(Onze heures trente-quatre minutes)
Le
Président (M. Reid) :
À l'ordre, s'il vous plaît! À
l'ordre, s'il vous plaît! Alors,
ayant constaté le quorum, je déclare
la séance de la Commission des
transports et de l'environnement
ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 76,
Loi modifiant l'organisation et la gouvernance du transport collectif
dans la région métropolitaine de Montréal.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Boucher (Ungava) sera remplacé par M. Rousselle (Vimont).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Reid) : Merci. Alors, lors de l'ajournement de
nos travaux sur ce mandat, le dernier article adopté était l'article 125.1, proposé à l'article 3 du
projet de loi. Nous en sommes donc à l'article 126, et je vous rappelle qu'il
reste... à cet article 3, il reste l'article 126 et 127. Donc, M. le ministre,
vous avez la parole.
M. Daoust : Merci, M. le Président.
L'article 126, le texte :
«126. Le
ministre doit, au plus tard cinq ans après l'entrée en vigueur de la présente
loi et, par la suite, au plus tard
tous les dix ans, faire rapport au gouvernement sur l'application de la
présente loi. Ce rapport doit notamment contenir des recommandations
concernant l'actualisation de la mission de l'autorité.
«Ce rapport
contient une évaluation sur l'efficacité et la performance de l'autorité
incluant des mesures d'étalonnage.
«Le ministre dépose le rapport à l'Assemblée
nationale.»
Alors, simplement,
M. le Président, c'est que l'article 126 prévoit l'obligation au ministre des Transports d'évaluer l'efficacité de la performance de l'autorité, de dresser un rapport
qu'il remet au gouvernement. Cet exercice doit avoir lieu au maximum
cinq ans après l'entrée en vigueur de la loi et, par la suite, chaque
10 ans.
Le rapport du ministre doit être déposé à l'Assemblée
nationale pour le bénéfice de la population.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur cet article 126? Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet : Oui, merci, M. le Président. En fait, «par la suite, [...]tous les dix ans, faire rapport au gouvernement», il me semble que 10 ans, avec l'évolution qu'on connaît actuellement du transport en commun, il me semble que c'est une très longue période. Donc, moi, je pense que ça
devrait être tous les cinq ans.
M. Daoust : Moi, je
pense qu'on se donne, M. le Président, un cinq ans pour la première, pour l'entrée en vigueur, puis, après ça, aux 10 ans. On a déjà
cette période de cinq ans là, là, et...
Mme Ouellet : Je comprends pour le
premier, parce que là, le temps que les structures fonctionnent, hein, les premières années, ça va être du flottement un petit peu, là, on s'attend à ça. Mais ensuite, normalement, ça devrait
rouler, ça devrait être du plus ou
moins standard, là, et donc je pense que 10 ans... Vous imaginez, entre maintenant,
2016 et... Bien, la première fois, ça
va, mais, si c'était 10 ans, là, entre 2016 et 2026, en fait, on va faire 2016‑2021, après ça, entre 2021 et 2031... Il peut s'en passer, bien des
choses. Moi, je pense, par exemple, à toute la question de l'électrification de
la flotte. Et là on va avoir un vide
pendant 10 ans. Donc, moi, je pense que 10 ans, c'est beaucoup trop
long. À la vitesse où les innovations
ou les choses se font aujourd'hui, je pense qu'on doit vraiment réviser ce
genre de délai là parce que ça évolue. Les choses évoluent beaucoup plus
vite aujourd'hui qu'elles n'évoluaient à l'époque.
Le Président (M. Reid) : M.
le ministre, vous vouliez commenter?
M. Daoust : Écoutez, je veux
entendre aussi les commentaires de notre collègue de la deuxième opposition.
Le Président (M. Reid) : M.
le député de Groulx.
M.
Surprenant : Je suis tout à fait en accord avec ma collègue la députée
de Vachon. Effectivement, on va vivre une
période de grands changements au niveau des transports si... Celui-ci, d'abord,
est un grand changement. Et puis, donc, évidemment que les premiers cinq ans, on va avoir un rapport, donc, au
bout de cela, mais 10 ans par la suite, ça m'apparaît effectivement très long pour arriver avec un suivant
rapport. Alors donc, dans la mesure des propos qu'on tient, qu'il va y avoir beaucoup de changements, je pense qu'effectivement
il faudrait que ça se fasse plus fréquemment, que la durée soit moins
longue pour les prochains rapports.
Le Président (M.
Reid) : Merci. M. le ministre.
M. Daoust :
Vous savez, M. le Président, en fait, ce rapport-là, il n'est pas sur le
fonctionnement. Il est sur, carrément, l'actualisation de la mission de
l'autorité. La mission, là, on est dans le fondamental pas à peu près, là. Et, si on ne s'en est pas rendu compte dans cinq ans,
là, on a un problème. Alors, moi, je pense que le premier cinq ans, oui,
effectivement, pour les motifs qu'invoquaient Mme la députée, à l'effet que,
oui, il y aura des flottements, il y aura peut-être des ajustements à faire...
Mais, après ça, là, la mission d'un organisme, on ne change pas ça aux cinq ans
d'habitude. C'était mon commentaire.
Le Président (M.
Reid) : Merci. Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Oui, M. le Président. Mais je vais revenir au texte parce qu'on ne parle pas seulement de la mission de l'organisme. Et, si on lit le texte très clairement : «Ce rapport contient une évaluation sur l'efficacité et la performance
de l'autorité incluant des mesures d'étalonnage.»
Donc,
je crois que c'est important que la mesure de l'efficacité et de la performance
concernant le transport en commun ne se fasse pas seulement qu'une fois
aux 10 ans au maximum — je
comprends que c'est des maximums, là — mais
que le maximum, ça devrait être cinq ans. Comme je vous dis, les
technologies évoluent vite, ce n'est pas juste les technologies de motorisation, mais les technologies aussi de mise en réseau — on
a vu ça dans un autre dossier avec l'ensemble des applications mobiles — qui
devraient être également utilisées par les autorités de transport collectif. Donc, moi, je pense que, lorsqu'on parle
d'évaluation de l'efficacité et de la performance, je pense qu'une évaluation
aux 10 ans, c'est beaucoup trop long dans l'évolution actuelle des
technologies.
Le Président (M.
Reid) : M. le député de Groulx.
M.
Surprenant : Oui. Si je peux me permettre, au niveau, là, des mots,
effectivement, là, on parle de faire rapport sur l'application de la présente loi, puis notamment sur l'actualisation
de la mission. Donc, ce n'est pas strictement sur la mission, sur l'application de la présente loi.
Donc, dans la mesure où c'est sur l'application, effectivement, 10 ans, ça m'apparaît très long. Donc, je
reviens avec l'idée peut-être de maintenir une fréquence régulière aux cinq
ans.
Le Président (M.
Reid) : Merci. M. le ministre, voulez-vous intervenir?
M. Daoust :
On va prendre une minute, M. le Président, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Reid) : On va suspendre pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
11 h 40)
(Reprise à 11 h 44)
Le Président (M.
Reid) : Alors, nous reprenons nos travaux. M. le ministre, à
vous la parole.
M. Daoust :
Écoutez, ce que je proposerais, M. le Président, c'est qu'on ait : «Le ministre
doit, au plus tard cinq ans après l'entrée
en vigueur de la présente loi, et, par la suite, au plus tard tous les cinq
ans», donc 10 ans. Et, par ailleurs, j'ajouterais aussi, après le mot «autorité», là,
on ajouterait dans le premier paragraphe concernant l'actualisation de la mission de l'autorité, mais j'ajouterais «et
la composition de son conseil d'administration», parce que, s'il vérifie
l'efficacité, c'est long sur 10 ans, c'est
long aussi garder un conseil sur 10 ans. Alors, on réviserait la composition de son conseil
d'administration.
Le Président (M.
Reid) : Est-ce que vous avez un amendement, M. le ministre.
Mme Ouellet :
Juste, est-ce qu'on peut commencer à discuter?
M. Daoust :
Bien, c'est parce que, si je fais un amendement, je vais en faire juste un.
Mme Ouellet : J'aimerais comprendre l'intention du ministre. Quand ils
disent : Réviser la composition, est-ce
que c'est la nomination des membres ou si c'est le...
M. Daoust :
Je pense, la nomination a déjà été déterminée dans le processus.
Mme Ouellet : O.K. Puis la nomination,
ça peut changer en dehors de la loi.
M.
Daoust : Bien, oui.
Mme Ouellet : Donc, c'est vraiment la composition, c'est-à-dire de combien
proviennent... indépendants, non
indépendants, nommés par Québec, nommés par la ville.
M.
Daoust : Ça peut être ça. Mais c'est parce que la composition
justement géographique de la région change beaucoup. Vous avez beaucoup plus d'importance, par exemple... Vous
savez, il y a plus de monde qui s'installe sur les banlieues, puis il y a moins de monde qui
s'installe dans le centre-ville. Ça se peut qu'à un moment donné la
représentativité soit différente. Mais on ne dit pas qu'on la change,
mais on dit : On va la revoir.
Le Président (M.
Reid) : Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet :
Oui. En fait, je pense qu'on... en tout cas, moi, je suis un peu surprise de
dire «de revoir», là, il peut y avoir des
recommandations. De toute façon, il peut y avoir des recommandations sur tout
ce qu'on veut parce que c'est «notamment»,
là, l'actualisation et la mission de l'autorité. Mais je suis un peu surprise
que déjà, à ce moment-ci, on en soit
rendus à dire qu'on va devoir revoir la composition. Qu'il y ait des
recommandations sur la composition du C.A., c'est une chose, mais je
pense que ça ne peut pas être revoir la composition du C.A.
M.
Daoust : Alors, je n'avais pas le mot «revoir», je m'excuse, madame,
c'est mon erreur si c'est ça. Moi, ce que j'avais, c'est :
«...l'actualisation de la mission de l'autorité et la composition de son
conseil d'administration.»
Mme Ouellet :
Moi, je n'ai pas d'inconvénient, là. De façon, c'est du «notamment», là, donc,
lorsqu'il aura l'analyse, l'analyse peut faire l'analyse de l'ensemble des
éléments de la loi sur l'autorité, là, donc l'ensemble des 127 articles que
nous avons à...
M. Daoust :
Alors, ce que je ferais, c'est que je déposerais l'amendement, M. le Président.
Le
Président (M. Reid) : On va suspendre quelques instants, le
temps de photocopier l'amendement, et puis nous reprenons nos travaux
par la suite.
On suspend.
(Suspension de la séance à
11 h 47)
(Reprise à 11 h 49)
Le
Président (M. Reid) :
Alors, nous avons reçu l'amendement. Y
a-t-il des interventions sur cet amendement à
l'article 126? Est-ce que l'amendement à l'article 126 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Reid) : Adopté. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 126 tel qu'amendé? M. le député de Masson.
• (11 h 50) •
M.
Lemay : Oui, M. le Président. Moi, j'avais une question pour le
ministre par rapport à la possibilité d'entendre l'autorité en commission parlementaire, tu sais, avant le cinq ans,
avant que le ministre fasse son rapport, dans le sens que c'est tellement une réforme, une nouvelle
organisation, une nouvelle gouvernance du transport collectif dans la région
métropolitaine de Montréal. Je ne sais pas
si c'est le bon moment pour avoir cette préoccupation-là, mais c'est de
savoir... En tout cas, je sais qu'à
l'article 97 on a déjà dit que l'autorité faisait son rapport une fois par
année, puis elle le rendait public. On a fait un amendement à cet article-là.
Je voulais savoir, tu sais : Est-ce
qu'on peut se donner un mandat
d'entendre, en commission,
l'autorité sur le fonctionnement pour voir s'il n'y a pas des choses à
modifier avant que le ministre fasse son rapport dans cinq ans?
M.
Daoust : À un moment donné, il ne faut pas les mettre en tutelle permanente non plus, là. Et je ne
suis pas persuadé... puis là comprenons
bien, là, que je ne suis pas persuadé que c'est une structure gouvernementale provinciale qu'on est en
train de mettre en place. Alors, l'appareil gouvernemental provincial,
notre gouvernement, je veux dire, nous qui formons le gouvernement, on ne peut pas
arriver puis dire : Toutes les structures qui existent au niveau municipal ou paramunicipal, on peut les convoquer sur... Je
pense qu'ils ont des systèmes, eux aussi, de reddition de comptes, et là on
change dramatiquement l'affaire, là.
M.
Lemay : C'était pour en fait permettre aux membres de la commission de
voir comment ça fonctionne, peut-être j'aurais
vu cette rencontre-là dans la quatrième année, tu sais. Puis, à ce moment-là,
le ministre, lui, il aurait eu, en plus de tous les quatre premiers rapports annuels ou peut-être le cinquième,
tout dépendant, là, de quand ça tombe, en plus d'avoir une occasion de rencontrer tous ces gens-là en
commission, bien il aurait eu tous les éléments pour faire son rapport, là, le plus
transparent possible. C'est ma préoccupation du moment.
Le Président (M. Reid) :
M. le ministre, voulez-vous intervenir?
M.
Daoust : Je reçois la préoccupation. Pour le moment, je ne vois pas de
nécessité de changer le projet de loi pour
ça, monsieur, parce que ça nous met dans une situation, là, de quasi-contrôle
permanent. Je vous le dis, ça ressemble à une tutelle permanente, cette
affaire-là.
Le Président (M. Reid) : Mme
la députée de Vachon.
Mme
Ouellet : Merci, M. le
Président. En fait, je pense que ce n'est pas l'intention, là, qui est
exprimée. Moi, je voudrais
comprendre... parce que là effectivement on change vraiment la structure, et
normalement l'Assemblée nationale, par
exemple, les commissions parlementaires, peuvent convoquer, en commission
parlementaire, les différents les différents organismes. C'est ce que nous avons fait avec l'AMT, il y a, quoi, un an
et demi, deux ans, et c'est ce que nous faisons avec plusieurs, là,
organismes...
Le Président (M. Reid) : Aux
cinq ans.
Mme
Ouellet : ...du
gouvernement. Je veux savoir : Étant donné la structure de l'autorité,
est-ce que les différentes commissions...
en fait la commission du transport aura la possibilité, tout comme elle l'a
pour les autres institutions qui gèrent
le transport, aura la possibilité de pouvoir convoquer, en commission
parlementaire, comme... Moi, je sais qu'à l'aménagement du territoire on convoque la société d'habitation du
logement, puis ça se fait à peu près, là... il n'y a pas de règle fixe, là, des fois ça fait trois, quatre
ans que ça n'a pas été fait, d'autres fois, c'est un peu plus long, puis ça
fait 10 ans, puis on dit :
Woups! On a pris un peu de retard à suivre, là, l'évolution de l'organisation.
Et donc ça laisse une latitude en
fonction de ce qui se passe dans les différentes organisations. C'est sûr que,
quand tout va bien, des fois, on peut laisser passer de plus longs délais,
mais, quand on voit, vraiment, il y a une problématique, bien là les députés
de la commission concernée peuvent
dire : Écoutez, nous, on aimerait recevoir, en commission parlementaire,
l'organisme en question. Donc, est-ce que ce sera possible de le faire
pour l'autorité?
M. Daoust : Alors, pour répondre à
votre question, les juristes m'informent que la commission a toujours le
pouvoir de convoquer. Et ayant été dans des sociétés d'État dans le passé, à un
moment donné, on a eu des dossiers beaucoup
plus chauds, que la commission a senti le besoin d'entendre, et ça s'est fait.
Il y a d'autres moments... Mais, comme vous dites, il n'y a pas de
nécessité de le faire. Mais la commission a pleinement autorité de convoquer.
Le Président (M. Reid) : Ça
marche?
M. Daoust : C'est ce qu'on me dit.
Le Président (M. Reid) : Oui.
M. le député de Groulx.
M.
Surprenant : Dans la mesure où on nous assure que la commission a
autorité de convoquer, alors ça fait notre affaire. Ça pourrait être
fait dans cinq ans, dans six ans, dans sept ans, mais au moment où on le jugera
opportun, tout simplement. Mais j'abonde
dans ce que vous disiez tantôt, il ne faudrait pas que l'autorité soit sous
tutelle permanente, j'en conviens,
mais il faut qu'on ait le droit quand même de les entendre, et puis c'est ce
qui est convenu aussi. Alors, très bien.
Le Président (M. Reid) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet : Juste pour être
certaine. Parce qu'on a un vraiment un statut particulier du côté de
l'autorité, là, ce n'est pas comme
les autres sociétés d'État, parce que vous voulez que ce soit extracomptable.
Donc, même en fonction de son statut
particulier, il sera possible pour la Commission des transports de la convoquer
en commission parlementaire. Je veux juste être bien certaine.
M.
Daoust : C'est ce qu'on me rapporte, Mme la députée. Maintenant, on
peut demander à nos spécialistes de vous affirmer ça officiellement.
Mme
Ouellet : Et peut-être, en
même temps, pendant qu'ils sont en train de faire des validations, pour les
autres sociétés d'État, comme la
société d'habitation et du logement, est-ce que c'est indiqué dans la loi qui
la compose que c'est possible? Parce que, pour la convocation de ces différents
organismes là, ça doit être noté en quelque part qu'on puisse les
convoquer?
Des voix : ...
Le Président (M. Reid) : Oui.
Est-ce qu'on a consentement, pour vous entendre?
Une voix : Oui, tout à fait.
Le Président (M. Reid) :
Et votre titre également.
Mme Proulx (Lise) : Oui. Alors, Lise
Proulx, directrice des affaires juridiques de la Direction des affaires
juridiques du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification
des transports.
M. Daoust : On va appeler ça le MTQ,
O.K.?
Mme Proulx
(Lise) : Oui. Alors, bien
pour être certain, là, que la commission puisse avoir juridiction, là, sur cette
nouvelle organisation-là, on peut le vérifier, là, oui.
Une voix : ...plus officiel.
Mme
Ouellet : Si jamais il fallait l'inscrire, soit dans cette loi-ci
soit dans une autre loi, parce qu'il fallait l'ajouter dans la liste
d'un certain nombre d'organismes, à ce moment-là, nous dire où il faudrait le faire
puis...
Une voix : Puis on le verra,
si...
M.
Daoust : O.K. Bien, il
faudra le vérifier, là, puis on vous revient, là, peut-être
cet après-midi ou quelque chose comme ça si ça vous va.
Le
Président (M. Reid) :
Ce que je comprends, c'est que, si nécessaire, il y aura des amendements qui seraient
préparés ou... M. le député de Groulx.
M.
Surprenant :
...méconnaissance en droit, mais, si c'est affirmé que c'est l'intention du
législateur de pouvoir convoquer l'organisation en question, est-ce nécessaire
d'aller plus loin? C'est l'intention de, c'est très clair, là, c'est manifeste.
Donc, on pourrait s'entendre tout de suite...
Une voix : Bien, c'est ce
qu'on va s'assurer.
M. Daoust : Mais imaginons,
imaginons, M. le député, pour les fins de la discussion...
M. Surprenant : Oui, mais dans le
verbatim, c'est là.
M.
Daoust : ...que le commentaire qu'a fait la députée de Vachon est fondé, là, puis que, non, ce n'est pas prévu.
Bien, si on veut que ça se produise, ça peut être l'intention du législateur.
On l'exprimer dans la loi.
M. Surprenant : D'accord, très bien.
M. Daoust : Puis ce ne sera pas bien
long, on va faire un petit amendement. On a appris comment faire des amendements.
On est rendus bons.
M.
Surprenant : Mais c'est
qu'on l'avait dans le verbatim, là, nos discussions, notre événement,
mais c'est correct.
M. Daoust : D'ailleurs, vous êtes
inquiet sur un amendement, arrêtez de vous inquiéter.
Le
Président (M. Reid) :
Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Je pense que nous allons...
Est-ce que, de consentement, nous suspendons cet article en attentant?
M. Daoust : Est-ce qu'on le suspend
ou on le... Est-ce que ce serait là qu'on le trouverait, le...
Une voix : Peut-être à 126.1.
M. Daoust : Ce serait là? Bon, on va
le suspendre jusqu'à cet après-midi puis, si on voit qu'on est capables...
M.
Surprenant : Comme vous le
voulez. Parce qu'en fait on peut toujours revenir par la suite si on est consentants
d'y revenir. On pourrait l'adopter tout simplement puis, si on a à y revenir,
on y reviendra. Ça ne change rien.
M. Daoust : Après-midi, on va...
Le Président (M. Reid) : Alors donc, de
consentement... j'ai consentement pour suspendre l'article 126. Nous
passons à l'article 127. M. le ministre, vous avez la parole.
M. Daoust : L'article 127. «127. Le ministre
des Transports est chargé de l'application de la présente loi, à l'exception
des articles 82 [et] 87, qui relèvent du
ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du
territoire.»
L'article 127 établi la responsabilité politique
et juridique respectives du ministre des Transports, du ministre Affaires municipales, des Régions et de
l'Occupation du territoire ainsi que du ministre des Finances pour
l'application de la nouvelle loi lorsqu'elle sera en vigueur.
Le Président (M.
Reid) : Y a-t-il des interventions sur cet article? Cet article
127 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Reid) :
Adopté. Alors, nous avons terminé l'étude... pas l'étude, mais nous avons
terminé la liste des articles de
l'article 3 du projet de loi n° 76. Nous allons suspendre l'article 3 parce
que nous ne sommes pas prêts, c'est
ce que j'ai compris de... De consentement, nous allons suspendre l'article 3,
parce que, pour adopter l'article 3, il faut adopter tout ce qu'il y a
dedans. Et donc là on n'est pas prêts à le faire aujourd'hui.
Nous allons donc commencer l'article
4, qui est lui aussi, comme l'article 3, une nouvelle loi, une loi sur le
réseau de transport métropolitain. Et
nous allons commencer et nous allons reprendre avec les articles 1 de l'article
4, etc. Donc, nous allons commencer
l'étude de cet article 4 en commençant par l'étude de l'article 1, incorporé
dans cet article 4. Et, M. le ministre, vous avez la parole pour en
faire la présentation.
M. Daoust : Alors, sur
l'édiction de la Loi sur le réseau de transport métropolitain, dans sa partie
III, l'article 4 prévoit :
La Loi sur le Réseau du transport
métropolitain, dont le texte figure à la présente loi, est édictée Loi sur le
Réseau de transport métropolitain.
La disposition de l'article 4 vise à
édicter la Loi sur le Réseau de transport métropolitain. Cette loi fera l'objet
d'un chapitre distinct au Recueil des lois du Québec.
Le Président (M. Reid) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur cet article? Cet article
est-il adopté? Ah! pardon, Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet :
Bien, en fait, ce que je comprends, c'est qu'on ne peut pas adopter l'article
parce qu'il y a plein de
sous-articles, donc on pourra adopter l'article 4, sinon on ne fera pas le
travail des je ne sais pas combien d'articles qui s'en suivent, là, donc l'article 4, incluant... laissez-moi le temps
de me rendre jusqu'à la fin, incluant 91 articles, on ne peut pas
adopter à ce stade-ci l'article 4.
Le
Président (M. Reid) : Mais on est à l'article 1 de l'article 4.
Mme
Ouellet : Non, là on était...
Le
Président (M. Reid) : Non, ce n'est pas ça qu'on a fait?
Mme
Ouellet :
...juste à l'article 1. On n'a pas lu l'article 1. On était juste à l'article
4. Donc, l'article 4 doit être suspendu jusqu'à ce qu'on ait...
Le Président (M.
Reid) : Non, en fait, on l'étudie, alors, si on le prend comme
si on l'étudie, je m'excuse...
Mme
Ouellet :
Bien, on l'étudie.
Le Président (M.
Reid) : Oui, c'est ça, on l'étudie.
Mme
Ouellet :
On ne peut pas l'adopter.
• (12 heures) •
Le
Président (M. Reid) :
Alors, j'étais un pas trop loin, là. On n'est pas en train d'adopter, c'est,
tout simplement, on... l'article 4, donc, on l'étudie, donc on va passer à
l'article 1 de l'article 4. Je pensais qu'on était là, mais j'ai été
un peu trop vite. Et, M. le ministre, vous allez présenter l'article 1 de l'article 4. Nous faisons exactement
ce que nous avons fait dans l'article 3.
M.
Daoust : Alors, l'article 1.
«1. Est institué le "Réseau de transport métropolitain". Le réseau
est une personne morale de droit public.
«Le
réseau peut choisir, pour se désigner, d'utiliser un autre nom ou un acronyme
en transmettant au registraire des entreprises copie de la résolution à
cet effet.»
Le
premier alinéa de l'article 1 de la loi édictée par l'article 4 du projet de loi a pour objet d'instituer législativement le Réseau de transport
métropolitain, une personne morale de droit public.
Deuxième
alinéa. Cet article prévoit la possibilité, pour ce nouvel organisme, de faire
affaire sous un autre nom ou de se doter d'un acronyme.
Le
Président (M. Reid) : Bon, alors, maintenant, est-ce qu'on a
des interventions sur l'article 1 de l'article 4?
Mme
Ouellet : Oui,
tout à fait.
Le
Président (M. Reid) : Mme la députée de Vachon.
Mme
Ouellet : Oui, donc effectivement, là, nous arrivons au
Réseau de transport métropolitain, puis je sais que malheureusement le ministre, là, n'a pas pu, parce
qu'il n'était pas ministre du Transport à l'époque, assister à l'ensemble,
là, des présentations des mémoires. Mais là
le réseau métropolitain de transport, ce que ça vise à faire, c'est de
regrouper tous les CIT de la couronne sud, tous les CIT de la couronne nord, et
là vous pourrez nous confirmer il y en a combien sur la couronne sud, combien sur la couronne nord, là,
parce que j'ai toujours... je n'arrive jamais à faire le décompte exact.
M. Daoust :
Huit au sud, deux au nord, ce que je comprends.
Mme
Ouellet : O.K. Et aussi le réseau de train de banlieue. Donc
là, on arrive à la partie plus opérationnelle. Donc, on comprend qu'il y a la Société de transport de
Montréal, la STM, qui conserve son réseau, on a la Société de transport de Laval qui conserve son réseau et on a le Réseau
de transport de Longueuil qui conserve son réseau. Et là on fait une
espèce de beigne couronne nord, couronne sud avec le train de banlieue, là, à
l'intérieur.
Et
nous avons reçu plusieurs représentations... inquiétudes des maires, tant de la
couronne nord, de la couronne sud,
qui sont inquiets de perdre la proximité qu'ils ont actuellement avec les CIT
pour pouvoir répondre aux besoins de leurs
populations, de leurs citoyens, en faisant un seul conseil d'administration qui
regroupe tant couronne nord, couronne sud,
les CIT, mais qui regroupe le train de banlieue alors qu'on sait que le train
de banlieue et les CIT, ce sont deux, je vous dirais... C'est complètement différent, là, en termes de gestion,
le train de banlieue traversant l'ensemble du territoire, tandis que les
CIT ne traversent pas couronne nord, couronne sud.
Et c'est là la
discussion que nous avions commencé à avoir avec l'ancien ministre des
Transports sur une possibilité de pouvoir
avoir des structures qui répondent mieux aux besoins et mieux aussi à la
structure territoriale de ce qu'on
est en train de dessiner pour que les élus de la couronne sud puissent
conserver leur influence sur le transport de la couronne sud, tout comme Longueuil conserve son influence pour Longueuil,
puis Laval conserve son influence pour Laval,
puis Montréal conserve son influence pour Montréal. Et ils se questionnent
aussi : Pourquoi les élus de Montréal auraient des décisions à prendre sur le transport de la couronne sud,
alors que les gens de la couronne sud ne prennent aucune décision concernant la STM, la Société de
transport de Montréal? Donc, vraiment, on voit qu'il y a un déséquilibre
dans la construction de ce réseau-là.
Et
je pense que nous sommes exactement au bon moment au bon endroit pour pouvoir
ajuster le projet de loi, pour pouvoir
répondre à cette préoccupation et permettre aux élus de la couronne sud de
pouvoir continuer à influencer comme ils le faisaient avant. Ils sont
d'accord avec, je vous dirais, le fait que les CIT soient plus regroupés, parce
qu'on sait qu'il y a, des fois, certains
problèmes de transfert d'un CIT à l'autre. Donc, ils pensent qu'il peut y avoir
une amélioration avec un
regroupement, mais ils ne voient pas la plus-value de mettre tout ça dans le
même paquet, incluant la couronne nord
et le train de banlieue, parce que les décisions concernant le train de
banlieue et les investissements du train de banlieue, qui sont vraiment une infrastructure métropolitaine qui sera financée en grande partie
par le gouvernement du Québec pour tout ce qui est prolongation du réseau, comparativement au CIT, c'est vraiment deux
univers complètement différents et qui ne président pas aux mêmes
décisions puis aux mêmes considérations.
Donc,
de regrouper ces trois éléments-là à l'intérieur de la même structure va
éloigner les élus de la couronne sud sur
le transport de la couronne sud, va éloigner les élus de la couronne nord sur
le transport de la couronne nord. Donc, il serait tout à fait possible
d'avoir un réseau ou en tout cas une entité, après ça on peut les définir comme
on veut, là, mais une entité pour la
couronne sud, une entité pour la couronne nord et une entité pour le train de
banlieue, étant donné que le train de banlieue est dans un univers
complètement différent, et à ce moment-là de permettre aux élus de la couronne sud, comme ils le font actuellement à
travers le comité, là — on en a déjà parlé pour ce projet de loi ci, donc, vous
savez que la Communauté urbaine de Montréal, dans sa composition, a déjà fait une
répartition au niveau de ses membres
concernant la ville de Montréal, la ville de Laval, la ville de Longueuil,
après ça la couronne nord de Montréal, la
couronne sud de Montréal, ces entités-là sont déjà définies pour la Communauté
urbaine de Montréal — et donc
de permettre aux élus de la couronne
sud et de la couronne nord d'agir à l'égal des maires de Longueuil, de Laval et
de l'île de Montréal.
Le Président (M.
Reid) : M. le ministre.
M.
Daoust : Si vous permettez, M. le Président, pour simplement pour que
mon équipe me mette à jour un peu plus sur ce que dit la députée,
j'aimerais qu'on prenne une pause de quelques minutes pour que je puisse...
Le Président (M.
Reid) : Oui, on va suspendre les travaux pour quelques
instants.
(Suspension de la séance à
12 h 7)
(Reprise à 12 h 15)
Le Président (M.
Reid) : Alors, nous reprenons nos travaux. M. le ministre, vous
avez la parole.
M.
Daoust : Merci, M. le Président. Alors, écoutez, fondamentalement, ce que je comprends, puis
c'était avant que j'arrive, l'article 5 a été adopté puis l'article 5, qui est le fondement de la loi, sur la mission,
l'énoncé de mission, c'est la première chose qu'on fait, on dit : «Pour l'application de la
présente loi, sont des organismes publics de transport en commun : le Réseau de transport
métropolitain, la Société de transport de Laval, la Société de transport de
Longueuil et la Société de transport de Montréal.» L'article 5,
c'est là où on a campé l'esprit de la loi.
Maintenant,
au cours de nos discussions, on a quand
même eu des sensibilités qui sont
importantes à, justement, à cette gouvernance-là. Les choses qui sont en discussion dans le
moment puis qui ont été mises en veilleuses, qui est le C.A. de la RTM et l'article 91 avec l'amendement sur l'autonomie des couronnes, je
suis sensible à ça. Mais, à la base, on est en train de remettre en
question l'article 5 qui a déjà été adopté...
Une voix : ...
M. Daoust : Au chapitre II.
C'est Mission, section I.
Mme
Ouellet : Mais ce
chapitre V là, c'est un chapitre V à l'intérieur de l'article 3,
c'est l'article 5 à l'intérieur de l'article 3 pour
l'autorité, donc ce n'est pas la base même de l'ensemble de la loi.
Et là on
arrive spécifiquement à la partie du réseau. Et donc je pense que c'est
exactement ce point-ci que nous devons...
Et moi, je pense que, comme je vous dis, le principe, c'est de permettre aux
élus... Et les entités, on peut les créer d'une façon ou d'une autre,
là, il y a plusieurs façons de fonctionner. Mais, si on s'entend sur le
principe, je pense qu'après ça, sur les
modalités, ça va être assez facile de pouvoir les appliquer. On peut y aller
directement sur la forme, mais moi,
je crois que, dans un premier temps, si on peut s'entendre sur le principe, de
dire est-ce qu'on est d'accord, que ce
serait plus collé à la réalité, de pouvoir créer une entité pour la couronne
sud, une entité pour la couronne nord et une entité pour le train de banlieue. À ce moment-là, on se trouvera une
façon pour l'articuler. Et je pense qu'on commence l'article 4 qui
vise à créer le réseau des transports métropolitains.
Le Président (M. Reid) : M.
le député de Groulx.
M.
Surprenant : ...je voudrais rajouter aux propos de ma collègue, M. le
Président. Alors, d'abord, lorsqu'on a eu
nos discussions initiales, là, avant l'étude article par article, suite, donc,
aux mémoires qui ont été déposés aux auditions qu'on a faites, le ministre des Transports de l'époque nous avait
indiqué qu'il aurait des propositions à nous faire en arrivant aux articles où nous sommes rendus présentement.
Il avait entendu ce que les gens des différents groupes avaient soumis. Puis je vais revenir sur deux points en particulier,
d'abord le mémoire qui avait été déposé par la CMM. M. Coderre en
avait fait la lecture. Et à l'article 2.4, alors, il suggérait... enfin,
je vais vous le lire :
«Compte tenu
des besoins en déplacement des usagers actuels et prévisibles, et compte tenu
de la spécificité des couronnes nord
et sud de la communauté, il est recommandé que le comité de transition prévoit
les dispositions pour mettre en place
des directions territoriales au sein du RTM — selon lui — pour les couronnes. [Alors,] ces directions
permettront notamment», bon, un
paquet de choses. Donc, il était très ouvert à ce que les couronnes aient des
directions régionales. Alors, d'une part, c'est cela.
D'autre part,
la CITL, qui n'a malheureusement pas reçu d'invitation à venir présenter son
mémoire, en avait quand même préparé
un, mémoire, elle aussi. Et puis elle citait quelque part que, tel que
présenté, le nouveau modèle de «gouvernance [crée] ni plus ni moins deux catégories d'usagers», ceux des
centres-ville de Montréal, Laval et Longueuil, et ceux des couronnes nord et sud. Alors, ces derniers,
englobés dans une mégastructure perdent non seulement «le droit d'obtenir
des services de proximité souples et adaptés
à leurs besoins, à la réalité de leur terrain», mais perdent également le
«droit d'être représentés au sein des
conseils d'administration comme le sont les usagers des sociétés de transport
de Montréal, Laval et Longueuil», etc.
Alors donc,
il y avait manifestement de l'ouverture de la part tant du ministre qui était
là à l'époque, même du président de
la CMM. Et c'était une demande également des comités intermunicipaux des
transports d'avoir plus de pouvoirs pour pouvoir gérer la croissance.
• (12 h 20) •
Par ailleurs,
les syndicats nous ont interpellés puis ils nous ont dit que ça pourrait être
très difficile, voire périlleux de
fusionner tout ça en un coup. Il va y avoir des contrats, des conditions que
l'un a et que l'autre n'a pas, donc ça peut être très lourd à faire ça dans un bloc. Donc, ils nous suggéraient
implicitement d'y aller, excusez
l'expression, d'y aller mollo au niveau, là, des fusions. Alors peut-être qu'il pourrait commencer par Montréal,
Longueuil, Laval et puis de laisser aux
couronne nord et couronne sud plus de pouvoirs, d'autant plus que les couronnes
qui sont les régions où il y a la plus forte
croissance démographique... donc des besoins encore plus ponctuels de s'adapter
à ces mouvements de population là, alors
que le centre, bien c'est plus statique au niveau de mouvements de population,
alors c'est plus facile à gérer, le centre, à mon avis, là, commencer
par ça.
Puis dois-je
vous rappeler qu'au niveau des populations, si on regarde l'agglomération de Longueuil, la
population est de 411 000
environ, alors que, si on regarde la couronne sud, la couronne sud, c'est
490 000 et la couronne nord, c'est 574 000. Donc, il y a du monde, beaucoup de monde. Et puis alors je
me demande pourquoi on permet à Longueuil de fonctionner en tant que société et qu'on ne permet pas aux couronnes sud
et couronnes nord de fonctionner de la même manière alors que la population pour chacun sont plus élevée que la
couronne de Montréal puis qu'ils ont un input, à mon avis, qui va être plus ponctuel puis qu'ils
doivent avoir cette latitude-là de procéder à des changements en fonction de la
demande.
Alors donc,
je réitère le point peut-être pouvez-vous prendre plus de temps avec vos
collègues et puis peut-être de
consulter le ministre qui était là à l'époque à savoir ce qu'il en entendait
nous présenter pour avoir cette discussion-là puis peut-être nous revenir par la suite, qu'on
puisse amorcer l'étude de ces articles-là, et que vous soyez en toute connaissance
de cause.
Le Président (M.
Reid) : Merci, M. le député de Groulx. M. le ministre,
voulez-vous intervenir?
M.
Daoust : Bien, écoutez, encore une fois, moi, je suis intervenu au
niveau de cette loi-là, on avait déjà commencé l'article par article, comme l'a mentionné la députée de Vachon, je
n'étais pas... pas assisté aux auditions qui ont été faites, aux consultations particulières, alors, et ce me
semblait aller dans une direction assez claire comme intention gouvernementale.
Mais je pense que je vais me joindre un peu
à la proposition que vous faites, que je vais consulter un petit peu de mon
côté pour voir... L'objectif, c'est d'en
arriver à un règlement dans cette affaire-là, et j'aimerais être capable de
regarder un peu plus si...
Le Président (M.
Reid) : M. le député de Masson a demandé la parole.
M. Lemay :
Bien, merci pour cette ouverture. En fait, je voulais juste aborder dans le
même sens, là, de mes collègues parce qu'effectivement, si je reprends
simplement, là, la CMM, quand ils sont venus nous présenter ça, le 25 novembre 2015, à leur l'article 2.4, qu'ils
mentionnaient qu'ils voulaient avoir des directions territoriales au sein du
RTM, moi, ça semblait être à l'article 1
qu'on étudie présentement qu'on devrait inclure cela parce que je n'ai pas vu
un autre endroit dans la présente loi
qu'on pourrait inclure cette ouverture-là. Donc, j'apprécie l'ouverture du
ministre puis j'ai hâte de bien voir ça sera quoi les recommandations.
Le Président (M.
Reid) : Mme la députée de Vachon.
Mme Ouellet : Oui. Donc, c'est ça, et, suite à la présentation des mémoires, il y a
eu aussi plusieurs discussions. Moi,
j'ai rencontré en particulier le comité, là, de la couronne sud de Montréal
parce qu'ils sont vraiment proactifs, là, actuellement avec l'AMT pour s'informer. Ils ont vraiment développé une
expertise et je sais que c'est la même chose du côté de la couronne nord parce qu'on a aussi des représentations des
gens de la couronne nord, ils ont vraiment développé une expertise des élus, puis ils le savent entre
eux, là, qui qui a développé cette expertise-là du côté de la couronne sud, là,
c'est tel, tel, tel qui suit le dossier des
transports. Et donc eux, vraiment, souhaitent pouvoir avoir une entité où la
couronne sud décide pour la couronne
sud comme Longueuil décide pour Longueuil, et Laval décide pour Laval, et
Montréal décide pour Montréal. Et je sais qu'il y a exactement les mêmes
demandes du côté de la couronne nord. Donc, c'est pour ça qu'ici le réseau pourrait être composé, donc, de
trois branches, une branche couronne sud, une branche couronne nord et,
comme le train de banlieue traverse l'ensemble des territoires...
Et
les décisions du train de banlieue ne sont pas initiées par les mêmes
paramètres que les décisions d'autobus. Et les investissements de train de banlieue, ça n'a souvent aucune commune
mesure avec les investissements d'autobus. Donc, à ce moment-là, c'est un peu normal, et c'est ce que me disaient les
élus de la couronne sud, ils me disaient : Bien, pour le train de banlieue, que Québec soit bien présent
pour décider ce qui se passe pour le train de banlieue, on comprend ça, c'est normal. Mais, pour les autobus, on ne
comprend pas que nous ne puissions pas être près de nos décisions, parce que là
on parle de l'opération, on n'est pas dans
la planification, comme nous l'avons fait du côté de l'autorité, qui était
vraiment de la planification qui
étaient les grands enjeux et que comment les blocs s'imbriquaient. On est vraiment dans l'opération sur le territoire. Et, dans l'opération sur le territoire,
c'est aussi précis que l'arrêt va être à quelle place, et on est dans ce
genre de détail là, et ces détails-là sont importants pour l'efficacité du
réseau et pour la satisfaction des citoyens.
Les élus savent très
bien, des municipalités, que, si ça ne fonctionne pas bien, c'est les premiers
qui vont être interpellés, donc ils veulent
avoir les moyens d'être capables d'apporter des améliorations ou des
correctifs au besoin, ce qui n'est
pas possible dans la structure actuelle parce qu'ils sont vraiment
loin. Et couronne nord, couronne sud descend... Tu sais, les gens décident pour des services qui ne sont pas du tout sur
le territoire et qui n'ont même pas de lien, parce
que, franchement, vous dire, là, des gens
qui sont sur la couronne sud et qui s'en vont jusque sur la couronne nord, ça
doit être assez exceptionnel. Donc, il faut
passer à travers, là, le réseau de la couronne sud, le réseau de Montréal,
après ça, le réseau de la couronne
nord, il y a sûrement des exceptions, on va sûrement
trouver quelques cas, mais la fluidité n'est pas dans ce sens-là.
Et, vraiment, nous,
sur la couronne sud, actuellement, c'est principalement vers Montréal, mais ce qu'il
faut développer aussi — et,
actuellement, la lacune — c'est de l'est-ouest, parce que, de plus en plus,
les gens travaillent, par exemple,
le long de la 30 — on
sait à quel point la 30 est congestionnée déjà, malgré qu'elle l'a été,
qu'elle l'ait été — donc
ça prend du transport en commun, et il y a
une grande lacune du côté de la Rive-Sud pour ce qui est est-ouest. Donc,
c'est vraiment ces axes-là qui doivent être développés par les gens de
la couronne sud.
Et
il me semble, puis pour les maires de la couronne sud aussi, et je sais, la
couronne nord, c'est la même chose,
qu'il n'y a pas de raison qu'ils ne puissent pas voir les mêmes pouvoirs sur
leurs services d'autobus que les élus de Longueuil ou de Laval. Puis c'est ce qui est prévu actuellement, la façon dont un projet de
loi est structuré, et je pense que
ça prendrait des ajustements, somme toute, assez légers qui permettraient
d'avoir une équité et la proximité souhaitée, tant par les citoyens que
par les élus.
Le Président (M.
Reid) : Merci. M. le ministre.
M.
Daoust : Comme je vous le
disais, M. le Président, ce que j'aimerais faire, c'est être capable de
tenir quelques consultations de mon côté pour être
capable de revenir avec une position à...
Le
Président (M. Reid) :
Alors, qu'est-ce que vous proposez que l'on fasse? Est-ce qu'on suspend? Est-ce
qu'on se donne du temps?
M. Surprenant : ...suspendez les
travaux...
M. Daoust : Oui, ça m'aiderait, ça.
M. Surprenant : ...on reviendra la
prochaine séance.
Le Président (M. Reid) :
Parce que, autrement, ce que vous dites, c'est que vous avez besoin de faire
cette consultation-là...
M. Daoust : Bien, moi, c'est parce
que j'ai...
Le Président (M. Reid) :
...avant d'avancer article par article.
M. Daoust : Comprenez bien que j'ai
commencé à nager au milieu de la piscine, là.
Une voix : On comprend.
Le
Président (M. Reid) :
Alors, écoutez, on peut faire ça de consentement. Si les membres de la commission
consentent, nous allons suspendre nos travaux pour cet avant-midi, nous
revenons cet après-midi.
(Suspension de la séance à 12 h 28)
(Reprise à 15 h 11)
Le Président (M. Plante) : On est
prêts? Alors, nous allons reprendre nos travaux. Je vous rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 76, Loi modifiant l'organisation et la
gouvernance du transport collectif dans la région métropolitaine de
Montréal.
Lors de la
suspension de nos travaux cet avant-midi, nous étions... cet après-midi,
excusez-moi, nous étions rendus à l'étude
de l'article 1 proposé à l'article 4 du projet de loi. Je cède maintenant la
parole à M. le ministre des Transports.
M.
Daoust : Alors, merci, M. le Président. Conjointement avec mes
collègues des deux oppositions, nous aimerions prendre une pause pour être capables de nous concerter sur une
préoccupation que nous avons sur l'article qui est à l'étude
actuellement.
Le Président (M. Plante) : Donc,
maintenant, je vérifie s'il y a consensus pour suspension des travaux.
Une voix : Consentement.
Le Président (M. Plante) : Mais,
merci beaucoup. Donc, nous suspendons la séance.
(Suspension de la séance à 15 h 12)
(Reprise à 16 h 14)
Le
Président (M. Reid) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Je pense que, M. le ministre, vous voulez la parole. À vous la parole.
M.
Daoust : Merci, M. le Président. Écoutez, je pense, M. le Président, bien honnêtement, qu'actuellement on essaie
de défaire un noeud gordien. J'ai compris les discussions qui ont eu lieu entre
un représentant de mon cabinet, les deux représentants des oppositions. Actuellement, j'ai demandé aussi, pour fins de compréhension,
à ma sous-ministre d'être avec nous et de nous expliquer un peu, sur
le terrain, comment, dans son esprit, si on permet, bien sûr,
de l'expliquer, comment ça va
s'articuler sur le terrain puis, à partir de ça, comment on fait en sorte que
la couronne nord, la couronne sud puissent être présentes dans le processus
décisionnel.
Alors, si
vous me permettez, les deux partis d'opposition, j'aimerais qu'on entende Mme Dominique Savoie,
qui est sous-ministre au ministère des Transports,
nous expliquer, dans l'esprit de la loi sur laquelle nous travaillons
actuellement, quand on a fait ça de
la façon qu'on l'a fait, puis avec des amendements possibles qu'on pourrait y
apporter, qu'est-ce que ça veut dire au quotidien sur le terrain. Ça va?
Le Président (M. Reid) :
Alors, j'ai besoin d'un consentement de tous les membres. Un consentement?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M. Reid) :
Alors, Mme la sous-ministre, à vous la parole.
Mme Savoie (Dominique) : Bonjour.
Merci, M. le Président. Dans l'optique de la nouvelle gouvernance du transport collectif, le RTM va maintenant
s'occuper de l'opération qui va être contractualisée avec l'autorité, donc ne
prendra plus de choix autre que de livrer les services.
Ce qui
distingue beaucoup les services sur la Rive-Sud et la Rive-Nord, c'est que,
dans les faits, il y a très peu d'employés parce que tout était donné à
l'externe. Donc, on peut penser, par exemple, qu'il y a actuellement une
quarantaine de personnes qui travaillent pour desservir le territoire de la
Rive-Sud, il y a à peu près 70 personnes qui desservent
la Rive-Nord. Si on commençait à diviser les organismes en trois, on serait en
train de tripler les structures, avoir
trois conseils d'administration pour finalement des services qui vont être
contractualisés et qui vont être décidés au niveau de la desserte par l'autorité. Donc, ça fait plusieurs
structures pour peu de nombre d'employés, tandis qu'au niveau de la Société de transport, par exemple, de
Laval ou de Montréal, avec ses 9 000 employés, c'est sûr qu'elle a une
organisation complètement différente, mais
elle aussi va perdre certains pouvoirs, puisque ça va être l'autorité qui va
décider du type de service qui va être offert.
C'est pour ça
qu'on pense plus que de reconnaître les spécificités de la Rive-Nord et de la
Rive-Sud dans l'expression peut-être des préoccupations, notamment aux
conseils d'administration. On a vu, dans les consultations particulières, qu'il y a eu des représentations
pour qu'il y ait par exemple plus d'élus au RTM, ça pourrait peut-être être
une solution qu'on pourrait discuter puis
que le ministre pourrait soumettre au gouvernement. Mais, dans le quotidien
de créer trois structures pour 70 employés
qui ne regarderaient que les autobus et qu'on n'aurait plus non plus la
synergie qu'on tente de créer en
intégrant les trains de banlieue qui desservent aussi la Rive-Nord et la
Rive-Sud, mais qui seraient une autre
entité à part, en parallèle, quand on peut penser, juste un exemple du SLR du
pont Champlain où là on va avoir une
nouvelle infrastructure qui va être déployée et qui aurait trois organismes qui
voudraient essayer de faire l'intégration des services, ça paraît moins
optimal.
M. Daoust : Alors, dans le fond, ce
qu'on veut, c'est de donner un pouvoir décisionnel aux couronnes, si je comprends bien, là. Essentiellement, on s'en va
là. Et si on parle de 30, 40 employés, si on est pour faire un C.A. et tout ça,
moi, j'aimerais mieux qu'on essaie de leur donner du pouvoir au sein de ceux
qui prendront les décisions.
Mme
Ouellet : C'est sûr que,
logiquement, c'est plus facile de créer des entités. Moi, je comprends, là,
votre réserve concernant ça, mais je
pense que ce serait plus simple, là. Mais, si on est capables, à l'intérieur,
ce qu'on discutait un petit peu plus
tôt, de directions régionales à l'intérieur du même réseau, mais que les
décisions concernant les autobus, parce que là il faut vraiment expliquer, là, de la couronne sud soient
décidées par les élus de la couronne sud puis on est capable de se trouver un mécanisme de décision qui reflète
ça, et la même chose pour la couronne nord, et que l'ensemble du conseil
d'administration prévu, lui, est correct
pour le train, parce que le train, allant partout, bien, moi, je pense qu'on
peut le regarder.
Mais, moi, ce
que j'aimerais comprendre, c'est comment vous allez créer cette possibilité
que, pour les autobus de la couronne
sud, ce soient les élus de la couronne sud qui puissent décider, et non pas
l'ensemble du conseil d'administration
tel qu'il est présenté. Ou même si on faisait une modification un peu du
conseil d'administration, il restera qu'il
y aurait des élus qui sont hors couronne sud qui décideraient pour la couronne
sud, alors qu'il n'y a pas d'élu hors Longueuil
qui décide pour les autobus de Longueuil, par exemple. Puis c'est normal, là. Ça,
je ne veux pas remettre ça en considération. Donc, c'est juste pour
avoir la même logique qui s'appliquerait pour les autobus de la couronne sud.
Ça fait qu'on
réussisse d'une façon ou d'une autre, moi, je suis assez ouverte à
l'organigramme, en autant qu'on atteigne cet objectif.
M. Daoust : Est-ce que vous aimeriez
commenter, Mme Savoie?
Mme Savoie (Dominique) : Oui. Je
voudrais juste...
Le Président (M. Reid) : Oui,
Mme la sous-ministre.
• (16 h 20) •
Mme Savoie
(Dominique) : M. le
Président, je voudrais juste nuancer que l'actuelle situation par exemple à la
STM ou à Laval va faire en sorte qu'elle va
être changée, elle aussi, et même le choix des autobus ne sera pas fait par les
élus de Laval ou de Longueuil, ça va être le
grand plan d'intégration des services faits par l'autorité. Là, ça
va être de la gestion contractuelle : j'ai combien
d'employés, les conventions
collectives, les performances, les
niveaux de performance qui vont tous
être dictés par l'autorité. Ça fait qu'on est beaucoup plus dans une gestion
opérationnelle que de dire : Les élus de Laval vont décider pour
Laval. C'est l'autorité qui va soumettre un grand plan d'ensemble des
déplacements.
Mme
Ouellet : Je suis d'accord, et on a bien compris ça, mais, tout comme
l'autorité va décider... puis on a fait l'autorité, à quelques articles près, je pense que c'est pas mal
avancé, mais, tout comme pour la balance, ce sera le conseil d'administration de Laval... du STL
qui décidera pour la STL, pour les autres éléments qui ne sont pas décidés par l'autorité, hein, ils auront à opérationnaliser
les éléments décidés par l'autorité, bien, ce serait la même chose. Ce sera donc les gens pour
l'opérationnalisation de ce qui aura été décidé par l'autorité de la couronne
sud qui pourront décider pour l'opérationnalisation de la couronne sud. Juste pour le volet
autobus. On comprend, pour le volet train, c'est autre chose, là.
Le Président (M. Reid) :
Allez-y.
Mme Savoie
(Dominique) : Je pense
qu'il faudrait vraiment qu'on le
regarde parce que diviser un C.A. qui dit : Bien, pour tel type de décision, ce n'est que quatre membres sur 12 qui
prennent les décisions versus... pour de la vigie, parce que c'est de la vigie, là, c'est de la vigie
de contrat. C'est juste la nuance que je trouve importante de faire; on est
en vigie de contrat, en efficience, on n'est
pas en : on va décider du niveau de service, là. Ça va tout être convenu
avec l'autorité. On est plus en saine
gestion. Puis Laval va maintenant être en saine gestion. Ils le sont déjà, mais
ils vont être surtout en gestion des opérations, en supervision et non
pas en décision. Ça fait que c'est difficile de dire à un C.A. : Il y en a quatre qui vont décider. On peut le
regarder, là, mais il faut bien comprendre la nuance qu'il n'y aura pas des
décisions qui vont être prises sur des
arrêts d'autobus, là. Ça va être : On s'assure que les contrats sont bien
donnés, les appels d'offres ont été
faits et qu'on répond aux attentes de service que l'autorité nous a données.
C'est une responsabilité de vigie qui habituellement est partagée par
tous les membres d'un conseil d'administration et non pas juste certains membres pour certaines sections. En plus, dans la
loi, ils vont souvent être redevables de l'ensemble de leurs actions. On
ne peut pas dire : Il y a juste quatre
membres sur... Il y a des membres indépendants, aussi, là, on ne peut pas
cibler qui parle.
Mme
Ouellet :
Je pense qu'on peut regarder de faire des comités qui pourront décider par
territoire, mais il faudrait qu'ils
soient décisionnels, les comités. Ça fait que, regardez, qu'on le fasse d'une
façon ou d'une autre, ça revient au même, là. Mais je suis un peu surprise que vous me dites : Sur les arrêts
d'autobus, il ne pourra pas y avoir de décision. Je suis assez surprise d'entendre que, par exemple, du
côté de la Société des transports de Montréal, la Société des transports
de Montréal ne pourra pas décider de ses arrêts d'autobus.
Mme Savoie
(Dominique) : Elle va
sûrement décider de ses arrêts d'autobus, mais qu'un C.A. se penche morceau
par morceau sur les arrêts d'autobus, c'est
plus ça que je trouve qui est un peu de la microgestion qui ne relève pas d'un
C.A., là.
Mme
Ouellet :
Probablement pas, mais des fois il y a certains éléments, et c'est ce que nous
ont fait valoir les élus de la couronne sud en particulier, que, oui,
des fois, certains arrêts sont plus sensibles et que, oui, il y a des représentations qui leur sont faites de ce
niveau-là, et c'est cette proximité-là qu'ils souhaitent conserver en service à
leurs citoyens. Parce que c'est sûr
que, s'il y a des problématiques de ce genre-là, ils vont s'en faire parler.
Ils veulent donc avoir cette proximité-là à l'intérieur du nouveau
cadre.
Mme Savoie
(Dominique) : Mais je pense
que, quand il y a eu les consultations, l'ACTIM et la CMM ont plus revendiqué d'avoir la majorité au C.A. du RTM pour
les élus pour justement avoir des postes qui pourraient faire valoir les
préoccupations de la Rive-Nord et de la Rive-Sud. Ils n'ont pas demandé que
toutes les décisions soient prises en sous-groupes
de Rive-Nord, Rive-Sud, mais ils disaient : On veut une voix, on veut
effectivement être entendus et on souhaiterait — puis c'est peut-être ce que le ministre
pourrait regarder — que les
élus soient en majorité sur la gestion du C.A. dans son ensemble et non
pas de subdiviser chacune des décisions par quatre membres du C.A. ou trois membres du C.A. Moi, c'est comme ça que je
l'avais compris dans les représentations que l'ACTIM a faites et la CMM
à ce sujet-là.
M.
Surprenant : Ces élus-là, donc, qui seront majoritaires, on parle
d'élus de la couronne nord et couronne sud.
Mme Savoie
(Dominique) : Les élus, dans
sa globalité, étaient majoritaires, et on pourrait regarder à mettre des
postes plus spécifiquement élus indépendants
tous ensemble qui représenteraient le poids. Ça, je pense que le ministre
pourrait faire des amendements là-dessus
pour les couronnes, et c'était ça qu'ils revendiquaient beaucoup, l'ACTIM et la
CMM. Moi, c'est ce que j'ai retenu.
Mme
Ouellet : Vous
savez pourquoi c'est ça qu'ils ont revendiqué, parce qu'ils se sont fait dire
que, s'ils revendiquaient plus, ils ne l'auraient
pas. Donc, moi, c'est exactement ce qu'ils m'ont dit. Et vraiment, ce qu'ils
souhaitent avoir, et même les élus de
la couronne sud, au début, ce qu'ils avaient pensé, c'est d'avoir deux
territoires, là. J'ai dit : Non,
deux territoires, ça ne sera pas possible, là, déjà de... Donc, c'est vraiment leur volonté de
garder cette proximité-là. Et moi, je pense qu'il y a moyen d'arriver.
Et, si on
veut avoir une cohérence dans et la responsabilité et l'imputabilité... Parce
que, d'un autre côté, comme le réseau traite aussi du train, comme je le
disais plus tôt dans nos discussions préalables, bien, le train — et ça, les élus étaient d'accord — c'est normal que Québec ait un certain poids
dans les décisions concernant le train de banlieue, étant donné qu'ils
ont la majorité du financement, et ça, c'est une question d'imputabilité. Et
moi, je pense que, dans ces structures-là que nous sommes en train de créer, il
faut regarder les questions d'imputabilité. Et là, l'imputabilité concernant les trains de banlieue n'est pas la
même imputabilité que les autobus, parce que les autobus vont
être essentiellement financés, en
tout cas, en grande partie par les
citoyens des municipalités concernées, qui sont représentés par les élus,
tandis que les trains de banlieue risquent
d'être en grande partie financés par Québec, et donc le gouvernement du Québec, c'est
normal qu'en termes d'imputabilité il ait un lien. Ça fait que les deux
imputabilités ne sont pas les mêmes.
Donc, moi, je pense que l'imputabilité
qui est prévue dans le projet de loi actuellement pour le réseau me semble
assez en ligne avec la vision train de banlieue, mais qu'on pourrait penser, si
on veut rester strictement à l'intérieur de ce cadre-là, à des territoires et avec des comités qui seraient décisionnels
pour chacun des territoires, les comités du C.A.
M.
Daoust : Ça me paraît... en tout cas, considérant l'effectif total
qu'il y a, puis c'est opérationnel au niveau du réseau, ça me paraît une
structure qui est lourde.
Mais,
en bout de ligne, là, le pouvoir décisionnel va être à l'autorité, et vous
sembliez suggérer qu'on pourrait repenser notre façon de... Le processus
décisionnel, ça prendrait quelle forme dans votre esprit?
Mme Savoie
(Dominique) : Bien, en fait, ce qu'on pourrait plus regarder, de
s'assurer ou... Je vous rappelle qu'actuellement
ce serait une majorité qui serait
détenue par des indépendants. On pourrait regarder de l'inverser pour le
RTM pour que ça soit une majorité d'élus et de s'assurer que, tant en
additionnant les indépendants et les élus, qu'il y ait une représentation beaucoup
plus importante pour la Rive-Nord et la Rive-Sud qui pourrait répondre aux préoccupations et qui pourrait, à ce
moment-là, comme C.A., quand ils sont
à raffiner les lignes de service, bien, pouvoir jouer leur rôle. Je trouve ça plus facile à penser, à gérer ça. Puis il
faut penser que les trains de banlieue, ils sont sur le territoire de la Rive-Nord et de la Rive-Sud. Ça va
faire trois discussions complètement non intégrées si on dit : Quels élus vont avoir leur mot à dire dans un C.A. pour
le train de banlieue versus les quatre pour la Rive-Nord puis les quatre
pour la Rive-Sud? À un moment donné, ça devient un petit peu, peut-être,
difficile, là.
Je
pense que d'avoir une majorité d'élus avec des places indépendantes et élues en
majorité pour la Rive-Nord, pour la
Rive-Sud, ça pourrait être une proposition intéressante et au bon niveau. Et on
pourrait même dire, on pourrait souhaiter... Mais c'est sûr que, dans un
projet de loi, il faut faire attention, un projet de loi, ça vit longtemps,
puis, quand on impose des organigrammes,
bien, les organigrammes, des fois, par la force des choses, peuvent devoir
changer et s'adapter, mais on pourrait dire qu'il y a toujours
un souci, même dans l'organisation du RTM, de la réalité Rive-Nord, la réalité Rive-Sud. Parce que,
pour moi, c'est deux réalités, ce n'est pas trois, parce que
trains de banlieue, il y en a dans la
Rive-Nord puis dans la Rive-Sud. Ça fait que c'est deux réalités, Rive-Nord, Rive-Sud,
qu'on pourrait voir... et mettre un
principe, peut-être, dans le projet
de loi, sur l'organisation, sans le couler dans le béton, parce
qu'on ne sait jamais ce qui peut
arriver, il peut y avoir plein de choses qui évoluent, puis une loi, bien, la
réouvrir pour ça... On essaie toujours d'être prudents, là, ne pas
tomber dans des choses qui vont mal vieillir, là.
Mais
moi, je pense que le réel pouvoir, il est dans l'autorité, puis, si on veut
reconnaître les revendications, on pourrait
proposer au gouvernement de faire des amendements, le ministre,
s'il est d'accord pour avoir une représentation d'élus plus grande, et là, de
façon collégiale, ils seraient plus
capables de faire valoir leurs points
de vue sans faire autant de points
spécifiques Rive-Nord, Rive-Sud pour les autobus. Je pense qu'ils vont être
amplement capables de faire valoir leurs points de vue.
Mme Ouellet : ...créer avec ça... Parce que vous dites : Il y a
deux réalités : le train de banlieue, il y en a sur la couronne nord, sur la couronne sud. La majorité
des stations de train de banlieue sont à Montréal, sont sur l'île de Montréal.
Mme Savoie (Dominique) : Non. La ligne qui est la plus populaire, c'est la
ligne Deux-Montagnes, sur la Rive-Nord. C'est la plus grande
ligne, la plus achalandée, et ça part de Saint-Jérôme.
Mme Ouellet :
Je ne parle pas de la plus populaire, je dis : La majorité des stations.
Mme Savoie
(Dominique) : Bien, je pense qu'on...
• (16 h 30) •
Mme Ouellet : ...avec toute la ligne vers l'ouest, puis il y en a
une partie qui est vers... En tout
cas, de toute façon, une grande partie des stations... On pourra les
compter. Je pense que c'est une majorité. Mais, pour faire simple, une grande partie des stations sont de toute façon sur l'île de Montréal, à Laval et traversent le territoire du RTL. Et
pourtant ces entités-là ne sont pas sous le réseau. Et vous dites :
Dans un projet de loi, il ne faut pas trop définir les structures. En fait, et c'est ce que je disais aussi plus tôt,
en termes de pertinence, la couronne sud a sa pertinence
ensemble, et là on passerait de huit entités à une seule, là, donc a sa
pertinence.
Mais
la pertinence de mettre ensemble la couronne nord ou la couronne sud, c'est
territorial. Il n'y a pas vraiment
de lien. La seule pertinence qu'il y a,
c'est que c'est tous les deux des gestions de contrat. Ce ne sont pas du
personnel des sociétés
de transport, c'est de la gestion de contrat. Mais il n'y a
pas de pertinence territoriale, parce
que la pertinence territoriale, elle
est bien plus entre la couronne nord et le RTL puis... entre la couronne nord
et la STL, et la couronne sud, et le
RTL, et Longueuil. Ça, il y a une pertinence de territoire, il y a
une complémentarité. Mais, entre la couronne nord et la couronne sud,
c'est assez rare, là, qu'il va y avoir directement des liens.
Donc, moi, je suis assez surprise de voir que,
dans la structure que vous avez créée, vous avez comme créé deux catégories. Et Longueuil gère ses autobus, Montréal
gère ses autobus et le métro, Laval gère ses autobus. Mais la couronne sud ne peut pas gérer ses autobus et le
fait gérer par une espèce de conseil
d'administration qui est composé
de monde de Montréal, de Laval, de la
couronne nord, alors que ça ne concerne que les gens de la couronne sud sur la
partie autobus. Sur la partie train,
là, il n'y a pas de problème. Mais, sur la partie autobus, où il y a vraiment
un besoin de proximité et... Et, même
si on rebalance le conseil
d'administration, ça convient plus
pour le volet autobus, mais ça convient moins pour le volet train, parce que le volet train, là, vous perdez l'imputabilité du
gouvernement sur le volet train. Moi je ne comprends pas ce
mélange-là que vous avez fait et de vouloir créer deux catégories
de réseaux de transport, une catégorie
qui est... comment qu'on appelle ça, quand c'est géré par... sous...
Une voix : Sous tutelle.
Mme
Ouellet : ...sous tutelle,
d'autres élus qui ne sont pas sur le territoire,
tandis que les territoires de Longueuil, de Montréal et de Laval, eux, on leur fait suffisamment confiance pour
gérer leurs affaires, mais c'est comme si on mettait la couronne nord et
la couronne sud sous tutelle des autres élus. Je trouve ça un peu bizarre.
Le
Président (M. Reid) : Je vous arrête un instant, parce que,
techniquement, nous parlons sur le n° 1, et on arrive à la fin des temps qui sont réservés. Est-ce que
vous voulez continuer à faire cette discussion, qui me paraît productive, là?
Mais j'ai besoin à ce moment-là d'un
consentement des membres de la commission pour qu'on puisse continuer à le
faire, même si on dépasse le temps prévu pour l'article n° 1.
Mme Ouellet : Est-ce qu'on a vingt
minutes par alinéa?
Le Président (M. Reid) : Vous
dites? On a terminé pour au moins une...
Mme Ouellet : Oui, mais c'est alinéa
par alinéa normalement.
Le Président (M. Reid) : Il
n'y a pas eu d'entente là-dessus. Donc, normalement, c'est l'article, mais...
Mme Ouellet : Ah! moi, je l'ai
demandé au début de la commission, que ça soit alinéa par alinéa.
Le
Président (M. Reid) : Je ne pense pas qu'on avait... Est-ce
qu'on avait eu consentement pour ça? Je ne m'en rappelle pas.
Mme Ouellet : Bien, il n'y a pas
besoin de consentement. Ça va de base.
Le Président (M. Reid) : Non?
Oui?
Une voix : ...
Le
Président (M. Reid) : Oui, O.K. Oui. Mais, de toute façon, moi,
c'était juste... Ce n'est pas pour empêcher, là, c'était simplement pour qu'on soit dans les règles. Et, si on est
d'accord tous pour qu'on continue cette discussion-là, qui me paraît
productive pour l'instant, là, je pense qu'on peut y aller comme ça.
M.
Surprenant : Bien, ça peut être donné par tranche, un 10 minutes de
plus, puis pour éviter qu'on emprunte. Mettre une échéance puis qu'on y
revienne.
Le Président (M. Reid) :
Alors, on y va avec 10 minutes? On a consentement là-dessus? D'accord. Allez-y.
M. Daoust : Écoutez, moi, ce que je
veux, c'est qu'on devienne efficaces sans tout changer le système. Les dimensions, pour moi, deviennent importantes,
parce que je ne veux pas mettre une structure qui est hyper lourde pour une petite organisation. Mais je ne suis pas en
désaccord avec la proposition, tout au moins, ce que semble vouloir dire ma
sous-ministre à l'effet que, s'il y a lieu
de porter des amendements au niveau de l'autorité, au niveau du conseil, c'est
ce que je comprends, pour faire en
sorte que les couronnes aient du pouvoir, ça, je suis à l'aise avec ça. Mais je
comprends aussi que le réseau de
transport métropolitain, c'est une structure opérationnelle, ce n'est pas une
structure décisionnelle. Est-ce que c'est...
Mme Savoie (Dominique) : Tout à fait.
M.
Daoust : Alors, si c'est une structure opérationnelle, pourquoi on la
doterait d'une structure décisionnelle, alors qu'elle est là pour opérer, elle n'est pas là pour décider? Mais
de donner du pouvoir à la structure décisionnelle, de donner du pouvoir
aux couronnes, est-ce que je dois aller pour ça... Puis je m'excuse de poser la
question, mais c'est parce que je ne suis pas familier avec la procédure.
Est-ce que je dois retourner au Conseil des ministres avec ça?
Mme Savoie (Dominique) : Oui, parce
que c'est majeur comme modification, oui.
M. Daoust : Mais, si c'est ça qui
règle le problème, peut-être que...
M.
Surprenant : Mais je
pourrais proposer un amendement à ce sujet-là, une proposition, en fait, d'amendement, qui recompose... une proposition de composition au conseil d'administration du
RTM, qui pourrait, là, en fait, pour notre part, nous satisfaire, là. Je
peux vous la...
M.
Daoust : Pas de problème, moi, je vais vous écouter. Moi, ce que je cherche, là... je suis bien
conscient que cette partie-là est
difficile. Et, en bout de ligne, je suis sensible au fait que les couronnes, et
nord et sud, ne veulent pas être laissées
pour compte dans tout ça puis être à la merci de d'autres décideurs. Alors, ils
doivent être partie prenante à la décision
puis ils doivent avoir aussi du pouvoir, eux autres aussi, je suis conscient de
ça. En même temps, je veux qu'on reste conséquents avec l'ensemble de la
structure du projet de loi. Mais c'est vous qui décidez, M. le Président.
Le
Président (M. Reid) :
Bien, en fait, moi, ce que je voulais demander au député de Groulx,
c'est : Est-ce que vous
souhaitez d'en présenter informellement, continuer cette discussion, là, comme
on fonctionne, ou si vous voulez y aller formellement tout de suite avec
un amendement?
M.
Surprenant : Bien, en fait, c'est que la composition, moi, ça a égard
à l'article 24, donc, on n'est pas rendus là. Alors, ce que je pourrais peut-être faire, on pourrait peut-être faire
une pause. Je pourrais la soumettre aux gens, qu'ils la lisent, et puis,
après ça, on pourra s'entendre si on va aller là, à l'article 24.
M. Daoust : Est-ce que vous le
déposez à titre consultatif pour le moment?
M. Surprenant : Consultatif, pour le
moment, oui.
M. Daoust : Ça sera plus simple.
Le
Président (M. Reid) : On va suspendre les travaux pour
permettre une discussion informelle. Je pense que la discussion est de
bon ton et on peut avancer de cette façon-là aussi.
(Suspension de la séance à
16 h 37)
(Reprise à 16 h 50)
Le
Président (M. Reid) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Je
pense que, M. le député de Groulx, vous avez une proposition à faire au nom d'ailleurs...
de la part de tous les membres de la commission.
M.
Surprenant : Merci, M. le Président. Alors, on a eu une discussion très constructive,
et je crois que le ministre
veut aller débattre des propos qu'on a tenus avec ses collègues, puis ça va lui
prendre un certain temps. Donc, en conséquence, j'invoquerai l'article 165 de
nos règlements pour demander l'ajournement des travaux jusqu'à demain.
Le Président (M. Reid) :
Jusqu'à demain. Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Reid) : Elle
est adoptée, donc les travaux sont donc ajournés jusqu'à demain.
(Fin de la séance à 16 h 51)