(Onze heures quinze minutes)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission des transports et de l'environnement ouverte.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 102, Loi visant
principalement à renforcer l'application des lois en matière d'environnement et
de sécurité des barrages, à assurer une gestion responsable des pesticides et à
mettre en oeuvre certaines mesures du Plan pour une économie verte 2030
concernant les véhicules zéro émission.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Fortin (Pontiac) est remplacé par M. Benjamin
(Viau) et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Gaudreault
(Jonquière).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Lors de l'ajournement de nos travaux, hier, le ministre venait de terminer la
lecture de l'article 139. M. le ministre, voulez-vous procéder à la
lecture des commentaires sur cet article?
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, c'était un long article, merci aux collègues de ne pas me
demander de le reprendre ce matin. Et j'avais mentionné, par contre, qu'il y
avait aussi des amendements. Est-ce que vous souhaitez que je présente le premier
amendement dans un premier temps?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Tout dépend comment vous voulez travailler. Si vous voulez travailler,
l'article est très costaud, article par article, une fois rendu à votre
amendement, qui est à l'article 35.5, on pourrait procéder comme ça.
M. Charette : On peut procéder
sans problème.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : D'accord. Alors, allons-y, dans ce cas-là, article 34.1, vous
pouvez peut-être lire votre commentaire.
M. Charette : C'est bien
parfait. Bien, en fait, peut-être, là, le commentaire général sur
l'article 35, dans un premier temps?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je pensais qu'on commençait... C'est l'article 139, donc vous commencez à
34.1, je crois. M. le secrétaire, est-ce que je suis... C'est un article qui
comporte plusieurs articles.
M. Charette : Oui. Mais le
premier article, c'est 35, par contre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Non, c'est 34.1.
M. Charette : Juste m'assurer
d'être au bon endroit.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le secrétaire, est-ce que nous sommes au bon endroit?
Le Secrétaire : C'est bien
ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord.
Des voix : ...
M. Charette :
Vous avez tout à fait raison, Mme la Présidente, juste un petit problème
informatique. On essaie d'éviter le papier autant que possible. Mais je vais
commencer par 34.1, effectivement. Donc, le commentaire serait le
suivant : donc, le premier alinéa de cet article prévoit l'obligation pour
le ministre, avant de prendre une ordonnance en vertu des
articles 33, 33.1 ou 34, de donner à la personne concernée le préavis
prescrit par l'article 5 de la Loi sur la justice administrative. Ce
préavis doit informer la personne de l'intention du ministre de prendre une
ordonnance des motifs sur lesquels il se fonde, et, le cas échéant, de la
teneur des plaintes et oppositions qui la concerne. Ce préavis doit également
donner à la personne l'occasion de présenter au ministre ses observations et de
lui produire des documents au soutien de celles-ci.
Le deuxième alinéa
prévoit une exception à l'obligation de donner un préavis à une personne visée
par une ordonnance, soit lorsque cette ordonnance est prise dans un contexte
d'urgence ou dans le but d'éviter qu'un préjudice ou un dommage sérieux ou
irréparable ne soit causé à des personnes ou à des biens. Dans une telle
situation, la personne visée par l'ordonnance aura tout de même l'occasion de
présenter ses observations pour permettre au ministre de réviser sa décision,
s'il y a lieu.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des interventions? S'il n'y a
pas d'intervention à l'article 34.1, nous allons aller à l'article... Oui,
M. le député de Viau, excusez-moi.
• (11 h 20) •
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. En fait, hier, nous nous sommes laissés au moment où
le ministre nous faisait une lecture, quand même substantielle, des différents
éléments de cet article, et une des premières questions que j'avais, c'est par
rapport au mécanisme de recours, les instances de recours. Il est prévu,
actuellement, dans... Souvent, on l'a vu, c'est le Tribunal administratif du
Québec, mais la question que je voulais poser au ministre : Qu'en est-il
des autres recours? Est-ce qu'il est possible, par exemple, pour quelqu'un qui
souhaite contester, à part le recours au Tribunal administratif du Québec,
puisse s'adresser à d'autres recours pour contester une décision du ministre?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Mme la juriste, si vous voulez décliner votre
nom. Est-ce qu'il y a consentement pour que Mme la juriste réponde à la
question? Oui? Allez-y.
Mme Côté-Bioli
(Giulia) : Merci. Bonjour. Giulia Côté-Bioli, avocate au ministère de
la Justice. En fait, ces recours-là n'écartent pas nécessairement les autres
recours de droit civil, là, qui pourraient s'appliquer, selon le contexte, là.
Donc, c'est très variable, en fait, là, les recours disponibles, là. Mais le
mécanisme pour contester des décisions, dans ce cas-ci, va être au TAQ, mais il
y a beaucoup d'autres situations où est-ce que, s'il y avait des fautes ou...
Selon le cas, là, en fait, c'est très variable, justement. Il pourrait y avoir,
là, d'autres recours éventuellement, là.
M. Benjamin :
Merci. Et qu'en est-il si la décision prise par le ministre, à ce moment-là,
est basée sur le caractère urgent, par exemple, soit une démolition des... ou
une réparation à faire? À ce moment-là, lorsqu'il y a contestation, est-ce que
c'est au ministre de faire valoir à la cour le caractère urgent de son
intervention? C'est ça?
Mme Côté-Bioli
(Giulia) : Selon le contexte, ça peut être effectivement une option,
là, ça dépend. Encore une fois, là, ces articles-là couvrent plusieurs
situations, mais, oui, lorsqu'il y a un critère d'urgence, il va falloir avoir
une preuve et une démonstration que l'urgence était réelle, là. Donc, ça peut
faire partie des options, là.
M. Benjamin :
Je pense que c'est... Parce que souvent, dans plusieurs articles, Mme la
Présidente, on voit revenir le Tribunal administratif du Québec, et puis ça me
mêle un peu, donc, par rapport aux recours. Donc, je ne sais pas si... Est-ce
qu'il y a un tableau qui existe, au ministère, par rapport aux recours, etc.,
donc, les cas de figure des... les cas de figure où on peut avoir recours au
tribunal administratif?
M. Charette :
Non. En fait, ce n'est pas propre non plus au ministère de l'Environnement, je
n'ai pas ce type d'information là sous la main.
M. Benjamin :
D'accord. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions
relativement à 34.1? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons aller à
34.2. M. le ministre, s'il vous plaît, lire votre commentaire.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Donc...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député de Viau, s'il vous plaît, remettre
votre masque.
M. Charette :
Donc, cet article prévoit le droit de toute personne visée par une ordonnance
du ministre prise en vertu des articles 33, 31.1 ou 34 de la Loi sur la
sécurité des barrages de contester cette ordonnance devant le Tribunal
administratif du Québec. Cependant, même si un recours est formé devant le
tribunal, l'ordonnance demeure exécutoire à moins qu'une requête, en raison de
l'urgence ou d'un préjudicie sérieux ou irréparable, soit jugée en urgence pour
en surseoir son exécution.
Et le délai de
30 jours pour la contestation est le même que celui qui est prévu pour la
contestation d'une ordonnance émise en vertu de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des interventions? Puisqu'il n'y a pas d'intervention, je ne
vois pas de main levée... Est-ce qu'il y a des interventions?
Une voix :
Non.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Non? D'accord. Donc, maintenant, M. le député, 34.3.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Cet article permet au ministre de déléguer le pouvoir de prendre
une ordonnance en vertu de l'article 34, c'est-à-dire d'ordonner au
propriétaire d'un barrage de prendre toute mesure qu'il estime appropriée si le
barrage n'assure pas suffisamment la sécurité des personnes ou la protection
des biens. Ce pouvoir serait toutefois limité au cas où la situation représente
un risque de préjudice ou de dommage sérieux ou irréparable à des personnes ou
à des biens.
La durée d'une telle ordonnance sera limitée à
90 jours. Au-delà de cette période, une ordonnance du ministre sera
nécessaire.
Enfin, une telle ordonnance sera réputée être
une ordonnance rendue par le ministre pour l'application de la présente loi,
rendant alors applicables les autres dispositions relatives aux ordonnances
telles que celles concernant le préavis et le droit de contester l'ordonnance
devant le Tribunal administratif du Québec.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bonjour.
Mme Melançon : Bonjour au
ministre et aux collègues. Simplement, lorsqu'on dit : La durée d'une
telle ordonnance sera limitée à 90 jours; au-delà de cette période, une
ordonnance du ministre sera nécessaire, est-ce que c'est le cas actuellement?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Cet
article-là est nouveau, là, en fait, les pouvoirs d'ordonnance étaient un petit
peu différents avant, dans la LSB, donc il n'y avait pas cette limite, là, de
90 jours qui existait, là, pour l'instant, il fallait passer par
l'ordonnance ministérielle.
Mme Melançon : Et simplement
pour savoir pourquoi on a décidé de changer à ce moment-ci...
Mme Côté-Bioli (Giulia) :
Peut-être que sur une partie de... là, on pourra compléter, mais pour le
90 jours, en fait, c'est comme c'est une délégation un peu d'exception, on
essaie de limiter, là, dans le temps, la durée pour permettre par la suite, là,
si nécessaire, d'avoir un niveau d'approbation un petit peu plus élevé, là.
Mme Melançon : Est-ce que le
ministre peut quand même m'éclairer, puisqu'il y a une partie où c'est lui,
donc, qui va, lorsqu'il y a une ordonnance, là, comme celle-là, peut-être voir,
parce que, là, la légiste me dit : Bon, ça, on est allé dans la délégation
d'exception, là, mais, du côté du ministère, la raison pour laquelle on a voulu
aller dans une délégation d'exception comme celle-là?
M. Charette : C'était pour
aller chercher une équivalence par rapport à LQE. On a le même dispositif, là,
qui est prévu dans la Loi sur la qualité de l'environnement.
Mme Melançon : Et dans la loi,
dans la LQE, donc, j'imagine qu'on y va avec la même durée pour une ordonnance
qui est limitée à 90 jours.
M. Charette : C'est 90 jours, oui, c'est exactement la
même... c'est la même... le même principe qui est reproduit.
Mme Melançon : Parfait. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions relativement à 34.3? Puisqu'il n'y a
pas d'autre intervention, M. le ministre, 34.4, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Votre commentaire.
M. Charette : Donc, cet article
prévoit que, lorsque le ministre émet une ordonnance, celui-ci peut réclamer de
la personne visée les frais directs et indirects afférents à son émission. Ces
frais peuvent comprendre, par exemple, les frais d'huissier pour signifier
l'ordonnance ou les coûts en ressources humaines pour préparer l'ordonnance.
Toutefois, le deuxième alinéa prévoit que la
réclamation des frais directs et indirects sera suspendue dans l'éventualité où
l'ordonnance serait contestée par le Tribunal administratif du Québec, jusqu'à
ce que l'ordonnance soit confirmée, en tout ou en partie.
Cet article s'inspire notamment de
l'article 114.3 de la Loi sur la qualité de l'environnement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des interventions?
Puisqu'il n'y a pas d'intervention, 34.5, M. le ministre.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Cet article permet au ministre de faire exécuter une
ordonnance lorsque la personne visée fait défaut de la respecter, le tout aux
frais du propriétaire du barrage.
Cet article reprend
le contenu de l'actuel article 35 de la Loi sur la sécurité des barrages.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Oui, merci, Mme la Présidente. Alors, ici, «en cas de non-respect d'une ordonnance,
le ministre peut la faire exécuter et prendre les mesures correctrices
appropriées aux frais du propriétaire», ça, j'imagine que ça ressemble
aussi.... On a aussi des articles similaires à ça lorsqu'on parle de terrains
contaminés notamment, là, on est exactement... Et j'imagine qu'on a calqué, là
aussi. Je vois des hochements de tête de part et d'autre, là, mais peut-être
juste me confirmer le tout à micro ouvert.
Et, lorsqu'on parle
de recouvrer les... Parce qu'on le sait, avec les terrains contaminés
notamment, on a une problématique, parfois, de se faire repayer. Ça arrive,
malheureusement, parce qu'on a des citoyens beaucoup moins responsables que
d'autres sur le territoire du Québec. J'aimerais simplement savoir, parce que
là, on est, ici, dans du droit nouveau pour les barrages, si je comprends bien,
et est-ce qu'on a une évaluation de ce que ça pourrait représenter, si on
voit... Parce que là, il n'y a pas eu d'ordonnance encore, on vient se donner
des pouvoirs supplémentaires. Mais est-ce qu'on a des cas qui peuvent nous
venir à l'esprit, qui nous disent : Bien, oui, on aurait pu, déjà, se
servir d'un article comme celui-ci pour pouvoir... bien, pour pouvoir procéder
plus rapidement?
• (11 h 30) •
M. Charette :
Je vais prendre le premier volet de la question. Donc, oui, effectivement, il y
a des équivalences au niveau des principes. Et, même, hier, avec le collègue
député de Viau, on avait eu cet échange-là, donc, possibilité de faire
entreprendre les travaux, demander un remboursement ensuite auprès du
propriétaire. On le voit, dans la LQE, on le voit maintenant à travers les
barrages, mais c'est le même principe, effectivement, parce que, dans certains
cas, les travaux pourraient tarder à se réaliser, dans certains cas, on peut ne
pas avoir la collaboration souhaitée. Donc, c'est une latitude nécessaire, là,
qui est proposée, là, dans l'article en question. Et, pour ce qui est de cas
d'espèce, je ne sais pas si le sous-ministre adjoint en aurait.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : J'ai besoin d'un consentement. Consentement? S'il
vous plaît, M. le sous-ministre adjoint, déclinez votre nom et votre titre.
M. Rousseau
(Michel) : Oui. Michel Rousseau, sous-ministre adjoint. Dans le
passé, il y a eu 11 ordonnances, dont trois qui étaient pour faire des
travaux. Souvent, quand les gens ne font pas les travaux, on peut se retrouver
à prendre... à faire une enquête pour... n'a pas respecté, par exemple, une
ordonnance ou des choses comme ça. Le cas ultime où il faudrait faire vraiment
le travail à la place, parce qu'il y a vraiment un danger ou quelque chose du
genre, bien, c'est exactement le même type
d'article que pour les sols contaminés, j'ai envie de dire, à la différence
que, dans les sols contaminés, souvent, on va amener ce dossier-là au
passif du ministère. Dans ce cas-là, ça n'existe pas, le passif des barrages. Par contre, la Direction générale
des barrages, chez nous, a déjà récupéré des barrages orphelins. Donc,
en bout de piste, si ça arrivait, et puis la personne ne pouvait pas agir ou
encore qu'on ne trouve pas le propriétaire, il y a comme deux options, ou le
gouvernement le prend à sa charge, le gère dans les barrages publics, ou encore
on ferait faire les travaux puis on
assumerait la facture, puis on ferait tout pour se faire rembourser, comme on
fait dans les sols. Donc, à date, on
n'a pas eu à faire ça. Ce pouvoir d'ordonnance là, il existait, mais un peu
différemment, mais on a quand même utilisé
le pouvoir d'ordonnance. Là, j'ai envie de penser que, si quelqu'un ne respecte
pas l'ordonnance, souvent, d'aller en enquête ou non-respect
d'ordonnance va être suffisant pour faire bouger, mais c'est le pouvoir ultime,
je dirais.
Mme Melançon :
Merci. Merci pour les réponses. Ça m'amène quand même à une autre question. À
partir du moment... Si on n'a pas de passif, comme c'est le cas, par exemple,
pour les terrains contaminés, comment on va faire pour procéder au paiement? On
va rentrer ça sur quelle ligne au ministère?
M. Rousseau
(Michel) : Lorsqu'on... Si on avait à le faire, comme je vous
dis, il y a plusieurs options. Si la Direction des barrages décidait de
l'inclure dans son parc, bien, à ce moment-là, ça serait géré par le ministère.
Si on fait des travaux de ce type-là, bien, c'est un recours au Fonds de
suppléance du Trésor si le ministère n'a pas suffisamment d'argent, ce qui
pourrait arriver aussi dans des dossiers d'environnement qui ne rentreraient
pas au passif, c'est plutôt rare, là, mais il peut y arriver certains types de
travaux que le ministre doit défrayer lui-même. Puis, souvent, si les montants
sont importants, ça va être un recours au fonds de suppléance parce que c'est
un événement particulier puis qui nécessite des fonds, mais ce n'est pas,
contrairement aux sols contaminés, on n'est pas dans la même dynamique. On ne
s'attend pas à décontaminer, pas décontaminer mais à faire des travaux
régulièrement, là. À ma connaissance, il y a eu un cas dans les dernières
années où on a sécurisé un barrage nous-mêmes, là, puis ça coûtait
100 000 $ et ça a rentré dans le budget du ministère.
Mme Melançon :
Simple question, comme ça : Est-ce que la présidente du Conseil du trésor
est bien au fait de l'article 34.5? Parce que, là, on parle quand même de
mettre ça dans le Fonds de suppléance. Tu sais, on est habitué avec le passif,
par exemple, au ministère, là. Je suis assez bien placée pour en parler.
Mais
là on arrive avec quelque chose de nouveau où on dit : Bien, en cas de non-respect
d'une ordonnance, le ministre peut faire exécuter et prendre les mesures
correctrices appropriées aux frais du propriétaire. Le ministre peut en
recouvrer le coût avec intérêts et frais. Mais je sais pertinemment que,
lorsqu'on est rendu là, ça devient difficile, quand même, de se faire payer,
là, par la suite. Parce qu'on a devant nous un propriétaire qui est
complètement et/ou irresponsable et/ou... bien, je vais le dire, je vais y
aller avec le fond de ma pensée, là, ou il est irresponsable ou encore c'est
quelqu'un qui est complètement débranché puis qui souhaite voir, justement, le
gouvernement du Québec utiliser son pouvoir mais aussi son chéquier pour faire
faire des travaux.
Alors, moi, je veux
juste m'assurer, à ce moment-ci... Parce que, là, comme je le répète,
habituellement, lorsqu'on parlait des terrains contaminés, on parlait... On
mettait ça dans le passif. Puis, par la suite, bien là, il y a les recours puis
il y a tout ce qui... tout ce que ça prend. Mais je sais très bien qu'il n'y a
pas une petite caisse au ministère pour pouvoir payer habituellement. Puis,
quand on est rendu là, là, on ne parlera pas d'un chèque de 10,25 $, Mme
la Présidente, là, on va parler de milliers de dollars. Alors, je veux juste
m'assurer qu'on aura aussi le pouvoir, le levier financer... financier, dis-je — mon
Dieu, j'ai de la misère — pour
pouvoir répondre, justement, à ces ordonnances.
M. Charette :
...petit peu comme le sous-ministre adjoint le mentionnait, il y a différents
cas de figure, mais ça demeure tout de même exceptionnel. Mais, si on ne
retrouve pas le propriétaire ou si le propriétaire est insolvable, parce que ça
peut être une possibilité aussi, un des recours possibles, c'est d'intégrer ce
barrage-là au parc actuel, de celui du ministère de l'Environnement, donc, et
ça devient un actif, là, qu'il faut entretenir de notre côté.
Donc, ce n'est pas
une procédure qui est exceptionnelle que d'ajouter, là, des barrages au parc du
ministère. Mais, en termes de cas de figure ou en termes de répétition, ce
n'est pas quelque chose qui se fait couramment, mais, oui, effectivement, là,
il y a différentes possibilités de réagir à cette éventualité-là.
Mme Melançon :
Actuellement, le ministère a combien de barrages dans son parc?
Des voix :
...
M. Charette :
...Donne l'information dans quelques petites secondes.
M. Rousseau
(Michel) : Actuellement, la direction des barrages publics, là,
qu'on appelle, gère 918 barrages, presque
1000. Et ils ont des... dans les dernières années, comme, je pense, je l'ai
mentionné, là, il y a eu la hausse... il y a eu une hausse de postes
dans cette direction-là pour répondre, notamment, aux préoccupations du
vérificateur général. Et puis beaucoup de barrages orphelins, là, comme le
ministre le disait, qui ont été récupérés par cette direction générale des
barrages là... On parle d'à peu près 80, presque 100 barrages qui ont été
repris dans les dernières années. Donc, ça a donné un bon coup de main, je
dirais, pour sécuriser ce qu'on appelait les barrages orphelins.
L'article dont on
parle, si, par exemple, ce n'était pas la direction des barrages publics qui
récupère le barrage, souvent, il pourrait être utilisé pour faire des travaux
correctifs. Par exemple, le propriétaire, il est présent, tout ça, il ne veut pas faire les travaux. Nous, on pourrait y
aller puis abaisser le niveau d'eau, faire certains travaux pour le
sécuriser, qui ne sera pas nécessairement des travaux de grande envergure, là,
comme de dire : Je vais prendre le barrage puis je vais le gérer, là, et,
après ça, envoyer la facture. Donc, cet article-là d'ordonnance vise plutôt ce
genre de travaux-là, stabiliser un barrage
pour... Mais, lorsqu'on parle de prendre en charge complètement le barrage, un
peu comme on fait dans le passif environnemental, souvent, là, à date,
là, c'est la mécanique, c'est pris par les barrages publics de l'État. Donc, il
n'y a pas de vide, là, je dirais. Puis l'ordonnance sert surtout à amener des
correctifs bien particuliers. Donc, avec l'ordonnance plus les barrages
publics, on couvre tout, finalement, pour être sûr que, si quelqu'un ne veut
pas bouger et qu'il faut qu'il y ait les travaux, bien, ça va être fait.
Mme Melançon :
C'est beau pour moi. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Peut-être que, une première question d'éclaircissement...
Donc, à la fin de cet article, «en réclamant le cautionnement ou la garantie»,
je ne sais pas si le ministre peut faire la différence pour moi entre les deux,
cautionnement ou garantie fournis par le propriétaire. Donc....
Mme Côté-Bioli
(Giulia) : Bien, ça va dépendre, là, des situations, mais ça peut
être... En fait, c'est des sommes qui, de manière générale, là, servent à,
disons, assurer la capacité d'effectuer les travaux. Mais il y a des
différences un peu techniques, là, sur le fait, est-ce qu'on met l'argent...
est-ce qu'on rend l'argent disponible dans un endroit où est-ce qu'il est
sécurisé ou est-ce qu'on a déjà notre... l'argent, dans les mains du ministère,
disponible pour faire les travaux, là. Ça dépend des mécaniques, là. Donc, il y
a ces possibilités-là. Dans la plupart des situations, de toute manière,
l'important, c'est vraiment le fait que, dans l'ordonnance, on puisse recouvrer
les coûts. Ça fait que c'est un notamment, donc, peu importe, que ce soit avec
le cautionnement, la garantie ou d'une autre manière, là, dans le fond,
l'important, c'est d'avoir accès aux sommes lorsque nécessaire.
• (11 h 40) •
M. Benjamin :
Donc, je comprends que, dépendamment des cas, donc, il y a des cas où le
propriétaire, c'est seulement un cautionnement et, dans d'autres cas, c'est
seulement une garantie ou, du moins, c'est dans tous les cas, il y a déjà, à la
base, il y a un cautionnement et une garantie.
Mme Côté-Bioli
(Giulia) : Non, ça dépend des cas, exactement.
M. Benjamin :
Ça dépend des cas.
Mme Côté-Bioli
(Giulia) : Oui, c'est variable.
M. Benjamin :
Parfait. Maintenant, en fait, on donne ces deux possibilités-là que le ministre
aurait pour pouvoir recouvrer... recouvrir, pardon, les coûts avec intérêts et
frais. Et est-ce qu'il y a possibilité aussi, par exemple, que le ministère ait
recours, par exemple, les hypothèques légales, par exemple, à une hypothèque
légale?
Mme Côté-Bioli
(Giulia) : Bien, en fait, l'article... Cette section-là commence par «entre
autres», donc tous les outils, là, qui sont disponibles, en temps normal, pour
le ministère, font partie des possibilités. Plus tôt, début des discussions,
là, dans le cadre des articles de la nouvelle Loi sur les mesures
d'application, il y avait quand même des dispositions qui permettaient, là,
d'exécuter les ordonnances puis de recouvrir les frais, donc, qui vont ne pas
être applicables, le cas échéant, d'ici là, pour aller récupérer les sommes,
là. Dans le fond, c'est ça, l'objectif, là.
M. Benjamin : Merci. Donc, M. le ministre, est-ce qu'il y a, selon vous, de votre
point de vue, est-ce qu'il y a une séquence au niveau des étapes pour
recouvrer les frais qui seraient... Est-ce qu'il y a une séquence, selon vous?
Donc...
M. Charette :
C'est-à-dire, dans la procédure, il y a, et on l'a vu dans les articles
précédents, il y a définitivement une séquence. On donne la chance au coureur
de bien faire dès le départ. Il y a des délais de réponse qui lui sont
reconnus, mais ultimement le dernier recours, et c'est un petit peu l'échange
qu'on avait avec la collègue tout juste avant, le dernier recours, c'est
d'entreprendre les travaux et de de voir à se faire rembourser par la suite,
mais on ne débute pas par cette étape-là, c'est la dernière, en quelque sorte,
parce qu'on veut présumer que les personnes sont de bonne foi, on veut présumer
que leurs droits sont respectés, mais on a naturellement un éventail de
possibilités devant nous jusqu'à ces derniers articles qui nous permettent
d'agir, là, de façon... de notre propre chef si jamais les étapes précédentes
n'ont pas fonctionné.
M. Benjamin :
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions
relativement au 34.5? Comme il n'y a pas d'autre intervention, M. le
ministre, le commentaire à 34.6, s'il vous plaît.
M. Charette :
...Mme la Présidente. Cet article prévoit que les ordonnances prises par les
ministres en vertu de la Loi sur la sécurité des barrages sont inscrites dans
un registre publié sur le site Internet du ministère de l'Environnement et de
la Lutte contre les changements climatiques.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Merci, Mme la Présidente. Donc, je comprends, à ce moment-ci, dans le fond, par
souci, je vais dire, de transparence, là, mais on va être là aussi, bien sûr,
pour faire le suivi. Donc, c'est... Est-ce que c'est un registre qui existe
déjà?
M. Rousseau
(Michel) : ...on parlait du registre des demandes
d'autorisation. Puis celui-là, c'est un registre des ordonnances. En fait, ces
registres-là ont été mis en place en raison de la LQE. Et je dirais, au fil des
années, on inclut les ordonnances des barrages dans les ordonnances de la LQE.
Parce que, les ordonnances de la LQE, ça fait des années qu'il faut les rendre
publiques, et là on vient le confirmer. Donc, c'est une pratique qui est déjà
faite, mais qui va être confirmée, là, et l'obligation va être là. Donc, il n'y
a pas trop de souci, là, c'est déjà en place.
Mme Melançon :
Il y a combien de registres au ministère de l'Environnement?
M. Rousseau
(Michel) : «Oh boy»! Bien...
Mme Melançon :
Parce qu'il me semble... Je vous interroge, là, M. Rousseau. Je vais faire
ma petite fille mal élevée, ma mère n'aimera pas ça, là, mais... Parce que,
depuis le projet de loi n° 102, on en voit plusieurs, registres. Puis là
c'est le registre du registre du sous-registre du... J'aimerais juste savoir...
Parce que c'est bien, hein, d'aller dans la transparence, moi, très, très, très
d'accord avec ça, là. Mais c'est parce qu'à un moment donné, quand la
transparence devient confusion, là, j'ai parfois un petit malaise, là. Puis là
c'est parce qu'il y a plusieurs registres, là. Puis, quand même le ministre
pose la question en disant : C'est-tu celui d'hier?, puis qu'on lui
répond : Non, là, c'est un autre, je comprends qu'il y a un peu de
confusion des genres. Ça fait que j'aimerais ça juste savoir, parce qu'il y a
des registres par... Puis je le sais, là, au ministère, il y a tellement... il
y a des thèmes, si les gens pouvaient savoir à quel point c'est vaste, c'est
large. Mais c'est parce que, là, on parle d'un autre registre, puis, à un
moment donné, tu ne sais plus dans quel registre chercher, là. C'est juste ça,
ma question.
M. Charette : ...pour venir... Parce qu'en fait il y a les
aires protégées, donc ça couvre large. Donc, votre question, c'est
l'ensemble du ministère ou pour le volet barrage?
Mme Melançon :
L'ensemble du ministère, M. le ministre.
M. Charette :
Pour l'ensemble. Je ne pense pas qu'on pourrait... À moins qu'on l'ait...
M. Rousseau
(Michel) : Si vous me permettez.
M. Charette :
Allez-y, allez-y.
M. Rousseau
(Michel) : On a une page sur le site Internet du ministère qui
s'appelle Registres publics. Donc, dans cette page-là, les gens peuvent avoir
tous les registres du ministère. Je peux les compter, là, mais je pourrais vous
envoyer aussi la page. Mais aussi, là, on peut trouver les registres par... si,
par exemple, quelqu'un s'intéresse au contrôle environnemental puis qu'il va
dans la section Contrôle, il va avoir accès au registre. Mais, si, un peu comme
vous, il dit : Bon, il y a combien de registres au ministère?, Qu'est-ce
que je peux avoir comme info?, puis qu'il va dans la section registre, bien là,
ils se retrouvent tous au même endroit. Et il y en a sur les demandes
d'autorisation, les ordonnances, comme le ministre a dit, par rapport aux aires
protégées, déclaration de culpabilité, les sanctions. Bref, il y en a, là, à
vue de nez, là, une quinzaine, là. Mais je pourrais vous envoyer le lien, là.
Mme Melançon :
Non, non, bien, ça va, ça va. Je l'ai déjà sous les yeux.
M. Rousseau
(Michel) : Votre ministère est efficace.
Mme Melançon :
Bien, oui, oui, oui. Puis le site Internet fonctionne bien, là, c'est ce que je
suis à réaliser avec vous. Puis je n'en doutais pas. Mon seul souci, c'est de
savoir... Tu sais, c'est bien, d'avoir un registre, c'est bien de mettre de
l'information. Moi, ce qui me fait toujours peur, puis j'en ai parlé à quelques
reprises ici, c'est de savoir : Est-ce qu'il y a des gens qui colligent
aussi au bout de... Parce que, tu sais, souvent, dans les gouvernements, on
fait ça, là, on ramasse beaucoup, beaucoup, beaucoup d'informations, puis là on
se retrouve, puis on dit : Qui l'a analysé? Puis là tout le monde regarde
à terre, va dire : Bien, on a l'information, nous autres, on nous avait
demandé d'avoir l'information. Et là, par la suite, c'est sur l'analyse où j'ai
de petites inquiétudes.
Cela étant dit, ce
n'était pas une question piège, là, c'était surtout... Depuis le début du
projet de loi n° 102, tu sais, on arrive toujours avec le registre du
registre du registre, puis ça m'a fait sourire. Alors, je vais aller constater
le tout, bien, parce que je suis curieuse, d'abord, de nature. Mais, si jamais
j'ai de l'insomnie, je pense que je vais avoir des lectures assez intéressantes
et j'en ai pour plusieurs heures. Alors, merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : ...alors...
M. Charette :
... lectures tellement passionnantes que ça va retarder le sommeil de la
collègue.
Document déposé
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Nous avons reçu un document sur les barrages
d'hier, un deuxième document. Alors, il est disponible sur Greffier, si vous
voulez en prendre connaissance. Donc, j'en annonce le dépôt. Alors, y a-t-il
d'autres commentaires à 36... 34.6? Pardon. Bon, puisqu'il n'y a pas d'autre
commentaire à 34.6, nous allons aller aux commentaires de 35, M. le ministre.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Donc, 35 : Le projet de loi introduit
l'intitulé de la section relative aux interventions sur autorisation du
tribunal. Cet article reprend le contenu du deuxième alinéa de
l'article 35 de l'actuelle Loi sur la sécurité des barrages. Celui-ci
permet au ministre de s'adresser à la Cour supérieure lorsqu'un barrage est
susceptible de compromettre la sécurité de personnes ou de biens et que le propriétaire
de ce barrage est inconnu et introuvable ou incertain afin que cette cour
l'autorise à mettre... à prendre les mesures appropriées dans les circonstances
et à en réclamer les frais avec intérêts si le propriétaire du barrage vient à
être connu.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Merci, Mme la Présidente. Donc, à ce moment-ci, c'est encore... on est dans
du... je vais appeler ça ici du droit nouveau, surtout pour la section barrage,
là. J'imagine que c'est quelque chose de... qu'on retrouve dans un nouvel
intitulé. Est-ce que c'est pour ça qu'on l'amène à ce moment-ci?
• (11 h 50) •
M. Charette :
...du contenu, et la collègue juriste pourra me corriger au besoin, mais,
pour ce qui est du contenu lui-même, on reprend l'essentiel d'un article
existant, là, sur la Loi sur la sécurité des barrages, mais ça laisse plutôt... Tout à l'heure, on évoquait, là, les
questions de passif et autres. Si on a une réparation importante et urgente
à faire et qu'on ne sait pas qui est le propriétaire, donc ça nous permet de
faire les travaux et, après coup, si le propriétaire est identifié, de lui
refiler, en quelque sorte, les frais encourus.
Mme Melançon :
Mais ma seule question, c'est de savoir pourquoi ça a été déplacé.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la juriste.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : En
fait, l'article 35 actuel, là, couvrait deux situations différentes. Comme
on a fait un peu une section, là, qui parlait des ordonnances, de la contestation,
de tout ce processus-là et que, là, dans ce cas-ci, ce n'est pas une
ordonnance, mais bien une demande d'intervention qu'on fait directement à la
cour, on l'a classée dans une section distincte, là, pour différencier un peu
les cas de figure, en fait, là. Donc, dans la réorganisation générale, le plan,
un peu, des articles a été modifié, mais le fond demeure le même, là, en fait,
là.
Mme Melançon : Parfait. J'avais
encore en tête qu'on était dans les ordonnances, là. C'est pour ça que je ne voyais
pas le déplacement, là. Mais merci, merci pour votre éclairage. Ça va pour moi,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci.
Quand on dit dans les notes que le propriétaire de ce barrage est inconnu,
introuvable ou incertain, ça m'apparaît assez fascinant quand même. Il me
semble, si j'avais un barrage, je le saurais, tu sais. Je veux dire, c'est
quand même... ce n'est pas banal, là, tu sais, ce n'est pas un cabanon, c'est un
barrage, tu sais. Puis là... Sauf dans Viau. On sait qu'il n'y a pas de barrage
dans Viau. Mais, à part ça, tu sais, il peut y avoir des... Puis là, je veux
dire, un propriétaire de barrage inconnu, introuvable ou incertain, ça veut
dire qu'avec le temps, il y a eu des abandons de barrages.
Est-ce que le ministère, le ministre ou le
sous-ministre peut nous dire on estime à combien de barrages orphelins, on va
dire ça comme ça, là, sans propriétaire? Et est-ce qu'on est en train de régler
ce bagage-là de barrages sans foi ni loi? Ou on a, à chaque année, quelques
barrages qui tombent comme ça inconnus, puis de père et de mère inconnus, puis
qu'on s'aperçoit qu'ils existent tout d'un coup, là? Alors, voilà.
M. Charette : ...amorcer la
réponse et le collègue sous-ministre adjoint pourra compléter au besoin. C'est
un article qui n'a jamais été utilisé
jusqu'à maintenant, on l'a reproduit, là, mais qui n'a jamais été utilisé,
mais, oui, il y a des cas de figure où, par exemple, un barrage va se
retrouver dans le domaine public de l'État. Donc, on ne peut pas faire une association entre le barrage et le
propriétaire du terrain, en quelque sorte, ce qui serait la formule facile,
donc ça peut être une possibilité.
Dans d'autres cas, ça peut être des barrages qui se retrouvent sur un terrain,
oui, un terrain privé, mais dont le
propriétaire a fait faillite, donc le propriétaire n'est plus en mesure
d'assumer quelque responsabilité que ce soit.
Et pour ce qui est du nombre, j'avais en
tête 80, 90...
M. Rousseau
(Michel) : Une centaine.
M. Charette : Une centaine, une
centaine de barrages orphelins qui ont été intégrés, là, au fil des années, au
parc régulier, là, des barrages du ministère de l'Environnement.
M. Gaudreault : O.K. Bien, je
trouve ça quand même beaucoup, une centaine. Puis c'est correct, dans le sens
que le ministère ou le gouvernement en prennent charge. Mais, bon an, mal an,
là, c'est combien de barrages orphelins comme ça qui poppent au Québec, là, à
peu près?
M. Rousseau
(Michel) : Ce serait difficile de dire,
parce qu'il y a vraiment eu une opération, dans les dernières années, de
récupérer ces barrages-là. Donc, j'ai envie de dire... On avait un historique,
là, puis un passif de barrage assez important. On parle de quelques-uns par
année, en temps normal, qui sont récupérés par le Revenu. Tu sais, le Revenu
récupère toutes sortes de choses, hein, il récupère parfois aussi des barrages,
mais c'est moins de 10 par année, là, ça, c'est sûr. Puis, si j'avais à mettre
un chiffre, je dirais 4, 5, à peu près, si on fait une moyenne. Mais, comme on
a fait vraiment, là... La centaine, c'était vraiment un retour dans le temps
pour tout ce qui... Puis, là-dessus, il y avait beaucoup de petits, petits
barrages, là. Donc, c'est difficile de faire une moyenne, parce que ça a été
fait d'un coup, l'opération, là, mais c'est quelques-uns par année, là.
M. Gaudreault : Bien, c'est ça,
c'est ce que je comprends, c'est qu'il y a comme un nettoyage du backlog, entre
guillemets, là, de barrages qui restent ou qui restaient. Et ce que je
comprends, c'est évidemment de se donner au système ou une façon de faire pour
éviter qu'on se retrouve dans des situations comme ça. En tout cas, j'espère
qu'il y aura de moins en moins de barrages orphelins, là, parce qu'en bout de
ligne c'est l'État qui se retrouve avec ça. Je veux dire, il peut y avoir eu un
propriétaire de barrages négligent, il y a eu des failles dans son barrage,
etc., puis, après ça, il s'en débarrasse, il disparaît dans la nature, puis
c'est l'État qui se retrouve avec ça. Ce n'est pas l'idéal, là. Alors, voilà,
merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres... Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Dans... En fait, ma question, c'est autour de la dernière phrase
dans l'article 35 qu'on a devant nous : «Le juge peut également
autoriser le ministre à céder le barrage à toute autre personne ou société.» Or, tout à l'heure, le sous-ministre nous
disait que les barrages, en fait, pour lesquels il n'y avait pas de
propriétaire, c'était rapatrié dans le domaine public. Or, je comprends qu'ici
on peut céder... le ministre peut céder le barrage à d'autres personnes ou des
sociétés. C'est quoi, le mécanisme, à ce moment-là?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : En
fait, on pourrait avoir une situation aussi où est-ce qu'on aurait déjà une
autre personne, un autre acquéreur prêt, par
exemple, disponible pour prendre en charge et devenir propriétaire de ce
barrage-là. Donc, en s'adressant à la cour, là, de cette manière-là, on
pourrait, par le fait même, régler aussi la situation de la propriété, là, du
barrage. Donc, c'est... De ce que je comprends, là, des explications du
sous-ministre, c'est plutôt rare, mais la possibilité existe.
M. Benjamin : Maintenant,
est-ce qu'on a une procédure qui indique comment on agit en cette matière ou,
du moins, est-ce que c'est du cas par cas? Comment ça fonctionne?
M. Rousseau
(Michel) : Oui, c'est clairement du cas
par cas parce qu'avant d'en arriver là il y a eu... il aura eu plusieurs
interventions. Puis, avec la loi... Peut-être une parenthèse tantôt, mais on
pense qu'avec le resserrement de la loi on va éviter de créer des sites, pas
des sites, là, des barrages orphelins, parce qu'on va pouvoir agir plus
rapidement pour forcer les gens à faire les travaux, donc, normalement, c'est
l'objectif qu'il y en ait moins, mais c'est vraiment du cas par cas, là. Quand
on arrive à une situation comme celle-là, soit qu'il y a une faillite, les gens
disparaissent, ça tombe au Revenu, puis, nous, par entente, on les récupère.
Mais ça peut aussi être un barrage, là, quelqu'un a un intérêt à le récupérer,
puis, à ce moment-là, on demande au juge de transférer la propriété. Ce n'est
pas arrivé encore, mais c'est un outil de plus qui pourrait servir
éventuellement, là, au besoin, mais on parle de cas par cas, comme vous dites,
là.
M. Benjamin : Je vais rebondir
un peu sur la question posée par le collègue de Jonquière. Je me
demandais : Est-ce qu'il y a une démarche diligente actuellement en cours
au ministère afin de mettre à jour les titres de propriété des différents
barrages, notamment les barrages, donc, donc....
M. Charette : ...répondu le
sous-ministre adjoint, il y a quelque temps, le ministère a fait un travail
assez exhaustif à ce niveau-là pour régler les questions de propriété,
récupérer les barrages pour lesquels aucun propriétaire ne pouvait être
identifié. Donc, c'est un travail, là, de mise à jour qui a été fait, ce qui
explique pourquoi, d'un coup, on s'est retrouvés avec autant de barrages
orphelins pris à notre charge. Et, depuis, c'est quelques cas d'espèce par
année, là, qui s'ajoutent à ce nombre-là. Mais la mise à jour a été faite, là,
de façon assez exhaustive.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions relativement à l'article 35? Donc, s'il
n'y a pas d'autre intervention, de M. le ministre, veuillez lire le commentaire
à l'article 35.1, s'il vous plaît.
• (12 heures) •
M. Charette : Mme la
Présidente, cette modification introduit l'intitulé de la section IV au
chapitre relatif aux mesures administratives. Cette section prévoira certains
pouvoirs permettant au ministre de refuser de suspendre, de modifier ou
d'annuler une autorisation ou une approbation demandée ou délivrée en vertu de
la Loi sur la sécurité des barrages. Le premier alinéa de cet article prévoit
des balises venant encadrer le pouvoir du ministre de refuser de délivrer une
autorisation ou une approbation visée aux articles 5 et 7 de la Loi sur la
sécurité des barrages ou de suspendre. Le
deuxième alinéa prévoit, quant à lui, le pouvoir du ministre de suspendre ou
d'annuler une autorisation ou une approbation visée à ces mêmes
articles. Actuellement, la Loi sur la sécurité des barrages ne prévoit rien à
ce sujet.
Le troisième alinéa vise plus spécifiquement le
pouvoir du ministre de mettre fin à un programme de sécurité qu'il aurait
approuvé en vertu de l'article 23 de la Loi sur la sécurité des barrages.
Ce pouvoir est prévu actuellement à l'article 25 de cette loi et la
modification permet de réunir en un seul article les pouvoirs du ministre de
refuser, suspendre ou révoquer une approbation ou une autorisation.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des interventions? Comme il n'y a pas d'intervention,
M. le ministre, l'article 35.2, le commentaire, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Cet article donne au ministre le pouvoir de modifier, de suspendre
ou d'annuler une autorisation ou une approbation pour assurer la sécurité du
barrage visé par cette autorisation ou cette approbation. Une telle décision du
ministre sera contestable devant le Tribunal administratif du Québec par la
personne visée, conformément au nouvel article 35.4 de la Loi sur la
sécurité des barrages inséré par le même article du présent projet de loi.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. J'aimerais simplement savoir pourquoi, de sa propre initiative...
les autres, là, j'imagine que c'était sur demande. C'est une demande qui
rentre... je parle de 35.1. Donc, j'imagine que c'était à ce moment-là où on
peut refuser, suspendre, modifier ou révoquer. À ce moment-ci, on se donne la
même possibilité de modifier, suspendre ou révoquer, mais de sa propre
initiative. Alors, j'aimerais simplement comprendre parce que c'est pas mal...
c'est similaire, là.
Mme Côté-Bioli
(Giulia) : En effet, là, c'est vraiment pour insister que, dans cette
situation-là, on est vraiment dans le cas de l'initiative du ministre, donc il
n'a pas à attendre une demande ou une information précise pour déclencher
cette... selon le pouvoir, là, qu'il souhaite utiliser, là, suspension ou révocation.
Donc, les articles, autant celui qu'on vient de lire comme ceux qui vont
s'appliquer de manière complémentaire qu'on a... que vous avez étudiés dans le
cadre de la Loi sur les mesures d'application, souvent, sont reliées à un
contexte, par exemple de demande ou une information précise, là, qui doit
déclencher un peu cette possibilité-là, là, selon le cas. Donc, d'où l'intérêt,
là, de le clarifier à cet article-là et pas nécessairement ailleurs, là...
Mme Melançon : 35.1, 35.2, je
ne suis pas légiste, là, mais je pense qu'on aurait pu tout rentrer dans le
même... mais je comprends que c'est exactement dans la même lignée. Alors,
comme... parce que, des fois, on se fait dire qu'il faut éviter de mettre trop
de mots. Là, on met plus d'articles. Pour moi, c'est plus de mots, mais on va y
aller tel que les légistes nous demandent de procéder à ce moment-ci. Je n'ai
pas de question, Mme la Présidente, autre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Alors, M. le ministre, allez à
l'article 35.3, le commentaire, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, cet article prévoit que le ministre doit donner un préavis à
la personne concernée avant de prévoir, dans une autorisation ou une approbation,
des conditions qui n'ont pas été convenues avec le demandeur. Avant de refuser
de délivrer une autorisation ou de donner une approbation et avant de modifier,
suspendre ou annuler de sa propre initiative une autorisation ou une
approbation conformément à la Loi sur la justice administrative, ce préavis
doit lui accorder un délai d'au moins 15 jours pour présenter ses
observations au ministre et produire des documents au soutien de celles-ci.
Le deuxième alinéa prévoit toutefois une
exception à l'obligation de donner un préavis lorsque le ministre exerce son
pouvoir de modification, de suspension ou d'annulation d'une autorisation ou
d'une approbation dans le but d'assurer la sécurité du barrage visé. Si cette
décision est prise dans le but d'éviter un préjudice sérieux ou un dommage
sérieux ou irréparable à des personnes ou à des biens, dans ce cas, le ministre
doit tout de même accorder un délai à la personne visée lui permettant de
présenter ses observations au ministre de manière à lui permettre de réviser sa
décision.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Alors, dans le premier paragraphe, j'imagine, le 15 jours,
parce que, des fois, c'est 15, des fois, c'est 30, là, je veux juste m'assurer
qu'on a reproduit, dans le fond, ce qui était déjà existant, et je comprends
que c'est le cas? Oui. Pour ce qui est du deuxième alinéa, cependant, je
comprends à ce moment-ci qu'on ne veut pas nécessairement mettre un nombre de
jours parce qu'il peut y avoir des travaux d'urgence, et, justement, là, on se
donne la capacité à ce moment-ci d'exercer un pouvoir sur-le-champ. C'est bien
ce que je comprends aussi?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : En
effet, là, comme on est dans des contextes d'urgence, il y a une petite
adaptation un peu exceptionnelle, là, au pouvoir, dans ce contexte-là, mais on
s'assure quand même que les exigences de base de la justice administrative, là,
soient garanties.
Mme Melançon : Bien, c'est
simplement la dernière phrase, là, où on marque : «...dans ce cas, le
ministre doit tout de même accorder un délai à la personne visée...» C'est
quoi, le délai?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Il
n'est, en effet, là, pas prévu. Dans ce cas-ci, on va comprendre qu'il va
falloir qu'il soit relativement rapide pour qu'il soit utile dans le contexte,
là, mais ça va dépendre des situations. Il va falloir déterminer au cas par cas
exactement, là, le temps qui sera accordé, là, par le ministre.
Mme Melançon : Bien là, vous
voyez, là, je ne vous suis pas. Ça va être déterminé dans le règlement? Ça va
être déterminé... On a un boulier, on tire le nombre de jours qu'on se donne?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Ça va
être déterminé dans l'avis, en fait, la communication que le ministre va
transmettre à la personne concernée, dans ce cas-ci. La Loi sur la justice
administrative parle toujours d'un délai raisonnable qui doit s'adapter aux
besoins de la situation, là. Donc, selon la nature des travaux, c'est quoi,
l'urgence, comment est-ce qu'on peut la mesurer? Là, ce délai-là va s'adapter,
mais le critère de la raisonnabilité va toujours demeurer, là, c'est certain.
Mme Melançon : Et qui détermine
ce critère de raisonnabilité à l'intérieur du ministère lorsqu'il est le temps
d'agir?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Ça
reste un pouvoir du ministre qui va consulter autant ses fonctionnaires, là,
que les conseillers juridiques, là, à ce niveau-là, pour qu'on détermine, selon
la situation, qu'est-ce que raisonnable voudrait dire, là, selon le contexte.
Mme Melançon :
Parce qu'en tout respect, des fois, je ne trouve pas des choses raisonnables
que le ministre, lui, trouve raisonnables. On va prendre l'exemple du troisième
lien, par exemple, Mme la Présidente. Je ne pense pas que le troisième lien, à
ce moment-ci, ce soit raisonnable. Je ne crois pas que ce soit non plus un
projet écologique et environnemental, chose que le ministre, lui, trouve.
Alors, moi, je veux juste savoir qu'est-ce qui est raisonnable et qu'est-ce qui
ne l'est pas. À ce moment-ci, j'aimerais juste savoir, peut-être, au ministère,
comment est-ce qu'on le détermine, comment c'est fait à l'interne.
M. Charette :
...avec le clin d'oeil, que la collègue s'égare un petit peu dans ses comparaisons,
mais c'est un... Selon les situations, on ne pourrait pas déterminer à la base
quel sera le délai de réponse requis pour un problème qui n'est pas connu. Il
faut pouvoir s'adapter à la situation. Si la situation, elle est urgente, le
délai sera plus court. Si la situation nous laisse un petit peu plus de marge
de manoeuvre, le délai peut être un peu plus long. Donc, on ne peut pas avoir
un délai précis dans des circonstances qui peuvent couvrir un très, très large
spectre.
• (12 h 10) •
Mme Melançon :
Mais, vous voyez, Mme la Présidente, moi, je ne trouve pas que je m'égare
tellement parce qu'est raisonnable aux yeux d'un et pas aux yeux de l'autre...
Puis, depuis le début, là, on est dans notre... Puis je veux juste le montrer
aux gens, là, pour que les gens puissent bien saisir. On a de gros cartables,
comme ceux-là, qui nous sont fournis par le ministère, et je remercie les
équipes qui nous déposent le tout, mais tout est clairement indiqué. À chaque
fois que je pose des questions quant au nombre de jours, quand c'est
30 jours, quand c'est 15 jours, qu'on tente de voir... Et là on me
dit que, dans le fond, le ministre doit tout de même accorder un délai à la
personne visée. Le délai n'est pas défini. Je demande : Comment est-ce que
c'est déterminé? On me dit que c'est le ministre qui décide qu'est-ce qui est
raisonnable ou non. Est-ce que je peux avoir des exemples de ce qu'il s'est
déjà fait peut-être dans le passé, pour tenter de m'éclairer?
M. Rousseau
(Michel) : Oui, je vais vous donner des exemples, surtout, je
dirais, parce que c'est le même pouvoir que pour l'environnement, là. Cette
question-là, ultimement, elle fait partie de... Puis la Loi sur la justice
administrative, au fil des années, on a fini, les gens qui ne sont pas avocats,
à comprendre le concept puis à s'y adapter.
Donc, si, par
exemple, on veut qu'il se fasse des travaux, bien, la première question que
notre procureur va nous demander c'est quoi qui est réaliste, là, si on lui
demande de faire les travaux qui, nécessairement, vont prendre un certain
temps, puis que, là, la réflexion va nécessiter... parce qu'il faut qu'il ait
le temps de se revirer de bord, en bon français. Donc, il faut évaluer qu'on
donne suffisamment de temps pour que la personne puisse faire son travail de
son côté au niveau du promoteur puis, en même temps, il ne faut pas en donner
trop parce qu'il y a une situation.
Donc, ça varie. Je ne
sais pas les délais standards. On en a eu d'une semaine, de 30 jours, de
15 jours. Ça dépend vraiment de la situation et ça fait partie des
recommandations aussi quand on recommande au ministre, puis on peut avoir des
questions du ministre là-dessus : Pourquoi le délai, pourquoi pas plus
long, pourquoi pas moins long? Donc, c'est vraiment... Il faut le dire, c'est
du cas par cas puis ça tient compte des enjeux que rencontre la personne à qui
on a l'intention de poser ces gestes coercitifs là puis aussi l'impact que ça
peut avoir d'avoir un trop long délai.
Donc, c'est... Et la
Loi sur la justice administrative, c'est une loi, quand même, qui, au niveau
des tribunaux, a beaucoup de jurisprudence, si je ne me trompe pas. Le
procureur pourrait le confirmer, mais c'est souvent une défense qui est amenée.
Donc, pour être sûrs que cette défense-là ne va faire tomber nos dossiers,
bien, on se doit d'avoir un délai qui doit être raisonnable, puis, ça, je
dirais, nos procureurs y veillent beaucoup, parce que c'est beau de monter un
dossier de type légal, mais il ne faut pas qu'il y ait des faiblesses dedans,
puis le respect de la Loi sur la justice administrative, c'est superimportant.
Donc, ça varie. C'est comme ça, je pense, dans tous les types de... dans tous
les ministères qui ont ce genre de pouvoir là.
Mme Melançon :
Je me rappelle avoir... Dans d'autres articles, on a... on voyait clairement
que le ministre devait... bien, il se tournait vers le sous-ministre ou vers
les équipes de direction pour pouvoir mesurer le nombre de jours nécessaires
pour utiliser certains critères, là. Je veux juste savoir, là, ces délais-là,
ils sont décidés par qui. C'est le ministre lui-même, dans son bureau, qui va
dire : Bien, moi, je veux donner trois jours à un tel, quatre jours à un
tel? C'est le sous-ministre? C'est la direction? Comment ça fonctionne?
M. Charette :
Le sous-ministre adjoint l'a mentionné, il y a une séquence qui est déterminée
en fonction du cas bien précis qui est soumis. Et, lorsqu'on lit «ministre»,
dans les faits, il y a toute une étape d'évaluation qui est faite par les
équipes, d'abord, de la direction régionale. Ça peut monter au niveau du
ministère. Et c'est la recommandation qui est faite qui est suivie, là. Il faut
avoir l'expertise terrain. Il faut avoir la connaissance du cas précis pour
pouvoir arrêter un échéancier, que ce soit de quelques jours ou sinon une
semaine ou deux. Donc, ce n'est pas le ministre, sans être documenté, qui va
avoir à trancher cette décision-là. Il faut que l'expertise soit partagée par
les gens, là, qui sont en contact direct avec la source du problème.
Mme Melançon : J'ai juste de la difficulté à comprendre comment est-ce qu'on peut
fixer, à ce moment-là, le délai, parce qu'il y a des critères qui
viennent... Il y a des critères qui viennent... Est-ce que ça va être selon le
propriétaire puis... Est-ce que ça peut être ça, est-ce que ça peut être... Si
c'est un propriétaire qui a déjà été mis en cause, on raccourcit les délais,
par exemple?
M. Charette : Peut-être juste
relire le commentaire pour ce deuxième alinéa parce qu'il est quand même
assez... bien, bien précis. Donc, on parle, oui, du deuxième alinéa qui prévoit
une mesure d'exception à l'obligation de donner un préavis lorsque le ministre exerce son
pouvoir de modification, de suspension ou d'annulation — c'est
ce qu'on discute — d'une
autorisation ou d'une approbation dans le but d'assurer la sécurité du barrage.
Et là où ça devient important, c'est...
selon la finalité, c'est d'éviter un préjudice sérieux ou un dommage sérieux ou
irréparable à des personnes.
Donc, on est dans une situation d'urgence. On
veut éviter un préjudice important. Donc, c'est ça, le premier critère, là,
donc, ce n'est pas d'ajouter des jours pour en ajouter, au contraire, c'est d'y
aller avec le délai le plus court possible pour pouvoir corriger la situation
qui est problématique. En même temps, et on l'a dit à quelques reprises depuis
le début de l'étude détaillée du projet de loi, on est dans une société de
droit. Donc, même la partie contrevenante a des droits, et il faut s'assurer
que notre cause soit, justement, solide pour ne pas qu'elle soit contestée
devant les tribunaux, ultimement. Donc, c'est là où ce sont plusieurs facteurs
qui rentrent en ligne de compte et c'est là où c'est impossible de préciser un
délai qui soit identique à tous les cas de figure sans connaître la portée de
la problématique, en quelque sorte.
Mme Melançon : J'avais bien
compris. J'avais bien lu le deuxième alinéa et aussi, bien sûr, l'explication
du commentaire. Cependant, à partir du moment où je ne connais pas le processus
pour fixer ce délai-là... Je trouve que le processus n'est pas clair, alors que
tout est clair, habituellement, à l'intérieur des processus qui nous sont
remis. Là, je trouve ça un peu aléatoire, je vais dire ça ainsi. Peut-être, le
ministre peut se faire un peu plus rassurant en nous donnant un processus ou en
nous évoquant des exemples qui ont permis de fixer des délais dits
raisonnables, là, qui déterminent la raisonnabilité à ce moment-ci.
M. Charette : Sans vouloir
répéter, parce que je pense qu'on a fourni les explications pertinentes à cet
égard-là, c'est impossible de donner un délai quand on ne connaît pas la
situation. Donc, c'est réellement en fonction d'une situation qu'on va pouvoir
déterminer quel serait le délai. Et, n'oublions pas, là, on est dans une
situation où on veut éviter un préjudice sérieux ou un dommage sérieux. Donc,
on ne vise pas à allonger un délai. Au contraire, on veut le délai le plus
court possible, mais il faut se protéger. Dans l'éventualité où il y a une
contestation, il faut pouvoir le justifier. Donc, c'est réellement l'expertise
terrain, c'est la direction régionale, si ça doit monter par le ministère
ensuite... Donc, il y a toute une logique derrière ça, mais on est réellement
dans une situation où on veut éviter un préjudice sérieux. Je ne saurais le
décrire autrement. Et c'est balisé avec des cas de jurisprudence aussi. Donc,
c'est là où il faut faire intervenir, là, différents facteurs, là, dans la
décision.
Mme Melançon : Bien, je ne suis
pas rassurée, je vais le dire. S'il n'y a pas d'autre réponse, qu'est-ce que
vous voulez, je veux dire, on va faire avec. Je suis en train de me demander si
on n'est pas capable d'aller un peu plus loin avec... Je ne sais pas si je n'ai
pas... parce que je ne suis pas rassurée. Je fais juste simplement me poser des
questions. Tout est balisé depuis le départ, là, on le voit, puis, à ce
moment-ci, je trouve ça plutôt flou, mou. Puis, lorsque j'entends la légiste me
dire que la raisonnabilité, ça va selon les critères avec le ministre puis...
c'est là où je sourcille un peu, Mme la Présidente, déterminer la
raisonnabilité, vous voyez, c'est... Il y a bien des degrés dans cette raisonnabilité-là,
et, à ce moment-ci, le processus, comme je vous le dis, n'est pas clair. Puis
je comprends qu'on veut aller le plus rapidement possible parce que, justement,
on veut éviter qu'il y ait quoi que ce soit qui puisse... J'essaie... Je vais
le relire, là, je vais laisser... Il y a peut-être d'autres gens qui ont des
questions. Je n'ai pas vu s'il y a des collègues qui avaient levé le doigt ou
la main. Non?
• (12 h 20) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...continuer votre lecture?
Mme Melançon : J'apprécierais,
Mme la Présidente.
M. Charette : Je ne pense pas que la pause soit justifiée à ce
moment-ci, Mme la Présidente, à moins que d'autres questions soient
soulevées, mais le texte est assez clair en lui-même. C'est une disposition
qu'on retrouve à la LQE aussi. On vient
cibler un cas de figure bien précis pour lequel on ne peut pas dire un cinq
jours, un 10 jours ou un 15 jours. Il faut prévoir ces
exceptions-là aussi. Mais je ne pourrais que relire le commentaire qui dit
tout, en soi, là. Je ne sais pas comment réconforter ou rassurer la collègue à
travers autrement que les commentaires, là, qui ont déjà été partagés.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le ministre, je vais décréter une pause parce qu'il faut que les
députés puissent... qui sont des législateurs, puissent prendre bien le temps
de bien comprendre chacun des articles, et je pense que c'est dans l'intérêt aussi
de ceux et celles qui nous écoutent.
Alors, nous allons faire une courte pause, s'il
vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 21)
(Reprise à 12 h 29)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Merci, Mme la Présidente. Bien, j'ai relu. Pour moi, il y a encore quelque
chose qui n'est pas clair parce que, s'il y a eu des travaux d'urgence, si on a
été en mesure de déjà procéder, ce à quoi nous ramène, à ce
moment-ci, l'article 35.3, c'est de pouvoir... Et je le répète ici, là, il
pourrait, bien sûr, avant de modifier, suspendre ou annuler de sa propre
initiative... parce que je veux juste vous rappeler, Mme la Présidente, qu'on
revient à 35.2 parce qu'on y réfère encore une fois, là : «Le ministre
peut, de sa propre initiative, modifier, suspendre ou révoquer une
autorisation...»
Alors, à ce
moment-ci, et c'est là où je demandais l'explication, là, puis là j'ai eu
quelques informations qui ne m'avaient pas été données à micro fermé, je veux
le mentionner... Donc, prendre quelques instants, parfois, ce n'est pas
mauvais, Mme la Présidente, et je vous en remercie. Ces pouvoirs, bien sûr, à
ce moment-ci, une fois qu'ils... Moi, c'est l'urgence, là, elle finit où puis
elle commence où pour ne pas être capable de mettre un délai? C'est ça que je
ne comprends pas à ce moment-ci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le sous-ministre adjoint.
• (12 h 30) •
M. Rousseau
(Michel) : Bien, en fait, si je comprends la question, là,
quand on va agir en vertu de cet article-là, c'est qu'on va être en situation
d'urgence puis on enlève le préavis. Habituellement, il y a un préavis avant de
prendre une décision. Donc, c'est clair que c'est un cas exceptionnel qui est
en urgence. Donc, l'urgence arrête quand l'élément qui fait qu'il y a une
urgence, donc, ce qui n'est pas sécuritaire ou quoi que ce soit, sera corrigé.
Et souvent, si c'est... ça va s'arrêter quand les travaux vont être finis ou
quand les actions que le ministère devait poser ou... vont être faites. Donc,
c'est... l'urgence, ça s'arrête quand le problème est réglé.
Par contre, le délai
pour mettre des observations, c'était comme un délai de, on pourrait appeler
ça, courtoisie, mais ça n'empêche pas de faire... de poser l'action. Ça
n'empêche pas le ministère de prendre sa décision. Elle est prise. Ce n'est pas
comme dans d'autres cas où on demande un délai pour faire ses observations puis
on va modifier notre décision. La décision ne sera pas modifiée. Donc, le
délai, c'est un délai purement légal pour lui donner le temps de faire ses
observations.
Puis, éventuellement,
s'il y avait de quoi qui arrive, bien, en cours de route, pendant qu'on est en
train de faire nos... de donner suite à la décision, peut-être que ça pourra
changer des choses, mais ce délai-là est beaucoup moins... n'influencera jamais
la décision ou la... Donc, ce n'est pas le même genre de délai, là, qu'un délai
préalable. Donc, pour ma part, c'est un délai qui doit être relativement
standard, là. Souvent, c'est deux semaines, trois semaines, mais il n'y a pas
beaucoup d'enjeux avec ce délai-là, à mon avis, là, parce que la décision est
déjà prise.
Mme Melançon :
C'est particulier parce que le sous-ministre vient de nous dire que ça peut
être deux ou trois semaines. La plupart du temps, on voit, les délais accordés
sont d'au moins 15 jours. On peut se mettre un maximum, là. On peut se
mettre... C'est juste là où moi, je ne comprends pas. À partir du moment où
tout est balisé, là, on ne l'est pas puis on nous dit qu'on va déterminer la
raisonnabilité. Là, si on nous dit qu'habituellement c'est deux, trois
semaines, moi, je pense que le 15 jours... Moi, je veux même vous donner encore
plus. Dans le fond, là, je suis là, là, pour vous aider, pour vous donner
encore plus, justement, de poigne. Alors, si on veut accorder un délai maximum
de 15 jours pour que la personne visée puisse vous répondre, bien, allons
l'indiquer, tout simplement.
M. Charette :
Non, parce qu'il y a trop de cas de figure. Mais là où j'insiste, c'est que les
travaux, ou l'action du gouvernement ou du ministère de l'Environnement peut
avoir déjà été entreprise à ce moment-là. S'il y a urgence... rappelons-nous
les articles préalables, s'il y a une urgence, s'il n'y a pas de collaboration,
si, pour x raisons que ce soit, les travaux ne se font pas à la vitesse que
l'on souhaite, à cette étape-ci, les travaux peuvent être entrepris par le
ministère de l'Environnement. Donc, on ne retarde pas une action à travers
l'absence de délai précisé, là. Ce n'est pas... Ce n'est pas... L'action, si
l'urgence, elle est manifeste, s'il nous faut agir, on va agir.
Là, on est réellement
dans le délai pour que le promoteur, le propriétaire puisse avoir un droit de
réponse ou un droit de réaction. Mais, si, nous, cette réaction-là n'est pas
suffisamment rapide, on l'a vu dans les articles précédents, le ministère a
toute la latitude nécessaire, là, pour pouvoir corriger la situation qui est
problématique.
Mme Melançon :
En tout cas, Mme la Présidente, moi, je veux juste vous dire, puis je vais
m'arrêter ici, là, parce que je sens qu'on va tourner en rond, mais, tu sais,
on se fait souvent dire... on se fait souvent dire et/ou par les légistes,
et/ou par le ministre, là, on voudrait bien, on ne comprend pas. Moi, je veux
juste pouvoir donner encore plus de poigne, à ce moment-ci. Je comprends que,
dans le fond, ils n'en veulent pas, donc ça va leur appartenir.
Puis ce que je
comprends à ce moment-ci... Parce que, là, le ministre me dit : Bien non,
il n'y a plus nécessairement d'urgence parce qu'on a peut-être pu, puis le
sous-ministre me dit : Bien non, là, il y a urgence, puis c'est pour ça
que c'est juste de courtoisie. La compréhension, là, de part et d'autre, c'est
peut-être ça aussi, là, qui fait qu'il y a un certain flou. Pour moi, à partir
du moment où, dans le processus, le délai doit être dit raisonnable...
Puis là moi, je ne le
saisis pas. J'imagine que je ne serai pas la seule. Mais, écoutez, je vais me
pencher à ce qu'a dit le sous-ministre adjoint, là, puis je vais lui donner...
dans le fond, où on me dit qu'il y a une disposition, dans la LQE, qui revient
en ce même sens. Mais c'est parce que, là, on vient d'aller donner des pouvoirs
supplémentaires. Puis là c'est : «Le ministre peut, de sa propre
initiative...» On est tout là-dedans, là, puis je trouve que... je trouve qu'il
y a un flou. Mais je vais m'arrêter ici. Parce que je ne peux même pas arriver
avec un amendement parce que je ne sais même pas qu'est-ce qui sera ou qu'est-ce
qui est déterminant ou déterminé par le ministère à ce moment-ci. J'entends le
sous-ministre adjoint nous dire : Habituellement, c'est deux ou trois
semaines. Moi, je pense qu'habituellement, quand on est toujours en train
d'accorder des délais d'au moins 15 jours... on aurait pu mettre un
maximum pour donner encore plus de poigne au ministère et non pas à la personne
qui n'aura pas répondu préalablement. Parce que c'est de ça dont il est
question. Je vais m'arrêter ici. Puis voilà.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Une question purement technique ou administrative que peut-être...
je ne sais pas si M. le ministre peut nous répondre : De manière générale,
la révision des décisions, ça prend combien de temps pour réviser une décision?
Des voix : ...
M. Charette : ...vous parlez au
Tribunal administratif du Québec?
M. Benjamin : Oui, absolument.
Oui, absolument. Donc, la révision d'une décision, donc, au ministère, donc ça
prend combien de temps pour réviser une décision?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Il y
a certains délais, là. Habituellement, c'est 30 jours pour demander la
révision, puis, par la suite, il y a les délais de traitement, là, qui vont
varier des dossiers, là, j'imagine, là. Je pense qu'on a déjà discuté, là, des
délais de traitement pour les...
Des voix : ...
M. Benjamin : Oui, permettre de
réviser une décision. Donc, ma question au sous-ministre : Donc, de
manière générale, au niveau administratif, ça prend combien de temps?
M. Rousseau
(Michel) : Bien, en fait, c'est le même
débat que tout à l'heure, là. Ça, c'est... Le délai pour présenter ses
observations... On est en action déjà, là. Donc, la révision de la décision va
se faire en fonction des infos qui nous seraient amenées. Mais il n'y a pas de...
il n'y a pas de délai fixe, là, parce qu'on ne sait pas ce qu'il va nous amener
comme observations, mais ça va être analysé assez rapidement parce qu'on est
déjà dans l'action quand on est dans cet article-là, là.
Donc, la personne nous fait ses observations,
puis, au besoin, on révise la décision. Mais il n'y a pas de délai fixe comme
il n'y a pas plus de délai pour transmettre les observations, là. C'est
vraiment des cas... C'est vraiment des cas qui sont uniques, là, quand ça
arrive. Donc, mettre une règle là-dedans, c'est... Un pouvoir exceptionnel
comme celui-là fait en sorte que les situations ne sont jamais pareilles. Donc,
ça devient difficile de mettre un délai, là. On n'est pas dans... Si on parle,
par exemple, d'émettre des sanctions administratives, de réviser les sanctions,
on en fait 500 par année, il y a une mécanique, on peut fixer des délais, mais,
dans ces cas-là, ça devient impossible puis, je dirais, juridiquement dangereux
parce qu'on s'expose, là.
• (12 h 40) •
M. Benjamin : Bien, en fait, ma
question, Mme la Présidente, je l'ai vraiment circonscrite. Je ne parle pas de
segment des observations, tout ça. Moi, je suis vraiment strictement dans les
quatre derniers mots de cet article, donc de réviser sa décision. En fait,
moi, ma question, strictement sur ça : Est-ce que... Au ministère, c'est
quoi, les normes au niveau administratif? C'est quoi, les délais de révision de
décisions?
M. Rousseau
(Michel) : ...des décisions, mais là on parle de cet
article-là, précis. Un, il n'y a pas de cas... il n'y a pas eu de cas, donc
c'est difficile de faire une règle et... ou une moyenne. Ça n'existe pas. Donc,
dans ce cas-là, ça serait au cas par cas, selon l'ampleur des observations qui
nous sont amenées. Si vous nous parlez d'un délai pour réviser d'autres types
de décisions, tu sais... Mais, dans ce cas précis là, il n'y en a pas, là.
C'est... Autant il n'y a pas de délai pour l'observation, autant il n'y a pas
de délai pour prendre la décision.
Mais, le ministre, à partir du moment où il a
reçu des observations, il a intérêt à les regarder rapidement parce que c'est
un dossier qui est judiciarisé. Et, s'il ne tient pas compte de ces
observations-là, bien, il va arriver devant les tribunaux puis il va se faire
dire : Vous n'avez pas agi avec diligence, vous auriez dû prendre compte.
Donc, ce genre de situation là, si on l'imagine, là, dès que les observations
rentrent, c'est transmis à... On regarde ça ensemble puis, dans la journée ou
le lendemain, on dit au ministre : Voilà, on a lu les observations puis...
Tu sais, c'est un dossier qui serait dans une situation, là, qui... tout serait
priorisé, là. Donc... Mais il n'y a pas... je ne peux pas vous donner une
moyenne de délais parce qu'il n'y a pas eu de cas, là.
M. Benjamin : J'ai
l'impression, Mme la Présidente, dans la séquence que le sous-ministre nous a
présentée, j'ai comme l'impression que je pourrais déduire que c'est une
histoire de 48 heures. Dès que la décision rentre, on le regarde. Le
lendemain, on... Est-ce que je peux comprendre, je peux arriver à cette
conclusion-là?
M. Rousseau
(Michel) : On est dans l'hypothèse, là. Je vous donne... je
vous dis... comme ça pourrait être une semaine, si l'ampleur des observations
font 90 pages. Tu sais, c'est... je le répète, c'est vraiment des cas
d'exception où on ne peut pas mettre une... Et, si on le faisait, là, à mon
avis, là, puis là je parle peut-être en avocat, mais c'est comme faire un peu
outrage à la justice parce que ce délai-là puis cette rapidité-là qu'on va avoir
de prendre compte des observations, tout ça va être évalué éventuellement
devant les tribunaux, là : Est-ce que le ministère a bien agi? Donc,
d'aller se mettre des délais à cet endroit-là, bien, c'est... Je pense que ça
va à l'encontre de ce qu'on appelle la Loi sur la justice administrative, là.
Mais ce que je vous dis,
c'est que j'essaie d'imaginer un cas. C'est sûr qu'un cas comme celui-là, dès
que les observations rentrent, on les regarderait. Mais c'est-tu 48 heures
ou une semaine? Ça dépend de ce qui rentre, là. Mais on est dans l'hypothèse,
puis je trouve difficile de mettre un délai dans un cas hypothétique, mais
c'est sûr que ça serait un dossier prioritaire.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions relativement à 35.3? Puisqu'il n'y a
pas d'autre intervention, M. le ministre, 35.4, le commentaire, s'il vous
plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Cet article prévoit que toute décision visant à assortir unilatéralement
de conditions une autorisation ou une approbation, prévoyant le refus de
délivrer une autorisation ou une approbation, suspendant une autorisation ou
une approbation, mettant fin à un programme de sécurité, modifiant, suspendant
ou révoquant une autorisation ou une approbation, ou s'opposant à la cession
d'une autorisation peut être contestée, dans un délai de 30 jours à
compter de sa notification, devant le Tribunal administratif du Québec.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a des interventions? Puisqu'il n'y a pas d'intervention, 35.5, et vous
aurez un amendement, M. le ministre.
M. Charette : Un amendement,
s'il vous plaît, Mme la Présidente. Donc, j'en ferais la lecture?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
allons à l'amendement puis... c'est ça. Il reste quelques minutes, là, quelques
secondes.
M. Charette : C'est gentil.
Merci. Donc, remplacer, dans l'article 35.5 de la Loi sur la sécurité des
barrages, proposé par l'article 139 du projet de loi, «350 $» et
«1 500 $», respectivement, par «250 $» et «1 000 $».
Et le commentaire. Ces modifications ont pour
objet d'harmoniser la catégorie de sanction administrative pécuniaire
correspondante aux manquements visés avec celle des infractions pénales
punissant les comportements similaires.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Vous
n'avez pas lu le commentaire à 35.5. Peut-être que vous auriez le temps de le
lire d'ici... Vous avez 30 secondes.
M. Charette : Oui, volontiers.
Donc, ce serait : cette modification introduit l'intitulé de la
section V du chapitre relatif aux
mesures administratives. Cette section prévoira les sanctions administratives
pécuniaires qui pourront être
imposées à la suite d'un manquement à une disposition de la Loi sur la sécurité
des barrages, en la manière prévue par la loi sur certaines dispositions
permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des
barrages.
Cet article prévoit les sanctions
administratives pécuniaires qui peuvent être imposées pour les manquements de
la catégorie de gravité objective la moins élevée, c'est-à-dire ceux relatifs à
la production de certains documents et ceux relatifs à la tenue de registres.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
compte tenu de l'heure... Je vous remercie de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 15 heures. Bon appétit.
(Suspension de la séance à 12 h 45)
(Reprise à 15 h 02)
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci. Donc, bonjour, chers collègues. À l'ordre, s'il vous plaît! La
Commission des transports et de l'environnement reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 102, Loi visant principalement à renforcer l'application des lois
en matière d'environnement et de sécurité des barrages, assurer une gestion
responsable des pesticides et à mettre en oeuvre certaines mesures du Plan pour
une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, le ministre venait de faire la lecture d'un amendement à l'article 35.5
de la Loi sur la sécurité des barrages, introduit par l'article 139 dudit
projet de loi. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet amendement? Je ne
vois pas de main. Donc, est-ce que l'amendement est adopté? M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. C'est une question. Je m'excuse, madame, parce que mon... je n'étais pas
capable d'aller chercher l'amendement. Bon, bien, je pense que le ministre va
revenir, là. Dans le fond, on baisse de 350 $ à 250 $, de
1 500 $ à 1 000 $. Les commentaires, c'est que les
modifications ont pour objet d'harmoniser la catégorie de sanctions
administratives. Dans le fond, ça revient un peu à ce que je disais hier, quand
on parlait des montants, là, associés aux pénalités. Là, j'ai l'impression
qu'on descend. Bien, j'ai plus que l'impression, là, on passe de 100 $ de
moins, là, à... et 500 $ de moins pour les personnes
morales. Comment on peut expliquer ça, là? Comment le... C'est bien beau
d'uniformiser, mais il faudrait que ce soit une uniformisation ou une harmonisation,
comme le dit le ministre dans son commentaire, à la hausse, pas à la baisse.
La
Présidente (Mme Grondin) : Allez-y, maître.
Mme Côté-Bioli
(Giulia) : Merci. En fait, dans ce cas-ci, le projet de loi va
introduire le régime des SAP dans la Loi sur la sécurité des barrages. On
n'avait pas encore, là, cette possibilité-là. L'amendement, ce qu'il propose,
en fait, c'est d'ajuster un des articles, en fait, le premier article sur les
sanctions administratives pécuniaires, pour s'assurer que la catégorie qui est
visée, là, par ces manquements-là correspond à la même que dans les infractions
pénales. C'est vraiment juste pour un ajustement, là, qui n'avait pas été fait
adéquatement, là, dans la première version, là. Donc, on s'assure de,
justement, être cohérents avec les catégories dont on parle, là, depuis hier
aussi.
M. Gaudreault :
Oui, je comprends. Mais ça veut dire concrètement, là, qu'il pourrait arriver
une situation où quelqu'un était passible d'une sanction administrative
pécuniaire, sous l'ancien régime, qui aurait eu 350 $, puis là il va avoir
250 $. L'harmonisation fait en sorte qu'on baisse. Est-ce qu'on ne serait
pas mieux de monter les autres? Tant qu'à harmoniser, on va harmoniser à la
hausse et non harmoniser juste une loi, qui fait en sorte que, dans cette
loi-là x sur les barrages, on baisse. Est-ce que je comprends mal, là, ce qu'on
est en train de faire?
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette :
Peut-être, essayons de bien comprendre ensemble. C'est qu'il n'y en avait tout
simplement pas, de SAP, avant. Et, dans le texte original du projet de loi, on
avait proposé 350 $ et 1 500 $. Mais, sans dire que c'est une
erreur, ce qu'on... avec l'amendement, on vient corriger pour uniformiser, en
quelque sorte, le régime des SAP. Mais il n'y en avait pas, avant. Donc, c'est
le texte original qui aurait dû, dès le départ, là, indiquer 250 $ et
1 000 $, plutôt que 350 $ et 1 500 $.
M. Gaudreault :
Oui, O.K., je comprends, je comprends. Parce que j'ai tendance à prendre le
tableau, là, dans l'amendement, le tableau à gauche, comme étant l'article
actuel, mais c'est l'article du projet de loi. Ça veut dire, dans le projet de
loi, on proposait 350 $ et on ramène ça à 250 $. En tout cas, c'est
correct, on va... on harmonise, mais c'est un peu plate d'être obligé d'avoir
l'air de baisser la garde par rapport au projet de loi qu'on a déposé, tu sais.
C'est plus dans cet esprit-là. Tu sais, c'est comme si on... une fois qu'on a
déposé le projet de loi, là, on fait un amendement pour baisser la barre. J'ai
de la misère à comprendre comment ça se fait, quand on a rédigé le projet de
loi, qu'on n'avait pas vu que l'harmonisation, c'était à 250 $ et non
350 $ puis 1 000 $ et non 1 500 $. Voilà.
M. Charette :
Et je comprends tout à fait le questionnement du collègue, mais, en même temps,
c'est le texte original, là, qu'on aurait dû lire ainsi. Et peut-être juste
rappeler qu'on est au niveau des sanctions administratives pécuniaires. C'est
des montants qui, à la base, sont plus bas que si on était dans la section
pénale, avec des amendes, où là le registre ou la marge de manoeuvre est
beaucoup, beaucoup plus grande.
M. Gaudreault :
C'est beau.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres
interventions? Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
M. Gaudreault :
Par appel nominal.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait, M. le député. M. le
secrétaire, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
Le Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement
à l'article 35.5 de l'article 139 est adopté. Nous revenons... Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 35.5 tel qu'amendé? Mme la
députée de Verdun.
Mme Melançon :
Simplement, dans le commentaire, deuxième paragraphe : «Cet article
prévoit les sanctions administratives pécuniaires qui peuvent être imposées
pour les manquements de la catégorie de gravité objective la moins élevée,
c'est-à-dire ceux relatifs à la production de certains documents et ceux
relatifs à la tenue de registres.» Donc, j'imagine que c'est lorsqu'il y a déjà
des... Vous nous avez déjà expliqué, M. le sous-ministre adjoint, parfois,
c'est des problématiques parce qu'on n'a pas rendu un document. J'imagine que,
lorsqu'on est dans la gravité objective la moins élevée, là, on est encore dans
de l'administratif?
M. Rousseau
(Michel) : Oui, tout à fait. La catégorie D, hein, si on va
dans le cadre d'application, là, qui est utilisée autant pour les SAP que pour
les amendes, qui est la moins élevée, c'est vraiment pour ne pas avoir fourni
des documents administratifs. Donc, c'est pour ça que c'est les SAP les moins
élevées. Puis on va aller en progressant au fur et à mesure des prochains
articles, là.
• (15 h 10) •
Mme Melançon :
Une simple question comme ça. Parce qu'à l'intérieur du libellé, là, on ne fait
pas référence, justement, nécessairement, à la catégorie. Tu sais, on dit la
moins élevée, mais pourquoi on ne la nomme pas? Parce que c'est dans un
règlement puis que le règlement, lui, peut changer versus la loi, j'imagine?
M. Rousseau
(Michel) : Non, bien, en fait, la catégorie, c'est dans le
cadre d'application, ça a été mis là, je dirais, pour faciliter la
compréhension. Mais le libellé de l'article de la loi... Puis c'est pareil dans
les règlements, on n'évoquera pas la catégorie, mais, quand on veut
l'expliquer... Puis, d'ailleurs, on a un tableau, là, qui a été préparé, là, à
la demande du député de Jonquière, là, qui reprend encore les catégories, parce
que c'est le schéma qui permet de réfléchir puis de fixer les montants. Mais ce
n'est pas nommé, parce que le règlement y va dans le détail, il nomme chacun
des manquements, c'est pour ça.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 35.5 amendé? Ça va? Nous allons poursuivre avec
l'article... On n'adopte pas, on continue. Donc, l'article 35.6.
M. Charette : Merci, Mme la Présidente. Cet article prévoit les sanctions
administratives pécuniaires qui peuvent être imposées pour les manquements de la catégorie de gravité objective
plus élevée que l'article précédent, c'est-à-dire celles relatives au
plan de gestion des eaux retenues, au plan de mesures d'urgence et à la
surveillance d'un barrage.
La
Présidente (Mme Grondin) : Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Donc, j'imagine que, comme à l'article 35.5, avec les montants, on vient,
justement, rechercher les mêmes montants que si on était dans la catégorie C, à
ce moment-ci. Donc, je n'ai pas besoin d'aller vérifier, là, mais on est
exactement dans les mêmes montants à ce moment-ci. Parfait, merci.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres
interventions? M. le député de Jonquière, non? Ça va? Je suis désolée. Donc,
nous poursuivons avec l'article 35.7.
M. Charette :
J'aurais aussi un amendement pour cet article.
La
Présidente (Mme Grondin) : C'est vrai, M. le ministre,
vous avez un amendement.
M. Charette :
Est-ce qu'en plus je vais commencer par l'amendement, la lecture de l'amendement?
C'est gentil, merci, Mme la Présidente. Donc, à l'article 35.7 de la Loi
sur la sécurité des barrages, proposé par l'article 139 du projet de
loi :
1°
remplacer, dans le paragraphe 1°, «requiert une mise
à jour des autres renseignements ou des autres documents» par «découle d'une
mise à jour, complète ou partielle, des études, calculs ou opinions»; et
2... 2°, plutôt, insérer, à
la fin du sous-paragraphe a du paragraphe 2°, «dans
le délai prescrit».
Et le commentaire : cette modification en est
une de concordance avec celle effectuée aux articles 7 et 10 de la Loi sur
la sécurité des barrages afin de s'assurer que les manquements correspondent
aux nouvelles formulations.
La Présidente
(Mme Grondin) : Y a-t-il des commentaires sur cet
amendement? Est-ce que l'amendement à l'article 35.7 de l'article 139
est adopté? Mme la députée.
Mme Melançon : Je vous
demanderais un appel nominal, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc,
l'amendement à l'article 35.7 est adopté. Nous poursuivons... Y a-t-il
d'autres commentaires sur cet article tel qu'amendé? Ça va? Donc...
M. Charette : ...mais je n'ai
pas lu le commentaire. Mais, si ça ne suscite pas de questionnement, il n'y a
pas de souci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous
poursuivons avec l'article 35.8.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Cet article prévoit les sanctions administratives pécuniaires qui
peuvent être imposées pour les manquements de la catégorie de gravité objective
plus élevée qu'à l'article précédent — et là je viens de perdre ma
page sur mon OneNote, laissez-moi quelques instants, bien désolé — et
voilà, pardon, donc, précédent, notamment celles relatives au défaut de
maintenir un barrage dans un bon état de fonctionnement, au défaut d'obtenir
une autorisation avant de réaliser un projet et au défaut de transmettre une
étude d'évaluation de la sécurité, un exposé des correctifs ou un calendrier de
mise en oeuvre.
La Présidente
(Mme Grondin) : ...donc, il n'y a pas
de commentaire sur l'article 35.8. Je vous invite, donc, à poursuivre avec
l'article 35.9.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Le commentaire : cet article prévoit les
sanctions administratives pécuniaires qui
peuvent être imposées pour les manquements de la catégorie de gravité objective
plus élevée qu'à l'article précédent, c'est-à-dire celles relatives au
défaut de prendre des mesures propres à remédier à une situation pouvant compromettre la sécurité d'un barrage à forte contenance,
au fait de réaliser un projet alors que le ministre a refusé de délivrer
une autorisation ou a suspendu ou révoqué l'autorisation à cette fin et au
défaut de se conformer à une ordonnance.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M.
le ministre. Y a-t-il des commentaires sur cet article? Non? Donc, nous
poursuivons avec l'article 35.10.
M. Charette :
Merci. Donc, cet article prévoit que les dispositions relatives aux
sanctions administratives pécuniaires de la loi sur les mesures permettant
d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages
s'appliquent dans le cadre de l'application de la Loi sur la sécurité des
barrages.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M.
le ministre. Y a-t-il des commentaires sur cet article? Donc, nous allons,
donc, procéder, hein, à l'adoption de l'article 135.
Une voix :
...
La
Présidente (Mme Grondin) : 139,
désolée. Merci. Donc... Oui, Mme la députée.
Mme Melançon :
C'est possible, Mme la Présidente, d'avoir un vote par appel nominal, s'il
vous plaît?
La
Présidente (Mme Grondin) : Oui, avec
grand plaisir.
Mme Melançon :
Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, M.
le secrétaire.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention.
Donc, l'article 139, tel qu'amendé, est adopté. Donc, M. le ministre, je
pense que vous souhaitez, par la suite, apporter un amendement qui introduit un
nouvel article. Donc, j'aurais besoin d'un consentement. Est-ce possible? Oui,
il y a consentement? Donc, je vous invite à en faire la lecture.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Donc, insérer, après l'article 11 du projet
de loi, ce qui suit :
Loi sur les compétences municipales.
11.1. La Loi sur les compétences municipales est
modifiée par
l'insertion, après l'article 91.1, du suivant :
«91.2. Toute municipalité locale peut accorder
une aide pour la réalisation de travaux d'entretien, de mise aux normes ou de
réhabilitation d'un barrage. Elle peut également, avec le consentement du
propriétaire du barrage, réaliser elle-même de tels travaux.
«La valeur d'une aide accordée en vertu du
premier alinéa ne peut excéder le coût réel des travaux.
«Si le propriétaire d'un barrage est
introuvable, la municipalité peut, au plus tôt le 30e jour suivant la
publication d'un avis public annonçant son intention, y réaliser des travaux
visés au premier alinéa.
«Lorsqu'un propriétaire refuse de consentir à la
réalisation de travaux sur son barrage malgré l'existence d'un risque sérieux pour la sécurité des personnes ou
des biens, la Cour supérieure peut, sur demande de la municipalité,
autoriser celle-ci à réaliser les travaux nécessaires pour atténuer ce risque.
Une telle demande est instruite et jugée d'urgence.»
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des commentaires? Mme la députée de
Verdun.
Mme Melançon : Alors, merci,
Mme la Présidente. Je...
M. Gaudreault : ...Mme la
députée de Verdun.
Mme Melançon : Oui.
M. Gaudreault : Mais est-ce que
je me trompe ou le ministre n'a pas lu les commentaires?
Mme Melançon : Non, bien, c'est
ça.
M. Gaudreault : O.K.
M. Charette : Merci de me
rappeler à l'ordre de la sorte.
Mme Melançon : Merci.
M. Charette : J'étais
déjà passé à l'étape suivante, celle des échanges. Donc, le commentaire :
cet amendement vise à permettre aux municipalités locales d'accorder une
aide aux propriétaires de barrages afin de réaliser des travaux d'entretien, de
mise aux normes ou de réhabilitation sur un barrage qui se trouve sur son
territoire. Il permet aussi à une telle municipalité de réaliser elle-même les
travaux avec l'accord du propriétaire.
L'amendement prévoit aussi les situations dans
lesquelles les municipalités peuvent agir sans l'accord du propriétaire ainsi que les modalités applicables,
le cas échéant. Si le propriétaire est introuvable, la municipalité peut
réaliser les travaux après publication d'un
avis de 30 jours, alors que, si le propriétaire refuse d'y acquiescer, la
municipalité peut s'adresser à la
Cour supérieure pour procéder lorsqu'il y a un risque sérieux pour la sécurité
des personnes ou des biens.
• (15 h 20) •
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, Mme la
députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien,
merci, Mme la Présidente. Bien, justement, là, on est dans un amendement, puis
j'avais posé la question, de mémoire, c'est
hier, justement, sur les programmes, là, qui vont permettre aux municipalités
d'aider des propriétaires, parce qu'il ne
faut pas que ça devienne un poids supplémentaire pour les municipalités à ce
moment-ci. Est-ce qu'on va avoir un programme mis sur pied rapidement
pour permettre, justement, aux municipalités locales d'aider les propriétaires
de barrages pour l'entretien, la mise aux normes, la réhabilitation, là? Je
comprends qu'on va passer probablement par les Affaires municipales pour y
arriver. Bref, j'aimerais connaître ce qu'a le ministre en tête, justement,
pour venir appuyer les municipalités.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Oui.
En fait, on revient à un article qui est central, effectivement, qui n'est pas
sans conséquence, mais qui est surtout à la demande des municipalités
elles-mêmes qui voulaient avoir ce pouvoir-là d'agir sur un barrage privé et
qui pouvait avoir des conséquences, là, sur la population de cette
municipalité-là. Donc, on est réellement dans la
possibilité, donc le droit serait reconnu, ce qui n'est pas le cas
présentement. Mais on n'est pas dans les soutiens financiers, là, c'est réellement le pouvoir et la municipalité
qui va le souhaiter. Souvent, c'est une municipalité, là, qui a les
moyens de pouvoir intervenir, là, sur le barrage en question, et, quand je dis
«moyens», autant techniques que financiers.
Mme Melançon : Je vais faire
des vérifications, mais, habituellement, une municipalité qui veut pouvoir
avoir des pouvoirs supplémentaires, et, si c'est pour les accompagner,
j'imagine qu'ils s'attendent aussi à avoir... bien, avoir de l'aide, justement,
pour pouvoir accompagner ces propriétaires-là. Est-ce qu'on prévoit un
programme ou si on offre la possibilité, puis ce sera aux municipalités de
payer directement?
M. Charette :
En fait, le soutien technique est toujours possible. Mais, et je veux juste
comprendre la question de la collègue, si elle souhaite être financée ou
recevoir un financement pour cette aide-là, il faudrait que le titre de
propriété du barrage change, il faudrait que la ville acquière le barrage en
question.
Mme Melançon : Je ne suis pas
certaine de bien comprendre ce que... Je demanderais peut-être au ministre, là,
juste d'éclaircir, parce que je ne comprends pas ce que le ministre veut dire.
M. Charette : En fait, c'est
peut-être moi qui ai mal compris la question. Est-ce que la collègue voulait
savoir s'il y avait un support financier qui était offert? Et c'est là où je
réponds : Pour être admissible, par exemple, à un programme comme le
PAFMAN, il faut que la municipalité soit propriétaire du barrage, donc il
faudrait qu'il y ait un transfert de propriété à l'avantage de la municipalité.
Mais sinon, là, on en parle réellement, d'un
droit... pardon, d'un droit d'intervenir sur un barrage privé. Et ça, les gens des associations municipales, là, nous
l'avaient fortement suggéré, nous avaient invités à aller dans ce sens-là.
Parce que, dans certains cas, elles
composent avec des barrages qui sont détenus par des intérêts privés, des
barrages qui manquent d'amour, qui
pourraient compromettre, en quelque sorte... qui pourraient compromettre la
sécurité des personnes et des biens, comme le disent les articles
antérieurs. Mais elle n'a pas la possibilité d'agir sur un barrage qui ne lui
appartient pas.
Mme Melançon : Mme la
Présidente, j'avais posé la question au ministre, donc, il y a quelques jours,
là, surtout avec... Puis, on l'a vu, le sous-ministre nous a déposé différents
tableaux, là, justement, pas plus tard qu'hier, nous démontrant qui sont les
propriétaires des différents ouvrages, les barrages, plus spécifiquement. Et je
posais la question au ministre, à savoir : Est-ce qu'il va y avoir de
l'aide, justement, pour les propriétaires privés? Puis là il m'a dit :
Bien, attendez, hein, on va y arriver. Est-ce qu'on va atteindre... Est-ce
qu'on peut peut-être m'indiquer à quel moment on va en parler, à l'intérieur du
projet de loi, pour que je puisse bien prévoir le tout?
M. Charette : Je me souviens de
l'échange avec la collègue, mais c'est peut-être moi qui avais mal interprété
la question. Les villes peuvent avoir ce soutien financier là pour un barrage
privé, en autant que le titre de propriété change. Mais là on est réellement au
niveau de la capacité d'agir d'une municipalité sur un barrage qui est détenu
par un intérêt privé. J'ai peut-être mal saisi la question, la dernière fois,
mais on ouvre les possibilités de financement. À partir du moment où la municipalité veut prendre en charge un barrage, à
partir du moment qu'elle veut en être propriétaire, là, elle devient
totalement admissible au programme PAFMAN, là, auquel on a fait référence, là,
ces derniers jours.
Mme Melançon : Mais, si je reprends l'exemple des petits
barrages, hein, parce qu'on avait... on était là-dedans, là, pas plus
tard qu'hier ou avant-hier, là... Je m'excuse, là, dans le temps, je suis un
peu mêlée, Mme la Présidente, parce que, dans nos salles, avec les grandes
fenêtres, on perd un peu le fil du temps. Je blague, pour ceux et celles qui ne
sont pas avec nous actuellement, parce qu'on est dans le sous-sol, dans le
deuxième sous-sol de l'Assemblée nationale, où on n'a aucune idée du temps
qu'il fait à l'extérieur.
Alors, je voulais juste revenir. Parce que,
lorsqu'on parlait des petits barrages, là, je me suis dit : O.K., là, on vient ajouter, dans le fond, des responsabilités
aux propriétaires de petits barrages. Est-ce qu'un propriétaire de petit
barrage qui doit, je ne sais pas, moi, faire des entretiens, justement, pour
assurer la sécurité, comme on le disait hier... est-ce qu'on sera en mesure
d'accompagner ces propriétaires-là qui vont devoir faire face à de nouvelles responsabilités?
M. Charette : ...tout dépendant
ce que veut mentionner la collègue par «accompagner». Est-ce qu'il y a un
programme avec un budget pour financer? Non, il n'y a pas de programme de cette
nature-là. Mais par contre, au niveau des obligations d'inspection, et tout ça,
il y a toujours un accompagnement qui est possible. Mais, pour ce qui est de
réparer, ou d'entretenir, ou... il n'y a pas de programme, là, pour les
barrages, de cette nature-là.
Mme Melançon : Parce qu'hier,
Mme la Présidente, quand j'ai posé la question, c'était vraiment pour les
petits barrages et pour les nouvelles responsabilités, pour savoir est ce qu'il
y aura des possibilités, des programmes, puis on m'a dit : Bien, on y
vient plus loin. Là, je réalise qu'on n'y viendra pas plus loin, parce qu'il
n'y en aura pas, d'aide financière. Je trouve ça particulier, là. Parce que
moi, je pensais qu'on était pour mettre sur pied un programme pour aider ces
nouveaux, souvent, petits propriétaires, comme le disait le sous-ministre
adjoint hier. Je voudrais juste voir s'il y a des enjeux, là, nous, de notre
côté, parce que ça change un peu la donne, là, contrairement à ce qu'on m'a
rapporté hier durant la commission, là, en me disant : Oui, on va y venir
plus loin, là. Je pensais que c'était avec... à ce moment-ci qu'on y venait.
Donc, je peux peut-être laisser les collègues, le collègue de Viau ou de
Jonquière, à ce moment-ci, s'ils ont des questions...
M. Charette : Peut-être un
petit commentaire.
Mme Melançon : Oui.
M. Charette : Si je me réfère
au bon échange, on parlait réellement des municipalités, par contre. Je n'ai
pas saisi. Il faudrait retourner au
verbatim, là, et c'est peut-être une question d'interprétation ou de mauvaise
compréhension de ma part, mais, dans mon esprit, on était en lien avec les
municipalités, quel est l'appui qui pourrait être offert aux municipalités
qui interviennent sur un barrage privé. C'était de cette façon-là que je
l'avais saisi. Si ce n'est pas le cas, effectivement, on précise l'information,
là, en ce moment.
• (15 h 30) •
Mme Melançon : ...puis je le
dis, là, vous voyez avec le ton avec lequel je le dis, là, je ne suis pas en
train d'insinuer qu'on a tenté de m'induire en erreur, là, pas du tout, du
tout. Mais moi, j'avais vraiment en tête, hier, à savoir : D'accord, là,
il va y avoir des nouveaux joueurs, avec les petits barrages, de petits
propriétaires, on peut exiger à une municipalité d'accompagner aussi ledit
propriétaire du petit barrage. Donc moi, c'était en ce sens-là, là. Ce n'était
pas pour la municipalité, parce que je connais quand même le programme qui est
déjà sur place. Mais c'est pour ça que je demandais s'il y avait un nouveau
programme qui était en préparation pour pouvoir accompagner les nouveaux
joueurs qu'on introduisait, tout simplement.
Donc, moi, je suis prête à donner... à passer la
parole, peut-être, à des collègues, puis je vais juste faire des vérifications
à la suite de la réponse et de la compréhension que j'en fais actuellement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la
députée. Je vois le député de Viau et le député de Jonquière. Donc, on s'était
dit, hier : Un peu d'alternance. Donc, ça vous convient, M. le député de
Viau, si je cède la parole au député de Jonquière? Merci.
M. Gaudreault : Merci, Mme la
Présidente. Bon, c'est un amendement quand même important, là, ce n'est pas
banal. Ça sort d'où? C'est une question bien simple, là, mais qui dit
tout : Ça sort d'où?
M. Charette : La question est
très, très légitime. À la demande du milieu municipal lui-même, qui souhaitait
avoir ce pouvoir d'intervention là... et on regardait, là, les échanges avec le
milieu municipal, eux ne le demandaient pas en échange de budgets, mais ils
souhaitaient, ils souhaitaient réellement avoir ce pouvoir d'intervention pour
pouvoir éventuellement intervenir dans une situation, là, qui s'avérerait
problématique sur leur territoire.
M. Gaudreault : Le ministre
nous dit : À la demande du milieu municipal, mais, de mémoire, la FQM ou
l'UMQ, ils n'étaient pas venus en audition, ici?
M. Charette : On a eu qui, on a
eu... La FQM est venue, la FQM, elle faisait partie des groupes. Mais, quand je vous disais : À la demande des
associations municipales, il faut comprendre, nous, lorsqu'on a rédigé le
projet de loi, on validait et on recueillait les demandes des
partenaires qui étaient sollicités. Donc, je ne me souviens pas, à vrai dire,
si c'était mentionné au moment de
l'allocution, mais ils en ont fait la demande au moment de la rédaction du
projet de loi.
M. Gaudreault : O.K. C'est
parce que moi, je trouve ça drôle que, là, on fait vraiment une loi, puis je le
reconnais, là, plus sévère sur les barrages. On veut répondre aux commentaires
puis aux recommandations du Commissaire au développement durable, qui était
critique sur la gestion des barrages. On veut quand même centraliser, entre
guillemets, la gestion de ça entre les mains du ministère. On a parlé, entre
autres, avant la pause, des barrages orphelins, là, qui sont récupérés par le
ministère, que, tu sais, il y a beaucoup d'inquiétudes, quand même, reliées à
des réservoirs en amont de barrages pour les résidents qui sont en aval. Puis
là, soudainement, paf! là on dit que toute municipalité locale peut, dans le
fond, prendre charge de ça, tu sais, «accorder une aide pour la réalisation de
travaux d'entretien [et] de mise aux normes», elle peut elle-même réaliser les
travaux. J'ai comme peur qu'il va se passer de quoi sur le terrain, là. Tu
sais, est-ce que ça va être le ministère qui va dire : Ah, bon, on va
attendre, la municipalité va le faire. Ou la
municipalité va dire : On va attendre, le ministère va le faire. Qui qui
va avoir l'initiative? Est-ce que ce n'est
pas une manière — puis
je veux faire attention à ce que je dis, là — détournée, mais ce n'est pas parce que
j'impute des motifs indignes au ministre, ce n'est pas ça, là, mais, tu sais,
pour le gouvernement de dire : On va se décharger de notre responsabilité
d'entretenir le barrage en demandant à la municipalité de le faire, on va y
donner une subvention pour ce faire... Puis la municipalité elle-même va donner
une subvention, parce que, là, le deuxième alinéa nous dit : «La valeur
d'une aide accordée en vertu du premier alinéa ne peut excéder le coût réel des
travaux.» Puis là c'est la municipalité elle-même qui accorde l'aide. Alors,
s'il y a un barrage qui demande des travaux de 500 000 $, puis la
municipalité donne une aide de 499 999 $, donc 500 000 $
moins 1,00 $, elle ne contrevient pas à l'article de la loi, mais c'est
quasiment comme si c'est une subvention indirecte à quelqu'un qui détient un
barrage puis qui a fait défaut de
l'entretenir. Qui est ce quelqu'un? Quel est son lien avec la municipalité?
C'est comme, tout d'un coup, étourdissant de voir ça, là, apparaître tout d'un coup. Tu sais, on était bien parti,
là, c'était le ministère puis avec son expertise hydrique qui s'occupait
des barrages. Là, tout d'un coup, paf! rupture, on permet aux municipalités de
le faire. Il n'y a pas beaucoup de balises. J'ai des gros, gros, gros doutes
sur cet article-là. Alors, je ne sais pas si le ministre peut me rassurer, là.
M. Charette : ...mettre en
contexte par l'entremise du sous-ministre adjoint, qui va pouvoir nous aider,
là, à mieux s'y retrouver.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, allez-y, M. Rousseau.
M. Rousseau
(Michel) : En fait, ici, c'est vraiment de... il y a quand même
des cas. Si on pense à des lacs de villégiature, des barrages qui sont... qui
appartiennent à des particuliers, les associations, et les municipalités
veulent, veulent faire des travaux, veulent entretenir ce barrage-là, mais
elles n'ont pas le droit de le faire carrément en vertu de
la Loi sur les compétences municipales. Donc, c'est vraiment pour leur donner
le droit d'aider un propriétaire de barrage, parce que, souvent, comme je
disais, les barrages des lacs de villégiature, ça sert à la communauté, mais le
propriétaire peut être celui qui sur lequel le barrage se retrouve sur son
terrain ou c'est une association, à toute fin pratique, qui n'a pas d'argent.
Donc, c'est vraiment pour permettre à des municipalités d'aller faire des
travaux. Puis, je vous dirais, ça va régler quand même pas mal de situations
parce que c'est un peu frustrant quand tout le monde s'entend pour dire que le
barrage a besoin de travaux. La municipalité est prête à le faire. Puis, bien,
la loi ne leur permet pas de le faire. Donc,
c'est vraiment pour... ça va beaucoup aider à régler des cas de barrages pour
lesquels il y a une volonté, puis la
municipalité est prête à donner un coup de pouce parce qu'elle en tire des
bénéfices, que ce barrage-là soit entretenu, et puis elle ne veut pas
nécessairement en prendre possession puis devenir propriétaire. C'est
vraiment... et puis, les gens du MAMH, là, nous disaient clairement que c'est
une demande qui revenait de l'UMQ, FQM. Ils ont eu plusieurs résolutions de
municipalités de MRC qui demandaient ce pouvoir-là, et ça fait au moins trois
ou quatre ans, là, qu'on sait que c'est dans l'air puis que les gens poussent
fort auprès du MAMH pour avoir cette capacité là d'aider leurs citoyens, dans
le fond, c'est... puis, pour nous, bien, c'est une bonne chose parce que ça
fait quelqu'un de plus sur le territoire qui veut faire des travaux auprès d'une
clientèle qui, souvent, ont difficilement les moyens. Donc, c'est l'esprit de
tout ça, là.
M. Gaudreault : Bien...
La Présidente
(Mme Grondin) : Député de Jonquière.
M. Gaudreault : Moi, je trouve
que l'esprit de tout ça, comme vous dites, ne se traduit pas comme ça devrait dans l'article 91.12. Puis je viens de retrouver
le mémoire de la FQM, la recommandation 3, qui dit que le
gouvernement du Québec octroie aux municipalités le pouvoir d'entretenir des
barrages privés pour des raisons de sécurité et de pouvoir transférer la
facture et les coûts de ces travaux aux propriétaires et bénéficiaires, de
s'assurer qu'une municipalité intervenant dans ce contexte ne puisse être tenue
responsable de dommages occasionnés dans le cadre de ses interventions, sauf en
cas de faute lourde. Bien, l'article 91.2 ne dit pas ça, là. Je veux dire,
la recommandation de la FQM, dans son mémoire, c'est octroyer le pouvoir aux
municipalités d'entretenir les barrages. Là, l'article 91.12, la recommandation
de la FQM, dans son mémoire, c'est octroyer le pouvoir aux municipalités
d'entretenir les barrages. Là, l'article 91.12 dit : «Toute
municipalité [...] peut accorder une aide», on met l'accent sur l'aide et non
pas sur l'entretien du barrage. Déjà là, je trouve l'article 92 est...
91.2, c'est-à-dire, est mal rédigé, parce que c'est comme si c'était d'abord la
priorité à l'aide pour la réalisation de travaux et non pas un enjeu de
sécurité qui devait prédominer, un. Deux, dans la recommandation de la FQM, on
dit «transférer la facture et les coûts de ces travaux aux propriétaires et
bénéficiaires». Je ne vois pas, dans le 91.2, le transfert de la facture, parce
que c'est l'aide de la municipalité qui paye les travaux. Et ensuite, la
recommandation 3 de la FQM dit : «S'assurer qu'une municipalité ne
puisse être tenue responsable de dommages occasionnés dans le cadre de ses
interventions, sauf en cas de faute lourde.» Je ne vois rien qui va dans ce
sens-là, 91.2.
Ça fait que j'ai des gros doutes. Je ne sais pas
si on ne pourrait pas le reformuler pour dire d'abord que c'est... Le but, la
majeure de l'article, ce n'est pas d'accorder une aide, c'est de donner le
pouvoir aux municipalités d'entretenir des barrages, déjà là. Puis là il
faudrait faire un débat là-dessus en soi. Mais là on le prend sous l'angle de
l'aide financière plutôt que sous l'angle de la préservation de la sécurité. Je
trouve que ce n'est pas super bien rédigé.
Donc, moi, Mme la Présidente, je suis bien
d'accord avec la décentralisation, je suis le premier à plaider pour la décentralisation, mais il faut que ça soit fait
correctement, avec les bons moyens puis les bons pouvoirs aux
municipalités. Là, j'ai peur que ça soit plus de trouble que d'autre chose, ça.
En tout cas, encore une fois, gros, gros doute.
• (15 h 40) •
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, M. Rousseau?
M. Rousseau
(Michel) : En fait, ce qui est souhaité, puis je pense que
l'article, c'est ce qu'il prévoit, c'est que les municipalités veulent être
capables d'aller faire des travaux, pas nécessairement devenir propriétaires.
Parce que, devenir propriétaires, c'est autre chose. Puis, à ce moment-là...
puis c'est un choix qu'elles pourraient faire, hein, elles seraient éligibles
au PAFMAN, et tout. Donc, ils font les travaux et tout le pouvoir de... qui
était demandé, de pouvoir transférer la facture, et tout ça, bien, ça fait
partie du régime habituel d'une municipalité qui peut faire des taxes de
secteur pour différents travaux. Donc, c'est le même genre de taxe qui serait
utilisé, le même genre de... je ne suis pas un spécialiste dans ce domaine-là,
là, mais c'est le même genre de possibilités financières qu'ont les
municipalités en vertu de la loi sur les
compétences municipales. Donc, essentiellement, c'est ça qu'elles demandent. Et
ce n'est pas venu, la demande, non plus avec un ajout d'enveloppes. Pour
elles, c'est vraiment... On veut avoir le droit d'y aller. Puis, après ça, bien
évidemment, si elles font une taxe sectorielle, tout ça, il y a les mécanismes
municipaux de référendum et autres. Mais ça, c'est dans un contexte où on
comprend que c'est ça que les gens veulent de la municipalité, puis la
municipalité, dire : O.K., je vais prendre en charge ces travaux-là puis,
après ça, on va répartir la facture.
Donc, c'est vraiment dans ce sens-là que la
municipalité veut aider, mais dans son giron municipal, avec ses outils de
taxation et autres, là. Je ne sais pas si ça répond.
M. Gaudreault : Non, en tout
respect, là. Bien, en fait, moi, Mme la Présidente, j'ai un malaise puis je ne
sais pas comment on va pouvoir le régler. C'est peut-être juste à moi de
s'occuper de mes propres malaises, là. Mais ce que je veux dire, c'est que je
trouve qu'il y a comme, tout d'un coup, un décalage. Tu sais, depuis le début,
là, de la section sur les barrages, je trouve qu'on
encadre bien la sécurité. Tu sais, on a parlé des ingénieurs qui sont
spécialisés là-dedans puis des inspections. Puis on a posé des questions :
à quel moment qu'ils y vont, à chaque année, selon le besoin, il y a une
surveillance, il y a des pénalités, bla bla bla. Tout ça est de la compétence
du ministère puis des spécialistes du ministère.
Là, tout d'un coup, paf! on s'en va complètement
dans une autre direction en disant : Bien, les municipalités, «by the way», elles vont pouvoir le faire. Mais là
comment? Est-ce que la municipalité a les ressources? La municipalité de
Saguenay, ce n'est pas si pire, là, mais Saint-Charles-de-Bourget, là, au nord
du Saguenay, là, ou Saint-David-de-Falardeau, qui a des barrages sur son
territoire, Saint-David-de-Falardeau, les barrages de Produits forestiers Résolu sur son territoire, Saint-Ludger-de-Milot,
il doit avoir les barrages de Rio Tinto sur son territoire. J'exagère, ce
n'est pas Saint-Ludger-de-Milot qui va aller
prendre le contrôle du barrage de Rio Tinto. Mais vous comprenez ce que je
veux dire, c'est que je ne suis pas sûr, moi, que les petites municipalités ont
les ressources pour pouvoir s'assurer de ça. Puis je comprends que ce n'est pas
déléguer tout le contrôle des barrages aux municipalités, mais on leur donne le
pouvoir de le faire. Puis, encore une fois,
je ne suis pas contre la décentralisation, mais, pour s'assurer que la décentralisation
marche, il faut que ça soit bien fait. Puis là il manque des éléments, moi,
pour être capable de juger que ça va être bien fait.
Alors, je suis très, très, très circonspect
quant à ce pouvoir nouveau qu'on accorde aux municipalités. Je trouve qu'on ne
l'a pas... Vu qu'il n'était pas dans le projet de loi initial, on n'a pas pu
vraiment questionner là-dessus les gens qui sont venus ici nous parler, que ce
sont les groupes environnementaux qu'on a rencontrés, le CQDE, tous les groupes
qui sont venus nous rencontrer. Ce n'était pas dans le projet de loi, là. Il
arrive en amendement. C'est gros. On n'a pas entendu les groupes là-dessus,
même les municipalités. Si ça avait été dans le projet de loi d'origine,
j'aurais pu fouiller un petit peu plus pour demander aux municipalités.
Alors, je ne suis pas contre, encore une fois,
de pouvoir donner aux municipalités des pouvoirs, mais pas comme ça, aussi gros
que ça, sans qu'on ait plus de renseignements. Puis jusqu'à quel point toutes
les conditions qu'on a données avant sur la sécurité des barrages vont
s'appliquer comme du copier-coller pour les municipalités en termes de
sécurité, de surveillance, d'expertise, etc.? Ça fait que moi, j'ai un gros,
gros point d'interrogation sur ce nouveau pouvoir, tout d'un coup, qu'on sort
d'un chapeau, là. Alors, voilà.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, Mme la députée de Verdun, il y avait
le... M. le... Donc, vous... Oui, M. le ministre, vous avez tout à fait... Oui,
je suis désolée. Allez-y.
M. Charette : Bien, toujours
dans l'optique de vouloir rassurer les collègues, c'est un pouvoir, mais c'est
surtout une possibilité qui est offerte aux municipalités. Ça ne veut pas dire
que les municipalités vont s'en prévaloir. Donc, une petite, petite municipalité,
comme le collègue l'indique à juste titre, n'aura aucun intérêt à se prévaloir
de cette possibilité-là, mais les
municipalités qui vont vouloir s'en prévaloir, c'est qu'elles auront les
moyens. Et, quand je dis «moyens», la possibilité de faire les études
qui s'imposent, faire les travaux qui s'imposent, comme le sous-ministre adjoint le mentionnait, ultimement,
développer ou imposer une taxe sectorielle pour les citoyens du secteur
qui auront bénéficié de ces aménagements-là. Donc, possibilité ne veut pas dire
que toutes les municipalités vont s'en prévaloir.
Moi, je peux vous parler des Laurentides, où on
en a beaucoup, beaucoup, beaucoup, de lacs de villégiature, notamment. Et ça,
c'est des situations qu'on a évoquées ces derniers jours, souvent, les
résidents qui vont s'installer là ou même les utilisateurs qui vont bénéficier
de ce lac de villégiature n'ont aucune, aucune idée, à la base, qu'un barrage
soit artificiel, c'est-à-dire une retenue d'eau artificielle qui permet le
maintien de ce lac. Donc, ça profite à la municipalité, ça profite à la
collectivité. C'est là où on va dire à la municipalité : Vous avez la
possibilité d'intervenir si tel est votre
souhait. Mais, si ce n'est pas le souhait de la municipalité, naturellement,
tous les articles qu'on a travaillés depuis
quelques jours s'appliquent. Si on doit intervenir sur ce barrage-là, comme
ministère, on va avoir la possibilité de le faire. Si on doit intervenir dans l'urgence, on aura la possibilité de
refiler la facture ultimement au propriétaire du barrage. Donc, ça ne
défait aucunement ce qui a été convenu dans les articles précédents, mais, oui,
ça offre la possibilité d'avoir un joueur
local qui veut s'impliquer localement pour maintenir un actif qui est
nécessaire à cette vie communautaire là.
Donc, il faut le voir dans cette perspective-là.
Et pourquoi on lit, par exemple... Pourquoi on peut lire «toute municipalité
[...] peut accorder une aide»? «Accorder une aide», c'est que ce n'est pas à
elle, le barrage. Donc, ne serait-ce que de prendre en charge la réparation,
c'est accorder une aide au propriétaire du barrage en question. Donc, ce n'est
pas que... Quand on dit «accorder une aide», là, ce n'est pas que monétaire ou
quoi que ce soit, c'est assister le propriétaire pour que les travaux se
fassent. Et, à défaut d'avoir l'assentiment ou la collaboration du
propriétaire, elle peut le faire d'elle-même pour s'assurer que cet actif-là
est maintenu.
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme la députée de Verdun.
• (15 h 50) •
Mme Melançon : Bien, j'abonde
dans le même sens que le député de Jonquière, puis là je suis en train de
relire ce qu'ils nous ont déposé. Parce qu'il y a des passages aussi
intéressants qui viennent de la fédération quand on parle du resserrement de la
Loi sur la sécurité des barrages et l'obligation d'exécuter des travaux. Et
c'est quand même inscrit que l'ajout de nouvelles responsabilités doit
s'accompagner d'un financement adéquat, particulièrement dans le contexte de la
lutte aux changements climatiques. Parce que, du côté de la fédération, ils
font quand même un très, très long passage sur la lutte aux changements
climatiques, que nous souhaitions, hier, voir apparaître, là, justement, dans
un article à la demande du député de Jonquière.
Mais cela étant dit, je comprends ce que le
ministre nous explique en disant : Bien, puis, ce n'est pas une obligation, la municipalité peut... On n'est pas
dans le «doit», là, on est dans le «peut». Je comprends bien, mais je
veux juste aussi rappeler que, même si c'est de l'aide
d'accompagnement, il y a des petites municipalités... Et là je vois des
collègues qui sont dans différentes régions du Québec, là où il y a des plus
petites municipalités qui n'ont pas nécessairement le personnel pour
accompagner. Donc, si la volonté est véritablement de pouvoir mieux accompagner
des propriétaires de barrages, mais qu'on ne donne aucunement, aucunement de
soutien directement financier ou un programme pour, justement, soutenir l'aide
à ces municipalités-là, autres là, parce qu'il faut que la municipalité soit
propriétaire d'un barrage si elle veut obtenir de l'aide financière, bien, je
ne pense pas que ce soit dans l'esprit de ce qui avait été demandé.
D'ailleurs,
Mme la Présidente, lors du projet de loi n° 67, qui est devenu une loi
puisqu'elle a été adoptée, il y avait aussi pour les municipalités... on
remettait sur les épaules des municipalités d'autres pouvoirs et, encore une
fois, sans accompagnement financier.
Alors, moi, ce qui m'inquiète, à ce moment-ci,
c'est on va leur dire... Puis les exemples que donnait le ministre, tout à
l'heure, que ce soit un lac dans les Laurentides, je comprends, là, qu'il y en
a qui veulent garder leur bassin suffisamment élevé pour continuer à faire du
bateau puis qu'il y a certains riches propriétaires, là, qui vont être prêts à
financer, justement, le barrage avec la facture puis avec la taxe qui va venir
avec, là, mais ce n'est pas que de cela dont il est question.
Alors, j'ai moi aussi un malaise avec cet
amendement-là qui arrive à ce moment-ci, article 11.1, et qui me fait un
peu sourciller. Je vous rappellerai, Mme la Présidente, à ce moment-ci aussi,
que du côté de l'UMQ, on voulait aussi... — j'essaie de lire parce qu'on
m'envoie le tout depuis mon ministère, qui est juste derrière moi en la
personne de Karl Filion — donc
propose une modification à la loi, les compétences municipales. C'est sûr que,
lorsqu'un propriétaire ne veut pas faire le travail, ils veulent aller... Puis
je suis d'accord avec le sous-ministre adjoint, là, quand il dit : On veut
pouvoir y aller. Parce qu'il y a aussi, bien sûr, toute la notion de sécurité à
ce moment-ci, mais je suis persuadée d'une chose, c'est qu'avec de nouvelles
responsabilités ou en tout cas des possibilités, je suis persuadée que la Fédération,
tout comme l'UMQ, devait aussi demander bien sûr de l'accompagnement d'un
financement adéquat, comme l'a fait la
Fédération dans son mémoire, Mme la Présidente. Et, tel que rédigé dans
l'article, parce que, là, je ne peux pas ouvrir trois, quatre affaires
en même temps, mais toute municipalité locale peut accorder une aide pour la
réalisation. Moi, je continue à vous dire, là, l'aide pour la réalisation,
c'est superchouette, là, puis je suis d'accord avec le député de Jonquière.
Encore faut-il avoir le personnel sous la main. Puis, si on veut faire faire
les travaux pour refiler la facture, au même titre qu'il y a des Québécois,
malheureusement, qui vivent à la semaine, j'imagine qu'il y a aussi des
municipalités qui n'ont pas nécessairement toutes ces capacités de payer pour
effectuer des travaux, si nécessaire, pour refiler par la suite avec une taxe
telle que c'est stipulé aussi à l'intérieur du mémoire.
Je ne le sais pas si le ministre est prêt à
revoir ou si on peut peut-être trouver des terrains d'entente. Mais tel que
rédigé comme ça, pour moi, ce n'est pas ce que je lis des mémoires des deux
associations dont on parle versus ce qui nous est présenté. Moi, ça ne reflète
pas ce que j'ai lu ou ce qu'on nous a dit. Et je n'ai pas été en mesure, moi non
plus, de faire les... poser les questions en ce sens-là directement à ceux qui
sont venus nous voir lors des consultations, puisque l'amendement n'était
toujours pas déposé.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Et, encore une
fois, donner la possibilité ne veut pas dire qu'une municipalité va vouloir se
prévaloir de cette possibilité-là. Donc, les municipalités qui ne se sentent
pas capables d'assumer un mandat, elle ne le prendra pas. Et, dans ce cas-là,
tous les articles précédents que nous avons adoptés continuent de s'appliquer.
Là, je regarde un petit peu, là, les notes que j'ai sous les yeux. Le MAMH
reçoit... le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation reçoit
régulièrement des demandes de règlement d'emprunt de la part des municipalités
qui souhaiteraient intervenir sur un barrage privé, et elles n'en ont tout
simplement pas la possibilité, elles n'en ont pas la compétence, donc ce sont
des demandes de règlement d'emprunt qui sont systématiquement refusées par le
MAMH.
Donc, c'est à
ce type de problématique là que l'on souhaite répondre. Et oui, c'est une
demande du milieu municipal. Et, encore une fois, lorsque la
municipalité ne s'aventure pas dans cette option là, bien, ce sont les autres
modalités du projet de loi qui s'appliquent. Mais je réitère, j'ai les notes,
là, sous les yeux. C'est à la demande du milieu municipal et, pour avoir ce
pouvoir-là, il n'y avait pas de demande de crédits supplémentaires et, entre
nous, tout ce qui est budget ne sera pas réglé non plus dans un projet de loi,
mais il n'y a pas de demande en ce sens pour obtenir ce pouvoir-là. Ce que ça
leur permettra, par contre, c'est d'aller chercher auprès du MAMH des demandes
de règlement d'emprunt. Et ça, ça va faire une grande différence pour les
municipalités, là, qui souhaitent intervenir sur un barrage en particulier.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, Mme la députée
de Verdun.
Mme Melançon : Merci.
Il y a différentes choses dans ce qu'a dit le ministre. L'ajout de nouvelles
responsabilités doit s'accompagner d'un
financement adéquat, particulièrement dans le contexte de la lutte aux
changements climatiques. Je fais juste le répéter, là, pour que ce soit
bien saisi. Je comprends que ce n'est pas une obligation ou une responsabilité
supplémentaire. On offre la possibilité, mais on offre la possibilité à qui,
aux grosses municipalités ou aux municipalités qui sont riches? À Gatineau, là,
vous avez des lacs, il doit y avoir des barrages.
M. Bussière : ...
Mme Melançon : Dans le comté de
Gatineau, oui.
M. Bussière :
On a des petites municipalités, puis on a des municipalités qui ont les
moyens aussi.
Mme Melançon :
Donc...
M. Bussière :
...parce qu'il y a eu des barrages, justement, de réparés chez nous, dans
certaines municipalités. Donc, il faudrait des citoyens qui habitent autour du
lac, autour du bassin, si on veut.
Mme Melançon :
Donc, j'imagine que, dans le comté de Gatineau, dans une petite municipalité qui
est moins riche, plus petite, moins de ressources, on ne sera pas en mesure
d'accompagner. Et ce ne sera pas un manque de volonté de la municipalité, c'est
juste qu'on n'est pas en mesure de le faire. Alors là, on est en train de faire
des choix de municipalités qui pourront ou qui ne pourront pas. C'est ça qu'on
est en train de faire actuellement.
Je
veux aussi, bien sûr, relever qu'il y a beaucoup de responsabilités
supplémentaires avec le projet de loi n° 67 en lien avec les inondations
et qu'il n'y a pas eu d'argent supplémentaire qui a été versé. Ça, de mémoire,
c'est M. Châteauvert qui nous avait dit ça, puis qui avait dit, à un
moment donné, tu sais, il falloir que... On est capable d'en prendre, là, de la
responsabilité, on en a pris, mais le gouvernement caquiste ne nous a pas
envoyé nécessairement les sommes d'argent qui venaient avec les
responsabilités. Et j'imagine que c'est, d'ailleurs, pour ça que c'est écrit
noir sur blanc dans leur mémoire.
Mais, à ce
moment-ci... Et j'entends le ministre aussi dire que ce n'est pas ici qu'on va
faire le budget, là, je le comprends. Mais je pense qu'il doit quand même
entendre le signal, actuellement, qui est donné puis qu'on reçoit. Puis là on
reçoit des messages, là, parce qu'on a envoyé certains, certains coups de sonde
aussi de notre côté, là, on attend certaines réponses. Mais de pouvoir obtenir
des règlements d'emprunt... O.K., mais c'est un emprunt. Donc, on s'entend, ce
n'est pas ce qu'on appelle une aide financière destinée à la municipalité, règlement
d'emprunt. J'aimerais quand même que le ministre puisse nous dire
spécifiquement s'il y a une petite municipalité qui dit : Bien, moi, je
voudrais bien, là, mais je ne suis pas capable de le faire. Il arrive quoi?
• (16 heures) •
M. Charette :
J'ai répondu, tout à l'heure, à la question. Lorsqu'une municipalité... Et
peut-être juste revenir, là, sur le propos de la collègue lorsqu'elle
dit : Une nouvelle responsabilité doit être accompagnée de budgets. Les
municipalités sont en très, très, très claires. Lorsqu'on leur demande de faire
quelque chose, lorsqu'on les oblige à faire quelque chose, là elles veulent
avoir du financement en conséquence, mais ce n'est pas du tout, du tout, du
tout le cas ici. Donc, on ne les oblige pas à faire quelque chose et on ne leur
demande pas de faire quelque chose. C'est là où je dis, pour ce type de demande
là, les municipalités n'ont pas même exprimé le souhait d'avoir des budgets
supplémentaires.
Mais, pour les
petites municipalités qui n'auraient pas les moyens ou qui ne souhaiterait pas,
même une plus grosse municipalité qui ne souhaiterait pas intervenir, c'est là
où je dis : Tous les articles précédents s'appliquent. Donc, si on est en
présence d'un barrage privé, donc, qui représente une menace, et ça, on l'a vu
à travers bon nombre d'articles, il y a même
des conséquences au niveau pénal, il y a des conséquences au niveau des
sanctions administratives pécuniaires, tout ça s'applique, là, dans les
circonstances. Donc, si ce barrage-là privé représente une menace, le champ
d'action qu'on a discuté depuis quelques jours s'applique intégralement. Donc,
on ne met pas à risque, on n'impute pas ou on n'impose pas une responsabilité
aux municipalités.
Et je reviens à
l'exemple des Laurentides, et on parlait de règlement d'emprunt. Elles ne
peuvent pas actuellement. Et moi, je peux vous dire, j'ai des maires, des
mairesses qui me disent : Le règlement d'emprunt, c'est un outil qui va me
permettre ensuite d'aller chercher une taxe sectorielle, parce que ce sont un
nombre limité de résidents qui profitent de ce lac. Et, dans certains cas, ce
n'est même pas pour des lacs de villégiature. Dans certains cas, il n'y a
aucun, aucun accès public à ce lac-là. Donc, ce ne sont que des propriétaires
privés qui sont sur le pourtour du lac. Donc, la ville ferait, dans le cas
présenté ici, ferait faire les travaux pour aller chercher un règlement
d'emprunt et ensuite se ferait rembourser par une taxe sectorielle pour les
seuls résidents qui bénéficient de ce lac-là. Donc, c'est réellement dans cette
perspective qu'il faut voir l'article en question.
La
Présidente (Mme Grondin) : Mme la députée, il vous reste
quatre minutes sur cet amendement.
Mme Melançon :
Je voudrais faire une proposition au ministre, qui est tout à fait gentille. Est-ce
que le ministre serait prêt à suspendre l'article, l'amendement 11.1 pour
que je puisse faire des téléphones auprès, justement, de nos collaborateurs
municipaux pour nous assurer que ce qui nous est rapporté actuellement... parce
que nous, on ne les a pas eues, les discussions, tel que le cabinet semble les
avoir eues, pour arriver avec un amendement costaud, disons-le, à ce moment-ci. Moi, j'aimerais bien l'entendre de leur
bouche, savoir s'ils sont à l'aise avec cet amendement-là qui
n'apparaissait pas dans le projet de loi lorsqu'on a fait les consultations
particulières. Puis on pourrait y revenir dès demain, là. Je ne veux pas
allonger dans le temps. Je veux tout simplement m'assurer à ce moment-ci de la
bonne compréhension puis je ne veux pas leur mettre des paroles dans la bouche,
là, parce que, là, tu sais, là, on m'envoie plein de passages des différents
mémoires que nous avons reçus. Moi, je voudrais savoir, là, à la lecture de
l'article 11.1, si les gens de la FQM et de l'UMQ sont à l'aise avec cet
article-là.
M. Charette : ...le suspendre, mais, en
même temps, on est sur la fin d'un bloc. Le but, ce serait de pouvoir y revenir rapidement. Si la collègue... si c'est
demain, on pourra très, très certainement y revenir et conclure ce bloc-là
demain.
Mme Melançon :
J'apprécie l'ouverture du ministre parce que... puis ce n'est pas pour
gagner du temps, là, vous voyez, à la vitesse... on roule quand même à vitesse
grand V, là. On doit se le dire, là, c'est une commission qui va très, très
bien. Mon but, ce n'est vraiment pas d'allonger le tout. Au contraire, je veux
que ça aille plus vite, parce qu'on pourrait continuer puis on pourrait
proposer un sous-amendement puis continuer à faire du temps. Ce n'est pas ce
que je veux faire. Je pense que, là, on arrive à... Le ministre a une
compréhension. Nous avons une compréhension qui est peut-être un peu différente
parce qu'on n'a pas eu l'échange avec eux. Alors, si on pouvait tout simplement
suspendre, je pense que ce serait l'idéal, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : J'aurais, donc,
besoin d'un consentement pour suspendre. Consentement. Donc, je comprends que
l'article qui introduit... M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : J'aurais aimé
ça faire une dernière intervention avant de suspendre, parce que, là, si on
suspend, on passe à l'autre article, puis j'aurais aimé ça faire une dernière
intervention. Oui, je peux?
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui, allez-y,
allez-y.
M. Gaudreault : Bien,
évidemment, je suis d'accord avec la suspension de l'article 11.1 qui
introduit 91.2. J'ai hâte de voir, avec le
temps qu'on va avoir, ce que les municipalités vont être capables de nous dire,
dans nos contacts.
Moi, je voulais mentionner que l'autre
préoccupation que j'ai, puis là on va revenir sur cet amendement-là, puis
peut-être que le ministre aura le temps, avant qu'on y revienne, de pouvoir
m'identifier un peu plus les éléments de réponse, bien, c'est sur l'enjeu de
l'éthique et de la gouvernance. C'est sur l'enjeu de l'éthique et de la
gouvernance, parce que, quand on dit :
«Toute municipalité locale peut accorder une aide[...]. Elle peut également,
avec le consentement du propriétaire du barrage, réaliser elle-même de
tels travaux», qu'est-ce qui nous dit qu'il n'y a pas eu une entente entre le
propriétaire du barrage, qui est le beau-frère du maire, puis : Regarde,
mon barrage a besoin de travaux, regarde,
l'article 11.1 permet à la municipalité de le faire aux frais de la
municipalité, on va s'organiser comme ça, puis la municipalité va, par
son pouvoir... puis moi, je suis chum avec les conseillers municipaux, puis on
va faire ça, on va faire ça, puis ça va être la municipalité qui va le payer,
moi, je serais capable de le faire, mais, regarde, si je suis capable de
m'éviter ces coûts-là, puis c'est la municipalité qui le paie...
Donc là, c'est quoi, les balises qu'on se met en
termes de gouvernance et d'éthique pour s'assurer que ce genre de chose ne se
produira pas? Alors, ça, c'est très, très important aussi comme question. Et
là, présentement, on n'a aucune balise comme ça. On a... Puis on sait comment
ça marche, là, hein? Le diable est dans les détails. Puis, on l'a déjà dit ici,
il y a toujours du monde qui essaie de profiter un peu du système. Puis moi, je
veux juste éviter... Puis je ne dis pas que c'est ça qui va arriver partout, au
contraire, mais il suffit d'un cas, puis on est ici pour baliser puis s'assurer
qu'il n'y a rien de malveillant qui peut arriver. Alors, moi, je suis préoccupé
par cette dimension-là aussi. Ceci étant, je suis favorable à la suspension de
cet article.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : ...répondre à ce
volet-là, et peut-être le sous-ministre adjoint aurait aussi un élément de
réponse, parce que les équivalents, il y en a tout plein, là, avec le milieu
municipal. Pour ce qui est de la perpétration d'un crime, naturellement, il n'y
a aucun règlement, il n'y a aucune loi qui va nous prémunir de toutes ces
possibilités-là, mais, à partir du moment où le scénario évoqué devait
s'avérer, bien là c'est toute la question du respect du code d'éthique, c'est
la question de la corruption, c'est la question... Donc, c'est des recours qui
sont possibles. Et malheureusement aucun,
aucun règlement et aucune loi ne va nous empêcher de voir certains crimes se
commettre, mais, si ce scénario-là s'avère, nos lois, code d'éthique, ça
va prendre la relève, là, très, très certainement. Et, peut-être pour des
exemples de pouvoirs semblables auprès des municipalités, le sous-ministre
adjoint pourrait compléter.
• (16 h 10) •
M. Rousseau
(Michel) : ...ça peut aider, là, mais juste donner des exemples
où c'est à peu près le même genre de pouvoirs utilisés par les municipalités.
Bien sûr, là, les enjeux éthiques, je comprends que, dans la loi sur la
compétence, là, il y a aussi des articles sur le conflit d'intérêts, là. Il y a
quand même des mesures de gouvernance.
Mais prenons l'exemple de, nous, on est habitués
avec ces cas-là, un réseau privé d'eau potable, il arrive que les municipalités
vont les prendre en charge parce qu'elles ont le pouvoir de le faire, sinon le
problème perdurerait. Des fois, il y a l'ouverture d'une route sur un terrain
privé parce que ça donne accès à tous les citoyens, puis, pour x raisons, le
terrain, il est privé. Donc, ils ont une possibilité d'entretenir des routes
sur un terrain privé, mais, sans le pouvoir, ils ne pourraient pas le faire,
puis, comme c'est au service de la communauté, bien, ça rend service à tout le
monde. Donc... Bon, puis il y a l'entretien des cours d'eau aussi qu'on est
habitués, donc... Mais tout ça, d'emblée, on peut penser que les municipalités
peuvent le faire, mais, s'ils n'ont pas le pouvoir nommément inscrit, bien, ils
ne peuvent pas dénouer des impasses.
Puis, si on
revient dans le cas des barrages, par exemple, des exemples, il y en a plein,
mais l'organisme sans... à but non lucratif qui serait propriétaire d'un
barrage, puis qui n'a pas de capacité d'emprunt, puis qui veut faire des
travaux, il ne peut pas en faire. Donc, en
passant par la municipalité, elle va pouvoir le faire, imposer une taxe
sectorielle, comme ça sera prévu, comme ils voudront, mais ça permet de
dénouer l'impasse dans ce genre de dossier là et ça demeure, moi, je pense, une
solution pour plusieurs dossiers qui... sinon, le financement n'arrive pas.
C'est vraiment la Loi sur les compétences municipales, là, qui encadre tout ça,
comme ça encadre tous les autres exemples que je vous ai donnés.
Donc,
là-dessus, c'est déjà bien encadré, c'est comme de rajouter un secteur qui a
été demandé aussi par les municipalités.
Puis on va le voir dans la consultation qui sera faite, mais c'était très clair
de leur part que, quand ils demandent de
l'argent, c'est quand on les oblige à faire de quoi, mais, quand ils demandent
un pouvoir, en tout cas, les échos qu'on a, c'est qu'ils ne demandaient
pas d'argent, mais... ils vont vous en parler, mais c'était vraiment la
différence dans leurs demandes financières. Si on n'est pas obligé, c'est le
pouvoir qu'on veut, là.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, sur ce, on a consentement
pour suspendre l'amendement introduit par le ministre, dans le fond, qui
introduit l'article 11.1. Donc, nous allons sauter au bloc 4.7 du
bloc 4, donc, sur l'autorité du ministre, et donc c'est l'article 30,
M. le ministre.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Donc, les articles 13 à 14 de cette loi sont
remplacés par les suivants :
«13. Le ministre a
autorité sur les terres du domaine hydrique de l'État, notamment celles visées
à l'article 2 de la Loi sur le régime des eaux, et sur celles acquises par
la Commission des eaux courantes, abolie en 1955. Il dispose à leur égard des
droits et pouvoirs inhérents au droit de propriété.
«Le ministre dispose
des mêmes droits et pouvoirs à l'égard des autres terres du domaine de l'État
sur lesquelles il a autorité par l'effet d'une loi, d'un décret, d'un titre de
propriété, d'un arrêté ou d'un avis, à l'exclusion du pouvoir de les aliéner.
«Dans tous les cas,
le ministre exerce ses droits et pouvoirs d'une manière compatible avec
l'affectation des terres concernées.
«13.1. Le ministre
est responsable de la gestion de l'eau en tant que ressource naturelle.
«13.2. Dans le
domaine des barrages, le ministre :
«1° veille à
l'application des règles relatives à leur sécurité;
«2° exerce les droits
et pouvoirs inhérents au droit de propriété à l'égard des barrages de l'État
qui, en application d'une loi, d'un décret, d'un titre de propriété, d'un
arrêté ou d'un avis, ne sont pas sous la responsabilité d'un autre ministre ou
d'un organisme public.
«13.3. Outre les
pouvoirs mentionnés à l'article 12, le ministre peut, pour l'exercice des
fonctions visées aux articles 13 à 13.2, effectuer des études concernant
les dangers d'inondation, d'érosion et de glissement de terrain. Il peut
également élaborer et mettre en oeuvre des programmes destinés à prévenir ou à
réduire les dommages causés par ces phénomènes.»
Le
commentaire. Et j'ai peut-être aussi oublié de vous mentionner que j'avais un
amendement pour cet article-là. Est-ce que vous souhaitez que j'en fasse
la lecture maintenant ou que je commence la lecture des commentaires?
La
Présidente (Mme Grondin) : En fait, on pourrait faire les
commentaires pour... et par la suite on pourrait faire l'amendement. Ça vous
convient?
M. Charette :
Oui.
La
Présidente (Mme Grondin) : On va finir les commentaires
avec l'article qui vient d'être lu pour ne pas tout mélanger.
M. Charette :
Parfait. Je pourrais les faire d'un bloc, là, parce que ce n'est pas comme
l'article précédent, où il y avait plusieurs, plusieurs commentaires, là. Donc,
je vais les lire un après l'autre.
Donc, pour
l'article 13, le nouvel article 13 vise notamment à clarifier
l'autorité du ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques sur les terres du domaine hydrique de l'État, notamment sur celles
acquises à l'origine par la Commission des eaux courantes, une entité abolie en
1955. Il y est aussi confirmé qu'il dispose à leur égard des droits et pouvoirs
inhérents au droit de propriété, tel que le pouvoir d'aliénation. L'article
prévoit aussi que le ministre dispose de ces mêmes pouvoirs sur les autres
terres du domaine de l'État sur lesquelles il a autorité, à l'exclusion du
pouvoir de les aliéner.
Le commentaire pour
l'article 13.1. Le nouvel article 13.1 prévoit que le ministre est
responsable de la gestion de l'eau en tant que ressource naturelle. Cet article
reprend en partie le contenu du premier alinéa de l'actuel article 13 tout
en actualisant la terminologie afin de référer à l'eau en tant que ressource
naturelle au lieu de richesse naturelle.
Commentaire, 13.2. Le
nouvel article 13.2 vise à énoncer clairement les responsabilités du
ministre dans le domaine des barrages. Le paragraphe 1° précise que le ministre
veille à l'application des règles relatives à leur sécurité, faisant ainsi
référence à ses responsabilités d'appliquer la Loi sur la sécurité des
barrages. Le paragraphe 2° précise quant à lui que le ministre exerce les
pouvoirs inhérents au droit de propriété à l'égard des barrages de l'État qui
ne sont pas sous la responsabilité d'un autre ministre ou d'un autre... ou d'un
organisme public.
Enfin, le commentaire
pour l'article 13.3. Le nouvel article 13.3 prévoit que le ministre
peut, pour l'exercice de ses fonctions relatives aux terres sous son autorité,
à la gestion de l'eau et aux barrages, effectuer des études et élaborer et
mettre en oeuvre des programmes concernant les dangers d'inondation, d'érosion
et de glissement de terrain. Cet article reprend essentiellement le contenu du
deuxième alinéa de l'actuel article 13.
La Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, vous avez... vous
proposez un amendement à cet article.
M. Charette : Effectivement.
Donc, ce serait de remplacer, dans le premier alinéa de l'article 13 de la
Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs,
proposé par l'article 30 du projet de loi, «notamment»
par «qui, en application d'une loi, d'un décret, d'un titre de propriété, d'un
arrêté ou d'un avis, ne sont pas sous la responsabilité d'un autre ministre ou
d'un organisme public, notamment sur».
Et le commentaire. Cette modification a pour
objet de clarifier la portée de l'autorité du ministre sur les terres du
domaine hydrique de l'État en excluant celles-ci... en application d'une loi,
d'un décret, d'un titre de propriété, d'un arrêté ou d'un avis, ne sont pas
sous la responsabilité d'un autre ministre ou un organisme public, ce qui était
implicite dans la version non amendée de l'article.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il
des... Nous allons travailler sur l'amendement. Y a-t-il des interventions sur
l'amendement? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien, j'aimerais
que le ministre nous explique pourquoi on a dû l'amener par amendement.
Pourquoi on ne l'a pas intégré directement au départ?
La Présidente
(Mme Grondin) : Allez-y, maître.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : En
fait, c'est vraiment... Le fond de l'article n'a pas été changé. Donc, c'est
vraiment par souci de clarification, là, pour être pour être plus précis puis
évacuer peut-être une certaine incertitude juridique, là, qui pouvait
subsister. Donc, comme ça, on est certains, là, qu'on n'est pas en train de
faire, comment je pourrais dire, déborder le pouvoir du ministre sur des terres
qui seraient, en application d'une loi, un décret, ou ainsi de suite, sous
l'autorité d'un autre organisme public ou le ministère, mais le fond de
l'article demeure le même.
Mme Melançon : Parce que, dans
le commentaire, on dit que cette modification a... clarifier la portée de
l'autorité du ministre sur les terres du domaine hydrique de l'État. L'autorité
du ministre sur le domaine hydrique de l'État, je pense que ça faisait partie,
de toute façon, de la loi sur les barrages, non?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : En
fait, il y a différentes dispositions qui vont s'appliquer. La loi sur les
barrages va viser la sécurité des barrages. Le domaine hydrique, on a la Loi
sur le régime des eaux qui va clarifier qu'est-ce que le domaine hydrique. Il y
a certaines autres manières d'avoir autorité sur une terre du domaine public au
sens large, qui est, en fait, régie par la terre sur le domaine de l'État, qui
est sous la responsabilité du ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles. Donc là, dans ce cas-ci, on vient, justement, clarifier que, pour
ce qui est des terres du domaine hydrique de l'État, c'est bien au ministre...
dans la loi ministérielle, là... bien faire la part des choses, en fait.
Mme Melançon : Parfait.
La Présidente
(Mme Grondin) : Vous n'avez pas... Ça va? Y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement proposé? Donc, est-ce que l'amendement
est adopté? Mme la députée.
Mme Melançon : J'aimerais bien
obtenir un vote par appel nominal, s'il vous plaît.
• (16 h 20) •
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette-Saint-Maurice)? Oh! elle est absente. M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
Le Secrétaire : Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire :
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, abstention. L'amendement à
l'article 30 est adopté. Nous revenons à l'article 30 tel qu'amendé.
Y a-t-il des interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Alors, juste pour une question de directive, à ce
moment-ci, Mme la Présidente, est-ce qu'on y va, donc, à 30, pour l'article 13 puis ensuite 13.1, 13.2? Comment vous
souhaitez que nous puissions procéder à ce moment-ci?
La Présidente
(Mme Grondin) : Bien, en fait, je pense que, les autres
fois, on y allait, justement, par 13, 13.1, 13.2, et ça a bien été, hein?
Mme Melançon : Oui, tout à
fait, tout à fait, juste pour m'assurer, là, pour la bonne compréhension aussi
de ceux qui suivent nos travaux avec
beaucoup d'excitation, de... juste pour être sûre que tout le monde est bien à
l'aise avec ça, là, ça va pour tout le monde? Oui? Parfait. Alors, je
vais attendre de me rendre à 13.1, si vous le permettez, dans ce cas-là.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, y a-t-il des interventions sur l'article 13? Donc, y a-t-il
des interventions sur l'article 13.1? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Alors, «le
ministre est responsable de la gestion de l'eau en tant que ressource
naturelle». C'est ici un ajout plutôt important. Est-ce que le ministre peut
nous expliquer pourquoi est-ce qu'on ajoute, à ce moment-ci, à 13.1 cette
responsabilité importante?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Je
vais commencer par une première partie de l'explication. L'article 13.1,
en fait, reprend une partie du premier alinéa de l'ancien article 13 qui
disait que le ministre, donc, notamment sur la gestion de l'eau en tant que
richesse naturelle... Le remplacement de «richesse naturelle» par «ressource
naturelle» en est un de concordance avec les autres lois du corpus. C'est
l'appellation qui est maintenant d'usage.
M. Charette : La question que
je posais au sous-ministre adjoint... On a fait tellement de projets de loi
ensemble. Je ne me souviens plus si c'est dans celui-ci ou dans un précédent où
on avait eu à faire cette concordance-là entre «ressource naturelle» versus
«richesse naturelle». Je ne me souviens plus si c'est dans celui-ci ou dans
celui sur le patrimoine naturel, mais c'est une question de concordance, là,
ici aussi. Parfait.
Mme Melançon : ...pas à
l'autre. Donc, c'est très bien. Moi, je veux surtout savoir... Bon, avec le
titre et avec la responsabilité de gestion sur l'eau en tant que ressource
naturelle doivent venir un paquet d'autres responsabilités. Qu'est-ce que ça
invoque? Qu'est-ce que ça ajoute, justement, au fardeau, au lourd fardeau déjà
d'être ministre de l'Environnement, là? Qu'est-ce qu'on vient ajouter en le
nommant ainsi?
La Présidente
(Mme Grondin) : Allez-y, maître.
Mme Côté-Bioli (Giulia) :
Excusez-moi. En fait, dans ce cas-ci, on n'ajoute rien, là, dans le sens que
c'est une reprise de quelque chose qui était déjà formulé dans la loi
ministérielle. Ça fait que, notamment, dans des lois qui sont sous la
responsabilité du ministre, là, il y a des enjeux reliés à la gestion de l'eau
et que c'est, donc, pour cette raison-là que ça se retrouve sous sa
responsabilité.
Mme Melançon : Vous savez, Mme
la Présidente, je crois même que c'est vous qui présidiez au moment où nous
avons siégé, oui, au salon bleu, et j'avais parlé de toute l'importance, dans
le fond, des redevances sur l'eau. Je ne sais pas si vous vous rappelez.
J'avais fait un plaidoyer, je vais dire ça ainsi, rappelant aux citoyens du
Québec que l'industrie québécoise a versé pour 3,2 millions de dollars
pour l'année 2018 en redevances sur l'eau. J'ai rappelé que c'était pour
avoir prélevé 1000 milliards de litres d'eau douce du territoire
québécois, ce qui représentait autour de 250 000 piscines olympiques.
On est en plein dans les Olympiques, Olympiques d'hiver, vous allez me dire,
là, mais, quand même, on peut parler de piscines olympiques à ce moment-ci.
J'avais aussi rappelé que les redevances,
lorsqu'on regarde en Ontario, elles sont sept fois plus élevées qu'au Québec.
J'avais aussi rappelé toute l'importance et la fierté des Québécois lorsqu'on
parle de l'eau, parce que quand même, au Québec, on possède 3 % des
réserves d'eau douce mondiales. Ce n'est pas rien. Il y a beaucoup de lacs dans
votre région, hein? Argenteuil, y a beaucoup, beaucoup de lacs. Moi, à Verdun,
ça n'a l'air de rien comme ça, mais on est entourés
d'eau, hein? On a le fleuve qui nous rend très, très fiers avec nos beaux parcs
tout au long, justement, du fleuve. Puis il y a l'île des Soeurs, bien, qui est
entourée, justement, d'eau. Montréal est une île, et j'ai l'île de l'Île, donc,
l'île des Soeurs, qui est sur l'île de Montréal, mais qui est une île à elle
seule.
Je pense qu'avec la responsabilité de la gestion
de l'eau en tant que ressource naturelle doivent venir certaines
responsabilités. Et je rappelais, Mme la Présidente, à l'époque, qu'il y a des
entreprises qui paient actuellement 70 $ par million de litres d'eau
utilisés, très peu, et il y a des entreprises qui paient, parce que c'est selon
l'utilisation si on est... Si on utilise l'eau comme composante de leurs
produits, c'est 70 $ par million de litres d'eau, et il en coûte
2,50 $ par million de litres d'eau pour des entreprises qui utilisent dans
leurs processus, là... Je pense plutôt aux usines de pâtes et papiers, les
compagnies minières — les
compagnies minières à qui on est en train de faire une petite fleur avec un règlement
actuellement, je l'ai dit — les
centrales thermiques, les usines chimiques. En 2017‑2018, les entreprises,
donc, qui utilisent l'eau dans leurs processus, là, ont versé 2,4 millions
de dollars en redevances au gouvernement. En 2017‑2018, c'est pour 13 milliards
de litres d'eau qui ont été utilisés. Moi, ça me fascine, là, parce que c'est
des chiffres. Vous vous imaginez, hein, ça
représente quoi en eau. Moi, ça me glace parfois le sang, là. Pour ceux qui
utilisent l'eau dans leurs composantes de leurs produits, là, ils ont versé
pour 920 000 $ au gouvernement du Québec seulement.
Je vous avais aussi rappelé, lorsque j'avais
fait mon plaidoyer, qu'en Europe le prix de l'utilisation de l'eau peut varier
de 2 000 $ par million de litres d'eau à 10 000 $ par
million de litres d'eau. Alors, moi, je veux juste qu'on se rappelle, là, nous
autres, c'est 2,50 $ par million de litres d'eau ou 70 $ par million
de litres d'eau, alors qu'au Danemark c'est 10 000 $ par million de
litres d'eau. On n'est pas dans les mêmes eaux, c'est le cas de le dire.
L'eau, c'est source de vie. On le dit souvent.
Avec les changements climatiques, avec le réchauffement de la planète, l'eau va
devenir tellement importante pour la suite des choses. Et, moi, quand je lis, à
13.1, que le ministre de l'Environnement, donc, est responsable de la gestion
de l'eau en tant que ressource naturelle, je me dis que c'est l'endroit où
j'aimerais bien qu'on puisse déposer... Je voudrais déposer un amendement à ce
moment-ci, si vous le permettez. J'ignore si ça a été déposé, parce qu'on l'a
préparé tout à l'heure. Je ne sais pas si vous l'avez reçu de votre côté. Ça
doit être à quelque part... dans les ondes, à quelque part, mais je voudrais
déposer, donc, un amendement à ce moment-ci. Si vous me donnez peut-être une ou
deux minutes, vous allez recevoir le tout.
• (16 h 30) •
La Présidente
(Mme Grondin) : Je vais suspendre les travaux. Peut-être
juste avant, je veux vous rappeler qu'en fait il y a, dans les documents
distribués sur le Greffier, le document Catégorisation des infractions à la
Loi sur la sécurité des barrages, que le député de Jonquière souhaitait
avoir. Donc, le document est maintenant disponible.
Et donc je vais suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 31)
(Reprise à 16 h 39)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Mme la
députée de Verdun, vous proposez un amendement à l'article 30.
Mme Melançon : En effet, Mme la
Présidente. Alors : L'article 13.1, introduit par l'article 30
du projet de loi, est modifié par l'ajout, à la fin, de :
«Il doit [en outre] mettre à jour régulièrement
les redevances exigibles pour l'utilisation de l'eau afin que leur taux reflète
la valeur du marché.»
Je propose, donc, cet amendement à ce moment-ci,
parce qu'on le lit et on le voit bien, là, à 13.1, «le ministre est responsable
de la gestion de l'eau en tant que ressource naturelle». Et donc, si le
ministre est responsable de la gestion de
l'eau, pour moi vient aussi d'autres responsabilités, notamment la
responsabilité en lien avec les redevances... les redevances de l'eau.
Et je tiens simplement à rappeler que, pour
plusieurs, déjà en 2018, on disait que ce n'était pas... que ce n'était pas suffisant. Je me rappelle bien aussi le député
de Granby qui avait dit : On va l'évaluer et on va aller chercher plus
que les montants qui sont actuellement de
3 millions de dollars. Et ça, c'est l'actuel ministre des Transports qui
nous disait ça avec, bien, avec un certain aplomb. Je pense qu'on est, à
ce moment-ci, directement dans la responsabilité du ministre.
Et voilà, je pense que je ne veux pas aller plus
loin, parce que j'avais déjà pris pas mal de temps pour faire une mise en
bouche la dernière fois. Je sais que le ministre avait fermé la porte au micro
de Louis Lacroix, au 98.5, le 26 juin
2019. C'est une mauvaise date pour faire des annonces comme celles-là, M. le
ministre, puis refuser d'aller de l'avant. Le 26 juin, c'est ma
fête, vous m'auriez fait tout un beau cadeau. Mais, cela étant dit, on peut se
reprendre aujourd'hui, hein, parce que ça doit être la fête à quelqu'un dans le
monde, le 9 février, on pourrait faire plaisir à plein de monde.
• (16 h 40) •
Une voix : ...
Mme Melançon : Tu as un cousin? Bon. Alors, pour faire plaisir
au cousin du député de Jonquière, dont on va taire le nom pour le
moment... mais, tout de même, je crois que ce serait un très beau signal que
nous pourrions envoyer.
Et, vous voyez, Mme la Présidente, je n'ai
pas... à l'intérieur de mon amendement, je n'ai pas été à une hauteur, je
laisse beaucoup de latitude. Mais ce qui est important, c'est qu'on doive
pouvoir mettre à jour les redevances exigibles, et actuellement ce n'est pas le
cas. On a déjà préalablement fermé la porte, quoique c'était un engagement de la formation politique de la CAQ. Et là on est à la fin
de l'année, on est en pleine année électorale, je vais dire ça ainsi, donc il y
aura un rendez-vous électoral en octobre prochain, et ce serait bien que nous
puissions dire qu'ensemble on a été en mesure, justement, de revoir les
redevances exigibles pour l'utilisation de l'eau, où on s'entend avec l'idée de
mettre à jour régulièrement, justement, ces redevances, parce que c'est un bien
qui appartient à tous les Québécois, hein, c'est une ressource naturelle, on
l'a dit, c'est une richesse naturelle, on l'a dit aussi. Et c'est bien de dire
des choses. Les mots, là, je trouve ça important, mais les gestes le sont
aussi.
Et je crois que nous sommes devant une
opportunité formidable, tout le monde ensemble. Puis c'est un projet de loi
mammouth, là, donc je pense qu'on a introduit toutes sortes d'affaires dans le
projet de loi mammouth, je pense qu'à ce
moment-ci on est capable d'introduire, justement, cette volonté collective de
mettre à jour ces redevances. Parce que d'aller chercher 3 millions
de dollars, ce n'est pas quelque chose qui est normal, ce n'est pas suffisant,
ça n'envoie pas non plus un signal que cette ressource-là, cette richesse-là,
on doit en prendre grandement soin et on ne peut pas dilapider parce que ce
n'est pas... Malheureusement, l'eau, là, il arrive aussi que, si on consomme,
on consomme, on consomme, c'est comme dans tout, à un moment donné, il n'y en
aura plus. Puis j'ai envie que ma fille, mon fils, puis, lorsqu'ils seront en
âge, là, je vais leur donner du temps, puissent avoir, eux aussi, des enfants
puis puissent avoir le privilège d'avoir eux aussi la chance de jouer dans
l'eau, mais aussi de pouvoir consommer de l'eau douce.
Et je me rappelle qu'il y a quelqu'un dans le
ministère de l'Environnement, un jour, qui m'avait dit : Vous savez, les
prochaines guerres dans le monde, là, ça ne sera pas nécessairement des guerres
territoriales, il va y avoir la guerre pour obtenir de l'eau, avec le
réchauffement climatique. Et je crois qu'on doit faire très attention à cette
ressource. Et je nous invite, donc, et j'invite, donc, le ministre à accueillir
cet amendement avec ouverture. Et ce serait vraiment un beau pas marqué
aujourd'hui que nous pourrions faire... une avancée certaine pour le Québec,
mais pour l'ensemble des citoyens, bien entendu, et aussi de pouvoir s'assurer
que les montants dont je vous parlais tout à l'heure, là, je tiens à les
répéter pour ceux et pour celles qui n'étaient pas avec nous tout à l'heure,
mais avec l'utilisation de 1 000 milliards de litres d'eau, on a
seulement été en mesure d'aller chercher 3,2 millions de dollars. Je le
répète, c'est fou, quand on y pense, c'est complètement fou. Puis, quand on
sait qu'il y a des grandes industries d'usines de pâtes et papiers, je regarde
le député de Jonquière, là, hein, chez vous, vous en avez, des compagnies
minières, des centrales thermiques qui paient 2,50 $ par million de litres
d'eau parce qu'ils l'utilisent dans leur processus. Puis, quand on sait qu'on
paie 70 $ par million de litres d'eau, lorsqu'on utilise dans la
composante de leur produit, bien, je pense qu'en 2022 il est temps que nous
puissions agir tout le monde ensemble.
Et voilà, je vais m'arrêter ici, là, parce que
je vois que le ministre, j'imagine, trépigne d'envie de me répondre et je vais
le laisser débuter sa réponse.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : À
la collègue, d'abord, merci pour la proposition. Merci, Mme la Présidente. En
fait, ce débat-là, on l'a déjà eu il y a quelque temps déjà. Ce n'est
pas le bon projet de loi pour ce type d'amendement ou ce type d'article, ce qui
n'empêche en rien de reconnaître, naturellement, l'importance de l'eau comme
richesse pour le Québec. Et ce que j'avais évoqué sans doute, la dernière fois,
c'est qu'on a mis sur pied, à la satisfaction des différents groupes,
d'ailleurs, un forum d'action sur l'eau qui fonctionne très bien, qui est en
train de réfléchir aux prochaines actions qui devraient être conduites. Donc,
merci pour la contribution, mais on ne pourra pas régler cet enjeu-là cet
après-midi à travers un amendement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme la députée de
Verdun.
Mme Melançon : Je suis plutôt
surprise d'entendre le ministre me dire : Ce n'est pas le bon projet de
loi, parce que, là, le temps va manquer, hein, d'ici octobre prochain, pour
arriver avec le bon projet de loi pour revoir la redevance... les redevances
sur l'eau. Je pense que, quand on est dans un mammouth puis qu'on est capable
de renforcer la protection de l'environnement, de la santé, des biens, des
personnes, en parlant de la modernisation de la Loi sur les pesticides, la
maximisation et de l'uniformisation des mesures d'application des lois, quand
on parle de favoriser le respect des engagements du Québec en matière de lutte
contre les changements climatiques pour atteindre certains objectifs énoncés
dans le Plan pour une économie verte 2030, quand on peut parler
d'optimiser la Loi sur la sécurité des barrages, quand on peut aller jusqu'à
parler de l'élagage des arbres pour Hydro-Québec, quand je sais qu'on va, bien
sûr, parler un peu plus tard — pardonnez-moi, j'étais dans le
désordre — de
différents impacts, bien sûr, aussi, en environnement, puis qu'on arrive avec
une nouvelle loi en plus, avec un tronc commun, bien, je suis surprise de voir
la fin de non-recevoir du ministre pour pouvoir, justement, parler des
redevances sur l'eau. Non seulement ça me désole,
mais ça me déçoit, ça me déçoit parce que je ne sais pas à quel moment le
ministre pense qu'on va être en mesure de faire ça. Probablement en même
temps que l'abolition des voitures à essence en 2035. Probablement que c'est
ça.
Moi, je pense qu'on a... Si on ajoute, à 13.1,
que le ministre est responsable de la gestion de l'eau en tant que ressource
naturelle, je ne vois pas pourquoi on n'est pas capable, à ce moment-ci... Puis
je ne viens même pas fixer, là, je ne viens
rien fixer. Je lui demande de pouvoir mettre à jour les redevances exigibles
pour l'utilisation de l'eau, c'est ce que je lui demande, pour que le
taux puisse refléter enfin la valeur du marché. Puis ce n'est pas à 70 $
par million de litres d'eau, puis ce n'est pas à 2,50 $ par million de
litres d'eau qu'on reflète actuellement la valeur du marché.
Alors, je suis déçue, parce que, si le ministre
veut se dire responsable de la gestion de l'eau, bien, je pense qu'on devrait
commencer à parler de la gestion de l'eau. Et la gestion de l'eau, ça fait,
bien sûr... Les redevances font partie de la gestion de l'eau. Je ne voyais pas
de meilleur moment pour pouvoir le faire. D'ailleurs, c'est pour ça que je n'avais pas déposé d'amendement lorsque j'avais fait mon
plaidoyer la dernière fois, parce que j'avais dit : Oui, c'est vrai, O.K.,
on va attendre, on va attendre d'arriver un petit peu plus loin, là, lorsqu'on
sera, justement, dans la gestion de la ressource. On y est, mais là on me
dit : Désolé, ce n'est pas le bon projet de loi pour le faire.
C'est un mammouth, je le répète, sur lequel on
va parler de plein de sujets plus différents les uns que les autres. Puis il en
reste, là, il reste pas mal d'articles, là, quand même. On a roulé, on a roulé
vraiment rondement pour arriver là où on est rendu. Mais je pensais pouvoir
obtenir quand même l'écoute du ministre, à ce moment-ci, pour pouvoir marquer
le coup puis enfin, bien, répondre à un des engagements de la CAQ en pleine
campagne électorale en 2018. J'ai vu qu'il y avait une fin de non-recevoir,
donc je ne voudrais pas faire beaucoup, beaucoup de temps, mais je trouve ça
vraiment décevant.
• (16 h 50) •
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Charette : Tout ce que la députée mentionne, et elle le fait
de plein droit, elle l'avait mentionné le 18 janvier dernier, donc
cet échange-là, nous l'avons déjà eu. Donc, pour ma part, je n'aurai pas
d'élément nouveau à apporter.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Y a-t-il d'autres interventions?
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Alors,
j'ai évidemment pris connaissance de l'amendement proposé par la députée de
Verdun. Elle a tout à fait raison sur le fond des choses, de «mettre à jour
régulièrement les redevances exigibles pour l'utilisation
de l'eau», c'est... Je veux dire, c'est inacceptable, on est un pays où,
finalement, on s'aperçoit que l'abondance de la ressource fait qu'à la
longue on en perd peut-être un petit peu la notion de sa valeur. Et c'est un
peu comme l'énergie hydroélectrique au Québec, on en a en abondance, elle est
propre, elle nous appartient, donc elle n'est pas chère, alors on a tendance à
la consommer de façon trop importante, à la gaspiller, voire même. Donc, c'est
un peu la même chose avec l'eau, hein? La députée a raison quand elle rappelle
que nous avons 3 % des réserves d'eau douce du monde. Il y a des pays qui
se battraient puis qui se battent pour ça.
Moi, je me souviens, quand j'étais prof au
cégep, parfois, les étudiants me questionnaient sur des conflits qui existent à
travers le monde, des conflits dans certains pays, je pense au conflit
israélo-palestinien, qui est ancien, évidemment, comme on le sait, je pense à
plein de conflits en Afrique, ou en Asie du Sud-Est, ou partout à travers le
monde, puis ils essaient de comprendre la source du conflit. Puis moi, je
disais toujours : Allez-y sur la grille d'analyse de la quête de la
ressource, donc la quête de la ressource naturelle, la quête de la richesse
naturelle, la quête du produit naturel dans un sous-sol, par exemple, d'un pays X,
et la quête de la ressource de l'eau. Donc, de contrôler l'eau, dans des pays
où l'eau est rare, peut conduire à des conflits qui, sous apparence ou... qui
sont quand même importants aussi, par exemple d'enjeux religieux, d'enjeux
ethniques, c'est quand même souvent des enjeux de quête de ressources.
Donc, l'eau est une valeur inestimable, a une
valeur inestimable. Dans ce sens-là, moi, je suis d'avis, évidemment, puis on
l'a dit à plusieurs reprises dans ma formation politique, qu'il faut accroître
les redevances de façon très importante. Puis ce n'est pas des multinationales
qui exploitent notre eau qui vont me faire pleurer, puis qui profitent de la
vente, par exemple, d'eau embouteillée, alors qu'on peut avoir une eau d'une
excellente qualité dans la très grande majorité des municipalités du Québec
juste en ouvrant le robinet. C'est assez préoccupant, tout ça.
Cependant, je vais me garder quand même une
minigêne, là, parce que la portion qui dit, à la fin, «que [les] taux
[reflètent] la valeur du marché», ça, j'ai un petit peu plus de réserve, pas de
réserve d'eau, mais un petit peu plus de réserve, parce que la valeur du
marché, de quel marché on parle, le marché international, le marché local. La
valeur du marché, c'est quoi? Bon, puis je pense que ça mériterait qu'on en
parle plus amplement, qu'on en discute, qu'on voie les variantes sur la valeur
du marché pour savoir ce que ça représente réellement au Québec.
Alors, je suis très d'accord avec les
redevances. Je suis très d'accord, contrairement au ministre, je suis très
d'accord avec la députée pour dire que c'est la bonne place pour amener ça,
mais je ne suis pas capable de me positionner tout à fait pour, parce que le
volet sur le «taux reflète la valeur du marché», j'aimerais mieux qu'on fouille
ça davantage. Donc, en ce qui me concerne, je vais m'abstenir à ce stade-ci.
Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions? Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Oui, merci.
Bien, je remercie le député de Jonquière. Il comprend bien, comme c'est le cas
pour l'opposition officielle, que, pour nous, une valeur... le taux doit
refléter la valeur du marché. Si ce n'est que cela, on peut toujours discuter. Parce que, pour nous, la valeur du marché,
c'est de voir à quel point... En Ontario, c'est sept fois plus, sept
fois plus cher, l'utilisation de l'eau, puis pourtant on est sur le même
territoire qu'est le Canada. Je trouve ça particulier de savoir que nos
voisins... Puis, vous savez quoi, Mme la Présidente, on est en train de
transformer actuellement un règlement sur le nickel pour essayer d'être
compétitif avec des voisins. Parce que c'est à ça que ça sert, ce règlement sur
le nickel, là, où on veut augmenter de cinq, cinq fois plus de taux de nickel
dans l'air, on parle de qualité de l'air ici, pour pouvoir demeurer, et ce
n'est pas moi qui le dis, là, c'est le ministère, puis on l'a bien vu, là,
c'est qu'ils veulent demeurer compétitifs avec Sudbury, pour ne pas les nommer.
Parce que, là, ça, c'est en Ontario, puis on sait que c'est exactement des
normes sur lesquelles... où on va se comparer avec d'autres.
Alors, c'était un peu en ce sens-là, pour
répondre au député de Jonquière, où je voyais, pour moi, un taux avec la valeur
du marché. Je le répète, là, en Ontario, actuellement, c'est sept fois plus
cher. Ça veut dire qu'ils vont chercher plus
de 23 millions de dollars actuellement, bien, actuellement, 2018, du côté
de l'Ontario. Ce n'est pas... Ce n'est pas négligeable.
Et malheureusement le
gouvernement de la CAQ est prêt à laisser aller la ressource en eau sans
augmenter, à ce moment-ci, donc, les redevances, mais est prêt à changer une
norme en qualité de l'air pour pouvoir répondre à cette même... au même marché
économique. Je trouve ça particulier. Je trouve ça triste et désolant. On voit
qu'ils font actuellement leur choix, qui n'est pas, selon moi, un choix
environnemental, alors que moi, ce que je faisais comme proposition, c'était un
choix environnemental, parce qu'à un moment donné c'est de protéger la
ressource.
Alors, quand le ministre de l'Environnement fait
le choix plutôt d'embrasser une nouvelle norme qui ne va malheureusement pas
venir améliorer la qualité de l'air au Québec, au contraire, et je pense aux
gens de Limoilou, là, lorsque je fais le plaidoyer devant vous, Mme la
Présidente, qui vivent déjà avec des problèmes en qualité de l'air... Et je le
disais hier, là, on a eu un échange au salon bleu qui était hyperrespectueux,
je tiens à le mentionner, parce que des fois les gens pensent que, même quand
c'est dans le salon bleu que ça se passe, que ça peut tourner au vinaigre, mais
non. Et j'ai même fait un débat de fin de séance avec le ministre pour lui
dire : C'est dommage, parce que les gens de Limoilou, actuellement, ont
une espérance de vie de six ans plus court que la moyenne régionale dans la Capitale-Nationale.
Alors, pour...
• (17 heures) •
M. Charette : Question de
directive. La présidence, il y a quelques séances à peine, nous rappelait à
l'ordre de s'en tenir à l'étude de l'article. Là, depuis quelques minutes, on
est sur le nickel. Clairement, on s'en éloigne, donc je vais me référer à ce
que la présidence nous donnait comme consigne de se concentrer sur l'article
étudié.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, je vous invite à revenir sur la
notion de redevance.
Mme Melançon : Bien sûr. Ce
matin, la présidence voulait même me donner un petit moment pour pouvoir lire
quelque chose, puis le ministre ne voulait pas écouter la présidence. C'est
quand ça fait notre affaire, à un moment donné, mais je reviens, Mme la
Présidente, parce que je vous respecte...
M. Charette : Mme la Présidente,
ça va très bien, mais, question de directive, je n'ai jamais remis en question
la directive de la présidente. Dès qu'elle a décrété la pause, on a donné notre
consentement. Au départ, je ne souhaitais pas qu'il y ait cette pause, mais,
dès qu'elle l'a elle-même proposée, je m'en suis remis. Donc, ce serait
intéressant de poursuivre, ça va très, très, très bien, donc ne pas prêter
d'intention et de rester sur l'objet de l'article, ça va aider grandement la
suite des choses.
Mme Melançon : Mme la
Présidente, je vais poursuivre avec mon calme et avec mon sourire, surtout.
Alors, pour moi, tout ce qui s'appelle gestion, gestion de l'eau, à ce
moment-ci, parce qu'on est exactement dans la gestion de l'eau et dans les
ressources... pour les ressources naturelles et la richesse naturelle aussi, je
me rappelle que, pour certains groupes que nous avons entendus ici, en
consultations... parlaient aussi de cette richesse naturelle là, lorsque nous
parlions de l'eau. Mais, pour moi, la gestion de l'eau, à ce moment-ci,
c'était, donc, le bon forum. Et je tiens à vous mentionner, Mme la Présidente,
qu'il ne reste que quelques semaines à l'actuelle session parlementaire. Donc,
si on ne saisit pas le moment aujourd'hui de pouvoir parler des redevances pour
l'utilisation de l'eau, je comprends que la CAQ aura, donc, renié un engagement
électoral, parce qu'on n'aura pas d'autres opportunités de pouvoir le faire. Je
trouve ça excessivement dommage.
Et vous me permettrez, Mme la Présidente, aussi,
d'envoyer un petit clin d'oeil, là, au député de Jonquière, en lui disant que,
s'il veut même arriver avec un sous-amendement, je serais prête à le recevoir,
là, s'il ne veut pas parler de la valeur du marché, mais on pourrait même
ajouter : Il doit mettre à jour régulièrement les redevances exigées pour
l'utilisation de l'eau. Puis on aurait pu mettre même un point à partir de là parce
que c'est vrai qu'il faut les revoir. Et je n'ai pas de boule de cristal quant
au...
Puis je voulais tout offrir l'opportunité au
ministre de pouvoir, justement, aller faire les vérifications, parce qu'avec
leur armée de fonctionnaires, là... de pouvoir arriver puis de voir exactement
qu'est-ce qui est fait ailleurs. Je vous ai donné des exemples tout à l'heure,
je parlais de l'Italie, je parlais aussi, bien sûr, du côté du Danemark, là. En
Italie, c'est 2 000 $ par million de litres d'eau, alors que le Danemark, c'est 10 000 $ par million de litres d'eau. Je vous rappelle, Mme la
Présidente, c'est 2,50 $ par million de litres d'eau et 70 $ par
million de litres d'eau ici, au Québec.
Alors, je croyais vraiment que c'était le
meilleur moment. Clairement, le ministre nous a démontré qu'il n'était pas...
qu'il n'avait pas l'intention d'aller de l'avant avec ceci. Je trouve ça, je
l'ai dit tout à l'heure, décevant et j'espère que ceux et celles qui nous
écoutent ont bien entendu qu'il n'y avait pas... qu'il y avait une fin de
non-recevoir du côté du gouvernement de la CAQ pour pouvoir procéder enfin à ce
niveau. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres interventions
sur cet amendement? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, je serai bref, je serai bref. Je commencerai par remercier
ma collègue la députée de Verdun d'avoir
déposé cet amendement. C'est un amendement important et c'est un
amendement qui traduit véritablement son
engagement depuis les dernières années, que ce soit comme ancienne ministre de
l'Environnement et aujourd'hui comme représentante des citoyens et citoyennes
de Verdun.
Je veux... Mme la Présidente, vous savez, je
représente une circonscription où, malheureusement, on n'a pas accès aux
berges, on n'a pas accès à l'eau. Et vous savez quoi? Souvent, quand je
rencontre des jeunes de ma circonscription, quand on essaie de faire des
activités avec eux pour l'été, on se cherche des plans d'eau. Donc, je connais très bien l'importance, la valeur de notre eau au
Québec parce que, justement, je sais que ce n'est pas tous les Québécoises et
tous les Québécois qui ont accès directement à cette eau-là.
Et, au cours
des dernières années, j'ai entendu beaucoup de discours, beaucoup de discours
parlant de l'importance de cette
richesse collective. Et je crois que la députée de Verdun venait de donner, en
tout cas, vient, puisque nous n'avons pas encore statué sur
l'amendement, une opportunité que nous puissions parler d'une seule et d'une
même voix pour réitérer l'importance, justement, de la valeur de l'eau à
travers un amendement dont, je le rappelle... qui viendrait confirmer, par les
redevances exigées, pour l'utilisation de l'eau afin que leurs taux reflètent
la valeur du marché.
Aujourd'hui, je trouve ça malheureusement
regrettable, voire déplorable, que nous ne puissions pas dire aux Québécoises
et aux Québécois que l'eau, notre eau, au Québec, ça a une valeur. Ça n'a pas
de moindre valeur qu'en Europe, ça n'a pas moindre valeur ailleurs, ça a une
grande et bonne valeur et que, pour cela, les redevances doivent être
considérées au niveau de la valeur du marché.
Donc, encore une fois, merci à ma collègue la
députée de Verdun pour cet amendement.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le député de Viau. Y a-t-il d'autres interventions sur cet
amendement? Donc, je vais passer à son... Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme la députée de Verdun?
Mme Melançon : Oui. J'aimerais
avoir un vote par appel nominal, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. M. le secrétaire, s'il vous
plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire : M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
Le Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : contre.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement qui... à
l'article 31 point... 13.1, pardon, de l'article 30 est rejeté.
Nous revenons...
Je vous propose de prendre une pause. Donc, je
vais suspendre des travaux.
(Suspension de la séance à 17 h 09)
(Reprise à 17 h 28)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Nous en
sommes toujours à l'article 30, donc à l'article 13.1 de l'article
30. Y a-t-il des interventions sur cet article? Ça va?
Donc, on peut... nous allons poursuivre avec
l'article 13.2. Donc, le ministre... M. le ministre, vous avez lu l'article,
vous avez lu les commentaires. Donc, je suis prête à entendre des
interventions. Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Oui, merci. Merci. Mme la Présidente. Alors,
lorsqu'on vise à énoncer clairement les responsabilités du ministre dans
le domaine des barrages, c'est ce qu'on indique ici, donc... mais on nomme, au
paragraphe 1°, tout simplement, qu'il veille à l'application des règles de
sécurité, et, dans le deuxième paragraphe, c'est... c'est de la façon dont
c'est rédigé, là, je m'excuse, Mme la Présidente, «d'un avis, ne sont pas sous
la responsabilité d'un autre ministre ou d'un organisme public». Pourquoi on
prend le temps de spécifier : «[exercer] les droits et pouvoirs inhérents
au droit de propriété à l'égard des barrages de l'État qui, en application
d'une loi, d'un décret, [ou] d'un titre de propriété, d'un arrêté ou d'un avis,
ne sont pas sous la responsabilité d'un autre ministre ou d'un organisme
public»? Pourquoi l'avoir rédigé ainsi?
• (17 h 30) •
Mme Côté-Bioli (Giulia) : En
fait, c'est un peu comme l'amendement qui était à l'article 13, je crois,
là. C'est vraiment la manière dont on désigne la propriété, là, dans le cas des
ministères, pour s'assurer qu'on ne vient pas écarter ce qui aurait été fait
par une autre loi, un autre décret ou un autre titre de propriété, là. L'idée
n'est pas de remplacer, là, ou de s'approprier, là, de nouveaux barrages. C'est
tout simplement pour confirmer ceux qui font déjà partie du ministre... de ce
qui est dans le champ d'application du ministre.
Mme Melançon : Et, si je peux
me permettre, lorsqu'on veille à l'application des règles relatives à leur
sécurité, on parle ici des barrages. Est-ce qu'on vient enlever un pouvoir, par
exemple, au ministre des Ressources naturelles, qui est aussi responsable d'Hydro-Québec?
Mme Côté-Bioli
(Giulia) : Tout ça peut
s'articuler, en fait, de manière cohérente, là. Donc, non, dans ce cas-ci,
on n'écarte pas les compétences, là, par ailleurs, qu'un autre ministre... ou
les autres responsabilités que le ministre pourra avoir par rapport à Hydro-Québec,
là.
Mme Melançon : Donc, si, par
exemple, il y avait une problématique avec un barrage qui est propriété d'Hydro-Québec,
la responsabilité ministérielle serait celle du ministre de l'Environnement?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Celle
relative aux règles de sécurité, là, donc, en vertu de la Loi sur la sécurité
du barrage, relève du ministère de l'Environnement, oui.
Mme Melançon : Et le ministre
responsable des Ressources naturelles, lui, quand on parle d'Hydro-Québec,
quand on parle des barrages, hein, parce que c'est quand même... Hydro, c'est
l'État dans l'État, comme on dit, quelle est sa responsabilité à lui à ce
moment-là?
Mme Côté-Bioli
(Giulia) : C'est plus une
responsabilité au niveau de, disons, la surveillance d'Hydro-Québec, là, qui est sa propre... qui
est une entité en soi. Donc, il y a différents, là, mécanismes, là, dans la
loi, là, qui permettent, là, de... au
ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, excusez-moi, d'intervenir.
Donc, il va agir dans ce cadre-là, mais ça ne sera pas sur la sécurité
des barrages, là. Ça, ce n'est pas là où est-ce que son champ d'action
devrait...
Mme Melançon : Donc, s'il y a
un journaliste... Parce que... je ne sais pas si vous vous rappelez, là, sans
doute que le sous-ministre adjoint va se rappeler, mais on a déjà vu un
journaliste aller tenter d'entrer dans des installations d'Hydro-Québec. Hein, on
se rappelle tous... on a tous l'image de ce reportage-là. Et, lorsqu'il sera
question, donc, de la sécurité des barrages et des sécurités de l'emplacement
même, la question, on ne la posera pas au ministre des Ressources naturelles.
Il va falloir qu'on pose la question au ministre de l'Environnement?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : La
partie sécurité du barrage, c'est vraiment sur la sécurité de l'infrastructure
du barrage en tant que tel, là, donc, il y a d'autres éléments qui sont aux
alentours, les infrastructures d'Hydro-Québec au sens large, qui pourraient
dépasser, en effet, la responsabilité du ministère de l'Environnement, donc,
qui n'excluraient pas, en absolu, celles du ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles.
Mme Melançon : C'est
particulier qu'on n'ait pas voulu, quand même, retirer, peut-être, justement,
les barrages appartenant à Hydro-Québec. Est-ce que ça aurait pu être quelque
chose de possible de dire : On va retirer ce qui appartient à
Hydro-Québec, le reste des barrages pourra être... Bien, surtout pour la
responsabilité ministérielle, c'est pour ça que je pose surtout la question,
là. Parce que, là, c'est une responsabilité partagée d'Hydro-Québec, à ce moment-là, si on parle des infrastructures ou si
on parle de la société d'État. Tu sais, je comprends qu'on peut vouloir
gérer, je dirais, les finances
d'Hydro-Québec ou l'entité d'Hydro-Québec, mais que les barrages... On aurait
pu dire : Bien, on décide de
retirer les barrages appartenant à Hydro-Québec pour les laisser au ministre
des Ressources... Ce n'est pas parce que je veux vous enlever quoi que
ce soit, M. le ministre, loin de là. Mais ça aurait pu être fait, légalement
parlant?
Mme Côté-Bioli
(Giulia) : En fait, Hydro-Québec, dans plusieurs situations, agit à
titre de propriétaire. Donc, comme n'importe quel autre propriétaire de
barrage, il y a un souhait, là, dans ce cas-ci, qu'il soit soumis aux normes de
sécurité qui sont sous la responsabilité du ministre de l'Environnement, là,
dans ce cas-ci.
M. Charette : Peut-être un
complément. Aussi, on est dans des cas de figure où, là, Hydro-Québec a un
enjeu de sécurité à préserver par rapport à l'intégrité physique, par rapport à
une menace qu'autrui pourrait poser. Donc, on n'est pas dans le même contexte.
Effectivement, il n'y a pas de conflit de responsabilités entre le ministre des
Ressources naturelles et celui de l'Environnement. Donc, c'est une notion de
sécurité de barrage, là, qui est tout autre que celle visée, là, à travers le
projet de loi actuellement à l'étude.
Mme Melançon : Mais je vais
poser une question un peu bébête, peut-être, là, mais la journée où Hydro-Québec a besoin d'argent supplémentaire pour
assurer la sécurité de son barrage, Hydro-Québec va aller voir le
ministre responsable des Ressources naturelles ou le ministre de
l'Environnement?
M. Charette : Je vous dirais,
avec le sourire dans l'oeil, qu'Hydro-Québec a tous les moyens financiers
possibles pour assurer la sécurité physique de ses barrages.
Mme Melançon : Je croyais que le ministre était pour me
dire : Non, non, ils vont passer directement au bureau du premier ministre. Cela étant dit... Mais, quand
même, moi, si j'étais Sophie Brochu, là, on va la nommer... Et, à partir
du moment où, pour des questions de sécurité... c'est drôle, je ne suis pas
persuadée qu'elle va se tourner directement vers le ministre de l'Environnement, mais irait
plutôt à son ministre dédié, qui est le ministre des Ressources naturelles,
non?
M. Charette : Ça dépend dans quelle perspective on parle de
sécurité ou d'intégrité des barrages. Mais Hydro-Québec a des moyens
financiers substantiels, est tout à fait en mesure, à travers ses frais
d'opération, de calculer, démontrer quel poste budgétaire doit aller à la
sécurité physique des barrages. Nous, à travers le projet de loi qui était...
présentement à l'étude, c'est : il y a une obligation pour Hydro-Québec de
bien entretenir son barrage, là. Donc, nous, on n'est pas du tout dans les
enjeux d'attaque potentielle ou intrusion potentielle. Ça, c'est des enjeux,
là, qui peuvent être réglés à travers les postes budgétaires, les frais
d'opération, là, d'Hydro-Québec, mais ce n'est pas régi par le projet de loi
présentement à l'étude.
Mme Melançon : Non, mais, à
partir du moment, quand même, où on s'aperçoit que le ministre devient, quand
même, le responsable de la sécurité des barrages et qu'on sait qu'Hydro-Québec
est propriétaire de nombreux ouvrages, de nombreux barrages, ça devient... on
vient quand même changer complètement, à ce moment-ci... parce qu'on vient
changer un peu la donne, là, c'était plus en ce sens-là. Mais je ne veux pas...
comme je le dis, là, je ne veux rien enlever au ministre. Mais c'est parce qu'à
partir du moment où il y aura peut-être des problématiques je ne veux juste pas
qu'il n'y ait trop de confusion des genres. On l'a vu, malheureusement, à
quelques reprises avec la responsabilité ministérielle, dans les derniers
temps, dans la gestion de la pandémie. Il ne faudrait juste pas qu'il y ait
trop de confusion des genres, c'était plus en ce sens-là où je voulais, à ce
moment-ci, l'apporter. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Souhaitez-vous intervenir, M. le ministre?
M. Charette : ...
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Donc, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Merci.
Pour rebondir un peu sur l'intervention de la députée de Verdun, est-ce que le
paragraphe 2° n'amène pas une réponse? Puis je
voudrais bien comprendre, là, le lien entre le paragraphe 2°
puis le paragraphe 1°. Parce qu'on dit que, «dans le
domaine des barrages, le ministre», au paragraphe 2°,
«exerce les droits et pouvoirs inhérents au droit de propriété à l'égard des
barrages de l'État qui, en application d'une loi, d'un décret, [...]titre de propriété, [...]arrêté, [...]avis,
ne sont pas sous la responsabilité d'un autre ministre ou d'un organisme
public».
Donc, en vertu d'une loi, d'un décret, d'un
titre de propriété, les barrages d'Hydro-Québec appartiennent à un organisme
public qui s'appelle Hydro-Québec. Est-ce que, de ce fait, avec l'application
du paragraphe 2°, on vient, au fond, à tout le...
peut-être pas exclure, mais, à tout le moins, apporter des nuances, ou un
tempérament, ou une limite à l'application du paragraphe 1°
qui est de veiller «à l'application des règles relatives à leur sécurité»?
Moi, ce que je comprends du paragraphe 1°, c'est que le ministre veille à l'application des règles
relatives à leur sécurité au sens de la loi qu'on est en train d'étudier, là. Je
ne sais pas s'il faudrait le préciser. Puis j'imagine qu'à la fin il doit y
avoir la fameuse disposition qui dit que le ministre de l'Environnement est
responsable de la Loi sur la sécurité des barrages. Mais il reste que le
paragraphe 2° s'applique, parce que, par exemple,
Hydro-Québec, qui est un organisme public, exerce ses droits et ses pouvoirs
qui sont inhérents à son droit de propriété sur les barrages. Et, quand on
exerce nos droits et pouvoirs inhérents à un droit de propriété, ça va avec la
sécurité. Moi, ma maison, j'ai un droit puis un pouvoir inhérent à mon droit de
propriété sur ma maison, je dois assurer la sécurité de ma résidence, de ma
maison, alors ça va avec mon droit de propriété.
Donc, moi, je voudrais juste bien comprendre le
lien entre le paragraphe 2° puis le paragraphe 1°, ce qui permettrait peut être de préciser ou de répondre
davantage à la question de la députée de Verdun.
Mme Côté-Bioli
(Giulia) : En fait, en effet, le premier paragraphe, là, ce qu'il vise
à clarifier, c'est que le ministre est responsable de l'application des règles
relatives à la sécurité de l'ensemble des barrages, ce dont on discute, là,
depuis hier. Et, en effet, là, dans la Loi sur la sécurité des barrages, on va
retrouver l'article qui dit que cette loi est sous la responsabilité du
ministre de l'Environnement.
Le deuxième paragraphe a plutôt pour effet de
confirmer que les barrages qu'on appelle communément, depuis hier, les barrages
publics, en fait, que c'est le ministre qui a la responsabilité, là, d'exercer
les droits en tant que propriétaire sur ces barrages-là. Et, en effet,
Hydro-Québec agit en tant que propriétaire, par ailleurs, comme les autres
propriétaires privés agissent sur certains de leurs barrages. Et une certaine
responsabilité par rapport à la sécurité leur incombe, notamment, en vertu de
la Loi sur la sécurité des barrages, qui leur impose tout plein d'obligations,
là, dont on discute.
• (17 h 40) •
M. Gaudreault : C'est ça. C'est
comme le... le paragraphe 1°, c'est la règle générale,
le ministre veille à l'application des règles relatives à leur sécurité, et le
paragraphe 2° vient dire : Bien, il y a un
certain nombre de cas où c'est les... les barrages sont sous la propriété d'un
organisme, ou d'un ministère spécifique, ou d'une propriété privée, puis ils
ont des droits et pouvoirs à l'égard de leur propriété, ce qui n'exclut pas que
le ministre, en lui-même, doit veiller à la mise en oeuvre des dispositions de
la loi qu'on est en train d'étudier.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : ...Exactement.
M. Gaudreault : Je ferais un
pas pire ministre.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions? Et
je ne ris pas de... Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 13.2? M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, c'est...
Je veux faire un lien avec le fameux amendement qui est sorti d'une boîte à
surprise du ministre. S'il s'avère que nous adoptons l'article, je ne me
souviens plus, 11.1 introduit par 92.2, je ne sais plus trop, là, en fait, qui donne le pouvoir aux municipalités
d'intervenir sur des barrages, qu'en est-il, à ce moment-là, du
paragraphe 1°?
Parce que, là, on dit, comme on vient de le
décrire avec Mme la juriste : «...le ministre veille à l'application des
règles relatives à leur sécurité...» Puis là, si on adopte 11.1 machin, on
dit : Bien là, les villes peuvent intervenir dans un barrage sur leur
territoire, le subventionner pour le réparer, puis on ne met pas trop de
conditions, pas trop de règles, c'est le
pouvoir des villes. Bien là, je veux dire, si la ville s'en mêle, la
municipalité s'en mêle puis elle fait défaut de respecter un certain
nombre de consignes, ou de sécurités, ou... bien là, ça engage la
responsabilité du ministre qui, lui, de bonne foi, délègue une partie de son
pouvoir à une municipalité qui veut prendre en charge un barrage.
La municipalité X ou Y, pour des raisons qui
nous échappent, bien, fait défaut de bien respecter la sécurité du barrage, bien là, c'est le ministre qui se
retrouve responsable, en vertu du paragraphe 1°, parce
qu'il veille à l'application des règles relatives à leur sécurité.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. Rousseau.
M. Rousseau
(Michel) : Bon, lorsque la... Bien, je pourrais peut-être aussi
revenir sur l'article, si vous voulez, sur
un point de précision, là. Mais, lorsque les municipalités vont intervenir sur
un barrage... Bien, le propriétaire de barrage, il est toujours visé par la loi et le règlement. S'il y a une
municipalité qui... si, éventuellement, on adoptait l'article de tantôt, puis qui intervenait, bien, elle aurait certaines
obligations en vertu de la Loi sur la sécurité des barrages, par exemple,
d'aller chercher des permis ou des choses
comme ça. Donc, elle pourrait être visée par la Loi sur la sécurité des
barrages, comme un intervenant dans
ce domaine-là, tout comme le propriétaire lui-même. Donc, il faudrait voir, à
ce moment-là, s'il y avait un
non-respect de la loi, est-ce que c'est la municipalité qui serait visée ou
est-ce que c'est le propriétaire du barrage.
Un peu comme... ce n'est jamais des bons
exemples, là, mais, tu sais, quand il y a des travaux qui sont faits, bien, des
fois, on peut donner une sanction à celui qui fait les travaux, qui est engagé
pour les faire, d'autres fois, c'est à l'entreprise qui a donné le contrat.
Donc, dans ces cas-là, les municipalités, elles vont être sous surveillance de
la Loi sur la sécurité des barrages, lorsqu'elles vont agir, elles ne seront
pas exclues de... Donc, on ne leur délègue pas notre pouvoir, on leur délègue
le... Et ils ont la possibilité de faire les travaux en vertu de la loi sur les
compétences, mais ils sont assujettis aux lois du Québec, y compris la Loi sur
la sécurité des barrages, lorsqu'ils vont agir.
M. Gaudreault : O.K. Mais comment s'articulerait le rôle du
ministre, à ce moment-là, en vertu du paragraphe 1°,
là, qui «veille à l'application des règles relatives à leur sécurité»? Il va
falloir qu'il y ait un lien quand même avec les municipalités, là.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Je
peux peut-être ajouter un élément. Dans le fond, le pouvoir d'aide qui pourrait
être attribué aux municipalités n'écarte
pas, par ailleurs, l'application de la Loi sur la sécurité des barrages. Donc,
selon les travaux ou la situation, s'il y a autorisation, approbation ou
quelque chose à aller obtenir auprès du ministère, ça doit être fait, là, par ailleurs. Donc, le cadre de surveillance de la
LSB continue à s'appliquer, là, dans ces cas-là aussi, là.
M. Gaudreault : Ça va aller,
Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 13.2? Donc, nous allons poursuivre avec
l'article 13.3. Y a-t-il des interventions ou commentaires? Ça va aller? Donc,
est-ce que... Nous avons fait le tour de l'article. Est-ce que
l'article 30 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui, l'article 30 tel qu'amendé.
Donc, M. le secrétaire, on a une demande d'appel nominal, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour
Le Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
Le Secrétaire : Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire : Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
• (17 h 50) •
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc,
l'article 30 tel qu'amendé est adopté. Nous sautons à la section 4.8 du bloc 4, donc, qui porte
sur la signature des documents. M. le ministre, l'article 145 du projet de
loi, s'il vous plaît.
M. Charette : Donc, 145 :
L'article 2.1 de ces modalités est modifié par le remplacement du
paragraphe 6° par le suivant :
«6° l'exercice des droits et pouvoirs prévus à
l'article 13 ou au paragraphe 2° de l'article 13.2 de la Loi sur le
ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs;».
Et le commentaire : cette modification est
effectuée à des fins de concordance avec les modifications apportées aux
articles 13 et 13.2, introduits par l'article 30 du projet de loi,
relativement aux pouvoirs du ministre en matière de terres du domaine hydrique
de l'État, des autres terres du domaine de l'État ainsi qu'en matière de
barrages. Le nouveau paragraphe permet aux personnes autorisées par le ministre
à signer tout document relatif à l'exercice des droits et pouvoirs prévus à ces
articles.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le
ministre. Y a-t-il des interventions sur cet article? Donc, est-ce que
l'article 145 du projet de loi est adopté?
Une voix : Par appel nominal, s'il
vous plaît.
La Présidente
(Mme Grondin) : Par appel nominal. M.
le secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour
Le Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
Le Secrétaire : Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc,
l'article 145 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 146.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. 146. L'article 3 de ces modalités est modifié par le
remplacement, dans le paragraphe 1°, de «9» par «7».
Commentaire. Cette modification est effectuée à
des fins de concordance avec les modifications effectuées par
l'article 123 du projet de loi qui ont notamment pour effet de déplacer le
contenu actuellement prévu à l'article 9 de la Loi sur la sécurité des
barrages vers le nouvel article de cette loi.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le
ministre. Donc, y a-t-il des interventions? Non? Donc, est-ce que
l'article 146 est adopté? Mme la députée, par appel nominal?
Une voix : S'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Grondin) : S'il vous plaît,M.
le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
Le Secrétaire : Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire : M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc,
l'article 146 est adopté. Nous allons à la section 4.9 du
bloc 4, donc, sur les ordonnances. M. le ministre, l'article 118,
s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : Loi sur le régime des eaux.
118.
L'article 83.1 de la Loi sur le régime des eaux est modifié par
l'insertion, après le troisième alinéa, du suivant :
«Le ministre peut également réclamer à tout
propriétaire ou exploitant les frais afférents à la prise d'une ordonnance
visée par la présente loi. Si l'ordonnance vise plus d'une personne ou d'une
société, la responsabilité est solidaire entre les débiteurs.»
Le commentaire : cette modification vise à
permettre au ministre de réclamer au propriétaire ou à l'exploitant d'un ouvrage les frais afférents à la prise de
l'ordonnance prise en vertu de la Loi sur le régime des eaux. Cette
modification prévoit également que, lorsqu'une ordonnance vise plus d'une
personne ou d'une société, la responsabilité est solidaire entre chacune
d'entre elles.
Cette disposition s'inspire de
l'article 114.3 de la Loi sur la qualité de l'environnement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Y a-t-il des
interventions sur cet article? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Alors, lorsqu'on parle de frais afférents à la prise de
l'ordonnance, est-ce qu'on peut me dire... les coûts peuvent ressembler à quoi,
habituellement?
M. Rousseau
(Michel) : ...des eaux, donc, mon collègue s'y connaît mieux,
là. Pour ce qui est des ordonnances environnementales, ça varie. Souvent, ça va
être les coûts de laboratoire, et tout ça, là. Je n'ai pas la moyenne des coûts,
mais on pourrait... je pourrais le faire. Tandis qu'ici, bien, c'est un nouveau
pouvoir, donc il n'y a pas de... Mais ça va être le coût des... le temps des
professionnels pour écrire l'avis, ça va être l'inspection, bref, le temps du
personnel du ministère et tous les coûts d'études qu'il pourrait y avoir.
Souvent, c'est des... ça peut être des frais de labo ou encore un consultant.
Donc, c'est de l'ordre de quelques dizaines de milliers de dollars.
Pour ce qui est de la Loi sur le régime des
eaux, bien, comme ça n'a jamais été utilisé, là, je ne sais pas si on a fait
une évaluation, mais ça risque d'être dans le même ordre, là.
Mme Melançon : Parfait. C'était
juste pour avoir, dans le fond, une idée. Puis les exemples comme ça nous permettent, justement, de mieux saisir de quoi il
est question lorsqu'on parle des frais afférents à la prise de
l'ordonnance. Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 118? Donc, est-ce
que l'article 118 est adopté? Donc, M. le secrétaire, s'il vous
plaît, j'ai une demande par appel nominal.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention, M. Charrette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
Le Secrétaire : Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
Le Secrétaire : Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. L'article 118 est adopté.
L'article 119, M. le ministre.
M. Charette : Mme la
Présidente, 119 : L'article 84.1 de cette loi est modifié par le
remplacement du premier alinéa par le suivant :
«Le ministre peut réclamer à toute personne ou
société le paiement de tout montant qui lui est dû en application de la
présente loi ou de ses règlements.»
Le commentaire : cette modification vise à
élargir les cas dans lesquels le ministre peut procéder au recouvrement d'une
somme qui lui est due, par le mécanisme des avis de recouvrement prévus à cet
article. Le libellé actuel prévoit que le ministre peut transmettre un avis de
recouvrement pour recouvrer les frais directs ou indirects afférents à
l'exécution d'une mesure ou à l'émission d'une ordonnance. Il est proposé
d'élargir ce libellé afin de diviser toute somme qui est due au ministre en
application de la Loi sur le régime des eaux ou de ses règlements
d'application.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions
sur l'article 119? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Est-ce que je
pourrais savoir quel cas n'était pas couvert avec le libellé précédent?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : ...en
fait, là, ça serait... Dans l'article, on parlait notamment, là, des montants
qui étaient prévus pour les ordonnances, là. Un exemple qu'on pourrait donner,
c'était le... c'est le cas des redevances pour les forces hydrauliques, là, qui
n'étaient pas nécessairement visées par cet article sur le recouvrement, là.
Donc là, on s'assure de couvrir la totalité des montants qui pourraient être
exigés en vertu de cette loi-là.
Mme Melançon : Mais, lorsqu'on
dit «directs ou indirects», on n'était pas suffisamment couverts?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : On
dit : «Directs ou indirects afférents à l'exécution d'une mesure ou à
l'émission d'une ordonnance», donc c'était vraiment plus dans les... bien, les
ordonnances, là, les gestes positifs qui étaient posés, pas nécessairement
juste dans les montants qui pouvaient être perçus en version de cette... en
vertu de la loi, là.
Mme Melançon : D'accord. C'est
parce que je ne comprends pas quels cas ne sont pas couverts. C'est parce que,
surtout, avec le commentaire qu'on vient de nous lire, là : «Cette
modification vise à élargir les cas», moi, c'est sur l'élargissement des cas,
là, où...
Mme Côté-Bioli (Giulia) :
...les redevances en... pour la location, là, des forces hydrauliques, ce
n'était pas une mesure ou une ordonnance proprement dite qui était prévue par
la loi, là, c'est plus une redevance, là, en fait, là. Donc, ce n'était pas dans le même... le vocable ne couvrait pas ces
cas-là. Donc, là, on s'assure vraiment de tout couvrir.
Mme Melançon : D'accord.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 119? Donc, est-ce
que l'article 119 est adopté? Donc, M. le secrétaire, s'il vous
plaît, un appel nominal.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
Le Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
Le Secrétaire : Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
• (18 heures) •
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. L'article 119 est, donc,
adopté. Nous nous rendons à la section 4.10 du bloc 4, donc, sur les
dispositions transitoires. M. le ministre, je crois que vous souhaitez déposer
un amendement qui introduit un nouvel article avant l'article 158, c'est
bien ça? Donc, j'aurais besoin d'un consentement.
Une voix : ...
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Alors, insérer, après l'article 157 du projet de loi, le
suivant :
157.1. Jusqu'à l'entrée en vigueur d'un nouveau
règlement pris en vertu du deuxième alinéa de l'article 14 de la Loi sur
la sécurité des barrages et malgré toute disposition contraire du Règlement sur
la sécurité des barrages, le ministre peut réviser le classement de tout
barrage à forte contenance existant lorsque, en raison notamment d'une étude de
rupture d'un barrage ou d'une étude d'évaluation de la sécurité d'un barrage
qui lui a été fourni ou d'une inspection, il a des motifs raisonnables de
croire qu'un paramètre de classement du barrage doit être révisé.
Le troisième alinéa, édicté par
l'article 126 de la présente loi, et le quatrième alinéa de
l'article 14 de la Loi sur la sécurité des barrages s'appliquent alors à
la décision relative au classement du barrage.
Et le commentaire : donc, cet amendement
vise à permettre au ministre de réviser le classement de tout barrage à forte
contenance, lorsqu'il a en sa possession des renseignements qui lui permettent
raisonnablement de croire qu'un paramètre de classement du barrage doit être
révisé, et ce, jusqu'à l'entrée en vigueur d'un nouveau règlement qui portera
notamment sur ce pouvoir de révision du classement d'un barrage à forte
contenance par le ministre.
L'amendement prévoit aussi l'application des
dispositions pertinentes relatives au préavis et à la possibilité de
contestation afin de respecter les exigences de justice administrative.
La Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il des interventions sur
cet amendement?
Mme Melançon : S'il vous plaît,
oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci.
Simplement, là, juste... parce que, comme on ne l'étudie pas dans l'ordre, là,
à un moment donné, ça devient difficile. Je ne sais pas, je ne l'avais pas vu
nécessairement, l'article. Est-ce que le ministre peut nous expliquer peut-être
un peu plus dans ses mots que ce qu'on vient de tenter de nous lire? Parce que
c'est hier où on a revu les petits barrages forte contenance, faible
contenance. Pourquoi on arrive, à ce moment-ci, avec l'article 157.1?
La Présidente
(Mme Grondin) : M. Rousseau.
M. Rousseau
(Michel) : Oui... sans dire «lire entre les lignes», mais, des
fois, ça vaut la peine de l'expliquer en contexte. Actuellement, on peut
procéder au reclassement... Bien, je vais recommencer autrement. En 2002, il y
a une vaste opération où là tous les barrages qui étaient connus, où il y a
eu... un inventaire a été fait, ont été classés. Ensuite, le règlement est venu
dire qu'on peut reclasser les barrages, dans les cas où c'est à la demande du
propriétaire, lorsqu'il y a des demandes d'autorisation ou lorsqu'il y a une demande
d'approbation d'exposer des correctifs. Donc, c'étaient les situations où on
pouvait procéder au reclassement.
Sauf qu'il arrive quand même assez souvent
qu'on... soit lors d'une intervention ou qu'on n'est pas dans les trois
situations que j'ai dit, où on réalise que le barrage devrait être reclassé.
Donc, cet article-là va permettre de le reclasser à tout moment, si on a des
motifs raisonnables de le faire. Donc, c'est un article qui va permettre un
reclassement des barrages en continu, donc ce n'est quand même pas... Les
barrages sont généralement bien classés, là, mais ça va permettre de les
reclasser sans être obligé d'attendre que ce soit à la demande du proprio ou
lors d'une demande de travaux.
Donc, c'est vraiment un article qui va favoriser
d'avoir un répertoire des barrages qui est plus à jour, et c'est ce que ce
pouvoir-là, entre autres, va permettre, là.
Mme Melançon : Est-ce qu'on
arrive avec 157.1 pour répondre à des problématiques que vous voyez déjà
existantes ou c'est en prévision de?
M. Rousseau
(Michel) : Ça existe, que la situation
peut avoir évolué. Il y a aussi des cas où c'est carrément des mesures
antérieures qui peuvent être erronées. Donc, ça se fait déjà, mais sans
encadrement, je vais dire ça comme ça, là. Ce n'est pas rare qu'on réalise
qu'il y a des cas qui devraient être reclassés, puis c'est presque une
vingtaine par année, là, qu'on me disait. Et là, bien, avec ce pouvoir-là,
c'est possible de le faire, tandis qu'avant il y avait les trois conditions.
Donc, à toutes fins pratiques, il fallait que le propriétaire nous le demande.
Alors là, on va pouvoir agir directement, sans autre contrainte, là.
Donc, c'est vraiment un article qui va être
utile, surtout parce que le classement, là, on l'a dit depuis le début, est
super important, donc il faut que ça soit à jour. Et c'est ce qu'on réalise. À
20 cas par année, c'est beaucoup, pas beaucoup, ça dépend, c'est relatif,
mais ça mérite quand même qu'on puisse le faire en continu, là.
Mme Melançon : Et là je vois
que c'est uniquement pour les barrages à forte contenance.
M. Rousseau
(Michel) : Oui.
Mme Melançon : Et pourquoi
est-ce qu'on ne veut pas pouvoir peut-être voir si, d'un petit barrage ou... en
tout cas, pourquoi uniquement les barrages à forte contenance? Parce que vous
avez... avec votre sagesse, vous nous avez enseigné que ce n'est pas
nécessairement parce qu'un barrage est à forte contenance que les conséquences
sont plus graves qu'avec des barrages à faible contenance.
M. Rousseau (Michel) : Quand on parle du classement des barrages, là, des
catégories A à E, c'est des classements qui s'appliquent uniquement aux fortes
contenances. Donc, si on rappelle, il y a les catégories... il y a les fortes contenances, faibles contenances, petits barrages,
ensuite il y a les niveaux de conséquence. Et le classement, lui, c'est
une multiplication du niveau de conséquence par plusieurs critères, donc qui
vient dire si le barrage, par exemple, est
en bon état puis qui vient influencer le type de... le nombre de fois qu'il
faut inspecter, la fréquence, et tout ça. Donc, le classement, c'est
vraiment quelque chose qui est dans le règlement et qui peut varier quand même
assez souvent.
Il pourrait y
arriver aussi qu'un barrage passerait de faible contenance à forte contenance.
Ça, ça arrive. Donc, ça, c'est un
aspect qui peut arriver, mais il faut qu'on soit dans le domaine du forte
contenance, là. C'est... Ce classement-là, de toute façon, conditionne
les obligations, et c'est vraiment associé aux fortes contenances.
Mme Melançon : Ça va pour moi.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le député de Jonquière, ça va?
M. Gaudreault : Oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, est-ce que l'amendement qui
introduit l'article 57.1 est adopté?
Mme Melançon : 157, hein?
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui. 157.1.
Mme Melançon : 157. Parfait.
Parfait, oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, une demande par appel nominal. M. le
secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstentions. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
Le
Secrétaire : Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
Le
Secrétaire : Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Pour.
Le
Secrétaire : Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement qui introduit le nouvel article 157.1 est
adopté.
Nous poursuivons dans
le bloc 4.10 portant sur les dispositions transitoires. Donc, M. le
ministre, l'article 158.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente, article pour lequel j'aurais un amendement aussi,
que je pourrai lire ensuite. Donc, je vais avec la version originale :
158. Le propriétaire
d'un barrage qui, au plus tard le 31 décembre 2022, est en défaut d'avoir
transmis au ministre une étude visant à évaluer la sécurité de ce barrage
conformément à l'article 16 de la Loi sur la sécurité des barrages est
tenu de soumettre une telle étude au ministre accompagnée de l'exposé des
correctifs qu'il entend apporter et de leur calendrier de mise en oeuvre,
malgré toute disposition contraire de la Loi sur la sécurité des barrages ou du
Règlement sur la sécurité des barrages, au plus tard le 31 décembre 2022.
En cas de non-respect
du premier alinéa, les articles 35.7 et 40 de la Loi sur la sécurité des
barrages, édictés respectivement par les articles 139 et 141 de la
présente loi, s'appliquent.
Le commentaire. Cette
disposition vise à reporter au 31 décembre 2022 la date limite pour tout
propriétaire d'un barrage qui, avant cette date, est en défaut d'avoir transmis
au ministre une étude visant à évaluer la sécurité de ce barrage ainsi que
l'exposé des correctifs avec leur calendrier de mise en oeuvre, et ce, malgré
toute disposition contraire de la Loi sur la sécurité des barrages ou du
Règlement sur la sécurité des barrages.
Elle rend aussi
applicables, en cas de non-respect de cette obligation, les dispositions
relatives aux sanctions administratives pécuniaires et aux sanctions pénales
applicables.
Donc, l'amendement se
lirait ainsi : À l'article 158 du projet de loi :
1° remplacer, partout
où ceci se trouve dans le premier alinéa, «2022» par «2023», partout; et
2° remplacer, dans le
deuxième alinéa, «35.7 et 40» par «35.8 et 41».
Le commentaire. Les
modifications au premier alinéa repoussent au 31 décembre 2023 la date à
laquelle les propriétaires de barrages qui sont encore en défaut d'avoir
transmis au ministre une étude visant à évaluer la sécurité de leurs barrages
seront tenus de le faire.
La modification
effectuée au deuxième alinéa est requise pour corriger les références aux
mauvais articles de la Loi sur la sécurité des barrages. Ce sont les
articles 35.8 et 41 de cette loi qui prévoient les sanctions pertinentes
en cas de défaut de transmission de l'étude visant à évaluer la sécurité d'un
barrage, et non les articles 35.7 et 40.
• (18 h 10) •
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, y
a-t-il... Mme la députée de Verdun, donc, sur l'amendement.
Mme Melançon : Le ministre va
rapidement comprendre que je n'en aurai pas sur le 35.8 à 41. On a bien
compris. Je voudrais simplement savoir pourquoi on a décidé de repousser d'un
an.
Des voix : ...
M. Charette : En fait, je
devine... et je suis désolé, là, j'étais en conversation avec le sous-ministre
adjoint au même moment, donc c'est une question sur le délai supplémentaire qui
est requis.
Mme Melançon : L'année.
M. Charette : En fait, c'est un
projet de loi qui a été préparé, là, il y a un certain temps, qui a été déposé
aussi il y a un certain temps. Donc, c'est le délai standard, là, dans les
faits, là, qui est requis dans les cas de figure exposés ici. Donc, c'est la
raison pour laquelle on est au 31 décembre 2023 plutôt qu'au
31 décembre 2022.
Mme Melançon : Juste pour ma
gouverne, là, quand on parle de cas de figure puis de standards, est-ce que
c'est standard pour les propriétaires ou si c'est standard pour le ministère?
Des voix : ...
M. Rousseau
(Michel) : ...la question juste pour...
Mme Melançon : Bien, c'est
parce que le ministre vient de me répondre que, dans le fond, c'était un cas de
figure et que c'était standard, là, qu'on ait reporté, là, d'une année dans le
temps. C'est standard, mais, moi, ce que je veux savoir, c'est standard pour
que le propriétaire puisse s'assujettir ou si c'est standard pour que le
ministère puisse recevoir... Je veux savoir c'est pour qui que c'est standard à
ce moment-ci.
M. Rousseau
(Michel) : Bien, je... je peux y aller? En fait, le délai, bon,
le délai habituel, là, c'est ces ordres-là. Puis effectivement, avec le temps
que le projet de loi soit déposé, tout ça, ça a cheminé. Mais le délai qui est
là est un délai qui nous apparaît raisonnable au propriétaire pour se
conformer. C'est quand même une loi qui arrive, qui est assez costaude, avec
des sanctions, et tout ça, et on considère que c'est un délai raisonnable.
Puis ça donne deux saisons estivales. Les
études, et tout ça, ça se fait surtout l'été. Au Québec, on est souvent
contraint par ça, là, les mois, quand il y a des travaux, là, terrain, on perd
plusieurs mois. Donc, c'est un délai vraiment pour permettre aux gens qui ont
des barrages puis d'intégrer ces nouvelles règles-là, puis ça nous apparaît
raisonnable, là. Puis ça ne pourra pas être amené après comme raison pour dire
qu'ils n'ont pas eu le temps, là. Ça fait que je pense que c'est... Puis c'est
conforme à ce qui se donne habituellement dans ce genre... En tout cas,
légalement, là, ça tourne autour de ça, 18 mois, deux ans, là.
Mme Melançon : Ça me va.
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça vous va. Y a-t-il d'autres
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Bien, moi,
je n'aime pas ça, là, qu'on reporte d'un an, au 31 décembre 2023. Je veux
dire, le rapport du Commissaire au développement durable sur la sécurité des
barrages date de 2015. Au 31 décembre 2023, là, ça va faire huit ans.
C'est long. C'est beaucoup long. Ça ne se dit pas, là, mais je le dis pareil,
c'est très long. Bon, je peux bien comprendre, là, que, ah! le délai qu'on a eu
à déposer le projet de loi, blablabla, mais là on est... on est quoi, on est le
9 février. 31 décembre 2022, c'est quand même loin, là, c'est la fin
de l'année. On peut dire qu'on est encore au début de l'année 2022. Il y a
une... Je comprends, là, qu'on peut aller prendre un certain nombre de mesures
que l'été, mais, je veux dire, l'été, ça commence... Je veux dire, la belle
saison, au mois de mai, là, on peut commencer à aller prendre des mesures sur
le terrain, et tout, là.
Je veux dire, s'il y a un propriétaire de
barrages, aujourd'hui, dont le barrage est un défaut de sécurité puis qu'il n'a
pas encore pensé de transmettre ses études au ministère, après le rapport du Commissaire
au développement durable, après qu'il y a eu plein de décisions, il y a eu le
suivi du ministère sur le rapport du Commissaire au développement durable, que
le projet de loi a été déposé à la fin de l'année passée, puis que, là, on est
rendu en février, puis qu'il a encore besoin de temps, bien là, je veux dire,
je ne sais pas ce que ça va lui prendre, là.
Tu sais, moi... moi, je... Non. Moi, je... il
faut qu'on serre la vis. Des barrages qui sont à risque, il y en a trop. Il suffit
d'avoir encore un problème météorologique, une catastrophe, une rivière qui
déborde. Puis imaginez s'il fallait que ça pète ou qu'un barrage se... qu'il y
ait un déversement ou une inondation à un des barrages qui a fait défaut de
déposer son plan entre le 31 décembre 2022 puis le 31 décembre 2023.
Comme on dit chez nous, là, on aurait l'air simple, on aurait l'air simple
parce qu'on aurait prolongé la date.
Ça fait que, moi, c'est bien de valeur, mais je
ne peux pas... je ne peux pas accepter ça. Puis j'espère qu'on ne veut pas
repousser le délai juste parce que, ah! il y en a beaucoup. Mais là, s'il y en
a beaucoup, c'est inquiétant. Raison de plus pour le maintenir au
31 décembre 2022. Alors, moi, là-dessus, je serais très ferme.
Puis tant pis pour... Je veux dire, il faut
qu'ils livrent la marchandise. Puis, je veux dire, si, admettons, on continue
notre travail, tout ça, puis qu'on arrive à quelque part ce printemps pour
l'adoption finale du projet de loi, moi, si je suis un propriétaire de barrage,
puis qu'il faut que je remette une étude, puis que je voie aller le projet de
loi, je vois bien que le projet de loi va être adopté, là — puis
je ne présume de rien ici, là, mais je fais juste une analyse — ça
fait que, tu sais, je me grouillerais, là, pour la faire, l'étude. Mais là
c'est sûr que, si, aujourd'hui, nous, on dit : Ah!
on va mettre ça à un an de plus, tu sais, bien, c'est ça, ça donne le temps de
l'abandonner, de ne plus faire de... de ne plus s'en occuper, puis...
Non, non. Moi, j'ai assez
vu de gens traumatisés par des barrages, là, mal entretenus, ou qui débordent,
ou quoi que ce soit pour ne pas serrer la vis là-dessus. Je veux dire...
Puis ce n'est quand
même pas la fin du monde, là. C'est pour remettre une étude visant à évaluer la
sécurité du barrage et l'exposé des correctifs avec leur calendrier de mise en
oeuvre. Je veux dire, ce n'est quand même pas... on ne demande pas de rédiger
une thèse de doctorat. Alors, moi, là-dessus, je suis... je ne comprends pas,
là, qu'on fasse un report de cette nature.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette :
...le collègue, il y a déjà plusieurs dispositions qui existent, qui sont en
vigueur. Là, on vient renforcer la Loi sur la sécurité des barrages, mais il y a
plusieurs mesures qui, déjà, s'appliquent, donc, d'une part.
Et le collègue fait
référence, à juste titre, au rapport du Commissaire au développement durable
qui date de quelques années. Cependant, ce n'est pas avec le dépôt du rapport
que sont... ont été communiqué les contraintes qui allaient en découler. Les
contraintes qui en découlent sont étudiées présentement. Donc, il faut laisser
ce temps-là, requis, aux propriétaires de faire le travail en question.
Et le sous-ministre
adjoint nous a rappelé une réalité intraitable, on est dans un pays qui a de
longs hivers, printemps, automnes. Or, ce sont des travaux qui se font et qui
peuvent se faire essentiellement l'été. Et le fameux 18 mois en question,
et c'est là où, je disais, ce sont des délais standards, lorsqu'on fait un
changement au niveau législatif de cette
importance-là, lorsqu'on fait un changement réglementaire, là, qui va en
découler, de cette importance-là, il
faut laisser le temps nécessaire aux parties impliquées, là, de s'adapter
autrement. Et c'est toujours ce que l'on veut éviter, c'est d'avoir des délais qui pourraient être
contestés par la suite et qui viendraient fragiliser, en quelque sorte, notre
démarche.
• (18 h 20) •
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
O.K., je comprends... je comprends ça. Je comprends, mais je ne suis pas
d'accord. Est-ce qu'on a examiné la possibilité de mettre une date mitoyenne
entre le 31 décembre 2022 et le 31 décembre 2023? Admettons qu'on
leur donne deux étés pour aller prendre des mesures puis faire l'étude, parce
qu'on ne peut pas en faire quand il y a un peu de neige, bon, bien, si on
ramène ça, je ne sais pas, moi, au 1er octobre ou au 1er septembre
2023, mettons, 1er septembre, là ils auront eu quasiment un été de plus.
Tu sais, ça leur fait deux étés, là. Puis, si ça leur prend absolument l'été,
on le mettra au 21 septembre, là.
Mais,
je veux dire, est-ce qu'on ne pourrait pas ramener un peu le délai? Moi, je
pourrais déposer un sous-amendement, là, pour dire : «Le propriétaire
de barrage qui, avant le 1er septembre 2023, est en défaut d'avoir
transmis», blabla, puis de remettre, après ça, l'autre date, là, à la fin du
premier alinéa, 1er septembre 2023, au moins, on se donne un petit eu plus
de temps puis on n'a pas l'air trop, comment je pourrais dire, souple. C'est
une demi-souplesse, là. On est capable de montrer qu'on a du cran, là, pour un
enjeu important, pour remettre une étude au ministre, là, sur l'état du
barrage.
Alors, je ne sais pas
si le ministre serait prêt, au moins, à couper la poire en deux. Ce n'est même
pas couper la poire en deux. Couper la poire en deux, ça serait juillet 2023.
La poire est un petit peu plus grosse du côté des propriétaires de barrage. Je
leur donnerais jusqu'au 1er septembre 2023.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette :
...bien libre de déposer un amendement, cependant, déjà, j'indique que le refus
serait confirmé. C'est réellement des délais, là, qui sont raisonnables, qui
sont standards dans le cadre de changements législatifs de cette importance-là.
Et, pour rassurer le collègue, je lui dis qu'il existe déjà une loi sur la
sécurité des barrages, il existe déjà des pare-feux importants. Oui, on vient
la renforcer, mais ce n'est pas comme si on attendait deux ans ou un petit peu
moins de deux ans avant qu'il y ait quelque chose de fait. Donc, c'est la
raison pour laquelle, là, le 31 décembre est largement justifié, là, dans
les circonstances.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Bien, écoutez, moi... Le ministre annonce ses couleurs tout de suite. C'est
correct. Je l'apprécie. Je veux dire, moi, je ne suis pas là pour faire du
théâtre, là. Donc, je veux dire, s'il dit qu'il ne veut pas l'accepter, un
1er septembre 2023, je ne sais pas s'il y a une autre date possible, mais
je... moi, je trouve que c'est... si on veut au moins envoyer le signal qu'on
prend les choses au sérieux, je trouve qu'il faut rapprocher la date.
L'autre
élément : Est-ce qu'on a une idée ça peut représenter combien, là, à peu
près, d'études, là, qu'on attend, là? C'est une étude visant à évaluer la
sécurité du barrage au 31 décembre 2022. Là, on veut le remettre au
31 décembre 2023. On a-tu une idée c'est combien d'études, à peu près, là,
qui devraient être en cause?
M. Charette :
Une étude serait : Combien de barrages qui seraient concernés ou
combien d'études seraient nécessaires pour chaque barrage?
M. Gaudreault :
Bien, peut-être un peu des deux, là, mais ça concerne combien de barrages?
Parce que j'imagine que ce n'est pas nécessairement le même nombre d'études,
non plus, par barrage. Mais ça concerne combien de barrages qu'on s'attend à
avoir des études, là?
M. Charette : Si
le collègue nous laisse quelques instants, peut-être qu'il y a d'autres
questionnements entre-temps, là, c'est une information qui a été
demandée, dès que nous l'aurons, on pourra la confirmer.
M. Rousseau
(Michel) : On va les donner, là, assez
précisément, là. Je les avais en haut, mais je vais les retrouver, là.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, est-ce que vous
souhaitez intervenir? Je n'ai pas compris. Vous souhaitez intervenir ou le
député de Jonquière pose d'autres questions? Il y a...
M. Charette : ...lui
laisser quelques instants, le temps d'avoir la bonne information. S'il y a
d'autres questionnements, là, on peut y répondre.
La Présidente
(Mme Grondin) : Monsieur...
M. Gaudreault : Je peux même
prolonger votre délai pour vous donner du temps de réponse.
La Présidente
(Mme Grondin) : En fait, il y a la
députée de Verdun qui souhaite intervenir. Est-ce que vous avez d'autres
questions, M. le député? Non?
M. Gaudreault : Non. Pour
l'instant, ça va.
La Présidente (Mme Grondin) : Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien,
simplement, c'est pour ça que, sur le délai, là, de l'année, j'ai entendu
l'échange, c'est pour ça que je posais la question, d'entrée de jeu. Lorsqu'on
a dit que c'était pour avoir, dans le fond, deux fois la belle saison, moi, je
crois qu'on se donne quand même deux belles saisons pour répondre avec la
proposition du député de Jonquière. Je comprends, mais moi, je veux juste
m'assurer : Est-ce que c'est parce que le ministère n'est pas prêt à
recevoir? Je veux juste... Dans le fond, là, il faut juste qu'on soit... Je
veux juste savoir, dans le fond, le fond de la pensée du ministre.
Parce que c'est vrai que ça me paraît quand même
loin, là. Quand on est rendu en 2023, tu sais, c'est presque dans deux ans, là,
on va se le dire. Je ne pense pas qu'on ait énormément... Tu sais, je ne pense
pas qu'on va traîner ça. Si on traîne ça jusqu'en juin... tu sais, à un moment
donné, je comprends, tu te dis : O.K., il te reste six mois, là. Mais, à
la vitesse où va quand même l'étude de l'actuel projet de loi... Je ne veux
rien présumer à ce moment-ci parce que nos travaux doivent se faire dans
l'ordre, mais je propose quand même au ministre une réponse à ce moment-ci, à savoir : Est-ce que c'est le ministère ou ce
sont les propriétaires? Parce qu'on n'a pas tellement tardé. À moins que le
ministère avait préparé le projet de loi en 2019, là, que tout était prêt — et
j'ai vu quand même les yeux du sous-ministre adjoint — mais,
quand même, j'imagine que, si c'était en 2019, on n'avait probablement pas mis
2022.
Alors, juste voir à quel moment, dans le fond,
puis qu'est-ce qui encourage à ce qu'on ait un délai, là, d'une année
supplémentaire.
M. Charette : Je veux aussi
rassurer la collègue, ce n'est pas du tout une capacité du ministère qui doit
être développée, c'est plutôt informer tous les propriétaires de leurs
nouvelles responsabilités avec l'adoption éventuelle de ce nouveau projet de
loi. On s'est fait dire, là, à travers les consultations, qu'on allait vite,
les gens avaient besoin de temps. Donc, ce n'est pas le ministère, là. C'est
réellement informer tous les propriétaires, qu'eux puissent faire leurs devoirs, savoir à quoi ils sont dorénavant
tenus, quelles sont leurs obligations, comment réagir à ces obligations-là.
Donc, c'est dans cette perspective-là que le délai, là, est proposé
actuellement.
Et, si on regarde, là, bon nombre de lois avec
une responsabilité, là, qui est déléguée, aussi importante, quand on regarde la
réglementation aussi qui peut en découler, il y a tout le temps un délai qui
est laissé aux parties prenantes pour qu'elles puissent s'informer des impacts
sur elles, pour qu'elles puissent y réagir et s'y conformer. C'est la raison,
là, et uniquement cette raison-là pour le délai et non pas pour le ministère.
Dans les faits, je veux dire, il n'y a pas d'engagement autre que de devoir
recevoir cette documentation-là. Donc, ce n'est pas le... le ministère n'est
pas en demande de temps à ce niveau-là.
Mme Melançon : En tout respect,
le projet de loi a été quand même déposé le 5 octobre 2021. Donc, on est
quatre mois... quatre mois plus tard, là. J'aurais compris si on avait
prolongé... probablement que j'aurais compris si on avait voulu donner, parce
qu'en octobre 2021, quand on a déposé, on ne voulait pas donner deux belles
saisons, on ne voulait pas non plus donner beaucoup plus de temps. Si on
voulait donner un six mois supplémentaires — parce qu'on y est, c'est ça,
hein, dans le fond — si
on veut donner un six mois supplémentaires, moi, je ne vais pas m'objecter à
ça. Donner une année supplémentaire, alors que, dans les faits, tout s'est
quand même bien passé, je... je ne le sais pas. Moi, je pense que la
proposition mitoyenne, tout à l'heure, proposée par le député qui se dit...
qu'il aurait été un bon ministre, là, de Jonquière, je le
dis avec le sourire, vous le savez, Mme la Présidente, on est dans la bonne
entente ici, je pense que c'est une belle proposition, là, d'arriver avec un
six mois supplémentaires. Donc, si on part de décembre puis qu'on... de donner,
même, jusqu'au mois de septembre, moi, je pense qu'on est à quelque chose.
Mais ça fait quelques fois qu'on revoit des
dates ou on retarde certaines choses dans le projet de loi. Moi, je... puis
surtout si le ministère est fin prêt, moi, je suis assez d'accord avec le
député de Jonquière, en disant : Bien, ça va prendre quoi à ces propriétaires qui sont récalcitrants, on va le dire
comme ça, ou qui n'ont toujours pas, après x nombre d'années, là,
voulu... voulu corriger les défauts d'avoir transmis au ministère l'évaluation
de la sécurité de leurs barrages? Je ne sais pas ce que ça prendra. Puis je
pense qu'on est capable de rejoindre rapidement, là, parce qu'on se disait,
hier, que nous avions l'inventaire déjà en main, donc on va être capable de
rejoindre rapidement les propriétaires. Et on nous disait même qu'il y avait
des associations, hein, de barrages. C'est ce qu'on nous disait hier. Donc, je
pense qu'on est capable quand même de faire circuler l'information très
rapidement.
• (18 h 30) •
La Présidente
(Mme Grondin) : Souhaitez-vous répondre, M. le ministre?
M. Charette : Nous avons déjà
répondu, mais on a, sans doute, les informations qui étaient attendues
concernant le nombre. Est-ce que vous les avez? Oui. Donc, on pourrait y aller
avec cette formation-là.
M. Rousseau
(Michel) : Oui. En fait, c'est 175, et là c'est plus ou moins
x, mais, disons, si on veut donner un chiffre en ordre de grandeur, on pense à
175 études qu'on a estimées à rentrer. Puis, juste pour continuer
rapidement sur les délais, c'est vraiment un délai qui est... Puis le délai qui
avait été mis là, c'est lors du début de la rédaction, lorsqu'on a écrit le
projet de loi, mais avant qu'il soit déposé, donc ça date déjà du mois de
janvier passé, mais c'est vraiment un délai pour permettre aux gens, de façon
raisonnable, de se conformer.
Puis c'est vrai que... c'est vrai que ça fait un
bout, comme disait le député de Jonquière, mais là on arrive avec des moyens
coercitifs, on arrive... Je pense que les gens vont se mettre à l'ouvrage pour
se corriger. Mais, en se mettant à l'ouvrage pour se corriger, ils vont
atteindre des contraintes, ne serait-ce que la... Tu sais, tout le monde va
arriver en même temps, là. Donc, la disponibilité des consultants, les... Il y
a vraiment... On estime qu'il y a un bon deux ans. Pour ceux qui vont vouloir
se corriger, là, qui vont se mettre en action, c'est raisonnable. Sinon, on va
avoir plein d'arguments qui vont venir dire : Bon, bien, je n'ai pas pu,
je n'avais pas de consultant, na, na, na.
Donc, on pense vraiment que c'est raisonnable,
en tenant compte du marché, puis que ça va être quand même un boum dans ce
domaine-là, puis qu'après deux ans ceux qui ne l'auront pas fait, bien là ils
n'auront pas d'excuse, là. C'est... J'ai envie de dire, c'est... cette date-là
est la date la plus réaliste, selon ce qu'on connaît du milieu puis des travaux
qu'il y a à faire. Puis ce n'est pas basé sur la capacité du ministère, ça, c'est
sûr, là, c'est la capacité du milieu d'agir, sachant qu'ils vont se mettre en
marche, ceux qui ne l'ont pas déjà fait, tu sais, c'est ça.
M. Gaudreault : Bien, je
demeure campé sur mes positions. Puis la députée de Verdun a soulevé un très
bon point qui m'a fait allumer, parce que c'est vrai que le projet de loi a été
déposé le 21 octobre. Bon, bien, le 21 octobre, quand on a déposé le
projet... quand le ministre a déposé le projet de loi, il y avait juste un été
entre le 21 octobre 2021 et le 31 décembre 2022. Alors, si ça prend
tant d'étés que ça pour faire des études qui ont de l'allure pour des barrages
qui sont mal entretenus ou qui font défaut ou qu'on soupçonne de problèmes,
bien, je veux dire, je peux bien... Puis je crois le sous-ministre, là, quand
il dit : C'est parce que, tu sais, on avait commencé à travailler sur le
projet de loi en janvier 2020, là, finalement, on l'a... en janvier 2021, on
l'a déposé seulement en octobre 2021, ça fait qu'il y avait deux étés de
prévus. Mais, je veux dire, si c'était juste une date de changée dans... à
changer dans les... avant l'impression du
projet de loi, là, je ne pense pas que ça prenait huit comités de législation
au Conseil exécutif pour ça, là.
Donc, moi, je maintiens encore plus ma position que,
minimalement, on pourrait couper la poire aux deux tiers en la mettant, la
date, au 1er septembre, disons, 2023, la date limite pour remettre
l'étude, et sinon... Bien, ça, c'est la position de compromis que moi, je
propose. Sinon, évidemment, l'idéal, c'est de garder le 31 décembre 2022.
Puis, s'ils ne sont pas capables, malgré ça... Puis, s'ils ne se sont pas déjà
mis en marche pour se corriger au moment où on se parle puis ils ne sont pas
capables d'arriver au 31 décembre 2022, bien, les autres procédures en
vertu de la Loi sur la sécurité des barrages s'appliqueront, puis on embarquera
dans les pénalités, puis les sanctions administratives pénales, puis le défaut,
puis ainsi de suite. Je veux dire, on ne peut pas négocier la... jouer sur le
sentiment de sécurité relié à des barrages. On ne peut pas, puis, pour moi, ça,
c'est incontournable.
Alors, je maintiens cette position. Je ne sais
pas si le ministre est prêt à revoir un petit peu ses dates, là, si ce n'est
pas le 1er septembre, que c'est le 2 septembre, ce sera le 2 ou une
autre date, mais, au moins, pour essayer de rapprocher un petit peu l'échéance.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette : Bien, tout
simplement pour dire qu'on n'est pas très, très loin. On est à trois mois près,
et ce trois mois-là sera utile. Si on parle de deux étés pour faire, par
exemple, des évaluations de terrain, comme c'est le cas, il y a beaucoup de
contraintes sur les moments où on peut aller dans le domaine hydrique, par
exemple, bien, après, c'est une chose d'être allé sur le terrain, ensuite il
faut produire les rapports et autres. Donc, non, on va maintenir la date du
31 décembre. Et, dès le départ, là... Et c'est vrai qu'au moment du dépôt
du projet de loi on aurait pu faire cette petite correction-là, mais, au
départ, c'est une rédaction qui avait été initiée en début d'année 2020,
qui prévoyait déjà deux étés à la disposition, là, des propriétaires pour
pouvoir se conformer.
La
Présidente (Mme Grondin) : Mme la
députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ce que le ministre est en train de nous dire, c'est qu'on
avait ou mal évalué ou on l'a oublié. Puis ce que je suis en train de
constater, Mme la Présidente, c'est que ça va être la même chose pour
l'article 159, parce qu'on a là aussi une demande de changement de date,
là, du 31 décembre 2022 au 31 décembre 2023. J'aimerais simplement
savoir... Est-ce que le... Comme on a actuellement plus de 78 amendements
de déposés, là, je veux juste savoir : Est-ce qu'il y a d'autres dates
comme ça qui demanderont à être revues d'ici la fin de l'étude de ce projet de
loi ci?
M. Charette : Effectivement, dans 159, donc, l'article qui va suivre, et,
dans le bloc des barrages, non, il n'y a pas d'autre changement de date.
Dans un autre bloc et dans un tout autre contexte, il y aura aussi... et on
pourra l'expliquer à ce moment-là, mais, au niveau des barrages, là, c'est 158
et 159 uniquement.
Mme Melançon : Mais,
tout de même, avec 78 amendements déposés, là, je veux juste m'assurer...
parce que, des fois, on mesure des
choses... Puis là j'entends bien le ministre me dire que ce projet de loi là
lui avait été déposé, en tout cas, ou
soumis, ou je ne sais pas, en 2020. À partir du moment... de 2020, on prévoyait
deux étés. Moi, je pense qu'on donne encore
deux étés et pour aller sur le terrain, mais aussi à ces récalcitrants qui,
dans le temps, ne font que gagner en temps.
Moi, j'aimais bien la proposition, je le répète,
là, ici, du député de Jonquière, puis je pense que c'est quand même de
démontrer aussi une ouverture du côté de la banquette ministérielle pour
pouvoir s'assurer qu'on n'est pas juste en train de... Moi, je vais le dire
comme ça, là, mais c'est... en tout respect, là, mais, tu sais, de pelleter par
en avant... On a essayé quelques fois, là, de faire... tu sais, changer des
dates. Je pense aux véhicules zéro émission, avec le 2035, où on trouve ça
loin. Moi, je veux donner des dents, je veux donner plus d'outils, je veux
donner plus de force à la loi, mais je veux aussi que ça soit appliqué à un
moment donné, puis dans un délai raisonnable. Et tantôt on essayait de définir
la raisonnabilité. Pour moi, le délai raisonnable... Moi, je pense que, si on
pense à autour de... puis c'est même plus que 18 mois à partir de ce
moment-ci, je trouve qu'on aurait suffisamment de temps. Voilà, je m'arrête
ici.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions sur
cet amendement? Donc, nous pourrions procéder à sa mise aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 158 est adopté? Mme la députée.
Mme Melançon : Bien, je veux
juste m'assurer d'une chose, là. Donc, le ministre veut absolument garder la
date du 31 décembre 2023, pas d'ouverture à un amendement. Est-ce que vous
avez un amendement, monsieur...
Une voix : ...
Mme Melançon : Non, c'est ça,
mais pas d'ouverture à un amendement du côté du ministre qu'on... parce que je
ne veux pas qu'on... Je ne ferai pas travailler mon recherchiste si le ministre
dit ouvertement qu'il n'y a pas d'ouverture à ce moment-ci, mais c'est un peu
surprenant, quand même, je vais le répéter, là, qu'on demande encore... C'est
tout près de deux ans pour pouvoir... Ça me tracasse un petit peu moi aussi.
Bien, je vais m'arrêter ici, là, mais je voulais juste être sûre que le
ministre avait fermé la porte à double tour ici.
• (18 h 40) •
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
donc, on me demande un appel nominal pour le vote sur cet amendement, donc, à
l'article 158. M. le secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
Le Secrétaire : Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Contre.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement à
l'article 158 est adopté. Nous revenons sur l'article 158 tel
qu'amendé. Y a-t-il des interventions? Donc, je ne vois pas d'intervention. Je
soupçonne... Donc, est-ce que c'est un appel nominal?
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Grondin) : Oui, à la longue, je finis par comprendre. Donc, l'article... Est-ce
que... M. le secrétaire, s'il vous plaît, un appel nominal pour
l'article 158 tel qu'amendé.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
Le Secrétaire : Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Contre.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'article 158, tel qu'amendé, est adopté. Il nous
reste deux minutes. Est-ce que vous souhaitez... On pourrait passer à
l'article 159. Est-ce que vous vous souhaitez qu'on en fasse la lecture ou
que je... On pourrait arrêter les travaux. Parfait.
Donc, compte tenu de l'heure, je vous remercie
de votre collaboration, et la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 44)