(Onze heures trente-cinq minutes)
Le
Président (M. Reid) :
Alors, après avoir constaté le quorum de cinq membres... À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs téléphones cellulaires.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 100,
Loi modifiant les diverses dispositions législatives concernant
principalement les services de transport par taxi.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Vallières (Richmond) sera remplacée par M. Habel (Sainte-Rose)
et M. Lemay (Masson), par M. Bonnardel (Granby).
Documents déposés
Le Président (M. Reid) :
Merci. Alors, nous avons reçu deux mémoires, un de la part du regroupement des organismes de la personne handicapée,
région 03 et un autre de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du
Québec. Alors, je dépose ces documents officiellement.
Remarques préliminaires
Alors, nous
commençons avec les remarques
préliminaires. M. le ministre, vous disposez de 20 minutes pour faire vos remarques
préliminaires. À vous la parole.
M. Jacques Daoust
M. Daoust : Je vous remercie, M. le
Président. D'abord, je veux souhaiter la bienvenue à mes collègues de l'opposition
officielle, deuxième opposition, aux députés aussi qui se joignent à nous aujourd'hui,
mes collègues du gouvernement. Et on est ensemble pour un projet de loi qui est attendu, je pense, et sur lequel on voudra bien essayer de
faire un consensus puis être diligents.
Alors, on va
entreprendre l'étude article par
article du projet de loi n° 100, qui est intitulé Loi modifiant
diverses dispositions législatives
concernant principalement les services de transport par taxi. Le projet de loi
repose sur six grands principes incontournables, à savoir :
d'abord, permettre la modernisation des services offerts; deuxièmement, créer
un environnement équitable et flexible; troisième point, assurer la sécurité
des usagers; quatrième point, protéger les consommateurs;
cinquièmement, tenir compte des particularités régionales; et, sixièmement,
réduire l'évasion fiscale.
Différentes mesures sont proposées pour répondre
à chacun de ces principes. Les besoins de la population en matière de transport
évoluent sans cesse, et nous ne pouvons tout simplement pas ignorer ces appels
au changement. Toutefois, le fait que
l'industrie du taxi doive se moderniser ne nécessite pas de fragiliser un
important secteur de notre économie qui fait vivre des milliers de
travailleurs.
Pour aider à
cette nécessaire modernisation de l'industrie, le projet de loi n° 100
contient plusieurs propositions qui, selon
nous, seraient bénéfiques pour les utilisateurs. Il suggère d'apporter
davantage de flexibilité, tant dans la pratique que dans le mode de fonctionnement, notamment en
permettant une modulation balisée du tarif selon une fourchette
autorisée, en offrant la possibilité de
payer électroniquement sa course, en confiant des responsabilités accrues aux
intermédiaires, en mettant en place des mesures d'électrification du transport
par taxi, en permettant la création de plus grands parcs de véhicules, enfin grâce au taxi partage, afin que
plusieurs clients puissent se répartir entre eux le coût d'une course.
Autant de mesures qui permettront aux différentes clientèles de bénéficier de
services de qualité.
Ce projet de loi vient également clarifier
certaines définitions. Il sera toujours possible et légal de pratiquer le transport bénévole, le transport de
raccompagnement pour fins... et/ou pour des fins d'économie sociale. Il irait
de même pour le covoiturage effectué
avec un véhicule de promenade dans le cadre duquel le conducteur déciderait de
la destination finale, où la prise de
passagers serait accessoire à la raison du déplacement et où la contribution
financière se limiterait à un seuil donné de frais d'utilisation du
véhicule.
Ce projet de loi répond à l'aspect sécurité des
usagers. Or, en tant que ministre responsable de la Mobilité durable et de
l'Électrification des transports, cette question me préoccupe beaucoup, et il
est de mon ressort... et, voyez-vous, je
prends les responsabilités qui me seront confiées très au sérieux. C'est
d'ailleurs dans l'optique d'assurer pleinement la sécurité des usagers
que le projet de loi prévoit que tous les chauffeurs, quels qu'ils soient,
devraient, entre autres, obligatoirement
détenir un permis de la bonne classe et se soumettre à une vérification de
leurs antécédents judiciaires. De même, les clients pourraient également
évaluer la qualité des services offerts par les chauffeurs.
Certains ont présenté le projet de loi
n° 100 comme la victoire du statu quo sur un soi-disant modèle
économique du XXIe siècle. Vous serez à
même de constater, au cours de l'examen détaillé, que nous entreprenons... que
cette vision est tout à fait erronée.
Le projet de loi n° 100
propose un modèle québécois, un modèle qui correspond à ce que nous
souhaitons collectivement pour encadrer les services de transport rémunéré de
personnes par automobile offerts sur notre territoire, un modèle que nous
croyons juste, flexible et équitable, un modèle fondé sur des règles claires,
connues et communes à tous. On ne peut faire fi de la réalité actuelle de
l'industrie du taxi, où la valeur globale des permis en circulation avoisine le 1,2 milliard de dollars sur le marché
secondaire. Nous ne pouvons pas tout simplement remettre les compteurs à
zéro, pas plus que nous ne pouvons compenser les détenteurs de permis avec l'argent
des contribuables, strictement dans l'objectif d'accueillir de nouveaux
joueurs.
• (11 h 40) •
Est-ce
à dire pour autant que le secteur est à jamais fermé aux nouveaux joueurs? En
aucun cas. J'en veux pour preuve
l'arrivée de Taxelco sur le marché
montréalais en 2015. Ce fournisseur, qui a comparu lors de nos consultations
particulières, a choisi d'offrir un service
original et inédit dans le respect des lois existantes. C'est en pensant
justement à ce projet pilote avec Taxelco
que j'ai interpellé l'entreprise Uber le 27 mai dernier, les invitant à
faire preuve de créativité et de nous
proposer un modèle d'affaires innovant, capable de respecter nos lois et
règlements en vigueur sur notre territoire.
Cet
appel a été bien reçu, si bien qu'une proposition, soumise le 2 juin
dernier, était suffisamment intéressante, de notre point de vue, pour que je mandate mon ministère d'entreprendre des
discussions avec l'entreprise afin de jeter les bases d'un projet pilote. Le défi auquel j'étais confronté, c'était de
trouver une voie de passage qui nous permettrait à la fois de se donner du
temps pour explorer l'idée de projet pilote avec Uber et la volonté d'adopter
le projet de loi n° 100 dès la présente
session. Notre clé de voûte, c'est l'amendement déposé hier après-midi, qui
reporte d'au plus 90 jours l'application du projet de loi n° 100, à
l'exception des articles, bien sûr, concernant le vélo. Cette démarche, je le
crois, démontre notre bonne foi. Elle réaffirme notre volonté de permettre à
plusieurs modèles d'affaires de grandir sur notre territoire.
Fait-on
différemment ailleurs? C'est indéniable. Nous conviendrons qu'il appartient à
chaque administration de déterminer
les règles qui répondent aux réalités et aux valeurs qui leur sont propres. En ce
qui nous concerne, nous avons choisi un modèle équitable pour tous ceux
qui font du taxi. J'invite donc les députés à se pencher attentivement sur le contenu de ce projet de loi qui, en plus des
dispositions concernant les services de transport par taxi, propose
également de modifier le Code de la sécurité
routière afin, d'une part, de préciser la distance raisonnable d'un conducteur
de véhicule routier devant respecter
un code de dépassement d'une bicyclette et, d'autre part, d'augmenter le
montant de l'amende pour l'ouverture
d'une portière d'un véhicule à moteur sans s'être assuré au préalable de
pouvoir faire la manoeuvre sans danger, ce que nous appelons
l'emportiérage.
S'il
est adopté, le projet de loi n° 100 constituera une avancée majeure dans
le transport rémunéré des personnes par automobile. Il donnera au Québec
un cadre plus flexible qui amènera une culture de modernisation et
d'amélioration continue des services aux usagers. D'ailleurs, à cette fin, il
est également prévu que les droits annuels additionnels pour l'obtention, le maintien ou le renouvellement des permis de
propriétaire de taxi seraient versés au Fonds des réseaux de transport terrestre et affectés au financement de
la modernisation des services de transport par taxi. La modernisation
que nous proposons ne nécessite pas que nous
jetions le bébé avec l'eau du bain, pour employer une expression
populaire.
Je convie donc, en
terminant, M. le Président, mes collègues de cette assemblée à aborder l'étude
du projet de loi n° 100 sous l'angle de la sécurité, de l'équité et du
respect le plus élémentaire des obligations fiscales par les citoyens et les
citoyennes. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. Nous passons maintenant à la
porte-parole de l'opposition officielle, Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet :
Pour combien de temps?
Le Président (M.
Reid) : Pour 20 minutes.
Une voix :
...
Le Président (M.
Reid) : Pardon?
M. Daoust :
M. le Président, je voudrais déposer l'amendement officiellement ici. Je devais
le faire.
Amendement déposé
Le Président (M.
Reid) : Oui. Alors, Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Merci.
Le Président (M.
Reid) : Alors donc, Mme la députée de Vachon, vous avez la
parole pour 20 minutes.
Mme Martine Ouellet
Mme Ouellet : Pour 20 minutes, O.K. Donc, bien, merci, M. le Président. Je
voudrais saluer le ministre, saluer les
députés du gouvernement, saluer les députés des oppositions, donc remercier
aussi, M. le Président, l'ensemble des groupes qui
sont venus nous faire parvenir leurs commentaires, et, je le rappelle, avec un
délai extrêmement court. On les remercie de
leur collaboration. Il y en a encore quelques-uns qui sont présents avec nous
aujourd'hui. Donc, merci d'avoir collaboré dans le si court délai qui
était disponible.
Je voudrais rappeler,
M. le Président : c'est un projet de loi extrêmement attendu. Ça fait deux
ans que nous avons du taxi illégal dans les rues au Québec. Ça fait trois
consultations, deux en commission parlementaire, une extraparlementaire, que nous avons faites sur l'industrie du taxi. Donc,
nous avons eu l'occasion de faire trois fois le tour de la question, et je crois qu'il est temps, pour
les 22 000 chauffeurs de taxi et leurs familles, de régler cette
question-là, de ne pas faire perdurer, donc, le taxi illégal dans les
rues de Montréal.
Et
nous l'avons dit, M. le Président : Tout à fait ouverts aux nouvelles
technologies. D'ailleurs, il y en a qui se sont développées ici, à Québec, par des PME de Québec, des belles
applications mobiles qui sont utilisées par l'industrie du taxi, de
Québec et d'ailleurs au Québec. Donc, tout à fait ouverts aux nouvelles
technologies.
Mais, M. le
Président, ce qu'on ne veut pas, c'est des techniques vieilles comme le monde.
Quand les gens pénètrent dans un marché en
ne respectant pas les lois et les règlements et font de la concurrence illégale
et déloyale, ça, ce n'est pas de l'innovation, ce n'est pas de la
nouvelle technologie, c'est vieux comme le monde.
Nous sommes ouverts
au projet pilote qui a été présenté par le ministre et, en fonction de ce qu'a
dit le ministre, qu'il n'y aurait pas deux
catégories de chauffeurs, donc on va traiter tout le monde sur le même pied
d'égalité. Pour nous, c'est incontournable.
On va être préoccupés aussi par les
questions de sécurité, donc, et de qualité du service.
Je
crois que, pour le projet pilote, il serait nécessaire... pendant les
trois mois de négociation, et comme d'ailleurs Uber s'était engagé à
le faire en commission parlementaire, ce serait important qu'elle respecte sa
parole et qu'elle suspende ses activités illégales le temps des discussions. On
ne peut plus continuer à accepter des activités illégales sur le territoire du Québec.
J'ai malheureusement entendu Uber qui a fait volte-face sur son engagement,
sur sa parole, et je lui demanderais,
à Uber, de mettre fin à sa mauvaise foi, et d'agir en bonne foi, et de
suspendre ses activités, comme elle s'était engagée à le faire en
commission parlementaire, mais aussi comme elle l'a fait ailleurs au Canada, où
elle a suspendu ses activités lorsqu'il y a eu des négociations à Calgary,
lorsqu'il y a eu des négociations à Edmonton. Je pense que c'est tout à fait essentiel.
Et,
dans le cas contraire, nous demanderions, M. le ministre, à ce que les
articles 25, 37, 38, et 39 soient en vigueur immédiatement à
l'adoption du projet de loi. Ces articles concernent des moyens supplémentaires
à donner aux autorisés pour faire respecter la loi. Et, si très clairement on a
une entreprise multinationale étrangère qui ne paie pas ses taxes, qui se cache dans des paradis fiscaux, qui veut continuer à
ne pas payer ses taxes, on ne peut pas continuer à tolérer cet état de fait. Donc, il faut que les
articles donnant aux autorités des moyens supplémentaires pour faire
appliquer la loi arrivent en vigueur dès
l'adoption de la loi. Donc, les articles 25, 37, 38 et 39 devraient être
en vigueur dès l'adoption de la loi.
Nous
demandons aussi que le gouvernement fasse en sorte, pour qu'un projet pilote
puisse se réaliser, qu'il y ait un
engagement de la part d'Uber à payer tous ses arriérés de taxes. Et j'ai fait
un calcul, avec des hypothèses raisonnables, sur le chiffre fourni par Uber, de 450 000 courses, je crois
que c'était janvier ou février cette année, et, pour un seul mois, ça représente 1 million de dollars. Et donc ça
fait deux ans qu'elle est en situation de ne pas payer ses taxes au Québec,
c'est inacceptable, et même le juge
Cournoyer le dit qu'elle doit payer ses taxes. Ça s'applique au premier dollar,
c'est très clair dans la loi sur les revenus du Québec. Donc, il faut
que, dans l'entente du projet pilote, il y ait un engagement à payer l'ensemble de l'arriéré des taxes et que le
gouvernement ait l'information pour avoir quel montant ça représente. Mais,
comme je vous le dis, seulement pour le mois de janvier, selon les chiffres
d'Uber, ce serait environ 1 million de dollars.
Sur le projet de loi,
nous souhaitons la collaboration, nous l'avons dit, nous allons le répéter,
nous souhaitons l'adoption d'ici la fin de
la présente session, donc avant vendredi, vendredi, 1 heure. Donc, je vous
annonce déjà : Nous avons un nombre limité d'amendements, je vous
les annonce déjà.
Il
y a des questions légitimes, du côté des organismes bénévoles, sur les montants
maximums à être remboursés. J'aimerais
avoir des tarifications de la part du ministre, parce que les organismes
bénévoles nous disent que les montants fixés
par la Loi sur la fonction publique sont extrêmement faibles en termes de
remboursement de kilométrage, et que ce serait un très mauvais indicateur, et que ça donnerait une très mauvaise
indication à leurs bénévoles sur l'utilisation de l'auto. Et ça pourrait
avoir un gros impact sur le transport bénévole, qui est souvent réalisé pour,
par exemple, des accompagnements à
l'hôpital, etc. Donc, nous avons une question de ce côté-là.
Nous
aurons aussi des amendements. Lorsque le ministre veut s'octroyer les pouvoirs,
qui étaient avant ça à la Commission
des transports du Québec, sur les agglomérations et sur les permis, qu'il y ait
des consultations qui se fassent dans
le milieu. Donc, nous aurons des amendements dans ce sens-là. Nous sommes tout
à fait d'accord, et nous l'avions demandé,
de la modulation des tarifs la nuit, les jours fériés, les fins de semaine.
Toutefois, les tarifs spéculatifs, nous pensons que ce n'est vraiment pas une bonne chose pour la clientèle,
donc nous aurons un amendement dans ce sens-là. Nous ne comprenons pas
l'abolition de la table de concertation. Donc, nous allons avoir un amendement
pour le maintien de la table de
concertation, et finalement un amendement pour les limousines et le litige qui
a cours actuellement sur les fenêtres de séparation et qui paralyse le
travail des limousines.
• (11 h 50) •
Nous
appuyons, là, les articles qui sont en lien avec le vélo, en sachant que nous
allons revenir éventuellement pour améliorer...
et en réitérant les recommandations que nous avons entendues en commission parlementaire, au ministre de donner commande à son ministère de faire des campagnes de sensibilisation le plus rapidement possible sur le partage de la route. Donc,
ce serait important, parce que, du côté du vélo, oui, la loi peut faire un
bout, mais ce qu'on a appris en commission parlementaire, c'est que la sensibilisation
est extrêmement importante pour avoir un impact.
Donc, voilà l'ensemble
de nos recommandations. Et nous offrons toute notre collaboration pour que l'adoption de ce projet de loi là puisse se faire avant la présente session parlementaire... la fin de la présente session parlementaire.
Le Président (M. Reid) :
Merci, Mme la députée de Vachon. Nous passons maintenant au deuxième groupe
d'opposition et son porte-parole, M. le député de Groulx.
M. Claude Surprenant
M.
Surprenant : Je vous remercie, M. le Président. Alors, je suis bien heureux de prendre part à l'étude détaillée du projet de loi n° 100.
Je salue le ministre et son équipe. Et je salue également la représentante de l'opposition
officielle, la députée de Vachon, mon collègue le député de
Granby, qui se joint à moi aujourd'hui. Alors donc, je salue également tous les
membres de la commission.
Alors, vous
pouvez compter sur ma collaboration ainsi que sur celle de mon collègue
tout au long du processus. Alors, nous allons évidemment proposer des
amendements ultérieurement pour renforcer le projet de loi.
Je voudrais
d'abord remettre en perspective un peu, là, tout ce qui a fait qu'on en soit
rendus à l'étude détaillée aujourd'hui.
Alors, on ne peut pas passer sous silence qu'un des enjeux importants, c'est
l'entreprise Uber qui est venue s'installer
au Québec et puis qui l'a fait au moment où les lois n'étaient pas adaptées à
sa présence chez nous. Alors, on a reçu
à l'Assemblée nationale des joueurs de l'industrie traditionnelle du taxi et
des joueurs d'autres milieux qui sont venus présenter leurs mémoires,
qu'on a fort appréciés, et puis...
Alors, également,
ce qu'il faut se rappeler, c'est qu'il y a bien d'autres joueurs qui pointent à
l'horizon et qu'on ne peut pas avoir
sur le radar lorsqu'on prépare un projet de loi qui concerne, en fait, en
partie, là, l'industrie du partage. Alors, comme on sait, donc, beaucoup de joueurs qui s'en viennent sont du
«sharing economy», comme on dit en anglais. Alors, Uber, donc, effectivement, s'inscrit dans cette
mouvance très large, même plus large que ça, qui touche de nombreux
autres secteurs de l'économie aussi. Alors,
on parle de plateformes d'échange entre les citoyens, qui viennent souvent
concurrencer les entreprises traditionnelles
en offrant de nouveaux choix aux consommateurs. Alors, il faut donc
constater que les besoins des citoyens ont
beaucoup évolué au fil des ans, et donc des initiatives comme Uber se
développent et vont continuer de se développer. Alors, évidemment que
les effets de ces initiatives ont des conséquences indéniables sur l'industrie
traditionnelle du taxi, qui peine à surmonter la concurrence, donc, de cette
nouvelle économie.
Alors, nous sommes pour l'innovation, pour la
concurrence, et nous sommes évidemment, avant tout, pour le respect des lois.
Alors, la loi sur le covoiturage au Québec, tel que défini à l'article 36
de la Loi sur les transports, est claire :
le conducteur fixe la destination, et non pas les passagers. Et le conducteur
ne peut être rémunéré lorsqu'on parle de covoiturage.
Par ailleurs, le phénomène de l'économie de
partage entraîne des façons de faire qui n'étaient pas prévues en 1972, lors de l'instauration du modèle actuel dans
l'industrie du taxi. Alors, la Coalition avenir Québec est donc d'avis, M. le Président, que les lois doivent être
modernisées. On doit s'adapter au contexte social et encadrer, donc, pour
permettre.
Je voudrais
revenir sur une motion qui a été déposée vendredi dernier en Chambre et pour
laquelle on n'a pas pu débattre, et
puis je voudrais préciser notre pensée. Alors, on a tous voté pour, mais avec
des intentions différentes. Alors, je rappelle la motion, c'est :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que les travailleurs et travailleuses [...]
contribuent quotidiennement à la santé économique du Québec;
«Qu'elle affirme que ces travailleurs et
travailleuses ont le droit de vivre et de travailler sans crainte d'une
concurrence déloyale.»
Alors, on a
tous voté pour ça. La position de la CAQ est celle-ci : nous lui avons
donné notre consentement, car elle représente
aussi notre point de vue, bien que nous préconisions une modernisation de la loi
pour légaliser, contrairement aux vieux partis qui s'en tiennent au
statu quo.
Alors, en
fait, nous avions proposé l'ajout du paragraphe suivant à la motion, mais cela
nous a été refusé, donc : «Qu'à cette fin, elle demande au
gouvernement d'encadrer dans les plus brefs délais tous les acteurs de
l'économie collaborative afin que ceux-ci puissent exercer dans la légalité et
ne soient donc plus qualifiés de déloyaux.»
Je veux
commenter un peu plus longuement. Alors donc, comme on dit, on reconnaît
l'apport des travailleurs et travailleuses de l'industrie du taxi.
Alors, de plus, nous pourrions bénéficier pleinement de leur apport, si ce n'était des vieux partis qui ont fait preuve de laxisme,
qui n'ont pas su bien accueillir ces citoyens à part entière, les
empêchant, pour la plupart, d'oeuvrer dans leur domaine de compétence. Nous le
répétons constamment, nous souhaitons mieux les accueillir et avons déposé des
propositions en ce sens.
Alors, nous
sommes donc, par ailleurs, contre l'illégalité, bien entendu. En fait, lors de
la consultation de février dernier, Uber avait refusé catégoriquement de
se conformer. Nous avions alors été très critiques à leur endroit. Ils ont
reconnu qu'ils avaient mal agi depuis et ont présenté des pistes de solution,
incluant le paiement de toutes leurs obligations
fiscales et même plus. Dans ce débat, le gouvernement n'avait pas su
s'élever au-dessus de la mêlée. On sent qu'il veut mieux faire
présentement par contre, je dois le consentir.
Alors,
contrairement, nous, aux vieux partis, qui s'en tiennent au statu quo qui date
de 1972, nostalgiques d'une époque où on chantait Si j'avais un char,
alors que les gens, donc, fredonnaient, nous sommes le parti de la nouvelle économie
et avons bien pris acte du fait que les années 80 et suivantes ont vu
l'émergence des technologies et des innovations qu'elles ont apportées. En
effet, depuis 1972, on a vu des Microsoft, des Apple, des BlackBerry — une firme canadienne — donc qui n'existaient pas, et on les a vus
apparaître. Les moins de 35 ans s'identifient aujourd'hui bien plus au cellulaire qu'à l'automobile. Nous devons
donc moderniser la loi en tenant compte de l'état d'avancement de
la société et des perspectives envisageables de son évolution prochaine.
À propos de la concurrence déloyale, on a toujours
dit que nous voulions qu'Uber se conforme. Par ailleurs, et je ne pousse
pas en ce sens, rappelons que l'industrie traditionnelle du taxi fait elle-même, parfois,
de l'évasion. On parle de sommes de 72 millions en impôt impayé. Mais on est conscients qu'avec le projet de loi ça va se corriger. Alors, par ailleurs, nous sommes un peu
concernés par le fait qu'Investissement Québec et la Caisse de dépôt ont
investi chacun 15 millions de dollars
dans le projet pilote Téo d'Alexandre Taillefer. Alors, en effet, on considère
que Téo a sensiblement le même modèle
d'affaires que l'industrie traditionnelle. Il pourrait donc s'agir ici, en
pratique, d'un compétiteur, même plus menaçant, selon nous.
Alors, je
vais même vous informer d'une note de Forbes. Alors, Forbes
parle... puis je vais vous le lire en anglais, tel qu'il l'écrit, pour
ne pas que les gens pensent que je ne traduis pas bien, alors : «Another
dynamic at play is the newly-launched,
home-grown Téo Taxi. Dubbed
the local "Uber-killer" by some, the small startup is being promoted by local television star and
venture capitalist, Alexandre Taillefer. Essentially, his invention is a licensed
taxi company that uses electric cars
and runs on [...] Uber-like app. If [there] were a true private competitor to
Uber, its introduction would be welcome. However, rather than being
founded by private capital, the project resembles an arm of the Government.»
Alors, on parle d'investissements totaux de
45 millions, dont 30 millions qui ont été investis par le
gouvernement dans Téo Taxi. Alors, Forbes
s'inquiète de la situation d'abord, aussi s'inquiète du fait que des gens vont
venir ici en tant que touristes et vont être reçus par un État un peu
policier, avec ces gens-là. Donc, au niveau de l'image du Québec à l'étranger,
ça peut ternir. Mais là il nous amène, en fait... il nous dit que «on the
surface, Montreal seems to have all the attractions to be a great global city. But its political leaders have shown their willingness to supress
innovation to protect special interests.»
Donc, ils craignent, par
l'investissement qui a été fait, finalement, dans Téo Taxi, que le gouvernement
veut protéger une situation au détriment d'une ouverture. Donc, selon le Forbes,
il peut y avoir apparence de conflit d'intérêts,
puis il faut bien en être conscients, dans la perception qu'on peut... les
investisseurs étrangers qui pourraient venir ici avec des projets
peuvent percevoir la situation actuelle dans son ensemble.
Alors,
maintenant, à ceux qui prétendent que nous faisons de l'obstruction dans les
travaux du projet de loi n° 100, nous
répondons que c'est faux. La CAQ ne bloque pas le projet de loi. La CAQ veut
être très constructive, mais ne veut pas bloquer, et on veut travailler
comme il faut le projet de loi. Alors, un projet de loi avec des conséquences
si importantes, donc, demande un travail tout aussi important, et c'est notre
devoir de législateurs de convaincre le ministre d'apporter les changements
nécessaires à son projet de loi.
• (12 heures) •
Le gouvernement, pas nous, a laissé traîner ce
projet pendant deux ans. Il y a eu trois consultations. Puis les consultations,
en fait, n'ont pas toujours été faites avec ouverture. Je rappelle la
consultation la plus récente, qui avait été
proposée par le ministre actuel, qui était sur le transport rémunéré de
personnes par automobile. Alors, on s'est tous assis ici, on a reçu des
gens avec des mémoires, puis, à brève échéance, ils ont préparé des mémoires
pour venir les présenter. Bien, la consultation devait traiter de quatre
points : le premier, c'est le maintien des responsabilités de l'État pour assurer la sécurité des usagers; le
deuxième, l'amélioration des services offerts à la clientèle; le troisième,
la mise en place d'un environnement d'affaires équitable; et le plus important,
selon nous, c'est le quatrième, qui est l'émergence de nouveaux modèles
d'affaires facilités par l'arrivée de nouvelles technologies. Eh bien, mal lui
en prit, lorsque les débats ont commencé, on
a dû s'en tenir aux trois premiers, il n'y avait pas place, justement, pour
parler de l'émergence d'autres technologies. Donc, le débat n'a pas eu lieu,
alors qu'on aurait cru qu'il aurait dû avoir lieu. Donc, ce n'est pas parce qu'en
fait ça a pris deux ans, il y a eu trois consultations qu'on a bien travaillé
pour préparer le dossier. Au
contraire, on arrive ici aujourd'hui à devoir procéder à l'étude article par
article d'un projet de loi pour lequel on n'a pas travaillé
suffisamment.
Donc, par ailleurs, je tiens à réitérer que nous
entendons assumer pleinement notre rôle de législateur, puis en tenant compte que 75 % des Montréalais
souhaitent que le gouvernement légifère pour permettre à Uber d'opérer,
selon un sondage qui a été rendu public au
moins de mars, avril. Alors donc, je réitère qu'en ayant mis tant de temps à
déposer son projet de loi, un projet de loi
carrément anti-Uber, point à la ligne, le ministre a démontré qu'il vivait dans
le passé. De plus, en s'en tenant à
dire qu'un taxi, c'est un taxi il tient des propos teintés d'ineptie, un peu
comme l'autre disait : Un chum, c'est un chum, puis c'est juste ça.
Alors, autant les groupes économiques
qu'environnementaux demandent que l'ex-ministre de l'Innovation et maintenant
ministre des Transports mette à table un nouveau cocktail des transports. Donc,
au lieu de jouer au shérif — comme je disais tantôt, on crée un État
policier — il doit
retourner à sa table à dessin et ne pas faire abstraction de la nouvelle économie. On entend qu'il veut
discuter avec Uber, mais on souhaiterait que ce ne soit pas juste de régler
le cas d'un, il faut préparer l'ensemble des
autres qui vont s'en venir. Et là, actuellement, ce qu'on essaie de faire avec
ce projet de loi, c'est de pelleter par
en-avant une problématique. Nous, on veut travailler... On supporte aussi
l'industrie traditionnelle du taxi puis on a apprécié la rigueur qu'ils ont eue
puis le respect des droits qu'ils ont eu. On veut les respecter, mais on veut
s'assurer qu'ils puissent bien survivre à moyen terme, pas juste à court terme.
Alors donc, le ministre doit retourner à sa table à dessin et ne pas faire
abstraction de tout ça.
Alors donc,
si le ministre a, comme nous, à la CAQ, une sensibilité pour le développement
économique, le milieu des affaires,
pour la création de richesse et pour les environnementalistes, parce que,
rappelons-le, on parle, dans la nouvelle économie, d'essayer de lutter contre l'émission de gaz à effet de serre
en s'attaquant à la problématique de l'auto solo, alors donc s'il a une préoccupation, à la fin, pour les
consommateurs, bien il ne peut pas être autrement que contrarié par le
projet de loi qu'il a lui-même déposé.
Alors, je veux
remettre en perspective aussi des choses. Le marché mondial de l'économie
collaborative va croître de façon exponentielle au cours des cinq,
10 prochaines années. Selon une étude de PricewaterhouseCoopers, on pense que ça va être environ 335 milliards
de dollars d'ici 2025. 335, c'est gros. Aujourd'hui, là, c'est
15 milliards. Alors, c'est une
croissance exponentielle. Donc, on parle de différents secteurs qui vont être
touchés. On parle de la finance «peer-to-peer», donc les prêts entre particuliers,
le recrutement en ligne, le logement, comme l'échange d'appartements
Airbnb et l'autopartage. Donc, c'est un élément très important de la nouvelle
économie.
Et là, en adoptant un
projet de loi comme ça, bien, on ne s'adresse pas à ce qui s'en vient, au train
qui s'en vient devant nous. Puis également on ne s'adresse pas au... on se
limite, on va se contraindre au niveau de l'arrivée d'investisseurs étrangers
pour des projets. Parce qu'en fait, si le projet était... émanait d'entreprises
québécoises de la nouvelle économie, on ne serait peut-être pas là aujourd'hui
à s'énerver autant.
D'autre
part, bien, je suis tombé sur une étude qui dit... en fait, parce qu'on a un
gouvernement, en fait, qui n'a pas créé d'emploi depuis son arrivée au
pouvoir, malgré ses promesses d'en créer 250 000. Alors, j'ai une étude de
M. Justin Fox, qui est publié sur Bloomberg, alors Bloomberg,
évidemment, qui font un travail sérieux dans leurs publications, et ça fait état finalement que, bien, au contraire de ce
qu'on pense, net, ça crée de l'emploi, finalement, de s'ouvrir à l'économie collaborative. Alors,
j'invite les gens à aller voir cette étude-là. Je n'en ferai pas état plus
longtemps. Mais la grande ligne, c'est
qu'actuellement on est dans une province qui peine à créer de l'emploi, puis
actuellement on a une solution qui va permettre au contraire la création
de l'emploi, puis même de consolider les emplois actuels dans l'industrie du
taxi en augmentant la grosseur de la tarte. Parce que l'idée, c'est de
permettre aux gens puis d'inciter, voire
même, les gens à utiliser de moins en moins leurs autos en solo, d'utiliser les
plateformes qui leur sont disponibles. Et plus de gens vont le faire,
bien, plus la tarte va grossir, puis plus ça va sécuriser l'industrie
traditionnelle du taxi.
Alors donc, on pense
que le gouvernement, actuellement, perd de vue l'essentiel en déposant un
projet de loi comme celui-ci. Il ne veut
simplement que... malgré le fait qu'il avait déjà abordé le point de peut-être
racheter les permis, alors,
considérant la situation financière du gouvernement... Puis il y aurait
peut-être eu d'autres moyens qu'il aurait pu étudier, mais, point, il a fermé la porte à une cohabitation de
plateformes technologiques avec l'industrie traditionnelle.
Quand
on parlait d'Uber puis qu'on peut comparer aussi à Téo, Uber, actuellement, on
parle d'utiliser des voitures à essence
ou, en fait, peu importe le modèle de voiture. On a vu ces jours derniers
qu'ils ont sorti UberGreen, alors ça va devenir un peu plus complexe maintenant de départager Uber de Téo, parce
qu'Uber va permettre aux gens d'aller réserver des voitures qui sont vertes aussi pour l'environnement. De plus en
plus, là, les lignes vont être de plus en plus étroites entre une
plateforme et l'autre.
Et
c'est pour ça qu'il faut le regarder avec perspective actuellement, le contexte
que l'on vit, puis le projet de loi ne
le fait pas. Alors, on devra revenir, en adoptant un projet de loi comme ça, on
devra revenir à la table puis revoir chacun des autres joueurs quand ils vont devenir un peu plus menaçants puis
plus importants dans l'économie du Québec, puis de revoir qu'est-ce qu'on fait avec chacun d'entre
eux. Donc, ça va être du cas par cas, alors qu'on aurait souhaité, M. le
Président, qu'on fonctionne de façon plus
globale et que le projet de loi qui est déposé, aussi, soit plus inclusif de
l'ensemble des plateformes qui existent actuellement et que l'on voit venir.
On aurait également
aussi aimé de la part du ministre, bien avant l'énoncé qu'il a fait hier,
d'être plus collaboratif devant cette
économie collaborative là, devant Uber qui s'est présenté... D'accord, Uber
s'est présenté ici de façon un peu impérialiste, alors ça n'a pas été
apprécié par certains, puis avec raison. Mais, à partir du moment où ils voulaient négocier, bien, tout ce qu'on leur
demandait, c'est d'arriver, eux, avec des propositions. Mais je pense que
c'est le rôle du législateur d'être plus
ingénieux que ça, de proposer des solutions aussi, et non pas simplement d'attendre
l'autre de façon passive. Alors, je pense qu'on a eu un manquement, en tant que
gouvernement, de ne pas être plus proactif dans cette démarche-là.
Alors, je rappelle
que le processus législatif, c'est d'être à l'écoute de la population. Et, le sondage,
je le rappelle, 75 % des Montréal
veulent qu'on encadre pour permettre, en fait, les nouvelles technologies. Et
on ne semble pas du tout à l'écoute
en étant... en déposant un projet de loi comme celui-là. On est tenus,
évidemment, de faire des nouvelles lois,
mais de reprendre les anciennes et les adapter à l'évolution de la société. Je
le rappelle, la loi sur le taxi, là, date de 1972. Alors, ça fait
au-delà de 40 ans de ça, il est temps de la moderniser.
Alors donc, on arrive ici, en fait, malheureusement,
mal préparés. On n'a pas axé le débat assez sur ces possibilités-là et on a axé le débat sur noir ou sur blanc, le
bon, le mauvais. Alors donc, on est mal préparés. Maintenant, on veut
aller vite, certains craignent, là, des problèmes sociaux, mais c'est en
contradiction avec le consensus qui a été déposé.
Alors,
on va le travailler très fort. On a des amendements qu'on voudra déposer, des
amendements qui vont dans le sens de
l'ouverture. Et puis donc ça va être difficile de tout rentrer ce que l'on
souhaite dans ce projet de loi. Évidemment que le mieux, comme je vous
disais tantôt, c'était de se rasseoir, le ministre, à la table à dessin, puis
d'en faire un complètement nouveau,
différent. On n'en est pas là. Donc, on va avoir du travail de construction,
là, à faire pour rentrer ça tout dans la boîte qui est là.
Alors,
par ailleurs, aussi, je veux revenir au niveau, là, des étapes qui ont précédé.
Il y a eu des consultations, bien sûr, mais on entend qu'il y a eu
aussi... — bien,
on l'a bien su, en fait — il
y a eu un comité interministériel qui a été chargé
de conseiller le ministre. On parle du ministre des Transports bien sûr, des
Finances et du Revenu, et qui auraient produit
un rapport. Bien, le rapport suggérait quoi? On ne le sait pas. On l'a demandé,
puis plusieurs fois. On ose présumer un
peu ce que le rapport pouvait proposer. Je vais me risquer, d'ailleurs. Alors,
en fait, le rapport proposait certainement une avenue qui est à l'opposé du projet de loi qui a été déposé, sur lequel
on va travailler présentement. Je peux même présumer que le rapport aurait peut-être pu être favorable
à deux systèmes parallèles puis qui doivent très bien coexister, d'ailleurs.
• (12 h 10) •
D'ailleurs, je
rappelle que ces deux systèmes parallèles là qui pourraient très bien
coexister, c'est aussi la proposition
d'organismes comme Équiterre, d'organismes comme la Chambre de commerce de
Montréal. Le président de la Chambre
de commerce de Montréal est venu ici d'ailleurs nous faire état longuement de
son... qu'il est béat, un peu, là, devant
là où on en est. Alors, il aurait fallu mieux écouter. Puis, comme on dit, on
est... le législateur doit faire état de ce que... où la société est rendue. Le consensus est important, 75 %
des Montréalais veulent ce changement-là, les chambres de commerce,
Fédération des chambres de commerce, Transport 2000, Équiterre, nommez-les
tous.
Et
puis on comprend, par opposition à ça, que l'industrie traditionnelle du taxi
s'y opposait, parce que le travail n'avait
peut-être pas été bien fait. Mais, si le travail avait été mieux fait, plus
constructif, peut-être qu'on aurait pu avoir un consensus, un accord, l'industrie traditionnelle du taxi, en faisant
des compromis de part et d'autre. Mais c'est ce qui n'a pas été fait, il n'y a pas eu de compromis.
C'est d'un côté fermé à l'idée au niveau du modèle Uber, en guerre
contre Uber, et puis voilà comment ça s'est passé, donc, malgré le fait que le premier
ministre, son premier ministre, disait qu'«historiquement — je cite les paroles du premier
ministre — tout
mouvement qui a cherché à arrêter un développement technologique a échoué». Donc, on ne peut pas
arrêter le changement. Ce qu'il faut, c'est adapter les lois pour
permettre ce changement-là lorsqu'il est
adopté par la majorité des gens et nous permettre, en tant que société, de
récolter les recettes fiscales qui sont liées à cette nouvelle façon de
faire là.
Alors donc,
je le répète, le projet de loi qui est là est fait sur mesure pour 1972, on est
en 2017, et puis donc on aurait dû
faire autrement. Puis on va arriver avec des propositions qui vont essayer de
s'insérer dans ça pour tenir compte du fait que la société a bien évolué
depuis 1972, M. le Président. Alors, voilà pour mon exposé.
Le
Président (M. Reid) : Merci. Votre temps venait juste de
s'écouler. Alors, j'ai une demande de remarques préliminaires de la part
du député de Mercier. À vous la parole, M. le député.
M. Amir Khadir
M. Khadir :
Merci beaucoup, M. le Président. Ceux qui nous écoutent, mes collègues, le
ministre, savent très bien que nous sommes en faveur d'un projet de loi
qui vise essentiellement à réformer, à améliorer des réglementations entourant l'industrie du taxi, profiter donc de ce
débat pour donner une impulsion pour introduire, comme l'industrie du
taxi, les chauffeurs, les artisans du taxi le réclament eux-mêmes depuis des
années, introduire toutes les avancées techniques
et technologiques qui peuvent leur être utiles pour améliorer la qualité de
leur service, pour améliorer leurs conditions de travail et pour
s'assurer que les avancées technologiques...
Et je
m'adresse ici particulièrement à mon collègue de Groulx, député de la CAQ, que
j'estime beaucoup. Et je suis sûr que ses interventions dans ce
dossier-là sont animées des meilleures intentions et sont le produit de la
capacité de séduction, puis qui est normale,
de tout ce qui se prononce ou s'affiche comme une avancée technologique, comme
une économie de partage, autant de vertus que nous aimerions tous voir
répandues dans la société et que nous partageons également. Mais je l'invite quand même à considérer le fait que toutes
ces vertus-là doivent, à la fin de l'exercice qu'on mène, à la fin de
leur introduction dans la société, si on a des sociétés capables de se
gouverner et de ne pas subir les transformations,
mais plutôt les harnacher et les conduire dans la bonne direction... Parce
qu'il y a bien des transformations que
nous subissons dans nos sociétés qui sont extrêmement dommageables. Pensons aux
changements climatiques qu'on est en
train d'introduire. Et c'est des avancées technologiques qui ont entraîné ces
changements climatiques, d'accord? Et nous constatons aujourd'hui avec
désarroi l'importance que les sociétés puissent se donner des moyens pour
éviter que les changements technologiques, les avancées techniques et
scientifiques entraînent des conséquences désastreuses. On peut penser aussi aux modifications génétiques, à
toute la technologie du génie génétique. Et nous sommes les premiers...
et je suis sûr que mon collègue, mes
collègues de la CAQ sont conscients qu'il faut que la société soit capable de
harnacher pour que ces avancées-là soient au service de la société.
Et là je me permets de lui dire que, malgré
l'estime que j'ai pour lui, je crois qu'il se trompe énormément en s'associant à Uber. Parce qu'Uber, en matière
d'avancée technologique, c'est une représentation frauduleuse. Uber, en
matière d'économie de partage, c'est une entreprise malhonnête qui a été
condamnée pour fausse représentation en France,
parce qu'en rien ce qu'ils proposent n'est vraiment une économie de partage.
D'ailleurs, le Québec peut donner des leçons en économie de partage
depuis plus de 30 ans. Moi, quand j'ai commencé ma médecine, ici même, à
Québec, je faisais le chemin Montréal-Québec avec Allo-Stop. Ça existait déjà
il y a 30 ans.
On a un
représentant ici d'Amigo Express, qui pratique l'économie de partage réelle,
c'est-à-dire sans intérêt pour de
grands investisseurs étrangers multinationaux. Mais, en économie de partage,
c'est l'économie des biens, le partage de biens et de services puis le
partage des bénéfices entre pairs, entre égaux, entre gens qui mettent en
commun leurs connaissances, leur savoir, leurs services, dans une relation
relativement équitable, ce que n'est pas le cas d'Uber, qui est une entreprise multinationale, spéculative, multimilliardaire,
dont les bénéfices vont directement... c'est-à-dire l'essentiel des bénéfices des activités vont directement dans
la poche d'investisseurs excessivement riches, avec des employés payés, ici, au Québec — je ne sais pas ailleurs — avec des chauffeurs, des conducteurs payés,
suivant les tests qui ont été faits sur le terrain, à peu près à
4,60 $ de l'heure. C'est loin des 15 $ minimums que des instituts
indépendants spécialisés pensent être le minimum pour avoir une vie décente au
Québec.
Et je suis
sûr que mon collègue, mes collègues de la CAQ auraient autant honte que nous à
savoir que des gens, au Québec, sont
payés à 5 $ de l'heure pour travailler. Je pense que personne, aucun de
mes collègues ici ne peut regarder les citoyens de Montréal, de tout le
Québec en face, dire : Moi, j'appuie une entreprise qui délocalise des
milliards de profit dans des paradis fiscaux,
qui a été condamnée pour fraude fiscale ici même, au Québec et au Canada, qui
détourne des lois sur lesquelles on est en train de se pencher en commission,
avec mes collègues de la CAQ, pour trouver des moyens d'éviter ce genre de comportement irresponsable, qui consiste à
délocaliser des profits pour ne pas payer d'impôt, et qui paie ses employés à 5 $ de l'heure. Et
puis s'associer à cette entreprise et en faire la promotion, je pense que ce
n'est pas... En tout cas, moi, je ne serais
pas honoré d'être associé à une entreprise comme Uber, une entreprise
malhonnête, une entreprise frauduleuse, une entreprise qui orchestre l'évasion
fiscale systématique partout où elle intervient, puis une entreprise qui, ici
même, au Québec, de manière répétée depuis un an, défie l'Assemblée nationale
et le ministre du Transport en orchestrant
une activité illégale, en offrant tout son appui pour orchestrer une activité
qui est illégale au sens de la loi, où régulièrement, chaque semaine, on saisit des véhicules
pour des infractions commises par des gens qui ont été aidés et
organisés, pour commettre cette infraction, par Uber.
Alors,
comment est-ce qu'on peut admettre que des députés à l'Assemblée nationale,
associés à un parti qui se veut le
parti de l'ensemble des Québécois, donc conscient et soucieux des dommages
irréparables que cause à la société la désobéissance d'Uber aux lois
fiscales, sa malhonnêteté dans les fausses représentations qu'elle fait en se
présentant comme d'économie de partage,
alors que c'est une économie prédatrice, vautour, spéculative, qui vole les
sociétés de leurs avoirs, qui fait
une concurrence déloyale, comment est-ce qu'un parti peut s'associer à une
entreprise de telle nature? Je suis sûr
que ce n'est pas l'intention de mon collègue, mais, dans l'action que mène
actuellement sur la scène publique la CAQ en faveur d'Uber, ça finit par être ça. Et j'appelle mes collègues à se
dissocier, à se dissocier immédiatement et le plus rapidement possible
avec cette entreprise frauduleuse et malhonnête qui s'appelle Uber.
Maintenant, tout le monde, et nous les
premiers... Et j'offre ma totale collaboration, avec mon collègue de Groulx, le porte-parole de la CAQ en ces matières,
et je suis sûr que nos autres collègues sont d'accord pour qu'on
s'assoie ensemble et qu'on regarde des
projets pilotes, justement. Et j'espère que le ministre aussi est attentif au
fait que les projets pilotes, il n'y
a pas Uber qui s'en... qui va en présenter un. Et j'estime que notre
gouvernement a mieux à faire que, disons,
de donner des passe-droits à une entreprise, dans le fond, qui fait l'affaire
de ses investisseurs, comme l'Arabie saoudite.
Je suis sûr que ça met autant mal à l'aise notre
société que beaucoup de gens qui utilisent Uber de savoir que l'Arabie
saoudite, le pays de l'obscurantisme le plus total, bien, des dirigeants de
l'Arabie saoudite ont investi dans Uber. Eux, ils ont flairé une occasion
d'affaires, parce qu'eux n'ont aucun sens des responsabilités, des droits des
travailleurs, des questions d'éthique et de respect des lois, et des droits des
personnes, et des droits fiscaux. C'est un gouvernement hors-la-loi sur
plusieurs plans et qui a trouvé, oui, son intérêt dans Uber. Et j'espère que
nous, on ne favorisera pas davantage une
entreprise aussi fautive, aussi frauduleuse, aussi malhonnête en leur offrant
l'opportunité de nous embobiner davantage avec, soi-disant, un projet pilote.
• (12 h 20) •
En
contrepartie, moi, j'en appelle au ministre, il se rappellera que, lorsque le
porte-parole d'Amigo Express est venu ici,
on a senti à quel point on était rendus à une étape, au Québec, où des
initiatives comme Amigo Express avaient besoin du soutien du
gouvernement pour étendre l'offre de services dans un esprit justement
d'économie de partage et de mobilité durable
qui sont conformes aux meilleures pratiques en matière d'économie de partage et
de mobilité durable, et, qui plus
est, peut être... actuellement, peut compter sur le fait qu'à l'intérieur de
tous les acteurs de l'économie de partage et de mobilité durable, je pense à Communauto, je pense à, justement, Amigo
Express, je pense à des acteurs dans le domaine du taxi, je pense à des représentants de la STM et je pense à Hypra
Taxi... Parce que, vous savez, les plateformes numériques dans les taxis de Montréal, il en existe depuis
plus longtemps que l'existence d'Uber, des activités d'Uber sur le territoire du Québec. J'en nomme un ici
même, avec coop de Québec, la coop de taxis de Québec,
j'en nomme un autre, à Montréal, Atlas
Taxi. Tous les deux ont déjà des applications numériques qui leur permettent
d'utiliser leurs services depuis plus longtemps qu'Uber existe ici. Donc, en matière d'applications numériques, on en a. ils ne sont pas réseautés. Le problème,
c'est qu'ils sont compartimentés, c'est qu'ils sont éparpillés.
Alors là, il y a
une initiative et un dialogue entre les différents acteurs de mobilité durable — et
moi, j'aimerais aussi mettre à cette
table-là ceux qui opèrent Bixi — pour
penser à une plateforme commune dans laquelle... et je m'adresse donc à des gens de l'industrie du taxi qui sont
dans l'auditoire, une plateforme commune qui permettrait à n'importe
quel citoyen du Québec,
où qu'il se trouve, de ne pas avoir à chercher à chaque endroit l'application concernée et à se dire : Bon, maintenant, dans ce territoire,
quelle application, quelle compagnie j'appelle? Qu'il y ait une
plateforme qui donne accès à toutes
les applications, et de tous les services, et pas seulement
du taxi individuel, mais du taxi partage, du taxi collectif, de transport adapté, mais également
de covoiturage, d'utilisation de Communauto, avec une plateforme qui puisse
donner accès et un mode de paiement qui soit
uniforme à travers l'ensemble de ce réseau de mobilité permanente, accessible
à tout le monde. Avec la même carte, on peut payer le taxi, on peut payer le
Bixi, on peut payer Communauto, on peut payer la STM.
Et cette possibilité, cette plateforme technologique,
M. le Président, chers collègues, existe déjà au Québec. Il faut juste donner
la chance, les moyens de faire les adaptations nécessaires et de donner
l'impulsion par le support du gouvernement,
à travers l'acceptation d'un projet pilote, puisque le gouvernement, en fait,
veut, sous l'impulsion de l'opposition,
notamment de la CAQ, qui fait des propositions, je pense, très honorables...
Quand ils disent : Il faut améliorer, il faut faire en sorte que nous nous adaptions à ces changements technologiques,
j'y ajoute, moi : conscients du fait que les changements technologiques doivent être au service
de la société, et non au détriment de la société, de ses travailleurs,
de ses employés, d'accord?
Donc,
j'appelle toute la commission, notamment la partie ministérielle, à montrer de
l'ouverture pour un autre projet pilote, qui pourrait venir pour
intégrer sur une plateforme québécoise, hyperavancée sur le plan technologique,
développée à l'École polytechnique de
Montréal par des artisans de l'industrie du taxi et des brillants diplômés de
l'école de génie du Québec... pour pouvoir
mettre notre propre technologie au service de notre propre société et, en fait,
avec un service, et un réseautage, et une plateforme qu'Uber ne peut
même pas rêver d'accoter.
Parce qu'Uber
travaille en solo, c'est juste Uber. Uber n'offre pas la possibilité de
réseauter avec Communauto, avec le covoiturage sans but lucratif, avec
des services de transport public, avec le Bixi. Mais cette plateforme, cette possibilité qu'on a au Québec de réunir les
meilleurs éléments de tous les éléments de la mobilité durable et de la
mobilité de partage, on a la chance de créer
une plateforme technique qui dépasse de loin ce qu'offre Uber sur le plan
technique et technologique. Et je nous invite à y être attentifs.
Au-delà
de ça, je veux juste mentionner encore, pour le bénéfice de ceux qui nous ont
écoutés et pour que mes collègues de
la CAQ puissent surmonter le pouvoir d'illusion, et la désinformation, et la
propagande d'Uber, qu'au-delà de ce qu'on connaît déjà, l'évasion fiscale, les
pratiques commerciales frauduleuses en France, qui ont été condamnées, l'incapacité d'Uber de respecter les
lois... Suivant une analyse qui a été faite par des gens ici même, je
vous le donne en mille, actuellement, un
intermédiaire qui réunit 1 100 chauffeurs de taxi dispatche 10
transports par jour. Ça fait 330 000
par mois, 330 000 courses par mois. Uber, qui a 8 000 chauffeurs
à tout le moins, on pense même à 10 000, mais 8 000, prenons
le chiffre de 8 000, avec beaucoup plus de facilité, étant donné que c'est
superconnu, etc., prétend qu'ils ne font que
450 000 courses par mois. Moi, je pense que c'est largement
sous-estimé par Uber. C'est une autre des pratiques de fausse représentation, de la malhonnêteté d'Uber. C'est
impossible, ils ne rentreraient même pas dans leur argent pour payer tous ces avocats, toute cette propagande,
toute cette campagne de publicité qu'ils mènent. Ils font donc, si on se fie... Si on fait juste une
extrapolation des intermédiaires comme celui que je viens de mentionner,
avec 1 000 autos, ils peuvent générer
330 000 courses par mois. Alors, avec 8 000 autos, là, ça
fait plus de 2 millions de courses par mois. Alors, par rapport à ce
qu'ils disent, qu'ils sont... enfin, ma collègue du PQ a parlé :
1 million qu'on ne paie pas chaque année, hein?
Une voix :
...
M. Khadir :
Chaque mois, excusez-moi, 1 million chaque mois, donc 12 millions par
année. Je pense que ce chiffre doit être multiplié par quatre. Ce chiffre doit raisonnablement
être multiplié par quatre. J'invite le ministère à faire ses calculs. Je vais vous offrir la base de ces calculs-là :
Uber nous cache des choses pour ne pas payer des courses, pour ne pas
payer ses dus, pour ne pas payer les taxes.
En
plus, il y a un autre élément très, très important. Le magazine Fusion,
un magazine américain, a évalué ce qu'une entreprise honnête, qui paierait ses cotisations sociales, un certain
nombre de cotisations pour offrir une pension, pour offrir une protection minimum à ses chauffeurs, d'accord,
si elle devait payer aux États-Unis, donc, les mêmes cotisations que des entreprises qui respectent les lois et paient
des cotisations de protection sociale, paient leurs impôts, etc.,
paierait par chauffeur, le calcul, c'est 10 000 $ US par année
qu'Uber devrait payer aux États-Unis, à l'administration publique américaine, à divers paliers. Alors,
10 000 $ américains, ça fait combien au Québec aujourd'hui, M. le
Président? Ça doit faire 13 000 $ par année. Calculez à
10 000 chauffeurs, on est en retard de 130 millions par année.
130 millions d'irresponsabilité
d'Uber, ce que ça coûte à la société pour compenser ce qu'Uber ne paie pas pour
offrir le minimum, que d'autres...
Nos
petites et moyennes entreprises, là, les commerçants de la rue Saint-Denis, qui
sont aux prises avec toutes sortes de
problèmes aujourd'hui, là, à cause de la construction, eux autres, là, ces
commerçants-là continuent à payer toutes leurs cotisations, leurs taxes, leurs impôts, les retenues de salaire, etc.,
fonds de solidarité, santé, toutes les cotisations qu'ils doivent payer,
eux autres les paient. Uber ne les paie pas.
Et,
si on se fie sur l'étude, très intéressante, du magazine Fusion, pour le
Québec, c'est au-dessus de 100 millions de dollars de manque à gagner à cause d'activités illégales et de la
malhonnêteté de cette entreprise, à laquelle j'invite encore mes collègues de la CAQ de ne pas s'associer, de
ne pas s'associer. On ne peut pas être cohérent, s'asseoir à une commission
parlementaire qui se penche sur l'évasion
fiscale, et les problèmes, et les dommages importants que ça cause à nos
sociétés, à nos finances publiques, puis, de
l'autre côté, prendre la défense d'une entreprise aussi malhonnête et
frauduleuse et qui organise aussi systématiquement l'évasion fiscale
qu'Uber.
Et
j'invite aussi mes concitoyens, ceux qui se laissent séduire par les faibles
coûts d'Uber, je nous invite à faire une réflexion : quand on
accepte que l'essentiel des profits générés par l'activité économique qui est
générée par nos dépenses, l'essentiel des
profits de la plus-value créée par notre activité économique se délocalisent,
s'en aillent ailleurs, sortent du
Québec, sortent de Montréal, qu'est-ce qui va arriver au bout d'un, deux,
trois, quatre ans dans notre économie? C'est nous tous ensemble, comme
société, qu'on va y perdre. C'est nous tous qui allons nous appauvrir. C'est
une occasion de prospérité qu'on a ratée entre nous.
Donc, il y a moyen
d'organiser des transports, il y a moyen d'organiser un partage de la mobilité,
de manière raisonnable, efficace et à faible
coût d'une autre manière qu'en permettant à une entreprise frauduleuse de
délocaliser l'activité économique qui doit d'abord répondre aux besoins de
l'économie locale et de notre société.
Je
vous le donne en exemple : les propositions qu'il y a dans le projet de
loi permettront le partage des courses en taxi, ce qu'on appelle le taxi partage, ce qui va permettre à nos
concitoyens d'augmenter plus souvent à plus faible coût... le partage va augmenter la clientèle de l'industrie
du taxi, mais une industrie honnête, qui va garder des profits ici, des
profits qui vont recirculer dans notre
économie, qui vont payer les salaires dont nos vies à nous dépendent. Vos vies,
nos vies.
Donc,
j'appelle les citoyens du Québec — je termine là-dessus — à, collectivement, dès aujourd'hui,
accompagner le travail à l'Assemblée
nationale pour qu'Uber cesse complètement ses activités dès cette semaine, ou
simplement se conforme aux lois puis
s'assure que ses activités se déroulent en respect de nos lois, nos lois de
transport, nos lois fiscales, nos
lois sur les taxes et impôts, nos lois du travail, qui exigent notamment, et je
le rappelle, un salaire minimum à 10 $ et quelques de l'heure pour
le moment. Merci.
• (12 h 30) •
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le député de Mercier. Je vous
rappelle que tous les députés qui participent
à la commission ont le privilège de pouvoir faire des remarques préliminaires.
Et j'ai une demande de la part du député de Granby. M. le député de
Granby, vous avez la parole pour un maximum de 20 minutes.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci,
M. le Président. Alors, salutations à M. le ministre, aux collègues
ministériels, à mes collègues de l'opposition,
le député de Mercier, tous les gens qui accompagnent M. le ministre et les gens
de l'industrie du taxi qui sont là aujourd'hui.
Vous savez, il faut retourner un peu
deux ans en arrière, juste avant de revenir sur les propos du député de
Mercier, puis comprendre que, le mot «Uber»,
la société Uber, on en entendait parler dans le monde, on se disait :
Bien, une société qui s'implante, qui
fait du taxi ou du covoiturage, économie de partage, collaborative. On
cherchait un peu à comprendre le phénomène. Certaines villes ont trouvé
des façons à ce qu'Uber puisse opérer, protégé des permis. Il y a eu des manifestations en France, on les a vues, après ça
la France a dit : O.K. Voici la façon qu'on va opérer avec vous, ça
va fonctionner. UberGreen, mon collègue le
mentionnait, est en opération ou sera en opération dans les prochaines
semaines.
Et,
voilà deux ans, Uber arrive au Québec. Soudainement, il y a peut-être
200 000, 250 000 personnes, en l'espace de trois mois, qui prennent l'application, y voient
un intérêt qui répond peut-être à un vide au Québec. Ils se disent :
Tiens! Ça pourrait être intéressant. Tout d'un coup, Uber dit : On a
450 000 utilisateurs par mois depuis Noël dernier. L'industrie du taxi, depuis deux ans, se
dit : Ça ne fonctionne pas. Ça ne peut pas fonctionner, nous, on paie des
permis... Puis je vous démontrerai, M. le
Président, jusqu'à quel point le fardeau administratif et réglementaire de
l'industrie du taxi est un poids énorme, parce que j'ai des amis dans
l'industrie, je vais vous le démontrer, ça, plus tard. Et là eux, ils
disent : Ça nous coûte extrêmement cher, ça ne fonctionne pas avec Uber.
Puis Uber, quand il
est arrivé au Québec, il s'est dit : Voici ce que nous proposons au monde
entier, Québec, Montréal, la province
devrait l'accepter. Et Uber a agi en cow-boy. Et je l'ai dit sur toutes les
tribunes, toutes les tribunes. Et le gouvernement, face à ça, depuis le
premier trois mois, ne comprend pas trop, n'agit pas, laisse ça comme ça. L'industrie du taxi, les mois passent, se fâche,
arrive à l'Assemblée nationale à Québec, manifeste à Montréal. Et ça
prend un an, un an et demi pour que l'industrie se dise : «Personne ne
nous écoute», essaie de rencontrer les élus, essaie de comprendre le phénomène. Il dit : Votre gouvernement va y répondre.
Mais le gouvernement n'y répond pas, ou presque.
Et
là arrive, près de deux ans plus tard, une loi qui est déposée, qui nous
ramène, avec le projet de loi n° 100, à accepter ce que nous connaissons depuis les 40, 50 dernières années.
Et là le gouvernement nous propose un 90 jours, aujourd'hui, un
amendement qui dit : On va se donner une chance de trouver un terrain
d'entente encore une fois avec Uber. Et,
encore une fois, je répète, là, parenthèse, M. le Président, là, Uber doit, se
doit de payer toutes ses taxes et ses
impôts au Québec. Minimalement, le gouvernement, dès le début, aurait dû
dire : Ça ne fonctionne pas, on va aller s'asseoir avec eux, on
mandate des gens de Revenu Québec à l'instant, on va aller s'asseoir puis on va
leur demander de percevoir... Ce que
personne du côté du gouvernement n'a fait, personne, minimalement, pour apaiser
la tension, la pression que
l'industrie mettait sur le gouvernement. Personne n'a rien fait. Les esprits
sont chauffés, la pression a monté, et, encore une fois, on est arrivé à
la dernière minute — à
la dernière minute — sans
comprendre le phénomène dans son ensemble.
Le phénomène dans son
ensemble, j'arrive à ce que mon collègue de Mercier mentionnait... Il est
toujours fascinant à écouter, le collègue de
Mercier, parce qu'il condamne Uber, Uber frauduleux, Uber bandit, Uber ci...
Uber est bandit peut-être dans toutes les
grandes villes du monde, mais Uber est accepté dans toutes les grandes villes
du monde ou presque. Ou presque. Il dit même : Comme la mafia.
Alors,
M. le Président, il est accepté partout dans le monde. Il veut qu'on condamne
Uber. Moi, je condamne Uber, je vous
le dis, là, ils se devaient et ils se doivent encore... Si vous acceptez puis
si on laisse passer cette loi, ils doivent payer taxes et impôts, minimalement TPS, TVQ pour les prochains
90 jours. Ça, c'est indéniable, on l'a toujours, toujours dit. Et là j'ai mon député de Mercier, mon
collègue, mon ami, je le considère un ami, on se côtoie depuis quand
même un certain temps, ce qu'il ne vous dit
pas... il faut condamner Uber, mais, le débat de l'évasion fiscale, là, je voudrais l'entendre dire aussi : Il faut condamner Facebook, il faut
condamner Amazon, il faut condamner Apple, il faut condamner
Twitter, il faut condamner toutes ces compagnies. Parce que toutes ces
compagnies profitent, dans une certaine mesure, d'un système que le député de
Mercier n'acceptera jamais, parce
que ces sociétés
sont implantées... le siège social en Irlande ou ailleurs, avec taux d'imposition à 12,5 %, déclarent des profits seulement là et, oui, opèrent en France,
en Espagne, en Amérique du Nord et partout. Ça, c'est un contexte
mondial qu'on ne pourra pas régler là, aujourd'hui, parce qu'on est là pour parler du projet de loi n° 100.
Ce
qu'il ne vous dit pas non plus, le député de Mercier, s'il y a des gens de sa
circonscription qui nous écoutent, c'est
que lui-même condamne Uber mais ne voulait pas condamner, voilà deux semaines,
une motion de l'Assemblée nationale qui disait une chose : Humbles
entrepreneurs qui nous écoutent, qui ont soudainement embourgeoisé leurs
boutiques dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, dans le quartier de
Saint-Henri, ces gens qui ont des honnêtes boutiques, des groupes radicaux
de gauche ont pénétré dans ces boutiques pour voler la marchandise. Et vous
avez le collègue de Mercier — son parti politique — qui n'a jamais levé le petit doigt pour
condamner ces pratiques. D'honnêtes entrepreneurs
qui se battent jour après jour pour payer des taxes puis des impôts, eux aussi,
pour payer les travailleurs, on l'espère, au-dessus du salaire minimum,
et là il faut condamner Uber, mais on ne condamne pas les entrepreneurs du Québec. Lui-même, au début de sa carrière
politique, lançait un soulier à une boutique de Montréal, de sa
circonscription, qui vendait des souliers, malheureusement, qui provenaient
d'Israël.
M. Khadir :
Ce n'est pas ça. Le soulier, c'était sur Bush...
M.
Bonnardel : Ah! peu importe, Bush ou les souliers, peu
importe, vous en avez fait tellement depuis votre arrivée, M. le député
de Mercier.
Alors, ça, c'est le
portrait réel. Alors, il faut condamner Uber? D'accord, on l'a dit, mon chef
l'a dit, mon collègue l'a dit : Payer
taxes et impôts, indéniable, indéniable, indéniable. Mais il ne faut quand même
pas exagérer, M. le Président, quand
même pas exagérer. Il faut dire exactement ce que le collègue de Mercier,
député de Québec solidaire, dit aux
gens : Condamnons toutes ces grandes sociétés mondiales qui sont toutes
des fraudeuses, hein, toute la gang. Tout ce qui se mesure en succès au
Québec, là, de grandes entreprises qui voulaient venir s'installer, bien,
Québec solidaire, qui veut être au pouvoir dans 10 ans, dit : Non,
non, non.
Alors, M. le Président,
moi, je n'accepterai jamais qu'on m'impose et qu'on me dicte mes façons de
faire. Et je reviens, M. le Président, à ce
pour quoi nous sommes ici aujourd'hui. Je vous disais tantôt : On a le
projet de loi n° 100 deux ans ou
à peu près qu'Uber est installé au Québec, deux ans où l'industrie a dit :
Aïe! Réveillez-vous!, en disant au gouvernement :
Pourquoi vous ne répondez pas? Pourquoi vous n'êtes pas, là, avec un comité, de
l'avant, à rencontrer l'industrie, à rencontrer Uber, à rencontrer Téo,
tout le monde, pour dire : Il faut trouver une solution, là, pour que tout le monde cohabite? Protéger, oui, protéger,
oui, des permis qui ont été achetés à gros prix, de 200 000 $ à
Montréal jusqu'à 70 000 $ à Granby, chez nous, et dire de quelle
façon d'autres villes dans le monde ont pu faire fonctionner, cohabiter Uber.
Et là, M. le Président, on ne comprend pas trop
le phénomène de l'économie du partage. C'en est-u? Ça n'en est pas? C'est de
l'économie collaborative. Et là on a un gouvernement, depuis le dépôt du projet
de loi n° 100, qui disait : Voici
le seul plan de match. Il n'y en aura pas d'autre. Comment, il n'y en aura pas
d'autre? L'industrie du taxi le sait
très bien, quand Uber est arrivé, avec un modèle d'industrie qu'on connaît
depuis 40, 50 ans, je le sais très bien que l'industrie a dû se moderniser. L'industrie a dû dire : Nous aussi,
on est capables, peut-être, de faire des applications et, excusez de le dire en anglais, de «cruiser» la
clientèle. Parce que c'est ça qui a rendu 450 000 Québécois à
utiliser l'application. Et je suis
persuadé que les gens du taxi qui sont là se disent : Aïe! Les
450 000, on voudrait les avoir, nous aussi. On veut que
450 000 Québécois aient la même application ou utilisent l'application
qui vient de Québec, ou qui vient de Montréal, ou qui un jour vient de
Trois-Rivières, du Saguenay, peu importe.
• (12 h 40) •
Alors là, on
a un gouvernement qui a déposé une loi, qui s'est dit : On ne sait pas
trop encore, là, quoi faire; on va dire,
parce que les jeunes sont contre nous... Les jeunes libéraux, ils comprennent,
eux, le phénomène. Ils se disent : Si ce n'est pas Uber aujourd'hui — je l'ai mentionné 100 fois depuis trois
semaines — ce sera
Didi, le compétiteur d'Uber en Chine,
qui fait 11 millions de transports par jour, où Apple a investi
1 milliard dans la société voilà deux semaines déjà, où Wal-Mart a
signé une entente avec Uber aussi, où Volkswagen a signé avec Gett, où Toyota a
signé avec Lyft. Comment on réagit face à
tout ça? Bien là, le gouvernement a dit : On va faire un chantier
d'économie de partage, on va essayer de comprendre.
On va essayer de comprendre? Les Ontariens sont
déjà trois ans en avant de nous. Déjà, dans chacun des trois derniers budgets, on a mis des comités, on
a mis des personnes en place. Puis vous avez des gens intelligents, là, des
hommes puis des femmes qui comprennent la situation, là, qui savent très bien
que ça, demain matin, ça file à 1 000 kilomètres-heure, là. Ce qui est
là, aujourd'hui, là, bien, demain, c'est autre chose. Ces applications qui
touchent le monde du transport par taxi,
vous le savez, je vous l'ai mentionné, M. le Président, M. le ministre, c'est
la restauration demain, c'est l'automobile demain.
Moi qui ai
été dans le monde automobile pendant 20 ans, qui a un modèle d'affaires x
que j'ai connu quand j'avais 26 ans
et que j'ai démarré mon entreprise, puis, 10 ans plus tard, le modèle
change, et aujourd'hui, exemple, application qui se met au monde et qui offre à n'importe quelle des personnes qui est
ici... que quelqu'un arrive chez vous pour faire un changement de pneus, un changement d'huile, et
tout ça, et que mon chiffre d'affaires soudainement baisse de
300 000 $, bien, moi aussi, je vais me questionner à savoir :
Qu'est-ce que je fais ou qu'est-ce que j'ai manqué?
Et la réponse
que vous avez donnée, elle a évolué depuis hier, mais la réponse que vous avez
donnée, c'est : Nous, on ne
comprend pas trop, on ne veut pas trop comprendre rapidement. Et tous ces
jeunes, moins jeunes, intelligents, qui sont dans des incubateurs, des start-up, à Montréal, et qui pensent juste,
là, à être le prochain ou la prochaine qui va démarrer un Twitter, qui va démarrer un Uber, qui va
démarrer un Airbnb, un Lyft, un Gett, peu importe, bien, vous leur
dites : Québec... Nous, ça va trop
vite, puis ça va trop vite, on ne sait pas trop comment on va réagir face à ça.
Et la seule façon, c'est d'en arriver
à dire : L'industrie comme on la connaît, elle fonctionne, elle doit se
moderniser, elle doit s'améliorer.
Et vous avez
vanté maintes et maintes fois Téo Taxi. Moi, je veux vanter aussi l'industrie
elle-même. L'industrie elle-même, là,
elle le sait aujourd'hui que, s'il y a 400 000 ou peut-être
500 000 personnes... Vous dites : Le double. Bien, si c'est le double, c'est encore un plus gros
problème, à savoir : Comment ça se fait que ces 500 000,
600 000, 700 000, 800 000 personnes
au Québec, au-delà du prix, là... Au-delà du prix, pourquoi ces Québécois se
sont dit demain matin : Tiens! C'est intéressant, c'est
intéressant? Mais c'est tout ça à laquelle il faut s'attaquer, comprendre. Oui,
c'est une application qui est applicable
qu'on soit à Montréal aujourd'hui, qu'on arrive à Paris demain matin, qu'on
arrive à Lisbonne ou qu'on arrive à Los Angeles, on peut l'avoir.
Mais,
au-delà de ça, M. le ministre, vous aviez chez vos jeunes déjà des
recommandations qui étaient intéressantes, que vous avez refusées dès le départ, dès le départ. Et là vous arrivez
aujourd'hui en nous disant : Bien, on a une loi qui est déposée, on
a appelé Uber, on s'est rencontrés ce week-end, on a rencontré l'industrie du
taxi, on leur a demandé d'accepter qu'Uber... Puis c'est ça que vous allez
m'expliquer dans les prochaines heures, aujourd'hui, dire : O.K. Uber, là, vous fonctionnez pendant les 90
prochains jours, dans une certaine mesure, dans l'illégalité, parce que le
Bureau du taxi pourra nécessairement arrêter
n'importe quel chauffeur d'Uber encore pour les prochains 90 jours — remorque, arrêter, contravention. Est-ce qu'ils vont payer TPS, TVQ?
Vous me disiez que, là, Revenu Québec va s'entendre avec eux. C'est déjà
un pas, je l'espère bien, je l'espère bien.
Mais, au-delà de ça, comment cette loi,
aujourd'hui, répond à tout ce qu'on a devant nous? Là, on a un cas précis, c'est Uber, pas d'autre chose que ça, et
un plan de match qui dit : Faites-nous confiance, signez-nous un
chèque en blanc, parce que, dans les prochains 90 jours, on va essayer de
satisfaire tout le monde. Le prochain 90 jours, M. le Président, ça nous
amène 10, 11, 12, 13 septembre, là, ou à peu près. On sera à l'Assemblée
nationale le 20 quand on va arriver. Et, M.
le Président, vous savez, faire confiance au gouvernement, je veux bien, je
veux bien, mais, avec tout ce que
j'ai vu dans les deux dernières années, le peu d'intérêt à comprendre ce
phénomène qui était devant nous, répondre d'un phénomène immense, là, qui était déjà mondialisé... Parce qu'on le
voyait, là, on l'entendait puis on comprenait, là, que notre niveau de tolérance aux bouleversements...
jusqu'à quel point, là, on était prêts à ce qu'on soit bouleversés, là, puis que cette innovation nous amène à revoir nos
façons de faire, sortir de nos pantoufles et de dire : Fiou! Un
instant, là, ça nous frappe. Il faut évoluer, il faut s'améliorer, il faut
changer.
Alors
là, vous nous dites : Donnez-moi un chèque, puis, dans les prochains
90 jours, je vous garantis qu'on va réussir à s'entendre, puis on va tout faire pour s'entendre. Bien, M. le
Président, il y a la question du 90 jours. Bon, on comprend que le Bureau du taxi va nécessairement
continuer de faire son travail. Est-ce qu'il y aura encore des escouades
anti-Uber? Je n'en ai aucune idée. Le
ministre pourra nécessairement répondre à tout ça. Quel est le plan du
ministre? Est-ce qu'on aura encore deux...
ou on aurait deux catégories de chauffeurs? Est-ce qu'Uber devrait louer des
permis?
Vous
avez déposé une loi où, soudainement, vous avez dit : Bien, ma loi, le
projet de loi n° 100, ça devient un projet pilote. Vous comprenez très bien que ça ne pouvait pas fonctionner. Uber
a déposé une proposition. Vous ne l'avez pas acceptée. Une proposition qui... Est-ce qu'elle était honnête ou pas?
C'est au gouvernement de décider. Uber a dit : Moi, je suis prêt à
déposer 100 000 $ pour opérer, 0,35 $ par course, 0,07 $
additionnels pour des frais d'administration et d'assurance, un fonds, possiblement, qui pourrait être mis en place
aussi pour dédommager, ou même — j'y reviendrai par la suite — baisser
le fardeau réglementaire et administratif de l'industrie.
Tout
ça, là... Parce que, quand je parle de moderniser, ce n'est pas juste Uber qui
arrive, ou Didi, de même, ou autre, là.
C'est notre industrie comme on la connaît. Ils ont des lois, cette industrie,
qui datent des 40, 50 dernières années. Ma foi, il serait peut-être
le temps de s'asseoir avec eux aussi puis dire : Un instant, là, on est en
2016, il faudrait peut-être commencer à moderniser l'industrie puis regarder
comment ça vous coûte année après année. Ça, c'est des taxes additionnelles que l'industrie paie, qu'on
pourrait peut-être revoir, ce fardeau réglementaire administratif qui, pour moi... Je vous le
dis, je regarde ce que ça coûte aujourd'hui pour avoir un permis de taxi puis
je me dis : Ouf! C'est pesant. C'est pesant.
Alors,
c'est certain que, pour nous, de répondre de ces nouvelles technologies, c'est
important. Je l'ai maintes et maintes fois mentionné, ce train à grande
vitesse des nouvelles technologies, qui vont provenir... Là, on parle de l'automobile, on parle d'industrie du taxi, demain
ce sera la restauration. Souvenez-vous de l'exemple que je vous ai
donné. On peut recevoir des gens chez nous,
application x, aller acheter un petit menu, et ces gens qui font de la bouffe à
la maison, moyennant un 10 € ou un 10 $, ils ne paient pas de
permis, ils ne paient rien. L'industrie de la restauration, là, dans les prochains mois, prochaines années va
voir : Hé! il se passe quelque chose là aussi. Comment on va répondre de
ça? Avec votre supposé chantier? Je
l'espère. Mais il faut accélérer le pas. Il faut accélérer le pas. C'est notre
gros défi, comme gouvernement, comme
partis politiques, d'y répondre. Ce n'est pas juste de dire : Ah! c'est
des voleurs, c'est des ci, c'est des ça, il faut les mettre dehors, on
ne peut pas... la peste! Non. Non, ça ne fonctionne pas comme ça.
Alors,
M. le Président, juste avant que je termine mon intervention de mes remarques
préliminaires, je veux vous déposer une motion préliminaire pour, si
vous permettez...
Le Président (M.
Reid) : Regardez, ce n'est pas le moment de faire ça.
M.
Bonnardel : Je peux terminer, je le fais après? D'accord.
Alors, vous comprendrez que, pour nous, il reste encore des gens ou des
situations qui mériteraient d'être entendus. Pour nous, est-ce que la loi serait
adoptée vendredi? On se questionne encore.
On a encore plusieurs questions, mon collègue et moi, à poser, à savoir :
Est-ce que le gouvernement aura — ou M. le ministre — les
coudées franches pour être capable d'arriver à un terrain d'entente?
Et
j'irais même plus loin, là. Au-delà de signer un supposé projet pilote, je
souhaite de tout coeur, de tout coeur qu'on
pense à eux aussi, à l'industrie du taxi, et qu'on s'assoie avec eux, et qu'on
soit capables de dire par la suite, si on s'entend avec eux : Voici ce qui pourrait être l'innovation pour
vous. Voici ce qu'on pourrait réduire comme fardeau fiscal, administratif ou réglementaire, appelez ça comme
vous voulez. Il y en a peut-être qui pensent que ça ne peut être
sérieux...
Le Président (M. Reid) :
M. le député de Granby, votre privilège de 20 minutes est écoulé.
M.
Bonnardel :
Merci, M. le Président.
• (12 h 50) •
Le
Président (M. Reid) : Est-ce qu'il y a d'autres membres de la commission qui veulent faire
des remarques préliminaires? Alors, dans les étapes d'une commission, il est possible
de faire, par la suite des remarques préliminaires, des motions
préliminaires. Le député de Granby a demandé avant le début de la commission...
a annoncé qu'il allait faire une demande de motion préliminaire.
Alors,
comme ça n'arrive pas à tous les jours, je vais juste rapidement rappeler
comment les choses se passent. Quand
un membre fait une demande de motion préliminaire, il doit d'abord déposer une
demande écrite, M. le député de Granby, de la motion préliminaire, et la
présidence juge de sa recevabilité ou non. Si c'est recevable, l'auteur de la motion préliminaire dispose de 30 minutes, et
toute intervention sur la motion préliminaire doit se faire d'un seul
trait, sans droit de réplique. On se
comprend bien? Alors, 30 minutes pour celui qui dépose la motion et
30 minutes pour chacun des représentants des chefs de parti. Donc,
trois personnes ici représentant... généralement, c'est le porte-parole. Et
puis du côté gouvernemental, c'est le
ministre. Mais enfin chaque représentant a aussi 30 minutes. Par la suite,
tous les autres députés qui participent à la commission ont chacun
10 minutes d'intervention. Quand il n'y a plus d'intervention, on met aux
voix la motion préliminaire.
Alors, M. le député
de Granby, voulez-vous présenter votre motion préliminaire et nous faire
parvenir ici une copie écrite de ça?
Motion
proposant d'entendre le comité
ministériel formé des sous-ministres des
Transports, des Finances et du Revenu
M.
Bonnardel :
Oui. Donc, M. le Président, le comité... motion préliminaire qui est faite en
foi du projet de loi n° 100... le comité ministériel formé des sous-ministres des Transports, des Finances et du Revenu, chargé de conseiller
le ministre en amont de l'élaboration du projet de loi n° 100 :
«Qu'en
vertu de l'article 244
de nos règles de procédure, la Commission
des transports et de l'environnement tienne,
avant d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 100, la Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant principalement les
services de transport par taxi, des
consultations particulières et qu'à cette fin elle entende, dès que
possible, le comité ministériel formé des sous-ministres des Transports [et]
des Finances, et du Revenu chargé de conseiller le ministre en amont de
l'élaboration du projet de loi n° 100.»
Le Président (M.
Reid) : Oui, est-ce qu'on peut avoir la...
(Consultation)
Le
Président (M. Reid) :
...la motion est recevable. Alors, nous allons commencer, donc, le débat, et
dans lequel il n'y a pas de débat, évidemment,
c'est un temps qui vous est réservé et que vous devez utiliser d'un seul coup.
Et il n'y a pas de réplique et
d'échange. Alors, M. le député de Granby, à vous la parole pour votre intervention.
J'imagine que c'est vous qui voulez commencer?
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Oui. Merci, M. le Président. Le pourquoi de cette motion préliminaire :
souvenons-nous, on revient en arrière
encore une fois, quand Uber est arrivé au Québec, on a su par
l'entremise des médias que le gouvernement
se penchait... On a eu l'ancien ministre
qui... le député de
Marguerite-Bourgeoys qui n'était pas nécessairement d'accord pour
qu'Uber fonctionne ou opère au Québec. On avait le premier ministre qui
semblait être d'accord. Bon, on avait certainement des imbroglios entre les
deux, des questionnements entre les deux. Et, j'imagine, c'est pourquoi on a su, par l'entremise de certains journalistes par
la suite, que le gouvernement s'est dit : On va se pencher, on va se
pencher là-dessus. On va essayer de trouver
des pistes de solution, des règlements, des propositions additionnelles pour
être capables, encore une fois, de
répondre de l'industrie du taxi qui, depuis un an, disait : Ça ne
fonctionne pas. Puis je les comprends. Autant Uber est arrivé au Québec
en cow-boy, autant Uber est arrivé au Québec sans payer aucun
permis, sans payer de TPS, TVQ,
nécessairement une facture de presque 50 % moindre, ou à peu près, qu'un
prix réel d'un taxi, et que, face à ça,
bien, c'est normal qu'on réponde... que l'industrie comme telle se dise :
On cogne à la porte du gouvernement, on essaie de parler aux députés
puis on dit : Qu'est-ce qui se passe? Pensez-vous faire quelque chose?
Les
mois, les semaines ont passé. Et ce fut extrêmement long. Et on a appris par la
suite que trois ministères s'étaient penchés, minimalement, sur la capacité
d'accepter Uber au Québec, les Revenus, les Finances, Transports. Et là-dessus
ce comité interministériel a nécessairement penché sur des pistes de solution.
Ces pistes de solution, le gouvernement n'a jamais voulu les rendre
publiques. Pourtant, elles seraient utiles, elles seraient utiles. Il serait
utile d'entendre les sous-ministres qui ont eu le mandat d'y travailler pour
être capables de mesurer jusqu'à quel point la proposition d'Uber, versus ce
que vous proposez aujourd'hui...
Parce que ce n'est
pas évident, là, on changeait le ministre en même temps. Puis on a un premier ministre
qui semble ouvert, qui joue le jeu, mais, à quelque part, on sait très bien... Puis tout
le monde se pose la question,
là, autant du côté des libéraux... — j'imagine,
en tout cas, puis je suis persuadé que oui, parce que
je parle quand même à pas mal de monde — tout le monde se questionne en se disant : C'est vrai que le train
arrive extrêmement vite — le
train, il s'appelle Uber, puis il y en aura
d'autres demain — puis comment on y répond? Comment on est
capables de trouver des pistes de solution?
Bien, on a mis trois ministères au travail pour être capables d'en arriver à
trouver, encore une fois, à répondre de ce phénomène, à répondre de cette société mondiale, cette société qui
vaut des milliards, absolument, absolument, implantée dans presque
toutes les grandes villes du monde... à fonctionner.
Le
gouvernement n'a jamais voulu les rendre publiques. Puis, pendant ce temps,
vous avez Toronto, Ottawa, vous avez
Edmonton, vous aurez peut-être d'autres villes, si Uber décide de s'y
implanter, vous avez des villes nord-américaines, aux États-Unis, qui
ont dit oui. Il y en a d'autres qui ont dit non. Il y en a d'autres qui ont dit
non, mais la grande majorité ont dit oui.
Et, encore une fois, ça me rend toujours triste de voir que le gouvernement
n'est pas capable de réagir rapidement à un phénomène, rapidement à des
technologies. Puis je parle à un parti qui existe depuis au-dessus de
100 ans, le Parti libéral, qui se prône le parti de l'économie, qui se
prône le parti de l'innovation, puis qui, le 12 mai dernier, a déposé une
loi aberrante, une loi qui ne répondait, mais pas, mais pas du tout, du tout,
du tout à ce... je ne peux pas dire, même pas, «un problème», à cette avancée,
à cette avancée pour laquelle des milliers de Québécois se disaient : Je
trouve ça intéressant.
Alors, si eux trouvaient ça intéressant, le
gouvernement s'est dit : On va essayer rapidement de répondre, parce que
l'industrie est fâchée. Et, dans une certaine mesure, si on met trois
ministères au travail pour être capables de trouver des pistes de solution, bien, M. le Président, vous
comprendrez que, si, pour notre gouverne personnelle... Et même tous ceux qui
sont ici puis tous ceux qui nous
écoutent seraient capables de dire : Tiens, c'est peut-être quelque chose
qui pourrait être intéressant.
Puis je me
demande même jusqu'à quel point vous n'allez pas utiliser ce rapport sans nous
le dire pour peut-être préparer un
futur projet pilote. Ça, je ne le saurai peut-être jamais, mais j'imagine,
j'imagine que vous allez piger là-dedans. En tout cas, s'il y a trois
ministères importants comme le Revenu, le Transport et les Finances qui ont
travaillé sur ce comité,
sur l'évaluation possible d'une cohabitation, bien, je ne vois pas en quoi
aujourd'hui autant l'industrie que nous, les députés, ne pouvions pas minimalement faire venir ces gens qui y ont
travaillé pour être capables de les questionner. En quoi, en termes de
transparence, il ne serait pas intéressant pour nous d'avoir ces documents?
Je pense que
le gouvernement, comme tel, connaît très bien la problématique, la situation de
l'industrie du taxi, de ces nouveaux
joueurs : Car2go, Communauto, Téo Taxi, vous en parlez souvent, puis de
l'arrivée de cette technologie qui s'appelle
Uber, qui ne répondait pas du tout au modèle que le Québec connaît depuis les
40, 50 dernières années. Puis, quand
je vous parle du modèle qu'on connaît... Je vais vous exposer, M. le Président,
et, M. le ministre, j'espère que vous allez
bien écouter celle-là, jusqu'à quel point, pour moi, je ne trouve pas ça
rigolo. Quand j'avais demandé à des amis du taxi de me donner leur
portrait d'une année, en termes de coûts, bien, j'ai été complètement
abasourdi. Alors, au-delà du coût du permis comme tel, qu'on a payé 60 $,
70 $, 125 $, 200 $, vous avez, M. le Président...
Le
Président (M. Reid) : ...je dois vous interrompre. Vous pourrez
poursuivre vos explications cet après-midi.
Compte tenu de l'heure, je suspends les travaux
de la commission jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 9)
Le Président (M. Reid) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Je vous rappelle que la commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée
du projet de loi n° 100, Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant principalement
les services de transport par taxi.
Alors, lors
de la suspension de nos travaux, nous écoutions le député de Granby, qui est en train de faire une
motion préliminaire. Alors, M. le député de Granby, est-ce que vous voulez
donner suite à ce que vous avez commencé?
M.
Bonnardel :
Oui, M. le Président, quelques minutes, juste pour vous dire, bon : Les
choses ont évolué depuis qu'on s'est parlé la dernière fois, jusqu'à
13 heures.
Vous savez,
M. le Président, on le dit et on le répète depuis des semaines, on a talonné le
gouvernement pour que cette loi
puisse répondre des nouvelles technologies, puisse répondre de ces avancées que
nous connaissons, qui s'appellent Uber
aujourd'hui, ou des nouvelles applications qui seront en application... qui
seront appliquées ou utilisées par les citoyens québécois, ou partout dans le monde, dans les prochaines années. Puis,
nécessairement, vous comprendrez que, pour nous, cette loi n° 100
brimait, dans une certaine mesure, les utilisateurs.
Sauf qu'on en
est conscients, que, si on n'avait pas fait notre travail de notre côté,
bien... si la loi avait été acceptée ou
passée par bâillon, bien, Uber ne serait plus au Québec dans les prochaines
48 heures. Alors, je l'ai répété maintes et maintes fois, je souhaitais que le gouvernement puisse s'asseoir avec
Uber, trouver un terrain d'entente, satisfaire, dans une certaine
mesure, l'industrie du taxi et leur dire : Écoutez, est-ce qu'on peut
trouver un terrain d'entente sur une période
d'un mois, 60, 90 jours? À la fin de tout ça, le gouvernement a décidé
que, sur une période de 90 jours, la loi ne serait pas appliquée et qu'on ouvrirait les voies de négociation pour
qu'Uber et l'industrie comme telle puissent cohabiter au Québec. Alors,
c'est une avancée importante, peut-être pas assez pour nous, parce que ce
projet de loi ne répond, nécessairement, pas aux nouvelles technologies, et
là-dessus je leur dis : Rendez-vous en 2018.
Mais, au-delà
de tout ça, ce que je vous dis et je voulais vous dire, M. le Président, c'est
que nous allons voter contre cette
loi, mais — mais — on sait qu'on commence l'étude détaillée,
nous allons donner un consentement, si l'étude détaillée ne se termine
pas ce soir, 22 h 30, pour que la prise en considération et
l'adoption finale puissent se faire avant la
fin de notre session. Alors, on va continuer de faire notre travail. Alors, je
voulais vous annoncer ça aujourd'hui et vous demander, par consentement,
que le collègue membre de cette commission, mon collègue le député de Masson,
puisse me remplacer à partir de maintenant.
• (15 h 10) •
Le Président (M. Reid) :
Alors, ça demande un consentement de la part des membres de la commission. Est-ce que j'ai consentement pour remplacer celui
qui remplaçait le député de Masson par le député de Masson en personne?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Reid) : Consentement? Merci. Alors, merci, M. le
député de Granby. M. le député de Masson, vous pouvez venir vous joindre
à vos collègues de la commission.
Alors, est-ce qu'il y a d'autres membres de la
commission qui souhaiteraient faire des propositions de... une proposition
préliminaire — le
nom exact — des
motions préliminaires.
Une voix : ...
Retrait de la motion
Le
Président (M. Reid) : Ah! excusez. Est-ce que la motion est
retirée, M. le porte-parole du deuxième
groupe d'opposition? La motion est retirée. Consentement de retirer la motion
pour les membres de la commission? J'ai le consentement. M. le ministre.
M. Daoust : Bien, ce n'est
pas une motion, c'est simplement que je voulais faire un dépôt en vrac, par
souci de transparence, des amendements.
Le
Président (M. Reid) :
...M. le ministre, je veux juste vérifier s'il y a
d'autres membres de la commission
qui voudraient, qui souhaiteraient faire une motion préliminaire. Il n'y en a
pas.
Étude
détaillée
Donc, nous allons
passer à l'étude du projet de loi. M. le ministre, à vous la parole.
M. Daoust :
Oui, merci, M. le Président. Ce que je veux faire d'entrée de jeu, c'est
déposer en vrac les amendements que le
gouvernement entend apporter, qui
sont essentiellement des amendements de concordance. Alors, on les déposerait pour qu'au fur
et à mesure qu'on procède à l'article par article on n'ait pas à interrompre le
débat puis qu'on puisse procéder, par
diligence. Et il y a un ou deux autres amendements, là, qui seront
circulés pendant la séance. Alors, je les déposerais si vous le
permettez.
Le Président (M.
Reid) : Est-ce que vous avez aussi des photocopies, ou nous...
Une voix :
...
Le Président (M. Reid) : Oui, on va faire des photocopies.
Alors, est-ce que vous souhaitez, M. le ministre...
M. Daoust :
...on a des photocopies, on a des copies.
Le
Président (M. Reid) : Ah! vous avez des copies. D'accord.
Est-ce que vous souhaitez que tout le monde les ait en main avant de
commencer ou on commence l'étude de l'article 1?
M. Daoust :
Je vais simplement demander à mes collègues ce qu'ils trouvent... ce qu'elles
trouvent préférable. Est-ce que
vous voulez prendre un peu de temps pour les regarder, de sorte qu'on pourrait être plus diligents après? C'est votre décision.
Le Président (M.
Reid) : Est-ce que j'ai un consentement pour suspendre un petit
peu les travaux?
Alors,
je suspends les travaux pour le temps que ça va prendre pour qu'on
puisse regarder et tous se mettre au parfum avant de commencer à travailler
vraiment article par article. Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet :
...ce matin.
Amendements déposés
Le
Président (M. Reid) :
D'accord. Alors, nous allons recevoir donc, tous les membres de la commission, les amendements à la fois de l'opposition
officielle et du gouvernement, et par la suite nous reprendrons nos travaux.
Mme Ouellet :
Il y en aura peut-être d'autres, là, mais c'est ceux qui sont prévus, là, jusqu'à
date.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Alors, je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à
15 h 13)
(Reprise à 15 h 31)
Le
Président (M. Reid) : Alors, nous reprenons nos travaux. Alors, nous allons passer à l'étude
du projet de loi article par
article. Les amendements, de part et d'autre, ont été déposés. Tous les membres
de la commission ont pu en prendre connaissance.
Alors, nous allons
procéder dans l'ordre des numéros d'articles. Nous allons commencer par
l'article n° 1. M. le ministre, voulez-vous nous présenter cet
article?
M. Daoust : Bien, M.
le Président. Alors,
l'article 1 : L'article 1 de la Loi concernant les services de
transport par taxi, (chapitre S-6.01) est modifié :
1° par le remplacement de «au transport rémunéré de
personnes par automobile et encadre plus particulièrement les» par
«aux»;
2°
par l'insertion, après «services offerts» de «, [s']assurer une gestion de
l'offre de services de transport par taxi qui tient compte des besoins
de la population».
En fait, l'article 1 du projet de loi
précise que celle-ci établit les règles applicables aux services de transport par taxi et assure une gestion de l'offre de
services de transport par taxi qui tient compte des besoins de la
population.
Le Président (M. Reid) : Merci, M.
le ministre. Y a-t-il des commentaires sur cet article 1? Des interventions? Alors, il n'y a pas
d'intervention. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Reid) : Adopté. M. le ministre, l'article 2.
Mme Ouellet :
...
Le Président
(M. Reid) : Pardon?
Mme Ouellet : ...2, comme il est très long, puis on l'avait dit, on l'avait tous lu,
donc, si le ministre veut s'exempter de la lecture.
Le
Président (M. Reid) : Juste quelques commentaires, si vous le souhaitez. Il y a
des amendements, je crois, aussi pour l'article. Donc,
vous nous présenterez l'amendement, M. le ministre, que vous avez, et je pense
que l'opposition a un amendement également.
M. Daoust :
En fait, notre amendement va arriver un peu plus tard. Est-ce qu'on doit
disposer de celui-ci d'abord ou attendre qu'on arrive avec notre proposition?
Le Président (M.
Reid) : Bien, écoutez, moi, je pense que vous devriez faire le commentaire
général sur, peut-être, cet article-là, et par la suite on va disposer
des amendements. Vous présenterez votre premier amendement,
à moins que vous vous entendiez pour le faire... Les amendements, je ne sais
pas, là...
M. Daoust : O.K. Alors, le commentaire sur
l'article 2 du projet de
loi : remplace la définition
«intermédiaire de services de transport par
taxi» et introduit la nouvelle définition «services de transport par taxi»,
prévoit que tout service de transport
rémunéré de personnes par automobile est un service de transport par taxi, à
l'exception des cas suivants : le covoiturage,
le transport scolaire, le transport effectué par un conducteur bénévole d'un
organisme humanitaire reconnu par le ministère
de la Santé et des Services sociaux, le transport effectué par les entreprises
d'économie sociale financées par un programme
gouvernemental pour offrir des services d'accompagnement aux
personnes âgées, handicapées, malades ou en perte, le transport de personnes ayant les facultés affaiblies effectué
par un conducteur bénévole oeuvrant sous le contrôle d'un organisme ou d'une personne morale sans but
lucratif ou par un conducteur rémunéré par une entreprise, le
transport de courtoisie effectué par un
conducteur rémunéré par une entreprise et offert gracieusement à ses clients, le
transport effectué dans un but d'entraide communautaire pour venir en aide ou
accompagner une personne, le transport de personnes
à l'occasion de baptêmes, de mariages ou de funérailles, ainsi que le transport
de personnes par automobile antique de plus de 30 ans, le transport
par ambulance ou par corbillard, prévoit également que le ministre rend public
sur le site Internet du ministère le montant de l'indemnité accordée à un
employé du ministère ou d'un organisme dont le personnel est nommé suivant la
Loi sur la fonction publique pour l'utilisation de son véhicule personnel.
Le Président
(M. Reid) : Merci. Est-ce que vous souhaitez que nous...
Moi, je suggère qu'on commence par l'amendement du côté ministériel puis qu'on
aille par la suite... à moins qu'il y ait une raison de faire le contraire, là.
M. Daoust :
On va le mettre en... Attendez un petit peu, là, j'ai bien des troubles. Ça
griche fort là-dedans.
Le Président
(M. Reid) : Vous avez de la friture sur la ligne?
M. Daoust :
Puis je ne comprends pas, ça parlait allemand là-dedans...
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Daoust :
Alors, on peut le suspendre pour le moment, M. le Président. On va arriver avec
un amendement puis on va le présenter, parce que je ne l'ai pas avec moi. Il va
arriver dans quelques minutes, d'accord?
Le Président
(M. Reid) : O.K. Voulez-vous qu'on commence par l'amendement
de... Vous voulez qu'on suspende l'article, là? Parce que nous, on a un amendement
qui vient du côté ministériel.
Une voix :
...
M. Daoust :
...que vous devez présenter. Écoutez, ce que je... Bien, l'amendement que nous proposerions, il a été distribué
à tout le monde, monsieur?
Alors,
dans le sous-paragraphe iii du... L'article 2, sous-paragraphe iii
du sous-paragraphe e du paragraphe 3° : Remplacer,
dans le sous-paragraphe iii du sous-paragraphe e du paragraphe 3° de
l'article 2 de la Loi concernant les services de transport par taxi proposé par l'article 2 du projet de loi, «l'organisme, la personne morale sans but lucratif»
par «l'organisme ou la personne morale sans but lucratif».
Le Président
(M. Reid) : D'accord. C'est une correction de forme,
pratiquement, là. Oui, est-ce qu'il y a des commentaires sur cet amendement?
Est-ce qu'on a des interventions? Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Reid) :
Alors, nous allons passer maintenant au projet de... à l'article tel qu'amendé.
Mais il y a d'autres amendements. Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Donc, nous avons déposé un amendement où nous
avons... Puis je crois que le ministre aussi a reçu une lettre de la fédération du centre d'action bénévole du Québec,
qui s'inquiète des dispositions, dans la loi, qui ajoutent que... Les montants qui peuvent être
remboursés aux bénévoles, initialement, là, devaient être fixés par le
conseil d'administration. Mais là, dans le projet de loi, on rajoute :
«Dont le montant [...] n'excède pas celui de l'indemnité accordée à un employé
d'un ministère ou d'un organisme dont le personnel est nommé suivant la Loi sur
la fonction publique pour l'utilisation de
son véhicule personnel». Or, ces montants-là, par rapport à l'ensemble de
l'industrie, sont bas. Et ce que nous
fait valoir le centre d'action bénévole, c'est que ça pourrait avoir beaucoup
d'impact sur leurs activités, parce que ça ne couvrirait pas
nécessairement les coûts, parce qu'ils ont des voitures, des fois, qui sont
plus grandes, comme des petites
miniwagonnettes, parce que les personnes âgées se déplacent. Donc, ils nous
faisaient la représentation que les coûts qui étaient fixés par le
gouvernement, là, étaient de, je crois, 0,54 $, alors que CAA-Québec va de
0,66 $ à 0,88 $ le kilomètre.
Donc, ce que nous proposons, c'est d'enlever,
là, la référence à la Loi sur la fonction publique, mais qu'effectivement il doit être fixé par le conseil
d'administration de l'organisme. Donc, à ce moment-là, si le ministre...
De toute façon, ça fonctionnait comme ça.
Moi, je n'ai pas eu vent qu'il y avait des abus reliés à ça. Et, si le ministre
a vent qu'il y a eu des abus, bien,
il pourra toujours aller valider auprès du conseil d'administration les
directives, là, qui sont données pour le remboursement du kilométrage.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il des interventions? M. le ministre.
M. Daoust :
Bien, écoutez, on est ouverts à modifier ça, considérant que le point que vous
faites est pertinent, là, à l'effet
que c'est un tarif qui est bas. On va arriver dans quelques minutes avec une
proposition, là, qui, je pense, rallierait tout le monde de ce côté-là.
Alors, je propose tout simplement de le suspendre pour un instant. On va vous
revenir avec ça. Mais, sur le principe même, on est d'accord avec ça.
Le Président (M. Reid) :
Aviez-vous un deuxième amendement pour l'article 2?
Mme Ouellet : Bien, il y en a
deux, mais, en fait, c'est la même chose. C'est parce qu'on retrouve ça... Il y
a comme deux sections, il y a la
section c et il y a la section g. Parce qu'il y en a un que c'est pour le
transport effectué par un conducteur
bénévole... franchement dire, je ne vois pas vraiment la différence, là, mais
un transport effectué dans un but d'entraide communautaire. Il y a comme
deux catégories. Je ne sais pas comment... qu'est-ce que vous mettez dans
chacune des catégories, mais, en fait, c'était pour couvrir chacune des deux
catégories, là.
M. Daoust : Je proposerais que
notre spécialiste du ministère, après s'être présenté, avec le consentement de
mes collègues, explique.
Le Président (M. Reid) :
Monsieur... donnez votre nom, votre position.
M. Bisson (Christian) : Oui.
Bonjour. Christian Bisson, coordonnateur du dossier taxi au ministère des
Transports.
En fait,
l'idée derrière ça, c'était vraiment de faire une différence pour ne pas
pénaliser les services entre voisins, par exemple, qu'on retrouve en
région. Ce n'est pas un service qui est structuré comme le transport bénévole.
Donc, à la base, c'était ça. Parce que le
projet de loi, comme vous le savez, prévoit des mesures dissuasives
importantes. Donc, on ne voulait pas venir pénaliser des gens qui
s'entraident sur le plan communautaire.
Le Président (M. Reid) :
Ça marche? Alors, nous allons suspendre, avec votre consentement, des membres
de la commission, l'étude de l'article 2. Nous y reviendrons un peu plus
tard, quand les documents seront prêts.
Une voix : ...
Le Président (M. Reid) :
Pardon?
• (15 h 40) •
Mme Ouellet : ...on a l'impression... On n'a pas lu le détail
de l'amendement, là, parce
qu'on les a déposés comme en blocs tantôt. Je ne sais pas si on doit les
lire ou pas, là mais...
Le
Président (M. Reid) : C'est que les amendements sont distribués en liasses, mais, quand on
distribue en liasses il faut aussi, à chaque étape, le déposer
officiellement, donc l'expliquer.
Mme Ouellet :
Bien, vous l'avez. Je peux-tu juste dire que j'ai déposé officiellement?
C'est-u beau, ça?
Le Président
(M. Reid) : Oui, oui. C'est ça. C'est fait, là. Oui, oui.
Mme Ouellet :
Parfait. Check.
Le
Président (M. Reid) : Parce que normalement on explique l'amendement aussi, et tout ça. C'est juste que...
Mme Ouellet :
Oui, bien, on l'a expliqué.
Le Président
(M. Reid) : Oui, c'est ça. Ça marche? Alors, nous allons
passer, M. le ministre, à l'article 3. Nous reviendrons à l'article 2
plus tard.
M. Daoust :
L'article 3 de cette loi est abrogé.
En fait, on abroge l'article 3
de la loi.
Le Président
(M. Reid) : Est-ce qu'il y a des commentaires ou des
interventions sur l'article 3? L'article 3 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Reid) : Adopté. L'article 4. M. le ministre.
M. Daoust : L'article 4 de cette loi est modifié par le
remplacement de «transport rémunéré [par] personnes à l'aide d'une
automobile» par «service de transport par taxi».
L'article 4 du projet
de loi prévoit qu'une personne doit être autorisée par un permis de
propriétaire de taxi pour offrir ou effectuer tout service de transport par
taxi.
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le ministre. Y
a-t-il des interventions sur l'article 4?
L'article 4 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Reid) :
Adopté. M. le ministre, l'article 5.
M. Daoust :
L'article 5 de cette loi est modifié :
1° par la suppression
du deuxième alinéa;
2° par l'insertion, à
la fin du troisième alinéa, de «ou à plusieurs clients conformément à l'article 6.1»;
3° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«Malgré le premier
alinéa, lorsque l'automobile servant au transport par taxi est mue entièrement
au moyen de l'énergie électrique, la
Commission des transports du Québec peut autoriser le titulaire du permis de
propriétaire de taxi à posséder le
nombre d'automobiles supplémentaires mues entièrement au moyen de l'énergie
électrique qu'elle détermine pour s'assurer que le titulaire du permis
puisse continuer d'offrir des services pendant le temps de la recharge.»
En
fait, l'article 5 de la loi comporte trois modifications. Le premier paragraphe supprime les restrictions d'une personne... ne puisse être titulaire de plus de
permis de propriétaire de taxi que le nombre prévu par règlement. Deuxième
paragraphe ajoute à la notion de transport
privé, de partage d'une course entre plusieurs clients, conformément à l'article 6.1
de la loi. Le troisième paragraphe
prévoit une exception au principe qu'un titulaire de permis de propriétaire de
taxi ne peut posséder qu'une seule
automobile par permis. Cette exception concerne le transport par taxi effectué
par une automobile mue entièrement
par l'énergie électrique, dans le cas de la commission, puis autoriser
l'emploi d'un nombre d'automobiles supplémentaires nécessaires pour
permettre de continuer à offrir un service le temps de recharge.
Et,
à l'article 5, au troisième paragraphe,
nous avions un amendement qui était de remplacer, dans le texte
anglais de l'alinéa proposé par le paragraphe 3° de l'article 5,
«powered» par «propelled».
L'amendement vise tout
simplement à uniformiser la terminologie anglaise utilisée dans la note
explicative sur le projet de loi.
Le Président
(M. Reid) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions? Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet :
Sur l'article 5, lorsqu'on a, dans le troisième ajout, là, l'ajout à la
fin, pour les automobiles entièrement...
«mues entièrement au moyen de l'énergie électrique», donc on ne parle pas
d'hybrides rechargeables, là, on parle
de 100 % électrique. Vous dites qu'à ce moment-là... «...de taxi à
posséder le nombre d'automobiles supplémentaires [...] qu'elle
détermine...»
Le Président
(M. Reid) : M. le ministre.
M. Daoust :
Actuellement, c'est la situation qui prévaut dans le cas de Téo. Parce que,
dépendant des bornes de recharge qu'elles ont, il se peut que tu ne puisses
pas... que ça prenne, par exemple, trois automobiles pour le faire,
le temps de recharge étant relativement lent dans certains cas. Maintenant, peut-être
que vous pouvez expliquer aussi un peu?
M. Bisson
(Christian) : Oui. Bonjour.
En fait, avec Taxelco, ils ont un ratio. Par exemple, là — je
ne sais pas exactement — ils
ont cinq véhicules de plus pour 20 véhicules. Ça leur permet de recharger
puis de faire le suivi scientifique. Maintenant, dans un an ou deux ans, les technologies vont avancer, puis peut-être qu'on va avoir juste besoin de trois véhicules
supplémentaires pour permettre l'opération. Donc, c'est pour ça que...
Mme Ouellet : Mais c'est la Commission
des transports qui détermine...
M. Bisson (Christian) : Elle va
pouvoir déterminer en fonction des nouvelles technologies, de l'autonomie.
L'autonomie va s'améliorer, des batteries, donc ça va permettre de s'ajuster au
fur et à mesure.
Mme Ouellet : Donc, vous me
dites qu'actuellement, là, c'est cinq pour 20, à peu près?
M. Bisson (Christian) : À peu
près. Je veux dire, il ne faut pas...
Mme Ouellet : C'est beau.
Le
Président (M. Reid) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement à l'article 5? L'amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Reid) :
Adopté. L'article 5, tel qu'amendé, est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Reid) :
Adopté. Nous passons maintenant à l'article 6. M. le ministre.
M. Daoust : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 5, du suivant :
«5.1. Le gouvernement détermine le nombre
d'agglomérations et le territoire de chacune d'elles.
«Le ministre rend publique cette décision sur le
site Internet de son ministère.»
Le commentaire étant que l'article 6 du
projet de loi indique que le gouvernement détermine le nombre d'agglomérations
et le territoire de chacune d'elles. La décision gouvernementale est publiée
sur le site Internet du ministère.
Maintenant, il y a un amendement qui est à faire
en sorte... où on remplaçait l'article 6 par le suivant :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 5, des suivants :
«5.1. Le gouvernement détermine le nombre
d'agglomérations et le territoire de chacune d'elles.
«Le ministre rend publique [la] décision sur le
site Internet de son ministère; et
«5.2. Le permis de propriétaire de taxi délivré
pour desservir une agglomération est réputé, à la date de la prise d'effet d'une décision du gouvernement en
vertu de l'article 5.1, délivré pour desservir l'agglomération
déterminée par le gouvernement qui englobe l'ensemble du territoire de l'agglomération
indiquée sur le permis à cette date.
«Si l'agglomération déterminée par le
gouvernement n'englobe qu'une partie de ce territoire, le permis de propriétaire
de taxi est réputé délivré pour desservir l'agglomération que le gouvernement
détermine.»
Le
commentaire, tout simplement, c'est que l'article 6 de la Loi concernant
les services de transport par taxi est modifié
pour prévoir que le permis de propriétaire de taxi est délivré pour desservir
une agglomération déterminée par le gouvernement.
Dans les faits, l'agglomération desservie est inscrite sur le permis.
L'amendement proposé vise à régulariser les dessertes de permis de propriétaire de taxi en vigueur au moment où
une nouvelle agglomération déterminée en vertu de l'article 5.1
prenne effet.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur l'amendement?
Mme Ouellet :
Oui. Nous avons un sous-amendement à présenter. Mais, peut-être avant de
présenter le sous-amendement, et ce sera sur le 5.1, j'aimerais mieux
comprendre le 5.2. Puis je vous donne mon interprétation, là, mais c'est écrit vraiment de façon technique,
là, puis il y a «permis», puis «délivré», puis «délivré», puis... bon.
Est-ce que c'est pour faire la transition entre les nouvelles agglomérations,
que le ministre déterminera, et les anciennes agglomérations, pour ne pas avoir
à changer chacun des permis? Est-ce que c'est ce que je comprends?
M. Daoust : Est-ce que monsieur
peut se présenter...
Le Président (M. Reid) :
Oui. Est-ce que vous voulez donner votre nom, votre titre, s'il vous plaît?
M. Gélinas (Claude) :
Me Claude Gélinas, avocat.
Et je vais simplement vous
expliquer que le 5.2, vous avez bien compris, là, c'est au niveau des nouvelles
agglomérations qui seraient déterminées et c'est pour s'assurer que les permis
qui sont en vigueur au moment où la nouvelle
agglomération, elle, prend effet... que, comme c'est inscrit sur le permis,
l'inscription de l'agglomération sur le permis est réputée être celle qui prend effet à ce moment-là. C'est
vraiment, là, pour assurer une transition. Et, comme ça peut... Et on
l'a mis comme un article plus permanent plutôt qu'un article transitoire parce
que le gouvernement peut à l'occasion aussi apporter des changements.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Vous aviez un sous-amendement?
Mme Ouellet :
Oui, un sous-amendement qui va concerner 5.1. En fait, il faut se rappeler que,
dans la loi actuelle, le pouvoir de déterminer le nombre
d'agglomérations appartient à la Commission des transports du Québec. Et la Commission des transports du Québec, pour changer
les agglomérations, doit effectuer des études, des études d'offre et de demande. Et il y a donc des consultations, et les
gens de l'industrie peuvent venir faire leurs commentaires sur ce qu'ils
pensent qui est le mieux en termes de nombre
d'agglomérations et quelle devrait être la délimitation des territoires.
Et là, avec le 5.1, le gouvernement
s'approprie complètement ce pouvoir-là, et il n'est aucunement question de
consultations dans cet article-là.
Nous l'avions
déjà dit, nous souhaitions qu'il y ait une consultation avant de pouvoir
déterminer. Nous sommes ouverts, là.
Il y a toutes sortes de façons de pouvoir le faire. On pourrait se rajouter des
articles de consultation, avec un processus de consultation, mais on a
pensé que... si on disait que c'était déterminé par règlement et que le
règlement doit être soumis — c'est 45 jours, je crois, là — pour consultation, et ensuite le
gouvernement doit prendre un décret pour le règlement, on a pensé que c'était une des façons. Donc, c'est ce que
nous déposons, mais nous sommes ouverts, là.
La volonté,
c'est qu'avant qu'il y ait des nouvelles agglomérations qui soient définies il
y ait une consultation avec les
acteurs du marché et très certainement les gens de l'industrie. Mais je pense
que ce n'est pas exclusivement les gens de l'industrie, parce que les municipalités pourraient vouloir être
consultées sur ce genre de décision là. On l'a vu, là, tant à Montréal qu'à Québec, les territoires ont un
impact sur les événements spéciaux, les territoires... Donc, je pense que
ce n'est pas normal que le gouvernement puisse déterminer ça lui-même sans
aucune consultation.
Le Président (M. Reid) :
Alors, est-ce que, M. le ministre, vous souhaitez intervenir tout de suite?
M. Daoust : ...commentaire,
peut-être commenter.
Le Président (M. Reid) :
Oui.
M. Daoust :
Oui. Écoutez, M. le Président, on n'est pas en désaccord avec le fait qu'il y
ait des consultations qui se tiennent. Au moment de l'article 33,
on va arriver avec une proposition.
33.1, là, en
fait, ce qu'on... Je vous lis ce qu'on avait imaginé, parce que c'est un point
que vous avez soulevé déjà dans le passé, puis vous l'avez soulevé
d'entrée de jeu tantôt. Alors, on dirait :
«89.2. Toute décision et tout règlement pris par
le gouvernement — c'est
"toute décision, tout règlement pris par le gouvernement" — en vertu des articles 5.1 et 10.1 fait
l'objet d'une consultation préalable de la Commission des transports du
Québec qui se déroule dans les délais [...] selon les modalités prévues par le
ministre.» Alors, on exige une consultation préalable.
Mme Ouellet :
Est-ce que vous accepteriez qu'on le suspende jusqu'à tant... parce que, sinon,
on ne pourra plus faire la modification sur celui-là. Ça fait que qu'on
le suspende jusqu'à tant qu'on adopte 33, là.
M. Daoust : Oui, je suis
d'accord avec ça.
Le Président (M. Reid) :
Ça va, tout le monde? On a le consentement? Alors, nous allons...
Une voix : ...
Le
Président (M. Reid) : Consentement, tout le monde? Alors, nous allons suspendre l'étude de l'article n° 6
et de son amendement. Nous commençons... C'est un article sur lequel on étudie
l'amendement. Donc, vous retirez votre sous-amendement pour l'instant ou il
reste là, Mme la députée de Vachon?
M. Daoust : On va le faire tout
ensemble.
Le Président (M. Reid) :
Est-ce que vous laissez votre sous-amendement, puis on verra pour la suite?
• (15 h 50) •
Mme Ouellet :
Oui, c'est ça.
Le Président (M. Reid) :
O.K.
Une voix : Elle n'a pas
déposé de sous-amendement.
Mme Ouellet :
Oui, je l'ai déposé.
Le Président (M. Reid) :
On va faire des copies puis, comme on n'a pas besoin de l'étudier...
Une voix : ...
Mme Ouellet : Ils
n'ont pas eu le temps.
Le Président (M. Reid) :
Vous allez recevoir des copies, c'est parce que notre système de copies, il
n'est pas rapide.
Mme Ouellet :
C'est le seul qui n'était pas prêt d'avance. Désolée.
Le Président (M. Reid) :
Mais on a suspendu l'étude du sous-amendement, et donc automatiquement de l'amendement,
et de l'article 6 lui-même. Nous passons à l'article 7. M. le
ministre.
M. Daoust : L'article 6 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «délimitée par la commission»
par «déterminée par le gouvernement».
L'article 7 du projet de loi apporte une modification
de concordance avec l'article 5.1 afin que le permis de propriétaire de
taxi soit délivré pour desservir une agglomération déterminée par le gouvernement.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 7? L'article 7 est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) :
Sur division. Alors, nous passons à l'article 8. M. le ministre.
M. Daoust : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 6, du suivant :
«6.1. Un
titulaire de permis de propriétaire de taxi peut offrir de transporter
plusieurs personnes ayant demandé séparément une course vers une même
destination ou vers plusieurs destinations à l'intérieur du même parcours, à la
condition que cette course soit demandée par
un moyen technologique permettant à chaque client d'accepter à l'avance
le partage des frais de la course.»
L'article 8
du projet de loi introduit le taxi-partage en prévoyant que le
titulaire d'un permis de propriétaire de taxi peut transporter plusieurs personnes ayant demandé séparément une course
par un moyen permettant à chaque client d'en accepter à l'avance les
frais. Cet article innove en introduisant la notion de taxi-partage. Et, même
s'il s'agit d'une formule hybride entre la
course privée et le transport collectif, le taxi-partage, suivant l'amendement apporté à l'article 5 de la loi, est considéré comme un transport
privé. Il s'agit d'une demande formulée par plusieurs intervenants de
l'industrie du taxi.
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le ministre. Y
a-t-il des interventions sur l'article 8?
L'article 8 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) :
Sur division, toujours. Nous passons à l'article 9. M. le ministre.
M. Daoust : L'article 10 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «qu'elle a fixé en vertu de l'article 10.1»
par «fixé en vertu de l'article 10.1».
L'article 9 du projet de loi apporte une
modification de concordance à l'article 10 de la loi, qui édicte que la commission
délivre les permis de propriétaire de taxi devant être exploités dans une
agglomération en tenant compte, le cas échéant, du nombre maximal de
permis fixé par le gouvernement en vertu de l'article 10.1.
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le ministre. Y
a-t-il des interventions sur l'article 9?
L'article 9 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) :
Adopté sur division. L'article 10. M. le ministre.
M. Daoust : L'article 10.1
de cette loi est remplacé par le suivant :
«10.1. Le gouvernement
peut, pour chaque agglomération qu'il indique, fixer le nombre maximal de
permis de propriétaire de taxi pouvant être délivrés par la commission selon,
le cas échéant, les catégories de services qu'il identifie et les conditions
qu'il détermine.»
L'article 10 du projet de loi remplace 10.1
de la loi. Le nouvel article édicte que le gouvernement peut, pour chaque agglomération qu'il indique, fixer le
nombre maximal de permis de propriétaire de taxi pouvant être délivrés
par la commission selon les catégories de services qu'il identifie et les
conditions qu'il détermine.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il des interventions? Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Oui. Donc, c'est en lien avec ce qu'on avait
annoncé. Donc, on a déjà déposé un amendement. Je vous le lis.
Donc, à l'article 10,
c'est pour faire en sorte que le nombre de permis, là, il y ait une certaine
consultation. Donc, nous dites... en ajoutant l'alinéa suivant à l'article 10 :
«Tout changement effectué en vertu du premier
alinéa doit avoir au [préalablement] fait l'objet d'un avis d'intention du ministre
adressé à la commission et incluant le nombre de permis et les agglomérations
visées. Toute modification doit aussi être faite sur recommandation écrite de la part de la commission, basée sur une étude de l'offre et des
besoins. Ces documents sont publics et disponibles sur le site Internet de la commission.»
J'ai l'impression qu'on se rejoint pas trop loin
avec l'article 33. Donc, ce que je vous propose, c'est que nous déposions quand
même l'amendement, mais nous suspendons jusqu'à tant que nous ayons fait
l'étude de 33 et, à ce moment-là, on pourra régler celui-là.
Le
Président (M. Reid) : Est-ce que j'ai le consentement pour suspendre l'étude de l'amendement
et donc, par conséquent, suspendre l'étude de l'article 10?
Des voix : ...
Le Président (M. Reid) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. Lemay : Quand on reprendra l'article 10,
assurément nous autres aussi, on aura des amendements à proposer
qui sont en lien avec ce que la députée de Vachon vient de mentionner.
Le Président (M. Reid) :
D'accord. Donc, nous allons revenir et puis, à ce moment-là, toutes les
possibilités sont là, c'est-à-dire de déposer des amendements, sous-amendements.
Alors, nous
suspendons l'article 10 et ainsi que les amendements, et nous passons à
l'article 11. M. le
ministre.
M. Daoust : L'article 32
de cette loi est modifié par le remplacement, dans les premier et deuxième
alinéas, de «décret» par «arrêté ministériel».
L'article 11 du projet de loi prévoit que
le territoire sur lequel il est nécessaire d'être titulaire d'un permis
d'intermédiaire pour agir soit dorénavant déterminé par arrêté ministériel et
non plus par décret.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 11? Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Oui. Effectivement, vous me corrigerez, M. le Président, là, mais je crois que, lorsqu'on dit que c'est déterminé par
décret, ça doit passer au Conseil des ministres et, lorsque c'est déterminé par
arrêté ministériel, c'est une décision du ministre sans que ça ait à monter au Conseil
des ministres?
Une voix : C'est ça.
Mme Ouellet : Et donc, comme
l'article 11 concerne, là, la question des permis d'intermédiaire, donc
nous souhaitons que ça reste au niveau
du Conseil des ministres. Et les décrets sont publics après un certain nombre
de temps, les arrêtés ministériels sont publics après combien de temps,
eux?
M. Gélinas (Claude) : Je pense
que c'est deux semaines pour l'entrée en vigueur, là, d'un arrêté ministériel,
là, normalement.
Mme Ouellet : O.K. Puis ils
sont rendus publics aussi, là, comme les décrets?
M. Gélinas
(Claude) : Oui, oui, parce que
l'arrêté ministériel peut avoir aussi une valeur réglementaire,
dépendant du contenu. C'est un peu le cas, là, des projets pilotes qui se font
par arrêté ministériel en vertu de 89.1.
Mme Ouellet : Donc, nous sommes
en désaccord, là, avec cet article-là. Nous souhaitons qu'il ne soit pas maintenu. On pensait pouvoir dire : On le
retire, mais, semble-t-il, c'est irrecevable. Il faut tout simplement voter contre. Donc, on invite
le gouvernement à voter contre cet article-là pour maintenir, là,
la décision des permis d'intermédiaire par décret plutôt que par arrêté
ministériel.
Le
Président (M. Reid) : Est-ce qu'il y a des interventions du côté ministériel? Pas
d'intervention. Est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Mme Ouellet : Ce n'est pas 10,
c'est 11.
Le Président (M. Reid) :
Pardon, 11! Je suis désolé. 11, l'article 11, excusez.
Mme Ouellet : Sur
division.
Le Président (M. Reid) :
Adopté sur division. L'article 12. M. le ministre.
M. Daoust : L'article 34
de cette loi est modifié par le remplacement du premier...
Le Président (M. Reid) :
Il y a un amendement d'introduction à un article 11.1 dans les liasses qui
ont été distribuées.
M. Daoust : 11.1, je m'excuse,
M. le Président.
Le Président (M. Reid) :
D'accord, allez-y.
M. Daoust : 11.1. Insérer,
après l'article 11, le suivant :
11.1. L'article 33 de cette loi est
remplacé par le suivant :
«33. Un permis
d'intermédiaire en services de transport par taxi est délivré pour une période
d'au plus cinq ans et ne peut être ni cédé, ni transféré. Il peut être
renouvelé au terme de la période pour laquelle il a été délivré.
«L'article 21 s'applique dans le cas d'un
permis d'intermédiaire en services de transport par taxi.
«Pour l'application du deuxième alinéa, ne
constitue pas une acquisition d'intérêts l'adhésion d'un membre dans une
coopérative.»
L'amendement
proposé a pour but de clarifier le statut de permis d'intermédiaire en services
de transport par taxi. Il est délivré pour une période d'au plus cinq
ans et il peut être renouvelé au terme de cette période. Il ne peut être cédé
ni transféré.
En vertu de
l'article 21, la commission doit être avisée de l'acquisition proposée par
toute personne ou société en vue
d'acquérir, directement ou indirectement, un intérêt dans l'entreprise d'un
titulaire de permis intermédiaire en services de transport par taxi. La
commission peut faire enquête pour déterminer si la prise d'intérêts
contrevient à la présente loi et à l'intérêt public.
Le troisième alinéa précise que ne constitue pas
une acquisition d'intérêts l'adhésion d'un membre dans une coopérative. Et la Loi sur les coopératives,
chapitre C-67.2, précise qu'un membre n'a droit qu'à une seule voix, quel
que soit le nombre de parts qu'il détient.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet amendement qui introduit
l'article 11.1? Est-ce que cet amendement qui introduit
l'article 11.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) :
Adopté sur division. M. le ministre, nous en sommes à l'article 12.
M. Daoust : L'article 34
de cette loi est modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant :
«Seul un titulaire de permis d'intermédiaire en
services de transport par taxi peut, par tout moyen, fournir aux titulaires d'un permis de propriétaire de taxi
et aux titulaires d'un permis de chauffeur de taxi des services de
publicité, de répartition de demandes de
services de transport par taxi ou d'autres services de même nature dans une
agglomération visée par un arrêté pris en vertu de l'article 32.»
L'article 12
du projet de loi modifie l'article 34 afin que la notion d'intermédiaire
en services de transport par taxi concorde avec la décision... avec la
définition établie au paragraphe 2° de l'article 2 de la loi.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 12? L'article 12
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) :
Sur division. M. le ministre, nous en sommes à l'article 13.
M.
Daoust : L'article 34.1 de cette loi est remplacé par le suivant
:
«34.1.
Le titulaire de permis d'intermédiaire en services de transport par taxi doit,
dans les six mois qui suivent la date
de délivrance de son permis, prendre un règlement sur les normes de
comportement et d'éthique auxquelles il doit se soumettre et que doivent
aussi respecter les titulaires de permis de propriétaire de taxi et les
titulaires de permis de chauffeur de taxi à
qui il fournit des services. Ce règlement doit contenir les normes minimales
prescrites par règlement du gouvernement.
«Dans
le cas où le gouvernement apporte des modifications à son règlement, le
titulaire de permis d'intermédiaire en
services de transport par taxi doit,
dans les six mois qui suivent la date de l'entrée en vigueur de [cette
modification], apporter à son règlement, le cas échéant, les modifications
nécessaires.
«Le
titulaire de permis d'intermédiaire en services de transport par taxi doit
publier son règlement sur son site Internet
et en transmettre une copie sans délai à la commission. Il en est de même, le
cas échéant, pour toute modification qui y est apportée.»
L'article 13 du projet
de loi prévoit que le règlement sur le comportement et l'éthique pris par un
titulaire de permis d'intermédiaire en
services de transport par taxi doit comprendre les règles minimales prévues par
règlement du gouvernement. Il
doit aussi être transmis à la Commission des transports de Québec et être
publié sur le site Internet du titulaire de permis d'intermédiaire.
• (16 heures) •
Le Président (M.
Reid) : ...M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Mme la
députée de Vachon.
Mme
Ouellet : ...plus en termes d'interprétation, parce qu'on a eu des
discussions, lors des audiences, de la part des différents intervenants.
Quand on dit : «Ce règlement doit contenir les normes minimales prescrites
par règlement du gouvernement», est-ce à
dire qu'en termes de règles d'éthique il va y avoir toute une série de règles
d'éthique puis il va y avoir, dans le fond, autant de règles d'éthique
que de compagnies? C'est-u ça, la vision du gouvernement?
Le Président (M.
Reid) : M. Bisson.
M. Bisson (Christian) : Oui. L'idée, c'est d'avoir... Le gouvernement va déterminer des normes minimales que chaque intermédiaire va
devoir rencontrer. Donc, effectivement, chaque intermédiaire pourrait avoir un
règlement différent, tout en respectant les normes minimales.
M.
Daoust : Ce que je comprends, c'est qu'il y a une norme minimale puis
après ça il peut y avoir des ajustements en fonction des intermédiaires.
Les régions peuvent jouer aussi dans ça.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Ça va?
M. Bisson
(Christian) : Ça va.
Le Président (M.
Reid) : Oui, M. le député de Masson.
M.
Lemay : J'aimerais savoir qu'est-ce qui a poussé le ministre à aller
avec un délai de six mois pour avoir des normes d'éthique. Pourquoi ce chiffre de six mois là? Est-ce que c'est
commun, qu'on retrouve ailleurs dans d'autres projets de loi, ou c'est simplement parce qu'on pense que
ça prend six mois? Je ne le sais pas, peut-être qu'on aurait pu aller
vers trois mois ou...
Le Président (M.
Reid) : M. Gélinas?
M. Gélinas
(Claude) : Parce qu'ici on parle d'un règlement, les normes minimales
que le gouvernement doit adopter par
règlement. Normalement, un règlement, on dit que ça prend à peu près six mois
pour faire toutes les démarches et
l'entrée en vigueur du règlement comme tel. Donc, la période de six mois est
due à cette période de temps que ça prend pour que le règlement prenne
forme et soit adopté en bonne et due forme.
Le Président (M.
Reid) : M. le député de Masson.
M. Lemay :
Quand qu'on fonde une entreprise, là, on réfléchit souvent à la mission, à la
vision puis au comportement éthique. Donc,
c'est des choses qui sont faites habituellement au préalable de la fondation de
son entreprise, là. Pourquoi est-ce qu'ici on demande que c'est par
règlement... on va y aller avec un délai de six mois postérieur à
l'instauration du permis, là?
Le Président (M.
Reid) : M. Gélinas.
M.
Gélinas (Claude) : C'est parce que, comme les normes minimales
adoptées par le gouvernement doivent faire partie du règlement adopté par l'intermédiaire en services de transport
par taxi, c'est normal qu'on lui donne au moins un délai à peu près semblable à ce que le
gouvernement a pris, lui, pour adopter ses normes minimales. Donc, c'est par
souci, simplement, là, d'équité, pour lui
donner le temps de bien assimiler les normes minimales puis en même temps, bien
sûr, de les inclure dans son propre règlement.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 13?
L'article 13 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Sur division. L'article 14. M. le ministre.
M. Daoust :
L'article 34.2 de la loi est modifié, dans le deuxième alinéa :
1° par le
remplacement du paragraphe 2° par les suivants :
«2°
il fait défaut, dans le délai qui y est prescrit, de prendre le règlement visé
à l'article 34.1 ou d'y apporter les modifications nécessaires ou
de publier sur son site Internet ou de transmettre à la commission ce règlement
ou, le cas échéant, ces modifications;
«2.1° il [faut]
défaut d'appliquer le règlement qu'il a pris en vertu de l'article 34.1;»;
et
2°
par le remplacement, dans le paragraphe 3°, de «et à la conservation de
renseignements» par «, à la conservation et à la transmission de
renseignements» et, dans le même paragraphe, par la suppression de «au
comportement et à l'éthique».
Commentaire :
c'est que l'article 14 du projet de loi prévoit qu'à défaut, pour le
titulaire du permis d'intermédiaire, de répondre aux obligations prévues
au règlement sur les normes de comportement et d'éthique ou de l'appliquer, la
commission peut suspendre ou révoquer son permis d'intermédiaire ou imposer des
conditions pour son maintien. La transmission des renseignements sur demande de
la commission est une nouvelle obligation imposée au titulaire de permis
d'intermédiaire dont le défaut peut amener la suspension ou la révocation de
permis de l'intermédiaire ou l'imposition de conditions par la commission pour
son maintien.
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions sur cet article 14? L'article 14 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Sur division. M. le ministre, nous en sommes à
l'article 15.
M.
Daoust : L'article 50
de cette loi est modifié par le remplacement de «d'appels» par «de demandes de services
de transport par taxi».
L'article 15
du projet de loi modifie l'article 50 de la loi afin que la
notion de répartition d'appels soit remplacée et que l'article concorde
avec les termes dans la définition d'intermédiaire en services de transport par
taxi.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Y a-t-il des interventions sur
l'article 15? L'article 15 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Adopté sur division. M. le ministre, nous en sommes maintenant
à l'article 16.
M.
Daoust : L'article 55
de cette loi est modifié par le remplacement de «d'un inspecteur [chargé] en vertu de
l'article 66» par «toute personne autorisée à agir comme inspecteur ou
enquêteur».
L'article 16
du projet de loi modifie l'article 55 de la loi pour ajouter
l'enquêteur à la liste des personnes aptes à demander au chauffeur de
taxi la production de documents prévus à cet article.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Y a-t-il des interventions sur
l'article 16? L'article 16 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Adopté sur division. M. le ministre, l'article 17.
M. Daoust :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 59, des
suivants :
«59.1.
Le titulaire de permis d'intermédiaire en services de transport par taxi doit
fournir, en tout temps, des services de
répartition de demandes de services de transport des...» — je m'excuse : «de répartition de demandes de
services de transport par taxi sur l'ensemble du territoire de toute agglomération
qu'[elle] dessert.
«59.2. Le titulaire de permis d'intermédiaire en
services de transport par taxi est tenu de procéder, selon les conditions prévues par règlement,
à la collecte et à la conservation des renseignements concernant les heures de travail effectuées par les
titulaires de permis de chauffeur de taxi à qui il fournit des services, le
type, le nombre, la durée et la distance des courses, les zones
desservies, les postes d'attente et tout autre sujet de même nature déterminé
par règlement.
«Il doit, sur demande de la commission, lui
transmettre ces renseignements.
«59.3. Le
titulaire de permis d'intermédiaire en services de transport par taxi est tenu
de fournir à toute personne ayant
demandé une course un moyen lui permettant d'évaluer la qualité [de] services
rendus par le titulaire de permis de chauffeur de taxi.»
L'article 17
du projet de loi prévoit l'ajout de trois nouvelles obligations
que devront respecter les titulaires de permis d'intermédiaire en services de transport par taxi. 59.1 oblige
l'intermédiaire à fournir en tout temps des services de répartition de
demandes de services du transport par taxi sur l'ensemble du territoire de
toute agglomération qu'il dessert.
L'article 59.2 oblige l'intermédiaire à recueillir certains renseignements concernant les activités des chauffeurs à qui il fournit des services et, sur demande de la commission,
à lui transmettre ces renseignements. L'article 59.3 oblige
l'intermédiaire à fournir aux clients du chauffeur de taxi un moyen d'évaluer
la qualité du service de ce chauffeur.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur l'article 17, donc? M.
le député de Groulx.
M.
Surprenant : M. le Président, alors au point 59.3, deuxième
ligne, quand on dit : «Un moyen lui permettant d'évaluer la qualité des services rendus», comme
moyen, qu'est-ce qu'on pourrait entendre? Est-ce qu'on ne pourrait pas
rajouter «un moyen numérique»?
M. Daoust : Écoutez, c'est parce que
«numérique», ça veut dire aussi un développement et qu'il faudrait qu'il soit quasi instantané, dans 90 jours.
On ne veut pas ça. Il faut être capable d'évaluer un chauffeur. Il peut y
avoir différents outils, qui peuvent aller
de l'écrit au numérique, mais je pense que tout le monde va tendre vers le
numérique de toute façon. Et on pense aussi,
avec certains supports financiers que le gouvernement s'est engagé à produire,
développer des applications uniformes, dans ce sens-là. Commençons par définir
qu'il y a une obligation de fournir un processus d'évaluation.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? M. le député de Masson. Ah! M. le
député de Groulx.
M.
Surprenant : On ne pourrait pas suggérer une formulation qui dirait
qu'à l'intérieur d'un certain nombre de mois, peut-être, sinon d'années, mais de mois, je pense que ça peut être
réalisable, d'en arriver à un moyen numérique?
M.
Daoust : C'est parce que, M. le Président, le moyen numérique, le
développer, le rendre de façon uniforme, s'inscrire dans le temps... On veut aller dans cette direction-là, mais
la loi... Pour le moment, on pense que ce n'est pas opportun de le
prévoir.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? M. le député de Masson?
M. Lemay : C'est une question de
précision, à 59.2, là, quand qu'on dit qu'on «doit, sur demande de la commission, lui transmettre ces renseignements»,
pourquoi est-ce qu'on ne le fait pas... une certaine demande
systématique, là, ou trimestrielle? Pourquoi est-ce que ça serait à la demande
de la commission?
Le Président (M. Reid) : M.
Bisson.
M. Bisson (Christian) : C'est que,
ces données-là, dans plusieurs juridictions, c'est demandé pour analyser
l'industrie puis les services qu'elle s'est rendus. Maintenant, par exemple, au
niveau de la tarification, c'est la CTQ qui
va avoir besoin de ces données-là. Donc, c'est pour ça qu'on avait proposé «à
la demande de la CTQ», pour ne pas embourber
non plus, forcer des gens à envoyer des données à tous les mois ou... Donc, ça
serait au besoin. Ce n'est pas plus... Il n'y a pas d'autre raison.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Reid) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 17? L'article 17 est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) : Sur
division. L'article 18. M. le ministre.
M. Daoust : L'article 60 de
cette loi est modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa par les
suivants :
«La commission établit les tarifs applicables en
matière de services de transport par taxi à la suite d'une audience publique.
«La
commission fixe un tarif de base qui s'applique dans l'ensemble des agglomérations.
Elle peut également fixer des tarifs particuliers qui peuvent varier
d'une agglomération à l'autre ou selon la catégorie de services fournis.
«Tout tarif visé au deuxième alinéa peut varier
selon le jour ou la période du jour au cours duquel le service est fourni.
«À la suite d'une audience particulière, la
commission peut également fixer, pour les services spécialisés de transport par taxi, des tarifs qui peuvent varier
selon les demandes de certains titulaires de permis de propriétaire de
taxi dont les services sont spécialisés.»;
2° par l'insertion, à la fin du deuxième alinéa,
de «et sur le site Internet de la commission».
L'article 18
du projet de loi prévoit les pouvoirs de la commission
d'établir les tarifs applicables en
matière de services de transport par
taxi. À la suite d'une audience publique, la commission établit un tarif de
base qui s'applique sur l'ensemble
des agglomérations. Elle peut fixer des tarifs particuliers selon
les agglomérations ou la catégorie de services fournis. Les
services de base et les tarifs particuliers peuvent aussi varier selon le jour
et la période du jour au cours duquel le service est fourni. Les tarifs doivent
être publiés sur le site Internet de la commission.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 18? M. le député de Groulx.
M.
Surprenant : ...M. le
Président. Alors, au paragraphe «tout tarif visé au deuxième alinéa peut varier
selon le jour ou la période du jour au cours
duquel le service est fourni», je rajouterais à la suite de cela... je propose,
en fait, l'ajout, à la suite de cela,
des mots : «à condition que cette variation soit communiquée et approuvée
à au moins deux reprises par le client
par l'entremise d'une application mobile.» Parce
que, dans la façon que vous le
formulez, là, ça manque un peu de précision et d'acceptation. Puis
l'acceptation m'apparaît importante.
Le Président (M. Reid) : En
fait, est-ce que vous voulez déposer un amendement formel ou...
M. Surprenant : En fait, je veux
entendre son commentaire là-dessus. Je vais le déposer autrement.
M.
Daoust : C'est parce que,
par moyen numérique, encore une fois, on s'impose un délai qui va être
difficile. Je ne sais pas... On peut
procéder par affichage sur les tarifs. Je pense qu'ils doivent être clairement
affichés de toute façon. C'est
prévu, ça. Vous pourriez peut-être commenter là-dessus, maître...
Le Président (M. Reid) : M.
Gélinas.
M. Gélinas (Claude) : Oui, les
tarifs doivent être affichés. Ça, ça va de soi. Mais on prévoit également, à
l'article 62, au niveau de... le prix d'une course, là, la façon dont les
tarifs peuvent être établis par tout moyen, là, technologique utilisé pour
effectuer la demande de services de transport par taxi. Ça, c'est déjà prévu et
ça va se faire selon le règlement adopté par le gouvernement. Donc, ça, c'était
déjà prévu, mais à l'article 62.
Le
Président (M. Reid) : Est-ce que ça va? Oui. Alors, est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 18?
L'article 18 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le
Président (M. Reid) : Sur division. M. le ministre,
l'article 19. Et, l'article 19, il y a des amendements, je
pense, qui ont été déposés par le ministre et aussi par Mme la députée de
Vachon.
M. Daoust : Alors, je vais lire
l'article pour commencer, puis après ça l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Reid) : Oui,
puis on va voir... après on pourra disposer de l'amendement ou lire d'autres
amendements.
M. Daoust : L'article 62 de
cette loi est modifié :
1° par la suppression du premier alinéa;
2° par le remplacement, dans le deuxième alinéa,
de «N'est pas considéré comme un escompte, le prix d'une course convenu consensuellement avec un client,
même s'il diffère des taux et» par «Le prix d'une course peut être
convenu avec un client, [...]s'il [ne] diffère [pas] des»;
3° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Le prix d'une course peut également différer
des tarifs établis par la commission, selon [les moyens technologiques
utilisés] pour effectuer la demande de service de transport par taxi, dans la
mesure et aux conditions prévues par [les règlements] du gouvernement.»
Et alors le
commentaire est, bien sûr : L'article 19 du projet de loi supprime la
notion d'escompte pour permettre, dans
la mesure et aux conditions prévues par règlement du gouvernement, que le prix
d'une course peut différer des tarifs établis par la commission selon
les moyens technologiques utilisés pour effectuer la demande de services par
taxi.
Et
l'amendement serait, après le paragraphe 2°, d'insérer, dans le texte anglais
du paragraphe 2° de l'article 19, après «upon», de «with a
customer». L'amendement établit une concordance, tout simplement, avec le texte
français.
Le
Président (M. Reid) : Alors, nous commençons par l'amendement.
Et puis, par la suite, quand nous aurons disposé de l'amendement, il y aura un amendement de déposé par la
députée de Vachon. Alors, l'amendement concernant la correction de concordance dans la version
anglaise, est-ce que j'ai des commentaires ou des interventions là-dessus?
Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Reid) :
L'amendement est adopté. Maintenant, nous allons travailler sur
l'article 19 tel qu'amendé. Mais, Mme la députée de Vachon, je pense que
vous avez un amendement à déposer.
Mme
Ouellet :
Oui. On a un petit problème de vocabulaire, là. En fait, je vais vous expliquer
ce qu'on veut faire. Dans l'article 19, il y
a, au 3° : «Le prix d'une course
peut également différer des tarifs établis par la commission, selon le moyen technologique utilisé pour effectuer la
demande de service de transport par taxi, dans la mesure et aux
conditions prévues par règlement du gouvernement.»
Par «moyen technologique», j'imagine qu'on parle
d'algorithmes et que ça va en fonction de l'offre et la demande, et c'est exactement ce qu'on voulait éviter. On ne voulait pas
que ce soit possible d'avoir des algorithmes, et avec des prix
complètement faramineux, comme ce qu'on a connu au jour de l'An. Donc, on n'est
pas d'accord avec ce troisième alinéa là,
qui ne permet pas une prévisibilité du coût de la course. Et ça a été démontré
au jour de l'An que, que les gens
aient à donner un O.K. pour multiplier par huit, multiplier par neuf... On sait
très bien que, des fois lorsqu'on prend le taxi, c'est souvent parce qu'on ne peut pas conduire notre voiture.
Donc, des fois, on pèse peut-être un peu trop vite sur le piton, et
c'est des tarifs qui peuvent être abusifs.
Donc, on est
tout à fait d'accord avec la modulation des tarifs pour la nuit, les soirs, les
fins de semaine, les jours fériés,
mais pas du tout avec une modulation qui devient de la spéculation. Et c'est ce
que permet, là, le troisième alinéa, c'est d'avoir des tarifs
spéculatifs, et nous pensons que ce n'est vraiment pas l'avenue de l'avenir,
d'avoir des tarifs spéculatifs, et que ça va vraiment à l'encontre de l'intérêt
des consommateurs, d'avoir des tarifs spéculatifs.
Donc, en termes de libellé, là, je pense
qu'on...
Une voix : ...
Mme
Ouellet : Donc, on a validé,
donc : Supprimer le troisième paragraphe de l'article 19 — on avait une petite problématique avec les alinéas et les paragraphes,
là. Donc, voilà. Et donc on corrige, là, ce qu'on vous avait déposé, là,
en amendement préalable, là. C'est le troisième paragraphe.
Le Président (M. Reid) :
Alors, est-ce que j'ai une intervention de M. le ministre là-dessus?
M. Daoust : Oui. En fait, la notion
d'escompte a été supprimée, là, c'est ce qu'on dit dans ça, parce que le tarif peut être modifié autant à la hausse qu'à la
baisse. Une fourchette de modulation va être déterminée par règlement,
ça, c'est important de comprendre ça, justement pour protéger le consommateur.
Jusqu'à maintenant, on avait parlé de la fourchette,
la plus ambitieuse étant de moins de 50 % à plus 50 %, et elle
pourrait être, par exemple, de moins 25 % à plus 25 %. Mais on ne parle pas, justement, de
situation abusive comme celle qu'on a connue déjà, là, qui avait été
décriée, je pense, à la période des fêtes dernière.
C'est une modulation qui va être permise
seulement pour des courses commandées par application. C'est une modulation qui va devoir être acceptée par le
client par l'entremise de l'application. Et c'est toujours possible de
convenir d'un tarif qui est différent quand
les parties concluent un contrat écrit, ce qui est plus compliqué, là, comme
s'entendre avec le propriétaire de taxi pour
un taxi de service quotidien à une heure précise du matin. Ça, ça arrive, ça.
On sait qu'il y en a qui font ça,
puis ils ne sont pas toujours... parce qu'ils sont un peu éméchés. Mais ce
qu'on dit essentiellement, c'est que ça va se faire à l'intérieur d'une
fourchette, comme je vous le dis, puis je suis content que ce soit enregistré
pour les fins d'application, mais on pense
que, de cette façon-là, ça va limiter beaucoup et ça va favoriser un petit peu
la concurrence, naturellement.
Le Président (M. Reid) : Mme
la députée de Vachon.
Mme
Ouellet :
Oui. Donc, vous pouvez nous garantir que ce ne sera jamais et que le règlement
ne pourra jamais permettre que ce soit plus que 50 % du coût de la
course.
M. Daoust : ...plus 50 %.
Mme
Ouellet : Donc,
vous nous garantissez ici, dans les galées, que ce ne sera pas plus que plus
50 % et moins 50 %.
M. Daoust : Alors, je vous le
garantis, madame.
Le Président (M. Reid) :
M. le député de Mercier.
M. Khadir : C'est correct.
Le Président (M. Reid) : Ça
va? Vous avez votre réponse en même temps?
M. Khadir : Oui, oui, on
peut... parce que ça a été répondu.
Le Président (M. Reid) :
C'est bon. Alors, est-ce qu'on a d'autres interventions sur l'article 19
tel qu'il a été amendé du côté anglophone? Est-ce que l'article 19, tel
qu'amendé... Est-ce que vous retirez votre amendement? Votre amendement est
retiré, Mme la députée de Vachon. Alors, est-ce que l'article 19, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) :
Adopté toujours sur division. Alors, nous en arrivons à l'article 20. M.
le ministre.
M. Daoust : L'intitulé du
chapitre VIII de cette loi est remplacé par le suivant : «Inspection,
enquête, saisie et suspension.»
L'article 20 du projet de loi apporte une
modification à l'intitulé du chapitre VII de la loi, ajoutant «enquête» et
«suspension» en raison des modifications apportées à ce chapitre.
Le Président (M. Reid) : Y
a-t-il des interventions sur l'article n° 20? L'article 20 est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) : Toujours
sur division, adopté. L'article 21. M. le ministre.
• (16 h 20) •
M. Daoust : L'article 66 de
cette loi est modifié par le remplacement de «et tout employé d'une autorité municipale ou supramunicipale chargé» par «[et]
tout employé autorisé par une autorité municipale ou supramunicipale
chargée».
L'article 21
du projet de loi précise que la
personne habilitée à agir comme inspecteur pour une autorité municipale
ou supramunicipale est celle qui est autorisée par celle-ci.
Le
Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur
l'article 21? L'article 21 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) :
Adopté sur division. L'article 22.
M. Daoust : L'article 67 de
cette loi est modifié, dans le premier alinéa :
1° par la
suppression, dans la partie qui précède le paragraphe 1°, de «, toute
personne spécialement autorisée par le ministre ainsi que tout agent de
la paix»;
2° par le remplacement, dans le
paragraphe 1°, de «ou d'une personne morale sans but lucratif qui effectue
le transport de personnes en état d'ébriété ou
d'un organisme humanitaire qui organise du transport bénévole de
personnes par automobile» par «, d'une personne morale sans but lucratif ou
d'une entreprise visé à l'article 2»; et
3° par
l'insertion, dans le paragraphe 3°, après «chemin public», de «s'il a des
motifs raisonnables de croire que cette automobile est utilisée».
L'article 22 du projet de loi retient
uniquement l'expression «personne autorisée à agir comme inspecteur» et
autorise un inspecteur à entrer dans tout établissement d'un organisme, d'une
personne morale ou d'une entreprise visé à
l'article 2. La modification ajoute l'exigence d'avoir des motifs raisonnables
de croire qu'une automobile est utilisée en contravention de la loi pour
procéder à son immobilisation et en faire l'inspection.
Le
Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur
l'article 22? M. le député de Masson.
M.
Lemay : J'aimerais
avoir des précisions sur «s'il y a des motifs raisonnables de croire que cette
automobile». «Des motifs raisonnables», est-ce que ça va être défini par règlement,
ça, ou un code d'éthique des inspecteurs ou... «Motifs raisonnables» pour une
personne, c'est assez vague, pour une autre personne... Donc, on va faire
comment pour essayer d'avoir une certaine cohérence entre les divers
inspecteurs?
Le Président (M. Reid) :
Merci. M. le ministre ou Me Gélinas?
M. Gélinas (Claude) : Ça, vous
faites référence au troisième paragraphe de l'article 67? Donc, on dit
ici... Quand on lit, c'est : «Faire
immobiliser une automobile utilisée sur un chemin public» et on ajoute :
«s'il a des motifs raisonnables de croire que cette automobile est
utilisée pour effectuer un transport de personnes auquel s'applique la présente loi». Le but est simplement de s'assurer
que l'immobilisation du véhicule, ça
va donner suite à un fait qui
est constaté et qui permet de savoir que le
véhicule a été utilisé pour effectuer un transport de personnes auquel
s'applique la loi. Donc, une fois que tu
fais ce constat-là, là tu peux immobiliser. C'est uniquement
ça. Mais c'est une question de fait, ça.
Le Président (M. Reid) : Ça
va, M. le député de... non.
M.
Lemay : Bien, ma question,
c'était : En fonction de quels critères? Dans le fond, ce que vous dites,
c'est que l'inspecteur, lui, il
connaît la loi sur le bout de ses doigts, puis il va se fier à des critères prédéterminés
qui sont inscrits directement dans la
loi. Il n'y aura pas un autre guide à côté qui lui permet de
déterminer c'est quoi, ces motifs raisonnables.
M. Gélinas (Claude) : Bien,
l'inspection, en théorie, là, et en pratique, là, ça vise à assurer qu'une
personne qui exerce une activité réglementée respecte les règles applicables à
cette activité. Donc, une inspection, ça se fait généralement de façon aléatoire puis impromptue. Ça peut se faire aussi
suite à des planifications aussi, qui sont faites au niveau du ministère. Elles ne visent qu'à assurer
le respect des règles là-dedans, et, quand on voit que l'automobile a
été utilisée à des fins autres que ce qui avait été prescrit, le motif
raisonnable existe, et on peut immobiliser.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Ça va, M. le député de Masson? Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M.
Lemay : En espérant qu'il n'y aura pas de critères de discrimination
qui seront utilisés. Mais je comprends un peu l'esprit que vous voulez
aller. Je n'ai pas d'autre question sur cet article.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 22? L'article 22
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) : Sur
division. L'article 23. M. le ministre.
M. Daoust : Cette loi est modifiée
par l'insertion, après l'article 67, des suivants :
«67.1. Tout
agent de la paix, toute personne spécialement autorisée par le ministre ou tout
employé autorisé par une autorité municipale
ou supramunicipale chargée de l'application de la présente loi peut agir comme
enquêteur aux fins de l'application de la présente loi et de ses
règlements.
«67.2. Toute
personne autorisée à agir comme inspecteur ou enquêteur ne peut être poursuivie
en justice pour des actes accomplis de bonne foi dans l'exercice de ses
fonctions.»
L'article 23 ajoute deux nouveaux articles
à la loi. L'article 67.1 permet à un agent de la paix, à une personne spécialement autorisée par le ministre ou un
employé autorisé par une autorité municipale ou supramunicipale chargée
de l'application de la loi d'agir comme
enquêteur aux fins de l'application de la loi et de ses règlements.
L'article 67.2 prévoit que les
personnes autorisées à agir comme inspecteur ou enquêteur bénéficient d'une
immunité de poursuites pour les actes accomplis de bonne foi dans
l'exercice de leurs fonctions.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 23? L'article 23
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le
Président (M. Reid) :
Sur division. L'article 24, M.
le ministre, et je pense que vous avez un amendement également.
M. Daoust : Oui. Oui, alors je vais
commencer par faire la lecture du projet de loi.
L'article 71 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, au début du premier
alinéa, de «Tout agent de la paix peut, sur-le-champ, lors d'une inspection effectuée en vertu de l'article 67
saisir une automobile lorsqu'il» par «Toute personne autorisée à agir
comme inspecteur ou enquêteur, selon cas, peut, sur-le-champ, saisir une
automobile lorsqu'elle»;
2° par le remplacement, dans le paragraphe 1°
du premier alinéa, de «au paragraphe 1°» par «au paragraphe 1° ou
2°»;
3° par le remplacement, dans le deuxième alinéa,
de «L'agent de la paix» par «La personne»;
4° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «au paragraphe 1°» par «au paragraphe 1° ou 2°» et de
«minimale de 60 jours» par «de 30 jours pour une première récidive et
de 90 jours pour toute récidive additionnelle».
L'article 24
du projet de loi apporte quatre modifications. Le paragraphe 1° élargit l'application
de cet article à toute personne agissant
comme inspecteur ou enquêteur, laquelle pourra saisir sur-le-champ une
automobile lorsqu'elle aurait des
motifs raisonnables de croire que cette automobile sert à un... ou a servi à
commettre une infraction visée par l'article 71 de la loi. Le paragraphe 2°
élargit l'application de l'article 71 aux infractions prévues au paragraphe
2° de l'article 117, soit d'effectuer
un service de transport par taxi sans être titulaire du permis de conduire de
la classe appropriée ou d'un permis
de chauffeur de taxi. Le paragraphe 3°
est une modification de concordance avec le paragraphe 1°. Le paragraphe 4° est une concordance
avec le paragraphe 2° et prévoit l'application de la même sanction des
infractions prévues à la loi dans le cas de récidive.
L'amendement est
qu'on modifierait l'article 24 :
1° par la suppression
du paragraphe 2°;
2° par l'insertion,
après le paragraphe 2°, du suivant :
2.1° par l'insertion,
après le premier alinéa, du suivant :
«Le
cautionnement exigé en
vertu [du paragraphe] 1° et 2° du premier alinéa est égal au montant de
l'amende prévue pour l'infraction.»;
3° par le
remplacement du paragraphe 4° par le suivant :
4°
par le remplacement, dans le troisième alinéa, de «minimale de 60 jours»
par «de 30 jours pour une première récidive et de 90 jours
pour toute récidive additionnelle».
Commentaire, finalement :
Les paragraphes 2° et 4° de l'article 24 du projet de loi élargissent
l'application de l'article 71 aux infractions prévues au paragraphe 2°
de l'article 117, soit
effectuer un service de transport par taxi sans être titulaire d'un
permis de conduire de la classe appropriée ou d'un permis de chauffeur de taxi.
L'amendement
proposé a pour but de supprimer cet ajout pour éviter toute confusion en
matière de saisie avec l'infraction
prévue à l'article 71.1 concernant la suspension du permis de
conduire et la saisie de l'automobile sur-le-champ d'un contrevenant au paragraphe 2° de l'article 117 de cette loi. L'amendement précise également
que le cautionnement exigé en vertu
d'une saisie faite conformément à l'article 71 équivaut au montant de l'amende prévue pour
l'infraction.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur
l'article 24? Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet : Deux
questions. C'était quoi, l'amende, avant, et c'est quoi, l'amende, après? Et
pourquoi avoir baissé de 60 jours à 30 jours? Pourquoi avoir
minimisé, dans le fond, l'impact de l'infraction?
Le Président (M.
Reid) : Me Gélinas.
M.
Gélinas (Claude) : Les amendes pour les infractions à
l'article 117, paragraphe 1°, qui est... paragraphe 1°,
ça concerne une personne qui offre un service, là, sans être propriétaire de
taxi. Et le paragraphe 2° de l'article 117, c'était le chauffeur, là, qui effectue un service de transport par taxi
sans être titulaire soit de la classe 4C ou du permis de chauffeur
de taxi. Les amendes ont été considérablement augmentées, comme vous avez vu
avec les amendements qu'on prévoit à l'article 117 de la loi actuelle.
Mme
Ouellet : ...juste parce qu'il y en a plusieurs, là,
avez-vous le chiffre de c'était combien avant puis ça devient combien
avec le... Puis pourquoi avoir baissé de 60 jours à 30 jours?
M.
Gélinas (Claude) : Le
baisser de 60 jours, c'est-à-dire qu'on prévoyait, dans ce cas-là... on
était en matière de récidives. À
l'article 71.1, on établit un élément nouveau dans la loi, qui est la
suspension du permis de conduire avec
saisie immédiate de la voiture. Et on a prévu, dans cet article-là, des
périodes de récidive de 30 jours et de 90 jours pour une
première récidive et toute récidive subséquente. Le but de l'amendement, ici,
est simplement d'avoir une cohérence et une uniformité au niveau des récidives,
en ce qui concerne les saisies des automobiles en particulier. Donc, c'est un
but de cohérence au niveau du texte législatif.
Au niveau
également, maintenant, des amendes, à l'article 117 c'était une amende de 350 $ à 1 050 $, et là
ce qu'on prévoit maintenant, c'est 2 500 $ à 5 000 $, si
c'est une personne physique, et 5 000 $ à 50 000 $, si
c'est une personne morale.
• (16 h 30) •
Le Président (M.
Reid) : Y a-t-il d'autres interventions sur l'article
n° 24? L'article 24 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le
Président (M. Reid) : Sur division. Pardon, oui, j'ai sauté une
étape. On adoptait l'amendement, alors je repose la question.
L'amendement est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Reid) : L'amendement est adopté. Maintenant, en
ce qui concerne l'article 24 tel qu'amendé, est-ce qu'on a des
interventions là-dessus? L'article 24, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des
voix : Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Sur division.
Mme Ouellet : ...M. le Président, d'éviter la lecture de l'article 25, qui est
très long, au ministre et qu'il puisse, à ce moment-là, là, faire une
présentation plus... juste la présentation générale, là.
Le Président (M.
Reid) : Est-ce que ça convient à tout le monde? Oui. M. le
ministre, vous pouvez y aller avec la présentation.
M.
Daoust : L'article 25 du projet de loi insère six nouveaux
articles traitant de la suspension de permis de conduire d'une personne qui effectue un service de
transport par taxi sans être titulaire d'un permis approprié ainsi que de la
saisie de l'automobile qu'elle conduit.
L'article 71.1
propose, dans le cas où un agent de la paix ou un employé municipal dûment
autorisé a des motifs raisonnables de croire qu'une personne effectue un
service de transport par taxi sans être titulaire des permis appropriés, qu'il
procède sur-le-champ à la suspension du permis de conduire de cette personne
pour une période de sept jours. Le deuxième
alinéa prévoit le cas où la personne n'est pas titulaire d'un permis de
conduire ou un titulaire de permis
délivré par une autorité administrative. Le troisième alinéa prévoit que la
période de suspension, pour une première récidive, est de 30 jours
et, toute récidive par la suite, de 90 jours.
Sur l'article 71.2,
il accorde à la personne dont le permis ou le droit d'en obtenir un a été
suspendu la possibilité d'obtenir la levée de cette suspension en se présentant
devant un juge de la Cour du Québec exerçant son cabinet en matière civile, si
elle réussit à établir qu'elle n'a pas contrevenu au paragraphe 2° de
l'article 117.
L'article 71.3
énumère les articles du Code de la sécurité routière qui s'appliquent, avec des
applications nécessaires, à la suspension du permis de conduire ou du droit
d'en obtenir un.
L'article 74.1
prévoit la suspension du permis de conduire ou du droit d'en obtenir un et est
suivie de la saisie sur-le-champ de
l'automobile aux frais du propriétaire et de sa mise en fourrière pour une
durée équivalente à celle de la suspension.
L'article 71.5
énumère les articles du Code de la sécurité routière qui s'appliquent, avec les
adaptations nécessaires, à la saisie de l'automobile et à la mise en
fourrière.
L'article 71.6
prévoit le cas où le propriétaire de l'automobile saisie peut être remis en
possession de l'automobile sur autorisation
d'un juge de la Cour du Québec exerçant son cabinet en matière civile. Cet
article énumère les articles du Code de la sécurité routière qui
s'appliquent, avec les adaptations nécessaires, en pareilles circonstances.
Le Président (M.
Reid) : M. le ministre, vous avez un amendement, je crois, pour
l'article 25.
M. Daoust :
Alors, l'article 25, on modifierait l'article 25 :
1° par le
remplacement, dans l'article 71.1 qu'il propose, des premiers alinéas, par
l'alinéa suivant :
«71.1. Un agent de la
paix ou un employé autorisé à cette fin par une autorité municipale ou
supramunicipale chargée de l'application de la présente loi qui a des motifs
raisonnables de croire qu'une personne contrevient au paragraphe 2° de
l'article 117 suspend sur-le-champ, au nom de la société, et pour une
période de sept jours :
«1°
le permis visé à l'article 61 du Code de la sécurité routière (chapitre
C-24.2) et dont cette personne est titulaire;
«2° dans le cas où
cette personne n'est pas titulaire d'un tel permis, son droit d'en obtenir un»;
2° par le
remplacement, dans l'article 71.5 qu'il propose, de «à la saisie» par
«dans le cas d'une saisie visée à l'article 71.4»;
3° par l'ajout, à la
fin, de l'article suivant :
«71.7.
La suspension du permis de conduire ou du droit d'en obtenir un visé à
l'article 71.1 constitue une sanction pour l'application des
articles 105 et 106 du Code de la sécurité routière (chapitre C-24.2).»
Et
l'amendement à l'article 71.1 regroupe dans un même alinéa les cas d'une
suspension, soit une suspension de permis
lorsque la personne est un titulaire de permis visé à l'article 61 du Code
de la sécurité routière, soit une suspension du droit d'en obtenir un lorsque la personne n'est pas titulaire d'un
tel permis. L'amendement proposé précise la saisie visée à
l'article 71.5 et celle prévue à 71.4.
Aussi, le nouvel
article 71.7 prévoit que la personne qui sera interceptée sur la route
alors qu'il conduit une automobile durant la
période de la suspension prévue à 71.1 conduirait durant la sanction au sein du
code de la sécurité.
Un
amendement est prévu à l'article 117 de la loi afin que la conduite durant
sanction constitue une infraction avec la même amende que celle prévue à
cet article, de 2 500 $ à 25 000 $ et 5 000 $ à
50 000 $. L'article 105 du code de la sécurité de la route
interdit à une personne de conduire un véhicule routier lorsqu'elle fait
l'objet d'une sanction de l'article 106 du code, prévoit que la personne
qui permet ou tolère qu'une personne conduise un véhicule routier alors que le
permis fait l'objet d'une sanction commet une infraction.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le ministre. Alors, nous allons d'abord
étudier l'amendement à l'article 25. Y a-t-il des interventions sur cet amendement?
Cet amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le
Président (M. Reid) :
Sur division. Alors, maintenant, nous allons étudier l'article 25 tel qu'amendé. Y
a-t-il des interventions sur
l'article 25 tel qu'amendé? Il
n'y a pas d'intervention. Alors, l'article 25, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) : Adopté
sur division. Alors, nous passons, M. le ministre, à l'article 26.
M. Daoust : Le chapitre IX de
cette loi est abrogé.
Le projet de loi abroge l'article IX, qui
traite de la table de concertation de l'industrie du taxi.
Le Président (M. Reid) : Y
a-t-il des interventions sur l'article 26? Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet : Oui, tout à fait. Pourquoi est-ce
qu'il y a une volonté d'abolir la table de concertation? C'est un lieu où les gens peuvent se faire entendre, où le
ministre peut donc avoir une interaction, savoir ce qui se passe. Quel est,
pour le ministre, l'avantage d'abolir une
table de concertation? Cette table-là n'est pas décisionnelle. Elle conseille
le ministre, elle favorise la concertation.
Donc, quel sera le forum de concertation du
ministre pour l'avancée dans le taxi s'il n'existe plus la table de
concertation?
Le Président (M. Reid) :
M. Bisson.
M. Bisson
(Christian) : La Table de
concertation de l'industrie du transport par taxi, le fait qu'elle était dans
la loi, était, d'une certaine façon,
contraignante parce que les gens nous demandaient... par exemple, il y avait un nombre limité de membres sur la table. Puis, comme l'industrie du taxi est composée de plusieurs intervenants, bien, on recevait souvent la
critique qu'elle n'était pas nécessairement représentative.
Ceci dit, il n'y a
rien qui empêche soit le ministre ou le ministère de tenir des rencontres à l'occasion
selon les problématiques qui sont soulevées. Le fait de l'enchâsser dans
la loi, c'était contraignant.
Le Président (M. Reid) : Mme
la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Oui. Est-ce que le ministre
veut, à ce moment-là, le mettre dans le règlement? Parce que, s'il n'y a
pas de table de concertation où les gens peuvent se dire : Bien, on
aimerait... puis avec un certain nombre de rencontres par année, à ce moment-là, c'est tout à fait possible qu'il n'y ait rien qui se passe. Écoutez,
on l'a vu dans d'autres dossiers, là.
Moi, je peux juste vous parler des comités de suivi sur des dossiers que j'ai
travaillés, les comités de suivi sur les mines qui ont été mis en place puis qui, après ça, n'ont jamais
été appelés. Ça fait que c'était bien beau de dire qu'ils ont un
comité de suivi, mais après ça, quand ils ne sont jamais appelés...
Donc, est-ce que
le ministre pourrait proposer... puis on pourra revenir plus
tard avec ça, on ne fera peut-être
pas ça maintenant, mais de dire qu'il le met par règlement, et donc, par
règlement, ça lui permet de faire les modifications qu'il souhaite au fur et à mesure sans que ça soit dans une loi, avec un
nombre minimal, là, c'est ouvert de ma part, là, de rencontres par année
pour s'assurer qu'effectivement cette concertation-là se fasse et que ça ne
soit pas une table qui est morte ou endormie, là?
M. Daoust : En fait, c'est une
table, M. le Président, qui servait beaucoup comme plateforme d'information du
ministère vers l'industrie. En fait, c'était assez unidirectionnel, ce que j'en
comprends. Il n'y a pas beaucoup de recommandations
qui ont émané de la table de concertation. D'ailleurs, au cours des trois
dernières années, les consultations des membres... il n'y a pas eu de...
soumis de mémoires communs, là. On n'en a pas eu, de ça.
Alors, il n'y
a rien qui empêche le ministre, qui empêche le ministère de faire une
interpellation ad hoc dans ça, et ça
se demande. Mais, de le mettre dans la loi, je comprends bien la nature
contraignante de ça puis je pense qu'on doit en profiter, là, de la loi,
pour corriger cette situation-là.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Est-ce que j'entends
donc — et
c'est pour les galées, c'est pour ça que je fais préciser — que le ministre va être ouvert à la demande de
l'industrie, lorsqu'il y aura une demande, parce qu'il y aura une
problématique particulière? Parce qu'on sait
qu'il peut y en avoir, là. Les technologies avancent vite, on parle
d'applications mobiles, d'une
application parapluie qui pourrait intégrer l'ensemble des applications
mobiles. Donc, je crois que, lorsqu'on avance dans des projets comme ceux-là, c'est important d'avoir
des tables de concertation, d'échanger avec les gens de l'industrie.
Est-ce que le ministre est en train de nous
dire, et pour le bénéfice de la postérité, que, lorsqu'il y aura des demandes de la part de l'industrie, donc, lui et
ses successeurs... Parce que, dans le temps, les choses peuvent
changer, ces applications mobiles parapluies
là peuvent être disponibles, là, dans plusieurs mois. Donc, est-ce que lui
et ses successeurs, là, donc, s'engagent, à la demande de l'industrie, à tenir une
concertation, qui n'est pas une table à ce moment-là, mais de tenir une
concertation et d'entendre les gens de l'industrie?
• (16 h 40) •
Le Président (M. Reid) : M.
le ministre.
M. Daoust : Alors, pour la
postérité, justement, je comprends qu'on a toujours été à l'écoute de l'industrie,
puis on va continuer d'être à l'écoute de l'industrie. Vous avez parfaitement raison quand vous dites que c'est une industrie
qui évolue rapidement, à preuve notre projet de loi. Alors, oui, on est
disponible pour des interventions ad hoc. La seule chose qu'on ne veut pas,
c'est une situation contraignante, qui est peu représentative actuellement puis
qui est assez unidirectionnelle.
Le
Président (M. Reid) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 26?
L'article 26 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) : Sur
division. L'article 27. M. le ministre.
M. Daoust : L'article 79 de
cette loi est modifié, dans le premier alinéa :
1° par la suppression du paragraphe 4°; et
2° par le remplacement, à la fin du
paragraphe 8°, de «délimité en vertu du paragraphe 4°» par «déterminé
en vertu de l'article 5.1».
L'article 27
du projet de loi dresse la liste des pouvoirs de la commission.
Le paragraphe 4°
de l'article 79 de la loi est
supprimé après une modification de concordance qui est apportée au
paragraphe 9° pour tenir compte que le pouvoir de déterminer le nom
et les limites territoriales des agglomérations est inféré au gouvernement.
Enfin, il y avait un amendement aussi, M. le
Président.
Le
Président (M. Reid) : Alors, vous avez un amendement, M. le
ministre, si je comprends bien, qui remplace totalement l'article qui
est dans le projet de loi.
M. Daoust : Remplacer
l'article 27 par le suivant :
27. L'article 79 de cette loi est modifié
par la suppression des paragraphes 4° et 8° du premier alinéa.
Le
paragraphe 4° porte sur la délimitation des agglomérations, pouvoir qui
sera désormais, dorénavant, exercé par le
gouvernement en vertu de 5.1. Le paragraphe 8° porte sur la modification
des territoires de desserte, pouvoir qui sera dorénavant exercé par le gouvernement en vertu de l'article 5.2. Il
y a donc lieu de supprimer les paragraphes 4° et 8°.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article... sur l'amendement à
l'article 27, qui consiste à remplacer l'article 27? M. le député de
Masson.
M. Lemay : Je ne sais pas si on
pouvait peut-être suspendre l'article 27, vu qu'on a déjà suspendu les articles 6 et... Est-ce qu'on a suspendu
l'article 10 aussi? Peut-être, on pourrait suspendre l'article 27, vu
que c'est tout en relation, puis, quand on aura cette discussion-là, on
l'aura dans l'ensemble?
Le Président (M. Reid) :
Alors, il y a une demande... J'ai besoin d'un consentement si on veut suspendre
l'article. Est-ce que j'ai le consentement pour suspendre l'étude de
l'article 27 à ce stade-ci?
M. Daoust : Ça va.
Le Président (M. Reid) : On
suspend l'étude. Nous passons à l'article 28. M. le ministre.
M. Daoust : L'article 80 de
cette loi est modifié par la suppression, dans le premier alinéa, de «4° ou».
L'article 28
du projet de loi assure la concordance avec la modification apportée dans l'article 27 du projet de loi.
Et on a un amendement, c'est : Remplacer
l'article 28 par le suivant :
L'article 80 de cette loi est modifié par
la suppression de la deuxième phrase du premier alinéa.
Le Président (M. Reid) :
Alors, nous allons d'abord étudier l'amendement, en fait... Oui. Alors, est-ce
qu'il y a des interventions sur
l'article 28... l'amendement à l'article 28? Est-ce que
l'amendement à l'article 28 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) : Sur
division. Est-ce que l'article 28, tel qu'amendé, est adopté?
Des
voix : Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Sur division. Alors, M. le ministre, nous passons à
l'article 29.
M. Daoust :
L'article 82 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«La commission peut,
de sa propre initiative ou sur demande, ordonner à la société de retirer à une
personne ayant offert ou effectué un service
de transport par taxi sans avoir les permis requis en vertu de la présente loi
le droit de maintenir en circulation
l'automobile utilisée à cette fin. La procédure établie à l'article 35 de
la Loi sur les transports s'applique.»
L'article 29
du projet de loi prévoit que la commission... afin que la commission
puisse, de sa propre initiative ou sur demande, ordonner à la Société de
l'assurance automobile de retirer à un contrevenant le droit de maintenir en circulation une automobile utilisée en
contravention avec la loi. Il s'agit d'un nouveau pouvoir de la CTQ, qui
permet de lutter contre le transport
illégal. Elle avait déjà un type de pouvoir pour assurer la sécurité des
usagers dans le cas où un transporteur pouvait mettre en danger la
sécurité des usagers.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Y a-t-il des interventions sur
l'article 29? L'article 29 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Toujours sur division. L'article 30. M. le
ministre.
M. Daoust :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 83, du
suivant :
«83.1. La société et
toute autorité municipale ou supramunicipale chargée de l'application de la
présente loi doivent rendre accessible à la commission tout renseignement
nécessaire afin qu'elle puisse prendre toute décision dans une affaire dont
elle est saisie en vertu de la présente loi.»
L'article 30
du projet de loi oblige la Société de l'assurance automobile du Québec et toute
autorité municipale ou supramunicipale chargée de l'application de la
présente loi de transmettre à la commission tout renseignement nécessaire pour
lui permettre de prendre toute décision dans une affaire dont elle est saisie
en vertu de la loi.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Y a-t-il des interventions sur
l'article 30? L'article 30 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le
Président (M. Reid) : Sur division. M. le ministre, nous en
sommes à l'article 31. Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet :
Je suggère d'éviter la lecture pour faire seulement que la présentation.
Le Président (M.
Reid) : M. le ministre.
M.
Daoust : L'article 31 du projet de loi apporte une série de
modifications à l'article 88 de la loi, concernant les pouvoirs
réglementaires du gouvernement.
Le
paragraphe 1° de l'article 88 est supprimé. Le paragraphe 1.1°
donne au gouvernement le pouvoir de prendre un règlement pour fixer, par
agglomération, le nombre maximal de permis de propriétaire de taxi pouvant être
délivrés par la commission, peut identifier les catégories de services et
déterminer les conditions.
Le paragraphe deux ajoute,
outre les autres conditions se rapportant au droit annuel payable pour
l'obtention, le maintien ou le
renouvellement d'un permis de chauffeur de taxi, l'obligation de satisfaire aux
mesures d'évaluation que détermine le gouvernement par règlement.
Le
paragraphe 5° ajoute deux nouveaux pouvoirs habilitants. Il autorise le
gouvernement à fixer, pour la période qu'il détermine, les droits
annuels additionnels pour l'obtention, le maintien et le renouvellement d'un
permis de propriétaire de taxi qu'il indique. Le montant de ces droits peut
varier en fonction de l'agglomération, les catégories de services identifiées, les conditions déterminées ou du nombre de
permis détenus par un même titulaire. Deuxièmement, il précise certains
pouvoirs tels que la collecte, la conservation et la transmission de
renseignements, la prise d'un règlement
intérieur ou les services aux personnes handicapées pour les intermédiaires en
services de transport par taxi.
Le
paragraphe 6° prévoit les conditions que doit respecter le titulaire d'un
permis qui conclut un contrat visé au premier
alinéa de l'article 62 de la loi. Il prévoit également dans quels cas et à
quelles conditions le prix d'une course peut différer des tarifs établis par la commission, selon le moyen technologique
utilisé pour effectuer la demande de service de transport par taxi.
Le
paragraphe 7° prévoit que le gouvernement peut déterminer le cas où un
titulaire de permis de propriétaire de taxi
est obligé d'utiliser un terminal de paiement électronique par carte de crédit
ou carte de débit ainsi que les obligations des propriétaires de taxi et
de chauffeurs de taxi.
Maintenant,
il y a un amendement, M. le Président, sur ça, à l'article 31, où on avait
remplacé, le texte anglais du paragraphe 3° de l'article 31,
«conduct review» par «assessment».
L'amendement apporte une précision de
concordance avec la terminologie utilisée dans le texte français.
Et un deuxième amendement, M. le Président, qui
consiste à remplacer le paragraphe...
Le Président (M. Reid) :
...un à la fois.
M. Daoust : Un à la fois.
Le
Président (M. Reid) : Alors, nous allons d'abord disposer du
premier amendement qui consiste à corriger le texte anglophone. Est-ce
qu'il y a des interventions sur cet amendement? Cet amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Reid) :
Adopté. M. le ministre, vous avez un deuxième amendement.
M. Daoust : Oui. Alors, le deuxième
amendement consistera à remplacer le paragraphe 2° par le suivant :
2° par l'insertion, après le paragraphe 1°,
des suivants :
«1.01° déterminer le montant maximal de la
contribution financière qui peut être exigée pour [le service] de transport
[rémunéré] de personnes par automobile en vertu du [paragraphe] i du
sous-paragraphe c du paragraphe 3° de l'article 2; et
«1.1° fixer,
à l'égard des agglomérations que le règlement indique, le nombre maximal de
permis pouvant être délivrés par la commission, identifier des
catégories de services et déterminer des conditions;».
Et on avait l'amendement qui vient d'être voté.
Le
Président (M. Reid) : Nous allons suspendre les travaux
quelques instants pour faire des photocopies, parce que ça n'a pas été
distribué par... en liasses. Alors, on suspend quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 48)
(Reprise à 16 h 54)
Le Président (M. Reid) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît. Nous allons reprendre nos travaux. Maintenant,
les documents ont été distribués. Nous étions en train d'étudier l'article 31.
M. le ministre, je comprends que nous allons suspendre l'étude de l'article 31
et de l'amendement que vous avez déposé.
M. Daoust : Oui.
Le Président (M. Reid) : Nous
allons passer à l'article 32. Est-ce que j'ai le consentement pour passer
à l'article 32? Oui. Alors, M. le ministre, vous avez l'article 32 à
nous expliquer.
M. Daoust : L'article 89 de cette
loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «15° à 17°» par
«15°, 16° et 17°».
L'article 32
du projet de loi précise que le pouvoir de délégation du gouvernement à une
autorité municipale et supramunicipale s'applique aux
paragraphes 15°, 16° et 17° de l'article 88.
Il y a un amendement où on remplace
l'article 32 par le suivant :
32. L'article 89 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le premier alinéa, de «15° à 17°» par «15° [...] 16°
[et] 17°».
L'amendement a pour but d'écarter de la
délégation du pouvoir le nouveau paragraphe 15.1° de l'article 88,
concernant le pouvoir de déterminer les cas ou les conditions où le prix d'une
course peut différer des tarifs de la Commission
de transport du Québec, selon les moyens technologiques utilisés pour effectuer
la demande d'un service de transport par taxi.
L'amendement
permet d'ajuster 16.1° aux pouvoirs de réglementation pouvant être délégués à
la ville de Montréal.
Le
Président (M. Reid) : Merci. Y a-t-il des interventions sur
l'article 32... l'amendement, pardon, à l'article 32? Est-ce
que l'amendement à l'article 32 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le
Président (M. Reid) : Est-ce que l'article 32... Est-ce
qu'il y a des interventions sur...
Une voix :
...
Le Président (M.
Reid) : Oui, sur division, hein? Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 32 tel qu'amendé? L'article 32, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Adopté sur division. L'article 33. M. le ministre.
M.
Daoust : On va le suspendre
puis on va passer à 34 immédiatement, le temps que les documents se fassent.
Le Président (M.
Reid) : Donc, on va suspendre l'article 33 et passer à
l'article 34. J'ai consentement. M. le ministre, l'article 34.
M.
Daoust : L'article 107
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le paragraphe 2°, de
«au deuxième alinéa de» par «à».
L'article 34 du projet
de loi précise qu'un titulaire de permis de chauffeur de taxi commet une
infraction s'il effectue un transport privé
à un prix qui ne correspond pas à celui fixé par la commission,
sauf si ce prix à été établi dans les conditions prévues à
l'article 62 de la loi.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Y a-t-il des interventions sur
l'article 34? L'article 34 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Sur division, adopté. L'article 35. M. le ministre.
M. Daoust :
L'article 112 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, du
paragraphe suivant :
«3° omet de procéder,
conformément à l'article 59.2, à la collecte [...] la conservation de
[documents] ou omet, sur demande de la commission, de lui transmettre ces
renseignements.»
L'article 35 du projet
de loi prévoit une infraction d'une amende de 150 $ à 450 $ au
titulaire d'un permis d'intermédiaire qui
fait défaut de procéder à la collecte, à la conservation et à la transmission
de renseignements concernant la course effectuée par un
chauffeur, ce qui est prévu à l'article 59.2.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Y a-t-il des interventions sur
l'article 35? L'article 35 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Adopté sur division. L'article 36. M. le ministre.
M. Daoust :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 112, du suivant...
Le Président (M.
Reid) : M. le ministre, pardon, j'ai été trop vite.
Mme Ouellet :
Est-ce que je vois que nous avons tout ce que nous avons besoin pour 31 et 33?
M. Daoust :
Oui, on pourrait le faire tout de suite.
Le Président (M.
Reid) : Alors, nous revenons à l'article 31. M. le
ministre, voulez-vous présenter votre amendement? Vous avez commencé à le lire
tantôt.
M. Daoust :
Oui. En fait, je l'avais lu complètement, l'amendement, monsieur...
Le Président (M.
Reid) : Vous aviez fini les explications également?
M. Daoust : J'avais fait
l'explication.
Le
Président (M. Reid) : O.K. Alors, est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement à l'article 31? Il n'y a pas
d'intervention. Est-ce que l'amendement...
M.
Surprenant : Un instant...
Le Président (M.
Reid) : Oui, M. le député de Groulx.
M. Lemay :
Sur 31, est-ce qu'on est sur...
Le Président (M.
Reid) : M. le député de Masson.
M. Lemay : Est-ce
qu'on est sur l'amendement du ministre, là?
Le Président (M.
Reid) : De l'article 31.
M. Lemay :
On est sur l'amendement du ministre à l'article 31. Parfait.
Le Président (M.
Reid) : Oui, oui, oui. Est-ce que vous avez une intervention?
Ça va? Est-ce que l'article... S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'amendement à l'article 31 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Adopté sur division. Est-ce que maintenant
l'article 31, tel qu'amendé, est adopté? Ah! il y a des interventions,
c'est ça, des interventions. Alors, M. le député de Masson, vous avez une
intervention.
M. Lemay :
Oui, M. le Président. J'aimerais faire une modification à l'article 31 par
une proposition d'amendement. Dans le fond, j'ajouterais au premier alinéa de
l'article 31 le paragraphe 8° et qui se lirait ainsi :
8°
par la suppression au paragraphe 9° des mots «quant aux connaissances
toponymiques et géographiques ainsi que celles concernant les
connaissances usuelles, les habiletés, les aptitudes et les comportements
requis».
Est-ce que vous
voulez que je fasse les notes explicatives?
Le Président (M.
Reid) : Oui, oui. Bien, vous déposez un amendement...
M.
Lemay : Oui. Donc, pour les notes, au paragraphe 9°, dans le fond,
pour l'application de l'article 27, c'est : déterminer, pour les agglomérations et les
territoires qui l'indiquent, les exigences de formation quant aux connaissances
toponymiques et géographiques ainsi que celles concernant les connaissances
usuelles, les habiletés, les aptitudes et les comportements requis pour exercer
le métier de chauffeur de taxi dans un territoire particulier.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Alors, nous allons regarder l'amendement. Est-ce
que nous allons devoir suspendre? On n'a pas de copie. Alors, nous allons
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 59)
(Reprise à 17 h 6)
Le Président (M.
Reid) : Alors, nous reprenons nos travaux. M. le député de Masson,
vous avez présenté votre projet d'amendement... votre amendement. L'amendement a été distribué. Est-ce que j'ai des
interventions sur cet amendement proposé par le député de Masson?
M. Daoust :
Peut-être que vous pouvez faire un commentaire, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Reid) : Oui. Alors, M. Bisson.
M. Bisson (Christian) : Oui. En
matière de formation, comme on a
entendu au cours des dernières consultations, on comprend qu'il va y avoir des travaux majeurs pour mettre à jour la
formation pour les chauffeurs de taxi. En
matière de toponymie, on a entendu aussi que
le GPS... avec les GPS, ce n'est pas nécessaire. On va se garder quand même de la marge de manoeuvre. Comme on sait qu'il y a des nouveaux arrivants, il y a peut-être
encore un besoin de toponymie, mais on
s'entend qu'on pourrait réduire le nombre d'heures. Là, je dis ça, mais il y a
des travaux à faire, puis on va le déterminer dans le futur. Ceci dit, c'est l'intention de réduire de façon
significative la formation, mais tout en assurant le service à la
clientèle puis pour le transport des personnes ayant des limitations.
Le Président (M. Reid) : Oui,
M. le député de Masson.
M.
Lemay : Bien, M. le Président, l'amendement, c'est un peu parce que ça
a un caractère limitatif, là, l'énumération
qui est ici. Tandis que, si on enlève l'énumération puis qu'on garde seulement
les exigences de formation, bien là, on peut avoir un caractère plus
inclusif puis inclure les notions, par exemple, de tourisme, qui ne sont pas
incluses dans l'énumération qui est indiquée présentement dans le neuvième paragraphe.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement
du député de Masson? L'amendement... M. le député de Groulx?
M.
Surprenant : En fait, mon collègue,
ce qu'il essaie de dire, c'est, pour que ce ne soit pas limitatif en
fait, puis que... Si le ministre
veut maintenir la façon que ça a été écrit, peut-être simplement
rajouter... Entre «exigences de formation»
et «quant aux connaissances», ça pourrait être «exigences de formation, notamment
quant aux connaissances». Là, ça
devient plus limitatif. Ça peut être du tourisme, que vous pourrez rajouter
aussi, ça peut être d'autre chose. Ça ne vous limite pas à ça.
M. Lemay :
Ça pourrait être une option de compromis.
(Consultation)
Le Président (M.
Reid) : M. Bisson.
M. Bisson (Christian) : En fait, ce qu'on me demande, c'est d'expliquer.
À l'article 88, dans
le fond, c'est que c'est les
pouvoirs qu'on accorde au gouvernement de déterminer par règlement le contenu
de la formation. Donc, les éléments sont précisés dans le règlement.
M. Lemay :
M. le Président.
Le Président (M.
Reid) : M. le député de Masson.
M.
Lemay : D'autant plus que,
si c'est précisé dans le règlement, alors pourquoi avoir le... pourquoi est-ce qu'on le maintiendrait ici, inscrit
dans l'article de loi, vu que vous venez de mentionner que c'est précisé dans
un règlement?
Le Président (M.
Reid) : M. Bisson.
M. Bisson (Christian) : Bien, écoutez, en fait cet article-là ne cause pas de problème présentement, on a toujours
eu... puis il ne nous empêchera pas de faire les travaux qu'on souhaite faire
dans le futur, là, pour mettre à jour la formation. Ça dépend de l'intention du
ministre.
Le Président (M.
Reid) : M. le député de Groulx.
M.
Surprenant : Oui. En fait, mon collègue avait juste une intervention
constructive, mais, si vous êtes à l'aise avec l'écriture telle qu'elle est, pas de trouble pour nous. On voulait
juste vous donner une possibilité additionnelle, mais on va le prendre
comme ça, pas de problème.
Le Président (M.
Reid) : D'accord. Alors, vous retirez votre amendement, M. le
député de Masson?
M.
Surprenant : Oui.
Le Président (M.
Reid) : M. le député de Masson?
M. Lemay :
On retire l'amendement. Retiré.
Le
Président (M. Reid) : Oui, d'accord. Travail d'équipe. Un
consentement pour qu'on retire l'amendement? Alors, nous avons donc...
nous sommes en train d'étudier l'article n° 31 tel qu'il avait été amendé.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 31 tel qu'amendé? Mme
la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Juste une précision à 16.1°. Quant on dit qu'il doit munir son
automobile d'un terminal de paiement électronique, par carte de débit,
carte de crédit, l'émission d'un reçu de transaction, est-ce que c'est aussi
prévu qu'il ait le module relié à Revenu Québec?
(Consultation)
Le Président (M.
Reid) : M. Bisson?
Mme
Ouellet : Peut-être
en complément de question, là, pendant qu'ils valident leur réponse : Est-ce qu'il y a des cas où les gens
n'auraient pas besoin de se munir d'un terminal de paiement électronique? Parce qu'ils disent : «Déterminer les cas où un titulaire de permis [...] doit munir
son automobile d'un terminal de [permis] électronique». Moi, je pensais qu'on voulait étendre ça à l'ensemble des taxis et
non pas... Donc, j'aimerais comprendre pourquoi c'est déterminé par règlement, par le ministre. Pourquoi ce n'est
pas pour tout le monde? Je pense que ça a été dit beaucoup
en commission parlementaire, l'industrie était ouverte à ça, que ce soit
tout le monde qui ait le paiement électronique, là.
Le Président (M. Reid) : M.
le ministre? Me Gélinas?
M. Gélinas
(Claude) : Oui. Dans le
pouvoir habilitant, quand on dit : «Déterminer les cas où un titulaire de
permis de propriétaire [...] doit munir», on
peut y aller avec des cas précis, mais on peut le dire dans tous les... dans
l'ensemble des cas aussi. Ça peut comprendre l'ensemble comme ça peut
comprendre une partie.
Mme Ouellet : Je suis consciente de
ça, mais, si c'était l'ensemble des cas, ça ne serait pas déterminé par règlement,
on le mettrait dans la loi en disant que tout le monde doit avoir un permis.
Donc, si
c'est déterminé par règlement, est-ce
qu'il y a des cas prévus où les gens
n'auront pas besoin d'avoir un terminal de paiement électronique? Parce
que, si vous l'avez mis là, c'est parce que vous avez sûrement pensé à des
exceptions, là. J'aimerais penser c'est quoi, les exceptions que vous avez en
tête.
M. Gélinas
(Claude) : C'est parce que,
là, la raison pour laquelle on le met dans un pouvoir réglementaire, c'est qu'il va y avoir également des conditions
rattachées à ça. C'est pour ça qu'on ne le met pas dans la loi comme telle.
C'est plus de la nature réglementaire de prévoir des conditions de cette
nature-là dans un règlement.
On prévoit
également les obligations du titulaire, et des titulaires de permis de
chauffeur de taxi, et de propriétaire de taxi, relativement à
l'utilisation d'un tel terminal. Donc, ça aussi, ça fait partie des choses
qu'on va prévoir par règlement, et quelles sont les obligations des gens eu
égard à l'utilisation de ces terminaux-là.
Mme Ouellet : Je vais poser ma
question autrement. Est-ce que vous avez l'intention à ce que le terminal de
paiement électronique s'applique à l'ensemble des chauffeurs de taxi?
M.
Daoust : ...en fait, il devrait normalement être... parce que c'était
dans la volonté de modernisation, puis que ce ne soit pas un exercice où on dit : Ah! je ne l'ai pas, puis qu'on
est encore avec la machine avec un carbone. On ne veut plus ça. Alors, il va falloir qu'on aille avec ça.
Maintenant, est-ce que tout le monde est installé avec ça dans le moment?
Ce n'est pas le cas, là, hein?
Une voix : ...
M. Gélinas
(Claude) : Il y a peut-être
en matière de transport
adapté également, là, qu'il faudrait
que l'on prévoie des exceptions, parce que l'organisation n'est pas la
même partout, et les gens ne sont pas...
M.
Daoust : Et l'objectif,
là, l'objectif, madame, là, M. le Président, hein, l'objectif,
c'est qu'il y ait un système de paiement électronique, là. Il
faut qu'on aille à ça, parce qu'on ne peut pas... D'abord, l'argent cash
va disparaître assez rapidement, là. On ne commencera pas à faire des
chèques.
Mme Ouellet : ...module relié à
Revenu Québec?
Le Président (M. Reid) :
Allez-y, oui, M. Bisson.
M. Bisson
(Christian) : À
l'article 88, là, à la fin complètement, on détermine que le gouvernement
peut aussi déterminer, là, les normes, les modalités pour tout ce qui
est d'un taximètre, mais aussi des équipements, autres équipements. Et c'est là
qu'on va, suite aux travaux de l'Agence du revenu du Québec... c'est via ce
pouvoir-là qu'on va pouvoir imposer l'implantation d'un MEV à l'intérieur des
véhicules.
Le Président (M. Reid) : Ça
marche? Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 31 tel
qu'amendé? L'article 31, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) :
Adopté sur division. Nous avons convenu de passer maintenant à
l'article 33.
M. Daoust : On pourrait faire 2,
parce que c'est un article de concordance avec 31, hein?
Le
Président (M. Reid) :
Alors, l'article 2 a été suspendu. Est-ce qu'il y a consentement pour
revenir à l'article 2?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Reid) : Consentement. M. le ministre.
M. Daoust :
Il a été circulé tantôt. Est-ce que je dois le lire ou...
Mme
Ouellet :
Pas nécessaire, de mon point de vue, là.
M. Daoust :
Oui, O.K. Ça va?
Le Président (M.
Reid) : Alors, l'amendement a été... Alors, ce tableau a été
distribué.
Une voix :
...
Le Président (M.
Reid) : Pardon?
• (17 h 10) •
M. Lemay :
Il faudrait en faire la lecture, de l'amendement.
Le
Président (M. Reid) :
Bien, c'est ça, c'est que vous allez expliquer l'amendement que vous avez
proposé.
M. Daoust :
Écoutez, je peux en faire la lecture essentiellement, là, qui est de remplacer
dans le sous-paragraphe i du sous-paragraphe c du paragraphe 3° de l'article 2 de la Loi concernant les
services de transport par taxi, proposé
par l'article 2 du projet de loi, «de l'indemnité accordée à un employé
d'un ministère ou d'un organisme dont le personnel est nommé suivant la Loi sur la fonction publique pour
l'utilisation de son véhicule personnel» par «déterminé par règlement du
gouvernement» — on
se souviendra, là, de la préoccupation qu'il y avait tantôt — puis remplacer
dans le sous-paragraphe g du
paragraphe 3° de l'article 2 de la Loi concernant les services de
transport par taxi, proposé par l'article 2
du projet de loi, «de l'indemnité accordée à un employé d'un ministère ou d'un
organisme dont le personnel est nommé
suivant la Loi sur la fonction publique pour l'utilisation de son véhicule
personnel» par «déterminé par règlement du gouvernement».
Et
on insérait, à la fin, «ainsi que le montant déterminé par règlement du
gouvernement». Et tout ça, bien, on l'a compris, c'est que ça permet de
consulter le milieu. Voilà.
Le Président (M.
Reid) : Juste pour qu'on se rappelle, là, on avait suspendu
parce que Mme la députée de Vachon avait
proposé deux amendements. Et le ministre avait, je pense, dit qu'il y avait une
autre proposition qui pourrait remplacer. Est-ce que vous retirez vos
deux amendements?
Mme
Ouellet :
Nous les retirons.
Le Président (M.
Reid) : D'accord. Alors, est-ce qu'il y a des interventions sur
cet amendement à l'article 2 déposé par le ministre? M. le député de
Masson.
M.
Lemay : Oui, M. le Président. Je suis très heureux de l'amendement du
ministre, là. Et puis moi, je vais aller dans la deuxième partie de son amendement, quand il mentionne qu'il
remplace la partie qui n'était pas en accord avec tous les centres d'action bénévole, bien, il dit :
Va être «déterminé par règlement du gouvernement». Donc, est-ce qu'il va
tenir en compte... Quels critères est-ce
qu'il va tenir en compte, un peu, là, de qu'est-ce qu'il est mentionné dans les
lettres de tous les centres d'action bénévole, des critères fournis,
exemple, par CAA-Québec?
M. Daoust :
Bien, il y a différentes façons de le faire. L'important, c'est que ce soit une
règle équitable. Et en même temps il ne faut
pas que ça vienne en compétition avec l'industrie du taxi. Si on arrive avec
une tarification qui est trop élevée,
on va replacer l'ambiguïté qu'on connaît actuellement. On ne la veut pas, cette
ambiguïté-là. Maintenant, je souscris beaucoup aux préoccupations qui
disent : Écoute, ce n'est pas beaucoup, là, ce qui est payé actuellement,
là. On va y aller par règlement puis on va
s'assurer que c'est correct. L'important, c'est que cette activité-là se
poursuive. «Se poursuive», ça veut dire quoi? Ça veut dire que le tarif qui est
là est approprié.
M. Lemay :
Parfait.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur cet
amendement à l'article 2? Cet amendement à l'article 2 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Reid) : Adopté. Maintenant, l'article 2 tel qu'amendé.
Est-ce qu'on des interventions sur l'article 2 tel qu'amendé?
L'article 2, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) :
Adopté sur division. Alors, maintenant, nous revenons, M. le ministre, à
l'article 33, que nous avions suspendu. Mais nous sommes prêts maintenant
à l'étudier, alors à vous la parole.
M.
Daoust : Alors, d'abord, il y a un amendement à l'article 33, qui
remplace, en fait, la proposition telle qu'elle est actuellement. On
dit :
L'article 89.1
de cette loi est modifié :
1° par le
remplacement de «, titulaire d'un permis de propriétaire de taxi délivré en
vertu de la présente loi ou partenaire d'affaires avec un tel titulaire, à
offrir» par «, titulaire d'un permis de propriétaire de taxi ou d'un permis
d'intermédiaire en services de transport par taxi délivré en vertu de la
présente loi ou partenaire d'affaires avec un tel titulaire, à offrir ou
effectuer»; et
2°
par l'insertion, dans le premier alinéa et après «par la présente loi et ses
règlements», de «ou toute autre loi et règlement dont l'application
relève du ministre»;
3° par la suppression
du troisième alinéa.
Le Président (M.
Reid) : Y a-t-il des interventions sur cet amendement? Mme la
députée de Vachon.
Mme
Ouellet :
Oui. Ça a passé vite, là, juste nous le réexpliquer.
• (17 h 20) •
M.
Daoust : Alors, dans la première partie, c'est à la quatrième ligne,
on ajoute «d'un permis d'intermédiaire», ce qui n'était pas là auparavant. Et, le deuxième paragraphe, ce qu'il nous
permet, c'est de ne pas avoir à faire les modifications législatives dans d'autres sociétés d'État relevant du
ministre, par exemple la SAAQ. Si on veut faire des projets pilotes
comme celui qui a été proposé par l'industrie du taxi, et tout ça, là il
faudrait qu'on aille faire des amendements à
la SAAQ, par exemple, parce qu'ils ont des pouvoirs réglementaires. Alors, il
faudrait être capable de les rapatrier,
dans un cas comme celui-là, pour être capables d'être en plein contrôle de ces
situations-là. Alors, par l'insertion de
«par la présente loi et ses règlements ou de toute autre loi et règlement dont
l'application relève du ministre», on peut le faire, mais on va être
obligés de légiférer à chaque fois.
Mme
Ouellet : Est-ce qu'on s'entend que les projets pilotes
doivent faire en sorte que tous les gens doivent avoir un permis de taxi
et un permis de classe 4C?
M.
Daoust : Et ça sera le permis qui sera autorisé, mais il sera
uniforme. On a dit qu'on était pour être équitables, on va être
équitables.
Mme
Ouellet : Je comprends que, là, comme vous me dites que «toute
autre loi et règlement dont l'application», là, puis qu'il y a des
affaires à la SAAQ... ça me fait penser au permis de conduire.
Est-ce
que vous pouvez quand même me confirmer aujourd'hui que tous les projets
pilotes ne dérogeront pas de l'obligation
d'avoir un permis — et
quelque forme que ça prendra, là, soit directe ou indirecte, soit directement
ou par blocs d'heures, là — et d'avoir un permis de conduire classe 4C,
là, qu'il n'y aura pas deux conditions différentes qui vont être
permises dans des projets pilotes?
M.
Daoust : Bien, écoutez,
je ne peux pas présumer de ce que ce sera, mais ce que je vous dis, c'est que
j'ai... on a toujours les pouvoirs d'application. On les a, les
pouvoirs d'application. On pourrait aller les chercher à la SAAQ, ça, je
suis capable de le faire, mais ce que je dis
simplement, c'est qu'il faut qu'on se donne un encadrement
plus souple que celui qu'on possède actuellement.
Puis
la notion de 4C, elle n'est pas plus dans la loi dans le moment, là. Elle est
réglementaire du côté de la SAAQ. Ça fait que, du côté de la SAAQ, on
pourrait... Ce que j'essaie de faire, tout simplement, M. le Président, c'est
qu'on s'ajoute de la flexibilité puis qu'on soit capables de travailler à
mettre en place — on
est dans une industrie qui évolue — de mettre en place des règles de pratique
qui vont être souples. Et rappelons-nous qu'on a dit qu'un des principes
de base de cette loi-là, c'était d'être équitable. Alors, on n'a pas
l'intention de s'installer, là, de façon inéquitable.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée
de Vachon.
Mme Ouellet : Bon, j'aimerais ça quand même avoir un
petit peu plus d'information de la part du ministre. C'est quelle
souplesse supplémentaire... Parce
que le premier paragraphe,
je comprends, là, c'est pour les titulaires de permis
d'intermédiaire, là, qui n'était pas prévu. Mais, dans le deuxième, c'est quel
genre de souplesse qu'il souhaite avoir qu'il n'a pas actuellement?
Le Président (M.
Reid) : Me Gélinas.
M. Gélinas
(Claude) : Essentiellement, c'est surtout au niveau du paragraphe 2°,
la question? Oui, c'est ça. Est-ce que je comprends bien?
Une voix :
...
M. Gélinas (Claude) : Oui.
«De toute autre loi ou règlement dont l'application relève du ministre», bien,
on peut penser... il y a le règlement
sur l'immatriculation, il y a le règlement sur les permis, là, qui détermine
toutes les sortes de permis, permis
de conduire, permis... et tout le reste. Il y a les règlements également sur
les contributions d'assurance. Donc,
ce sont tous des domaines qui relèvent de l'application... dont l'application
des lois relève du ministre, même si c'est un organisme comme tel qui
est en charge de l'administration, et tout le reste, de ces lois et de ces
règlements.
C'est
pour donner, comme dit le ministre, plus de souplesse dans l'application des
projets pilotes à venir, mais uniquement pour les lois qui relèvent de
sa compétence comme ministre des Transports. Il ne pourrait pas, là, faire la
même chose avec des lois qui touchent le Revenu ou qui touchent d'autres
ministères. C'est uniquement des lois qui relèvent du ministre.
Mme Ouellet :
Je comprends que c'est uniquement des lois qui relèvent du ministre, mais,
lorsque vous me parlez d'immatriculation,
que vous me parlez d'assurance, que vous me parlez de permis de conduire, donc
là on est dans les classes de permis
de conduire, il ne faudrait pas arriver avec un projet pilote qui crée deux
catégories, même en projet pilote,
deux catégories de chauffeurs : certains chauffeurs qui sont dans le
projet pilote, qui n'ont pas de besoin — parce que c'est quand même trois ans, là, c'est long,
trois ans, là — d'avoir
de permis 4C ou qui n'ont pas besoin d'avoir les mêmes genres
d'assurance.
Donc, moi, je crois
qu'il faudrait ajouter dans ça qu'il ne pourra pas... on ne peut pas créer deux
régimes, là, à travers les projets pilotes.
Je comprends qu'on ne le fait pas à travers le projet de loi, mais il ne
faudrait pas qu'à travers les projets pilotes il soit possible de créer
deux régimes de chauffeurs de taxi, là.
M.
Daoust : Mais je reçois bien vos
préoccupations, et l'intention, ce n'est pas d'aller là.
L'intention, c'est juste de
dire : On est capables de le faire. L'association des taxis, qui
est présente aujourd'hui, aussi arrive avec des projets pilotes. Puis là je ne veux pas être obligé de retourner
faire les changements réglementaires, de tout changer. Il faut qu'on ait
la souplesse de le faire. Imaginons pour un
instant que l'industrie du taxi traditionnelle dit : Moi, j'aimerais ça
avoir ça. Je veux juste avoir la souplesse de le faire, c'est tout.
Mme Ouellet : Mais vous me dites que vous n'avez pas l'intention, et vos successeurs
non plus, par à travers les projets
pilotes, de créer deux nouvelles catégories,
deux niveaux de chauffeurs de taxi. Vous voulez maintenir l'objectif du projet
de loi qui est là, d'avoir un même
régime qui s'applique à tous, mais juste une souplesse d'application qui, à ce moment-là... et on ne créera pas de privilèges.
M. Daoust :
Non. Écoutez, je ne peux pas m'engager pour l'éternité dans ça, mais ce que je
vous dis, c'est que même l'industrie
traditionnelle peut très bien décider qu'elle veut ça. Je ne le sais pas, moi,
où on sera dans six mois, dans un an.
Ce qu'on essaie de faire, c'est se donner une souplesse dans la loi pour réagir
de façon positive aux nouvelles choses qui se
produisent. Alors, on veut simplement... On est capables de le faire puis
d'aller le chercher de façon réglementaire
dans les sociétés d'État comme la SAAQ, par exemple, où les lois qui
relèvent du ministre... Ce qu'on dit simplement, c'est de dire :
Est-ce qu'on serait capables de faire en sorte, dans la loi, qu'on est capables
de le faire de cette façon-là?
Les deux parties, actuellement,
tant Uber que l'industrie du taxi traditionnelle nous ont dit qu'ils voulaient faire des projets
pilotes. Je demande simplement la
souplesse de les effectuer. Je ne sais pas, moi, si, dans six mois, on n'arrivera pas avec... Je ne sais pas si je
n'arriverai pas dans six mois avec une demande qui va être différente. Est-ce
qu'on va avoir, par exemple, Taxelco qui nous parle de chauffeurs à temps partiel? Je ne le sais
pas, comment ils vont pouvoir le faire.
Est-ce qu'ils veulent un chauffeur à temps partiel? Est-ce qu'on va vouloir
aller dans cette direction-là? Ce qu'on essaie simplement de se donner, à travers nos règles existantes ou dans
celles qui relèvent du ministre, de la souplesse, c'est tout.
Mme Ouellet :
Oui. Mais là, moi, ce que...
Le Président (M.
Reid) : Merci. Oui, M. le député de Mercier.
M. Khadir : Bien, tout en comprenant et en étant tout à fait, je dirais, soucieux, comme ma collègue de Vachon, disons, que la loi qu'on est en train d'élaborer
traite toutes les différentes parties impliquées dans le transport des
personnes, transport rémunéré des personnes de manière équitable, et qu'on leur
donne des opportunités d'améliorer l'offre de services,
sa fluidité, son accessibilité, sa qualité, chacune à leur manière, comme je
l'ai mentionné dans mes remarques préliminaires et comme on a eu l'occasion
aussi d'en discuter brièvement lorsque le président-directeur général ou le directeur général d'Amigo Express était ici, c'est qu'il pourrait y avoir d'autres projets pilotes. Et moi, je suis à la
fois pour la souplesse que le ministre veut garder pour accueillir... tout en
disant que ces projets pilotes ne doivent pas uniquement concerner les
gros joueurs ou Uber. Alors, est-ce qu'on peut trouver... c'est ça, c'est dans
ce sens.
• (17 h 30) •
M.
Daoust : C'est ça. Mais je souscris tout à fait à ce que dit le député
de Mercier, parce que ce n'est pas une... C'est une souplesse pour tous les joueurs. Il y a des plus petits
joueurs, vous parliez d'Amigo, ça peut être... tout à fait, il peut y avoir un projet pilote dans ça. Je
ne le sais pas, je ne peux pas prédire l'avenir. Puis justement un des reproches qu'on nous fait dans le système actuel, c'est qu'on
n'a pas la souplesse de le faire, alors on veut simplement... Puis je n'essaie pas
d'aller chercher des pouvoirs additionnels, comme ministre du Transport, je les ai déjà, mais je dis
simplement que d'aller de façon réglementaire les chercher un à un,
c'est plus long pour mettre un programme en place.
Alors,
je ne suis pas en mesure de vous dire ce que ce sera dans un an, ou dans deux
ans, ou dans trois ans, mais ça sera
quand même difficile de réouvrir encore une fois cette loi-là pour dire :
Bien là, on aurait dû le prévoir puis on n'a pas la souplesse qu'il nous faut. Je veux simplement qu'on dise :
Les pouvoirs que le ministre a, bien, il peut les utiliser quand il fait son projet. Puis, dans l'annonce
qu'a faite, par exemple, l'industrie du taxi, le projet qu'ils ont soulevé,
avec des banques d'heures, et tout ça, qui
est un projet qu'on va très certainement regarder, il va falloir qu'on discute
avec eux. Est-ce qu'ils veulent une
autre catégorie? Je ne le sais pas. Je ne peux pas répondre de façon... si vous
voulez, avant d'avoir vu le projet.
Puis peut-être que ça va tenir la route, peut-être que ça ne la tiendra pas. On
va demeurer équitables. C'est ça qui est important. C'est toujours ça qu'on a dit. Mais je ne peux pas mettre
dans le béton... même pour l'industrie traditionnelle, parce que, peut-être, l'industrie traditionnelle
va me dire : Écoutez, nous autres, là, on voudrait être quatre à
s'acheter, je ne sais pas, quatre autos ou bien acheter un permis. Il y en a
mille, façons de le faire.
Le Président (M. Reid) : Mme
la députée de Vachon.
Mme
Ouellet :
Oui. En fait, lorsque le ministre parle de souplesse puis qu'il dit qu'il
pourrait le faire par règlement mais que ce serait plus compliqué, bien,
l'avantage de le faire par règlement, c'est que ce serait accessible à tous les
chauffeurs de taxi, tandis que, lorsqu'on le
fait dans un projet pilote, ce n'est accessible seulement qu'à certains
chauffeurs de taxi. Et donc, moi, j'ai un
problème avec ça, parce que, si on décide que la classe 4C n'est plus
nécessaire ou si on décide que ce
n'est plus le même régime d'assurance pour un projet pilote, pourquoi que les
autres chauffeurs de taxi qui ne sont pas dans le projet pilote, eux,
doivent payer les suppléments des assurances et doivent payer les suppléments
d'un permis classe 4C?
Donc, oui, il y a un avantage à ce que ça se
fasse par règlement, et effectivement le ministre peut le faire par règlement. Et l'avantage qu'il y a, par règlement,
c'est, premièrement, que ça s'applique à tout le monde. Deuxièmement, c'est public, parce qu'il y a une consultation du
règlement qui est publique, les gens peuvent faire des recommandations,
les gens peuvent faire leurs commentaires, et ensuite le règlement, il est
rendu public.
Et d'ailleurs
j'ai un autre problème avec votre amendement. C'est que vous supprimez complètement
l'obligation d'informer, parce que, là, la table, elle est abolie. Mais il doit
donc quand même... Lorsqu'il y a des projets pilotes, il doit y avoir une
obligation d'informer ou de rendre public le projet pilote. L'idée, là... Puis
je me rappelle, là, j'étais présente
lorsqu'on avait inséré, et je crois que c'est moi qui avais demandé
l'amendement : «Le ministre doit informer 45 jours avant la
mise en oeuvre d'un projet pilote en vertu [...] la Table de concertation de
l'industrie du transport [du] taxi.» Ce n'était pas pour rien, c'était pour
être sûr que les gens aient l'information avant. Là, il n'y a aucun mécanisme
d'information de qui que ce soit.
Donc, moi, je
crois qu'il faudrait prévoir un mécanisme d'information. Et là je ne sais pas
c'est de quelle façon, là. Ça
pourrait être, peut-être, comme un règlement où le ministre informe
45 jours avant la tenue d'un projet pilote. Si les gens souhaitent faire des commentaires, il y a des
commentaires qui peuvent être faits de la part des gens. Parce que, là,
avec ces modifications-là que vous faites, moi, je vois vraiment de gros
problèmes d'équité potentiels et un gros problème de transparence.
Et ce que je
suggère, c'est de peut-être suspendre le 33, qu'on puisse en discuter, et on y
reviendra. Sinon, on va continuer les
discussions comme ça. Moi, j'ai vraiment une problématique avec
l'article 33, et peut-être que vous pourriez nous proposer un
mécanisme d'information et de transparence qui remplacerait la table de
concertation, là.
Le Président (M. Reid) : M.
le ministre.
M.
Daoust : Bien, écoutez, spontanément, ce qu'on pourrait faire, M. le
Président, ce serait... Puis un mécanisme de transparence, ce serait de le publier sur notre site Internet pendant
30 jours. Je prends le cas de Taxelco — il n'est pas unique à Taxelco — n'importe
qui qui veut prendre le modèle Taxelco lui est accessible actuellement dans ce
projet pilote là. Alors, moi, je n'ai pas de
problème à ce que, pendant 30 jours, par exemple, avant l'application, on
décide de le mettre sur le site Internet.
Mme
Ouellet :
Donc, ça, c'est un amendement qu'on pourrait ajouter. Et, lorsque vous parliez
d'immatriculation, plus tôt, est-ce que ce
serait une possibilité que, par exemple, dans un projet pilote, on n'ait pas besoin
de plaque taxi?
M. Daoust : Honnêtement, je ne le
sais pas, parce qu'un projet pilote, justement...
Mme
Ouellet :
Bien, si vous me dites que vous ne le savez pas, ça veut dire que, justement,
vous pouvez créer deux catégories, deux catégories de chauffeurs, ceux
qui ont des frais plus élevés puis ceux qui ont des frais moins élevés, et
c'est ça qu'on veut éviter.
M.
Daoust : Non. Je comprends très bien ce que vous dites, madame, mais
mon point n'est pas là. Voyez-vous, un permis de taxi, ça s'adresse
actuellement à une automobile, pendant 24 heures. Est-ce que, par exemple,
puis je réfléchis tout haut, là, n'imaginez
pas, là, un complot où je m'en vais dans cette direction-là, mais est-ce que ça
pourrait être trois automobiles conformes
qui font chacune huit heures, quand tu as le... L'industrie du taxi a parlé de
blocs d'heures. Ça peut être ça. Ce
n'est pas plus que 24 heures, mais ça peut être ça. Je ne le sais pas.
S'ils nous arrivent puis ils nous proposent
ça, est-ce que je vais exiger le même gros T que j'ai dans le moment ou ça va
être moins? Parce que l'assurance, ce n'est pas la même chose rendu là.
Ça fait que je ne peux pas prévoir ce
que seront les projets pilotes, mais les projets pilotes devront être équitables.
Puis ce que je dis simplement, c'est que je
veux rapatrier les pouvoirs pour faire en sorte que ce soit souple quand on
fait un projet pilote. Parce que, déjà, j'ai deux projets pilotes additionnels
qui vont s'installer.
Alors,
on peut les mettre en veilleuse,
comme vous dites... l'article, puis
continuer l'article par article, et, le temps d'en discuter, je propose
qu'on passe à 35, à ce moment-là, 34 ayant été fait, je pense.
Mme Ouellet :
33.1.
M. Daoust :
...plus loin que ça.
Le Président (M.
Reid) : Oui. 35 est fait aussi.
Mme Ouellet :
33.1?
M. Daoust :
33.1.
Le Président (M.
Reid) : Vous voulez introduire l'article 33.1, M. le
ministre.
M. Daoust :
O.K. Oui, 33.1 : Insérer, après l'article 33, le suivant...
Le
Président (M. Reid) :
Juste avant, est-ce que j'ai le consentement pour qu'on... On avait ouvert
l'article 33, on le suspend à nouveau? Consentement?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Reid) : Oui? Merci.
M. Daoust :
Alors, 33.1. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 88.1,
du suivant :
«8[8].2. Toute
décision et tout règlement pris par le gouvernement en vertu des
articles 5.1 et 10.1 fait l'objet d'une consultation préalable de la Commission
des transports du Québec qui se déroule dans les délais et selon les modalités
prévus par le ministre.»
Le Président (M.
Reid) : Merci. Y a-t-il des interventions? Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet :
J'aimerais que le ministre puisse nous expliquer en quoi consiste, de son point
de vue, une consultation de la Commission
des transports du Québec. Est-ce que ça implique que la Commission des
transports du Québec doive procéder à des audiences publiques?
M. Daoust :
...demander à quelqu'un de la commission de transport.
Le
Président (M. Reid) :
Oui. Alors, bienvenue. Est-ce que vous voulez nous donner votre nom, votre titre,
s'il vous plaît, avant de commencer?
M.
Mailhot(Guy) : Guy
Mailhot, directeur du développement stratégique et des communications à la Commission
des transports du Québec.
Ce
qu'on souhaiterait essentiellement, c'est que les demandes du ministre soumises relativement à ces sujets-là
fassent l'objet de consultations publiques.
On ne parle pas nécessairement d'audiences publiques dans ce cas-ci, mais
plus de consultations publiques. Dans le
contexte où les consultations... Ce qu'on fait à l'heure actuelle, quand on
détermine les quotas, c'est qu'on consulte
et on fait des avis publics relativement à ces consultations-là. C'est un
processus qui est moins formel mais qui implique systématiquement une
consultation des personnes concernées. Et ces consultations-là se feraient à la
demande du ministre des Transports.
Le Président (M.
Reid) : Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Oui. À ce moment-là, est-ce qu'on peut, là,
rajouter... Parce que, là, on fait l'objet d'une consultation préalable de la
Commission des transports du Québec, donc ils vous consultent. Mais vous dites
que vous allez procéder par consultation
publique. Est-ce qu'on peut l'écrire? Parce que, sinon, vous pourriez juste
faire un avis de recommandation sans
consultation publique. Ce n'est pas écrit dans la loi. Donc, est-ce qu'on peut
écrire : Commission des
transports du... qui doit procéder à
des consultations publiques qui se dérouleront dans les délais et selon les
modalités prévus par le ministre?
M. Daoust :
Écoutez, peut-être faire un sous-amendement à tout ça... ou nous irions, M. le
Président, avec l'amendement suivant, à 31.1, là, ce que nous avons souligné,
je le remplacerais par :
«89.2. Toute
décision et tout règlement pris par le gouvernement en vertu [de
l']article 5.1 et 10.1 fait l'objet d'une consultation publique
préalable — plutôt
qu'une simple consultation, consultation publique préalable — [de]
la Commission des transports du Québec sur demande du ministre.»
Mais on enlèverait l'espèce de demande
du ministre... choisit les délais puis les modalités. On dit : «Sur
demande du ministre». Le ministre, lui,
demande des consultations. C'est une consultation publique, ils vont les
conduire selon la façon qu'ils veulent. Ce n'est pas le ministre qui
déterminera les modalités.
Mme Ouellet : Donc, on dit : «Consultation publique préalable par», à ce
moment-là. Ce n'est pas «de la», c'est «par», parce que ça fait une
bonne différence, là.
M. Mailhot
(Guy) : Oui, «par la commission».
Mme Ouellet :
Parfait.
M. Daoust :
Ça irait?
Mme Ouellet :
Oui.
M. Daoust :
Bon. Alors, ce que je vais faire, M. le Président, c'est : on va déposer
l'amendement.
Le Président (M.
Reid) : Est-ce que vous voulez qu'on prenne quelques instants
pour... Non, ça va?
M. Daoust :
Ça va.
Le
Président (M. Reid) : Ça va. Par consentement, alors... Ce que
je comprends, c'est que ça a été lu, et donc on remplace l'amendement qui a été proposé, on va retirer celui-là, pour un
nouvel amendement. Alors, est-ce que j'ai des interventions sur ce
nouvel amendement? Ce nouvel amendement est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Donc, nous avons adopté l'article... l'amendement qui
introduit l'article 33.1, donc l'article 33.1
est introduit parce que l'amendement a été adopté. Alors, nous passons... Je
vous rappelle que l'article 33 a été suspendu à nouveau. Donc, nous
sommes à l'article 36. M. le ministre.
• (17 h 40) •
M. Daoust :
36, hein, 36? C'est-u 36?
Le Président (M.
Reid) : Oui. M. le député de Masson.
M. Lemay :
...que le 33.1 est en relation avec l'article 10, qui était suspendu.
Est-ce qu'on veut retourner à l'article 10 immédiatement ou on veut le
garder suspendu?
M. Daoust :
5 et 10...
Le
Président (M. Reid) : Si vous voulez, par consentement, nous
allons passer à l'article 5, dans un premier temps.
M. Lemay :
Bien, en fait, c'est plus pour l'article 10.
Une voix :
...
Le Président (M.
Reid) : Pardon?
Mme
Ouellet :
6 et 10.
Le Président (M.
Reid) : 6 et 10, bon.
M. Lemay :
En fait, M. le Président...
Le Président (M.
Reid) : Oui, excusez-moi.
M.
Lemay : ...n'ayant pas... L'article 33 étant toujours suspendu,
moi, ma proposition, c'est d'aller seulement à l'article 10, à ce
moment.
Le Président (M.
Reid) : Alors, on s'entend, tout le monde, pour un consentement
pour le numéro... je n'ai pas compris...
M. Lemay : 6 et 10.
Le Président (M. Reid) :
Pardon?
M. Lemay : L'article 6 et 10.
Le Président (M. Reid) :
Articles 6 et 10? Alors, nous allons commencer par l'article 6.
Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 6? L'article 6 est-il...
Une voix : ...
Le Président (M. Reid) :
Pardon?
M. Lemay : Attendez, là, un peu
qu'on se retrouve dans nos papiers, M. le Président.
Le Président (M. Reid) : Il y
avait un amendement qui n'avait pas été adopté, madame...
Une voix :
...
Le
Président (M. Reid) :
Alors, l'article 6, on avait un amendement déposé par le ministre et un
sous-amendement... oui, c'est ça, hein?
(Consultation)
Le
Président (M. Reid) : Alors, on avait l'amendement du ministre,
qui était... on disait : Remplacer l'article 6 par un nouvel article 6. Et Mme la députée de
Vachon avait déposé un amendement... un sous-amendement, pardon, et où
on disait : Modifier l'article 6 du projet de loi en ajoutant...
Mme
Ouellet : Je le
retire.
Le Président (M. Reid) :
Pardon?
Mme
Ouellet : Je le
retire, le sous-amendement.
Le Président (M. Reid) : Vous
le retirez?
Mme
Ouellet : Il est
réglé par le 33.1.
Le
Président (M. Reid) : D'accord. Alors, l'amendement, donc, que
le ministre avait déposé, c'était de remplacer l'ancien article 6
par un nouvel article 6. On ne l'avait pas adopté, je crois. Est-ce que
cet amendement-là est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Reid) : Maintenant, est-ce que le nouvel article,
donc, que l'amendement amène est adopté?
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) : Il
est adopté sous division.
Une voix : Sur division, oui.
Le
Président (M. Reid) :
Sur division. Alors, l'article 6, donc, est adopté sur division. Nous
passons maintenant à l'article 10. Est-ce que l'article 10
avait des amendements, lui?
Une voix : Oui, oui,
absolument.
Le Président (M. Reid) :
Alors, les amendements qui avaient été déposés par Mme la députée de Vachon
sont retirés?
Des voix : ...
Le Président (M. Reid) :
Alors, maintenant, donc, l'article 10 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) : Adopté sur division. Alors, nous
passons... nous revenons maintenant à l'article 36.
M. Daoust :
Alors, cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 112, du
suivant :
«112.1. Commet une
infraction et est passible d'une amende de 500 $ à 1 500 $ le
titulaire d'un permis d'intermédiaire en services de transport par taxi
qui :
«1° ne fournit pas,
en tout temps, des services de répartition de demandes de services de transport
par taxi sur l'ensemble du territoire de toute agglomération qu'il dessert;
«2° ne fournit pas à toute personne ayant demandé
une course un moyen lui permettant d'évaluer la qualité [de] services
rendus par le titulaire de permis de chauffeur de taxi.»
L'article 36 du
projet de loi ajoute l'article 112.1 de la loi afin de prévoir
l'infraction et une amende de 500 $ à
1 500 $ au titulaire d'un permis d'intermédiaire qui fait défaut de
fournir en tout temps ses services de répartition et de demandes de services de transport par taxi, prévu
à l'article 59.1 de la loi, ou qui ne fournit pas à toute personne
ayant demandé une course un moyen lui
permettant d'évaluer la qualité des services rendus par le chauffeur, prévu à
l'article 59.3.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Y a-t-il des interventions sur cet
article 36? L'article 36 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Adopté sur division. L'article 37. M. le ministre.
Une voix :
...
Le Président (M.
Reid) : Pardon?
Mme
Ouellet :
...M. le Président, d'éviter la lecture au ministre, qu'il puisse juste nous
présenter...
Le Président (M.
Reid) : Oui, M. le ministre.
M. Daoust :
Oui, il y aurait un amendement.
Le
Président (M. Reid) : Puis consentement aussi de la deuxième
opposition, du deuxième groupe d'opposition? M. le ministre.
M.
Daoust : L'article 37 du projet de loi précise certaines
infractions concernant le transport illégal de personnes et une
infraction concernant le défaut par un chauffeur de taxi de remettre son permis
à l'entité autorisée lorsque ce permis est
suspendu ou révoqué. Il augmente l'amende d'un montant de 2 500 $ à
25 000 $ dans le cas d'une infraction prévue à cet article et
commise par une personne physique, et un montant de 5 000 $ à
50 000 $ dans les autres cas.
Et on avait un
amendement où on modifiait l'article 37 :
1° par l'insertion,
au début du paragraphe 2° de l'article 117 qu'il propose, de «offre
ou»;
2° par l'insertion,
après le paragraphe 2° de l'article 117 qu'il propose, du
suivant :
«2.1°
malgré la suspension de son permis de conduire ou du droit d'en obtenir un en
vertu de l'article 71.1, conduit une automobile lorsqu'[il] fait
l'objet d'une sanction, conformément à l'article 71.7.»
Le Président (M.
Reid) : Merci. Y a-t-il des interventions, maintenant, sur
l'article 37?
M. Lemay :
Sur l'amendement.
Le Président (M.
Reid) : Vous avez un amendement... Oui, sur l'amendement,
l'article 37.
M. Lemay :
C'est l'amendement que vous venez de lire, là?
M. Daoust :
Là, j'ai fini de... Oui, l'amendement.
Le Président (M.
Reid) : Le ministre a lu d'un seul bout l'amendement, donc on a
l'impression qu'il a lu seulement l'article, mais il a lu les deux.
Alors, nous allons
donc disposer, dans un premier temps, de l'amendement. Y a-t-il des
interventions sur l'amendement? L'amendement est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M. Reid) :
Pardon? Oui, sur division. Alors, maintenant, nous allons étudier
l'article 37 tel qu'amendé. Est-ce
qu'on a des interventions sur l'article 37 tel qu'amendé?
L'article 37, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) :
Adopté sur division. Nous allons passer, M. le ministre, à l'article 38.
Mme
Ouellet : M. le Président,
item, étant donné la longueur de l'article, sur la lecture de l'article,
pouvoir passer directement à la présentation.
M.
Daoust : L'article 38 du projet de loi remplace
l'article 118 de la loi afin d'augmenter les amendes dans les cas où les personnes fournissent des services de
transport par taxi sans être titulaires d'un permis d'intermédiaire en
services de transport par taxi, à un montant de 5 000 $ à
50 000 $ dans le cas où l'infraction est commise par une personne
physique et à un montant de 10 000 $ à 100 000 $ dans les
autres cas.
L'article 38
du projet de loi ajoute l'article 118 afin de prévoir que le juge peut
tenir compte de facteurs aggravants dans
le déterminant du montant de l'amende, prévue à l'article 117 à 118 de la
loi, mais qu'il doit justifier sa décision si, en présence de facteurs
aggravants, il décide tout de même d'imposer la peine minimale.
L'article 38 du projet de loi ajoute
l'article 118.2 afin de prévoir au renvoi de la section III du
chapitre XIII l'exécution des jugements
du Code de procédure pénale pour s'assurer du recouvrement des amendes non
payées par une personne reconnue coupable
à une infraction prévue aux articles 117 et 118. Ce renvoi permet
notamment à la Société de l'assurance
automobile du Québec de suspendre le permis de conduire du contrevenant,
d'interdire la mise en circulation, la mise au rancart ou de refuser
d'immatriculer tout véhicule routier immatriculé au nom du contrevenant.
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions sur l'article 38? L'article 38 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) : Nous
allons passer maintenant à M. le ministre... Oui, M. le député de Masson.
M. Lemay : Sur division.
Le Président (M. Reid) :
Pardon?
M. Lemay : Sur division.
Le Président (M. Reid) : Sur
division, pardon, oui, excusez. Excusez-moi. L'article 39. M. le ministre.
M. Daoust : Oui, l'article 39.
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 120, du
suivant :
«120.1. Les
montants minimal et maximal des amendes prévues au chapitre XIII sont
portés au double pour une première récidive et au triple pour toute
récidive additionnelle.»
L'article 39
du projet de loi prévoit que les montants minimal et maximal des amendes
prévues au chapitre XIII, Dispositions pénales de la loi, sont
portés au double pour une première récidive, et au triple pour toute récidive
additionnelle.
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions sur l'article 39? L'article 39 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Reid) : Sur
division, oui. M. le ministre, nous en sommes maintenant à l'article 40.
M. Daoust : Oui. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 127, de ce qui suit :
«...Disposition générale.
«127.1. La commission verse les droits annuels
additionnels visés au paragraphe 2.2° du premier alinéa de l'article 88 au Fonds des réseaux de
transport terrestre institué en vertu [de l'article] 1° [du
paragraphe] 12.30 de la Loi sur le ministère des Transports
(chapitre M-28).»
L'article 40
du projet de loi insère le chapitre XIII.1 à la loi. Elle prévoit que la
Commission de transport du Québec verse des
droits annuels additionnels payables par les titulaires de permis de
propriétaire de taxi pour l'obtention, le maintien ou le renouvellement
de leurs permis au Fonds des réseaux de transport terrestre.
Le
Président (M. Reid) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions sur cet article 40? L'article 40?
Une voix :
Je n'en ai pas, merci.
Le Président (M.
Reid) : Non, ça va? Alors, l'article 40 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président (M.
Reid) : Adopté sur division.
M.
Surprenant : M. le Président?
Le Président (M.
Reid) : M. le...
M.
Surprenant : Je voudrais ajouter deux articles avant d'arriver au
suivant. J'aurais donc deux amendements à proposer. Le premier, ça
serait d'insérer, après l'article 40 du projet de loi,
l'article 40.1.
Donc, 40.1. Le Code
de la sécurité routière est modifié par l'insertion, à la fin de
l'article 4, de la définition de «"emportiérage " :
un préjudice subi lorsqu'un cycliste heurte une portière ouverte inopinément
par un automobiliste», pour préciser une définition.
J'aurais
également un autre amendement, qui serait donc l'article 40.2. et qui dit
que l'article 167 du Code de la sécurité routière est modifié par
la suppression des mots «en mouvement».
Je rappelle,
l'article 67, ça s'écrit... ça se lisait ainsi :
«167.
Pour l'application du présent titre, un accident est un événement au cours
duquel un préjudice est causé par un
véhicule routier en mouvement», alors que ce ne sera plus le cas dans le cas de
l'emportiérage. Donc, c'est l'objet de mes amendements. Je peux les
déposer.
• (17 h 50) •
Le
Président (M. Reid) : Oui, vous voulez déposer l'amendement, on
va faire des copies. Nous allons
suspendre quelques instants.
M.
Daoust : Ce que je
proposerais, M. le Président, et j'en appelle à mes collègues, considérant
l'heure et le fait qu'on progresse bien, on pourrait continuer tout
droit jusqu'à 7 heures, au besoin, puis essayer de terminer, à moins que vous ne soyez pas d'accord. Et on pourrait
tout de suite continuer, mettre en veilleuse, si vous voulez, suspendre,
le temps qu'on en prenne connaissance puis que les juristes en prennent connaissance, puis qu'on
puisse continuer. Oui?
M. Lemay :
M. le Président.
Le Président (M.
Reid) : Oui?
M.
Lemay : On fait la proposition de faire les articles 41 à 49, de les adopter en bloc pour pouvoir tout de suite aller à
l'article 50, vu qu'on n'aurait pas d'intervention, de ce côté-ci, entre
les articles 41 à 49.
Le Président (M.
Reid) : Mais, je comprends, la proposition, c'est de...
M. Lemay :
Oui, oui. On suspend 40.1 puis 40.2...
Le Président (M.
Reid) : Oui, mais c'est de continuer à siéger? C'est ça que
vous dites, de dépasser l'heure?
M.
Daoust : Bien, d'une part, ce que je proposerais, c'est qu'on dépasse
notre heure de 6 heures pour continuer, puis, si on fait de 40 à
49, là, on aura des discussions, mais donnons-nous jusqu'à 6 h 30,
tout au moins.
Le
Président (M. Reid) : ...il y a d'autres réunions de la
commission. En tout cas, moi, j'ai... Mettons 6 h 30. Est-ce
qu'on a consentement pour aller jusqu'à 6 h 30, dans un premier
temps, en tout cas?
Une voix :
Consentement.
M.
Surprenant : ...la proposition suivante de mon collègue...
Le Président (M.
Reid) : C'était de suspendre vos amendements pour...
M.
Surprenant : Non, c'est ça, on les suspend, d'accord, mais c'est les
articles suivants, 41 à 49, étant donné qu'il n'y a pas d'amendement
qui...
Le Président (M. Reid) :
Permettez-moi d'aller dans l'ordre un peu, là. Parce qu'on n'a pas fait formellement...
Formellement, j'ai votre consentement pour suspendre des amendements qui ont
été déposés, les deux amendements que vous avez déposés, et que nous
poursuivions l'étude. Et donc, là, il y a une nouvelle proposition qui est...
M. Lemay :
Les articles 41 à 50 inclusivement, de les adopter en bloc.
M. Daoust :
Inclusivement?
M. Lemay :
Oui.
M. Daoust :
O.K.
Le Président (M.
Reid) : Alors, est-ce qu'il y a...
Mme
Ouellet :
M. le Président, juste vous avertir, c'est parce que nous, on va ajouter un
50.1.
Le Président (M.
Reid) : D'accord, mais enfin disons que ça va jusqu'à 50, de
toute manière.
Mme
Ouellet :
C'est ça, c'est ça.
Le
Président (M. Reid) : Donc, est-ce que j'ai consentement de
l'ensemble des membres, là? C'est unanime, donc, pour procéder à une étude en bloc des articles, donc, de 41 à 50.
Est-ce que j'ai des interventions sur les articles 41 à 50? Ça va?
Est-ce que les articles 41 à 50 sont adoptés?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le
Président (M. Reid) : Sur division. Alors, c'est fait.
Maintenant, Mme la députée de Vachon, vous avez dit que vous aviez un
amendement que vous voulez déposer en ajoutant un article 50.1?
Mme
Ouellet : C'est ça. Donc, on a déjà déposé, là, ce matin,
l'amendement. Les gens ont pu en prendre connaissance, mais je vous le
lis. Donc, après l'article 50 du projet de loi, ajouter le suivant :
Règlement sur les
services de transport par taxi.
50.1. Remplacer
l'article 25, alinéa deux de ce règlement par celui-ci :
«Malgré
l'exigence de la cloison prévue au paragraphe 3 du premier alinéa, peut
également être utilisé sans cloison une
automobile ou un véhicule dont le châssis n'a pas été modifié si son
empattement mesure plus de 330 centimètres. Il en est de même d'un véhicule de plus de
3 500 kg, s'il est visé au paragraphe 2 du 2e alinéa de
l'article 22, même s'il n'est équipé que de deux roues motrices.»
En fait, c'est pour
venir corriger la situation dont j'ai déjà parlé au ministre concernant les
limousines, où des jugements, dernièrement,
sont venus imposer à une centaine de travailleurs l'obligation d'installer une
vitre à l'intérieur de la limousine.
Et ce n'est pas souhaité par les clients, ce n'est pas souhaité par les
chauffeurs et les propriétaires de taxi, et il n'y a pas de question de
sécurité concernant cette vitre-là. Et il y a eu tout un imbroglio
d'interprétations. Ça a fait l'objet de deux
ou trois décisions des tribunaux du Québec, qui n'étaient pas tous dans la même
direction. Donc, clairement, il y
avait plusieurs interprétations possibles de ce règlement-là. Et c'est pour
permettre une réglementation qui permet de maintenir l'état actuel des
choses. Sinon, le ministre mettrait en péril une centaine de travailleurs au
Québec.
Le Président (M.
Reid) : M. le ministre? Oui, M. Bisson?
M. Bisson (Christian) : Oui. En fait, il faut se référer au Règlement sur
les services de transport par taxi. C'est le règlement, à l'article 25, où ce qu'on parle des...
l'article 24 et 25, dans le fond, les exigences des véhicules pour
offrir un service, par exemple, de taxi ou de limousine.
L'intention
du législateur, au départ, c'est qu'en fait il y a deux catégories de
limousines : il y a les limousines de grand luxe et les limousines berlines. Les berlines sont plus petites.
Par exemple, l'empattement, qui est la distance entre les roues avant et les roues arrière, est de
280 centimètres pour les berlines. Il faut comprendre que c'est une
catégorie de permis où c'est à part
que le grand luxe. Le grand luxe, c'est les grands véhicules qu'on voit, qu'on appelle... qui ont été transformés. Dans le
jargon, on dit des véhicules «stretch». Eux, ce qui est requis, c'est que ça
soit d'au moins 340 centimètres, dans
notre réglementation actuelle. Là-dessus, il y avait une exception qui
permettait à l'époque à un véhicule,
un véhicule qui n'est plus en service maintenant, de 1985, une Chrysler... qui disait que, si le
véhicule avait au moins
330 centimètres, il pouvait faire de la limousine de grand luxe. Ce
véhicule-là, à l'époque, avait l'empattement requis de 330 centimètres et avait aussi une cloison
qui était installée de façon sécuritaire. Ça venait comme ça. Là, on
s'entend que, depuis 1985, les véhicules ont changé. Ça n'existe plus, ce
véhicule-là.
Par contre, il y a
les véhicules utilitaires sport qui sont apparus, qui, dans le fond, devraient
être utilisés dans la limousine berline et non pas le grand luxe. Et les gens
qui ont écrit présentement souhaiteraient l'utiliser dans le grand
luxe et répondraient à différentes clientèles en même temps. Donc, l'idée
là-dedans, c'est que d'abord les empattements
doivent être changés dans le règlement, idéalement. C'est une question
d'empattement et de marché. Donc, les gens de grand luxe souhaiteraient
utiliser un véhicule qui devrait être utilisé dans la berline. Les gens qui
vous ont écrit, c'est des gens qui devraient
acquérir des véhicules de grand luxe, l'équipement «stretch». Puis, à partir du
moment que le véhicule est transformé, il y
a de l'espace suffisamment et c'est sécuritaire pour les passagers. Donc, la
cloison n'est pas un problème dans le grand luxe.
Mme Ouellet : Ce qu'on me dit, c'est que les clients et les chauffeurs ne souhaitent
pas avoir cette cloison-là. Et il y a déjà une situation actuelle où il
y a des véhicules qui existent, et, par des poursuites de la part de la
Commission des transports du Québec... met en péril le travail de ces gens-là,
alors que la cloison n'est pas nécessaire, n'est pas souhaitable, ni de la part des clients ni de la part des chauffeurs de
taxi, et qu'il y a eu deux interprétations différentes de juges. La première interprétation était favorable
aux chauffeurs de limousine, et la Commission
des transports du Québec est allée en appel de cette décision-là pour
une question de cloison.
Quand on dit, là,
qu'à un moment donné il y a trop de règlements puis de réglementations qui sont
un peu pointilleuses du côté du taxi, c'en
est un, exemple, ça, où il y a un service qui est offert. Tant du côté des
consommateurs que du côté de ceux qui
offrent le service, il y a une volonté qu'il n'y ait pas de cloison. Ça
fonctionne. Ils étaient déjà fonctionnels, et là commencer à être
pointilleux, de dire : Bien là, vous ne pourrez pas opérer si vous ne
faites pas installer dans votre voiture une
cloison, les cloisons ne sont pas installées actuellement... Il faut qu'ils
fassent installer une cloison, ils
ont eu des avis d'experts comme quoi que ce ne serait pas sécuritaire d'avoir
des cloisons dans ces véhicules-là qui
dépassent les empattements pour la limousine ordinaire, là. Et donc pourquoi ne
pas enlever ces règlements qui sont tatillonneux, qui sont pointilleux,
qui, effectivement, font en sorte qu'à un moment donné l'industrie est
encarcanée et ne peut pas fonctionner. C'est
exactement l'objet de ce qu'on fait ici, c'est justement d'arrêter... Et le
ministre dit : Je veux avoir de
la souplesse pour avoir des projets pilotes. Et là on a un exemple, là,
d'encadrement pointilleux, tatillonneux, qui nuit et qui n'aide d'aucune
espèce de façon les clients qui ne souhaitent pas avoir ça à l'intérieur des
limousines.
Donc,
vous pouvez l'écrire autrement, moi, ça ne me dérange pas, c'est une
proposition qu'on fasse pour faire en sorte
que le jugement qui a été fait en deuxième instance, qui venait contrevenir au
jugement de première instance, bien, ne puisse plus s'appliquer, pour faire en sorte qu'une centaine de
travailleurs au Québec puissent continuer à travailler, parce que,
sinon, ça ne sera pas possible. Vous mettez en péril l'emploi de ces gens-là
par une réglementation extrêmement pointilleuse et tatillonneuse qui n'est ni à
l'avantage des consommateurs ni à l'avantage des propriétaires.
Le Président (M.
Reid) : M. Bisson.
• (18 heures) •
M. Bisson
(Christian) : En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est que, dans la
limousine, il y a deux types de permis, et
ils n'ont pas la même valeur. Les gens qui vous ont écrit, ce sont des
titulaires de permis de limousine de grand luxe, que le permis est beaucoup moins cher que les limousines berlines.
Donc, possiblement qu'ils essaient
d'obtenir l'utilisation d'un véhicule qui répond à la limousine berline, qu'ils
vont dans un autre marché. Donc ça, c'est une question
de... Si on change ça, c'est qu'il y a des gens qui ont un permis qui vaut très
cher qui vont se retrouver avec des gens
qui ont des permis qui étaient beaucoup moins chers qui vont faire le même
service. Ça, c'est une première problématique.
Maintenant... Bien,
ça, je vais conclure là-dessus. Si la CTQ souhaite ajouter des informations...
Le Président (M. Reid) : Alors, j'ai consentement pour
entendre quelqu'un de la Commission des transports?
Des voix :
Oui.
Le Président
(M. Reid) : Est-ce que vous voulez... Ça, c'est les normes
de la commission. Là, j'ai le consentement. Est-ce que vous voulez vous nommer
et nommer votre titre?
M. Daneau (Christian) : Oui. Alors, Christian Daneau , je suis directeur
de la Direction des affaires juridiques et secrétaire de la Commission
des transports.
Donc, en ce qui a
trait aux limousines de grand luxe, je vais mettre un peu les choses en
perspective. Il y a 153 titulaires de
permis de limousine de grand luxe à la Commission des transports. Et, de ces
153 là, il y en a à peu près une douzaine
qui ont intenté un recours qui conteste une décision de la Commission des
transports qui juge que les limousines de
grand luxe, en interprétant l'article actuel de la réglementation,
l'article 25, qui juge donc que ça prend une cloison pour
distinguer les limousines de grand luxe des limousines régulières.
Le Tribunal
administratif du Québec a maintenu la décision de la commission en jugeant que
c'était une interprétation qui était
raisonnable et qui était conforme à l'état du droit. La Cour supérieure,
effectivement, a cassé la décision du Tribunal administratif, mais la
Cour d'appel, récemment, a renversé unanimement la décision de la Cour
supérieure et a jugé que l'interprétation qu'a faite la commission de
l'article 25 de la réglementation — et cas qui a été maintenu par
le TAQ — était
raisonnable et ne justifiait pas l'intervention de la Cour supérieure.
Actuellement,
cette décision-là fait l'objet d'un sursis, puisque les 12 titulaires dont
je vous ai parlé ont manifesté à la
Cour d'appel leur intention de porter l'affaire devant la Cour suprême. Ils ont
jusqu'à... bientôt, là, le délai devrait expirer en début juin, pour
porter l'affaire. Et donc il y a un sursis de cette décision-là, donc ces
gens-là peuvent encore actuellement exploiter leurs limousines sans cloison,
mais évidemment c'est toujours pendant devant les tribunaux.
Mme Ouellet :
Mais comprenez-vous que ça n'a pas de bon sens de demander à des chauffeurs de
limousine d'aller en Cour d'appel pour des règlements tatillonneux? Quand on
dit que, des fois, là, on est, là, dans plus que les fleurs du tapis, là, c'est
dans la rayure dans le fil du tapis de...
Écoutez, là, vous
demandez à des chauffeurs de prendre des avocats pour aller en Cour supérieure
pour une application tatillonneuse de la loi, quand on dit, là, que justement
on veut pouvoir moderniser. Expliquez-nous donc, là, c'est quoi, l'impact, là? Parce
que, si l'auto mesure au moins 340 centimètres, là, bien, à ce moment-là
ils ne peuvent pas être titulaires d'un permis de limousine ordinaire, là.
M. Daneau
(Christian) : Bien, parce qu'ils peuvent très bien l'être, si c'est
plus luxueux puis qu'il n'y a pas de modification. Ce que les tribunaux ont
décidé finalement, en confirmant la décision de la commission, c'est que, dans
la gradation des niveaux de service, ce qui distinguait les limousines de grand
luxe des petites limousines, c'est justement la cloison. Et, dans ce
contexte-là... Et la Cour d'appel, unanimement, a dit que cette position-là,
elle est raisonnable, elle est conforme à la réglementation. Alors, on peut
peut-être trouver que la réglementation est tatillonne, mais c'est la loi.
Alors, on n'a pas le choix que de l'appliquer.
Mme Ouellet :
On va se comprendre, là. La loi portait vraiment à interprétation, parce que la
Cour supérieure avait jugé que ça ne s'appliquait pas, donc...
M. Daneau
(Christian) : La Cour supérieure...
Mme Ouellet :
Hein?
M. Daneau
(Christian) : Bien, la Cour supérieure a été renversée unanimement par
trois juges de la Cour d'appel, là.
Mme Ouellet :
Oui, oui, mais quand même, hein, ça veut dire que ça porte à interprétation. Si
deux cours différentes sont arrivées à deux résultats différents, ça veut dire
que ça porte à interprétation. C'est quoi, la différence de coût de permis entre
les deux catégories?
M. Daneau (Christian) : Ah! ça, je ne peux pas vous répondre. Il
faudrait... Je peux vérifier s'il y a une différence au niveau du prix
des permis, mais, chose certaine, c'est que...
Mme Ouellet : Parce que vous me dites que c'est la raison pour laquelle vous
appliquez de façon aussi tatillonne la loi
puis que vous êtes même allés en appel de la décision de la Cour supérieure à
l'encontre de chauffeurs. Donc, moi, j'aimerais
savoir, là, c'est quoi qui vous motive d'être aussi... Je n'ai pas vu la
Commission des transports du Québec, là, être aussi après Uber qu'elles sont après ces chauffeurs-là, alors que
j'ai l'impression que le délit, là, n'a aucune espèce de commune mesure.
Si vous étiez aussi tatillons, là, envers Uber que...
Le Président
(M. Reid) : Parlez au président.
Mme Ouellet : ...que vous l'êtes envers ces chauffeurs-là, là, je pense qu'on
n'aurait pas de taxi illégal sur
nos rues puis je pense qu'on aurait tous des
chauffeurs qui paient des taxes. Je ne comprends pas votre volonté de faire
autant...
Le Président
(M. Reid) : Mme la députée, je vous l'ai demandé. S'il
vous plaît, parlez au président.
Mme Ouellet :
À la présidence : Je ne comprends pas la volonté de la Commission des
transports du Québec d'être aussi tatillonne envers des chauffeurs qui ont toujours
fonctionné et qui ont... Il y a eu des interprétations que même la Cour
supérieure a jugé raisonnables qui ont été renversées par la suite. J'en suis
consciente, là. On a vu les différents jugements. C'est quoi, votre volonté
d'être aussi tatillons?
Le Président
(M. Reid) : Mme la députée de Vachon, je vous le dis
encore, parce que...
Mme Ouellet :
C'est quoi, la volonté de la commission...
Le Président
(M. Reid) : Moi, quand le ton monte, je préfère qu'on
parle au président.
Mme Ouellet :
Oui, oui. C'est quoi, la volonté de la commission d'être aussi tatillonne?
M. Daneau (Christian) : Bien, écoutez, je vous réitère une donnée factuelle : il y a
153 titulaires de permis qui ont des
limousines qui répondent aux critères réglementaires
de la cloison, et vous avez 12, ou 13, ou 14, je ne sais plus, là, mais dans ces eaux-là, de titulaires de permis qui
prétendent qu'eux pourraient faire de la limousine de grand luxe sans
cloison.
Alors,
écoutez, il y a une question aussi de traitement d'égalité devant la loi. La
plupart des gens se conforment à cette obligation-là d'avoir une
cloison, et c'est le même traitement pour tout le monde que la commission a
décidé.
Le Président (M. Reid) :
Merci.
Mme
Ouellet :
M. le Président, je la trouve vraiment bonne, là : d'équité de traitement
puis d'égalité devant la loi, quand
on voit à quel point la Commission des transports du Québec n'est pas active à
faire appliquer les lois en ce qui concerne Uber.
Moi, ce que
j'aimerais que la commission me dise, là, au lieu de juste dire qu'elle veut
appliquer la loi, là, j'aimerais qu'elle me
dise c'est quoi, les conséquences. Je comprends qu'il y en a 153. Puis
peut-être que, dans ces 153 là, il y
a les grandes limousines, là, qu'il y avait déjà. Et vous me dites : Ça
pourrait porter préjudice parce qu'il y a deux permis qui n'ont pas le même coût et que, dans le fond,
il faudrait qu'il y ait l'autre permis, le permis en fonction de 24, là,
en fonction de 24, qui, vous me dites, est plus élevé.
J'aimerais que vous
nous informiez. C'est quoi, la différence de coût entre ces permis-là, pour
trouver que l'équité est si importante...
M. Daneau
(Christian) : Je pense que je me suis mal exprimé. Je parle d'équité
entre titulaires de permis de limousine de
grand luxe. Vous avez 153 titulaires de permis de limousine de grand luxe
qui ont des limousines avec cloison puis vous en avez une douzaine qui
n'ont pas de cloison, donc qui font...
Mme Ouellet : Ce que vous me dites, c'est que ces 12 là, ils ont juste à aller
chercher un permis en vertu de 24. C'est ça que vous m'avez dit.
M. Daneau (Christian) : De deux choses l'une : ils peuvent soit aller
se chercher un permis en vertu de 24, soit attacher à leur permis de
limousine de grand luxe un véhicule comportant une cloison.
Mme Ouellet :
Oui, mais ce qui a été dit par des experts dans les tribunaux, c'est que ce
n'était pas possible dans ces véhicules-là,
comme ce n'était pas prévu d'avance, d'installer une cloison de façon
sécuritaire. Vous les avez vus, là,
les jugements. Vous avez vu les comparutions. Donc, dans le fond, ça, ce n'est
pas possible. Donc, pourquoi... Là, dans le fond, vous leur dites que la possibilité, c'est d'aller en vertu de 24.
C'est quoi, pour eux autres, la différence d'avoir un permis en vertu de
24 au lieu d'un permis en vertu de 25?
M. Daneau (Christian) : Bien, écoutez, je vous ai répondu qu'ils peuvent
également attacher un véhicule qui est conforme.
Ce que les tribunaux ont décidé, c'était que les véhicules devaient s'adapter à
la législation et non pas l'inverse.
Mme Ouellet : Je le sais. Je l'ai lu, le jugement, là, je n'ai pas besoin que vous me
réexpliquiez. Je n'ai pas besoin que la Commission des transports du
Québec m'explique le jugement. On l'a lu, le jugement, là.
Là,
je vous pose une autre question : Est-ce que ça serait possible de savoir
c'est quoi, la différence — puis il y a peut-être quelqu'un d'autre au ministère, si
vous n'êtes pas habilité à répondre à cette question-là — c'est quoi, la différence d'avoir un
permis en fonction de 25 ou en fonction de 24 s'il n'y a pas d'impact de coût,
s'il n'y a pas d'impact de rien? On est en
train de faire des procédures puis d'aller dans les tribunaux pour finalement,
là, rien pantoute comme impact. Moi, j'aimerais savoir c'est quoi,
l'impact.
M. Daneau (Christian) : Bien, au niveau des permis, je ne peux pas vous
dire quelle est la différence de valeur des permis entre un permis de
limousine régulière ou de limousine de grand luxe, mais ce que je peux vous
dire, c'est qu'évidemment une limousine non
modifiée de 330 centimètres a un coût d'acquisition beaucoup moins élevé
qu'une limousine de grand luxe avec une cloison dont le châssis a été allongé.
• (18 h 10) •
Mme Ouellet : M. le Président, je ne peux pas croire qu'il n'y a pas quelqu'un ici,
dans la salle, là... Le ministère des Transports est là. Si la
commission n'est pas capable de répondre à cette question-là, est-ce qu'on peut
trouver quelqu'un dans la salle qui va nous
répondre à la question : C'est quoi, la différence de coût de permis entre
le 25 et le 24?
Parce
que la solution que me donne... La Commission des transports du Québec me donne
deux solutions : ou il faut
installer une cloison, et ça, ça a été dit que c'est extrêmement compliqué puis
que ça compromet même la sécurité des véhicules,
ou ils vont en vertu de 24. Moi, j'aimerais ça comprendre. Comme je ne suis pas
une experte dans la réglementation,
j'aimerais ça comprendre. Ça voudrait dire quoi pour ces chauffeurs-là, d'aller
en vertu de 24? Parce que, si c'était
facile d'aller en vertu de 24, j'imagine qu'ils l'auraient déjà
fait, qu'ils ne seraient pas allés devant les tribunaux puis qu'ils
n'auraient pas mis d'argent de leurs propres poches pour aller devant les
tribunaux pour contester ça. Donc, il doit y avoir un problème, d'aller en
vertu de 24. Est-ce qu'on peut nous expliquer ici, à la commission, c'est quoi,
le problème d'aller en vertu de 24?
M. Daneau (Christian) : Si vous voulez pouvoir opérer un permis de
limousine régulier, il faut d'abord
faire l'acquisition d'un permis de taxi et le spécialiser en service de
limousine régulier, tout simplement.
Mme Ouellet : Ça veut dire quoi, ça, en
termes de dollars, M. le Président, là? Parce que, là, moi, je... Une fois que vous m'avez
dit ça, là, moi, je ne sais pas ce que ça veut dire, là.
Le Président
(M. Reid) : Oui, M. Mailhot.
M. Mailhot (Guy) : Oui. Je peux
peut-être ajouter des informations particulières relativement à la valeur des permis. De fait, un permis spécialisé de limousine,
qui n'est pas la limousine de grand luxe, qui est la limousine berline, s'est vendu, en moyenne,
là, dans la dernière année, là, 174 500 $, alors que les permis de limousine de grand luxe se sont
vendus 53 000 $. Donc, les acquérants d'un permis de limousine de
grand luxe paient un coût inférieur, de façon importante, à ceux des limousines
régulières mais en utilisant un véhicule semblable à ceux des limousines
régulières et bénéficient du même marché que la limousine régulière mais en
payant un tarif de beaucoup inférieur.
Autre
avantage aussi pour les gens de vouloir utiliser un véhicule berline régulier
plutôt qu'une limousine de grand luxe,
c'est qu'une limousine de grand luxe, c'est un véhicule qui est allongé et pour
lequel les gens doivent défrayer des coûts importants pour faire
allonger le véhicule, de sorte que quelqu'un a intérêt à utiliser son permis
acquis pas cher puis d'y rattacher un véhicule berline, qui, lui, ne coûte pas cher,
pour aller chercher un double avantage économique sur des gens qui ont
des berlines de grand luxe.
Donc, c'est la raison pour laquelle, à l'heure
actuelle, 12 titulaires argumentent à l'effet que leurs véhicules sont
associables à des limousines de grand luxe, qui est une position totalement
contraire à celle de l'association des limousines
de grand luxe du Québec, qui maintient que les limousines de grand luxe doivent
être des véhicules allongés munis d'une cloison.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? M. le ministre.
M. Daoust :
Je pense que la différence de prix est significative. Mais de toute façon c'est
réglementaire. On doit les rencontrer
prochainement, mais, étant réglementaire, là, je propose qu'on ne commence pas
à insérer ça dans la loi.
Moi, je suis
assez satisfait des explications. Si on avait parlé de 10 000 $,
15 000 $ de différence... mais on parle de plus de
100 000 $, 125 000 $ de différence entre les deux permis,
là. C'est significatif.
Le Président (M. Reid) :
Alors, je vous rappelle que nous sommes à l'étude de l'amendement déposé par la
députée de Vachon.
Mme Ouellet : Et est-ce qu'on peut savoir... Parce que vous me
dites que... Parce que, là, les véhicules qui sont visés, c'est des véhicules qui mesurent... qui ont
330 centimètres, machin, là, de plus d'empattement, donc c'est un
plus grand véhicule, qui est plus cher
aussi. C'est quoi, la différence... Entre deux mêmes véhicules, là, c'est quoi,
la différence de coût, si c'est à l'achat, d'acheter un véhicule avec
cloison d'un véhicule pas de cloison?
M. Mailhot
(Guy) : Mais ce n'est pas tant la cloison qui va faire la différence
de coût. C'est que la très, très grande majorité des véhicules de grand luxe sont des véhicules allongés. Donc,
c'est le coût d'un véhicule allongé qui peut être de l'ordre de 80 000 $,
90 000 $, alors qu'un véhicule de type berline, même luxueux, peut
être 50 000 $, par exemple. Donc,
il y a une différence significative de coût pour un véhicule allongé versus un
véhicule régulier parce qu'il a fallu le faire allonger de façon sécuritaire par des spécialistes, des experts
dans le domaine de la transformation des véhicules-taxis. De sorte que
l'avantage économique de la personne qui a à la fois un permis de limousine de
grand luxe et une berline est double :
il paie beaucoup moins cher son permis, plus de 100 000 $ de moins,
et en plus il paie beaucoup moins cher pour son véhicule que s'il a un
véhicule allongé avec une cloison.
Parce que,
dans l'économie générale de la loi, il était prévu qu'il y avait des permis
réguliers, qu'il y avait des permis
de limousine, qui étaient des permis plus luxueux, et qu'il y avait des permis
très luxueux, qui étaient la limousine de grand luxe. Et on convient tous que, quand quelqu'un veut faire une
balade luxueuse en taxi, il va prendre une limousine de grand luxe,
parce que, là, c'est vraiment le summum du luxe. Et c'est pour ça qu'il y a
trois catégories qui sont prévues à la réglementation dans le taxi.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il d'autres... Oui, Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Oui. Et merci, M. le Président. C'est quand même
des véhicules qui sont allongés, parce qu'ils ont plus de 330 centimètres, puis c'est ça qui
est déjà prévu dans le règlement. Et vous parlez de 80 000 $,
90 000 $. Il y a de ces
véhicules-là qui valent 80 000 $, 90 000 $ et même
100 000 $, donc qui sont des véhicules de grand luxe, et les
gens peuvent vouloir utiliser des véhicules
de grand luxe mais ne pas avoir la cloison. Ce n'est pas tout le monde qui est
dans l'espèce de limousine plus mariage, là.
Il y a des gens qui n'utilisent pas ces véhicules-là juste pour les mariages
mais qui peuvent utiliser aussi ces véhicules-là pour des déplacements et donc
qui ne souhaitent pas avoir la cloison. Et c'est du grand luxe également et
c'est dans les mêmes catégories de prix dont vous parlez.
Donc, quand
vous me parlez de l'économie de prix qu'ils peuvent faire sur la voiture, il
faudrait savoir... Je n'ai pas fait
le tour des 10, 12... une douzaine de véhicules, quel est leur prix de
véhicule, mais je sais que, pour certains, le prix des véhicules est
aussi élevé que ce que vous me parlez. Ça fait qu'ils n'ont aucune économie sur
le prix de véhicule, ils ont exactement les
mêmes coûts que les autres, mais ils n'ont pas mis de cloison parce
qu'effectivement ça peut être un grand
luxe sans cloison. Ça peut être des véhicules... vous les connaissez, là, les
très grandes marques, mais il n'y a pas de cloison. Ce n'est pas tout le
monde qui souhaite, ni les chauffeurs et ni les consommateurs, d'avoir une
cloison.
Je trouve
qu'on se retrouve... Et c'est drôle parce qu'on a discuté de ça pour toute
l'industrie du taxi, la rigidité de ne
pas s'adapter à la volonté des clients et de la clientèle, et, moi, les représentations
que j'ai eues, c'est que, ces gens-là, c'est
la volonté de leur clientèle, de ne pas avoir de cloison, et que ça viendrait
complètement défaire leur business. Mais ils sont dans une business de
très grand luxe, leurs voitures sont des voitures très dispendieuses, donc ils
n'ont aucune économie de coûts sur leurs véhicules, mais là ils se font dire
qu'il faut qu'ils mettent une fenêtre, sinon il faut qu'ils prennent le permis
plus élevé, alors qu'ils ont payé leurs véhicules aussi cher que pour ceux du
25.
Le Président
(M. Reid) : M. le ministre, c'est à vous la... avez-vous
des commentaires?
M. Daoust : Non, c'est correct,
je vais laisser le...
M. Mailhot
(Guy) : Bien, on se trouve
dans un dilemme où la loi parle de véhicules de grand luxe. Et les
véhicules de grand luxe, au sens de la réglementation, c'est vraiment des
véhicules munis d'une cloison et dans une situation, finalement, où des gens
ont un avantage économique important au niveau de l'achat du permis. Comme je
le mentionnais tout à l'heure, le fait d'acheter un permis de limousine de grand luxe, c'est 54 000 $ versus 175 000 $
pour un permis régulier. Donc, il est là, l'avantage économique.
Et il y a un
projet de réglementation qui a été discuté depuis un certain temps avec la
Commission des transports, le
ministère des Transports, la Société de l'assurance automobile du Québec, qui
ferait en sorte que seulement les véhicules qui sont des véhicules «stretch», donc des véhicules allongés,
pourraient être considérés comme des véhicules de grand luxe. On est donc dans l'étape entre le moment où
ce changement-là, éventuellement, va venir, puis va venir clarifier de
façon définitive la situation, et la situation actuelle.
Et je vous
rappelle que la proposition que vous faites concerne 12 titulaires du
permis, alors que les 140 quelques autres,
dont la grande majorité sont membres de l'Association des limousines du Québec,
s'opposent à ce changement-là.
Le
Président (M. Reid) : Merci. Y a-t-il encore des commentaires sur cette question? Nous sommes à l'étude de
l'amendement déposé par Mme la députée de Vachon pour introduire
l'article 40.1... 50.1, pardon.
Mme Ouellet : Ce sera le dernier commentaire, M. le Président. Je crois qu'on parle de 12 titulaires, mais c'est plus de chauffeurs que ça, parce qu'il y a
souvent plus qu'un chauffeur par automobile. Et je pense que ces véhicules-là
sont des véhicules qui n'ont pas davantage
de coûts sur le coût de la limousine, puisque ce sont des véhicules de très
grand luxe qui coûtent la même chose que ceux qui sont très allongés avec cloison. C'est à peu près
dans les mêmes ordres de coût.
Donc, je suis
un peu surprise que nous fassions des catégories comme celles-là et que ce soit aussi lent de
s'adapter aux besoins de la clientèle. Donc,
je crois que cet amendement-là au règlement est nécessaire. Et je trouve dommage de voir qu'on laisse ces gens-là assumer des coûts
aussi importants du côté de la justice, et qu'ils doivent se rendre
jusqu'en Cour suprême pour se faire entendre du gouvernement, et que c'est le
sursis.
Et vous devriez, je crois, vous-même, mettre un
sursis à ça, le temps que vous puissiez les rencontrer, M. le ministre, et
trouver une solution pour faire en sorte de ne pas mettre en péril leur
business.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par la députée
de Vachon? Cet amendement est-il adopté?
M. Daoust : Rejeté.
Mme Ouellet : Adopté.
Le Président (M. Reid) :
L'amendement est rejeté... L'amendement est rejeté. Alors, nous passons à
l'étude de l'article 51...
M. Lemay : M. le Président?
Le Président (M. Reid) :
M. le député de Masson.
M. Lemay : Je propose qu'on
fasse les articles 51 à 54 inclusivement en bloc.
Le
Président (M. Reid) : 51 à 54 en bloc? Est-ce que j'ai un
consentement pour que nous fassions l'adoption des articles 51 à 54
en bloc?
M. Daoust : Inclusivement?
Le Président (M. Reid) :
Inclusivement 54.
M. Daoust : Oui.
Le
Président (M. Reid) : Alors, on a consentement. Est-ce qu'il
y a des interventions sur le bloc
d'articles 51 à 54? Est-ce que les articles 51 à 54 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
• (18 h 20) •.
Le Président (M. Reid) :
Sur division. M. le ministre, nous en sommes à l'article 55. Est-ce qu'il
y avait...
M. Daoust : ...par le gouvernement en vertu de
l'article 10.1 de la Loi concernant les services de transport par taxi, édicté par l'article 10 de la présente
loi, n'est pas soumis à l'obligation de publication ni au délai d'entrée en
vigueur prévus aux chapitres 8 et 17 de la Loi sur les règlements
(chapitre R-18.1).
L'article 55
du projet de loi prévoit que le premier règlement
pris pour déterminer le nombre maximal de permis de propriétaire de taxi par l'agglomération n'est pas soumis à
l'application de publication ni au délai d'entrée en vigueur.
Le Président
(M. Reid) : Y a-t-il des interventions sur l'article 55?
Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Oui. Donc là, de toute façon, les règlements
pris en vertu de 10.1 devront passer à la Commission des transports du Québec, et il devra y avoir des
consultations publiques. Je ne comprenais pas la volonté du ministre de faire en sorte que ce ne soit
pas soumis aux obligations de publication.
M. Daoust : En fait, on parle du premier règlement
pris par le gouvernement. Puis je vais peut-être demander à maître de l'expliquer, mais c'est pour...
Le Président
(M. Reid) : Me Gélinas.
M. Gélinas
(Claude) : Oui. Essentiellement, là, c'est uniquement pour le premier règlement qui serait pris
par le gouvernement en
vertu de 10.1 que la prépublication
comme telle n'aurait pas lieu. Mais là, maintenant, aussi, vous
savez, il y a un amendement, là, qui est présentement à l'étude, là, pour une consultation,
là. C'est présentement... C'est le même article, 10.1 et 5.1.
Mme Ouellet :
Mais, même si c'est juste le premier règlement, c'est important parce que ça
vient modifier l'émission des permis. C'est quand même
quelque chose d'important, quand on rajoute des permis. Donc, de vouloir
vous...
M. Gélinas
(Claude) : Mais c'est
quelque chose qu'on voit assez souvent dans les projets de loi quand on
veut mettre en place un système avec une certaine rapidité, là, tu sais?
Mme Ouellet : Oui, mais, dans ce cas-là, ça a beaucoup
d'impact sur l'ensemble des chauffeurs de taxi, parce que ça vient
modifier le nombre de permis de taxi, ça vient modifier... Donc, moi, je crois
que, dans ce cas-là, c'est extrêmement sensible. Et il n'y a pas de raison de
se soustraire aux obligations de publication, là. Je pense que c'est important que les acteurs de l'industrie puissent faire valoir leurs commentaires.
Parce que, par ces décisions-là, vous allez venir impacter directement
l'industrie.
M. Gélinas
(Claude) : C'est pour ça que je fais une relation aussi entre cet
article-là et l'article qui vient d'être
adopté, où la Commission des
transports va faire une consultation publique où les gens vont avoir
l'occasion, bien sûr, de se
prononcer, et ainsi de suite. Donc, ça vient quand même tenir compte de la...
c'est même plus exigeant que la période de 45 jours encore qui est
prévue par la Loi des règlements.
Donc,
une fois la consultation populaire terminée... la consultation publique,
plutôt, terminée, de la commission, ainsi de suite, là ça permettrait au
gouvernement, pour le premier règlement seulement, d'agir avec quand même une
certaine rapidité là aussi, compte tenu, là, de l'importance de mettre ça... de
la réforme, de l'ensemble de la réforme.
Le Président
(M. Reid) : Mme la députée de Vachon? Avez-vous d'autres
commentaires, Mme la députée?
Mme Ouellet :
Non.
Le Président
(M. Reid) : Non? Ça va? Alors, l'article 55... S'il
n'y a pas d'autre intervention, l'article 55 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président
(M. Reid) : Sur division. L'article 56. M. le
ministre.
M. Daoust :
Le gouvernement peut, par règlement, prévoir toute mesure permettant de donner
une portée permanente au projet pilote
favorisant les services de transport par taxi électrique (chapitre S-6.01,
r. 2.1), notamment apporter toute modification nécessaire à la Loi
concernant les services de transport par taxi.
L'article 56 du
projet de loi édicte qu'une portée permanente peut être donnée par le
gouvernement au projet pilote favorisant les
services de transport par taxi électrique et qu'il peut à cette fin adopter
toutes les mesures qu'il juge nécessaires, notamment apporter des
modifications à la loi.
Le Président
(M. Reid) : Merci. Y a-t-il des interventions sur
l'article n° 56? L'article n° 56 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une
voix : Sur division.
Le Président
(M. Reid) : Mme la députée de Vachon, je pense? Oui?
Mme Ouellet :
Je voudrais peut-être juste... Je veux savoir qu'est-ce que ça veut dire,
«donner une portée permanente». Ça veut-u dire qu'on change la loi sans passer
par un processus législatif?
M. Gélinas
(Claude) : Oui.
Essentiellement, là, c'est que le permis... pas le permis, le projet pilote,
excusez-moi, le projet pilote, une
fois, là, terminé comme tel, là, seulement pour le taxi électrique, bien sûr,
ça permettrait au gouvernement de donner une portée permanente à l'ensemble
des mesures. Et, si ces portées-là amènent des modifications d'ordre législatif, on les ferait à ce moment-là, mais par voie réglementaire, avec, bien sûr, prépublication, et
tout le reste, là.
M. Daoust :
Mais c'est le dossier de Taxelco, en fait...
M. Gélinas
(Claude) : C'est le dossier du taxi électrique.
Mme Ouellet :
Je ne suis pas en désaccord sur le fond, je veux juste m'assurer qu'au niveau
de la forme... S'il y a des modifications réglementaires, de toute façon, vous pouvez toujours
les faire, les modifications réglementaires. Ça, ça ne change rien.
M. Gélinas
(Claude) : Oui, oui, ça va de soi.
Mme Ouellet : Est-ce que ça fait en sorte
que vous pouvez faire par règlement des choses que normalement vous devriez faire par modification législative, par projet de loi? Moi, je ne veux
juste pas que ça permette de faire indirectement ce qu'on ne peut pas
faire directement, là.
M. Gélinas
(Claude) : Mais ici ça
permet d'apporter des modifications par voie réglementaire à la loi. Mais
c'est exceptionnel, là, c'est évident.
M. Daoust :
C'est un cas, là, on parle du cas...
Mme Ouellet : Non, non, je comprends que c'est un cas, mais pourquoi vous ne l'avez
pas prévu dans ce projet de loi là? Vous le savez, que c'est qu'il faut
changer. Pourquoi vous ne l'avez pas prévu?
M. Gélinas
(Claude) : Non, mais le
projet vient à peine de commencer. À toutes fins pratiques, on me dit
que le projet a commencé aux alentours du
mois de février de cette année. Même si, à la date même... Officiellement, ça
débutait en novembre 2015, et, à toutes
fins pratiques, il a débuté en février 2016, et c'est pour une durée de
deux ans. Donc, il faut lui donner le
temps, bien sûr, d'aller plein cours, là, sur la période de deux
ans. On ne le sait pas exactement
encore, là. On est loin de la période de deux ans, là.
Mme Ouellet : Je comprends que le projet pilote n'est pas terminé, mais vous
savez c'est quoi, les conditions qui ont
dû être modifiées pour pouvoir permettre ce projet pilote là. Ça fait que ces
conditions-là auraient pu être intégrées au projet de loi. C'est ça que
je ne comprends pas. Et c'est-u un précédent, une affaire de même?
M. Gélinas
(Claude) : Un précédent? Non. Moi, j'en ai discuté avec les gens au
niveau du Secrétariat à la législation. Je
ne pense pas que c'est un précédent. On me dit que c'est exceptionnel, mais ce
n'est pas un précédent. Je ne le crois pas, en tous les cas.
Mme Ouellet :
En tout cas, moi, je trouve que c'est très fort, de permettre des modifications
à la loi par règlement. Normalement, la loi,
il faut que ça revienne devant les parlementaires. Puis il y a toujours des
façons de le faire, comme vous l'avez
fait, là, pour le vélo. Vous avez même introduit des articles de vélo qui n'ont
pas rapport avec le projet de loi.
Vous l'avez introduit dans un projet de loi sur le taxi. Je ne vois pas
qu'est-ce qui vous empêcherait de faire ça dans le futur pour un
projet... pour des amendements nécessaires pour le taxi électrique, là.
M. Gélinas
(Claude) : Pour le vélo, c'était facile de le faire immédiatement
parce que la question se posait et pouvait
être résolue rapidement. Ici, on est devant un projet qui vient à peine de
commencer et on ne sait pas encore vraiment...
Mme Ouellet :
L'année prochaine ou dans deux ans, vous auriez tout le temps la possibilité de
rentrer ça dans un projet de loi sur le transport et d'ajouter des dispositions
nécessaires, là.
M. Gélinas
(Claude) : C'était une possibilité, mais le gouvernement a préféré
agir comme ici.
Le
Président (M. Reid) : Oui, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 56? L'article 56 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix :
Sur division.
Le Président
(M. Reid) : Sur division. Nous en sommes à
l'article 57, pour lequel il y a, je crois, un amendement, des deux
côtés, hein, je crois? Alors, il y a un amendement ministériel et un amendement
de l'opposition officielle, je crois... Un sous-amendement?
M. Daoust :
En fait, l'article, je l'avais déposé en début de session, M. le Président, je
l'avais déposé au tout début.
Le Président (M. Reid) :
Est-ce qu'on peut rappeler à tout le monde, là, en gros, de quoi il s'agit, là,
comme amendement?
Une voix : ...
Le Président (M. Reid) :
On va se donner le temps de le retrouver, parce que mon papier est égaré, là.
Alors, c'est
l'amendement à l'article 57. C'est ce qui a été déposé, à quelques mots
près, là, au salon bleu ce matin et que vous avez déposé au début parce
qu'il y avait une légère modification.
Alors, nous
en sommes là. Alors, nous allons d'abord disposer de l'amendement. Est-ce qu'il
y a des interventions sur l'amendement qui a été déposé et qu'on a tous
entre les mains? M. le député de Groulx, avez-vous une...
• (18 h 30) •
M. Surprenant :
Écoutez, on a eu des discussions sérieuses avec le ministre puis avec le leader
du gouvernement, et puis on est
contents, finalement, qu'il ait proposé le nouvel article 57. Et on espère
que les discussions vont aller bon train avec le groupe en question et puis qu'on va pouvoir revenir cet automne
avec les choses toutes bien réglées. Alors, voilà.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet : Nous
avons déposé un sous-amendement.
Le Président (M. Reid) : Oui.
Alors, juste que... Parce que j'ai égaré mes feuilles, donc j'ai de l'air un
peu désorganisé, mais c'est parce que...
Mme
Ouellet : Donc, je
vous le lis, M. le Président : Modifier...
Le Président (M. Reid) :
...l'amendement, nous rappeler ça.
Mme
Ouellet :
Modifier l'amendement remplaçant l'article 57 en remplaçant les mots
«l'article 33» par les mots «les articles 25, 33, 37, 38 et
39».
Le Président (M. Reid) :
D'accord. Tout le monde l'a? Je l'ai maintenant à mon tour. Est-ce qu'il y a
des interventions sur le sous-amendement proposé par la députée de Vachon? M.
le ministre? M. le député de Masson.
M. Lemay : Juste un instant, M. le
Président, on veut juste faire des vérifications.
Le Président (M. Reid) : Ah?
Oui, d'accord, d'accord, d'accord. Bien, prenons le temps parce que ça...
Est-ce que j'ai consentement pour qu'on continue
encore les travaux pour une autre période de, quoi, une demi-heure?
M.
Surprenant : Moi, j'ai l'impression que ça peut être long. On va voir,
mais nous, on va s'opposer fermement à ça. Et puis on sait que
là-dessus, le 33 aussi, il y a des discussions qui semblaient s'éterniser aussi
un peu plus tôt aujourd'hui. Ça fait que, là, on devra revenir, d'ailleurs,
aussi. Alors, moi, je suggérerais plutôt, là...
M. Lemay : De suspendre les travaux.
M.
Surprenant : ...de suspendre les travaux et de reprendre demain. On
aura largement le temps demain de tout régler ça, là, à tête reposée.
Le Président (M. Reid) :
Bien, on était... Je pense que la Chambre est convoquée jusqu'à
10 h 30 ce soir.
M. Lemay : Bien, en fait...
M. Surprenant : Oui, bien, ça, on
l'avait eu. En fait, on acceptait de prolonger dans la mesure où on revenait
demain, simplement, pour le peu qu'il reste à régler, pour...
Le
Président (M. Reid) : Mais ça, ça n'avait pas été... Enfin,
moi, je n'ai pas entendu ça, là, comme président, là.
Mme Ouellet :
Il reste juste deux articles...
M. Lemay : On pourrait finir ça
demain entre 11 h 30 puis 13 heures, puis ça serait complété.
M. Daoust : C'est comme vous voulez.
Une voix : On consent. On est
d'accord.
Le
Président (M. Reid) : Alors, est-ce que... Là, ce que je
comprends, c'est que votre proposition, M. le député de Masson, c'est
qu'on ajourne...
M. Lemay : ...les travaux.
Le Président (M. Reid) : Et
qu'on ajourne jusqu'à demain?
M. Lemay : Jusqu'après les affaires
courantes, demain.
Le Président (M. Reid) :
Demain matin.
M. Surprenant : Demain matin, oui.
Le Président (M. Reid) :
Est-ce que j'ai un consentement? Il faut que ça soit unanime.
Mme
Ouellet : Je pense
qu'on a bien travaillé.
Le Président (M. Reid) :
Donc, c'est une motion d'ajournement. Est-ce qu'elle est adoptée?
Des voix : ...
Le
Président (M. Reid) : Alors, si c'est unanime, ça veut dire que
les travaux sont ajournés jusqu'à demain, après les affaires courantes.
(Fin de la séance à 18 h 33)