(Neuf heures trente-trois minutes)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, bonjour. Bonjour à vous tous et à vous toutes. Nous allons
commencer nos travaux. À l'ordre, s'il vous plaît!
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 17, Loi
concernant le transport rémunéré de personnes par automobile.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Alors, M. Lemay (Masson) est remplacé par M. Bélanger
(Orford); M. Reid (Beauharnois) est
remplacé par Mme Jeannotte (Labelle); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par
M. Lévesque (Chapleau); et Mme Montpetit (Maurice-Richard) est
remplacée par M. Polo (Laval-des-Rapides).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, merci. Donc, je rappelle aux membres de cette commission qu'il est
important d'arriver à l'heure. Nos travaux devaient commencer à
9 h 30.
Donc, lors de
l'ajournement de nos travaux, le 29 août dernier, les discussions
portaient sur le paragraphe 2°, tel qu'amendé,
de l'article 9. Y avait-il d'autres interventions concernant ce
paragraphe? M. le député de La Pinière, vous aviez la parole à ce
moment-là.
M. Barrette :
Oui, alors je vais la reprendre, à moins que mes collègues veuillent, à ce
moment-ci, la prendre. Non? Parti québécois, non? Très bien.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est moi qui dirige les travaux, monsieur.
M. Barrette :
Non, non, mais je sais que vous les dirigez, mais comme je... par courtoisie,
je leur posais la question que vous... S'ils avaient dit oui, je vous
aurais suggéré de... Mais maintenant je vais la reprendre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K. Alors, bonjour.
M. Barrette : Comment
allez-vous, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Et, s'il vous plaît, vous avez la parole. Ça va très bien...
M. Barrette : Moi aussi.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ça va continuer d'aller mieux si vous prenez la parole, O.K.?
M. Barrette :
Bien, j'y vais. Alors, lorsqu'on a quitté à la dernière... jeudi passé, oui, en
fin de journée, j'étais sur une
démonstration qui était on ne peut plus pertinente, à savoir quels allaient
être les critères que le ministre allait utiliser pour déterminer la formation. Et je rappelle à
tous ceux et celles qui nous écoutent et qui suivent nos travaux que le ministre a refusé un amendement qui allait
permettre aux parlementaires de jeter un oeil critique sur les décisions
qu'allait prendre le ministre quant aux paramètres menant à la formation
des chauffeurs de taxi.
Et on se
rappellera qu'à ce moment j'avais
cité un article de La Presse, datant de 2017, selon
lequel — parce
que c'est une citation — le président de la compagnie Uber avait
suggéré même assez fortement... il avait même, je dirais, menacé, je pense que c'est le mot approprié, le
gouvernement du Québec d'alors, en 2017, de quitter le Québec si la formation
était de 35 heures. C'est une
position qui est assez claire. Plus fort que ça, je pense que ce n'est pas
possible. Un président de compagnie qui veut le marché... Il veut le
marché, là, je ne pense pas qu'on puisse dire que la compagnie Uber ne veut pas le marché. Et, comme toute compagnie, si le
marché pouvait leur être exclusif par la force du marché, la compagnie serait
heureuse. Puis savez-vous quoi, Mme la Présidente? C'est un objectif normal
pour toute entreprise, dominer le marché. Avoir l'exclusivité du marché, c'est
encore mieux. On ne peut pas leur reprocher ça. On peut, par contre, critiquer
les conséquences qui viennent de cette
démarche-là. Et la compagnie, donc, avait dit : Voici, si la formation est
de 35 heures, bien, on va quitter le Québec parce que c'est trop
haut, bon.
Alors là, il
était allé... et je vais continuer à citer le fameux article, l'article de
2017, et le président était allé plus loin
en disant : Bien, vous savez, nos chauffeurs, ce sont des gens qui sont à
temps partiel, et ainsi de suite. Il avait beaucoup insisté sur le fait que les chauffeurs de cette
compagnie-là étaient à temps partiel. Puis on le comprend, parce que c'est ce
qu'on voit un peu partout dans le monde au moment où on se parle, c'est ce que
l'on voit.
Et j'avais
questionné, et j'avais terminé là-dessus, et c'est là où je reviens, je n'avais
pas vraiment eu de réponse de la part du ministre. Peut-être a-t-il a eu le
temps de faire quelques recherches auprès de ses collègues et experts pour nous
dire exactement quelle est sa position.
Alors, le
ministre nous a dit : On va abolir le permis 4C. On va augmenter les
territoires. On va, on va, on va. Et en plus on va donner une formation. Et j'avais posé la question :
Est-ce que la durée de formation va être un critère qui va être utilisé? Pas les paramètres de formation, Mme
la Présidente, mais bien la durée de formation. Est-ce que ça va être un paramètre qui va être dans son équation lors de
la détermination formelle de ce que sera le programme de formation? Et je n'avais pas eu vraiment de réponse autre que le
ministre nous avait dit : Sept heures, c'est peu. Et lui-même, à plusieurs
reprises, a fait référence au très grand
150 heures qui existe. Et là j'aimerais entendre le ministre : Est-ce
qu'on va être entre sept et 35 ou entre 35 et plus?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, le député est sévère dans ses commentaires en ce début de
journée. On a passé la journée de jeudi
dernier... j'ai passé la journée de jeudi dernier à répéter la même chose sur
l'article 9, sur la formation. On
a rejeté un article qui venait de Québec solidaire et qui disait qu'on devait
ajouter au moins 35 heures de formation en tenant compte des particularités de chaque région. On a voté contre à
17 h 43 jeudi dernier. On en a parlé presque toute la journée avec des amendements un peu différents
mais qui essayaient de donner l'impression qu'on allait moins former les
chauffeurs de taxi, les chauffeurs de transport rémunéré.
Je l'ai
mentionné, il y a des formations qui sont inégales partout au Québec. Ce qu'on
souhaite faire, c'est d'avoir une
formation qui sera uniforme, qui sera générale, qui va répondre des formations
qui sont déjà existantes. On va sûrement aller chercher le meilleur de tout ça pour avoir une formation qui sera
définie encore une fois par règlement. Alors, je le répète, pour nous, oui, je l'ai déjà dit, le sept
heures d'une formation en Gaspésie versus une formation de 90 heures à
Québec ou de 150 heures à
Montréal, c'était inégal. On va trouver, donc, une façon, par règlement,
d'encore bien former, et sécuriser les clients, les usagers qui auront à
utiliser ces moyens de transport dans le futur.
• (9 h 40) •
M. Barrette : Alors, justement,
parlons donc de sécurité. Le ministre... Et là je vais... Et vous avez remarqué,
Mme la Présidente, que je n'ai pas eu de
réponse à ma question. Alors, ma question, elle était très simple, c'est un ou
c'est l'autre : Est-ce qu'on
s'en va vers une période de formation entre sept et 35 heures ou
35 heures et plus? Le ministre ne répond pas à cette question-là.
Je doute qu'il n'ait pas déjà une idée de ça.
Mme la Présidente, toujours sur la question de
la sécurité, le ministre nous a dit qu'il ne lésinerait pas là-dessus. Mais ça, j'ai beaucoup, beaucoup
de critiques à faire là-dessus. Il abolit la classe 4C. Maintenant,
pour être chauffeur désigné par
l'État, il faut être détenteur d'un permis de classe 5. Est-ce qu'il y aura des restrictions à propos du permis de classe 5 dans
l'esprit du ministre?
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, j'ai répondu à ça la
semaine passée. S'il y a des conditions médicales spécifiques au permis, à la classe 5, c'est indiqué spécifiquement sur le permis de conduire. Alors, la personne qui voudra obtenir son... qui a son permis de classe 5 et qui a besoin de passer au travers
de la formation... de la formation, d'antécédents judiciaires, s'il y a
une condition médicale spécifique, elle sera indiquée sur le permis.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député.
M. Barrette : Très bien. Ce
n'est pas... Je faisais référence implicitement à ça mais pas explicitement.
Est-ce qu'il y aura d'autres contraintes que celle-là?
M. Bonnardel :
Non.
M. Barrette :
La réponse est non. Parfait. Alors, si je comprends bien, Mme la Présidente, le
ministre nous annonce qu'un
chauffeur, puisqu'il est du permis de classe 5, qui est celui que lui et
moi possédons, sera autorisé à transporter des gens avec un taux
d'alcoolémie à 0,079.
M. Bonnardel : Un
chauffeur de taxi présentement ou un chauffeur de transport rémunéré d'Eva ou
Uber peut transporter une personne, un passager qui sort d'un bar et qui peut
avoir un taux d'alcoolémie x, y, z.
M. Barrette : Mme la
Présidente, je parle du taux d'alcoolémie du chauffeur.
M. Bonnardel :
Bien, Mme la Présidente, un chauffeur de taxi ne peut conduire un véhicule
en état d'ébriété ou ayant consommé,
là. C'est zéro, là. C'est impensable de s'imaginer qu'un chauffeur peut sortir
d'un bar ou aller manger, prendre deux, trois bières et aller travailler
par la suite. S'il se fait arrêter, bien, c'est zéro.
M. Barrette :
Mme la Présidente, est-ce que le ministre est au courant que la seule
restriction à zéro alcool, c'est dans le 4C, qu'il nous a dit qu'il
voulait abolir?
Une voix : ...
M. Bonnardel :
Alors, à l'article 213, M. le député... Je peux le lire, si vous le
souhaitez, Mme la Présidente. Alors :
L'article 202.2.1.1 de ce code est modifié par le remplacement de «ou d'un
taxi» par «d'un taxi ou d'une automobile assimilée à un taxi».
L'article 202.2.1.1
du Code de la sécurité routière prévoit la règle selon laquelle la personne qui
conduit ou a la garde ou le contrôle
d'un taxi ne peut avoir quelque présence d'alcool dans son sang.
L'article 213 du projet de loi rend cette règle applicable à la
personne qui a la garde ou le contrôle d'une automobile assimilée à un taxi.
Ainsi, cette
tolérance zéro s'appliquera au chauffeur d'une automobile qualifiée au sens de
l'article 8 du projet de loi lorsqu'elle est utilisée pour offrir
du transport rémunéré de personnes, même s'il ne s'agit pas d'un taxi au sens
de l'article 140 du projet de loi.
M. Barrette :
Très bien. Et qu'en est-il des autres substances qui sont maintenant légalisées
comme le cannabis?
M. Bonnardel : Ce
sera la même chose, Mme la Présidente.
M. Barrette : C'est écrit où?
M. Bonnardel :
Vous pouvez me donner quelques secondes, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 44)
(Reprise à 9 h 47)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous allons reprendre nos travaux. M. le ministre, vous avez la parole.
M. Bonnardel : Oui, juste des petites clarifications pour le député, qui se demandait si demain matin,
présentement, un conducteur de
classe 5 ou de classe 4C peut conduire avec les facultés affaiblies.
Il y aura tolérance zéro. Puis, de l'autre côté, bien, avec la nouvelle loi sur le cannabis, vous comprendrez que
ce sera tolérance zéro aussi. Le code l'interdit maintenant. Les outils ne sont pas définis encore par les
services de police pour être capables de déterminer une personne qui a consommé
un joint, ou deux, ou trois sur son travail.
Donc, ça va être défini dans les prochains mois, vous comprendrez bien. Donc,
pour moi, puis comme pour tous ceux qui nous
écoutent, ils peuvent s'assurer d'une chose, là : ce sera tolérance zéro
pour tout chauffeur, que ce soit consommation d'alcool ou consommation
de drogue.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui, Mme la Présidente, est-ce que le ministre ne
trouve-t-il pas qu'il y aurait lieu de le spécifier dans son projet de
loi?
M. Bonnardel :
C'est bien indiqué pour l'alcool. Ce le sera aussi... Bien, premièrement, le
code l'interdit, Mme la Présidente, pour
tout le monde. Maintenant, les policiers n'ont pas les outils encore, je vais
le dire comme ça, là, parce que je ne
suis pas dans ce projet de loi, là, mais n'ont pas les outils pour définir de
quelle façon on peut déterminer qu'une personne
a consommé. Parce qu'on le sait, là, quand on consomme de la drogue, dans le
corps, ça reste quelques jours aussi, là.
Donc, on ne peut pas rentrer dans les spécificités de tout ça, là, mais je peux
assurer les citoyens qu'il n'y aura personne, personne, personne qui pourra chauffer un taxi ou un véhicule de
transport rémunéré qui sera sous l'influence de l'alcool ou des drogues.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député.
M. Barrette :
Alors, Mme la Présidente, je pense que c'est une réponse qui est
insatisfaisante, et j'explique pourquoi. Et d'ailleurs je vais déposer un
sous-amendement dans quelques instants. Il me reste très peu de temps,
j'imagine.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
1 min 50 s.
M. Barrette :
1 min 50 s. Le ministre nous a dit qu'il faisait une loi pour
les 40, 50, 60 prochaines années. 40, je pense qu'il ne l'a même pas prononcé, je
pense que, dans son esprit, c'est 50,
60 prochaines années. Moi, je
pense qu'il est raisonnable de
postuler que, dans le futur, il y aura des moyens technologiques qui nous permettront
de doser le taux de cannabis dans le
sang des gens. Et conséquemment, aujourd'hui, il devrait y avoir une provision dans la loi,
claire, que c'est zéro alcool et zéro cannabis, Mme la Présidente.
Je vous propose de suspendre pour qu'on ait le
temps d'écrire un amendement à cet égard.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : M. le député de La Pinière, si vous avez l'intention de
déposer quelque chose, ça ne
pourra pas être un sous-amendement, il faudra que ce soit un amendement.
M. Barrette : Je m'excuse. Vous avez tout à fait raison, Mme la présidente, de me rappeler à l'ordre après cette
longue fin de semaine du travail. Je me suis trop reposé. C'est un amendement
que nous allons déposer.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, est-ce que vous déposez votre amendement?
M. Barrette :
Si vous nous permettez de suspendre quelques instants pour que nous parfassions
notre texte.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Oui. Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à
9 h 50)
(Reprise à 9 h 54)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous allons reprendre les travaux. M. le député des Îles-de-la-Madeleine, vous
aviez annoncé que vous auriez un amendement à l'article 2, est-ce que vous voulez... Je pourrais
vous donner priorité, puisque vous
aviez annoncé au secrétariat que vous pouviez déposer votre amendement
maintenant... pas à l'article 2, pardon, à l'article 9,
paragraphe 2°, excusez-moi. Est-ce que vous voulez...
M. Arseneau :
Oui, oui, je peux procéder, si vous le permettez.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : O.K. Est-ce que vous pouvez le distribuer?
Une voix :
...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : On va le distribuer. Alors, en attendant la distribution, je vous
demanderais de bien vouloir prendre la parole, et lire, et expliquer
votre amendement, votre... c'est ça, votre amendement.
M. Arseneau :
Oui, tout à fait. Merci, Mme la Présidente. En fait, lorsqu'on lit l'article 9,
puisqu'on abolit le règlement ou plutôt le
permis 4C, on voit que la plupart des exigences minimales qui sont
demandées pour l'éventuel chauffeur de
transport rémunéré de personnes sont édictées à l'article 9, donc, pour
être chauffeur. Nous proposons donc de ramener un des éléments qui étaient au Règlement sur les services de transport
par taxi, à la définition de «chauffeur», et donc l'article qui spécifie que l'on doit pouvoir parler, lire en
français — j'oublie
le texte spécifique, je n'ai pas eu le papier encore — donc que la personne soit en mesure de comprendre, parler et lire le
français, donc des exigences minimales qui sont déjà imposées aux chauffeurs de taxi dans l'industrie en
général. S'assurer que les gens qui ne soient pas chauffeurs de taxi comme
tels, mais qu'ils puissent opérer un service, transport rémunéré de personnes
par automobile sur toutes les plateformes, soient quand même soumis à l'exigence de la loi et qu'ils
soient en mesure de donner un service en français, donc de comprendre, parler et lire le français. Ça semble une exigence
qui était imposée et qui nous semble tout à fait valide pour l'exercice de
cette profession, même si on l'ouvre, qu'elle soit toujours valide pour exercer
ce rôle-là ici, au Québec.
Alors,
si on l'inscrit dans la loi, évidemment, bien, ce sera nécessaire d'imposer la
règle pour l'ensemble, à moins qu'on décide de le glisser dans un règlement
subséquent, ce qui aurait, évidemment, moins de force. Alors, c'est pour ça que
je suggère de l'inscrire ici, dans la définition de «chauffeur». Parce que, si
on regarde le règlement en tant que tel, on dit qu'on doit être
titulaire d'un permis, terminer une formation, passer les examens, ne pas avoir
consommé ou d'avoir l'antidémarreur éthylométrique. Bref, à peu près l'ensemble
de ce qu'on inclut dans l'article 9 de la loi est déjà au Règlement sur les services de transport par taxi,
à l'exception, justement, de l'exigence linguistique. C'est la raison pour
laquelle on le propose.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Si vous me permettez de suspendre deux petites minutes, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : On va suspendre.
(Suspension de la séance à
9 h 58)
(Reprise à 10 h 04)
La Présidente
(Mme Grondin) : Nous
reprenons les travaux. M. le député des Îles-de-la-Madeleine, à vous la parole.
M. Arseneau : Oui. Bien, alors j'ai posé la question
au ministre en déposant ma proposition d'amendement, à savoir s'il était prêt à
reconnaître qu'il est aussi important aujourd'hui qu'hier que les personnes qui s'adonnent au
transport rémunéré de personnes par
automobile maîtrisent le français et qu'on réintroduise ce qui était dans le règlement
sur les services de transport par
taxi, puisque le permis va disparaître, la classe particulière pour les
chauffeurs de taxi, et que ce permis-là exigeait, de la part du
titulaire, qu'il comprenne, parle et lise le français de façon à pouvoir
exercer son métier.
Ce qu'on comprend, c'est que bien des
gens s'adonneront au transport rémunéré de personnes sans en faire un métier.
Il reste que le service doit être offert
selon les mêmes standards et avec la même qualité à l'ensemble du public, à
l'ensemble des consommateurs du Québec.
Donc, on pourrait s'attendre qu'une exigence minimale soit celle qui était dans
le règlement auparavant, donc
qu'elle puisse être en mesure de comprendre, de parler et de lire le français.
Alors,
je propose que ce soit inscrit à l'article 9 lorsqu'on décrit quels sont les chauffeurs qui pourront,
donc, s'adonner au transport rémunéré de personnes.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le
ministre.
M. Bonnardel :
On accepte l'amendement, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur cet
amendement? Donc, il est adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Grondin) : Adopté.
Une voix :
...
La
Présidente (Mme Grondin) : Un vote nominal? Mme la
secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. Alors, M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Oui.
La Secrétaire :
M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque
(Chapleau) : Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. C'est adopté. Est-ce qu'il y a
d'autres...
M. Barrette :
...notre amendement, je vous demanderais, s'il y a consentement, de suspendre quelques
instants encore.
La
Présidente (Mme Grondin) : Nous allons suspendre les
travaux.
(Suspension de la séance à
10 h 06)
(Reprise à 10 h 20)
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le
député de La Pinière, vous avez un amendement à déposer?
M. Barrette :
Oui, Mme la Présidente, j'ai un amendement. Puis, d'entrée de jeu, je vous
dirai que la raison fondamentale pour laquelle je présente cet amendement aujourd'hui,
c'est suite à de nombreux échanges que j'ai eus personnellement avec plusieurs
personnes, dans la sphère du transport
adapté, qui nous encourageaient
fortement à ne pas abandonner la
bataille de la sécurité des gens du transport
adapté. Vous comprendrez que je suis d'accord
avec ces gens-là. Ils sont déçus de
ce qu'ils ont vu la semaine dernière, et je les comprends beaucoup
aujourd'hui. Je les comprenais la semaine dernière. Je
les comprends encore aujourd'hui.
Et
l'amendement qu'on dépose aujourd'hui va dans ce sens-là, et c'est un sens très général, pour n'importe qui qui va se faire transporter par une tierce personne, et
c'est une attention encore plus particulière
pour les gens du transport adapté. Et,
je le répète, c'est un amendement qui vise la sécurité du transport de toute
personne. Et, Mme la Présidente, le ministre a souvent dit que son projet de loi était bien écrit, mais tout le monde
a constaté que le transport adapté avait été oublié, et là il y a un
autre oubli.
Alors, l'amendement
que je dépose ici se lit ainsi :
L'article 9 du
projet de loi, tel qu'amendé, est modifié par l'ajout, avant le paragraphe 3°,
du suivant :
3.0.1°
L'article 202.2.1.1 du Code de la sécurité routière est modifié par
l'ajout dans le premier alinéa, suite au mot «alcool», des mots «de
cannabis ou d'une autre drogue».
Alors, l'article 202.1.1
se lit comme suit aujourd'hui : «Il est interdit à toute autre personne
que celle visée à l'article 202.2 de conduire ou d'avoir la garde ou le
contrôle d'un [autobus], d'un [minibus ou] d'un taxi [...] s'il y a quelque présence d'alcool dans
son...» Et nous rajouterions : «...de cannabis ou d'une autre drogue dans
son organisme».
Dans
l'état actuel, Mme la Présidente, de la rédaction du projet de loi, s'il était
adopté tel quel, il n'aurait pas été possible
de consommer du cannabis et de conduire un taxi. Ceci dit, Mme la Présidente,
le ministre a souvent dit qu'il faisait une loi pour les 50, 60 prochaines années. Et je pense qu'il est
raisonnablement prévisible, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui, il est raisonnablement prévisible qu'un jour, pour
le cannabis, puisqu'il est légal, il se développera à la fois des appareils
de détection performants, mais se
développera ou se mettra en place aussi, possiblement... mais je pense que ça
devrait être zéro, là, mais disons que, possiblement, il est possible
que se développe une norme équivalente au 0,08 pour l'alcool.
Alors,
moi, je pense qu'aujourd'hui on doit statuer, à la case départ et d'une façon
définitive, à ce que, lorsqu'on est
un chauffeur désigné par la SAAQ sous l'égide de l'éventuelle loi n° 17,
la tolérance zéro ne soit pas seulement attribuée à l'alcool, mais
également au cannabis et toute autre drogue, notamment des drogues illicites.
Je pense qu'en le statuant aujourd'hui ça nous amène vers une sécurité de
départ et une garantie que, dans le futur, on n'aura probablement pas à défaire ça, ou, du moins, si on veut défaire ça,
il y aura obligatoirement un débat, ce que nous ne souhaitons pas. Alors,
voilà.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Oui, Mme la Présidente. Je l'ai mentionné d'entrée de jeu que, pour moi, la
sécurité, c'était non négociable. La
tolérance zéro pour la consommation d'alcool, la tolérance zéro pour la
consommation de drogue, le cannabis, c'est
extrêmement important. Et je veux rassurer les gens qu'aucun chauffeur de taxi,
aucun chauffeur de transport rémunéré ne pourra consommer, aucun.
Dans
l'amendement du député de La Pinière, il me demande d'ajouter les mots
«cannabis ou d'une autre drogue». Son gouvernement de l'époque, au
projet de loi n° 157, Loi constituant la Société québécoise du cannabis,
édictant la Loi encadrant le cannabis et
modifiant diverses dispositions en matière de sécurité routière... le code a
été modifié à l'article 42, et je le lis, Mme la Présidente :
Ce code est modifié
par l'insertion, après l'article 202.2.1.2, du suivant :
«202.2.1.3.
Il est interdit à toute personne de conduire un véhicule routier ou d'en avoir
la garde ou le contrôle s'il y a
quelque présence dans son organisme de cannabis ou d'une autre drogue, sous
réserve des exceptions prévues par règlement du gouvernement.
«Pour l'application
du présent article, la présence interdite de cannabis ou d'une autre drogue
dans l'organisme s'entend de celle détectable dans le liquide buccal avec le
matériel de détection visé à l'article 202.3.»
Je
vais même aller plus loin. À l'article 202.4.1 présentement : «Un agent
de la paix suspend sur-le-champ, au nom de la société, pour une
période de 90 jours, le permis d'une personne qui conduit un véhicule
routier ou qui en a la garde ou le contrôle :
«1°
si, selon l'évaluation effectuée par un agent évaluateur conformément aux
dispositions de l'alinéa a du paragraphe 2
de l'article 320.28 du Code criminel, cette personne a les capacités affaiblies
par l'effet du cannabis ou d'une autre drogue ou par l'effet du cannabis
ou d'une autre drogue et de l'alcool.»
Alors, vous
comprendrez qu'avec ce que le Parti libéral de l'époque a adopté dans la
modification de cette loi et du Code de la sécurité routière nous
n'avons pas besoin d'amender, encore une fois, l'article 9.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le député.
M. Barrette :
Alors, Mme la Présidente, je ne reviendrai pas sur les articles précédents,
mais les juristes qui accompagnent le
ministre nous ont dit qu'il y avait, et c'était la même chose dans le projet de
loi n° 14, utilité sur le plan juridique
de reconduire certains éléments ou leur esprit dans le projet de loi parce que
ça venait, disons, ajouter un poids juridique
plus grand. Alors, ici, on est dans un article qui traite des chauffeurs et qui
est très, très, très spécifiquement et littéralement
nominatif. Il n'enlève rien. Il est cohérent avec l'esprit des lois existantes,
et je le dépose spécifiquement dans cet esprit-là, et je vois
difficilement pourquoi le ministre peut dire non à ça.
Mme la
Présidente, je vais aller aussi loin que de dire ceci. Quand j'ai déposé mon
amendement, on a tous vu la surprise
de l'autre côté, on l'a tous vue, on l'a tous remarquée. Il n'y a pas eu une
pause pour rien, Mme la Présidente. Il y a eu une pause parce qu'il y a eu un moment d'hésitation. Et le moment
d'hésitation amène le commentaire du ministre, ce qui, ipso facto, fait la démonstration que, dans
l'esprit de la rédaction du projet de loi, cet élément-là n'avait pas été pris
en compte.
Moi, quand je
dépose un amendement, là, qui, sur un mot, amène une réflexion de minutes,
parfois de demi-heures, c'est parce
qu'on met le doigt sur quelque chose. Et je paraphrase une juriste, dans un
autre projet de loi, qui est venue nous dire exactement ce que je viens de dire. Il y a un intérêt, dans les
projets de loi, à venir renforcer un concept législatif lorsque c'est
utile, et là ça m'apparaît utile.
Ce n'est pas
compliqué, ce qu'on fait, là. On ne réfère pas à d'autres lois. À la limite,
là, je vais prendre... À la limite, je
ne dis pas pas que je le reprends comme tel, mais, à la limite, reprenons
l'argument du ministre. En quoi est-il problématique d'inscrire ça dans ce projet de loi ci, qui vise à
assurer, entre autres, pas juste ça, mais, entre autres, à assurer la sécurité
de la population, et particulièrement de la population la plus
vulnérable, en termes de transport par personne?
Et, je vais
rajouter, Mme la Présidente, je l'ai dit dans mon commentaire, l'objectif ici
est d'abord et avant tout de le
mettre dans la loi pour qu'un jour, là, si jamais une norme est édictive à
l'effet qu'un seuil est tolérable, bien, qu'à à un moment donné, là, à un moment donné, dans la loi sur
le transport rémunéré de personnes, on a dit «zéro tolérance». Et ça, ça a un poids. Le ministre, je comprends qu'il
abolit le 4C. En abolissant le 4C, il est obligé d'amener un article
additionnel à 213 pour s'assurer qu'un élément de 4C reste, qui est
celui de zéro tolérance.
Bien là, moi,
je fais exactement comme lui, je ramène quelque chose. Il va me dire qu'il
n'est pas enlevé, mais je le ramène
pour que le poids soit encore plus grand. Je vois difficilement pourquoi le
ministre refuse de mettre un article de cette nature-là dans son projet de loi de transport rémunéré de
personnes, en quoi ça pose un problème. Et ce n'est pas la première fois que ça se fait. Alors, Mme la
Présidente, j'aimerais avoir une explication autre que : Je ne veux pas le
faire.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
• (10 h 30) •
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je vais répéter exactement ce que je viens de dire. Son
propre gouvernement, au projet de loi n° 157, Loi constituant la
Société québécoise du cannabis, qui modifie diverses dispositions en matière de
sécurité routière... Je le répète, le Code
de la sécurité routière a été modifié, sous le projet de loi n° 157, sous
le gouvernement libéral. Et je le lis
encore une fois, là, pour que tout le monde, tout le monde soit conscient,
là : «Il est interdit — au code, 202.2.1.3 — à toute
personne de conduire un véhicule routier ou d'en avoir la garde ou le contrôle
s'il y a quelque présence dans son
organisme de cannabis ou d'une autre drogue, sous réserve des exceptions
prévues par règlement du gouvernement.» Alors, Mme la Présidente, on n'a
pas besoin d'aller plus loin parce que déjà le code sera modifié et est
modifié.
M. Barrette :
Très bien. Alors, Mme la Présidente, fort des commentaires du ministre, je vais
vous demander de suspendre. Nous
allons écrire un autre amendement... Je m'excuse. Nous allons vous déposer, pas
moi, mon collègue, un sous-amendement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Il y avait la députée de Mercier qui
souhaitait intervenir sur cet amendement.
Mme Ghazal :
Oui, c'est ça. Moi, c'est vraiment une question pour être certaine... Dans le
fond, ce qui avait été ajouté à 213... Parce qu'avec la classe 4C
qui n'existe plus, là, avec le projet de loi, mais qui existe jusqu'à
aujourd'hui, c'est 0 % de taux
d'alcoolémie. Et, avec la classe 5 qui va être maintenant pour tout le
monde, c'est 0,8 % de taux d'alcoolémie, et là, vous... 0,08 %. Et là, vous, ce que vous dites, c'est,
justement, pour que ça reste zéro. Même si tu as une classe 5 puis que tu fais du transport de personnes parce que tu
réponds à tout ce qui est écrit dans la loi, donc, pour toi, quand tu conduis,
c'est zéro.
Ça fait
que, suivant cette logique-là, c'est là que je... c'est ce que je comprends de
l'amendement du député de La Pinière, c'est qu'on ne le sait pas pour le cannabis. Avec l'évolution des
méthodes de détection, ça pourrait être modifié. Je ne sais pas, on va
peut-être avoir droit... Je ne sais pas de quelle façon ils vont l'exprimer, en
quelle mesure, mais, peu importe, peut-être
que pour tout le monde ça va être toléré de fumer, pour le commun des mortels,
on va dire, un demi-joint — je vais dire n'importe
quoi. Peut-être plus tard, on ne le sait pas. C'est parce que, pour l'alcool,
quant à moi, à mon avis, ça devrait être
zéro, mais c'est quand même toléré pour tout le monde, sauf pour les gens qui
conduisent... qui font du transport de personnes.
C'est pour ça que vous l'avez fait. Donc, pour le cannabis, étant donné qu'on
ne le sait pas, pourquoi est-ce qu'on n'accepterait pas de faire le même ajout
à cet article, pour les drogues, de la même façon qu'on l'a fait pour l'alcool,
en disant : C'est zéro tolérance?
Là, je
comprends que vous faites référence à une loi ou à un projet de loi qui avait
été adopté par l'ancien gouvernement,
pour tout le monde, mais ce n'est pas spécifique pour les personnes qui font du
transport de personnes. Étant donné que les gens sont
inquiets par le fait que ce projet de loi n° 17
permet à tout le monde, tout le monde, tout le monde... Même le ministre, la semaine passée, dirait :
N'importe qui, même moi, même mes collègues les députés, ici, on pourrait
faire ça parce que ça nous fait plaisir de
conduire des personnes. Donc, c'est ouvert à tout le monde. Et c'est là que je
parlais de : on n'est pas obligé d'en faire une profession.
Donc, c'est
là que l'inquiétude des gens vient, à dire : Bien, si on ouvre à tout le
monde, bien là, on est inquiets parce que
ces gens-là pourraient fumer du cannabis, puis ça ne sera pas respecté.
Pourquoi ne pas faire cette mention-là pour le cannabis et les autres
drogues, de la même façon que vous avez pris la peine de le faire pour
l'alcool? Moi, je me mets toujours à la place de ces personnes-là qui sont
inquiètes que ça soit ouvert à tout le monde, notamment pour le transport adapté. Donc, ça répondrait à leur inquiétude s'il
n'y a pas de tolérance. Et je le prouve en l'ajoutant dans le même article
où je parle de zéro tolérance pour l'alcool, bien, je le fais aussi pour les
drogues.
Je vous pose
vraiment la question juste pour comprendre le fondement et la raison
fondamentale qui font que vous ne
l'ajoutez pas, même si dans le projet de loi de la sécurité routière vous l'avez
cité. Mais ça ne parle pas du transport de personnes, ça parle de sécurité routière de M. et
Mme Tout-le-monde. Mais, pour le transport des personnes, ce n'est pas
la même chose, c'est... Donc, quant à moi,
ça serait important de le spécifier. Juste comprendre votre raisonnement :
Pour quelle raison vous ne l'ajouterez pas?
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Parce que, Mme la députée, l'article 42, la modification du Code de la
sécurité routière est dans un sens
encore plus large. Ça se lit comme suit : «Il est interdit à toute
personne de conduire — toute personne de conduire — un véhicule routier...»,
incluant les chauffeurs de taxi.
Mme Ghazal :
En fait, mon point, c'était que ça pourrait évoluer aussi dans le temps. Moi,
je le prends... On ne le sait pas,
là. Aujourd'hui, on dit que c'est zéro, puis peut-être que votre gouvernement
va le maintenir. Mais on ne le sait pas, ça va devenir dans les habitudes,
là, d'avoir... comme du cannabis, ça va être comme considéré comme l'alcool. Aujourd'hui, on dit que c'est zéro, mais on ne le
sait pas, plus tard, je n'ai aucune idée. C'est récent, tout ça, c'est nouveau.
Donc, je comprends, vous dites : C'est
écrit. Mais, pour rassurer les gens, pour être sûr que, pour le transport des
personnes, ça ne changera jamais... On ne fait pas que se référer à l'article
que vous venez de lire. Pour quelle autre raison...
Parce que, souvent, vous dites : Je ne l'ajoute pas parce que ce n'est pas
nécessaire, ça l'est déjà ailleurs ou ça va l'être, dans le règlement, sur d'autres... beaucoup, beaucoup de
sujets. Mais, si les gens veulent être rassurés, qu'est-ce que ça coûte
de plus de les rassurer en ajoutant ça?
M. Bonnardel :
Bien, Mme la députée : «Il est interdit à toute personne de conduire un
véhicule routier ou d'en avoir la
garde ou le contrôle s'il y a quelque présence — quelque présence — dans son organisme de cannabis ou d'une
autre drogue...» Je ne pense pas que... Ça ne peut pas être plus clair que ça,
là : «toute personne de conduire un véhicule routier». Il peut y avoir des exceptions, c'est
marqué : maladie, peu importe, là. Mais : «toute personne de conduire
un véhicule routier», «quelque présence» de drogue dans le corps.
Mme Ghazal :
...raison pour aujourd'hui. Moi, mon, point, c'est plus : ça pourrait être
changé, cette loi-là, ici, au moins, dans le...
M. Bonnardel :
Mme la députée, en tout respect, il faut que ça repasse devant les
parlementaires, s'il y a lieu.
Mme Ghazal : Oui. Mais là on
va...
M. Bonnardel :
Puis je ne pense pas qu'on va alléger les règles sur la consommation de
cannabis.
Mme Ghazal :
...ne sera peut-être pas à leur esprit. Mais, bon, je faisais juste comprendre
pour quelle raison vous vous dites
que ça, c'est suffisant. Si ça passe devant les parlementaires, là, on va se
rappeler... Supposons qu'il n'y a plus cette
tolérance, là, il n'y a plus cette... ce n'est plus zéro tolérance puis qu'on
allège pour les conducteurs, mais qu'on va se rappeler plus tard que,
pour les conducteurs de personnes, il faut qu'on se rappelle qu'eux il faut que
ça reste tolérance zéro. Nous, on dit :
Faisons-le aujourd'hui, comme ça, il n'y aura aucun oubli dans le futur, par
précaution. C'est plus par mesure de
précaution, pour rassurer les gens qui sont inquiets, qu'on ouvre ça à tout le
monde. Surtout qu'on ne sait pas, d'ailleurs,
puis pour le transport adapté, je vais revenir... qu'on ne sait pas encore
quels sont les amendements pour le transport adapté puis si ça va être
réservé ou pas pour les professionnels du taxi.
M. Bonnardel :
Pas de commentaire.
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme la députée?
Mme Ghazal : C'est bon.
La
Présidente (Mme Grondin) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement déposé par le
député de La Pinière, qui ajoute le paragraphe 3.0.1? Pas d'autres
commentaires?
M. Barrette : ...Mme
la Présidente. J'imagine que c'est... Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
Oui. Est-ce que le ministre peut me rappeler l'article sur la loi sur le
cannabis auquel il fait référence abondamment?
M. Bonnardel :
L'article 42, la loi n° 157.
M. Barrette :
La loi n° 157. Mme la Présidente, je vais vous
demander de suspendre quelques instants. On va probablement arriver avec un
autre amendement.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le député, un
sous-amendement ou un nouveau?
M. Barrette :
Mais après le moment de réflexion que nous allons avoir eu, si vous nous le
permettez.
La
Présidente (Mme Grondin) : Nous allons suspendre les
travaux.
(Suspension de la séance à
10 h 39)
(Reprise à 10 h 49)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît!
Nous allons reprendre les travaux. M. le député de La Pinière, moi, je vous suggère de poursuivre la discussion sur
l'amendement, et, si vous avez un autre amendement par la suite, bien, on aura d'autres discussions
sur l'autre amendement. Ça ne vient pas impacter votre temps d'antenne. Alors,
je vous demanderais de continuer la discussion sur l'amendement 3.0.1.
M. Barrette :
Mme la Présidente, vous me faites plaisir. Moi, comme vous le savez, tout le
monde le sait, ici, j'adore débattre.
Je viens ici tous les jours avec plaisir, sourire aux lèvres, en me disant que
peut-être qu'on va faire avancer les choses. Alors, je vais continuer.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Oui. Vous avez encore 13 minutes, alors...
• (10 h 50) •
M. Barrette :
13 minutes? Mon Dieu! Mais je ne me rendrai pas à 13 minutes, Mme la Présidente,
ce qui va sans aucun doute faire
plaisir au ministre, qui souhaite que l'on avance promptement dans
l'étude du projet de loi. Je ne pense pas prêter des intentions
ici, n'est-ce pas?
Alors,
Mme la Présidente, donc, comme je l'ai dit, et puis la collègue
de Mercier a renchéri, ici, il y a un enjeu de force d'intention,
je vais dire ça comme ça. Et je vais réitérer le fait que des juristes, puis je
ne veux pas mettre les juristes en cause d'aucune manière, ont répondu à
certaines questions que j'ai posées dans l'étude d'autres projets de loi.
Et nous-mêmes, quand on était au pouvoir... Le ministre
dit souvent : Il a été ministre. Bien oui, j'ai eu à faire ça, puis ça ne m'a pas vraiment offusqué ni mis mal à
l'aise, puis je ne suis pas senti diminué par ces ajustements-là qui
m'apparaissent proposés de bonne foi et avec l'intention qui est celle à
laquelle les gens s'attendent, c'est-à-dire avoir le maximum de possibilités pour
assurer la sécurité.
Parce qu'on sait tous que dans les lois,
involontairement — je dis
bien involontairement — parfois, il y a des choses qu'on n'a pas prévues, puis c'est tout à fait normal. Si c'était si
simple que ça, Mme la Présidente, ça fait longtemps qu'on serait remplacés par des ordinateurs, et
heureusement ce n'est pas le cas, même si l'intelligence artificielle fait des
grands pas.
Alors,
Mme la Présidente, je n'ai pas de commentaires additionnels à faire à cette
étape-ci sur mon amendement. Et je
vous annonce, par le fait même, qu'à moins que les collègues des autres
oppositions en aient, ou mon collègue, nous aurons un autre amendement à
déposer.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'amendement? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire
sur l'amendement, nous allons procéder au vote. Est-ce...
M. Barrette :
...Mme la Présidente, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
Oui, alors, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel :
Contre.
La
Secrétaire : M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque
(Chapleau) : Contre.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Contre.
La Secrétaire :
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire :
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Contre.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Abstention.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Alors, nous allons poursuivre nos
travaux.
M. Barrette : Mme la
Présidente, s'il y a
consentement, j'aimerais suspendre encore quelques instants
pour terminer la rédaction de notre nouvel amendement.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
10 h 53)
(Reprise à 11 h 06)
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons
reprendre nos travaux. Donc, M. le député de La
Pinière, vous avez un amendement
à proposer, je vous demanderais de faire... d'en faire la lecture, dis-je,
et d'y aller de vos commentaires.
M. Barrette : Voilà. Alors, comme je l'ai dit avant que nous
fassions la pause, dans la foulée des commentaires qui ont été faits par
le ministre, moi-même, la collègue de Mercier, je dépose l'amendement
suivant :
L'article 9 du projet
de loi, tel qu'amendé, est modifié par l'ajout, avant le paragraphe 3°, du
suivant :
3.0.1° Le
chapitre 19 des lois de 2018 est modifié par le retrait au deuxième alinéa
de l'article 42, après les mots de «de cannabis ou d'une autre drogue», des mots
«, sous réserve des exceptions prévues par règlement du gouvernement».
Juste une petite
seconde, là. Oui, c'est ça, exactement. Alors, Mme la Présidente, ce n'est pas
très compliqué. On est plusieurs
ici, du côté de l'opposition, à vouloir s'assurer que, dans une loi qui va être
potentiellement édictée compte tenu du fait que le gouvernement a la majorité, la
loi n° 17, le projet
de loi n° 17, on est plusieurs
à prendre au mot le ministre,
qui nous dit que sa loi, elle est là pour les 50 à 60 prochaines années.
Et on est plusieurs, et je m'inclus, évidemment, à insister sur le fait qu'à la
case départ il y ait une force très importante attribuée à la prise de position
selon laquelle il n'y en aura pas, de cannabis ou autre drogue.
Le
ministre nous répond : Bien, allez voir dans le Code de la sécurité routière. Le code a été changé par la loi sur le cannabis, personne n'y a droit actuellement, mais c'est sous réserve des exceptions prévues par règlement
du gouvernement. Et tout à l'heure j'ai plaidé qu'à
l'instar de ce qui s'est passé avec l'alcool... Vous savez, il y a des pays
dans le monde où il y a
une tolérance zéro, et les lois, ça change avec le temps, et la tolérance zéro,
bien, avec le temps, elle est passée de zéro à 0,08, et elle est passée de 0,08 à zéro pour les plus jeunes.
Bref, il y a eu des moments où ça a fluctué et, bon, il y a le
climat social, il y a des enjeux de cet ordre-là. Mais il y a
une chose qui est certaine, c'est certain pour moi, ça, et, encore une
fois, je reprends les mots du ministre,
qui invoque souvent le fait que j'ai été à la place de... à la place
d'un ministre, c'est vrai, mais je
sais une chose, moi, j'ai appris une chose dans mon passage à ce genre de
poste, c'est qu'un règlement ça a
moins de force... ça a une force, on s'entend, là, mais, politiquement, là,
dans le sens pur du terme, ça a moins de force qu'une loi. On sait tous qu'une loi ça exige une procédure, une
procédure qui est effectivement plus lourde qu'un règlement. Le règlement permet de la souplesse. La loi amène
une certaine rigidité dans la forme et dans la procédure, mais la loi amène
obligatoirement une visibilité qui est plus
grande qu'un règlement. Là, le ministre va me dire : Bien non, la
visibilité est pareille, et ainsi de suite.
• (11 h 10) •
Oui,
mais là nous autres, on est aujourd'hui dans un moment charnière. On le sait,
le projet de loi n° 17 démantèle, selon l'avis des principaux
intéressés, l'industrie traditionnelle du taxi, fait entrer un nombre de
joueurs, entrée qui est sujette à un minimum de contraintes. Et, quand on
regarde ce qui se passe sur la planète, bien, on voit que les contraintes reviennent, et c'est le lot, toujours, de toute
déréglementation excessive. Je pense qu'ici on est dans une déréglementation
excessive. C'est mon opinion. Chacun a droit
à son opinion, c'est ça qu'est la vie parlementaire. Je comprends que, du côté
gouvernemental, ce n'est pas leur opinion. Je comprends ça. Mais moi, je pense
que c'est ce que c'est.
Alors,
dans l'objectif de faire en sorte que cette prise de position là, la tolérance
zéro en matière et d'alcoolémie, et de
cannabis, et d'autres drogues dans le cadre du transport rémunéré par personne,
bien, si c'est vraiment ça notre esprit, là, bien, il
y a lieu de le mettre dans la loi et
de ne pas permettre de passer par un règlement pour l'adoucir. C'est mon
opinion.
Parce qu'attention, là, le Code de la sécurité
routière, par exemple, pour le cannabis, il dit : Pas de cannabis pour
tous les véhicules. Là, je le répète, je
pense qu'il est raisonnablement
prévisible que la technologie, un jour, va nous amener... Et je ne dis pas que ça va arriver. Ça, c'est
comme le ministre qui nous dit que l'auto autonome s'en vient. Peut-être
que ça va arriver vite, peut-être que ça n'arrivera pas dans les conditions
nordiques dans lesquelles on vit, peut-être que ça va arriver loin, loin, loin devant nous dans le temps. Moi, je pense qu'il est raisonnablement prévisible de
dire : Ça va arriver. Mais moi, je
pense que de statuer aujourd'hui, là, que si ça arrive, on a décidé aujourd'hui, en 2019, peut-être
2020, que ça sera tolérance zéro et
on met une barrière additionnelle, procédurale, si jamais ça arrive, bien,
chers gouvernements futurs, vous
allez devoir le faire par une loi parce
que nous, on juge, c'est un peu comme
une constitution, là, on juge aujourd'hui
que, pour le futur, il faut mettre une
contrainte à l'État suffisamment grande pour passer au travers de cette
contrainte-là pour un jour en arriver à un allègement réglementaire ou
législatif.
Alors,
dans cet esprit-là, je vois mal comment que, là, on peut être contre. Et ce
n'est pas faire des amendements pour
faire des amendements, c'est pour être dans l'esprit du débat que l'on tient actuellement.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député de Chapleau.
Question de règlement sur la
recevabilité d'un amendement
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci, Mme la Présidente. Donc, j'ai... à vrai dire,
j'aimerais soulever le point que cet amendement-là est irrecevable, à vrai
dire, en lien notamment avec la cohérence, là, de l'article, qui traite des
chauffeurs et des critères. Puis là
on vient, avec ce nouvel amendement-là, vouloir, dans le fond, modifier une loi
qui a déjà été adoptée par les
parlementaires par le passé. Donc, j'aimerais peut-être qu'on évalue la
recevabilité de cet article... de cet amendement, pardon. Merci, Mme la
Présidente.
M. Barrette :
Est-ce que j'ai un droit de réplique, Mme la Présidente?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Oui. Alors, la question de
recevabilité est soulevée, faites valoir votre point, et ensuite nous
devrons procéder pour savoir si on a la possibilité de...
M. Barrette :
Très bien. Mme la Présidente, le député de Chapleau nous dit que c'est
irrecevable sur la base du fait que
ça vient modifier une loi déjà votée à l'Assemblée nationale. Bien, c'est parce
que c'est ça qu'on fait, on l'a fait à plusieurs
reprises, là, on modifie des lois déjà adoptées. On l'a fait plusieurs fois
déjà dans les neuf premiers articles que l'on a adoptés, Mme la
Présidente. Sur cette base-là, ça ne peut pas être irrecevable.
Maintenant,
Mme la Présidente, vous allez certainement continuer votre réflexion. Je vous
dis d'emblée que nous allons demander une décision écrite si la demande
d'irrecevabilité est maintenue.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, est-ce qu'il y a un
consentement pour poursuivre sur les autres articles ou paragraphes en
attendant que la décision soit rendue?
M. Barrette :
Non. Moi, je n'ai pas... moi, je vais attendre cette décision-là.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, il va falloir suspendre en
attendant que Mme la secrétaire puisse rendre une décision écrite.
Nous suspendons les
travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 14)
(Reprise
à 11 h 16)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous allons reprendre nos travaux. Donc, il y a
un consentement pour qu'on puisse poursuivre nos travaux et travailler sur les autres paragraphes
en attendant que l'équipe de Mme la
secrétaire puisse statuer sur
la recevabilité de votre amendement, M. le député de La Pinière.
Donc, est-ce qu'il y
a des commentaires sur le... Oui, Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal : Moi, c'est en lien à la discussion
que j'ai eue avec le ministre ici, là, devant tout le monde la semaine
passée. C'était par rapport au dépôt des amendements le
plus rapidement possible, si c'est possible, des amendements pour le transport adapté. Je sais qu'ici dans
l'article, parce que ça va avoir un impact sur toutes les questions qu'on va
demander, on a beaucoup parlé de la
question de la formation pour tout le monde qui fait du transport de personnes
versus ceux qui vont faire... qui
vont suivre une formation spécifique pour le transport de personnes adapté, et
le ministre nous avait référé à après l'article 147, et tout ça.
Donc,
moi, je suis allée voir, parce que je me rappelle très bien, quand j'avais posé
la question, quand il y a eu l'article dans
Le Soleil, où est-ce que la journaliste avait dit qu'elle avait reçu...
peut-être pas les amendements, puisque le ministre nous dit qu'ils ne sont pas encore prêts puis
l'équipe est encore en train de travailler dessus, mais peut-être que certains
sont déjà prêts, donc elle, elle
avait reçu les dispositions. Puis on se posait des questions par rapport à la
formation, par rapport à l'ouverture
du secteur du transport adapté pour Uber, et tout ça, puis il y a eu beaucoup
de confusion, et le ministre nous a référé.
Je suis allée
regarder quand même dans le Journal des débats puis je suis allée voir
parce que je me rappelle très bien que le
ministre m'avait dit, après que j'aie soulevé ce point-là, que ça serait bien
que les parlementaires aient les amendements
avant les journalistes, et donc, mercredi, il avait vraiment dit : «Oui. Alors, Mme la députée, j'ai bien pris
connaissance moi aussi...
Vous savez, dans les dernières semaines, [...]derniers jours, on a parlé à
plusieurs associations, organismes
concernant le transport adapté. Oui, je vais répondre positivement à votre
demande. D'ici la fin de la journée, je vais vous donner tout ce qu'on a
préparé.» Donc, c'est ce que
le ministre avait dit puis, de mémoire, c'est ce que je me rappelais.
Et
le lendemain, après, ce n'était plus ça. Quand j'ai dit : Bien, est-ce
qu'on pourrait les avoir?, parce que j'étais restée avec l'idée qu'on allait les avoir la veille, et là il m'a
dit : «[On est en train
de les] finaliser les derniers amendements. Ils ne sont pas encore terminés. Dès qu'on va les
avoir[...], on pourra vous [les donner]. Je n'ai pas l'intention de vous les
donner à la dernière minute.»
Moi,
je veux quand même revenir là-dessus puis réitérer, parce qu'on parlait de la
question, par exemple, de la formation.
Est-ce que c'est entre sept et 35 heures pour tout le monde? Probablement
que ça va être spécifié pour la formation pour le transport adapté.
Il y a aussi certains
éléments, des questions que j'avais posées au ministre par rapport à ce que les
nouveaux joueurs vont faire, et tout ça.
Puis il y en a plein, de questions. Puis, pour nous permettre d'avancer, je
veux quand même réitérer ma demande, comme il l'avait promis mercredi.
Même
s'il y en a quelques-uns qui sont prêts, peut-être 25 % des amendements,
peut-être 50 %, on aimerait ça quand même les avoir le plus rapidement possible, ce qui est prêt. Puis ce qui
n'est pas prêt, bien, suivra quand il le sera. Parce que c'est ce que j'ai
compris de sa réponse, en nous disant : D'ici la fin de la journée, vous
allez l'avoir, ça veut dire que quelque chose est déjà prêt.
Puis je le dis
vraiment pour rassurer les gens par rapport à la question du transport adapté,
parce que jusqu'à maintenant on n'a que des
points d'interrogation. Et c'est ce qui fait qu'à chacun des paragraphes de
l'article 9 on revient avec des
questions, on se pose des... puis c'est normal, parce qu'on parle de la
formation. Donc, il y a beaucoup d'inconnu. Ça faciliterait les choses,
puis ça nous ferait gagner du temps d'avoir les amendements à l'avance, puis ça
répondrait à beaucoup de nos questions. Puis,
comme ça, bien, tout le monde va gagner du temps, puis le ministre aussi va
être content puisqu'il voudrait faire avancer son projet de loi le plus
rapidement possible.
• (11 h 20) •
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Oui, Mme la députée, tout à fait. Je l'ai mentionné, dès que nous serons prêts
à vous remettre certains des amendements,
nous le ferons. On a à travailler avec d'autres ministères, vous comprendrez
bien, sur certains de ces amendements. Alors, encore une fois, il me
fera plaisir, en temps et lieu, de vous donner ces amendements.
Mme Ghazal :
...ceux qui sont déjà prêts, on va pouvoir les avoir au fur et à mesure qu'ils
sont prêts. Ce n'est pas tous les
amendements d'un seul coup. O.K. Parce que, moi, de ce que j'ai compris
mercredi, quand vous avez dit : D'ici la fin de la journée, puis c'est ce
que je me rappelle avoir compris, puis, quand j'ai lu le verbatim, c'est
exactement ce que vous aviez dit, ça
veut dire qu'il y en a qui sont prêts. Est-ce qu'il y en a qui, à l'heure
actuelle où je vous pose la question, sont déjà prêts, ne serait-ce
qu'un ou deux amendements?
M. Bonnardel :
On est en révision, Mme la députée, des amendements.
Mme Ghazal :
D'accord. Bien, on va attendre, puis je vais revenir à la charge jusqu'à ce
qu'on en ait. Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, je vais faire un petit point
d'information, on me souligne que la décision sera prête cet après-midi,
sûrement prête cet après-midi, concernant la recevabilité de l'amendement du
député de La Pinière.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur le
paragraphe 3°? Oui?
Mme Ghazal :
J'ai une question.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, je dois vous dire que,
lorsque vous prenez la parole, il faut que j'impacte votre... le temps
que vous prenez sur le temps que vous auriez sur le paragraphe 3°. Vous avez
20 minutes sur le paragraphe 3°. Ça ne
peut pas être des discussions en général, il faut qu'on se limite au paragraphe
où nous sommes rendus. Donc,
l'intervention que vous venez de faire sera déduite de votre temps sur le
paragraphe 3°. Alors, vous pouvez continuer à faire des commentaires,
mais il faudrait le plus possible que ça soit en lien avec le paragraphe 3°.
Merci.
Mme Ghazal :
Là, ça l'est. Donc, c'est ça, par rapport à l'examen, est-ce que c'est un...
Parce qu'ici ça dit : «Elle a réussi un examen sur les matières sur
lesquelles doit porter la formation et dont les modalités ainsi que la teneur
sont établies par règlement du ministre.»
Donc, ça, c'est le paragraphe 3°. L'examen, comment ça fonctionne? Est-ce que
c'est un examen uniforme qui est établi par la SAAQ et que tout le monde,
partout à travers le Québec, va subir le même examen ou c'est un examen qui va être modifié
dépendamment de... C'est-à-dire que qui va faire cet examen-là? Est-ce que
c'est un examen uniforme partout, un peu comme l'examen qu'on a pour
obtenir notre permis de conduire?
M. Bonnardel :
...examen qui sera uniforme partout.
Mme Ghazal :
Uniforme partout. Et donc c'est un examen de la SAAQ. Les chauffeurs vont aller
à la SAAQ pour le... pas le subir, là, mais le compléter.
M. Bonnardel : Exactement.
Mme Ghazal : O.K. Puis est-ce
que cet examen-là doit porter sur la formation? Est-ce que c'est... donc, c'est
uniquement pour la formation qui est donnée à tout le monde qui fait du
transport adapté général et non pas il va y avoir un autre examen pour ceux qui vont suivre la
formation spécifique sur le transport adapté? Est-ce que c'est un autre
examen qui va être spécifique à ceux qui vont suivre la formation sur le
transport adapté ou c'est le même examen? Parce que, si c'est le même examen, donc, il faudrait écrire... ça veut dire qu'il
doit porter sur les formations, vu que, là, ce qu'on a compris, c'est qu'il y a deux formations, une
générale à tout le monde, qu'on ne sait pas encore de quelle heure, vous
allez nous le dire plus tard, ça va être dans le règlement, et une autre
formation pour le transport adapté. Est-ce
que c'est le même examen ou
c'est un autre examen?
M. Bonnardel : C'est le même examen, mais qui va être assujetti nécessairement au fait que vous ayez suivi une formation additionnelle. Si vous avez suivi la formation additionnelle
du transport adapté, bien, dans l'examen, il y aura... il
pourrait y avoir une portion... il y aura une portion pour le transport adapté
avec un véhicule adapté.
Mme Ghazal : ...parce
que c'est ça, ce que je me
rappelle, qu'on a eu dans nos discussions, c'est qu'on peut faire du
transport adapté pour des gens qui n'ont pas besoin d'embarquer dans un
véhicule adapté, et là on a la formation générale.
Mais, pour ce qui est... Si je suis allée... j'ai pris cette formation-là qui
est plus que sept heures, j'imagine, parce
que vous avez dit que sept heures, ce
n'est pas suffisant, ça, c'est une formation générale, et que je veux faire du
transport adapté dans un véhicule
adapté, là, je vais suivre d'autres heures de formation qu'on ne sait pas
encore combien de temps, mais je vais
suivre une autre formation avec un autre contenu, qui vont me permettre de
faire du transport adapté avec un véhicule
adapté. Et là, au même moment que je fais mon examen général, je vais faire mon
examen pour le transport adapté.
M. Bonnardel :
Véhicule adapté.
Mme Ghazal : Pour le... C'est ça. C'est-à-dire que je vais faire un examen à la suite d'une formation
que j'ai eue pour faire du transport adapté dans un véhicule adapté.
M. Bonnardel : Tout le
monde doit être formé pour le transport adapté. Il y aurait une annexe qui est ajoutée si vous
avez suivi une formation additionnelle pour le véhicule adapté.
Mme Ghazal : Si, par
exemple, moi... parce qu'on a dit que
les gens... le projet de loi, quand il va être adopté, les gens qui ont déjà
suivi une formation, peu importe le nombre d'heures, parce que ce
n'est pas la même chose d'une région à l'autre, puis si... donc je n'ai pas besoin de subir d'examen. Mais je
fais du transport de personnes normales. Si je décide d'aller dans le transport adapté par véhicule adapté, j'adapte mon véhicule, et tout ça, puis je
m'assure de respecter tout ça, là, je
vais devoir suivre une formation spécifique pour le transport adapté en véhicule
adapté, et là je vais subir un autre examen.
M. Bonnardel : Mme la
députée, c'est ce que je viens de
vous dire, là, tout le monde passe la formation et l'examen pour le transport adapté. Si vous décidez de modifier votre véhicule, vous avez donc un véhicule
adapté, vous allez devoir passer une formation
additionnelle. Et l'examen ou l'annexe qui sera incluse à cet examen va nécessairement
définir le fait que vous avez suivi une formation additionnelle pour le
véhicule adapté.
Mme Ghazal : Et ça, cette formation-là... c'est-à-dire l'examen, c'est un seul, et là c'est un seul examen, puis là il y a
une annexe, dépendamment si j'ai un véhicule adapté ou pas. Mais si, donc — je
sais, c'est peut-être un détail, mais juste pour
être certaine — elle
a réussi un examen sur les matières sur lesquelles doit porter la formation
ou les formations, puisque c'est deux formations
différentes, hein, formation générale et formation spécifique pour véhicule
adapté.
M. Bonnardel : «...doit porter la formation et dont les
modalités ainsi que la teneur sont établies par règlement du ministre.»
Mme Ghazal : À moins que, dans l'amendement que vous allez
apporter dans 147.1° et suivants, on parle d'un autre examen ou de l'annexe à l'examen général.
Juste pour être vraiment certaine que ce n'est pas... l'objectif, là, derrière ça, ce n'est pas juste des technicalités puis, ah oui, il
faudrait dire «les formations» et non pas «la formation». C'est vraiment
pour que ce soit clair dans le projet de loi puis dans l'esprit des gens que, même
si on donne la formation de transport adapté à tout
le monde, que, quand on va faire du
transport par véhicule adapté, ça va être une formation spécifique et un examen spécifique qui va porter sur... dont les questions
vont porter sur cette formation additionnelle. C'est vraiment
l'idée de comprendre que c'est une formation additionnelle, donc je vais subir un examen
additionnel qui va être plus long ou uniquement la portion sur le
véhicule adapté, si j'ai déjà eu... j'ai fait l'examen pour la formation
générale.
Ça
fait que c'est ça que je veux spécifier, mais c'est parce que, là, en ce
moment, quand on le lit, on ne parle pas ici du transport adapté, ça va
être plus tard. Mais, si, dans vos amendements que vous allez apporter sur le transport
adapté, on ne parle pas de l'examen, peut-être que ce serait judicieux ici d'écrire : «Elle
réussit un examen sur les matières sur
lesquelles doivent porter les formations», puisque c'est un examen avec une annexe
additionnelle et qui vont porter sur la
formation générale et aussi la formation
spécifique. Juste pour être certaine. À moins que vous me dites que, dans les
amendements que je vais vous envoyer, on va parler de l'examen, et de la formation,
et de tout, dans le détail, pour le transport en véhicule adapté, à
moins que vous me répondiez ça.
M. Bonnardel :
Mme la députée, il y a une formation qui existe, mais elle n'est pas
obligatoire au Québec présentement, elle n'est pas obligatoire pour les véhicules
adaptés, on l'indique dans la loi. Il
y aura, oui, des amendements
à partir de l'article 147. Quand on
sera rendu là, même avant, on vous aura mis les amendements,
vous pourrez évaluer ce qui vous convient ou non, vous pourrez les amender
si vous le souhaitez.
Mme Ghazal :
Puis est-ce que, dans cet amendement-là, on va parler de l'examen?
M. Bonnardel :
Bien, l'examen, Mme la députée, est déjà indiqué là, à l'article...
Mme Ghazal :
Si c'est prévu, je veux dire, je vais arrêter.
M. Bonnardel : ...est déjà à l'article 9. La formation, je vous l'ai
expliqué, là, on ne lésine pas, là, on l'écrit noir sur blanc, là, il y aura deux formations
spécifiques, tout le monde va passer au travers de la formation
générale pour le transport
adapté, même si on n'en fait pas.
Mme Ghazal :
Il va y avoir deux examens.
M. Bonnardel :
C'est ça.
Mme
Ghazal : Donc, ici, dans cet
examen-là... dans ce paragraphe-là, on ne parle que de l'examen général, mais,
dans les amendements, vous allez parler
de l'autre examen ou cet examen-là, dans le paragraphe 3°, parle
des deux? C'est ça, ma question.
• (11 h 30) •
M. Bonnardel : ...Mme
la députée, par règlement,
le fait qu'il y a une formation aussi qui sera additionnelle si le chauffeur le souhaite. C'est certain, là, si le
chauffeur veut une formation... devra avoir une formation pour le véhicule adapté, nécessairement, on va l'écrire. Le chauffeur n'aura pas le choix de
passer un deuxième examen, une annexe additionnelle ou une annexe, une autre fois, qu'il aura
décidé... Ça se peut que le chauffeur fasse du transport adapté conventionnel
avec un véhicule de promenade
conventionnel et, trois mois plus tard, il décide soudainement de modifier son
véhicule. Il va suivre une formation additionnelle, il va repasser un
examen.
Mme Ghazal :
C'est juste parce que, dans le paragraphe 3°, on ne dit pas... Si je lis juste
le paragraphe 3°, ça ne dit pas ce que vous dites parce que ça parle
juste de la formation générale et de l'examen général.
M. Bonnardel :
Tous les chauffeurs, Mme la députée.
Mme Ghazal :
C'est ça, c'est pour tous les chauffeurs. Mais, pour ce qui est de la... pour
le transport en véhicule adapté, on va en parler dans les articles que
vous allez nous envoyer?
M. Bonnardel :
C'est ça.
Mme Ghazal :
O.K., merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? M. le député de La Pinière?
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, nous allons passer au
paragraphe 4°, parce que vous comprenez que c'est à la toute fin que
nous allons adopter l'article 9. Alors, paragraphe 4°, commentaires?
M. Barrette :
Sur 4°, non. Bien, peut-être un... non. On comprend, à 4°, là, M. le ministre,
qu'on parle évidemment... n'est pas
muni... «n'est pas assorti»... «Muni», c'est contemporain, là, c'est au moment
de... ça ne fait pas de référence à une période de temps passée.
M. Bonnardel :
Il ne peut conduire un véhicule...
M. Barrette :
...
M. Bonnardel :
C'est ça, le moment où on demande d'être accrédité, on ne peut avoir un
véhicule qui est muni d'un antidémarreur éthylométrique.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, s'il n'y a pas d'autre
commentaire au paragraphe 4°, nous allons passer au paragraphe 5°.
Est-ce que je dois le faire lire? Non, l'article a été lu au complet. Alors,
voilà, paragraphe 5°, des commentaires?
M. Barrette :
5° supprime 6°, là.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : D'accord. Paragraphe 6°, il a été supprimé?
Donc...
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : On va suspendre quelques instants. Oui, M. le député de La Pinière, vous aviez...
M. Barrette :
...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Non? On va suspendre, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à
11 h 33)
(Reprise à 11 h 34)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, nous voilà rendus au paragraphe 7°.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur le paragraphe 7°?
M. Barrette :
Alors, le paragraphe 7°, est-ce que le ministre le présente ou non?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Non. L'article a été lu au complet au tout
début.
M. Barrette :
Oui, oui, non, je comprends. Alors, une question. Quelle est la mécanique
utilisée, la procédure utilisée pour la détermination des antécédents
judiciaires?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Permettez-moi de suspendre deux petites secondes, Mme la Présidente. Je vais
aller chercher...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : On va suspendre.
(Suspension de la séance à
11 h 35)
(Reprise à 11 h 39)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Bon, donc, nous reprenons les travaux. M. le ministre, les propos, malheureusement, n'ont pas été enregistrés parce
que j'avais demandé la suspension des travaux. Les travaux sont repris.
Alors...
M. Bonnardel : ...répondu oui à la question
du député de La Pinière pour les articles 10 et 13. Il y aura
nécessairement un amendement à l'article 10.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Voilà, parfait, merci. Alors, M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Très
bien. Et, bon, bien, ça, c'est clair,
là, sans qu'on débatte de 10, la réponse du ministre me convient. Maintenant,
la question qui est plus précise, qui était l'élément que je
visais à la case départ, puis je ne fais pas un reproche au ministre,
là, dans la mécanique d'obtention des antécédents judiciaires, ça se passe
comment dans la vraie vie, là?
• (11 h 40) •
M. Bonnardel : Un chauffeur de taxi va faire affaire avec un
corps de police. Il y aura nécessairement, par la suite, un document qui sera plus uniforme, parce que, présentement, au Québec, là, c'est un peu... chaque corps de police à sa
liste ou sa façon de faire pour définir
les antécédents judiciaires. Donc, on va nous-mêmes définir un document
qui sera le même dans tous les corps
de police du Québec. Et là, par la suite, ce document
sera rempli par le corps de police et sera remis à la SAAQ pour
l'obtention de l'accréditation.
M. Barrette : O.K. Donc, le travail qui mène à l'autorisation des chauffeurs et des... dans le cas présent, des chauffeurs, là,
se fait exclusivement par la SAAQ, sans implication du répondant. Est-ce que je
comprends bien?
M. Bonnardel : Bien, s'il
y a un répondant, le répondant serait
partie prenante aussi de l'obligation de remplir plus qu'une formalité, les
antécédents judiciaires.
M. Barrette :
Est-ce que l'établissement des antécédents judiciaires, au sens de la loi telle
qu'elle est écrite, peut être fait, obtenu par une tierce partie, les compagnies
qu'on connaît, là, sans les nommer, là?
M. Bonnardel :
Non, c'est un corps de police.
M. Barrette :
Donc, les tierces parties que l'on connaît ne peuvent être impliquées?
M. Bonnardel :
Non.
M. Barrette : Est-ce qu'on peut suspendre 30 secondes?
Parce que je ne veux pas mettre... Ça va être 30 secondes.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : O.K. Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à
11 h 42)
(Reprise à 11 h 43)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous reprenons nos travaux. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Alors, merci, Mme la Présidente. Là, vous
comprendrez que la pause que l'on a faite était pour ne mettre personne en cause, et j'ai eu une réponse
satisfaisante à l'interrogation que j'avais. Maintenant, est-ce que... On a
fait des vérifications, là, auprès de différentes instances, et, quand
arrive la question des antécédents judiciaires, il nous est indiqué que la manière la plus précise d'avoir la
lecture juste des antécédents judiciaires est lorsque l'individu qui en fait la
demande fournit ses empreintes digitales. Est-ce que le ministre a l'intention
d'aller dans cette direction-là?
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, il y aura
un document qui sera uniforme, préparé pour l'ensemble des
corps policiers du Québec.
Si un corps policier définissait que, selon le document, il y aurait
matière autre à aviser la SAAQ, pour des
raisons x, je ne vois pas en quoi j'empêcherais ou je ne pourrais pas dire au
corps de police d'aller plus loin dans son analyse. Oui, il y aura un cadre formel, mais je ne peux pas empêcher,
s'il y a lieu, qu'un policier ou un corps de police
pourrait améliorer sa vérification vis-à-vis un individu.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député.
M. Barrette : Je sais que c'est dans l'article suivant, mais je
veux quand même... Moi, j'ai... Ça, c'est public, ça, hein? J'ai
ici, Mme la Présidente, je peux le déposer, là, ce n'est pas un
problème... c'est un document qui est public, et le document a un paragraphe
à propos de la... sur la procédure de vérification des antécédents judiciaires
de la personne oeuvrant auprès d'une
clientèle vulnérable. Et la Sûreté du
Québec mentionne la possibilité qu'il soit possible, dans le cadre d'une vérification, qu'il
soit nécessaire d'obtenir des empreintes digitales, mais est-ce que le ministre
peut nous éclairer là-dessus, ou ses collègues juristes?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce que vous voulez partager votre document?
M. Barrette : Oui, oui, avec plaisir, c'est un document
public. On peut le photocopier et le distribuer, ça va me faire
plaisir... faire une petite pause pour le distribuer, peut-être, là.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Pas besoin de faire de petite pause, mais on peut demander à ce qu'il
soit distribué.
M. Barrette : Bien sûr, peut-être
juste la première page, c'est la première page où c'est écrit.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Est-ce que vous souhaiteriez une pause ou si
vous êtes en mesure de répondre à la question du député?
M. Bonnardel :
...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, M. le ministre.
M. Bonnardel :
Oui, à l'article 13, donc, le quatrième alinéa : «Le gouvernement
prévoit, par règlement, la forme de ces documents de même que les frais
exigibles pour leur délivrance.»
Alors, vous
comprendrez qu'on va discuter avec les corps de police. Il est certain que, si
on peut améliorer nos formes de vérification
d'antécédents, et tout ça, et que la tenue... de prendre les empreintes, elle
pourrait être partie prenante... On va avoir des questions avec les
corps de police. On va vérifier avec eux. Et je pense que, de la façon qu'on le
fait présentement, on assure la sécurité des
clients et des usagers. Maintenant, si on peut aller plus loin, parce que les
corps de police vont nous mentionner que ce serait important de le
faire, je ne pourrais pas m'objecter à ça si c'est le cas.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député.
M. Barrette :
Bien, tu sais, c'est un peu comme le transport adapté, le cannabis, et ainsi de
suite, on rentre des nouveaux joueurs, là.
Puis, quand on regarde l'expérience mondiale, il y a plusieurs
endroits, plusieurs juridictions dans le monde où on a été confrontés à ça, puis le problème,
c'est drôle, mais il ne venait jamais de l'industrie traditionnelle du taxi, il venait des
nouveaux joueurs.
Et,
dans les dernières années, dont en 2017, on a des régions aux États-Unis
où on a complètement revu la façon de faire compte tenu de certains événements qui ont eu lieu. Je faisais référence, moi-même,
la semaine dernière, à un épisode en
Caroline du Sud qui ne s'est pas exactement bien terminé. Il y a des juridictions où on
a décidé de serrer la vis. Et, je le répète,
le projet de loi n° 17, c'est un projet de déréglementation, c'est Ronald Reagan dans l'industrie du taxi. Et on sait ce qui est arrivé aux États-Unis
dans la déréglementation, on a reréglementé. C'est ça, la réalité, là.
Et,
en matière de sécurité, il me semble qu'on devrait
être dans une approche de risque zéro. Ça n'existe pas, risque zéro, mais on
doit tendre vers le zéro. Et, si certaines juridictions sont allées dans cette
direction-là, c'est parce qu'ils ont vu des
choses. Moi, je me souviens avoir... Je ne l'ai pas retrouvé, là, mais je me
souviens avoir fait des recherches sur nos moteurs de recherche que l'on connaît tous et toutes. On a même vu des
régions où certaines compagnies ont quitté sur la base de cette
demande-là. Si on quitte sur la base de la demande, c'est parce que ça pose un problème.
Moi,
je l'ai dit à plusieurs reprises, puis je le sais, qu'il est possible... pas «je le sais», mais je sens que, peut-être,
on a certaines réticences en face, mais
c'est de la déréglementation. Et, qu'on le veuille ou non, là, toutes les
mesures que l'on étudie, et pour
lesquelles on propose des amendements qui sont constamment refusés, ce sont des
mesures qui peuvent être qualifiées de contraintes que je considère moins
minimales, et j'irais même jusqu'à dire raisonnables, par rapport à ce
qui est en train de se mettre sur la table. Et, quand on arrive à la question
des antécédents judiciaires, là, là, on est dans quelque chose... pas que le reste n'était pas sérieux, mais là c'est
peut-être... si ce n'est pas plus sérieux, c'est certainement plus lourd
de conséquences.
Alors,
la première question que j'ai posée, j'ai eu une réponse satisfaisante, à
savoir que ce sont les corps policiers qui
vont donner... la certification, ce n'est probablement pas le bon mot, là, mais
qui vont donner le gage de sécurité sur la base d'une vérification des antécédents judiciaires. Mais la Sûreté du
Québec elle-même fait référence... Puis je ne dis pas que la Sûreté du
Québec dit, dans son document, qu'il faut faire ça. Je dis simplement que la
Sûreté du Québec évoque la nécessité,
spécifiquement la nécessité, de le faire. Alors là, si la Sûreté du Québec
l'évoque, c'est que peut-être qu'il y a des circonstances où c'est justifié. Et là, dans le nouvel environnement
que le gouvernement nous propose, le ministre nous propose, et va mettre en place, c'est assez clair.
Bien, n'y a-t-il pas lieu de faire une réflexion, ce matin, un peu plus avancée
sur cet élément-là?
• (11 h 50) •
Je
peux vous dire tout de suite, là, qu'il y a des compagnies, là, qui vont tout
de suite envoyer des courriels à l'équipe du ministre pour dire : Il n'en est pas question, ne faites pas ça,
ça n'a pas de bon sens, comme ça a été le cas avec la prise de position
publique sur le 35 heures de formation d'une compagnie connue, que j'ai
citée abondamment.
Maintenant,
quand on n'a rien à cacher, on n'a rien à cacher, ce n'est pas un problème,
c'est bien évident. Alors, il me
semble qu'aller dans cette direction-là, ça m'apparaît être là aussi... Tout
comme je l'ai fait pour ce qui est de l'amendement qui est actuellement sous étude par le
secrétariat... aujourd'hui statuer là-dessus, et, à moins que le ministre ait
une réponse blindée, je vais probablement faire un amendement moi-même.
Document déposé
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, je vous avise que j'ai
accepté le dépôt du document du député de La Pinière. Il vous sera
distribué dans les prochaines minutes. Donc, M. le ministre, est-ce que vous
avez un commentaire sur les commentaires de monsieur...
M. Bonnardel :
...commentaire. Je vais attendre l'amendement.
M. Barrette : Le ministre me répond donc qu'il n'a pas de commentaire et qu'il attend mon amendement. Alors, je suis prêt à déposer un amendement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Vous êtes prêt à déposer l'amendement?
Est-ce qu'on peut procéder à la...
M. Barrette :
Distribution?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : ...distribution, s'il vous plaît? On va
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
11 h 52)
(Reprise à 11 h 53)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous reprenons nos
travaux. M. le député de La Pinière, vous avez annoncé un amendement.
Veuillez, s'il vous plaît, en faire la lecture et faire vos commentaires.
M. Barrette :
Merci, Mme la Présidente. Alors, l'amendement se lit comme suit :
L'article 9,
tel qu'amendé, du projet de loi est modifié par l'ajout à la fin du
paragraphe 7°, suite aux mots «transport de personnes.», des mots «Aux fins de vérification des antécédents
judiciaires, elle doit fournir ses
empreintes digitales.»
Bon,
écoutez, pour ce qui est des commentaires, je vais continuer sur la lancée que j'avais...
C'est vraiment, vraiment, vraiment...
D'ailleurs, je pense que certaines nouvelles ne font pas le tour de la planète,
mais, quand on a un thème qui, lui, fait le tour de la planète, qui est celui des nouvelles modalités de transport rémunéré de personnes... Parce que c'est le mot qu'on utilise au Québec. S'il y a une...
Comment dirais-je? S'il y a un côté précurseur dans le projet de loi, c'est
bien le changement de terminologie, qui va passer de «taxi», que tout le monde
comprend, à «transport rémunéré de personnes».
Ceci
dit, on le comprend, c'est une déréglementation pour amener le maximum de
joueurs et non le minimum de joueurs
régulés d'une façon efficace et appropriée, parce que c'est ça qui est l'enjeu
ici, là. On veut une modernisation et on pense qu'une modernisation passe par
une inondation de joueurs, dans le cas présent, des chauffeurs, puis c'est un modèle d'affaires qui se
défend. L'objet du débat n'est pas ça ici, mais il n'en reste pas moins que ça
pose certaines questions. C'est sûr que cet
article-là, Mme la Présidente, il est sévère, mais ne doit-on pas être sévères
dans une situation transformationnelle aussi étendue?
Alors,
la déréglementation à laquelle le ministre nous invite par son projet de loi, quand on regarde ce qui s'est passé partout sur la planète, mais on constate qu'il y a eu des problèmes. Le
niveau de contrainte étant minimal, ça a amené des situations
problématiques. Et, pour y pallier, bien, il y a plusieurs
manières, et ça, c'est une des manières, et je le dis à la lumière du document
qui a circulé, pendant la pause précédente, de la Sûreté du Québec, qui y fait
référence.
Alors
là, pour ne pas aller de l'avant avec cet amendement-là, je pense que, du côté ministériel, gouvernemental,
ça demande des explications tout
aussi précises et minimalement détaillées. Ça ne peut pas être juste non, comme
c'est le cas à date pour tous les
amendements qu'on propose. Alors, j'invite le ministre à nous faire part de ses
explications et de sa position là-dessus.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Je l'ai mentionné, Mme la Présidente, juste avant d'intervenir... sur le fait
que nous ne lésinerons pas sur la
sécurité. Maintenant, est-ce que je peux accepter un amendement, sur-le-champ,
comme ça, qui peut avoir des répercussions,
oui, sur le droit? Vous comprendrez que je ne peux accepter un amendement,
comme ça, immédiatement, surtout quand on l'écrit comme tel, comme le
député de La Pinière l'a mentionné.
Maintenant,
si on peut améliorer la sécurité par les empreintes digitales, est-ce qu'on le
fera? Si on a un avis favorable du ministère de la Sécurité publique, des corps
de police, nous pourrions aller de l'avant par règlement. Maintenant, de
l'écrire dans une loi comme telle,
aujourd'hui, vous conviendrez que ça peut avoir des répercussions sur le droit
qui sont importantes. Dans ces
conditions, j'irai chercher les avis comme tels du ministère de la Sécurité
publique, de ma collègue, des corps de police,
pour vérifier si, oui ou non, cet ajout additionnel pourrait, je dis bien
«pourrait», encore une fois, améliorer le fait que les futurs clients
usagers se sentent encore plus en sécurité.
Alors,
je pousserai plus loin la réflexion pour aller questionner le ministère en
question, vérifier, en termes de droit, si on peut le faire, et, si
c'est le cas, je l'ajouterai dans les règlements.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député.
M. Barrette :
Là, je suis mal le ministre, là. Le ministre nous dit, Mme la Présidente, qu'il
ne peut pas l'accepter comme ça parce
que ça va avoir des répercussions sur le droit. Le droit n'est-il pas
l'application de l'ensemble du corpus législatif? Et le législateur ne
pose-t-il pas à tous les jours des gestes qui vont avoir des répercussions sur
le droit? N'est-ce pas l'essence de notre
vie parlementaire d'avoir des répercussions sur le droit? On est là pour ça,
là. C'est ça qu'on fait.
Alors,
ça ne peut pas être un argument pour dire : Je ne peux pas l'accepter, ça
va avoir des répercussions sur le droit. C'est ça qu'on fait à tous les
jours. Si le projet de loi n° 17, en soi, n'a pas de
répercussions sur le droit, bien là je pense qu'il
y a une incompréhension du ministre de son rôle, là, d'une part. Même si
c'était le projet de règlement n° 17, ça a une répercussion sur le droit. C'est ça qui s'appelle légiférer, je pense.
Peut-être que je me trompe, mais je ne pense pas me tromper.
Alors là, le
ministre nous dit : Je ne peux pas l'accepter parce que ça aura des
répercussions sur le droit, sans pouvoir nous expliquer quelles sont les répercussions, et il nous dit que...
Parce que c'est encore la même affaire : Je ne l'accepte pas, je vais aller
consulter, puis, si jamais c'est une bonne idée, je vais le faire. Bien non, on
est là pour débattre de ça. Je soumets au ministre une chose très
simple. Il est accompagné de juristes qui sont très compétents. Il y en a
plusieurs qui sont venus au micro répondre à
des questions qu'on a posées. Je me souviens même qu'on a essentiellement
réécrit une bonne partie d'un article
parce qu'il était contradictoire, puis je félicite les juristes d'avoir fait ce
travail-là. On l'a décelé quand même.
Alors, je le
répète, là, on est dans la déréglementation. C'est là où on est. On n'avait pas
prévu le transport adapté. On n'avait pas prévu le cannabis. Peut-être qu'on
n'a pas tout prévu pour la vérification des antécédents judiciaires. Et là on soulève, encore une fois, là, pour la... Sur
neuf articles, là, l'opposition officielle a levé plusieurs problèmes dans la
rédaction du projet de loi, et on ne peut pas se gouverner comme ça en
commission, en étude détaillée, là. Là, il y a un point qui est soulevé qui
mérite un débat, et on arrive, je pense, à la pause, je pense que le ministre a
tout le loisir, pendant la pause, qui est assez longue...
• (12 heures) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On a encore 30 minutes.
M. Barrette : C'est jusqu'à et
demie?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est à 12 h 30.
M. Barrette : Ah! Bien, Mme la Présidente, j'en suis
fort heureux. Alors, il y aura quand
même une pause, qui va être suffisamment
longue, pour que le ministre puisse s'assurer d'inviter à cette étude détaillée
les gens qui ont la compétence appropriée.
Puis là je ne
porte aucun jugement sur l'équipe de juristes qui accompagne le ministre.
Il n'y a personne qui connaît tout, là, en droit, on a chacun nos spécialités.
Ici, on est évidemment à la Commission
sur les transports et de l'environnement. Il est possible que les
juristes qui accompagnent cette commission du côté ministériel,
lorsqu'on traite d'environnement, ne soient pas les mêmes, et c'est tout
à fait normal. Il y a des spécialisations. Et là on n'a pas ça.
Est-ce que le
ministre peut s'engager, peut-être
dans les prochaines minutes ou au retour de la pause, cet après-midi,
à inviter certains de ses collègues juristes qui ont la connaissance appropriée
à venir nous donner des précisions sur cette proposition-là?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le ministre.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, il y a
deux aspects importants, dans l'amendement que le député dépose, qu'on ne peut mettre de côté : le respect des chartes et le droit fondamental des individus.
Alors, vous comprendrez, je l'ai mentionné auparavant, si je peux et si on peut améliorer, encore une fois, tout ce
qui est connexe aux antécédents judiciaires par la prise d'empreintes digitales, si on a un avis favorable des corps de police et
du ministère de la Sécurité publique, nous le ferons
par règlement. Nous ne lésinerons pas sur la sécurité. Si on peut le faire et
qu'on a un avis favorable, nous le ferons.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Mme la
Présidente, le gouvernement est le Législateur. Le corps de police peut être consulté, mais
ce n'est pas lui qui décide, avec respect.
Là, je sens
une certaine hésitation de la partie ministérielle, et on ne veut pas aller
plus loin dans le sujet. Lorsque le ministre
nous parle de la Charte des droits, oui, d'accord, je comprends. Mais est-ce qu'on peut avoir une expertise, là,
qui s'exprime... qui s'exprime, ça ne s'exprime pas, une expertise, mais est-ce
qu'on peut avoir des gens qui ont cette compétence,
qui viendraient participer aux débats? Là, ce que je comprends du ministre,
pour la énième fois, c'est : Oui, c'est intéressant, mais on va y
penser puis on vous reviendra plus tard après l'adoption du projet de loi.
Moi, comme parlementaire... et les gens qui nous
écoutent, je pense qu'ils aimeraient entendre l'argumentaire maintenant.
Il me semble que l'étude du projet de
loi, ça sert à ça et non à dire simplement, à chaque article : Ah! c'est
un point intéressant, mais, vous verrez, on le traitera dans un amendement
qu'on ne vous donne pas tout de suite parce qu'il n'est pas écrit, mais on vous laisse entendre
qu'il a été écrit, mais on ne vous le donnera pas tout de suite, un règlement
après l'adoption du projet de loi et
peut-être une opinion d'un autre ministère, puis ça, il n'y a pas d'engagement
formel. Puis il y a toujours la vertu que l'on invoque : Rassurez-vous, je
vais faire le maximum. On veut bien que le maximum soit fait en commission
parlementaire. Alors, je répète ma question : Est-ce que le ministre peut
s'engager à ce que, lorsqu'on reviendra, après la pause, que des
juristes viennent traiter de cet élément-là?
Moi, je ne
critique pas, Mme la Présidente, le ministre là-dessus, là. Mais je sais qu'en
déposant cet amendement-là je vais
sur un autre territoire. Je le sais, là, et je demande simplement qu'on puisse
en débattre adéquatement ici, en commission parlementaire, à la lumière de ce que j'ai rapporté. Il y a des
juridictions qui l'ont fait, il y a des grandes compagnies qui ont quitté à cause de ça. Quand on fait un plus un
égale deux, le deux, ici, ça veut dire qu'une vérification plus étendue amène
probablement des conséquences qui peuvent être favorables pour la clientèle
vulnérable.
Je ne dis pas
que j'ai raison, Mme la Présidente, je ne dis même pas ça. Je soulève le point,
qui est un point légitime, pour
lequel il n'y a pas de réponse. Mais il n'y a pas de réponse parce que... Puis
moi, je l'avoue, Mme la Présidente, je n'ai pas compétence en cette matière-là. J'ai la capacité de poser une
question légitime, mais je n'ai pas la compétence pour y répondre. Si ma question est légitime, il
est légitime, dans nos travaux parlementaires, de s'attendre à une réponse, de la partie gouvernementale,
autre que : Ne vous en faites pas, je vais y penser.
Alors, je repose ma question : Est-ce que le ministre s'engage à faire en
sorte que les personnes qui ont la compétence en cette matière-là
viennent répondre à certaines questions sur cet enjeu-là?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Bonnardel : Je
n'ai pas d'autre commentaire. Je me suis expliqué tantôt, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député.
M. Barrette : C'est assez intéressant,
la... Combien ai-je de temps encore? Parce que...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez encore 10 minutes.
M. Barrette : C'est vraiment... j'ai assez de temps, en 10 minutes, pour
faire mon point, là, heureusement. Je sais qu'on
n'aimera pas le commentaire que je vais faire, Mme la Présidente, mais je
vais le faire pareil parce que je n'ai pas le choix.
La semaine
dernière, là, le premier ministre a dit que les commissions parlementaires, ce
n'était pas eux autres qui allaient
gouverner. Bon, très bien. J'imagine... pas j'imagine, je suis convaincu
qu'il faisait référence aux commissions
parlementaires qui pourraient être
saisies d'un mandat d'initiative. Mais malheureusement les commissions
parlementaires nous incluent. Et là qu'est-ce que je vois? Je vois un gouvernement
qui nous dit que c'est à eux à gouverner.
Et le ministre nous dit lui-même que, pour un
tel règlement, il va aller consulter ailleurs, les corps policiers, la Sécurité
publique et ainsi de suite. C'est quoi, là? C'est comme deux poids, deux
mesures, là. Ça veut dire que, quand ça fait
notre affaire, c'est correct, des commissions
parlementaires; quand ça ne fait pas
notre affaire, bien, c'est comme ça, nous,
on va décider ça, là, on va réfléchir entre nous, au gouvernement, puis on va aller consulter qui on veut, et puis, bien, c'est de
même, puis tout va bien. Moi, je trouve ça un peu démocratiquement particulier,
cette situation-là.
Et ça nous
ramène, Mme la Présidente, à la demande que j'ai faite dans un amendement qui,
lui aussi, a été refusé, qui était celle d'entendre le règlement, quand
celui-là va être déposé, sur la formation.
Alors, ce
n'est pas compliqué, là, à date, à chaque point qu'on pourrait qualifier de
crucial ou certainement, minimalement,
d'aigu, là, à chaque fois qu'il y a un point légitime ou il y a une
interrogation tout à fait légitime, pointue, c'est non. C'est toujours :
Non, ça va être plus tard, je vais y réfléchir, je vais consulter. Parce qu'on
ne veut pas en débattre ici qui est l'endroit pour en débattre. Moi, je
vais poser la question très simplement au ministre : À quoi sert-on ici?
Est-ce que notre seule fonction est de dire oui à chaque article? Question que
je pose.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, on est ici pour discuter
avec les oppositions, pour adopter une loi, et je suis ici
aussi pour amender, amender si possible cette loi, pour l'améliorer. Je pense
que depuis le début... On est rendus à... on
est au neuvième article, là, on a huit articles d'adoptés en près de
30 heures. J'ai adopté... j'ai dit oui à un amendement pour chacune des formations politiques jusqu'à date.
Si, encore une fois, il y a des amendements qui peuvent améliorer la loi — qui
peuvent améliorer la loi — nous
pourrons aller de l'avant. Maintenant, je vous ai exposé pourquoi nous refusons
l'article du député de La Pinière... l'amendement du député de La Pinière.
• (12 h 10) •
M. Barrette : Mme la
Présidente, le ministre
ne fait pas que refuser mon amendement, il refuse d'en débattre. Ça, c'est pire. Pour moi, c'est pire. Qu'il le refuse
après un débat, c'est correct, on aura fait notre travail, on aura assumé nos
responsabilités parlementaires de part et d'autre de la Chambre. Mais là il n'y
en a pas, de débat, il n'y en a pas, de débat, pour essentiellement deux
raisons... bien, je dirais même une raison.
Et je l'ai
dit, il y a quelques minutes, je n'ai pas la compétence pour répondre
à mon propre amendement. C'est un amendement, là, que je dépose
parce que c'est une interrogation qui est légitime. Je peux concevoir... Et je
vais même le dire très ouvertement, si j'étais assis à la place du ministre,
je ne pourrais pas répondre, moi non plus. Et c'est rare que, dans le passé, j'ai eu à faire appel aux gens de
mon équipe, mais là je le ferais. Là, le ministre, ce n'est pas ça
qu'il fait, Mme la Présidente. Il refuse l'amendement et il refuse d'en
débattre.
Quelle est la
question que je pose? J'ouvre la porte, je tends la main,
je ne peux pas être plus ouvert que ça et plus flexible que ça, je dis au
ministre : Je comprends que vous n'ayez pas nécessairement avec vous,
vous, personnellement, et
vous, votre équipe, la compétence de débattre de ça aujourd'hui, je le
comprends. On peut suspendre l'amendement et reprendre
le débat lorsqu'il y aura les gens en place ici, devant nous, pour répondre à
ces questions-là sur les compétences sur ce sujet-là. Je ne peux pas être plus ouvert
que ça. Pas de pression. Ouverture. Je ne lui demande même pas
d'accepter l'amendement tel qu'il est aujourd'hui. Je lui demande
simplement d'avoir la possibilité d'en débattre avec les gens qui ont la connaissance
minimale appropriée.
Je n'ai pas
entendu le ministre, là, maintenant, là, nous dire : Bien, on va faire une
pause, on va suspendre ou pas suspendre, et on va en discuter entre nous, et,
voici, Me X ou Me Y va vous donner la réponse. Je le répète, Mme la Présidente, c'est particulier, cet amendement-là,
c'est clair, et c'est légitime, je
pense, et il me semble que ça exige, en termes démocratiques,
un minimum de débats avec des gens qui puissent nous répondre. Et ça, c'est le
débat, là, qui nous est refusé actuellement. Ce n'est pas l'amendement, c'est
le débat. Et à date je dis qu'il y a eu un débat, il y en a eu un, pendant
quelques secondes. Le seul débat, ça a été une prise de position du ministre à
l'effet que ça aura un impact sur le droit. Je pense qu'avoir un impact sur le droit ce n'est pas un argument pour ne pas débattre de
la question. Tout ce que l'on fait ici a un impact sur le droit.
Alors, je
repose ma question. Je ne peux pas être plus ouvert que ça. Est-ce que
le ministre va saisir cette opportunité-là, cette ouverture de notre part pour, à la limite,
là, s'il a le choix... le préfère... Tantôt, je m'étais trompé dans l'heure,
mais là je vois qu'on a amplement le
temps pour commencer le débat. Et, si le ministre ne veut pas commencer
le débat, bien, qu'on suspende
l'étude de cet amendement-là, tout
simplement, et qu'on revienne plus
tard avec les gens qui ont la compétence appropriée, tout simplement. Ce n'est pas un gros effort, ça ne chambarde pas
nos règles parlementaires, au contraire. Et il me semble que c'est de
bonne foi, que, de part et d'autre, on pourrait faire ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Bonnardel :
Oui, Mme la Présidente. Comme je vous l'ai mentionné, on est dans une zone de
droit qui est extrêmement sensible, je l'ai
mentionné, le respect des chartes, les droits fondamentaux des individus. Oui,
je vais saisir le ministère de la Sécurité publique et les corps de police pour
les questionner sur cet aspect des empreintes digitales ou non.
Même dans le
document que le député de La Pinière a donné, dans le dernier paragraphe, on dit
ceci : «Advenant une
correspondance possible avec un casier judiciaire suspendu — pardonné — le service de police local communiquera avec vous afin d'obtenir votre consentement pour le prélèvement [de] vos
empreintes digitales aux fins de comparaison — elles seront détruites par la suite.»
Alors, vous comprendrez que ce que je vous dis
depuis tantôt, c'est que, oui, on va saisir les différents paliers, ministères,
surtout celui de la Sécurité publique, et les corps de police, et nous pourrons
par la suite, par règlement, définir si, oui ou non, la prise
d'empreintes sera dans le règlement.
M. Barrette : Alors, vous voyez, Mme la Présidente, je suis content. C'est la raison pour laquelle je l'ai apporté, et j'étais content de le distribuer spécifiquement
pour cette phrase-là. Je suis content et j'avais prévu que le ministre
l'utiliserait. Parfait. Alors, le mot
qui est l'opérateur particulier, ici, c'est «advenant» : advenant la
circonstance particulière du casier suspendu.
Ce n'est même
pas à ça, moi, que je fais référence. La référence à laquelle je fais, c'est
simple. Et moi, les informations que
j'ai, peut-être qu'elles sont erronées, Mme la Présidente, mais les informations que j'ai, qui peuvent être erronées ou
imprécises, j'accepte ça — mais
c'est au gouvernement de répondre à ça, pas à moi — on me dit que, dans la
recherche d'antécédents judiciaires, les empreintes digitales donnent une
réponse plus précise. Et la phrase que je viens de dire, Mme la Présidente, ne contient pas le cas de l'antécédent d'une personne qui a été
l'objet d'un pardon. L'«advenant» que le
ministre vient de lire, là, il est important. Mais ce que
le paragraphe dit, c'est que les empreintes digitales ont un
rôle.
Alors, moi,
l'objet de ma question, ce n'est pas dans le cas du dossier pardonné. Il est pardonné. Je pense que, quand on est pardonné, on est pardonné. Moi, je pense
ça. Maintenant, je le répète, on me dit que, hors pardon, en dehors de cette
situation-là, là, les empreintes donnent un
résultat plus précis. Puis je le dis, Mme la Présidente, les informations que
j'ai sont informelles, mais proviennent de gens qui ont une expérience
dans ce domaine-là.
Je vais le
répéter, là. Mon amendement, là, je l'ai déposé avec toutes les réserves que
j'ai exprimées. Je n'ai pas la
compétence. J'ai des informations qui peuvent être imprécises, mais que je
considère suffisamment précises pour poser la question, à un point de déposer l'amendement. Qu'on nous réponde,
tout simplement, puis on va aller de l'avant. Puis, pour nous répondre,
ce n'est pas une question de charte, et ainsi de suite, là. Ça demande à ce que
quelqu'un qui a une expérience dans ce
domaine-là vienne nous dire : M. le député ou Mmes et MM. les députés,
vous savez, sur la question des antécédents judiciaires, voici ce qu'on peut
faire, voici jusqu'où qu'on peut aller, voici à quelles conditions et, oui ou
non, c'est une bonne idée. C'est tout.
Et tout ce que je demande au ministre, puis ce
n'est pas la fin du monde, je lui demande, parce qu'il est au gouvernement, là,
lui, il est du côté du pouvoir et il a des collègues ministres, dont la
ministre responsable de la Sécurité publique,
c'est un coup de téléphone, qu'il peut faire pendant la pause. Puis il n'a même
pas besoin de revenir, après la pause,
on peut revenir au retour, lorsqu'on siégera à nouveau, parce qu'on n'a pas de
nouvelle date. Puis ça ne m'affecte pas, là, ça ne m'indispose pas. Juste que quelqu'un vienne nous expliquer si
ce qui est là est suffisant et si ce que l'on propose comme amendement
est exagéré ou non. Et ça, là, si ce n'est pas une préoccupation maximale de la
sécurité des gens vulnérables et non vulnérables, je ne sais pas ce que c'est.
Alors, est-ce que, encore une fois, ça sera
encore une fois un amendement où : Bien, écoutez, on va y réfléchir puis on verra ça par règlement? Moi, il me semble
qu'il est tout à fait raisonnable d'en parler maintenant. Alors, encore une
fois, Mme la Présidente, est-ce que le
ministre va saisir la main parlementairement, amicalement tendue sur un sujet
très pointu?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, vous avez terminé votre
temps, M. le député de La Pinière, sur cet amendement. Nous allons, s'il
n'y a pas d'autres interventions, procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement...
M. Barrette : ...Mme la
Présidente?
Des voix : ...
Mme Ghazal : Donc, moi, j'ai
une question. Dans ce projet de loi... Parce que c'est vraiment une inquiétude extrêmement grande, du fait qu'on ouvre à tout le
monde. Puis on a entendu toutes les histoires d'horreur, là, par exemple,
des gens qui ont
été... des femmes, surtout, pour la sécurité des femmes qui ont été attaquées
par des chauffeurs, là, d'Uber, et tout ça. Dans ce projet de loi,
est-ce qu'il y a des dispositions que le ministre, peut-être, peut nous pointer
qui ont augmenté toutes les vérifications de
la sécurité des chauffeurs? Est-ce qu'il y a eu une augmentation ou on a
maintenu ce qui existait déjà dans la loi actuelle?
M. Bonnardel :
Obligatoirement, chaque chauffeur est obligé de repasser par un test, des
vérifications d'antécédents judiciaires
aux deux ans. Cela continue. Et tout nouveau chauffeur devra obligatoirement
passer, encore une fois, le test des antécédents judiciaires, comme
mentionné dans les prochains articles aussi.
Mme Ghazal : Et c'est toujours,
comme vous l'avez mentionné, par les services de police?
M. Bonnardel :
Tout à fait. Corps de police.
Mme Ghazal :
Par les corps de police. Puis ça, peut-être, je n'ai pas pu vérifier dans le
projet de loi, ça, c'est un ajout qui a été fait par rapport à ce qui
existe déjà?
M. Bonnardel :
Écoutez, c'est uniforme. Comme je l'ai mentionné depuis quelques heures, c'est
un corps de police, avec un document qui sera uniforme. Parce que,
présentement, il y a des différences entre les différents corps de
police. Alors, on va définir un cadre précis pour ce qui est du document.
Mme Ghazal :
Peut-être que c'est ma... je n'ai pas eu le temps de vérifier, mais est-ce
qu'en ce moment c'est fait aussi aux deux ans, ou c'est fait chaque année, ou
ça dépend de chaque région? Ça fait que c'est maintenu, dans le fond?
M. Bonnardel :
Tout à fait. Aux deux ans.
Mme Ghazal :
Donc, on maintient les mêmes exigences de sécurité que qu'est-ce qui existait
avant pour tout le monde, les nouveaux joueurs comme les professionnels
du taxi?
M. Bonnardel :
Tout à fait.
• (12 h 20) •
Mme Ghazal : O.K. Je voulais
juste m'assurer... juste vérifier cette information.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : D'accord. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix.
M. Barrette : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vote nominal. S'il vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Alors,
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire : M. Polo
(Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Pour.
La Secrétaire :
M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel :
Contre.
La Secrétaire :
M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Contre.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire :
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire :
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Contre.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme St-Pierre (Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Abstention. Alors, l'amendement est rejeté. Donc, maintenant, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur le paragraphe
7°?
M. Barrette :
Pas sur le paragraphe 7°.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : On était rendus au paragraphe 7°.
M. Barrette :
Mais j'aurais un amendement à l'article, là, additionnel.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, est-ce que votre amendement est prêt?
M. Barrette :
Oui, il est prêt. Il est distribuable.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, si vous voulez le distribuer, le lire et
le commenter, s'il vous plaît.
M.
Barrette : Alors, Mme la Présidente, l'amendement se lit comme suit — je vois déjà la réponse que l'on va avoir du gouvernement :
L'article 9 du projet de loi est modifié par l'ajout, à la suite du paragraphe
7°, du suivant :
«8°
Elle doit avoir subi un examen médical afin de démontrer qu'elle répond aux
exigences du Règlement relatif à la santé des conducteurs.»
C'est un amendement
qui est spécifique à l'examen médical initial.
Vous savez, Mme la
Présidente, encore une fois, ça, c'est un autre sujet pour lequel j'ai été
l'objet d'un certain nombre de communications de la part du public, et particulièrement de gens dans le secteur du transport adapté. Les gens sont inquiets, là. Les
gens les plus vulnérables regardent ça, ils font confiance à l'industrie
du taxi traditionnel. On comprend que
le ministre va arriver à des amendements. On ne sait pas
quand, on ne sait pas comment. Peut-être même que ça va être après l'amendement, peut-être que ça va être déposé au salon bleu. On ne sait jamais.
Ça se fait. Mais là, actuellement, on ne le sait pas.
Et les gens qui nous
écoutent, particulièrement dans ce secteur d'activité là, sont inquiètes et
sont inquiets, sont inquiets de tout ce
qu'on entend, de la déréglementation. Ils voient qu'à chaque fois que nous, les oppositions,
et particulièrement nous, dans notre formation politique, on arrive
avec des éléments qui, clairement, vont dans le sens d'une sécurité accrue;
c'est toujours rejeté, toujours rejeté. On l'a vu il y a quelques instants.
Il
était plus lourd, le dernier, Mme la
Présidente, j'en conviens, il était
plus lourd. Mais le principe d'avoir un examen à l'entrée, vous savez, ça
inquiète les gens qui sont dans le transport
adapté parce qu'eux autres je vous
dirais qu'ils savent ce que c'est, la
maladie, ils savent les conséquences que ça peut apporter, telle ou telle problématique de santé dans telle ou telle circonstance.
Et, comme je l'ai déjà
dit précédemment, ce n'est pas parce que ça n'arrive pas souvent qu'il faut
diminuer les contraintes. C'est toujours
la même chose, personne ne veut être dans le 0,1 %, là de ceux à qui ça
arrive. Personne ne veut ça. Les gens veulent une protection
maximale. Mais sa position, on va l'entendre encore dans quelques
minutes, le ministre, sa position, c'est : Ce n'est pas
grave, ça n'arrive pas souvent, puis ils vont être obligés de le dire, après.
J'ai
pris plusieurs exemples médicaux, un secteur que je connais bien, qui
démontrent qu'un examen, une consultation
avec examen chez un médecin permet de
détecter certaines conditions qui peuvent avoir des conséquences néfastes
lorsqu'on est au volant. Alors, je
reviens avec cet amendement-là spécifique. Il est spécifique. On a eu des discussions,
précédemment, à cet effet-là, le ministre
a eu certainement le temps, lui-même, d'avoir des courriels, des
conversations. Peut-être a-t-il mené sa réflexion plus loin.
Et
ça, qu'on ne vienne pas me dire : Oui, mais la loi actuelle le prévoit aux
500 ans. Regardez, Mme la Présidente, si c'était une question de fréquence, qu'on détermine une fréquence plus
courte. L'enjeu, ici, c'est l'examen avant le fait potentiel, pas la
déclaration après l'apparition de... hein? Ce n'est pas ça qu'on recherche, là.
Alors, ce que
l'on recherche... Et, si l'équipe ministérielle trouve qu'on doit le rédiger
différemment, ça va me faire plaisir
de le rerédiger. Ça ne me dérange pas, ça ne dérange pas mon équipe. On a cette
humilité-là, nous autres. Mais je pense,
pour rassurer les gens, que l'examen à l'entrée... Et, s'il y a un enjeu de
fréquence, après, qu'on le dise et qu'on agisse, même, tiens, par règlement. Mais moi, je pense que, dans la loi, il doit
être clair qu'à l'entrée il doit y avoir un examen médical.
Mme la
Présidente, je vais faire un parallèle tellement grossier que les gens vont
dire : Bien, voyons, c'est évident, là. Bien, c'est évident, certain. Et c'est la même chose dans le taxi,
parce qu'on transporte des gens. Trouvez-moi la compagnie aérienne, même s'ils sont toutes jeunes... parce
qu'ils sont toutes jeunes, là, hein, trouvez-moi la compagnie aérienne que,
pour un Boeing 747 ou un
Airbus 380, il y a un examen médical après l'entrée. Non, mieux que
ça : Il n'y en a pas, puis ce
n'est pas grave, faites-vous-en pas, vous allez divulguer vos problèmes de
santé. Trouvez-moi ça, là. J'aimerais bien ça savoir quelle compagnie aérienne accepte que ses pilotes n'aient pas
subi un examen médical avant de transporter des centaines de personnes. Est-ce qu'on va me répondre que : Bof!
c'est juste une, deux, trois personnes, c'est moins grave? J'aimerais
bien ça qu'on me le dise, parce qu'à date les réponses du ministre ressemblent
à ça.
Un, ce n'est
pas fréquent, hein, donc, on n'a pas besoin de cette contrainte-là, hein, ce
n'est pas fréquent. Voyons! Il n'y a
pas de problème. Ne dit-on pas, Mme la Présidente, ne dit-on pas à répétition
que le transport aérien est le mode de
transport le plus sécuritaire au monde? Si c'est un mode de transport le plus
sécuritaire au monde, ça doit inclure les taxis. Et pourtant, dans ce
monde-là, personne ne leur viendrait à l'esprit de ne pas avoir d'examen
médical à l'entrée.
Peut-être que
je me trompe, Mme la Présidente. Peut-être qu'à Air Canada, actuellement, on ne
demande pas d'examen médical à
l'entrée. Ça me surprendrait bien gros, là, mais peut-être. Peut-être que le
ministre va nous faire une révélation aujourd'hui. J'en doute fort, par
exemple. Alors, si, pour le mode de transport le plus sécuritaire au monde,
selon les statistiques, il y a un
examen à l'entrée, pourquoi, dans le taxi, il n'y en aurait pas? Les gens
vulnérables qui nous écoutent, là, ils disent : Bien oui, c'est
parce que c'est sûr que c'est ça. Alors, pourquoi au Québec, là, on fait une
loi tellement déréglementante... ça ne se dit pas, là, mais on veut tellement
déréglementer qu'on va jusqu'à ne pas le faire?
Puis vous savez ce que ça... Mme la Présidente,
c'est à ça que ça nous mène, là, ça nous mène à de potentiels événements qu'on aurait pu éviter, que d'autres
organisations font tout pour éviter. Alors, je donnerai la parole au ministre
pour voir ce qu'il va nous dire de ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre, est-ce que vous avez un commentaire sur l'amendement?
M. Bonnardel :
Oui, tout à fait. Ça doit être à peu près la troisième fois qu'on dépose un
amendement, là, qui essaie d'en arriver à cet état de fait où on essaie de dire
aux Québécois que, parce qu'il n'y a plus de 4C, soudainement, l'aspect
sécurité est négligé.
Quand on
regarde le Règlement relatif à la santé des conducteurs, le paragraphe 2,
l'article 2 dit : «Une personne qui, en raison d'une condition
médicale, doit suivre un traitement pour être apte à conduire, mais fait défaut
d'en respecter les consignes ou le
refuse malgré les recommandations du médecin[...], se place dans une situation
essentiellement incompatible avec la conduite d'un véhicule routier.»
Je l'ai déjà mentionné, Mme la Présidente, tout
chauffeur, présentement, qui aurait une situation médicale qui change va logiquement aller voir un médecin. À
moins qu'on soit dur sur notre corps, là, mais, la plupart du temps, on va
voir un médecin quand on ne file pas ou on est malade. Et ce docteur pourra
évaluer si, oui ou non, ce chauffeur pourra continuer de conduire son véhicule,
son véhicule de taxi.
Alors, vous comprendrez qu'encore une fois j'ai
démontré depuis la semaine passée que, dans ces conditions, il n'y avait aucune plus-value à ajouter cet
amendement dans le projet de loi. Et vous me verrez encore une fois
l'obligation de refuser cet amendement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Je dois vous interrompre ici. Alors,
nous allons prendre la pause pour le lunch.
Nous allons suspendre jusqu'à 14 heures.
Bon appétit.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 14 heures)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc,
nous allons reprendre nos travaux. Lors de la suspension de nos travaux, ce midi, les discussions portaient sur un
amendement proposé par M. le député de La Pinière, amendement qui
ajouterait un paragraphe 8° à l'article 9. M. le député de
La Pinière, vous avez la parole.
M. Barrette :
Oui, merci. Puis il me reste approximativement trois, quatre minutes, je
dirais, là. Ce n'est pas tant le
temps, Mme la Présidente, que la pertinence de l'amendement. Le ministre me
reprochait, je vais dire, gentiment de tout essayer pour faire passer l'examen préliminaire. Bien oui. C'est parce
que ça tombe sous le sens. Et je vais reprendre là où j'ai laissé ce
matin.
Encore une
fois, si l'industrie aéronautique considère que transporter 280 personnes,
56 personnes, 12 personnes nécessite
un examen à l'entrée pour pouvoir le faire, il me semble que ça devrait être la
même affaire pour les taxis. Et la réponse ne devrait pas
être simplement : Ce n'est pas fréquent, et, parce que ce n'est pas
fréquent, il n'y a pas de danger, donc
on est corrects dans notre position. Alors, moi, je n'entends pas de la part du
ministre d'explication autre que celle de la fréquence.
Alors, Mme la
Présidente, est-ce que le ministre a une explication autre que la faible
fréquence des accidents? Puis on est heureux que ce soit une faible fréquence.
Mais est-ce qu'il a un autre argument sur lequel il peut s'appuyer pour
dire non à cet amendement-là, qui, je le
répète, est réclamé par les gens, particulièrement dans le transport adapté?
Puis, quand je dis les gens, là, je
parle de ceux qui en bénéficient, les usagers, les gens qui ont besoin de
transport adapté. Je pense que c'est à eux qu'il faut répondre en
premier et non à d'autres intérêts que je pourrais qualifier de corporatistes.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Bonnardel :
Merci, Mme la Présidente. Alors, c'est une discussion qu'on a depuis près de
12 heures, si on calcule aujourd'hui, si on calcule la dernière
journée, à savoir est-ce qu'on doit obligatoirement faire passer un examen
médical à tous les chauffeurs qui font du taxi ou du transport rémunéré de
personnes.
Je l'ai mentionné maintes et maintes fois, dans
les règlements, les chauffeurs de taxi... chaque chauffeur doit obligatoirement déclarer s'il a un malaise, s'il a
un problème, aller voir son docteur. Et ce docteur sera habile à définir si,
oui ou non, le chauffeur doit continuer à
faire son travail. Je ne veux pas parler au nom des chauffeurs, chacun d'entre
eux, mais je pense que, quand on a une situation médicale qui change,
quand on ne se sent pas bien, il me semble que la première chose qu'on fait, c'est d'aller voir un médecin. Si la
condition médicale change, bien, vous comprendrez que, là, le médecin aura la
lourde tâche, peut-être, de dire au chauffeur qu'il ne peut conduire pour un
laps de temps x. Alors, dans ces
conditions, on met tous les éléments de sécurité en place pour être capable de
définir si, oui ou non, un médecin aura le loisir ou non de définir si
un chauffeur peut continuer d'opérer, de conduire son véhicule comme il se
doit.
Alors, dans ces conditions, vous le savez très
bien, Mme la Présidente, on ne lésinera pas sur la sécurité. Il y a l'obligation de dénoncer. C'est une situation qui
est écrite noir sur blanc. Et je ne vois pas en quoi un médecin, demain matin, pourrait contrevenir à son code de déontologie en
laissant un chauffeur qui a une situation médicale qui change de continuer
d'opérer son taxi ou autre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député.
M. Barrette :
Mme la Présidente, bien gentiment, là, ce que le ministre vient de nous dire,
c'est complètement en dehors de
l'objet de ma question, complètement. Ce n'est même pas dans l'objet de la
question. Le ministre me répond... Alors que moi, je fais, par un
règlement, de la prévention, le ministre, lui, il est après le fait tout le
temps.
Alors, moi,
qu'est-ce que je souhaite? Je souhaite qu'à l'entrée le ministre... pas le
ministre, mais le chauffeur puisse être
examiné... interrogé, examiné et que le médecin puisse tirer une conclusion
pour qu'après avoir été dûment investigué il ne pose pas de risque à
lui-même et à sa clientèle.
Le ministre,
lui, dit : Bien non, ce n'est pas nécessaire, parce qu'il y a une
obligation de divulgation. O.K. Mais ça, ça signifie, Mme la Présidente,
que... Puis en plus — je
reviens un pas en arrière — il
nous dit, puis là ça n'a vraiment rien à
voir, là : Le médecin, il a un code de déontologie. Il ne peut pas ne pas
le dire puis il ne peut pas ne pas agir. Bien oui, mais il va le dire, le médecin, puis il va agir lorsque le chauffeur,
dans le cas présent, ou la chauffeur
aura été investigué, examiné,
interrogé médicalement parlant. Alors, c'est après. Alors, moi, je souhaite
avant. Pourquoi? Parce
que c'est avant qu'on fait de
la prévention d'un accident.
Le ministre,
lui, il nous parle d'après et il postule. Dans son raisonnement, il y a
un postulat qui est implicite, pour ne
pas dire explicite. Ça m'étonne qu'il ne le dise pas, quoiqu'il y fait
référence un peu. Il nous dit : Bien, voyons, M. le député!
Quand on a un malaise, on va aller voir le docteur. Bien oui, mais, Mme la
Présidente, ça existe, des maladies pour lesquelles on ne va pas voir le
médecin, d'une part, et, d'autre part, il y a plein de gens qui ont tel ou tel
malaise, par exemple, et ils n'en font pas
de cas parce qu'ils se disent : Ça va passer. Ça, ça s'appelle la nature
humaine. C'est juste normal.
Moi, je
regarde, là, tout le monde qui est dans la pièce ici, là : Est-ce que tout
le monde qui est dans la pièce ici, quand
ils ne filent pas, pour employer l'expression du ministre, est-ce que tout le
monde se précipite chez le médecin? Bien, la réponse, c'est non, évidemment.
Évidemment. Vous avez un malaise, là, tout le monde, là, en face, là, même de
notre bord, vous allez vous précipiter chez
le médecin immédiatement? Bien non. C'est sûr que c'est non, la réponse à ça.
C'est à ça que ça sert, ces examens initiaux là d'entrée dans un secteur
d'activité où il y a un risque pour les personnes à qui on donne un
service commercial. C'est pour ça qu'on fait ça.
Vous savez,
Mme la Présidente, là, même nous, là, dans le monde de la médecine, on doit
répondre à des questionnaires,
parfois avoir des examens médicaux quand on est dans ce milieu-là, puis ce
n'est pas... la question n'est pas de savoir si ça nous tente ou si ça
ne nous tente pas, là, c'est comme ça.
Alors là,
parce que c'est l'industrie du taxi et qu'on déréglemente, l'amendement que je
propose est irrecevable, puis on me
reproche de prendre tous les moyens pour qu'il passe. Mais oui, mais c'est
parce que, nous, notre rôle est de s'assurer que la loi garantisse un maximum
de sécurité ou qu'au moins, au moins, si ça ne garantit pas, les gens aient
la perception que les mesures en place sont
en place au maximum pour assurer cette sécurité-là. Les gens qui nous écoutent,
ça les rassure de savoir ça, que la
personne, avant de faire ce type d'activité là, aura passé un examen médical.
Ça les rassure.
Moi, je n'ai jamais entendu parler, dans
l'industrie du taxi, jamais, jamais, jamais quiconque, dans l'industrie traditionnelle du taxi, remettre ça en question.
Jamais. Je n'ai jamais entendu, moi, un chauffeur de taxi dire : Bien,
voyons donc! C'est-u niaiseux, ça!
Pas besoin de faire ça, il n'y en a quasiment pas, de problèmes. C'est très
rare. Ça n'existe à toutes fins
pratiques pas. Bien non! Puis comme je n'ai jamais entendu personne qui voyage
en avion, là, dire : Ah! bien, mon pilote, je suis bien content qu'il soit rentré
là à matin. Alors, je suis content, là, il a une formation. Avant, il pilotait
des Cessna, maintenant il pilote des
jumbo-jets. Puis il n'y a pas d'examen, puis je suis heureux de ça. Moi, ça me
rassure beaucoup, beaucoup, beaucoup.
Non, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Ça fait que c'est quoi,
l'argument, là? Il n'y en a pas, d'argument. Il n'y en a juste pas.
Et, quand le
ministre nous dit qu'il ne lésinera pas, mais oui, mais ne pas accepter cette
amende-là, c'est presque lésiner. Et c'est le propre de tous les
amendements qu'on apporte : ce n'est pas bon, ce n'est pas bon, ce qui
nous fait conclure... C'est-à-dire, pas que
ce n'est pas bon, c'est que ce n'est pas nécessaire, on en a assez comme ça.
Bien, on en a assez comme ça, ça veut
dire que, par rapport à la situation actuelle, ce qui compte, c'est
déréglementer. C'est juste ça qui compte,
déréglementer, déréglementer, déréglementer, qu'il y ait le maximum d'autos
possible sur la route conduites par un
maximum de gens qui ont des contraintes minimales à l'entrée. C'est juste ça.
Et ça, c'est censé rassurer les gens qui nous écoutent.
Alors,
l'examen médical à l'entrée, là, bien oui, ça peut détecter des choses. Est-ce
que le ministre peut me déposer une
étude dans le monde qui montre que l'examen initial est inutile? Mme la
Présidente, est-ce que le ministre a une donnée à cet effet-là?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre. M. le sous-ministre.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, j'ai exposé mes commentaires sur ce troisième ou quatrième
amendement déposé depuis deux jours.
M. Barrette :
Mais là j'ai posé une question factuelle. Est-ce que le ministre... Puis ça
existe, des études qu'on peut faire
dans ce genre. On peut arriver puis dire : O.K., on va revisiter telle
situation, on va faire une étude longitudinale à double insu pour voir
si ça pose un problème ou non. Est-ce que le ministre dispose d'une donnée de
cet ordre-là?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
• (14 h 10) •
M. Bonnardel :
J'ai exposé, Mme la Présidente, pourquoi je refusais l'amendement.
M.
Barrette : Alors, Mme la Présidente, si une association représentant des personnes vulnérables,
handicapées d'une certaine manière ou
d'une autre, sortait publiquement pour dire : Nous, ça nous inquiète,
est-ce que le ministre leur répondrait : J'ai déjà dit ce que
j'avais à dire puis je ne changerai pas ma position?
M. Bonnardel : Je
répondrais la même chose, Mme la Présidente, que j'ai répondu depuis à peu près
15 heures sur le sujet aux multiples députés qui m'ont posé la question.
M. Barrette : Mme la
Présidente, je ne veux pas faire le
décompte des heures sur ce sujet-là. Je ne pense pas qu'on a passé 15 heures sur la question
de l'examen médical. Ça, c'est de l'enflure, là. Je trouve ça malheureux. Et,
si les gens, encore une fois, publiquement, là... Bien, en plus, ils ont
leur réponse. Si les gens qui représentent ces personnes vulnérables là posent publiquement la question
ou même insistent pour que l'examen médical soit maintenu, initial, d'entrée,
le ministre, donc, est-ce que je comprends
qu'il leur répondrait directement... en fait, directement en personne ou
indirectement par les médias : Non, je ne le ferai pas? C'est ça
que je comprends, Mme la Présidente?
M. Bonnardel :
Je répondrais la même chose, Mme la Présidente, que j'ai répondu depuis
plusieurs, plusieurs heures sur le même sujet.
M. Barrette : ...plusieurs
heures, ça, c'est vrai, il y en a plus qu'une. Et c'est tout à fait justifié
qu'on pose la question. La justification ne
va pas disparaître, elle ne va pas disparaître. L'argumentaire que je dépose en
faveur de ça, il est, à mon avis,
difficile à battre. À mon avis, Mme la Présidente, il peut se battre d'une
seule manière : qu'il y ait des données scientifiques prospectives faites,
qui proviennent d'analyses à long terme, qui ont montré que ce n'était pas
nécessaire. Et ça, le ministre n'en dispose pas, d'analyses comme ça. Du
moins, s'il en dispose, il ne nous les transmet pas.
Alors, je vais reposer la question : Est-ce
qu'il en dispose et il ne nous les transmet pas ou il n'en dispose pas?
M. Bonnardel : Je
n'ai plus de commentaire sur le sujet, Mme la Présidente.
M. Barrette : Alors, le ministre n'a pas de commentaire sur le sujet. Alors, ce n'est pas compliqué, là : si ça, ce
n'est pas de la déréglementation maximale... En fait, on se demande, Mme la
Présidente, qu'est-ce qu'il reste comme réglementation.
Il ne reste pas grand-chose. Il va rester une formation à laquelle on n'a
pas, nous, parlementaires, droit de regard, on ne l'a pas. Il va
rester des documents administratifs à remplir. Il ne restera pas de contrainte
à l'individu pour démontrer qu'il est en
santé. C'est de la divulgation, puis il doit avoir... Puis c'est assez
insidieux, cette affaire-là, Mme la
Présidente, parce que... Est-ce qu'on va accuser, un jour, de négligence une
personne qui n'est pas allée voir le médecin
parce que... elle n'est pas allée voir le médecin pour un problème qui lui
apparaissait mineur? Est-ce qu'on n'ouvre pas là la porte à une
injustice?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Bonnardel :
J'ai expliqué ma décision, Mme la Présidente, depuis de multiples heures sur le
même sujet.
M. Barrette : Donc, Mme
la Présidente, c'est vraiment intéressant, parce que le ministre nous dit : Moi, je ne veux pas avoir d'examen médical à l'entrée, donc je ne
veux pas ça parce que je considère que, si une personne a un problème
de santé, c'est sa responsabilité d'aller voir le médecin pour le diagnostiquer, l'investiguer, le
traiter, et c'est au médecin de
s'assurer de le divulguer à la SAAQ. Je ne sais même pas si c'est ça qu'il
pense. En fait, est-ce que c'est ça qu'il pense? Est-ce que c'est le
médecin qui doit divulguer ou c'est la personne?
M. Lévesque
(Chapleau) : ...puis je
pense également que M.
le député de La Pinière devrait prendre la parole du ministre, s'il vous plaît. Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : M. le député, dans cette période, le député a 20 minutes.
Alors, il lui reste encore quelques minutes. Il peut poser toutes les
questions qu'il veut, tant et aussi longtemps qu'il reste sur le sujet.
M. Barrette : Et je suis très,
très sur le sujet, n'en déplaise au député de Chapleau.
Mme la Présidente, je repose ma question : Dans l'esprit de la loi, c'est la
personne qui doit le divulguer ou le médecin qui doit divulguer?
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, j'ai répondu maintes et
maintes fois depuis plusieurs heures sur le même sujet, aux mêmes
questions des députés de l'opposition.
M. Barrette : Mme la
Présidente, je n'ai jamais posé cette
question-là. Alors, est-ce que c'est le chauffeur ou le médecin qui doit
divulguer?
M. Bonnardel : Je
vais vous relire, M. le député, je vais vous relire le Règlement sur les
permis.
M. Barrette : Pardon, Mme la
Présidente? Le règlement sur?
M. Bonnardel :
Non, ce n'était pas celui-là, attendez.
M. Barrette : Ah! dommage.
M.
Bonnardel : Ah! quand
même, c'en est un qui déclare une
chose, le règlement sur... «La déclaration de maladie ou de déficit
fonctionnel que fournit une personne au soutien de l'obtention ou du
renouvellement d'un permis ou lors du paiement
des sommes visées à l'article 93.1 du Code de la sécurité routière doit
porter sur les problèmes de santé décrits dans le Règlement relatif à la
santé des conducteurs.»
M. Barrette : Bon, alors, on comprend que c'est le chauffeur.
Bon, alors, quand le ministre fait référence au Code de déontologie des médecins, on fait référence à
quelque chose qui ne s'applique pas dans la loi. Ce n'est donc pas un argument.
Alors, le médecin est là pour faire un
diagnostic, et là le chauffeur doit divulguer la chose, auquel cas la SAAQ,
selon une grille d'analyse qui lui est probablement propre, décidera ou
non de le laisser conduire.
Alors, je
répète. Ce que je dis, là, au moment où on se parle, là, ce que ça crée comme situation,
c'est que le citoyen qui devient chauffeur, qui a un accident et qu'on
découvre, là, après enquête, qu'il a un problème de santé pour lequel il n'a
jamais eu de diagnostic, est-ce qu'on va
l'accuser de négligence parce que... Bien, c'est sa responsabilité. Le ministre le dit
lui-même. C'est la responsabilité du chauffeur. On n'a pas besoin de faire un
examen initial parce que, s'il a un problème de santé, il va aller voir
le médecin, le médecin va faire un diagnostic, et là, le diagnostic étant fait,
le chauffeur doit divulguer. Bien oui, mais,
si le citoyen qui est devenu chauffeur, lui, là, il n'a pas été
voir le médecin parce qu'il ne se sentait pas assez malade, mais, en réalité, il l'était puis il a un accident,
est-ce qu'on va considérer qu'il est négligent? Toute la logique du raisonnement du ministre
est basée sur l'après, alors que tout le fondement de l'amendement
que je dépose, il est basé sur avant. Ce n'est pas la même chose.
Alors, je
repose ma question encore, Mme la
Présidente : Est-ce que, potentiellement,
dans l'esprit du ministre, le chauffeur
qui a un problème de santé à la suite duquel il aurait eu un accident va être
attaquable en justice sur la base de négligence?
Si c'est le cas, Mme la Présidente, on va le publiciser. Vous avez un problème de
santé, là, puis vous ne vous en êtes
pas aperçu, vous n'êtes pas allez voir le docteur, vous avez laissé ça comme
ça, traîner, là, bien, vous avez été négligent, vous avez conduit un
véhicule de transport genre taxi, apparenté à un taxi, puis vous avez eu un
accident, c'est de votre faute. Ça va leur
prendre des bonnes assurances, parce que même l'assureur, Mme la Présidente, ne va pas demander ça pour une personne, mettons, dans la
vingtaine ou trentaine. Alors, pourquoi refuser un amendement si sensé?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, M. le député, je dois vous interrompre ici. Donc, est-ce qu'il
y a d'autres...
M. Barrette : ...sur cet amendement?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Vous avez utilisé votre 20 minutes, alors... vos 20 minutes.
Alors, Mme la députée de Mercier,
vous avez des commentaires sur l'amendement.
Mme Ghazal : Oui, c'est ça. On en avait discuté, comme le ministre
aussi le disait, la semaine passée, puis je me rappelle qu'un des arguments qu'il utilisait pour dire que, pour le
permis de classe 5, vu qu'on enlevait le 4 C, donc l'examen médical, qu'il y avait moins de 1 % des permis qui étaient retirés pour des
raisons de santé. Et, je m'en rappelle, j'avais demandé ce qui serait important
d'avoir comme donnée, si la SAAQ l'a, c'est le pourcentage d'accidents qui sont
causés à cause d'un problème de
santé. Là, je sais qu'on attendait l'information. Est-ce que ça, cette
donnée-là, vous l'avez? Parce que
c'est vrai que, quand il s'agit de santé, l'important, c'est la prévention. Ça,
c'est un point important. Donc, comme on enlève cet examen médical là et on attend que les choses arrivent,
est-ce qu'on a au moins une statistique sur laquelle se baser?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, j'ai reçu, donc, un document de la SAAQ avec les
pourcentages. Donc, si vous voulez faire une copie, si la...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, est-ce qu'on peut faire une...
Mme Ghazal :
Et donc, si je comprends bien, dans ce document, la réponse à ma question, le
pourcentage d'accidents causés par un problème de santé sur la route est
dedans?
M. Bonnardel :
Qui impliquent un véhicule de taxi.
Mme Ghazal : Qui impliquent un
véhicule de taxi. Oui, oui. C'est encore mieux.
M. Bonnardel :
Donc, nécessairement, qu'il y ait un autre véhicule. Ça peut être le
problème... Le problème peut venir de l'autre véhicule aussi, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, vous déposez un document?
Mme Ghazal : O.K. Mais on va
voir les statistiques, là, si ça répond... Donc, juste pour être certaine, dans
ce document-là, il y a ce pourcentage-là d'accidents pour causes médicales?
M. Bonnardel : Malaise soudain ou tout autre problème,
consommation d'alcool ou autre, mais ça implique un autre véhicule
aussi, là. Donc, ce malaise peut venir de l'autre véhicule aussi, là.
• (14 h 20) •
Mme Ghazal : Mais le problème de santé... Parce que, là, l'amendement, il porte sur un examen médical, parce que c'est vrai que, là, il n'y en aura plus. C'est quand même quelque
chose qu'on retire, ça. Vous
comprenez l'inquiétude?
Là, je sais, on en a parlé avant, mais je ne
peux pas ne pas me permettre, vu qu'il y a un amendement là-dessus, de ne pas juste réitérer. Il y a
tout le problème de la prévention dans ce genre de cas là, étant donné qu'on ouvre encore à plus de personnes. On enlève un examen médical qui existait avant,
c'est juste pour les yeux, et c'est tout. Et il faut que la personne
déclare. Mais, vous savez, il y a comme une culture, des fois, je ne veux pas
généraliser, où est-ce qu'on sent que, non,
on peut, il n'y a pas de problème, je peux conduire, je ne me sens pas mal, et
tout ça. Ça, c'est quelque chose qui est
documenté. Ça existe, cette culture de ne pas aller voir le médecin, ou, si la
personne y va, si elle a un rendez-vous... Donc, on attend beaucoup trop
longtemps, alors que c'est une question de prévention.
Donc, si, dans le document, il n'y a pas cette
statistique-là, peut-être, si c'est possible, d'aller la chercher.
M. Bonnardel :
Vous allez avoir les informations des causes accidents...
Mme Ghazal : O.K. Je vais
attendre le document.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Bon, nous allons suspendre quelques
instants, le temps de distribuer le document et d'en prendre
connaissance.
(Suspension de la séance à 14 h 21)
(Reprise à 14 h 23)
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, on reprend nos travaux. Est-ce que, Mme
la députée de Mercier, vous avez d'autres commentaires?
Mme Ghazal :
Bien, en fait, là j'essaie de regarder le document. Il faut qu'on décide qui
est-ce qui est en lien avec un
problème de santé, ça fait qu'on n'a pas terminé de le regarder, parce que ça
serait une donnée importante. Oui? Oui, M. le ministre?
M. Bonnardel :
Allez voir à un, deux, trois, quatre, cinq, «malaise soudain».
Une voix : ...
Mme Ghazal :
Oui. C'est ça.
M. Bonnardel :
Mais ça peut être de l'autre bord aussi.
Mme Ghazal :
C'est ça qu'on est en train de faire. On n'a pas terminé. On les prend un par
un. Puis le total des accidents,
c'est 3,6 % des accidents causés parce que la personne... Non, c'est
1,4 %. Comme, que ce soit mortel, grave ou léger, là, si on prend
le total, c'est 1,4 %. Pour des accidents graves, c'est quand même
4,5 %.
M. Bonnardel :
Si vous prenez les accidents graves impliquant un taxi, vous êtes à 4,5 %,
malgré le fait qu'il y ait un examen
médical présentement. Et, si vous prenez... Ah! celui-là, ils ne l'ont pas, je
pense, hein? Bien, si vous voulez, je peux
vous donner celle aussi pour l'ensemble des usagers. L'ensemble des usagers,
malaises soudains, on est à 3,5 %, or malgré le fait qu'il n'y a pas d'examen médical pour les conducteurs de
classe 5, là. Ça démontre que, malgré l'examen, ça n'empêche pas
qu'il y a plus de malaises soudains pour les chauffeurs de taxi impliquant un
autre véhicule que chez l'automobiliste, en bonne et due forme, avec un
véhicule de promenade.
Mme Ghazal :
Mais là vous convenez qu'il va y avoir une plus grande population, plus de
monde. Donc, est-ce que le risque va
augmenter ou va baisser? Ça, c'est difficile à dire. Là, je comprends que vous
comparez par rapport à la population générale,
mais, par rapport à la population générale, ça dilue parce qu'il y a beaucoup,
beaucoup de monde. On a des gens plus en santé, et tout ça. Donc, c'est
juste pour avoir une indication.
Ça
fait que c'est juste le malaise soudain, parce qu'il pourrait avoir... C'est
tout? Défaut physique? Oui, ça, c'est zéro. Ça fait que, dans le fond,
vous, vous l'avez enlevé pour cette raison-là?
M. Bonnardel :
Non.
Mme Ghazal :
Vous l'avez enlevé pour quelle raison, l'examen médical? Parce qu'il était avec
le permis 4C, puis 4C, on l'a enlevé. Est-ce que c'est pour ça?
M. Bonnardel : Encore une fois, je vais vous lire celui maintenant... Règlement relatif à la santé des conducteurs, paragraphe 2 : «Une personne qui, en raison d'une
condition médicale, doit suivre un traitement pour être apte à conduire,
mais fait défaut d'en respecter les
consignes ou le refuse malgré les recommandations du médecin[...], se place
dans une situation essentiellement incompatible avec la conduite d'un
véhicule routier.»
Mme Ghazal :
Donc...
M. Bonnardel :
Vous êtes obligé de le déclarer si vous avez problème. Si vous ne le déclarez
pas...
Mme Ghazal :
Si vous le savez, si vous êtes allé voir un médecin, et tout ça.
M. Bonnardel : Bien, je vous l'ai répété aussi. Vous avez une
condition médicale spécifique, c'est indiqué sur le permis. C'est indiqué sur le permis si vous avez
une condition médicale spécifique. Alors, n'importe qui, en termes d'agent
de la paix, de la SAAQ ou du bureau de taxi, peut demander... Si la condition
médicale n'était pas respectée, bien, il a nécessairement
enfreint... il va enfreindre le règlement. Donc, la règle, il peut... il reçoit
une contravention ou, même, on pourrait l'empêcher de continuer à
travailler immédiatement, là.
Mme Ghazal :
Parce qu'en fait c'est toujours une question de risque. Parce qu'une personne
peut avoir un problème médical, ne
pas avoir d'accident, mais le risque est présent. Elle conduit des personnes,
il y a un risque qui est là, puis finalement elle ne se fait jamais
attraper. Elle n'est jamais allée voir le médecin ni rien.
C'est
juste, si vous comprenez, le risque puis l'inquiétude qu'on a, quand on parle
de cet examen-là qui existait... On
l'enlève. C'est sûr que ça ne va pas donner plus d'assurance. C'est sûr que
c'est un truc de plus qu'on enlève. Puis, comme le bassin de population qui va pouvoir pratiquer ce métier-là, bien, il augmente,
donc le risque est... plus de personnes qui soit ne vont pas le déclarer
ou soit vont avoir un problème médical est présent.
Donc,
c'est juste peut-être... Même si vous ne voulez pas voter pour cet
amendement-là, vous convenez quand même qu'on n'est pas en train d'ajouter de
l'assurance pour la population, mais on est en train de retirer. Puis on met
tout ça sur l'épaule... Le système ne
permet pas plus de prévention. Toute la responsabilité est sur les épaules
individuelles des chauffeurs, qui eux-mêmes doivent s'autoresponsabiliser.
C'est un peu ça, l'inquiétude. Au moins, dites : Oui, je suis d'accord avec votre inquiétude, je la comprends,
mais je ne veux pas la changer, au moins ça, parce que c'est comme si ce
qu'on amenait comme inquiétude n'était pas important.
M. Bonnardel : Mme la
députée, présentement, il y a
un examen médical qui se faisait avec le 4C. On peut le faire à
20 ans, et le prochain examen, on allait le faire à 45 ans. 45 ans.
Est-ce qu'on peut faire confiance aux chauffeurs? Est-ce qu'on peut faire
confiance aux gens qui nous écoutent, là, qui décident d'aller faire du transport rémunéré puis de se considérer
en bonne forme pour faire ce travail? Est-ce
qu'on peut faire ça?
Est-ce qu'on peut, suite au règlement défini en termes de santé, s'imaginer qu'un
conducteur se lève le matin, un chauffeur se dise : Tiens, je ne
file pas, je vais aller consulter avant? Bien, il me semble que n'importe quel
être humain, normalement,
va aller subir un examen ou se dire : Tiens, je vais aller passer un
examen, il y a peut-être quelque
chose qui ne fonctionne pas.
Le risque zéro...
Vous le
voyez, là, ces chiffres, je les ai obtenus tout comme vous, là. Puis j'ai
regardé la différence entre un véhicule taxi impliqué avec un autre véhicule ou l'ensemble des usagers. Malgré
le fait qu'il y ait un examen au début, à l'entrée, bien, la cause
d'accidents graves est plus élevée que du côté des usagers. Bon, ça, c'est une
statistique.
Mais, au-delà de tout ça, est-ce qu'on peut
faire confiance aux gens? Moi, je fais confiance aux gens.
• (14 h 30) •
Mme Ghazal : On fait confiance aux professionnels de
l'industrie du taxi, mais, quand on va faire en sorte... comme vous, vous
l'avez dit, n'importe qui... Même moi, je pourrais, par exemple, par plaisir, si je m'ennuie un dimanche, dire : Tiens, je vais aller... J'ai envie de rencontrer
du monde, je vais faire du taxi. Parce
que c'est ce que vous avez dit la
semaine passée, on peut faire ça pour le plaisir puis le faire...
Donc, en augmentant
ça, ce bassin de population qui peut le faire, c'est là qu'on augmente le
risque. Ce n'est pas un métier pour
eux, c'est quelque chose pour... une activité pour arrondir leurs fins de
mois, pour rencontrer du monde, etc. Parce qu'on enlève toutes les
barrières, alors qu'il s'agit de transporter des personnes.
Bien, peut-être que je me trompe. Est-ce qu'on
demande un examen médical, par exemple, pour ceux qui sont chauffeurs d'autobus scolaire? Je ne sais pas, je
n'ai pas l'information. Bien oui, j'imagine que oui, parce que
les permis... Ils ont des permis qui
sont autres. Je ne connais pas les classifications, là. C'est d'autres classes
de permis. Donc, ça vient avec l'obligation de passer un examen médical. Donc, c'est sûr que, quand le système
est préventif, la population est plus rassurée, mais, quand on entend
que la prévention se fasse seulement par les personnes qui, elles, se sentent
malades...
Puis
n'oublions pas aussi qu'avec le projet
de loi ça va mettre de la pression. Il y a
des gens... Moi, des chauffeurs de
taxi que je rencontre... Hier, oui, hier, je suis arrivée à Québec,
et le propriétaire de taxi me
disait : Moi, avant, je travaillais cinq jours semaine, maintenant
je suis obligé de travailler sept jours semaine, et là je me demande si le
projet de loi va permettre à quelqu'un de
venir m'aider... parce qu'il vit une instabilité. Donc, les gens vont
travailler plus, et plus, et plus, et ce n'est pas un malaise... parce qu'ils
vont voir leurs revenus baisser à court et moyen terme, ce n'est pas un malaise
un petit peu physique... qui
dit : Tiens, je vais me permettre de perdre une journée de travail, je
vais aller voir le médecin puis déclarer que je ne peux pas travailler.
Ça va être encore pire comme situation.
Ça fait qu'il
faut que le système qu'on met en place avec ce projet de loi soit préventif et
non pas que toute la question de la santé physique des personnes repose sur
leurs épaules à eux. Donc, c'est de là que vient notre inquiétude. Je suis sûre
que vous la partagez, parce que ça ne se peut pas qu'on ne la partage pas. Il y
avait un examen médical. On l'enlève. On
n'est pas en train de faire plus de prévention. À sa face même, c'est clair
qu'on est en train d'en enlever et non pas d'en remettre, d'où l'inquiétude de l'industrie, notamment pour les
personnes, par exemple, épileptiques qui ne le savent pas, qui n'ont pas
de malaise.
Donc, voilà
l'inquiétude qu'on a exprimée au ministre. Je comprends que vous n'êtes pas
empathique face à cette inquiétude-là qu'on a, mais on vous l'exprime.
Au moins, on vous l'aura exprimée.
M. Bonnardel :
En tout respect, ne doutez pas de mon empathie ou d'un possible problème... Le
risque zéro n'existe pas et
n'existera jamais. On n'en souhaite pas, d'accident. Je démontre des statistiques
où j'ai pris connaissance, comme vous,
d'un pourcentage qui est quand même minime pour l'ensemble des conducteurs au
Québec. Je vous ai exposé les règles qui sont écrites dans les
différents règlements.
En 2020,
2019, je pense qu'on peut faire confiance aux futurs chauffeurs qui vont
décider, demain matin, de faire ce boulot x nombre d'heures semaine, d'en faire
un boulot à temps plein, d'en faire un boulot à temps partiel, du taxi,
du transport rémunéré de personnes. On veut
faire confiance aux gens. Les gens qui vont se considérer pas aptes à conduire
un véhicule vont aller voir un médecin, et ce médecin aura la possibilité de
dire : Bien, vous ne pouvez plus conduire pour un laps de temps x.
Les règles sont bien écrites, sont bien définies. Et, si la personne ne le fait
pas, tout comme elle aura à chaque jour un examen à faire sur son véhicule,
bien, son accréditation pourra être perdue.
Mme Ghazal :
Mais on pourrait ne pas l'attraper. C'est-à-dire, ce n'est pas une question de
faire confiance aux gens, c'est plus une question d'un système qui assure au
public la sécurité, et là on enlève cette assurance-là. Puis, si les gens, par
exemple, n'y vont pas puis n'ont pas de problème de santé, bien, c'est tant
mieux, mais le risque est là. Même si
le risque ne s'avère pas, mais ne résulte pas à un accident grave, le risque
est quand même là. Donc, voilà, je n'ai plus d'autre commentaire. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député des Îles-de-la-Madeleine, sur l'amendement.
M. Arseneau : Bien, sur
l'amendement, je ne vois pas pourquoi on parle ici de faire confiance ou non
aux chauffeurs, alors qu'il est question de
mettre en place un système qui assure la protection des passagers, des
consommateurs qui, évidemment,
requièrent un service de transport rémunéré. Alors, moi, j'évacuerais l'idée de
l'autoexamen, là. Quand on a un
problème de santé, je pense que c'est un peu la nature humaine, on ne court pas
vers l'urgence à tout coup. Et je pense que de faire reposer le débat sur la
question individuelle du chauffeur qui doit s'autodénoncer et courir à
l'hôpital chaque fois qu'il a un
petit malaise ou une indigestion, c'est un petit peu, en fait, évacuer le débat
fondamental qui est le suivant.
On avait un
système qui permettait à des chauffeurs de taxi professionnels d'effectuer un
métier et de gagner leur vie avec certaines conditions à remplir. Ces
conditions-là, on en enlève un certain nombre pour ouvrir plus grandes les
portes au transport rémunéré de personnes.
Et je ne vois pas d'argument qui soit suffisamment solide pour appuyer
l'argumentaire qui
dit : Même les règles de sécurité les plus élémentaires, on va les
éliminer, c'est-à-dire un examen médical, dont il est proposé qu'il soit fait à l'entrée, comme quoi
cette personne-là a non seulement en sa poche un permis de conduire régulier,
mais aussi a cette espèce d'autorisation
supplémentaire pour faire la conduite d'un véhicule rémunéré pour gagner une
partie de, bon, sa vie ou pour, en fait, le faire de façon
professionnelle ou semi-professionnelle.
Et
il me semble que ça appartient à l'État du Québec de s'assurer de la plus
grande sécurité des Québécois, que ce soit dans le transport scolaire, la
députée de Mercier y faisait référence tout à l'heure, ou que ce soit en transport aérien, évidemment le député de La Pinière
le mentionnait aussi. Mais, dans le transport rémunéré de personnes, il me
semble que la règle la plus élémentaire, ce serait de dire : Est-ce
que vous êtes en bonne santé au moment de réclamer le droit de faire du transport rémunéré de personnes pour
rassurer les gens qui vont justement recourir à ces services? Il me semble que c'est une règle de base. Non seulement on veut éliminer, là, une bonne partie de l'inspection des voitures,
mais on ne s'assure même pas de savoir si les chauffeurs vont eux-mêmes
être en bonne santé pour effectuer le travail.
Et,
encore une fois, je rappelle, la question n'est pas de savoir si
la personne se sent bien pour faire le travail. Lorsque les gens vont décider
de faire du transport rémunéré de personnes, d'une part, on va avoir les gens
de l'industrie du taxi qui, déjà, vont faire face à une concurrence
exacerbée là où à peu près n'importe qui, on l'a mentionné à plusieurs
reprises, va pouvoir leur faire concurrence à toute heure du jour, et particulièrement
lorsqu'il y a un volume important d'affaires. Lorsqu'il y aura une possibilité, pour les gens de
l'industrie, d'aller chercher une partie de leur salaire importante,
c'est là qu'ils vont faire face à la
compétition. Moi, je pense que ça fait monter le degré de stress. Moi, je pense
aussi que ça peut affecter la santé des gens qui effectuent ce
travail-là.
Et
c'est un peu la même chose pour ceux qui vont faire du
transport rémunéré de personnes à temps perdu, pour arrondir les fins de mois. Le fait de pouvoir
avoir un permis de conduire pour aller au travail à chaque jour du point a au point b, de la maison, de la résidence vers le
lieu de travail, à mon sens, ce n'est pas exactement la même chose que prendre
sa voiture sur une période de trois ou quatre heures, admettons, ou d'une fin
de semaine et de devoir subir le stress lié à la conduite, par exemple, en milieu urbain, en milieu achalandé, pour
conduire les gens du point a au point b, lorsque les gens qui sont derrière réclament un service
professionnel, rapide, et s'assurer également de prendre les routes appropriées pour que tout ça soit fait dans le meilleur intérêt de tous. Je pense que ça demande des
qualités physiques supérieures pour faire ce travail-là. Et je pense que dire que les gens devraient aller...
prendre soin de visiter le médecin plus régulièrement pour pouvoir déceler de façon préventive ce qui pourrait
arriver lorsqu'ils conduisent des véhicules, lorsqu'ils font du transport
rémunéré de personnes, c'est faire fausse route.
Le
député de La Pinière l'a mentionné tout à l'heure, je pense qu'il y a ici une
question de déréglementation qui va un petit peu trop loin du point de vue du
Québécois moyen, qui se dit : Est-ce que le gouvernement a pris toutes les
précautions nécessaires pour s'assurer que, lorsque je vais consommer un
produit, le produit soit sain? Que ce soit à l'épicerie,
il y a évidemment... Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation a un certain nombre de règles.
On pense qu'on a appris toutes les règles et on a fait tous les tests pour
s'assurer que la qualité des aliments soit saine.
Le
parallèle que je veux faire ici, c'est : Est-ce qu'on pourra dire qu'on a
pris toutes les précautions pour s'assurer que les gens qui font du transport rémunéré de personnes soient en bonne
santé et ne tombent pas au combat en plein milieu de leur service? Moi, je
pense que, si on décide d'éliminer cet amendement-là, bien, on n'aura pas été
jusqu'au bout pour protéger la
sécurité et la santé du public, et il me semble que ça va à l'encontre de ce
qu'on voit à peu près dans tous les domaines, particulièrement la santé
et la sécurité au travail.
• (14 h 40) •
Dans
tous les domaines d'intervention, lorsqu'il y a un accident de travail, on fait
des enquêtes et on formule des recommandations pour éviter que ça arrive
à nouveau, sur la base, là, évidemment, de l'étude du cas. Aujourd'hui, ce qu'on dit, c'est qu'on va réduire les règles
minimales. On ne va même pas faire passer
un test à l'entrée pour ceux qui veulent s'adonner à une profession ou, en
tout cas, à un service qui n'est pas, je crois, de tout repos.
Alors,
moi, je vais appuyer cette proposition-là d'amendement. Et j'interpelle encore une fois le ministre,
comme mes collègues
l'ont fait, à savoir comment on peut croire que la santé et la sécurité des Québécois
qui empruntent un service rémunéré de personnes vont être davantage
garanties ou assurées avec l'adoption de ce nouveau cadre législatif
par rapport aux règlements
existants. Est-ce qu'il y a une amélioration ou, au contraire, est-ce qu'il y a
un recul à cet égard? Si le ministre convient qu'il y a un recul et qu'il est prêt
à prendre le risque, je pense que ce serait déjà une révélation importante,
mais, de dire qu'il n'y a pas de recul là-dedans, je pense que c'est induire la
population qui nous écoute en erreur.
Moi,
j'aimerais entendre le ministre là-dessus. Ce recul que vous voulez faire en
matière de sécurité, auquel vous voulez procéder en matière de sécurité, est-ce
que vous le reconnaissez? Est-ce que vous reconnaissez que c'est un recul
par rapport aux règles actuelles?
M. Bonnardel :
Encore une fois, j'interviens sur un sujet que nous avons discuté depuis
plusieurs, plusieurs, plusieurs heures. C'est peut-être le troisième ou le
quatrième amendement qui sous-entend la même, même, même chose.
J'expose au député ce
que j'ai déjà lu, Règlement sur les permis, première chose,
paragraphe 2... paragraphe 7, pardon : «La déclaration de
maladie ou de déficit fonctionnel que fournit une personne au soutien de
l'obtention ou du renouvellement d'un permis
ou lors du paiement des sommes visées à l'article 93.1 du Code [...] doit
porter sur les problèmes de santé
décrits dans le Règlement relatif à la santé des conducteurs», que j'ai lu
tantôt au député de La Pinière. Les règles sont bien définies dans
ces deux règlements.
La
condition médicale d'un futur chauffeur est définie sur le permis de conduire.
Quand ça? Le jour où vous allez chercher
votre permis, vous devez définir, expliquer à la personne devant vous à la SAAQ
quelle maladie ou quelle condition médicale
vous avez, que vous pourriez avoir, et cela sera indiqué dans «conditions» sur
le permis de conduire. Quand vous renouvelez
votre permis de conduire et il y a changement de votre condition médicale, vous
êtes obligé, obligé, de redéfinir ou d'expliquer pourquoi votre
condition médicale a changé.
Avec
ces éléments, on assure la sécurité, et de bonne foi... Encore une fois, je
reviens sur le fait qu'on doit faire confiance
aux gens de bien définir, encore une fois, comme les règles l'expliquent, que,
s'il y avait, par la suite, vérification, inspection, arrestation pour cause x,
bien, cela va de soi qu'un agent de la paix pourrait demander à ce chauffeur,
homme ou femme, pourquoi il conduit
aujourd'hui s'il n'était pas en condition de le faire, selon ce qu'un médecin
aurait défini ou selon ce que la SAAQ aurait défini, par la suite, avec
avis d'un médecin.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député.
M. Arseneau :
Mais évidemment on tourne en rond, mais je voudrais quand même revenir sur le
parallèle avec la conduite d'un véhicule de transport écolier, par
exemple.
Moi, j'ai des
classes qui me permettent de conduire un autobus, ce que j'ai déjà fait à
l'époque où j'étais étudiant, et je devais, et je dois encore, pour
conserver cette classe à mon permis, aller passer un test médical sur une... À
chaque cinq ans, je crois, là, il faudrait
que je vérifie, mais, de temps en temps, on me dit : Si vous voulez
conserver cette classe-là particulière
pour pouvoir faire du transport de personnes par autobus... À ce moment-là, on
ne me dit pas : On ne te fait pas
confiance, tu dois aller à l'hôpital ou aller chez le médecin passer un examen.
On me dit tout simplement qu'on doit y
aller... que je dois y aller, en fait, et je ne crois pas que c'est une
question de confiance. C'est pour donner confiance, en fait, à ceux qui
ont recours à ce service-là, les parents et les enfants qui prennent l'autobus.
Et, encore
une fois, parler de la confiance qu'on peut donner au conducteur, je pense que
c'est détourner le débat. Et moi, je
voudrais savoir... Si on continue d'exiger que les chauffeurs d'autobus aillent
passer un examen médical périodique sans
nécessairement sentir de malaise, un
examen médical périodique, est-ce que ça veut
dire que, finalement, la sécurité du transport de
personnes, elle se calcule en vertu
du nombre de personnes qu'on
transporte? C'est-à-dire que le fait de pouvoir faire du transport
rémunéré de personnes en taxi, par
exemple, avec une minivan,
transporter cinq ou six personnes, puis
de ne pas être en parfaite santé, aux yeux du ministre, ce n'est pas si
grave que si on transporte les gens en autobus, et là où il peut y avoir
un autobus de 25 ou 30 personnes.
On calcule la
sécurité des gens sur la base du nombre de personnes qui empruntent le
transport dans le même véhicule. C'est
comme ça qu'on doit comprendre l'esprit de cette loi ici puisque,
dans les deux cas, on transporte les personnes et qu'on est rémunéré
pour le faire. Le système scolaire... les chauffeurs, évidemment, sont
rémunérés. Mais, le transport des gens en taxi
ou en véhicule de promenade, à ce
moment-là, la sécurité deviendrait
moins importante. Vous allez au moins
reconnaître, j'espère, que, si un examen médical est requis de façon
périodique pour les chauffeurs d'autobus, et qu'on ne requiert absolument
rien pour les chauffeurs de taxi et autres services, c'est donc que la sécurité
de ceux qui empruntent un autobus est
plus importante que la sécurité de ceux qui empruntent un véhicule de promenade
avec une petite... avec un lanternon ou avec une plaque indiquée au nom
d'une compagnie de San Francisco.
Je trouve ça
regrettable que ce soit sur cette base-là qu'on opère, et c'est un peu... En
fait, ça me fait un petit peu penser au débat qu'on a eu la semaine
dernière sur la question du transport adapté, où ce n'est pas la formation des chauffeurs qui importe, c'est le véhicule qu'on
conduit. Dans ce cas-là, on conduit un véhicule plus large, plus grand, qui
peut transporter plus de personnes, minibus,
autobus, examen médical obligatoire. Pour
ce qui est du transport rémunéré
de personnes par véhicule de promenade, par
minivan, c'est complètement aléatoire. C'est absolument regrettable, Mme la Présidente. C'est ce que j'avais à
dire.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement présenté par le député de La Pinière? M. le député de...
M. Polo : Laval-des-Rapides.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...Laval-des-Rapides.
M. Polo : Merci. Merci,
Mme la Présidente. En effet, j'aimerais continuer sur le même sujet,
parce que, comme mes collègues de Mercier et des Îles-de-la-Madeleine
l'ont mentionné puis mon collègue de La Pinière l'a mentionné, ici, sur la page Internet de la SAAQ, on retrouve une
information sur les critères qui sont déterminés pour l'obtention d'un permis
de conduire de classe 2 pour être
capable de conduire un autobus de plus de 24 passagers. Et effectivement
il est clairement stipulé qu'un
examen de santé... enfin, un formulaire de rapport d'examen médical peut être téléchargé,
et donc doit être remis à la personne
concernée à la SAAQ pour démontrer que la personne qui demande ou qui fait la
demande d'obtention d'un permis de
classe 2 doit être capable de fournir... faire la démonstration que son
état de santé le permet, lui permet de bien exercer cette profession-là,
donc, de conduire un autobus de 24 passagers et plus.
Et, ici, nous
sommes à l'étude du projet de loi où les personnes vont faire du transport
rémunéré quotidiennement. Puis je
n'ai pas été présent ici pour l'ensemble des audiences, mais, clairement, on
constate que ces personnes-là travaillent des huit heures, des 10 heures, des 12 heures par jour, des
cinq jours, six jours, sept jours par semaine. Et, à force d'effectuer ce
travail-là, bien sûr, l'état de santé est nécessaire... C'est important, là,
même que ce soit seulement un passager, que ce soient deux passagers, trois passagers, d'être capable de savoir que,
quand on s'embarque dans une voiture, la personne qui conduit cette
voiture-là a la santé nécessaire pour être capable de bien accomplir son
travail.
• (14 h 50) •
Alors, la
question que je repose au ministre, de la même façon que mes collègues l'ont
effectué, c'est pourquoi ne pas stipuler... Le ministre, il a répété
abondamment qu'il faut faire confiance aux professionnels de cette
industrie-là, qu'il faut faire confiance au
système, qu'il faut avoir confiance, qu'il faut faire preuve de bonne foi. Mais
ici la santé des gens est primordiale, et, quand ces
personnes-là embarquent dans la voiture, ils ne veulent pas seulement faire
confiance à la personne qui est derrière le volant. Ils veulent être certains
que cette personne-là a réussi à démontrer que sa santé lui permet de
bien faire son travail.
Alors,
j'interpelle de nouveau le ministre. Pourquoi refuse-t-il de stipuler qu'un
examen de santé est nécessaire, alors que,
dans le cas d'autres classes de permis de conduire, le formulaire existe déjà?
M. le ministre, ce n'est même pas une question,
si on peut dire, de bureaucratie, ou de paperasserie, ou quoi que ce soit,
changer juste le titre du rapport d'examen médical pour l'associer à la classe en question et pouvoir justement
ajouter ce prérequis qui est primordial, M. le ministre.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions? Ah! excusez, je pensais que vous aviez
terminé.
M. Polo : Je pose la
question : Pourquoi il s'objecte?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre, vous avez un commentaire?
M. Bonnardel :
...Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député.
M. Polo :
Je n'ai pas d'autre intervention. Bon, Mme la Présidente, je demande qu'on
puisse prendre un temps pour bien faire la rédaction du sous-amendement,
si c'est possible, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 52)
(Reprise à 14 h 58)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, à l'ordre, s'il
vous plaît! Nous allons reprendre nos
travaux. Nous en étions à un sous-amendement proposé par le député de
Laval-des-Rapides. M. le député, j'aimerais que vous lisiez votre
sous-amendement et que vous donniez vos explications, vos commentaires, s'il
vous plaît.
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ah! c'est M. le député de La Pinière qui va lire... Non, M. le député...
M. Barrette : Non, c'est le...
M. Polo : Laval-des-Rapides.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Allez-y.
M. Polo :
Alors, tel que mes collègues ont reçu une copie, là, du sous-amendement
proposé, l'amendement proposé à l'article 9 est modifié par :
1° l'ajout, suite aux mots «avoir subi
un» le mot «premier»;
2° l'ajout, suite aux mots «examen
médical», des mots «à l'âge de quarante-cinq ans»; et
3° l'ajout,
à la suite des mots «des conducteurs», des mots «afin d'acquérir ou de
maintenir le droit d'effectuer du transport rémunéré de personnes».
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires?
M. Polo :
Bien, en fait, c'est dans la continuité des échanges qu'on a eus juste avant le
dépôt de ce sous-amendement-là, Mme
la Présidente, c'est afin d'inviter le ministre à considérer nos arguments et
qu'il puisse préciser d'ajouter l'obligation de faire un examen médical... pas seulement attendre à l'âge de
45 ans, parce qu'il y a quand même un grand nombre de conducteurs qui font ce travail-là qui n'ont pas
l'âge de 45 ans, et c'est important de rendre obligatoire ou, en fait, de
préciser l'application de cet examen médical là.
Je ne sais pas si mes collègues ont d'autres
interventions à faire dans ce sens afin d'interpeller le ministre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de La Pinière.
• (15 heures) •
M. Barrette :
...Mme la Présidente, et vous allez constater, avec le propos que je vais
tenir, qu'il est en ligne droite et
en cohérence avec ce que mes deux collègues de l'opposition ont dit, mon collègue de Laval... de
Laval-des-Rapides, pardon, et même le ministre, mais avec une saveur
particulière, puis ce sera une saveur médicale. Et je m'explique.
Dans les interventions qu'on a
entendues, dans la dernière demi-heure, le ministre n'a pas le choix de
concéder le fait qu'il existe, dans notre Code de la sécurité routière, des
circonstances où, avant d'oeuvrer, il y a un examen médical qui est
obligatoire. Alors, il l'a pour l'autobus, hein, 24 personnes. Autobus
scolaire, je pense aussi, là, je n'ai pas vérifié. Il l'a pour les personnes plus âgées. Dans notre régime, à 75 ans,
on doit passer un examen médical. Alors, le fait de passer un examen médical, là, pour pouvoir soit
transporter d'autres personnes, soit se transporter soi-même, ce n'est pas une
hérésie. Ça existe. Ça existe.
Alors
là, la question devient essentiellement une question de seuil à partir
duquel... où il y a un intérêt à avoir ça. Si, le seuil, c'est le nombre de personnes qui est transporté ou l'âge
des personnes transportées, c'est un paramètre, on peut le débattre, on peut être d'accord, ne pas être
d'accord, mais ça existe. Dans le passé, on a choisi comme société, pendant
40 ans, d'avoir cette règle-là, ce
seuil-là à l'entrée. Le ministre, dans son discours, nous dit : Regardez,
c'est tellement... Puis ce n'est pas
les mots qu'il a prononcés, Mme la Présidente, je ne le cite pas... mais je le
cite, par contre, dans la signification : On a un permis, un examen
d'entrée, puis après ça, M. et Mme la députée, c'est à 45 ans.
Bon,
le législateur dans le passé, quand il a mis un examen d'entrée, c'est pour les
raisons qu'on a tous, de ce côté-ci de
la Chambre, évoquées. Et ça, c'est de la prévention pure. Et la raison pour
laquelle le législateur, dans le passé, a mis 45 ans et a mis, à un moment donné, 75 ans pour les
conducteurs individuels, c'est parce que la médecine nous indique, et ça,
c'est bien connu, là, nous indique qu'il y a
des moments dans la vie qui sont des moments charnières, de seuils, où on sait
que les chances d'avoir tel ou tel problème
qui peuvent nous amener à être à risque, au volant d'une automobile, bien, on
sait que c'est là que ça arrive.
Le
75 ans, là, aujourd'hui, il y a bien des gens, et on en connaît tous ou on
en rencontre tous, dans l'espace public, qui nous disent : Docteur... Moi, on vient me voir et on dit :
Dr Barrette, écoutez, je suis en pleine forme. Puis savez-vous quoi, Mme la
Présidente? En général, la personne qui vient nous voir pour nous dire ça est
en pleine forme. Mais on sait que,
statistiquement, le nombre de personnes de 75 ans et plus qui sont en pleine
forme, comme la personne qui vient nous voir pour nous dire qu'elle est en pleine forme puis qu'elle n'a pas
besoin d'examen... On sait que c'est la personne en pleine forme qui est
mise en plus petit nombre et non l'inverse.
Le
45 ans, là, moi, je vais vous dire d'où il vient, essentiellement. Puis je
n'étais pas là, moi, il y a 40 ans, quand ils ont fait ça, mais je peux vous dire une chose, par exemple. En
médecine, malheureusement, puis je le dis avec insistance et avec la déception qui est dans le propos, à
partir de 40 ans, là, biologiquement, tout peut nous arriver,
malheureusement. C'est très important de faire de la prévention, c'est
très important de faire attention à sa santé, mais malheureusement, même si on le fait, on n'arrive pas à éviter tous
les problèmes de santé. À 40 ans et plus, en montant, on rentre dans les
statistiques. C'est malheureux.
Puis
évidemment les statistiques sont plus basses, on s'entend là-dessus, là,
l'occurrence de telle ou telle maladie diminue
si on a fait attention. Mais, quand bien même, et ça, c'est la tristesse de la
vie, et c'est une tristesse aussi de la médecine, nombre de gens qu'on voit qui ont vraiment fait attention
toute leur vie à leur santé, qui ont malheureusement... sont affligés de
tel ou tel problème à tel âge. Qu'on pense, par exemple, aux maladies
dégénératives, que tout le monde connaît, et
le spectre des diagnostics, il est immense. Sachant ça, si la fréquence de
telle ou telle maladie n'est pas aussi élevée
qu'à un âge plus avancé, lorsqu'on a 20 ans, ce qui est vrai, je pense que
l'argument de la prévention, il est encore là. Le ministre n'aime pas ça, cet argument-là. Correct, il n'aime pas ça.
Il n'en reste pas moins qu'il ne peut pas nier le fait qu'à partir d'un
certain âge le risque, il est là. Il ne peut pas nier ça.
Alors, il est dans un
régime, il a la responsabilité du Code de la sécurité routière. C'est son
ministère. Et là, sur ce plan-là, il met des
seuils pour certaines activités. Alors, sur le principe du seuil, pourquoi il n'y
aurait pas ça pour les transports d'une, deux, trois, quatre, cinq, six,
sept personnes? Pourquoi il n'y aurait pas ça? Alors, il n'y a rien, là.
Là,
j'ai fait exprès, Mme la Présidente, j'ai joint mon expérience de praticien à
l'argument administratif du ministre. Alors,
il n'en veut pas parce qu'il prend l'argument : Bien, regardez, là, on en
a un à 20 ans puis après ça on en a un à 40. Très bien. Le 45 ans, il a sa raison, là.
C'est ça, la raison. Alors, c'est quoi, là, qu'il va... quel argumentaire va
utiliser le ministre pour nous
dire... Même un premier examen à 45 ans, que je ne pense pas être la bonne
position, mais admettons que c'est le strict minimum, pourquoi ça, ça ne
serait pas bon?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Ah! Mme la Présidente, encore un autre sous-amendement d'un amendement qui
essaie de définir pourquoi... le pourquoi de cet examen médical qui
venait avec le 4C.
Mme
la Présidente, j'ai exposé les différents paragraphes. Je les ai lus, les
règlements relatifs à la santé des conducteurs, celui... le Règlement
sur les permis. Je ne vais pas les relire parce que ça fait au moins trois fois
chaque.
À
l'entrée, un futur chauffeur sera obligé — je dis bien obligé — de déclarer une situation médicale
particulière. Obligé. C'est-u assez
clair? Obligé. C'est indiqué dans les règles. S'il a une condition médicale
particulière, ce sera indiqué sur le
permis de conduire. Pour renouveler votre permis de conduire, comme d'habitude,
à chaque année, vous devez obligatoirement indiquer si vous avez un changement
de condition médicale. Encore plus, nécessairement, si votre condition a changé, vous allez aller voir un médecin et que
ce médecin vous a indiqué que vous ne pouviez plus conduire pour un laps
de temps x.
Donc,
les conditions sont là. Les chauffeurs, futurs chauffeurs, je pense qu'il faut
leur faire confiance. Ils sont bien capables
d'évaluer si, oui ou non, ils sont aptes, aptes à conduire et de déclarer de
façon obligatoire, obligatoire, s'il y a un changement médical de leur
condition. Ça, c'est indiqué noir sur blanc dans les deux règlements que je
vous ai déjà mentionnés et déjà lus. Voilà.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette : Mais, Mme
la Présidente, ma question est simple : Comment obliger une personne à
déclarer une chose qu'il ne connaît pas? Question simple.
M. Bonnardel :
Excusez, Mme la Présidente?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre.
M. Barrette :
...ça ne prendra pas beaucoup de mon temps. M. le ministre, Mme la Présidente,
comment obliger une personne à
déclarer une chose qu'elle ne connaît pas?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, si la condition médicale d'un futur chauffeur changeait,
cette personne est obligée de déclarer une situation médicale qui, pour elle,
pourrait avoir changé, d'aller, nécessairement, aller rencontrer un
docteur, d'évaluer la situation avec son docteur, par la suite, et d'aviser la
SAAQ.
M. Barrette :
Mme la Présidente, ça ne répond pas à la question. Le ministre dit : Il
est obligé de déclarer quelque chose si sa condition change. S'il y avait
quelque chose au point zéro, le point d'origine, comment le chauffeur peut-il
déclarer quelque chose qu'il ne connaît pas?
M. Bonnardel :
J'ai déjà répondu, Mme la Présidente.
M. Barrette :
Sauf tout le respect que je dois au ministre, il n'a pas répondu, Mme la
Présidente. Comment peut-on obliger une personne à déclarer une chose qu'elle
ne connaît pas?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, chaque condition médicale d'une personne change, évolue. Je
fais confiance aux gens, aux futurs
chauffeurs, qui seront aptes eux-mêmes, qui se connaissent bien, à évaluer si,
oui ou non, ils sont aptes à conduire
un véhicule et de déclarer de façon obligatoire s'ils ont une condition
médicale, qui sera indiquée sur leur permis de conduire, et qu'ils
devront, à chaque renouvellement, indiquer s'il y a changement ou non.
• (15 h 10) •
M. Barrette :
Mme la Présidente, est-ce que le ministre est capable de détecter chez
lui-même, au moment où on se parle, s'il est porteur de maladie? Moi, je
fais confiance au ministre, là. Question simple.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : M. le député de La Pinière, je
pense que vous allez un petit peu loin, là, alors restez sur le...
M. Barrette :
Non, je suis désolé, Mme la Présidente, je ne vais pas loin.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Vous ne pouvez pas aller dans...
C'est des affaires personnelles du ministre, là.
M. Barrette :
Non. Je n'ai pas demandé de divulguer la condition qu'il connaît ou ne connaît
pas. Je lui demande si, lui, dans son
for intérieur, il est convaincu qu'il a la capacité, maintenant, de détecter
une maladie qu'il n'a ou qu'il n'a pas,
là. Je ne lui demande pas de me dire la maladie qu'il va détecter dans les
30 prochaines secondes. Il a parlé d'aptitude. C'est son mot :
Je fais confiance aux chauffeurs, ils sont aptes. Je pose la question au
ministre : Est-ce que le ministre, actuellement, est capable de me dire
s'il est porteur ou non d'une maladie?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député, je pense que votre question n'est
pas...
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je vais répondre. Laissez-moi répondre. C'est un ancien
ministre de la Santé, ça. Quand il
était ministre de la Santé, je pouvais, moi, comme... ayant un médecin de
famille, aller voir un médecin de famille
toutes les années. Vous avez maintenant changé ça. J'avais cette possibilité. Maintenant,
je suis en bonne condition physique, je ne peux même pas aller voir mon médecin
de famille en lui demandant : Est-ce que je peux obtenir un examen médical?, comme auparavant. Vous m'excuserez,
l'ancien ministre de la Santé a tout changé, vous ne pouvez plus avoir d'examen médical à moins d'avoir une bonne raison,
alors, non, je n'ai pas de raison, bien désolé, M. Bonnardel, vous devez
être malade pour venir nous voir.
M. Barrette :
C'est un peu ridicule, Mme la Présidente, vous me permettrez le mot, là. Mais
je vais reprendre son argument. Il
devrait aller voir son médecin et lui dire qu'il n'est pas en accès adapté. Et,
s'il appliquait les règles, qui ne sont
actuellement pas en vigueur, il pourrait voir son médecin dès que c'est nécessaire.
La responsabilité est au gouvernement actuel.
Au moment où on se parle, si la première ligne n'est pas réglée, c'est parce
que son gouvernement n'applique pas les règles que nous avons mises en
place.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Nous allons rester sur...
Des voix :
...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Un instant! Un instant!
Des voix :
...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Un instant! Je vous prierais de
rester sur... M. le ministre aussi. Alors, on reste sur le sous-amendement,
s'il vous plaît.
M. Barrette : Je suis d'accord
avec vous, mais...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il vous a répondu, là.
M. Barrette : Bien sûr. Ça nous
a fait plaisir à l'un et à l'autre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K. Maintenant, on revient à nos travaux.
M. Barrette :
Maintenant, je n'ai toujours pas eu de réponse. Je ne demande pas de
diagnostic, Mme la Présidente. Je
vais la répéter encore : Est-ce que le ministre... Le ministre a dit, là :
Je fais confiance aux chauffeurs, ils sont aptes à constater ça, et, s'ils
constatent ça, ils ont l'obligation de divulguer. C'est tout un «statement»,
là. Ça veut dire qu'il dit à tout le
monde du Québec, au moment où on se parle : Mmes et MM., citoyennes et
citoyens du Québec, là... D'ailleurs, je vais reprendre... je vais
paraphraser le ministre : N'allez pas voir le médecin, coudon, vous êtes
capables de savoir tout seul — comme lui — vous êtes capables, vous êtes aptes, je
viens de le dire dans le micro, je leur fais confiance, ils sont aptes, ils peuvent savoir s'ils ont un problème de
santé et ils doivent le divulguer. Alors, je ne suis pas sûr que vais avoir
de réponse, mais je pense faire la démonstration, là, qu'à un moment donné ça
ne tient pas la route.
Alors, je reviens à mon argumentaire initial. Le
Code de la sécurité routière a déterminé un seuil pour l'examen obligatoire à 75 ans. Le Code de la sécurité
routière détermine un seuil circonstanciel pour des autobus, et ainsi de suite.
Pourquoi il n'y a pas de seuil? Je l'ai mis,
là. En toute collégialité, j'ai pris l'argument du ministre, l'argument du
ministre, hein, qui fait du vélo,
beaucoup, beaucoup, là, pour se maintenir en forme, pour ne pas voir le
médecin. Je suis content pour lui.
Mais il n'en reste pas moins que peut-être qu'à un moment donné il va falloir
qu'il s'écoute, puis qu'il aille le voir, puis qu'il va peut-être avoir
une mauvaise surprise, ce que je ne lui souhaite pas.
Maintenant,
le 45 ans, c'est parce que c'est basé sur l'expérience médicale. C'est là
qu'apparaissent les problèmes que la
majorité des gens ne voient pas. Moi, j'ai une pensée assez, disons... je
cherche le mot, mais je ne le trouve pas, là, mais pour tous les
médecins qui se disent : On a un ministre qui nous dit qu'il ne sait pas
que la majorité des gens qui viennent nous
voir, à qui on trouve quelque chose, ils ne le savaient pas. C'est quelque
chose, là. Au Québec, là, les gens sont aptes pour le savoir. Alors, Mme la
Présidente, s'il y a des seuils dans certains secteurs d'activité, pourquoi il
n'y en aurait pas dans le secteur du
transport rémunéré de personnes? Pourquoi? Y a-tu une seule raison autre que de
la déréglementation?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Bonnardel : Moi, Mme
la Présidente, j'ai comme le goût de
répéter ce que je viens de vous dire. Depuis quelques heures, on est sur le même sujet. Les règlements
sont bien définis, les règles sont bien définies dans les différents règlements
sur la santé des conducteurs, et autres. Un
chauffeur doit obligatoirement déclarer s'il a une condition médicale.
Il devra le déclarer lors de
l'obtention de son permis de classe 5, il devra aussi le déclarer lors du
renouvellement de son permis à chaque année. Les conditions médicales
qu'il pourrait avoir seront indiquées sur son permis.
Avant, avant
que le ministre de la Santé arrive, chaque Québécois qui avait un médecin de famille pouvait obtenir un examen médical à chaque année...
M. Barrette : ...repart encore.
M. Bonnardel : Quand le ministre
de la Santé est arrivé, Mme la Présidente, le député de La Pinière, qui m'écoute présentement...
M. Barrette : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Monsieur...
M. Barrette : ...qu'on soit sur
le sujet, puis il repart encore sur... Franchement!
M. Bonnardel : Je
suis sur quel article?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien, c'est parce que vous... M. le ministre.
M. Bonnardel :
...je veux bien. Sauf que les Québécois qui nous écoutent, Mme la Présidente,
doivent bien comprendre les règles du
jeu, aujourd'hui, pour les médecins et les patients. Parce que je suis un
patient, et les chauffeurs de taxi qui nous écoutent, ce sont des patients
aussi, qui avaient des médecins de famille, qui avaient la possibilité d'aller
voir un médecin de famille à chaque année et qui ne peuvent plus, maintenant,
s'ils ne sont pas malades. C'est ça, maintenant, les conditions que
l'ancien ministre de la Santé a appliquées.
M. Barrette :
Regardez, Mme la Présidente, je ne répondrai pas à ça, parce que, là, on... Je
ne pense pas que le ministre des
Transports soit ministre de la Santé, là. Je pense que sa collègue en a assez
sur les bras, dont régler ce problème-là en appliquant nos règles. Mais on ne fera pas ce débat-là, c'est
inutile. Par contre, je vais poser une question encore plus pointue,
mais tout aussi simple, Mme la Présidente.
Vous savez,
aujourd'hui, on souhaite que les gens qui ont passé l'âge de la retraite
puissent rester sur le marché du travail
longtemps. Est-ce que, le ministre, il va nous dire que ça serait déraisonnable
de demander à une personne de 70 ans de passer un examen médical pour faire du transport rémunéré de personnes?
Si 75, là, pour elle-même, il faut passer un examen, puis le ministre ne
veut pas à 45, là, il est où, son seuil? Est-ce qu'à 70 ans elle va
pouvoir?
Moi, je me
vois, à 70 ans, là : side-line, arrondir les fins de mois si j'en ai
besoin. Je le vois, là. Il y en a qui le voient. Alors, qu'est-ce qu'il fait,
le ministre, si quelqu'un se présente au bâton, là, et qu'il dit : Bien
oui, moi, là, je vais faire ça à temps partiel, je vais faire ça une
fois de temps en temps, je vais aller chez Uber, 70 ans, c'est relax, je
vais aller faire trois heures par jour puis
ça va être le fun? Est-ce que le ministre va dire : Là aussi, c'est
déraisonnable? Question simple. Réponse?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, une personne de 70 ans qui désirerait, demain matin,
devenir chauffeur de taxi ou faire du transport rémunéré de personnes à
temps partiel devra obligatoirement déclarer une condition médicale, s'il y a lieu. On va lui faire lire les règles,
donc, de la santé du conducteur, et autres, et il devra, sur son permis de
conduire, avoir une condition qui lui
permettrait de conduire peut-être juste le jour, pas du tout la nuit, peu
importe l'état de santé qu'il a. Alors,
à 70 ans, si cette personne décidait de le faire, il devra
obligatoirement, lorsqu'il va aller chercher ou recevoir son
accréditation, définir si, oui ou non, il a une condition médicale spécifique.
M. Barrette :
Alors, je comprends que, dans l'esprit du ministre, même à 70 ans,
peut-être surtout à 70 ans, on est apte de faire son autodiagnostic.
Ça revient toujours à la même chose, Mme la Présidente : Une personne
est-elle obligée de déclarer ce qu'elle ne
connaît pas d'elle-même? Dans l'esprit du ministre, apparemment, c'est... En
fait, je ne sais pas. C'est oui ou c'est non? J'imagine que c'est oui parce
que, si on est obligé de déclarer un changement, ça veut dire
qu'implicitement on a déclaré, en ne le déclarant pas, qu'il n'y avait rien.
C'est quelque chose.
Alors, pour
le ministre, n'importe qui, même à 74 ans et 11 mois, là, on est capable
de s'autodiagnostiquer. Puis, quand je dis «autodiagnostiquer», ça veut dire, à
la case départ, de s'autodétecter un problème. Puis après, on fait le
diagnostic. Puis qu'est-ce qu'on va faire chez le médecin? Bien, le ministre
l'a dit : il n'est pas capable de voir son médecin, on va remplir
les papiers, puis tout va être parfait.
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, à 70 ans, il y a
de très, très bonnes chances, peut-être pas — un
état de santé exceptionnel — mais
il y a de très bonnes chances que cette personne voie son médecin au moins une
fois par année, pour prise de
médication depuis un certain temps. Il
y a des très bonnes chances — ça
se peut qu'il n'y en ait pas du tout — qu'une personne
soit en très, très bonne forme. Tant mieux. Mais, sinon, la personne
aura déjà une condition médicale qui sera établie depuis des années, déjà,
par un médecin qu'elle aura suivi ou qu'il aura suivi suite à une situation
médicale x, y, z.
• (15 h 20) •
M. Barrette : Alors donc, si je comprends le propos du ministre,
c'est une question de chance. C'est une question de
chance. Là, on ne sait pas trop pourquoi, la personne, elle aurait eu la chance
de s'être autodiagnostiquée, précédemment, une maladie qu'elle aura montrée
à son médecin.
Parce que la
case départ est toujours l'autodétection et l'autodiagnostic. Ça revient toujours
à ça. Tout, tout, tout, dans ce projet de loi là, est pour déréglementer, même quand on arrive dans des situations
absurdes. Parce que je pense que c'est
absurde, le cas de figure que j'ai donné, mais il est possible. Alors, tout est
dans la déréglementation. Les personnes, maintenant, sont aptes à s'autodétecter, divulguer la chose
qu'ils ont détectée, avant même d'aller voir le médecin, tant qu'à
faire. C'est ça, la réalité. Alors, si ce n'est pas un exercice de déréglementation,
Mme la Présidente, c'est quoi?
C'est
incroyable, là, ce que le ministre dit : Je fais confiance aux chauffeurs. Puis
savez-vous quoi, Mme la Présidente?
Moi, je pense que je leur fais confiance
aussi. Mais on fait des règles pour faire des règles, hein, on ne fait pas des
règles par hasard. On fait des règles
parce qu'au-delà de la confiance il y
a un risque, puis des fois, bien,
pour diminuer les risques, on doit faire ça.
Alors, aujourd'hui, là, Mme la Présidente, ce n'est pas compliqué, dans l'esprit du ministre,
si une personne, puis j'en connais... ne sont jamais allées voir le médecin
à 70 ans puis qu'elles se sentent bien, bien... Elles se sont autodétectées,
rien. Et ils n'auront pas d'examen médical,
puis ils vont faire du transport rémunéré de personnes, jusqu'à combien,
huit, neuf personnes,
parce que ce permis-là permet d'avoir certains véhicules. Je pense que la
limite... Mme la Présidente, la limite,
c'est combien pour... M. le président peut-il nous rappeler le nombre maximal de personnes
qu'une personne avec ce permis-là peut transporter?
Une voix : ...
M. Barrette : Moins de neuf. Alors, Mme la Présidente, ce n'est pas compliqué, une personne qui se sent bien, qui est apte, c'est écrit, c'est le ministre
qui l'a dit lui-même, on lui fait confiance, elle est apte. Puis, si elle pense
qu'elle n'a rien, bien, il n'y a pas
de problème parce qu'on lui fait confiance, puis elle est apte. Et il peut y
avoir huit personnes dans son véhicule, prendre le champ, et ça sera de
sa faute.
Puis, si jamais
on trouve que la personne a un problème de santé qu'elle n'a pas divulgué,
parce qu'on sait qu'elle est apte
puis elle est capable de le détecter, donc, ipso facto, elle est responsable,
ça va être de sa faute. Elle aurait dû le détecter. On l'a vu, nous autres, après l'examen,
après, là. Puis, si elle est hospitalisée, là, puis on a tout vu ça parce qu'un
médecin, je pense, a des... ou le système de santé, là, par le personnel professionnel qui est là-dedans, a des capacités, je pense,
encore aujourd'hui, de détecter quelque chose que le commun
des mortels ne peut pas, bien là, on dira : C'est de sa faute. C'est sûr,
elle est apte puis elle aurait dû le divulguer. C'est simple de même. C'est tellement
beau dans le pays des merveilles du transport rémunéré de personnes.
Alors, je reviens
à ma question, Mme la
Présidente : Est-ce qu'avec
cette réflexion-là le ministre pense encore que, même à 45 ans, 50
s'il le veut, il ne devrait pas y avoir un premier examen pour maintenir sa qualification
ou l'acquérir? Oui? Non?
M. Bonnardel : Je
n'ai rien d'autre à ajouter, Mme la Présidente.
M. Barrette : Rien à ajouter. Alors, est-ce que le ministre
peut nous expliquer pourquoi il y a des seuils dans les autobus?
M. Bonnardel : Je
n'ai rien d'autre à ajouter, Mme la Présidente.
M. Barrette : Bien non, Mme la Présidente, je ne l'ai
pas posée encore, cette question-là, je ne l'ai pas posée, il ne peut
pas... Rien d'autre à ajouter à quelque chose, on ne peut pas ajouter...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...du ministre, M. le député.
M. Barrette : Oui, je comprends. Mais je vais répéter :
Pourquoi, dans les autobus, il y a un examen médical? Juste une indication. Parce
que, dans les réponses que le ministre m'a faites, Mme la Présidente, c'est non
pour les taxis et similaires. Mais là je pose une question par la
positive : Pourquoi oui pour les chauffeurs d'autobus?
Et
l'indication... Je ne l'ai pas posée, la question, je ne le comprends
pas. Il y a des seuils, dans le Code de la sécurité routière, oui, il en faut dans des circonstances, non dans d'autres. Le 75 ans, je pense que tout le monde le comprend, le commun des mortels le comprend. Mais les autobus
à 10 personnes, il le faut. Pourquoi?
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, on a défini les règles à
l'entrée, on a expliqué les règlements depuis au moins une dizaine d'heures, sur le même article, sinon plus. Je ne pense pas
que j'ai à exposer d'autres points outre que ceux que j'ai déjà exposés
depuis au moins une dizaine d'heures sur l'article 9.
M. Barrette : Ça, Mme
la Présidente, il y a un
terme, dans la vie parlementaire, ça s'appelle vider le sujet. Il n'est pas vidé encore. Et là je pose une question
simple, et on ne me répond pas. Tout le monde qui nous suit, là, ils
comprennent, là, que, là, on a frappé
quelque chose, on a touché, on a mis le doigt sur quelque chose. Pourquoi oui
dans certaines circonstances et non
dans d'autres? Alors, 75 ans, tout le monde comprend ça, ça indispose des
gens, 75 ans, on les comprend.
Pourquoi l'autobus? On veut juste un argument pour. Pourquoi il y a des pour?
Là, à date, ce qu'on a, c'est des contre, sans explication du ministre, autre que : on veut déréglementer puis on
veut simplifier l'entrée. On peut-u prendre un exemple pour? On comprend le pour de 70. Je ne comprends
pas le pour d'autobus scolaire, mettons, 12 enfants, 24 enfants, à
45 ans. Je ne comprends pas. Il faudrait qu'on... j'aimerais qu'on
m'explique ça.
M. Bonnardel : Je
n'ai rien d'autre à expliquer, Mme la Présidente, sur le sujet.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député.
M. Barrette : Mme la
Présidente, est-ce que le ministre peut nous dire qu'est-ce qui va arriver avec
ce qu'on appelle communément les taxis écoliers?
M. Bonnardel :
Donnez-moi deux petites secondes, on va aller vérifier, Mme la...
M. Barrette : Avec plaisir.
(Suspension de la séance à 15 h 26)
(Reprise à 15 h 30)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. M. le ministre.
M. Bonnardel :
Oui, Mme la Présidente. Je suis allé vérifier ce que je connaissais pas mal, déjà,
mais je voulais être certain de mon... Donc,
des commissions scolaires vont signer des ententes avec des sociétés
de taxis ou un chauffeur de taxi
accrédité en bonne et due forme, avec son 4C, qui transporte les enfants d'une
école X. Et vous avez, pour la même commission
scolaire, une entente avec un
chauffeur conventionnel, avec une classe 5, qui va conduire les mêmes
enfants de la même école, mais avec deux situations de réglementation complètement
différentes.
M. Barrette : Alors là, Mme
la Présidente, il va falloir que le
ministre éclaire nos lanternes, là. Donc, le 4C, maintenant, reste. Il disparaît juste pour une catégorie de
transport.
M. Bonnardel : C'est ce qui est le cas... C'est ce qui est la
catégorie, présentement, qui existe. Elle n'existera plus le
lendemain de l'adoption de la loi. Ce sera un permis simple de classe 5.
M. Barrette :
Donc, on va avoir des gens qui vont transporter des élèves sans examens
médicaux aussi.
M. Bonnardel :
Tout comme ça se fait présentement.
M. Barrette : Oui, et les gens, au moment où on se parle, ont
eu un examen médical, et, par expérience, ceux qui font du taxi écolier, ces chauffeurs-là sont
souvent un peu plus âgés pour toutes sortes de bonnes raisons, genre, ils ont
de l'expérience avec les enfants et ainsi de suite. Donc, c'est clair, il n'y a pas de problème de ce côté-là, le ministre, là, pour lui, là, il n'y
voit aucun problème.
M. Bonnardel : Il n'y a pas plus de problèmes pour un conducteur
ou l'exemple d'un monsieur de 70 ans, comme vous l'avez mentionné tantôt,
qui désirerait faire du taxi de façon occasionnelle. Il aura l'obligation de
passer un... pas l'obligation de passer un examen, qui aura l'obligation de déclarer s'il a une condition médicale spécifique. Comme je le
mentionnais déjà, à 70 ans, il a de très, très
grandes chances qu'il ait déjà un médecin de famille qui doit le rencontrer à
toutes les années ou presque s'il y a une situation médicale ou une médication
x.
M. Barrette : Mme la
Présidente, je pense
que ça ne répond pas à la question. J'ai bien expliqué au ministre que son cas de figure ne tenait pas la route, mais
passons. Alors, est-ce que le ministre peut m'expliquer pourquoi un autobus
scolaire et un taxi écolier, l'un a un examen médical et l'autre n'en a pas?
M. Bonnardel :
...Mme la Présidente, c'est un secteur qui est déréglementé avec les commissions
scolaires. Il peut y avoir donc des
conducteurs de classe C, présentement,
qui conduisent des enfants, comme il peut y avoir des ententes avec des conducteurs qui possèdent le permis de
classe 5, qui peuvent faire... qui peuvent transporter les mêmes enfants
d'une même école. Alors, vous comprendrez qu'on va ramener ça à une
classe unique, qui sera la classe 5, avec toutes les obligations que cette
personne, homme ou femme, devra déclarer en termes de condition médicale par la
suite.
M. Barrette :
Est-ce à dire, Mme la Présidente, que, maintenant, pour les autobus, toutes
catégories, il n'y aura plus d'examen médical?
M. Bonnardel :
On parle de transport rémunéré par automobile, Mme la Présidente.
M. Barrette :
Donc, il y aura encore effectivement des gens qui ont un examen médical. Puis
c'est quoi, le seuil? Il y a donc un seuil. C'est quoi, la différence
entre les deux?
M. Bonnardel :
Je pense que j'ai bien expliqué ce qu'était un véhicule de neuf personnes et
moins, la modification du 4C à la classe 5. C'est la troisième fois que je
le répète. Il y a deux façons de faire présentement avec les commissions
scolaires. Il y a des ententes avec des
taxis qui sont détenteurs d'un permis de classe 4C et d'autres avec un
permis de classe 5. Nous allons
donc uniformiser tout ça. Tous les conducteurs, par la suite, auront besoin
d'un permis de classe 5, avec une expérience minimale d'un an, avec
une formation obligatoire et l'inspection d'un véhicule obligatoire.
M. Barrette :
Donc, on peut prendre des risques quand ils ne sont pas nombreux, dans une
situation où la fréquence est petite, mais
on ne prendra pas de risque quand ils sont plus nombreux. Ça, ça s'appelle de
l'arbitraire. C'est ça qui est la
base de toute déréglementation tarifaire. Moi, je pense que les gens qui nous
écoutent ne sont pas confortables avec ça, surtout pour les enfants,
puis c'est ce que le ministre fait, là.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : C'est terminé avec vous, M. le
député. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur le sous-amendement?
Mme Ghazal :
Oui.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Mme la députée de Mercier et M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
Mme Ghazal :
Écoutez, plus on pose de questions, plus je trouve ça vraiment très inquiétant,
surtout maintenant qu'on est en train
de parler des taxis scolaires versus autobus scolaires. Pour moi, c'est la même
chose même si le nombre d'enfants est
différent, et je trouve ça inquiétant pour... Un, on impose un examen médical,
parce que ça vient avec une classe de
permis, puis, pour l'autre, pas besoin. Je ne comprends pas. Je suis certaine
que le ministre lui-même... En fait, quand
il répond, je ne sais pas s'il est convaincu lui-même de ce qu'il répond, parce
que c'est extrêmement clair que c'est inquiétant.
Puis, en plus de ça, actuellement, les
chauffeurs de taxi, c'était quoi, ça coûtait 11 $, ce n'était pas quelque
chose de faramineux, ce n'était pas
quelque chose de lourd. Et je trouve ça épeurant et vraiment inquiétant que le
gouvernement se déresponsabilise à ce point de la protection du public.
Moi, c'est ce que je vois dans les réponses du ministre. Je comprends qu'il
veut déréglementer, mais déréglementer à ce point, en mettant en danger la
sécurité du public...
M. Bonnardel :
Un petit instant, là.
M. Lévesque
(Chapleau) : On prête des intentions au ministre, Mme la Présidente.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, si vous permettez...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : ...d'user de prudence sur la question...
M. Bonnardel :
Vous savez, là, il y a des ententes avec les commissions scolaires. Il peut y
avoir, dans ces ententes, la moitié de ces enfants qui sont transportés
par des conducteurs de classe 5. Est-ce qu'ils sont en danger, selon vous?
Mme Ghazal :
Dans des véhicules de combien de personnes?
M. Bonnardel :
Non, non, attendez, laissez-moi terminer. Il y en a au moins... Je ne sais pas
les chiffres exacts, mais il y en a peut-être la moitié, de ces enfants
qui sont transportés par des conducteurs de classe 5. La Loi concernant
les services de transport par taxi, on dit,
au paragraphe 3° de l'article 2 : «"services de transport par
taxi", tout service de transport rémunéré
de personnes par automobile, à l'exception des suivants.» Le transport scolaire
prévu dans la Loi sur l'instruction publique est sorti de cette loi.
Alors,
je vous dis bien respectueusement, présentement, c'est le cas, il y a des M.,
Mme Tout-le-monde en bonne santé qui transportent des enfants au Québec.
Ça existe et ça va continuer d'exister, parce qu'on va obliger ces futurs conducteurs à passer au travers de règles précises
à l'entrée aussi. On prend l'exemple du conducteur de 70 ans qui veut
faire ça à temps partiel, qui aime les enfants, bien, il devra obligatoirement
déclarer sa condition médicale si c'est le cas. Il devra obligatoirement, lors du renouvellement de
son permis, déclarer si sa condition médicale a changé. Il devra
obligatoirement suivre une formation,
incluant le transport adapté, inspecter son véhicule. Ne dites pas que les
enfants sont en danger demain matin, Mme la députée, s'il vous plaît.
Mme Ghazal :
En ce moment, je ne parlais pas juste des enfants, je parlais... le public, la
protection du public de façon générale. Et vous, vous l'avez dit, il n'y
a pas de risque zéro. Moi, ce que je dis, c'est que, non, il n'y en a pas. Peut-être, dans la loi actuelle, il y en a, mais,
avec le projet de loi, s'il est adopté tel quel, le risque va augmenter. C'est
une question de probabilité.
Quelqu'un pourrait ne pas déclarer sa condition médicale, oui, il contrevient à
la loi, puis aucun accident ne va arriver, mais le risque est quand même
présent.
Donc,
ce n'était pas quelque chose d'extrêmement faramineux et lourd pour les
chauffeurs, les professionnels de l'industrie du taxi. Maintenant qu'on
veut ouvrir à tout le monde, vous voulez déréglementer sur beaucoup de points, pourquoi aussi sur celui-là? Pourquoi aussi, sur
celui-là, de mettre... C'est la question de prévention. Moi, J'ai travaillé en
santé et sécurité au travail, et, quand on
parle de prévention, ce n'est pas uniquement basé sur les employés ou les individus
qu'on fait reposer ça, mais sur un système
qui fait que, même s'il y a des individus qui sont négligents, eh bien, le
système va faire en sorte qu'on va réduire le risque. C'est réduire le
risque...
Tout à l'heure,
j'avais posé la question pour les chiffres. Vous nous avez donné ceux pour le
taxi. C'est 4,5 % d'accidents graves à cause d'une condition physique
personnelle, et, dans la population générale, c'est 3,5 %. Malgré l'examen, c'est 4,5 %. Ça fait qu'imaginez
quand on l'enlève, ça va... Selon votre logique, vous, vous dites : Bien,
tout le monde ne l'a pas, donc ça va diminuer puisque, pour tout le
monde, c'est moins. Ce n'est pas comme ça qu'il faut y penser. On enlève une mesure de sécurité pour le public. On parlait
de, c'est un exemple, là, la question des enfants puis du transport
scolaire. Mais, pour le public, de façon générale, on l'enlève et on dit que
les gens vont être protégés, plus protégés.
Au moins, convenez... Vous pouvez l'assumer puis continuer à dire : Je
l'enlève parce que je veux ouvrir à tout le monde. Mais, au moins,
assumez que vous augmentez le risque pour le public.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, j'ai eu une demande pour une pause
repos, mais courte. Est-ce que, M. le ministre, vous voulez faire une réponse,
puis on pourrait prendre la pause repos?
M. Bonnardel :
Ah! je n'ai rien d'autre à ajouter, Mme la Présidente, ça va.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : O.K. Alors, nous allons suspendre pour
10 minutes.
(Suspension de la séance à
15 h 39)
(Reprise à 15 h 55)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons les travaux. M. le
député de Laval-des-Rapides, on était rendus au sous-amendement que vous avez déposé. Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires?
M. Polo :
Pas d'autre commentaire. Peut-être mes collègues ont d'autres...
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal : Non, je n'en ai
pas.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, bien, merci,
Mme la Présidente. L'amendement qui est proposé, c'est un examen médical à l'âge de 45 ans. Est-ce qu'il correspond à ce qu'on demande à
l'heure actuelle d'un chauffeur de taxi, pour obtenir la classe 4C,
comme aussi pour les chauffeurs d'autobus, ou de minibus, ou de trains
routiers? En fait, c'est non seulement à l'âge de 45 ans, mais également à
55, 60, 65 ans, selon ce que je comprends de la réglementation actuelle.
Alors, là où
je vais appuyer mes collègues dans leur proposition, c'est qu'on ne voit pas
les données qui permettent au
ministre d'avancer que la sécurité ne sera pas davantage à risque, la sécurité
des passagers, si on modifie cette règle-là. Je ne vois pas de données probantes ou d'informations, là, scientifiques
qui nous permettraient de dire que ce qui avait été décidé par le législateur ou par règlement, là,
auparavant était complètement frivole, était absurde, était inutile. Je ne vois
pas d'argument suffisamment fort pour dire
que... Là où on voulait protéger la sécurité des passagers dans le transport
des personnes rémunéré, qu'on le
change aujourd'hui... autrement que par une espèce de volonté d'éliminer les
règles, donc d'arriver avec un accès
beaucoup plus ouvert, beaucoup plus rapide à la profession ou, en fait, à
l'exercice du transport de personnes, et pas nécessairement pour les
bonnes raisons.
Lorsqu'on
voit... Dans le préambule du projet de loi, je pense qu'il est écrit... Je vais
trouver, là... La façon dont a rédigé le préambule, je ne le trouverai pas,
mais on parle d'assurer... L'une des raisons pour lesquelles on adopte ce
projet de loi, c'est pour assurer
davantage de sécurité chez les passagers, chez les citoyens, et pourtant ce
qu'on fait ici, c'est de réduire les
exigences — merci — en matière de sécurité. Alors : «[Le
projet de] loi a pour objet la surveillance et le contrôle du transport rémunéré de personnes par automobile
en vue d'assurer la sécurité des passagers...» Mais je demande, avec ce qu'on s'apprête à adopter, en quoi est-ce qu'on
atteint l'objectif du projet de loi d'assurer la sécurité si on réduit les
standards qui nous permettent d'assurer la sécurité.
Alors, c'est la raison pour laquelle je ne vois
pas pourquoi on enregistre un recul. On n'a pas réussi à découvrir sur quoi reposait, scientifiquement ou sur la base
d'observations empiriques, là, l'intention du ministre, si ce n'est que par
la conviction que moins il y aura de règles,
plus les choses vont se dérouler de façon adéquate et merveilleuse. Et ça, moi,
je pense que d'accepter cette
modification-là, parce qu'il s'agit d'une modification... On prend souvent pour
acquis que, le projet de loi, il est
immuable, puis on tente de faire des amendements, mais le projet de loi vient
remplacer une loi qui existe, et la loi qui existe, moi, je ne pense pas
qu'il y avait de grandes revendications à l'effet qu'on abolisse les règles
concernant la sécurité des passagers, notamment quant à l'état de santé de ceux
qui les conduisent.
• (16 heures) •
Alors, encore
une fois, on parlait tout à l'heure... Mon collègue de La Pinière parlait
d'arbitraire. Effectivement, en quoi
est-ce qu'on trouve... Et je vais un
peu me répéter là-dessus, pour un certain nombre de personnes, jusqu'à neuf personnes, c'est comme conduire une automobile de promenade avec sa
famille, et, à partir de neuf ou 10 personnes, bien là on commence à avoir des règles beaucoup
plus strictes, l'État va intervenir pour assurer la sécurité d'un plus grand
nombre de personnes.
Moi, je pense que d'assimiler le transport
rémunéré de personnes par automobile à la conduite d'un véhicule de promenade c'est faire fausse route. Je l'ai dit
tout à l'heure et je vais le répéter, les conditions d'exercice du transport
par automobile rémunéré ne sont pas les mêmes que de faire une petite
promenade du dimanche. Lorsqu'on est rémunéré ou
qu'on a un client ou plusieurs clients derrière, dont certains peuvent être
plus difficiles que d'autres, plus exigeants, même malades, la pression que subit le chauffeur de
taxi ou d'un autre service est supplémentaire. Et ça affecte, en bout de ligne,
sa santé. Les conditions d'exercice ne sont
pas les mêmes, surtout lorsque le marché devient encore plus compétitif, on
va avoir une offre encore plus grande, d'où
la pression sur chacun des chauffeurs d'aller chercher le maximum de revenus
avec une concurrence exacerbée.
Alors, moi,
je pense que c'est un facteur, en termes de prévention, de santé et sécurité au
travail pour les chauffeurs comme
pour ceux, évidemment, qui empruntent leurs services. C'est un facteur
aggravant qui ne milite aucunement, au contraire,
envers l'allègement des règles que dicte le gouvernement du Québec ou l'État
concernant l'accession à un permis pour faire ce service.
Alors, je vais donc soutenir l'amendement
proposé par mon collègue et, encore une fois, j'aimerais qu'on note ici que l'allègement des règles en matière de
santé et de sécurité pourrait avoir des conséquences sur la vie des gens, des
Québécois. Et je ne comprends pas qu'on prenne cette voie-là. Ça me semble une
responsabilité assez importante de la part
du législateur de déréglementer et de soustraire les gens qui font du transport
de personnes, qui atteignent l'âge de 45 ans,
50, et ainsi de suite, de les soustraire à un examen qui se voulait
préventif et qui n'a rien à voir avec la déclaration dont on parlait tout à l'heure. Une personne peut
avoir une santé qui se dégrade sans nécessairement l'observer elle-même,
sans s'en rendre compte.
Et c'est là où, tout à l'heure, je pense qu'on
faisait fausse route en disant que ce serait la responsabilité des chauffeurs de s'autodiagnostiquer et de
s'autodénoncer lorsqu'ils voyaient qu'ils étaient peut-être moins en mesure
d'effectuer le travail. Je pense que
ce n'est pas de ça qu'il s'agit. Il s'agit véritablement, pour le législateur,
pour le gouvernement, de donner aux
chauffeurs les conditions d'exercice les plus optimales et, évidemment, les
conditions de sécurité et de santé des passagers de la même façon.
Alors, voilà pour mon point de vue sur
l'amendement. Je ne pose pas de question au ministre parce que, dans les
dernières questions qui ont été posées, qui
étaient du même ordre, la réponse a été essentiellement la même. À moins qu'il
veuille commenter. Je veux simplement formuler mon appui à ce qui a été mentionné
tout à l'heure. Mais, les questions ont été posées, les réponses
décevantes ont été obtenues. Alors, je vous remercie.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le député. M. le
ministre.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, j'ai exposé maintes et maintes fois mon opposition aux
multiples amendements en expliquant
pourquoi, pourquoi, par règlement, ce qui était défini pour la santé des
conducteurs, les conditions qui sont indiquées sur le permis de conduire.
L'obtention du permis de la classe 5, on doit obligatoirement déclarer une
condition médicale spécifique. Le
changement qui pourrait être apporté à une condition médicale quand on
renouvelle notre permis aussitôt... on est obligés.
Le
fait d'aller voir un médecin de famille ou un médecin tout court... et le
médecin pourrait définir qu'il y a un cas particulier sur cette personne qui pourrait l'empêcher de conduire. Le
médecin est obligé, obligé de déclarer cette situation. Dans le Code de
la sécurité routière, au titre XI, à l'article 603, c'est bien indiqué
noir sur blanc.
Les
statistiques, et on n'a pas tenu compte de ces statistiques, mais je pense que
c'est important de les dévoiler, de les démontrer à la députée de Québec
solidaire avant toute chose, à la députée de Mercier, le risque zéro n'existe
pas, il est vrai. Maintenant, encore une
fois, avec les conditions à l'entrée aussi, parce que c'est bien ça, il faut
bien le mentionner, quand on obtient
son permis de classe 5, il faut le déclarer, on aura tous les outils en
main pour être capable d'assurer la sécurité des usagers.
On
donnait l'exemple
tantôt des taxis écoliers. Bien, pourquoi, d'un côté, il y a
le 4C qui est applicable, de l'autre côté,
il y a juste le permis de classe 5? Les enfants ne sont pas plus en
danger parce qu'il y aurait un conducteur de 45 ans qui
a une classe 5 versus celui qui a une classe C.
Alors, dans ces
conditions, oui, on fait confiance aux gens, puis je pense que vous êtes tous,
tous, tous d'accord là-dessus. Et je reste encore une fois plus que persuadé
qu'avec tous les éléments que nous avons indiqués et mis de l'avant dans... en règle, en termes de règlements
et dans le projet de loi, qu'on va assurer la sécurité de tous les clients
et usagers, incluant les écoliers. Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : ...le ministre a voulu commenter. On peut engager un dialogue là-dessus.
45 ans, le chauffeur de taxi ou celui
qui va travailler pour une compagnie d'ailleurs et qui opère en service de
transport rémunéré des personnes peut aller,
effectivement, parce
qu'il a une condition particulière,
consulter le médecin, et son médecin sera tenu de divulguer son état de santé. Tout ça est correct. Mais je
voudrais savoir, à ce moment-là, qu'est-ce qui fait, vraiment,
là, sur le plan du fondement de la
décision aujourd'hui d'abolir l'examen qui était nécessaire
à l'âge de 45 ans, l'examen préventif, l'examen médical... C'est ce qu'on
fait, on abolit l'examen à 45 ans, celui à 50, celui à... à 55, pardon, à
60 et à 65 ans. L'abolition de cette
mesure préventive là pour les chauffeurs de transport rémunéré de personnes par
automobile va disparaître. Pourquoi demeurerait-elle
importante ou nécessaire pour les chauffeurs des autres catégories, la
classe 1, 2, 3, 4A et B? J'ai une difficulté.
Est-ce qu'on a des statistiques qui prouvent qu'il y a davantage...
Évidemment, je ne veux pas sortir du sujet, là. On parlera... Mais est-ce que c'est le présage
d'une déréglementation dans le transport des écoliers, par exemple, parce qu'on juge que,
sur la base des statistiques, il n'y a pas finalement lieu de faire cet examen
médical préventif?
Puis
d'ailleurs, puisqu'on en parle, tout à l'heure, vous aviez deux feuilles, si j'ai bien compris, de statistiques. Il y
en a une qui a été distribuée.
C'était celle qui nous disait qu'il y avait 4,5 %, là, des accidents, si
j'ai bien compris, qui pouvaient être en lien avec un mal soudain. C'est
ça, 4,5 %, chez les chauffeurs de taxi?
M. Bonnardel :
Oui, accidents.
M. Arseneau :
Hein?
M. Bonnardel :
...graves chez les taxis.
M. Arseneau : Accidents graves, c'est ça, alors que ce serait
largement inférieur dans la population en général pour la conduite ou, en tout
cas, assez inférieur dans la conduite.
Moi, j'ai de la
difficulté à comprendre l'argumentaire du ministre puisque, si on prend la population
en général, il y a moins d'accidents graves liés un état de santé, à
un problème de santé comme celui-là, soudain, qu'il y en a davantage chez
les chauffeurs de taxi à l'heure actuelle. Il me semble que, si on augmente le
nombre de chauffeurs de taxi, on augmente le nombre de joueurs dans le
transport rémunéré des personnes et a fortiori des chauffeurs qui sont peut-être
moins professionnels, qui ne vont pas
s'adonner à cette activité-là autant, qui ne vont pas avoir, peut-être,
les réflexes aussi aiguisés puis qui vont le faire peut-être plus les fins
de semaine ou pour combler les fins de mois.
Et,
dans une situation de concurrence plus grande, il me semble que le
facteur de risque augmente. Il ne diminue pas. Il me semble que, si on multiplie le nombre de joueurs dans l'industrie
du taxi alors qu'on a déjà un taux d'accidents plus élevé, que, plutôt que de réduire les exigences en
matière d'examens médicaux, qu'on devrait plutôt faire le contraire ou, au
moins, garder le statu quo.
Je
ne sais pas si le ministre me suit dans mon argumentaire, mais, s'il y a
plus de chauffeurs de taxi... s'il y
a plus de conducteurs de véhicule de promenade qui transfèrent de catégorie,
dans les statistiques que vous avez, il me semble que les risques
d'accident sont plus grands, non?
• (16 h 10) •
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, tout chauffeur qui
souhaiterait être accrédité le lendemain de l'adoption de cette loi ou un an après l'adoption de cette loi
devra suivre les multiples conditions que j'ai énumérées depuis quelques
heures, sinon près de 14 heures, sur l'article 9, sur la question
de la sécurité, sur la question de
la... pas de la formation mais de l'examen
médical. Et, je le répète, ces personnes devront obligatoirement passer à la
SAAQ un examen, une formation, dévoiler une condition médicale
spécifique qui sera indiquée sur le permis de conduire, au renouvellement du
permis de conduire, obligatoirement définir
si, oui ou non, il y a un changement dans ces conditions médicales. Déjà, si
ces personnes ont la chance d'avoir
un médecin de famille, malheureusement d'avoir une condition médicale qui leur
demande un examen biannuel ou annuel,
déjà, le docteur aura la possibilité de déclarer une situation qu'un patient ne
voudrait pas parce que ce sera dans son
code... c'est dans son code de déontologie. Il peut déclarer, nécessairement,
une exception à la situation du chauffeur. Alors, on a tous les éléments, encore une fois, je l'ai mentionné, en
main avec la formation, les antécédents judiciaires, l'inspection,
l'examen, pour que les clients, les chauffeurs sachent.
Comme je le
disais tantôt, là, sur les 86 000 inspections... pas inspections mais
examens médicaux qu'il y a eu, il y a 0,2 % de ces cas qui ont été
déclarés défavorables, 0,2 %. Alors, on n'a même pas tenu compte de ces
statistiques, je les apprends et je vous les
donne tout comme je vous les expose présentement. Bien, dans ces conditions, on
a tous les éléments en main pour être
capable de bien sécuriser la population face à ces règles qui seront
applicables dès le lendemain de la loi, un an après l'adoption de la
loi.
La Présidente (Mme Grondin) :
M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
J'ai l'impression qu'on a encore dévié le sujet, là, sur la responsabilité
individuelle des chauffeurs. Et ce
dont il était question, c'est des statistiques qui disent que des accidents
graves peuvent être provoqués par un malaise soudain. Et on a un pourcentage. Et la question que je posais est quand
même assez simple : Est-ce que le ministre croit qu'en augmentant le nombre de personnes, en
augmentant le nombre de voitures et de personnes qui vont faire du transport
rémunéré de personnes, on réduit les risques
d'avoir des malaises soudains alors qu'on transporte des personnes? Est-ce
que, véritablement, c'est ce qu'il faut
entendre? Plus il va y avoir de compétition, plus il va y avoir d'offres, plus
y va y avoir de gens qui vont faire du transport rémunéré des personnes
et moins les risques seront élevés si on considère la situation actuelle? Moi,
j'y vois un problème, ici, de logique, alors qu'à un autre moment les...
Parce qu'on essaie de s'appuyer, pour prendre
une décision rationnelle, sur des données que l'on n'a pas. Je rappellerai à
mon tour qu'on aimerait beaucoup avoir de l'information, disons plus factuelle,
qui permette, qui nous permette et qui
permette aux gens qui nous écoutent de comprendre les objectifs qui sont
poursuivis par le ministre et sur quelle base il appuie certaines de ses
propositions.
Quand il
était question, par exemple, de démontrer qu'en ouvrant le marché, par exemple,
à d'autres entreprises que les
entreprises régulières de l'industrie du taxi, on disait qu'on voulait réduire
l'auto solo, et, à preuve, les statistiques qui émanaient de la SAAQ montraient qu'il y avait légèrement moins de
véhicules immatriculés dans la ville de Montréal, et donc on semblait penser que cette situation-là
devait nous encourager à adopter le projet de loi pour ouvrir, pour
déréglementer, pour ouvrir l'industrie à d'autres. Bon, aujourd'hui, on
a des statistiques qui nous prouvent qu'il y a déjà quand même un certain
nombre de personnes, malgré les examens médicaux qui sont exigés aujourd'hui
pour les chauffeurs de 45, 55, 60,
65 ans, malgré ces examens obligatoires là et à l'entrée, il y a quand
même un certain pourcentage de malaises soudains qui peuvent provoquer des accidents graves. On ouvre ce marché-là à des
gens, à des conducteurs occasionnels qui, on l'imagine, seront nombreux. Et, si on regarde l'expérience de nos
voisins du Sud, dans certains cas, ça a été complètement hors de contrôle, le nombre de conducteurs qui se
sont présentés pour faire du transport rémunéré de personnes à New York.
Et je le mentionne simplement parce que c'est ce qu'on a vu dans La Presse.
Malgré le fait que l'étude qui nous a été présentée
ne comporte pas de comparatifs avec ce qui se fait à l'étranger, bien, il faut
s'appuyer sur ce à quoi on a accès pour l'instant puisque les données
des projets pilotes ne sont pas disponibles.
Donc, on peut soupçonner qu'il va y avoir un
très grand nombre de personnes qui vont compétitionner avec l'industrie traditionnelle du taxi, et moi, je ne
comprends pas comment, en ayant plus de voyageurs du dimanche, là, de promeneurs, de gens qui ont un permis régulier
puis qui vont faire du transport de personnes, qu'on ferait baisser les
statistiques de malaises soudains.
C'est comme, pour moi, le monde à l'envers. Puisque M. et Mme Tout-le-monde
pourraient devenir chauffeurs de
taxi, bien, à ce moment-là, le nombre d'accidents chez les chauffeurs de
taxi ou les chauffeurs de véhicules pour
le transport rémunéré de personnes ferait en sorte qu'on réduirait les
statistiques d'accidents, ce qui justifierait qu'on abolisse les examens
médicaux. J'ai de la difficulté à comprendre.
Alors, encore une fois, est-ce que... Je vais
poser ma question plus précisément. M. le ministre, il y a plus de véhicules de
transport pour les personnes, donc une plus grande compétition, plus de monde
qui s'arrache la clientèle. Est-ce que, véritablement, on réduit les risques de
malaises soudains chez les conducteurs?
M. Bonnardel : Mme
la Présidente, le député ne peut nier que, depuis 20 ans, il y a un nombre
grandissant de véhicules sur nos routes, et
ça va augmentant ou presque. Je le mentionne, à part Montréal,
là, il y a une augmentation, et les VUS sont toujours extrêmement populaires. Et, malgré le fait qu'il y ait plus de véhicules en 2019
que voilà 20 ans, le bilan routier s'améliore. Alors, il est
prématuré de dire : Est-ce qu'il y aura demain 100, 200,
300 véhicules de plus ou personnes qui
vont faire du transport rémunéré de personnes? Moi, je vous donne le bilan
routier. Globalement, il y a plus de véhicules au Québec aujourd'hui que voilà 20 ans, et le bilan s'améliore. Est-ce qu'on peut faire
une équation en disant que, demain matin,
il y a 300 chauffeurs de plus qui utilisent déjà leur véhicule parce
qu'ils vont soit travailler avec ou ils décideraient de s'en acheter un
eux aussi pour faire ce travail? Je pense qu'il est impossible de répondre,
demain matin, que le bilan, notre bilan...
Bien, je le souhaite que le bilan s'améliore ou continue de s'améliorer, je
pense que tout le monde le souhaite
ici. Mais de prétendre, demain matin, qu'il pourrait y avoir plus
d'accidents... Vous savez, dans le 4,5 %,
là, on ne peut pas définir si c'est
la personne qui n'est pas le chauffeur de taxi qui a eu ce malaise soudain.
Mais il est possible aussi, là.
Alors, vous
comprendrez que, dans ces conditions, quand on regarde la situation du nombre
de véhicules au Québec depuis les
20 dernières années, il est faux... il est difficile de prétendre, demain
matin, que, parce qu'il pourrait y avoir une augmentation x, qu'il y
aurait plus d'accidents.
M. Arseneau : Et il est tout
aussi difficile de prédire le contraire. Et ce qu'on vous demande à cet égard,
c'est le statu quo. Puisqu'on ne peut pas
présumer que la situation va aller en s'améliorant parce qu'il va y avoir davantage
de chauffeurs de taxi et de transport
rémunéré de personnes, pourquoi mettre à risque la santé et la sécurité des
Québécois qui empruntent ces services-là? C'est ça, le fondement même de
notre questionnement depuis tout à l'heure.
M. Bonnardel : Tu
sais, Mme la Présidente, il n'y a personne qui va être à risque. Les écoliers
ne seront pas à risque. Les règles que nous
mettons sur papier dans les différents... dans les règlements
ou dans les articles de loi, la formation, les antécédents judiciaires,
l'inspection, rien de cela ne change. Ce qui existe déjà, là, ça va être
bonifié, même, bonifié.
Alors, on ne
met pas la vie des gens en danger, là. J'ai entendu ça, là, que, soudainement,
il pourrait y avoir certaines personnes
qui vont prendre un transport rémunéré demain matin puis : Attention, là,
vous pourriez mettre votre vie en danger. Il ne faut pas exagérer, là. Il ne faut pas exagérer, là. Les règles
sont bien écrites. On va améliorer ce qu'on peut améliorer, ce qu'on doit améliorer pour assurer la sécurité.
Je l'ai mentionné maintes et maintes fois, on ne lésinera pas sur la sécurité.
Alors, on met tous les éléments en main pour
assurer la sécurité des futurs clients usagers qui sont nombreux, très, très,
très nombreux au Québec.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le député.
• (16 h 20) •
M. Arseneau : Sans avoir assisté au débat, je suppose que
l'argumentaire était le même, à savoir qu'on ne lésinerait pas sur la sécurité lorsqu'on a adopté le
règlement qui disait qu'à partir de 45 ans et... plus on vieillit, plus la
santé de l'être humain a tendance à
défaillir, malgré tous les efforts qu'on fait pour rester jeune et en santé, et
que, sur cette base-là, le législateur avait donc exigé des chauffeurs de taxi qui ne
le feraient peut-être pas eux-mêmes d'aller passer un examen médical
pour s'assurer qu'ils puissent continuer
d'exercer pour une période de cinq ans un travail au service de Québécois
en échange d'un salaire. Donc, c'est une règle élémentaire de sécurité
que l'on veut abolir.
Et, encore une fois, à ce que je sache, on a déjà
parlé, là, de l'amélioration technologique et des nouvelles plateformes, et ainsi de suite, qui pouvaient
motiver un certain nombre de décisions que le gouvernement a incluses... ou
d'orientations que le gouvernement a
incluses dans le projet de loi. Mais, sur le plan de la santé humaine, je ne
pense pas qu'on ait vraiment à ce point une situation différente de
celle à partir de laquelle on a décidé qu'un examen à 45 ans, 55, 60 ans, ce n'était pas une mauvaise idée.
Et je ne sais pas si c'est une question de frais, une question réglementaire.
J'ai, encore une fois, de la
difficulté à penser qu'on ne se donne pas la peine d'en mettre un peu plus, de
mettre peut-être la ceinture et les
bretelles pour s'assurer qu'on sauve des vies, qu'on ait des chauffeurs qui
soient en meilleure santé, qui se sentent bien et qui aient leur état de santé confirmé par des médecins au moyen d'un
examen médical, comme c'est le cas pour les autres classes.
Alors, j'ai,
encore une fois, une difficulté à voir sur quoi repose cette affirmation-là,
que ces examens qu'on demandait hier sont aujourd'hui inutiles. Je suis
perplexe, Mme la Présidente, mais je vais m'arrêter là.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Merci. Alors, est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur le sous-amendement? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
Je veux juste dire que je trouve ça dommage qu'on n'ait pas des arguments
autres que ceux que le ministre nous donne, parce qu'ils ne sont pas
convaincants, sinon on aurait arrêté de poser des questions, qu'on n'ait
pas d'argument pour nous rassurer par
rapport à la sécurité du public, parce qu'on enlève quelque chose, on enlève un
examen médical. Ce n'est certainement
pas... Ça ne va certainement pas augmenter la sécurité du public, ça, c'est
sûr. J'aimerais partager votre
optimisme et dire que... bien, comme vous, que vous avez le souhait, vous
souhaitez que ça soit mieux après. Mais ce n'est pas ça, la question, ce n'est
pas l'optimisme puis ce que vous espériez qu'il arrive, c'est plus... On avait
quelque chose qui existait. Peut-être, si on allait voir, un peu comme pour la
plaque T, pour quelle raison le législateur avait mis tous ces examens-là, peut-être qu'on pourrait
aussi le savoir. Pour moi, ça tombe sous le sens. C'est un privilège de
conduire des personnes, ce n'est pas un droit, et donc ça vient avec des
exigences. Certains, très minimes, sont dans le p.l. n° 17. Celui-là qui permet d'assurer la sécurité des
passagers, ça aurait été la moindre des choses de le laisser, puisque
vous déréglementez totalement.
Et
d'ailleurs, moi, la question que j'aimerais demander... Comme le député des
Îles-de-la-Madeleine a dit, dans le préambule,
c'est marqué que ce projet de loi a pour objectif d'assurer la sécurité des
passagers. En enlevant cet examen médical, j'aimerais ça, savoir quelles sont les mesures qui sont contenues,
autres que ce que le ministre a répété à plusieurs reprises, qu'il faut
que ce soit une déclaration volontaire, quelles sont les autres mesures, dans
ce projet de loi, qui permettent d'assurer la sécurité des passagers. Si on enlève ces mesures-là, qui
avant permettaient d'assurer la sécurité des passagers, qu'est-ce qu'il reste dans le système de transport
qu'on est en train de mettre en place? Je ne parle pas de la volonté des
gens, et qu'on base tout ça sur leur... sur
eux, sur comment ils se sentent, d'aller voir le médecin, mais plutôt dans le
système.
Parce
que, comme je le mentionnais, moi qui ai travaillé en santé et sécurité au
travail, ce n'est pas uniquement... on
ne fait pas uniquement dire aux gens : Faites attention à vous, puis on
les forme à faire attention à eux, mais on met en place un système, des
garde-fous qui vont faire en sorte que ce sera sécuritaire pour eux. Qu'ils
respectent toutes les règles ou
qu'ils ne les respectent pas, il y a un système qui est en place, et ça,
c'était une assurance que les gens, que le public était en droit
d'attendre.
Donc, pour atteindre
l'objectif qui est marqué dans le préambule de la loi, d'assurer la sécurité
des passagers, vu qu'on l'ouvre maintenant à
tout le monde, qu'est-ce qu'il reste comme mesure pour arriver à cet
objectif-là qui est écrit dans le préambule de votre projet de loi?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, on a parlé tantôt de transport écolier. Il y a comme deux
classes de transport écolier :
les commissions scolaires signent des ententes avec les chauffeurs de taxi, qui
ont des classes 4C, avec des chauffeurs de classe 5. Et, je le répète encore une fois, les enfants qui sont
avec des chauffeurs de classe 5 ne sont pas plus en danger que ceux
qui ont une classe 4C.
Demain...
Le lendemain de l'adoption de cette loi, obligatoirement, il y a une formation
qui doit être suivie, il y a un examen
qui doit être passé, il y a une formation spécifique pour conduire un véhicule
adapté au-delà du transport adapté. Il y
a une vérification des antécédents judiciaires, il y a une inspection
obligatoire du véhicule, une vérification obligatoire à chaque jour où
on se lève, où on va travailler pour s'assurer que le véhicule est en ordre. On
a des éléments en mains qui existent déjà,
qu'on a reconduits. On donne des outils, des éléments pour assurer la sécurité
des usagers et des citoyens.
Je
le répète, je l'ai répété 50 fois, on ne lésinera pas sur la sécurité.
Tout ce qu'on peut faire, tout ce qu'on pourra faire en termes de règles qu'on pourra adopter, modifier, sinon
améliorer, on le fera. Déjà, déjà, on a des formations qui sont données qui sont inégales, je l'ai mentionné,
un peu partout. Elles seront générales, uniformes partout au Québec pour bien
former les chauffeurs de taxi. Et tout le monde qui aura... qui auront à
utiliser un taxi dans les prochaines semaines, les prochaines années pourront s'assurer que chaque
chauffeur qui a reçu son accréditation de la SAAQ a passé au travers, donc,
de ces différents éléments que j'ai exposés. Voilà.
Mme Ghazal :
Pour ce qui est...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Mme la députée.
Mme Ghazal :
Oui. Je voudrais revenir... pour ce qui est de la santé des chauffeurs, on le
disait tantôt, c'est quand même un métier exigeant, qui peut causer un stress,
qui cause un stress, qui aujourd'hui cause de plus en plus de stress
pour les professionnels du taxi parce qu'ils
ont peur de la venue des nouveaux joueurs et qui les ont assez stressés,
notamment avec l'arrivée d'Uber illégalement en 2014.
Donc,
c'est un métier exigeant. Les chauffeurs font de plus en plus d'heures. Ils ne
vont certainement pas se priver d'un salaire, de leur salaire, vu que les
revenus vont baisser avec ce projet de loi là, pour, par exemple, perdre leur
temps à aller... Comme vous le disiez tout à
l'heure, c'est difficile d'aller voir le médecin, de trouver une place pour
voir le médecin. Donc, raison de plus d'exiger que ça devienne un automatisme
que d'avoir cet examen médical pour faire ce travail-là.
Donc,
moi, je vois qu'il y a une réduction... il y a un recul pour la sécurité des
passagers. Et il y a beaucoup de points sur lesquels vous ne voulez pas
reculer. Pour vous, c'est un recul, si vous acceptiez l'amendement, alors que
ça serait simplement de maintenir ce qui existe déjà pour la sécurité des
passagers, tout...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre.
M. Bonnardel :
Il n'y a, Mme la Présidente, en terminant, aucun recul sur la sécurité des
usagers et des citoyens qui auront à être transportés dans un véhicule
taxi ou autre. Aucun recul. Les déclarations obligatoires sur une situation de santé, le chauffeur sera obligé de dévoiler. Un
médecin qui rencontre son chauffeur... son patient, pardon, peut et devra,
selon son code, déclarer une situation qui pourrait être problématique pour le
patient de conduire son véhicule. On met tous les éléments à l'entrée pour s'assurer, lors du renouvellement du permis
de conduire, des conditions médicales qui sont exposées sur le permis de
conduire, pour que chaque agent de la paix puisse demander le permis, ce qui
est fait à chaque fois qu'on fait une
vérification, une attestation ou une contravention, de s'assurer que la
personne suit les recommandations de sa condition spécifique qui est indiquée
sur le permis de conduire. Donc, chaque citoyen usager qui va utiliser un
véhicule de taxi ou de transport
rémunéré peut s'assurer que chaque véhicule... ou chaque chauffeur qui auront
reçu l'accréditation comme telle
aura, encore une fois, eu tout ce qu'on lui a demandé en termes de règles
spécifiques pour obtenir l'accréditation.
Mme Ghazal :
Donc, vous, votre principal argument, c'est que l'examen médical qui est exigé
en ce moment est inutile.
• (16 h 30) •
M. Bonnardel :
Je ne dis pas qu'il est inutile, Mme la Présidente, je dis qu'on a tous les
éléments en main pour que le futur chauffeur expose sa situation médicale lui-même
obligatoire à la SAAQ, s'il y a une
situation qui évaluerait... qui changerait et, selon l'examen qu'il a, à
voir avec son médecin par la suite.
Mme Ghazal : Moi, ce
que je comprends, c'est que vous dites... vous ne voulez pas affirmer qu'il est
inutile. Donc, s'il n'est pas
inutile, il serait utile, surtout pour ceux qui ne le déclareraient pas. Il
serait utile pour ceux qui ne déclareraient pas ou qui ne savent pas, par exemple, qu'ils ont un problème médical ou
qu'ils n'ont pas pris le temps d'aller voir le médecin. Pour ces gens-là, même si c'est un risque minime,
l'exigence est tellement peu lourde que ça vaudrait la peine de la maintenir.
M. Bonnardel :
J'ai déjà exposé, Mme la Présidente, là, plusieurs, plusieurs, plusieurs fois
la situation sur les multiples amendements,
sous-amendements. Je pense que j'ai fait le tour de la question, là. Depuis 13,
14 heures nous sommes sur l'article 9. Alors, j'ai exposé
pourquoi je refusais l'amendement.
Mme Ghazal :
C'est bon. Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur le sous-amendement? S'il n'y a pas d'autre commentaire
sur le sous-amendement, nous allons le mettre aux voix.
M. Barrette :
Nominal.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. Alors, M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo :
Pour.
La Secrétaire :
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel :
Contre.
La Secrétaire :
M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque
(Chapleau) : Contre.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Contre.
La Secrétaire :
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire :
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Contre.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Abstention. Alors, le
sous-amendement est rejeté.
Donc,
nous revenons à l'amendement. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'amendement qui avait été proposé par
le député de La Pinière? Non, vous, vous ne pouvez plus parler, mais... Il
n'y a pas d'autre commentaire, donc nous allons mettre le
sous-amendement aux voix.
Une voix :
Amendement.
M. Barrette :
Nominal.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : L'amendement, pardon, l'amendement.
La Secrétaire :
Oui. Alors, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Polo (Laval-des-Rapides)?
M. Polo :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel :
Contre.
La Secrétaire :
M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque
(Chapleau) : Contre.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Contre.
La Secrétaire :
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
La Secrétaire :
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin :
Contre.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
Décision
de la présidence sur la recevabilité d'un amendement
Alors,
maintenant, nous... avant de passer aux voix pour le... je vais vous lire la
décision concernant l'amendement du député de La Pinière et la
question de recevabilité de cet amendement-là.
Je vais maintenant rendre ma décision
sur la question de règlement soulevée par M. le député de Chapleau concernant
la recevabilité d'un amendement présenté par M. le député de La Pinière.
M.
le député de La Pinière a présenté un amendement à l'article 9 du
projet de loi afin d'ajouter, avant le paragraphe 3°, un paragraphe qui viendrait modifier
l'article 202.2.1.3 du Code de la sécurité routière, tel que modifié par
la Loi constituant la Société
québécoise du cannabis, édictant la Loi encadrant le cannabis et modifiant
diverses dispositions en matière de sécurité routière, en supprimant le
premier paragraphe... après les mots «de cannabis ou d'une autre drogue», des
mots «, sous réserve des exceptions prévues [...] du gouvernement».
L'article 202.2.1.3
du Code de la sécurité routière interdit à toute personne de conduire un
véhicule routier ou d'en avoir la
garde ou le contrôle s'il y a quelque présence, dans son organisme, de cannabis
ou d'une autre drogue, sous réserve des exceptions prévues par règlement
du gouvernement.
M.
le député de Chapleau soulève que l'amendement n'est pas cohérent avec
l'article 9 du projet de loi, qui vise à édicter les conditions qui
permettent à la société d'autoriser une personne à être chauffeur.
M. le député de
La Pinière soulève que l'amendement est cohérent avec l'article 9.
Lors
de l'analyse de la recevabilité d'un amendement, la présidence doit tenir
compte de l'ensemble des critères élaborés
par la jurisprudence en tenant compte des articles 197 et 244 du
règlement. Ainsi, pour qu'un amendement soit recevable, il doit concerner le même sujet que la notion principale...
la motion, dis-je, principale et ne pas aller à l'encontre de son
principe. Plus généralement, il doit être conforme à l'esprit de la motion
principale et à la fin qu'elle vise.
Bien
que la jurisprudence reconnaisse la possibilité d'élargir la portée d'une motion
principale, en l'espèce, la motion d'amendement
va au-delà de ce qui est prévu à l'article 9 puisqu'elle vise toute
personne conduisant un véhicule routier, alors que l'article 9 vise à
édicter les conditions qui permettent à la société d'autoriser une personne à
être chauffeur.
Il
importe de préciser que, même si ce projet de loi modifie des dispositions au
Code de la sécurité routière, cela n'a pas pour effet de rendre recevable tout
amendement visant à modifier cette loi, les amendements devant être conformes
à la fin visée par le projet de loi et se rapporter à son sujet. L'amendement
est donc irrecevable.
Alors,
maintenant, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 9,
puisque tous les commentaires ont été épuisés concernant les paragraphes.
M. Barrette :
Mme la Présidente, moi, j'en aurais... Je pense qu'on peut encore faire
quelques commentaires à cette étape-ci ou non?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Quelques commentaires?
M. Barrette :
Question de directive, si on a encore...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Au sujet de la directive?
M. Barrette :
Question de directive, oui.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Au sujet de ma décision?
M. Barrette :
Non, non, non, pas au sujet de la décision. Donc, vous voulez qu'on vote sur...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Là, nous sommes rendus au vote.
M. Barrette :
Non, on a encore des... on a encore du temps de parole, là.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Excusez-moi, on va suspendre quelques instants.
(Suspension
de la séance à 16 h 37)
(Reprise à
16 h 38)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : On va reprendre. Nous allons
reprendre nos travaux. Donc, c'était mon erreur. Il faut que je vous demande
s'il y a d'autres commentaires sur un ou l'autre des paragraphes puisqu'il y a
encore possibilité de temps pour les différents députés qui voudraient
intervenir sur l'article 9.
M. Barrette :
Alors, Mme la Présidente, moi, j'aurais un commentaire additionnel sur le
premier... Pardon?
Une voix :
...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Quel paragraphe?
M. Barrette :
Est-ce que c'est correct, là?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, oui, allez-y.
M. Barrette :
Oui, le premier.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que M. le député avait encore du temps sur le premier paragraphe?
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, vous aviez encore du temps sur le premier paragraphe.
M. Barrette : Merci, Mme la
Présidente.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, juste... on peut revenir sur ce qui a été déjà discuté,
c'est ça, selon les...
M. Barrette : Non, non, non,
c'est...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Parce que les...
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est parce que les...
(Consultation)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
L'article 9 n'est pas encore adopté, et il reste des portions de temps sur
les paragraphes parce que tout le temps n'a pas été épuisé. C'est votre demande
de procéder paragraphe par paragraphe.
Une voix : ...
M. Barrette : C'est la vie
parlementaire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mais ça ne réduit pas le temps des députés.
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien, ce n'est pas de contourner, c'est de... on est encore à l'article 9.
L'article 9 est un tout en soi.
M. Lévesque (Chapleau) :
...paragraphe par paragraphe.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est ce qu'on a fait.
M. Lévesque (Chapleau) : Une
fois que c'est terminé...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mais on me dit qu'il y a encore du temps.
M. Lévesque
(Chapleau) : Donc, sur le septième. On y va dans l'entièreté ou on y
va paragraphe par paragraphe?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On va suspendre un instant, s'il vous plaît. Mme la secrétaire.
(Suspension de la séance à 16 h 39)
(Reprise à 16 h 46)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Bon, alors, nous allons reprendre les travaux. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'article 9?
M. Barrette :
Oui, Mme la Présidente. D'abord, je vous remercie, ainsi que Mme la secrétaire,
pour nous avoir éclairé nos lanternes respectives. Ce n'est jamais
simple, mais il faut le faire, et c'est de même.
Mme la
Présidente, oui, j'aurais un commentaire spécifique à l'article 1 à cette
étape-ci. En fait, c'est une question que
j'ai à poser au ministre : Est-ce que le médecin, ce sera, dans le cas du
projet de loi n° 17 et de l'éventuelle loi n° 17,
une situation à déclaration obligatoire? Un
chauffeur que l'on sait maintenant qui, selon le ministre, est apte à détecter
sa maladie, qui s'en va immédiatement
voir le médecin de façon consciencieuse, on ne reviendra pas là-dessus, on a
suffisamment parlé de ça, voir le
médecin, le médecin fait un constat. Est-ce que le constat du médecin vis-à-vis
la SAAQ est ou sera à déclaration obligatoire?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre.
M. Bonnardel : On
est à quel paragraphe, ça, Mme la Présidente?
M. Barrette :
Bien, c'est toujours sur la question, Mme la Présidente... Le ministre nous...
a noté, en le commentant, que nous
avions passé bien, bien, bien des heures sur l'examen médical et a argumenté,
argué — les deux
se disent — sur
le fait qu'il n'y a pas de problème parce
que le chauffeur, on lui fait confiance. On a décrété officiellement qu'il
était apte à détecter sa condition.
Conséquemment, il allait aller voir le médecin, nonobstant l'accessibilité, que
le ministre a critiquée pour sa vie à
lui, et, à cause de ça, bien, il n'y a pas de problème, il va divulguer la
chose, et tout le monde va être content. Bref, la personne apte à se
détecter sera allée voir le médecin, sera diagnostiquée, et, en bonne
conscience, le chauffeur respectera ses obligations et divulguera à la SAAQ sa
condition. C'est ça qui est l'argument du ministre.
Alors, je
pose la question suivante : Mettons que, dans un cas, là, où l'individu ne
le fait pas, est-ce que le médecin, vis-à-vis
la SAAQ, dans le cadre de l'éventuelle loi n° 17,
a l'obligation de divulguer à la SAAQ la trouvaille qu'il a faite dans
ce cadre-là?
M. Bonnardel : On
est à quel article... quel paragraphe, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de La Pinière parle du paragraphe 1°.
M. Barrette : ...parce qu'on
est dans l'obtention du permis.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors là, nous sommes en train de regarder s'il vous restait du temps sur le
paragraphe 1°. Je vais avoir la réponse dans quelques secondes.
M. Barrette :
...Mme la présidente, et il m'en restait. Alors, est-ce que le médecin doit
divulguer? C'est-u une situation à divulgation obligatoire à la SAAQ?
C'est oui ou c'est non.
M. Bonnardel :
Alors, on est à l'article 1, madame... paragraphe 1°, pardon?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Paragraphe 1°.
M. Barrette : ...spécifique,
là. On est à l'élément spécifique...
M. Bonnardel :
Est-ce que la question est dictée spécifiquement au paragraphe 1°, Mme la
Présidente? On parle ici...
M. Barrette : ...Mme la
Présidente. On est ici...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez commencé en disant que c'était sur le paragraphe 1°.
M. Barrette :
Oui, tout à fait, puis on parle des conditions, là, d'obtention d'un permis de
conduire. Je peux aller à un autre
paragraphe, j'en ai, du temps. Alors, la question, elle est légitime, on en a
parlé, là : Est-ce que cette situation-là est à déclaration
obligatoire, oui ou non? C'est simple comme réponse, là... comme question,
pardon.
M. Bonnardel : Au
paragraphe 1°, Mme la Présidente, on ne fait pas référence, donc, à l'examen
médical.
• (16 h 50) •
M. Barrette :
...Mme la Présidente, le paragraphe 1° traite des conditions pour obtenir un
permis de conduire. Alors, moi, je pose une question simple. Le ministre
le dit dans ses conditions, là, il doit divulguer, là, qu'il a un problème. Il ne l'aura pas s'il ne divulgue pas ça, parce qu'on
l'a dit assez de fois, là. Alors, je pose une question simple encore : Est-ce que le médecin qui constate qu'il y a
un changement dans l'état de santé de la personne a l'obligation
légale de divulguer à la SAAQ son constat médical?
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, le Collège des médecins dit ceci : «Le médecin est invité à faire preuve de jugement et à
tenir compte de façon équitable de ces deux préoccupations. Advenant une telle
situation, on lui recommande de donner son opinion au patient sur son
état de santé, tout en l'informant du risque qu'il représente lorsqu'il prend
le volant. S'il doute de la capacité du
patient de conduire un véhicule, le médecin devrait lui recommander de se
soumettre à une évaluation exhaustive
de ses facultés. Par contre, si le médecin a quelque raison de penser que son
patient ne respectera pas l'interdiction de conduire et qu'il présente un
risque sérieux pour la sécurité du public, il doit en informer la société.»
M. Barrette :
La réponse est donc qu'il y a une divulgation obligatoire? Mme la Présidente,
ma question, elle est très simple. Parce qu'en médecine, là, le législateur a
choisi de donner aux ordres professionnels cette responsabilité-là, mais, par-dessus ça, il a aussi établi certaines
situations médicales où la divulgation était obligatoire. Là, on n'est pas dans
la recommandation ou quoi que ce soit, on
est dans l'obligation légale, dans la loi, d'en faire une, divulgation
obligatoire.
Là, le
ministre passe par le Collège des médecins, et moi, je pose la question au
ministre : Est-ce que, dans la loi actuellement, à sa connaissance, il y a une divulgation obligatoire?
Vous savez, la divulgation obligatoire, ce n'est pas le Collège des médecins qui
détermine ça mais bien le législateur. Et cette décision-là du législateur
surpasse, chapeaute toutes les règles déontologiques du Collège des
médecins.
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je répète ce que j'ai dit tantôt sur le Collège des médecins
encore une fois : «...si le
médecin a quelque raison de penser que son patient ne respectera pas
l'interdiction de conduire et qu'il présente un risque sérieux pour la
sécurité du public, il doit en informer la société.»
M. Barrette :
Alors, j'invite le ministre à bien relire cette phrase-là. Ça, c'est la
différence entre une déclaration obligatoire et l'évaluation du risque. Il faut
que le médecin pense que le citoyen en question, là, le chauffeur en question
ne déclarera pas sa situation à la SAAQ.
C'est ça, la différence. La différence, c'est que le médecin n'a pas à se poser
cette question-là qui est, elle,
totalement, clairement inscrite dans son code de déontologie. Il est obligé de
le divulguer. Ce n'est pas la même affaire. Ce n'est pas si le médecin
pense que peut-être que, c'est un automatisme : examen, divulgation.
Je vois que
le ministre n'a pas prévu de provision à son projet de loi à cet effet. Est-ce
que je me trompe? Est-ce que, dans le
projet de loi n° 17, il y a un article qui traite d'une divulgation
obligatoire d'un changement de condition constaté par le médecin face à
la SAAQ dans le cadre de ce projet de loi là?
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, je vous ai lu le guide d'exercice du Collège des médecins du
Québec, pour ce qui est de l'évaluation médicale de l'aptitude à
conduire un véhicule automobile.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de La Pinière, il l'a lu une fois, là. Je pense que...
M. Lévesque (Chapleau) :
Question de directive. Il reste combien de temps sur le paragraphe?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il reste six minutes.
M. Barrette : C'est parce
qu'il n'y a pas d'obligation. Mme la Présidente, là, je comprends que le député
de Chapleau est nouveau dans sa
fonction, mais c'est de même, là. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise,
M. le député de Chapleau, Mme la Présidente, qu'est-ce que... On ne peut
rien dire au député de Chapleau, là. On a le droit.
Puis je
comprends que, là, encore une fois, je mets le doigt sur quelque chose. Le
texte qui est écrit, là, que lit le ministre,
c'est un conditionnel. Il faut que le médecin pense que peut-être qu'il,
essentiellement, ne divulguera pas. Et c'est pour ça que, dans la vie au Québec, là, et partout en Amérique du Nord,
et dans le monde occidental, il y a des maladies dites à déclaration obligatoire.
Le médecin n'a pas à penser que peut-être que. Il est obligé de le dire. Dans
le cas présent, il est obligé de le dire à la SAAQ que le citoyen est
rendu là. Ce n'est pas la même affaire.
Mme la
Présidente, j'ai une autre question au ministre. Dans le projet de loi, je n'ai
pas fait... je n'ai pas remarqué exactement,
là, je sais que c'est en quelque part, là, mais quelle est, là, quelle est la
sanction maximale, quelle est le... ou plutôt la conséquence maximale à
laquelle fait face un chauffeur qui ne divulgue pas son changement d'état de
santé?
M. Bonnardel : S'il y
a faute, Mme la Présidente, on va lui retirer son accréditation d'être un chauffeur autorisé.
M. Barrette : C'est la seule. Est-ce qu'il y en a d'autres, Mme la Présidente? Je pose une question légitime. Le ministre peut me renvoyer à un
article subséquent, là, ça ne me dérange pas dans ce cas-là. Est-ce qu'il y en a d'autres?
M. Bonnardel : Et on pourrait lui voir retirer son permis de
conduire s'il a fait une fausse déclaration à la SAAQ.
M. Barrette : Parfait. Alors, Mme la Présidente, il n'y a
pas d'amende, il n'y a pas ce genre de chose là, là. Le côté dissuasif, il est relativement faible. Alors, à partir du moment où la personne ne le reconnaît pas, ne
s'autodétermine pas, après ça, il va
voir le médecin, le médecin n'a pas de déclaration obligatoire, la personne peut très bien
prendre ses chances et dire :
Ah! personne ne va le savoir. Il me reste 10 ans à faire ça puis, «big
deal», puis je continue ou je vais le faire
pendant 10 ans. Je suis, mettons, un Uber : Ah! je vais faire ça
pendant cinq ans, là, «big deal», là. Un coup que c'est fini, c'est
fini, puis il n'y a plus personne qui ne va rien dire.
Alors, quand
on parle de gestion de risques, voilà encore un bel exemple de risque. Alors
là, je pourrais à la limite continuer
là-dessus, je ne le ferai pas, mais la réalité, là, actuellement, là, c'est qu'encore une fois sous ce cas de figure là... Puis
on n'arrête pas d'en trouver, des cas de figure, là.
Moi, j'ai
entendu la députée de Mercier parler de son expérience de santé et sécurité au
travail. Puis elle a exposé des
arguments qui sont, dans son domaine d'activité, blindés, là. Personne ne peut contester ça.
Personne. Moi, j'ai mis de l'avant
des arguments qui sont médicaux que personne ne peut contester. Vous ne pouvez
pas les contester, ces arguments-là. Mais c'est non, non, non et non.
Alors, je me pose cette question-là, là, actuellement :
Pourquoi ce n'est pas à déclaration obligatoire? Là, à ce moment-là,
il n'y a pas de problème de contrainte à l'entrée. Ça satisfait l'objectif
du ministre, qui est de rendre ça à tout le monde. Il n'y
a pas de problème, là, tout le monde rentre. Il
n'y a pas d'examen, mais le citoyen
aura à divulguer, et puis, s'il ne le
fait pas, il n'y a pas nécessairement une grosse amende. Il perd son permis de
chauffeur si c'est su. Ça pourrait n'être jamais su. Là, ça m'apparaît
léger, là. Si ça, ce n'est pas de la diminution de risques, je ne sais pas ce
que c'est.
Mme la Présidente, j'ai une question à poser à mon équipe, puis ça me prendrait
30 secondes si vous permettiez de suspendre.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Oui.
M. Bonnardel :
...va me permettre de répondre, Mme la Présidente.
<1235
La Présidente (Mme St-Pierre) : O.K.
M. Barrette :
...si vous voulez répondre.
M. Bonnardel :
Absolument.
(Suspension de la séance à
16 h 58)
(Reprise à 16 h 59)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous allons reprendre. M. le
ministre, je m'excuse, c'est moi qui
ai demandé la suspension, puis je n'ai pas...
M. Bonnardel : Pas de problème. Il me fait un plaisir de répondre une troisième
fois sur ce sujet où le député de
La Pinière laisse sous-entendre qu'un médecin pourrait
laisser aller un patient qui pourrait mettre en danger la vie d'un client,
d'un usager d'un transport rémunéré de
personnes. Et c'est bien écrit noir sur blanc : «...si le médecin a
quelque raison de penser que son
patient ne respectera pas l'interdiction de conduire et qu'il présente un
risque sérieux pour la sécurité du public, il doit en informer la société.» Il
doit en informer la société, Mme la
Présidente. Je pense que c'est assez
clair.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Merci, M. le ministre. M. le député.
• (17 heures) •
M. Barrette : Il a raison, Mme la Présidente, le ministre,
c'est assez clair. C'est assez clair qu'il prend le bout de la phrase qui fait son affaire. Alors, le début de la
phrase que le ministre a bien lue, que je connais presque par coeur,
c'est pour ça que je ne me sers pas
de ma tablette : s'il a quelque raison de croire que... Alors, le médecin qui est
face à son chauffeur et qui dit à son
chauffeur : Bon, là, monsieur X, vous allez devoir aviser la SAAQ, hein,
vous comprenez, et le chauffeur lui dit :
Oui, oui, je comprends, je pense que c'est la fin pour moi pour un bout de
temps, là, mettons, bien là, il n'y a pas de raison de croire qu'il ne
le fera pas parce qu'il a confiance, hein?
Le
ministre l'a dit souvent : On leur fait confiance.
C'est l'argument du ministre, perpétuel : On leur fait confiance. On n'a
pas besoin de faire d'examen médical, on leur fait confiance, voyons! Alors, le
médecin, lui, qui regarde ça, puis il dit
à son patient : Monsieur X, vous avez telle condition, je pense que vous
ne pourrez plus, là, vous devez aviser la SAAQ... Je lui fais confiance,
voyons donc! Il va l'aviser, puis, s'il ne le fait pas... Ça, c'est la
différence entre une déclaration obligatoire et une déclaration telle que
décrite dans le code de déontologie. C'est simple de même.
Alors, ce n'est pas
compliqué, Mme la Présidente, hein, au Québec, on met des lois, là, puis on met
des règles uniquement parce qu'on ne fait
pas confiance aux gens. Parce que, dans tous les autres cas, quand on leur fait
confiance, tout va bien. D'ailleurs,
on fait confiance aux citoyens? Abolissons la Sûreté du Québec sur les
autoroutes, ne mettons plus de radars, de photoradars, abolissons les campagnes
de barrage routier dans le temps des fêtes. Voyons donc! On fait confiance
aux gens. On fait confiance aux gens.
Pourquoi, donc, on mettrait des lois? Voyons donc! Tout va bien aller, tout le monde agit de la façon parfaite, on
est dans une société idéale.
Vous comprenez, Mme
la Présidente, que je fais de l'ironie, là. Alors, ce n'est pas à déclaration
obligatoire, et il est possible que l'information ne soit pas transmise, pour toutes
sortes de raisons. Et en plus les sanctions sont, disons,
significatives, mais certainement pas maximales.
Alors,
Mme la Présidente, est-ce que le ministre considère cet argumentaire-là comme
suffisant pour obliger le médecin à
déclarer une telle situation à la SAAQ? Pourquoi? Parce que le ministre veut
avoir le moins de freins à l'entrée. Il
nous a dit : Ne vous inquiétez pas, il n'y aura pas de risque, même si,
dans un autre moment, il nous a dit que le risque zéro, ça n'existait
pas.
La
finalité du projet de loi n° 17, c'est de diminuer les contraintes pour les
futurs chauffeurs, pour inonder le marché. Bon, c'est ça que le ministre veut faire. C'est ça que ça fait, le
projet de loi n° 17. Là, on met la pression sur quelqu'un d'autre.
Là, le quelqu'un d'autre ne va pas diminuer la pression à l'entrée, là. Ça,
c'est de la vraie sécurité. Puis, comme le ministre... non, comme il est
probable que le nombre de fois où ça va arriver va être minimal, bien, ça ne
représente pas bien, bien de pression, là. Minimal comme ça, là, il n'y
a rien là.
Mme
la Présidente, sauf... à moins que je ne me trompe, je ne peux plus, moi,
présenter d'amendements. Je pense que je ne me trompe pas, Mme la
Présidente, à cette étape-ci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : ...
M. Barrette :
C'est non, hein?
Une voix :
...
M. Barrette :
Voilà. Alors là, est-ce que le ministre est disposé à, lui-même, présenter un
amendement selon lequel cette situation-là sera, pour le médecin, à
déclaration obligatoire pour la SAAQ?
M. Bonnardel : J'ai
expliqué, Mme la Présidente, le guide d'exercice des médecins, qui doivent,
donc, communiquer avec la SAAQ s'il y a un problème, une cause médicale
qui a changé.
M. Barrette : ...la dernière
phrase, la dernière partie. Il ne s'occupe pas, le ministre, Mme la Présidente,
de la première partie de la phrase. Ce qui
est quand même impressionnant, Mme la Présidente. Moi, je n'en reviens pas.
C'est dogmatique.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est tout pour cette portion, M. le député.
Je vais vous
demander de suspendre quelques instants parce que j'ai une couple de questions
à poser à Mme la secrétaire.
Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 04)
(Reprise à 17 h 07)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. M. le député, vous ne pouvez pas déposer votre amendement puisque,
vous l'avez annoncé une fois, que le... toute votre portion était terminée.
Alors, voilà.
M. Barrette : ...d'information,
Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Donc, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 9?
Non? Donc, il n'y a pas d'autre commentaire sur l'article 9.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix. Est-ce que l'article 9 est adopté?
M. Barrette : Sur division.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, M. le ministre, veuillez, s'il vous plaît, lire l'article 10...
Alors, juste pour faire une précision — excusez-moi, M. le
ministre — pour
être bien claire : on procède paragraphe par paragraphe, alinéa par alinéa, ce qui veut dire que,
théoriquement, chaque député autour, ici, de la table, s'il y a six paragraphes
dans un article, a le droit à six
multipliés par 20, ce qui veut dire 120 minutes. Vous comprenez tout ce
que je suis en train de vous dire,
là? Parfait. Et c'est comme ça que ça a toujours procédé. M. le ministre, s'il
vous plaît, veuillez lire l'article 10.
M. Bonnardel :
Oui. Donc, Mme la Présidente, article 10 :
«10. Sont
des antécédents judiciaires liés aux aptitudes requises et au comportement
approprié d'un chauffeur d'une automobile pour offrir du transport de
personnes :
«1° une
déclaration de culpabilité, dans les cinq ans précédant la demande, pour une
infraction criminelle commise avec un véhicule routier et prévue à l'un
des articles 220, 221, 236, 320.13, 320.14, 320.15, 320.16 et 320.17 du
Code criminel (Lois révisées du Canada
(1985), chapitre C-46), à moins qu'un pardon n'ait été obtenu, ou une
poursuite encore pendante pour l'une de ces infractions;
«2° une
déclaration de culpabilité, dans les cinq ans précédant la demande, pour une
infraction à l'un des articles 6 et 7 de la Loi réglementant certaines
drogues et autres substances (Lois du Canada, 1996, chapitre 19) ou à l'un
des articles 9,
10, 11 et 14 de la Loi sur le cannabis (Lois du Canada, 2018,
chapitre 16), à moins qu'un pardon n'ait été obtenu, ou une
poursuite encore pendante pour l'une de ces infractions;
«3° une
déclaration de culpabilité pour une infraction criminelle autre qu'une
infraction visée aux paragraphes 1° et 2° qui, de l'avis de la société, a un
lien avec ces aptitudes et ce comportement, à moins qu'un pardon n'ait été
obtenu, ou une poursuite encore pendante pour une telle infraction.»
• (17 h 10) •
Commentaire. L'article 10 énumère les
différents antécédents judiciaires qui, pour les fins de l'application de la loi, sont liés aux aptitudes requises et aux
comportements appropriés d'un chauffeur d'une automobile destinée à offrir
des services de transport de personnes.
Le paragraphe
1°, inspiré de l'article 180 du Code de la sécurité routière, qui traite
de la révocation de plein droit de
tout permis autorisant la conduite d'un véhicule routier, réfère
essentiellement aux infractions criminelles suivantes du Code criminel dans la
mesure où elles ont été commises avec un véhicule routier : la négligence
criminelle causant la mort ou des
lésions corporelles et l'homicide involontaire coupable; la conduite dangereuse
sous l'effet de l'alcool ou d'une drogue;
l'omission ou le refus d'obtempérer à un ordre d'un agent de la paix;
l'omission de s'arrêter à la suite d'un accident; la fuite d'un agent de
la paix.
Le paragraphe 2° concerne les infractions en
matière d'exportation et d'importation de certaines drogues.
Enfin, selon
les termes du paragraphe 3°, en présence d'une déclaration de culpabilité pour
toute autre infraction criminelle, il
reviendra à la SAAQ de juger, dans le cadre de son appréciation d'une demande
d'autorisation, de l'existence d'un lien ou non avec les aptitudes et le
comportement approprié d'un chauffeur. Cette disposition s'appuie sur un
principe énoncé
par la Charte des droits et libertés de la personne à l'effet que nul ne peut
congédier, refuser d'embaucher ou autrement pénaliser, dans le cadre de son
emploi, une personne du seul fait qu'elle a été déclarée coupable d'une
infraction pénale ou criminelle qui n'a aucun lien avec l'emploi.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, monsieur...
M. Bonnardel :
J'ai, Mme la Présidente, un amendement — une coquille — que je pense déposer ou vous lire tout
de suite, comme tantôt, là, puis on pourra...
Donc, à l'article 10 du projet de loi,
remplacer, au paragraphe 2°, «6 et» par «5 à».
M. Barrette : Est-ce qu'on peut
l'avoir, là? Attendez une minute, parce que moi, j'ai sorti ça...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : M. le député, M. le député, M. le
ministre est en train de lire son amendement.
M. Bonnardel :
Alors, cet amendement propose d'ajouter le trafic de drogues comme antécédents
judiciaires qui, pour les fins de
l'application de la loi, sont liés aux aptitudes requises et au comportement
approprié d'un chauffeur d'une automobile destinée à offrir des services de
transport de personnes. Le trafic de drogues est actuellement considéré
pour obtenir, maintenir ou renouveler un
permis de chauffeur de taxi, en vertu du paragraphe 4° du premier alinéa de
l'article 2 de la Loi concernant les services de transport par
taxi.
Donc, le texte, tel qu'amendé :
«10. Sont
des antécédents judiciaires liés aux aptitudes requises et au comportement
approprié d'un chauffeur d'une automobile pour offrir du transport de
personnes :
«2° une
déclaration de culpabilité, dans les cinq ans précédant la demande, pour une
infraction à l'un des articles 5 [et] 7 — 5 à 7 — de la Loi réglementant certaines drogues et
autres substances (Lois du Canada, 1996, chapitre 19) ou à l'un des
articles 9, 10, 11 et 14 de la Loi sur le cannabis (Lois du Canada, 2018,
chapitre 16), à moins qu'un pardon n'ait été obtenu, ou une
poursuite encore pendante pour l'une de ces infractions.»
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, merci, M. le ministre. Donc,
on va distribuer l'amendement, mais on ne le discutera pas tout de suite parce
que, comme il a été décidé de procéder dans l'ordre, nous allons commencer par
procéder sur l'alinéa... le premier
alinéa. Cependant, vous avez déposé votre amendement, il va être distribué,
puis les collègues pourront en tenir compte pour l'ensemble de l'oeuvre.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur le premier alinéa de l'article 10?
M. Barrette : ...pas de
commentaire. J'aurais eu une question très simple. Puis je n'ai pas l'intention
de passer 20 minutes là-dessus. On n'a jamais défini ce qui était une aptitude, hein, requise
et le comportement approprié, hein? C'est parce qu'un comportement approprié, c'est implicite, je pense qu'on ne
peut pas définir ça nulle part, là. Mais «aptitudes requises», là, on
n'a jamais défini... On a défini bien des affaires, là, mais...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Bonnardel :
Oui. Si vous me permettez, suspendez quelques secondes, on va donner...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Nous allons suspendre quelques secondes.
(Suspension de la séance à 17 h 13)
(Reprise à 17 h 15)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, on peut reprendre nos travaux. M. le ministre, vous voulez...
Maître, alors, déclinez votre nom et votre titre, s'il vous plaît.
M. Barrette : ...consentement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce qu'il y a consentement? Oui, merci de me rappeler à
l'ordre, M. le député de La Pinière.
Est-ce qu'il y a consentement? Oui. Alors, allez-y.
M. Lessard
(Martin) : Oui. Donc, Martin
Lessard. Je suis avocat à la Direction des affaires juridiques du ministère des Transports.
Donc, pour ce
qui est de la question des antécédents judiciaires qui sont liés aux aptitudes
requises, aux comportements appropriés d'un chauffeur, bien, dans le
fond, justement, l'article 10 vient, donc, établir, au premier paragraphe
et au deuxième paragraphe,
ce qu'automatiquement est lié aux aptitudes requises pour le comportement
approprié d'un chauffeur. Donc, on est venu dire les infractions au Code
criminel — oui?...
M. Barrette : Allez-y,
excusez-moi.
M. Lessard
(Martin) : ... — qui,
automatiquement, vont, dans le fond, déclarer la personne, là, inapte, entre guillemets, pendant cinq ans à pouvoir obtenir une
autorisation pour faire du transport de personnes. Pour les autres infractions
criminelles... Puis c'est important
de mentionner aussi que c'est aussi pour les poursuites qui seraient encore
pendantes pour ces infractions-là.
Mais pour les autres infractions au paragraphe 3°, donc, dans ce cas-là, ça va être une analyse,
si on veut, au cas par cas et ça va
être fait... il y a des dispositions plus loin, là, par rapport à la création d'un comité, là, qui va évaluer, là, ces situations-là. Et puis c'est dans ces cas-là qu'on va
évaluer, là, si effectivement c'est lié aux aptitudes requises, et puis,
dans ce cas-là, là, venir trancher la
question, à savoir si la personne est apte ou pas, là, et puis le délai, dans
le fond, qui va s'appliquer.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député.
M. Barrette : ...Me Lessard, Mme la Présidente... Bien, Me
Lessard, on ne peut pas s'adresser à vous directement, mais je vais le
faire par la bande, là. Je ne veux pas en faire un débat, là. Je comprends que
ce qui est dans le premier alinéa est décliné dans les trois paragraphes
suivants. Mais c'est sur la question de ce qui est nommé de la façon
suivante : «aptitudes requises». C'est arrivé à plusieurs reprises, ça.
Aptitudes
requises, le mot «requises», c'est comme... ça définit quelque chose de précis, alors que le comportement approprié, ça, je n'ai pas de débat vraiment à faire là-dessus. Mais une
aptitude requise... Puis c'est de la curiosité, d'abord et avant tout,
dans la loi, peut-être, là, mais où est-ce qu'on définit les aptitudes qui sont
requises?
Je
comprends que 1°, 2°, 3°, les paragraphes,
comme, Me Lessard, vous nous l'avez dit, ça va venir illustrer que la personne, si elle a fait ça, n'a pas les
aptitudes requises. Mais, a contrario, là, c'est quoi, une aptitude requise? Ce
n'est pas juste la négation de ne pas avoir fait telle, telle, telle
affaire.
M. Lessard
(Martin) : Bien, écoutez,
pour répondre à cette question-là, là, c'est sûr qu'au départ... Puis je ne
veux pas nécessairement
toujours m'appuyer sur la loi sur le taxi, mais actuellement c'est des concepts, là, qui existaient déjà dans la loi sur le taxi.
Donc, actuellement, à l'article 18, là, de la loi sur le taxi, bon, justement,
quand on parle, justement, des antécédents judiciaires, là, il était
question, là, bon... qui «a été déclaré coupable depuis moins de cinq ans — là — d'une infraction criminelle [...] un
acte criminel ayant un lien avec les aptitudes requises et la conduite
nécessaire pour l'exploitation — bon — d'une entreprise de transport par taxi.» On
était par rapport au permis de propriétaire de taxi. Puis c'est
l'équivalent pour le chauffeur. Donc, c'est des concepts qu'on a importés dans
la nouvelle loi.
Et
puis, évidemment, je reviens avec la question, là, dont on parlait justement,
là, de la charte, là, qui peut s'appliquer aussi. Donc, justement, il faut toujours regarder si effectivement...
l'infraction criminelle qu'on reproche à la personne, bien, ça a-tu,
donc, un lien avec ce travail-là et ce comportement-là.
M. Barrette :
O.K. Donc, Mme la Présidente, je ne me trompe pas si je dis que je me suis
trompé, en ce sens que les paragraphes 1°,
2°, 3°, dont on va traiter dans un instant, sont liés au comportement approprié
plus qu'aux aptitudes requises, qui, elles, sont des qualifications, probablement,
au sens de l'obtention du permis de chauffeur.
M. Lessard
(Martin) : Bien oui, mais toujours sur un... considérant des
infractions, là, criminelles.
M. Barrette : Non, non, je comprends que les deux sont liés,
là, mais, quand je lis «aptitudes requises», dans ma tête jaillit
instantanément une liste de critères, où il va faire : Check, check,
check.
M. Lessard
(Martin) : Bien, je fais
juste mentionner qu'on est dans des questions d'antécédents judiciaires, par exemple. On est vraiment dans ces
questions-là, là.
M. Barrette : Non, non, je comprends. Mais «aptitudes
requises», on l'a vu dans d'autres articles, précédemment, puis ça m'avait interpellé un peu. Parce qu'on définit bien des mots, dans le projet de loi, puis c'est
correct, je suis d'accord avec ça, mais on n'avait pas défini ça comme
tel. Mais disons que ça m'oriente suffisamment.
Mme
la Présidente, j'invite, si le ministre est d'accord, Me Lessard de rester,
peut-être. Je ne sais pas si c'est lui qui
aura à répondre à ça, mais j'ai des questions techniques sur... Moi, je n'ai
plus rien à dire sur le premier alinéa, vous voyez?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Bon, alors, on va voir s'il y a d'autres
commentaires sur le premier alinéa. M. le député des Îles-de-la-Madeleine? Non?
Donc, nous allons passer au paragraphe 1°.
• (17 h 20) •
M. Barrette : Oui. Alors, au paragraphe 1°, là, j'ai
regardé sommairement le Code criminel, et, quand on regarde le Code
criminel, il y a
la partie... il y a la table analytique, là. Juste à regarder le détail, la
table analytique nous réfère aux articles que vous avez cités dans le...
Est-ce que ça va, cette terminologie, là, Me Lessard?
M. Lessard
(Martin) : Oui.
M. Barrette : Ça va. Alors, la table analytique, c'est une
espèce de résumé des thèmes qui sont, dans les articles, nommés, là. Alors,
quand je prends, là, les articles, là 320.13 et suivant, ça arrête à 17. Je n'ai
pas vraiment... Ça va?
Une voix : ...
M. Barrette : Alors, je n'ai pas vraiment de question, c'est tout à fait correct, là, mais je
me questionne sur le fait que ça arrête à 17. Pourquoi 18, 19, ils ne
sont pas là? Ça m'étonne.
Puis
je vais vous donner les deux exemples qui m'apparaissent les plus, pour moi,
spectaculaires, puis c'est deux extrêmes, là, ce sont des... On s'entend, là, que cette énumération empêche
d'avoir un permis, n'est-ce pas? Bien, pas un permis, là, mais une autorisation
de la SAAQ. Alors là, quand on prend, par exemple, 320.15, ça, c'est omission
ou refus d'obtempérer. Bon. 14, capacités de conduite affaiblies, bon,
ça tombe sous le sens, là, il n'est pas question de débattre de ça, là.
Alors,
ce qui m'étonne, c'est... il y en a deux qui m'étonnent, puis là c'est deux
extrêmes, pour moi. 320.18, qui est
le suivant : Une personne qui était sous le coup d'une suspension,
essentiellement, là, et qui conduit durant l'interdiction. Ça, ce n'est pas une raison. Et, si je vais un
petit peu plus loin, 320.21, ça, c'est quelqu'un qui a été condamné et qu'il y
a eu décès de la personne qui... C'est ce que je comprends de cet article-là.
Alors, moi, je m'interroge, là : Pourquoi ces articles-là puis pas
les autres? Parce qu'il me semble qu'il y en a des pires.
Moi, refus
d'obtempérer, là, omission d'obtempérer, là, ça, c'est quelqu'un qui se fait
arrêter par la police puis qui n'arrête pas.
Bon, tu sais, un barrage routier dans le temps des fêtes, puis il passe à côté
du barrage, ça, c'est un refus d'obtempérer.
Alors, lui, là, cette... ou elle, cette personne-là, va se voir refuser sa
désignation de chauffeur. Maintenant, l'autre
personne qui a été condamnée, là, c'est criminel, là, c'est dans le Code
criminel, suite à la mort de la personne, dans un accident, elle n'est pas visée là-dedans. Puis il y a toutes les
autres, là, je ne vais pas les rentrer un après l'autre, là, mais j'ai
pris deux qui sont clairement des extrêmes.
Moi,
je pense... Tu sais, je veux dire... Parce que quelqu'un qui conduit pendant,
là, on comprend que c'est sérieux, là,
on s'entend là-dessus, la question n'est pas là. Ma question, c'est :
Comment ça se fait qu'on se limite à ceux-là, ces articles-là, et non aux autres? Parce que, quand
on est dans cette partie-là du Code criminel, il y en a juste d'autres qui sont,
à mon sens, tout aussi valables pour dire
non à l'obtention d'une désignation comme chauffeur. Je veux juste comprendre
parce que je ne la comprends pas.
M. Bonnardel :
...suspendre, Mme la Présidente, on va aller juste relire les articles comme il
faut.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : D'accord.
M. Barrette :
Mme la Présidente, avant de suspendre, je veux juste inviter mes collègues de
regarder tous les autres autour. Parce que
j'en ai pris deux, mais regardez en haut puis en bas, là, dans 320, là... bien,
disons qu'il y a plus que 320.17 puis
il y a moins que 320.13, là. C'est-à-dire à dire qu'il y a 320.15, 320.14,
320.13, 320.16. Je ne la comprends pas.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : D'accord. Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à
17 h 24)
(Reprise à 17 h 35)
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, nous allons reprendre les travaux. M. le ministre, est-ce que vous avez...
M. Bonnardel :
Oui. Donc, suite à la question du député de La Pinière, le légiste
pourrait y répondre.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : O.K., maître, allez-y.
M. Lessard (Martin) : Martin Lessard, bonjour. Oui, donc, bien, juste pour répéter, nous, ce
qu'on avait pris, là, au départ,
c'étaient, donc, toutes les dispositions qui entraînaient de plein droit la révocation du
permis de conduire dans le Code de la sécurité routière. Donc, c'est les dispositions qu'on avait
reprises au départ dans la loi. Mais donc, effectivement, en regardant... quand on regarde la disposition, le point 18 que vous avez signalé, là, 320.18, quand même
bien que ce n'est pas actuellement dans le Code
de la sécurité routière, là, pour la
révocation de plein droit, on pourrait effectivement bonifier le texte, là, en ajoutant le
320.18.
M. Barrette : Mme la
Présidente, là, c'est une question
de directive. Moi, je serais bien disposé à le faire manuellement si
c'était faisable. Sinon, je déposerai un amendement instantané, là.
M. Bonnardel :
On peut suspendre puis on va laisser le temps au député de La Pinière de
le préparer.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Alors, nous suspendons pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 36)
(Reprise à 17 h 44)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On va reprendre les travaux. M. le député de La Pinière, je pense que vous
avez un amendement à proposer.
M. Barrette : Oui,
Mme la Présidente. Je tiens à remercier la collaboration du ministre ainsi que
de toute son équipe juridique qui a pris le temps nécessaire pour faire
une réflexion et nous amener à cette proposition qui est faite en toute
collégialité. Alors, merci à Me Lessard, au ministre et à son équipe.
Alors,
Mme la Présidente, je dépose donc l'amendement suivant. Article 10 :
À l'article 10 du projet de loi, remplacer, au paragraphe 1°... Est-ce que
la virgule est dans le remplacement? Je ne pense pas, non. Alors : «et
320.17» par «, 320.17 et 320.18». En
fait, la virgule est là, Mme la Présidente. Je vais le relire : À l'article 10 du projet de loi,
remplacer, au paragraphe 1°, «et 320.17» par «, 320.17 et 320.18».
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Un commentaire?
M. Barrette :
Je n'en ai aucun, compte tenu...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Formidable!
M. Barrette :
C'est ce que je pensais.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Excusez-moi. Je n'ai pas voulu vous prêter des intentions.
Alors donc, s'il n'y a pas de commentaire,
est-ce que cet amendement est adopté? Est-ce qu'il y a des commentaires du côté
de... Est-ce qu'il y a du commentaire de votre côté? Non? Alors, voilà, donc l'amendement, M. le ministre, est adopté. D'autres commentaires sur l'article...
Nous sommes rendus au paragraphe 1°. Il n'y a pas de commentaire sur tous
les autres paragraphes?
Une voix :
...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Le paragraphe 1°?
M. Barrette :
Le paragraphe 1°, c'est-à-dire, j'ai dit : Je n'en ai pas d'autre sur 1°.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : O.K. Donc, est-ce qu'il y a des commentaires
sur le paragraphe 2°?
M. Barrette :
Sur le paragraphe 2°, on avait l'amendement du ministre, je pense.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le ministre, vous aviez annoncé un
amendement au paragraphe 2°.
M. Bonnardel :
Vous voulez...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, il faudrait le déposer
officiellement parce que vous l'aviez juste fait circuler, vous ne l'aviez
pas... On ne l'avait pas déposé officiellement. Mais, comme vous l'aviez lu tout à l'heure, ce n'est peut-être
pas nécessaire de refaire la lecture.
M. Bonnardel :
Non, c'est ça.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Je le dépose officiellement.
M. Bonnardel :
Veux-tu une explication... Voulez-vous une explication, M. le député, pour...
M. Barrette :
Mme la Présidente, je pense que l'article est court, le commentaire et
l'explication longs, et ça suffit.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : D'accord. Donc, est-ce que l'amendement à
l'article 10 du projet de loi... Est-ce que l'amendement est accepté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Adopté, pardon. Donc, nous poursuivons l'étude
au paragraphe 2°. Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Barrette :
Là, ce que j'aurais souhaité, Mme la Présidente, parce que, là,
l'article 3 n'est pas flou, mais traite d'une situation...
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Vous êtes rendu au paragraphe 3°?
M. Barrette :
Ce n'est pas là qu'on est rendus?
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Non, on est rendus au paragraphe 2°.
M. Barrette : Excusez-moi, Mme
la Présidente. Pardonnez-moi, là.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Il n'y a pas d'autre commentaire sur
le paragraphe 2°?
M. Barrette :
Je n'en ai pas d'autre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord.
M. Barrette : Ah! peut-être une... Quand on dit «poursuite encore pendante
pour l'une de ces infractions», est-ce
que c'est une poursuite encore pendante... Il faut que ce soit criminel, hein?
M. Bonnardel :
...
M. Barrette :
En fait, ma question — là,
je vois que Me Lessard se rapproche — est bien simple, là, puis
c'est vraiment, vraiment d'ordre juridique,
là, ce n'est pas pour couper les cheveux en quatre, là. Est-ce que la poursuite
qui est encore pendante, elle doit
être directement liée à l'infraction du Code criminel ou elle peut être une
poursuite, par exemple, civile liée à ça?
M. Lessard
(Martin) : On est dans les infractions criminelles, tout l'article.
M. Barrette :
Donc, s'il y avait une poursuite encore pendante, civile, liée... Là, j'essaie
d'imaginer un scénario et je n'en vois pas, là, mais, s'il y avait une
poursuite civile liée à une infraction criminelle...
M. Lessard
(Martin) : Non. Alors, tout est lié à... On parle d'antécédents
judiciaires.
M. Barrette :
Non, non, non, je comprends.
M. Lessard
(Martin) : C'est ça. Donc, on est seulement en application de tout ce
qui est du Code criminel.
M. Barrette :
O.K., parfait. Ça répond à ma question, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Pas d'autre commentaire au paragraphe 2°?
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
Oui, une question de compréhension, parce que c'est écrit dans l'amendement,
là : «...à l'un des articles 5
à 7». Là, on avait accès... mais on n'a plus de batteries, mais je l'ai et
j'essaie de le trouver, là, l'article 5 à 7 de la Loi réglementant certaines
drogues et autres substances, puis on avait vu...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Il a été adopté. Alors, vous n'avez
plus de commentaire à faire sur l'amendement. Je suis désolée.
Mme Ghazal :
Je suis trop tard.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : O.K. Est-ce qu'on peut poursuivre?
Une voix :
...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Non, on ne revient pas sur l'amendement, il est adopté. On continue.
M. Barrette :
...ma collègue aura le droit.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, est-ce qu'il y a encore des
commentaires sur le paragraphe 2°? Non? Donc, on passe au
paragraphe 3°. Est-ce qu'il y a des commentaires au paragraphe 3°?
M. Barrette :
Oui. Bien là, erronément, j'avais commencé à m'exprimer là-dessus, alors je
vais revenir. 1° et 2°, c'est clair,
là, ça fait référence à des articles de loi, là, très précis. Il n'y a pas de
débat à y avoir, sauf celui qu'on a eu et qu'on a corrigé ou amélioré,
tiens, c'est mieux. Maintenant, là, on est dans quelque chose un peu plus flou,
là. Moi, j'aurais aimé ça avoir un exemple générique, là, parce que, là, on est
dans des infractions criminelles autres que celles de 1° et 2°, qui, de l'avis
de la société... Donc, il y a un côté arbitraire là qui tombe sous la
responsabilité de la société.
Là,
je reviens encore avec les aptitudes puis le comportement, là. Vous comprenez
pourquoi je pose la question, là. Moi, les aptitudes, je les vois comme
étant toutes les conditions qu'il faut remplir pour avoir... techniques, là,
puis le comportement, ça va de soi, là, le
comportement, c'est 1° et 2°. Ça, c'est assez clair. «À moins qu'un pardon
n'ait été obtenu», on peut-u avoir comme un exemple, là, de ce que ça
veut dire?
• (17 h 50) •
M. Bonnardel :
...fraude, ou vol d'identité, ou voies de fait.
M. Barrette :
O.K., oui, bien, voies de fait, c'est criminel, vol d'identité, c'est criminel.
C'est d'autres crimes que des crimes en haut.
M. Bonnardel :
C'est ça.
M. Barrette :
Donc, il faut que ce soit... Oui, c'est écrit, d'ailleurs, il faut que ce soit
criminel. O.K., c'est correct, c'est beau.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, ça va pour le paragraphe 3°?
M. Barrette :
Bien, y a-tu une jurisprudence qui limite la société ou c'est vraiment la
société... Comment ça marche? C'est
parce qu'à 3°, là, essentiellement, c'est l'avis de la société qui déclenche la
faute, on va dire. Bien, il y a eu une faute, là, qui n'était pas à 1°
et à 2°, puis là c'est l'avis de la société... prendre l'exemple du ministre,
vol d'identité.
M.
Bonnardel :
Vous avez un comité qui va être formé, qui est à l'article 16, qui, lui,
va définir... qui est constitué, comme je vous l'ai mentionné, à
l'article 16 de...
M. Barrette :
O.K., bien, on verra ça à 16 si vous me dites... Mme la Présidente, si le ministre
me dit que le sujet va être traité plus en détail à 16, j'accepte ça,
puis on verra ça rendus là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 10?
Mme
Ghazal : Bien, en fait, j'ai posé la question... c'est par rapport
à... parce que c'est écrit... Je peux aller au paragraphe 2°?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, oui, là, vous... C'est l'article 10, si vous avez d'autres
commentaires.
Mme Ghazal :
O.K., parce que c'est écrit : «...à l'un des articles 5 à 7 de
la Loi réglementant certaines drogues et autres substances...» On est allés regarder la loi, et l'article 5
a été abrogé, parce que ça, c'est dans l'amendement du ministre. Tout à
l'heure, c'étaient les articles 6 et 7, mais là le ministre, dans son
amendement, il a mis «5 à 7», alors que, quand on est allés regarder, l'article 5 est abrogé. Donc, je fais juste
poser la question. Dans la loi actuelle telle qu'elle est, mais peut-être qu'on se trompe, on n'a pas la version
finale. Ça fait que je faisais juste poser la question puis j'ai demandé ici
aussi pour...
M. Lessard (Martin) : Vous
parlez de la Loi réglementant certaines drogues et...
Mme Ghazal : Oui. On est sur le
site du gouvernement du Canada.
M. Lessard (Martin) : O.K.
Bien, je l'ai avec moi.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mais est-ce que vous êtes en train de revenir sur l'amendement?
M. Bonnardel :
Non. Bien, elle pose des questions sur l'amendement, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K., mais c'est parce qu'il est adopté, l'amendement.
M. Barrette : ...que ça mérite
éclaircissement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : On n'est pas suspendus, là. Alors,
est-ce qu'on suspend quelques instants? Non, on ne suspend pas, O.K.
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Non, on a encore du temps. Monsieur, est-ce que vous êtes prêt à répondre?
Allez-y.
M. Lessard
(Martin) : Oui, bien, des fois, les lois fédérales, là, elles sont
compliquées un peu à comprendre, là. C'est
parce que c'est un... Le paragraphe 5°, là, quand vous... en tout cas, de ce
que je vois, là, dans la version que j'ai, là, c'est un paragraphe qui est abrogé, qui est un paragraphe 5°, mais de
l'article avant. Si vous descendez, là, l'article 5, par rapport au
trafic, là, il est toujours là.
Mme Ghazal : C'est un
paragraphe et non pas un article. Alors, l'article existe.
M. Lessard
(Martin) : Oui. Donc, l'article 5, «trafic de substances», est
toujours là, en tout cas qu'on a dans la version officielle. Vous
descendez plus bas. C'est bon?
Mme Ghazal : O.K., c'est bon,
merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, il n'y a pas d'autre commentaire sur
l'article 10? S'il n'y a pas d'autre commentaire sur l'article 10, je
vais mettre aux voix l'article.
M. Barrette : Peut-être qu'on
peut souligner ce moment charnière de l'évolution de l'étude détaillée? Nous
avons franchi...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Bon, M. le député, je suis rendue à
l'étape de la mise aux voix. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 10, tel qu'amendé, est accepté... adopté,
pardon?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Adopté. Maintenant, M. le ministre, veuillez lire l'article 11.
M. Bonnardel :
Oui, Mme la Présidente. «11. La demanderesse présente, dans sa demande
d'autorisation, les renseignements suivants :
«1° son nom et ses coordonnées;
«2° le
cas échéant, les motifs pour lesquels elle estime que ses antécédents
judiciaires, autres que ceux visés aux paragraphes
1° et 2° de l'article 10, ne présentent aucun lien avec les aptitudes
requises et le comportement approprié d'un chauffeur d'une automobile
pour offrir du transport de personnes; et
«3° tout autre renseignement que peut
déterminer un règlement du gouvernement.»
Commentaires. L'article 11 proposé précise
les renseignements qui devront être fournis dans toute demande d'autorisation faite par une personne désirant
être chauffeur. En ce qui concerne les antécédents judiciaires pour lesquels
la société aura à juger, dans le cadre de
l'examen d'une demande, de leurs liens avec les aptitudes requises et le
comportement approprié d'un chauffeur, la demanderesse devra justifier pourquoi,
selon elle, ceux-ci ne présentent pas de tels liens. D'autres renseignements
pourront aussi être exigés par règlement du gouvernement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le ministre. Commentaires?
M. Barrette : Le député.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député?
M. Barrette : C'est parce qu'on
m'a qualifié de ministre... Ah! «Merci, M. le ministre.» O.K.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Non, j'ai dit : Merci, M. le
ministre. Je vous ai regardé pour savoir si vous aviez des commentaires,
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : J'ai été troublé
pendant un instant.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On commence par le premier alinéa.
M. Barrette :
Oui, oui, tout à fait. Pour le premier alinéa, une question comme ça, là.
Normalement, dans la demande d'autorisation,
là, on s'entend que ce n'est pas exhaustif, ça, là, ici, parce qu'il y a
d'autres choses à mettre dans la demande d'autorisation. Pourquoi ce n'est pas
«notamment les renseignements suivants»? Parce que, là, la manière que c'est
écrit, ça dit : Voici ce que vous devez donner. Là, vous allez me dire que
tout autre renseignement...
M. Bonnardel : On
l'a défini à l'article 9 aussi.
M. Barrette :
Oui, je sais, je sais, c'est pourquoi... C'est une question purement technique,
là. Là non plus, je n'en fais pas un plat, là.
M. Bonnardel :
Oui, 11, c'est dans le formulaire, et le reste, c'est dans les documents qui
doivent être accompagnés.
M. Barrette :
Mais là, là, ça ne peut pas poser un problème, ça? Parce que je réfléchis à
chaud, là. Ça ne peut pas venir en
opposition à 9? 9 est plus détaillé que 11. Là, vous allez me dire que, 11, il
y a le troisième alinéa, là. J'imagine que vous allez me répondre ça. Si vous
ne voyez pas de problème, vous ne voyez pas de problème, mais je pose la
question. Je vois que, là-bas, il y a des interrogations.
M. Bonnardel :
Voulez-vous une explication du sous-ministre adjoint?
M. Barrette : Oui, oui. Moi,
écoutez, c'est pour éviter des contradictions dans la loi, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le sous-ministre, déclinez votre nom et votre titre, s'il vous plaît.
M. Unterberg
(Jérôme) : Oui. Jérôme Unterberg, sous-ministre adjoint au ministère
des Transports.
Quand on
regarde à l'article 9, le premier alinéa, in fine, ça dit : «La
société autorise à être chauffeur la personne qui lui transmet une
demande d'autorisation recevable — donc, ça, on réfère à l'article 11
et 12 — et
qui remplit les conditions suivantes.» Les conditions suivantes, c'étaient
celles que vous avez appréciées, là, aux paragraphes, là, 1° à 7° par la suite.
C'est ce qui, donc, distingue les conditions qu'on voit à l'article 9.
Et,
articles 11 et 12, on traite de la demanderesse qui joint à sa demande
d'autorisation son nom et ses coordonnées. Puis, à 12, on voit d'autres choses qui doivent se joindre également à
sa demande d'autorisation. Donc, il n'y a pas de confusion légistique
entre ce qu'on voit à 11, qui est la demande d'autorisation, puis ce qu'on voit
à 9, qui sont les conditions.
M. Barrette :
Bon, j'ai l'impression que je pourrais débattre de ça, là, parce que, si 11 et
12, ce sont simplement des articles
qui ont pour objet de traiter des documents à fournir, à joindre à la demande
comme telle, on n'aurait pas eu besoin
de mettre le premier alinéa. En tout cas, moi, je trouve que ça fait bizarre.
Il est sur le formulaire. Je ne peux pas croire que, sur le formulaire,
il n'y aura pas le nom et les coordonnées, là, puis il ne doit pas y avoir rien
que ça.
Une voix : ...
M. Barrette :
Bien, vous ne trouvez pas que ça... Mme la Présidente, c'est une question
ouverte, là. Vous ne trouvez pas que ça fait bizarre?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je n'ai pas à commenter, M. le député.
M. Barrette :
Non, je ne vous demande pas ça. Vous avez raison, Mme la Présidente, je vais
passer par vous pour exprimer mon étonnement au ministre et à son
équipe.
M. Bonnardel :
...M. le député, de définir dans la loi nom et coordonnées.
M. Barrette :
Je suis d'accord avec ça, mais, il me semble, ça aurait dû être... Si 11 et 12
sont des articles traitant de documents à joindre, est-ce que...
M. Bonnardel :
Bon, on est...
M. Barrette : Donc, 11 et 12
déclinent toutes les petites cases qu'il y a dans le formulaire?
M. Unterberg
(Jérôme) : Comme, à 12, on voit qu'il y a... Le premier alinéa... Le
premier paragraphe, ce n'est pas... il doit fournir ici un document qui
atteste qu'il a complété la formation.
M. Barrette : Là, on est où,
là?
M. Bonnardel :
12.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, je dois interrompre les
travaux ici, nous allons ajourner la commission sine die.
Je vous souhaite une très belle fin de soirée à
vous tous et à vous toutes. À la prochaine.
(Fin de la séance à 18 heures)