(Neuf
heures trente-six minutes)
Le
Président (M. Bérubé) : À l'ordre, s'il vous
plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission
des transports et de l'environnement
ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La
commission est réunie afin de poursuivre les auditions
publiques dans le cadre des consultations particulières
sur le projet de loi n° 104, Loi visant
l'augmentation du nombre de véhicules automobiles zéro émission au Québec afin
de réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres polluants.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Non, M. le Président, il n'y a aucun remplacement.
Le
Président (M. Bérubé) : Voici donc notre ordre du jour de
cet avant-midi. Nous entendrons les groupes suivants : Greenpeace,
Équiterre et Roulez électrique.
Auditions (suite)
Je
souhaite la bienvenue aux représentants de Greenpeace. Je vous demande de bien
vouloir d'abord vous présenter, ainsi
que les personnes qui vous accompagnent, au besoin. Je vous rappelle que vous
disposez de 10 minutes pour votre exposé.
Et par la suite nous procéderons à la période d'échange avec les membres de la
commission. La parole est à vous.
Greenpeace
M. Bonin
(Patrick) : Bonjour, M. le Président, Mmes, MM. les députés. Mon nom
est Patrick Bonin. Je suis responsable de la campagne Climat-Énergie à
Greenpeace Canada. C'est un plaisir d'être ici aujourd'hui. Vous nous trouvez à la fin de l'été, après avoir travaillé
pendant nos vacances, comme plusieurs, sur deux projets de loi importants,
entre autres, le projet de loi n° 106
pour la mise en oeuvre de la Politique énergétique, qui parle de transition
énergétique et de loi sur les
hydrocarbures. Donc, on a été très occupés, comme plusieurs autres
organisations, sur cet autre projet de loi. Mais c'est un plaisir aujourd'hui d'être là parce que, pour nous, le
projet de loi zéro émission est un incontournable, est essentiel au
Québec, et le minimum qu'on doit faire, et nous allons vous présenter pourquoi.
Essentiellement,
on parle de Québec qui a adhéré à l'alliance, entre autres, pour avoir les
véhicules zéro émission. On a
félicité le gouvernement, qui, il y a un an, adhérait à cette alliance-là, a
créé, entre autres, avec la Californie, l'alliance et évidemment a signé
l'entente de Paris par la suite, en décembre dernier, entente où les nations
s'engagent à limiter le réchauffement
planétaire à moins de 2 °C et à tenter de limiter le plus à 1,5 °C
pour éviter les changements climatiques catastrophiques.
On
ne parle pas suffisamment de ce que veulent dire 1,5 °C et 2 °C, et
c'est pourquoi nous allons, entre autres, vous présenter quelques acétates à ce sujet. Ce qu'il faut comprendre,
évidemment, vous le savez, 43 % des émissions de gaz à effet de serre du Québec sont dans le
domaine des transports. Les transports des véhicules, entre autres, au niveau
des véhicules légers... est un problème
majeur au Québec. Et l'électrification est un de ces moyens essentiels et incontournables
dont on ne peut se passer.
Le
Québec a énormément de pression actuellement, vous le voyez, vous les avez
entendus, de la part, entre autres, des
constructeurs, de la part des manufacturiers, de la part des concessionnaires
pour qu'on ne fasse rien, pour qu'on remette à plus tard, évidemment,
l'adhésion de ce genre de réglementation là dont on a absolument besoin en
termes de lutte contre les changements
climatiques. Il faut réglementer, il faut mettre en place des obligations pour
s'assurer qu'on atteigne nos
objectifs. Et, comme vous le savez, malheureusement, on n'est pas en voie
d'atteindre nos objectifs au Québec, que ce soit pour 2020 et 2030, et on n'a pas de plan d'action non plus pour
atteindre ces objectifs-là. Donc, c'est extrêmement inquiétant. La loi zéro
émission ou, du moins, le plan d'action qu'on a ne permettent pas, et c'est
très clair, d'atteindre les objectifs
tels qu'il est décrit actuellement. Et le gouvernement s'était, entre autres,
engagé à rajouter des mesures pour permettre d'atteindre les cibles de
2020 et de 2030.
Si
on regarde maintenant un peu l'entente de Paris, ce que ça veut dire, vous
avez, sur l'acétate suivant, les données en termes d'émissions cumulatives de CO2 dans le rouge. Donc,
vous voyez une différence énorme entre ce que veut dire, en termes d'émissions possibles, 1,5°, 2° et, par
la suite, si on parle de 3°. Donc, le défi est beaucoup, beaucoup plus grand
quand on parle de 1,5° parce qu'au rythme
actuel d'émission, eh bien, dans six ans, nous allons avoir émis les émissions
suffisantes pour que la planète se réchauffe de 6°... pardon, de 1,5°. Donc,
dans six ans, au rythme actuel, toutes les émissions
vont déjà avoir été émises pour qu'on ait un réchauffement planétaire de
1,5 °C, et le but, c'est qu'on tente de ne pas dépasser le 1,5°C.
• (9 h 40) •
Vous
l'avez vu, 2015 a été vue, et par 450 scientifiques qui sont sortis, comme
l'année la plus désastreuse au niveau de
l'histoire moderne en termes de changement climatique au niveau de plusieurs
indicateurs : montée des eaux, émissions de gaz à effet de serre,
etc. Et 2016 est en voie, clairement, de dépasser 2015 en termes d'année
catastrophique.
Donc, si on
regarde ce que ça veut dire, 1,5 °C, vous avez les deux parcours
d'émission sur le tableau pour 2 °C et pour 1,5 °C. Ce que
montre ce tableau, c'est que, pour 1,5 °C, il faut arriver rapidement,
après 2050, à zéro émission planétaire. Et
par la suite on parle d'émissions négatives. Émissions négatives, ça
sous-entend qu'on a des technologies, qui n'existent pas actuellement, qui
devront être mises en place dans moins de 35 ans pour espérer d'avoir une
chance raisonnable de limiter le
réchauffement planétaire à 1,5 °C. Donc, dans 35 ans, il faut
essentiellement qu'on n'utilise plus de combustibles fossiles, pétrole, gaz et charbon, dans moins de 35 ans, et
c'est ce pourquoi un projet de loi émission est essentiel.
Pensez au
fait qu'on a actuellement un taux de roulement, à peu près, au niveau du parc
automobile, de 12 ans. Si on met des
véhicules en place en 2030, ces véhicules-là vont rester pendant minimum 12
ans, à moins qu'on les retire de
manière préventive, sur les routes et émettront des gaz à effet de serre. Et
évidemment on va utiliser du pétrole, alors que, d'ici moins de 35 ans, il faut retirer nos émissions. Donc, c'est
ce pourquoi on dit qu'il faut regarder du côté de ce que font des pays comme la
Norvège, qui s'est donné comme objectif, d'ici 2025, d'être à 100 %
véhicules électriques. L'Inde
commence à parler de ce genre de mesure pour 2030 également. L'Autriche en
parle également. Donc, on a une panoplie
de pays... vous le savez, il y a des États, aux États-Unis, qui ont également
adopté des lois zéro émission. Et, pour nous, le Québec n'a pas le choix de le
faire parce que, sinon, on va avoir un parc automobile avec lequel on va être
pris et qui ne permettra pas de respecter nos engagements en termes de
réduction de gaz à effet de serre.
Vous avez ici
rapidement la courbe de mise en place des véhicules ou plutôt d'achat des
véhicules électriques au niveau planétaire. Vous voyez que cette courbe,
elle est exponentielle, elle augmente rapidement. Et il y a raison principale pour ça. Eh bien, c'est essentiellement
parce que le prix des batteries diminue, et vous le voyez en orange sur le tableau, ça, c'est la diminution du prix des
batteries, et, par le fait même... l'augmentation, la ligne continue, au niveau
du parcours disponible, donc de l'autonomie des véhicules. Donc, pendant qu'on
a une chute des prix au niveau des batteries,
donc des véhicules, par le fait même, on a également une augmentation de
l'autonomie, ce pourquoi les véhicules sont
rendus extrêmement compétitifs et intéressants pour les consommateurs qui
sauvent évidemment de l'argent sur l'achat de produits pétroliers.
Et ce que vous
voyez dans ce tableau-là, de l'Agence internationale de l'énergie, c'est aussi
le fait qu'on a une prévision au niveau de la diminution du prix des
batteries qui va continuer ainsi qu'une augmentation au niveau de l'autonomie. Donc, ça va devenir de plus en plus
intéressant pour les acheteurs, les consommateurs, de se procurer des
véhicules électriques.
Si on regarde...
Nous, on pense que non seulement il faut regarder au niveau de 2025 et de ce
que fait la Norvège, mais il faut
également regarder au niveau des autres mesures que celles appliquées pour les
véhicules légers. La Norvège s'attaque
également à la question des camions légers, s'attaque également à la question
du transport par véhicule lourd ou se
dote d'objectifs même pour les autobus. 75 % des autobus longue distance
devront être 100 % électrique en Norvège. On pense que le Québec doit également regarder à légiférer au niveau de
ces autres véhicules là avec des mesures aussi ambitieuses qu'on espère que la Norvège ait mises en place. Évidemment,
aussi, au niveau de la flotte, par exemple, de véhicules électriques gouvernementaux, le gouvernement devrait se donner
un objectif de 100 % véhicules électriques rapidement de manière à
montrer l'exemple et démontrer à la population que c'est non seulement
intéressant, mais économiquement rentable
et, socialement, et environnementalement, et au niveau de la santé, plus
qu'intéressant pour le Québec.
Il y a
également d'autres incontournables, évidemment, quand on regarde, même au
niveau... et ça, c'est le plan d'action
2018‑2029 de la Norvège. Il y a une panoplie d'autres mesures que la question
des véhicules électriques au niveau du transport en commun, au niveau du
transport actif, au niveau des autres mesures dans les transports, qui sont des
incontournables. Et, pour nous, la loi zéro
émission doit également être accompagnée d'un bonus-malus au Québec, donc
un bonus-malus qui fait en sorte qu'on vient compléter cette loi zéro émission,
qui fait en sorte que... parce que, vous le
savez, le malus qu'on a actuellement sur les véhicules de 4 litres et plus
est presque dérisoire avec l'équivalent de 45 $, si je ne m'abuse, de malus, donc de coût
supplémentaire pour les acheteurs de véhicules qui valent énormément, pour
la plupart, pour des véhicules de plus de
30 000 $. Donc, ce n'est pas un désincitatif, et la mesure malus au
Québec n'a pas, malgré le fait
qu'elle rapporte quand même énormément d'argent au Québec, autour de plus de
70 millions par année, si je ne
m'abuse, eh bien, malheureusement, cette mesure-là ne fait pas en sorte que les
gens réfléchissent lorsqu'ils achètent les
véhicules, ne fait pas en sorte que le gouvernement recueille de l'argent qu'il
pourrait par la suite réinvestir, entre autres, au niveau des incitatifs
pour l'achat de véhicules électriques.
À noter
également, en 2011 dans le plan d'action des véhicules électriques, le
gouvernement visait 300 000 véhicules pour 2020. Donc, actuellement, on est rendus à 100 000. Il y a
quand même un recul là-dessus. Le gouvernement l'avoue lui-même, que les mesures actuellement proposées
ne permettront pas de s'assurer qu'on va atteindre le 100 000 véhicules
en 2020. Les mesures proposées sont même
moindres que ce que la Californie propose, et le gouvernement le reconnaît.
Il dit même que les groupes environnementaux
pourraient être inquiets et non satisfaits de ça, et avec raison. On pense que
le Québec doit, et, à plusieurs égards, il l'a fait, se montrer comme leader
dans la lutte aux changements climatiques, viser le maximum, surtout qu'on est déjà à 99 % énergie renouvelable au
Québec, qu'on a tout à gagner à faire à faire l'électrification et que, malheureusement, actuellement, on a des coûts
de santé énormes de l'ordre de 9,6 milliards par année en raison de la mauvaise qualité de l'air au
Québec. On a beaucoup plus de gains à faire que de pertes de mettre en
place ce type de mesures.
M. le Président, je crois que... Ah! il me reste
une minute? Écoutez, je peux...
Le Président
(M. Bérubé) : Oui, ça va. Une minute, oui.
M. Bonin (Patrick) : Je peux
laisser les questions, et, comme ça, on complétera.
Le
Président (M. Bérubé) : Vous arrêtez à ce moment-ci?
Parfait. Alors, je vous remercie pour votre exposé. On va commencer la
période d'échange. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Bonjour, M. Bonin. Merci pour votre présentation
ainsi que votre mémoire.
Je trouve
quand même très intéressant que vous nous poussiez à faire plus. Évidemment, il
faut essayer de faire plus et de
faire mieux quand c'est possible. Quand vous nous parlez de la Norvège, moi,
c'est toujours avec admiration quand
on regarde les grands pas que la Norvège fait, mais, en même temps, je me
questionne toujours quand j'entends parler
de la Norvège. Bon, on dit : Bon, c'est magnifique, c'est extraordinaire,
puis ils posent des gestes très audacieux, ils poussent. Mais, en même temps, il y a beaucoup de ces gestes-là qui
sont financés par leur exploitation pétrolière. Il ne faut pas oublier ça non plus. Il y a beaucoup de
ces mesures-là qui sont rendues possibles parce que la Norvège est un
grand producteur pétrolier.
Je veux juste
vous entendre sur comment on réconcilie ça. Nous, au Québec, on n'a pas accès à
ces grands revenus pétroliers là, et
ce n'est pas quelque chose qu'on envisage à moyen, long terme si on veut
justement respecter nos objectifs et
nos cibles de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. Alors, comment...
je ne sais... peut-être même au niveau philosophique, comment on
réconcilie ces deux... bien, ce paradoxe?
M. Bonin (Patrick) : Excellente
question, M. le ministre. Peut-être mentionner d'emblée que notre position,
évidemment, n'est pas que le Québec devrait se lancer dans l'exploitation
pétrolière pour financer...
Une voix : ...
M. Bonin
(Patrick) : Oui. Et même que notre position sur le projet de loi
n° 106 est que tout potentiel hypothétique, redevances — parce
qu'on n'est pas comme en Norvège au niveau des réserves prouvées au Québec,
là — ne
devrait pas servir à financer la lutte contre les changements
climatiques de manière à découpler, justement, et ne pas associer
l'exploitation pétrolière ou gazière avec des revenus qui sont pour la lutte
aux changements climatiques.
Ce qu'il faut
comprendre, c'est que la Norvège réussit et la Norvège est déjà à 23 % des
véhicules vendus qui sont 100 %
électriques. Donc, ce n'est pas une lubie de leur part. Ils sont déjà en voie
d'atteindre cet objectif-là pour 2025. Et
essentiellement ils ont réussi parce qu'ils ont mis en place une panoplie de
mesures incitant, justement, ou désencourageant... incitant les
véhicules électriques ou désencourageant les véhicules polluants.
Parmi ces
mesures, évidemment, il y a la mesure financière, donc les programmes
essentiellement d'incitatifs qui sont
importants à l'achat de véhicules électriques. On parle de plusieurs milliers
de dollars. Ils sont financés, entre autres, à même les taxes sur les véhicules conventionnels à combustion interne.
Donc, l'argent dont vous parlez, au niveau des revenus pétroliers, n'est pas nécessairement lié aux incitatifs dans les
véhicules électriques, mais bien... on a le pendant au niveau des véhicules de consommation d'essence
qui génère de l'argent, des revenus pour le gouvernement pour investir,
justement, et faciliter l'achat de véhicules électriques et encourager.
Par la suite, il y a également une panoplie de
mesures au niveau des villes, au niveau des droits des véhicules électriques, que ce soit au niveau des routes avec
des passages prioritaires, que ce soit au niveau des stationnements, que
ce soit au niveau de l'accès pour des
bornes. Donc, c'est... Et ça, vous verrez, hein, il y a une panoplie
d'études — et il va
nous faire plaisir de vous le faire parvenir
parce que je ne suis pas certain que notre mémoire le réfère, mais on l'ajoutera — au niveau de quels sont les différents
incitatifs que les gouvernements, États peuvent mettre en place pour
favoriser, justement, l'achat et l'adoption de véhicules électriques.
Évidemment, la loi zéro émission est un de ces incontournables,
mais il faut l'accompagner par une panoplie d'autres
mesures, dont des plans qui devraient être développés, entre autres, avec les
municipalités, et c'est ce que fait la Norvège.
• (9 h 50) •
M. Heurtel :
On a entendu, lors des deux derniers jours d'auditions, des positions de la part des constructeurs
automobiles qui sont venus nous expliquer que, finalement, une norme zéro
émission n'est pas nécessaire au Québec, que
le Québec est déjà un leader en termes d'achats de véhicules électriques, puis c'est vrai, quand on
se compare aux autres provinces
canadiennes et que, finalement, il faut simplement laisser le marché aller de
lui-même. Il n'y a pas de mesure à prendre. Même lorsqu'on pose la question,
bien, par rapport, justement, à Paris, par rapport aux objectifs, par rapport à la lutte contre les changements
climatiques, l'urgence d'agir, les constructeurs nous disent qu'un bonus-malus
n'est pas nécessaire, que, finalement, il
faut laisser le marché se développer, que les consommateurs québécois sont...
Ils ont même été suggérer que les
consommateurs québécois ne sont pas prêts à aller plus loin en termes de
développement de véhicules électriques. Alors, quelle est votre réaction
à cette position-là?
M. Bonin
(Patrick) : Bien, écoutez, c'est évident, et on le voit, là, les
pressions pour l'inaction dans la lutte aux changements climatiques,
elles ne sont pas nouvelles, que ce soit de la part des constructeurs ou du
lobby pétrolier en général. Et clairement le
gouvernement doit se tenir debout, doit respecter l'entente de Paris. Il doit
écouter la volonté de la population
et non pas réduire son ambition devant les doléances, qui sont non fondées,
d'ailleurs. On le sait très bien, l'objectif,
entre autres, des manufacturiers est de vendre le plus de gros véhicules
possible, sur lesquels ils dégagent des marges de profit beaucoup plus importantes qu'au
niveau des véhicules électriques. Et ça, ce n'est pas dans l'intérêt de la
population, malheureusement, c'est simplement dans leur intérêt à eux.
Donc,
s'ils parlent du libre marché, malheureusement, si on avait laissé le libre
marché au niveau des véhicules électriques,
on n'aurait jamais eu de normes au niveau... de diminution au niveau de la
consommation des véhicules, qui ont
découlé de normes imposées par les gouvernements. Et c'est la même chose au
niveau des véhicules zéro émission. Et,
lorsque les manufacturiers ou concessionnaires disent qu'il n'y a pas de
problème, que les véhicules sont déjà disponibles au Québec, eh bien,
théoriquement, peut-être, mais, lorsqu'on regarde au niveau des
concessionnaires, au niveau de l'inventaire
disponible, les véhicules ne sont pas disponibles, la panoplie n'est pas là au
niveau du choix. Plusieurs véhicules ne
sont tout simplement pas au Québec. Et évidemment l'imposition d'une loi zéro
émission fait en sorte que les consommateurs vont être avantagés en forçant les manufacturiers et les
concessionnaires à vendre des véhicules, et donc à offrir des prix compétitifs, davantage compétitifs, comme on le
voit dans les États, aux États-Unis, qui ont mis en place des lois zéro émission, où les consommateurs se retrouvent avec
davantage de choix et des prix moins élevés au niveau des véhicules.
M.
Heurtel : Alors, si je vous comprends bien, on peut... bien, vous,
vous affirmez qu'une norme zéro émission contribue... Puis je comprends que vous voulez d'autres mesures puis
qu'il faut qu'on aille plus loin, mais, si on regarde le projet de loi
n° 104, l'instauration d'une norme zéro émission au Québec, c'est une
norme, c'est une mesure qui va contribuer non seulement à la lutte contre les
changements climatiques, mais qui est en lien aussi à l'atteinte de nos
objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, et notamment ceux
de Paris. Est-ce que je comprends bien?
M. Bonin
(Patrick) : Tout à fait. C'est, pour nous, un incontournable, comme,
d'ailleurs, le gouvernement l'a mentionné
dans son mémoire présenté au cabinet. Au niveau de l'électrification des
transports, c'est une des, sinon la mesure la plus importante à mettre
en place avec évidemment les incitatifs actuels.
M. Heurtel :
Là, on nous a également suggéré, de la part des constructeurs, que le
consommateur serait perdant, le
consommateur, les Québécoises et les Québécois pourraient être perdants par
l'instauration d'une... seraient pénalisés par une telle norme. Vous,
votre réaction à ça.
M. Bonin
(Patrick) : Pour nous, on ne voit aucunement comment cet argument est
fondé, actuellement. Donc, on ne voit
pas comment offrir davantage de choix et d'options au consommateur pour
justement avoir des véhicules dont ils
ont besoin, qui sont de plus en plus intéressants. On est déjà, avec la Bolt,
par exemple, la GM Bolt cette année, avec une autonomie de 300 kilomètres. Leaf, qui est le véhicule électrique
probablement le plus vendu, à tout le moins ici, au Québec, et qui est
le plus intéressant, va avoir une autonomie accrue, majeure, déjà dès les
prochaines années. Donc, il n'y a aucun argumentaire. Évidemment, les
consommateurs vont gagner à ça, au contraire, selon nous.
Le Président
(M. Bérubé) : M. le député de Mégantic.
M. Bolduc :
Merci, M. le Président. Bonjour, M. Bonin. Il me fait plaisir de vous
recevoir ici aujourd'hui puis d'entendre vos propos.
J'ai
quelques questions, spécifications. Vous nous parlez, dans votre document, que
85 % des sables bitumineux devraient
rester dans le sol pour s'assurer d'atteindre l'objectif. Lors d'une récente
discussion que j'ai eue, les producteurs nous ont dit que leur quantité d'énergie utilisée pour produire le
pétrole à partir des sables bitumineux était maintenant de l'ordre de 7 % à 14 % plus élevée que
des méthodes conventionnelles, dû aux nouvelles technologies, etc. Est-ce que
vous avez, dans votre prévision... est-ce que ces choses-là sont tenues en
ligne de compte?
M. Bonin
(Patrick) : Écoutez, il y a
des discussions qui avaient eu lieu, entre
autres, au Québec
pour l'adoption d'une norme sur la teneur en carbone des
carburants, qui est un autre outil pour s'assurer qu'on réduit les émissions
dans le domaine des transports en favorisant, entre autres, les carburants
les moins polluants et en imposant justement un coût supplémentaire pour les carburants qui sont les plus polluants à
produire, comme les sables bitumineux, qui, quand on le regarde, sont trois à quatre fois plus polluants à
produire que le pétrole conventionnel. Et ça, cette norme-là, bien, écoutez,
il y a plein d'États et même sur la côte Ouest, la Colombie-Britannique, si je
ne m'abuse... se sont engagés justement à
regarder du côté de cette loi-là, une loi sur la teneur en carbone des
carburants, qui vient compléter, entre
autres, les lois zéro émission en s'assurant que les véhicules qui
ne sont pas tout électriques, ou hybrides branchables, ou qui peuvent
être hybrides branchables consomment du carburant moins polluant.
Et,
lorsqu'on parle des sables bitumineux, il
faut comprendre qu'il y a eu des
avancées technologiques suite aux années 90 au niveau des émissions de gaz
à effet de serre par baril produit, mais, depuis 2005, il n'y a aucun gain au niveau de
l'efficacité. Et donc, depuis 2005, par baril produit en Alberta, eh bien, ce
sont les mêmes émissions de gaz à
effet de serre. Et on a augmenté, même, la production de pétrole des sables
bitumineux. Donc, ça reste un des pétroles, sinon le pétrole le plus polluant à produire au monde, qui, comme je le
disais, quand on regarde l'ensemble du cycle de vie, c'est autour de 23 % plus polluant, ce pétrole-là. Et ça paraît en
termes d'émissions de gaz à effet de
serre quand on a toutes les misères du monde au Québec à
réduire nos émissions de même 1 %. Et regardez les inventaires 2012, 2013,
2014. Les émissions stagnent. On n'est pas
en réduction rapide comme on devrait le faire au Québec. Et la question
du type de carburant qu'on privilégie est également un enjeu sur lequel
le Québec doit se poser.
M. Bolduc : Merci. Un autre élément qu'on n'entend plus
parler, puis je ne suis pas sûr pourquoi, là, on parle énormément
de l'acidification des océans, en fait, qui est causée par l'absorption du CO2 dans l'océan par elle-même, mais ce phénomène-là, qui est évalué entre 30 % et 60 %
de la production du CO2, ne figure à nulle part dans les analyses.
Et je me demande si est-ce qu'il n'y a pas
une dichotomie, en fait, qui est en
train de se produire entre les
éléments de production puis les
éléments d'absorption, qui fait qu'à
un moment donné on a... je ne vous
dirai pas une réserve, mais une
capacité au moins de se protéger plus efficacement que ce que l'on publie. Est-ce que vous pourriez
élaborer un peu là-dessus?
M. Bonin
(Patrick) : Je ne suis pas certain que je saisis bien votre question,
pour être franc.
M. Bolduc : Une partie des gaz à effet de serre qui sont
produits dans l'atmosphère par les vagues puis par le contact avec les océans, le CO2 est absorbé
dans l'océan, vous comprenez ça? Et puis il y a une quantité significative de
ce CO2 là qui
est absorbé dans les océans. Maintenant, on n'en entend plus parler depuis quelques
années, de ce phénomène-là. Est-ce qu'il est disparu ou est-ce qu'il se
passe autre chose? Est-ce que vous avez de l'information là-dessus?
M. Bonin
(Patrick) : Bien, il est
certain qu'en effet l'océan absorbe une bonne quantité de CO2. Ce qui est inquiétant, c'est,
entre autres, au
niveau de l'acidification de l'océan.
Et ce qu'on se rend compte, c'est que l'acidification, le rythme d'acidification de l'océan est inégalé
depuis 300 millions d'années. Donc, on a un rythme actuel extrêmement inquiétant au niveau de l'acidification des océans, qui crée évidemment
des craintes majeures au niveau des stocks de poissons, et de l'effondrement, et d'un stress supplémentaire qui est imposé, entre autres, sur des stocks de poissons qui, à hauteur
de plus de 75, sont déjà exploités à la limite de leur capacité de régénération
ou qui dépassent cette limite-là.
Donc,
ces enjeux-là sont extrêmement préoccupants au niveau des impacts. Évidemment,
bien, oui, il y a une part d'absorption,
mais aussi une part d'absorption extrêmement importante au
niveau de ce qu'on est capable de
gérer, soit l'absorption au niveau des forêts, des puits de carbone naturels, parce qu'en effet pour atteindre
le 1,5 °C non seulement il
faut, d'ici au moins 35 ans, ne plus utiliser de pétrole, gaz et charbon,
mais il faut aussi favoriser la mise en place de puits de carbone
massifs, dont les forêts.
• (10 heures) •
M. Bolduc : Dernière question. C'est : On a, à travers
les discussions que nous avons eues dans les deux jours précédents, plusieurs éléments où des gens qui
nous disaient que peut-être qu'on devrait focusser sur des flottes qui sont
beaucoup plus polluantes. Je vous donne des exemples. On parle de... Il y a beaucoup
de conducteurs qui font plus de 20 000 kilomètres,
20 000, 30 000, 40 000 kilomètres par année. Est-ce qu'on devrait faire un focus
sur à chaque fois que quelqu'un convertit d'un véhicule polluant, si on veut, à
un véhicule électrique... considérer l'économie substantielle qui est générée? Si on considère qu'en ville, par exemple, la moyenne des
conducteurs font 60 kilomètres, c'est clair qu'il y a un avantage pour eux de
se convertir. Mais est-ce qu'on ne devrait pas mettre un focus sur ceux qui
font plus de distance et s'assurer
que ces gens-là pourraient... à chaque fois qu'on en convertit un, c'est
l'équivalent d'en convertir 10 qui font 20 kilomètres par jour, par exemple. Vous comprenez ce
que je dis? Puis est-ce que des incitatifs comme ça, pour vous, ont une
valeur quelconque à travers le système?
M. Bonin
(Patrick) : Bien, écoutez, ça peut être intéressant, mais c'est quand
même relativement complexe à mettre en
place, entre autres au
niveau du calcul kilométrique annuel
qui doit être fait, alors qu'on a une bourse de carbone actuellement où il y a un prix sur le carbone qui est mis pour chaque
litre d'essence. Donc, évidemment, on souhaiterait que ce prix soit plus désincitatif, donc plus élevé que l'actuel plus ou
moins 15 $ la tonne de gaz à
effet de serre, et qu'on puisse se rendre autour de 100 $ la tonne de gaz à effet de serre, et ce, rapidement, de manière justement à s'assurer que le juste prix au niveau
des externalités, des impacts des changements climatiques de la qualité de
l'air soient intégrés justement dans le prix de l'essence. Mais, selon nous, ça prend
un bonus-malus. C'est le meilleur moyen de vraiment faire en sorte que ceux qui veulent se procurer des
véhicules qui sont extrêmement énergivores, eh bien, y pensent à deux fois et que, s'ils veulent absolument
se les procurer, eh bien, ils devront payer une surtaxe. Et ça prend un
bonus-malus avec des dents. Et actuellement on n'en a pas au Québec,
outre le petit 45 $ actuel qu'on a en place.
Et
ça va prendre aussi des systèmes comme, par exemple, des programmes
de retrait des vieux véhicules polluants, qui sont plus problématiques au
niveau de la santé, comme le programme
Faites de l'air!, qui existait au Québec, qui a été annulé. Ça va prendre également des systèmes d'inspection pour les véhicules,
dont on n'a pas au Québec, qui permettent de s'assurer que les véhicules sont en bon état, consomment moins
d'essence, polluent moins au niveau des polluants de l'air, qui... je le
rappelle, on parle de 1 500 personnes par année qui meurent de manière
prématurée, à Montréal tous les ans, en raison de la mauvaise qualité de l'air.
Le Président
(M. Bérubé) : Il reste 15 secondes.
M. Bolduc : ...dit que le 100 $ la bourse de carbone, ça
représente une augmentation de plus de 0,20 $ le litre pour
l'essence.
M. Bonin
(Patrick) : À ma connaissance, c'est moins que ça, là.
Le
Président (M. Bérubé) : Merci, ce sera vos derniers mots pour ce bloc. Et maintenant
on passe au député de Terrebonne pour l'opposition officielle.
M. Traversy : Merci
beaucoup, M. le Président. Merci, M. Bonin, pour cette présentation avec
graphiques et visionnement PowerPoint. C'était très instructif. Je vous
remercie aussi d'être toujours aussi actif en commission parlementaire. Je sais que vous avez fait plusieurs haltes avant de venir autour de la Commission, ici, des transports et de l'environnement, notamment sur le projet
de loi n° 106.
Ce que
j'entends, dans votre introduction et dans votre plaidoyer, c'est qu'évidemment
on reçoit avec satisfaction le dépôt d'une loi zéro émission au Québec,
qui est attendue depuis un bon moment. Je pense que l'initiative est fort appréciée de l'ensemble, en tout cas, du moins,
d'une majorité des acteurs qui sont passés pour l'instant autour de cette
table. Je ne vous cacherai pas qu'il y en a
qui sont un peu quand même réticents ou prudents sur le dépôt d'une telle loi.
Vous dites que la loi est intéressante, mais
qu'elle doit donc être accompagnée de mesures qui sont concrètes ou, en tout
cas, du moins musclée pour atteindre
les objectifs auxquels elle est amenée, c'est-à-dire diminuer les émissions de
gaz à effet de serre, mais aussi à atteindre la cible que le
gouvernement s'est donnée, en 2020, de 100 000 véhicules électriques.
Vous dites,
dans votre préambule, que cette cible, du propre aveu du gouvernement, ne
risque pas d'être atteinte. Vous semblez donner des pistes de solution
pour essayer d'être capable de stimuler davantage la vente de véhicules électriques et être capable d'y parvenir. Vous
parlez de bonus-malus. Vous avez aussi fait allusion à une proposition de
faible teneur en carburant, donc une
politique de valorisation des carburants en moins grande teneur, j'imagine, de
pollution.
Est-ce que vous pouvez nous l'expliquer
davantage, parce que c'est un concept qui nous est moins familier?
M. Bonin
(Patrick) : On peut regarder au niveau, entre autres, européen. Il y
avait une proposition de ce type de
norme de carburant, qui, malheureusement, suite, entre autres, au lobbyisme
intense du gouvernement canadien sous M. Harper
à l'époque, a été abandonnée au niveau européen ou, du moins, pour la première
phase, qui devait être mise en place en 2020.
Quand on
regarde, la Californie a également ce type de mesure en place. Et l'objectif de
cette mesure-là, c'est d'être en
mesure de regarder, sur l'ensemble du cycle de vie des combustibles, quel est
l'impact environnemental. Ce qui veut
dire qu'il y a une partie, évidemment, des émissions pour les combustibles qui
viennent lorsqu'il y a combustion finale
dans le véhicule, mais également une partie importante qui peut être générée
lors de la production. Par exemple, les
sables bitumineux génèrent énormément d'émissions de gaz à effet de serre pour
leur production, nécessitent beaucoup d'utilisation
de gaz naturel pour la production, et il faut regarder production, transport et
combustion finale. Et, pour un combustible
comme les sables bitumineux, ça peut changer au point tel que les émissions globales sur l'ensemble du cycle de vie, production, transport
final, eh bien, c'est 20 % supplémentaire.
Donc, c'est
une manière d'étiqueter les différents combustibles et faire en sorte que les
vendeurs, les distributeurs sont
forcés de favoriser justement les combustibles les moins polluants de manière à
respecter une moyenne à la fin. Donc, s'ils
vendent, par exemple, davantage de sables bitumineux, ils devront compenser en
vendant davantage de pétrole léger, qui, pour sa production, est moins
émetteur de gaz à effet de serre.
M. Traversy :
Est-ce qu'on a déjà eu des estimations sur les gains qu'une telle politique
pourrait avoir pour le Québec et
est-ce que vous avez une projection de comment elle s'opérationnalise? Est-ce
que ce serait le ministère de l'Environnement qui en serait le
titulaire? Je sais qu'il y a beaucoup de témoignages autour, là, de la table où
certains programmes ne sont pas
nécessairement, en tout cas, suggérés en étant sous la juridiction du ministère
de l'Environnement. J'aimerais vous
entendre parce que vous avez une expertise. Et, bien, évidemment, je comprends,
là, tout votre plaidoyer contre la
création, donc, d'un oléoduc de TransCanada, d'Énergie Est pour l'exportation
de sables bitumineux. J'imagine que ça aurait un impact directement lié
avec ceci.
M. Bonin
(Patrick) : Bien, évidemment, pour nous, le ministère de l'Environnement
devrait être le maître d'oeuvre de la
mise en place des mesures de réduction de gaz à effet de serre. Il y a eu en
effet, dans le passé, certains défis qui se sont présentés au niveau de la gestion. Le gouvernement a décidé de,
justement, à travers la réforme, entre autres, de la LQE, s'assurer
qu'on va adresser ces problèmes-là au niveau de la gestion. Pour nous, ce n'est
pas une raison de jeter le bébé avec l'eau
du bain. Il faut, au contraire, investir davantage dans le ministère de
l'Environnement, s'assurer que le
ministère a davantage de ressources pour gérer ces nouveaux défis avec, entre
autres, l'appellation maintenant de Lutte
contre les changements climatiques. Et c'est lui qui a l'expertise. Le
personnel, au niveau du ministère de l'Environnement,
a l'expertise. Ce n'est malheureusement pas au niveau du ministère des
Ressources naturelles, quoique c'est
important que les autres ministères soient mis à profit et qu'il y ait une
concertation. Mais le grand maître d'oeuvre qui devrait nous gérer ça, ça devrait être le ministère de
l'Environnement, entre autres au niveau de la loi sur la teneur en carburant... à faible teneur en carburant au
niveau du CO2 parce qu'il y a eu des réflexions qui ont été faites,
entre autres, au niveau du ministère.
Évidemment, il y a une dimension politique à cela où les autres ministères et
les autres ministres autour de la table doivent être sensibilisés à
l'importance de l'adoption de mesures ambitieuses au Québec, qui être gérées
par le ministère de l'Environnement, clairement.
Et la
question de l'arrivée, par exemple, au Québec de quantités quand même massives,
on parle de 300 000 barils
par jour maintenant qui arrivent au Québec
en provenance de l'Ouest, dont une bonne partie qui est produite à partir de l'Alberta et des sables bitumineux, fait en sorte que le bilan au niveau des émissions de gaz à effet de
serre québécois, quand on
regarde d'un point de vue global, s'alourdit. Lorsqu'on a un pétrole qui est
20 %, environ, plus polluant sur l'ensemble
du cycle de vie, qui vient remplacer d'autres pétroles moins polluants au
Québec, inévitablement, il y a eu augmentation d'émissions de gaz à
effet de serre d'un point de vue planétaire.
Donc, c'est ce pour quoi, entre autres, nous
sommes fermement opposés à des projets. Nous l'étions au projet d'inversion de la ligne 9B d'Enbridge, mais
également au niveau du projet Énergie Est de TransCanada, qui, par contre,
est essentiellement un projet d'exportation. De 80 % à 90 % de ce
pétrole-là va être de l'exportation. La raffinerie de Montréal aura à peine quelques gouttes de ce pétrole-là parce que déjà
alimentée à près de 100 % par Enbridge, même chose pour Québec. Donc, gardez en tête que c'est
un projet d'exportation. Et, s'il y en a au Québec, au niveau des raffineries,
peut-être qu'il y en aura un petit peu à
Lévis. Mais, encore une fois, on va arriver pour remplacer du pétrole moins
polluant. Et c'est ce qu'il faut
faire. Il faut non seulement réduire notre consommation de pétrole, mais
choisir les pétroles les moins polluants,
et comme, entre autres, la Norvège l'a même fait au niveau de son fonds
souverain, qui a décidé de désinvestir, entre autres, du charbon et des sables bitumineux parce que ces
pétroles-là et ces combustibles-là sont les premiers dont on se doit de se départir. Si, d'ici moins de 35
ans, il faut qu'on soit à zéro consommation de combustibles fossiles, les pires
doivent être identifiés en premier, dont les sables bitumineux.
M. Traversy :
O.K. En rafale rapidement, parce qu'il nous reste environ 2 min 45 s,
vous dites que les cibles d'émissions de gaz
à effet de serre de 2020 et de 2030 sont en péril, qu'on est loin d'être au fil
d'arrivée pour atteindre ces
objectifs qui ont été fixés par le gouvernement. Est-ce qu'on comprend, par la
présentation que vous nous avez faite, que
le projet de loi devrait prendre effet le plus rapidement possible? Est-ce que
la date du début des crédits obligatoires de 2018 vous semble rapide, pas assez rapide ou raisonnable dans le
contexte actuel? Et finalement je vous laisse répondre parce qu'il ne
reste pas beaucoup de temps.
• (10 h 10) •
M. Bonin
(Patrick) : Bien, pour nous, c'est certain qu'il ne faut pas retarder
la mise en place de la loi zéro émission. Les concessionnaires, manufacturiers ont été informés. Vous l'avez
entendu hier, l'ancien ministre de l'Environnement et l'ancien gouvernement avaient déjà fait des démarches si le gouvernement du PLQ ne les avait pas faites au préalable. Et tout retard, eh bien, fait en sorte que ça va
être plus difficile de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, que ça
va coûter plus en termes économiques
pour faire ces réductions-là, qu'il va y avoir des impacts beaucoup
plus grands encore au niveau des changements climatiques, de la qualité
de l'air. On a tout à gagner.
Et
la question du plan
d'action, elle doit être aussi
adoptée... elle doit être aussi discutée parce qu'actuellement on n'a
pas de prévision des réductions d'émissions de gaz à effet de serre au Québec.
Et, si on les avait, bien, je crois qu'on se rendrait compte qu'on n'est pas en voie d'atteindre nos objectifs
2020. Et ce genre d'indicateur est essentiel pour un gouvernement, d'être en mesure d'évaluer non
seulement la pertinence et l'efficacité des mesures qui sont mises en place,
mais l'adéquation avec les objectifs. Et, je
le rappelle, 2012‑2013 et 2014, selon les derniers inventaires, bien, les
émissions stagnent au Québec et elles
ne sont pas en réduction rapide, alors qu'elles devraient l'être. Et, pour
nous, c'est inquiétant. Et le ministre a un comité aviseur qui a été mis
en place, de lutte contre les changements climatiques, mais on se questionne
énormément quand on va voir des nouvelles mesures, quand on va voir une
bonification du plan d'action.
Et
on espère... Et on est conscients que c'est un rôle majeur que le ministre a.
On le félicite pour la loi zéro émission, mais là il faut que le gouvernement aille plus loin, il faut que les
autres ministères mettent l'épaule à la rue... à la roue, pardon. Donc,
la rue, c'est pour d'autres, mais donc que les autres ministères, dont le
ministère des Transports, l'Aménagement urbain et Finances, mettent l'épaule à la roue et travaillent de
concert. Et le ministère des Ressources naturelles en fait partie aussi, qu'il
y ait de la cohérence, qui manque, malheureusement, et ce n'est pas par manque
de volonté, je pense, de la part du
ministre, mais ça prend un gouvernement cohérent, et, à plusieurs égards, il ne
l'est pas, malheureusement.
Le Président
(M. Bérubé) : En 15 secondes, ça vous va?
M. Traversy :
Oui, c'est parfait. Merci beaucoup, M. Bonin.
Le Président
(M. Bérubé) : On passe à la deuxième opposition. M. le
député de Masson.
M. Lemay :
Merci, M. le Président. Bonjour, M. Bonin. Bienheureux de vous avoir
aujourd'hui avec nous. Vous savez, je vais profiter de votre expertise sur la
réduction des gaz à effet de serre pour poser quelques questions et puis un
peu savoir un peu votre point de vue.
Vous
avez parlé beaucoup des constructeurs automobiles, les exposés qu'ils ont eus
hier. Tout à l'heure, le ministre vous
a posé une question, à savoir si la mise en vigueur d'une loi zéro émission
aurait un impact sur le consommateur. Et puis vous avez parlé surtout du volet
de faire en sorte qu'il y aurait plus de disponibilité de véhicules électriques,
bon, que les autonomies de batterie seraient
accentuées. Bref, ça, ce sont tous des faits. Mais moi, j'avais une question
parce que les constructeurs sont venus nous dire qu'implanter la loi zéro
émission ferait en sorte qu'il y aurait de 100 000
à 200 000 véhicules qui ne seraient pas vendus au Québec à cause que, dans
le fond, ils auraient l'obligation de vendre
des véhicules électriques. Donc, ils ne vendraient pas des véhicules à
combustion interne. Et puis là moi, je me pose la question parce que vous avez dit qu'il n'y avait pas d'impact
sur le consommateur, mais il me semble, en toute logique, en fait, que, si les véhicules à essence ne sont pas vendus,
c'est parce qu'il y aurait une augmentation dans le prix de vente des véhicules à combustion interne.
Est-ce que vous avez fait une étude pour arriver à dire qu'il y aurait zéro
impact sur le consommateur ou vous avez plutôt évalué seulement le volet
véhicule électrique?
M. Bonin
(Patrick) : Nous, on n'a pas produit d'étude là-dessus. Je n'ai pas vu
d'étude déposée non plus de la part
des constructeurs à cet égard, à tout le moins indépendante et sur laquelle on
pourrait se fier. Il est évident qu'ils ne veulent pas être forcés de vendre des véhicules. Donc, on ne voit pas
comment, actuellement, on pourrait laisser le marché libre comme... Et
le marché n'est pas libre, hein, au niveau actuellement de comment on favorise,
entre autres, les combustibles fossiles dans le monde. On parle encore, au
Canada, de près de 2 milliards de subventions annuelles directement pour la production, pétrole et gaz. En
termes de subventions indirectes, M. Breton, hier, parlait de ce qu'il y a au niveau international. Et le FMI, en fait, qui
n'est pas un organisme de gauche, là, identifié comme étant altermondialiste,
disons ça comme ça, là, mais le FMI publie
un rapport annuel dans lequel il chiffre des subventions directes et indirectes
aux combustibles fossiles. Au Canada, c'est
60 milliards par année, c'est 5 300 milliards par année
subventions non seulement directes, mais aussi les coûts sur la santé, les
coûts, et ça, c'est les coûts pour la société.
Donc,
quand on a des organismes, que ce soient les manufacturiers, les constructeurs,
qui tentent justement de retarder la mise en place de mesures, ce sont
des coûts supplémentaires pour les gouvernements et pour la société en général
qui actuellement ne sont pas reflétés dans l'utilisation et l'achat des
combustibles. Et ça, il faut les intégrer absolument
dans le calcul. Et, pour nous, bien, la société a tout à gagner justement à
rapidement se départir du pétrole. On
l'a vu, le Regroupement national des conseils régionaux en environnement du
Québec a produit une étude très intéressante au niveau de la création
d'emplois qu'on peut faire, les retombées économiques au Québec, lorsqu'on
diminue la consommation de pétrole, améliorent la balance commerciale. Et, pour
nous, bien, malheureusement les constructeurs ne défendent que leur intérêt et
pas l'intérêt de la population.
M. Lemay :
D'accord. Merci pour votre réponse. Et puis, en fait, moi, je pose des
questions parce que je veux savoir un peu votre point de vue, et c'est
pour ça que vous êtes ici. Les constructeurs sont aussi venus nous dire qu'il manquait de bornes de recharge sur le réseau
québécois. Ils nous ont dit qu'une des façons de les aider à faire en sorte
qu'on respecte les objectifs fixés par le
gouvernement ça serait de mettre en place davantage de bornes de recharge sur
le réseau. En fait, de stimuler, dans
le fond... en fait, de faire en sorte que les gens qui veulent acheter des
véhicules électriques, bien, ils vont
avoir une certitude qu'ils vont pouvoir faire les déplacements qu'ils ont à
faire. Ils n'auront pas cette anxiété-là, de savoir qu'il va leur manquer de points de recharge. Est-ce que vous
croyez qu'on devrait faire mieux en termes d'installation de bornes
électriques sur notre réseau pour, justement, stimuler l'achat de véhicules électriques?
M. Bonin
(Patrick) : Bien, c'est sûr qu'on pourrait toujours faire mieux. Je
pense que les constructeurs font preuve un peu de démagogie lorsqu'ils disent ça parce que ce qu'on se rend
compte, c'est que la majorité des chargements, des charges, se font à la maison. Le gouvernement
offre déjà des rabais à l'achat de bornes où c'est là que, l'essentiel du
temps, les véhicules sont rechargés.
Donc, c'est sûr que, dans le futur, avec une implantation massive du nombre de
véhicules, une augmentation du nombre
de véhicules au Québec, il faut continuer à ajouter des bornes haute vitesse,
entre autres, comme le gouvernement l'a fait tout récemment.
Il faut rajouter également... continuer les
partenariats pour avoir un réseau de bornes qui, actuellement, satisfait
à la demande. Il faut suivre de manière très
précise quelle est l'évolution de cette demande-là. Le gouvernement semble
sérieux dans son intention, là, justement, de faire des implantations qui vont
être proportionnelles aux besoins au niveau des véhicules électriques. Donc, selon nous, il n'y a aucune inquiétude,
et on s'attend évidemment à ce que le gouvernement continue à s'assurer
que le nombre de bornes est suffisant et adéquat, ce qui est le cas pour
l'instant.
M. Lemay :
O.K. Dans un autre ordre d'idées, vous avez fait des comparaisons avec la
Norvège. Et puis effectivement la
Norvège a une situation privilégiée. Ça fait plusieurs années qu'ils sont dans
les véhicules électriques. Bon, ils tendent à aller vers 100 % de ventes
de véhicules électriques. Cependant, avec notre réalité québécoise, on
sait qu'on a des longues distances à faire.
Et puis, en fait, une grande partie des ménages, on pourrait considérer qu'un
véhicule sur deux, parce que la
majorité des ménages ont deux véhicules, tu sais, un véhicule sur deux, du
moins, serait un véhicule électrique.
Mais il me semble que de tendre vers 100 % de véhicules électriques à ce
moment-ci, il y a beaucoup de chemin à faire avant de se rendre.
Et
notre réseau québécois, en fait, là... Présentement, là, si, exemple, on veut
partir, aller en Abitibi, mais ça, à un moment donné, il y a comme 290 kilomètres à faire entre deux
bornes, là, puis avec les vallons, et tout le kit. Je pense qu'on doit faire mieux, effectivement, avant de
pouvoir tendre vers 100 % des véhicules électriques vendus, là. Est-ce
que vous êtes d'accord à dire qu'on peut
aller vers une cible, peut-être, à un moment donné, de 50 %? Mais
100 %, pour le moment, ce serait prématuré, là, non?
Le Président
(M. Bérubé) : Une trentaine de secondes.
M. Bonin
(Patrick) : On parle de 2025 pour la Norvège, donc c'est quand même
dans 10 ans. On a le temps de voir
venir, de voir aussi les évolutions au niveau de l'autonomie, qui sont déjà
fulgurantes, là. On parle déjà de véhicules de 300 kilomètres qui sont abordables à 40 000 $ sur le
marché, 32 000 $ avec le rabais gouvernemental. Même en termes
de retour sur l'investissement, de
l'économie annuelle au niveau de l'essence, on parle de près de
2 000 $ par année, 1 500 $ ou près de 1 000 $... 500 $, pardon, 500 $ au niveau
des réparations et de l'entretien. Donc, ce sont des gains qui, sur l'ensemble de la durée de vie du véhicule, font en sorte que
ça coûte même moins cher comparativement à un véhicule à essence.
Le
Président (M. Bérubé) : Merci. C'est tout le temps qu'on
a. Merci pour votre présentation et pour les échanges qu'on a eus avec
les parlementaires.
Je vais suspendre les
travaux de la commission jusqu'à 11 heures.
(Suspension de la séance à
10 h 19)
(Reprise à 11 h 1)
Le Président (M. Bérubé) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Je souhaite la bienvenue aux représentants d'Équiterre. Je vous demande de bien vouloir d'abord
vous présenter ainsi que les personnes qui vous accompagnent. Je vous rappelle que vous
disposez de 10 minutes pour votre exposé. Par la suite, nous procéderons
à la période d'échange avec les membres de la commission. La parole est
à vous.
Équiterre
M. Ribaux
(Sidney) : Alors, bonjour, M. le Président. Merci de l'invitation ainsi que de cette opportunité pour témoigner sur ce projet de loi. Mon nom est
Sidney Ribaux, je suis le directeur
général d'Équiterre. Je suis
accompagné de Steven Guilbeault, qui
est notre directeur principal aux affaires gouvernementales. Alors, on va
vous faire une présentation, un résumé, dans le fond, du mémoire qu'on
vous a déposé.
Alors, rapidement,
Équiterre, c'est 19 000 membres
qui nous appuient, qui représentent aussi plus de 50 % de notre
financement. C'est 150 000 sympathisants, donc des gens qui nous suivent,
qui participent à nos projets et qui nous lisent à toutes les semaines. Et Équiterre, c'est aussi une organisation
qui travaille sur la question des transports et plus spécifiquement du transport... de
l'électrification, pardon, depuis plusieurs années, notamment, dans les
dernières années, via des projets
qu'on appelle les Rendez-vous branchés, donc où on invite des gens à faire
l'essai de véhicules électriques partout au Québec. C'est un projet qui
a beaucoup, beaucoup de succès, qui est fait avec l'AVEQ, l'Association des
véhicules électriques du Québec.
Alors, sur la
question du projet de loi, évidemment, notre angle, notre préoccupation
concerne les gaz à effet de serre. Le graphique que vous voyez, c'est les
émissions de gaz à effet de serre. Vous ne voyez pas le bas du graphique, là,
mais c'est les émissions de gaz à effet de
serre par secteur. Ce que le graphique vous dit, entre autres, c'est que, bien
qu'on ait diminué, dans certains secteurs, comme le secteur industriel,
dans les dernières années, le secteur des transports a augmenté d'une façon fulgurante, en fait. Et la tendance, donc,
d'émissions des gaz à effet de serre du Québec est à la hausse, notamment
dans... c'est-à-dire, dans le milieu des transports.
Je vous
souligne aussi, vous ne le voyez pas très bien sur le graphique, mais qu'il y a
des secteurs où la tendance est
plutôt soit à la hausse ou soit à la stabilisation, par exemple, l'agriculture.
Donc, il y a des secteurs, quand on parle de la réduction des gaz à effet de serre, que ça va être plus difficile que
d'autres, plus difficile, notamment, que le transport, de réduire.
Bon, le
prochain acétate. Bon, je vous rappelle, vous le savez, que les objectifs du
Québec sont de moins 20 % sur 90
d'ici 2020, moins 37,5 % d'ici 2030 et entre moins 80 % et moins
95 % d'ici 2050. Ce sont des objectifs ambitieux qu'on a appuyés et qu'on pense qui sont possibles
d'atteindre. Mais évidemment, pour atteindre des cibles sur l'horizon 2030,
il faut commencer à y travailler tout de
suite. Et on pense que l'électrification fait partie des secteurs où non
seulement on peut atteindre des objectifs ambitieux de cet ordre-là, mais, dans
certains cas, on pense peut-être pouvoir les dépasser, d'une part. Et, d'autre
part, on pense que c'est des cibles qui sont non seulement bonnes pour la lutte
aux gaz à effet de serre, mais bonnes pour l'économie du Québec.
Le défi, et
un des défis qu'on vous souligne, c'est que la raison que les gaz à effet de
serre augmentent dans le secteur du transport, il y en a plusieurs, mais
c'est entre autres que le nombre de véhicules augmente à chaque année. D'ailleurs il augmente plus rapidement que le
nombre d'humains ou le nombre de citoyens québécois, ce qui fait en sorte...
Et donc la motorisation augmente, le nombre
de kilomètres parcourus augmente, et c'est une des raisons qu'on se retrouve
avec une problématique à l'égard de ce secteur-là.
Donc, la
tendance va se poursuivre dans les prochaines années. Donc, sur l'horizon 2025,
qui est celui qu'on regarde dans le
cadre de cette politique-ci, on pense que le nombre de véhicules au Québec va
passer de 5 millions à 5,8 millions. Donc, on va augmenter de
800 000 véhicules. La cible du gouvernement du Québec présentement prévoit
qu'environ 360 000 de ces véhicules-là
seraient des véhicules électriques. Alors, le résultat net de cette
politique-là ferait en sorte que, d'ici
2025, on aurait 440 000 véhicules à essence ou au diesel de plus que nous
avons aujourd'hui, et donc d'où le fait qu'on pense que cette cible-là
doit être améliorée.
M. Guilbeault
(Steven) : Je vais prendre le
relais maintenant. Bonjour, M. le Président, M. le ministre, Mmes, MM.
les députés. Mon nom est Steven Guilbault. Comme Sydney le disait, je suis
directeur principal.
Nous saluons
la volonté du gouvernement du Québec d'aller de l'avant avec ce projet de loi
là. Nous croyons par contre que nous
pouvons faire preuve de plus d'ambition. Et souvent, dans l'adoption des
technologies, on a l'impression que
ce sont des phénomènes qui se produisent de façon assez progressive, alors que,
dans le cas de l'électrification, on parle...
que ce soit, par exemple, au niveau des ventes des véhicules électriques ou encore
des bornes de recharge, vous savez
qu'au Québec il y a cinq ans nous n'avions aucune borne de recharge publique
pour les véhicules électriques. Il y a trois
ans, on en avait 15. Aujourd'hui, on en a à peu près 800. Et, en 2020, nous en
aurons 1 500, 1 600. Bien, ça, c'est avant qu'on puisse
commencer à travailler avec le gouvernement fédéral sur ces questions-là.
Donc, en 2020
au Québec, il sera plus facile, il y aura plus de possibilités pour mettre de
l'électricité dans une voiture qu'il
y a de postes d'essence. Pas en 2050, pas en 2100, dans quatre ans, vous allez
voir, ça va être plus facile de mettre
de l'électricité dans une voiture au Québec que de mettre de l'essence. Et
c'est ce que ce graphique-là vous illustre, à l'échelle mondiale, en
termes des ventes de véhicules électriques. Il y a déjà des endroits dans le
monde, on pense notamment à la Norvège, où
aujourd'hui 25 % des ventes de nouveaux véhicules sont des véhicules
électriques. Alors, c'est pour ça
qu'on vous propose de faire preuve d'encore plus d'ambition que ce qui est
proposé dans le projet de loi, et donc de viser au moins 50 % de
véhicules neufs vendus comme étant des véhicules électriques en 2025.
Vous allez
nous dire : C'est effectivement très ambitieux, mais c'est possible de le
faire. Pourquoi? Parce que ça va de
plus en plus rapidement, parce que l'adoption d'une loi comme ça va favoriser,
évidemment, l'offre de véhicules électriques,
va favoriser le nombre de véhicules, plus de modèles également pour les
consommateurs. Et on le voit avec, par exemple, les nouvelles technologies de
batteries, on arrive à avoir des véhicules avec beaucoup plus d'autonomie à des
prix de plus en plus intéressants.
Et, en fait,
j'aimerais terminer notre témoignage avec une question que j'aurais pour vous.
Dans quelle ville, à votre avis, trouve-t-on le concessionnaire automobile qui
vend 20 % de toutes les Chevrolet Volt au Canada? Est-ce que c'est Toronto, Vancouver, Montréal? C'est Rawdon.
Rawdon. Bourgeois Chevrolet, à Rawdon, vend 20 % de toutes les Chevrolet Volt du Canada. Pourquoi? Parce qu'ils
se sont donné les moyens, ils ont décidé que ça allait être une pierre angulaire de leur modèle d'affaires. Ils font tout
pour accompagner les gens qui veulent s'acheter des véhicules électriques. Rawdon. Moi, je n'y avais pas pensé avant de
l'apprendre. Je doute sincèrement qu'il y en ait beaucoup parmi vous, à part
peut-être le ministre, qui avaient cette
réponse-là. Donc, ça peut se faire très rapidement ce virage-là, et c'est pour
ça qu'on vous propose d'aller plus vite dans le cadre de notre objectif.
Merci beaucoup.
Le
Président (M. Bérubé) : Ça met fin à votre présentation?
Parce que vous aviez deux minutes encore. Si vous avez d'autres messages
à passer, c'est à votre disposition. Ça va?
Une voix : Ça va.
Le
Président (M. Bérubé) : Très bien. Alors, on passe à la
période des échanges. Et je cède la parole à M. le ministre.
M. Heurtel : Merci, M. le
Président. Bonjour, messieurs. Merci pour votre présentation ainsi que pour
votre mémoire. Première question, j'aimerais ça vous entendre davantage, le
lien qu'il y a entre une norme VZE et notre dépendance
au pétrole. J'aimerais ça vous entendre là-dessus. Et également, deux... Pour
la première question, dépendance au
pétrole et par rapport à la contribution qu'une telle norme peut faire par
rapport aux objectifs de Paris, les objectifs de réduction de gaz à
effet de serre.
• (11 h 10) •
M. Ribaux
(Sidney) : Alors, bien,
rapidement, peut-être... Évidemment, la dépendance au pétrole puis la réduction
des gaz à effet de serre, ce sont des
questions qui sont intimement liées. D'ailleurs, dans la politique énergétique
déposée par votre collègue, il y a
une cible de moins de 40 % de la consommation de pétrole. C'est évident
qu'une énorme partie de la consommation de pétrole au Québec se fait dans le
transport. La vaste majorité du pétrole qu'on consomme est dans ce secteur-là. Et donc une norme sur
l'électrification est l'une des mesures les plus efficaces, à notre avis, pour
atteindre cette cible-là.
Il faut
comprendre que, dans le passé, on a beaucoup misé, dans les politiques publiques au Canada, dans les pays de l'OCDE, sur des normes d'efficacité
énergétique. Donc, on a tenté, par différentes normes, de rendre les véhicules
légers, les voitures, les
camionnettes, les VUS plus efficaces énergétiquement. Le problème, c'est
qu'on... Et on a réussi partiellement, mais le problème, c'est qu'on a fait
face à une augmentation, comme je disais plus tôt, du nombre de kilomètres
parcourus, à une augmentation du taux de motorisation, donc plus de voitures
qui vont plus loin. Autrement dit, ça
coûte moins... Les véhicules sont plus efficaces. Donc, dans certains cas, ça
coûte moins cher, se déplacer, donc les gens vont plus loin. Et donc
l'approche d'électrification règle ce problème-là parce que, même si, avec des
véhicules électriques, on ne réussit pas à
gagner la bataille sur la motorisation ou sur le nombre de kilomètres
parcourus, bien, au moins, on aura des véhicules, dans le cas du Québec, qui
n'émettent à peu près aucune émission, même dans l'analyse de cycle de
vie.
M. Guilbeault
(Steven) : Peut-être
ajouter, un des éléments intéressants de cette norme-là, c'est que, finalement,
ça ne coûte rien au gouvernement. C'est une
façon d'agir de façon très importante à la fois pour réduire les GES, pour
réduire notre dépendance au pétrole, qui ne
coûte rien à l'État, qui fait simplement demander aux constructeurs
automobiles... Comme le Québec l'a
déjà fait en matière d'efficacité énergétique en 2008 où on s'est joint à
d'autres États américains pour
demander aux fabricants d'automobiles de faire des véhicules plus performants,
bien là, on fait sensiblement la même chose, mais cette fois-là pour
l'électrification.
M. Heurtel :
Les constructeurs automobiles, les associations de constructeurs automobiles
sont venus ici pour nous dire :
Bien, finalement, une telle norme n'est pas nécessaire, que le marché québécois
se porte bien. Je crois même qu'ils
citeraient l'exemple que vous venez de donner, du concessionnaire de Rawdon,
pour dire : Bien, regardez, ça va bien, je crois que 43 % des Volt vendues au Canada sont vendues au Québec
et qu'une norme VZE n'ajouterait en rien à la pénétration du véhicule
électrique. C'est quoi, votre réaction à ça, à cette affirmation-là?
M. Guilbeault
(Steven) : Je ne nierai pas
que ça va bien pour le véhicule électrique au Québec. On est certainement
un leader au Canada, mais ça pourrait aller
mieux. Et pourquoi est-ce que le Vermont, notre voisin, cette grande puissance
économique américaine qu'est le Vermont a décidé d'adopter une norme zéro
émission? Et, si cet État-là est capable, pourquoi
pas nous? Bien, parce qu'essentiellement la production de véhicules électriques
est encore, somme toute, limitée. Tous
les fabricants n'en font pas. Il n'y a pas encore beaucoup de production. Tous
les modèles ne sont pas disponibles partout.
Et ce qu'on voit présentement, c'est que les États où il y a le plus de choix
sont les États où on a adopté une norme zéro émission.
Alors,
l'enjeu, pour moi, c'est d'offrir le plus d'opportunités possible aux
consommateurs en termes de variété, en termes de choix et en termes de coûts
aussi. Et je pense que c'est là où ça va simplement améliorer la performance
du Québec dans ce domaine-là. Et, si on ne
le fait pas... Bien, on le voit déjà, là. Il y a des gens qui veulent obtenir
des modèles de
véhicules électriques qui sont disponibles au Vermont, mais qui ne sont pas
disponibles ici parce que nous n'avons pas de norme ZEV.
M. Heurtel : Donc, une norme
ZEV, si je comprends bien, VZE, devrais-je dire, nous permettrait justement d'avoir accès à plus de véhicules. Ultimement, les
technologies également font en sorte... le développement technologique
est accru, les prix seraient à la baisse, on aurait une plus grande variété de
choix.
L'autre point
qu'on nous donne, c'est que le consommateur serait pénalisé. Alors, j'aimerais
ça voir comment vous réagissez à cette affirmation-là, qu'ultimement le
consommateur serait pénalisé. Il y aurait peut-être une pénurie de véhicules, il y aurait peut-être ultimement...
Vous, dans votre étude, de ce que vous avez vu, est-ce que ce genre
d'affirmation là est fondé?
M. Ribaux
(Sidney) : Bien, peut-être
commencer par dire : La norme qui est proposée ici entrerait en vigueur
seulement en 2018. On sait, si on suit le moindrement les annonces des
différents manufacturiers, qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de modèles
qui vont entrer sur le marché d'ici là. La Bolt de GM est un exemple, là, un
véhicule électrique qui aura une autonomie
de 300 kilomètres à un prix qui va être plutôt abordable. Alors, j'ai de la
misère à voir comment la norme du
Québec qui serait adoptée limiterait le choix des consommateurs. Au contraire,
ce qu'on a constaté dans les États où
il y a des normes comme ça, c'est que le choix est augmenté. Il est augmenté.
Puis ce qu'il faut comprendre aussi,
c'est qu'il y a un enjeu d'accessibilité, le nombre de modèles, et tout. Il y a
aussi un enjeu d'attente. Présentement, si vous voulez acheter un véhicule électrique au Québec, vous allez à votre concessionnaire, puis, dans
la majorité des cas, on vous décourage d'acheter le
véhicule. Et, si vous réussissez à convaincre votre concessionnaire de vous
vendre un véhicule électrique, ce n'est pas le cas de tous les
concessionnaires, évidemment, il y a des délais d'attente qui sont très longs, entre autres à cause de ce que
Steven expliquait, qu'il y a une... Pour l'instant, la production est limitée.
Et donc, en ce sens-là, je pense que
ça va améliorer la... Il y a beaucoup de consommateurs qui aimeraient acheter des véhicules électriques, mais qui ne le font pas parce que,
quand on... pour plusieurs d'entre nous, en tout cas, quand on fait le
choix d'aller chez un concessionnaire ou, pour d'autres biens de
consommation, faire un achat, on a envie de ressortir du concessionnaire avec
le bien et non pas d'attendre trois ou quatre mois pour l'obtenir. Alors, nous,
à notre avis, ça va améliorer la situation pour les consommateurs.
Le Président (M. Bérubé) :
Mme la députée de Richmond.
Mme Vallières : Merci
beaucoup, M. le Président. Bonjour, messieurs. Merci beaucoup de votre participation.
J'aimerais
savoir, parce que vous rencontrez beaucoup de gens du public
dans les différents événements que vous faites, dans les essais routiers, etc. : Est-ce que vous avez
constaté qu'il y a une évolution dans l'intérêt de la population?
Parce qu'on a entendu quand même plusieurs groupes nous dire que les Québécois
n'étaient pas prêts. Et je voudrais connaître votre point de vue là-dessus,
vous qui êtes parmi les gens du public potentiellement intéressés.
M. Guilbeault
(Steven) : Bien, je ne sais
pas qui vous a dit que les Québécois n'étaient pas prêts, mais les faits
parlent d'eux-mêmes. On en parlait tout à
l'heure, M. le ministre disait : 43 % des Volt vendues au Canada sont vendues au Québec. 50 % des véhicules hybrides
branchables électriques vendus au Canada sont vendus au Québec. Le Québec
est certes fait... fait certainement partie des leaders nord-américains — j'ai
dit canadiens tout à l'heure — en matière d'utilisation, d'adoption de
la technologie des véhicules électriques.
Nous, dans le
cadre de nos tournées, écoutez, là, ces tournées-là, on les a faites de
Rimouski à Gatineau en passant par le
Lac-Saint-Jean, et c'est... L'engouement est très, très, très fort. Et
l'intérêt de ça, c'est qu'évidemment les gens peuvent essayer des véhicules électriques, mais là ce
n'est pas le gars d'Équiterre ou le gars de ministère des Ressources naturelles
qui parle d'électrification, de toute façon,
moi, je n'ai pas d'auto, alors je ne suis pas un très bon vendeur, mais ce sont
des utilisateurs et des utilisatrices
de véhicules électriques, qui, eux, sont d'excellents vendeurs parce que ce
sont tous et toutes des passionnés par ça. Ils sont très heureux dans la
très, très, très grande majorité de cas.
Et ces rendez-vous-là fonctionnent super bien.
Il y a vraiment un engouement au Québec. Et, nous, ce qu'on propose, c'est, comme Sidney le disait, de pallier
à certains éléments qui manquent présentement à une stratégie qui est
déjà très bien pour faire en sorte qu'on aille encore plus vite.
Mme Vallières :
Et vous parliez tout à l'heure de déploiement, de la quantité de bornes
disponibles éventuellement et même probablement très rapidement. Avec
votre point de vue, l'expertise que vous avez, comment vous le voyez dans un contexte de ruralité, ce déploiement-là?
Est-ce que la loi, le projet de loi n° 104 viendrait un peu en
contradiction avec le monde rural ou
si vous pensez que l'accessibilité va être là, que l'offre et la demande est là
également pour nos régions?
M. Ribaux
(Sidney) : Bien, moi, je
vous dirais, sur la question des bornes, on en parlait tantôt, la
multiplication des bornes est quasi
exponentielle, d'une part. D'autre part, il faut comprendre que, dans disons,
le déploiement du parc automobile
électrique, il y a différentes étapes. Il y a un pourcentage très élevé des
consommateurs puis des ménages au Québec
qui ont deux véhicules, qui ont trois véhicules, puis la vaste majorité des
déplacements... en fait, la moyenne des déplacements qu'on fait dans une
journée, c'est 30 ou 40 kilomètres. Donc, même les véhicules qui sont
disponibles présentement sur le marché et
qui ne font que... La Volt, par exemple, elle fait 30 ou 40 kilomètres, à ma
connaissance, en mode électrique. En tout cas, la... Ça comble déjà les
besoins en mode électrique.
Alors, autrement dit, il y a des
produits disponibles actuellement pour une grande majorité de consommateurs
qui veulent s'en acheter, et les bornes
électriques vont venir combler des besoins de déplacements interurbains. Et
c'est là, je pense, qu'on est en
train de déployer les bornes, à la fois des bornes privées, des bornes
publiques, qui vont répondre à ces besoins-là.
Alors,
à notre avis, déjà, la capacité d'avoir un véhicule électrique en milieu rural
existe, et ça va juste s'amplifier très rapidement dans les prochaines
années.
Une voix :
Merci.
M. Guilbeault (Steven) : ...le réseau de bornes présentement, vous pouvez
partir de la Gaspésie et vous rendre en
Abitibi. Bon, il y a peut-être un enjeu autour du parc de La Vérendrye, là,
mais, sinon... je veux dire, c'est très, très, très complet. Et on le voit, là, ce n'est pas juste un phénomène urbain.
J'étais sur la Côte-Nord la semaine dernière, j'ai vu plein de gens avec des véhicules électriques à
Baie-Comeau, à Sept-Îles. Alors, c'est... Oui, il y en a beaucoup en ville parce qu'il y a beaucoup de
monde, mais ce n'est pas juste un phénomène urbain.
• (11 h 20) •
Le Président
(M. Bérubé) : Je passe la parole au député de Mégantic.
M. Bolduc :
Merci, M. le Président. Première question : Est-ce que vous êtes venu en
voiture électrique?
M. Guilbeault
(Steven) : On est venus en transport collectif.
M. Bolduc : Ah! O.K.
Des
voix : ...
M. Bolduc :
Merci. Quand on discute le déploiement des bornes et l'augmentation des
véhicules électriques, on se rend
compte qu'on double à chaque année la quantité de véhicules électriques. Donc,
l'année passée, 3 000, cette année, 6 000, et il y aura
probablement 12 000, etc.
Quels seraient, selon
vous, les critères qu'il faut mettre en place pour s'assurer qu'on va continuer
cette exponentielle-là pendant au moins cinq ans? Parce que, si on fait ça
pendant cinq ans, on va avoir fait un bon bout de chemin. Vous comprenez définitivement le comment et le pourquoi de ce
que je vous dis. Mais est-ce qu'il y a, selon vous, des risques, puis,
si vous en voyez, où sont-ils, qu'on puisse travailler là-dessus le plus
rapidement possible?
M. Guilbeault (Steven) : En fait, il y a toutes sortes d'enjeux. Cette
année, on ne doublera probablement pas, selon les chiffres qu'on a plus récemment. Donc, il semble y avoir un
léger ralentissement. Entre autres, d'après ce que nous, on entend, il y a beaucoup de gens qui
veulent attendre avant d'acheter une voiture parce que, là, on sait que les
nouvelles générations vont avoir une
autonomie beaucoup plus grande. Alors, on n'achète pas maintenant pour acheter
un peu plus tard.
Sydney
en parlait tout à l'heure, je veux dire, quand il y a 500 voitures électriques
qui se vendaient au Québec par année, bien, ce n'était pas tellement un
enjeu en termes d'accessibilité aux modèles. Plus il y a de... La demande augmente finalement beaucoup plus vite que
l'offre. Et c'est là où il y a un enjeu et on peut voir un ralentissement, d'où
l'importance du projet de loi qui est à l'étude.
M. Bolduc :
Donc, ce serait critique qu'on passe ce projet de loi là.
M. Guilbeault
(Steven) : Absolument. C'est très, très, très important.
M. Bolduc :
Ça va. Maintenant, on voit aussi, comme vous l'avez mentionné tout à l'heure,
que plusieurs ménages peuvent se
permettre le remplacement de leur deuxième voiture par une voiture électrique,
etc. Bravo! C'est bien, excepté que c'est probablement le véhicule le
moins utilisé des deux.
Donc,
est-ce qu'on ne fait pas un déplacement en faisant ça? Même si on avait
20 000 voitures ou 50 000 voitures électriques, dû au fait que ces voitures-là sont moins utilisées que la
voiture conventionnelle, est-ce qu'on ne crée pas une espèce de dichotomie ou une déviation,
finalement, du résultat par rapport au pourcentage de véhicules? Puis, si oui, si vous voyez ça, qu'est-ce qu'on devrait faire à
ce sujet-là, en fait, que les voitures électriques deviennent le véhicule
principal et non le véhicule secondaire?
M. Ribaux (Sidney) : Je pense qu'il y a une évolution technologique
qui va faire que ce que vous souhaitez et ce qu'on souhaite tous va arriver. Tantôt, je parlais de la Bolt, de la
Tesla 3 et d'autres manufacturiers. On a annoncé des véhicules avec une autonomie de
300 kilomètres et plus. Et, selon les gens, les experts qui ont regardé
cette question-là, 300 kilomètres serait le chiffre magique, là, pour
passer... pour, disons, vaincre cette peur de l'autonomie, parce que c'est un peu ça, la perception du défaut du
véhicule électrique, c'est qu'on ne pourrait pas... on a peur de manquer
d'énergie, finalement. Mais, lorsqu'on a une autonomie de 300
kilomètres, on pense qu'on va régler, pour 90 % ou 95 % des consommateurs, cet enjeu-là. Et là, bien, il y a
des gens qui vont faire le choix du véhicule électrique comme premier véhicule.
C'est déjà le
cas, en passant, pour les véhicules rechargeables hybrides. Donc, comme on
parlait de la Volt tantôt, c'est un
véhicule qui est hybride rechargeable, donc, si on est en... pour les
déplacements de tous les jours, on peut facilement être en mode électrique tout le temps. Et,
lorsqu'on a un trajet plus long à effectuer, bien, le moteur à essence prend le
relais. Alors, ça, c'est des véhicules que
j'appellerais des véhicules de transition, qui permettent à des gens d'avoir
seulement un véhicule et d'être en
mode électrique une bonne partie du temps. Moi, j'ai une amie qui a un véhicule
comme ça, puis ce qu'elle dit, c'est
que, lorsqu'elle est en ville, elle est tout le temps en mode électrique, en
fait, ils l'utilisent très rarement en
mode essence, même s'ils peuvent mettre de l'essence dedans. Voilà. Ça fait que
je pense qu'il y a des produits disponibles maintenant puis il y a des
produits qui vont arriver, qui permettront cette transition-là.
Le Président
(M. Bérubé) : Une minute.
M. Bolduc :
O.K. Donc, ce que vous êtes en train de me dire, c'est que le véhicule
électrique rechargeable serait probablement
le véhicule de transition sur lequel il faudrait favoriser les achats à court
terme, qui nous permettent d'enlever cette espèce de peur de rester en
panne. Ça, ça va bien.
L'autre
élément, c'est... on entend de plus en plus qu'il y a des gens qui se mettent
des petits éléments électriques... pas
électriques, mais au propane, dans leur voiture l'hiver, pour éviter de
dépenser leur pile. On défait un peu l'objectif original de la voiture électrique. Qu'est-ce que vous pensez de ce genre
de situation là? Puis est-ce que, selon vous, c'est quelque chose de
répandu?
M. Guilbeault (Steven) : Écoutez, pour avoir rencontré des centaines et
des centaines de propriétaires de voitures électriques, je dirais que c'est anecdotique. Évidemment, on a un membre
de notre conseil d'administration qui possède une voiture électrique, et ce qu'il nous dit, lui, c'est que, l'hiver,
au lieu de chauffer l'habitacle, il va chauffer les sièges, il va
chauffer le volant. Donc, on adapte un peu pour une très faible perte
d'autonomie dans ce cas là. Donc, on...
Le Président (M. Bérubé) : On va devoir poursuivre à la faveur
des autres questions. C'est tout le temps qu'on disposait. On poursuit
avec l'opposition officielle et son représentant, le député de Terrebonne.
M. Traversy :
Merci beaucoup, M. le Président. M. Guilbeault, M. Rimbaud, merci
beaucoup d'être avec nous aujourd'hui.
J'ai écouté avec attention la présentation de votre mémoire. J'ai observé les
graphiques que vous nous avez inclus à l'intérieur de vos documents.
Donc, je comprends que non seulement vous êtes
septiques quant à l'atteinte de l'objectif de 100 000 voitures électriques d'ici 2020 par le gouvernement du
Québec, de par son propre aveu ou de par les propres estimés du ministère,
mais qu'en plus vous trouvez que cet objectif, à la base, n'est pas assez
ambitieux.
Vous allez plus loin.
Vous dites que, d'ici 2025, les ventes de voitures électriques... les ventes de
voitures au Québec, pardon, devraient
représenter 50 % des ventes de voitures électriques. C'est donc quelque
chose de largement supérieur à ce que
le gouvernement semble vouloir se doter comme objectif, 15 % selon les
estimés du ministre dans la présentation préliminaire de son projet de
loi.
Et donc ma question,
fort simple, pour vous, c'est : Pour atteindre un objectif aussi
ambitieux, étant donné la situation avec
laquelle vous semblez nous dire que nous ne sommes même pas encore en voie
d'atteindre l'objectif de 100 000 d'ici 2020, qu'est-ce que vous proposez
pour être capable d'y parvenir davantage? Donc, est-ce que c'est simplement par les crédits de la loi zéro émission
avec les constructeurs? Est-ce que c'est avec d'autres mesures ou d'autres
moyens que vous comptez atteindre une cible aussi ambitieuse?
M. Ribaux (Sidney) : O.K., bien en fait, simplement pour clarifier, on
n'est pas septiques sur l'atteinte de l'objectif de 100 000 sur 2020. Ce qu'on dit, c'est qu'on pense qu'on doit
déployer davantage de mesures, comme des cibles plus ambitieuses dans le cadre de ce projet de loi ci.
En fait, on a milité beaucoup pour que cette mesure de norme à zéro émission
soit amenée comme projet de loi. On est très favorables au projet de loi parce
qu'on pense que c'est une des mesures réglementaires
que le gouvernement a à sa disposition pour faire progresser le nombre de
véhicules électriques. Et donc ce qu'on
souhaite, et là on ne l'a pas chiffré sur 2020, on l'a chiffré sur 2025, mais
c'est qu'on puisse atteindre des objectifs plus ambitieux que ce qui est proposé. Et, en fait, on dit : On
souhaite atteindre des objectifs plus ambitieux, mais on ne voit pas comment le gouvernement pourrait
atteindre ses cibles de réduction des gaz à effet de serre s'il n'a pas des
cibles plus ambitieuses sur cette
question-ci parce que c'est tellement l'éléphant dans la pièce, le transport
dans la question des effets de serre
au Québec que, si on n'y arrive pas dans ce secteur-là, difficile à voir
comment on va y arriver dans d'autres secteurs.
Puis
je terminerais en disant : Il y a d'autres juridictions qui se sont dotées
de cibles. On a parlé de la Norvège, qui est déjà à 25 % des ventes, qui était à 25 % des ventes
l'année passée, mais il y a des juridictions, bon, la Norvège inclue, les Pays-Bas, l'Allemagne, qui sont en train de
discuter de projets de loi avec des cibles de l'ordre de 100 % d'ici 2025
ou 2030. Donc, ces juridictions sont en train de dire : À partir de
2025 ou 2030, on ne pourra plus vendre de véhicules électriques ou diesel sur leur territoire. Donc, les juridictions qui
ont les cibles les plus ambitieuses sont très, très, très loin devant ce
qui est proposé ici.
• (11 h 30) •
M. Traversy :
On partage la prémisse de base sur le fait que le projet de loi n° 104,
une loi zéro émission, on est très heureux qu'elle soit déposée au Québec. Vous
avez travaillé très fort avec vos groupes, notamment de coalition, pour demander justement l'arrivée d'un tel projet. Les
partis politiques aussi ont fait leur bout de chemin, puis nous sommes
enthousiasmés, à quelque part, de pouvoir participer à cet exercice.
Par contre,
là, il faut comprendre quelque chose. M. Rimbaud, M. Guilbeault, vous êtes des bons amis de différents parlementaires, je sais que le ministre vous aime beaucoup. Alors, je sais que,
si, autour de cette table, vous nous dites qu'une des solutions pour pouvoir emmener le
projet plus loin, ce serait d'emmener telle mesure ou tel moyen, je sais que le
ministre va porter une attention particulière à cette proposition. Et quand, après nos
consultations, je vais aller le voir
puis je vais dire : M. le ministre, même Équiterre est d'accord avec telle
mesure, je sais que ça ne tombera pas
dans l'oreille d'un sourd.
Alors,
pour atteindre les objectifs ambitieux de 50 % des ventes des voitures électriques d'ici 2025, puis je sais
qu'il y a plein de pays à travers le monde qui démontrent justement cette
ambition, même plus loin, 2025, pour certains pays, c'est 100 % des véhicules électriques qui seraient vendus sur
le marché, donc qu'est-ce qu'on pourrait proposer comme mesures puis comme moyens pour aller vers cet
objectif? Est-ce que c'est simplement par les crédits? Est-ce qu'il y a des
bonus-malus qui sont dans vos cartons?
On a parlé tantôt, avec Greenpeace, de faible teneur en carburant, donc, de
certains programmes. Qu'est-ce qui pourrait emmener à atteindre un
seuil aussi ambitieux? Puis moi, je suis tout ouïe pour vos
recommandations.
Le Président
(M. Bérubé) : En précisant que c'est M. Ribaux.
M. Traversy :
Ribaux? J'ai dit Rimbaud, moi.
Le Président
(M. Bérubé) : Oui. Vous étiez inspiré.
M. Ribaux
(Sidney) : Il n'y a pas de problème.
Le Président
(M. Bérubé) : C'est probablement la première fois que ça
arrive. C'est à vous.
M. Ribaux (Sidney) : Je vous dirais, il y a deux éléments. Bon,
évidemment, il faut... En fait,
peut-être trois éléments. Il faut
maintenir les rabais, pour encore un bon bout de temps, qui sont proposés, qui jouent un rôle important.
On pense que, et c'est ce que la Norvège a fait, on pense
qu'il faut commencer à taxer les véhicules à essence en commençant par les
véhicules les plus polluants. On a fait une
recommandation en ce sens au ministère des Finances l'année passée, et on
pense qu'en faisant ça on va augmenter, finalement, l'incitatif pour l'achat de
véhicules électriques.
Puis
j'ajouterais un dernier élément à votre question. Je pense qu'il faut
sérieusement, et je pense qu'on ne l'a pas encore fait au Québec, mais regarder le potentiel du partage de
véhicules sous toutes ses formes. Et, en milieu urbain, il y a des petites entreprises qui se développent à un
rythme, je dirais, exponentiel. Et la raison que je vous l'amène, c'est que,
dans la mesure où on est... Et, en passant,
à peu près tous les grands manufacturiers de la planète investissent des
sommes, achètent des entreprises de
partage de véhicules parce qu'ils voient que c'est le futur du transport. On va
de moins en moins posséder des véhicules et de plus en plus partager des
véhicules.
Je dis ça parce
qu'évidemment, si, au lieu de passer de 5 millions à 5,8 millions de
véhicules dans les sept, huit prochaines années, on reste à 5 millions ou,
encore mieux, on passe de 5 à 4 millions, ça va faciliter grandement l'atteinte d'un objectif en pourcentage des
ventes plus ambitieux. Alors, ça, c'est tout un autre chantier à développer,
c'est quelque chose qui est nouveau, mais ça fait partie, je pense,
de ce qu'il faut regarder en ce qui
concerne la mobilité durable.
M. Traversy :
Oui, allez-y.
M. Guilbeault (Steven) : Juste ajouter sur la Norvège. C'est un exemple
intéressant parce que, vous savez, en Norvège il n'y a pas d'incitatif à l'achat de véhicules
électriques. Alors, on a vraiment procédé de
façon complètement inverse de ce que
nous, on fait ici, puis d'autres États, là. Par contre, les taxes sur les
véhicules à très forte cylindrée sont très,
très, très élevées. En fait, vous
pouvez payer en taxes, en surtaxes en Norvège, l'équivalent du prix de votre
voiture si elle consomme beaucoup d'essence.
Alors,
nous, dans notre proposition au ministère
des Finances, on n'allait pas aussi
loin que la Norvège, mais ce qu'on
disait, ce qu'on proposait, c'est qu'il faut commencer à envoyer un signal qu'il y a
un impact environnemental, social
et économique parce que, comme on le montre dans le document, près de la
moitié de notre déficit commercial, c'est
l'achat de pétrole. Alors, il y a beaucoup d'impact à l'utilisation du véhicule à
essence. Et il faut encourager l'utilisation
des véhicules électriques, mais je pense
qu'il faut commencer à regarder l'idée de décourager l'utilisation des véhicules à essence.
M. Traversy : Excellent! Merci beaucoup, messieurs. Et
vous n'êtes pas les seuls à venir nous parler de tout ce qui est l'autopartage,
notamment, et d'autres possibilités dans lesquelles
le gouvernement et les législateurs pourraient réfléchir. J'imagine qu'il y aurait des avantages fiscaux ou, en tout cas, du moins, il y aurait une formule à trouver, là, pour, j'imagine, là, créer ce genre d'incitatif. Si vous
avez des propositions encore plus pointues, n'hésitez pas à nous les
faire parvenir.
Je
terminerais rapidement, parce
qu'il nous reste deux minutes, sur
deux points. La date d'entrée en
vigueur des crédits obligatoires de 2018 est-elle raisonnable,
trop tardive ou trop pressée? Et est-ce
que vous faites... parce que
je sais qu'Équiterre, vous avez des antennes
partout à travers les provinces canadiennes et même d'autres pays à travers le
monde. Est-ce que vous faites pression particulièrement pour que le Canada
nous donne aussi des mesures incitatives pour l'électrification
des transports? Et est-ce que vous êtes en faveur, exemple, d'un crédit
d'achat, mais au niveau fédéral, pour venir compléter un peu les efforts
que le Québec fait en la matière?
M. Ribaux
(Sidney) : Bien, en fait,
pour la date de mise en vigueur, le plus tôt sera le mieux. Je pense
que plus rapidement on mettra en oeuvre cette mesure, plus rapidement
les consommateurs pourront rentrer chez un concessionnaire et, on l'espère, pouvoir essayer des véhicules électriques, les voir, les toucher avant de les commander,
avant de les acheter. Alors, je dirais,
on ne l'a pas abordé directement dans notre mémoire, mais, a priori, plus rapidement
on pourrait mettre en oeuvre
la norme, mieux ça serait pour l'environnement et les consommateurs, à notre
avis.
Et, sur la
question du fédéral, oui, on encourage le fédéral. On a fait des
recommandations au fédéral dans le sens de soutenir l'électrification, de soutenir le déploiement d'un réseau de
bornes, et de soutenir aussi des rabais directement pour l'achat de véhicules électriques, et de
soutenir l'électrification, encore là, au sens large : recherche,
développement, et ainsi de suite.
M. Traversy :
Je n'ai pas assez de temps pour vous poser une question, mais, un jour,
j'aimerais bien savoir votre position aussi sur l'hydrogène. Je n'ai pas
eu le temps de vous en parler, mais je reviendrai aussi là-dessus.
Le Président (M. Bérubé) :
La question est lancée.
M. Traversy : Elle est
lancée.
Le
Président (M. Bérubé) : Peut-être le député de Masson ira
dans le même sens ou pas, c'est ce qu'on va voir maintenant. C'est à
vous.
M. Lemay :
Merci, M. le Président. Alors, c'est bien particulier parce qu'à la... Merci
d'être ici, messieurs, avec nous. À
la page 16 de votre mémoire, j'avais justement écrit une note. J'avais écrit
«hydrogène». Donc, ça ne me dérange pas d'y aller directement avec cette
question. Dans le fond, vous mentionnez que ça nous prend des politiques plus
ambitieuses pour réduire nos besoins en déplacements, favoriser l'utilisation
accrue du transport en commun puis l'autopartage,
bon, puis vous dites qu'en fait les nouveaux véhicules qui doivent être vendus
au Québec, ils se doivent d'être électriques.
Et puis, en
fait, j'aimerais avoir votre opinion sur... Tu sais, là, on a la technologie de
la batterie, on a la technologie de l'hydrogène. Parlons hydrogène un
peu. Certaines personnes vont dire que c'est inefficace d'utiliser trois fois
plus d'électricité pour produire
l'hydrogène. Moi, je vais me comparer juste avec l'électrolyse de l'eau parce
que c'est notre réalité au Québec. On
a la puissance de nos barrages électriques. On pourrait faire de l'hydrogène de
nuit, l'entreposer. Bref, on peut même l'exporter à l'extérieur de la
province.
Qu'en
pensez-vous? Est-ce que c'est une bonne idée d'investir dans la filière de
l'hydrogène, de faire en sorte qu'on
va stimuler le marché, ou, tu sais, on ne doit pas aller vers l'hydrogène?
Selon vous, là, pour ou contre? Je ne sais pas.
M. Guilbeault
(Steven) : Je pense que, de
façon générale, l'hydrogène est une filière très intéressante, peut-être
pas au niveau du transport individuel. Il y
a des projets, par exemple, de transport de marchandises à grande distance
grâce à l'hydrogène. Il y a quand même quelques enjeux importants par rapport à
l'hydrogène, outre... bon, vous avez parlé de tout l'enjeu de la... comment on synthétise l'hydrogène, d'une part.
Idéalement, on le ferait avec des renouvelables, mais, dans le monde, il n'y a pas tant de renouvelables
que ça. Le Québec, on fait un peu exception en termes de notre parc de
production d'électricité. Mais ensuite il y a toute la question du
transport et de la distribution de l'hydrogène. Alors, qu'est-ce qu'on ferait? Est-ce qu'on transporterait ça par camion?
Est-ce qu'on construirait un réseau de pipelines pour transporter
l'hydrogène pour...
L'avantage de
l'électricité, c'est que l'électricité est un peu partout. Alors, ce n'est pas
compliqué de sortir une borne quelque
part. C'est très facile. Mais je pense qu'il faut continuer d'investir dans
cette... D'un point de vue certainement de la recherche et du développement, il y aura peut-être un rôle pour
l'hydrogène, mais présentement l'électricité semble avoir un avantage en
termes de son déploiement à très court terme.
M. Lemay :
Très bien. Donc, on poursuit la recherche et développement. On ne freine pas
cette technologie et on verra plus
tard si, effectivement, il y a des percées qui font en sorte que l'hydrogène
devient une réalité pour le Québec. C'est ce que je peux comprendre.
M. Guilbeault (Steven) : Oui.
M. Lemay : Tant mieux.
J'aimerais
aller à votre proposition n° 4 que vous avez faite à la page 19 lorsque
vous parlez des incitatifs aux concessionnaires automobiles au Québec.
Dans le fond... Puis il y a un autre monsieur qui est venu nous voir hier, là, M. Breton, si je ne me trompe pas. Il nous
parlait justement qu'on devrait accompagner, avec le projet de loi, de mesures
incitatives pour que les concessionnaires
aient un système de récompenses, qu'il y ait un incitatif. Lui, il proposait
hier, il disait... sur le
8 000 $ que le gouvernement donne au consommateur qui fait l'achat
d'un véhicule entièrement électrique, il proposerait que le gouvernement mette plutôt 7 500 $ au
consommateur, et puis assorti d'un 500 $ pour la vente du véhicule
au concessionnaire. Vous, dans vos idées, là, qu'est-ce que vous suggérez comme
mesures incitatives?
• (11 h 40) •
M. Guilbeault
(Steven) : En fait, je
donnais l'exemple de Bourgeois Chevrolet à Rawdon. Je pense que, de toute
évidence, il est possible pour des
concessionnaires automobiles d'être beaucoup plus dynamiques que la plupart le
sont. Il y a
des exceptions, évidemment, dans ce domaine-là. Je n'avais pas vu la
proposition de M. Breton. Ce n'est pas quelque chose auquel nous,
on serait opposés.
Je pense
qu'il y a... Ça fait des décennies qu'on vend des voitures à essence. Les
vendeurs connaissent ça, alors que,
pour beaucoup, la technologie électrique est une nouvelle technologie. Et je
pense que, pour une période de transition, pour que tout le monde se familiarise plus avec ça, ce serait
intéressant. Alors, est-ce que c'est un 500 $? Est-ce que ça peut prendre la forme... Est-ce que ça peut être
un avantage fiscal, par exemple, au niveau des impôts de ces
concessionnaires-là? Je pense qu'il y
a différentes formules qu'on propose au gouvernement de regarder parce que les
concessionnaires jouent un rôle très
important dans ça. Sidney a raison, là. Combien d'histoires on a eues de gens
qui sont allés chez des concessionnaires qui leur ont dit : Ah non! Ça ne marche pas, l'électrification.
Puis quelqu'un qui ne connaît pas beaucoup ça, qui n'est pas sûr, bien,
va acheter une voiture à essence parce que le concessionnaire, le gars qui
connaît ça, il dit : Bien non! N'achète
pas ça, l'électricité, alors que, de toute évidence, il y en a d'autres qui ont
pris une approche totalement différente. Mais, le temps que tout le
monde se familiarise, ça pourrait être intéressant.
M. Lemay :
Parfait, je retiens votre idée. Comme ça, on a au moins deux propositions qui
vont dans le sens des concessionnaires,
là : votre idée et cet incitatif fiscal ou bonus à la vente. Au moins, le
débat est lancé, et, assurément, il devra y avoir un remue-méninges pour
voir si on peut stimuler la vente via les concessionnaires.
Vous avez
parlé, tout à l'heure dans votre exposé initial, de la situation des bornes de
recharge sur le réseau, là, comme quoi
qu'il y a cinq ans il n'y en avait pas, il y a trois ans, il y en avait 15. Là,
on est à 800. On projette d'en avoir 1 500
en 2020. Vous sembliez mentionner que c'était quand même suffisant, que c'était
bien réparti. Vous avez fait... exception
au parc de La Vérendrye, où c'est qu'effectivement il y a peut-être un petit
manque, là. Mais les concessionnaires sont
venus nous dire... ils ont dit : Mais non, il en manque, puis, si vous
mettez plus de bornes de recharge sur le réseau, ça va nous aider à atteindre
les objectifs qui sont visés dans la loi zéro émission.
Est-ce
que vous pensez, dans le fond, que c'est suffisant, les 1 500 bornes qui
sont prévues en 2020 ou, effectivement, si on en avait 3 000, là,
ça n'enlèverait pas un peu le stress lié à l'autonomie de certains véhicules?
Le Président (M. Bérubé) :
Il nous reste 50 secondes.
M. Guilbeault (Steven) :
Sincèrement, la réalité, pour la très, très, très grande majorité des
utilisateurs et utilisatrices de véhicules
électriques, c'est qu'ils se rechargent à la maison, essentiellement. Le réseau
de bornes est là pour les gens qui
vont faire de grandes distances, donc de l'interurbain. Mais, en termes des
besoins de déplacement, c'est quand même minime dans l'équation, mais,
au niveau de la perception, ça joue un rôle important.
Les gens me
disent : Oui, mais moi, je ne peux pas m'acheter une voiture électrique
parce que je vais en Gaspésie, j'aime
ça aller en Gaspésie. Madame monsieur, vous êtes allés en Gaspésie combien de
fois dans les cinq dernières années? Deux
fois. Alors, pourquoi ne pas louer un véhicule, à ce moment-là, qui vous permet
de faire ça? Est-ce que vous avez besoin d'un véhicule 100 % du
temps qui répond à 100 % de vos besoins? Bien sûr que non, hein?
Alors,
1 500, c'est très bien, et je pense qu'il faudra continuer après 2020, là.
On ne disait pas qu'il fallait arrêter ça en 2020...
Le Président (M. Bérubé) :
Merci. Je vous remercie pour votre contribution aux travaux de la commission.
Je suspends
les travaux quelques instants afin de permettre aux représentants de Roulez
électrique de prendre place.
(Suspension de la séance à 11 h 44)
(Reprise à 11 h 47)
Le
Président (M. Bérubé) : Alors, nous reprenons nos travaux, et je souhaite la bienvenue aux représentants de Roulez électrique. Je
vous demande de bien vouloir d'abord
vous présenter ainsi que les personnes qui vous accompagnent. Je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre exposé. Par la suite, nous procéderons à la période
d'échange avec les membres de la commission. La parole est à vous.
Roulez électrique inc.
M. Juteau
(Sylvain) : Bien, bonjour à
tous. Merci de votre accueil. Merci de l'invitation. Sylvain Juteau, fondateur
de roulezelectrique.com. Je vais laisser Pierre se présenter.
M. Langlois (Pierre) : Bien,
Pierre Langlois, physicien, blogueur sur roulezelectrique.com.
M. Juteau
(Sylvain) : Donc, Roulez
électrique, c'est un blogue spécialisé, c'est un média spécialisé en
électrification des transports qui
existe depuis quatre ans et demi. Il y a plus de 3 000 visiteurs par jour.
Puis, bien, Roulez électrique, on est fier de l'étape où on est rendus
pour la loi n° 104. Donc, on est très fiers de continuer d'y participer.
Juste
historiquement, il y a deux ans, deux ans et demi, on a initié une pétition qui
a été déposée ici, à l'Assemblée nationale,
qui a été supportée par les députés Mme Champagne et M. Pierre Michel
Auger du comté de Champlain. On a recueilli plus de 11 000
signatures. Je peux vous dire qu'à l'époque on était vu comme des
extraterrestres quand on demandait : Il faut une loi zéro émission. Puis, tu sais, vraiment,
on est partis de zéro. Puis là, bien, aujourd'hui, en tout cas, on l'espère, ça va bientôt être une réalité. Puis
nous, bien, on veut s'assurer que cette loi-là ait des dents pour s'assurer
d'atteindre les objectifs qu'on veut se
donner au Québec, s'assurer d'être un leader en termes de matière
d'électrification des transports puis de pénétration des véhicules zéro
émission. Donc, c'est un peu le but.
Puis
rapidement Roulez électrique, bien, on a un projet toujours en cours
d'élaboration de station de recharge qui
est expressément conçue pour les électromobilistes, qui, contrairement à une
station à essence qui est adaptée pour les véhicules à essence, bien là, c'est vraiment pour les électromobilistes.
Puis ça se veut aussi un endroit de sensibilisation parce que nous, on le réalise, il y a beaucoup de
méconnaissance en matière de voiture électrique. Il y a encore beaucoup de gens, je vous dirais même la majorité des gens,
qui pensent que c'est encore la voiture du futur, alors que moi, je n'arrête
pas de dire que c'est une voiture du présent, O.K.? Ma propre expérience peut
en parler, puis maintenant plus de 10 000
électromobilistes. Donc, ce projet-là est au centre-ville de Trois-Rivières.
Puis je vous invite tous à venir faire un tour. C'est même ouvert sept
jours sur sept.
Donc, Roulez
électrique, on est près de la communauté, des propriétaires de véhicules
électriques. Donc, nous pensons être un bon porte-parole sur les besoins
futurs.
• (11 h 50) •
Particularité du Québec, je vais aller vite.
Température froide, évidemment. C'est sûr qu'il y a des défis sur l'autonomie, mais, de toute façon, les voitures à
essence sont aussi affectées. On a un grand territoire à couvrir, évidemment,
ce n'est pas juste le sud du Québec qu'on
doit penser. Régulièrement, j'ai des gens de la Côte-Nord qui ont des besoins,
j'ai des gens de l'Abitibi. Donc, évidemment, il faut tenir compte de ce vaste
territoire là.
Puis
actuellement les trois véhicules les plus populaires au Québec, c'est la
Chevrolet Volt — moi, je
l'appelle une voiture électrique, la
Chevrolet Volt, même si elle est dotée d'un prolongateur d'autonomie — il y a la Nissan Leaf — puis on en entend parler ces temps-ci avec
le groupe d'achats, là, de 3 700 personnes qui ont donné leurs noms,
que, si le manufacturier faisait un rabais à
l'achat, bien là, woup! on voit que l'intérêt est là, la demande est là — et la Model S, qui est le troisième véhicule le plus populaire au Québec
malgré le fait que c'est un véhicule haut de gamme.
Donc, les GES. Bon, évidemment, la voiture
électrique n'émet aucune émission au «muffler», hein, O.K., à l'«exhaust», mais
il faut faire attention parce que l'électricité qui est générée peut engendrer
des émissions de GES. Évidemment, si les
centrales sont au charbon, bien là, c'est le pire. Puis ce graphique-là vous
montre la situation. Plus la bulle
est haute du côté vertical, bien, évidemment, ça veut dire qu'il y a plus de
pollution par kilowattheure généré. Et, plus on va à droite, bien, c'est la quantité de puissance générée,
d'énergie générée. Évidemment, la Chine, étant donné la population... Puis on regarde le Québec, c'est
le Québec, sur l'axe vertical, qui est le plus bas parce que notre électricité
est à 99 % renouvelable. Donc, chaque
kilowattheure d'électricité qui est produit au Québec est à 20 grammes de CO2,
ce qui est très, très peu. Ça fait
qu'on a un avantage énorme, je pense que vous êtes bien au courant de ça.
Hydro-Québec, il nous reste juste à utiliser cet atout-là que les autres
pays n'ont pas nécessairement, mais, il faut faire attention, les autres pays sont en train de rendre leur réseau
plus propre, surtout avec des ajouts d'énergie renouvelable. Même en Chine,
il y a des événements de ce côté-là.
Puis là je vais laisser la parole à Pierre.
M. Langlois
(Pierre) : O.K., donc je
vais être obligé de faire vite. Ça, essentiellement, c'est les nombres de crédits
qui sont alloués par la loi californienne. Quatre crédits pour une Tesla,
quatre crédits pour une voiture à hydrogène, trois crédits pour pour la Bolt, la Tesla Model 3, qui s'en vient, trois
crédits, et la Nissan, quatre crédits... deux crédits, excusez, deux crédits pour la BMW i3, et la
Chevrolet Volt 2017, donc, avec 85 kilomètres d'autonomie, 1,2 crédit. Ça,
c'est actuellement.
Les chiffres
qui sont sur les barres vertes, c'est le nombre de grammes de CO2
par kilomètre qui sont émis par les différents
véhicules. Vous voyez qu'il y a une disparité flagrante avec le véhicule à
hydrogène, qui émet 175 grammes de CO2
par kilomètre dû au fait qu'il faut fabriquer l'hydrogène avec du gaz naturel,
puis l'usine qui fabrique l'hydrogène émet
des gaz naturels. Ça, ce n'est pas moi qui le dis, c'est des gros laboratoires
états-uniens. Maintenant, la Chevrolet Volt, au Québec, parce que, justement, la recharger... puis elle va faire
90 % de kilomètres électriques, elle va émettre seulement 25 grammes. Donc, on voit, c'est sept fois moins
que la voiture à hydrogène, mais elle a presque quatre fois moins de crédits,
ce qui n'a aucun bon sens. Au Québec, ça.
Il faut dire
qu'aux États-Unis une voiture tout électrique émet 100 grammes de CO2
par kilomètre. Remarquez, nous autres, c'est quatre, là. C'est 25 fois
moins. Ça fait que même la Volt, au Québec, avec son 25 grammes, émet quatre fois moins de gaz à effet de serre que les
voitures toutes électriques aux États-Unis. Donc, ce qu'on recommande, c'est de descendre les voitures à hydrogène de
trois crédits et monter de 0,5 crédit des voitures comme la Chevrolet Volt.
Un autre
point qu'on veut faire remarquer, ça, vous voyez, c'est l'évolution des seuils
de crédits, de pourcentages de
crédits, qui vont jusqu'à 22 % en 2025. Mais on l'a vu hier avec l'AVEQ,
ça ne conduit pas à 15 % des véhicules. Il y a une disparité. Donc, on recommande de l'ordre de
35 % de seuil en 2025 pour les crédits au lieu de 22 %. 15 %, ce
n'est pas beaucoup. Il y a quatre
pays : Norvège, les Pays-Bas, là, qui veulent faire ça pour 2025,
100 % électrique, et 100 % électrique, en 2030, pour
l'Allemagne et l'Inde.
L'autre chose
qui est très importante, c'est celle-ci. Ça, c'est les mêmes pourcentages de
crédit minimum, puis en bleu, c'est le
plancher de voitures électriques pures, à batterie ou hydrogène. Et ça, on voit
qu'on passe au début, en 2018, d'un
pourcentage obligatoire à peu près de 44 % de voitures toutes électriques
à 72 % en 2025. Ça, ça veut dire qu'on veut évacuer les hybrides rechargeables, parce qu'en vert c'est les
hybrides rechargeables. Et ça, c'est une grosse erreur, puis je vais vous expliquer pourquoi. La grosse
erreur, c'est qu'une hybride... Premièrement, en 2035, il va avoir
2 milliards de véhicules sur la planète, on est 1,2 milliard
présentement. En doublant les réserves mondiales de lithium, en les doublant,
on arrive que, pour
2 milliards de véhicules, la batterie qu'on peut faire, c'est 30 kWh
seulement, donc 160 kilomètres d'autonomie
en moyenne, bien sûr. Donc, on ne peut pas se payer des batteries de 500
kilomètres sur toutes les voitures, c'est
impossible. Sans compter que le stockage de l'énergie solaire et des énergies
renouvelables va être aussi gros que les
véhicules électriques, ça va demander des batteries aussi, et ça, dans le 30
kWh, on n'a même pas tenu compte de ça. Donc, c'est possible que ce soit moins que 30 kWh. Donc, il y a un
problème au niveau des réserves finies de lithium sur la planète et
aussi un problème au niveau de l'empreinte écologique des batteries.
Ça ici, c'est
en Angleterre. Donc, au Royaume-Uni, vous avez deux véhicules. À gauche, vous
avez un véhicule à essence, à droite,
un véhicule électrique. Et on a disséqué, si vous voulez, l'émission des gaz à
effet de serre sur la durée de vie.
Le
Président (M. Bérubé) : On va y aller pour les échanges.
C'est le temps maximum qu'on a pour la présentation, mais les échanges se poursuivent. Alors, c'est le
ministre qui a le privilège de commencer cette période d'échange avec
les questions.
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Bonjour, messieurs. Merci pour votre présentation ainsi
que votre mémoire.
J'aimerais
vous entendre davantage sur la question de dépendance au pétrole et le fait...
Si je vous entends bien, bon,
dépendant de notre utilisation d'un véhicule à essence, on va dépenser
peut-être 2 000 $, 3 000 $, 4 000 $,
5 000 $ par année en essence. Cet argent-là, c'est une fuite
de capitaux parce qu'évidemment ce pétrole-là vient d'ailleurs que du Québec. Et, en échange de ça, avec un véhicule
électrique, un, ça coûte beaucoup moins cher, on parle maintenant plus d'une échelle de centaines de dollars, de quelques
centaines de dollars par année, dépendant encore une fois de son kilométrage,
et, en plus de ça, bien, cet argent-là, qui
est dépensé, reste au Québec parce que l'énergie, c'est de l'hydroélectricité
puis c'est de l'énergie propre.
Un,
j'aimerais ça vous entendre commenter, là, cette affirmation-là, là. Donc, ça a
un impact positif à plusieurs niveaux.
J'aimerais ça voir, avec vous, votre expérience sur le terrain, parce que vous
êtes là depuis le début, là, de tout ce mouvement-là, et plus particulièrement voir l'impact positif non
seulement en GES, vous en avez parlé, en réduction de GES, en utilisation de notre énergie propre versus
dépendance au pétrole, mais aussi le positif pour le consommateur parce qu'on a
entendu qu'aller de l'avant avec une telle norme aurait des impacts négatifs
sur le consommateur. Alors, j'aimerais vous
entendre sur l'ensemble des effets positifs qu'on pourrait voir pour le
consommateur ou négatifs, si vous en voyez.
M. Juteau
(Sylvain) : Oui. Bien,
effectivement, par expérience, il y a un avantage... Évidemment il reste plus
d'argent dans les poches du consommateur. On
parle, comme vous le savez, de peut-être 200 $ par année au lieu de
2 000 $ à 3 000 $ par année. Puis évidemment la
plupart des consommateurs, ils n'envoient pas cet argent-là, économisé...
Une voix : ...
M. Juteau (Sylvain) : O.K.
Donc...
Le
Président (M. Bérubé) : ...des travaux, alors on sait
d'avance à quelle heure il y a des déflagrations. Mais continuez.
M. Juteau (Sylvain) : Donc, il
est midi, ça veut dire qu'ils sont en pause.
Le
Président (M. Bérubé) : S'il y a des gens qui ne suivaient
pas, ils sont maintenant réveillés, je vous le dis.
• (12 heures) •
M. Juteau
(Sylvain) : Donc, évidemment
cet argent-là économisé, la plupart des consommateurs, ils ne vont pas placer ça, cet argent-là, à l'extérieur, dans des
abris fiscaux. Ce qu'ils font, c'est qu'ils la redépensent dans l'économie.
Puis je peux vous donner un exemple concret.
Je vous ai parlé tantôt de la station à Trois-Rivières, au centre-ville, puis
j'ai un couple qui a arrêté avec une BMW i3. Ils étaient censés arrêter 20
minutes, se recharger, puis continuer vers Québec. Ils arrivaient de Montréal. Ça fait que, premier
avantage, ils ont arrêté à Trois-Rivières. D'habitude, ils continuaient tout
droit. Puis là ils ont découvert le
centre-ville, le Vieux-Trois-Rivières, qui est un beau centre-ville, puis ils
ont dit : Je ne savais pas que
ça existait. Puis ils ont passé la fin de semaine à Trois-Rivières. Ils étaient
supposés d'arrêter 20 minutes. Ça
fait que qu'est-ce qu'ils ont fait? Ils ont été dans les restaurants, ils ont
loué un bed and breakfast, ils ont été visiter les attraits
touristiques, etc. Ça fait que vous avez un effet concret.
Évidemment,
cet argent-là, mettons-le 2 000 $ par année, qui est dépensé dans
l'économie locale, O.K.? Vous savez,
chaque dollar, il va tourner cinq fois, là. Tu sais, il va faire virer plus les
restaurants, les entreprises touristiques ou de détail, etc. Puis après, bien, ça va créer de l'emploi, plus
d'employés qui vont payer des taxes, etc., qui vont dépenser, qui vont faire... Donc, le gain est là. Même s'il
y a des pertes en taxes du côté perçu, parce qu'actuellement le gouvernement
perçoit des taxes sur l'essence, mais il est
regagné. Et il y a une étude du Club Tesla Québec, d'ailleurs, qui démontre
qu'au net, en termes fiscaux, autant pour le
gouvernement et le consommateur, on est gagnants de tous les côtés. Ça fait
qu'il n'y a pas de perte de revenus. Puis évidemment, bien, on crée de la
richesse locale très concrètement.
Puis juste un
point. Vous avez sûrement entendu parler de la Gaspésie, qui se sont pris en
main, la communauté, puis ils ont
dit : Là, on va mettre des bornes rapides tout le tour de la Gaspésie, 11
bornes rapides. Comme ça, tu es capable de faire le tour complet en véhicule électrique. Puis moi, bien, je vois
beaucoup, concrètement, des gens qui arrêtent à la station, qui arrivent de Montréal ou ailleurs, ils
me disent : On s'en va en Gaspésie pour nos grandes vacances. Ça fait
que ça, j'ai vu ça dès cet été. Au lieu d'aller aux États-Unis, à Old Orchard,
ou d'aller ailleurs... Puis là, bien, ils sont tellement contents parce que, là, ils
disent : La hausse des prix de l'essence la veille des grandes vacances,
là, ça ne m'affecte pas. Puis là je
suis content de m'en aller en Gaspésie, puis de faire mon «road trip», puis
d'aller connaître mon patelin.
Ça
fait qu'imaginez, là, on est juste 10 000, là. Imaginez si on est
100 000, 200 000, 1 million d'électromobilistes, O.K.? Vous savez, le Québec, je pense que c'est un
pays où l'automobile est importante, etc. Donc, si on peut transférer
cet argent-là dépensé en carburants fossiles vers notre propre
hydroélectricité, bien, on va être gagnants triplement.
M. Heurtel :
On a entendu, durant les audiences, certaines associations, notamment les
constructeurs, nous parler du fait
qu'une norme VZE n'aurait pas d'impact sur l'augmentation des ventes de
véhicules électriques, que ça n'aurait... finalement, il faut laisser le marché aller, puis ça va bien, puis il
n'y a pas de nécessité pour une norme VZE. Alors, comment réagissez-vous à ça? On a même entendu aussi... Un
autre commentaire qu'on a entendu, c'est que les Québécoises et les Québécois ne sont pas prêts à acheter plus de
véhicules. On nous a lancé des questions relativement au climat, relativement
à l'anxiété que les gens ont par rapport à
l'autonomie des véhicules. Bref, vous, là, vous êtes véritablement sur le
terrain, là, sur la question du véhicule électrique. Comment
réagissez-vous à ce type d'affirmations?
M. Juteau (Sylvain) : C'est totalement faux. Si on regarde les 10 États
américains où il y a une loi zéro émission... Évidemment, celle de la Californie, c'est elle qui a le plus de dents.
Les autres ont moins de dents. Mais j'ai vu récemment une étude, puis ça fait même moins de deux
semaines que j'ai vu cette étude-là, qui montrait le pourcentage de véhicules
électriques per capita État par État, puis, curieusement, premier, Californie,
j'ai même vu le Vermont puis l'État de New
York... En tout cas, bref, les 10 États qui avaient une loi zéro émission,
c'était là qu'il y avait le plus de véhicules électriques per capita. Ça fait qu'on s'entend-u que c'est des données
concrètes? Puis je pourrais même vous
ressortir ces données-là avec
plaisir. Mais c'est totalement faux. Il faut qu'il y ait plus véhicules
disponibles, puis la loi zéro émission,
c'est ce que ça fait. Ça va s'assurer que Volkswagen, il va amener la e-Golf,
là, puis la Fiat 500 électrique, elle va rentrer, elle va être vendue ici. Puis on ne nous fera plus
le coup de la Toyota RAV4, là, électrique, qui est fabriqué au Canada avec des subventions puis qu'on n'a
pas le droit de l'acheter, là. Tu sais, ça, c'est aberrant, là, O.K.?
Donc,
ça, je vous dirais que c'est totalement faux. C'est sûr que ça prend plus qu'une loi zéro
émission, ça prend d'autres mesures
incitatives. On est bien partis. On a mis des petits cadeaux comme les
traversiers, les voies réservées, tu
sais, pour rendre ça plus sexy. Même chose, il faut de l'infrastructure de recharge pour ne pas que ce soit vu comme un désavantage, la recharge, quand on est sur des
«road trips», etc. Ça fait que c'est sûr qu'il faut tenir compte de tout ça.
Mais
une chose est sûre, c'est que, s'il y a une loi zéro émission qui a des dents,
bien là les manufacturiers, ils vont
dire à leurs concessionnaires : On va vous donner des meilleures
conditions pour vendre des véhicules
électriques puis on veut que vendiez
au lieu de : On ne veut pas que vous en vendiez. Ça fait que, là, bien,
les concessionnaires, quand ils vont
se retrouver avec plus d'allocations de véhicules électriques, bien là,
qu'est-ce qu'ils vont faire? Ils vont se renseigner, ils vont faire plus
d'efforts, ils vont sensibiliser plus la population parce que, là, on a un...
Le gros problème qu'on a envers le véhicule
électrique, c'est l'ignorance. On ne connaît pas, c'est nouveau. Puis tout ce
qui est nouveau, bien, l'être humain
est fait ainsi, c'est que ce qu'on ne connaît pas, bien, on s'en méfie. Puis la
voiture à essence, bien, mon père ou mon grand-père, nos grands-parents nous
ont tous montré comment ça marchait, une voiture à essence quand on était
enfants, puis comment aller faire le plein,
puis les changements d'huile, les entretiens. Mais on n'a rien pour le véhicule
électrique. Ça fait qu'il faut faire partir
la roue pour que les avantages soient bien connus des gens, pour que les gens
puissent dire : Bien, c'est ça que je veux comme véhicule. Puis là
l'anxiété de la panne...
Il
y a un groupe qui a appelé l'anxiété de la... que l'anxiété de la panne,
c'était elle-même une anxiété qui était comme créée de toutes pièces. Tu sais,
moi, j'ai à peu près 300 000 kilomètres de parcourus en véhicule
électrique. Je n'ai jamais tombé en panne à cause que la batterie était
déchargée. Ça ne m'est jamais arrivé. C'est tellement précis sur comment
qu'il te reste qu'il faut faire exprès pour tomber en panne, O.K.?
Ça
fait que quelle anxiété? Tu sais, c'est juste des mythes à véhiculer. Puis je
crois que la loi zéro émission, en mettant
plus de véhicules, en mettant plus de modèles disponibles, bien, le bouche à
oreille va juste devenir plus viral encore,
puis là il y a plus de gens qui vont connaître cette technologie-là. Donc,
c'est totalement faux, ce qu'ils disent. Il faut vraiment une loi zéro
émission, puis on va voir les résultats très rapidement arriver au Québec.
M. Langlois
(Pierre) : Sans compter, si tu permets...
M. Juteau
(Sylvain) : Bien, bien sûr, mon ami!
M. Langlois (Pierre) : Sans compter qu'on l'a vu dans le passé les
fabricants automobiles, lorsqu'ils n'ont pas de contraintes, ça stagne.
La consommation de carburant, Daniel Breton en a fait allusion hier, ça a été
30 ans à stagner jusqu'à ce qu'on mette des normes CAFE plus sévères, puis là,
depuis ce temps-là, ça va bien. Donc... c'est beau.
Des voix :
...
M. Heurtel :
Juste poser... Je voulais savoir combien de temps il me restait.
M. Langlois (Pierre) : C'est juste qu'il faut faire attention à ça.
C'est sûr qu'eux autres ça les dérange, c'est plus de trouble pour eux autres, c'est compréhensible.
Mais, d'un autre côté, il faut savoir ce qu'on veut, comme société. Tu sais,
est-ce qu'on a les quatre as dans notre jeu au Québec? Il n'y a personne
ailleurs qui a ça, là.
M. Heurtel :
Vous avez mentionné l'achat groupé de la Nissan Leaf, qui fait beaucoup de
bruit ces temps-ci. Je voudrais
peut-être vous donner l'opportunité d'aller plus loin là-dessus parce qu'encore
une fois on fait état, là, que soit... bon,
tu sais, par rapport aux affirmations que le marché ne peut pas aller plus
vite, qu'il n'y a peut-être pas plus d'engouement qu'il y en a présentement, bref, puis le
consommateur n'est pas prêt ou, en tout cas... Bref, on parle de 3 700
véhicules, la Nissan Leaf, un achat groupé. C'est un concessionnaire qui
a lancé cette initiative-là? Comment ça s'est...
• (12 h 10) •
M. Juteau
(Sylvain) : Pas du tout. Ça
a été lancé par un ambassadeur VE, Bruno Marcoux, donc quelqu'un qui a déjà une Nissan Leaf depuis un an ou deux, qui
roule électrique. Il y a eu un achat groupé qui a été fait l'an dernier au
Colorado, 248 personnes ont fait un achat groupé puis ils ont réussi à aller
chercher 8 000 $ de rabais additionnel par véhicule neuf, des Nissan Leaf de base. Et donc ça faisait que le prix
de revient d'une Nissan Leaf flambant neuve, avec ce... parce qu'il y a toujours le
7 500 $ américain, le 2 500 $ de l'État, je sais qu'il y
avait un rabais de ce côté-là, il y a eu un rabais aussi de la municipalité. Tu
sais, tout le monde s'est mis ensemble. Il a dit : Là, là, regarde, on
crée un précédent, là... puis plus le
8 000 $ qui était de Nissan USA directement puis un 1 500 $
du concessionnaire, je crois, en tout cas. Bref, 12 000 $, un véhicule neuf, une Nissan Leaf, qui est
quand même un véhicule de catégorie intermédiaire, O.K.? Donc, on
s'entend-u que c'est un méchant bon deal?
Ça fait que c'est parti de là, puis on a
dit : Bien, pourquoi on ne ferait pas pareil au Québec parce que, tu sais,
veux veux pas, le coût d'achat est toujours
un problème? Ce n'est pas tout le monde qui peut s'acheter des véhicules neufs,
hein? Il y a beaucoup de gens qui s'achètent des véhicules usagés, puis là,
malheureusement, dans le cas de la voiture électrique,
il n'y a pas beaucoup de véhicules usagés disponibles. Mais imaginez si on
était capable d'avoir ce 8 000 $ de rabais là en plus des
rabais déjà disponibles au Québec, etc. Puis là, bien, il y a eu 3 700
noms, O.K.? Puis là, évidemment, Roulez électrique, nous, on a supporté cette
mesure-là. Bruno a publié un des premiers articles. Puis là, évidemment, les grands médias ont repris ça, puis
là ça a fait fureur. Puis là je peux vous dire qu'actuellement j'ai vu des
articles qui parlent de cet achat regroupé là
en Europe, aux États-Unis, partout dans le monde. Il n'y a même pas 3 700 Nissan Leaf d'immatriculées au Canada,
là. Depuis quatre ans que ça se vend, là, ça fait quatre ans, cinq ans que la Leaf se vend. Donc, c'est assez
incroyable.
Puis là,
bien, je peux vous dire que, moi, ce que j'en sais, c'est que, là, Nissan USA,
là, ils capotent, là. Comment on va
faire pour livrer ça? Puis là ce que j'entends dire, c'est qu'ils vont
peut-être en offrir juste 1 000. Ça fait que ça va être les
1 000 premiers parce que... Oui, vas-y.
M. Langlois
(Pierre) : Tout ça pour dire
que, si le gouvernement fédéral ajoutait 3 000 $, là, il y aurait
probablement beaucoup plus de personnes qui achèteraient des voitures
électriques.
M. Heurtel : Alors, peut-être,
donc, la demande est là.
M. Langlois (Pierre) : Elle est
là.
M. Heurtel : C'est les
constructeurs qui ne fournissent pas.
M. Langlois
(Pierre) : Ou le prix
d'entrée qui est trop haut pour le consommateur encore. Ils hésitent, ils sont
sur le bord, mais on voit qu'il y a comme un seuil, là, qu'il faut franchir,
mais, définitivement, la demande est là.
M. Heurtel : On n'est pas loin.
M. Langlois (Pierre) : Mais
informons-les avec une bonne campagne de publicité.
M. Juteau (Sylvain) : La goutte
d'eau qui fait déborder le vase.
M. Heurtel : Le point de
bascule n'est pas loin, là.
M. Langlois (Pierre) : Oui. Il
n'est pas loin, il n'est pas loin.
M. Heurtel :
Puis pour la Tesla, le nouveau modèle Tesla, moi, j'ai entendu des chiffres
comme des centaines de milliers de
personnes ont mis un dépôt de 1 000 $, là, en Amérique du Nord.
Est-ce que vous avez des chiffres pour le Québec?
M. Juteau (Sylvain) :
Malheureusement, je n'ai pas de chiffre pour le Québec.
M. Langlois
(Pierre) : Dans le moment,
c'est eux autres qui ont gagné, là, le plus de réservations à Montréal.
M. Juteau
(Sylvain) : C'est un des
endroits que la file d'attente... Au Tesla, à Montréal, c'était un des endroits
où est-ce que la file d'attente était la
plus longue. Puis, rappelez-vous, le 31 mars, il pleuvait à siaux, puis il y a
des gens qui ont campé deux nuits,
là, pour être les premiers sur la liste. Ça fait qu'à mon avis l'engouement est
énorme au Québec, proportionnel au
taux... on est déjà la moitié des achats de véhicules électriques au Canada. Ça
fait que certainement que les
réservations de Model 3, c'est équivalent, sinon supérieur. Puis moi, j'ai
eu des discussions avec Tesla, qui m'ont dit que s'il y avait une loi zéro émission, O.K... parce
que, là, là, les 400 000 réservations qu'il y a, là, là, c'est qui qu'ils
vont livrer en premier, O.K.? Puis je vais juste vous parler du Model X,
qui vient tout juste de rentrer au Québec... — pardon?
Le Président (M. Bérubé) :
10 secondes.
M. Juteau
(Sylvain) : 10
secondes — qui
vient tout juste de rentrer au Québec. Ils ont commencé par la Californie,
ensuite ils ont fait les 10 autres États
zéro émission puis, en dernier, ils ont fait le Michigan puis les places
antivéhicules électriques, un peu, là.
Le
Président (M. Bérubé) : Merci. On va devoir poursuivre.
Oui, je dois tenir le temps serré pour offrir les mêmes perspectives à
tout le monde. On passe à l'opposition officielle, le député de Terrebonne.
M. Traversy :
Merci, M. le Président. Par générosité et parce que le sujet est très
intéressant, je vais laisser, sur mon temps, la chance de conclure et...
Le Président (M. Bérubé) :
Votre altruisme vous honore.
M. Traversy :
...j'espère que le gouvernement va s'en rappeler au moment jugé opportun.
M. Juteau
(Sylvain) : Mais, bref, puis
je sais que ce manufacturier-là va... je pense qu'il se présente la semaine
prochaine puis je vous invite à valider avec
eux s'ils ne le disent pas, mais, bref, pour en revenir avec le Model X,
le dernier État qu'ils ont livré le Model X, c'est dans les États du Midwest
parce que vous savez qu'il y a des États américains qui interdisent à
Tesla de vendre dans leur propre pays à cause que, bon, les associations de
concessionnaires, ils disent : Bien là,
Tesla vendent directement. Bref, dans l'État du Michigan, vous ne pouvez
pas vous acheter une Tesla. Vous devez aller
l'acheter dans l'État voisin. Ça fait que Tesla, ils ont dit : Bien, le
Model X, là, vous allez être les derniers à l'avoir. On est désolés.
Mais, bref, ce qu'ils m'ont dit, c'est que, s'il
y a une loi zéro émission avec des dates puis avec des crédits zéro émission... parce que vous savez qu'eux, ils
ne vendent que des véhicules zéro émission. Ça fait qu'ils ont intérêt que, quand ils vont déployer le Model 3 dans deux
ans, mettons, là, qu'ils vont commencer à en déployer, bien, le Québec, il
va être priorisé, O.K.? Ils vont sûrement commencer par la Californie, là,
parce que l'usine est là, là. Puis je vous invite à leur poser la question, vous allez avoir
concrètement, O.K., des retombées directes de mettre en place une loi qui a des
dents puis de montrer qu'au Québec
on est un leader, là, puis vous allez fabriquer des voitures électriques au Québec.
Vous allez livrer des voitures électriques.
On aimerait mieux qu'ils les fabriquent, là. Ça, ça serait la deuxième étape.
Merci.
M. Traversy : Ça m'a
fait plaisir. Écoutez, on est là pour ça.
Alors,
dites-nous... Bien, c'est ce qui confirme d'ailleurs certaines études qui
nous ont été mentionnées, dans le cadre
de cette commission, sur les impacts qu'une loi zéro émission peut
avoir. Je pense que vous avez fait une démonstration éloquente des
réactions d'une telle loi puis des résultats que ça peut apporter de manière
positive.
J'aimerais qu'on profite de votre présence aussi
pour vous emmener sur certaines de vos recommandations parce que, bon, dans le cadre du projet de loi, il y a, de
manière plus spécifique, des seuils qu'il faut se fixer, il y a des objectifs que le gouvernement propose. Vous
avez de l'expertise. On veut avoir votre éclairage là-dessus.
Vous, vous dites qu'il faut augmenter
les seuils de pourcentage de crédits sur les véhicules zéro émission. Vous
suggérez donc un pourcentage. J'aimerais
juste que vous puissiez le mentionner et expliquer au ministre
pourquoi vous pensez que ce pourcentage serait
judicieux et réaliste.
M. Langlois
(Pierre) : ...35 %
parce que, bon, les crédits, quand on dit un pourcentage, c'est des
pourcentages de crédit. Donc, si on a
22 % de crédits, s'il y a deux crédits par véhicule, ça fait 11 % de
véhicules. S'il y a 2,5 crédits par véhicule
en 2025, ce qui va être à peu près, on va avoir 8 % à 9 % de véhicules
obligatoires par année puis on veut 15 %. Donc, si on veut
15 %, il faut qu'on soit logiques puis qu'on montre le seuil de crédits.
C'est pour ça qu'on a mis ça.
Mais, sur
l'acétate qui est sur les TV, il y a quelque chose de très important.
Ça n'a jamais été présenté nulle part, je n'ai pas encore fait de billet là-dessus,
puis ça serait extrêmement important que je vous en parle parce qu'une de nos recommandations
est reliée à ça, puis ce n'est pas dans le mémoire, ça. Est-ce que vous me
donnez une minute?
M. Traversy : Alors,
monsieur, je vous donne une minute, et même peut-être deux, si c'est très intéressant.
Allez-y, je vous écoute.
M. Langlois
(Pierre) : Parce que vous
allez... Oui, parce que vous allez peut-être tomber en bas de votre chaise, O.K.? Donc,
je finis l'explication.
À gauche, le
véhicule à essence, à droite, le véhicule électrique. On a réparti sur la vie
du véhicule la quantité de gaz à
effet de serre. On voit que c'est plus haut, évidemment, pour le véhicule à
essence. En noir, c'est la combustion de l'essence. En gris, c'est le raffinage, l'extraction du pétrole. En
bleu, c'est les pièces qu'on fabrique puis, en jaune, l'assemblage.
Au niveau
électrique, en vert, c'est l'électricité, on recharge. En Angleterre, donc,
c'est 500 grammes de CO2 par kilowattheure, la même chose qu'aux États-Unis, qu'au Japon, qu'en
Allemagne. Donc, c'est typique. Puis c'est pire que ça en Chine, en Chine
puis en Inde. Donc, c'est typique, ça.
En
bleu, ça, c'est la batterie : 24 kilowattheures. Pour fabriquer la
batterie, ça, ça nous prend 24... ça représente cette quantité de gaz à effet de serre là. Si, maintenant... parce
qu'avec 24 kilowattheures on fait seulement 130 kilomètres.
Si on veut
500 kilomètres sur tous les véhicules électriques. C'est ça. Le monde, ils
disent : On veut avoir des véhicules
électriques quand ils auront 500 kilomètres sur tous les véhicules électriques à un prix abordable. Ce n'est pas possible parce que, si on met une batterie de 500
kilomètres sur tous les véhicules qui font 15 000, 20 000 kilomètres
par année, là, il faut prendre le bleu, puis multiplier ça par quatre,
puis rajouter le vert puis le jaune par-dessus le «quatre fois bleu», là. Ça fait qu'on va polluer plus
qu'une voiture à essence sur la durée de vie. Ça fait que la voiture électrique
pure va polluer plus qu'une voiture à essence.
Donc, ce que ça veut dire, c'est qu'une voiture
tout électrique avec une batterie de 500 kilomètres... il y en a présentement. Il y a un certain pourcentage, les
conducteurs de taxi, les voyageurs de commerce qui font 40 000 kilomètres
et plus par année, ils vont pouvoir
l'utiliser correctement. Mais la très grande majorité de la population, qui font entre 15 000 et 20 000 kilomètres par année,
eux vont polluer plus qu'une voiture à essence s'ils font ça.
Ça veut donc
dire que les hybrides rechargeables sont absolument nécessaires pas seulement
pour éviter l'épuisement de lithium
avec les trop grosses batteries, mais aussi à cause de ce phénomène-là
d'empreinte écologique de la
fabrication des batteries. Puis on veut les éliminer avec la loi zéro émission
californienne. C'est ça, le problème parce qu'on monte les seuils tout le temps, tout le temps pour le plancher des
véhicules électriques purs, à batterie, puis on diminue la place pour
les hybrides rechargeables, ce qui n'a pas de sens. Ça, on le voit d'une autre
façon.
• (12 h 20) •
M. Traversy :
Je suis d'accord avec vous sur le fait qu'il faut laisser de la place aux
véhicules hybrides rechargeables. Je
pense que vous n'êtes pas le premier groupe qui vient nous sensibiliser sur la
question. Maintenant, à voir la façon, les procédés, j'ai vu que vous avez une suggestion, là, en termes de valeur
de crédit. On l'a vu dans votre acétate, là, tout à l'heure. Je voulais juste bien comprendre. Ça,
c'est une étude qui est faite au Royaume-Uni, hein? Donc, la production
d'électricité ne doit pas être faite à partir d'hydroélectricité, selon le
tableau.
M. Langlois (Pierre) : Non,
non, c'est sûr, c'est sûr.
M. Traversy : Donc, il
faut quand même...
M. Langlois
(Pierre) : Nous, on est pas
mal moins que ça. Mais, quand même, il faut comprendre que les fabricants
automobiles, tu sais, si on regarde au
niveau de la planète, quand je parle de 2 milliards de véhicules, ça ne
sera pas au Québec. Donc, il faut
regarder globalement aussi où on s'en va avec tout ça, là. Est-ce que ça a du
sens de vouloir commercialiser des
véhicules à 500 kilomètres d'autonomie avec une batterie pour 15 000 à
20 000 kilomètres par année? La réponse, c'est non.
M. Juteau
(Sylvain) : Surtout qu'il y
a une étude, récemment, qui dénote que 87 % des automobilistes pourraient
prendre un véhicule actuel 100 % électrique avec 150 kilomètres
d'autonomie, puis ça comble tous leurs besoins de transport, sauf le un ou deux
voyages annuels, «road trips» annuels. Ça fait que, dès... Tu sais, il y a
toujours...
Il y a un
problème de perception, O.K.? Les gens, à cause qu'ils ne connaissent pas la
technologie, ils pensent que ça leur
prend une batterie de 500 kilomètres pour combler leurs besoins de transport.
Mais on a de l'éducation à faire, puis
le meilleur moyen, c'est qu'on ait le plus de véhicules possible, qu'on laisse
les gens en conduire le plus possible puis
avec les achats de groupe comme la Nissan Leaf, en rendant aussi les
véhicules... en ayant plus de véhicules électriques usagés aussi pour que ceux qui ne peuvent pas
s'acheter des véhicules neufs puissent avoir accès. Les gens vont
réaliser : Aïe! Je fais rien que
50 kilomètres par jour, là. Je n'ai pas besoin d'avoir une batterie de 500
kilomètres. C'est du gaspillage de batterie, là. Tu ne t'en sers rien
que de 10 %, là. Pourquoi tu aurais ça dans ta cour?
M. Langlois (Pierre) : C'est
cher aussi.
M. Juteau
(Sylvain) : Puis il y a un
coût, puis il y a un coût environnemental, puis, malheureusement... Je veux
dire, c'est sûr qu'il y a Elon Musk
qui veut se rendre sur Mars puis il veut aller exploiter Mars, là, mais, sur la
terre, là, il y a une limite finie de lithium, là, tu sais.
M. Traversy : Alors, je
vous ramène au Québec.
M. Juteau
(Sylvain) : Malheureusement,
la planète est finie, là, elle est ronde puis elle est finie. Ça fait qu'il
faut tenir compte de ça, il faut avoir cette vision-là.
M. Langlois (Pierre) : Il faut
aller chercher le lithium sur Mars. Je n'avais pas pensé à ça.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Juteau (Sylvain) : Pourquoi
tu penses qu'il veut aller sur Mars?
M. Traversy :
Oui, ça serait bon que les batteries soient faites au Québec, ça polluerait
moins aussi. Il y a quelque chose là-dedans. Plus on discute, plus on
trouve des pistes, là, oui, oui, oui, écoute...
Une voix :
Ça serait beaucoup plus bas, les courbes, là.
M. Traversy :
J'espère qu'il y a bien du monde qui nous écoutent présentement parce qu'on a
quelque chose de prometteur. En tout cas, je sens qu'il y a un consensus
autour de la table.
Rapidement,
hydrogène, vraiment pas dans vos priorités. Vous voulez diminuer les crédits
pour ce genre de voiture. C'est important de le mentionner.
M. Langlois
(Pierre) : Écoutez, moi,
j'ai publié le livre Rouler sans pétrole en 2008. J'ai un chapitre
complet qui traite de l'hydrogène,
pourquoi ça n'a aucun bon sens, O.K., pas juste au Québec, là, mais, au Québec,
c'est pire que pire. Ça fait que,
donc, je vous donne quatre livres, vous les distribuerez soit un par parti ou
«whatever», là, pour que vous puissiez
lire le chapitre sur l'hydrogène parce qu'en 10, 15 minutes je n'ai pas le
temps de tout vous expliquer ça. Mais essentiellement
c'est que l'hydrogène, c'est fait avec des carburants fossiles. Et puis, si on
veut faire l'électrolyse de l'eau avec
de l'électricité propre, là, on perd tellement d'énergie dans le cycle au lieu
d'envoyer directement l'électricité dans la batterie... Pour faire
l'électrolyse, on parle 25 %, 15 % pour le transport. Ensuite de ça,
la pile à combustible, elle perd
50 % quand qu'on retransforme en électricité. Au bout de la ligne, ça
prend trois fois plus d'électricité renouvelable, de l'électricité
propre qu'on ne peut pas gaspiller, de l'énergie renouvelable, c'est précieux.
Donc, on ne peut pas dire : Oui, mais on va
faire l'hydrogène sans gaz à effet de serre au Québec. Non, non, regarde, on va prendre trois fois plus
d'électricité. Ce n'est pas du développement durable. Le développement durable,
c'est de l'efficacité énergétique, pas
prendre trois fois plus d'électricité pour faire la même chose, là. Donc, ça,
tout est expliqué là-dedans.
M. Juteau (Sylvain) : Mais, si
vous permettez, juste que je...
Le Président (M. Bérubé) :
15 secondes.
M. Juteau
(Sylvain) : O.K. Au niveau
de l'hydrogène, il y a peut-être des applications intéressantes, et ce n'est
définitivement pas sur les véhicules individuels que c'est approprié. À titre
d'exemple, il y a eu un projet pilote à la mine
Raglan. Il y a une éolienne, puis là, bien, là-bas, il n'y a pas de réseau
électrique, puis ils se servent de l'excédent d'énergie produite par
l'éolienne puis ils la storent sous forme d'hydrogène...
Le Président (M. Bérubé) :
On doit malheureusement terminer maintenant.
M. Juteau (Sylvain) : ...
Le Président (M. Bérubé) :
Merci beaucoup de votre présentation, mais les échanges pourront se poursuivre
dans d'autres tribunes, j'en suis convaincu.
Alors, on termine ici, merci de votre contribution,
et je vais suspendre...
Une voix : ...
Le
Président (M. Bérubé) : Oh! excusez-moi, excusez-moi. Je suis complètement... Il m'en
manquait un bout.
On passe à la deuxième opposition, excusez-moi.
C'est à votre tour, et c'est le député de Groulx.
M. Surprenant : Tout à
fait. Merci, M. le Président, de ne pas m'oublier. Je n'avais pas parlé beaucoup
jusqu'à maintenant, alors c'est peut-être la raison pour laquelle vous
m'avez oublié.
Alors,
bienvenue, messieurs. Je vous félicite d'abord pour votre mémoire et puis pour
votre blogue également. Alors, c'est un centre d'intérêt
pour les gens pour comprendre puis être à jour de ce qui se passe au niveau
de l'électrification des transports.
Dans votre
mémoire, à la page 4, vous faites état, là, du jeu de cartes que l'on a, et
j'aime l'allusion au jeu de cartes que
vous avez faite. On a de l'électricité en abondance. L'électricité, c'est
propre, l'électricité, c'est bon marché, puis on évite également l'achat
de pétrole à l'extérieur du territoire, ce qui est effectivement...
Une voix : Les quatre
as.
M. Surprenant :
...les quatre as, qui est effectivement très bon au niveau de notre économie au
niveau du PIB, puis Dieu sait qu'on
en a besoin, de rééquilibrer les choses. Mais, en dehors du jeu de cartes,
bien, il faut faire face à la réalité aussi.
Vous avez
dit tantôt que les gens avaient peur de rester en panne lorsqu'ils utilisent
leurs véhicules, de ne pas pouvoir le
recharger, mais je ne pense pas que les gens ont tant peur de rester en panne
qu'ils ont la crainte de devoir s'arrêter durant leur trajet pour devoir charger leur auto. C'est une perspective qui est
différente. Alors, vous savez qu'on est dans une société où tout va de plus en plus vite, donc le temps est important
pour les gens. Et c'est là que, lorsque les gens doivent arrêter, bien,
c'est long, recharger une auto.
Alors donc,
je pense que le problème, peut-être le voir autrement, c'est le temps de
charge, qui est une perte de temps,
et non pas la crainte que les gens ont de ne pas pouvoir se rendre à distance.
Puis on sait qu'on ne peut pas, bien souvent, se rendre à distance. Je faisais le
calcul tantôt. Le groupe précédent disait qu'il y avait un faible impact au
niveau des conditions climatiques
l'hiver, qui faisait réduire l'autonomie des véhicules. Vous, vous parlez de
40 %, jusqu'à 40 % d'impact au niveau de l'autonomie pour
l'hiver. Alors, moi, c'est 240 kilomètres, environ, que je fais. Donc,
40 %, 190 kilomètres, je dois charger
sur une auto qui aurait une autonomie de 320 kilomètres. Donc, je ne peux
pas me rendre avec ce qui se vend présentement, faire le trajet en
hiver. Je prends un gros risque.
Donc, pour
moi, c'est important, ça, cette perte potentielle de temps là. Puis je pense
que, pour beaucoup de gens, je pense que le problème, il est là.
M. Langlois (Pierre) : Est-ce
que vous voulez une réponse là-dessus?
M. Surprenant : Oui, allez-y.
M. Langlois
(Pierre) : O.K., parce que,
bon, il n'y a pas de problème, là, prenez une Volt. Avec une Volt, vous n'aurez pas besoin d'arrêter puis vous allez faire
90 % de vos kilomètres à l'électricité avec 85 kilomètres d'autonomie
par jour. Ça dépend. Si vous êtes toujours
sur l'autoroute, c'est une autre chose. Là, à ce moment-là, si vous faites
beaucoup de kilométrage, vous pouvez faire une Tesla, vous n'aurez pas
besoin d'arrêter non plus.
M. Surprenant :
Bien, en fait, Tesla, j'aurais besoin d'arrêter, c'est 300 quelques
kilomètres, et puis, à 40 % de perte dès l'hiver, j'aurais besoin
d'arrêter pour m'en venir.
M. Langlois (Pierre) : Non, une
Tesla, c'est 450 kilomètres, là.
M. Surprenant :
Bon, mais, à tout événement, là où je veux en venir, c'est qu'au niveau de
l'effort que l'on fait pour forcer,
en quelque sorte, les gens à aller vers les véhicules électriques, parce qu'on
a des ressources, l'électricité ici, est-ce
qu'on ne fait pas fausse route, sans jeu de mots? Le véhicule hybride est
peut-être plus adapté aux conditions du Québec, actuellement. Vous disiez vous-même qu'au niveau du lithium, si
on augmentait le parc automobile, on arriverait à une autonomie, avec les batteries, de 160 kilomètres. On n'y arrive
pas actuellement puis on ne connaît pas les technologies qui vont nous
permettre de le faire éventuellement, d'y arriver. Donc, si on...
M. Langlois (Pierre) : ...
M. Surprenant : Je veux juste
terminer mon préambule. Bien, en fait...
M. Langlois (Pierre) : ...
M. Surprenant : Oui, mais...
M. Langlois (Pierre) : Est-ce
que vous parlez d'hybrides tout court...
M. Surprenant : Hybrides tout
court.
M. Langlois (Pierre) : ...ou
hybrides rechargeables?
M. Surprenant :
Je vais y arriver. Ma question est que... Ne devrait-on pas orienter, à la
place, pour le moment, les efforts
sur les véhicules hybrides ou hybrides rechargeables, dites-le comme vous le
voulez, mais au lieu d'aller sur des véhicules...
puis de pousser sur les véhicules strictement électriques? Est-ce qu'on ne
devrait pas plus encourager les gens avec
du concret puis de l'efficacité pour eux autres puis, puis, en attendant, on va
développer des sources d'énergie, et on pourra plus tard revenir au niveau du véhicule 100 % électrique?
Donc, avoir plus d'avantages sur le véhicule hybride pour vraiment y
aller sur cette transition-là. Qu'est-ce que vous en pensez?
M. Langlois
(Pierre) : O.K. Bien,
premièrement, dans trois ans, il va y avoir des chargeurs à 150 kilowatts.
Donc, en 10 minutes, vous allez
mettre 200 kilomètres d'autonomie ou 15 minutes, mettons, 200 kilomètres
d'autonomie. Donc, ça va être trois fois plus vite que les bornes de
recharge rapide actuelles. Ça, c'est dans trois ans.
M. Surprenant : ...
M. Langlois
(Pierre) : Oui, mais on
parle d'une loi qui va jusqu'en 2025. Il faut penser à l'avenir, là. Donc,
c'est sûr que, maintenant, il y a
certaines limitations. Si vous ne voulez pas ces limitations-là, vous prenez
une Volt, puis vous n'arrêtez pas en
chemin, puis, quand même, vous allez faire 80 %, 90 % des kilomètres
à l'électricité, ce qui est beaucoup mieux qu'une hybride ordinaire, là.
Mais je peux comprendre, dans une période de
transition, que l'hybride ordinaire, pour quelqu'un qui est en logement au troisième étage, qui ne peut pas
brancher sa voiture, puisse être une solution temporaire, le temps qu'on
installe évidemment les réseaux parce qu'il faut donner le temps aux
réseaux de s'installer, là, c'est sûr.
• (12 h 30) •
M. Juteau
(Sylvain) : C'est ça. Puis
n'oubliez pas que 90 % des gens actuellement au Québec, ils font moins
de 70 kilomètres par jour. Ça fait que,
pour 90 % des gens, une voiture 100 % électrique ou une Volt, ça
fait... il va rouler 100 %
électrique pour son métro, boulot, dodo tout le temps. Puis, quand il va aller
voir la belle-mère en Gaspésie, bien là, O.K., s'il a une 100 % électrique, il va devoir être un peu moins
pressé. Mais n'oubliez pas qu'avec les bornes rapides on parle de 15, 20 minutes d'arrêt, O.K., le temps
d'aller aux toilettes, le temps d'aller s'étirer, le temps d'aller faire ton
Pokémon Go, O.K.? Puis là tu t'en vas voir la belle-mère. Tu n'es pas pressé,
là, tu n'es pas supposé d'être pressé.
Le
Président (M. Bérubé) : Comment vous écrivez «mère»? Est-ce
que vous écrivez m-e-r sans trait
d'union? Parce qu'elle est magnifique, la mer en Gaspésie.
M. Juteau
(Sylvain) : La belle-maman,
la belle-maman. Mais 90 % des
gens aujourd'hui, O.K., une voiture 100 % électrique actuelle comble leurs besoins sans aucun problème, sans aucun
stress. C'est sûr que, comme Pierre a dit, il y en a qui restent en appartement, on ne peut pas
mettre de bornes de recharge, ils
n'ont pas de stationnement désigné. On le voit, le problème à Montréal,
il est... C'est pour ça qu'il y a un projet de mettre 1 000 bornes sur rue
à Montréal, etc.
M. Langlois (Pierre) : Oui,
puis avec les 150 kilowatts ça va aller plus vite.
M. Juteau
(Sylvain) : Donc, moi, quand
on me parle de voitures hybrides non branchables, bien, pour moi, c'est comme une voiture à essence dans le sens que la
solution est disponible, la technologie est développée, il y a des millions
d'exemplaires qui ont été vendus. Si on veut être un leader, c'est le développement
qu'on doit se concentrer. Puis la voiture
électrique, il y a beaucoup de démystification à faire. Puis je dis
électrique, il y a aussi hybride rechargeable, comme la Volt, O.K.? Donc, c'est là qu'il faut se concentrer parce que
ça comble, aujourd'hui, tous les besoins. 90 %, ils peuvent rouler avec une
100 % électrique.
M. Langlois
(Pierre) : Juste une petite
chose. En 2025, une Volt, ça va faire 110, 120 kilomètres sur la batterie.
À 110, 120 au lieu de 85 présentement, on
fait 95 % des kilomètres électriques, là, pour la très, très grande
majorité des gens. Ça fait que ça
veut dire : on va prendre 2, 3 % de carburant, parce que les moteurs
vont consommer moins d'essence, 2,
3 % de carburant qu'une voiture normale puis on va pouvoir prendre des
biocarburants de deuxième génération et plus de pétrole.
Le Président (M. Bérubé) :
Merci pour cette très intéressante présentation. Mes excuses encore une fois à
la deuxième opposition.
Alors, on va suspendre jusqu'à 14 heures,
cet après-midi, deux autres groupes qu'on va rencontrer.
(Suspension de la séance à 12 h 33)
(Reprise à 14 h 1)
Le
Président (M. Bérubé) : Alors, nous reprenons nos travaux. Je vous rappelle que la commission
est réunie afin de poursuivre les auditions publiques dans le cadre des
consultations particulières sur le projet de loi n° 104, Loi visant
l'augmentation du nombre de véhicules
automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les émissions de gaz à
effet de serre et autres polluants.
Cet après-midi, nous entendrons General Motors
du Canada, suivi de Kia Canada.
Je souhaite la bienvenue aux représentants de
General Motors du Canada. Je vous demande de bien vouloir d'abord vous présenter ainsi que les personnes qui
vous accompagnent. Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes
pour votre exposé. Par la suite, nous
procéderons à la période d'échange avec les membres de la commission. La parole
est à vous.
General Motors du
Canada ltée
M. Paterson
(David) : Alors, merci. Bonjour, mesdames et messieurs. Je veux vous
remercier de l'occasion de vous
parler aujourd'hui. Mon nom est David Paterson, vice-président, Affaires
publiques et environnement de General Motors
du Canada, et je suis accompagné aujourd'hui par Tammy Giroux et Phil Petsinis,
directeurs, Relations gouvernementales. Nous avons distribué quelques fiches et une copie de mes remarques en
français. Nous avons l'intention de prendre la parole dans un mélange de l'anglais et français aujourd'hui, d'assurer
que nous répondons précisément à vos questions.
First, I would love to start by
acknowledging the Government of Québec's coordinated efforts to develop its
advantage in clean electricity and to make progress in
its fight against climate change. We've seen that in a series of initiatives,
including your electrification strategy and cap and trade program. We
appreciate that Bill 104 is a further step in that direction, focused on promoting the adoption of electric vehicles in
Québec. At GM, we are already thinking and acting well beyond the need for electric vehicle mandates
or regulation. We share your belief in the importance of taking action
to reduce greenhouse gases and the important role that electrification can play
in those efforts.
As
you see in our first slide, General Motors has been the leader in plug-in
vehicle sales in Québec's emerging electric vehicle markets since 2011, led by our
Chevrolet Volt plug-in electric vehicle with extended range. Our company
has invested billions
of dollars in developing and testing electric vehicle and battery technology to
be appealing to our customers, and
that investment continues today. GM dealers have also made considerable
investments in electric vehicle tooling
and training. Today, GM has the most extensive EV dealer network in Québec,
with over 95% of Chevrolet dealers being EV certified, and they do a
great job of educating prospective customers on electric vehicles.
I am pleased to say that we are seeing
increasing consumer demand for our new second generation Chevrolet Volt, setting Québec and Canadian
month-over-month sales records. We find that Québec consumers place a
significant value on the Volt's
electric vehicle range extender system, which alleviates range anxiety and
associated safety concerns in cold weather,
essentially through a backup onboard battery recharger. With its backup
generator system to recharge the battery on the go, we believe that the
Volt is especially suitable to Québec's winter weather and long distances.
GM is also set to build on our EV
leadership with the upcoming introduction of the first affordable long range battery electric vehicle, which
we call the Chevrolet Bolt EV — with a V — with
over 300 kilometers of range, which many in the industry have commented on as being
extremely significant, if not a game changer in this business. We believe
both of these products, the Volt and the
Bolt, will help accelerate the transition towards more electric vehicles on our
roads, but we also have a realistic view on the time horizons for that
transition.
The main point that I would hope to
leave you with today is that the move to EV technology is happening. We are committed to building that market for the future with our long
term view, but it's actually very difficult to regulate any form of changing technology. So,
our advice, with respect to Bill 104, is that it's important to have adequate flexibilities and to pay close attention in
particular to the implications for Québec auto dealers and the consumers that ultimately must pay for these products. Therefore, we'd like to offer a few
specific comments with respect to Bill 104.
First and foremost, all of our
experience tells us that the key driver of success for evolving technologies
like electric vehicles
is consumer demand. After all, it's the consumer that has to purchase an
electric vehicle, which can be one of the largest purchases that they make in their
life. And, if we're honest about it and we're looking at building this market,
we have to recognize they have questions. And that's illustrated in our second slide. We know, from our
considerable feedback work that we do from
our early electric vehicle customers, that the first-time electric vehicle
customers are concerned about the
range of electric batteries, and Canadians in particular worry about how cold
weather affects battery range and performance, as we know that cold
weather can affect or reduce battery range by approximately 50%.
This is something that we are
addressing with the Chevrolet Volt through its extended range backup system,
and consumers are
also concerned about the charging infrastructure or more specifically the lack of it. And even
when they understand
the charging options, they're concerned about pulling up to a charging location
only to have to wait in line behind
several others. They wonder about the higher upfront costs for electric
vehicles and they have concerns about resale value and the longer term
trends in this market.
These are significant issues that
we're trying to tackle and that a regulation simply cannot address on its own.
They need to be
addressed by working together and, over time, to generate consumer demand, and
to further develop the technology to meet mainstream consumer needs, and to
reduce the cost for these vehicles so that they can stand alone in the marketplace in the future. Accordingly, we
encourage you to maintain your consumer purchase incentives, as these remain essential at this time to offset the still
higher cost of electric vehicle technology. And Québec also needs to accelerate, in our view, its support and expansion of charging
infrastructure. In terms of priorities, infrastructure support, we believe, should be, number one to the home, where the
vehicle spends most of its time, and, number two, at work, the second best
opportunity to recharge. And this also
promotes EV and charging technology knowledge with coworkers. And number three is public, a network of selected sites focused
in, for instance, underground public parking and level 2 and 3 charging along
travel corridors.
So, just as we need to recognize and
address consumer concerns, we also need to acknowledge concerns that we hear from our dealers, and
especially those in rural areas across Québec. Dealers know their customers and they know their needs. Our dealers will tell you that
vehicle electrification is an excellent technology choice, especially for smaller vehicles
in urban environments. But EV battery technology cannot practically electrify,
at this point, larger vehicles like the pickup trucks that Quebeckers also need. So,
dealers outside of Montréal and Québec City do worry that an overly rigid regulatory sale ratio could leave them with
unreasonable financing and carrying costs for the EV's that they cannot realistically sell to their customers. So, they
also worry that rigid ratios could restrict the access or ability to offer
vehicles that do meet consumers' family and business needs.
So, to address this, Bill 104 and
its regulations, we believe, need to include flexibility measures that should
account for some of
Québec's unique circumstances, for example, as I mentioned, your longer rural
driving distances and the cold weather realities of Canada. We have a
few recommendations in this regard for the committee.
First, one of the flexibility measures
that the Northeast States provided was offering five years or more of early action credits to smooth the
introduction of new electric vehicle sales quotas. And these early action
credits encourage other manufacturers
and their dealers to introduce more EV's and it also recognizes those that
acted early on the Government's
original electrification strategy. Bill 104 only provides two years of
early action credits, and we would like to see five years, as was
provided in other jurisdictions in North America.
• (14 h 10) •
A second flexibility considered is to
insure that you don't limit credits for the kinds of EV's that Quebeckers are most likely to purchase. In Québec, the Chevrolet Volt, along with other plug-in
hybrid EVs, has been the product reference for good reasons, it addresses range anxiety in
cold weather. California, on the other hand, having significantly warmer
climate that doesn't reduce battery range,
has established a requirement to sell a minimum number of pure battery electric
vehicles and limits the ability to count
plug-in hybrid EVs under their regulation. Given Québec's colder winters, we'd
hope that the province would not limit the credits for a type of plug-in
electric vehicle that meets a large number of Quebeckers' needs.
And finally we would encourage the committee to build in a
frequent review period for the legislation and regulations to ensure that you keep up
with fast changing technology.
California has recognized this. It's worth noting that their regulations have been modified numerous
times when it became evident that there was no pathway to compliance for
any of the participants. We recommend a review every two or three years.
In conclusion, General Motors is very proud to be the sales' leader of
EVs in Québec. We intend to maintain that role with the introduction of our Chevrolet Bolt EV, a 300 kilometer
range electric vehicle, and we're looking out to the future of the EV market. We see this as a
marathon, not a sprint, and we need to work together to make this successful.
So, as you consider Bill 104,
we encourage you to focus on addressing practical consumer adoption issues, including the ongoing provision of meaningful
consumer purchase incentives. We encourage you to continue expending Québec's recharging network with particular focus
at home and at work, charging capability, and we encourage you to ensure
that the Law 104 has sufficient flexibility and frequent enough reviews to
avoid unintended consequences for consumers
and for dealers, especially if consumer adoption rates come out of step with
the sale ratios that you're establishing in this legislation.
For
our part, we intend to continue developing and investing as we have been on
this technology, to look well beyond regulations, to be
committed to this technology. And, with that, we would be happy to addressing
questions.
Le
Président (M. Bérubé) :
Je vous remercie pour votre exposé. Nous allons maintenant commencer la période
d'échange. M. le ministre, la parole est à vous.
14883 14883 M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Bonjour, madame. Bonjour, messieurs. Merci beaucoup
pour votre présentation aujourd'hui
ainsi que votre mémoire. Je vais commencer d'abord pour quand même reconnaître
et féliciter General Motors pour le
travail qui est fait au Québec en matière de développement du véhicule
électrique. Il faut le dire, les Québécoises et les Québécois aiment beaucoup la Chevrolet Volt. Et je peux vous dire
qu'en plus de ça depuis ma visite à Warren, la semaine dernière... puis encore une fois je dois vous remercier parce
que ça a été très impressionnant de voir votre centre de recherche près
de Détroit. Et particulièrement j'ai eu le privilège d'essayer la nouvelle Bolt
et je dois vous dire que, depuis jeudi, je reçois beaucoup de demandes et
beaucoup de : Comment ça a été? Et je sens qu'il y a déjà beaucoup d'anticipation au Québec pour ce véhicule-là, qui
offre une autonomie d'autour de 320 kilomètres. Bref, il y a quand même
quelque chose à saluer de l'effort du développement que General Motors a fait
dans la filière du véhicule électrique.
Reste que,
depuis les trois derniers jours, là, qu'on a des auditions, on entend quand
même... Sur la question de l'offre du
véhicule électrique, on nous dit... On a beaucoup de groupes qui sont venus ici
nous dire — puis ça,
c'est quelque chose, on en a même
discuté à plusieurs reprises — qu'il y a une demande importante au Québec
pour des véhicules, soit des hybrides rechargeables ou des électriques, et que
cette demande-là n'est pas comblée malgré tous les efforts qui sont faits. On a vu que, si on met tous les véhicules
électriques disponibles en inventaire au Québec, on est arrivé à un chiffre
de 205 véhicules. Et, en même temps
qu'on a ce chiffre-là, on vient d'entendre dans les médias... Grand bruit a été
fait d'un achat groupé qui vient
d'être complété pour la Nissan Leaf, qui venait d'aller chercher 3 700 adeptes,
là, 3 700 Québécoises et Québécois qui sont prêts à acheter
une Nissan Leaf, là, tout de suite.
Alors,
j'aimerais bien vous entendre parce qu'on semble avoir deux discours, là, qui
s'affrontent sur le fait que, d'un
côté, il y a un discours qui dit : Bien, la demande n'est pas tout à fait
là, puis, de l'autre côté, bien, on
entend tout le contraire, vraiment, là. Puis la demande est là. Il y a un désir véritable des Québécoises
et des Québécois d'acheter plus de véhicules électriques,
ou des branchables, ou des hybrides rechargeables.
Alors, comment vous réconciliez, là, cette
perception, là, qu'on n'a pas... parce qu'encore une fois ce que j'apprécie de votre approche, c'est une approche
de collaboration, c'est une approche de développement. Vous êtes déjà le
leader au Québec, mais on sent qu'on pourrait faire beaucoup plus, d'où notamment
le projet de loi n° 104.
M. Paterson (David) : Sure. Thank you. I'll explain in
English if I can. The first thing is that, as we said, we have invested in this technology we
brought forward into the marketplace with a high focus on making sure that, if
we are going to be successful in
growing this market not just in Québec, but we look globally in terms of this... that we make sure that consumers and their specific
needs are addressed. And what I would say is that, to date, we have been
pleased that every customer that has come to General Motors looking for
a vehicle has been able to order one and we have been able to deliver one. And we see that there are certain
trends, cities... Montréal and Québec are going to be, in our view, the areas where
you're going to have the most uptakes. When you are in a more rural area, where
there is more dependency on pick-up trucks and larger vehicles, you will have
less.
We
have tried to address some of the customer concerns with a range extension in
the Chevrolet Volt and now with a battery that will have 320 kilometers, but we are concerned about aspects
like cold weather and making sure that we don't disappoint our customers
because, if I have to draw an analogy, it's Olympics time, we're all kind of in
a sprint here and, if we consume all of our energy
right up front, and push it out, and overspend that, we could lose the race.
So, there is a pace that
balances infrastructures, technology availability and consumer education and
adoption capability. And so, our commitment
is to be there for our consumers with these vehicles. And we work closely with
our dealers. I mentioned dealers in
my remarks because I know that you have heard, in the last couple of days, that
it's important to recognize that the
dealer is the first purchaser of these vehicles, and they are financing them,
they are making large investment on the expectation that they will be able to sell these vehicles.
We have seen, in a number of
other areas of the world, times when the vehicle didn't sell. And we've had to either clear them out with low cost discounts, or
whatever, where there just wasn't the demand coming forward. And so, there is always this challenge of meeting demand.
I am thrilled to hear that there are large orders that are coming forward.
That's great news. And
there is a different approach when... with a fleet type of purchase than there
is with providing supply through local dealers.
But,
by and large, we feel that we have been able to meet the demand that we have
seen. We have overspent on promotion, and advertising, and the like for these vehicles because
there is an educational aspect that goes with it. But, like all new technologies, it's better to work these
things together. It's our view. That's where the experience shows that we
have the best results.
We
appreciate you made the decision moving forward with this bill. As I say, we
try and look beyond regulations. We're in this game to stay and what we just want
to make sure is that, if there is going to be an intervention in the market
to fix a ratio, that we have the flexibility
to not scare off our customers. We would love to see lots more customers over
time. We need time to bring the technology
forward, bring down the costs. You've heard various committee groups talk
about the cost of the vehicles, so there is
some practical realities that we're working through there. But we've
demonstrated... Now, I think that you
have seen directly, we're willing to make the investment. And I'd just
say : You will hear us at General Motors.
Every time we talk, we say : The world is changing, and the automotive
world incredibly. This is an industry that is going through massive disruption,
and we see it in four areas. It's going electric, it's going connected, it's
going autonomous and it's going shared.
And
I would just add one more thing you might want to consider too. It's that the
movement of the shared economy, the ability to call up a vehicle either on your smart phone or, for
instance, have a fleet of electric vehicles in your condo, this is a business that we are building in General
Motors. We call it Maven, and they essentially work with condo owners to put fleets of vehicles, and so you don't have
to own a car in a city, but you could have access to a car. And so, in that
sense, you know, all of a sudden, you are
getting not just vehicle that are going to individual owners that will drive
that vehicle 5% of the day, you are
getting a vehicle that's now is going to be driven 50% of the day or 80% of the
day. And what your objective is is
twofold to reduce carbon dioxide and see more electronic spent in this
province. That's a great way to actually accelerate the things that you
are doing.
• (14 h 20) •
M. Heurtel : Alors, justement, bon,
mais, sur la question de l'autopartage... puis je crois que... et c'est le but,
notamment, de ce type de consultation, c'est d'avoir justement un dialogue
constructif, et de voir justement comment la réglementation peut être
améliorée ou peut mieux refléter la réalité sur le terrain, et d'avoir les
commentaires de l'ensemble des intervenants dans ce dossier.
Moi, il y a
trois points en particulier. Justement, l'autopartage, ça faisait partie parce que
je sais... Bon, encore une fois, vous
avez investi dans une application qui s'appelle Maven. L'autopartage... Puis
vous n'êtes pas le seul constructeur
automobile à développer davantage dans ce créneau-là. Je vais vous donner les trois
questions, et vous pourrez répondre.
Un, bon,
comment la réglementation, puis c'est prévu, là... Puis, comme vous le
savez, le point de départ, pour nous,
c'est la réglementation californienne, pas pour dire qu'on va faire nécessairement
un copier-coller, mais c'est le point
de départ pour notre réflexion. Comment reconnaître, dans le système de
crédits, de façon adéquate les investissements dans
des systèmes d'autopartage? Deuxièmement, quand vous parlez d'étendre la période de
crédits reconnus avant 2018, là, on
propose deux ans, vous proposez cinq ans. Là, ça veut dire de revenir à 2013. Est-ce que
ça ferait vraiment une grande différence, parce que les ventes, si on parle des ventes 2012‑2013,
est-ce qu'on parle vraiment d'une grande différence? Et finalement, quand vous proposez une révision régulière de la
réglementation, ça veut dire quoi, une révision régulière?
Ça veut dire aux six mois? Un an? Deux ans?
M. Paterson (David) : Sure. Well, I'll take those in reverse
order. So, on review, we suggested every two years. And just my experience with
other forms of legislation and what have you... I think review periods you want
to have, you can't
be constantly in review committee, but, at the same time, with technology that
is changing quickly, I think there's an honour to make sure that you have the ability to amend. And our
experience in California has been that California has had to recut its numbers on a regular basis because,
while they were aggressive, and we all feel good that we have aggressive
regulations at the start, if no one can meet
the numbers, everybody fails. And so, there is, especially in new technology,
it's not just automotive technology, but any
new technology, I think you have to find... we all have to find flexibilities
to be able to adapt as they change.
We
are an industry that has been massively disrupted. Car sharing is just one
aspect of it. You know, we talk about the new entrance in the auto industry like Tesla, we talk about Uber, we
talk about Lyft, we've actually made a big endorsement
in Lyft, and so we need to watch as these changes take place.
We are hearing in the news
today that more and more companies are coming forward, as we would at General Motors, to say that self driving vehicle
are going to be on the road a lot faster than people recognize. That will also
change the game in many kinds of ways. And so, we could be sitting here four
years from now, and the whole world would
have changed. And so, I will just say that, you know, you know better in terms
of what you can manage on those things, but, because it's a technology
area, I would watch the review.
On
advanced products, you've brought in the electrification strategy, a new
challenge, this is an industry to bring forward vehicles. We did, at General Motors, and
we are the leader in this industry. We've brought some vehicles here, to
this market, that sold relatively well, and
we've met all our customers' needs, and we want to grow on that. We just feel
we should be recognized for that. And
when we've seen that the five-year period that was introduced in the Northeast
States was sort of the standard, that caught our attention that we were
only at two.
So, Phil may want to jump on
now. I'll just finish up with one other aspect in how does the California
credits system... Well, let me turn it over to Phil, and you jump, and then
I'll come back on that. I think you can just talk.
M. Petsinis (Phil) : O.K. Yes, with
regards to the early action credits, Québec has done a
fabulous job in leading in Canada and, in fact, leads even all the
Northeast States in adoption of almost 0,9 % to 1 %,
almost 1 %, leading all of Canada and virtually every Northeast States. But, as we move from a
1 % of sales, EVs, the regulation is trying to strive for 3,5 %, 4,5 % in the early years.
It's quite a shift. And so, the early action credit systems these other
Northeast States introduced as part
of their transition were important to help go through that very dramatic change
to give enough credits in the market to allow all participants to
practically comply.
And the other additional factor there is
that, as a vehicle manufacturer introduces a vehicle, you typically see, like we just reintroduced the new
Chevrolet Volt... sales are very high in the early stage and then taper off.
So, our ability to comply as industry with our new products will vary
year to year, and having some type of a credit balance allows the flexibility to manage through those year to year
changes that you will see as we are ramping up. So, that is important too.
And,
on the issue of the shared-vehicle emergence through our Maven and other
platforms, it's an excellent place to put EVs, to educate consumers on using them in
a short-term period, increase the utilization of those vehicles as well.
You just need to make sure that... As in
California, they adopted a... the way they count the vehicles that enter the
credit system is when we sell those vehicles wholesale to our dealer.
That is the transaction that we manage. You just need to make sure that, in the case of, say, Maven, those vehicles may
actually stay within the ownership of General Motors of Canada while they're in that shared platform, and
so you just need to have provisions, within the legislation or regulation,
that will allow us to count those as being
included in the market as well. Otherwise, it might be an inhibitor to going
down that road. And, as David pointed
out, a shared vehicle that's utilized to a greater extent not only gets EVs in
the market, helps in the education of consumers, but it has a
significant multiplier effect on the greenhouse gas reduction.
M.
Paterson (David) :
It's something we often have to say and remind people and it's a big part of
how we're thinking of disrupting our own business model today, it's that, if
you fundamentally recognize that the average person who
owns a car has that car sitting in the driveway or at work 95 % of the time, and it's one of the biggest assets that you buy
in your life, it's not a particularly high utilization of that asset. Now, car
sharing, you know, whether it's in a Uber
fleet and other places, a Lyft fleet, or whether it's in a company-managed fleet that works with
condos, for example, or
other forms like that, really can up that ratio. And that's not bad for the
auto industry either because we'll have to replace the vehicles over
time as well. But you get fewer vehicles on the road and you get fewer
greenhouse gases.
Le
Président (M. Bérubé) : C'est tout le temps dont on disposait pour ce bloc. On poursuit avec
le représentant de l'opposition
officielle, le député de Terrebonne.
M. Traversy : Merci
beaucoup, M. le Président. Merci beaucoup, messieurs dame, pour la présentation
de ce mémoire, très apprécié. Vous dire tout
d'abord d'entrée de jeu à quel point nous aussi, du côté de l'opposition
officielle, nous reconnaissons les
efforts de General Motors pour contribuer à sa façon à faciliter
l'électrification des transports au Québec
ou du moins d'embarquer à pieds joints
dans cette transition énergétique. J'ai regardé vos documents avec plaisir
et je peux vous dire effectivement que la Volt est un excellent véhicule, et que j'ai des très bons liens
avec le Chevrolet Terrebonne Grenier,
et que, jusqu'à présent, je suis très satisfait, donc, de cet achat. Et évidemment
j'encourage les gens à l'essayer.
Ceci étant
dit, je voulais vous poser quelques questions suite à l'intervention aussi de plusieurs
groupes autour de la table qui semblent avoir, donc, des questionnements par rapport à certaines actions de l'industrie. Et je suis très content de l'échange que vous avez eu avec le ministre
parce que vous démontrez une ouverture considérable au projet de loi actuel sur les... zéro
émission. C'est-à-dire que vous reconnaissez la pertinence, vous avez
des inquiétudes tout à fait comprenables, légitimes, et vous essayez de trouver des pistes de solution pour voir
comment le projet peut réussir à les diminuer. Donc, il n'y a pas une
fermeture définitive, et j'apprécie beaucoup.
Vous avez commencé tout à l'heure votre
introduction en parlant de l'importance des communications, de la pédagogie et de la formation de la population
concernant les véhicules électriques. J'ai vu quelques publicités que vous
avez faites, et je trouve que c'est extraordinaire. J'espère que plusieurs imiteront votre exemple pour mettre en valeur ce
genre de véhicules électriques et d'en
favoriser, donc, la promotion au niveau de la population du Québec. Est-ce que
vous pensez que le gouvernement a également un rôle à jouer là-dessus? Et, si oui, de quelle façon?
• (14 h 30) •
M.
Paterson (David) :
I would say that, again, these things are best done working together. One of
the clear rules that
governments, not just here, in Québec, but everywhere, have is in building the charging
infrastructures. And, frankly, as we look at the current basis
of charging infrastructures in Québec, you have a good start but a long way to
go. If we want to try and improve the size of this market, we're going
to have to continue to improve the size of the charging availability as well. And there is some education to be done there as
well in terms of how charging works, how fast charging works and the availability. I think frankly
technology is going to help us a lot in this as we simply could look on a smart
phone and find out where charging capabilities are. So, that's a big area.
But I would start, and the
reason I very consciously put that slide up that shows the questions that
people are asking, I think that's what we...
You know, anytime you're trying to sell a product in the market place, it
really helps to think about your
customer and the more that we can answer those questions. Those are the
questions that real customers tell us
are on their minds because we are trying to convert people that haven't
experience this technology into potential customers. So, anything that we can do from an educational point of view
and that area, we would be supportive of doing. We're trying to do that in some or our traditional advertising, but we
spend a lot of time in drive programs to get people to actually test the
technology.
One of your committee members tested some of the
technology last week, and there is no better way to really experience it and to learn about it. And just to
see a little thing like a paddle on the side of the wheel that allows you to
actually recharge your battery as you're
going through braking, and how obsessive it becomes to start using that instead
of your brake... These are our little
adaptations and changes in the technology, but the fact of that is an
interesting thing that actually gets
people quite intrigued in the technology. And I can't speak for our
competitors, but there is lots of good technology out there. There is a
great story to tell, we should tell it together.
M. Traversy :
Et donc je comprends que, donc, dans cette tentative de répondre à toutes ces
interrogations tout à fait légitimes, une action, quelle qu'elle soit,
du gouvernement à l'égard de la clarification de ce que l'utilisation de véhicule électrique peut apporter comme avantages
serait la bienvenue. Évidemment, du côté de l'industrie, il y a toujours
encore des efforts à faire, mais il y a
déjà, donc, quelques actions qui sont faites sur le terrain. On espère que
ça... Il y a peut-être l'exemple que l'État puisse donner aussi
l'inspiration et la motivation aux autres pour continuer.
Vous
dire que je suis d'accord aussi avec vous concernant des examens réguliers,
donc de voir à trouver une période avec
laquelle... avec l'évolution de la technologie on puisse donc être capables de
se reposer des questions pour voir où on en est rendus. Pour le laps de temps, c'est sûr que des discussions
peuvent avoir lieu, mais je pense que le principe est bon et qu'il est
vrai que la technologie évolue très vite.
J'aimerais
vous parler d'un autre dossier qui concerne les inventaires. Ça a été un enjeu
très, très discuté autour de cette
table. Le ministre en a parlé un peu tout à l'heure. Il y a quelque chose qui
m'intrigue au Québec. Est-il possible d'avoir
l'inventaire des voitures électriques hybrides branchables d'un concessionnaire
ou plutôt d'un constructeur sur le territoire québécois? J'ai vu des
tentatives de groupes pour tenter d'avoir l'heure juste, et, à chaque fois,
c'est des extrapolations, c'est des estimations. Il semble que, dans d'autres
États, l'information est plus facile. Et ça viendrait peut-être déboulonner
cette espèce de dualité où on dit : Bien, on a une offre. L'auto est
offerte par tel, tel, tel constructeur, mais
elle n'est peut-être pas disponible sur le terrain. Cette transparence ou cette clarté pourrait peut-être
réussir à briser, justement,
cette ambiguïté. Est-ce qu'il y a des réflexions en ce genre qui sont en cours présentement avec General Motors?
M. Paterson (David) : Yes. The one thing I would suggest is
that... I often talk about this issue and I'm glad that
you've had an opportunity to meet with the dealers'
association and understand
the relationship between manufacturers, the dealers and then customers. And you'll appreciate
that it's the dealer that is effectively the first customer taking a risk
on purchasing the vehicle to have it
available on the floor. And it's standard practice in our industry that they
will take a look at the type of demand that they've had so that they can
make orders to have the vehicles that are there.
Sometimes, there are changes in that
pipeline because we'll have a new vehicle introduction. For example, we're introducing our Chevrolet Bolt,
and it'll come into the market, be available for sale here next year, but it
will be constrained at first because we're only starting up the factory
and getting things moving.
So, sometimes, there are challenges in
that area, but car sales are not like going in buying in blue jeans. It's not
like you can walk in and you can see the shelves stacked with any number of
different sizes and colors and go in and do that. It's an extremely expensive item that, in
defense of our dealers, they have to finance. And so they're paying from the
factory for a very expensive product, and
then they take the risk as to whether or not they can sell that. And so a
dealer in Saint-Jean is going to have a different pipeline, in terms
of demand purchases of these EVs, than someone in Montréal.
And so, overall, inventories and
sharing data, I'm always for making sure that we have good data. That's
something that we should do.
Le
Président (M. Bérubé) : 1 min 50
s.
M. Traversy : Écoutez, merci
beaucoup pour cette réponse quand même
assez claire. Je vois la bonne volonté de votre côté pour pouvoir y
parvenir. Je comprends qu'il y a des difficultés. Je pense qu'elles ne sont peut-être
pas insurmontables. J'ai compris qu'ailleurs,
notamment aux États-Unis, ce genre d'information peut être disponible. Évidemment,
les modèles ne sont pas exactement les mêmes qu'au Québec ou au Canada,
mais je pense que c'est possible d'avoir un peu plus de transparence de
ce côté. En tout cas, je pense que ça aiderait pour le débat.
Vous
dire aussi à quel point je pense qu'il est important de reconnaître les
hybrides rechargeables dans le cadre du
projet de loi actuel. Et je profiterais du temps qu'il me reste
pour vous poser une petite question. J'ai vu que vous étiez très ouvert à avoir, donc, de l'aide de tous les
paliers du gouvernement. Je profite de la présence de General Motors
Canada pour savoir s'il y a
des démarches pour convaincre le gouvernement
fédéral de faire sa juste part dans
l'électrification des transports, du territoire
à la fois du Québec, mais aussi de l'ensemble du Canada parce que
vous comprenez que c'est un enjeu qui touche particulièrement le Québec
et que nous aimerions aussi voir un intérêt de la part de ce palier.
M. Paterson (David) : Sure, I have occasions and
opportunities to talk with the federal Government all the time. I
think there's great interest in making sure that Québec has more than its share of good
infrastructure support and the likes, from the perceptions that I've had. But it's something I... I'd
say the same thing as I've said to you, it's that we need to make this mix
between delivery of infrastructure, delivery of product and the development of
product because this technology is
not done yet — I mean, we have a lot of
investment and technology work to change batteries to bring down the cost so that this can
be a truly mainstream product, so we're early stages in this technology — and
then, of course, the customer.
The
one thing I would say too, and it's a little off question, but I should have
mentioned it when we're talking about infrastructure, you have a real advantage here in Québec hydro.
And, you know, the fact that you have that ability to come right to the customer, and all that, is
something that, I think, is a real advantage for this province. And I think
working with the federal Government to focus on infrastructure, but also
working with the industry, would be good.
Le
Président (M. Bérubé) : ...compléter ce bloc. Et on
poursuit avec la deuxième opposition avec le député de Groulx. Et, pour votre information, le comté de
Groulx compte une ville que GM connaît bien : Sainte-Thérèse. Alors,
la parole est à lui.
M. Surprenant : En fait, M. le
Président, je vais corriger le tir, c'est Boisbriand.
Le Président (M. Bérubé) :
Ah! Boisbriand. On disait Sainte-Thérèse à l'époque, mais Boisbriand.
M. Surprenant :
Oui, mais effectivement Boisbriand. Alors, Boisbriand, évidemment, vous savez
qu'il y avait une usine importante,
là, pour GM, pour la région, en fait, là, une usine de General Motors. Alors,
l'usine est partie il y a de
nombreuses années, mais, en fait, on a un centre local de développement
économique qui a très bien réagi à la situation. Ils ont fait des efforts herculéens pour remettre l'économie sur ses
rails, de sorte qu'aujourd'hui on a quand même des joueurs qui sont de vos fournisseurs. Hier, j'ai
eu le plaisir de visiter l'entreprise Raufoss, une entreprise qui fabrique des
pièces de suspension, et on me disait que,
depuis quelque temps, ils ont maintenant GM. Ils fournissent des pièces pour
les Cadillac. Alors donc, je suis content
des relations qui continuent d'opérer au niveau, là, de l'automobile, notre
région et puis l'entreprise que vous dirigez.
Alors,
maintenant au niveau de mes questions, vous dites, dans votre mémoire, que le
«key driver of success for evolving
technologies like electric vehicles is consumer demand». Dans votre document
que vous nous avez également remis
ici, vous faites état que les gens se questionnent encore : Est-ce la
technologie d'aujourd'hui puis à quelle distance peut-il aller?
• (14 h 40) •
Le
gouvernement, dans ses efforts, veut vraiment aller vers l'électrification des
véhicules, et puis l'électrification, disons,
exclusive. Il y a actuellement des véhicules qui sont des hybrides. Vous êtes un des vendeurs avec la Volt au niveau des
hybrides. Et puis ma perception, c'est que les gens, actuellement, bien qu'ils soient enclins à espérer pouvoir avoir des véhicules électriques, entièrement électriques, ne sont pas confiants encore tout à fait mais sont surtout pressés. Les gens pourraient faire le voyage, disons, Montréal-Québec
en arrêtant et poursuivre... surtout en hiver à cause des conditions. C'est plus énergivore au niveau
de l'électricité. Et donc les gens ne pourraient pas le faire d'un coup. Mais
les gens, ce n'est pas ça qu'ils
veulent. Les gens, ce qu'ils veulent, c'est le faire d'un coup, et donc le
temps, pour eux, est plus important
que l'arrêt qu'ils vont faire, où ils vont être sécurisés, ils vont pouvoir se
rendre, après ça, à distance.
Alors, le gouvernement met l'emphase actuellement sur les véhicules électriques. Il y a
des rabais importants, on
parle de 8 000 $. Les hybrides, on parle de 3 000 $,
3 500 $ de subvention qui est accordée. Qu'est-ce que vous pensez
de ça? Est-ce qu'on ne va pas trop vite actuellement vers une solution où on
n'est pas prêts au niveau de la batterie? Est-ce
qu'on ne devrait pas mettre l'emphase, actuellement, sur augmenter peut-être les subventions aux
véhicules hybrides et pour inciter
les gens à acheter des véhicules hybrides, avec la conséquence où la plupart
vont s'en servir exclusivement pour
la portion électrique, mais ils vont avoir cette sécurité-là, surtout, que ça
va pouvoir aller vite, le trajet qu'ils ont à faire sans faire d'arrêt?
Qu'est-ce que vous pensez de la position qui est
prise, puis peut-être que ça pourrait être pris pour...
M. Paterson (David) : First of all, just one sort of
technical aspect is that the Chevrolet Bolt is actually an all electric vehicle, always drives on the
battery. What is has is a generator on board that, when the battery reduces,
will kick in. It's a
gasoline generator and it recharges the battery as it's driving. So, it's
really an electric vehicle, not a hybrid. And I guess this may be kind of small differences, but, in the industry, and
particularly when you're dealing with regulations and whatever, these
differences do get picked up in those aspects.
But
to your main question, in terms of range, I think your question just underscores the fact that we are in an early stage of this technology, in our
view. We are taking the long run that we think the future is going to be
electric and that it will be a
growing portion. But some of the main technological change that really needs to
take place is batteries. We know how
to make the electric drive, and all that. It's the same electric drive as a
hydrogen fuel cell vehicle has in terms... We just need to be able to take batteries, store the electricity and get
more longevity. And we've seen huge improvements in those areas, but... and we are pleased that we'll be the first
company out with a vehicle that has an excess of 300 kilometers, 320 kilometers. And so, within the world of EVs,
that's often been cited by others as being a real game changer in getting
to that range.
But
one of the things that I think Quebeckers do, and our experience tell us, is
that, if you get up in a really cold winter morning... Batteries like to be at the same
temperature as we do, about 20° C, but, if it's really, really cold, that battery, which you are expecting to get 300
kilometers on, could go to half. And if it's really, really hot, the air
conditioning system has to kick in and draw a lot of that battery as
well.
So,
what we are working on is extremely advanced technology to be able to utilize
that energy as effectively as we can without trade-offs, trade-offs in weight and mass as well. And so,
right now, the practical electric vehicle is a smaller vehicle that... the outreach of range on batteries
right now is what we'll deliver in the Chevrolet Bolt, 320 kilometers. But
it will progress. We'll continue to make advances, we'll continue to look at
battery chemistry because batteries, it's actually
more about chemistry than it is anything else. And so, we continue to take a
look at that and how that energy is delivered.
So, I really think you have to think of this as an important
technology. It's obviously wonderful for Québec because of your advantage in
electricity, but you need to find the right balance so that you don't expend
all of your Olympic energy in the first part of the
race. I think you need to keep that balance.
And,
for us... I keep coming back to it, but my biggest worry is really our dealers.
If we end up with a regulation that forces too much technology onto them at a time when the market
isn't ready for it, those consumers don't answer those questions fast
enough, then we go too hard. But what's even more worrisome is... I don't want
to turn off those consumers. Those consumers
are the ones that we need to have for the long term. So, we need to answer their
questions, we need to communicate
about the advances that are there and we need to provide them a product that
has no excuses, and that's what we're trying to do. So, we did that with the Volt, with
the backup battery, so that they are the backup charger,
so that they can get 600 kilometers of
range, and they could go to Ottawa and back and
they'd be happy. And so, that's a temporary transition,
but it happens to be an excellent...
Le Président (M. Bérubé) :
Merci pour votre contribution. Ça met fin à nos échanges.
Je vais suspendre quelques instants, le temps de
laisser place à Kia Canada de prendre place.
(Suspension de la séance à 14 h 46)
(Reprise à 14 h 48)
Le
Président (M. Bérubé) : Alors, je souhaite la bienvenue aux représentants de Kia Canada.
Je vous demande de bien vouloir d'abord vous présenter, ainsi que les
personnes qui vous accompagnent. Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé. Par la
suite, nous procéderons à la période d'échange avec les membres de la commission.
Et, juste avant de vous donner la parole, vous indiquer qu'à 15 heures pile
vous allez entendre un bruit, une déflagration qui est liée aux travaux qu'on à l'extérieur. Donc, on vous en avertit. Mais maintenant la parole est à
vous.
Kia Canada
M. Lancaster
(Ted) : Merci, M. le Président. M. le
ministre, membres du comité, je
m'appelle Ted Lancaster. Je suis vice-président et COO de Kia Canada.
Avec moi, c'est George Bousioutis, Government Affairs Manager, et Serge Beaudoin, concessionnaire Kia Ste-Foy, aussi
à Québec. Pour vos oreilles, parce que
mon français n'est pas parfait, je demanderais de
parler en anglais, s'il vous plaît. Mr. Bousioutis is fully
bilingual and can answer any questions «en français», if
you wish.
We
welcome the opportunity to speak to you today on Bill 104, An Act to
increase the number of zero-emission motor vehicles in Québec in order to reduce
greenhouse gas and other pollutant emissions, in front of you, here, at the
National Assembly.
• (14 h 50) •
First
and foremost, we would like to give credit to the Québec Government for making the environment a top priority. This is something that we all share at Kia Canada because our families and future generations will benefit from the
efforts here today. We hope our comments will assist the members in the
deliberation in order to achieve the bill's
objective, which is to reduce greenhouse gases without penalizing manufacturers and dealers, but also to
allow consumers the ability to choose adoption of zero-emission vehicles as
well as low-emission vehicles. Members should keep in mind that we make a
significant investment in research and development manufacturing, and we are
fully vested in selling and increasing the sale of
zero-emission vehicles here in Québec.
First
off, let me tell you a little bit about Kia Canada. Kia Canada was founded in
1999 and is a subsidiary of the Kia Motor Corporation.
We sell and service high-class vehicles, including the Soul EV, the Optima
Hybrid and the Optima plug-in Hybrid. We have 189 dealers nationally and 61
dealers here, in the Province of Québec. We employ 14 employees here, in the province, in Montréal, we have a
state-of-the-art training centre, which is where we do our training on our plug-in hybrid vehicles as well as our Soul
EV. Our brand slogan, The Power to Surprise, represents our global
commitment to surprise and delight people
with our existing and inspiring innovations and technologies that go beyond
expectations.
We
appreciate the various efforts that have been put forward by the Province of
Québec and the Québec Government
when it comes to the sale and adoption of zero-emission vehicles. We recognize
Québec as the number one province in Canada for this, as well as, globally, a leader. We want to
give kudos to the Government for managing the incentives that are already in place and we believe that these
incentives, along with education and infrastructure, are why Quebeckers
lead in EVs.
Kia
is pleased to report that Soul EV sales began in October of 2014, and we sold
110 units of the introductory model. We are aware that demand was higher than supply, so we made a
quick adjustment this year, increasing 800 %, to 850 vehicles supplied across Canada. In addition
to the introduction of the Soul EV in 2014, we also want to achieve better
understanding of the EV market and, as a
result, we joined Electric Mobility Canada, whose mission is to support the
efforts of the members in adoption of
electric mobility throughout Canada. M. Bousioutis, in fact, was recently
elected to the board of EMC, showcasing our commitment to the EV
technology across the country.
Our
commitment continues as it's been recently reported that Kia will be launching
many green models through 2020, which could place Kia among global leaders in the electric vehicle
segment. Those models will include a multiple technology
base of hybrids, plug-in hybrids, electric vehicles, hydrogen fuel-cell, like
the Kia Niro, which made its Canadian debut
both in Toronto and Québec City. The Niro will be followed by a plug-in version
as well. We also introduced the new
Optima Hybrid electric vehicle and plug-in Hybrid earlier this year in
Vancouver. And we are making large
multi-billion dollar investments during a very difficult period, when, right
now in Canada, gas prices are the lowest they've been since 2008.
Also, green car sales, which concern
us, are down in the U.S. and in Europe. And we hope to make profits in this echo-friendly area by the year
2020, although it has been challenging. That's why we spread our investments
out across multiple technologies. We
define electric vehicles to include the PHEV-HEV, battery electric vehicle and
fuel-cell. And Bill 104 could simply
be improved by including HEV and PHEV, as they are important part of greenhouse
gas reduction.
Furthermore, all these types of
engines have their benefits and limitations. However, by providing consumers
with options and product availability, it will allow
for greater acceptance and penetration into the market of these green technologies,
and we encourage Québec to support those same green technologies. That's why we
welcome the 2030 Québec energy policy
proposal, which will establish a network of multi-fuel stations offering
gasoline biofuels, natural fuels,
natural gas, propane, electricity and hydrogen throughout the province. We
recommend all governments and encourage
them to develop their charging infrastructure, particularly for workplace and
DC charging, as that is a key to expanding zero-emission vehicle sales.
Kia is always looking to ways to
partner and help with new technologies, particularly electric vehicles. We
believe that more
can be accomplished working collaboratively than by having a rigorous structure
with penalties, like a ZEV mandate.
Therefore, ZEV mandate, as proposed in Bill 104, is not required to enhance
acceptance or demand of electric vehicles
by the public. Our company has experienced in jurisdictions with ZEV mandates,
and these come with more pain than benefits for companies and consumers.
Québec is a market leader in the sale of EVs. Such legislation is really
unnecessary. Half of Kia's Canadian sales are already in the Québec market.
One
of the most important elements of acceptance of zero-emission vehicles is
workplace charging. Our U.S. colleagues provide
us with the following statistics. 45% of all Soul EV customers report access to
workplace charging. 42% of Soul EV consumers
would not have bought a Soul EV without access to workplace charging. It is
clear that workplace charging has become a
critical element to EV adoption, and supporting the incentivizing and expansion
of the workplace is a sensible way to
adopt and expand the EV sales. We encourage the Québec Government to enhance the workplace charging program.
Workplace charging is vital to EV owners and potential purchasers. It's
reliable, convenient, safe and
available, it's relatively lost cost to workplace owners and it enables for
daily driving for a wide variety of buyers.
Beyond workplace charging, we see a
growing need for DC charging centers not unlike the Tesla Superchargers. The DC charging infrastructure
installed by Hydro-Québec and Circuit électrique has been very beneficial,
without question. However, looking
beyond this recent emerging need to fuel the growing base of EVs and upcoming
longer-range EVs, to adapt readily,
refuel even larger battery life and also to help extending the operating range
of EVs beyond urban and suburban areas. Arguably, DC charging centers
appear great solution : reliable, safe, convenient and available. These DC
charging centers and workplace charging are key elements to foster that growth.
In addition to expanding the charging
network, Kia advocates the development of provincial fleet purchasing and rules for ZEV. We commend the city of Montréal and mayor Coderre
for their bold initiative to convert their fleet of conventional vehicles to electric vehicles. We will work together with
Montréal and with any other jurisdiction of help them achieve their
goal.
In
the private sector, we are pleased to note that Taxelco, better knows as Téo
Taxi, has required a fleet of Soul EVs to provide ecological all-electric taxi experiences to Montrealers. This is the type of leadership we encourage all governments and many more businesses to follow to encourage mass
adoption of these technologies. To that end, the province can certainly do more to help with the public's acceptance of
these advanced technologies, namely integrating them into their vast fleet of vehicles. Not only is there an
environmental benefit, but they also enable drivers of those vehicles to experience zero-emission vehicles and may help
them make their own personal decisions on their personal vehicles and purchase zero-emission vehicles. To that effect,
the 2015 to 2020 Québec Government Sustainable Development Strategy, released in November
2015, proposes a 9% GHG emission reduction of its government-like vehicles compared to 2009 and 2010. Yet, the strategy only states
sustainable development in a ministerial committee could establish the EV fleet target. But we don't
advocate selling targets for manufacturers as a tool to stimulate demand in a
free market economy. We do believe the Government could lead by example and set
its own ZEV Government goal. To that effect, Kia would welcome
participating in any RFPs that might be available to support this initiative.
We applaud you for the incentive. We
know that building EV-awareness, promoting EV benefits, incentives up to $8,000, HOV lane access, incentives
of charging station installations, all of those benefit this specific bill and
this initiative. Alternately, what we
would like to do is recommend the collaboration with our group, with all OEMs.
We support the concept of insuring
greenhouse gas reduction. We ask consideration of not limiting it to zero-emission
vehicles. Thank you.
Le
Président (M. Bérubé) : Je vous remercie pour votre
exposé. Nous allons maintenant commencer la période d'échange. M. le
ministre, la parole est à vous.
• (15 heures) •
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Bonjour, messieurs. Merci pour votre présentation ainsi
que votre mémoire. Encore là,
j'apprécie le ton constructif de votre présentation et le fait qu'il y ait des
recommandations. Je crois que, de notre
côté, nous sommes tout à fait d'accord que le gouvernement a un rôle important
à jouer dans le développement des véhicules zéro émission et qu'il y a
un travail qui doit se poursuivre.
Au niveau des
politiques d'achat gouvernemental, il y a déjà des politiques d'achat qui sont
en place pour s'assurer que, lorsqu'un ministère, un organisme
gouvernemental remplace un véhicule, il doit le remplacer avec un véhicule électrique ou un véhicule
zéro émission. La stratégie gouvernementale de développement durable également,
qui a été mise en place l'an dernier...
(Interruption)
M. Heurtel :
Il est maintenant 15 heures. Alors, il y a déjà des éléments en place pour que le gouvernement se procure davantage de véhicules. Et on est tout à fait d'accord que le gouvernement doit faire preuve d'exemplarité dans tous les domaines de lutte contre les changements
climatiques. Le fait est également qu'hier nous avons eu la présentation de Mobilité Électrique Canada, et ce qu'on entend de Mobilité Électrique Canada, c'est qu'elle voit d'un bon oeil une norme VZE. Et, tout comme avec ce qu'on vient
d'entendre de General Motors, ce qu'on veut être capable de faire, c'est
travailler avec l'industrie, avec les
concessionnaires, pour avoir une norme qui, bon, oui, démontre une certaine
forme de flexibilité puis qui reflète aussi la réalité du développement
technologique. Alors, c'est sûr que, dans les prochaines semaines, prochains mois et dans les années à
venir, advenant l'adoption du projet de loi, il est clair qu'on veut poursuivre
ce travail-là pour s'adapter et se coller aux développements technologiques.
Également,
bon, vous l'avez mentionné, mais, bon, Téo Taxi, Taxelco, on les voit, les Kia
Soul électriques roulent. Ça démontre justement la volonté d'innovation,
de développement. Les Québécoises et les Québécois les voient, les Kia Soul électriques. On les voit rouler. Et ce
qu'on voit aussi, c'est plus de demande. On le sent, on le voit. Et, justement,
le fait que les Kia Soul roulent dans leurs couleurs distinctives à travers les
rues de Montréal, je crois que ça montre justement
aussi que ces flottes-là peuvent bien fonctionner et qu'on peut rouler avec un
véhicule électrique à travers les rues de Montréal et offrir un service
à la population.
Ma question, en
somme, encore une fois, c'est lié, puis on en a parlé beaucoup, c'est la
question de l'offre et la demande.
Vous parlez de 61 concessionnaires au Québec. Est-ce que vos concessionnaires
sont tous accrédités pour vendre des véhicules zéro émission, des véhicules
électriques? Et vous, quelle est votre réaction? Parce que beaucoup d'organismes sont venus ici, là, nous dire que les
inventaires, un, sont difficilement accessibles, qu'il n'y a pas assez de
véhicules pour correspondre à la demande, qu'une norme VZE est nécessaire pour
justement répondre à la demande croissante
des véhicules, que c'est beaucoup plus difficile qu'on le pense d'obtenir un
véhicule électrique. Puis je ne mets pas
ça sur le dos de Kia nécessairement, mais je dis juste que ce qu'on a comme
représentations, c'est que le consommateur qui veut un véhicule électrique doit subir une véritable course à
obstacles, que c'est très pénible et qu'en plus de ça les inventaires
sont tout simplement presque inexistants. Alors, comment vous
réagissez à cela?
M.
Lancaster (Ted) : First, I think we'd like to sell as many electric
vehicles to consumers as possible. To answer your first question, we have ten dealers in the
province of Québec that sell electric vehicles. As far as inventories go, we
have 240... sorry, 251 in the province of
Québec, 144 are in dealer inventory. The dealer to my right, for example, has
sold 43 here to date and he has 33 in inventory. The infrastructure required
for an individual dealer to set up with EV technology,
including battery stacker for removal and service, as well as charging
stations, amounts to about $12,000. For some dealers, that's
significant, particularly rural dealers.
I'll
use Lac-Saint-Jean. Alma is a prime example. I think they would love to do
electric vehicles. I think they would really appreciate that. However, the
infrastructure is not in their city right now to be able to sustain the one or
two sales per year that might get. We make it available to... on our
Website, which dealers do sell Soul EV's, and I'm happy to tell you that we are
expanding our Soul EV dealership numbers in the province of Québec. We have two
already in Montréal. We had lunch together
with Serge, and, you know, obviously, talks are opened. He's going to be
expanding with us in Saint... Sorry?
Une voix :
Sainte-Foy.
M. Lancaster (Ted) : ...Sainte-Foy? No, the new location. Sorry.
Une voix :
Val-Bélair.
M.
Lancaster (Ted) : Val-Bélair. And he's asked about, you know, Soul EV's for
Val-Bélair. As I said earlier, we've increased our
allocation production to dealers a... sorry, 800%, from 110 to 850 this year.
We're committed to continuing to grow. It is
stages in which we need to grow. We've got to make sure that not only the
infrastructure for the dealers, but
also the infrastructure for charging stations is available to consumers. I
would love a consumer from Alma to be
able to drive to Québec City and charge along the way. Reality is, right now, I don't
believe they can. So, until they can, it's very
difficult for us to ask a dealer to invest $12,000 in expanding with EV.
Le Président (M. Bérubé) :
La prochaine question proviendra du député de Maskinongé.
M. Plante : Merci
beaucoup, M. le Président. Bien, bon après-midi, messieurs. Bienvenue à cette commission. Tout d'abord, merci pour votre
présentation et votre mémoire. Merci beaucoup.
Écoutez, je
vais revenir parce que vous avez parlé un peu de la répartition par
concessionnaire et dans les régions. Premièrement,
juste rappeler que la norme est une norme provinciale et non une norme par
concessionnaire ou par région, ce qui
différencie un peu, donc ça devient au niveau des ventes globales de la
province. Et juste pour vous dire qu'on a appris, pas plus tôt que ce matin, que... et malheureusement c'est un de
vos compétiteurs, mais une autre marque de voitures où ses plus grosses ventes sont faites dans une
région comme Lanaudière, à Rawdon, qui est tout de même assez loin de Montréal et de Québec. C'est tout de même en
région, et ça fait partie aussi... On a appris hier de Daniel Breton, qui
est venu nous faire une présentation, qui nous a dit : Mais,
écoutez, quand vous pensez que les plus grosses ventes sont à Montréal, bien, c'est un mythe parce que les plus
grosses ventes se font en banlieue, couronne nord, couronne sud, puis dans les régions du Québec. Et les plus grands
détenteurs de véhicules électriques se situent justement à l'extérieur des
grands centres.
Je reviendrai
dans la distribution puis dans l'importance, si on veut, de la commercialisation
de ces véhicules-là en région, et,
dans tous les différents concessionnaires, c'est... Pas plus tard
qu'aujourd'hui même, j'ai rencontré une dame qui me disait qu'elle a voulu changer de véhicule, et elle est allée
voir son concessionnaire, qui lui a dit : Bien, écoute, ne prends pas un véhicule électrique, ce n'est
vraiment pas performant, ce n'est pas bon. Et, tu sais, c'est malheureux, des
choses comme ça, que ça se produise. Puis, des histoires comme ça, on en entend
à tous les jours.
Moi, ce que
je veux savoir, c'est, advenant l'adoption d'une norme, qu'est-ce que, demain
matin, parce qu'on sait que l'offre
et la demande, ça se stimule, là. Bien, on regarde juste les modèles de
véhicules qui ont changé d'année en année.
Je prends juste, exemple, quand j'étais jeune, il y avait la Chevette, là, qui
était comme une épidémie partout, sur nos
routes, au Québec. C'était devenu très, très populaire, mais, trois ans avant,
on n'aurait jamais pensé que ces autos-là auraient été sur les routes parce
que c'étaient des véhicules d'une dimension beaucoup plus gigantesque.
Donc,
j'aimerais savoir qu'est-ce que vous pouvez faire, de un, pour informer vos
concessionnaires en région, de deux,
pour aider la commercialisation et l'éducation des gens en région. Et qu'est-ce
que vos concessionnaires, demain
matin, avec l'arrivée d'une norme, vont
pouvoir faire pour justement développer ce marché-là, parce qu'il
y a un marché, on le voit par les ventes qui ont augmenté dans les
dernières années?
M. Lancaster (Ted) : As far as development of our dealers goes, we're constantly providing
training and assistance to
the dealers for both technical and sales training. We actually have some
training that's going on this week in Montréal. We
have good adoption, we had 10 spots available, we had eight or nine spots
filled for both the technical and the sales.
If
a mandate or legislation came tomorrow, I don't know, if
that is necessarily going to change, how we go about it because we're already actively looking for growth
of our dealer body. You asked about specific regions, and, not to isolate Mr. Beaudoin, we've sold close to 400
units here today, which is obviously way ahead of last year, but 220 of those
have been throughout the Province of Québec. Well, Mr. Beaudoin sold 40. There are a lot
that have been sold. And all of our dealers, when I
talk about Montréal and Québec, they work in the suburban areas too.
We're not isolated to Québec City proper. A lot of them are in...
we have Laval, we have ALBI, Mascouche, we have a number of different locations that are suburban. And
we see that trend as well, which is why we want to continue to grow and expand
with our dealers because we see that
it is starting. As infrastructure
changes and grows, so is the ability to provide those vehicles to consumers outside of the
major metropolitan markets. This is not something unique to Québec, it's
something that we're seeing nationally, and we continue to look at
opportunities to expand.
M. Plante : On s'entend que...
Oui, c'est correct?
Le Président (M. Bérubé) :
Cinq minutes.
M. Plante : On s'entend qu'avec la norme ou la loi zéro
émission ce qui va importer, c'est d'avoir des véhicules disponibles, O.K., à
proximité. Puis on s'entend qu'entre concessionnaires, là, pour connaître de
mes amis qui travaillent dans les métiers de l'automobile, souvent, vous
pouvez vous arranger en disant : Mais il y en a un de disponible à tel endroit, etc., et ça fait que, dans la journée ou
dans la demi-journée, tout dépend de la distance, la personne a son véhicule
neuf de son choix puis souvent de la couleur de son choix puisqu'il est à
proximité.
On regarde aussi souvent les concessionnaires
automobiles, peu importe la marque, votre localisation, c'est souvent en bordure des grandes autoroutes des
grands axes routiers, de un, pour la visibilité, de deux, pour la proximité,
mais on s'entend que ce n'est pas nécessairement un frein, mais plus une
nouvelle façon de commercialiser les choses qu'il va falloir apprendre.
• (15 h 10) •
M. Lancaster
(Ted) : Yes. I think there's a lot that still need to be learned,
there is no question about
it. And I think that's
part of what Kia Canada continues to try and do as educate and
provide as much information we can. Kia Canada believes that this is accomplished through
collaboration as opposed to mandate with risk of penalty. You know, I think it
was mentioned by our colleagues from General
Motors that a credit system similar to what they're looking or are doing in
California is a great way to look at reducing greenhouse gases. And, if zero-emission
vehicles are really the focus for this bill, I think it would be fantastic for you
to put more credits on zero-emission vehicles, but still are credits of low-emission
vehicles, like plug-in hybrids or hybrid electric vehicles and fuel cell, to
also be adopted into this bill.
Le Président
(M. Bérubé) : 3 min 40 s. Député de Mégantic,
c'est à vous.
M. Bolduc : Merci,
M. le Président. Bonjour, messieurs.
Il me fait plaisir de vous recevoir ici aujourd'hui et de vous entendre.
Un des
problèmes qu'on a entendu fréquemment au cours des derniers jours, c'est le débat sur
les distributeurs de voitures, qui,
eux, sont souvent peu intéressés à vendre des véhicules pour deux raisons
fondamentales. La première, c'est
qu'on ne comprend pas vraiment le produit. Et, deuxièmement, les revenus
d'entretien générés par un distributeur sont beaucoup
plus bas pour une voiture électrique. Comment Kia prend-elle soin de s'occuper
que les distributeurs n'y perdront pas au change et qu'on va encourager la... à
vendre des véhicules électriques?
M. Lancaster (Ted) : Well, I think it continues with the education platform that we've put in
place. You know, we've
had recent changes in our organization with training, that's important to me.
And part of the organization change requires
that we're going to provide in-dealership training, and that's going to entail
for 2017 electric vehicle training.
There are a number of opportunities in
and around this area where we do have to educate the dealers, there's no question about it. You're right,
the information that you provided is correct. Without and engine to work on,
the ability to generate gross profit in the service shop, and certain
will tell you, is reduced significantly.
However, I think there are other
tangible benefits in bringing more consumers into the electrification
technology age. We're going
to continue to provide all necessary education. We're going to continue to
advocate for low-emission
vehicle technology adoption throughout Canada and we're going to continue to
supply the dealers with the vehicles as they require to
grow the business in this province as well as throughout Canada.
Yes, at the individual dealership
level, I'm not there every single day, I cannot speak to what a consumer might be told at the dealership level,
but, as we continue to educate consumers, as we continue to work with our
dealers, I think we'll find that
adoption is going to continue to
grow. As we sell more, cost will go down, as cost go down, it makes it easier
to bring that variance on a payment between
a non-EV and an EV vehicle closer together. And the Province of Québec
is being instrumental in helping with this with the credits and the incentives
that are paid to consumers.
So, everything we're going to do is going
to be to provide structure, to provide education not only to the consumers, but also to our dealers to ensure that this is something that
continues to move forward.
M. Bolduc :
La technologie des véhicules électriques s'améliore très rapidement. Vous nous
avez parlé que Kia avait investi des
sommes très considérables pour faire du développement technologique. Est-ce que
le Québec peut servir de plateforme,
dû à son climat rigoureux, pour aider le développement? Et, si oui, est-ce que
vous faites du développement au Québec?
M. Lancaster (Ted) : Currently, we don't do development in
Québec. However, we do a number of initiatives in Canada. With the cold weather casting, we look at
some of the... Canada is certainly one of the places that are looked at, for
obvious reasons. I'm not opposed to making
that recommendation. We have a product plan. George, being at the Governmental
Affairs, deals with a number of people at
their head office. If that is something that you feel would be of benefit to
Québec, Québec consumers, for us to
talk about, we would advocate within there is an option for them to pursue.
We're not opposed to it. Again, we
support electrification and really support what Québec is doing. We just wish
it was not a mandate at this point of time.
Le
Président (M. Bérubé) : Merci. Ça met fin à ce bloc. Nous
poursuivons les échanges avec l'opposition officielle et le député de
Terrebonne.
M. Traversy :
Merci beaucoup, M. le Président. Merci aux gens de Kia pour leur présentation
de mémoire aujourd'hui. C'est très apprécié.
D'ailleurs, je pense que vous étiez bien représentés au cours des derniers
jours parce que certains de vos
collègues, je pense, ont écouté avec attention toutes les discussions que nous
avons eues autour de cette table. Et donc il est capable de voir, je
pense, l'espèce de débat ou, en tout cas, du moins d'idéologie qui, des fois,
se confronte, là, dans le cadre de l'application d'une nouvelle loi zéro
émission au Québec.
Vous
dire tout d'abord à quel point votre modèle Kia Soul est apprécié, effectivement, des Québécois. Je sais que la porte-parole de la région de Laval pour l'AVEQ, qui est l'Association des véhicules électriques du Québec, est une de
vos ambassadrices bénévoles les plus dévouées. Donc, c'est un modèle qui
est largement démontré et apprécié des gens. Et bien donc, je voulais voir avec vous comment qu'on pourrait rendre
ceci plus accessible, plus disponible, et essayer d'avoir un peu plus de
clarté dans l'offre et la demande qui a été, donc, aussi demandée par le
gouvernement.
Je
voulais juste bien comprendre, vous avez dit tout à l'heure qu'il y avait
quatre concessionnaires Kia sur 10 qui étaient
accrédités, au Québec, pour vendre des véhicules électriques. Est-ce que c'est
bien ça? Combien de concessionnaires Kia, au Québec, vendent des
voitures électriques, en tout et pour tout?
M. Lancaster (Ted) : In the province of Québec, there are
10 dealerships that sell vehicles. We have 36 nationally, 10 of which are in the province
of Québec. We have two that have asked to expand with us, which will take us up
to 12, and we'll continue to solicit dealers throughout the province for
more adoption of EV into the cities.
And I appreciate your comments about
the Soul EV. Thank you very much! When you're finished with your Volt, by all means, give me a call, and I'll help you get into a Soul.
M. Traversy :
Vous savez que la Kia était, à l'époque, très difficile à trouver, mais là je
pense que ça va changer, et c'est
pour ça que je vous pose quelques questions. Vous avez dit entre 10 et 12,
donc, concessionnaires Kia qui vendent ces voitures électriques, mais
sur combien de concessionnaires Kia au Québec? 61?
M. Lancaster
(Ted) : Oui.
M. Traversy :
Donc, moi, je vous pose la question parce que, écoutez, vous avez 10 à 12 sur
61 concessionnaires qui vendent des voitures électriques. Donc, déjà là,
ça me donne une certaine proportion.
C'est qu'on a un groupe qui est venu
nous voir il y a quelques heures, bien, en fait, je pense, hier, pour nous dire
qu'eux, ils avaient décompté environ 61 Kia
Soul de disponibles dans les concessionnaires automobiles du Québec. Et donc j'écoutais, dans votre introduction, vous
avez dit que vous en aviez 850. 61, ça me paraît très peu pour un marché
qui représente 50 % des ventes des voitures électriques au Canada.
Est-ce
que cette affirmation est réaliste de la part des groupes qui sont venus nous
déposer cette étude, qui était basée
sur des hypothèses? C'est de l'extrapolation. Je ne pense pas que c'est archi
exact. Mais est-ce qu'il y aurait moyen de savoir combien d'inventaire
se trouve au Québec dans ces 12 concessionnaires accrédités?
M. Lancaster
(Ted) : Yes. And I apologize if you didn't
understand what I had said earlier. Earlier, I made a comment, we have 61 dealers in Québec. We have 10 dealers existing,
we're going to go to 12. We have 251 vehicles in the province of Québec, 144 vehicles at dealerships,
so roughly 14 per store. The others are in the compound here, in Montréal...
sorry, not here, but in Montréal, and are available. If a dealer has a
requirement or doesn't have the specific vehicle a consumer is looking for, we can supply in a moment's notice. But 850 is
the number of units that will go throughout Canada this year compared to
a 110 last year.
• (15 h 20) •
M. Traversy :
Donc, environ 144 sur 850. Mais, vous voyez, c'est déjà beaucoup plus que les
hypothèses ou, en tout cas, du moins les chiffres qu'on a eus.
Je
vous pose simplement la question parce que ça vous démontre un peu l'espèce de
climat un peu ambigu dans lequel les
parlementaires mais aussi la société civile se trouvent sur le fait qu'on a de
la difficulté à savoir combien de véhicules
sont disponibles. Et je sais que j'ai posé la question à General Motors juste
avant. Si, de votre côté, certaines démarches
peuvent être imaginées pour rendre plus accessibles ce genre de données,
évidemment, je pense que ça pourrait faciliter
peut-être l'accès au produit puis, en même temps aussi, peut-être... c'est ça,
donc, faciliter un peu l'achat de ces véhicules et mettre un peu de
transparence dans l'offre disponible au Québec.
Je voulais vous dire
aussi également que nous étions d'accord, du côté de l'opposition, pour
renforcer votre proposition sur les charges
au travail. Je sais qu'un programme existe actuellement au Québec. Il n'est pas
sous la tutelle du ministère de
l'Environnement, mais, clairement, je pense qu'on gagnerait à réfléchir à voir
comment on peut le renforcer. Vous n'êtes
pas le premier groupe à venir nous témoigner
cette prérogative. Je sais présentement qu'il y
a des réflexions à cet égard. Je pense qu'il y a
une restructuration qui se fait, mais je pense qu'effectivement vous êtes dans une bonne proposition.
Vous
avez donc senti un peu l'appétit de différents groupes qui sont venus nous
voir. Est-ce que vous trouvez que
l'échéancier déposé par le gouvernement est raisonnable dans l'application des crédits obligatoires dès 2018? Est-ce que vous trouvez que c'est trop rapide? Juste
parfait? Peut-être pas assez? Si c'est le cas, je vous trouverais
très ambitieux. Ça attirerait mon attention. Alors, je voulais vous
entendre là-dessus.
M.
Lancaster (Ted) : In the absence of including
the other technologies, I think it's ambitious, OK? I think, really... What I want to convey to every member
here today is : We will stand behind supporting growth here, in Québec and
across Canada. All we ask for
is that there's inclusion of all technologies to lead to greenhouse gas reductions.
When
I look at the bill that... I spoke earlier of reducing the fleet, 9% gas
reduction of the fleet in Québec, of government
vehicles, that's all encompassing. It is not specific to just electric, I don't
believe. I think it's reducing through all means of technology, whether it's fuel cell,
plug-in hybrid, hybrid as well as battery electric vehicles. So, from our
standpoint, it is not a no specifically to
the mandate itself. We would like it to be more of an action collaborative
effort, but we'd also like inclusion.
So I think we, at Kia Canada, can offer a
number of solutions that reduce greenhouse gases. I would just like... If we're going to have an
adoption by 2018, I think it needs to be inclusive of all technologies, not
limited to battery electric.
M. Traversy :
Merci beaucoup pour cette réponse.
J'imagine
que pour ce qui est de la valeur des crédits par vente de voiture, vous êtes...
Êtes-vous à l'aise avec une grille
qui valorise davantage les voitures qui sont plus écoénergétiques ou, du
moins, qui s'en vont dans le 100 %
électrique? Je sais que certains sont
venus plaider pour les hybrides rechargeables. Certains plaident pour que
l'hydrogène ait une place. Certains
plaident pour que d'autres types de... l'autopartage, notamment, aient une
place dans la réflexion du gouvernement.
Est-ce
que le fait de valoriser d'une façon plus importante les voitures 100 %
électriques vous semble tout à fait raisonnable dans le cadre du projet
de loi que nous allons étudier?
M. Lancaster (Ted) : Yes, I think the grid, somewhat we're
seeing in California, is acceptable. I mean, I think we, at Kia, we understand
why battery electric vehicles specifically are a main focus of the province of
Québec. Hydro-Québec is
very, very strong. You have a surplus of electricity, and it would be benefit
to all parties to be able to have more people plugging in and charging
their vehicles.
You don't have to mirror exactly what
California is doing. You can provide higher credits on battery electric to still push us to promote electric
vehicles. I just don't believe that we should limit ourselves just to that. I
think... You know, if you
want to put, like I said earlier, five points or five credits there, three
credits on plug-in hybrid, one credit on hybrid and zero on none, I
think we'd be willing to look at that as an acceptable resolution to
Bill 104.
M. Traversy :
Merci beaucoup. Puis, en terminant, ce n'est même pas une question, c'est
simplement un commentaire et un souhait. Je
compte sur vous, Kia Canada, pour sensibiliser le gouvernement fédéral à
instaurer des crédits d'achat pour
des voitures électriques. Je suis convaincu que vous avez l'oreille attentive
de plusieurs personnes là-bas. Alors,
comme vous avez un poids plus supérieur au mien, alors je compte sur vous pour
faire la différence. Merci.
Le Président (M. Bérubé) :
Merci, M. le député. On passe à la deuxième opposition. Je reconnais M. le
député de Masson.
M. Lemay :
Merci, M. le Président. Thank
you, Mr. Lancaster, for being with us. M. Beaudoin,
merci d'être ici et d'être impliqué dans la vente de véhicules
électriques dans votre concession. Mr. George...
Une voix :
...
M. Lemay : Plus facile pour moi, O.K., merci. All right. So, on est bien contents. Vous avez parlé de plusieurs choses dans votre mémoire. Vous avez mis l'emphase
aussi sur les bornes de recharge dans le réseau, mais principalement sur le lieu de travail. Le ministre a utilisé
souvent, au cours des derniers jours, que les bornes de recharge, en fait... En
fait, il y avait une course à
obstacles à faire quand on voulait avoir des véhicules électriques. Mais n'y
a-t-il pas aussi une course à obstacles
dans l'installation de bornes de recharge? Et puis qu'est-ce qu'on devrait
faire pour changer la réglementation, parce que vous semblez mentionner
qu'on devrait faire des accommodements dans le code du bâtiment, entre autres?
M. Lancaster (Ted) : Yes, I mean, again, it's a matter of
what the zoning requirements and building codes stipulate on putting electricity to
external charging stations. If you would extend it for companies that want to
adapt and purchase these charging
stations, I think what you'll get is greater adoption. As we heard from the
stats that came from California, you know, 42% of consumers would not
have made a purchase if they didn't have workplace charging.
So, I think, really, you know, you look at us as the OEM's who need to create
change, and provide support, and provide education regarding our products, and push our dealers to expand. Our
responsibility is to say : OK, we're happy to do so, but we also recognize there are
opportunities for the Government to support that initiative by providing
workplace charging and, if there are
zoning restrictions that don't permit this, making rule or legislation that
will allow dealers... sorry, allow
offices to incorporate these if they can't because of zoning as part of an
initiative to improve, you know, the mobility connection.
M.
Lemay : Thank you. Donc, il y a
certaines étapes qui doivent être faites pour arriver à une loi zéro émission.
Donc, on doit avoir la campagne de
publicité, si on veut, pour stimuler l'achat de véhicules électriques. On doit
avoir les bornes de recharge qui sont
en place à travers le réseau. L'association mondiale des constructeurs sont venus nous parler
aussi qu'on devait peut-être retarder la mise en vigueur ou... Vous en avez
parlé un peu. Le groupe précédent, même, General
Motors, sont venus nous dire qu'ils aimeraient peut-être voir... au lieu que ça
soit trois ans, que ça soit cinq ans. Est-ce
que vous avez une recommandation sur le nombre d'années qu'on devrait utiliser
pour pouvoir accumuler des crédits?
M. Lancaster (Ted) : Yes, that's a tough... I think,
really, we'd like as much as possible, but I think 2018 is too soon. I think, if we could allow
a little bit more time, whether it's three, four, five years, I think that
would be a benefit to all OEM's.
Again, I think we, as an organization,
are very active in promoting the growth. We've already... you know, we've grown our sales 400%, we've
increased our infrastructure, we continue to develop. And I think that this is...
You know, when you look at North
America, Québec ranks, I believe, eighth out of all of North America, all 50
States, all provinces, all territories, as far as the number of vehicles
sold. You're doing a fantastic job already. I don't know if a mandate is necessary, if legislation... If the decision is to
go forward with, then again, I still advocate that we include everything that
reduces greenhouse gases.
M. Lemay :
Puis vous avez... Sur les 10 États... Il y a 10 États qui ont présentement
adopté une loi zéro émission. Il y a des objectifs de crédits à
atteindre, là, pour les ventes, là, mais est-ce que vous connaissez un peu,
pour Kia, comment que ça se passe dans ces
États-là? Est-ce que vous réussissez à atteindre les objectifs ou s'il est
réalisable? Est-ce que vous réussissez à rencontrer, dans le fond, la
contrainte... qui sont par les lois zéro émission?
• (15 h 30) •
M.
Lancaster (Ted) : My understanding at this point is none of the
ZEV-mandated States or countries are reaching their goals at this point. And,
you know, when I look at that situation and I look at how Québec continues to progress successfully without a mandate, that's
part of the reason why I don't believe that a mandate is required. You know,
as I said earlier, green sales are down in
the U.S., green sales are down in Europe. Mandates don't necessarily achieve
the goal. Collaboration, education, support,
infrastructure, all those things will support it. And you have our commitment,
at Kia Canada, to continue to grow, to continue to push.
You know, I mentioned to George
yesterday, and I think this is important, education is one of the most
important aspects of this, making sure consumers
understand the ease with which they can get from place to place and continue to adopt technology like this. And, if we had Web
sites that provided, you know, «circuit électrique», that showed exactly
where the charging stations were, you know,
if you needed us to support that on our EV Web site, and show these maps,
and include a link to educate the consumers,
I think we'd be happy to look at doing that for you to support this initiative. But, right now, no mandates are being met that I'm aware of.
M. Lemay :
O.K. Oh! 30 secondes. Un court commentaire que quelqu'un voudrait rajouter?
M. Bousioutis
(George) : Moi, qu'est-ce que je pourrais ajouter simplement, c'est qu'en parlant de l'année 2018
on parle de modèles année 2018. Et les
modèles année 2018 vont débuter en janvier 2017. Alors, on parle de quelques
mois. Alors, adapter
notre inventaire, adapter nos systèmes pour un règlement qui débute, là, en janvier, c'est très difficile.
Je sais qu'on a un effet... Vous avez
mentionné qu'on se parle de ça pour un bon bout de temps, mais ce n'était pas
en détail, et on ne planifie pas sans les détails. Alors, ça, c'est
important de le savoir.
Le Président (M. Bérubé) :
Merci pour cette précision et votre contribution générale aux travaux de la
commission.
L'ordre du
jour étant épuisé, je lève la séance,
et la commission ajourne ses travaux au mardi 23 août 2016, à 9 h 30.
(Fin de la séance à 15 h 31)