(Dix heures deux minutes)
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission des transports et de l'environnement ouverte.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi n° 71, Loi sur les véhicules hors route.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Campeau (Bourget) est remplacé par M. Lefebvre
(Arthabaska); M. Caron (Portneuf), par M. Bachand (Richmond);
M. Lamothe (Ungava), par M. Lemieux (Saint-Jean); M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata),
par M. Girard (Lac-Saint-Jean).
La
Présidente (Mme Grondin) :
Merci. D'abord, je... Ah! pardon. Oui, est-ce que... Mme la secrétaire, est-ce
qu'il y a des droits de vote par procuration?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Bachand (Richmond) dispose d'un droit de vote par
procuration au nom de M. Caron (Portneuf) et M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)
dispose d'un droit de vote par procuration au nom de M. Benjamin (Viau).
Mémoires déposés
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la secrétaire. D'abord, je dépose les
mémoires reçus depuis la fin des consultations particulières. Ils seront donc
avec les documents déposés. Bureau d'assurance du Canada et Groupement des
assureurs automobiles.
Aussi, je vous informe que, conformément à la
motion adoptée par l'Assemblée le 20 octobre dernier, 2020, les votes de
ce mandat devront se tenir par appel nominal, et ce, jusqu'au 11 décembre
prochain.
Remarques préliminaires
Nous allons
débuter avec les remarques préliminaires. M. le ministre des Transports, vous
disposez de 20 minutes.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Bon,
Mme la Présidente, je pense qu'avec l'adoption de principe et les commentaires
que j'ai émis lors de nos consultations les gens ont bien compris le sens de la
loi. Pour nous, comme gouvernement, il est important, moi, comme ministre
aussi, là, de réformer, je vais le dire ainsi, une loi qui aurait dû être faite
depuis un petit bout de temps déjà. Je pense que l'aspect sécurité est non
négligeable dans cette loi. Donc, encore une fois, j'ai bien hâte de travailler
avec les collègues de l'opposition, là, pour améliorer, s'il le faut, certains
articles, là.
Je le disais tantôt, d'entrée de jeu, à
certains, là, qu'on aura quelques amendements, peut-être une quinzaine en tout
et partout, là, où on est allés chercher les intrants, là, les plus
intéressants avec les organismes qui sont passés nous voir, là, dans les
dernières semaines. Puis encore une fois, là, je serai très ouvert si les
collègues de l'opposition souhaitent amender ces amendements que nous avons mis
sur le site du Greffier. Déjà, à l'heure qu'il est là, on me confirme que oui,
alors vous pourrez avoir accès à ces amendements.
Alors, voilà, puis je suis prêt à travailler.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. M. le député de Mont-Royal—Outremont, vous disposez
de 20 minutes pour vos remarques préliminaires.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Évidemment, très heureux de pouvoir travailler sur
ce projet de loi qui... De façon générale, on en a adopté le principe et c'est
un projet de loi avec lequel, évidemment, globalement,
nous avons certains enjeux, mais on aura l'occasion d'en discuter avec le
ministre. Mais de façon
générale, évidemment, nous sommes en faveur de ce projet de loi.
Je rappelle que ce projet de loi, c'est une
réponse à un engagement qui avait été pris par le ministre. Il devait, en fait,
faire en sorte qu'on en finisse avec ce que j'appelle le principe, entre
autres, d'immunité judiciaire envers les clubs de véhicule hors route et, en
particulier, au niveau des motoneiges, de façon plus précise. Je sais qu'il
avait, en décembre dernier, adopté le projet de loi n° 54,
qui venait reporter d'environ un an l'immunité comme telle. Et, encore une
fois, le ministre nous avait dit, à ce moment-là, qu'il allait déposer le projet
de loi probablement au printemps 2020. On comprend
qu'il a eu la pandémie, on comprend les délais que cela a pu occasionner, et
donc, à cette session-ci, il a déposé ce projet de loi. Et il est clair également
que nous allons travailler ensemble pour faire adopter ce projet de loi d'ici
la fin du mois de décembre, en fait, d'ici le 11 décembre prochain.
Je rappelle qu'il y a eu quand même
600 décès dans les 10 dernières années, sans compter bien sûr les blessés graves. Il faut mentionner également
que la bonne nouvelle dans cela, c'est que le Québec serait la seule
province à exiger un permis de conduire pour la conduite de véhicule hors
route. Ce sont donc des avancées importantes.
Maintenant, comme tout projet de loi, il y a quand
même des enjeux qui ont été, à maintes reprises, mentionnés par nos différents intervenants.
Je dis tout de suite au ministre que nous allons regarder certains de ces enjeux, entre
autres, là, tout ce qui touche évidemment
la définition de véhicule hors route, pour la simple et bonne raison
que, dans ce dossier-là, évidemment, nous avons eu différents commentaires de citoyens.
Je pense que c'est très important qu'on puisse avoir une définition la plus
claire possible de ce que sont des véhicules hors route, parce que, de plus en
plus, on s'aperçoit, au fil des années, qu'il y a différents types de véhicules
qui existent.
Je dirais également qu'une des choses qui nous
est apparue aussi particulièrement importante, c'est de discuter aussi de la question
de la vitesse, parce qu'il y a beaucoup de groupes qui sont venus nous
dire : Écoutez, on est bien pour la vertu, on veut bien limiter tout ça à
70 kilomètres à l'heure, maintenant, est-ce que c'est réaliste? Est-ce
qu'on va pouvoir travailler et faire en sorte que ces lois-là soient quand même
appliquées?
Comme vous le savez sans doute, depuis nombre
d'années, certaines personnes réclament que, sur nos routes... on ne parle pas
des véhicules hors route, là, mais on parle simplement sur nos routes
actuellement, tout le monde qui roulent selon la vitesse permise, c'est-à-dire
100 kilomètres sur les autoroutes, savent très bien qui'ils se font
constamment dépasser. Alors, on voudrait voir et s'assurer que, sur cette
question des véhicules hors route, on ait
vraiment la bonne vitesse, qu'on ait vraiment quelque chose qui soit quand même
applicable. Ce n'est pas une question de ne pas y aller au niveau de la
sécurité, mais je pense qu'il est important de s'assurer, évidemment, que ce
soit la bonne vitesse de ce côté-là.
Maintenant,
on va parler évidemment de formation, de permis obligatoire. On va parler
également de l'application des normes
pour les facultés affaiblies. On parlera également des responsabilités de ces
entreprises récréotouristiques, qui en ont
évidemment besoin. Également, je sais que l'UPA a demandé, par exemple, la suspension... pour les jeunes, là, sur les terrains privés, sur les terres agricoles, là, que
certains de ces éléments ne s'appliquent pas. Alors, je pense que c'est
important.
• (10 h 10) •
L'autre chose aussi qui m'apparaît aussi majeure
dans ce projet de loi, c'est : Comment est-ce qu'on va définir la
cohabitation harmonieuse entre les utilisateurs de véhicule hors route, les
autres usagers du territoire, les normes de conduite, l'éloignement des routes,
les éléments de prudence? Je sais que le ministre a dit également que, dans ce projet
de loi, il y aurait évidemment un autre élément qui est important : le
respect des milieux naturels. Lorsqu'on a parlé de ça avec les différents
intervenants, on a parlé évidemment de la question du bruit, qui est une
problématique, comme on le sait, la même chose au niveau des heures de
circulation.
Et évidemment la question, également... puis je
le dis tout de suite au ministre, on va poser des questions aussi sur les
amendes parce qu'il y a toujours des éléments dans ça sur lesquels on se pose
la question. On parle d'amendes qui vont de 900 $ à 25 000 $
pour une entreprise, alors on veut savoir quels sont les critères qui ont guidé
le ministère dans ce dossier-là, également la responsabilité des agents de
surveillance. Je pense que ce sont des points importants. Parce qu'évidemment
il y a les forces de l'ordre qui doivent donner les amendes, mais quel va être
le rôle précis des agents de surveillance et jusqu'à quel point ce rôle-là va
changer?
Alors, ce dont on parle aujourd'hui, c'est
environ 146 articles, essentiellement. C'est un projet de loi également qui va
préciser des conditions sur l'allocation, les formations, sur des principes
également de civilité, de tolérance entre les usagers. On va vouloir interdire
également les mauvaises pratiques. Il y a donc des éléments à partir... entre autres, là, quand je parle de
l'article 33, qui réfère au Code de la sécurité routière, sur les facultés
affaiblies, notamment, en matière d'alcool et aussi de cannabis. Alors, il y
aura certainement des précisions à se faire.
Une chose qu'il faut aussi se dire dans ça,
c'est que, dans l'intérieur de ce projet de loi, le projet de loi là va être
suivi de règlements. Donc, le ministre nous a dit que, durant
l'année 2021, il y aurait des règlements qui allaient suivre. Je pense
également qu'à partir de cela les questions qui vont se poser vont être les
suivantes.
Je sais que les municipalités peuvent faire des
règlements. Le gouvernement va faire ses règlements. Alors, entre autres, je
sais que les municipalités peuvent faire des règlements pour ce qui est des
heures de circulation, des endroits sur ses
terrains, les distances, et ainsi de suite. Est-ce qu'il va y avoir une
harmonie entre ce que le gouvernement peut faire et les règlements que
les municipalités peuvent également faire?
Ce sera une question à poser parce que, même si
on veut... puis je pense que c'était la volonté du ministre de donner certains
pouvoirs aux municipalités. Il faut quand même qu'il y ait une espèce
d'harmonisation qui va se faire. Je vais certainement poser des questions au
ministre à ce niveau-là.
Également, on a dit que... On a parlé des
sanctions pécuniaires concrètes, autant administratives que pénales, que ce
soit sur la vitesse, sur la question de l'âge, de la conformité de
l'équipement.
Sur la question de l'âge, évidemment, il y a des
gens qui sont venus nous dire qu'à 16 ans c'était un peu sévère, que, dans certains cas... puis qu'il y
avait probablement, en plus, moins d'accidents chez les 14 à 16 qu'il y
en a chez les 16 à 18 ou 16 à 19, parce que, quand vous avez cet âge-là, vous
êtes plus rebelle en vieillissant, vous êtes à l'adolescence, à la fin de
l'adolescence. Et donc il y a des questions qui se posent mais qui sont là sur
le plan strictement pratique.
Alors, ce sont les quelques points que je
voulais mentionner aujourd'hui. Je pense également que c'est très important de
poser des questions aussi sur ce qui se passe avec les différentes communautés
autochtones. Je sais que le ministre nous a dit :
Écoutez, on va faire des ententes particulières avec les communautés
autochtones. Et donc je comprends qu'ils doivent faire des ententes. Et nous
sommes les premiers à vouloir respecter, bien sûr, la souveraineté de ces
nations autochtones, le fait qu'elles veulent être maîtres d'oeuvre de leurs
territoires, qu'on les traite comme une nation. Je comprends tout ça, mais, en
même temps, il faut aussi comprendre une chose, c'est qu'il est très clair que
les lois du Québec s'appliquent.
Et donc ce sera intéressant de voir parce qu'il
y a souvent... comme vous le savez, que ce soit avec les Micmacs en Gaspésie,
que ce soit avec les Innus sur la Côte-Nord, que ce soit avec les Attikameks
dans la région de Berthier, etc., il est clair que, dans ce dossier-là, comment
est-ce qu'on va gérer cette situation-là... Normalement, lorsqu'on fait des
lois, ça doit s'appliquer à tous les citoyens du Québec. Alors, certainement
qu'on aura des questions à poser en ce sens-là au ministre.
Je vous dirais également qu'on a parlé de
respect et de bon voisinage. Je pense qu'il est très important que, sur le
fond, cette loi vienne harmoniser la cohabitation entre les plaisanciers et les
résidents. Je pense que ça m'apparaît une chose sur laquelle je vais discuter
avec le ministre sur ces questions-là. Le ministre nous a déjà annoncé qu'il y
aurait des amendements, m'a déjà informé de cette situation. Et donc nous
allons accueillir ces amendements, mais je veux assurer le ministre que nous
allons travailler dans un climat... Je sais qu'il est anxieux, il aimerait bien
pouvoir régler ce projet de loi là le plus rapidement possible. J'ai toutes les
raisons de croire qu'on va le régler d'ici Noël. Alors, en ce sens-là, je
suis... je serai en mode collaboration avec le ministre là-dessus.
Et je salue, en terminant, les collègues,
évidemment, de la Coalition avenir Québec qui sont ici. Je salue ma collègue
également qui est présente avec moi, et donc la députée de Mille-Îles qui
véritablement sera là pour m'aider et qui, peut-être à la fin de cette
commission parlementaire, aura le goût d'acheter un skidoo. Peut-être, on ne
sait jamais. Nous allons voir de quelle façon les choses vont se dérouler,
surtout que maintenant on pourra voguer en skidoo en très grande sécurité.
Alors, ça, je pense que ce sont quelques éléments à l'intérieur.
Le dernier point aussi, probablement qu'on aura
une discussion sur les enjeux de nature technique, hein? On sait que Bombardier
est venu nous dire, entre autres, là, BRP est venu nous dire que, là,
maintenant, on a des produits qui sont de plus en plus motorisés, qui sont de
plus en plus puissants. Et donc nous allons en discuter avec le ministre et les
gens du ministère des Transports pour nous assurer évidemment que les normes
qui sont là sont des normes qui vont pouvoir
être faites et que, les règlements qui vont suivre, il y aura véritablement... parce que les gens de BRP nous l'ont demandé, et probablement ses
compétiteurs aussi veulent le savoir, avoir des consultations,
évidemment, avec ces différents groupes, qui ont besoin évidemment que la loi
ne soit pas une loi qui, en l'espace de quelques mois, soit déconnectée, si on
veut, de la réalité.
Alors, Mme la Présidente, avant de terminer,
tout simplement, je voudrais remercier d'abord le ministre et tous les gens qui
sont dans cette commission. Depuis le début, cette commission se déroule
rondement, se fait avec respect. Et je pense qu'il y a d'autres enjeux sur
lesquels parfois on s'oppose, mais je pense que, de façon globale, cette
loi-là, elle est la bienvenue. Et je profiterais de l'occasion, en terminant,
pour faire une première motion préliminaire, Mme la Présidente, et je vais
essayer de vous demander de...
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député, on va juste attendre que l'ensemble
des députés puissent faire leurs remarques préliminaires...
M.
Arcand : Oui,
d'accord. Parfait.
La Présidente (Mme
Grondin) : ...et je vous invite à le faire par la suite.
M.
Arcand : O.K. C'est
parce qu'ils n'étaient pas tous arrivés, alors... Ça va. Alors, je voulais être
bien sûr de ne pas me faire scooper, si vous me permettez l'expression. Alors,
très bien. Alors, je vais attendre, et je conclus là-dessus. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Merci, M. le député. Donc, j'invite
maintenant le porte-parole du troisième groupe d'opposition et député des
Îles-de-la-Madeleine à faire ses remarques préliminaires. M. le député, vous
avez 20 minutes.
• (10 h 20) •
M. Arseneau : 20 minutes?
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui.
M. Joël Arseneau
M.
Arseneau : Vous êtes d'une
générosité sans borne, Mme la Présidente. Je m'attendais à avoir
deux minutes. Je ne serai pas long, en fait, pour ces remarques
préliminaires. Puis je voudrais signifier ma présence à mon collègue du Parti
libéral, qui a salué à peu près tout le monde dans la commission sauf nous,
mais c'est parce qu'on est les uns derrière
les autres plutôt que dans la configuration habituelle. Alors, je suis certain
que c'est une omission involontaire de votre part.
Mais je suis très heureux d'être ici, néanmoins,
même dans la deuxième rangée, dans les gradins, pour participer à l'étude de ce
projet de loi, plus sérieusement, qui était attendu et qui a été bien reçu,
effectivement, sur lequel on a déjà eu l'occasion de se
prononcer et en accord avec le principe. Aujourd'hui, c'est l'étude article par
article. On est heureux de voir que la volonté du ministre est d'améliorer le
bilan en matière de sécurité, donc de se donner des règles pour s'assurer de
réduire au minimum les accidents sur l'ensemble du réseau de circulation des véhicules
hors route, des motoneiges également, qu'on puisse améliorer également la formation
et certaines exigences en ce qui concerne l'émission des permis pour la
conduite de ces véhicules.
La question des vitesses également. Nous
partageons la préoccupation de nos collègues non seulement pour le balisage des
vitesses, mais également le respect des limites que l'on imposera. Toute la
question de la conduite en état d'ébriété
nous semble bienvenue. En fait, il est plus que temps que l'on puisse
transposer les règles de la conduite automobile en cette matière aux
règles de la conduite des véhicules hors route. Toute la question, également,
là, de l'entretien des véhicules est primordiale.
La question de la formation également, là, des
accompagnateurs, lorsqu'on va, par exemple, agir en tant que guide notamment,
là, pour les motoneigistes, également pour ceux qui louent des véhicules,
d'avoir une formation de base, de connaître
minimalement la mécanique ou, du moins, comment manoeuvrer les bolides qui sont
de plus en plus puissants et rapides et peuvent être, de la même façon,
assez dangereux.
La question de la cohabitation des utilisateurs
de véhicules hors route avec les gens qui habitent dans les secteurs où sont
développés les sentiers, je pense que c'est une préoccupation également des
fédérations qui veulent maintenir la bonne entente pour maintenir les droits de
passage et donc les sentiers.
Donc, la
question également, là, des poursuites judiciaires qui pourra être réglée à
travers l'adoption du projet de loi
d'ici les fêtes, on l'espère. Donc, plus d'immunité de poursuite, je pense
qu'on est rendus là après toutes ces années.
Nous avons, là, déjà mentionné un enjeu
concernant le fait que, dans certaines régions, l'utilisation des véhicules
hors route, ce n'est pas qu'un sport, ce n'est pas que pour le loisir, mais
c'est également... ce sont des véhicules qui sont utilisés pour le travail. En
fait, ce sont des véhicules utilitaires, même, dans certains secteurs, pour
l'ensemble de la population, que ce soit pour aller à l'école, à l'épicerie, au
travail, là où les routes ne sont pas déneigées, par exemple sur la
Basse-Côte-Nord. Donc, la question, évidemment, de l'âge de conduite des
véhicules, pour nous, est importante et on souhaitera en discuter pour
s'assurer de ne pas brimer certains des résidents, là, du Québec, que ce soit
pour les nations autochtones ou pour les gens qui habitent particulièrement en
régions éloignées.
Sinon, nous sommes ici pour travailler à...
collaborer de façon constructive à ce que le projet de loi trouve son
aboutissement rapidement et nous vous offrons toute notre collaboration. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres intervenants
qui souhaiteraient faire des remarques préliminaires?
Donc, je vais poursuivre. M. le député... C'est
le moment pour les motions préliminaires. M. le député.
Motion proposant d'entendre la
Sûreté du Québec
M.
Arcand : Oui, Mme
la Présidente. Évidemment,
conformément à l'article 244 du règlement de l'Assemblée nationale,
je fais motion pour :
«Que la
commission, avant d'entreprendre l'étude détaillée, puisse entendre dès que
possible la Sûreté du Québec.»
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, est-ce que vous avez transmis par
courriel cette motion à la secrétaire? Oui, c'est transmis?
M.
Arcand : Je vais
vérifier si ça été transmis. Oui, nous sommes en train de le faire, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, je vais suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 10 h 25)
(Reprise à 10 h 31)
La Présidente
(Mme Grondin) : À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous allons reprendre nos travaux. M. le député de Mont-Royal—Outremont, vous avez déposé une motion préliminaire. Je vous
invite à la lire, s'il vous plaît.
M. Pierre Arcand
M. Arcand : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Premièrement, une des choses que j'aimerais dire,
c'est de m'excuser auprès du député des Îles, parce que, très honnêtement,
quand on a commencé, là... je n'ai pas toujours les yeux tout le tour de la
tête et, comme il est dans les gradins, comme il le dit si bien, je n'ai malheureusement
pas pu le voir. Alors, je le salue bien humblement. Et je lui rappelle ce qu'un
ex-député des Îles me disait toujours en parlant
des Îles : Les Îles, ce n'est pas pareil. C'est toujours
la même chose, il y a toujours un statut spécial et particulier au niveau
des Îles.
Maintenant, pour revenir à cette motion préliminaire,
Mme la Présidente, la première chose qui m'a surprise dans cette commission
parlementaire, c'est le fait que... pourtant, il y a eu des demandes qui ont
été faites, mais on n'a eu aucun, aucun corps policier.
Or, la première chose qui doit être faite, si on veut que cette loi-là
s'applique, c'est évidemment s'assurer que les corps policiers sont capables de
faire respecter la loi.
Moi, j'ai eu... pendant le dernier mois en
particulier, lorsque le dépôt a été fait, de ce projet de loi, j'ai reçu des
appels de certains membres des corps policiers. Évidemment, comme nous voulons,
nous aussi, que ce projet de loi soit quand même adopté sans trop de
délais — on
aurait pu demander les syndicats, les corps municipaux, et ainsi de suite — nous, on demande simplement la Sûreté du
Québec, parce que, de façon générale, c'est probablement le corps policier qui sera le plus habilité à faire
respecter cette loi-là. Mais je trouvais ça, moi, particulièrement bizarre que,
dans cette commission parlementaire, il n'y ait
aucun corps policier ou service de sécurité qui puisse nous dire si cette loi-là
leur convenait. Alors, je vous dirais que c'est ce qui nous a guidés dans le
dépôt de cette motion préliminaire.
Et moi, quand j'ai regardé ces différents
éléments là... Dans les choses que les gens m'ont mentionnées, les policiers, les quelques policiers à qui j'ai pu
parler, m'ont dit : Écoutez, nous, on doit faire respecter d'abord,
évidemment, les éléments qui touchent la vitesse, en priorité, et l'alcool.
Essentiellement, là, ce sont les deux éléments sur lesquels les policiers
nous disent qu'ils... sur lesquels ils doivent travailler. Certains m'ont même
dit, à un moment donné : Bien, écoutez, il y a une espèce d'inégalité
parfois, tout dépend des endroits qui existent au Québec, actuellement, il y a
des endroits où nous sommes en mesure de faire appliquer la loi de façon qui
n'est pas problématique, mais il y a d'autres endroits où c'est plus difficile,
où on est... il y a moins de personnel, et ainsi de suite, alors... où les
territoires sont beaucoup plus grands aussi.
Si on pense, par exemple, à la Gaspésie, si je
nomme ça, on s'aperçoit jusqu'à quel point ça peut devenir aussi problématique à ce niveau-là. L'autre chose
à l'intérieur de ça, c'est qu'il faut bien comprendre que... Lorsqu'on
arrive dans les régions du Grand Nord, il va se passer quoi, exactement? Il y a
des agents également qui existent, là, je
comprends que le ministre dit qu'il y aurait des ententes particulières, mais
c'est quand même des endroits où est-ce qu'on va devoir se poser la
question. Alors, c'est pour ça que nous, on a...
Même je vous dirais que, dans les choses que
j'ai entendues de la part de la Sûreté du Québec... pas de la Sûreté, mais, en fait, de certains policiers qui
m'ont dit : Bien là, on commence à avoir besoin d'être un peu plus
équipés, parce qu'il y a certaines motoneiges, entre autres, là, qui sont plus
rapides que nos propres motoneiges à nous, alors, s'il commence à y avoir une
poursuite, là, on est déficients, si on veut, à ce niveau-là.
Alors, ce sont des questions très légitimes, je
pense, qu'il faut poser à au moins un corps policier. C'est un peu pour ça que
je pense qu'il est important d'entendre la Sûreté du Québec. Il faut bien
comprendre que la Sûreté du Québec a beaucoup d'agents, mais il va falloir
s'assurer de ça.
Surtout qu'il est bien important aussi de voir
qu'avec le confinement qui va quand même se poursuivre... et je comprends qu'on s'en vient vers un vaccin, là,
pour la COVID, mais une chose est certaine, si je regarde, par exemple,
une région comme les Laurentides, actuellement, au niveau immobilier, c'est la
folie furieuse dans les Laurentides. Les maisons se vendent, il va y avoir de
plus en plus de gens, il va y avoir donc les gens... Avant qu'on revienne à la
normale dans le domaine du tourisme, et du transport, si on veut, et des
voyages, un peu, à l'extérieur du Québec, on dit que ça va prendre minimum
trois ans avant que la situation ne revienne à peu près à ce qu'elle était
auparavant, et ça, c'est si tout le monde se fait vacciner, s'il n'y a pas
véritablement d'enjeu à ce niveau-là.
Il faut bien comprendre que les habitudes des
gens, suite à cette pandémie qu'on vient de vivre et qu'on continue de vivre, malheureusement,
c'est quelque chose qui va véritablement durer pendant un certain temps. Et la
question, à mon avis, est tout à fait valable de dire : Est-ce que les
corps policiers sont équipés pour faire face à cette demande supplémentaire? Le
ministre sait très bien que BRP nous a dit également que ses ventes étaient en
forte croissance. Et donc il est clair qu'il faut quand même avoir, à mon avis,
l'opinion de la Sûreté du Québec pour savoir si cette loi-là peut être
appliquée et avec quelle efficacité elle sera appliquée.
Alors, je vous dirais, essentiellement, ce sont
les points que je voulais faire dans cette motion préliminaire. Ce sont des
points qui m'apparaissaient importants. Et la Sûreté du Québec est l'expertise
qu'il faut, doit faire appliquer un certain nombre de lois, de règlements, bien
qu'imparfaits depuis nombre d'années. Mais, au moment où on décide justement de
réduire le nombre de décès sur... les décès par motoneige ou même de véhicules
hors route de façon générale, des véhicules tout-terrain, il est très important
de bien comprendre l'opinion de la Sûreté du Québec.
Et une des choses aussi, c'est que, puis
ça, quand on sera rendus à la définition des véhicules hors route, là... on
a eu toutes sortes de gens qui sont intervenus pour nous parler de types de
véhicules que moi-même, je ne connaissais pas, et donc ça va être important, est-ce
que... aussi important de bien comprendre la situation sur les terrains privés
versus sur les sentiers balisés de motoneiges, versus les motoneiges qui vont
aller sur les routes traditionnelles.
Comment la Sûreté du Québec va pouvoir juger tout ça et de quelle façon elle va
faire appliquer la loi?
Alors, voilà pourquoi nous voulons... je
présente cette motion préliminaire dans un esprit de collaboration et avec lequel, évidemment, je pense que c'est tout à fait légitime de demander à ce que la SQ puisse être
entendue. Voilà.
La Présidente (Mme Grondin) : Merci,
M. le député. Y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Je
vais juste rajouter une ligne à l'ensemble du...
• (10 h 40) •
La Présidente (Mme
Grondin) : Le ministre avant?
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Les représentants, oui. Je suis désolée, Mme la
députée.
Mme
Charbonneau :
Il n'y a pas de souci. Il n'y a vraiment pas de souci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va bien aller, les prochaines fois. Donc,
j'inviterais un représentant d'un groupe parlementaire à intervenir avant, si
vous le souhaitez, M. le député, évidemment.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Oui. Bien, en fait, on
souscrit à la demande de notre collègue. Je pense que l'argumentaire a déjà été
présenté. Et puis, en fait, on a aussi des préoccupations, un rôle... On pense
que le rôle de la Sûreté du Québec est primordial. De pouvoir obtenir leur
point de vue et leur vision des choses sur la réalité actuelle et celle qui
pourrait survenir une fois le projet de loi adopté me semble totalement
pertinent.
Alors, si les conditions peuvent être mises en
place pour qu'on puisse entendre ce point de vue là, je pense que ça peut être
tout à fait bénéfique pour l'étude du projet de loi qu'on s'apprête à faire et
pour l'amélioration, évidemment, du résultat qu'on souhaite avoir à la fin de
l'exercice. Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
Oui, Mme la Présidente. Un court commentaire juste pour rassurer les députés de
l'opposition suite à la motion déposée par
le député de Mont-Royal pour
leur dire que ce projet de loi a été préparé avec
plusieurs, plusieurs acteurs. Quand je parle
d'acteurs du milieu, autant les différents ministères que la Santé publique,
côté aspect financier et les Affaires
autochtones avec les différentes administrations ou assemblées des Premières
Nations. Et, quand on arrive au contrôle sanction, bien, la Sûreté du
Québec a été partie prenante de nos actions, de ce projet de loi. Le ministère de la Sécurité publique a été partie prenante,
l'École nationale de police, l'Association des directeurs de police, le
DPCP.
Donc, ce sont tous des acteurs qui
ont travaillé avec nous pour s'assurer encore une fois, puis je le dis
respectueusement, humblement, pour être capable d'avoir une loi qui répondait
aux années 2020, qui répondait d'une loi qui était désuète dans une
certaine mesure et où on était capable de se dire : Avec la loi que nous
déposons aujourd'hui, nous n'aurons pas à refaire ce travail pour un bon bout
de temps.
Alors, honnêtement, je n'ai pas
besoin... on n'aura pas besoin de recevoir la Sûreté du Québec. Ils ont été
actifs avec nous là-dessus et, encore une fois, ils ont été même proactifs pour
être capable de mieux travailler dans ce projet de loi pour arrimer, encore une
fois, le travail que les agents de surveillance feront et que les agents de la
paix pourront faire puis de s'assurer encore une fois qu'ils auront tous
les outils pour appliquer le Code de la sécurité routière pour améliorer le
bilan dans le futur. Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Je
vous dirais, Mme la Présidente, c'est un petit peu plus difficile, prendre la
parole, maintenant que le ministre s'est prononcé, mais je vais le faire
pareil, malgré que je sente que je ne serai pas très convaincante puisque son idée semble faite. Je vais amener
deux arguments supplémentaires, un qui vient juste d'émerger.
Je n'ai aucun doute, Mme la Présidente, des
rencontres que le ministre a faites. Je n'ai aucun doute de la complicité qu'il
a trouvée chez les gens de la Sécurité publique. Le problème, c'est qu'on ne
les a pas entendus, nous. Et puisqu'on veut que le projet de loi aille à une
vitesse exponentielle, hein... On veut que ça aille vite, parce que la neige, malgré
que, cette semaine, il n'y aura pas beaucoup, il y a beaucoup plus de
pluie, la neige s'en vient, donc on
veut accompagner le ministre dans une rapidité, pas celle des skidoos puis
des... mais dans une bonne rapidité.
Il aurait été intéressant... puis je le dis à la
fin de ma phrase parce que je pense que le ministre doit l'entendre, on n'est pas obligés de s'arrêter. On peut
poursuivre le projet de loi, parler du projet de loi puis les
rencontrer pendant la période où on étudie le projet de loi. Rien
n'empêche... Tant que ce n'est pas fini, ce n'est pas fini.
Mon deuxième commentaire va être plus technique.
Je vous dirais que la Sécurité publique annonce un livre vert depuis des
semaines, par rapport aux gestes qui devront rester, devront être posés puis
les nouvelles façons de faire des gens de la Sécurité publique. Et, de ce fait,
je pense que... le projet de loi du ministre, malgré le fait qu'il va passer au
Conseil des ministres et sera adopté là puis au salon bleu, avec la présence de
la ministre qui s'occupe de la Sécurité
publique, je pense que c'est
intéressant de les entendre quand
même, puisqu'il y a peut-être
des modifications qu'on va apporter ou qu'on aimerait apporter, qui les
touchent dans leur travail au quotidien.
Alors, personnellement, je peux comprendre qu'on
peut entendre dans notre demande qu'il va y avoir un arrêt d'agir pour attendre
d'entendre ces gens-là, ce que je dis, puis la main tendue au ministre,
c'est : On peut continuer d'étudier le projet de loi, mais on peut
prendre, dans une pause, un après-midi, un matin, au moment où ça leur
convient, une entente, où on les entend nous parler de l'application du projet
de loi, tel qu'il est écrit, pour nous aider à faire un meilleur projet de loi
à la fin. C'est tout.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. Donc, y a-t-il d'autres
interventions sur cette motion préliminaire? Donc, je vais donc...
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Grondin) : Il n'y a pas de droit de réplique.
Mise aux voix
Donc, je vais passer à la mise aux voix par
appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui. Pour,
contre, abstention. M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand : Pour.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire : M. Arcand
(Mont-Royal—Outremont)
pour M. Benjamin (Viau)?
M.
Arcand : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M.
Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Contre.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand : Contre.
La Secrétaire : M. Lefebvre
(Arthabaska)?
M. Lefebvre : Contre.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, la motion préliminaire est
rejetée.
Étude détaillée
Je vais donc
prendre en considération... S'il n'y a pas d'autre intervention, je prends en
considération l'article 1.
Nous débutons
l'étude détaillée. M. le ministre, la parole est à vous. Je vous invite à faire la
lecture de l'article 1.
M.
Bonnardel : Merci, Mme
la Présidente. Donc, dans un processus que tout le monde connaît, je vais lire
l'article et, s'il y a des commentaires, je prendrai les commentaires par la
suite. Alors, si ça vous va, on va y aller de façon conventionnelle.
Alors, article 1 : «La présente loi a
pour objet d'assurer la sécurité du public en encadrant l'utilisation des
véhicules hors route ainsi que la circulation en sentier.
«Elle vise également à favoriser une
cohabitation harmonieuse de la pratique récréative des véhicules hors route
avec les activités des autres usagers du territoire ainsi qu'à réduire au
minimum les perturbations susceptibles d'en découler pour les milieux naturels, tous
tirant bénéfice d'une préservation des fonctions et de la beauté des
milieux naturels, du respect des espèces qui y vivent et de la quiétude qui y
règne.»
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il des interventions
concernant... sur cet article?
M.
Arcand : D'abord,
c'est très poétique comme article, d'une part. Quand vous dites... Évidemment,
on va discuter de la question des véhicules hors route, là, un peu plus tard
dans cela. Moi, j'avais une question. Quand vous dites «les perturbations susceptibles d'en découler pour les
milieux naturels», vous faites allusion à quoi, exactement?
M.
Bonnardel : Bien,
les milieux naturels, on pourrait énumérer les parcs, tout ce qui est défini ou
protégé par la loi. Alors, si on fait du hors sentier et on va dans un endroit
qui n'est pas autorisé, des milieux naturels, je pourrais vous définir ça un
peu comme ça. Parce qu'il est rare, M. le député... Vous faites de la
motoneige, vous suivez le sentier, bien, vous suivez le sentier, c'est fédéré,
c'est protégé. Mais la popularité du hors sentier est quand même non
négligeable, et il faut quand même protéger nos forêts, protéger nos milieux
puis s'assurer, encore une fois, qu'il y ait un encadrement adéquat et que les
motoneigistes s'assurent de protéger les milieux où ils circulent.
M.
Arcand : O.K. Ça
va.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça va? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. En ce moment, il y a un projet de loi qui s'appelle
le projet de loi n° 46, qui est en train de se faire,
sur les milieux naturels et sa protection. Y aurait-il lieu, puis je m'adresse
à vous, mais je suis sûre que vos légistes vont vous susurrer à l'oreille la
bonne réponse, y aurait-il lieu de dire «reconnus par la loi»? Parce qu'il
y a des milieux naturels qui sont reconnus par les gens, où ils habitent. Puis
vous faites bien de spécifier que, si je vais hors sentier, je suis peut-être
dans un milieu naturel, mais, si c'est un milieu naturel reconnu par la loi,
bien là, c'est une autre catégorie de milieu naturel.
Donc, je ne veux pas faire de la catégorisation,
mais, si on spécifie, peut-être que ça peut aider, par rapport aux milieux
naturels reconnus par la loi, les sanctions qui peuvent venir pas par vous,
mais peut-être par les gens de l'Environnement, pour pouvoir bien notifier le
fait que la personne est allée hors sentier.
• (10 h 50) •
M.
Bonnardel : Ah!
c'est une bonne question, Mme la députée, sauf que, pour moi, un milieu
naturel, qu'il soit défini ou protégé
autrement, reste un milieu naturel. Donc, s'il y avait une arrestation, une
contravention de donnée, bien là, ce sera à un juge de définir l'amende
qui serait donnée à cet utilisateur pour avoir endommagé, abîmé, et peu importe
le terme, là, certains milieux qui sont protégés.
Un milieu naturel, ça se peut, vous avez raison,
qu'il n'est pas défini dans la loi, protégé par un parc, ou une réserve, ou
autre. Exemple, la réserve faunique des Laurentides, il y a un tracé fédéré qui
part de Québec, qui nous amène au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Il est facile de
sortir de ce sentier puis de partir à gauche et à droite. C'est un milieu
qui... c'est une réserve faunique. Alors, comment un juge pourrait décider,
quantifier une amende spécifique face au fait qu'un motoneigiste abîme la
forêt, un certain milieu, une tourbière, peu importe, pour ce que c'est, là? Je
pense que... Non, je ne pense pas qu'on a de besoin de le définir dans la loi
comme telle, là, le juge le fera lui-même s'il y avait un dommage qui est
expliqué ou qui est vu par des photos, là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée.
Mme
Charbonneau : Mon
intention, ce n'est pas de qualifier les différents milieux, mais c'est de vous
dire qu'en ce moment vous avez un collègue qui travaille à qualifier des
milieux. Vous avez raison de dire : Il y aura un juge qui prendra sa
décision, puis souvent on se fie aux législateurs ou aux gens qui font la
justice pour dire... Mais votre collègue, en ce moment, est en train de
travailler pour bien qualifier les choses.
Et vous savez, M. le ministre, quand on sort de
sentier puis que j'abîme une tourbière, c'est une chose, mais, si j'abîme un
milieu de vie d'une espèce qualifiée rare ou... Alors, je sème le doute. Je
vois que je n'aurai pas beaucoup d'écoute de
ce côté-là dans... bien, je ne vous porte pas d'intention, là, je vous dis
juste que j'ai une perception. Mais je souligne le fait qu'en ce moment,
au Québec, on essaie — puis
quand je dis «on essaie», je vais dire le gouvernement,
puis vous êtes le gouvernement en place — on essaie de faire en sorte qu'on regarde
d'un petit peu plus haut les territoires pour se dire : Il y a des
endroits qui sont beaucoup plus protégés, puis qu'on se doit de protéger, puis
il y a des endroits qui sont qualifiés comme, je vais dire, hors sentier. Parce
que, vous faites bien de me le dire, dans le parc... Dans certains parcs, «hors
sentier», c'est juste hors sentier. Mais, si je vais hors sentier puis j'abîme ma moto, c'est une chose, mais, si je vais hors
sentier puis je suis dans un territoire reconnu par le gouvernement,
protégé, balisé l'été, plus difficile à baliser l'hiver parce que la neige
monte plus haut que les pancartes, bien, il y a peut-être là une
différence dans l'approche qu'on devrait avoir.
Ceci dit, ma volonté de vouloir convaincre est
assez minime. Je fais juste lever un drapeau jaune, parce que vous avez un
collègue en ce moment... puis j'ai le privilège de siéger. Quand je ne suis pas
avec vous, je suis avec lui. Et de ce fait, bien, le principe de protéger les
aires protégées est très fort en ce moment.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M.
Arseneau : Bien, rapidement, les dispositions générales qui sont ici
édictées me semblent un petit peu restrictives,
là, dans la mesure où on parle d'encadrer l'utilisation des véhicules hors
route ainsi que la circulation en sentier. Il me semble que le projet de
loi va un peu plus loin, c'est-à-dire qu'on balise, jusqu'à un certain point,
là, également la circulation des véhicules sur des terres privées, là,
lorsqu'on parle, par exemple, du fait que les règles peuvent ne pas s'appliquer s'il s'agit d'une terre privée, ou
encore, à ce que je sache, on parle aussi de la circulation qui peut se
faire sur une route publique à certains égards, donc hors sentier, hors sentier
fédéré, si on veut. Alors, je me demandais si, à des fins, là, de précision, si
on ne pouvait pas élargir un peu, là. Ça me semble restrictif en parlant des
sentiers puis simplement de la circulation en sentier.
Deuxième
élément, c'est du même ordre, on parle de la cohabitation harmonieuse de la
pratique récréative et on dit «avec des activités des autres
usagers». Il y a les activités, mais il y a aussi les résidences. Par exemple,
en milieu habité, on ne fait pas référence du tout au fait qu'on veut régler la
question de l'harmonisation, là, de la circulation hors route par rapport à
ceux qui habitent proche des sentiers. Et ça, ça me semble être complètement
éludé dans la définition. On parle de réduire les perturbations susceptibles de
découler des... pour les milieux naturels, mais, dans les milieux habités, pour
les populations qui résident à certains endroits, il me semble qu'il y aurait peut-être
lieu d'amender pour dire qu'on veut réduire les perturbations liées à
l'harmonisation des usages, disons, résidentiels par opposition à la circulation des sentiers, ce qui me semble fondamental
aussi pour les fédérations quads et l'Association des motoneigistes
aussi.
Alors, je ne sais pas
si on peut considérer, là, améliorer la description par voie d'un amendement
pour inclure ces préoccupations-là qui étaient très importantes lors des consultations
particulières.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel :
Merci, Mme la Présidente. Le député amène un bon point, mais je pense qu'il y a
plusieurs autres articles plus loin dans le
projet de loi qui définissent les différents points que le député des Îles
amène. Je crois, dans le deuxième alinéa de l'article 1, qu'on fait
écho quand même à la prise en compte des dimensions sociales,
environnementales, du développement durable dans la pratique. Plus loin, on va
définir, encore une fois, l'immunité de poursuite, qu'on a nommée pendant des
années, pour protéger, encore une fois... je ne veux pas dire l'industrie, mais
protéger les sentiers qui sont... les sentiers fédérés, qu'on va appeler le
réseau supérieur, et, de l'autre côté, donner des outils aussi s'il y avait
perturbations aux riverains qui pourraient considérer, encore une fois, que
certains utilisateurs de VHR ne respectent pas la loi.
Donc, je pense que,
dans son ensemble, l'article 1 définit en gros la loi, et plus loin on va
dicter et définir les différents points que le député des Îles-de-la-Madeleine
nous parle.
M.
Arseneau : Mme la Présidente, je me permettrai d'insister quand même
et je voudrais déposer un amendement pour ajouter... Lorsqu'on parle des
perturbations susceptibles d'en découler pour les milieux naturels, j'aimerais
faire un amendement pour les riverains, si vous me le permettez.
La
Présidente (Mme Grondin) : Avez-vous transmis votre proposition
d'amendement?
M.
Arseneau : Non, c'est sur le banc que j'aimerais faire cette
proposition-là, si vous me donnez deux minutes pour la formuler...
pour le formuler, cet amendement. Est-ce que c'est possible?
La
Présidente (Mme Grondin) : Oui. Je vais suspendre les travaux
quelques minutes.
M. Arseneau :
Merci.
(Suspension de la séance à
10 h 57)
(Reprise à 11 h 05)
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux.
Nous en sommes à l'article 1. M. le député des Îles-de-la-Madeleine, vous avez
déposé un amendement, je vous invite à le lire, s'il vous plaît.
M. Arseneau :
Oui. Alors, nous proposons d'insérer, après le mot «découler», la mention
suivante, découler «dans les zones habitées»... «pour les zones habitées, ainsi
que pour les milieux naturels». Donc, simplement insérer «dans les zones
habitées ainsi que pour les milieux naturels».
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Avez-vous...
Souhaitez-vous...
M. Arseneau :
Oui, bien, en fait... D'abord, je tiens à mentionner qu'on va se roder, là,
pour pouvoir présenter des amendements de façon plus efficace. Il faut se
mettre dans l'état d'esprit, c'est le premier article. Donc, on va le faire
plus rondement dans les heures qui suivent.
Mais je voulais mentionner qu'aussi bien partir
du bon pied, lorsqu'on regarde le projet de loi, et de le définir tel qu'il
est, dans toutes ses dimensions. Il nous semble important de parler des zones
habitées parce que c'est un des éléments qui est crucial. Le texte qui était présenté est certes lyrique,
mais il ne représente pas l'ensemble des problématiques qui sont liées à l'utilisation des VHR. Les VHR, s'il y a des conflits d'usage, ils se
trouvent essentiellement dans les zones habitées. Alors, ne parler que
des milieux naturels, pour nous, occulte une partie de la réalité, et c'est
celle-là dont on entend parler le plus souvent et qui confronte, évidemment,
là, les utilisateurs, les fédérations, les associations et les résidents. Et on
essaie effectivement, par le projet de loi, de régler ces dimensions-là.
Donc, de ne pas le mentionner, pour nous, dans
la section I, dans l'objet même du projet de loi, ça nous semble une
lacune qu'on peut corriger assez facilement. Alors, c'est la proposition qu'on
vous fait ce matin.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Bonnardel : Bien,
Mme la Présidente, comme je le mentionnais tantôt, je n'ai pas changé d'avis.
Dans la sémantique, dans l'objet même de l'article 1, on définit bien,
dans son ensemble, autant les zones habitées, la protection des riverains, les nuisances possibles que certains
pourraient avoir si les utilisateurs ne respectent pas la loi. Et, dans
ces conditions, je pense que, dans le libellé... pas je pense, le libellé qui
est écrit dans la loi définit et encadre toutes
les demandes que le député des Îles souhaiterait ajouter. Donc, dans sa
motion... disait, après «découler», «dans les zones habitées ainsi que pour les milieux naturels». Alors, je ne vois
pas l'avantage d'accepter son amendement ce matin.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Bien, en fait, je ne
veux pas faire un long débat sémantique, mais je trouve ça quand même
regrettable pour les gens qui habitent les territoires où il y a des sentiers
de motoneige ou de VHR que, lorsqu'on présente
une loi pour encadrer tout ça, on parle de la beauté des milieux naturels, du
respect des espèces qui y vivent... La première
espèce qui habite le territoire québécois, M. le ministre, vous devez en
convenir, ce sont les Québécois eux-mêmes, ce sont les résidents, les résidents qui habitent un certain nombre de
zones où ils doivent cohabiter avec les utilisateurs de motoneige ou de
VHR.
Et de faire abstraction de cette dimension-là
dans un projet de loi aussi important que celui-là, où on veut aborder les
questions de sécurité et d'harmonisation des usages, me semble effectivement
une lacune, une faille qui peut être
corrigée de façon assez simple. De reconnaître que l'une des dimensions de
cette loi-là, d'entrée de jeu, c'est une
dimension de cohabitation avec des
espèces naturelles, avec les milieux naturels, mais également avec les
humains, entre humains, me semble la simple logique à reconnaître. Je n'irai
pas plus loin là-dessus dans l'argumentaire.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. M. le ministre.
• (11 h 10) •
M.
Bonnardel : ...pour
dire que nous n'avons pas oublié ces gens. À partir de l'article... il y a une
section au chapitre III, Règles de
circulation, Protection des milieux naturels et qualité de l'environnement, article 45
à l'article 48. Juste pour votre gouverne, je vous lis l'article 45 :
«Le conducteur d'un véhicule et ses passagers
doivent veiller à ne pas incommoder les autres usagers et les voisins des lieux
où le véhicule circule, notamment en provoquant du bruit, de la poussière, de
la fumée, une lumière excessive ou des odeurs qu'ils peuvent éviter.»
Alors, quand on dit qu'on oublie de définir ou
de parler de la protection des nuisances du côté des riverains, c'est faux. On
n'a pas oublié ces gens, on va en parler un petit peu plus loin dans le projet
de loi. Et maintenant, dans l'article 1, je le répète, c'est un article
qui définit dans son ensemble le projet
de loi, et je pense que c'est une
question de sémantique. Puis je comprends que le député souhaiterait qu'on
ajoute ceci, mais nous n'avons pas oublié, encore une fois, ce point précis
puis ce problème qui était, pour certains, de voir des usagers ne pas respecter
la loi.
Alors, là-dessus, je leur dis bien, bien, bien
fortement : On a pensé à eux, c'est dans la loi, nous allons les protéger
et s'assurer qu'ils aient des droits pour, encore une fois, respecter leur
quiétude et de s'assurer, encore une fois, que les utilisateurs respectent les
règles comme nous les avons définies dans cette loi.
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Je pense qu'avec la
précision que M. le ministre apporte en citant un certain nombre d'articles, Mme
la Présidente, je pense qu'il
renforce mon argumentaire à l'effet que, dans l'introduction générale,
nous devrions annoncer ce qui s'en vient dans la loi un peu plus loin. On ne
parle pas, dans la loi, que de la circulation en sentier naturel avec des
espèces animales et végétales, nous parlons spécifiquement, aux articles
mentionnés par le ministre, de la cohabitation avec les humains.
C'est une introduction générale, c'est une
petite mention à l'effet, pour le lecteur, de comprendre que, dans ce projet de
loi, il sera question non seulement de la circulation dans les milieux
naturels, mais il sera question également de la circulation dans les zones
habitées. Et évidemment nous découvrirons plus loin, dans le texte de loi, qu'est-ce qui vient... ce que vient apporter le
projet de loi pour la cohabitation qu'on veut justement mieux harmoniser
grâce à ce projet de loi.
M.
Bonnardel :
...Mme la Présidente, quand on parle de favoriser une cohabitation
harmonieuse... harmonieuse, et les activités des autres usagers du
territoire, mais cela comprend aussi la villégiature et tous ceux qui se
sentent concernés par le fait qu'un sentier puisse passer près de leur
résidence. Voilà.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur
cet amendement?
M. Arseneau : Mme la Présidente, si
vous me permettez, je dois revenir là-dessus, parce que, lorsqu'on dit
«favoriser une cohabitation harmonieuse», on parle de la cohabitation
harmonieuse de la pratique récréative des véhicules
hors route. L'autre volet de la
cohabitation, c'est ce qui est abordé dans l'objet en question,
c'est le volet naturel, espèces animales et végétales. Pourquoi refuser
d'inclure la cohabitation avec les humains qui habitent ce territoire et qui
habitent dans des zones parfois riveraines aux sentiers? C'est l'élément
manquant de cette petite introduction là.
On n'a pas de quoi en faire un plat. Mais je ne
vois pas, dans cette définition-là, aucune trace humaine qui habite le territoire et pour lequel l'objet de la
loi, c'est véritablement de trouver des façons de régler les conflits
d'usage. C'est un des éléments qui me semblent fondamentaux de ce projet de loi,
et je ne vois pas pourquoi on s'obstinerait à en faire abstraction dans la
section I, dans l'objet même du projet de loi qui est déposé et qui est
étudié aujourd'hui.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y
a-t-il d'autres interventions sur... M.
le député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand : Merci, Mme
la Présidente. Moi, je suis d'accord avec le député. Puis je dirai aussi au
ministre, par rapport à cela, pour que la section I soit plus complète, je
rappelle aussi que, dans ce cas-ci, la Fédération des pourvoiries nous avait
dit de mentionner la circulation en sentier et d'ajouter «hors sentier»
également. Alors, je le dis tout de suite au ministre, je n'en ferai pas un
amendement, là, parce que je pense que le ministre veut avancer.
Mais j'aimerais qu'il nous dise pourquoi, ce que
le député vient de dire, en quoi c'est un problème majeur. L'idée derrière ça,
c'est que l'article 1, qui est toujours l'article que l'on regarde
souvent, chapitre I, section I, le 1, quand même assez fondamental...
et, en tout cas, moi, je fais juste le dire au ministre, s'il ne veut pas
rajouter «hors sentier», il ne le fera pas,
là, mais je ne vois pas en quoi ce que le député des Îles demande est, en soi,
négatif par rapport à ce projet de loi là. Alors, moi, c'est simplement
pour que ce soit un peu plus complet. Je pense que c'est clair et je pense
aussi qu'effectivement le fait qu'on parle, justement, des endroits où il y a
des habitations, je pense que ça démontre effectivement que cet amendement-là a
sa pertinence. Voilà.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres interventions
sur cette proposition d'amendement? Je vais donc procéder à sa mise aux voix
par appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M.
Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire : M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Contre.
La Secrétaire : M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand : Contre.
La Secrétaire : M. Lefebvre (Arthabaska)?
M. Lefebvre : Contre.
La Secrétaire : M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand : Pour.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La
Secrétaire : M. Arcand (Mont-Royal—Outremont) pour M. Benjamin (Viau)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. Nous revenons à l'article 1. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 1? M. le
député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand :
Je n'en ferai pas un amendement, je vous le dis tout de suite, je voudrais
juste que le ministre, s'il pouvait au moins répondre à ce qui est demandé par
la Fédération des pourvoiries du Québec, qui voulait ajouter aux mots «circulation en sentier et hors sentier»,
je trouve que c'est plus complet. Mais je ne demande pas d'amendement
particulier, là, je fais juste le souligner parce que ça a été mentionné durant
l'étude.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel : On définit, Mme la Présidente, un peu plus
loin, dans certains articles, la protection des milieux naturels,
comme on a discuté tantôt, là, l'utilisation possible... bien, pas juste possible, l'utilisation que certains motoneigistes ou
utilisateurs de VTT font de sentiers,
je dirais, qui n'existent pas, qui ne sont pas fédérés, vont faire du hors
sentier comme tel.
Alors, là-dessus, on
va définir, un peu plus loin, cette protection, le fait que ces utilisateurs de
véhicules qui font du hors sentier doivent
protéger la faune, les milieux naturels, s'assurer de le faire en sécurité,
s'assurer de le faire en ne créant
pas de nuisance. Parce qu'il ne faut pas oublier qu'au-delà des riverains, dans
des milieux, parcs ou réserves, il y
a des chalets, il y a des gens qui y vivent près d'un lac ou autres, qui
souhaitent cette quiétude aussi puis qui ne souhaitent pas
nécessairement que ces utilisateurs puissent brimer leurs droits.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions? M.
le député, ça va? S'il n'y a pas d'autre intervention
sur l'article 1, tel... je vais...
procéder à sa mise aux voix, pardon, donc, par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lefebvre (Arthabaska)?
M. Lefebvre :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)
pour M. Benjamin (Viau)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire : M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Abstention.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme
Grondin) : Abstention. Donc, l'article 1 est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 2. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Bonnardel : Oui.
Alors, l'article 2, Mme la Présidente :
«Dans la présente loi, à moins que le contexte
ne s'y oppose :
«1°
"propriétaire" s'entend de la personne qui acquiert un véhicule ou le
possède en vertu d'un titre de propriété, d'un titre assorti d'une
condition ou d'un terme qui lui donne le droit d'en devenir propriétaire ou
d'un titre qui lui donne le droit d'en jouir comme propriétaire à charge de le
rendre ainsi que la personne qui prend en location un véhicule pour une période
d'au moins un an.»
La Présidente (Mme
Grondin) : En fait, je vous invite à lire l'ensemble de l'article,
M. le ministre, parce qu'il n'y a pas eu de...
M.
Bonnardel : O.K.
J'y allais, moi, selon le cahier. Oui, oui, O.K. D'accord. Alors, je vais le
lire au complet. O.K. Alors, paragraphe 2°...
La Présidente (Mme
Grondin) : Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Je
viens de comprendre la complexité de votre travail. Alors, je vous en ferais la
demande, Mme la Présidente, parce que je pense que le ministre l'a dit plus
tôt, qu'il aimerait bien faire article par article, mais je vais demander
alinéa par alinéa. Comme ça, ça nous permet de faire exactement ce que vous
venez de faire, M. le ministre, c'est-à-dire vous faites le premier alinéa, on
fait la discussion, après ça, on passe au deuxième puis, à la fin, on adopte le
tout tel qu'indiqué.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Comme ça risque d'être assez complexe, je
vous invite quand même à... On pourra
procéder alinéa par alinéa ou paragraphe par paragraphe, mais ça risque d'être
assez long. Donc, ce qu'on pourrait faire, c'est aussi le faire dans...
d'une façon plus globale.
• (11 h 20) •
M.
Bonnardel : Bien,
je peux le lire, Mme la Présidente, au complet, puis, selon les oppositions...
La Présidente (Mme
Grondin) : C'est ça, et après on y revient. Le temps va être...
pourra être considéré, mais on pourra y aller par la suite, comme vous le souhaitez.
Mme
Charbonneau :
Puis je trouvais juste que la discussion, après chaque alinéa, est beaucoup
plus simple que de revenir, puisqu'on
joue à ce jeu-là dans une autre commission, puis on revient toujours en arrière
en disant : Oui, mais c'est comme
je... Alors, je vais me fier à vous, mais je faisais la suggestion puisque la
demande n'avait pas été faite encore.
La Présidente (Mme
Grondin) : Est-ce que vous souhaitez... En fait, est-ce que
vous souhaitez, Mme la députée de Mille-Îles, que ce soit juste pour cet
article ou l'ensemble, là, du projet de loi?
Mme
Charbonneau : Mme
la Présidente, ça va revenir à la même chose. Vous le signifiez bien, ça va
revenir à la même chose. À chaque article où il y aura plus qu'un paragraphe,
plus qu'un alinéa, le ministre devra revenir, de toute façon, parce qu'en le
faisant tout...
Voici mon explication. Si on le fait tout dans
l'article 2, il y a au moins sept alinéas, donc ça veut dire qu'à la fin du
septième alinéa, peut-être que mon collègue va vouloir parler du sixième, je
vais pouvoir parler du deuxième, puis mon collègue des Îles va vouloir... Je
fais ça comme ça, parce qu'il est en arrière de moi, mais il va vouloir parler
du deuxième.
Il est beaucoup plus simple, pour le ministre et
tous les gens qui l'accompagnent, si on fait alinéa et alinéa. À la fin, rendu
au septième, Mme la Présidente, vous allez demander le vote, puis ça va être
terminé. Alors, le temps... Dans le fond, c'est juste dans la sémantique des
gestes, là, ce n'est pas plus compliqué que ça.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Je vais juste, pour être certaine, je vais suspendre les travaux quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 22)
(Reprise à 11 h 24)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, nous reprenons les travaux. Je voulais avoir
une seule précision. Donc, Mme la députée de Mille-Îles, vous souhaitez
fonctionner article par article, paragraphe par paragraphe, alinéa par alinéa. Donc, ça
demande juste un consentement, puisque ça n'avait pas été demandé dès le début.
Donc, j'ai besoin d'un consentement pour procéder, jusqu'à la fin du
projet... de l'étude détaillée, de cette façon. Ça vous convient? J'ai
consentement?
Une voix : Consentement.
La
Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Merci. Donc, M. le ministre, vous avez déjà lu le premier paragraphe.
Donc, y a-t-il des interventions sur le premier paragraphe? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Juste une précision, Mme la Présidente. Dans le principe où je suis
propriétaire, mais je fais la location de mon appareil, je ne le retrouve pas
dans mes définitions. Je vais le trouver plus loin... ou ça ne tombe pas dans
la même rubrique.
M.
Bonnardel : Quand
vous dites location, location d'une journée ou location pour quelques jours, ou
j'ai acheté en location...
Mme
Charbonneau : Ah!
je comprends.
M.
Bonnardel : C'est
ça, là, qu'il faut faire...
Mme
Charbonneau : Je
vous dirais que je suis propriétaire puis je me suis acheté un beau bolide que
vous allez vouloir m'emprunter quelques jours. Mais pour... En vertu de mes
assurances, je vais vous faire une location de trois jours puisque c'est un
long week-end, puis vous allez le prendre pour aller hors sentier dans un parc.
M.
Bonnardel : Je ne
veux pas parler trop vite, mais ça peut se faire. Vous pouvez passer votre
motoneige ou votre véhicule. Vous pouvez aviser votre assureur. Vous devez vous
assurer que la personne, à qui vous le passez, a un permis. Maintenant, est-ce
que l'assureur va permettre à ce propriétaire... Oui, c'est ça.
Mme
Charbonneau :
C'est un autre sujet. Je suis beaucoup sur le principe où, prenons l'exemple,
je suis un touriste. J'arrive dans un lieu touristique où je peux prendre une
motoneige pour quelques heures, aller faire un tour. Je passe le petit cour
rapido. On me dit que je suis conforme. On coche toutes les cases, et là je
peux partir avec. Je ne le retrouve pas dans mes définitions. Moi, c'est juste
ça, là. Dans les définitions, vous me définissiez bien des gens, mais mon locateur ou mon touriste, il n'est
pas là. Il est plus loin, vous allez me dire, j'en conviens, mais y a-t-il
lieu de le définir ou il n'y a pas lieu de le faire?
M.
Bonnardel : Non, il
n'y a pas lieu de le définir.
Mme
Charbonneau : O.K.
Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions? M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand : Oui. Pourquoi vous avez dit, dans ça, «pour une
période d'au moins un an»? Ça peut être six mois. Qu'est-ce qui fait que
vous avez dit «pour une période d'au moins un an»?
M.
Bonnardel :
Donnez-moi deux petites secondes, je vais aller vérifier avec les légistes
pourquoi ce terme, «un an», est là, Mme la Présidente.
M.
Arcand : C'est ça, est-ce
que c'est standard ou c'est...
La Présidente (Mme
Grondin) : Est-ce que vous...
(Consultation)
>11 M.Bonnardel :
Alors, je suis prêt, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Grondin) : Allez-y, M. le ministre.
M.
Bonnardel : Donc, c'est
ça, c'est déjà
défini, M. le député, dans la Loi sur l'assurance automobile, où on
cite, on écrit déjà...
Donc, c'est le même... Je vais vous le lire. Loi sur l'assurance
automobile : «Dans la présente loi, à moins que le contexte n'indique un sens différent, on entend par
"propriétaire" — exactement ce que je viens de vous dire — la
personne qui acquiert une automobile ou la
possède en vertu d'un titre de propriété ou en vertu d'un titre assorti
d'une condition ou d'un terme qui lui donne le droit d'en devenir propriétaire
ou en vertu d'un titre qui lui donne le droit d'en jouir comme propriétaire à
charge de rendre ainsi que la personne qui prend en location une automobile
pour une période d'au moins un an.»
C'est déjà défini, et dans
le Code de la sécurité routière, la même chose aussi, à l'article C-24.2.
M.
Arcand : O.K. Mais
souvent, est-ce que... Je ne suis pas assez connaisseur dans ce domaine-là,
mais si, par exemple, vous louez une motoneige, vous ne louez pas ça nécessairement
pour un an. Quel est le statut de la personne, à ce moment-là, si c'est loué
pour six mois?
M.
Bonnardel : C'est
loué pour un an. C'est loué, un an...
M.
Arcand : Oui, je
pose la question parce que je n'ai pas la connaissance de ça.
M.
Bonnardel :
...parce que même si c'est une saison, vous le louez pour l'année.
M.
Arcand : On le loue
pour l'année. O.K.
Mme
Charbonneau : ...la référence, un référencement qui dit :
C'est dans une autre loi, à tel article? Je ne sais pas.
M.
Bonnardel : Bien,
c'est pour ça que je vous le mentionne dans le texte de référence, là. C'est déjà
écrit dans les autres lois, là, c'est pour ça qu'on l'a libellé de la même
façon.
Mme
Charbonneau : Je comprends, mais quelquefois... Puis je vais la
poser juste une fois, parce j'ai l'impression qu'à travers cette loi on va l'entendre un peu plus souvent. Quelquefois, on fait référence aux autres lois. Est-ce qu'on le fait à la fin
ou est-ce qu'on peut le faire à la fin de cet article-là pour
dire : en référence à? Parce que malgré le fait qu'on dit : Le législateur ne parle pas pour ne rien dire, ça peut aider l'ensemble des
regroupements qui sont venus nous voir, de dire : Ce n'est pas
quelque chose qu'on a écrit, qui est nouveau, c'est quelque chose qui est écrit
dans d'autres lois.
M.
Bonnardel :
...c'est plus simple de l'avoir comme définition, comme ça, dans le projet de
loi. Alors, c'est aussi simple que ça, là, d'avoir repris les textes de
référence dans la Loi sur l'assurance automobile puis dans le Code de la
sécurité routière pour l'affiner ou l'écrire pour la Loi sur les VHR.
• (11 h 30) •
Mme
Charbonneau : Mais
j'en conviens que c'est plus simple. J'en conviens puis je suis d'accord avec
vous, c'est plus simple de reprendre une définition qui est déjà inscrite,
comme ça on ne va pas jouer dans tout le... Je
vous dis juste que de faire la référence aux autres lois, en dessous du paragraphe, pourrait faire en sorte que quelqu'un qui le lit peut avoir une
référence en se disant : Ce n'est pas quelque chose qu'on a... Je vais
utiliser un terme qui est péjoratif, mais croyez-moi, il y a beaucoup de
respect dans ce que je veux faire, là, mais ce n'est pas quelque chose que je
viens d'inventer pour faire cette loi-là, c'est quelque chose qui existe déjà
dans des définitions qui sont déjà en place et déjà en pratique.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur le premier
paragraphe? On va poursuivre avec le deuxième paragraphe. M. le ministre.
M.
Bonnardel : Oui.
Donc, le deuxième paragraphe. Alors, je vais lire le deuxième paragraphe et les
alinéas a, b et c, si ça vous va, O.K.? A, b, c, c'est ça. Alors :
«2. Dans la présente loi, à moins que le
contexte ne s'y oppose :
«2° "route" comprend la chaussée, les
accotements et les autres parties de l'emprise des voies de circulation
suivantes :
«a) les "chemins publics", soit les
routes et les chemins sous la gestion d'une autorité gouvernementale ou municipale, dont une route visée par la Loi sur la
voirie (chapitre V-9) et un chemin public au sens du Code de la
sécurité routière (chapitre C-24.2), y compris une voie cyclable qui y est
située;
«b) les "chemins du domaine de
l'État", soit les chemins situés sur les terres publiques sous l'autorité
ou l'administration d'un ministre ou d'un
organisme public au sens de la Loi sur les terres du domaine de l'État
(chapitre T-8.1);
«c) les "chemins privés", soit le
chemin ou la route privé ouvert à la circulation publique de véhicules
motorisés; y sont assimilés les terrains de centres commerciaux et les autres
terrains privés où les membres du public sont autorisés à circuler en véhicules
motorisés.»
La
Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur ce paragraphe? Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Un
commentaire, Mme la Présidente, puisque ce que le ministre vient de lire fait
exactement référence à la suggestion que je faisais pour le premier article,
c'est-à-dire que, dans celui-ci, on mentionne les autres lois pour que les gens
qui font la lecture de ce projet de loi puissent se référer à quelque chose.
Alors, je fais juste le souligner, ça m'a fait du bien, c'est presque
thérapeutique, puis, après ça, je peux continuer.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres
interventions? Ça va. Donc, nous allons poursuivre avec le paragraphe 3°.
M.
Bonnardel :
Paragraphe 3° : «2. Dans la présente loi, à moins que le contexte ne
s'y oppose :
«3°
"sentier" comprend tout sentier situé sur une terre publique, y
compris le sentier connu sous le nom de "route blanche" sous la gestion du ministre des
Transports, et, sur une terre privée, celui dont le propriétaire ou le
gestionnaire y autorise la circulation de véhicules hors route.» Voilà.
Commentaire, léger commentaire juste pour ceux
qui... La route blanche, Basse-Côte-Nord, une route qui est utilisée... je
pense, M. le député des Îles, vous connaissez bien, une route qui est utilisée
par plusieurs, en motoneige, l'hiver surtout et qui n'est pas connectée l'été.
C'est ça.
La Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il des interventions sur ce paragraphe? M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand : Oui,
merci, Mme la Présidente. «Hors sentier», il n'y a pas de définition. Est-ce
qu'il y a une raison pourquoi on...
M.
Bonnardel :
Excusez-moi, là «hors sentier» dans...
M.
Arcand : Dans
«sentier», est-ce qu'il y aurait matière à définition, question strictement
légale, là?
M.
Bonnardel :
Donnez-moi deux petites secondes, là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Est-ce que vous souhaitez que je suspende les
travaux? Non.
(Consultation)
M.
Arcand : M. le
ministre, si jamais la juriste, vous voulez qu'elle parle, hein, on n'a pas de
problème.
M.
Bonnardel : Oui,
oui, oui. C'est parce que le «hors sentier», Mme la Présidente, c'est la
définition de «terre publique». L'utilisation de hors sentier sur les terres
publiques, c'est ça qu'on définit.
M.
Arcand : Parfait.
La Présidente (Mme
Grondin) : D'autres interventions sur ce paragraphe? Nous
allons donc poursuivre avec le paragraphe n° 4, M. le
ministre.
M.
Bonnardel : Oui,
alors : «2. Dans la présente loi, à moins que le contexte ne s'y
oppose :
«4° "terre privée" s'entend de tout
terrain ou immeuble, y compris la propriété d'une municipalité, autre qu'une
terre publique;
«5° "terre publique" s'entend de toute
terre comprise dans le domaine de l'État au sens de la Loi sur les terres du
domaine de l'État.»
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, est-ce qu'il y a des interventions sur le
paragraphe 4° et 5°? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Je sens
la délinquance du ministre, Mme la Présidente, mais, ceci dit, mon collègue
vient tout juste de poser une question par rapport aux terres... hors sentier, n'y
a-t-il pas lieu... Vous allez me trouver tannante, Mme la Présidente, mais
puisque ce n'est pas un sport que je pratique, et puisque dans mon comté, ce
sport se pratique, je vais peut-être être appelée à faire référence à cette
loi, donc plus elle est spécifique, plus elle va être capable de parler à mes
concitoyens. De ce fait, n'y a-t-il pas lieu de le mentionner, puisque le
ministre dit : Bien, hors sentier, c'est comme terre publique, mais on n'y
fait pas référence? N'y a-t-il pas lieu d'aménager un complément, dans
l'explication qu'on donne, pour dire «étant reconnu comme» ou... Je le sais que
ça sonne un peu complexe, je sens que ça sonne complexe, mais, en même temps,
toute définition bien faite fait en sorte que tout citoyen non législateur peut
bien comprendre et bien appliquer. Et je nous rappelle aussi que les villes
font faire référence à cette loi pour pouvoir appliquer certaines normes, les
gens de la Sécurité publique aussi, donc plus on peut spécifier avec intention,
mieux c'est.
M.
Bonnardel : Bien,
Mme la Présidente, on me posait la question un peu tantôt comment on définit «hors
sentier», comment on le réglemente, c'est le ministère des Ressources
naturelles qui gère les zones de hors sentier, qui va définir, dans un parc, si
on a le droit... Exemple, le parc du Mont-Tremblant, on a permis, là, une
circulation sur un circuit x pour le moment, mais en temps normal...
Mme
Charbonneau : Ça
pourrait changer.
M.
Bonnardel : ...ça
pourrait changer. Et donc le MRN, Ressources naturelles, gère ces zones de hors
sentier sur les terres publiques. Nous, on gère l'utilisation. Alors, je pense
que la définition de «terre publique», bien, quand on
dit : «s'entend de toute terre comprise dans le domaine de l'État au sens
de la Loi sur les terres du domaine de l'État», bien, une terre publique, il
peut y avoir du hors sentier, ça vient avec, donc, sauf qu'il y a des règles,
comme tantôt avec la question des milieux
naturels que vous me posiez, parce qu'autant du côté du ministère de
l'Environnement on essaie de définir quel est un milieu naturel, bien là, je
vous dirais que «hors sentier» puis définir les zones, ce serait un autre
ministère, là. Moi, je gère l'utilisation, j'essaie de m'assurer que
l'utilisation est faite en protection de l'environnement, de la quiétude et des
milieux, mais c'est difficile pour moi, là, d'aller plus loin que ça, là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Mme
la Présidente, je comprends la difficulté, je vais vous donner la mienne, ma
difficulté, à titre de députée d'un comté depuis plusieurs années, c'est quand
je réponds à un citoyen que ce n'est pas lui, c'est l'autre. Alors, je
comprends la réponse du ministre puis j'en conviens quand il me dit : Ça
n'appartient pas à mon ministère, moi, j'applique une chose puis l'autre
ministère applique autre chose. Mais tous ceux qui vont interpréter cette loi
ne vont peut-être pas faire le même voyage que lui. Puis la pire chose qu'on
peut faire à un citoyen, Mme la Présidente, c'est de lui dire : N'appelle
pas là, appelle là. Puis que, quand il appelle là, on lui dit : N'appelle
pas ici, appelle là. Et là le jeu de la balle se fait.
La volonté d'avoir une meilleure définition ou
de faire un référencement —
on peut référer dans la loi, dire : Allez
voir la loi, numéro un tel, article un tel, ça va bien définir les choses — fait en sorte qu'autant celui qui
l'interprète que celui qui cherche à nous faire son application le comprennent
mieux. Moi, je peux comprendre, là, que si j'avais l'habileté d'être reconnue
comme légiste, ce que je n'ai pas, Mme la Présidente... peut-être que ça serait
complexe, mais la complexité de l'écrire, c'est de faire en sorte que tout le
monde peut l'interpréter. Et, de ce fait, bien, en ce moment, on a reçu des
gens qui font partie d'organisations, qui ne sont pas des avocats, qui ne sont
pas des politiciens, qui n'ont pas peut-être pas tout l'ensemble de la
structure pour pouvoir reconnaître ce qui est écrit là, mais qui devront le
faire. Je pense à la Fédération des motoneigistes, je pense aux gens des quads
qui sont venus nous voir. Ils vont devoir appliquer ce projet de loi là et bien
le comprendre.
Ça fait que
je peux comprendre que c'est complexe. Je peux comprendre qu'on va me
dire : Bien moi, je ne fais pas ça, c'est ce bout-là que je fais,
je ne fais pas l'autre bout. Mais il faut absolument qu'on soit capables de
bien l'interpréter pour bien l'appliquer, d'autant plus que, probablement, elle
va s'appliquer très rapidement, au moment où elle sera adoptée.
Donc, bien, je lève des drapeaux. Je n'ai pas
d'amendement, Mme la Présidente. Je vous dis juste que je suis inquiète parce que si à chaque fois qu'on donne
une définition ou qu'on touche à une partie, on me dit : ce n'est pas
moi, c'est l'autre, ça va devenir encore plus complexe, au moment où je viens
l'interpréter ou quand j'en fais la lecture
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme
Grondin) : M. le ministre.
M.
Bonnardel : Un
court commentaire, Mme la Présidente, pour la gouverne de la députée. Elle
amène un point. À l'article 48, on cible bien la conduite d'un véhicule
hors piste sur les terres publiques, on dit, je précise :
«Le conducteur d'un véhicule ne peut circuler
hors-piste sur les terres publiques dans une zone où cette circulation est
interdite et qui est délimitée à cette fin par le ministre ou par l'organisme
public ayant l'autorité sur les terres comprises dans cette zone en vertu de la
Loi sur les terres du domaine de l'État.
«Pour
l'application du présent article, la circulation hors-piste s'entend de celle
qui s'effectue en dehors de l'emprise d'un
sentier autorisé ou dans un espace naturel non aménagé.» Et on cite un peu plus loin le fait que ça ne s'applique pas pour des fins
professionnelles : recherche, exploitation, Hydro-Québec, qui veut... bon,
vous comprenez le sens de l'article.
Donc, voilà un peu la définition de hors
sentier, puis je pense que, s'il y a lieu ou si un juge avait à définir si oui ou non
vous êtes sur une... bien, sur une terre publique, je pense que ce n'est
pas compliqué de définir si c'est une terre publique, mais si tu mets à mal un milieu naturel, ou un parc, ou une réserve,
bien là, je pense que l'article le mentionne bien, là.
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : La volonté, Mme la Présidente, c'est qu'en
ce moment, on est dans les définitions... Vous m'amenez à l'article 48, puis je comprends, puis je suis heureuse
de voir qu'il y a une définition à quelque part qui parle
des «hors route», mais quand je suis hors piste, c'est dans la définition aussi
que je crois bien... parce que mon collègue disait «hors sentier», puisqu'il y
a «sentier» il y a sentier privé, il y a terre privée, terre publique, il y a
chemin privé, chemin du domaine de l'État.
Il y a peut-être un lien à faire avec 48, mais
je sens que je vais oser dire... gaspiller beaucoup de salive pour essayer de
vous l'expliquer de toutes les façons possibles. Je vais juste souhaiter, M. le
ministre, que quand on va lire, les gens vont être assez patients pour se
rendre à 48, pour comprendre c'est quoi, être hors piste, parce que, dans les
définitions, ce serait un bon moment pour rajouter ce petit encart pour dire
c'est quoi, être hors piste. Puis votre définition est pratiquement écrite à
48, ça ne serait pas long de le ramener à un troisième ou quatrième article qui
viendrait compléter les définitions.
La Présidente (Mme
Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions?
Vous souhaitez... Non? Ça va?
Mme
Charbonneau : Non.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, nous allons poursuivre avez le
paragraphe 6°. M. le ministre.
M.
Bonnardel : Oui.
Alors :
«2. Dans la présente loi, à moins que le
contexte ne s'y oppose :
«6° "véhicule d'entretien" comprend
une dameuse et une niveleuse automotrice ou tractée, ainsi que tout autre véhicule ou ensemble de véhicules conçu pour
l'aménagement ou pour l'entretien d'un sentier ou utilisé à ces fins;
«7° "véhicule hors route" s'entend
d'une motoneige, d'un motoquad, d'un autoquad, d'une motocyclette tout terrain, y compris un motocross ainsi que tout
autre véhicule motorisé principalement conçu ou a adapté pour circuler sur des
surfaces accidentées ou sur des terrains non pavés ou d'accès difficile, notamment
sur les surfaces constituées de neige, de glace, de terre, de sable ou de
gravier, ainsi que dans les boisés et les autres milieux naturels.»
La
Présidente (Mme Grondin) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? M. le
député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand : Bon, 6 et 7, là, ce sont deux articles dans
lesquels... Je vais vous lire un peu, là, les commentaires, là, du
Groupement des assureurs automobiles, parce qu'il semble que ce qu'ils
demandent, c'est que les définitions soient
plus claires, c'est ce que j'ai cru comprendre. Ils disent, entre autres, que, bon, les voiturettes de golf sont exclues au paragraphe 5°
de l'article 4, mais elles sont visées si elles sont utilisées à
l'extérieur d'un terrain de golf. Les dameuses utilisées sur un domaine skiable
sont également exclues, mais sont visées si elles croisent une route ou un
sentier. Les tracteurs à jardin sont exclus au paragraphe 7°, mais ils
sont visés s'ils doivent traverser une route, etc.
Alors, il semble qu'il y a des définitions qui
ont besoin d'être raffinées, essentiellement, parce que ce que le Groupement
des assureurs automobiles demande... c'est qu'ils disent : Écoutez, il
faut que les définitions de ces véhicules et
leurs utilisations soient claires pour chaque type de véhicule afin
de faciliter la compréhension du propriétaire de ses nouvelles obligations
et de permettre à son assureur de lui offrir les produits appropriés afin de le
protéger adéquatement. Alors là, il semble qu'il y aurait
peut-être matière à changer un certain nombre de choses à l'intérieur
de ça.
M.
Bonnardel : Bien,
je vous donne un exemple, Mme la Présidente. Quand on parle de «ainsi que
tout autre véhicule motorisé principalement conçu ou adapté pour circuler sur
des surfaces accidentées», bien, par règlement, le «snowbike», ça a été un des
sujets qui a été discuté, là, de la part de deux personnes dans les mémoires.
Alors, on va pouvoir définir, dans les règlements, ces spécifications, je vais
le dire ainsi, là, de certains véhicules pour répondre aux interrogations de
ces groupements d'assurance.
M.
Arcand : Mais quand
ils parlent, par exemple, des tracteurs à jardin ou des voiturettes de golf,
est-ce que vous êtes confortable avec
l'exposé qui est fait ici? Est-ce que ce sont des choses qui ont besoin d'être...
parce qu'eux, ce qu'ils nous disent, c'est qu'il faut que les
définitions et leurs utilisations soient plus claires pour le monde parce que
les gens n'ont pas l'air... ces experts-là n'ont pas l'air à tout à fait
comprendre ce qui se passe.
M.
Bonnardel : M. le
député, si vous permettez, je vais permettre à ma collègue...
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, il y a consentement?
M.
Arcand : Bien sûr.
La Présidente (Mme
Grondin) : Je vous invite à vous nommer, s'il vous plaît.
Mme St-Martin (Françoise) :
Françoise St-Martin, ministère de la Justice, direction des affaires juridiques
du ministère des Transports.
Les définitions, c'est une raison... qui sont
rédigées de façon plus large, c'est qu'en étant limitatif, c'est tous les
enjeux de sécurité. Si on commence à exclure alors que, par exemple, quelqu'un
utilise son... a acheté une voiturette de golf puis va sur un sentier avec,
bien, la personne ne sera pas assujettie, il n'aura pas de permis. C'est tous ces véhicules-là, quand les gens les
utilisent à d'autres fins que la fin première, il faut qu'on puisse s'en
occuper, sinon il y a des enjeux de sécurité sur les sentiers parce qu'ils
croisent d'autres gens. Donc, c'est beaucoup plus par le biais... on est mieux
d'être englobant puis faire des exceptions quand ça devient superflu.
M.
Arcand : Alors, si
je vous comprends bien, quand vous dites, là, et quand eux disent : les
tracteurs à jardin sont exclus» au
paragraphe 7°, vous, ce que vous dites, c'est que, dans la définition très
large que vous avez, ils sont inclus.
C'est-tu ça que je comprends? C'est une différence, je dirais,
d'interprétation, tu sais. Est-ce que c'est ça?
Mme St-Martin (Françoise) : C'est
parce que c'est... Oui, c'est le jeu des deux articles. Les définitions sont
englobantes, mais, à l'article 4, on savait très bien qu'il y a des enjeux
de sécurité qui ne se posent pas. On ne veut pas se préoccuper, là, quand ils
tondent le gazon sur les golfs, là. Ce n'est pas là où est le domaine du
transport.
Donc, il faut les
lire ensemble, là, 2 est très large, mais l'article 4 fait quand même beaucoup
d'exclusions pour tout ce qui a moins d'enjeux de sécurité, que ça soit parce
que c'est des milieux clos, industriels, fermés, que le public n'est pas là ou... Ça fait que c'est ça, il y a quand même des
grandes composantes à l'article 4, là, qui montrent que les enjeux de sécurité usuels qu'on s'attendrait qu'un ministre
des Transports s'occupe ne sont pas là. Donc, le VHR utilisé à l'intérieur d'un
bâtiment, ce n'est pas une préoccupation de cette loi-là.
M.
Arcand :
Mais quand ils disent, par exemple, que les voiturettes de golf, si elles sont
sur une route... Là, à ce moment-là, qu'est-ce qui s'applique à ce moment-là?
Mme St-Martin
(Françoise) : Bien, c'est... D'où l'importance que notre loi
s'applique, ça permet de dire qu'il y a un interdit. Ce n'est pas des véhicules
qui sont sécuritaires, c'est... Autant par le Code de sécurité routière que
cette loi-là, ils n'ont pas d'affaire à être là. S'ils ne sont pas
immatriculés, s'ils n'ont pas les caractéristiques qui permettent qu'ils soient
sécuritaires, ils ne doivent pas être là. Ça fait que si on les exclut, bien
là, on vient... ils vont passer, il n'y a pas un agent de la Sûreté qui va
pouvoir les arrêter, donc d'où l'importance de les couvrir.
M.
Arcand :
O.K. Mais donc ce que vous dites... Vous avez, j'imagine, vu ce que les gens
des assurances ont fait et vous êtes confortable sur le plan juridique avec ce
qui est marqué ici, aux 6 et 7, là?
Mme St-Martin
(Françoise) : Oui, en fait, c'est qu'il y a probablement, peut-être,
quelques ajustements à faire dans les
polices d'assurance, c'est ce que j'ai compris de leur mémoire, qui... parce
que la loi actuelle est encore plus limitée, mettons, les motoneiges, il
y avait même un poids délimité, là, donc il y a même des gens qui y échappaient.
Ça fait qu'ils vont devoir ajuster un peu, mais c'est une question... une
période transitoire, je pense, qui est normale dans le cadre d'une réforme.
M.
Arcand :
D'accord. Merci.
• (11 h 50) •
La
Présidente (Mme Grondin) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Mais, pendant qu'on est sur le sujet, Mme la
Présidente, je vais vous amener sur un sujet qui va peut-être vous faire
sourire, mais qui a été un grand souci pour moi pendant quatre ans et
demi, les quadriporteurs. Vous savez, Mme la Présidente, on les retrouve
partout, on les retrouve sur les pistes cyclables, on les retrouve sur la rue,
on les retrouve dans les sentiers où ils ne devraient pas être, alors je me
demande à quel moment on va finir par en parler puis où on devrait les situer,
puis je le sais que ce n'est pas où il y a de la neige, parce qu'ils ont beau
mettre des chaînettes l'hiver... Parce que, oui, il y a des gens qui mettent
des chaînettes après leurs roues de quadriporteur, c'est leur seul moyen de se
déplacer. Je n'ai pas besoin d'un permis de conduire puis je pense que je ne
suis pas obligé de la plaquer, mais ça devient un problème dans nos villes,
puisqu'il n'y a rien qui les encadre. Puis je vous le dis parce qu'un homme qui
perd son permis de conduire, comme une femme, perd de son autonomie et retrouve
une partie de son identité par ce petit appareil qui quelquefois est
extraordinaire, avec tout ce qui va avec, là, le petit drapeau, la couverture,
les trucs pour le protéger de la pluie. Il se déplace comme ça puis il perd un
peu moins son autonomie dans son milieu de vie. Dans une ville comme Laval, ça
peut être une problématique, dans un village, ça peut être quelqu'un qu'on
identifie, qu'on reconnaît puis qu'on sait que c'est M. Albert qui vient de
partir faire ses courses mardi matin, mais dans d'autres endroits, ça peut être
plus complexe.
Donc, quand on parle
des véhicules hors route, pour moi, j'ai toujours un peu cette image-là. Ça
fait que je me demande où elle se situe dans le principe des véhicules hors
route puis comment on peut faire en sorte qu'on ait des bonnes balises pour
dire aux gens : Bien, tu peux l'utiliser là, mais tu ne peux pas
l'utiliser là. Parce que j'ai entendu des cyclistes qui m'ont parlé de ces gens-là
sur une qualification que je ne nommerai pas ici parce qu'ils étaient trop
fâchés pour me parler de ça de façon positive, mais j'ai aussi entendu des
personnes aînées me dire : Bien, moi, j'ai besoin de me déplacer puis,
quand je prends telle ou telle route, j'ai une problématique face à ça.
Ça fait que je lance
un peu la question, je suis un peu hors piste, mais je veux vous entendre parce
que nécessairement, vous avez compris que, quand on parle d'un véhicule hors
piste, mon quadriporteur, il est là, là.
M.
Bonnardel :
Oui. Bien, Mme la Présidente, la députée fait un peu de hors sentier, mais je
suis pas pire aussi là-dedans, mais c'est un autre sujet, puis ce sujet, il est
important. Je ne veux pas en débattre aujourd'hui, mais autant les
quadriporteurs sur les pistes cyclables que les scooters électriques en
abondance sur nos pistes cyclables, qui sont sur les routes aussi, que... vous
le savez très, très bien, ça, c'est un autre dossier qu'on est en train de regarder, d'étudier, parce que je sais jusqu'à
point ce partage de la route entre les différents acteurs n'est pas
négligeable. On se promène à Montréal
avec un cycliste et un quadriporteur à côté puis un scooter électrique à côté,
on se dit : O.K. c'est à qui, là, cette zone-là? Puis comment on la
définit puis qui a le droit d'y être? Présentement, ce n'est peut-être pas bien
défini, je vais le dire ainsi puis je vais m'arrêter là, mais c'est un sujet
lequel... on y travaille au ministère.
Mme
Charbonneau :
Juste une question de précision, puis vous allez pouvoir m'aider à mieux
comprendre : Est-ce qu'un scooter électrique doit être plaqué?
M.
Bonnardel :
Ils ne sont pas plaqués.
Mme
Charbonneau :
Et ils n'ont pas l'obligation d'être plaqués.
M.
Bonnardel : Bien,
je vais juste vérifier pour être certain, mais...
Mme
Charbonneau :
Il n'y a pas de souci.C'est vraiment parce que vous savez qu'un quadriporteur,
je ne suis pas obligé de le plaquer.
M.
Bonnardel :
Absolument.
Mme
Charbonneau :
Donc, quand vous avez une réflexion à faire, bien, je pense que cette
réflexion-là, elle se doit d'être précisée.
M.
Bonnardel : Ce qui
m'échappait, c'est qu'en bas de 32 kilomètres-heure, ils n'ont pas besoin
de plaque, alors, c'est ça... il y en a plusieurs.
Mme
Charbonneau :
Donc, normalement, je ne m'inquiète pas du projet de loi qu'on a ici parce que
vous me dites que rapidement, puis je vous challenge un peu, là, rapidement, il
faut parler des quadriporteurs, puis je vous permets
de rajouter les motocyclettes électriques. Il y a des bicycles maintenant
aussi, des bicyclettes qui sont électriques aussi, là, qui peuvent
causer des problématiques, mais...
M.
Bonnardel : C'est
la même chose, là, vous avez une mode présentement à Montréal de «fat bikes» modifiés électriques qui vont plus vite que... qui
peuvent aller plus vite que 32 kilomètres-heure, alors, ça aussi, là...
ça va peut-être prendre un autre projet de loi, là, pour bien
définir ou réglementer encore mieux, là, la définition puis l'usage
de ces véhicules. C'est du bon transport actif, on est bien heureux, là, sauf
que, là, ce partage, il peut être compliqué.
Mme
Charbonneau : Mais
je vous dirais, M. le ministre, que non seulement c'est un... Je n'en viens pas
à dire que c'est un mauvais véhicule
puisque, comme je vous disais, ça donne de l'autonomie à certaines
personnes âgées qui peuvent faire leurs courses puis peuvent faire
différentes activités, mais je reviens au propos de mon collègue qui dit : Y a-t-il lieu de les
identifier, d'identifier le quadriporteur? Parce que je comprends le principe
du véhicule de golf... D'ailleurs, je vous dirais que j'ai rendu visite
cet été à quelqu'un qui fait du camping de façon intensive, je vais le dire comme ça, et j'ai été surprise de voir le
nombre de karts de golfs dans le terrain de camping, parce que c'est
avec ça qu'ils déplacent les bûches de bois
pour le feu, puis le dépanneur se promenait aussi. Il y a
toutes sortes d'utilités, là. Mais le
quadriporteur, y a-t-il lieu de l'exclure intentionnellement parce que
c'est quelque chose qui peut être sur nos routes puis c'est quelque chose qui peut être
sur nos sentiers hors route? Vous, vous êtes sportif, là, moi, je vous amène
sur un...
M.
Bonnardel : Disons que... Oui, puis je ne veux pas dire que
vous exagérez dans votre commentaire, Mme
la députée, mais un quadriporteur en hors sentier...
Mme
Charbonneau :
Bien, je vais vous donner un exemple, M. le ministre. Je vais vous donner un exemple
parce que vous avez le droit d'avoir des doutes, mais si vous allez à
Sainte-Rose, puis parlez-en à votre collègue, si vous allez à Sainte-Rose, il y
a le boisé de l'Équerre, puis, dans le boisé de l'Équerre, ils ont même aménagé
pour pouvoir permettre aux quadriporteurs de
se promener parce que c'est paisible, parce que c'est un boisé extraordinaire.
Bon, alors, c'est vrai que ça sonne un peu étrange, mais n'y a-t-il pas lieu de
dire que, dans les véhicules hors route, on exclut une sorte de véhicule qui serait
le quadriporteur?
M.
Bonnardel : Bien,
c'est un bon point, mais ce n'est pas destiné à ça, donc on va... Je prends
votre commentaire, là, très au sérieux parce que je comprends la problématique.
Mme
Charbonneau :
Malgré votre sourire.
M.
Bonnardel : Oui,
oui. Regardez, ça, ça fait partie... Il y a un petit carré ici, là, qui veut
répondre à ça, mais je ne veux pas aller trop loin. Je suis conscient, là, mais
ce véhicule n'est pas dédié, n'est pas préparé, n'est pas conçu pour aller...
Puis j'en conviens, là, une petite terre ou un petit chemin de parc, peut-être,
là... Au parc de la Yamaska, chez nous, j'y pense vite, vite, là, ça se peut
que tu partes en quadriporteur sur de la petite gravelle puis que tu puisses
faire un petit bout. Ça se peut, peut-être pas le tour au complet, mais que tu
puisses faire un petit bout. Mais dans la loi, on ne définit pas ce véhicule
comme un véhicule qui pourrait faire du hors sentier ou qui est adapté pour
faire du hors sentier. C'est pour ça qu'on...
Mme
Charbonneau :
Bien, je vous en donne un autre, le chemin du P'tit-Train-du-Nord, qui est
aménagé adéquatement pour que je puisse le faire en quadriporteur en suivant
mes petits-enfants.
M.
Bonnardel : Ça se
peut qu'à l'automne ou au printemps, quand c'est un peu plus mou, ce soit plus
difficile à circuler, mais bon...
Mme
Charbonneau :
Mais, M. le ministre, dans votre loi, on ne définit pas la température, on ne
définit que le véhicule. Alors...
M.
Bonnardel : Vous
avez raison. Voilà.
Mme
Charbonneau : D'autant plus que la route, ce matin, était
assez particulière, je vous dirais qu'on n'ira pas là. Mais je vais vous faire confiance sur le principe que vous allez
garder ça en tête, puis, si avec la même
humeur que vous avez là, quand vous allez l'écrire, ce projet de loi là, il y a
autant de bonne humeur, tant mieux. Mais je vous le dis parce que c'est une préoccupation
vraiment importante, puis, dans nos villes et villages, c'est quelque chose qui
va commencer à remonter. Je vous avise que, d'ici trois ans, la population
ne va pas rajeunir. J'aimerais ça vous dire aussi qu'il va aussi y avoir un
vaccin pour ça, mais ce n'est pas le cas. On va vers une population vieillissante,
et c'est un véhicule qui va être de plus en plus populaire, Bombardier va
sûrement comprendre, à un moment donné, puis en faire aussi.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il
d'autres interventions sur les paragraphes 6° et 7°? Il n'y a pas d'autre
intervention? Donc, je vais procéder à sa mise aux voix... pardon, je vais
procéder à la mise aux voix de l'article 2, s'il n'y a pas d'autre
intervention, par appel nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lefebvre (Arthabaska)?
M. Lefebvre :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)
pour M. Benjamin (Viau)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'article 2
est adopté.
Compte tenu de l'heure, je vous remercie pour votre collaboration, et donc la commission
suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à
11 h 59)
(Reprise à 15 h 14)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, bonjour à vous tous et à vous toutes. La Commission des transports et de
l'environnement reprend ses travaux.
Et je vous rappelle que la
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 71, Loi sur les véhicules hors route.
Lors de la suspension, ce midi, nous en étions à
l'étude de l'article 3. M. le ministre, veuillez, s'il vous plaît
lire... l'article 3, pardon.
M.
Bonnardel : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Alors, l'article 3, Champ d'application :
«Sauf dans les cas où des distinctions sont expressément prévues, les
dispositions de la présente loi s'appliquent indifféremment des fins
poursuivies dans l'utilisation d'un véhicule, des lieux de circulation et du
caractère public ou privé des terres où le véhicule circule.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires? Donc, s'il n'y a pas de commentaire, nous
allons... On ne fait pas de vote. On passe à l'article 4.
M.
Bonnardel : On
vote...
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K. Ah oui! Je dois procéder à l'appel nominal. Donc, Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Pour,
contre, abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel : Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand : Pour.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de... pardonnez-moi.
La Secrétaire : Oh! oui,
pardon. M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Lac-Saint-Jean.
La Secrétaire : Et Mme St-Pierre
(Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Alors, l'article 3 est adopté. M. le ministre, l'article 4,
s'il vous plaît.
M.
Bonnardel : Oui. Mme la Présidente, c'est le premier amendement
d'une douzaine, ou à peu près, là, que j'ai à déposer. Là, ils sont déjà sur le
site du Greffier. Est-ce que je lis l'article et je lis l'amendement par la
suite? Est-ce que c'est ce que les oppositions souhaiteraient que je fasse, ou
vous?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Bien, de ce que je comprends des travaux ce matin, vous
avez décidé de travailler paragraphe par paragraphe. Donc, votre amendement, il
arrive à quel paragraphe?
M.
Bonnardel :
Au deuxième.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Au deuxième. Alors, je vous suggère de commencer...
M.
Bonnardel :
On va juste faire... O.K.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Puis, après ça, on procédera.
M.
Bonnardel :
Bon, alors, l'article 4 : «Les dispositions de la présente loi ne
s'appliquent pas aux véhicules hors route et aux véhicules d'entretien dans les
cas suivants: ».
La Présidente (Mme
St-Pierre) : ...continuez, là?
M.
Bonnardel :
Oui, c'est ça, je suis bien...
Oui, c'est ça, c'est
le paragraphe 1°, là, que... Vous me suivez? Ça va? Donc, le paragraphe 1°?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui, paragraphe 1°, s'il vous plaît.
M.
Bonnardel :
«1° lorsqu'ils sont exposés pour la vente, mis en démonstration lors d'une
exposition ou d'une foire commerciale ainsi que lorsqu'ils font l'objet d'une
démonstration ou d'un essai par un fabricant ou par un concessionnaire.»
Ça, c'est l'article.
Je vais vous lire l'amendement.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Ah! l'amendement est au 1°?
M.
Bonnardel :
Oui.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : O.K., J'avais compris, pardonnez-moi, que l'amendement
était au 2°.
M.
Bonnardel :
Excusez-moi, au 1°.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : O.K. Alors, allez-y, pour l'amendement.
M.
Bonnardel : Donc,
l'amendement à l'article 4 : Insérer, dans le paragraphe 1° du
premier alinéa de l'article 4 et après «font l'objet», «, sur une terre
privée ailleurs que sur un sentier,».
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, est-ce que vous avez pris connaissance de l'amendement, ou si
vous êtes prêts à en discuter, ou si vous voulez l'avoir lu? Oui, Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Moi, je vous dirais que la technologie ne m'a pas permis de me rendre jusque-là
pour l'instant. Donc, si le ministre pouvait lire l'amendement inclus dans le
texte, comme ça, ça va nous aider à mieux comprendre.
M.
Bonnardel :
Oui. Donc, l'article modifié... amendé, je devrais dire... devrais-je dire, se
lit comme suit :
«1°
lorsqu'ils sont exposés pour la vente, mis en démonstration lors d'une
exposition ou d'une foire commerciale ainsi que lorsqu'ils font l'objet,
sur une terre privée ailleurs que sur un sentier, d'une démonstration ou d'un
essai par un fabricant ou par un concessionnaire.»
Donc, on a spécifié,
là, «sur une terre privée ailleurs que sur un sentier» pour faire l'exposition
ou la mise en démonstration, lors d'une
exposition ou d'une foire commerciale, pour les différents produits qu'ils
auraient à vendre.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement? M. le
député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand :
Oui. Écoutez, la fédération des clubs de motoneige demandait de retirer le mot
«concessionnaire», et j'essayais de... Est-ce que vous avez, M. le ministre, eu
l'occasion de regarder ça?
M.
Bonnardel : Bien,
je vous dirais qu'il y a des concessionnaires qui... certains au Québec qui
font des démonstrations de véhicule au Saguenay, en Abitibi. Donc, il y a des
concessionnaires qui font la promotion de leurs véhicules.
Donc, il se pourrait, exemple, que, dans le parc des Monts-Valin ou notre
réserve x, ils décident de faire une journée d'essai privé pour leurs
principaux clients. C'est pour ça que le mot «concessionnaire», pour moi, reste important
dans le libellé, parce que vous allez avoir le fabricant... Je pense que vous
saisissez, là, fabricant versus...
M.
Arcand : O.K. Ça
va.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Il n'y a pas d'autres commentaires? Donc,
s'il n'y a pas d'autre commentaire au paragraphe 1°, tel qu'amendé,
nous allons... C'est l'amendement? Ah oui! c'est vrai, un vote sur
l'amendement. Alors, nous allons faire l'appel nominal.
• (15 h 20) •
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand : Pour.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, le paragraphe, tel qu'amendé, est adopté. Nous allons
procéder, M. le ministre, au paragraphe n° 2.
M.
Bonnardel :
Oui. Donc, alors, comme mentionné ce matin, là, c'est ça, je vais lire les
paragraphes, donc le 2°. Alors :
«Les dispositions de la
présente loi ne s'appliquent pas aux véhicules hors route et aux véhicules
d'entretien dans les cas suivants :
«2° lorsqu'ils sont utilisés pour la circulation
de personnes ou pour le transport de biens à l'intérieur d'un bâtiment.»
La Présidente (Mme St-Pierre) : Commentaires?
Donc, s'il n'y a pas de commentaire, nous allons aller au paragraphe 3°.
M. le ministre.
M.
Bonnardel : Est-ce qu'on les vote à chaque... Excusez-moi.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Avez-vous un amendement pour le 2°?
M.
Bonnardel :
Pas du tout, pas du tout.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Non.
M.
Bonnardel :
Alors, l'article 3 : «Les dispositions de la présente loi ne s'appliquent
pas aux véhicules hors route et aux véhicules d'entretien dans les cas
suivants :
«3°
lorsqu'ils sont utilisés dans le cadre d'une course, d'un rallye, d'une
compétition ou d'une pratique récréative à l'intérieur d'un bâtiment; il
en est de même lorsque l'activité se déroule à l'extérieur, si les conditions
suivantes sont présentes :
«a) l'activité
se déroule en circuit fermé sur une terre privée avec l'autorisation de son
propriétaire;
«b) l'activité
ne se déroule pas sur une route, ni n'en croise;
«c) l'activité
est planifiée et se déroule sous la responsabilité d'une organisation sportive,
d'une association ou d'une fédération d'utilisateurs de véhicules hors route.»
Je pense que tout le
monde va comprendre que c'est dans une circonstance où il pourrait y avoir des
courses, là, sous supervision d'associations fédérées ou de gens qui permettraient,
sur une terre privée, là, de faire un circuit fermé pour faire une activité.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des commentaires? Oui, M. le
député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand :
Est-ce que c'est quelque chose qui est très... qui est utilisé souvent? Est-ce
qu'il y a beaucoup... À votre connaissance, est-ce qu'il y a des...
M.
Bonnardel : Bien, il n'y a pas beaucoup de propriétaires.
J'en connais certains, là, qui ont des terrains assez énormes pour être
capables de faire un circuit de motocross, pas mal ce que j'ai vu, puis même,
l'hiver, d'en faire un circuit pour le «snowcross», mais c'est assez rare.
Sinon, vous avez des endroits, là, pas beaucoup, là, peut-être une dizaine,
puis à ma connaissance, là, qui sont utilisés par des fédérations pour avoir
des courses soit de quatre-roues, de motocross ou de «snowcross».
Mais il y a peu de
compétition aujourd'hui, là, à part le Grand Prix de Valcourt. Il en reste, je
crois, au Saguenay, mais il y a peu de... il n'y a pas de circuit comme tel au
Québec, là, à ma connaissance, là. Je ne veux pas parler trop vite, là, mais...
C'est pour ça, on doit quand même le mettre, là, parce que, si c'est des
fédérations, là, qui permettent ces courses, bien, elles ne sont pas
assujetties.
M.
Arcand :
J'imagine qu'un peu plus loin on va éventuellement parler des... Est-ce qu'il y
a un endroit ou c'est seulement par
règlement? J'essaie de me rappeler, là, la lecture du projet de loi, où on va
parler des tuyaux d'échappement.
M.
Bonnardel :
Ah! c'est plus loin, c'est plus loin.
M.
Arcand :
C'est plus loin qu'on parle des tuyaux d'échappement. O.K. Alors, on va
attendre d'être arrivés à cet endroit.
M.
Bonnardel :
C'est à 60... En tout cas, c'est plus loin.
M.
Arcand :
60 quelque chose, oui. O.K. ça va.
M.
Bonnardel :
63.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Vu ma très grande connaissance, Mme la Présidente, sur le sujet, quand c'est
écrit «à l'intérieur»... parce que, comme le
cite la phrase, là : «lorsqu'ils sont utilisés dans le cadre d'une course,
d'un rallye, d'une compétition ou
d'une pratique récréative à l'intérieur d'un bâtiment», «à l'intérieur d'un
bâtiment», là, j'ai juste, dans ma tête, un skidoo qui se promène à
l'intérieur d'un bâtiment, mais vous voulez probablement explorer plus loin que
ça. J'aurais juste...
M.
Bonnardel :
Bien, il y a déjà eu des courses au Stade olympique.
Mme
Charbonneau :
O.K. Avec des motocross.
M.
Bonnardel :
Pour SuperMotocross, oui, qu'on a connu pendant certaines belles années, mais
les VTT aussi, là, donc... Puis c'est assez rare aujourd'hui, au Québec, qu'il
y a des courses à l'intérieur, là. Puis là, à ma connaissance, là, vite, vite,
là, à part le SuperMotocross, là, je n'en connais pas beaucoup.
Mme
Charbonneau :
Ma deuxième question serait... «l'activité se déroule en circuit fermé sur une
terre privée avec l'autorisation de son propriétaire». Est-ce qu'à un moment
donné, dans les articles de loi, on va voir comment un propriétaire peut aller
chercher une permission? Parce qu'on se rappelle que la difficulté qu'on va
avoir, ça va être l'application puis les
modalités qui fait que la sécurité publique va avoir suffisamment de temps,
d'équipement et de place pour pouvoir faire une intervention. Donc, si je
comprends bien, plus loin, on va être capables de voir comment le propriétaire
va aller chercher son permis et, deux, comment on peut vérifier le permis de
cette course qui pourrait être permise sur un terrain privé.
M.
Bonnardel : Ça, on
est plus dans un contexte d'autonomie municipale. Il y a des droits acquis. Je
prends l'exemple, chez nous, d'Autodrome Granby, qui permet des courses sur
terre battue depuis des années. Il y a un droit acquis. Il y a du bruit, il y
aura toujours des citoyens qui se plaignent.
Maintenant, la municipalité a le devoir de faire
respecter certaines règles. Et, si moi, j'avais un terrain assez grand demain
matin puis je voulais organiser une course de peu importe quoi, bien, je dois
passer, en premier lieu, par une autorisation de mon conseil municipal. Je ne
pourrais pas permettre... À moins vraiment d'être dans le bois puis de
m'assurer qu'il n'y ait personne dans un environnement de... là, je dis ça
comme ça, là, d'un kilomètre ou deux kilomètres, là, il est peu
probable au Québec... en tout cas, je n'en connais pas, là, mais ça se peut que
certains organisent des événements qui sont très loin dans le bois, où qu'il
n'y a pas de nuisance. Mais, outre ça, tu n'as pas le choix d'aller chercher un
permis municipal pour organiser ce genre d'événement, là.
Mme
Charbonneau :
Mais, à ce moment-là, quand je lis mon article... Dans l'article ici, je ne
vois pas le lieu de la ville, je ne vois pas sa responsabilité. Je vois la
vôtre, bien, le ministère, comme tel, qui dit : «l'activité se déroule
dans un circuit fermé sur une terre privée avec l'autorisation de son
propriétaire». Je ne vois pas le lien que je peux faire avec le monde
municipal. Puis j'entends quand vous me dites : C'est une délégation de
pouvoir qui peut être permise au monde municipal.
Encore une fois, puis vous allez voir, j'ai une
constance, comment je fais pour bien informer les gens qui lisent ce projet de
loi qu'il peut y avoir deux règles? La première, c'est que je peux avoir
peut-être un lien avec le ministère, et le ministère peut me référer à mon
monde municipal. Disons que mon terrain privé jonche un peu
deux municipalités, puis je veux organiser quelque chose parce que c'est
le fun puis j'aime ça, faire du skidoo, alors comment
je fais pour mieux comprendre mon projet
de loi, si je ne sais pas qu'il faut
que je fasse appel à un ou à l'autre?
M.
Bonnardel : Bien, vous allez le savoir assez rapidement,
là, si vous décidez, du jour au lendemain, d'organiser un événement.
Puis, premièrement, il faut avoir des particularités, là, très spécifiques, là,
d'avoir un terrain, là, énorme, là, pour organiser ce genre d'événement avec
tout ce qui arrive, là, comme véhicules, comme remorques, et tout, et tout. Il
n'y a pas grand monde qui peuvent faire ça dans un environnement sécurisé sans
que le voisinage ou que la municipalité ne soit pas informée.
Puis c'est pour ça que, dans la loi, ce n'est
pas à nous à dicter puis à expliquer que l'instigateur ou celui qui veut
organiser... D'habitude, quand on fait ça, on le sait que ça prend un permis
puis qu'on ne peut pas, du jour au lendemain... Ce n'est pas le far west, là,
ce n'est pas parce qu'on fait ça que, du jour au lendemain, je peux faire un
petit circuit en rond puis permettre à trois, quatre chums de tourner puis
de sauter. Il va y avoir des plaintes, du jour au lendemain, ça, c'est certain, puis la quiétude des gens sera
affectée, là. Donc, c'est pour ça qu'on n'a pas à le mettre là, pour
nous, parce que toute personne qui veut organiser ce genre d'activité doit être
au fait de la loi ou des règles de sa ville, ou de son village, ou de sa municipalité.
Mme
Charbonneau :
Mais, dans le fond, là, l'article de loi, ce qu'il dit, c'est que «l'activité
se déroule en circuit fermé sur une terre
privée avec l'autorisation de son propriétaire». Ça fait que moi... Ce n'est
pas le propriétaire qui a l'autorisation, là. Là, je vais vous voir puis
je vous dis : Bonjour, M. le ministre, je vois que vous avez un grand terrain, puis il y a une bonne partie de
votre terrain qui est isolée, qui est loin de tout le monde, j'aimerais ça,
faire quelque chose avec des chums, là, on va se jazzer quelque chose
sur votre terrain, puis, promis, on ne fera pas trop de dommages, puis... Vous
êtes le propriétaire, mais, de la façon qu'on se parle en ce moment, c'est que
ça prend plus qu'une autorisation du propriétaire.
M.
Bonnardel : Tout
dépend ce que vous voulez en faire. Il est certain que sur une grande terre...
Je ne suis pas un adepte de la motoneige ou du VTT, peu importe, puis j'ai
trois chums qui restent dans le rang plus loin puis qui se disent :
Aïe! on pourrait profiter du terrain à François, on va aller demander son
autorisation. Ça se peut que je leur permette de tourner en rond sur ma terre
puis que je n'affecte pas la quiétude de mes voisins, parce qu'ils sont soit
d'accord pour que tout le monde fait de la motoneige ou...
Mme
Charbonneau : Tout
à fait. Tout à fait. Il n'y a pas de souci.
M.
Bonnardel : Sauf
que, là, si j'organise un événement avec une fédération, là, c'est une autre
paire de manches, là. C'est une autre paire de manches où, là, je dois, bien,
en tout cas, assurément, au-delà de demander l'autorisation
du propriétaire foncier, obtenir l'autorisation de la ville, parce que, là, ça
va... question de stationnement, question d'assurances aussi,
d'assurances, surtout, question de sécurité. Et là ça change la donne,
complètement, là.
• (15 h 30) •
Mme
Charbonneau :
Mais vous avez compris que j'essaie juste de faire en sorte qu'on puisse mieux
comprendre. Je vais rester toujours sur cette... Vous allez me trouver
tannante, à la fin, vous allez avoir hâte que ça finisse, mais c'est toujours
pour m'assurer que les gens comprennent bien les gestes qu'ils s'apprêtent à
poser ou le circuit dans lequel ils s'embarquent.
M.
Bonnardel : Oui.
Mme
Charbonneau :
Parfait.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, il n'y a pas d'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire,
nous allons passer à... au paragraphe, dis-je, 4°.
M.
Bonnardel : Alors,
4°. Moi, sur ma feuille, là, vous m'excuserez, collègues de l'opposition, j'ai
4°, 5°, 6°, 7° en même temps. Alors, je vais tous vous les lire, si ça ne vous
dérange pas, ou...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a un consentement?
M.
Bonnardel : Ça vous
dérange-tu?
Une voix : ...
M.
Bonnardel : Ah!
O.K. Bon, c'est beau. Alors : «Les dispositions de la présente loi ne
s'appliquent pas aux véhicules hors route et aux véhicules d'entretien dans les
cas suivants :
«4° lorsqu'ils circulent à l'intérieur d'un
chantier de construction, sur le site d'une gare, d'un port ou d'un aéroport ou
lorsqu'ils sont utilisés dans le cadre d'un travail sur un site à vocation
industrielle ou agricole qui n'est pas accessible au public en général;
«5° aux voiturettes de golf et aux autres
véhicules utilisés exclusivement sur le site d'un terrain de golf;
«6° aux dameuses et autres véhicules qui
circulent exclusivement à l'intérieur d'un domaine skiable et qui ne croisent
ni n'empruntent une route ou un sentier; et
«7° aux tracteurs à jardin et aux tondeuses à
gazon pouvant transporter une personne, lorsqu'ils sont utilisés sur un terrain
pour y exécuter les tâches auxquelles ils sont destinés.» Voilà.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires?
M.
Arcand : Bien, ma
question : Êtes-vous sûr que vous avez pas mal tout couvert ces
éléments-là? Parce qu'une des choses qu'on demandait, c'est d'être évidemment
plus précis, puis je vais vous donner un exemple. Lorsqu'on... Surtout les
voiturettes de golf, là, qui sont utilisées pas juste sur les terrains de golf,
qui sont utilisées sur les campings en particulier, qui sont utilisées lors...
Moi, j'assiste à des événements équestres sur une base assez régulière, et il y
a quand même beaucoup de voiturettes de golf qui se promènent là-dessus. C'est
assez populaire. J'en vois également parfois lors d'événements autres, des
fois, en commercial, toutes sortes d'événements.
Alors, si je prends simplement cet exemple-là,
est-ce qu'à partir du moment où vous retrouvez des voiturettes de golf qui sont
utilisées sur un camping, à ce moment-là c'est considéré comme un véhicule hors
route, puisqu'elles ne circulent pas sur un terrain de golf?
M.
Bonnardel : Il y a
assurément, dans les futurs règlements, des ajouts qui pourraient être faits,
qui pourraient être faits sur la définition
d'un tel véhicule sur un terrain de camping, exemple, là, ou autre. Alors, là-dessus,
on va, comment dirais-je, s'ajuster ou
améliorer, s'il le faut, l'ajout de certains véhicules. Alors, il est certain
qu'après l'adoption de la loi on aura à travailler, dans les prochains mois,
là, pour peut-être peaufiner.
M.
Arcand : Parce que
ça veut dire, ça, que, si ce n'est pas fait, ça veut dire que les gens,
théoriquement, doivent avoir un permis...
M.
Bonnardel : Tout à
fait.
M.
Arcand : ...pour
utiliser une voiturette de golf sur un terrain de camping.
M.
Bonnardel : Sur un
terrain de camping.
M.
Arcand : Et ça veut
dire également, parce que je reprends un peu les commentaires que j'ai vus ce
matin, entre autres... où il y avait beaucoup de commentaires qui ont été
faits, entre autres, par le Groupement des assureurs automobiles, qui posait exactement
le même genre de question et de débat. Ce que vous me dites essentiellement,
c'est que ça va se faire par règlement.
M.
Bonnardel : Oui.
M.
Arcand : Alors, je vais retenir cette réponse-là pour
l'instant.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Simplement
pour revenir sur un sujet qui a un peu été sollicité par plusieurs
partenaires qui sont venus nous rencontrer sur les véhicules d'urgence. On ne
parlera pas tout de suite des gyrophares, mais plusieurs nous ont dit : Il
faudrait qu'il y ait une espèce d'ouverture par rapport à un véhicule qui est
utilisé pour situation d'urgence, aller chercher quelqu'un qui s'est blessé. En
ce moment, ils ne sont pas nécessairement tous balisés par rapport à cet
aspect-là.
Est-ce
qu'il y a lieu de les mentionner dans le principe qui dit — ne
bougez pas, j'essayais de trouver la meilleure place pour pouvoir le rentrer, là, à un moment spécifique — qui dit : un véhicule qui ne dessert
que pour les urgences.
M.
Bonnardel : ...ça,
là, je n'ai juste pas l'article encore, là, mais on en parle, un peu plus loin, des gyrophares, des spécificités, là, des véhicules, là.
Je me souviens du monsieur en question qui disait qu'il était policier, là, qui
s'occupait de son...
Mme
Charbonneau :
Oui, tout à fait, mais ma demande, parce que je le sais que vous allez
l'adresser, ma demande, c'est plus: Y a-t-il lieu de les identifier comme
quoi les règles ne s'appliquent pas à eux, parce qu'on est en ce moment dans
les véhicules où les règles ne s'appliquent pas? Est-ce qu'il y a lieu de les
voir un peu sous cet angle-là, à savoir qu'un véhicule qui est identifié, un
véhicule de sécurité ou de secours n'est pas obligé d'avoir les mêmes règles...
M.
Bonnardel :
Bien, je vous dirais...
Mme
Charbonneau :
...donc je peux sortir des sentiers, je peux aller plus loin, je peux aller
chercher un skieur, mais avoir un véhicule hors route pour pouvoir le faire?
M.
Bonnardel :
Je vous dirais non, parce que c'est l'agent de la paix ou l'agent de... ou le
surveillant ou l'agent, là, comme tel, là, qui, lui, a la possibilité de sortir
du sentier puis d'aller. Donc, peu importe le véhicule qu'il pourrait avoir,
que ce soit un quatre-roues, ou que ce soit une motoneige, ou je ne sais pas,
moi, d'autre chose, il peut y aller, lui, là. Donc, c'est lui qui a le pouvoir.
C'est lui qui a le pouvoir de sortir puis d'aller...
Mme
Charbonneau :
Donc, ce n'est jamais les clubs qui se donnent un système de sécurité. Il n'y a
jamais un regroupement qui se dit : Bien, nous, pour nos membres, on va
avoir un qui va circuler de façon régulière, là, pour s'assurer qu'il n'y a pas
d'obstruction dans le sentier, qu'il n'y a pas de problématique qui peut
contribuer à venir soit dépanner un véhicule en panne, aller chercher un blessé,
aider une autre formation, un autre regroupement parce qu'il y a un skieur de
ski de fond qui s'est blessé à la jambe ou quelque chose comme ça.
Je veux juste
m'assurer que, si on est pour donner un avis sur les véhicules qui ne... sur
lequel les choses ne s'appliquent pas, on peut aussi garder cet aspect-là pour
qu'éventuellement, quand on va arriver à l'article qui va parler des véhicules
hors route qui sont identifiés pour la sécurité, bien, on peut faire référence
un à l'autre.
M.
Bonnardel :
Donc, votre question est bonne, votre raisonnement est bon. Comme je vous le
mentionnais, chaque club a à définir qui devient agent de surveillance du jour
au lendemain. Qui, cette année? Bon, c'est toi ou toi, ou vous êtes un ou deux,
vous êtes trois, et vous allez être en appui aux agents de la paix, pour ne pas
nommer la Sûreté du Québec. Donc, ces pouvoirs, on va les définir un peu plus
loin à ces gens. Donc, ce sont eux qui ont ce pouvoir-là de... pas de disposer,
là, mais de mettre en application les règles de la loi puis de sortir d'un
sentier, s'ils le désirent, pour aller arrêter ou constater.
Mme
Charbonneau :
Ou faire un constat. Est-ce qu'à ce moment-là, plus loin, je vais voir qu'on va
avoir le droit à une identification pour s'assurer que, si c'est mon collègue
ou moi qui est reconnu comme celui qui va s'occuper de la sécurité du sentier,
notre véhicule pourra être muni d'un identifiant? Parce que vous avez compris
que, si ce n'est pas identifié, puis je prends le sentier hors route, puis que
j'ai deux autres motoneigistes qui ne me connaissent pas du tout, qui me
suivent, qui disent : Aïe! ça a l'air cool, il y a de la neige folle de ce
bord-là, on s'en va ce bord-là, s'il n'y a pas d'identification, je n'ai pas
l'air de quelqu'un en sécurité. Puis je vous rassure, j'essaie toujours de
faire des bonnes questions, M. le ministre.
M.
Bonnardel :
Donc, à l'article 70, vous avez...
Mme
Charbonneau :
C'est là que je vais retrouver...
M.
Bonnardel :
...la possibilité donc, pour... La circulation de tout type de véhicules hors
route et des véhicules d'entretien... le club peut, au moyen d'une
signalisation conforme aux normes réglementaires et installée à ses frais, soit
l'interdire, soit la restreindre à certains types de véhicules, à certaines
catégories. C'est là qu'on va...
Mme
Charbonneau :
Parfait, ça répond à ma question. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, il n'y a pas d'autres commentaires? Donc, M. le ministre, vous pouvez
poursuivre.
M.
Bonnardel : Oui.
Donc, on termine... Non, on est rendu à 8°.
La Présidente (Mme St-Pierre) : 8°,
oui.
M.
Bonnardel :
Alors :«Les dispositions de la présente loi ne s'appliquent pas aux
véhicules hors route et aux véhicules d'entretien dans les cas suivants :
«8° aux bicyclettes assistées d'un moteur, dont
les vélos de montagne motorisés, qui ne se qualifient pas de cyclomoteur ou de
motocyclette au sens du Code de la sécurité routière.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires?
• (15 h 40) •
Mme
Charbonneau : On
retrouve vos...
M.
Bonnardel : «Fat
bikes».
Mme
Charbonneau :
...«fat bikes».
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Mont-Royal.
M.
Arcand : Moi, je veux juste
comprendre, parce que je ne suis pas... je n'utilise pas des bicyclettes
assistées d'un moteur qui ne se qualifient pas de cyclomoteurs. Est-ce que
quelqu'un peut m'expliquer ce que ça veut dire?
M.
Bonnardel : Bien, vous avez une nouvelle mode, là, de style
«fat bike», de véhicules... de vélos tout-terrain qui sont équipés d'un
moteur électrique, qui, à votre question de tantôt, ne doivent pas circuler à
plus de 32... à moins de 32 kilomètres-heure pour ne pas avoir l'obligation
d'avoir un permis de conduire. Donc, ce sont ces véhicules qui...
M.
Arcand : Qui sont
considérés comme non dangereux.
M.
Bonnardel : C'est
ça, et qui ont leurs circuits bien dédiés à eux, là, tout dépend où on va, là,
à Bromont, ou à Sainte-Anne, ou...
M.
Arcand : Et est-ce
que vous avez l'impression que vous
avez couvert pas mal l'ensemble de ces nouveaux modèles, ou enfin de ces
bicyclettes, ou on risque d'en retrouver aussi dans un règlement futur?
M.
Bonnardel : Bon, honnêtement,
l'innovation...
M.
Arcand : N'aide
pas.
M.
Bonnardel : ...ça
avance rapidement, mais de là à vous dire demain matin, là, que... Je ne vois
pas autre chose. Les vélos de montagne, le modèle «fat bike» équipé de moteur,
écoutez...
Une voix : ...
M.
Bonnardel :
Trottinette. C'est ça, ça pourrait évoluer. Mais je ne vous cache pas que ça se
pourrait que, dans la prochaine année, on
ait à définir un nouveau modèle, là, qui serait sur le marché, là, mais... Ça va
très vite dans ce créneau, là. Mais, pour le moment, je pense qu'on
touche 99,9 % des possibilités ou des véhicules sur nos routes qui font,
grosso modo, du transport actif, là, je vais le dire ainsi.
M.
Arcand : O.K. Ça
va.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, M. le ministre, veuillez lire le paragraphe
9°, s'il vous plaît.
M.
Bonnardel : Oui.
Alors : «Les dispositions de la présente loi ne s'appliquent pas aux
véhicules hors route et aux véhicules d'entretien dans les cas suivants :
«9° aux véhicules hors route dont l'usage est
destiné par le fabricant à des personnes de moins de 16 ans, s'ils
circulent exclusivement sur une terre privée, ailleurs que sur un sentier, avec
l'autorisation de son propriétaire.»
Alors, vous comprenez qu'on arrive à ce que je
vous ai déjà expliqué, là, le moins de 16 ans, une terre privée avec les
parents qui...
M.
Arcand :
Ça faisait partie des demandes de l'UPA, si ma mémoire est bonne. Et, à part
des agriculteurs, est-ce qu'il y a d'autres cas que ça peut toucher à ce
moment-ci? C'est surtout les agriculteurs ou s'il y a d'autres groupes qui...
d'autres citoyens qui ont besoin d'avoir une telle disposition?
M.
Bonnardel : Bien,
il va y avoir... Donnez-moi deux petites minutes, Mme la... Bien, il y a les
véhicules jouets, ça, c'est certain, je vous en avais déjà mentionné, que ce
soit petites motos, petites motoneiges, là, sur une terre pas très grande. Vous pouvez permettre à votre jeune de tourner
alentour de la maison, si vous le souhaitez, toujours sous supervision.
Mais permettez-moi de suspendre une seconde, Mme la Présidente, je veux poser
une question...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Nous
allons suspendre.
(Suspension de la séance à 15 h 42)
(Reprise à 15 h 43)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M.
Bonnardel : Alors,
oui, j'ai terminé ce point. S'il y a d'autres questions, je peux répondre.
M.
Arcand : Est-ce que
les Gator, c'est considéré comme des véhicules qui sont... ça ne dépasse pas 32
ou... ça dépasse-tu 32? Oui. Donc, c'est considéré... Il arrive quoi, sur une
terre privée, quelqu'un qui a un Gator, est-ce qu'il doit... il va être
considéré, à ce moment-ci, comme un véhicule hors route?
M.
Bonnardel :
Donnez-moi une petite seconde.
(Consultation)
M.
Bonnardel :
Excusez, M. le député, je connais pas mal ce milieu, mais le Gator, là...
Une voix : ...
M.
Bonnardel : Hein? O.K.
Je vous suis, là, le Gator, oui, oui, oui.
Une voix : On appelle ça, un
véhicule au travail.
Mme
Charbonneau :
J'aime ça parce qu'il a une image.
M.
Bonnardel : Oui,
c'est ça, je sais de quoi on parle.
M.
Arcand : Donc, ça,
mais qu'est-ce qui arrive avec un véhicule qui dépasse 32 kilomètres et
qui est sur une terre privée? À ce moment-là, il est couvert par la loi?
M.
Bonnardel : Qui est
couvert par... Voulez-vous donner une explication...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, est-ce qu'il y a un consentement pour que Mme la juriste prenne la
parole?
Mme St-Martin (Françoise) : Oui.
Françoise Saint-Martin, au ministère des Transports. Actuellement, ces
véhicules-là sont déjà aussi régis, là. Quand ils croisent, par exemple, une
route, ça leur prend un permis. Ça fait qu'ils vont... En fait, c'est les Gator
qui seraient utilisés sur un site agricole, on l'a vu lors des exclusions, ils
seront exclus parce que c'est un site agricole fermé. Si on parle de... que ce
n'est pas un site agricole, par exemple, des particuliers qui ont des très
grands terrains, bien, plus loin, on va voir, l'article 55, sur les
terrains privés, les normes sont beaucoup plus restreintes. Il y a à peu près
six articles qui s'appliquent. Donc, ne pas créer la lourdeur d'un régime qui
est fait beaucoup plus pour les sentiers puis la circulation sur les terres
publiques où il y a d'autres gens aussi... Ça fait que c'est à 55 que la
souplesse, finalement, est plus réintroduite.
M.
Arcand :
Sur la question qui touche les moins de 16 ans, ce n'est peut-être pas tout
à fait le moment encore, mais j'imagine qu'on va aborder ça un petit peu plus
tard, mais juste pour savoir, est-ce que vous avez fait une réflexion par
rapport à ça, ou si vous allez nous donner la primeur dans quelques articles,
ou si... Est-ce que vous avez été ébranlé par certains groupes qui ont
dit : Dans des cas particuliers, les 14 ans pourraient utiliser ces
véhicules? Surtout, je vous dirais que moi, j'ai eu beaucoup de commentaires de
gens, entre autres dans des... comment je dirais ça, j'en parlerais maintenant.
Mais les gens nous ont dit, par exemple, qu'il y a moins d'accidents des 14 à
16 ans qu'il y en a de 16 à 18, ou de 16 à 19, là, qui sont beaucoup plus
incisifs et qui sont plus rebelles par rapport à ça. Je
n'ai pas les statistiques en ce sens-là. Mais est-ce qu'il y a des cas
particuliers? Et, deuxièmement, moi, j'ai reçu même des commentaires des gens
de la Côte-Nord qui me disent qu'il y en a qui vont en motoneige à l'école sur
la Côte-Nord et il y en a qui ont 14, 15 ans, puis qui y vont.
Alors, je ne sais
pas, est-ce que c'est quelque chose que vous allez voir dans un règlement?
Est-ce que votre intention, c'est de modifier certains articles pour tenir
compte de ça? J'essaie juste de voir de quelle façon vous vous positionnez, à
ce moment-ci, sur ce débat-là qui, d'ailleurs, lorsqu'il y a eu les
consultations, la seule manchette qu'il y a eu véritablement, c'est celle qui
a... c'était la demande, là, pour qu'on soit prudents pour les 14 ans,
entre autres, là. C'était ça qui était un des enjeux.
M.
Bonnardel : Bien, vous posez une très bonne question, M. le
député. Je n'ai pas été ébranlé, mais très sensible. Je sais qu'il y a plusieurs communautés,
Basse-Côte-Nord, Côte-Nord, Lac-Saint-Jean, un peu plus haut, où l'usage
de la motoneige ou du quatre-roues, outre
les communautés plus nordiques ou les communautés autochtones, il y a des
villages ou des villes où le rôle de la motoneige, c'est d'amener un jeune du
point de la maison au point... à l'école ou autre.
Donc, on va en parler
à l'article 19, pour s'assurer, encore une fois, que ceux qui ont pu
paraître, là, déstabilisés, ou penser qu'on les avait oubliés, là, ce n'est pas
le cas, là. Je sais que dans certains coins plus éloignés, là, c'est partie prenante de leur vie, puis ce
déplacement, bien... Je pourrai vous parler, là, des statistiques, là,
d'accidents, mais au-delà de tout ça, ne craignez rien, on a pris compte de ça.
On va...
M.
Arcand :
O.K. Je vous fais part de ça, parce qu'il y a une ancienne «reporter»... ou
enfin, je ne le sais pas, elle est peut-être encore reporter à Radio-Canada,
qui était Mme Montgomery, qui m'avait parlé, entre autres, des gens qui
vivent dans certains villages anglophones, là, qui ne vivent que...
M.
Bonnardel :
La Basse-Côte-Nord.
M.
Arcand :
...tu sais, il n'y a pas de route. Alors, eux, là, c'est la motoneige qui est
utilisée l'hiver puis les véhicules tout-terrain... je veux dire, il n'y a pas
de route, je pense, ça arrête à Kegaska. Alors, pour eux autres, c'est
extrêmement important. Alors, c'est pour ça que je vous posais la question. Je
crois qu'on va y revenir de toute façon quelques
articles plus loin. Je veux quand même mettre la table pour qu'on puisse
échanger sur cette question. Alors, voilà.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Merci. Je prends la balle au bond, parce que moi, ce qui m'intriguait,
c'est : Pourquoi 16 ans? Je vous explique. J'ai le privilège d'avoir
un fils et, à 16 ans, mesurait déjà 6 pieds 3 pouces, mais
ses amis n'ont pas tous suivi la même courbe de croissance et, de ce fait, ni
le même poids. Alors, qu'est-ce qui fait qu'on choisit 16 ans? Est-ce que
c'est parce qu'on parle d'une forme de maturité — je vous donne en
partie ce que je pense que vous allez me répondre — ou est-ce que c'est le
poids du jeune?
Vous dites... Dans
l'article, ça dit : Le fabricant a modifié pour pouvoir permettre à un
moins de 16 ans. Donc là, j'imagine que le poids rentre en ligne de compte
ou la forme physique. Juste pour mieux comprendre.
• (15 h 50) •
M.
Bonnardel :
Bien, la question... je ne sais pas si vous étiez là quand la fédération des
quads est venue. Eux souhaitaient qu'on ramène ça à 14 ans.
Mme
Charbonneau :
Pas juste eux d'ailleurs.
M.
Bonnardel :
Principalement. Quand une fédération, là... elle parle quand même pour
l'ensemble de leurs membres, puis ce n'est pas banal comme réflexion. Puis,
pour moi... Puis certains vont faire une similitude entre : Pourquoi tu
peux conduire un cyclomoteur à 14 ans puis tu ne peux pas conduire une motoneige?
Il y a une différence énorme, énorme, pour moi, entre la possibilité de
conduire un cyclomoteur qui va rouler, en moyenne, 60, 65 kilomètres, 70 peut-être,
si tu l'as modifié, puis d'embarquer sur une motoneige qui a un poids
important. Ce n'est peut-être pas tous les garçons comme votre fils, là, qui a
une croissance, là, plus forte. Ces motoneiges sont ultrapuissantes, elles sont ultralourdes, et les VTT, c'est la même,
même chose. Puis, plus souvent qu'autrement, à cet âge, on a la volonté
d'aller encore plus vite puis de changer le tuyau d'échappement. J'ai déjà été
jeune, moi aussi.
Donc, à 16 ans, pour
moi... Puis les statistiques, là, je pourrais vous les sortir, je me souviens,
je les avais eues, là, quand on avait reçu... les statistiques du 14-16 sont de
la même importance. Sur les 600 décès puis les 10 000 hospitalisations graves, légères, peu importe, là, qui
viennent du VTT, encore plus du VTT que de la motoneige, pour moi, il
reste non négociable, le fait qu'il faut que le 16 ans reste là. Et puis même,
on leur dit aujourd'hui : Vous allez devoir suivre une formation. Je ne
vous dis pas que tous les jeunes ne peuvent pas conduire une motoneige forte
cylindrée, mais il reste, c'est comme les motos de route, c'est comme les
motocyclettes.
Pour moi, je suis...
Je travaillais avec la SAAQ, présentement, pour être capable un jour, et je le
souhaite, de moduler la possibilité d'un jeune qui a son permis de conduire de
moto à 17 ans, de ne pas embarquer sur un 1 000 cc, puis de ne pas
embarquer sur une moto de 200 force. C'est impensable, parce que le cours de
moto que vous avez, ce n'est pas un cours de course, c'est un cours de moto,
là, ordinaire, que vous avez dans un petit circuit fermé. Embarquer sur une
moto de course, du jour au lendemain, parce que ce sont des motos de course,
bien, c'est une incidence à avoir un accident, puis les possibilités sont trois
fois plus élevées d'avoir un accident. Alors, c'est pour ça que le 16 ans,
pour moi, est non négociable.
Mme
Charbonneau :
Je comprends que, contrairement à mon collègue, moi, j'ai réussi à avoir la
réponse pour plus tard, mais j'en suis plus sur... parce que vous avez parlé du
club de quads, qui nous a parlé, mais on a aussi les gens de l'UPA qui nous ont
parlé. Puis eux autres, ils disent, avec raison, que, tu sais, le quotidien
d'une famille sur une ferme, bien, ça ne se détermine pas par un âge, ça se
détermine par les tâches. Puis si tu peux faire le train à 14 ans, bien,
tu fais le train à 14 ans. Puis, si j'ai 14 ans puis j'embarque sur
une machine qui a été modifiée pour mon âge et mon poids, il faut que je sois
assuré de la sécurité.
Je comprends que, là, on parle du véhicule hors
route, dont l'usage est destiné par le fabricant aux personnes de moins de
16 ans, si elles circulent exclusivement sur une terre privée, ailleurs
sur un sentier, avec l'autorisation de son propriétaire. Donc, mon jeune de
14 ans qui est sur une terre puis qui aide son père, les week-ends puis
les jours qu'il est en pédagogique, à faire les travaux de la ferme, lui n'est
pas visé, puisqu'il est reconnu sur une terre privée malgré le fait qu'il ait
moins de 16 ans.
M.
Bonnardel : Il est
visé, s'il a à traverser une route pour se rendre sur la terre de son père
l'autre côté. Si c'est le cas, c'est son papa qui va traverser la motoneige ou
le VTT.
Mme
Charbonneau :
Alors, oui, je comprends. Puis là on va jaser un peu, là, parce qu'on a bien
compris que, des fois, son père, dans
l'autre champ, a oublié sa bouteille d'eau puis son dossard qui fait que, là,
la température va changer, puis il a
besoin d'être mieux identifié dans son champ, puis qu'il va appeler à la
maison, parce que le cellulaire, c'est extraordinaire, ça permet ça
maintenant.
Il fut des années où c'était plus complexe pour
nos gens de terre, là. Mais il va appeler à la maison puis il va dire : Aïe! j'ai oublié ma trousse de
premiers secours, ma bouteille d'eau puis mon dossard orange, tu peux-tu
demander à François de venir me le porter? Bien, il ne va pas embarquer sur une
vache, là, puis il ne va pas partir en courant. Il va probablement prendre le
premier appareil qui lui est disponible, puis probablement attitré par ses
parents, puis il va traverser. Puis il va
peut-être passer sur ce que j'appelle affectueusement, et c'est anglophone, Mme
la Présidente, un «overpass» pour
aller sur la terre d'à côté. Puis je vous le dis, parce qu'à Mille-Îles, tout
ne se touche pas. Il y a des terres qui
traversent la 25 puis il y a des terres qui traversent la 19, qui fait que j'ai
des jeunes qu'il faut qu'ils fassent ce trajet-là.
Alors, la complexité de gens qui s'occupent de
terres, c'est aussi ça, c'est aussi d'être capable d'avoir accès en toute
liberté. Et je comprends votre souci pour la sécurité, je suis parent, je vous
l'ai dit dans un autre témoignage. Moi, ma crainte, c'était que mes enfants
veulent une mobylette, là. La vie a été bien faite, ils se sont préoccupés plus
d'autre chose que de la mobylette. Mais, en même temps, je veux m'assurer qu'on
puisse continuer à faire confiance à ces parents qui ont décidé de s'investir
dans la terre puis qui ont un rythme familial différent qui fait que son jeune
de 14 ans va embarquer sur son appareil puis il va aller dépanner son père
qui est dans le champ d'à côté, puis il faut qu'il traverse.
M.
Bonnardel :
Bien, votre point, Mme la députée, est bon. Je le savais que, chez les
agriculteurs puis à la l'UPA, c'était une question chaude. Puis je me
souviens du monsieur, là, il était... J'étais surpris puis je pense qu'il était
surpris de me voir, en disant : O.K. Vous acceptez, donc... parce qu'ils
ont dit oui, là, aux 16 ans, là, l'UPA. Ils ont accepté le fait qu'un
jeune ne pourra pas traverser une route sur un véhicule s'il n'a pas
16 ans.
Mme
Charbonneau : À ma
mémoire, puis je vais me permettre, M. le ministre, c'est sans offense, là,
mais à ma mémoire, l'UPA nous a dit : On comprend votre point de vue puis
on sait que vous êtes en train d'écrire une loi, mais, dans notre quotidien, ça
va être difficile à appliquer. Puis je suis sûre qu'on n'a pas le goût
d'adopter une loi qui fait qu'il y a un regroupement plutôt qu'un autre qui va
aller en opposition. Mais si c'est écrit 16, puis que le jeune à 14, pas sûre,
M. le ministre, que ça va être tenu.
Puis encore une fois, à leur défense, il n'y a
pas un parent qui veut demander à son jeune de se mettre en danger. Il n'y a
pas un parent qui va lui dire : Fais ça, c'est contre la loi. Par contre,
dans un moment très précis, dans une journée où il y a une situation d'urgence,
peut-être que le parent va dire : Bien, viens-t'en.
M.
Bonnardel : Mme la
députée, je comprends. Je comprends, sauf qu'à la fin c'est une question de
sécurité. Puis je me souviens du représentant de l'UPA. On respecte votre
position, on va appliquer puis on va demander à nos collègues agriculteurs
d'appliquer la loi. Puis je ne vous dis pas qu'il n'y en a pas qui ne le feront
pas, mais, à la fin, il en va de la sécurité de nos enfants, puis là-dessus,
pour moi, c'est... Je vous le répète, les statistiques sont importantes pour
les 14-16 ans, puis en bas de 14 ans aussi, il y en a, des accidents.
Alors, si en plus, il n'y a pas de supervision de parents, bien...
Mme
Charbonneau : Dans
les statistiques, là, juste parce que je le sais qu'ils nous écoutent avec beaucoup
d'attention, là, dans les statistiques, est-ce qu'on a départi les statistiques
entre les jeunes d'un certain âge, dans un certain milieu, ou on a juste fait
une statistique? Parce qu'avoir 16 ans puis être sur l'autoroute, puis
avoir 16 ans puis travailler sur une terre, c'est deux choses complètement
différentes.
M.
Bonnardel : Si vous
permettez, je vous sortirai les chiffres un petit peu plus loin, là. Je me
souviens de les avoir demandés, là, puis là on est en train de les chercher.
Mais je les ai par catégorie d'âge, pas par région ou par circonstance, mais par catégorie d'âge. Donc, vous
allez voir jusqu'à quel point ce n'est quand même pas négligeable, le
fait qu'en bas de 16 ans il y a plusieurs accidents.
Mme
Charbonneau : Oui, mais, encore une fois, je n'ai aucun
doute. Je n'ai aucun doute puis je vous dirais que, tu sais, on sortirait des statistiques en voiture, puis vous me
diriez que l'autoroute, ce n'est pas une piste de course, je vous
dirais : Je vous crois. Mais moi, ce matin, sur la 40, ça avait l'air,
dans certains secteurs, ça avait l'air d'un petit peu une piste de course.
Ceci dit, c'est plus
par secteurs, parce qu'on parle de gens qui travaillent sur une terre. On ne
parle pas de gens qui, tu sais, qui font ça
par plaisir, malgré que ça doit faire plaisir de prendre l'appareil pour aller
dépanner son père, mais on parle de gens qui travaillent la terre, qui
sont en communion avec un travail, plutôt qu'être en compétition avec quelqu'un
d'autre qui me suit ou une auto que je veux dépasser, là.
• (16 heures) •
M.
Bonnardel :
Bon, bien, Mme la Présidente, je peux donner quelques statistiques, ce que j'ai
reçu. Le bilan de l'INSPQ 2011‑2016, on parle de 5,6 % des personnes
décédées en motoneige qui avaient moins de 16 ans. 8,5 % des
personnes des décédées en VHR avaient moins de 16 ans. Bizarrement, hein,
37,5 % des moins de 16 ans avaient vitesse excessive, et consommation
de drogues à 25 %. Les hommes sont surreprésentés, à 89 %. Alors, du
côté des VTT, bien, c'est encore plus important. C'est 11,2 % du côté des
VTT, usage à l'année, là, ça doit être un peu ça. Puis 8,5 % des personnes
décédées en VHR avaient moins de 16 ans, donc... pardon, oui, c'est ça.
Puis vitesse excessive, de ce côté-là, on parle de 28 %, puis 16 %
avaient consommé de la drogue ou de l'alcool.
M.
Arcand :
Est-ce que vous avez des statistiques pour les plus vieux, les 16 à...
M.
Bonnardel :
Non, ça, c'est un bilan de l'INSPQ, mais mon conseiller est en train de
vérifier. Je sais qu'il y a une liste... bien, pas qu'il y a une liste, mais
qu'il y a un tableau de la SAAQ puis... si je ne me trompe pas, là, ça vient de
la SAAQ. On va vous le trouver, là.
Mme
Charbonneau :
Par contre, si je peux insister une dernière fois, je parle vraiment de gens
qui travaillent. Je ne parle pas de gens qui s'amusent, je ne parle pas de gens
qui font un sport de loisir, je vous parle de jeunes — puis
je vais continuer à dire le mot «jeune» — qui travaillent avec leurs
parents, avec le milieu familial avec la volonté d'appliquer des mesures très
sécuritaires, mais par rapport à leur milieu de vie. Puis, si je me souviens
bien, Rl'UPA avait demandé comme une forme d'exception pour les gens de la
terre.
Et je ne sais pas, je
vous le dis, je n'ai aucune qualification pour dire que je suis légiste, mais y
a-t-il moyen de les identifier et de dire : Cette qualité de personne... un
peu comme vous le faites pour ceux qui font de la course, un peu comme vous le
faites pour ceux qui sont les concessionnaires... Cette qualité de personne est
identifiée puis est libérée d'une responsabilité qui est plus forte.
Malgré le fait que
j'entends votre cautionnement pour dire : Je veux être celui qui protège
nos jeunes... puis je n'ai aucun doute là-dessus, mais je ne pense pas que, si
son père l'appelle pour être dépanné, il a le temps de fumer un joint ou de
consommer quatre bières avant de se rendre pour aider puisqu'on est dans
le quotidien d'un travail sur la terre. Je
n'ose pas dire «sur la ferme» parce que, des fois, on a des terres qui sont
utilisées pour autre chose, là, mais je parle vraiment d'un principe où
on reconnaît l'agriculture comme un monde particulier pour l'utilisation
d'appareils qui ne sont pas des... parce que je ne peux pas prendre l'autobus
pour aller porter quelque chose puis je ne peux pas non plus prendre la voiture
parce qu'il faut que je passe à travers un champ. Par contre, ça se peut qu'à
travers mon champ je rencontre un petit bout de rue, puis que, là, mon casque
ne soit pas avec moi, puis que je n'aie pas tout ce que la loi va me demander
d'avoir, puis que j'aie 14 ans, puis je veux juste faire le travail qu'on
me demande de faire comme contributeur de cette famille qui s'occupe d'une
terre.
M.
Bonnardel :
Vous savez, Mme la députée, je peux me tromper, je ne suis pas agriculteur,
mais j'en ai côtoyé, je pense que 75 % des enfants ou des jeunes qui
aident leurs parents... se fait sur la terre. Ils n'ont pas à circuler sur une
route, ils n'ont pas à traverser un viaduc.
Mme
Charbonneau :
Vous avez raison.
M.
Bonnardel :
Si je disais oui à votre proposition aujourd'hui, il suffit d'un décès dans la
prochaine année, puis je vais m'en vouloir toute ma vie, la discussion qu'on a
entre vous et moi. Alors, je vous le répète, oui, je sais qu'il y en a qui nous
écoutent, là, puis je le sais qu'ils ont peut-être pris cette position à
contrecoeur, mais, à la fin, s'il y a un mot : sécurité de nos enfants. Je
reste persuadé que, malgré certaines circonstances qui pourraient être
difficilement acceptables, en disant : Papa est dans le champ, l'autre
côté, il faut traverser le viaduc, je suis pris, j'aurais besoin d'aide là,
bien, il va perdre peut-être 30 minutes pour revenir avec le quatre-roues
puis aller chercher ce qu'il a besoin ou demander à son fils de se rendre à la
limite du terrain pour se dire : Attends-moi là, je m'en viens, puis tu me
donneras ce que j'ai de besoin.
Je pense que ce que
j'ai défini... ou ce qu'on a défini, en équipe, pour dire aujourd'hui que le 16 ans,
c'est, pour moi, le plus important... Il y a trop de machines, trop de produits
puissants aujourd'hui pour me permettre de penser... puis je ne vous cache pas,
vous avez peut-être raison, là, que... Vous avez raison qu'il y a certains
enfants, à 15, 16 ans, qui sont devenus des adultes, qui auraient cette
capacité, mais le réflexe de conduire un VTT, le réflexe de conduire une
motoneige puis d'acquérir cette expérience pour comprendre comment la machine
bouge, qu'on soit dans la neige, qu'on soit dans la boue, qu'on soit sur l'asphalte
même, parce qu'un VTT sur l'asphalte va réagir bien différemment
que sur la terre... Mais c'est pour ça que je vous dis, pour moi, c'est non
négociable, ce 16 ans, même si je comprends très, très bien puis je mesure
la déception peut-être de certains. Pour moi, la vie de ces jeunes est trop importante
pour qu'aujourd'hui je me dise : Bien, on ramène ça à 14 ans comme le
cyclomoteur, non.
Mme
Charbonneau :
Mais vous avez compris que le débat est important.
M.
Bonnardel :
Tout à fait, tout à fait.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Mais, en fait, moi, je pense qu'on ne peut pas ne pas souscrire à l'idée de
sauver des vies, mais la question qui se pose : Est-ce que la vie du
jeune de 14 à 16 ans est plus importante ou moins importante qu'un
jeune de 16 à 18 ans? Et là moi, j'aimerais bien savoir quelles sont les
statistiques sur la prise, la consommation de drogues, par exemple, entre 14 et
16 puis entre 16 et 24, par exemple. Et là moi, si on veut faire le débat sur
l'âge, on va y revenir, j'espère, on va le faire avec des statistiques qui
démontrent que c'est l'âge qui est en cause et qu'il y a un lien de cause à
effet entre l'âge, 15 ans, et l'accident ou la vitesse. Mais j'aimerais
bien avoir les statistiques, comme quoi la vitesse d'un jeune de 15 ans
sur un VTT est supérieure qu'un VTT qui est conduit par un jeune de
17 ans. J'espère que vous avez des preuves à cet effet, parce que sinon on
va interdire la conduite des VTT aux jeunes de 16 à 18 ans, si le taux
d'accident n'est pas supérieur. Vous voyez l'enjeu?
M.
Bonnardel :
C'est pour ça, M. le député, qu'on demande une formation pour les jeunes de 16 ans.
Je ne dis pas qu'un jeune de 16 ans qui a conduit sur les terres de ses
parents, pendant des années, une petite motoneige ou un petit VTT n'est pas
plus habile que celui qui, pour la première fois, se fait offrir une motoneige
à 16 ans, qui se dit : O.K., comment ça fonctionne? Bien là, il va
devoir subir... aller avoir une formation. Les statistiques d'alcool, de
drogues et de vitesse, c'est pas mal celles qu'on est capable d'avoir, plus
souvent qu'autrement.
Maintenant, les
spécificités d'un accident à cause d'une vitesse excessive, tu arrives dans un
coin, ou tu arrives dans une courbe, ou tu as bu peut-être une bière sans être
au-dessus de la limite, même si tu n'es pas supposé en boire une, parce que tu
as 16, 17, 18 ans...
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
Bonnardel :
Voilà. Non, non. Tu n'es pas supposé en boire une, donc... On n'a certainement
pas ces statistiques spécifiques aux circonstances des différents
accidents, mais, encore une fois... attendez de voir, là, les décès selon
le groupe d'âge, en VHR... en VTT, c'est 57. Je veux juste bien...
Permettez-moi, Mme la
Présidente, juste de suspendre deux petites secondes.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à
16 h 07)
(Reprise à 16 h 08)
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, on reprend nos travaux. M. le ministre.
M.
Bonnardel :
Donc, la période de 1990 à 2019, de 18 à 24 ans, il y a eu 110 décès
en VTT, 103 chez les motoneigistes. Les 14-17 ans, 83 chez les VTT et 31
chez les motoneigistes; et les 13 ans et moins, 57. 13 ans et moins,
57 chez les VTT et 15 chez les motoneigistes. Là, je pourrais vous donner les autres
un peu plus loin, là, mais là je pense qu'on discute plus des jeunes, là, donc.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M.
Arcand :
...plus pour revenir sur ce débat-là. Si on compare à ce qui se fait en Ontario
ou ailleurs, est-ce qu'on est très différents avec ce projet de loi?
M.
Bonnardel :
On est les plus sévères.
M.
Arcand :
En Ontario, c'est quoi?
M.
Bonnardel :
On est les plus sévères pour demander le permis de conduire, et la formation
n'est pas obligatoire chez les 16, 17, 18.
M.
Arcand :
Mais est-ce qu'en Ontario c'est 16 ans et plus aussi ou si c'est
relativement élastique?
M.
Bonnardel :
Permettez-moi d'aller vérifier, je veux juste être certain de mon coup.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Voulez-vous suspendre un peu? Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 16 h 10)
(Reprise à 16 h 11)
La Présidente (Mme
Grondin) : Alors, on peut reprendre nos travaux. M. le ministre.
M.
Bonnardel : Donc, Mme
la Présidente, il faut avoir, donc, 16 ans pour conduire une motoneige en Ontario.
Il n'est pas obligatoire, exemple, dans l'État du Maine ou du Vermont, pour
conduire une motoneige ou un VTT, d'être titulaire d'un permis de conduire.
Voilà.
M.
Arcand : Donc, le
16 ans est, évidemment, comparable à ce qui se fait passablement ailleurs
au Canada.
M.
Bonnardel : Oui.
Pour votre gouverne, en plus, en Europe, la Finlande et la Suède ont créé un
permis spécifique pour conduire une motoneige. Voilà.
M.
Arcand : O.K. Est-ce
que ça serait possible, lorsque vous aurez les informations, là, ce dont vous
nous avez parlé au sujet des décès, de pouvoir les déposer à la commission?
M.
Bonnardel : Oui.
M.
Arcand : Toutes ces
statistiques-là, là, autant que possible, là, si on pouvait les avoir à la commission
pour qu'on puisse quand même en prendre connaissance.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Mme
la Présidente, je viens de faire un geste que j'aurais dû faire tantôt, quand
j'ai interpelé le ministre, je suis retournée à l'article 4. Parce que,
là, on est dans la déclinaison puis je vois que la première phrase de l'article 4
dit : «Les dispositions de la présente loi ne s'appliquent pas aux
véhicules hors route et aux véhicules d'entretien dans les cas suivants...»
Puis après ça, je vois à... le paragraphe 4° — je sens que je suis suivie
dans mon propos — le
paragraphe 4° dit : «lorsqu'ils circulent à l'intérieur d'un chantier de
construction, sur le site d'une gare, d'un port ou d'un aéroport ou lorsqu'ils
sont utilisés dans le cadre d'un travail sur un site à vocation industrielle ou
agricole qui n'est pas accessible au public en général.»
Donc, quand j'arrive à 9°, puis que ça me dit
qu'«aux véhicules hors route dont l'usage est destiné par un fabricant à des
personnes de moins de 16 ans, s'ils circulent exclusivement sur un terrain
privé, ailleurs que sur un sentier, avec l'autorisation du propriétaire»,
est-ce que 9° défait 4°? C'est parce que, sur 4°, on me dit que, sur un terrain
agricole, je peux, puis, quand j'arrive à 9°, on vient de décliner un âge d'utilisation.
Je veux juste être sûre que je suis bien puis que notre cohérence reste par
rapport à la volonté qu'on a de protéger. Parce que je reste avec la phrase du
ministre, «de protéger», parce qu'une mort... vous m'auriez donné une
statistique avec un, c'est déjà trop, là. Mais est-ce que 4° complète 9° ou 4°
défait 9°?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la juriste.
Mme St-Martin (Françoise) : Oui.
Françoise St-Martin. Le paragraphe 9° est comme le paragraphe 4°,
c'est d'autres exclusions. Donc, non seulement il y a sur les sites agricoles
qui... pour un travail, quand c'est un site fermé puis qu'on considérait qu'il
n'y avait pas les mêmes menaces de sécurité. La même chose, les véhicules
jouets, ce n'est pas d'un grand intérêt, sur les terrains privés, les
véhicules-jouets qui sont vendus chez Toys"R"Us ou Canadian Tire, que
le ministère... Donc, ça se rajoute, c'est en cumul. Ça ne défait pas du tout,
c'est... Quand les fabricants destinent
vraiment un véhicule, comme, beaucoup plus petit, parce que c'est leur propre
responsabilité, là, ils ne vont pas
mettre cette catégorie-là, de moins de 16 ans, sur un véhicule ordinaire,
là. C'est pour des véhicules particuliers.
Mme
Charbonneau : Mais
je veux bien comprendre qu'aucun fabricant ne va aménager un appareil qui peut
être utilisé sur une terre pour un jeune de moins de 16 ans. Ça veut dire
qu'un jeune sur... je le dis tout le temps, «sur une terre», là, ça vous donne
une image de ce que je vise, là. Sur une terre, les appareils ne sont pas
aménagés pour permettre à un plus jeune de conduire. Là, je comprends qu'on
parle de jouet. Ça, je comprends quand, à 9°, quand vous dites : un véhicule
hors route destiné par leur fabricant à des personnes de moins de 16 ans.
Mais, si j'ai 14 ans, le véhicule n'est pas aménagé pour moi parce que je
suis plus jeune. Il faut que j'utilise un appareil, un 4x4, un quatre-roues,
là, ordinaire que j'utiliserais, si j'ai 16 ans, pour aider mes parents à
faire le travail sur la terre.
Donc, il n'y a
aucune possibilité qu'un... parce que, dans le fond, ce que j'essaie de protéger, c'est
l'utilisation d'un jeune sur un terrain donné, une terre, une ferme... je veux
utiliser le mot «ferme», là, c'est peut-être plus facile pour
moi, sur une ferme pour aider ses parents. Si le véhicule n'est pas aménagé
pour un enfant de moins de 16 ans, donc j'ai 14 ans mais j'ai le
gabarit d'un enfant de 16 ans et plus, j'embarque sur le quatre-roues pour
aller dépanner mon père, le seul moment où je vais le restreindre dans son
élan, ça va être plus loin, quand je vais arriver à un passage obligé sur la
route.
Donc, dans le fond, ce que je cherchais à faire
un peu plus tôt, si j'avais eu un peu plus d'attention dans le début de la phrase puis le paragraphe 4° et 9°...
Mon enfant est toujours correct, il peut fonctionner sur la terre, sur la
ferme quel que soit son âge, puisqu'il est sur un terrain privé et qu'il n'est
pas sur un appareil aménagé pour plus jeunes.
Ça fait que, si j'ai un... je vous taquine un
peu, là, mais je suis capable de l'imaginer, si j'ai un quatre-roues avec des
blocs de bois pour s'assurer que mes pieds touchent aux pédales puis parce que
ça se contrôle un peu plus par les mains — on m'a expliqué ça, là, d'arrêter
de parler des pédales puis de parler des mains — bien, il n'y a pas de
souci. Parce que je peux l'utiliser, puis il n'est pas emménagé pour un plus
jeune, puis je suis sur un terrain privé, puis je peux continuer à aider mes
parents, sauf si j'arrive à un passage obligé où là je suis sur une route
publique puis que, là, j'aurai des restrictions.
M.
Bonnardel : Vous
avez compris.
Mme
Charbonneau :
Parfait.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires
relativement au paragraphe 9°? M. le député des
Îles-de-la-Madeleine, avez-vous fait signe?
M. Arseneau : Non, si vous
permettez, on va vider la question. Ce qui veut dire qu'au paragraphe 4°,
sur une terre agricole, bon, qui n'est pas
accessible au public, en général, parce que c'est une terre privée, là, mais ce
n'est pas parce qu'il y a des barrières ou des clôtures, c'est simplement parce
que c'est une terre agricole privée, un jeune de 14 ans pourrait prendre
le VTT de ses parents et aider à la ferme. C'est ce qu'on dit ici, même s'il
n'a pas de permis, même s'il n'a pas de formation. C'est ce qu'on vient de
confirmer ici.
Des voix : Oui.
M. Arseneau : D'accord, c'est ce que
je voulais avoir comme confirmation. Merci.
M.
Bonnardel :
N'oubliez pas que, si c'est du travail, la CNESST va assujettir aussi le
travail sur une terre, donc c'est une autre chose aussi. Si la CNESST permet
aux enfants de travailler, bien là, le papa est conscient que... Ça, c'est un
autre sujet, là, mais...
M.
Bonnardel : Mais,
juste pour vérifier, quand on parle de vocation agricole, est-ce qu'on entend
aussi, par exemple, une érablière? Est-ce qu'on entend une terre à bois
également?
M.
Bonnardel : Oui.
M. Arseneau : Oui? D'accord. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, est-ce qu'il y a d'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, M. le ministre, veuillez lire le dernier paragraphe.
M.
Bonnardel : Oui.
Alors : «Les dispositions de la présente loi ne s'appliquent pas aux
véhicules hors route et aux véhicules d'entretien dans les cas suivants :
«Le gouvernement peut préciser par règlement le
sens donné à un mot ou à une expression, de même qu'il peut déterminer dans quels
cas ou conditions un véhicule est assujetti à l'application d'une ou de
plusieurs dispositions de la présente loi ou en est exempté.»
Alors, c'est
un peu ce que je vous mentionnais tantôt, là, donc pourrait ajouter ou
modifier, mais surtout ajouter.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand : M. le
ministre, est-ce que vous pouvez me définir un petit peu comment vous voyez la
suite des choses au niveau du règlement, où je crois avoir entendu, pendant les
auditions, que ça se ferait quelque part d'ici l'automne 2021? Est-ce que
c'est toujours l'échéancier que vous avez en tête actuellement?
• (16 h 20) •
M.
Bonnardel : Bien,
il est certain que... On ne se le cachera pas, là, l'application comme telle,
exemple, des règles, pour la Sûreté du
Québec, tout de suite après l'application de la loi, c'est peu probable qu'on
soit capable, dès le lendemain, le
1er janvier, exemple, de dire à la Sûreté du Québec : Bien, appliquez
la loi comme... ils nous ont demandé un certain temps. Alors, moi, je
suis pas mal certain que ça va être plus pour la saison prochaine pour la
motoneige.
Mais, de l'autre
côté, je souhaite travailler un peu comme on l'a fait lors de l'adoption du
projet de loi n° 17 pour les taxis. On a été
rapidement en action avec les intervenants, on les a mis à profit puis on va
faire la même chose avec les différentes fédérations puis
tous ceux avec qui on a travaillé depuis même 18 mois, depuis presque deux ans pour peaufiner, puis s'assurer,
encore une fois, qu'on a les meilleures réponses à, peut-être, certaines
choses qu'on va définir par règlement. Vous le savez, là, chaque loi qui est
faite, là, il y a des règlements. Mais je veux être certain, là, qu'on va
encore faire le même travail qui... soit dit en passant, je pense, ça a bien
été fait pour les taxis, même si c'était
très difficile comme circonstances, mais de le faire pour s'assurer qu'on
n'aura rien oublié, là, pour la suite.
M.
Arcand :
Donc, si je comprends bien, si on prend pour acquis que la loi pourrait être
adoptée d'ici Noël, ça veut dire que... où la fenêtre, c'est neuf à
12 mois après, pour le règlement complet.
M.
Bonnardel :
Tout à fait.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Y a-t-il d'autres commentaires? Comme il n'y a pas
d'autre commentaire, nous allons... et s'il
n'y a pas d'autre commentaire sur l'article 4 en général, nous allons faire
l'appel nominal. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. Pour, contre, abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Abstention. Donc, l'article 4 est adopté.
M. le ministre,
veuillez lire l'article 5. Très long.
M.
Bonnardel : Oui.
Cinq mots. «La présente loi lie l'État.»
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des commentaires?
M.
Arcand :
Juste un commentaire.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand :
Oui, merci. Oui. J'essaie juste de comprendre, vous dites, dans ce que
j'ai : «Nulle loi ne défait sur les droits de l'État, à moins qu'il n'y
soient expressément compris.» Et là vous arrivez avec le texte du projet de loi.
J'essaie juste de comprendre. Est-ce que ce sont des choses que vous avez
modifiées? Est-ce que c'est quelque chose de nouveau? Est-ce que c'est un
«wording» qui est différent par rapport à ce qui existait avant?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme St-Martin. Me St-Martin.
Mme St-Martin
(Françoise) : Oui. En fait, c'est peut-être une lacune de la loi
actuelle, qui ne le disait pas trop, alors que ça pouvait... C'est que, si... À
cause de l'article 42, que vous venez de lire, de la Loi d'interprétation, ça, ça reproduit le vieux privilège de la couronne
qui n'était pas assujetti aux lois. Donc, dans toutes les lois, quand on
veut que l'État, les ministères, les sociétés mandataires de la couronne soient
assujettis, on doit le dire expressément pour éviter toute controverse, là.
Donc, la SEPAQ, Hydro-Québec, qui peuvent avoir des flottes aussi de véhicules
hors route, avec cet article-là, c'est que ça ne fait pas de doute que ça
s'applique à eux aussi.
M.
Arcand :
Donc, l'État doit prêcher par l'exemple.
Mme
St-Martin (Françoise) : Bien, c'est surtout que c'est des vieux
privilèges, hein, qui viennent d'Angleterre, mais au moins s'assurer
qu'ils sont assujettis comme tout le monde.
M.
Arcand :
Mais, juste pour ma gouverne, un texte comme ça, est-ce que quelqu'un qui, de
façon grossière, n'aurait pas respecté la loi, il aurait eu un accident et... Est-ce
que l'État peut être poursuivi? Si vous comprenez ce que je veux dire... Est-ce qu'il y a une responsabilité, à un moment
donné, de l'État dans un événement, disons, dans lequel quelqu'un est
capable de prouver... Là, je vous donne un exemple bien pratique, mais,
exemple, il n'y avait pas de policier pour faire appliquer, personne n'était
sur les lieux, etc., il y a eu un événement tragique. Cet événement tragique
survient, il y a vraiment... où la responsabilité de l'État devient évidente.
Est-ce que c'est quelque chose qui vous inquiète? C'est ça que je veux savoir.
Mme St-Martin
(Françoise) : En fait, c'est que ça n'a pas de lien avec l'article 5,
là. Ça, c'est des principes de responsabilité puis ça peut exister. C'est ça,
indépendamment de l'article 5, les enjeux de responsabilité de l'État
peuvent exister, mais mettons que, les poignées, pour que les gens poursuivent
l'État, il faut... Et les tribunaux ont quand même reconnu que les grandes
orientations politiques, tout ça, l'État n'est pas responsable puis il ne peut
pas y avoir une responsabilité pour des actions politiques. Dans le défaut
d'avoir mis un inspecteur, là, ça peut ouvrir la porte à des litiges, mais
encore faut-il, un peu comme les municipalités ont parfois été reconnues responsables,
un défaut de service de pompier... ou il y a des circonstances où, quand il y a
un vraiment un engagement... Mais c'est une bibliothèque, là, il y a beaucoup,
beaucoup de jurisprudence puis de choses à dire sur ce sujet-là, mais ce n'est
pas le quotidien qu'il y a des poursuites contre l'État, hein?
M.
Arcand :
Mais un texte comme ça, est-ce que c'est relativement nouveau ou si on le
retrouve dans pas mal toutes les lois? Et est-ce que c'est quelque chose qui a
été modifié récemment ou si c'est...
M.
Bonnardel :
...dans la Loi sur les mines, sur la qualité de l'environnement, sur l'équité
salariale, la conservation du patrimoine naturel, charte des droits et
libertés, compétences municipales, cannabis.
M.
Arcand :
O.K. Ça va. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : D'autres commentaires? Alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire,
nous allons faire une mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La
Secrétaire : M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand :
Ah! Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Abstention. Alors, l'article 5 est adopté.
M. le ministre, l'article 6,
s'il vous plaît.
M.
Bonnardel :
Oui. Alors, Mme la Présidente :
«En vue de permettre
l'application de mesures assurant une meilleure prise en compte de la réalité
des autochtones et de la pratique de leurs activités traditionnelles ou
rituelles, tout en favorisant leur sécurité et celle du public, le gouvernement
est autorisé à conclure une entente relativement à une matière visée par la
présente loi avec une nation autochtone représentée par l'ensemble des conseils
de bande ou des conseils des villages nordiques des communautés qui la constituent, avec la Société Makivik, avec le
Gouvernement de la nation crie, avec une communauté autochtone
représentée par son conseil de bande ou par le conseil du village nordique,
avec un regroupement de communautés ainsi représentées ou, en l'absence de tels
conseils, avec tout autre regroupement autochtone.
«Les dispositions
d'une telle entente prévalent sur celles de la présente loi et de ses
règlements. Une personne visée par une entente n'est exemptée de l'application
des dispositions inconciliables de la présente loi ou d'un règlement pris pour
son application que dans la mesure où elle respecte l'entente.»
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, vous avez prévu de travailler paragraphe par paragraphe, mais, M.
le ministre, vous avez lu l'article au complet. Moi, je vous laisse échanger,
si vous voulez.
Mme
Charbonneau :
Le ministre nous offre toujours une variante, soit qu'il fait l'article par
article ou il fait au complet, puis, après ça, on revient.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Je n'ai pas osé vous interrompre, mais...
Une voix :
...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui. Je pense qu'on va vivre très bien avec cela. Est-ce
que vous avez un commentaire, M. le député de Mont-Royal—Outremont?
• (16 h 30) •
M.
Arcand :
Oui. Mme la Présidente, je pense que c'est un article qui est particulièrement important.
C'est un article qui... je vois qu'il est basé... entre autres, il avait été...
le même genre de mots avait été utilisé lors de la loi qui encadrait
l'utilisation du cannabis, d'après ce que j'ai pu voir.
Et évidemment, je n'ai pas
besoin de vous dire que ce sont des situations qui sont quand même importantes.
On comprend tous très bien que les communautés autochtones veulent avoir une
relation de nation à nation. Il est clair également que le seul commentaire qui
a été fait par les nations autochtones sur le projet de loi a été fait par... quelques
commentaires, par la nation crie. Les autres, je sais, entre autres, qu'on
avait demandé, nous, à l'époque, que la Société Makivik puisse intervenir, mais
semble-t-il que la journée des auditions, c'était un jour férié.
Je vous dirais qu'à ce stade-ci la question est quand
même assez importante parce que... Je comprends très bien les éléments qui font
qu'on veut donner un statut spécial à ces communautés autochtones. La seule
chose, cependant, c'est qu'on risque de... Le risque, toujours, c'est de créer
des classes de citoyens différentes. Il y a beaucoup d'endroits, par exemple,
que ce soit en Gaspésie avec les Micmacs, que ce soit sur la Côte-Nord avec les
Inuits, que ce soit dans le bout du nord de Berthier avec les Attikameks, que
ce soit avec les Innus au Lac-Saint-Jean, avec les Algonquins en Abitibi, les
Hurons ici, à Québec, les gens font de la moto.
Et là la question, c'est... Vous dites, de façon
claire : Les dispositions de l'entente vont prévaloir sur celles de la
présente loi et ses règlements. Ce n'est quand même pas rien. Est-ce que, puis
ça, c'est une question assez fondamentale, M. le ministre, est-ce qu'on se
retrouve... Est-ce qu'on risque de se retrouver, avec ce projet de loi, avec
des lois différentes, selon qu'on est citoyen autochtone ou un citoyen blanc,
si vous permettez l'expression? Est-ce que c'est ça que ça veut dire? Qu'est-ce
qui va vous guider dans la négociation avec les communautés autochtones? Et
est-ce que vous vous êtes fixé également un échéancier, là aussi, avec ces
communautés? Parce que, comme on le sait, les ententes, souvent, peuvent durer
extrêmement longtemps.
Et moi, ma question, c'est qu'on va se
retrouver... On risque de se retrouver éventuellement avec des citoyens qui
vont peut-être se promener sur nos sentiers au Québec, à qui les lois ne
s'appliqueront pas, et d'autres chez qui les lois vont s'appliquer. Alors,
j'essaie juste de comprendre comment vous allez gérer ces choses-là.
M.
Bonnardel : Mme la
Présidente, il faut bien expliquer, là, que, depuis deux ans, on n'a pas
négligé le fait de consulter les différents acteurs autochtones. Je vous nomme
quelques communautés. On a travaillé avec l'Administration régionale Kativik.
On a travaillé avec les Premières nations de Québec, Labrador. On a travaillé
avoir les communautés mohawks d'Akwesasne, Kahnawake, Kanesatake. On a
travaillé avec le Conseil de la nation atikamekw. On a travaillé avec la nation
huronne-wendat, avec les Naskapis, avec les Mohawks, comme je l'ai mentionné,
les Micmacs, les Algonquins, les Innus, Abénaquis, la nation huronne-wendat,
nation malécite, et je pourrais vous en nommer d'autres, depuis deux ans.
Il est certain que conduire une motoneige sur
une communauté autochtone, conduire une motoneige sur une terre publique, ce
n'est pas différent. Maintenant, on va s'asseoir avec eux. On comprend que, de
nation à nation, ces négociations, pour ces communautés, sont importantes, et
définir peut-être certains besoins qu'on pourrait avoir oubliés. Donc, on aura
à travailler avec eux pour la suite des choses. Donc, si eux considèrent qu'ils
ont certains intérêts à défendre, bien, on va devoir travailler avec eux.
Il y a des circuits, dans le Grand Nord, qui
traversent des communautés, des réserves, alors... et des Blancs, comme vous
l'avez mentionné, traversent, utilisent ces circuits, passent sur les
territoires qui sont innus ou autres, peu importe. Alors, on va travailler avec
eux. On va définir leurs besoins, encore une fois, exemple, le piégeage ou le
port de casque. Si vous roulez moins de 30 kilomètres-heure, bien,
assurément, ces communautés vont nous demander de ne pas mettre le casque, ce
qu'on définit un peu plus loin aussi, là, dans certains amendements. Donc, vous
pouvez comprendre qu'on ne négligera pas le fait de travailler avec eux, de
s'assurer qu'on répond à leurs besoins, à leurs inquiétudes, s'il y a lieu.
Puis de l'autre côté, bien, à l'article 19,
je réponds à votre inquiétude de tantôt. Pour certaines communautés plus
nordiques, pour ne pas nommer ceux qui sont sur la Basse-Côte-Nord ou au
Lac-Saint-Jean, plus au Nord, bien, l'utilisation d'un véhicule hors route pour
un jeune, pour aller à l'école, même si ce n'est pas l'idéal... mais ces jeunes
sont quand même sur ces motoneiges depuis qu'ils sont tout petits ou à peu
près, là. Il reste que le risque zéro n'existe pas, là, même si tu es en région
éloignée, mais bon, on le sait que pour aller à l'école ou aller à d'autres endroits,
bien, la motoneige, l'hiver, est le seul moyen de le faire.
M.
Arcand : Je
comprends. La seule chose, c'est que j'essaie de voir pourquoi... Par exemple,
si vous aviez dit, je ne le sais pas, moi... Si on parle des Mohawks, par
exemple, sur la réserve, la loi ne s'applique pas nécessairement sur la
réserve, j'aurais pu comprendre pourquoi la loi doit s'appliquer ailleurs. Et
vous dites : On les a consultés. Je veux bien, mais moi, tout ce que j'ai
entendu de leur part jusqu'ici, c'est que cette loi ne les concerne pas. Ce
n'est pas une loi qui semble les concerner.
Alors, est-ce que vous pouvez aujourd'hui, dans
les discussions que vous avez faites avec les groupes, donner quand même la
garantie qu'une entente que vous avez... que l'entente que vous allez avoir
avec eux reflète explicitement ce qui va se retrouver dans la loi ou si,
carrément, il va y avoir un statut spécial?
M.
Bonnardel : Bien,
il n'y a pas de statut spécial. Ce n'est pas deux poids, deux mesures. Pour
quelqu'un qui réside, exemple, sur la nation huronne-wendat, qui sort de sa
communauté puis qu'il utilise la réserve faunique des Laurentides, exemple,
pour se rendre au Saguenay, bien, il aura à respecter la loi comme tout
automobiliste ou tout utilisateur de véhicule hors route.
Maintenant, sur le territoire de la nation, bien
là, on va définir quels seront... on a un cadre, là, je pense que ce cadre
est bon, très bon, même... de quelle façon les différentes communautés voudront
le travailler. Puis là je vous ai donné l'exemple du casque tantôt, pour le
piégeage, pour aller à la chasse, ou peu importe. Eux autres, s'ils disent : Le port du casque, on ne le veut pas, parce
qu'on est souvent, l'hiver, en train de se promener, il y aura des
circonstances particulières que les équipes du gouvernement, du ministère vont
appliquer, ou s'attarder à différentes mesures qu'eux pourraient amener.
Mais pour l'ensemble de la loi comme telle, si
la communauté n'est pas traversée par un sentier fédéré, bien, eux... C'est
l'autonomie, là, M. le député. Vous avez été ministre dans tout ça. Vous
comprenez très bien les particularités des différentes communautés autochtones
au Québec. Alors, je ne vous le cache pas, là, j'en ai plusieurs. Ils ont tous
été... On a communiqué avec toutes les nations ou presque. Donc, on va
travailler avec eux. Ça prendra le temps que ça prendra pour être capable de
bien définir le cadre de la loi avec eux, mais je pense que, grosso modo, ils
comprennent qu'assurer la sécurité de leurs enfants sur leur communauté... je
pense que c'est aussi important pour eux que pour nous, sur nos terres publiques,
privées, ou autres.
M.
Arcand : O.K. Bien,
moi, je suis quand même inquiet de ces réactions-là que j'ai pu voir depuis le
début, parce que les réactions, c'est que cette loi-là ne s'applique pas à eux.
Alors, je comprends très bien ce qui se passe, mais je suis quand même...
permettez-moi d'être un peu inquiet par rapport à la suite des choses. On a
beau avoir les meilleures lois...
Puis comme je vous l'ai dit, on était ouverts
sur le principe, on est ouverts sur plusieurs des éléments qui sont dans ce
projet de loi, mais ça, c'est quand même spécial par rapport à ce qui se passe.
On dit carrément... On crée véritablement deux groupes de citoyens. Les
dispositions d'une telle entente qui va se faire avec les communautés prévalent
sur celles de la présente loi. Je n'ai pas besoin d'aller beaucoup plus loin.
Puis vous aviez, j'ai vu ça, adopté un peu le même genre de texte pour les lois
qui encadrent le cannabis.
Alors, j'aurais besoin quand même de mieux
comprendre encore ces éléments-là.
M.
Bonnardel : Bien,
M. le député, je fais une similitude un peu, puis je comprends votre
inquiétude, entre le Code de la sécurité
routière, si on est, exemple, sur la communauté mohawk d'Akwesasne ou de
Kahnawake. Il y a des policiers mohawks qui ont un cadre, qui est le
CSR, qui est le Code de la sécurité routière. Bien là, on définit le même
cadre, là, on dit : Si vous avez un service de police... Puis là je prends
une image, un exemple, là, je ne sais pas s'il y a des circuits de motoneige ou
de VTT sur la communauté mohawk, mais avec ce cadre, les policiers de la communauté mohawk pourraient appliquer la loi
exactement comme elle le fait pour les automobilistes. Alors, s'il y a
des VTT qui passent à haute vitesse dans un sentier fédéré... Puis je ne sais
pas s'ils ont des agents, là, sur les sentiers, l'hiver, je vous donne une
image puis une possibilité, là.
C'est pour ça
que je vous dis que ce cadre de loi est complet, et c'est sur ça que la Sûreté
du Québec va travailler aussi, dans
les prochains mois, avec nous, pour appliquer ces articles de loi qui... Ce
n'est pas simple, là, on applique le Code de la sécurité routière,
incluant la consommation d'alcool, drogues. Ce n'est pas banal, là. Donc, on va
très, très loin pour être capables d'améliorer le bilan, le bilan routier...
bien, le bilan routier, le bilan dans les sentiers dans les prochaines années.
• (16 h 40) •
M.
Arcand : Non, non,
je comprends, mais permettez-moi d'être quand même inquiet sur ces éléments-là.
Je veux dire, vous donnez l'exemple des Mohawks, puis je comprends, c'est une
réserve qui existe, avec un corps de police
qui existe, un corps de police particulier. Ça, ça va. Il y a plusieurs
endroits au Québec : les Micmacs en Gaspésie, les Innus sur la
Côte-Nord, à Sept-Îles. Là, vous vous promenez sur la rue, vous traversez la
rue puis vous êtes dans un territoire qui est aux Innus, enfin, qui est
revendiqué par la nation innue.
Alors, j'essaie de voir... Et, à partir du moment
où ils ont décidé de ne pas intervenir, les messages, en tout cas, qu'on a eus,
ça a été de dire : Écoutez, nous, on va regarder ça, là, mais ce n'est pas
nécessairement quelque chose qu'on va respecter. Permettez-moi juste d'être un
peu inquiet sur ça.
M.
Bonnardel : Je
comprends votre inquiétude, M. le député, mais je vous le répète, ce sera à
nous de faire le travail puis de s'assurer, encore une fois, que la loi soit
appliquée, respectée, et qu'on puisse assujettir, encore une fois, les communautés si elles le souhaitent...
pas juste si elles le souhaitent, de mettre en application ces règles,
toujours en leur expliquant qu'on comprend leur autonomie.
Mais, tu sais, je vous mets une similitude, là, Kahnawake, qui a un service
de police. Je comprends qu'il y a des communautés qui n'ont pas de service de police, bon, alors
ils font affaire avec la Sûreté du Québec, s'il y a lieu. La Sûreté
du Québec, selon les ententes qu'on
aura, ont sûrement la possibilité d'aller faire des vérifications. Alors, ce sera de nation à nation, puis on
pourra s'assurer d'avoir des règles applicables.
M.
Arcand : Et vous parlez de combien d'ententes que vous
voulez faire? Est-ce qu'on parle de 55 communautés? Est-ce que c'est
ça que j'ai compris?
M.
Bonnardel : Il
pourrait... Écoutez, on va travailler avec mon collègue des... j'allais le
nommer — qui
vient d'être nommé... mesure et comprend très, très bien, là, les
particularités de ces communautés. Donc, on va travailler avec lui. Puis on le
sait très bien, là, que c'est un travail de longue haleine, là, pour être
capable de s'assurer de trouver un terrain d'entente. Mais, encore une fois, je
fais une similitude entre le CSR, le Code de la sécurité routière pour les
automobilistes. Ces automobilistes, qu'ils soient innus, qu'ils soient d'une
autre nation, bien, respectent la loi. S'il y a un service de police sur leur
réserve ou leur communauté, bien, les lois s'appliquent.
Mais il faut
comprendre qu'il n'existait pas vraiment de règle avant, là. Le code ne
s'appliquait pas, donc c'était un peu... pour certains, on fait ce qu'on veut
ou à peu près, là. Oui, il y avait des contraventions qui étaient données, mais sans point d'inaptitude ou sans règle encore
plus sévère, encore plus pour l'alcool et la drogue, mais imaginez le cocktail
explosif que ça pouvait donner dans certains cas.
M.
Arcand :
En tout cas, je reviens là-dessus, parce que là, vous avez quand même des
ententes à faire avec 55 communautés. Vous dites vous-même que le projet de loi
ne s'appliquera pas le 1er janvier au matin. La question que je me pose,
c'est : Est-ce que le règlement pourrait s'appliquer au moment où les
ententes seront complétées? Parce que j'imagine que la nouvelle dans ça, c'est
que, quand vous faites une entente avec une communauté, si vous réussissez à
faire une première entente avec une communauté, j'imagine que ça aide pour la
suite des choses. Vous voyez ce que je veux dire?
M.
Bonnardel :
Oui, mais, encore une fois, comme je vous le mentionnais, la loi comme telle,
je souhaite qu'elle soit applicable le plus rapidement possible, sauf qu'on est
conscients qu'on doit travailler avec la Sûreté du Québec pour bien mesurer et
appliquer les nouvelles règles de loi, leur donner les outils et bien se
préparer. De l'autre côté, bien, c'est un élément de souplesse, dans une
certaine mesure, là, qu'on se donne pour être capable de travailler avec
ces communautés. Et comme je vous le mentionne, cela prendra le temps qu'il
faut pour être capable de s'ajuster avec eux. Mais pour chaque communauté, je
le redis, c'est un cadre, là, c'est un cadre qu'on met en place, comme on n'a
jamais fait, pour la sécurité de nos utilisateurs, qu'ils soient jeunes ou
moins jeunes. Alors, à eux de l'appliquer s'ils le souhaitent, mais sinon, on
pourra négocier avec eux différentes conditions, mais qui, grosso modo...
On pourrait parler de
vitesse, là, je sais que vous allez peut-être amener ce point un petit peu plus
loin, là, dans le projet de loi, là. Mais je ne pense pas qu'une communauté,
demain matin, souhaiterait qu'on puisse circuler sur la réserve ou sur une
portion d'un sentier à 100 kilomètres-heure, au détriment de la sécurité
de certains. En tout cas, ça, c'est mon opinion, là.
M.
Arcand :
Non, mais c'est simplement que le seul commentaire que j'ai vu, comme j'ai dit,
c'est... je pense, c'est la nation crie. Et
ce qu'ils ont dit, c'est que... essentiellement, là, si je résume : On ne se sent pas
concernés par la Loi sur les véhicules hors route, essentiellement.
M.
Bonnardel :
Bien, je vous dirais une chose, un membre d'une communauté crie qui vient faire
de la motoneige au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
en Abitibi, sur un sentier fédéré, qui fait de la vitesse, ou qui est pris avec
de l'alcool au volant, ou peu importe, qui n'a pas respecté une signalisation,
bien, il va recevoir une contravention si un policier est là. C'est aussi
simple que ça, là, il n'est pas blanchi, là. C'est un utilisateur d'un
véhicule, il fait de la vitesse, il a banalisé certaines choses ou il a modifié
son tuyau d'échappement, bien, il va avoir une contravention.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : J'ai
des inquiétudes un peu comme mon collègue, donc je vais faire appel à votre
patience, M. le ministre. Je comprends bien qu'il peut y avoir 55 ententes
avec similitudes, mais différentes, puisqu'il y a 55 regroupements, je
vais les appeler comme ça, là, communautés reconnues. À l'article 6,
est-ce que c'est ce que ça vous donne comme obligation? Je vais dire
obligation, parce que probablement que chacune d'elles vont lever la main, là, pour avoir sa propre entente puisque
leur réalité peut être très différente. Vous l'avez dit, il y a une
communauté ici, à Québec, il y en a dans le
Grand Nord. Est-ce que ça veut dire que ça peut créer, pour votre ministère,
55 ententes?
M.
Bonnardel :
Il serait possible.
Mme
Charbonneau :
Parfait. Quand vous dites : Ils ont des... Quand vous faites référence aux
traditions, il n'y a pas si longtemps, de façon très contemporaine, on a eu un
territoire qui a été un peu pris en charge, au moment de la chasse, par une
communauté sur laquelle il n'y avait pas une bonne entente avec les gens qui
voulaient aller chasser. Alors, est-ce qu'on
peut prévoir que, dans le règlement qui sera fait pour chacune des communautés,
il va y avoir une règle juste et équitable pour tous ceux qui vont
utiliser le même sentier?
J'essaie d'être
prudente, là, mais vous avez compris que, puisqu'on n'a pas eu l'opportunité
d'entendre les gens de la Sécurité publique, qui auraient pu nous parler de la
différence... parce que vous utilisez le véhicule en disant : Tu sais,
quelqu'un en arrière d'un volant, il a les mêmes règles, là. Puis il va avoir
une contravention s'il va à 120 sur la 40... bien, peut-être à 125, parce qu'à
120 il n'y a pas grand monde qui nous arrête, là, mais à 125, qu'il soit
autochtone ou pas. Puis j'en conviens avec vous, je suis sur un trajet public,
reconnu, puis mon identifiant ou mon identification ne fait pas que j'ai une
contravention ou pas, c'est la vitesse de mon véhicule.
Mais là je ne parle
pas d'un véhicule qui est sur une route publique, je parle d'un sentier qui est
reconnu sur un terrain... Puis je vais reprendre le terme «reconnu», parce
que vous avez compris que, quand on parle à certaines communautés, il y a des
territoires reconnus, des territoires revendiqués puis des territoires non
reconnus. Puis, après ça, on tombe dans le privé puis public. Puis au début,
dans nos définitions, on n'a pas touché à cet aspect-là de reconnu, ou non
reconnu, ou territoire revendiqué, puis je comprends parce que ça va plus aller
dans vos ententes. Mais puisque je n'ai pas eu l'opportunité d'entendre les
gens de la Sécurité publique pour voir c'est quoi, la facilité, ou comment on
pourrait appliquer un aspect facilitateur pour eux, par rapport à la Sécurité
publique, puisque vous me dites que vous pourriez avoir 55 ententes
différentes, puisque chacune des communautés peut avoir une réalité différente,
je ne peux pas le calquer sur le principe du cannabis, puis je ne peux pas le
calquer sur d'autres règles qui sont rattachées à leur vécu, parce que ça ne
touche pas la même chose.
Là,
je parle d'un véhicule de déplacement, un véhicule qui, quelquefois, peut être
utilisé pour un aspect public, là, aller à l'école, là. Vous le dites,
il y a des enfants qui vont à l'école en skidoo. Il y en a qui y vont en avion
tellement que l'école... le bâtiment scolaire est loin. Ils embarquent sur un
avion à tous les matins puis ils vont à l'école avec ça. Vous connaissez...
• (16 h 50) •
Une voix : ...
Mme
Charbonneau : Non,
les enfants ne pilotent pas l'avion, en bas de 16 ans. Je vous taquine,
mais... Puis, dans nos statistiques, je suis sûre que vous n'êtes pas capable
de me dire si nos jeunes, en bas de 16 ans, vous avez des gens de la
communauté... des communautés. Je suis sûre que, tu sais, la statistique ne va
pas jusqu'à ce point-là, mais à partir du moment où vous dites :
55 possibilités d'entente ou de raisonnement différent, rassurez-moi en me
disant qu'une entente qui serait signée pour un endroit donné, le Grand Nord,
elle est applicable à tous les gens du Grand Nord. Elle ne sera pas modulable
si je suis d'une communauté reconnue ou si je suis quelqu'un qui travaille chez
Hewlett- Packard, qui répare des petits moteurs puis qui est là... qui fait du
«fly-in/fly-out», là, à toutes les trois semaines pour aller travailler. Puis
parce que je suis un gars de Montréal qui travaille pour Hewlett, qui travaille
sur un chantier, je n'aurai pas les mêmes règles que pour les communautés qui
habitent cet endroit-là, puis qui sont dans leurs traditions, puis dans leurs territoires
reconnus.
Je n'en suis pas contre le fait que vous allez
devoir faire un exercice extraordinaire de vous entendre avec chacune des
communautés, avec chacune de leurs particularités. Je vous souhaite bonne
chance, mais, ceci dit, je pense qu'ils vont partager leurs soucis puis leurs
inquiétudes par rapport au transport. Mais je veux m'assurer que, si une
entente est planifiée, négociée et signée — puis là je ne suis pas sûre,
dans le temps, que vous allez le mettre, parce que plus loin, on arrive sur les
délais prescrits, là — je
veux m'assurer que c'est une règle qui va s'appliquer sur l'ensemble du
territoire, quelle que soit la personne qui conduit le véhicule hors route.
M.
Bonnardel : Bien,
j'essaie de saisir le sens de votre analyse ou de votre question, là. Comme je
vous le mentionnais, si une communauté, dans le Grand Nord, permet à un club
fédéré de passer sur son territoire, bien, la communauté autochtone ou peu
importe qui est consciente qu'on passe sur son territoire. On n'est peut-être
pas supposés faire le hors sentier sur ce territoire, si ça a été défini par la
communauté ou x, qu'un Blanc ne peut pas faire de piégeage ou ne peut pas
sortir du sentier comme tel jusqu'à tant qu'il ne soit pas sorti de la
communauté.
Et est-ce que vous pensez ou présumez qu'une communauté
pourrait interdire, du jour au lendemain, à un club de passer pour des raisons
x? Peut-être, je ne peux pas parler au nom des communautés, là. Alors, si
demain matin, il y a un droit de passage, puis ce droit de passage m'amène
d'une ville à une autre, puis qu'on m'empêche de le faire, bien là, c'est à
nous, avec le ministère des Ressources naturelles, de négocier avec eux pour
s'assurer pourquoi. Mais c'est une question de sécurité aussi, là, ne pas
permettre à certains motoneigistes de passer d'un circuit à l'autre. Il
pourrait y avoir des situations particulières, et là je présume de beaucoup de
choses, là.
J'essaie de comprendre le sens de votre question.
Oui, on a à négocier avec différentes communautés, mais je ne pense pas que ces communautés mettraient à
risque la vie de certains motoneigistes ou d'utilisateurs de VHR pour
empêcher...
Mme
Charbonneau : Je
vous rassure. Je vous rassure, je n'en suis pas sur une organisation ou une communauté
qui mettrait à risque. Où j'en suis, puis je reprends votre exemple parce qu'il
était très bon, j'ai quelqu'un d'une communauté qui vient faire du skidoo au Lac-Saint-Jean,
les règles du Lac-Saint-Jean s'appliquent. Quelle que soit ma provenance, que
je vienne de Laval ou du Grand Nord, si je suis assis sur un skidoo, les règles
s'appliquent pour moi comme pour les autres. Dans une entente que vous faites
avec une communauté, est-ce que vous pouvez m'assurer que ça va être la même
règle, c'est-à-dire que, si je viens de Laval, puis je vais faire du skidoo
dans le Grand Nord, puis que vous avez négocié des règles avec la communauté,
les règles ne seront pas différentes que je sois de là ou pas, d'où l'aspect
cohérence avec un et l'autre?
Et deux, encore une fois, vous avez ouvert cette
porte-là, je vais la prendre parce que je trouve que l'exemple est important.
Dans les ententes signées, il n'y a pas de possibilité pour un regroupement de
fermer, parce qu'ils ne s'entendent pas avec un autre ministère, quelque chose
qui fait que, normalement, je devrais y avoir droit parce qu'au départ vous
avez signé une entente qui dit que j'ai le droit de passer. Parce que, M. le
ministre, quand je suis rendue à la ligne, là, où ils ont décidé que je ne
passe plus, peut-être que mon chemin de retour, il ne se fait pas. Peut-être
que le gars qui m'attend pour embarquer mon skidoo sur un «lift» pour
l'emmener... le ramener à Laval, parce que le chemin, il ne se fait pas aussi
facilement, il est par là, il n'est plus par là. Et là je crée une
problématique qui fait des tensions entre une population, des gens qui
revendiquent puis des gens qui étaient là pour faire un sport, un loisir, et la
tension peut monter assez rapidement.
Alors, quand vous me dites, puis je rejoins ce
que mon collègue disait dans ses inquiétudes, quand vous dites que vous pouvez
négocier avec chacune des nations, avec chacune d'elles, les 55, des façons
différentes de faire les choses, moi, je veux que vous me disiez, là, ici, à la
caméra et au micro, qu'il n'y aura pas de différence, que je sois de Laval ou
de cette communauté-là, si je fais du skidoo dans cette communauté-là. Parce
que c'est ça qui peut arriver. Vous dites : Il y a certaines communautés
qui ont leur propre police. Vous avez raison, il y a certaines communautés qui
ne la voient jamais, la police. Ils ne la voient jamais pour toutes sortes de
raisons qui ne sont pas de mon ressort, puis que je n'irai pas porter jugement,
mais qui ne la voient jamais. Et, de ce fait, autant ceux qui... parce qu'on
est toujours dans un sport, un loisir, on n'est plus dans l'obligation
d'utiliser, on est dans un loisir. Puis, dans ce
loisir-là, moi, je peux partir de Laval puis pratiquer mon sport ailleurs pour
le plaisir. Puis je veux juste être sûre que mon citoyen est autant en sécurité
que s'il pratiquait au Lac-Saint-Jean.
M. Bonnardel : Je
vais essayer de vous donner un exemple. On trouve un terrain d'entente avec le
Conseil de la nation huronne-wendat, puis le conseil dit : Nous, votre
loi, O.K., on la comprend, on va l'appliquer, mais on permet à tout véhicule
hors route de circuler jour et nuit. Alors là, il pourrait y avoir un jeune qui
a 18 ans, qui conduit son VTT ou sa motoneige puis qui n'a pas de permis
de conduire, puis qu'il décide, lui, de sortir de la communauté, puis de conduire, puis de faire de la vitesse ou peu
importe, puis qui est arrêté. Il va subir les contrecoups. Ça, vous
comprenez ça, là, il n'y a pas deux poids, deux mesures, là.
Mme
Charbonneau : Ça, je comprends, mais faites-moi le contraire, parce que
là, vous me faites... l'exemple que vous me faites, votre jeune, il sort
de la communauté. Prenez un jeune qui n'appartient pas à la communauté et qui
rentre dans la communauté.
M.
Bonnardel : Bien, que ce soit moi qui rentre dans... peu
importe. Premièrement, il faut qu'il y ait un circuit fédéré qui
traverse la communauté. S'il n'y en a pas, bien, c'est difficile pour moi de me
rendre dans la communauté huronne-wendat, s'il n'y a pas de circuit fédéré soit
par VTT ou soit par motoneige. S'il n'y en a pas, il n'y en a pas. Donc, c'est
rare que je vais dire : Aïe! je vais prendre ma remorque, je vais mettre
ma motoneige puis je vais aller tourner en rond dans la communauté huronne.
C'est un peu ridicule. Mais c'est pour ça que je vous dis, c'est difficile de
comparer puis de dire que certaines personnes vont aller rouler dans des
communautés ou... Si tu n'as pas de connexion à un circuit fédéré, qu'est-ce
que tu vas faire là? Logiquement, à moins d'aller voir un ami, là, c'est peu
probable que ça arrive.
C'est pour ça que l'inverse est difficilement
explicable... ou je n'ai pas d'exemple à vous donner. Le seul exemple que je
peux vous donner, c'est que celui ou celle qui reste dans sa communauté
huronne...
Mme
Charbonneau : Tout
à fait. Ça, je le comprends.
M.
Bonnardel : ...qui
sort, bien là... Puis s'il y avait un service de police, je pense qu'il y en a
un à la communauté huronne, bien, ils vont appliquer... ils pourront appliquer
le code exactement comme eux l'appliquent présentement pour les automobilistes
de la communauté.
Mme
Charbonneau : Mais
s'il est sorti, ça ne sera pas à eux de l'appliquer, ça va être au...
M.
Bonnardel : Bien,
ça va être à la Sûreté du Québec, ou au service de police de Québec, ou peu
importe qui fait la vérification, ou un agent de surveillance d'un club x.
Mme
Charbonneau : Puis
on est obligés... je pose la question, là, on est obligés d'avoir un circuit
fédéré? Une nation ne pourrait pas avoir un circuit qu'ils ne considèrent pas
fédéré, mais qui est utilisé dans le quotidien puis qui peut être un passage
d'un village à l'autre?
M.
Bonnardel : Il est
possible que dans le Grand Nord... je ne sais pas, il est possible que dans le Grand
Nord,
certaines communautés communiquent entre eux. Il est possible. Et maintenant,
encore une fois, si c'est dans des régions
éloignées, c'est peu probable, à moins de faire du hors sentier pour se rendre
sur un circuit qui n'existe pas sur les cartes. Parce que sinon, ça
n'existe pas sur les cartes, là, si tu l'as défini toi-même, là, entre un
village et un autre, là.
C'est pour ça que je n'ai pas vraiment d'exemple
à vous donner, là, outre le fait que ce n'est pas deux poids, deux mesures, là.
Celui qui sort de la communauté va devoir respecter la loi chez nous. Puis si
moi, j'avais à entrer sur un territoire, bien, la loi serait applicable de la
même façon. Si la communauté d'Akwesasne, il y avait un circuit qui traversait
le village puis que je fais de la vitesse en rentrant dans le village, bien, je
vais subir les mêmes contrecoups d'application de la loi avec les points
d'inaptitudes puis le...
• (17 heures) •
Mme
Charbonneau : Mais
quand vous dites que la loi va s'appliquer, vous me parlez de l'entente que
vous allez avoir négociée ou que la loi qui est devant moi s'applique à ce
qu'on a qualifié tantôt, puis je n'aime pas le terme, mais je vais l'utiliser,
là, les Blancs? Parce que c'est deux choses différentes, là. Pour moi, il
y a deux choses différentes qui peuvent arriver, c'est-à-dire entre un règlement
qui a été négocié par une nation, qui vous donne l'opportunité d'avoir une
belle relation avec les nations mais qui nous sensibilise à leurs règles, puis
les règles que nous, on met en place pour nos sentiers privés et publics.
Il y a vraiment... Puis je n'essaie pas de trouver
l'aiguille dans la botte de foin, j'essaie juste de vous dire que, puisqu'on
n'a pas eu l'opportunité d'entendre beaucoup de nations nous parler... La seule
qui nous a parlé ou qui nous a écrit nous a dit : Bien, on s'en coince un
peu parce qu'on n'est pas sûrs qu'on va vous écouter là-dedans. Je n'ai pas
entendu non plus les services de la sécurité publique par rapport à comment ça
se passe quand on est sur une ligne entre les communautés et ce que
j'appellerai le territoire québécois, qu'il y a aussi la complexité des
terrains reconnus puis des terrains revendiqués.
J'ose dire, je vous lève mon chapeau de vouloir
négocier 55 fois parce que ça va être 55 fois différent, mais je veux
m'assurer que, d'une façon ou de l'autre, ma personne qui pratique ce sport qui
est le skidoo ou le quatre-roues, quand elle va arriver
sur un territoire, elle va savoir qu'elle passe à un endroit où les règles
peuvent être différentes, où elle peut être interpelée de façon différente pour
des choses qui appartiennent à cette communauté.
M.
Bonnardel : Alors,
encore une fois, je vous le répète, en vous disant : Comme gouvernement,
on est assujetti à la charte, là, Charte canadienne des droits, charte
québécoise des droits qui nous interdit la discrimination. Ça, c'est un point.
Si un circuit... Puis il faut faire une différence entre une communauté qui n'a
pas de circuit fédéré qui traverse la communauté puis une communauté qui
pourrait définir par elle-même sa propre autonomie, que la circulation, partout
dans le village, se fait. Ça, ça se peut.
Maintenant, s'il y a un circuit fédéré qui
traverse une communauté, bien, il est possible qu'on ait un terrain d'entente
pour que nos agents de surveillance appliquent la loi à différents points qui
traversent la communauté. Donc, c'est une permission, j'imagine, qu'on aurait
avec eux pour être capable de faire respecter la loi puis de s'assurer...
Exemple, s'il y en avait qui décidaient de faire du hors sentier pour des
raisons x, bien, la communauté pourrait dire : Bien, écoutez, là,
vous mettez des agents, vous vous assurez que ça ne se reproduise plus, sinon
on vous interdit de passer. Donc, c'est aussi simple que ça.
Pour moi, là, c'est de trouver le meilleur des
deux mondes pour que les communautés sachent qu'ils ont maintenant un
cadre qu'ils peuvent appliquer. Puis je ne vois pas pourquoi ils ne
l'appliqueraient pas, surtout s'ils ont des services de police sur leur
territoire. Donc, en partant, pour moi, c'est simple pour eux de le faire, tout
comme ils le font pour le Code de la sécurité routière pour les automobilistes
de ces différentes communautés. Donc, il n'y a pas de discrimination puis il
n'y aura pas deux poids, deux mesures. Voilà.
Mme
Charbonneau :
Merci.
1235 <R>La
Présidente (Mme St-Pierre) : Ça va? M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Bien, juste conclure,
le membre d'une première nation qui sort du territoire de la nation en
question, bien, c'est les lois québécoises qui s'appliquent, tout simplement.
Si on veut résumer, c'est à peu près ça. Un jeune qui, par exemple, selon une
entente qui serait convenue, aurait le droit de conduire un VTT à 14 ans
sur le territoire de la nation, une fois qu'il traverse la frontière, il doit
avoir 16 ans, sinon il peut être arrêté.
M.
Bonnardel :
Absolument.
M. Arseneau : D'accord. En ce qui
concerne la circulation éventuelle sur la route blanche, est-ce que les règles
seront applicables à tous de la même façon? Parce que j'imagine qu'il peut y
avoir aussi, là, l'utilisation par diverses nations.
M.
Bonnardel : Bien, c'est
un bon point. Comme je le mentionnais, à l'article 19, M. le député, on va
le mentionner. Donc, il n'y aura pas... Il pourrait y avoir certaines ententes
aussi avec des communautés, des villages, pour ne pas nommer certains sur la Basse-Côte-Nord
qui utilisent, l'hiver, la route blanche, parce que, sinon, il n'y a pas de
circulation. Donc, il se pourrait, oui, qu'on ait... puis il y en a même, dans
certaines communautés, qui utilisent la motoneige pour aller à l'école aussi,
là. Ce n'est pas tous des autochtones ou autres communautés, là. Donc, il y a
des particularités bien spécifiques aux régions éloignées, puis c'est pour ça
qu'on va le nommer, puis c'est pour ça que je le disais tantôt au député de Mont-Royal
qu'on ne les a pas oubliés.
M. Arseneau : On va y revenir tout à
l'heure, à l'article 19.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand : Oui. Mme
la Présidente, je vous fais simplement regarder l'entente qu'il y a...
c'est-à-dire, pas l'entente, mais le commentaire, essentiellement, de la nation
crie, qui a été fait, où ils disent, entre autres, que le chapitre 24 de
la convention de la Baie James et du Nord-du-Québec relatif au régime de chasse,
pêche et trappage protège les droits des Cris d'exploitation, comme, par
exemple, les droits de voyager et d'établir des camps, et donc les principes
mêmes de la loi n° 71 sont sujet à ces droits.
Alors, essentiellement, moi, en tout cas,
l'interprétation que j'en ai, c'est que, oui, on est soucieux de la sécurité, mais, bon, ne venez pas trop jouer dans
nos affaires. Essentiellement, c'est ce que je comprends de
l'intervention qui est... la seule, d'ailleurs, qu'on a vue.
Et, en
passant, M. le ministre, ils se plaignent aussi de ne pas avoir été consultés
suffisamment dans leur lettre. Ils disent :
On n'a pas eu assez de temps. Le temps... «La consultation est inadéquate».
Voilà le terme qu'ils ont employé.
Alors, je fais juste vous dire que c'est un peu
ça qui était notre préoccupation dans le projet de loi. Et j'aurais éventuellement, je pense, Mme la ministre, un
amendement à proposer par rapport à cet article 6 pour, à tout le
moins, essayer de se sécuriser davantage.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord. Vous êtes prêt à déposer votre amendement?
M. Arcand : Si
vous pouvez me donner une minute environ, là, on pourrait...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : O.K. Nous allons suspendre.
M. Arcand : Oui.
D'accord, merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, s'il vous plaît, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 17 h 08)
(Reprise à 17 h 16)
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous reprenons nos travaux. M. le
député de Mont-Royal—Outremont, vous avez un amendement à proposer à l'article 6.
M.
Arcand : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je voulais simplement essayer, par cet amendement,
de faire concorder ces ententes-là avec les
règlements, lorsqu'on a eu... Alors, ça dit essentiellement : «...les
règlements pris, en vertu de la présente loi, entre en vigueur à la suite des
conclusions des ententes visée par le présent article avec une nation
autochtone représentée.»
Essentiellement, ce que je dis dans ça, c'est
que c'est... quand même, une loi sur la sécurité des véhicules hors route, c'est une loi qui est modifiée. C'est
une loi qui donne un certain nombre de principes, un certain nombre de
règlements, un certain nombre également de pénalités dans ce domaine-là. Je ne
vois pas pourquoi les communautés seraient nécessairement en désaccord avec ça.
Ça donne au ministre... Le ministre nous a dit que ça peut prendre jusqu'à
12 mois pour finaliser les règlements.
Alors, essentiellement, ce que je dis, c'est
qu'il devrait y avoir... que ces règlements-là devraient entrer en vigueur en
même temps que les ententes. Je comprends qu'il y en a 55, mais j'imagine,
encore une fois, que ce n'est pas nécessairement à refaire chaque fois. Et
j'imagine qu'à partir du moment, avec une communauté... une communauté
autochtone, on réussit à faire une première entente, je pense que les autres
ententes ne doivent pas être si compliquées que ça à faire.
Alors, moi, essentiellement, ce que j'essaie de
voir à l'intérieur de ça, c'est qu'on se retrouve avec le... puis je comprends
qu'il y a des situations particulières, je suis le premier à le reconnaître. En
tant qu'ancien ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, j'ai eu à
négocier à plusieurs reprises avec les communautés autochtones. Mais là, ce
dont on parle, ce n'est pas une entente qui devrait normalement être si
compliquée que ça.
On parle de véhicules hors route, on parle de
l'utilisation, on parle de sécurité. On parle de sécurité pour les familles, de sécurité pour les enfants, de
sécurité pour les usagers en général. À partir du moment où les
communautés autochtones, comme l'a dit le ministre, sur les routes du Québec,
se comportent de la même façon que les autres, je ne vois pas pourquoi il ne devrait pas y avoir... en même temps que le
règlement, que ces ententes-là soient des ententes qui soient intégrées,
finalement, ou qui se fassent, si on veut, en coordination avec le règlement
qui sera publié. Ça donne au ministre près d'un an pour le faire.
Il me semble que, dans les circonstances, ça
m'apparaît raisonnable. Alors, voilà pourquoi je dépose cet amendement.
C'est un amendement qui... Je
tiens à rappeler au ministre, là, que je ne demande pas au ministre
d'enlever «les dispositions d'une telle entente prévalent sur celles de la
présente loi». Je comprends que c'est quelque chose qui a déjà été adopté dans
d'autres lois, y incluant la loi qui encadre le cannabis, mais quand même, je
pense que ce serait important de... et je pense que c'est ce que le ministre
devrait faire, c'est de rechercher le meilleur consensus possible entre les
nations, entre les différentes communautés.
Je pense que, quand on a écouté les audiences,
entre autres, on s'est rendu compte également qu'il y avait des cas où
certaines municipalités voulaient faire leur propre règlement, d'autres qui
demandaient que Québec soit un peu le maître d'oeuvre de tout ça, qu'on tienne
compte de certaines particularités, mais il ne faut pas non plus... parce que
moi, ma crainte, très honnêtement, c'est que, si ça devient trop disparate puis
que les consensus ne sont pas plus grands que ça, ma crainte que j'ai, c'est
qu'il pourrait y avoir certaines tensions parce que les gens vont dire :
Bien, pourquoi moi puis pas l'autre, etc. Vous savez comment ça fonctionne.
Alors, je pense que c'est un peu le sens de ce
que nous voulons dire aujourd'hui par cela. Et c'est pour ça, Mme la Présidente,
que nous pensons que cet amendement-là nous permettrait d'assurer au moins un
minimum de stabilité et surtout une prévisibilité pour la suite des choses. Le ministre
a été le premier à le dire, la loi ne va pas s'appliquer de façon à ce point
importante cet hiver. Je pense qu'il faut... Pour ce qui est des motoneiges, en
tout cas, ça ne s'appliquera pas de façon immédiate cet hiver, mais ça va
s'appliquer sûrement le prochain hiver, parce que l'objectif du ministre c'est
de s'assurer que les règlements se fassent.
Alors, pour ces raisons-là, je vous dirais que
cet amendement me semble tout à fait logique. Je pense qu'il est très important
que cette loi soit la plus égale possible pour tout le monde, et c'est le sens
de mon amendement aujourd'hui. Alors, voilà, Mme la Présidente.
• (17 h 20) •
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre.
M.
Bonnardel : Oui, Mme
la Présidente. Bien, je dirais, d'entrée de jeu, je serai assez bref, parce
que, pour moi, il est impensable de mettre en application l'amendement du député
de Mont-Royal, parce que, pour définir certaines
ententes, cela prendra des règlements, et ces ententes, ce sont des exceptions
aux règlements. Donc, il faut que je sois capable de définir les règlements
pour que, par la suite, les différentes communautés puissent se dire :
O.K. vous avez défini un cadre, nous, on accepte ça, on n'accepte pas ça, on
accepte ça. Alors, il faut que je fasse le travail en amont pour être capable
de définir par la suite quelles seront les ententes, parce que ce seront, pour
eux, les exceptions. C'est ce qu'ils souhaitent, et ils vous disent et nous
disent : Bien, nous, on voudrait peut-être plus ceci, on ne voudrait pas
cela. Mais, à la fin, il ne peut pas y avoir deux poids,
deux mesures.
Selon l'entente signée avec les
différentes communautés sur leur territoire, on va travailler avec le Secrétariat
aux affaires autochtones, avec le ministère de la Justice, c'est indéniable.
Combien de temps cela prendra? Je ne le sais pas. Mais je vous le répète, ce
n'est pas deux poids, deux mesures pour un membre d'une communauté
qui a son permis de conduire ou non et qui décide de rouler sur un circuit
d'une fédération. Il sera assujetti au Code de la sécurité routière, il ne peut
pas se promener pas de casque, il ne peut pas rouler 120 si la limite de
vitesse est de 70, il ne peut pas rouler après avoir consommé de l'alcool. S'il
se fait arrêter, bien, il va subir les conséquences. Donc, ce n'est pas
deux poids, deux mesures.
Alors, je
répète, je dois faire les règlements pour, par la suite, donner la possibilité
aux différentes communautés de dire : O.K. bien là, on a le cadre
défini, voici ce que nous, on accepte ou on n'accepte pas. Voilà.
M.
Arcand : Mme la
Présidente, j'essaie de suivre le ministre. Il confirme, en fait, que, dans ces
ententes, il va y avoir beaucoup de
particularités qui sont propres à ces communautés
et qui doivent se refléter dans les règlements. Alors, raison de plus
pour que le règlement arrive à la fin de ces ententes-là.
L'autre chose que le ministre me dit, c'est que
les ententes peuvent durer, si j'ai bien saisi, peuvent durer très longtemps.
Il se peut que la négociation soit difficile et que la négociation dure pendant
nombre d'années. Ça veut donc dire qu'on va se retrouver dans une situation qui
va être, à mon avis, extrêmement délicate. J'ai de la difficulté à comprendre
qu'à partir du moment où on se donne un an pour faire ces ententes-là
qu'on intègre finalement aux règlements, qu'on donne des particularités importantes à
plusieurs communautés, qu'on tient compte des conventions de la Baie
James dans le cas qui nous préoccupe, qu'on tienne compte de certaines autres
particularités.
Il y a des territoires où, par exemple, les gens
n'ont pas le choix que d'aller sur des routes habituelles, non pas sur simplement
les routes de motoneige. Je comprends toutes les particularités, mais moi, il
me semble que la logique voudrait qu'une fois que ces ententes soient faites,
ces ententes soient intégrées aux règlements. Et j'ai de la difficulté à
comprendre pourquoi ça prendrait plus qu'un an pour faire ces ententes-là.
Puis question
que je pourrais même poser au ministre : Est-ce que c'est le ministère des Transports, est-ce que vous... ce sera le ministère, j'imagine, des Affaires autochtones qui va
piloter ça. Comment vous voyez ces éléments-là?
M.
Bonnardel : Mme la
Présidente, c'est une question large, puis je pense que le député, qui est un
ancien ministre, connaît très, très bien les particularités des différentes
communautés partout au Québec. Il les connaît tellement qu'il sait très, très
bien que c'est impensable de dire qu'en 12 mois on peut s'asseoir et
réussir à signer une entente sans que les règlements soient bien définis avec
les différentes communautés. C'est impensable. Il le sait très, très bien que
c'est impensable. On va travailler avec le Secrétariat des affaires autochtones,
on va travailler avec le ministère de la Justice. Puis il le sait très bien,
comment ça fonctionne, des négociations de nation à nation. Juste sur l'aspect
juridique, ça peut prendre des semaines, et des semaines, et des semaines.
Mais, au-delà de tout ça, on prépare un cadre,
je le répète, un cadre qui va être respecté par l'ensemble des utilisateurs, les
utilisateurs sur un circuit, sur un tracé fédéré. Il n'y a pas deux poids,
deux mesures. Chaque personne qui sera sur un circuit fédéré devra respecter
la loi.
Alors, au-delà de tout ça, je mesure et je
comprends très bien que chaque communauté pourrait avoir des particularités
qu'on aurait à définir avec eux. On aura à définir avec eux ces particularités.
Mais, outre ça, c'est impensable qu'avec votre amendement, M. le député, en
tout respect pour vous, que vous puissiez imaginer qu'en l'espace de
12 mois... Déjà, le travail de règlement sera costaud. On va travailler par
la suite avec...
M.
Arcand : Je comprends, M. le ministre. En tout
respect, là, on ne parle pas d'une entente constitutionnelle, là. On ne
parle pas de... On parle d'une loi sur les véhicules hors route. Pour avoir
fait des négociations avec les communautés
autochtones au fil des années, les points qui étaient toujours
litigieux, c'étaient des points qui touchaient certains aspects du territoire.
Je me rappelle, entre autres, d'avoir participé
à une négociation sur l'utilisation de certains territoires avec les Cris, par
exemple, qui étaient très... versus les compagnies forestières. Il y avait beaucoup
de débats, de discussions. Et là, ce dont on
parlait à ce moment-là, c'étaient véritablement des choses extrêmement sensibles et c'est ça qui avait pris des années. On se rappellera, à l'époque, on faisait même venir Lucien
Bouchard pour aider à la négociation, et ainsi
de suite.
Là, on ne
parle pas de ça. On parle quand même d'une loi sur les véhicules hors route où on
demande simplement de faire des ententes avec ces communautés. J'ai de
la difficulté à voir en quoi ça peut être à ce point compliqué. J'ai moi-même
fait des ententes sur les changements climatiques avec certaines communautés.
Toutes les communautés sont en faveur de la réduction des gaz à effet de serre,
et ainsi de suite. Alors, j'ai de la difficulté à penser que, sur un enjeu
comme celui-là, ça peut prendre des années à se régler. Ça me semble un peu...
Puis ce que le ministre nous dit de façon assez
claire, c'est qu'il risque... s'il n'y a pas d'entente, bien, il va faire le règlement,
et, comme il n'y aura pas eu d'entente, bien, ce règlement-là, de toute façon,
ne reflétera pas les particularités de certains groupes. C'est ça que j'ai de
la difficulté à concevoir actuellement.
• (17 h 30) •
M.
Bonnardel :
Bien, je termine, Mme la Présidente, en disant qu'on ne lésinera pas sur les
discussions. On va commencer les discussions. Il y a peut-être certaines
communautés qui vont trouver que la loi, dans son ensemble, pourrait être bénéfique pour eux. Est-ce qu'ils
voudront certaines modifications dans l'application de la loi? Peut-être.
Je ne veux pas présumer de rien, je ne le sais pas, mais on va commencer à
travailler avec eux puis on pourra évaluer, pour chaque cas, pour chaque
situation, les particularités de chaque nation.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Madame, M. le député des Îles-de-la-Madeleine avait demandé la parole avant
vous.
M. Arseneau : Oui. Bien, moi,
c'est une question d'information. Si les ententes n'arrivent pas en même temps
que les règlements, donc, la mise en application de la loi sur les territoires
de chacune des nations, est-ce que c'est l'ancienne loi qui s'applique? Est-ce
que c'est la nouvelle loi qui s'applique avec les nouveaux règlements jusqu'à
ce que l'on convienne d'une entente? Moi, c'est la préoccupation que je voulais
vous soumettre pour éviter qu'on tombe dans une espèce de vide juridique.
J'imagine qu'il y a déjà des provisions qui sont faites, mais j'aimerais vous
entendre nous les expliquer, ce qui se passe en attendant la conclusion d'une
entente.
M. Bonnardel :
Bien, je prends l'exemple d'un service de police sur une communauté mohawk,
Akwesasne, ou huronne-wendat, s'il y a des services de police. Le Code de la
sécurité routière va s'appliquer partout sur le territoire. Le Code de la
sécurité routière s'applique sur le territoire pour les automobilistes, qu'on
soit dans une communauté huronne ou mohawk, il s'applique. Est-ce que les
policiers l'appliquent? J'imagine que oui.
Alors, c'est la même chose pour ce code que nous
bonifions, qu'on va bonifier, donc, pour être capables de s'assurer, encore une
fois, que moi qui circule sur une communauté dans un sentier fédéré qui
traverse une communauté et qui fait de la vitesse, bien, je pourrais avoir
une contravention. Alors, je m'attends à ce que les services de police de ces communautés appliquent la loi lorsqu'on
aura défini... S'ils décident de ne pas le faire, bien là, c'est... Je
vois mal pourquoi ces communautés qui ont des services de police pourraient
décider de ne pas le faire s'ils le font pour les automobilistes, alors ce sera
à vérifier avec eux, mais ce serait particulier. Ce serait particulier de
voir... Là, je parle vraiment de communautés avec un circuit... un sentier qui
traverse leur communauté. C'est autre chose si c'est juste une circulation à
l'intérieur du village, et tout. Si on nous demande le non-port du casque à
l'année, bien, ce sera à vérifier avec eux, pourquoi eux définissent que le
port du casque, ce n'est pas bon pour un jeune de 14 ans, à l'année, sur
un VTT ou sur une motoneige l'hiver. Ma foi, la sécurité... Je pense qu'ils
sont aussi sensibles que nous face à la sécurité de leurs jeunes, même des
adultes, là.
C'est pour ça que je vous dis que ce sont des
gens avec qui on va s'asseoir puis qu'on va définir... C'est pour ça que je
vois mal comment, demain matin, ils pourraient dire : Bien, nous, ça ne
s'applique pas. Je m'excuse, si vous sortez de votre territoire, de votre communauté
puis vous venez rouler chez nous — bien, quand je dis «chez nous», peu
importe le sentier, vous comprenez — bien, les lois s'appliquent.
Alors, je comprends votre question. Il y a des
particularités puis des situations qui sont bien différentes selon le
territoire où on est, s'il y a une police qui est définie dans un territoire ou
dans un village x. Alors, c'est pour ça que,
oui, je vais souhaiter que, s'il y a un service de police, qu'on l'applique,
mais je ne peux pas parler en leur nom, là.
M. Arseneau : En tout respect, Mme
la Présidente, M. le ministre a dit : Je comprends votre question. Je ne
comprends pas aussi bien la réponse qui parle du Code de la sécurité routière.
Moi, je veux simplement, là, dans les mots les plus simples possible, savoir
quel est le cadre de loi qui s'applique sur un territoire autochtone, d'une
première nation, une fois que la loi aura été adoptée, que les règlements
auront force de loi, et qu'une entente sera toujours en négociation. Est-ce que
c'est cette loi-ci qui s'applique? Ce qui devient effectivement peut-être même
un incitatif, pour chacune des nations qui voudrait avoir une réglementation
particulière, de conclure une entente avec le gouvernement, justement, là, pour
négocier des particularités qui leur sont propres, donc, c'est... Je vous vois
hocher de la tête. Donc, effectivement, c'est la nouvelle loi qui s'applique
jusqu'à ce qu'on décide qu'il y ait un autre cadre négocié qui vienne le
remplacer ou l'amender, c'est ça? Merci beaucoup.
M.
Bonnardel :
Excusez-moi d'avoir poussé trop loin ma réflexion.
M. Arseneau : Non, non, c'est bon.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Parfois, quand vous poussez un peu trop loin, vous
répondez à des questions qu'on n'a peut-être pas encore posées, donc ce n'est
pas si pire. M. le ministre ou Mme la Présidente, jusqu'ici, ça a été super
facile, là, on a interpelé le ministre puis il n'y a pas eu d'accrochage, mais
il y a une nouvelle table qui existe maintenant. Cette table-là a été mise en
place avec l'accord des Premières Nations, hein, du représentant des Premières
Nations et votre collègue que tantôt vous cherchiez à ne pas dire son nom, et
j'ai entendu «Ian» jusqu'ici, ça fait qu'on ne vous a pas aidé, mais on va
l'appeler le ministre des Affaires autochtones.
De ce fait, cette table pourrait avoir un
premier beau mandat où vous accompagnez votre collègue et vous vous assoyez
avec les gens de cette table pour pouvoir commencer à parler de ce règlement et
de cette perspective de changement ou d'amélioration qu'il pourrait apporter.
J'ai dit un peu plus tôt 55 communautés, mais on me rappelle à l'ordre en me disant : C'est 11 nations. Donc,
je viens de vous enlever quelques négociations en cours de route, là, il n'y en
a pas 55, il y en a 11. Est-ce qu'on peut imaginer... parce que la crainte,
elle est simple, hein, quand il n'y a pas de délai, c'est qu'il risque... ça
risque de durer des années. La volonté qu'on a, c'est de vous aider à encadrer
quelque chose qui fait qu'il y a des délais prescrits, qui vient mettre
l'ensemble des machines ensemble pour pouvoir se parler puis arriver à résoudre
ou à écrire un règlement.
À partir du moment où il n'y a pas de délai,
bien, on peut adopter la loi, elle peut être en application, puis, pour les
quatre prochaines années, il ne se passe rien. Puis je suis un peu comme vous,
je ne voudrais pas me réveiller un matin et lire dans La Presse
qu'il est arrivé des choses parce qu'on était dans un limbo de : Eux, ils
font ça comme ça, puis nous, on a écrit ça comme ça, puis il n'y a personne qui
se comprend. Alors, est-ce que c'est possible... si le délai d'un an vous
travaille, bien, est-ce que c'est possible d'imaginer un délai puis d'utiliser
la table avec le nouveau ministre des Affaires autochtones pour pouvoir
travailler avec les différentes nations? La réponse «non», je vous dirais
qu'elle est peu acceptable. Un délai, je pense que c'est quelque chose qui
serait apprécié pour vous aider à mieux encadrer la suite des choses.
M.
Bonnardel : Bien,
je termine ma réflexion, Mme la Présidente, pour une dernière fois, en
disant : Je ne peux pas présumer de la façon que les négociations peuvent
être entamées ou se faire avec ces différentes communautés. Je le répète, ce
n'est pas deux poids, deux mesures pour chaque Québécois. Peu importe où il est
sur le territoire, s'il circule dans un sentier, il devra respecter la loi.
Maintenant, oui, mon collègue au Secrétariat des affaires autochtones sera
partie prenante, en tout cas, je l'espère, je vous dis oui.
Mme
Charbonneau : Moi
aussi, je vous le souhaite.
M.
Bonnardel : Je vous
dis oui, le ministère de la Justice sera partie prenante, mais je ne peux pas,
c'est impensable... Encore une fois, je vous le répète, je ne peux pas présumer
qu'une nation va venir s'asseoir avec moi comme ça en disant : O.K., on
participe. Alors, on va travailler avec eux, on va émettre nécessairement une
volonté de travailler puis de s'assurer qu'on peut trouver un cadre qui va être
respectueux, qui va être respectueux de leur territoire, de leurs
particularités et autres, et autres, mais, encore une fois, il faut... je ne
peux pas encadrer ça sur un horizon en absolument 12 mois ou absolument
14 mois, absolument 15 mois.
Moi, je vous le répète, moi, j'ai à sécuriser le
réseau, et, si un tracé passe sur une communauté, bien, ces communautés vont
très bien savoir, à partir de maintenant, qu'il y a un nouveau cadre. Alors,
j'imagine que, si c'est le cas, rapidement, ils vont communiquer avec nous pour
s'assurer que : O.K., vous passez sur notre territoire, vous avez des
agents de surveillance, la vitesse est de 70 kilomètres-heure, comment
vous allez vous assurer de faire respecter la loi? Est-ce que la Sûreté du
Québec peut... ça sera à eux de négocier avec nous puis le club fédéré pour
s'assurer que la sécurité est partie prenante de leur territoire et de ce
réseau, mais, au-delà de tout ça, on ne peut pas aller plus loin. Je ne peux
pas aller plus loin que ça, là, c'est impensable.
• (17 h 40) •
Mme
Charbonneau : Ce
qui m'inquiète dans ce que je viens d'entendre, c'est que vous me dites :
Ils vont communiquer avec nous.
M.
Bonnardel : Non,
pas eux, nous, on va communiquer avec eux.
Mme
Charbonneau : Oui,
parce que vous avez compris que c'est une règle du Québec, et, dans certains
territoires du Québec, il y a certaines nations qui ne considèrent pas
l'importance des lois qu'on adopte. Je le dis avec beaucoup de parcimonie,
mais, de ce fait, si vous me dites : On va adopter la loi, puis ils vont
communiquer avec nous, je vous annonce déjà que ça n'arrivera pas. On va
adopter la loi puis on va prendre contact avec chacune des nations pour leur
dire : Cette loi a été adoptée, maintenant on est prêts à vous entendre.
Parce que le contraire ne se fera pas, M. le ministre, là, je ne veux pas péter
votre balloune, là.
M.
Bonnardel : Il y a
une particularité que vous avez peut-être mal comprise. Quand je dis ça,
l'exemple que je donnais, c'est que, sur une communauté, s'il y a un sentier
fédéré qui traverse la communauté, là, il y a plus de chance que la communauté
travaille avec nous. C'est dans ce sens que je le disais.
Mme
Charbonneau : Oui,
parfait.
M.
Bonnardel : Parce
que, là, ils ont une responsabilité quand même importante. Il y a un trajet, il
y a un circuit qui traverse leur communauté. Ce n'est pas comme si la
communauté était enclavée ou seule avec des circuits qu'eux-mêmes connaissent,
là, puis que personne d'autre n'utilise, là.
Mme
Charbonneau : Mais
autrement, au moment de l'adoption de la loi... rassurez-moi, je ne veux pas
vous créer de l'ouvrage, là, mais, quand on adopte une loi qui dit qu'on doit
faire des ententes, au moment où la loi va s'adopter, vous allez prendre
contact, accompagné de votre collègue, pour pouvoir vous asseoir avec chacune
d'elles. Ça ne règle pas l'inquiétude qu'on peut avoir par rapport au délai
prescrit qui n'existe pas, mais, ceci dit, ça fait en sorte qu'au moins il y
aura une discussion qui va s'entamer. Mais, «sans délai prescrit», vous avez
compris que peut-être que ça sera quelqu'un d'autre qui va négocier.
M.
Bonnardel :
Pas d'inquiétude.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement? Oui?
M.
Arcand : Écoutez,
Mme la Présidente, d'abord, j'ai entendu le ministre des Affaires autochtones
qui a dit, lorsqu'il a été nommé, d'abord, qu'il voulait créer sa table
politique avec le président de l'Assemblée des Premières Nations,
M. Picard, et il a dit également qu'il voulait faire une annonce par
semaine. Donc, à un moment donné, il doit y avoir un peu de substance à ça.
Et il y a un élément aussi qui m'apparaît
important, c'est qu'à partir du moment où vous allez décider de faire votre règlement, vous allez devoir les
consulter. Alors, à partir du moment où vous allez les consulter, et votre
règlement doit tenir compte de ça, bien, je pense que ça serait normal de
profiter de ça pour faire également vos ententes parce que, de toute façon,
vous avez une obligation de consultation de ces groupes-là.
Alors, j'ai
de la misère, encore une fois, à comprendre pourquoi, sur une loi, quand même, qui fait relativement consensus au Québec, pas beaucoup de monde
qui se sont obstinés et qui sont venus dire que la loi était mauvaise... je ne
vois pas pourquoi il n'y aurait pas, à ce moment-ci, quand même... qu'on
pourrait quand même respecter le délai.
Quand le ministre nous parle, il nous parle comme si véritablement, là, cette Loi sur les véhicules
hors route était quelque chose d'absolument... qui prendrait des années
à négocier. J'ai un peu de difficulté à comprendre pourquoi cet enjeu-là...
Je pense que, quand on parle de territoire puis
quand on parle de la façon dont on doit donner du travail à certains groupes autochtones,
etc., ça peut prendre du temps. Je sais, entre autres... Moi, j'ai participé à
certaines rencontres pour La Romaine, entre autres, avec la communauté innue. Ce n'était pas simple parce que,
là, il s'agissait de déterminer quel
travail allait être fait par les travailleurs du Québec, quel est le travail
qui est fait par les communautés innues, etc., qui allait ramasser le
bois, qui allait ramasser les... Ce n'était pas tout à fait la même chose.
Là, on parle
d'une loi qui est quand même relativement simple au
niveau de l'approche, une loi sur la
mobilité, une loi sur l'encadrement de mobilité. J'ai de la difficulté à
comprendre pourquoi c'est quelque chose qui soit une telle problématique.
Alors, essentiellement, c'est le commentaire que je fais par rapport à ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'amendement présenté par
le député de Mont-Royal—Outremont?
Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, Mme la secrétaire, s'il vous plaît,
nous allons passer à l'appel nominal.
La Secrétaire : Oui. Pour,
contre, abstention. M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M. Arcand : Pour.
La Secrétaire : Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel :
Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
M. Bachand :
Contre.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Contre.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Contre.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M. Bachand :
Contre.
La Secrétaire : M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Abstention.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Alors, l'amendement est rejeté. Donc, nous revenons à
l'article 6. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires relativement à l'article 6? Donc, s'il n'y a pas d'autre
commentaire relativement à l'article 6, nous allons procéder à
l'appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel : Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Abstention.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Abstention.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Alors, l'article 6 est adopté. M. le ministre, veuillez lire
l'article 7, s'il vous plaît.
M.
Bonnardel :
Oui, Mme la Présidente. «7. Toute entente visée à l'article 6 est déposée
par le ministre à l'Assemblée nationale dans les 30 jours de sa
signature ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours de la reprise de ses
travaux.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires?
M.
Arcand : Est-ce que
vous prévoyez, donc, déposer 55 ententes ou 11 ententes?
M.
Bonnardel : Bien,
Mme la Présidente, on va négocier selon les spécificités de chacune des
nations. On va travailler avec le ministre des Affaires autochtones puis on
définira combien d'ententes seront déposées.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Quand on regarde l'exemple qui nous a été donné sur la Loi encadrant le
cannabis, on est à 15 jours. Je voulais savoir pourquoi 30. Puis pourquoi
faut-il attendre que l'Assemblée soit en travail, puisque plusieurs choses se
décident directement à partir du Conseil des ministres?
M.
Bonnardel : Bien,
Mme la Présidente, écoutez, là, 30 jours, je pense que c'est adéquat.
C'est une... pas une particularité spécifique, là, mais... 30 jours, donc,
«dans les 30 jours de sa signature ou, si elle ne siège pas, dans les
30 jours de la reprise des travaux», je ne vois pas en quoi c'est
problématique, là, pour le dépôt d'une entente qui sera nécessairement rendue
publique, j'ose croire, assez rapidement par ces différentes nations, s'il y
avait particularités ou spécificités. Mais, encore une fois, comme l'a
mentionné le député de Mont-Royal, ce n'est pas un acte constitutionnel, là, qu'on fait, là, c'est
une loi, mais il pourrait y avoir, je le comprends très bien, il pourrait y
avoir des particularités puis des trucs que certaines communautés vont vouloir
adapter à leur situation.
Mme
Charbonneau :
Je cherche à comprendre pourquoi 30 jours. Ce n'est pas une accusation, ce
n'est pas une interrogation malfaisante, c'est vraiment parce que je veux bien
comprendre pourquoi, dans certaines lois, on se contente ou se solidifie à
15 jours, puis là j'ai besoin de 30. Et pourquoi est-ce que la Chambre
doit siéger pour avoir le dépôt de l'entente? Est-ce que c'est une entente qui
sera adoptée à l'Assemblée nationale, au salon bleu, par l'ensemble de députés
ou est-ce que c'est une entente qui est adoptée au Conseil des ministres ?
Dans le fond, j'essaie, à ma
façon, de juste mieux comprendre les délais que vous vous donnez, puis il n'y a
pas là une grosse critique, là. Je veux mieux comprendre puis je veux
comprendre pourquoi l'Assemblée doit siéger pour
pouvoir avoir le dépôt de cette entente puisque ce n'est pas une entente qui va
passer par le biais de l'Assemblée nationale, je ne crois pas. À moins
que je me trompe, ça va passer par le Conseil des ministres, et plus vite elle
est adoptée, plus vite le dossier peut être déposé à la bonne place et la
poursuite des travaux puisse se faire.
Donc,
quand on me dit : Il faut que la Chambre... il faut que les travaux soient
en cours, bien, je veux bien, là, mais ça ne passe pas par
le salon bleu. Ça passe par le Conseil des ministres puis, à ce que je sache,
M. le ministre ou Mme la Présidente, à mes
souvenirs, le Conseil des ministres, il ne prend pas beaucoup de pauses. À peu
près tous les mercredis, il y a une rencontre qui se fait dans l'édifice
du premier ministre. Donc, je veux comprendre les délais que vous vous donnez
pour mieux passer au travers votre document.
M.
Bonnardel : Mme la députée, Mme la Présidente, il y a dans
l'année, je vous dirais, entre quatre et six semaines
où il n'y a pas de Conseil des ministres. Donc, c'était peut-être différent à
votre époque, là, autant pour la période des fêtes que pour la période d'été. À
ma connaissance, là, j'essaie de me souvenir, là, il y a moins de
trois semaines, trois semaines où il n'y a pas de Conseil des
ministres. Alors, l'application à 30 jours, c'est une application qu'on a
décidé de mettre comme ça.
• (17 h 50) •
Mme
Charbonneau :
Mais là quand vous dites : «l'Assemblée nationale, dans les 30 jours
de sa signature ou, si elle ne siège pas»,
vous visez l'Assemblée nationale, pas le Conseil des ministres, là. Donc, le
Conseil des ministres, il siège beaucoup plus souvent, de façon plus
régulière, vous avez raison. La Chambre, c'est différent.
Prenons en exemple, cette année,
c'est une année particulière, vous allez me dire, mais je ne suis pas
convaincue de ce que sera fait 2021. Donc, moi, à partir du moment où vous me
dites qu'il faut que la Chambre, elle siège,
je veux juste comprendre là. Ça ne passe pas par la Chambre, ce n'est pas des travaux qui passent par
les députés, c'est des travaux qui passent par les ministres. Plus vite
votre entente est déposée, elle fait son 30 jours, vous passez au Conseil
des ministres, ça va être attaché, puis on passe à d'autres choses. Si vous me
dites : Mme la députée, je comprends votre question, puis ça va
être un règlement qui va être adopté au salon bleu par l'ensemble des partis...
Bien là, je comprends qu'il faut qu'on siège, sinon on est dans les patates,
là. Mais là on n'a pas besoin de siéger, là, pour l'adopter, vous avez juste
besoin d'être en poste au niveau du Conseil des ministres, donc... Je veux bien
que vous vous donniez des défis, de dire : Il faut qu'on siège, là. Mais
je viens du monde scolaire, puis une année scolaire,
il y a bien des choses qui se décident à l'extérieur des 180 jours d'école
puis qui se font autrement. Je veux bien... je veux juste, comme je vous
dis, mieux comprendre pourquoi il faut absolument que le salon bleu siège pour
vous permettre finalement d'adopter cette entente-là.
M.
Bonnardel : Bien,
je vous donne un exemple, les rapports annuels sont déposés... la plupart des
rapports, lors d'une reprise des travaux. Alors, on est un peu dans ce même
sens pour ces ententes qui seront signées.
Mme
Charbonneau : Donc, l'entente sera déposée seulement si...
l'entente sera adoptée et déposée seulement que si le salon bleu siège.
M.
Bonnardel :
Bien, pas assurément si on siège. Une entente pourrait être signée, je ne sais
pas, moi, à la fin août, puis la reprise se fait deux semaines plus tard.
Mme
Charbonneau :
Mais non, mais si les travaux ne sont pas repris, vous ne pouvez pas prendre
fait de l'entente. Ça dit... je vous dis juste, là, que vous êtes en train de
vous mettre des bâtons dans les roues, puis ce n'est pas nécessaire, là. L'entente peut être signée et déposée
30 jours... tu sais, après la signature de 30 jours, mais
pourquoi faut-il qu'elle soit déposée pendant qu'on siège? Bien là, je ne vous
suis pas, là. Je veux bien essayer de comprendre tout l'aspect législatif, puis
je n'ai pas la qualité d'être un légiste, mais je ne comprends pas, si une n'a
pas d'impact sur l'autre... Ce n'est pas un
rapport annuel, là. Un rapport annuel va être déposé à un moment donné dans
l'année, parce qu'au mois de février
on dépose celui-ci puis, au mois de janvier, on dépose celui-là, mais là vous
en train de dire que, si le salon
bleu ne siège pas, si la session n'est pas commencée, vous êtes indisposés,
vous ne pouvez pas accepter l'entente.
M.
Bonnardel :
Bien, cela pourrait permettre, Mme la députée, des questions à l'Assemblée
nationale, lors du dépôt d'une entente. Alors, vous auriez la possibilité, lors
du dépôt du document... Non, mais c'est ça...
Mme
Charbonneau :
Non, non, mais c'est parce que... je veux bien, là, mais on a assez
d'expérience tous les deux pour se dire que
je n'ai pas besoin d'un dépôt d'une entente pour vous poser des questions sur
un sujet donné, là.
M.
Bonnardel :
Tout dépend si l'entente est...
Mme
Charbonneau :
Si c'est une entente qui est bonne puis que les communautés sont d'accord, il
n'y aura pas de question. Si c'est une entente qui n'est pas bonne puis que les
communautés ne sont pas d'accord, bien, c'est clair qu'on va se lever, quelle
que soit la période de l'année, pour vous poser des questions
sur qu'advient-il... Puis probablement que les questions vont se poser
plus quand il y a de la neige que quand il n'y en a pas, là, mais un coup qu'on
s'est dit ça, j'essaie juste de comprendre, mais ça vous appartient. Moi, je
pense que vous vous mettez dans une situation où vous pourriez avoir des
problématiques sur le dépôt d'un document puis sur la finalité d'une entente.
La journée que vous allez avoir des ententes, M. le ministre, je vous conseille
de les adopter, puis de les passer, puis de les mettre en application. Si votre
réponse, c'est : Bien non, on est au 30 juin, le salon bleu ne siège
pas avant le mois de septembre, ça fait que je vais attendre en septembre avant
de mettre en application mon entente, vous vous pelletez un peu de négociation
supplémentaire.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je termine en vous disant que je ne vois pas le problème. Je
comprends l'analyse que la députée peut en
faire, mais je ne pense pas qu'on se crée de problème. Et je pense que, quand
qu'il y aura une entente signée avec les communautés, la plupart du
temps, ce seront des ententes qui seront consensuelles. Sinon, je comprends
qu'il pourrait y avoir des questions, là, mais ce serait particulier de signer
une entente sans le consentement ou sans que les communautés soient d'accord.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Juste pour bien comprendre la finalité de cet échange auquel on vient
d'assister, est-ce qu'il faut comprendre que
l'entente qui pourrait être signée entre le gouvernement et une communauté
prend effet seulement lors du dépôt du document à l'Assemblée nationale?
Sinon, il n'y a pas de problème. Si l'entente est signée avec la prise d'effet à la semaine d'après, même si
l'Assemblée nationale siège deux mois plus tard, il n'y a pas d'enjeu.
Est-ce que c'est ça qu'il faut... je comprends?
M. Bonnardel :
Bien, l'entente est signée, donc elle est effective.
M. Arseneau :
Effective au moment de la signature.
M. Bonnardel :
C'est ça.
M. Arseneau :
Donc, le dépôt, il ne sert qu'à la reddition de comptes et à la transparence,
ce qui est tout à fait adéquat, mais l'entente sera en vigueur au moment de la
signature. C'est bien ça?
M. Bonnardel :
Exact.
M. Arseneau :
Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires
relativement à l'article 7? Il n'y a pas d'autres commentaires? Alors,
nous allons procéder à l'appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M. Bachand :
Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M. Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M. Arcand : Pour.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Alors, l'article 7 est adopté. Maintenant, nous allons
procéder à l'article 8, M. le ministre.
M. Bonnardel :
Oui. Donc : «8. L'entente visée à l'article 6 est rendue accessible
sur le site Internet du ministère des Transports dans les 30 jours de la
date de son entrée en vigueur et jusqu'au cinquième anniversaire de sa
cessation d'effet, le cas échéant.
«Le ministre peut conclure avec une communauté
autochtone une entente administrative en vue de faciliter l'application d'une
entente visée à l'article 6.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires? M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand : Oui,
j'aimerais poser la question : Qu'est-ce que vous dites exactement
sur : «Le ministre peut conclure avec une communauté autochtone une
entente administrative en vue de faciliter l'application»? Pourquoi ça se
déroule là étant donné que, dans l'article 6, vous avez déjà largement
expliqué que les dispositions des ententes prévalent sur la présente loi et les
règlements? Alors, est-ce que vous pouvez m'expliquer pourquoi vous sentez le
besoin d'avoir un deuxième paragraphe à l'article 8... à l'article 7,
c'est-à-dire? Et pourquoi vous avez cette...
M.
Bonnardel : Bien,
ça pourrait être... ça pourrait amener une entente, donc, qui pourrait porter, Mme
la Présidente, sur la possibilité de prévoir des formations sur les normes pour
assurer la sécurité de la circulation en VHR, formations qui pourraient être
données par les agents de la paix, exemple, de la communauté ou les centres scolaires présents dans le village. Ça pourrait donner ça
aussi également, donner suite à la nomination d'un inspecteur parmi les membres
de la communauté pour mieux assurer un contrôle, le contrôle des normes. Parce
que vous comprendrez que, comme je le mentionnais tantôt, dans les
particularités, il n'y a pas nécessairement d'agent de surveillance sur une communauté,
s'il n'y a pas un sentier fédéré. Donc, c'est pour ça qu'on mentionne donc ces
ententes administratives.
M.
Arcand : Comme, par
exemple, j'imagine, ce que vous... à quoi vous faites référence, c'est les
Mohawks, l'entente administrative avec les Peacekeepers, par exemple. Est-ce
que c'est de ça dont on parle?
M.
Bonnardel : Pas vraiment parce qu'encore une fois, les Peacekeepers auraient à appliquer la loi,
tout comme je le mentionne depuis
quelques minutes, là. Le Code de la sécurité routière pour les automobilistes,
bien, c'est la même chose pour les
utilisateurs de VHR. Donc là, on est plus dans des ententes administratives
pour prévoir des formations, comme je le mentionnais, sur les normes
pour la sécurité de la circulation en VHR qui pourraient être données par des
agents de la paix de la communauté comme telle, vu qu'il n'y a pas de club
fédéré, exemple, sur la communauté.
M.
Arcand : Donc, pour
vous, c'est vraiment en matière de formation, les ententes administratives.
Est-ce que ça pourrait être dans d'autres domaines que la formation?
M.
Bonnardel :
Contrôle des normes ou formation, il faudrait l'évaluer, là, il y a sûrement
certains autres points, là, que j'oublie peut-être, là, mais...
M.
Arcand : D'accord. O.K.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, compte tenu de l'heure, nous allons ajourner nos travaux... la commission,
c'est-à-dire, ajourne ses travaux jusqu'à 19 h 30. Merci.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 19 h 34)
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors,
nous allons reprendre nos travaux. Nous en étions à l'article 8.
Est-ce qu'il y a des commentaires relativement à l'article 8? Non.
Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder à l'appel
nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : M. Arcand
(Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Abstention.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Abstention.
La Secrétaire : M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Abstention.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'article est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît, l'article 9.
M.
Bonnardel : Oui, Mme
la Présidente. Donc : «Les dispositions de la présente loi qui régissent
les équipements, les dimensions et les autres normes applicables aux traîneaux
et aux remorques ne s'appliquent pas à un traîneau traditionnel autochtone tiré
par un véhicule hors route.»
Donc, c'est un article qui reprend exactement,
là, l'article 5.1 de la loi actuelle, au bénéfice des traîneaux traditionnels
autochtones.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires? Pas de commentaire. Donc, nous allons procéder à l'appel nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : M. Arcand
(Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand : Pour.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire : M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M.
Arseneau : Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Abstention.
Donc, l'article 9
est adopté. M. le ministre, l'article 10, s'il vous plaît.
M.
Bonnardel :
Oui. Donc, Mme la Présidente, à l'article 10, on tombe au
chapitre II.
«Mise en circulation
des véhicules et autorisation de conduire.
«Section I
«Immatriculation,
contributions et montants portés au crédit du Fonds des réseaux de transport
terrestre.»
Donc,
l'article 10 se lit comme suit : «Nul ne peut circuler avec un
véhicule hors route ou avec un véhicule d'entretien s'il n'est pas immatriculé
en conformité avec les exigences prévues au Code de la sécurité routière.»
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Commentaires?
M.
Arcand :
Simplement un détail d'ordre technique...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand :
Oui, merci, Mme la Présidente. Est-ce que ça s'applique à tous les... Est-ce
qu'il y a des cas où il y a des véhicules, disons, qui sont, à toutes fins
pratiques, sur des terres, ou des terres privées, ou qui n'ont pas besoin
d'avoir nécessairement une immatriculation, si ces véhicules-là ne sont pas
utilisés plus loin que ça? Est-ce qu'il existe des cas où ça ne s'applique pas?
M.
Bonnardel :
Bien, il y a certainement des cas où des propriétaires de vieux VHR, motoneiges
ou VTT pourraient ne plus plaquer leur véhicule et continuer de rouler sur leur
terre privée. Ça, c'est des cas de figure qui, j'imagine, existent encore.
Mais, sans cela, ça ne vous permet pas, là, d'aller...
M.
Arcand :
Ils ne vont pas loin.
M.
Bonnardel :
Oui, c'est ça.
M.
Arcand :
Ils ne vont pas tellement loin.
M.
Bonnardel :
Pas à ma connaissance, là.
M.
Arcand :
O.K. Très bien. Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, nous allons faire la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La
Secrétaire : M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Abstention. L'article 10 est donc adopté. M. le
ministre, l'article 11.
M.
Bonnardel : Oui,
Mme la Présidente : «Tout propriétaire de véhicule hors route et de
véhicule d'entretien est tenu de payer la contribution, dont le montant
est fixé par règlement du gouvernement, destinée à appuyer le financement des
mesures prévues à l'article 15.»
Est-ce que je
continue?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Non. Bien, en fait, c'est vous qui aviez décidé d'y aller
paragraphe par paragraphe, là. Moi, je peux vous laisser continuer, mais est-ce
que...
M.
Bonnardel :
Bien, ça va donner un portrait plus complet. Je pourrais... O.K.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Allez-y.
M.
Bonnardel :
Si vous me permettez. «Les montants peuvent notamment varier selon le type de
véhicules, leur année de fabrication, leur masse ou toute autre caractéristique
mécanique ou physique, le nombre de véhicules possédés
par le même titulaire et leur usage; des distinctions peuvent aussi être faites
dans les montants de contribution exigés
pour encourager ou dissuader l'usage de certains véhicules sur le plan de la
sécurité ou sur le plan environnemental.»
Donc, grosso modo,
présentement, la contribution est de 21 $ pour un véhicule tout-terrain et
à 40 $ pour une motoneige. C'est une contribution, donc, qui est payable
directement sur la plaque du véhicule, qui est incluse dans le coût de la
plaque.
• (19 h 40) •
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, est-ce qu'il y a des commentaires au
premier paragraphe de l'article 11?
M.
Arcand :
Bien, c'est-à-dire que, Mme la Présidente, je voudrais essayer de savoir un peu
les intentions du ministre par rapport à ça. Est-ce qu'on prévoit des
augmentations de ces tarifs-là? Est-ce qu'on prévoit de les geler pendant un
certain temps? Est-ce qu'on prévoit des modifications à ce niveau-là?
M.
Bonnardel :
Bien, c'est un bon point, M. le député. On va en parler aussi un peu plus loin,
à l'article 15. Ce que je peux vous mentionner, c'est que, depuis 2012,
ces montants sont gelés, on va le dire ainsi. S'ils avaient été indexés, on me dit que le chiffre... ou à peu
près, là, c'est un manque à gagner de 2,5 millions de dollars. Vous
comprendrez que les clubs cherchent du financement additionnel, l'argent ne
tombe pas du ciel.
Donc, je ne dis pas,
demain matin, que leur contribution va augmenter, mais il y aurait, avec le
texte du projet de loi, comme d'habitude, une possibilité où on pourrait
augmenter à l'inflation, indexation, les tarifs... pas les tarifs, mais le coût
de la contribution aux véhicules... au FORT, au financement du FORT, pardon.
M.
Arcand :
Et juste pour que je comprenne les... Est-ce que, dans ce domaine-là, comme
c'est le cas du côté des véhicules
traditionnels, il y a des critères qui touchent la force du moteur, le cylindré,
etc.? Est-ce qu'on est dans le même...
M.
Bonnardel :
Pas dans le... À ma connaissance, là, pas dans les véhicules hors route. Pour
la motorisation ou pour les véhicules routiers, oui, mais pas...
M.
Arcand : Pas dans
le cas des véhicules hors route.
M.
Bonnardel : ...pas dans le cas des... Et je suis pas mal
certain que je ne me trompe pas, là, ni dans les motos, ni dans les motoneiges,
ni dans les VTT.
M.
Arcand :
Puis sur le plan environnemental, je sais que tout le monde tripe beaucoup, ces
temps-ci, sur le bonus-malus, là. Est-ce qu'à ce niveau-là, c'est... quelqu'un
qui a une très grosse cylindrée pourrait payer plus cher que quelqu'un qui...
Est-ce que c'est quelque chose que vous regardez ou si c'est...
M.
Bonnardel :
Non, on n'en est pas là. On n'en est pas là, mais le texte le mentionne, il
pourrait encourager ou dissuader l'usage de certains véhicules, sur le plan de
la sécurité ou sur le plan environnemental, je ne sais pas, moi, de vieilles
motoneiges sur le marché. Puis là je vous expose, là, les cas de figure, là. Ça
pourrait aller jusque-là, à savoir que, je ne sais pas, moi, pour des années x,
moteur deux-temps qui consomme plus que les nouveaux moteurs moins énergivores,
bien, un gouvernement pourrait statuer sur l'utilisation ou le coût
d'immatriculation de certains de ces véhicules.
M. Arcand :
Ça va. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Ça va pour le premier paragraphe? Est-ce
que... Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : J'ai entendu la réponse du ministre
qui semblait dire, puis je veux juste bien comprendre, que, si jamais il
y avait une augmentation par rapport aux tarifs, ça pourrait être des montants
qui pourraient être attribués à des associations?
M. Bonnardel :
Bien, ça, c'est le financement. C'est une contribution qui est donnée au Fonds
des réseaux de transport terrestre, qui est le fonds, là, global, là, du ministère
des Transports, et, avec ces sommes, on supporte les clubs. Alors, les clubs,
ce qu'ils nous disent : Si nous avions... Si le gouvernement avant nous
avait indexé le 21 $ ou le 40 $, bien, il y aurait 2,5 millions
de dollars additionnels dans les coffres.
Mme Charbonneau :
Moi, j'ai assisté à plusieurs rencontres. Je n'ai pas entendu quelqu'un
dire :Si le gouvernement d'avant... J'ai surtout entendu des demandes
spécifiques, à savoir : Si on pouvait avoir de l'argent, on pourrait mieux
baliser, on pourrait mieux identifier, on...
Alors, je veux juste
bien comprendre votre réponse, en disant : Bien oui, s'il y a une
augmentation, il pourrait y avoir là une attribution ou une espèce de
forfaitaire qui va aux associations pour les aider à mieux baliser. Vous me
dites que ceci cause cela. Donc, il n'y a pas de souci, là, votre réponse est
adéquate pour moi, là.
M. Bonnardel :
Je corrige. Le 2,5 millions, là, c'est pour chaque association, là, bien
juste me faire comprendre, là. Donc, c'est un manque à gagner de
5 millions au total.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député de Mont-Royal.
M. Arcand : Est-ce que je me trompe en... Je
crois que l'UPA avait demandé d'avoir un fonds particulier pour... de 1 million, je crois, là, si ma
mémoire est bonne. Ils avaient demandé un fonds pour faire en sorte qu'ils
puissent... qu'on puisse payer s'il y avait des dommages.
Est-ce
que ça, ça peut faire partie du fonds du transport terrestre? Est-ce que...
D'où vient l'argent? Si, demain matin, ils avaient ce fonds-là, est-ce que ça
viendrait, encore là, du fonds du transport terrestre?
M. Bonnardel :
Bien, on va en parler, M. le député, à l'article 15.
M. Arcand :
O.K. Parfait.
M. Bonnardel :
Ça s'en vient.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Autres
commentaires sur l'article 11? Donc, s'il n'y a pas d'autre
commentaire, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La
Secrétaire : M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M. Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M. Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M. Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Abstention.
Donc,
l'article 11 est accepté. M. le ministre, l'article 12
M. Bonnardel :
Oui, Mme la Présidente. Donc : «Le propriétaire d'un véhicule verse le
montant de contribution exigé lors du paiement des sommes exigibles pour
l'obtention de l'immatriculation de ce véhicule ou de celles qui sont exigibles
en vertu de l'article 31.1 du Code de la sécurité routière.»
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Commentaires?
M. Arcand :
Bien, je me demande pourquoi on met des articles comme ça, très honnêtement. Il
me semble que ça va de soi, là.
M. Bonnardel :
Oui. Ça reprend l'article... Ça reprend le deuxième alinéa de
l'article 49.1 actuel, là, dans le texte de référence. Alors, oui,
c'est...
M. Arcand :
Je n'ai pas d'enjeu par rapport à ça.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, s'il n'y a pas de commentaire, nous
allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
15403 17879 M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M. Bachand :
Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M. Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M. Arcand : Pour.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Abstention. Donc, l'article 12
est adopté. Nous allons procéder maintenant à l'article 13. M. le
ministre.
M. Bonnardel :
Excusez-moi, Mme la Présidente. Donc, on est rendu à l'article...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
13.
M. Bonnardel :
«13. La Société de l'assurance automobile du Québec perçoit les contributions
ainsi exigibles et les verse au fonds
consolidé du revenu, dans les délais et selon les modalités fixés par le
ministre des Finances.
«Les sommes ainsi perçues sont portées au crédit
du Fonds des réseaux de transport terrestre institué par l'article 12.30
de la Loi sur le ministère des Transports (chapitre M-28).»
Alors, on reprend substantiellement
l'article 49.3 du texte actuel qui dit que la SAAQ, bien, agit comme
percepteur des contributions auprès des propriétaires concernés.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires?
M. Arcand : Juste
pour mon information, Mme la Présidente, la SAAQ exige... Qu'est-ce qu'elle
exige pour faire la perception? Est-ce qu'elle a une commission quelconque?
M. Bonnardel :
Une commission?
M. Arcand : Pour
percevoir, là, est-ce qu'on...
M. Bonnardel :
Oh! attendez un petit instant.
(Consultation)
M.
Bonnardel : C'est
des frais d'administration qu'on me dit, là, mais je ne peux pas vous...
M.
Arcand : On ne sait
pas à peu près...
M.
Bonnardel : ...spécifiquement la somme.
M.
Arcand :
O.K. Ça va. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Ça va? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Moi aussi, pour ma gouverne, Mme la Présidente, j'aimerais ça savoir... parce
qu'on dit «les sommes ainsi perçues sont
portées au crédit du Fonds du réseau de transport terrestre». Ça ne spécifie
pas le mode de transport. Donc, on ne
parle pas du transport hors route, on parle du transport dans son ensemble,
j'imagine. Est-ce qu'il y a un article plus loin qui va indiquer que les
sommes sont réservées pour le transport des véhicules hors route?
M.
Bonnardel :
15. On est à 15, Mme la députée.
Mme
Charbonneau :
15. Parfait. Merci. Je ne l'ai pas retenu par coeur.
M.
Bonnardel :
Oui, c'est ça, 15, oui.
• (19 h 50) •
La Présidente (Mme
St-Pierre) : D'autres commentaires à l'article... 13, pardon? Donc, Mme
la secrétaire, nous allons faire la mise aux voix.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Abstention. Donc, l'article 13 est adopté.
M.
Bonnardel : Pour
répondre à votre question, M. le
député, c'est 4,70 $, la portion qui est gardée par la
SAAQ.
M.
Arcand :
En pourcentage, c'est quoi?
M.
Bonnardel :
Sur une plaque moyenne, je pense, c'est 295 $, 4 %.
M.
Arcand :
4 %. O.K. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, je répète, l'article 13 est adopté.
Des voix :
Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Ceci est bien parti. Alors, M. le ministre, l'article 14,
s'il vous plaît.
M.
Bonnardel :
Désolé. C'était juste de bonne foi.
«Est aussi portée au
crédit du Fonds des réseaux de transport terrestre, à compter de la date prévue
par le gouvernement et dans la proportion qu'il détermine, la partie des droits
perçus pour l'immatriculation des véhicules hors route et des véhicules
d'entretien visés par la présente loi.»
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Commentaires?
M.
Bonnardel : Pour
vous aider à saisir les montants d'amende, les montants de sanction vont être
accumulés aussi dans ce...
M.
Arcand :
Alors, c'est pour ça que vous dites «la partie des droits perçus».
M.
Bonnardel :
Sur l'immatriculation, oui.
M.
Arcand :
O.K. Ça va.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Vous pouvez parfois lire vos notes pour éclairer vos amis
d'en face.
M.
Bonnardel :
Excusez-moi. Non, c'est ça, des fois, j'essaie de me mettre de l'autre côté ici
pour essayer de répondre puis... quand je vois que le point d'interrogation est
au-dessus de leur tête, là.
M.
Arcand :
Parfait.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Et moi, je ne peux pas lire dans la tête des gens,
alors...
M.
Bonnardel :
Oui, bien, j'ai été longtemps l'autre côté. Je sais c'est quoi.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires à l'article 14? Donc, Mme la secrétaire, la mise aux
voix, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
Oui. Pour, contre, abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand : Pour.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. L'article 14 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît,
lire l'article 15.
M.
Bonnardel : Oui.
Donc, Mme la Présidente, je vais lire le premier alinéa.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Vous
avez un amendement?
M.
Bonnardel : Oui,
c'est ça, j'ai un amendement qui va à la fin du paragraphe 4°, donc je
vais attendre à la fin. Puis juste pour la
gouverne des collègues, ça concerne, donc, la mesure de compensation pour les
terres agricoles, les propriétaires de terres agricoles, les
questionnements que l'UPA avait, là. Donc, si ça vous va, je vais... à moins
que vous vouliez que je lise tout avec l'amendement, ou on va y aller comme...
Ça va? O.K.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, vous allez procéder comment, là? Vous lisez paragraphe...
M.
Bonnardel : Je vais
lire paragraphe par paragraphe.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...on discute paragraphe par paragraphe?
M.
Bonnardel : C'est
ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui.
O.K. Alors, allez-y.
M.
Bonnardel :
Alors : «15. Les contributions et les autres montants portés au crédit du
Fonds des réseaux de transport terrestre en vertu de la présente loi sont
destinés à permettre :
«1° l'établissement
ou le maintien de programmes d'aide financière visant l'assistance des clubs
d'utilisateurs de véhicules hors route, le développement et l'entretien des
infrastructures pour ces véhicules ou la protection de la faune et des habitats
fauniques;».
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
C'est exactement ce que visait la question. Donc, quand vous avez dit que
c'était à 15, c'est exactement...
M.
Bonnardel : C'est
ça.
Mme
Charbonneau :
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, s'il n'y a pas de commentaire, nous allons aller au paragraphe 2°.
M.
Bonnardel : Oui. «2° l'établissement ou le maintien de
programmes d'aide financière à l'abandon de véhicules hors route non
performants sur le plan environnemental ou encourageant leur remplacement et
l'acquisition de véhicules plus performants sur le plan environnemental;».
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Si
je me souviens bien, c'est vous qui avez posé, d'ailleurs, la question : Est-ce
que ça existe, un véhicule plus performant
sur l'aspect environnemental? Je ne me souviens pas que la réponse était
positive. Par contre, tu sais, pour le bruit, il disait : Oui, il y avait
des possibilités, mais, pour le principe de l'environnement, vous avez même été
jusqu'à poser la question : Est-ce qu'on peut imaginer qu'on va avoir des
véhicules électriques bientôt? La réponse a été non.
Donc, est-ce que ça existe, une différence entre
les, je vais dire, plus anciens — j'haïs dire «vieux» — donc
plus anciens véhicules et les véhicules de maintenant sur la performance sur
l'environnement?
M.
Bonnardel : Bien,
je vous dirais qu'il y a une firme, une société québécoise qui s'appelle Taiga,
Taiga Motors, qui devrait mettre sur le marché des motoneiges électriques en
2020‑2021. Je sais que Bombardier aussi travaille très, très, très fort pour
être capable d'avoir sur le marché des motoneiges électriques.
Maintenant, cet article, à ce paragraphe,
pourrait, pourrait amener, je dis bien, des programmes d'aide pour soutenir certains propriétaires qui ont des
motoneiges, exemple, à carburateur. Mais, tu sais, quand tu es à
carburateur, d'habitude, tu as cette motoneige parce que tu aimes la motoneige.
C'est une vieille motoneige, tu l'entretiens puis tu ne veux pas nécessairement
t'en débarrasser, puis tu vas faire un petit tour le dimanche, tu fais le tour
de ton terrain ou tu t'en vas faire une petite randonnée d'une heure ou deux.
Inciter ces gens à s'en départir en leur donnant une contribution, peut-être, c'est un peu le sens de ce paragraphe, pour
inciter les gens peut-être, un jour, à se débarrasser de...
Mme
Charbonneau : Mais
un peu comme les véhicules, je veux dire, il y a des véhicules qui sont des
véhicules de collection, on s'entend, puis il y a des véhicules qui sont juste
des minounes sur la route, et ça fait toute la différence si on fait des...
Puis il y en a, des mesures pour les voitures qu'on considère minounes, qu'on
se débarrasse. Ça fait que, oui, je comprends.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'autres commentaires? Alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire, on va aller
au paragraphe 3°.
M.
Bonnardel : Oui. «3°
l'établissement ou le maintien de programmes de formation et d'autres mesures
favorisant la sécurité et l'application des dispositions de la présente loi;».
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Je ne veux pas être tannante, mais je veux bien comprendre. Est-ce que ça veut
dire que le nouveau programme qu'on
va mettre en place pour faire de la formation va être payé à partir de cette contribution-là?
M.
Bonnardel : Il
pourrait être payé, oui.
Mme
Charbonneau :
Pourrait ou va? Parce que, pour l'instant, il n'y a pas de modification sur le
paiement, hein? Il y a des possibilités dans ce que vous allez déposer, mais la
formation devrait commencer à partir du moment où vous allez... on va adopter
le projet de loi ou qu'on va le mettre en application. Donc...
M.
Bonnardel : On
va... C'est tout nouveau, là. Alors, il est certain qu'il y a certains
locateurs qui se disent : Bon, bien, la formation... ou la formation d'un
guide, exemple, comment on va débourser ça ou qui va débourser ça? Donc, on est
à établir, là, comment on pourrait soutenir, ou établir, ou mettre en place des
programmes de formation qui pourraient coûter... Je ne peux pas vous donner de
montant, là. C'est impossible de vous donner le montant, là.
Mme Charbonneau :
Non, non, je ne m'attends pas à un montant, mais...
M. Bonnardel : Exemple,
pour votre gouverne personnelle, là, sur le 40 $ ou le 21 $ qui est
perçu, bien, vous avez un programme sur
l'entretien, un point sur l'entretien, vous avez l'infrastructure puis vous
avez la protection de la faune. Bon, est-ce qu'il y a un montant
additionnel qui pourrait être perçu pour la formation? J'extrapole puis je vous
dis que c'est possible. Donc, c'est pour ça qu'on met ce point... cet article.
Mme Charbonneau :
Mon objectif, c'est de savoir si, en même temps, ceci explique cela. Donc, si
je mets dans ma loi que j'ai besoin de faire de la formation, et j'ai besoin
d'augmenter la signalisation, et que ça va être pris sur les crédits du fonds
du réseau, nécessairement, vous allez être obligé de faire une augmentation
substantielle, parce que là...
M. Bonnardel :
Bien, on ne le fait pas.
Mme Charbonneau : Mais vous comprenez ce que je veux dire, là.
C'est pour ça que je dis : Ceci explique cela.
M. Bonnardel :
Oui, oui.
Mme Charbonneau :
O.K. Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire au paragraphe 3°, nous
allons aller au paragraphe 4°. M. le ministre.
M. Bonnardel :
Oui. Excusez-moi, je fais juste m'assurer...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Et c'est ici que vous avez un amendement.
M. Bonnardel :
Oui, c'est ça. Donc, le paragraphe 4° : «l'établissement ou le
maintien de programmes d'aide financière pour les mesures mises en place par
des municipalités ou par des associations ou fédérations visant à favoriser la
consultation, la médiation ou l'arbitrage pour prévenir des conflits
multiusages ou de voisinage, ou pour faciliter leur résolution».
On ajouterait donc, à l'article 15, au
paragraphe 4°, ça se lirait comme suit, l'ajout : Ajouter, à la fin
du paragraphe 4° de l'article 15 et après «résolution» — donc
le dernier mot — «,
y compris pour les mesures visant la compensation de préjudices causés aux
propriétaires de terres agricoles où sont aménagés des sentiers ou qui sont
voisines de ceux-ci».
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, est-ce qu'il y a des commentaires relativement à l'amendement?
M. Arcand : La
question, Mme la Présidente, c'est... Je pense que l'UPA avait demandé
1 million. Vous établissez à combien les montants qui peuvent...
M. Bonnardel : Je
savais que la question viendrait, mais, M. le député, je ne peux pas vous
définir le...
M. Arcand :
Est-ce que vous allez satisfaire l'UPA?
M. Bonnardel :
Bien, je ne peux pas vous donner le montant aujourd'hui, mais je pense que je
ne pouvais pas ne pas répondre... on
ne pouvait pas ne pas répondre à leur demande. Je suis conscient, puis on est
conscients, puis tout le monde a, selon moi, des exemples de saccage de
terres ou peu importe, là, peu importe. Alors, c'est pour ça qu'on voulait le rajouter. Puis on va travailler pour
établir une somme, là, qui va être raisonnable pour supporter, s'il y a
lieu...
• (20 heures) •
M. Arcand :
...certains de ces éléments-là. D'accord.
Il y a une question également qui vient de la
Fédération québécoise des clubs de quads qui demandait... ça devait faire
l'objet de précisions, cet article 15, pour y intégrer l'obligation du
promoteur d'obtenir un engagement écrit et
signé de la part d'un participant financier potentiel à un projet. Je ne sais
pas exactement ce à quoi ils font référence, là, mais c'est les notes
que j'avais.
(Consultation)
M. Bonnardel :
Si vous voulez une petite explication rapide, là, j'ai M. Martinez qui se
fera un plaisir de vous...
M. Arcand : Bon,
parfait, pour que je comprenne ce que ça veut dire.
M. Martinez (Stéphane) : Nous
aussi, on a du mal. Bonjour, Stéphane Martinez, directeur des politiques de
sécurité au ministère des Transports.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Ça prend consentement pour pouvoir
donner la parole à M. Martinez. Il y a un consentement? Alors,
allez-y.
Une voix : Ce côté-ci, on a dit oui.
C'est l'autre bord qu'ils ne sont pas sûrs.
M. Martinez
(Stéphane) : C'est parce
qu'ils me connaissent, eux. Bon, en fait, le problème n'est pas
législatif. Dans le programme qui existe déjà, les clubs font des demandes au
ministère, qui sont analysées au ministère, et on leur demande un financement
complet, c'est-à-dire on leur demande de nous montrer que le projet est financé
à 100 %, et eux, pour compléter leur
financement, ça arrive effectivement, la fédération a tout à fait raison,
qu'ils ajoutent un cofinancement de la fédération des quads ou des
motoneiges, dépendamment.
Donc, nous, on a, de la part du club, un
financement qui est complet avec sa propre fédération et puis, en fait, donc,
on attribue ou pas une aide financière. Et quand on attribue une aide
financière, il arrive certains cas, qui sont à la limite, là, on est d'accord,
où, en fait, la fédération n'était même pas au courant que le club les avait
inscrits dans leur
financement. Donc, le club, ensuite, se retourne vers sa fédération en
disant : Bien, regardez, le ministère finance le projet, moi, je
finance, il ne reste plus que vous. Et là la fédération se trouve à avoir le
rôle du méchant et dire : Non, non, moi, je ne me suis pas engagé, tu n'es
même pas venu me voir.
Alors, c'est ce que voulait éviter la
fédération, mais ce n'est pas un problème législatif, c'est un problème de
gestion de «membership». C'est la fédération et ses clubs, parce que la
fédération a un fonds, a un financement pour aider son club, donc les autres
pigent dedans sans demander à la fédération, là.
M. Arcand : Et
donc vous jugez que ce n'est pas nécessaire de... Ça n'a pas sa place dans le
projet de loi, là.
M. Martinez (Stéphane) : C'est
nécessaire, mais ce n'est pas dans le projet.
M.
Arcand : Non, non,
c'est ça. Est-ce que ça va...
M. Martinez (Stéphane) : C'est un
problème, effectivement, à la fédération.
M.
Arcand : Est-ce que vous envisagez d'intervenir d'une
quelconque façon, dans un règlement éventuellement ou...
M. Martinez (Stéphane) : Ce sont des
compagnies privées, hein, entre elles.
M.
Arcand : Donc, la
réponse, c'est que vous n'interviendrez pas.
Une voix : C'est ça.
M.
Arcand : Parfait. O.K.
M. Martinez (Stéphane) : C'est
monsieur qui a...
M.
Arcand : Très bien.
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous sommes toujours sur l'amendement. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement à l'article...
en fait, au paragraphe 4° de l'article 15? Oui, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Moi, je voulais juste
comprendre par rapport à la demande de l'UPA, comment est-ce que c'est qu'elle
sera traitée? C'est-à-dire qu'une fois que l'amendement est adopté, ensuite
est-ce qu'on crée un programme, ou c'est par règlement, ou est-ce qu'il y a une
négociation de différentes parties? Est-ce que le ministre décidera lui-même ou
c'est administratif? J'aimerais comprendre la suite qu'on va donner à cette
demande-là, pour accéder idéalement, là, à la demande de l'UPA.
M.
Bonnardel : C'est
un programme qui sera normé, qui sera présenté au CT, au Conseil du trésor,
puis, par la suite, on pourra définir des sommes qui seront attitrées pour
supporter les agriculteurs.
M. Arseneau : D'accord, merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : S'il
n'y a pas d'autres commentaires relativement à l'amendement, nous allons
procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel : Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Maintenant,
nous allons voir s'il y a des commentaires à l'article... c'est-à-dire, pas l'article, pardon, le paragraphe 4°
tel qu'amendé. Bon, là, nous allons aller à l'article 4...
c'est-à-dire, nous allons revenir... Excusez-moi, c'est l'article 15 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires
à l'article 15 tel qu'amendé? Donc, s'il n'y a pas de commentaires à
l'article 15 tel qu'amendé, maintenant, Mme la secrétaire, la mise
aux voix.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand : Pour.
La
Secrétaire : M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Abstention. Alors, l'article 15, tel qu'amendé, est
adopté. M. le ministre, l'article 16, s'il vous plaît.
M.
Bonnardel :
Oui. Donc, on est à la section II, Mme la Présidente.
«Âge, permis de
conduire et autres conditions liées à la conduite d'un véhicule.
«§1. Dispositions générales.»
L'article 16 se
lit comme suit :
«16. Est seule
autorisée à conduire un véhicule hors route ou un véhicule d'entretien sur un
sentier, sur une route, sur une terre
publique ou sur une terre privée appartenant à une municipalité la personne
âgée d'au moins 16 ans qui est titulaire d'un permis de conduire
valide, approprié à la classe du véhicule utilisé et qui répond aux exigences
prévues par la présente section.
«Pour conduire un
véhicule hors route dans les lieux visés au premier alinéa, la personne âgée de
16 ou 17 ans est en outre tenue d'être
titulaire d'un certificat de formation attestant de sa réussite à l'examen ou à
la formation prévus par règlement du ministre.
«Le gouvernement peut
prévoir par règlement des exceptions à l'exigence d'être titulaire d'un
permis.»
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, est-ce qu'il y a des commentaires au premier paragraphe de l'article 16?
Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Bien, on a fait la conversation un petit peu plus tôt, là, sur l'âge de
16 ans, et tout ce qui s'ensuit. L'article
dit : «Est seule autorisée à conduire un véhicule hors route ou un
véhicule d'entretien sur un sentier, [ou]
sur une route, sur une terre publique...» Quand on parle d'un permis... Ça se
peut qu'à 16 ans je n'aie pas un permis de conduire. Ça se peut. Est-ce
que je peux avoir un permis que pour conduire le véhicule ou je dois absolument
avoir un permis de conduire?
M.
Bonnardel :
Obligatoirement, on le précise à l'article 20, là, mais vous devez avoir
un permis de conduire en bonne et due forme, donc un permis de cyclomoteur,
exemple.
Mme
Charbonneau :
Est-ce qu'à 16 ans je peux avoir un permis de cyclomoteur? Parce qu'à
16 ans, je ne peux pas avoir...
M.
Bonnardel :
À 14 ans. À 14 ans, vous pouvez en avoir un.
Mme
Charbonneau :
O.K. Donc, ce permis-là est valide pour pouvoir conduire un véhicule hors
route?
M.
Bonnardel :
Avec une formation, si vous avez 16 ou 17 ans.
Mme
Charbonneau :
Oui, oui. Bien, j'ai compris qu'il faut que je passe une formation, là, puis il
faut que j'aie un... Mais je ne suis pas obligé d'avoir un permis de conduire
en bonne et due forme.
M.
Bonnardel :
Exact.
Mme
Charbonneau :
Puisqu'il y a des jeunes qui choisissent... Je pense à des jeunes urbains, que
je connais bien, qui choisissent de ne pas avoir de permis de conduire, ne pas
avoir de voiture, mais qui pourraient pratiquer un sport comme celui-ci. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, il n'y a pas d'autre commentaire au premier... Oui,
M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Bien, en fait, je
voulais revenir sur la question de l'exigence d'avoir 16 ans pour obtenir le droit de conduire un véhicule hors route. On
sait que la fédération des clubs quads a mentionné, dans son mémoire, qu'ils auraient aimé revenir à l'âge de 14 ans. Si je ne me trompe
pas, c'est en 2006 que la loi a été modifiée au Québec
pour faire passer l'âge minimal de 14 à 16 ans. J'aimerais savoir, depuis
2006, ça fait 14 ans maintenant, est-ce qu'il y a des progrès notables en
ce qui concerne la sécurité, en ce qui concerne le bilan des décès, des
accidents ou des hospitalisations à cet égard. Est-ce qu'on a véritablement
amélioré notre bilan?
• (20 h 10) •
M.
Bonnardel : Bien,
M. le député, je vous ai donné des statistiques tantôt sur une période de
29 ans. Je n'ai pas les statistiques par année, à savoir est-ce qu'il y a
eu plus ou moins de décès, là, dans les 10 dernières ou les
10 premières. Quand on a commencé à le calculer, en 1990... mais si je
regarde le bilan, là, des 10 dernières années, puis c'est surtout
là-dessus qu'on s'est concentré en donnant les chiffres que vous m'avez souvent
entendu parler, là, près de 600 décès dans la combinaison VTT et
motoneigistes, près de 10 000 hospitalisations, 6 000 juste
en VTT et 3 000 quelques pour les motoneigistes.
C'est sûr
qu'on pourrait partir un débat qui serait très long, si vous le souhaitiez,
pour le 14 ans versus le 16 ans. Je pense que vous vous
souvenez quand j'ai parlé... Les motoneiges qui sont conçues aujourd'hui, les
VTT qui sont conçus aujourd'hui sont, pour
la plupart, majoritairement, à 95 % ou 97 % des véhicules pour des
adultes. Puis encore une fois, là, un
garçon de 18 ans peut avoir la même grandeur qu'un garçon de 16 ans,
j'en conviens. Est-ce que ses habilités sont moindres ou meilleures? Il a son permis de conduire, l'autre ne l'a
pas. Il a 15 ans puis il se dit : Moi, je suis peut-être aussi
fort que toi pour être capable de remettre une motoneige ou un quatre-roues sur
ses pattes. La question est bonne, sauf qu'à quelque part je pense qu'il
faut... bien, il faut trancher.
On a des
règles, exemple l'Ontario. L'Ontario, qui est à 16 ans, elle aussi, on
permet un cyclomoteur à 14 ans. Bon, c'est les anciens
gouvernements qui ont permis cette règle à 14 ans. Moi, je vous dis qu'il
faut pousser plus loin la démarche pour sécuriser ces engins qui sont...
J'adore la discipline, là, j'en fais, mais je suis conscient des dangers de ces véhicules, puis la même chose pour les
motos, puis ça, c'est un autre sujet, mais c'est pour ça que je vous dis
que, pour nous, aujourd'hui, de statuer sur le 16 ans comme tel avec une
formation, je pense qu'on... je reste convaincu que, dans 10 ans, si on se
reparlait, on aurait une amélioration du bilan pour ce secteur précis.
M. Arseneau : Mais ce qui est
dommage, c'est, quand on a modifié la loi, j'imagine que c'était pour la vertu,
c'était pour améliorer le bilan, et là, au moment où on révise la loi, d'avoir
ce type d'information là, ça pourrait rassurer la fédération des clubs quads.
Certains des commentaires aussi qui ont été rédigés, là, sur le site expriment
un certain étonnement. Si on compare avec d'autres provinces, vous avez parlé
de l'Ontario, on pourrait comparer à Terre-Neuve-et-Labrador ou la Nouvelle-Écosse
où l'âge est toujours à 14 ans. Dans l'ouest, à ce que je sache, c'est à
peu près la même chose aussi, là, en Alberta, notamment.
Alors, moi, je ne veux pas en faire un débat,
là, à ne plus finir, mais je trouve qu'on mériterait, pour les Québécois qui
nous écoutent, d'avoir un argumentaire appuyé avec des faits et des données
probantes qui nous prouvent que c'est
véritablement l'âge qui est un facteur aggravant lorsqu'on regarde le bilan des
accidents, et des risques de la
conduite des VTT, et des motoneiges, et c'est peut-être ce qui nous manque pour
être convaincu que, puisqu'on réouvre la loi une première fois depuis
14 ans, que cette mesure-là a été bénéfique et a donné les résultats
escomptés, surtout lorsqu'on dit que, bon, une fois qu'on a 16 ans... mais
évidemment on peut, avec un permis adéquat, conduire.
Et, quand la fédération des clubs quads nous
dit : Mais si on pouvait prendre les jeunes en plus bas âge et leur
montrer les rudiments, la formation, on pourrait probablement améliorer le
bilan non seulement chez les 14, 15 ou 16 ans, mais aussi pour les années
à venir, puisqu'ils auraient appris à la bonne école. C'est un argument quand
même qui est plausible, qui se vaut. Même chose pour les citoyens qui
commentent en disant : Si on peut fréquenter les routes, les réseaux
nationaux, le réseau routier avec un cyclomoteur... Évidemment, le parallèle
est peut-être un peu boiteux, mais les
dangers sont quand même importants lorsqu'on est sur la même route que les
camions-remorques et tous les autres véhicules qu'on peut croiser. On
peut se poser la question, comme Québécois, si effectivement, l'État, à cet
égard-là, prend une disposition qui est restrictive et peut-être trop
paternaliste. Je pose la question au nom des Québécois qui se la pose aussi.
M.
Bonnardel : Bien,
M. le député, vous amenez un bon point aussi, et je le comprends. Il faut
revenir en arrière, en 2006, c'est l'Institut national de santé publique qui
avait statué du 14 à 16 ans. La morphologie d'un jeune de 14, 15,
16 ans, vous le savez, ça évolue, ça change, ça grandit plus vite. Et je
le répète, je vais vous déposer les statistiques de décès que je vous ai
mentionnées cet après-midi. Pour moi, c'est un décès de trop à chaque fois
qu'on perd un enfant ou on perd un adolescent, là. Donc, je peux comprendre que
vous disiez : Ah! on empêche certains, là,
de commencer. Mais ils auront le temps, ces jeunes de 14, 15 ans, là, qui
souhaitent, comme son grand frère, peut-être,
obtenir la permission. Il y a son permis de
cyclomoteur, il ne peut pas avoir son permis pour... il n'a pas
l'autorisation pour conduire une motoneige. Pour moi, il y a un monde de
différence entre un cyclomoteur, puis une motoneige, puis un VTT. Il y a un
monde. Oui, la circulation routière, j'en conviens. Il y a tout cet aspect
qu'il faut quand même bien maîtriser, mais en sentier, ces machines, ce sont
des véhicules qui... je ne sais pas si vous en faites, M. le député, là... Vous
mesurez, ça fait longtemps déjà, bien, c'est ça, c'est... il y a trois fois...
M. Arseneau : Je n'avais pas
14 ans encore.
M.
Bonnardel : Vous
n'aviez pas 14 ans? Ah! bien là, je ne sais pas si vous étiez en... si
vous aviez le droit à l'époque, mais peu importe. Non, mais il reste qu'on
pourrait en discuter longuement, longtemps. Le Québec, en 2006, a statué que
14 ans, ça ne convenait plus. Les statistiques démontrent depuis 1990
qu'il y a une grande part d'accidentés qui ont
18 ans et moins, 14 ans et moins aussi... 13 ans et moins,
pardon, selon les chiffres que vous allez
avoir. Alors, pour moi, c'est... je l'ai mentionné, ce n'est pas négociable,
c'est un facteur non négligeable, l'âge, et surtout avec les machines d'aujourd'hui.
Donc, je reste persuadé qu'on prend la bonne décision aujourd'hui de continuer
à appliquer le 16 ans pour ces jeunes-là.
M. Arseneau : Je comprends que c'est
non négociable, c'est quand même discutable, là. On peut poursuivre un petit
peu parce que je me pose la question à savoir si on a actuellement des
statistiques, un bilan, sur les accidents ou les décès des gens qui n'ont pas
de permis. Parce que c'est ce qu'on dit, essentiellement, si on a des
statistiques sur les 13 ans et moins, et qu'ils n'ont pas le permis, c'est
donc qu'ils conduisent sans permis.
Est-ce qu'on peut... est-ce qu'on a des données
sur l'effet de la prohibition de la conduite du véhicule hors route ou de la
motoneige depuis 2006 et l'effet réel que ça a eu sur le terrain? Parce qu'on
peut... et on l'a mentionné souvent, les
collègues des autres partis l'ont mentionné, on peut adopter toutes les lois,
si on ne les fait pas appliquer, si on n'est
pas en mesure de s'assurer qu'elles soient observées, bien, les changements ne
sont pas nécessairement probants.
M.
Bonnardel : La
seule statistique que je peux vous donner, c'est qu'il y a moins de 5 %
des utilisateurs de VHR au Québec qui n'ont pas de permis de conduire. Donc, il
est plus probable que ce soit des jeunes que des personnes de notre âge, là, qui, d'habitude, ont leur permis de
conduire, vont soit louer une motoneige ou en acheter une, mais je n'ai pas cette statistique spécifique, là,
à savoir, sur ce moins de 5 %, présentement, d'utilisateurs qui n'ont
pas de permis, il y en a combien là-dedans,
dans les statistiques que je vous ai dévoilées... ou que je vous ai déjà
dévoilées, là.
M. Arseneau : Donc, les utilisateurs
qui n'ont pas de permis et qui ont été interpelés par les autorités de
surveillance de sentier ou les autorités policières.
M.
Bonnardel : Voilà,
c'est moins de 5 %.
• (20 h 20) •
M. Arseneau : Évidemment, ça, c'est
un peu comme la conduite en état d'ébriété, évidemment, c'est ceux qu'on peut
interpeler, mais les autres s'en tirent à bon compte, en principe, sauf qu'il y
a quand même des statistiques sur les accidents où on peut... au moment où les
victimes sont transportées, j'imagine, pour obtenir des soins, c'est là qu'on arrive avec des statistiques de gens qui n'ont pas
le droit de conduire, mais qui ont eu un accident en véhicule hors route. Donc, on peut penser que la
loi, plus restrictive depuis 2006, n'a pas été nécessairement observée
par tous et/ou ne peut pas être appliquée de façon intégrale partout, sur tous
les sentiers. On comprend, c'est la même chose pour toutes les lois. Je
comprends la logique de resserrer. Évidemment, on se fie sur la bonne foi et la
bonne volonté et l'observation des règles par l'ensemble de la population pour
ça.
Je n'en ferai pas, encore une fois, là, une
très, très longue discussion, mais je voudrais quand même qu'on revienne sur
les cas d'espèce ou les particularités régionales ou sur les territoires
autochtones, par exemple, parce qu'il y a... vous l'avez mentionné tout à
l'heure qu'il était possible de convenir d'une entente pour les territoires des
Premières Nations, mais particulièrement
dans les endroits où on n'a pas des routes adéquatement déblayées en hiver
et où des jeunes qui soient autochtones ou
autres doivent se déplacer... parfois, ils doivent utiliser la motoneige ou le
VTT.
Est-ce que, dans votre conscience, là, de cette
situation-là, il peut être éventuellement adopté par règlement, les
spécificités pour des régions qui ne sont pas desservies par un réseau routier
et des jeunes donc qui, pour aller à l'école, auraient besoin d'un skidoo ou
d'une motoneige même s'ils n'ont pas 14 ans, et qu'ils puissent utiliser
légalement?
M.
Bonnardel : Bien,
je le mentionnais tantôt, donc, à certains, je parlais de la route blanche, on
va le mentionner aussi à l'article 19, un peu plus loin, M. le député,
pour insérer l'éloignement de certaines communautés pour répondre justement,
pour ne pas nommer, encore une fois, la route blanche ou certains villages un
peu plus au nord du Lac-Saint-Jean,
peut-être, ou en Abitibi, des exemples que je peux vous donner, là, qui m'ont
été... sur lesquels on m'a mentionné qu'il pourrait y avoir inquiétudes
ou problématiques, parce que, oui, il y a des particularités de certains villages plus au nord, où l'usage de la
motoneige a débuté très, très, très jeune. Donc, on va devoir s'entendre
avec ces communautés et ces villages et leur permettre assurément l'utilisation
de ces véhicules pour des adolescents de moins de 16 ans.
M. Arseneau : Est-ce que vous
pouvez, juste encore une fois, là, pour rassurer ces populations-là, nous
expliquer comment on pourrait contourner la loi qui s'applique sur l'ensemble
du territoire québécois pour des communautés comme celles-là? Est-ce que c'est
par règlement? Est-ce que c'est par une entente particulière? J'aimerais
comprendre et surtout, là, obtenir de la part du ministre un engagement, je
pense que ça s'en vient ou c'est assez clair, là, mais pour voir comment c'est
possible de le faire. Et est-ce que ce sera fait au moment même où la loi, par
exemple, entre en vigueur?
M. Bonnardel :
Bien, ces exceptions vont être mentionnées par règlement. Et ces exceptions
vont permettre à ces jeunes de voyager d'un point a au point b, exemple, pour
l'école. La plupart du temps, c'est pour l'école, le principal besoin, là. Et
souvent les municipalités, par règlement ou peu importe, là, par... «whatever»,
peu importe ce que c'est, là, vont permettre aussi à ces véhicules, là, de...
vont permettre ces véhicules dans leur municipalité pour se promener, puis ça,
c'est les exemples que je peux vous donner pour certains. Encore une fois, si ces
villages se connectent sur un réseau fédéré, il faut
comprendre qu'on ne permettra pas à ce jeune d'embarquer sur le réseau fédéré.
Il faut bien faire la mention et bien expliquer que, si on vous permet
d'utiliser ce véhicule pour partir du point a
et aller à l'école, c'est ce qu'on vous permet, c'est ce qu'on permet aux
jeunes du village ou de la ville, peu importe, mais on ne leur permettra
pas d'embarquer sur un réseau fédéré. Il faut faire la nuance, là.
M. Arseneau : D'accord. Donc,
les articles de la loi qui touchent à l'âge d'utilisation des véhicules hors
route s'appliquent de façon uniforme partout au Québec sur les sentiers
fédérés. Ça, on en a discuté tout à l'heure en ce qui concerne les territoires
des Premières Nations. C'est aussi la même chose pour les villes ou, enfin, les
villages, les communautés qui auraient des besoins spécifiques en ce qui
concerne le transport des jeunes ou, enfin, les déplacements de jeunes vers
l'école, par exemple. C'est l'exemple qu'on donne le plus souvent.
C'est ça. Donc, les sentiers fédérés, c'est
acquis que les règles s'appliquent. Maintenant, j'aimerais poser la question
sur... C'est encore une question relative à l'âge, mais aussi, je ne sais pas
si... Je ne veux pas être hors d'ordre, Mme la Présidente, mais, lorsqu'on
parle des formations, on entend dire que des jeunes préféraient attendre l'âge
de 18 ans pour obtenir leur permis de conduire et passer outre à la formation.
Est-ce que c'est un objet de préoccupation pour vous, pour le ministère? Parce que
ça revient un petit peu à l'argumentaire de la fédération
des clubs quads, qui disait : Si on pouvait mieux former nos jeunes
plus tôt, bien, on aurait un meilleur bilan en bout de course. Mais si les gens, si les jeunes de 16, 17 ans attendent
18 ans pour passer outre la formation, bon, c'est peut-être contre-intuitif,
mais il y a des gens qui peuvent le faire, et ça n'améliore
pas nécessairement la sécurité, les bonnes pratiques.
M. Bonnardel : Je
ne me trompe pas, M. le député... pardon, Mme la Présidente, présentement, la formation
pour les motoneigistes se fait... Vous pouvez avoir une formation sur Internet,
un peu comme les bateaux. Est-ce que c'est adéquat? C'est ce que la fédération
définit. Pour celle de quads, c'est plus une présence, une formation directement
avec votre machine ou une machine pour être capable de comprendre les
particularités de ce véhicule. Le but, c'est de faire vivre une expérience puis
d'amener ces jeunes... je le souhaite, là, qu'à 16, 17 ans, ces jeunes se
disent... Il ne faut pas que ça soit un frein pour eux d'aimer ces véhicules
puis de commencer à suivre leurs parents, ou autres, peu importe.
Alors, j'ose croire que les deux fédérations
vont travailler avec nous et le ministère du Tourisme, du côté des guides
aussi, pour être capable de s'assurer qu'on va avoir une harmonisation, je peux
le dire ainsi, peut-être, dans la formation, un coût accessible aussi à cette formation
pour que... Le but, c'est que ça ne soit pas un frein, là, que ça soit
le fun de se dire : O.K., je
vais prendre une formation, ça me prend peut-être une demi-journée,
deux heures, peu importe,
mais qu'après ça je serais habile à conduire
puis à m'assurer de faire les bons choix s'il arrive des circonstances
particulières.
M. Arseneau : Mais puisqu'on
est dans une logique, dans ce projet de loi, d'amélioration du bilan, donc d'améliorer la sécurité... et sans vouloir faire
des comparaisons inappropriées, il y
a une certaine époque où, pour
obtenir un permis de conduire, un véhicule
de promenade, bien, il s'agissait d'aller faire un test pratique, et puis on
n'avait pas de formation autre que celle-là, et éventuellement on a imposé des cours de conduite obligatoires dans des écoles reconnues.
Ici, on a un
petit peu la même situation où on dit : Si on a un certain âge, bien, il
faut aller suivre un cours et, bien, si on est un peu plus vieux, le permis de conduire général nous permet
d'aussi embarquer sur ces véhicules hors route. Est-ce que c'est quelque
chose que vous avez envisagé d'exiger pour tous les utilisateurs, peu importe
l'âge, une formation?
M. Bonnardel :
Non, on n'a pas... Ce n'est pas envisagé, mais ce serait souhaitable,
peut-être, pour un premier acheteur, mais, encore une fois, je ne veux pas
l'obliger... je pense que toute personne qui décide d'embarquer un jour, peu
importe l'âge, sur un VTT ou une motoneige... C'est particulier, conduire une
motoneige quand on n'est pas trop habitué, même chose pour un VTT. Les
conditions de neige peuvent être différentes, on fait du hors sentier, c'est
fois mille, les possibilités d'avoir un accident, ou autre, ou de rester pris.
En tout cas, il y a des millions de cas de
figure, là, que je pourrais vous nommer, là, mais non, ce n'est pas une
obligation comme telle, mais...
Il n'est pas dit que... La fédération, je pense
que son rôle, c'est d'amener puis de faire aimer cette industrie. Donc, il
n'est pas improbable qu'elle dise... bien, ou que... peut-être qu'à l'achat
d'un véhicule, là, que ça soit un Polaris, que ce soit un Bombardier, un Arctic
Cat, mais qu'on donne à chaque fois un dépliant de formation qui vient de la
fédération : Si vous souhaitez obtenir une formation, ça coûte tant. C'est
tous des petits trucs ou des petites choses, je pense, que les fédérations
pourraient travailler pour s'assurer que chaque personne... les outils.
M. Arseneau : Mais puisque la raison
principale pour laquelle on ne veut pas revenir à l'âge de 14 ans pour
accorder le droit de conduire soit des motoneiges ou des véhicules hors route,
des VTT, des quads chez les plus jeunes, donc, c'est pour des raisons de
sécurité... mais lorsqu'on regarde les statistiques, même si les statistiques
peuvent être décevantes, là, sur le bilan de cette tranche d'âge là, la tranche
d'âge où les accidents semblent le plus nombreux, c'est celle des 18 à
24 ans, si je ne me trompe pas. Vous pourrez nous donner les statistiques.
Est-ce qu'il n'y aurait pas un lien entre
l'absence de formation chez les jeunes qui atteignent l'âge de 18 ans et, de 18 ans à 24 ans, se sentent
peut-être plus invincibles, imperturbables, et sans formation, avec des bolides
comme vous les avez décrits tout à l'heure, et qui justement font augmenter
malheureusement le nombre d'accidents, de décès, et d'hospitalisations, et de
conséquences graves de l'utilisation de véhicules hors route, évidemment?
• (20 h 30) •
M.
Bonnardel :
Bien, la proportion, M. le député, des 18-24 est assez intéressante, sinon
énorme, quand on la compare aux autres catégories d'âge. Donc, je n'ai pas de
statistique spécifique, là, outre autre ce que je vous ai déjà
mentionné, là, pour le nombre d'accidents, les causes, et tout ça.
Malheureusement, l'alcool et la vitesse sont les deux principaux problèmes,
surtout l'alcool. Je le mentionnais, là, sur 60 % des accidentés, il y
avait un taux d'alcoolémie... il y avait de l'alcool dans le sang, 40 %
étaient au-dessus du taux autorisé.
Donc, c'est certain
que je n'ai pas assez de statistiques précises. Puis je comprends votre point,
là, sur ce 14 ans, là, versus 16, depuis le début de notre discussion, là,
mais, à la fin, je pense que la décision qu'on prend reste la bonne. Puis je
répète encore une fois qu'on... Je suis convaincu que le bilan va s'améliorer
dans les prochaines années, mais je pense que c'est le rôle des fédérations
aussi de s'assurer qu'on va bien former, outre les 16, 17 ans, qu'on va peut-être
mieux peaufiner ou offrir, encore, de façon plus pérenne ou plus forte, la
possibilité de ces premiers arrivants, je vais le dire ainsi, là, de ces
premiers acheteurs... puissent être formés.
M.
Arseneau : Donc, je veux
bien comprendre la logique quand même de ce qu'on s'apprête, vraisemblablement,
à adopter comme article, là, et comme loi. Si les plus jeunes n'ont pas le
droit de conduire une motoneige ou un VTT en bas de 16 ans, c'est parce
que la motoneige ou le quad n'est pas adapté à leur force physique, que c'est
un bolide qui est trop puissant, bien davantage que la formation, à votre point
de vue, ou encore bien davantage que l'utilisation de stupéfiants ou d'alcool.
Alors qu'à partir de
16 ans on peut mieux maîtriser le véhicule... La formation est donnée pour
les jeunes de 16 à 18 ans, mais là, à partir de 18 ans, ce qu'on
voit, ce n'est peut-être pas ni la formation, à votre point de vue, ou la
question de la force physique ou de la compréhension de la façon dont il faut
le conduire, mais l'usage d'alcool ou de
stupéfiants qui provoque la majorité des accidents, là. C'est comme ça qu'il
faut comprendre le principe, là, sous-jacent à ces catégories d'âge et
au programme de formation qu'on présente.
M.
Bonnardel :
Oui. En terminant, pour moi, ce n'est pas juste ma propre analyse, c'est celle
de l'INSPQ, l'Institut national de santé publique, qui a défini, en 2006,
qu'il y avait un danger de continuer à permettre à ces jeunes de 14, 15 ans de conduire un véhicule hors route. Leur
morphologie, la capacité de ces machines à... ces machines qui vont
vite, qui sont lourdes, plus lourdes, bien, il y a une différence. L'INSPQ a
pris le temps de faire ce mémoire, cette analyse pour définir qu'il y a une
différence dans la morphologie d'un enfant, d'un garçon de 14, 15 ans
versus 16, 17. Peut-être moins pour certains, mais il y en a une,
majoritairement, si l'INSPQ l'a bien étudiée, bien définie, et donc... mais on
pourrait en discuter, j'en conviens, là.
M. Arseneau :
Oui, mais il y a une autre question qui me vient, puis ça sera la dernière,
puis loin de moi, là, l'idée de catégoriser les gens par genre, mais, quand on
parle de la morphologie des gens, est-ce que l'analyse de l'INSPQ est allée
jusqu'à comparer, par exemple, les sexes? Parce que c'est sûr qu'un jeune
garçon de 16 ans, de façon générale,
sans avoir trop de préjugés, là, habituellement, peut avoir une morphologie,
comme vous mentionnez, là, plus imposante qu'une fille du même âge.
Pourtant, à 16 ans, une jeune fille pourrait avoir une morphologie bien
inférieure à un jeune garçon de 15.
M.
Bonnardel :
Je ne sais pas si l'institut l'a fait. On pourrait peut-être vous le sortir
puis vous le déposer, si vous le souhaitez.
Maintenant, je ne
veux pas faire de discrimination, là, mais je sais qu'il y a beaucoup moins de
dames qui font... plus en VTT, en motoneige, il y en a aussi, là, mais la
proportion... je n'ai pas les chiffres, là, mais je dirais peut-être un 70-30,
selon moi, maximum. Mais, encore une fois, je ne peux pas statuer puis je ne
peux pas vous définir... M. Martinez a peut-être le goût d'intervenir, et
je vais peut-être le laisser... Je me trompe peut-être sur la statistique,
mais, selon moi, c'est à peu près 70-30.
M.
Arseneau : Mais moi, j'amène
ça un peu en guise de réflexion, parce que j'ai l'impression, et ça, ça nous
vient, là, de l'information souvent qu'on peut... auquel on a accès
publiquement, là, que... et, par exemple, les compagnies d'assurance vont en dire aussi. Les jeunes garçons
vont payer des primes d'assurance plus élevées que les jeunes femmes.
Alors,
je vous soumets l'hypothèse que, s'il y a davantage d'accidents, et peut-être
même dans les catégories qu'on veut exclure, les 14-16 ans, c'est
peut-être moins la question du gabarit ou la question de l'âge, ou de
l'expérience, ou encore la formation, mais une question, je dirais, d'attitude
ou d'approche. Et je ne sais pas jusqu'où, là, l'âge est véritablement le
facteur déterminant dans le nombre d'accidents qu'on peut avoir à l'âge de 14,
15 ans.
Et je reste avec un
certain doute à savoir si le point de vue de la fédération des quads n'a pas
quelque chose d'intéressant, dans la mesure où une formation qui pourrait viser
le plus grand nombre et, disons, modifier l'approche des jeunes, et
particulièrement des jeunes garçons, lorsqu'il est question de sauter sur un
bolide, que ce soit sur une motoneige ou un quad, pourrait avoir un effet à
long terme non seulement pour les deux premières années d'utilisation, mais
pour toute la vie de ces jeunes qui pourront s'adonner à ce sport-là.
Mais je comprends que
l'ouverture du ministre est nulle, alors je vais me contacter... me contenter, plutôt,
de soumettre cette hypothèse-là que l'âge n'est peut-être pas le facteur déterminant.
Mais je vais lire avec intérêt les statistiques, les données que vous avez à
nous soumettre.
Et je ferai également
un souhait, comme dernier point de vue, un souhait que ces données-là soient
compilées et que des comparaisons puissent être faites avec d'autres juridictions,
pour rassurer, en fait, la population sur l'idée que nos règles sont adéquates.
Voilà. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'article 16? M. le député
de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand :
Merci, Mme la Présidente. J'écoutais avec beaucoup d'intérêt la discussion
entre notre député des Îles-de-la-Madeleine et le ministre, et on parle de ça
comme étant quelque chose de révolutionnaire. Et, bon, je comprends qu'il y en
a qui sont intervenus pour dire : Il faudrait que ce soit à 14 ans,
etc., mais est-ce que je me trompe en disant que, dans le fond, l'ancienne
loi...
Je vais juste vous lire les extraits, puis vous
allez me dire, M. le ministre, à quelle place il y a véritablement un changement. Parce que, dans l'ancien
texte, on disait : «Tout conducteur d'un véhicule hors route doit être
âgé d'au moins 16 ans.» Et, après ça, on disait : S'il est
mineur, il doit être titulaire d'un certificat, obtenu d'un agent habilité par
le gouvernement, attestant qu'il possède les aptitudes... les connaissances
pour conduire un tel véhicule, etc. Alors ça, c'était l'ancien système.
Là, on dit : Est seule autorisée à conduire
un véhicule hors route une personne âgée d'au moins 16 ans. Par contre,
on dit : «Le gouvernement peut prévoir par règlement des exceptions à
l'exigence d'être titulaire d'un permis.»
Alors, c'est
un changement, mais c'est un changement... J'essaie de voir dans quelles
circonstances le gouvernement peut prévoir des exceptions à l'exigence
d'être titulaire d'un permis, parce qu'il n'est pas indiqué que, d'aucune
façon, ces exceptions-là peuvent toucher des gens de 14, 15 ans. Est-ce
que c'est moi qui lis mal le texte?
Alors, je
veux juste que vous m'expliquiez, par
rapport à l'ancien texte, là, quand
vous dites : «Le gouvernement peut prévoir par règlement des
exceptions à l'exigence d'être titulaire d'un permis», c'est quoi, les
exceptions.
M.
Bonnardel : Bien, c'est un peu la discussion que j'ai eue
avec la députée tantôt, les exceptions à l'exigence d'être titulaire
d'un permis, puis, je pense, j'ai eu la même discussion avec le député des
Îles. Si je comprends bien, là, on veut, par règlement, permettre des
exceptions à des jeunes de 16 ans et moins de conduire un VHR dans une
municipalité ou un village puis de définir ce qu'ils peuvent faire, circulation
sur la route blanche, peu importe, ou d'aller au point a au point b, là,
l'école à la maison, puis de ne pas leur permettre d'entrer sur un sentier
fédéré, s'ils n'ont pas leur permis.
• (20 h 40) •
M.
Arcand : Je
comprends, mais mon point derrière ça, c'est de dire simplement : Vous
n'avez pas changé de façon fondamentale la loi qui existe actuellement. Parce
que c'était avant : Il doit être âgé au moins de 16 ans. C'est ce que
disait l'ancienne loi, c'est ce que vous dites encore aujourd'hui. Pour le
reste, les formulations sont différentes, mais le gouvernement, si je comprends
bien, s'attribue la possibilité de prévoir les exceptions. Comme dans
l'ancienne loi, on disait : Bien, il faut qu'il soit titulaire d'un
certificat, qu'il y ait quelqu'un qui atteste comme quoi la personne a les
aptitudes, elle est sérieuse, etc.
Ce que je veux dire, c'est que les mots sont
différents, mais il n'y a pas tant de changements que ça par rapport à ce qui existait auparavant. À moins que
vous me disiez que, l'ancienne loi qui existait, les gens qui étaient au
gouvernement n'ont pas été sérieux et que, bon, les certificats ont été obtenus
trop facilement par les agents habilités du gouvernement. Alors, j'essaie juste
de voir où est la grande différence par rapport à ce qui existait auparavant.
M.
Bonnardel : Non,
mais vous avez raison, M. le député, sur certains points. De quelle façon les
agents habilités, les agents de surveillance
demandaient ce certificat ou que ce certificat était donné par les fédérations,
ou autre, je ne peux pas vous statuer
ou vous demander si... Personnellement, moi, je ne me souviens pas d'avoir vu
les agents demander ça à des jeunes,
là. Mais aujourd'hui j'en conviens qu'il y a certaines similitudes, mais la
formation comme telle, pour moi, aujourd'hui...
en tout cas, sera différente ou sera mieux établie et réglementée, pour être
capable d'avoir, encore une fois...
M.
Arcand : C'est
parce que ma conclusion à ça, c'est de dire, peut-être que l'ancienne loi
n'était pas respectée de façon trop...
M.
Bonnardel :
Peut-être.
M.
Arcand :
...évidente, là. C'était peut-être ça qui était principalement le problème. Là,
l'impression que j'ai, c'est que, comme vous voulez trouver ces exceptions-là
par règlement, vous allez vous organiser pour que le règlement soit probablement
plus serré, si je...
M. Bonnardel :
Exact.
M. Arcand : C'est
ce que je comprends actuellement de la discussion. Parce que, quand j'analyse
les deux textes, là, il n'y a pas une différence à ce point marquante, là.
On ne fait pas passer l'utilisation d'un véhicule hors route, là, à
16 ans, comme si c'est quelque chose qui n'existait pas auparavant. Alors,
voilà.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Peut-être
que c'est identifié à un autre article de loi, mais juste pour être sûre, puis
je le sais que ça peut coûter plus que 200 $, là, mais est-ce qu'il y a un article qui
empêche un concessionnaire de vendre un véhicule à un moins de 16 ans? Y a-tu quelque chose qui empêche
quelqu'un de vendre son véhicule à un moins de 16 ans?
M. Bonnardel :
Bien, si vous avez un permis de conduire, vis-à-vis la protection du
consommateur ou le droit de vendre... Écoutez, il faudra que je vérifie, mais,
selon moi...
Mme Charbonneau :
Bien, je vais vous amener où est-ce que... tu sais, mon idée étant,
normalement, si tu ne peux pas utiliser un appareil, tu ne devrais pas avoir
accès à cet appareil. Donc, on reprend l'exemple d'un jeune qui n'a pas son
permis de conduire puis qui n'a peut-être même pas de mobylette, là, parce que
ça ne l'intéresse pas, mais qui peut, parce qu'il a un emploi de fin de semaine
puis qu'il a ramassé ses sous avec beaucoup, beaucoup de persévérance, avec un
5 000 $, s'acheter un appareil. Mais là, comme gouvernement, je suis
un peu en contradiction avec moi-même, c'est-à-dire que je vais lui dire :
Tu ne peux pas le conduire, mais tu peux l'acheter.
M.
Bonnardel : Bien, à
15 ans, je ne vois pas comment un concessionnaire ne pourrait pas vendre
un véhicule à un jeune de 15 ans, mais le concessionnaire connaît la loi.
Le jeune doit connaître la loi aussi. Toute personne devrait connaître la loi.
Donc, c'est certain que, si tu vends une motoneige à un jeune de 15 ans,
je pense que la première question que tu dois lui poser : Tu veux faire
quoi avec ça? Si tu ne fais pas de la course, tu n'auras pas le droit de te
promener parce que ça te prend 16 ans.
Mme
Charbonneau : Non,
mais à 15 ans, il n'a pas le droit de se promener, point.
M.
Bonnardel : À part
sur sa terre... sur la terre privée ou sur son...
Mme
Charbonneau : Sur
un terrain privé, si c'est quelqu'un... puis on reprend la forme que je
défendais un peu plus tôt, là, quelqu'un qui travaille sur une terre puis qui
veut l'utiliser, mais il n'y a rien qui empêche un concessionnaire de vendre un
véhicule... allons-y, exagérons juste un peu, là, de course, un bolide
performant à un jeune de 15 ans, nonobstant qu'il ait les papiers
conformes pour qu'il puisse repartir avec.
Puis je vous entends, là, quand vous avez dit,
tu sais : La protection du consommateur dit que, mais il n'y a pas un
moment où on se doit, comme responsabilité gouvernementale, de dire : Tu
ne peux pas acheter un véhicule avec cette performance-là si tu ne peux pas le
conduire, là.
M.
Bonnardel : Je
cherchais la réponse, elle est arrivée.
Mme
Charbonneau : Elle
est arrivée?
M.
Bonnardel : Au Code
civil, à 14 ans, vous pouvez
vous acheter une voiture. Donc, une motoneige, à 15 ans, encore une fois, c'est le devoir du... bien, pas
du manufacturier, du vendeur de s'assurer d'informer le jeune qu'à
15 ans...
Mme
Charbonneau : Non,
puis vous êtes probablement la meilleure personne pour me répondre, mais, à
14 ans, je ne peux pas avoir de permis temporaire, là.
M.
Bonnardel : Non.
Mme
Charbonneau : Je
ne peux pas avoir de permis temporaire tant que je n'ai pas 16 ans.
M.
Bonnardel : Exact.
Mme
Charbonneau : Puis
il faut que j'aie suivi les cours puis que j'aie tout le bataclan...
M.
Bonnardel : Puis
vous devez conduire avec un adulte.
Mme
Charbonneau :
...pour avoir mon permis d'un an puis il faut que je conduise avec un
autre adulte.
M.
Bonnardel : Oui,
c'est ça.
Mme
Charbonneau : Là,
je peux acheter un véhicule à 14 ans. Je suis quand même un peu
impressionnée.
M.
Bonnardel : C'est
peu probable, là, mais...
Mme
Charbonneau : Oui,
mais je dois vous dire que, dans certaines régions du Québec, le peu probable
est peut-être plus probable qu'on pense, parce que se déplacer... le système de
transport n'est pas le même partout, et, de ce fait, pour me déplacer, j'ai
besoin d'un véhicule.
Donc, je me permets un commentaire un peu
négatif, mais envers l'ensemble de la structure. Je trouve que c'est un peu, comme gouvernement... puis tout le monde confondu, là, pas le gouvernement de la CAQ, mais tout le monde confondu, c'est
un peu une incohérence à partir du moment où je ne donne pas la permission
d'utiliser quelque chose, mais
je donne la permission à quelqu'un de se le procurer.
Mais, ceci dit, c'était mon éditorial de ce
soir.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 16? S'il n'y a pas
d'autre commentaire, nous allons faire l'appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel : Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand : Pour.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire : M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Abstention.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'article 16 est adopté. M. le ministre, l'article 17.
M.
Bonnardel : 17.
Donc : «Le ministre peut déterminer par règlement les éléments de
formation théorique et pratique exigés pour l'obtention du certificat de
formation visé au deuxième alinéa de l'article 16.
«Les dispositions du règlement peuvent prévoir
la ou les organisations dont les formations ou les examens sont reconnus et
fixer le niveau ou la note à atteindre pour obtenir un certificat attestant de
la réussite à une formation ou à un examen.
«Le règlement peut en outre prévoir des
équivalences, des exceptions ainsi que le montant maximal de frais pouvant être exigés par le ministre ou par une
autre personne pour la délivrance d'un certificat, la passation d'un
examen ou pour suivre une formation.
«L'exigence du certificat de formation ne
s'applique pas au titulaire d'un permis ou d'une autorisation, délivré à
l'extérieur du Québec, accepté ou reconnu d'une valeur équivalente en vertu des
articles 85 et suivants du Code de la sécurité routière.»
La Présidente (Mme St-Pierre) : Commentaires?
M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand :
Merci, Mme la Présidente. C'est ce que j'appelle l'article chèque en blanc, c'est-à-dire
c'est un article dans lequel tout se fait par règlement. Alors, j'aimerais quand
même savoir de la part du ministre un peu qu'est-ce
qu'ils ont en tête, en termes d'éléments de formation théorique, si on peut
quand même... Je comprends que le règlement n'est pas publié, mais est-ce que
vous avez un peu une idée de ce que peut représenter la formation qui est
exigée à ce stade-ci? Est-ce qu'on parle de cours de plusieurs heures? Est-ce
qu'on parle de journées? De quoi on parle exactement? Est-ce qu'on pourrait
avoir un bref résumé?
M.
Bonnardel :
Bien, présentement, la formation qui est donnée, je pourrais dire, est
minimale, peut-être, pour les motoneigistes, puis je souhaite qu'on soit
capable d'avoir une formation un petit peu plus costaude, pour qu'au moins on
ait tous les éléments en main. Puis quand je dis ça, là, je ne veux pas que les
jeunes prennent... passent huit heures, là, ni quatre heures, là. Il
faut que ce soit une formation condensée, là, qui va te permettre de bien
comprendre les éléments de formation théorique, là, qui sont... et pratiques qui
peuvent être exigés pour l'obtention du certificat. Mais, encore une fois, ça
va être à travailler, là. Oui, vous avez raison que c'est par règlement, là,
mais on va travailler avec les fédérations.
Puis, si vous allez
sur le site de la fédération, vous allez sûrement être capable de trouver la
formation qui est demandée présentement. Je n'ai pas celle non plus, là, des
VTT. Je sais qu'elle est plus en présence. Mais c'est pour ça qu'on va travailler avec eux, là, pour dicter
cette... Il faut que ce soit une belle expérience pour eux, là. Comme je
le disais tantôt, puis je pense que c'est le
député des Îles qui le mentionnait, là, on veut amener ces jeunes... il ne faut
pas que ce soit un frein à l'obtention ou à
l'achat d'un véhicule, pour être capable de s'assurer de profiter des bienfaits
de ces véhicules.
• (20 h 50) •
M.
Arcand :
Étant donné que... et je pose la question, parce qu'encore une fois, ce qui
existait de... ce que j'ai vu dans
l'article 16, que je peux voir aussi un peu dans l'article 17 qui est
devant nous, l'ensemble des règlements. Si on comprend que l'objectif, c'est de minimiser le nombre de décès, et
d'accidents, et de blessés par rapport à ça, est-ce que, dans les
règlements dont on parle pour la suite des choses, est-ce qu'il y a des éléments,
je dirais, de nature mécanique? Est-ce que d'avoir des... d'alcootest, là, sur
les motoneiges? Parce qu'on s'entend que l'alcool est probablement... La
vitesse, oui, mais la vitesse, en partie, parfois, est causée par l'alcool.
Alors, tu sais, je pense
que le... Est-ce qu'il y a certains éléments que vous avez en tête qui
pourraient être des éléments, je dirais, de nature technique qui pourraient
contribuer à diminuer, en bout de ligne, les accidents, les problèmes, les
problématiques de ça? Est-ce que c'est quelque chose qui est possible
actuellement par règlement ou c'est-tu quelque chose qui est envisageable étant
donné que vous avez quand même neuf mois, 10 mois, à travailler sur
ce règlement-là? Est-ce que vous connaissez des éléments, des manufacturiers ou
des gens qui pourraient avoir ce type d'équipement là sur des motoneiges, je ne
sais pas?
M.
Bonnardel :
Je ne crois pas... bien, pas je ne crois pas. Selon moi, ça n'existe pas
présentement. Il n'est pas dit... puis là vous parlez certainement de ceux qui
ont été condamnés pour une conduite avec facultés affaiblies, qui ont
l'éthylomètre dans l'auto et qui n'ont pas l'éthylomètre sur la motoneige.
Alors, ce sont des particularités ou des choses sur lesquelles on va devoir
travailler parce que, là, c'est tout nouveau, là... Pas possible de demander,
présentement, au manufacturier de définir un éthylomètre spécifique, là, mais
il est certain qu'on va devoir le travailler, là. On applique le Code de la
sécurité routière en sentier, donc ce n'est pas banal.
Et une des causes
importantes, sinon la plus importante, c'est la consommation d'alcool. Donc, on
va devoir y voir puis voir de quelle façon on va devoir adapter le CSR... le
code, pardon, avec les policiers.
M.
Arcand :
Non, je comprends. La seule chose que je me posais comme question, parce que
c'est quand même une question importante, je comprends qu'on... c'est
difficile, là, actuellement, pour des manufacturiers de pouvoir installer des systèmes sur l'ensemble de leur production, mais,
quand quelqu'un, par exemple, a une première amende à cause de l'alcool,
c'est peut-être quelque chose qui éventuellement pourrait être installé pour
ceux qui ont déjà eu une première offense. À ce moment-là, ces gens-là ne
pourraient pas fonctionner s'ils sont déjà en état d'ébriété. Je ne sais pas,
je pose la question.
M.
Bonnardel :
Je reviens sur votre première question, là. On ne pourra pas conduire une
motoneige ou un VTT si vous avez un permis avec restriction, ce qui veut
dire : vous avez un éthylomètre sur votre véhicule, vous ne pouvez pas
embarquer sur une motoneige.
M.
Arcand :
Ah! Déjà?
M.
Bonnardel :
C'est déjà différent.
M.
Arcand :
Ça, vous allez mettre ça dans les règlements, c'est ça?
M.
Bonnardel :
Absolument.
M.
Arcand :
C'est un pas dans la bonne direction. O.K. Ça va.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Moi, je vais vous parler d'accessibilité, puisque la formation, vous disiez, en ce moment, ce n'est presque rien ou
c'est un minimum... je vais appeler ça un minimum, presque rien, mais je n'ai
pas... Je n'ai aucune
idée de la formation qui se donne en
ce moment. Par la suite, vous dites : Bien, c'est sûr que ça ne sera pas un cours de huit heures, mais on veut que le
jeune ait une belle expérience. Peut-être
que ça va revenir au minimum, je ne le sais pas, mais je vous dis
juste... je lève un petit drapeau jaune là-dessus.
Par contre, ceux qui vont la donner puis
l'endroit où je vais pouvoir avoir accès à ce cours... parce que celui qui va me vendre le véhicule ne sera peut-être pas
la personne... Tu sais, si mon voisin me vend son skidoo, là, ce n'est
pas lui qui va me donner une formation. Il faut que j'aille la chercher à quelque
part. Puis, en ce moment, je connais une jeune fille à Montréal qui a
30 ans, qui cherche à faire son permis de conduire, puis on l'a envoyée
l'année prochaine, au mois de juin, je crois, pour passer son examen. Ça fait
que vous avez compris que c'est loin puis qu'il y a certaines qualifications à
avoir, il y a la pratique, puis tout ce qui va avec. Je sais que ce n'est pas
ce qu'on vise dans le prochain règlement que vous allez mettre en place, mais
il faut s'assurer quand même que, comme jeune, où que j'habite au Québec, mon
accès soit facile, direct et accessible.
Alors, je veux vous entendre sur votre... Puis
j'ai compris qu'il n'était pas écrit, le règlement, mais je veux avoir un peu
le feeling par rapport à ça, là.
M.
Bonnardel : Ah!
bien, il faut que ce soit simple. Il ne faut pas que le jeune, qu'il soit en
Abitibi ou qu'il soit au Saguenay, soit obligé de descendre à Québec ou que
ceux de l'Outaouais soient obligés de descendre à Montréal pour suivre une
formation. Il faut que cette formation soit disponible sur Internet,
principalement. Il est certain que, si on
est capable de donner une formation en présence aussi pour utiliser la
motoneige avec ta motoneige, ce serait, encore une fois, l'idéal. Mais
là, ça, c'est des particularités. Ce n'est pas nécessairement évident pour ça,
là, de dire : Je me déplace puis
j'amène mon véhicule pour être formé à quelques endroits précis. Je suis pas
mal sûr que ça va être difficile de
former tous ces jeunes dans les
différentes villes du Québec. Selon moi, c'est... oui, ça va être
difficile.
Mais, au minimum, on se doit d'avoir une formation
théorique qui explique les particularités de terrain, de chaque véhicule,
comment un véhicule peut agir sur telle ou telle particularité de terrain. En
tout cas, c'est large, là, mon explication, là, mais je pense que, si vous
allez déjà jeter un coup d'oeil, vous allez voir ce que la fédération des motoneigistes demande, comment on peut l'améliorer
pour s'assurer... puis, encore une fois, que ce soit simple d'approche,
mais quand même que l'utilisateur se dise : O.K., c'est une formation qui
a pris 30 minutes, 45 minutes, peut-être 60 maximum, là... Je
dis ça comme ça, là, je n'ai aucune idée de quelle façon on va le travailler,
mais...
Mme Charbonneau :
Mon coeur de mère palpite quand vous me dites une heure. 60 minutes à
l'ordinateur pour, après ça, avoir une entre les mains une machine qui peut me
tuer...
M. Bonnardel : Mme
la députée...
Mme Charbonneau :
Je sais. Je vous dis juste que mon coeur de mère palpite.
Puis, quand vous le comparez à tout ce qui est
équipement nautique, je comprends qu'il y a des bateaux qui sont très performants, là, mais un véhicule
performant... Je vais reprendre l'exemple du skidoo, là, parce que, pour moi, j'ai été voir un peu les trucs, là, le prix
d'un skidoo puis d'un bateau de course, c'est deux choses qui sont complètement
différentes.
Est-ce que j'exagère en disant que c'est la SAAQ
qui va faire le suivi par rapport à ça ou c'est : je vais sur Internet, je
m'inscris, je m'appelle Jean-Paul Tremblay, je m'inscris, puis là Internet me
dit : Vas-y mon petit loup, tu as passé ta formation? Comment on fait le
suivi?
M. Bonnardel : Bien, il
y aurait deux façons de voir ça,
là. À court terme, là, pour moi, là, présentement, il y
a la formation sur laquelle vous allez sur le site de la fédération. Vous y
participez, vous passez 60 minutes sur l'ordinateur, vous avez passé le
test théorique, vous avez votre formation.
Il y a l'autre, qui pourrait être plus intéressante.
Vous achetez une motoneige neuve. Il y a BRP qui veut participer à la formation
avec ses concessionnaires. Là, la formation théorique pourrait être donnée,
puis je ne sais pas, là... Puis je vous dis
ça, là, chez le concessionnaire, le jeune, comme s'il allait à la SAAQ, il va
devant son ordinateur ou même il le
fait sur son téléphone, il fait la formation, puis on donne une formation pratique sur le
terrain. Puis, encore une fois, là, je ne sais pas comment ils peuvent le faire,
mais ils souhaitent le faire. Ils nous ont indiqué, Bombardier,
BRP, avec leurs concessionnaires, qu'ils souhaitent former les plus jeunes puis
même ceux qui en sont à un premier achat.
Donc, les écoles de conduite pourraient être des
acteurs non négligeables là-dessus, là. Ça se pourrait, là, que les écoles de
conduite décident de donner une formation spécifique autre à un coût
raisonnable, j'imagine. Et voilà, c'est un peu, je pense, les outils que nous
avons en main pour bien former ces...
• (21 heures) •
Mme
Charbonneau : Je
pense que de faire appel aux partenaires par rapport à un équipement comme un skidoo, c'est fort intéressant. Puis effectivement, vous avez raison, ils nous ont dit : C'est intéressant, puis on serait prêts à participer. Pour le quatre-roues, je
vous dirais que, pour moi, c'est comme une moto, un quatre-roues. La seule
affaire, c'est qu'il y a des roues de plus puis... mais ma protection n'est pas
plus grande que si je suis sur une moto.
Donc,
je vous dis bien honnêtement qu'au moment de réfléchir à votre règlement,
j'apprécierais, M. le ministre,
qu'un skidoo ne soit pas considéré sous la
même hauteur ou la même qualification qu'un quatre-roues. C'est deux
appareils à vitesse variable qui sont quelque
peu différents. Et je crois sincèrement aussi que d'avoir accès aux gens qui
vendent... Moi, je pense à la famille Clément, là, qui a des gros... un gros
concessionnaire, là, pourrait contribuer au moment de la vente. Puis là je vais pousser ma luck un peu plus en vous
disant : pas juste aux jeunes de 16 ans. À partir du moment où je vends un véhicule, je m'assure que le client s'assoit
dessus puis je lui montre certaines choses, un peu comme quand j'ai acheté mon
véhicule, le concessionnaire de chez Toyota, pour ne pas le nommer, a embarqué
dans le véhicule avec moi puis il m'a dit : Madame, ça, c'est ça, ça,
c'est ça, ça, c'est ça. Point de vente, j'étais convaincue de mon achat, mais
je l'étais encore plus avec le vendeur assis à côté de moi qui me disait :
Voici les spécificités de votre véhicule. Alors, je pense que ça devrait être
plus facile.
Maintenant,
sur l'accessibilité, un ordinateur, je peux en avoir partout, mais pour vous
faire un petit clin d'oeil, je vous dirais, pas un réseau Internet.
Alors, est-ce que, si l'examen ne se fait que par Internet, mais que je n'ai
pas de réseau, je ne suis pas dans un endroit au Québec où j'ai accès... et là
vous avez compris que, si je n'ai pas accès à un réseau Internet, je suis loin
puis j'ai peut-être plus besoin de mon skidoo qu'où est-ce que j'ai un réseau
Internet. Comment je fais pour m'assurer de la formation des gens?
M.
Bonnardel :
Bien, si c'était le cas, Mme la Présidente, qu'il n'y avait pas Internet, il va
falloir trouver le moyen d'envoyer ça par un envoi postal. Il se peut que ça
prenne un peu plus de temps. Maintenant, on souhaite brancher tous les Québécois
d'ici 2022. Ça, c'est un autre sujet, mais, encore une fois, pour nous, c'est
important... Oui, j'en conviens que, dans certaines régions, ça pourrait être
compliqué, mais on va devoir trouver un moyen puis, si ce moyen, c'est de faire
l'examen écrit, bien, ce sera ça.
Mme
Charbonneau :
Mais, dans toutes les régions du Québec, il y a une SAAQ.
M.
Bonnardel :
Oui, ça pourrait être aussi la SAAQ qui est partie prenante, mais là, encore
une fois, là, on va définir de quelle façon on va le faire pour faciliter... Si
c'est la SAAQ qui peut être partie prenante, pourquoi pas?
Mme
Charbonneau :
Quand je vais chercher mon permis de conduire, j'ai l'obligation d'une photo. Est-ce
que, quand je vais chercher... parce que je n'ai jamais eu de mobylette, puis
vous avez compris que mes enfants non plus. Alors, si je vais chercher mon
permis pour pouvoir conduire ce véhicule-là, est-ce que j'ai besoin de la même formule que mon permis de conduire adulte? Je vais
le dire comme ça, là. Si j'ai 14 ans puis j'ai une mobylette, est-ce que j'ai un permis de conduire avec ma photo dessus? Oui aussi? Parfait.
Oui, je ne le savais pas, ça fait que ça, ça vient... Donc, si j'ai un skidoo à
16 ans, pas de permis de conduire pour conduire un véhicule, mais un
permis...
M.
Bonnardel :
La mobylette.
Mme
Charbonneau :
Bien, non, je n'ai ni de mobylette ni de voiture, là. Est-ce que,
sur le permis que j'aurai pour conduire mon léger bolide, skidoo ou
quatre-roues, il y aura une identification aussi juste que sur un permis de
conduire?
M.
Bonnardel :
Bon, on va devoir bien définir... Je ne peux pas vous dire s'il y aura une
photo sur le certificat de formation, mais on va quand même devoir définir que
ce certificat représente la personne qui l'a...
Mme
Charbonneau :
Oui, mais j'imagine... Je vous relance un peu, mais j'imagine que si je fais du
skidoo, je n'aurai pas un certificat, je vais avoir un permis.
M.
Bonnardel :
Bien, vous allez avoir peut-être une carte, là. Je ne sais pas de quelle façon
on va la définir, mais, oui, cette carte de formation, si elle est demandée, ce
serait un peu drôle ou particulier de demander une lettre 8 1/2 x 11, là,
dans votre habit de motoneige, là, qui est tout mouillé ou... On va sûrement
trouver un moyen, une carte plastifiée, j'imagine, là.
Mme
Charbonneau :
Oui, c'est ça, quelque chose de plus pratique, là.
M.
Bonnardel :
C'est ça.
Mme
Charbonneau :
D'où la relation, peut-être, avec la SAAQ. Je ne veux pas vous guider
complètement, là, mais je suis en train de vous donner certaines spécificités
qui font que ça m'inquiète moins.
Puis
je reviens à mon coeur de mère, parce que je vous ai dit qu'il faisait trois
tours quand vous me disiez : une formation
de 60 minutes sur Internet. Mais, en ce moment, le grand débat
existentiel, c'est les examens qu'on passe en éducation sur Internet puis qui qui fait l'examen à l'autre bout de
l'écran, à 12 pouces de l'écran. On ne le sait toujours pas. Donc, c'est pour ça que mon coeur de mère, il
chavire un peu quand vous me dites : seulement que par Internet
puis une formation de 60 minutes, parce
que je ne sais pas c'est qui qui va passer. Puis, à partir de ce moment-là,
bien, si je n'ai pas personne de la
SAAQ qui dit : Oui, je te reconnais comme, bien, je n'ai pas... même s'il
a 16 ans plutôt que 14 ans, bien,
quelqu'un qui aime la vitesse puis qui se met en danger va se mettre en danger
pareil, puis va faire passer l'examen par
son chum, puis... Je ne veux pas donner une mauvaise intention ou de mauvaises
idées. Je veux juste dire que, si votre intention, c'est de protéger le plus possible nos jeunes, il faudrait
encadrer ce règlement-là qui fait
que... sans enlever le plaisir, mais faire prendre conscience que ce
plaisir-là, c'est quand même une machine qui peut le tuer sur lequel il
s'assoit, puis il faut qu'il en soit conscient.
M.
Bonnardel : Bien
reçu.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Alors, on est dans les
confidences de parents, coeur de mère, coeur de père. J'allais raconter une anecdote, lorsque mon fils a commencé à
vouloir s'acheter un cyclomoteur, on était plutôt contre jusqu'à
ce qu'on découvre que, pour se transporter, pour se déplacer, il n'avait
pas de cyclomoteur, alors il embarquait avec un de ses amis. Et là on s'est
posé la question : Est-ce qu'on fait plus confiance à notre fils ou à son
ami? Et c'est là où on a cédé, mais, blague à part, c'est une question de
formation aussi puis de confiance, et je veux revenir sur la question de la
formation.
Est-ce que je me trompe ou si, à l'heure
actuelle, la formation pour la conduite d'un quad, si je me fie, là, à l'information
qui est disponible sur Internet, c'est donné par des moniteurs qui sont
habilités par le gouvernement, qui sont
reconnus, en fait, par le gouvernement? C'est une formation de quatre à six heures, et ils
sont répartis à travers l'ensemble du territoire québécois, mais la
formation est pratique et théorique, de quatre à six heures, c'est ce qu'on
nous dit sur le site Web, alors que, pour la motoneige, c'est
quatre heures, ça semble un cours uniquement théorique et ça se donne
plutôt à distance, si je comprends bien, et sans l'utilisation de la machine.
Alors, en fait, ma question... c'est qu'on parle
d'un certificat d'aptitude dans la loi précédente ou d'un certificat de
formation dans le projet de loi actuel. Est-ce que, dans votre esprit, la
formation va changer? En fait, c'est cet élément-là que je voudrais savoir.
Est-ce que vous envisagez de la rendre plus longue, ou plus complète, ou de la
modifier de quelque façon que ce soit, ou, à l'inverse, de la rendre plus
accessible et plus courte? Parce qu'on ne part pas de zéro, là. Je comprends
qu'il existe déjà un règlement sur la formation, tant pour les motoneiges que
pour les quads, et là la vision, puisque ce projet de loi là a pour objectif
d'améliorer la sécurité, on pourrait s'imaginer qu'on va améliorer la formation.
Et, si oui, de quelle façon va-t-on l'améliorer, si on prend pour acquis que
c'est quatre à six heures sur les quads, quatre heures théoriques
pour les motoneiges?
M.
Bonnardel : Bien,
comme je l'ai mentionné, c'est deux façons de fonctionner complètement
différentes, là, autant du côté des quads que des motoneigistes. L'apport de
BRP est non négligeable. Eux, ils souhaitent participer avec leurs
concessionnaires pour la formation, alors j'ose croire que, sur 100 % des
jeunes qui souhaiteraient suivre la formation, il y en a peut-être 30 %,
40 % qui s'achèteraient un véhicule neuf ou usagé chez le concessionnaire
qui pourraient profiter d'une formation en direct, donc en présence. Ces
concessionnaires doivent quand même avoir un
terrain, là, pour utiliser ces motoneiges, là. Je ne veux pas parler pour tous
les concessionnaires, mais si BRP embarque, je souhaite que ceux qui
nous écoutent, que ce soient Polaris, Arctic Cat... ce serait le fun que les
autres manufacturiers embarquent dans ce défi de formation des plus jeunes.
(Interruption)
M.
Bonnardel : Alors,
ça, ce n'est certainement pas...
M. Arseneau : C'est un vote ou...
Des voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) : On
va suspendre en attendant que ce bruit infernal cesse.
(Suspension de la séance à 21 h 10)
(Reprise à 21 h 11)
La Présidente (Mme St-Pierre) : Nous
allons reprendre nos travaux. Allez-y, excusez-moi, je vous ai coupé la parole.
M.
Bonnardel : Comme
je le mentionnais, en souhaitant que les autres manufacturiers puissent
embarquer et former ces plus jeunes, ou même les plus vieux, qui achètent une
première motoneige puis qui souhaiteraient avoir une formation. Donc, il y a beaucoup
à faire, là. Il y a beaucoup à faire pour être capable d'uniformiser puis de donner les outils à ces manufacturiers qui souhaiteraient participer, puis je m'en réjouis, là, parce qu'à quelque part j'en conviens que,
juste une formation théorique sur une motoneige, bien, c'est un minimum, mais
il n'y a rien comme passer une heure ou deux... puis de tourner, puis de
prendre des bosses, puis d'être dans une situation, un peu, de sentier, là,
pour sentir la machine. Alors, ça, c'est indéniable que ça s'apprend en
sentier. Alors, c'est sûr que, si vous achetez une motoneige neuve puis vous
allez pour une première fois en sentier avec un 800 cc, un 600 cc, bien, c'est
ça, tous les dangers sont là.
M. Arseneau : D'accord, mais puisque
le fondement, là, de l'article 17 n'est pas très, très différent de
l'article 18 de la loi précédente, on pourrait penser que, pour faire
vite, le règlement de la loi précédente soit simplement transposé à la loi
actuelle en ce qui concerne la formation, et, de ce que je comprends de votre
réponse, ce n'est pas votre intention. Non seulement on va revoir la loi telle
qu'on est en train de le faire article par article et on
adopte une nouvelle loi pour faire disparaître la précédente, pour le règlement
concernant la formation, vous avez l'intention véritablement de transformer les
choses.
M.
Bonnardel : Bien,
il le faut. Il le faut, sinon je verrais ça comme un échec, là. Il faut changer
la donne, les statistiques sont mauvaises. Donc, je ne peux pas garder ce qui a
fonctionné pour certains, mais pas pour d'autres puis là de mettre à profit des
entreprises comme BRP, qui me disent : Moi, je lève la main puis je
mettrais à profit nos connaissances avec nos concessionnaires. Ça, c'est un pas
en avant incroyable, là.
Alors, si les autres manufacturiers emboîtent le
pas avec nous, bien, on pourrait s'assurer que minimalement, au-delà de la
formation théorique, la formation pratique sera minimale d'une heure, mais au
moins, il y en aura une. Et la plupart du temps... à votre question, tantôt, Mme
la députée de Mille-Îles, la plupart du temps, quand on est un habitué de la
motoneige, c'est vrai qu'on prend la motoneige neuve, on part avec puis on n'a
pas besoin de savoir comment ça fonctionne, on est habitué. Mais la nouvelle
personne, la plupart du temps, c'est comme une voiture, le représentant va prendre le temps, mais
entre : voici les boutons, freinage, tout ça, vitesses, il y a un monde de
différence, après ça, d'embarquer dans le sentier, là.
M. Arseneau : Est-ce que... Là, on
parle de la motoneige, je vais y revenir, mais pour les motoquads, à l'heure
actuelle, la formation de quatre à six heures, qui est donnée et
chapeautée par la fédération des clubs quads, semble convenir pour l'instant,
dans votre esprit.
M.
Bonnardel : Bien,
c'est un institut nord-américain, là, qui forme des agents et qui forme, donc,
par la suite, les futurs propriétaires, donc... Oui, c'est un autre monde, là,
c'est complètement différent de celle des...
M.
Arseneau : D'accord. Donc,
là où des améliorations à apporter pour la formation, question
de sécurité, c'est davantage pour la motoneige, et vous parlez de l'ouverture
de BRP. Peut-être que ça m'a échappé, c'est de l'information
qui vous a été véhiculée lors des consultations particulières? Est-ce qu'il y a
d'autres partenaires, par exemple l'association des motoneigistes ou... Est-ce
qu'elle a un rôle à jouer anticipé là-dedans ou elle n'est pas mêlée à ça?
M.
Bonnardel : Bien,
la fédération aura un rôle à jouer. Il ne faut pas faire 36 formations,
là, il faut en faire une, que ce soit Arctic Cat, Polaris, BRP qui la donne. Si
on passait cette formation théorique... Bien, je pense que la fédération
théorique...
M. Arseneau : La formation.
M.
Bonnardel : ...la
fédération sera utile. Je pense, la formation pratique, si les manufacturiers
emboîtent le pas et nous donnent un coup de main pour une formation minimale,
c'est un coup de pouce incroyable pour former les non-habitués, là.
M. Arseneau : Parce que je voyais
qu'il y a également des écoles de conduite qui donnent des cours sur différents
véhicules, promenade, et ainsi de suite, y compris la motoneige pour un montant
d'environ 75 $. C'est une formation de quatre heures, c'est une
formation théorique. Est-ce qu'ils pourraient continuer, dans notre esprit, à
donner une formation davantage pratique, mais avec la motoneige, justement, de
peu importe la compagnie?
M.
Bonnardel :
Absolument.
M. Arseneau : C'est une des choses
qui est envisagée.
M.
Bonnardel : Je
pense que c'est des acteurs non négligeables aussi pour la suite des choses,
là. C'est comme je le mentionnais, les manufacturiers, les écoles de conduite,
il est certain que, si on peut avoir leur appui et qu'eux-mêmes puissent former
ces nouveaux propriétaires, pourquoi pas.
M. Arseneau : Et là on parle
toujours de formation pour les jeunes de 16 et 17 ans.
M.
Bonnardel : C'est
ça.
M. Arseneau : C'est ça. Donc, moi,
ce que je conclus, là, de la discussion qu'on a eue, c'est que la formation,
particulièrement pour la conduite d'une motoneige pour les jeunes de 16 et
17 ans, sera bonifiée, sera améliorée particulièrement du point de vue
pratique. C'est ce que je peux conclure de la discussion?
M.
Bonnardel : C'est
ce que je souhaite.
M.
Arseneau : C'est ce que vous
souhaitez faire dans votre règlement. On verra éventuellement. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'article 17? M. le député
de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand :
Oui, Mme la Présidente. Merci. Simplement, il y a un des commentaires qui a été
fait par un des intervenants, qui est un avocat qui s'appelle
M. Vaillancourt, qui m'a l'air un peu un libertarien, c'est-à-dire qu'il
disait entre autres qu'il était contre le principe même de définir un permis de
conduire, juste pour vous... Il a dit : «...je crains que l'adoption de
cette mesure ait pour effet d'exclure [...] la pratique de ce sport [par] une
partie considérable de la population qui ne
possède pas de permis...» En tout cas, je fais juste vous dire que c'est ce
qu'il a dit, mais ma question est plus en rapport avec un commentaire
qui a été fait par l'ancien maire de Lebel-sur-Quévillon, M. Lemoyne, qui est intervenu et qui a craint
beaucoup le fait que l'accessibilité des formations, particulièrement
dans les régions éloignées, soit très déficiente, alors que c'est l'endroit,
évidemment, où il se fait le plus de motoneige et etc.
Je ne sais pas si vous avez un commentaire à
faire là-dessus, et si c'est quelque chose d'envisageable dans un règlement
dans lequel on peut améliorer ces choses. Est-ce que c'est une préoccupation
que vous avez actuellement?
M.
Bonnardel : Bien,
une formation idéale, comme je le mentionnais, c'est une formation théorique
puis une formation pratique, mais je ne pense pas qu'on doive obliger la
formation pratique. Il est certain que si on est sur la Basse-Côte-Nord puis
qu'on n'a pas d'école de conduite, qu'il n'y a pas de SAAQ proche, outre le
fait d'avoir un accès Internet par satellite ou, peu importe, puis d'avoir la
formation puis de recevoir la carte quelques jours plus tard, je pense, c'est le mieux qu'on peut faire, mais dans la situation
idéale, j'aimerais que le jeune soit capable d'avoir une formation
pratique aussi. Cette formation pratique... puis là j'essaie de penser si, sur
la Basse-Côte-Nord, est-ce qu'il y a un concessionnaire qui peut donner cette
formation. Assurément. Assurément, ces motoneiges ne viennent pas toutes par
bateau. Alors, c'est à définir, mais je pense qu'au moins on devrait avoir une
formation minimale puis espérer que ces jeunes aient accès à la formation
pratique s'il y a lieu.
M.
Arcand : O.K. Ça
va, merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : D'autres
commentaires?
Une voix : ...
M.
Bonnardel : Je
n'aurais pas dû prononcer ça.
M. Arseneau : Le ministre a parlé de
bateau, mais on va continuer sur les VHR, ça va être plus productif. Moi, ça me
convient. J'ai...
M.
Bonnardel : Ah!
j'étais prêt.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire à l'article 17, nous allons faire
l'appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel : Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La
Secrétaire : M. Bachand (Richmond) pour M. Caron
(Portneuf)?
M.
Bachand :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Abstention. Donc, l'article 17 est adopté.
M. le ministre, l'article 18, s'il vous plaît.
• (21 h 20) •
M.
Bonnardel :
Oui. Donc : «18. Le permis de conduire exigé au premier alinéa de
l'article 16 s'entend, à moins qu'un règlement du gouvernement n'en
dispose autrement, de tout permis autorisant la conduite d'un véhicule routier,
délivré en vertu du Code de la sécurité routière ou d'un permis ou d'une
autorisation, délivré à l'extérieur du Québec, accepté ou reconnu d'une valeur
équivalente en vertu des articles 85 et suivants de ce code.
«Est reconnu comme
valide pour l'application du premier alinéa de l'article 16 le permis dont
l'effet n'est pas suspendu en raison d'une loi, d'un jugement, d'une ordonnance
d'un tribunal ou par une décision prise en vertu de la présente loi ou du Code
de la sécurité routière.
«Ne satisfait pas à l'exigence
d'un permis pour la conduite d'un véhicule hors route ou d'un véhicule
d'entretien le permis assorti d'une condition ou d'une limitation considérée
incompatible avec la conduite d'un tel véhicule selon les dispositions prévues
par un règlement du ministre.»
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Des commentaires? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Le permis international...
M.
Bonnardel :
Sera reconnu.
Mme
Charbonneau :
Sera reconnu comme... Parce que je suis allée voir 85, je ne trouvais pas de...
je n'ai pas compris la réponse de «se référer à 85», là, mais sera reconnu.
Donc, un travailleur de l'extérieur qui vient travailler au Québec, qui a un
permis de conduire reconnu comme international, il n'y a pas de souci?
M.
Bonnardel :
Oui.
Mme
Charbonneau :
Même si on ne sait pas s'il a déjà embarqué sur un skidoo?
M.
Bonnardel :
Exactement.
Mme
Charbonneau :
S'il vient du Mexique, il y a peut-être moins de chance de... C'est bon.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : D'autres commentaires?
M.
Arcand :
J'aurais un commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand :
Oui. Je voulais savoir, entre autres, lorsque vous parlez d'exception, encore
une fois... J'essaie de lire, là, cette...
M.
Bonnardel :
Exemple, le dernier... Pour vous aider, là, c'est... peut-être, je pense... je
sais où vous vouliez aller, là, le dernier paragraphe, «ne satisfait pas à
l'exigence d'un permis», ce dernier alinéa fait mention de l'antidémarreur, exemple.
C'est l'exemple que je vous ai donné tantôt. Si vous avez un permis avec
restriction, bien, vous ne pourrez pas conduire un véhicule, ce qui aurait été
contraire...
M.
Arcand : Et une des restrictions que je peux voir aussi...
et, étant donné que c'est une préoccupation qui est de plus en plus grande en ce qui
me concerne, les gens qui vieillissent, est-ce qu'il y a des restrictions qui
s'appliquent?
M.
Bonnardel :
Vous faites de l'âgisme, M. le député.
M.
Arcand : Quelqu'un, je ne sais
pas, moi, je vous donne un exemple, quelqu'un qui a 75 ans, est-ce qu'il y
a des...
M.
Bonnardel : Non.
M.
Arcand : À moins
qu'il y ait des restrictions sur le permis de conduire, c'est-tu ça?
M.
Bonnardel : Vous
devez, à un certain âge, si je ne me trompe pas, là... Pardon?
M.
Arcand : À moins
qu'il y ait des restrictions sur le permis de conduire?
M.
Bonnardel : Exact.
M.
Arcand : O.K. Ça
va. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Bien, je reste dans la même lignée parce que, si je n'ai plus de permis de
conduire, je peux conduire un quadriporteur. Puis j'ai entendu tantôt le ministre
me dire : Ça va venir plus tard, Mme la députée, inquiétez-vous pas. Mais
je vous le dis, là, il va falloir qu'on regarde, parce que nécessairement
toutes les règles ne s'appliquent pas pour
un puis pour l'autre. Ça fait que, oui, quand vous dites : Si je n'ai plus de
permis de conduire pour conduire une
voiture, je n'ai pas de permis de conduire un skidoo, si je comprends bien, là... Puis je n'ai pas plus de permis de conduire pour conduire un quatre-roues, mais
vous pouvez me donner un véhicule qui peut quand même aller dans
la rue, sur la piste cyclable P'tit-Train-du-Nord... je ne dirai pas dans des
hors sentiers, je vais dire P'tit-Train-du-Nord pour que vous gardiez une idée, mais j'ai quand même cette possibilité-là. Ça fait que je fais juste vous le laisser en
tête, parce que je ne suis pas sûre qu'un aîné qui n'a plus de permis de
conduire sait qu'il ne peut pas conduire un skidoo.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à... l'article 18, pardon? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, nous allons le mettre aux voix, madame... faire l'appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M.
Bonnardel : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond) pour M. Caron (Portneuf)?
M.
Bachand : Pour.
La Secrétaire : M. Arcand
(Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire : Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire : M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Alors, l'article 18 est adopté. M. le ministre, l'article 19,
s'il vous plaît.
M.
Bonnardel : Oui.
Alors, l'article 19...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
que vous voulez procéder maintenant paragraphe par paragraphe?
M.
Bonnardel : Oui, c'est
ça que je vais faire, parce que j'ai des amendements.
Alors : «19. Le gouvernement peut
déterminer par règlement:
«1° les classes ou les catégories de permis de
conduire délivrés ou reconnus en vertu du Code de la sécurité routière qui
autorisent la conduite de tout véhicule hors route, ou d'un véhicule
d'entretien, ou des catégories de véhicules qu'il précise;».
La Présidente (Mme St-Pierre) : Là,
j'ai un seul amendement, moi, dans ma liste. Est-ce qu'il y en avait plus
qu'un? C'est celui-là?
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui.
Donc, cet amendement-là, il était au paragraphe 1°?
M.
Bonnardel : Non. Il
est après le premier...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Moi,
j'ai...
M.
Bonnardel : Il est
au paragraphe 4°.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Il y
a eu des...
Une voix : Il y a
deux modifications...
La Présidente (Mme St-Pierre) : O.K.
Alors donc, il n'y a pas d'amendement au paragraphe 1°?
M.
Bonnardel : Non.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, est-ce qu'il y a des commentaires au paragraphe 1°? Oui, Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Puisque je suis toujours dans la classe de filles qui connaissent ça beaucoup,
beaucoup, en ce moment, est-ce qu'il y a des
catégories de permis? Dans l'article que vous nous présentez, ce n'est
pas quelque chose de nouveau, là, c'est quelque chose qui existe déjà. Il y a
déjà des catégories de permis, il y a des...
M.
Bonnardel : Pas
pour les VHR, Mme la députée.
Mme
Charbonneau : O.K.
Donc, ce serait quelque chose de nouveau?
M.
Bonnardel : Non, ce
n'est pas parce qu'on met ça qu'on pourrait définir une catégorie de permis.
Pour le moment, il n'y en a pas. Vous avez une catégorie de promenade, vous
avez une catégorie de motos, vous avez les catégories, là, de véhicules... des
poids lourds, autobus scolaires, si je ne me trompe pas. J'en oublie peut-être
une autre, là, mais il n'y en a pas pour les VHR.
Mme
Charbonneau :
Donc, quand vous dites : «les classes ou les catégories de permis de
conduire délivrés ou reconnus en vertu du Code de la sécurité routière qui
autorisent la conduite de tout véhicule hors route, ou d'un véhicule
d'entretien, ou de catégorie de véhicule qu'il précise», vous pourriez faire un
nouveau règlement qui vient baliser cet aspect-là.
M.
Bonnardel : On
pourrait, mais ce n'est pas dans les...
Mme
Charbonneau : Mais
c'est parce que c'est écrit dans le projet de loi. Ça fait que, quand vous me
dites «je pourrais»... mais ne dites pas «ce n'est pas dans mes plans», parce
que je vais vous dire : Ne mettez pas ça dans une catégorie de règlement
si vous n'êtes pas... si vous n'avez pas l'intention. Mais si vous me dites «ça
pourrait», je vais me contenter de ça?
M.
Bonnardel : Non, ça
pourrait. Je l'ai mentionné au début, mais ça pourrait.
Mme
Charbonneau :
Point.
M.
Bonnardel : Point.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
D'autres commentaires au paragraphe 1°? Donc, paragraphe 2°, M. le
ministre.
M.
Bonnardel : «2° les
catégories ou les caractéristiques des véhicules hors route pouvant être
conduits par une personne qui n'est titulaire que d'un permis autorisant la
conduite d'un cyclomoteur;».
La Présidente (Mme St-Pierre) : Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Merci,
Mme la Présidente. On avait eu un commentaire des gens qui venaient des
pourvoiries, par rapport à ça, pour les gens qui utilisent de façon sporadique,
là, pour se rendre d'un chalet à l'autre, ou
d'aller porter des choses, ou... Je ne me souviens pas exactement du
commentaire, mais je me souviens que c'était les gens des pourvoiries qui nous avaient ramenés un peu à l'utilisation
d'un véhicule hors route par une personne qui était un travailleur
sur... surtout dans les pourvoiries, là, les camps de chasse puis des choses
comme ça, là. Je ne sais pas si...
M.
Bonnardel : Bien,
eux demandaient que ces travailleurs ne soient pas assujettis au paiement d'un
droit de circuler. Si je ne me trompe pas, là, c'est ça qu'ils demandaient, là,
mais le droit de circuler, au Québec, ce n'est pas la personne, c'est la
machine. On met l'autocollant, on met le collant...
Mme
Charbonneau :
...sur la machine.
M.
Bonnardel : ...sur
la machine. On peut être trois différents à conduire la machine, puis le droit
de circuler est sur la machine.
Mme
Charbonneau : Et
non au conducteur et à son permis.
M.
Bonnardel : C'est
ça.
Mme
Charbonneau :
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Alors,
compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die. Bonne fin
de soirée.
(Fin de la séance à 21 h 30)