(Quinze heures trente-trois
minutes)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : À l'ordre, s'il
vous plaît! Nous allons commencer nos
travaux. Alors, bonjour à vous tous et
à vous toutes. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 17, Loi concernant le transport rémunéré des
personnes par automobile.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Alors, M. Lemay
(Masson) est remplacé par M. Provençal (Beauce-Nord); M. Reid
(Beauharnois) est remplacé par M. Lévesque (Chapleau); et Mme Montpetit
(Maurice-Richard) est remplacée par M. Kelley (Jacques-Cartier).
Étude détaillée (suite)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Lors de l'ajournement de nos travaux, le 3 septembre dernier, les
discussions portaient sur le premier alinéa de l'article 11 du projet de
loi. Y avait-il d'autres interventions concernant cet alinéa?
M. Barrette : Non.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Non?
Alors donc, notre premier alinéa est adopté? Est-ce
qu'on... On passe au deuxième. Donc, le deuxième alinéa, est-ce qu'il y
a des commentaires sur le deuxième alinéa?
M. Barrette : Non.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bon, excusez-moi, j'ai fait une erreur. Donc, il fallait que je vous dise que
c'était le premier paragraphe de l'article 11. Y a-t-il des commentaires
sur le premier paragraphe de l'article 11?
M. Barrette : Non.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bon, O.K. Alors, y a-t-il des commentaires sur le deuxième paragraphe de
l'article 11.
M. Barrette : Non.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Y a-t-il des commentaires sur le troisième paragraphe de l'article 11.
M. Barrette : Ah! c'est toujours
le règlement, mais je n'en ferai pas aujourd'hui.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire sur l'article 11,
nous allons mettre aux voix
cet article. Est-ce que l'article 11 est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Barrette : Sur division.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord. Donc, M. le ministre, s'il vous plaît, veuillez faire la lecture de l'article 12.
M. Bonnardel :
Oui, Mme la Présidente. Donc, l'article 12 :
«La demanderesse joint à sa demande
d'autorisation :
«1° les
documents attestant qu'elle a complété la formation visée au paragraphe 2°
de l'article 9 et qu'elle a réussi l'examen visé au
paragraphe 3° de cet article;
«2° l'un ou
l'autre de son certificat d'absence d'antécédent judiciaire ou de la liste de
ses antécédents judiciaires délivré par un corps de police en vertu de
l'article 13;
«3° tout autre document que peut déterminer un
règlement du gouvernement;
«4° les frais déterminés
par règlement de la société.»
Commentaire. L'article 12 énonce donc les documents
qu'une personne devra joindre à sa demande d'autorisation faite à la Société d'assurance automobile du
Québec. Celle-ci devra être accompagnée des documents établissant
qu'elle a complété la formation obligatoire
de chauffeur de même que l'examen qui s'ensuit, d'un document délivré par un
corps de police établissant si elle a ou non
des antécédents judiciaires de même que les frais exigibles pour le traitement
de la demande. Un règlement du gouvernement pourra également exiger la
production de tout autre document pertinent.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, commentaires sur le premier paragraphe de l'article 12?
M. Barrette : Pas sur le... Le
premier paragraphe, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Premier alinéa.
M. Barrette : Oui. O.K.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Pardon. Excusez-moi.
M. Barrette : Alors, non.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est non?
M. Barrette : C'est non. Bien,
pour moi, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur ce premier...
M. Barrette : Peut-être que les
collègues ont...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Il faut juste qu'on reprenne la mécanique. Pas de commentaires sur le premier paragraphe? Premier paragraphe. Premier alinéa. Premier paragraphe,
maintenant. Est-ce
qu'il y a des commentaires sur le premier paragraphe de l'article 12?
M. Barrette : Oui. Alors là, j'ai un commentaire et des questions. Et c'est une... disons que c'est une
déformation professionnelle. Là, il faut le
voir comme ça, là. Ce n'est pas pour titiller le ministre. Je sais qu'il aime
ça lorsque je fais des dissertations, que ça égaie sa journée et que, dans les deux dernières
semaines, ça lui a manqué. Mais je n'en ferai pas trop.
Alors, Mme la Présidente, là, j'aimerais poser
une question bien simple, là, au ministre, là. On dit ici «les documents attestant qu'elle a complété la
formation visée au paragraphe 2° de l'article 9 et qu'elle a réussi
l'examen visé au paragraphe 3° de cet article». Alors, il ne faut
pas revenir sur la déception que j'ai de ne pas entendre en commission parlementaire ni la formation ni l'examen. Puis ça, je comprends que ça non plus... Est-ce que...
En fait je peux poser à question au ministre. J'imagine que, pour l'examen, c'est la même chose, le ministre ne sera pas d'accord à ce qu'on
entende cette question-là en commission parlementaire.
M. Bonnardel : ...Mme
la Présidente, qu'une formation en
bonne et due forme sur le transport
adapté, sur un véhicule adapté était partie prenante, donc, des engagements
d'un futur chauffeur. Alors, dans ces conditions, je n'ai pas changé
d'idée.
M. Barrette : Mme la
Présidente, c'est vrai que le ministre
a toujours dit ça... Pardon. Il a raison. Il a toujours dit ça. Mais on n'a jamais réussi à éclaircir quelle allait être la
différence entre une formation de base et une formation additionnelle, puisque
la formation additionnelle est censée amener une valeur ajoutée. Ça fait que ça, on n'a toujours pas réussi à le définir.
M. Bonnardel :
Alors, Mme la Présidente, il y a 300 quelques permis de transport adapté,
incluant un véhicule adapté, au Québec.
Vous comprendrez, puis je l'ai mentionné maintes et maintes fois, pour
sécuriser ceux qui auront dans le futur
à utiliser, encore une fois, ces véhicules, bien, les gens pourront se dire nécessairement que tout prochain conducteur de véhicule adapté, ces personnes auront suivi une formation en bonne et
due forme pour sécuriser et s'assurer qu'on ait des chauffeurs qui ont
suivi des formations adéquates dans ce secteur d'activité.
• (15 h 40) •
M. Barrette : Parce que vous savez, Mme la Présidente, que la question, pour moi, là, puis, comme le ministre engage la conversation là-dessus, là, je l'apprécie, on a souhaité, nous, de notre
côté, pouvoir pouvoir jeter un regard sur la formation qui allait être déterminée par règlement,
donc que le règlement soit entendu en commission parlementaire. Le ministre n'a pas reçu cette demande-là favorablement. Bon, je comprends que c'est la même
affaire pour l'examen. Mais, encore
une fois la formation additionnelle pour le transport adapté,
on n'en connaît pas la nature. Donc, conséquemment, on n'en connaît pas la valeur ajoutée et, reconséquemment, on n'a pas
d'information sur la formation de base, qui, je le rappelle au ministre,
son projet de loi, c'est une nouvelle
formation, là. Techniquement, là, à moins que j'aie mal compris, ça se peut que
j'aie mal compris, il n'y a pas plus
d'école de taxi, là. Il y a une nouvelle formation qui a été donnée par
règlement, dont on ne connaît pas la
nature aujourd'hui, notamment, par exemple, les sujets et la durée, la forme.
Peut-être que le ministre pourrait aujourd'hui nous éclairer, là, s'il
le souhaite. Nous, on le souhaite, évidemment.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je prends un dernier moment pour bien expliquer encore une
fois, comme je l'ai, je pense, bien
fait dans les dernières semaines, sinon les derniers mois. Tous ceux qui
voudront faire... qui vont passer une
formation auront, dans cette formation, un point sur le transport adapté,
nécessairement. Et, je l'ai mentionné... un peu une certaine forme d'inégalité en termes de temps, un
peu partout au Québec, entre la formation de sept heures, qu'on retrouve
dans certaines régions, 110 heures à
Québec, presque 160 heures à Montréal. Donc, on va rendre cette formation
uniforme partout au Québec.
Cela n'empêchera
pas un certain répondant X de donner une formation additionnelle, s'il le
souhaite. Maintenant, tous ceux qui voudront faire du transport adapté
avec un véhicule adapté, ces personnes devront suivre une formation spécifique
pour le véhicule adapté.
M. Barrette : Alors, Mme
la Présidente, je comprends ce que le
ministre dit. C'est-à-dire j'entends ce que le ministre dit. Je comprends ce que le ministre... je
comprends... je cherche le bon mot, là, je pense pouvoir mettre des mots sur
ce que le ministre suggère, mais ça aurait
été agréable d'être plus précis. Alors, la formation en transport adapté, est-ce que c'est une formation
qu'il entrevoit comme allant être théorique? Pratique? Est-ce qu'on va se
limiter à comment ouvrir la porte? Ça va jusqu'où, là, dans l'esprit du
ministre?
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, le député n'a pas à s'inquiéter, on aura une formation qui sera
adéquate pour tous les chauffeurs au
Québec, tous les futurs chauffeurs au Québec, une formation aussi pour le
transport adapté, pour ceux qui voudront
faire aussi avec un véhicule adapté. Ces personnes obtiendront une formation
additionnelle pour sécuriser les dizaines de milliers de gens, au
Québec, qui ont besoin d'un véhicule adapté, qui sont à mobilité réduite.
Alors, je le
répète une dernière fois, les gens n'ont pas à s'inquiéter. Par règlement, on
va prendre ce qu'il y a de meilleur
comme formation pour uniformiser cette formation partout au Québec et de
s'assurer d'avoir les meilleures pratiques, les meilleures pratiques
dans l'industrie du taxi et du transport adapté.
M. Barrette :
Mme la Présidente, j'espère que le ministre ne me reprochera pas de
m'inquiéter. Je pense que c'est notre
rôle, nous, certainement, à l'opposition officielle, de justement peut-être de
s'outre-inquiéter, mais ce n'est pas un outrage de s'inquiéter.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je sens le député de La Pinière très inquiet, oui,
depuis des semaines, et des semaines, et des semaines. J'essaie de le
rassurer bien humblement, bien humblement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous prêtez des motifs.
M. Bonnardel : Ah! mais, écoutez, je pense
qu'on fait ça dans la bonne humeur cet après-midi. Encore
une fois, je lui explique qu'on ira
chercher les meilleures pratiques pour être capable de bien former les futurs
chauffeurs qui auront à faire du transport adapté, incluant ceux qui
suivront une formation additionnelle avec un véhicule adapté.
M. Barrette : Quand j'entends, Mme la Présidente, le ministre
s'exprimer avec une certaine subtilité, on ne sent jamais, dans cette subtilité-là, une emphase sur
une formation additionnelle personnelle. On sent une formation additionnelle technique. Et ça, c'est... Mais là, puisque le
ministre me l'a dit qu'il a senti une inquiétude chez moi, il a raison, ça
m'inquiète. Alors, il pourrait me rassurer.
Je pourrais pouvoir quitter l'Assemblée nationale le coeur plus léger, pas en
pensant aux gens qui, eux, nous
écoutent et qui s'attendent à des réponses qui vont les rassurer. Parce que,
vous savez, depuis les deux dernières semaines,
on a eu beaucoup de communications avec les gens de ce milieu-là, je parle des
gens qui utilisent les transports adaptés,
ils ne sont pas rassurés actuellement. Puis moi, je trouve que le ministre a
une occasion extraordinaire, en commission parlementaire, de les
rassurer.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, vous savez, le député de La Pinière peut être un
artiste en termes de communication. Il a cette capacité de tourner et nous amener à
essayer de questionner le ministre sur les réponses que je lui ai données
maintes, et maintes, et maintes fois. Alors, je répéterai une dernière fois.
Il parlait
d'une formation, même, personnalisée, là. On ne fera pas de formation
personnalisée. On a à former des futurs
chauffeurs, des futurs chauffeurs qui auront un métier à faire, qui le feront à
temps partiel, qui le feront à temps plein, peu importe, ce sera leur choix. Et, pour la suite des choses, chaque
personne qui nous écoute qui auront à prendre un véhicule taxi, transport rémunéré dans le futur, puissent
se dire une chose : ces personnes auront été formées dans un contexte
où on aura uniformisé, encore une fois, en termes d'heures une formation panquébécoise qui sera adaptée aussi
pour les véhicules adaptés, pour ceux qui décideront de faire du transport
adapté, mais avec un véhicule adapté spécifique. Il y aura une formation
additionnelle pour ces personnes.
M. Barrette : Je remercie le ministre pour ses compliments,
c'est toujours apprécié, je veux lui rendre la pareille. Mais, s'il était permis, et il ne l'est pas, s'il
m'était permis d'avoir à mes côtés un artisan, un actuel chauffeur de taxi
qui pratique ce métier-là, il pourrait prendre
la parole puis dire : Écoutez, M. le
ministre, vous savez, il y a
un côté, entre guillemets, là, que je
vais qualifier de mécanique et il y a un côté... Et je n'ai pas parlé de formation
personnalisée, mais bien de formation en
lien avec la situation des personnes. S'il
y avait à mes côtés, justement,
un chauffeur de taxi qui a une grande
expérience dans ce secteur-là, il prendrait
la parole puis il dirait : Vous savez, M. le Président, là, quand on a,
par exemple, une personne en fauteuil
roulant, en général, ce n'est pas nécessairement la même chose qu'une personne,
par exemple, qui a un déficit visuel majeur, par exemple. Puis là il y a toutes
les combinaisons qui existent, là. Et, moi, ce que je recherche, là, en
termes d'inquiétude, puisque le mot a été
utilisé, c'est de savoir si la formation additionnelle du chauffeur va aller
au-delà de la mécanique. Parce que ce que j'entends de la bouche du
ministre, ça laisse la perception qu'on est dans une formation additionnelle
purement ou exclusivement mécanique.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je veux sécuriser tous ceux qui utilisent présentement les
services de transport adapté avec
véhicule adapté au Québec. Il y a 350 permis spécifiques pour ce genre de
transport au Québec. Ce sont des professionnels
qui le font très, très bien. Et, pour la suite des choses, si nous avons à
former des futurs chauffeurs avec véhicules adaptés, nous irons chercher les meilleures pratiques pour sécuriser,
encore une fois, tous ceux qui font la demande d'un transport adapté
avec un véhicule adapté partout au Québec.
M. Barrette : Alors, Mme la
Présidente, est-ce que le ministre aurait la gentillesse de nous diriger vers
une quelconque documentation qu'il considère être le reflet des meilleures
pratiques ou d'une meilleure pratique?
M. Bonnardel :
Excusez-moi, Mme la Présidente, on me...
M. Barrette : Ah! je vais... Ça
va me faire plaisir de répéter la question si on suspend.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Barrette : C'est une
plaisanterie. Alors, est-ce que le ministre aurait l'obligeance de nous diriger
vers une documentation, qui doit exister,
parce que le ministre nous dit qu'il va s'inspirer des meilleures pratiques. Ça
veut donc dire qu'à quelque part le
ministre a fait un exercice dans la dernière année, avant de nous présenter son
projet de loi, pour évaluer quelles sont les meilleures pratiques. Donc,
il doit y avoir aujourd'hui certainement des références sur ce que sont les meilleures pratiques en matière de transport
adapté. Ça, c'est pour nous informer, pour que peut-être ça suscite chez
nous de nouvelles questions.
M. Bonnardel :
Nous irons chercher les meilleures pratiques chez tous les organismes au Québec
qui bénéficient de ces services. Je
l'ai mentionné maintes et maintes fois, même au printemps dernier, on aura à
discuter avec ces organismes pour
préparer un bon guide de formation pour ces gens, pour ceux qui font du
transport adapté mais qui n'ont pas aussi de véhicule adapté comme tel. Donc, en temps et lieu, par règlement, on
aura à uniformiser, donc, cette formation partout au Québec, avec un
certain nombre d'heures x, et nécessairement de former nos chauffeurs qui
auront un véhicule adapté.
• (15 h 50) •
M. Barrette :
...dois comprendre, Mme la Présidente, qu'au moment où on se parle il n'y a pas
eu cet exercice-là de recueil des
meilleures pratiques, un, et, deux, l'objectif ou la démarche que va
éventuellement entreprendre le ministre et son équipe va être d'aller recueillir les meilleures pratiques du Québec et
non dans le monde, par exemple, ou dans le monde occidental, ou en
Amérique du Nord, ou ailleurs au Canada. Est-ce que, là, je dois comprendre
que, là, on parle, oui, d'uniformiser, on a
tous compris que c'était ça qui était l'affaire, mais que, là, les meilleures
pratiques allaient être limitées aux meilleures pratiques de ce que l'on
a au Québec sans aller s'inspirer de ce qui se fait ailleurs?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je pense avoir bien rassuré, depuis 15 minutes déjà, le
député de La Pinière sur les
futures formations des chauffeurs en termes de transport adapté, pour les
véhicules adaptés. Nous serons en discussion en temps et lieu, en temps et lieu, pour aller questionner les différents
organismes qui bénéficient de ces services partout au Québec, et, encore une fois, d'aller chercher les
meilleures pratiques qu'on peut aller chercher, nécessairement, et
former, de bien former, ces chauffeurs dans un contexte où, pour moi, le
service et la sécurité est partie prenante de cette loi.
M. Barrette : Alors, je suis
obligé, Mme la Présidente, de tirer moi-même la conclusion, là, quand j'écoute
le ministre, et de la façon dont il
structure sa phrase, et de la manière qu'il l'a circonscrit dans le temps et dans
l'espace. Alors, je comprends donc
que, un, l'exercice n'a pas été fait aujourd'hui, et qu'il va se faire, et
qu'il va se faire au Québec. Est-ce que le ministre peut dire si ma
lecture de la réponse du ministre est adéquate?
M. Bonnardel :
Je l'ai mentionné, Mme la Présidente, quand on aura à préparer, donc, ces
formations avec les différents
acteurs du milieu, on ira chercher toutes les informations possibles.
Premièrement, il y a déjà des formations qui existent. Des répondants pourront aussi nous dévoiler leur formation,
qu'on aura nécessairement à accepter pour la suite des choses, de la modifier, s'il le faut, de parler
avec certains organismes, s'il y a lieu. Alors, dans ces conditions, je peux
le rassurer, le rassurer une dernière fois,
ces formations seront adéquates pour sécuriser les personnes qui nous écoutent
qui auront à utiliser le transport adapté et un véhicule adapté.
M. Barrette :
Ah! bien, vous savez, Mme la Présidente, moi, je suis optimiste, hein? Je suis
d'un naturel optimiste et de bonne
humeur, d'ailleurs, en général. Mais là, là, ce que je comprends, là, c'est que
le ministre nous dit qu'il va aller voir les gens sur le terrain, et les gens sur le terrain, il va falloir
qu'ils collaborent. Mais, actuellement sur le terrain, les gens sont... peut-être qu'ils vont être dans un état
d'esprit différent, là, parce que, comme on démantèle leur industrie, je ne
sais pas comment ça va se passer. C'est ça,
la réalité, là. Alors, est-ce que le ministre va s'assurer de peut-être aller
voir ailleurs, si jamais il n'y a pas cette collaboration-là au Québec?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, le député de La Pinière a déjà voté avec nous
l'article 9, l'article 9, au paragraphe
2°, qui parle déjà, donc, de modalités prévues portant sur la sécurité, le
transport des personnes handicapées ainsi que les autres sujets. Alors, je pense que je l'ai déjà rassuré sur les
multiples heures où il m'a posé des questions sur la sécurité et la formation, et je lui répète encore
une fois les mêmes réponses que je lui ai dites depuis 10, 15 minutes
sur le même sujet. Il n'a pas à s'inquiéter.
On ira chercher les meilleures pratiques, on parlera avec le plus de monde
possible pour s'assurer encore une fois qu'on ait la meilleure des
formations au Québec pour les futurs chauffeurs.
M. Barrette : Mme la
Présidente, c'est ça qui m'inquiète, c'est exactement ça, parce que, là, le
ministre vient d'utiliser comme argument le fait que nous ayons adopté
l'article 9, mais je rappellerai au ministre que l'article 9 a été longuement débattu et que les demandes que nous
avons faites ont toutes été refusées. Alors, ce n'est pas parce qu'on
m'a refusé mes demandes puis qu'elles ont été
appuyées à plusieurs reprises par les deux autres oppositions que ça me
rassure. Alors, ça, c'est le poids de la
majorité. Le poids de la majorité, additionné à la guillotine de l'horloge,
fait en sorte qu'à un moment donné on
est obligés d'arrêter de débattre, et puis on adopte l'article par le poids de
la majorité, ce qui ne me rassure pas.
Ça fait que
je dis ça amicalement au ministre, Mme la Présidente, parce que je comprends
qu'il joue son rôle. Il utilise tous
les outils qui sont à sa disposition. Il a bien raison. Mais on ne peut pas
dire : Bien oui, mais l'article 9 a été adopté, le député de La Pinière le sait, il devrait
être rassuré. Bien non! Je veux dire, j'ai épuisé mon argumentaire, sanctionné
par l'horloge, ce qui ne veut pas dire que je suis parlementairement heureux
aujourd'hui, particulièrement pas en lien avec les gens qui nous écoutent.
Alors, Mme la Présidente, je pense que... Est-ce
que le ministre a quelque chose à rajouter pour me rassurer?
M. Bonnardel :
Pas vraiment. Je pense que je l'ai rassuré, Mme la Présidente.
M. Barrette :
Non, hein? C'est dommage. Alors, ça m'amène à une question. Alors, je relis le
premier paragraphe, là, donc :
«Les documents attestant qu'elle a complété la formation visée au paragraphe 2°
de l'article 9 et qu'elle a réussi l'examen visé au paragraphe 3° de cet article.» Je n'ai pas vu, moi,
dans la réglementation, de provision
à propos du sujet suivant : Est-ce que
l'examen, c'est une fois? Deux fois. Trois fois? Est-ce que le ministre
a réfléchi à cette position-là?
Vous savez,
dans le monde, comme particulièrement dans le monde académique, dans le mien, là, c'est
comme ça, Mme la Présidente, on a... c'est comme au football canadien. Non,
même pas. On a deux essais. Au troisième, nous sommes éjectés, nous
sommes dégagés. Alors...
Une voix : ...
M. Barrette : Oui, quand on ne réussit pas. Quand on ne réussit
pas, lorsqu'on ne réussit pas les deux essais, nous sommes l'objet d'un
dégagement.
Alors, est-ce que
l'approche du ministre est une approche américaine, pour la métaphore du
football, canadienne, ouverte, et ainsi de suite? Comment ça fonctionne?
Bonne question, hein?
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, quand on va passer notre
permis de conduire, il est possible que l'on échoue une première fois. Il est possible que l'on échoue une
deuxième fois et peut-être une troisième fois. On donnera toutes les
chances possibles aux futurs chauffeurs de passer l'examen.
M. Barrette : Donc, la réponse
est : Il n'y a pas de limite aux tentatives de passer l'examen.
Une voix : ...
M. Barrette : Parfait. Est-ce
que, lorsqu'on rate... Bien, je dis parfait, parfait, ce que je veux dire par
là, c'est : Merci pour la réponse
précise. C'est le fun. Est-ce que ça signifie qu'après un échec l'individu doit
reprendre sa formation ou il repasse l'examen tout simplement?
M. Bonnardel : Je
pense que, pour un chauffeur qui veut bien faire les choses, de relire sa
formation...
M. Barrette : Ah bien, ça, on
s'entend, hein?
M. Bonnardel :
...et d'être capable de le passer une deuxième fois, je pense que tous les
futurs chauffeurs vont s'assurer de bien maîtriser la formation. Est-ce que ça
prend deux fois, trois fois? Bien, eux seuls peuvent répondre s'ils étudient de
bonne façon.
M. Barrette : Alors donc, je
comprends que le nombre d'essais est illimité.
M. Bonnardel :
C'est ce que j'ai mentionné, Mme la Présidente.
M. Barrette : Bon, bien, voilà, on vient d'établir ça. Et le ministre
nous dit : Bien, il aura à relire sa... On lui suggère, là, puis je suis d'accord, hein, de relire sa
formation. Est-ce que je dois comprendre que, puisque l'école de taxi va disparaître...
En fait, je n'ai pas posé la question, je vais la poser, là. L'école de taxi,
dans l'esprit du ministre, disparaît-elle?
M. Bonnardel :
...une formation qui sera donnée par la SAAQ, si nous avons des chauffeurs
indépendants, ou une formation qui viendra d'un futur possible
répondant. Voilà.
M. Barrette : Mais donc l'école
du taxi disparaît.
M. Bonnardel :
L'école du taxi pourrait être encore là, si besoin est.
M. Barrette : Et qu'est-ce qui
justifierait le besoin dans l'esprit du ministre, Mme la Présidente?
M. Bonnardel :
Bien, comme j'ai mentionné, Mme la Présidente, chaque futur chauffeur
indépendant aura la possibilité de suivre la
formation à la SAAQ. Si un répartiteur qui devient répondant... la formation pourrait
être donnée par cette école comme
telle. Mais, encore une fois, on va laisser aux futurs répondants la légitimité
ou le droit de définir si eux-mêmes
veulent avoir une formation en bonne et due forme ou le futur chauffeur
indépendant suivra sa formation en bonne et due forme à la SAAQ, avec la
SAAQ.
M. Barrette :
Avec la SAAQ. Alors, si le ministre dit avec la SAAQ, est-ce que je peux
conclure raisonnablement qu'on va
parler ici d'une formation en ligne? Moi, à ma connaissance, la SAAQ ne va pas
donner de formation en personne, là. Donc là, on s'en va vers une
formation... La formation de base reconnue par l'État sera une formation en
ligne.
M. Bonnardel :
Il est important de faciliter, dans une certaine mesure, le fait que chaque
futur chauffeur n'ait pas à se
déplacer dans des centres X qui sont à des kilomètres de leur lieu de
résidence. Alors, on va faciliter la chose. C'est certain qu'une
formation en ligne sera plus simple pour tout le monde.
M. Barrette :
Bon, bien là, écoutez, Mme la Présidente, je remercie le ministre. On vient
d'établir une chose que je souhaitais
établir depuis un bout de temps, là, on vient d'établir, c'est... Je pense que
ça mérite une petite pause, quasiment, là,
parce que c'est la première fois, là, qu'on a une réponse précise comme ça à
propos de la formation. Je remercie vraiment... C'est l'exaltation pour
moi. Je remercie le ministre.
M. Bonnardel :
...adopter l'article 12?
M. Barrette :
Il ne faut pas exagérer. Alors donc, le ministre entrevoit une formation en
ligne de base pour tout le monde au Québec. Et l'examen, lui, est-ce
qu'il va être en ligne aussi?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, l'examen...
M. Barrette : Ça se fait, hein,
ça existe.
M. Bonnardel :
Pardon?
M. Barrette : Ça existe.
• (16 heures) •
M. Bonnardel :
Oh! c'est quelque chose qu'on pourrait évaluer. Il n'est pas... Il ne serait
pas interdit possiblement, peut-être, de faire un examen directement à
la SAAQ ou en ligne. C'est à suivre.
M. Barrette :
O.K. bon, bien, honnêtement, je remercie le ministre, Mme la Présidente,
parce que, là, moi, je trouve ça intéressant, on précise les choses.
Donc, une
formation en ligne, une formation dont les paramètres vont être établis par
règlement qu'on ne verra pas. Bon, on
l'a débattu, et je ne peux pas revenir là-dessus, même si ça me tente.
Maintenant, cette formation-là, pour être jugée adéquate, j'imagine qu'à quelque part dans le gouvernement, à la SAAQ ou
au ministère des Transports, on va déterminer quelle est la formation puis on va prendre en considération le temps
moyen pour la suivre. Non? Est-ce que c'est une approche avec laquelle
le ministre semble adhérer?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, en temps et lieu, nous évaluerons, donc, la formation qui
sera définie partout au Québec, qui
sera uniforme. Et cet examen, nécessairement, sera disponible sur Internet, la
personne pourra suivre cette formation sur Internet.
M. Barrette :
Ah! je comprends. Ça, ça veut dire qu'un chauffeur indépendant, parce que c'est
le terme qu'utilise maintenant le ministre, là, pour la conversation,
alors c'est correct qu'on utilise les mêmes termes, donc, il y aura une formation, et cette formation-là, bien, un
chauffeur indépendant pourrait prendre six mois pour la faire, se présenter à
un examen, puis ça va être correct. Parce que, là, en ligne, il n'y aura pas
nécessairement de limite, n'est-ce pas? À moins qu'il n'y en ait.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, quand tu auras à passer l'examen, nécessairement, il y a un
temps limite pour passer l'examen, comme on va passer l'examen du permis
simple de classe 5 ou autre, là, à la SAAQ.
M. Barrette : Je me
suis mal exprimé, Mme la Présidente, manifestement, parce que la réponse, ce
n'est pas celle à laquelle je m'attendais. Donc, je me suis vraiment mal
exprimé. Mais, pour la formation, le temps de formation, là, il n'y a pas
d'encadrement spécifique, il n'y a pas de limite.
Je vais donner un
exemple, là. On a une formation en ligne. Alors, moi, j'ai déjà vu ça, là. Ça
se fait dans les universités, là. Bon,
alors, on commence une formation, on a une durée limitée pour passer au travers
de la formation. Puis là, après ça, le site se ferme.
Mais
là ce que je comprends, c'est que, là, ce n'est pas ça. La formation, ça va
aller en fonction de l'individu. Ça, ce
n'est pas le contexte, là... pas le contenu, pardon, mais la durée que prend
ladite formation, ça, ça va aller selon l'individu.
M. Bonnardel :
...formation, chaque individu qui aurait ou aura le document en main sur les
différents sujets qui seront discutés
dans cette formation. N'importe qui aujourd'hui qui va passer ou suit une
formation pour obtenir son permis de conduire chez Technic ou autres,
pour ne pas les nommer, a son document en main. C'est une formation de
plusieurs heures. La personne qui est dans
son cours peut ne pas étudier, penser bien connaître le Code de la sécurité
routière. Il y en a qui vont passer
35 heures à bien écouter le professeur. Il y en a d'autres qui vont passer
trois heures parce qu'ils maîtrisent plus rapidement les différents
sujets.
Alors,
ce sera à eux de définir le temps. À la fin, c'est de passer l'examen. Il y
aura une formation sur différents sujets bien préparés, encore une fois, uniformisés partout au Québec. Et, si
les gens y vont plus vite pour cette formation en ligne, bien, tant
mieux pour eux.
M. Barrette :
Admettons que nous sommes aujourd'hui à l'UQAM, là, parce que c'est là que ça
arrive, ce dont je vais parler. À
l'UQAM, les étudiants, là, ils votent pour le cours puis ils votent pour
comment l'examen va se passer. Non, mais
c'est vrai, c'est vraiment comme ça. Alors là, là, quand c'est trop lourd, là,
c'est trop lourd, ça ne marche pas. Quand l'examen est... non, non, ça ne marche pas. C'est une autre façon de
faire, mais ça existe dans notre réseau universitaire au Québec. C'est
vraiment comme ça.
Alors
là, j'imagine que le ministre va prendre en considération la, entre guillemets,
lourdeur de la formation, il va faire
une espèce de moyenne. Le ministre vient de nous dire : Si ça lui prend
trois heures, bien, tant mieux pour lui, il passe l'examen, puis il le passe, puis allez, bingo!
Puis, si ça lui prend 45 heures, bien, c'est son problème. Puis, s'il
passe l'examen, bien, tant mieux
puis, s'il ne le passe pas, bien, il va pouvoir se réessayer. Comment il va
décider ça, là? Mettons que, là, il est à l'UQAM, là, du taxi, comment
il va décider ça, là, le volume de la formation?
Et
là, Mme la Présidente, je ne critique
pas l'UQAM. J'ai toujours été étonné de cette mécanique-là, mais elle
existe, ça fonctionne. Les gens sortent avec
des diplômes, ils sont compétents, puis on est heureux d'avoir des gens
compétents sur le marché du travail. Mais il y a quand même cet
exercice-là. Comment le ministre va faire ça, lui, là, là? Ça m'intrigue.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, en temps et lieu, quand la formation aura été préparée, je pense qu'il y a des gens extrêmement intelligents à la
SAAQ, au ministère des Transports, pour bien définir, conjointement avec tous les
organismes, qui seront mis à profit pour
préparer cette formation, où on aura défini, bien respectueusement, un nombre
d'heures adéquat ou normal pour
suivre une formation où on y va tranquillement, sans être pressé, sur le Net.
Bien, écoutez, si on définit que c'est
x nombre d'heures, ce sera x nombre d'heures. Si une personne y va plus rapidement,
bien, tant mieux pour lui. Et, si l'examen, par la suite, il le fait
malgré avoir passé moins d'heures que tout le monde sur la formation, bien, encore
une fois, bravo!
M. Barrette : Moi, je suis d'accord, Mme la Présidente, avec le ministre, tout à
fait d'accord, mais je reviens
à un commentaire que j'ai fait précédemment. Vous savez, quand le P.D.G. d'Uber au Québec nous dit que
35 heures de formation, ça va faire fuir les candidats, et que, si ça arrivait,
bien, on va quitter le Québec... Il a dit ça, là, ce n'est pas moi qui
l'invente, là. La dernière fois, j'ai cité les articles de journaux. Je peux les ressortir, ce n'est pas
un problème. Donc, moi, je suis obligé de
conclure que le ministre va quand
même faire une démarche pour
déterminer une durée moyenne qui va se situer, si on se fie à Uber,
entre le minimum actuel qu'il y a dans la province, qui est sept heures, et le
maximum digestible pour cette compagnie-là,
qui est 35 heures. Est-ce que le ministre peut nous dire que c'est quelque chose de même, qui ressemble à ça, qui va être mis en place?
M. Bonnardel : En
temps et lieu, Mme la Présidente, on pourra définir le nombre d'heures pour la formation des
futurs chauffeurs au Québec.
M. Barrette : Bien non, parce que, là, le ministre
m'a dit qu'il n'y avait pas de nombre d'heures. Le ministre nous a dit il y a quelques instants qu'il y avait des heures, et
puis les plus vites vont le faire vite, puis les plus lents font le
faire lentement, puis, à la fin, il va y avoir un examen. Moi, j'ai
soulevé le point que... là, le point que vous avez compris. Donc, c'est
là qu'on est, là.
M. Bonnardel :
Alors, Mme la Présidente, encore une fois, si on considère qu'une formation
prend x nombre d'heures, on va le définir par règlement en temps et
lieu, quand on aura discuté avec les différents intervenants.
M. Barrette :
Parfait. Là, là, je tends la main au ministre, Mme la Présidente. Est-ce que le
ministre peut s'engager à nous consulter informellement, là, on peut
faire un lunch, on peut avoir une discussion dans une salle, sur la formation
avant de l'établir officiellement pour qu'on puisse avoir un échange avant de
publier son règlement? Est-ce que c'est trop demander au ministre?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, avant de luncher avec le député de La Pinière, on va
communiquer et parler avec tous les
intervenants dans le marché du transport adapté, nécessairement aussi, et
autres au Québec, regarder ce qui se fait
au Québec déjà avec une formation de sept heures, 110 à Québec, 160 à Montréal.
On prendra, encore une fois, les meilleurs
éléments de ces formations pour les définir dans une future formation qui sera
mise de l'avant dans cette loi par règlement en temps et lieu.
M. Barrette :
Oui, mais je pense que le ministre n'a pas vu ma main tendue. Est-ce qu'après
cet exercice-là il peut s'engager aujourd'hui à avoir cette
consultation-là, informelle, avant de publier son règlement?
M. Bonnardel : Je
lui serre la main tous les jours à l'Assemblée nationale, Mme la Présidente, au
député de La Pinière. Nous sommes
presque de bons copains. Et, vous savez, encore une fois, je le répète, on est
sur le même sujet de formation depuis
déjà 30 minutes ou presque. On en avait parlé, vous savez, peut-être
pendant une quinzaine d'heures quand on
s'est vus la semaine d'avant. Alors, encore une fois je le répète, en temps et
lieu, cette formation sera établie. On donnera le temps qu'il faut à
préparer au ministère, à la SAAQ, cette formation qui sera importante pour la
sécurité des usagers.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : M. le député de La Pinière,
vous n'avez plus de temps sur ce premier paragraphe.
M. Barrette : C'est ce que je
voulais dire, Mme la Présidente, c'est la guillotine de l'horloge.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Ce n'est pas la guillotine, c'est la
règle. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Mme la députée de
Mercier, vous aviez demandé la parole tout à l'heure.
• (16 h 10) •
Mme Ghazal :
Oui. Donc, bien, justement par rapport à la formation, je comprends que, là,
vous dites que c'est possible que ça
soit... que le ministre dit que c'est possible que ça soit une formation en
ligne, puis l'important, c'est de réussir l'examen, peu importe la
formation. Ce n'est pas important de suivre une formation. C'est comme si, par
exemple...
Parce que ça,
c'est une idée qui confirme un peu le côté de déprofessionnalisation du métier
que j'amenais, parce qu'on peut...
Des fois, là, l'examen ne couvre pas toute la matière qui a été vue, c'est
juste par hasard, là, tu sais, c'est des questions qui peuvent ne pas couvrir toute la matière, surtout, par
exemple, pour les gens qui vont faire du transport adapté dans une automobile non adaptée, puisqu'eux ils
vont suivre exactement la même formation que tout le monde, comment
est-ce qu'on agit avec une personne, par exemple, non voyante ou avec une
personne... Là, on avait nommé quelques handicaps qui ne nécessitent pas une
voiture... une voiture qui soit adaptée, mais c'est quand même du transport
adapté.
Donc, pour ce
qui est de la formation, une personne peut faire... parce que, là, vous ne
voulez pas encore nous dire... vous
avez dit... bien, le ministre, pardon, le ministre avait déjà dit que sept
heures, ce n'est pas assez, parce que ça existe déjà dans des régions, mais 150 heures, comme à Montréal, c'est
beaucoup trop. Là, on ne le sait pas trop si c'est 35 heures, comme
ce qui est exigé actuellement pour les chauffeurs d'Uber, ou pas.
Mais si, par
exemple, par règlement, on va définir un nombre d'heures, on va dire,
supposons, je vais dire n'importe quel
chiffre, 20 heures. Est-ce que ces gens-là pourront ne pas la suivre,
cette formation? Si, par exemple, par règlement, c'est écrit
20 heures, est-ce qu'ils pourraient décider : Ah! mais, si
l'important, c'est l'examen, puis de ne pas aller la suivre, comme on fait, tout le monde, M., Mme
Tout-le-monde, qui n'est pas chauffeur, qui n'est pas un professionnel du taxi,
et est-ce qu'il pourrait prendre cette
décision-là? Est-ce que c'est ce que je comprends de ce que le ministre vient
de répondre tout à l'heure au député de La Pinière?
M. Bonnardel :
Vraiment, Mme la Présidente, je
n'ai jamais dit que la formation n'était pas importante. La députée laisse supposer que quelqu'un pourrait aller
passer l'examen sans suivre la formation. Bien, écoutez, l'examen, ça ne
sera pas une lettre à la poste, là. Je pense que, si on dit qu'il y a une
formation x d'un nombre d'heures x, chacun s'adapte à sa capacité intellectuelle de bien avancer dans cette
formation, bien, je pense que quelqu'un qui veut suivre ou passer
l'examen par la suite devra minimalement
passer au travers de la formation comme telle, passer le nombre d'heures requis
et de s'assurer de le passer, on le souhaite pour tout le monde, la
première fois.
Mme Ghazal : Bien, je ne voulais pas mettre des... c'est-à-dire, dire : C'est ce que... C'est-à-dire, moi, quand je pose des questions, c'est vraiment pour être certaine de comprendre, parce que
le ministre a dit quelque
chose et il a dit : Bien,
il y a des gens qui peuvent apprendre plus vite que d'autres. Donc, si, normalement, la formation est d'un nombre
d'heures précis, cette personne-là, qui est
confiante qu'elle va réussir l'examen, elle pourra en faire moins. Mais là...
C'est ce que j'avais compris au
départ. Mais là ce que je comprends, c'est que, si, par règlement, c'est écrit
20 heures, cette personne-là va être
assise dans une salle de classe ou suivre la formation, s'il y a une partie
pratique de la formation. Je ne connais pas ce serait quoi, le contenu tout le long des 20 heures, et non
pas : Ah! elle, en 10 heures, elle va être correct ou, en trois
heures, elle va être correct pour l'examen.
Donc, c'est
ce que je comprends, c'est ce que le ministre me confirme. Si c'est 20 heures,
ça va être une formation de 20 heures ou elle va suivre une
formation de 20 heures et non pas le nombre suffisant pour lui permettre
de passer l'examen. Et là, je ne veux pas
faire de : Ah! mon Dieu, le ministre, est-ce qu'il veut faire... Je pose
des questions vraiment pour être certaine de bien comprendre.
M. Bonnardel :
C'est ce que j'ai répondu, Mme la Présidente, au député de La Pinière. On
prépare une formation, un cursus x
avec différents sujets. La personne qui est chez elle, qui a la formation
devant elle, qui a une certaine capacité à apprendre beaucoup, beaucoup d'information
rapidement, si nous, on considère, après avoir préparé cette formation,
que cette formation prend, comme elle le
dit, 20 heures et que la personne prend 18 heures, bien, tant mieux
pour elle. Alors, on peut supposer
que la personne, qui va devoir obligatoirement passer par la formation, bien,
quand elle arrivera à l'examen, ça sera peut-être très facile pour cette
personne de le passer.
Mme Ghazal :
O.K. Là, c'est ça, je comprends. On est en train de parler de la formation en
ligne, parce qu'il y a des gens... ça va
être au choix des chauffeurs s'ils décident de faire une formation en ligne,
une formation en classe. Ça sera au choix?
M. Bonnardel :
Mme la députée, il faut donner les outils... On est en 2020, là, en 2020. Un
futur chauffeur de la Gaspésie, du
Saguenay, de l'Abitibi, même à Montréal, peu importe, on est dans le confort de
notre maison, on veut faire ce travail
à temps plein dans le futur, peut-être à temps partiel, on a la formation, on
veut répondre d'un répondant ou on y va directement comme indépendant, bien, on va aller chercher la formation
qui a été préparée. On prend le temps, avec un petit café, pour faire cette formation, le nombre
d'heures requis. Si on va plus vite que certains autres, bien, tant mieux pour
eux, et, par la suite, on va avoir un examen à passer.
Mme Ghazal :
Donc, en ligne, si une personne... Ce n'est pas une formation, parce que, des
fois, on peut suivre une formation,
même à l'université en ligne, où c'est un vrai trois heures, là. Tu ne peux pas
tricher, tu ne peux pas aller plus vite. Donc, cette formation-là, elle,
elle serait... Ça serait, par exemple, des lectures, tout simplement.
M. Bonnardel :
Écoutez, Mme la députée, là, en temps et lieu, on va définir quelle sera cette formation.
Je ne m'attends pas, moi, à ce que, si on a
convenu que cette formation doit prendre x nombre d'heures, que la personne
en prenne seulement 30 minutes. Là, si on clique, à la fin,
«terminé» puis qu'on peut définir que la personne a pris
28 minutes d'une formation qui en prend 22, il y a un problème. Il
y a un problème, mais ça, c'est l'examen qui le détermine. C'est l'examen qui
le...
Mme Ghazal :
Mais c'est possible que ça prenne 28 minutes.
M. Bonnardel :
Mais, Mme la députée...
Mme Ghazal :
Physiquement, c'est possible.
M. Bonnardel : Mme la
députée, si quelqu'un,
on a défini qu'une formation doit prendre 20 heures, elle en prend
22 minutes, bien, écoutez,
ça sera à elle de... Peut-être qu'il y
a des gens qui sont très, très, très forts, très, très, très
forts. Si c'est le cas, bien, écoutez, ils
auront à passer à l'examen par la suite, et, s'ils le passent après avoir passé
22 minutes sur une formation qui en prend 20 heures, on pourra
se questionner. Il a un quotient intellectuel très élevé, sûrement.
Mme Ghazal :
Mais le ministre peut comprendre que... l'inquiétude, parce que, tout à
l'heure, on riait : Ah! vous êtes bien
inquiet, M. le député de La Pinière. Mais les gens sont inquiets. Moi, je
prends vraiment très, très, très souvent le taxi, et ils m'en parlent, parce qu'ils reconnaissent,
quand je les appelle avec l'application, ils reconnaissent mon nom, ils
m'en parlent et ils sont vraiment inquiets. Puis eux, ils ne rient pas.
Donc,
nous, ce qu'on est en train de voir, c'est que c'est un projet de loi qui
enlève leur profession pour permettre à n'importe qui qui a envie de s'amuser à faire le chauffeur de le faire.
C'est ça. Donc, c'est pour ça qu'on est inquiets pour la formation. Parce que, si on suit la logique du
ministre puis du gouvernement de la CAQ, qui veut que n'importe qui
fasse cette profession qui n'en sera plus une au Québec après le projet de loi
n° 17...
M.
Bonnardel : Mme la députée, vous dites à tous ceux qui vont
faire ce boulot, dans une certaine mesure à temps partiel ou à temps
plein dans le futur, des gens... des n'importe qui. Ce n'est pas des n'importe
qui, des MM. puis des Mmes Tout-le-monde qui
vont passer au travers d'une formation x. Arrêtons de dire, là, que, demain
matin, l'industrie, c'est terminé. On
ne connaîtra plus l'industrie du taxi comme on la connaît, c'est complètement
faux. Les futurs chauffeurs, pour ceux
qui nous écoutent, seront bien formés. Je l'ai mentionné 1 000 fois
que je ne lésinerai pas sur la sécurité, la formation, les antécédents
judiciaires. Arrêtons de dire, là, que, soudainement, les futurs chauffeurs ne
seront pas formés et que n'importe qui pourra faire ce boulot, c'est faux.
Mme Ghazal :
Moi, j'ai envie de croire le ministre sur parole, mais ce n'est pas comme ça
que ça se passe. Il faut qu'il y ait
des critères, et, en ce moment, on nous dit... à chaque fois qu'on va dans le
détail, on nous dit que ça va être par règlement, faites-nous confiance,
je souhaite que ça ne change pas, que ça soit comme avant.
Puis,
quand je dis n'importe qui, c'est comme, par exemple, quelqu'un qui n'a pas de
formation en médecine, je ne veux pas
été opérée par cette personne-là, avec tout le respect que j'ai pour cette
personne-là. Cette personne-là, elle n'est pas n'importe qui, mais je ne veux pas, quand même, qu'elle vienne
m'opérer de la même façon que si je suis, par exemple, une personne, par exemple, non voyante ou une
personne qui a besoin de plus d'aide, qui ne peut pas rentrer dans un
taxi rapidement, mais j'ai besoin que ça
soit des gens qui sont formés, qui ne font pas ça juste pour le plaisir puis
que ça soit facile, puis qu'on prenne soin de moi. Et ça, c'est une
réalité réelle. Ça existe pour vrai, il y a des inquiétudes.
Et
d'ailleurs, parlant du transport adapté, j'aimerais savoir... je l'avais
demandé lors des dernières séances, d'avoir les amendements sur le
transport adapté au fur et à mesure qu'ils sont prêts. La dernière séance qu'on
a eue, c'était le 3 septembre, et
aujourd'hui, presque deux semaines plus tard, j'imagine qu'il y a eu un ou deux
amendements qui sont prêts pour le transport adapté, parce que ça aussi,
c'est une inquiétude pour les gens.
Donc, est-ce
qu'il y a eu une évolution, est-ce qu'il y a des articles qui sont prêts de la
part ministérielle, qu'on peut voir
pour rassurer les gens qui appellent encore à nos bureaux pour demander
qu'est-ce qui se passe avec ça? Qu'est-ce qui se passe? Est-ce que ça va être encore les professionnels de l'industrie
du taxi qui vont continuer à faire le transport adapté? Est-ce que ça va être réservé? Parce que le
ministre, quand je lui avais posé la question : Est-ce que le transport
adapté, ça va être uniquement...
est-ce que ça va être réservé pour les chauffeurs de taxi? Et le ministre avait
répondu de façon un peu évasive et : C'était dans mon intention,
sans vouloir confirmer que oui.
• (16 h 20) •
Donc, il y a
plusieurs questions que j'avais posées. Est-ce que c'est possible que le
ministre nous donne des réponses? Et
d'ailleurs aussi, pendant ces deux semaines, on l'a pris au mot quand il a dit
que, pour le projet de loi... pour le projet pilote Uber, il avait dit qu'on lui pose des questions,
parce que l'analyse du projet pilote qui a duré trois ans... ne sont pas prêts ou étaient en train d'être prêts, mais qu'on pouvait
lui poser n'importe quelle question sur le sujet. Québec solidaire, le deuxième groupe d'opposition, a demandé à votre bureau
différentes... une liste de questions sur le projet pilote.
Donc là, je
pose beaucoup de questions parce que nous, on est là en
séance. Le ministre aime beaucoup dire le nombre d'heures qu'on passe en commission, mais le problème, c'est qu'on passe beaucoup
de temps, puis on pose des questions, et on a des promesses d'avoir des réponses plus tard, et, en ce moment, on
n'en a pas. Donc, il y a plusieurs questions qui ont été posées dans les
heures des séances de la commission, dans les heures passées, et, en ce moment,
je vous les repose maintenant pour les avoir.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, je l'ai mentionné, si les
députés de l'opposition avaient des questions sur le projet pilote
d'Uber, nous allions tout faire pour donner les réponses à ces questions, si
c'est possible, nécessairement. Et, de l'autre côté, je l'ai mentionné aussi, dès qu'on aura complètement terminé tous les amendements du transport adapté, je répondrai
positivement, donc, aux demandes de l'opposition pour leur transmettre ces
documents.
Mme Ghazal : Et est-ce
que c'est possible aujourd'hui que le ministre dise plus que : C'est dans mon intention,
qu'il confirme aux chauffeurs de taxi, qui
attendent de savoir, est-ce que le transport adapté serait réservé pour leur
industrie?
M. Bonnardel :
Quand on sera rendus aux articles concernés, on pourra en parler, Mme la
Présidente.
Mme Ghazal : Vous voulez... Bien, le ministre
veut garder la surprise. J'espère que ça va être une bonne surprise puis
que les gens vont être satisfaits.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme la Présidente. Donc, je
suis très content de... Je salue tous les collègues qui sont autour de cette table. Très content de retrouver
les travaux de cette commission, donc, et j'en profite pour remercier
mon collègue de La Pinière. Donc, j'ai suivi les travaux de la commission
à distance et je le remercie.
Une voix : ...
M. Benjamin : Bien, voilà, à
distance, et je le remercie pour la pertinence de ses interventions.
Donc, comme
la précédente collègue, M. le
ministre, je... Vous savez, c'est un projet de loi qui me tient beaucoup à coeur pour toutes sortes de raisons, notamment
parce que, dans ma circonscription, celle de Viau, que je représente, il y a beaucoup
d'hommes, surtout des hommes, il y a quelques femmes, mais beaucoup
d'hommes, de personnes qui sont actuellement
inquiètes. Et je vous confirme, M. le ministre, que ces personnes-là sont
inquiètes.
Je vous ai
entendu tout à l'heure parler du nombre de permis de transport adapté.
Vous avez évoqué qu'il y a
quelque 300 permis de transport adapté.
Je pense qu'aujourd'hui... Donc, vous avez parlé de 300 permis de transport
adapté, et je pense qu'aujourd'hui, vous savez, quand il y a des personnes inquiètes, ça me fait penser, vous
savez, quand on est sur une liste d'attente
pour avoir une opération. On attend le jour où on nous appelle. On ne sait pas
quel jour on va nous appeler. Et, cette inquiétude-là, vous avez la possibilité de l'amoindrir, notamment
sur cet enjeu, sur cet enjeu des permis du transport adapté.
La première question que j'ai le goût de vous
poser puisque, ce projet de loi là, j'imagine que vous avez fait des analyses prévisionnelles, donc : Est-ce que...
Avez-vous réalisé des analyses prévisionnelles par rapport au nombre
de permis de transport adapté une fois cette
loi adoptée? Est-ce que ce sera toujours, selon vous, 300? Est-ce qu'il y en aura plus,
il y en aura moins? Avez-vous fait des analyses prévisionnelles là-dessus?
M. Bonnardel : Vous savez, Mme la Présidente, il y a présentement 6 200 et quelques
propriétaires qui possèdent près de
7 500 permis, dont 300 et quelques qui ont seulement, seulement,
seulement transport adapté avec véhicule adapté.
Il est
certain qu'avec l'abolition des territoires d'agglomération, avec l'offre et la
demande et le service qui, je l'ai maintes
et maintes fois répété, est peut-être inadéquat dans certaines régions du
Québec, on est persuadés que certaines sociétés existantes présentement,
qui font le travail en termes de véhicules adaptés et de transport adapté,
voudront prendre de l'expansion pour être capables de mieux desservir d'autres
territoires.
Donc,
dans ces circonstances, je reste persuadé qu'on va mieux répondre aux besoins
futurs d'une clientèle qui demande un service de transport adapté pour
les personnes à mobilité réduite et de s'assurer, encore une fois, qu'avec
l'abolition des territoires d'agglomération on pourra, encore une fois, mieux
répondre aux besoins.
M. Benjamin :
Donc, je comprends, Mme la Présidente, que... c'est une impression, donc, mais
qu'il n'y a pas d'analyse qui a été faite par rapport aux objectifs
poursuivis par le ministre.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, on a des chiffres,
on a un nombre de permis sur le nombre de véhicules adaptés au Québec, et, dans ces circonstances, je le répète, avec l'abolition des territoires, la
possibilité des entreprises, présentement,
de prendre de l'expansion sur différents territoires et mieux répondre aux
besoins de la clientèle, on reste persuadés qu'il y aura plus d'offre,
donc, sur le marché, sur tout le territoire québécois.
M. Benjamin : Mme la Présidente,
vous savez, c'est un enjeu réel quand, un beau matin, on se lève et on nous apprend que ce qui nous a permis, pendant 10, 15,
20, 25 ans, sinon plus, des fois, de gagner notre vie dignement, que
notre outil de travail n'est plus un outil
de travail, devient tout simplement obsolète. Et c'est ce à quoi font face,
aujourd'hui dans toutes les régions du Québec, des milliers de
personnes.
M. le ministre vient d'évoquer le nombre de
permis qui sont en circulation. Et, en lien, toujours, avec toute la question de la formation au niveau du transport
adapté, je crois comprendre qu'il nous a annoncé que c'est la SAAQ qui
serait l'organisme formateur, qui donnerait cette formation-là. Est-ce que
c'est ce que je dois comprendre?
M. Bonnardel :
Exactement. Pour ceux qui sont chauffeurs indépendants, on aura à préparer une
formation qui sera uniforme partout
au Québec. La SAAQ sera le répondant, si je peux le dire ainsi, pour ces
chauffeurs indépendants, et le répondant comme tel aura fait accepter sa
propre formation, donc, par la SAAQ et le MTQ.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il n'y a plus de parole sur ce paragraphe-là.
M. Benjamin :
Il y a l'enjeu du transport adapté, mais il y a aussi un enjeu, Mme la
Présidente, aussi de la formation adaptée, donc la formation adaptée
pour le transport adapté, puisque, nous l'avions vu lors des consultations,
plusieurs organismes, notamment des
organismes qui ont une expertise notamment au niveau du transport adapté, sont
venus rappeler les particularités de ce service-là. Et d'ailleurs les
usagers aussi, qui étaient là, en consultation, nous l'ont rappelé.
Donc, quand
on fait du transport adapté, il y a des particularités par rapport à la
clientèle. Ce n'est pas les mêmes enjeux
par rapport à une clientèle avec des difficultés par rapport à la motricité
que, par exemple, une clientèle qui a des difficultés par rapport à la déficience intellectuelle, par exemple. Ce
n'est pas les mêmes enjeux non plus quand on est en milieu rural que quand on est dans des
agglomérations urbaines. Et d'ailleurs je me rappelle, dans ce mémoire,
notamment, du service du transport adapté de la STM, qui est venu demander...
une des recommandations qui a été faite dans ce mémoire-là, c'était de demander... à l'effet qu'il y ait une prise en
compte justement de ces acteurs qui ont déjà des bonnes pratiques en matière de transport adapté. Et quel
rôle ces acteurs-là vont jouer justement dans tout le déploiement de
cette offre au niveau de la formation du transport adapté?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je l'ai mentionné maintes et maintes fois depuis au moins
15 heures, sur la formation du
transport adapté, sur la formation spécifique des véhicules adaptés, elle sera
préparée en bonne et due forme lorsque
la loi sera adoptée, et on pourra nécessairement communiquer avec tous les
organismes qui seront mis à profit pour bien préparer cette formation
dans le futur.
M. Benjamin :
Bien, en fait, ma question Mme la Présidente, est... quand on sait, puisque M.
le ministre a rappelé tout à
l'heure... a parlé des bonnes pratiques. Or, il y a des acteurs qui ont déjà
cette expertise-là. La question que je lui pose, et je réitère ma question, donc : Quel rôle ces acteurs-là, et je
pense notamment au service de transport dans les agglomérations urbaines, que ce soit à Québec, que ce soit à
Montréal, quel rôle ces acteurs-là vont jouer dans cette offre de service
en matière de transport adapté pour ce qui est de la formation?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, on ira chercher les meilleurs arguments dans les différentes
formations que nous avons au Québec
pour bien former, encore une fois, les futurs chauffeurs et communiquer, mettre
à profit les organismes spécifiques à
qui... nous pourrions considérer adéquat de leur parler et de les informer sur
une formation qu'on souhaite la plus forte possible pour la sécurité des
usagers.
M. Benjamin : Mme la
Présidente, les différentes clientèles du transport adapté étaient venues le
rappeler ici, en commission, que... sur l'importance que ce service-là soit
donné par des personnes qualifiées, compétentes, formées, professionnelles et... Or, une des avenues qui est
offerte encore aujourd'hui au
ministre, et ça permettrait, je le réitère encore, d'amoindrir l'inquiétude, est-ce que le ministre
est prêt aujourd'hui à s'engager sur le fait que le service du transport
adapté, donc, serait réservé, donc, aux chauffeurs de taxi?
M. Bonnardel :
On va pouvoir en parler, Mme la Présidente, quand nous serons rendus aux
différents articles du transport adapté.
• (16 h 30) •
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce que vous seriez d'accord pour prendre
une petite pause de peut-être 10 minutes? Oui ou non? M. le ministre, je
vous demande si...
M. Bonnardel :
Bien, écoutez, si certains ont des demandes spécifiques pour... Vous avez
demandé une petite...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, je décrète qu'il y aura... On va faire une pause, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 31)
(Reprise à 16 h 37)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît! Nous allons reprendre les
travaux. M. le ministre, nous
étions rendus à une question de M. le député de Viau. Vous avez la parole.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, on est, depuis plusieurs heures, sur les formations du
transport adapté, sur la formation
des véhicules adaptés. Je pense que j'ai expliqué maintes et maintes et maintes
fois aux différents députés, depuis une
quinzaine d'heures, de quelle façon ces formations prendront forme, de quelle
façon on va sécuriser l'ensemble des usagers sur la formation future.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le député de Jacques-Cartier, vous aviez demandé la parole.
M. Kelley :
Oui. M. le ministre, juste une question. Est-ce qu'un répondant doit faire la
formation avec la SAAQ ou est-ce que ça va être une formation différente
pour des différents types de chauffeurs?
M. Bonnardel :
Le répondant peut préparer, Mme la Présidente, une formation qui lui est bien
précise, mais cette formation devra être, encore une fois, adaptée à ses
besoins et être... pas adoptée, mais autorisée, pardon, par la SAAQ et le MTQ,
voilà.
M. Kelley : Sur la formation
en ligne, juste quelques précisions. Nous avons discuté de faire une formation
d'environ 20 heures, et, si je
comprends bien aussi, ce n'est pas déterminé. La formation en ligne, ça va être
combien, des heures, on ne sait pas, mais on mélange un petit peu. Je
reviens à l'exemple universitaire, comme, à McGill, pour un cours en histoire
canadienne, il y a minimum... il y a 60 heures de cours, ça dure toute une
session. Puis après ça on arrive à l'examen. Il
y a une obligation d'être présent dans la classe pour apprendre tout le matériel,
tout ça, mais l'examen, la personne peut prendre 20 minutes s'il veut, là. Moi, je doute que quelqu'un peut
passer un examen dans 20 minutes, rapidement, dans un sujet très
précis, avec beaucoup de contenu, et ça prend une formation en ordre, de livrer
une bonne réponse.
Moi, si je
comprends bien, en ligne, on va avoir une formation de 18 heures, mais peut-être
que quelqu'un va faire ça
dans 28 minutes, quelque chose comme ça. Alors, je ne comprends pas vraiment.
Est-ce que l'obligation, c'est que quelqu'un
doit être présent en ligne pour... comme
d'avoir le portail d'un site Web ouvert pour 20 heures, si on prend juste
cet exemple-là, et être présent vraiment pour les 20 heures?
Puis après ça, si l'examen est en ligne aussi, bien s'il prend 28 minutes
de faire l'examen, bien, c'est
correct. Ça, c'est leur choix. Mais, au minimum, il y a un nombre des heures
que quelqu'un doit faire une formation, écouter des vidéos. Je ne sais pas quoi exactement
comment ça va fonctionner, mais je pose la question au ministre. Je veux juste mieux
comprendre cette formation en ligne, comment ça va fonctionner exactement.
• (16 h 40) •
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, j'ai répondu à cette question
au député de La Pinière, au député
de Viau, à la députée de Mercier.
Merci.
M. Kelley : Quels sujets sont, selon vous, très importants
d'être sur un examen pour un répondant. La liste des sujets, est-ce que
vous avez une liste?
M. Bonnardel : Je l'ai mentionné, Mme la Présidente, que, dans
le cursus que nous choisirons, préparerons, il y aura différents sujets. Il y a déjà des formations qui
existent, au Québec, qui partent de sept heures jusqu'à 160 heures, et,
dans ces conditions, on ira chercher le
meilleur de ces formations. On pourra la bonifier nécessairement en discutant
avec les différents organismes qui en feront le besoin ou demanderont,
donc, d'être partie prenante de cette formation dans le futur.
M. Kelley :
Oui. Est-ce que c'est sécurité... Et quand... Juste pour des précisions aussi,
des différents acteurs, est-ce que
vous avez une liste en tête des différents acteurs pour consulter concernant la
formation? Est-ce qu'Uber est sur la liste? Est-ce que Lyft est sur la liste? Est-ce qu'on va avoir le même groupe
qui a présenté ici pour les consultations publiques? Est-ce que le ministre peut être plus précis pour
nous? Juste parce que c'est très important pour nous. Si on n'est pas
présent pour les consultations, juste s'assurer que tout le monde qui est
impliqué dans l'industrie est bien consulté sur le sujet.
M. Bonnardel :
Donc, Mme la Présidente, les différents répondants qui auront préparé une
formation spécifique à leur modèle d'affaires auront à déposer cette
formation qui sera acceptée par le ministère des Transports. Et toute autre
formation sera donnée pour un chauffeur indépendant par la SAAQ.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : ...de Jacques-Cartier. Maintenant,
vous aviez demandé la parole à nouveau, Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
Par rapport à la question d'avoir réussi l'examen, étant donné qu'on est
beaucoup plus lousse en matière de
transport, que ça soit avec le nombre d'heures, qu'on ne connaît pas encore
mais qu'on va savoir, le fait qu'on puisse
faire la formation en ligne chez soi peut-être rapidement parce qu'on est un
petit vite ou on est capable de le faire plus rapidement, est-ce que, dans l'examen... Là, je comprends que vous allez
dire : Ah! tout ça va être défini par règlement, là, ou par la SAAQ, ou je ne sais pas trop qui, mais,
juste pour nous donner une indication, est-ce que, dans l'examen...
est-ce que ça va être des examens plus
difficiles que ce qui existe en ce moment? Est-ce que le taux de passage pour
ces examens-là va être beaucoup plus élevé que juste 60 %?
Donc,
vu que les formations, c'est rendu beaucoup plus facile et plus accessible à
plus de personnes, surtout, par exemple,
pour faire du transport adapté dans un véhicule non adapté, ce qui n'était pas
le cas avant, donc, qu'est-ce qui arrive avec les examens, les taux de
réussite, par exemple, ou le contenu?
M. Bonnardel :
Mme la députée, la note de passage, si je ne me trompe pas, à la SAAQ, est de
70 % ou 75 %. Alors, on n'ira nécessairement pas en bas de ce
qu'est la note de passage qui est déjà demandé pour l'obtention d'un permis de
classe 5.
Mme
Ghazal : Ça fait que, donc, le... C'est vrai, parce que c'est le même
permis, mais c'est pour nous donner la possibilité
de faire du transport de personne qui fait qu'on passe cet autre examen en plus
de notre examen pour un permis habituel. Mais c'est combien? Juste pour
savoir. Ça doit être défini quelque part dans le règlement.
M. Bonnardel :
Ça sera défini en temps et lieu dans le règlement.
Mme Ghazal :
Non, mais actuellement, parce que vous avez dit 70 % ou 75 %.
M. Bonnardel :
Donnez-moi quelques secondes, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : On va suspendre.
(Suspension de la séance à
16 h 44)
(Reprise à 16 h 47)
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, on reprend les travaux. M. le ministre.
M. Bonnardel :
Alors, j'ai trouvé la note de passage à la SAAQ, c'est 75 %.
Mme Ghazal :
Donc, c'est 75 %. Puis actuellement... Ça, c'est la note de passage pour
le permis de classe 5, ce que
j'appelle M., Mme Tout-le-monde. Puis actuellement, pour la formation pour être
un chauffeur de taxi, la note de passage, pour l'examen, c'est combien?
Est-ce que c'est la même chose partout ou c'est différent d'une région à
l'autre?
M. Bonnardel :
60 %, Mme la Présidente. Dans la loi sur le service de transport par taxi,
par règlement.
Mme Ghazal :
Même, par exemple, à Québec?
M. Bonnardel :
Le règlement définit 60 %, la note de passage, présentement.
Mme Ghazal :
C'est parce que les formations ne sont pas pareilles. Par exemple, il y a des
régions où c'est sept heures. À Montréal,
par exemple, c'est 150 heures. Pour les chauffeurs d'Uber, c'est
35 heures. Toutes ces personnes-là, quand elles passent un examen pour ces différentes formations, c'est
60 %? O.K. Parce que j'ai eu des indications comme quoi, par exemple, à Québec, la note de passage,
c'est 85 %. Je ne sais pas, il faudrait que je regarde dans les
documents.
M. Bonnardel :
Le règlement, Mme la Présidente, est défini à 60 %.
Mme Ghazal :
Et donc les examens, actuellement, vous m'avez dit... Voyons, j'ai oublié de checker
ça. Non, mais... pour... dans le... 75 %. Ça va être la même chose,
75 %.
J'avais un autre
point. Il m'échappe, je vais revenir.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur le premier paragraphe de l'article 12? Pas
d'autres commentaires?
Donc, nous allons
passer au deuxième paragraphe de l'article 12. Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Barrette : O.K.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Pas de commentaires?
M. Barrette : Non.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons passer au troisième paragraphe de l'article 12. Est-ce
qu'il y a des commentaires?
M. Barrette : Non.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Troisième paragraphe de
l'article 12, est-ce qu'il y a des commentaires? Quatrième, pardon,
quatrième.
M.
Barrette : Bien, une question simple, là, c'est un point
d'information, là, pas plus que ça. Est-ce que, par rapport à aujourd'hui, le ministre prévoit qu'il va y
avoir des frais additionnels ou les mêmes frais, mais augmentés, lorsque
son projet de loi va être appliqué, un jour?
M. Bonnardel :
Bien, il y a un coût, Mme la Présidente, déjà défini pour l'examen, par
règlement. Puis, si je ne me trompe
pas, ce que j'ai lu tantôt, c'était 28 $, là. Donc, vous comprendrez qu'on
n'ira pas taxer plus les futurs chauffeurs de taxi.
• (16 h 50) •
M. Barrette :
Mais est-ce qu'il y a... Quand on regarde l'ensemble de l'oeuvre, là, quand on
regarde, aujourd'hui, la situation,
là, le ministre a dit : Ça va coûter moins cher aux chauffeurs de taxi
pour toutes sortes de raisons que le ministre a évoquées dans le passé.
Puis là, moi, ça m'étonne, parce qu'il y a bien des choses qui disparaissent
que le ministre a vantées comme étant des
économies pour le chauffeur. Mais, à chaque article de son projet de loi, il y
a... bien, peut-être pas à chaque,
là, j'exagère, là, mais, dans les derniers articles, il y a toujours des frais
déterminés par règlement de la société, là. Est-ce que... Je comprends que c'est une formule passe-partout qu'on met là, là, mais est-ce que
le ministre peut nous informer sur ce qui s'en vient,
là, actuellement, là?
M. Bonnardel : Il
n'y aura pas, Mme la Présidente, de charge financière additionnelle dans cette
loi.
M. Barrette :
O.K. Mais là, vous savez, je pense que, là, c'est peut-être là que je peux en
discuter, parce que... ou peut-être
pas, mais ça m'apparaît pertinent d'en parler ici. Ce n'est peut-être pas à ce
point-là pertinent dans cet article-là, mais là ça fait quelques articles où on mentionne des frais déterminés.
Bon, un chauffeur de taxi aujourd'hui, là, qu'il soit indépendant, comme le ministre l'indique, ou qu'il
ne le soit pas, bien, il a des frais. Puis, parmi les frais qu'il a, il y
avait sa plaque, puis son permis, puis ainsi de suite. Et ça, ça comprenait de
l'assurance.
Qu'est-ce qui
va arriver, là, dans l'esprit du ministre, pour cette partie-là? Puis ma
question est bien, bien, bien précise, là.
Il y avait des frais aujourd'hui, là... en fait, il y a aujourd'hui des frais
qui existent et qui sont liés à l'assurance. Là, on défait, la situation actuelle, c'est un
démantèlement de l'industrie telle qu'on la connaît, c'est une déréglementation
quasi totale de la situation actuelle, mais
il n'en reste pas moins qu'à quelque part il va bien falloir qu'il y ait une
assurance. Le ministre l'a dit dans
le passé sans qu'on ait eu à vider cette question-là, mais il va bien falloir,
à un moment donné, qu'il y ait une
assurance. Puis le ministre a dit : Ça va coûter moins cher parce que ça
va être réparti, parce qu'une assurance, c'est une mutualisation du risque, ça va être réparti sur plus de monde parce
qu'évidemment l'univers va être inondé de nouveaux chauffeurs
indépendants, c'est ça qu'est l'objectif, avant qu'il n'y en ait plus parce que
ça va être des autos autonomes.
Bon, là, là,
qu'est-ce qui arrive, là, au moment... jour 1, là, quand l'assurance va
être gérée ou être balisée, là? Je laisse
au ministre d'utiliser le terme qu'il voudra, là, mais l'assurance, la
protection pour tout le monde, le chauffeur, le citoyen, là, avant, c'était inclus dans les frais. Là,
c'est parce que c'est comme dilué, là, à moins qu'il y ait quelque chose que
je n'ai pas vu ou pas compris, ce qui est très possible.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, cette discussion, nous l'avons déjà eue, si je ne me trompe
pas, avec la députée de Mercier voilà
quelques semaines, sinon quelques mois déjà. Encore une fois, oui, il y a une
portion d'assurance qui est mise sur
la plaque T. La plaque T n'existera plus. Les actuaires de la SAAQ
vont définir, par le nombre de chauffeurs de taxi qui possèdent des
véhicules, un montant x dans le futur, quand on aura, encore une fois, toutes
les informations disponibles par les répondants.
M. Barrette : Alors, le... C'est vrai qu'on a eu cette
discussion-là puis c'est vrai que le ministre a fait cette réponse-là.
Mais moi, je n'avais pas saisi, puis je ne saisis pas encore à quelle ligne ça
va être écrit. Ça va être où? Dans le permis, il
va y avoir une case «assurance»? Ça va être quoi, là, exactement? Bien, ce
n'est plus la plaque, il n'y a plus de plaque.
Mme la Présidente, je comprends, là, la
mécanique actuarielle, là. Ça, ce n'est pas compliqué, là. La mécanique actuarielle, là, ce n'est pas compliqué, là. Il
n'y a rien de compliqué là-dedans, là. Bien, il y a une certaine complexité,
là, mais, pour les actuaires, c'est simple.
Bon, pour le commun des mortels, c'est moins simple, mais, pour les actuaires,
là, pour eux autres, c'est du pain
quotidien, là, parce qu'ils sont bons, puis ils sont habitués à ces
chiffres-là. Alors, pour eux autres, là, ce n'est pas un grand défi, là.
Alors, mais
là, là, un coup que le calcul est fait, là, ça s'en va où? Où est-ce que ça va
être inscrit, là? Parce qu'on est
dans une étape où on va avoir... c'est toutes les conditions pour avoir un
permis. Bien, à un moment donné, il va y avoir, dans les conditions, le paiement de frais.
D'ailleurs, on n'arrête pas de mettre des «frais déterminés par règlement de
la société». Alors, ce frais-là, là, c'est
sûr qu'il va arriver, il va être déterminé actuariellement et il va être où,
là? À l'obtention? Une question technique, là.
M. Bonnardel :
Alors, Mme la Présidente, comme je l'ai déjà mentionné, cette tarification
d'assurance sera nécessairement modulée chez
les chauffeurs indépendants. Les répondants qui décideront de devenir
répondants auront une prime d'assurance selon le nombre de véhicules
qu'ils ont à payer, qu'eux-mêmes répartiront par la suite aux multiples,
multiples chauffeurs qu'ils ont, s'il y a lieu, suite aux montants que les
actuaires auront définis à la SAAQ.
M. Barrette :
Bien, là, là, là, vraiment, là, là, je suis très interpellé. Ça, ça
m'interpelle vraiment, vraiment, vraiment beaucoup, puis je vais dire pourquoi. Je me serais attendu, Mme la
Présidente, que cette évaluation-là,
qui est actuarielle... puis
«actuariel», c'est synonyme de «neutre», c'est synonyme de «factuel», c'est
synonyme de «mathématique», il n'y
a pas de possibilité, là, de faire des
improvisations budgétaires. Alors donc, je me serais attendu à ce que
montant-là soit attaché au permis.
Là, ce que le
ministre me répond, c'est que ça ouvre la porte à une modulation. Je comprends
la modulation si c'est proportionnel
au nombre de propriétaires, de gens inscrits chez le répondant. Oui, mais là
est-ce qu'on n'ouvre pas la porte à une dynamique qui permettrait à un
répondant de se prendre une cote, auquel cas c'est le chauffeur qui va être
pénalisé?
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, les actuaires de la SAAQ
auront à définir, avec le nombre de chauffeurs au Québec,
avec le nombre de chauffeurs qui seront déclarés par le futur répondant, un
montant d'assurance x. Il est inopportun de s'imaginer, demain matin, qu'un répondant pourrait facturer ou
utiliser cette forme d'assurance pour faire de l'argent sur le dos des
futurs chauffeurs.
M. Barrette : Bien, à
ce moment-là... d'abord,
Mme la Présidente, je suis surpris du terme utilisé par le
ministre, «c'est inopportun». Ça, là, je ne
lui en tiens pas rigueur, mais celle-là, là, c'est difficile à accepter, là. Ce
n'est pas inopportun pantoute, parce
que pourquoi, à ce moment-là, la SAAQ ne dit pas : Les actuaires ont
évalué la situation, voici ce que ça représente par permis? Parce que ça ne sera pas une prime d'assurance
basée au nombre de courses, là, ça va être une prime d'assurance basée sur le
fait de faire l'activité. Puis ça, c'est les actuaires qui font ça dans la vie,
là. Dans le monde de l'assurance, c'est comme ça que ça marche. Alors donc... À
moins que le ministre me dise le contraire, parce que ça, c'est possible aussi.
Alors,
pourquoi on ne le lie pas à la case départ pour avoir quelque chose d'uniforme à tout le monde? Parce que, là, ce que le ministre sous-entend, là, d'une certaine manière, c'est
que ça va être non seulement modulé en
fonction du volume de chauffeurs, mais
en fonction de l'activité. Puis là le répondant va avoir un droit de regard, un
droit, je veux dire... un petit potentiel, là, de déterminer auprès d'un
chauffeur quelle va être sa prime d'assurance.
Ce que
j'entends du ministre, là, c'est qu'il va dire : Voici ce que... pas du
ministre, mais... oui, du ministre, l'actuaire va dire : Voici ce que ça coûte dans le monde du transport rémunéré
de personnes. Cette année, on a 5 000 chauffeurs, voici comment ça se répartit cette année. L'année
prochaine, on a 7 000 chauffeurs, voici comment ça se répartit.
L'année d'après, on en a 3 500,
voici comment ça se répartit, et là peut-être que ce ne sera pas égal pour tout
le monde. C'est ça, Mme la Présidente, que le ministre vient de dire là.
Alors, je
pose... je fais une demande d'éclaircissement, là, ce n'est pas bien, bien
compliqué. C'est compliqué, là, mais ce n'est pas compliqué.
M. Bonnardel :
Alors, Mme la Présidente, comme je l'ai mentionné, les actuaires de la SAAQ
vont définir, selon le nombre de
véhicules qu'un répondant pourrait posséder, selon le nombre de chauffeurs
qu'un répondant pourrait posséder, un
montant d'assurance qu'ils auraient à payer. Ce montant d'assurance,
nécessairement, sera défini selon certaines balises sur une tarification x, je ne donnerai pas un
nombre d'heures, là, mais sur une tarification x que le répondant va définir.
Si quelqu'un décide d'en faire un boulot à
temps partiel à 10 heures-semaine sur 50 semaines dans l'année, bien,
ce sera une tarification x et jusqu'à
un travail à temps plein, un nombre d'heures x. Alors, ce sera au répondant de
le définir, tout comme la SAAQ, dans le futur pour ceux qui voudraient
en faire un boulot à temps partiel.
M. Barrette :
Alors là, on veut juste comprendre, Mme la Présidente, parce que, là, ça se
précise, mais ce n'est pas encore
clair. Alors, est-ce que le ministre, dans sa tête, c'est clair qu'à la fin ça
va être un montant de base qui va être modulé en fonction du nombre de véhicules et du taux d'utilisation du véhicule,
et ça, ça va être établi par la SAAQ et ça ne sera pas modulable par le répondant? Ça, ce n'est écrit
nulle part, là, que ça ne sera pas modulable par le répondant. Ce n'est
écrit nulle part.
M. Bonnardel :
Alors, Mme la Présidente, la SAAQ va définir encore une fois la portion
d'assurance qui sera payable par le
répondant et nécessairement les différentes tarifications possibles selon le
besoin que le futur chauffeur en fera.
Sa tarification sera définie selon un nombre d'heures x défini par règlement.
Par la suite, la SAAQ pourra nécessairement communiquer ces informations au répondant pour s'assurer qu'elle partage
ces informations avec ces différents chauffeurs.
• (17 heures) •
M. Barrette : Bien là, j'ai de la misère à suivre, là. Pourquoi
ce n'est pas le chauffeur, lui, qui est indépendant, qui dit à la
SAAQ : O.K., moi, là, je vais faire ça à temps partiel, je vais être un
chauffeur indépendant ou je vais être un chauffeur
chez un répondant, je vais faire ça une journée par semaine, et, conséquemment,
parce que le barème est à la SAAQ, ça va me coûter
tant, et je paie à la SAAQ tant? Pourquoi le répondant... Le répondant
m'apparaît être ici un intermédiaire qui
pourrait être tenté de faire ce genre de choses là que j'ai exprimées il y a
un instant, là. Je ne le comprends pas, là. Moi, je ne le comprends absolument
pas.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, c'est fort simple, là, un
chauffeur indépendant, qui est indépendant, qui est seul, qui possède sa voiture, aura des barèmes x selon
ce que les actuaires de la SAAQ auront défini en termes de nombre
d'heures, temps partiel ou partiel, temps plein. Ce sera la même chose pour les
répondants.
M. Barrette : Bien oui, mais, à ce moment-là, là, dans la
dynamique économique du ministre, c'est le répondant qui paie la SAAQ.
Est-ce que le répondant devient responsable?
M. Bonnardel : Mme
la Présidente, le répondant devra obtenir toutes les autorisations de la Commission
des transports du Québec. Nécessairement, la portion d'assurance est partie
prenante d'obtenir l'imprimatur, donc le sceau d'autorisation de la Commission
des transports du Québec. Encore
une fois, je l'ai mentionné, que ce
soit un indépendant qui a une tarification d'assurance selon son nombre d'heures x, le répondant va définir par la
même, même chose chaque chauffeur qui
dira : Moi, je veux en faire x, nombre d'heures par semaine, sur un total
de x pour l'année. Voici votre tarification.
M. Barrette : Mme la
Présidente, là, la dynamique, encore une fois, c'est important, là, c'est vraiment important, là. Je ne
gosse pas pour gosser, là. Mme la
Présidente, là, le ministre,
de la manière qu'il le dit, là, c'est que, légalement, c'est le répondant qui est responsable. C'est lui qui
est assuré, pas le chauffeur. De la manière qu'il le présente, là, c'est le
répondant qui est assuré. La SAAQ dit au
répondant : Tu as 14 chauffeurs, il y en a trois à temps plein, il y
en a deux à deux jours par semaine,
il y en a x à une heure par jour, puis là voici ta facture, puis il faut que tu
nous paies. Bien, moi, c'est plate, là, mais, en général, celui qui
paie, c'est lui qui a la responsabilité. Ce n'est pas clair, là.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, un chauffeur qui fait du
temps partiel en transport rémunéré de personnes, qui est sous l'égide d'un répondant, s'il y a
un accident pendant qu'il travaille, pendant qu'il travaille, bien, c'est le
répondant qui, nécessairement, a ce contrat de'assurance avec la SAAQ.
M. Barrette : Ah! bien, vous voyez? Ce n'était pas clair de
même. Là, le ministre vient de nous dire que l'assuré, c'est le
répondant, et non le chauffeur. Bien là, c'est ça qu'il vient de nous dire, là.
M. Bonnardel : Je
le mentionne depuis le début, Mme la Présidente.
M. Barrette : Alors, l'assuré, c'est le répondant. Là, je vois
qu'il y a une hésitation. On peut faire une pause,
là.
Des voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Non.
M. Barrette : Alors, l'assuré, c'est le répondant. Et le
répondant, lui, doit se faire... Alors, quelle est la responsabilité du
répondant envers le chauffeur et du chauffeur envers l'assuré? Parce que, là,
ce que le ministre vient de nous dire, Mme la Présidente, là, c'est que le
chauffeur n'est pas un assuré.
M. Bonnardel : Je l'ai mentionné tantôt, là, si le chauffeur
est en activité, il est assuré, nécessairement, s'il a payé sa portion d'assurance
définie selon le nombre d'heures qu'il a lui-même choisi pour une année x.
M. Barrette : Bien non, parce que le chauffeur, là, il n'est
pas assuré. Son répondant est assuré si le chauffeur a payé son montant d'argent au répondant que lui a,
entre guillemets, fixé. Dans le modèle que le ministre exprime, là,
la SAAQ, par ses travaux actuariels, va
définir le montant de la facture envoyée à l'assuré, qui est le répondant, qui,
lui, va avoir envoyé une grille
totale du nombre de catégories que... whatever, là, temps complet, temps
partiel, temps partiel, ta, ta, ta, là. Et ça, là, ça donne la facture qui est envoyée à l'assuré, qui est le
répondant. Alors là, à ce moment-là, le chauffeur, lui, là, là, ce n'est pas l'assuré, c'est le répondant, par opposition
au chauffeur indépendant, lui, qui est l'assuré en toutes circonstances.
M. Bonnardel : Je
vais recommencer. Je vais essayer d'être plus clair.
M. Barrette : Bien, allez-y.
M. Bonnardel : Je
vais essayer d'être plus clair. Alors, la SAAQ va définir un montant
d'assurance, hein, au répondant.
Des voix : ...
M. Bonnardel :
Oui, je reste toujours calme. Je suis très... c'est moi. Maintenant, le
chauffeur qui aura défini un nombre d'heures avec un répondant paiera au
répondant selon le nombre d'heures qu'il aura choisi. Le répondant paie nécessaire à la SAAQ parce que la SAAQ aura défini un
montant x, hein, on s'entend. Mais le chauffeur est assuré par la SAAQ, mais le
montant transite par le répondant. Est-ce que je me suis mieux expliqué?
M. Barrette :
Bien, le montant... Oui et non. C'est-à-dire qu'il y a un problème légal
là-dedans, là. Ce n'est pas une
question de transiter un montant, c'est légalement déterminer qui est, sur le
contrat d'assurance, l'assuré. Alors, dans le cas présent, c'est le
répondant, c'est ce que le ministre nous dit à plusieurs reprises, et non le
chauffeur.
Alors,
je vais revenir à mon scénario qui m'inquiète, là. Ça veut dire que le
répondant, là, il n'y a rien qui l'empêche de dire : Bon, toi, tu es à temps partiel, là, puis ton assurance
est 292,14 $ par année, je vais te charger 350 $. Il va payer
la facture que la SAAQ lui a envoyée, là, et
puis là, bien, ça va être ça, puis là il va y avoir toutes sortes de deals
possibles. Mais ce qui m'inquiète quand même par-dessus ça, c'est que le
chauffeur, ce n'est pas lui, l'assuré, là-dedans, là.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je répète, le chauffeur, c'est lui qui est assuré. Le
montant transite par son répondant, parce qu'il est sous l'égide d'un
répondant, et ce montant est payé initialement par la suite à la SAAQ. Mais le
chauffeur est assuré.
M. Barrette :
Bon, alors, Mme la Présidente, dans l'esprit du ministre, parce que je les
entends, là, je les vois, là, bon, il
y a beaucoup de conversations, là, puis c'est correct, là, parce que la
question est pointue, et c'est très bien comme ça, mais le contrat
d'assurance, Mme la Présidente, dans l'esprit du ministre, quel nom est sur le
contrat? Le répondant ou le chauffeur?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, sur le droit d'immatriculation, c'est le nom du chauffeur.
M. Barrette :
Ah! donc, c'est lié au droit d'immatriculation. Ce n'est pas comme ça que ça a
été présenté, là.
M. Bonnardel :
J'ai présenté exactement ce que je viens de vous dire, Mme la Présidente.
M. Barrette :
Bien, ce n'est pas... en tout cas, moi, je regarde de notre bord, là, je ne
suis pas sûr qu'on a tous compris ça comme ça, là.
M. Bonnardel :
Je répète, Mme la Présidente, encore une fois. Sous l'égide... Un chauffeur qui
n'est pas indépendant, qui est sous
l'égide d'un répondant, ce chauffeur aura à définir, selon certains statuts, un
nombre x qu'il souhaitera faire dans
le futur. Cette portion d'assurance que le répondant lui facturera sera la même
qu'un chauffeur indépendant comme tel,
là, qui va à la SAAQ, qui veut obtenir, donc, son permis. Et cet argent
transitera du répondant jusqu'à la SAAQ, et ce sont les futurs
chauffeurs qui seront assurés en bonne et due forme.
M. Barrette :
Mais ce n'est pas clair, mais je comprends ce qu'il me dit, mais ce n'est pas
clair pareil, puis je le dis amicalement.
Mme la Présidente, une question simple au ministre, là : Quel est le lien,
en matière de droit d'immatriculation, entre le répondant et le
chauffeur?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, le répondant ne fait que définir, par ses règles, le nombre
d'heures que lui-même va avoir pour ses différents chauffeurs, de collecter la
somme requise et de la transférer à la SAAQ.
M. Barrette :
Mme la Présidente, ce n'est pas la question que j'ai posée. Le ministre vient
de nous dire, là, que c'est lié au
droit d'immatriculation et il nous dit que, parce que c'est lié au droit
d'immatriculation, c'est le chauffeur qui est assuré. Depuis quand dans le projet de loi c'est le répondant qui a un
lien, aussi ténu soit-il, avec le droit d'immatriculation du véhicule
qu'utilise le chauffeur?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, j'ai répondu à la question depuis 10, 15 minutes déjà,
je le répète encore une fois, le
répondant va définir les différentes règles, les différents statuts du nombre
d'heures qui seront requises selon le montant défini par les actuaires de SAAQ pour que l'assuré soit, en bonne et due
forme, bien assuré et que le montant perçu par le répondant transite
directement à la SAAQ.
• (17 h 10) •
M. Barrette :
On a compris ça, Mme la Présidente. Le ministre nous a dit que c'était lié au
droit d'immatriculation. Moi, là,
demain matin, là... Bon, là, j'avise les médias que je n'ai pas l'intention de
faire du transport rémunéré de personnes. La dernière fois que je me
suis pris pour exemple, ça m'a valu des articles. Je vous le dis à tout le
monde, les médias, là, je n'ai pas l'intention de le faire. Mais admettons que
je le fais, là, moi, j'ai un véhicule puis je m'immatricule, mon immatriculation n'a pas de lien avec un répondant.
C'est à moi, l'immatriculation. Alors, si le paiement de l'assurance est
lié à l'immatriculation, comment ça se fait
qu'on parle de répondant? C'est ça que le ministre nous a dit. Il nous a dit
que c'est lié au droit d'immatriculation.
Moi, si, demain matin, je m'en vais faire
du transport rémunéré de personnes avec mon auto, bien, mon auto est immatriculée à mon nom, pas au
nom, à ma connaissance, du répondant. Et là, au bout de la ligne,
c'est moi, là, qui... Alors, il y a une connexion, là, qui ne se fait pas. Elle
ne se fait pas, la connexion.
Alors,
le ministre nous dit : L'assurance est liée au droit d'immatriculation, c'est calculé par les actuaires, et le paiement transite par le répondant. Mais là c'est parce que
c'est qui à la fin de la ligne, là, au bout du compte, là, qui est assuré? C'est lié ou ce n'est pas lié au droit d'immatriculation? Le pendant de ça, c'est le droit d'immatriculation, il
est lié ou il n'est pas lié au répondant? Il y a là une confusion.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, il n'y a
aucune confusion. L'usager, le propriétaire
d'un véhicule, sera assuré en bonne et due forme, qu'il soit sous
l'égide d'un répondant ou un indépendant.
M. Barrette :
Bien, alors, je vais reposer ma question, Mme la Présidente. Là, c'est oui ou
c'est non. Est-ce que le droit d'immatriculation d'un véhicule est
légalement attaché, de quelque manière que ce soit, au répondant?
M. Bonnardel :
Excusez-moi, Mme la Présidente, je n'ai pas entendu la question.
M. Barrette :
Alors, je vais reposer ma question. Elle est très précise, puis la réponse ne
peut pas être autre chose que oui ou
non, là. Est-ce que le droit d'immatriculation d'un véhicule est attaché, de
quelque manière que ce soit, légalement au répondant?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, les sommes perçues par un répondant selon le nombre d'heures
qui sera défini dans ses statuts vont
délimiter, encore une fois, un montant d'assurance payé par le futur chauffeur
sous l'égide d'un répondant ou, s'il
est automatiquement déclaré indépendant, en bonne et due forme à la SAAQ.
Alors, ces propriétaires seront protégés avec un droit s'assurance
défini par les actuaires de la SAAQ.
M. Barrette :
O.K. Mme la Présidente, je vais reposer la question, puis je vais la dire plus
lentement. Est-ce que le droit d'immatriculation du véhicule d'un
chauffeur est attaché d'une manière quelconque, aussi petite soit-elle, au
répondant légalement?
M. Bonnardel :
Chaque propriétaire, Mme la Présidente...
M. Barrette :
C'est oui ou c'est non, là.
M. Bonnardel :
Chaque propriétaire qui va faire du taxi de transport rémunéré... du taxi ou du
transport rémunéré par personne sera
protégé en bonne et due forme, comme tous les conducteurs d'un véhicule de
promenade au Québec. Tous les
véhicules de promenade au Québec, que ce soit un chauffeur de taxi avec
lanternon ou celui qui utilise une application mobile, peu importe...
sera protégé en bonne et due forme s'il a payé son montant d'assurance défini
par les actuaires de la SAAQ.
M. Barrette :
C'est parce qu'il n'a pas payé, là, c'est le répondant qui paie. Après ça, il y
a une transition des montants.
Je
n'ai pas eu la réponse à ma question, Mme la Présidente. Le ministre, là, il a
dit une chose, et c'est clair, là, il a dit... puis peut-être qu'il a
erré, il a le droit, il n'y a personne de parfait, là, il a juste à dire ça. Il
a dit : C'est lié au droit d'immatriculation, mais il nous dit que
l'assurance est payée par le répondant.
Je comprends toute
l'histoire du calcul, on comprend tout ça, là. Mais là il y a comme une faille
dans le raisonnement, et la faille, elle est
dans la question que je pose : Le droit d'immatriculation est-il
légalement lié, de quelque manière
que ce soit, aussi petite soit-elle, au répondant? Moi, je pense que la réponse
est non. Alors, si l'assurance est liée au droit d'immatriculation, tout le raisonnement ou la mécanique qui est
exprimée, ça ne marche pas. Alors, si ça ne marche pas, bien, c'est
normal qu'on pose des questions.
Alors,
c'est quoi, la... Il y en a-tu, oui ou non, un lien entre le répondant et le
droit d'immatriculation d'un chauffeur, du véhicule d'un chauffeur par
le chauffeur? Ça ne peut pas être plus clair que ça, là, comme question.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, chaque propriétaire qui possède son véhicule aura à payer un
droit d'assurance. Est-ce que c'est
assez clair? Qu'il soit indépendant ou sous l'égide d'un répondant, il aura à
payer son droit d'assurance. Quand il aura payé son droit d'assurance,
il sera assujetti, comme tout conducteur d'un véhicule au Québec, aux
protections de la SAAQ en bonne et due forme.
M. Barrette :
Mais ça, Mme la Présidente, le président... le président... je m'excuse, M. le
ministre, je ne veux pas vous donner tous les titres de la séance, comme,
par exemple, député de La Pinière. Mme la Présidente, ce n'est pas compliqué, là. Aujourd'hui, là, ce que le ministre
nous décrit, c'est la situation actuelle. Et la situation actuelle, elle va
changer parce que c'est pour ça qu'il y a un
projet de loi, pour changer la situation actuelle. La situation actuelle, là,
c'est bien clair, puis on l'abolit,
quand on a une plaque T, automatiquement, vient avec la plaque une assurance
qui est payée par le chauffeur. C'est clair, là. Il y a une
immatriculation, il y a une assurance qui vient avec. L'assuré, c'est le
chauffeur parce qu'il a payé sa plaque.
Alors,
c'est ça que décrit le ministre, là. Il a dit : C'est attaché aux droits
d'immatriculation aujourd'hui. Dans le futur, là, il nous dit : Ce ne sera pas comme ça. Dans le futur, là, ça va
être payé selon une formule, puis je ne conteste pas la formule. C'est sûr qu'une formule, là, il n'y a pas de
mystère là-dedans, là, il va y en avoir une, puis on ne s'ostine pas là-dessus,
là. Et moi, je n'arrête pas de poser la
question : C'est qui, l'assuré? Alors, c'est-u le répondant ou si c'est le
chauffeur? Aujourd'hui, c'est facile.
Il s'immatricule, il paie son assurance parce que, dans le droit de la plaque,
il y a une assurance. Là, ça, là, avec ce
qu'il nous répond, Mme la Présidente, ça disparaît. C'est le répondant qui se
trouve assuré, assuré à la condition d'avoir été payé selon les barèmes
des actuaires.
Moi, tout ce que je
souhaite entendre, ou comprendre, ou les deux, c'est de voir comment,
légalement, c'est écrit à quelque part, là,
que le répondant, là, bien, il paie, oui, il a la... Parce que le répondant,
essentiellement, là, dans le modèle qui est décrit, sa responsabilité, c'est de
collecter l'argent puis l'envoyer à la SAAQ. Mais où est-ce que c'est
écrit, là, que le chauffeur va, lui, spécifiquement être assuré?
M. Bonnardel :
C'est ce que j'ai mentionné depuis 15 minutes, Mme la Présidente, c'est le
chauffeur, en bonne et due forme, avec son droit d'immatriculation, qui
est assuré.
M. Barrette :
Bon, il recommence.
M. Bonnardel :
Et, si, malheureusement, il y a victime, bien, c'est la personne qui subit un
préjudice corporel dans un accident qui devient la victime.
M. Barrette :
Bon, alors, est-ce que... Parce que moi, je ne vois rien ici, là, dans la loi
qui dit qu'il va y avoir un... vous
savez, quand on se fait arrêter par la police, là, puis qu'il y a un accident,
là... ou pas arrêté par la police, mais un accident, la police arrive, elle nous demande nos petits
papiers puis elle nous demande nos papiers d'assurance. Est-ce qu'il va
y avoir un petit papier d'assurance qui va
dire «Untel est assuré», avec un numéro de police, et ainsi de suite, ou
bien, non, c'est le répondant?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, quand, en bonne et due forme, le chauffeur aura été
accrédité, c'est parce qu'il aura payé ces frais liés aux droits
d'assurance sur son droit d'immatriculation.
M. Barrette :
C'est le répondant qui paie. Bien, Mme la Présidente, pour le moment, je n'ai
plus de questions.
La
Présidente (Mme Grondin) : Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
Oui, merci, Mme la Présidente. C'est vrai que ça pose beaucoup de questions
légales. Moi, quand j'avais posé la
question pour les assurances, c'était surtout pour contester ce que le ministre
disait, comme quoi ça va coûter moins
cher aux chauffeurs de taxi, alors... aux chauffeurs qui font du transport par
personnes, parce que ce n'est pas certain, étant donné que le montant, on ne sait pas combien il va être pour ces
chauffeurs-là, mais qu'il va être déterminé entre les répondants et la SAAQ. Puis vous aviez dit qu'avec
le calcul actuariel à la fin on va s'assurer que, finalement, pour la
SAAQ, il n'y aura pas de... ce ne sera pas plus ou moins, ça va être la même
chose que maintenant. Mais, pour le chauffeur lui-même,
ce n'était pas clair si lui, il allait... ça allait lui coûter moins cher,
comme le prétendait le ministre, en termes de frais, là, pour pouvoir
faire du transport de personnes.
Mais
là les questions qui ont été posées et auxquelles, honnêtement, je n'ai pas
entendu de réponse, sauf ce que le ministre
pense, c'est-à-dire que le ministre dit : Oui, ça va être les chauffeurs
qui vont être assurés, mais c'est écrit où, ça? Je ne l'ai pas vu, où est-ce que c'est écrit où à
cette question-là. Puis donc il y a tout l'aspect légal, que je connais moins,
mais qui est quand même important, puis il y
a aussi... pour que ce montant-là, actuariel, soit déterminé, il faut que les
répondants disent, mentionnent à la SAAQ le
nombre d'heures, le nombre de chauffeurs, et tout ça. Mais, à la fin de
l'année, est-ce que... au-delà des
déclarations du répondant, de quelle façon est-ce que la SAAQ s'assure que,
oui, il y a eu tant de chauffeurs, oui, il y a eu tant de nombre d'heures puis, à la fin, est-ce que,
finalement, la prime a été plus élevée, moins élevée pour régler des
comptes à la fin de l'année? Comment est-ce que la SAAQ vérifie les
informations que le répondant lui donne?
• (17 h 20) •
M. Bonnardel :
...Mme la Présidente, c'est la CTQ qui va autoriser un futur répondant. C'est
la CTQ qui posera la question à un futur répondant, à savoir quel est le
territoire que ce répondant veut... ou veut opérer avec un nombre de véhicules x.
Alors, c'est la CTQ qui va définir ce nombre de véhicules. Avec ces informations, la SAAQ sera capable de faire un portrait actuariel du nombre
de véhicules sur le marché québécois et définir un droit d'immatriculation,
d'assurance pour ces futurs répondants.
Mme Ghazal : Donc, en fait, ce que je veux dire, c'est que ça,
c'est pour faire le calcul actuariel pour dire : Voici le montant
que vous allez payer. Parce que le répondant va dire : Moi, j'ai... Il le
dit, si on veut, en début d'année, là. C'est-à-dire qu'il va dire : Moi, je vais
avoir tant... C'est-à-dire, à la fin
de l'année, il va dire : J'ai eu tant de nombre d'heures, j'ai eu
tant de chauffeurs, et après ça...mais...
Parce que
la prime est déterminée au début, mais, à la fin de l'année, comment est-ce qu'on vérifie que ça a été... que ce que le répondant a déclaré à la
SAAQ est bel et bien réel, ça a été... Comment est-ce que la SAAQ s'assure que
ces informations-là sont vraies et réelles? Est-ce que
c'est juste une déclaration, il dit : Oui, j'ai eu tant de chauffeurs, il y a eu tant de nombre d'heures, et voici
ma prime, et c'est tout?
M. Bonnardel : Mme la
députée, il y aura
des barèmes d'heures. Ce sera au futur conducteur de définir dans quel barème il souhaite payer un montant d'assurance x.
S'il le dépasse, bien, je pense que le répondant sera capable de
dire : Écoute, toi, Pierre, tu as
dépassé ton nombre d'heures sur lequel tu avais un droit d'assurance défini à
x, bien, tu devras payer la somme
additionnelle parce que tu as dépassé ce nombre d'heures. Bon, ça, c'est
le répondant qui va le définir. Et c'est avec un nombre x de chauffeurs évalué en début d'année que la SAAQ va définir
le droit d'assurance sur les futurs répondants.
Mme Ghazal : Donc, ça va être un nombre de chauffeurs qui va
être déterminé en début d'année. Puis je pose des questions vraiment comme... par ignorance, là, je veux vraiment
être certaine. Et, à la fin de l'année, si ça n'a pas été ça, finalement,
le nombre de chauffeurs et leur nombre d'heures qui ont été déclarés en début
d'année?
M. Bonnardel : D'habitude, Mme la Présidente, on fait ces
calculs actuariels sur trois ans. On ne fait pas ça par année. Alors, j'imagine que les discussions que
les répondants auront avec la SAAQ... On pourra définir selon le
portrait qu'eux... et le modèle d'affaires
qu'ils auront choisi, un nombre x de chauffeurs, la SAAQ va dire :
Parfait, on prend cette information,
on l'amène sur une période trois ans, on additionne aussi tous les chauffeurs
indépendants au Québec, tous les répondants qui auront un nombre de chauffeurs x, on fait le portrait sur
trois ans. Et on pourrait évaluer sur trois ans le nombre d'accidents, malheureusement, et, s'il y a
lieu de s'ajuster sur l'autre rôle triennal, c'est là qu'on va faire le calcul où
on va s'ajuster pour la suite, comme on le fait présentement pour les plaques
de moto, les plaques de promenade.
Mme Ghazal : Puis à la question, c'est écrit où que c'est les
chauffeurs qui sont les assurés et non les répondants, ce que vous avez dit? Parce que c'est vrai que le
risque existe. Je ne l'avais pas vu comme ça. C'est vrai que le risque
existe que le répondant...
Parce qu'une des raisons pour lesquelles le
ministre a mis en place ce projet de loi, c'était beaucoup pour avoir
plus d'argent dans les poches des
chauffeurs. Là, on va passer sur, bien, ce qu'on voit ailleurs, là, puis ce qui
se passe avec les chauffeurs d'Uber.
Ils ne deviennent pas riches, là, mais, bon, on va passer, on va avoir encore
le temps d'en discuter un peu plus
tard. Mais est-ce qu'il y a un risque qu'un répondant charge plus cher ses
chauffeurs puisque l'argent transite par lui? Comment est-ce que le chauffeur va être sûr qu'il est en train de payer
le juste prix pour son assurance en faisant aveuglément confiance à son
répondant? Le risque existe quand même.
M. Bonnardel :
Les barèmes auront été définis par la SAAQ avec le répondant, et ce sera une
information transparente que n'importe quel chauffeur pourrait obtenir.
Mme Ghazal :
Donc, il n'y a pas de risque que le chauffeur se fasse avoir dans ce
processus-là?
M. Bonnardel :
Pas du tout.
Mme Ghazal :
Puis, c'est écrit où que... parce que vous dites que... L'argent transite par
le répondant, mais l'assuré, légalement, légalement, c'est le chauffeur.
M. Bonnardel :
C'est la victime. L'assuré, oui, c'est le droit d'immatriculation, c'est le
chauffeur. S'il y a victime, comme
c'est indiqué dans la Loi sur l'assurance automobile du Québec, c'est la
victime qui fait la demande de perception, s'il y a lieu.
Mme Ghazal :
Même s'il n'y a pas de victime, il y a... la voiture est perte totale, par
exemple?
M. Bonnardel :
Donc, ça, c'est deux choses, là, c'est deux choses, là. Ça, c'est l'assurance
dommages du véhicule. L'autre assurance, c'est l'assurance, le «no
fault», qu'on appelle, dans une certaine mesure, là.
Mme Ghazal :
Donc, ça, ça suit la logique actuelle qu'on a, nous, pour nos assurances
normales.
M. Bonnardel :
Nos véhicules, c'est ça.
Mme Ghazal :
Ça fait que... Puis le lien légal, vous dites que... Juste pour être certaine,
parce que ce n'est pas écrit dans la loi que l'assuré, c'est bien le
chauffeur. Mais vous, vous dites que ça l'est. Il faudrait...
M. Bonnardel :
Bien, c'est le droit d'immatriculation. Le montant que vous allez payer, ça
vous protège, parce que les barèmes
qui auront été définis par la SAAQ et le futur répondant auront été définis,
encore une fois, selon le nombre de chauffeurs évalués sur une période
de trois ans à la SAAQ.
Mme Ghazal :
O.K. Puis ça va finir... Pour ce qui est des coûts, vous, vous dites que ça va
coûter moins cher, parce que vous disiez moins cher en assurances, et
tout ça. Comment est-ce que ça va coûter moins cher pour les chauffeurs?
M. Bonnardel :
Bien, il est certain, Mme la députée... parce que, juste présentement, les
centaines de chauffeurs d'Uber ne paient aucun montant d'assurance,
présentement.
Mme Ghazal :
...sous le reste, par exemple.
M. Bonnardel : Alors, c'est certain que l'assiette d'assurance, présentement, qui est répartie sur 7 500 véhicules ou à peu près, bien, sera répartie sur un nombre de
véhicules plus important dans le futur, défini, encore une fois, sur une
échelle de trois ans si on suit le même, même, même principe que les plaques de
moto ou autre.
Mme Ghazal :
O.K. C'est bon.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Ça va?
Mme Ghazal : Oui.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui. M.
le ministre, c'est juste une question
plus... Je sais que mon collègue le député de La Pinière parlait de
l'assurance, mais juste une question basique. Vous allez laisser comme les
frais ici. Est-ce que... À part l'assurance, est-ce que vous avez des craintes? Je veux juste bien
comprendre pourquoi c'est ici, dans le projet de loi, et pourquoi
c'est laissé avec quelque chose qui est vraiment large dans le sens
qu'on peut mettre des différents types de frais?
Alors,
est-ce qu'il y a d'autres choses que vous avez en tête pour les autres frais, peut-être,
qu'on ne prévoit pas présentement? Juste pour vraiment protéger le ministère,
c'est vraiment juste de bien comprendre pourquoi c'est pluriel et pourquoi c'est quand
même juste là dans cet article, le projet de loi. C'est plus de mieux comprendre ça
pour les chauffeurs.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, on n'inventera pas d'autres frais pour alourdir...
M. Kelley :
...inventer des autres frais, mais c'est plus est-ce que vous avez des
réservations, peut-être. Comme il y a
quelque chose qui dit : Ah! peut-être avec Uber ou avec Lyft, quelque chose va arriver,
puis il faut ajouter un autre frais. C'est
vraiment juste... en train de protéger un petit peu, parce
que... C'est tout pour moi, mais là je ne sais pas si... Je pense que le
député de La Pinière...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il vous restait encore du temps?
M. Barrette : Oui, il me reste 50 secondes. Cas de figure
très simple, Mme la Présidente. Un chauffeur s'inscrit sur le répondant puis il dit : Je vais en faire
une journée par semaine. Alors, le barème dit : Une journée par semaine,
ça va coûter tant, ça dit ça au
répondant, il faut qu'il paie le répondant qui répond, bon. Ce chauffeur, là,
ça adonne qu'il décide, dans l'année,
d'en faire deux autres, jours, comme indépendant. Là, il y a un accident.
Alors, qui est responsable? Parce que, là, il n'a pas respecté, là, il a été barêmé, là, à un jour-semaine, puis il en
a fait trois jours-semaine. C'est-u le répondant qui passe au cash ou
c'est le chauffeur? D'où toutes les questions qui sont posées, puis on n'a pas
de réponses claires.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, le futur chauffeur, sous
l'égide d'un répondant, qui a décidé de payer son droit d'assurance sur un barème x, il le sait très bien
que, s'il dépasse ce barème, parce qu'on lui aura expliqué qu'il a droit
à un nombre d'heures x, il est possible que
ce chauffeur fasse du Lyft, ou du Uber, ou du Eva et soit aussi taxi indépendant.
Alors, ça sera à lui de bien s'assurer qu'il fait un nombre d'heures adéquat
selon le montant d'assurance qu'il aura payé.
M. Barrette :
Je n'ai pas eu l'assurance... la réponse. Le répondant, là, il a-tu une responsabilité,
oui ou non?
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, ça fait au moins six fois
que je réponds à la question. C'est le droit d'immatriculation. Le droit d'assurance, c'est le propriétaire lui-même.
La victime, que ce soit un piéton ou autre, elle a droit à une indemnité avec la SAAQ. Alors, c'est
celui qui aura payé, qui possède un véhicule, qui aura défini un nombre
d'heures, qui a sa protection en bonne et due forme, comme tout propriétaire présentement
au Québec.
M. Barrette : Et, Mme
la Présidente, nous n'avons pas eu
une seule fois de réponse à : C'est-u attaché ou non au droit
d'immatriculation? On ne l'a pas. Mais on y reviendra.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : M. le député de La Pinière, vous avez terminé. Alors, est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur le quatrième paragraphe?
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 12? Donc, s'il n'y a
pas d'autre commentaire sur
l'article 12, je vais procéder à la mise aux voix. Est-ce que...
Excusez-moi. Est-ce que l'article 12 est adopté?
Une voix :
...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Par vote. Nous allons procéder à un vote
nominal.
La Secrétaire :
Oui. Alors, M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
• (17 h 30) •
M. Tardif : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire : M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Abstention.
La Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Abstention.
La Secrétaire : M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire : Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire : M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Abstention.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, maintenant, monsieur... L'article 12 est adopté.
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Pardon?
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Non, là, on était rendus au vote. Le vote est terminé, l'article a été adopté.
Mme Ghazal : Je voulais ajouter
un autre article tout de suite après. Je dépose un amendement, c'est ça que je
veux dire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, c'est un amendement que vous voulez déposer.
Mme Ghazal : Oui, exactement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord. Alors, est-ce que vous êtes... Vous avez le texte de l'amendement, Mme
la secrétaire?
Mme Ghazal : Je l'ai ici maintenant.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui. Alors, nous allons demander à ce que l'amendement soit photocopié.
Nous allons suspendre quelques instants pour
procéder à la distribution de l'amendement photocopié.
(Suspension de la séance à 17 h 31)
(Reprise à 17 h 34)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. Mme la députée de Mercier...
Une voix : ...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Oui, on va vous transmettre la... votre amendement. Si vous voulez, s'il vous plaît, lire votre amendement puis
commenter.
Mme Ghazal : Oui. Merci. Donc, je propose d'insérer, tout de suite après l'article 12, l'article 12.1, qui va se lire comme suit...
Attendez. O.K. :
«12.1. Lorsqu'une demande est faite auprès d'un
répondant et qu'elle est acceptée, la demanderesse devient automatiquement
salariée au sens de la Loi sur les normes du travail.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez des commentaires?
Mme Ghazal : Oui, bien sûr.
Donc...
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Attendez un petit peu.
Question de règlement sur la recevabilité d'un amendement
M. Bonnardel : Bien, premièrement, Mme la
Présidente, cet article... cet amendement
n'a aucun lien avec l'article mentionné,
l'article 12. On n'a aucun, aucun, aucun paragraphe
qui définisse dans cette loi que, soudainement, les différents partenaires, chauffeurs, deviendraient des
salariés. Alors, je ne vois pas autrement que de refuser de la part de la
présidence cet amendement déposé par la députée de Mercier.
Mme Ghazal : J'aimerais juste ajouter un commentaire. Là, on est ici dans la section «Chauffeurs». Donc, est-ce que vous voyez un autre endroit où ça serait possible
de le mettre? Moi, je pense qu'ici ce serait tout à fait possible, parce qu'on est en train de parler... quand
on parle de la demanderesse dans mon amendement, c'est des chauffeurs qu'il
s'agit.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est sur la recevabilité de l'amendement, M. le ministre?
Mme Ghazal : La recevabilité de
l'amendement en tant que tel ou à l'endroit où est-ce que vous le voyez?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ce que j'ai compris, c'était sur la recevabilité de l'amendement.
Alors, je vais prendre une... je vais lever quelques
minutes la séance pour vous revenir sur cette question.
(Suspension de la séance à 17 h 36)
(Reprise à 17 h 38)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Nous allons reprendre les travaux. À l'ordre, s'il vous plaît!
Donc, le ministre a évoqué la recevabilité de l'amendement. Je vais demander à Mme la députée de Mercier de s'expliquer sur son amendement. M. le député de Chapleau, vous aurez à vous expliquer sur la recevabilité ou la non-recevabilité de l'amendement. Puis, après ça, il faudra qu'on décide
comment on procède. Alors, je vous donne quelques instants pour...
Mme Ghazal : Pour expliquer mon
amendement ou pour parler de mon amendement?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
La recevabilité de votre amendement.
Mme Ghazal :
Sur la recevabilité. Bien, écoutez, dans le projet de loi, on est dans la
section où est-ce qu'on parle des chauffeurs.
Là, on va parler, par exemple, de la formation qu'ils doivent suivre, on en a
parlé énormément, de ce qu'ils doivent présenter,
par exemple, s'ils veulent être avec un répondant. Donc, tous les articles
disent qu'est-ce que ça prend pour être un chauffeur selon la loi
actuelle. Donc, ici, moi, ce que j'amène, c'est un amendement qui dit qu'au
lieu d'être... ces chauffeurs-là, les chauffeurs, bien, ils devraient être
reconnus comme un salarié, comme n'importe quel salarié.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : ...vous expliquer sur la recevabilité de votre
amendement à ce moment-ci du projet de loi.
Mme Ghazal : Ça fait que je ne
peux pas parler du...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Là, ce n'est pas sur le contenu de votre
amendement mais sur la recevabilité.
Mme Ghazal :
Bien, comme je disais, tous les articles qu'on a présentés en ce moment dans
cette section... on est dans quel
chapitre, là? Attendez, je vais juste me rappeler on est dans quel chapitre.
Dans la section I, «Chauffeurs». Donc, on
a parlé, par exemple, de quelle sorte de permis ils devraient avoir. On a parlé
de quelle formation, les examens qu'ils devraient suivre. On a parlé, par exemple, de toutes les questions sur
leurs antécédents judiciaires. Donc, ils ne devraient pas avoir d'antécédents judiciaires pour pouvoir
exercer leur métier de chauffeur. Il y a eu plein d'éléments qu'on a amenés, dans cette section-là, pour
parler des chauffeurs.
Donc, quand
je veux ici amener un point qui dit qu'ils devraient être reconnus comme
salariés, donc, ça serait... je ne vois
pas où ailleurs on pourrait le mettre. On ne pourrait pas le
mettre dans le transport adapté, par
exemple, ou dans d'autres
sections. Cette section-ci, où est-ce qu'on est en train de parler de tout ce
que ça prend pour être chauffeur, bien, ça pourrait
être tout à fait logique de le placer ici à ce moment-ci de la discussion. J'ai combien de temps pour faire mon... parce
que vous avez l'air empressée?
• (17 h 40) •
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Bien, c'est parce que je vous donne un peu de temps pour vous expliquer
sur la recevabilité, puis après ça on va... c'est moi qui vais statuer. Je vous
donne un petit peu...
Mme Ghazal : Parfait.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de La Pinière, rapidement, puis ensuite je vais aller à M. le
député de Chapleau.
M. Barrette : Mme la
Présidente, sur le plan purement
technique de nos travaux, on a le... il
n'y a pas de limite de temps
sur l'argumentaire de la recevabilité, mais, je vous le dis tout de suite, je
ne prendrai pas une éternité.
Je suis
surpris de l'amendement, je trouve ça intéressant. Par contre,
Mme la Présidente, ce que je souhaite, moi, personnellement... et je plaide pour la recevabilité de l'article, pourquoi? Parce que le projet de loi vient changer volontairement la
relation du chauffeur avec son environnement. Alors, il vient faire ça, le projet de loi, il vient de créer, légalement, là, c'est parce que ça va être
une créature, on va créer un répondant. Ce répondant-là va avoir des gens en
dessous de lui. Donc, il y a une notion de hiérarchie. Alors, cette
relation-là, il faut qu'elle répondre, à ce moment-là, à des critères.
Alors, est-ce qu'aujourd'hui, là, dans les critères de
recevabilité de ce qui est un employé, selon les normes du travail, ça répond à ça? Moi, je pense que ça s'approche de
ça, et je vous invite, Mme la Présidente, à statuer sur cette base-là.
La recevabilité, pour moi, Mme la
Présidente, c'est qu'on change un environnement, on amène un nouvel
environnement, et là la question se
pose : C'est-u recevable ou non? Je n'ai pas la réponse, mais je pense que
oui, mais je ne suis pas sûr. Alors là, la question, c'est : Dans la grille, là, dans la Commission des
normes du travail, c'est quoi, un employé? C'est quoi, un employeur?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Non. Pour être plus précise, c'est
moi qui décide le temps sur le débat sur la recevabilité. Ce n'est pas
un temps infini, c'est la présidence qui décide. M. le député de Chapleau,
rapidement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Vous comprendrez
que moi, je vais plaider effectivement
l'irrecevabilité de cet amendement, notamment en lien avec la pertinence. À
l'article 12, ça dit... donc, ça traite des documents qui doivent
être déposés par la demanderesse lorsqu'on fait une demande d'autorisation,
alors que l'amendement traite de la Loi sur
les normes du travail, et que, bon, la demanderesse deviendra automatiquement
un salarié, ce n'est pas au
législateur de s'immiscer dans cette... dans le fond, de statuer sur le fait
d'un salarié, la Commission des normes du travail le fait d'elle-même.
Donc, nous croyons et je crois que c'est irrecevable. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Dernier mot, Mme la députée de Mercier, puisque c'est vous qui déposez
l'amendement.
Mme Ghazal :
C'est parce qu'on ne peut pas inventer un chiffre entre 12 et 13, ça n'a pas
rapport avec 12 ni avec 13, ça a
rapport avec la section dans laquelle on travaille. On travaille les
chauffeurs, et là c'est la relation d'emploi qu'on définirait entre le répondant et les chauffeurs.
Donc, s'il y avait un chiffre que j'aurais pu inventer entre 12 et 13, je
l'aurais mis, mais on est 12.1 parce que c'est là que je trouve que ça serait
le plus logique de le mettre, mais ce n'est pas nécessairement en lien avec l'article 12 tel quel, parce que chaque
article peut être indépendant l'un de l'autre, il y a juste une suite
logique.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : O.K. Alors, nous allons... Deux
mots, M. le député de La Pinière, deux mots.
M. Barrette : Deux phrases,
parce que deux mots, c'est : Bonjour, là...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Parce que, moi, il faut que je continue, là.
M. Barrette : ...puis après ça
il y a le «hi!». Bien, alors...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Un mot, vous?
M. Barrette : Mme la
Présidente, je vous... Je comprends la plaidoirie que le député de Chapleau a
faite. Maintenant, je vous invite à
bien regarder l'article qui traite, dans la première ligne, là, de ce qu'est un
salarié. Un salarié, c'est quelqu'un qui
fait un travail pour un employeur pour lequel il y a une rémunération. Et là
c'est parce que, dans le merveilleux monde, mettons, d'Uber, là, c'est
ça, la relation. Mais je conviens que ce n'est pas si simple que ça. Alors,
bonne chance.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : C'est beau. M. le député de Chapleau, un mot.
M. Lévesque (Chapleau) : Très rapidement, oui, effectivement. Donc,
simplement pour rappeler que la Commission, dans le fond, des normes du
travail, c'est un organisme indépendant qui est à même de juger sur la relation
de travail avec un employé. Voilà.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Bon, donc, je devrai prendre ma
décision, évidemment, en délibéré. Et est-ce qu'il y a un consentement pour que nous suspendions l'amendement et que
nous poursuivions nos travaux, que nous passions à l'article 13? Est-ce
que j'ai un consentement en attendant que j'arrive avec ma décision, qu'on
poursuive dans le projet de loi?
M. Barrette : Mme la
Présidente, je ne veux tellement
pas ralentir les travaux sur l'étude détaillée qu'il y a consentement.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Il y a consentement. Alors, M. le ministre...
Une voix :
...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : O.K. Donc, on va mettre un point ici. M. le ministre, s'il vous plaît, passez à la lecture... procédez à la
lecture de l'article 13.
M.
Bonnardel :
Alors, Mme la Présidente :
«Un corps de police
du Québec est tenu de délivrer à la personne qui lui en fait la demande celui
des documents suivants qui s'applique :
«1° un
document attestant que les banques de données qui lui sont accessibles ne
contiennent pas de renseignement permettant
d'établir que cette personne a des antécédents judiciaires, incluant des
poursuites encore pendantes; ce document est appelé "certificat
d'absence d'antécédent judiciaire";
«2° une
liste de tous les antécédents judiciaires de la personne, incluant les
poursuites encore pendantes; cette liste est appelée "liste des
antécédents judiciaires". Et
«Le
gouvernement prévoit, par règlement, la forme de ces documents de même
que les frais exigibles pour leur délivrance.»
Commentaire.
L'article 13 vise à assurer la vérification des
antécédents judiciaires de toute personne souhaitant à être autorisée à titre de chauffeur par la Société de l'assurance automobile du Québec. À cette fin, un corps de police devra
fournir à cette personne soit un document
établissant son absence d'antécédents judiciaires, soit une liste de ces
antécédents, comprenant, le cas échéant, les poursuites encore
pendantes.
Cette
disposition reprend l'esprit des obligations régissant la délivrance des permis
de chauffeur de taxi contenus dans
l'actuelle Loi concernant les services de transport par taxi, et un règlement du gouvernement viendra préciser la forme de ces documents et les frais applicables
à leur délivrance afin d'assurer une uniformité dans le traitement des demandes.
Mme la Présidente,
j'ai immédiatement un amendement pour la portion anglophone.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Ah! O.K., vous avez un amendement?
M. Barrette :
...
M. Bonnardel :
Bien, je vais le... Si je fais comme depuis le début, je le lis tout de suite
puis je le donne aux députés.
M. Barrette :
...aisons en français, puis on va dire oui à l'autre, inquiète-toi pas.
M. Bonnardel :
...français.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : O.K. Est-ce qu'on peut...
Maintenant, est-ce qu'il y a des commentaires sur le premier alinéa de
l'article 13?
M. Barrette :
Pas pour nous, Mme la Présidente.
Une voix :
...
M. Barrette :
Je m'excuse, Mme la Présidente, j'ai fait un excès d'enthousiasme.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien, vous avez parlé pour vos collègues.
M. Barrette :
Puis ça, c'est impoli, hein?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Parce que chaque député a droit à son droit de parole. M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Merci. Merci, Mme la Présidente. Alors, sur la première phrase, en fait, «un
corps de police du Québec est tenu de
délivrer à la personne qui en fait la demande», ma première question, puisque...
formulé tel quel, «corps policier du Québec», ça exclurait la GRC, là.
Ma question : Est-ce que la GRC — ...
Une voix : ...
M. Benjamin :
...voilà — est-ce
que la GRC fait... Et, à ce que je sache, la GRC fait des vérifications
d'antécédents judiciaires, donc, notamment
en vertu d'application de plusieurs programmes ou lois québécoises. Donc,
est-ce que c'est la volonté du ministre que la GRC n'en fasse pas?
M. Bonnardel : On
n'a pas d'autorité sur la GRC, vous comprendrez bien, sur le territoire
québécois. Et, à ma connaissance, la GRC a ses droits, en termes de police, au
Québec, au Canada. Dans les circonstances, je ne crois pas, présentement, que la GRC utilise un processus de
vérification d'antécédents judiciaires avec les différents répondants...
pas les répondants, mais les différentes sociétés, au Québec, qui font du
transport rémunéré par personne.
M. Benjamin : Oui. En fait, ma
question, Mme la Présidente, c'est sur la vérification d'antécédents judiciaires.
Actuellement, pour plusieurs programmes,
pour plusieurs programmes du gouvernement du Québec, notamment, je
pense, entre autres, à quelqu'un qui veut
devenir famille d'accueil, par exemple, donc, la vérification d'antécédents
judiciaires se ferait auprès de la
GRC. Donc, alors, «un corps de police du Québec», est-ce que ça veut dire que
la GRC ne pourrait pas en faire? Donc, la GRC serait exclue, à ce
moment-là, donc, de l'application de cette loi-là, comme corps de police, donc,
intervenant sur le territoire québécois.
M. Bonnardel :
C'est ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'autres...
M. Barrette :
...je tiens à féliciter mon collègue de Viau, qui a posé vraiment une
excellente question, vraiment, parce que ce cas de figure là ouvre la
porte, cette question ouvre la porte à un paquet de cas de figure. Alors là,
peut-être que quelqu'un qui accompagne le
ministre, parce que je ne pense pas qu'il ait cette expertise-là, puis ce n'est
pas un reproche, parce que je ne l'ai pas, moi non plus... je ne sais
pas s'il y a quelqu'un qui l'accompagne qui pourrait répondre à cette
question-là. Alors, première question, Mme la Présidente : Est-ce que,
lorsque, mettons, le corps de police du Québec, n'importe quel, mettons, la ville de Montréal, le SPVM, est-ce que lui,
quand il fait une recherche d'antécédents judiciaires, automatiquement,
ça comprend une recherche dans la base de données de la GRC? Moi, je n'ai pas
la réponse à ça, c'est une bonne question.
M. Bonnardel : Mme
la Présidente, on va aller chercher l'information.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 50)
(Reprise à 17 h 51)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Nous reprenons les travaux. M. le ministre.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, je pensais bien avoir l'information,
ça se confirme, maintenant, il y a deux
plateformes qui sont utilisées par les différents corps policiers, bien, les corps policiers au Québec.
Donc, le Centre de renseignements policiers
du Québec, qui est une plateforme informatique qui regroupe les diverses
banques de données, et il y a celle
du CIPC, qui est le corps, encore une fois, qui... d'information du fédéral,
qui est utilisé, donc, par la GRC ou tout autre corps de police au
Québec.
M. Barrette :
Donc, quand on pose la question au Québec, on voit les dossiers extérieurs.
Donc là, je prends un cas de figure,
Mme la Présidente, que le ministre va comprendre sans aucun doute. Un individu
qui fait cette activité-là à Toronto et
qui a eu un comportement non seulement répréhensible, mais criminel, qui décide
de déménager parce qu'il ne peut plus à Toronto, quand la demande va être faite à Montréal, la Sûreté du Québec,
mettons, ou le SPVM va pouvoir voir ce dont je parle à Toronto... arrivé
à Toronto? Est-ce que c'est un oui absolu, ça?
M. Bonnardel : Exactement.
Alors, tous les... le CIPC qui est géré et administré par la GRC à partir des
renseignements fournis par tous les corps de police du Canada.
M. Barrette :
Bien, merci. C'était une question qui était très intéressante.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau, j'ai l'impression que vous n'avez pas terminé avec vos
questions.
M. Benjamin : Oui, absolument.
Mais, écoutez, ça me permet encore de revenir avec ma question. Donc, je comprends, par exemple, donc, un demandeur, s'il
décide de s'adresser... parce qu'il y a plusieurs entreprises un peu
partout sur le territoire qui offrent ce
service-là qui vous permet, à ce moment-là, de faire des demandes de
vérification d'antécédents judiciaires.
Donc, s'il décide de faire sa demande, sa requête auprès de la GRC, qui lui
fournit un document en bonne et due forme
sur la vérification d'antécédents judiciaires, ce document-là n'est pas valide?
C'est ce que je comprends, M. le ministre?
M. Bonnardel :
L'information devra être délivrée à la personne venant d'un corps de police du
Québec.
M. Benjamin :
Et pourtant, vous êtes d'accord avec moi, en vertu des informations que vous
venez de nous donner, donc la base de
données dans laquelle l'information va être cherchée, c'est une base de données
qui est administrée par la GRC. Donc,
un document, donc, émis à partir de la base de données de la GRC, donc émis par
la GRC, ce document-là n'est pas valide. C'est ce que vous nous dites?
M. Bonnardel :
Les bases de données sont disponibles pour tous les corps de police du Canada,
les deux bases de données que je vous ai mentionnées.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Vous avez d'autres questions?
M. Barrette : Oui, oui, j'en au
une autre si mon collègue a terminé.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin :
Donc, je comprends, donc, ce serait à ce moment-là deux vérifications que la
personne aura à faire.
M. Bonnardel :
Non.
M. Benjamin : Non?
M. Bonnardel :
C'est le service de police qui a à faire les vérifications sur les deux bases
de données.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de La Pinière, vous voulez ajouter un mot?
M. Barrette :
Oui, très simple. Est-ce que tous les corps de police, mettons... bon, je pense
qu'il n'y en a pas, en fait, je suis
sûr qu'il n'y en a pas, là, mais mettons qu'il y en a déjà eu dans le temps,
là, mais mettons le service de police de Saint-Quelque-Chose, est-ce que
tous les corps de police ont accès à ces bases de données là?
M. Bonnardel :
Tout à fait. Bien, nécessairement, ce n'est pas tous les corps de police qui
signeront des ententes avec les futurs répondants ou autres, là. Il y a
les corps de police, là... je n'ai pas en tête, là... je pense que Terrebonne
en était un...
M. Barrette :
Ma question est simple, là. Est-ce que, légalement, là, il n'y a aucune
distinction entre les corps de police.
N'importe quel corps de police, même si... ça n'existe plus ou très peu, là, un
corps de police local d'un village, une petite MRC y aurait accès, s'il
voulait, là.
M. Bonnardel :
Accessible à tous les corps de police du Québec.
M. Barrette : O.K. C'est bon.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Un cas pas
hypothétique mais plausible : Est-ce
que la base de données, les
deux bases de données auxquelles le ministre fait référence, est-ce que ça
inclut aussi les données, par exemple, d'INTERPOL?
M. Bonnardel :
Laissez-moi vérifier.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
(Reprise
à 17 h 57)
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre, nous reprenons les travaux.
Alors, allez-y.
M. Bonnardel : Oui. Alors, à la question du député de Viau, on
va essayer d'avoir la réponse du côté du ministère de la Sécurité
publique d'ici à notre retour.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : D'accord. Donc, est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur
le premier alinéa de l'article 13? Pas d'autre commentaire.
Est-ce qu'il y a des
commentaires sur le premier paragraphe de l'article 13? Pas de
commentaire.
Est-ce qu'il y a des
commentaires sur le deuxième paragraphe de l'article 13? Pas de
commentaire.
Est-ce
qu'il y a des commentaires sur le deuxième paragraphe... Est-ce que c'est un
alinéa ici? Dernier alinéa, donc le dernier alinéa de l'article 13?
M. Barrette :
...quasiment envie, Mme la Présidente, de faire un jeu-questionnaire. Devinez
la question que je vais poser. Alors, qui paie le...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, il y a un commentaire sur le dernier
alinéa. O.K.
M. Barrette :
Oui, absolument, absolument. Qui paie?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
Bien, qui paie?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Bien, c'est le chauffeur, Mme la Présidente.
M. Barrette :
O.K. Donc, on n'est pas dans la situation de tout à l'heure, là, pour
l'assurance. Là, c'est les chauffeurs, c'est clair.
M. Bonnardel :
Tout à fait.
M. Barrette :
Le répondant n'a rien à dire là-dedans, là.
M. Bonnardel :
Pas du tout.
M. Barrette :
Parfait. Et actuellement est-ce que ça existe, ça?
M. Bonnardel :
L'antécédent judiciaire?
M. Barrette :
Oui. En fait... Oui, mais, en fait, je me suis mal exprimé, M. le ministre, Mme
la Présidente. Alors, actuellement,
là... Parce que, là, le gouvernement prévoit par règlement. Ça, ça m'a étonné
parce que j'imagine que, quand on fait ces demandes-là actuellement à la
police, au service de police, c'est le service de police qui doit avoir, lui,
ces frais-là au moment où on se parle.
M. Bonnardel :
Oui. C'est parce que, Mme la Présidente, présentement, il y a différents corps
de police qui ne sont pas nécessairement uniformes dans leurs démarches.
Alors, même chose pour les tarifs qui sont exigés.
On
va implanter, donc, un formulaire, qui va être unique, de vérification des
antécédents judiciaires auprès des
corps de police, et nécessairement, dans ce cas-ci, vous comprendrez qu'autant
pour les tarifs que pour le formulaire unique on va essayer d'avoir,
tout comme pour la formation, un canevas qui sera adéquat pour tous les
chauffeurs futurs.
M. Barrette :
Alors, je comprends de la réponse du ministre, Mme la Présidente, que le
ministre a l'intention d'avoir un
frais pour l'obtention des antécédents judiciaires uniforme au Québec établi
par le gouvernement. C'est ça? O.K. Bon, Mme la Présidente, on
reviendra...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, compte tenu de l'heure, nous
allons suspendre nos travaux jusqu'à 19 h 30.
Alors, bonne pause.
Merci. À plus tard.
(Suspension de la séance à
18 heures)
(Reprise
à 19 h 30)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît! Bon retour à notre commission parlementaire. Nous allons
poursuivre nos travaux.
M.
le député de La Pinière, vous aviez la parole lorsque nous avons terminé
les travaux, à 18 heures. Alors, est-ce que vous voulez poursuivre?
M. Barrette :
Mme la Présidente, j'ai tellement hâte que vous nous donniez votre décision,
que je n'ai rien d'autre à dire.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Non, la décision, j'ai dit que la décision, elle
va venir plus tard. Nous sommes passés...
Une voix :
...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : J'ai pris la décision en délibéré. Alors, nous
sommes toujours à l'article 13.
M. Barrette :
Nous délibérons encore.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Ce sera à la prochaine séance que je rendrai ma décision sur l'amendement de Mme la députée de Mercier.
Là, nous sommes rendus...
M. Barrette :
Bon. Alors, j'étais sur le tarif, n'est-ce pas?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Nous sommes au dernier alinéa de l'article 13.
M. Barrette : Mais c'est-à-dire que j'étais... non, n'étais-je pas sur le tarif, Mme la Présidente? Les frais, sur les frais.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Les frais, oui, oui.
M.
Barrette : Alors donc, ce
que je posais comme question au ministre : Est-ce qu'on doit comprendre
que le tarif, dans la volonté du ministre, sera un tarif uniforme, peu
importe le corps policier... en fait, peu importe le corps policier? Est-ce que
ma compréhension est appropriée?
M. Bonnardel :
C'est exactement ce que j'ai dit lors de ma dernière intervention, Mme la
Présidente.
M. Barrette : Comme vous voyez, Mme la Présidente, comment la
continuité est dans l'harmonie ou l'harmonie est dans la continuité. Est-ce que le ministre a l'intention de prendre le
plus haut tarif actuel ou le plus bas? Parce que j'avais évoqué la possibilité d'être informé des différents tarifs qu'il y a
actuellement sur non pas le marché, on ne peut pas dire
que c'est un marché, mais sur ces demandes de renseignements là?
M. Bonnardel :
Loin de moi, Mme la Présidente, de vouloir tarifer de façon additionnelle les
chauffeurs de taxi.
M. Barrette :
Bien, je suis d'accord, mais ce qui m'intrigue, c'est vraiment un point qui
m'apparaît pertinent : Est-ce que le
ministre pourrait nous éclairer sur la fourchette de tarifs qui existe
actuellement pour des demandes d'antécédents judiciaires au Québec?
M. Bonnardel :
Ce sera assurément, Mme la Présidente, près du tarif le plus bas, sinon le
tarif le plus bas.
M. Barrette :
Ah! bien, c'est intéressant. Alors, quel est-il? Dans quelle fourchette
sommes-nous? Peut-être que le ministre peut demander à ses collègues où
est-ce qu'on se situe aujourd'hui dans le merveilleux monde des demandes
d'antécédents judiciaires.
M. Bonnardel :
Cette information, Mme la Présidente, relève du MSP, du ministère de la
Sécurité publique. Tout comme à la
question tantôt où on me demandait, encore une fois, une question sur le même
esprit, j'aurai cette information en même temps que l'autre qu'on me
demandait tantôt.
M. Barrette :
Ah! Mme la Présidente, je comprends que le ministre s'engage à nous donner
cette information.
M. Bonnardel :
Tout à fait.
M. Barrette :
Eh bien, je remercie le ministre de sa collaboration. Alors, je n'ai pas
d'autre commentaire pour le moment.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Il n'y a
pas d'autres commentaires sur l'article 13? Puisqu'il n'y a pas d'autre commentaire
sur l'article 13, nous allons mettre...
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : C'est vrai, vous aviez annoncé tout
à l'heure parce que vous avez un
amendement sur une traduction, c'est ça?
M. Bonnardel : C'est ça. Alors, l'amendement sur l'article 13
se lit comme suit : À l'article 13 du projet de loi, remplacer, dans le texte anglais du dernier
alinéa, «provides» par «prescribes».
Cet
amendement vise à corriger une incohérence dans le texte
anglais, l'utilisation du verbe «provides» est fautive dans ce
contexte.
Alors, ça se lirait comme suit :
«The Government prescribes, by regulation, the form of
those documents and the fees payable for their issue.»
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des commentaires sur cet article... cet amendement,
c'est-à-dire? M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley :
Peut-être prendre le temps de...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : O.K. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
19 h 34)
(Reprise à 19 h 35)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous allons reprendre les travaux. À l'ordre, s'il vous plaît! M. le
député de Jacques-Cartier, est-ce que vous avez un commentaire?
M. Kelley :
Non, c'est correct.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Pas de commentaire? Ça va?
M. Kelley :
Non, pas de commentaire.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, est-ce que... s'il n'y a pas d'autre commentaire
sur l'amendement du ministre, nous allons...
M. Barrette :
...Mme la Présidente, j'ai parlé trop fort, je parlais à mon collègue.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : D'accord. Nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 13
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : D'accord. Donc, nous revenons à l'article 13.
Est-ce que l'article 13 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre, s'il vous plaît, lire l'article 14.
M. Bonnardel :
Alors, Mme la Présidente, l'article 14 :
«Est irrecevable la
demande d'autorisation qui ne présente pas les renseignements prévus à
l'article 11 ou à laquelle ne sont pas joints les documents et les frais
prévus à l'article 12.
«Une demande est
également irrecevable lorsque la demanderesse a un antécédent judiciaire visé à
l'un ou l'autre des paragraphes 1° et 2° de l'article 10.»
Commentaire. L'article 14 du projet de loi établit que les renseignements et
documents mentionnés aux articles 11 et 12 devront obligatoirement être fournis dès le dépôt d'une demande
d'autorisation afin que celle-ci soit recevable et que la Société de
l'assurance automobile du Québec puisse en faire l'examen.
Par
ailleurs, toute demande faite par une personne ayant des antécédents
judiciaires, notamment pour des infractions de conduite dangereuse ou de conduite sous l'effet de l'alcool ou de
drogue, sera systématiquement irrecevable. En effet, une personne ayant de tels antécédents judiciaires
dans les cinq ans précédant la demande ne pourra en aucun cas être
autorisée pour agir comme chauffeur.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Commentaires?
M. Barrette :
Bien, moi, j'en ai un. Le ministre avait accepté un amendement, là, que j'avais
proposé à 10, de mémoire, pour
ce qui est des causes d'irrecevabilité, là, la conduite, par exemple, pendant une suspension, là. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, pour des raisons de cohérence, de mentionner ça? Je
ne sais pas si le ministre se rappelle, là, j'avais fait ma
plaidoirie à l'effet que certains éléments pouvaient être ajoutés dans la liste
qu'on a au deuxième paragraphe du premier alinéa.
M. Bonnardel : Alors, Mme
la Présidente, à l'amendement du député de La Pinière, on avait modifié... À l'article 10 du projet
de loi, remplacer, au paragraphe
1°, «et 320.17» par «, 320.17 et 320.18». Donc, on modifie le paragraphe 1°, qui est déjà amendé par le
député de La Pinière. Alors, il n'y a pas de...
M. Barrette :
Ah! là, vous considérez que tout ça, c'est englobé par votre article.
M. Bonnardel :
Par l'amendement.
M. Barrette :
Très bien, Mme la Présidente, je n'ai pas d'autre commentaire.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'article 14? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder à
la mise aux voix. Est-ce que l'article 14 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : D'accord. M. le ministre, s'il vous plaît, lire
l'article 15.
M. Bonnardel :
Alors, à l'article 15 :
«La
société procède à l'examen d'une demande d'autorisation; elle doit refuser d'y
faire droit lorsqu'elle constate que
la demanderesse ne remplit pas l'une des conditions prévues aux paragraphes 1°,
4°, 5° et 6° de l'article 9 ou lorsqu'elle estime que la
demanderesse a un antécédent judiciaire visé au paragraphe 3° de l'article 10.
«La société doit
cependant, avant de refuser de faire droit à la demande, consulter le comité
d'évaluation des antécédents judiciaires à
l'égard du lien entre les antécédents judiciaires et les aptitudes requises et
le comportement approprié d'un chauffeur d'une automobile pour offrir du
transport de personnes.»
Commentaires :
Le premier alinéa de l'article 15 précise les cas où la société devra
refuser la demande d'une personne désireuse
d'agir comme chauffeur. Et quant au deuxième alinéa, il oblige la société à
consulter le comité d'évaluation des antécédents
judiciaires, dont la constitution est prévue par l'article 14 du projet de
loi, lorsque la société aura à juger si les antécédents judiciaires d'une personne ont un lien avec les aptitudes
requises et le comportement approprié d'un chauffeur d'une automobile
offrant des services de transport de personnes.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Commentaires?
M. Barrette :
Oui, bien là j'en ai plusieurs, Mme la Présidente, j'en ai... les commentaires
que je vais faire sont dans la même catégorie et s'adressent
simultanément aux deux alinéas. Alors, je ne sais pas...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, on commence par le premier.
M. Barrette :
Je sais, je sais.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : C'est beau.
• (19 h 40) •
M. Barrette :
Mais j'avertis le ministre que ça va à l'autre. Puis, s'il souhaite, lui,
déborder, je n'ai pas de problème à ce qu'il déborde, là. Alors, voici.
Quand
on regarde le premier alinéa, on parle de la société qui procède à l'examen.
Bon, je sais que c'est le deuxième alinéa,
mais, pour des fins de clarté dans l'argumentaire, là, je le prends en
considération quand même, Mme la Présidente, même si on ne le débat pas. «La société doit
cependant, avant de refuser — ta,
ta — consulter
le comité d'évaluation des antécédents», bon.
Donc,
ma question est simple, là. Bien, en fait, elle est simple,
mais la réponse n'est pas nécessairement simple. La société, là, quand le ministre
fait référence à la société, on comprend que c'est la SAAQ, là. Ce n'est pas
ça, la question, là. Mais est-ce qu'il fait référence à un
comité dans la SAAQ? C'est quoi, la procédure, là?
M. Bonnardel :
Bon, Mme la Présidente, l'article 16 définit le comité d'évaluation des
antécédents judiciaires. «Il est composé
d'un membre désigné par la société, d'un membre désigné par la commission de
même que d'un membre désigné par le
ministre. Ces membres font partie, respectivement, du personnel de la société,
de la commission et du ministère des Transports.»
M. Barrette : On y reviendra tantôt, là, parce qu'on est alinéa par alinéa, mais, pour le premier alinéa,
là — j'ai
bien dit que j'étais dans la même catégorie,
je comprends que le ministre, là, a bien saisi le sens de ma question — alors,
pour le premier alinéa,
l'examen, il se fait comment? L'examen, on comprend que ce n'est pas un examen,
là. L'examen dans le sens de l'analyse du dossier, là. C'est un comité?
C'est une personne? C'est une grille? C'est quoi, la mécanique?
M. Bonnardel :
Bien, c'est le comité, M. le député.
M. Barrette : Bien, c'est parce que, dans le premier
alinéa, ce n'est pas dit que c'est un comité. Dans le deuxième, oui,
c'est clair, mais pas dans le premier, d'où ma question.
(Consultation)
M. Bonnardel : Bien, c'est pour ça qu'au deuxième alinéa on
parle de : «[Si] la Société doit cependant, avant de refuser de faire droit à la demande, consulter le
comité d'évaluation des antécédents judiciaires à l'égard du lien entre
les antécédents judiciaires et les aptitudes requises...» Alors, si le
chauffeur souhaiterait... je vais dire en appel, là, de la décision ou de
refuser une demande d'autorisation, bien, c'est le comité qui va se pencher.
M. Barrette : Bien, avec respect, là, c'est parce que
ce n'est pas clair de même. Le premier alinéa, qui parle de la société,
il ne fait référence à aucun comité. Puis, quand je lis le deuxième alinéa,
qu'on débattra plus tard...
Une voix : ...
M. Barrette : qu'on débattra
plus tard...
Une voix : ...
M. Barrette : ...là c'est comme, oui, c'est vrai, comme un
appel, puis là il y a un comité. Mais, avant le comité, là, la société,
elle marche comment, là?
M. Bonnardel :
Excusez, là, c'est parce qu'on me parlait en même temps, M. le député.
M. Barrette : Non, mais je comprends, je comprends, parce que
c'est vrai que c'est un point litigieux. On a l'habitude de mettre le doigt sur des problématiques. Alors, c'est ce que l'on fait actuellement, manifestement. Ce n'est peut-être pas des
problématiques, mais c'est certainement des points de clarification.
Dans le
premier alinéa, on dit : «La société procède à l'examen d'une demande
d'autorisation», et là on explique qu'elle
va refuser en fonction des critères. Dans le deuxième alinéa, c'est :
Avant de refuser, on va demander, on va consulter un comité. Donc, dans le premier alinéa, il n'y a
pas de comité, là, ou il y en a un? C'est deux comités que se parlent?
C'est quoi, la mécanique?
Ça fait qu'on
ne peut pas dire : Bien oui, mais il y a un comité dans le deuxième
alinéa, donc il y en a un dans le premier. Ce n'est pas ça que ça dit,
là. Le ministre me dit : Ça ressemble à... on disait... il l'interprète
comme étant une procédure d'appel. Je ne
pense pas que c'est une procédure d'appel. Je pense que c'est une procédure de
sécurité de la décision. Ce n'est pas
un bon mot, là, mais je pense que vous comprenez ce que je veux dire. Alors, la
première partie, le premier alinéa, là,
comment ça marche? C'est un fonctionnaire, là, puis je ne dis pas ça
négativement, qui a une grille, puis il fait check, check, check, non?
Ou c'est un comité comme tel?
M.
Bonnardel :
L'article 15, le premier alinéa, la société devra... précise les cas où la
société devra refuser la demande d'une personne désireuse d'agir comme
chauffeur. Et c'est là, au deuxième alinéa, il oblige la société à consulter le
comité d'évaluation.
M. Barrette :
Après. Dans le premier alinéa, là, la société procède à l'examen. Alors, la
société procède à l'examen en
fonction de critères qui sont énumérés dans les lignes suivantes du premier
alinéa. Et, si, à la suite de cette procédure-là, on en est rendu à
refuser, bien là il y a comme une deuxième opinion que est demandée à un
comité. C'est comme ça que je le lis.
M. Bonnardel :
C'est ça.
M. Barrette :
Alors, si c'est ça, je reviens à ma première question : Dans la première
partie de l'exercice, comment ça se passe? C'est un comité? C'est un
individu?
M. Bonnardel :
C'est un individu. C'est la société. C'est un individu.
M. Barrette : Bon, donc, c'est
ça, la réponse.
M. Bonnardel :
C'est ça.
M. Barrette :
C'est une check-list. C'est une liste de vérification.
M. Bonnardel :
C'est ça.
M. Barrette :
Bon, parfait. Alors donc, ça, ça clarifie ça. Le reste est clair pour le
premier alinéa.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : O.K. Donc, il n'y a pas d'autres
commentaires sur le premier alinéa? Non? Alors, deuxième alinéa, est-ce
qu'il y a des commentaires?
M. Barrette :
Donc là, on arrive au deuxième alinéa, et la réponse à mes questions se trouve
à 16 essentiellement. Parce que la question, évidemment, qui venait par
la suite, c'est : Vous les nommez comment? Alors, vous me renvoyez à 16.
J'accepte ce renvoi-là, et bientôt on va pouvoir en discuter, bon.
Maintenant, si je
reviens à 15, avec le deuxième alinéa, bon, c'est une deuxième opinion pour
consolider, puis j'irais même jusqu'à dire qu'on
est prudents puis on veut être sûrs que la décision n'est pas la mauvaise
décision ou plutôt est effectivement la bonne. Bon, très bien.
Alors,
le comité d'évaluation, lui, là, là, c'est quoi, ses critères? Comment il
marche, ce comité-là? Quand on va arriver
à 16, là, on va parler de la nomination des membres, on s'entend? Bien, les
membres du comité en question. Maintenant, à 15, là, c'est quoi, son
modus operandi, là?
Alors,
on a dit qu'au premier alinéa de 15, essentiellement, c'est une check-list. Il
a mis le document, il l'a rempli, il a
fait des démarches, il a payé, et ainsi de suite, bon, et puis on analyse le
dossier en fonction des paragraphes 1°, 4°, 5°, 6° de l'article 9
et du troisième paragraphe de 10. C'est clair, il n'y a rien d'autre à dire
là-dessus, on les a traités.
Maintenant,
quand on... C'est clair, là. 15, le premier alinéa, c'est clair :
check-list. Alors, la deuxième... puis là c'est intéressant, parce que,
si la check-list est claire, bien, on se demande même pourquoi on peut se
retrouver devant une deuxième opinion. Et, à
ce moment-là, ça va quoi, le critère? J'ai de la misère à figurer la nécessité
ou un cas de figure qui amène le deuxième alinéa. Vous avez dû réfléchir
à ça.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, il y a déjà eu... bien, il existe déjà, de manière
administrative, en 2014, un comité qui
a été formé avec la Société de l'assurance automobile du Québec, du Bureau de
taxi, du ministère des Transports. Et ce comité évalue donc aussi les infractions criminelles qui sont visées par
le paragraphe 3° de l'article 10, infraction d'ordre sexuel, infraction contre la personne, meurtre,
voies de fait, peu importe, enlèvement, traite de personne. Alors, c'est
le rôle que ce comité a déjà qu'on va
transférer nécessairement dans ce nouveau comité d'évaluation des antécédents
judiciaires.
M. Barrette :
Mais là, Mme la Présidente, là, vous m'en voyez étonné parce que, là, on fait
un projet de loi qui vient mettre à
jour, je vais le dire comme ça, là, O.K., mettre à jour les pratiques qui ont
lieu à date. Donc, on vient prévoir ou inclure,
dans le projet de loi, les cas de figure qu'on a vus dans le passé. Alors, ça
devrait être autoporteur, ça. On ne devrait pas avoir besoin d'un cas de figure. J'écoute les exemples que le
ministre m'a donnés, ça m'apparaît être des exemples de check-list, là.
C'est clair, clair, clair qu'avec ces exemples-là on ne peut pas passer le
premier alinéa, là.
Alors
là, encore une fois, j'aurais aimé, Mme la Présidente, avoir un cas de figure très
hypothétique, là, qui ferait en sorte
qu'on ait besoin de passer par là. Donc, il y a une espèce de grille d'analyse,
là, qui permet audit comité de prendre sa décision, sinon c'est
arbitraire.
M. Bonnardel :
Un cas de figure, exemple, un vol à l'étalage voilà 10, 12 ans. Bien,
est-ce qu'un vol à l'étalage, voilà
10, 12, ans, devrait empêcher un futur chauffeur d'obtenir son accréditation?
C'est ce à quoi le comité d'évaluation des antécédents va se pencher. Je prends un cas, je ne veux pas dire qui
n'est pas grave, parce qu'un vol à l'étalage c'est grave, mais c'est un peu un cas... un cas de figure, une
image, là, sur une situation qui pourrait, je pense, être discutable, à
savoir est-ce que, oui ou non, on permet à un futur chauffeur d'obtenir son
accréditation malgré un vol à l'étalage.
• (19 h 50) •
M. Barrette :
Juste vérifier quelque chose, madame. C'est parce que, là, je veux juste
m'assurer que je fais référence à la
bonne place, là. Parce qu'à 10 on fait référence à des antécédents judiciaires,
évidemment, dans les cinq dernières années. Oui, oui. Oui, O.K., 10 ne
fait pas référence à ça. Il y a le troisième paragraphe, là, qui traite du
cas de figure que le ministre vient d'évoquer. Oui. O.K. C'est bon.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur le deuxième alinéa de
l'article 15? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire sur le...
M. Bonnardel :
J'ai un amendement de concordance aussi sur l'article 15, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Allez-y, M. le ministre.
M. Bonnardel :
Alors, à l'article 15 du projet de loi :
1°, remplacer, dans
le premier alinéa, «4°, 5° et 6°» par «2.1°, 4° et 5°»;
2° remplacer,
dans le deuxième alinéa, «refuser de faire droit à la demande» par «déterminer
si la demanderesse a un tel antécédent».
Cet amendement,
donc, apporte un ajustement à l'article 15 du projet de loi pour prévoir que la Société
de l'assurance automobile du Québec sera tenue de consulter le comité d'évaluation
des antécédents judiciaires seulement dans le cas où il y aura
lieu d'évaluer si les antécédents judiciaires d'une personne ont un lien avec
les aptitudes requises et le comportement approprié d'un chauffeur
offrant du transport de personnes par automobile.
Les
conditions prévues aux paragraphes 1°, 2.1°, 4° et 5° de l'article 9 ne
sont effectivement pas liées à des questions d'antécédents judiciaires.
La modification du premier alinéa en est une de concordance, puisque le
paragraphe 6° de l'article 9 a été retiré par amendement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Juste préciser, M. le ministre, pour
nos travaux, il aurait peut-être été préférable que vous nous présentiez
votre amendement après la lecture de l'article 15.
M. Bonnardel :
C'est ce que je souhaitais tantôt.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
L'aviez-vous annoncé ou c'est moi qui ai raté quelque chose?
M. Bonnardel :
Non, mais c'est parce que, tantôt... C'est ce que je faisais au début, le
député de La Pinière ne souhaitait pas que je fasse ça pour la suite. Mais
là, si vous me dites de lire l'amendement à chaque...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien, au début de nos travaux.
M. Bonnardel :
C'est comme vous voulez.
M. Barrette :
En rétrospective je suis encore plus content d'avoir dit ça comme ça, là, parce
que, là, je suis un petit peu étonné de certaines affaires.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bon, donc il y a un amendement.
M. Barrette : Bien oui!
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, commentaires, M. le ministre.
M. Bonnardel : Je
le déposerai au début puis, les prochaines fois, je les déposerai au début.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je pense qu'on doit procéder à l'amendement avant de procéder à l'article.
M. Barrette : Mme la Présidente, là, je vais le redire au
ministre, là, je suis bien content d'avoir attendu maintenant, là.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : O.K. Bon, bien, M. le ministre, avez-vous des commentaires sur votre
amendement?
M. Bonnardel :
Non, j'ai lu l'amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) : O.K. M. le député, avez-vous des commentaires sur
l'amendement de M. le ministre?
M. Barrette : Alors, Mme la
Présidente, j'aimerais juste peut-être suspendre quelques instants pour bien
lire l'amendement puis voir les références.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord. Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 19 h 53)
(Reprise à 19 h 55)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous poursuivons nos travaux. M. le ministre, avez-vous des
commentaires sur votre amendement? Non? M. le député de Lapinière, avez-vous
des commentaires sur l'amendement du ministre?
M. Barrette : Pardon?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Avez-vous des commentaires par rapport à l'amendement du ministre?
M. Barrette : Oui, oui. Bien, j'ai quelques
commentaires, là, vraiment de compréhension. Je vais résumer, là,
pour être certain, là, que j'ai bien
compris. Alors, l'amendement dit essentiellement qu'au premier alinéa on garde 1°,
n'est-ce pas? On ajoute 2.1°. 2.1°, pour
le bénéfice de ceux qui nous écoutent, c'est un amendement qui avait été déposé par les collègues de la troisième opposition sur la nécessité pour le chauffeur
de parler français, parler et comprendre, je pense, là, de mémoire. 4°
et 5° étaient déjà là, ils restent, et 6°, on l'enlève parce que c'est une
raison de concordance, parce que, précédemment, on abolissait 6°. Parfait.
2°
remplacer, dans le deuxième alinéa, «refuser de faire droit à la demande» par
«déterminer si la demanderesse a un tel antécédent», bon.
Quand le ministre nous dit son explication, il
dit, je vais le citer : «Cet amendement apporte un ajustement à l'article 15
du projet de loi pour prévoir que la Société de l'assurance automobile du Québec sera tenue de consulter le comité d'évaluation des antécédents judiciaires seulement
dans le cas où il y aura lieu d'évaluer si les antécédents
judiciaires d'une personne ont un lien avec les aptitudes requises et le
comportement approprié d'un chauffeur.»
J'ai de la
misère à comprendre comment ce qui est proposé comme amendement
nous limite à seulement dans les cas
où il y a lieu d'évaluer si les antécédents judiciaires
d'une personne ont un lien avec les aptitudes. Là, là, quand on regarde l'amendement, au premier paragraphe, on vient enlever, par concordance, 6°, parce que 6°, on l'abolit, puis on ajoute
2.1°. Puis c'est bien correct, parce que
c'est un article qui n'a rien à voir avec les antécédents, là, c'est... il doit
parler français. Puis, deuxièmement,
là, on parle des antécédents, mais là je ne vois pas en quoi ça devient un test
pour dire que le deuxième alinéa peut
être appliqué à la condition que les antécédents d'une personne ont un lien
avec les aptitudes. Je ne le vois pas. J'ai peut-être mal compris ou pas
lu assez, mais je ne vois pas comment cet amendement-là devient un test qui
amène cette conséquence-là. Je vois le droit à venir se présenter au bâton, là.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, on ne peut pas prétendre initialement refuser de faire droit
à la demande. C'est pour ça que le
texte a été modifié en disant que la société doit cependant, avant de
déterminer si la demanderesse a un tel antécédent...
Alors, c'est pas mal plus, dans le libellé, un point écrit par les avocats du
ministère pour... encore une fois, je le dis, là, je ne suis pas
juriste, là, mais de ne pas prétendre de refuser de faire droit à la demande.
M. Barrette : Bien, je comprends ce que le ministre
me dit. C'est parce que je ne comprends pas comment l'amendement fait ce que le ministre dit que ça
va faire. Je le répète, là, je vais
le relire, là, puis peut-être qu'en le relisant on va tous se comprendre. Initialement, ça dit : «La société
doit cependant, avant de refuser de faire droit à [une] demande — donc, de refuser la demande — consulter le comité d'évaluation des antécédents judiciaires à
l'égard du lien entre les antécédents judiciaires
et les aptitudes requises et le comportement approprié...» O.K. Là, on vient
changer ça en disant : Remplacer, dans le deuxième alinéa, «refuser
de faire droit à la demande» par «déterminer si la demanderesse a un tel
antécédent».
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, on présumait, avec le premier libellé, on présumait de la
décision du comité que la société
refusait déjà de faire droit à la demande. Alors, en modifiant le libellé, en
disant donc : «La société doit cependant, avant de déterminer si la demanderesse a un tel antécédent», bien, on
laisse le comité de façon plus objective, je vais le dire ainsi, là,
dans sa décision...
M. Barrette :
Oui. Alors là, ça veut dire, là, si je lis correctement, là, le deuxième
alinéa, il va faire une chose, il va seulement déterminer s'il y a un
lien avec les aptitudes, puis, s'il n'y en a pas, il va accepter la demande.
M. Bonnardel :
Selon le cas de figure qu'on a mentionné tantôt, là
M. Barrette : Oui. Oui. O.K. Disons que ça... c'est quand même...
il y a un côté subjectif que je peux comprendre, là.
M. Bonnardel :
Mais c'est déjà comme ça que ça fonctionne, M. le député.
• (20 heures) •
M. Barrette : O.K. Le chauffeur a-tu un droit d'appel, un
recours de ce genre-là? Parce que, là, on s'entend que le deuxième alinéa,
là, là, on est vraiment, vraiment dans le jugement de valeur.
M. Bonnardel : Au paragraphe... pas au paragraphe, pardon, à l'article 18,
vous avez, donc, la procédure d'appel.
M. Barrette : O.K., je n'ai pas
d'autre commentaire, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement du ministre par
rapport à l'article 15? Oui, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, j'ai
juste une question, parce que c'est... Excusez-moi, je n'étais pas là pour l'adoption
de l'article 2.1, et ce n'est pas sur le site le Greffier non plus. Est-ce que
vous avez le texte exactement qui a été adopté? Juste... J'ai une question, une précision. Juste... je veux être sûr on
parle de quoi exactement, parce
que Joël n'a pas une copie non plus.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
L'article 2.1?
M. Barrette : C'est l'amendement
qui a été accepté.
M. Kelley : Oui.
M. Barrette : Moi, je n'ai pas
mes documents, malheureusement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On a la série d'amendements ici.
M. Barrette :
Suspendons.
M. Bonnardel :
...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : O.K.
M. Bonnardel :
...lit comme suit : «2.1° elle est en mesure de comprendre, parler et lire
le français.»
M. Kelley : Alors, c'est juste une question.
Alors, dans la grille, quelqu'un qui ne peut pas lire en français
va être rejeté comme un chauffeur? Je
veux juste avoir une précision, parce
que je ne parle pas pour un
anglophone ni un allophone, mais peut-être
quand même pour un francophone qui ne peut pas lire nécessairement grâce à des problèmes d'apprentissage, je veux que ce n'est pas nécessairement juste une obligation, mais, s'il y a
un problème, qu'il
y a un suivi qui est fait avec
la personne pour aider cette personne. Alors, c'est juste d'avoir une précision
là-dessus.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député de Jacques-Cartier, si vous
revenez sur l'amendement 2.1°...
M. Kelley :
Non, ce n'est pas sur...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : ...il est adopté, là.
M. Kelley :
Non, non, non, ce n'est pas 2.1°, c'est dans... parce qu'on ajoute ici, dans le
texte de 15, si je comprends bien.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Oui.
M. Kelley : Ça va être une exigence, on ajoute ça. Alors,
moi, je pose la question : Est-ce
que, si 2.1° est
là, ça va être pris en considération comme une... c'est une obligation
pour un chauffeur? C'est juste une précision là-dessus.
M. Bonnardel :
C'est déjà écrit dans le règlement. On a copié-collé ce qui était déjà écrit
dans le règlement.
M. Kelley :
Bien, alors, c'est...
M. Barrette :
...
M. Kelley :
Oui, c'est correct.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : O.K. Et donc il
n'y a pas d'autres commentaires sur l'amendement proposé par le ministre?
S'il n'y a pas d'autre commentaire sur l'amendement proposé par M. le ministre, nous allons le mettre aux voix. Est-ce
que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
M. Barrette :
Sur division.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : D'accord. Donc, nous revenons à l'article 15.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Je
pense qu'on avait dit tout à l'heure qu'il n'y avait pas d'autre commentaire.
Je repose la question : Pas d'autres
commentaires sur l'article 15? Puisqu'il n'y a pas d'autre commentaire sur
l'article 15, nous allons le mettre aux voix. Est-ce que l'article 15
est adopté?
Des voix :
Adopté.
M. Barrette :
Sur division.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre, veuillez lire
l'article 16.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, alors, l'article 16 :
«Le
ministre constitue le comité d'évaluation des antécédents judiciaires. Il est
composé d'un membre désigné par la société,
d'un membre désigné par la commission de même que d'un membre désigné par le
ministre. Ces membres font partie, respectivement, du personnel de la
société, de la commission et du ministère des Transports.»
L'article 16 du
projet de loi vise à constituer le comité que la Société d'assurance automobile
du Québec devra consulter lorsqu'elle aura,
dans le cadre de l'analyse d'une demande, à juger si les antécédents
judiciaires d'une personne ont un lien avec les aptitudes requises et
les comportements appropriés d'un chauffeur d'une automobile offrant du
transport de personnes.
J'ai un amendement, Mme la Présidente, que je vais vous lire immédiatement : À l'article 16 du projet de loi, ajouter,
à la fin, l'alinéa suivant :
«Le comité comprend, de plus, un membre désigné conformément
au deuxième alinéa de l'article 194.»
Cet amendement
prévoir la désignation d'un membre additionnel au sein du comité qui, en vertu de l'article 194, serait
désigné par la ville de Montréal ou l'Autorité régionale de transport
métropolitain.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous allons procéder par l'analyse de l'amendement. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'amendement de M. le ministre?
M. Barrette : Oui, Mme
la Présidente, j'aimerais attendre de
voir le texte, parce que 194 est plus compliqué que ça en a l'air.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous voulez une suspension?
M. Barrette : Oui, s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 05)
(Reprise à 20 h 08)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous allons reprendre les travaux. M. le député de La Pinière, vous avez un commentaire?
M. Barrette : ...débattre de 194, là, mais quand on dit, là,
«conformément au deuxième alinéa de 194», c'est sûr que le deuxième alinéa de 194, ça parle de
délégation à d'autres organismes. Alors, je suis un peu étonné qu'on dise
«conformément au deuxième alinéa de 194», là. Je... juste étonné, là.
Une voix : ...
M. Barrette : Bien oui, c'est
celui-là. Le premier, c'est celui-là. Ça, c'est le deuxième.
M. Bonnardel : Le
deuxième alinéa, c'est celui, M. le député, qui parle de la ville de Montréal.
M. Barrette : Bien oui.
M. Bonnardel : Le
BTM.
M. Barrette : C'est exactement ce que je dis. Le deuxième alinéa, là, on
parle... c'est... on parle de délégation à des organismes.
M. Bonnardel : Le
RTM ou le BTM.
M. Barrette : Oui, mais là l'article, là, lui, là... Là, vous
voulez nous dire, là, qu'on... Parce
qu'on parle d'un membre
désigné. Ça veut dire qu'un membre désigné pourrait être un organisme?
M. Bonnardel :
Bien, c'est un membre désigné d'un organisme.
• (20 h 10) •
M. Barrette : Bien non, bien
non, bien non, non, non. On ne se comprend pas, là. «Who knows», ça se peut qu'encore
une fois je n'aie pas la bonne
compréhension, là. 16, on parle de la constitution d'un comité d'évaluation
des antécédents judiciaires. Alors, on parle
d'un membre désigné par la société. Moi, je comprends qu'on parle d'une
personne, un individu, d'un membre désigné
par la commission, il me semble qu'implicitement ça semble être un
individu, puis un membre désigné par le ministre. Il me semble
qu'implicitement c'est un individu.
Mais 194, ça
fait référence à des organismes, là. L'amendement est «conformément au deuxième alinéa
de 194», puis 194, ça traite de
délégations et des organismes. Alors, peut-être que je fais une mauvaise lecture du droit, mais,
à 16, c'est un comité. Un comité, c'est des membres, ce n'est pas des organismes.
M. Bonnardel :
Donnez-moi, Mme la Présidente, deux petites minutes. Je vais vérifier avec mes
avocats.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 11)
(Reprise
à 20 h 12)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, voilà, nous reprenons nos travaux. M. le ministre, vous avez la parole.
M. Bonnardel : Il y aura un élément de concordance à l'article 194
pour répondre, donc, de l'interrogation du député pour ce qui est du
membre désigné.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : D'accord. M. le ministre... M. le député.
M. Barrette :
Ça veut dire quoi, ça là, là?
M. Bonnardel :
Ça veut dire que, dans une certaine mesure, M. le député, avez raison.
M. Barrette :
Ah! Ah! merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Ah bien!
M. Barrette :
On peut-u la reposer, la... Ça veut dire quoi...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement?
M. Barrette :
Mais, ça veut dire quoi? Il va falloir avoir un autre amendement à un moment
donné?
M. Bonnardel :
194. Donc, dans...
M. Barrette :
Ah! on va faire un amendement à 194 dans trois mois.
M. Bonnardel :
Tantôt.
M. Barrette :
O.K., c'est beau. On prend ça en note.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Je vous rappelle que nous sommes toujours en ondes. Alors donc,
est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article... sur l'amendement du ministre?
M. Barrette : Non. Ah! bien, oui, oui, oui. Attendons...
attendez un petit peu, là. Alors, j'avais... Avant l'amendement, j'avais une question qui avait jailli dans mon
esprit, qui n'est pas saint, i-n-t. Alors, est-ce que le ministre considère,
parce que ce n'est pas indiqué là-dedans,
là, c'est un peu... je le dis par une expérience dans d'autres secteurs
d'activité, là. Il n'y a pas lieu de s'assurer que la désignation de
membres, là, d'individus sur ce genre de comité là soit assujetie à un minimum
de compétence?
M. Bonnardel :
Tout comme, Mme la Présidente...
M. Barrette :
C'est une question, là.
M. Bonnardel :
...un comité a été formé en 2014, constitué de manière administrative par un
représentant de la Société de
l'assurance automobile du Québec, du Bureau de taxi de Montréal et du ministère
des Transports, je pense que ça va de
soi que les trois personnes qui siègent présentement étaient des personnes
compétentes pour répondre, encore une fois, de la situation exposée en
termes d'analyses pour les antécédents judiciaires.
M. Barrette :
Oui, je comprends que ça va de soi, là, mais ce n'est pas la même chose, aller
de soi puis prévoir, dans un article, qu'il doit y avoir au moins une
personne qui a une compétence juridique en la matière.
M. Bonnardel :
Bien, il va de soi, Mme la Présidente, en tout respect, que les personnes qui
seront nommées là auront des
compétences ou certaines compétences, en tout cas, un sur trois ou deux sur
trois qui seront nécessairement des juristes
pour être capables de bien statuer et d'amener le comité à prendre la meilleure
des décisions, à chaque fois, selon le cas.
M. Barrette :
Bien, je reviens sur mon argument, là. Aller de soi... On a dit, à 15, là,
essentiellement, que ce comité-là devait,
pour reprendre les paroles... pas les paroles, mais les mots de l'explication
que le ministre nous a dite : C'est moins judiciaire... c'est moins spécifique dans le côté judiciaire que
subjectif quand... qu'au lien de l'antécédent judiciaire avec le comportement d'une personne. Le ministre
prenait comme exemple un vol à l'étalage à 17 ans. La personne a
45 ans. Là, on n'est pas vraiment dans
le judiciaire, là. Ça pourrait être un sociologue, là, un psychologue, un
psychosociologue qui serait tout à
fait apte à dire : Bien là, slaquez, là. 17 ans, avec le «track record» de
cette personne-là, il n'y a pas lieu de... Mais, par contre, il peut y
avoir des circonstances où il y a un caractère juridique plus particulier.
Moi, je dis juste que ce comité-là, de la
manière que, maintenant, l'article précédent a été amendé, ça n'amène pas nécessairement des gens qui ont une compétence juridique, ça
ne va pas nécessairement absolument de soi. Je comprends l'article du... pas l'article, mais l'argument du ministre,
je ne suis pas contre, là, au contraire, mais il n'y aurait pas lieu de
s'assurer qu'on ait la garantie qu'il y ait au moins une personne qui ait une
compétence juridique?
M. Bonnardel : Bien, M.
le député, honnêtement, il existe déjà un comité de nature administrative, déjà avec la SAAQ, déjà avec le Bureau de taxi et le ministère
des Transports. Alors, soyez assuré que, si on le fait déjà, je ne vois
pas en quoi on irait plus bas que ce qu'on a
déjà nommé comme personnes depuis 2014. Il va de soi qu'on va nommer les
meilleures personnes pour être capables de prendre les décisions adéquates pour
la suite.
M. Barrette :
Bien, M. le Président, je ne prête pas de mauvaises intentions au ministre, là,
le ministre, il dépose un projet de loi qui veut, on le sait, là,
démanteler la situation actuelle pour en construire une nouvelle qui... ça va
durer pendant 40, 50, 60 ans. C'est les
mots qui ont été prononcés. N'y a-t-il pas lieu de s'assurer qu'à la case
départ il y ait au moins ça? Si le
gage de la bonne décision est le passé, ne le défaisons pas, restons comme
c'est. Mais là on le défait. Ça fait que
moi, je suis juste... je suis là pour qu'on s'assure que, dans le projet de
loi, il n'y ait pas de trou, qu'on ne se ramasse pas dans des situations
où il y aura des injustices.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, sur le comité qui existe, de nature administrative, présentement,
il y a deux avocats, du MTQ et du BTM.
M. Barrette : Bon, et est-ce
qu'actuellement dans la réglementation ça exige ça?
M. Bonnardel :
Non.
M. Barrette : O.K. Puis le ministre considère que ce n'est pas une bonne idée de
l'exiger aujourd'hui, parce que le passé, il n'y en avait pas.
M. Bonnardel : Bien, ce n'est pas une question
que c'est une bonne idée, Mme la
Présidente, mais on est
conscients, je pense, que, peu importe le ou
les ministres, on est conscients qu'en textualisant puis en
expliquant que les membres du comité vont venir de différentes organisations
on va mettre des personnes adéquates puis on va regarder ce qui se fait depuis 2014 pour être capable... Donc, je
comprends la question, là, puis peut-être les inquiétudes,
mais on n'ira pas plus bas que ce que
nous avons présentement. Quand je dis plus bas, là, ce n'est pas méchant,
là, mais ici... je pense que, dans ce contexte,
oui, il faut minimalement un ou une avocate pour être capable d'avoir une
décision qui pourrait être analysée par procédure x, y, z, là. Il y en a
déjà deux présentement sur le comité.
M. Barrette : Oui, mais est-ce que le ministre
a regardé les 30 dernières années, pour voir s'il était advenu une situation
où il n'y en avait pas du tout?
M. Bonnardel : Ce
comité existe depuis 2014, Mme la Présidente.
M. Barrette : Ah! donc, donc, donc, c'est un passé très récent.
On ne peut pas prédire l'avenir. Est-ce que le ministre va être absolument
rébarbatif à ce qu'on dépose un amendement qui statue qu'au moins un membre
dudit comité ait... détienne des compétences
juridiques? Ce sera aux différentes personnes, là... Il
y a plusieurs comités, là.
Entendez-vous entre vous autres, là, puis envoyez-en au moins un qui a
une compétence juridique.
M. Bonnardel : Je ne peux pas empêcher, Mme la députée... Mme la Présidente, le ministre... pas le ministre, mais le
député de déposer tous les amendements qu'il souhaite.
M. Barrette : Je comprends. Vous savez, là, ce n'est pas... Je
sais que le ministre ne veut absolument pas que je prenne des heures et des heures du temps d'amendements qui me sont octroyés pour discuter de ça. Je fais de la
prévention parlementaire.
M.
Bonnardel : Mme la
Présidente, je peux le rassurer, oui,
oui, je ne vois pas en quoi je pourrais refuser qu'il y ait une nature... de nature juridique,
au moins un des membres, regardez...
M. Barrette : Ah! bien là, s'il
ne voit pas en quoi il pourrait refuser, on va déposer un amendement.
M. Bonnardel :
Qu'il le dépose, on va l'accepter.
M. Barrette : Très bien. Mme la
Présidente, je vous propose de...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, vous annoncez un amendement?
M. Barrette : Oui. Bien là, je
vais vous proposer...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
À l'amendement?
M. Barrette :
Oui, un amendement à 16, on va l'écrire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien, c'est-à-dire, il faut que ça soit un sous-amendement.
M. Barrette : Ah! je m'excuse.
Un sous-amendement, parce que c'est lui qui a déposé l'amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, c'est un sous-amendement à l'amendement.
M. Barrette : Oui, vous avez tout
à fait raison.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, vous annoncez un sous-amendement à l'amendement?
M. Barrette : Oui, si vous me
permettez de prendre un moment pour le rédiger.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On va suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 20 h 20)
(Reprise à 20 h 30)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, à l'ordre! Nous allons reprendre les travaux. Nous en étions à votre
sous-amendement, M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Nous en étions à votre sous-amendement. Veuillez le lire et faire vos
commentaires.
M. Barrette : Bien sûr, Mme la
Présidente. Alors, je dépose le sous-amendement suivant :
L'amendement
proposé à l'article 16 du projet de loi est modifié par l'ajout, à la fin
de l'alinéa suivant... non, l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«La composition du comité nécessite la présence
d'au moins un membre qui est avocat ou notaire.»
Bon, je
pense, Mme la Présidente, que je n'ai pas besoin de m'étendre sur les
explications de l'amendement, compte tenu des conversations précédentes.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Bonnardel :
Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Avant de... Il faut que je te demande s'il y a d'autres commentaires.
M. Bonnardel :
Oui, on n'en a pas.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur le sous-amendement?
Une voix : ...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Bon, il n'y a pas d'autre
commentaire. Alors, est-ce que le... Je vais mettre aux voix le
sous-amendement. Est-ce que le sous-amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Adopté. Donc, nous revenons à l'amendement de M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement à
l'article 16? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons mettre
aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 16 est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : D'accord. Revenons à l'article 16. Est-ce qu'il y a des commentaires sur
l'article 16?
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Tel qu'amendé. Il n'y a pas d'autres commentaires?
M. Barrette :
Ah! si vous insistez, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Non, non, non, je n'insiste pas. S'il n'y a pas d'autre
commentaire, nous allons mettre aux voix l'article 16. Est-ce que l'article 16
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre, veuillez lire l'article 17.
M. Bonnardel :
Oui, Mme la Présidente. Alors, l'article 17 :
«Lorsque la
société fait droit à la demande d'autorisation, elle délivre à la demanderesse
un permis attestant que celle-ci est un chauffeur autorisé.
«Ce permis contient une photographie du
chauffeur prise par la société et porte un numéro. Un règlement du gouvernement
détermine la teneur du permis, de même que sa forme et la périodicité suivant
laquelle la photographie doit être mise à jour.»
Commentaire. L'article 17
prévoit la délivrance d'un permis avec photo attestant de la qualité de
chauffeur autorisé d'une personne. Un règlement du gouvernement
précisera notamment la teneur et la forme que prendra ce permis.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article...
le premier alinéa de l'article 17?
M. Barrette : Non.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce qu'il y a
des commentaires sur le deuxième alinéa de l'article 17?
M. Barrette : Alors, Mme
la Présidente, c'est... Bon, évidemment,
l'article 17, là, tel qu'il a été considéré à ce moment-ci, il n'y a pas grand-chose à
dire, sauf que... sauf que... En fait, il n'y a pas grand-chose à dire.
Maintenant,
est-ce qu'il ne manque pas un alinéa, dans cet article-là, à propos de la
disposition, dans le véhicule, dudit permis
ou il ne sera pas dans le véhicule? Est-ce que je dois comprendre que ça, c'est
un permis que le chauffeur va transporter sur lui, mais il n'exposera
pas, et celui qui va être exposé va être quelque chose d'autre dans le projet
de loi?
M. Bonnardel : On a déjà, Mme la
Présidente, discuté, donc, du... je
ne veux pas dire «collant» ou ce qu'on mettra comme autorisation. Vous
parlez, vous, du véhicule dûment autorisé?
M. Barrette : Non. Bien, d'abord, sur le véhicule dûment
autorisé, pour ce qui est du collant, je ne pense pas qu'on ait eu un débat très profond, détaillé, sur
comment ça allait fonctionner. On a parlé de cas de figure. Moi, je me souviens
avoir dit : Regardez, c'est parce que, là, actuellement, certaines
compagnies, actuellement, là, c'est un papier littéralement photocopié ou pas photocopié, mais «tapé», là, sur
la fenêtre, là. Moi, en fin de
semaine, là, je peux vous le dire,
là, j'ai vu un véhicule qui avait au
moins deux... tu sais, c'était scotch tape, là, Uber, Eva puis un autre, là. Ça
fait que moi, je trouve que, là, c'est léger, mais on en a parlé puis on
n'a pas fait le tour de ça. Peut-être qu'on va le faire à un moment donné.
Maintenant, là, on parle du permis. Alors, le
permis, là, je comprends, là, que l'article, il dit clairement qu'il va y avoir une forme, un numéro, une photo, une
périodicité, et ainsi de suite. Alors, est-ce que ce permis-là, c'est le
permis que... comme ça? On a ça, nous
autres. Il est dans ma poche, personne ne le voit. Alors, est-ce que c'est ça
ou c'est la pièce qui va être affichée dans le taxi, auquel cas,
pourquoi on ne traite pas de ça à 17?
M. Bonnardel : L'article 61,
mais c'est un peu le principe, pour ne pas le dire, le «pocket card»...
M. Barrette : ...français, là.
M. Bonnardel : ...que la plupart des taxis ont dans leur
véhicule, avec la photo, le numéro
d'identification et le nom de la
personne. Vous l'avez à l'article 61
du projet de loi. L'article 61 : «Un chauffeur autorisé doit
afficher à la vue des passagers, dans l'automobile...»
M. Barrette : Pourquoi vous ne
l'avez pas mis à 17? Non?
M. Bonnardel :
Bah! C'est des dispositions particulières...
M. Barrette : Techniques, là...
M. Bonnardel :
...au chauffeur autorisé, là.
M. Barrette : Moi, personnellement, je l'aurais mis là, mais je n'en tiens pas
rigueur. Donc, le chauffeur n'aura pas un
deuxième permis, là. Il n'a pas un permis comme un permis de conduire qu'il a
dans ses poches et un document qui est affiché. Ce n'est pas un et
l'autre, c'est la même affaire. Ce n'est pas un ou l'autre, c'est-à-dire,
c'est...
M. Bonnardel :
Bien, c'est la délivrance d'un permis avec la photo. C'est tout.
M. Barrette :
C'est correct. C'est juste...
Une voix :
...
M. Barrette :
Oui, vas-y.
(Consultation)
M. Barrette :
Je n'ai pas d'autre question, Mme la Présidente. En fait, je n'avais pas de
question, mais...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, il n'y a pas d'autres commentaires sur l'article 17? S'il
n'y a pas d'autre commentaire, je vais mettre aux voix
l'article 17. Est-ce que l'article 17 est adopté?
Des voix :
...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre, veuillez lire l'article 18.
M. Bonnardel :
Oui. L'article 18, Mme la Présidente :
«Lorsque la société
refuse de faire droit à une demande d'autorisation, elle avise, par écrit, la
demanderesse de sa décision.
«Avant
de refuser d'octroyer son autorisation, la société doit notifier par écrit à la
demanderesse le préavis prescrit par
l'article 5 de la Loi sur la justice administrative (chapitre J-3) et
lui accorder un délai d'au moins 15 jours pour présenter ses
observations.»
L'article 18
prévoit que la société, en cas de refus d'une demande d'autorisation, doit en
aviser par écrit la personne concernée.
De plus, dans le respect des règles habituelles d'équité procédurale, un
préavis exposant les motifs sur lesquels se fonde la société pour refuser une autorisation devra être acheminé à la
demanderesse afin de lui donner l'occasion de présenter ses observations. Notons que la décision de
refuser la délivrance d'une autorisation pourrait être contestée devant le
Tribunal administratif du Québec en vertu de l'article 190 du projet de
loi.
C'est l'article qu'on
a discuté suite aux discussions que nous avions, je crois, sur le 16.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des commentaires sur le
premier alinéa de l'article 18?
M. Barrette :
Juste une petite seconde, là, Mme la Présidente, là, pour que je me remémore
ceci. Alors, sur le premier alinéa, non.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Pas d'autres commentaires? Donc, est-ce qu'il y
a des commentaires sur le deuxième alinéa?
M. Benjamin :
Oui.
M. Barrette :
Oui...
M. Benjamin :
Sur le premier alinéa.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Sachant, tantôt, la
volonté exprimée par le ministre de privilégier les voies électroniques, notamment
au niveau de la formation, dois-je comprendre aussi que ces démarches... est-ce
que l'ensemble de ces démarches, ce sont les
démarches qui pourront être faites par voie électronique ou, du moins, est-ce
que c'est par la poste?
M. Bonnardel : Écoutez, légalement, selon moi, ça va se faire
par la poste, pas par voie électronique. S'il y a refus, là... Bien,
donnez-moi deux petites secondes, je vais vous confirmer le tout.
(Consultation)
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Si vous avez besoin de plus de temps, je vais
suspendre.
Des voix :
...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 40)
(Reprise
à 20 h 45)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous allons reprendre nos travaux. Donc, nous en étions aux
commentaires.
M. Bonnardel :
...pour répondre, Mme la Présidente, au député, c'est bien par la poste que
c'est envoyé. Si la personne en fait la demande, ça peut être envoyé par voie
électronique aussi.
M. Benjamin :
Ah! ça pourrait être...
M. Bonnardel :
On ne peut pas la forcer, là, à... mais c'est par la poste.
M. Benjamin :
D'accord. Parfait. Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, il n'y a pas d'autres commentaires?
Une voix :
...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Oui. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. Barrette : Alors, Mme
la Présidente, j'ai une question à
poser au ministre, qui est assez simple, là. Je ne l'ai pas
vu, là, ou j'ai mal lu. Est-ce que c'est possible qu'un permis soit suspendu?
M. Bonnardel :
Est-ce que le député veut m'expliquer en quoi le permis peut être suspendu?
M. Barrette :
Bien, c'est une question que je pose. Je n'ai pas de cas de figure qui me vient
à l'esprit, là. C'est-u possible?
M. Bonnardel :
Bien, le permis du chauffeur de taxi, vous voulez dire? L'accréditation du
chauffeur de taxi?
M. Barrette :
Oui, oui, oui.
M. Bonnardel :
Bien, son permis sera... son accréditation sera suspendue s'il enfreint la loi,
le Code de la sécurité routière, perd son permis pour des points
d'inaptitude, alcool au volant.
M. Barrette :
Non, ça, je comprends, là, mais suspendu temporairement. Là où je veux en
venir, c'est que... c'est la durée.
Ce n'est pas possible, pour le ministre, que ça, ça arrive, ça? Pas révoqué. Je
fais la différence entre révoqué puis suspendu, là.
M. Bonnardel :
Bien, un permis suspendu dû à un grand excès de vitesse, l'alcool...
M. Barrette :
Bien, ça, c'est une autre affaire, là. Moi, je ne parle pas d'offense, là,
suspendu... Il ne m'en vient pas à l'esprit, de cas de figure, là.
M. Bonnardel :
C'est à l'article 118, là.
M. Barrette :
Il a oublié de payer son immatriculation.
M. Bonnardel :
118, 119, là, ça dit : «118. La société suspend l'autorisation qu'elle a
octroyée au chauffeur dont le permis de conduire est suspendu.»
Et :
«119. La
société peut suspendre ou révoquer l'autorisation qu'elle a octroyée à un
chauffeur chaque fois qu'il se trouve
dans l'une des situations suivantes», comme je vous le mentionnais tantôt,
déclaration, document, renseignement faux, dénaturé, omis de déclarer...
M. Barrette :
Ce n'est pas là-dessus, Mme la Présidente, ce n'est pas là-dessus, là. La
question que j'allais poser, là, c'est
que, dans une... Est-ce que 18, ça s'applique dans ce genre de situation là ou
c'est juste dans le cas d'une première demande?
Parce
que la question que j'allais poser ou la remarque que j'allais faire, là, c'est
que la procédure, dans un cas d'une suspension
pour une banalité, genre un délai dans le paiement, une affaire de même, là,
d'un permis, là, là, est-ce que ça, ça peut induire des délais qui sont
très longs pour le chauffeur avant de retrouver... Non?
M. Bonnardel :
Pas pour une question de délai de paiement. Ça c'est la... On avait eu cette
discussion...
M. Barrette :
Je suis très théorique, là, je suis excessivement théorique, là. Est-ce que 18
s'applique uniquement lorsqu'on fait une première demande de permis?
M. Bonnardel : De
ce que je lis, oui.
M. Barrette :
O.K.
M. Bonnardel :
Oui.
M. Barrette :
Est-ce que tout le monde, de votre bord, est d'accord avec ça? Si tel est le
cas, je n'ai pas d'autre commentaire.
Une voix :
...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 18? Donc, s'il n'y a pas d'autre
commentaire sur l'article 18, nous allons le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 18 est adopté?
Des voix :
Adopté.
M. Barrette :
Sur division.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre, veuillez lire
l'article 19.
M.
Bonnardel :
Alors, Mme la Présidente, article 19 :
«Une automobile est
autorisée par la société lorsque son propriétaire lui transmet une demande
d'autorisation recevable et que les conditions suivantes sont remplies :
«1°
l'automobile :
«a) est un véhicule
de promenade au sens de l'article 4 du Code de la sécurité routière;
«b) n'est pas munie
d'un antidémarreur éthylométrique agréé par la société;
«c)
si le kilométrage indiqué à son odomètre ou son âge, déterminé en fonction de
l'année du modèle, excède les limites
prévues par règlement du gouvernement, a fait l'objet d'une vérification
mécanique par une personne autorisée par la société en vertu de l'article 520 du Code de la sécurité
routière, selon les normes et modalités établies par le règlement pris
pour l'application de l'article 522 de ce code, à la suite de laquelle a
été délivré un certificat de vérification mécanique indiquant que l'automobile
est conforme à ce code;
«d) respecte les autres
conditions prévues par règlement du gouvernement;
«2°
le propriétaire a rempli l'ensemble des exigences nécessaires à
l'immatriculation appropriée de l'automobile et à l'obtention du droit
de la mettre en circulation;
«3°
aucune autorisation qui a été octroyée en vertu de la présente loi à l'égard
d'une automobile appartenant au propriétaire
ou, le cas échéant, à l'égard d'un système de transport dont il a été le
répondant n'est suspendue au moment de la demande d'autorisation ou n'a
été révoquée autrement qu'à sa demande dans les cinq ans précédant ce moment;
«4° le propriétaire
n'est pas en défaut de payer une somme exigible en vertu de la présente loi.
«Les
dispositions de la présente loi qui s'appliquent au propriétaire d'une
automobile sont également applicables à
l'égard de toute personne qui acquiert ou possède une automobile en vertu d'un
titre assorti d'une condition ou d'un terme qui lui donne le droit d'en devenir propriétaire, ou en vertu d'un titre qui
lui donne le droit d'en jouir comme propriétaire à charge de rendre. Elles s'appliquent aussi à toute
personne qui prend en location une automobile pour une période d'au moins
un an.»
Commentaire.
La section II du chapitre II du projet de loi propose un régime
d'autorisation des automobiles par la Société de l'assurance automobile
du Québec. La commission peut fixer des conditions et des restrictions
particulières applicables au maintien d'un permis de propriétaire de taxi
qu'elle délivre.
• (20 h 50) •
Pour l'application des premier et deuxième alinéas, un permis ne
peut être délivré après le 10 juin 2009 que si le taxi qui est attaché est accessible aux personnes handicapées, sauf si la commission est d'avis que le
nombre de taxis accessible aux personnes handicapées est suffisant pour
répondre aux besoins de ces personnes.
Excusez-moi, je ne
suis pas au bon endroit. Commentaire. C'est la page 45, pardon... au texte
de référence. Ce mécanisme d'autorisation
remplace, dans une certaine mesure, le régime d'autorisation de permis de
propriétaire de taxi prévu dans la
loi sur les services de transport par taxi. Toutefois, contrairement à ce dernier, la nouvelle autorisation proposée ne sera pas accessible, il n'y aura plus de quota
limitant le nombre d'automobiles que pour autoriser la société
en fonction de certains territoires délimités.
Essentiellement, une
automobile pourra être autorisée aux fins d'offrir des services de transport
rémunéré de personnes dans la mesure où il
s'agira d'un véhicule de promenade au sens du Code de la sécurité routière
qui n'est pas muni d'un antidémarreur
éthylométrique. De plus, une vérification mécanique pourrait être requise au préalable
selon l'âge ou le kilométrage du
véhicule concerné. Un règlement du gouvernement pourrait aussi prescrire des
conditions additionnelles au besoin.
Quant
aux conditions applicables au propriétaire de l'automobile, ce dernier devra
respecter les exigences relatives à l'immatriculation
de l'automobile et à l'obtention du droit de la mettre en circulation. Aucune
autorisation octroyée à l'égard d'une
automobile appartenant au propriétaire concerné ou, le cas échéant, à l'égard
d'un système de transport dont il aurait été le répondant ne devra avoir été suspendue au moment de la demande ou
révoquée autrement qu'à sa demande dans les cinq ans précédant ce
moment.
Le propriétaire ne
devra pas non plus être en défaut de payer une somme exigible en vertu de la
loi.
Par ailleurs, le dernier alinéa reprend
essentiellement les termes de l'article 2 du Code de la sécurité routière pour prévoir que les dispositions de la loi
s'appliqueront également à la personne qui prend en location une automobile
pour une période d'au
moins un an et la personne qui possède une automobile sur la base d'un terme
qui lui donne le droit d'en devenir propriétaire ou en vertu d'un titre
qui lui donne le droit d'en jouir comme propriétaire.
Notons enfin
que, selon l'article 263, les automobiles attachées à un permis de
propriétaire de taxi en application de la Loi concernant les services de
transport par taxi deviendraient, du seul effet de la loi, des automobiles
autorisées en vertu de la loi nouvelle.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, est-ce qu'il y a des commentaires sur le...
M. Bonnardel :
J'ai un amendement. Je suis aussi bien de vous le dire tout de suite, comme
vous m'aviez demandé tantôt, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Oui. Donc, vous allez déposer un
amendement et vous avez des photocopies?
M. Bonnardel :
C'est un amendement d'équivalence, là, avec l'article 9, là, mais je vous
le lis quand même. À l'article 19 du projet de loi, supprimer le
paragraphe 4° du premier alinéa.
Cet
amendement supprime donc le paragraphe 4° du premier alinéa de
l'article 19 en raison du nouvel article 573.0.1 du Code de la sécurité routière, qui traite du
défaut de paiement de sommes dues à la société. Cet article a été intégré
dans le code par l'article 27 de la Loi
visant l'amélioration des performances de la SAAQ, favorisant un meilleur
encadrement de l'économie numérique en matière de commerce électronique, de
transport rémunéré de personnes et d'hébergement touristique et modifiant
diverses dispositions législatives.
Donc, on
supprime le paragraphe 4°.
C'est un amendement d'équivalence à l'article 9 où on a retiré le
paragraphe 6°. On en discutera tantôt.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, merci, M. le ministre. Donc,
vous avez déposé votre amendement, mais je propose que nous procédions plus dans l'ordre, là. C'est-à-dire on le
traitera lorsqu'on sera rendus à ce point-là. Alors, est-ce qu'il y a
des commentaires sur le premier alinéa?
Mme Ghazal :
Moi, j'aurais un commentaire pour le premier alinéa. Je voudrais déposer un
amendement sur le premier alinéa.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Sur le premier alinéa.
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'on...
Donc, on va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 54)
(Reprise à 20 h 56)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous reprenons nos travaux. Mme la députée de Mercier,
veuillez, s'il vous plaît, lire votre amendement au premier alinéa.
Mme Ghazal : Parfait. Donc, l'amendement, c'est d'insérer,
après le mot «remplis» du premier alinéa, la phrase suivante : «pourvu que le nombre maximal de
véhicules autorisés fixé par la commission selon le moment de la journée
et par territoire ne soit atteint».
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires?
Mme Ghazal : Oui. Donc, ça fait plusieurs fois que je le
mentionne, et je l'ai répété, toute la question, c'est qu'en libéralisant totalement l'industrie du taxi
et du transport de personnes ce que ça fait, c'est que ça va augmenter de
façon exponentielle le nombre de voitures.
Je sais que le ministre ne croit pas à ça. Mais nous, on n'a pas fait
d'étude au Québec. Ce qu'on a fait,
c'est qu'on a regardé les effets que ça a eu, cette libéralisation-là puis
d'ouvrir la porte sans aucune limite ni de territoire ni de nombre de
voitures, ailleurs.
C'est-à-dire qu'avant, avec la loi
actuelle, selon ce que le ministre
dit, c'est qu'on a tellement limité, c'est tellement rendu restrictif qu'il n'y a pas assez d'offre
pour certaines régions éloignées, alors que, là, on s'en va totalement
dans l'autre extrême, qui est
d'ouvrir totalement, et ça, ça augmente énormément. Peut-être
pas demain, tout de suite, une augmentation incroyable, mais, avec le
temps, il pourrait y avoir une augmentation exponentielle, comme on a vu dans
d'autres villes comme à New York.
Donc, l'objectif,
c'est vraiment de ne pas empirer la congestion, surtout dans les
villes urbaines, et donc de ne pas augmenter
les gaz à effet de serre, qui est un risque réel, puisqu'aussi on sait que
ce transport de personnes fait concurrence aussi au transport public.
Et
il y a une préoccupation du ministre qu'on partage tous, qui est dans certaines municipalités, il y a des gens qui sont venus nous en parler, dans les municipalités, qui ont dit
que, bien, ils n'ont pas assez de services. Il n'y a pas assez d'offre pour eux. Donc, en libéralisant puis en ouvrant la
porte à tout le monde, le ministre fait le pari, le gouvernement fait le
pari comme quoi ces gens-là, bien, ils vont en avoir beaucoup plus, puis il va
y avoir de la concurrence.
Bien, ce n'est pas tout à fait certain, parce
qu'étant donné qu'il n'y a plus d'agglomération... puis là, dans l'amendement,
je ne parle pas d'agglomération, je parle de territoire qui pourrait être
défini, par exemple, par région administrative
ou autrement. En ouvrant, bien, les gens, ils ne vont pas aller dans les
endroits où il y a moins de personnes, ils vont aller, tous, dans les endroits payants, puisqu'il n'y a plus de
limite de territoire, et donc ça sera toujours dans les milieux urbains plus densément peuplés, puisqu'il y a plus
d'argent à faire que dans les municipalités moins densément peuplées ou dans les régions plus éloignées et plus rurales,
ce qui fait que les gens qui veulent avoir du transport ne seront pas
gagnants.
• (21 heures) •
Donc, le
ministre nous parle beaucoup de l'offre et la demande, qu'il y a un équilibre
et que l'offre et la demande va tout
régler. Bien, ici, ce qu'on veut faire en limitant le nombre de voitures, ça va
faire en sorte, par exemple, surtout dans les endroits plus densément peuplés, pas nécessairement partout dans toutes
les régions, mais plus densément peuplées, peut-être que, là, les gens n'iront pas... il va y avoir une
limite. Ils n'iront pas tous dans les endroits les plus payants, ils vont
être obligés d'offrir du service dans les
ruralités plus éloignées, et l'équilibre de l'offre et la demande se fera
beaucoup mieux, puisque ça va équilibrer l'offre, puisque les gens
aussi... Une des craintes, c'est qu'il va tellement y avoir de joueurs, il y a des gens qui ne seront pas profitables, et
ceux qui opèrent les taxis actuellement, bien, ils vont être obligés de
fermer parce que ça ne sera pas assez
profitable pour eux. Et donc il n'y aura pas cette qualité de l'offre et... la
qualité de service à laquelle le
projet de loi que le ministre a mis en place... Si c'est une problématique à
laquelle... qu'il voulait régler, eh bien, ça ne réglera pas ce
problème-là.
Je sais qu'on
en a parlé avant, que j'ai amené ce point-là avant, de limiter le nombre de
voitures, parce que c'est un effet
qui va exister. C'est par prévention, au lieu de se dire quelques années plus
tard : Bien, il faudrait reculer en arrière par rapport à ce qu'on a fait parce qu'on a trop ouvert la porte, comme
c'est arrivé ailleurs, comme c'est arrivé dans d'autres villes. Ils sont en train... Par exemple, à New
York, il y a eu des études aussi qui démontrent l'augmentation de la
congestion. Peut-être pas demain, peut-être
après-demain, après après-demain, ça va arriver à plus long terme, et après ça
les gouvernements vont être obligés
de reculer en arrière et même d'imposer une entrée et des permis même aux
chauffeurs d'Uber, puisque ça se fait
en ce moment où est-ce qu'on parle. On peut faire l'autruche puis faire
semblant que ça n'existe pas et que ça n'arrivera pas, c'est que la réalité, ce n'est pas ce qu'on
souhaite qui arrive, la réalité arrive en fonction des mesures qu'on met
en place. Et là, en ouvrant totalement, en
abolissant les agglomérations, en n'ayant aucune limite, eh bien, oui, quand il
n'y a pas de contrôle, bien, ça peut devenir bordélique, parce qu'on ne
met aucun contrôle en place.
Donc, c'est
pour ça que j'amène cet amendement à ce premier alinéa de l'article 19,
que la commission limite, et dépendamment
du moment de la journée, parce qu'on le sait aussi, avec la tarification
dynamique, on voit ce qui arrive avec les nouveaux joueurs. Ça s'est
avéré ici. Pourquoi ça ne se reproduira pas à un autre moment où est-ce qu'il y
a des moments où quand il y a beaucoup, beaucoup de monde, quand il y a des
événements où il y a beaucoup de demandes, eh bien, on voit que les prix
augmentent énormément, et ce n'est pas mieux pour les clients? Donc, c'est la
raison pour laquelle j'amène cet amendement à la commission. Voilà.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires, M. le ministre?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, la députée dépose un amendement qui dénature complètement le
projet de loi. La députée, en tout
respect, défend un modèle d'affaires qui, en 2020, ne fonctionne plus, un
modèle d'affaires basé, voilà 40, 50 ans,
sur un nombre de permis de taxi avec un certain nombre d'habitants. On va
prendre Montréal. 40 ans plus tard à Montréal,
il y a moins de taxis par 100 000 habitants qu'en 1970, il y a moins
de taxis. Alors, aujourd'hui, elle dit : Il y aura peut-être plus
de véhicules.
Pour ne pas le nommer, on va prendre Uber. Uber
est au Québec depuis presque cinq ans, six ans. À Montréal, il y a moins de véhicules immatriculés, moins, pas
beaucoup, mais 0,1 % de moins. La discussion, je l'ai eue avec elle,
la députée, la dernière fois, en lui disant
que le défi que nous avons, c'est d'amener plus de voitures de transport
rémunéré en termes d'offre et de
réduire le nombre de véhicules que les propriétaires résidentiels possèdent,
d'amener ce changement de comportement
et de dire aux gens propriétaires : Vous avez une offre additionnelle qui
peut être le métro, le bus, les transports rémunérés par personne, le taxi, la mobylette, le Bixi, toutes les
autres formes de mobilité du dernier kilomètre. C'est ça, le défi que vous devriez défendre, c'est d'amener les
gens qui possèdent deux véhicules, à Montréal surtout, de se dire :
Ça ne fonctionne plus, là. Vous en avez besoin seulement d'un, parce que vous
avez une offre additionnelle.
La plus belle preuve de tout ça, vous
dites : Demain matin, il pourrait y avoir plus de véhicules. Qu'est-ce qui
empêche, demain matin, Uber d'avoir
250 000 véhicules de plus à Montréal? Ce qui n'est pas du tout le
cas. Le projet pilote pourrait
permettre, demain matin, à avoir 250 000 chauffeurs additionnels, ce
n'est pas le cas, parce que tout ça est une question d'offre et de
demande.
Alors,
aujourd'hui, vous avez une offre que vous défendez. Vous dites en même temps
que les territoires d'agglomération,
on devrait, dans une certaine mesure, les garder avec un certain nombre de
chauffeurs. Donc, vous défendez un
modèle qui ne fonctionne pas et qui dit à un chauffeur de taxi : Tu prends
un passager, un client dans ton territoire x, tu l'amènes dans un autre territoire et tu ne peux pas ramasser un autre
client si tu ne le ramènes pas chez vous. Vous êtes pour réduire l'auto solo, vous êtes pour la Politique
de mobilité durable. En quoi vous pouvez défendre un modèle... On leur donne des outils
aujourd'hui pour pérenniser l'industrie, pour s'assurer,
demain matin, là, l'industrie du taxi, on la rend pérenne dans le futur.
Le défi que nous avons, c'est de réduire le nombre de véhicules, pas de ceux
qui font du transport rémunéré,
ceux qui en possèdent deux. Et ceux qui en possèdent un, c'est de leur donner
une offre additionnelle pour se dire : J'ai une option, un changement
de comportement. C'est ça, le défi qu'on a.
Alors, vous
comprendrez que votre amendement, je ne peux pas l'accepter, parce que vous
défendez un modèle d'affaires qui ne
fonctionne plus. On s'en va ailleurs, Mme la députée, là, on s'en va ailleurs
au Québec, là. C'est là qu'on s'en
va. Il faut s'assurer de pérenniser une industrie. Tous les chauffeurs
aujourd'hui, là, on a des outils pour eux là-dedans, là. Là, vous
défendez un modèle qui date de voilà 50 ans et qui n'est plus applicable en
2020.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Mme la députée.
Mme Ghazal :
Il y a plusieurs choses. Là, le ministre nous dit : Ah! il n'y a pas eu
plus de voitures, et ça, ce n'est pas grâce
à Uber qu'il n'y a pas eu plus de voitures. Ce n'est pas Uber qui a fait...
Bien, premièrement, en ce moment, il y a beaucoup plus... je veux dire, la congestion, et tout ça, ces
problèmes-là ne sont pas encore réglés, mais lui, il dit que... il fait
une relation de cause à effet, il y a moins d'immatriculations, c'est grâce à
Uber. Il y a plus de gens qui prennent peut-être
du transport en commun. Il y a aussi un changement de génération qui fait que
des gens vont décider, surtout en milieu
urbain, par exemple à Montréal, puis on le voit parmi les plus jeunes, ils vont moins acheter de voitures, mais
ça n'a rien à voir avec Uber. Ça n'a absolument rien, rien à voir avec ça.
Ce
qu'il faut, si on veut réduire l'auto solo, ce n'est pas
ouvrir le transport de personnes à tout
le monde et n'importe qui tout le temps. Ce n'est pas ça. C'est investir en transport en commun beaucoup
plus. Ce n'est pas d'avoir un autre système de plus qui va concurrencer
le transport en commun, parce qu'en ce moment c'est ça qu'il y a.
Uber,
puis on le voit, là, ça fait des années... ça fait 10 ans qu'ils ne font
pas de profit parce qu'ils veulent que tout le monde soit dépendant à eux. Et on ne sait pas, après ça, comment ça va
aller, ce système-là. Vous dites que c'est le système de notre siècle, en 2020, ça ne marche pas. On ne
sait pas où est-ce qu'ils vont être. On est en train de faire un projet
de loi pour eux, alors qu'on ne sait pas pendant combien de temps ils vont
pouvoir endurer ne pas ne pas faire de profit.
Donc,
Uber et ce genre de transport là font concurrence en baissant les prix, en
cassant les prix, en faisant en sorte d'être
les seuls sur le marché au transport actif. Et ça, ça a été prouvé partout où
c'est arrivé. On ne l'a pas vu à Montréal parce qu'on n'a pas les études du projet de loi. On a juste des... ce
qu'on pense... Le seul chiffre que le ministre me sort, c'est celui du nombre d'immatriculations, alors que ça
n'a rien à voir. Il n'y a pas de cause à effet. Il n'y a pas de lien de
causalité entre le nombre d'immatriculations et le fait qu'Uber est ici.
En
ayant des prix extrêmement faibles pour quelqu'un, par exemple, qui n'habite
pas proche d'une ligne de métro ou le
choix qu'il va faire, bien, il ne sera pas pour le transport en commun. Il va
dire : Bien, ça va être plus simple pour moi d'aller prendre justement un Uber, ou un Lyft, ou
peu importe, parce que le prix est tellement bas contrairement à avoir
une passe et prendre plus souvent le
transport en commun, ou Bixi, ou tous les autres que vous avez nommés. Donc,
oui, on est d'accord, moi, je veux
qu'il y ait moins d'autos solos, mais la solution que vous amenez n'est pas la
bonne. Et moi, si vous regardez l'amendement que j'amène, je ne parle
pas d'agglomération.
Ici,
à Québec, il y a
des gens qui se sont mis ensemble pour qu'il
y ait une fusion des agglomérations, et donc ils ont une
application pour ça. Donc, ce n'est pas de... on a des agglomérations, et donc, maintenant, il faut ne plus en avoir du tout. Ce n'est pas
d'avoir une solution extrême. C'est simplement de dire : Il y a des
endroits où il y a beaucoup d'offres, peut-être... puis, ici, ce qu'on dit,
c'est un nombre maximal.
Il n'y a
pas assez de voitures à Montréal, on n'est pas en train de dire de garder le même.
Moi, mon amendement, ce n'est pas ça
qu'il est en train de dire. Ça serait d'en avoir peut-être
plus en fonction de la population, mais, ailleurs, d'en avoir
moins, par exemple, surtout dans les... parce que
ce que vous ne voyez pas, c'est qu'il
y a une concurrence. En ce moment, même les gens qui travaillent dans les taxis ou qui font des contrats avec les chauffeurs
de taxi, ils disent : Il n'y en a
pas assez, ce n'est pas assez payant. Mais ils restent dans les régions parce
que, par exemple, il y a des
événements qui font en sorte qu'ils
ont... ils peuvent faire leur argent dans l'année puis ils peuvent rester en
vie. Mais, en amenant... en permettant à
tout le monde d'aller dans des endroits... n'importe où sur le territoire sans
qu'il n'y ait aucune limite, bien, ça fait en sorte que les gens qui... ça fait en sorte que ces gens-là,
qui offrent un service, ils ne seront plus viables puis ils ne pourront
plus l'offrir aujourd'hui, et on ne sera pas plus avancés.
• (21 h 10) •
Donc,
ce n'est pas de reculer en arrière puis de dire que c'est une vision passéiste
et que la «gig economy», c'est l'économie
du futur. On ne sait pas où est-ce
qu'on s'en va vers le futur. Uber, par exemple, parce que c'est le modèle qu'on connaît, on ne sait pas si c'est un modèle qui va
rester et qui va rester dans le temps. Comme je vous dis, ça fait 10 ans
qu'ils ne font aucun profit parce qu'ils veulent être les seuls sur le marché. Mais ça, on ne sait pas vers
quoi on s'en va. Et là le gouvernement met en place un projet de loi totalement
calqué sur leurs demandes, alors qu'on ne sait pas où est-ce qu'on va être rendus dans cinq ans. Je ne dis pas qu'il faut
reculer. Il faut arrêter d'opposer, de dire : Ah! vous êtes
dans une vision passéiste. Ça ne
marche pas. Moi, je suis pour la modernité. La modernité, ce n'est pas de
multiplier le nombre de voitures. Comme
je vous dis, regardez ce qui se passe ailleurs. Je ne sais pas pourquoi
le ministre refuse de voir ce qui se passe ailleurs.
On
n'a pas eu d'étude d'impact de son projet
de loi. On attend toujours
les résultats d'analyse du projet
pilote Uber. La seule statistique
qu'il nous donne à chaque fois qu'on parle de ça, de limiter et de contrôler,
c'est le nombre d'immatriculations, alors que ça n'a absolument rien à voir. Ça ne veut pas dire que le nombre d'immatriculations va se réduire dans le futur, et, si c'est le cas, ça ne
sera pas à cause d'Uber ou ça ne sera pas grâce à Uber, c'est même le
contraire.
Donc,
qu'est-ce que le ministre a à répondre à ça? Ici, moi, je ne parle pas
d'agglomérations dans l'amendement que j'apporte
mais par territoire, ça peut être aussi un autre mot, ça pourrait être par
région, et c'est de fixer un nombre maximal et un nombre qui tienne compte, c'est... après ça, on donne ce mandat-là
à la commission, de tenir compte des besoins et aussi du nombre de population pour qu'il y ait un nombre qui réponde aux
besoins des gens qui, actuellement, n'ont pas de service. Ça, on est
d'accord avec ça.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je répète en 60 secondes ce que j'ai dit. La députée
dénature l'article par son amendement,
l'article, la loi comme telle. La députée a le droit de défendre un modèle qui
date de voilà 40, 50 ans, qui a évolué,
qui s'est modernisé, oui, qui peut aller encore plus loin, oui, qui peut
travailler et trouver une place avec les sociétés qui font du transport
rémunéré, oui. Oui.
Et ce qu'on
fait dans cette loi, c'est d'assurer la pérennité de l'industrie et de la
protéger par son appellation, et les chauffeurs,
et les taxis comme on les connaît, parce que, demain matin, ces
40 millions de courses qui sont faites par ces professionnels seront faites encore par ces mêmes
professionnels, les mêmes. Mais aujourd'hui, de continuer de défendre un
nombre x de chauffeurs à un moment de la
journée et par territoire, ça va à l'encontre, complètement à l'encontre de
ce qu'on souhaite pour le futur. On n'est
plus là. On n'est plus là. On n'est plus là, on est en 2020, là, dans quelques
mois. Il faut prévoir l'avenir, il
faut assurer la pérennité de l'industrie. Ce qu'on fait aujourd'hui est un
changement important pour eux.
Je peux comprendre que vous défendez le passé,
là-dessus, vous avez le droit, mais on ne peut pas continuer comme ça. Puis on donne des outils, dans cette
loi, à tout le monde pour s'assurer d'un avenir adéquat, adéquat. Et ce
n'est plus du n'importe qui, Mme la députée.
Vous dites souvent : Des n'importe qui. Bien, des n'importe qui, c'est
plein de n'importe qui qui font du
10, 15, 20 heures-semaine, qui en feront dans le futur avec du Eva, avec
du Lyft, puis peut-être d'autres,
dans le monde, qui vont vouloir s'implanter au Canada ou au Québec. Ces
n'importe qui, c'est du monde qui travaille fort puis qui veulent joindre un 40 heures, un
50 heures-semaine avec un peu d'heures la fin de semaine pour travailler,
mettre un peu plus de pain à la maison. C'est ceux-là, les n'importe qui.
Mme Ghazal :
Il faudrait parler avec les chauffeurs d'Uber, s'ils ont beaucoup de pain en
faisant ce genre de travail là, parce
qu'on le sait, tout le... Ce que ce genre de compagnies là fait, c'est qu'ils
créent du cheap labor. C'est ça qu'ils font. Puis ça, ça existe ailleurs. On l'a vu notamment en Californie, où on
veut mettre plus de contrôle pour ces compagnies-là, alors qu'ici on veut libéraliser totalement, comme
si la Californie — on l'a
vu la semaine passée — était un État attardé, retardé, qui regarde le passé
parce qu'ils essaient de contrôler ces compagnies de la nouvelle économie.
Si vous
êtes... Je trouve que le ministre est vraiment très aveuglé par le discours de
ces nouveaux joueurs, de ces compagnies
qui disent qu'eux ils sont l'avenir, alors que, si on veut parler d'avenir,
parlons de réduction des gaz à effet de serre. Est-ce qu'on a une étude qui démontre qu'en ouvrant totalement le
marché aux voitures, au transport par personnes... par voitures, et non pas par transport en commun
ou par d'autres modes actifs... va réduire les gaz à effet de serre? Est-ce
qu'on a quelque chose qui le prouve, vu que c'est ça, la modernité aussi, c'est
la lutte aux changements climatiques?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, dans notre Politique de mobilité durable — 2030, on doit donner la possibilité à tout propriétaire, toute personne d'avoir près
d'elle ou près de lui quatre options de transport. Ça peut être le métro,
ça peut être le bus, ça peut être le taxi,
ça peut être le Bixi ou autre. C'est le défi qu'elle devrait avoir, que j'ai,
comme ministre des Transports, pour
m'assurer de réduire, oui, les gaz à effet de serre sous le niveau de 1990. Les
transports sont une partie du problème
quand on parle de GES. Il est vrai, beaucoup trop de voitures, beaucoup trop de
camions... Le défi que nous avons, c'est d'investir dans le transport
collectif, ce que l'on fait. Maintenant, ce n'est pas en claquant des doigts.
Demain,
j'aimerais voir le REM prendre place immédiatement, parce que le REM va changer
la dynamique de transport et de
mobilité à Montréal, sur la Rive-Nord, sur la Rive-Sud, de façon incroyable. Le
défi, c'est de donner des options. Et
ces options, c'est le transport rémunéré de personnes pour la loi que nous
avons devant nous aujourd'hui, ça, c'est une des options, et d'amener le changement de comportement des gens, et de leur
dire : Vous avez une voiture, je vous donne une option. Vous en avez deux, je vous en donne une autre.
Abandonnez votre deuxième voiture, si vous le pouvez. C'est le défi qu'on a, s'assurer que les mesures que nous
prenons, que les grands projets de transport collectif puissent réussir,
parce qu'un jour le transport du réseau
structurant à Québec, le REM, les gens vont se dire : Parfait, vous avez
mis des mesures en place, je fais le
test. Je laisse mon auto à la maison, je pars ce matin. Et moi, je dois
répondre de trois points : le coût, la durée et le confort. Et, si
on répond de ces trois points, on aura réussi. Sinon, on aura échoué.
Mme Ghazal :
J'entends toujours... je n'entends pas d'argument. J'entends des souhaits de la
part du ministre tout le temps.
J'espère que c'est ça qui va arriver. Parce qu'en ce moment on parle beaucoup
des deux côtés de la bouche dans le gouvernement. À Québec, on a, oui,
le réseau structurant, mais on met en concurrence, devant le réseau
structurant, le troisième lien. Après ça
ici, au Québec, on dit : Ah! le REM, le transport actif, mais on met en
concurrence les voitures de transport
de personnes qui, elles, vont augmenter, puisque c'est ce qui est arrivé
ailleurs. Et faire en sorte qu'une personne dise : Est-ce que je prends, par exemple, l'autobus, ou est-ce que
je prends le métro, ou, ah! finalement, je vais prendre un Uber, ça, ce n'est pas mieux pour l'environnement.
C'est de la concurrence pour le métro. C'est de la concurrence pour le métro, pour l'autobus, pour le transport actif. Je
ne peux pas comprendre que le ministre ne le conçoive pas, puisque le prix... Les Uber de ce monde, à qui on ouvre
maintenant la voie totalement et qui sont prêts, comme je vous dis, à
casser le marché, puis personne ne pourra
les concurrencer, bien, eux, leur objectif, c'est qu'on les prenne eux et non
pas le transport collectif ou le transport actif. Donc, c'est en
concurrence. Je n'arrive pas à comprendre que le ministre ne le voit pas.
Puis, de
toute façon, vous demandez aussi aux répondants, ceux qui vont être dans le
projet de loi, que les répondants, ils
délimitent leurs territoires puis le nombre maximal qu'ils vont avoir de
voitures. Moi, ici, ce que je vous dis, c'est que, dans le projet de loi de façon générale, il
faudrait avoir un minimum de contrôle, parce que, si on ne contrôle pas, ce
qu'on est en train de de faire, on laisse le... ça va être le «free-for-all»
pour, notamment, les nouveaux joueurs.
• (21 h 20) •
Donc,
ça, c'est une sorte de... en fait, c'est un compromis, parce qu'on ne parle par
d'agglomération, puis c'est une sorte
d'amendement préventif, parce que, je vous le dis, je vous l'assure, dans le
futur, on va obligés de reculer en arrière puis de mettre un peu de contrôle. Peut-être que, dans le passé, oui, il
fallait moderniser, puis vous l'avez reconnu, je suis très contente que vous l'ayez
finalement reconnu, qu'il y avait un trop grand contrôle. Il aurait fallu, par
exemple, moderniser plus, avoir plus
de voitures. Le nombre de voitures
n'était pas en adéquation ou le nombre de permis n'était pas en
adéquation avec la population,
dépendamment des régions. Très bien, mais réglons ce problème. Au lieu de dire :
Ah! bien, on met... tout ce qui était
là avant, on enlève tout contrôle. On avait beaucoup trop de contrôle,
alors on enlève le contrôle totalement
et on laisse ça totalement libre et, par magie, la loi de l'offre et de la
demande va tout régler. Mais ça, c'est un souhait.
Ce
qu'on s'attend dans un projet de loi, c'est d'avoir des mesures pour s'assurer que ce
qu'on veut, que les gens prennent réellement — pas
qu'on souhaite — le
transport en commun, qu'ils prennent le transport actif... Puis, je
vous le dis, là, ce n'est pas Uber
puis ce n'est pas en libéralisant le marché qu'on va inciter les gens à prendre
le transport en commun. C'est
une évidence.
Donc,
je n'arrive pas à croire que le ministre croit qu'en ouvrant l'industrie du taxi, en déréglementant totalement, en n'ayant aucun contrôle, alors que c'est la responsabilité du gouvernement de mettre un contrôle lorsqu'il
met un projet de loi, de contrôler pour prévenir qu'est-ce qui va arriver dans le futur, eh bien,
là il dit : Non, en libéralisant totalement, en ne mettant aucun contrôle, tout va se faire comme je
le souhaite. Et mon souhait, c'est que les gens ne prennent pas leur
auto solo, qu'ils vendent même leur voiture
et que les gaz à effet de serre vont être réduits, il n'y aura pas de
congestion. C'est mon souhait, et, en
libéralisant totalement, tout ça va se faire tout seul. C'est juste impossible.
C'est de la pensée magique.
Moi,
ce que je vous dis, ce n'est pas de rester comme dans le passé, c'est de
voir... simplement de délimiter... Je ne parle même pas d'agglomérations. Comme je vous dis, à Québec, il y a eu
une fusion des agglomérations. Ça pourrait être un peu comme ce que j'avais présenté, peut-être des
régions... il y avait trop d'agglomérations, peut-être un peu moins, des
territoires plus grands, mais éviter aussi
que les endroits où c'est le plus payant fassent concurrence aux endroits où
c'est le moins payant et où les gens ont
besoin d'avoir accès à des services. Vous dites que vous êtes préoccupé aussi
par ces gens-là. Bien, en ne mettant pas de contrôle, ces gens-là ne
seront pas plus servis.
J'aimerais
que le ministre répondre à la question : Comment est-ce que son projet de
loi va permettre de réduire les gaz à
effet de serre? Pas qu'il le souhaite, pas qu'il souhaite qu'ils soient
réduits, mais comment, concrètement, il voit qu'en ouvrant à tout le monde... O.K., peut-être qu'il
n'y aura pas une augmentation astronomique de voitures, disons que c'est
ça. Mais comment est-ce que ça va permettre
de réduire les gaz à effet de serre? Qu'est-ce qui va faire en sorte que les
gens vont dire : Tiens, je vais vendre ma voiture, je prendre vais Uber à
la place? Je ne comprends pas votre logique.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, la réduction des gaz à effet de serre, il faut la voir de
façon plus large. Ce n'est pas
seulement... Les voitures sont une partie importante. Les camions sont une
partie importante. Changer le comportement des gens pour les amener au
transport en commun, c'est le grand défi.
Oui,
Mme la députée, votre parti politique va continuer, comme la majorité des
partis de l'opposition, à mettre en opposition
le tunnel Québec-Lévis sur tous les autres projets du Québec. Ça, c'est
correct. Vous avez le droit de le faire. Maintenant, vous défendez un
modèle. Que ce soient des territoires, que ce soient des agglomérations, ce que
vous défendez quand je vous dis que vous
défendez le passé, c'est que, présentement, il y a 140 territoires
d'agglomération où il y en a 97 avec
aucun permis utilisé, émis, et 43 avec un permis et moins. Il y a près de
42 % du territoire où il n'y en a pas, de service ou à peu près pas
de service. Ça, c'est le modèle qui existe présentement, présentement.
Alors, on met des options,
dans ce projet de loi, pour permettre de desservir une plus grande portion de
la population québécoise. Est-ce qu'on
pourra le faire à 100 %? Je l'ai déjà mentionné, je l'espère bien. Combien
de temps cela prendra? Je ne le sais
pas, mais on met des outils là-dedans pour assurer la pérennité de l'industrie
du taxi et permettre aux nouveaux
joueurs de faire une place aussi et de répondre aux besoins de la population.
Vous vous souvenez de l'usager, celui qu'on
ne parle pas beaucoup du côté de l'opposition, l'usager, le client, qui, lui,
souhaite de la concurrence, souhaite obtenir du service, mettre en concurrence de transport adapté quand on peut le
mettre en concurrence? C'est ça, le défi qu'on s'est donné.
Vous
avez le droit de continuer de défendre par amendements ce qui se faisait avant,
on n'est plus là. On n'est plus là. Et la réduction des gaz à effet de
serre, bien, ça se fait dans un ensemble de mesures, dans notre Politique de
mobilité durable, d'ici 2030, et c'est de
donner la possibilité à tout Québécois d'avoir quatre services de transport
différents dans un environnement x.
Et cela commence par plus de transport rémunéré pour dire aux gens, je le
répète une dernière fois : Laissez votre voiture à la maison, parce
que nous avons une option additionnelle pour vous.
Mme Ghazal :
Moi, ce que j'amène quand je les amène, les mesures que je vous dis, ce n'est
pas seulement pour défendre le passé,
c'est parce qu'on écoute les experts. Et les experts nous le disent, partout où
ce modèle-là a été mis en place, ça
n'a pas fait changer le comportement des gens. Les études sont là pour dire que
ça a augmenté le nombre de voitures. Et
ce qui est mis ici en place, ça concurrence le transport en commun et le
transport actif et ça ne servira pas plus les usagers, puisque les gens qui vivent dans les endroits
moins densément peuplés, bien, eux, ils ne seront pas plus servis, puisque
ce ne sera pas payant. Les gens vont aller,
vu qu'ils peuvent aller n'importe où, dans les endroits qui vont être payants,
et là l'usager ne sera pas servi.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Vous avez d'autres commentaires, M. le
ministre?
Mme Ghazal :
Il me reste encore... Donc, c'est juste pour dire que le...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Mme la députée, il vous reste quelques
secondes.
Mme Ghazal : C'est ça. L'important, c'est que le ministre,
quand il amène des points, on est d'accord avec peut-être les problèmes, mais, quand il amène des points, il
faut que ce soit appuyé par ce que des experts et des études ont dit,
et, en ce moment, ce n'est appuyé que par ses propres souhaits.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : M. le député des
Îles-de-la-Madeleine, ça va? Vous m'aviez demandé la parole tout à
l'heure.
M. Arseneau : Oui, bien, si
vous permettez, oui, je prendrais effectivement quelques secondes pour appuyer l'amendement, parce qu'effectivement on touche au
coeur du projet de loi. On y revient enfin aujourd'hui avec les
fondements qui sont essentiellement ceux
d'une déréglementation complète. Et ce que l'amendement cherche à faire, c'est
de garder un minimum de règles qui
permettent non seulement de déterminer un nombre de voitures par territoire,
par secteur, par région, comme on le
mentionnait, qui seraient beaucoup plus vastes, on peut l'imaginer, que celles
qu'on a aujourd'hui, mais qui permettent
aussi de garantir un certain service à la clientèle, au consommateur, au
citoyen, même là où la demande n'est pas
extraordinaire. Parce que le projet de loi, ce qu'il semble vouloir régler
comme problématique, on l'a mentionné à quelques reprises de façon assez anecdotique, il y a des moments dans la journée,
il y a des endroits, au Québec, où il y a une demande qui est très, très grande et un service qui est
insuffisant. Et, pour régler ces problèmes-là, bien, on déstructure
complètement l'offre qui était réglementée à travers le Québec.
Et je crois
que c'est intéressant d'entendre l'argumentaire du ministre et de ma collègue
de Mercier, car ce qu'on illustre,
c'est le fait que le projet de loi ne repose pas sur des conclusions ou des
données probantes. C'est encore une fois le problème d'avoir déposé un projet de loi sur la base d'une vision
dogmatique et idéologique de ce qui pouvait être la solution dans un futur qui nous paraît idéal, réglé par les
règles du marché, alors qu'on a fait un projet pilote depuis quelques
années et on n'en a pas les conclusions. On
n'a pas les conclusions, mais on a certaines pistes qu'on peut aller chercher
dans les pays où on a ouvert toute
grande la porte à la déréglementation. Et, même là, le ministère n'a pas daigné
aller faire des études comparatives
pour aller emprunter, là où on avait fait cette expérience-là, un certain
nombre de conclusions ou de leçons qui pourraient nous permettre de
développer un projet de loi qui permettrait, certes, d'améliorer les choses,
mais sans nécessairement faire un grand bond dans l'inconnu.
Il y a encore
une fois des commentaires qui sont formulés à l'effet qu'on veut pérenniser
l'industrie du taxi, qui va continuer,
selon le ministre, à faire 40 millions de courses, ce qui me semble aller
à l'encontre du discours qui dit que, parce que l'industrie vit des jours difficiles, on va compenser pour la valeur
des permis, qui diminue. Alors, comment peut-on imaginer que c'est une
industrie qui est saine, et qui est en plein développement, et qui va continuer
de l'être...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député...
M. Arseneau : ...si, en même
temps, on reconnaît qu'elle perd de la valeur?
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...je dois vous interrompre. Nous allons mettre un terme à nos travaux.
J'ajourne sine die. Je vous souhaite une belle
fin de soirée et à la prochaine. Merci.
(Fin de la séance à 21 h 30)