(Neuf
heures trente-trois minutes)
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît!
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie
de leurs appareils électroniques.
La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 102, Loi visant
principalement à renforcer l'application des
lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages, à assurer une
gestion responsable des pesticides et à mettre en oeuvre certaines
mesures du Plan pour une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro
émission.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Caron (Portneuf) est
remplacé par M. Lefebvre (Arthabaska); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)
est remplacée par M. Zanetti (Jean-Lesage); et M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Gaudreault (Jonquière).
Étude détaillée (suite)
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le
secrétaire. Donc, lors de l'ajournement de nos travaux hier soir, le débat
portait sur l'article 52 de la loi édicté à l'article 1 du projet de
loi. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet article? M. le ministre, oui.
M. Charette :
Bien, tout d'abord, bonjour aux collègues. Bonjour à vous, Mme la Présidente.
Peut-être un petit rappel. On s'était laissé sur des commentaires très
pertinents, là, des collègues, la députée de Verdun, le député de Jonquière
aussi, qui questionnaient un petit peu : Pourquoi on faisait référence au
gouvernement provincial, au gouvernement fédéral, mais qu'on ne mentionnait pas
les gouvernements municipaux? On a précisé que c'était une énumération qui n'était pas exhaustive, mais peut-être
y aller d'une formule de compromis. Et on présentera un amendement, là,
dans les prochains instants, où on enlèverait tout simplement la référence aux
gouvernements provincial et fédéral pour laisser entendre qu'on se réfère à
l'ensemble des lois et règlements, là, qui touchent l'environnement. Donc, avec
votre consentement, on pourrait procéder au dépôt de l'amendement et on pourra
en discuter, là, par la suite.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc,
avons-nous un consentement pour ce dépôt-là? Parfait. Donc, je vais suspendre
les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 36)
(Reprise à 9 h 41)
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux.
M. le ministre, vous proposez un amendement à l'article 52. Donc...
M. Charette : Pour le neuvième paragraphe, effectivement. Donc, ce serait
de remplacer, dans le paragraphe 9˚, du premier alinéa de l'article 52 de la Loi sur les mesures permettant
d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages
proposé par l'article 1 du projet de loi, «fédérales ou provinciales» par «ou
aux règlements».
Cet amendement vise à
référer d'une manière plus générale aux lois et aux règlements pouvant être
concernés, de façon à y inclure plus clairement les règlements municipaux.
Donc, on le lirait
comme suit :
«52. Dans la détermination de la peine, le juge
tient compte des facteurs aggravants. Sont notamment de tels facteurs :
«9˚ le fait que le
contrevenant a, dans le passé, accompli des actes contraires aux lois ou aux
règlements visant la conservation ou la
protection de la santé humaine ou de l'environnement, y compris la végétation
ou la faune;».
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Y a-t-il des commentaires?
Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Bien, je tiens à remercier le ministre pour son amendement
qui, selon moi, permet de... plutôt que d'exclure, là, on englobe sans nommer,
mais on est beaucoup plus près de ce que je faisais mention hier. Alors, en ce sens là, moi, cet amendement-là me convient
beaucoup mieux que la rédaction qui était faite, donc, au paragraphe 9˚. Et,
pour moi, je suis d'avis que ça va exactement dans le sens de mon commentaire
hier. Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions?
Oui, M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui, moi aussi, là, je vais appuyer cet amendement parce
que je n'aime pas ça que, dans une loi du
Québec... voir apparaître les mots «fédérales» et «provinciales», premièrement.
Et deuxièmement, quand on parle de lois et règlements, bon, bien, ça
couvre de façon large, là, toutes les lois et tous les règlements adoptés,
incluant évidemment les règlements municipaux. Alors, je pense, c'est une belle
formule.
La Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autres
interventions, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, l'amendement est adopté... de
l'article 52. Nous revenons à l'article 52 tel qu'adopté. Y a-t-il
d'autres interventions? Ça va?
Donc, est-ce que
l'article 52, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Adopté. Donc, M. le ministre,
l'article 53, s'il vous plaît.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente.
«53. Sur demande du
poursuivant, jointe au constat d'infraction, le juge peut imposer au
contrevenant, en outre de toute autre peine, une amende additionnelle d'un
montant maximal équivalent au montant de l'avantage pécuniaire que ce dernier a
tiré de l'infraction, et ce, même si l'amende maximale lui a été imposée.»
Le commentaire :
Cet article prévoit la possibilité pour un juge d'imposer une amende
additionnelle à celle prévue pour la commission de l'infraction. Le contenu de
cet article n'est pas nouveau et se retrouve dans plusieurs des lois
concernées. L'abrogation des articles concernés sera proposée plus tard.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Merci, M. le ministre. Y
a-t-il des interventions sur l'article 53? Mme la députée de Verdun?
Mme
Melançon : Juste pour être sûre de bien comprendre, puis peut-être on
aime bien avoir les exemples du sous-ministre, à ce moment-ci, pour bien
comprendre, mais ça peut être, j'imagine, à ce moment-ci, sur des terrains qui
ont été contaminés, revendus, où il y a un bénéfice qui est fait. Si l'amende
est en deçà, dans le fond, du bénéfice, on peut aller ajouter une amende, même
si celle-ci est maximale, pour être certaine qu'il n'y ait pas des gains, de
fait, par ceux ou par celles qui auraient eu tendance à contrevenir à une loi.
La
Présidente (Mme Grondin) : Je vous invite, M. Rousseau, à vous
présenter, s'il vous plaît.
M.
Rousseau (Michel) : Oui. Michel Rousseau,
sous-ministre adjoint. En fait, il y a plusieurs situations, puis je dirais que
c'est un article que, de plus en plus, nos enquêteurs et les procureurs portent
attention et souhaitent faire des représentations auprès des juges pour avoir
des amendes additionnelles.
Il y a plusieurs
exemples. Il y en a un qu'on a eu une condamnation, là, qu'on vient de
m'envoyer, qui est une sablière qui exploitait sans autorisation. Bien, il y a
eu un montant supplémentaire qui a été demandé parce que, pendant qu'il
exploitait sans autorisation, il y a des revenus qui sont rentrés, et tout ça.
Ça peut être parfois même pour compenser les frais qu'il y aurait eu à faire
une demande d'autorisation. Ça peut évidemment, dans le cas des sols contaminés
ou des choses comme ça... les avantages qu'ils ont eu de déverser ça dans des
endroits qui coûtent beaucoup moins cher. Donc, il y a plusieurs exemples.
Je dirais, l'enjeu
pour nous actuellement, c'est ça qu'on travaille avec les procureurs, c'est... Il
faut le documenter, hein? Il y a une analyse économique à faire et c'est
quelque chose qui va être de plus en plus utilisé. Donc, c'est un article qui
est quand même important pour nous puis qui est très dissuasif, il faut le
dire.
La
Présidente (Mme Grondin) : J'ai pris pour
acquis qu'il y avait consentement pour que le sous-ministre puisse intervenir.
Donc, j'ai bien fait, hein, de prendre pour acquis? Oui, merci. Mais non, c'est
moi, c'est moi, monsieur. Donc, ça va?
Mme Melançon :
Ça me convient.
La
Présidente (Mme Grondin) : Oui? Il n'y a
pas d'autres interventions sur l'article 53?
Est-ce que
l'article 53 est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, il est adopté.
L'article 54.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente.
«54. Dans son jugement, le juge peut ordonner au
contrevenant déclaré coupable d'une infraction à la présente loi ou à l'une des
lois concernées :
«1˚ de
s'abstenir de toute action ou activité susceptible d'entraîner la continuation
de l'infraction ou une récidive;
«2˚ d'accomplir toute action ou d'exercer toute
activité permettant d'éviter la continuation de l'infraction ou de prévenir une
récidive;
«3˚
d'élaborer tout plan, de le soumettre au ministre pour approbation et de le
respecter lorsqu'il est approuvé;
«4˚ de produire au ministre toute étude, opinion
ou analyse que la situation requiert ou de verser une somme d'argent à la personne ou à l'organisme qu'il
désigne afin de permettre la production de telles études, opinions ou
analyses;
«5˚ de prendre les mesures appropriées pour
remédier aux défauts constatés;
«6˚ de prendre l'une ou plusieurs des mesures
suivantes, en accordant priorité à celles qu'il considère comme étant les plus
adéquates pour atteindre l'objectif de la loi qui a été enfreinte :
«a) remettre les choses dans l'état où elles
étaient avant que la cause de l'infraction ne se produise;
«b) remettre les choses dans un état se
rapprochant de leur état initial;
«c) réparer ou atténuer un dommage résultant de
la perpétration de l'infraction;
«d) payer, lorsque l'infraction concerne le
défaut, avant la réalisation d'une activité, d'avoir obtenu une autorisation
requise par l'une des lois concernées, la compensation financière qui aurait
été exigée en vertu de cette loi pour la délivrance de cette autorisation,
selon les règles de calcul prévues à cet effet;
«e) exécuter des travaux d'intérêt collectif,
aux conditions qu'il fixe;
«f) verser une indemnité de type forfaitaire ou
autre, pour la réparation des dommages résultant de la perpétration de
l'infraction;
«g) verser, en compensation des dommages
résultant de la perpétration de l'infraction, une somme d'argent au Fonds de
l'électrification et des changements climatiques institué en vertu de l'article
15.1 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et
des Parcs ou au Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique
de l'État institué en vertu de l'article 15.4.38 de cette loi;
«h) verser à
un établissement d'enseignement, selon les modalités qu'il prescrit, une somme
d'argent destinée à créer des bourses
d'études attribuées à quiconque suit un programme d'études dans un domaine lié
à l'environnement;
«i) mettre en oeuvre toute autre mesure compensatoire;
et
«7˚ de
fournir un cautionnement ou de consigner une somme d'argent en garantie de
l'exécution de ses obligations;
«8˚ de rendre publiques, aux conditions qu'il
fixe, la déclaration de culpabilité et, le cas échéant, les mesures de prévention
et de réparation dont l'exécution a été imposée;
• (9 h 50) •
«9˚ d'aviser à ses frais toute victime indirecte
des faits liés à la perpétration de l'infraction;
«En outre, dans le cas où le ministre, en
application de la présente loi ou des lois concernées, a pris des mesures en
lieu et place du contrevenant, le juge peut ordonner à ce dernier de rembourser
au ministre les frais directs et indirects, y compris les intérêts, afférents à
de telles mesures.
«Le juge peut également, dans son jugement, confisquer
un bien saisi dans le cadre d'une inspection ou d'une enquête. Les règles du
Code de procédure pénale s'appliquent au bien confisqué.»
Le commentaire : Cet article prévoit
différents types d'ordonnances qu'un juge peut ajouter, en plus du montant
d'amende à payer, à la sentence d'un contrevenant déclaré coupable. Sauf pour
les sous-paragraphes d et e du paragraphe 6˚ et le paragraphe 9˚, le
contenu de cet article n'est pas nouveau et se retrouve dans plusieurs des lois
concernées. L'abrogation des articles concernés sera proposée plus tard.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...M. le ministre. Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Merci. On entend que la voix du ministre est un
peu mieux qu'hier soir, sans miel de Jonquière.
Donc, j'aurais deux questions, principalement
sur les paragraphes 6˚ et 9˚, puisque c'est de la nouveauté, là, du côté
de ces deux paragraphes-là. Au 6˚, donc, paragraphe, on écrit de prendre l'une
ou plusieurs des mesures suivantes en accordant priorité à celles qu'il
considère, donc le juge, comme étant les plus adéquates pour atteindre l'objectif de la loi qui a été enfreinte. Bon, là,
remettre les choses dans l'état où elles se trouvaient avant, je pense
que ça va de soi. Remettre les choses dans
un état se rapprochant de leur état initial, moi, le «se rapprochant» et non
pas «telle qu'elle était initialement», j'imagine que c'est parce que,
parfois, il y a des dommages irréparables, donc j'imagine que c'est pour ça,
mais j'aimerais avoir... je voudrais juste m'assurer que ma connaissance est...
que je suis en droite ligne, là, dans le fond avec ce que le législateur veut y
intégrer à ce moment-ci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il y a consensus pour que
Me Grignon puisse intervenir, et je vous invite à vous présenter. Merci.
Mme Grignon (Karine) : Oui, alors,
bonjour. Karine Grignon, avocate au ministère de la Justice.
Oui, c'est ça. En fait, il y a une différence
entre une remise en état complète. Donc, parfois, il est difficile d'avoir cette
remise en état là dans le même état qu'il l'était initialement. Donc, on va
exiger un état qui s'en rapproche, là, qui permet les mêmes conditions, en
fait, pour la biodiversité qui était présente, tout ça, mais qui n'est pas nécessairement le même que l'état initial, là. Puis il y
a certains exemples, là, qui peuvent s'appliquer, là. In me donne comme exemple, pour la restauration
complète, une restauration d'une frayère, par exemple, puis une remise
en état s'en rapprochant, la restauration
d'une tourbière. Donc, on n'est peut-être pas capable de la restaurer
complètement dans son état initial, mais on peut, à tout le moins, le faire
dans un état qui s'en rapproche, là.
Mme Melançon : C'est parce que...
merci beaucoup, maître. C'est parce qu'à c, après ça, c'est réparer ou atténuer un dommage résultant de la perpétration
de l'infraction. Là, on diminue encore, donc là, on... en tout cas, le c
me cause un peu plus de problèmes, là, puis je voudrais voir la distinction
entre le b et le c à ce moment-ci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, allez-y.
Mme Grignon (Karine) : Oui. Bien, en
fait, là aussi, là, il peut y avoir une mesure de compensation quand c'est plus
difficile d'exiger la remise en état. Peut être que l'entreprise n'est pas
spécialisée pour la remise en état, on va préférer qu'elle fasse une
compensation monétaire, puis c'est quelqu'un d'autre qui va faire la
restauration, par exemple, mais c'est... il accorde une priorité, mais le
paragraphe introductif précise bien que c'est l'une ou plusieurs des mesures
qui pourraient s'appliquer, là, selon un ordre de priorité, là. Donc, ce n'est
pas limité à une seule mesure du paragraphe 6˚, là, ça pourrait être un
ensemble de mesures, là.
Mme
Melançon : Parfait, d, ça m'allait. Exécuter des travaux
d'intérêt collectif aux conditions qu'il fixe, on parle de travaux
communautaires. C'est-tu ce que je comprends à peu près?
Mme Grignon (Karine) : Je vais vous
donner un exemple. Oui, on me donne comme exemple remettre en état un parc riverain d'un cours d'eau, par
exemple, donc qui ressemble effectivement à des travaux communautaires,
là.
Mme Melançon : Puis j'imagine que,
si le juge veut aller là, c'est parce que... probablement, à un moment donné,
où il y a moins de... il y a moins de possibilités, justement, que de monter
vers le c, le b ou le a, là, parce que je
vois qu'il y a la gradation, hein, dans tout ça. Donc, j'imagine que c'est ce
que vous souhaitiez faire à ce moment-ci. G, on parle de verser en
compensation des dommages vers deux fonds, le Fonds vert ou le fonds de
l'électrification qui a été renommé, il y a le fonds de protection de
l'environnement. Est-ce qu'il y avait d'autres fonds? Parce qu'il me semble que dans la loi, il y a ces deux-là, mais
est ce qu'on pouvait peut être réfléchir à d'autres fonds en
environnement? Pourquoi est-ce qu'on a choisi ces deux fonds-là?
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, maître.
Mme
Grignon (Karine) : Bien, en
fait, c'est les deux fonds, effectivement, dont le ministre de
l'Environnement est responsable. Donc, on a nommé ces deux-là. Pour un autre
fonds qui serait administré par un autre ministre, donc on pourrait passer, par
exemple, par un autre paragraphe, là, le paragraphe c, là, si c'est pour
réparer avec un autre moyen de compensation, là. Donc, ce n'est pas limitatif à
ces fonds-là, là, mais on a nommé spécifiquement les deux fonds dont le
ministre de l'Environnement était responsable, parce qu'il y a des programmes
associés, notamment, à ces fonds-là, là. Si on pense au fonds de protection de
l'environnement, il y a un programme de restauration des milieux humides et
hydriques associé à ce fonds-là, spécifiquement. Donc, ça peut être très
pertinent, là, de le nommer spécifiquement.
Mme Melançon : Et vous dites que ce
n'est pas limitatif?
Mme Grignon (Karine) : Bien, non, en
imposant, en fait, une mesure compensatoire en vertu d'un autre paragraphe, le
juge pourrait dire que la mesure doit être... la compensation doit être déposée
dans tel fonds.
Mme Melançon : Puis est-ce que ça
pourrait être des fonds autres que gouvernementaux?
Mme Grignon (Karine) :
Probablement... un fonds municipal.
Mme
Melançon : Ou encore des
intérêts avec... parce qu'il y a des organismes au Québec qui ont aussi des
fonds. Donc, j'imagine que le juge, à ce moment-là, pourrait décider d'aller
dans un fonds appartenant à un organisme?
Mme Grignon (Karine) : ...en effet,
si... toujours, si le fonds permet l'ajout de ces sommes-là à l'intérieur de
son fonds, là, selon le cadre qui s'applique à ce fonds-là, là, le juge,
effectivement, pourrait aller là.
Mme Melançon : D'accord, d'accord.
Le paragraphe 8˚, «de rendre publiques, aux conditions qu'il fixe, la
déclaration de culpabilité [...] les mesures de prévention et de réparation
dont l'exécution a été imposée», de rendre publiques où? Comment? Est-ce que je
pourrais avoir un peu d'information, s'il vous plaît?
Mme Grignon (Karine) : Oui, bien, ça
pourrait être, par exemple, dans une revue spécialisée, là. On a parlé de
professionnels, un petit peu plus tôt dans les discussions. Donc, les revues
spécialisées pour les professionnels, le fait de diffuser cette information-là, tu sais,
peut avoir un certain impact, là, au niveau des entreprises aussi, au
niveau de leur expertise, là. Donc, ça pourrait être dans ce type de médias là,
par exemple, là.
Mme Melançon : Je me rappelle, avant
les Fêtes, lorsqu'on était... je ne me rappelle pas à quel article, on a parlé,
justement, du site Internet, bien sûr, du ministère, sur lequel on retrouvait
beaucoup d'informations. Et lorsqu'il y
avait certaines problématiques, il me semble que c'était avec certaines
municipalités, là, notamment, où on devait
rendre le tout public sur le site Internet. J'aimerais simplement savoir est-ce
qu'obligatoirement, lorsqu'il y a un jugement de la sorte, est-ce qu'on
peut retrouver ça à quelque part sur le site Internet du ministère?
Mme Grignon (Karine) : Je peux y
aller. Bien, en fait, on va le voir plus loin, là, il y a un registre, effectivement, public des déclarations de
culpabilité. Donc, sur le site Internet du ministère, vous retrouvez ce
registre là où toutes les déclarations de culpabilité apparaissent. Donc, le
paragraphe 8˚, c'est en plus de cette diffusion-là, là, sur le site
Internet. Il pourrait y avoir une autre diffusion dans un autre type de médium,
là.
• (10 heures) •
Mme Melançon : Je pose la question
parce que les citoyens sont de plus en plus intéressés, dans le fond, à savoir,
lorsqu'il y a infraction, les gens se font entendre de plus en plus, et, bien
sûr, quand il y a infraction, bien, ils veulent souvent savoir, bien, qu'est-ce
qui est arrivé, qu'est-ce qu'il en est advenu. Souvent, on ne le sait pas,
c'est plus difficile à trouver. Et je pense que d'avoir ce registre-là, d'être
obligé d'aller le verser à l'intérieur du registre, ça m'apparaît quelque chose...
puis on n'en parle pas dans cet article-là. Je me demandais pourquoi.
Mme Grignon
(Karine) : Bien, en fait, c'est ça, on va l'étudier un petit peu plus
loin, il y a une section de la nouvelle loi, là, qui traite spécifiquement des
registres. Il va y avoir un registre de sanctions pécuniaires, un registre pour
les avis d'exécution et un registre pour les déclarations de culpabilité, là.
Mme Melançon : Je voyais le ministre
vouloir réagir. Oui, j'aimerais bien l'entendre.
M.
Charette : ...information, effectivement, les articles plus loin nous apporteront des précisions
intéressantes. Mais il y a déjà un communiqué de presse qui est diffusé pour
toute condamnation de 1 000 $ et plus. C'est aussi sur le registre.
Pour chacune de ces condamnations-là, à travers les réseaux sociaux, il y a des
communications qui sont faites, et, en
parallèle de tout ça, on est à travailler un chantier au niveau de nos
communications pour les rendre encore plus accessibles, mais, déjà là,
ce sont des informations qui sont communiquées, là, de façon systématique et
qui peuvent être consultées, là, par le public.
Mme Melançon : Parfait, merci. Moi,
ce qui m'inquiète un peu, là, dans l'obligation... «Dans son jugement, le juge peut ordonner au contrevenant déclaré
coupable d'une infraction à la présente loi ou l'une des lois
concernées.» Donc, dans le fond, ici, là, c'est... faites un choix, là. Le juge
peut aller chercher ce qu'il souhaite, ce qu'il veut à l'intérieur des
différentes propositions qui sont faites ici. Moi, dans : «De rendre
publiques, aux conditions qu'il fixe, la déclaration...» Moi, la seule chose
qui me fait craindre, là... puis avec l'explication, Me Grignon, que vous
m'avez donnée, c'est que, parfois, ça devient tellement pointu, ça peut être
une revue, pour des gens, où c'est hyperpointu.
Donc, de savoir qu'il y a le registre avec
l'information supplémentaire que le ministre vient de nous parler, là, bien, je
pense... je ne sais pas, en tout cas, mais moi, je trouve que c'est très, très
large. Puis je comprends qu'on va laisser au
juge le soin de faire le choix, mais je pense qu'il ne faut pas que ce soit
trop pointu, je le dis, parce qu'il y a des microrevues aussi, là. C'est
très, très bien, mais je ne pense pas que ce soit là le souhait du législateur.
En tout cas, ce n'est pas mon souhait à moi, là, quand je lis le
huitième paragraphe.
Dans le fond, ce qu'on souhaite, c'est de
pouvoir atteindre un large public, puis un public, bien sûr, parfois un peu
plus spécialisé, là. Mais il faut juste faire attention quand on parle de
public spécialisé, parce que ça ne devient vraiment que pour des initiés, puis
je trouve ça un peu dangereux. C'est mon commentaire que je souhaitais quand
même amener ici comme législatrice.
Et finalement il y a le neuvième
paragraphe : «D'aviser, à ses frais, toute victime indirecte des faits liés
à la perpétration de l'infraction.» Ça aussi, on en a parlé un petit peu avant
les fêtes, là. Je me rappelle qu'on en avait un peu parlé. Mais ici, là, les
victimes indirectes des faits, on parle de qui? Parce que «victimes
indirectes», là, ça peut être assez large comme définition. Je voudrais savoir
pourquoi est-ce qu'on y va ainsi.
La Présidente (Mme
Grondin) : Qui souhaite intervenir? Donc, M. le
sous-ministre.
M. Rousseau (Michel) :
C'est sûr que c'est un article... Il faut voir, là, qu'effectivement c'est une
bonne liste qu'un juge peut utiliser. Puis, à la limite, il peut ordonner
d'autres choses, hein? Il faut voir que, quand ça a été mis, c'était aussi pour favoriser que, dans les condamnations, on ait
des ordonnances en plus, et le fait de les énumérer, bien, ça donne des
idées au juge. Je vais dire ça comme ça. Bien, ce n'est pas un article qui
était utilisé souvent, mais, par exemple, quelqu'un qui n'est pas au courant qu'il
y a eu tel problème au niveau environnemental puis qu'il aurait intérêt à le
savoir dans une communauté, je ne sais pas, moi, la nappe d'eau a été
contaminée, etc., ça pourrait d'être obligé à informer chacune des personnes,
finalement, qui est concernée par ce territoire-là. On a un cas récent, là,
quelqu'un qui ne peut plus recevoir des matières parce qu'il a été condamné à
ne pas en recevoir, bien, il pourrait être obligé d'aviser sa clientèle pour
lui dire qu'il n'y a plus... il ne peut plus rendre le service.
Donc,
ça peut être, je dirais, chaque fois qu'on veut que le contrevenant assume ses
responsabilités, c'est-à-dire qu'il fasse non seulement payer,
restaurer, etc., mais aussi informer les gens qui ont été touchés par ça et qui
ont besoin de le savoir. C'est sûr que le
ministère peut jouer ce rôle-là par des communiqués et autres. On s'entend, un
n'exclut pas l'autre, là, mais il y a des fois où le juge souhaite aussi que...
C'est une façon aussi d'éviter la récidive, là. Quand la personne est obligée
elle-même d'écrire, dans un journal précis qui s'adresse à une communauté,
qu'elle était en infraction, puis voici ce
qui est arrivé, voici à quoi que vous vous exposez, voici ce qui a été fait
pour corriger, puis finir avec une phrase qui dit : Je ne le ferai
plus, bien, c'est certain que ça a son effet, là, je pense, dissuasif, là.
Donc, il y a plusieurs exemples comme ça. Ça
pourrait être ces exemples-là. Ça n'a pas été utilisé beaucoup, là, mais le cas
de la clientèle, par exemple...
Mme Melançon : Bien, j'aime beaucoup
l'exemple que vous donnez, justement, l'exemple de la clientèle, où, à un
moment donné, ça devient gênant de dire à ta clientèle : Je contreviens
aux lois du gouvernement du Québec en matière d'environnement, et voici... Mais
il n'y a rien, quand même, qui me laisse, ici, voir ce qu'il peut écrire, hein?
Dans le fond, il pourrait dire : Je suis désolé, je ne vendrai plus de
telles matières, avis à la clientèle, point, sans
dire qu'il a été reconnu coupable de quelque infraction, et il aurait quand
même, tel que je le lis ainsi, là... Il aurait avisé sans nécessairement
dire... parce qu'il a été reconnu coupable, là, il n'y a pas nécessairement
le... à moins que le juge ordonne ce qu'il y a d'écrit pour la clientèle visée,
là, je ne sais pas si ça s'est déjà fait, mais, comme c'est un nouveau
paragraphe, j'imagine qu'on ne l'a jamais vu en action.
M. Rousseau (Michel) : «Aux conditions qu'il fixe», ce que ça vise, c'est que,
finalement, le juge va fixer les conditions dans lesquelles il doit rendre ça
public. Donc, il va y avoir à quel endroit, à qui ça s'adresse et quel est
l'essentiel du message. Donc, tout ça est possible, et tout ça devrait être
éventuellement dans l'ordonnance du juge, et c'est notre procureur qui le
suggérerait, évidemment.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va, oui?
Mme Melançon : Ça me va pour le
moment, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions
sur cet article? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci, Mme la
Présidente. C'est quand même un article assez substantiel. Je pense que la députée de Verdun a fait un bon tour. Moi
aussi, j'ai des questions. Là, on n'a pas de mention du «notamment».
Donc, ça veut dire que, dans son jugement, le juge peut ordonner au
contrevenant les gestes qui sont en liste ici de façon exclusive. C'est ce que
je comprends?
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, Me Grignon.
Mme Grignon (Karine) : Bien, en
fait, selon la preuve qui sera présentée aux juges, là... Les demandes qui
seront faites par le DPCP, là, c'est un cadre, mais effectivement, là, ici, ça
vient colorer un petit peu le terrain de jeu du
juge, là, qui se limite un petit peu à ces actions-là, mais pas impossible
qu'une preuve soit présentée pour un élément qui n'apparaisse pas ici
puis que ce soit quand même considéré par le juge. Il faudrait voir, là. Chaque
cas est un cas d'espèce, là.
• (10 h 10) •
M. Gaudreault : Mais, dans sa
décision, le juge ne pourrait pas ordonner quelque chose qui n'est pas dans la
liste. Là, ça m'apparaît quand même fermé comme... bien, fermé, ce que je veux
dire, c'est quand même assez large, là, parce qu'on a beaucoup de picots, mais c'est en même temps fermé au sens
où on ne peut pas sortir de cette liste-là si le... J'essaie d'imaginer
quelque chose qui n'est pas dans la liste, là, mais, si le juge voulait
ordonner quelque chose de supplémentaire qui n'est pas dans cette liste-là, il
ne pourrait pas le faire. Il faut soit qu'il interprète, ou qu'il étire un peu
l'élastique d'un des éléments, ou qu'il se concentre carrément dans un des
éléments qui est là.
Mme Grignon (Karine) : ...en
sentence pénale. Donc, c'est ça, ça vient encadrer les pouvoirs du juge. Si on veut pouvoir ordonner autre chose, il faut
respecter les compétences des tribunaux, là. Ça fait que, peut-être, il
faudrait passer par un autre type d'action, là, à ce moment-là, quelque chose
qui n'entrerait pas dans ces choses-là.
M. Gaudreault : O.K. C'est sûr qu'en
même temps c'est rédigé de façon assez large, permettant d'interpréter un certain nombre de choses. Je ne
ferai pas d'amendement, Mme la
Présidente, pour ajouter un
«notamment». Là, je comprends la logique, mais je trouvais ça important d'en
parler.
Je voudrais revenir sur le picot de droit
nouveau, je ne sais pas si ça se dit, mais, en tout cas, qui est 6°, «exécuter
des travaux d'intérêt collectif». Des travaux d'intérêt collectif... J'aimerais
ça que le ministre nous donne des exemples
de ce que peuvent être des travaux d'intérêt collectif dans une sentence ou
dans un jugement, plutôt, de cette nature. Est-ce qu'il faut que ça soit
nécessairement collé à des enjeux environnementaux? Est-ce que ça peut être
d'autre chose? Alors, j'aimerais ça l'entendre un peu plus là-dessus.
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, M. Rousseau.
M. Rousseau (Michel) : Bon, je vais prendre
un exemple puis le transposer s'il était fait par le contrevenant. On a vu
qu'il pouvait, par exemple, verser de l'argent à un organisme. On a eu une
condamnation où de l'argent a été versé à un organisme de bassin versant,
presque le même montant de l'amende qui était donné, mais ça aurait pu être de
faire des travaux au bénéfice de cet organisme de bassin versant là. Supposons
que, je ne sais pas, là, le contrevenant est équipé de la machinerie et
l'organisme de bassin a un projet, et, plutôt que de donner de l'argent, le
procureur trouve que c'est une bonne idée d'aller faire tel type de travaux, ça
pourrait être ça.
Il n'y a comme pas de
limite à la nature des projets, l'idée étant de... Quand on arrive là, souvent,
c'est parce que, bon, soit qu'il n'y a plus rien à restaurer, soit que ce n'est
pas pertinent, mais on veut aller plus loin que l'amende. Bien, à ce moment-là,
on peut penser... On peut être très créatifs par rapport à ce que le milieu a
besoin en termes environnementaux, là. Le plus simple, souvent, c'est de
verser, puis c'est ce qu'on a demandé récemment, là, de verser de l'argent aux gens du milieu qui travaillent sur ces
projets-là. Mais ça pourrait être intéressant, des fois, de demander à l'entreprise d'aller faire le travail
ou de créer un milieu qui est favorable à l'environnement, à la
biodiversité.
Donc, ça serait ce
genre de situation là, mais, pour le faire, bien sûr, il faudrait qu'on ait un
indice puis qu'on alimente notre procureur
que, dans le milieu, il y a tel besoin et que ça pourrait être pertinent. Mais,
dans le cas que je vous parle, l'organisme de bassins de la zone du
Chêne, là, dans Lotbinière, bien, ça a été fait comme ça parce qu'il y avait un
lien entre l'infraction puis le fait de verser des sommes à cet organisme-là,
mais ça aurait pu être des travaux aussi.
M.
Gaudreault : O.K. Bon, je comprends, dans les exemples que donne le
sous-ministre, quand il parle des OBV, que ce soit sous forme de contribution
financière ou de réalisation de travaux, on est dans des domaines qui sont
reliés à l'environnement. Mais ici, on ne le mentionne pas, quand même. Dans le
texte, on dit : «Exécuter des travaux d'intérêt collectif, aux conditions
qu'il fixe.» Ça voudrait dire qu'un juge pourrait dire : J'ordonne à
l'entreprise XYZ de contribuer tel montant à une fondation d'un hôpital,
disons, ou, je ne sais pas, moi, de verser tel montant à un organisme bénévole
d'aide à l'itinérance, ce qui est correct en soi, mais qui n'est pas en lien
avec l'environnement, alors que, là, on est en train de faire une loi sur un
tronc commun en matière pénale, notamment en matière d'environnement.
Alors, je ne sais pas
si on ne pourrait pas préciser, si on ne devrait pas préciser, puis je reprends
un peu l'expression du sous-ministre tout à l'heure, «exécuter des travaux
d'intérêt collectif favorables à l'environnement et à la protection de la biodiversité, aux conditions qu'il fixe», pour
vraiment préciser qu'il faut que les travaux d'intérêt collectif soient
favorables à l'environnement et à la protection de la biodiversité, entre
autres, et non pas donner une marge de manoeuvre au juge pour... bien que je
respecte toute autre organisation collective ou travaux collectifs, mais je
pense qu'il faudrait que ça soit vraiment relié à la protection de
l'environnement et de la biodiversité. Alors, je ne sais pas comment le
ministre peut recevoir une précision comme celle-là.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette :
Avec le consentement des collègues, on pourrait peut-être juste suspendre deux,
trois petites minutes pour se concerter sur cet élément-là et peut-être vous
revenir avec une proposition.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, il y a consentement pour
suspendre les travaux? Ça va? Donc, on suspend.
(Suspension de la séance à
10 h 17)
(Reprise à 10 h 42)
La
Présidente (Mme Grondin) : Nous reprenons
nos travaux. M. le ministre, vous souhaitez déposer un amendement à l'article
54?
M. Charette :
En fait, ce que je nous proposerais plutôt, c'est que c'est le député de
Jonquière qui fasse le dépôt, étant donné que la préoccupation, là, venait de
lui. Donc, il aurait une formulation, là, à nous proposer qui me semble tout à
fait convenable dans les circonstances.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Donc,
M. le député de Jonquière, je vous invite à lire votre proposition
d'amendement.
M.
Gaudreault : Oui, merci. Je veux remercier l'équipe qui accompagne le
ministre au niveau juridique, notamment, pour le soutien et la rédaction d'un
amendement qui est conforme au corpus législatif.
Alors, mon amendement
serait le suivant : À l'article 1 qui vient modifier l'article 54, LMA...
LMA, loi sur...
Mme Grignon
(Karine) : La loi sur les mesures...
M.
Gaudreault : Excusez.
Mme Grignon (Karine) : Loi sur
certaines mesures permettant d'appliquer les lois...
M. Gaudreault : O.K.
Mon Dieu! O.K., en tout cas, cette loi, là, 54, LMA... Je connais le LME, qui
est le London Market Exchange, mais pas le LMA. Enfin.
Article 1, donc : Insérer au sous-paragraphe
e du paragraphe 6e de l'article 54 de la Loi sur certaines mesures permettant
d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages
proposé à l'article 1 du projet de loi, et après «d'intérêt collectif»,
«favorables à l'environnement, aux espèces vivantes, à la sécurité des
personnes et des biens ou à la conservation de la biodiversité».
Donc, Mme la
Présidente, pour bien se comprendre, là, c'est un amendement qui vient au
point... à l'alinéa 6°, au sous-alinéa
e... paragraphe e, plutôt, qui vient dire : «exécuter des travaux
d'intérêt collectif favorables à l'environnement, aux espèces vivantes,
à la sécurité des personnes et des biens ou à la conservation de la
biodiversité, aux conditions qu'il fixe».
Alors, je pense que c'est important de préciser
quand même, ici, qu'on vient vraiment, je dirais, caractériser ou on vient vraiment préciser que, si un juge
ordonne à un contrevenant d'exécuter des travaux d'intérêt collectif, il
faut vraiment que ça soit favorable à l'environnement
ou à la protection, la conservation de la biodiversité, des espèces
vivantes.
Le lien avec la sécurité des personnes et des
biens, évidemment, fait référence à la Loi sur la sécurité des barrages. Vous comprenez qu'un barrage doit être
sécuritaire, en lien avec la sécurité des personnes et des biens. Alors,
ça voudrait dire, peut-être, un contrevenant
à la Loi sur la sécurité des barrages se verrait ordonner par un juge, peut-être,
de faire un travail d'intérêt collectif qui
serait autour de la sécurité des barrages, soit rehausser une digue, peut-être
financer une organisation de bassins versants autour d'un réservoir en amont
d'un barrage. Ça pourrait être ça, mais il faut que ça soit clairement
mentionné ici que l'objectif, l'intention de cet amendement, c'est vraiment que
les travaux d'intérêt collectif soient dédiés à la protection de
l'environnement ou de la biodiversité et des lois, évidemment, qui sont
concernés par l'espèce de tronc commun qu'on est en train de fabriquer ici.
Alors, c'est ça, et moi, j'invite évidemment les
collègues ici à appuyer cet amendement. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres interventions
portant sur cet amendement? M. le ministre.
M. Charette : Tout simplement mentionner
que la formulation nous convient. Je remercie le collègue pour sa
collaboration.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
Mme la députée de Verdun, ça va? Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté..
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, l'amendement est adopté. Nous
revenons à l'article 54 tel qu'amendé. Y a-t-il d'autres interventions? Mme la
députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien, simplement
parce que ça va en droite ligne avec ce que nous discutions tout à l'heure, là,
lorsque j'ai posé la question quant au versement en compensation des dommages
résultant de la perpétration, à g, là, de
l'infraction, une somme d'argent au Fonds d'électrification ou au Fonds de
protection, Me Grignon, vous avez répondu, tout à l'heure, que c'étaient
ceux-là, mais pas uniquement ces fonds-là, hein, on pouvait... Le juge pouvait
décider d'aller ailleurs, parce que, là, c'était en droite ligne avec la
réflexion que je faisais tout à l'heure. Il ne faudrait pas non plus que ça
aille dans des fonds qui ne sont pas en lien avec l'environnement.
C'est drôle, moi, j'aime beaucoup l'amendement,
là, que nous venons d'adopter, là, au paragraphe e, au sixième paragraphe, e.
Cependant, c'est aussi vrai pour les autres possibilités pour des versements de
compensation monétaire. Et là on donne deux exemples concrets, mais c'est quand
même laissé au bon jugement des juges. Mais l'explication, où on veut être en
faveur de l'environnement, il ne faudrait pas qu'on se retrouve dans un fonds
dédié à autre chose. Je ne sais pas ce que le ministre...
M. Charette : ...le questionnement,
là, aussi très légitime de la collègue, mais, étant donné que les deux exemples
qui sont donnés sont en droite ligne avec l'environnement, ça donne
l'orientation. Et ce n'est pas un «notamment» ou autres, donc, c'est... Sans
dire que c'est exclusif, l'orientation est quand même très précise, là, que ça
doit être en ligne avec l'environnement.
Mme Melançon : À partir du moment
où, comme législateur, ça a été dit dans le micro, il y a aussi cette volonté
qui est bien exprimée. Alors, c'était un peu le but de tout ça. Merci beaucoup.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Ça va? Donc, y a-t-il d'autres commentaires sur l'article 54 tel
qu'amendé? Est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Donc, l'article 54, tel qu'amendé, est
adopté. Nous poursuivons avec l'article 55.
M. Charette :
...et je précise qu'il y aura aussi un amendement, qui est déjà partagé, là,
depuis plusieurs semaines, aux collègues, là, qui sera lu.
Donc, je vous lis l'article tel que déposé
initialement. Donc, le 55 :
«Le poursuivant doit donner au contrevenant un
préavis d'au moins 10 jours pour toute demande concernant les paragraphes 5° et
6° du premier alinéa de l'article 54, sauf si les parties sont en présence du
juge. Le juge doit, avant de rendre une ordonnance concernant ces demandes et
sur demande du contrevenant, lui accorder un délai qu'il juge raisonnable pour
lui permettre de présenter une preuve relative à la demande du poursuivant.»
Le commentaire : Cet article prévoit la
transmission obligatoire d'un préavis lorsque le poursuivant entend demander au
juge certaines ordonnances particulières. Il exige notamment qu'un juge
permette au contrevenant de présenter une preuve quant à la demande du
poursuivant.
Le contenu de cet article n'est pas nouveau et
se retrouve dans plusieurs des lois concernées. L'abrogation des articles
concernés sera proposée plus tard.
Donc, c'est l'article initial. Je vous ferais la
lecture maintenant de la proposition d'amendement?
• (10 h 50) •
La Présidente (Mme
Grondin) : En fait, M. le ministre, comme c'est un article que
vous ajoutez après l'article 55, on va d'abord régler l'article 55.
M. Charette : Ah! Parfait.
Excellent. On y va comme ça. C'est bien parfait.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il des interventions quant à l'article
55? Est-ce que l'article 55 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il est adopté.
À ce moment-ci, vous souhaitez amener un
amendement à l'article... qui ajoute, en fait, l'article 55.1.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ce serait tout simplement d'insérer, après l'article 55
de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages proposé par l'article 1 du projet
de loi, le suivant. Donc :
«55.1. Lorsque quiconque refuse ou néglige de
faire une chose qui lui est ordonnée par le tribunal, le ministre peut faire exécuter la chose aux frais du
contrevenant et en recouvrer le coût de ce dernier, avec intérêts et
frais.»
Commentaires. Cet amendement vise à corriger un
oubli. Actuellement, le ministre possède déjà un tel pouvoir, notamment en
vertu de l'article 113 de la Loi sur la qualité de l'environnement, qui vise à
la fois les ordonnances du ministre et les ordonnances du tribunal.
Comme les
dispositions pénales sont maintenant prévues à la nouvelle loi, il convient de
reproduire le contenu de l'article 113 de la LQE dans un nouvel article.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il des interventions sur cet
amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté..
La
Présidente (Mme Grondin) :
Donc, nous avons un nouvel article 55.1. Nous poursuivons avec l'article
56.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc : «56. Dans la détermination d'une amende supérieure à
l'amende minimale prévue par la présente loi ou les lois concernées ou d'un
délai pour payer tout montant imposé, le juge peut tenir compte de la
difficulté du contrevenant à en assumer le paiement si ce dernier en fait la
preuve en établissant ses ressources et ses charges.»
Commentaires. Cet article prévoit un élément que
peut considérer le juge dans la détermination de l'entente... de l'amende
applicable pour une déclaration de culpabilité.
Le contenu de cet article n'est pas nouveau et
se retrouve dans plusieurs des lois concernées. L'abrogation des articles
concernés sera proposée plus tard.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il des interventions sur l'article 56?
Est-ce que l'article 56 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il est adopté. L'article 57, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. «57. Les poursuites pénales pour la sanction des infractions à une
disposition de la présente loi ou des lois concernées se prescrivent, selon le
délai le plus long, par :
«1° cinq ans à compter de la date de la
perpétration de l'infraction;
«2° deux ans à compter de
la date à laquelle l'inspection ou l'enquête pénale qui a donné lieu à la
découverte de l'infraction a été entreprise :
«a) lorsque
de fausses déclarations sont faites au ministre, à un inspecteur, à un
enquêteur pénal ou administratif, à une personne tenue de les assister
ou de les accompagner ou à une personne autorisée par le ministre en vertu du
deuxième alinéa de l'article 4 ou du premier alinéa de l'article 17;
«b) dans les autres cas prévus par les lois
concernées.
«Dans les cas
visés au paragraphe 2° du premier alinéa, le certificat du ministre, de
l'inspecteur ou de l'enquêteur constitue,
en l'absence de toute preuve contraire, une preuve concluante de la date à
laquelle l'inspection ou l'enquête a été entreprise.»
Le commentaire : Cet article prévoit le
délai applicable pour poursuivre un contrevenant. Une fois le délai passé, la
poursuite sera considérée comme prescrite.
Le contenu de cet article n'est pas nouveau et
se retrouve dans plusieurs des lois concernées. L'abrogation des articles concernés
sera proposée plus tard. Les délais proposés par les lois concernées étaient
toutefois variables d'une loi à l'autre, allant d'un délai d'un an de la
perpétration de l'infraction à un délai de cinq ans, en passant par un délai
plus spécifique calculé à compter de la connaissance de l'infraction. L'article
57 permet donc d'uniformiser l'ensemble des délais applicables.
À noter que l'article 107 du projet de loi
proposera d'ajouter des cas à Loi sur la qualité de l'environnement pour
l'application du délai prévu au paragraphe 2°.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il des
interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Simplement... Parce que, là, ici, on vient donner les délais,
dans le fond, pour les poursuites, pour poursuivre un contrevenant. On parle de
cinq ans à compter de la date de perpétration de l'infraction. Est-ce que cinq
ans est... Depuis quand c'est cinq ans? Je pense qu'on a été à trois ans ou autour de. Le cinq ans a été introduit à
quel moment? Puis, dans le fond, j'aimerais savoir par la suite, peut-être
de la part du sous-ministre, ce cinq ans-là, combien de temps peut durer,
dans le fond, une... quand on fait des enquêtes? Parce qu'il doit y avoir des
durées. Il y a des enquêtes très, très courtes, mais il y en a de plus longue
haleine aussi, là. Juste pour connaître avec le délai puis depuis quand on est
à cinq ans.
M. Rousseau
(Michel) : C'est 2011. En fait, c'est lors de l'entrée en
vigueur, en 2011, lorsqu'on a revu complètement la loi au niveau des mesures de
contrôle puis que les SAP ont été introduites, là. À ce moment-là, le délai est
passé de deux à cinq ans. À l'époque, de mémoire, il y avait un cinq ans,
mais uniquement pour les matières dangereuses, mais là c'est devenu
cinq ans pour tout, pour ce qui est de la perpétration de l'infraction.
Mme Melançon : Parfait. Et à la
question à savoir : Vos enquêtes, dans le fond, les durées des enquêtes,
ça doit être... Bien, ça doit dépendre de chaque enquête, là. Mais les durées
environ, c'est combien? Vous avez vu quoi comme enquête, la plus longue enquête
que vous avez faite?
M. Rousseau
(Michel) : Bien, je dirais
que, quand on va vers le système pénal, c'est clair qu'on sait qu'il va
y avoir des délais souvent en termes d'années. Les durées d'enquête, parfois,
c'est ça qui va être l'élément qui va être le plus long. Parfois aussi, ça va
être le délai au niveau des procureurs, pour toutes sortes de raisons. Parfois,
c'est le dossier qui est reporté aussi en cour. Je dirais que le délai moyen
entre le début d'une enquête puis une condamnation, ça ressemble à deux ans, à
peu près. Il y a des enquêtes... là, je n'ai pas la plus longue en tête, là,
mais je dirais que maximum deux ans, c'est pas mal ça, une enquête.
Les enquêtes parfois sont plus longues, celles
reliées aux milieux humides, parce qu'il faut toujours être en bonne période
pour aller faire les relevés, et tout. Et la période est courte au Québec, là,
pour faire des relevés terrain. Par exemple,
si on veut voir des espèces floristiques qui sont présentes ou pas, elles sont
présentes deux semaines par année, il
ne faut pas manquer notre coup cette semaine-là. Donc, souvent, c'est ceux-là
qui font que c'est un peu plus long.
Mais le cinq ans était vraiment un ajout
qui était très important, qui est utilisé aussi, là, parce que deux ans,
c'était court, on va le dire.
Mme Melançon : Donc, le deuxième paragraphe, là, le deuxième
paragraphe, quand on dit : «deux ans à compter de la date à
laquelle l'inspection ou l'enquête pénale qui a donné lieu à la découverte de
l'infraction a été entreprise», vous, ça ne vous donne pas... il n'y aura pas
de problème, ça ne vient pas en contradiction avec le temps nécessaire pour
bien faire le travail du côté des inspecteurs et des enquêteurs du ministère
pour pouvoir arriver dans un délai où on va pouvoir aller justement devant
devant le juge?
M. Rousseau
(Michel) : Non. Le paragraphe 2°, le deux ans a été
ajouté, il y a quelques années, pour plusieurs lois. Là, il va être uniformisé.
C'est vraiment dans les cas où l'infraction peut dater de plus longtemps que
cinq ans, mais c'est lors de la découverte de l'infraction. Et ça, ça s'applique
dans le cas des fausses déclarations.
Mais le paragraphe b, qui dit «dans les autres
cas prévus par la loi», on va le voir à l'article plus loin, je pense que c'est 117, là, je ne veux pas me
tromper, où on va avoir des exemples... bien, pas des exemples, mais des
cas prévus par la loi où on pourrait utiliser ce deux ans-là, par exemple, pour
tout rejet de contamination à l'article 20, dépôt d'études
de caractérisation ou des choses comme ça. Donc, il y a des articles pour
lesquels il est possible qu'on découvre l'infraction après le cinq ans,
puis on veut quand même être capables d'intervenir. Mais ces articles-là ont
été quand même ciblés parce qu'on ne pourrait pas se donner, en bon français,
un bar ouvert, là, là-dessus. Ça serait contre les lois, contre les principes,
je dirais, de justice, là. Donc, la découverte de l'infraction va être utilisée
pour certains articles qu'on va voir à 117.
Mme Melançon : Donc, je vais reprendre, je vais reformuler, dans
le fond, ma question. Avec l'article ici, 57, ça donne vraiment coudées
franches à vos inspecteurs, à vos enquêteurs pour bien faire le travail. Puis
vous n'êtes plus contraints dans le temps, là, ou vous ne voyez pas de
problématique où on va dire : On a manqué de temps puis on ne peut pas
aller...
• (11 heures) •
M. Rousseau
(Michel) : Bien, non. L'objectif, vraiment, de réécrire cet
article-là puis maintenant de l'uniformiser, c'est pour justement éviter les
cas qu'on a pu rencontrer. Je dirais que, pour nous, c'est très satisfaisant
avec ces délais-là, là, puis ça rencontre, je dirais, les délais habituels
d'enquête, et de juridique, et autres, là. Donc, on est correct avec ça.
Mme Melançon : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : D'autres interventions? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. J'ai écouté
l'échange entre la députée de Verdun et le sous-ministre. Je veux bien
comprendre, là, avec le «cinq ans à compter de la date de la perpétration de
l'infraction» versus le «deux ans à compter de la date à laquelle l'inspection
ou l'enquête a donné lieu à la découverte de l'infraction». C'est qu'en matière
environnementale, et, pour moi, il m'apparaît courant qu'une infraction va
être... va donner des résultats, si on peut
dire ça de même, plusieurs années plus tard, parce qu'il peut y avoir, par exemple,
une contamination. Disons, si... on parlait, tantôt, de la Loi sur la
sécurité des barrages. Le défaut d'entretien d'un barrage, on ne le voit pas nécessairement tout de suite, mais il va peut-être
y avoir une faille qui va se dessiner après cinq ans. Mais l'infraction,
disons, la négligence de bien entretenir le barrage, de faire, je ne sais pas,
moi, une couche de béton, peu importe, elle a été faite il y a plus de cinq
ans, mais la faille apparaît, disons, dans... plus tard.
Alors, je veux bien comprendre comment ça
marche, là, dans le sens qu'il peut y avoir un geste qui a été commis, une
infraction, mais dont les conséquences sont plus tard que cinq ans, comment le
ministère est capable de faire une poursuite pénale dans un contexte comme celui-là,
là. Je veux juste bien comprendre ça, là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, M. Rousseau.
M. Rousseau (Michel) :
Oui. Le cinq ans de la perpétration, c'est, disons, la base et c'est ce qui va
être utilisé dans la majorité des dossiers. Le deux ans à compter de la date où
on constate, ça pourrait être... Bon, à l'article 117...
j'ai dit 117, c'est 107, on a un article, par exemple, qui dit qu'on doit
déposer une étude de caractérisation quand une entreprise cesse
d'exploiter, etc., mais c'est possible qu'on constate la cessation, la fin de
l'exploitation de cette usine-là après le cinq ans. Ça arrive. Bien, à ce
moment-là, ça serait prescrit. Alors là, on va pouvoir utiliser cet article-là
pour dire : On l'a constaté en 2022, donc on a deux ans pour poursuivre.
Même chose pour tout ce qui concerne les
matières dangereuses où quelqu'un qui a oublié de nous... qui a fait une
infraction en vertu de l'article 66 pour des déchets, des déchets qui ont été
déposés à un endroit, puis on les découvre six ans après, bien, à partir du
moment où on va les découvrir, on va pouvoir y aller. Tandis que, si on avait
eu le... on avait seulement que l'article sur la perpétration de l'infraction,
il serait trop tard, ça serait prescrit.
Donc, il y a certains articles qui ont été
ciblés, et ces articles-là, bien, évidemment, c'est ceux que, par expérience, on sait qu'on a besoin parfois d'un
délai basé sur la découverte de l'infraction, mais on ne pouvait pas
mettre tous les articles là-dedans parce que le principe de prescription est
quand même un principe en procédure pénale
qui est assez serré, là, et, pour
ouvrir sur la découverte de l'infraction, il fallait l'encadrer. Donc, à
l'article 107, on va le voir, là.
L'exemple du barrage, bien, l'article, quand on
va arriver aux barrages, on va le voir, c'est une remise en état... pas une remise en état, c'est-à-dire, maintenir en bon état, donc, dès qu'on le constate qu'il n'est pas en
bon état, la perpétration de l'infraction est à ce moment-là. Donc, avec
le délai de cinq ans, on va être correct pour les barrages, là, parce que le
constat du mauvais état va être la date de début de la perpétration de
l'infraction.
M. Gaudreault : Donc, O.K., dans le
cas des barrages, la perpétration de l'infraction, le compteur démarre à partir
du moment où on le constate, même si le défaut d'entretien peut dater de plus
d'il y a cinq ans.
M. Rousseau (Michel) : Bien, compte tenu qu'il y a un article qui dit que le
barrage... il y a un nouvel article qui va être introduit, là, on va le voir
plus loin, qu'il doit être maintenu en bon état, bien... (interruption) pardon,
la journée où c'est constaté, s'il n'est pas en bon état, bien, ça va être la
journée de l'infraction, donc on va pouvoir utiliser le cinq ans. Voilà.
M.
Gaudreault : O.K. Donc, le ministre me dit qu'il ne peut pas... le
ministre, le sous-ministre, et le ministre, par voie de conséquence, me dit
qu'il ne peut pas arriver de situation où la découverte de la perpétration de l'infraction, je ne sais pas si je le dis de la bonne
manière, là, où on perdrait le cinq ans ou on perdrait... ça serait prescrit à
partir du moment... Autrement dit, il faudrait juste que la prescription
s'applique si, admettons, c'est le ministère qui a fait défaut de poursuivre ou
d'intenter une démarche. Mais il n'y a pas de scénario qui... Moi, je veux
m'assurer qu'il n'y a pas de scénario qui fasse en sorte qu'on perde un recours
possible, ou un moyen, ou une poursuite possible parce que l'acte a été posé il
y a plus de cinq ans, mais on s'en est aperçu plus tard, là. Vous comprenez ce
que je veux dire?
M.
Rousseau (Michel) : Oui. Je dirais, l'analyse a été faite pour
l'ensemble des articles, et j'ai envie de dire que tout a été couvert. Il a fallu aussi... il fallait aussi avoir une
bonne raison de mettre le deux ans après la découverte, encore une fois,
pour déroger du principe de prescription, là, qui est à partir du moment de la
commission de l'infraction. Ce n'est pas possible d'ouvrir ça «at large».
Donc, les articles
qui ont été mis là, c'est vraiment des articles qui, par expérience, on sait
que ça peut être utile. Donc, j'ai envie de dire que le tour de roue a été
fait. Est-ce qu'il y a un cas, oubli qui pourrait se glisser? Je pense que non. Pour ma part, je pense qu'on a fait
le tour, vraiment, de ce qui est pertinent pour mettre avec le deux ans,
là, ça, je suis assez confiant de ça.
M.
Gaudreault : O.K., le sous-ministre nous dit : C'est
l'article 107 qui est l'autre article clé, si on veut.
M.
Rousseau (Michel) : Pour la Loi sur la qualité de
l'environnement, oui, pour...
M.
Gaudreault : 107 ou 117?
M.
Rousseau (Michel) : 107.
M.
Gaudreault : 107, O.K. Maintenant, est-ce qu'on pourrait mettre plus
que cinq ans? Est-ce que le délai de prescription est réellement suffisant?
Est-ce qu'on ne devrait pas l'étendre à 10 ans à compter de la date de la
perpétration de l'infraction? Est-ce qu'on est conforme à... quand même, un
bagage juridique en d'autres matières qui prévoit un délai de prescription de
cinq ans et de deux ans à compter de la date à laquelle l'inspection ou
l'enquête a donné lieu à la découverte, là? Donc, est-ce qu'on est correct?
Est-ce qu'on pourrait, considérant qu'on est dans un domaine particulier qui
est l'environnement, la protection de la biodiversité, etc., est-ce qu'on
pourrait se donner une période un peu plus longue pour être sûr de ne rien
échapper?
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Charette :
...se pose avec raison. Cependant, on est dans des principes de justice, et
déjà le Code de procédure pénale, en termes de référence, c'est davantage de
l'ordre de un à deux ans... une seule année, et nous, on propose cinq ans.
Donc, il faut rester dans des balises qui sont reconnues par nos principes de
justice aussi. Donc, nos cinq ans et avec les modalités bien expliquées par le
sous-ministre adjoint, ça nous laisse une bonne marge de manoeuvre, là, pour
retourner en arrière, là, s'il y avait des nouvelles situations qui nous
étaient présentées.
M.
Gaudreault : Ça va aller, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres
interventions? Non? Donc, est-ce que l'article 57 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme Grondin) : Adopté. Nous amorçons le chapitre VI,
Réclamation et recouvrement. M. le ministre, l'article 58.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Donc : «58. Le ministre peut réclamer de toute
personne le paiement d'une somme qui lui est due en vertu de la présente loi ou
des lois concernées par la notification d'un avis de réclamation.
«Lorsqu'un avis de
réclamation vise plusieurs débiteurs, la responsabilité est solidaire entre
eux.»
Le commentaire :
Ce chapitre prévoit le processus applicable à la réclamation du montant dû au
ministre et à son recouvrement. Les règles
sont calquées sur le régime prévu à cet effet par la Loi sur la qualité de
l'environnement. L'abrogation de certaines dispositions relatives aux régimes
existants sera d'ailleurs proposée plus tard.
L'article 58 prévoit
plus spécifiquement que le ministre peut effectuer une réclamation pour un
montant dû en vertu de la loi ou des lois concernées. Il prévoit aussi comment
le ministre doit s'y prendre pour faire une telle réclamation. L'utilisation d'un avis de réclamation est notamment
prescrite. L'article apporte notamment des précisions sur la
responsabilité des débiteurs lorsqu'il y en a plusieurs.
À noter toutefois
qu'une réécriture est toutefois proposée par rapport aux articles existants
pour scinder les multiples obligations qui se retrouvaient dans ces articles.
Ainsi, la précision sur certaines personnes responsables de l'avis de
réclamation est prévue à l'article 59, le contenu de l'avis de réclamation
est prévu à l'article 61 et les intérêts applicables au montant dû sont
prévus à l'article 60.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le
ministre. Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Alors, ce que je comprends, à ce moment-ci, donc, c'est qu'on
parle tout simplement de l'avis de réclamation. C'est exactement ce à quoi fait
référence l'article 58. «Le ministre peut réclamer de toute personne le
paiement», bon, ça, ça me semble plutôt clair. Moi, c'est surtout sur les...
lorsqu'on vise plusieurs débiteurs, «la responsabilité est solidaire entre
eux». Dans le fond, c'est pour enlever la responsabilité du côté du ministère
de voir que ça va être payé en parties égales? Pourquoi est-ce qu'on arrive
avec cette phrase-là, à ce moment-ci?
• (11 h 10) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, Me Grignon.
Mme Grignon (Karine) : Oui, en fait,
c'est une règle, quand il y a plusieurs personnes qui sont visées par l'avis de
réclamation, s'il y a deux personnes ou plus, pour être sûr qu'une ou l'autre
des deux personnes paie le montant total. Donc, on a besoin d'écrire cette
règle-là, là, que la responsabilité est solidaire entre les débiteurs, là.
Donc, c'est pour écarter un petit peu la règle générale du Code civil. Donc,
une ou l'autre des personnes visées par l'avis va pouvoir payer la totalité de
l'avis de réclamation.
Mme Melançon : Parce que, dans le
Code civil, qu'est-ce qui est indiqué?
Mme Grignon (Karine) : Bien,
souvent, quand il y a deux personnes, ils vont dire que c'est au prorata, là,
selon le pourcentage, là.
Mme Melançon : Alors que nous, dans
le fond, ce qu'on cherche, c'est qu'il y ait un paiement qui soit exécuté, puis
le reste, bien, ils s'organisent entre eux pour que la somme puisse être
versée. Parfait. Et je comprends ici — merci beaucoup — dans
le commentaire, là... parce qu'on voit qu'on va pouvoir aller dans l'avis de réclamation avec les intérêts, on va les voir
subséquemment, là, ici, dans les prochains articles. Les avis de
réclamation, comme ça, il n'y a rien de nouveau, là. On vient juste, dans le
fond, l'ajouter à la nouvelle loi. Et, quand il y a des avis de réclamation comme ça, est-ce que... bien, est-ce qu'à chaque
fois les paiements sont faits? Dans le fond, est-ce que, parfois, on a
des problématiques à se faire payer, comme ministère? Et quels sont les recours
qui peuvent exister pour pouvoir faire atterrir l'avis de réclamation mais
aussi le paiement qui vient avec?
La Présidente (Mme
Grondin) : ...M. le sous-ministre.
M. Rousseau (Michel) : Oui. Dans les prochains articles, on va cheminer,
justement, dans ces différents recours là. Je les résume rapidement. L'avis de
réclamation... par exemple, une sanction administrative, c'est un avis de
réclamation. Il y a d'autres types d'avis de réclamation... donc, bien sûr,
peut être contesté. On parle d'un 20 %, 25 % de sanctions qui sont
contestées. Si finalement, après contestation, c'est confirmé, les gens paient.
S'ils ne paient pas, on peut émettre, on va le voir à l'article 67, un
certificat de recouvrement. Donc, c'est un certificat qui fait... tu sais,
c'est un pouvoir qui est dans la loi, qui fait office d'un certificat légal. On
n'est pas obligé d'aller faire une demande à la cour pour ça, ce qui était le
cas voilà quelques années, et le certificat de recouvrement, bien, est émis. Si
les gens paient, il peut y avoir une entente de paiement, on va le voir aussi
plus loin. S'ils ne paient pas, à ce moment-là, on peut aller en compensations
fiscales avec revenus. Donc, à ce moment-là, il peut y avoir des compensations
fiscales. Là, encore une fois, là, il y a beaucoup... il y a des montants qui
rentrent, là, une vingtaine de cas par année. Et ultimement, bien, ça peut être
un dépôt au greffe, il y a une exécution forcée, donc c'est un dossier qui est
transféré à nos procureurs pour se faire payer.
Donc, il y a quatre étapes, là, quatre moments
où le contrevenant se voit demander de payer et qu'il y a une mesure
supplémentaire de prise pour le forcer avant d'arriver à mettre le dossier
entre les mains des procureurs.
Mme
Melançon : Parfait. Merci. Bien, ces quatre étapes-là,
c'était important qu'on puisse bien les avoir en tête, justement, pour s'assurer que les sommes ne soient
jamais perdues, surtout dans le cas d'infractions environnementales. Et
le 20 %, 25 %, parce que j'imagine... puis on va les voir, là, je
pose la question, mais je vois qu'on va voir aussi les intérêts, mais aussi les frais. On voyait les frais, tout à l'heure, je
pense que c'était à 57, où on disait «avec intérêt et les frais qui sont
à payer». Parce que le ministère, dans chaque étape — il y
a quatre étapes — c'est
des coûts pour le ministère, mais ces frais-là sont payés... C'est le
contrevenant, dans le fond, qui va payer des frais supplémentaires avec les
intérêts encourus? Et les frais, habituellement, sont de combien, au ministère,
pour chacune des étapes?
M. Rousseau (Michel) :
Bien, en fait, juste pour bien comprendre, là... parce que, dans le terme
«frais», si on parle des frais pour que nous, on fasse les démarches de
recouvrement, ça, c'est couvert plus par les intérêts, finalement. Par contre,
il y a des frais qui peuvent faire l'objet d'avis de réclamation, par exemple,
les frais d'urgence, lorsqu'on fait des
travaux d'urgence, les coûts associés au personnel qui est là pendant une
journée, deux jours, trois jours et plus, le TAGA, et autres. Ça peut
monter à quelques milliers de dollars. Ça, c'est des frais qui vont être
réclamés à l'étape d'avis de réclamation.
Donc, tous les... ce genre de frais là vont être
réclamés. Pour ce qui est des frais administratifs pour, en bon français, courir après l'argent, bien là, à ce
moment-là, c'est plus au niveau des intérêts, là, c'est là que ça va se
jouer.
Mme
Melançon : Puis j'ai une question, là, c'est... on est plus dans...
Dans le fond, pour savoir s'il y a des sommes... parce que, quand il y a des
étapes comme ça, il y a des gens qui travaillent au ministère, mais il y a du
ministère de la Justice, il y a plein de gens... On fait nos frais, dans le
sens où ça ne coûte pas d'argent directement au ministère, ou ça va coûter des
sommes au ministère?
M.
Rousseau (Michel) : On évalue à environ 600 $ en moyenne
lorsqu'on embarque dans un processus de recouvrement. Donc, oui, il y a des
coûts, c'est clair, parce qu'il y a des gens derrière ça. Donc, c'est des frais
qui sont inévitables, mais j'ai envie de dire qu'avec le montant qu'on a, ça
couvre. Et puis évidemment, bien, la partie qui décide de contester aussi se
voit... voir les intérêts augmenter, donc c'est aussi dissuasif. Mais, oui, il
y a des coûts, puis, justement, on les a estimés environ à 600 $ en
moyenne pour le recouvrement. Mais là on parle de... Ça peut s'arrêter, comme
je vous dis, à chacune des quatre étapes, là, mais, en moyenne, c'est ça.
Mme
Melançon : Mais, dans le fond, les coûts sont couverts grâce aux
intérêts, puis habituellement on arrive quand même à équilibrer le tout ou ça
coûte...
M.
Rousseau (Michel) : Ah! il y a des cas...
Excusez. Il y a des cas qu'on peut arriver en dessous, en bon français, mais,
en général, ça équilibre, oui.
Mme
Melançon : Parfait. Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il
d'autres interventions sur l'article 58? Donc, ça va? Est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, l'article 58 est adopté. M. le
ministre, l'article 59, s'il vous plaît.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. «59. Malgré l'article 58, la réclamation est
faite :
«1° par la personne
désignée par le ministre en application de l'article 17 s'il s'agit d'une
réclamation relative à la transmission d'un avis d'exécution;
«2° par la personne
désignée par le ministre en application de l'article 21 s'il s'agit de
l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire.»
Le commentaire :
Cet article précise que certaines personnes désignées sont responsables des
avis de réclamation lorsqu'ils concernent
les avis d'exécution et les sanctions administratives pécuniaires. Comme les
décisions de ces personnes peuvent faire l'objet d'un réexamen par le Bureau de
réexamen constitué en vertu de l'article 76 de la nouvelle loi, il importe
d'apporter cette précision.
Cet article reprend
ce qui était déjà prévu aux articles existants, à l'exception de la réclamation
concernant un avis d'exécution qui constitue un nouveau pouvoir proposé par la
nouvelle loi. L'abrogation des articles concernés sera proposée plus tard.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, Mme la
députée de Verdun.
• (11 h 20) •
Mme
Melançon : Oui. J'étais retournée dans mes notes, justement, pour
l'article 17 et 21. On avait longuement passé en revue, là, qui étaient ces
personnes autorisées par le ministre. Il en va de même pour le Bureau de
réexamen, hein, j'imagine, aussi, à l'intérieur de... parce qu'il y avait le
Bureau de réexamen où on avait des personnes
aussi qui pouvaient être nommées, et je crois que c'était le sous-ministre à
l'Environnement, là, pour le Bureau de réexamen. J'imagine que c'est la
même chose, à ce moment-ci, mais, comme on avait passé suffisamment de temps,
je n'ai pas vraiment de commentaire autre, puisque c'est déjà élaboré à
l'article 17 et 21.
M. Charette :
Si on regarde la séquence, là, qui nous attend, l'article 76 va nous
permettre d'aborder, là, cette question-là.
Mme
Melançon : Parfait, merci. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Grondin) : Donc, pas d'autre commentaire sur l'article 59? Ça va? Donc, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc,
l'article 59 est adopté. L'article 60.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. «Sauf disposition contraire, toute somme due
porte intérêt, à compter du 31e jour suivant la notification de l'avis visé à
l'article 59, au taux prévu au premier alinéa de l'article 28 de la Loi sur
l'administration fiscale.
«Les intérêts sont
capitalisés mensuellement.»
Commentaires :
L'article prévoit les intérêts applicables à un montant dû. Le taux d'intérêt
sur les créances de l'État, déterminé conformément à l'article 38R2 du
Règlement sur l'administration fiscale, pour le trimestre débutant le 1er
octobre 2021 et se terminant le 31 décembre 2021, est de 5 %.
Cet article reprend
ce qui était déjà prévu aux articles existants, à l'exception de la
capitalisation mensuelle des intérêts qui était prévue uniquement dans la Loi
sur la sécurité des barrages. L'abrogation des articles concernés sera proposée
plus tard.
La
Présidente (Mme Grondin) : ...M. le
ministre. Donc, y a-t-il... Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Oui. Je veux simplement
comprendre «capitalisés mensuellement». Pourquoi c'était uniquement prévu dans la Loi sur la sécurité des barrages?
C'est-tu parce qu'on n'avait pas revu depuis un certain temps,
simplement?
La
Présidente (Mme Grondin) : Allez-y, Me
Grignon.
Mme Grignon
(Karine) : Oui, exactement, c'est ça.
Mme
Melançon : C'est ça. Donc, celle-là était prévue, puis le reste, c'est
déjà prévu ainsi, là, de capitaliser mensuellement lorsqu'il y a les intérêts.
Mme Grignon
(Karine) : C'est prévu dans plusieurs lois au Québec, effectivement,
là. Donc, on calcule les intérêts une fois par mois sur le montant total, là.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Donc,
je... pas d'autre commentaire sur l'article 60? Est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, l'article 60 est adopté.
L'article 61.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. «61. Tout avis de réclamation indique :
«1° la somme
réclamée;
«2° les motifs
d'exigibilité de cette somme;
«3° le délai à
compter duquel elle porte intérêt.
«Lorsqu'il
est relatif à l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire ou au
paiement de la compensation financière ou des frais visés à l'article
17, l'avis fait aussi mention du droit du débiteur d'obtenir le réexamen de
cette décision devant le Bureau de réexamen et du délai dont il dispose pour en
faire la demande. Dans les autres cas, l'avis fait mention de son droit de
contester la réclamation devant le Tribunal administratif du Québec ainsi que
du délai dont il dispose pour ce faire.
«L'avis contient
aussi des renseignements relativement aux modalités de paiement et de
recouvrement de la somme réclamée. Le débiteur est également informé que le
défaut de payer la somme due pourrait donner lieu au refus de délivrer une
autorisation requise en vertu de l'une des lois concernées ou à la
modification, à la suspension, à la révocation ou à l'annulation d'une telle
autorisation et, le cas échéant, que les faits à l'origine de la réclamation
pourraient aussi donner lieu à un avis d'exécution, à une ordonnance ou à une
poursuite civile ou pénale.»
Cet article prévoit
le contenu d'un avis de réclamation. Les mesures prévues par le deuxième et le
troisième alinéas permettent notamment d'informer le débiteur sur les modalités
de paiement, sur les contestations qu'il peut entreprendre et sur les autres
mesures qui pourraient être appliquées, s'il ne paie pas le montant dû.
Cet article reprend
ce qui était déjà prévu aux articles existants. L'abrogation des articles
concernés sera proposée plus tard.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le
ministre. Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : C'est simple curiosité. Justement, les modalités de
paiement, c'est quoi, les... quelles sont les modalités de paiement, lorsque
quelqu'un reçoit, par exemple, un avis de réclamation? Est-ce qu'on peut
payer... C'est quoi? Quelles sont les modalités, dans le fond? Je suis juste
curieuse de savoir.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, M. le sous-ministre.
M.
Rousseau (Michel) : En fait, au niveau du paiement, les gens
doivent payer... entièreté le paiement ou peuvent faire une entente de paiement
avec notre administration. Généralement, les ententes de paiement sont maximum
deux ans, sauf exception, et payées par mois. Donc, lorsqu'il y a des enjeux à
ce niveau-là, et ça arrive quand même assez souvent, la majorité vont payer
l'entièreté de la somme, mais il est possible de faire des ententes avec notre
administration, avec nos ressources financières.
Mme Melançon : Parfait. Et, quand je parlais aussi de modalités de paiement, c'est que
la personne reçoit une infraction.
J'imagine que, quand on reçoit le tout, ça doit être... je ne sais pas, là,
c'est-tu comme une contravention qu'on reçoit d'une ville, puis on peut
payer ça à notre institution financière directement?
M.
Rousseau (Michel) : Je n'ai pas ce détail-là, mais je peux vous
le donner assez rapidement.
Mme Melançon : Parfait. On peut
peut-être passer à autre chose puis... parce que c'est vraiment par curiosité.
Parce qu'on sait que, des fois, dans les hôpitaux, on marche encore par fax. Je
voudrais juste m'assurer que ce soit plus facile, quand même, d'obtenir... en
tout cas, de faire le paiement, là. C'est vraiment par curiosité.
La Présidente (Mme
Grondin) : Vous souhaitez poursuivre ou ça va pour le moment?
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres commentaires? Est-ce qu'on
peut quand même adopter l'article? Ça va, oui? Donc, est-ce que l'article 61
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, adopté. En fait, je vous propose une petite
pause de cinq minutes. Ça vous convient?
Donc, je suspends les travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 28)
(Reprise à 11 h 40)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons nos
travaux. Nous sommes rendus à l'article 62. Je crois, M. le ministre, vous
ne l'aviez pas encore... C'est ça?
M. Charette : Je ne pense pas. Et je
l'aime, parce qu'il est très court, donc ça me permet de ménager la voix par la
même occasion.
Donc, article 62 : «La notification d'un
avis de réclamation interrompt la prescription prévue au Code civil pour le
recouvrement d'une somme due.»
Le commentaire : Cet article prévoit les
règles applicables à la prescription d'une réclamation.
Cet article reprend ce qui était déjà prévu aux
articles existants. L'abrogation des articles concernés sera proposée plus
tard.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait, merci. Donc, je ne vois pas de main levée
pour... Donc, est-ce que l'article 62 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, nous poursuivons avec
l'article 63.
M. Charette : 63, merci, Mme la
Présidente : «Tout avis de réclamation, autre que ceux notifiés en vertu
des articles 17 et 21, peut, dans les 30 jours de sa notification,
être contesté par le débiteur qui y est visé devant le Tribunal administratif
du Québec.»
Commentaire. Cet article prévoit un droit de
contestation des avis de réclamation devant le Tribunal administratif du Québec. Il est fait exception des avis notifiés pour
les avis d'exécution et les sanctions administratives pécuniaires étant
donné que ceux-ci doivent d'abord faire l'objet d'un réexamen par le bureau de
réexamen. Ce sera alors la décision en
réexamen qui pourra être contestée devant le tribunal tel que le prévoit
l'article 82 de la nouvelle loi.
Cet article reprend ce qui était déjà prévu aux
articles existants, à l'exception de la réclamation concernant un avis
d'exécution, qui constitue un nouveau pouvoir proposé par la nouvelle loi.
L'abrogation des articles concernés sera proposée plus tard.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Donc, y
a-t-il des interventions? Est-ce que l'article 63 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Grondin) : Il est adopté. L'article 64, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. «64. Les administrateurs et les dirigeants d'une personne morale qui est en défaut de payer une somme due sont
solidairement tenus, avec celle-ci, au paiement de cette somme, à moins
qu'ils n'établissent avoir faire preuve de prudence et de diligence pour
prévenir le manquement qui a donné lieu à la réclamation.
«Dans
le cas d'une société ou d'une association non personnalisée, tous les associés,
à l'exception des commanditaires d'une société en commandite, sont présumés, en
l'absence de toute preuve que l'un ou plusieurs d'entre eux ou un tiers ont été désignés pour gérer les affaires de la
société ou de l'association, être les administrateurs de la société ou
de l'association.»
Commentaire. Cet
article permet de réclamer le remboursement d'une somme due au ministre
directement auprès des administrateurs et
des dirigeants d'une personne morale qui est en défaut de payer ou auprès des
personnes... auprès des associés, pardon, d'une société ou d'une association.
Cet article permet
donc de faire abstraction de la personnalité juridique distincte d'une personne
morale et de faciliter le recouvrement. L'article 317 du Code civil permet
déjà de faire abstraction de la personnalité juridique distincte lorsque cette
personnalité est invoquée pour masquer la fraude, l'abus de droit ou une
contravention à une règle intéressant l'ordre public. L'article 64 vise à
étendre et confirmer cette possibilité dans le cadre de l'application des
mesures de recouvrement prévues à la loi.
Cet article reprend
ce qui était déjà prévu aux articles existants. L'abrogation des articles
concernés sera proposée plus tard.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le
ministre. Donc, est-ce que l'article 64 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme Grondin) : Donc, l'article est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 65. M. le ministre.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. «65. Le remboursement d'une somme due est garanti
par une hypothèque légale sur les biens meubles et immeubles du débiteur.»
Commentaire. Cet
article permet de garantir au ministre le remboursement de toute somme qui lui
est due en vertu de la loi ou de ses règlements en lui accordant une priorité
sur le paiement de la somme réclamée.
Cet article reprend
ce qui était déjà prévu aux articles existants. L'abrogation des articles
concernés sera proposée plus tard.
La
Présidente (Mme Grondin) : Commentaires
sur cet article? Est-ce que l'article 65 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Il est adopté. L'article 66.
M. Charette :
Mme la Présidente, 66 : «Le ministre et le débiteur d'une somme due
peuvent conclure une entente relative au paiement de celle-ci.
«Une telle entente de
même que le paiement, en tout ou en partie, de la somme réclamée ne constituent
pas, aux fins de toute sanction administrative pécuniaire ou poursuite pénale,
une reconnaissance des faits qui leur ont donné lieu.»
La
Présidente (Mme Grondin) : Le commentaire?
Avez-vous lu le commentaire, oui?
M. Charette :
Cet article prévoit la possibilité pour le ministre et le débiteur d'une
somme due de conclure une entente quant à son paiement. Il précise en outre
qu'une telle entente ne constitue pas un aveu du débiteur quant aux faits qui
ont donné lieu à la réclamation.
Cet article reprend
ce qui était déjà prévu aux articles existants. La rédaction a toutefois été
légèrement modifiée à des fins linguistiques. L'abrogation des articles
concernés sera proposée plus tard.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, Mme la
députée de Verdun.
Mme
Melançon : Simplement, lorsqu'il y a des ententes comme ça, relatives
au paiement des sommes dues... Parce que, tout à l'heure, lorsque j'ai posé la
question au sous-ministre à propos de l'avis de réclamation, on disait qu'il
fallait qu'il y ait entièreté du paiement puis qu'on pouvait étendre le
paiement jusqu'à deux ans. Ici, lorsqu'il y a des ententes comme c'est prévu
là, est-ce que c'est sur une base très régulière qu'il y a des ententes comme
ça? Puis les montants... J'aimerais juste voir, là, ces ententes-là, parce que,
bien sûr... Puis c'est bien indiqué, ce n'est pas un aveu mais... du fait ou de
la réclamation, là, mais je veux juste savoir... J'imagine que ça doit arriver
de façon assez régulière qu'il y ait des ententes qui sont prises avec le
ministère.
M.
Rousseau (Michel) : En fait, on parle d'environ une dizaine
d'ententes de paiement par année. Donc, c'est sur peut-être 500 avis de réclamation,
donc on parle d'une dizaine d'ententes de paiement qui sont faites. Il peut y
avoir des certificats de recouvrement, là, qui sont l'étape, là, qui va après
l'avis de réclamation. Là, on parle de 70. Donc, il y a l'avis de réclamation.
Supposons, la SAP, elle n'est pas payée, il y a un certificat de recouvrement
qui est émis par quelqu'un de l'administration. Là, c'est 70 cas par année et,
souvent, c'est là que ça paie, et, sur ces 70 là, il va y avoir une dizaine de
cas que ça va être des ententes de paiement. Et, en compensation fiscale, on
peut aller jusqu'à 20, 25 cas par année.
Mme
Melançon : C'est moins que je croyais, quand même, les ententes, là.
Une dizaine, là, ce n'est pas quelque chose de très fréquent. Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Donc, ça va? Est-ce que
l'article 66 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Il est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 67.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. «67. Le ministre peut, en cas de défaut du débiteur
d'acquitter la totalité de la somme due ou de respecter les conditions d'une
entente conclue en vertu de l'article 66, délivrer un certificat de
recouvrement, selon la situation applicable :
«1° à l'expiration du
délai prévu pour demander le réexamen, devant le Bureau de réexamen, d'une
décision visée par la présente loi ou les lois concernées;
«2° à l'expiration du
délai prévu pour contester, devant le Tribunal administratif du Québec, une
décision du bureau de réexamen ou un [suivi] de réclamation autre que celui
notifié en vertu des articles 17 ou 21 visés par la présente loi ou les lois
concernées;
«3° à l'expiration
d'un délai de 30 jours suivant la décision du Tribunal administratif du Québec
confirmant une décision du Bureau de réexamen ou l'avis de réclamation autre
que celui notifié en vertu des articles 17 ou 21 visée par la présente loi ou
les lois concernées.
«Cependant, ce
certificat peut être délivré avant l'expiration d'un délai prévu au premier
alinéa si le ministre est d'avis que le débiteur tente d'éluder le paiement.
«Le certificat énonce
le nom et l'adresse du débiteur et le montant de la dette.».
Commentaire :
Cet article prévoit la façon par laquelle le ministre peut recouvrer une somme
qui lui est due en vertu de la loi ou des lois concernées. Le recouvrement se
fait par la délivrance d'un certificat, lequel peut alors se concrétiser à
l'expiration du délai prévu au premier alinéa, selon la situation applicable.
La délivrance d'un
certificat de recouvrement permet au ministre d'utiliser une voie plus
expéditive et nécessitant moins de ressources qu'un litige devant un tribunal
civil.
Cet article reprend
ce qui était déjà prévu aux articles existants. La rédaction a toutefois été
légèrement modifiée à des fins linguistiques. L'abrogation des articles
concernés sera proposée plus tard.
• (11 h 50) •
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Des
commentaires sur cet article? Donc, est-ce que l'article 67 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, il est adopté. L'article 68, s'il
vous plaît.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. «68. Lorsque le ministre du Revenu affecte, après la
délivrance du certificat de recouvrement et conformément à l'article 31 de la
Loi sur l'administration fiscale, un remboursement dû à une personne par suite
de l'application d'une loi fiscale au paiement d'une somme par cette personne
en vertu de la présente loi ou d'une loi concernée, cette affectation
interrompt la prescription prévue au Code civil quant au recouvrement de ce
montant.»
Le
commentaire : Cet article permet au ministre du Revenu de procéder à la
retenue de remboursements fiscaux dus au débiteur à qui un certificat de
recouvrement a été délivré afin que ces sommes bénéficient plutôt au ministre
de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. L'ordre
d'affectation de tels remboursements est précisé dans le Règlement sur
l'administration fiscale, adopté en vertu de la Loi sur l'administration
fiscale. L'article précise également que la retenue effectuée par le ministre
du Revenu interrompt la prescription de trois ans prévue à l'article 2925 du Code civil pour le recouvrement d'une créance
pécuniaire. L'interruption de la prescription fait en sorte de faire
recommencer ce délai à zéro.
Cet article reprend
ce qui était déjà prévu aux articles existants. La rédaction a toutefois été
légèrement modifiée à des fins linguistiques. L'abrogation des articles
concernés sera proposée plus tard.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Merci, M. le ministre. Des
interventions sur cet article? Est-ce que l'article 68 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, il est adopté. L'article 69.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. «69. Sur dépôt, au greffe du tribunal compétent,
d'une copie de la décision définitive qui établit la dette du débiteur et du
certificat du ministre, cette décision devient exécutoire, comme s'il
s'agissait d'un jugement définitif et sans appel de ce tribunal et en a tous
les effets.»
Commentaire. Cet
article prévoit que, si le débiteur d'une source due au ministre omet de la lui
payer, ce dernier peut déposer le certificat de recouvrement au greffe du
tribunal compétent, c'est-à-dire la Cour du Québec, si la
somme est inférieure à 85 000 $, ou à la Cour supérieure si la somme
réclamée y est égale ou supérieure. Ce dépôt équivaudra
alors à un jugement, ce qui permet par la suite d'entreprendre des procédures
d'exécution forcée du paiement, notamment par la saisie des biens ou des
revenus du débiteur, selon les règles prévues au Code de procédure civile.
Cet article reprend
ce qui était déjà prévu aux articles existants. La rédaction a toutefois été
légèrement modifiée à des fins linguistiques. L'abrogation des articles
concernés sera proposée plus tard.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, je ne
vois pas d'intervention. Est-ce que l'article 69 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, il est adopté. L'article 70.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. «70. Le débiteur est tenu, dans les cas et aux
conditions déterminées par un règlement du ministre, au paiement de frais de
recouvrement engagés par celui-ci.»
Le commentaire :
Cet article permet au ministre de prendre un règlement fixant des frais de
recouvrement que le débiteur sera tenu de
rembourser au ministre. Il pourrait s'agir, par exemple, de frais liés à une
poursuite en justice.
Cet article reprend
ce qui était déjà prévu aux articles existants. La rédaction a toutefois été
légèrement modifiée à des fins linguistiques. L'abrogation des articles
concernés sera proposée plus tard.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, est-ce que l'article 70 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Il est adopté. L'article 71.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. «71. Le ministre peut, par entente, déléguer à un
autre ministère ou à un organisme tout ou partie des pouvoirs se rapportant au
recouvrement d'une somme due en vertu de la présente loi ou des lois
concernées.»
Commentaire. Cet
article permet au ministre de conclure une entente avec un autre ministère ou
avec un organisme afin de lui déléguer des pouvoirs liés au recouvrement d'une
somme due.
Cet article reprend
ce qui était déjà prévu aux articles existants. L'abrogation des articles
concernés sera proposée plus tard.
La
Présidente (Mme Grondin) : Mme la députée
de Verdun.
Mme
Melançon : Merci, Mme la Présidente. Simplement, ici, j'imagine qu'on
parle plus spécifiquement du ministre du Revenu, là, comme on l'a vu dans les
articles précédents, mais est-ce qu'il y a d'autres ministres... À qui d'autre
on peut penser? Est-ce qu'on a des exemples concrets pour nous?
M.
Rousseau (Michel) : Bien, en fait, le ministère de Travail,
Emploi, Solidarité sociale, c'est un ministère qui offre ce service-là. Revenu
est probablement aussi un joueur très intéressant. Puis je dirais qu'au
ministère actuellement il y a des réflexions en cours, là. Donc, ça se fait, je
pense, dans plusieurs ministères, là, par rapport à la possibilité que Revenu
Québec joue ce rôle-là, mais il y a d'autres ministères. Le MTESS, c'en est un
qui fait partie de l'équation puis de la réflexion.
Mme
Melançon : J'essaie juste de comprendre comment.
M.
Rousseau (Michel) : Ça peut être à différentes étapes. Par
exemple, on pourrait confier l'ensemble de l'oeuvre de recouvrement comme on
pourrait, à une étape clé, dire : C'est eux qui vont prendre des démarches
de recouvrement avec les techniques de recouvrement qui existent, là, des
appels ou... Il y a des gens qui se spécialisent là-dedans. C'est des listes
qui sont fournies, c'est des ententes. Évidemment, il y a des frais. Donc, pour
le ministère aussi, il faut voir est-ce que c'est payant de faire ça. Est-ce
que ça coûte beaucoup plus cher que de le faire chez nous ou, au contraire,
moins cher? Est-ce que ce qu'on va récupérer de plus va amener vraiment un
gain? Donc, c'est ça qui fait partie actuellement de la réflexion puis c'est,
je pense, une volonté que les différents ministères réfléchissent à ça. Donc,
on est en plein là-dedans actuellement.
Mme
Melançon : Dans le fond, ce que vous êtes en train de nous dire,
c'est : On est en train de voir si, justement, on est capables d'aller,
avec un ministère, là où il y a le moins de coûts possible, là où ils ont
l'expertise pour le faire aussi, j'imagine. Puis je pense que ce serait
intéressant, en effet, que le gouvernement puisse se pencher sur cette
démarche-là pour éviter qu'il y ait des frais supplémentaires qui soient faits
par le ministère, mais aussi qu'on puisse avoir notre champion, je vais appeler
ça comme ça, là, le ministère champion, pour pouvoir faire le recouvrement de
sommes. Parce que j'imagine qu'on n'a pas nécessairement les experts à chaque
fois à portée de la main au ministère de l'Environnement, mais, d'avoir le
ministère champion là-dessus, je pense que ce serait une bonne chose, plutôt
que de s'éparpiller un peu dans la fonction publique.
M. Rousseau (Michel) : Oui. Puis je n'ai
pas le détail, là, mais il y a un projet de loi, là, qui a été déposé par le
Conseil du trésor, je pense, c'est le projet de loi n° 30,
qui vise justement à ce que Revenu Québec puisse faire du recouvrement pour
d'autres ministères. Donc, c'est sûr que c'est regardé sérieusement et c'est de
voir à quelle étape, là, à quelle étape du recouvrement, parce que ça dépend...
Comment je dirais ça? Il y a des étapes où ça rentre... Tu sais, 80 % ou
90 % des réclamations rentrent en partant. Bien, cette étape-là, on peut
la faire chez nous, mais c'est après, quand ça se corse, là...
Donc, il y a toute
une réflexion à faire, voir si, par rapport à ce projet de loi là, on pourrait
s'immiscer, mais là je ne veux pas aller trop dans le détail là-dedans. Je la
connais moins, mais c'est la loi visant la récupération des sommes dues, là. Il
y a des travaux qui vont se faire là-dessus.
Mme Melançon : Puis là je vais vous poser une question puis je ne veux pas que vous
vous fassiez d'ennemis, loin de là. Si, par exemple, on demande à Revenu
de faire du recouvrement pour le ministère de l'Environnement, est-ce que
Revenu se garde un pourcentage? Est-ce qu'il charge quelque chose au ministère
de l'Environnement?
M.
Rousseau (Michel) : Je n'ai pas le... Tu sais, on est dans la
spéculation. Puis honnêtement, je ne connais pas
assez le projet de loi, là, qui vise la récupération, là. C'est vraiment...
J'imagine que, dans ce projet de loi là, il y a des conditions, mais
c'est très rare, là, qu'un ministère va le faire sans avoir les compensations
qui viennent avec, là, mais je n'ai pas le détail. Je n'ai pas le détail du
projet de loi n° 30 non plus, là, mais...
• (12 heures) •
Mme
Melançon : Non, mais vous comprenez, Mme la Présidente, pourquoi je
pose la question, parce qu'à un moment donné, quand c'est pour le gouvernement
puis que le gouvernement paie des... fait payer des frais à un ministère qui
appartient à un gouvernement, tu sais, à un moment donné, c'est le gouvernement
qui paie le gouvernement, là. C'était simplement ma petite question
administration publique ici, mais on pourra... je pourrai faire vérifier, là.
Je vais demander aux gens de la recherche chez nous de faire les vérifications,
puis on pourra suivre ça de près pour
éviter, justement, qu'il y ait des frais encourus par le ministère de
l'Environnement, parce que ce n'est pas ça, le but. Dans le fond, le but
recherché ici, c'est de pouvoir s'assurer que ceux qui ont enfreint la loi
puissent bien payer puis que les sommes aillent là où ça devrait être
nécessaire, mais pour ne pas que ça devienne, à un moment donné, tellement
lourd et tellement coûteux pour un ministère qui ne souhaite qu'une chose,
c'est de pouvoir assurer le recouvrement des sommes qui lui sont dues. Alors,
voilà. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Alors, merci. Bon, moi, ma préoccupation, c'est que
ce ne soit pas sous-traité non plus, là.
Donc, je suis bien d'accord avec l'idée d'avoir un organe central pour le
recouvrement, un organe central de l'État.
Alors, il faut bien
s'entendre que quand on dit : Le ministre peut, par entente, déléguer à un...
ministère ou à un organisme... un organisme
de l'État, un organisme public, alors il faut s'assurer, là, que «organisme»,
dans ce sens-là, ça ne couvre que les organismes publics, là, au sens de
ministères et organismes d'État. Alors, je voudrais être rassuré par le ministre que «organisme» couvre les
organismes comme l'Agence du revenu, alors qui est un organisme public.
Sinon, si je n'ai pas cette garantie là, moi, je vais le faire modifier pour
m'assurer que c'est un organisme public.
Et le sous-ministre
parlait du projet de loi n° 30 que je ne
connaissais pas non plus dans le détail, même si nul ne doit ignorer la loi,
là. Là, c'est un projet de loi, donc on est correct, je pouvais l'ignorer.
Alors, quand je regarde les notes explicatives, le projet de loi n° 30
exclut le ministère de l'Environnement au moment où on se parle. Alors, à cette fin... bon, en fait, les
notes explicatives du projet de loi n° 30 disent : «Ce
projet de loi vise à regrouper les activités de récupération de
certaines sommes dues à l'État au sein de l'Agence de revenu du Québec.» C'est
exactement ce dont on parle. «À cette fin, le projet de loi confie au ministre
du Revenu la responsabilité de recouvrer les créances gouvernementales du
ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, du ministère de la
Justice, du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale et de
la Société de l'assurance automobile du Québec...» Alors, on ne parle pas du
ministère de l'Environnement, ce qui voudrait dire que... puis là je ne sais
pas où est rendue l'étude du projet de loi n° 30,
très franchement, ce qui voudrait dire que, si on n'agit pas maintenant, ça va
prendre un autre projet de loi, là, éventuellement.
Alors, je ne sais pas
s'il est dans l'intention du gouvernement, puis là le ministre peut peut-être
me répondre au nom du gouvernement, là, d'amener une modification
éventuellement dans le projet de loi n° 30 pour
s'assurer que le ministère de l'Environnement pourrait être couvert, là. Alors,
voilà. Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) : Oui, Me Grignon.
Mme Grignon
(Karine) : Oui, c'est sûr qu'ici la notion d'organisme n'est pas
définie, effectivement, là, mais comme elle
est associée au ministère, on peut penser, effectivement, qu'on réfère à des
organismes gouvernementaux, mais l'information n'est pas précisée, là.
Donc, en fait, ça va être interprété parce qu'il y a le mot «ministère» avant,
puis selon, effectivement, les compétences des différents organismes, là, ici,
on ne peut pas non plus déléguer à quelqu'un qui n'a pas de compétences, là, en
matière de recouvrement, là. Donc, tous ces éléments-là vont faire en sorte
qu'on va interpréter la notion d'organisme, là, à l'intérieur des autres
éléments qui sont compris à l'article 71.
M.
Gaudreault : Je suis semi-rassuré. Je suis semi-rassuré, puis ce n'est
pas parce que je n'ai pas confiance ou que
je présume d'intentions du gouvernement, mais je suis à demi rassuré. Je ne
sais pas si on a, au moins, d'autres lois qui
parlent de ministères et organismes et qui couvrent clairement qu'un organisme
est un secteur public. Alors, je ne sais pas si on peut faire cette petite
recherche là ou me rassurer là-dessus. Et sinon, je voudrais savoir, là, si...
parce que le sous-ministre nous disait : Bon, il y a présentement des
discussions pour que ce soit offert dans une seule instance qui pourrait être
l'Agence du revenu. Mais là le projet de loi n° 30 ne
couvre pas le ministère de l'Environnement, comme je disais tout à l'heure.
Est-ce
que le ministre peut nous dire s'il est dans l'intention du gouvernement d'amender le projet de loi
n° 30 pour inclure le ministère de l'Environnement? Sinon, ça veut dire
que, dans une prochaine législature, il faudra remodifier un projet de loi pour
inclure le ministère de l'Environnement, là. Alors, voilà.
La Présidente (Mme Grondin) : Ça va, M. le ministre? Est-ce que vous souhaitez
que je suspende quelques instants?
M. Charette :
Non, non. En fait, je voulais juste m'assurer, là, de transmettre la bonne
information. C'est un projet de loi, là, qui a été déposé effectivement en juin
2019. Donc, au moment de la reprise de son étude, on pourra très certainement
penser à un amendement, là, qui irait dans ce sens-là pour intégrer le MELCC.
M.
Gaudreault : C'est quand même une information importante. Et moi, je
suis porte-parole du Conseil du trésor, donc, éventuellement, c'est moi qui va
se retrouver là, ça fait que... en tout cas, je vais essayer de m'en assurer,
là, mais on va se garder une note parce que j'ai peur qu'on l'échappe. Mais
c'est quand même une information importante. Ça veut dire que le ministre de
l'Environnement est en train de nous dire qu'il va parler à la présidente du
Conseil du trésor, peut-être pour éventuellement, là, amener un amendement pour
couvrir le ministère de l'Environnement.
Alors,
moi, je recommande aux gens du Conseil du trésor de déjà commencer à travailler
un amendement là-dessus, là. Puis, quand on va arriver à l'étude du
projet de loi n° 30, si on finit par y arriver, on va
l'inclure.
Maintenant, pour ce
qui est d'organismes publics, je ne sais pas si on a plus d'infos, là, par
rapport à ce que je disais tout à l'heure.
M. Charette :
...on l'interprète de cette façon-là, mais on a un bel esprit de
collaboration. Pour nous, ce ne sera pas compliqué de faire un amendement et
d'ajouter le mot pour rassurer, justement, les collègues, mais c'est
l'interprétation qu'on en avait. Mais c'est très possible, là, de proposer un
ajout, et, pour ce faire, peut-être une petite suspension de deux, trois
minutes, le temps de faire l'ajustement en question au projet d'amendement.
La Présidente (Mme Grondin) : Avec plaisir, M. le ministre. Donc, je vais
suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à
12 h 08)
(Reprise à
12 h 17)
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, nous continuons nos travaux.
M. le ministre, vous souhaitez déposer un amendement à l'article 71 de
l'article 1.
M. Charette :
Merci, Mme la présidence. Pour éviter, là, toute ambiguïté, vous allez le
voir, là, c'est fort, fort simple, c'est l'ajout
d'un mot, le mot «public». Donc, on le lirait ainsi... donc, on insérerait, à
l'article 71 de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les
lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages proposé par
l'article 1 du projet de loi et après «organisme», le mot «public». Donc, on
lirait, tout simplement : «71. Le ministre peut, par entente, déléguer à
un autre ministère ou à un organisme public tout ou partie des pouvoirs se
rapportant au recouvrement d'une somme due en vertu de la présente loi ou des
lois concernées.»
La
Présidente (Mme Grondin) : Ça va? Un commentaire? Donc, oui, M.
le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui, bien, c'est ça, c'est... tu sais, on ne parle pas
pour ne rien dire, là, c'est quand même une précision importante. Alors, moi,
je suis heureux, là, de voir l'ouverture du ministre pour préciser cette
notion-là. Trop fort, casse pas, comme on dit. Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Est-ce
que cet amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme Grondin) : Donc,
l'amendement est adopté. Nous revenons à l'article 71 tel
qu'amendé. Est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc,
l'article 71, tel qu'amendé, est adopté. Nous sommes rendus au
chapitre VII portant sur la reddition de comptes, M. le ministre, avec
l'article 72.
• (12 h 20) •
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente.
«72. Le ministre tient un registre de
renseignements relatifs aux avis d'exécution transmis en application de la
présente loi, lequel précise :
«1° l'avis d'exécution transmis en vertu du
deuxième alinéa de l'article 17, incluant sa date de prise d'effet;
«2° la date et la nature du manquement ayant
donné lieu à la transmission de l'avis, de même que les dispositions
législatives ou réglementaires sur la base desquelles les mesures ont été
imposées;
«3° le nom de la municipalité sur le territoire
de laquelle le manquement est survenu;
«4° lorsque l'avis concerne une personne morale,
son nom, l'adresse de son siège ou celle de l'un de ses établissements ou de
l'établissement d'entreprise d'un de ses agents;
«5° lorsque
l'avis concerne une société de personnes ou une association non personnalisée,
son nom et son adresse;
«6° lorsque l'avis concerne une personne
physique, son nom, le nom de la municipalité sur le territoire de laquelle elle
réside et, si le manquement est survenu dans le cours des activités de son entreprise,
le nom de cette entreprise et son adresse;
«7° le cas
échéant, la date de réception d'une demande de réexamen, la date de la décision
du Bureau de réexamen et son dispositif;
«8° le cas échéant, la date de l'exercice d'un
recours devant le Tribunal administratif du Québec, de même que la date et le dispositif de la décision rendue
par ce tribunal dès que ces renseignements sont portés à la connaissance
du ministre;
«9° le cas échéant, la date de l'exercice de
tout recours à l'encontre de la décision rendue par le Tribunal administratif
du Québec, la nature de ce recours de même que la date et le dispositif de la
décision rendue par le tribunal concerné dès que ces renseignements sont portés
à la connaissance du ministre;
«10° tout autre renseignement que le ministre
estime...»
(Interruption)
M. Charette : Je me demandais si
c'était mon appareil qui se mettait à faire des siennes. Aucun problème. Et là,
du coup, j'ai perdu le fil.
«10° tout autre renseignement que le ministre
estime d'intérêt public.»
Et le commentaire : Cet article introduit
un registre public des avis d'exécution transmis. Même s'il s'agit d'un nouveau
registre, son contenu est similaire à celui exigé pour le Registre des
sanctions administratives pécuniaires actuellement diffusé sur le site internet
du ministère.
La Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Je voulais simplement poser la question, parce que, là, on va
mettre sur pied un nouveau registre, donc c'est une création de registre, ici. Le
but, puis là c'est plus pour le ministre, dans le fond, la question, mais le
but de ce registre-là, c'est la transparence, parce qu'on en a parlé, j'en ai
parlé d'ailleurs un peu plus tôt cet avant midi, c'est par transparence, pour
voir ce qui se passe. Mais est-ce qu'il y a aussi derrière ça... est-ce qu'on
va comptabiliser tout ça? Est-ce qu'on va vouloir faire parler les chiffres?
Par exemple, là, je donne un exemple tout à fait
concret, mais si, par exemple, on s'apercevait que dans, je ne sais pas, moi,
tiens, au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
il y avait plus de cas, est-ce qu'il y a quelqu'un qui va en faire une fine
analyse ou on est vraiment là pour dire : Non, non, là, on joue dans la
transparence puis on voulait que les gens puissent aller s'informer de ce qui
arrive, justement, avec les infractions pour l'environnement, quoi?
M. Rousseau (Michel) :
L'article 72 est effectivement... concerne uniquement vraiment la transparence,
l'information est publique et tout ça. Mais, pour répondre à la première partie
de la question, là, tout comme pour les sanctions administratives, là, oui, il
y une analyse qui est faite à l'interne, à chaque année, du nombre de
sanctions, comment ça se passe entre les
régions. Puis comme j'avais expliqué, avec notre bureau central qui fait cette
analyse-là, ça va être pareil pour les avis d'exécution.
Ce qu'on souhaite puis ce qu'on a obtenu, à
date, c'est une application uniforme dans toutes les régions, donc autant...
comme on le fait pour les sanctions administratives, on va le faire pour les
avis d'exécution. Donc, c'est sûr qu'il y a une analyse qui va être faite, qui
est faite à chaque année, de ces chiffres-là. Moi-même, personnellement, j'en
fais une. Mais là-dessus, sur 72, c'est vraiment pour rendre tout ça public, avec
beaucoup d'informations, puis c'est exactement ce qu'on fait actuellement pour
les sanctions administratives, par exemple. Donc, c'est repris pour les avis
d'exécution.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions? M. le député
de Jonquière.
M.
Gaudreault : Quand ce
registre sera-t-il en fonction? Quand sera-t-il mis en application? On sait
qu'il y a eu d'autres délais dans des mises en oeuvre de registres, à
l'intérieur du ministère, alors est-ce qu'on peut s'attendre à ce qu'une fois
que la loi est sanctionnée, paf, le registre sera opérationnel?
M.
Charette : ...peux pas présumer de la suite, là, mais dès la loi
adoptée, dès la loi sanctionnée, c'est un registre qui serait prêt.
M.
Gaudreault : Ok. Donc, tout est prêt pour juste peser sur «enter» puis
qu'il soit en fonction, là.
M. Charette :
Effectivement, là, l'infrastructure est prête pour être mise en service.
M.
Gaudreault : Ok. Ça va aller, pour l'instant, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, est-ce que l'article 72 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, l'article 72 est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 73.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente.
«73. Le ministre
tient un registre de renseignements relatifs aux sanctions administratives
pécuniaires imposées en application de la présente loi ou des lois concernées,
lequel précise :
«1˚ la date de
l'imposition de la sanction;
«2˚ la date et la
nature du manquement ayant donné lieu à l'imposition de la sanction, de même
que les dispositions législatives ou réglementaires sur la base desquelles la
sanction a été imposée;
«3˚ le nom de la
municipalité sur le territoire de laquelle le manquement est survenu;
«4˚ lorsque la
sanction concerne une personne morale, son nom l'adresse de son siège ou celle
de l'un de ses établissements ou de l'établissement d'entreprise d'un de ses
agents;
5˚ lorsque la
sanction concerne une société de personnes ou une association non
personnalisée, son nom et son adresse;
«6˚ lorsque la
sanction concerne une personne physique, son nom, le nom de la municipalité sur
le territoire de laquelle elle réside et, si le manquement est survenu dans le
cours des activités de son entreprise, le nom de cette entreprise et son
adresse;
«7˚ le montant de la
sanction imposée;
«8˚ le cas échéant,
la date de réception d'une réception d'un réexamen, la date de la décision du
Bureau de réexamen et son dispositif;
«9˚ le cas échéant,
la date de l'exercice d'un recours devant le Tribunal administratif du Québec
de même que la date et le dispositif de la décision rendue par ce tribunal dès
que ces renseignements sont portés à la connaissance du ministre;
«10˚
le cas échéant, la date de l'exercice de tout recours à l'encontre de la
décision rendue par le Tribunal administratif du Québec, la nature de ce
recours de même que la date et le dispositif de la décision rendue par le
tribunal concerné dès que ces renseignements sont portés à la connaissance du
ministre;
«11˚ tout autre
renseignement que le ministre estime d'intérêt public.»
Commentaire :
Cet article introduit un registre des sanctions administratives pécuniaires
imposées en vertu de la nouvelle loi et des lois concernées. Cet article reprend
ce qui était déjà prévu aux articles existants. Le registre actuellement publié
sur le site Internet du ministère sera ainsi poursuivi, mais pour l'ensemble
des lois concernées et l'abrogation des articles concernés sera proposée plus
tard.»
La
Présidente (Mme Grondin) : Mme la députée
de Verdun, il nous reste à peu près deux minutes.
Mme
Melançon : Deux minutes, oui, bien sûr. Pardonnez-moi. Je veux juste
revenir à 72, une fraction de seconde, là. J'ai pris pour acquis, puis je pense
que tout le monde ici a pris pour acquis que l'article 72, lorsque c'est le registre sur les avis d'exécution, ça va se
retrouver sur le site Internet du ministère. C'est bel et bien là que le
registre... parce qu'on n'en fait pas mention, hein, on ne l'a pas mentionné
nulle part à l'intérieur de l'article 72 que c'est sur le site du ministère.
Donc, je voulais juste m'en assurer. Parfait, merci.
Et c'est la même
chose, à ce moment-ci, là, pour l'article 73. Puis j'étais justement sur le
site, là, puis on trouve très facilement, à
l'intérieur de l'encadré à droite, les registres : Déclarations de
culpabilité; Registre des évaluations environnementales; les SAP, bien
sûr; l'Urgence-Environnement; et Autres. Donc, il va se créer un onglet,
j'imagine, tout simplement pour les avis d'exécution, et puis on vient juste
remettre, à l'article 73, ce qu'on était en train de faire dans la présente
loi.
Donc, pour moi, ça
va, mais je voulais juste m'assurer que c'était bel et bien sur le site
Internet parce que, comme je le répète, là, à 72, on n'en avait pas fait
mention.
La
Présidente (Mme Grondin) : Alors, ça va?
M. le ministre.
M. Charette :
...connaissance de tous, l'article 75 nous permettra d'aborder aussi la
question du site Internet. Donc, possiblement, cet après-midi, là, avec
l'article 75, on y reviendra aussi.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Donc,
compte tenu de l'heure... Je vous remercie avant, là, pour votre collaboration,
et, compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 14 heures
cet après-midi.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 14 h 01)
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des transports et de
l'environnement reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la
salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 102, Loi visant principalement à renforcer l'application
des lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages, à assurer une
gestion responsable des pesticides et à mettre en oeuvre certaines mesures du
Plan pour une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission.
Lors de la suspension de nos travaux, cet
avant-midi, la discussion portait sur l'article 73 de la loi édicté à l'article
1 du projet de loi. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Melançon : Oui. Je crois, le 73,
que nous n'avions pas voté, mais sur lequel tout le monde s'était rendu d'accord, je pensais même qu'on était pour
le voter avant de partir. Mais on est allés rondement, on est allés
manger.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 73 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, M. le ministre, article 74, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. «74. Le ministre tient un registre de renseignements relatif aux
déclarations de culpabilité à des infractions à la présente loi ou aux lois
concernées, lequel précise :
«1° la date de la déclaration de culpabilité;
«2° la nature de l'infraction et les
dispositions législatives ou réglementaires sur la base desquelles la
déclaration de culpabilité a été prononcée;
«3° la date de la perpétration de l'infraction
et le nom de la municipalité sur le territoire de laquelle elle a été commise;
«4° si le
contrevenant est une personne morale, son nom, l'adresse de son siège ou celle
de l'un de ses établissements ou de l'établissement d'entreprise de l'un
de ses agents;
«5° lorsque l'infraction concerne une société de
personnes ou une association non personnalisée, son nom et son adresse;
«6° lorsque l'infraction concerne une personne
physique, son nom, le nom de la municipalité sur le territoire de laquelle elle
réside et, si l'infraction a été commise dans le cours des activités de son
entreprise, le nom de cette entreprise et son adresse;
«7° lorsque l'infraction concerne un
administrateur ou un dirigeant d'une personne morale, d'une société de
personnes ou d'une association non personnalisée, le nom de cet administrateur
ou de ce dirigeant, le nom de la municipalité sur le territoire de laquelle il
réside ainsi que, selon le cas, le nom et l'adresse du siège de la personne
morale ou celle de l'un de ces établissements ou de l'établissement
d'entreprise de l'un de ses agents, ou le nom et l'adresse de la société ou de
l'association;
«8° la peine imposée par le juge;
«9° le cas échéant, la date de l'exercice de
tout recours exercé à l'encontre du jugement rendu, la nature de ce recours de
même que la date et le dispositif de la décision rendue par le tribunal
compétent en la matière, dès que ces renseignements sont portés à la
connaissance du ministre; et
«10° tout autre renseignement que le ministre
estime d'intérêt public.»
Commentaire : Cet article introduit un
registre des déclarations de culpabilité à des infractions prévues par la
nouvelle loi et par les lois concernées.
Cet article reprend ce qui était déjà prévu aux
articles existants. Le registre actuellement publié sur le site Internet du
ministère sera ainsi poursuivi, mais pour l'ensemble des lois concernées.
L'abrogation des articles concernés sera proposée plus tard.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bonjour, Mme la
Présidente. Heureuse de vous retrouver.
J'aimerais savoir... Sur le site, actuellement,
lorsqu'il y a, justement, des déclarations de culpabilité, on retrouve ces
déclarations sur une durée de combien de temps? C'est-à-dire que quelqu'un qui
va avoir été reconnu coupable, ça dure... c'est là un an, deux ans, trois ans,
je ne sais pas, combien de temps?
M. Charette : ...la petite
vérification, ça ne sera pas tellement long.
Mme Melançon :
Merci.
M. Charette : Il n'y a pas
d'expiration. C'est depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle loi, donc depuis
2012, qu'on peut retracer, là, les différentes... en fait, l'historique de ce
registre-là.
Mme Melançon : C'est donc dire qu'on
peut retrouver quelqu'un qui, depuis 2012, a été en infraction, a été reconnu
coupable. Dans le cas actuel, c'est des déclarations de culpabilité. Et donc on
peut traîner ça sur plusieurs années. Donc,
quelqu'un qui souhaite, disons, faire une vérification sur une madame X, bien,
peut aller faire les vérifications, puis peut-être qu'il y a plusieurs
déclarations de culpabilité, mais on est capables de faire... Et c'est le
souhait, bien sûr, du ministère de continuer comme ça pour les déclarations de
députés, de les laisser là, à partir du moment où la déclaration... où le juge
a déclaré coupable, et ce, jusqu'à la fin des temps.
M. Charette : En fait, c'est un
registre avec son historique. Donc, oui, donc il y a possibilité de retourner
là, et ça sera toujours possible de retourner plusieurs années en arrière.
Mme Melançon : Très bien. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est
ce qu'il y a d'autres interventions? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 74 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
L'article 74 est adopté. M. le ministre, l'article 75, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. «75. Sous réserve des restrictions au droit d'accès prévues aux articles 28, 28.1 et 29 de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels, les documents et les renseignements contenus dans les registres
constitués par les articles 72 à 74 ont un caractère public, à l'exception des
renseignements concernant la localisation d'espèces menacées ou vulnérables.
«Le ministre publie avec diligence ces documents
et ses renseignements sur le site Internet de son ministère.»
Commentaire : Cet article prévoit que les
renseignements contenus dans les différents registres mentionnés précédemment
possèdent un caractère public. Les seules exceptions à cette règle concernent
la localisation d'espèces menacées et
vulnérables, un renseignement dont la divulgation serait susceptible de causer
l'un des effets mentionnés à l'article 28 de la Loi sur l'accès, un
renseignement dont la divulgation aurait pour effet de porter atteinte à la
sécurité de l'État, un renseignement portant sur une méthode ou une arme
susceptible d'être utilisée pour commettre un crime ou une infraction à une loi, un renseignement dont la divulgation aurait
pour effet de réduire l'efficacité d'un programme, d'un plan d'action ou
d'un dispositif de sécurité destiné à la protection d'un bien ou d'une
personne.
Cet article reprend ce qui était déjà prévu aux
articles existants. Les registres actuellement publiés sur le site Internet du
ministère sont administrés de cette manière, incluant les exceptions énumérées.
L'abrogation des articles concernés sera proposée plus tard.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires?
Mme
Melançon : Oui, s'il vous
plaît, Mme la Présidente. J'aimerais savoir pourquoi est-ce qu'il y a
exception pour les renseignements concernant la localisation d'espèces menacées
ou vulnérables.
M. Charette : En fait, je devine...
Et, si l'information que je donne est incorrecte, on me corrigera bien assez
rapidement, bien, c'est pour maintenir leur protection. Si on révèle un
emplacement qui est stratégique pour la survie de cette espèce-là, on peut
penser, malheureusement, qu'on vit dans un monde où ces informations pourraient
être utilisées de mauvaise façon. Donc, je devine que c'est le pourquoi. Voilà.
Je ne voulais pas induire les collègues en erreur. Donc, c'est la raison,
simplement.
Mme Melançon : Je me doutais bien de
la réponse aussi, mais, quand même, c'est bien de savoir que ces espèces
menacées ne sont pas rendues justement... Bien, c'est ça, on vit dans un drôle
de monde, puis il y en a qui ne veulent pas toujours le bien de l'environnement
ou, en tout cas, de ces petits animaux qui sont menacés.
J'aimerais aussi savoir... Quand on
dit «sous réserve des restrictions au droit d'accès», donc, ici, on est
dans la loi d'accès sur l'information, c'est ce que je comprends. Et est-ce
qu'il y a des restrictions auxquelles on pourrait ne pas penser actuellement,
là? Pourquoi c'était inscrit «sous réserve des restrictions», parce qu'au
cas où celles-ci changeraient en cours de route?
• (14 h 10) •
Mme Grignon (Karine) : En fait, le
caractère public fait en sorte que la loi sur l'accès n'a plus d'application. Donc, on veut conserver
l'application des articles 28, 28.1 et 29 de la loi sur l'accès uniquement.
Donc, c'est ce qui est énuméré dans le commentaire. Pour les autres
restrictions qui pourraient apparaître à la loi sur l'accès, elles ne sont plus
applicables parce que, justement, le renseignement est rendu public.
Mme Melançon : Parfait,
merci. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : D'autres
interventions relativement à l'article 75? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 75 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : L'article
75 est adopté. M. le ministre, l'article 76, s'il vous plaît.
M. Charette : Donc, avec le chapitre
VIII, la section des recours, section I, Bureau de réexamen, article 76 :
«Est instituée, au sein du ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, une unité
administrative identifiée sous le nom de "Bureau de réexamen".
«Le ministre désigne les personnes faisant
partie de cette unité, lesquelles doivent relever d'une unité distincte de
celle de qui relèvent les personnes qui prennent les décisions visées par un
réexamen.»
Le commentaire : Cet article institue le
bureau de réexamen, une unité administrative chargée de réexaminer certaines
décisions. En exigeant que l'unité comprenne des personnes différentes de
celles chargées de prendre les décisions initiales, cela permet d'assurer une
certaine indépendance dans le processus de réexamen.
Cet article reprend ce qui était déjà prévu aux
articles existants, sauf en ce qui concerne la création formelle du bureau de
réexamen. Dans les faits, toutefois, un tel bureau existe déjà au sein du
ministère et il poursuivra le travail qu'il exerce. L'abrogation des articles
concernés sera prononcée... sera proposée, plutôt, plus tard.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a... Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. J'aimerais simplement qu'on puisse revoir, là, pour bien rafraîchir
la mémoire, parce qu'on en a parlé, là... le bureau de réexamen existait dans
les faits, mais il n'était pas... ce n'était pas un organe reconnu, je vais
dire ça comme ça, là, ou formel.
J'aimerais bien qu'on puisse simplement me
réexpliquer rapidement le processus de réexamen, parce que tel que rédigé à ce moment-ci, là : «Le ministre
désigne les personnes faisant partie de cette unité, lesquelles doivent
relever d'une unité distincte de celle [...] qui relèvent les personnes qui
prennent les décisions visées par un réexamen.»
Alors, j'aimerais simplement qu'on puisse revoir
ensemble le processus de réexamen et de qui il est question ici lorsqu'on parle
des personnes qui vont faire partie de l'unité.
M. Rousseau (Michel) : Oui, bien, un point important, comme c'est mentionné, ce
bureau-là doit être totalement indépendant, dans ce cas-ci, de l'unité qui est
sous ma responsabilité. Donc, c'est un bureau qui relève du sous-ministre et de
la secrétaire générale.
Actuellement, il y a quatre personnes dans ce
bureau-là, dont trois professionnels qui ont des formations en droit de
l'environnement. La façon dont ça fonctionne, dès que les... On va parler des
sanctions administratives. C'est le plus
courant, là. Dès que les entreprises ou les personnes reçoivent une sanction
administrative, c'est mentionné qu'ils peuvent le contester. Il y a un
formulaire qui est déjà prêt pour faire une demande au bureau de réexamen, et
je dirais qu'environ le tiers des sanctions administratives sont contestées.
Avec le temps, ce chiffre-là baisse
tranquillement, parce qu'il y a des éléments de contestation que les personnes morales ou physiques se rendent compte
que ça ne porte pas fruit de contester sur ces aspects-là, mais il y a
quand même plusieurs demandes. Ça rentre directement au bureau de réexamen qui,
eux, vont analyser sur dossier et vont communiquer à la fois avec le
contrevenant potentiel, avec la direction régionale qui a émis ça, pour
avoir... En fait, c'est une... ils se mettent dans la position de la personne
qui a émis la sanction administrative et la question qu'ils se posent
est : Si j'avais à émettre la même décision, est-ce que, oui ou non,
j'émettrais une sanction? Et après ils vont
justifier leur décision en disant qu'ils ont tenu compte des éléments amenés
par la personne morale ou physique et ils lui donnent raison ou, à
l'inverse, ils confirment la décision.
Donc, c'est un processus qui est vraiment
indépendant qui est fait par cette équipe-là et qui a des contacts avec nous
pour qu'on leur fournisse de l'info sur les dossiers. Et c'est un bureau qui a
été calqué sur ce qui se fait ailleurs et qui a développé, je dirais, son
expertise. Puis le taux de... Parce que les décisions du bureau de réexamen
peuvent être contestées au TAQ, mais le taux de réussite au TAQ est quand même
assez élevé. Donc, c'est un bureau qui, actuellement, je dirais, a atteint sa
crédibilité, là. La preuve, c'est que plusieurs entreprises vont embaucher des
avocats pour faire des demandes au bureau de réexamen. Donc, c'est un bureau
qui est reconnu, là, par la clientèle et qui fait son travail en toute
indépendance.
Mme Melançon : Est-ce que, dans
ce bureau de réexamen là... Parce que, là, vous dites qu'il y a à peu près le
tiers des SAP qui sont contestées actuellement, mais qu'on voit une certaine
baisse, là, année après année. Donc, j'imagine qu'il y a une tendance à la
baisse. Est-ce qu'on peut dire que le bureau est en train de se développer une
certaine jurisprudence? Parce que, quand quelqu'un vient contester le SAP,
bien, à un moment donné, on se dit : Bien oui, parce qu'on l'a déjà vu
dans d'autres dossiers.
Moi, ce que j'aimerais savoir, dans le fond,
c'est : À partir du moment où vous me dites que c'est sous le
sous-ministre et le secrétaire général, puis on se dit que les gens qui vont
faire partie de ce bureau de réexamen, et ça doit être le cas actuellement, là,
ne sont pas les mêmes personnes qui sont directement associées aux SAP, c'est
sous quelle direction, finalement, ce bureau de réexamen
là? Parce que, là, vous me dites que c'est sous le sous-ministre. Donc, c'est
le sous-ministre qui est en charge?
M. Rousseau
(Michel) : C'est le secrétaire général qui est le gestionnaire
qui est responsable, qui relève directement du sous-ministre.
Mme Melançon : D'accord. Ça me
va, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons... Excusez-moi. Est-ce que l'article 76 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, l'article 76 est adopté. L'article 77. M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. «77. Le Bureau de réexamen a la charge de traiter les demandes de
réexamen visées par la présente loi, soit celles relatives aux avis d'exécution
visés à l'article 17 et aux sanctions administratives pécuniaires imposées
en vertu de la présente loi ou des lois concernées.»
Commentaire : Cet article prévoit que le
bureau de réexamen est chargé de réexaminer les décisions relatives aux avis d'exécution et à l'imposition de
sanctions administratives pécuniaires. S'ajoutent donc au mandat du bureau
de réexamen actuel celui de réexaminer les décisions relatives aux avis
d'exécution et celui de réexaminer les décisions concernant des sanctions administratives qui n'existent pas
actuellement, soit celles dont l'ajout sera proposé plus tard dans l'étude du projet de loi, notamment
concernant les espèces menacées et vulnérables, les pesticides et les
barrages.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Simplement, tantôt, le sous-ministre m'a parlé du
tiers des SAP, là, qui se voyaient demander un réexamen. C'est sur... Le
tiers, ça veut dire... Est-ce qu'on peut quantifier c'est combien de SAP
annuellement? Donc, le tiers de ces SAP là, ça représente combien?
M. Rousseau
(Michel) : Comme j'ai déjà dit, j'aime beaucoup les chiffres
ronds. Je dirais, en moyenne, c'est 500 sanctions administratives par
année. Il y a des années, plus, des années, moins.
Mme Melançon : Donc, le tiers de 500, et est-ce qu'on pense
avoir besoin... parce que, là, avec les nouveautés, est ce qu'on pense avoir besoin de personnel
supplémentaire pour pouvoir traiter, justement, les SAP à ce bureau de réexamen?
M. Rousseau
(Michel) : Bien, c'est sûr qu'on a une projection. Je parlais
des avis d'exécution. On parle d'une
centaine par année, quand ça va rouler, si on a le même taux de contestation,
plus les sanctions qui vont s'ajouter dans d'autres secteurs. Donc,
c'est un élément qui va être effectivement à tenir compte, parce
qu'actuellement les délais sont bons, le roulement est bien. Mais ce bureau-là
a vu, au fil des années, parfois son personnel augmenter, des fois revenir,
disons, à la normale en fonction des demandes.
Donc, c'est sûr qu'il va y avoir un suivi là-dessus.
Et, s'il y a un ajout à faire, le ministère, là, ne pourra pas hésiter à le faire, parce que c'est... il en va de
la crédibilité de tout le régime qu'on met en place. Donc, pour le
moment, à quatre personnes, là, pour avoir parlé avec le coordonnateur de
ça, ça roule bien. Mais, dès qu'il y a un ajout, c'est sûr que le
sous-ministre... c'est des éléments qui vont être portés à sa connaissance
rapidement, là.
• (14 h 20) •
Mme Melançon : Parlez-moi des
délais, justement. Vous dites, dans le fond, que les délais, ça va, là. On
parle de quoi comme délais pour pouvoir faire traiter une réévaluation
actuellement?
M. Rousseau (Michel) : Les délais, je dirais, moyens, là, ça tourne autour de six
mois, puis les délais qui sont visés par un bureau de réexamen, ça tourne
autour de six mois. C'est comme le délai reconnu, là, pour le temps d'analyser,
monter le dossier, échanger là-dessus. Donc, c'est dans ces eaux-là.
Mme Melançon : Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Donc,
puisqu'il n'y a plus d'intervention, est-ce que l'article 77 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
l'article 77 est adopté. 78. M. le ministre.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. «78. Après avoir donné au demandeur l'occasion de
présenter ses observations et, s'il y a lieu, de produire des documents pour
compléter son dossier, le Bureau de réexamen décide sur
dossier, sauf s'il estime nécessaire de procéder autrement. Il peut alors
confirmer la décision qui fait l'objet du réexamen, l'infirmer ou la modifier.»
Le commentaire :
Cet article encadre la procédure relative à la révision administrative des
décisions d'imposer une sanction
administrative pécuniaire. Il prévoit ainsi que le réexamen d'une telle
décision se fait sur dossier, c'est-à-dire sans audition, considérant
que la personne aura eu l'occasion de présenter ses observations et de produire
des documents de soutien de celles-ci. Il
précise enfin les pouvoirs dont dispose le bureau dans le cadre de ce
réexamen.
Cet
article reprend ce qui était déjà prévu aux articles existants. Son contenu
prévoit les obligations applicables en matière de justice
administrative. Et l'abrogation des articles concernés sera proposée plus tard.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Vous piquez ma curiosité, M. le sous-ministre. Donc, j'en
ai une autre petite pour vous. Des 165,
autour de... parce que moi aussi, j'aime les chiffres ronds, là. Donc, si on
parle des 500, il y en a le tiers qui sont en réexamen, donc, sur les
165. Les décisions qui sont habituellement maintenues, une proportion, un
pourcentage, autour de... ça équivaut à combien environ?
M.
Rousseau (Michel) : Les derniers chiffres,
là, que j'ai obtenus, c'est 87 % qui sont maintenues. Donc, ça tourne
autour d'entre 85 % et 90 % qui sont maintenues puis entre 10 %
et 15 % qui sont infirmées.
Mme
Melançon : On voit un petit peu de fierté aussi dans votre sourire à
ce moment-ci, puis je comprends, parce qu'avec les équipes, lorsque vous faites
le travail, j'imagine qu'il y a cette volonté-là aussi d'y aller avec, bien
sûr, les outils qu'on vous donne puis qu'on vous offre encore aujourd'hui avec
cette nouvelle loi, mais aussi pour parler du professionnalisme des équipes
puis du travail qui est fait. D'ailleurs, j'en profite pour saluer ces
équipes-là que j'ai vues à l'oeuvre moi-même. Et un pourcentage comme celui-là,
donc, autour de 87 %, je pense qu'on peut dire que c'est satisfaisant.
Mais les gens ont quand même un recours pour revoir justement une décision qui
peut être prise. Alors, c'est tout en votre honneur. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions. Puisqu'il n'y a pas plus
d'intervention, est-ce que l'article 78 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, l'article 78 est adopté. M. le ministre,
l'article 79.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. «79. La demande de réexamen doit être traitée
avec diligence.
«Dans le cas où la
demande concerne le paiement d'une somme due, si la décision en réexamen n'est
pas rendue dans les 30 jours de la
réception de la demande ou, le cas échéant, du délai accordé au demandeur pour
présenter ses observations ou pour produire [les] documents, les intérêts
prévus à l'article 60 sur la somme due sont suspendus jusqu'à ce que la
décision soit rendue.»
Commentaire :
Cet article encadre la procédure de réexamen des décisions. Il précise
notamment que l'obligation de payer des intérêts sera suspendue si
l'administration tarde à rendre sa décision en réexamen. Ainsi, les intérêts
cesseront d'être comptabilisés à compter du 31e jour de la réception de la
demande de réexamen, et ce, jusqu'à ce que la décision soit rendue.
Cet article reprend
ce qui était déjà prévu aux articles existants. La rédaction a toutefois été
légèrement modifiée pour déplacer le contenu de la décision et certaines
modalités à l'article suivant. L'article est cohérent avec les obligations applicables en matière de justice
administrative, et l'abrogation des articles concernés sera proposée
plus tard.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a des interventions? Puisqu'il n'y a pas d'intervention, est ce
que l'article 79 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, l'article 79 est adopté. M. le ministre, article
80.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente, en vous confirmant qu'un amendement sera aussi
proposé, amendement, là, qui a été partagé aux collègues il y a quelques
semaines.
Donc : «80. La
décision en réexamen doit être écrite en termes clairs et concis et doit être
motivée. Elle doit être notifiée au demandeur qui doit alors être informé de
son droit de la contester devant le Tribunal administratif du Québec et du
délai applicable pour ce faire.»
Le commentaire :
Cet article précise certaines règles applicables aux décisions rendues. Il
exige notamment que les motifs de justification apparaissent à la décision. Il
exige également que la décision soit notifiée et que le demandeur soit informé
de son droit de la contester.
Cet
article reprend ce qui était déjà prévu aux articles existants. La rédaction a
toutefois été légèrement modifiée à des fins de linguistique. L'article
est cohérent avec les obligations applicables en matière de justice
administrative. Et l'abrogation des articles concernés sera proposée plus tard.
Je pourrais déjà faire la
lecture de l'amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) : L'amendement,
oui.
M. Charette : C'est gentil. Donc, ce
serait d'ajouter, à la fin de l'article 80 de la Loi sur certaines mesures
permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des
barrages proposé par l'article 1 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«La décision en réexamen est publiée sur le site
Internet du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs.»
Et l'article amendé se lirait ainsi, donc :
«La décision en réexamen doit être écrite en termes clairs et concis et doit
être motivée. Elle doit être notifiée au demandeur qui doit alors être informé
de son droit de la contester devant le Tribunal administratif du Québec et du
délai applicable pour ce faire. La décision en réexamen est publiée sur le site
Internet du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs.»
La Présidente (Mme St-Pierre) : Commentaires,
Mme la députée de Verdun, sur l'amendement.
Mme Melançon : Oui, bien sûr, Mme la
Présidente. Écoutez, je veux simplement bien comprendre. À partir du moment où
il y a une décision de culpabilité qui est donnée, si je comprends bien, on va
rendre le tout directement sur le site Internet, et ici, il est question de
SAP. Donc, on va rendre la décision, donc, comme quoi il y a quelqu'un qui a
commis une infraction, qui a été reconnu, donc, coupable de quelque chose puis
qu'il y a un SAP qui va s'appliquer, mais on va mettre, c'est quoi,
l'astérisque à côté en disant que tout ça était en réévaluation au bureau
d'examen? Comment ça va se faire concrètement?
M. Rousseau (Michel) : Bien, en fait, l'amendement... Actuellement, sur le
registre, on peut savoir qu'il y a eu une sanction administrative et on peut
savoir qu'elle a été, par exemple, renversée, infirmée, tout ça. Mais là ce
qu'on va avoir de plus, c'est la décision comme telle qui est écrite par les
personnes au bureau de réexamen.
Donc, vous parliez tantôt de jurisprudence, là.
Si on peut prendre ce terme-là, c'est certain que... Puis c'était demandé, là. Pour les entreprises, bien, ils vont
avoir accès à beaucoup d'information sur ce qu'est-ce qui, finalement,
ne passe pas la rampe du bureau d'examen ou, à l'inverse, les cas qui ont
convaincu le bureau de réexamen.
Donc, ça force un peu tout le monde, y compris
nous, à resserrer pour... parce que c'est de l'information qui va être maintenant connue et rendue publique. On
va aller jusqu'à mettre la décision au complet, et ça, ça se fait dès
que la décision est prise, là. Il y a des délais, là, quand même, pour le faire
puis l'inscrire, là, mais, tu sais, on n'est pas dans l'ordre des mois. Donc,
c'est vraiment un ajout important dans l'amendement, là.
• (14 h 30) •
Mme Melançon : ...permettez-moi,
parce que, pour moi, ce n'est pas clair, là. Tantôt, on parlait, plus tôt, de...
Là, je vais devoir revenir... Pardonnez-moi, Mme la Présidente, là, mais, un
peu plus tôt, on parlait des... et on n'était pas dans les... nous étions
autour de... Quand on parlait, justement, de ce qui était pour apparaître sur
le site Internet, c'était plutôt la culpabilité, hein? Donc là, on était plutôt
dans : est reconnu coupable une entreprise ou encore un individu, puis là
on va donner puis on va pouvoir aller chercher dans le temps.
Ici, c'est SAP. Moi, ce que je veux savoir,
c'est, à partir du moment où on a décidé, il y a le SAP qui est rendu, là, on
va publier le SAP en disant... je ne sais pas, là, je vais donner votre
exemple : M. Rousseau a reçu, donc, un
SAP pour telle raison, blablabla. Mais si, par exemple, qu'il s'en va en
réexamen et si, par exemple, M. Rousseau gagne sa cause, on va le
retirer, il aura été reconnu coupable avant... Vous comprenez?
Dans le fond, moi, ce que je veux savoir,
c'est : Est-ce qu'on protège les individus puis est-ce qu'on attend le
30 jours qui est permis? Parce que je m'imagine que ça doit être ça,
autour de 30 jours, là, pour pouvoir aller contester ou... devant le
Bureau de réexamen. Est-ce qu'on demande à ce que, M. Rousseau, on lui laisse
le 30 jours avant de le reconnaître,
dans le fond, comme quoi il a reçu le SAP ou on va le rendre public
immédiatement puis, après ça, on va le retirer ou on va mettre un
astérisque disant que ça s'en va au Bureau de réexamen puis après ça... Je veux
juste comprendre le processus, s'il vous plaît.
M. Rousseau (Michel) :
En fait, effectivement, là, je comprends mieux la préoccupation de la... C'est
certain qu'il n'y a rien qui est inscrit, autant au niveau des SAP que du
pénal, tant que les recours ne sont pas épuisés. Donc, ça, c'est sûr. Et, quand
il y a une demande de réexamen qui a été faite, dans le registre, il va y avoir
la sanction, il va y avoir l'article
pourquoi ça a été... qu'il y a eu une sanction, et on va dire qu'il y a une
demande de réexamen qui a été reçue. Lorsque la décision est prise, on
va rajouter que la sanction a été soit annulée, par exemple, et là ce qu'on va
rajouter avec l'amendement que le ministre vient de présenter, c'est l'ensemble
de la décision du bureau de réexamen. Donc là, on va avoir l'histoire complète
d'un cas partant du moment où on a émis la sanction jusqu'à la décision finale,
et, si ça va au bureau de réexamen, avec copie complète de cette décision-là.
Donc, l'histoire...
Mais, pour le moment, ce qu'on a, c'est... La
SAP a été émise telle date pour telle chose, et il y a un réexamen qui est en
cours ou le réexamen l'a annulé. À date, on a ça. Là, on va rajouter à ça le
document comme tel du Bureau de réexamen.
Mme Melançon : Donc, ce que je
comprends bien, c'est que, dans le fond, tout est rendu public après que tous
les recours aient pu... Dans le fond, les laps de temps, là, qui sont offerts,
que ce soit soit pour les SAP ou pour le pénal, là, une
fois que les recours dans le temps sont terminés, là, on rend public puis, par
la suite, on donne les décisions qui viennent avec. Donc, ça, c'est pour
protéger aussi, bien, des individus qui pourraient dire : Bien, moi, ça n'a pas rendu justice à ce que j'ai fait ou ce
que je n'ai pas fait, parce qu'ils peuvent être... Il y a quand même
13 % des SAP, là, qui ne sont pas nécessairement données. Donc, il y a des
gens qu'on doit aussi protéger. Donc, je voulais m'assurer de ça.
Et la décision complète, ce que je comprends, M.
le sous-ministre, à ce moment-ci, c'est que les décisions en réexamen vont être publiées, donc, que ce soit à
l'avantage du ministère ou encore à l'avantage du contrevenant qui n'est
plus contrevenant parce qu'il va avoir gagné
sa cause, bref. Et vous dites que c'était à la demande de certaines
entreprises ou de certains de vos clients, je vais dire ça comme ça, là.
C'était une demande qui était faite depuis longtemps?
M.
Rousseau (Michel) : Ces
décisions-là pouvaient être accessibles en vertu de la loi d'accès. Donc, il y
avait des demandes qui étaient faites, mais je sais que le CPEQ... puis je ne
sais pas s'ils en ont parlé quand ils sont venus ici, là, mais je sais qu'ils
ont parlé du registre des SAP, mais, oui, il y avait une demande pour avoir
accès à ces décisions-là. Il faut comprendre que les entreprises qui préparent
leur dossier au Bureau de réexamen, ça devient très utile pour eux parce que,
s'il y a un cas semblable, ils vont aller voir comment ça a été traité et
peut-être même qu'ils vont décider de ne pas faire de demande en disant :
Bien, on a un cas semblable, puis ça n'a pas passé au bureau de réexamen, ou
encore : Ça a fonctionné, donc on a un dossier qui pourrait être
défendable.
Donc,
c'est... un peu comme dans le juridique, quand il y a des dossiers devant les
tribunaux, les avocats utilisent ces jurisprudences-là, bien, ça va être
pareil pour les sanctions. Puis, pour nous aussi, bien, le fait que c'est rendu
public, ça veut dire... De toute façon, chaque fois qu'il y a une décision
négative ou infirmée, on a un processus qui fait qu'on regarde dans notre
machine où est-ce qu'il y a eu un problème et on le corrige ou on met une
nouvelle instruction, s'il y a de quoi à faire. Donc, plus cette information-là
est rendue publique, plus ça oblige tout le monde, je vais le dire de même, là,
à mieux travailler, dans le fond.
Mme Melançon : Dans le fond,
vous êtes en train de dire que ceux et celles qui gèrent la Loi d'accès à
l'information du côté du ministère, ça va leur enlever un petit peu de travail
aussi.
M. Rousseau
(Michel) : Ça, c'est sûr.
Mme Melançon : Parce qu'il y a
quand même beaucoup de demandes, puis on sait à quel point c'est assez lourd,
cette loi d'accès à l'information, surtout en temps de pandémie où... Puis là
je vais pouvoir faire témoigner mon recherchiste, Karl Filion, qui est avec
moi, là. Quand on demande certaines informations, actuellement, là, c'est assez
difficile, Mme la Présidente, d'obtenir les réponses parce qu'on est justement
en pleine pandémie. Donc, je comprends que ça va enlever un peu de travail à
ces équipes-là, ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi. Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'amendement à
l'article 80? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
à l'article 80 est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, maintenant, nous allons discuter de l'article 80 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions à l'article 80 tel
qu'amendé? Donc, puisqu'il y a plus d'intervention à l'article 80 tel
qu'amendé, est-ce que l'article 80, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, l'article 80, tel qu'amendé, est adopté. M. le ministre,
l'article 81, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. «Une décision est exécutoire malgré son réexamen, sauf si cette décision concerne une somme due. Dans ce dernier
cas, sous réserve du deuxième alinéa de l'article 79, même si la
décision n'est pas exécutoire, les intérêts sont tout de même comptabilisés à
compter de la date prévue à l'article 60.»
Commentaire : Cet article prévoit que les
décisions initiales réexaminées par le Bureau de réexamen sont exécutoires,
sauf lorsqu'elles concernent le paiement d'une somme d'argent. Ainsi, un ordre
compris dans un avis d'exécution transmis en vertu de l'article 17 devra
être exécuté malgré son réexamen. Pour le paiement d'une somme d'argent, bien que la personne n'ait pas
l'obligation de la payer pendant le réexamen de la décision qui l'impose,
l'article précise que les intérêts pourront
être comptabilisés à compter du 31e jour suivant la notification de l'avis
de réclamation.
Cet article est une nouveauté. Dans le régime
actuel, il n'était pas requis puisque les décisions réexaminées ne concernaient
que des sommes dues. Comme la possibilité de réviser des décisions qui doivent
être exécutées en nature est maintenant prévue, il faut s'assurer qu'elles
pourront être exécutées rapidement dans les faits pour assurer un retour à la conformité environnementale. C'est
aussi cette règle qui s'applique pour les décisions contestées devant le
Tribunal administratif du Québec, tel que le prévoit l'article 118.16 de
la Loi sur la qualité de l'environnement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Bien, simplement parce que, là, on est dans de la nouveauté, là. Ce que je
comprends, donc, c'est que la décision est exécutoire, donc c'est la raison
pour laquelle on va quand même comptabiliser les intérêts. C'est ça, la
décision?
• (14 h 40) •
M. Rousseau
(Michel) : Non. En fait, c'est que... Pourquoi cet article est
ajouté, c'est notamment en raison des avis
d'exécution, parce que, quand c'est pour le paiement d'une somme, lorsqu'on
fait une sanction administrative, le paiement n'a pas à se faire tant
que ce n'est pas fini, le processus de contestation. Par contre, si on fait un
avis d'exécution qui demande de cesser, par exemple, la vente d'un pesticide
interdit, de faire cesser un rejet d'eaux usées,
etc., même si l'avis d'exécution est contesté, la demande qui est faite dans la
vie est exécutoire, ils doivent le faire.
C'est un peu l'équivalent d'une ordonnance du
ministre ou une ordonnance du juge. Quand l'ordonnance est émise, c'est
exécutoire, ils doivent le faire même s'ils contestent, à moins de demander à
un tribunal de suspendre l'exécution, là c'est une autre procédure. Mais c'est
pour ça que ça a été rajouté, parce qu'avant nos décisions étaient
essentiellement financières. Mais là il va y avoir des décisions qui vont être
associées à des gestes qui doivent être posés. Je ne sais pas si c'est clair.
Mme Melançon : Oui. Est-ce qu'il y a
une procédure, donc, pour aller... parce que vous dites : Un avis
d'exécution, on pourrait aller en procédure pour justement s'assurer... Par
exemple, là, quelqu'un qui dit : Non, non, non, moi, mon pesticide... Vous
preniez l'exemple des pesticides, là. Moi, le pesticide, je veux continuer à le
vendre, donc je vais aller dans une procédure qui va annuler l'avis d'exécution
du ministère. Ça, c'est possible, ça va être rendu possible parce que la loi
n'est pas encore édictée, mais ce sera donc rendu possible dans cette
procédure-là.
Mais c'est parce que de la façon dont c'est
écrit, «même si la décision n'est pas exécutoire, les intérêts sont tout de
même comptabilisés à compter de la date prévue [de] l'article 60», lorsque
c'est une décision qui est exécutoire, donc on va l'exécuter. Ça ne veut pas
nécessairement dire que ça vient avec... Là, c'est sur la décision exécutoire.
Il n'y a pas d'intérêt?
Une voix : Non.
Mme Melançon : Non, mais c'est pour
ça, c'est juste de la façon dont c'est écrit que ça porte à...
M. Rousseau (Michel) : Bien, c'est pour ça qu'on dit : La décision est
exécutoire, sauf si ça concerne des montants d'argent. Donc, on pourrait le
lire autrement, là. C'est lorsque la décision concerne des sommes dues...
Mme Melançon : Ah! c'est le «sauf».
Pardonnez-moi. Bien oui, je viens de le voir.
M. Rousseau (Michel) : C'est ça.
Mme Melançon : Merci. Merci, Michel.
Pardonnez-moi. C'est beau. Je n'ai rien dit, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Puisqu'il n'y a plus d'intervention à
l'article 81, est-ce que... Oh! Excusez-moi. Je n'avais pas vu votre signal. M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci, Mme la
Présidente. Donc, c'est quand même un... C'est du droit nouveau. C'est quand
même, comment je pourrais dire, un serrage de vis plus fort. Autrement dit, une
décision initiale qui est réexaminée par le
Bureau de réexamen demeure exécutoire malgré le processus de réexamen. C'est ce
que je comprends. Alors, c'est quand même un signal important.
Je suis en train de me demander : Est-ce
qu'il peut y avoir des dommages collatéraux reliés à une telle procédure qui va
faire en sorte que la personne qui est touchée par une telle décision, pour ne
pas prendre de chance ou pour préserver ses droits, va entamer un autre
processus ou... Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire. Est-ce
que c'est... Est-ce qu'il peut y avoir des... Est-ce qu'on a évalué les risques
que ça soit davantage judiciarisé, davantage lourd que de rendre exécutoire
tout de suite une décision qui, pour l'environnement, peut avoir des bénéfices? Autrement dit, quand on fait, c'est
bien à la mode depuis le début de la pandémie, là, la balance des
avantages puis des inconvénients, est-ce qu'il y a plus d'inconvénients? Est-ce
qu'on a évalué ça?
M. Rousseau (Michel) : C'est sûr que cet article-là s'applique beaucoup aux avis
d'exécution. Si on se rappelle, les avis d'exécution se situent entre l'avis de
non-conformité actuel puis l'ordonnance du ministre. Donc, avant de faire...
c'est comme... avant de faire une ordonnance, lorsque le ministre fait une
ordonnance, la personne peut la contester. Puis si, ultimement, il gagne, il
pourrait toujours dire : Je fais des recours en dommages à cause de ça.
Donc, quand on prend une ordonnance, il faut penser à ce risque-là puis
l'évaluer.
Les avis d'exécution, c'est la même chose, sauf
que ça va être pour des cas qui ne sont pas de niveau ministre, les cas entre
deux qu'on ne couvrait pas. Et ça va nous obliger, effectivement, à demander
des choses sur lesquelles on est bien assis, bien accotés, parce qu'on ne veut
pas s'exposer à des recours ensuite.
Donc, oui, ça
a été analysé. C'était amplement discuté, ça, les avis d'exécution, justement à
cause de ça parce que... c'est comme les SAP, quand on les a introduits,
on se donne un pouvoir administratif intéressant, mais il y a des responsabilités avec ça, là. Ça ne peut pas être
fait n'importe comment parce que l'entreprise pourrait subir des
préjudices.
Donc, oui, l'analyse a été
faite, puis c'est certain que, dans son application, il va y avoir aussi des
mesures qui font que ça va être une
application graduelle pour qu'on ne s'égare pas là-dedans, là. Mais l'analyse,
pour répondre à votre question, oui, elle a été faite.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, puisqu'il n'y a plus d'intervention à l'article 81, est-ce
que l'article 81 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : L'article 81
est adopté. M. le ministre, l'article 82, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente.
«82. Une décision du Bureau de réexamen peut,
dans les 30 jours de sa notification, être contestée par la personne visée
par la décision devant le Tribunal administratif du Québec.»
Commentaire : Cet article permet à une
personne de contester devant le Tribunal administratif du Québec une décision
en réexamen.
Cet article reprend ce qui était déjà prévu aux
articles existants. L'abrogation des articles concernés sera proposée plus
tard.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des interventions? Puisqu'il n'y
a pas d'intervention, est-ce que l'article 82 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
l'article 82 est adopté. L'article 83.
M. Charette : Nous amorçons une
nouvelle section, Mme la Présidente.
Donc, «Section II. Tribunal administratif du Québec.
«83. Un recours devant le Tribunal administratif
du Québec pris en vertu de la présente loi doit être formé dans les
30 jours qui suivent la notification de la décision contestée.»
Commentaire : Cet article prévoit le délai
dans lequel un recours devant le Tribunal administratif du Québec doit être
intenté, le tout en cohérence avec les obligations applicables en matière de
justice administrative.
Cet article reprend le délai prévu à
l'article 118 de la Loi sur la qualité de l'environnement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des interventions à
l'article 83? Donc, s'il n'y a pas d'intervention à
l'article 83, est-ce que l'article 83 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : L'article 83
est adopté. L'article 84, M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente.
«84. Le
Tribunal administratif du Québec peut, lorsqu'il rend une décision relativement
à un avis de réclamation, statuer sur les intérêts courus entre la date
de la formation de la contestation et la date de sa décision.»
Commentaire : Cet article prévoit que le Tribunal
administratif du Québec peut, en plus de la décision à prendre sur un avis de
réclamation, prendre une décision sur les intérêts applicables à cette
réclamation.
Cette possibilité était déjà prévue dans les
articles existants. L'abrogation ou la modification des articles concernés sera
donc proposée plus tard.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Par curiosité, lorsqu'on prend... lorsqu'il y a des décisions comme
ça qui sont rendues par le TAQ sur les intérêts applicables, j'imagine qu'on y
va en pourcentage?
M. Rousseau (Michel) : En fait, c'est très peu fréquent, entre 1 % et
2 % des dossiers où le TAQ va soit annuler les intérêts ou les annuler en
partie, selon un certain pourcentage, comme vous dites. Donc, c'est quand même
peu fréquent, là, que le TAQ va annuler les intérêts. Ça, c'est... et ça peut
être en totalité ou en partie.
Mme
Melançon : Quels sont les... Pourquoi le TAQ... pourquoi
c'est peu fréquent qu'ils annulent les intérêts encourus?
M. Rousseau (Michel) : Bien, je dirais, c'est... lorsque la décision est prise,
j'ai envie de dire, la... Pour annuler les intérêts, ça pourrait être parce
qu'il y a une demande du plaideur de l'entreprise qui a laissé entendre que
tant qu'à être condamné à payer, s'il pouvait au moins enlever les intérêts,
là... Ça a sûrement été soulevé lors du tribunal. Il pourrait y avoir aussi parfois des
ententes qui se font hors cour aussi sur les intérêts — ça,
ça arrive — qui
sont présentées au TAQ pour dire : Bon, bien, on a convenu que la personne
allait retirer son recours devant le TAQ, mais, en échange, on va retirer les
intérêts. C'est des choses qui peuvent arriver. Nos procureurs le suggèrent
parfois. Mais que ça vienne du TAQ, là, c'est, comme je vous dis, 1 % à
2 %. Qu'est-ce qui les motive, là? J'ai l'impression que c'est parce que
la partie l'a amené comme une possibilité, tout simplement, là.
Mme Melançon : Mais c'est quelque
chose qui est plutôt rare, donc...
M. Rousseau (Michel) : Oui, oui. Tout à fait.
• (14 h 50) •
Mme Melançon : O.K. C'est pour ça.
Mais c'est quand même...
Puis là je comprends, là, quand on fait une
nouvelle loi comme ce qu'on est en train de faire, on est en train d'édicter,
j'imagine qu'il faut penser à tout ça. Mais d'avoir un article pour quelque
chose à 1 % ou 2 %... On serait obligés d'aller avec l'article, même
si c'est le tribunal qui prend une décision? Me Grignon, peut-être?
Mme Grignon (Karine) :
Pouvez-vous juste me répéter la question?
Mme Melançon : Oui, bien sûr,
bien sûr. C'est parce que je suis en train de me dire : On fait un
article, actuellement, en se disant :
Bien, oui, le TAQ peut retirer les intérêts. Mais tantôt, dans d'autres
articles, tu sais, on disait : Bien,
voici, on donne des choix aux juges ou au tribunal d'aller choisir, mais ils
peuvent aller aussi dans une autre direction.
Ce que je trouve particulier avec
l'article 84, c'est qu'on vient écrire quelque chose en disant :
Bien, le tribunal pourrait retirer, mais on... Là, on le fait pour 1 %
peut-être de toutes les causes. C'est ce qu'on est en train de m'expliquer. Donc, on est obligés d'aller avec un
article pour ça. Je veux juste comprendre pourquoi, alors que, parfois,
on veut laisser au tribunal le soin d'aller avec ses choix, puis on fait un
«notamment», puis finalement c'est au tribunal de décider, puis ici on vient le
noter.
Mme Grignon (Karine) : Oui. En
fait, là, on est vraiment au niveau de la compétence du tribunal. Donc, pour ce
qui est de la compétence, il faut vraiment que ce soit écrit spécifiquement,
là, dans une loi pour que le tribunal ait compétence parce qu'il y a des
actions qui peuvent être prises par les parties adverses pour faire annuler un
recours parce que le tribunal ne serait pas compétent pour intervenir. Donc, il
faut absolument venir dire que le tribunal peut agir en cette matière-là.
Mme Melançon : D'accord.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions relativement à l'article 84?
Puisqu'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 84 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Adopté? L'article 84 est adopté. M. le ministre, l'article 85, s'il
vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. «85. Un recours formé...»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...un amendement.
M. Charette : Oui, exactement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est ça.
M. Charette : Merci de me le
rappeler. Donc :
«85. Un recours formé devant le Tribunal
administratif du Québec ne suspend pas l'exécution d'une décision, à moins que,
sur requête instruite et jugée d'urgence, un membre du tribunal n'en ordonne
autrement en raison de l'urgence ou du risque d'un préjudice sérieux et
irréparable.
«Si le tribunal rend une telle ordonnance, le
recours est instruit et jugé d'urgence.
«Malgré le premier alinéa, un recours exercé à
l'encontre d'une décision du Bureau de réexamen suspend l'exécution de cette
décision lorsqu'elle concerne une somme due. Dans ce dernier cas, même si la
décision n'est pas exécutoire, les intérêts sont tout de même comptabilisés.»
Commentaire : Cet article prévoit que les
décisions initiales faisant l'objet du recours sont exécutoires, sauf s'il s'agit d'une décision du Bureau de réexamen à
l'égard d'une somme d'argent due ou à moins que le tribunal ordonne que
la décision n'est pas exécutoire. Pour le paiement d'une somme d'argent due
ayant fait l'objet d'un réexamen, bien que la personne n'ait pas l'obligation
de la payer avant le dénouement du recours, l'article précise que les intérêts
pourront être comptabilisés à compter du 31e jour suivant la notification
de l'avis de réclamation. Cette règle est prévue à l'article 118.16 de la
Loi sur la qualité de l'environnement. Il s'agit de la règle prévue en matière
de justice administrative.
Et l'amendement viserait à
remplacer, dans le troisième alinéa de l'article 85 de la Loi sur
certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et
de sécurité des barrages proposé par l'article 1 du projet de loi, «du Bureau de réexamen suspend
l'exécution de cette décision lorsqu'elle concerne une somme due» par
«relative à une somme due suspend l'exécution de cette décision».
Commentaire :
Cet amendement vise à corriger une inexactitude puisque ce ne sont pas
seulement les décisions du Bureau de
réexamen qui peuvent concerner une somme due. La possibilité de lever le
caractère exécutoire des décisions visant la réclamation d'une somme
doit viser l'ensemble des décisions du ministre et pas seulement celles faisant
l'objet d'un réexamen.
Et l'article se lirait comme suit. Donc :
«85. Un
recours formé devant le Tribunal
administratif du Québec ne suspend
pas l'exécution d'une décision, à moins
que, sur requête instruite et jugée d'urgence, un membre du tribunal n'en
ordonne autrement en raison de l'urgence ou du risque d'un préjudice
sérieux et irréparable.
«Si le tribunal rend une telle ordonnance, le
recours est instruit et jugé d'urgence.
«Malgré le premier alinéa, un recours exercé à
l'encontre d'une décision relative à une somme due suspend l'exécution de cette
décision. Dans ce dernier cas, même si la décision n'est pas exécutoire, les
intérêts sont tout de même comptabilisés.»
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a des interventions? Alors, est-ce qu'il y a... S'il n'y a pas
d'intervention sur l'amendement, est-ce que l'amendement à l'article 85 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
L'amendement à l'article 85 est adopté. Est-ce qu'il y a des interventions
relativement à l'article 85 tel qu'amendé? Donc, s'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 85 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, tel qu'amendé. Alors, l'article 85, tel qu'amendé, est adopté. L'article
86, M. le ministre.
M. Charette : «Toute personne peut
intervenir devant le Tribunal administratif du Québec à l'égard des recours qui
sont entrepris en vertu de la présente loi.»
Commentaire : Cet article précise que toute
personne peut intervenir dans un recours présenté devant le Tribunal
administratif du Québec.
Cet article reprend la règle prévue à l'article
118.17 de la Loi sur la qualité de l'environnement.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Ça va sembler un peu
rigolo comme question, mais c'est «toute personne peut intervenir» dans son
dossier, hein? J'imagine que quelqu'un ne pourrait pas dire : Ah! bien
moi, j'ai vu quelque chose passer, là, puis... Mme X, là, elle a eu un dossier
devant le TAQ, puis moi, j'ai vu ça passer, là, puis je ne suis pas d'accord.
C'est pour leur propre dossier ou on peut aller devant... se faire entendre
devant le TAQ?
Mme Grignon (Karine) : Oui. En fait,
leur propre dossier, mais ça pourrait être d'autres personnes. La règle qui s'applique en cette matière-là, c'est de
justifier un intérêt suffisant dans le recours. Ça fait que les personnes qui
sont mises en cause, parfois, ils peuvent justifier d'un intérêt pour
intervenir sur une question précise du litige. Puis là ils font valoir leur point, leur intérêt, puis le
tribunal va juger si, effectivement, la personne peut intervenir dans le
débat.
Mme Melançon : Je pose la question
tout simplement parce que, tout à l'heure, le sous-ministre nous a dit : Bien, il y a des groupes ou des entreprises qui
nous demandaient, justement, d'aller avec une plus grande transparence dans les décisions qui auront été prises au bureau
de réévaluation, de réexamen pour ne pas qu'il se crée, nécessairement, des groupes qui verront passer des décisions et
qui voudront aller plaider au nom d'une collectivité, je vais dire ça
comme ça, là, ou auprès de certains groupes qui ont déjà été mis à l'amende,
par exemple.
Est-ce que ça peut être «toute personne»? C'est
pour ça, ma question, là. eElle est vraiment... ou on le laisse ainsi
volontairement?
Mme Grignon (Karine) : Oui, c'est
volontaire. En fait, la notion d'intérêt suffisant, c'est une notion qui est
reprise, là, par les différents tribunaux, puis ce qu'ils vont faire, c'est
qu'ils vont venir l'encadrer dans leur règlement de procédure. Chaque tribunal a un règlement de procédure. Le TAQ a son
propre règlement de procédure. Donc, il y a des articles, l'article 21,
notamment, qui va venir expliquer qu'est-ce qu'un intérêt suffisant puis
qu'est-ce qu'une personne doit faire, dans quel délai elle doit déposer son
avis pour intervenir dans le débat. Donc, c'est comme ça pour tous les
tribunaux, à la Cour supérieure aussi, à la Cour d'appel aussi.
Mme Melançon : Et on en apprend tous
les jours. Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions
relativement à l'article 86? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 86 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : L'article
86 est adopté. M. le ministre, l'article 87.
M. Charette : Mme la Présidente, 87,
et c'est le chapitre IV, Pouvoir réglementaire. Donc :
«87. Le ministre peut, par règlement, fixer le
tarif applicable aux coûts liés à une inspection ou à une enquête effectuée en
vertu de la présente loi ou des lois concernées, incluant les coûts d'un
échantillonnage, d'une mesure d'un test, d'une analyse ou d'une excavation.»
Commentaire : Cet article prévoit un
pouvoir réglementaire confié au ministre en lien avec le calcul de certains
frais applicables dans le cadre d'une inspection ou d'une enquête.
Cet article reprend le contenu d'articles
existants. L'abrogation des articles concernés sera donc proposée plus tard, le
Règlement sur le tarif permettant de déterminer les coûts d'échantillonnage,
d'analyse, d'inspection ou d'enquête faisant partie des frais d'une poursuite
civile ou pénale intentée pour l'application de la Loi sur la qualité de
l'environnement a d'ailleurs été pris à ce sujet. Il sera reconduit comme s'il
n'avait... s'il avait été pris, pardon, en vertu du présent article 87,
comme le prévoit l'article 95 de la nouvelle loi.
• (15 heures) •
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des interventions? Donc, puisqu'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 87 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, l'article 87 est adopté. L'article 88, M. le ministre.
M. Charette : Merci. Donc,
88 : «Le ministre peut, par règlement, fixer les frais exigibles de toute
personne qu'il détermine destinés à couvrir les coûts engendrés par des mesures
de contrôle ou de surveillance visées par la présente
loi ou les lois concernées, notamment ceux afférents à l'inspection
d'installations ou à l'examen de renseignements ou de documents fournis
au ministre.
«Les frais fixés en application du premier
alinéa sont établis notamment en fonction de la nature des activités, de leur
localisation et des caractéristiques liées aux installations. Ils sont
également fixés sur la base des coûts de traitement des documents, dont ceux
engendrés par leur examen.
«Ces frais peuvent varier en fonction de la
nature, de l'importance ou du coût du projet, de la catégorie de la source de
contamination, des caractéristiques de l'entreprise ou de l'établissement,
notamment sa taille, ou de la complexité des aspects techniques et environnementaux
du dossier.
«Un tel règlement peut exempter du paiement des
frais visés au premier alinéa, en tout ou en partie et aux conditions qu'il détermine, toute personne qui a
mis en place un système de gestion de l'environnement ou de sécurité des
personnes et des biens répondant à une norme québécoise, canadienne ou
internationale reconnue.»
Une voix : ...
M. Charette : Et effectivement,
le commentaire, mes excuses. Donc, cet article prévoit un pouvoir réglementaire
confié au ministre en lien avec des frais exigibles pour rembourser les coûts
engendrés par une mesure de surveillance ou
de contrôle. Cet article reprend le contenu de l'article 95.4 de la Loi
sur la qualité de l'environnement. Son abrogation sera proposée plus
tard. Le Règlement concernant les frais exigibles liés à la traçabilité des
sols contaminés excavés, publié récemment, a été pris en vertu de cet article.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Donc, si je
comprends bien, de toute façon, ce même règlement là... O.K., l'article a été
repris à 95.4. Et les taux sont connus à ce moment-ci?
M. Rousseau
(Michel) : Oui, les taux sont connus. Les frais sont établis à
2 $ la tonne métrique, et c'est des frais qui vont être... c'est ça, qui
vont permettre de payer les coûts d'inspection puis d'avoir des gens,
justement, pour faire le contrôle de ça. Donc, c'est 2 $ la tonne
métrique, actuellement, les frais associés pour la traçabilité.
Mme Melançon : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui, je... Merci, Mme la Présidente. Je suis en train de regarder... je n'ai
pas eu le temps de terminer, là, mais je suis en train de regarder la différence
avec le 95.4. Parce qu'on dit dans les notes... il me semble qu'on dit que ça
reprend essentiellement le 95.4, en fin de compte. Bien, j'ai voulu regarder
quand même, faire la comparaison. Bon, dans le 95.4, on
dit : «Le ministre peut également, par règlement, déterminer les frais
exigibles de toute personne ou
municipalité.» Ici, on dit : «Le ministre peut, par règlement, fixer les
frais exigibles de toute personne qu'il
détermine.» Est-ce que c'est moi ou les municipalités viennent de sauter? Alors,
bien, c'est ma première question.
M. Charette :
...on se souvient, au début de l'étude du projet de loi, on avait défini ce
qu'était personne, personne morale, et les municipalités sont des personnes
mais des personnes morales, donc elles sont toujours visées par la nouvelle
formulation, là, qui a été retenue.
M.
Gaudreault : O.K. Donc, les municipalités sont toujours touchées. Ça
va aller pour l'instant, Mme la Présidente, je vais peut-être revenir un peu
plus tard.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est ce qu'il y a d'autres interventions relativement à
l'article 88?
M.
Gaudreault : ...parler?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui, allez-y.
M.
Gaudreault : J'aimerais bien comprendre, là, la différence, parce que
je constate que ce n'est pas tout à fait la
même rédaction qu'avec 95.4. J'essaie juste de bien comprendre les différences.
J'avais ciblé les municipalités, mais je ne sais pas si quelqu'un peut
nous expliquer les différences, à 95.4, dans le libellé.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la juriste.
Mme Grignon
(Karine) : Oui. Bien oui, en fait, à part le mot «personne ou
municipalité», je ne vois pas trop c'est
quoi, les modifications. L'article est pas mal tel quel, là. Il y a eu des
petites adaptations, là, pour ne pas référer directement à la Loi sur la
qualité de l'environnement, là, tout simplement, là, mais, en termes de
contenu, l'article est identique.
M.
Gaudreault : O.K. C'est parce qu'il a été comme reviré de bord. Par
exemple, là, dans le deuxième alinéa de
95.4, on le retrouve au quatrième alinéa de 88, qui est les normes québécoises,
canadiennes ou internationales reconnues. Alors, c'est pour ça que ça
demande un petit peu plus d'attention, là, pour s'assurer qu'on n'est pas en
train de faire du droit nouveau sans le vouloir.
Sur la question des
normes, justement, quand on dit au quatrième alinéa : «Un tel règlement
peut exempter du paiement des frais visés au premier alinéa, en tout ou en
partie et aux conditions qu'il détermine, toute personne qui a mis en place un système de gestion de
l'environnement...» qui répondent à une norme. Autrement dit, on vient
faire ici un genre d'incitatif à se coller
aux normes qui sont reconnues au niveau international, ou québécoises, ou
canadiennes, et, si une personne met en place un système de gestion qui répond
à des normes, le règlement peut exempter le paiement. Donc, ça devient un genre
d'incitatif pour dire : Collez-vous aux normes internationales, disons,
reconnues et vous serez exemptés du paiement des frais visés. Est-ce que je
comprends bien?
Mme Grignon
(Karine) : Oui, tout à fait, c'est une bonne compréhension. En fait,
comme la personne va se conformer à un régime environnemental, les mesures de
contrôle ne seront pas nécessaires, donc on n'aura pas besoin d'appliquer les
règles du règlement pour financer le régime de contrôle, là. Donc,
effectivement, c'est un incitatif à se conformer, à la base.
M.
Gaudreault : O.K. Ça va aller pour l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions relativement à
88? Puisqu'il n'y a plus d'intervention, est-ce que l'article 88 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Adopté. L'article 88 est adopté. M. le ministre,
l'article 89, s'il vous plaît.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Donc, chapitre X, Dispositions diverses.
Article 89 :
«Dans toute poursuite civile ou pénale intentée pour l'application de la
présente loi ou des lois concernées, le coût de toute inspection ou enquête,
incluant le coût de tout échantillonnage, mesure, test, analyse ou excavation,
fait partie des frais de la poursuite.
«Font également
partie des frais de la poursuite les frais que le ministre a engagés afin d'établir
la nature des travaux requis pour la remise
en état des choses ou, le cas échéant, pour la mise en oeuvre de mesures
compensatoires.»
Commentaire :
Cet article prévoit que certains coûts font partie intégrante des frais de
poursuite. Cet article reprend un contenu d'articles existants dont
l'abrogation sera proposée plus tard.
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a des commentaires relativement à l'article 89? Puisqu'il n'y a
pas d'intervention, est-ce que l'article 89 est adopté?
Des
voix : Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, l'article 89 est adopté. L'article 90,
s'il vous plaît, M. le ministre.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente.
«90. Dans toute
poursuite civile ou pénale intentée pour l'application de la présente loi ou
des lois concernées et dans tout recours devant le Tribunal administratif du
Québec, un certificat relatif à l'analyse d'un contaminant ou de toute autre
substance et signé par une personne qui a procédé à cette analyse à la demande
du ministre tient lieu du témoignage sous serment de cette personne quant aux
faits qui y sont déclarés, si elle atteste sur le certificat qu'elle a
elle-même constaté ces faits. Le certificat fait preuve en l'absence de toute
preuve contraire de la qualité de la personne qui l'a signé.»
Le commentaire :
Cet article prévoit une règle pour faciliter la preuve devant un tribunal de
droit commun ou devant le Tribunal administratif du Québec. Cet article reprend
le contenu d'articles existants dont l'abrogation ou le remplacement sera
proposé plus tard.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est ce qu'il y a des commentaires? Non. Puisqu'il n'y a
pas d'intervention à l'article 90, est-ce que l'article 90 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : L'article 90 est adopté. M. le ministre,
l'article 91, s'il vous plaît.
M. Charette :
91. Merci, Mme la Présidente. «Le Cadre général d'application des sanctions
administratives pécuniaires pris en vertu de l'article 21 de la Loi visant
l'augmentation du nombre de véhicules automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre
et autres polluants, de l'article 69.5 de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel et de
l'article 115.13 de la Loi sur la qualité de l'environnement demeure
applicable jusqu'à ce qu'il soit remplacé, avec les adaptations nécessaires,
pour l'application de l'article 20 de la présente loi.»
Commentaire :
Cet article prévoit une règle pour que le cadre général d'application des
sanctions administratives pécuniaires actuellement diffusé sur le site Internet
du ministère puisse être considéré être celui visé pour l'application de la
nouvelle loi.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Dans le fond, c'est surtout parce que, donc, dans les
dispositions, là, ici, de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer
les lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages, on va fermer
cette loi-là avant même d'arriver à l'article 20, qu'on va voir plus tard,
dans le fond. C'est ce qu'on veut, ici, par l'article? Est-ce que c'est ce que
je comprends?
M. Charette :
...de bien saisir la question de la collègue.
Mme
Melançon : Pas de problème, on va recommencer. Dans le fond, le cadre
général d'application, tel qu'il est présenté, là, moi, ce que je veux savoir,
c'est que... Là, on dit qu'on va, pour l'application de l'article 20 de la
présente loi... donc, ça veut dire qu'on revient à l'article 20, on
retourne derrière? Parce que, là, il y a plusieurs articles 20, dans le
même projet de loi qu'on est en train d'étudier. Et je sais que le député de
Jonquière va vouloir, tout à l'heure,
probablement parler aussi des véhicules, là, il y a mon petit doigt qui me dit
ça. Mais j'aimerais simplement, là, savoir sur quel article 20 on
se base, actuellement.
Mme Grignon
(Karine) : ...vraiment dans la nouvelle loi, là. Donc, quand on réfère
à la présente loi, c'est la nouvelle loi qui est instaurée. Donc, à
l'article 20, c'est l'article où on impose l'implantation d'un cadre
général pour le régime de sanctions administratives pécuniaires.
Mme
Melançon : Dans l'actuelle...
Mme Grignon
(Karine) : Dans l'actuelle. Mais là cette règle là, à 91, c'est pour
assurer une application immédiate, en fait, de l'article 20.
Mme
Melançon : Ah! d'accord.
Mme Grignon
(Karine) : Donc, dès l'entrée en vigueur de la loi, le cadre va
servir, on n'aura pas besoin d'attendre, va s'appliquer puis il va pouvoir être
ajusté un petit peu plus tard, là, avec les délais administratifs...
Mme
Melançon : Voilà. Parfait.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions relativement à l'article 91?
Puisqu'il n'y a plus d'intervention, est-ce que l'article 91 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, l'article 91 est adopté. L'article 92, M. le ministre.
M. Charette : 92. Merci, Mme la
Présidente. «Les certificats délivrés aux personnes visées à l'article 16
de la Loi visant l'augmentation du nombre de véhicules automobiles zéro
émission au Québec afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et
autres polluants, aux articles 66, 66.3 et 66.4 de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel, à l'article 28 de la Loi sur les
espèces menacées et vulnérables, aux articles 79 et 98 de la Loi sur les
pesticides, aux articles 119, 119.1, 120, 120.1 et 121.2 de la Loi sur la
qualité de l'environnement et à l'article 32 de la Loi sur la sécurité des barrages pour attester leur qualité sont
réputés avoir été délivrés en vertu de la présente loi.»
Commentaire : Cet article prévoit une règle
pour que les certificats délivrés par le ministre pour permettre à une personne
de s'identifier à titre d'inspecteur ou d'enquêteur puissent continuer à être
utilisés pour l'application de la nouvelle loi.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des interventions? Puisqu'il n'y a pas d'intervention, est-ce
que l'article 92 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, l'article 92 est adopté. L'article 93.
M. Charette : 93. Merci, Mme la
Présidente «Toute inspection, toute enquête pénale et toute enquête
administrative pendantes le (indiquer ici la date de l'entrée en vigueur de la
présente loi) entreprise en vertu de la Loi visant l'augmentation du nombre de
véhicules automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les émissions de
gaz à effet de serre et autres polluants, de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel, de la Loi sur les espèces menacées et vulnérables, de la
Loi sur les pesticides, de la Loi sur la qualité de l'environnement et de la
Loi sur la sécurité des barrages sont continuées conformément aux dispositions
de la présente loi.»
Commentaire : Cet article prévoit une règle
pour faciliter la transition pour les inspections, les enquêtes pénales et les
enquêtes administratives ayant débuté avant l'adoption de la nouvelle loi.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Donc, avant
l'adoption de la présente loi, les inspecteurs vont se baser sur l'ancienne
loi? C'est ce qu'on comprend?
M. Charette : C'est surtout assurer
la transition, étant donné qu'il y a eu une démarche entamée en vertu des lois
existantes. On veut s'assurer que ces démarches-là puissent se poursuivre avec
la nouvelle loi, là, qui sera éventuellement, souhaitons-le, adoptée.
Mme Melançon : Mais simplement, M.
le ministre, à partir du moment où il y a une enquête ou une inspection qui a
été amorcée avant l'édiction de la présente loi, les inspecteurs vont se baser
sur... Parce qu'ils auront commencé, dans le fond, leur inspection sous
l'ancien régime, je vais dire ça ainsi, et là ils vont avoir de nouveaux outils. Est-ce qu'ils peuvent utiliser les
nouveaux outils qu'on va leur donner à partir du moment où la loi sera
adoptée? Est-ce qu'ils vont pouvoir aller fouiller directement dans ce coffre à
outils là durant l'actuelle inspection ou durant l'enquête actuelle?
M.
Charette : Oui,
effectivement, si on regarde au niveau, là, du commentaire, il y a
peut-être une petite précision, là,
que j'ai de mon côté. Donc, c'est une disposition qui vise à permettre aux
inspections et aux enquêtes déjà amorcées en vertu des anciennes dispositions des lois concernées de se poursuivre
conformément aux nouvelles dispositions introduites par la nouvelle loi.
Donc, il y a une transition, mais effectivement les nouveaux outils vont
s'ajouter, même si une démarche était déjà entamée.
Mme Melançon : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est
ce qu'il y a d'autres interventions relativement à l'article 93? S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 93 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, l'article 93 est adopté. L'article 94, M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente.
«94. Toute réclamation
et tout recouvrement pendants le (indiquer ici la date de l'entrée en vigueur
de la présente loi) entrepris en vertu de la Loi visant l'augmentation du
nombre de véhicules automobiles zéro émission afin de
réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres polluants, de la Loi
sur la conservation du patrimoine naturel, de la Loi sur les espèces menacées
et vulnérables, de la Loi sur les pesticides, de la Loi sur la qualité de l'environnement et de la Loi sur la sécurité des
barrages sont continuées conformément aux dispositions de la présente
loi.»
Commentaire :
Cet article prévoit une règle pour faciliter la transition pour les
réclamations et les recouvrements débutés avant l'adoption de la
nouvelle loi.
• (15 h 20) •
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des interventions relativement à
l'article 94? Puisqu'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 94 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, l'article 94 est adopté. M. le
ministre, l'article 95, et on m'avise que vous allez avoir aussi un
amendement.
M. Charette :
Effectivement. Donc, j'y vais de la lecture de l'article original. Donc,
95 : «Le Règlement sur le tarif permettant de déterminer les coûts
d'échantillonnage, d'analyse, d'inspection ou d'enquête faisant partie des frais d'une poursuite civile ou pénale intentée
pour l'application de la Loi sur la qualité de l'environnement est
réputé pris en vertu de l'article 87 de la présente loi.»
Commentaires :
Cet article prévoit que le règlement concerné sera reconduit comme s'il avait
été pris en vertu de l'article 87 de la nouvelle loi. Les tarifs visés par
ce règlement serviront donc à établir les frais d'une poursuite en application
de l'article 89 de la loi à édicter.
Et, avec votre
permission, je ferais la lecture de l'amendement. Donc, il s'agirait d'ajouter,
à la fin de l'article 95 de la Loi sur certaines mesures permettant
d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages
proposé par l'article 1 du projet de loi l'alinéa, suivant :
«Le Règlement
concernant les frais exigibles liés à la traçabilité des sols contaminés
excavés édicté par l'arrêté ministériel du ministre du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs du 23 septembre 2021 est réputé
pris en vertu de l'article 88 de la présente loi.»
Le commentaire :
Cet amendement vise à tenir compte de l'édiction récente du règlement mentionné
pris en application de l'article 95.4 de la Loi sur la qualité de
l'environnement. Et l'article modifié se lirait ainsi : «Le
Règlement sur le tarif permettant
de déterminer les coûts d'échantillonnage, d'analyse, d'inspection ou d'enquête
faisant partie des frais d'une poursuite civile ou pénale intentée pour
l'application de la Loi sur la qualité de l'environnement est réputé pris en
vertu de l'article 87 de la présente loi. Le Règlement concernant les
frais exigibles liés à la traçabilité des
sols contaminés excavés, édicté par l'arrêté ministériel du ministre du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du
23 septembre 2023 est réputé pris en vertu de l'article 88 de la
présente loi.»
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, est ce qu'il y a des commentaires
relativement à l'amendement à l'article 95? Oui, M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault :
C'est sûr qu'on ne veut pas échapper le règlement sur la traçabilité des sols,
là, on a tellement travaillé fort. Il n'y a
pas d'autre règlement, c'est les deux seuls, le règlement sur le tarif
permettant de déterminer les coûts d'échantillonnage, etc., et le
règlement sur la traçabilité, je comprends qu'on fait le tour, là, des
règlements couverts par le règlement sur...
c'est-à-dire par cet article-là. Il ne faudrait pas qu'on se retrouve dans un
vide juridique.
M. Charette :
Effectivement, c'est pour éviter de l'échapper. C'est le dernier règlement qui
est entré en vigueur et qui est en lien avec les dispositions de ces
articles-là, qu'on est en train d'étudier. Et c'est un règlement qui est intervenu après le dépôt du projet de loi.
Donc, c'était bien... pour être bien certain, là, qu'il puisse être
considéré comme tel.
M. Gaudreault :
O.K. Ça va aller.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions
relativement à l'amendement à l'article 95? Puisqu'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 93... excusez-moi, est-ce que
l'amendement à l'article 95 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, l'amendement à l'article 95 est
adopté. Maintenant, est-ce qu'il y a des interventions relativement à
l'article 95 tel qu'amendé? Puisqu'il n'y a plus d'intervention... qu'il
n'y a pas d'intervention à l'article 95 tel qu'amendé, est-ce que
l'article 95, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, l'article 95, tel qu'amendé, est
adopté. L'article 96, M. le ministre.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente.
«96. Le
ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs est
responsable de l'application de la présente loi.»
Cet
article... Commentaires, donc : Cet article précise le ministre
responsable de l'application de la nouvelle loi. Une ancienne dénomination est utilisée ici car c'est cette dénomination
qui apparaît à l'article 4 de la Loi sur l'exécutif.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des interventions relativement à l'article 96? Puisqu'il
n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 96 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : L'article 96
est adopté. Maintenant, nous avons terminé... presque terminé l'article 1. Nous avions suspendu deux...
trois articles, pardon, dont l'article 2. Alors, est-ce que je dois
demander à M. le ministre de relire
l'article 2 ou de lire l'article 2, M. le secrétaire? 1235 Donc, allez-y donc, M. le ministre, allez lire
l'article 2.
M. Charette : C'est gentil, merci.
Je le retrouve à l'instant. Donc article 2, donc : «Pour
l'application de la présente loi, à moins que le contexte n'indique un sens
différent, on entend par :
«"actionnaire" : la personne
physique détenant, directement ou indirectement, des actions conférant
20 % ou plus des droits de vote d'une personne morale qui n'est pas un
émetteur assujetti à la Loi sur les valeurs mobilières;
«"autorisation" :
un permis, une autorisation, une approbation, une attestation, une
habilitation, une accréditation, une
certification ou tout autre droit de même nature accordé en vertu des lois
concernées ainsi que son renouvellement et sa modification;
«"lois concernées" : les lois
mentionnées au premier alinéa de l'article 1 et leurs règlements
d'application;
«"municipalité" :
toute municipalité, la Communauté métropolitaine de Montréal, la Communauté
métropolitaine de Québec ainsi qu'une régie intermunicipale;
«"personne" : une personne
physique ou personne morale, une fiducie, une société, une coopérative ou tout
autre regroupement de personnes.»
Commentaires : L'article 2 prévoit
certaines définitions utiles à l'application de la nouvelle loi. La définition
d'«actionnaire» est celle qui apparaît à l'article 115.9 de la Loi sur la
qualité de l'environnement, dont l'abrogation sera
proposée plus tard dans l'étude détaillée. Elle permet de préciser
spécifiquement les critères à respecter pour qu'une personne physique
soit considérée comme un actionnaire pour l'application de la loi, notamment
les articles 31 à 33.
La définition d'«autorisation» permet...
d'«autorisation», donc, permet d'énumérer les différents termes utilisés dans
les lois énumérées à l'article 1 pour désigner le concept général auquel
se réfère le terme «autorisation».
La définition de «lois concernées» permet d'alléger
le texte de loi à édicter en renvoyant systématiquement à la liste des lois
énumérées à l'article 1.
La définition
de «municipalité» est celle qui apparaît à l'article 1 de la Loi sur la
qualité de l'environnement. Elle permet d'assimiler à une municipalité
des autorités municipales pouvant exercer certains pouvoirs sur le territoire.
Et la définition de «personne» est celle qui
apparaît à l'article 1 de la Loi sur la qualité de l'environnement, avec
certains ajustements qui seront également proposés à l'égard de cet article,
plus tard dans l'étude détaillée. Ainsi, une société de personnes, une
coopérative et une fiducie sont assimilées à une personne. Une telle
assimilation est requise puisque ces
différents groupes ne possèdent pas de personnalité juridique, contrairement à
une compagnie, par exemple.
L'exemple... L'exception relative à une
municipalité est supprimée puisque, par nature, une municipalité est une
personne morale de droit public et qu'il est inutile de la traiter différemment
d'une autre personne.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien, je veux
simplement dire qu'on avait quand même bien fait de suspendre, à l'époque,
parce qu'on vient de passer à travers de nombreux articles, là, puis on voulait
s'assurer de ne rien avoir oublié.
Là, je vais plus m'adresser à Me Grignon. À la
lecture de tout le travail qu'on a fait depuis décembre dernier, peut-être même
un peu avant, on n'a pas oublié de groupes ou on n'a pas... il n'y a pas eu d'ajout,
avec le travail supplémentaire que nous avons fait? Parfait. Alors, je pense
qu'il était sage de notre part de suspendre, à l'époque, l'article 2. Et,
pour moi, ça fait le tour de ce que nous avons vu dans les dernières semaines.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jonquière.
• (15 h 30) •
M. Gaudreault : Une municipalité est
une personne ou pas? Dans le sens qu'il y a comme deux volets. Tout à l'heure,
quand on a parlé, je pense que c'est à 88, avec 95.4, on disait... On a retiré
«municipalité» parce que c'est couvert par «personne», par le mot «personne».
C'est ce qu'on dit ici quand on dit : «L'exception relative à une
municipalité est supprimée puisque, par nature, une municipalité est une
personne morale de droit public et il est inutile de la traiter différemment.»
Bon, mais, en même temps, on amène une définition de «municipalité» qui
comprend toute municipalité, la CUM... la CMM, c'est-à-dire, la CMQ et une
régie intermunicipale.
Alors, je ne me souviens plus exactement dans
quel article on fait précisément mention d'une municipalité. Donc, c'est ça, je
ne le sais plus, là, s'il faut qu'on cite «municipalité» comme tel ou qu'on le
laisse englobé dans «personne». Je veux dire, on a dit
qu'on n'a pas besoin de la nommer parce que c'est une personne morale, mais,
finalement, on amène une définition de «municipalité». Voilà, alors, c'est un
peu complexe, là, mes affaires, mais c'est ça pareil.
Mme Grignon (Karine) : Oui. Bien
oui, en fait, c'est vraiment une personne. Donc, on n'a pas besoin de la traiter d'une autre façon. À chaque fois, dans la
loi, qu'on voit le mot «personne», donc, une municipalité est incluse.
Par contre, dans les endroits où on vise
spécifiquement la municipalité, bien, ça nous prend une définition de la
municipalité pour qu'on puisse assimiler les autres personnes, là, qui sont
dans la définition, parce que, de par nature, si on n'apporte pas ces
éléments-là, une municipalité, c'est seulement une municipalité locale et une
municipalité régionale de comté.
M. Gaudreault : Donc, quand on dit
«personne», ça comprend les municipalités, puis, quand on dit «municipalité»,
ça ne comprend pas les autres personnes, d'une certaine manière. Ça veut dire
qu'on fait une allusion spécifique à «municipalité», et ce qui comprend les
régies intermunicipales, ça comprend également «municipalité», les MRC. Quand
on dit «municipalité», «toute municipalité», c'est à la fois les municipalités
locales et les municipalités régionales de comté.
Mme Grignon (Karine) : Oui, tout à
fait, ça, c'est prévu dans une autre loi du Québec.
M. Gaudreault : O.K. Ça va aller,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est
ce qu'il y a d'autres interventions relativement à l'article 2? Comme il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 2 est adopté? Donc, l'article 2
est adopté. Nous allons continuer sur les articles suspendus. Nous allons aller
à l'article 17. M. le ministre, veuillez, s'il vous plaît, lire l'article 17.
M.
Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je vais laisser le temps à l'ordinateur de se recharger.
Voilà, donc :
Section IV.
Avis d'exécution.
Article 17 :«Une personne désignée
par le ministre peut, pour assurer le retour à la conformité des manquements à
la présente loi ou aux lois concernées constatées lors d'une inspection ou
d'une enquête pénale ou administrative, dans le délai et selon les conditions
qu'elle fixe :
«1° exiger que cesse le rejet d'un contaminant,
lorsque le rejet menace la vie, la santé, la sécurité, le bien-être et le
confort de l'être humain, menace la vie, la santé et la sécurité des autres
espèces vivantes ou risque de causer des dommages aux écosystèmes ou aux biens;
«2° exiger l'arrêt d'un appareil ou d'un
équipement;
«3° interdire la vente ou l'utilisation d'un
produit, d'un appareil ou d'un équipement;
«4° exiger des mesures correctrices à l'égard
des manquements constatés;
«5° lorsque le manquement constaté concerne le
défaut, avant la réalisation d'une activité, d'avoir obtenu une autorisation
requise par l'une des lois concernées :
«a) exiger le paiement de la compensation
financière qui aurait été exigée en vertu de cette loi pour la délivrance de
cette autorisation, selon les règles de calcul prévues à cet effet par
règlement;
«b) exiger le paiement des frais exigés par
règlement pour une telle demande d'autorisation;
«6° prendre toute mesure qu'elle juge nécessaire
pour favoriser l'exécution d'un acte visé au présent article, notamment :
«a) exiger la tenue de registres sur toute
question pertinente;
«b) exiger de l'intéressé qu'il lui fasse
périodiquement rapport;
«c) exiger de l'intéressé qu'il lui transmette
les renseignements et les documents qu'elle précise et énoncer les mesures que
l'intéressé doit prendre à l'égard de toute question qu'elle indique.
«Les actes visés au premier alinéa sont notifiés
à la personne intéressée par un avis d'exécution écrit ou, dans le cas du
paragraphe 5°, par un avis de réclamation conforme à l'article 61.
«L'avis d'exécution s'applique jusqu'au retour à
la conformité ou jusqu'à l'application d'une autre mesure à l'égard de la
personne intéressée.
«En cas de défaut d'une personne de se conformer
à un avis d'exécution dans le délai imparti et selon les conditions fixées, le
ministre peut le faire exécuter aux frais de cette personne.
«Malgré le premier alinéa, seuls les pouvoirs
prévus aux paragraphes 4° et 6° s'appliquent pour veiller à l'application de la
Loi visant l'augmentation du nombre de véhicules automobiles zéro émission au
Québec afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres
polluants.»
Le
commentaire : Cet article prévoit un nouveau pouvoir de contrôle qui
pourra être appliqué si un manquement à la nouvelle loi ou aux lois
concernées est constaté à la suite d'une inspection ou d'une enquête. Il vise à
assurer un retour rapide à la conformité environnementale. Le pouvoir ne sera
pas exercé par les inspecteurs et les enquêteurs eux-mêmes, mais le sera par des personnes désignées spécifiquement par
le ministre à cet égard. Il s'agira essentiellement de personnes en
situation d'autorité, à l'instar de la décision d'imposer une sanction
administrative pécuniaire. Les décisions prises
dans le cadre d'un avis d'exécution pourront faire l'objet d'un réexamen
interne par le Bureau de réexamen.
Le
premier alinéa de cet article énumère les décisions qui pourront être prises
dans le cadre de l'exercice de ce nouveau pouvoir. Il permettra notamment
d'exiger le paiement de certaines sommes d'argent qui auraient dû être payées
si une demande d'autorisation avait été préalablement transmise au ministre,
notamment la compensation financière pour l'atteinte à des milieux humides et
hydriques.
Le deuxième alinéa de
cet article précise les modalités applicables à la transmission des décisions
qui seront prises. Il exige notamment un avis écrit ou un avis de réclamation
en bonne et due forme lorsque la décision vise la réclamation d'une somme due.
Le
troisième alinéa de cet article prévoit la durée des décisions qui seront
prises, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'il y ait retour à la conformité ou
jusqu'à l'application d'une autre décision envers la personne concernée, par
exemple, une ordonnance du ministre.
Le quatrième alinéa
de cet article prévoit la possibilité pour le ministre de faire exécuter l'avis
d'exécution aux frais de la personne en défaut de le respecter.
Et le quatrième
alinéa de cet article apporte une limite aux avis qui pourront être transmis
dans le cadre de l'application de la Loi visant l'augmentation du nombre de
véhicules automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les émissions de
gaz à effet de serre et autres polluants.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Merci, Mme la Présidente. Alors là, je me rappelle les
discussions qu'on a eues, là, elles ont été... Puis on voulait pouvoir avoir,
dans le fond, toute la photo avant de pouvoir adopter, là aussi, cet
article-ci.
Dans le fond, ma
question va être au ministre. Dans le processus, de ce que je me souviens,
c'est qu'il y a l'avis de non-conformité, d'abord, qui est envoyé. Par la
suite, il y a un plan correcteur qui est aussi acheminé avec, bien, la
sanction, et là l'avis d'exécution qui vient par la suite. On le disait, c'est
un nouvel outil qui vient... bien, qui vient aider ceux et celles qui sont sur
le terrain, et là c'est là où ça devient plus costaud, là, dans la présente
loi. Puis je me rappelle que le sous-ministre nous avait donné des exemples,
des exemples assez importants. La séquence... Je veux juste me faire rassurer.
Est-ce que la séquence est bonne, de ce que je viens de donner, de l'avis de
non-conformité jusqu'à l'avis d'exécution? Est-ce qu'il me manquait quelque
chose?
• (15 h 40) •
M.
Rousseau (Michel) : Oui, effectivement,
l'avis d'exécution... Il y a l'avis de non-conformité, comme vous dites, et
l'avis d'exécution peut être... Souvent, à l'avis de non-conformité, on va
demander un plan correcteur. Donc, les gens, souvent, vont soumettre un plan
correcteur, mais ça se peut qu'ils ne le mettent pas en exécution. Donc là, il
va y avoir un avis qui va suivre ou ça pourrait être nous-mêmes qui imposent un
plan correcteur si la réponse à l'avis de
non-conformité n'est pas satisfaisante ou n'arrive tout simplement pas. Donc,
nécessairement, il y a un avis de non-conformité avant puis il y a une
possibilité, pour la personne morale ou physique, de proposer son plan
correcteur. L'avis d'exécution vise à forcer à faire quelque chose, mais
idéalement, la personne propose son plan correcteur, puis elle le réalise, puis
tout va bien. Mais la séquence que vous avez mentionnée, c'est sensiblement,
effectivement, celle-là.
Mme Melançon :
Parfait. Et on avait parlé d'une centaine d'avis d'exécution, en tout cas, qu'on
tentait... parce que, là, on n'avait pas
d'avis d'exécution. Donc, à vue de nez, on parlait de peut-être une centaine
d'avis d'exécution annuellement, n'est-ce pas?
M. Rousseau
(Michel) : Oui, je dirais, dans une vitesse de croisière
standard, là, je pense que c'est ce qu'on peut penser. Sûrement que, la
première année, on va être plus ciblés, mais autant, au niveau des sanctions,
on tourne autour de 500, autant, autour des avis d'exécution, on parle de
tourner autour d'une centaine, mais on va le voir à l'usage, évidemment.
Mme Melançon :
Parfait. Et je vais reposer la question et... parce qu'on est quand même là
pour... comme législateurs, mais aussi on est là pour voter des budgets. Est-ce
que cette centaine d'avis d'exécution là, avec ce que ça prend à l'intérieur de
la séquence qui est établie... est-ce que vous pensez que vous allez manquer de
personnel du côté du ministère pour pouvoir faire ce travail?
M. Rousseau
(Michel) : Bien, je dirais, comme, je crois, avoir déjà répondu
en partie à ça. On a le personnel qu'il faut pour absorber ce qui arrive. C'est
sûr que, si on veut aller dans plus de secteurs, faire plus d'inspections et,
nécessairement, tout ce qui en découle, des ajouts supplémentaires peuvent
aider.
Je dirais que, dans
le code, par exemple, de traçabilité, il y a des ajouts qui vont venir avec ça
parce que, justement, on l'a vu tantôt, donc, c'est certain que ces gens-là qui
se sont ajoutés en traçabilité, bien, ils vont libérer d'autres personnes qui
travaillaient sur les sols actuellement. Donc, moi, j'ai envie de dire qu'on a
ce qu'il faut pour absorber ce qu'il y a là. Ça ne veut pas dire nécessairement
qu'il ne pourra y avoir des demandes de faites puis... Et là ça appartient, évidemment,
au gouvernement, dans son prochain budget, là... mais, demain matin, on a à
appliquer ça, on est capables de le mettre en oeuvre avec les gens qu'on a.
Mme Melançon :
Avec les ETC qui sont à votre disposition.
M. Rousseau
(Michel) : Évidemment, chaque ajout qu'il y aurait, s'il y a
des ajouts, c'est sûr qu'il y a des... il ne manquera pas de travail pour ces
gens-là.
M. Charette : ...rassurer la
collègue. On l'a vu avec les derniers budgets, il y a des effectifs qui ont été
renforcés au niveau du ministère. Donc, on est très sensibles aux demandes qui
nous sont formulées parce que la première chose ou notre premier souhait est de
faire appliquer correctement nos règlements et nos lois. Donc, pour ça, il faut
avoir les effectifs nécessaires.
Mme Melançon : C'est bien pour
moi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci. Je
me souviens également que nous avions suspendu l'étude de cet article-là parce qu'il y avait quand même beaucoup de références
à différents éléments, puis on se disait : On est mieux d'avoir un portrait d'ensemble, là, avant de parler de l'avis
d'exécution tel qu'il est désigné là. Ça arrive souvent, dans les
projets de loi, où on dirait que ça fonctionne un peu à l'envers, là. On met
tout de suite les gros moyens puis, après ça, on parle du contexte général. La
personne désignée par le ministre, je m'étais mis une note, là, est-ce qu'on
peut se rappeler qui elle est, et quelle fonction elle occupe, et comment cette
personne-là est désignée, s'il vous plaît?
M. Rousseau
(Michel) : Pour les avis
d'exécution, c'est essentiellement les mêmes personnes qu'actuellement
pour les sanctions administratives pécuniaires. Donc, de façon... c'est le
directeur régional, disons, qui a ce pouvoir-là et, au-dessus de lui, directeur
général et sous-ministre adjoint, là, dans ce cas-ci, c'est moi, peuvent aussi
émettre des avis d'exécution ou des
sanctions administratives pécuniaires. Je dirais que la majorité vont être émis
régionalement par le directeur régional ou son D.G. Donc, ça va être le même
niveau qu'actuellement au niveau des sanctions administratives pécuniaires.
Puis c'est une désignation, là, faite par le sous-ministre, qui agit au nom du
ministre. Puis c'est prévu aussi, c'est inscrit aussi dans le cadre, là, qui a
le pouvoir de signature de ça.
M. Gaudreault : O.K. Et l'article 17
doit être lu, au fond, en lien ou... Je ne sais pas si on y fait mention dans les commentaires, mais, avec l'article 115.13
sur... de la LQE sur les sanctions administratives pécuniaires,
autrement dit, 115.13 vient nous dire : «Des sanctions administratives
pécuniaires peuvent être imposées par les personnes désignées...» Là, on revient avec la personne désignée. Et : «Pour
l'application du premier alinéa, le ministre élabore et rend public un cadre général d'application de ces
sanctions administratives en lien avec l'exercice d'un recours pénal»,
etc. Alors, quelle est l'interaction entre l'article 115.13, qui introduit des
sanctions administratives pécuniaires, le cadre général d'application, et
l'article 17 qu'on vient de... qu'on est en train d'étudier?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
Grignon.
Mme Grignon (Karine) : Oui. Bien, en
fait, on va l'étudier plus loin, les diverses modifications de concordance qui
sont apportées aux lois. Donc, pour chacune des lois mentionnées à l'article 1,
on va avoir, selon le chapitre concerné, un
renvoi vers la nouvelle loi. Donc, pour les sanctions administratives
pécuniaires, effectivement, il va y avoir un renvoi au cadre qui est
prévu par la nouvelle loi, notamment. Pour ce qui est des avis d'exécution, on
va les traiter au niveau des inspections et des enquêtes. Donc, les articles
qui sont prévus dans les différentes lois par rapport aux inspections, enquêtes
vont référer aux mesures aussi qui sont prévues par la présente loi, incluant
la mécanique d'exécution.
M. Gaudreault : Ce que vous dites,
c'est que, ces références-là, on les traite plus loin.
Mme Grignon (Karine) : ...dans le
même bloc qu'on étudie, là, on va tomber dans les dispositions de concordance
et on va les étudier, là, prochainement, oui, tout à fait.
M. Gaudreault : O.K. C'est là qu'on
va faire le lien entre ces articles-là et les articles existants dans la LQE,
par exemple.
Mme Grignon (Karine) : Il va
toujours y avoir un chapitre sur les sanctions administratives pécuniaires dans
la Loi sur la qualité de l'environnement, mais on va avoir enlevé toutes les
dispositions qui apparaissent dans la nouvelle loi puis on va seulement
conserver le montant des sanctions avec la classification, là, des sanctions
par rapport aux obligations de la Loi sur la qualité de l'environnement.
M. Gaudreault : O.K. Ça va aller
pour l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions relativement à l'article 17? Puisqu'il n'y a
pas d'autre intervention relativement à l'article 17, est-ce que l'article 17
est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, l'article 17 est adopté. Nous allons maintenant
aller à l'article 20, autre article suspendu. M. le ministre, s'il vous plaît,
vous voulez le lire.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente.
Chapitre III.
Sanctions administratives pécuniaires.
Article 20 : «Le ministre élabore et rend
public un cadre général d'application des sanctions administratives pécuniaires
en lien avec l'exercice d'un recours pénal et y précise notamment les éléments
suivants :
«1° les objectifs poursuivis par ces sanctions,
notamment inciter la personne à prendre rapidement les mesures requises pour
remédier au manquement et en dissuader la répétition;
«2° les catégories de fonctions dont sont
titularisées les personnes désignées pour les imposer;
«3° les critères qui doivent guider les
personnes désignées lorsqu'un manquement est constaté, notamment la prise en compte de la nature de ce manquement, de
son caractère répétitif, des avantages tirés de ce manquement, de la gravité, de l'atteinte ou du risque d'atteinte qui
en résultent et des mesures prises par la personne pour remédier au
manquement;
«4° les circonstances dans lesquelles le recours
pénal sera priorisé;
«5° les autres modalités relatives à
l'imposition d'une telle sanction, notamment le fait que celle-ci doit être
précédée de la notification d'un avis de non-conformité.»
Le commentaire : Ce chapitre prévoit des
règles applicables à tout régime de sanctions administratives pécuniaires prévu
par les lois concernées. Les règles sont calquées sur le régime prévu à cet
effet par la Loi sur la qualité de l'environnement. L'abrogation de certaines
dispositions relatives aux régimes existants fera d'ailleurs... sera d'ailleurs
proposée plus tard. L'imposition d'une sanction administrative pécuniaire vise
à pouvoir intervenir rapidement pour assurer un retour rapide à la conformité.
L'imposition d'une telle sanction contribue à sanctionner des manquements mineurs et constitue ainsi un
outil supplémentaire visant à assurer un meilleur respect de
l'application de la loi, tout en ayant un
effet dissuasif pour les contrevenants. Il s'agit donc d'un régime distinct du
régime de sanctions pénales tant par les objectifs recherchés que par
les moyens employés pour l'administrer. Plus spécifiquement, l'article 20
prévoit qu'un cadre d'intervention devra être élaboré par le ministre pour
rétablir les balises applicables à l'imposition des sanctions administratives
pécuniaires et qu'un tel cadre devra être rendu public.
• (15 h 50) •
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Oui, merci beaucoup.
Là, je me rappelle qu'on avait parlé beaucoup de catégorisation, a, b, c, d,
parce qu'il y avait des circonstances où on avait du modéré ou du grave. Je me
souviens, là, c'est un peu lointain, là, les discussions que nous avions eues à
cet effet-là, mais je me rappelle aussi que, pour faciliter la compréhension et
faciliter la tâche, que ce soit aux municipalités ou aux entreprises, voire
même aux agriculteurs, j'avais fait la proposition d'avoir une forme de guichet
unique, là, à quelques reprises, au ministre, parce que, justement, les groupes
qui étaient venus s'adresser à nous lors des consultations particulières nous
avaient fait cette demande-là, d'avoir un guichet unique pour faciliter
justement la tâche, que ce soit... pardonnez-moi, Mme la Présidente, pour
faciliter la tâche, bien sûr, et aux promoteurs, et aux municipalités, et aux
agriculteurs, qui sont plus souvent qu'à leur tour... qui font face, justement,
à cette loi puis à la compréhension de la loi aussi.
Je veux juste
savoir... Depuis qu'on en avait discuté... parce que la FQM, aussi, qui était
venue nous parler des améliorations puis du grand nombre de règlements
avec lesquels ils sont aux prises avec les changements, puis qu'ils ont de la difficulté, dans le fond, à suivre le
rythme, c'est un peu ce qu'ils nous ont dit, parce que, de faire des
changements, c'est une chose, mais, de voir à l'application, c'en est une
autre. Est-ce que le ministre a continué à réfléchir? Parce qu'il avait pris
quand même en délibéré la proposition au moment où on l'avait apportée.
M. Charette : C'est une démarche. Le
concept de répondant unique ou, à tout le moins, d'intermédiaire unique, c'est
un concept qu'on ne peut pas intégrer dans une réglementation ou dans une loi
comme telle, mais c'est un principe que l'on souhaite mettre en application
toujours davantage, jour après jour. Je me souviens, et on s'était taquinés un
petit peu, la collègue de Mercier, alors qu'elle avait la responsabilité de
l'environnement il y a quelques mois, s'était offusquée, je le dis très, très
gentiment, du fait qu'on parlait d'une approche client. Elle trouvait que ce
n'était pas le bon vocable, mais je pense l'avoir rassurée. Lorsqu'on parle
d'approche client, on n'oublie pas notre rôle comme ministère, mais on veut que
le promoteur, que ce soit un citoyen, que ce soit une entreprise, que ce soit
une municipalité, soit rapidement informé des obligations qui lui reviennent pour
qu'on puisse l'accompagner dans sa démarche, en quelque sorte.
Et il y a plusieurs améliorations qui ont été
faites depuis les deux, trois dernières années. Toute la procédure, le fameux
REAFIE, là, lorsqu'on a révisé la réglementation sur la catégorisation des
risques, ça nécessitait beaucoup d'adaptations pour, justement, les
entreprises, les municipalités, les citoyens qui avaient affaire avec le
ministère. Donc, l'approche qu'on a retenue, c'est celle des tables de
cocréation. C'est une approche qu'on a maintenue et qu'on a aussi adoptée pour d'autres règlements, pour d'autres
modifications législatives que l'on met de l'avant, pour s'assurer que cette information-là soit la plus
directement possible transmise à la personne qui pourrait s'en prévaloir.
Une autre façon de parler de guichet unique ou
d'approche client, c'est d'avoir, et on le mentionnait, là, justement, à la
question de la collègue de Verdun il y a quelques instants... c'est d'avoir les
effectifs requis. Il ne faut pas se le
cacher, dans certaines directions régionales, dans certaines régions,
clairement, les effectifs n'étaient pas suffisants, ce
qui entraînait des délais supplémentaires, ce qui entraînait, naturellement,
des frustrations chez les promoteurs. Et, là aussi, au fil des budgets, on a
tenté de corriger cette situation-là. Et les échos que j'en ai, en fait,
appuyés par des données très probantes, c'est qu'on arrive, dans la plupart des
régions, à rattraper ce retard-là, et ça augure bien, parce que le fameux
REAFIE était là aussi pour clarifier un petit peu les obligations de tous et
chacun.
Et, même dans le cadre du présent projet de loi,
on a multiplié les approches, transmission d'information, pour que les gens
puissent s'y retrouver plus facilement. Je pourrais vous parler d'une
réglementation qui sera discutée, là, publiquement, à travers une consultation,
dans les prochaines semaines, au niveau de la fameuse norme VZE. On s'est engagés à la renforcer, mais, avant
de procéder, il y a eu beaucoup de ces efforts de cocréation là. Donc,
l'expression «guichet unique», je la comprends, je la respecte. Nous, on avait
employé l'expression, là, d'approche client, mais c'est dans cette même
perspective, pour faciliter la tâche autant que possible au promoteur.
Puis, dans chacun des cas, on le réitère, le
REAFIE et d'autres initiatives semblables, ça ne visait pas et ça ne vise
toujours pas à affaiblir la réglementation environnementale, mais ça vise, oui,
à la renforcer dans bien des cas, mais tout en étant certain que ceux qui doivent
composer avec cette réglementation-là sont bien outillés pour éviter les
frustrations. Et c'est gagnant dans tous les cas, parce que le promoteur qui
est bien outillé, qui sait, dès le départ, ce qui est attendu de lui, va
pouvoir obtenir une réponse plus rapide, c'est bien certain. Mais, pour le
ministère, c'est aussi dans son intérêt, en ce sens qu'il y a moins le fameux
yoyo, qu'on appelle, là. C'est-à-dire, le promoteur fait une demande, il y a
des questions supplémentaires qui sont posées, le promoteur retourne à ses
devoirs, et, dans certains cas, il y a ce va-et-vient-là, qui peut durer de
longs mois, sinon quelques années, dans quelque projet que ce soit. Donc, c'est
l'approche client qu'on tente de renforcer, là, à travers toutes ces initiatives-là.
• (16 heures) •
Mme Melançon : J'entends bien le
ministre, Mme la Présidente. Puis cependant, je veux quand même rappeler...
Puis je pense qu'on ne peut pas faire comme si ça n'existait pas, là. Il y a
beaucoup, beaucoup de changements, beaucoup de transformations, beaucoup de
règlements. Il y a beaucoup aussi de... On est en train de revoir des façons de
faire, nouveaux régimes, nouveaux troncs communs. Bref, ça fait beaucoup pour
quelqu'un qui, dans sa vie, au quotidien, n'est pas au salon bleu en train de
faire de l'article par article.
Donc, moi, je pense, bien sûr, aux agriculteurs.
Je pense aux nouveaux maires, là. On a eu des élections municipales en novembre
dernier. Il y a quand même des nouveaux maires qui arrivent puis pour qui tout
ça, c'est nouveau. Vous allez me dire : Bien, ils ont aussi des directeurs
généraux pour les accompagner dans ça. Certes, puis il y a les entreprises
aussi qui ne sont pas... Ce n'est pas tout le monde... Il y a beaucoup de PME.
Il n'y a pas que de la grande entreprise qui ont un service juridique sous la
main pour pouvoir examiner chaque règlement, chaque loi.
Il y a aussi, pour moi, la préoccupation
d'uniformité régionale, parce que, ça, on l'a entendu à quelques reprises,
hein? Puis, à l'époque où j'avais l'immense privilège de siéger au Conseil des
ministres comme ministre de l'Environnement, je me souviens, ça revenait, puis
on avait des discussions lorsqu'on rencontrait les sous-ministres puis les
sous-ministres adjoints, en disant : Bien, dans une région, ça semble être
plus complexe que dans une autre région. Puis là, bien, les régions entre
elles : Bien, eux autres, là, c'est permis, puis, chez nous, ce n'est pas
permis, puis pourquoi le directeur est plus proche de son monde dans telle région?
Ça aussi, ça arrive, parce qu'on va se le dire,
on a tous un objectif qui serait le suivant, puis là je vais faire sourire
votre sous-ministre adjoint, mais c'est qu'il n'y en ait plus, de SAP, que ça
soit terminé, qu'il n'y ait plus de sanctions administratives pécuniaires, dans
le fond. C'est ça qu'on vise. Bien, pour ça, il faut aussi qu'il y ait la
compréhension, et je pense qu'il y a, pas dans tous les cas, on s'entend, là,
parce qu'il y aura malheureusement... Mon objectif ultime, je pense que ça tombe
à chaque fois que je le prononce... il y aura toujours ces criminels
environnementaux qui existent, puis ils veulent juste une chose, c'est de
contourner la loi ou qu'il n'y ait plus de loi du tout, pour faire ce qu'ils
veulent au moment où ils le veulent.
Cependant, je pense que, dans une large
proportion, il y a aussi beaucoup de méconnaissance, et puis c'est pour ça,
souvent, qu'on doit arriver avec des sanctions administratives pécuniaires. Il
y a des gens qui disent : Bien, très honnêtement, je ne le savais pas. Ils
vont payer, ils vont payer la sanction puis ils ne se feront plus jamais prendre. Mais, pour arriver là, je pense qu'on
doit mieux outiller, bien sûr, les agriculteurs, bien sûr, les
municipalités. Bien, il y a les citoyens aussi, mais, dans une plus grande
proportion, là, même le Conseil patronal en environnement est venu nous
dire : Bien, faites attention, il y a même des grandes entreprises qui ne
sont pas capables de suivre, actuellement, parce qu'il y a des transformations,
et, à un moment donné, une chatte en perd ses chatons.
Alors, pour moi, que ce soit un guichet unique
ou que ce soit de la cocréation, je pense qu'on devrait quand même réfléchir,
au sein du ministère de l'Environnement, à avoir des... puis c'est plus qu'une
foire aux questions, c'est un rapport direct avec ceux et celles qui doivent
travailler avec le ministère de l'Environnement sur une base plus fréquente. Je pense qu'on est capables
d'aider ceux et celles qui veulent, bien sûr, le bien de l'environnement,
tout comme nous, on le souhaite, mais qui
n'ont pas nécessairement le temps de faire l'étude article par article comme on
le fait.
Puis, même quand on fait l'étude article par
article, parfois, là, la façon dont c'est rédigé, puis ce n'est rien contre vous, Me Grignon, vous allez sourire, mais
ce n'est pas toujours... je vais le dire en anglais, là, «user-friendly»,
ce n'est pas... on n'est pas dans une zone où on facilite la compréhension de
M., Mme Tout-le-monde. Quand on lit un article, un règlement, ce n'est pas
toujours facile à comprendre, exactement, là où le législateur veut aller. Et
parfois on vient se baser sur des lois qui sont... qui datent un peu plus.
Donc, bref, moi, mon explication, puis c'est une
demande que je fais aujourd'hui, clairement, au ministre, c'est de s'assurer
qu'on puisse peut-être mettre des personnes supplémentaires pour assurer un
suivi auprès de ceux et celles qui travaillent au quotidien avec la loi sur
l'environnement, la LQE principalement, mais aussi les six lois qui sont dans
le tronc commun qu'on a pris le temps de réviser dans la présente loi.
M. Charette : ...de
rassurer la collègue, c'est réellement la dynamique dans laquelle on se
retrouve. C'est vrai qu'il y a eu beaucoup de réglementations modifiées au
cours des dernières années. C'est vrai que, même au niveau législation, on a
produit. C'est le quatrième gros projet de loi en matière d'environnement, et
chacun de ces projets de loi là a un impact
majeur, là, pour les personnes qui sont interpelées, qui sont concernées. Je
pense, en même temps, que c'est la situation mondiale qui le commande,
hein, l'importance accordée à l'environnement est accrue. Le Québec ne fait pas
exception, au contraire, mais on est conscients des bouleversements que ça peut
créer pour certaines organisations.
Mais je pense, réellement, il y a un travail
formidable qui se fait. J'ai donné quelques exemples, tout à l'heure, mais je pourrais vous parler des
dizaines... et je dis «dizaines», mais on doit être à des centaines de
rencontres, au niveau du fameux projet de loi adopté, sur la consigne, la
modernisation de la collecte sélective aussi, pour préparer la réglementation, pour s'assurer que tout le
monde se reconnaît dans le travail ou la responsabilité qui va lui
incomber. Donc, il y a énormément, énormément de travail qui se fait avec ça.
La situation
commande d'être réellement très proactif en matière de réglementation,
législation environnementale. Mais,
en même temps, on a la responsabilité de bien accompagner les groupes, là, qui
sont directement touchés, et je pense que le travail du ministère, là, à
ce niveau-là est assez remarquable.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est
ce qu'il y a d'autres interventions relativement à l'article 20? Puisqu'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 20 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, l'article 20 est adopté. Nous allons maintenant procéder. Donc, j'appelle... On a fini, on a terminé
l'article 2 au complet, alors maintenant je dois vous demander :
Est-ce que les intitulés des chapitres et des sections sont adoptés?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté? Oui, Mme la députée.
Mme
Melançon : J'ai simplement une question. On avait parlé d'un
préambule aussi avant d'arriver, peut-être, dans ces finalités là, là.
Je ne sais pas si le préambule... parce qu'on avait parlé d'un préambule...
M. Charette : En fait, ce que je
proposerais peut-être, pour se parler de tout ceci, si on pouvait prendre une petite pause... suspendre, d'abord, puis prendre
une pause de quelques minutes aussi pour aborder un petit peu la suite,
parce qu'on change de... on conclut un chapitre, en quelque sorte, donc ça nous
permettrait, là, de se coordonner pour la suite des choses.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui.
J'allais proposer, avant d'aller au bloc 3... parce que, dans notre plan
de travail, on allait après ça à l'article 3. Donc, on peut faire la pause
maintenant, alors une pause où vous discutez un peu, puis on fait une pause de
peut être 12 minutes, 10, 12 minutes, pour se délier les jambes un
peu.
Alors, voilà, donc on suspend des travaux.
Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 07)
(Reprise à 16 h 27)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous allons reprendre nos travaux.
Nous allons suspendre l'adoption de
l'article 1, tel qu'amendé, et nous allons aller à l'article 3. Ça
vous convient, tout le monde? Parfait. Alors, M. le ministre, l'article 16
de l'article 3. Je pense que c'est comme ça qu'il faut que je le dise.
M. Charette : En fait, oui,
chapitre IV, Inspection et enquête.
«16. Les dispositions du chapitre II de la
Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer des lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages (indiquer ici l'année et le numéro
de chapitre de la présente loi ainsi que le numéro de l'article de cette loi
qui édicte la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les lois en
matière d'environnement et de sécurité des barrages) s'appliquent aux
inspections et aux enquêtes réalisées et aux avis d'exécution notifiés pour
l'application de la présente loi ou de l'un de ses règlements.»
Donc, on lirait ainsi : «Les dispositions
du chapitre II de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les
lois en matière de barrages s'appliquent aux inspections et aux enquêtes
réalisées et aux avis d'exécution notifiés pour l'application de la présente
loi ou de l'un de ses règlements.»
Le
commentaire : Cette modification en est une de concordance avec les
dispositions de la nouvelle loi proposée par l'article 1 du projet
de loi. Elle remplace d'abord l'intitulé du chapitre IV de manière à
préciser qu'il traite également des
inspections en plus des enquêtes. Elle introduit ensuite un article indiquant
que les dispositions relatives aux pouvoirs
d'inspection et d'enquête et aux avis d'exécution prévus dans la nouvelle loi
s'appliquent dans le cadre de la Loi visant l'augmentation du nombre de
véhicules automobiles zéro émission au Québec, afin de réduire les émissions de
gaz à effet de serre et autres polluants et de ses règlements d'application.
Le contenu des
anciens articles 16 à 18 est repris par les articles 13 et 19 de la
nouvelle loi.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des interventions relativement
à l'article 16?
Mme Melançon :
S'il vous plaît.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Oui? Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Donc là, Mme la Présidente, juste pour nous assurer de la bonne compréhension,
là, pour tout le monde, on entre dans le bloc 1. On est dans la suite, on
vient de finir la loi... la nouvelle loi, dans le fond, puis on arrive... on continue dans le projet de loi,
mais avec certaines concordances, bien sûr, et c'est là où nous en
sommes actuellement. On est donc à... Là, c'est là où, pour moi, là, où je ne
suis pas certaine puis je veux juste qu'on puisse bien suivre. On est bel et
bien à l'article 3?
Une voix :
...
Mme Melançon :
Voilà. Et donc, à partir de ce moment-ci, ce qu'on vient simplement ajouter,
c'est ce que nous avions vu, notamment pour les avis d'exécution, puisque ce
côté-là est totalement nouveau. Et, pour le reste, je comprends bien qu'il
s'agit de concordance. Alors, M. le ministre.
• (16 h 30) •
M. Charette :
Il faut en prendre conscience, les prochains articles seront beaucoup de cet
ordre-là. C'est sûr qu'en créant une
nouvelle loi... Et on le voyait, hein, dans les commentaires, souvent,
j'ajoutais que, bon, il va y avoir soit abrogation ou modification à
venir. Donc, on est là, là, mais c'est effectivement de la concordance.
Mme
Melançon : Et je tiens à dire, Mme la Présidente, parce que je n'ai
pas envie d'ouvrir toutes les lois pour m'assurer... avec la concordance, là.
Puis je sais que le député de Jonquière, là-dessus, pour avoir travaillé déjà
avec lui dans d'autres commissions parlementaires, c'est l'expert, là. Il ouvre
deux, trois affaires puis là il est capable de voir si la concordance... À ce
moment-ci, moi, je vais quand même me déposer du côté de la légiste, là. Me Grignon, je vais vous faire confiance. Et,
si on est capables de trouver autre chose pour améliorer le projet de loi,
ce sera tant mieux, mais je ne veux pas... ici, on n'a pas les équipes pour
faire de la double ou de la triple vérification, là. Karl Filion est
extraordinaire, mais, quand même, on n'a pas une équipe aussi importante que
celle que vous avez.
Donc, moi, à ce
moment-ci, je n'ai pas d'autre commentaire, mais je veux juste être claire sur
une chose : si jamais il y a une zone grise, j'aimerais bien qu'on puisse
tout de même le savoir, là, du côté des légistes, s'il y avait eu une
problématique ou un casse-tête, pour qu'on puisse réfléchir, bien sûr, avec la
partie gouvernementale, sur le sujet. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de
Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Bien, je remercie la députée de Verdun pour ce
qu'elle a dit concernant mon travail, mais je vais la décevoir un petit peu
parce que je suis un petit peu mêlé. Je veux juste bien comprendre, là. Dans le
fond, là, on vient de passer à la loi sur les véhicules zéro émission... et,
dans la loi sur les véhicules zéro émission, il faut faire des modifications pour être en concordance avec la loi qu'on
vient d'adopter. Donc, on vient dire, dans la loi sur les véhicules zéro émission, que
l'article 16, l'article 17, l'article 18 sautent, pour être
remplacés par un nouvel article 16 qui fait une référence, en matière d'inspection et d'enquête, à la nouvelle
loi qu'on a adoptée. C'est juste ça que ça dit? Oui?
Mme Grignon
(Karine) : Exactement, c'est juste ça. La compréhension est la bonne.
M.
Gaudreault : 1001 Bon, bien,
j'enverrai mon C.V. pour rédiger les commentaires, parce que... Bien, en fait,
je reformule. Je ne sais pas, ça doit être une technique psychologique, Mme la
Présidente, quand on reformule dans nos mots, ça nous permet de comprendre, là.
Non, non, je m'excuse de m'épancher comme ça. O.K. Donc là, je sais un petit
peu plus dans quoi on avance. O.K. Je vais arrêter là pour l'instant. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, alors, je m'exprimais mal, tout à l'heure, je vais
devoir vous parler de l'article 3. Donc, est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 3? S'il n'y a pas d'autre intervention à
l'article 3, est-ce que l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
l'article 3 est adopté. Selon le plan de travail, je dois aller
directement à l'article 6. M. le ministre.
M.
Charette : Effectivement. Merci, Mme la Présidente.
Article 6 : Les articles 20 à 29 de cette loi sont
remplacés par le suivant, donc :
«20. Les
dispositions du chapitre III de la Loi sur certaines mesures permettant
d'appliquer les lois en matière d'environnement
et de sécurité des barrages s'appliquent à l'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire à un constructeur automobile qui fait défaut
de respecter une disposition de la présente loi ou de l'un de ses règlements.»
Et ça se lirait ainsi... Bien, enfin, ça se lit
comme je viens de le lire, tout simplement.
Et le commentaire : Cette modification en
est une de concordance avec les dispositions de la nouvelle loi proposée par
l'article 1 du projet de loi. Le nouvel article 20 prévoit que les
dispositions relatives aux sanctions administratives pécuniaires de la nouvelle
loi s'appliquent à l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire
effectuée en vertu de la Loi visant l'augmentation du nombre de véhicules
automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les émissions de gaz à
effet de serre et autres polluants et de ses règlements d'application. Et le
contenu des anciens articles 20 à 29 est repris par les articles 20 à
29 et 78 à 80 de la nouvelle loi.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a... Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien, tout simplement,
là... parce que, là, je comprends que le ministre ne va pas relire
nécessairement l'entièreté du texte actuel.
M. Charette : Bien oui, j'ai lu la
quasi... j'ai lu l'entièreté, mais je n'ai pas lu ce qui est supprimé,
naturellement, parce qu'on vient supprimer plusieurs éléments. Donc, je me suis
limité à lire, là, uniquement ce qui va constituer dorénavant, là, le nouvel
article, l'article 20.
Mme Melançon : Ah! oui, d'accord,
texte actuel versus texte proposé. Pardonnez-moi.
M. Charette : Effectivement, donc,
les articles 20 à 29, je ne les ai pas relus parce qu'ils sont repris dans ce
qu'on avait fait précédemment, aux articles 20 à 29 et 78 à 80. Donc, je me
suis limité uniquement à la lecture du texte de l'article.
Mme Melançon : Comme il s'agit de
concordance, à ce moment-ci, je ne vois pas l'importance de faire plus
longtemps là-dessus.
Simplement une petite question, là, parce que
c'est... «Les dispositions du chapitre III s'appliquent à l'imposition
d'une sanction administrative à un constructeur automobile qui fait défaut de
respecter une disposition de la présente
loi...» Est-ce qu'on pourrait avoir... parce que, là, on entre dans une loi que
j'affectionne particulièrement, et le ministre sait pourquoi. Mais est-ce
qu'on peut avoir, parce que, là, on est sur les SAP, des exemples? Moi, j'aime ça fonctionner par des exemples, avec du
concret, là, pour que les gens puissent bien nous suivre. Une sanction
administrative pécuniaire pour un constructeur automobile peut être
appliquée... nous donner des exemples, tout simplement, peut-être? Je regarde
votre sous-ministre adjoint.
M. Charette : ...pas eu de SAP en
vertu de la loi en question. Il faut savoir que c'est une loi qui est
d'application relativement générale, et c'est la réglementation qui fait fi des
obligations, dans bien des cas, des constructeurs. Je le mentionnais tout à
l'heure, on est à quelques semaines, je suis confiant, je suis optimiste, de
pouvoir présenter une nouvelle mouture de cette réglementation-là. Parce que je
sais, même entre nous on se l'est dit, si on demeurait avec les modalités
actuelles... et ça, on prend de l'avance sur d'autres articles qu'on pourra
discuter plus tard, là, mais, s'il n'y n'avait pas ce type de changement là,
les constructeurs auraient essentiellement les crédits nécessaires, sans avoir à vendre plus de véhicules électriques zéro
émission. Ça fait que, bref, d'ici quelques semaines, d'après moi, on
sera en mesure de prépublier le règlement pour une consultation, et ça devrait
nous permettre d'accélérer le pas sensiblement, là, au niveau de la
disponibilité de ces véhicules-là sur le marché québécois.
Mme Melançon : Mais une sanction
administrative pécuniaire comme ça, ce n'est pas nécessairement parce qu'un
constructeur ne fournira pas, au Québec, suffisamment de voitures? On n'est pas
là-dedans?
M. Charette : En fait, non. Et,
selon ce que la loi mentionne, les constructeurs doivent accumuler des crédits,
et les crédits manquants prennent la forme non pas d'une SAP, mais bien d'une
contribution qui doit être faite, là. C'est probablement pour ça qu'il n'y a
pas de SAP comme tel, là...
Une voix : ...
M. Charette : Ah! O.K. Donc, les SAP
s'appliqueraient aux déclarations faites par les constructeurs, et ils sont
conformes, à ce moment-ci, là. Donc, il n'y a pas eu de SAP de confirmée.
Mme Melançon : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions relativement à l'article 6?
Puisqu'il n'y a plus d'intervention relativement à l'article 6, est-ce que
l'article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, l'article 6 est adopté. M. le ministre, l'article 7, et vous
allez avoir également un amendement, selon les informations qu'on m'a fournies.
• (16 h 40) •
M. Charette : Effectivement. Merci,
Mme la Présidente. J'y vais avec la lecture de l'article original. Donc, 7 : L'article 31 de cette loi est modifié
par la suppression, dans le premier alinéa, de «, autre que celui qui lui a été
notifié conformément à l'article 24, ou
une décision en réexamen confirmant l'imposition d'une sanction administrative
pécuniaire».
Et le texte proposé se lirait : «Un constructeur
automobile peut contester devant le tribunal administratif du Québec un avis de
réclamation qui lui a été notifié. Lorsqu'il rend sa décision, le Tribunal
administratif du Québec peut statuer à l'égard des intérêts accumulés alors que
le recours devant le tribunal était pendant.»
Le commentaire : Cette modification en est
une de concordance avec la nouvelle loi proposée par l'article 1 du projet de loi. Le droit de contester une
décision en réexamen confirmant l'imposition d'une sanction administrative
pécuniaire sera dorénavant prévu à l'article 82 de la nouvelle loi.
L'article 31 s'appliquera dorénavant uniquement aux avis de réclamation visés à l'article 8, c'est-à-dire les avis
de réclamation envoyés par le ministre à un constructeur automobile qui
n'aurait pas accumulé le nombre de crédits exigés pour remplir ses obligations
prévues par la loi.
Et là, avec votre permission, je ferais la
lecture de l'amendement... c'est bien gentil. Donc, ce serait de remplacer
l'article 7 du projet de loi par le suivant, donc : 7.
L'article 31 de cette loi est abrogé.
Et le commentaire : Cet amendement vise à
corriger une erreur puisque le contenu de l'article 31 se retrouve
dorénavant aux articles 63 et 84 de la nouvelle loi, avec les ajustements
apportés par ces articles.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, y a-t-il des interventions relativement à l'amendement à
l'article 7? Puisqu'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement à
l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme St-Pierre) :
L'article... l'amendement à l'article 7 est adopté. Donc, puisqu'on
abroge... Donc, est-ce qu'il y a des commentaires à l'article 7 tel
qu'amendé? Puisqu'il n'y a pas de commentaire à l'article 7, tel
qu'amendé, est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bon, donc, l'article 7, tel qu'amendé, est adopté. Toujours selon notre
plan de travail, je dois aller maintenant à l'article 9, M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Les articles 47 à 58 de cette loi sont remplacés par le
suivant :
«47. Les
dispositions du chapitre VI de la Loi sur certaines mesures permettant
d'appliquer les lois en matière d'environnement
et de sécurité des barrages s'appliquent aux réclamations faites par le
ministre pour le recouvrement d'une somme qui lui est due en application
de la présente loi ou de l'un de ses règlements.»
Et le commentaire : Cette modification en
est une concordance avec les dispositions de la nouvelle loi proposée par l'article 1 du projet de loi.
Les articles 47 à 58, que je n'ai pas relus, naturellement,
remplacés, prévoient des dispositions relatives aux réclamations et leur
recouvrement. Le contenu de ces articles est repris par les articles 59 à
70, 73 à 75 et 89 de la nouvelle loi.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des interventions? Donc, puisqu'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, l'article 9 est adopté. Toujours selon notre plan de travail, nous
allons, M. le ministre, à l'article 10.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. L'article 62 de cette loi est modifié par la suppression du
deuxième alinéa. Donc, 62 : «Le ministre peut, par entente, déléguer à une
personne ou à un organisme la tenue du registre prévu à l'article 11 ainsi
que l'application de tout ou partie d'un règlement pris en vertu de la présente
loi.»
Commentaire : Cette modification en est une
de concordance puisque le pouvoir de délégation prévu au deuxième alinéa est
repris à l'article 71 de la nouvelle loi proposée par l'article 1 du
projet de loi.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
y a-t-il des interventions?
(Interruption)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est Siri qui parle? Alors, puisqu'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 10 est adopté?
Des
voix : Adopté..
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, l'article 10 est adopté. Nous allons aller,
selon le plan de travail, à l'article 12 maintenant.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Il est question de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel. L'article 12 : L'article 22.2 de la Loi sur
la conservation du patrimoine naturel est abrogé.
Et le
commentaire : Cette modification en est une de concordance puisque les
articles 115.5 à 115.12 de la LQE, auxquels renvoie cet article, sont repris
aux articles 30 à 40 de la nouvelle loi proposée par l'article 1 du
projet de loi, laquelle s'applique à la Loi sur la conservation du patrimoine
naturel.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Y a -t-il des interventions? Puisqu'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 12 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, l'article 12 est adopté. Nous allons
maintenant à l'article 13.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. L'article 52 de cette loi est modifié par le
remplacement du premier alinéa par le suivant :
«Malgré
l'article 51, un inspecteur, un enquêteur, un agent de protection de la
faune ou toute personne tenue de les assister ou de réaliser des activités dans
le cadre d'une inspection ou d'une enquête peut se trouver dans une réserve
écologique et y exercer les activités nécessaires à ses fonctions.»
Et le
commentaire : L'article 52 de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel concerne une exception à l'interdiction
générale de se trouver dans une réserve écologique prévue à l'article 51
de la loi. La modification à l'article 52 en est une concordance pour tenir compte de la nouvelle loi proposée par
l'article 1 du projet de loi. L'article 52 réfère maintenant
plus spécifiquement aux personnes pouvant réaliser une inspection ou une
enquête.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Merci, Mme la Présidente. Donc, si je comprends bien, à
l'article, donc, 52, c'était pour donner le
droit, justement, à ceux qui font... ceux qui exercent le travail, les
vérifications, les enquêtes, finalement, de se retrouver dans un lieu où
personne ne devrait se retrouver, tout simplement. Et on vient... on vient,
grâce à cet article-ci, donc, donner
l'exception, bien sûr, sur l'interdiction générale pour ceux et celles qui vont
faire enquête, ceux que vous aurez spécifiquement nommés avec ce droit.
Parfait. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Puisqu'il n'y a
plus d'intervention à l'article 13, est-ce que l'article 13 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : L'article 13 est adopté. Maintenant,
l'article 14.
M. Charette :
Mme la Présidente, 14 : L'article 66 de cette loi est remplacé
par le suivant :
«66. Les dispositions
du chapitre II de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les
lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages s'appliquent aux
inspections et aux enquêtes réalisées et aux avis d'exécution notifiés pour l'application
de la présente loi ou de l'un de ses règlements.»
Le commentaire :
Cette modification en est une de concordance avec les dispositions de la
nouvelle loi proposée par l'article 1 du projet de loi. Le nouvel
article 66 indique que les dispositions relatives aux pouvoirs
d'inspection et d'enquête et aux avis d'exécution prévus dans la nouvelle loi
s'appliquent dans le cadre de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel
et de ses règlements d'application. Le contenu de l'ancien article 66 traitant
de certains pouvoirs d'inspection est repris par les articles 5 et 7 de la
nouvelle loi.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Pas de commentaire? Est-ce qu'il y a des commentaires?
Puisqu'il n'y a pas d'intervention à l'article 14, est-ce que l'article 14
est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, nous allons maintenant à l'article 15,
l'article 14 étant adopté.
• (16 h 50) •
M. Charette :
Mme la Présidente, 15 : Les articles 66.1 à 69 et 69.5 à 69.14 de
cette loi sont abrogés.
Le commentaire :
Cette modification en est une de concordance avec les dispositions de la
nouvelle loi proposée par l'article 1 du projet de loi.
Les
articles 66.1 à 66 et 69.5 à 69.14 remplacés prévoient des dispositions
relatives aux inspections et aux enquêtes de
même que des dispositions relatives aux sanctions administratives pécuniaires.
Le contenu de ces articles est repris par les articles 5, 6, 8 à
10, 13, 19 à 21, 24 à 28, 76 et 78 à 80 de la nouvelle loi.
Mme Melançon :
...simple question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : On est toujours dans le patrimoine naturel, hein, à ce
moment-ci, M. le ministre? Dans le fond, ils disparaissent pour aller mieux
s'installer ailleurs. O.K., pour moi, ça va.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions relativement à
l'article 15? Est-ce que l'article 15 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, l'article 15 est adopté. Toujours selon notre
plan de travail, nous allons maintenant à l'article 17, s'il vous plaît.
M. le ministre... Pardon?
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Les articles... Les articles 69...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Attendez, M. le ministre. Il y avait un amendement à
l'article 15? Allez-y, M. le ministre. On va à l'article 17.
M. Charette :
Oui, pas de problème. Donc, article 17 : Les articles 69.19 à
69.21 de cette loi sont remplacés par le suivant :
«69.19. Les
dispositions du chapitre III de la Loi sur certaines mesures permettant
d'appliquer les lois en matière d'environnement
et de sécurité des barrages s'appliquent à l'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire à une personne qui fait défaut de respecter
une disposition de la présente loi ou de l'un de ses règlements.»
Et le
commentaire : Cette modification en est une de concordance avec les
dispositions de la nouvelle loi proposée par l'article 1 du projet de loi.
Les articles 69.19 à 69.21 prévoient des dispositions relatives aux
sanctions administratives pécuniaires. Le contenu de ces articles est repris
par les articles 29, 73 et 82 de la nouvelle loi.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des commentaires à l'article 17,
des interventions? Puisqu'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 17 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, l'article 17 est adopté. Nous allons
maintenant, selon le plan de travail, à l'article 20.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente : 20. Les articles 74 à 87 de cette loi sont
remplacés par le suivant :
«74. Les dispositions
du chapitre V de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les lois
en matière d'environnement et de sécurité des barrages s'appliquent au présent
chapitre et aux dispositions pénales prévues par règlement.»
Le commentaire :
Cette modification en est une de concordance avec les dispositions de la
nouvelle loi proposée par l'article 1 du projet de loi.
Les articles 74
à 87 remplacés prévoient des dispositions relatives aux poursuites pénales. Le
contenu de ces articles est repris par les articles 45 à 57, 74 et 89 de
la nouvelle loi.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est ce qu'il y a des interventions? Puisqu'il n'y
a pas d'intervention, est-ce que l'article 20 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, l'article 20 est adopté. Donc, nous allons à
l'article 21 maintenant. M. le ministre.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. 21. Les articles 88 à 97 de cette loi sont
remplacés par le suivant :
«88. Les dispositions
du chapitre VI de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les
lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages s'appliquent aux
réclamations faites par le ministre pour le recouvrement d'une somme qui lui
est due en application de la présente loi ou de l'un de ses règlements.»
Le commentaire :
Cette modification en est une de concordance avec les dispositions de la
nouvelle loi proposée par l'article 1 du projet de loi. Les
articles 88 à 97 remplacés prévoient des dispositions applicables aux réclamations
et à leur recouvrement. Le contenu de ces articles est repris par les
articles 58 à 71 de la nouvelle loi.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des interventions? Puisqu'il n'y
a pas d'intervention, est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, l'article 21 est adopté. Nous allons à l'article 22 maintenant.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, on est au niveau de la Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables. 22 : L'intitulé de la section V de la Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables est modifié par le remplacement de «, saisies,
confiscations et arrestations» par «et enquête».
Le commentaire : Cette modification en est
une de concordance avec les dispositions de la nouvelle loi proposée par
l'article 1 du projet de loi. Elle vise à renommer l'intitulé de la
section V pour qu'elle reflète mieux l'objet de cette section, laquelle
s'applique aux enquêtes et aux inspections, notamment en vertu du renvoi effectué
par le nouvel article 27 proposé par l'article 23 du projet de loi.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Commentaires
relativement à l'article 22? Donc, puisqu'il n'y a pas d'intervention
relativement à l'article 22, est-ce que l'article 22 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
L'article 23, M. le ministre.
M. Charette : Merci,Mme la
Présidente. Donc 23 : Les articles 27 à 38.1 de cette loi sont
remplacés par les suivants :
«27. Les dispositions du chapitre II de la
Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages s'appliquent aux inspections et aux
enquêtes réalisées et aux avis d'exécution notifiés pour l'application de la
présente loi ou de l'un de ses règlements.
«28. Malgré l'article 130 du Code de
procédure pénale et l'article 6 de la Loi sur certaines mesures permettant
d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages,
lorsqu'une chose saisie est périssable ou susceptible
de se déprécier rapidement, l'inspecteur ou l'enquêteur pénal peut en disposer
de la manière prescrite par règlement du gouvernement.
«S'il a disposé d'une telle chose et
qu'ultérieurement il apparaît qu'il n'y a pas lieu à confiscation, l'inspecteur
ou l'enquêteur pénal doit, sur demande de la personne qui y a droit, lui
remettre en remplacement de ce bien l'indemnité prévue par règlement du
gouvernement.»
Et le commentaire : Cette modification en
est une concordance avec les dispositions de la nouvelle loi proposée par
l'article 1 du projet de loi. Les articles 22 à 38.1 remplacés
prévoient des dispositions relatives aux inspections. Le contenu de ces
articles est repris par les articles 4 à 6 et 54 de la nouvelle loi et par
le nouvel article 28 de la LEMP. Et le nouvel article 27 renvoie aux
dispositions de la nouvelle loi relative aux pouvoirs d'inspection et d'enquête
et aux avis d'exécution.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a des commentaires, des interventions? Puisqu'il n'y a pas
d'intervention relativement à l'article 23, est-ce que l'article 23
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, l'article 23 est adopté. Nous allons maintenant à l'article 27,
selon notre plan de travail.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc, 27 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 49, de la section suivante, donc :
«Section VII.1.
«Recouvrement.
«49.1. Les dispositions du chapitre VI de
la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages s'appliquent aux réclamations
faites par le ministre pour le recouvrement d'une somme qui lui est due en
application de la présente loi ou de l'un de ses règlements.»
Et ce nouvel article... donc, le
commentaire : Ce nouvel article prévoit un renvoi à la nouvelle loi
proposée par l'article 1 du projet de
loi, laquelle prévoira les dispositions applicables pour réclamer des sommes
dues au ministre et les recouvrer.
• (17 heures) •
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci. Celui-ci, je
tente tout de même de comprendre, puisqu'il n'y avait pas de texte. On vient de
créer un nouvel article, mais qu'on dit qu'on renvoie à l'article 1. Est-ce que
quelqu'un peut simplement, là... Là, je suis un peu perdue. Mme la légiste,
s'il vous plaît, ou M. le ministre.
Mme Grignon (Karine) : Oui.
Alors, c'est ça, c'est la Loi sur les espèces menacées et vulnérables. Il n'y
avait pas vraiment de réclamation de montants d'argent à l'intérieur de cette
loi-là. Là, maintenant, on va introduire une mécanique de sanctions
administratives pécuniaires, notamment. Il va aussi y avoir possibilité
d'exiger l'exécution d'une ordonnance, là, avec des frais qui vont être
associés, là. Donc, on vient implanter une nouvelle section sur le recouvrement qui n'existait pas parce qu'il n'y avait pas
de montant d'argent. Mais cette section-là est un petit peu vide parce que tout ce qui est prévu,
c'est prévu dans la loi qu'on vient tout juste d'étudier, là, dans la
nouvelle loi, là. Donc, on vient tout juste... tout simplement faire un renvoi
vers cette loi-là. Je ne sais pas si c'est plus clair.
Mme
Melançon : Je ne sais pas, là, puis je le lance simplement comme ça,
parce que, quand on le lit à ce moment-ci...
heureusement, vous m'avez parlé de la Loi sur les espèces menacées vulnérables
parce que je ne le vois pas. Donc, peut-être, je ne sais pas, là, si on
est capables... En tout cas, celui-là était plus difficile à suivre, là. Les
autres, ça n'allait pas si mal parce qu'on était aussi capables... capables,
dis-je, de voir quels étaient les nouveaux numéros versus les anciens des
articles. Cependant, ici, c'était plus difficile à la compréhension, alors
merci beaucoup d'avoir éclairé ma lanterne. Ça va, Mme la Présidente, de mon
côté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions relativement à
l'article 27? Comme il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 27
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, l'article 27 est adopté. Nous allons à l'article
28, M. le ministre.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Donc, on est au niveau de la Loi sur la justice
administrative.
28. L'annexe III de
la Loi sur la justice administrative est modifiée :
1° par le remplacement,
dans le paragraphe 3°, de «65, 69.20 et 89» par «ou 65» et de «, 118.12 ou
118.13» par «ou 118.12»;
2° par le
remplacement, dans le paragraphe 4°, de «contre les décisions du ministre
prises en vertu des articles 12, 14, 17, 23 et 25» par «formés en vertu des
articles 2.3, 14, 34.2 et 35.4»;
3° par l'ajout, à la
fin, du paragraphe suivant :
«8° les recours
formés en vertu des articles 40, 63 et 82 de la Loi sur certaines mesures
permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des
barrages». Voilà.
Et le
commentaire : Cette modification en est une de concordance. Elle vise à
ajuster l'annexe III de la Loi sur la justice administrative, laquelle prévoit
les recours sur lesquels la section du territoire et de l'environnement du Tribunal
administratif du Québec doit statuer.
Le paragraphe 1°
ajuste les références aux articles de la Loi sur la conservation du patrimoine
naturel et de la Loi sur la qualité de l'environnement qui prévoient les
recours qui sont contestables devant le Tribunal administratif du Québec.
Le paragraphe 2°
prévoit ces ajustements en ce qui a trait à la Loi sur la sécurité des
barrages.
Enfin, le paragraphe
3° insère un nouveau paragraphe à cette annexe afin d'assurer la compétence du Tribunal
administratif du Québec à l'égard des recours pris en contestation des
décisions prises en vertu de la Loi sur les mesures permettant d'appliquer les
lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des interventions? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 28 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, l'article 28 est adopté. Nous allons maintenant,
selon le plan de travail, à l'article 31.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. 31.
L'article 15.4.40 de cette loi est modifié dans le premier alinéa :
1° par le
remplacement des paragraphes 6° à 17° par les suivants — donc je m'apprête à faire une assez longue
lecture, vous m'en excuserez :
«6° le montant des
dommages-intérêts, y compris les dommages-intérêts punitifs, versés dans le
cadre d'un recours civil en réparation pris pour le compte du ministre,
notamment les indemnités obtenues dans le cadre d'une action intentée en vertu
de la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et favorisant
une meilleure gouvernance de l'eau et des milieux associés;
«7° les sommes
perçues pour la gestion et la conservation du patrimoine naturel en application
de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel;
«8° les sommes
perçues en application de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer
les lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages et des
règlements pris en application de cette loi;
«9° les sommes
perçues en application de la Loi sur les pesticides, notamment celles perçues à
titre de frais, de droit ou de redevance réglementaire en vertu d'un règlement
pris en application de cette loi;
«10° les sommes perçues en
application de la Loi sur la qualité de l'environnement ou de l'un de ses règlements, notamment à titre de frais, de droit
ou de redevance réglementaire, dans la mesure où elles ne doivent pas
être versées au Fonds d'électrification et de changements climatiques;
«11° les sommes perçues dans le cadre d'une
concession des droits du domaine de l'État sur lesquels le ministre exerce son
autorité, notamment celles perçues en application de la Loi sur le régime des
eaux;
«12° les sommes perçues en application de la Loi
sur la sécurité des barrages, notamment celles perçues à titre de frais, de
droit ou de redevance réglementaire en vertu d'un règlement pris en application
de cette loi;
«13° les revenus générés par la gestion,
l'exploitation et l'utilisation des barrages publics par des tiers;
«14° sauf disposition contraire de la présente
loi ou d'un règlement du gouvernement ou du ministre, les montants provenant de
l'imposition de sanctions administratives pécuniaires en application d'une loi
ou d'un règlement dont l'application relève du ministre;
«15° sauf
disposition contraire de la présente loi ou d'un règlement du gouvernement ou
du ministre, le montant des amendes versées par les personnes ayant
commis une infraction à une disposition d'une loi ou d'un règlement dont
l'application relève du ministre;
«16° les frais ou autres sommes perçues par le
ministre pour l'indemniser de ses dépenses ou le rembourser des frais afférents à des mesures qu'il a droit de
prendre dans le cadre de ses fonctions pour protéger l'environnement ou
pour en restaurer la qualité;»; et
2° par l'insertion, à la fin du paragraphe 19°,
de «ou du ministre».
Et le commentaire : Cette modification en
est une de concordance avec la nouvelle loi proposée par l'article 1 du projet de loi. Avec cette
modification, les sommes réclamées en application de la nouvelle loi pourront
être créditées au Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique
de l'État par l'effet du nouveau paragraphe 8°. Les autres paragraphes ont
été reformulés à des fins d'uniformisation.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
est-ce qu'il y a des interventions à l'article 31? Mme la députée de
Verdun.
Mme Melançon : Bien, à ce moment-ci,
c'est quand même... Là, on entre... juste pour que les gens puissent bien nous
suivre, là, ceux qui écoutent les travaux, parce qu'à ma grande surprise il y
en a toujours, hein? Il y a des irréductibles,
quand même, qui sont là à nous écouter. Et parfois je me dis : On est
chanceux. Nous, on a quand même le cahier sous les yeux pour pouvoir
suivre, mais ça ne doit pas être... ça ne doit pas être simple comme ça à
distance. Alors, simplement pour la bonne
compréhension de toutes et de tous, on est bien sûr dans de la concordance à ce
niveau-ci.
Lorsqu'on fait... Lorsqu'on parle des nouvelles
sommes réclamées qui pourront être créditées au Fonds de protection de
l'environnement, c'est vraiment les sommes qui sont en lien avec ce que vous
avez lu, M. le ministre, dans le fond, du
sixième paragraphe à aller jusqu'au seizième, là. Dans le fond, c'est dans
ces... pour ces sujets-là de 6° à 16°, c'est ces sommes-là qui peuvent
être attribuées directement dans le fonds dont il est question. C'est bien ça?
• (17 h 10) •
Une voix : ...
Mme Melançon : Parfait. Alors,
c'est bien compris et c'est bien pour moi. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions relativement à l'article 31?
Puisqu'il n'y a pas d'autre intervention relativement à l'article 31,
est-ce que l'article 31 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
L'article 31 est adopté. Nous allons maintenant à l'article 32.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. 32. L'article 15.4.41 de cette loi est modifié par la
suppression de «visées au paragraphe 12° du premier alinéa de
l'article 15.4.40» et de «visées au paragraphe 17° de cet alinéa».
Le texte proposé se lirait comme suit,
donc :
«Les sommes concernant des frais, des droits ou
des redevances liées à l'utilisation, à la gestion ou à l'assainissement de
l'eau ainsi que celles concernant les indemnités obtenues dans le cadre d'une
action intentée en vertu de la Loi affirmant le caractère collectif des
ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de l'eau et des milieux associés sont affectées au
financement de toute mesure visant à favoriser la protection et la mise en
valeur de l'eau ainsi que sa conservation en
quantité et en quantité suffisante dans une perspective de développement
durable.»
Commentaire : L'article 15.4.41
prévoit une affectation particulière pour utiliser certaines sommes... Est-ce
que je lis la bonne chose?
Une voix : ...
M. Charette : Voilà, voilà.
J'ai eu un petit message d'alerte pour mentionner, et je suis désolé, j'avais
oublié de le mentionner, il y a un
amendement aussi. Donc, je lis la bonne chose, oui, mais j'aurai un amendement
par la suite.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, parce que je l'avais juste à côté de moi.
M. Charette :
Voilà. Donc, bien, désolé. J'ai craint, un moment, ne pas lire le bon article.
Donc, la modification en est une de concordance
nécessaire en raison des modifications apportées à l'énumération des sommes
portées au crédit du fonds, tel que proposé par l'article 31 du projet de
loi.
Donc, l'amendement, si vous me permettez d'en
faire la lecture, se lirait ainsi. Donc, remplacer l'article 32 du projet
de loi par le suivant :
32. L'article 15.4.41 de cette loi est
remplacé par le suivant :
«15.4.41. Les sommes concernant des frais, des
droits ou des redevances liés à l'utilisation, à la gestion ou à
l'assainissement de l'eau, notamment les sommes provenant de la redevance visée
par le Règlement sur la redevance exigible pour l'utilisation de l'eau, ainsi que
celles concernant les indemnités obtenues dans le cadre d'une action intentée
en vertu de la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et
favorisant une meilleure gouvernance de l'eau et des milieux associés sont
affectées au financement de toute mesure visant la gouvernance de l'eau ou
favorisant la protection et la mise en [oeuvre] de l'eau.»
Le commentaire : Cet amendement vise à
clarifier l'affectation particulière applicable à la gestion de l'eau puisque
deux articles distincts traitaient de cette situation, soit les
articles 15.4.41 et 15.4.41.3. L'article 15.4.41.3 ne sera plus utile
en raison de cette clarification et son abrogation sera proposée.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bien, à ce moment-ci, je me rappelle, lorsque j'ai
vu qu'il y avait un amendement, je me suis dit : Ah! bien, peut-être, peut-être,
peut-être, mais peut-être pas, à la lecture de l'amendement que vient de nous
lire le ministre. Puisque moi, j'ai des chiffres qui datent de 2017, là, ce
n'est pas des chiffres qui sont nouveaux... puis peut-être que le ministre
pourra, avec les gens qui l'accompagnent, m'éclairer,
mais, en 2017, les industries québécoises ont versé au gouvernement une somme
d'autour de 3,2 millions de dollars,
là, pour les redevances sur l'eau après avoir prélevé, et
là tenez-vous bien, Mme la
Présidente... c'est
1 000 milliards de litres d'eau douce, au Québec, qui ont été
prélevés, ce qui représente autour de 250 000 piscines olympiques. Ça
fait de la piscine olympique, pas mal, sur le territoire québécois en une
année.
Là, la loi prévoit actuellement que les compagnies
qui prélèvent moins de 75 000 litres d'eau par jour n'ont pas à payer
de redevances. C'est valable, bien sûr, pour l'embouteillage, mais c'est aussi
valable pour les usines de fabrication parce qu'il y a différents modèles de
redevances sur l'eau, actuellement, au Québec.
Donc, il en coûte 70 $ par million de
litres d'eau, je répète, 70 $ par million de litres d'eau, pour
des entreprises qui utilisent l'eau comme composante de leurs produits. On
retrouve donc des embouteilleurs d'eau, bien sûr, on pense aux brasseurs, on
pense aux producteurs de ciment, de béton, d'engrais, de produits chimiques,
même aux extracteurs de gaz et de pétrole. En 2017, là, ces entreprises-là ont
prélevé 13 milliards de litres d'eau et ont payé 920 000 $
seulement à l'État québécois en redevances pour l'eau utilisée. Et il en coûte,
Mme la Présidente, là, tantôt, je parlais de 70 $ par million de litres
d'eau, il en coûte 2,50 $ par million de litres d'eau pour les entreprises
qui utilisent l'eau... pour les entreprises,
donc, qui utilisent, donc, l'eau dans des processus de fabrication. Là, je
pense ici aux compagnies minières, aux pâtes et papiers, aux alumineries, aux
centrales thermiques, aux usines chimiques, à la métallurgie ou encore à
l'industrie alimentaire. En 2017‑2018, ces entreprises ont prélevé
935 milliards de litres d'eau au Québec et ont versé 2,4 millions de
dollars en redevances au gouvernement.
Là, on est dans un mammouth actuellement, on le
voit, on va dans plusieurs directions depuis le début de l'étude de ce projet
de loi là, et je me disais que peut-être est-ce qu'on était pour pouvoir
revoir, justement, les montants des redevances qu'on a sur l'eau au Québec. Je
pense qu'on est rendus là et je pense même que c'était un engagement de la CAQ
en 2018. Et non seulement je le pense, mais j'ai sous les yeux ce que le député
de Granby, qui est aujourd'hui ministre des Transports, disait en 2018. Il
disait : Ce n'est certainement pas assez — là, il disait — 3,2 millions
de dollars en redevances pour l'État québécois. Vous pouvez être assurés qu'on
va aller chercher plus que ce 3 millions de dollars. Combien? On va
l'évaluer en temps et lieu, a répondu, donc, le candidat caquiste. Je ferme les
parenthèses.
Alors, je sais que le ministre a déjà fermé la
porte à augmenter les redevances sur l'eau. Je veux simplement voir,
aujourd'hui, s'il a une ouverture pour qu'on puisse revoir le coût des
redevances sur l'eau dans l'actuel mammouth. Et, si j'arrivais avec des
propositions, est-ce que le ministre est ouvert, aujourd'hui, à revoir,
justement, le coût des redevances de l'eau du Québec?
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. En fait, la collègue le disait à juste titre, c'est un projet de
loi qui permet de corriger plusieurs éléments, de bonifier nos lois. Mais, non,
ce n'est pas à travers ce projet de loi là qu'on aborde directement la question
des redevances. C'est une réflexion, ceci dit, qui est très, très d'actualité,
très pertinente, donc une réflexion qui se poursuit sur ces enjeux-là, mais le
projet de loi n° 102 ne vise pas à trouver de réponse, là, à ce moment-ci, à
cette question-là. Mais les faits que soulève la collègue sur la nécessité d'y
réfléchir sont exacts, mais ce n'est pas l'actuel projet de loi, là, qui nous
donnera une réponse à ce sujet là.
• (17 h 20) •
Mme Melançon : Alors, j'irai, Mme la
Présidente, si vous me permettez, avec deux questions pour le ministre.
D'abord, est-ce que le ministre a d'autres chiffres que ceux de... que j'ai, de
2017, entre les mains? Est-ce que les gens de son ministère ont d'autres
chiffres plus récents, peut-être, pour moi?
M.
Charette : ...pour la
dernière année, à plus ou moins 3 millions, en termes de redevances. Mais
naturellement je n'ai pas pu noter tous les chiffres que la collègue évoquait.
Au niveau des redevances, on serait essentiellement à 3 millions. C'est le
dernier chiffre en date, là, disponible.
Mme Melançon : Puis, Mme la
Présidente, simplement, là, parce que, là, on est dans un mammouth, il n'y a
rien qui nous empêche de dire : Bien, on peut ajouter, là, rendu là, un
article pour revoir, justement, la redevance, les redevances sur l'eau. Je
pense que ça prend simplement un peu de... bien, de volonté politique, je vais
dire, parce que, là, on va dans plusieurs,
plusieurs, plusieurs directions. Et avec ce que je vous expliquais, Mme la Présidente, un peu plus tôt, avec des coûts de 70 $ par million de
litres d'eau pour les entreprises qui utilisent l'eau comme composante de leurs
produits, ou encore avec un coût de 2,50 $ par million de litres
d'eau pour les entreprises qui utilisent l'eau dans leur processus de
fabrication, je pense qu'on peut revoir le tout.
Je veux juste rappeler qu'en Ontario... Je sais
que le ministre... le premier ministre, pas le ministre, je ne voudrais pas lui
imputer des motifs qui ne sont pas les siens, mais le premier ministre aime
bien faire des comparatifs avec l'Ontario. Eh bien, en Ontario, c'est sept fois
plus élevé, les coûts pour les redevances sur l'eau, alors qu'en Europe, là... Je veux juste vous dire, tout à
l'heure, je vous parlais de 70 $
par million de litres d'eau. Eh bien,
en Europe, on est à quelque part... en Italie, à 2 000 $ par
million de litres d'eau, 2 000 $. On est à 70 $, je vous le
rappelle, puis parfois même à 2,50 $, et à 10 000 $ le million
de litres d'eau au Danemark. C'est quand même intéressant, là. Je pense qu'il
faut quand même qu'on se le garde à l'esprit.
Puis je pense que, dans un mammouth comme
celui-là... parce que je veux juste qu'on se le dise, là, on est dans une année électorale. Au mois d'octobre, il y
aura un rendez-vous électoral qui sera... auquel j'ai déjà annoncé que
je participerai, là. Je serai candidate dans
ma circonscription pour la prochaine élection, à Verdun, et c'est avec
beaucoup de fierté que je vais... je
souhaite pouvoir continuer à représenter les gens de Verdun avec la couleur que
j'ai et que j'aime bien amener ici, à l'Assemblée nationale. Mais je me
dis qu'avec le mammouth qu'on a... Puis là ça a été rondement, là, puis il y
avait des articles... c'était beaucoup de la concordance, où ça pouvait aller
rondement, facilement, mais là on va rentrer
aussi dans d'autres articles qui vont être beaucoup plus longs, là. Je pense
que le ministre sait aussi que ça a bien fonctionné les deux derniers
jours, puis on a démontré toute notre ouverture, en tout cas, de mon côté, là.
Je ne veux pas parler pour les collègues des autres oppositions, mais, pour
l'opposition officielle, moi, je veux que ça aille rondement. Mais on sait qu'il va y avoir des articles qui vont être
beaucoup plus costauds, où on aura plus de questions, où il va y avoir des discussions et où on va
prendre du temps pour étudier le tout, avec le temps qui nous est
consenti, bien sûr, par vous, Mme la Présidente. Cependant, je ne pense pas
qu'on ait beaucoup d'autres occasions, d'ici octobre prochain, pour pouvoir
étudier la possibilité d'augmenter les redevances sur l'eau au Québec.
Alors, je repose ma question au ministre et je
me veux un peu insistante, mais je pense qu'on a là un moment privilégié pour
pouvoir regarder les coûts des redevances sur l'eau. Et je me rappelle même
avoir fait un débat en 2018, en présence du ministre, où on avait parlé de la
redevance sur l'eau et où c'était... c'est vrai, le député de Jonquière était
là aussi, et où on avait abordé, justement, ce sujet-là, qui était tout à fait
d'actualité déjà en 2018. Alors, je veux
juste qu'on se rappelle qu'en 2022 non seulement c'est d'actualité, mais je
pense qu'on peut prendre, même, un peu plus de... je pense que ce serait
bien qu'on puisse prendre les devants sur un sujet aussi préoccupant. Et on le
sait, réchauffement de la planète, il y a urgence climatique. On sait très bien
que l'eau va devenir non seulement... Tu sais,
on a déjà vu le film La Guerre des mondes, mais ça ressemble un peu à
ça, hein, dans le fond. L'eau, c'est la source de vie. Je pense qu'on a
besoin... Puis on est chanceux, parce qu'au Québec je pense que c'est 4 %
de l'eau douce de toute la planète que nous avons sur notre territoire. Donc,
je pense qu'on se doit de mieux la protéger, d'arriver avec des redevances qui
vont nous permettre, justement, d'aller mieux protéger l'eau aussi.
Parce qu'on le sait, les lacs avec des plantes
envahissantes, là, on entend plein d'histoires. Vous avez vu Québecor qui ont
fait une couverture de l'ensemble des lacs du Québec puis qui expliquaient là
où les lacs étaient en meilleure santé ou les lacs qui n'étaient pas du tout en
santé. Je l'ai vu aussi avec Radio-Canada, à La semaine verte, il y a quelques semaines à peine, là, j'avais
enregistré le tout. Il y a des propriétaires qui ont actuellement de jolies
demeures sur le bord de lacs, mais qui perdent beaucoup de valeur, hein? Leur
résidence perd énormément de valeur parce que le lac est en train de mourir.
Puis un lac qui meurt, actuellement, ce n'est pas tellement attrayant, là. Pour
avoir vu les images, on est plus devant des
«swamps», parfois, que devant un lac. Et je pense que, si on est capables
d'aller chercher des sommes supplémentaires, justement, avec les
redevances sur notre eau... qu'on donne à un rabais, actuellement, parce qu'on a tellement d'eau qu'à un moment
donné, je pense qu'on ne voit plus la chance extraordinaire que
nous avons, au Québec, d'avoir de l'eau, de l'eau potable, de l'eau
douce. Puis actuellement, si on est capables d'augmenter les redevances, bien,
on est capables de protéger, justement, ces lacs qui sont en train de mourir de
leur belle mort.
Mais il y a des processus qui sont
actuellement... qui permettent un retour à une belle qualité d'eau, et c'est
coûteux. Est-ce qu'on est capables d'aller chercher des redevances pour
justement améliorer la situation de lacs qui sont dans un état lamentable? Moi,
je pense que oui, mais il faut qu'on puisse agir. Et agir, bien, c'est
maintenant, parce que, je le redis ici, avec ce qu'il reste à faire dans le
mammouth, je ne pense pas qu'on ait fini cette semaine, mais... en tout cas, je
ne pense pas que le ministre avait espoir qu'on finisse l'étude du projet de
loi n° 102 cette semaine.
Puis, si on manque cette occasion-là, ça veut dire qu'on s'en va dans un autre
rendez-vous électoral. Ça veut dire que
le député de Granby va pouvoir continuer à aller sur des tribunes en disant que
lui veut augmenter les redevances, mais qu'ils n'auront rien fait durant
tout un mandat. Moi, je pense qu'on a, à ce moment-ci, une opportunité de revoir les coûts par million de litres d'eau pour
pouvoir permettre, justement, au Québec d'aller chercher des sommes
supplémentaires puis de les investir dans cette ressource qui fait le... qui,
pour certains, nous disent : Bien, quelle chance vous avez, au Québec, de
pouvoir avoir des plans d'eau formidables.
Moi, j'ai eu le grand
privilège, le grand bonheur, d'habiter dans la belle région de la Côte-Nord au
début des années 2000. Je vois le député de
Jonquière qui a... il y a un petit lac, là, dans sa région, là, tout petit,
hein, tout minuscule, là, où on voit
facilement l'autre côté. Mais on a des plans d'eau formidables. Puis, dans
chacune des régions ici... Je vois la députée d'Argenteuil. Vous avez,
dans votre région aussi, des plans d'eau formidables. Et je pense qu'on a le
devoir, le devoir d'agir rapidement. Puis même le ministre, hein, on sait que,
dans sa région, dans sa région, il y a aussi des plans d'eau formidables. Je peux vous le dire, moi, à Verdun, on est sur
le bord du Saint-Laurent, puis c'est magnifique. Ceux et celles qui
pensent que Verdun, c'est... de Montréal puis qu'on n'y voit que du béton, là.
Il faut venir parcourir non seulement nos
pistes cyclables, mais... Le long du fleuve, c'est tout simplement majestueux,
mais on doit agir.
• (17 h 30) •
Puis, lorsqu'on parle de l'eau, aussi, bien, on
peut parler des eaux usées, parce qu'il reste encore une fois des
municipalités... Puis je pense qu'on avait eu la discussion... Je vois le
député de Bourget qui est là, là. On avait eu des
discussions sur... Je pense qu'il reste 1 % des municipalités, au Québec,
qui ne sont toujours pas branchées sur un système... les systèmes
d'égout. Donc...
Puis on n'est pas obligés d'aller en Gaspésie,
là, de façon très, très lointaine, hein, vous le savez. Je vois la députée de
Laviolette... de Saint-Maurice—Laviolette,
là, qui me fait signe. En effet, mais, juste ici, là, de l'autre côté, en face de Québec, on a des municipalités
qui, à chaque fois... bien, à chaque fois qu'on va à la toilette, bien, ça
s'en va directement dans le fleuve.
Puis on le sait qu'il y a des villes, comme la
ville de Montréal... On se rappelle tous du «flushgate». Tout le monde se
rappelle de ça. Je ne me rappelle pas combien de milliers... Puis, je me
rappelle, quand j'étais ministre de l'Environnement, les gens au ministère me
disaient : Il ne faut pas trop en parler parce qu'il y a beaucoup,
beaucoup, beaucoup, malheureusement, de municipalités, comme Montréal, comme
Québec, comme Trois-Rivières...
Puis, on le sait, on ne veut pas faire des
déversements en temps sec ou quand il n'y a pas beaucoup d'eau, mais il y en a
énormément, parce qu'il y a des travaux qui doivent être effectués, puis ça
coûte beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent. On a besoin d'aller chercher des
sommes, justement, pour prendre soin de notre fleuve parce qu'à chaque fois
qu'il y a un déversement... Puis là, à chaque fois que je parle aux gens de
Québec, ils nous disent : Bien oui, quand il y a un «flushgate» à Montréal,
on sait bien, hein, c'est vers l'est que vous nous envoyez le cadeau.
Bien, il faut
en parler, puis il faut agir, puis il faut se trouver des moyens pour agir. Et
je trouve qu'on a, là, en ce moment,
une opportunité formidable de revoir les coûts, justement, associés aux
redevances sur l'eau, mais je comprends aussi... Et c'est pourquoi je pose la question au ministre, s'il a une
volonté, de son côté, à revoir ou à regarder la possibilité qu'on puisse le
faire ici, à l'intérieur de ce mammouth, mais, s'il est prêt à le faire, moi,
j'ai des propositions très concrètes, puis on pourrait concrétiser le tout dans
les prochaines heures. 50 000 à 60 000 débordements en 2019,
c'est énorme, là.
Alors, pour
moi, ce qui est... ce qu'on ne devrait pas laisser aller un peu en se
disant : Bien, ce n'est peut-être pas le moment ou la bonne pièce législative pour y arriver... Bien, je me
dis que le ministre aura perdu, malheureusement, quatre ans, puis on
n'aura pas bougé sur l'eau pendant quatre ans, alors que c'était un engagement
de sa formation politique, en 2018, de bouger sur les redevances. Moi, je lui
donne l'opportunité, puis je suis prête à travailler, puis je suis prête à
travailler avec lui. Je lui tends la main, mais encore faut-il que je sente
qu'il y ait une volonté politique de le faire en ce moment, parce que, si on ne
le fait pas là, je le redis, là, on va avoir une élection et puis on va encore
avoir des voeux pieux, on va se le dire, là, parce que, rendu là, c'est ce que
ce sera. Alors, je lui tends la main. Je lui fais une offre et je suis prête à
travailler avec lui, si la volonté politique, elle est là.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre.
M. Charette : Il y a plusieurs
éléments très intéressants que la collègue a mentionnés, mais peut-être lui
rappeler que l'article que nous étudions porte sur ce que nous devons faire
avec les redevances et non pas quel est le prix des redevances. Ceci dit, ce
sont des questions, effectivement, qui sont légitimes. Cependant, ce n'est pas
l'objet du projet de loi que nous étudions actuellement, et on aura
certainement l'occasion, là, dans d'autres circonstances, de se pencher sur ces
enjeux-là.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Mme la députée de Verdun, vous n'avez que 30 secondes sur
l'amendement.
Mme Melançon : Bien, je veux juste dire qu'avec consentement on
peut aller plus loin. On peut faire un 32.1 très facilement, mais là je
vois qu'il n'y a pas de volonté du côté du ministre. Je trouve ça dommage.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions relativement à l'amendement à
l'article 32? Sur l'amendement? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 32 est adopté? L'amendement à l'article 32 est adopté. Est-ce qu'il y a
maintenant des interventions sur l'article 32 tel qu'amendé? Mme la
députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien, à partir
du moment où le ministre me dit que ce n'est pas l'espace pour pouvoir revoir les redevances... Moi, je pense qu'à partir
du moment où l'amendement... et j'avais bien saisi, là. Je veux
simplement dire au ministre que, pour moi, il était très, très clair qu'on on
déterminait où allaient les sommes, et non pas quelles étaient les sommes
prélevées, là, mais où allaient... dans quel fonds elles s'en allaient, ces
sommes-là.
Une fois qu'on aura
déterminé où s'en vont les sommes, peut-être qu'on peut revoir les sommes. Et
ça, pour ça, bien, je pense qu'à l'intérieur d'un mammouth sur lequel on va
tantôt parler d'Hydro-Québec puis de l'élagage des arbres, où qu'on va parler des barrages, où
encore on va se mettre à parler des véhicules zéro émission, des mines,
on va parler un peu plus tard, aussi, bien sûr, des pesticides, où on va revoir
en profondeur, en tout cas, du moins, à ce qu'on veut nous nous dire, les
délégations de pouvoirs d'ordonnance...
Donc là, on va être
dans le ministère où on va être avec les OBV, hein? Les organismes de bassin
versant, je pense qu'il y en a plusieurs qui
seraient contents de savoir qu'on va revoir les redevances sur l'eau. Bien, je
pense qu'avec une volonté politique... Et là c'est la seule chose qui me
manque. Il me manque le signal, en face, du ministre pour pouvoir aller plus
loin. Moi, je pense qu'on a là l'opportunité, une opportunité qui ne repassera
malheureusement pas. D'ici le prochain rendez-vous électoral, je tiens à le
mentionner, je pense qu'on pourrait ensemble revoir puis se mettre au travail...
Puis ce n'est pas ce
qui va tellement allonger notre travail, là. Je pense qu'il y a quand même un
consensus ici à dire qu'on veut revoir les redevances sur l'eau, à savoir que
70 $ le million de litres d'eau utilisé, ou 2,50 $, je tiens à le redire, là, 2,50 $ par million de
litres d'eau, 2,50 $, là... Il faut juste se rappeler qu'on paie notre
lait beaucoup, beaucoup plus cher. On paie plusieurs produits, au litre,
beaucoup, beaucoup plus cher. Et je pense très sincèrement que, si on veut protéger la ressource et si on
veut aller chercher des sommes supplémentaires pour pouvoir mieux
protéger la ressource, qui est l'or bleu du Québec, je pense que ce serait un
moment parfait pour pouvoir le faire.
• (17 h 40) •
Et je le répète, là,
à partir du moment où je voyais qu'il y avait amendement de l'article 32,
j'étais pleine d'espoir. C'est quelque chose
que j'ai à coeur depuis un certain temps et je pense que les gens dans le
ministère pourront vous en témoigner. J'ai plusieurs défauts, mais j'ai
une grande qualité, je suis très honnête. C'est quelque chose qui me tenait vraiment à coeur. C'est pour ça qu'on
avait présenté, bien sûr, aussi une stratégie sur l'eau, dans laquelle,
bien sûr, on voulait se diriger vers la
révision. Je suis arrivée un peu tard, moi, dans le processus. Je n'ai pas eu
la chance que vous avez, M. le ministre, d'être est en poste depuis
presque le début, hein? Vous avez manqué seulement 100 jours. Je pense que vous avez eu une collègue qui a été
là de passage, mais elle fut une étoile filante, mais vous êtes là quand
même depuis presque le début. Et je pense que ce serait formidable que nous
puissions travailler ici, ensemble, en commission parlementaire, pour revoir,
justement, les redevances sur l'eau, sans quoi vous allez devoir aller voir
votre collègue au ministère des Transports puis lui dire que...
Il y avait beaucoup,
beaucoup d'espoir, en 2018, mais ces espoirs auront été vains, de vouloir
augmenter les redevances, parce qu'avec les montants que vous m'avez donnés
tout à l'heure, du 3 millions de dollars pour la dernière année, en tout cas, 2020, je crois, tout à l'heure, que le
sous-ministre nous disait, à 3 millions de dollars, ça veut même dire que nous serions en deçà des redevances
qu'on a reçues en 2017‑2018. Je suis un peu inquiète, parce qu'on en a
probablement moins utilisé... Je ne sais pas si c'est à cause de la pandémie.
Bref, on pourrait voir les causes, mais je crois vraiment, sincèrement, qu'on
est rendus là au Québec.
Et, je me souviens,
j'avais eu un entretien avec Jean-Philippe Wauthier, et les premières
questions, lorsqu'on arrivait sur différents plateaux, puis j'imagine que ça
vous est arrivé aussi, M. le ministre, c'est de dire : Trouvez-vous ça
normal qu'on ne reçoive que 3 millions de dollars en redevances sur l'eau
au Québec pour toute l'utilisation? Puis
quand on voit... qu'on parle de 250 000 piscines olympiques, il me semble
que ça frappe l'imaginaire, là, quand même. Puis je tiens à rappeler,
hein, que, sur les redevances dans l'utilisation de l'eau, les agriculteurs ne
paient pas pour l'utilisation de l'eau. Donc, on utilise beaucoup plus que les
250 000 piscines olympiques dont je parle. Moi, c'est pour ceux qui reçoivent une facture actuellement,
qu'est-ce qui est facturé sur l'eau, donc, ceux qui sont des fabricants
ou ceux qui sont des utilisateurs, donc, 70 $ par million de litres d'eau
ou 2,50 $ par million de litres d'eau...
Et,
quand on dit ça à la population, les gens disent : Ça ne se peut pas,
2,50 $ par million de litres d'eau. Eh oui, et il y en a qui font beaucoup d'argent avec la ressource qui
appartient aux Québécois. Il y en a qui font beaucoup, beaucoup d'argent
actuellement avec cette ressource-là, cette ressource-là qui utilise... qui est
aussi utilisée par Hydro-Québec, hein? On est souvent très, très fiers de notre
fleuron qu'est Hydro-Québec, avec raison. On a une hydroélectricité. Donc, on a
une énergie renouvelable. Et ça, c'est grâce à quoi? Bien, c'est grâce,
d'abord, au génie québécois, mais c'est grâce, bien sûr, aussi à nos rivières,
c'est grâce à l'eau, c'est grâce à nos barrages. On est là pour revoir une
partie de la loi sur les barrages, mais parlons-en,des barrages.
Et je vous disais
tout à l'heure que j'ai habité sur la Côte-Nord pendant quelques années. Il
faut aller voir le génie de Manic-5. Moi, je
me rappelle, la première fois que je suis... j'ai pris la route pour me rendre
jusqu'à Manic-5, qui est une route qui est quelque peu sinueuse. À ceux
et à celles qui ont envie d'aller visiter Manic-5, il faut prendre, peut-être,
des Gravol avant de prendre la route, mais pas conduire, parce que Gravol peut
endormir, mais c'est formidable. Bien, l'eau, c'est aussi ça, c'est
Hydro-Québec.
Alors, je me demande
quelle sera l'autre opportunité pour parler des redevances. Je pose la
question. Je pose la question très sincèrement au ministre : À quelle
occasion croit-il que nous pourrons revoir le coût des redevances en eau? Moi,
je ne vois pas, dans le calendrier, quel pourra être ce moment-là. Et, s'il
faut en discuter lors de la prochaine campagne électorale, bien, je trouverais
ça dommage, parce qu'on a, en date du 18 janvier 2022, une possibilité de
discuter du coût, justement, des redevances d'eau pour le Québec. Et, si on ne
le fait pas maintenant, bien, c'est dommage,
mais moi, je pense beaucoup à mes enfants. Puis j'espère qu'ils vont pouvoir
avoir eux aussi la chance, bien, de profiter des cours d'eau, bien sûr,
mais aussi d'un cours d'eau de qualité... où on aura pu prendre soin de nos
lacs, de nos rivières, de nos milieux humides et qu'on aura justement su
prévenir la surutilisation de l'eau... ou de ceux qui veulent utiliser l'eau de
façon peut-être pas idéale, mais, en tout cas, sans payer le droit et le prix
véritable de l'eau. Ça aussi, il faut pouvoir mettre un prix, 2022, sur la
redevance de l'eau, et ça, bien, je ne pense pas qu'on ait beaucoup d'autres
occasions pour pouvoir y arriver.
Donc, c'est pour ça... Je suis un peu surprise
de la réponse du ministre puis un peu triste aussi de savoir que les prochains mois, voire les prochaines années...
Puis là on a perdu quand même une opportunité pour les trois années et demie qu'on vient de passer, mais je pense qu'il n'est pas
trop tard, et, si on veut bien faire, bien, on peut bien faire aujourd'hui, et
moi, je tends la main, vraiment, au ministre. C'est vraiment une volonté qui
est, bien sûr, personnelle, mais qui va
aussi en droite ligne avec ce que nous avons présenté, comme formation
politique, lors du dernier congrès des membres, une volonté que ma
cheffe a clairement aussi présentée. Je pense qu'on peut aller beaucoup plus
loin puis je suis prête à aller plus loin avec la ministre.
Alors, je lance encore une fois l'invitation au
ministre de dire... s'il a envie, on peut faire un ajout. Je ne vois pas pourquoi on peut parler, et je le répète ici,
là, du ministère des Mines, qu'on puisse parler de véhicules zéro
émission, qu'on puisse même édicter une nouvelle loi, mais qu'on ne veuille pas
toucher au prix des redevances de l'eau. Bien, ça me surprend, mais je donne,
encore une fois, une opportunité au ministre, peut-être, d'ouvrir juste un peu
le jeu, de nous permettre de pouvoir déposer des possibilités ici pour pouvoir
revoir le prix des redevances. Et, s'il le souhaite, là, je serai sa meilleure
alliée sur le sujet.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre.
M.
Charette : ...très, très,
très rapide, là. J'écoutais avec respect la collègue. Non seulement, je le
mentionnais, l'article n'est pas le bon, mais un projet de loi, que ce soit le
102 ou un autre, ne serait pas non plus le bon véhicule. La collègue sait fort
bien que les montants de redevances ne sont pas déterminés dans une loi, mais
dans un règlement. Donc, non seulement ce
n'est pas le bon article, ce n'est pas le bon projet de loi. Et ce n'est pas
l'occasion, là, de trancher cette question-là, tout en réitérant que, oui,
notre eau est une ressource excessivement précieuse et qu'on doit multiplier
les efforts, là, pour la préserver.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, es- ce qu'il y a d'autres interventions relativement à l'article 32 tel
qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 32, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
l'article 32, tel qu'amendé, est adopté. Nous allons, M. le ministre, à
l'article 33 maintenant.
• (17 h 50) •
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente.
Donc, 33 : L'article 15.4.41.1 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «visées au
paragraphe 6° du premier alinéa de l'article 15.4.40» par «perçu à titre de
compensation pour l'atteinte à des milieux humides et hydriques en application
de la Loi sur la qualité de l'environnement».
Donc, le texte se lirait comme suit : «Les
contributions financières perçues à titre de compensation pour l'atteinte à des
milieux humides et hydriques en application à la Loi sur la qualité de
l'environnement sont affectées au financement de projets admissibles à un
programme visant la restauration et la création de milieux humides et hydriques
élaboré en vertu de la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en
eau et favorisant une meilleure gouvernance de l'eau et des milieux associés.
«Lorsque de telles contributions proviennent de
projets réalisés sur le territoire d'une municipalité régionale de comté, elles
sont prioritairement affectées à des projets réalisés dans le même territoire
de cette municipalité régionale de comté ou dans le territoire d'un bassin
versant qui y est en tout ou en partie compris.»
Donc, le commentaire : L'article 15.4.41.1
prévoit une affectation particulière pour utiliser certaines sommes du fonds
associé aux milieux humides et hydriques. La modification en est une
concordance nécessaire en raison des modifications apportées à l'énumération
des sommes portées aux crédits du fonds, tel que proposé par l'article 31
du projet de loi. Puisque les sommes perçues à titre de compensation pour
l'atteinte à des milieux humides et hydriques en
application de la Loi sur la qualité de l'environnement seront visées, de façon
générale, par le nouveau paragraphe 10° de l'article 15.4.40,
il est nécessaire de mentionner ces sommes nommément à l'article 15.4.41.1
afin de préciser quelles sont celles visées par cette affectation particulière.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions relativement à l'article 33? Mme la députée, s'il vous
plaît, mettez votre masque. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention
relativement à l'article 33, est-ce que l'article 33 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
nous allons, M. le ministre... L'article 33 est adopté. Nous allons, M. le
ministre, à l'article 34.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente.
Donc, 34 : L'article 15.4.41.2 de cette
loi est modifié par le remplacement de «visées au paragraphe 11.1° du
premier alinéa de l'article 15.4.40» par «provenant des redevances visées
par le Règlement sur les redevances exigibles pour l'élimination de matières
résiduelles».
Le texte se lirait comme suit : Les
sommes... J'essaie de voir si je n'ai pas... J'ai peut-être une petite
coquille, mais je le lis, sinon, comme on devrait le lire : «Les sommes
provenant des redevances visées par le Règlement sur les
redevances exigibles pour l'élimination de matières résiduelles sont affectées
au financement de toute mesure visant la gestion des matières résiduelles.»
Et le commentaire :
L'article 15.4.41.2 prévoit une affectation particulière pour utiliser
certaines sommes du fonds associé aux
matières résiduelles. La modification en est une concordance nécessaire en
raison des modifications apportées à l'énumération des sommes portées
aux crédits du fonds, tel que proposé par l'article 31 du projet de loi. Puisque les sommes provenant des redevances visées
par le Règlement sur les redevances exigibles pour l'élimination de matières résiduelles seront visées de façon
générale par le nouveau paragraphe 10° de l'article 15.4.40, il est
nécessaire de mentionner ces sommes nommément
à l'article 15.4.41.2 afin de préciser quelles sont celles visées par
cette affectation particulière.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des interventions relativement à
l'article 34? Puisqu'il n'y a pas d'intervention relativement à
l'article 34, est-ce que l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté..
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
l'article 34 est adopté. M. le ministre, vous allez à l'article 35 et
vous avez un amendement.
M. Charette : Effectivement. Merci,
Mme la Présidente. Je lis l'article original.
Donc, 35 : L'article 15.4.41.3 de
cette loi est modifié par le remplacement de «visées au paragraphe 11.2°
du premier alinéa de l'article 15.4.40» par «provenant de la redevance
visée par le Règlement sur la redevance exigible pour l'utilisation de l'eau».
Le texte se lirait ainsi : «Les normes
provenant de la redevance, visée par le Règlement sur la redevance exigible
pour l'utilisation de l'eau sont affectées au financement de toute mesure
visant la gouvernance de l'eau.»
Le commentaire : L'article 15.4.41.3
prévoit une affectation particulière pour utiliser certaines sommes du fonds associé à l'utilisation de l'eau. La
modification en est une de concordance nécessaire en raison des
modifications apportées à l'énumération des sommes portées au crédit du fonds,
tel que proposé par l'article 31 du projet de loi, puisque les sommes provenant de la redevance visée par le Règlement sur
la redevance exigible pour l'utilisation de l'eau seraient visées, de façon générale, par le nouveau
paragraphe 10° de l'article 15.4.40. Il est nécessaire de mentionner
ces sommes nommément à l'article 15.4.41.3 afin de préciser quelles sont
celles visées par cette affectation particulière.
Je ferais maintenant la lecture de l'amendement,
qui est fort simple. Donc, ce serait de remplacer l'article 35 du projet
de loi par le suivant :
35. L'article 15.4.41.3 de cette loi est
abrogé.
Et le commentaire : Cet amendement vise à
clarifier l'affectation particulière applicable à la gestion de l'eau puisque
deux articles distincts traitaient de cette question, soit les
articles 15.4.41 et 15.4.41.3. L'article 15.4.41.3 n'est plus utile
en raison de la clarification apportée à l'article 15.4.41 par amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a des commentaires relativement à l'amendement à l'article 35? S'il n'y a pas de commentaire à
l'amendement à l'article 35, est-ce que l'amendement à l'article 35
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
l'amendement à l'article 35 est adopté. Maintenant, est-ce qu'il y a des
interventions relativement à l'article 35 tel qu'amendé? Il n'y a pas
d'intervention relativement à l'article 35 tel qu'amendé. Donc, est-ce
l'article 35, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
l'article 35, tel qu'amendé, est adopté.
Et, compte tenu de l'heure, la commission va
ajourner ses travaux jusqu'à mercredi... ajourne ses travaux au
mercredi 19 janvier, à 9 h 30. Alors, bonne soirée à vous
tous.
(Fin de la séance à 17 h 58)