait être d'autres choses, comprenez-vous, là, c'est
juste ça qui me vient en tête. Mais peu importe, en tout cas, c'est vraiment
urgent, comprenez-vous, ça a vraiment une atteinte au niveau écologique, et
tout, puis il y a des espèces qui sont en danger. Est-ce que la personne qui
est déléguée, cette personne-là, là, encore, je reviens encore avec cette personne-là,
est-ce qu'elle a le pouvoir de... Parce que, si la
personne a déversé quoi que ce soit, elle, elle ne veut pas le ramasser, là,
mettons, le déversement, quoi que ce soit, qui est dangereux, qui est imminent,
là, est-ce qu'elle, elle a le pouvoir de s'organiser pour faire ramasser puis
de le charger, justement, à la compagnie, quoi que ce soit, là, mais pour
faire, justement... on parle toujours de l'urgence, là, donc faire le
nécessaire pour que ça se fasse rapidement et prendre les moyens, aussi, pour
ne pas que la contamination, puisqu'on parle d'une contamination, soit comme
épandue plus loin, là, tu sais, que ça soit vraiment limité puis qu'on puisse,
justement, enlever la contamination le plus rapidement possible pour ne pas
qu'on le contamine, justement, davantage?
M.
Rousseau (Michel) : Oui. Bien, votre
question est intéressante, parce qu'à ce moment-là on n'utiliserait pas
nécessairement 115.2. On a l'article 115.1, par exemple, qui va... Et ça,
c'est un article qui peut être utilisé, souvent, en urgence. On se présente. La
personne, rapidement, on lui dit de ramasser. Il appelle son assureur. Son
assureur ne veut pas. Bien nous, on peut mandater quelqu'un pour ramasser, on
va payer puis, effectivement, on va se faire rembourser, après. Donc, il y a un
autre article de loi qui permet ça.
Donc, quand je vous
disais : C'est un coffre à outils assez varié, là, le premier objectif,
c'est toujours de demander à la personne qui est responsable d'un dégât de se
ramasser. Donc, 115.2 est dans cet esprit-là. Mais, si quelqu'un dit non, bien nous, on peut aller faire les travaux. Et là il
y a différentes façons d'y aller. Ça peut être... il y a
l'article 114.3 qui permet de réclamer. Mais l'article 115.2, il faut
le voir comme étant un des éléments, là, dans tous ceux qui sont possibles.
Mais, si on juge que 115.2 ne fera pas le travail, parce qu'on est sûrs, on
connaît la personne puis, même si on lui redonne de quoi, il ne va rien faire,
il y en a qu'on le sait, là, tu sais, tu le vois assez vite, bien, on va tout
de suite se mettre à l'ouvrage, on va avancer les fonds, on va faire les
travaux puis on va récupérer.
Ça, ça arrive aussi,
je dirais, surtout dans des situations d'urgence, là. C'est déjà arrivé :
tu arrives, puis il y a un camion qui a renversé, qui coule, puis le chauffeur
est parti, là, puis on ne le trouve pas, là. Ça prend quelques jours à trouver
c'est qui, mais, pendant ce temps-là, on a ramassé, on a payé puis, à un moment
donné, on a envoyé la facture.
M. Rousselle : Comme vous dites, vous
avez... Excusez. Comme vous dites, souvent, c'est les mêmes personnes,
on les connaît, là.
M. Rousseau
(Michel) : Oui, il y en a qu'on connaît.
M.
Rousselle : C'est qu'est-ce que j'ai pu... En tout cas, certains, là,
je veux dire, il ne faut pas généraliser, là, mais, je veux dire, certains,
c'est des noms qui reviennent. Remarquez bien, dans d'autres niveaux, c'est
toujours ça qui arrive, les fautifs, bien souvent, c'est toujours les mêmes qui
reviennent. Ces gens-là, là, on peut-tu... Puis là je vous pose une question, là, c'est vous, le spécialiste là-dedans, moi,
là, je ne connais pas grand-chose là-dedans. Est-ce que vous pouvez, un
exemple, ne plus lui donner de permis à cette personne-là pour faire des
travaux ou ne plus donner...
Tu sais, parce que,
si jamais que c'est toujours la même personne qui est fautive, à un moment
donné, là, à un moment donné, c'est comme... vous le dites vous-même, c'est
comme : Aïe! il fait toujours la même gaffe, cette personne-là, c'est un problème à répétition tout le temps, tout le temps
puis il met l'environnement en danger. Est-ce qu'on peut, à un moment
donné, dire stop? Est-ce qu'on a ce pouvoir-là, justement, d'interdire à ces
compagnies-là, à ces individus-là,
dire : C'est assez, c'est assez, vous n'avez pas le côté sensible, là, de
l'environnement, vous avez juste l'aspect pécunier puis vous vous foutez de l'environnement? Donc, est-ce qu'on
peut... est-ce qu'on a le pouvoir de dire : C'est assez?
M. Charette :
Naturellement, on est à l'article 115.2, qui donne un élément de
réponse. Mais oui, et ça a été abordé à plusieurs autres occasions, pendant
l'étude du projet de loi n° 102, mais également,
déjà, dans la législation actuelle, oui, on a ce type de recours là et de
pouvoir là face à des personnes qui sont notamment connues pour leur
non-respect, là, de la réglementation environnementale.
M. Rousselle :
Oui. C'est sécurisant. Parce qu'à un moment donné, quand c'est toujours la
même personne qui est fautive, à un moment donné, assez, c'est assez, à un
moment donné, il faut que ça arrête. Mais, mettons, si c'est toujours... c'est
une personne ou une compagnie qui n'est pas, comme, fautif régulier, là,
l'attente, à un moment donné, de la
communication envers la compagnie... Parce que, bien souvent, ils ne sont plus
sur les lieux, hein, ils peuvent être partis,
hein, puis c'est par la suite qu'on va aller sur les lieux. Est-ce qu'il y a un
délai d'attribué pour pouvoir, justement, limiter les dégâts? Est-ce
qu'il y a une limite, dans vos affaires, là, est-ce qu'il y a une limite pour
dire, tu sais : O.K., je vais le faire la semaine prochaine, je vais
régler mon problème la semaine prochaine? Ou c'est comme imminent, c'est
comme : Non, non, c'est aujourd'hui ou demain, mais c'est comme rapide?
Parce qu'on parle toujours du niveau de l'urgence, là, tu sais, donc, je ramène
ça toujours à l'urgence, là.
M. Charette :
Le critère de l'urgence est fondamental. À partir du moment où on constate
cette urgence-là, si la personne fautive ou l'organisation fautive n'est pas en
mesure de réagir suffisamment rapidement, selon le degré d'urgence, le
ministère va prendre les dispositions nécessaires pour corriger la situation et
envoyer, par la suite, la facture à la personne ou l'organisation, là, qui en
aura été responsable.
La
Présidente (Mme Grondin) : ...30 secondes
à peu près, avant que je suspende les travaux. Vous souhaitez poursuivre vos
questions sur cet article-là, M. le député?
M. Rousselle : Oui, bien,
j'avais juste une autre question, là, c'était...
La
Présidente (Mme Grondin) : Bien, en
fait, on va poursuivre cet après-midi, si ça vous convient, là, parce que,
compte tenu de l'heure, je suspends les travaux jusqu'à 14 heures cet après-midi.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 14 h 05)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des travaux et de... la commission, pardon, des transports
et de l'environnement reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 102, Loi visant principalement à renforcer l'application des lois
en matière d'environnement et de sécurité des barrages, à assurer une gestion
responsable des pesticides et à mettre en oeuvre certaines mesures du Plan pour
une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous en étions à l'article 94. Donc, M. le ministre, vous l'aviez lu. Il y avait, commencée, une période
d'échange. Donc, y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de
Verdun.
Mme Melançon : Aïe! les deux
ouvrent, là, je suis vraiment choyée. Je veux, d'abord, simplement remercier le
député de Vimont, là, qui m'a aussi remplacée à pied levé, là, parce que nous
avions un point de presse, avec des mamans, et des bébés, et beaucoup d'action.
Cependant, je voulais simplement remercier le ministre pour les questions et
l'éclairage qu'il a apporté du côté du député de Vimont. Et j'ai les notes du
député de Vimont, il m'a dit : Parfait, O.K. Alors, moi, j'y vais avec ce
qu'on a sur papier. Je n'ai pas d'autres questions, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Parfait, merci. Donc, s'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons... Est-ce que l'article 94
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 95. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente.
95.
L'article 115.4.5 de cette loi est modifié par l'insertion, après
«l'environnement», de «, à la protection de la santé, de la sécurité, du bien-être et du confort de
l'être humain ainsi qu'à la protection des autres espèces vivantes et des
biens».
Et le commentaire. L'article 115.4.5
prévoit un pouvoir d'ordonnance au ministre à l'égard des municipalités.
Cet article
est modifié afin de reprendre les éléments généralement visés par la Loi sur la qualité de l'environnement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci. Donc, j'étais
en train de relire le texte proposé dans son entièreté. Je veux simplement savoir... Parce qu'ici, on prévoit un pouvoir
d'ordonnance au ministre à l'égard des municipalités. Je pense qu'il y
avait eu une discussion avec les
municipalités en ce sens-là. Est-ce que l'Union des municipalités du Québec... Est-ce qu'il y avait eu une discussion du côté... avec le...
du ministre envers les municipalités à ce sujet-là?
M. Charette : Bien, il y a eu des
discussions, oui, mais par rapport à quel volet?
Mme Melançon : Au sujet de
l'ordonnance, de pouvoir... un pouvoir d'ordonnance du ministre sur les
municipalités. Est-ce que vous avez déjà discuté, avec les maires, de cette
possibilité-là?
M. Charette : Ce n'est pas un
aspect, là, qui a été abordé, à mon souvenir, là, lors des échanges. On avait
parlé des pouvoirs... On se souvient, on avait discuté sur les barrages, et
autres. Mais cet élément-là, pour ma part, là... Je ne dis pas qu'il n'y a pas
eu de discussions, au préalable, avec les associations municipales, l'UMQ, FQM,
mais, pour ma part, il n'y a pas eu d'échanges directs, là, sur cet élément-là.
Mme Melançon : D'accord. Parce que
je veux quand même savoir... J'essaie juste de comprendre dans quelle optique
le pouvoir d'ordonnance, à l'égard des municipalités, peut s'appliquer.
M. Charette : Pour ce qui est de
l'application, peut-être demander à Me Grignon?
Mme Grignon (Karine) : Oui. En fait,
il y a différents règlements qui s'appliquent en vertu de la Loi sur la qualité
de l'environnement, dont l'application a été confiée aux municipalités. On peut
penser au règlement... je vous donne le petit nom court, le règlement sur les résidences
isolées, là, pour les fosses septiques, notamment, le nouveau règlement, aussi,
en matière d'inondations, là, qui est entré en vigueur au début du mois. Donc,
quand la municipalité, elle a la responsabilité d'appliquer un règlement pris
en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement, donc, pour s'assurer que
l'application est bel et bien faite, donc, s'il y a une municipalité qui est
plus déficiente, récalcitrante, effectivement,
à cet égard-là, il y a un pouvoir d'ordonnance qui va permettre au ministre
d'intervenir à ce moment-là.
Mme Melançon : Est-ce
que c'est un pouvoir que vous pensez qu'il sera nécessaire d'utiliser
fréquemment?
M. Charette : Jusqu'à maintenant, il
n'y a pas eu d'utilisation de pareils pouvoirs, mais, depuis le début du projet
de loi n° 102, on veut se donner le plus d'outils possible. Mais on serait
malavisés... ou on ne peut pas prétendre, à ce moment-ci, là, que ce serait une
utilisation, là, qui serait fréquente.
• (14 h 10) •
Mme Melançon : J'ai une question qui
s'avère être une vraie question, encore une fois : Comme on décide de
prévoir un pouvoir d'ordonnance face ou à l'égard des municipalités, est-ce
qu'on a un miroir comme ça face à un ministère, par exemple, le ministère des
Transports? On a déjà lu des articles puis on en a fait référence à quelques reprises ici, là, lors de l'étude du projet de loi
n° 102, où on disait que le ministère des Transports était, malheureusement,
mauvais élève, je ne dirai pas, plus souvent
qu'à son tour, mais fréquemment, puisqu'il apparaissait dans les 10 pires
élèves en matière d'environnement. Est-ce qu'on pourrait y aller avec un
pouvoir d'ordonnance face à un autre ministère?
M. Charette : Je vais tenter une
réponse, et n'hésitez pas à me corriger, là, le cas échéant, là. C'est un
pouvoir qui est donné aux municipalités pour appliquer notre loi, mais on n'a
pas besoin de cette disposition-là pour un autre ministère, étant donné que, comme ministère, on a notre pleine capacité
d'action, là, au niveau de l'action gouvernementale. Donc, à moins que je saisisse mal la question, là,
mais là c'est réellement... les municipalités ont la possibilité
d'appliquer nos lois, mais, si jamais il y a à intervenir dans le champ
d'action d'un autre ministère, bien, c'est le ministère de l'Environnement, là,
qui agit, tout simplement.
Mme Melançon : C'est moi qui ai mal
formulé ma question. Vous avez raison, M. le ministre, de ne pas comprendre.
Parce que, dans ma tête, c'était clair. Parce que, depuis tout à l'heure...
Puis je m'excuse, là, mais, avant la pause, lorsque nous parlions d'une
ordonnance, où le ministre peut ordonner, donc, de cesser des travaux... moi,
c'était plus... ce n'était pas tant dans le pouvoir d'ordonnance qu'on donne à
une autre entité, mais est-ce que le ministre peut ordonner, par exemple, au
ministère des Transports, une ordonnance de cesser des travaux?
Mme Grignon (Karine) : Oui. En fait,
oui, on l'a vu un petit peu plus tôt, là, autant avec la nouvelle loi qu'on a
édictée à l'article 1 qu'avec la LQE. Il y a un article spécifique qui
vient dire que la loi lie l'État, donc lie ses ministères et organismes. Donc,
les ministères et organismes doivent se soumettre, en fait, aux normes de la
Loi sur la qualité de l'environnement, puis s'il y a non-respect, bien, le
coffre à outils que le ministre a à sa disposition peut aussi s'appliquer, là,
aux différents ministères et organismes, effectivement.
Mme Melançon : Parfait. Mais, vous
voyez, c'était ma mécompréhension à moi. À la lecture, là, j'ai voulu faire
trop vite, là. Donc, ce que je comprends ici... Merci, d'abord, Me Grignon.
Mais ce que je comprends ici, donc, c'est que le... ce pouvoir-là peut être
donné aux municipalités, mais on ne sait pas, à ce moment-ci, si les
municipalités voulaient vraiment de ce pouvoir d'ordonnance là. Parce que
j'entends qu'il n'y a pas eu nécessairement une discussion sur ça, mais qu'ils
vont pouvoir utiliser ce pouvoir d'ordonnance là. Mais pourquoi, alors, on veut
le donner aux municipalités? Pourquoi est-ce qu'on ne veut pas plutôt
dire : Bien, je garde ce pouvoir-là, moi, entre les mains du ministre et
je vais le faire appliquer dans des municipalités lorsqu'il y aura faute?
M. Charette : La question est très
pertinente, mais, tout à l'heure, lorsque je disais qu'on n'y avait pas eu
recours et qu'on ne pensait pas y avoir recours, là, de façon régulière, c'est
que c'est un article qui existe déjà. Ce qu'on vient proposer, c'est
uniquement... c'est le champ d'application, en quelque sorte, là. On vient
uniquement ajouter à la protection de la santé et de la sécurité. Mais
initialement, l'article disait déjà : «Le ministre peut, après enquête,
ordonner à une municipalité d'exercer les pouvoirs relatifs à la qualité de
l'environnement que confère à cette municipalité la présente loi ou toute autre
loi.» Donc, ce n'est pas un nouvel élément. On vient préciser, en quelque
sorte, la portée, avec une énumération, qu'on a vue par le passé, qui vient
préciser le champ d'action, en quelque sorte. Mais, en soi, ce n'est pas une
nouvelle responsabilité, là, que l'on confère aux municipalités.
Mme Melançon : Parfait. Et, si je
comprends bien, comme on ne l'a jamais utilisé, là, ce n'est pas quelque chose
qui peut être dans une fréquence... en tout cas, puis on n'en prévoit pas plus
de fréquences non plus, j'imagine?
M. Charette : Et, si jamais on
devait y recourir, bien là, on a une portée qui est plus précise, à travers
l'amendement... pas l'amendement, mais à travers l'article que l'on étudie.
Mme Melançon : Parfait pour moi, Mme
la Présidente.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention sur l'article 95, est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 95 est adopté, ce qui conclut
le bloc V.
Et donc, là, nous allons poursuivre avec le
bloc VI. Donc, je vous amène à l'article 11 du projet de loi. M. le
ministre.
M.
Charette : L'article 11, pour lequel j'aurai un
amendement, mais j'y vais avec la lecture de l'article original,
donc :
11. L'article 14 de la Loi affirmant le
caractère collectif des ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance
de l'eau et des milieux associés est modifié :
1° par
le remplacement des sous-paragraphes a et b du paragraphe 3° du premier
alinéa par les sous-paragraphes suivants :
«a) soit à la constitution d'un organisme
de bassin versant ayant pour mandat :
«i...» 1?
Comment que, Mme Grignon, vous m'aviez dit
de dire ça, déjà, les i, les ii, les iii? C'est...
Mme Grignon (Karine) : Bien,
«i». On peut juste dire «i»...
M. Charette : Donc, on va y aller
avec le «i», donc :
«i. de coordonner une table de concertation
représentative des utilisateurs intéressés et des divers milieux concernés;
«ii. d'élaborer et de mettre en place des
mécanismes de collaboration pour une gestion intégrée et concertée des
ressources en eau pour sa zone de gestion intégrée;
«iii. de coordonner la mise en oeuvre des
mécanismes de collaboration et d'en assurer le suivi;
«iv. de coordonner l'élaboration d'un plan
directeur de l'eau et sa mise à jour subséquente;
«v. de favoriser la mise en oeuvre du plan
directeur de l'eau et d'en assurer la cohérence, notamment en faisant sa
promotion et en mobilisant les utilisateurs de l'eau et du territoire;
«vi. de coordonner les exercices de suivi
et d'évaluation du plan directeur de l'eau;
«b) soit, exceptionnellement, à la
désignation d'un organisme représentatif des utilisateurs intéressés et des
divers milieux concernés chargé de remplir le mandat normalement confié à un
organisme de bassin versant prévu au paragraphe a;»; et
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «sa mission» par «son mandat».
Et le
commentaire se lirait ainsi : Cette modification vise à clarifier le
mandat des organismes de bassins versants. Elle apporte également une concordance dans le choix de la terminologie
utilisée, en remplaçant «mission» par «mandat».
Je ferais la lecture de l'amendement.
La Présidente
(Mme Grondin) : ...
M. Charette : Merci :
Remplacer le sous-paragraphe a du paragraphe 3° du premier alinéa de
l'article 14 de la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en
eau et favorisant une meilleure gouvernance de l'eau et des milieux associés proposé
par le paragraphe 1° de l'article 11 du projet de loi par le
sous-paragraphe suivant :
«a) soit à la constitution d'un organisme
de bassin versant ayant pour mandat de coordonner la gestion intégrée et
concertée des ressources en eau par bassin versant sur sa zone de gestion
intégrée. Pour ce faire, il :
«i. coordonne un processus de concertation
en s'assurant d'une représentation équilibrée des utilisateurs intéressés et
des divers milieux concernés;
«ii. coordonne l'élaboration d'un plan directeur
de l'eau et sa mise à jour subséquente;
«iii. mobilise les utilisateurs de l'eau et
du territoire vers un passage à l'action pour favoriser la cohérence et la mise
en oeuvre du plan directeur de l'eau, notamment en faisant sa promotion; et
«iv. coordonne les exercices de suivi et
d'évaluation du plan directeur de l'eau;».
Et le commentaire : cet amendement vise à
donner suite à une proposition de modification du Regroupement des organismes
de bassins versants.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le
ministre. Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Donc, si je comprends bien, il y avait l'article 11 sur
l'organisme de bassin versant... les organismes de bassins versants, devrais-je
dire, et, si je comprends bien, vous arrivez, à ce moment-ci, avec un
amendement pour changer certains mots, en tout cas, certaines orientations. Et
j'imagine que, ça, ça a été fait à la lumière d'échanges que vous avez eus avec
le regroupement?
• (14 h 20) •
M. Charette : ...d'où la
proposition d'amendement. Il y a eu plusieurs échanges. Naturellement, ils sont
venus au moment de la consultation, ils ont pu faire valoir leurs points de
vue, mais, au niveau du cabinet, il y a eu d'autres échanges aussi. Et on pense,
là, se positionner, là, de façon à ce que les objectifs de chacun, là, soient
atteints.
La Présidente
(Mme Grondin) : D'accord. J'aimerais
connaître, du ministre... Dans le fond, à partir du moment où on vient
transformer, notamment, la mission pour un mandat, qu'est-ce que ça change?
Qu'est-ce que ça change, dans la vision du ministre, de transformer, dans le
fond, l'appellation «mandat» par «mission»?
M. Charette : Bien, en fait, est-ce
que... on le dit, hein, c'est réellement, là, pour se conformer à une
terminologie, là, qui est plus usuelle. Mais il faut lire l'article et les
discussions, là, qui en ont découlé comme un tout, et comme une partie de ce que l'on souhaite faire. On a mis en place le Forum d'action sur l'eau, des travaux qui
avancent, d'ailleurs, très bien. Les OBV ont un rôle à jouer. Je pense que ce
rôle est bien représenté, là, dans l'article qui est proposé, mais la démarche
ne s'arrête pas là, là. On a d'ailleurs, il y a quelques jours, tout juste,
fait un premier bilan des actions du Forum d'action sur l'eau, on sait
davantage où on s'en va pour la suite des choses. Et cette définition ou cette
précision quant à leur mandat est bien contenue, là, dans la terminologie qui
est présentement à l'étude.
Mme Melançon :
Parfait. Je m'excuse, je ne suis pas dans la lune, là, pour ceux qui
pensent... C'est que je regarde à l'écran, je regarde l'amendement actuellement
à l'écran. Je suis en partie d'accord, mais je réalise aussi, lorsqu'on
remplace «mission» par «mandat», il y a quand même une volonté, derrière tout
ça, qui est... qui m'apparaît quand même... qui apparaît quand même, là... À
l'intérieur même de l'article, avant même l'amendement, là, on le sentait tout
de même.
À partir du moment où
le ministre devient le premier gestionnaire de l'eau, à l'intérieur du projet
de loi n° 102, puis qu'on donne quand même des... pas de nouveaux
pouvoirs, mais, quand même, où on vient encadrer, je dirais ça comme ça, quel
est le mandat donné aux organismes de bassins versants, est-ce que le ministre
peut nous dire quelle est la direction qu'il souhaiterait donner, vraiment,
plus aux OBV? Là, je comprends qu'il me parle du Forum d'action sur l'eau. À l'époque où nous avions... où nous
étions aux affaires, on avait déposé, de notre côté, une stratégie sur
l'eau, dans laquelle on avait quelque chose
qui ressemblait un peu au forum, là, qui a... qui s'est transformé, je dirais
ça comme ça, là, sous la gouverne de votre formation politique.
Mais j'aimerais
savoir qu'est-ce que vous voyez... comment vous vous projetez, justement, avec
les organismes de bassins versants puis avec toute la gestion de l'eau. Parce
qu'on le sait, là... puis, depuis tout à l'heure, je vous parle de changements
climatiques, de réchauffement climatique, bien sûr, et... à quel point l'eau va
devenir un principe puis une richesse naturelle ô combien importante. Elle
l'est déjà, mais ça va aller juste en grandissant, là. On a quand même 3 %
de l'eau douce du monde entier sur notre territoire, qui représente... Puis
l'eau, c'est 22 % du territoire du Québec, là. On sait à quel point c'est
grand, le Québec, mais il faut s'enorgueillir, il faut faire... Moi, je veux
juste savoir c'est quoi, la direction ou la vision que vous avez, comme
ministre de l'Environnement.
M. Charette :
Très légitime, comme questionnement. La collègue le mentionne à juste
titre, 3 %, ça peut sembler peu, mais, dans les faits, c'est énorme
lorsqu'on considère, là, l'étendue de notre planète. Malheureusement, on vit
une guerre, ces semaines-ci, du côté de la Russie et de l'Ukraine, mais les
prochaines guerres, et je ne le souhaite pas, mais peuvent être à cause de
l'accès à l'eau, là, dans un avenir qu'on va souhaiter le plus lointain
possible, mais ça va devenir un enjeu toujours plus crucial, là, à l'échelle
planétaire.
Donc, oui, il faut y
accorder cette importance-là, et c'est la raison pour laquelle... Et ce n'est
pas un choix de mots... Lorsqu'on parle de forum d'action, ce qui est attendu
des partenaires... Parce que, oui, les organismes de bassins versants en font
partie, mais les municipalités... bref, il y a les acteurs clés impliqués dans
cet enjeu-là qui sont mobilisés à travers, là, cette instance-là. Je parle
d'instance, bien que ce ne soit pas officialisé, là, ce n'est pas un ministère,
mais c'est une instance qui, tout de même, a un mandat bien, bien précis, c'est
d'être dans l'action. Et quand je dis «dans
l'action», c'est couvrir les différents aspects de l'eau, comment mieux la
protéger, comment mieux la mettre en valeur, comment s'assurer de sa
qualité. Et là le réseau, mais les organismes de bassins versants, les
municipalités, tous les partenaires, là, qui font partie, là, de ce forum-là
ont la même logique, c'est-à-dire y aller de
propositions d'actions bien, bien concrètes.
Peut-être
revenir sur la question précédente, par rapport mandat versus mission. Il faut
savoir que les organismes de bassins versants sont des organismes... des
OBNL, donc ce n'est pas le gouvernement qui détermine leur mission. Donc, la
mission des organismes de bassins versants, c'est à eux de la convenir. Mais là
on vient confirmer qu'il y a des mandats qui sont donnés aux organismes de
bassins versants, donc c'est la raison pour laquelle, là, le mot «mandat»
semble plus approprié, là, dans les circonstances. Mais l'organisme de bassin
versant n'a pas à se limiter au mandat que le gouvernement pourrait convenir
avec lui. Sa mission peut être et est, dans les faits, beaucoup plus large.
Et il y a quand même
eu des... une belle reconnaissance, de part et d'autre, parce qu'on a signé,
là, il y a quelques mois maintenant, la convention avec les organismes de
bassins versants, qui nous mène jusqu'en 2024. Donc, la mission, elle est
reconnue, et ils se reconnaissent dans les mandats, là, que l'on souhaite leur
confier, et le type de travail sur lequel on peut compter, là, mutuellement.
La
Présidente (Mme Grondin) : Nous avons le
député de Bourget qui souhaiterait s'insérer dans l'échange. Donc, M. le député
de Bourget.
• (14 h 30) •
M. Campeau : Ce
n'est pas une meilleure réponse, c'est juste un angle différent. Les organismes
de bassins versants ont été vraiment des gens qui ont participé de façon très
active au forum sur l'eau, ils ont apporté beaucoup à ce forum d'action là et
ont eu beaucoup... Je me souviens qu'on avait mis le mot «action» en lettres
majuscules, c'était pour que personne ne
l'oublie, qu'on ne voulait pas être là juste pour en parler, mais développer
des actions, et je pense que ça a
bien fonctionné, que ça continue de bien fonctionner, comme le ministre vient
de le mentionner. On ne voulait pas que les organismes de bassins versants ne s'occupent que de faire un plan
directeur de l'eau et dire : Bien, voilà, c'est terminé. On voulait
s'assurer que la façon dont le plan était fait, qu'il était utile,
compréhensible par les futurs utilisateurs. Alors, c'est beaucoup dans cette optique-là
que les plans directeurs de l'eau ont été discutés avec les divers
intervenants.
Alors, ici, on vient
mentionner... on voit beaucoup le mot «coordonner l'élaboration», «coordonner
un processus», et c'est là qu'on voyait l'utilité des bassins versants, non pas
seulement préparer un plan d'action, mais en insistant beaucoup sur la
coordination, ce qu'ils font, normalement, très bien, en étant dans le milieu.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le
député. Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Non, mais je suis
très heureuse qu'on puisse, justement, avoir cette discussion-là, parce que,
pour moi, ça a toujours été, en tout cas, un incontournable, là, les organismes
de bassins versants, puis je suis heureuse d'entendre, aussi, le ministre dire
qu'il a procédé dernièrement, justement, à cette... où on a attaché le
financement, j'imagine, en même temps, pour ces organismes-là, chose que je
trouve vraiment très, très intéressante.
J'ai rencontré OBAKIR, l'organisme bassins versants
du Kamouraska, dernièrement. J'ai aussi rencontré les représentants de Bassin
versant du Saint-Maurice. J'étais chez vous, Mme la députée, et j'ai pu
échanger avec eux, et ils ont un conseil... des conseils d'administration.
Donc, c'est pour ça que je posais la question sur la mission et le mandat. Je
pense qu'il faut que ce soit clair, là, pour chacun des organismes, parce
qu'ils se posent quand même des questions,
en se disant : Bon, bien, est-ce que je vais pouvoir garder la nature
propre? Puis ce n'est pas pour rien qu'il y a des organismes de bassins versants par région... bien, par bassins
versants, là, on va le dire comme ça, mais dans chacune des régions, où,
justement, le rapport avec l'eau n'est pas nécessairement le même à
Saint-Maurice que ce l'est dans le Kamouraska. Alors, c'est pour ça que ma
question était précise en ce sens-là. Et je tiens à saluer ceux et celles qui
s'investissent dans des conseils d'administration, par exemple, pour les
bassins versants un peu partout au Québec, parce que l'eau, cette richesse-là,
cette ressource-là qui nous appartient à toutes et à tous, bien, je pense qu'on
doit être plus nombreux, justement, à s'en préoccuper.
Et c'était un peu en ce sens là aussi, puis le
ministre va me permettre un petit écart, où j'avais demandé qu'on puisse revoir les redevances sur l'eau. Moi,
c'était exactement dans la même logique que ce que nous avons ici
présentement, et je trouve dommage qu'on ne soit pas en mesure à ce moment-ci
de revoir les redevances parce qu'on le sait que ça va être apporté s'il y a
une volonté politique après le 3 octobre prochain, selon ce que
déterminera la population du Québec à ce
moment-là. Si on revoit ou non les redevances sur l'eau, je rappellerai que les
chiffres sont sortis pas plus tard que cette semaine et il y a une
diminution des sommes qui ont été versées par l'industrie au gouvernement du
Québec, là. On a perdu en plus autour de 300 000 dollars, là, de
moins, probablement par une baisse de production due justement à la pandémie,
là, qui a sévi au cours des deux dernières années.
Cela étant dit, je tenais quand même à le
mentionner, et je le mentionne aussi pour ce qui est des décisions qui ont été
rendues la semaine passée, par décret, d'autoriser la minière au lac Bloom d'y
aller avec l'autorisation pour huit lacs de déverser des résidus miniers.
Tu sais, huit lacs, là. Je comprends, là, que c'est beaucoup, 22 % du
territoire, mais je ne comprends pas qu'on
ait franchi ce pas-là, malheureusement, d'aller autoriser des résidus miniers
alors qu'on pouvait le faire dans la fosse à partir de 2025. Ça me brise
le coeur. D'autant plus que cette ressource là, bien, qu'une fois que les dommages sont faits, on sait que ça
va être difficile. Puis, je pense aussi à ceux et à celles, dont Mme Cotte,
là, je ne sais pas si elle nous écoute actuellement, mais qui est une
propriétaire autour du lac, puis elle, elle voit donc son investissement fondre
comme neige au soleil, là. À partir du moment où tu sais que ta résidence est
autour d'un lac où il y aura 30 millions de camions lourds qui vont
venir... qui vont être déversés en résidus miniers dans ton lac, là, ta valeur
est à peu près à ça.
Donc je ne comprends pas et, je le répète, je
pense très honnêtement qu'on va devoir expliquer cette situation-là auprès des
citoyens et citoyennes du Québec qui, comme moi... je ne suis pas la seule à
être fâchée, là. Les experts disent que c'est inacceptable, le BAPE dit que
c'est inacceptable. Je ne comprends pas, et là on s'en vient donner des
missions, des mandats aux OBV. Je trouve ça formidable. Puis les OBV sont
justement des organismes auxquels je crois et ce n'est pas d'hier, très loin de
là, mais, honnêtement, il va falloir qu'on dise oui à ça, mais il faut qu'il y
ait aussi le reste de la logique qui puisse suivre.
Alors, je vous parle des redevances sur l'eau,
bien entendu. J'ai tenté ici d'apporter cette révision-là. Je ne voulais même
pas qu'on le fixe ici, je voulais juste qu'on se dise ensemble en commission
qu'on était pour le revoir. Et la banquette ministérielle a voté à l'unanimité
contre. Moi, ça me trouble. Et quand je vois le décret de la semaine passée, ça
me trouble. Alors, si on veut parler de l'eau, si on veut parler de notre
richesse naturelle, je pense qu'il faut que les babines et les bottines soient
sur le même rythme et aillent... oui, on reprend le... je viens d'entendre
rire, puis je me suis dit : Ah! il y a quelqu'un qui était là tout à
l'heure. Je salue ma collègue députée de Gaspé. Mais justement, il faut
s'assurer que le discours et les gestes aillent dans le même sens. Alors, je
trouve ça... tu sais, je vais acquiescer, puis je trouve ça super beau sur
papier, mais j'aimerais ça aussi que ça puisse se sentir dans les actions qui
sont posées actuellement par l'actuel gouvernement.
Et et je tiens à le dire au ministre, il y avait
de la non-réponse aujourd'hui, malheureusement, dans des questions que j'ai
posées, là, de refaire un bilan puis de vouloir retourner en arrière. Ça, c'est
la joute politique, mais j'aimerais ça qu'on ait des vraies réponses à ces
vraies questions qui ne sont pas les miennes, puis je tiens à le mentionner,
là, je vais porter la voix de citoyens dans quelques jours. Donc, je le dis
préalablement au ministre, mais on va devoir obtenir des vraies réponses parce
qu'à ce moment-ci, je ne pense pas que personne au Québec ne soit super à
l'aise à l'idée de donner huit lacs à une compagnie minière. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre, souhaitez-vous
intervenir? Y a-t-il d'autres interventions sur l'article ou l'amendement de
l'article 11? Non. Donc, ça va? Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'amendement à
l'article 11 est adopté. Nous revenons à l'article 11 tel qu'amendé.
Y a-t-il d'autres interventions? Est-ce que l'article 11 tel qu'amendé est
adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 76, M. le ministre, qui porte sur la coupe et
de l'élagage d'arbres.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Et je vous confirme que je n'ai pas d'amendement cette fois-ci.
Donc, Loi sur la protection des arbres :
76. L'article 1 de la Loi sur la protection
des arbres est modifié :
1° par l'insertion, dans le deuxième alinéa et
après «viennent», de «ou pourraient venir» et, après «fils», de «électriques»;
2° par l'ajout, à la fin de l'alinéa
suivant :
«Avant d'abattre tout arbre, arbuste ou
arbrisseau à titre préventif, une personne doit, par tout moyen approprié aux
circonstances, en aviser le propriétaire ou l'occupant des lieux au moins
24 heures avant l'abattage. Tout avis laissé en l'absence du propriétaire
doit l'être dans un endroit visible du propriétaire ou de l'occupant.»
Et le commentaire : Cette modification vise
à permettre aux distributeurs d'électricité de procéder à des travaux d'élagage et d'abattage d'arbres ou d'arbustes à
titre préventif sans l'autorisation préalable du propriétaire ou du
ministre, contrairement à la situation actuelle où le distributeur doit
attendre un véritable contact avec les fils avant d'agir. Cette nouvelle
possibilité serait assortie, dans le cas des travaux d'abattage, de
l'obligation de donner au propriétaire ou à l'occupant des lieux un préavis
d'au moins 24 heures avant de procéder à ces travaux.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Donc, y
a-t-il des interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Oui, merci beaucoup.
Alors, je me rappelle, on a entendu les gens d'Hydro-Québec, notamment, là,
venir nous exposer, dans le fond, leur problématique. Moi, la seule chose que
je veux bien sûr m'assurer comme propriétaire, c'est aussi une préoccupation
que j'ai, c'est qu'on puisse faire les choses dans l'ordre. Tu n'as pas envie
de te réveiller ou revenir de je ne sais pas où, là, d'être allé visiter sa
mère, puis de revenir puis de s'apercevoir qu'il y a des branches ou un arbre
en moins sur son terrain, là. Je pense que ce n'est vraiment pas le but de
l'article 76, ici, Mme la Présidente. Ce que je comprends aussi, c'est que
ça met à mal actuellement tout le transport de notre hydroélectricité. Donc, si
on peut faire un élagage, il va y avoir moins de pertes de services. Donc, je
pense que tout le monde est d'accord.
Cependant, je voudrais juste que le titre
préventif, ce soit vraiment à titre préventif, et qu'on puisse toujours,
toujours, dans la mesure du possible... parce que je le sais qu'il y a des
occupants et/ou des propriétaires qui, à un moment donné, sont plus difficiles
à trouver, puis si on veut quand même y aller avec l'abattage, là, mais je
crois qu'on doit... c'est surtout la dernière partie, moi, qui me préoccupe, M.
le ministre, là : «Tout avis laissé en l'absence du propriétaire doit
[être] dans un endroit visible du propriétaire ou de l'occupant.» Puis on sait
qu'il y a des terres, là, quand même, où
trouver l'occupant doit être plus compliqué que de rentrer dans Verdun, là,
puis de savoir que, oui, il y a un arbre, puis le propriétaire est là.
Tu sais, ça va... c'est assez facile. Mais il y a aussi de grands territoires.
Moi, c'est plus sur le dernier bout, là, mais je ne pense pas que ça faisait...
je ne pensais pas que ça créait vraiment de problèmes à ce moment-ci, à moins
que vous me disiez l'inverse.
• (14 h 40) •
M. Charette : Ah! effectivement, on
se souvient du passage d'Hydro-Québec au moment de la consultation. On est réellement dans des situations où l'approvisionnement
en électricité pourrait être compromis parce qu'un arbre est susceptible de tomber ou une branche est
susceptible de briser l'alimentation en hydroélectricité. Donc, ce n'est pas
quelque chose, là, qui est pris à la légère,
mais, en même temps, il faut prendre la mesure de ce qu'une panne peut
représenter souvent pour des milliers
ou même des dizaines de milliers d'usagers. On est réellement, là... C'est
encadré. Quand je dis encadré, la démarche
serait encadrée, et elle a pour but d'éviter des pannes. Mais connaissant la
responsabilité d'Hydro-Québec, là, ce n'est pas leur donner un chèque en
blanc et ce n'est pas non plus les laisser faire des choses qui seraient
déraisonnables, là. Le jour où Hydro-Québec doit intervenir, ils le font parce
que la circonstance l'exige, en quelque sorte.
Mme Melançon : Je vais faire un
mauvais jeu de mots, Mme la Présidente, mais c'est juste pour faire sourire.
Mais le chèque en blanc, je ne pense pas que c'est nous qui allons le donner au
102. Je pense qu'il a été donné dans un autre projet de loi. Cela étant dit,
moi, ça va. Je n'ai pas d'autres questions, Mme la Présidente. Vous avez eu une
chaleur, Mme la Présidente? Je ne voulais pas aller là, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) : Merci, madame. Y a-t-il d'autres interventions? Non, ça va.
Donc, est-ce que l'article 76 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc,
l'article 76 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 83 qui porte
sur l'évaluation environnementale. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
83. L'article 31.4 de cette loi est
modifié :
1°
par l'insertion, après «moment,», de «dans le délai et selon les conditions
qu'il fixe,»;
2° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«À défaut par
l'initiateur du projet de répondre aux demandes du ministre dans le délai et
selon les conditions qu'il fixe, ce dernier peut transmettre une recommandation
défavorable au gouvernement.»
Et le
commentaire : L'article 31.4 de la Loi sur la qualité de
l'environnement concerne un pouvoir du ministre dans le cadre de la procédure
d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement.
Le premier alinéa de
cet article est modifié pour préciser que le ministre peut fixer un délai et
certaines modalités selon lesquelles un initiateur de projet doit lui fournir
des renseignements pour approfondir certaines questions ou effectuer des recherches.
Et
le nouveau deuxième alinéa permet au ministre de transmettre au gouvernement
une recommandation défavorable avant la fin du processus d'évaluation
environnementale, lorsque l'initiateur ne répond pas aux demandes du ministre.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M.
le ministre. Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Bon, donc là, on est dans la procédure. On se rappelle que la procédure a
été quand même transformée, je pense que c'est en 2018, là, si ma mémoire ne me
fait pas défaut, là, 2017 ou 2018. Et dans la procédure, donc, ce qu'on vient modifier à ce moment-ci,
c'est qu'on peut fixer un délai et des modalités selon lesquelles
l'initiateur de projet peut lui fournir des renseignements, d'approfondir.
Donc, on peut dépasser les délais qui étaient prescrits à l'intérieur de la
procédure? C'est bien ce que je comprends?
M. Charette :
Oui...
Mme Grignon
(Karine) : En fait, non. C'est ça, ce n'est pas pour les délais de la
procédure, c'est pour les délais qui vont
s'appliquer à la demande d'information de précisions que le ministre va faire.
Donc, il va demander une information
dans un délai donné, et, s'il ne l'obtient pas, bien là, on va voir la suite,
là, de l'article, là. Il pourra peut-être faire une recommandation
défavorable parce qu'il ne sera pas en mesure de poursuivre son analyse à ce
moment-là.
Mme Melançon :
Bien, allons-y. Allons-y, dans...
Mme Grignon
(Karine) : O.K...
Mme
Melançon : Oui, si vous voulez juste continuer, là, peut-être,
allons-y dans cette logique-là, là. On n'est pas capable d'obtenir une
information. Il y a eu un délai. Donc, le ministre, à ce moment-là, peut
dire : Bien, à cause du délai, nous rejetons auprès de...
Mme Grignon (Karine) : Bien,
en fait, au niveau de la procédure d'évaluation environnementale, la façon
dont ça fonctionne, donc, il y a une
consultation publique, là. Il y a différentes étapes, mais il y a une
consultation publique qui va être
menée par le BAPE, qui va pouvoir émettre des recommandations. Mais, au terme
de cette recommandation-là du BAPE, ça
ne s'arrête pas là. Il y a une analyse qui est effectuée par le ministre et le
ministère, évidemment. Et puis des documents supplémentaires peuvent être
requis, là, pour faire l'analyse environnementale du projet. Donc, si ces
documents supplémentaires là ne sont pas
reçus, l'analyse ne pourra peut-être pas se poursuivre et il pourra être... on
pourra permettre, en fait, au
ministre de mettre un terme à la procédure en recommandant, avec une décision
défavorable au gouvernement, là, que le projet ne soit pas accepté sur
le plan environnemental, parce qu'on n'est pas en mesure de terminer l'analyse
environnementale, en fait.
Mme Melançon :
Dans les délais.
Mme Grignon
(Karine) : Bien, dans les délais, effectivement, là, pour ne pas
laisser perdurer une procédure pendant cinq ans.
Mme Melançon :
D'accord, d'accord, très bien. Ça va pour moi.
Mme Perry
Mélançon : ...
La
Présidente (Mme Grondin) : Allez-y, Mme la
députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Tant qu'à y être, on va participer au débat. Et ça
m'intéresse parce qu'on a passé un peu cette procédure-là pour les projets
pétroliers. Donc, c'est chose... ce sera bientôt chose du passé. Mais, quand
même, quand il y a une consultation publique, est-ce qu'il faut que ce soit
recueilli dans les réponses, justement, des préoccupations qu'on veut aller
creuser, puis que le ministre va donner des délais fixés, puis... Donc, il faut
que ça vienne de préoccupations de la consultation publique? C'est le bout que
j'essaie de suivre.
M. Charette :
Si je saisis mal la question, vous pourrez me le dire, mais le BAPE n'est
pas la dernière étape d'une procédure d'évaluation, donc le BAPE va produire
son rapport. Le BAPE est en partie une instance de consultation, donc il y a un
rapport...
Mme Perry
Mélançon : D'analyse.
M. Charette : ...et l'évaluation
environnementale se poursuit, prend en compte le rapport du BAPE, peut demander
des modifications pour bonifier le projet, et une autorisation peut être
donnée. Mais l'autorisation qui est donnée n'est pas non plus une fin en soi.
Elle peut impliquer différents certificats d'autorisation, selon si le projet a
différents volets.
Mme Perry Mélançon : Je comprends.
M. Charette : Mais c'est une étape,
le BAPE, c'est une étape importante, mais ce n'est pas la dernière étape, là,
d'un processus de consultation.
Et pour y aller d'un exemple bien, bien précis,
qui a été largement médiatisé, GNL, par exemple, on se souvient, il y a eu un
rapport du BAPE qui posait des enjeux importants. Mais, suite à ça, pour
compléter son évaluation, le ministère de l'Environnement a fait d'autres
consultations, est allé voir différents acteurs, est allé mesurer un petit peu
leur degré d'appréciation, a permis aux promoteurs de répondre aux affirmations
du BAPE. Donc, c'est crucial, mais le projet est souvent, et la plupart du
temps, bonifié avant d'être autorisé, là, s'il doit être autorisé par la suite.
Mme Perry Mélançon : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 83? Non. Est-ce que l'article 83 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Nous poursuivons avec l'article 84. M.
le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. L'article 31.5 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa par le
suivant :
«Le ministre transmet sa recommandation au
gouvernement après l'analyse du projet, à la fin de l'évaluation
environnementale. Il peut toutefois la transmettre avant la fin de l'évaluation
environnementale lorsque l'initiateur du projet n'a pas répondu à ses demandes
en vertu de l'article 31.4.»;
2° par le remplacement du troisième alinéa par
le suivant :
«Le gouvernement ou tout comité de ministres
dont fait partie le ministre autorisé par le gouvernement à agir à sa place
peut délivrer une autorisation pour la réalisation du projet, avec ou sans
modification et aux conditions, restrictions ou interdictions qu'il détermine,
ou refuser de délivrer l'autorisation. Il peut aussi décider que la procédure
se poursuive malgré la transmission d'une recommandation défavorable du
ministre avant la fin de la procédure.»
Et le commentaire : L'article 31.5 de
la Loi sur la qualité de l'environnement concerne la décision du gouvernement
au terme de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur
l'environnement.
Le premier alinéa est modifié en concordance
avec la modification proposée à l'article 31.4, puisque le ministre ne
transmettrait plus sa recommandation seulement lorsque le dossier est complet;
il pourrait en effet la transmettre avant la
fin de l'évaluation environnementale lorsque l'initiateur du projet n'a pas
répondu à ses demandes de précisions.
Le troisième alinéa remplacé a pour objet
d'énumérer les différents pouvoirs du gouvernement à la suite d'une
recommandation du ministre. En plus du pouvoir d'autoriser de refuser, comme il
était prévu auparavant, la modification à
cet alinéa permettra au gouvernement de décider, malgré la transmission d'une
recommandation défavorable du ministre avant la fin de la procédure, que
cette procédure se poursuive.
La Présidente (Mme Grondin) : Merci,
M. le ministre. Donc, y a-t-il des interventions? Mme la députée de Verdun.
• (14 h 50) •
Mme Melançon : Oui. Bien, je veux
juste bien saisir, là, la tombée de la dernière phrase du commentaire,
donc : «Malgré la transmission d'une recommandation défavorable du
ministre avant la fin de la procédure, que cette procédure se poursuive.» À
partir du moment où c'est défavorable, ça n'arrête pas le processus?
Mme Grignon (Karine) : En fait, la
décision finale, elle appartient au gouvernement. Donc, c'est lui qui va
délivrer l'autorisation. Donc, au niveau de nos paliers d'autorisation, c'est
l'autorisation, le niveau le plus élevé. Donc, le ministre agit ici comme un
intermédiaire, c'est lui qui va faire l'analyse puis c'est lui qui va faire sa
recommandation. Mais il y a d'autres...
c'est un projet... c'est une analyse, en fait, sur le plan environnemental,
mais il peut y avoir d'autres considérations qui doivent être prises en
compte par le gouvernement. Donc, si, pour une raison ou une autre, pour une
autre considération, le gouvernement veut que la procédure d'évaluation
environnementale se poursuive, bien, il pourra effectivement faire fi de la
recommandation du ministre de l'Environnement et demander que la procédure se
poursuive à ce moment-là.
Mme Melançon : C'est juste pour
le niveau. Non, je comprends, le ministre, puis ensuite... Parfait.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 84? Est-ce que l'article 84 est
adopté?
Des
voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait.
Donc, nous poursuivons avec l'article 85. M. le ministre.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 31.5, du suivant :
«31.5.1. Avant de
transmettre une recommandation défavorable en vertu du premier alinéa de
l'article 31.5, le ministre doit notifier à l'initiateur de projet le
préavis prescrit par l'article 5 de la Loi sur la justice administrative
et lui accorder un délai d'au moins 15 jours pour présenter ses
observations.»
Et le
commentaire : Le nouvel article 31.5.1 prévoit que le ministre doit
transmettre à l'initiateur un préavis avant de transmettre au gouvernement une
recommandation défavorable en vertu du premier alinéa de l'article 31.5.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M.
le ministre. Donc, y a... Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Merci. Donc, si on est dans la Loi sur la justice administrative, j'imagine
qu'on fait... on est en lien avec le TAQ, à ce moment-là, le Tribunal
administratif. Et le 15 jours, c'est le délai qu'on voit de façon
régulière. Donc, j'imagine qu'on est allé chercher le même délai. Parce qu'on a
souvent parlé des délais avec le TAQ. Puis il y a un moment donné où je me
rappelle où le délai était un peu plus long pour d'autres raisons, mais
j'imagine qu'à ce moment-ci on est juste allé calquer ce qui est fait dans
d'autres articles.
Mme Grignon
(Karine) : Oui, tout à fait. En fait, la Loi sur la justice administrative
ne prévoit pas de délai en tant que tel, parle d'un délai raisonnable. Dans la
Loi sur la qualité de l'environnement en général, pour d'autres types
d'autorisations, on parle de 15 jours. Donc, on a recopié 15 jours,
effectivement.
Mme Melançon :
Ça va pour moi. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Je ne vois pas d'autre intervention pour
l'article 85, donc est-il adopté? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Bien, je vous demanderais un vote par appel nominal, s'il vous plaît, Mme
la Présidente.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait.
Donc, M. le secrétaire, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry
Mélançon : Pour.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention.
Donc, l'article 85 est adopté.
Nous poursuivons à la section 6.4 du
bloc 6 qui porte sur le PGMR. Donc, M. le ministre, l'article 88, et
je crois que vous avez également un amendement.
M. Charette : Effectivement.
Merci, Mme la Présidente.
88. L'article 53.23 de cette loi est
remplacé par les suivants :
«53.23. Le plan de gestion peut être modifié à
tout moment par le conseil de la municipalité régionale.
«53.23.1. Le plan de gestion doit être révisé
tous les sept ans par le conseil de la municipalité régionale. La période de
révision commence à la date du cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur du
plan de gestion ou à toute date antérieure si le conseil prend une résolution à
cet effet. Dans un tel cas, une copie de la résolution du conseil est
transmise, le plus tôt possible, à la Société québécoise de récupération et de
recyclage.
«53.23.2. Les articles 53.7 à 53.21
s'appliquent à la modification et à la révision du plan de gestion, avec les
adaptations nécessaires.»
Et le commentaire, je vais y aller pour les
trois volets différents. Donc, pour l'article 53.23, c'est un article qui
est remplacé par les articles 53.23, 53.23.1 et 53.23.2 afin de clarifier
les procédures applicables à la modification et la révision d'un plan de
gestion des matières résiduelles.
Le nouvel article 53.23 concerne
spécifiquement les modifications d'un PGMR. Aucune modification n'est proposée
à cet égard.
Pour l'article 53.23.1, c'est un article
qui prévoit la procédure de révision d'un PGMR, laquelle doit débuter cinq ans
après son entrée en vigueur et se terminer au plus tard sept ans après
celle-ci. L'article prévoit la possibilité de débuter la procédure avant cinq
ans si conseil le décide par résolution. RECYC-QUÉBEC en est alors informé.
Et pour 53.23.2, le nouvel article prévoit que
les règles applicables à l'élaboration du PGMR initial s'appliquent également à
sa modification et à sa révision. Aucune modification n'est proposée à cet
égard.
Et je ferais la lecture de l'amendement, donc,
relativement simple :
Supprimer, dans l'article 53.23.1 proposé
par l'article 88 du projet de loi, la dernière phrase.
Et le commentaire : Cet amendement vise à
enlever une obligation applicable à la MRC puisque la transmission d'une copie
de la résolution à RECYC-QUÉBEC n'est pas utile en l'espèce.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc,
Mme la députée de Verdun, sur l'amendement.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Bien, je veux simplement comprendre l'amendement. Pourquoi... puis
là, je suis désolée, je ne l'ai pas en version papier et... C'est moi, c'est
moi, je parle à mon sous-ministre en titre, qui est aussi le secrétaire général
de mon ministère et un ami. Alors, ce n'est pas de la faute de Carl, c'est moi
qui ai égaré, donc, la paperasse. À force d'avoir des papiers, c'est ça qui
arrive. M. le ministre, je suis très admirative de votre procédé. Cela étant
dit...
Une voix : ...
Mme Melançon : Oui, tout à fait,
mais, vous voyez, mon côté lunatique fait juste que je ne suis pas capable,
avec mon doigt, de me rendre pour... Juste avoir le commentaire, si c'est
possible. Mais peut-être est-ce que c'est moi qui... Ah! merci. Il y a de la
magie qui opère ici, c'est formidable. Oui, c'est assez pratique pour tout le
monde. Alors, que l'amendement...
Des voix : ...
Mme Melançon : Bien non, mais il n'y
a pas de problème. Pour enlever l'obligation applicable à la MRC pour
RECYC-QUÉBEC, parce que, maintenant, c'est la municipalité, c'est bien ça, qui
fait partie... Mais je veux juste être bien certaine de comprendre le
commentaire, là. Je ne sais pas si vous êtes capable de m'expliquer ça
rapidement.
Mme Grignon (Karine) : Oui, en fait,
c'est vraiment au niveau du délai. Donc, il y a un délai minimum à respecter
qui est de cinq ans. La MRC pourrait décider de débuter le processus avant ce
terme-là. Là, ce qui était prévu, c'est qu'on envoie la copie de la résolution
qui prend cette décision-là de débuter avant à RECYC-QUÉBEC. On s'est rendu
compte que ce n'était pas très utile que RECYC-QUÉBEC reçoive ça, là. Donc, si
la MRC veut débuter le processus avant, libre à elle de le faire, ça lui
laissera plus de temps pour mettre à jour son PGMR, mais ce qui est important
pour RECYC-QUÉBEC, c'est d'être informé à la date ultime, au moment du cinq
ans, pour voir... pour s'assurer, en fait, que la MRC ne dépasse pas ce délai.
• (15 heures) •
Mme Melançon : Bien, c'est là où je
suis surprise, parce que moi, si j'étais à la place de RECYC-QUÉBEC, j'aimerais
ça savoir qui travaille sur quoi à un moment, quand même, arrêté, là. Puis il y
en a plusieurs. Donc, tu sais, à un moment donné, j'imagine que tu veux avoir
un tableau de bord puis tu veux savoir : Ah oui! il y a telle MRC, là,
qui, actuellement, j'entends dire que... Il me semble que ce serait plus
facile. Puis là je ne veux pas parler à la place de Sonia Gagné, que je salue, mais il me semble que j'aimerais ça, moi,
avoir un... je ne sais pas, on aime ça voir venir, là, surtout lorsqu'on est dans de la gestion. Alors,
je trouve ça surprenant qu'on retire, à ce moment-ci, cette obligation-là,
parce que... Puis à un moment donné, il arrive des élections aussi, dans tout
ça, tu sais, il y a des moments où ça peut devenir très
important d'avoir justement la copie de la résolution. D'autant plus que ça
peut adonner, comme je le dis, avec des moments qui peuvent tout changer, on va
dire ça comme ça.
M. Charette : On est réellement au
niveau de l'organisation des travaux. On parle d'un plan sur sept ans, mais de
façon... et ça, ça ne change pas. Après cinq ans, ils sont tenus de commencer
la révision pour être prêts à l'échéance du sept ans. Donc, si une MRC veut
commencer avant... On est réellement dans l'organisation des travaux, parce
qu'on sait que, de toutes les façons, au plus tard cinq ans après le début de
l'implantation du PGMR, ils devront amorcer ce processus-là de révision. Donc,
étant donné que c'est une organisation interne... Puis on parle d'élections,
oui. Il y en a au municipal, il y en a au provincial. On est au niveau
municipal, mais c'est encadré par la MRC, donc c'est le volet administratif qui
entame ces travaux-là. Donc, dans les faits, on vient enlever quelque chose qui
n'est pas... qui n'avait pas de pertinence ou qui n'avait pas de plus-value. On
est dans l'organisation des travaux. Ça peut devancer de quelques mois,
l'échéancier est de cinq ans. Mais c'est, réellement, dire : Après cinq
ans, de toutes les façons, ils doivent passer par là. Mais, si une MRC veut
entamer plus tôt sa réflexion, elle est libre de le faire, naturellement, sans
pour autant, là, qu'il y ait une transmission officielle, là, de la résolution
à RECYC-QUÉBEC. Mais, si on est dans le pratico-pratique, RECYC-QUÉBEC est,
dans le quotidien, en contact avec le milieu municipal, est au... en contact
quotidien avec les responsables, là, des PGMR.
Donc, si
jamais il y avait un questionnement par rapport à quoi faire ou à quoi ne pas
s'attendre, bien, RECYC-QUÉBEC est informé, là, compte tenu... On est
vraiment au niveau administratif, oui, mais un administratif qui, dans ce...
dans le cas, là, de l'amendement, ici, n'avait pas de plus-value, là,
n'apportait rien à la connaissance qui est nécessaire à RECYC-QUÉBEC.
Mme Melançon : Bien, très
honnêtement, je sais que vous êtes en lien avec RECYC sur une base régulière,
du moins je l'espère, et j'imagine que, si RECYQ-QUÉBEC est à l'aise avec ça,
puis vous devez avoir fait vos travaux, je trouve juste ça particulier, puis
souvent on... Bien, RECYC-QUÉBEC a été critiquée souvent pour une certaine
gestion, puis je trouve juste qu'on enlève un outil intéressant, justement, à
RECYC pour voir venir, pour dire : Bon, bien,
voici, les discussions ont cours, voici où est-ce que nous en sommes pour la
suite des choses. Et, je tiens quand même à rappeler, vous parlez du
municipal, mais il y a des préfets élus aussi à travers le Québec, donc il y a
aussi des élections du côté des MRC, donc je trouvais ça plutôt intéressant.
Mais je n'en ferai pas un débat, puisque c'est vous qui êtes en lien
directement, comme je le répète, directement avec RECYC-QUÉBEC. Mais je trouve
qu'on se coupe d'un outil qui pourrait être, ma foi, je croyais, intéressant
pour voir venir, mais, si ce n'est pas le cas, je vais les laisser gérer. Moi,
je vais gérer mes affaires, puis je vais les laisser gérer les leurs, qui sont
aussi les nôtres, je tiens à le rappeler quand même ici.
Alors, moi, pour ce qui est de l'amendement, je
m'arrêterai là, et j'aurais peut-être une ou deux questions lorsque nous
reviendrons à l'article, donc, 88 amendé.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Y a-t-il... Je ne vois pas
d'autres interventions sur l'amendement. Donc, est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'amendement est adopté. Nous revenons à
l'article tel qu'amendé. Allez-y, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci. Simplement,
lorsqu'on veut clarifier la procédure applicable à la modification et la
révision du plan, on pense à quoi exactement?
Mme Grignon (Karine) : En fait,
c'est vraiment au niveau de la période où ça doit commencer. Donc, pour laisser le temps aux MRC... Parce que c'est un
exercice qui peut quand même être long, là, un exercice de révision du
PGMR.
Mme Melançon : Tout à fait.
Mme Grignon (Karine) : Donc, pour
lui laisser le temps adéquat pour en arriver à l'approbation du plan final par
RECYC-QUÉBEC, donc, c'est important de s'assurer que ça commence bel et bien à
la date du cinquième anniversaire. Donc, la
rédaction actuelle faisait en sorte, là, que c'est... c'était très restrictif,
là, c'était difficile de faire entrer le
processus, là, à l'intérieur de... du libellé actuel, là. Donc, le nouveau
libellé va permettre cette marge de manoeuvre là.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Je ne vois pas d'autre
intervention sur l'article 88 tel qu'amendé. Donc, est-il adopté?
M. Charette : ...Mme la collègue de
Verdun, ou un vote est requis, ou...
Mme Melançon : Non, non, adopté...
M. Charette : Adopté? Parfait.
Parfait, excellent.
Mme Melançon :
...adopté, adopté, M. le ministre.
M. Charette : Excellent.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, pas d'appel nominal?
Mme Melançon : Pas pour le moment.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait.
M. Charette : C'est bon.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, l'article 88, tel qu'amendé, est adopté.
Nous poursuivons avec... avec un amendement, en fait, M. le ministre, hein...
M. Charette : Oui.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...qui introduit un nouvel article...
M. Charette : Exactement.
La Présidente (Mme Grondin) :
...qui est l'article 88.1.
M. Charette : Exactement. Merci, Mme
la Présidente. Donc : Insérer, après l'article 88, le suivant :
88.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 53.31.0.2, du suivant :
«53.31.0.3. Le conseil d'une municipalité locale
peut par règlement, malgré toute réglementation applicable et aux conditions
qu'il impose, permettre l'octroi de permis pour l'utilisation de terrains ou la
construction, la modification ou l'occupation [d'un bâtiment] afin de permettre
l'établissement ou le maintien des installations requises pour assurer le
retour de contenants consignés.»
Le commentaire : Cet amendement vise à
donner les pouvoirs exceptionnels requis aux municipalités pour régir
l'établissement des installations requises pour assurer le retour des
contenants consignés.
Peut-être mettre un petit peu en contexte le
projet d'amendement qui est proposé. On a adopté des réformes importantes au niveau de la consigne, au niveau de
la... de l'élargissement, en fait, l'élargissement de la consigne, mais
de la modernisation de la collecte
sélective. On a présenté un projet de règlement en ce sens pour lequel la
consultation prenait fin, là,
d'ailleurs, vendredi la semaine dernière. Mais, avec les municipalités, on a convenu
qu'on avait besoin d'outils supplémentaires,
là, pour faciliter le retour de ces contenants-là. Donc, c'est la raison pour
laquelle l'amendement est proposé.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, on a la députée
de Gaspé, mais je pense que...
Mme Perry Mélançon : ...la priorité,
si tu veux.
Mme Melançon : Oui? Pas de... Il n'y
a pas vraiment de problème. Voyez, on travaille dans l'harmonie en ce jeudi
après-midi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, Mme la députée de
Verdun.
Mme Melançon : Voyez, j'ai eu des
retours d'épiciers, justement, sur les règlements, et j'ai des exemples à
Laval, à ville Lasalle où on nous dit : Bien oui, on sait actuellement que
les conseils municipaux pourront donc, par règlement, en tout cas, permettre,
là, l'utilisation de terrains puis la construction, là, pour répondre,
justement, à... aux nouvelles exigences en lien avec la consigne. L'inquiétude,
cependant, des épiciers, puis c'est parce que ça va aller, on l'espère,
rondement pour la suite des choses, là, mais c'est que ces règlements-là, pour
les municipalités, ça va prendre un certain temps avant qu'on puisse voir
venir. Puis moi, j'ai des épiciers, principalement en milieu urbain, là, je
veux être tout à fait transparente avec vous, mais qui disent : C'est
parce que je n'ai pas l'espace, je ne suis pas capable, puis la municipalité
n'aura pas nécessairement non plus la rapidité, la souplesse, justement, pour
aller assez rondement pour pouvoir permettre, justement, la réception de tous
ces contenants-là. Vous répondez quoi aux gens... bien, c'est l'ADA, principalement, là, mais aussi aux détaillants
particuliers, là, qui sont entrés en communication avec nous?
• (15 h 10) •
M. Charette : Non, effectivement, et
on... Sans doute que tous les collègues, vendredi la semaine dernière, ont été conviés, là, par leurs détaillants, qui,
dans certains cas, avaient... et dans tous les cas avaient des préoccupations,
des questionnements légitimes. Cependant, il ne faut pas se leurrer — je ne
parle pas des détaillants eux-mêmes — c'est une réforme, on le
sait, on l'a étudiée ensemble à travers un projet de loi bien, bien distinct,
il y a encore quelques — je
vais le dire gentiment — quelques
individus, sinon quelques intérêts qui espèrent faire... sans dire dérailler,
mais qui souhaiteraient que cette réforme-là, nécessaire, ne voie pas le jour,
et il y a des informations qui, malheureusement, au cours des dernières semaines,
ont circulé qui n'étaient pas toujours tout à fait exactes.
Dans les faits, dans le projet de
règlement qui est proposé, on vient dire très, très clairement : Tous les
détaillants, tous ceux qui mettent en marché une... des contenants qui sont consignés
ont une certaine responsabilité. Qui peut en être déchargé? C'est celles et
ceux qui ont une superficie qui est réellement plus petite, et là on comprend
que, sur leur terrain ou sur leur surface commerciale, il n'y ait pas cet
espace-là, donc on a prévu cette exemption-là. Mais, pour le reste, il y a
trois options qui s'offrent aux détaillants, soit recueillir directement au
sein de leur espace commercial, et là aussi on peut convenir... Dans certains
cas ce n'est pas possible. Mais les deux autres options, malheureusement, n'ont
pas été toujours présentées aux détaillants, mais sont très importantes,
c'est-à-dire : la récupération peut se faire à l'extérieur sur un site qui
soit le stationnement ou un autre site à proximité du commerce, ou le détaillant
peut s'affilier à un site de récupération qui, lui, sera reconnu par
RECYC-QUÉBEC. Donc, les détaillants ont réellement, là, plusieurs options à
leur disposition, selon leur propre réalité, qu'ils soient en milieu très
urbain, qu'ils soient au contraire dans un milieu... bien, c'est-à-dire un
milieu très urbain ou un espace commercial qui ne leur permettrait pas de
récupérer ces contenants-là. Donc, la latitude, elle est donnée. Mais le
principe, à la base : ils ne peuvent pas se décharger de leur responsabilité.
Donc, s'ils ne veulent pas l'avoir sur leur terrain ou sur leur espace
commercial, ils doivent s'affilier à un site qui est reconnu, ce qui ne les
décharge pas non plus de leur responsabilité. Ils devront s'assurer, là, que ce
site-là soit opérationnel et permette la récupération, là, des contenants
consignés.
La
Présidente (Mme Grondin) : Mme la
députée de Verdun.
Mme Melançon :
Merci. Bien, je veux juste ramener deux choses, là. Le ministre... J'ai
bien entendu. Je veux juste éviter que... tout dérapage, là, ici, là. Je veux
juste rappeler que, moi, je suis d'accord avec une modernisation, puis je veux
qu'on... qu'on se le dise. Puis je ne voudrais pas qu'on mette sur les épaules
de l'ADA, qu'on... vu que ce n'est pas l'association des détaillant — en
tout cas, j'espère que ce n'est pas ce que le ministre veut dire, là — qui
souhaite faire dérailler le... la modernisation, là. Je ne pense pas, parce que
ceux à qui j'ai parlé, très honnêtement, ils sont loin de vouloir faire dérailler
le projet, je veux être très, très claire avec le ministre, là, et je comprends
leurs préoccupations à ce moment-ci. Quand tu n'as pas d'espace... Quand ton
travail au quotidien, c'est de vendre des bananes... Je vais reprendre
l'exemple qu'un épicier, là, proche de moi a dit, là. Il dit : Moi, ma job
dans la vie, là, c'est de vendre des bananes, c'est de vendre de la conserve.
Oui, je vends, bien sûr... il y a des bouteilles consignées que je vends. Mais,
du jour au lendemain, là, on me dit de reprendre quatre milliards de
contenants, ça vient changer dans l'espace, ça vient énormément chambouler ce
qu'est leur mission de base, et ils sont prêts à faire le travail, mais il faut
être à l'étroit, là.
Puis j'inviterais
même le ministre, s'il a envie de venir, avant la campagne électorale, visiter
Métro Bellemare, par exemple, ou encore le Provigo à l'île des Soeurs, ou
encore IGA Champagne, dans ma circonscription, ou encore le IGA Ménard, bien,
je l'invite vraiment à le faire — marché Tondreau — c'est
des endroits qui sont... Déjà, là, ils essaient d'agrandir par en dedans, je
vais dire ça comme ça, là, la plupart du temps. Puis là, on leur demande
d'aller chercher plus d'espace, alors qu'ils n'en ont pas. Je les comprends
d'avoir un certain casse-tête, et je ne voudrais pas qu'ils portent sur leurs
épaules, à la lumière de ce que vient de dire le ministre, que ces gens-là
veulent faire dérailler, ils veulent trouver des solutions, et, honnêtement,
nombreux sont-ils qui veulent bien sûr faire leur part dans tout ça.
Mais, quand même, je
les comprends de... je les comprends, quand même, d'avoir des questionnements.
Puis là, bien, d'arriver avec l'article comme ça aujourd'hui, moi, je me... la
simple chose que je me dis, c'est : On ne sera peut-être pas capables
d'arriver dans le temps. Même si on arrive avec l'article à ce moment-ci, même
si on arrive avec cet amendement-là, je ne suis pas sûre que dans le temps on
va être capables de faire atterrir à la vitesse que le ministre souhaiterait
que tout puisse se faire.
M. Charette :
Tout à fait. Je rassure la collègue, je l'ai bien mentionné, là, ce ne sont
pas les détaillants qui ne veulent pas collaborer. Il y a certains intérêts...
Lorsqu'il y a une réforme, peu importe la réforme, il y a toujours des intérêts
qui sont un petit peu plus rébarbatifs au changement. Mais les détaillants
veulent bien faire. Pour ça, ils doivent être bien renseignés, et c'est la
raison... La collègue m'invite dans des détaillants. Je pense, ça a été mon
passe-temps de la dernière année, sinon des deux dernières années, à visiter
des épiceries, j'en ai visité énormément, et je comprends qu'effectivement,
dans certains cas, la récupération sur le site même est problématique ou
carrément impossible. C'est là où d'autres avenues se... s'offrent aux
détaillants en question. Et, je vous dirais, dans l'espace-temps, l'important,
c'est d'adopter ce règlement-là le plus rapidement possible pour que
l'organisme de gestion désigné puisse être constitué. On sait c'est quoi, c'est
les producteurs ensemble qui vont créer cette instance-là, qui va accompagner
ensuite les détaillants. Donc, les détaillants ne se retrouveront pas seuls,
ils seront accompagnés pour que les différentes options leur soient présentées,
et, dans certains cas, certains voudront l'avoir sur leur espace de plancher,
parce qu'ils vont y voir une façon d'attirer la clientèle quand c'est possible,
et sinon il y a d'autres options, là, qui s'offriront à eux, et il y a cet
élément-là qui va aider le milieu municipal à accompagner ou à faciliter le
travail, justement, des détaillants qui auront à recueillir, là, tous ces
contenants.
Mais
la collègue fait bien de mentionner que c'est une réforme qui est d'une
envergure assez colossale, c'est la raison pour laquelle il y a une
période d'extension qui a été reconnue. Et la collègue a aussi raison
lorsqu'on... lorsqu'elle dit qu'il ne faut
pas se planter, là. Il faut réussir cette réforme-là, et c'est la raison pour
laquelle on a extensionné les délais pour être bien certains, là, de
pouvoir bien, bien accomplir, là, la transformation qui est derrière la
réforme.
17
827
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait.
16
779
Mme Melançon : J'aurais
juste un commentaire. Je suis d'accord avec le ministre, puis j'ai déjà dit à
quel point il ne faut pas se planter, parce que, là, là, c'est... on joue
beaucoup, beaucoup — et
c'est aussi le cas avec le recyclage — avec la confiance du public,
et c'est là, c'est là où on a un devoir, un devoir de réussite. Et ce que je
souhaite cependant, c'est qu'on puisse... Puis c'est juste ça qui... On est
dans l'urgence climatique. Je reviens un peu avec ça, là, changements
climatiques, urgence climatique, réchauffement de la planète. Puis là, on se
dit tout le temps, tu sais : Qu'est-ce qu'on peut faire? Mais la seule
chose que je souhaite, c'est qu'on ne soit pas juste en train de pelleter par
en avant, en se disant : Bien, peut-être qu'on est allés trop vite puis
peut-être qu'on n'avait pas suffisamment parlé avec les gens. C'est la seule critique,
je dirais ça ainsi, que j'ai.
Pour le reste, bien sûr que j'adhère à cette
modernisation-là, et j'ai déjà dit au ministre à micro ouvert et à micro fermé
que, si je peux aider sur la modernisation, il peut toujours compter sur mon
entière collaboration, parce qu'il faut qu'on puisse réussir ça ensemble. Ce
n'est pas juste l'affaire d'une formation politique, ce n'est pas juste
l'affaire d'une élection, ce n'est pas juste l'affaire d'un homme, je vais dire
ça comme ça, mais c'est l'affaire d'une réussite de société puis pour la suite
des choses.
17
827
La Présidente (Mme Grondin) : Donc, je peux céder la parole à la députée de Gaspé. Allez-y, Mme la
députée.
18
217
Mme Perry Mélançon : ...dans
l'échange. Bien, c'est intéressant, parce que, tu sais, c'est... moi, je parle
vraiment à titre de députée d'un comté aussi, parce que je n'ai pas parlé à mon
collègue de Jonquière là-dessus avant... Je n'avais pas vu, là, l'amendement qui a été rajouté. Mais c'est vrai que ce n'est
pas un enjeu seulement urbain, en termes de capacité puis d'espace, là.
Moi, le Métro Sainte-Anne-des-Monts, il me dit — tu sais, dans leur
jargon, là : J'ai deux gobeuses, j'ai une van de 53 pieds puis je ne
fournis déjà pas, tu sais. Ça fait que c'est sûr que dans... en termes de logistique,
tout le monde se sent un petit peu pris de court.
Puis ce n'est pas... L'idée n'est pas, tu sais,
d'en... de rajouter des délais par-dessus délais puis que finalement la réforme
ne se fasse pas, parce que moi aussi, je... j'y tiens pertinemment, là, à cette
réforme-là, puis de moderniser la consigne, pour moi, ça va de soi. J'ai
participé, même, j'ai eu l'occasion de participer aux consultations
particulières sur ce projet de loi là, donc je connais un peu aussi où est-ce
que ça s'en allait, les enjeux qui ont été mentionnés, puis, tu sais, il y
avait aussi la question des sites dédiés.
Ça fait que j'essaie juste de voir...
L'amendement, il sert à... Qu'est-ce qu'il donne comme pouvoirs à la
municipalité comme telle? Puis, dans la demande qui avait été faite des sites
dédiés, je pense même qu'il y a un plan, là, de... d'à peu près 1 000 sites dédiés qui
qui était demandé, proposé. Je ne le sais pas, c'est quoi, la responsabilité du
gouvernement là-dessus, mais peut-être juste m'éclairer, pour que je puisse
répondre à un citoyen corporatif de chez nous qui veut, donc, aider à la
réforme.
• (15 h 20) •
M. Charette : Ah! tout à fait,
exactement. Voilà. Voilà, voilà. On parle, à l'heure actuelle, et c'est ce qui
est dans la proposition du règlement, de 1 500 sites
de récupération à travers le Québec. Le but, c'est que, pour l'essentiel, la
très grande majorité des Québécois, des Québécoises, ils puissent rencontrer
sur leur route naturelle un site de retour. Ce site de retour là peut être dans
un commerce, il peut être dans le stationnement d'un commerce ou peut être un
site reconnu de récupération, et c'est des formules qui actuellement sont
toutes à l'épreuve à travers différents projets pilotes. Je me souviens, lorsqu'on
a étudié le projet de loi, on a tous été très sensibles à l'idée de permettre
au milieu communautaire d'en saisir une opportunité. On a un projet pilote avec
Les Valoristes, notamment. Mais, dans certains cas, on en a en milieu très
urbain, dans d'autres cas en milieu plus rural, pour ne pas dire plus éloigné,
et il y a une latitude qui va être offerte à chaque détaillant. Comme je le
mentionnais tout à l'heure, le détaillant ne pourra pas se décharger de sa
responsabilité, mais il devra à tout le moins être associé à un site de
récupération qui doit être, naturellement, reconnu.
Et, pour ce qui est de l'article, ici, on vient
aider les municipalités à aider dans certaines circonstances, que ce soit à
travers leur réglementation municipale, que ce soit à travers un obstacle
qu'ils pourraient avoir dans un milieu particulier pour un site qui serait
souhaité. Donc, c'est un appui supplémentaire, on ne fait qu'aider avec
l'amendement en question. Mais le milieu municipal est mobilisé dans cette
réforme-là aussi, parce qu'on parle beaucoup de la consigne, mais, on se
souvient, le projet de loi, c'est aussi la modernisation de la collecte
sélective, qui les interpelle plus directement. Donc, on ne fait que s'aider.
Et l'objectif du gouvernement — la
consultation prenait fin la semaine dernière — ce serait de l'édicter dans
les meilleurs délais, parce que l'organisme de gestion désigné ne peut pas être
créé avant que le règlement soit adopté. Donc, c'est là où le temps file, mais
déjà, les détaillants, les personnes responsables de cette mécanique-là sont au
fait des responsabilités de tous et chacun, il y a déjà un travail qui se fait,
là. Il n'y a pas grand monde qui va attendre l'adoption du règlement avant de
commencer ses préparatifs. Mais l'adoption... l'édiction du règlement devient
très importante tout de même, là, à ce moment-ci.
Mme Perry
Mélançon : Puis c'est pour l'adoption du règlement qu'on
se... qu'on travaille sur un amendement? C'est-tu parce que vous... il y
a quelque chose qui...
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
nous, bien, c'est... on a tout le temps les lois. Là, c'est... on est dans la
loi. Mais la réglementation, elle, sera édictée, là, dans les prochaines
semaines, c'est mon souhait. Mais ça va faciliter l'implantation, là, de la collecte des contenants consignés, là, ce...
cet article-là, et ça, on n'aurait pas pu le faire à travers le
règlement, d'où la proposition qui est faite cet après-midi.
Mme Perry
Mélançon : O.K. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va?
Mme Perry Mélançon : Oui, ça va.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, si je comprends... Mme la
députée de Verdun.
Mme Melançon : Je crois que nous
allons voter, Mme la Présidente, et j'aimerais bien avoir un vote par appel
nominal, s'il vous plaît.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, M. le secrétaire,
pour l'amendement qui introduit l'article 88.1.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire : Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Pour.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, cet
amendement est adopté, et la... le nouvel article 88.1 est adopté.
Nous poursuivons. Monsieur...
Mme Melançon : ...Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Grondin) :
Oui, Mme la députée.
Mme Melançon : J'ai une question de
directive à ce moment-ci, juste pour qu'on puisse... parce que je vois que le cahier fond comme neige au soleil, ce qui
est une bonne nouvelle, parce que ça annonce le printemps, mais aussi
parce que j'aimerais simplement savoir où on en est avec le préambule. Nous
avions convenu d'un préambule, tout le monde ensemble,
le préambule n'est toujours pas sur le Greffier. Et ça, ce sera une pièce...
Puis, tout à l'heure, on s'est parlé à micros
fermés, là — je
ne pense pas que je dévoile un grand secret d'État — pour
savoir à quel point, tu sais, comment étaient pour avancer nos travaux.
Moi, je suis hyperconstructive, là, vous le voyez, là. Je pense qu'on veut y
aller rondement.
Cependant, moi, je
n'ai pas envie d'arriver vers la fin puis de dire : Bien, c'est
malheureux, là... J'aimerais juste ça, savoir : Est-ce qu'il y a un
préambule de prêt? Est-ce qu'on peut nous le partager dans l'immédiat pour
qu'on puisse aussi prendre le temps de le
lire, pas lire sur place, là? Ça, ça m'aiderait beaucoup, beaucoup dans le
fonctionnement. Puis c'est surtout que je n'ai pas envie
que le leader parlementaire fasse ce qu'il a fait ce matin en disant que, tu
sais, on veut juste gagner du temps, nous,
les oppositions, ce n'est pas vrai. Ça va tellement bien, nous, avec le projet
de loi n° 102, puis je pense que ça va bien aussi du côté de la
Famille, mais là, je veux... je ne veux pas voler de scoop à personne, là.
Mais, quand on se fait dire par la ministre de l'Enseignement supérieur que les
oppositions ne vont pas assez vite dans de l'étude de projets de loi, ce n'est
pas le cas. Moi, je veux juste que ça aille encore plus rondement. Donc,
j'aimerais simplement savoir où on en est avec le préambule.
M. Charette :
C'est mon souhait le plus sincère. En fait, il avait été remis il y a
quelques semaines en version papier, il y a
plusieurs semaines. Donc, on est essentiellement à la même version, mais je
vais m'assurer que ça soit sur...
Mme
Melançon : Non, ce n'est pas ça.
M. Charette :
Ah! c'est envoyé sur Greffier. Mais on vous l'avait remis en mains propres, on
l'avait en version papier il y a quelques semaines. Il n'y a pas eu beaucoup,
beaucoup de changements, juste des petits correctifs, il y a eu des doublons,
des éléments comme ça, là. Mais, pour l'essentiel, c'est ce qui avait été
présenté il y a quelques semaines. Mais on va s'assurer que ça soit sur
Greffier aussi rapidement.
Pour le reste, Mme la
Présidente, avec consentement, je pourrais peut-être nous proposer une petite
suspension de quelques minutes, parce qu'on change d'article, oui, mais on
change de ministère impliqué aussi. Donc, ça nous permettrait, là, de faire un
petit réaménagement, là, de notre côté.
Mme
Melançon : Consentement.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, je trouve
que c'est une très belle proposition.
Donc, je vais
suspendre les travaux quelques minutes, et vous pourrez prendre connaissance
de... du préambule. Donc, je vais... Parfait.
(Suspension de la séance à
15 h 27)
(Reprise à 15 h 41)
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, nous
reprenons nos travaux. Nous en sommes rendus à l'article 37, qui porte sur
les mines. M. le ministre. Et je pense que vous avez un amendement. C'est bien
ça?
M. Charette :
Effectivement, je lis l'article original dans un premier temps, donc,
merci, Mme la Présidente.
37. L'article 69
de la Loi sur les mines est remplacé par les suivants :
«69. Le titulaire de
claim doit obtenir l'autorisation du ministre avant de réaliser tous travaux
d'exploration à impacts déterminés par règlement. Le ministre délivre
l'autorisation pourvu que le titulaire de claims :
«1° ait acquitté les
droits fixés par règlement;
«2° ait fourni la
garantie visée à l'article 232.4 de la présente loi, le cas échéant;
«3° ait satisfait aux
autres conditions fixées par règlement.
«Le titulaire de
claim fournit au ministre, à sa demande, tout document et tout renseignement
relatifs aux travaux d'exploration à impacts visés par la demande
d'autorisation.
«69.1. Le ministre
peut, s'il l'estime nécessaire, imposer au titulaire de l'autorisation prévue
au premier alinéa de l'article 69 des conditions et obligations qui
peuvent notamment, malgré les dispositions de la présente loi, concerner les
travaux à effectuer sur le terrain qui fait l'objet [d'un] claim.
«69.2. L'autorisation
prévue au premier alinéa de l'article 69 est valide pour une période de
deux ans.
«Le ministre la
renouvelle pour une période de 12 mois aux conditions et sur acquittement
des droits fixés par règlement. Toutefois, en cas de cessation temporaire ou
définitive des activités d'exploration minières, l'autorisation ne peut être
renouvelée.»
Et commentaires pour
l'article 69 : Le premier alinéa de l'article 69 prévoit plus
spécifiquement que le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles
délivrera l'autorisation pourvu que le titulaire de claim satisfait aux
conditions prévues par règlement, acquitte les droits fixés par règlement,
fournit la garantie fixée par l'article 232.4 de la Loi sur les mines, le
cas échéant.
Le deuxième alinéa de
l'article 69 prévoit que le titulaire de claim devra fournir au ministre,
à sa demande, tout document et tout renseignement relatifs aux travaux
d'exploration à impacts visés par la demande.
Le commentaire pour
l'article 69.1 : L'article 69.1, introduit par l'article 37
de ce projet de loi, prévoit un pouvoir discrétionnaire du ministre pour
imposer des conditions et obligations au titulaire de l'autorisation.
Le commentaire pour
l'article 69.2, qui est introduit par l'article 37 de ce projet de
loi, prévoit, donc, la durée de la première période de validité de
l'autorisation ainsi que les conditions de son renouvellement.
La
Présidente (Mme Grondin) : Allez-y, M. le
ministre.
M. Charette : Et l'amendement se
lirait ainsi : Supprimer, dans le premier alinéa de l'article 69.2 de
la Loi sur les mines proposé par l'article 37 du projet de loi,
«temporaire ou».
Le commentaire : Cet
amendement vise à modifier le nouvel article 69.2 afin que seuls les cas
de cessation définitive soient visés par
l'impossibilité de renouveler l'autorisation. La cessation temporaire des
activités d'exploration minière ne constitue pas en soi un critère à
considérer dans le cadre du renouvellement de l'autorisation puisque la durée
du claim est de deux ans, sauf pour la première période de validité, qui est de
trois ans, et que le claim pourrait expirer avant la demande de renouvellement
de l'autorisation.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Juste pour
être certaine, dans le fond, dans l'amendement, on parle de «supprimer,
dans le deuxième alinéa...» C'est bien ça? J'ai compris «le premier», mais on
est dans le deuxième? Parfait. Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Alors, merci,
d'abord, Mme la Présidente, parce qu'on avait entendu la même chose, mais, à la
lecture, là, on le voit bien : «Supprimer, dans le deuxième alinéa...»
Est-ce qu'on peut... Est-ce que... Juste pour une question de directive, est-ce
qu'on peut amorcer sur... Vous souhaitez qu'on aille sur l'amendement tout de
suite puis, après ça, on réintroduit... à l'intérieur de l'article 37...
La Présidente (Mme
Grondin) : En fait, c'est toujours comme
ça qu'on procède, sur l'amendement.
Mme Melançon : Oui, c'est ça, on va
y aller comme ça.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mais on peut tout faire par
consentement.
Mme Melançon : Non, non, bien, ça me
convient, là. Je voulais juste me faire rassurer. Alors, à partir du moment où
on retire «temporaire ou», à ce moment-ci, là, et je comprends que c'est à
cause des périodes de validité, tout simplement, qu'on veut procéder ainsi,
mais je m'y connais moins dans les claims. Alors, je vois que vous êtes entouré
de nouvelles personnes, M. le ministre. Peut-être pourriez-vous nous présenter
les dames qui vous accompagnent actuellement?
M. Charette : Je les laisserais se
présenter si la collègue le permet.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il consentement, en
fait, pour... Parfait. Donc, je vous invite à vous présenter à tour de rôle.
Mme Camden (Nathalie) : Bonjour, Mme
la Présidente. Mon nom est Nathalie Camden. Je suis sous-ministre associée aux
mines au ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles.
Mme Labonté (Sara) :
Bonjour. Mon nom est
Sara Labonté. Je suis juriste à la Direction des affaires juridiques pour le
MERN.
La Présidente (Mme
Grondin) : Bonjour, mesdames.
Mme Melançon : Alors, d'abord, bienvenue.
Bienvenue à cette commission. Et, comme vous le voyez, les travaux vont
rondement. Je m'y connais, donc, moins avec les claims. J'aimerais simplement
avoir quelques éclaircissements concernant justement le retrait du mot
«temporaire» parce qu'ici chaque mot a son importance, là. «En cas de cessation temporaire ou définitive des
activités, l'autorisation ne peut être renouvelée». J'aimerais
simplement bien comprendre qu'est-ce qu'on veut faire. Pourquoi on a retiré
«temporaire ou»?
Mme Labonté (Sara) :
Dans un premier temps,
les mots «temporaire ou définitive» avaient été intégrés. C'est une formulation
qui se retrouve plusieurs fois dans la Loi sur les mines. Mais, après coup, on
s'est rendu compte que ce n'était pas vraiment les cessations temporaires qui
étaient visées parce que la cessation temporaire, ça se fait dans les cas où
les travaux n'auraient pas eu lieu dans les six derniers mois, mais on ne
voudrait pas limiter le renouvellement. Dans les cas où il n'y aurait pas eu de
travaux dans les six derniers mois, malgré le fait que les travaux n'auraient pas commencé ou n'auraient pas été
terminés avant le renouvellement, on pourrait accorder le renouvellement
quand même. Je ne sais pas si ça peut répondre à votre question.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, oui, bien, en partie, Me
Labonté. Moi, ce que je veux surtout bien comprendre, c'est... Dans le six
mois... Dans le fond, là, ce qu'on est en train de dire, ce n'est pas qu'on ne
veut pas renouveler, c'est que le... c'est plutôt l'autre... c'est plutôt
l'inverse. Il pourra y avoir un renouvellement. On enlève juste le côté
temporaire. C'est bien ce que je comprends?
Mme Labonté (Sara) :
Exactement, c'est
vraiment s'il y a une cessation complète des travaux d'exploration minière que,
là, on va... on ne renouvellera pas, mais, si c'est temporaire, on va
renouveler.
Mme Melançon : Parfait. Et ce que je
comprends et j'imagine... Moi, je ne suis pas une experte en exploration, là,
loin de là. Vous voyez que les mines, j'ai plein de choses à apprendre, et
semble-t-il qu'on va devoir en apprendre un peu à vitesse
grand V, avec la volonté d'aller de l'avant avec différentes mines sur le
territoire, que je pense à l'Outaouais ou que je pense à l'Estrie. Mais est-ce
qu'il y a beaucoup de claims qui sont comme ça, où il n'y a pas zéro activité
et qui pourraient se voir retirer un renouvellement possible ou... En fait de
nombre, là, on est... Combien il y a de claims au Québec? Puis il y a combien
de claims, actuellement, qui pourraient être mis en danger? Voilà.
Mme Camden (Nathalie) : Donc,
actuellement, au Québec, on parle d'environ 200 000 claims. De ce
nombre-là, on a environ 1 % des claims sur lesquels il y a des activités
d'exploration à impacts pour lesquelles on aurait besoin de la nouvelle
autorisation. Donc, ça met quand même en perspective... Et là on parle du
renouvellement de l'autorisation seulement pour ces travaux à impacts là...
Mme Melançon : Ah! d'accord,
d'accord, d'accord.
Mme Camden (Nathalie) : ...oui, parce
que, sinon, les claims peuvent être aussi renouvelés. Ils peuvent faire l'objet
d'activités à moindre impact ou à faible impact, comme on va parler, nous, dans
notre jargon, ou encore il y a eu des... On peut avoir des claims qui sont
regroupés par propriétés minières aussi. Donc, là aussi, c'est un regroupement
qui permet de faire en sorte que des travaux qui sont réalisés sur un claim
peuvent aussi être utilisés pour le renouvellement des claims pour les claims
adjacents aussi.
• (15 h 50) •
Mme Melançon : Donc, on parle
d'environ 2 000 claims si on parle de 1 %. 1 % de
200 000, oui, c'est ça.
Mme Camden (Nathalie) : Oui,
environ, c'est ça, en termes de claims, mais, comme je vous dis, ça peut faire
l'objet de regroupements par propriétés minières qui appartiennent à une
entreprise, une société.
Mme Melançon : D'accord, d'accord.
Et, dites-moi, à partir du moment... Est-ce que c'est une... C'est une demande
qui vient d'où? Pourquoi est-ce qu'on fait ce changement-là?
Mme Camden
(Nathalie) : Oui. Donc, il
faut comprendre que, dans la loi actuelle sur les mines, là, cette loi-là,
elle ne comporte pas aucune obligation d'obtenir une autorisation pour des
travaux d'exploration à impacts, sauf, à l'exception, pour des échantillonnages
en vrac, là, avec un seuil bien déterminé. Donc, pour toutes les autres
activités à impacts, il n'y a pas d'autorisation. Donc là, ce qu'on entendait à
la fois de la part des promoteurs miniers et aussi des communautés, c'est
qu'ils peuvent avoir des préoccupations quand on voit arriver, là, de la
machinerie sur un terrain avec des foreuses, puis là personne n'est informé, ni
le ministère ni les communautés.
Donc là, il y a un avantage à prendre en
considération les préoccupations des communautés, à entendre ces
préoccupations-là puis à voir quels sont les impacts, et si on peut mitiger ces
impacts-là, et c'est pourquoi le ministère souhaite connaître ces activités-là
et demande aux entreprises... D'un autre côté, il y a aussi la volonté des
entreprises d'avoir une meilleure acceptabilité sociale de leurs projets et de
favoriser la réalisation de leurs travaux... et de leur communauté. En ayant un
échange d'information comme ça, le plus en amont possible, en entendant les
préoccupations de part et d'autre, ça nous permet d'avoir des mesures ou
d'imposer aussi des conditions dans le permis.
Mme Melançon : Ça m'amène plein de
questions parce que c'est... Vous avez raison de dire : Lorsqu'il y a des
activités à impacts, quand tu vois passer une foreuse sur ta rue... en tout
cas, moi, la première, là, je me poserais plein de questions, d'autant plus si
on n'informe pas nécessairement les populations adjacentes. C'est bien
d'informer le ministère, mais la suite de ça, à la suite de l'information du
ministère, par exemple, prenons, là... Disons qu'il y a 2 000 claims,
là, puis... où on est plus spécifiques, est-ce que le ministère, lui, par la
suite, va informer les communautés pour que, justement, un citoyen ne se
réveille pas un matin en se disant : Bien là, il y a une foreuse qui vient
de passer, je ne le savais pas, la municipalité ne le savait pas, bref, il n'y
a personne qui le savait, puis que, là, il y a un mouvement de panique qui
s'installe, avec raison, je tiens quand même à le mentionner, là, le parce
que...
Puis on le
sait, que les travaux... Et ça, c'est important, là, de le mentionner, parce
qu'on s'attend à ce qu'il y ait du développement minier qui se fasse
dans le sud du Québec, et là on se rapproche de la cour des gens. On l'a vu
beaucoup dans les dernières décennies, avant même que nous soyons même au monde
pour certains, du moins, où il y avait de l'activité minière, mais c'était dans
le Nord. Puis, dans le Nord, les gens du Sud, principalement, je vais dire ça
comme ça, ne voyaient pas nécessairement les
mines. Il y a les gens en Abitibi, là, qui sont bien... ils sont habitués de
voir l'industrie minière, mais ce n'est pas nécessairement le cas, je
prends, par exemple, l'exemple de Saint-Michel-des-Saints, je vais prendre
l'exemple... en Outaouais, il y a des exemples qui s'en viennent aussi du côté
de l'Estrie.
Je comprends donc qu'il y ait des inquiétudes,
mais, moi, ce que j'ai besoin de comprendre à la lecture de l'article que nous
avons devant nous, c'est bien informer le ministère. Mais j'aimerais connaître,
dans le fond, quels seront, par la suite... qu'est-ce que le ministère va faire
par la suite et comment est-ce qu'on va gérer ça, parce que, là, bien sûr, il y
a toute l'acceptabilité sociale qui vient avec différents projets un peu partout
sur le territoire, bien sûr, mais ça va plus loin que ça, parce qu'il y a des
gens qui ne savent même pas qu'il y a un claim tout près de chez eux, là,
actuellement. Ce n'est pas nécessairement la chose qui est la plus connue et la
plus sue. Donc, j'ai besoin de connaître c'est quoi, la suite des choses, puis
qu'est-ce qu'on va faire pour faciliter l'arrimage, la transparence,
l'acceptabilité sociale.
On le voit là, ça fait beaucoup de bruit
actuellement en Estrie. Je pense à M. Saint-Hilaire, qui est sûrement à
l'écoute actuellement, et avec qui j'ai eu des échanges à quelques reprises,
et...
Une
voix : ...
Mme
Melançon : Pardon? En Outaouais, oui. Qu'est-ce que j'ai dit? En
Estrie. Pardonnez-moi, en Outaouais. Où est-ce que j'avais la tête? Il y a
quelqu'un en Estrie qui pense à moi, c'est tant mieux, mais en Outaouais, donc,
M. Saint-Hilaire, qui, avec... est en train vraiment de parler avec les
différentes municipalités de MRC. Puis là, vous le savez, ça doit entrer au
ministère aussi, là. Les conseils municipaux font des résolutions pour demander
des TIAM. Il y a des gens qui se disent : Bien, tu sais, pas chez nous...
Il y a du «pas dans ma cour». Et, je tiens à le répéter là, c'est un peu
inquiétant quand tu vis dans une région où il peut y avoir de l'exploration
minière, où on n'avait jamais vu nécessairement cette possibilité-là.
Argenteuil est un exemple tout à fait à-propos, là. On est directement dans
votre cour, Mme la Présidente, mais c'est le cas de plusieurs d'entre nous. Je
pense à l'Outaouais, donc, on a un représentant de l'Outaouais qui est du côté
ministériel aussi. Il y a beaucoup, beaucoup d'inquiétudes.
Moi, ce que j'ai
vraiment envie de vous poser, Mme la sous-ministre, comme question,
c'est : Qu'est-ce qu'on fait à partir de là pour pouvoir mieux informer
les populations et mieux les protéger?
Mme Camden
(Nathalie) : Donc, à partir du moment où nous, on va recevoir la
demande de permis avec l'indication sur les activités prévues, les périodes de
réalisation, on va déterminer, là, qu'est-ce qu'on va mettre... qu'est-ce qu'on
va exiger de la part des promoteurs comme information, ça, c'est comme
l'élément déclencheur pour nous. Par la suite, ce qu'on envisage, c'est aller
consulter les communautés locales et autochtones, et là les entendre sur
qu'est-ce qu'on a comme information, puis, comme je vous le dis, je le
précisais, c'est de tenter de trouver la meilleure solution pour mitiger les
impacts, s'ils sont significatifs, puis de même pouvoir, comme je le disais
aussi, là, imposer certaines conditions
d'exercice aux promoteurs. Donc, nous... L'esprit derrière cette mesure-là,
c'est qu'il y ait un échange d'information le plus en amont possible
parce que c'est une information dont même le ministère ne dispose pas à ce moment-ci,
encore moins, encore moins la population et les communautés.
Mme Melançon : Donc, dans le fond, on
vient assurer un processus de mise en branle de l'exploration elle-même.
Mme Camden
(Nathalie) : Un suivi.
Mme Melançon : Un suivi. Et, quand vous
dites : Nous allons aller auprès des communautés locales et
autochtones, moi... Parce que c'est une chose de dire : Bien, il y a une
demande de permis, je donne le permis puis ensuite je vais dans la communauté.
Est-ce qu'avant de donner le permis on va dans la communauté? L'ordre est aussi
bien important?
Mme Camden
(Nathalie) : Oui, vous avez raison, ce qu'on prévoit, c'est... À
partir du moment où on reçoit la demande de permis, là, on va en consultation
avant l'émission du permis, parce que, si on veut imposer des conditions
d'exercice, par exemple, là, on a besoin d'entendre... Par contre, je vais le
souligner, c'est quand même un pouvoir qui est lié, ce qui est prévu avec
l'autorisation. C'est-à-dire que, si le promoteur répond aux conditions qu'on a
identifiées ici dans l'article, on va émettre le permis après consultation.
Mme Melançon :
Le Bureau d'audiences publiques, dans tout ça, il vient où dans le
processus? Parce que, là, on est dans l'exploration. On n'est pas dans l'exploitation.
Donc, j'imagine que le Bureau d'audiences publiques va beaucoup plus loin.
Mais, si j'ai bien compris, les municipalités, par exemple, de l'Outaouais, ce
qu'elles souhaitent, c'est qu'il puisse y avoir un bureau d'audiences publiques
qui soit fait avant même qu'on aille vers l'exploration, que ce soit même avec
l'exploitation. Est-ce que c'est...
Mme Camden
(Nathalie) : Je vais préciser quelques éléments.
• (16 heures) •
Mme Melançon :
Oui, bien sûr.
Mme Camden
(Nathalie) : Donc, dans le processus de développement minéral, on a
des grandes étapes. Au départ, on a l'acquisition de connaissances
géoscientifiques. Donc, c'est des connaissances géologiques que le ministère
acquiert. On met ça dans une banque de données. Après, les compagnies
d'exploration peuvent cibler leurs interventions selon leur expertise, selon ce
qu'ils souhaitent faire, et là ils prennent des claims. Et là, à ce niveau-là,
ils peuvent avoir un claim sans faire de travaux. Ils peuvent faire des travaux
de base. Ils peuvent se rendre à de l'exploration plus avancée, et c'est ici
qu'on intervient avec notre permis pour une autorisation pour des travaux
d'exploration à impacts. Là, on est vraiment dans de l'exploration, de la mise
en valeur avancée. Après, on arrive... Là, il y a une décision qui se prend par
le promoteur, à savoir : Est-ce que je vais de
l'avant? Et là on passe le relais au niveau des études techniques, les études
environnementales. Là, on embarque dans le processus du MELCC. Parfois, il y a
des audiences. En général, il y a des audiences. En territoire conventionné, il
y en a toujours. Puis après, selon les recommandations qui sont faites au
gouvernement, là, il peut... Les autorisations sont données, décrets, C.A., et
là on tombe dans la période construction, rodage, et là on tombe en
exploitation, puis la dernière étape étant la restauration des sites. Donc là,
on est vraiment dans le milieu de mon processus, mais plus au début qu'à la fin
là.
Et au niveau de
l'exploration, il n'y a pas de... si ce n'est en territoire conventionné où,
là, il y a des... il y a vraiment un régime particulier. Mais au niveau de
l'exploration, il n'y a rien dans la Loi sur les mines actuellement, sauf pour
l'échantillonnage en vrac. Et c'est pour ça qu'on introduit ce nouveau permis
là, parce qu'on constatait qu'il y avait vraiment un manque, autant nous pour
le gouvernement, que pour la société québécoise.
Mme Melançon :
Et qu'en est-il des TIAM exactement? Comment est-ce que... Comment on peut
arriver avec les TIAM?
Mme Camden (Nathalie) : Bien
là, il faut comprendre que les TIAM ne sont pas en lien avec le permis ici.
Mme Melançon : Pas du tout.
Mme Camden (Nathalie) : Pas du
tout.
Mme Melançon : En effet.
Mme Camden (Nathalie) : C'est
quelque chose qui est prévu dans la loi, qu'on fait en... qui est un souhait de
la MRC de pouvoir désigner des territoires qui sont incompatibles avec
l'activité minière. Il y a une orientation gouvernementale à cet effet-là. Il y
a toute une... des critères, des façons de faire qui doivent être respectées,
puis là la MRC, après, nous soumet son TIAM,
pour... qui permet de faire en sorte que des territoires qui deviennent
incompatibles avec l'activité minière, sur lesquels on ne peut plus émettre de
claims... puis ceux qui existent déjà, là, à la fin, ils doivent faire des
travaux, mais il y a comme une période de transition... mais, sinon, ces
zones-là sont exclues de l'activité minière. Puis les promoteurs en sont
informés, et ça, ça permet... ça donne de la visibilité, de la prévisibilité à
la fois pour les promoteurs, parce qu'ils sont contents d'avoir... de savoir
qu'ils ne peuvent pas aller là, donc ils ne vont pas investir à gauche, ils
vont aller à droite, plutôt. Donc, c'est une approche qui est gagnante, là,
pour que le milieu régional puisse
identifier ses priorités en fonction des critères qu'on retrouve dans
l'orientation gouvernementale, qui relève du ministère des Affaires
municipales.
Mme Melançon : Et c'est ce que
je comprends de certaines MRC, actuellement, de l'Outaouais. C'est ce qu'ils
demandent, dans le fond, au gouvernement. J'imagine que les collègues de la
banquette sont préoccupés, eux aussi, de savoir ce qui se passe dans leurs
régions. Et, pour moi, ce qui est préoccupant, à ce moment-ci, c'est vraiment
qu'on rapproche les mines des citoyens. Dans
le fond, c'est un peu ça. Puis, actuellement, ce qui est intéressant, à ce
moment-ci, c'est vraiment le côté, bien, je vais le dire, prévisibilité,
un peu, là, des travaux, moins de surprises, moins de prises de bec, je pense
qu'on peut aller jusque-là, hein? Parce que j'imagine que, quand il y a une
foreuse qui arrive, s'il y a des citoyens qui arrivent sur un terrain puis qui
ne sont pas contents, ça crée plein d'autres problèmes à des gens qui ont des
permis actuellement, qui ont ces... du ministère et du gouvernement. Donc, ça
permet quelque chose de nouveau, avec lequel je suis plutôt... bien, plutôt
favorable, dans la transparence, aussi, des travaux qui sont à venir.
Bien, je m'arrêterais là pour 69.2. Je ne sais
pas si le député de Jonquière, de son côté, avait des questions, là? Je veux
juste relire mes petites notes.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, alors,
bonjour à tous. Juste vous dire, si vous pensiez vous sauver de moi, là, avant
la fin de 102, je suis là, alors... Non, bien, la députée de Verdun a vraiment
posé des questions... Parce que moi aussi, c'est un peu mon Claim 101,
bien, pas totalement 101, quand même, là, mais peut-être 201, là, donc de
connaître un petit peu plus la procédure. Je comprends qu'on est sur
l'amendement, mais je ne sais pas si on peut poser une question peut-être plus
large, là?
La Présidente
(Mme Grondin) : Bien, je l'ai permis
à la députée de Verdun, donc...
M. Gaudreault : Oui, c'est ça.
Je veux juste bien comprendre, parce que, quand on regarde le texte actuel du
69, puis le texte proposé du 69, c'est quand même une réécriture totale, là. Et
là on met trois picots, donc il y a comme trois conditions : ait acquitté
les droits fixés par règlement, fournir la garantie visée à l'article 232,
satisfaire aux autres conditions fixées par règlement. Il n'y a pas ça dans le
premier article, le texte actuel de 69. Est-ce qu'on peut, tu sais, juste nous
faire une comparaison ou nous dire c'est quoi, le changement de culture qu'on
amène à travers le nouvel article 69? On l'a élaboré un peu avec les
questions de la députée de Verdun, mais, tu sais, globalement, là, c'est qu'on
trace un chemin, si je comprends bien, avant de pouvoir obtenir l'autorisation
là, dont il est question ici, là?
Mme Camden (Nathalie) : Tu
iras, puis, après, je...
Mme Labonté (Sara) : Parfait.
Donc, l'ancien article 69... En fait, on introduit une nouvelle
autorisation. L'ancien article 69 permettait... en fait, à son premier
alinéa, on permettait l'échantillonnage en vrac d'une quantité de moins de
50 tonnes métriques. Ensuite, pour ce qui était au deçà de 50 tonnes
métriques, on obligeait d'obtenir une autorisation du ministre. Là, c'était un
pouvoir discrétionnaire, donc au choix du ministre. Tandis que, maintenant,
pour tout ce qui est en haut... bien, pour les travaux qui vont être définis en
impact, par règlement, on va devoir faire une demande d'autorisation, puis ça
va être automatiquement délivré. Donc, ça va être un pouvoir lié du ministre
quand les conditions énumérées ici, aux trois points, vont être remplies. Donc,
quand ils vont avoir acquis les droits, si... Donc, c'est vraiment ça, le
changement de culture. Je pourrais laisser Mme la sous-ministre... si elle a quelque
chose à ajouter.
Mme Camden
(Nathalie) : Bien sûr. En fait, ce qu'on... on avait une seule
autorisation pour l'échantillonnage en vrac, comme Me Labonté l'a précisé.
Cette autorisation-là va s'inclure maintenant dans le grand permis. C'est ce
qu'on souhaite, là. Donc, ça va être une des activités à impact, qui avait déjà
une autorisation, mais elle va aussi... il va y avoir aussi d'autres activités
qu'on prévoit.
M. Gaudreault : ...mais... Puis
là, vraiment, question de base, là : Pourquoi on fait ça là, dans un
omnibus sur l'environnement? Pourquoi on n'attend pas un projet de loi comme
tel, là, sur les mines, ou porté par le ministre des... Ce n'est pas que je ne
pense pas que le ministre est... je veux dire, j'ai confiance en lui, il n'y a
pas de problème, là, mais il me semble que ça devrait relever plus du ministre
des Ressources naturelles. C'est quoi, le lien avec...
Parce que là, on est en train de faire un projet
de loi... on a parlé du tronc commun, déjà, dans nos articles passés, tu sais,
pour faire comme un régime à part. Là, pourquoi, tout d'un coup, on vient
amener des dimensions... Parce que je cherche la dimension un petit peu plus,
vraiment, protection de l'environnement puis je ne la vois pas beaucoup, là, tu
sais. Ça me semble être... Tu sais, à la limite, là, on aurait pu plaider, quasiment,
une motion de scission pour dire : Ce bout-là, on va le mettre dans un
autre projet de loi éventuel, où on fera juste un débat sur les mines puis sur
les ressources naturelles. Puis, en vous disant ça, là, je ne suis pas contre
le fond, là, je veux juste comprendre pourquoi on le glisse dans un projet de
loi omnibus sur l'environnement.
• (16 h 10) •
M. Charette : La question, elle
est très légitime. On parle de favoriser l'acceptabilité sociale, qui est un
mandat qui revient aussi au ministère de l'Environnement. C'est une
responsabilité partagée, parce que, très rapidement, dans un projet, même minier,
l'Environnement va avoir à intervenir. Donc, si on n'a pas eu l'occasion de
favoriser l'acceptabilité sociale dès le départ, à travers cette transmission
d'informations, bien, on se prive de relations plus harmonieuses par la suite.
Mais c'est vrai que le 102 nous a amenés à
toucher à différents éléments. On se souvient d'articles qui touchaient
carrément le MAMH, dans certains cas. Là, cette fois-ci, c'est davantage le
MERN. On a eu d'autres articles qui pouvaient toucher d'autres ministères. Donc,
c'est un omnibus, comme on en a dans différents ministères, mais c'est la
première fois que le ministère de l'Environnement prend sur lui, là, d'avoir un
omnibus de cette nature-là, qui vient corriger des éléments tantôt en droite
ligne avec l'environnement, et tantôt — et c'est le cas présentement — des
éléments qui vont aussi aider l'environnement, lorsqu'on aura favorisé la
consultation avec le même milieu, et favorisé une éventuelle acceptabilité
sociale.
M. Gaudreault : O.K. C'est sûr
que l'enjeu de l'acceptabilité sociale ne relève pas que de l'Environnement. Ça
en fait partie, je suis d'accord avec le ministre, mais, je veux dire, en
matière purement municipale... Parfois, tu sais, sur des règlements municipaux,
il y a des enjeux d'acceptabilité sociale... En tout cas, je comprends, là, la
réponse du ministre, mais c'est peut-être un petit peu étirer l'élastique, là,
pour qu'on puisse le glisser là. Ceci étant dit, encore une fois, je ne suis
pas contre. Moi, j'aime mieux qu'on modernise.
D'ailleurs, je n'ai pas regardé les dernières
modifications, mais l'article 69 actuel, il date de quand? Ce serait
sûrement facile à avoir, là. C'est parce que... Je suis bête, là, je n'ai pas
le texte d'origine, là. La dernière, ça avait-tu été touché à la grande réforme
minière de 2013?
Mme Camden (Nathalie) : 1987,
qu'on me dit.
M. Gaudreault : O.K.
1987, mais qui a peut-être été modifié un peu en 2013, mais peut-être pas
nécessairement cette disposition précise là ou, en tout cas, peut-être plus
dans les... dans la marge. Donc, c'est un régime qui date de 1987. O.K. C'est
bon. Puis là on est en train d'étudier le projet de loi n° 96, là. Je
ne veux pas avoir l'air téteux, là, mais on n'a pas d'autre mot que «claims»?
M. Charette : Que quoi? Je n'ai
pas compris.
M. Gaudreault : «Claims».
Je n'aime pas ça, ce mot-là, moi, «claims». C'est des droits miniers, je ne
sais pas.
Mme Camden (Nathalie) : Il y a
différents droits miniers, là. Il y a le bail minier, la concession minière, le
claim, le bail pour l'exploration...
l'exploitation des substances minérales. Ça fait qu'il y a différents droits
miniers, là.
M. Gaudreault : Je trouve que
ça fait vieux jeu, «claims», hein, ça fait anglais, puis ça fait vieux jeu, des
claims. Mon grand-père parlait de ça. En tout cas, je m'excuse, là. Non, ça
m'énerve...
La Présidente
(Mme Grondin) : ...toujours... Je
vous ai laissé un peu... parce que je comprends que c'est une nouvelle thématique, les mines, mais... et qu'on a
tous un peu... comme à l'école, là, on fait tous nos premières
armes, 101, 102, là, sur les mines. Mais je vous rappelle qu'on est sur
l'amendement. Donc, ça vous convient? Après, si on adopte l'amendement, on va
pouvoir discuter de l'article, là, tel qu'amendé. Mais allez-y, Mme la députée
de Verdun.
Mme Melançon :
Bien, très rapidement, puis on reviendra par la suite. Mais j'aimerais
juste qu'on puisse me définir qu'est-ce qu'on veut dire par «à impact». Parce
qu'il doit y avoir une définition rattachée à cela. Puis vous avez fait mention
de «à impact». J'aimerais juste pouvoir comprendre, parce qu'un peu comme le
disait le député de Jonquière, là... Puis le député de
Jonquière nous a avoué... bien, pas nous a avoué, mais nous a appris qu'il
avait quand même fait sciences humaines, sans maths. Alors, moi, j'espère
que... Là, on fait sciences humaines, sans maths, mais fortes avec mines.
Alors, vous voyez, on additionne ici, là. Mais j'aimerais juste bien pouvoir
saisir qu'est-ce qu'on veut dire par «impact», parce que ça peut changer plein
de dénominations, là, si je comprends bien, pour la suite.
Mme Camden
(Nathalie) : En fait, c'est, justement, l'exercice qu'on veut faire,
avec les parties prenantes, de bien définir
quelles sont ces activités-là à impact. Parce que ça peut être une définition
pour vous, Mme la députée, moi, je peux
avoir une autre définition, les communautés autochtones peuvent avoir une autre
définition. Donc, c'est pour ça que ce qu'on privilégie, comme approche,
c'est de dire : On va le laisser comme ça et on va les définir dans le
règlement.
Et, d'ici à ce que le
règlement soit adopté, là, ce que nous, on veut entreprendre dans les prochains
mois, c'est une démarche collaborative avec les parties prenantes, les asseoir
dans un contexte de transparence et d'ouverture, pour... Bien sûr qu'on va en
proposer, certaines de ces activités-là, on a déjà une idée, notamment les
activités qui sont prévues dans l'article 108 du règlement, où, là, on
parle de décapage, d'échantillonnage en vrac, de forage, de sondage. Donc, on a
quand même une idée. Mais il va falloir forer davantage, là, pour bien établir
quelles sont ces activités-là, aussi, établir les seuils. Puis c'est clair que
moi... dans notre esprit, là, je pourrais vous dire que c'est le genre
d'activités où on va retrouver de la machinerie. Donc, quelqu'un qui va faire
des... va cueillir des roches sur le terrain, ça peut avoir un impact, mais
c'est de faible impact. Mais quand on retrouve de la grosse machinerie, là, pas
de la machinerie portative, là, de la grosse machinerie, là, on commence à
penser que ça peut avoir pas mal d'impact. Ça fait que c'est un peu dans cette
optique-là.
Mais
ce qu'il est important de retenir, là, c'est que nous, on veut s'inscrire dans
une démarche collaborative avec les parties prenantes, pour pouvoir les
entendre puis bien définir quelles sont ces activités-là, puis, après, on va
les traduire dans le règlement. Puis là, après, il y a tout le processus, là,
de... qui est prévu pour l'adoption des règlements, l'élaboration,
prépublication, retour, là, de... l'ensemble des parties intéressées peuvent
soumettre des commentaires.
Mme
Melançon : Parfait. Donc, moi, si je comprends bien — puis
là je vais plus m'adresser au ministre quelques secondes — tu
sais, dans le fond, là, si on arrive, ici, avec l'article 37, puis avec
les amendements qui viennent, c'est parce
que, là, il y a une volonté du gouvernement de la CAQ de... puis je pense que
ça a été quand même, à mots couverts, dit, là, qu'il veut faire plus
d'exploration pour pouvoir alimenter ce qu'on appelle la batterie verte de l'Amérique du Nord. Je pense que c'est dans cette
optique-là où on vient nous déposer, à ce moment-ci, l'article 37. Il
y a quelque chose de très politique dans cet article-là, selon moi, puis c'est
pour ça qu'on le dépose à l'intérieur d'un mammouth. À moins que le ministre me
dise que je fais complètement fausse route, là?
M. Charette :
Moi, je ne vois pas d'objet
politique à travers, que ce soit l'amendement ou le projet... c'est-à-dire
l'article 37 lui-même. On l'évoquait, on a touché réellement à différents
enjeux au cours du projet de loi n° 102. Ça répond, à chacune des
fois, à des besoins de correction. Lorsqu'on parle d'acceptabilité sociale,
c'est vrai qu'on aurait pu dire : On
attend un prochain projet de loi du MERN. On le sait tous, il n'y en a pas si
souvent que ça, des projets de loi, et
encore moins... C'est-à-dire, on a eu souvent le débat réglementation versus
projet de loi. Donc, la réglementation nous permet cette agilité-là de
bouger plus rapidement, sans attendre un dépôt de projet de loi. Mais dans le
cas présent, c'est législatif.
Moi, comme ministre
de l'Environnement, je suis intéressé aux questions d'acceptabilité sociale. Ça
fait que je veux que le MERN ait cet outil-là le plus rapidement possible, et,
si le MERN n'a pas de projet de loi dans un avenir prévisible, bien, on se prive
d'outils dans l'intervalle. Donc, c'est dans cette optique-là. Mais il n'y a
pas de visées politiques, ou autres, que ça, là, tout simplement.
• (16 h 20) •
Mme
Melançon : Lorsque je parle de visée politique, là, ce n'est pas que
négatif, hein, je tiens à le mentionner, là. On va laisser ça, peut-être, aux
citoyens, là, qui voient souvent le politique comme étant très négatif. Mais je
pense qu'il y a une volonté gouvernementale, actuellement, de dire qu'on veut
développer, d'ouvrir plus, avec un besoin, par exemple, en lithium. Prenons
l'exemple... Puis je prendrais l'exemple de Saint-Michel-des-Saints, par
exemple, où l'acceptabilité sociale, ça a été semi. On est dans un... À
Saint-Michel-des-Saints, là. Je ne sais pas si vous connaissez bien la région.
Moi, je la connais très, très bien. Et on est dans un endroit de villégiature
formidable, où, actuellement, il y a des problématiques avec les communautés
autochtones quant à l'acceptabilité sociale, justement, de l'arrivée de
minières et d'exploitation, à ce moment-ci, là. On n'est pas dans
l'exploration, mais on est passés à l'exploitation minière. Il y a aussi une...
bien, une problématique d'acceptabilité sociale avec les citoyens. Il y avait
ceux qui habitent le territoire, puis... avec les raisons que nous évoquions
tout à l'heure, là.
Mais, pour moi, il y
a quand même une volonté de descendre vers le sud, il y a une volonté d'ouvrir
la batterie verte de la... pour l'électrification des transports. C'est comme
ça, du moins, que l'a vendu le ministre des Ressources naturelles. Et j'imagine
que, lors des... puis je ne veux pas rentrer dans les secrets des conseils des
ministres, là, loin de là, mais j'imagine que c'est ça, les conversations qu'il
y a. Et d'arriver... Tu sais, ce n'est pas tombé du ciel, parce que ça fait
huit ans qu'on attend ça. Non. Là, il y a une volonté, dans le fond, de
dire : On a besoin de plus d'acceptabilité sociale parce qu'on s'en vient
avec plus de projets miniers, et ça s'en vient dans le sud du Québec, avec des
populations qui sont moins habituées de travailler avec les minières,
notamment. Je pense que c'est ça. C'est ce que j'essaie de traduire lorsque je
dis qu'il y a une volonté, quand même, politique avec l'arrivée de cet
article-ci à ce moment-ci, dans un mammouth comme on est en train d'étudier.
Puis je suis d'accord avec le député de
Jonquière lorsqu'il dit... Depuis le début, là, on était dans le tronc commun.
Tu sais, ce n'est pas arrivé ici, juste comme ça, parce que personne n'y a
pensé. Il y a quelqu'un, à quelque part, qui a dû dire,
dans la machine gouvernementale : Bien là, on a une opportunité, on va
pouvoir parler d'acceptabilité sociale. Il y a des... Il y a quand même des
projets qui sont en branle dans différentes régions du Québec, puis des régions
qui sont en train de s'organiser parce qu'elles ne veulent pas nécessairement
d'exploitation dans leurs régions, pour les raisons que j'évoquais un peu plus
tôt.
Alors, pour moi, je pense que... C'est dans ce
sens là où je dis : Il y a une volonté politique, quand même, derrière
tout ça. Puis je ne dis pas que c'est bon ou ce n'est pas bon, là, je ne suis
pas là pour le définir. Mais moi, ce que je veux quand même définir ici, c'est
la raison d'être de cet article-là. Et je suis d'accord avec l'idée de
dire : De l'acceptabilité sociale puis de la transparence, ça en prend
toujours plus dans quelques travaux qui peuvent être amorcés, dans... que ce
soit dans les mines ou que ce soit dans n'importe quel autre dossier. Mais je
ne pense pas que ce soit naïvement qu'il arrive à ce moment-ci sur notre espace
de travail.
M. Charette : Un commentaire très,
très simple, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, M. le ministre.
M. Charette : Il n'y a pas d'autre
volonté que de mieux faire les choses. Et je discute régulièrement avec mon
collègue aux Ressources naturelles, et il ne m'a pas dit : Benoit, j'ai
besoin de ça parce qu'on veut développer plus de projets, ou pour... C'est,
tout simplement, dans une volonté de mieux faire les choses. Donc, il n'y a pas
d'autre dessein, il n'y a pas d'autre finalité que de mieux faire les choses au
niveau du ministère, le MERN. Mais, comme on se disait tout à l'heure, très,
très rapidement, ça touche aussi l'Environnement. À partir du moment où on
parle d'acceptabilité sociale, le ministère de l'Environnement est souvent le
premier qui est, ensuite, interpelé. Donc, il n'y a pas d'autre motivation que
ça.
Mme Melançon : Je voudrais
simplement reprendre la balle au bond sur ce qu'a dit ministre tout à l'heure.
Il a dit : Bien, ça arrive ici parce que c'est quand même rare qu'il y a
des projets de loi avec le MERN. Juste qu'on se rappelle que vous êtes en plein
projet de loi, le MERN, avec le projet de loi n° 21, où on pourrait,
bien sûr, parler d'acceptabilité sociale, avec les hydrocarbures. Oui, mais il
faut quand même se poser la question. C'est pour ça que, moi, je suis surprise
de le lire à ce moment-ci. Puis c'est pour ça que j'essaie de voir... Pas que
je me dis : Il y a une attrape. Il y en a peut-être, mais ce n'est pas ce
que je suis en train de me dire. À moins que vous me disiez le contraire, M. le
ministre. Mais je trouve ça surprenant qu'on soit, ici, en train de parler du
MERN, alors que, dans une autre salle, il y a, actuellement, le projet de
loi n° 21, où on parle des hydrocarbures. Puis voulez-vous qu'on
parle d'acceptabilité sociale? Tu sais, allez parler des puits. Je pense qu'on
est en plein dans le thème.
Donc, je trouve ça juste surprenant que ça
arrive sur le bureau du ministre de l'Environnement, dans un mammouth, en date
du 17 mars. C'est la Saint-Patrick, je suis habillée en vert puis j'en
suis grandement fière. Mais, cela étant dit, je trouve ça particulier qu'on soit...
c'est ça, qu'on étudie ça ici alors qu'il y a un autre projet de loi, du MERN,
qui se fait en parallèle.
M. Charette : Peut-être rassurer,
encore une fois, la collègue. Elle dit espérer qu'il n'y ait pas d'attrape.
Non. D'ailleurs, l'article 37 est l'article qui était initialement présent
au dépôt du projet de loi, là, donc on n'amène pas ça à la dernière minute,
espérant se faufiler entre deux articles. C'est là... En fait, les
articles 37, 38, 39, 40 peuvent avoir, oui, des amendements, mais le corps
de ces articles-là était présent au moment du dépôt du projet de loi, donc il
n'y a pas d'élément de surprise. D'ailleurs, dans les consultations, ce ne sont
pas des articles qui ont suscité véritablement de
questionnements ou, à tout le moins, d'insistance. Et pourquoi nous, et non pas
le projet de loi n° 21? C'est un omnibus ici,
on peut toucher à différents enjeux, qui n'est pas le cas du... Bien, en fait,
c'est toujours possible, vous me direz, mais le projet de loi n° 21, c'est
un projet de loi avec un objet très, très défini, très spécifique, alors que,
nous, on est allés dans toutes les directions, à travers le projet de loi
n° 102, et, à chacune des fois, pour bonifier la législation et faire des
avancées. Mais ces quatre articles-là étaient là avec le dépôt du projet de
loi, là, il y a plusieurs, plusieurs mois maintenant.
Mme Melançon : Mais je vais répéter,
là, ce n'était pas ce que je sous-entendais, là, je faisais la blague. Moi,
pour ce qui est de l'amendement, là, qui... je pense qu'on a quand même fait le
tour sur l'amendement, et je comprends... puis j'aurai d'autres questions sur
l'article, tel qu'amendé, qui viendra. Mais sur l'amendement même, ce que je
comprends, c'est qu'on va retirer le «temporaire ou». J'ai bien compris ce que
la sous-ministre et la juriste nous expliquaient quant aux demandes de permis.
Puis, à ce moment-ci, là, le nombre de claims, qui sont quand même... c'est
quand même élevé, hein, 200 000 claims, puis quand on dit qu'il y a
1 % des activités, là, qui pourraient être touchées... donc, on parle des
2 000 claims... je trouve que c'est beaucoup. Mais de, quand même,
pouvoir savoir que le ministère sera enfin informé, pour pouvoir, justement,
informer les différentes communautés, c'est ce que je comprends, et de le faire
dans l'ordre... Et, je ne sais pas, le ministère, habituellement, travaille
avec qui? Est-ce que vous travaillez avec, bien, chacune des municipalités,
MRC? Comment ça descend, par la suite, pour l'information?
Mme Camden (Nathalie) : En fait,
pour le moment, on ne les informe pas. Donc, il n'y en a pas, de... il n'y a
pas de lien particulier à ce sujet-là.
Mme Melançon : Quand même, quand
même. Ça, on pourra peut-être en discuter...
Mme
Camden (Nathalie) : C'est pour ça qu'on veut avoir le permis.
Mme
Melançon : Oui, tout à fait, exactement. Parfait. Ça me va, pour moi.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté à
l'article 37?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, l'amendement est adopté...
Oui?
Une voix :
...
Mme
Melançon : Oui, exactement.
La
Présidente (Mme Grondin) : Par appel nominal.
Mme
Melançon : S'il vous plaît, Mme la Présidente. Surprise.
La
Présidente (Mme Grondin) : Surprise. M. le
secrétaire, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Melançon (Verdun)?
Mme
Melançon : Pour.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire :
Et Mme Grondin (Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention.
Donc, l'amendement à l'article 37 est adopté. Nous revenons à
l'article 37, tel qu'amendé. Et donc, là, y a-t-il des interventions? Mme
la députée de Verdun.
• (16 h 30) •
Mme
Melançon : Bien là, on a eu notre cours 101, là, je dis ça ainsi.
On va rentrer dans le 102 maintenant. Lorsqu'on lit l'article, on voit qu'il y
a quand même que le ministre délivre l'autorisation pourvu que le titulaire de
claim, un, ait acquitté les droits fixés par règlement, ait fourni la garantie
visée — ça,
j'y reviendrai — et
satisfait aux autres normes fixées par règlement. Le règlement sera à venir,
donc là, au moment où vous nous demandez de dire que nous sommes d'accord
avec... Oui, je vous vois, Mme la Présidente, est-ce que ça va?
La
Présidente (Mme Grondin) : Oui, oui. En
fait, compte tenu de l'heure, je dois... Donc, je vous remercie grandement de
votre collaboration.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 31)