(Dix heures cinq minutes)
Le Président (M. Iracà) : Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! Alors, j'espère que vous avez tous passé un beau week-end. On va vivre encore aujourd'hui, certainement, beaucoup de moments de bonheur avec le projet de loi qui est déposé à cette commission.
Alors, ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Je demande à toutes les personnes
dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones
cellulaires.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 102, Loi
modifiant la Loi sur la qualité de
l'environnement afin de moderniser le régime d'autorisation environnementale et
modifiant d'autres dispositions législatives notamment pour réformer la
gouvernance du Fonds vert.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Bolduc (Mégantic) sera remplacé par M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Iracà) : Merci.
Nous allons maintenant poursuivre l'étude détaillée. Lors de la séance de vendredi dernier, tout juste avant l'ajournement
de nos travaux, le député de Masson a présenté un amendement
à l'article 3 dont vous avez tous reçu copie. Veuillez
prendre note de la correction de forme suivante : le numéro du paragraphe
actuel, 3°, doit être remplacé par 2.1°.
M. le député de Masson, la parole est à vous
pour poursuivre la discussion de vendredi dernier.
M. Lemay : Merci, M. le Président.
Donc, nous avons déposé un amendement à l'article 3 pour modifier la définition de «matière résiduelle» pour justement
inclure... Dans le fond, on voudrait exclure les matières recyclables ou
réutilisables destinées au remplacement des
matières premières de la définition afin de pouvoir mieux valoriser ce qui
était il y a 20 ans des déchets comme
maintenant des matières premières, et ça, ça a été mentionné par Réseau
environnement dans leur mémoire, aux
pages 9 et 10. Ils sont venus nous dire, dans la mouvance de l'économie
circulaire, justement, puis de
l'accroissement du recyclage et de la valorisation des matières résiduelles,
qu'on devait considérer le remplacement des matières premières, et puis ça, c'est en vue de faciliter les
échanges économiques. Puis ils sont venus nous dire, nous mentionner qu'on devait tenir compte de ce statut
particulier des matières recyclables et réutilisables parce que ça a un impact sur nos marchés, et puis c'est pour ça
qu'on devait faire la modification de la définition de «matière résiduelle».
On a aussi le
groupe qui est venu nous voir, RECYC-QUÉBEC, en commission, qui nous en ont
parlé aussi à la page 7 de leur mémoire, puis ils nous mentionnaient
justement que des... bien, c'est ça, que des matières qui étaient considérées comme des déchets il y a 20 ans sont
devenues des intrants peu coûteux pour de nombreuses entreprises, au
même titre que des matières premières, et, encore une fois, ils
mentionnaient : «Dans une perspective d'économie circulaire, la gestion des matières résiduelles est réellement créatrice
de richesse pour le Québec.» Et puis, compte tenu qu'on a des entreprises québécoises innovantes, et puis
qu'on veut faciliter l'innovation de nouvelles technologies, et encourager
la créativité québécoise et le développement
de richesse, c'est pour ça qu'on a suggéré un amendement pour modifier
la définition de «matière résiduelle».
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. le député de Masson.
Questions, commentaires? Collègues, est-ce que vous voulez débattre sur
l'amendement du député de Masson? Sinon, je vais l'apporter aux voix.
M. Gaudreault : Bien, en fait...
mais c'est parce que je pensais que le ministre allait réagir à la proposition
d'amendement du collègue de Masson. Mais, sinon, moi, j'en ai, des questions au
collègue, là. Je ne sais pas si...
Le Président (M. Iracà) : En lien avec
l'amendement du député de Masson?
M. Gaudreault : Oui, oui, c'est ça.
Le Président (M. Iracà) : Allez-y.
M.
Gaudreault : On peut libérer le ministre, s'il le veut, pendant qu'on
se parle, mais je veux juste savoir, de la part du collègue de Masson,
quand il ajoute «à l'exception des matières recyclables ou réutilisables
destinées au remplacement des matières
premières», pourquoi il... c'est quoi, la différence avec ce qui est proposé
par le gouvernement aux sous-paragraphes 1.1...
11.1°, pardon, et 11.2°? Parce que, dans les sous-paragraphes 11.1° et 11.2°,
on parle d'élimination de matières
résiduelles et on parle, à 11.2°, de valorisation de matières résiduelles,
alors que je comprends que, par la
proposition d'amendement du député de Masson, il veut exclure de «matières
résiduelles» les matières recyclables
ou réutilisables destinées au remplacement des matières premières, alors que
moi... À première vue, à la lecture des
sous-paragraphes 11.1 et 11.2, c'est couvert par ça. Je ne vois pas ce que la
modification apportée par le député de Masson apporte de plus, point.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. M. le
ministre, est-ce que vous désirez prendre la parole?
• (10 h 10) •
M. Heurtel :
Oui, merci, M. le Président. C'est juste qu'en commission parlementaire je ne
connais pas toujours les codes visuels du député de Jonquière, alors je
ne peux pas deviner s'il veut prendre la parole ou pas.
La question
ici, puis c'était une question qui a été soulevée, oui, par plusieurs groupes,
comme l'a dit le député de Masson...
Je crois qu'il faut regarder l'objectif derrière tout ça. L'objectif, c'est
qu'on veut être capables, lorsque les cas se soulèvent, d'agir avec beaucoup de souplesse et beaucoup de
flexibilité pour s'assurer que, lorsqu'une matière peut être valorisée, peut être recyclée, eh bien, qu'elle ne
soit pas traitée comme un déchet. Je crois que c'est ça, ultimement, le
but, là, de toute cette réflexion-là que Réseau Environnement a amenée, RECYC
et d'autres, oui.
Je crois que,
dans ce cas-ci, il faut faire attention. On est à l'étape d'un projet de loi,
et, dans ce domaine-là, la technologie
évolue très rapidement. Quelque chose qui pouvait être traité comme un déchet
l'année dernière peut rapidement, l'année
prochaine, se retrouver avec quelque chose auquel on peut lui donner une valeur
et que, là, il va être recyclé ou revalorisé, et ça, je crois que c'est
au niveau tant réglementaire qu'au niveau des programmes qu'il faut être
capable d'avoir cette flexibilité-là. Les
échanges avec les juristes nous démontrent qu'il y a des difficultés, là, avec
ce qui est proposé, pas parce que
l'objectif n'est pas souhaitable, mais parce que, là, on se retrouve dans une
situation où, encore une fois, dans
un projet de loi, si on a des définitions trop rigides, bien là on risque
peut-être de créer des effets pervers, et il y a une crainte à ce
niveau-là.
Moi, je crois
qu'au niveau réglementaire et au niveau des programmes puis des gestes, des
agissements, on peut atteindre les objectifs de Réseau Environnement.
D'ailleurs, je crois qu'on pourra continuer la conversation avec ces groupes-là puis travailler davantage avec
RECYC-QUÉBEC. Puis j'ai tendance à être d'accord avec le point du député
de Jonquière, là. Je crois qu'avec ce qu'on
propose là on a quand même un système qui nous permet justement de s'assurer
de la valorisation du recyclage des matières
lorsque c'est possible, mais on ne veut pas non plus se retrouver dans une
situation où on est forcés à faire quelque chose qu'on ne peut pas faire.
Alors, je
crois que ça mérite peut-être plus d'analyses, plus d'échanges spécifiquement
là-dessus. Puis, encore une fois, je crois qu'au niveau des programmes,
des directives, de la réglementation même, il y a moyen d'atteindre cet objectif-là, mais ici je crains qu'on... Bien
qu'on ait des bonnes intentions, je crois qu'on répond quand même aux
préoccupations soulevées, puis c'est pour ça que je me prononcerais contre
l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député de Masson.
M.
Lemay : Merci, M. le Président. Tout d'abord, pour répondre à la question
du député de Jonquière, M. le
député de Jonquière, à
l'article 53.1 de la LQE, on avait les définitions de «valorisation» et d'«élimination»,
qui étaient les premières définitions de «Dispositions générales» qu'on avait
dans l'introduction de la section VII, «La gestion des matières résiduelles»... non seulement ont été déplacées et ramenées ici, à l'article
3... bien, en fait, à l'article 1 de cette loi, de la LQE... puis pour ramener toutes les définitions à la même
place. Donc, c'est une définition qui était déjà existante.
Pour le questionnement du ministre, on comprend la crainte
du ministre en ce qui concerne la modification au niveau législatif,
mais qu'est-ce qu'on fait d'exemples, là... Je ne sais pas si vous avez de
meilleurs exemples, mais, supposons, on
prend une entreprise qui transforme le verre pour faire un additif au ciment puis
qui se confronte avec des problématiques
pour justement pouvoir l'introduire à l'intérieur comme additif cimentaire,
puis, en fait, utiliser moins de
ciment pour faire le béton, si on veut, là, ça reste qu'on a... Tu sais, c'est
un exemple, là, il y en a peut-être d'autres, là, mais il y a des entreprises qui, présentement, ont
cette problématique-là. Est-ce que le ministre a une suggestion à faire? Parce
qu'il a parlé : On pourrait y aller par voie réglementaire. Je suis ouvert
à ça. Est-ce qu'il aurait un exemple? Est-ce
que ça veut dire qu'il voudrait y aller du côté des... Est-ce qu'il faisait
notion aux règlements de niveaux de risque?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. J'apprécie l'exemple que le député
nous donne et, encore une fois, je trouve qu'il y a une mise en garde à faire. Souvent, on peut être motivés de
modifier une loi quand on a un exemple bien concret, mais il faut penser que, justement, une
modification législative, on doit se projeter dans l'avenir et même penser à
des choses... et c'est toujours ça qui est difficile parfois, de penser à des
choses qui ne se produisent pas, alors qui ne sont pas encore arrivées,
puis essayer d'avoir assez de flexibilité dans l'interprétation d'un article
pour justement avancer.
Moi, je crois
que, dans certains cas — et des exemples qui ressemblent à celui que le député
mentionne — on
pourrait se retrouver dans le genre
d'activité qui serait visée par des activités à risque faible, et donc qui
serait visée par l'obtention d'une
simple déclaration de conformité. Alors, ça serait le genre d'exemple. En tout
cas, je ne vais pas me prononcer
spécifiquement sur le cas qui est mentionné par le député, M. le Président,
mais, dans ce genre de situation là, on pourrait voir justement le... ce
serait une catégorie d'activités qui serait visée par des activités à risque
faible.
Encore
là, il y a beaucoup dans ça qui pourrait être développé au niveau des programmes
de RECYC-QUÉBEC, des directives de
RECYC-QUÉBEC. Je crois qu'à ce niveau-là, étant donné que c'est un domaine...
Tu sais, l'exemple dont il parle, là,
on n'aurait pas parlé de ça il y a peut-être un an ou deux, là, et on ne sait
pas de quoi on va être en train de
parler dans un an ou deux. Alors, j'aurais... Moi, ma crainte, c'est qu'on soit
obligés... parce qu'on a des définitions trop rigides, qu'on doit se retrouver ici dans six mois ou un an en
train de modifier un article de projet de loi parce que peut-être ça
n'aura pas ouvert la porte puis ça va en avoir fermé d'autres. Alors, je veux
juste qu'on se donne assez d'ouverture.
Comme le député de Jonquière dit : Il y a quand même déjà des éléments,
quand même, assez présents. On amène à l'article des définitions, des
définitions très importantes. Tu sais, quand même, on fait un pas dans la bonne
direction, là, tu sais, en intégrant ces notions-là dans le projet de loi.
Alors, que ça soit au niveau réglementaire, que
ça soit au niveau administratif, je crois qu'il faut donner cette liberté d'action, parce que l'objectif, tout le
monde le partage, là. Il n'y a personne de ce côté-ci puis je crois qu'il n'y
a personne dans la salle qui voudrait voir
une matière qui pourrait être valorisée, ou recyclée, ou à laquelle on pourrait
donner une valeur se retrouver en
site d'enfouissement. Il n'y a personne qui veut ça, au contraire, et tous les
gestes qu'on pose vont dans ce
sens-là. Alors, ça peut paraître technique, mais je crois qu'on peut atteindre
l'objectif des groupes qui ont parlé de ça d'une autre façon.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? M. le député de Masson.
M.
Lemay : Bien, je comprends par les derniers propos du ministre que,
quand on a des matières recyclables ou réutilisables qui sont destinées
au remplacement de matières premières, il a eu l'ouverture de regarder... de le
mettre dans la catégorie de risque faible
pour justement pouvoir avoir... Ça, j'ai bien entendu le ministre à cet effet.
Vous savez, n'ayant pas vu encore les
règlements, ça amène des amendements comme ça, parce qu'on veut s'assurer de
couvrir tous les points. Je
comprends, le ministre, qu'il a cette ouverture de le regarder au niveau des
risques faibles. Moi, je n'ai pas d'autre chose à rajouter. Je maintiens
quand même mon amendement.
Le
Président (M. Iracà) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires,
interventions, questions en lien avec l'amendement du député de Masson?
M. le député de Jonquière.
• (10 h 20) •
M.
Gaudreault : Ce qui est toujours embêtant dans de la législation comme
on le fait présentement, c'est que les définitions arrivent dans les
premiers articles alors que le projet de loi se poursuit. Moi, je suis sensible
à ce que dit le député de Masson et je
comprends très bien le point de vue du ministre. Puis, comme je le disais
d'entrée de jeu tout à l'heure en
lisant les paragraphes 11.1° et 11.2°, là, de l'article modifié
n° 1, j'ai l'impression que la situation dont parle le député est couverte par ça, mais je n'en
ai même pas la certitude. On peut continuer de discuter sur l'article 1,
là, modifié, là, l'article... en fait, c'est l'article 3, là, qui modifie l'article 1,
mais moi, je proposerais qu'on suspende son adoption jusqu'à la fin de l'étude du projet de loi parce qu'il y a... Moi, je
regardais ça, là, on s'est préparés, puis j'aurais plein d'autres
propositions de définitions à amener.
Par exemple,
on a vérifié, là, puis on amène à plusieurs reprises... Une dizaine de fois,
dans le projet de loi n° 102, on parle de «parties intéressées».
Bon, bien, c'est quoi, ça, les parties intéressées? Ça fait que moi, je serais
intéressé à amener une définition de
«parties intéressées», mais peut-être que rendus à la fin de l'étude du projet
de loi on va s'être entendus sur ce que c'est, une partie intéressée,
parce qu'on va en avoir jasé à l'étude de chaque article qui en parle.
Même chose, il y a une section sur les matières
résiduelles. C'est la section VII du projet de loi, à partir de l'article 79. Bon, bien, quand on sera rendus
là, on va en parler, des matières résiduelles, on va avoir éclairé nos
lanternes puis on pourra peut-être, à ce moment-là, revenir aux
définitions. Puis je pourrais multiplier les exemples, là, M. le Président, à
cet égard. Les enjeux, par exemple, c'est quoi... On en a parlé un petit peu la
dernière fois, c'est quoi, un enjeu, etc. Est-ce que ça mériterait une
définition? Je ne le sais pas. Je donne ça comme exemple.
Alors, moi,
j'aime mieux qu'on continue sur le projet de loi, qu'on suspende
l'article 3 et, au fur et à mesure, si on dit, bien, en étudiant le projet de loi, on se dit : Tiens, ça, ça
mériterait peut-être une définition plus claire parce que ce n'est pas clair... Il y a peut-être d'autres
éléments qu'on va dire : Laissons-le comme ça parce que, quand on amène
tel mot à tel article, ça n'a pas nécessairement le même sens juridique, je
dirais, que le même mot, mais à un autre article, parce que c'est dans une section différente. Bon,
on pourrait arriver aussi... Le ministre amène la définition de... pas amène
la définition, mais amène le concept, dans le projet de loi, de «consultations
ciblées». Est-ce que ça, ça mériterait une définition,
«consultations ciblées», «acceptabilité sociale», «acceptabilité
environnementale», etc.? C'est... Puis je ne dis pas que je veux
nécessairement amener tout de suite des définitions pour tout ça, c'est juste
que moi, je me dis : On pourrait
attendre. Puis ce n'est pas la première fois que ça va se faire, là, ça se fait
régulièrement, de suspendre un article puis d'y revenir plus tard, parce
que, je le répète, moi, je suis sensible aux arguments du député de Masson,
mais en même temps je suis sensible à la
réponse du ministre, puis moi-même, je le vois, là, avec les 11.1° puis 11.2°.
Alors, la section VII parle
précisément des matières résiduelles. Alors, peut-être, quand on va avoir fait
l'étude de cette section-là, à partir
de l'article 79, on va avoir compris ce que ça veut dire, puis on se dira entre
nous : Mais on n'a pas besoin de revenir aux définitions, ou on va
dire : Oui, il faut revenir sur la définition, visiblement, ce n'est pas
clair.
Alors, c'est
là, il est là, mon malaise, moi, puis à chaque fois je ne sais pas s'il
faudrait penser à modifier les lois pour
mettre les définitions à la fin, là, mais, en même temps, ce n'est pas logique,
là, mais, nous, en tout cas, c'est plus utile pour nous d'y revenir à la fin. C'est comme quand j'étudiais à
l'université en méthodologie, les profs nous disaient, en tout cas, en histoire : L'introduction,
vous faites ça à la fin parce que vous ne pouvez pas introduire ce que vous ne
savez pas ce dont vous allez parler. Puis
parfois, évidemment, on a un plan de travail, mais, quand on progresse dans le
travail, on arrive
avec des conclusions différentes ou avec une manière de présenter les choses
qu'on n'avait pas nécessairement imaginée
au début. Donc, moi, je termine toujours par mon introduction quand je fais un
texte parce que je ne peux pas introduire
ce dont je ne sais pas encore que je vais parler. Ça fait que c'est un peu la
même chose. Il faudrait qu'on finisse l'étude du projet de loi par les
définitions. Comme ça, on va être vraiment capables de bien définir nos choses.
Alors,
moi, c'est la suggestion que je fais. Ça n'empêche pas qu'on peut continuer de
jaser sur l'article 3, mais en
sachant qu'on va néanmoins suspendre son adoption à la fin... jusqu'à la fin
pour qu'on puisse naviguer en des eaux plus
sûres que maintenant. En tout cas, moi, c'est la... Je ne sais pas comment,
procéduralement, on doit le faire, là, mais c'est une suggestion que je
fais à ce stade-ci.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, j'ai bien compris, M. le député de
Jonquière, votre demande. On a étudié
dans les mêmes années, je ne sais pas
si ça vous rajeunit ou ça vous vieillit, là, en lien avec votre cours
d'introduction. Sauf que, si on veut
faire les choses correctement, il faudrait... et tout peut se faire par consentement, il faut procéder avant par la suspension de l'amendement et,
par la suite, la suspension pour adoption de l'article 3 et y revenir plus
tard. Mais ça dépend, en premier, des
intentions du député de Masson, et, par la suite, si le député de
Masson désire suspendre son amendement,
je vais demander le consentement de tous les collègues, et, par la suite, nous
procéderons à la même chose pour l'article 3. Le député de Masson.
M.
Lemay : Bien, moi, j'aime
bien l'idée du député de Jonquière. Par
contre, je comprends que le ministre,
tantôt, il a donné son intention sur mon amendement.
Ça ne me dérange pas qu'on vote l'amendement puis qu'après on puisse regarder pour suspendre l'article 3 parce que
ça n'empêcherait pas éventuellement de revenir proposer un autre amendement, si nécessaire, en lien avec le sujet, qui serait différent, au
besoin, après avoir fait l'étude du projet de loi. Effectivement, quand on regarde l'article 1 de la LQE, il y a
22 paragraphes... en fait, 21, parce qu'il y en a qui sont... bien, oui, 22, puis
on parle de tout plein de choses, on parle
même de «personne». Tantôt, il parlait de «personne désignée». On parle de
«municipalité», on parle de «plasma»,
d'«agent vecteur». Bon, il y a plein de définitions qui sont dans cet
article-là. Donc, effectivement, les
consultations ciblées ne s'y retrouvent pas, et puis, au besoin, si on a besoin
de rajouter «consultation ciblée», ça pourrait être un très bel endroit pour le
faire. Donc, moi, je n'ai pas de problème qu'on vote sur l'amendement
puis qu'après ça on fasse la suspension de l'article 3.
Le
Président (M. Iracà) : Parfait. Alors, sur l'amendement proposé par le
député de Masson, est-ce qu'il y a d'autres questionnements,
commentaires? Sinon, je vais procéder aux voix.
M.
Gaudreault : ...
Le Président (M.
Iracà) : L'amendement du député de Masson.
M.
Gaudreault : Est-ce que je peux intervenir?
Le Président (M.
Iracà) : Ah! absolument. M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Bien, en tout respect pour le député de Masson, moi,
je pense que ce serait préférable qu'on suspende tout, parce que, là, présentement, si on me demande de voter là
sur son amendement, je vais voter contre, alors que peut-être après avoir étudié la section VII, il va m'avoir
convaincu ou on va pouvoir retravailler son amendement pour qu'il soit encore plus collé à la réalité de
la section VII qu'on aura étudiée. Alors, moi, je veux... Je ne suis
pas... C'est ça, je suis entre deux
chaises. Donc, moi, présentement, si on me demande de voter sur son amendement,
je vais voter contre, mais moi,
j'aime mieux qu'on suspende tout l'article 3 pour les raisons que je ne
répéterai pas, que j'ai dites tout à l'heure.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. Alors, je
suis obligé de redonner la parole au député de Masson pour savoir si ses
intentions sont les mêmes quant à son amendement.
M. Lemay :
À ce moment-là, je proposerais à la présidence de faire la suspension de mon
amendement.
Le
Président (M. Iracà) : Parfait. Alors, à la demande du député de
Masson, qui désire suspendre son amendement à l'article 3, ça me
prend le consentement. Est-ce que j'ai le consentement de tous les collègues?
Une voix :
Pas de consentement.
Le Président (M.
Iracà) : Pas de consentement?
M. Heurtel :
...a répondu, M. le Président.
Le
Président (M. Iracà) : O.K. Parfait. Alors, pas de consentement? Non,
mais je voulais être certain que ça soit très clair.
Une voix : On le vote.
Le Président (M. Iracà) :
Parfait. Alors, pas de consentement. Alors, à ce moment-là, nous allons mettre
aux voix l'amendement du collègue de
Masson. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté ou rejeté?
Des voix :
Rejeté.
Le Président (M.
Iracà) : Alors, l'amendement est rejeté.
Une voix :
...
Le
Président (M. Iracà) : C'est quand on est pour, habituellement, «sur
division». Donc, dès qu'il y a un rejet, l'amendement est rejeté. Mais on a enregistré, dans le procès-verbal, M.
le député de Jonquière, que vous vous abstenez. Alors, nous allons continuer à l'étude de l'article 3. Questions,
commentaires, amendements, ou sinon on va procéder aux voix?
M.
Gaudreault : Bien, moi, je reviens sur... Parce que je comprends que
le rejet de la proposition d'amendement du député de Masson ne signifie
pas nécessairement le rejet de ma proposition de suspendre, là.
Le Président (M.
Iracà) : Pas du tout.
• (10 h 30) •
M.
Gaudreault : Bon. Alors, je reviens avec mon... en tout cas, ma
suggestion, là, de suspendre l'étude de l'article 3 pour les raisons que je disais tout à l'heure.
Bon, on a peut-être disposé de l'amendement du député, là, de Masson, mais
ça n'empêche pas le reste, là, des débats
qu'on doit avoir à faire sur l'article 3. Parce qu'il y a beaucoup,
beaucoup de questions qui se posent.
Nous, on aimerait peut-être éventuellement arriver avec des définitions, mais
j'aimerais mieux qu'on puisse bien
faire le travail sur le reste du projet de loi avant d'arriver avec nos
définitions qu'on pourrait suggérer comme
amendements, là. Donc, je pense que ce n'est pas compliqué. Je pense que tout
le monde y gagnerait. Je pense qu'on
ne perd pas de temps en faisant ça. Parce qu'au contraire je pense même que ça
va être plus long si on commence à essayer d'imaginer chaque définition
immédiatement qu'on peut amener, on va... Là, ça va être long. Donc, moi, je
propose ou je suggère, j'amène l'idée de suspendre l'étude de l'article 3.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, merci, M. le député de Jonquière.
Alors, est-ce qu'à la... Et évidemment, c'est le même scénario, est-ce
que vos consentez à suspendre l'article 3? Ça me prend le consentement de
tous les collègues.
M. Plante :
Pas de consentement.
Le
Président (M. Iracà) : Pas de consentement. Donc, la demande du
député de Jonquière, elle est rejetée. Alors, nous allons continuer à
poursuivre article par article. Alors, à l'article 3, est-ce qu'il y a des
commentaires, questions, amendements? M. le député de Masson.
M. Lemay : Bien, M. le Président, c'est sûr qu'il y a
beaucoup de questionnements concernant le vocabulaire, et puis c'est dommage
qu'à ce stade-ci il n'y ait pas de consentement pour la suspension de
l'article 3. Peut-être que ce consentement
peut venir plus tard. Mais, par exemple, si on regarde à 5.1°, on a introduit
la notion de rejet de contaminants et
puis on fait cette définition, en disant : «Tout dépôt, tout rejet, tout
dégagement ou toute émission de contaminants dans l'environnement.» Pourquoi avoir choisi ce
terme-là, «rejet de contaminants», versus «émission» qui est déjà utilisé
ailleurs? C'est une question.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, merci, M. le député de Masson. M. le
ministre, à l'article 3, 5.1°.
M. Heurtel :
Je vous demande de suspendre, M. le Président.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, une demande de suspension.
Je vais suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à
10 h 33)
(Reprise à 10 h 34)
Le
Président (M. Iracà) :
Nous allons reprendre nos travaux. M.
le ministre, à la question du député de Masson.
M. Heurtel :
M. le Président, avec votre permission, et je ne sais pas si ça prend le
consentement de tous les membres de la commission, mais je demanderais à la
sous-ministre adjointe, qui est avec moi aujourd'hui, de répondre à la
question.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, évidemment, ça prend le
consentement de tous les membres. Consentement?
Une
voix : Consentement.
Le
Président (M. Iracà) : M. le député de Jonquière, consentement?
Alors, s'il vous plaît, veuillez vous nommer et avec votre titre exact,
pour les fins d'enregistrement.
Mme Lizotte
(Marie-Josée) : Oui. Je suis Marie-Josée Lizotte, sous-ministre
adjointe aux évaluations et aux autorisations
environnementales au ministère du Développement durable, de l'Environnement et
de la Lutte contre les changements climatiques. En fait, cette
modification-là ou cette suggestion-là qui est faite dans la loi, c'était pour éviter... C'est qu'à plusieurs endroits dans la
loi on parle de «tout dépôt, tout rejet, tout dégagement ou toute émission
de contaminants dans l'environnement». En
regroupant ça dans «rejet de contaminants», ça évite qu'à plusieurs articles
dans la loi on répète toujours. C'est
vraiment dans le but de simplifier, c'est pour ça qu'on introduit cette
définition-là. En soi, ça ne change pas les autres articles. C'est une
question de simplification.
Le Président
(M. Iracà) : M. le député de Masson.
M. Lemay :
Oui, merci pour cette explication. Quand on va au huitième paragraphe, dans
«sources de contamination», on fait
aussi une modification, on enlève «émission» puis on remplace par «le rejet».
Juste pour ma compréhension... Je comprends,
là, je suis capable de lire la phrase puis je vois que c'est marqué «le rejet
dans l'environnement d'un contaminant». Mais on n'aurait pas pu faire la modification, puis tenir compte de ce
qu'on avait mis à 5.1°, puis de modifier la tournure de phrase
dans le huitième pour dire... On aurait pu marquer : «Toute activité ou
tout état de choses ayant pour effet
le rejet de contaminants dans
l'environnement»? Puis à ce moment-là on aurait été en lien avec ce qu'on vient
d'introduire dans 5.1°.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, à la sous-question du député de Masson,
Mme Lizotte.
Mme Lizotte
(Marie-Josée) : Oui, c'est
une question de concordance, justement, avec la nouvelle définition qu'on
vient d'introduire, là. C'est que, dans le fond, l'émission, elle est incluse
dans le rejet de contaminants.
M. Lemay : Mais, ma question, M. le Président, c'est, au
paragraphe 8, si on avait modifié un
petit peu plus le paragraphe 8, on aurait pu avoir «rejet de
contaminants» ensemble puis après ça suivit de «dans l'environnement». Alors
que, maintenant, c'est marqué «le rejet dans l'environnement d'un contaminant».
Le Président
(M. Iracà) : Merci, M. le député de Masson. Mme Lizotte.
Mme Lizotte
(Marie-Josée) : Oui,
écoutez, bien... Oui, c'est possible de l'écrire comme ça : «Rejet de
contaminants dans l'environnement».
Une voix :
Mais ça ne change rien.
Mme Lizotte
(Marie-Josée) : Ça ne change rien, c'est ça. Mais on peut...
M. Lemay : Considérant que c'est une définition qui est
introduite à 5.1°, on marque «rejet de contaminants». Là, dans le fond, je comprends, avec le verbatim,
là, que la notion de «le rejet», il faut considérer qu'on veut dire :
«rejet de contaminants». Je le sais que
c'est déjà écrit dans la phrase, là, c'était juste pour
avoir le... pour être sûr que dans le fond on parle de la même affaire à
travers le projet de loi puis qu'à un moment donné on ne voit pas juste «le
rejet». Mais, tu sais, si on a spécifié
«rejet de contaminants» en définition de 5.1°, selon moi... Puis je ne suis pas
un juriste, là, peut-être que vous
pouvez me dire que ça... que c'est la même chose, là, mais tu sais, j'aurais
voulu qu'on maintienne cette définition-là à travers le projet de loi.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, Mme Lizotte?
M. Heurtel :
Si vous permettez, M. le Président.
Le Président
(M. Iracà) : Oui, M. le ministre.
M. Heurtel :
Je crois qu'on a répondu à la question.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, M. le député de Masson, est-ce qu'il y a
d'autres interventions.
M. Lemay :
Pas pour ce point-là.
Le Président
(M. Iracà) : Merci. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault
: Oui, dans «rejet de contaminants», «tout dépôt, tout rejet, tout
dégagement ou toute émission de
contaminants dans l'environnement», est-ce qu'on peut avoir des exemples de la
différence entre «dépôt», «rejet», «dégagement», «émission»?
Le Président
(M. Iracà) : M. le ministre.
M. Heurtel : Je peux référer à
la sous-ministre, s'il vous plaît?
Le Président (M. Iracà) :
Alors, Mme Lizotte.
Mme Lizotte
(Marie-Josée) : En fait, c'était des termes qui étaient déjà dans la
loi. Le but de cette proposition-là, c'était
de simplifier la lecture de la loi. Donc, le dépôt de contaminants, bien, c'est
quand on met dans l'environnement des...
on dépose des contaminants de toutes sortes. Le rejet, c'est quand c'est rejeté
dans l'eau ou... puis, le dégagement, c'est quand ça va être par une cheminée
ou... C'est toutes ces expressions-là, là, c'est des expressions qui sont déjà
dans la loi, qui sont déjà connues.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, merci, Mme Lizotte. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault
: Bien, ça ne me dit pas vraiment la différence entre «dépôt», «rejet»,
«dégagement» ou «émission». C'est ça que je veux savoir. C'est quoi, une
différence entre un «dégagement» puis une «émission», là, puis un «dépôt» puis
un «rejet»? Moi, en tout cas, si on prend la
peine de mettre quatre mots différents, là, «dépôt», «rejet», «dégagement»,
«émission», c'est que ça a sûrement une signification différente, M. le
Président.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, merci, M. le député de Jonquière. M. le ministre, ou Mme Lizotte?
M. Heurtel :
Là, maintenant, on demanderait la permission à Me Lessard de venir répondre à
la question du député, s'il vous plaît.
Le
Président (M. Iracà) : Est-ce que... Merci, M. le ministre.
Est-ce que j'ai le consentement des collègues pour Me Lessard? Ça va? Me
Lessard, alors je vous demanderais de vous identifier avec le titre exact.
• (10 h 40) •
M. Lessard
(Martin) : Oui. Bonjour. Donc, Martin Lessard, je suis avocat à la
Direction des affaires juridiques du
ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques. Donc, bon, je
comprends qu'on se questionne, là, sur la définition de «rejet de
contaminants». Actuellement, dans la LQE, là, notamment à
l'article 20, mais en plusieurs endroits, là, bon, comme Mme Lizotte
l'expliquait, c'est qu'on retrouve régulièrement
cette grande énumération là de tout dépôt, tout rejet, tout dégagement, toute
émission. Effectivement, par exemple,
dans l'atmosphère, en général, on va parler d'émission de contaminants, là,
dans l'atmosphère puis tout ça. J'avoue qu'entre rejet, dégagement et tout ça, à un moment donné, on peut se
demander : Bon, est-ce qu'effectivement il y a une différence entre
tous ces termes-là?
Bref, au bout
du compte, ce qu'on s'est rendu compte, c'est que, justement, la distinction
qu'on pourrait essayer de tenter de
faire, là, justement, dans la loi actuellement, là, au bout du compte, là, on
n'a pas vraiment besoin de la faire. On
veut seulement être englobant dans le fait que tout type de rejet de
contaminants dans l'environnement, que ce soit dans l'atmosphère, que ce soit par le dépôt de déchets, de matières
résiduelles sur le sol, bien, tout ça, on a englobé ça dans la définition de «rejet de contaminants». Et
ailleurs dans la loi, bien, ça va être beaucoup... c'est plus facile,
justement. Quand on a des recours à
prendre, on va y aller pour le rejet de contaminants, lequel, on le sait que ça
inclut l'émission atmosphérique puis tout ça. Ça fait qu'on s'évite
justement des problèmes d'interprétation.
Évidemment,
si, dans certains cas... puis là, là, je ne suis pas capable de vous dire s'il
y en a, si vraiment on ne veut parler strictement que de dégagement,
bien, à la limite, on pourrait le faire, mais je pense que la façon qu'on a articulé la loi, justement, on s'est facilité la
tâche en s'évitant d'utiliser plein de termes qui au bout du compte, en quelque
part, se recoupent là. Ça fait que c'est un
peu dans ce sens-là qu'on pense qu'on... L'idée de la réforme, c'est de
simplifier aussi la compréhension de la loi, donc c'est dans ce sens-là
qu'on a suggéré d'intégrer cette définition-là.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, Me Lessard. Est-ce qu'il y a d'autres questions, commentaires?
M. Gaudreault : Oui.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député de Jonquière.
M.
Gaudreault : J'aimerais ça, si ça peut savoir si ça peut...
J'aimerais ça savoir si le fait d'inclure une définition de «rejet de contaminants» peut avoir un impact
sur l'interprétation de l'article 118.4 de la loi qui dit que «toute
personne a droit d'obtenir du
ministère [...] copie de tout renseignement disponible concernant la quantité,
la qualité ou la concentration des
contaminants — puis là
on arrive dans les mots là — émis, dégagés, rejetés ou déposés par une
source de contamination ou,
concernant la présence d'un contaminant dans l'environnement. Le présent
article s'applique sous réserve des restrictions aux droits d'accès
prévues à l'article 28 de la Loi sur l'accès aux documents», etc.
Le Président (M. Iracà) : Sur
cette question... Alors, c'est une question qui s'adresse à Me Lessard?
(Consultation)
Le Président
(M. Iracà) : M. le député de Jonquière?
M. Gaudreault : Bien,
non, mais j'ai posé une question.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, Me Lessard.
M. Lessard
(Martin) : Oui. Bien là, là, vous êtes sur l'article 118.4 tel
qu'il se lit actuellement, dans la LQE?
M. Gaudreault : Oui.
M. Lessard (Martin) : Parce que
là c'est sûr qu'il est modifié, là, le 118.4.
M. Gaudreault : Oui,
oui, c'est ça.
M. Lessard
(Martin) : Mais là, donc, il est modifié quand même de façon
relativement importante. Ce que je comprends,
là, j'y vais... je le regarde rapidement, là. On parle, là... «ou [...]
concentrations des contaminants rejetés». Donc là, je pense qu'on n'a... bien, je suis assez convaincu qu'on a
considéré, là, effectivement la définition qu'on a intégrée. On serait
supposé, en tout cas.
M. Gaudreault : Bien,
c'est ça, on amène une modification à l'article 118...
M. Lessard
(Martin) : Oui. Normalement, on a tout fait ces adaptations-là, là.
Donc, ça me semble effectivement, là, correct, là. Vous me prenez à
froid, là, 118.4, il est plus loin.
M.
Gaudreault : Parce qu'on parle, dans le nouvel
article 118.4, «tout renseignement concernant la quantité, la qualité ou la concentration des contaminants
rejetés par une source de contamination», alors que, dans l'ancien article,
on disait : «La qualité ou la concentration des contaminants émis,
dégagés, rejetés ou déposés...»
M. Lessard (Martin) : Oui. Bien
là, c'est sûr que... Excusez...
Le Président (M. Iracà) :
Allez-y, Me Lessard.
M. Lessard
(Martin) : Bien, c'est sûr qu'avec des... contaminants rejetés, là, on
s'appuie sur notre définition de
«rejet de contaminants» qui englobe, là, le dégagement, l'émission et tout ça,
là. Je pense qu'ici il faut le lire nécessairement dans ce sens-là.
C'est sûr que c'est ça, l'objectif, là.
M. Gaudreault :
Donc, en parlant, au nouvel article 118.4, de contaminants rejetés et en
éliminant la notion d'émis, dégagé ou
déposé, en plus de rejeté, ça veut dire que dans le nouvel article 118.4,
quand on parle juste de rejeté, là on se réfère au nouvel 5.1° et le
«rejeté» va comprendre «dépôt», «dégagement», «émission»?
M. Lessard (Martin) : Oui, oui,
exactement. C'est ça, le but, nécessairement.
M. Gaudreault : Ça veut
dire que...
M. Lessard (Martin) : On ne
change pas le sens puis la portée, là, à ce niveau-là, non.
M. Gaudreault :
Bien, c'est ça, ma question, c'est à savoir... Parce que là on parle d'accès à
l'information. Il ne faudrait pas
qu'on restreigne l'accès à l'information pour d'autres types d'émission ou de
contaminant autres que rejetés, là.
M. Lessard (Martin) : Non. Ce
n'est aucunement l'intention, là, nécessairement.
M. Gaudreault : Oui.
C'est un bel exemple. Si on avait suspendu l'article 3, là, quand on
serait arrivés à l'article 118.4, on
aurait peut-être évité de perdre du temps, là, à discuter de ça, là. Mais je
veux quand même m'assurer que, par les quatre expressions «dépôt», «rejet»,
«dégagement» ou «émission», qu'on couvre toutes les situations
possibles de contamination, au fond, dans un territoire ou sur un
terrain, là.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, Me Lessard, c'est...
M. Gaudreault : Bien, c'est une question,
oui.
Le Président (M. Iracà) : C'est
une question.
M. Lessard
(Martin) : Bien, effectivement. Mais, autrement dit, à ce
niveau-là, on ne change pas la portée
de la loi actuelle. Dans le fond, on
ne fait tout simplement que ramener tous les termes, effectivement, actuellement dans la loi, qui visent à couvrir effectivement, je pense, tous les cas de types de contamination, que ce soit le
rejet, le dégagement, puis tout ça,
on a voulu simplifier ça en l'amenant seulement dans une définition. Mais donc ça ne doit pas changer la
portée de la loi actuelle à ce niveau-là, là. C'était ça, le but.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, merci, Me Lessard. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Ça va.
Le Président (M. Iracà) : Ça
va? Est-ce qu'il y a d'autres interventions... Oui, M. le député de Masson.
M. Lemay : Bien, pour la
question du député de Jonquière, là. Je crois qu'il voulait nous enligner sur
le cinquième paragraphe de l'article 1
de la LQE, quand on fait la définition de «contaminant». Je pense que sa question,
c'était, si, dans la définition
de «contaminant», on devait rajouter une notion à cet endroit-là, ou si on
avait tout couvert au cours des
44 dernières années puis qu'on n'avait pas une nouveauté, là, qu'on
pouvait prévoir à cet article-là. Mais d'après moi, effectivement, quand
on en fait la lecture, ça semble être adéquat, là. J'imagine que ça doit être
pour ça qu'il n'y a aucune modification que vous apportez?
Le Président (M. Iracà) : Me Lessard.
M. Lessard
(Martin) : Bien, effectivement, là, c'est ça. La notion de contaminant, on n'a pas jugé bon qu'il y avait lieu de jouer sur la portée
de cette définition-là.
M. Lemay : Parfait, merci pour
la précision.
Le
Président (M. Iracà) :
Merci, M. le député de Masson. D'autres interventions, questionnements
en lien avec l'article 3?
M. Gaudreault
: Je veux juste... Une question
de précision. Quand on a demandé, la semaine dernière, l'étude paragraphe
par paragraphe, article par article, alinéa par alinéa, là, en tout cas, je le
dis dans le désordre, là... Si on prend
l'exemple de l'article 3, là, c'est le 3 tout d'une «shot», ou on y
va par, dans ce cas-là, des paragraphes, là, 1°, puis, après ça il y a
le 2°... Bien, il y a le troisième paragraphe, là, qui commence par «2° par le
remplacement, dans le paragraphe 8°, de
"l'émission" par "le rejet"». Alors, je veux juste savoir
comment qu'on se gouverne dans ce cas-là, là.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, effectivement, concernant l'article 3,
là, c'est dans l'ensemble, là, qu'il doit être adopté. Il peut être
étudié, là, alinéa par alinéa, mais sous un global de 20 minutes par
intervention. Mais, pour l'article 3, il faut qu'il soit adopté dans
l'ensemble. Mais on peut le regarder...
Une voix : ...
Le Président (M. Iracà) : Oui,
effectivement. La norme, c'est que, pour cet article-là, l'article 3,
c'est dans l'ensemble, mais sauf si on veut y aller alinéa par alinéa, ça prend
le consentement de tous les membres.
M. Gaudreault : Dans ce cas-là,
l'alinéa, c'est 1°, c'est 2°, c'est 3°, c'est 4°, c'est 5°?
Le Président (M. Iracà) :
Exact. Exact. Alors, si on veut...Oui?
M. Gaudreault
: Bon. Mais moi, j'avais demandé d'étudier alinéa par alinéa, donc moi,
je... C'est parce que, quand vous me
dites : Avez-vous d'autres questions sur l'article 3? J'en ai plein,
de questions sur l'article 3, mais... On peut avoir fait le tour du volet 5.1°, mais on va avoir
d'autres questions sur les autres modifications à apporter par le ministre, là.
Décision de la
présidence concernant le temps de parole des
membres de la commission lors de l'étude d'un article
modifié ou ajouté dans une loi existante
Le Président (M. Iracà) :
Parfait. Je vais faire la lecture de ce qu'on avait préparé, là, comme
argumentaire en lien avec votre questionnement, la semaine dernière, ça va
peut-être être un peu plus clair, en lien avec l'article 3. Il va y avoir d'autres articles aussi où je vais
vous suggérer des choses, mais en lien avec votre questionnement de la semaine
dernière, alors, pour qu'il n'y ait pas de...
Une voix : ...
• (10 h 50) •
Le
Président (M. Iracà) : Oui. Vous indiquer que le temps de parole
que prévoit la jurisprudence parlementaire relativement à un article d'un projet de loi qui propose d'ajouter
plusieurs articles à une loi déjà existante, et ce, que ces articles aient ou non plusieurs alinéas et/ou
paragraphes, la décision — je me réfère à une ancienne décision, 245/6, datant du 2 décembre 2003 — nous indique ce qui suit : «En vertu de
l'article 245 du règlement, chaque membre dispose d'un temps de
parole de vingt minutes pour l'étude de l'alinéa introductif — alors,
à l'article 3, là, l'alinéa introductif, là, c'est la première phrase, là : "L'article 1 de
cette loi est modifé :" — et [...] vingt minutes pour chacun des [...]
articles que l'article sous étude propose d'ajouter à une loi existante.
La commission ne peut procéder autrement sans le consentement unanime de tous
les membres de la commission.»
Nous
procéderons donc ainsi, et chaque membre disposera de 20 minutes pour
chacun des nouveaux articles qu'on propose
d'ajouter ou de modifier dans les différentes lois modifiées par ce projet de loi. Alors, là-dessus, on ajoute des articles, donc, pour chacun des nouveaux articles. S'il advenait qu'un
membre demande à ce que certains articles soient étudiés plus en détail,
c'est-à-dire alinéa par alinéa ou paragraphe par paragraphe, tel que précisé
dans la décision de décembre 2003, il nous faudra demander le consentement
unanime de tous les membres pour procéder ainsi.
Alors,
c'est ce qu'on avait préparé comme argumentaire en lien avec votre demande de
la semaine dernière. Alors, ce que je propose, c'est...
M. Gaudreault :
Bien...
Le Président
(M. Iracà) : Continuez.
M. Gaudreault :
Oui, mais moi, je demande d'étudier alinéa par alinéa l'article 3. Donc,
c'est ma demande.
Le
Président (M. Iracà) :
Parfait. Alors, en lien avec la demande du député de Jonquière
d'étudier l'article 3 alinéa par alinéa, est-ce qu'il y a un consentement?
Des voix :
...
Le
Président (M. Iracà) :
Pas de consentement. Alors, M.
le député de Jonquière
et les autres collègues, nous allons
poursuivre l'étude de l'article 3. Si vous avez des questions,
interventions. Sinon, je vais mettre aux voix l'article 3. M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. J'ai un amendement à proposer à l'article 3 :
Modifier l'article 3 du projet
de loi modifiant
l'article 1 de cette loi par l'insertion, après le paragraphe 4°, du paragraphe 4.1° :
4.1° par
l'insertion, après le paragraphe 10°, de «parties intéressées» :
«10.1°
"parties intéressées" : le public qui est touché ou qui risque
d'être touché par les décisions prises en matière d'environnement ou qui a un intérêt à faire valoir à l'égard du processus décisionnel;
aux fins de la présente définition, les
organisations non gouvernementales dont la mission principale
est d'oeuvrer à la protection de l'environnement sont réputées avoir un intérêt. Sont également
réputées avoir un intérêt les municipalités.»
Le Président
(M. Iracà) : Alors, merci, député de Jonquière.
Alors, on va
suspendre quelques instants, le temps de faire des photocopies.
(Suspension de la séance à
10 h 53)
(Reprise à 10 h 55)
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux. Sur l'amendement proposé par le député de Jonquière sur l'article 3, est-ce qu'il y a des questions, commentaires? Ça va? Alors, M. le député de Jonquière, je pense que
vous aviez fait le tour de votre amendement?
M. Gaudreault : Bien, je peux en parler un peu, là. C'est parce qu'évidemment ça fait référence à l'article
20, qui introduit
l'article 31.3.5 au paragraphe 3°. Quand le ministre dit qu'il peut
«tenir une médiation, lorsqu'il juge que la nature des préoccupations soulevées le justifie et qu'il existe une
possibilité de compromis entre les parties intéressées», alors pour nous
c'est quand même important parce que c'est un nouvel élément, tenir une
médiation, et on voulait préciser ce qu'est
la notion de parties intéressées. Et là on se réfère à la Convention d'Aarhus.
Et c'est le Centre québécois... pas
le Centre québécois, mais la chaire canadienne du droit de l'environnement qui
est venue plaider ici, en commission parlementaire,
qui nous avait référés à la Convention d'Aarhus, qui définit, à son
article 2, alinéa 5°,«public concerné» : «L'expression "public concerné" désigne
le public qui est touché ou qui risque d'être touché par les décisions prises
en matière d'environnement ou qui a un intérêt à faire valoir à l'égard
du processus décisionnel; aux fins de la présente définition, les organisations non gouvernementales qui oeuvrent en
faveur de la protection de l'environnement et qui remplissent les
conditions pouvant être requises en droit interne — évidemment — sont
réputées avoir un intérêt.» Bon.
Alors,
évidemment, le Canada a ratifié la Convention d'Aarhus, et on essaie de faire
un lien entre cette convention, les
définitions qui y sont incluses et qui se retrouvent, au fond, un peu touchées
par le projet de loi n° 102. Alors, c'est pour ça qu'on veut définir, là, «parties intéressées». On pense que ça
viendrait préciser aussi à qui et comment s'adresse une médiation telle
qu'introduite, là, par l'article 31.3.5.
Le Président (M. Iracà) : Ça
va, M. le député de Jonquière?
M. Gaudreault
: Oui.
Le Président
(M. Iracà) : Vous avez terminé?
M. Gaudreault
: Oui.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, questions, commentaires en lien
avec l'amendement du député de Jonquière? Alors, M. le député de Masson.
M. Lemay :
M. le Président, je trouve ça intéressant la notion que le député de Jonquière
apporte de «parties intéressées». Mais par contre j'aimerais, afin de mieux
apprécier cet amendement-là, qu'on fasse la suspension de l'amendement pour justement qu'on puisse le voir
plus en détail au travers de l'étude détaillée du projet de loi, puis on
pourrait revenir plus tard, justement, puis faire l'adoption de l'amendement.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, je comprends que c'est une demande
de suspension? Alors, puisque le député de Jonquière en est
l'initiateur...
M. Gaudreault
: Bien, moi, je ne serais pas contre le suspendre, là, mais le problème,
c'est qu'il faut qu'on... Vu que le
gouvernement a refusé le consentement pour suspendre la totalité de
l'article 3, on est obligés de le traiter tout de suite, là. Moi, je n'aurais pas de problème à
le suspendre, dire : Bon, bien, quand on va arriver à l'étude — puis ça irait bien plus vite, là — de l'article 20 qui introduit
l'article 31.3.5, bien là, on aurait des éclaircissements. C'est une autre preuve, là, de ce que je disais tantôt, là,
où on aimerait préciser les choses. Là, on est obligés d'y aller un peu à
l'aveugle, là. Alors, moi, je ne peux pas être contre la suspension, mais, si
on le suspend, je vais l'échapper, mon
amendement, à cause du refus du consentement du gouvernement de suspendre
l'article 3. Donc, je suis mal pris, là. Ce n'est pas de ma faute,
là.
Le
Président (M. Iracà) : M. le député de Masson... Alors, il y a une
demande quand même. Tout membre peut demander
une demande de suspension d'amendement ou d'article. Alors, je considère que
j'ai une demande de suspension. Je
vais être obligé de demander le consentement des collègues pour la demande de
suspension du député de Masson en lien avec votre amendement.
M. Gaudreault
: Oui. Bien, demandez-le.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, est-ce qu'il y a consentement pour
la demande de suspension de l'amendement du député de Masson?
Des voix :
Pas de consentement.
Le
Président (M. Iracà) : Pas de consentement? Parfait. Alors, nous
poursuivons avec l'amendement du député de Jonquière. Questions, commentaires sur l'amendement du député de
Jonquière, avant que je le mette aux voix? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement du député
de Jonquière à l'article 3. Est-ce que l'amendement à l'article 3 est
adopté ou rejeté?
Des voix :
Rejeté.
• (11 heures) •
Le
Président (M. Iracà) : Alors, l'amendement est rejeté. Nous
poursuivons l'étude de l'article 3. Questions, commentaires en lien
avec l'article 3, avant que je le mette aux voix?
M. Gaudreault :
Oui, M. le Président.
Le Président (M.
Iracà) : M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui.
J'aimerais savoir de la part du gouvernement... Le paragraphe 20°, qui est non en vigueur dans la loi actuelle, on parle de «"résidus
miniers" : les substances minérales rejetées, les boues, les eaux
sauf l'effluent final, provenant des opérations d'extraction ou de
traitement du minerai et les scories provenant des opérations de pyrométallurgie». Alors, il est non en vigueur
depuis son adoption en 1992, je pense, M.
le Président, alors moi, j'aimerais
savoir, de la part du gouvernement, pourquoi il n'est pas en vigueur. Est-ce que le gouvernement a l'intention de le mettre en vigueur, et, si oui, quand? Sinon,
comment et pourquoi? Alors, c'est les questions que j'ai.
Le
Président (M. Iracà) : Merci,
M. le député de Jonquière. Sur la question du député de Jonquière, M. le ministre, est-ce que je suspends quelques instants?
M. Heurtel :
Quelques instants, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M.
Iracà) : Alors, je suspends quelques instants les travaux.
(Suspension de la séance à 11 h 2)
(Reprise à 11 h 3)
Le
Président (M. Iracà) : Nous
reprenons nos travaux. Alors, M. le
ministre, sur la question
du député de Jonquière.
M. Heurtel : Alors, je demande consentement
à ce que Me Lessard puisse répondre à la question.
Le Président (M. Iracà) : Est-ce que
j'ai consentement pour que Me Lessard réponde à la question? Ça va? Me Lessard,
la parole est à vous.
M. Lessard (Martin) : Oui, merci.
Donc, oui, donc, pour la définition de «résidus industriels», là, que...
Une voix : ...
M. Lessard
(Martin) : Ah! c'est «résidus miniers», excusez, «miniers», oui,
excusez. Alors, effectivement, il n'a jamais
été mis en vigueur, et ça, ça avait être intégré dans la LQE par une loi de
1987, chapitre 25, loi de 1987, là, modifiant la Loi sur la qualité de l'environnement. Donc, à l'article 241 du
projet de loi, on abroge l'article 1 de cette loi-là de 1987. Donc, ça fait en sorte que cette définition-là, de
«résidus miniers», non en vigueur, donc elle va être retirée, dans le fond,
de la LQE, là. Ce qu'on me dit aussi, c'est
qu'il y a une définition de «résidus miniers», là, qui se retrouve dans le
règlement sur les attestations en
milieu industriel, là, mais là c'est sûr, là, que m'embarquer, là, à froid dans
cette définition-là... Il faudrait regarder, là...
M.
Gaudreault : En fait, nous parlons de l'article 241 du projet
de loi n° 102 qui modifie la Loi sur la qualité de
l'environnement... c'est-à-dire, la Loi modifiant la Loi sur la qualité de
l'environnement, l'article 241 et non 242, parce
que c'est la modification qui avait été faite en 1987, chapitre 25, là, qui
abroge cette disposition-là. Mais c'est parce que... Je veux bien, là, d'un point de vue technique, là... mais ça ne
me dit pas pourquoi on fait ça. C'est quoi, le rationnel qui est derrière ça? Pourquoi le gouvernement fait ça?
Parce qu'il me semble qu'à l'article 20... c'est-à-dire, au sous-paragraphe 20°,
d'avoir une définition de «résidus miniers».
Ça peut être important, surtout qu'il va y avoir des autorisations d'accordées,
il va y avoir des règlements qui vont être
adoptés, et là on vient retirer, par
une disposition technique... J'en conviens, là, à l'article 241, on vient retirer la définition
de «résidus miniers». Je n'ai pas besoin de me faire dire par quel mécanisme
technique on retire ça, en tout respect.
Moi, je veux savoir pourquoi on le retire. C'est ça, ma question,
là, c'est sur le fond, ce n'est pas sur la mécanique, là.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député de Jonquière. M. le ministre.
M. Heurtel : L'objectif est uniquement
un objectif de profiter de cette révision de la Loi sur la qualité de l'environnement pour faire de l'économie législative, là. C'est parce qu'il y a... Contrairement à ce que peut peut-être comprendre le député de Jonquière,
dans le domaine minier, il y a déjà
un régime législatif et réglementaire imposant. Ce n'est pas juste dans la Loi sur la qualité de l'environnement qu'on
parle de résidus miniers. Alors, à sa question, il a eu l'explication technique parce que c'est une
disposition technique. Parfois, c'est ça. Alors, ça peut peut-être ne pas
satisfaire le député, mais parfois...
et ça arrive dans le projet de loi. On essaie justement de faire, entre
guillemets, un ménage, mais le fait
est que, dans le régime législatif et réglementaire existant au Québec, il y a
toute une structure, là, qui gère le monde minier, il y a une réglementation. Il y a, d'ailleurs, d'autres
réglementations à venir. On l'a vu en commission parlementaire, qu'il y a un projet de règlement qui s'en vient
justement sur le monde minier. Alors, je ne sais pas si... oui, si Me Lessard
peut compléter?
Le Président (M. Iracà) : Me
Lessard, allez-y.
M. Lessard
(Martin) : Oui. Excusez, c'est ça, dans notre contexte, les juristes,
je ne suis peut-être pas aussi préparé que
je l'aurais voulu pour répondre à toutes les questions. Donc, ici, je constate,
là, dans la Loi sur les mines, il y a aussi une définition, là, qui a été intégrée, là, de «résidus miniers», aussi,
là. Donc, on comprend que depuis 1987 le régime juridique a beaucoup changé, là. Donc, dans ce contexte-là, on a jugé,
bon, qu'on n'avait plus besoin de garder cette définition-là.
M.
Gaudreault : Mais le gouvernement, le ministère de
l'Environnement prépare ou peut être appelé à préparer des règlements en vertu de la Loi sur la qualité
de l'environnement, des règlements qui concernent la gestion des résidus
miniers. Bon, alors moi, je veux avoir la
réponse ou la... Je veux que le ministre nous explique... S'il adopte des
règlements qui touchent les résidus miniers en vertu de la Loi sur la
qualité de l'environnement, s'il n'y a pas de définition de «résidus
miniers» dans la loi, de définition en vigueur, comment il peut à ce moment-là
faire des règlements en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement qui touchent
les résidus miniers, par exemple, s'il n'y a pas de définition en vigueur
de «résidus miniers»? Donc, je comprends qu'il se réfère à la Loi sur
les mines à ce moment-là.
Le Président (M.
Iracà) : Alors, vous vous référez à la Loi sur les mines, telle est la
question du député de Jonquière. M. le ministre, Me Lessard?
M. Heurtel : Le député a bien
compris.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Bien, c'est quel article de la Loi sur les mines
qui... Je pense, M. Lessard nous en a parlé tout à l'heure. Quel article
sur la Loi sur les mines qui fait référence à la définition des «résidus
miniers»?
Le Président (M. Iracà) : Me
Lessard.
M. Lessard (Martin) : C'était
l'article 1, dans les définitions, à l'article 1 de la loi.
M.
Heurtel : ...si vous permettez, il y a également 53.2 de la LQE qui
fait référence aux résidus miniers. Alors, il y a une mention dans la
LQE.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. Alors, M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. On va juste aller voir l'article 53.2.
Vous voyez, c'est un autre bel exemple. Si on avait suspendu l'adoption de l'article 3, quand on
serait rendus à 53.2, peut-être qu'on aurait eu notre réponse puis on n'aurait
pas eu besoin de perdre du temps comme ça sur la question, là. C'est 57 ou 53?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre, vous avez mentionné l'article...
M. Heurtel : 53.2.
Le Président (M. Iracà) : 53.2, M.
le député de Jonquière.
• (11 h 10) •
M. Heurtel : De la loi actuelle de
la qualité de l'environnement.
M.
Gaudreault : L'article 53.2 nous dit : «Les dispositions de la
présente section ne sont pas applicables aux matières gazeuses, exception faite de celles contenues dans
une autre matière résiduelle ou issues du traitement d'une telle matière,
aux résidus miniers ni aux sols qui
contiennent des contaminants en quantité ou concentration», bon, etc. Mais là
on retire la définition de 53.2, donc
on retire... C'est-à-dire, par le projet de loi n° 102, on retire la
définition de «résidus miniers», qui
n'a jamais mise en vigueur, et on garde cependant dans la loi, dans le corps de
la loi, l'article 53.2 qui fait référence aux résidus miniers, mais là on n'y amène pas de définition, puis on
dit : Vu que le ministre ne modifie pas l'article 53.2 dans le projet de loi n° 102, là, on n'a pas
de définition de «résidus miniers» puis il n'y a pas de référence à la Loi sur
les mines quand on parle de résidus
miniers à l'article 53.2, qui est toujours... je le répète, qui n'est pas
modifié par le projet de loi n° 102.
Alors, moi,
je me demande si on ne devrait pas, à tout le moins, à un moment donné, quand
on sera rendus dans ce coin-là — ou on peut le faire tout de suite, je ne
sais pas, là — à
l'article 53.2, dire «aux résidus miniers tel que définis à la Loi sur les mines», parce que, là, les résidus
miniers... Le ministre nous dit qu'il fait des règlements sur les résidus
miniers en se fiant à la définition
de «résidus miniers» dans la Loi sur les mines, mais là il y a une expression,
«résidus miniers», intégrée à
l'article 53.2 de la Loi sur la qualité de l'environnement, puis le ministre
élimine la définition. Alors, moi, je veux juste être sûr, là. C'est
bien beau de couper pour faire des économies, puis faire de la concordance, et
profiter de faire un ménage, mais il est quand même... Il nous le dit lui-même,
là, qu'il arrive, à l'article 53.2, l'expression «résidus miniers».
Le Président (M. Iracà) : Alors, M.
le ministre.
M.
Heurtel : M. le Président, juste rappeler... Je n'élimine pas une
définition parce qu'elle n'a jamais été en vigueur. Alors, je voudrais corriger le commentaire, le
dernier commentaire du député de Jonquière. Alors, il n'y a pas une élimination d'une définition parce que cette
définition-là n'a jamais été en vigueur. Alors, je n'élimine pas quelque chose
qui est en vigueur. Alors, il faut tout de suite préciser ça.
Deuxièmement,
M. le Président, il faut comprendre aussi que, si une autre loi définit un
terme, bien, il faut interpréter aussi
les lois dans leur ensemble. Chaque loi n'est pas un silo, alors, parce qu'à ce
niveau-là, s'il faut définir tous les termes dans une loi à chaque fois
et que chaque loi doit interpréter chaque terme à chaque fois, on ne finira jamais.
Alors, si, justement, il y a des définitions...
Parce que, selon la logique qui est proposée par le député de Jonquière, ça
voudrait dire que, parce qu'il n'y a pas de définition de «résidus
miniers» dans la LQE, la LQE ne peut pas gérer la question environnementale reliée aux résidus miniers. Ça
fait plusieurs années qu'il n'y a pas de définition de «résidus miniers» dans
la LQE, et la LQE, croyez-moi, M. le Président, elle s'applique constamment à
la question des résidus miniers. Alors,
je trouve particulier, là, l'interprétation que le député donne ici parce que
c'est en train de transformer toute la question de l'interprétation des
lois, là.
Alors,
justement, il y a une définition de «résidus miniers». On travaille même sur
une réglementation, parce que, là, présentement, toute la question
environnementale reliée aux résidus miniers, c'est une directive du ministère
de l'Environnement, la directive 019, et là,
justement, par souci de modernisation, de cohérence, on veut mettre en place
une réglementation beaucoup plus complète,
et la définition de «résidus miniers», non seulement elle existe dans une loi,
mais elle existe dans d'autres règlements
et, également, elle existe au niveau de la jurisprudence. Alors, il y a déjà
une définition, et tout ce qu'on
fait, c'est plutôt pour éviter qu'il y ait une problématique. Mais il n'y en a
jamais eu, de définition dans la LQE,
il n'y en a pas eu, la preuve est là, et le député le reconnaît. Alors, l'idée,
c'est simplement d'être cohérent avec ce qui existe déjà en matière de
définitions.
Le
Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. Par principe d'alternance, M. le député de Jonquière,
j'avais le député de Masson qui avait levé la main, alors si... M. le
député de Masson.
M.
Lemay : Oui, merci, M. le Président. Donc, moi, je comprends qu'on
enlève le terme «résidus miniers» dans la définition, le 20e paragraphe.
J'aimerais qu'on me réconforte un petit peu. Est-ce que ça veut dire que ce qui
était défini — qui n'a jamais été en vigueur depuis
1987 — comme
étant un résidu minier, ça se trouve à être, dans le fond, ce qui est défini au cinquième paragraphe dans
«contaminant»? Est-ce qu'on peut me réconforter puis dire que des «résidus miniers» est inclus dans la définition de
«contaminant»? Puis là, dans le fond, je comprendrais pourquoi qu'on n'a pas
besoin de faire une spécification particulière pour «résidus miniers».
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député de Masson. M. le ministre.
M.
Heurtel : Encore une fois, je référerais le ministre à la définition
de «résidus miniers», qui existe déjà dans la législation et la
réglementation québécoise.
Le Président (M. Iracà) : Alors, en
lien avec la définition qui existe déjà, M. le député de Masson.
M.
Lemay : O.K. Donc, parce que c'est défini dans une autre loi, c'est
pour ça que, dans la LQE, 53.2, on maintient le terme «résidus miniers», parce que c'est défini dans une autre loi,
alors que, dans la LQE, on ne le traite pas en tant que contaminant parce qu'on aurait très bien pu ici
mettre «contaminant» si c'est inclus dans la définition de «contaminant».
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : C'est une notion
particulière qui a été définie dans la législation et dans la réglementation.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre.
M. Lemay : Merci pour cette
précision.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député de Masson. M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Bien, ce n'est pas vrai qu'il n'y avait pas
de définition de «résidus miniers». Il y en a une, c'est juste qu'elle
n'a jamais été mise en vigueur, mais elle est quand même dans la loi. Alors,
moi, je veux savoir pourquoi elle n'a jamais été mise en vigueur, puis là
pourquoi on l'enlève. Si elle était là, à un moment donné, là, je veux dire, ça devait être important qu'on la mette
là, puis là on la retire. Elle n'a jamais été mise en vigueur puis elle se
retrouve ailleurs dans d'autres lois. Je
comprends tout ça. Mais on fait quand même un geste en la retirant, la
définition, alors qu'elle avait déjà
été mise. Bien qu'elle n'ait jamais été mise en vigueur, elle avait été incluse
dans la loi. Donc, je veux savoir
pourquoi elle n'avait jamais été mise en vigueur, cette définition. Pourquoi on
ne... Ça doit faire 30 ans, là, qu'elle est là puis elle n'a jamais...
ça a toujours tardé.
Le Président (M. Iracà) : Alors, sur
la question du député de Jonquière, M. le ministre.
M.
Heurtel : Il y a d'autres dispositions comme ça à la LQE, et je me
suis posé la même question. Notamment, il y a toute une série... Il y a une disposition sur l'attestation de
conformité environnementale, qui a été mise dans la loi en 1982 et qui n'a jamais... et elle, elle était en
vigueur... elle est en vigueur, contrairement à la définition de «résidus
miniers», sauf qu'elle, on ne lui a
jamais donné de force d'application parce qu'on n'a jamais adopté de règlement
pour lui donner force d'application. Alors, ça arrive, des fois, dans
des lois.
Alors,
j'invite le député de Jonquière à parler à l'ensemble des ministres de
l'Environnement depuis 1987 parce qu'honnêtement
on ne peut pas répondre à sa question, le pourquoi des intentions des
gouvernements successifs depuis 1987,
qui inclut un gouvernement dont il a fait partie, pourquoi on n'a pas donné
force de loi à cette définition-là. Mais, encore une fois, il faut référer au fait qu'il y a une définition, il y
a une définition qui existe dans nos lois, et ça a permis, cette
définition-là, à la LQE d'agir en matière de gestion de résidus miniers.
Donc, la
préoccupation énoncée à l'origine par le député, je crois qu'on y a répondu. On
a répondu également à pourquoi on
retire un article qui n'a jamais eu force de loi. Et, pour ce qui est de ce
qu'il y avait dans la tête des
législateurs depuis 1987, c'est une excellente question, M. le
Président.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre. Alors, simplement pour vous aviser, on
m'avise qu'il vous reste cinq minutes pour
vos interventions sur l'article 3 et 20 minutes sur l'article introductif de
l'article 3, là, qui est la phrase : «L'article 1 de cette loi est
modifié...» Alors, M. le député de Jonquière.
• (11 h 20) •
M.
Gaudreault : Oui. Bien, évidemment, je ne suis pas satisfait de
la réponse du ministre, là. Ça ne me rassure pas que le ministre actuel
ne sache pourquoi ça n'a pas été mis en vigueur depuis 1987. Je veux dire,
ce n'est pas une question partisane, là,
c'est une question... Je veux dire, le ministère existe depuis 40 ans, là,
alors il doit y avoir une mémoire dans
ce ministère-là, là, ça n'a pas passé au feu, puis on a tout perdu, là. Je veux
dire, ce n'est pas une question partisane que je lui pose. Quand il me dit que j'aille voir les ministres des
gouvernements du Parti québécois, ça n'a pas rapport, là. Moi, je veux dire, moi, je pose une question
pour savoir pourquoi l'État québécois — il est supposé y avoir une continuité de l'État, là — n'a jamais mis en vigueur l'article sur la
définition de «résidus miniers». Le ministre n'est pas capable de me répondre à ça puis il dit que je pose une
bonne question. Je pose une bonne question, il n'a pas la réponse puis il
veut quand même le retirer, l'article.
Alors, c'est pas pire, quand même. Moi, ça ne me
rassure pas d'aucune manière, là, sur pourquoi on retire la définition de
«résidus miniers» dans une loi sur les mines... sur l'environnement. Je
comprends qu'on y fait référence ailleurs. Puis moi, je ne veux pas réinventer
ici les règles d'interprétation des lois, là, puis les règles d'interprétation juridiques, ce n'est pas du tout mon intention, je
veux juste travailler correctement, là, et je pose la question parce que
l'expression «résidus miniers» réapparaît
plus loin dans la loi puis elle n'est pas modifiée. Cet article-là n'est pas
modifié, mais le mot reste. Alors,
moi, je veux savoir pourquoi on retire ça. Je peux comprendre qu'on fait
référence à d'autres lois. Ça arrive
couramment, là, qu'on fait référence à d'autres expressions dans d'autres lois.
Mais là je pose la question : Pourquoi
ça n'a jamais été en vigueur depuis 1987?, et tout ce que le ministre trouve le
moyen de me dire : C'est une excellente question, il devrait aller poser la question à mes prédécesseurs depuis
1972. Bon, alors, moi, je ne suis pas rassuré, là, je ne suis pas rassuré du tout par rapport à ça.
Maintenant, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de plus, là? Le ministre
n'a pas d'autre réponse à me donner que ça, là.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, merci, M. le député de Jonquière. D'autres
interventions avant que je mette aux voix l'article 3? M. le député
de Masson.
M.
Lemay : Oui. Moi, j'ai une question à l'article 1 de la LQE, le
paragraphe 21°, «matière dangereuse», puis c'est simplement une question par rapport à... Quand je regarde «matière
dangereuse», la première chose qui me vient en tête, c'est le SIMDUT, le système, là, d'information des matières
dangereuses utilisées au travail, puis je voulais savoir si on avait fait un lien pour s'assurer que «toute
matière dangereuse pour l'environnement», dans le fond, c'est concordant
avec ce qui est défini ailleurs dans la
législation. Puis je regardais ça avec... simplement des définitions, là, c'est
correct, ça peut être des synonymes,
là, mais on utilise ici «inflammable», on n'utilise pas «combustible», on
utilise «comburante». On fait notion
avec plusieurs termes : «explosif», «gazeux», «inflammable». Dans les
matières dangereuses qu'on utilise au travail,
on parle aussi de gaz comprimé. Il y a d'autres termes qu'on retrouve, qu'on ne
retrouve pas dans cette définition-là au
paragraphe 21°. Je ne sais pas si vous êtes satisfaits de la définition de
«matière dangereuse», parce que j'imagine que vous devez l'être, puisque
vous n'y avez pas apporté d'amendement.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Masson. M. le ministre,
à la question du député de Masson.
M. Heurtel : Je demanderais à
Me Lessard, s'il vous plaît, M. le Président...
Le Président (M. Iracà) :
Me Lessard, la parole est à vous.
M. Lessard
(Martin) : Oui. Donc, bien, quand on regarde la définition de «matière
dangereuse», bon, à l'article 1, bon,
c'est : «...toute matière qui, en raison de ses propriétés, présente un
danger pour la santé ou l'environnement et qui est, au sens des
règlements pris en application de la présente loi...» Donc, au bout du compte,
c'est le règlement sur les matières
dangereuses, finalement, qui vient définir exactement c'est quoi, une matière
dangereuse. Ça fait qu'au bout du compte
cette définition-là, elle se trouve... Dans le fond, ça équivaut quasiment à
une habilitation. On a des habilitations réglementaires dans la section sur les matières dangereuses, là, mais
donc c'est ce règlement-là qui vient vraiment préciser qu'est-ce qu'on doit entendre par «matière
dangereuse» puis qu'est-ce qui est donc régi par cette section particulière là
de la loi.
Le Président (M. Iracà) : Merci,
Me Lessard. M. le député de Masson, M. le député de Jonquière, d'autres
interventions?
M.
Gaudreault : Oui. Au sous-paragraphe 11.2°, là, «valorisation de
matières résiduelles», bon, on fait toute une liste, là, d'opérations
avec le réemploi, le recyclage, etc., et là on dit : «à obtenir à partir
de matières résiduelles des éléments ou des
produits utiles ou de l'énergie». Je veux savoir si ce n'est pas limitatif. Parce qu'on
parle de produits utiles ou de l'énergie.
Est-ce qu'il pourrait y avoir d'autres finalités, par le
réemploi, le recyclage, le traitement biologique, compostage,
biométhanisation, épandage sur le sol, etc., à obtenir de matières résiduelles
des éléments ou des produits utiles ou de l'énergie?
Est-ce que ça peut être autre chose? Est-ce qu'il pourrait y avoir d'autres finalités? Il me semble... «Produits utiles», c'est quoi, ça, puis, après ça, juste «de
l'énergie»? Est-ce qu'on peut faire autre chose avec la valorisation des matières résiduelles?
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. M. le
ministre.
M. Heurtel :
Moi, je voudrais savoir si le député a des suggestions.
M.
Gaudreault : Bien, je pose la question, là.
M. Heurtel :
Non, mais, moi aussi, je pose la même question. Est-ce qu'il a des idées en
tête?
M.
Gaudreault : Bien, avec la valorisation de matières résiduelles, on
peut faire toutes sortes de choses autres que de l'énergie. Alors, moi, je veux savoir... Ça peut être de
l'engrais. Ce n'est pas de l'énergie, de l'engrais. Est-ce que ça peut
être, je ne le sais pas, moi, de la réutilisation de meubles, peu importe?
Alors, voilà.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. M. le ministre.
M.
Heurtel : Bien, si on regarde justement les exemples, c'est la notion
de «produits utiles» qui est là justement pour être englobante, parce que tous les exemples qu'il vient de donner
peuvent justement rentrer dans la notion de «produits utiles». C'était ça, l'objectif. Je crois que là
on a intérêt à avoir une définition englobante, et c'est ça, le terme. Le but
de l'emploi, c'est justement d'être capable d'intégrer les très bons
exemples que donne le député.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre. Il vous reste
1 min 35 s, M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Sur cet alinéa, et il me reste 20 minutes sur... Il
me reste combien sur le premier alinéa?
Le
Président (M. Iracà) : Sur l'ensemble des alinéas, mais il vous reste
un autre 20 minutes sur l'article introductif de l'article 3.
M.
Gaudreault : Oui. Mais c'est parce qu'on parle de «produits utiles»,
donc «utiles», là, ça peut avoir différents sens. Il y a quelque chose qui peut être utile pour moi, qui ne sera pas
utile pour le ministre ou pour quelqu'un d'autre. Alors, comment interpréteront les tribunaux...
Qu'est-ce qu'on entend par «utile»? Ça fait référence à quoi? Qu'est-ce
qui est utile?
Le Président (M.
Iracà) : O.K. Alors, merci, M. le député de Jonquière. M. le ministre.
M.
Heurtel : M. le Président, je n'ai aucune autre réponse à donner. Je
n'ai rien à ajouter sur ce que j'ai déjà dit.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Bien, c'est parce... Je veux dire, quelqu'un pourrait
invoquer cette définition-là, de «produits utiles», en disant que c'est utile pour lui parce que ça lui rapporte
des revenus, mais ça ne veut pas dire que ça va être utile nécessairement pour la collectivité. Alors, est-ce
qu'il peut nous dire comment il peut préciser l'expression? C'est utile à quoi? C'est utile à qui? C'est utile en vertu de
quoi? C'est utile par règlement? Ça va être défini par règlement? C'est utile
comment?
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. M. le ministre, pas
d'autres commentaires?
M. Heurtel :
Non, pas d'autre commentaire.
Le Président (M.
Iracà) : Alors, M. le ministre n'a pas d'autre commentaire. M. le
député de Masson.
M.
Lemay : M. le Président, maintenant, j'ai une question à
l'article 1 de la LQE. Quand on a... Voyons, je ne l'ai plus, là. Ah! 18e paragraphe, on fait la
définition de «ministre», on dit... Puis c'est une question comme ça, là,
peut-être que c'est juste moi qui...
Peut-être que vous allez me dire que, par défaut, quand on fait la révision
d'une loi, il est prévu, à un moment donné, qu'on change le titre du
ministre, là, mais ici c'est marqué dans la définition «le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des
Parcs». Je sais que, présentement, on a le ministre des Forêts, Faune et Parcs puis on a aussi le ministre du
Développement... de l'Environnement et de la Lutte aux changements climatiques.
J'aimerais juste savoir si c'est prévu que
cette définition-là, de «ministre», soit faite par défaut quand on fait la
révision, la renumérotation ou peu importe, là. Juste pour avoir
l'explication. Peut-être que le ministre pourrait répondre.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le député de Masson. M. le ministre.
• (11 h 30) •
M. Heurtel :
La loi sur le ministère est ainsi titrée et ainsi faite, et, pour des raisons
de complexité et de concordance, cette
fois-ci, là, ça a été décidé, pour
ces raisons-là, de laisser ça tel quel, parce que la loi habilitante
est encore titrée comme ça.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Masson.
M. Lemay :
Ça va.
Le Président (M. Iracà) : Ça
va? Est-ce qu'il y a d'autres interventions avant de mettre aux voix
l'article 3? S'il n'y a pas d'autre
intervention de la part des collègues, je vais mettre aux voix
l'article 3. Ça vous va? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Abstention.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, l'article 3 est adopté sur division.
Nous poursuivons l'étude des articles. Nous
allons étudier l'article 4. M. le ministre.
M. Heurtel :
Excusez-moi. Article 4 : La section II du chapitre I de
cette loi en devient le chapitre II du titre I.
Alors, en
explication : L'article 4 prévoit la modification du niveau de
division de la section II du chapitre I de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Alors, des
questions, interventions, commentaires sur l'article 4? Ça va? S'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Iracà) : Adopté. Parfait. L'article 4 est
adopté. Nous allons procéder à l'article 5. M. le ministre.
M. Heurtel : L'article...
M. Gaudreault : ...une
modification, j'avais un amendement.
Le Président (M. Iracà) : À
l'article 5?
M. Gaudreault : Bien, c'est
parce qu'il faut... entre 4 et 5.
Le Président (M. Iracà) : Ah!
O.K., parfait, allez-y. Vous voulez ajouter un 4.1.
M. Gaudreault : Exact.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, M. le député de Jonquière, la parole est à vous pour un amendement.
M.
Gaudreault : Article 4.1 : Insérer un article 4.1 au
projet de loi afin de mettre en vigueur l'article 2d.1 de cette loi :
«2. Le ministre peut :
«d.1) établir
et administrer, aux conditions et modalités déterminées par règlement du
gouvernement, un fonds visant à favoriser la participation des
personnes, groupes ou municipalités, à des audiences publiques.»
Le Président (M. Iracà) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants, le temps de faire des copies.
(Suspension de la séance à 11 h 33)
(Reprise à 11 h 35)
Le Président (M. Iracà) : Nous
allons reprendre nos travaux.
Alors, sur l'amendement du député de Jonquière pour l'ajout d'un article, l'article 4.1,
à la loi, est-ce qu'il y a des questions, commentaires, interventions?
Pas d'intervention de la part du côté ministériel? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Alors, en fait, comme, à micro fermé, le
disait le député de Masson, là, en fait, c'est de mettre en vigueur, là, c'est ça, un article qui
n'était pas en vigueur encore qui est d'«établir et administrer, aux conditions
et modalités déterminées par règlement du gouvernement, un fonds [qui vise] à favoriser la participation des personnes, groupes ou municipalités, à des audiences
publiques». Alors là, évidemment, les audiences publiques, c'est une expression
large, là, des évaluations environnementales stratégiques pourraient être
incluses. On peut en parler, là, mais il y a certainement le Bureau
d'audiences publiques. Le ministre parle de consultations ciblées dans son
projet de loi, alors ça serait... Moi, je le vois au sens large.
Et je veux
juste vous dire que, ça, je n'invente pas ça, là, tout d'un coup, là, ce n'est
pas sorti, là, de nulle part. Il y a des
groupes qui le demandent, qui sont, bon, par exemple, conservation boréale,
Regroupement des organismes de bassins versants,
l'AQLPA, le CQDE, et il y a des rapports internes à l'intérieur du ministère,
le rapport Dupont et le rapport Nadon, qui le demandent également, et c'est simplement
aussi dans un souci, je dirais, de démocratisation, là, de l'information
ou de l'accès à de l'information puis la
démocratisation, aussi, des audiences publiques. Donc, je pense qu'on est
rendus là. Ça fait longtemps que la
disposition est là, mais qu'elle n'est pas en vigueur, alors... puis ça relève
quand même du ministre, l'actuel
ministre de l'Agriculture, à l'époque où il était ministre de l'Environnement.
Ça fait qu'on ne remonte pas à hier, là, on remonte à il y a plusieurs
années.
Alors, on
demande au fonds de soutenir des groupes ou des personnes, même des
municipalités. Il y a des petites municipalités
qui n'ont pas beaucoup de fonds et qui peuvent être touchées par des mesures
environnementales importantes. Une
petite municipalité de quelques centaines de milliers... pas de centaines de
milliers, mais quelques centaines d'habitants, qui se voit, par exemple, touchée par un pipeline qui passe sur son
territoire, elle n'a pas de ressources financières pour, peut-être, aller
déposer devant l'EES ou devant un BAPE, alors ça viserait à soutenir ça. Ça
existe dans d'autres lois, ce type de
programme là, et on le sait qu'il existe quand même des fonds, là, qui vont
s'augmenter, là, dans le Fonds vert. On
pourrait penser, par exemple, que le Fonds vert pourrait mettre à la
disposition, en vertu de ce règlement, là... en vertu de ce programme, c'est-à-dire, pourrait mettre à
la disposition des personnes, des groupes, des municipalités des sommes
qui pourraient les aider à venir présenter leur opinion devant des audiences
publiques.
Dans le fond,
c'est une manière de rééquilibrer les forces en présence parce que, devant des
audiences publiques, il peut y avoir
des multinationales, il peut y avoir des entreprises ou des bureaux, des
cabinets d'avocats, peu importe, qui ont beaucoup de moyens, et, face à
des minuscules municipalités ou face à des citoyens, c'est complètement
déséquilibré, donc ça permettrait d'encadrer ça. Voilà.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le député de Jonquière. Est-ce qu'il y a des interventions,
questions, commentaires en lien avec
l'explication de l'amendement du député de Jonquière? Ça va? Alors, s'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons...
M. Gaudreault : ...une
autre intervention.
Le
Président (M. Iracà) : Ah! M. le député de Jonquière, toujours en
lien avec votre amendement pour l'ajout de l'article 4.1.
• (11 h 40) •
M. Gaudreault :
Oui. C'est un amendement aussi qui va dans le sens d'un autre programme qui
existe au gouvernement fédéral, le
Programme de contestation judiciaire du Canada, qui est décrit sur leur site
Web comme étant : «Le Programme de contestation judiciaire du Canada a été
lancé par les libéraux [...] en 1978 afin d'offrir de l'aide pour les litiges
en matière de droits linguistiques. Le programme a été élargi pour couvrir les
droits à l'égalité en 1985 lorsque la Charte canadienne des droits et
libertés est alors entrée en vigueur.» Alors, ça, c'est la description, si on
veut, du Programme de contestation
judiciaire du Canada sur le site, là, À la défense du plaidoyer et de la
contestation au Canada. Donc, ça
existe ailleurs. C'est le genre de programme qui existe partout, dans d'autres
législations, et c'est ce qu'on pourrait faire ici pour soutenir les groupes ou les citoyens
qui veulent se présenter à des audiences
publiques avec peu de moyens.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. Suite à l'ajout d'argumentaire du député de
Jonquière à son amendement, est-ce qu'il y a des
interventions, questions, commentaires? Ça va? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Je vais
juste dire, parce que... peut-être répéter un peu les extraits des rapports
internes du ministère, que ce
soit le rapport Nadon ou le rapport
Dupont, en 2006, Nadon en 2006 et Dupont en 2014, qui nous disaient sur... à la question du programme
de financement de la participation publique, le rapport Nadon disait — puis là je le cite : «Établir dès le départ les balises à l'égard du
soutien financier aux participants à une enquête», et «le BAPE doit approuver
les demandes de financement selon leur pertinence et leur ampleur, minimisant
ainsi les risques pour le participant», puis là on parle de s'inspirer
d'un modèle, par exemple, qui est déjà en cours du côté de la Régie de
l'énergie.
Le
rapport Dupont dit — c'est
une des recommandations : «Élaborer un programme de financement de la
participation aux audiences publiques
administré par un comité indépendant dont les membres sont externes de
l'organisme désigné responsable», et
«examiner les options de financement, les critères d'allocation des fonds et
les modalités de mise en place du programme de soutien financier à la
participation publique».
Et que ce
soit le CQDE, conservation boréale, AQLPA, le Regroupement des organismes de
bassins versants du Québec, chacun de
ces groupes dit de mettre en oeuvre un programme de financement de la
participation aux audiences publiques financé par le Fonds vert.
Alors, c'est
quand même important, c'est quand même une façon de démocratiser l'accès à des
audiences publiques. Alors, ça a
toujours été proposé, puis pourtant ce n'est jamais en vigueur. Alors, moi, je
pense que ça serait important de pouvoir le mettre en vigueur.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. D'autres
interventions, questions, commentaires en
lien avec l'amendement du député de Jonquière? Ça va? Alors, s'il n'y a pas
d'autre... Ah! M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Bien, j'aimerais comprendre pourquoi le gouvernement ne répond pas à ces
questions-là ou, en tout cas, ne
réagit pas aux interventions que je fais parce que ça a quand même été proposé...
ça a été ajouté à la Loi sur la qualité
de l'environnement en décembre 1992 par, justement, le ministre actuel de
l'Agriculture, qui était, à l'époque, ministre de l'Environnement. Ça a toujours été une
recommandation de tous les comités depuis le rapport Lacoste de 1988.
Alors, ça fait quand même longtemps, puis ce n'est toujours pas en vigueur.
Alors, moi, je suis bien prêt à en parler longuement,
là, mais je veux savoir si je parle dans le vide ou si on peut espérer de
l'avoir en vigueur. Puis sinon, bien, qu'on me dise pourquoi puis à quel
moment ça sera en vigueur.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le député de Jonquière. M. le ministre.
M. Heurtel :
Merci. Le député de Jonquière parle des intentions des gouvernements de 1992 et
suivants. Je vais lui poser la même
question qu'il m'a posée tantôt : Pourquoi cette disposition-là n'est
jamais entrée en vigueur, selon lui? Parce
que, depuis, il y a eu plusieurs gouvernements. Il m'a posé la même question,
tantôt, sur une disposition qui... sur la définition des résidus miniers. Alors, il y a eu des rapports, il y a eu
plusieurs gouvernements qui se sont succédé, il fait référence à l'actuel ministre de l'Agriculture, il
y a eu plusieurs ministres de l'Environnement, il y a eu un gouvernement
dont il a été ministre des Affaires
municipales. Peut-être qu'il pourrait nous répondre pourquoi son gouvernement
ou d'autres gouvernements précédents n'ont pas cru bon de mettre en
vigueur cette disposition-là. Merci.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Bien, c'est parce que ce n'est pas moi qui est ministre, là, je veux dire, je
ne peux pas répondre à ça, là. Je
veux dire, normalement, le ministre devrait avoir une réponse venant de son
ministère à savoir pourquoi ce n'est pas
en vigueur. Je ne suis pas là pour faire de la... Je ne comprends pas, là,
l'attitude, là, puis je ne suis pas là pour faire de la politique, j'essaie de comprendre pourquoi ce
n'est pas en vigueur. Il doit y avoir un début de réponse à quelque part, un.
Et, deux, je
ne sais toujours pas, présentement, actuellement, là... Je ne pose pas une question
sur le gouvernement sous Alexandre Taschereau, là, je pose une question
sur le gouvernement actuel. Est-ce
que le gouvernement est prêt à le
mettre en vigueur? Si oui, tant mieux, qu'on
me dise quand et comment, moi, je suis prêt à discuter de ça. Sinon, je veux
savoir pourquoi. Parce que
le dernier rapport qui en parle, le rapport Dupont, ça n'a pas été rédigé à
l'âge de pierre, là, ça a été rédigé
par le sous-ministre du ministère de l'Environnement
sous le règne actuel non pas du ministre de l'Agriculture dans le temps qu'il était ministre de
l'Environnement, sous le règne du ministre actuel de l'Environnement. Alors,
moi, je veux juste avoir réponse à cette question-là, puis ce n'est pas
vrai que je vais me mettre dans une position où je vais commencer à répondre pour des gestes non posés par les gouvernements du
Québec successifs depuis la Confédération canadienne, là. Ce n'est pas
mon intention de faire ça, je n'ai pas l'information pour ça. Le ministre
actuel a cette information-là, a des
ressources pour le faire, alors, moi, je demande juste des questions pour qu'on
puisse avancer, là.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le député de Jonquière. M. le ministre.
M. Heurtel :
J'ai le rapport Dupont devant moi, M. le Président, et je cite, là, à la
page 47, la recommandation 6. Et, quand on parle de financement, contrairement à ce que le député de
Jonquière dit, la recommandation, c'est : «Faciliter l'accès aux consultations et soutenir la
participation des citoyens...» Et la piste de discussion qui est prévue, c'est
à 6.3 : «Examiner les options de
financement, les critères d'allocation des fonds et les modalités de mise en
place du programme de soutien financier à la participation publique.»
Alors, si le
député veut me faire dire qu'il faut examiner des options de financement, ça,
on regarde ça, M. le Président, on
regarde les options de financement des groupes. C'est une question à laquelle
nous sommes confrontés sur une base continuelle. L'intention législative
du gouvernement est claire. On n'a pas proposé de modification à ce niveau-là ni d'amendement. Alors, le rapport parle
d'une piste de discussion. Alors, nous en sommes là aussi. Nous sommes à
la même place que le rapport, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière, d'autres interventions?
M. Gaudreault : Oui, bien,
écoutez, je ne veux pas qu'on commence à finasser, là, sur le contenu du
rapport Dupont, là, mais c'est quand même une des propositions de moyens :
«Élaborer un programme de financement de la participation
aux audiences publiques administré par un comité indépendant dont les membres
sont externes de l'organisme désigné
responsable», élaborer un programme de financement. Là, après ça, je suis
d'accord, on arrive avec des pistes de
discussion, mais le rapport Dupont dit : Propositions de moyens :
élaborer. Puis on dit même, à 6.2 : «Utiliser davantage les technologies de l'information et des
communications au moment de la tenue des consultations publiques dans le cadre
[du programme d'évaluation environnementale].» Bon, alors, je veux dire, on
peut bien, là, discuter de est-ce que le rapport
Dupont dit telle affaire à l'article 6.1 ou telle autre à
l'article 6.3, mais moi, je veux savoir de la part du ministre s'il a l'intention de le mettre en vigueur. Nous,
on le propose, là, avec l'amendement, et là il me dit que lui, il se colle à la
piste de discussion du rapport Dupont qui est d'examiner. Bon, bien, examiner,
on peut examiner pendant 50 ans, là.
Alors, moi,
ce que je lui propose, c'est de tout de suite le mettre en vigueur, je pense
que ça répondrait bien aux demandes puis aux recommandations qu'on a
eues, que ça soit... Puis là je ne fais même pas référence aux rapports internes du ministère, je fais référence au CQDE,
je fais référence à boréale, conservation boréale, etc., à l'AQLPA, bon,
le ROBVQ. Alors, moi, je veux juste savoir
s'il a l'intention... Tu sais, il va examiner pendant combien de temps, là?
Donc, moi, je propose de le mettre
tout de suite en vigueur. De toute façon, le projet de loi ne sera pas adopté avant
quelques semaines encore, donc ça
donne le temps au gouvernement puis au ministère d'examiner, de mettre fin à
cet examen-là pour pouvoir procéder à la mise en place du programme.
Alors, ce n'est pas compliqué, là, on demande juste ça.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, sur la demande du député de Jonquière, M. le
ministre.
M. Heurtel : Je n'ai rien
d'autre à ajouter, M. le Président.
• (11 h 50) •
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions ou
questionnements, commentaires en lien avec l'amendement proposé par le député
de Jonquière?
M. Gaudreault :
Bien, par le refus du ministre de répondre un peu à mes questions ou de
détailler davantage, je devine qu'il
va être contre mon amendement, même s'il ne l'a jamais dit, là, alors il va
être contre l'amendement. Moi, je
pense que, si on l'adoptait maintenant, ça enverrait un signal important, et
c'est aussi... on aurait du temps... bien, quand je dis «on», là, le ministère puis le gouvernement auraient du temps
pour mettre fin à son examen. Le rapport Dupont, c'est 2014, 2014, donc
il examine depuis 2014. On est rendus en 2016, on est dans l'adoption de Loi
sur la qualité de l'environnement. Ça
permettrait de mettre ça en vigueur. Ça existe ailleurs, ça existe dans
d'autres programmes, ça existe à la
Régie de l'énergie, ça existe dans plein de ministères, ce n'est pas une
innovation. Il y a de l'argent, en plus, avec le Fonds vert. Donc, ça permettrait de mettre fin à l'examen puis surtout
de permettre à tous les groupes, dans un souci d'équité procédurale et de rétablir le rapport de force,
parfois, qui peut être déséquilibré dans des projets importants qui ont des
impacts sur des petites municipalités, sur
des citoyens, sur des groupes, et je pense que ça vaudrait le coup de le faire.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. M. le ministre,
souhaitez-vous réagir? Non, ça va? Alors,
est-ce qu'il y a d'autres questions, commentaires en lien avec l'amendement
proposé par le député de Jonquière avant
que je mette aux voix? Alors, je constate, à ce stade-ci, qu'il n'y a pas
d'autre intervention. Nous allons donc procéder à la mise aux voix.
M. Gaudreault : Par appel
nominal, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) :
Parfait. Est-ce que l'amendement à l'article...
Une voix : C'est par appel
nominal.
Le
Président (M. Iracà) : Oui. À la demande du député de Jonquière,
évidemment, Mme la secrétaire, vous allez procéder à l'appel nominal
pour le vote de l'amendement proposé par le député de Jonquière d'ajouter
l'article 4.1. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire :
M. Heurtel (Viau)?
M. Heurtel : Contre.
La Secrétaire :
M. Plante (Maskinongé)?
M. Plante : Contre.
La Secrétaire :
Mme Vallières (Richmond)?
Mme Vallières :
Contre.
La Secrétaire :
M. Boucher (Ungava)?
M. Boucher : Contre.
La Secrétaire :
M. Simard (Dubuc)?
M. Simard : Contre.
La Secrétaire : M. Iracà
(Papineau)?
Le Président (M. Iracà) :
Abstention. L'amendement est donc rejeté.
Nous allons poursuivre
l'étude des articles de loi. Nous étions à l'article 5 du projet de loi.
Je cède la parole à M. le ministre.
M. Heurtel : Merci, M. le
Président. Article 5 : L'article 2.2 de cette loi est modifié
par la suppression du cinquième alinéa.
Alors,
l'article 5 prévoit la suppression du dernier alinéa de l'article 2.2
de la Loi sur la qualité de l'environnement afin qu'un règlement pris en
application de cet article soit, au préalable, soumis à une publication dans la
Gazette officielle du
Québec pour une période de
consultation de 45 jours, soit le délai général applicable à la prise d'un
règlement prévu par la Loi sur les règlements, plutôt que pour une
période de 60 jours.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. Il y a déjà des interventions. M. le député de Masson,
vous souhaitez réagir?
M. Lemay : Oui, M. le
Président. Donc, à l'article 2.2 de la LQE, on a, au deuxième alinéa... on
parle, à la troisième ligne, là... on fait une énumération, on dit :
«...sur tout renseignement concernant la présence ou — là,
on dit — l'émission, le dépôt, le dégagement ou le
rejet dans l'environnement de contaminants...» Et, tout à l'heure, si je ne
me trompe pas, à l'article 3, on a fait
une modification à l'article 1 de la LQE, à 5.1°, puis on a fait la
définition de, 5.1°, «rejet de
contaminants». N'aurait-il pas été, à cette étape-ci... Dans l'article qu'on
étudie présentement, on n'aurait pas pu simplement mentionner «rejet de
contaminants» au lieu d'en faire l'énumération?
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Masson. M. le
ministre, sur l'intervention du député de Masson.
M. Heurtel : Je vous
demanderais de suspendre, s'il vous plaît.
Le Président (M. Iracà) : On va
suspendre quelques instants les travaux.
(Suspension de la séance à 11 h 55)
(Reprise à 11 h 57)
Le Président (M. Iracà) : À l'ordre,
s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux.
Nous allons
poursuivre les discussions sur l'article 5, et je vais donner la parole au député de Masson, qui avait d'autres
questions ou...
M. Heurtel : Je peux réagir? Je
crois qu'on en était là.
Le Président (M. Iracà) : Oui,
allez-y, M. le ministre, oui.
M. Heurtel : On a vérifié, puis
le député de Masson soulève un bon point, puis je crois qu'on pourra prendre peut-être la pause imminente pour ajouter le
terme. Puis, en effet, là, il y a une question de concordance, là, par rapport
à toute la discussion qu'on a eue tout à
l'heure. Alors, on va essayer de trouver une entente, là, durant la pause, mais
je crois qu'on n'est pas loin. Merci.
Le
Président (M. Iracà) : Parfait, merci. Merci, M. le ministre. Je
pense que vous aviez d'autres questions, M. le député de Masson.
M. Lemay : Oui, merci, M. le
Président. Bien, j'aurais une autre question, ça va être concernant, justement,
l'amendement qui est apporté à cet article, quand on dit qu'on veut enlever le
60 jours pour faire place au 45 jours, qui est plus le délai général applicable dans la prise de règlement,
prévu par la Loi sur les règlements. Je comprends qu'on veut l'enlever. Par contre, considérant le fait
que les règlements ont été demandés et considérés nécessaires, le ministre,
je crois qu'il avait quand même une
intention... j'avais semblé comprendre qu'il avait une intention de faire un
processus particulier dans la
prochaine année, qu'il disait une année de transition, pour, justement, la mise
en vigueur de ces règlements. Je ne
sais pas si, à cette étape-ci, le ministre veut parler un peu de son intention
par rapport aux règlements qu'il veut mettre en vigueur suite à l'adoption de la LQE, considérant qu'on ne les a pas
encore avec nous pour en prendre connaissance.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le député de Masson. En une minute, M. le ministre.
M. Heurtel :
Rapidement. Un, les intentions réglementaires, on a l'intention de les déposer
dès qu'elles seront prêtes. Le point,
c'est qu'on se donne une année de transition pour travailler l'ensemble des règlements.
Ça va être un travail très important.
Durant cette période-là, comme n'importe quelle élaboration de règlement, il y
a des échanges qui se font avec des intervenants et des intervenantes
puis, en plus de ça, il y aurait le délai de 45 jours.
Mais, dans ce
cas-ci, c'est, encore une fois, simplement une disposition... Puis je ne
répéterai pas, là, l'explication est
là. C'est simplement pour que le délai de 45 jours soit conforme à
l'ensemble des délais. C'est le même délai pour toute autre forme de réglementation au Québec.
Alors, on veut simplement qu'il y ait le même délai. Alors, on harmonise
le droit relié à la LQE, là, au niveau des règlements, avec le droit qui est en
vigueur sur l'ensemble des règlements.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Compte tenu de
l'heure, la commission suspend ses travaux. Merci.
(Suspension de la séance à
12 heures)
(Reprise à 15 h 33)
Le
Président (M. Iracà) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux. Veuillez s'il vous plaît éteindre la sonnerie de vos
téléphones cellulaires et appareils électroniques.
Je
vous rappelle que la Commission des
transports et de l'environnement est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 102.
Alors,
tel que nous l'avions fait ce matin, nous allons continuer à étudier les articles
du projet de loi. Nous étions rendus à l'article 5 avec un amendement
proposé par le ministre.
M. Heurtel :
Oui, merci, M. le Président. Il a été distribué à tous les participants de la
commission.
Alors, l'amendement
est comme suit : Remplacer l'article 5 du projet de loi par le
suivant :
L'article 2.2 de
cette loi est modifié par...
1° par la
suppression, dans le deuxième alinéa, de «l'émission, le dépôt, le dégagement
ou»;
2° par le
remplacement, dans le troisième alinéa, de «des émissions, des dépôts, des
dégagements ou des rejets» par «...rejets de contaminants»; et
évidemment
3° par la suppression
du cinquième alinéa.
Alors, je ne
reviendrai pas sur le 3°, parce qu'on en a discuté de notre côté, j'ai donné
les explications.
Le
premier et le deuxième alinéa, c'est suite au commentaire du député de
Masson, M. le Président, qui a noté qu'il y avait une possibilité
de problématique de concordance suite à toute la discussion qu'on a eue sur
«rejets de contaminants». Alors, les amendements au 1° et 2° visent cette
concordance-là.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Alors, sur l'amendement, est-ce qu'il y a
des commentaires, discussions, questions? Oui, M. le député de Groulx.
M.
Surprenant : M. le Président, je dois dire qu'effectivement c'est conforme à ce que mon collègue
le député de
Masson m'a informé, là, au niveau de la concordance... le dépôt de l'amendement
qui va en concordance avec le reste. Alors donc, nous sommes tout à fait
à l'aise avec l'amendement, M. le Président.
Le
Président (M. Iracà) :
Parfait. Merci beaucoup, M. le
député de Groulx. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions en lien avec l'amendement qui vient d'être déposé? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement
déposé par...
M. Gaudreault :
Attendez. Là, c'est sur l'amendement.
Le
Président (M. Iracà) : Sur l'amendement de l'article 5, déposé par le ministre. Alors, s'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 5, tel que déposé par le ministre, est adopté ou
rejeté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Iracà) : Adopté.
Alors, l'amendement est adopté. Nous allons poursuivre les discussions sur
l'article 5. Est-ce qu'il y a d'autres interventions, questions? M. le
député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Alors, j'ai un amendement à déposer à l'article 5.
Le Président (M.
Iracà) : Allez-y.
M.
Gaudreault : L'article 5
du projet de loi est remplacé par ce qui suit : Le cinquième
alinéa de l'article 2.2 de cette loi est modifié de la
façon suivante, et bon, donc, le cinquième alinéa :
«Tout
règlement pris en application du présent article est précédé de la
publication d'un projet de règlement
à la Gazette officielle du Québec pour une consultation de
60 jours, en vertu du caractère collectif et d'intérêt public de
l'environnement et de l'application du principe d'accès au savoir.»
Le
Président (M. Iracà) : Alors, nous allons suspendre les travaux
quelques instants pour faire une copie de votre amendement pour qu'on
puisse le distribuer.
Je suspends les
travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 36)
(Reprise
à 15 h 41)
Le
Président (M. Iracà) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Nous
allons reprendre nos travaux en lien avec l'amendement déposé par le député de Jonquière. Simplement pour faire
une mise à jour verbale, là, parce qu'il y a une petite correction mineure, là, il faudrait lire comme suit, au
début : Insérer, à la fin de l'article 5, le cinquième alinéa, etc.,
ce qui s'ensuit, parce que l'article 5,
évidemment, a déjà été remplacé par l'amendement du ministre, donc simplement
changer les mots du début par : Insérer, à la fin de l'article 5, et
le reste est correct.
Alors,
sur l'amendement déposé par le député de Jonquière, M. le député de Jonquière,
voulez-vous approfondir votre amendement?
M.
Gaudreault : Oui. Alors, merci, M. le Président. On constate, à la
lecture du projet de loi, que le ministre et le gouvernement ont réduit la consultation de 60 jours qui était
prévue à l'origine, en la ramenant au délai légal de 45 jours qui est prévu, selon la Loi sur les règlements,
là, sur la publication dans la Gazette officielle du Québec, qui est une
période de 45 jours qui est le
délai général applicable pour la prise d'un règlement, en vertu de la Loi sur
les règlements. Donc, le ministre nous ramène ça de 60, 15 jours de
moins, à 45 jours.
Nous,
ce qu'on prétend, M. le Président, bien que je comprenne la préoccupation du
ministre de réduire les délais, que ce n'est pas parce que la Loi sur les
règlements prévoit un délai de 45 jours qu'une loi particulière ne peut
pas aller plus loin, et vu qu'il y a quand même des enjeux souvent qui touchent
la santé publique, l'environnement, qui touchent quand même parfois des
déversements, des contaminants, on pense qu'une consultation de 60 jours
n'est pas excessif. C'est quand même utilisé déjà. Je ne pense pas que
les gros gains à faire en termes de réduction de délai soient sur la période de
consultation.
Un
peu pour la même question que nous soulevions avant la pause, là, sur le
programme d'aide aux consultations publiques,
dans un souci de démocratisation puis dans un souci d'accès et d'équité envers
tout le monde pour pouvoir donner son
opinion sur un projet de règlement, on pense qu'une consultation de
60 jours, c'est nettement suffisant. Bien, c'est nettement suffisant, mais c'est important, considérant le
contexte. Et on a aussi ajouté, justement, une référence au fait qu'ensemble, la semaine dernière, on a adopté
une nouvelle portion, disons, dans la déclaration préliminaire du projet
de loi, où on fait référence au caractère
collectif et d'intérêt public de l'environnement et l'application du principe
d'accès au savoir. Le principe
d'accès au savoir, c'est un des 16 principes du développement durable tel
qu'adopté dans la Loi sur le développement durable.
Donc,
pour nous, le 60 jours demeure non pas excessif, mais demeure correct et
permet justement d'avoir un délai quand
même raisonnable pour pouvoir émettre des opinions sur des projets de règlement qui sont aussi, il
faut le dire, M. le Président, je pense que vous en êtes conscient, souvent
assez techniques. Un projet de règlement sur l'environnement amène parfois
des données plus techniques, plus compliquées pour le commun des citoyens, je
dirais, qui veut regarder un peu les choses et s'exprimer.
Donc,
de donner un délai de 60 jours nous apparaît tout à fait raisonnable et ne
contrevient pas à la Loi sur les règlements,
parce que la Loi sur les règlements dit que c'est un
45 jours, mais n'empêche pas d'avoir un délai supérieur. Alors, c'est pour cette raison-là qu'on propose ça,
et évidemment, moi, je suis très intéressé de savoir ce que le gouvernement en pense.
Le Président (M.
Iracà) : Alors, sur les explications du député de Jonquière en lien
avec son amendement, M. le ministre.
M.
Heurtel : Bien, M. le Président, j'ai expliqué les motifs du gouvernement au soutien de cette modification-là. Alors, c'est deux visions qui s'opposent. Je n'ai
rien d'autre à ajouter que les éléments que j'ai déjà expliqués cet avant-midi.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre. Alors, sur l'amendement du député de Jonquière,
est-ce qu'il y a d'autres interventions, commentaires, questions? M. le député
de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. En tout cas, on a constaté qu'en décembre 2014, donc à un moment où le ministre
occupait déjà la fonction qu'il
occupe, il y a un règlement sur l'assainissement de l'atmosphère
qui est paru pour prépublication, avec une période de consultation de 60
jours. Et ce que je veux dire, c'est que le ministre déjà utilise des périodes
de consultation de 60 jours à sa guise et que c'est utile, là, de les avoir.
Donc,
nous, on pense que de maintenir 60 jours, c'est important et ça permet aux
citoyens de se préparer puis de pouvoir se prononcer davantage.
Le
Président (M. Iracà) :
Merci, M. le député de Jonquière. Alors, est-ce
qu'il y a d'autres questions,
interventions, commentaires? Ça va?
S'il
n'y a pas d'autres interventions, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement proposé par le député de Jonquière à
l'article 5 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Rejeté.
Le Président (M.
Iracà) : Alors, l'amendement est rejeté.
Nous poursuivons les discussions en lien avec
l'article 5 du projet de loi. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Alors, un autre amendement, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : Bien, je
vous écoute.
M. Gaudreault : Article 5.
Insérer, à la fin de l'article 5 du projet de loi, ce qui suit :
L'article 2.2 est également modifié par
l'insertion, après le premier alinéa, du nouvel alinéa suivant :
«Le ministre publie annuellement un bilan de l'état de
l'environnement du Québec afin de s'assurer du respect des principes de respect de la capacité de support
des écosystèmes, d'accès au savoir et de participation et engagement des citoyens. À cette fin, le ministère élabore et
met en place un système continu d'acquisition de connaissances sur l'état
de l'environnement basé sur des indicateurs établis par l'État et alimenté notamment
par les usagers.»
Le
Président (M. Iracà) : Alors,
nous allons suspendre quelques instants, le temps qu'on puisse faire les
photocopies.
Je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 49)
(Reprise à 15 h 51)
Le
Président (M. Iracà) : Nous
allons reprendre les travaux sur l'amendement à l'article 5 du député
de Jonquière. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires, questions? M. le
député de Jonquière, vous vouliez, vous, approfondir?
M.
Gaudreault : Oui. Alors, M. le Président, c'est un amendement que l'on
propose en vue d'avoir une disposition pour
permettre d'améliorer notre connaissance du milieu et assurer ainsi à l'État,
mais aux citoyens qui se préoccupent de
l'environnement, d'avoir des évaluations à jour, un état de situation, un bilan
de santé, d'une certaine manière, qui serait à jour.
Donc, comme
on dit dans l'amendement, ça serait de rendre obligatoire la publication
annuelle d'un bilan de l'état de
l'environnement parce qu'on n'a pas ça. Ça peut paraître curieux, là, mais
présentement, au Québec, on n'a pas ça. On peut avoir des bilans qui sont faits par des institutions, des
centres de recherche, des chaires de recherche, mais ce n'est pas le
bilan fait par le gouvernement, par l'État québécois.
Alors, nous,
c'est tout simplement ce qu'on apporte ici, et on trouve que c'est dans cet
article-là, le 2.2, là, que ça
s'insère le mieux parce que c'est un article assez général sur la surveillance
de l'état de l'environnement, s'assurer de la protection, de la mise en oeuvre des ententes intergouvernementales avec
le gouvernement fédéral, etc. Donc, on pense que c'est dans cet article-là qu'on serait le mieux avisés de suggérer,
de rendre obligatoire, même, la publication du bilan de l'état de
l'environnement.
Ça
permettrait également d'établir un régime d'autorisation efficace, parce qu'on
s'enligne, là, dans les prochains articles,
sur un nouveau régime basé sur le risque, et on pense que d'établir un nouveau
régime, bien, ça nous demande d'avoir des bases solides, d'avoir les
meilleures connaissances sur l'état de l'environnement. Et c'est ce que vise
tout simplement cet amendement, M. le Président.
Je veux juste vous signaler, à moins que les
sous-ministres nous disent une réponse différente, là, mais nous, l'information qu'on a, de notre côté, le dernier
bilan officiel fait par le ministère de l'Environnement du gouvernement
du Québec, là, ce serait... 2005?
Une voix : Octobre 2003.
M.
Gaudreault : 2003, octobre... Bien oui, c'est marqué ici, octobre
2003. Alors, 2003, ça fait quand même 13 ans, M. le Président, là.
Alors, nous, on pense que le dossier de
l'environnement, de la lutte contre les changements climatiques est suffisamment important, et on a suffisamment de
ressources compétentes à l'intérieur du ministère pour être capable de
produire annuellement un bilan qui va nous permettre de savoir où on en est,
c'est quoi, l'heure juste à cet égard.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. Questions,
commentaires en lien avec l'amendement proposé par le député de
Jonquière? S'il n'y a pas d'intervention, je vais procéder aux voix. Alors...
M. le député de Jonquière?
M.
Gaudreault : Oui. Bien, simplement, moi, c'est sûr que j'aimerais
savoir ce que le gouvernement a à répondre de cette proposition que je
fais avant de pouvoir aller plus loin. J'ai d'autres arguments à offrir, le cas
échéant.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. M. le
ministre, est-ce que vous avez des commentaires?
M. Heurtel :
Pas à ce stade-ci. Je vais attendre l'ensemble de l'argumentaire du député et,
après ça, je pourrai répondre.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. Alors, M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Bien, écoutez, M. le Président, premièrement, il y a
des groupes qui sont venus témoigner ici lors des audiences et qui en
parlent dans leur mémoire, qui en ont parlé également même lors de leur
présentation publique. Entre autres, le
Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement qui dit dans
son mémoire de remettre en chantier
l'exercice menant à un bilan annuel de l'état de l'environnement du Québec. Il y a
eu aussi le comité de la Baie-James,
là, sur... le Comité consultatif en environnement de la Baie James qui a dit
qu'il fallait améliorer notre connaissance
du milieu et ainsi assurer la performance des évaluations de projets, donc
d'avoir des données de référence. Un tel bilan permettrait cela.
Sur la
question des rapports internes, on en a déjà parlé à l'intérieur d'un
autre amendement qu'on a proposé ce matin. Il y a aussi des rapports internes qui parlent de
consolider le droit élargi à l'information, assurer un niveau certain de connaissance de l'état de l'environnement. À
l'heure actuelle, cette connaissance est peu développée, ce qui ne favorise
pas l'exercice des droits et obligations des
citoyens envers la protection de l'environnement. Pour acquérir ces connaissances, le ministère devra élaborer un
système qui lui permettra d'obtenir des informations pertinentes sur la
capacité de support des écosystèmes
qu'il pourra ensuite rendre accessibles aux citoyens, le cas échéant. Ça, c'est
le rapport Nadon qui dit ça,
qui le dit à plusieurs reprises. J'ai d'autres citations, là, du rapport Nadon.
Et quand même un commentaire de poids qui
soutient une telle proposition, là, d'avoir un bilan de l'état de l'environnement, c'est le Commissaire au développement durable. Le
Commissaire au développement durable, qui fait toujours des rapports qui
sont jugés pertinents, qui est vraiment indépendant, parce qu'il travaille avec
le Vérificateur général, c'est comme le
Vérificateur général de l'environnement, et qui dit, lui, dans un de ses
rapports : C'est d'accroître les
mécanismes d'acquisition de l'information suffisante permettant au ministère
d'être au courant de l'implantation de nouvelles entreprises ou de
modifications apportées aux procédés de fabrication d'entreprises existantes.
Donc, vous voyez... puis je pourrais également
citer, M. le Président, l'AQLPA, qui nous demande ça aussi, l'Association québécoise de lutte contre la
pollution atmosphérique qui nous dit d'établir et de rendre publique une
synthèse globale de l'évolution de
l'état de l'environnement et des principales zones ou éléments de vulnérabilité
environnementale au Québec avant de modifier le régime d'autorisation
environnementale.
Alors,
l'AQLPA est exactement dans l'argument que je vous disais tout à l'heure, donc
d'avoir vraiment une synthèse globale
de l'évolution de l'état de l'environnement avant de modifier le régime
d'autorisation environnementale. Puis c'est
en plein ça qu'on fait, de modifier le régime d'autorisation environnementale,
puis il n'y a rien qui nous dit qu'on n'aura pas besoin de le remodifier
dans quelques années.
Donc, un
outil comme un bilan, un état de santé, un état annuel de l'environnement
permettrait justement d'être mieux
adapté. Alors, c'est vraiment un outil qui serait public, qui serait
pédagogique également, pour nous permettre d'aller plus loin en cette
matière.
Il y a aussi
toujours l'AQLPA qui nous parle de l'analyse du milieu récepteur, des
vulnérabilités environnementales qui
constitue la trame de fond du nouveau régime d'autorisation environnementale.
Bon, et ici je peux citer le dernier rapport, justement, le dernier bilan de l'application de la Loi sur la qualité de
l'environnement, 2003, qui dit, dans ses constats en bref, que le ministère de l'Environnement ne
dispose pas d'un véritable programme de connaissance intégré permettant de suivre à la fois l'état de l'environnement et
les résultats de l'application du régime environnemental sur l'environnement
et qui suggère de mettre en place un tel mécanisme, justement, un mécanisme continu
de connaissance de l'état de l'environnement
et des impacts des exploitants. Ça, c'est un document de 2003, imaginez, sur la
modernisation de la Loi sur la qualité
de l'environnement et du régime qui en découle, bilan de l'application de la
Loi sur la qualité de l'environnement, et qui dit lui-même qu'on devrait
faire un tel bilan.
• (16 heures) •
Donc, pour
toutes ces raisons, nous, on pense que c'est un article important. On ne peut
pas se fier seulement à des discours
politiques qui disent : On va faire un état de santé, on va faire un bilan
annuel. Nous, on veut en faire une obligation à l'intérieur de la loi. Moi, je serais ouvert à l'inclure ailleurs,
dans un autre article. Si le ministre ou le gouvernement nous dit : O.K., on est d'accord avec ça, un
bilan annuel, on n'est pas contre la vertu, on est d'accord avec ça, un bilan
annuel, puis on veut le mettre dans la loi,
mais on trouve que ça serait mieux dans telle autre section, dans tel autre
article, moi, je n'ai aucun problème avec ça, M. le Président. Je vous
le dis tout de suite.
Mais là,
nous, avec notre petite expérience, on disait que c'était dans l'article 2.2
qu'il était le mieux placé, parce qu'au
début de l'article, ça commence en disant : «En vue d'assurer une
surveillance continue de l'état de l'environnement ou d'assurer, en matière de protection de
l'environnement le respect d'un engagement international», blablabla. Donc, «en
vue d'assurer une surveillance continue de l'état de l'environnement». C'est
pour ça qu'on l'a amené là. Mais, si le ministre nous dit : Je suis d'accord avec un bilan de l'état de
l'environnement, un bilan annuel qu'on va mettre dans la loi, moi, je n'ai aucun problème avec ça, si on trouve
un meilleur endroit ou une meilleure place dans le projet de loi pour
l'insérer, puis on le fera. Mais, nous, on propose de le mettre à ce stade-ci.
Le Président
(M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions ? M. le ministre.
M. Heurtel :
M. le Président, ce qui doit être dit à ce niveau-là, puis je n'ajouterai pas
autre chose après ça, le point est que, de la minute qu'on a de l'information
sur quelque question environnementale que ce soit, elle est versée au site du ministère, hein ?
Il y a plusieurs sections, puis je n'irai pas dans le détail, il y a plusieurs
sections qui, sur le site du ministère, font état de différents rapports à
différents moments. Puis, veux veux pas, il y a des fois... Et je peux prendre l'exemple, même, de la lutte contre les
changements climatiques, où un rapport annuel ne s'applique tout simplement pas. En changements climatiques, par
exemple, c'est trois ans, la période de conformité. On ne peut pas faire
un rapport annuel
quand la période de conformité des entreprises de tout le système du marché du
carbone est de trois ans. Alors, un rapport annuel ne serait même pas
opérant.
Alors, nous, ce qu'on prétend, M. le Président, c'est qu'on
poursuit le travail. Il y a différents bilans, différentes études, différentes
analyses que le ministère fait, mais aussi que d'autres font, et, lorsque nous
avons ces informations-là, elles sont versées sur le site du ministère dans un esprit de la plus
grande transparence possible. Et d'ailleurs il y a plusieurs autres mesures qui visent la transparence. Alors,
nous, M. le Président, on... le gouvernement désire poursuivre dans cette
voie et mettre à la disposition du public, dès qu'on les a, les diverses
analyses, divers rapports qu'il peut y avoir sur différentes dispositions, sur différents états. Mais il faut comprendre
que tout ne se fait pas sur une base annuelle. Il y a des analyses qui peuvent
prendre beaucoup plus de temps. Et donc, sur cette base-là, entre autres, nous,
ce qu'on préfère, c'est favoriser une
plus grande transparence, c'est favoriser que l'information soit accessible le
plus rapidement possible. C'est
d'ailleurs, entre autres, pourquoi on crée le registre environnemental. Et
donc, pour ces raisons-là, nous nous prononcerons contre l'amendement,
la proposition d'amendement.
Le Président (M. Iracà) : Merci beaucoup,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions ? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Bien, écoutez, moi, je suis
déçu. Je comprends qu'il y a des évaluations, ou des rapports, ou des bilans qui peuvent se faire
sur trois ans, là, que ce soit le suivi de la mise en oeuvre du marché du
carbone ou que ce soit d'autres
éléments dont on ne peut pas faire de suivi à l'année, là. Mais il y a une
différence entre n'avoir pas de rapport puis en avoir un, qui date de
2003 ou 2005, là, puis qu'on en a pas d'autre depuis ce temps-là. Il y a
plusieurs documents, je suis d'accord avec le ministre, il y a plusieurs
dossiers ou rapports qui peuvent apparaître sur le site du ministère. Mais, sur le site du ministère... Moi,
ce que je vous dis, c'est... Je ne suis pas contre les documents qui sont
déposés sur le site du ministère, là, puis
ça fait état de plusieurs données importantes. Mais moi, je vous parle d'un
rapport... pas un rapport, je n'aime
pas ce mot-là, là, un bilan, un bilan de l'état de l'environnement annuel,
formel, fait par le ministère.
Le
ministère, bien sûr, a plusieurs données qu'il peut mettre de temps à autre sur
le site Web, mais ce n'est pas quelque
chose qui est uni, qui est colligé. Dans un rapport annuel, dans un bilan
annuel, il pourrait dire, le ministère : Bon, bien, sur tel enjeu... On comprend, là, qu'il y a
des ajustements nécessaires, dire : Bon, bien, sur l'état de la mise en
oeuvre du marché du carbone, il faut
attendre telle année. Ça, on le dit dans le bilan. Même chose avec d'autres
documents plus techniques dont on
pourrait faire référence en disant : Pour en savoir plus sur tel dossier,
référez-vous à tel document qui est
disponible sur le site Web. Mais, au moins, d'avoir un document de travail, un
bilan annuel qui permettrait d'avoir un
état de situation quant à la capacité des écosystèmes, par exemple, de
s'adapter. Bien, ça, c'est important,
et c'est quelque chose qu'on
peut faire de façon plus annuelle.
Parce que
là on n'a comme pas de document unique de référence qui est produit
statutairement, je vais dire ça comme ça, par le ministère. Oui, il peut
y avoir des documents déposés ici et là sur un certain nombre d'enjeux, je le reconnais, puis je ne suis pas contre ça. Mais ce
que je dis, c'est qu'on pourrait avoir un seul document — ça
n'empêche pas les autres — qui serait sur le bilan sur l'état de l'environnement.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. Sur cet
argumentaire en lien avec l'amendement, est-ce qu'il y a d'autres questions, commentaires, avant que je mette
aux voix? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix.
Une voix :
...
Le Président
(M. Iracà) : Par appel nominal. Alors, Mme la secrétaire. Alors,
est-ce que l'amendement de l'article 5 est adopté ou rejeté? Alors, à la
demande du député de Jonquière, Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault
: Pour.
La Secrétaire :
M. Lemay (Masson)?
M. Lemay :
Contre.
La Secrétaire :
M. Heurtel (Viau)?
M. Heurtel :
Contre.
La Secrétaire :
M. Plante (Maskinongé)?
M. Plante :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Vallières (Richmond)?
Mme Vallières :
Contre.
La
Secrétaire : M. Boucher (Ungava)?
M. Boucher :
Contre.
La Secrétaire :
M. Iracà (Papineau)?
Le Président
(M. Iracà) : Abstention.
La Secrétaire :
Rejeté.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, l'amendement est rejeté, et nous
allons poursuivre l'étude de l'article 5 au projet de loi. Alors, est-ce qu'il y a des commentaires,
des amendements à apporter à l'article 5 avant que je mette aux voix?
Alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire ni
d'autre intervention, je vais mettre aux voix l'article 5. Nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 5, tel qu'amendé initialement par l'amendement du ministre, est
adopté?
Des voix :
Rejeté.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, l'article 5 est adopté sur
division. Nous allons poursuivre l'étude des articles. Nous en sommes à
l'article 6. M. le ministre.
M. Heurtel :
Alors, article 6 : La section II.1 du chapitre I de cette
loi en devient le chapitre II.1 du titre I.
Alors,
l'article 6 du projet de loi prévoit la modification du niveau de division
de la section II.1 du chapitre I de la Loi sur la qualité de
l'environnement pour en faire le chapitre II.1 du titre I.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Alors, sur
l'article 6, est-ce qu'il y a des commentaires, questions, interventions? Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 6 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Iracà) : Article 6 adopté. Nous allons procéder à
l'étude de l'article 7. M. le ministre.
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. L'article 6.2 de cette loi est modifié par
l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant... Je vais le relire parce que je n'ai pas fait ma pause de virgule :
L'article 6.2 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de
l'alinéa suivant — bon,
ça va mieux :
«Malgré les premier
et deuxième alinéas, lorsque le mandat d'un membre expire pendant les travaux
relatifs à une affaire dont il a été saisi, son mandat se prolonge jusqu'à la
fin de ces travaux.»
J'ai un amendement à
présenter.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, on va pouvoir faire la lecture, puis je
suspendrai pour les copies.
M. Heurtel :
Merci. Alors, remplacer l'article 7 du projet de loi par le suivant :
L'article 6.2 de
cette loi est modifié :
1° par l'ajout, à la
fin du deuxième alinéa, de «à temps partiel»;
2° par l'ajout,
à la fin, de l'alinéa suivant :
«Malgré
les premier et deuxième alinéas, lorsque le mandat d'un membre expire pendant
les travaux relatifs à une affaire dont il a été saisi, son mandat se
prolonge jusqu'à la fin de ces travaux.»
Je peux tout de suite
parler des notes explicatives, M. le Président.
Le Président
(M. Iracà) : Allez-y.
M. Heurtel :
Donc, l'article 7 prévoit l'ajout d'un nouvel alinéa à l'article 6.2
de la Loi sur la qualité de l'environnement
qui vise à donner davantage de latitude au président du Bureau d'audiences
publiques sur l'environnement dans la
gestion des affaires de l'organisme. Cette disposition donne la possibilité au
président de confier la réalisation d'un
mandat, telle une audience publique, à un membre du bureau dont la nomination à
titre de membre de cet organisme arriverait
à échéance dans le courant dudit mandat. Dans un tel cas, la nomination de
cette personne à titre de membre du bureau serait prolongée jusqu'à la
fin du mandat que lui aura confié le président. Merci, M. le Président.
Le Président
(M. Iracà) : Merci, M. le ministre.
Nous allons suspendre
les travaux quelques instants, le temps de faire les copies. Je suspends.
(Suspension de la séance à
16 h 10)
(Reprise à 16 h 13)
Le
Président (M. Iracà) :
Nous allons reprendre les travaux. Nous étions à l'amendement déposé par le ministre sur
l'article 7 du projet de loi. Et on me confirme que tout le monde a eu les copies, donc est-ce
qu'il y a des interventions,
commentaires, questions? M. le député de Masson.
M. Lemay :
Oui. Merci, M. le Président. Donc, j'ai juste une question, parce qu'il me
semblerait que par l'ajout de «à
temps partiel» le ministre se donne des contraintes additionnelles. Ce que je
veux dire, c'est qu'exemple, s'il y a des affaires dont le bureau a la charge qui requièrent des affaires
supplémentaires que les cinq membres qui sont sur le bureau et qu'il aurait besoin de nommer quelqu'un à temps
plein, est-ce qu'en venant préciser ici, au deuxième alinéa, «à temps partiel», ça exclut la possibilité d'avoir des
personnes supplémentaires à temps plein? C'est ça, mon questionnement, dans
le fond.
Le Président
(M. Iracà) : M. le ministre.
M. Heurtel :
La réponse est non. C'est juste que la loi prévoit un nombre de membres à temps
plein et un nombre à temps partiel. C'est juste s'assurer que l'article
s'applique aussi aux membres à temps partiel. C'est pour ne pas qu'il y ait de
confusion à ce niveau-là.
M. Lemay :
Mais vous comprenez mon questionnement? C'est, par exemple, si on avait besoin
d'un sixième membre à temps plein pour,
exemple, six mois de temps. En venant préciser ici «à temps partiel», je
voulais juste m'assurer qu'on ne venait pas se faire un blocage qui
ferait que, pendant six mois, je n'aurais pas quelqu'un à temps plein qui viendrait travailler de façon ponctuelle. C'était
simplement ça, ma question. Mais, si vous dites que ce n'est pas le cas,
tant mieux, là.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, M. le ministre, sur l'interrogation du député
de Masson.
M. Heurtel :
Bien, j'ai entendu un commentaire, là. Je crois que... ou bien qu'il répétait
sa question, là. Je comprends d'où vient l'interrogation; la même
réponse s'applique.
Le Président
(M. Iracà) : Ça vous satisfait, M. le député de Masson?
M. Lemay :
Oui.
Le
Président (M. Iracà) : Parfait. D'autres questions, commentaires,
suite au dépôt de l'amendement du ministre?
M. Gaudreault :
Oui.
Le Président
(M. Iracà) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Je veux juste être sûr de bien comprendre l'objectif de l'amendement. Là,
on dit que le bureau est composé d'au
plus cinq membres dont un président et un vice-président. Présentement, moi, je
suis sur le site du BAPE, là, sur le
président et les membres, j'en compte six. «Le bureau est composé d'au plus
cinq membres dont un président et un
vice-président nommés, pour un mandat d'au plus cinq ans qui peut être
renouvelé, par le gouvernement...», bon,
blabla. «Toutefois, lorsque l'expédition des affaires dont le Bureau a la
charge le requiert, le gouvernement peut nommer pour le temps et avec la rémunération qu'il détermine des membres additionnels à temps partiel.» Là, on dit sur le
site : les membres à temps
partiel nommés par décret. Alors moi, je veux juste comprendre comment ça
marche, là. C'est quoi, la différence qu'il amène avec le «à temps
partiel»? Puis là, présentement, sur le site, moi, je vois six membres, là.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, sur le questionnement du député de Jonquière,
M. le ministre.
M. Heurtel : Alors, là, je ne suis pas sûr de bien comprendre
la question du député. Le
fonctionnement du BAPE, à ce
niveau-là, est comme ça depuis plusieurs années. Il y a des membres qui sont
nommés qui sont des commissaires qui fonctionnent
à temps partiel. Alors, je ne suis pas sûr de comprendre c'est quoi, l'enjeu,
là. Honnêtement, là, je ne suis pas.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Alors, peut-être,
le député de Jonquière, si vous voulez clarifier votre question ou
peut-être ajouter...
M. Gaudreault :
Oui. Bien, c'est parce que l'article... si on prend l'article actuel de la loi,
on dit : «Le bureau est composé
d'au plus cinq membres dont un président et un vice-président...» Bon, ça,
c'est l'article actuel de la loi. Là, présentement, j'en compte six, des
membres, bon : président, Pierre Baril, vice-président, Louis-Gilles
Francoeur; les membres : Denis
Bergeron, Michel Germain, Gisèle Grandbois, Anne-Marie Parent. Ça fait six.
Puis, après ça, il y a les membres à
temps partiel, qui sont nommés par décret. Mais là je ne suis même pas rendu
là, là, je suis juste sur la question des
membres à temps plein, là. Je veux juste... Parce que, si on veut bien
comprendre ce qui est amené comme modification, il faut qu'on comprenne
la situation actuelle, là.
Le Président
(M. Iracà) : Oui. Alors, M. le ministre.
M. Heurtel : M. le Président,
on me dit que le site du BAPE n'est pas à jour.
M. Gaudreault :
M. le ministre nous référait au site, tantôt, tu sais, pour des études puis les
rapports. En tout cas... Là, il n'est pas à jour. Ça fait que c'est
quoi, la réalité?
M. Heurtel :
Le réalité, l'information que j'ai, c'est qu'il y a cinq membres : Pierre
Baril, Louis-Gilles Francoeur, Michel Germain, Denis Bergeron et
Anne-Marie Parent.
M. Gaudreault : Bon.
Donc, Mme Gisèle Grandbois n'est plus membre.
M. Heurtel : C'est
l'information que j'ai, M. le Président.
M. Gaudreault : O.K. Il
faudrait aviser le BAPE de mettre leur site à jour. Bon. Parce que c'est ça,
là, je ne comprenais pas que la loi disait cinq membres puis on en avait six
sur le site. Alors là, déjà là, ça va mieux. Donc, au deuxième alinéa, on dit : «Lorsque l'expédition des affaires dont
le bureau a la charge le requiert, le gouvernement peut nommer pour le temps et avec la rémunération qu'il
détermine des membres additionnels à temps partiel.» Bon, là, le ministre
ajoute l'amendement en disant : des membres «à temps partiel», puis ce
n'était pas le cas avant.
Puis là je me
fie toujours au site, malheureusement, qui n'est pas à jour, mais il y a un
hyperlien qui nous donne sur les
membres à temps partiel nommés par décret. Ça veut dire que c'était déjà des
membres additionnels à temps partiel. Est-ce
que c'est juste une disposition de concordance qu'on vient faire, en
disant : À temps partiel? Mais, avant, ils étaient... bien avant, disons jusqu'à présentement, là, les
membres additionnels étaient nommés, mais ce n'était pas précisé qu'ils étaient à temps partiel, sauf que la pratique a
fait que c'était à temps partiel. Je veux juste bien comprendre ce qu'on est en
train de faire.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, M. le ministre.
M. Heurtel : Oui, M. le
Président.
M. Gaudreault : Oui, donc...
M. Heurtel : À votre question.
M. Gaudreault :
Mais ça veut dire que là on précise qu'ils sont à temps partiel, alors qu'avant
ce n'était pas précisé dans la loi?
M. Heurtel : Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. Alors, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
O.K. Maintenant, je veux juste savoir, quand on dit : «Lorsque
l'expédition des affaires dont le bureau
a la charge le requiert», ce n'est pas une obligation, c'est comme... lorsque
l'expédition des affaires dont le bureau a la charge le requiert. Puis il y a quand même... on voit qu'il y a
quand même des membres à temps partiel, il y en a une dizaine, là, il y en a
13, en tout cas, selon le site qu'on a présentement, là, il y en a 13 qui sont
nommés. C'est quand même beaucoup, parce qu'il y a cinq membres
permanents puis il y a 13 membres à temps partiel. Moi, j'aimerais ça que
le ministre nous explique des conditions.
Parce que je trouve qu'il y en a beaucoup, puis je ne dis pas que c'est
nécessairement mauvais, mais
qu'est-ce qui fait que... «Lorsque l'expédition des affaires dont le bureau a
la charge le requiert», qu'est-ce qui est
«requiert»? C'est quoi? C'est un surplus de travail? C'est des mandats
spéciaux? C'est qu'il y a des congés de maladie dans les membres actuels, les membres permanents? C'est quoi qui fait
qu'on nomme des membres additionnels et là on va préciser «à temps
partiel»?
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le député de Jonquière. M. le ministre.
• (16 h 20) •
M. Heurtel : Le nombre de
mandats, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, c'est en lien avec le nombre de mandats.
M. Heurtel : Le volume de
mandats.
Le Président (M. Iracà) : Le
volume. O.K. Merci, M. le ministre. Alors, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Est-ce que ça
se fait souvent, ça? Est-ce que le bureau... est-ce que le gouvernement,
c'est-à-dire, se prévaut souvent de cette disposition de nommer les membres
additionnels à temps partiel? Ou c'est devenu... à la longue, à force de nommer des
membres additionnels, ils sont devenus quasiment des additionnels à temps
partiel permanents, entre guillemets, là?
Est-ce qu'on ne serait pas mieux, à ce moment-là, de voir une augmentation du
nombre de membres permanents? Est-ce que
c'est le bon choix qu'on fait, là? Si ça fait des années qu'il y a des membres
additionnels, peut-être qu'on doit se poser la question sur le nombre de
membres statutaires qui sont nommés.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, à la question du député de Jonquière, M. le ministre.
M. Heurtel : Le nombre varie selon
les demandes du BAPE et selon les expertises et le type de commissions qu'il y a. Donc là, c'est une question de
flexibilité, pour permettre au BAPE de s'adapter. Chaque année, on n'a pas, on
ne sait pas, puis personne ne sait
exactement le nombre de BAPE qui vont avoir lieu, le nombre de commissions qui
vont avoir lieu. Et, en plus de ça,
ces commissions-là requièrent des expertises particulières. Un ou une
commissaire peut avoir une expertise
dans un domaine, mais dans la prochaine année, ce ne sera peut-être pas
pertinent dans le type de mandats qui
vont s'en venir. Puis on ne peut pas tout prévoir. Donc, cette disposition-là,
de membres additionnels, permet au BAPE d'avoir une équipe de commissaires adaptée aux réalités ponctuelles et
permet au BAPE aussi d'obtenir les compétences nécessaires également aux
types de mandats qui surviennent.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Jonquière, sur... On est toujours sur l'amendement déposé.
M. Gaudreault
: Oui. Donc, je comprends que les membres additionnels sont devenus, d'une
certaine manière, une sorte de banque où le bureau peut aller piger...
je n'aime pas l'expression, là, mais selon les dossiers ou selon les compétences. Admettons, je ne sais pas, moi, un
mandat sur un pipeline; bon, bien on va aller chercher des membres parmi
les membres additionnels à temps partiel,
quelqu'un qui a des compétences sur ces questions-là, par exemple sur les
terres agricoles, parce que ça
traverse des terres agricoles puis il n'y en a pas dans les membres permanents.
On va dire... j'invente, là, on va
dire un exemple comme ça. Ça devient comme une banque pour aller chercher des
compétences qui sont adaptées à une réalité d'un mandat particulier. C'est ce
que je comprends?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : Je ne peux pas
vraiment commenter sur la caractérisation que fait le député, là. Le BAPE a son
fonctionnement. La disposition est là pour permettre au BAPE d'avoir la
flexibilité, d'avoir le type de commissaire nécessaire pour accomplir son
mandat.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault
: O.K. Bien, est-ce que le ministère a déjà fait des études, ou des
analyses, ou une réflexion sur la
pertinence qu'on pourrait avoir, par exemple, d'augmenter le nombre de membres
permanents? Est-ce que ce ne serait pas mieux de se poser ces
questions-là? Est-ce qu'il n'y a pas... Au lieu de maintenir un nombre
important — on
en compte 13, là, avec le site,
présentement, en tout cas — de membres additionnels, est-ce que ce ne serait pas mieux de faire une réflexion pour dire : Bien, au lieu
d'avoir cinq membres permanents, dont le président et le vice-président, on va
en nommer sept, mettons, ou neuf, peu importe, là? Et on aurait une équipe plus
polyvalente et on pourrait avoir des caractères
ou des caractéristiques différentes, sans avoir besoin de membres additionnels.
Parce que, si on ajoute continuellement
des membres additionnels, ça veut peut-être dire que, les membres permanents,
la loi ne prévoit pas le nombre suffisant, là. C'est peut-être ça que ça
veut dire.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le député de Jonquière. M. le ministre.
M. Heurtel : À notre
connaissance, il n'y a pas d'étude, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault
: O.K. Mais ça pourrait peut-être être utile d'en faire, là,
éventuellement, là. Mais pour le ministre, c'est suffisant d'avoir cinq
membres à temps plein?
Le Président (M. Iracà) :
Alors, à cette question, M. le ministre.
M. Heurtel : Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, à votre question, voici la réponse, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault
: Sur le deuxième bout de l'amendement, qui est le paragraphe qui avait déjà été proposé dans le projet
de loi n° 102, «malgré les premier et deuxième alinéas, lorsque le mandat
d'un membre expire pendant les travaux relatifs
à une affaire dont il a été saisi, son mandat se prolonge jusqu'à la fin de ces
travaux», bon, ce n'était pas prévu avant.
Comment ça fonctionnait, avant d'arriver avec cet... Parce que j'imagine que,
si on le met là, c'est que la situation s'est présentée. Alors, comment c'était traité?
Est-ce qu'on nommait carrément quelqu'un d'autre ou... Pourquoi ça arrive
comme ça, là?
Le Président (M. Iracà) :
Alors, M. le ministre.
M. Heurtel :
Alors, ce qui se passait, c'est qu'on se privait d'un ou d'une commissaire pour
un mandat particulier, parce que,
voyant que cette personne-là ne pourrait pas compléter le mandat, elle n'était
pas nommée par le BAPE pour siéger.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
O.K. Ça veut dire qu'admettons qu'il y a un mandat qui était entamé puis que la
personne, son mandat prend fin... Mettons que c'était trois
commissaires, on finissait le mandat avec deux, ou dès le départ on en nommait
deux?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel :
Alors, non, ce n'est pas comme ça. C'est qu'avant même de nommer les
commissaires, avant même de nommer
les commissaires, le président, voyant... Mettons qu'il voulait nommer telle
personne sur la commission, le président
constate que le mandat de ce commissaire-là ne couvrirait pas le mandat prévu,
décidait de passer à quelqu'un d'autre.
Cette personne n'était même pas nommée. Alors, on se privait peut-être, et sans
doute, d'expertise ou justement d'une
personne qui serait appropriée. Alors, pour cette raison-là, on ne nommait pas
les personnes. Alors là, c'est justement pour se donner cette flexibilité-là, pour donner au président la
latitude nécessaire pour s'assurer, parce que, s'il veut nommer telle personne sur la commission, bien, que le
fait que le mandat, admettons, se terminerait au troisième mois d'un mandat
de quatre, bien, qu'on puisse prolonger pour ce quatrième mois puis qu'on ait
le bénéfice de cette expertise-là.
Le Président (M. Plante) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Ça va.
Le
Président (M. Plante) : Il n'y a pas d'autres interventions sur
l'amendement? Oui, M. le député de Masson.
M. Lemay :
Oui, M. le Président. J'avais une petite question, c'est concernant le premier
alinéa de 6.2 de la LQE. On mentionne
que «le bureau est composé d'au plus cinq membres dont un président et un
vice-président nommés [...] d'au plus
cinq ans [...] par le gouvernement». Or, il s'avère que le Centre québécois du
droit de l'environnement sont venus mentionner
justement qu'ils voyaient ici, puis je pense que c'est dans les propositions
qui ont été faites en 1992, en 2014, qu'une nomination du BAPE par
l'Assemblée nationale renforcerait la légitimité et l'indépendance du BAPE.
Donc, j'aimerais savoir si le ministre avait
une ouverture pour qu'on mentionne que le président soit nommé par l'Assemblée
nationale et non par le gouvernement? Donc, il y aurait un amendement qu'on
pourrait apporter à cet article.
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : Je crois que le
fait que nous n'avons pas proposé une telle disposition explique clairement la
position du gouvernement sur cette question.
Le
Président (M. Iracà) : Merci. M. le député de Jonquière... M. le
député de Masson, d'autres interventions? M. le député de Masson.
M. Lemay :
Bien sûr. Bien, O.K., je comprends, c'est très clair, la réponse du ministre.
Et puis moi, je voulais juste
mentionner que, si on revient à ma première question de «à temps partiel», il
m'apparaît que c'est plus de nature de
gestion de ressources humaines. Puis, puisque c'est le président — on introduit ça à 6.2.1, là — qui est responsable de l'administration et de la direction générale du
bureau, je ne vois pas l'utilité de faire rajouter «à temps partiel», malgré
les explications du ministre tout à l'heure, là. Donc, je voterai contre cet
amendement.
Le
Président (M. Iracà) : Merci. D'autres interventions? Alors, ni
avec l'amendement déposé par le ministre? Ça va? Alors, s'il n'y a pas
d'autres interventions, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Lemay : Sur division.
• (16 h 30) •
Le
Président (M. Iracà) : Alors, adopté sur division. Alors, sur
l'article 7, est-ce qu'il y a d'autres interventions, discussions, interventions avant que je mette aux voix? Alors, s'il n'y a
pas d'autres interventions, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 7, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix : ...
Le
Président (M. Iracà) : Adopté sur division. Alors, nous allons
poursuivre l'étude des articles du projet de loi. L'article 8. M.
le ministre.
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. 8. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 6.2, des
suivants :
«6.2.1. Le président est responsable de
l'administration et de la direction générale du Bureau.
«6.2.2. Le gouvernement peut établir une
procédure de sélection des membres qui peut notamment prévoir la constitution
d'un comité de sélection.
«Un membre
peut être nommé de nouveau sans qu'il soit nécessaire de suivre la procédure de
sélection établie en vertu du présent article.
«6.2.3. Le
Bureau et ses membres ne peuvent être poursuivis en justice en raison d'un acte
accompli de bonne foi dans l'exercice de leurs fonctions.»
Alors, l'article 8
du projet de loi propose d'intégrer trois nouveaux articles
dans la Loi sur la qualité de l'environnement, qui concernent le Bureau d'audiences
publiques sur l'environnement.
D'une part, l'article 6.2.2
énonce que le gouvernement pourrait établir une procédure de sélection des
membres du bureau, laquelle pourrait
prévoir la constitution d'un comité
de sélection. Cette disposition s'inspire de la Loi sur la Régie de
l'énergie, qui contient un article similaire en ce qui concerne la nomination
des régisseurs.
D'autre part, les articles 6.2.1 et 6.2.3
reprennent les dispositions qui se retrouvent dans une loi adoptée par
l'Assemblée nationale le 10 décembre 1992, à savoir : la Loi
modifiant la Loi sur la qualité de l'environnement (1992, chapitre 56), laquelle n'est cependant jamais rentrée en
vigueur. Cette loi prévoit diverses modifications à la LQE, notamment en ce qui a trait à la procédure
d'évaluation d'examens des impacts sur l'environnement et au BAPE. Bien que ces dispositions ne soient jamais entrées en
vigueur, elles ont tout de même dû être considérées dans le cadre de la
rédaction du présent projet de loi.
Cela dit,
l'article 6.2.1 proposé mentionne expressément que le président est
responsable de l'administration du bureau, ce qui est une réalité, même
si la loi actuelle est silencieuse à cet égard.
Quant à l'article 6.2.3, il vient préciser
que les membres du BAPE ne peuvent être poursuivis en justice en raison d'un acte accompli de bonne foi dans
l'exercice de leurs fonctions. Ce principe contribue à assurer l'indépendance
des membres du BAPE et se retrouve dans
d'autres lois régissant des organismes dont les fonctions peuvent s'apparenter
à celles du BAPE, comme la Régie de l'énergie.
Par ailleurs,
il est à noter que l'article 242 du projet de loi a pour effet d'abroger
toutes les autres dispositions de la Loi
modifiant la Loi sur la qualité de l'environnement de 1992, lesquelles n'ont
plus de raison d'être. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, merci, M. le ministre. Juste avant de
donner la parole au député de Masson, qui a levé la main, je veux vous proposer une façon de faire, là, pour
l'article 8 et les autres articles qui auront le même genre de rédaction. Je propose qu'on étudie chacun des
articles séparément, tel que demandé, mais que nous procédions au vote uniquement à la fin de l'étude de l'ensemble de
l'article, parce que, si on veut y revenir, c'est plus facile. Ça demande
plus de... c'est plus souple, pour revenir,
parce que ça comporte plusieurs articles, que si on adoptait article par
article dans l'article, parce que pour revenir à un article, il
va falloir rouvrir, demander le consentement. Au niveau du procès-verbal, c'est un petit peu plus complexe. Alors, ce que
je vous propose, c'est de prendre l'article 8 dans l'ensemble, on l'étudie
dans l'ensemble, mais on l'adopte à la fin, au global.
M. Gaudreault : Et comment vous
répartissez le temps?
Le Président (M. Iracà) : Article
par article, 20 minutes. Article par article, vous ne perdez pas votre
temps.
M. Gaudreault : Vous voulez dire :
Alinéa par...
Le Président (M. Iracà) : C'est
juste au niveau de l'adoption.
M. Gaudreault : Oui, O.K. Par article...
sous-article. Oui, ça va. O.K.
Le Président (M. Iracà) : Exactement.
M. Gaudreault : Ça fait 80 minutes.
Le
Président (M. Iracà) : Parce que,
si, par exemple, après avoir étudié un article,
vous voulez revenir sur l'autre article précédent, bien, vu qu'il n'aura pas été adopté,
c'est plus facile d'y revenir que s'il
avait été adopté
dans l'article 8.
M. Gaudreault : O.K. Ça veut dire 20...
Le Président (M. Iracà) : Je ne sais
pas si vous me suivez?
M. Gaudreault :
Oui, oui, oui. Ça veut dire 80... J'arrive à 80 minutes, là.
Le Président (M. Iracà) : Oui.
Quatre fois... Oui, effectivement.
M. Gaudreault : Par député.
Le Président (M. Iracà) : Oui, effectivement.
M. Gaudreault : C'est bon.
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, c'est bon? On va y aller comme ça, la manière la plus simple de faire,
là. C'est ce qui se fait habituellement. Alors, sur l'article 8,
tel que lu par M. le ministre, est-ce qu'il y a des commentaires? M. le député
de Masson.
M.
Lemay : Oui, M. le Président. Donc, je sais que c'est possible que
quelqu'un d'autre intervienne sur 6.2.1, mais moi, j'aurais un
amendement à faire à 6.2.2.
Le Président (M. Iracà) : 6.2...
point?
M. Lemay : 6.2.2.
Le Président (M. Iracà) : Alors,
nous allons procéder, idéalement, dans l'ordre, là, avec 6.2.1...
M. Lemay : O.K. Il y a juste...
Le Président (M. Iracà) : ...mais je
garde... je prends bien note de votre amendement pour le 6.2.2.
Alors, sur l'article,
puis j'aurais dû le spécifier, mais je vais le spécifier, à l'intérieur de l'article 8, sur l'article 6.2.1, est-ce
qu'il y a des questions, commentaires ou des interventions?
Alors, s'il n'y a
pas de commentaire, d'intervention sur 6.2.1, je vous propose qu'on étudie 6.2.2.
Alors, à 6.2.2, M. le député de Masson, vous avez mentionné que vous
aviez un amendement à proposer.
M.
Lemay : Voilà, M. le Président, donc : Modifier l'article 8 du projet de loi en remplaçant l'article 6.2.2.
par le suivant :
«6.2.2. Le gouvernement établit une procédure de sélection des membres qui doit notamment
prévoir la constitution d'un comité de sélection.
«Un membre
peut être nommé de nouveau sans qu'il soit nécessaire de suivre la
procédure de sélection établie en vertu du présent article.»
Le Président (M. Iracà) : Merci. On
va suspendre quelques instants, le temps de faire des photocopies.
(Suspension de la séance à 16 h 36)
(Reprise à 16 h 38)
Le Président
(M. Iracà) : Nous allons reprendre nos travaux sur l'amendement déposé
par le député de Masson en lien avec l'article 8,
article 6.2.2. Est-ce qu'il y a des commentaires, questions? M. le
ministre.
M. Heurtel : Nous sommes favorables,
M. le Président.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, M. le député de Masson, bravo! M. le
ministre est favorable. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires,
interventions? M. le ministre.
M. Heurtel : Non, c'est beau.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, d'autres commentaires, interventions
avant que je mette aux voix? Ça va? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'amendement à l'article 8, 6.2.2., est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, l'amendement est adopté. Nous allons poursuivre
l'étude. 6.2.2., est-ce que ça va?
M.
Gaudreault : J'ai une question. Bon, là, on a adopté
l'amendement : «Le gouvernement établit une procédure de
sélection des membres qui doit notamment prévoir la constitution d'un comité de
sélection.» La sélection des... «Le gouvernement établit une procédure de sélection des membres qui doit notamment
prévoir la constitution d'un comité de
sélection.» Qu'est-ce que ça peut prévoir d'autre? Quand on dit le «notamment»,
là, c'est qu'il y a sûrement autres choses qui sont possibles, là, de
la part de la sélection des membres. Une procédure de sélection, ça comprend la
constitution d'un comité de sélection. Le «notamment»
fait référence à la procédure de sélection : «Le gouvernement établit une procédure de
sélection des membres qui doit notamment prévoir la constitution d'un comité de
sélection.» Alors, je voudrais que le
ministre nous dise une liste, là, non limitative, là, mais
qu'est-ce que ça pourrait être, par exemple, d'autre?
Le Président (M. Iracà) : Alors, des
exemples, M. le ministre.
• (16 h 40) •
M. Heurtel : Ça pourrait — pourrait, je dis bien, hypothétiquement — inclure
l'élaboration de profils de compétence, la nécessité de faire des entrevues, bref, un processus
d'embauche qui peut être détaillé,
là, et qui ne l'est pas présentement. C'est important de démontrer... La raison
pour laquelle nous faisons ça, c'est que, gouvernement après gouvernement, depuis 1978... n'ont jamais cru bon
de préciser ça. Et donc, nous croyons que ça serait pertinent, vu les enjeux, les besoins de compétences. On a eu
plusieurs commentaires là-dessus, en commission parlementaire, et pas juste
de certains groupes : de tous les
groupes. Je ne dirais pas tous les groupes, mais de groupes de tous les
horizons qui nous disent qu'on a besoin d'avoir un BAPE qui représente
le plus de différentes compétences possibles et donc avec un processus comme celui-là, un vrai, tu sais, bon,
avec un comité de sélection. Ça pourrait être, tu sais, au niveau des membres
du comité de sélection. Alors, encore une
fois, là, je ne veux pas décrire, je ne sais pas si le député de Jonquière a
déjà participé à un processus
d'embauche, mais ça va dans ce sens-là, avec un comité de sélection. Ça
pourrait être une décision d'avoir un
appel de candidatures, en tout cas, bref, ce qui va normalement, là, dans un
processus d'embauche avec un comité de sélection.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Non, ça va pour ça, M. le Président. Ah! bien,
peut-être juste... quand on dit que «l'article 242 du projet de loi a pour effet d'abroger toutes les
autres dispositions de la Loi modifiant la Loi sur la qualité de
l'environnement de 1992, lesquelles n'ont plus de raison d'être», on
comprend que c'est des articles 6.2.1 à 6.2.5, puis il y a le 6.5.1. Est-ce que
le ministre peut nous en dire un peu plus sur ce volet-là, là, d'abrogation de
ces articles?
Le Président (M. Iracà) : Alors, à
la demande du député de Jonquière, M. le ministre ou un de ses...
M. Heurtel : Je vais vous demander
de suspendre quelques instants.
Le Président (M. Iracà) : On va
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 16 h 44)
Le Président (M. Iracà) : Alors,
nous allons reprendre nos travaux. Je vais céder immédiatement la parole à Me
Lessard, suite à la question du député de Jonquière. Me Lessard, la parole est
à vous.
M. Lessard
(Martin) : Oui. Donc, comme on l'expliquait, là, en 1992, donc, il y
avait une loi, là, qui prévoyait déjà
diverses dispositions, puis ce n'est jamais entré en vigueur. Donc, en passant
par là, si je peux m'exprimer ainsi, on a fait un peu de ménage, parce qu'il y avait déjà des dispositions dans le
fond qui... que les principes sont repris maintenant dans d'autres règlements et dans d'autres lois du
Québec. Je peux peut-être, vu... on vous les avait mises dans la page de
gauche, là, les différentes dispositions,
donc je pense que c'est ça que vous vouliez savoir, dans le fond, qu'est-ce qui
s'est passé, dans le fond, avec les autres dispositions qu'on n'a pas
reprises, dans le fond. Donc, 6.2.2, bon, là, c'est la disposition qui est
relative là, au serment qui est fait par les membres du BAPE. Donc, le serment
qui est fait, depuis toujours, c'est le
serment qui est prévu à la loi sur les commissions d'enquête. Donc c'est le
serment qui est prévu à l'article 2 de la Loi sur les commissions d'enquête. C'est un serment qui est fait
auprès d'un juge de la Cour supérieure et puis tous les membres font ce serment-là. Donc, ça a
toujours été comme ça et puis, donc, ça se poursuit de cette façon-là. Donc,
on n'a pas repris ce serment-là, là.
M.
Gaudreault : Parce qu'ils sont soumis, d'une certaine manière,
à la loi, à cette loi-là sur les commissions d'enquête.
M. Lessard
(Martin) : Oui, parce qu'ils ont tous les pouvoirs, ils ont les
pouvoirs et l'immunité des commissaires sur les commissions d'enquête.
M. Gaudreault : Donc, elle
s'applique à leur égard.
M. Lessard
(Martin) : Exact. Donc, ça a toujours été comme ça. Donc, c'est pour
ça qu'on conserve, dans le fond, ce serment-là. Donc, je ne sais pas, là-dessus,
ça va?
M. Gaudreault :
Oui, ça va.
M. Lessard
(Martin) : Je peux
poursuivre. Donc, 6.2.3. L'exclusivité de fonction. Donc, maintenant,
l'exclusivité de fonction, c'est
couvert par l'article 13 du Règlement sur l'éthique et la
déontologie des administrateurs publics. Je vais aller le rechercher. Je
vais juste le relire, là, il me faut une seconde, là.
Le Président (M. Iracà) : Allez-y.
M. Lessard
(Martin) : C'est bon. L'article 13, là, de ce règlement-là, qui
s'applique donc évidemment, là, aux membres
du bureau, mentionne : «L'administrateur public à temps plein doit exercer
ses fonctions de façon exclusive sauf
si l'autorité qui l'a nommé ou désigné le nomme ou le désigne aussi à d'autres
fonctions. Il peut, toutefois, avec le consentement du président du
conseil d'administration, exercer des activités didactiques pour lesquelles il
peut être rémunéré et des activités non
rémunérées dans des organismes sans but lucratif.» Là, bref, ça fait qu'on voit
que ça couvre maintenant ce côté-là.
Puis je sais
qu'il y a un article aussi, dans le Code de déontologie des membres du bureau,
me semble. L'article 2 du Code
de déontologie des membres du BAPE, qui d'ailleurs, je pense, a été revu
récemment, il me semble. En tout cas, l'article 2
dit : «Le membre exerce ses fonctions de façon exclusive. Il peut,
toutefois, avec le consentement du président du bureau, exercer des activités didactiques pour lesquelles il peut
être rémunéré et des activités non rémunérées dans des organismes sans
but lucratif.» Donc, ça reprend, là, ce qu'il y a dans le règlement, là, que je
viens de vous lire.
M. Gaudreault : Le règlement, lui, est
adopté en vertu de quelle loi?
M.
Lessard (Martin) : C'est la Loi sur le ministère du Conseil exécutif.
Le règlement est pris, donc, oui, en vertu de la Loi sur le ministère du
Conseil exécutif. C'est ça, donc le Règlement sur l'éthique et la déontologie
des administrateurs publics.
M. Gaudreault : C'est le Code de
déontologie des membres du BAPE, qui se raccroche au règlement qui, lui-même,
se raccroche...
M. Lessard (Martin) : À la loi.
M. Gaudreault : ...à la Loi sur le
Conseil exécutif.
M. Lessard (Martin) : C'est en plein
ça. C'est ça.
M.
Gaudreault : Donc, on n'a pas besoin de disposition habilitante dans la Loi
sur la qualité de l'environnement pour cette raison-là?
M. Lessard (Martin) : C'est ça, vous
n'en avez pas besoin. Ici, c'est tout couvert, exactement.
M. Gaudreault : Est-ce que... O.K.,
j'aurai une question tantôt, là.
Le Président (M. Iracà) : C'est
bien? Me Lessard, est-ce qu'il y avait d'autres choses à ajouter?
M. Gaudreault : Il y avait 6...
M. Lessard
(Martin) : 6.2.4, là. Bon, 6.2.4. Donc, c'est l'intérêt direct ou
indirect qui, maintenant... c'est un peu la même chose, là, pour ce qui est de... ça dit : «Les membres ne
peuvent, sous peine de déchéance de leurs fonctions, avoir un intérêt direct ou indirect dans une
entreprise qui [met en péril] leur intérêt personnel et celui de leurs
fonctions...» Donc, ce principe-là
est repris aussi dans le règlement, là, sur l'éthique et la déontologie des
administrateurs publics, et c'est les articles 9 et 10.
M. Gaudreault : Donc, la même
mécanique...
M. Lessard (Martin) : La même
mécanique.
M. Gaudreault : ...que pour
l'exclusivité de fonction.
M. Lessard
(Martin) : Oui. Bien là, c'est des articles relativement longs, là, je
ne sais pas si vous voulez que...
M. Gaudreault : Non, non, non.
M. Lessard (Martin) : Mais
effectivement, là...
M. Gaudreault : Juste comprendre la
mécanique, là.
M. Lessard (Martin) :
Donc, le principe de l'article 9, c'est : «L'administrateur public
doit éviter de se placer dans une
situation de conflit entre son intérêt personnel et les obligations de ses
fonctions.» Puis là on détaille un peu plus, là. Donc, les principes sont là, là, donc on n'enlèvera rien, dans le fond,
là. Puis, de toute façon aussi, c'étaient des dispositions qui n'étaient pas en vigueur. Donc, tout ce qui
vient régir les conflits d'intérêts, puis tout ça, sont maintenant régis dans
un règlement-cadre et la loi-cadre, là, qui gèrent tous les membres
d'organismes du gouvernement, finalement.
M.
Gaudreault : O.K. Bien, ma question... En tout cas, je pose la question
généralement, là, je ne sais pas s'il y a quelqu'un qui va pouvoir me répondre, mais je me demande si on ne serait
pas mieux de référer à quelque part en disant qu'ils sont nommés selon les conditions telles que définies par la loi, ce
que vous venez de dire, là, du Conseil exécutif, là, juste pour s'attacher comme il faut, vu que c'est
quand même la section qui traite de la création du BAPE, ce n'est pas rien, là, qui traite de l'existence du BAPE, je me
demande si on ne serait pas mieux de faire juste une miniréférence disant
que les membres du BAPE sont nommés en vertu
de... et leur traitement, ou je ne sais pas trop la bonne formulation, là,
mais est en vertu de la loi que vous venez de me citer, là.
Donc,
pour la question du Code de déontologie, de l'exclusivité de la fonction, du
serment qu'ils doivent prêter, de la
question du conflit d'intérêts, je comprends qu'ils sont quand même soumis à ça
via une loi externe, comme telle, à
la loi constitutive du BAPE, mais, pour moi, ce serait peut-être plus safe, si
vous me passez l'expression, d'y faire référence sur la question de la
nomination des membres du BAPE.
Le Président (M.
Iracà) : M. le ministre.
M. Heurtel :
Me Lessard voudrait intervenir.
Le Président (M.
Iracà) : Me Lessard.
• (16 h 50) •
M.
Lessard (Martin) : Bien, je ne sais pas si ça répond à votre question,
mais, actuellement, c'est pour ça qu'on va dans la Loi sur le ministère du Conseil exécutif, c'est un peu...
c'est plus cette loi-là qui fait le chemin, dans le fond, qui vient dire : «Le présent règlement — bien, là, je suis dans le règlement sur
l'éthique et la déontologie, là, ça dit : Le présent règlement s'applique aux administrateurs
publics. Sont administrateurs publics...» Puis là on vient définir c'est
qui, les administrateurs publics, donc ça inclut, là, les membres du BAPE.
Donc, le chemin, il est comme fait via la Loi
sur le ministère du Conseil exécutif et le règlement. Ça fait que c'est pour ça
qu'on n'a pas le renvoi de l'autre côté, dans le fond, de la LQE, qui,
elle, également, renvoie au règlement, là.
Le Président (M.
Iracà) : M. le député de Jonquière, est-ce que ça répond?
M.
Gaudreault : O.K. Bien, qu'est-ce qui nous dit, à quelque part,
que les membres du BAPE sont considérés comme des administrateurs
publics?
Le Président (M.
Iracà) : Me Lessard.
M. Lessard
(Martin) : Ça dit... Je vais juste relire.
Le Président (M.
Iracà) : Oui, prenez le temps de lire.
(Consultation)
M. Lessard
(Martin) : Il faut aller voir dans la Loi sur le Vérificateur général,
là, c'est dans la Loi sur le Vérificateur général, là, qu'on a... C'est parce
que ça renvoie là, ça dit, si on est des administrateurs publics : «...les
membres du conseil d'administration et les membres
des organismes et entreprises du gouvernement au sens de la Loi sur le vérificateur général...» Donc, là, dans la
Loi sur le Vérificateur général, je pense qu'on a une annexe ou... qui vient
nous le dire, puis le BAPE fait partie de
ça, là. Puis j'aurais adoré pouvoir vous fournir, là, tous les documents, là.
Comme je vous dis, on n'a pas... je n'ai pas tout sous la main, là.
M. Gaudreault :
O.K.
M. Lessard
(Martin) : On peut les sortir, là, si vous voulez.
M. Gaudreault : Non, non, mais on comprend que c'est quand même beaucoup
de références et de chemins, là.
Le Président (M.
Iracà) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Me Lessard?
M. Lessard
(Martin) : ...
M. Gaudreault :
Ça va.
Le Président (M. Iracà) :
M. le député de Jonquière, ça va? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
je vous propose de passer à l'étude
de 6.2.3. Je pense qu'on a fait le tour de 6.2.2, avec l'amendement, bien sûr,
là, adopté par le député de Masson. Sur 6.2.3, est-ce qu'il y a des
commentaires, questions, interventions?
Une voix :
C'est bon.
Le
Président (M. Iracà) : C'est bon? Alors, sur ce, je... s'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'article 8, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Iracà) : Adopté. L'article 8 est adopté. Nous
allons immédiatement à l'article 9, et je cède la parole à M. le
ministre.
M. Heurtel :
Merci, M. le Président : 9. L'article 6.3 de cette loi est
modifié :
1° par le
remplacement du deuxième alinéa par le suivant :
«Il doit tenir des
audiences publiques ou des consultations ciblées dans les cas où le ministre le
requiert. À la demande du ministre, le Bureau doit également tenir des
médiations.»;
2°
par le remplacement, dans le troisième alinéa, de «sections II et III du
chapitre II» par «chapitres II et III du titre II»;
3° par le
remplacement du quatrième alinéa par le suivant :
«Sauf
dans le cadre de l'application de l'article 31.3.5, le ministre publie, sur le
site Internet de son ministère ou par tout autre moyen qu'il estime
indiqué, un avis de tout mandat d'enquête qu'il confie au Bureau.»
Alors, les notes
explicatives, M. le Président?
Le Président (M.
Iracà) : Oui.
M.
Heurtel : Le paragraphe 1° de l'article 9 propose de
modifier l'actuel article 6.3 de la LQE, d'une part pour inscrire
clairement dans cette loi la possibilité pour le Bureau d'audiences publiques
sur l'environnement de tenir des médiations,
ce qui officialiserait cette pratique alternative à la tenue d'une audience
publique, d'autre part, outre l'audience publique et la médiation, le
ministre pourrait aussi confier au bureau des mandats de consultations ciblées.
Le paragraphe 2°
renferme une modification de concordance pour tenir compte des modifications
proposées dans les divisions de la LQE.
Et
enfin, le paragraphe 3° propose que l'avis qui doit être publié dans la Gazette
officielle du Québec lorsque le ministre confie un mandat d'enquête
au bureau en marge de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement soit remplacé par la publication
d'un avis sur le site Internet du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques ou par tout autre moyen indiqué. Cette disposition
donne davantage de latitude pour adapter le mode de publication des avis
annonçant ce type de mandat au public.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre. Alors, sur l'article 9, tel que
lu par M. le ministre, est-ce qu'il y a des interventions? M. le député de
Masson.
M.
Lemay : Oui, M. le président. Donc, j'aurais une question parce
qu'effectivement on en a... plusieurs groupes sont venus nous parler du pouvoir
de médiation et de consultation ciblées, en consultation particulière sur le
projet de loi, et puis moi, les
consultations ciblées, j'aimerais avoir des exemples de mandats que le bureau
pourrait confier en consultations
ciblées parce que c'est un nouveau terme, une nouvelle définition qui n'est pas
définie, puis juste pour préciser un
peu l'esprit du ministre, là, s'il pouvait nous dire un peu ça serait quoi,
l'exemple de mandat qu'il pourrait y avoir dans des consultations
ciblées, pour un peu mieux comprendre ce terme.
Le Président (M.
Iracà) : M. le ministre.
M.
Heurtel : Alors, M. le Président, ça, ça vient d'échanges, de
discussions qu'on a vues. Présentement, dans le contexte de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur
l'environnement, il y a finalement, pour le ministre et pour le BAPE, bien, il y a... soit on se
retrouve avec une situation où on déclare une demande frivole, et ça, c'est
très rare, il y a très peu de cas
qu'on déclare frivoles, ou bien on fait toute la procédure d'évaluation et
d'examen des impacts. Et ce qu'on a
vu, c'est qu'il y a des cas qui surviennent et, notamment, qui méritent une
médiation. Et c'est un processus qui
s'est développé avec le temps, mais sans aucune forme d'encadrement. Alors, on
donne l'option ici au Bureau d'audiences
publiques de passer à la médiation, qui s'est avéré, dans bien des cas, un
succès. Ça permet justement... et c'est souvent dans des cas où, justement, on se
retrouve avec peut-être un nombre très restreint de citoyens, ou c'est un
enjeu très bien identifié, il y a un
différend, mais le processus n'offre pas la possibilité aux partis de s'asseoir
et peut-être de trouver une solution
qui ne nécessiterait pas l'institution d'une commission et, bref, l'ensemble de
la procédure des audiences publiques
ultimement qui mène aussi à un décret du conseil des ministres, là. Il y a
plusieurs étapes. Alors, de ce côté-là, la médiation, on prévoit cette
option-là pour le BAPE.
Et
les consultations ciblées, je sais que ça a fait réagir plusieurs groupes.
Laissez-moi dire tout de suite que, d'emblée, il n'y a aucune intention, au niveau des consultations ciblées, de
court-circuiter la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement. C'est vraiment,
encore là, un concept qui se développe dans des cas où on a un enjeu
particulier. Encore une fois, la
question est bien cernée. Et ça permet, justement, de... ça donne un outil
additionnel au BAPE, parce qu'encore
une fois, c'est le BAPE, là, qui va déterminer le moyen le plus adapté. Puis,
là-dessus, M. le Président, je peux déjà
annoncer mon intention : on va préciser davantage la volonté du
gouvernement lorsqu'on va arriver à l'article 20 du projet de loi, qui définit 31.3.5, puis c'est
dans cet article-là qu'on va proposer — je le dis généralement, maintenant — que le
choix d'aller soit via médiation soit consultations ciblées, soit évidemment ce
que j'appelle la totale, la procédure qui mène a des audiences publiques et l'ensemble de cette procédure-là,
bien, ça devra se faire sur recommandation du BAPE.
• (17 heures) •
L'idée,
encore une fois, c'est de s'assurer de donner plus d'outils. Ce qu'il faut
comprendre, c'est qu'encore une fois
la procédure elle-même et les options que le BAPE a sont définies dans la loi.
Le BAPE ne peut pas aller plus loin que
la loi, pas plus que le ministre ne peut aller plus loin que la loi si les
pouvoirs ne sont pas là, si la latitude n'est pas là. Puis, quand on parle de consultations ciblées,
l'esprit aussi derrière ça, c'était aussi de consultations ciblées sur des
questions qui permettent, par
exemple, au lieu d'aller dans un processus d'audiences publiques de quatre
mois, bien, peut-être avoir des
consultations précises par voie électronique pour approfondir un enjeu en particulier, et c'est donner justement le
soin au BAPE de pouvoir déterminer
quel est l'outil préférable dépendant des cas, parce que, véritablement...
Puis on l'a vu, puis même les
échanges avec le BAPE le démontrent, des fois, il y a des cas où la procédure
d'évaluation d'examen des impacts n'est
tout simplement pas bien adaptée à certaines réalités, et donc
c'est de pouvoir donner au BAPE d'autres options.
Alors, une consultation ciblée, ce n'est pas de court-circuiter quoi que ce soit, c'est de
permettre au BAPE d'avoir cette
option-là, d'avoir le moyen de dire : Bien, sur certains enjeux, bon,
bien, faisons une consultation ciblée. Ça n'enlève rien au fait qu'il faille avoir une procédure d'évaluation et d'examen des impacts complète qui s'applique, mais ça donne
cet outil-là au BAPE, tout comme la médiation, qui s'est avérée très positive
dans bien des cas, puis on a permis de trouver...
Puis, des fois, on ne trouve pas de solution, mais, au moins, on le fait. Tu
sais, c'est un peu comme en droit familial, M. le Président, à un moment
donné, la médiation permet de trouver un règlement. S'il n'y a pas de
règlement, bien, on passe à la procédure d'évaluation et d'examen des
impacts. C'est ce qui se fait présentement.
Alors, encore
une fois, dans le cas de la médiation et dans le cas de la consultation ciblée,
c'est de donner des outils additionnels,
et on utilisera ces outils sur recommandation du BAPE. C'est l'amendement qu'on va
proposer, une fois qu'on va arriver à 31.3.5, pour justement préciser la
pensée du gouvernement là-dessus.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député de Masson.
M.
Lemay : Merci de cette
précision. On a bien hâte d'arriver à 31.3.5 pour justement regarder l'amendement. Moi, juste mentionner que ce
que je comprends de toute l'explication du ministre, c'est qu'avant
c'était soit qu'on jugeait une demande frivole ou une demande qu'on soumettait
au processus d'audiences publiques, et puis que, là, ce que je comprends, c'est que, par l'introduction de cette
notion de consultations ciblées, on vient éliminer les zones grises. C'est
un peu, en résumé, là, ce que j'ai compris.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Masson. Alors, est-ce qu'il
y a d'autres interventions? M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Bon, le
ministre, avec le projet de loi
n° 102, introduit ici quand même
des éléments assez majeurs, là. On est dans des éléments qui sont... Je
ne sais pas si c'est au coeur, mais, en tout cas, ce n'est pas loin du coeur, là, du projet de loi n° 102.
On parle de consultations ciblées, on parle aussi de médiation, qui sont deux
nouveaux concepts amenés par le gouvernement dans le cadre du grand processus d'évaluation des impacts. Et le
ministre nous réfère à l'article 20, sur l'article... En tout cas, je ne
me souviens plus du numéro, là. Bon, alors ça va être important de bien
travailler à ce moment-là, mais, déjà, déjà, j'ai des questions.
On s'est
fait dire beaucoup, souvent, à plusieurs reprises, dans les
auditions qu'il y avait des pouvoirs discrétionnaires nombreux
qui étaient accordés au ministre dans le projet de loi n° 102, et là, ici,
c'est un exemple de ça parce que l'article
modifié se lirait que le BAPE «doit tenir des audiences publiques ou des
consultations ciblées dans les cas où le ministre le requiert. À la demande du ministre, le bureau doit également
tenir des médiations». Alors là, qui, en bout de ligne, là, décide des
consultations ou des méditations? Ce que je comprends, c'est que c'est le
ministre qui prend cette décision-là. Alors, bon, de toute façon, c'est
ce qu'il vient de répondre au député de Masson.
Moi,
j'aimerais savoir : est-ce qu'on ne devrait pas encadrer ce pouvoir
discrétionnaire? Quand on dit «dans les cas où le ministre le requiert», c'est large, là, et «à la demande du
ministre, le bureau doit tenir des médiations», c'est très, très large, là, comme pouvoir discrétionnaire. Alors,
moi, je voudrais discuter avec le ministre pour savoir s'il n'y aurait
pas lieu d'encadrer, là, un peu plus ce pouvoir discrétionnaire.
Le
Président (M. Iracà) : Alors,
M. le ministre, est-ce qu'il y a lieu d'encadrer un peu plus ce
pouvoir discrétionnaire?
M.
Heurtel : C'est que ça a
rapport avec la mécanique. Je ne sais pas si l'intention du député, c'est de revoir toute la procédure d'évaluation et d'examen des impacts
sur l'environnement, parce que ça fonctionne comme ça déjà. C'est le ministre qui donne un mandat au BAPE, et ça,
c'est la mécanique depuis 1978. Alors, si le député veut proposer une nouvelle mécanique, libre
à lui. Cela dit, l'encadrement que nous allons proposer une fois arrivés à
31.3.5, c'est d'encadrer justement en faisant en sorte que le choix du
ministre se fasse sur recommandation du BAPE.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : O.K. Donc, je
comprends que le ministre va arriver avec un amendement plus tard pour préciser ça, dire que c'est sur recommandation du
BAPE qu'on pourra tenir des consultations ciblées ou de la médiation,
mais dans tous les cas ou...
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M.
Heurtel : On est dans la mécanique de la procédure d'évaluation et
d'examen des impacts. Alors, dans cette mécanique-là, ce qu'on fait, c'est
qu'on donne des possibilités au BAPE. La médiation existe depuis plusieurs
années, il y a déjà des cas, ce n'est pas nouveau. Ce qui est nouveau,
c'est qu'on le codifie, c'est qu'on enchâsse la notion de médiation dans la loi. C'est déjà quelque chose
qu'on fait. Alors, encore là, ce qu'on veut, c'est faire en sorte que le BAPE
puisse, dans des cas... Parce qu'on l'a vu,
on a vu, dans des exemples où on reçoit... sur une question x qui est soumise à
la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement, que, sur
cinq mémoires, six mémoires, c'est exactement
la même question qui est posée. Il y a vraiment un enjeu. Alors, est-ce que le
BAPE ne pourrait pas se dire : Bien,
on va se concentrer juste sur cet enjeu — c'est ça, une consultation ciblée — ou est-ce que... Puis ça arrive des fois
que, dans des mémoires qui sont déposés,
puis, ça encore, il y a plusieurs cas, une des demandes du mémoire déposé,
c'est une médiation. Alors, encore là, ça répond à quelque chose qui est
déjà demandé.
Alors, tout
ce qu'on fait ici, c'est donner au BAPE la latitude pour adapter le mandat aux
réalités du terrain dans les régions dans les questions qui sont posées.
Peut-être qu'en réalité, bien, c'est un enjeu bien particulier qui est soulevé
et qui pourrait se faire si on y allait par voie de consultations ciblées.
Encore une fois, tout est dans le contexte de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts. Alors, encore
là... Puis ce que je dis, c'est que la façon dont on va encadrer, pour plus de certitude, c'est que le
choix, bien, du ministre va devoir se faire sur une recommandation du BAPE.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. Alors, si vous me permettez, M. le député de Jonquière, par principe d'alternance — mais inquiétez-vous pas, je vais revenir à
vous — le
député de Masson avait levé la main, alors le député de Masson.
M.
Lemay : Merci, M. le Président. Alors, j'ai une autre question, c'est
concernant la dernière partie de l'article, quand on dit au 3° qu'on va remplacer le quatrième alinéa par le
suivant, puis là on parle que, justement, dans le cadre de l'article 31.3.5, on publie maintenant sur le
site Internet du ministère de l'Environnement tout mandat d'enquête qui est
confié au bureau. Avant, on faisait une
publication dans la Gazette officielle du Québec. Je comprends qu'on
fait un virage numérique, mais, en
faisant cette mention-là, est-ce que ça veut dire qu'on exclut... on n'est plus
assujettis à publier dans la Gazette
officielle? Et ma sous-question aussi, c'est : Quel sera le délai de
publication? Est-ce qu'on a considéré un délai pour le ministre pour
faire la publication sur le site Internet?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : On peut référer à la
sous-ministre, s'il vous plaît?
Le Président (M. Iracà) : Ah oui.
Alors, Mme Lizotte, la parole est à vous.
• (17 h 10) •
Mme Lizotte (Marie-Josée) : Oui. En
fait, tout ce qui a rapport à la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement, il va y avoir la
création d'un registre, là, qu'on va étudier plus tard, là, dans le projet de
loi, puis les documents vont être déposés au fur et à mesure. Donc, il
n'y a pas besoin de... C'est quand il y a un mandat particulier, que les gens appellent souvent un générique ou une question
particulière en vertu de 6.3, c'est à ce moment-là où c'était publié à la Gazette officielle.
Là, dorénavant, ça va être publié directement sur le site Internet du
ministère. C'est ce qui est proposé dans le projet de loi.
M. Lemay : ...
Mme
Lizotte (Marie-Josée) : Pas pour les mandats particuliers sur les
questions relatives à l'environnement. Le registre, c'est vraiment tous
les projets en évaluation environnementale.
M.
Lemay : O.K. Puis juste une autre question. Parce qu'on donne des
mandats au BAPE, puis là le ministre, il va faire la publication sur son site Internet. C'est une question
technique, là, je voulais juste savoir... Le BAPE, lui, il a reçu le mandat. Est-ce que c'est spécifié à quelque
part que lui aussi doit le publier, qu'il a ce mandat-là en cours, pour
justement... Quelqu'un, exemple,
qu'intuitivement il reste sur le site du BAPE et non sur le site du ministère,
il pourrait quand même retrouver l'information?
Le Président (M. Iracà) : Alors,
j'ai compris que c'était Me Lessard qui allait répondre à cette question.
M.
Lessard (Martin) : Oui. Bien, dans le Règlement sur l'évaluation et
l'examen des impacts sur l'environnement et les règles de procédure, là, d'audiences publiques du BAPE, là, les
mécanismes de publication d'avis puis tout ça sont tous formalisés, là, dans ces deux règlements-là,
là. Donc, oui, il y a des obligations, évidemment, de publication avant que les mandats commencent, donc il y a des
délais, là. Je ne les ai pas par coeur, mais il doit, tant de jours avant le
début, là, annoncer, là, le début des audiences, par exemple.
Le
Président (M. Iracà) : Ça va? Merci, M. le député de Masson. M. le
député de Jonquière, je reviens à vous.
M.
Gaudreault : Oui. Alors, le
ministre nous dit, puis on est contents d'entendre ça, que, quand on va arriver
à l'étude de l'article 20 qui introduit, là,
le 31.3.5, on va encadrer davantage la consultation ciblée entre autres, la
médiation également, pour permettre
au BAPE de décider de lui-même, si on veut, quand est-ce qu'on s'en va vers une
consultation ciblée, quand est-ce
qu'on serait mieux de proposer une médiation. Et ça, c'est dans le cas de la
procédure d'encadrement, là, de
certaines activités, la procédure d'évaluation des impacts, là. Bon, c'est ce
que je comprends. Alors, pourquoi on ne ferait pas ce même exercice d'encadrement, où on arrive pour la première
fois avec la notion de consultations ciblées et de médiation, ici, à 6.3? Pourquoi on ne l'encadre
pas? Si le ministre nous dit qu'il veut l'encadrer à 31.3.5, pourquoi
aussi on ne pourrait pas l'encadrer davantage à 6.3, où on est
présentement?
M. Heurtel : Un instant.
Le Président (M. Iracà) : Oui, oui.
M. le ministre.
M. Heurtel : C'est parce que 6.3...
Et je crois qu'il faut faire une différence, là. Puis les questions qui ont été
soulevées en commission lors de la consultation particulière, les enjeux,
c'était une crainte qu'on fasse passer par la consultation
ciblée des enjeux qui mériteraient une étude plus approfondie, et donc une
audience publique complète. Alors, on
a entendu cette crainte-là, d'où l'annonce de nos intentions, c'est-à-dire que...
Encore une fois, il faut bien comprendre qu'on ne peut pas aller plus loin que la loi, pas plus le BAPE que le
ministre, et il faut adapter à la réalité... Alors, il y a eu une pratique administrative, par exemple, la
médiation, qui s'est développée. Alors là, on donne cette option-là, on la
codifie. Même chose au niveau des
consultations ciblées, c'est parce que c'est venu dans la pratique. On s'est
retrouvés, véritablement, là, dans
des cas... puis on pourrait faire la longue liste de cas où la quasi-totalité
des mémoires qui étaient soumis... pas
les mémoires, mais l'enjeu qui était soumis à la procédure d'évaluation et
d'examen des impacts sur l'environnement
traitait d'une seule question. Alors, est-ce qu'il faut vraiment faire quatre
mois sur une seule question? Peut-être pas. Peut-être que oui, mais
peut-être pas.
Alors, sur ce
cas-là, c'est de donner des options au BAPE et les formaliser. Comme ça, le
BAPE a ces cartes-là dans son jeu. Il
peut les utiliser dans le contexte de la procédure d'examen et d'évaluation des
impacts sur l'environnement, qui, en
passant, serait les projets à risque élevé. Alors, justement, dans les projets
qui soulèvent le plus de questions, le plus d'enjeux, on se donne quand
même des outils pour mieux adapter l'étude de l'enjeu.
Bon, pour ce qui est de 6.3, à 6.3, on parle de
ce qu'on appelle généralement les BAPE génériques. Le BAPE générique, c'est une
décision du ministre. C'est justement cette espèce de soupape, 6.3. Puis d'ailleurs
le député de Jonquière m'a demandé avec beaucoup d'insistance, l'année
dernière, d'utiliser cet article-là parce
que TransCanada refusait de se soumettre à justement la procédure d'évaluation
et d'examen des impacts sur l'environnement, et on a mis en place l'article
6.3. Mais, encore là, c'est plutôt une concordance pour le ministre,
c'est que le ministre, lorsqu'il y a un enjeu, il laisse cette
même latitude là, mais je ne peux pas ordonner une médiation si je fais un BAPE
générique.
Alors, c'est
pour des cas justement qui ne sont pas nécessairement visés par la
procédure d'évaluation et d'examen des impacts, c'est juste... Encore
une fois, c'est pour qu'on ait les
mêmes outils. Alors, étant donné qu'on donne au BAPE des outils dans le contexte de la procédure d'évaluation
et d'examen des impacts sur l'environnement, bien, pour des cas spéciaux qui sortent
de ce cadre-là, qui ne seront pas dans les quatre risques, justement, et qui ne
rentreront pas dans l'évaluation des examens des impacts...
Justement,
on a le cas, là, TransCanada. Bien, TransCanada, j'avais comme seule option,
jusqu'à temps que j'aille en cour, 6.3, alors j'ai ordonné 6.3. Le
gouvernement dont vous avez fait partie, vous avez décidé de faire ça pour la
filière uranifère. Vous avez ordonné,
en vertu de 6.3, un BAPE. Mais c'est possible qu'il y ait des cas où je
pourrais... et c'est des cas qui ne
seraient pas visés par la procédure, c'est des cas qui ne seraient pas dans cette
procédure-là, d'évaluation et
d'examen, bien, où j'aimerais ça aussi avoir ces outils-là ou que le ministre
aimerait avoir ces outils-là. Alors, c'est juste donner les mêmes
outils, dans le cadre de 6.3, qu'il va y avoir, là, de façon plus encadrée, à 31.3.5.
Alors, dans ce cas-là, dans 6.3, c'est le
ministre qui a la discrétion, c'est soit de confier un mandat au BAPE, soit de
dire aux parties d'aller en
médiation, mais ça, ça va être dans les cas, justement, exceptionnels, qui ne
sont pas visés par la procédure.
Ça fait
qu'encore une fois je rappelle, M. le Président, que toute cette discussion-là
qu'on a eue, que ce soit en consultations
particulières ou dans les mémoires, c'était par rapport à la procédure
d'évaluation et d'examen des impacts. On
a entendu, et, dans ce contexte-là, justement, on encadre. Alors, il va y avoir
un amendement proposé qui, justement... La décision du ministre va devoir se faire sur la base d'une
recommandation du BAPE, alors on encadre, mais, ici, ce n'est pas une
procédure... 6.3, ce n'est pas une procédure soumise au BAPE, ce n'est pas
automatique. Alors, 6.3 donne un pouvoir au
ministre, alors le ministre peut décider que, dans des procédures... dans un
cas exceptionnel, c'est mieux de faire une ciblée ou c'est mieux de
faire une médiation. C'est juste d'avoir ces mêmes outils là.
• (17 h 20) •
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup, M. le ministre. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Bien, je comprends bien. Je comprends très bien les deux volets, O.K., il
n'y a pas de problème avec ça, la procédure
d'examen et d'évaluation versus les autres mandats extraordinaires. Et là le
ministre nous dit : On va faire un effet miroir. Ce qu'on donne
comme outil nouveau pour la procédure d'examen et d'évaluation, consultation
ciblée, médiation, de la même manière, on va l'offrir au ministre, en vertu de
6.3, d'aussi permettre des consultations
ciblées puis de la médiation. Moi, c'est comme ça que je le formule, selon les
deux caractères. Là, il dit : Le
BAPE générique, c'est mon seul pouvoir, puis je l'exerce déjà de façon
discrétionnaire, puis là il me donne l'exemple de TransCanada. Je
comprends très bien le raisonnement.
Cependant, la
différence, puis elle n'est pas négligeable, c'est que cet effet miroir, de
transférer à 6.3 les mêmes pouvoirs
au ministre que ceux qu'il accorde au BAPE, c'est-à-dire d'ajouter, en plus
d'un BAPE, soit une consultation ciblée
ou soit une médiation, qu'on pourra définir à l'article 20, là, la différence, c'est que, pour les BAPE
génériques — on
va l'appeler de même — ou
pour le pouvoir général du BAPE, il élargit son champ de pouvoir
discrétionnaire parce qu'il dit à 6.3 : Je vais pouvoir tenir soit un
BAPE — ce qu'il
peut déjà faire, caller un BAPE générique — ou faire une consultation ciblée, ou faire une médiation. Donc, d'un pouvoir
discrétionnaire strictement sur un mandat de BAPE, il élargit son pouvoir discrétionnaire à soit un
BAPE, soit une consultation ciblée, soit une médiation, et, en plus, à
l'intérieur de cela, bien là il a encore un pouvoir discrétionnaire de
savoir quel projet, au fond, qu'on met à un BAPE, ou à une consultation ciblée,
ou à une médiation. Ce n'est pas le même type de discrétion.
Alors, moi,
ce que je propose : Pourquoi ce ne serait pas le BAPE, même sur les
mandats qu'on va dire génériques, en
vertu de 6,3, qui n'aurait pas l'autorité de dire : Bien, ce sera — pour les mêmes raisons que le ministre
disait tantôt, parce que le BAPE
connaît son affaire — soit une
médiation ou soit une consultation ciblée? Autrement dit, le seul pouvoir
discrétionnaire du ministre serait celui
qu'il a déjà, de dire au BAPE : Dites-moi ce qu'il est mieux de faire dans
le cas extraordinaire qui se présente
à nous, et ainsi de faire un BAPE... C'est-à-dire, c'est le BAPE qui portera la
responsabilité, dans un contexte
extraordinaire, de faire soit une consultation ciblée ou une médiation. Alors,
moi, c'est la question que je pose, puis on pourrait modifier l'article
en ce sens.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. À la question du député de Jonquière, M. le ministre.
M. Heurtel : Je me réfère justement
au précédent gouvernement. Le gouvernement dans lequel le député de Jonquière
était un ministre a ciblé un mandat du BAPE quand il n'a décidé de faire un
mandat spécifique à la filière du gaz de
schiste que dans les basses terres du
Saint-Laurent. Alors, ça arrive, et c'est le ministre, puis,
dans toute sa discrétion... Alors,
encore là, on s'entend, là, c'est des questions assez exceptionnelles. Le 6.3
n'est pas invoqué très souvent, M. le
Président, c'est très rare. Moi, je
pense à deux exemples sous le
précédent gouvernement. Moi, je l'ai invoqué une fois. C'est
rare.
Alors, encore
là, je comprends qu'il faut encadrer la discrétion, mais là le raisonnement
du député de Jonquière, c'est
que le BAPE va disposer d'outils, si on va de l'avant avec 31.3.5, mais le
ministre ne pourra pas... lui, le ministre ne peut pas faire de consultations ciblées, le ministre ne peut pas proposer la
médiation aux parties, ça, non. Alors, tu sais, là, tout ce qu'on dit justement, c'est dire :
Cet article-là, 6.3, c'est un article de discrétion, c'est dans des cas où justement on...
et c'est ça, l'esprit de 6.3, c'est de faire
en sorte que le ministre puisse avoir
une marge de manoeuvre. Ça n'enlève rien aux procédures d'évaluation
et d'examen des impacts sur l'environnement, ça n'enlève rien aux évaluations environnementales
en place. Justement, c'est pour nous permettre d'avoir de la flexibilité et de
la latitude quand les mesures, tout le
processus d'évaluation et d'examen des impacts ou les autres mécanismes d'évaluation environnementale, ne répondent pas... Alors, c'est
simplement d'avoir cette latitude-là. C'est un article de discrétion.
Et, encore une fois, je rappellerai, le gouvernement du Parti
québécois n'a pas vu aucun problème
à utiliser cette discrétion-là à deux
reprises, puis il n'y en avait pas, de problème, puis il y a eu un
mandat qui était très général, sur la filière
uranifère, puis il y a eu un mandat très spécifique sur les gaz de schiste dans les basses terres du Saint-Laurent. Et, encore là, c'est simplement de donner
un pouvoir au ministre qui lui donne des options, s'il en a besoin, dans des
cas exceptionnels, mais rien ne peut être interprété comme enlevant quoi que ce
soit aux mécanismes d'autorisation environnementale en place.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Bien, M. le Président, c'est justement parce
que c'est rare que c'est important,
c'est justement parce
que c'est rare qu'il faut bien
encadrer ça, c'est justement parce
que c'est des dossiers majeurs qu'il
ne faut pas accroître la discrétion. C'est sûr qu'un ancien gouvernement
a fait un BAPE sur les filières uranifères puis il l'a fait également
sur les gaz de schiste dans les basses terres du Saint-Laurent, mais il
n'avait pas d'autre choix que de faire un BAPE. Le gouvernement n'a pas fait une consultation ciblée ou une
médiation sur la filière uranifère. Alors, je ne comprends pas. Pourquoi, si c'est bon d'encadrer la consultation ciblée puis la médiation à 31.3.5 comme il nous a dit qu'il allait le
faire quand on va y arriver, ce n'est pas
bon quand ça vient le temps d'encadrer le pouvoir du ministre
en vertu de 6.3?
Alors, il y a
deux options. Soit qu'on fait un vrai effet miroir entre 31.3.5 et 6.3, et ce
qu'on donne au BAPE... pas au BAPE,
mais ce qu'on donne à la procédure d'examen et d'évaluation, on va le donner,
de la même manière, au ministre. Ça veut dire : si on encadre la procédure d'évaluation et d'examen, quand on va parler de consultation ciblée puis
de médiation, on va faire exactement la même chose au ministre puis on va l'encadrer
aussi. Ou soit que la deuxième option,
c'est de dire : En vertu de 6.3, sur les cas spécifiques extraordinaires, on mandate le BAPE et
ça sera au BAPE lui-même de nous dire si on serait mieux, dans ce
cas-là, même s'il est extraordinaire, de faire une médiation ou une
consultation ciblée.
Alors,
moi, je pense qu'il faut qu'on mesure bien les... et qu'on soit proportionnel
aussi, là, qu'on mesure bien les enjeux et qu'on soit proportionnel
aussi à l'importance des enjeux. Si c'est rare, comme le dit le ministre, qu'on
utilise 6.3, raison de plus pour laquelle on doit l'encadrer et le baliser, un,
et, subsidiairement, s'il le fait pour 31.3.5 comme
il nous a dit qu'il allait le faire, bien... Il nous dit : Pourquoi on ne
le donnerait pas au ministre si on le donne au BAPE en vertu de 31.3.5? Bien, O.K., je vais accepter son argument, mais
on va le faire au complet. On va encadrer le pouvoir discrétionnaire du ministre de la même manière qu'on va le faire
pour la procédure d'examen et d'évaluation à 31.3.5, là.
Alors, pour
moi, ça m'apparaît tout à fait logique, et surtout que, là, on arrive quand
même avec du droit nouveau, d'une
certaine manière, parce que ça n'existait pas, ça, les consultations ciblées
puis la médiation. Je peux comprendre qu'il y avait des pratiques
administratives qui se faisaient déjà, parce que, comme l'a dit le ministre, il
arrivait, par expérience, qu'un dossier, on
reçoit une dizaine de mémoires ou cinq, six mémoires, puis ils disent tous la
même chose, puis là on fait un BAPE
de quatre mois, alors qu'on pourrait faire une médiation ou une consultation
ciblée plus brève. L'expérience nous disait ça. Alors, ça, je peux bien
l'accepter, sauf que de l'amener dans une loi, nommer dans la loi «médiation»
et «consultations ciblées», ça, le fait de le mettre dans la loi, c'est ça qui
est du droit nouveau.
• (17 h 30) •
Alors, raison de plus pour laquelle on doit bien
le baliser et, encore une fois, moi, je ne vois que deux options possibles, soit faire un vrai effet miroir entre
31.3.5 et 6.3... Donc, si on balise à 31.3.5 comme le ministre nous l'a annoncé,
bien, pourquoi on ne balise pas à 6.3? Ça,
là-dessus, je n'ai pas de réponse encore. Et, deuxièmement, deuxième option,
si ce n'est pas ça, ça peut être juste de
dire : On laisse les choses telles qu'elles sont à 6.3 et ça sera au BAPE
de nous dire, sur ces mandats
extraordinaires là, de nous dire, par exemple : Bien, on serait peut-être
mieux de faire une consultation ciblée
ou une médiation. Moi, c'est les deux options que je vois puis je pense que,
dans ces deux cas-là, on viendrait baliser, encadrer le cas du ministre, le pouvoir discrétionnaire du ministre, parce
qu'à la limite, là... Parce que le ministre nous a dit : J'ai utilisé 6.3
pour faire un BAPE sur Énergie Est. Bon, ça veut dire que, si ce pouvoir-là
discrétionnaire avait existé, là, de consultations ciblées ou de
médiation, ça veut dire qu'un ministre, puis je ne veux pas dire le ministre
actuel nécessairement, mais dans le futur ça
pourrait arriver que, sur un enjeu aussi important qu'Énergie Est, il
dise : Bien, on va faire une consultation ciblée sur Énergie Est,
parce que le pouvoir discrétionnaire est total.
Alors, c'est
pour ça, je dis : On ne peut pas dire, vu qu'il y a juste... Il y a déjà
un pouvoir discrétionnaire en vertu de la loi actuelle pour le BAPE...
C'est parce que le BAPE, c'est déjà la totale, donc il ne faut pas élargir le
pouvoir discrétionnaire. Donc, moi, je pense
que ce serait risqué de ne pas encadrer davantage. Et je répète, si le ministre
est prêt à le faire à 31.3.5,
pourquoi on ne le fait pas à 6.3? Puis je pense, à plus forte raison on doit le
faire à 6.3, parce que ce n'est pas
le BAPE, ce n'est pas une instance, avec des membres, et de la direction, et
ainsi de suite, puis encadrée par la loi, c'est le pouvoir discrétionnaire du ministre lui-même. Donc, à plus
forte raison, ça milite pour qu'on l'encadre à 6.3, ça, pour moi, ça
m'apparaît évident, puis on doit travailler de façon rigoureuse là-dessus.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? M. le ministre, ça va? M. le député de
Masson? Est-ce qu'il y a d'autres questions, commentaires en lien avec
l'article 9?
M. Gaudreault : Est-ce que le ministre pourrait nous faire
parvenir ses projets d'amendement qu'il veut apporter à 31.3.5?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : Ils ne sont pas
finalisés, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : O.K.
M. Gaudreault : Est-ce
qu'on va pouvoir les avoir quand ils vont être finalisés?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : Ils vont être
finalisés au moment de la présentation, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Ça va.
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, s'il n'y a pas d'autre question, commentaire, je vais mettre aux voix
l'article 9. S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Rejeté
Le
Président (M. Iracà) : Alors, sur division. L'article 9 est
adopté sur division. M. le ministre, l'article n° 10.
M. Heurtel :
L'article 6.4 de cette loi est remplacé par le suivant :
«6.4. Le
bureau peut exercer simultanément plusieurs mandats d'audiences publiques, de
consultations ciblées et de médiation. Ces mandats sont conduits par un
ou plusieurs membres du Bureau désignés par le président.»
Alors, l'article 10
du projet de loi apporte les modifications de concordance à
l'article 6.4 de la Loi sur la qualité de l'environnement en considération des modifications proposées à l'article 6.3 de cette loi qui précise que le bureau
peut aussi tenir des mandats de médiation et de consultations ciblées.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Est-ce que c'était tout? Oui, ça va? Questions,
commentaires, interventions en lien avec l'article 10
tel que lu par le ministre?
M. Gaudreault : Bien, je
comprends que c'est un article qui vise la concordance par rapport à l'immense pouvoir
discrétionnaire que le ministre vient de se donner à l'article 6.3
précédemment.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, d'autres commentaires, interventions? Ça va? Alors, s'il n'y a pas
d'autre commentaire ni d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Rejeté.
Le Président (M. Iracà) : Sur
division. L'article 10 est adopté. L'article 11. M. le ministre.
M. Heurtel : Alors, l'article 6.6 de cette loi est
modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant :
«Le bureau
adopte des règlements pour sa régie interne. Il doit également adopter des
règles de procédure relatives au déroulement des audiences publiques et
des consultations ciblées de même que des médiations. Ces règles doivent
notamment prévoir des modalités régissant la participation du public par tout
moyen technologique approprié.»
Alors, l'article 11
prévoit de modifier l'article 6.6 de la LQE pour spécifier qu'en outre des
règles de procédure relatives au déroulement des audiences publiques...
Le BAPE doit également se doter des règles de procédure visant à régir les consultations ciblées et les
médiations. Il prévoit également que les règles de procédure du BAPE doivent
encadrer la participation du public par des moyens technologiques.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. Alors, sur l'article que vient de lire le ministre,
l'article 11, est-ce qu'il y a des commentaires, interventions? M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui.
Alors, on va proposer un amendement à l'article 11.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, on vous écoute. Si vous voulez en
faire la lecture. Je vais suspendre par la suite.
M. Gaudreault :
Modifier l'article 11 du projet de loi modifiant l'article 6.6 de
cette loi de la façon suivante :
11. L'article 6.6 de cette loi est
modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant :
«6.6 Le bureau adopte des règlements pour
sa régie interne de même que des règles de procédure relatives au déroulement
des audiences publiques.
«Le bureau
adopte des règlements pour sa régie interne. Il doit également adopter des
règles de procédure relatives au déroulement des audiences publiques et
des consultations ciblées de même que des médiations. Ces règles doivent notamment prévoir des modalités régissant la
participation du public par tout moyen technologique approprié — et c'est là qu'on arrive avec un
élément nouveau, là — et
un calendrier annuel de consultations publiques au cours duquel les consultations pourront se tenir. Ces règles
doivent également prévoir une politique de prise en compte de l'analyse et des constatations faites par le bureau au
cours des mandats antérieurs.»
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. le député de Jonquière. Je vais suspendre les travaux quelques instants pour qu'on puisse faire
les copies de l'amendement. Je suspends. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 37)
(Reprise à 17 h 43)
Le Président (M. Iracà) : Nous
allons reprendre nos travaux. Nous avons reçu l'amendement du député de Jonquière.
Juste pour vous aviser verbalement, là, il y a une erreur de frappe,
là. On va oublier, là, le... Dans l'amendement,
dans le fond, tout ce que ça concerne, c'est
la fin de l'article du projet
de loi, le dernier paragraphe, qui est surligné. Alors, pour
le reste, en haut, là, 6.6, vous pouvez oublier ça. C'est vraiment
l'ajout tel que l'article est rédigé dans le projet de loi, mais un
ajout à la fin, surligné.
Alors, sur l'amendement du député de Jonquière, est-ce
qu'il y a des questions, commentaires? Ou, M. le député de
Jonquière, voulez-vous bonifier l'argumentaire?
M. Gaudreault
: Oui, je vais préciser un peu les motifs qui sous-tendent cet amendement.
Bien, en fait, on se l'est fait
mentionner aussi, lors de certaines consultations ou rapports, entre autres
lors de l'étude du livre vert, que c'était important d'avoir un genre de calendrier fixe dans lequel le BAPE
devrait tenir ses audiences pour faire son travail, pour éviter, par exemple, des audiences en plein été
quand les gens sont en vacances, ou qu'ils ont moins de temps, ou que les
organismes communautaires ou les organismes
en environnement ont mis leurs gens en vacances ou qu'ils sont fermés pour l'été, puis que là le BAPE siège. Alors, ça
complexifie les choses. Ou durant le temps des fêtes. Alors, c'est pour ça
qu'on dit, mettons, il pourrait y avoir un
calendrier qui dirait : Bon, bien, le BAPE doit se tenir du mois d'août à
la mi-décembre et, disons, de janvier à juin, quelque chose du genre,
donc avoir un calendrier fixe.
Et le deuxième volet, c'est sur la question de
la prise en compte de l'analyse et des constatations faites par le bureau au cours des mandats antérieurs. Parce que,
ça, ça nous a été aussi soulevé par des groupes. Mais, entre autres, je
réfère le gouvernement au rapport Nadon, qui dit qu'il serait souhaitable
qu'une politique de prise en compte des observations
et recommandations antérieures soient intégrée au processus décisionnel du
BAPE. Parce que c'est comme si le
BAPE, il recommençait toujours son travail en soi, alors qu'il peut y avoir parfois des études ou des rapports du BAPE
récents avec des données scientifiques ou techniques qui pourraient
être intégrées dans un rapport de BAPE qui suit ou une étude du BAPE qui
suit, et ce n'est pas fait, on remet toujours le compteur à zéro.
Je ne dis pas
que c'est nécessairement mauvais de toujours remettre le compteur à zéro, mais,
dans le souci de souplesse et de
flexibilité dont parle le ministre, ça pourrait être important d'avoir cette
flexibilité-là aussi, permettant au BAPE
de ne pas toujours recommencer toutes ses études, avoir une forme de...
j'hésite à prendre le mot parce que ce n'est pas vraiment ça non plus, là, de jurisprudence, là, ce n'est pas
vraiment de la jurisprudence, c'est plus un compendium des données plus techniques. Et, quand ça
s'applique, bien, on pourrait en tenir compte sans être obligé de recommencer
tout le processus d'analyse que ça signifie.
Alors, c'est pour ça qu'on a ajouté la modification sur le calendrier annuel
de consultation publique et la politique de prise en compte de l'analyse des
constatations.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière.
Questions ou commentaires en lien avec l'amendement déposé par le député
de Jonquière? M. le ministre.
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Dans les deux cas, c'est véritablement des questions de
régie interne du BAPE. C'est au BAPE
de décider ces enjeux-là. Et il faut respecter l'indépendance des commissaires.
Quand une commission est constituée, bien, c'est à la commission de
déterminer qu'est-ce qu'elle utilise comme information et si elle désire utiliser des rapports ou des informations qui ont
été utilisées de par le passé dans le cadre du BAPE. Je comprends que ça
se fait déjà sur cette base-là, mais il faut
laisser à chaque commission puis à chaque commissaire le soin de déterminer
comment la commission sera menée.
Et
deuxièmement, le calendrier annuel, ça, encore une fois, c'est quelque chose
qui relève du BAPE. Ce n'est pas le ministre qui décide c'est quand, les
audiences. C'est la régie interne du BAPE, alors c'est encore une fois quelque
chose qui relève de la discrétion du
BAPE. Alors, je suis assez mal à l'aise qu'on se mette les mains dans des
éléments qui sont clairement de la discrétion du Bureau d'audiences
publiques sur l'environnement.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. Alors, d'autres interventions? M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Bien, je n'ai jamais dit que c'est le ministre qui fixe le calendrier, là,
de consultations. Je n'ai jamais dit
ça. On dit que c'est le BAPE qui devrait se fixer un calendrier. C'est parce
que le problème, c'est que... Je peux bien
comprendre que c'est de la régie interne, M. le Président, du BAPE, mais le
BAPE ne l'a jamais fait. Alors, ce qu'on viendrait dire par la loi, en modifiant ainsi la loi, c'est qu'on
viendrait dire qu'au fond c'est la participation du public qui compte. Et malheureusement on constate que, par
les années passées, il n'y a pas eu vraiment ça qui a été fait en termes
de régie interne.
La régie
interne, la régie interne du BAPE, c'est de fixer les mois où il siège,
mettons. Ça, c'est de la régie interne. Nous, on dit : Fixez-vous un calendrier annuel. C'est tout ce qu'on
dit. Puis que ça soit public, puis que ça soit connu pour que ça soit toujours dans ces mois-là. Puis ce
qu'on dit, c'est : Prenez en compte l'analyse et les constations faites
par le bureau au cours des mandats
antérieurs. C'est ce qu'on dit. Mais comment ça va se faire, quelle prise en
compte, quelle date qu'ils vont fixer
dans le calendrier, ça, c'est de la régie interne. Ça, je suis d'accord, ça va
appartenir au BAPE de le faire. Mais,
dans le fond, tout ce qu'on a besoin de savoir — puis quand je dis «on», je veux dire les
groupes intéressés et les citoyens
concernés — c'est
d'avoir de la prévisibilité, puis on se l'est fait dire souvent, ici, de la
prévisibilité, lors des audiences publiques.
Alors, c'est
un peu ça, finalement, c'est de dire : Bon, bien, c'est prévisible qu'au
mois d'août le BAPE ne siège pas.
Bien, ce ne serait que ça, ça serait déjà un plus. Est-ce que c'est le mois
d'août, est-ce que c'est le mois de juillet, est-ce que c'est les deux mois, est-ce que c'est dans le temps des
fêtes, qu'il ne siège pas? Ça, ce n'est pas à nous de le décider. On veut juste dire au BAPE :
Décidez-le. Ça, c'est la nuance entre de la régie interne et une orientation
qui vise à soutenir la participation
publique. Nous, le travail qu'on a à faire, c'est dire : On veut plus de
participation publique. Alors, c'est ce qu'on vient faire avec un
amendement comme ça. Puis la régie interne, c'est de faire en sorte que le
BAPE, après ça, lui, il va choisir sa date puis il va fixer son calendrier.
Alors, c'est
ça, les deux éléments. Les règles de procédure, pour moi, ça... pas les règles
de procédure, mais la question de
tenir compte de l'analyse et des constatations faites par le passé, pour moi, ça aussi, c'est la même chose, c'est de dire : Il faut
que le BAPE en tienne compte. Maintenant, comment il va en tenir compte, quelle règle il
va retenir plus qu'une autre, ça,
c'est vrai que ça appartient au BAPE comme régie interne. Moi, je pense
que l'objectif, c'est de se dire : On soutient la participation du public. Et moi, l'argument
de poids, ce n'est que ça, finalement, c'est de dire : Le public doit avoir une prévisibilité, à savoir quand
est-ce que le BAPE siège, avec un calendrier global, plutôt que de se laisser
porter selon l'humeur de chaque mandat et de
chaque commissaire, là. Alors, moi, c'est comme ça que je vois l'amendement
qu'on a proposé.
• (17 h 50) •
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. J'ai le
député de Masson qui désire prendre la parole.
M. Lemay :
Oui, M. le Président. Donc, sur l'amendement du député de Jonquière, là, moi,
il me semble que justement le BAPE doit tenir ses travaux dans les meilleurs
délais, puis ça, tout dépendant du nombre de membres qui sont désignés. On vient de le mentionner au
préalable qu'on avait la notion de membre à temps partiel, parce que,
tout dépendant de la charge de
travail qu'il y a au BAPE, donc, on n'a pas besoin de fixer un
calendrier, c'est plutôt les projets qui fixent le calendrier, et puis ça, on ne connaît pas lorsqu'un projet
sera déposé. Et aussi on mentionne ici qu'on veut prendre en compte l'analyse
des constatations faites par le bureau. Il me semble que c'est plutôt
des recommandations que le BAPE soumet. Mais, bref, je ne
vois pas l'utilité de cet amendement, M. le Président.
Le Président
(M. Iracà) : Merci, M. le député de Masson. D'autres
interventions, questions en lien avec l'amendement du député de Jonquière à l'article 11?
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix de l'amendement
à l'article 11 du député de Jonquière. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Rejeté.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, l'amendement est rejeté. Nous poursuivons les
discussions en lien avec l'article 11. D'autres interventions, discussions, commentaires sur l'article 11? Alors, à ce stade-ci, s'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 11 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Iracà) : L'article 11 est adopté. Article 12. M. le
ministre.
M. Heurtel :
L'article 6.7 de cette loi est modifié par le remplacement de «soixante»
par «15».
Alors,
selon la modification proposée par l'article 12 du projet de loi, les rapports de commissions du BAPE seraient rendus publics par le
ministre au maximum de 15 jours après leur dépôt à son intention, comparativement
à 60 jours actuellement.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Questions, commentaires, interventions en lien avec l'article 12?
M. le député de Masson.
M. Lemay : Oui, M.
le Président. On s'entend que le 15 jours, ça devient le nouveau délai
maximum et puis que, si jamais le ministre est en mesure de le publier
dans les cinq premiers jours, il le fera assurément. Ce n'est pas une
obligation d'attendre au 15e jour, juste...
Le Président
(M. Iracà) : ...répondre à la question, M. le ministre.
M. Heurtel :
Tout à fait. C'est un délai maximum, il n'y a rien qui force le ministre à
rendre public le rapport le jour même
ou le lendemain. C'est justement se donner... C'est encore une disposition qui
tend vers plus de transparence le plus
rapidement possible puis essayer de donner l'information. Nous, on a toujours
essayé, on n'a pas toujours pu le faire, mais on a essayé, nous, de rendre publics les rapports le plus
rapidement possible. Et puis, avec cette disposition-là, je crois que c'est important. Encore une fois, c'est
un autre geste pour, d'un côté, réduire les délais, ça encadre une discrétion
ministérielle et ça permet justement de
permettre aux personnes visées par un rapport du BAPE d'avoir l'information
plus rapidement.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre. Alors, sur
l'article... Oui, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Bien, évidemment, c'est une bonne avancée, là, de passer de 60 jours à 15.
On comprend aussi que les moyens
technologiques n'étaient pas les mêmes, là, quand la loi a été adoptée à
l'origine, avec le 60 jours. Mais je veux savoir pourquoi 15?
Pourquoi pas 10? Pourquoi pas cinq, comme le proposait le rapport Dupont, le
comité de travail? Alors, pourquoi pas huit?
Pourquoi pas 14? Pourquoi 15? Est-ce que c'est basé sur une pratique? Par
exemple, est-ce que le ministère a
évalué que, depuis les 10 dernières années, en général, ils les rendent
publics le 15... après 15 jours, donc on va ramener ça à 15? C'est
quoi, l'idée de choisir 15 plutôt qu'un autre?
Le Président
(M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. Alors, pourquoi
15?
M. Heurtel :
Alors, parce que ça tient compte notamment de délais, par exemple, le temps des
fêtes, des congés. Des fois, ça fait
en sorte que, si on reçoit un rapport, bien, l'esprit de la disposition, c'est
d'en prendre connaissance, de l'analyser.
Et donc on trouvait que cinq jours, c'était trop court pour se donner puis
faire un travail. Ça s'est avéré le cas. Le temps de recevoir, prendre
connaissance, analyser, parce que des fois c'est dense, là, ce n'est pas des
rapports de trois pages, c'est dense, avec beaucoup d'information, alors bien
l'analyser, le temps que ça prend, tant au niveau de l'administration qu'au
niveau politique, d'assimiler le rapport, on est arrivé avec ce délai qui est...
Il faut bien comprendre que c'est un délai
maximum, là, ça ne veut pas dire que ça sera toujours 15 jours. Si on peut
le faire plus tôt... Mais c'est de se
donner cette latitude-là pour bien faire le travail. Puis on a évalué que,
15 jours, c'était le temps que ça prenait.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. Alors, M. le député de Jonquière, est-ce que ça va?
M. Gaudreault : Bien, est-ce que ça
existe au ministère, pour mon information, là — si on l'a, on pourrait le déposer, là, ou ça pourrait venir plus tard, ça
peut être après, ça peut être demain, ça ne me dérange pas, là — une étude des moyennes de dépôt, là, de jours, là, depuis les cinq, six dernières
années? Est-ce qu'on a une idée de ça : en général, ça a été rendu
public au bout de combien de jours?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : Non, M. le
Président.
M. Gaudreault
: Mais est-ce que le ministre... est-ce que le ministère peut le faire? Ça
ne doit pas être compliqué à faire,
ça. Puis on pourrait l'avoir, ça informerait les membres de la commission puis
ça nous permettrait d'avoir une idée
du nombre de jours pour lequel ça a été rendu public de façon générale, dans
les dernières années, là. Ça éclairerait la commission puis ça nous
outillerait davantage pour le travail qu'on a à faire.
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : On vous reviendra,
M. le Président.
Le
Président (M. Iracà) : Merci. Alors, M. le ministre a mentionné
qu'il vous reviendra, en lien avec la question sur le délai.
M. Heurtel : Non mais je vous
reviens sur la demande.
Le Président (M. Iracà) : Oui,
oui, sur la demande.
M. Heurtel : ...va y avoir une
étude.
Le Président (M. Iracà) : Vous
nous revenez sur la réponse que vous allez fournir.
M. Heurtel : Oui, c'est ça,
c'est ça.
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, sur l'article 12, est-ce qu'il y a d'autres interventions,
commentaires, questions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 12 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Iracà) : Article 12 adopté. Nous allons
procéder à l'étude de l'article 13. M. le ministre, la parole est à
vous.
M. Heurtel : Les
articles 6.11 et 6.12 de cette loi sont abrogés.
L'article 13
abroge les articles 6.11 et 6.12 de la LQE qui portent sur le rapport annuel
de gestion que doit produire le BAPE.
Les règles générales relatives à la production des rapports annuels de gestion
des organismes gouvernementaux sont en effet prévues dans la Loi sur
l'administration publique. Le délai applicable pour la transmission du rapport
au ministre et son dépôt à l'Assemblée nationale serait donc celui prévu aux
articles 25 et 26 de cette loi.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Questions,
commentaires, interventions sur l'article 13? M. le député de
Masson.
M. Lemay :
Bien, merci, M. le ministre, pour les notes explicatives. Parce que je me
demandais justement, à la lecture du
projet de loi n° 102, je me disais... J'ai-tu dit 102? Oui, 102. C'est
correct. Je me disais : À quel endroit qu'on va prévoir la reddition de comptes? Puis là vous
l'avez dit dans vos notes explicatives que c'est aux articles 25 et 26 de
la Loi sur l'administration publique
et vous nous avez fait la citation des articles 25 et 26 dans la page
explicative, ce qui peut nous
permettre de mieux comprendre pourquoi vous abrogez les articles 6.11 et
6.12, ce qui nous convient totalement.
M. Heurtel :
Parfait.
Le
Président (M. Iracà) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions,
commentaires? L'article... S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 13 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Iracà) :
Article 13 adopté.
Puisqu'il est 18 heures, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 19 h 30. Merci.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 19 h 33)
Le
Président (M. Iracà) : À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, nous sommes réunis encore ce soir pour
vivre encore une fois beaucoup
de moments de bonheur. Nous reprenons nos travaux. Veuillez, s'il vous plaît, éteindre la sonnerie de vos téléphones cellulaires et appareils
électroniques.
Je vous
rappelle que la Commission des
transports et de l'environnement est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 102.
Lors de la suspension cet après-midi, nous avons
terminé tout juste à l'heure en adoptant l'article 13. Donc, M. le ministre, nous sommes rendus à l'article 14,
et je vous cède de ce pas la parole pour la lecture de l'article 14. La
parole est à vous.
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Alors, l'article 14 : La
section III.1 du chapitre I de cette loi en devient le chapitre III du
titre I.
Alors,
l'article 14 prévoit la modification du niveau de division de la section III.1
du chapitre I de la Loi sur la qualité de l'environnement pour en faire
le chapitre III du titre I. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Alors, je ne sais pas s'il y a des commentaires,
questions, interventions devant la grande foule que nous avons ce soir.
Bienvenue à tous. J'en profite pour vous dire bienvenue. Alors, est-ce qu'il y
a des commentaires, interventions en lien avec l'article 14? M. le député de
Masson.
M. Lemay : Non.
Le
Président (M. Iracà) : Non? Ah! M. le député de Jonquière, ça va?
Alors, s'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 14 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Iracà) : L'article
14 est adopté. M. le ministre, je vous cède la parole pour l'article 15.
M.
Heurtel : 15. L'article 19.7
de cette loi est modifié par le remplacement de «d'un certificat
d'autorisation» par «d'une autorisation».
Alors, en vue
d'alléger le texte de la LQE, la révision du régime d'autorisation
environnementale proposée par le présent projet de loi fait en sorte que
l'expression «certificat d'autorisation», que l'on trouve actuellement à
plusieurs endroits dans la LQE, serait
remplacée par le terme «autorisation». Ainsi, l'article 15 apporte la
modification de concordance requise en ce sens à l'article 19.7.
Le
Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions, commentaires,
questions? M. le député de Masson.
M. Lemay :
Bien là, c'est bien trop simple. Qu'est-ce qu'on va utiliser comme jargon
populaire? On ne pourra plus dire «un CA», ça sera un «A»? Il n'y avait
pas d'autre commentaire.
Le
Président (M. Iracà) : Merci pour votre commentaire, M. le député
de Masson. Très pertinent. Alors, est-ce qu'il y a d'autres questions, commentaires, suggestions? Ça va? S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Iracà) : L'article 15 est adopté, Mme la
secrétaire. Alors, nous allons procéder à l'article 16. Veuillez noter que les intitulés à l'intérieur de
l'article 16 seront étudiés après les articles qui y sont proposés. Il y a
une série d'articles, là, qui est proposée à l'article 16. M. le
ministre, la parole est à vous pour l'article 16.
M. Heurtel :
Oh! excusez. Excusez-moi, M. le Président?
Le Président (M. Iracà) : Je
mentionnais qu'il y avait une série d'articles, là, qui suit l'article 16.
M. Heurtel :
Parfait, oui. J'imagine qu'on va y aller article par article dans
l'article 16, chaque article, c'est ça?
Le Président (M. Iracà) : Oui,
absolument.
M. Heurtel :
Parfait. Alors, je vais, d'ailleurs, bon, y aller donc avec 16 : La
section IV du chapitre I de cette loi est remplacée par ce qui
suit :
«Chapitre IV. Responsabilités en matière de
protection de l'environnement.
«Section I. Dispositions générales.
«20. Nul ne
peut rejeter un contaminant dans l'environnement ou permettre un tel rejet
au-delà de la quantité ou de la concentration déterminée conformément à
la présente loi.
«La même
prohibition s'applique au rejet de tout contaminant dont la présence dans
l'environnement est prohibée par règlement ou est susceptible de porter
atteinte à la vie, à la santé, à la sécurité [ou] au bien-être ou au confort
de l'être humain, de causer du dommage ou de
porter autrement préjudice à la qualité de l'environnement, aux écosystèmes,
aux espèces vivantes ou aux biens.
«Le ministre avise le ministre de la Santé et
des Services sociaux lorsque la présence d'un contaminant dans l'environnement
est susceptible de porter atteinte à la vie, à la santé, à la sécurité, au
bien-être ou au confort de l'être humain. Il
peut également aviser le ministre de la Sécurité publique et le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation s'il le juge
opportun.»
Alors, pour
les notes explicatives. L'article 16 du projet de loi propose d'intégrer
un nouveau chapitre IV dans la LQE, qui concerne les responsabilités en
matière de protection de l'environnement. Ce chapitre renferme notamment
le nouveau régime d'autorisation ministériel proposé, alors que les
dispositions spécifiques viennent compléter ce régime général pour tenir compte de la nature de certaines activités et
de l'impact particulier qu'elles peuvent avoir sur l'environnement et la santé. Tout d'abord, une
première section sur les dispositions générales est introduite. Son
article 20 reprend dans l'ensemble l'actuel contenu de
l'article 20.
Alors, sur cet article-là, donc l'article 20,
il y a un projet d'amendement.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, sur l'amendement, M. le ministre, on vous écoute.
M. Heurtel :
Alors, c'est : Supprimer le troisième alinéa de l'article 20 remplacé
par l'article 16 du projet de loi.
La note
explicative, c'est : suivant notamment, je crois, une recommandation du
Barreau, ça sera réintroduit. Alors, cette
disposition-là va être déplacée par amendement sous la forme d'un nouvel
article qui sera situé dans le chapitre XIV portant sur les
dispositions diverses.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. Alors, sur l'amendement de l'article 16 qui fait
référence à l'article 20, alors je vais suspendre quelques instants pour
qu'on puisse faire des photocopies et je vais entendre vos remarques. Merci. Je
suspends.
(Suspension de la séance à 19 h 40)
(Reprise à 19 h 43)
Le Président (M. Iracà) : À l'ordre,
s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux. Alors, simplement mentionner qu'à l'article 16 il s'y rattache 26
articles qu'on va faire comme à l'article 8, c'est-à-dire, on va les étudier
un par un et nous allons adopter l'article
16 globalement à la fin pour qu'on puisse y revenir plus facilement au besoin.
Alors,
sur l'amendement, vous avez tous eu une copie de l'amendement de l'article 16,
tel que déposé par le ministre, qui fait référence à l'article 20.
Est-ce qu'il y a des questions, commentaires? M. le député de Masson.
M.
Lemay : Bien, simplement pour mentionner qu'on est en faveur de cet
amendement parce qu'on était pour en faire un dans le même sens, là. On ne
l'aurait peut-être pas introduit au même endroit que le ministre prévoit le
faire, mais, bref, ça va exactement dans le sens de ce que nous
voulions.
Le Président (M. Iracà) : Les grands
esprits se rencontrent.
M. Lemay : Donc, nous serons pour
cet amendement.
Le Président (M. Iracà) : Excellent.
Merci beaucoup, M. le député de Masson. M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Alors, je voudrais juste que le ministre nous
explique pourquoi il le déplace. Je comprends qu'il fait référence au mémoire du Barreau, entre autres, là, puis là il
va le redéplacer à la section XIV. Alors, j'aimerais ça qu'il nous explique les
raisons pourquoi c'est préférable dans cette section-là, parce que je comprends
que... Remarquez que nous aussi, on
avait pensé proposer un amendement, mais je voulais voir comment les
discussions allaient aller, mais, en
même temps, que... Au début, quand ça apparaissait au premier article de cette
importante section, là, du chapitre IV, section I, sur les dispositions
générales, ça envoyait quand même un message fort au début, là. Alors, je veux
savoir pourquoi il le déplace à la fin, au
fond, de l'article, dans ce qu'on appelle — pas de l'article, mais du projet de
loi — les
autres sections.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député de Jonquière. Alors, M. le ministre.
M.
Heurtel : Alors, bien, c'est simplement... On se range à
l'argumentaire... Je vois là que, bon, CPEQ, Barreau, Réseau Environnement, entre autres, ont soulevé ce
point-là, que justement... que ce type d'obligation là, simplement par logique législative, devait se retrouver au niveau
du chapitre XIV. Alors, c'était simplement... Nous autres, on ne voyait pas, là, de problématique à ce niveau-là. Il n'y a
pas plus de raisonnement que ça, là.
Alors, on peut prendre le Barreau, là :
«L'article 20 est un des articles fondamentaux de la
[LQE]. Il pose la règle fondamentale de l'interdiction de contaminer l'environnement. Nous considérons que ce nouvel alinéa n'a pas sa place dans l'article
20. Il devrait demeurer là où il est actuellement, c'est-à-dire à l'article 118.0.1. Le Barreau est d'avis que cette disposition
[est] de nature purement administrative
[et] n'a pas sa place dans l'article 20 qui énonce un des principes
fondamentaux de la LQE.» On s'est rangés à l'argumentaire, puis ça, c'est un argumentaire qui a été partagé par
plusieurs, c'était simplement... Quand des tiers nous proposent des
choses qui sont logiques et qu'on trouve que ça a de l'allure, on n'a pas
d'objection à les intégrer.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup, M. le ministre. M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Il y a un article au même effet dans la loi
actuelle, qui est l'article
118.0.1, et qui sera abrogé. Donc là,
on l'avait déplacé ici, à l'article 20. Je comprends qu'en le mettant au chapitre XIV
on fait juste le déplacer, mais il va avoir le même effet sur le plan
juridique.
M. Heurtel : Oui. Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Ça va pour ça, mais
j'ai d'autres questions sur d'autres volets de l'article 20.
Le Président (M. Iracà) : On est sur
l'amendement de l'article 20.
M. Gaudreault : Ah! on est sur
l'amendement. Excusez, oui, c'est beau.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'amendement proposé par le ministre sur l'article 16 qui fait référence à l'article 20? Ça va? Alors, s'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'amendement de M. le ministre à l'article 16 faisant référence à
l'article 20 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Iracà) : Article
16... Oui, M. le député de Masson, c'est adopté.
M.
Lemay : Oui, oui, je le sais. J'ai juste une question. Puisqu'on vient
de discuter qu'on voulait l'envoyer au chapitre
XIV, maintenant qu'on a adopté l'amendement, est-ce qu'on peut, par
consentement, tout de suite, adopter le futur article pour qu'on règle cette
question-là puis qu'on puisse... tu sais, comme si on allait adopter un article
124 ou peu importe le numéro, là?
Le
Président (M. Iracà) : Je comprends, je comprends. Alors, la demande
est faite du député de Masson. Est-ce qu'il y a le consentement? Pas de
consentement.
Alors, nous
allons poursuivre les travaux sur l'article 16 faisant référence à l'article
20. Est-ce qu'il y a d'autres amendements, discussions, commentaires? M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Peut-être juste
avant, je comprends la préoccupation du député de Masson puis je la partage, mais c'est juste qu'on va voir comment ça va
évoluer pour un paquet d'affaires, puis la seule préoccupation, c'est qu'évidemment il ne faudra pas l'échapper. Rendus
là, au chapitre XIV, on va s'en souvenir. En tout cas, le ministre
va nous le rappeler, mais nous, on va
se prendre une note aussi. Mais c'est... En tout cas, je comprends sa préoccupation, mais, par mesure de sûreté,
je préfère attendre.
Ma question maintenant est par rapport aux
autres dispositions, là, aux autres éléments de cet article. Bon, je comprends que, considérant les définitions qu'on a
adoptées tout à l'heure à l'article 3 — je ne me souviens plus, je pense, c'est l'article 3, là — on a fait les concordances nécessaires où on
parle seulement de rejeter un contaminant, là, au lieu de toujours faire la
nomenclature de l'émission, du dépôt, du dégagement, etc. Ça, c'est une chose.
Le ministre pourra me le confirmer.
Puis la deuxième chose, c'est à la fin
du deuxième paragraphe. Il y a quand même une différence là. Si on regarde
l'article actuel, on parle de «porter
autrement préjudice à la qualité du sol, à la végétation, à la faune ou aux
biens», et là on parle, dans le
nouvel article, de «la qualité de l'environnement, aux écosystèmes, aux espèces
vivantes ou aux biens». Alors, je voudrais que le ministre nous explique
ces choix de mots qui sont changés par rapport à l'article d'origine.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le député de Jonquière. Alors, M. le
ministre, sur les choix de mots en lien avec l'article 20 inclus dans
l'article 16.
M.
Heurtel : Alors, c'est par souci d'uniformité dans l'ensemble de la
LQE. La séquence «susceptible de porter atteinte à la vie, à la santé, à la sécurité, au bien-être ou au confort
de l'être humain et de causer [...] dommage ou de porter autrement
préjudice à la qualité du sol, à la végétation, à la faune ou aux biens» a été
remplacée par «susceptible de porter
atteinte à la vie, à la santé, à la sécurité, au bien-être ou au confort de
l'être humain, de causer du dommage ou de porter autrement préjudice à la qualité de l'environnement, aux écosystèmes [et] aux espèces vivantes ou aux biens». Alors,
c'est simplement une question d'uniformité et de concordance pour l'ensemble de
la LQE.
Le Président (M.
Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
• (19 h 50) •
M.
Gaudreault : Oui. Bien, je comprends qu'il y a une concordance, puis
je le salue, j'en suis heureux, mais ça ne me dit pas plus, sur le fond,
pourquoi on remplace «qualité du sol, végétation, faune, biens» par «environnement,
écosystèmes, aux espèces vivantes et biens». Alors, est-ce qu'on peut avoir la
genèse, là, de ce choix de mots?
Le Président (M.
Iracà) : Alors, sur la genèse de ce choix de mots, M. le ministre.
M.
Heurtel : La genèse, je ne le sais pas. Mais c'est parce qu'on voyait
que l'eau et l'air ne s'y retrouvaient pas, alors ce qu'on voulait,
c'était être certain qu'on ajoute... qu'on soit plus englobants. C'était ça, le
raisonnement.
Le Président (M.
Iracà) : Parfait. Merci beaucoup, M. le ministre. M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault :
Mais l'eau et l'air se retrouvent dans l'environnement, dans les écosystèmes.
M. Heurtel : Juste comprendre la question : il me demande si l'eau et l'air se retrouvent dans l'environnement?
Le Président (M.
Iracà) : Juste peut-être...
M. Heurtel :
C'est ça, la question?
M.
Gaudreault : Bien,
c'est parce que vous dites qu'il n'y avait pas l'eau et
l'air dans la première définition, puis là vous dites que c'est important de l'ajouter, mais il n'est pas plus dans
l'article, là, c'est : «environnement, écosystèmes, espèces vivantes ou biens».
Le Président (M.
Iracà) : Alors, sur la question du député de Jonquière.
M.
Heurtel : Alors, je réfère le député
à la définition de l'environnement qui est dans la loi : «L'eau, l'atmosphère
et le sol...»
M. Gaudreault :
O.K.
Le Président (M.
Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interrogations quant à l'article 16 qui fait référence à l'article 20 du projet
de loi? M. le député de Masson.
M. Lemay :
Oui. Bien, en fait, ça ne me dérange pas que ça soit écrit comme ça. Je voulais
juste mentionner peut-être... Parce
qu'on a fait un amendement
aux dispositions préliminaires puis on a fait des modifications en ce qui a trait, entre autres, à la protection de la santé humaine. Bon, on a mis beaucoup
de définitions supplémentaires dans notre disposition préliminaire. Je ne sais pas s'il y avait lieu... Je
ne sais pas si on a eu la chance de
regarder ça, si on ne voulait pas
faire une modification à l'article 20 en concordance à ce qu'on avait mis dans nos dispositions préliminaires, qui se trouve à être l'article 1 de notre p.l.
102. C'était une question.
M. Heurtel :
Non, M. le Président.
M.
Lemay : ...avec la
terminologie qui est utilisée à l'article 20. Bon, pas de problème. Au moins, on aura
réfléchi à cette question.
M. Heurtel :
Merci.
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup, M. le député de Masson. Alors, est-ce
qu'il y a d'autres interventions en
lien avec cet aspect au niveau de l'article 20? Ça va? Alors, si vous me
permettez, on passerait à l'article 16 qui fait référence à l'article
21. M. le ministre.
M.
Heurtel : Donc, 21 : «Quiconque est responsable d'un rejet
accidentel dans l'environnement d'un contaminant visé à l'article 20
doit, sans délai, faire cesser le rejet et aviser le ministre.»
Alors,
l'article 21 proposé reprend le contenu de l'actuel article 21 de la Loi sur la
qualité de l'environnement tout en
précisant expressément que le responsable d'un déversement accidentel d'un
contaminant dans l'environnement doit, en outre de l'obligation d'en
aviser le ministre, faire cesser un tel rejet sans délai.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Alors, à l'article 21
proposé à l'article 16, est-ce qu'il y a des commentaires, questions,
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
On parle d'un rejet accidentel, «quiconque est responsable d'un rejet
accidentel», et, si je regarde le rapport Nadon — oui, c'est ça, le
rapport Nadon — qui
disait que «la référence au caractère accidentel de l'atteinte à l'environnement est également source de confusion et
devrait être enlevée». Alors, moi, j'aimerais entendre le ministre là-dessus : «Quiconque est
responsable d'un rejet accidentel...» Alors «accidentel» porte à
interprétation. Il me semble, si on
disait «quiconque est responsable d'un rejet dans l'environnement», c'est
clair, là, tandis qu'«accidentel», comme semble le dire le rapport...
pas semble, mais comme le dit le rapport Nadon, ça porte à confusion.
M. Heurtel :
...
Le
Président (M. Iracà) : Alors, suspension accordée. Alors, on va
suspendre quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à
19 h 55)
(Reprise à 19 h 58)
Le
Président (M. Iracà) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux. Alors, sur la question du député de Jonquière, je pense
que le ministre désire répondre.
M.
Heurtel : Oui, bien sûr,
M. le Président, merci. On voulait juste valider, là, bien valider,
là, la question du député. L'article 21, bon, c'est une disposition qui existe depuis un certain temps, là, puis ça vise spécifiquement les
questions reliées
à des rejets accidentels parce qu'il
y a des régimes, ailleurs dans la loi puis en dessous de la réglementation, qui
visent les rejets non accidentels et autorisés. Il est possible d'avoir des
rejets autorisés qui sont non accidentels.
M. Gaudreault :
...
M. Heurtel :
Il n'a pas été autorisé. Alors donc, la disposition ici, c'est véritablement de
viser les rejets accidentels. Puis, en plus
de ça, on bonifie parce qu'on ajoute non seulement l'obligation d'aviser, mais
l'obligation de faire cesser le
rejet. Alors, je comprends, là, la disposition, mais, en même temps, c'est que,
si on... On doit vivre avec la notion
d'«accidentel» parce qu'il y a toute une série de différents régimes qui
encadrent des rejets non accidentels. Alors, il y a des rejets qui
peuvent être autorisés, puis, dans ces cas-là, bien, c'est encadré, il y a des
mesures. Alors, ça vise spécifiquement la
question de rejet accidentel, quand Urgence-Environnement est interpelé, par
exemple, à intervenir. C'est vraiment ça, l'esprit de cette
disposition-là.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière,
est-ce que ça vous satisfait comme réponse?
• (20 heures) •
M.
Gaudreault : À moitié parce que, là, on est quand même dans les
dispositions générales, on est toujours dans la section I, «Dispositions générales», puis là on est quand même avec
un article... comment je pourrais dire... Parce que le ministre nous répond en disant : Il y a des
rejets qui sont contrôlés ou autorisés, mais c'est comme si, dans les
dispositions générales, ça nous prend un article général.
Là,
on a un article qui fait, au fond, référence à des exceptions ou à... Alors, je
ne sais pas si on ne serait pas mieux de
le prendre autrement, autrement dit de camper la règle : quiconque est
responsable d'un rejet doit faire cesser le rejet et en aviser le ministre. Puis après ça, l'exception
qui est ceux qui sont autorisés, bien là, on va les traiter à part. C'est comme
si on prenait la question à l'envers.
La règle,
c'est : Il n'y en a pas de rejet puis la... même pas des accidentels.
Parce qu'il y a quand même une interprétation du mot «accidentel». Alors, moi,
je dis : On serait mieux de camper la règle générale. La règle,
c'est : Il n'y en a pas, de rejet.
Accidentel ou pas, il n'y en a pas. Puis on va gérer les exceptions, puis là,
les exceptions, bien, c'est justement
quand il y a une autorisation à cause d'un cas particulier,
Urgence-Environnement. Bien, l'accident de Lac-Mégantic, là, il y en a
eu, des rejets. Mais ça, c'est l'exception.
La
règle, ce n'est pas l'accident. L'accident est l'exception, au fond, et, si on
veut encadrer les exceptions, bien, on
va les encadrer comme exceptions. Il ne faut pas mélanger la règle générale et
les exceptions. Puis là j'ai l'impression que, dans une disposition générale, dans la section I, on fait comme
s'excuser de prévoir des dispositions pour encadrer les accidents, hein?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M.
Heurtel : La règle générale, M. le Président, c'est l'article 20. Ça,
c'est la règle générale, et là 21 vient préciser la notion accidentelle. Et sa notion d'accident, il y en a plus qu'il le
pense. Il y a plus que juste Lac-Mégantic. Des rejets accidentels, il y en a sur une base beaucoup trop
régulière. Et je dirais, bon, il a sa logique, il a bien le droit d'avoir sa
logique, le député de Jonquière, mais la
logique ici, c'est justement d'avoir un régime général pour les accidents,
parce qu'il y en a. Alors, c'est ça, le but de 21.
Alors, 20,
c'est le régime général. 21 prévoit justement le cas d'accident. Et, encore une
fois, il y a une logique dans
l'ensemble de la loi puis l'ensemble de sa réglementation parce que, pour
plusieurs types de rejets, il y a différents types de règles. Alors,
encore une fois, ça, c'est pour les rejets accidentels.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre. Alors, M. le
député de Jonquière, suite aux propos du ministre.
M.
Gaudreault : Bien, suite aux propos du ministre, en tout cas, moi, je
me dis, tant qu'à revoir en profondeur la Loi sur la qualité de l'environnement comme on le fait, on devrait
revoir aussi son aménagement, sa logique. Et moi, je pense qu'il faut traiter les exceptions comme des
exceptions. Je sais bien, là, qu'il y a des rejets planifiés ou autorisés. Il
y en a, là, mais, comme l'a dit le ministre,
il y en a trop, puis l'objectif, ça serait qu'il n'y en ait pas. Puis il faut
les diminuer le plus possible, autant que faire se peut, tout en tenant
compte de toutes les considérations.
Alors, moi,
j'aimerais mieux qu'on le traite autrement, qu'on affirme tout de suite que
quiconque est responsable d'un rejet
doit sans délai faire cesser le rejet et aviser le ministre. Puis après ça,
bien, je le répète, on gérera les exceptions comme des exceptions. Même si les exceptions sont nombreuses, ça demeure
une exception par rapport à ce que devrait être la qualité de
l'environnement.
Donc, dans ce
sens-là, moi, je suggère qu'on puisse justement affirmer cette règle générale
là. Alors, moi, je vais avoir un amendement à déposer.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, M. le député de Jonquière, allez-y. La
parole est à vous. On vous écoute pour l'amendement avant que je
suspende pour les photocopies.
M.
Gaudreault : Article 16. Modifier l'article 16 du projet de loi
modifiant l'article 21 de cette loi de la façon suivante : 16. La
section IV du chapitre I de cette loi est remplacée par ce qui suit :
«21.
Quiconque est responsable d'un rejet dans l'environnement d'un contaminant visé
à l'article 20 doit, sans délai, faire cesser le rejet et aviser le
ministre.»
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. le député de Jonquière. Je
vais suspendre quelques instants. Je suspends.
(Suspension de la séance à 20 h 5)
(Reprise à 20 h 13)
Le Président (M. Iracà) : À l'ordre!
À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux.
Nous étions
rendus à l'amendement du député
de Jonquière. La deuxième copie est
la bonne, en lien avec l'amendement, là, qui a été remplacé. Alors : Remplacer l'article
21 proposé à l'article 16 du projet
de loi par ce qui suit... et
vous avez le reste à l'article 21.
Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires en lien avec l'amendement proposé par le député de
Jonquière? Le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Bien, M. le Président, je pense que j'ai suffisamment puis, en plus, j'ai bien plaidé pour la
question accidentelle, là, avant de présenter l'amendement.
Alors, je ne veux pas répéter ça, ne serait-ce
que sur un élément que je tiens à insister, là. C'est que, si on dit
«accidentel», c'est qu'il y a une idée derrière ça. Quand c'est accidentel,
c'est un accident, c'est force majeure, c'est «Act
of God», appelez-le comme vous voulez. C'est un accident, ce n'est pas prévu.
Ce n'est pas volontaire, c'est un accident.
Donc, si ce
n'est pas un accident, ça veut dire
que c'est intentionnel. Alors,
comment on qualifie soit l'accident ou l'intention?
Alors, si on met «accident», ça ouvre la porte à démontrer que c'est
accidentel, alors que le responsable, il va prétendre que c'est
accidentel, mais ça ne l'est peut-être pas.
Donc, c'est
pour ça que j'aimerais mieux le traiter, moi, autrement, comme une exception,
affirmer clairement que c'est un rejet dans l'environnement et que tout rejet, c'est la règle, doit être avisé puis cessé, cessé d'abord
puis ensuite aviser
le ministre. Puis après ça on traitera les cas dont parle le ministre,
là, parce que, sinon, ça ouvre une dimension d'être
obligé de justifier l'intention ou non du rejet, et c'est ça qui complexifie la
chose.
Puis quant
aux autres rejets, que ce soit dans le cadre de la procédure de fabrication de
l'aluminium, par
exemple, il y a
des rejets, mais l'aluminerie, là, elle a eu un certificat d'autorisation,
qu'on va appeler une autorisation désormais. Mais là, quand on parle de rejet, ce n'est pas de ça qu'on parle, là. On
ne parle pas de la question d'une autorisation qui a été accordée à une industrie ou quoi
que ce soit. Ça, c'est une chose. C'est le régime même de la loi qui prévoit
ça. Mais l'exception de l'accident ou des
rejets qui sont planifiés, bien, il faut les traiter non pas dans... je le
rappelle, on est dans la section I, Dispositions générales. Alors, moi, en
tout cas, c'est ma façon de comprendre les choses.
Puis en plus, je ne suis pas le seul, là. Il y a
quand même le rapport Nadon, là, qui parle de ça, là, qui dit : «En droit, le terme "accident" est polysémique, car sa portée varie
suivant le contexte dans lequel il est utilisé.» Je cite le rapport
Nadon : «Le fait d'être responsable d'un rejet accidentel vise le
caractère non intentionnel de l'atteinte à l'environnement, laissant les actes intentionnels en marge de
l'obligation de notification.» C'est exactement ce que je disais.
Qu'est-ce qu'on fait des actes intentionnels? Donc, c'est sûr que celui qui
intentionnellement fait un rejet, il est comme entre deux eaux ou il va toujours essayer de plaider que c'est un accident. Pour
moi, ça complexifie la chose plus que
la simplifier. Puis le même rapport nous dit plus loin : «La modernisation
est aussi l'occasion d'harmoniser les différents devoirs de notification contenus dans la législation environnementale.» Donc, en retirant «accidentel», ça permet aussi de faire un
éclairage puis d'harmoniser davantage la loi à cet égard.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le député de Jonquière. M. le député de Masson.
M.
Lemay : Oui. Merci, M. le Président. Donc, j'ai pris connaissance de l'amendement proposé par mon collègue
député de Jonquière puis j'avais une question pour le ministre,
à savoir, si quelqu'un fait un rejet dans l'environnement d'un contaminant, selon l'article 20, qui n'est
pas accidentel, mais qui est au-delà des concentrations permises ou déterminées conformes à la présente loi, c'est
quoi qui arrive comme conséquence pour la personne qui ne respecte pas? On s'en va directement en amende ou en
contravention? La personne doit être sûrement tenue de réparer les préjudices qu'il a
causés?
Le Président (M. Iracà) : Alors, M.
le ministre.
M. Heurtel : Alors, il y a toute une
procédure reliée à des avis de non-conformité puis il peut y avoir des conséquences qui mènent, ensuite de ça, jusqu'à
des sanctions administratives,
pécuniaires, des sanctions pénales, des obligations de réparer. Il y a également le nouvel article 114 qui
prévoit, et puis qui est quand même très long, qui prévoit justement la
possibilité, lorsqu'une personne ou une municipalité ne respecte pas une
disposition, le ministre peut ordonner, là, toute une série de mesures.
Alors, il y a
tout un régime et, dépendant du type de rejet aussi, il y a des encadrements
particuliers qui sont montés. Alors, il y a plusieurs dispositions qui
se produisent.
Le Président (M. Iracà) : Merci. M.
le député de Masson.
M.
Lemay : ...une précision supplémentaire, là. Dans tout ce régime-là,
est-ce que c'est mentionné à quelque part que si, exemple, malgré les avertissements du ministère, malgré toute la
procédure qui est suivie, la personne continue de faire les rejets dans l'environnement d'un contaminant visé à
l'article 20, dans le fond, est-ce que c'est prévu à quelque part dans toute cette procédure-là qu'il doit
arrêter sans... qu'il doit cesser sans délai le rejet, parce que le ministre va
prendre des mesures spécifiques pour ça? Parce que, si c'est le cas, ça
voudrait dire qu'on pourrait maintenir, dans 21, «rejet accidentel», ou sinon ça fait du sens, l'amendement du collègue d'enlever
le mot «accidentel» pour le préciser dès maintenant, à l'article 21.
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M.
Heurtel : Il y a tout un régime qui est en place pour prévoir ça. Ça
va même jusqu'à, dans certains cas, que le ministère pose les gestes nécessaires, s'il y a refus ou inaction. Bien,
on l'a vu notamment à Pointe-Claire, le ministère a dû intervenir et
faire faire les travaux.
Une voix : ...
M.
Heurtel : J'ai mal compris. Alors, sur l'exemple de Pointe-Claire, on
a dû faire les travaux. Alors, il y a toute une série de mesures, puis après ça on peut poursuivre pour obtenir le
remboursement des frais occasionnés, en plus du pénal, en plus des SAP.
Il y a vraiment un régime très, très, très complet, là, qui vise le rejet de
contaminants, là.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député de Masson.
• (20 h 20) •
M.
Lemay : Avec ce sens-là, avant, dans l'ancien article 21, on parlait
de présence accidentelle. Peut-être que le ministre peut nous assurer
que la jurisprudence, là, fait en sorte que la définition d'«accidentel» est déjà
bien couverte puis qu'on n'a pas besoin d'en faire une définition
supplémentaire à cette étape-ci.
Le
Président (M. Iracà) : M. le ministre.
M. Heurtel :
Je ne vais pas me substituer à l'état de la jurisprudence. Ce sont les juges et
les tribunaux qui décident ce que les termes sont.
Ce que je dis, c'est
que, dans cet article-là, on ajoute, là, parce qu'on voulait faire rénover, là,
parce que oui, il y a déjà quand même une
jurisprudence. Nous, l'enjeu, c'était d'ajouter la notion de faire cesser le
rejet en plus d'aviser. Et, encore
une fois, comme je vous réfère puis je réfère aussi le député de Jonquière, le
nouvel article 114 est un autre exemple
où on encadre, de façon très importante, justement, ce genre de situation là,
faisant en sorte qu'il n'y a pas de chèque en blanc, là, qui est donné
ici, là.
Le Président (M.
Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre. M. le député de Masson, ça
va?
M.
Lemay : Oui, ça va très bien. Je regardais justement l'article 114
puis je vois effectivement qu'on reprend ces notions-là. Donc, ça me
convient. Les explications me...
Le
Président (M. Iracà) :
Parfait. Merci beaucoup, M. le
député de Masson.
D'autres interventions en lien avec l'amendement du député de Jonquière? Alors, s'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement
déposé par le député de Jonquière, à l'article 21 proposé à l'article 16, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Rejeté.
Le Président (M.
Iracà) : Amendement rejeté.
Une voix :
...
Le Président (M.
Iracà) : Ah! vous rejetez volontairement votre amendement?
M.
Gaudreault : Non, pas moi, le gouvernement...
Le Président (M.
Iracà) : Ah! O.K. Alors, oui, l'amendement est rejeté. Nous allons
retourner à l'étude de l'article 21 proposé par l'article 16.
M.
Gaudreault : J'ai une question.
Le Président (M.
Iracà) : Oui.
M.
Gaudreault : Bon, là,
il y a une avancée quand même importante dans l'article, quand on dit : «Quiconque est responsable d'un rejet accidentel dans
l'environnement d'un contaminant [...] doit, sans délai, faire cesser le rejet
et aviser le ministre.»
Alors,
c'est intéressant par
rapport à l'article
avant, l'article actuel, si
on veut, c'était l'inverse. Il
fallait d'abord, sans délai, aviser le ministre. Là, en tout cas, on laissait ça flou pour la réparation ou faire cesser le
rejet. Là, c'est l'inverse, alors on doit, sans délai, faire cesser
le rejet — c'est
intéressant — et
aviser le ministre.
Alors,
moi, j'aimerais que le ministre nous explique davantage son point de vue là-dessus, comment il en est arrivé à ça, et c'est
quoi, son objectif derrière ça.
Le Président (M.
Iracà) : M. le ministre.
M. Heurtel :
Je ne sais pas quoi d'autre... c'est de s'assurer que la personne responsable
prenne toutes les mesures possibles pour cesser, justement, le rejet
accidentel, là. Comme il l'a très bien expliqué, cet article-là parlait seulement
d'une obligation d'avis, mais nous croyons qu'il faut qu'il y ait
plus que ça. Lorsqu'on parle d'un accident, c'est de prendre toutes les
mesures possibles pour faire cesser le rejet. Alors, voilà.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre. Alors, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Ça va.
Le
Président (M. Iracà) :
Merci. Alors, si c'est complété pour l'article 21 proposé par l'article 16, je vous propose
d'aller à l'article 22. Est-ce que ça vous va?
Une voix :
...
Le
Président (M. Iracà) : Bien
là, on va le faire à la fin, dans l'ensemble,
après l'étude, là, des 26 articles
qui couvrent l'article 16. Alors, l'article 22 proposé par l'article 16,
M. le ministre.
M. Heurtel :
Alors, section II, Procédures d'encadrement de certaines activités. 1.
Autorisation ministérielle.
«22. Sous réserve des sous-sections 2 et 3, nul
ne peut, sans obtenir au préalable une autorisation du ministre, réaliser un
projet comportant l'une ou plusieurs des activités suivantes :
«1° l'exploitation d'un établissement industriel
visé à la section III, dans la mesure qui y est prévue;
«2° tout prélèvement d'eau, incluant les travaux
et ouvrages que nécessite un tel prélèvement, dans la mesure prévue à la
section V;
«3°
l'établissement, la modification ou l'extension de toute installation de
gestion ou de traitement des eaux, dans la mesure prévue à la section V;
«4° tous
travaux, toutes constructions ou autres interventions dans un cours d'eau à
débit régulier ou intermittent, un lac, un étang, un marais, un marécage
ou une tourbière;
«5° la gestion de matières dangereuses, dans la
mesure prévue à la sous-section 4 de la section VII.1;
«6° l'installation ou l'exploitation d'un appareil ou
d'un équipement destiné à prévenir, à diminuer ou à faire cesser le
rejet de contaminants dans l'atmosphère;
«7° l'établissement et l'exploitation d'une
installation d'élimination de matières résiduelles;
«8° l'établissement et l'exploitation d'une
installation de valorisation de matières résiduelles, incluant toute activité
de stockage et de traitement de telles matières aux fins de leur valorisation;
«9° toute
construction sur un terrain qui a été utilisé comme lieu d'élimination de
matières résiduelles et qui est désaffecté ou tous travaux visant à changer
l'utilisation d'un tel terrain;
«10° toute autre activité déterminée par
règlement du gouvernement.
«Est
également soumise à une autorisation préalable du ministre la réalisation de
toute autre activité susceptible d'entraîner
un rejet de contaminants dans l'environnement ou une modification de la qualité
de l'environnement, dont les activités suivantes :
«1° la construction d'un établissement
industriel;
«2° l'exploitation d'un établissement industriel
autre que ceux visés au paragraphe 1° du premier alinéa;
«3° l'utilisation d'un procédé industriel;
«4° l'augmentation de la production d'un bien ou
d'un service.»
Alors, l'article
22, M. le Président, introduit le nouveau régime d'autorisation ministérielle proposé par le présent projet de loi en
énonçant les différents types d'activités qui y seraient soumises, sous réserve
de leur exemption en application des dispositions à venir prévues à cette fin.
Le régime
proposé renferme des dispositions visant à régir le dépôt et l'analyse des demandes
d'autorisation ainsi que
la délivrance de ces autorisations, alors que des dispositions spécifiques viennent compléter ce régime général pour tenir compte de la nature de certaines activités
et de l'impact particulier qu'elles peuvent avoir sur l'environnement et la santé.
Ce régime d'autorisation ministérielle
remplacerait, outre le régime de certificat d'autorisation de l'actuel article
22 de la Loi sur la qualité de l'environnement, le régime d'attestation
d'assainissement applicable à certains établissements industriels, le régime d'autorisation
applicable à certains prélèvements d'eau, le régime d'autorisation relatif aux installations de gestion et de
traitement des eaux, celui régissant l'installation et l'exploitation
d'équipements visant à diminuer ou
prévenir les rejets de contaminants dans l'atmosphère, le régime de permis
relatifs à la gestion des matières dangereuses de même que l'autorisation
requise avant toute construction sur un terrain qui a déjà été utilisé comme
lieu d'élimination de matières résiduelles.
Ainsi, le
premier alinéa de l'article 22 proposé fait l'énumération des différentes activités
actuellement soumises à ces régimes d'autorisation particuliers en vue de les soumettre au régime
unique d'autorisation ministérielle. Les travaux dans un cours d'eau, un lac, un étang, un marais, un marécage ou une
tourbière y seraient également soumis, lesquels sont actuellement assujettis à une autorisation préalable du ministre en vertu du deuxième alinéa de l'article 22 de la LQE tel qu'il se lit à ce jour.
De plus,
l'établissement et l'exploitation d'une installation
d'élimination, de valorisation de matières résiduelles seraient également
nommément assujettis au régime d'autorisation. L'article 55 actuel soumet déjà
à une autorisation l'établissement ainsi que toute modification d'une
installation d'élimination de matières résiduelles. Le gouvernement pourra aussi soumettre à une autorisation
ministérielle toute autre activité qu'il détermine par règlement.
Quant au
deuxième alinéa de l'article 22 proposé, il précise que l'autorisation préalable du ministre est également
requise avant la réalisation de tout autre type d'activité susceptible d'entraîner un rejet de contaminants
dans l'environnement ou une modification
de la qualité de l'environnement. Cette disposition reprend l'esprit du premier
alinéa de l'actuel article 22 de la LQE.
À cette étape-ci, M. le Président, je vous
demanderais de suspendre pour quelques instants.
Le Président (M. Iracà) : Alors, je
vais suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 29)
(Reprise à 20 h 40)
Le
Président (M. Iracà) : À l'ordre!
À l'ordre, s'il
vous plaît! Nous allons reprendre nos
travaux. M. le ministre, vous
étiez à la lecture de l'article 22, proposé
à l'article 16. Je crois que vous vouliez déposer un amendement en lien
avec cet article-là.
M. Heurtel :
Oui.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, je vous écoute, M. le ministre.
M. Heurtel : Alors, dans
l'article 22, remplacé par l'article 16 du projet de loi :
1° remplacer le paragraphe 3° du premier alinéa
par le suivant :
«3°
l'établissement, la modification ou l'extension de toute installation de
gestion ou de traitement des eaux visée à l'article 32 ainsi que
l'installation et l'exploitation de tout autre appareil ou équipement destiné à
traiter les eaux, notamment pour prévenir,
diminuer ou faire cesser le rejet de contaminants dans l'environnement ou dans
un réseau d'égout;»;
2° remplacer,
dans le paragraphe 6° du premier alinéa de l'article 22, «ou
l'exploitation» par «et l'exploitation»; et
3° remplacer,
dans ce qui précède le paragraphe 1° du premier alinéa, les mots «de toute» par
les mots «d'un projet comportant une». Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Alors, sur
l'amendement déposé par M. le ministre, questions, commentaires,
interventions? M. le député de Masson.
M. Lemay : Bien, en fait, quand je
lis le dernier... ici, le troisième : Remplacer, dans ce qui précède le paragraphe 1° du premier alinéa les mots «de
toute» par les mots «d'un projet comportant une», je ne l'ai pas situé encore
c'était où, dans l'article 22. Est-ce que vous pouvez m'éclairer, s'il
vous plaît, parce que...
(Consultation)
Le Président (M. Iracà) :
Monsieur...
M. Heurtel : Ah! Il y a une
petite coquille, excusez.
Le Président (M. Iracà) : Ah!
Allez-y, M. le ministre, parce que...
M. Heurtel : Bon. Alors, c'est
le paragraphe 1° du deuxième alinéa. Désolé, mes excuses.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, c'est noté, c'est modifié. Merci beaucoup, M. le député de Masson.
Alors, troisième alinéa, paragraphe... deuxième du premier aliéna.
M. Heurtel :
Ça devient : Remplacer, dans ce qui précède le paragraphe 1° du deuxième
alinéa, les mots «de toute» par les mots «d'un projet comportant une».
Le Président (M. Iracà) :
Parfait, c'est clair. Alors, interventions, discussion sur l'amendement déposé
par M. le ministre?
M. Gaudreault :
Oui. Sur l'amendement, bon, j'aimerais que le ministre nous explique un peu
plus les raisons de son amendement,
pourquoi il arrive avec ça à ce moment-ci et... Parce qu'on comprend qu'au
paragraphe 3° il en ajoute quand même
beaucoup, là. C'était : «L'établissement, la modification ou l'extension
de toute installation de gestion ou de traitement
des eaux, dans la mesure prévue à la section V», et là on nous dit :
«L'établissement, la modification ou l'extension de toute installation
de gestion ou de traitement des eaux — ça, ça va — visée
à l'article 32 ainsi que l'installation et l'exploitation de tout autre appareil ou équipement destiné à traiter
les eaux, notamment pour prévenir, diminuer ou faire cesser le rejet de
contaminants dans l'environnement ou dans un réseau d'égout.» Alors, voilà, ça
vient d'où?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel :
Alors, je demanderais le consentement pour permettre à Me Grignon
d'expliquer pour répondre à cette question-là.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, est-ce qu'il y a consentement pour
Me Grignon de prendre la parole? Consentement?
Une voix : Consentement.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, veuillez, s'il vous plaît, vous
nommer avec votre titre exact, avant de prendre la parole.
Mme Grignon
(Karine) : Parfait. Bonjour. Karine Grignon, je suis avocate à la
Direction des affaires juridiques du ministère du Développement durable,
de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
En fait,
cette modification-là, c'est l'ancienne autorisation qui apparaissait à
l'article 32. Donc, cette section-là... L'article 32 faisait partie d'une section qui vise spécifiquement
des types d'installations, surtout dans le réseau municipal, aqueducs,
égouts au niveau municipal, puis des aqueducs et égouts de type privé, là.
Donc, pour ne pas mélanger les concepts, on a distingué ce qui était visé anciennement par
l'article 32 puis tout autre type d'installation qui peut être utilisée
par un établissement industriel, par
exemple, donc pour le traitement des eaux, qui pourrait aussi être visée, mais qui n'est pas
nécessairement visée par le chapitre dans lequel l'ancien
article 32 faisait partie. Donc, on est venus distinguer les deux
types d'installation.
Le Président
(M. Iracà) : Est-ce que ces explications vous suffisent? M. le
député de Jonquière?
M. Gaudreault : Est-ce que ça amène des différences entre les
deux, là... Entre ce qui était visé à l'article 32 et ce qu'on
amène ici, est-ce qu'il y a des différences de traitement, si on veut, là?
Le Président
(M. Iracà) : Me Grignon.
Mme Grignon
(Karine) : Non. En fait, la
première partie, là, du paragraphe 3° qui est introduit, à l'article 32, là, on a vraiment les différents types d'installations qui sont
visées, donc des systèmes d'aqueduc,
des systèmes d'égouts, des
installations de traitement. Et puis les autres types d'installations ou
d'appareils, là, plus de niveau industriel, là, donc ça, c'est quelque chose qui était visé peut-être
un petit peu plus par le critère de «susceptible de», là, qu'on vient préciser
nommément dans l'article 3.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, Me Grignon. Alors, M. le député de
Jonquière, est-ce que vous avez d'autres commentaires ou questions?
M. Gaudreault :
Oui. Bien, en fait, c'est que l'Union des municipalités du Québec, quand ils
sont venus en commission, en tout cas dans
leur mémoire, le demandaient... ou dans le livre vert, le demandaient, de ne
plus avoir de certificat
d'autorisation, là, pour ce type de travaux là. Alors, si on le met là, est-ce
que ça veut dire qu'on fait comme éliminer ça ou... C'est quoi, l'impact
par rapport aux certificats d'autorisation qui étaient demandés par l'Union des
municipalités du Québec?
Le Président
(M. Iracà) : M. le ministre.
M. Heurtel :
Il n'y a aucune élimination de l'obligation d'obtenir une autorisation.
M. Gaudreault :
O.K.
Le Président
(M. Iracà) : D'autres commentaires en lien avec...
Une voix :
...
Le Président
(M. Iracà) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Je veux juste être sûr de bien comprendre la différence. Pourquoi... Je veux
dire, elle était bien, là, cette disposition-là, à l'article 32.
Là, on le met à l'article 22. Alors, il doit y avoir une conséquence,
sinon on l'aurait laissé là, je veux dire.
Tu sais, c'est parce que là ça tombe sous le régime général. Je veux juste bien
comprendre c'est quoi, la différence
de l'inclure, là. Parce qu'on dit : «Visée à l'article 32». Donc, si
ce n'était pas suffisant, l'article 32, pour qu'on le mette là, il doit y avoir un élément de plus, là. Je veux
juste bien comprendre. En même temps, ça va nous aider à bien comprendre
la mécanique de cette nouvelle loi qu'on est en train d'adopter.
Le Président
(M. Iracà) : M. le ministre.
M. Heurtel :
Me Grignon, s'il vous plaît.
Le Président
(M. Iracà) : Me Grignon, la parole est à vous.
Mme Grignon
(Karine) : En fait, c'est le concept même de l'autorisation unique,
donc le régime d'autorisation unique.
Ce qu'on a fait, c'est qu'on a pris l'ensemble des autorisations qui apparaissaient
un petit peu partout dans la loi, on
les a regroupées à l'article 22. Maintenant, il y a une seule autorisation
qui est exigible et c'est en vertu de l'énumération qui est faite à
l'article 22. Donc, 32 fait partie de ce concept-là, donc a été intégré.
La façon dont on a
choisi de procéder, c'est, quand il y avait des dispositions spécifiques
supplémentaires qui pouvaient s'appliquer à un domaine particulier, on a laissé
un chapitre qui s'appliquait notamment pour le cas des aqueducs et égouts. Puis là il y a des dispositions supplémentaires, qui
sont un petit peu différentes du régime général d'autorisation unique, qui vont s'appliquer à ce type d'installations là
puis vont se retrouver dans la section où se retrouve l'article 32. Donc, j'ai un article
introductif qui vient expliquer un petit peu c'est quoi, les installations qui
sont visées et, après ça, j'ai les dispositions spécifiques qui sont
particulières à ce type d'installations là qui vont s'appliquer.
M.
Gaudreault : O.K. Donc, c'est comme si on disait : La
question de l'installation... la gestion, le traitement des eaux, on
l'embarque dans la procédure générale, mais, un peu plus loin, à partir des
articles 32 et suivants, on va y prévoir des dispositions plus particulières.
Mais, au point de départ, c'est comme une autorisation générale pour cette
question-là.
Mme Grignon
(Karine) : Tout à fait. C'est ça.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, est-ce que ça va, M. le député de Jonquière?
M. Gaudreault :
Bien, ça va pour ce bout-là, là.
Le Président
(M. Iracà) : Parfait. Est-ce qu'il y a un autre bout?
• (20 h 50) •
M. Gaudreault :
Oui, oui, il y a beaucoup d'autres bouts. Au paragraphe 6°, «l'installation et
l'exploitation d'un appareil», alors
que c'était «l'installation ou l'exploitation». Alors, je comprends qu'il y a
un choix de la part du ministre, là. Est-ce qu'il peut nous expliquer un
peu?
Le Président
(M. Iracà) : Me Grignon.
Mme
Grignon (Karine) : En fait,
c'est uniquement une petite coquille, si on voit... si on regarde le paragraphe
7° et le paragraphe 8°, c'est un «et»
qui a été introduit. Donc, tout
simplement pour corriger la petite
coquille pour que tous les paragraphes soient pareils.
M. Gaudreault : Pour que ce soit plus clair aussi quand même, là, pour couvrir les deux possibilités plutôt que l'option.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, merci, Me Grignon. M. le député de Jonquière,
est-ce qu'il y a d'autres interrogations? Oui. Allez-y.
M. Gaudreault :
Bien, sur l'amendement.
Le Président
(M. Iracà) : Oui, toujours sur l'amendement.
M. Gaudreault : Donc, le deuxième alinéa : «Est également
soumise à une autorisation préalable du ministre la réalisation d'un
projet comportant une autre activité susceptible», alors qu'on avait, dans la
version d'origine, «la réalisation de toute
autre activité susceptible d'entraîner un rejet de contaminants dans
l'environnement». Alors, quelle notion nouvelle que ça apporte, là?
Le Président
(M. Iracà) : Alors, maître... M. le ministre.
M. Heurtel : On a échangé là-dessus, puis d'ailleurs
le député de Jonquière a échangé là-dessus, je crois, également avec
le Barreau lors de la consultation. Il y avait une question qui était soulevée sur une problématique
d'interprétation possible par
l'emploi des mots «de toute» par
rapport à la notion de respect des
droits acquis. Alors, après analyse, on a accepté la recommandation, là,
du Barreau et, pour qu'il y ait plus de clarté à ce niveau-là, on s'est rangés,
là, avec la proposition de remplacer par «un projet comportant une».
Le Président
(M. Iracà) : Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
O.K. Donc, je comprends que, pour préserver d'une certaine manière les droits
acquis, entre guillemets, là... c'est toujours délicat de parler de
droits acquis, mais, pour préserver les droits acquis, tel que le Barreau
nous a aiguillonnés... ou aiguillés, on
dit : Un projet comporte une autre activité susceptible. Donc, on
est sûrs d'exclure, à ce moment-là, ce qui était déjà fait, d'une certaine
manière, ou déjà acquis, donc, parce qu'on amène le projet qui comporte une autre activité.
Est-ce que c'est ce que je comprends? Est-ce que je comprends bien?
Le Président
(M. Iracà) : Est-ce que M. le député de Jonquière comprend bien,
M. le ministre?
M. Heurtel :
S'il comprend bien la recommandation du Barreau, il comprend bien.
Le Président
(M. Iracà) : Alors, vous comprenez bien, M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault :
O.K. Je vais essayer de bien comprendre. C'est beau.
Le
Président (M. Iracà) : C'est beau? Merci beaucoup, M. le député
de Jonquière. Alors, sur l'amendement... M. le député de Masson, je crois que vous vouliez prendre la parole,
hein, sur l'amendement, toujours, de M. le ministre?
M. Lemay : Oui, merci. Donc,
dans le troisième paragraphe, on mentionne l'article 32, ce qui m'a
apporté à avoir une question parce que,
quand on prend l'article 22 tel que présenté originellement, dans le deuxième
paragraphe on
nous amène à la section V, puis, originellement, le troisième paragraphe nous a
amenés aussi à la section V mais par l'amendement. Maintenant, on nous
amène précisément à l'article 32, qui se trouve à être dans la section V.
Pour le
bénéfice de tous, là, la section V, c'est la section qui traite de la
protection et la gestion des ressources en eau, alors qu'à l'article 32 c'est plus spécifiquement la
sous-section 4, là, qui est «Installation de gestion ou de traitement
des eaux».
N'y a-t-il
pas lieu, à ce moment-là, par souci de concordance, là, d'aussi préciser dans
le deuxième paragraphe, là, au lieu d'être
vague puis de parler de section V, de préciser un article spécifique, ou c'est
parce qu'il y a trop d'articles qui
s'appliquent et on veut maintenir «dans la mesure prévue à la section V» parce
que ça s'appliquerait à plusieurs articles? J'imagine que ça doit être
pour ça qu'on n'a pas fait de modification à ce paragraphe. Est-ce que
quelqu'un pourrait confirmer cette hypothèse?
Le Président (M. Iracà) :
Alors, confirmez ou infirmez l'hypothèse, Me Grignon.
Mme Grignon (Karine) : Bien,
effectivement, dans ce chapitre-là... il y a plusieurs sous-sections dans cette
section-là, il y a plusieurs sous-sections. En ce qui concerne les prélèvements
d'eau, il y a plusieurs sous-sections qui s'appliquent,
donc ça devenait compliqué de référer à toutes les sous-sections, c'était
préférable de référer au chapitre. Dans
le cas du paragraphe 3°, c'est beaucoup plus précis, là, comme on veut faire
une petite distinction avec les autres types d'installations, de viser
l'article en particulier.
Le Président (M. Iracà) : Ça
va, M. le député de Masson?
M. Lemay : ...
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions, questions, en lien avec l'amendement déposé par le ministre? Alors,
s'il n'y a pas d'autre...
M. Gaudreault : Sur l'amendement.
Le Président (M. Iracà) : Sur l'amendement,
toujours. M. le député de Jonquière?
M. Gaudreault : Non, ça va, ça va.
Le Président (M. Iracà) : Sur l'amendement,
toujours. Sur l'amendement, toujours, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'amendement de l'article 22 proposé par
l'article 16 du ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Iracà) : Adopté.
Alors, nous revenons sur l'article 22 proposé par l'article 16.
M. le député de Masson.
M. Lemay : Merci, M. le
Président. Donc, l'article 22, c'est un article qui est très important, parce
qu'on fait référence à cet article
dans plusieurs projets. Et justement, dans une des sept orientations du ministre,
on avait de faire la modulation des
risques, et on a introduit la notion de risques élevés, qui nous amène avec le
BAPE; les risques modérés, qui est
traité présentement dans les autorisations ministérielles via l'article 22;
on a les risques faibles, qui est simplement
des déclarations de conformité; et des
risques négligeables, qu'on note une exemption. Et ça, ça se trouve dans des
fameux règlements, les règlements pour lesquels le ministre nous a
mentionné qu'il ne pouvait pas déposer ses intentions de règlement à ce
moment-ci, mais qu'ultérieurement il le ferait puis il y aurait une période de
transition.
Cependant,
plusieurs personnes sont préoccupées, les citoyens et les gens de notre population. Et puis, vous savez, mon rôle
de député de Masson aussi, c'est de rassurer les gens de Masson;
mon rôle de porte-parole en environnement,
c'est de rassurer tous les gens concernés en
environnement. Ce qui m'amène à savoir, puisqu'ils ont fait une
série de listes, ici, d'autorisations ministérielles à l'article 22, il
y a plusieurs activités qui ne sont
pas mentionnées dans cette série de liste
là. Et puis j'aimerais savoir du ministre si, au moins, on pouvait savoir si, par exemple, des travaux qui seraient liés à l'exploration ou à
l'exploitation d'hydrocarbures se retrouveraient dans la catégorie de risques
élevés.
En fait, j'ai
quatre questions spécifiques, là, que c'est des gens qui sont
venus me rencontrer puis qui m'ont dit : M. le député de Masson,
on est inquiet de savoir si les projets d'exploration ou d'hydrocarbures seraient dans les risques élevés.
Deuxièmement, c'est concernant tous les travaux d'ouvrage de
barrage, la construction, là, de
barrages, là, qui ont des grandes
superficies. Des gens qui sont venus me parler aussi pour les lignes de
transport, aussi, en ce qui concerne, là, la construction ou la relocalisation de lignes de transport des plus
grandes tensions, et concernant les mines, la construction d'usines de
traitement de minerai, bon.
Alors, c'est
des questions que j'aimerais qu'on me rassure à ce stade-ci, puisqu'on n'a pas
eu les intentions de règlement, à
savoir si, au niveau des hydrocarbures, les barrages, les lignes de transport
et les mines, si on pourrait les retrouver
dans la catégorie de risques élevés, qui viendrait nous rassurer et qui nous
permettrait de poursuivre l'étude du projet de loi en sachant qu'on va
les avoir, ceux-là spécifiquement, dans les risques élevés.
Le Président
(M. Iracà) : Merci. Alors, M. le ministre, pouvez-vous rassurer
le député de Masson.
• (21 heures) •
M. Heurtel :
Je ne sais pas si je vais pouvoir le rassurer au complet. Ce que je peux dire
concernant sa question, c'est que,
premièrement, les projets reliés aux hydrocarbures, c'est fort probable qu'on
les retrouve dans la catégorie à risques élevés.
Deuxièmement,
pour les autres questions, les autres cas, je vais devoir dire que j'hésite,
parce qu'il y a quand même des variantes à ces types de projet là, et,
encore une fois, il faut qu'on... On va se donner le temps aussi d'élaborer les
règlements. Cela dit, je référerais le
député au Règlement sur l'évaluation et l'examen des impacts sur
l'environnement. Il y a déjà une longue liste de projets, puis c'est
clair qu'il ne sera pas notre intention de réduire cette liste.
Alors, cette liste-là, on peut déjà voir là une
liste... un départ, encore une fois, il y a de fortes probabilités que cette liste-là soit un point de départ d'un
règlement qui ferait la liste des projets à risques élevés. Ça rejoint certains
des éléments qu'il mentionnait. Mais,
encore une fois, là, je ne peux pas aller dans un niveau plus détaillé, là, que
ça. Mais je le remercie pour sa
question, parce que je comprends la préoccupation
qu'il soulève. Et je ne répéterai pas, là, mes réponses que j'ai déjà...
et les engagements que j'ai déjà pris, là, à ce niveau-là. Mais c'est clair
qu'au niveau des risques élevés on va certainement s'inspirer de ce qui est
déjà, ce qui existe déjà en vertu de l'article 2. Et, pour les projets d'hydrocarbures, c'est clair pour nous que... Je ne dis pas que ça va nécessairement être à 100 %, là, ça se peut qu'il y ait des exceptions
très limitées, mais, dans notre vision des
choses, les projets d'hydrocarbures de
façon générale se retrouveraient
parmi les risques élevés.
Le Président (M. Iracà) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Masson, est-ce que ça va?
M. Lemay : Bien, à cette
étape-ci, je vous dirais que j'apprécie la réponse du ministre. Puis, si jamais
j'avais d'autres préoccupations, j'y reviendrai ultérieurement.
Le
Président (M. Iracà) :
Parfait. La porte est toujours ouverte. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec l'article 22 proposé par l'article 16? M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Bon, là, on est vraiment
dans le coeur du projet de loi n° 102. Et, comme le disent les notes explicatives, l'article 22 introduit le
nouveau régime d'autorisation ministérielle. Alors, le régime général est là, le régime général est dans le 22, dans l'article 22.
Et, si on comprend bien la logique du projet de loi, les autres autorisations
en vertu d'un risque plus élevé ou un
risque faible vont se retrouver ailleurs. Donc ici, on a le régime général, qui
sont, au fond, les activités à risque
modéré. Et je voudrais que le ministre me dise s'il considère que c'est un
genre de catégorie résiduaire : tout
ce qui n'est pas dans les autres catégories à risque, que ce soit risque faible
ou risque élevé, ils vont se retrouver par défaut, si on veut, dans le régime général. C'est comme la catégorie...
pas fourre-tout, là, mais où se retrouvent tous les autres projets qui
ne seront pas déterminés par les autres catégories.
Le Président (M. Iracà) :
Alors...
M. Heurtel : ...vous regardez
le député de Jonquière, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : Non,
mais je pensais qu'il n'avait pas terminé.
M. Gaudreault : ...
Le Président (M. Iracà) : Ah!
Merci beaucoup, M. le député de Jonquière. M. le ministre.
M. Heurtel :
Alors, je vais répondre en disant que c'est le régime d'application générale.
Je ne suis pas prêt à utiliser l'expression «résiduaire», là. C'est le
régime général.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui, c'est le régime général. Sauf que, quand on va étudier plus loin les
autres dispositions de la loi, il va
y avoir des éléments pour les autorisations pour les risques élevés, pour
les risques faibles et les risques négligeables. Donc, tout ce qui n'est
pas dans ces trois-là tombe dans le régime général qui s'adonne à être le
régime modéré.
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : Alors, de cette
façon-là, oui, M. le Président.
M. Gaudreault :
O.K. Dans le livre vert, on disait, à la page 29 : «Les activités qui
ne se retrouveraient pas dans ces trois catégories — étant
élevé, faible et négligeable — seraient considérées comme étant à risque
modéré.» C'est comme un automatisme, quand
tu n'es pas à risque élevé ou à risque faible, ou risque négligeable, on est
forcément un risque modéré. Donc,
peut-être que le ministre ne veut pas dire que c'est une catégorie résiduaire,
mais on peut quand même, d'une certaine manière, l'interpréter comme ça.
Le Président
(M. Iracà) : M. le ministre.
M. Heurtel : Puis c'est son
interprétation, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. J'en reviens au livre vert, M. le Président. Les activités à risque
élevé étaient définies d'une certaine
manière. On disait, puis là on est à la page 29 : Les activités à
risque élevé, c'est des «activités complexes ou de grande envergure entraînant des préoccupations
sociales», bon, etc. Et là on disait : Les activités à risque modéré,
c'est des «activités de complexité
variable entraînant des impacts environnementaux et qui, par conséquent,
requièrent la mise en oeuvre de
mesures d'atténuation». Mais je ne retrouve pas cette définition dans
l'article 22. Est-ce que le ministre a considéré de l'inclure ou
non? Sinon, pourquoi? Parce que j'essaie d'être cohérent avec ce qui est dans
le livre vert.
M. Heurtel : ...
Le Président (M. Iracà) : Oui.
Alors, nous allons suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 6)
(Reprise à 21 h 7)
Le Président (M. Iracà) : Nous
allons reprendre nos travaux. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Heurtel : Alors, M.
le Président, c'est la notion même
d'un régime général. Justement, l'idée, c'est de le garder le plus ouvert possible et donc de ne pas
contraindre, autant que faire se peut, par des définitions. Ce sont les trois
autres régimes qui vont justement,
par règlement, être définis, comme c'est le régime actuel au
niveau de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts. De la façon que c'est
conçu, c'est que ce régime-là, bien, il
y a littéralement une liste de projets qui sont soumis à la procédure
d'évaluation et d'examen des impacts, alors, s'ils ne sont pas dans cette
liste-là, bien, nécessairement ils ne font
pas l'objet de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts. Alors, ce que
le régime proposé et l'ensemble du
régime proposent, c'est qu'il y ait justement le même type de philosophie pour
les risques négligeables et les
risques faibles, et donc faisant en sorte qu'on veut quand même, pour le régime
général, par le fait même, rester général.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault
: Oui. Toujours à la page 29 du livre vert, le gouvernement
disait : «Pour déterminer les
listes d'activités assujetties aux
catégories de risque, les critères suivants seraient utilisés : la
complexité; les impacts appréhendés sur
l'environnement et la vulnérabilité du milieu récepteur; les mesures
d'atténuation prévues pour réduire ou éliminer leurs impacts sur l'environnement; le potentiel de conformité aux lois,
aux règlements et aux autres normes environnementales;
les préoccupations des citoyens et des organisations.» Alors, ça, c'est une
liste de critères qui étaient énoncés
dans le livre vert pour déterminer les activités assujetties aux catégories de risque. Mais on ne
les retrouve pas... en tout
cas certainement pas dans le régime général.
Est-ce que
ça ne serait pas pertinent d'avoir un amendement, ou une proposition,
ou une définition en quelque part,
considérant le geste fort qui est posé de changer le paradigme de la loi? Parce
qu'on y va sous les risques, puis là il y a quatre niveaux de risque, et là on parle du régime général. Alors,
est-ce que, pour être concordant avec ce que le ministre puis le
gouvernement nous avaient annoncé dans le livre vert... Parce que, là, on est
dedans, là. Et, dans le livre vert, il nous
disait que c'était «pour déterminer les listes d'activités assujetties aux
catégories de risque», alors là ce serait le moment de se donner une forme de balise, là, pour déterminer les risques
en fonction des critères qui sont énoncés. Puis je cite... dans le fond, je cite le gouvernement lui-même, là, dans son livre vert, donc de déterminer les... Ici, il y a
une liste, dans le livre vert, de cinq picots, là, cinq critères. Alors,
on pourra au moins partir là-dessus, là.
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : La page à laquelle
fait référence le député dans le livre vert, ce sont justement les guides pour déterminer les activités puis la structure, puis,
ça, ça a été expliqué, puis le député en a fait état à plusieurs reprises. Ça
va être déterminé par règlement. Alors, c'est ça, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, ça sera déterminé par règlement.
• (21 h 10) •
M. Gaudreault
: Oui, mais le problème, c'est
qu'on ne les a pas, les règlements. Alors, je ne sais pas si... Tantôt, c'est mon collègue de Masson
qui en faisait mention, là. Puis là on l'a mentionné à plusieurs reprises lors des auditions, on
aimerait ça avoir les intentions réglementaires. Parce que
là je fais référence au paragraphe 10° :
«Toute autre activité déterminée par règlement du gouvernement.» Je veux
dire, on n'est pas loin du chèque en blanc, là. Quand on dit : «Toute autre activité déterminée par règlement du
gouvernement», c'est gros, là. C'est pour ça que j'insistais, tantôt, sur
le caractère
résiduaire de l'article 22, parce que là on dit : «Toute autre
activité déterminée par règlement du gouvernement.» C'est carrément un
pouvoir discrétionnaire.
Il y avait
déjà des balises, dans le livre vert, qu'on pourrait intégrer ou insérer. Puis,
à la limite, si on n'avait pas les
intentions réglementaires, on viendrait au moins qualifier un peu les activités
qui vont se retrouver dans ce premier critère
qui est... cette première catégorie, plutôt, qui est le régime général, et
qu'on pourrait qualifier de risque modéré. Donc, est-ce qu'on pourrait soit avoir carrément les intentions
réglementaires ou inclure ce que le ministre disait lui-même dans son
livre vert, dans la partie sur le régime général?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : J'ai déjà répondu
à cette question-là, M. le Président, aux deux questions. Merci.
Le Président
(M. Iracà) : Merci, M. le ministre. M. le député de Jonquière,
j'ai le député de Masson aussi qui désire intervenir, alors je ne sais
pas, je ne voulais pas... Par alternance. M. le député de Masson, la parole est
à vous.
M. Lemay :
Oui. Merci, M. le Président. Moi, c'est une précision. Dans le dixième
paragraphe de l'article 22, là,
quand on parle des établissements industriels, on fait référence à, mettons, au
premier paragraphe où qu'on nous dit «exploitation
d'un établissement industriel». On s'en va dans le 10°, sous-paragraphe 1°,
puis là on parle encore, là, de la construction
d'un établissement industriel. On vient de faire un amendement. Dans
l'amendement, on dit... on a inclus les
mots «d'un projet comportant une», pour faire référence à ce qui avait été
proposé par le Barreau, justement, lorsqu'ils sont venus en commission
parlementaire. Moi, ma question concernant les établissements industriels,
c'est de savoir est-ce qu'on avait le
portrait, comme une photo de qu'est-ce qu'on avait avant avec les
autorisations? Puis c'est quoi que la
nouvelle disposition... c'est quoi qu'on peut projeter, là, avoir, là? Est-ce
qu'on peut avoir un peu une comparaison au niveau des autorisations pour
spécifiquement les établissements industriels?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : Je vais vous
demander de suspendre, s'il vous plaît.
Le Président (M. Iracà) : On va
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 12)
(Reprise à 21 h 13)
Le
Président (M. Iracà) : Nous allons reprendre nos travaux. Alors,
j'ai cru comprendre que Me Lessard est la personne toute désignée pour répondre à vos questionnements, M. le
député de Jonquière... député de Masson, je crois. Me Lessard.
M. Lessard (Martin) : Merci.
Bonsoir. Donc, votre question portait, là, sur les établissements industriels. Donc, comment qu'on a bâti ça, là? C'est que, bon,
on a, là, bon, à l'article 22, le premier paragraphe de l'article 22,
donc, qui traite de «l'exploitation
d'un établissement industriel visé à la section III». Ça, dans le fond,
c'est la section actuellement, là,
qui régit les attestations, là, d'assainissement pour certains établissements,
là, industriels. Donc, c'est tout un régime particulier pour les industries
qui sont visées par décret, là. Il y a, entre autres, les pâtes et papiers qui
sont là-dedans. Donc, on vient régir
notamment tous les rejets environnementaux par un régime particulier. Donc, on
l'a transposé dans l'article 22,
mais en gardant quand même les spécificités qui vont s'appliquer à ces
industries-là, donc, comme je disais, par exemple, les pâtes et papiers.
Donc, ça, c'est le paragraphe 1°.
Si on arrive,
donc, au deuxième alinéa du nouveau 22, donc là, ici, on a : «Est
également soumise à une autorisation préalable du ministre la
réalisation de toute autre activité susceptible d'entraîner...» Donc là, on a
regardé... Là, dans le fond, on ramène le
critère du 22, alinéa un actuel, donc les activités susceptibles de, puis là on
est venu mettre, donc, la
construction d'un établissement industriel. Donc, dans ce cas-là, la
construction d'un établissement industriel qui va être susceptible d'avoir un effet... d'affecter
l'environnement, ce qui, on pensait, risque d'être le cas, là. Donc, dans ce
cas-là, la construction va être assujettie.
Mais, je
reviens à mon premier alinéa de 22, quand on est dans l'exploitation d'un
établissement industriel particulier qui
est visé par décret, bien là, dans ce cas-là, il y a... en plus, par-dessus notre régime 22, on
vient compléter par tout le régime particulier, là, d'attestation d'assainissement
qu'on a tout adapté, là. Vous allez le voir plus loin, là, dans les prochains jours, là, toutes les adaptations qui
ont été faites pour faire tous les aménagements pour qu'ils collent à notre
nouveau 22 puis qu'ils viennent le compléter, là.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député de Masson.
M. Lemay : Oui. Bien, en fait, très bien
pour cette explication. Puis j'aimerais juste savoir si vous avez ça, ou
peut-être que vous n'avez pas l'information, c'est correct aussi, mais un peu qu'est-ce qu'on
avait dans l'ancien article 22, O.K.,
qui n'est pas celle qui est proposée aujourd'hui,
si on avait un portrait de qu'est-ce
qu'on a au niveau des établissements industriels
versus qu'est-ce qu'on propose aujourd'hui. On s'enligne vers quoi, ça va être quoi, la différence? On a-tu un
genre de comparaison, de dire : Écoutez, avant, c'est ce qu'on avait au
niveau des autorisations pour les industriels; maintenant, on devrait
s'attendre à, avec l'article 22, là, révisé ou modifié?
Le Président (M. Iracà) : Me
Lessard.
Une voix : On peut prendre quelques
minutes pour...
M. Heurtel : On va suspendre.
Le Président (M. Iracà) : Oui.
Je vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 16)
(Reprise à 21 h 17)
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, nous allons reprendre nos travaux. Je cède, à ce moment-ci, la parole à M. le
ministre.
M. Heurtel : Merci, M. le
Président. Alors, après vérification, on n'a pas d'étude. On ne l'a pas, non.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, M. le ministre. Alors, ça convient, M. le député de Masson? Est-ce qu'il
y a d'autres interventions? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
J'aimerais savoir s'il pourrait arriver... est-ce qu'il y a des possibilités ou
des scénarios qui pourraient faire en sorte que des projets qui sont soumis au BAPE présentement se retrouveraient
à verser dans le régime général de 22 sous la nouvelle loi?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : Il n'y
a pas de règlement,
mais, comme j'ai dit tout à l'heure, l'article 2 du règlement est un bon
point de départ pour nous, pour ce qui se qualifierait comme projet à risque
élevé.
Le Président (M. Iracà) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Gaudreault : Oui.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député de Jonquière.
• (21 h 20) •
M. Gaudreault : Bien, moi, j'insiste encore sur les règlements,
là... bien, moins sur les règlements que sur la précision... Là, j'essaie de retrouver mon... Attends, je pense,
c'est ici. Ah oui, c'est ça. C'est parce
que c'est gros, là, ce qu'on fait, là,
on amène un nouveau régime général
d'autorisation ministérielle avec quand
même un bon pouvoir discrétionnaire
et on ne le définit pas en termes généraux ou à partir de critères,
notamment... au moins pour se donner un cadre. Parce que là c'est la liste qui est là, le ministre nous réfère à des
règlements à venir, et le paragraphe 10° : «Toute autre activité
déterminée par règlement du gouvernement.» Puis je le répète, on n'a pas
les intentions réglementaires.
Je veux juste
citer l'Association minière et l'Association de l'exploration minière, qui sont
venues nous voir ici, nous disaient
d'apporter une définition sur ce qui constitue une activité de risque
négligeable, faible, modéré ou élevé, donc
d'encadrer, d'une certaine manière, le nouveau régime. Et on n'a pas ça, on n'a
pas ça. Ça nous permettrait de savoir un
petit peu plus où on va puis ça nous permettrait également de faire une
disposition d'interprétation générale permettant d'encadrer minimalement
le pouvoir discrétionnaire du ministre.
Donc, j'insiste pour savoir si on peut
s'entendre avec le ministre sur quelques éléments, quelques critères
définissant ce qu'on peut appeler, au fond, le régime résiduaire ou le — je
sais que le ministre ne veut pas utiliser ce terme-là — risque, le régime à risque modéré. Puis là
je répète les critères qu'il nous a énoncés dans le livre vert : «La
complexité; les impacts appréhendés sur
l'environnement et la vulnérabilité du milieu récepteur; les mesures
d'atténuation prévues pour réduire ou
éliminer leurs impacts[...]; le potentiel de conformité aux lois[...]; les
préoccupations des citoyens...» Je pense que c'est important. Alors, moi,
je suis ouvert, là, à au moins faire un minimum d'encadrement, là.
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M. Heurtel : Je n'ai rien
d'autre à ajouter, M. le Président.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, sur ces commentaires, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Paragraphe 9° de l'article 22, on parle de «toute construction sur un
terrain qui a été utilisé comme lieu d'élimination de matières
résiduelles et qui est désaffecté ou tous travaux visant à changer
l'utilisation d'un tel terrain». Je voulais
savoir... parce que c'est quand même en lien avec l'actuel article 65 de
la LQE, puis on se demandait s'il y
avait une analyse qui avait été faite quant à une possible confusion. Parce
qu'on voit une juxtaposition, je dirais, là, des autorisations ministérielles, donc, d'une part, le régime, nouveau
régime général qu'on introduit avec l'article 22, et le régime applicable pour les sols, qui sont aux
articles 31.42 et suivants. Alors, je voudrais savoir de la part du
ministre s'il y a une analyse qui a
été faite ou s'il y a une confusion entre... c'est-à-dire s'il risque d'y avoir
une confusion entre les deux régimes,
celui en vertu de l'article 22, qu'on est en train d'introduire, et celui
prévu aux articles 31.42 et suivants.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, merci, M. le député Jonquière. On
m'indique que la personne toute désignée pour répondre à votre
questionnement...
Une voix : Oui, on va
suspendre.
Le Président (M. Iracà) :
Alors, on va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 23)
(Reprise à 21 h 26)
Le Président (M. Iracà) : À
l'ordre! À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux. Alors,
on m'indique que la personne toute désignée
pour répondre à vos questions, M. le
député de Jonquière,
il s'agit de nul autre que Me Lessard.
M. Lessard
(Martin) : Bonsoir. Non,
mais donc, le régime de réhabilitation des terrains, bon, nécessairement, lui, il va s'appliquer, entre
autres, quand j'ai une entreprise
qui cesse ses activités. Donc, il va falloir réhabiliter le terrain. Ça ne s'applique pas nommément, là, aux lieux
d'enfouissement, là, ce n'est pas une activité, là, visée dans le code SCIAN.
Donc, c'est une annexe au Règlement sur la protection et la réhabilitation des
terrains.
Une fois que j'ai dit ça, quand on arrive...
Donc, dans ce cas-ci, c'est qu'on vient vraiment régir seulement la construction qui serait faite sur un terrain. Puis
des fois ça peut être des vieux lieux d'enfouissement qui ont été désaffectés
depuis plusieurs années. Donc, la disposition qui est visée à 66, qu'on ramène là, c'est qu'on a toujours
voulu s'assurer que le ministre,
le ministère va être en mesure de vérifier si effectivement il y a lieu de faire une construction à cet endroit-là,
indépendamment du fait que les dispositions sur la réhabilitation des terrains,
ce soit appliqué ou pas, là. Donc, c'est vraiment une bouée de sauvetage, si on
veut, pour s'assurer qu'il n'y ait pas de construction qui soit faite sur un
lieu d'enfouissement désaffecté qui n'aurait
pas été réhabilité, là, en vertu des dispositions,
là, sur la réhabilitation des terrains.
Le Président (M. Iracà) :
Merci, Me Lessard. M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, je ne sais pas si c'est parce qu'il est tard, là, mais... surtout la
première partie de la réponse de Me
Lessard, en tout respect, là. Je comprends que vous êtes là-dedans à longueur
de journée, là. Mais finalement, donc, la réponse à ma question, est-ce
qu'il y a juxtaposition, la réponse est oui.
Le Président (M. Iracà) : Me
Lessard?
M. Lessard
(Martin) : Bien, je pourrais valider une information, mais je suis pas
mal certain. C'est parce que c'est
assez compliqué, le Règlement sur la
protection et la réhabilitation des terrains. Je peux revenir demain. Quand je
la regarde vite, l'annexe 3... Parce que
c'est l'annexe 3 qui vient prévoir, là, par des codes SCIAN, qui vient
dire quel type d'activité va être
visé par le régime de cessation d'activités puis de changement d'usage. Ça,
c'est 31.51 puis 31.53. Puis là, quand
je regarde vite l'annexe 3, je ne vois pas que le lieu d'enfouissement est
visé par ce régime-là, là. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a rien dans la LQE qui s'applique, là, c'est juste
ce qui veut dire c'est que si je cesse d'exploiter un lieu d'enfouissement, évidemment, je vais avoir des dispositions, probablement, qui s'appliquent dans mon certificat
d'autorisation puis tout ça, mais le
régime de réhabilitation des terrains, je ne pense pas qu'il s'applique à la
cessation d'activités dans ce cas-là. Ça, je peux le valider...
M. Gaudreault : ...
M. Lessard (Martin) : Je peux
le valider pour être certain, là.
M. Gaudreault : Nous, on
ne peut pas travailler avec du «probablement», puis du «pense pas», puis du...
M. Lessard (Martin) : Non, non,
mais c'est pour ça que je dis que je peux revenir demain.
M. Gaudreault : Oui.
Oui, O.K.
M. Lessard
(Martin) : Puis ça, je peux
le valider, là, c'est ça, là. Parce
que ce n'est pas des règlements
simples, là, ça fait que je ne suis pas capable de, tout de suite, là,
sur le «fly», de... C'est assez aride, le RPRT, là.
M. Gaudreault : Oui. Bien, c'est justement. Alors, c'est pour
ça que, si on fait une disposition, dans le régime général, qui dit que toute construction sur un terrain qui a été utilisé
comme lieu d'élimination de matières résiduelles qui est désaffecté ou tous travaux visant à changer l'utilisation d'un tel terrain est visé par le régime général, il faut toujours bien qu'on sache si ce n'est pas
de la redondance par rapport à l'article 31.42 et suivants, là.
M. Lessard
(Martin) : Bien, je suis
convaincu qu'il n'y a pas de redondance, mais je vais vous trouver une
réponse plus adéquate demain.
M. Gaudreault : O.K. Parce
que moi, je ne suis pas convaincu, là, au moment où on se parle.
M. Lessard
(Martin) : Non, non, non, je
comprends très bien. Je ne suis pas sûr que je me convaincrais non
plus, mais on va mettre ça sur le dos
de l'heure, mais on va vous clarifier ce point-là, parce que
je pense que je comprends bien la question puis je vais...
M. Gaudreault : Oui, parce
que moi, je ne comprends pas bien la réponse. O.K. C'est bon.
M. Lessard (Martin) : Oui, oui,
c'est bien, c'est bien puis je comprends.
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, écoutez, je comprends qu'on va y revenir demain. Je salue
toutes les courageuses et les courageux dans la salle ce soir et tous
les auditeurs qui nous ont écoutés.
Puisqu'il est maintenant 21 h 30, la commission
va ajourner ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 30)