(Onze heures vingt-trois minutes)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Bonjour à vous tous et à vous toutes. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de
l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 102, Loi visant principalement à renforcer
l'application des lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages,
à assurer une gestion responsable des pesticides et à mettre en oeuvre
certaines mesures du Plan pour une économie verte 2030 concernant les
véhicules zéro émission.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Lamothe (Ungava) est remplacé par M. Tremblay (Dubuc);
M. Fortin (Pontiac) est remplacé par M. Benjamin (Viau); et
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Gaudreault
(Jonquière).
Mémoires déposés
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Avant de débuter, je dépose les mémoires reçus depuis la fin des consultations particulières,
soit ceux de la ville de Montréal, l'Association minière du Québec et le Comité
consultatif pour l'environnement de la Baie James.
Remarques préliminaires
Nous débutons avec les remarques préliminaires.
M. le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques, bonjour. Et vous disposez de 20 minutes.
M. Benoit Charette
M. Charette : Un plaisir de vous
retrouver, Mme la Présidente. Déjà, mentionner que je serai très bref à ce
moment-ci, tout simplement réitérer l'esprit de collaboration dans lequel on
s'est engagés, tous, à travailler.
Pour notre part, on a déjà déposé les
amendements. Donc, ils sont accessibles pour les collègues. Il n'est pas dit
qu'il n'y en aura pas d'autres en cours de route, là, mais tout ce qui est
prêt, et vous allez le constater, là, ce sont des
arguments... pas des arguments mais des amendements très, très administratifs,
concordance, traduction, des éléments de cette nature-là. Si
l'opposition... les oppositions le souhaitent aussi, communiquer ses
amendements le plus rapidement possible, ce sera de nature à faciliter nos
travaux.
Sinon, réitérer que c'est un omnibus, hein,
c'est beaucoup, beaucoup d'éléments, là, qui vont dans différentes directions.
C'est la première fois, pour l'Environnement, qu'il y a un dépôt de projet de
cette nature-là. Donc, on va évaluer un petit peu comment on peut l'aborder,
mais convaincu qu'avec la collaboration de tout le monde on va pouvoir cheminer dans l'étude du projet de loi.
Moi, ce qui me permet d'être confiant, je le mentionnais rapidement, là,
mais tous les groupes entendus conviennent qu'on part sur une base très, très
solide. Donc, on ne pourra que le bonifier et l'améliorer au besoin. Donc,
merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Merci,
M. le ministre. J'invite maintenant la porte-parole de l'opposition officielle en matière d'environnement et députée
de Verdun à faire ses remarques préliminaires pour une durée maximale de
20 minutes.
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. C'est un plaisir de vous retrouver. Vous allez me permettre,
bien sûr, de saluer le ministre avec ses équipes, bien entendu, saluer aussi
les députés de la banquette ministérielle.
Un plaisir de vous retrouver. Je tiens à saluer mon cher collègue et ami de
Viau, qui va m'accompagner pour l'étude
de ce projet de loi, et saluer, bien sûr, les membres des oppositions qui
seront avec nous aussi lors de cette étude.
Je l'ai dit hier, lors de l'adoption de ce
principe, on est d'accord avec le projet de loi. Sur le fond, là, n'y a pas de
problème. Moi, à partir du moment où on parle de pouvoir donner plus de dents à
des lois en environnement, d'assurer aussi des gestions responsables, par exemple, des pesticides
ou encore d'aller revoir, pour la sécurité des barrages... Je pense que
tout le monde est pour la tarte aux pommes. Il s'agit, cependant, de s'assurer
qu'il y a des pommes dans la tarte, Mme la Présidente. Je le dis un peu à la
blague, parce que ce que je veux m'assurer, c'est... Qu'on nous parle de
renforcer, pour moi, je trouve ça formidable, mais encore je veux avoir le
sentiment qu'on va renforcer et non pas qu'on va modifier simplement.
C'est un projet de loi qui est très important
quant au nombre d'articles. Parce que, depuis quelques jours, hein, on parle de 162 articles, mais, à vrai
dire, quand on prend simplement le bloc 2 puis qu'on réalise que, pour
l'édiction de la loi, là, bien, on va
commencer avec ça aujourd'hui, bien, c'est déjà 96 articles, à ça
s'ajoutent 162 articles, ce qui nous donne quand même
258 articles qui seront étudiés.
Et, je le répète ici, le ministre peut compter
sur mon entière collaboration pour qu'on puisse aller au fond des choses, bien
sûr, mais aussi pour qu'on puisse prendre le temps de poser les bonnes
questions puis d'améliorer un projet de loi. C'est le ministre lui-même, hier,
qui rappelait à quel point tous les projets de loi étaient perfectibles. Alors,
c'est ce à quoi je m'engage auprès de lui aujourd'hui.
Je veux, bien sûr, vous rappeler que, dans le
projet de loi, là, le ministre va s'octroyer de nouveaux pouvoirs. Moi, ce que
je veux m'assurer... Il va en octroyer, bien sûr, aussi à son ministère. Ça
fait qu'on aura les ressources financières et les ressources humaines
nécessaires pour, justement, pouvoir appliquer les nouveaux règlements. Et donc
ça, ce sera au coeur de mes questions.
Je remercie déjà le ministre pour le dépôt de ses
amendements, là, ce matin. On va regarder ça avec attention. Et, je tiens à le dire, là, probablement que nous
avions des amendements, mais je vais aller voir qu'est-ce qui a été déposé
pour savoir... pour ne pas faire des doublons inutiles. Mais, s'il y a d'autres
amendements, je m'engage aussi auprès du ministre, bien sûr, pour que ça puisse
bien se dérouler, là, à les donner en temps réel puis le plus rapidement
possible, là, pour que tout le monde puisse bien faire le travail.
• (11 h 30) •
Je le disais aussi hier dans mes notes pour
l'adoption du principe, il va y avoir, bien sûr... Puis là, je vous le dis, je
n'ai pas encore vu tous les amendements, mais je sais que le ministre voulait
déjà déposer des amendements concernant ce
que la majorité des groupes qu'on a entendus en consultations particulières
sont venus nous dire, c'est-à-dire, la sous-traitance pour les
inspecteurs, là, ça causait un problème tel que le libellé était fait. Alors,
j'imagine que je vais retrouver ça à l'intérieur des amendements que le
ministre a déposés il y a quelques minutes.
Je voulais aussi être rassurée. Je l'ai dit hier
au ministre, puis on souriait tous les deux de chaque côté. Parce que, vous
savez quoi, Mme la Présidente? On sourit aussi, au salon bleu, ça nous arrive
sur une base assez régulière. Mais j'envoyais quand même le signal au ministre
que, pour moi, la question d'assurer ou non des recommandations avant la fin
d'un processus environnemental, moi, ça me faisait craindre... Puis,
rapidement, il y a des gens qui ont sauté à la conclusion en disant :
Bien, le tunnel caquiste de 10 milliards de dollars, si on va avant la fin
du processus environnemental, est-ce que c'est juste quand c'est négatif ou ça
peut être aussi quand c'est... à l'inverse, quand ça fait l'affaire du
gouvernement?
Bref, ça, c'est sûr que je vais vouloir qu'on
puisse éclaircir cette question-là, et ce, très rapidement, parce que je sais
que, pour la population, ce tunnel de 10 milliards de dollars pose de
nombreuses questions environnementales, et ce n'est pas vrai que... Si on vient
raccourcir le processus puis si on peut donner des directives au processus
avant même la fin, justement, du processus environnemental, bien, il y en a, en
tout cas, qui voient des possibilités de raccourcis pour pouvoir donner des
ailes au tunnel du gouvernement.
On va parler un peu plus tard, bien sûr, des
OBV, donc des organismes de bassin versant, quant aux rôles et aux mandats. Ça aussi, il devait y avoir des
amendements. J'irai lire, dans les prochains instants, si tout ça a été déposé.
Concernant la loi des véhicules zéro émission,
on devait débuter avec ça au bloc 1. Le gouvernement nous a demandé de débuter avec le bloc 2. Alors,
c'est ce que nous ferons, mais, rapidement, je veux quand même resouligner ici
au passage, Mme la Présidente, à quel point on peut être fiers du travail qui a
été fait depuis 2015, parce qu'en 2015 nous nous étions fixé des
objectifs, alors que nous étions aux affaires, alors que nous étions au
gouvernement, avec une nouvelle loi sur les
véhicules zéro émission. On parle d'électrification des transports. On parle
beaucoup de la voiture électrique ici. Et on avait fixé des objectifs,
Mme la Présidente, à l'époque, d'atteindre 100 000 voitures
électriques sur le réseau routier québécois pour 2020.
Savez-vous quoi, Mme la Présidente? On y est
arrivés. On y est arrivés avec quelques semaines de retard, mais on y est arrivés. Et je me rappelle très,
très bien qu'il y avait plusieurs sceptiques qui, aujourd'hui, siègent du côté
du gouvernement. Et très heureuse, très
heureuse, parce que j'ai eu le grand privilège d'être titulaire du poste de
ministre de l'Environnement, et,
lorsqu'on est arrivés avec les règlements, il y avait autour de
20 000 voitures électriques seulement, et on est arrivés à
100 000.
Je pense qu'on avait donné des dents à cette
loi, et, aujourd'hui, que le ministre décide d'aller encore plus loin avec ça, bien, je dis bravo. Parce qu'il faut
continuer à exercer une pression sur les grands constructeurs automobiles pour
qu'ils puissent non seulement fournir de nouveaux modèles, mais aussi fournir
les concessionnaires du Québec pour les gens
qui souhaitent acheter une voiture électrique mais ne rentrent pas nécessairement
chez le concessionnaire, comme c'était le cas avant les règlements de
2018, puis que les gens disent : Bien, moi, j'ai vu, là, la belle voiture qui est là-bas puis j'aimerais beaucoup ça
l'obtenir. Puis là le concessionnaire répondait aux gens : Bien, c'est
possible, tu vas l'avoir dans 11 mois. Disons que ça refroidit tes ardeurs
de vouloir acheter une voiture électrique quand on te promet ta voiture
dans un an. Alors, de continuer à mettre de la pression sur les constructeurs,
c'est une très bonne idée.
Pour les pesticides, je me souviens, lors du
breffage technique, et je remercie encore une fois les gens du ministère pour le breffage technique que nous
avons eu, nous avions demandé... Lorsque la commission de l'agriculture,
des pêches, de l'énergie et des ressources naturelles, là...
Pour la CAPERN, il y avait eu un mandat d'initiative, et on avait demandé un
tableau de suivi. Je crois que c'est le député de Jonquière qui avait demandé
le tableau de suivi de la CAPERN, du mandat d'initiative. Moi, je ne l'ai pas
vu. Je ne l'ai pas vu revenir, ce tableau-là, et nous l'avions demandé. Donc,
ce serait bien que nous puissions l'avoir pour l'étude détaillée, parce que,
justement, on avait des questions en ce sens-là, puis je ne l'ai pas vu
atterrir.
Je le dis immédiatement, et sans doute que ce
sera un amendement, mais, comme je vous dis, je me réserve le droit d'aller
voir quels ont été les amendements qui ont été déposés par le ministre, mais,
concernant la possibilité d'un guichet unique avec les nombreux, nombreux
règlements qui ont été revus dans les derniers mois... On l'a entendu à
plusieurs reprises, les agriculteurs, les entrepreneurs, les municipalités ont
de la misère à suivre le rythme, ont de la difficulté aussi à voir exactement,
là, vers quoi on s'en va du côté du ministère de l'Environnement. Donc, je
relance et je remets au jeu l'idée d'obtenir un guichet unique pour, justement,
éclairer ceux et celles à qui s'appliquent, justement, ces règlements-là. Et je
crois très sincèrement que ce serait utile, parce que c'est bien beau de faire
des règlements, mais encore faut-il que les gens puissent les appliquer et
puissent bien comprendre la teneur desdits règlements.
On va revoir la loi des mines... sur les mines.
Je le répète ici, j'espère qu'à l'intérieur des amendements on aura introduit l'importance de se rapprocher des
communautés autochtones dans la Loi sur les mines, dans le processus, là, parce
qu'on se l'est fait dire et rappeler, et je l'aurai dit ici. Mais on suivra, au
fil du temps, ce qu'on devra faire.
Sur l'eau,
j'en ai parlé hier, j'aurai aussi certaines questions, les barrages, la même
chose. Je pense qu'on a les bonnes personnes aussi autour de la table pour
pouvoir répondre aux différentes questions que j'aurai et que nous aurons.
Je reviens sur... Et hier j'ai fait quand même
un long plaidoyer au sujet d'un mammouth, comme il nous est présenté
aujourd'hui, et de la loi habilitante, c'est-à-dire qu'on va regarder article
par article, mais, plus souvent qu'autrement,
on va se faire dire que ça se retrouvera dans le règlement. Et vous savez mieux
que quiconque, Mme la Présidente, que, lorsque c'est dans un règlement,
malheureusement, nous, comme législateurs, législatrices, on ne voit pas
lesdits règlements. Alors, le ministre va se réserver beaucoup, beaucoup de
latitude. Bien sûr, on va donner un cadre à la loi. C'est ça, une loi
habilitante. Mais, dans cette loi habilitante là, il y a tous les règlements.
Et, je me rappelle, lors de la... C'est le
dernier projet de loi qu'on a étudié ensemble, et qui a été très rondement, là, je tiens à le rappeler aussi.
Cependant, Mme la Présidente, ça devient une fâcheuse habitude, de la part
du gouvernement, de faire des lois habilitantes. Puis après ça, là, une fois
qu'ils ont le cadre... Puis nous autres, on signe un peu un chèque en blanc,
puis le ministre repart avec ses équipes, puis les règlements sont rédigés
portes closes au ministère.
Moi, j'ai beaucoup de difficultés, comme
législatrice, à pouvoir donner mon aval sur des articles sans que nous ayons
entre les mains tout, dans le fond, le portrait, tout le portrait et toute la
teneur, dans le fond, de ce qu'on veut mettre à l'intérieur du règlement. Je
n'ai pas, à la lecture de ce que j'ai fait, puis c'est à ça que ça sert, dans le
fond, l'étude détaillée, là... je n'ai pas, actuellement, suffisamment
d'information pour donner le chèque en blanc au gouvernement, et c'est pour ça
qu'on va devoir aller...
• (11 h 40) •
Puis parfois je vais poser des questions au
ministre, et je lui demande déjà d'excuser certaines questions, mais moi, je
veux bien comprendre qu'est-ce qu'on nous demande, comme législateurs, comme
législatrices, parce que, par la suite,
c'est lui qui va repartir avec son équipe, puis qu'ils vont aller faire les
règlements, puis après ça, bien, on va savoir que ça apparaît à
l'intérieur... On va apprendre, un matin, là, que tout ça, c'est déposé dans la
Gazette officielle puis qu'on aura 45 jours pour que les groupes
puissent réagir. Puis après ça c'est le ministère, encore une fois, qui referme
les portes, qui finalise le tout, puis le règlement va se faire appliquer.
Moi, là, j'ai été dûment élue. J'ai été élue
pour faire un travail de législatrice. Puis ce n'est pas qu'au ministre de
l'Environnement, là, à qui c'est arrivé, là. Je l'ai vu en Culture. Vous étiez...
D'ailleurs, c'est vous qui avez étudié le projet de loi n° 69, où tout se
retrouvait dans des règlements. Puis je donnais l'exemple hier, tout se
retrouvait tellement dans les règlements qu'on a vu une belle maison se faire
vendre ici, à Québec. On l'a échappée. Alors, pour moi, je tiens à le dire ici...
Et j'avais été un peu tannante, là, au dernier projet de loi, en disant... Je
revenais toujours avec le fait que c'était une loi habilitante puis je revenais
toujours avec le fait que ce n'est pas correct de faire de la législation comme
ça. Alors, moi, je tiens à le répéter aujourd'hui.
Moi, je tiens à dire aussi aux groupes qui nous
écoutent, parce qu'ils sont nombreux à nous écouter, plusieurs m'ont écrit dans
les dernières heures, bien, de ne pas hésiter puis de continuer à nous écrire
lorsqu'on doit faire certains éclaircissements, parce que, comme ça va se
retrouver dans le règlement et que, ça, je n'ai pas la mainmise dessus, si les
groupes entrevoient des problématiques, bien, qu'ils n'hésitent pas à nous
écrire directement sur nos portables, et je me ferai la voix de ces groupes,
notamment, parce que c'est pour l'ensemble de la population, bien sûr, qu'on
est ici à vouloir faire ce projet de loi, mais c'est surtout dans l'application...
et c'est sur l'application... Moi, je veux m'assurer qu'on puisse bien faire
les choses.
Alors, vous comprendrez, Mme la Présidente, qu'à
ce moment-ci je veux m'assurer... puis j'aimerais ça obtenir aussi cette
assurance-là du ministre, et ce ne sera certainement pas pour faire du temps
que je le ferai, mais moi, je vais vouloir qu'on puisse définir des concepts
ensemble à l'intérieur de la loi et non pas à l'intérieur des règlements, parce
que ça, ça va être la base de bien des choses, d'autant plus qu'on vient
édicter une nouvelle loi, qu'on va changer,
qu'on va aller jouer dans de nombreuses lois aussi. Alors, je pense qu'il est
important, à ce moment-ci, qu'on puisse faire ça ensemble, comme
législateurs.
Je terminerais simplement en disant que, quand
il est question d'environnement, je pense que tout le monde ici, autour de la
table, que ce soit du côté de la banquette ministérielle ou encore des
oppositions, ce qu'on souhaite, c'est de pouvoir en faire
encore plus et de faire encore mieux pour l'environnement. Alors, c'est dans ce
sens-là où moi, je vais travailler
aujourd'hui. Et le ministre peut compter, bien sûr, sur ma collaboration mais
aussi sur toute ma rigueur.
Eh bien, au plaisir
de débuter cet important projet de loi qui... Je le rappelle, c'est un
mammouth, là. Donc, ceux qui suivent nos travaux, bien, je vous souhaite bonne
chance, parce que, vous allez voir, on va aller dans plein de directions. Mais
sachez que c'est pour les Québécois et pour les Québécoises qu'on va faire
cette étude de projet de loi. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Merci
Mme la députée. J'invite maintenant le porte-parole du troisième groupe d'opposition en matière d'environnement et de
lutte contre les changements climatiques et député de Jonquière à faire
ses remarques préliminaires. La parole est à vous.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault :
Oui. Merci, Mme la Présidente.
Bonjour à vous. Bonjour aux collègues, ministre, sous-ministre,
légistes, les députés du gouvernement, députés de l'opposition officielle, qui
aiment la vie, à ce que j'ai vu dans une entrevue à la tablée avec le président
de l'Assemblée nationale. Alors, je suis heureux de voir qu'elle aime la vie,
lui dire qu'elle n'est pas seule à aimer la
vie. J'aime la vie. Tout le monde aime la vie. Alors, voilà, c'est dit. Vous
voyez, je l'ai écoutée, quand même. Alors, voilà.
Mme la Présidente,
j'en profite pour dire que les délais pour obtenir les véhicules électriques,
ce n'est pas réglé, là, parce que moi, je suis en train de... Je suis en
processus de changer mon deuxième... mon premier véhicule électrique, parce que
ça fait quatre ans. J'ai 123 000 kilos. J'ai traversé deux fois par
semaine le parc des Laurentides dans toutes
les conditions puis je suis toujours vivant. Donc, il n'y pas de problème pour
l'électrification des transports. Alors, je suis en processus, avec le
concessionnaire à Jonquière, pour changer de véhicule, mais j'attends depuis
juin, juin à peu près, puis là, hier, j'ai dit à mon concessionnaire :
Bien, écoutez, on va attendre l'arrivée des 2023, là, parce que, là, il m'a
dit : Ah! Sylvain, ça s'en vient. Oui, ça s'en vient, c'est parce que ça
ne s'en vient pas vite, là. Ça fait que,
rendu là, moi, changer au mois de décembre, là, il est toujours... il est tout
de suite dans la sloche, donc j'aime mieux
avoir... au printemps, là. Mais c'est rendu... Donc, ça va faire quasiment un
an, là. Donc, oui, il y a eu des progrès, mais, visiblement, ce n'est
pas encore assez. Visiblement, ce n'est pas encore assez.
Alors, c'est pour ça
qu'il faut réviser d'urgence la loi sur les véhicules zéro émission. C'est pour
ça que nous aurons des amendements, pour encadrer davantage la vente de
véhicules zéro émission.
Moi, je partage
l'inquiétude de la députée de Verdun quant aux pouvoirs réglementaires. Moi,
j'aime mieux que ce soient, effectivement,
les parlementaires, surtout sur des enjeux aussi importants que les seuils, là,
de production et de livraison des véhicules zéro émission, j'aime mieux
que ce soient les parlementaires qui en décident. Et on va... En tout cas, on va poser certainement des
questions là-dessus et voir comment on peut garder un contrôle législatif et
non pas que réglementaire sur cette question-là.
Je vous annonce
également que nous avons déjà déposé, nous aussi, en toute bonne foi, puis parce
qu'on veut que ça avance bien, notre amendement. C'est rendu au bureau du
secrétaire. Je ne sais pas si c'est déjà dans le Greffier, là, mais on a déjà
déposé notre amendement sur l'encadrement des pubs de VUS. Donc, c'est dans
le... C'est dans... Ça a été déposé au secrétariat, parce qu'on veut... Comme
je l'avais annoncé lors des auditions, nous voulons encadrer les publicités,
notamment, des gros véhicules énergivores. Et on a déjà déposé l'amendement,
donc les collègues peuvent en prendre connaissance.
Il n'y a rien
d'extraordinaire. On reprend, dans le fond, une formulation qui est suggérée
par Équiterre pour donner... Là, vous allez rire, vous allez dire : Le
député de Jonquière est contradictoire, mais c'est pour donner un pouvoir
réglementaire au gouvernement de pouvoir encadrer cette... Parce que, là, il ne
l'a pas. Je veux dire, il a un pouvoir réglementaire en bien des matières, mais
il ne l'a pas en matière de pub, pour encadrer les pubs sur les gros VUS, puis
là on lui permet de le faire. Donc, c'est dans cet esprit-là qu'on a fait
l'amendement. Je vous invite à en prendre connaissance.
Nous allons également
poser des questions et voire même amener aussi un amendement sur les règlements
pour contrôler les autos à essence,
c'est-à-dire interdire la vente d'autos à essence en 2035. Le ministre nous
parle, d'ici décembre 2024, de produire ce règlement. Pour nous, c'est trop
tard. Il faut le faire à l'avance... avant ça, c'est-à-dire, avant
décembre 2024. Écoutez, on est en décembre 2021. Ça veut dire que ce serait
dans trois ans. Je comprends qu'il y a beaucoup de règlements dans la machine,
là, mais là on est capables de faire ça plus vite que ça.
Les autres éléments
sur lesquels nous allons vouloir travailler plus spécifiquement, je les ai dits
hier dans mon discours sur l'adoption de principe. Je n'ai pas l'intention de
répéter tout ça, mais, grosso modo, je dirais, sur les questions de la
sous-traitance, le risque de sous-traitance pour les inspecteurs... Je sais que
le ministre l'a répété à plusieurs reprises, les représentants du ministère
nous l'ont dit dans le briefing technique, ça a été répété, là, que ce n'est
pas... L'objectif du gouvernement n'est pas de sous-traiter les inspecteurs,
mais on va s'assurer que ça se reflète mot à mot, je dirais, dans la loi,
ensuite, garantir, en ce sens, qu'il n'y a pas de conflit d'intérêts. Et, dans
le fond, l'objectif, aussi, c'est de maintenir l'expertise au sein du
ministère.
• (11 h 50) •
Tout l'enjeu sur les
pesticides va nous préoccuper aussi. On va avoir des discussions sur... Au-delà
de la coercition, au-delà des taxes sur les
pesticides, au-delà de l'encadrement des semences enrobées de pesticides,
au-delà de l'encadrement de la possession de pesticides, au-delà
d'amendes plus sévères, je veux qu'on discute des mesures positives en soutien
aux producteurs agricoles pour qu'ils puissent avoir des alternatives aux
pesticides, notamment avec des enjeux d'écofiscalité, de transparence
également.
J'ai déjà dit que
l'article 84... Je change de sujet, là. Je fais du coq à l'âne, mais c'est
parce qu'il y a un... On l'a dit, hein, c'est un projet de loi omnibus. Donc,
il y a beaucoup, beaucoup de choses différentes, mais qui touchent toutes
l'environnement. Donc, autre sujet, c'est l'article 84 sur les analyses
d'impact en environnement. On veut bien comprendre ce qui est derrière ça parce
que c'est quand même... Dès qu'on touche le processus d'évaluation des impacts, moi, je dis : Feu jaune. Ça ne veut
pas dire qu'il ne faut pas le changer, mais je dis : Il faut qu'on ait une
attention plus grande, plus
particulière sur l'enjeu des analyses d'impact en environnement, parce que
c'est une richesse du Québec, c'est
un élément sur lequel on se distingue sur la scène internationale, notre
processus d'évaluation environnementale, avec le BAPE, entre autres.
Donc, il faut préserver ça comme la prunelle de nos yeux. Et, quand on y amène
des amendements ou des changements, comme le
veut l'article 84, il faut être extrêmement prudents. Donc, on va poser
des questions là-dessus.
Sur la question des droits miniers, le CQDE, le
Centre québécois du droit de l'environnement, nous a fait des commentaires fort pertinents, comme ils le font
toujours, sur la nuance entre un pouvoir lié et un pouvoir discrétionnaire.
Donc, on va poser des questions là-dessus, parce que les amendements ou les
modifications apportées par le projet de loi sur les droits miniers doivent
être davantage interprétés sous l'angle d'un pouvoir lié et non d'un pouvoir
discrétionnaire quant à l'obligation d'obtenir une autorisation par règlement.
L'enjeu de la
protection des arbres, bon, Hydro-Québec nous a fait une belle présentation.
C'est arrivé, moi-même, sur mon terrain. À un bon moment donné, je vois
du monde circuler sur mon gazon. Je dis : Qu'est-ce que c'est ça, j'ai-tu
de la visite inopinée? Bien non, c'étaient des travailleurs d'Hydro-Québec qui
grimpaient dans un poteau pour émonder des arbres, chez mon voisin, en fait, mais
ils sont passés par chez moi. Alors, bon, c'est une anecdote, là, mais pour dire qu'effectivement il faut bien
comprendre, là, les intentions d'Hydro-Québec avec le raccourcissement,
je dirais, des délais avant d'abattre les arbres.
Bon, jusqu'à quel point il faut informer à
l'avance les propriétaires... Je comprends qu'il y a des enjeux de sécurité. Je
comprends qu'il y a des enjeux, même, d'approvisionnement en énergie. La
question des changements climatiques fait en sorte que, on le sait,
Hydro-Québec, ça leur coûte de plus en plus cher entretenir annuellement, puis intervenir aussi en prévention, puis, même,
malheureusement, parfois, après coup, pour garder les infrastructures
d'Hydro-Québec vraiment à point ou à jour. Alors, ça va faire partie de ça. Donc,
on va questionner également le ministre là-dessus.
Sécurité des barrages, écoutez, je n'ai pas
besoin d'insister pour dire à quel point je suis préoccupé à titre de député de Jonquière qui voit encore des stigmates
dans sa circonscription à la suite du déluge de 1996. On n'a pas célébré,
mais on a souligné, on s'est rappelé le 25e anniversaire, l'été dernier,
des inondations de 1996. Donc, c'est sûr que, moi,
l'enjeu de la sécurité des barrages, là... Vous savez, je dis... On dit souvent
en politique : Ah! il n'y a personne qui nous arrête sur la rue,
dans notre circonscription, pour nous parler de tel dossier technique. Mais,
sur la sécurité des barrages, moi, oui, ça m'arrive, puis je suis sûr que ça
arrive au député de Dubuc aussi, là. Les gens nous arrêtent dans la rue pour
dire : Sylvain, les barrages, il faut s'assurer que ce soit conforme, et
tout. Ça arrive parce qu'on a été fortement touchés en 1996.
Donc, l'enjeu de la sécurité des barrages sera
profondément préoccupant. Je pense même qu'on commence avec ça aujourd'hui dans l'étude détaillée. C'est le bloc... Je ne me
souviens plus, là... Non. C'est les barrages, hein, oui?
Une voix : ...
M. Gaudreault : Non, je ne le sais
plus.
Une voix : ...
M. Gaudreault : Ah! O.K. C'est bon.
Je pensais qu'on commençait avec la sécurité des barrages, mais, de toute
façon, ce n'est pas grave, là, on va y arriver. Soyez assurés qu'on va poser
les bonnes questions là-dessus, parce qu'évidemment on n'acceptera aucun
compromis sur la sécurité des barrages, notamment les barrages qu'on appelle à
grande contenance, à forte contenance.
Ensuite, la question du régime des eaux, bien,
on va aussi se préoccuper sur la transparence quant aux quantités d'eau
prélevées, les redditions de comptes sur la quantité d'eau prélevée. Le
rehaussement des redevances, on va poser des
questions là-dessus. Le rôle des OBV, ça a été soulevé en commission, alors, on
va... on va se préoccuper de ça aussi.
Ça fait qu'en
gros, Mme la Présidente, oui, c'est pas mal ça. Donc, je le répète, on a des
amendements qui sont déjà déposés. J'invite les collègues à les
consulter.
Je vous avise également qu'on va faire une
motion préliminaire tout à l'heure. Alors, je ne sais pas si je fais bien de le
dire tout de suite, mais je le dis.
Une voix : ...
M.
Gaudreault : Oui, bien, vous voyez, je vous devance. Je vous
connais trop, Mme la Présidente. Alors, on va déposer une motion
préliminaire.
Et voilà, donc, c'est... En gros, c'est... Je
pense que ça fait le tour de ce que j'avais à dire.
Et moi aussi, je suis dans un état d'esprit de
collaboration et dans un état d'esprit où on est toujours dans une optique de
sécurité, sécurité publique, mais surtout dans une optique de bonifier les lois
en matière d'environnement, de bonifier la protection de l'environnement. Je ne serai jamais dans un
état d'esprit d'être plus laxiste ou de diminuer les normes ou les
mesures en environnement. Ça va être le contraire. Alors, c'est toujours dans
cette optique-là puis c'est toujours dans une optique aussi d'avancer, de
collaborer. Le ministre me connaît. On a étudié plusieurs projets de loi ensemble, et ça va être dans cet esprit-là
qu'on va travailler. Ça fait que, voilà, Mme la Présidente. Je pense, j'ai
fait le tour. Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le député. J'invite maintenant la porte-parole du deuxième groupe
d'opposition en matière d'environnement et
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue à faire ses remarques préliminaires pour une durée de
20 minutes.
Mme Émilise Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien : Merci, Mme la
Présidente. Bien, écoutez, très contente d'être là ce matin. Je n'avais pas le don d'ubiquité, la semaine
dernière, pour être constamment présente. J'étais sur le 103 aussi. Je remercie
mes collègues qui m'ont remplacée.
En fait, comme on mentionnait, là, avant les
auditions, quand même, des choses intéressantes dans ce projet de loi là. Bien
sûr, on va souhaiter aller plus loin, on va souhaiter donner un peu plus de
robustesse à ce projet de loi. On aura certainement des amendements à déposer
aussi, et je pense qu'on va avoir vraiment de belles discussions. Je m'en
tiendrai là, Mme la Présidente, pour l'instant.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Merci,
Mme la députée. Alors, maintenant, M. le député de Jonquière, vous aviez
annoncé que vous auriez des... excusez-moi, pas des remarques préliminaires
mais une motion. C'est ça? Non? Je dois demander si vous avez... s'il y a
d'autres membres qui doivent... qui veulent faire des remarques préliminaires.
Il n'y en a pas d'autre. Donc, est-ce que vous souhaitez faire une... Bon, M.
le député de Viau.
M. Frantz Benjamin
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme la
Présidente. Donc, je souhaiterais, en fait, dans un premier temps, saluer
l'ensemble des membres de la commission.
Donc, très heureux, donc, de pouvoir partager ce
moment d'étude détaillée, particulièrement avec ma collègue la députée de
Verdun, donc, et je la remercie pour sa contribution, donc, déjà, dans les
travaux en cours, par rapport à ce projet de loi, mais pour toute sa
contribution précédente. Je peux, notamment, me remémorer de nos belles grandes
conversations, notamment, sur les questions de l'eau, de l'eau comme ressource,
comme richesse, et tous les enjeux et toutes les questions de la culture de
l'eau pour nous ici, dans la société québécoise. Donc, je tiens vraiment à la
remercier.
Ce projet de loi, Mme la Présidente, c'est un
projet de loi... je le disais hier, justement, lors de l'adoption du principe, donc, c'est un projet de loi sur la
qualité de vie, et, lorsqu'on regarde... puisque c'est un projet de loi où il y
a une modification d'une douzaine
d'autres lois, qualité de vie, que ce soit par rapport aux arbres, les pesticides,
l'eau, etc.
• (12 heures) •
Je veux prendre le temps de remercier les
différents groupes qui sont venus apporter leur contribution en termes de réflexions, en termes d'orientations et
en termes de préoccupations aussi lors des consultations particulières. Je pense, entre autres... Et
ce que j'ai pu observer, Mme la Présidente, c'est un projet de loi, quand on
regarde ça, qui ne suscite pas d'obstruction ou d'opposition. J'ai senti beaucoup,
de la part des groupes, beaucoup d'ouverture, mais aussi il y a des enjeux qui
nous ont été apportés sur la table. Je pense, entre autres, à l'UPA, L'Union
des producteurs agricoles, qui nous ont parlé beaucoup de besoin de
soutien, d'encadrement aussi, donc, pour pouvoir arriver à atteindre les
mêmes objectifs que nous avons tous et toutes, que nous partageons par rapport
aux pesticides.
Je pense, entre autres, au conseil aussi, au
Conseil patronal de l'environnement, qui nous ont parlé... Et ma collègue la
députée de Verdun, notre porte-parole dans les dossiers d'environnement, ici,
de l'opposition officielle, l'a rappelé, et je me fais le plaisir de le
réitérer, qu'ils nous ont dit, les gens du Conseil patronal de l'environnement,
qu'il y en avait beaucoup, il y en avait beaucoup sur la table, mais ils se questionnaient
aussi sur les ressources ou les mesures
d'accompagnement, sur les ressources en termes d'accompagnement. Et, là aussi,
il y aura quelques questions, en tout cas, de ma part, lors de cette
étude détaillée, sur ces aspects-là.
Et, sur l'enjeu de... Il y a un enjeu en
particulier qui me touche beaucoup, puisque, dans une vie antérieure, donc,
j'ai eu à recevoir beaucoup de demandes de citoyennes et de citoyens sur les
questions de... sur la sécurité des arbres, donc, et c'est cette demande qui nous
a été faite. Et on a entendu les gens d'Hydro-Québec nous dire que... nous
parler des enjeux de sécurité. Et, comme le collègue de Jonquière aussi qui l'a
réitéré, et moi aussi, j'aurai plusieurs
questions à poser afin de nous assurer que cela se fasse, que le tout se fasse
dans l'intérêt, avant tout, du citoyen et de la qualité de vie des
citoyens aussi.
Et, puisqu'on parle... Donc, l'argument qui nous
est présenté, ce sont des arguments de sécurité, avec raison, mais il faut
que... Est-ce que les délais qu'on nous demande... Est-ce que ce sont des
délais qui nous permettraient, par exemple, de rencontrer les objectifs fixés
pour assurer la sécurité des citoyens? Donc, ça aussi, il y aura pas mal de
questions que je voudrai poser là-dessus.
Donc, voilà, je serai très bref, Mme la
Présidente, et nous souhaiter une excellente étude détaillée, donc, dans le
cadre de ces travaux. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Merci, M. le député de Viau. Est-ce qu'il y a d'autres
membres de la commission qui souhaiteraient faire des remarques préliminaires?
Alors, je ne vois pas d'autre membre.
Maintenant, est-ce que
des membres souhaitent présenter une motion préliminaire? M. le député de
Jonquière.
Motion proposant d'entendre
Mobilité électrique Canada
M.
Gaudreault : Oui. Oui, Mme la Présidente. Alors, conformément à
l'article 244 du règlement de l'Assemblée nationale, je fais motion
afin :
«Que [...] la Commission des transports et de
l'environnement, avant d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi
n° 102, Loi visant principalement à renforcer l'application des lois en
matière d'environnement et de sécurité des
barrages, à assurer une gestion responsable des pesticides et à mettre en
oeuvre certaines mesures du Plan pour une économie verte 2030
concernant les véhicules zéro émission, tienne des consultations particulières
et qu'à cette fin, elle entende dès que possible Mobilité électrique Canada.»
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
vous avez la parole. Vous pouvez... Vous avez 30 minutes pour expliquer
votre motion préliminaire.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui. Alors, Mme la
Présidente, nous avons eu, évidemment, les auditions des différents groupes
ici, à l'Assemblée nationale, dans le cadre du projet de loi n° 102. Et
vous savez comment ça marche pour les groupes, là, en auditions, c'est beaucoup
par négociation, discussion. Le gouvernement fait sa proposition, les
oppositions font leurs propositions, puis on arrive à une liste pour entendre
les groupes. Et ça a été tout à fait correct. Et je pense qu'on l'a fait à
plusieurs reprises, puis on a entendu des groupes tout à fait pertinents. Ce
n'est pas ça qui est remis en question ici. C'est que moi, je considère, et
nous considérons, de ce côté-ci, qu'il y a un groupe qu'on a malheureusement
oublié. Nous, on l'avait suggéré, mais ça avait été refusé par le gouvernement.
Bien, en fait, je ne sais pas trop comment ça se passe, là, entre les leaders,
là, mais, en tout cas, le groupe n'a pas été retenu. Et c'est le groupe
Mobilité électrique Canada, qui est une association nationale à but non
lucratif dont la mission est d'accélérer stratégiquement la transition vers la
mobilité électrique.
Quand on propose, dans le projet de loi
n° 102, comme le fait le ministre, d'interdire la vente ou la location des véhicules à essence pour 2035, quand il y a
des débats qui se font sur la date... Par exemple, Équiterre nous dit 2030,
il y a des groupes parlementaires qui
proposent 2030. Il y a plusieurs, plusieurs intervenants qui se posent des
questions, à savoir : Est-ce que
c'est, 2030, possible ou est-ce que c'est... 2035, on n'a pas le choix à cause
du marché? Bien, moi, je pense que Mobilité électrique Canada pourrait
nous éclairer.
Ils sont, les gens de Mobilité électrique
Canada, les plus à même de nous éclairer sur les enjeux de marché, sur les
enjeux technologiques, sur ce dont nous parlions tout à l'heure quand je vous
donnais mon propre exemple concernant ma future voiture électrique pour
remplacer celle que j'ai déjà. Donc, on est avec un groupe qui connaît ça, qui
a des recommandations pertinentes à nous faire, qui serait capable de nous
informer sur la manière optimale pour le Québec de procéder à cet important
virage vers l'électrification des transports, comment on peut le faire le plus rapidement possible, serait capable également
de nous dire la différence sur la vitesse d'exécution de l'électrification
des transports entre les véhicules légers et les véhicules lourds, les camions,
par exemple, de livraison, les engins pour entretenir les routes, les camions
de construction, etc.
Mobilité électrique Canada a également un propos
pertinent à nous livrer sur l'encadrement de la publicité des véhicules
utilitaires sport. Donc, j'aimerais ça les entendre là-dessus. C'est une
association qui est crédible, qui est bien établie, qui compte sur la
contribution, sur l'expertise de plusieurs acteurs importants. Ils sont très en
lien, entre autres, avec Autobus Lion, donc l'enjeu de l'électrification
des autobus, et malheureusement on n'a pas pu les entendre lors des consultations particulières. En fait, on a entendu
plusieurs groupes qui nous ont parlé d'électrification des transports. Je parle d'Équiterre, mais, en
tout respect... Puis c'est un groupe que je trouve extraordinaire, Équiterre,
mais ce n'est pas un groupe qui est dédié
spécifiquement à l'électrification des transports, tandis que Mobilité
électrique Canada sont dédiés à ça. Quant à moi, j'aimerais mieux qu'ils
s'appellent Mobilité électrique Québec, mais pour vous dire à quel point je suis ouvert à les entendre, même s'ils
s'appellent Mobilité électrique Canada. C'est le groupe expert dans ce
domaine-là. Et il s'adonne que c'est un ancien ministre de l'Environnement qui
est D.G. ou P.D.G., en tout cas, qui est le coordonnateur de l'organisation,
Daniel Breton.
Donc, ce serait important pour nous mais pour
l'ensemble du Québec de les entendre pour voir comment on peut avoir le
meilleur plan possible pour réussir l'électrification des transports. Et je
vous le dis tout de suite, Mme la Présidente,
je suis très ouvert sur le moment. Alors, si le ministre dit : Oui, on est
prêts à les entendre... C'est un trois quarts d'heure, vu que...
Puis là je me suis démêlé dans mes lacets, là,
parce que j'ai la bonne liste des blocs qu'on va étudier. Donc, on va commencer
avec... En fait, le bloc sur la sécurité des... O.K. Ça, c'est le bloc 2,
Mise en oeuvre de certaines mesures du Plan pour une économie verte concernant
les véhicules zéro émission, et là je vois, dans le bloc 1, qu'on va commencer à étudier aujourd'hui... Écoutez, on
a une série d'articles, là, 1, 3, 6, 7, 9, 10, 12 à 15, 17, 20, na, na, na.
Il y en a... Ce que je veux dire, c'est qu'on a beaucoup de temps. On n'est pas
obligés de tout arrêter maintenant pour entendre Mobilité électrique Canada.
• (12 h 10) •
Moi,
je serais ouvert à ce qu'on commence le bloc 1, tel que proposé par le
gouvernement, puis, disons, la semaine prochaine, laisser le temps à Mobilité
électrique Canada de venir nous revoir sur le volet spécifique concernant les
véhicules zéro émission. Moi, je serais... C'est ce que je propose au
gouvernement. Autrement dit, je ne veux pas qu'on... Je vous dis tout de suite,
là, vous allez dire : Il n'est pas «wise», là, le député de Jonquière,
parce qu'il donne tout de suite là où il est prêt à aller, mais, je veux dire,
moi, je ne suis pas là pour empêcher les travaux d'avancer, là. Ce que je veux,
c'est qu'on puisse entendre Mobilité électrique Canada, ça fait qu'on pourrait
faire nos travaux, bien, c'est-à-dire, commencer nos travaux, puis, la semaine
prochaine, se prendre un trois quarts d'heure
pour entendre Mobilité électrique Canada sur la portion du projet de loi qui
touche les véhicules zéro émission. Pour moi, ça m'apparaît incontournable.
Puis, de mémoire, de
mémoire, de mémoire, je pense qu'on ne les a jamais entendus. En tout cas, il
faudrait vérifier, là, dans les archives de la commission, mais je ne suis pas
sûr que Mobilité électrique Canada a déjà été entendu en commission. Alors, ce
serait important de les entendre une fois au moins, surtout quand on a un
projet de loi aussi important concernant l'électrification des transports,
surtout quand on le sait déjà, que des parlementaires vont arriver avec des
amendements comme celui que j'ai déjà prédéposé sur l'encadrement de la
publicité, surtout quand on a plein de débats, dans notre société, sur 2030,
2035, pour l'empêchement de la vente des véhicules à essence, sur la différence
dans la progression des technologies pour les véhicules légers versus les
véhicules lourds. Alors, pour moi, ça m'apparaît incontournable.
Donc, c'est la
proposition que je fais, de pouvoir discuter ouvertement, publiquement avec
Mobilité électrique Canada sur cet enjeu-là, Mme la Présidente. Je pense, j'ai
fait le tour, là. En tout cas, moi, j'invite les parlementaires, ici, là, à
appuyer ma demande. Voilà. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, Mme la députée de Verdun.
Mme
Isabelle Melançon
Mme
Melançon : Merci, Mme la Présidente. Je trouve cette motion très
intéressante, je tiens à le dire, parce que c'était tellement gros, comme
projet de loi, au départ, puis là, devant toute l'importance que revêt, dans le
fond, la partie, justement, des véhicules zéro émission, je pense qu'il est
intéressant qu'on puisse, bien sûr, entendre Daniel Breton, avec qui j'ai
eu le grand plaisir de... bien, d'échanger à plusieurs reprises, avec qui j'ai
pu apprendre, je vais le dire comme ça. Parce que Daniel connaît très, très
bien, bien sûr, l'électrification des transports, connaît très, très bien ce dossier
qui est important et qui est quand même au coeur du Plan pour une économie
verte du gouvernement caquiste. Alors, je pense qu'il serait vraiment
intéressant qu'on puisse entendre ce groupe.
Juste, peut-être,
pour ne pas que les gens nous perdent trop, là, puis je me permets, avec un
clin d'oeil au député de Jonquière, là, mais aujourd'hui on commence par le
bloc 2. Donc, aujourd'hui, là, c'est la Loi sur certaines mesures
permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages,
là, notamment. Donc, aujourd'hui, on
commence avec le bloc 2. C'est ce qui a été proposé par le gouvernement.
Et donc le bloc 1 va venir par la suite. Donc, ça nous donne encore
plus de temps que ce que prétendait, donc, le député, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Excusez-moi, Mme la députée, le secrétaire m'a
informée que nous allions finalement commencer par le bloc 1. Et, selon
les notes que j'ai, il y aurait eu consentement des groupes parlementaires.
M.
Gaudreault : ...
Mme
Melançon : Non, c'est ça.
M.
Gaudreault : On ne les a pas numérotés de la même manière, je pense,
c'est pour ça.
M. Charette :
Pour la gouverne de tout le monde, on se rendrait, dans un premier temps, des
articles 1 à 89. Donc, c'est réellement
la première partie du projet de loi. Mais effectivement les blocs ne suivent
pas forcément l'ordonnance des numéros d'articles.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Je voulais tout simplement vous informer que je venais
d'être informée.
Mme Melançon : Bien, il n'y a aucun problème. Merci, Mme la Présidente, vous faites
bien. On dit exactement la même chose, c'est juste que les numéros de
bloc, à ce moment-là, ont été changés, là. Mais on dit la même chose. Mais ce que je veux simplement souligner au député
de Jonquière, c'est que ça nous donne quand même... même plus de temps
si jamais on veut entendre Daniel Breton ici.
Je tiens aussi à
rappeler, là, que, quand on regarde ce avec quoi on va commencer aujourd'hui
l'étude article par article, il y a quand même... je pense que c'est
96 articles qu'on devra regarder. Je ne pense pas qu'on va avoir le temps
de passer à travers ça avant 13 h 15. Je ne pense pas non plus qu'on
finisse à 18 heures, puis encore surprenant si on est capables de se rendre à la fin de la journée, parce qu'on est
ensemble jusqu'à 22 h 30. Alors, je le dis comme ça avec le
sourire, parce que c'est vrai que ça nous donne quand même beaucoup de temps
pour pouvoir rencontrer Daniel Breton. Je pense qu'on aurait avantage à
lui poser certaines questions. Puis ce qu'il connaît très bien aussi, du côté
du groupe, c'est qu'est-ce qui est fait aussi à l'international, hein, comment
est-ce qu'on s'en sort dans d'autres législations. Je pense que c'est important
aussi qu'on puisse regarder.
Tout à l'heure, le député
de Jonquière parlait de l'encadrement, justement, des publicités pour les VUS.
Oui, on peut voir aussi comment c'est fait ailleurs dans le monde. Est-ce qu'on
est capables, avec ce qu'on a actuellement comme voitures, à répondre à un
devancement de la date? Moi, je trouve que c'est des questions hyperpertinentes
qu'on peut poser à un expert qui va pouvoir éclairer chaque député ici, autour
de la table. Et puis, pour ceux qui n'ont pas eu le privilège, justement, de
travailler avec ce groupe, bien, je vous le dis, là, c'est un plus, comme
législateurs, comme législatrices, de pouvoir l'entendre. Et, bien entendu, si
on veut améliorer, justement, la mise en oeuvre de certaines mesures... Puis je
suis assez d'accord aussi avec le député de Jonquière, là, quand il dit
qu'arriver avec un règlement à quelque part dans trois ans, c'est loin, c'est
très, très loin.
Alors, comment est-ce qu'on peut devancer tout
ça? Parce qu'on se l'est dit tout à l'heure, le but de ce projet de loi, c'est
justement de venir renforcer l'application des lois en matière d'environnement.
Bien, est-ce qu'on est capables de le faire aussi pour les véhicules zéro
émission? Je pense que poser la question, c'est y répondre.
Alors, ce que je propose ici, c'est qu'on
puisse... Je vais appuyer cette motion préliminaire du député de Jonquière,
parce qu'en effet je pense qu'on a de nombreuses questions, et on n'a pas eu de
spécialiste en véhicules zéro émission.
C'est vrai qu'on n'en a pas entendu. Alors, je pense que, si on veut avoir le
meilleur sac à dos possible d'informations pour pouvoir justement venir
bonifier l'actuel projet de loi et venir... bien, le bonifier puis le rendre
encore plus audacieux, je vais dire ça comme ça, bien, je pense que d'entendre
le P.D.G., donc, ce serait vraiment intéressant. Je remercie donc le député de
Jonquière pour cette motion préliminaire.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Oui, Mme la députée d'Abitibi-Témiscamingue.
Ah! excusez-moi, je pense que je me suis trompée, votre titre.
Mme Émilise Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien : Rouyn-Noranda—Témiscamingue,
Mme la Présidente. Mais ça me flatte toujours de sentir que je suis la représentante
officielle de cette belle grande région.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
mais ça... Je fais toujours... Vraiment désolée.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
évidemment, juste pour signifier, là, notre appui à la motion déposée par le
député de Jonquière. C'est effectivement un élément important qui nous
permettrait d'avoir plus d'infos sur tous ces aspects-là, là, qui touchent le
projet de loi. Donc, je voulais signifier mon appui.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres remarques? Oui, M. le ministre, vous avez
30 minutes.
M. Benoit Charette
M. Charette : Ah! ce sera bien plus
court que ça. Je veux remercier le collègue. On reconnaît tous l'expertise de
ce groupe-là. D'autres ont une belle expertise aussi, que ce soit Propulsion,
que ce soit aussi InnovÉÉ, bref, des groupes pertinents qui ont une expertise
intéressante. Mais, le collègue le mentionnait à juste titre, c'est une entente
qui est intervenue entre les leaders. Donc, on n'a pas imposé de groupe, on ne
s'est pas refusé à la discussion à ce niveau-là. Et, on sait fort bien, là,
lorsque les consultations sont terminées, elles sont terminées. On ne peut pas
reproduire ou recommencer un processus de consultations.
Ceci dit, les collègues ont la possibilité
d'échanger avec M. Breton ou autres. Moi, pour ma part, j'ai eu une
rencontre avec lui pas plus tard que lundi dernier. Les gens de Propulsion y
étaient aussi, les gens d'InnovÉÉ. Donc, je suis convaincu qu'ils sont
intéressés à partager leur savoir si jamais on les interpelle, ce que les
collègues peuvent faire, là, naturellement, chacun de leur côté. Et peut-être
remarquer aussi que le groupe n'a pas déposé de mémoire dans le cadre du projet
de loi, ce qu'il avait la possibilité de faire, naturellement.
Donc, ce
n'est pas de remettre en question leur expertise. Moi, c'est un contact que
j'apprécie particulièrement. On
travaille avec eux, notamment... Vous savez, et on aura l'occasion de s'en
reparler, on va renforcer, dans les prochaines semaines, la norme VZE.
Donc, c'est un groupe important, là, qui nous guide là-dedans. On a déposé une
REP, un projet de REP, il n'y a pas si longtemps, sur les batteries des voitures
électriques. On est en communication avec eux là-dessus. Donc, oui à la
crédibilité de l'organisme, mais malheureusement la consultation est terminée,
et ce, selon les modalités qu'on avait tous convenues ensemble.
• (12 h 20) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le ministre.
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Non.
Selon le règlement, il n'y a pas droit de réplique.
Mise aux voix
Alors, maintenant, nous sommes... Il n'y a pas
d'autre commentaire. Nous sommes prêts à passer au vote. Est-ce que vous
demandez le vote nominal?
Une voix :
Oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Contre.
Le Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
Le Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire : Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
Le Secrétaire : Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire : Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
Le Secrétaire : Et Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Alors, la motion préliminaire est rejetée.
Donc, je pense que maintenant on peut
poursuivre. Alors, j'ai un long texte à vous lire, avant que nous commencions
l'étude article par article, pour que vous compreniez bien ou que tous
comprennent bien la procédure.
Directive de la présidence
concernant l'étude
détaillée de l'article 1 du projet de loi
Donc, avant de débuter, je vais rendre une
directive sur les modalités entourant l'étude de l'article 1 de ce projet
de loi. L'article 1 du projet de loi mentionne : «La Loi sur
certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et
de sécurité des barrages, dont le texte figure au présent chapitre, est édictée.»
Est ensuite introduit à l'article 1 le
texte de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les lois en
matière d'environnement et de sécurité des barrages, qui comporte
96 articles.
Comme l'a affirmé à plusieurs reprises la
présidence par le passé, une telle forme de rédaction législative qui consiste
à introduire un projet de loi par un article ou une annexe soulève certaines
difficultés d'application sur le plan de la
procédure parlementaire. En effet, le règlement ne prévoit pas, à proprement
dit, la manière de procéder à l'étude des articles d'un projet de loi
ainsi introduit.
Dans ce contexte, la présidence doit veiller à
ce que les députés aient la possibilité de débattre d'une partie importante de ce projet de loi, bien que celle-ci
soit incluse sous la forme d'un article du projet de loi n° 102. Pour
cette raison,
et comme l'ont fait d'autres commissions en situation semblable, nous
procéderons à l'étude détaillée de chacun des 96 articles de
l'article 1 de la même manière que s'il s'agissait d'articles du projet de
loi n° 102 lui-même, avec les mêmes temps de parole que ceux prévus à
l'article 245 du règlement pour tous les articles qui le composent.
Alors, maintenant,
nous allons procéder. Je vais continuer en disant... Selon ma compréhension, il
y aurait entente entre les groupes
parlementaires afin d'étudier simultanément les lois du projet... les articles,
dis-je, du projet de loi par blocs ainsi que de débuter l'étude article par
article avec ceux du bloc 1. Est-ce qu'il y a consentement à cet effet?
Des voix :
Consentement.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Il y a consentement. D'accord.
Étude
détaillée
Sur ce, je suis prête
à entendre le ministre sur le bloc 1, article 1. M. le ministre, vous
avez la parole.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Et déjà, là, dans les remarques préliminaires des
collègues, on a beaucoup fait allusion au fameux article sur la sous-traitante.
Donc, déjà vous confirmer que l'amendement va nous arriver sans doute assez
rapidement, là, dans... certainement en cours de journée. Donc, c'est
l'article 4. Juste pour votre gouverne,
l'amendement est déjà à votre disposition. Donc, je vous le dis uniquement, là,
en guise d'information.
Sinon,
vous l'avez bien dit, Mme la Présidente, comme façon de procéder, moi, je vais
tout simplement y aller avec le premier article, qui va nous amener à l'étude
des articles subséquents. Donc, le premier est fort simple, là, ça vient
introduire cette loi. Donc, on le lirait ainsi :
Chapitre I. Loi
édictée.
1. La Loi sur
certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et
de sécurité des barrages, dont le texte figure au présent chapitre, est
édictée.
Donc : «Loi sur
certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et
de sécurité des barrages.»
Et
ce sont, naturellement, tous les articles subséquents qui nous permettront
d'aborder, là, son contenu et sa portée.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Commentaires?
M.
Gaudreault : ...Mme la
Présidente, je ne suis peut-être pas sûr de comprendre, là. Le ministre
a lu l'article 1... il n'a pas lu l'article 1,
en fait. C'est-tu moi qui a échappé un bout, là, ou...
M. Charette :
Si vous regardez, si vous me permettez, dans la version papier, parce que
je travaille aussi en électronique, l'article 1 vient confirmer l'édiction
d'une loi, loi qui sera édictée, naturellement, lorsque le projet de loi sera
adopté. Mais tout ce qui découle de ça commence une nouvelle numérotation. Donc,
immédiatement après, on va commencer l'article 1 de cette nouvelle loi.
Donc là, c'est l'article 1 du projet de loi n° 102 et non pas
l'article 1 de la nouvelle loi qui est créée. Je conviens, là, que
c'est...
M.
Gaudreault : O.K. On va prendre le tour, là, c'est juste que... On va
se démêler dans le cahier, là.
M. Charette : Mais la version papier, là, pour ma part, à tout le moins, aide à ce
niveau-là. On suit réellement la séquence.
Donc là, on introduit cette nouvelle loi, et après les... Tout à l'heure, je
disais 89, mais, je pense, c'est davantage... 96 articles découlent
de ce premier numéro 1, en quelque sorte.
Des voix : ...
M.
Gaudreault : On va prendre notre vitesse de croisière, là, c'est juste
qu'il faut se démêler.
Une voix : ...
M. Charette :
Peut-être — je
vous l'offre, à vous de l'accepter ou pas — étant donné que les gens qui
nous suivent vont vouloir peut-être
comprendre, laisser à notre juriste la possibilité d'expliquer un petit peu
l'ordonnancement. Mais c'est fort simple, là, vous allez voir. Après ce
numéro 1 là, on défile vraiment de 1... Mais, dans des termes ou dans des
principes juridiques, là, elle est certainement mieux placée que moi.
M.
Gaudreault : ...suspendu, là?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Non,
on n'est pas suspendus. Est-ce que vous voudriez suspendre quelques
minutes?
M.
Gaudreault : Oui, oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
je pense que ce serait nécessaire.
M. Charette :
Bien, ses explications... mais peuvent être utiles pour celles et ceux qui nous
suivent aussi.
M. Gaudreault : On l'écoutera après,
juste pour qu'on puisse... Oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 28)
(Reprise à 12 h 30)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, pour le bénéfice de tous, et ceux et celles qui nous écoutent par la
magie des ondes, Mme la juriste, j'aimerais que vous donniez l'explication sur
comment nous allons procéder. Mais, avant, déclinez votre nom et votre titre,
s'il vous plaît.
Mme Grignon (Karine) : Oui. Merci.
Alors, Karine Grignon, pour le ministère de la Justice.
En fait, ce que le ministre vient de lire, c'est
l'article 1 du projet de loi en lui-même, donc c'est l'article qui va
permettre d'édicter les 96 articles de la nouvelle loi qu'on va étudier
tout de suite après, là. Donc, on va étudier chacun des articles, de 1 à 96, il
va y avoir une adoption pour chacun de ces articles-là, et, à la fin de tout
ça, on va adopter aussi, un vote, là, sur l'article 1 que le ministre
vient tout juste de lire.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Parfait.Donc, M. le ministre, je vous inviterais, s'il vous plaît, à lire
l'article 1 de l'article 1.
M.
Charette : Avec plaisir. Et,
pour faciliter la compréhension, je vais me permettre de lire les commentaires
aussi après la lecture elle-même de l'article. Donc : «Dispositions
générales.
«1. La présente loi vise à prévoir les
dispositions nécessaires pour vérifier l'application des lois suivantes :
«1° la Loi
visant l'augmentation du nombre de véhicules automobiles zéro émission au
Québec afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres
polluants;
«2° la Loi sur la conservation du patrimoine
naturel;
«3° la Loi sur les espèces menacées et
vulnérables;
«4° la Loi sur les pesticides;
«5° la Loi sur la qualité de l'environnement;
«6° la Loi sur la sécurité des barrages.
«Elle vise également, à l'égard des lois
mentionnées au premier alinéa et de la présente loi, à mettre en place le régime de sanctions administratives pécuniaires
ainsi que le régime pénal applicables. Elle octroie certains pouvoirs au
gouvernement ou au ministre à l'égard d'une demande d'autorisation effectuée
par l'une des lois concernées ou d'une autorisation délivrée en vertu de
celles-ci.»
Je me permets maintenant le commentaire. Donc,
l'article 1 est une disposition d'objet qui énumère, d'une manière très
globale, ce que vise à prévoir la nouvelle loi à édicter. Cette disposition
prévoit ainsi un cadre commun qui
s'appliquera aux lois énumérées pour tout ce qui concerne le régime
d'inspection et d'enquête, le régime de sanctions administratives
pécuniaires, les dispositions pénales, le régime applicable aux réclamations et
au recouvrement, certains pouvoirs généraux
applicables au traitement des demandes d'autorisation reçues, certains pouvoirs
réglementaires confiés au ministre de l'Environnement et de la Lutte
contre les changements climatiques.
Le cadre commun instauré par la nouvelle loi
vise ainsi principalement à permettre de vérifier si les obligations prévues
par les lois énumérées sont bien respectées et octroie les pouvoirs nécessaires
pour intervenir en cas de leur non-respect.
Des modifications aux lois énumérées seront
également proposées plus tard dans l'étude détaillée pour tenir compte du cadre
commun proposé par cette nouvelle loi. Un régime de sanctions administratives
pécuniaires sera notamment ajouté pour assurer l'application de la Loi sur les
espèces menacées ou vulnérables, la Loi sur les pesticides et la Loi sur la
sécurité des barrages.
L'instauration d'un cadre commun pour les lois
énumérées permettra d'harmoniser et d'actualiser l'ensemble des mesures
nécessaires à leur application.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Merci,
M. le ministre. Donc, pour les besoins de la retranscription, j'ai besoin de
l'entendre dans le micro, que vous voulez étudier le projet de loi alinéa par
alinéa.
M. Charette : Consentement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Consentement. D'accord. Alors, est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la
députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci. Peut être,
déjà, que le ministre... Parce qu'à la lecture des commentaires on reprend...
L'avant-dernier paragraphe que vous nous avez lu dans vos commentaires, M. le
ministre, vous revenez sur
l'application : «Sera notamment ajouté pour assurer l'application» des
lois sur les espèces menacées ou vulnérables, loi des pesticides et la
sécurité des barrages.
Mais, tout en haut,
on sait que... La Loi visant l'augmentation du nombre de véhicules zéro
émission au Québec afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et
autres polluants... Puis là on en a six, lois. Pourquoi est-ce qu'on ne
retrouve pas, dans vos commentaires, par exemple, la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel?
M. Charette :
C'est sûr qu'on va apprendre à bien travailler le projet de loi ensemble. Ça,
c'est réellement des précisions de nature légistique. Si vous me permettez, à
chacune des fois, on pourrait entendre notre spécialiste sur ces enjeux-là.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : ...
Une voix : Consentement.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Vous n'avez pas à redécliner à chaque fois votre nom et
votre titre.
Mme Grignon
(Karine) : En fait, les régimes de sanctions administratives
pécuniaires existent déjà dans la Loi sur la conservation du patrimoine
naturel, dans la loi... je vais l'appeler la loi VZE, là, pour faire plus
court, et dans la Loi sur la qualité de l'environnement. Donc, c'est pour ça
qu'ils ne sont pas nommés dans le commentaire.
Mme
Melançon : ...ce qu'on entend à l'intérieur du commentaire, c'est
l'introduction, dans les lois...
Mme Grignon (Karine) : Exactement. Donc, c'est l'aspect
nouveauté pour ces trois lois-là.Dans les autres lois, il y aura
des ajustements au régime existant, tout simplement.
Mme
Melançon : Merci. Ça va pour le moment pour moi.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Alors, si on se place un petit peu plus haut, là,
dans la compréhension de la loi, le ministre me dira si je me trompe, ce que je
comprends, c'est qu'on fait comme créer une autre loi pour implanter un régime
général de... un régime général, puis là j'essaie de retrouver la formulation
au vrai article 1, là, un régime général de pénalités, ou de sanctions, ou
d'application... de certaines mesures, voilà, permettant d'appliquer les lois
en matière d'environnement. Autrement dit, on fait comme dégager de plusieurs
lois les éléments d'application générale qui s'appliquent dans ces lois-là. On
en fait une loi à part au lieu d'intervenir dans chacune des lois. C'est ce que
je comprends.
Mais je veux bien
comprendre pourquoi on fait ça. Qu'est-ce qui a motivé le ministre à
dire : On va disséquer chacune des lois qui sont là, là — bien,
il y en a six — pour
en faire comme une autre loi à part qui va venir
s'appliquer à ces six-là? Je veux comprendre pourquoi on fait ça. Pourquoi on a
choisi cette façon de faire là plutôt que d'y aller loi par loi? Je ne
sais pas si je suis assez clair dans ma question, là.
M. Charette :
Il y a une recherche de tronc commun ou de principes communs derrière tout ça.
Bien, il faut savoir que, pour un certain nombre de ces lois-là, elles ont été
adoptées à différents moments au cours de l'histoire et elles ont évolué un
petit peu en parallèle au cours de l'histoire. Donc là, on veut créer un tronc
commun pour lequel on va se reconnaître plus aisément. Et ça, ce sont pour les
lois qui n'avaient pas de régime de SAP. Et, comme la légiste... Et je vais
tout le temps me tromper. Je pense, les deux sont bons. Des fois, je dis
«légiste», des fois, je dis «juriste». Je
crois que les deux sont bons, mais je suis toujours hésitant avec une ou
l'autre des appellations. Mais pour... Donc, ça, ce sont pour les lois
qui n'avaient pas de régime de SAP prévu.
Pour ce qui est des
lois qui en avaient déjà un, plus tard dans l'étude du projet de loi, on
viendra faire les ajustements, là, qui s'imposent.
M.
Gaudreault : O.K. Mais, Mme la Présidente, ça ne me dit pas pourquoi
il a décidé de faire ça. Pourquoi on ne vient pas faire des dispositions sur
les sanctions administratives et pénales dans chacune des lois? Pourquoi on crée une loi à part? Est-ce que ce n'est pas
plus... Comment je pourrais dire? C'est parce que ça veut dire
qu'éventuellement, là, dans une future législature, on pourra modifier
juste la loi sur les sanctions administratives et pénales sans toucher la loi précise, là, disons, sur les pesticides ou
sur la qualité de l'environnement. On pourra venir juste faire un amendement
ou une modification à la loi, sur les conditions générales, incluant les
sanctions administratives et pénales. En quoi ça, c'est mieux que de procéder
loi par loi?
• (12 h 40) •
M. Charette :
En fait, c'est un régime unifié. Tout à l'heure, on faisait référence aux
groupes qu'on a pu entendre. Et, étant donné que ce sont toutes des lois qui
ont été adoptées à des moments différents, avec des particularités propres au
moment de l'étude, ça devient souvent complexe pour les gens qui souhaitent s'y
retrouver. Donc là, pour tout ce qui est SAP, en quelque sorte, là, on va voir
ce régime unifié là.
Mais,
pour ce qui est des modalités ou des particularités de chacune de ces lois,
dans les articles subséquents, on pourra apporter des précisions. Mais, au
moins, le régime de sanctions sera beaucoup plus facile à interpréter et à
comprendre, là, de la part des gens, là, qui sont visés par ces régimes-là.
M. Gaudreault : O.K. Bien, je comprends. Est-ce que le ministre peut nous dire aussi,
dans son dernier alinéa de l'article 1 introduit par
l'article 1, là, quand il dit que la loi, «elle octroie certains pouvoirs
au gouvernement ou au ministre à l'égard d'une demande d'autorisation effectuée
par l'une des lois concernées ou d'une autorisation délivrée en vertu de
celles-ci»... Est-ce que vous pouvez nous préciser un petit peu plus ce qu'on
entend, là, par «octroie certains pouvoirs au gouvernement ou au ministre»? Je
sais qu'ils vont venir plus tard, là, mais est-ce que déjà, vu qu'on en parle
dans l'article 1, cette portion-là... Est-ce qu'il peut nous dire c'est
quoi, les «certains pouvoirs au gouvernement ou au ministre à l'égard d'une
demande d'autorisation»?
M. Charette :
Je suis peut-être embêté de répondre à la question, étant donné que la réponse
ne sera pas les mêmes pour chacun des cas de figure. C'est réellement des
détails, là, qui surviennent plus tard dans l'étude article par article. Je
serais embêté, là, de devoir répondre de façon générale. Mais ce sont toutes
des précisions qui surviennent et, dans certains cas, assez rapidement, là,
dans les articles qui vont suivre. Dans le fond, c'est un article introductif
qui annonce ce qui s'en vient, là, dans les articles subséquents.
M.
Gaudreault : O.K. Ça va pour l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Merci. Puis c'est vraiment pour la bonne compréhension, là.
Puis là on met... on est en train de mettre des pierres pour faire l'édifice.
Mais pourquoi est-ce qu'on ne retrouve pas nécessairement la loi sur... par
exemple, affirmant le caractère collectif de l'eau puis la gouvernance en eau?
Parce que j'imagine qu'il y en a, des sanctions administratives, ou il n'y en a
pas du tout? Parce que ça veut dire qu'on ne peut pas en introduire.
Ce que je suis en
train de comprendre, puis je vais en droite ligne avec ce que le député de
Jonquière a posé comme question... Est-ce qu'on a là, devant nous, les six
lois... C'est dans les six lois où il y a des sanctions administratives
pécuniaires puis c'est pour ça qu'on les introduit à ce moment-ci. Et on n'en a
pas oublié, il n'y a pas d'endroit où... Parce que, là, on ne connaît pas
toutes les lois par coeur, là. C'est pour ça que je pose la question. Mais
c'est vraiment pour notre bonne compréhension. On a les six lois dans
lesquelles, actuellement, on a des SAP, et c'est là où on va pouvoir, après ça,
aller fixer les montants, on va... Tout ça va se retrouver dans les
96 articles subséquents, là. Bien, c'est bien ce que je comprends?
M. Charette :
...lois, dont celle dont fait mention la collègue, n'ont pas d'obligation
sanctionnable, donc ne seraient pas visées, là, par les articles. Mais effectivement,
dans les articles suivants, les modalités pour chacune des lois seront
précisées.
Mme Melançon : Et, ce tronc commun là, dans le fond, on vient se le donner pour la
suite des choses. Puis là, comme ce
sera une loi, la prochaine fois, si, par exemple, dans une loi, on décidait un
jour d'y aller avec des sanctions administratives pécuniaires, on
pourrait venir, uniquement par règlement... venir réintroduire une nouvelle...
de nouvelles possibilités.
M. Charette :
Bien, c'est-à-dire, par règlement si on ne change pas les modalités de la loi
elle-même, là, qui est maintenant créée. Donc, s'il y a une nouvelle loi et
qu'il y a des modalités réglementaires qui en découlent, comment le dire, bien,
ça n'enlève pas la spécificité pour chacune de ces lois-là. Mais, oui, la
réglementation pourra le préciser, mais, si c'est législatif, ce sera à travers
un changement législatif.
Mais, de façon
générale, là... Et moi, je l'admets et je le répéterai d'emblée, je ne suis pas
juriste, je ne suis pas légiste, mais la façon la plus simple, dans mes mots,
de résumer cet article-là, c'est une quête pour une plus grande prévisibilité,
là, pour les administrés. Ils vont pouvoir se référer dorénavant à un seul
cadre législatif. Donc, je le dis dans mes mots, ce n'est peut-être pas les
termes les plus... mais j'essaie juste de vulgariser le tout.
Mme Melançon :
J'ai une autre question, Mme la
Présidente, c'est concernant... Dans le commentaire, là, il est, donc, indiqué
que le cadre commun va s'appliquer aux lois pour tout ce qui concerne,
donc : le régime d'inspection d'enquête — ça,
on va en parler un peu plus loin, là, j'ai déjà vu, dans les articles; le
régime de sanctions administratives pécuniaires — on
vient d'en parler; les dispositions pénales — je pense que c'est assez
clair; le régime applicable aux déclarations et au recouvrement — ça
aussi, on en avait parlé lors du breffage technique; certains pouvoirs généraux
applicables au traitement des demandes d'autorisation reçues.
Moi,
ce que j'aimerais juste réentendre, c'est... Les pouvoirs réglementaires
confiés au ministre de l'Environnement, est-ce que c'est... donc, c'est
pour ceux à venir et ce n'est pas pour ceux qu'il a actuellement, hein? C'est à
ce moment-là... Parce que le ministre va
venir se donner de nouveaux pouvoirs. On va les voir, là aussi, un peu plus
tard. Mais, quand on parle des pouvoirs réglementaires confiés au
ministre, ils ne sont pas les mêmes, nécessairement, dans chacune des lois.
M. Charette : La réponse simple,
c'est oui, mais...
Une
voix : ...
M. Charette :
Oui, si vous voulez encore plus d'acuité dans la réponse, on pourrait donner le
consentement.
Mme
Melançon : Bien sûr, Me Grignon.
Mme Grignon (Karine) : Alors, c'est des pouvoirs
réglementaires vraiment associés à ce qu'on a énuméré, là, donc des
pouvoirs d'inspection, d'enquête, des dispositions pénales, tout ça, là. Donc,
c'est des pouvoirs qui existent déjà dans certaines des lois énumérées. On les
reprend, dans la loi, pour le tronc commun. Donc, ces pouvoirs-là vont
s'appliquer pour les six lois mais seulement dans les matières qui sont
énumérées. Généralement, c'est pour de l'inspection et enquête.
Puis là, vous allez
voir, dans les dispositions transitoires, il y a déjà des règlements qui
existent, là. Ils vont être reconduits en
vertu de la nouvelle loi, là. Souvent, c'est pour de la tarification applicable
pour des échantillonnages, par exemple, là. Donc, c'est quelque chose
d'existant, là. Il n'y a rien de nouveau.
Mme
Melançon : Bon, parfait. Ça va en droite ligne avec...
Mme Grignon
(Karine) : Très circonscrits, là, des pouvoirs très circonscrits, là.
Ce n'est pas des pouvoirs généraux.
Mme
Melançon : Parfait. Et, dans ce qu'on avait déjà... C'était pour ça
aussi ma question, c'est parce que, dans l'énumération qui a été faite
préalablement, avec le régime d'inspection, les régimes de sanctions, je me
demandais pourquoi on avait introduit en plus cette phrase-là, là. Mais je
pense que la compréhension de ce que vous venez d'expliquer est bonne. Mais
est-ce qu'il y a d'autres pouvoirs réglementaires qui ne sont pas
nécessairement cités par le régime d'inspection ou les régimes de sanctions et
qui peuvent aussi apparaître? Avez-vous d'autres exemples, là, Me Grignon?
Mme Grignon
(Karine) : Non, c'est ça, les pouvoirs réglementaires qui sont
associés à chacune des lois énumérées vont
demeurer dans les lois énumérées, là, pour encadrer spécifiquement les
pesticides, par exemple. Donc, on va le voir, là, dans les différentes
dispositions, là. Il y a des pouvoirs réglementaires spécifiques qui vont être
ajoutés pour ça.
Mme
Melançon : Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de
Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Moi, j'aimerais savoir, est-ce qu'il y a d'autres
secteurs, outre l'environnement, là, est-ce qu'il y a d'autres domaines, dans
notre système, qui fonctionnent comme ça, avec une loi tronc commun, qu'on va dire, là, je ne sais pas, moi, dans le
domaine agricole, dans le domaine des transports, peu importe, là, où il y a
plusieurs lois qui s'appliquent, par exemple, le Code de sécurité routière, la
Loi du ministère des Transports, bon, puis qu'il y aurait un régime tronc
commun, ou dans le secteur agricole, je ne sais pas?
Autrement dit, est-ce
qu'on est en train de faire quelque chose de nouveau ou est-ce qu'on s'inspire
de précédents en cette matière, de faire...
de dégager de différentes lois tout ce qui touche l'inspection, l'enquête, le
régime de sanctions administratives pécuniaires, les dispositions
pénales, etc., pour mettre ça dans un genre de loi-cadre qui va venir
influencer chacune des lois spécifiques? Est-ce que c'est nouveau, ça, comme
façon de procéder?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce que, Mme la juriste, vous voulez donner la
réponse?
Mme Grignon (Karine) : Bien, en fait, il
existe... pas dans ce modèle-là complet, là, mais il existe effectivement,
au fédéral, une loi qui prévoit des sanctions administratives pécuniaires qui
s'appliquent en matière agricole, donc qui
s'appliquent pour plusieurs lois différentes, là. Je n'ai pas le titre exact de
la loi, là, mais effectivement ça, ça existe présentement.
M.
Gaudreault : Mais, dans le droit québécois, ça n'existe pas.
• (12 h 50) •
Mme Grignon
(Karine) : Non. Bien, il y a... Je peux vous donner l'exemple du Code
de procédure pénale, donc, c'est centralisé, Code de procédure civile aussi,
là, donc...
M.
Gaudreault : Oui, oui. Oui, mais là c'est plus du droit général. Oui,
c'est ça. O.K. Bien, ça va aller pour l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement
à 1? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder à la mise aux
voix. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette :
Pour.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
Le Secrétaire : M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
Le Secrétaire : Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire : Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire : Et Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'article 1 est adopté. M. le ministre, veuillez
procéder à la lecture de l'article 2, s'il vous plaît.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
«2. Pour l'application de la présente loi,
à moins que le contexte n'indique un sens différent, on entend par :
«"actionnaire" : la personne
physique détenant, directement ou indirectement, des actions conférant
20 % ou plus des droits de vote d'une personne morale qui n'est pas un
émetteur assujetti à la Loi sur les valeurs mobilières;
«"autorisation" :
un permis, une autorisation, une approbation, une attestation, une
habilitation, une accréditation, une
certification ou tout autre droit de même nature accordé en vertu des lois
concernées ainsi que son renouvellement et sa modification;
«"lois concernées" : les lois
mentionnées au premier alinéa de l'article 1 et leurs règlements
d'application;
«"municipalité" :
toute municipalité, la Communauté métropolitaine de Montréal, la Communauté
métropolitaine de Québec ainsi qu'une régie intermunicipale;
«"personne" : une personne
physique, une personne morale, une fiducie, une société, une coopérative ou
tout autre regroupement de personnes.»
Le commentaire, maintenant :
L'article 2 prévoit certaines définitions utiles à l'application de la
nouvelle loi.
La définition
d'«actionnaire» est celle qui apparaît à l'article 115.9 de la Loi sur la
qualité de l'environnement, dont l'abrogation sera proposée plus tard dans
l'étude détaillée. Elle permet de préciser spécifiquement les critères à
respecter pour qu'une personne physique soit
considérée comme un actionnaire pour l'application de la loi, notamment
dans les articles 31 à 33.
La définition d'«autorisation» permet d'énumérer
les différents termes utilisés dans les lois énumérées à l'article 1 pour
désigner le concept général auquel se réfère le terme «autorisation».
La définition de «lois concernées» permet
d'alléger le texte de la loi à édicter en renvoyant systématiquement à la liste
des lois énumérées à l'article 1.
La
définition de «municipalité» est celle qui apparaît à l'article 1 de la
Loi sur la qualité de l'environnement. Elle
permet d'assimiler à une municipalité des autorités municipales pouvant exercer
certains pouvoirs sur le territoire.
La définition de «personne»
est celle qui apparaît à l'article 1 de la Loi sur la qualité de
l'environnement, avec certains ajustements qui seront également proposés à
l'égard de cet article plus tard dans l'étude détaillée. Ainsi, une société de
personnes, une coopérative et une fiducie sont assimilées à une personne. Une
telle assimilation est requise, puisque ces
différents regroupements ne possèdent pas de personnalité juridique,
contrairement à une compagnie, par exemple. L'exception relative à une
municipalité est supprimée, puisque, par nature, une municipalité est une
personne morale de droit public et qu'il est inutile de la traiter différemment
d'une autre personne.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Merci, Mme la Présidente. Bien, différentes choses. Puis,
je vais vous le dire, ce n'est pas un secret, mais je ne suis pas avocate.
Alors là, on est contents de pouvoir compter sur Me Grignon aujourd'hui.
Moi,
où j'ai différentes problématiques, là... La première ligne, là : «Pour
l'application de la présente loi, à moins que le contexte n'indique un sens
différent, on entend par», pouvez-vous me donner un exemple où on pourrait,
justement, donner un sens différent? Je veux
juste bien comprendre pourquoi on démarre avec ceci, et j'aurai deux autres
questions par la suite.
Mme Grignon
(Karine) : En fait, c'est une formulation standard, là. Ça peut
arriver que, dans un article... Parce c'est une définition, en bout de ligne...
c'est des définitions qui sont proposées là. Ça pourrait arriver que, dans un
article, on veuille lui donner un sens un petit peu différent à la définition
générale qui s'applique à l'ensemble des dispositions de la loi. Donc, dans
l'article en question, on va venir préciser que, par exemple, l'actionnaire, ce
n'est pas celui qui détient 20 %, mais c'est celui qui détient 30 %,
là. Mais, je vous rassure, dans ce cas-ci, il n'y en a pas. Il n'y en a pas.
Donc, les définitions s'appliquent pour l'ensemble de la loi.
Mme
Melançon : Parfait. Excellent. Puis, bien, le commentaire, je pense
que... allait avec justesse, là, où on est capables de se référer, notamment
sur la LQE, par exemple, là. Ça, je suis très bien avec ça.
Cependant... «La
définition de "personne" est celle qui apparaît à l'article 1 de
la Loi sur la qualité de l'environnement, avec certains ajustements qui seront
également proposés à l'égard de cet article plus tard dans l'étude détaillée.»
Pourquoi est-ce qu'on ne vient pas immédiatement détailler la définition, dans
ce cas-là?
Mme Grignon
(Karine) : Bien, en fait, la définition est détaillée. C'était
simplement pour vous signaler que, quand on la lit, ça ne correspond pas mot
pour mot à ce que vous voyez actuellement, là, sur Légis Québec, là, avec la
définition de «personne» à l'article 1 de la Loi sur la qualité de
l'environnement. Il y a des petits ajustements, là, qui sont apportés, là, puis
qui vont être apportés par le projet de loi plus tard. Ça fait que, quand vous
la lisez, la définition de la Loi sur la qualité de l'environnement, une
municipalité n'est pas une personne au sens de cette loi-là. Donc, plus tard,
dans l'étude détaillée, on va aussi venir abroger cette distinction-là, là.
M. Charette :
...confondant. On est dans le commentaire, là, on n'est pas dans l'article
lui-même. Donc, c'est uniquement pour mettre en contexte.
Mme
Melançon : Tout à fait. Ceux et celles qui suivent...
M. Charette :
Ça peut être difficile pour ceux qui nous suivent et qui n'ont pas le
support sous les yeux.
Mme
Melançon : Tout à fait, tout à fait. Je leur souhaite d'ailleurs bonne
chance pour les 96 prochains articles aussi. D'accord. Moi, ça me
convient, moi. C'était la façon dont c'était libellé. Je croyais avoir compris
que la définition de «personne» était pour avoir... on était pour voir d'autres
ajustements un peu plus loin, alors que ce qu'on dit, c'est plutôt l'inverse,
on part de ça puis on va pouvoir ajouter pour la suite. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Je veux juste bien comprendre. Pourquoi la norme ou
la base de 20 %, là, dans les actionnaires? «La personne physique
détenant, directement ou indirectement, des actions conférant 20 % ou plus
des droits de vote». Pourquoi pas... S'il y a un actionnaire qui détient
19 %, est-ce que ce n'est pas une manière de... comment je pourrais dire... d'échapper parfois à certaines dispositions
de la loi, en disant : Bien, regarde, je vais juste en prendre 19 %, je vais être quasiment au même
niveau, mais je ne serai pas concerné par la loi? J'aimerais ça comprendre
pourquoi on dit 20 % seulement... ou à partir, plutôt, de 20 %, parce
que c'est 20 % ou plus des droits de vote.
Mme Grignon (Karine) : Oui. En fait, c'est pour
démontrer une certaine notion de contrôle, là. Donc, l'actionnaire doit
quand même avoir un certain contrôle dans la prise de décision. Donc, il y a un
seuil qui a été fixé à 20 %. Ce seuil-là
a été décidé comme étant suffisamment élevé pour permettre une prise de
décision. C'est le pourcentage qui était actuellement prévu dans la Loi
sur la qualité de l'environnement.
M. Gaudreault : À
l'article 115.9 de la LQE, c'est déjà 20 %?
Mme
Grignon (Karine) : Exact.
M.
Gaudreault : Est-ce qu'on sait si ça a déjà causé des problèmes dans
des situations précédentes, au niveau de
l'interprétation de la LQE, avec le fait que c'est 20 %? Est-ce que ça a
déjà causé des problèmes avec d'autres types d'actionnaires qui étaient
en bas de 20 % et qui auraient pu être concernés par l'application de la
loi?
Mme Grignon
(Karine) : Bien, pas ma connaissance, moi, mais je ne sais pas si, au
niveau du ministère... Pas ma connaissance.
• (13 heures) •
M.
Gaudreault : O.K. Il n'y a pas d'autre réponse. O.K. Mme la
Présidente, moi, je... Pour les articles qui amènent
des définitions comme ça, bon, là, on en a cinq, «actionnaire», «autorisation»,
«lois concernées», «municipalité», «personne», puis on commence à peine
le projet de loi, là... Puis j'ai toujours tendance à être plus prudent. Donc,
avant de le voter, moi, avant de le voter... En tout cas, j'aimerais ça qu'on
le garde peut-être ouvert jusqu'à la fin de l'étude du projet de loi, parce
qu'il peut arriver, en tout cas, moi, je l'ai déjà vécu à plusieurs reprises,
là, qu'on avance dans le projet de loi, puis là on se dit : Ah! on ne
s'entend pas sur la définition de tel mot. Donc là, on s'invente... bien, pas
on s'invente, mais on rédige une définition qu'on va venir intégrer dans l'article 2
parce qu'on s'aperçoit, à l'usage, que la
définition n'était pas claire puis que ça pourrait valoir la peine de l'inclure
dans l'article sur les définitions.
Donc, moi, en tout
cas, à ce stade-ci, je me sentirais plus à l'aise si on gardait l'article 2
ouvert, y revenir à la toute fin de notre
commission parlementaire quand on aura terminé l'étude détaillée. Comme ça, si
jamais on veut y revenir en cours de route pour dire : Ah! ce
serait peut-être bon d'avoir une définition pour le mot untel, etc., bien là,
on va avoir la possibilité de le faire, sans
être obligés de revoter, avec consentement, blablabla, pour ouvrir
l'article 2. Donc, je me sentirais plus prudent comme ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...suspendre l'article 2? Consentement.
D'accord. Moi, dans mes notes, on me dit qu'on termine à 13 h 15. Je
sais que, Mme la députée, vous demandiez pourquoi je continuais avec ardeur,
mais je suis obligée jusqu'à 13 h 15. Alors, nous allons donc
suspendre l'article 2. M. le ministre, maintenant, vous pouvez lire
l'article 3.
M. Charette : Ça me faciliterait la tâche au niveau de la lecture si tous les
articles étaient courts comme l'article 3. Donc, il est
simple : «La présente loi lie l'État.»
Le commentaire est un
petit peu plus long mais à peine. Donc, l'article 3 est une disposition
permettant d'appliquer les dispositions de la loi à l'État, levant par le fait
même l'immunité de la couronne prévue à l'article 42 de la Loi
d'interprétation.
Le
terme «État» a été choisi en l'espèce, puisqu'il se réfère à la fonction
exécutive et comprend le gouvernement, ses ministères ainsi que ses
mandataires, dans la mesure où de tels mandataires agissent à l'intérieur des
fonctions confiées par l'État.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le député de
Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Concrètement, là, ça veut dire que, si l'État commet
un non-respect de la loi, je ne sais pas si ça se dit, là, ou une infraction,
l'État est lié par les dispositions de la loi. Est-ce que c'est ce que je
comprends? Donc, c'est quoi, la... pas le
dicton mais le... oui, le dicton anglais, là? «The queen's... do not wrong», je
ne sais pas trop, là, «can't be wrong», la reine ne peut pas se tromper, là?
Peut-être éventuellement le roi, parce que la reine a quand même
97 ans ou 96 ans, donc... Donc, ce que je comprends, c'est que, là,
la reine va pouvoir se tromper.
M. Charette :
Je résume à l'extrême, et, au besoin, naturellement, les commentaires
peuvent venir. Donc, l'État n'est pas soustrait de l'application de la loi, en
quelque sorte, les organismes aussi, qui en découlent. Je le résume à l'extrême, là. Donc, même, je regarde un
petit peu les cas de figure, que ce soient des organisations qui relèvent
du gouvernement, que ce soit la SEPAQ, que
ce soient des ministères, bref, on est tenus au respect de la loi également.
M.
Gaudreault : J'espère, c'est le minimum. O.K.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Simplement parce qu'il en a été question... Puis je sais
que ça va être l'article 4, là, mais, quand même, le ministère a parfois
des sous-traitants. Et, lorsqu'on parle de mandataires, j'imagine qu'on parle
des sous-traitants aussi?
Mme
Grignon (Karine) : En fait,
les mandataires, c'est plus les mandataires... les sociétés qui sont
mandataires de l'État. Souvent, dans
la loi constitutive d'un organisme, on va avoir une disposition qui vient dire
qu'Hydro-Québec est un mandataire de l'État, là, par exemple. Donc, c'est
ceux-là qu'on vise, là, ces organismes-là.
Mme Melançon : Mais je reviens, donc, à ma question. Le ministère donne parfois
certains contrats en sous-traitance. Est-ce que les sous-traitants sont
attachés, de la façon dont c'est libellé, ainsi, au même titre que la SEPAQ ou
qu'une société d'État pourrait l'être?
Mme
Grignon (Karine) : S'ils
exécutent des travaux à la demande du ministre, par exemple, oui, ils seraient
mandataires, effectivement.
Mme Melançon : Parfait.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire, l'article 3 est adopté. Je
vous rappelle que, si vous ne demandez pas
l'appel nominal, moi, je continue, je procède. Donc, l'article 3 est
adopté. M. le ministre, vous pouvez lire l'article 4.
M. Charette : C'est gentil, merci.
On en vient à celui qui aura... pour lequel je présenterai un amendement par la
suite, mais je vais d'abord et avant tout lire l'article original. Donc, on
est... Chapitre II, section I, Inspection.
Article 4 :
«Le ministre peut désigner toute personne à agir comme inspecteur pour veiller
à l'application de la présente loi et des lois concernées.
«Le ministre peut également autoriser, par
entente, toute personne autre qu'un fonctionnaire à exercer, en l'absence d'un inspecteur, certains pouvoirs
normalement dévolus à un inspecteur en vertu de la présente section. L'entente
précise notamment le ou les pouvoirs dévolus ainsi que l'encadrement applicable
à la personne concernée.
«Sur demande,
l'inspecteur ou la personne autorisée donne son identité et exhibe un
certificat attestant sa qualité.»
Je vais malgré tout lire le commentaire, là,
avant de lire l'amendement. Et l'amendement pourra avoir son commentaire aussi.
Donc, initialement, c'était un chapitre qui visait à prévoir les règles
applicables à la désignation d'inspecteurs et d'enquêteurs et aux pouvoirs
qu'ils pourront exercer.
L'article 4 permet, plus spécifiquement, au
ministre de désigner des inspecteurs dans le but de vérifier si la nouvelle loi
et les lois concernées sont bien respectées. Il permet aussi au ministre
d'autoriser une personne qui n'est pas un inspecteur à exercer certains
pouvoirs d'inspection qui requièrent une expertise bien définie. Les balises
alors applicables à une telle personne sont précisées dans une entente à
conclure entre cette personne et le ministre.
Le troisième
alinéa de cet article oblige l'inspecteur ou les personnes autorisées à exercer
un pouvoir d'inspection à s'identifier lorsqu'une demande à cet effet lui est
adressée. Un certificat d'inspecteur ou de personne autorisée est
utilisé à cette fin.
Le contenu de cet article n'est pas nouveau, il
est déjà prévu dans les lois concernées. Donc, le deuxième alinéa proposé était notamment couvert en partie
par l'article 14 de la Loi sur le ministère du Développement durable,
de l'Environnement et des Parcs pour permettre à certaines personnes de
pénétrer sur un terrain du domaine privé. L'abrogation des articles dans les
lois concernées sera proposée plus tard.
Est-ce que vous souhaitez que je lise, dès à
présent, l'amendement qui est proposé?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
bien, normalement, on va travailler sur l'amendement.
M. Charette : Excellent. En fait, je
l'introduis, cet amendement, donc : À l'article 4 de la Loi sur
certaines mesures permettant d'appliquer les
lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages proposé par
l'article 1 du projet de loi :
1° insérer, dans le premier alinéa et après
«désigner», «, parmi les fonctionnaires»;
2° remplacer le deuxième alinéa par les
suivants :
«Le ministre peut, exceptionnellement, autoriser
toute personne non désignée à titre d'inspecteur en vertu du premier alinéa à
pénétrer sur [les] lieux mentionnés au premier alinéa de l'article 5 pour
exercer, en l'absence d'un inspecteur, au moins un des pouvoirs prévus par la
présente section. Une telle personne ne peut en aucun cas pénétrer dans une
maison d'habitation sans le consentement du propriétaire.
«L'autorisation
contient notamment le ou les pouvoirs dévolus ainsi que les mesures mises en
place par le ministre pour encadrer l'exercice des pouvoirs dévolus.»
Et là j'ai un petit commentaire comme quoi ce
n'est... Juste voir si... Parce que ça défile tout en même temps.
Une voix : ...
M.
Charette : Oui, peut-être
une petite suspension, parce que je viens de recevoir... suspendre une petite
minute.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui.
On suspend.
(Suspension de la séance à 13 h 10)
(Reprise à 13 h 11
)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Charette : Oui. Donc, si vous me
permettez, Mme la Présidente, je vais retirer cet amendement-là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Parfait.
M. Charette :
Une petite correction que je souhaiterais apporter suite aux commentaires du
Secrétariat à la législation. Donc, je pourrai présenter un nouvel amendement à
la reprise des travaux.
La Présidente (Mme St-Pierre) : O.K.
Donc, compte tenu de l'heure, nous allons suspendre nos travaux jusqu'à
15 heures. Alors, bon appétit à vous tous.
(Suspension de la séance à 13 h 12)
(Reprise à 15 h 05)
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des transports et de l'environnement
reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 102, Loi visant principalement à renforcer l'application des lois
en matière d'environnement et de sécurité des barrages, à assurer une gestion
responsable des pesticides et à mettre en oeuvre certaines mesures du Plan pour
une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission.
Donc, lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, la discussion portait sur l'amendement à l'article 4,
amendement, M. le ministre, que vous devez... vous avez retiré et que, là, vous
devez déposer à nouveau.
M. Charette : Effectivement, avec
une petite correction. Normalement, les collègues l'ont tous reçu. Donc, j'en
ferais la lecture : À l'article 4 de la Loi sur certaines mesures
permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des
barrages proposé par l'article 1 du projet de loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa, «toute
personne» par «tout fonctionnaire ou tout titulaire d'emploi d'un ministère ou
d'un organisme mandataire de l'État»;
2° remplacer le deuxième alinéa par les
suivants :
«Le ministre peut, exceptionnellement, autoriser
toute personne non désignée à titre d'inspecteur en vertu du premier alinéa à
pénétrer sur l'un des lieux mentionnés au premier alinéa de l'article 5
pour exercer, en l'absence d'un inspecteur, au moins un des pouvoirs prévus par
la présente section. Une telle personne ne peut en aucun cas pénétrer dans une
maison d'habitation sans le consentement du propriétaire.
«L'autorisation contient notamment le ou les
pouvoirs dévolus ainsi que les mesures mises en place par le ministre pour
encadrer l'exercice des pouvoirs dévolus.»
Et le commentaire : Cet amendement vise à
clarifier le pouvoir du ministre en matière de désignation d'inspecteurs ainsi
que d'autorisation d'une autre personne qu'un inspecteur à exécuter certains
pouvoirs mentionnés aux articles 5 et 6 de la nouvelle loi.
Et, ça peut toujours aider, je lirais l'article
tel qu'amendé. Donc, on lirait : «Le ministre peut désigner tout fonctionnaire ou tout titulaire d'emploi d'un
ministère ou d'un organisme mandataire de l'État à agir comme inspecteur
pour veiller à l'application de la présente loi et des lois concernées.
«Le ministre peut, exceptionnellement, autoriser
toute personne non désignée à titre d'inspecteur en vertu du premier alinéa à
pénétrer sur l'un des lieux mentionnés au premier alinéa de l'article 5
pour exercer, en l'absence d'un inspecteur, [un ou certains] pouvoirs prévus
par la présente section. Une telle personne ne peut en aucun cas pénétrer dans
une maison d'habitation sans le consentement du propriétaire.
«L'autorisation contient notamment le ou les
pouvoirs dévolus ainsi que les mesures mises en place par le ministre pour
encadrer l'exercice des pouvoirs dévolus.»
Et :
«Sur demande, l'inspecteur ou la personne autorisée donne son identité et
exhibe un certificat attestant sa qualité.»
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Eh bien, eh bien, eh
bien, je ne sais pas si le ministre se souvient, lors de l'étude... lors des
consultations publiques, dis-je, plusieurs groupes étaient venus nous dire
qu'ils étaient inquiets quant aux différentes définitions, là. Puis j'ai des
notes, j'ai des notes devant moi, que je suis en train de ressortir, là, mais,
je me souviens, notamment, le Commissaire au développement durable, qui nous
disait que... Dans le fond, on souhaitait une certaine indépendance. Moi, tel
que rédigé actuellement, je ne sens pas nécessairement ladite indépendance. Je
pense que... Je m'attendais à ce que ce soit
un petit peu plus clair, là, je le dis, à la première lecture, parce que je me
souviens très bien que...
D'abord, je
trouve, on n'a pas défini quel était... Puis ça aussi, c'était une des
critiques que nous avions. Puis là, M.
le ministre, ce n'est pas parce que je ne veux pas vous regarder dans les yeux,
c'est que je me projette derrière vous, à la lecture de votre amendement, qui
est sur l'écran. Mais on n'a pas défini exactement, dans le fond, le rôle de
l'inspecteur. Moi, je pensais que nous
étions pour le définir dûment ici, dans cet article-là, pour savoir, bien, dans
le fond, qu'est-ce que... quel est le rôle de l'inspecteur et quels sont
ses pouvoirs, directement définis ici, dans l'article. Ça, c'est quelque chose
que j'aurais souhaité.
L'autre chose, c'est... De la façon dont c'est
libellé, aussi, on n'est plus... on n'est plus libres, je trouve : Remplacer, dans le premier alinéa, «toute
personne» par «tout fonctionnaire ou tout titulaire d'emploi d'un [ministre]».
Puis je me
rappelle que — toujours
le Commissaire au développement
durable — lui, il nous disait qu'il fallait qu'on
parle de l'indépendance des inspecteurs, mais aussi d'assurer la compétence.
Puis je me rappelle que l'UPA est venue nous dire la même
chose. Je me rappelle que Nature Québec est venue, dans le même sens... Je me
rappelle que la Fédération québécoise des municipalités est aussi venue nous
parler de ces inquiétudes-là. Je pense qu'il faut clarifier les rôles, et là je n'ai pas cette clarification-là, dans un
premier temps. Dans un deuxième temps, je ne vois pas, tel qu'écrit
comme ça, qu'il ne pourrait pas y avoir de la sous-traitance. Moi, je ne le
sens pas, tel que c'est écrit.
Donc, j'aimerais
d'abord savoir si le ministre serait prêt à définir quel est le rôle de
l'inspecteur à l'article 4, dans un
premier temps. Dans un deuxième temps, je crois vraiment qu'on doive parler des
compétences à ce moment-ci.
• (15 h 10) •
M. Charette :
La définition du rôle viendrait à l'article 5. On l'a à l'article tout
juste après. Donc, déjà, on aura des réponses avec l'article 5.
Moi, dans les
critiques que j'ai entendues au moment du dépôt du projet de loi, c'était une
sous-traitance par le privé, auprès du privé, parce que le ministère n'aurait
pas suffisamment de moyens à sa disposition. C'est un petit peu le genre
d'inquiétude, là, qui était partagé. Donc là, on vient préciser. Ce n'est pas
une question de moyens. Là, au contraire, cette personne-là, elle sera, d'abord
et avant tout, un fonctionnaire. Donc, ce n'est pas dire qu'on n'a pas de
moyens à notre disposition. On parle de fonctionnaires.
Dans d'autres cas de
figure, et c'est là... Si vous me permettez, je pourrais laisser la parole au
sous-ministre adjoint pour préciser un petit peu la finalité, comment, dans le
quotidien, ce type d'article là nous aiderait à mieux faire notre travail.
Mais, en précisant déjà que c'est un fonctionnaire, là... On ne sous-traite pas
parce qu'on n'a pas les moyens ou on n'a pas les ressources pour. On parle de
fonctionnaires, essentiellement. Puis, à travers des applications très
concrètes, on pourrait peut-être mieux juger, là, de la portée de l'article en
question, avec votre consentement, naturellement.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a consentement? Alors, M. le sous-ministre,
s'il vous plaît, déclinez votre nom et votre titre.
M.
Rousseau (Michel) : Oui. Michel Rousseau,
sous-ministre adjoint.
L'article 4, de
la façon dont il est amendé, exprime très clairement que, pour être inspecteur
dans la vie, il faut que tu sois fonctionnaire ou titulaire d'un emploi. Donc,
ça, c'est clair que ça ne pourrait pas être, comme on dit, en sous-traitance ou
donné à qui que ce soit qui n'est pas un employé de la fonction publique. Cet
ajout-là vient vraiment le clarifier, puis c'est... Le légiste pourrait le
confirmer, mais c'est... Les termes «fonctionnaire ou tout titulaire d'emploi»,
c'est utilisé, là, quand vient le temps de désigner des gens qui relèvent de la
fonction publique pour des tâches.
Le deuxième
paragraphe, j'ai envie de dire, il doit être lu en ayant en tête... puis là je
ne sais pas si je fais bien de faire ça, mais en pensant à l'article 5,
paragraphe 11°, et à l'article 18.1. Je vais vous expliquer pourquoi.
Le deuxième
paragraphe, il vise des gens qui ne sont pas des fonctionnaires. Donc, dans le
cas du deuxième paragraphe de l'article 4, j'attire votre attention, c'est
écrit, à un endroit, «en l'absence d'un inspecteur». Donc, ça, ça veut
dire : Est-ce qu'on peut donner, et là c'est ce que ça permet de faire,
par entente très claire, des pouvoirs très précis, dans un temps très précis, à
quelqu'un pour aller faire des travaux sans qu'un inspecteur soit nécessairement
à côté de lui? Et ça, dans ces cas-là, c'est beaucoup utilisé, je dirais... Le
gardiennage, là... Si on prend des usines désaffectées pour lesquelles on a des
travaux à faire puis ça prend du gardiennage, bien, le gardien de sécurité, il
a ce pouvoir-là, limité, d'être sur place, et tout ça, mais l'inspecteur n'est
pas avec lui tout le temps.
On fait aussi, dans
les dossiers de passifs, beaucoup de relevés. On a fait des relevés géodésiques
la dernière fois. C'était très, très, très spécialisé. Il y a une firme, au
Canada, qui en fait. Évidemment, bien, ça, il n'y a pas un fonctionnaire, là,
on n'a pas personne qui est équipé pour faire ça puis qui a l'expertise. Donc,
eux, ils sont allés et ils ont pu faire ces relevés-là.
Donc, le deuxième
paragraphe, il permet vraiment à des gens de l'externe de venir poser des
gestes précis. Et là c'est les pouvoirs de l'article 5 qui sont... qui
sont définis, lesquels qui sont nécessaires.
Je vous ai parlé de
5.11 puis... 5, paragraphe 11°, là, c'est important, peut-être, de le
mentionner, parce que quelqu'un de l'externe pourrait être sur le terrain en
train d'aider à une inspection sans avoir eu d'entente ou quoi que ce soit,
parce que, l'article 11, ce qu'il dit, c'est qu'un inspecteur peut se
faire accompagner de quelqu'un si nécessaire. Donc, quand l'inspecteur est
présent, on a besoin d'un mécanicien parce qu'il y a quelque chose à ouvrir, il
y a une machine à allez vérifier, bien, le mécanicien, il vient, l'inspecteur,
c'est lui qui a les pouvoirs, et il assiste. Ça pourrait être un inspecteur
municipal qui a vu des choses puis qui dit : Regardez, je vais aller vous
montrer où ça se passe. Donc, le pouvoir du paragraphe 11° de
l'article 5 permet ça.
Et finalement 18.1,
bien, c'est des cas bien précis. Et c'est un article qui existait pour des
travaux. Les exemples que je vous ai donnés, ce n'est pas des travaux de
restauration, c'est d'aller faire des caractérisations, des choses comme ça, ou
des relevés géodésiques, et autres. Mais 18,1, ça, c'est un article qui est
utilisé beaucoup dans les dossiers de
passifs environnementaux, où, là, il y a des terrains à décontaminer. Par appel
d'offres, il y a un contrat qui est donné. Bien, les gens qui vont
aller, avec les camions, les pelles, avec les systèmes de traitement, tout ça,
sur place, ils vont être autorisés non pas en vertu de 4 ni en vertu de 5 mais
en vertu de 18.1, parce que c'est des travaux.
Donc,
il y a les inspecteurs, qui, eux, ne pourront être autre chose qu'un
fonctionnaire, et il y a trois situations où ça peut être autre chose
que des fonctionnaires... autres personnes que des fonctionnaires. Les trois
situations, c'est 4, 5, paragraphe 11°, et 18.1 pour les travaux. Donc, avec
cette façon-là, bien, à mon humble avis, c'est certain qu'on ne peut pas sous-traiter la job d'inspection. Ça, c'est clair. Et,
exceptionnellement, puis la façon dont c'est libellé, les deuxième et
troisième alinéas de 4, c'est vraiment pour des cas précis, encadrés dans une
entente, et pour une tâche précise.
Donc, c'est comme ça que
c'est... Puis les termes, après ça, bien, c'est des termes juridiques, là, qui
sont approuvés, je dirais, par le
Secrétariat à la législation. Parce qu'il y a bien des façons d'appeler les
employés de l'État, mais «fonctionnaire» puis «titulaire d'emploi»
semblent être les termes à utiliser. Je ne sais pas si c'est clair.
Mme
Melançon : Bien, merci,
M. Rousseau. Oui, c'est clair. Cependant, moi, j'ai quelques
questionnements. Actuellement, qui est
disposé à aller sur le terrain, là, dans le quotidien, là? Qui est inspecteur
au ministère de l'Environnement actuellement?
M. Rousseau (Michel) :
Tous les inspecteurs du ministère de l'Environnement, actuellement, sont des fonctionnaires ou des titulaires d'emploi qui ont
une carte d'inspecteur puis qui ont le titre de... Donc, ça reprend... Il faut
dire aussi... Puis là tu pourrais me corriger, Karine, mais la définition
d'inspecteur, dans les différentes lois qu'on avait, n'était pas toujours la
même. Je parle beaucoup de la Loi sur la qualité de l'environnement, puis c'est
elle qu'on utilise le plus, et un des buts, justement, de cette loi-là, c'est
de regrouper, puis qu'on ait une seule définition d'inspecteur. Mais, de façon
générale, nos 307 inspecteurs, c'est le chiffre le plus récent, c'est des
employés de la fonction publique.
Mme Melançon : Moi, ce que... Là où
je veux en venir... Vous venez de dire : C'est un fonctionnaire qui a une
carte d'inspecteur. Donc, il a une formation comme inspecteur, hein? Puis, je
me rappelle, là, on a déjà eu certains échanges en ce sens-là à l'époque.
Est-ce qu'on ne devrait pas indiquer, au paragraphe 1°, dans ce cas-là, que ça
peut être tout fonctionnaire détenteur d'une carte d'inspecteur? Parce que, là,
comme c'est là, ce que je comprends, c'est qu'un adjoint administratif au MRI — donc,
il est fonctionnaire — pourrait
s'en aller faire de l'inspection sur une ferme à Rawdon. Tel que libellé, là,
il est fonctionnaire, il répond à la demande. Mais, moi, c'est tout le côté de
la compétence qu'on ne retrouve pas ici, dans cet article-là. Moi, j'aimerais
bien qu'on puisse l'ajouter. S'il faut que
j'en fasse un amendement, je le ferai à ce moment-ci, mais je crois qu'il nous
manque... Tu sais, par «tout
fonctionnaire»... Il faut qu'il soit détenteur, au même titre que ce l'est
actuellement... Il faut qu'il soit détenteur de ce qu'on appelle le
permis d'inspecteur.
M. Charette : ...juste... Le terme
«inspecteur», c'est défini, c'est un corps d'emploi défini par le Conseil du
trésor. Donc, c'est déjà convenu. Puis la personne qui est au MRI, aussi bien
intentionnée qu'elle peut être, ne pourrait pas aller inspecter un terrain sur
le côté de Rawdon, pour reprendre l'exemple de la collègue. C'est réellement
défini par le Conseil du trésor. Mais, son rôle, on va d'abord l'aborder dans
l'article suivant. Mais le terme «inspecteur», c'est déjà défini, là. Donc, un
inspecteur a forcément les compétences. En fait, ce n'est pas tant le mot
«fonctionnaire» qu'il faut lire que le mot «inspecteur», et le mot
«inspecteur», c'est une catégorie d'emploi, là, qui est reconnue par le Conseil
du trésor.
• (15 h 20) •
Mme
Melançon : En tout respect,
M. le ministre, tel que libellé, «le ministre peut désigner tout fonctionnaire
ou tout titulaire d'emploi d'un ministère ou d'un organisme mandataire [...] à
agir comme inspecteur», ce n'est pas indiqué
que le ministre peut désigner tout fonctionnaire qui a les qualifications
d'inspecteur. Tel que rédigé, on nous dit actuellement que c'est tout
fonctionnaire. Moi, je crois sincèrement... Puis là, honnêtement, j'entends bien
ce que vous voulez... J'entends bien votre logique, là, derrière l'idée, j'y
adhère, mais ce n'est pas ce que je lis
actuellement.
Et puis, je tiens à le redire ici, là, on a
plusieurs groupes qui sont venus nous parler de leurs inquiétudes quant à la
compétence, et, tel que rédigé actuellement, je ne vois rien qui oblige la
compétence d'être inspecteur pour pouvoir agir comme inspecteur. La seule
compétence qu'on me demande, là, à la lecture, actuellement, c'est : Le
ministre peut désigner tout fonctionnaire.
M. Charette : Bien, en fait, on se
posait la question, là, quel est l'emploi d'usage dans les autres législations,
dans les autres lois, que ce soit en agriculture ou autre. Dans le cas présent,
là, il y a un concept qui est bien reconnu, qui est celui d'inspecteur, qui
est, encore une fois, une catégorie reconnue par le Conseil du trésor. Et il
n'y a pas... Cette définition-là que la collègue demande, on ne l'a pas dans
les autres lois. On se contente de cette reconnaissance du titre d'inspecteur.
Je n'ai pas d'équivalent. Je ne pourrais pas dire, par exemple : On
pourrait s'inspirer de ce que fait tel autre ministère. Le Conseil du trésor
reconnaît la qualité d'un inspecteur, et ça implique que cette personne-là est
naturellement compétente.
Mais, si je peux rassurer ou tenter de rassurer
la collègue, moi, les inquiétudes qui m'étaient partagées, c'était beaucoup la
sous-traitance vers le privé. Ce n'est pas la qualification, ce n'est pas
beaucoup la compétence, parce qu'à partir du moment où la personne a le titre
d'inspecteur elle a forcément les compétences pour s'acquitter du rôle, qui, lui, sera défini, là, à
l'article 5. Mais je n'ai pas d'équivalent. Je n'ai pas d'équivalent, dans
une autre loi, dans un autre ministère, où le terme «inspecteur» est affublé
d'un qualificatif, un inspecteur compétent ou un... et je n'ai pas de référence
à ce niveau-là.
Mme Melançon : Bien, je vais me
permettre, là, parce que, là, on est en train de créer une toute nouvelle loi.
C'est ce qu'on est en train de faire, Mme la Présidente. Et, tout à l'heure, le
député de Jonquière a demandé au ministre et à la juriste si, par exemple, nous
avions déjà vu quelque chose de similaire dans d'autres lois. Et là je veux
juste me rappeler exactement de quoi il était question, là, je retourne dans
mes notes de tout à l'heure. C'était pour avoir le tronc
commun. Et la juriste nous a dit, tout à l'heure, sur le tronc commun :
Non, on ne retrouve pas ça nulle part. On l'a fait quand même.
Moi, je veux juste qu'on dise ici qu'être
inspecteur... puis là c'est un peu drôle parce qu'on va le définir après, là,
mais être inspecteur, c'est un mandat qui se doit d'être clair. Et, sur la
compétence, contrairement à ce que vous avez en souvenir, moi, je... Et j'ai
certains passages, là, où différents groupes nous ont parlé de nous assurer de
la compétence. Il y avait l'indépendance, ça, on en a parlé tout à l'heure, là,
mais aussi de la compétence, et ce n'était
pas uniquement en sous-traitance à l'externe. Je me rappelle même que l'UPA nous
a dit, à un moment donné : Il est arrivé du monde, puis ils ne
connaissaient pas nécessairement ce qui se passait dans les champs, puis ça
nous prend du monde qui sont compétents, qui ont...
Donc, pour moi, et je crois que c'était aussi
pour d'autres groupes, puis je vais sans doute le savoir dans quelques instants
parce qu'il y a du monde qui sont en train de m'écrire dans les groupes qui
sont venus nous voir, bien, je pense que, clairement, la compétence devait être
signifiée. Et, tel que je le lis actuellement, puis, même si on va plus loin,
là, mais je vais m'en tenir à ma première idée, là : «Le ministre peut
désigner tout fonctionnaire ou [...] titulaire
d'emploi d'un ministère ou d'un organisme mandataire de l'État à agir comme
inspecteur», moi... Et M. Rousseau vient de nous dire, le sous-ministre
vient de nous dire : Bien, ça prend une carte d'inspecteur. Ah! regarde
donc! Puis moi, je veux m'assurer que tout fonctionnaire, bien, ait cette carte
d'inspecteur là. Il doit avoir la formation pour pouvoir agir comme inspecteur,
mais, tel que libellé, on ne sent pas ça.
Et, si on va dans le deuxième paragraphe :
«Le [ministère] peut, exceptionnellement, autoriser toute personne non désignée
à titre d'inspecteur en vertu du premier alinéa à pénétrer», honnêtement, on
revient encore avec cette idée-là. Moi, là, à ce moment-ci, malheureusement, je
ne suis pas rassurée. Et je comprends que je ne suis pas... Je ne suis
clairement plus la seule à ne pas être rassurée. Il y a des gens qui nous
écrivent en direct.
Donc, je crois sincèrement que nous devrions
ajouter, comme je le mentionnais il y a quelques instants, ajouter simplement
qu'ils doivent avoir, justement, la formation ou la carte d'inspecteur, tel que
M. Rousseau vient de nous le
mentionner. C'est comme ça que ça se passe sur le terrain. Mais, à la lecture
de ce que j'ai actuellement, c'est qu'on peut nommer tout fonctionnaire,
point.
M. Charette : On ne sera pas
toujours d'accord, et là je ne le suis pas avec la collègue, mais peut-être que
mes explications pourront la rassurer. D'une part, c'est libellé comme ça
actuellement dans la LQE. Donc, déjà, il n'y a pas de problème signifié à ce
niveau-là.
Et j'inviterais la collègue à lire le dernier
élément de cet article-là, non pas l'amendement mais le dernier, tout
dernier : «Sur demande, l'inspecteur ou la personne autorisée donne son
identité et exhibe un certificat attestant sa qualité.» Donc, la personne est
munie d'une carte. Elle est munie d'un certificat attestant sa qualité. Donc
là, c'est que la personne a les compétences pour pouvoir occuper ou remplir le
mandat qui lui est confié, parce que, si elle ne l'était pas, naturellement,
elle n'aurait pas le certificat en question.
Donc, la carte, elle est... En fait, c'est une
déduction. À partir du moment où on dit : Cette personne-là doit démontrer ou exhiber sa carte justifiant sa
qualité, bien, c'est clair qu'elle a les compétences pour y parvenir. Parce que,
moi, si je fais juste ajouter «un
fonctionnaire compétent», on s'entend que c'est très, très qualitatif comme
amendement. On ne précise rien, alors que le dernier volet précise qu'à
tout moment la carte doit pouvoir être exhibée. Et qui est détenteur de cette
carte-là? Bien, c'est une personne qui a les compétences, forcément.
• (15 h 30) •
Mme Melançon : Je suis en train de
regarder les inspecteurs en bâtiment, là, qu'est-ce qu'on a actuellement, parce qu'il y a d'autres types d'inspections dans
d'autres ministères, là, puis je suis en train de regarder comment est-ce
qu'on peut le libeller pour nous assurer... Puis je remercie le ministre, là.
Je comprends ce qu'il veut signifier, à la fin,
là, avec : Il «exhibe un certificat attestant sa qualité». D'ailleurs, je
ne comprends pas que ça se fasse sur demande, là. Ça devrait être fait
au préalable. Mais il y a quelque chose qui... C'est comme si, à cause du
dernier paragraphe, le ministre est en train
de me dire : Bien, c'est sûr que la qualification... Parce qu'il peut
exiger, mais moi, je trouve que, si on veut avoir un élément fort pour
parler de la compétence...
Puis, moi, là, valoriser le travail de nos
fonctionnaires, je trouve ça nécessaire et fabuleux, et c'est une belle
reconnaissance de savoir que... Celui ou celle qui aura le travail d'agir comme
inspecteur ici, on le sait, qu'il sera qualifié pour le faire, mais ça ne peut
pas être tout fonctionnaire. Le ministre peut désigner tout fonctionnaire
qui... ayant les connaissances, ou ayant sa carte d'inspecteur, ou...
Il me semble que trop fort ne casse pas, à ce
moment-ci, surtout, surtout que c'était une des inquiétudes des groupes
entendus, je tiens à le rappeler ici. Et je sais à quel point ils ont beaucoup
de travail, puis parfois c'est assez hostile, hein? Je pense qu'il ne faut pas
oublier ça non plus.
Alors, moi, je ne vois pas pourquoi est-ce qu'on
serait frileux, déjà, à l'idée de venir introduire que la formation doit être
exigée, parce que... Moi, c'est le «tout fonctionnaire ou tout titulaire
d'emploi». Tu sais, j'entends le ministre, là, qui dit que, dans la LQE, c'est
ainsi libellé, là, mais c'est peut-être de là que viennent les inquiétudes des
différents groupes qu'on a entendus. Donc, pourquoi on ne pourrait pas se
mettre à améliorer le tout? Je le répète, on est en train d'écrire une loi. On
est en train de créer quelque chose de totalement nouveau.
Moi, je continue à penser qu'on doit qualifier
la qualification du fonctionnaire en question pour éviter, justement, qu'on se retrouve avec quelqu'un... je
ne sais pas, moi, quelqu'un de la fonction publique, là, de n'importe
où, puis qu'il finisse inspecteur. Je pense que... Je comprends que ce n'est
pas ce que le ministre veut, mais pourquoi est-ce qu'on ne fait juste pas faire
l'ajout ou bouger encore la fin? En tout cas, il y a quelque chose qui est manquant
et qui rend... qui donne une grande incertitude dès le départ.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre, j'ai votre collègue M. le député de Bourget qui voulait ajouter
quelque chose puis je vais avoir aussi, dans l'ordre, M. le député de Jonquière,
Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue
et M. le député de Viau. M. le député de Bourget.
M. Campeau : ...juste
ajouter un commentaire. Parce que je comprends l'idée de compétence et je pense
que tout le monde veut avoir un inspecteur
compétent, mais je me souviens, personnellement, d'avoir reçu des inspecteurs
dans des usines où j'ai travaillé, et on leur demande d'être compétents sur
tout. Alors, il aura beau avoir un document qui, lui, dit : Je suis
inspecteur, c'est plus un état d'esprit qu'il doit avoir en arrivant, et, oui,
une compétence, mais on ne pourra jamais
être compétent sur tout. Alors, à certains moments, dans un domaine très
particulier, d'aller chercher une personne en lui disant :
Pouvez-vous venir nous aider pour ce point-là? me semble être la meilleure
façon d'aller chercher la compétence, justement.
Qu'il y ait un flou
léger, à ce moment-là... J'ai l'impression que la situation n'est jamais
300 % claire. Et, ce que veut dire le
mot «compétent», aussi, on pourrait, comme disait un ancien patron, s'asseoir
puis en parler longtemps.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Bon, je réfléchis beaucoup depuis que la collègue de
Verdun est intervenue. Je constate... Moi, je veux qu'on revienne au principe
de l'expertise. C'est ça qu'on a entendu beaucoup durant les auditions. Il y
avait une inquiétude, bien, moi, j'avais une inquiétude aussi, sur la
sous-traitance dans le privé. Ça, avec «tout fonctionnaire ou tout titulaire
d'emploi d'un ministère ou d'un organisme mandataire de l'État», je pense qu'on
écarte ça. Donc, ça, moi, ça, ce volet-là, de dire que ça pourrait être sous-traité
dans le privé, pour moi, c'est réglé. Mais après ça il y a l'enjeu de
l'expertise qui a été soulevé. Les gens qui sont venus nous parler nous ont
dit : On veut garantir le maintien de
l'expertise et voire même développer l'expertise à l'intérieur du ministère,
ce, évidemment, avec quoi je suis entièrement d'accord.
Ça fait que, là,
quand je relis l'amendement... Est-ce que ça pourrait devenir une porte
d'entrée pour l'utiliser souvent? Dans le sens que, là, ce que je comprends,
c'est que le ministre peut désigner tout fonctionnaire pour agir comme
inspecteur. On sait qu'il y a des expertises particulières au sein du ministère
des Transports, par exemple, avec l'aspect de la géologie ou des sols. Bon,
bien là, présentement, le ministère de l'Environnement dit : Bien, on va
utiliser un fonctionnaire du ministère des Transports pour venir évaluer les
sols. Une autre fois, il refait venir encore un autre fonctionnaire du
ministère des Transports pour évaluer les sols. Ça fait qu'il ne développe
jamais l'expertise. Ou, si, par exemple, un
employé du ministère de l'Environnement prend sa retraite, et c'est un
spécialiste, je ne sais pas, moi, du... je regarde, là, à
l'article 5, là, prendre des mesures avec un appareil x, là, bon,
bien, l'employé du ministère de
l'Environnement, c'est le spécialiste
pour prendre ces mesures-là, puis là il prend sa retraite, puis il y en a un
autre, dans un autre ministère, aux Affaires municipales, qui fait ça aussi,
bien, avec l'article 4 tel qu'amendé, le ministère pourrait avoir tendance
à dire : On va prendre toujours l'autre fonctionnaire de l'autre ministère
qui fait toujours cette opération-là au lieu
de remplacer notre fonctionnaire retraité, qui le faisait aussi au ministère de
l'Environnement. Ça fait que, là, ça devient une sous-traitance à
l'interne de l'appareil d'État.
Je ne sais pas si je
suis assez clair. Dans le sens que je comprends qu'au moment où on se parle ce
n'est pas nécessairement la volonté du ministère, puis du sous-ministre, puis
du ministre, puis je le comprends très bien, mais il reste qu'éventuellement il
pourrait arriver que le ministère dise : Ah! bien, on va toujours
prendre... au lieu de prendre un fonctionnaire de l'interne, du ministère, on
va aller le prendre ailleurs, chez Hydro-Québec, parce que c'est un spécialiste
de tel dossier, puis il est mandataire de l'État, Hydro-Québec. Donc, au lieu
de se développer une expertise à l'interne,
on va le faire. Ça fait que, moi, c'est plus là que je suis inquiet, là, c'est
pour vraiment développer, maintenir et développer l'expertise à l'intérieur du
ministère de l'Environnement. Ça, c'est mon premier volet.
Puis
le deuxième, c'est par rapport au deuxième paragraphe... deuxième alinéa,
c'est-à-dire, dans l'amendement. Je comprends que, quand on dit : «Le
ministre peut, exceptionnellement, autoriser toute personne non désignée à
titre d'inspecteur [...] à pénétrer sur [un] des lieux mentionnés», là,
c'est vraiment... ça peut vraiment être quelqu'un de l'externe de l'appareil
public. C'est ça que je comprends, là. Ça peut vraiment être... Mais là on
mentionne que c'est exceptionnellement. Tantôt, M. le sous-ministre nous disait :
Il y a une entreprise, au Canada, qui fait telle expertise, ça fait que, là, exceptionnellement, on est
allés... O.K. Donc là, c'est vraiment autoriser toute personne... Bon, là, en
tout cas, le «exceptionnellement» me rassure.
Mais vous comprenez que,
dans le premier alinéa, avec l'amendement, il n'y a pas le
«exceptionnellement», puis ça m'indique qu'on pourrait toujours sous-traiter
avec un autre ministère au lieu de se développer l'expertise interne à
l'intérieur du ministère de l'Environnement.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le ministre.
M. Charette :
En fait, est-ce que vous laissiez les autres collègues parler en premier ou...
Comment vous voulez procéder?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Bien, je ne sais pas si... C'est vous, vous
décidez si vous réagissez ou pas, là.
M. Charette :
Ah! bien, c'est-à-dire, il y a toujours place à tenter de s'entendre, c'est
bien certain.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Je
ne sais pas si M. le député de Jonquière a terminé son intervention.
M.
Gaudreault : Oui. Pour l'instant, j'ai terminé, là.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : O.K.
• (15 h 40) •
M. Charette :
C'est ça, je ne voulais pas couper personne, c'est pour ça que je m'en
remettais à vous. Comme je vous mentionnais, ce volet-là, il est déjà libellé
tel quel dans la LQE. Donc, il n'y a pas... Ça n'a pas généré d'inquiétude par
le passé, ça n'a pas généré d'imbroglio non plus. Content, par contre,
d'entendre le collègue dire qu'on a su le rassurer avec l'amendement par
rapport à la sous-traitance au privé.
Pour ce qui est de la
compétence, c'est très qualitatif, mais le ministère est doté de, quoi, essentiellement,
2 000 fonctionnaires qui sont compétents, qui répondent à peu près à
tous les champs d'expertise nécessaires pour accomplir la mission du ministère.
Donc, l'exception, elle est précisée comme telle, mais il n'y a pas de volonté
de dire : On ne s'équipera pas des bonnes compétences et on va aller piger
dans les ressources des autres.
Je comprends, je
comprends l'inquiétude, mais c'est une inquiétude qui ne s'est pas avérée
jusqu'à maintenant. Et ce serait de le libeller d'une façon particulière, puis
les juristes me disaient : Plus on rentre dans le qualitatif, après, ça
devient davantage sujet à interprétation devant les tribunaux si c'est
contesté. Et c'est pour ça que le qualitatif... Et on parle d'inspecteur parce
que c'est une catégorie d'emploi, on parle de fonctionnaire parce que c'est un
terme aussi qui est reconnu. Mais ajouter «compétent» ou ajouter «fonctionnaire
du ministère de l'Environnement», c'est des contraintes qui ne nous aideraient
pas à bien faire le travail qui doit être fait, là.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme
Lessard-Therrien : Oui. Merci, Mme la Présidente. J'ai quelques
questions, là, vraiment plus de compréhension. «Le ministre peut désigner tout
fonctionnaire ou tout titulaire d'emploi d'un ministère ou d'un organisme
mandataire de l'État...» Qu'est-ce qu'on veut dire par «organisme mandataire de
l'État»?
M. Charette :
Là aussi, c'est passablement encadré. Et, si je fais fausse route, moi, je suis
le premier à reconnaître que je n'ai pas toutes les connaissances juridiques.
Mais mandataire de l'État, c'est un petit peu comme on le présentait ce matin.
Il y a des mandataires de l'État qui sont reconnus. Ça peut être des sociétés
d'État, ça peut être... Dans un autre
exemple, on parlait... La SEPAQ serait-elle considérée? Oui, la SEPAQ serait
considérée comme mandataire de l'État
aussi. Donc, là aussi, c'est un terme qui a une charge juridique, là, qui est
reconnu, en quelque sorte.
Mme
Lessard-Therrien : Est-ce qu'une MRC ou une municipalité peut être
reconnue comme un mandataire de l'État?
M. Charette :
On m'indique que non, mais, si vous voulez compléter...
Mme Grignon
(Karine) : En fait, non, c'est ça, leurs pouvoirs sont dévolus par les
lois qui gouvernent les municipalités et les MRC, sauf quand il y a des
ententes de délégation, là, avec le gouvernement. Elles pourraient être
mandataires dans ces situations-là, mais, en général, elles ne sont pas
mandataires d'office.
Mme
Lessard-Therrien : O.K. Ça répond. Merci. Sinon, un petit peu plus
bas, en fait, à la fin, là, de l'article : «Sur demande, l'inspecteur ou
la personne autorisée donne son identité et exhibe un certificat attestant sa qualité», est-ce qu'il y a, quelque part, un
endroit ou un article qui explique les exigences ou le processus pour émettre
un tel certificat?
M. Charette :
Tout à l'heure, on parlait, au niveau des inspecteurs, que c'était une
catégorie d'emploi reconnue par le Conseil du trésor. Donc, la qualité, elle
est tacite, en quelque sorte. Pour obtenir ce titre-là, elle doit avoir les
compétences pour s'acquitter de son mandat, mais c'est là où... si on veut entrer
du qualitatif, c'est là où on ne s'aide pas,
là. Ça deviendrait encore plus difficile à évaluer. Mais c'est reconnu comme
tel par le Conseil du trésor. C'est
une personne qui a les qualités pour occuper ce mandat-là. En disant
«qualités», je fais référence aux compétences aussi, naturellement.
Mme
Lessard-Therrien : Parce que vous avez dit... Pardon. Mme la
Présidente, le ministre nous a dit : Un organisme mandataire de l'État, ça
pourrait être la SEPAQ, ça pourrait être quelqu'un de la... Est-ce que ça
pourrait être quelqu'un de la SAQ?
Mme Grignon (Karine) : Bien, oui, en fait, c'est ça, c'est parmi les
fonctionnaires, l'ensemble des fonctionnaires. Généralement, c'est les
titulaires d'emploi qui sont à l'emploi même du ministère de l'Environnement,
mais il y a différentes situations qu'il faut couvrir, là. C'est pour ça qu'il
faut avoir un libellé large. Il peut y avoir des prêts de service. Il y a la
mobilité, là, dans la fonction publique, donc il peut y avoir des prêts de
service. La personne relève quand même d'une
autre organisation mais va travailler pour le ministère de l'Environnement.
Donc, pour couvrir tous ces cas de figure là, c'est pour ça qu'il faut
employer, de manière générale, le terme «fonctionnaire» et «titulaire d'emploi».
Mme Lessard-Therrien : Donc, ma
question est la suivante, c'est que, si on va chercher comme ça une personne
qui a été désignée comme inspecteur, qui provient d'un organisme mandataire de
l'État, et là on va lui donner un certificat attestant sa
qualité, mais c'est qui qui va lui donner? J'ai comme besoin d'avoir la
personne qui fait le lien entre le certificat et la personne choisie. C'est
quoi, ce processus-là?
Mme Grignon
(Karine) : C'est le ministre, en fait, qui délivre le certificat, le
pouvoir lui appartient, puis, en fonction des classes d'emploi, là,
effectivement, du Secrétariat du Conseil du trésor, donc il y a des classes
d'emploi d'inspecteur, donc, selon les qualifications de la personne, va
pouvoir délivrer le certificat en question.
M. Charette :
...naturellement, selon la recommandation qui est faite par les gestionnaires.
Donc, les gestionnaires ont la responsabilité, l'obligation d'identifier les
bons profils pour s'acquitter de tel ou tel mandat. En fait, c'est la logique
même de la fonction publique, c'est d'avoir les bonnes personnes aux bons
endroits. Mais, lorsqu'il y a une reconnaissance qui est faite par le ministre,
c'est parce qu'elle a été cautionnée, en quelque sorte, par les gestionnaires,
qui sont les premiers à pouvoir évaluer quels sont les besoins, là, dans telle
ou telle situation.
Mme
Lessard-Therrien : O.K. Tu sais, on anticipe toutes sortes de
situations. C'est juste que, tu sais, si on mandate comme ça quelqu'un qui va
agir comme inspecteur, là, tu sais, on a la préoccupation, évidemment, des
compétences ou de l'expertise, bien, éventuellement, rend un rapport, puis les
personnes qui sont visées par ce rapport-là remettent en question la compétence
de la personne qui est venue faire un rapport, là, comment on va procéder?
M. Charette :
Le gestionnaire a la responsabilité, le ministère a une responsabilité, le
ministre a une responsabilité, c'est bien certain. Je ne dis pas qu'il n'y a
jamais de mauvais casting, là. Ça arrive dans tous les métiers, dans tous les
environnements de travail. Mais, normalement, lorsque le gestionnaire a évalué
que les besoins étaient x et que telle
personne avait les compétences pour s'acquitter de ce mandat-là, bien, plus
souvent qu'autrement, on a les garanties suffisantes, là, pour pouvoir
permettre à cette personne de remplir le mandat qui est attendu. Mais c'est
réellement une responsabilité qui est partagée : gestionnaire, mais,
ultimement, c'est le ministre qui est responsable, là, c'est bien certain.
Mme
Lessard-Therrien : O.K. Peut-être une autre préoccupation sur la
notion des conflits d'intérêts. Comment est-ce qu'on va s'assurer que les
personnes qui vont être désignées comme inspecteurs, ou ça pourrait même être
les inspecteurs eux-mêmes, n'ont pas de conflit d'intérêts avec une situation
pour laquelle ils doivent procéder à une inspection?
M. Charette :
En fait, la loyauté de l'inspecteur, qui est fonctionnaire, c'est envers
l'organisation. Donc, son conflit d'intérêts... Et je comprends. Je me
souviens, là, que ça a été soulevé par certaines personnes, et, j'imagine,
c'était davantage en vertu du précédent article sans amendement, qui est
différent de celui qu'on étudie. Je peux comprendre le questionnement, là, qui
était soulevé, c'est-à-dire si la personne, elle est sous-contractée du privé,
par exemple, donc travaille pour une compagnie privée qui a forcément des
intérêts privés, là. Je peux comprendre la notion, là, de conflit d'intérêts,
sinon conflit de loyauté, est-ce que je le fais à l'avantage de l'entreprise
pour laquelle je travaille ou je le fais à l'avantage du mandat que j'ai reçu
du ministère de l'Environnement, par exemple, mais je pense qu'on a bien
clarifié cette question-là. La personne étant fonctionnaire, étant inspectrice,
sa loyauté, elle est à l'égard du ministère.
Donc, le risque de conflit d'intérêts pouvait, à juste titre et de façon très,
très légitime, être soulevé, mais je pense que l'amendement nous permet,
là, d'être certainement rassurés, là, par rapport à cet enjeu-là ou cette
possibilité-là.
Mme Lessard-Therrien : Je veux juste préciser.
Au début, vous parlez... Au début, le ministre parle de désigner «tout
fonctionnaire ou tout titulaire d'emploi d'un ministère ou d'un organisme
mandataire de l'État», puis ensuite on dit : «...peut,
exceptionnellement, autoriser toute personne non désignée». Cette personne-là,
est-ce qu'elle doit aussi être fonctionnaire ou titulaire d'emploi d'un
ministère ou d'un organisme mandataire de l'État?
• (15 h 50) •
M. Charette :
Non. Et c'est là où les quelques
mesures d'exception ont été expliquées, là, par le sous-ministre adjoint. Dans certains cas, la compétence
recherchée, elle est très, très fine, très peu d'expertise disponible. Et c'est
là où le collègue mentionnait, à
juste titre : C'est pour ça qu'on fait... ou on ajoute sciemment le mot
«exceptionnellement», là. Ce n'est pas la norme, mais, dans certains
cas, ça peut être possible.
Et, vous vous doutez
bien, là, avec les ordinateurs que j'ai devant les yeux, ça témoigne que je
suis très, très bien entouré, peut-être un petit complément d'information à la
question précédente au niveau du conflit de loyauté ou le conflit d'intérêts,
on me rappelle, à juste titre, là, la Loi sur la fonction publique,
l'article 7 : «Le fonctionnaire ne peut avoir un intérêt direct ou
indirect dans une entreprise qui met en conflit son intérêt personnel et les
devoirs de ses fonctions.» Donc, ça aussi, c'est encadré par la législation.
Moi, je parlais de conflit de loyauté, là, mais je pense qu'avec l'amendement
qui est apporté on peut encore être davantage rassuré, là, sur cette éventualité-là.
Mme
Lessard-Therrien : J'aurais encore une question, Mme la Présidente,
peut-être une question sur, tu sais, le
consentement, dans le sens où, là, le
ministre peut désigner tout fonctionnaire, tout titulaire d'emploi d'un
ministère ou d'un organisme mandataire de l'État. Si, le fonctionnaire, ce
n'était pas dans sa description de tâches, de faire des inspections,
puis là est désigné, je veux dire, est-ce que... J'imagine, vous allez le
prendre en considération dans le processus, si la personne n'a pas envie d'être
désignée.
M. Charette : C'est-à-dire,
c'est un profil de compétence, bien plus qu'une personne en particulier, qui
est visé. Donc, le gestionnaire va recommander quelqu'un qui a l'habilité... en
fait, qui a des habilitations mais qui a la possibilité de faire le travail. Il
ne nommera pas quelqu'un dont ce n'est pas la description de tâches, là. Dans
la chaîne de... pas hiérarchique, mais dans
la chaîne de décision, ce serait inconséquent de nommer quelqu'un ou de
proposer quelqu'un qui n'a pas la possibilité de faire ce travail-là. Alors, il
faut que ce soit... Il faut qu'il y ait la compétence, il faut qu'il y
ait la possibilité de faire le travail.
Mme Lessard-Therrien : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Viau.
M.
Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. J'ai écouté avec beaucoup d'attention les questions, les
interrogations de ma collègue la députée de Verdun et je ne sais pas s'il y a
quelqu'un, au niveau de la dotation, M. le ministre, qui pourrait
peut-être m'aider à mieux comprendre. Par exemple, vous avez souligné tout à
l'heure qu'un inspecteur, c'est un corps
d'emploi. C'est un corps d'emploi. Quand vient le temps de travailler comme
inspecteur au gouvernement du Québec, est-ce qu'il y a quelqu'un qui
peut m'expliquer le processus d'embauche? Ça se passe comment?
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le sous-ministre.
M.
Rousseau (Michel) : Bien, les inspecteurs, effectivement, c'est un
corps d'emploi qui existe. Les inspecteurs... Pour être inspecteur, il y a des critères de base. Le premier, c'est
d'avoir une technique. Souvent, c'est des techniques en sciences
naturelles, techniques... toutes les techniques reliées à l'environnement.
Quand ces gens-là sont embauchés, puis pas plus
tard qu'hier je rencontrais des nouveaux inspecteurs, il y a des blocs de
formation qui sont donnés chez nous, que c'est, je dirais... qui ne sont pas
obligatoires, mais on s'est rendu compte, avec le temps, qu'on a quand même des
particularités qui ne s'enseignent pas toujours à l'école, là. Donc, on a trois
blocs de formation, des blocs théoriques... Hier, c'étaient les blocs pratiques
où les gens vont sur le terrain avec des inspecteurs aguerris, ils font des
simulations, et tout ça.
Mais, d'abord et avant tout, pour avoir une
offre d'emploi puis pour être embauché, il faut qu'il rencontre les critères du
Conseil du trésor. Le premier critère, pour être inspecteur, c'est d'avoir une
technique du niveau collégial. Ça peut être plus que ça, on a des gens aussi
qui ont des baccalauréats, on a des... mais, minimalement, ça prend ça pour
avoir la fonction d'inspecteur.
Il faut voir aussi qu'on peut, à partir
d'inspecteur en montant, là, je dis «en montant» mais dans les classes
d'emploi... Un chimiste, par exemple, moi, je suis chimiste, là, je n'exerce
plus la chimie... Mais un chimiste qui est conseiller en contrôle chez nous,
qui assiste les inspecteurs, et tout ça, pourrait aussi être désigné inspecteur
parce qu'il a la formation, je dirais,
encore plus élevée que celle qui est demandée. Mais, encore une fois, c'est le
gestionnaire qui va décider si...
Et on a l'obligation d'évaluer la compétence,
parce que, si on nomme un peu n'importe qui, on va perdre nos dossiers devant
les tribunaux. Pas plus tard que voilà quelques mois, dans le jugement que je
lisais, le juge disait : Ce que le fonctionnaire a vu, c'est bon, il est
compétent, etc., mais il y avait des faits qui avaient été rapportés par quelqu'un d'autre de l'externe, puis le juge ne
les a pas retenus. Donc, par défaut, ce que ça dit, c'est que la compétence
de nos inspecteurs, elle est reconnue. Et, si elle ne l'est pas devant les
tribunaux ou si une autre partie vient dire : Ces gens-là ne sont pas
assez formés, on va perdre nos dossiers, et ça, on ne veut pas ça.
Donc, on ne pourrait pas désigner quelqu'un qui
n'a pas, entre guillemets, les compétences reconnues dans le monde de
l'environnement. On ne peut pas faire ça, au même titre qu'on ne pourrait pas
amener un témoin expert en cour pour parler des poissons, de la biologie, si ce
n'est pas un biologiste reconnu expert. Donc, le test des tribunaux nous oblige à engager des gens qui vont passer la
rampe la journée qu'on a un dossier qui se rend devant les tribunaux.
Mais l'embauche, pour un inspecteur, minimale, c'est technique au cégep. Il y a
différentes techniques.
M. Benjamin : O.K. Merci, M. le
sous-ministre. Donc, je comprends que, dans un premier temps, donc, la première
étape de reconnaissance, c'est le Secrétariat du Conseil du trésor qui le fait,
donc. Et maintenant, quand vient le temps de l'affectation, donc, à ce
moment-là, c'est là, par exemple, que votre ministère entre en... O.K.
Bien, en fait, Mme la Présidente, c'est un
peu... En fait, cette question, c'est quasiment un raisonnement par l'absurde que je suis en train de faire pour dire,
en fait, à la lumière même de la réponse que nous a donnée le sous-ministre, ne peut pas être inspecteur qui veut. Ce n'est pas tout
fonctionnaire qui peut devenir inspecteur, donc. Et ça va dans le sens des
préoccupations, je crois, émises par ma collègue la députée de Verdun,
c'est-à-dire qu'il y a quelque chose qu'il manque dans cet amendement-là qu'a
apporté le ministre, et ce quelque chose là, c'est...
Et j'écoutais, tout à l'heure, mon collègue le
député de Bourget parler de qualité. Ce n'est pas tellement de qualité, donc
est-ce que tu es un bon inspecteur, un mauvais inspecteur, ce n'est pas
tellement de ça. Donc, des bons et des mauvais, il y en a partout, donc, dans
toutes les catégories, dans tous les corps d'emploi. Mais c'est qu'est-ce qui
te permet de pouvoir agir, de pouvoir avoir ce statut-là pour dire que tu es un
inspecteur. Donc, je pense que c'est cette question-là que nous avons à
répondre et que ma collègue la députée de Verdun nous pose, donc.
Et moi aussi, je trouve que, quand on parle de
tout fonctionnaire ou toute personne... donc, je trouve que c'est très large.
Ça dit ce que ça dit, mais il y a une chose que je suis sûr, que ça ne répond
pas à des attentes que... je pense, qui ont été formulées lors des
consultations particulières, où, notamment, les gens de l'UPA... Et puis je
vois encore les représentants de l'UPA qui plaidaient
pour avoir des personnes compétentes, donc, qui plaidaient pour avoir des
personnes compétentes pour agir dans le sentier de l'inspection.
Donc, une question que j'aimerais peut-être
poser au ministre... Toute personne désignée par le ministre peut agir comme
inspecteur. M. le ministre, est-ce que vous ne pensez pas que c'est nécessaire
que... de pouvoir dire, de préciser... Est-ce que ce sont des personnes que...
Ce n'est pas vous qui allez les désigner comme inspecteurs. Ce sont des
personnes qui auront préalablement déjà été reconnues comme inspecteurs. Ce
n'est pas vous qui allez les désigner.
Est-ce que vous tenez... Est-ce que c'est vous qui les désignez comme inspecteurs ou
bien ce sont des personnes qui, préalablement, au Conseil du trésor,
seront déjà reconnues, déjà possédant les compétences d'inspecteur? Parce que, là, ce que vous nous dites, c'est que ce
n'est pas le Conseil du trésor, conformément aux règles de dotation, qui dit
que telle personne est habilitée à agir comme inspecteur, vous nous dites c'est
vous.
M. Charette : Avec un principe fort
simple qui est celui de la responsabilité ministérielle puis des délégations
d'autorité. Mais je pense que l'illustration qui a été faite, elle est très
bonne. Le ministère, comme tout ministère,
comme tout organisme, veut avoir les bonnes personnes aux bonnes places. Et je
vous dirais que c'est d'autant plus important dans le cas du ministère
de l'Environnement parce que nos décisions... Et on va le voir, là, on va parler de sanctions administratives pécuniaires,
on va parler de pénalités. Donc, c'est toutes des questions qui peuvent
se retrouver devant les tribunaux. Ce sont des décisions qui peuvent être
contestées. Et la dernière chose que l'on souhaite comme organisation, c'est
qu'on se soit trompé par rapport à la compétence d'une personne. On veut gagner
nos causes, parce qu'ultimement, si nos recours sont contestés, bien, c'est
l'environnement qui finit par écoper.
Donc, moi, comme organisation, comme ministre
responsable, je veux que ce soient les bonnes personnes aux bonnes places.
C'est là qu'interviennent les gestionnaires, c'est là qu'intervient le
processus de sélection des candidats, d'abord par le Conseil du trésor, mais
ensuite au sein même du ministère, ensuite recommandés par les gestionnaires,
et ensuite désignés comme tels.
Je comprends.
On est dans des questions qui sont légitimes, oui, mais, si, et je vous le dis
en toute franchise, là, si jamais ce libellé-là nous faisait craindre
par rapport à d'éventuels recours devant les tribunaux, soyez assurés que je
serais le premier et que l'équipe ici serait la première à s'assurer d'avoir le
bon libellé. Mais le libellé actuel est celui
que l'on retrouve dans la LQE. C'est un libellé qui est éprouvé, qui n'est pas
remis en question et qui, tacitement, dit : Il faut que ce soit la
bonne personne à la bonne place pour occuper un mandat particulier.
Et, ultimement, on va apprendre à travailler,
là, dans le cadre du présent projet de loi, on est aux tout, tout premiers
articles uniquement, mais, si le questionnement peut être accompagné d'un
amendement, c'est plus aidant, parce qu'on pourrait vous dire : Ah! bien,
vous voyez, avec l'amendement que vous proposez, la formulation serait problématique. Mais là c'est difficile de vous en
dire plus que ce qu'on vous a présenté, là, comme portrait de situation.
• (16 heures) •
M. Benjamin : ...donc, d'en dire un
peu plus, M. le ministre. Sur le site, Mme la Présidente, sur le site du
Conseil du trésor, que j'ai devant moi, on affiche clairement ce que c'est
qu'une inspectrice ou un inspecteur en environnement.
On dit ce que c'est. Et la définition... Pour moi, en fait, s'il y avait un
poste d'ouvert, donc, je vous dirais que
la définition est limpide, donc, et quiconque voudrait postuler pourrait le
faire s'il ou elle détient les compétences.
Et la définition qu'on a devant nous d'une
inspectrice et d'un inspecteur en environnement, ce n'est pas toute
personne. Pour agir comme inspecteur en environnement ou inspectrice en
environnement, là, on dit : Bien, voici vos responsabilités, voici ce qui
est établi, voici ce que vous devriez avoir. On donne les particularités de
l'emploi. Et les ministères qui embauchent, ce sont principalement le ministère
de l'Environnement, le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles.
Pour moi, c'est très clair ici, donc.
Mais ce que le ministre nous propose, par
contre, dans son amendement, et j'en reviens encore aux questions formulées par ma collègue la députée de Verdun...
Justement, quand on dit : «Toute personne à agir comme inspecteur»,
ce n'est pas toute personne, ça prend des...
Il y a des qualités particulières que ça prend. En fait, entendons par
«qualités» des prérequis. Entendons par «qualités» des prérequis,
donc... pas en train d'apprécier, bon ou mauvais, etc., là, des prérequis.
Donc, alors, c'est là qu'on en est, donc, tandis
que, dans l'amendement qui nous est présenté... C'est un amendement, du
ministre, qui est très large, mais M. le ministre serait d'accord avec moi pour
dire que les défis que nous avons devant nous et cette opportunité, justement,
que nous avons dans ce projet de loi ne nous commandent pas à niveler par le
bas mais plutôt à viser l'excellence, donc. Et c'est pour ça, justement, que je
crois que c'est très pertinent, les commentaires de ma collègue la députée de
Verdun sur la nécessité de dire : Bien, il faut mieux encadrer ça. Donc,
ce n'est pas toute personne qui peut agir comme inspectrice ou inspecteur.
M. Charette : Il n'y a personne qui
veut ou qui parle de niveler par le bas. C'est tout le contraire. Et le
collègue, tout à l'heure, reprenait l'expression «faire la démonstration par
l'absurde». Je pense qu'on l'a fait aussi de notre côté. Moi, je ne veux pas
qu'il y ait un dossier d'évaluation, suite à une inspection, qui soit démonté
devant les tribunaux parce que la personne à l'origine de ce travail-là n'avait
pas les compétences pour le faire. Donc, on est loin de parler de niveler par le bas. On dit : Il y a, un, un corps
d'emploi qui est reconnu, deux, il y a une responsabilité comme gestionnaire, il y a une responsabilité
comme ministère et, ultimement, il y a une responsabilité comme ministre.
Mais, encore là, cette discussion-là, on pourrait l'avoir pendant des heures.
Si vous avez un amendement particulier, ça nous
aiderait à bâtir l'argumentaire, soit en faveur ou en défaveur de l'argument, mais sinon... Je comprends les inquiétudes, mais
je pense qu'on a trouvé aussi les bons exemples pour rassurer les
personnes qui pourraient être inquiètes avec la formulation qui est proposée
présentement.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Donc, c'était
difficile pour moi de déposer un amendement avant d'avoir cette conversation.
Le ministre pourra, bien sûr... Alors,
j'aurai un amendement que je pourrais faire déposer de ce pas, qui va
exactement dans le sens de ce que j'ai répété.
Je tiens à vous dire, Mme la Présidente, que le
député de Bourget n'a pas aidé à la cause, parce que, moi, quand je parle d'un
état d'esprit... Je ne parle pas d'un état d'esprit, là, je parle vraiment d'un
titre encadré. C'est vous, M. le ministre, c'est le ministre, donc, qui... Puis
là on se parle comme ça, parce que vous savez... vous voyez combien ça se passe
bien, les travaux, là, mais c'est le ministre qui doit signer, donc, le
certificat d'attestation.
Moi, ce que j'aimerais cependant savoir avant de
déposer le tout, je voudrais savoir le ministre a signé combien de certificats
d'attestation cette année.
M. Charette : La collègue connaît
bien le principe des délégations d'autorité. Donc, ce n'est pas moi,
personnellement, chacune des fois, qui le fais. Je ne sais pas si on a des
données.
M. Rousseau (Michel) :
En fait, c'est le sous-ministre qui signe en qualité du ministre dans ce
cas-là. Je pourrais vous donner le nombre exact, là, mais vous allez comprendre
avec les chiffres que je vais vous donner.
On a fait une formation en présentiel, je vous
en parlais, là, pour nos inspecteurs. Il fallait attendre, je dirais, la fin de
la pandémie... je n'annonce pas la fin de la pandémie, mais, en tout cas, à
tout le moins, le retour un peu à la normale. Donc, en deux ans, là, c'est, je
dirais, environ 75 personnes qui se sont ajoutées comme inspecteurs. Il y
a beaucoup de roulement. Tu sais, je ne vous
apprends pas qu'au niveau de la main-d'oeuvre ce n'est pas toujours évident.
Donc, ça peut
être de cet ordre-là. Mais là on est dans une année assez exceptionnelle. Puis
ça, c'est sur deux ans, à cause, justement, du fait que, bon, avec la
pénurie d'emploi, et tout ça, bien, les gens viennent, ils repartent. Mais
c'est plusieurs dizaines par année, donc, chaque fois qu'il y a un nouveau...
un nouvel inspecteur qui rentre.
Mme Melançon : Donc, Mme la
Présidente, devant... C'est encore plus important, ce qu'on est en train de
faire. Il y a un roulement. On vient d'apprendre, tu sais, qu'il y a un
roulement. Les inspecteurs doivent avoir les connaissances, la formation pour
ne pas, justement, qu'on se ramasse... puis là je m'excuse aux gens du MRI, là,
mais du ministère des Relations
internationales, là, qui est un adjoint quelconque puis qui s'en va en
disant : Bien, moi, je crois que ça peut aller.
Puis on est en pleine pénurie de main-d'oeuvre,
Mme la Présidente, en pleine pénurie de main-d'oeuvre. Donc, on le sait, en plus, que, le personnel qualifié, difficile à
trouver. Donc, pour moi, pour me faire rassurante, j'aimerais déposer,
si vous le permettez, Mme la Présidente, un amendement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants, le temps que l'amendement
puisse être acheminé.
(Suspension de la séance à 16 h 08)
(Reprise à 16 h 16)
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
nous reprenons nos travaux. Mme la députée de Verdun, vous avez un
sous-amendement à présenter.
Mme Melançon : Oui, s'il vous plaît.
L'amendement à l'article 4 de la Loi sur certaines mesures permettant
d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages
proposé par l'article 1 du projet de loi est modifié par l'ajout, dans le
premier paragraphe, de «formé à cette fin» après les mots «mandataire de
l'État».
Dans le fond, Mme la Présidente, j'ai entendu
quand même ce que le ministre nous disait tout à l'heure quant à la
qualification, là, ou aux qualifications. J'ai aussi entendu que le Conseil du
trésor définit lui-même ce qu'il recherche lorsqu'on parle d'inspecteurs. Et
j'ai aussi entendu le sous-ministre adjoint nous dire qu'il y avait des
formations qui étaient faites en ce sens. Alors, je pense que, pour rassurer
tout le monde, en exprimant, dans le fond, le fait que le ou la fonctionnaire
provenant d'un ministère quelconque ou un mandataire de l'État, bien, aura eu
une formation à cette fin pour pouvoir, justement, obtenir son attestation, je
crois qu'il s'agit là de simplement bien indiquer qu'on n'est pas en train,
justement, d'attirer... de diminuer les attentes.
Et, moi, ce qui me... là où j'ai envie d'avoir
une certaine assurance en plus, c'est le fait qu'il y a eu quand même beaucoup de roulement, et j'ai repris les
mots du sous-ministre adjoint, là, c'est quand même beaucoup de roulement
qu'il y a eu au ministère, donc de nous assurer que les gens qui auront le rôle
d'inspecteur, bien, seront dûment formés,
et, bien sûr, par le ministère, et obtiendront, donc... ni plus ni moins, c'est
une licence, là, un certificat d'attestation de sa qualité.
Alors, c'est la proposition que je soumets bien
humblement au ministre, et je lui dis qu'il s'agit, là aussi, d'une base de
travail, je veux juste le souligner.
Puis malheureusement il n'y a personne, ici, qui
était avec nous au projet de loi n° 92 pour le
tribunal spécialisé, mais je tiens quand même juste à le mentionner au
ministre, vous avez une équipe formidable qui vous accompagne, que je connais et dont je reconnais
aussi les compétences. Et moi, je ne suis pas là pour allonger indûment, là. Au contraire, je voudrais juste
qu'on trouve des solutions. Et je n'ai pas envie de me faire tout simplement
dire : Bien, ce n'était pas écrit comme ça puis c'est comme ça maintenant.
Parce qu'on a fait des miracles avec le projet de loi n° 92, je tiens à le
rappeler, Mme la Présidente, avec le tribunal spécialisé pour les victimes de
violence conjugale et les victimes de violence sexuelle. Et on arrivait avec
une idée, on voulait essayer de définir puis, avec les juristes de l'État, on
était capables d'aller encore plus loin. Donc, j'invite le ministre et son
équipe à cette même ouverture parce que ça nous permet d'aller beaucoup plus
loin.
Moi, mon équipe, mon armée, là, parce que,
souvent, on le dit un peu à la blague, là, mais le ministre arrive avec toute
son équipe, son armée du ministère, bien, moi, mon armée, et mon sous-ministre,
et mon ami, en plus, s'appelle Karl Filion.
C'est mon recherchiste qui est en arrière, qui est tout seul puis qui essaie,
lui, bien sûr, de tricoter avec tout ce qu'on peut avoir comme
substance. Puis je tiens juste à vous dire que, de la substance, il y en a pas
mal ici, dans ce projet de loi là. Donc, j'invite le ministre, bien sûr, à
cette ouverture-là, mais il l'a déjà fait, donc je le dis gentiment.
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le...
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Merci à la collègue pour son amendement. Et on est, encore une fois, aux premiers balbutiements, là, de notre
étude article par article. Ce que je dis maintenant et que je répéterai sans
doute à plusieurs occasions, on va
accueillir toujours très favorablement les amendements qui apportent un
changement réel au projet de loi ou qui le bonifient, mais je serai
peut-être plus limité sur les amendements qui ne changent rien, pour éviter de
se vulnérabiliser par rapport à l'interprétation qu'on pourrait faire du projet
de loi éventuellement.
Et, dans le cas présent, je comprends les
questionnements de la collègue, mais ça n'ajoute strictement rien. Et j'ai bien
voulu, et la collègue l'a sans doute remarqué, là, on s'est donné le temps de
consulter les gens du ministère.
Et, peut-être déjà se dire entre nous, là, nous,
tout ce qu'on veut faire avec ce projet de loi là, c'est améliorer la qualité
de notre environnement, c'est de protéger notre environnement. Donc, on ne veut
pas être plus laxistes ou quoi que ce soit. Mais, en ajoutant un qualificatif
de cette nature-là, ça pourrait devenir un enjeu de contestation. On pourrait
remettre en question une formation spécifique qui serait attribuée à tel ou tel
inspecteur dont la décision serait mise en cause.
Mais je nous rappellerai les propos du
sous-ministre adjoint. Il y a une évaluation qui est faite, au départ, par le
Conseil du trésor, puis ensuite le ministère de l'Environnement, naturellement,
précise ses attentes. Et, lorsque la personne est embauchée, il y a une
formation qui vient s'ajouter à ces professionnels-là qui joignent les rangs du
ministère. Et on enverra tout le temps la personne qui est la plus apte à faire
le travail sur un mandat particulier.
Donc, pour nous, former à cette fin, c'est une
évidence, et les évidences n'ont pas à être précisées ou il n'y a pas à avoir
une surenchère de mots dans le projet de loi, parce que, plus il y a de mots
pour décrire une évidence, plus on peut laisser place ensuite à de la contestation.
Et c'est un petit peu la logique, là, qu'on va retenir pour l'étude du projet
de loi.
Mais je rassure la collègue, et on a d'ailleurs
déjà travaillé très bien ensemble, sur d'autres projets de loi, des amendements
de l'opposition, là, on est très, très ouverts à les considérer favorablement,
mais il faut que ça change quelque chose à l'esprit de l'article. Il faut que
ça vienne le bonifier.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Bien... Oui,
Mme la Présidente. Merci. En fait, je voulais juste renchérir sur le fait que
je trouve que c'est un très bon amendement. Je pense que ça vient vraiment bien
bonifier l'amendement qui nous est présenté.
C'est une... vraiment une précaution minimale qui est dans l'intérêt du bien
collectif, Mme la Présidente. Donc, moi, je tenais à manifester mon
soutien à la collègue de Verdun.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Même chose pour moi, je suis favorable à
cette proposition d'amendement de la députée de Verdun.
Et je
voudrais ajouter une chose. Je vais juste retourner à l'amendement. Bon. «Formé
à cette fin». Le ministre nous
dit : Je ne peux pas l'accepter parce que ça nous rend vulnérables face à
des poursuites éventuelles. Honnêtement, puis en tout respect, j'ai de
la misère à accepter cet argument-là, parce qu'on ne peut pas... Je veux dire,
je vois mal comment on pourrait contester judiciairement la garantie, ou, en
tout cas, une bretelle de plus, que l'inspecteur désigné ou le fonctionnaire
désigné serait formé à cette fin. Au contraire, moi, de mon côté, ça vient
donner une garantie supplémentaire.
Évidemment, je ne suis pas dans les plaidoiries,
et tout, là, mais, pour moi, un amendement qui amène une formation,
c'est-à-dire, une garantie de formation, ou une demande, ou une exigence de
formation, on ne peut pas être contre ça. Donc, je ne vois pas, là... Ce n'est
pas un... C'est à la fois simple et important parce que ça dit tout. Donc, en
tout cas, pour ces raisons-là, moi, je vais être favorable à cet amendement, à
ce sous-amendement de la députée de Verdun. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Je commencerais peut-être par remercier, donc, ma
collègue la députée de Verdun d'avoir amené cet amendement. Je pense que c'est
un amendement important.
Donc, tout à l'heure, dans les échanges que j'ai
eus avec, notamment, le ministre, il nous a rappelé le processus de dotation,
c'est-à-dire que, dans un premier temps, on demande... il y a des critères,
donc, pour pouvoir accéder à certains corps d'emploi, à des corps d'emploi dans
la fonction publique, et, suite à ça, il nous a confirmé aussi qu'au sein même
du ministère de l'Environnement il y a une formation supplémentaire ou
complémentaire qu'on donne, donc, aux personnes qui agissent ou qui agiront à
titre d'inspectrices ou d'inspecteurs.
Il me semble que ce que nous avons là, devant
nous, comme amendement n'est pas révolutionnaire, mais ça vient au moins
encadrer, baliser, renforcer, justement, ce à quoi, donc, nos partenaires
attendent de nous, c'est-à-dire que les gens
qui agissent ou qui agiront comme inspecteurs et inspectrices soient des
personnes dûment formées. Donc...
Et moi aussi, comme le collègue de Jonquière,
j'aurais aimé entendre, moi, j'aurais aimé entendre les arguments en quoi... en quoi c'est... un amendement comme celui-là
puisse être un argument dans le cas d'une poursuite. Donc, moi, j'aurais
aimé... En fait, la question que je pose au ministre, moi, j'aurais aimé qu'on
m'explique comment et pourquoi un amendement comme celui-là serait... à
ce moment-là, on prêterait le flanc à des poursuites là-dessus.
M. Charette : Ce que je mentionnais
un petit peu plus tôt, c'est... De façon générale, il faut éviter de faire de
la surenchère sur les évidences, parce que, plus on fait de la surenchère,
plus, effectivement, un libellé peut être contesté et contestable.
Dans le cas présent, pour ce qui est de la
compétence ou de la formation, c'est clair qu'on va avoir les bonnes personnes
aux bonnes places avec les bonnes compétences. Elles seront d'abord recrutées
pour ça, par rapport à leurs profils, et ensuite formées, au sein même du ministère,
pour les volets de leur formation qui sont peut-être inadéquats ou incomplets.
Donc, on s'expose en incitant sur une évidence.
Ça fait que, comme je vous dis, je ne veux pas
que les collègues craignent pour la suite des choses. On a tous déjà travaillé
ensemble par le passé. Un amendement qui fait véritablement office de
bonification sera toujours considéré avec la
plus grande attention. Et, même là, pendant la pause, avec l'équipe de
juristes, on a... Je veux dire, si c'était juste dire oui, ce serait simple à
dire, mais on ne s'aide pas et on ne bonifie pas l'article avec cet amendement-là.
• (16 h 30) •
M. Benjamin : Vous savez, Mme la
Présidente, quand je lis l'amendement du ministre, donc je ne parle pas de
l'amendement de ma collègue mais l'amendement apporté par le ministre, quand je
lis le premier paragraphe et quand je relie, dans le sens de relier... et quand
je relie le premier paragraphe avec le deuxième paragraphe, c'est-à-dire le
deuxième paragraphe qui commence par «le ministre peut, exceptionnellement,
autoriser toute personne non désignée à titre d'inspecteur», je ne pense pas
que ce soit gratuit de rappeler que ça prend des personnes formées, donc,
formées à cette fin pour agir comme inspectrices ou comme inspecteurs.
Donc, j'écoutais, tantôt, les échanges, les
premiers échanges entre la collègue d'Abitibi... de Rouyn-Noranda, de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, donc, avec le ministre, notamment, sur les organismes mandataires de
l'État. Et, à la question qui a été
posée par la collègue, est-ce que, par exemple, un employé de la SAQ — donc,
c'était la question posée par la collègue — pourrait agir comme
inspecteur, la question a été oui. Il peut y avoir d'autres cas d'espèce comme ça. Donc, loin de moi l'idée de dire, en
particulier, qu'un employé de la SAQ ne pourrait pas, donc ce n'est pas ce
que je dis, mais ce que je dis surtout, ce que je veux dire surtout, c'est que,
pour occuper ce poste-là, il faut avoir une formation à cette fin, et ce n'est
pas gratuit, donc, dans un amendement, de le réitérer.
Donc, moi, j'ai de la difficulté à me rendre aux
arguments du ministre. Donc, on a l'habitude d'échanger sur plusieurs projets
de loi, donc, et ma collègue la députée de Verdun l'a rappelée, toute la
collaboration que nous, nous proposons pour bonifier, améliorer les projets de
loi. Mais moi, j'attends toujours l'argument, la justification sur les
poursuites, parce qu'il me semble que ce que j'ai entendu, c'est l'argument
maître qu'on risque d'être poursuivis pour ça. Bien, moi, j'attends d'avoir cet
argument-là. Je ne l'ai pas vu. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Oui. Bien, merci
beaucoup. Je pense que les collègues ont bien saisi la volonté de vouloir bien
indiquer, dans le fond, ici, qu'il doit y avoir une formation. Puis, pour le
ministre, ça va de soi. Moi aussi, d'entendre le ministre nous dire :
Bien, si on indique qu'ils sont formés à cette fin, on peut être poursuivis,
là, j'ai vraiment un malaise, là. Moi, d'entendre qu'on peut être poursuivis
parce qu'il y a une formation qui a été donnée à cette fin, je trouve ça, d'abord, particulier. Puis moi non plus, je
n'adhère pas nécessairement à ce que veut nous dire le ministre.
Cela étant
dit, tel que libellé, je tiens juste à le rappeler, là, tel que libellé, les
gens d'Héma-Québec pourraient devenir des inspecteurs puisqu'ils ont
une... ce sont des techniciens, ils ont une technique. Et puis ils pourraient
déposer leur candidature, ils pourraient être retenus, on pourrait leur donner
une formation, une fois au ministère, puis
ils pourraient aller sur le terrain. Moi, je n'ai rien contre ça, au contraire,
mais je pense que ce doit être inscrit noir sur blanc pour pouvoir
démontrer, justement...
Puis ce qui est si clair pour le ministre,
clairement, ce ne l'était pas pour des groupes en environnement qui travaillent
depuis des années. Je pense à Nature Québec, notamment, je pense aussi au
Commissaire au développement durable, qui nous ont parlé de la compétence, de
la compétence des inspecteurs. Puis je tiens juste à le dire au ministre, là, parce qu'à l'article 7 on va être sur les
enquêteurs, puis eux autres aussi, là, ils vont pouvoir exhiber un
certificat attestant leur qualité, certificat qui est donné, qui est octroyé
par le ministre. Bien, je pense qu'on doit clairement
stipuler ici qu'il y a une formation pour devenir inspecteur ou enquêteur au
ministère de l'Environnement. Puis je trouve que ce serait même valorisant pour
ceux et celles qui vont décider, qui vont décider de faire le saut au
ministère. Et on en a bien besoin.
Mais j'entends... j'ai entendu le ministre,
je... Puis là, bien, ils ont la majorité, donc on pourra entendre... On
pourrait aller plus loin. Voilà.
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...vous
avez demandé la parole?
Mme Grondin : Peut-être juste pour
rassurer les collègues. Pour avoir été longtemps à faire des rapports
d'inspection pour les municipalités, je peux tout à fait comprendre le ministre
de vouloir éviter de mettre des mots de plus,
alors qu'on sait très bien que, pour aller caractériser un milieu humide ou
aller caractériser différents éléments... Parce que, n'oubliez pas, on
est dans une inspection. On va inspecter quand on semble... ou démontrer qu'il
y aurait peut-être une infraction ou qu'une personne aurait commis... aurait
été à l'encontre de la réglementation, de la législation qui est là. Il faut
absolument être bien formé, parce que les contrevenants possibles vont chercher
la faille, et, si on met dans le texte «être
formé à cette fin», c'est facile de pouvoir, comme promoteur qui ne serait pas
content... de remettre en question le
rapport de l'inspecteur : Il n'a pas été formé bien pour la
caractérisation d'une tourbière, il n'a pas été formé pour... Je l'ai vu à maintes reprises. Donc, moins il y a
de mots, moi, je pense que plus on s'en porte bien.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Rouyn-Noranda.
Mme Lessard-Therrien : Oui. Bien, tu
sais, je pense que tout le monde s'entend que quelqu'un qui est engagé à des fins d'être inspecteur est compétent.
Mais, lorsqu'il s'agit de désigner une personne pour agir de manière
ponctuelle, tout d'un coup, on est un peu moins certains. Est-ce que le
ministre peut nous rassurer?
M. Charette : Je pense que la
collègue d'Argenteuil a trouvé les bons mots. Puis moi, je suis alimenté, là,
c'est dommage qu'on ne puisse pas tous voir les mêmes écrans, par mes collègues
juristes, notamment. Ce qu'on m'indique, à partir de ce moment... Là, je veux
juste retrouver la bonne page. À partir du moment où on ajoute «formé à cette fin», et c'est là où l'intervention
de la collègue d'Argenteuil est très, très juste, on pourrait questionner,
pour une intervention en particulier, le type de formation très, très, très
précise que la personne a obtenue. Si la personne est inspectrice et qu'elle a
une expertise au niveau des milieux humides, mais que le milieu humide en
question a une caractéristique très, très particulière, il pourrait
évoquer : Est-ce qu'il y a une spécialisation pour cette
caractérisation-là bien, bien précise?
Nous, ce que l'on veut éviter, c'est de se
mettre vulnérables par rapport à une évidence. On ne veut pas rajouter une
évidence. Nous, on va envoyer le bon inspecteur ou la bonne inspectrice, c'est
bien certain, pour éviter, justement, que son rapport, ou sa conclusion, ou
l'infraction qu'elle va signifier soient contestés. Encore une fois, la
collègue de Verdun résumait peut-être un petit peu trop mes propos ou je n'ai
peut-être pas été assez clair quand je dis... Ce n'est pas une formation comme
telle qui nous rend vulnérables, c'est le fait de rajouter des mots sur une
évidence. C'est ce qui nous rend vulnérables. Ce n'est pas la formation
elle-même, mais c'est le fait de vouloir en dire trop. Nous, à partir du moment
où on reconnaît une personne qui est reconnue comme compétente, si on rajoute un qualificatif, bien, ça devient une prise pour
la personne qui voudra contester le travail que cette personne-là aura fait.
Je vous le dis, c'est un projet de loi qui ne
vise pas à nous vulnérabiliser. Au contraire, on ne fait que des gains dans ce
projet de loi là. Si j'avais la certitude ou si je doutais qu'on était vulnérables
avec le libellé actuel, je serais le premier
à vouloir le changer. Et je veux bien qu'on cite les groupes qu'on a entendus,
ils ont fait un bon travail, et on a apprécié leur passage, mais l'article a
déjà été passablement amendé. Là, on n'est plus du tout à l'article qui
était à leur disposition au moment de leur passage en consultations.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien, écoutez,
clairement, je pense que le ministre ne veut pas aller là. Donc, je demanderais
le vote par appel nominal, s'il vous plaît.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Donc, nous allons procéder pour le vote par appel nominal. M. le
secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Melançon (Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Contre.
Le
Secrétaire : M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Contre.
Le
Secrétaire : Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Contre.
Le
Secrétaire : M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Contre.
Le
Secrétaire : Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Contre.
Le
Secrétaire : M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Pour.
Le
Secrétaire : Et Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Abstention. Donc, le sous-amendement est rejeté.
Alors, nous allons revenir...
Des voix :
...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Ah! vous n'avez pas dit «M. le député de Viau».
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin :
Pour.
• (16 h 40) •
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, le sous-amendement est rejeté. Donc, nous
revenons à l'amendement. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre... Oui, M. le député de Viau.
M. Benjamin :
On est bien sur l'amendement du ministre, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui, parce que le sous-amendement de Mme la députée de
Verdun vient d'être rejeté.
M. Benjamin :
Parfait. En fait, dans le deuxième paragraphe, à la dernière phrase du
deuxième paragraphe, «une telle personne ne peut en aucun cas pénétrer dans une
maison d'habitation sans le consentement du propriétaire»,
quand on parle «dans une maison d'habitation», on parle d'une maison habitée ou
du moins c'est... On parle de quoi, à ce moment-là?
M. Charette :
Le lieu de résidence.
M. Benjamin :
Un lieu de résidence. O.K. Donc, par exemple, une propriété qui serait, par
exemple, un champ, donc, mais non habité, donc, où il n'y a pas de... à ce
moment-là, cette personne-là pourrait y pénétrer sans aucune autorisation.
C'est ça?
M. Charette :
En fait, le champ lui-même, oui, mais pas la maison, parce qu'il y a quand
même des limitations de pouvoirs, là, qui
sont reconnues à cette personne-là. Donc, l'inspecteur pourrait, naturellement,
aller inspecter un champ qui... pour lequel on soupçonne une
problématique environnementale.
M. Benjamin : Maintenant, comme cette phrase-là se retrouve dans le deuxième paragraphe,
est-ce qu'il s'agit... est-ce que ça touche uniquement les personnes que le
ministre pourrait désigner à titre exceptionnel ou... du moins, est-ce
que ça touche toute personne désignée à titre d'inspecteur?
Mme Grignon (Karine) : Oui, ça vise
effectivement les personnes désignées en vertu du deuxième alinéa seulement,
parce que, pour les inspecteurs, on ramène à l'article 5, qu'on n'a pas
encore étudié, qui dénombre, en fait, les pouvoirs de l'inspecteur régulier, je vais le nommer comme ça.
Puis il y a un alinéa, à cet article-là, qui prévoit dans quelles
situations un inspecteur peut pénétrer dans une maison d'habitation.
M. Benjamin : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Bien, je vais
juste faire du pouce un peu sur ce que le collègue de Viau vient de dire.
Maison d'habitation, donc, si on parle d'une ferme, si on parle d'un cabanon,
est-ce qu'à ce moment-là l'inspecteur peut entrer?
Mme Grignon (Karine) : C'est
vraiment le lieu de résidence, là. C'est par rapport aux droits protégés au
niveau de la charte, là, de droit à la vie privée dans sa résidence principale,
là. Donc, c'est vraiment la notion de domicile, là.
Mme
Melançon : Donc, si je vous comprends bien, résidence
principale. Un chalet, l'inspecteur pourrait y entrer.
Mme
Grignon (Karine) : Bien, c'est pour ça qu'on a utilisé le mot «maison
d'habitation». Ça a été interprété par les tribunaux, là. Donc, selon
les contextes, là, un chalet pourrait aussi être considéré comme une maison
d'habitation. C'est vraiment pour la protection de la vie privée, là.
Mme Melançon : O.K. Parce que ce que
vous avez dit : C'est pour une résidence principale, donc...
Mme Grignon (Karine) : Bien, c'était
pour vous illustrer plus facilement.
Mme
Melançon : O.K. O.K. Parce que, maintenant que je sais que ça
ne prend pas beaucoup de mots, je voudrais quand même comprendre le sens
des mots dans le projet de loi. Alors donc, si je continue, je comprends bien
qu'une ferme, un cabanon, tout espace autre
que là où il y a probablement... Puis j'aimerais juste ça savoir, là, comment
est-ce qu'on le définit, comment est-ce qu'on définit le terme
exactement, là. Maison d'habitation, c'est quoi? Ça prend une chambre, ça prend
une toilette, ça prend... Qu'est-ce que ça prend pour être une maison
d'habitation?
Mme Grignon (Karine) : Il faudrait
voir l'interprétation, là, qui en est donnée par la Cour suprême. Il y a des
balises, effectivement, de qu'est-ce qui est considéré comme une maison
d'habitation, là. Il faut avoir une expectative de vie privée à l'intérieur,
là, donc fort probablement, effectivement, une chambre ou un lieu où on peut dormir, où on peut manger. Donc, c'est ce genre
d'éléments là qui donnent à la personne une expectative de vie privée à
l'intérieur du bâtiment, là.
Mme Melançon : Parce qu'on sait
qu'il y a des ranchs, par exemple, Mme la Présidente, où il peut y avoir une
chambre à coucher puis une toilette. Est-ce que ça, c'est défini ou non à
l'intérieur de «maison d'habitation»?
Mme
Grignon (Karine) : C'est une question de fait, à ce moment-là, là, effectivement.
On ramène, encore là, à l'expectative de vie privée, est-ce que la
personne peut raisonnablement avoir une expectative de vie privée dans l'espèce
de grange où il y a une toilette et une chambre, là.
Mme Melançon : Bien là, je vais poser
une question, puis ça va sembler... Parce que ce n'est pas une petite affaire,
là, qu'on est en train d'essayer de se définir, puis j'ai de la misère à avoir
directement la réponse. Est-ce que ça, ça fait partie de la formation que les
inspecteurs vont avoir, de savoir où est-ce qu'ils peuvent rentrer, où est-ce
qu'ils ne peuvent pas rentrer nécessairement? Parce que, pour moi, là,
actuellement, ce n'est pas clair, ça fait que j'imagine que vous allez pouvoir
m'éclaircir... m'éclairer... éclairer ma vision.
M. Rousseau (Michel) :
En fait, cet article-là, la possibilité de rentrer dans une maison
d'habitation, ça avait été ajouté en 2011, et il y avait eu un bon débat
là-dessus, puis ce qu'on voulait, c'était de donner la possibilité à l'inspecteur de rentrer dans une maison, avec un
consentement, évidemment. Mais, si on regarde l'article 5, là, s'il y a
des risques sérieux ou s'il y a vraiment un élément d'urgence, bien, il
pourrait rentrer sans un consentement. Donc, ce qu'on vient faire à
l'article 4, là, c'est qu'on enlève carrément cette possibilité-là à
quiconque n'est pas vraiment un inspecteur désigné.
Maintenant, pour les gens, lors de leur
formation, ce qui est dit... Rentrer dans une maison privée, c'est vraiment
quand c'est nécessaire. Puis, je dirais, la situation, à ma connaissance, ne
s'est jamais portée, là. Pour les gens, c'est... Le sens commun fait qu'assez
rapidement ils savent si c'est une maison d'habitation ou pas, là. Ce n'est
jamais arrivé de situation où on a eu à se questionner, là, à savoir s'il y
avait tous les éléments d'expectative de vie privée. Mais je dirais que
moindrement qu'il y a quelqu'un qui habite là, qui vit là, qui a le minimum
pour survivre dans cette maison-là, pour nous, c'est une maison d'habitation.
C'est comme ça qu'on l'applique, et on va y aller uniquement avec consentement.
Et, s'il y a vraiment une urgence d'agir, comme dit l'article 5, on
pourrait y aller sans consentement. Mais ça ne pose généralement pas de
problème. Puis les fois où on y va, c'est, par exemple, pour aller faire un
échantillonnage d'eau, des choses comme ça.
Donc, c'est un article qui
avait été ajouté pour permettre de rentrer dans des maisons mais avec vraiment
des balises, parce qu'on nous avait dit : On ne peut pas faire ça n'importe
comment. Et c'est pour ça qu'à l'article 4 on a choisi de ne pas le
permettre à autre personne, à part des inspecteurs, dûment, là. C'est pour ça
qu'on le met dans le deuxième alinéa, là. ll n'est pas question que quelqu'un à
qui on a donné des pouvoirs temporaires puisse aller dans une maison privée.
Ça, pour nous, c'est clair.
Puis, je dirais, ça n'a jamais... c'est ça, ça
n'a jamais été difficile. Puis les gens ont de la formation. On leur dit très
bien, là, qu'il y a des choses dans les règles de l'art. On ne rentre pas dans
une maison, comme ça, pour le plaisir de
rentrer, on le fait... Puis le consentement est généralement acquis, là. On a
beaucoup de cas aussi de réservoirs de
mazout, là, des cas qui coulent. Bien, je vais vous dire, le propriétaire de la
maison est bien content qu'on rentre pour aller donner un coup de main,
là. Des fois...
Mme Melançon : J'ai presque failli
entendre «par un inspecteur dûment formé», mais on n'est pas allés là. On n'est
pas allés là, on n'est pas allés là. Je blague. Je blague. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'amendement? Alors, s'il n'y a
pas d'autre commentaire, nous allons le mettre aux voix. M. le...
Le Secrétaire : Pour, contre, abstention.
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
Le Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
Le Secrétaire : M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
Le Secrétaire : Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
Le Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Pour.
Le Secrétaire : M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Abstention.
Donc, l'amendement est adopté. Est-ce que l'article 4, tel qu'amendé...
Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Charette : Je crois comprendre
que la collègue de Québec solidaire a un amendement pour cet article-là. Est-ce
que c'est effectivement le cas?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Mais elle n'est pas ici, madame... Elle
n'est pas ici.
M. Charette :
Non, je comprends, mais il y a un amendement. Moi, je veux...
M.
Gaudreault : Bien, je peux peut-être poser une question...
M. Charette :
Peut-être en attendant, en espérant...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui.
M. Gaudreault :
...puis on verra. Je voulais
savoir... Parce que, là, bon, là, maintenant, l'amendement est adopté.
Je pense, c'est le sous-ministre, tout à l'heure, qui nous a parlé de
75 inspecteurs. C'est-tu ça?
Une voix :
...
M.
Gaudreault : 75, hein? Est-ce qu'on peut connaître un peu les...
Est-ce que c'est dans tous les secteurs? Est-ce que c'est... La répartition des
secteurs d'intervention des inspecteurs, est-ce qu'il y a un document qui peut
nous être fourni ou est-ce que ça peut être listé, pour savoir s'il y a des
secteurs mieux dotés que d'autres ou certains secteurs qui sont peu dotés,
etc.?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le sous-ministre adjoint.
• (16 h 50) •
M.
Rousseau (Michel) : Bien, effectivement,
je dirais, les secteurs d'intervention, je les résume comme suit : il y a le secteur industriel, il y a
le secteur municipal, là, qui concerne les eaux usées, l'eau potable,
l'enfouissement des déchets, on a les... ce qu'on appelle les milieux
hydriques, humides et naturels et le milieu agricole.
Je dirais que, par le
nombre d'inspections qu'on fait chaque année par secteur, puis ça, c'est un
chiffre que j'ai, là, que je viens de demander, que je vais avoir, là, c'est
assez stable pour chacun des secteurs, là. Tous les secteurs sont bien
couverts. Mais vous comprendrez... Puis on prend... Par exemple, moi, j'ai
travaillé longtemps en Chaudière-Appalaches. Bien, le secteur agricole va avoir
plus d'inspecteurs, évidemment, en Chaudière-Appalaches que dans le secteur...
dans le coin de Montréal, Laval. Dans ces coins-là, souvent, on va avoir plus
d'inspecteurs, entre autres, dans le coin de Montréal, actuellement, dans
l'industriel, pour les sols contaminés. Donc, c'est vraiment en fonction des
besoins, pour couvrir toutes les plaintes qu'on a, peu importe le secteur. Ça,
c'est la première chose, faire les suivis de tous les manquements qu'on a.
Puis on se donne
aussi des programmes de contrôle qui sont uniformes dans tout le Québec,
mais... par exemple, on a un programme de contrôle uniforme sur les sols
contaminés, mais, pour le mettre en application, la région de Montréal ou la
région de Montérégie va peut-être y mettre quatre ou cinq inspecteurs, alors
que la région de la Capitale-Nationale ne va en avoir besoin que d'un seul.
Donc, c'est vraiment modulé en fonction du besoin par région, mais de la
capacité de couvrir vraiment tous les secteurs. Il n'y a pas de secteurs qui
sont négligés dans une région ou l'autre.
L'enjeu, évidemment,
quand il y a des départs, et tout ça, notre défi, c'est de rapidement combler
les postes. Puis le 75, c'est peut-être des gens qui sont rentrés dans les
trois dernières années. Donc... Et ça touche tous les secteurs. Les départs se
font un peu partout. Mais on touche tous ces secteurs-là. Puis par le nombre
d'inspections par secteur, c'est une donnée que je pourrais vous donner, ça
donne une bonne idée de l'ampleur qu'on met dans chacune des régions.
M.
Gaudreault : O.K. Donc, j'ai noté, pendant que vous parliez, là :
Industriel, municipal, milieux humides et hydriques, agricole. Est-ce que j'en
oublie? C'est quatre secteurs?
M.
Rousseau (Michel) : Oui, c'est comme ça, c'est les principaux
secteurs. Il y en a qui vont dire le monde minier, mais le minier, pour nous,
ça rentre dans l'industriel. Donc, c'est les principaux secteurs.
M. Gaudreault : Industriel et minier. Et, dans les quatre
secteurs, vous n'avez pas de manque, là, comme tel?
M.
Rousseau (Michel) : Bien, en fait, notre travail, là, c'est
vraiment... Comme je dis, chaque directeur, dans
sa région, doit s'assurer que... Il faut qu'il... Par exemple, au niveau de
l'eau potable, il y a des contrôles minimaux à faire en eau potable au
niveau... il faut qu'ils soient tous faits. Donc, chaque région doit avoir son
nombre d'inspecteurs en fonction, par exemple, de la grosseur de sa région, ou
autre. On donne des standards minimums pour des inspections, je dirais, planifiées, qui ne sont pas reliées à
des plaintes, et tout ça. Par exemple, en agricole, on va dire d'aller vérifier
tant de fosses à fumier par année. Bien, on
doit... le directeur régional doit doter sa région ou doit organiser son
travail pour que ça se fasse. Donc, c'est couvert, je dirais.
Puis l'expérience démontre que nos cibles, là,
qu'on planifie sont généralement atteintes, là, je dirais, en grande majorité,
sauf quand il arrive des événements imprévus. Je prends toujours l'exemple de
Mégantic. Bien, l'année qu'il y a eu l'événement de Mégantic, la région de
l'Estrie a fait beaucoup moins d'inspections dans d'autres secteurs, et on a
passé beaucoup de temps à Mégantic. Mais ça, c'est l'exception. Mais ça peut
arriver, là, que ça varie en fonction de ce qui se passe sur le terrain, mais,
généralement, les secteurs sont bien couverts.
Et on a, puis je termine
là-dessus... on a une volonté que ce soit aussi uniforme. Puis, moi, c'est
quelque chose dont je suis fier. Depuis qu'on a introduit les SAP, je n'ai pas
eu beaucoup de plaintes de non-uniformité par région,
et ça, c'est beaucoup dû en... grâce au travail, entre autres, de mon directeur
général et de son équipe, au Saguenay, qui ont le mandat, justement, de
s'assurer que c'est harmonisé, que l'application réglementaire se fait
sensiblement la même dans toutes les régions. On a vraiment une grande préoccupation
là-dessus, parce qu'on sait que ça revenait souvent, ça, la non-uniformité par
région. Puis, pendant que je vous parle, là, j'ai eu des chiffres sur les
statistiques.
M. Gaudreault : C'est sûr que, si
c'est fait à partir du Saguenay, ça doit être très bien.
M. Rousseau (Michel) :
J'ai dit «Saguenay» parce que c'est ça, là, mais j'ai pensé que ça pouvait vous
intéresser aussi. Il y a peut-être...
M. Gaudreault : C'est sûr qu'il n'y
a pas de problème. Si ça vient du Saguenay, c'est parfait.
M. Rousseau (Michel) :
Si vous permettez, quand j'ai parlé d'agricole, aussi, souvent, on associe à ça
les pesticides, mais les pesticides se retrouvent aussi dans d'autres secteurs.
Donc, pesticides est parfois aussi identifié comme un secteur en soi et...
Bien, c'est ça.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
...de sous-amendement de la part de la députée de Rouyn-Noranda—Abitibi... Rouyn-Noranda—Témiscamingue. Pauvre elle, je massacre toujours son nom de
comté. Mais est-ce que, M. le député de Jonquière, vous voulez
poursuivre? Non? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire à l'article 4
tel qu'amendé, est-ce que l'article 4, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le ministre, vous pouvez lire l'article 5, s'il vous plaît.
M. Charette : C'est gentil. Merci,
Mme la Présidente.
«5. Un inspecteur peut pénétrer, à toute heure
raisonnable, sur un territoire visé par la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, sur un terrain, y compris
un terrain privé, dans un bâtiment, y compris une maison d'habitation, dans un
véhicule, dans une embarcation ou dans un aéronef pour examiner les lieux et
faire une inspection. Il peut, à cette occasion, par tout moyen
raisonnable approprié :
«1° enregistrer l'état d'un lieu ou de tout
milieu naturel ou d'un bien en faisant partie;
«2° prélever des échantillons, effectuer des
tests et procéder à des analyses;
«3° faire toute excavation ou tout forage
nécessaire pour évaluer l'état des lieux;
«4° installer
des appareils de mesure nécessaires pour prendre des mesures sur les lieux et
les enlever par la suite;
«5° prendre des mesures avec un appareil qu'il
installe ou qui est déjà présent sur les lieux, y compris des mesures en
continu, pour toute période raisonnable qu'il fixe;
«6° accéder à une installation présente sur les
lieux, y compris à une installation sécurisée;
«7° actionner ou utiliser un appareil ou un
équipement pour permettre le bon déroulement de l'inspection ou l'exiger, dans
le délai et selon les conditions qu'il précise;
«8° ouvrir un
contenant ou un emballage ou exiger de l'ouvrir, dans le délai et selon les
conditions qu'il précise;
«9° exiger tout renseignement relatif à
l'application de la présente loi ou des lois concernées ainsi que la
communication, pour examen, enregistrement et reproduction, de documents s'y
rapportant;
«10° utiliser tout ordinateur, tout matériel ou
toute autre chose se trouvant sur les lieux pour accéder à des données
relatives à l'application de la présente loi ou des lois concernées contenues
dans un appareil électronique, un système informatique ou un autre support ou
pour vérifier, examiner, traiter, copier ou imprimer de telles données;
«11° se faire accompagner de toute personne dont
la présence est jugée nécessaire aux fins de l'inspection, laquelle peut alors
exercer les pouvoirs prévus aux paragraphes 1° à 10°.
«Pour l'application du premier alinéa,
l'inspecteur ne peut pénétrer dans une maison d'habitation sans le consentement
du propriétaire ou du locataire que dans les cas suivants :
«1° si, compte tenu de l'urgence de la
situation, il y a [...] un risque sérieux de mettre en danger la vie, la santé
ou la sécurité de l'être humain, de causer un dommage ou un préjudice sérieux à
l'environnement, aux espèces vivantes ou aux biens ou d'entraîner la perte, la
disparition ou la destruction d'un élément de preuve;
«2° pour s'assurer du respect de l'application
des dispositions de la présente loi ou des lois concernées déterminées par
règlement du ministre.
«Malgré le premier alinéa, seuls les pouvoirs
prévus aux paragraphes 9° à 11° peuvent être exercés pour veiller à
l'application de la Loi visant l'augmentation du nombre de véhicules
automobiles zéro émission au Québec afin de
réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres polluants. Toute
personne qui accompagne un inspecteur en vertu du paragraphe 11° ne
peut alors qu'exercer les pouvoirs prévus aux paragraphes 9° et 10°.
Malgré le deuxième alinéa, les pouvoirs prévus aux paragraphes 9° à 11° du
premier alinéa ne peuvent être exécutés sans autorisation judiciaire dans une
maison d'habitation pour veiller à l'application de la Loi visant
l'augmentation du nombre de véhicules automobiles zéro émission au Québec afin
de réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres polluants.»
Le commentaire : Le premier
alinéa de l'article 5 prévoit les pouvoirs que peut exercer un inspecteur
lorsqu'il se présente pour en examiner les lieux et faire une inspection
dans l'un des endroits énumérés qui pourraient être visés par les lois
concernées. La plupart de ces pouvoirs sont déjà prévus dans les lois
concernées. Leur abrogation sera d'ailleurs proposée plus tard. Les pouvoirs
énumérés aux paragraphes 6°, 8°,
10° et 11° du premier alinéa sont
toutefois relativement nouveaux.
Le deuxième alinéa de
l'article 5 prévoit certaines balises applicables aux inspecteurs qui
exercent leurs pouvoirs dans une maison d'habitation.
Le troisième alinéa
de l'article 5 apporte une limite aux pouvoirs que peuvent exercer les
inspecteurs pour vérifier l'application de la Loi visant l'augmentation du
nombre de véhicules automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les
émissions de gaz à effet de serre et autres polluants.
Et ensuite vous avez
la table de concordance, là, qui fait référence à d'autres de nos lois.
• (17 heures) •
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Donc, sur cet article, donc, le paragraphe qui
m'intéresse, c'est le paragraphe 10°. Je comprends qu'il y a une
référence...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Avant que vous alliez plus loin, on avait décidé que vous
vouliez aller paragraphe par paragraphe. Est-ce que c'est toujours le cas ou si
on va directement au paragraphe 10°? Moi, c'est comme vous voulez, là.
M. Charette :
...pour les paragraphes précédents. On peut déjà se rendre à 10°.
M. Benjamin :
Bien, s'il y a d'autres interventions sur les paragraphes précédents, je
passerais mon tour.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Ça va. O.K. Est-ce que vous voulez qu'on commence par le
paragraphe 1° puis après ça que l'on décline les autres ou si on va dans
l'ensemble?
M.
Gaudreault : ...quand on dit une étude paragraphe par paragraphe, le
paragraphe 1°, c'est comme l'article 5
avec tous les sous-paragraphes... 11, là, les 11. Tu sais, c'est un
ensemble, là. Ce n'est pas juste le paragraphe premier.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : O.K. C'est moi qui ai mal... qui ai mal interprété.
Parfait. D'accord.
M.
Gaudreault : Oui. Je pense, ce serait plus...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Allez-y, M. le député de Viau. Je m'excuse.
M. Benjamin :
Ça va. Merci. Merci, Mme la Présidente. Donc, en fait, la question que je
posais, en fait, en lien... Quand je lis le paragraphe 10°, à
savoir : «Utiliser tout ordinateur, tout matériel ou toute autre chose se
trouvant sur les lieux pour accéder», etc., et, un peu plus bas, on nous
précise que «les pouvoirs prévus aux paragraphes 9°
à 11° du premier alinéa ne peuvent être exécutés sans autorisation judiciaire
dans une maison d'habitation»... En fait, la première question que je
poserais au ministre... Je comprends cette exception. Maintenant, s'il
arrivait, par exemple, que l'ordinateur personnel de quelqu'un, donc, ne soit
pas dans une maison d'habitation mais se retrouvait dans un lieu considéré
comme non pas une maison d'habitation, comme autre chose, à ce moment-là,
est-ce que cette autorisation-là tient ou bien est-ce que ça prend une
autorisation judiciaire?
M. Charette :
La collègue du ministère pourra certainement répondre avec plus de
précision, mais le «autre chose» devra être défini, parce que, dans les
différents... dans l'énumération que l'on fait, on précise beaucoup ce qui est
permis. Et, quand vous dites «autre chose», il faudra le préciser pour qu'on
puisse répondre adéquatement à la question.
M. Benjamin :
Bien, en fait, le «autre chose», pour moi, signifie «en dehors d'une maison
d'habitation, en dehors de ce qui est considéré comme une maison d'habitation».
Donc l'ordinateur personnel de quelqu'un, donc, à ce moment-là, l'inspecteur
qui arrive, est-ce qu'il peut y accéder sans autorisation judiciaire?
Mme Grignon
(Karine) : En fait, au niveau de l'inspection, donc, c'est pour
vérifier, effectivement, l'application de la loi. Donc, un inspecteur n'ira pas
nécessairement vérifier un ordinateur personnel si ce n'est pas nécessaire, là.
Donc, à partir du moment où il tombe un petit peu plus dans les motifs, qu'il
croit qu'il y a une infraction, on va tomber
en enquête pénale, et là, effectivement, il va y avoir une autorisation
judiciaire qui va être demandée. Puis on va l'étudier dans les articles
un petit peu plus loin, là, au niveau de l'enquête pénale, là, articles 8
et suivants.
M.
Benjamin : Donc, je comprends que, dans l'article 5,
l'exclusion ne concerne qu'une maison d'habitation. Donc, ce que je
comprends à partir de votre réponse, maître, il est possible, à ce moment-là,
pour un inspecteur qui arriverait dans un lieu autre qu'une maison
d'habitation, d'accéder à l'ordinateur personnel de quelqu'un.
Mme Grignon (Karine) : Il n'y a pas de balise, effectivement, qui vient
le préciser à l'article 10, mais il y a des balises jurisprudentielles qui s'appliquent, puis l'inspecteur ne
pourrait pas nécessairement agir, là. S'il y a la démonstration que c'est un ordinateur personnel, là, il va devoir aller
se chercher des autorisations judiciaires au préalable.
M. Benjamin :
D'accord. Et ce que vous me dites
là, donc, c'est... Il y a des précisions un peu plus loin dans...
Mme Grignon
(Karine) : Bien, c'est au niveau de la jurisprudence. En fait, on ne
les apporte pas, les précisions, là.
L'article existe aussi dans d'autres lois et il est interprété avec la façon
dont les tribunaux l'ont interprété. On utilise vraiment les termes
exacts qui ont été interprétés par les tribunaux pour être sûrs qu'on est dans
le même champ d'application.
M. Benjamin :
Parfait. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à
l'article 5? Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Bien, moi, préalablement, il y a deux choses. Parce que c'est
intéressant, là, vers là où on s'en va, mais peut-être que, déjà, et pour le
bénéfice, bien sûr, des législateurs que nous sommes mais aussi pour le
bénéfice de ceux et de celles qui nous écoutent, ce serait intéressant qu'on
puisse faire la distinction. Je ne veux pas qu'on entre dans tous les écrits,
mais vous venez de parler, maître, justement, qu'à partir d'un certain moment
on va passer à l'enquête pénale. Je pense que ce serait intéressant qu'on
puisse connaître, dans le fond, du passage de l'inspection
vers l'enquête pénale, pour que tout le monde puisse bien saisir ici, la route
qu'on doit prendre. Donc, je ne sais pas si vous êtes en mesure de
répondre, justement, à ce chemin.
Mme Grignon
(Karine) : Oui. Bien, je peux vous donner quelques balises, mais
peut-être que M. Rousseau va être plus... Ça va être plus approprié que ce
soit lui qui réponde, là, mais... En fait, généralement, quand il y a des
motifs de croire qu'il y a une infraction, puis on pourrait émettre un constat
d'infraction, donc, tout de suite, on va basculer en enquête pénale, et c'est
plutôt un enquêteur qui va aller sur les lieux pour essayer de recueillir des
éléments de preuve. Parce qu'à partir du moment où on recueille des éléments de
preuve il faut que ce soit dans le cadre
d'une enquête pénale et non pas dans un esprit de partie de pêche, je vais le
dire comme ça, là. Je ne sais pas si, Michel, tu veux rajouter quelque
chose.
M.
Rousseau (Michel) : Bien, en fait, dans le
processus, parce que c'est un peu ça aussi la question... J'aime bien les chiffres ronds, là. Bien, disons, on a
300 inspecteurs puis une vingtaine d'enquêteurs. Donc, de façon générale,
nos inspecteurs vont se présenter sur le terrain et ils n'ont pas de... On
n'est pas en recherche de preuves. On va vérifier
si... Supposons, on a une plainte, on va... on arrive là puis on vérifie s'il
pourrait y avoir un manquement. Des fois, c'est des programmes
d'inspection planifiée d'avance. Et il y a une jurisprudence assez forte là,
qui fait qu'un inspecteur ne doit pas faire
ce qui ressemble à de l'enquête et vice versa. C'est l'arrêt Jarvis, là, que
tout le monde connaît dans le milieu et qui nous oblige, justement, à
bien séparer ces rôles-là.
Donc, généralement,
les inspecteurs, c'est les premiers qui vont intervenir sur... dans un dossier.
Il pourrait y arriver qu'un inspecteur recueille un échantillon qui, plus tard,
servira en preuve, mais, dès qu'on a un fort soupçon ou suffisamment d'éléments qui... des motifs raisonnables de croire
qu'il y a une infraction, on se doit à passer en mode enquête, et, à ce
moment-là, c'est l'équipe de 20 enquêteurs qui vont y travailler.
Dans
la réalité, là... encore là, je vois les chiffres ronds, là, mais on parle,
mettons, de 25 000 inspections. Là-dessus, il y en a peut-être
500 qui vont donner des sanctions administratives. Et tout ça se passe au
niveau de l'inspection, du directeur. Les enquêteurs n'interviennent pas. Puis
il y a une centaine de dossiers par année qui vont être traités par des enquêteurs parce qu'on a eu des motifs de
croire qu'il y a des manquements et parce que c'est des conséquences graves.
Donc, le champ de
travail, là, est très bien balisé par les tribunaux, et c'est, je dirais... On
a des discussions régulièrement avec notre directrice aux enquêtes là-dessus,
de dire : Faites attention, on ne va pas là en inspection, parce qu'on est rendus en mode enquête. Donc, les
règles de l'art, là-dessus, sont bien établies. Puis c'est quelque chose,
je dirais, avec lequel on est... Puis ça fait longtemps, là, l'arrêt Jarvis,
là. Ça doit faire une vingtaine d'années, là.
Mme Melançon :
Et j'imagine qu'il est correct de
dire qu'un enquêteur peut être inspecteur, mais un inspecteur ne peut
pas nécessairement être enquêteur.
M.
Rousseau (Michel) : En fait, par exemple, un enquêteur peut
recueillir de l'information qu'on va utiliser pour faire une sanction
administrative, mais il y a des pouvoirs, effectivement, que l'enquêteur a, que
l'inspecteur n'a pas. Et, dès que c'est
entre les mains de l'enquêteur, c'est parce qu'on s'en va vers un dossier qui
va être judiciarisé, éventuellement,
pour des poursuites pénales, tandis que, l'inspecteur, si on résume, c'est plus
dans le mode administratif. Donc, son
dossier va être soit amené à un directeur pour une sanction, soit fermé parce
qu'il n'y a pas de manquement ou amené à son directeur pour que lui le
transfère à la direction des enquêtes.
Donc, effectivement,
les inspecteurs ont un mandat bien précis qui est plus de nature... j'ai envie
de dire, administratif. La recherche de preuves se fait vraiment par les
enquêteurs, mais il arrive, il arrive que le travail fait par un inspecteur va
être utilisé par l'enquêteur. Il va prendre son rapport. Mais, vous avez
raison, c'est bien défini.
• (17 h 10) •
Mme Melançon : D'accord.
Dans l'introduction, dans le fond, là, on dit qu'«un inspecteur peut pénétrer,
à toute heure raisonnable». C'est quoi, l'heure raisonnable? Parce que moi,
habituellement, je me couche tôt. Donc... Mais il y a juste le ministre de
l'Environnement qui peut me faire veiller jusqu'à 22 h 30 un soir de
semaine. Je blague. Mais c'est quoi, les heures raisonnables?
Mme Grignon (Karine) : Oui. C'est
ça, en fait, c'est, encore là, un concept qui a été interprété par les tribunaux. Donc, volontairement, on y va avec le
terme consacré, mais c'est des heures de travail ouvrables, là, tu sais,
de 9 à 5. On pourrait dire ça comme ça. Ce serait le meilleur exemple, là.
M. Charette : ...peut-être un
complément d'information, ou selon l'urgence de la situation aussi, là.
L'urgence de la situation peut faire en sorte qu'on n'est plus dans le 9 à 5.
Donc, c'est la circonstance, là, qui peut avoir... qui peut être interprétée
aussi dans les circonstances, là.
Mme Melançon : Et ça, on ne le
retrouve pas, par exemple, hein? Parce que l'exception dont vous parlez, M. le
ministre, dans le fond, on «peut pénétrer, à toute heure raisonnable», on n'a
pas le «sauf si urgence». On ne le retrouve pas ici, hein?
Mme Grignon (Karine) : ...c'est dans
le terme consacré «heure raisonnable», justement, qui a été interprété par les
tribunaux. Donc, selon les circonstances applicables, le terme «heure
raisonnable» va changer, en fait, puis va tenir compte des circonstances
particulières s'il y a urgence.
Mme Melançon : D'accord. Je continue
ma lecture.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Merci. Donc,
c'est quand même un article très complet, là, sur le rôle de l'inspecteur. C'est du droit nouveau aussi. Donc, j'imagine
qu'on a fait un bon tour de la situation sur ce qu'est le rôle de l'inspecteur.
Maintenant,
moi, je vais plus m'intéresser aux commentaires. À la fin du premier paragraphe
des commentaires, le ministre nous dit : «Les pouvoirs énumérés aux
paragraphes 6°, 8°, 10° et 11° du premier alinéa sont toutefois
relativement nouveaux.» Bon, là, j'ai un peu sursauté avec «relativement». Tu
sais, je veux dire, c'est nouveau ou ce n'est pas nouveau. Alors, comment ça
peut être relativement nouveau? Tu sais, c'est comme... tu es enceinte ou tu ne
l'es pas, tu sais, c'est un peu la même chose. Tu ne peux pas être relativement
enceinte. Alors, je n'ai jamais été enceinte, mais vous comprenez ce que je
veux dire, c'est... Alors, en quoi ça peut être relativement nouveau? Moi,
j'aimerais ça en savoir un petit peu plus là-dessus, s'il vous plaît.
Mme Grignon (Karine) : En fait,
c'est relativement nouveau par rapport au contexte des lois environnementales,
mais ça existe, par ailleurs, dans d'autres lois, là, au Québec. Donc le
«relativement nouveau» signifiait ça, plus spécifiquement, là. Donc, ce n'est
pas carrément du droit nouveau, on n'invente quelque chose, ça existe ailleurs
dans le corpus législatif, mais, au niveau de l'application des lois
environnementales, là, c'est une nouveauté. C'est la signification.
M. Gaudreault : O.K. Donc, ce qui
est relativement nouveau, donc ça veut dire que ça existe ailleurs dans
d'autres cas, c'est le 6°, 8°, 10°, 11°.
«Accéder à une installation présente sur les
lieux». Exemple, moi, j'ai travaillé longtemps, là, sur le projet de loi n° 59 avec le collègue ministre du Travail, puis là il y a
aussi des pouvoirs qui sont accordés aux inspecteurs en santé et sécurité au
travail d'accéder à une installation. Donc, c'est un peu... C'est ça que vous
voulez dire dans le sens que ça existe ailleurs.
«...ouvrir un
contenant ou un emballage ou exiger de l'ouvrir, dans le délai et selon les
conditions qu'il précise.»
Après ça, «utiliser tout ordinateur», ça aussi,
j'imagine que ça existe dans d'autres lois. Puis le député de Viau a posé des
questions là-dessus.
«Se faire
accompagner de toute personne». Donc, c'est nouveau pour l'environnement, mais
ça existe ailleurs. C'est dans ce sens-là. C'est ce que je comprends.
Mme Grignon (Karine) : Exact.
Exactement.
M. Gaudreault : O.K. Quand ça existe
ailleurs... Est-ce qu'on a fait pas mal du copier-coller de ce qui existe
ailleurs?
Mme Grignon (Karine) : Oui, c'est ça.
C'est des termes consacrés, là, des libellés uniformes, là, au niveau des lois,
là. Donc, on essaie, effectivement, de les écrire relativement de la même façon
d'une loi à l'autre.
M. Gaudreault : O.K. Et ce qui n'est
pas relativement nouveau, donc ce qui n'est pas 6°, 8°, 10°, 11°, quand vous
dites : La plupart de ces pouvoirs sont déjà prévus dans les lois
concernées, c'est là qu'on vient les chercher, dans les six autres lois qu'on a
nommées au début, qu'on les sort de là puis on les met dans notre tronc commun.
Ça veut dire, les autres paragraphes, outre 6°, 8°, 10°,
11°, c'étaient déjà des projets... c'est-à-dire, des rôles d'inspecteur qui
existaient ailleurs.
Mme Grignon (Karine) : Exactement.
Vous pouvez vous référer à la table de concordance pour chaque paragraphe, là. Vous allez aller voir, là,
l'article correspondant dans la loi. Ça va vous donner une idée, là, de
qu'est-ce qu'il y avait dans ces lois-là, effectivement.
M. Gaudreault : O.K. Mais je
comprends que, là, on définit, avec 11 rôles, la fonction de l'inspecteur,
qui va s'appliquer, par le tronc commun, aux six lois. Mais est-ce qu'il y a,
parmi ces lois-là, des éléments nouveaux, dans
le rôle de l'inspecteur, qu'on ajoute? Je ne sais pas si vous comprenez ce que
je veux dire. Est-ce que vous pouvez m'aider un peu? J'imagine, je serais
capable de le retrouver, si je fouillais tout, dans la table de concordance,
là, mais...
Mme Grignon (Karine) : Oui,
exactement. C'est ça, dans la table de concordance, on voit que, pour certains
pouvoirs, c'était plus limité, là, à, par exemple, la Loi sur la qualité de
l'environnement, là. Donc, effectivement, pour la Loi sur les pesticides, il
pourrait y avoir certains nouveaux pouvoirs, effectivement, qui vont
s'appliquer.
M. Gaudreault : O.K. Ça veut dire...
Si je prends le paragraphe... je regarde votre table de concordance, le
paragraphe 7°, il existe déjà à 119, LQE. C'est ça? Ça, c'est ce qui
existe déjà. Mais ça veut dire qu'il va s'appliquer aux cinq autres lois.
Mme Grignon (Karine) : Exactement.
M. Gaudreault : Maintenant. Ah! O.K.
C'est quand même des bons changements, là. Ça veut dire qu'il y a des lois...
O.K. C'est pour ça que vous me dites... Le relativement nouveau, il est indiqué
6°, 8°, 10°, 11° puis le troisième alinéa aussi. Le troisième alinéa, c'est
pour la loi zéro émission. C'est-tu ça?
Mme Grignon (Karine) : Oui,
exactement. Il y a une petite limite, là, étant donné que c'est une loi
d'application plus administrative, étant donné que c'est juste du transfert de
documents, transfert de renseignements, là. Donc, l'ensemble des pouvoirs
n'était peut-être pas nécessaire.
M. Gaudreault : O.K. Ça, de toute
façon, sur la loi zéro émission, je voudrais y revenir un petit peu plus tard.
O.K. Ça veut dire qu'on étend les pouvoirs des inspecteurs, qui, parfois,
étaient d'application inégale dans les six
grandes lois. Là, on les uniformise pour ces six lois-là. Ça devient des
inspecteurs... des superinspecteurs ultra-actifs dans les six lois, alors que parfois ils étaient juste dans une loi, ou
deux, ou trois, là. Ils vont avoir un rôle dans les six.
Mme Grignon (Karine) : Exactement.
M.
Gaudreault : C'est en
plein... Je suis en train de réfléchir tout haut, là, mais c'est parce que je
veux vraiment bien comprendre la loi.
M. Charette : Et j'insisterais pour
dire qu'ils sont tous formés adéquatement.
M. Gaudreault : Oui, c'est ça. Je ne
veux pas... On ne rembarquera pas dans ce débat-là. O.K. O.K. O.K.
Maintenant, sur les inspecteurs pour les
véhicules automobiles zéro émission, bon, là, vous nous dites : Le troisième alinéa de l'article 5 apporte une limite
aux pouvoirs que peuvent exercer les inspecteurs. Pourquoi on fait des
limites en ce qui concerne la loi zéro émission?
Mme
Grignon (Karine) : C'est ça,
comme je vous expliquais, c'est plus une loi où on prévoit des obligations de
transmission de renseignements. Les personnes doivent, après ça, se conformer
en payant des crédits, là. Donc, on n'avait pas nécessairement besoin
d'un pouvoir d'échantillonnage ou d'un pouvoir d'excavation, là. C'était comme
abusif un petit peu comme pouvoir d'inspection. Donc, la limite vient de là,
effectivement.
M.
Gaudreault : On n'a pas
besoin d'ouvrir un contenant ou un emballage pour savoir si l'auto est
électrique.
Mme Grignon (Karine) : Exactement.
M. Gaudreault : O.K. Donc, pour la
loi zéro émission, on a juste les paragraphes 9° à 11°. O.K. Ça va pour
l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun,
Mme Melançon : Merci. Bien, moi,
j'irais directement au 11°, «se faire accompagner de toute personne dont la présence est jugée nécessaire aux fins de
l'inspection — parce
que, là, on est dans le relativement nouveau — laquelle peut alors exercer les pouvoirs
prévus aux paragraphes 1° à 10°».
J'aimerais
simplement bien comprendre qu'est-ce qu'on veut à ce moment-ci, là, dans ce
paragraphe-ci, parce que... Donc, la présence est jugée nécessaire. Est-ce
qu'on parle de quelqu'un du ministère? Est-ce qu'on parle de la police? De qui
est-ce qu'on parle?
• (17 h 20) •
M.
Rousseau (Michel) : Ces deux exemples-là sont bons. En fait, on
va y aller par quelques exemples. Oui, les policiers, les policiers, avec ça,
c'est très clair qu'ils peuvent nous accompagner lors de l'inspection. Ça
arrive quand même... ça arrive... je ne dis pas souvent, mais on a quand même
des cas de clientèle agressive.
Ça peut être, comme
je disais tout à l'heure, un inspecteur municipal qui, lui-même, a constaté des
choses puis il nous dit : Regardez, je vais y aller avec vous, je vais
vous montrer c'est où exactement, qu'est-ce que j'ai vu.
Dans certains cas, ça
pourrait être pour identifier des plantes, par exemple. L'inspecteur est formé,
mais on pourrait avoir besoin d'un botaniste. Puis là il n'a pas nécessairement
le pouvoir d'inspection, mais il va venir pour pouvoir l'accompagner dans son
inspection.
Donc,
c'est vraiment des gens qui ont des compétences particulières ou des
connaissances factuelles particulières et c'est... Un bel exemple, ça
pourrait être un député qui connaît bien son comté, qui sait bien ce qui se
passe puis qui nous dit : Moi, j'ai vu telle chose puis je vais y aller
avec un citoyen, parce que nous deux... Il va vous expliquer exactement ce
qu'il a vu, c'est quoi, qu'est-ce qu'il pense qui peut être dangereux pour l'environnement.
Puis ça arrive. Évidemment, c'est... Donc, c'est toute personne qui peut nous
être utile.
Évidemment, le fait
qu'il y a un inspecteur, à ce moment-là, on a, j'aurais envie de dire... Les
pouvoirs d'inspection sont exercés par l'inspecteur. L'autre personne devient
une personne référence ou quelqu'un qui amène une expertise particulière.
Mme
Melançon : Dans le fond, c'est pour... Ce qu'on vient faire ici, c'est
de venir autoriser l'inspecteur à être accompagné pour aller sur un terrain
privé, par exemple, là. Là, c'est le cas, parce qu'on n'a pas le droit, comme citoyen, de rentrer nécessairement sur un
territoire privé. Et on n'avait pas cette opportunité-là dans... bien,
actuellement, là, parce que la loi pas adoptée.
M.
Rousseau (Michel) : Non. Ça fait en sorte que... Ça ne veut pas
dire que ça n'arrivait pas, par exemple, si on était accompagné d'un policier.
Puis la personne, généralement, elle laisse rentrer le policier sur le terrain,
mais ça évite de se faire dire, par exemple : Ton expert, ton botaniste,
il n'a pas de carte d'inspecteur, il ne rentrera pas sur mon terrain. Donc,
c'est dans cette optique-là. Ça n'arrive quand même pas souvent, mais quelqu'un
qui voudrait faire entrave, bien, il pourrait se servir de ça.
Donc, ça vient un peu
sécuriser cette pratique-là qui existe déjà, et, de cette façon-là, bien, on
est couverts. Puis quelqu'un qui ne veut vraiment pas collaborer, bien, il ne
peut pas empêcher une personne qui accompagne un inspecteur. Puis, s'il empêche
l'inspecteur de rentrer, bien, c'est un autre article qu'on va voir plus loin,
qui... là, il peut être condamné. Mais il ne pourrait pas... Sinon, il pourrait
toujours être légitime de dire : Bien, écoutez, cette personne-là n'a pas
sa carte. Alors, avec ça, on vient enlever cette possibilité-là.
Mme
Melançon : Bien, ça me rappelle... Puis, peut-être, c'est l'exemple
que vous aviez en tête, là, tout à l'heure quand vous parliez de certaines
clientèles plus hostiles. Je me rappelle, dans des déversements, justement, de
terres contaminées ou de... Je pense que c'est exactement... Je pense qu'on est
un peu là-dedans, là.
M.
Rousseau (Michel) : Il y a ça, mais il y a aussi parfois des
gens qui... Là, je vous donne n'importe quel exemple, mais, une entreprise X,
une ferme Y, il y a des gens qui vont être très agressifs. Des fois, on ne
le voit pas venir, puis, rapidement... Il y a des consignes. L'inspecteur s'en
va, appelle la police, la police vient avec lui. Mais, oui, il y a des
clientèles, aussi, qu'on connaît, là, dans le monde criminalisé, que... on va
travailler avec les policiers.
Mais, de la clientèle
dite agressive, il y en a dans tous les secteurs d'activité. Il faut
vraiment... Puis nos inspecteurs sont
formés, d'ailleurs, en... Je reviens sur hier, mais la personne qui les forme
là-dessus a passé deux heures avec
eux pour bien leur expliquer comment agir avec la clientèle agressive et quelle
aide aller chercher au besoin. Alors, c'est ça.
Mme
Melançon : C'est important de parler de la formation des inspecteurs,
on le répète. Je suis... bien, je suis heureuse de voir introduire ce
paragraphe-ci, parce que, je me souviens, là, on avait eu des cas, à l'époque,
plutôt rock-and-roll, et, justement, j'imagine qu'il y a des inspecteurs qui pouvaient
être plus nerveux, à un moment donné,
justement, par le fait de ne pas être accompagnés. Puis là l'exemple des
policiers n'est, somme toute, pas le meilleur exemple actuellement,
parce que, comme vous le dites, habituellement, quand un inspecteur est avec un
policier, le propriétaire va laisser passer le policier, là, mais ce n'est pas
le cas nécessairement pour un inspecteur municipal ou un botaniste. Je
comprends bien la distinction.
Concernant
l'installation, «accéder à une installation présente sur les lieux, y compris à
une installation sécurisée», l'installation
sécurisée, au sixième paragraphe, on parle de quoi, comme installation
sécurisée? Parce que, tout à l'heure, là, on a parlé des cabanons, mais
par, vraiment, «installation sécurisée», on pense à quoi?
M.
Rousseau (Michel) : Encore une fois... Par exemple, c'est... En
donnant des exemples, c'est peut-être la meilleure
façon. Souvent, ça pourrait être un prétexte pour dire : Vous ne rentrerez
pas dans mon usine parce que, dans cet endroit-là, j'ai des matières
dangereuses puis j'ai écrit sur la porte : Endroit sécurisé, défense
d'entrer. Donc, ça donne la possibilité à l'inspecteur d'y aller.
Mais il y a une chose, dans tous ces
endroits-là, puis là on pourrait aller dans un exemple, une usine d'explosifs,
ou ça peut être... Mais l'inspecteur, évidemment, ne rentrera pas dans un
endroit comme ça sans respecter les règles de santé et sécurité. Donc, ça se
pourrait que, dans un endroit sécurisé, l'inspecteur dise : Oh! attends un
peu, je n'ai pas l'équipement qu'il faut. Ça se pourrait même qu'on aille
chercher des gens qui ont une formation, par exemple, en espaces clos pour
rentrer. Mais c'est pour enlever cet argument-là à des clients qui voudraient
nous empêcher de rentrer en disant : C'est sécurisé, puis il y a juste mon
personnel qui peut rentrer.
Par exemple, dans une
raffinerie... C'est très sécurisé, une raffinerie, là, mais... puis on rentre
dans les raffineries. Mais, tu sais, si on arrive à la porte, puis ils
disent : Non, vous n'avez pas un cours, vous ne pouvez pas rentrer dans
une raffinerie parce que vous n'avez pas... Non. C'est pour éviter ça. C'est
vraiment ça, l'objectif. Puis, à date, on le faisait, mais il faut convaincre
les gens qu'on... Puis il y a la biosécurité dans certains cas, quand il y a
des animaux. Là, encore une fois, les gens sont aguerris là-dedans, puis on va
mettre les équipements de biosécurité. Mais c'est pour éviter ce prétexte-là
pour empêcher une inspection.
Mme
Melançon : Là, je pose la question, je n'ai vraiment pas la réponse.
Bien là, c'est quand même des changements, je vais le dire comme ça, là,
majeurs, où on vient, justement, pour l'inspecteur, offrir... Un inspecteur qui va se présenter... Disons qu'on a fini, là,
l'étude, on a tout fini, là, puis on est passés à l'adoption. Comment est-ce
que les inspecteurs vont pouvoir faire entendre, comprendre, accepter le fait
qu'on a ces nouveaux droits-là? Parce qu'il y a des endroits où... Puis on va
se le dire, là, on est entre nous. On va se dire ça, on est juste entre nous.
Mais il y a des endroits, malheureusement, où les inspecteurs doivent retourner
plusieurs fois dans une année. Comment est-ce qu'on va faire connaître, justement,
cette nouvelle façon? Est-ce qu'on... Est-ce qu'on va publiciser le fait que
les inspecteurs vont avoir de nouveaux... de nouveaux leviers, je vais dire ça
comme ça, ou, en tout cas, de nouveaux droits, ou de nouvelles façons de faire?
M.
Rousseau (Michel) : En fait, c'est quand même... l'exemple
relativement nouveau, c'est quand même... La majorité de ces pouvoirs-là sont
déjà exercés. La façon dont ça se passe quand les gens... l'inspecteur fait une
inspection... C'est sûr que, des fois, on se fait poser la question : Bien
là, tu n'as pas le droit de prendre des photos. Non. Puis là l'inspecteur va
prendre le temps de lui expliquer qu'il a sa carte et va sortir l'article de
loi, puis il va dire : Regardez, ça, c'est ce que je peux faire. Donc, souvent,
il va y avoir des préoccupations. Ou encore : Tu ne peux pas... as-tu le
droit de prendre un échantillon ici? Oui. Il va l'expliquer.
Donc, ça va vraiment
se... Et ça se fait déjà. Et les pouvoirs qui sont rajoutés, par exemple, là,
celui de rentrer dans un bâtiment ou tout ça, c'est... ça faisait déjà partie
du travail, mais là ça vient enlever la possibilité, comme je disais tantôt,
de... Donc, il y a déjà, dans la mécanique, je dirais... Ça se fait presque
systématiquement dès que la personne pose des questions. C'est quoi, tu viens
faire chez nous? Qu'est-ce que tu as le droit de faire? Puis pourquoi tu... Et
là l'inspecteur prend le temps d'expliquer son... Puis, souvent, il a l'article
de règlement... il a l'article de loi avec lui puis qu'il explique.
Donc, c'est comme ça
que ça va se faire. Puis, je dirais, je n'anticipe pas beaucoup de problèmes,
là, si je me fie aux exemples qu'on a habituellement, là. Les gens... Ceux qui
ne veulent vraiment pas que tu rentres, peu importe l'argument que tu leur
donnes... Mais la plupart des gens, quand on explique ça, ils comprennent très
bien, là.
Mme Melançon : Ma question, dans le fond, visait aussi... Tu sais, on a entendu des
groupes ici, en consultations particulières. Je vais nommer, par
exemple, l'UPA. Bon, là, on parle des pesticides. Comme vous le disiez tout à
l'heure vous-même, M. le sous-ministre, pesticides n'est pas uniquement, là,
avec l'agriculture mais notamment avec l'agriculture. Est-ce qu'on entend faire
certaines formations à des groupes plus ciblés, comme par exemple l'UPA, comme
par exemple l'Union des municipalités ou la fédération québécoise?
• (17 h 30) •
M. Rousseau (Michel) : C'est sûr que, si on parle, par exemple... Les
pesticides, c'est un très bon exemple, là. Il n'y a pas juste des
changements dans les pouvoirs d'inspection, on va le voir plus tard. C'est
certain que tout ça va se mettre en oeuvre avec les clientèles,
particulièrement les clientèles agricoles.
C'est sûr que, quand
il y a des enjeux qui touchent un secteur particulier... Déjà, on a... Je
parlais de mon collègue du Saguenay tantôt, qui en parle souvent,
l'accompagnement, l'information sur nos lois, nos règlements, c'est important,
presque aussi important que de les appliquer. Donc, on a développé vraiment des
façons d'informer les clientèles, qui sont diverses. On a un chantier, qu'on
appelle communication, qui est en... qui vise de plus en plus à faire connaître
nos actions, nos pouvoirs en utilisant les réseaux sociaux.
Donc, on a,
effectivement, là, une volonté que, quand on se présente, les gens connaissent
relativement bien la réglementation et nos
pouvoirs. Donc, ça peut se faire de différentes façons, mais, dans le monde
agricole, souvent, ça se fait, parce
que c'est des clientèles particulières, avec des lois et règlements
particuliers. Mais, oui, il y a des choses de prévues autant pour faire
connaître ces pouvoirs-là que faire connaître le reste, là, qu'on va
probablement adopter.
Mme
Melançon : Parfait. Et, bien, je ne sais pas si on en parle un peu
plus loin, je ne sais pas s'il y a un endroit, mais je pense qu'on va devoir en
parler, peut-être, lorsque ce sera le bon moment, là. Puis je vais essayer de
m'y retrouver à l'intérieur de tous mes petits onglets, mais je crois qu'il
sera bon, bien sûr, et pour les inspecteurs et pour les enquêteurs, de pouvoir
bien définir justement leurs droits, leurs rôles, et aussi de faire connaître,
auprès des grandes associations, ces changements-là qui...
Les organisations nous ont dit : Il y a
beaucoup de règlements, puis là on veut pouvoir suivre le rythme, en même
temps, des changements qui sont faits. Et on a même eu le CPEQ qui est venu
nous dire : Bien, petites ou grandes entreprises, là...
Puis, souvent, le député de Bourget nous parle de ses expériences passées, que,
même dans les grandes entreprises, actuellement, on a de la difficulté à suivre
le rythme pour les règlements. Donc, j'espère qu'à quelque part on va retrouver
dans le projet de loi, puis je ne sais pas si quelqu'un va pouvoir m'éclairer
là-dessus... mais où on se fera un devoir de bien faire connaître justement
cette nouvelle modalité-là. Je pense que, pour assurer non seulement la mise en
place, la mise en oeuvre mais aussi l'acceptation de tout ça, là... je pense
que ce serait bien qu'on puisse y arriver.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme la
Présidente. Donc, je reviens sur le paragraphe 11°. Donc, j'écoutais tout
à l'heure les exemples donnés par le sous-ministre et puis j'aurais besoin d'un
éclaircissement. Donc, je ne sais pas si c'est à vous que je me tournerai,
maître. Alors, quand on lit le paragraphe, ça dit : «Se faire accompagner
de toute personne dont la présence est jugée
nécessaire aux fins de l'inspection, laquelle», et c'est sur le «laquelle» que
je vous pose la question, ce «laquelle»-là fait référence à qui? Moi, j'ai
l'impression que ça fait référence à toute personne.
Mme Grignon (Karine) : C'est la
personne qui va accompagner l'inspecteur à ce moment-là.
M.
Benjamin : À ce moment-là.
Donc, à ce moment-là, contrairement à ce que nous disait... Si ça fait
référence à toute personne, contrairement à ce que nous disait, à ce
moment-là, le sous-ministre, donc, il y a un transfert de compétences, donc, et
de responsabilités. Donc, cette personne-là, nous dit le sous-ministre, qui
pourrait être soit un policier ou même un député, donc, pourrait, à ce
moment-là, alors... avoir... pouvoir exercer les pouvoirs prévus aux
paragraphes de 1° à 10° à ce moment-là.
Mme Grignon (Karine) : Oui, tout à
fait. En fait, pour l'exemple de l'excavateur, je vais prendre celui-là parce qu'il est peut-être plus facile à illustrer, donc, si
on a besoin d'excaver lors d'une inspection, on va se faire accompagner
d'un opérateur de machinerie, et cette personne-là va être autorisée à excaver
sur le terrain sur lequel il se trouve, là.
M. Benjamin : Donc, l'inspecteur...
Donc, je comprends... Donc, si je comprends bien, l'inspecteur peut se faire
accompagner de toute personne, et cette personne qui accompagne l'inspecteur,
donc, dont la présence est jugée nécessaire, évidemment, pourrait... alors,
aurait la... pourrait exercer tous les pouvoirs prévus, en fait, les pouvoirs
prévus aux paragraphes de 1° à 10°.
Mme Grignon (Karine) : Bien, le
pouvoir qui va être pertinent à l'exercice de ce qu'il est venu faire, donc,
son expertise. On se réfère aux termes «présence jugée nécessaire», qui est une
expertise particulière. Donc, pour exercer son expertise particulière, il va
pouvoir faire le pouvoir qui vient avec. Donc là, je vous ai donné l'exemple de l'excavateur. Donc, il va pouvoir faire
l'excavation, qui est un des pouvoirs énumérés, là, à l'article 5. Il faut
rester quand même général pour couvrir tous les cas de figure, là.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, vous avez demandé la parole, je pense.
Mme Lessard-Therrien : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Petite question, puis là je m'excuse si elle a été abordée,
là, j'ai eu quelques absences, mais, à 7°, «actionner ou utiliser un appareil
ou un équipement pour permettre le bon
déroulement de l'inspection ou l'exiger, dans le délai et selon les conditions
qu'il précise»... Le monde a tendance à se numériser avec beaucoup plus de technologies
qu'il était... Moi, je veux savoir : Est-ce que... Qu'en est-il
de l'accès à des appareils qui ont des mots de passe ou des codes?
Mme Grignon (Karine) : Oui, bien, je
peux répondre. Bien, cette obligation-là, le pouvoir de l'inspecteur, vient
aussi avec un pendant, on va le voir un petit peu plus tard, là, qui est un
article qui vient dire que la personne inspectée doit fournir la collaboration
nécessaire pour que l'inspecteur puisse faire son travail, là. Donc, si ça
prend un mot de passe pour pénétrer dans
l'ordinateur, il va falloir qu'elle collabore, là, pour s'assurer que l'accès à
l'ordinateur, si c'est pour avoir accès à des plans, par exemple, donc,
va pouvoir se faire.
Mme
Lessard-Therrien : Mais est-ce qu'on le définit quand même plus que
«collaborer», là? Tu sais, collaborer, c'est large, là, de là à fournir,
tu sais, des mots de passe, quand même...
Mme Grignon (Karine) : Encore là,
c'est défini par la jurisprudence. On utilise les termes qui sont définis par
la jurisprudence. Puis là, on va le voir plus loin, là, à l'article, c'est
«prêter assistance», là, les termes consacrés.
Mme Lessard-Therrien : O.K. J'ai une
autre question. C'est correct? Dans la mémoire de l'Ordre des chimistes, on
nous parle, là, tu sais, de la question de prélever des échantillons, effectuer
les tests, procéder à des analyses, que
c'est peut-être quand même plus scientifique qu'on peut penser, là, de prendre
un échantillon, ce n'est pas juste de ramasser un bout de terre ou un
peu d'eau, tu sais, nous sensibiliser sur l'importance d'avoir des professionnels compétents, puis c'est sans égard... Je veux
dire, ce n'est pas pour dire aux gens qu'ils ne sont pas compétents, mais c'est
des professionnels chimistes qui sont vraiment formés pour ça. Et j'aimerais
savoir comment... tu sais, comment le ministre se positionne par rapport à
cette recommandation-là, de peut-être être accompagné, supervisé par un
chimiste.
M. Charette :
Le sous-ministre adjoint a mentionné tout à l'heure de grandes catégories
d'inspecteurs, donc, une spécialisation, et, dans nos inspecteurs, on a aussi
des chimistes. Donc, ça dépend. Ça dépend le type de travail qui est fait, et,
selon la spécialisation qui s'est développée ou qui est reconnue, il y a une
formation, là, qui peut être nécessaire. Mais je ne connais pas le nombre, mais
on a un certain nombre de chimistes au niveau du ministère aussi.
M.
Rousseau (Michel) : Bien, en fait, j'étais particulièrement
intéressé quand l'Ordre des chimistes est venu parce que je paie encore ma
cotisation, même si j'exerce moins la chimie, mais... En fait, la façon... Le
prélèvement d'échantillon, c'est encadré dans les règles de l'art, chez nous
comme ailleurs. Ce n'est pas un exercice de réservé aux chimistes, là, prélever
un échantillon, là. Ce n'est pas dans la loi, là, sur... constituante des
chimistes, là, c'est autre chose. Mais, pour
faire... pour prélever un échantillon, il faut respecter un guide, et tous les
guides d'échantillonnage qui existent sont... Il y a des chimistes qui ont
collaboré et qui sont coauteurs. Donc, il y a vraiment des règles de
l'art dans... quand vient le temps de prélever un échantillon.
Et on a, comme dit M.
le ministre, des chimistes qui sont présents au ministère puis dans... juste...
dans les opérations régionales de contrôle, on a aussi des chimistes dans nos
bureaux de soutien, on a des chimistes en région. Donc, souvent, quand
l'échantillonnage est plus complexe ou quoi que ce soit, ils peuvent demander à
un chimiste de les aider dans l'interprétation du guide ou dans l'ajustement de
l'échantillonnage, donc, et c'est un élément qui est fondamental parce que
c'est la première affaire qui est regardée lorsqu'on va devant les tribunaux,
là. Si on présente un échantillon, c'est sûr
que la partie adverse va vérifier si ça a été fait dans les règles de l'art.
Puis, pour nous, les règles de l'art, bien, c'est un inspecteur qui est
habilité à le faire, puis qui respecte un guide, et qui, au besoin, a consulté
un professionnel, un chimiste. Et donc c'est comme ça que ça se fait.
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le ministre.
M. Charette :
Un complément d'information pour la collègue de Verdun. Au niveau de la
connaissance de la réglementation qui
évolue, de la législation qui évolue, on confirme, là, que, pour chaque nouveau
règlement, il y a réellement un programme de promotion de la conformité
qui est mis de l'avant. Donc, les groupes qui peuvent être interpelés par une
modification réglementaire sont informés à travers ce programme de conformité.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions relativement à
l'article 5? Donc, est-ce que l'article 5 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, M. le ministre, s'il vous plaît, l'article 6.
M. Charette : Merci, Mme la Présidente. Donc, article 6 : «Un inspecteur
peut également, de manière générale, exercer les pouvoirs
suivants :
«1° saisir
immédiatement toute chose :
«a) ayant servi à
commettre une infraction à la présente loi ou aux lois concernées;
«b) susceptible de
faire la preuve d'une infraction à la présente loi ou aux lois concernées;
«c) dont la
possession constitue une infraction à la présente loi ou aux lois concernées;
«d) qui a [...]
obtenue, directement ou indirectement, par la perpétration d'une infraction à
la présente loi ou aux lois concernées;
«e) mêlée à une
matière ou [...] une substance de manière à ce qu'il soit difficile de la
distinguer pour l'un des cas mentionnés aux sous-paragraphes a à d;
«2° installer ou
enlever toute affiche relativement à une matière régie par la présente loi ou
les lois concernées ou exiger qu'elle le soit, dans le délai et selon les
conditions qu'il précise;
«3° exiger qu'un
produit, un dispositif, un appareil ou un équipement ne soit plus offert en
vente si sa vente ou son utilisation est interdite en vertu des lois
concernées;
«4° exiger d'une
personne qu'elle lui exhibe l'autorisation lui permettant de pratiquer une
activité visée par les lois concernées lorsqu'une telle autorisation est
requise;
«5°
exiger l'immobilisation ou le déplacement d'un véhicule, d'une embarcation ou
d'un aéronef, dans le délai et selon les conditions qu'il précise;
«6° exiger d'une
personne, par tout moyen permettant d'en prouver la réception à un moment
précis, qu'elle lui communique tout renseignement ou document relatif à
l'application des lois concernées, dans le délai et selon les conditions qu'il
précise;
«7° effectuer une
visite des lieux visés à l'article 5 et exercer les pouvoirs prévus à cet
article :
«a) pour en évaluer
l'état en vue d'y effectuer des travaux;
«b) pour documenter, à la suite d'une
déclaration de culpabilité, toute demande présentée à un juge en vue d'obtenir
une ordonnance en vertu de l'article 54.
«Les règles établies par
le Code de procédure pénale s'appliquent, avec les adaptations nécessaires, aux
choses saisies en vertu du paragraphe 1° du
premier alinéa, sauf en ce qui concerne l'article 129 pour la garde de la
chose saisie. Dans un tel cas,
l'inspecteur en a la garde même lors de sa mise en preuve et jusqu'à ce qu'un
juge en ait prononcé la confiscation ou en ait ordonné la remise à son
propriétaire, à moins que le juge n'en décide autrement. Le ministre peut
toutefois autoriser l'inspecteur à confier au contrevenant la garde de la chose
saisie et le contrevenant est tenu d'en
accepter la garde jusqu'à ce qu'un juge en ait prononcé la confiscation ou en
ait ordonné la remise à son propriétaire.
«Malgré le premier alinéa, seuls les pouvoirs
prévus au paragraphe 6° s'appliquent pour veiller à l'application de la Loi
visant l'augmentation du nombre de véhicules automobiles zéro émission au
Québec afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres
polluants.»
Et le commentaire : Le premier alinéa de
l'article 6 prévoit les pouvoirs que peut exercer un inspecteur ne
nécessitant pas un déplacement de ce dernier dans un endroit précis pour
vérifier l'état des lieux et faire une inspection.
Plusieurs de ces pouvoirs sont déjà prévus dans les lois concernées. Leur
abrogation sera d'ailleurs proposée plus tard. Les pouvoirs énumérés aux
paragraphes 3°, 5° et 7° du premier alinéa sont toutefois relativement
nouveaux.
Le deuxième alinéa de l'article 6 prévoit
que les règles du Code de procédure pénale s'appliquent aux choses saisies, et
ce, même si celles-ci ne le sont pas dans un cadre de perquisition.
Le troisième alinéa de l'article 6 apporte
une limite aux pouvoirs que peuvent exercer les inspecteurs pour vérifier
l'application de la Loi visant l'augmentation du nombre de véhicules
automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les émissions de gaz à
effet de serre et autres polluants.
Et on a le même principe, la table de
concordance, comme à l'article précédent, et c'est intéressant, là, de pouvoir
s'y référer.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci. Merci, Mme la
Présidente. Bien, justement, à l'intérieur du commentaire, là, le troisième alinéa de l'article 6 apporte une
limite aux pouvoirs que peuvent exercer les inspecteurs pour vérifier
l'application de la Loi visant l'augmentation du nombre de véhicules
automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres polluants, est-ce que vous
pouvez me donner un exemple concret, M. le ministre, dans le fond, à
savoir qu'est-ce qu'on recherche à ce moment-ci? Parce que, dans le fond, on
comprend que ça, c'est complètement nouveau, là, pour l'inspecteur. Donc,
j'aimerais savoir qu'est-ce qu'on recherche à ce moment-ci. Puis, par la suite,
j'aimerais bien qu'on puisse revenir aux paragraphes 3°, 5° et 7°, parce
que c'est... justement, c'est relativement nouveau. Donc, j'aimerais bien qu'on
puisse connaître la teneur de ces trois paragraphes par la suite.
M. Charette : Pour ce qui est du
premier volet de la question, en fait, c'est essentiellement la même réponse,
les pouvoirs de l'inspecteur sont limités lorsqu'il est question de la loi — je
vais le dire comme ça, parce que vous avez retenu un très, très long nom, à
l'époque, pour une loi qui était tout à fait bienvenue, mais le nom est très
long — donc,
pour notre loi zéro émission. Naturellement, il y a des pouvoirs qui ne sont
pas nécessaires compte tenu que cette loi a
une portée différente, là, des autres qui sont aussi impliquées ou considérées,
là, dans l'actuel projet de loi. Donc, c'est un petit peu comme
l'article précédent, là. Il y a des éléments qui ne s'appliquent tout
simplement pas à la réalité de la loi zéro émission.
Pour ce qui
est, là... vous me dites les paragraphes 3°, 5° et 7°, pour expliquer leur
portée, si vous me permettez, peut-être céder la parole, là, ce sera
plus complet.
Mme
Grignon (Karine) : Oui. Donc, encore ici, ça n'existait pas
nécessairement dans les lois environnementales, mais ça existait
ailleurs dans le corpus législatif.
Donc, le
paragraphe 3°, qui exige de... en fait, qui permet de prendre une
interdiction, ça peut être utilisé, notamment, en matière de pesticides,
de cannabis, de produits, là, quand on vise à encadrer un produit quelconque. Donc, c'est pertinent ici, là, vous l'avez dit,
pour les pesticides, notamment, mais pour toutes sortes d'autres... de
produits, matières dangereuses. Il y a des systèmes qui s'appliquent
pour les véhicules.
Pour ce qui
est du paragraphe 5°, l'immobilisation de véhicules aussi, là, étant donné
qu'on vise à réglementer un petit peu les véhicules automobiles, il y a
des pouvoirs réglementaires, notamment dans la LQE, dans la loi VZE, par
rapport à ça. Donc, c'était quand même pertinent de prévoir l'immobilisation
d'un véhicule pour aller vérifier, en fait,
le véhicule en lui-même, mais ça peut être utile aussi quand on fait une
inspection. Puis il y a des véhicules qui peuvent être dérangeants, demander à ce que le véhicule
soit déplacé pour qu'on puisse aller faire l'inspection à ce moment-là.
Pour ce qui est du 7°, en fait, c'est plus
particulier au domaine environnemental, mais... Comme il y a beaucoup de
travaux de remise en état qui peuvent être faits, il y a des travaux de
caractérisation du terrain, là, qui sont requis, donc, c'est souvent
l'inspecteur qui va aller faire ces travaux-là, notamment pour documenter aussi
un dossier au pénal. Donc, quand il y a une ordonnance du juge suite à une
condamnation d'un contrevenant, l'inspecteur va pouvoir aller sur les lieux
pour apporter des précisions afin que le juge prenne l'ordonnance requise.
Mme Melançon : Tout à l'heure, je
n'ai pas posé la question, mais là je reviens un peu au tronc commun dont on
parlait préalablement. À ce moment-ci, puis là j'essaie de voir les
applications par les lois, je vais parler de la loi sur les barrages. Là, avec
les nouveautés qu'on va introduire un peu plus tard, là, pas nécessairement
ici, immédiatement, mais, par exemple, pour
les barrages, j'imagine qu'avec l'obligation pour que ce soit une société
d'État, comme Hydro-Québec, ou encore un propriétaire de barrage privé
il va y avoir beaucoup plus d'inspections à faire, parce
que, là, on va tomber vraiment dans... on va vouloir vérifier l'état. Puis
j'imagine qu'on y viendra un peu plus tard,
là. Je voulais juste savoir, parce qu'on était là-dedans puis le nombre
d'inspecteurs tout à l'heure, on prévoit combien d'inspections
supplémentaires avec l'actuel projet de loi?
• (17 h 50) •
M.
Rousseau (Michel) : Spécifiques aux
barrages?
Mme
Melançon : Oui.
M.
Rousseau (Michel) :
Bien, dans le
cas des barrages, on a déjà une équipe qui s'occupe de la Loi sur la sécurité des barrages. On va arriver à ce projet
de loi éventuellement. Il y a des changements qui sont de deux ordres, là.
Je résume comme ça.
L'accent
est mis beaucoup plus sur... pour que les responsables de barrage mettent de
l'argent dans l'entretien des
barrages plus que dans certaines études qu'on juge moins nécessaires. Donc, on
pense qu'il y a des gens, chez nous, qui travaillent à analyser
certaines études, qui vont pouvoir se consacrer plus à l'inspection.
On fait déjà environ
300 visites d'inspection dans les barrages par année, mais, comme il n'y a
pas de sanction administrative, que les amendes sont très faibles, on manquait
de mordant. C'est pour ça qu'on fait ces changements-là. On est à définir,
justement, là, quel serait un programme d'inspection, selon ce qui va être
adopté aussi. On ne peut pas présumer, bien sûr. Mais, oui, il va y avoir des
inspecteurs qui vont être ajoutés au niveau de l'équipe des barrages. Ça va se faire graduellement, je dirais, en
fonction de l'entrée en vigueur des articles puis aussi de ce qu'on va
voir, de l'importance des manquements qu'on peut trouver.
Mais c'est sûr qu'au
sein de l'équipe actuelle il va y avoir des tâches qui vont changer puis aussi
une certaine synergie avec les inspecteurs en environnement qui sont déjà sur
le territoire. Donc, un inspecteur en environnement qui est sur le terrain,
dans une région X, pourrait, lorsqu'il passe à côté d'un barrage, être
amené à faire des constats qui serviraient à l'équipe dédiée aux barrages,
parce que c'est quand même... Dans un cas, c'est la sécurité, dans l'autre cas,
c'est l'environnement, mais on va optimiser, je dirais, nos inspecteurs sur le
terrain. Et, oui, il va y avoir quelques ajouts qui vont devoir se faire au
niveau des barrages, mais, à ce stade-ci, ça va dépendre beaucoup aussi de ce
qui va être adopté.
Mme
Melançon : Et puis je fais juste revenir, là, mais, tout à l'heure, au
paragraphe 11°, «se faire accompagner de toute personne dont la présence
est jugée nécessaire»... Je ne l'ai pas mentionné tout à l'heure, là, mais
j'imagine qu'un ingénieur peut être une personne, hein, bien sûr, que...
surtout pour les barrages, là, à ce moment-ci, où on va venir introduire
quelque chose de tout à fait nouveau. Bien sûr qu'il peut y avoir de
l'inspection visuelle, mais ça peut aller plus loin que ça aussi.
M.
Rousseau (Michel) : Il pourrait y avoir
aussi des ingénieurs qui vont avoir le pouvoir d'inspecteur aussi.
Mme
Melançon : Voilà.
M.
Rousseau (Michel) : Et, des fois, ça
pourrait être un ingénieur expert, quoique, chez nous, on a pas mal une grande expertise là-dedans, mais, oui,
l'ingénieur... C'est des gens qui nous accompagnent déjà, en
environnement, dans certains dossiers, mais, dans les barrages, de façon
très claire, on a beaucoup d'ingénieurs spécialisés en barrages au ministère.
Mme
Melançon : Ça va pour le moment.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. En fait, une première question un peu plus
générale. C'est qu'à la lumière de cet article je me demandais... En fait,
lorsqu'on voit, en particulier, les pouvoirs dévolus à l'inspecteur, notamment
en ce qui concerne... saisir immédiatement toute chose qui a été obtenue par...
indirectement ou indirectement, par la perpétration d'une infraction, je me
demandais, en fait, quelle est la nuance entre l'inspecteur et l'enquêteur, à
ce moment-là, parce qu'il me semble que, plusieurs des aspects ici, donc, c'est
un enquêteur qui doit pouvoir l'attester.
M. Charette :
Je vais de nouveau, si vous permettez, céder la parole au sous-ministre
adjoint, qui avait déjà fait la nuance des responsabilités, mais...
M.
Rousseau (Michel) : Excusez, je posais une
question. Est-ce que c'est sur la saisie, la question, surtout?
M. Benjamin :
Oui. En fait, il y a au moins deux ou trois... quatre éléments, dans cet
article, il me semble, qui relèvent des
compétences d'un enquêteur, qui pourrait le confirmer, mais là, comme on parle
du rôle de l'inspecteur, je me demandais quel est... Il y a une nuance,
pour moi, que j'aimerais avoir.
M. Rousseau (Michel) : En fait, dans la pratique, la saisie ou la perquisition se
fait presque toujours par des enquêteurs avec un mandat. Cet article-là
permettrait à l'inspecteur de faire une saisie dans un cas bien précis, parce qu'il arrive... je ne sais pas, il va arriver dans un
endroit, il y a une pompe qui est défectueuse, ça coule, il est en urgence,
puis il y a un déversement, puis il a besoin de récupérer ça parce que ça
pourrait servir de preuve avant que quelqu'un ne la fasse disparaître, ou
encore quelqu'un est en train de vendre de l'ail des bois, puis on peut
dire : On va saisir pour montrer que tu en vends plus que 50 bulbes
puis que tu n'as pas le droit d'en vendre, de toute façon.
Donc, c'est des pouvoirs qui seraient
exceptionnels pour l'inspecteur lorsqu'il découvre un manquement puis qu'il
pense que la preuve doit être récupérée maintenant. Mais, en général, lorsqu'on
a un motif de croire qu'il y a manquement, on tombe en enquête, et, à ce
moment-là, c'est des perquisitions avec des mandats. Et, dans ces... la plupart
des saisies qu'on fait, là, que ce soient des documents, par exemple, dans une
entreprise, pour aller voir si... les données, des résultats d'analyse, et tout
ça, souvent, quand on est en mode enquête, c'est là que vont se faire les
saisies, mais le pouvoir de saisie est nécessaire. Puis il existait déjà au
niveau de l'inspection, pour ne pas échapper des situations qui... où la preuve
pourrait disparaître, là.
M. Benjamin : Parfait. Merci. Au
paragraphe 5°, petite question de précision. Je suis sûr que, M. le ministre,
vous allez pouvoir me donner les éléments de réponse. Quand on parle d'exiger
l'immobilisation, le déplacement d'un
véhicule, d'une embarcation ou d'un aéronef, donc, j'insiste beaucoup plus...
Ma question concerne l'embarcation et l'aéronef. Est-ce qu'aux fins
d'application de cette loi, de cette loi que nous travaillons actuellement...
est-ce que les zones de compétence fédérale s'appliquent aussi par rapport à
nos interventions? En fait, vous voyez la référence, notamment, par rapport aux
embarcations et aux aéronefs.
M. Charette : En fait, même au
niveau des embarcations, le fédéral a compétence sur le transport maritime,
mais ça ne fait pas du fédéral le garant de tout ce qui concerne l'appareil
lui-même. Si l'appareil peut être... peut constituer une preuve... En fait, la
compétence du fédéral se limite au transport maritime et au transport aérien,
mais il n'y a rien qui empêche d'aller... de procéder à une vérification à
l'intérieur de l'appareil comme tel.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Moi, j'ai
accroché sur une expression en lisant l'article : «Un inspecteur peut
également, de manière générale, exercer les pouvoirs suivants...» Pourquoi on
dit ça, «de manière générale»? Je veux dire,
moi, je trouve que c'est... Parce que c'est quand même des pouvoirs... pas
exorbitants, là, mais des pouvoirs spécifiques que nous donnons à un
inspecteur, de saisie, d'agir, d'exiger, d'effectuer une visite des lieux.
Alors, ce sont des pouvoirs quand même assez
importants. J'ai de la misère à comprendre qu'on ne soit pas plus spécifiques
là-dessus. On ne peut pas avoir une interprétation large de pouvoirs qui
viennent exiger, saisir, installer, etc.
Donc, moi, de manière générale, j'ai de la
misère avec «de manière générale». Il faut qu'on dise correctement ce qu'on a à
dire quand on donne des pouvoirs exceptionnels, au fond, à un inspecteur.
Alors, j'ai besoin d'être convaincu. S'il y a des pouvoirs supplémentaires
qu'on veut donner, ne laissons pas de flou et inscrivons-les. Si c'est
suffisant, ces pouvoirs-là, bien, assumons-nous. Puis, si, à un moment donné,
on s'aperçoit que ce n'est pas suffisant
parce que les technologies changent, bien, on changera la loi ou, à la limite,
agissons par règlement. Mais j'ai de la misère avec ça.
Sous-question,
parce que je sens la légiste prête à bondir, alors, sous-question : Est-ce
qu'on retrouve, ailleurs dans le
corpus législatif québécois, une expression comme celle-là quand on accorde des
pouvoirs à un inspecteur? Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
je pense que la réponse va devoir venir plus tard...
M. Gaudreault : Ah oui?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : ...puisque la commission va ajourner ses travaux
jusqu'à 19 h 30 pour vous permettre d'aller prendre une
bouchée. Alors, à plus tard.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 19 h 32)
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission
des transports et de l'environnement reprend ses travaux. Je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs appareils électroniques.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 102, Loi visant principalement à renforcer l'application des lois
en matière d'environnement et de sécurité des barrages, à assurer une gestion
responsable des pesticides et à mettre en oeuvre certaines mesures du Plan pour
une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission.
Lors de la suspension de nos travaux cet
après-midi, la discussion portait sur l'article 6 de la loi édictée à l'article 1 du projet de loi. Alors, M. le
député de Jonquière avait posé une question, je crois, à Me Grignon, qui
voulait s'empresser de répondre, mais vous avez la parole maintenant.
Mme
Grignon (Karine) : Je ne me souviens plus de la question.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme Grignon
(Karine) : En fait, c'est vraiment pour bien établir la distinction
entre l'article 5 et l'article 6. Donc,
l'article 5, c'est vraiment... un inspecteur se déplace sur un lieu
déterminé pour en faire l'inspection, donc c'est pour ça que les
pouvoirs sont rassemblés à l'article 5 à cet égard-là, tandis que,
l'article 6, on a utilisé «de manière générale» parce que l'inspecteur, en
fait, n'a pas besoin nécessairement de se rendre sur un lieu déterminé. Ça peut
être qu'elle est dans une forêt du domaine de l'État pour vérifier l'ail des
bois, par exemple, et, en circulant, elle se rend compte qu'il y a une
infraction qui est en train de se commettre avec l'ail des bois, par exemple.
Donc, elle peut agir sur-le-champ, donc pas dans le cadre d'une inspection dans
un lieu déterminé. Donc, c'est le pourquoi de l'utilisation, là, des termes «de
manière générale».
M.
Gaudreault : O.K. C'est quand même une distinction importante, parce
que moi, le «de manière générale», je le prenais sous l'angle des pouvoirs,
puis là ce que je comprends, c'est sous l'angle de la matière, du sujet
d'intervention. Donc, à 5, c'est quand... il y a «peut pénétrer, à toute heure
raisonnable, sur un territoire visé», maison d'habitation, véhicule,
embarcation, aéronef, et là il y a une série de pouvoirs avec
11 paragraphes, tandis que 6, ce sont
ses pouvoirs généraux, quand ce n'est pas... quand ça ne nécessite pas une
intervention... c'est un pléonasme, là, mais, je veux dire, quand ça ne nécessite pas une intervention précise
dans un lieu. O.K. C'est une nuance hyperimportante.
Bien, je ne veux pas
faire de la... Je ne veux pas être pointilleux, là, mais je me demandais si
c'était la bonne place pour le mettre, là, «un inspecteur peut également [...]
exercer les pouvoirs suivants». En tout cas, je comprends, là. Je vais
continuer de réfléchir, Mme la Présidente, parce que je ne suis pas convaincu
de la manière dont c'est rédigé. Parce que, si... Je ne dis pas que je suis
parole d'évangile, là, mais, si moi, je l'ai compris à l'envers, il y en a
d'autres qui vont le comprendre à l'envers, puis ils n'iront pas nécessairement
lire le Journal des débats de nos débats d'aujourd'hui pour savoir
c'était quoi, l'intention. Alors, voilà. Pour l'instant, c'était ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à
l'article 6? Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Bien, je suis probablement d'accord avec le député de
Jonquière sur... Je pense qu'on peut trouver un autre emplacement pour le «de
manière générale». Parce que moi aussi, je pensais que c'était attribuable,
justement, aux pouvoirs, mais là on n'est pas là-dedans. C'est peut-être...
Puis je le comprends, là. Puis, une fois que l'information est donnée, je pense
que c'est clair, mais je pense qu'on pourrait simplement le bouger, peut-être
même pour l'amener vers la fin. Je ne sais pas, là, c'est vous, maître, la légiste.
Mais c'est drôle, moi aussi, dans l'interprétation première... Et, honnêtement,
si les gens veulent retourner écouter les débats qu'on a faits depuis le début,
c'était très, très intéressant, là, mais je pense que les gens vont vouloir
lire autre chose. Puis, si on est capables de faciliter la vie de ceux et de
celles qui voudront lire le projet de loi, je pense qu'il serait... Parce que
l'explication, c'est formidable, mais tel que lu, c'est vrai que ça porte un
peu préjudice à la compréhension. Là, je n'ai pas de proposition où le
mettre...
M.
Gaudreault : Je me réfère aux commentaires, Mme la Présidente. On
dit : «Le premier alinéa de l'article 6 prévoit les pouvoirs que peut
exercer un inspecteur ne nécessitant pas un déplacement de ce dernier dans un
endroit précis.» Tu sais, est-ce que ça pourrait être une rédaction qui
dit : Lorsque son déplacement n'est pas dans un endroit précis, un inspecteur peut exercer les pouvoirs
suivants : saisir immédiatement toute chose ayant servi, bon, etc.?
En tout cas, je ne
sais pas si je suis trop verbeux, là, mais moi, c'est ça, je trouvais que «de
manière générale», il était trop large, puis mon réflexe, puis je comprends
que, la députée de Verdun, ça a été la même chose, c'était de l'interpréter en
fonction des pouvoirs et non pas en fonction du lieu d'intervention. Alors, je
ne sais pas, là, moi, je soumets ça aux légistes, là, je ne sais pas si...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce que vous voulez suspendre quelques instants?
M.
Gaudreault : Bien, moi, oui, je suis ouvert à suspendre, là.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, nous allons suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
19 h 38)
(Reprise à 19 h 47)
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, nous reprenons nos travaux. M. le député de
Jonquière, vous avez un amendement à l'article 6.
M. Gaudreault : Oui, qui est à
l'article 1, qui introduit... À l'article 6 de la Loi sur certaines
mesures permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et de
sécurité des barrages proposé par l'article 1 du projet de loi, supprimer
les mots «de manière générale» à la suite des mots «Un inspecteur peut
également».
Alors,
je pense que ça se passe de commentaire, Mme la Présidente. C'est simplement
pour clarifier le droit. Et c'est comme les pouvoirs d'ensemble de l'inspecteur
qui s'appliquent quand il n'a pas besoin de pénétrer dans un lieu direct ou
précis. Alors là, à ce moment-là, il a tous les pouvoirs qui sont énoncés à
l'article 6. Et on évite la confusion d'interpréter l'expression «de
manière générale» comme si c'était à l'échelle des pouvoirs et non pas à l'échelle du sujet, là, qui est visé par
l'inspecteur. En tout cas, j'expliquerais ça comme ça. Alors, voilà, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, est-ce qu'il y a des commentaires? M. le ministre.
M. Charette :
...nous convient. On serait prêts à l'adopter.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire à l'amendement à
l'article 6, donc, l'article 6 est adopté... c'est-à-dire, est-ce que
l'amendement à l'article 6 est adopté? Et je pense qu'il faut que... quand
c'est un amendement, que je fasse un vote. Non? Pas nécessaire. Merci, vous
êtes très précieux pour moi. Alors, nous allons continuer. Donc, ce serait
l'article 6 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à
l'article 6 tel qu'amendé? Pas d'autre commentaire. Donc, l'article...
M.
Gaudreault : ...question, c'est parce que c'est quand même gros, là,
comme article, il y a beaucoup, beaucoup d'éléments. Bien, en tout cas, je veux
juste m'assurer que, j'imagine, le ministère, les légistes également ont fait
le tour de ce que peut faire un inspecteur, là. Ça a l'air drôle comme
question, là, mais est-ce qu'on est sûrs... Je devine la réponse, là, mais je
veux juste la poser quand même. Est-ce qu'on est sûrs qu'on couvre tout ce que
fait normalement un inspecteur? Est-ce que c'est le travail normal d'un
inspecteur? Est-ce qu'il y a des angles morts qu'on ne voit pas et qu'on
devrait voir? Alors, voilà.
M. Charette :
De façon générale, ce que je pourrais mentionner, c'est...
M.
Gaudreault : ...générale?
Des voix :
...
• (19 h 50) •
M. Charette :
Oui, effectivement, effectivement, mais là on comprend le sens, je peux
l'employer. Si on regarde les explications qui avaient été données à
l'article 5 et maintenant celles qui sont données à l'article 6, on
est venus officialiser dans la loi des pratiques qui se faisaient déjà, on est
venus protéger ces pratiques-là pour ne pas que quelqu'un puisse les remettre
en question. Donc, on se base réellement sur une pratique qui est exhaustive.
Donc, la réponse est oui, on pense tout couvrir à travers, là, les détails et
de l'article 5 et de l'article 6. Moi, ce qui me réconforte avec ces
articles-là, c'est qu'on vient protéger une pratique qui aurait pu... bien, en
fait, qui pourrait toujours si le projet de loi n'était pas adopté, qui
pourrait être contestée par certains contrevenants. Donc, on vient renforcer
sensiblement, là, la pratique et le rôle de l'inspecteur.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires à
l'article 6 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que
l'article 6, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, M. le ministre, l'article 7, s'il vous plaît.
M. Charette :
Avec plaisir. Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article 7 : «Le propriétaire, le locataire ou le
gardien d'un terrain, d'un bâtiment, d'un véhicule, d'une embarcation ou
d'un aéronef qui fait l'objet d'une inspection ainsi que toute personne qui s'y
trouve sont tenus de prêter assistance à l'inspecteur dans l'exercice de ses
fonctions.
«L'obligation prévue au premier alinéa s'applique
aussi à l'égard des personnes qui accompagnent l'inspecteur et à toute
personne autorisée par le ministre en vertu du deuxième alinéa de
l'article 4.»
Le
commentaire : L'article 7 prévoit l'obligation de prêter assistance à
un inspecteur, à une personne autorisée à exercer des pouvoirs
d'inspection et à toute personne qui les accompagne.
Le défaut de
respecter une telle obligation pourra notamment être sanctionné de la manière
suivante : une sanction administrative pécuniaire de 500 $ pour une
personne physique et 2 500 $ dans les autres cas; une amende pénale
minimale de 2 500 $ pour une personne physique et 7 500 $
dans les autres cas.
Et
le contenu de cet article se retrouvait dans plusieurs des lois concernées.
L'abrogation des articles concernés sera proposée plus tard.
Et c'est un article
qui permet de répondre à une des questions de notre collègue de la deuxième
opposition tout à l'heure, qui disait :
S'il y avait des contraintes, mots de passe ou autres, il y a une obligation
d'assistance. C'est un exemple parmi d'autres, mais il y a réellement
une obligation d'assistance auprès de l'inspecteur.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Simplement, je voulais juste faire la vérification, donc, parce
qu'on a changé quand même l'article 4,
et donc l'article 7 était écrit... En tout cas, je veux juste m'assurer
que, comme on a
transformé l'article 4 tout à l'heure... qu'on est encore à la même place
pour le deuxième alinéa de l'article 4. Je veux juste m'en assurer
d'abord, dans un premier temps, parce que l'amendement qui avait été déposé,
donc, par le ministre... Est-ce qu'on répondait... Est-ce qu'on faisait
une suite logique ici, là?
Mme Grignon
(Karine) : Oui, tout à fait. En fait, les inspecteurs, ce sont des
personnes autorisées par le ministre, là. Et, avec l'amendement qu'on a fait,
ça demeure aussi le cas.
Mme
Melançon : Parfait. Ça, je voulais justement m'en assurer, parce que,
là, mon ordinateur est plus lent que vous et de beaucoup, là. Quand on se
retrouve dans les salles au sous-sol, malheureusement, ça tourne plus
longtemps. Donc, ça, c'était ma première question.
Mon autre question
était... Parce que le ministre l'a dit, là, tout à l'heure, là, on parlait
justement, par exemple, des codes pour les ordinateurs, puis donc de prêter
assistance. Mais prêter assistance, est-ce que... Puis là la question est un
peu naïve, et vous me pardonnerez, mais c'est une vraie question : Est-ce
que c'est aussi, par exemple, pour aller faire, je ne sais pas, moi, un
prélèvement dans un endroit exigu? Est-ce qu'on peut demander à ce que le
propriétaire puisse prêter assistance à l'inspecteur, à ce moment-là, ou est-ce
qu'on doit arriver avec des gens supplémentaires pour donner un coup de pouce?
M.
Rousseau (Michel) : ...la question est bonne, ici, là. Prêter
assistance est vraiment dans le sens... Je vais vous donner des exemples, là,
qu'on a connus, là. On veut échantillonner des sols, mais il y a des travaux
qui se font, puis, pour échantillonner, il
faut qu'ils arrêtent les travaux pendant une demi-heure. Bien, prêter
assistance, ça veut dire d'accepter d'arrêter les travaux. Ça peut être
seulement d'ouvrir une barrière. Ça peut être... Dans certains cas, à
l'agricole, ça a déjà été de demander de tasser un troupeau.
Mais, si on a besoin
de deux personnes pour faire le travail d'inspecteur, on va arriver à deux
personnes, là. On ne se fiera pas sur la personne qu'on va inspecter pour nous
aider en termes d'inspection. Mais prêter assistance, c'est... j'ai envie de
dire, c'est ne pas nuire, ne pas entraver, mais c'est aussi poser des gestes.
Ça peut être attacher un chien, des choses comme ça, là, pour être sûr qu'on
puisse réaliser l'inspection.
Mme
Melançon : Vous voyez, Mme la Présidente, et ça, je tiens à le dire ce
soir, parce que les gens qui font les inspections arrivent dans toutes sortes
de situations plus différentes les unes que les autres... Et tout à l'heure
j'ai volontairement fait le clin d'oeil, dans le fond, à... Les inspecteurs
vont arriver sur des terrains, parfois, où ça peut être le crime organisé. On en parlait un peu plus tôt. Bien, ça prend
une bonne dose de courage pour faire de l'inspection comme ça. Parce
qu'il y a toutes sortes de situations, et d'avoir des exemples concrets comme
ça, ça nous rappelle à quel point, dans le quotidien, on peut faire face à
toutes sortes de situations plus différentes les unes que les autres. Et ce que je comprends, notamment, de l'article 7,
là, et c'est exactement là où je m'en allais, dans le fond, là, c'est de
ne pas nuire, hein, de ne pas entraver le travail. C'est notamment ça.
Là,
on va revenir un peu plus tard aux sanctions administratives pécuniaires. Là,
je comprends que le ministre en a
fait la mention à l'intérieur du commentaire, mais on va les revoir quand même
un peu plus loin. Et on disait que le contenu de l'article se retrouvait
dans plusieurs des lois concernées. Est-ce que c'est nouveau pour plusieurs
ou... Est-ce qu'on peut juste me dire dans quelles lois, peut-être, il y a une
nouveauté?
Mme Grignon
(Karine) : Oui. Alors, si vous vous fiez à la petite grille, là,
articles existants, donc, on l'avait présentement dans la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel, la Loi sur la qualité de l'environnement,
la loi sur le ministère aussi. Donc, ce serait nouveau pour la Loi sur les
pesticides, la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables, la loi sur les
barrages.
Mme
Melançon : Et, pour les barrages, j'imagine que cet article-là,
notamment, va aussi être pas mal important, là, quand on pense qu'on peut aller
sur des barrages à plus petite dimension, justement, où ça peut être plus loin, là, ou en forêt, ou sur des terrains
privés. Vous n'aviez donc pas ce règlement-là auparavant, et ça devait être
plus compliqué pour... Donc, on vient
faciliter le travail, là, justement, des inspecteurs à ce moment-ci. Parfait.
Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci. Merci, Mme la Présidente. Donc, mes questions vont sensiblement dans le
même sens que ma collègue la députée de
Verdun. Donc, quand... sur «prêter assistance», en fait, je sais que... Je
voulais savoir... Peut-être, Mme la
légiste pourrait nous renseigner. On parlait autrefois de refus de collaborer.
Est-ce que c'est ce que... je dois
comprendre la même chose entre prêter assistance, par exemple, le refus de
prêter assistance, et refus de collaborer? Est-ce que ce serait la même
chose au point de vue juridique?
Mme Grignon
(Karine) : Bien, en fait, 7, c'est vraiment l'obligation qui est faite
à la personne inspectée de poser un geste ou
de prêter assistance, tandis que l'infraction ou la sanction applicable va être
rédigée plus dans le sens que vous l'indiquez, là, refuser de collaborer,
empêcher un inspecteur de faire son travail. Donc, on va le voir, là,
quand on va étudier la sanction
administrative pécuniaire et l'infraction, là. Ça va être ces termes-là qui
vont être utilisés plus spécifiquement.
M. Benjamin : D'accord.
Ici, dans l'article 7, on parle du propriétaire, du locataire, du gardien
d'un terrain et de toute personne qui s'y
trouve. «Sont tenus de prêter assistance». Maintenant, je comprends que le
refus de prêter assistance, évidemment,
a des conséquences, donc des conséquences pénales. Est-ce que, juridiquement,
c'est normal ou concevable que tout ce beau monde là se retrouve sur le
même piédestal?
• (20 heures) •
Mme Grignon (Karine) : Oui. En fait,
on ne sait jamais qui va être présent sur les lieux, là. Donc, on veut que
l'ensemble des personnes qui pourraient être concernées puissent s'acquitter de
l'obligation de prêter assistance. Donc, ça va être la personne qui va être
présente à ce moment-là. Ça va être soit le propriétaire, soit le locataire,
soit le gardien des lieux.
M. Benjamin : Bien, en fait, c'est
sur... Ça, je le comprends, mais c'est sur «toute personne qui s'y trouve». Par
exemple, je ne sais pas, quelqu'un qui pourrait être ni propriétaire, ni locataire,
ni gardien pourrait se retrouver sur un terrain, sur ce terrain-là, donc...
Mme Grignon (Karine) : ...peut être
mandaté par une de ces personnes-là pour être présent sur les lieux afin de
collaborer avec l'inspecteur. Donc, il n'a pas le titre officiel de
propriétaire, de locataire ou de gardien des lieux, mais il se trouve sur les
lieux à la demande peut-être d'une de ces personnes-là. Donc, c'est vraiment
pour couvrir tous les cas de figure possibles, pour s'assurer d'une assistance.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'article 7? Est-ce que
l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le ministre, l'article 8, s'il vous plaît.
M. Charette : Avec plaisir. Merci,
Mme la Présidente. En mentionnant qu'il y aura un amendement aussi pour cet article-là. Donc, Enquête pénale,
article 8 : «Le ministre peut désigner toute personne à agir comme
enquêteur pénal pour enquêter sur toute matière pénale relative à
l'application de la présente loi et des lois concernées.
«Sur demande, l'enquêteur pénal donne son
identité et exhibe un certificat attestant sa qualité.»
Commentaire : Le premier alinéa de
l'article 8 permet au ministre de désigner des enquêteurs pénaux dans le but d'établir la responsabilité pénale d'une
personne à l'égard du non-respect de la nouvelle loi et des lois concernées.
Le deuxième alinéa de l'article 8 oblige
l'enquêteur pénal à s'identifier lorsqu'une demande à cet effet lui est
adressée. Un certificat d'enquêteur pénal est utilisé à cette fin.
Le contenu de cet article se retrouvait dans
plusieurs des lois concernées. L'abrogation des articles concernés sera
proposée plus tard.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, vous avez lu l'amendement, là. C'est...
M. Charette : En fait... Non, c'est
vrai. Merci. Je pensais que c'était le temps pour la gorgée d'eau.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Parce que vous avez un amendement. Non, je me demandais si j'en avais manqué un
petit bout.
M. Charette : Non. La gorgée d'eau
viendra plus tard, dans ce cas-là. Donc, l'amendement : Remplacer, dans le
premier alinéa de l'article 8 de la Loi sur certaines mesures permettant
d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des barrages
proposé par l'article 1 du projet de loi, «toute personne» par «tout
fonctionnaire ou tout titulaire d'emploi d'un ministère ou d'un organisme
mandataire de l'État».
Commentaire : Cet amendement vise à
apporter une modification de concordance en lien avec l'amendement proposé à
l'article 4 de la nouvelle loi.
Je peux le lire. Ça prendrait la forme suivante,
donc : «Le ministre peut désigner tout fonctionnaire ou tout titulaire
d'emploi d'un ministère ou d'un organisme mandataire de l'État à agir comme
enquêteur pénal pour enquêter sur toute matière pénale relative à l'application
de la présente loi et des lois concernées.
«Sur demande, l'enquêteur pénal donne son
identité et exhibe un certificat attestant sa qualité.»
Donc, on
comprend que l'amendement qu'on a apporté à l'article 4 est transposé ici,
à l'article 8, cette fois-ci, pour les enquêteurs.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires? Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Oui, bien sûr. Ce
que je souhaiterais obtenir ici comme information, parce qu'on en a longuement
parlé tout à l'heure pour les inspecteurs, là, on est rendus avec les
enquêteurs... Je sais que le sous-ministre adjoint, tout à l'heure, nous
disait... nous a donné quelques... bien, quelques exemples du travail plus précis
pour l'enquêteur. Moi,
ce que j'ai envie de poser comme question au ministre, c'est... Le certificat,
encore une fois, attestant, c'est... bien, c'est le sous-ministre du
ministère, donc, qui octroie cette attestation. Dans les exigences du Conseil
du trésor, que je n'ai pas sous les yeux,
qu'est-ce qu'on demande? Parce que, tout à l'heure, on disait que, pour un
inspecteur, on demandait, dans le fond, une technique. À partir du
moment où on va avec un enquêteur, qu'est-ce qu'on demande, dans le fond, comme
formation?
M. Charette : ...la parole au
sous-ministre adjoint.
Mme Melançon : Bien sûr.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le sous-ministre.
M.
Rousseau (Michel) : Oui.
Merci. Les enquêteurs en environnement peuvent avoir différentes formations :
techniques policières, techniques juridiques. On a aussi des inspecteurs qui
ont une formation technique qui les menait à l'inspection. Donc, c'est des
différents profils.
Il y a un programme de formation, ensuite, qu'on
appelle le Programme civil de formation des enquêteurs de l'Administration publique. Ça a été mis en place
il y a quelques années, parce qu'il y a des enquêteurs dans différents ministères. Et ce programme-là va faire appel au
Directeur des poursuites criminelles et pénales, la Sûreté du Québec,
certaines universités pour venir, encore une fois, approfondir. Puis, je
dirais, dans certains cas, quelqu'un qui sort de techniques policières a
peut-être moins besoin d'un rappel au niveau des enjeux que la Sûreté du Québec
va donner, mais, par contre, il va avoir des formations plus spécifiques en
environnement.
Donc, il y a un profil de base, encore une fois,
puis il y a une formation complémentaire de nos enquêteurs qui est spécifique à
leurs besoins. Et, si c'est un inspecteur du ministère qui est gradué ou qui
devient enquêteur, bien, il va avoir une formation spécifique sur les
techniques d'enquête, des choses comme ça.
Mme Melançon : D'accord. Donc, à ce
moment-ci... Bon, je ne demanderai pas à ce qu'on parle de la formation, j'ai
compris que ça ne passerait pas. Mais, à ce moment-ci, donc, quand on va
demander de présenter le certificat attestant sa qualité, donc, c'est une
attestation, comme je le disais tout à l'heure, qui a été préalablement
autorisée par le sous-ministre du ministère, donc qui a été signée. Bon, on
vient d'attester sa qualité d'enquêteur. On parlait tout à l'heure de
20 enquêteurs. Ce que j'avais envie de poser comme prochaine question,
c'est si... Parce que c'est les chiffres que vous donniez, là, autour de. J'ai
compris que vous aimiez les chiffres ronds, puis c'était correct pour
l'explication. Est-ce qu'on a besoin de plus d'enquêteurs à ce moment-ci?
Est-ce qu'on va devoir faire, tu sais, de l'embauche massive? Et, si tel est le
cas, est-ce qu'il y a un roulement aussi important que chez les inspecteurs
pour les enquêteurs?
M. Rousseau (Michel) :
Bien, par rapport... Je dirais, évidemment, le roulement dont j'ai parlé, c'est
avec 300 inspecteurs. Nécessairement, par le volume, le nombre de
personnes, ça augmente, je dirais. Le roulement est moindre au niveau des
enquêteurs.
Par rapport au nombre, oui, on peut penser que
20, par rapport à 300... Mais il faut voir que, les enquêtes, là où on
développe actuellement et là où on va continuer à développer, puis on va le
voir dans le projet de loi plus loin, c'est
plus au niveau des techniques d'enquête. On parlait tantôt de milieux
particuliers, milieux criminalisés, et tout ça. On ne dévoilera pas
toutes les techniques ici, mais, je veux dire, on travaille beaucoup,
actuellement, avec la Sûreté, avec des partenaires, on va faire des... Revenu
Québec. On va faire des alliances avec eux pour que nos interventions aient
plus de punch, si je peux me permettre l'expression.
Mais, en termes de nombre d'enquêteurs, je
dirais, en fonction des dossiers qui ont un caractère qui mène à l'enquête, en
fonction des liens qu'on a avec le DPCP, je dirais que, pour le moment, on a un
volume, un nombre d'enquêteurs assez optimal. On a rajouté des gens autour d'eux
avec des expertises particulières. Je vais donner l'exemple d'un milieu humide.
On a deux biologistes presque à temps plein qui supportent les enquêteurs,
parce qu'on a beaucoup de dossiers d'enquête
dans les milieux humides. Donc, on va amener des équipes de support autour
de ces enquêteurs-là. Et actuellement je dirais qu'on est assez optimal.
Comme toujours, si la situation évolue, c'est
des choses... on peut réallouer, mais je dirais que, depuis quelques années, il
y a eu un gros travail de fait, là, à la direction des enquêtes, pour, je
dirais, aller à un niveau plus élevé en termes de capacité d'enquête. Il y a
des techniques d'enquête qu'on n'utilisait pas, puis vous allez voir plus loin, il y a des... On va demander, par exemple,
d'avoir la possibilité de commettre une infraction pour faire une enquête
parce que... un peu des techniques de nature
policière. C'est ça, surtout, qu'on développe. Mais, en termes de nombre, pour
le moment, quand on regarde les dossiers, il n'y a pas de... je cherche un
synonyme de «backlog», là, mais il n'y a pas une pile de dossiers qui
attendent d'être traités, là. On n'est pas là.
Mme
Melançon : Je vais poser une
question, puis, si c'est pour mettre trop de lumière sur certaines
techniques... Mais, je me rappelle, en 2018, notamment, il y avait des
problématiques de déversement de sols contaminés et il y avait eu des
problématiques avec les corps policiers, à l'époque, qui ne connaissaient pas
nécessairement les techniques d'enquête pour de l'environnement. Je pense que
ma mémoire ne me fait pas défaut. Je me souviens aussi qu'on avait dit qu'il y
avait eu... Une des propositions, là, je pense qu'il y avait... Là, je suis
vraiment dans mon tiroir de la mémoire,
alors pardonnez-moi, à 20 h 10, là, si ce n'est pas exact. Mais il me
semble qu'on avait huit ou neuf propositions pour améliorer, justement, notre travail avec les
enquêteurs. Et, encore une fois, si ma mémoire m'est fidèle, il y avait,
justement, un travail à peaufiner,
justement, avec les corps policiers. Moi, j'ai envie de savoir, actuellement,
le travail, là, on est rendus où,
justement, pour faciliter l'atterrissage, je vais dire ça comme ça, pour que
les enquêtes, là... pour ne pas que ça... pour ne pas qu'on... ça
devienne caduc puis qu'on échappe, justement, des enquêtes parce que les corps policiers, puis des enquêteurs du ministère de
l'Environnement, là, puis que les techniques ne soient pas en concordance.
• (20 h 10) •
M. Rousseau (Michel) : Oui, vous avez une bonne mémoire. Puis moi, je me souviens
très bien que vous aviez mis en place... annoncé des programmes de renforcement
dans ce secteur-là, puis c'est encore en vigueur.
Dans les sols contaminés, suite à... disons, à
la découverte de tout ce phénomène-là, là, qui était relié à du déversement
sauvage en campagne, et tout ça, il y a beaucoup de choses qui ont été faites.
Je vais les résumer, là, puis je vais m'attarder surtout au niveau des
enquêtes.
Bien, je vous dirais qu'on a ajouté des
inspecteurs dans ce domaine-là. On a créé une équipe, qu'on appelle... une équipe dédiée pour des enquêtes complexes,
mais actuellement cette équipe-là travaille sur deux volets principaux, les sols contaminés et les résidus de
construction, parce qu'on a affaire à peu près à la même clientèle. Et cette
équipe dédiée là, c'est des équipes qui ont établi des liens assez
serrés, justement, avec la Sûreté, qui ont développé les techniques, là, de style filature, et autres, là,
qui permettent d'aller chercher les preuves qu'on a besoin. Et, je vous dirais,
ça... ce n'est pas nécessairement
toujours... On a des condamnations pénales, mais ça nous a permis aussi de
faire plus d'ordonnances du ministre dans ce secteur-là, parce qu'il y a
des cas où c'est beau de punir, donner une amende, mais il y a des cas où il
faut faire faire les travaux.
Donc, tout ce
blitz-là qu'on a fait dans les sols contaminés... Puis, je dirais, il se
poursuit, là, je dirais, depuis ce programme-là que vous aviez annoncé.
Les gouvernements qui... Les ministres qui se sont succédé ont toujours appuyé ça. On a toujours continué à pousser dans
ce dossier-là. Là, récemment, bien, le ministre peut vous en parler, il y a
la traçabilité qui est venue s'ajouter. Donc, c'est sûr que c'est un domaine
sur lequel, là, il y a une nette amélioration, tant au niveau des effectifs qui
sont là-dessus, des méthodes. Alors, on en est là.
Puis les discussions avec la Sûreté sont très
ouvertes. On travaille actuellement sur un autre programme, plus officiel, avec
mon collègue de la Sécurité publique, là, à qui j'ai parlé récemment, où on
veut développer quelque chose d'encore plus
officiel, ce n'est pas encore accepté, mais qui ferait intervenir, par exemple,
là, Revenu, pour, quand on attraperait cette clientèle-là, bien, qu'il y ait
plus qu'un joueur qui intervienne auprès d'eux, pour qu'ils puissent, on
espère, s'amender, là. Parce que, des fois,
ils ne sont pas en contravention juste avec nous autres, là. Donc, oui, il y a
eu beaucoup de travail de fait dans ce domaine-là.
Mme Melançon : Et je me souviens, je
me souviens que certains appelaient à dire : Bien, on devrait sortir les
enquêtes du ministère de l'Environnement puis laisser ça quasi uniquement à la
police, puis on avait résisté fortement à
cette volonté qui avait quand même été signifiée à l'intérieur des journaux. Et
donc ce que vous êtes en train de me
dire, dans le fond, c'est que, bon, le travail s'est continué. Je pense que...
On sent qu'il y a une meilleure... comment je dirais ça... ou, en tout cas, on
est capables d'atterrir tout le monde en même temps, qu'il y a plus de travail
conjoint qui sont faits.
Mais, sur le manque d'enquêteurs, là, selon
vous, avec les 20 que nous avons actuellement, on est capables de s'en sortir
ou on a besoin de plus... dans le fond? C'est ça, ma question finale.
M.
Rousseau (Michel) : Moi, je vous dirais, là, puis je le dis vraiment
comme je le perçois, avec l'expérience que
j'ai dans ce domaine-là, actuellement, on est capables, avec les équipes qu'on
a, de faire le travail tant en inspection qu'en enquête.
Ce qui a évolué beaucoup, c'est la complexité
des dossiers puis les joueurs, on les appelle comme ça, mais les gens qui sont
en contravention. Il y a des moyens, il y a des méthodes nouvelles de passer à
travers les mailles. Donc, c'est plus au
niveau de l'expertise qu'on va travailler qu'au niveau d'ajouter des gens. Et,
par exemple, là, un terme que vous
connaissez peut-être, la criminalistique environnementale, notre laboratoire a
développé beaucoup de méthodes pour
les utiliser dans toutes sortes de domaines, dans le domaine policier avec
l'ADN, mais des méthodes de ce type-là, pour aider, par exemple, à
reconnaître un hydrocarbure, pour savoir s'il vient de tel endroit ou tel
autre. Donc, c'est plus à ce niveau-là qu'il y a eu beaucoup de développements.
Puis, encore
une fois, en termes de nombre, je vous dirais, c'est... Les chiffres, les
dossiers qu'on a démontrent que ce n'est pas là qu'on a à travailler le
plus, je dirais. Là où on travaille le plus fort actuellement, c'est les liens
très serrés avec les policiers, puis s'adapter rapidement à leurs façons d'être
en contravention.
Puis, quand
le règlement sur la traçabilité va arriver, ça va être encore pareil, on va
l'appliquer rigoureusement, puis il va falloir être à l'affût pour voir
quelle méthode qu'ils prennent pour ne pas respecter... C'est toujours comme ça
quand on fait un règlement.
Donc, c'est
plus là qu'ils sont, les enjeux, puis je dirais... Moi, je suis assez fier des
pas qu'on a faits là-dedans. Puis, avec les quelques articles qu'on met
pour renforcer, les enquêteurs vont avoir encore... des méthodes plus de
type... policières, parce que c'est ce que ça prend dans... pas dans tous les
dossiers mais dans plusieurs.
Mme Melançon : Et sur le taux de...
Parce que, bon, on va monter avec les enquêtes, là, on vient qu'à monter les
dossiers puis on s'en va vers la cour. Est-ce qu'on a un meilleur... J'étais
pour dire un taux d'accusation, mais c'est même plus loin que ça, là. Est-ce
qu'on a plus de gens qui, au final, se font déclarer coupables? Parce qu'il y
avait ça aussi, hein, on en échappait. C'était une chose, d'envoyer les
inspecteurs, les enquêteurs, mais, au final, là, moi, ce
que je veux savoir, c'est... Les criminels, là, parce que c'est ce qu'ils font,
là, quand ils font du déversement, de la contamination, qu'on soit dans les
résidus de construction, est-ce qu'ils sont accusés? Est-ce qu'on a une
augmentation, justement, du taux de réussite des enquêteurs?
M. Rousseau (Michel) :
Oui. Ce qui est difficile de quantifier en enquête, purement en poursuites
pénales, c'est qu'il y a toujours un délai. Entre le moment de l'infraction
puis le moment où la personne va être condamnée, c'est souvent deux, trois ans,
parce qu'on passe par le système judiciaire, tandis que, quand on fait des
sanctions, bien, c'est plus direct.
Donc, là où on a fait des gains importants, je
dirais : les avocats prennent nos dossiers parce qu'on a amélioré la
réglementation. Le ministre, au début de mandat, il y a deux règlements qui
touchent les sols qui ont été améliorés sur quelques articles qui sont venus
nous permettre d'avoir une capacité de l'appliquer. Et là ces dossiers-là ont
été plus facilement accueillis par les
procureurs. Puis, je dirais, les ordonnances qu'on a faites, bien, ça aussi,
des fois, ça a même plus d'impact que l'enquête, parce que, quand on
fait les travaux, puis qu'on restaure, puis qu'on envoie la facture...
Donc, statistiquement, là, juste en nombre d'inspections,
là, j'ai demandé un chiffre tantôt, puis je ne prends pas l'année de la
pandémie parce qu'elle n'est pas significative, mais, tu sais, on parle de
1 400 inspections l'année juste avant la pandémie. C'est énorme, là.
Donc, de ce nombre-là, je dirais, tous les cas qui sont en infraction, il y a
un suivi, soit qu'ils vont se régler par SAP, soit qu'ils vont se régler par un
avis de non-conformité ou on va aller en ordonnance. Mais les cas qui ne se
règlent pas, là, sont encore devant les tribunaux, puis on va aller au fond,
là, au bout des choses, puis ça finit parfois par l'abandon du terrain, la
faillite, et autres.
Mais, oui, le taux de succès a augmenté. C'est
difficile de le chiffrer juste par les chiffres d'enquête parce que, comme je
dis, il y a un délai, mais nos procureurs aussi sont plus enclins à travailler
dans ces dossiers-là parce que nos règlements sont meilleurs puis nos méthodes
sont meilleures.
Mme Melançon : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'amendement à
l'article 8? S'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que l'amendement à
l'article 8 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Maintenant, est-ce qu'il y a des commentaires à l'article 8 tel qu'amendé?
S'il n'y a pas de commentaire, donc, est-ce que l'article 8, tel
qu'amendé... Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Je trouvais ça très
intéressant d'entendre la députée de Verdun avec le sous-ministre puis je
voulais juste ajouter... Durant toutes ces années, sur l'enjeu des sols
contaminés, heureusement qu'il y a eu aussi la vigilance de l'opposition pour
faire avancer le dossier, entre autres, à l'étude des crédits et ailleurs dans
les médias. Alors, c'est un...
Une voix : ...
M.
Gaudreault : Oui, l'enjeu
avec l'Ontario, avec la traçabilité. Alors, je voulais juste mentionner ça en
passant, de manière générale.
M. Charette : ...souvenir. Il manque
juste le petit café Baileys pour...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que l'article 8, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Adopté.
Alors, M. le ministre, l'article 9, s'il vous plaît.
• (20 h 20) •
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Et je confirme qu'il y aura aussi un amendement pour
l'article 9. Donc, article 9 : «Un enquêteur pénal qui a des
motifs raisonnables de croire qu'une infraction à une disposition de la
présente loi ou des lois concernées a été commise peut, lors d'une enquête
relative à cette infraction, demander à un
juge l'autorisation de pénétrer dans un endroit et d'y accomplir tout pouvoir
prévu aux articles 5 et 6 qui constituerait, sans cette
autorisation, une fouille, une perquisition ou une saisie abusive.
«La demande d'autorisation est présentée par
écrit et doit être appuyée d'une déclaration sous serment de l'enquêteur,
laquelle comprend notamment les mentions suivantes :
«1° la description de l'infraction visée par
l'enquête;
«2° les motifs pour lesquels l'accomplissement
du pouvoir visé par la demande fournira une preuve relative à la perpétration
de l'infraction;
«3° la description de l'endroit visé par la
demande;
«4° la durée prévue pour l'accomplissement du
pouvoir visé par la demande;
«5° la période prévue pour l'accomplissement du
pouvoir visé par la demande.
«La
demande d'autorisation peut également être effectuée par téléphone ou à l'aide
de tout autre moyen de télécommunication approprié. Les règles relatives au
télémandat prévues au Code de procédure pénale s'appliquent à une telle
demande.
«Le juge peut
accorder cette autorisation aux conditions qu'il détermine, s'il est convaincu
sur la foi de cette déclaration qu'il existe des motifs raisonnables de croire
qu'une infraction a été commise et que l'accomplissement du pouvoir visé par la
demande fournira une preuve relative à la perpétration de l'infraction.
«Il peut également
ordonner à toute personne de prêter assistance lorsqu'une telle aide peut
raisonnablement être nécessaire à l'exécution du pouvoir autorisé.»
Et le
commentaire : L'article 9 prévoit des pouvoirs dont un enquêteur
pénal dispose pour faire son travail, notamment en matière de perquisition.
Le contenu de cet
article se retrouvait dans plusieurs des lois concernées. L'abrogation des
articles concernés sera proposée plus tard. À noter toutefois que le libellé a
été retravaillé à des fins de clarté. Les possibilités d'agir sans autorisation
judiciaire ont notamment été déplacées dans un autre article, soit
l'article 10. La possibilité d'agir par
télémandat a aussi été ajoutée pour tenir compte des nouvelles procédures
offertes pour répondre au contexte actuel.
Donc, je ferais la
lecture de l'amendement cette fois-ci. Et c'est une question de concordance au
niveau de la traduction, donc : Remplacer, dans le texte anglais du
deuxième alinéa de l'article 9 de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages proposé par l'article 1 du
projet de loi, «and include» par «which includes».
Et le commentaire : Dans le texte français,
on comprend clairement que le «laquelle» est rattaché à la déclaration sous
serment de l'enquêteur. Toutefois, dans le texte anglais, le «and include» est
rattaché à «the application», ce qui est erroné. Il faudrait donc le
remplacer par «which includes» pour corriger cette erreur.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, nous discutons de l'amendement. Est-ce qu'il y a
un commentaire? Pas de commentaire relativement à l'amendement. Donc, est-ce
que l'amendement à l'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Adopté. Maintenant, il y a des commentaires à
l'article 9, mais est-ce que je dois
dire : L'article 9, tel qu'amendé, puisqu'on parlait d'une... Oui, je
dois le dire, même si on parlait d'une concordance en anglais. Alors donc, est-ce qu'il y a des
commentaires à l'article 9 tel qu'amendé? Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Merci, Mme la Présidente. Là, on est vraiment dans du
mandat, on est vraiment dans de l'autorisation pour les juges. Et ce que j'ai
compris... Puis là je suis allée... j'ai tourné la page pour aller voir le 10,
là. On arrivera par la suite. Mais, ici, quand on demande un mandat, parce que
c'est... on est là-dedans, là, il y a plus ou moins
urgence. On n'est pas dans : Là, il faut qu'on rentre, puis en toute
urgence. Puis tantôt on parlait des différentes techniques aussi pour
les enquêteurs, là. Là, on est vraiment dans du mandat où on va demander au
juge. Mais ce que je comprends, c'est que
nous avions déjà ça dans certains articles. Là, on s'en revient dans le tronc,
on revient dans le tronc commun, où ça va être donné. Je veux juste
savoir, des mandats, on en demande sur une base régulière ou c'est plutôt...
Oui, hein?
M.
Rousseau (Michel) : J'ai posé la question avant de venir ce
soir. C'est une trentaine d'autorisations de pénétrer, de mandats qu'on a par
année. Je savais qu'on avait quelques dizaines, là, mais les gens chez nous me
disent... parlent d'une trentaine. Et ce n'est pas nécessairement tout le temps
en urgence. Parfois, ça peut être des dossiers de longue haleine, puis, à un
moment donné, nos informations nous disent que c'est la journée pour faire le
mandat puis la perquisition parce qu'on risque de trouver des choses. Donc... Mais
c'est au moins une trentaine de fois par année et... C'est ça.
Mme
Melançon : O.K. Mais, comme on les avait déjà, là... Je comprends que
c'est pour le tronc commun, là, mais on le faisait déjà de toute façon. Puis
j'imagine qu'on le faisait aussi même dans les lois qui n'étaient pas... dans
les articles existants, là. Je pense qu'on le faisait de toute façon déjà
préalablement.
M.
Rousseau (Michel) : Bien, c'est le Code de
procédure pénale qui s'applique, donc, nécessairement, il faut procéder par
mandat, là, c'est sûr.
Mme
Melançon : Parfait. Donc, il n'y a pas une nouveauté grandiose à ce
moment-ci. Parfait. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. En fait, une toute petite question, début de
l'article 9. En précisant «enquêteur pénal», est-ce que ça voulait dire
qu'il y a d'autres types d'enquêteurs?
Mme Grignon (Karine) : Oui, c'est ça. On a fait
la distinction, ici, pour vraiment distinguer les deux titres — donc, un
petit peu plus loin, on va voir qu'il y a aussi un enquêteur administratif — donc
que ce n'est pas dans le but d'accumuler des preuves, en fait, là. C'est
dans un autre objectif, là, qu'on pourra vous expliquer, là, quand on étudiera
les articles de l'enquête administrative.
M. Benjamin : Parfait.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires
relativement à l'article 9 tel qu'amendé? Donc, est-ce que
l'article 9, tel qu'amendé, est adopté? Adopté. Donc, M. le ministre,
l'article 10.
M.
Charette : Merci, Mme la Présidente. Donc,
article 10 : «Tout enquêteur pénal peut, sans l'autorisation judiciaire
prévue à l'article 9, accomplir tout pouvoir prévu aux articles 5 et
6 si les conditions et le délai pour obtenir l'autorisation, compte tenu de
l'urgence de la situation, risquent :
«1° de mettre en danger la vie, la santé ou la
sécurité de l'être humain;
«2° de causer un dommage ou un préjudice sérieux
à l'environnement, aux espèces vivantes ou aux biens;
«3° d'entraîner la perte, la disparition ou la
destruction d'un élément de preuve.
«Toutefois, dans une maison d'habitation, un tel
pouvoir ne peut être exécuté sans autorisation judiciaire que si celui qui
l'effectue a des motifs raisonnables de croire que la vie, la santé ou la
sécurité d'un être humain est en danger ou,
selon le cas, qu'un dommage ou un préjudice sérieux à l'environnement, aux
espèces vivantes ou aux biens peut être causé.
«Malgré le deuxième alinéa, un tel pouvoir ne
peut être exécuté sans autorisation judiciaire dans une maison d'habitation pour veiller à l'application de la
Loi visant l'augmentation du nombre de véhicules automobiles zéro émission du
Québec afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres
polluants.»
Le commentaire : Cet article prévoit les
possibilités permettant à un enquêteur pénal d'agir sans autorisation
judiciaire.
Le contenu de cet article se retrouvait dans
plusieurs des lois concernées. L'abrogation des articles concernés sera
proposée plus tard. À noter toutefois qu'une précision a été apportée quant à
l'exercice des pouvoirs dans une maison d'habitation.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien, je veux juste
dire, puis... Parce que, quand on le lit... Puis même le ministre, quand il l'a lu, là, a dû... C'est un peu complexe, dans le
fond, le deuxième alinéa : «Toutefois, dans une maison d'habitation, un
tel pouvoir ne peut être exécuté — c'est parce qu'il y a
beaucoup de négations, là — sans
autorisation judiciaire que si celui qui
l'effectue a des...» O.K. Il est un peu lourd, celui-là : «Que si celui
qui l'effectue a des motifs raisonnables de croire que la vie, la santé» — ça,
ça va — peut
être en cause.
Dans le fond, ce que vous êtes en train de nous
dire, là, c'est que, s'il y a danger pour la vie d'un humain à l'intérieur,
là, on va pouvoir quand même y aller, dans la maison d'habitation. C'est ce que
je comprends.
Une voix : ...
Mme Melançon : Sans mandat,
exactement. Puis redites-moi, là... Puis, je m'excuse, c'est probablement dû à
l'heure, là. Mais pourquoi, à chaque fois, on ressort les véhicules automobiles
zéro émission de ça?
Mme Grignon (Karine) : En fait,
comme c'est une loi un petit peu plus d'application administrative, ça vise aussi des constructeurs automobiles à l'étranger.
Donc, ce n'est pas nécessaire de sortir l'artillerie lourde, là, pour prévoir
tous les cas de figure, là, dans le cadre de cette loi-là, là. On n'ira pas
débarquer à Tokyo, je ne sais pas...
• (20 h 30) •
Mme Melançon : Chez Volkswagen. O.K.
Je fais juste mentionner, là, que, pour des fins... avec beaucoup, beaucoup de
négations, là, ça devient un peu complexe. Puis je compatis avec le ministre
dans ces lectures-là. Mais je pense que ça va, là. Je pense que c'est plutôt
clair. Merci. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Je lisais les
trois raisons, là, pour... qui justifient l'urgence de la situation :
«1° [...] mettre en danger la vie, la santé ou
la sécurité de l'être humain;
«2° [...]
causer un dommage ou un préjudice sérieux à l'environnement, aux espèces
vivantes ou aux biens; et
«3° [entraîner] la perte, la disparition ou la
destruction d'un élément de preuve.»
Dans le premier ou le deuxième motif, est-ce
qu'on devrait parler de biodiversité? Là, on est dans les lois sur
l'environnement, je veux qu'on soit à jour : Mettre en danger la vie, la
santé ou la sécurité de l'être humain, de causer dommage, préjudice sérieux à
l'environnement, aux espèces vivantes ou aux biens et menacer la biodiversité.
Bon, on a quand même des lois sur lesquelles on
a travaillé. Je pense à la loi sur les aires protégées, bon, par exemple, on a travaillé fort là-dessus. C'était
quoi? La loi n° 65? Je ne me souviens plus. Non, 65, c'était la
consigne...
Une voix : ...
M. Gaudreault : 46, c'est ça, exact,
la loi, qui est maintenant une loi... la loi n° 46.
Alors, est-ce que... Puis, en passant, cette loi n'est pas dans nos six lois,
hein? Oui, les espèces menacées, vulnérables... Non, la conservation du
patrimoine naturel, c'est ça, exact.
Alors, est-ce qu'on doit
faire référence à la protection de la biodiversité? J'essaie d'imaginer une
situation où il y a vraiment une menace importante à la biodiversité, et on
doit intervenir.
Puis sûrement que le ministre, comme moi, a
remarqué, à la COP26, la présence de plus en plus grande de cette notion de
biodiversité. Entre autres, c'est un enjeu en amont de la protection...
c'est-à-dire de la lutte contre les changements climatiques, c'est bien
évident, à la fois en amont et en aval. Protéger en amont la biodiversité aide
à diminuer les risques climatiques, et de diminuer les risques climatiques va
protéger la biodiversité. Donc, en amont et en aval, la biodiversité est clé.
Alors, je me demande si on ne devrait pas
inclure cette dimension-là à quelque part. Et, pour moi, les espèces vivantes
ne couvrent pas l'enjeu de la biodiversité, parce qu'en soi l'enjeu de la
biodiversité est une définition... a sa définition, a sa propre notion. Donc, voilà,
c'est dans ce sens-là que je me posais des questions.
M. Charette : ...intéressante et
surtout très pertinente. Je laisserais la légiste apporter un élément de
réponse.
Mme Grignon (Karine) : Oui. En fait,
si on est vraiment dans la perquisition, donc, c'est quand même un droit
garanti par la charte, là, le droit contre les fouilles, perquisitions, saisies
abusives, là. Donc, on est vraiment dans un
droit protégé. Donc, on fait attention aux accrocs, là, à ce droit-là, là.
Donc, c'est très circonscrit aux éléments qui sont mentionnés. C'est
standard aussi, ça a été interprété par les tribunaux, donc, jusqu'où on peut
aller, c'est ces éléments-là qui sont mentionnés.
Pour ce qui
est de la biodiversité, bien, on peut quand même interpréter que c'est inclus
dans l'environnement, là. Je pense que, ça, on est capables de faire du
chemin avec ça.
M. Gaudreault : Dans le préjudice
sérieux à l'environnement?
Mme Grignon (Karine) : Dans
l'environnement, oui.
M. Gaudreault : Oui, mais c'est
parce que c'est... Comme je le disais dans mon intervention, la notion de biodiversité existe en soi, se tient en soi, a une
signification. Donc, pour moi, même si, en étirant l'élastique ou en étirant
l'interprétation, on est capables de l'inclure dans l'environnement, il me
semble que d'avoir une allusion, à quelque part,
à la protection de la biodiversité permettrait d'avoir une loi qui est encore
plus à jour. En tout cas, je ne sais pas, là, si le ministre a un point
de vue là-dessus, là. Ou à moins qu'on le mette à quelque part, parce que je
n'ai pas vu encore, dans les articles qu'on a étudiés...
Une voix : ...
M. Gaudreault : ...une référence,
oui, à la biodiversité. Tu sais, il n'y a pas de préambule, c'est une loi qui n'a pas de préambule. En tout cas, pour moi, c'est
quand même un élément important qui est une notion en soi. Je ne sais
pas s'il y a une autre place où on pourrait le mettre, mais moi, je trouvais
que ça peut être une place où on l'inclut, là.
M. Charette : L'enjeu de la
biodiversité est certainement très important. N'étant pas légiste, je ne suis
pas en mesure d'évaluer l'impact d'un ajout
de cette nature-là. Mais la question que j'aurais : Cette énumération-là,
on l'a aussi vue dans des articles précédents ou une énumération
semblable. Donc, c'est des articles ont été adoptés, donc il faudrait aussi
faire des ajustements, le cas échéant. Mais n'étant pas légiste, honnêtement,
je vais me référer, encore une fois, à l'expertise, là, des légistes du
ministère pour être bien certain, là, que ça puisse se justifier d'un point de
vue légistique.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien, je ferais juste
un peu de pouce sur ce que le député de Jonquière vient de mentionner avec justesse. Puis je pense que le ministre ne
déteste pas l'idée, là, d'arriver, justement, avec le principe de biodiversité.
Moi, je pense, et je soumets ça gentiment ici,
là, mais je pense qu'on pourrait peut-être voir, une fois qu'on aura terminé, dans les 96, là, je
pense que c'est ça, hein, 96 articles qu'on est en train de faire, puis ça
va rondement... bien, je pense qu'un préambule pourrait être
intéressant. Puis on pourrait peut-être terminer avec un préambule pour
arriver, avec cette loi-ci, pour arriver avec nos grands principes, justement,
porteurs dans tout ça, puis pas quelque chose
de très complexe, là. Je pense que ça peut être assez facile. Je voulais juste
le dire, là. On y est arrivés, notamment dans le projet de loi... bien, dans la loi, donc, n° 92
sur les tribunaux spécialisés pour les victimes de violence conjugale et
de violence sexuelle. On a été capables d'arriver avec des principes.
Puis je pense que ce serait intéressant, parce
que, bien sûr qu'on nomme, à l'article 1, les six lois, donc, sur
lesquelles nous allons appliquer le cadre, le tronc commun, mais je pense qu'on
devrait quand même aller nommer certains aspects comme ceux-là. Je ne sais pas
si le ministre serait ouvert à une proposition comme celle-là. Comme je le dis, là, ce n'est pas ajouter des mots pour
ajouter des mots mais de faire un court préambule, quelque chose de très
court dans lequel, justement, on pourrait
aller rappeler l'importance de la biodiversité, l'importance, bien sûr, des
lois qui ont été... qui ont été bonifiées, même chose pour les
pesticides, là.
Pourquoi est-ce qu'on est en train de faire ce
travail-ci actuellement? Bien, c'est pour aller, justement, mieux encadrer. Donc, je pense qu'un court préambule
pourrait être travaillé, puis dans lequel on pourrait ajouter les notions
importantes, notamment la notion de la biodiversité, mais
aussi de rappeler les raisons pour lesquelles on veut aller en droite ligne
avec cette nouvelle loi.
M. Charette :
Je ne suis pas fermé à l'idée. Cependant, je nous rappellerai le travail qu'on
a fait, justement, sur le projet de loi n° 46. On l'a intégré dans le préambule, et c'est une application qui est
générale. Donc, l'importance de la biodiversité, même si elle n'est pas
réitérée dans chacun des projets de loi, c'est une interprétation qui couvre
l'ensemble, là. Donc, on n'a vraisemblablement pas à l'ajouter à chacune des
fois, étant donné que c'est déjà dans une loi qui est en vigueur.
Et je regarde, là, je
suis aussi alimenté, là, par les collègues légistes, on me dit que c'est
réellement couvert, là, par le volet environnement, tout en rappelant le
préambule du 46, qui s'applique dans l'interprétation
générale de toutes nos lois. La protection de la biodiversité, elle n'a pas
être réitérée dans toutes les lois, étant donné qu'il y a une loi qui a été
dûment adoptée, là, sur cet enjeu-là.
Mais je ne dis pas
qu'on n'aura pas l'occasion, là, quelque part, de placer le mot «biodiversité»,
mais, dans le cas présent, parce qu'on est réellement dans un contexte, là,
d'enquête bien précis, là, c'est pris en charge par le volet environnement, en
quelque sorte. Mais je ne suis pas fermé. On regardera, là, si on ne peut pas
l'intégrer quelque part... ou un rappel quelque part, là, qui pourrait être
fait.
• (20 h 40) •
M.
Gaudreault : En tout cas, en ce qui me concerne, c'est important que
la loi soit la plus collée à la réalité d'aujourd'hui
et de demain. Je retiens l'ouverture du ministre pour éventuellement inclure...
Bien, il y a comme deux scénarios, là : soit éventuellement inclure
la notion ou une référence à la biodiversité à quelque part, parce que, je veux
dire, on commence, là, l'étude du projet de loi, peut-être qu'il va y avoir des
articles un petit peu plus généraux qui nous permettront d'y faire référence,
puis le deuxième scénario, bien, c'est plus celui qui est évoqué par la
collègue de Verdun, que je pense qu'on ne
doit pas exclure non plus, là, éventuellement, sans que ce soit un roman, là,
mais d'arriver avec un préambule en
quelques picots nous permettant d'établir un certain nombre de... certain
nombre de principes, là, qui pourraient agir comme préambule, parce que
ce que je constate, c'est que...
Dans
le fond, tu sais, quand on disait, que ce soit à l'étude... pas à l'étude mais
dans nos remarques préliminaires, lors des auditions, que ce soit
dans... J'ai écouté les collègues qui ont fait leurs interventions à l'adoption
de principe, puis on remarque tous qu'un omnibus en environnement est quand
même un pas de plus pour faire en sorte que l'environnement au sens large soit
vraiment un sujet de plus en plus présent puis un sujet de plus en plus
important, ce qui est tant mieux, tu sais?
Donc, dans ce sens-là, on est en train de créer un genre de corpus de droit de
l'environnement, tu sais, en soi,
avec les six lois qui sont concernées. Évidemment, la loi qui est la colonne
vertébrale, c'est la Loi sur la qualité de l'environnement. Mais là, par
ce tronc commun, on fait comme y créer un genre de code pénal en soi, là, ou un code de procédure, quasiment, pour toutes
les lois en environnement. Tu sais, c'est comme toutes les lois en droit
civil, puis il y a des mesures... il y a le Code de procédure civile. C'est
quasiment ça, mais à l'échelle de la grande famille des lois en environnement.
Donc, dans cet
esprit, ça pourrait être intéressant d'avoir un genre de préambule qui serait
assez à jour et qui permettrait d'inclure
une notion de biodiversité. En tout cas, retenons-le pour l'instant. Je vais
accepter que ça peut être interprété à partir de la notion de
l'environnement, puis on verra si on l'inclut à quelque part ailleurs
éventuellement.
M. Charette : ...de réflexions, là, qu'on peut se partager. Je le mentionnais tout à
l'heure, si on devait l'ajouter maintenant,
il faudrait retourner à des articles déjà adoptés, notamment l'article 5.
Mais ce que je pourrais vous
proposer... De façon générale, là, dans un omnibus, il n'y a pas de préambule,
mais, étant donné que c'est un omnibus qui introduit aussi une nouvelle
loi, on pourrait l'introduire dans la nouvelle loi. Donc, normalement, on ne
finit pas l'adoption du projet de loi ce soir, donc ça va nous laisser le temps
de préparer une proposition, là, qui pourrait être faite, là, à ce niveau-là.
M.
Gaudreault : Mais, en parlant du préambule qui est soulevé par la
députée de Verdun, c'est à ça que je pensais,
là, c'est un préambule de la nouvelle loi qu'on est... et non pas un préambule
de l'omnibus, mais un préambule de la portion nouvelle loi dans
l'omnibus. On s'entend.
M. Charette :
On aura l'occasion, là, de revenir sur cette possibilité-là.
M.
Gaudreault : O.K.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, est-ce qu'il y a d'autres commentaires à
l'article 10? Non? Est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le ministre, l'article 11, s'il vous plaît.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Article 11, donc : «Pour mener son enquête,
un enquêteur pénal est justifié de commettre
un acte ou d'en omettre un qui constituerait une infraction à la présente loi
ou aux lois concernées, à la
condition d'agir dans le cadre de ses fonctions d'enquête. Lorsqu'un tel acte
est commis ou omis, il n'encourt aucune des sanctions prévues par ces
lois.
«Pour l'application du
premier alinéa, l'autorisation préalable du supérieur immédiat de l'enquêteur
est requise pour qu'il puisse commettre ou omettre l'acte. Le supérieur
immédiat de l'enquêteur est la personne qui a directement autorité sur lui et
qui représente le sous-ministre à son égard.»
Le
commentaire : Cet article est une nouveauté. Il prévoit la possibilité
qu'un enquêteur pénal puisse commettre une infraction pour mener à bien
son enquête.
Le deuxième alinéa prévoit notamment une
définition de «supérieur immédiat» pour garantir un certain contrôle sur les
actes qui pourraient être commis illégalement.
Et on revient essentiellement aux exemples que
donnait le sous-ministre adjoint il y a quelques instants, c'est-à-dire on est
obligés de moderniser, de peaufiner nos approches pour s'adapter aux réalités,
là, qui confrontent souvent le ministère de l'Environnement.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Là, je vais faire
quelques commentaires puis je ne veux pas que ce soit mal interprété, là. Mais là on parle des méthodes d'enquête, dans le
fond, on est là-dedans, là, des nouvelles méthodes d'enquête, qu'on veut
permettre, dans le fond, aux enquêteurs de commettre un crime, selon la loi que
nous sommes à rédiger, pour pouvoir pousser encore plus l'enquête. Puis, des
fois, c'est pour aussi pénétrer, je vais dire, des groupes criminalisés, pour
pouvoir aller un petit peu plus haut, un peu plus loin à l'intérieur de la
pyramide puis attraper ceux qui sont tout en haut de la pyramide.
Moi, je veux juste vérifier, puis je ne veux pas
rentrer trop dans le détail parce que je ne veux pas, ici, qu'on ouvre sur les méthodes d'enquête, pour les raisons
qui m'apparaissent évidentes... mais est-ce qu'on pourrait permettre à
un enquêteur de faire un déversement qui pourrait mettre à mal, donc, par
exemple, un cours d'eau? Je veux juste poser
la question pour dire... Parce qu'il y a quand même parfois des gestes qu'on
peut poser et qui, malheureusement, ne sont pas... où on ne peut pas
obtenir réparation. Et je veux juste voir jusqu'où on va permettre, dans le
fond, ces nouvelles méthodes d'enquête là.
Je vous donne des exemples, là. On pourrait
parler de Sainte-Sophie, par exemple. C'est un des dossiers qui m'a hantée pendant des semaines. Et je veux juste
savoir jusqu'où on va permettre, parce que je sais que... Mon père était
policier puis il a fait des enquêtes. Il a été aux crimes sexuels, puis ces
choses-là, puis il y a des méthodes d'enquête, bien sûr, dans la police, mais, à un moment donné, il y a une ligne, là,
quand même, à tracer. Moi, je veux juste vérifier jusqu'où on va permettre aux enquêteurs du
ministère d'aller pour pouvoir, justement, tenter d'attraper les malfaiteurs.
C'est délicat, je le sais, M. le sous-ministre.
M. Rousseau (Michel) :
Non, mais c'est une bonne question parce que... Comment je
dirais? C'est sûr qu'on a besoin de ce pouvoir-là pour des cas... des cas
simples, là, que vous allez... tu sais, qu'on va voir vite qu'il n'y a pas trop
de conséquences. C'est sûr qu'acheter de l'ail des bois ou aller dans un
magasin qui vend des pesticides qu'il n'a pas le droit de vendre, puis tout ça,
ça reste qu'actuellement on ne pouvait pas le faire, mais là, avec ça, on fait
une preuve rapide.
On a mis l'obligation, évidemment, d'avoir une
autorisation du gestionnaire. Et, c'est sûr, tout comme la police, là, vous avez donné l'exemple, là, ça se
réfléchit puis ça ne se fait pas comme ça, là, sans un bon encadrement.
Donc, il pourrait arriver des cas où, par exemple, je ne sais pas, moi, on se
présente chez un garage, on brise notre système d'antipollution, on fait exprès
pour le briser, donc il n'est plus conforme, on l'amène à ce garage-là, qui, on
pense, va nous dire : Bien, je vais te mettre un bout de tuyau à la place,
tu sais? Donc, c'est ce genre d'infraction là. Mais une infraction
environnementale lourde, c'est sûr qu'on n'irait pas là.
Dans les sols contaminés, par exemple, favoriser
un dépôt de sols contaminés, sachant que ça n'a pas un impact direct sur
l'environnement, ce ne serait pas grave de commettre ce geste-là parce qu'on
nettoierait éventuellement. Mais c'est sûr qu'on n'irait pas... Tu sais, ce ne
serait pas... absolument pas dans les règles de l'art de... tout comme un policier... Je ne sais pas, je ne connais pas toutes
leurs méthodes, mais ils ne feront pas des gestes, des crimes graves. À
un moment donné, il y a un boss qui dit : C'est là que ça arrête, là.
Donc, l'objectif, c'est vraiment de poser des
gestes qui, actuellement... bien, on peut juste ne pas le faire, alors que c'est... Puis parfois c'est simple,
comme geste, là, comme délinquance, puis ça n'a pas d'impact environnemental
important. C'est sûr que c'est un des critères que les gestionnaires vont
devoir regarder. Puis aussi ce n'est pas quelque
chose qui va être utilisé abondamment, là, et, j'ai envie de dire, par certains
enquêteurs. Parce qu'on a une équipe dédiée d'enquêteurs, une équipe qui
grossit tranquillement, mais ces enquêteurs-là ont des techniques
particulières, et c'est sûr que c'est certaines personnes bien formées qui
auraient cette capacité-là. Puis les policiers, évidemment, les discussions qu'on a avec eux, sont là pour
aussi nous encadrer dans les risques que ça amène. Donc, c'est vraiment quelque chose qui va être utilisé avec parcimonie
mais aussi avec une imputabilité du gestionnaire qui va permettre ça, là.
• (20 h 50) •
Mme Melançon : Et ma
compréhension... Puis je vais juste revoir... «Le supérieur immédiat de
l'enquêteur est la personne qui a directement autorité sur lui et qui
représente le...» Donc, c'est le sous-ministre qui donne... Non. Pardonnez-moi.
M.
Rousseau (Michel) : Le supérieur immédiat, c'est le gestionnaire
direct. Souvent, c'est un directeur, donc, qui est celui qui est responsable
aussi que l'employé atteigne ses cibles, ses objectifs, et respecte le code
d'éthique, et respecte... Donc, ce
supérieur immédiat, ça fait partie de son travail de s'assurer que l'employé,
que ce soit en civilité, au bureau ou que ce soit sur son terrain... qu'il fasse les choses comme
il faut. Donc, le directeur a cette responsabilité-là. Et faire les
choses comme il faut, dans ce cas-là, c'est d'utiliser ces situations-là
vraiment dans des cas particuliers. Puis, dans le cas des enquêtes, on a un
directeur ou une directrice des enquêtes. Donc, c'est une seule personne,
finalement, qui serait appelée à autoriser ça, qui a, évidemment, l'expertise
pour le faire.
Mme Melançon :
Je pose la question puis je n'ai
vraiment pas la réponse, mais est-ce qu'on ne devrait pas y aller quand
même dans une hiérarchisation quant à la faute? Là, tout à l'heure, vous
parliez de l'ail des bois. Ça, moi, je pense que, la directrice ou le
directeur, il n'y a pas vraiment de problème pour autoriser une infraction, je
vais dire, mineure, là, mais vous comprenez que... C'est mal de vendre de l'ail
des bois, mais, quand même, on n'est pas en train de faire un déversement
illégal, je ne parle pas d'un cours d'eau, mais où on est capable de nettoyer
par la suite. Est-ce qu'il n'y a pas une hiérarchisation, justement, de
l'infraction qui devrait être autorisée en plus haut lieu?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le ministre.
M.
Rousseau (Michel) : Bien, je vous dirais, là-dessus, si on
avait à le faire, je pense qu'il faut... Ce serait difficile de définir toutes
les infractions. Donc, si on décidait qu'on... Tu sais, ça pourrait aller
jusqu'au ministre, mais on n'ira pas là, on se comprend. Mais, si on décidait
de monter, disons, d'un étage, ça pourrait être le supérieur hiérarchique.
Mais, pour ma part, ce serait encore pour tous les cas, parce qu'on ne pourrait
pas, tu sais, tenter de tout... «L'ail des bois, c'est ça», ça deviendrait un
peu compliqué.
Est-ce qu'on devrait
monter au niveau du supérieur hiérarchique, qui, dans ce cas-ci, serait un
directeur général? Dans ce cas-ci, dans notre cas qui nous occupe, c'est
M. Labrecque, qui est ici, qui est le patron de la directrice des enquêtes. Ça pourrait être une option si c'est...
Personnellement, j'ai parfaitement confiance à la directrice des
enquêtes pour faire ce travail-là, mais ça pourrait être une option de parler
de supérieur hiérarchique au lieu de supérieur immédiat.
Mme
Melançon : Parce que je pense qu'il y a quelque chose là quand même.
Puis loin de moi l'idée de politiser la chose. Il ne faut pas que ça se rende
au ministre, là, je veux juste être claire, là, parce que, justement, le
ministre doit se tenir loin des enquêtes pénales, pour les raisons qui
m'apparaissent tout à fait évidentes. Mais je pense que... Je ne sais pas, mais
il me semble que, dans la hiérarchisation, il y a quelque chose aussi dans... Il
y a une forme d'imputabilité aussi en le montant. Je ne sais pas, mais je le
soulève ici, parce que, pour moi, en tout cas, on s'en va...
Puis c'est quelque
chose, c'est un article où il y a vraiment une nouveauté, donc, dans
l'application. Puis je comprends les... que c'est une méthode d'enquête
nécessaire pour pouvoir nous permettre d'aller plus loin, puis c'est ce que
nous souhaitons toutes et tous. Cependant, je pense qu'il y a quelque chose...
Plutôt qu'y aller avec le supérieur immédiat, moi, j'irais vraiment dans la
hiérarchisation, parce que, je ne sais pas, il va y avoir, à un moment donné,
aussi, des moments où... Puis on va le voir à l'usage, bien entendu, mais,
comme on fait une loi puis qu'on veut traverser le temps avec cette loi, je pense
qu'on devrait peut-être le prévoir. Je ne sais pas si ça se fait dans d'autres
lois, mais il me semble qu'il doit y avoir quelque chose en ce sens-là. Je
laisse le ministre.
Une voix :
...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Vous aimeriez suspendre? Bon, bien, on peut prendre...
M.
Gaudreault : ...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Vous voudriez faire votre intervention? Oui, allez-y
avant.
M.
Gaudreault : Peut-être que ça pourrait éclairer les discussions. Bien,
c'est drôle, parce que mon père était
enquêteur aussi à la police municipale. Alors, on a des atomes crochus. Puis je
sais qu'il y a aussi, effectivement, des
fois, des méthodes policières pour prendre les malfaiteurs. Alors, moi, je suis
très sensible également à bien encadrer, là, cet article-là.
Bon,
là, on est en train de discuter sur qui doit autoriser, le supérieur immédiat,
le sous-ministre, etc. Mais moi, je me demande aussi... C'est peut-être
déjà prévu, là, mais j'aimerais ça savoir ce qu'il en est sur la documentation de cet acte-là. Si, par exemple, un enquêteur
dit : Regarde, j'ai besoin de déverser un... je ne sais pas, moi, un vieux
réservoir de mazout sur un terrain pour essayer de camoufler ça, puis là
il se fait autoriser, est-ce qu'il va... on garde des traces, dans les dossiers du ministère, pour être capable
de relever ça, tout le processus qui a été fait? Est-ce... puis évidemment
que ce ne soit pas public au moment où c'est fait, là, mais qu'il y ait un
moment donné où on peut avoir accès pour dire : Bien, on remonte la
filière pour, effectivement, bien contrôler?
Donc, il y a à la
fois la reddition de comptes, là, donc, qui tire la ligne pour dire oui ou non,
ça, je suis d'accord avec ça, mais il y a aussi, pour moi, garder des traces de
la décision et des motifs justifiant la décision. Ça, pour moi, ça me paraît
très important aussi. Alors, c'est l'autre question, là, que j'aurais ou sinon
qu'on pourrait amener dans un amendement, pour dire : Il faut conserver
les motifs de la décision, la justification de la décision et bien calibrer,
là, qui est le responsable, au final, de ça. Alors, voilà, moi, c'est ce que je
voulais ajouter comme point.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants. Nous allons, en même temps,
prendre une pause. Nous suspendons.
(Suspension de la séance à 20 h 58)
(Reprise à 21 h 15)
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons... nous allons reprendre nos travaux. Est-ce qu'il y a... Vous... Il y a un commentaire de la part de M. le
ministre. Allez-y.
M. Charette : Il y avait deux questions,
en quelque sorte, de posées sur les traces que laisse la procédure. Ce qu'on
nous confirmait, là, il y a un plan d'intervention, naturellement, qui est bâti
pour une enquête. Donc, si on devait aller jusqu'à commettre une infraction...
Et tout à l'heure, juste une simple précision, on parlait... la collègue a
employé le mot «crime», mais c'est vraiment une infraction, parce qu'on est au
niveau pénal à ce moment-ci. Mais, si on doit commettre une infraction, ça va
être dans le plan d'intervention, qui sera ensuite validé avec le supérieur.
Donc, oui, il y a des traces qui sont laissées à travers la procédure.
Et, pour ce qui est du supérieur, en fait, on a
parlé de supérieur hiérarchique, mais ça, c'est dans le jargon du ministère.
Mais, dans les faits, au niveau légal, le supérieur hiérarchique, ce n'est pas
un concept qui est intégré, là, au niveau de la loi. Donc, moi, je vous
proposerais de le laisser tout simplement ainsi. Mais disons-nous ceci, le
supérieur immédiat a lui aussi un supérieur, en quelque sorte. Donc, s'il y a
doute, selon la gravité ou l'ampleur de l'infraction qui serait commise, ce
supérieur-là doit aussi informer son propre supérieur.
Donc, dans les faits, oui, un plan
d'intervention, forcément. Et le concept de supérieur, là, immédiat, tel que lu
maintenant, il est conforme à ce que l'on peut retrouver, là, au niveau des
textes de loi, ce qui ne serait pas le cas avec le concept de supérieur
hiérarchique. Dans les faits, là, on est dans les mêmes eaux et dans les mêmes
concepts.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je voulais m'assurer que ma collègue la députée de Verdun a bel et
bien terminé. Parfait. Écoutez, moi aussi, en fait, je découvre cet article et
puis je me dis aussi qu'il faut... Je pense qu'il
faut s'assurer d'avoir un bon encadrement de tout cet exercice, dont je ne
questionne absolument pas le bien-fondé. Mais comment s'assurer que, par exemple, l'infraction qui serait commise
ne serait pas supérieure à l'objet de l'enquête? Comment s'en assurer?
M. Charette : ...pas à travers le
texte de loi, parce qu'on a une multitude de possibilités, là, qui s'ouvrent à nous. C'est, naturellement, l'évaluation, à
travers le plan d'intervention, par le supérieur, sinon les supérieurs, mais il
y a un concept, derrière ça, qui...
Je ne vois pas, en termes de libellé, comment on pourrait circonscrire toutes
les possibilités. C'est bien évident que l'infraction ne peut pas être
plus importante que l'infraction que l'on souhaite démontrer, mais je ne vois
pas comment on pourrait, à travers un libellé précis, couvrir tous les cas de
figure.
M. Benjamin : En fait, l'idée, dans
ce projet de loi, en fait, tel que je formule mes commentaires, ce n'est pas de
prévoir tous les cas de figure, mais c'est d'émettre, dans ce projet de loi là,
clairement un positionnement, un principe,
d'affirmer ce principe que... le principe étant que, oui, effectivement, il y a
une absolution, pour l'enquêteur pénal, qui est justifiée dans le cadre
d'une enquête par rapport à une infraction. Mais cependant il faut affirmer, je
pense, comme principe aussi, que l'infraction qui serait commise à ce moment-là
ne doit pas être supérieure à l'objet de la faute recherchée.
• (21 h 20) •
M. Charette : ...de notre légiste,
même au niveau policier, on n'a pas de référence qui limite, qui précise
jusqu'où ils peuvent aller. Il faut que ce soit évalué par les supérieurs, il
faut que ce soit inclus dans un plan d'intervention.
Mais je ne serais pas... Et on n'a pas d'exemple qui nous aiderait à trouver un
libellé. Mais ça va de soi, ça va de soi. L'enquêteur va faire le
nécessaire pour démontrer qu'il y a infraction. Il peut commettre, on le voit,
une certaine... Il peut dévier, en quelque sorte, là, en étant très encadré,
mais je ne vois pas...
Honnêtement, là, je suis bien, bien ouvert à ce
qu'on discute d'amendements, mais on n'a pas de référence. Même lorsqu'on
parlait des enquêteurs policiers, je n'ai pas de référence qui pourrait nous
guider, là. Dans les textes de loi, au niveau de la Loi sur la police, par
exemple, ou autres, il n'y a pas... je n'ai pas de référence à ce niveau-là.
Mais, pour moi, à partir du moment où il y a un
plan d'intervention en bonne et due forme... Puis le plan d'intervention, il laisse des traces, là. Ce sont
des documents en bonne et due forme, un plan d'intervention qui est approuvé
par les supérieurs, le supérieur, dans un premier temps, et, si l'enjeu est à
ce point important, peut-être aller chercher l'autorisation d'un deuxième
supérieur. Donc, il y a quand même une courroie, là, de sécurité, là, qui est
importante.
M. Benjamin : Là, je veux bien, le
parallèle avec les pratiques policières, mais, vous savez, M. le ministre, même
au niveau des pratiques policières aussi, il y a des méthodes d'enquête qui
sont balisées, qui sont encadrées et qui sont questionnées, balisées mais par la
cour. Je pense, entre autres, à une méthode d'enquête comme Mr. Big, par exemple. Et là nous sommes dans le pénal. Je pense
que nous sommes dans le pénal. Et nous parlons, ici, d'infractions qui pourraient être commises par rapport à des lois
environnementales, ayant une portée sur notre environnement ou notre
biodiversité, si mon collègue de Jonquière le veut bien.
Et là je pense que, oui, c'est fondé, je le
réitère encore, c'est fondé d'avoir cet article-là, donc, pour permettre de
mener à bien les enquêtes, mais je pense aussi, en même temps, du même souffle,
qu'il y a un principe qui doit être affirmé, ici aussi, par rapport à ce que le
législateur est prêt à tolérer, accepter comme infractions, donc commises. Et, les infractions commises, il me semble...
Je suis d'avis que, les infractions commises, les dommages commis sur
l'environnement ne doivent pas être supérieurs... la portée de ces dommages-là
ne doit pas être supérieure aux objets d'enquête qui sont, à ce moment-là...
qui seraient couverts par cette absolution, disons.
M. Charette : Je réitère, là, je ne
suis pas légiste et pas juriste non plus, mais il y a un principe, en droit,
qui dit que la faute lourde ne peut pas être excusée par la loi. Donc, c'est ce
qui vient baliser la limite, en quelque sorte. Mais c'est difficile de dire à
travers un texte de loi quelle est cette limite-là. C'est selon l'appréciation
de chaque cas d'espèce. Mais on me dit, là, principe juridique général, là, la
faute lourde ne peut pas être excusée par la loi. C'est ce qui vient
déterminer, en quelque sorte, la limite jusqu'où on peut aller.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Bien, il y a quelque chose d'intéressant, dans ce
que le ministre a mentionné il y a quelques instants, et qui ne se
retrouve pas dans l'article 11, puis peut-être qu'avec ça... Je pense
qu'on peut peut-être trouver une voie de passage, là. Mais ça fait quelques...
À quelques reprises, le ministre a parlé du plan d'intervention, et on n'en
fait pas mention dans l'article. Selon moi, là, «pour l'application du premier
alinéa, l'autorisation préalable du supérieur immédiat de l'enquêteur est
requise pour qu'il puisse commettre ou omettre l'acte», moi, je pense qu'on
devrait parler du plan d'intervention. Puis le plan d'intervention, s'il est
là, nommé, c'est qu'on comprend qu'il y a quelqu'un
qui va justement être en mesure de jauger, et non pas juste sur un acte, mais
qu'il y aura un plan d'intervention total, et là on n'en fait pas
mention.
M. Charette : Et comprenez-moi bien,
là, ce n'est pas que je ne veux pas introduire d'amendement, mais on a la
chance, là, d'avoir une expertise, là, très poussée autour de nous. À chaque
enquête, il y a un plan d'intervention. Donc,
ce n'est pas nécessaire de l'écrire dans la loi. Il y a un plan d'intervention
pour chaque enquête, et, naturellement, ce n'est pas écrit dans la loi
comme telle, mais c'est dans les façons de faire d'avoir ce plan-là pour
chacune des enquêtes. Donc, on l'introduirait ici et pas ailleurs. Et c'est là,
de toutes les façons, là, ce fameux plan d'intervention.
Mme Melançon : En tout respect, M.
le ministre, je pense qu'on est ici dans un article où il y a vraiment une
nouveauté, où on donne la possibilité à un enquêteur de commettre une
infraction. Et ça, c'est tout à fait nouveau. Et je pense que, si on permet de
commettre une infraction, on doit dire que ça prend un plan d'intervention.
Moi, les autres enquêtes puis... c'est une
chose. Mais là ce qui est tout à fait nouveau et qui, selon moi, deviendrait
tout à fait juste, c'est de dire : D'accord, on va permettre à ce qu'il y
ait infraction qui soit commise, donc, par
un enquêteur, cependant, on veut s'assurer qu'il y ait un plan d'intervention.
Ce n'est pas parce qu'on le fait ailleurs, mais là c'est vraiment parce
que c'est une nouveauté. Et moi, j'ai vraiment envie qu'on puisse savoir où ça commence, où ça finit, puis de savoir
véritablement qu'il y a un plan d'intervention. Parce que, selon moi, pour
commettre l'infraction, le plan
d'intervention doit être d'autant plus solide, je vais dire ça comme ça, que
dans une enquête xyz. Et, comme, vraiment, c'est une nouveauté ou
c'est quelque chose de plus costaud, là, qu'on vient donner comme droit aux
enquêteurs, moi, j'ai vraiment le sentiment qu'on en serait... en tout cas,
comme législateurs, là, je pense qu'on serait très responsables que de nommer
le plan d'intervention, puisque c'est un article nouveau.
M. Charette : ...autre chose, parce
qu'honnêtement, faire référence à un plan d'intervention dans une loi, on est
réellement dans la mécanique du quotidien. Ce n'est pas le genre de détail
qu'on met dans une loi. Mais, pour rassurer
les collègues, on pourrait peut-être travailler un libellé, là, qui
introduirait ce que je mentionnais, là, c'est-à-dire, la faute lourde n'est pas excusée. Donc, ça
pourrait faire référence à... Il ne faut pas que le dommage soit irréversible,
en quelque sorte. Donc, on pourrait vous proposer un petit quelque chose de
bien, bien simple, mais je ne peux pas introduire une référence au plan
d'intervention.
Le concept de supérieur immédiat, je le disais,
il est inscrit dans un ensemble de lois. Mais, là-dessus, ça pourrait être un
élément, là, pour rassurer. Puis je le disais tout à l'heure, hein, on n'est
pas au criminel, on est au pénal. Donc, ce
n'est pas un crime, c'est une infraction. Donc, on n'est pas du même acabit. Ça
ne veut pas dire que ce n'est pas grave et qu'il ne faut pas le
sanctionner, mais on n'est pas dans le même registre. Donc, ça pourrait être un
libellé fort simple, là, qui dit que l'effet
de l'infraction ne pourrait pas être... ne pourrait pas avoir un effet
irréversible, en quelque sorte.
Mme Melançon : Bien, je pense que,
minimalement, si on peut aller déjà vers ça, parce que tantôt c'est un peu de ça dont je parlais, là, quand je parlais de
la hiérarchisation, aussi, de la faute commise... Donc, je pense que, déjà,
d'y aller vers ça, on va se sécuriser un peu.
Et, concernant le plan d'intervention, je tiens
juste à resouligner, là, que... c'est dans votre explication, donc, ou on y arrivait, là, au plan d'intervention, puis
on ne répond pas non plus à la... En le faisant ainsi, là, à la... la demande
de traces pour procédure dont parlait le député de Jonquière tout à l'heure,
parce que ce que vous avez dit, c'est qu'il se retrouve
dans le plan d'intervention, mais, ici, on n'en fait pas mention, mais je
comprends que, pour les enquêtes, dans les autres lois, on n'en fait pas
mention non plus... Mais, si au moins on peut essayer d'aller encapsuler, je
vais dire ça comme ça, là, l'effet de l'infraction, moi, déjà, je vais être
rassurée.
M. Charette :
Le collègue de Jonquière pourra préciser son intervention, mais je ne le
sentais pas comme une demande d'amendement mais peut-être plus une demande par
rapport aux traces laissées. Moi, honnêtement, je ne ferais pas, dans la loi,
référence au plan d'intervention, parce qu'on est réellement dans les méthodes
de travail et non pas dans les principes légaux. Donc, je ne sais pas si... Je
ne veux pas prêter d'intentions ou de...
• (21 h 30) •
M.
Gaudreault : Non, non, non. Mais en fait ma question était plus de
m'assurer qu'il y avait des traces du plan d'intervention dont on parle. Ce que
je comprends, c'est, quand... dès qu'il y a une enquête, il y a trace. C'est
juste que, là, l'enquête prend un chemin avec une... j'essaie de trouver le bon
terme, là, avec un acte ou une omission d'acte à caractère pénal qui est posé
par le ministère lui-même. Mais, à partir du moment où ça s'inscrit dans
l'enquête dans laquelle il y a des traces, moi, ça répond à ma question. Mais
qu'on puisse ajouter un élément qui dit, évidemment : Il faut que ce ne
soit pas pire que l'acte qu'on cherche à pogner, entre guillemets, moi, je suis
d'accord avec ça, là.
M. Charette :
On pourrait suspendre quelques petits instants pour...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
21 h 31)
(Reprise à 21 h 45)
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Je le mentionnais, c'est souvent les évidences qui
sont les plus difficiles à transposer en loi. Vous avez sans doute accès à
l'amendement qu'on vous proposait. Déjà mentionner que j'évoquais, là, notre
souhait de trouver une formulation qui dirait, essentiellement, que le dommage
ne peut pas être irréversible. Mais, à partir du moment où on s'est mis à y
réfléchir, on parle d'environnement, on parle d'espèces vivantes
potentiellement, donc, même si on arrache un ail des bois, pour cet ail des
bois là, c'est irréversible. Donc, on ne peut pas employer une expression
semblable à ça, d'où la proposition qui vous serait faite. Moi, je pense que je
ne l'ai pas encore.
Des voix :
...
M. Charette :
Je vais juste voir s'il apparaît. Ah! voilà, je l'ai. Est-ce que vous me
confirmez que vous l'avez aussi de votre côté? Sinon, il est à l'écran. Mais je
vais en faire la lecture, là, en attendant. Alors, vous me direz si vous y avez
accès.
Donc : Insérer,
dans le deuxième alinéa de l'article 11 de la Loi sur certaines mesures
permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et de sécurité des
barrages proposé par l'article 1 du projet de loi et après la première
phrase, la phrase suivante : «Il doit prendre en compte l'impact de
l'infraction commise sur la vie, la santé, la sécurité, le bien-être, le
confort de l'être humain et sur l'environnement, les écosystèmes, les espèces
vivantes et les biens.»
Donc, on pourrait
lire l'article comme ceci : «Pour l'application du premier alinéa,
l'autorisation préalable du supérieur immédiat de l'enquêteur est requise pour
qu'il puisse commettre ou omettre l'acte. Il doit prendre en compte l'impact de l'infraction commise sur la
vie, la santé, la sécurité, le bien-être, le confort de l'être humain et sur l'environnement, les écosystèmes, les espèces
vivantes et les biens. Le supérieur immédiat de l'enquêteur est la personne
qui a directement autorité sur lui et qui représente le sous-ministre à son
égard.»
Et pourquoi cette
énumération-là? L'infraction peut avoir un impact aussi, par exemple, en termes
d'odeurs, en termes de... Donc, on couvre les différentes possibilités. Donc,
le supérieur immédiat devra mesurer, en quelque sorte, quel est l'impact de l'infraction
et voir si ça vaut la peine ou non de la commettre, en quelque sorte.
Donc,
c'est la proposition, là, qu'on vous proposerait. Et c'est une énumération qui
est reprise en partie ailleurs dans le projet de loi. Donc, on n'invente pas de
nouveaux concepts, là. On peut s'y référer, là, sans trop de problèmes.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Bien, moi, j'aime beaucoup ce qu'on vient de nous proposer,
là. Je pense que ça vient encapsuler, là, toute une partie des demandes, en
tout cas, et je pense même qu'on va un petit peu plus loin que ce qu'on avait proposé, même, au départ, du côté de
la banquette ministérielle. Donc, moi, je suis tout à fait à l'aise avec
cet amendement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Bien, moi aussi, je trouve que ça fait vraiment le
tour. Puis on comprend que, tu sais, dans le processus d'enquête, tout ça est
consigné, là, aussi, là, dans le cadre des procédures d'enquête.
J'ai une question,
par exemple. Mais, je veux dire, je dis tout de suite que j'accepte aussi puis
je vais voter en faveur de cet amendement-là, mais tant qu'à avoir la parole,
là... Ça veut dire que, présentement, il n'y a pas moyen de faire ça, pour les
enquêteurs, il n'y a aucune procédure qui va dans ce sens-là ou qui permet ça.
M.
Rousseau (Michel) : De commettre une infraction?
M.
Gaudreault : Oui.
M.
Rousseau (Michel) : Non.
M.
Gaudreault : Même pas via, mettons, le code pénal en général, ou quoi
que ce soit, ou...
M.
Rousseau (Michel) : Ce n'est pas nommément prévu, donc c'est...
Puis, pour avoir consulté avant d'arriver avec... avant de présenter ça aux
légistes puis dire... On a discuté beaucoup avec les policiers, puis c'était
assez clair qu'il fallait se donner ce pouvoir-là clairement pour pouvoir le
faire puis que ça tienne la route aussi lors de poursuites. Donc, non, c'est un
article vraiment... C'est nouveau.
M. Gaudreault :
Et puis c'est vraiment un besoin
qui est exprimé, là, vous l'avez entendu à plusieurs reprises, ou, en
tout cas, ça outillerait, on va dire ça comme ça, ça outillerait davantage les
enquêteurs d'avoir cet outil.
M.
Rousseau (Michel) : Oui, pas dans de
nombreux cas, mais, comme j'expliquais tantôt, comme les cas d'enquête sont de
plus en plus complexes puis les stratagèmes aussi complexes, bien, justement,
en discutant avec les policiers, et tout ça, c'est clair que c'est une technique
d'enquête qui est très utile dans certains cas. Donc, oui, c'est une technique
qui va être utilisée, mais ce ne sera pas quelque chose non plus dans la
majorité des enquêtes, là, on s'entend, là, mais quand on va avoir besoin. Et
ça vient vraiment... Tu sais, accumuler une... aller chercher une preuve, ce
n'est pas toujours évident. Ça, ça permet d'avoir une preuve assez directe qui
va convaincre un juge, là. Donc, c'est sûr
que c'est un article qui va être utile. Même si c'est peu de cas, les cas que
ça va être utile, ça va être des cas intéressants.
M.
Gaudreault : O.K.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Viau.
• (21 h 50) •
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Très, très satisfait aussi de l'amendement apporté.
Je pense que c'est un projet de loi que nous faisons pour... nous l'espérons,
pour durer, donc, et, dans son application, je pense que cette balise-là... donc, cette prise en compte, je pense,
m'apparaît... renforce, d'ailleurs. Moi, je trouve que ça renforce, d'ailleurs, la
portée des gestes qui pourront être posés, donc, par les personnes qui auront à
enquêter. Donc, oui, très content de cet amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, est-ce
qu'il y a d'autres commentaires
relativement à l'amendement à l'article 11? Donc, est-ce que
l'amendement à l'article 11 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous allons à l'article 11 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des
commentaires à l'article 11 tel qu'amendé? Est-ce que
l'article 11, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le ministre, l'article 12, s'il vous plaît.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Donc, article 12 : «Le deuxième alinéa de
l'article 6 s'applique à toute chose saisie par un enquêteur pénal.»
Le commentaire :
Cet article prévoit les règles applicables aux choses saisies par un enquêteur
pénal. Et ces règles sont celles prévues par le Code de procédure pénale, avec
les spécificités de l'article 6 de la nouvelle loi.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des commentaires? Oui, M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, mais encore...
Cet article prévoit les règles applicables aux choses saisies par un enquêteur
pénal. Ces règles sont celles prévues par le Code de procédure pénale.
Peut-être juste... Est-ce qu'on peut nous expliquer en langage signé, je ne
sais pas, là, peut-être juste nous expliquer un petit peu plus ce que ça
signifie?
Mme
Grignon (Karine) : Oui. En fait, les règles qui s'appliquent en
matière de saisie, ça va toucher au niveau de la garde une fois que l'objet est
saisi, qui en a la garde, qu'est-ce qu'on fait. On fait un rapport de
saisie : le droit de rétention du bien, le délai pour le conserver, la
remise de la chose saisie quand on n'en a plus besoin, les cas où il y a
confiscation du bien saisi, là. Donc, c'est tous ces paramètres-là, là, qui
sont encadrés par le Code de procédure pénale.
M. Gaudreault :
O.K. Puis là on fait référence à l'article 6 qu'on a adopté tantôt, le
deuxième alinéa étant : «Les règles établies par le Code de procédure
pénale s'appliquent», etc.
Mme Grignon
(Karine) : Oui. Exact.
M.
Gaudreault : O.K. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Il n'y a pas d'autres commentaires? Donc, est-ce
que l'article 12 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, M. le ministre, l'article 13, s'il vous plaît.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Donc :
«13. Le ministre peut
désigner toute personne à agir comme enquêteur administratif pour enquêter sur
toute matière relative à l'application de la présente loi et des lois
concernées, autre qu'une matière pénale.
«Sur demande,
l'enquêteur administratif donne son identité et exhibe un certificat attestant
sa qualité.»
Le
commentaire : Cet article permet au ministre de désigner des enquêteurs
administratifs dans le but d'enquêter spécifiquement
sur une situation particulière. Tel que prévu à l'article 16 de la
nouvelle loi, un enquêteur administratif dispose des pouvoirs prévus par la Loi sur les commissions d'enquête,
notamment celui d'assigner quelqu'un à comparaître et celui de
contraindre une personne à déposer des documents.
Le deuxième alinéa de
l'article 8 oblige l'enquêteur administratif à s'identifier lorsqu'une
demande à cet effet lui est adressée. Un certificat d'enquêteur administratif
est utilisé à cette fin.
Le
contenu de cet article n'est pas nouveau et est déjà prévu dans les lois
concernées. L'abrogation des articles concernés sera d'ailleurs proposée
plus tard.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Donc, bon, on l'a vu tout à l'heure pour les inspecteurs,
où on avait un amendement, on l'a vu pour
les enquêteurs, où on avait un amendement aussi. Là, à ce moment-ci, on dit que
«le ministre peut désigner toute personne à agir comme enquêteur
administratif pour enquêter sur toute matière relative à l'application de la
présente loi[...]. Sur demande, l'enquêteur administratif donne son identité et
exhibe — bon,
la même chose, là — un
certificat attestant sa qualité.»
À ce moment-ci, c'est
vraiment toute personne, et là on n'est plus dans les fonctionnaires, on est
vraiment à toute personne. Donc, à ce moment-ci, est-ce qu'on s'ouvre à de la
sous-traitance?
M. Charette :
En fait, tout à l'heure, le collègue de Viau posait la question. On était aux
enquêteurs pénaux et là on est aux
enquêteurs administratifs. Et, même pour l'enquêteur pénal, cette
distinction-là n'était pas faite. Donc, je résume très, très grossièrement, mais, si des précisions étaient
nécessaires, là, c'est davantage notre juriste qui pourrait sans doute y
répondre.
Mme Grignon (Karine) :
Bien, en fait, ici, effectivement, comme il y a une distinction, on vise toute
personne, là, parce que le pouvoir n'est pas de la même nature. Donc, c'est
vraiment pour faire la lumière sur une situation précise, par exemple, en
matière d'eau potable, enquêter sur les taux qui vont être demandés aux
personnes desservies. Donc, il y a une plainte spécifique par rapport à ça,
l'enquêteur va essayer de faire la lumière. C'est vraiment comme une commission
d'enquête, là, que vous êtes habitués, là. Donc, la personne va documenter le
sujet pour faire un rapport final, mais il n'y aura pas de constat d'infraction
qui va être émis. En fait, cette preuve... Ça ne sert pas à recueillir de la
preuve pour une infraction, c'est vraiment uniquement pour faire la lumière sur
une situation précise, là. Donc, c'est très, très, très circonscrit.
Mme
Melançon : J'entends bien ce que vous nous dites. Cependant, à ce
moment-ci, si on peut nommer ou désigner toute personne à agir comme enquêteur
administratif, ça veut dire qu'on peut quand même le donner en... je vais le
dire comme ça, en sous-traitance. On peut aller chercher dans une compagnie,
là. On n'est pas... On sort du cadre que nous nous étions donné, bien sûr, pour
les inspecteurs mais aussi pour les enquêteurs au pénal, là. C'est ce que je
comprends.
Est-ce
que vous pourriez juste... Là, vous venez de nous donner un peu l'exemple d'une
commission d'enquête, par exemple, mais, quand on parle d'enquêteurs
administratifs, c'est juste pour des commissions d'enquête?
Mme Grignon
(Karine) : Oui, c'est ça. Ça ne doit absolument pas servir à faire la
preuve. En fait, la preuve, elle ne serait pas admissible dans le cadre d'une
infraction pénale, là. Donc, c'est sûr que, quand on s'en va vers la voie d'une enquête administrative, c'est parce
qu'on n'a pas besoin de documenter une preuve quelconque, là, en vue d'une
infraction. C'est vraiment pour un tout autre objectif, là, pour faire la
lumière sur une situation qui nécessite un éclairage particulier.
Mme Melançon : Mais j'aimerais
simplement comprendre, Mme la Présidente, pourquoi est-ce qu'on ne se penche pas sur, par exemple... ou on ne va pas
dans le bassin de fonctionnaires nécessairement, parce que, là, on est...
On s'était donné tout à l'heure des objectifs... bien, pas un objectif, mais,
dans le fond, on avait dit : Non, on ne veut pas aller en sous-traitance
nécessairement. Là, à ce moment-ci, on veut avoir des enquêteurs administratifs
puis on se dit que, dans le fond, on peut
aller chercher à l'extérieur du bassin de fonctionnaires. Je veux juste
comprendre pourquoi.
Mme Grignon (Karine) : C'est ça.
Mais en fait, comme le pouvoir est un petit peu moins intrusif ici que
l'inspection comme on l'entend et l'enquête pénale, donc, on utilise la formule
qui est utilisée dans les autres lois, là. Dans les autres lois du corpus
législatif, c'est la formule utilisée, là, «toute personne», on ne vient pas
préciser que c'est un fonctionnaire, là.
C'est vraiment la formule consacrée, qu'on désigne toute personne à agir comme
un enquêteur administratif. On a le terme «administratif» qui est plus
nouveau, là, dans ce cas-ci, là, pour la nouvelle loi, mais, dans les autres lois du corpus législatif, là, on
vient parler plus généralement que le ministre peut désigner une personne,
sans distinction, à titre d'enquêteur administratif.
• (22 heures) •
Mme
Melançon : Parce que c'est
quand même surprenant qu'on se... que, dans les deux autres cas précédents,
nous ayons voulu encadrer, justement, le
bassin, je vais appeler ça comme ça, dans le fond, là, d'inspecteurs et
d'enquêteurs puis que, là, on arrive à enquêteur administratif, puis là,
vraiment, on l'ouvre de façon beaucoup plus large. Moi, je n'avais pas entendu,
lors des consultations, nécessairement, lors des consultations particulières,
que les gens étaient inquiets uniquement pour, par exemple, enquêteurs
spécialisés ou... pas spécialisés, mais enquêteurs... pénaux. Les enquêteurs,
oui. Donc, je suis quand même un peu surprise, là, puis je voudrais juste
comprendre, là, d'une façon plus politique aussi...
M. Charette : ...un petit peu ce que
les groupes nous signifiaient comme inquiétudes, c'était réellement au niveau
des inspecteurs. Moi, je n'ai pas entendu, je n'ai pas recensé de groupe qui
avait fait ou qui avait relevé d'inquiétude pour les enquêteurs. Et là on est
au niveau de l'enquêteur administratif, mais je retourne... les articles qu'on
a adoptés, et, même pour l'enquêteur pénal, on n'a pas fait cette
distinction-là qu'on faisait à l'article 4. Donc, c'est réellement les inspecteurs pour qui la précision était nécessaire.
On ne l'avait pas fait non plus pour les enquêteurs au niveau pénal.
Donc, c'est peut-être la réponse que je pourrais fournir, là, à ce moment-ci.
Mme Melançon : Bien, je sais tout de
même que... Puis là c'est les articles de journaux auxquels je vais me référer, là, puis permettez-moi d'y aller avec ma
mémoire, mais je me souviens qu'on disait que, pour le projet de loi, on
ouvrait beaucoup à la sous-traitance puis là on ne faisait pas de distinction
entre les enquêteurs ou les... Je fais juste
me poser la question, là. Comment est-ce que tout ça pourra être reçu à partir
du moment où on ouvre à toute personne? Parce qu'actuellement, des
enquêteurs administratifs, il y en a. Il y en a un? O.K. Et est-ce... Je veux
juste tenter de comprendre.
O.K. Je vais reprendre, si vous le permettez,
là. Si on a un enquêteur administratif, combien d'enquêteurs administratifs allons-nous avoir besoin de façon
supplémentaire? Puis l'enquêteur administratif qu'on a actuellement,
est-ce que c'est quelqu'un qui faisait partie de la fonction publique? Comment
on est allés le chercher? Juste pour pouvoir voir venir, là.
Je vais reposer la question, dans le fond, puis
je regarde un peu le sous-ministre adjoint là-dessus. Mais tout à l'heure je
posais les questions, à savoir, bon, on en a combien, on en a-tu besoin de
plus. Je vais reposer la même question : Est-ce qu'on a besoin de plus
d'enquêteurs administratifs à ce moment-ci? Si oui... Et, l'enquêteur, parce
qu'il est formidable, cette personne-là est formidable, elle est seule,
j'imagine qu'il doit y avoir, là aussi, un certificat attestant sa qualité, là,
parce qu'on demande de l'exhiber, la même chose. Donc, encore là, c'est un
certificat qui est émis par le ministre en
la personne du sous-ministre. Mais j'ai juste besoin de savoir, là, on en a
besoin de combien de plus. Puis pourquoi, là, ici, on vient le définir
ainsi?
Voilà, plein de questions. Il est
22 h 05. Je sens que je n'ai pas été claire, mais je pense que vous
m'avez comprise quand même.
M. Rousseau (Michel) : ...un petit bout, là. Actuellement, on en a un seul comme
enquêteur administratif, puis c'est surtout utilisé actuellement dans les
dossiers d'eau potable. Lorsqu'il y a une recherche de solutions dans un
dossier qui peut être complexe, c'est-à-dire, il y a un problème de petits
réseaux d'eau potable, puis il faut voir est-ce qu'on municipalise ce
réseau-là, est-ce qu'on fait des puits, donc, l'enquêteur administratif va
rencontrer les intervenants, va rencontrer
les abonnés puis il va faire une recommandation au sous-ministre, donc, et ces
gens-là sont des commissaires-enquêteurs qui sont... qui doivent prêter serment
devant un juge. Donc, c'est très différent, comme statut, je dirais, c'est
même, en respect du ministre... mais encore plus fort, je dirais, parce qu'il
faut prêter serment devant un juge.
Donc, c'est
sûr que c'est des gens qui ont... qui, généralement, font partie de
l'organisation. Il pourrait y arriver, par exemple, si on voulait un
regard très indépendant sur une situation complexe, qu'on veuille nommer un
juge à la retraite
pour faire ça, et tout ça. Tu sais, donc, c'est pour ça que le fait de ne pas
le limiter à des fonctionnaires autorisés, dans ce cas-là, je pense, c'est pertinent. Et c'est vraiment des gens
qui... Comme je dis, ils prêtent serment. Ils relèvent direct du
sous-ministre. Quand... Moi, par exemple, si j'ai un dossier d'eau potable puis
je veux... je suggère au sous-ministre qu'on fasse enquête parce que c'est
complexe, bien, la recommandation va aller direct au sous-ministre.
Donc, c'est des gens qui ont une grande
indépendance avec le reste de la machine, là, et c'est ça qu'il faut. Donc,
c'est l'objectif de ces enquêtes administratives. Ça reste très, très, très
exceptionnel. Il n'y en a pas tant. Je pense,
cette année, il y en a eu cinq ou six, là. Mais c'est ça. Et c'est des
gens qui, actuellement, relèvent du ministère puis que... C'est des
professionnels qui ont des compétences dans ce domaine et qui sont assermentés
par un juge.
Mme Melançon : O.K. Bien, déjà, j'ai
compris lorsque vous avez mentionné commissaire-enquêteur. C'était plus clair,
là, pour moi. J'apprécie. Et le fait, bien sûr... Serment devant juge, là, je
comprends. Donc, c'est un mécanisme de sûreté supplémentaire, là. Donc, je
voulais simplement être rassurée et je comprends mieux, à ce moment-ci, le
rôle. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Moi, je m'étais attendu à ce qu'il y ait, pour l'article 13,
un amendement de concordance. Donc, je m'attendais à ça, qu'il y ait un
amendement de concordance par rapport aux enquêteurs administratifs aussi. Je
fais référence, Mme la Présidente, aux notes d'allocution qui nous ont été
soumises par la Commissaire au développement durable, qui était venue lors des
consultations particulières, et je cite, et je cite : «Le projet de loi
prévoit également dans la loi édictée que le ministre pourra désigner toute
personne à titre d'inspecteur ou d'enquêteur — donc
là, elle ne dit pas enquêteur pénal ou enquêteur administratif, il n'y a pas de
spécification — pour
veiller à l'application de cette loi. Il serait alors essentiel que cette
personne ait l'indépendance requise et que des mécanismes soient appliqués pour
assurer l'absence de conflit d'intérêts.»
Et je pense
que c'est ce même argument qu'on a revu dans plusieurs autres mémoires. Et moi
aussi, j'essaie de comprendre
pourquoi est-ce que cet amendement, bien arrivé, d'ailleurs, qui a été un bon
amendement, pour les enquêteurs pénaux, c'était normal. Et pourquoi,
dans ce cas-ci, puisque, comme le suggère la Commissaire au développement
durable, on ne précisait pas, on ne spécifiait pas si c'étaient des enquêteurs
pénaux, enquêteurs, administratifs, cette indépendance-là
est nécessaire pour l'ensemble des enquêteurs, donc, et pourquoi est-ce que,
dans le cas des enquêteurs administratifs, ça ne s'applique pas?
M. Charette : ...être bien certain,
là, je validais auprès de notre légiste. On n'a pas fait d'amendement sur l'indépendance
pour les enquêteurs pénaux.
M. Benjamin : ...ce que je pense que
l'amendement qui a été apporté, en circonscrivant, donc, les enquêteurs pénaux
dans la sphère de la fonction publique ou, du moins, de tout ce qui relève des
mandataires de l'État, donc, vise à cela aussi. Donc, c'est ça, le coeur de mon
argument. Et, à ce niveau-là, donc, je me serais attendu à ce que ce même
amendement, aussi, qui tombait à point nommé et qui répondait en partie dans...
Les enquêteurs pénaux, donc, par rapport aux
recommandations de la Commissaire au développement durable... Donc, ça, ça
vaudrait la peine aussi que le ministre se penche là-dessus aussi, et
d'amener la même proposition.
M. Charette : C'est ce qu'on a
répondu, je pense bien, il y a quelques minutes. Je lis l'amendement qui a été
adopté au niveau de l'article 8. Donc, on fait référence aux
fonctionnaires titulaires d'emploi d'un ministère. Mais là je pense qu'on a
bien compris le rôle que l'on attribue au niveau de l'article... Là, on est davantage
au niveau de l'article 12, au niveau des enquêteurs... Je veux juste être
certain de donner la bonne information. En fait, je ne vous suis pas, désolé,
parce que, là, on parle réellement de...
• (22 h 10) •
M.
Benjamin : On est à l'article 13, donc, sur les
enquêteurs administratifs, donc, et moi, ce que je vous soumets, je vous
soumets l'argumentaire de la Commissaire au développement durable, qui a
rappelé la nécessité qu'à la fois les inspecteurs et les enquêteurs... elle n'a
pas spécifié s'il s'agissait des enquêteurs pénaux ou des enquêteurs
administratifs, à la fois les inspecteurs et les enquêteurs, donc, dans
l'application de cette loi-là, il est essentiel que ces personnes aient
l'indépendance requise et que des mécanismes soient appliqués pour assurer
l'absence des conflits d'intérêts. Et ce que je comprends, dans les articles
précédents, en amenant... en amendant la loi pour faire en sorte que... pour
circonscrire les enquêteurs pénaux dans la sphère de la fonction publique ou
dans les mandataires de l'État, ça répond en partie, donc, aux recommandations
de la Commissaire au développement durable. Ce que je vous soumets, ce serait
aussi d'apporter ce même amendement là pour les enquêteurs administratifs.
Donc, ça permettrait, à ce moment-là, de
dire que, oui, l'ensemble des enquêteurs, à la fois les enquêteurs pénaux et
les enquêteurs administratifs, à ce moment- là, se retrouvent...
M. Charette : Je comprends bien,
mais je pensais avoir... que le sous-ministre adjoint avait répondu à cet
élément-là. L'amendement qui a été apporté à l'article 8 précise que ça
doit être des fonctionnaires. On ne le fait pas pour les enquêteurs
administratifs parce qu'on peut avoir besoin d'une personne qui n'est pas
fonctionnaire. On parlait d'un juge à la retraite. On parlait... selon le type
de l'enquête qui est amenée. Donc, je pourrais difficilement avoir le même amendement que j'avais en 8 et le
transposer à 13. Mais, même en 8, on ne parlait pas du conflit d'intérêts.
On faisait de l'enquêteur pénal un fonctionnaire, en
quelque sorte. Au niveau administratif, pour les raisons évoquées tout à
l'heure, là, ce serait difficile d'avoir la même... de se limiter au même
bassin. S'il nous faut un juge à la retraite, le juge à la retraite n'est pas
fonctionnaire de son statut. Donc, ça nous priverait de cette possibilité-là.
M. Benjamin :
Alors, dans ce cas, je vais encore, Mme la Présidente, me référer encore à ce
mémoire de la Commissaire au développement durable, donc, qui exhortait, donc,
le gouvernement, donc, à s'assurer que tous les mécanismes soient appliqués
afin d'éviter les conflits d'intérêts. Comment, à ce moment-là, vous comptez
vous en assurer dans l'application de ce présent article, M. le ministre?
M. Charette :
En fait, et là on revient à ce que le sous-ministre adjoint mentionnait tout à
l'heure, ce sont des personnes qui sont soumises à la loi, là, sur les
commissions d'enquête, et c'est précisé qu'il y a une obligation d'indépendance.
Donc, il faut se rapporter, en quelque sorte, là, à la Loi sur les commissions
d'enquête. Et la notion d'indépendance, c'est très, très clair à ce niveau-là.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres... Oui, M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : C'est ça, donc, je comprends qu'en étant
commissaire-enquêteur ou en étant un enquêteur administratif il découle, au
fond, de la loi... en tout cas, il est tenu au respect de la Loi sur les
commissions d'enquête, et, dans cette loi, il y a des garanties d'indépendance
et de garde-fou quant aux conflits d'intérêts. C'est ça que je comprends. Et,
les enquêteurs administratifs ou les enquêteurs pénaux, il n'y en a pas tant,
et, à partir du moment où le ministère doit
désigner toute personne à agir comme enquêteur administratif, cette
personne-là, je comprends qu'elle est forcément sous l'égide, là, de la
Loi sur les commissions d'enquête.
M. Charette : ...avec serment devant un juge, et autres. Donc, on est dans un
registre complètement différent.
M. Gaudreault : Avec serment... On disait aussi tout à l'heure... Oui, c'est ça, prêter
serment, oui, une assermentation.
M. Charette :
Devant le juge, effectivement.
M.
Gaudreault : O.K. C'est bon.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Bien, je voulais juste... Juste pour faire clair, là, c'est
parce que tout à l'heure... Puis je ne voudrais juste pas qu'il y ait
confusion, mais, tout à l'heure, le ministre a dit qu'on n'avait pas amendé à
l'article 8. On l'a amendé, hein? O.K. Parfait, parfait. C'est moi qui...
O.K. Parfait. Mon oreille...
M. Charette :
Je l'ai mentionné, mais je me suis corrigé par la suite.
Mme
Melançon : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires
relativement à l'article 13? S'il n'y a pas d'autre commentaire,
est-ce que l'article 13 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le ministre, l'article 14, s'il vous plaît.
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Article 14 : «Si une personne croit pouvoir
attribuer à la présence d'un contaminant dans l'environnement ou au rejet d'un
contaminant une atteinte à sa santé ou des dommages à ses biens, elle peut, dans les 30 jours après la
constatation de l'atteinte ou des dommages, demander au ministre d'entreprendre
une enquête administrative.
«Peut
également requérir du ministre la tenue d'une enquête administrative toute
personne qui estime que son droit d'accès à une eau potable aux fins de son
alimentation et de son hygiène est compromis par un prélèvement d'eau.
«Le premier alinéa
s'applique à une municipalité eu égard à des dommages à ses biens.»
Le commentaire :
Cet article prévoit dans quels cas une personne peut demander la tenue d'une
enquête administrative en plus des cas déjà identifiés par la loi. Ces cas sont
notamment prévus aux articles 32.3, 39, 45.3.3, 45.3.4, 60, 61, 83,
115.4.5 de la Loi sur la qualité de l'environnement. Le contenu de cet article
n'est pas nouveau. Il est déjà prévu dans
certaines des lois concernées. L'abrogation des articles concernés sera
d'ailleurs proposée plus tard.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Bien là, il y a des choses intéressantes, là, parce que... je vais
continuer avec le tronc commun, parce qu'à partir du moment où... Là, je
comprends qu'on est vraiment, vraiment plus dans l'eau potable. Je pense qu'on est
directement à la source de l'eau potable. Je trouve ça particulier, quand même,
qu'on l'amène dans le tronc commun, parce
que, bon, qu'on parle de véhicules automobiles zéro émission... Tout à l'heure,
là, pour la VZE, par exemple, tu
sais, on pouvait dire... La VZE a... Tu sais, on sortait... Là, on ne le sort
pas. Je trouve ça particulier.
L'autre chose, c'est
que, là, on est exactement dans des enquêtes administratives, là, des demandes
d'enquête administrative plus ouverte, je vais dire ça comme ça, bien que ça
existait pour... Là, je comprends que c'est la loi des pesticides puis la LQE.
Est-ce qu'on ne peut pas penser qu'avec un tel article, d'abord, on va s'ouvrir
à plus de demandes d'enquête administrative,
un? Deux, j'aimerais juste savoir pourquoi, dans d'autres articles, on sortait
la VZE et, ici, on ne la sort pas.
Mme Grignon
(Karine) : En fait, l'article avait une application un peu plus large
que la LQE, là. Ça existait aussi dans la
Loi sur les pesticides. Donc, c'est vrai que c'est un petit peu plus
circonscrit, là, à la contamination, mais ça peut avoir des implications
aussi au niveau des espèces menacées et de la Loi sur la conservation du
patrimoine naturel. Pour VZE, ici, ce
n'était pas nécessairement requis de l'exclure parce que ce n'est pas
nécessairement un pouvoir exorbitant,
là. Donc, même s'il n'y a pas d'application comme telle pour la VZE, on pouvait
généraliser quand même dans le tronc commun, là, ici.
Mme
Melançon : Je comprends. On a généralisé pour plein d'autres articles
aussi, mais on l'a exclu, même si ça faisait partie du tronc commun. Je ne
comprends juste pas pourquoi on l'a fait à une place puis qu'on ne le fait pas
à l'autre.
Mme Grignon
(Karine) : On l'a exclu juste pour les inspections et les enquêtes, mais,
vous allez voir plus loin, là, pour d'autres
pouvoirs, là, on n'a pas exclu nécessairement la VZE non plus. Donc, ça demeure
une loi de tronc commun qui s'applique de manière générale. Mais, là où
les pouvoirs étaient plus exorbitants, il n'était pas nécessaire... parce qu'il
y avait, notamment, possibilité d'entrer dans une maison d'habitation, on
revient avec cette notion-là, bien, on est
venus restreindre la possibilité pour VZE, là, parce que c'était une entrave
importante, là, au niveau de l'inspection et de l'enquête pénale.
• (22 h 20) •
Mme
Melançon : Je vais dire O.K., mais je ne suis pas certaine de
comprendre pourquoi, mais je vous écoute, là, c'est vous qui êtes la légiste,
là, mais je ne suis pas certaine de comprendre pourquoi.
À ma première
question, à savoir si le ministère pense qu'il va y avoir plus de demandes
d'enquête administrative... Parce qu'à
partir du moment où toute personne croit pouvoir attribuer à une présence d'un
contaminant dans l'environnement...
Donc là, on ouvre un peu plus, dans le fond, les portillons. Donc, je veux
juste savoir : Est-ce qu'on s'attend à ce qu'il y ait plus
d'enquêtes administratives à ce moment-là?
M. Rousseau
(Michel) : ...même article, essentiellement, là, c'est... Donc, non,
on ne s'attend pas à ce qu'il y en ait plus,
parce que c'est un article qui est reconduit, à toutes fins pratiques, puis,
souvent, ce genre de demande là va passer plus par un dépôt d'une
plainte ou des choses comme ça. Donc, les mécanismes habituels de traitement des
plaintes ou des signalements d'urgence, c'est souvent ça qui va être utilisé.
Donc, c'est un article qui est très peu utilisé, puis on ne s'attend pas, en le
reconduisant, parce que c'est ce qu'on fait, là, à ce qu'il soit davantage
utilisé.
Mme
Melançon : Dans le fond, ce que vous êtes en train de nous dire, c'est
qu'on va passer pas mal plus par la fameuse
ligne, quand il y a un déversement ou quoi que ce soit, là, dans les urgences
environnementales, que d'aller par voie de règlement comme ça.
M.
Rousseau (Michel) : Oui.
Mme
Melançon : Parfait, ça va. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Le premier alinéa est quand même assez général, là. Quand
on dit : «Si une personne croit pouvoir attribuer à la présence d'un
contaminant dans l'environnement ou au rejet d'un contaminant une atteinte à sa
santé ou des dommages à ses biens, elle peut [...] demander [...]
d'entreprendre une enquête», ça, ça existe déjà, c'est ce que je comprends, hein? O.K. Donc, je comprends le lien avec l'eau
potable au deuxième alinéa, mais je comprends également... Au premier
alinéa, c'est par rapport à tout contaminant. On peut être voisin d'une usine
qui a des émanations très, très sévères, je
ne sais pas, moi, d'un contaminant x ou y, et ça pourrait être suffisant
pour enclencher le processus de demander une enquête.
Mme Grignon (Karine) : Oui. Bien oui, tout à
fait. Effectivement, le premier alinéa est très large. Le deuxième
alinéa vient circonscrire une situation plus précise en matière d'eau potable.
M.
Gaudreault : O.K.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci,
Mme la Présidente. J'aurais deux ou trois questions, peut-être,
d'éclaircissement par rapport à cet article,
l'article 14 que nous avons devant nous, sur les 30 jours. Donc,
alors, pourquoi 30 jours et pourquoi pas 60 jours? Pourquoi
30 jours?
M.
Charette : ...qui existe déjà. Comment s'est-elle justifiée,
cette durée-là dans le temps? Peut-être permettre à la juriste de
compléter.
Mme Grignon (Karine) : Bien, pour
que ce soit contemporain, en fait, à l'événement. Donc, à l'époque, un délai de
30 jours avait été mis dans l'article, là. Mais c'est un délai assez
usuel, là, qu'on retrouve dans la majorité des lois, le délai de 30 jours,
là. Donc, ça prend un seuil, ça prend une fixation de délai. Donc, c'est le
30 jours qui a été retenu ici.
M. Benjamin : L'autre question,
c'est parce qu'en fait il y a... À la fin de l'article, il est précisé que «le premier alinéa s'applique à une municipalité eu égard
à des dommages à ses biens», donc, qui me fait poser la question
suivante, que j'ai déjà posée dans d'autres projets de loi : J'imagine,
quand on parle ici d'une personne, ça vaut aussi pour une entreprise?
Mme Grignon (Karine) : Oui, tout à
fait. Comme on l'a vu à l'article 1, il y a une définition du mot
«personne», et ça inclut toutes sortes d'entreprises, sociétés, fiducies, là.
Donc, on a une énumération, là, qui apparaît à l'article 1. Donc, ça vise
toutes ces personnes, effectivement.
M. Benjamin : Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à
l'article 14? Est-ce que l'article 14 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
M. le ministre, l'article 15, s'il vous plaît.
M. Charette : Article 15 :
«Le ministre doit fournir un rapport des résultats de toute enquête
administrative qu'il estime nécessaire d'entreprendre en vertu de
l'article 14 à celui qu'il prétend responsable, au plaignant ainsi qu'à la
municipalité sur le territoire de laquelle est située la source de
contamination.»
Le
commentaire : Cet article prévoit une obligation de reddition de comptes
pour toute enquête administrative menée. Le contenu de cet article n'est pas
nouveau. Il est déjà prévu dans certaines des lois concernées. L'abrogation
des articles concernés sera d'ailleurs proposée plus tard.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Juste pour le bon
fonctionnement, là, la reddition de comptes est faite comment?
M. Charette : ...peut préciser un
petit peu la nature du rapport d'enquête.
Mme
Grignon (Karine) :
Effectivement, ça, c'est le rapport qui émane du commissaire-enquêteur, là,
finalement. Donc, le ministre va faire état de ce résultat-là
possiblement sur le site Internet, là.
Mme
Melançon : Bien, dans le
fond, c'est ça, ma question. Est-ce que c'est dans un rapport annuel? Est-ce
que c'est sur le site Internet? Comment est-ce que la reddition de
comptes, dans le fond, est rendue publique?
M.
Rousseau (Michel) : Ce que
je comprends, c'est que la reddition de comptes est... C'est le rapport
d'enquête qui est remis à la personne qui a demandé l'enquête, là.
Mme Melançon : Donc, il n'y a pas de
reddition de comptes publique.
M. Rousseau (Michel) :
Mais ce rapport-là est accessible, à ma connaissance, en vertu de la loi
d'accès à l'information. Mais est-ce que c'est mis en ligne?
Une voix : ...
M.
Rousseau (Michel) : Oui, il
pourrait, mais il n'y en a pas beaucoup. Mais je vais poser la question, comme
ça, à l'enquêteur. À ma connaissance, c'est remis à la personne qui... C'est
ça, mais je vais poser la question.
Mme Melançon : ...simplement
obtenir, c'est ça, cette réponse-là pour savoir, parce que, quand on parle de
reddition de comptes, parfois, on peut aller de façon aussi plus large. Donc,
je veux juste connaître la mécanique, là.
M.
Charette : ...préciser, là, que c'est remis à la personne qui
est prétendue responsable, au plaignant lui-même et à la municipalité
sur le territoire de laquelle est située la source de contamination.
Mme Grignon (Karine) : ...spécifique
aux personnes qui sont mentionnées.
M.
Gaudreault : ...c'est que...
C'est ça que j'allais dire, c'est... Ce que je comprends, c'est qu'il y a trois
personnes qui reçoivent le rapport, celui qui ou celle qu'on prétend
être responsable de la contamination, le plaignant et la municipalité, mais ça
ne nous dit pas si ce rapport est public sur le site du ministère, ou s'il est public
pour les parlementaires, ou s'il est annexé à un rapport annuel du ministère.
Est-ce qu'il est déposé dans un rapport du commissaire-enquêteur? Alors...
Parce qu'il n'y a rien qui nous dit, ici, que la personne responsable, le
plaignant ou la municipalité doit le rendre public. Alors, est-ce que le
ministère, lui, le rend public? C'est ça, la question.
M. Charette : ...confirme, c'est
qu'il est disponible aussi sous forme d'accès à l'information. Donc, ça fait
une quatrième source potentielle, là, de diffusion dans l'état actuel des
choses.
M. Gaudreault : Donc, ce n'est pas
un automatisme : on fait un rapport, touc! on le verse sur le site. Il
faut faire une demande d'accès à l'information, ce que j'appelle souvent une
demande de non-accès à l'information. Ça, c'est un autre débat, mais, c'est ça,
je comprends que c'est... ce n'est pas automatiquement, automatiquement public.
Mme Melançon : C'est parce qu'à
partir du moment où tu ne sais même pas qu'il a pu y avoir une plainte ou qu'il a pu y avoir un problème, parce que c'est de
ça dont il est question... Puis là on parle d'eau potable, quand même.
On n'est pas en train de parler de quelque chose qui est complètement absurde.
Donc, je ne le sais pas, je trouve qu'il y a un problème de transparence.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Je
vais devoir vous interrompre, et vous allez devoir continuer ce débat un autre
moment.
La commission ajourne ses travaux sine die.
Bonne soirée et bonne nuit.
(Fin de la séance à 22 h 30)