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(Onze heures sept minutes)
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des transports reprend ses travaux pour
étudier article par article le projet de loi 46.
J'aurais besoin d'un consentement pour remplacer ce matin M. Blouin
(Rousseau) par M. Fallu ( Groulx); M. Desbiens (Dubuc) par M. LeMay
(Gaspé); M. Léger (Lafontaine) par Mme Lachapelle (Dorion); M.
Mathieu (Beauce-Sud), c'était fait, et M. Vallières (Richmond)
par M. Rocheleau (Hull).
Est-ce qu'il y a consentement?
M. Ciaccia: Consentement.
Projet de loi 46
Le Président (M. Desbiens): Nous en étions à
l'étude de l'article de la section VII B: Transport des personnes
handicapées. Article 3981...
Est-ce qu'on revient aux articles en suspens ou si on poursuit?
M. Ciaccia: J'aurais une question.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je pense qu'on pourrait continuer et revenir aux
articles en suspens vers la dernière demi-heure.
M. Clair: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Desbiens): On continue à 3981.
M. Ciaccia: II faut comprendre les changements qui ont
été faits dans ces articles. Aux subventions pour le transport
des personnes handicapées, est-ce que ces articles effectuent un
changement?
M. Clair: Non, parce que les subventions au transport des
personnes handicapées sont versées sur la base d'un décret
du gouvernement qui a été adopté en vertu de l'article 4
de la Loi sur les transports. Tous les programmes d'aide financière du
ministère des Transports au transport de personnes, comme de
marchandises d'ailleurs, sont assis juridiquement sur l'article 4 de la Loi sur
les transports qui donne un pouvoir très général au
gouvernement d'adopter des programmes de subvention aux transports. Tout ce
qu'on modifie par l'article 3981, c'est qu'on vient standardiser la
méthode d'intervention des municipalités dans le transport.
M. Ciaccia: Si vous dites, dans l'article 3980, qu'une
corporation peut aussi - cela n'exclut pas les autres - accorder une subvention
à tout organisme sans but lucratif, c'est en plus, ce n'est pas
limité...
M. Clair: Dans le transport adapté.
M. Ciaccia: Ce n'est pas strictement limité aux organismes
sans but lucratif.
M. Clair: Non. Les subventions au transport adapté sont
données, dans le fond, tant par les municipalités que par le
gouvernement. Le gouvernement défraie 75% et les municipalités
15% ou 20% environ du coût du transport adapté, la personne
transportée défrayant le reste, soit un montant correspondant
à peu près au coût du transport en commun
régulier.
M. Ciaccia: Je n'ai pas d'autres commentaires.
Le Président (M. Desbiens): L'article 3981 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
398m?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 398n?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): C'est adopté. L'article
398o?
M. Ciaccia: Cet article détermine qu'une subvention n'est
accordée qu'à un organisme sans but lucratif plutôt
qu'à un détenteur de permis.
M. Clair: La corporation peut le faire avec n'importe qui par
contrat, à l'article 3981. À l'article 398o la
municipalité peut
accorder une subvention à tout organisme sans but lucratif qui
assure l'organisation d'un service spécial de transport pour les
personnes handicapées de son territoire. C'est un pouvoir qui se
retrouvait déjà dans la Loi sur les cités et villes et le
Code municipal.
M. Ciaccia: Est-ce que je peux comprendre d'abord que, s'il y a
un contrat... Quand vous dites qu'un contrat peut être accordé
à n'importe qui, cela veut dire que, si un contrat est accordé
à un transporteur privé...
M. Clair: Oui.
M. Ciaccia: ...pour transporter des personnes handicapées,
la corporation ne peut pas donner de subvention à ce transporteur. Elle
peut la donner seulement à un organisme sans but lucratif.
M. Clair: M. le Président, l'article 3981, c'est l'article
qui habilite de façon générale les municipalités
à contracter.
M. Ciaccia: Quel article?
M. Clair: L'article 3981 autorise de façon
générale les pouvoirs habilitants de contracter. Il faut bien
lire le texte: Une corporation peut aussi, par règlement approuvé
par le ministre des Transports, accorder une subvention à tout organisme
sans but lucratif qui assure l'organisation d'un service spécial de
transport pour les personnes handicapées de son territoire. Ce qui se
produit, c'est qu'il y a souvent des municipalités qui ne contractent
pas directement avec un transporteur. Si elles le font avec un transporteur,
elles peuvent contracter, mais la façon de le faire, ce n'est pas par
subvention, c'est par contrat. Dans les municipalités, souvent certaines
d'entre elles préfèrent ne pas contracter directement avec un
transporteur, mais plutôt faire affaires avec un organisme sans but
lucratif contrôlé par les personnes handicapées
elles-mêmes ou l'association des personnes handicapées de telle
municipalité. C'est l'organisme sans but lucratif qui contracte avec le
transporteur. C'est le cas, par exemple, chez nous à Drummondville
où ce n'est pas un transporteur détenteur de permis, ni aucun
autre transporteur, mais un organisme sans but lucratif... (11 h 15)
M. Ciaccia: Je comprends, mais dans...
M. Clair: ...qui reçoit la subvention et organise
lui-même le transport, tout comme cela pourrait être que la ville
verse la subvention à l'organisme sans but lucratif qui, lui, voit
à l'organisation, à la signature d'un contrat avec un
transporteur.
M. Ciaccia: Je comprends. C'est juste pour me faire confirmer
que, si le contrat est avec un transporteur privé, même pour les
handicapés, on ne peut pas accorder une subvention...
M. Clair: Non.
M. Ciaccia: C'est seulement si c'est un organisme sans but
lucratif.
M. Clair: Seulement si c'est un organisme sans but lucratif.
Le Président (M. Desbiens): L'article 398o est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 33 en
son entier est-il adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Sur division parce que...
Le Président (M. Desbiens): Sur division...
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Sur division.
M. Clair: L'article 34, M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): L'article 34, M. le
ministre.
M. Clair: À l'article 34, j'ai un petit amendement
à proposer, exactement le même que celui que nous avons
adopté à l'article 33, soit de remplacer la première
phrase du premier alinéa de l'article 467 de la Loi sur les cités
et villes que cet article introduit par la suivante...
Le Président (M. Desbiens): 467.7.
M. Clair: ...467.7, qui se lirait comme suit: "Un exemplaire d'un
règlement du conseil modifiant le service, autre qu'une modification
d'horaire, doit être transmis au ministre des Transports." C'est pour
éviter, comme je l'avais dit vendredi, qu'un règlement qui ne
modifie que l'horaire doive être approuvé et doive être
transmis au ministre des Transports. Ce n'est pas un renseignement qu'il est
utile d'avoir pour le ministre des Transports.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
M. Clair: Quant au contenu même de
l'article 467, c'est-à-dire de l'article 34, c'est le pendant des
amendements que nous avons apportés au Code municipal, c'est exactement
la même chose.
M. Ciaccia: Les mêmes remarques s'appliqueraient. Je pense
qu'on pourrait dire, plutôt que de répéter et de refaire le
débat, que l'article 34 est adopté sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'article 34, tel
qu'amendé, est adopté sur division.
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 35 est
adopté?
Modification à la Loi sur la
Communauté régionale de
l'Outaouais
M. Clair: L'article 35 vise simplement à donner à
la CTCRO et - on va le voir aussi tantôt - à toutes les
corporations municipales ou intermunicipales de transport le pouvoir d'offrir
un service de transport aux handicapés en dehors de leur territoire si
elles ont conclu un contrat avec une autre municipalité. Un instant!
M. Ciaccia: ...faire certains commentaires sur l'article qui
affecte sa région?
M. Clair: Oui, je suis tout à fait d'accord. J'avais omis
de vous proposer - il n'était pas dans l'ordre - un petit
amendement...
Le Président (M. Desbiens): À l'article 35?
M. Clair: ...à l'article 35, oui.
Le Président (M. Desbiens): Avez-vous une copie?
M. Clair: Oui. Vous en avez une copie, c'est le suivant.
Le Président (M. Desbiens): Ah bon! D'accord, cela va.
M. Clair: L'article 35 de ce projet de loi serait modifié
par l'addition, après le sous-paragraphe ii du paragraphe f de l'article
171 que cet article modifie, du sous-paragraphe suivant: "iii. Conclure tout
contrat jugé utile pour assurer, en tout ou en partie, le fonctionnement
d'un tel service par taxi." Cela vise à introduire la possibilité
de se servir du taxi. C'était une omission.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est-il
adopté?
M. Ciaccia: L'amendement est adopté. M. Clair:
L'amendement est adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté.
M. Rocheleau: Toujours sur l'article 35, M. le
Président?
Le Président (M. Desbiens): Oui.
M. Rocheleau: Si le président me le permet, j'ai eu en fin
de semaine dernière une discussion avec le directeur
général de la Commission de transport de la Communauté
régionale de l'Outaouais, M. Antoine Grégoire. Je me permets,
pour le bénéfice du ministre, de lire la lettre qu'on m'a
transmise en fin de semaine. S'il y a possibilité d'apporter les
correctifs qui seraient jugés nécessaires... "L'Assemblée
nationale est présentement saisie du projet de loi 46 intitulé
Loi sur les conseils intermunicipaux de transport dans la région de
Montréal et modifiant diverses dispositions législatives.
Certaines dispositions de ce projet de loi touchent la Commission de transport
de la Communauté régionale de l'Outaouais,
particulièrement les articles 35 à 37 inclusivement sur le
transport des personnes handicapées. "À la suite de
représentations que nous avons faites auprès du ministère
des Transports en regard de l'article 196.1 de la Loi sur la CRO, il semble que
ce dernier envisage une modification à cedit article. L'article 196.1 en
question se lit comme suit: "La commission de transport peut effectuer des
voyages spéciaux et des voyages à charte-partie sur son
territoire." La modification envisagée par le ministère
ajouterait à la fin de l'article les mots: "et vers l'extérieur
à partir de son territoire". Nous aimerions toutefois aller un peu plus
loin et obtenir que...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull, je crois que cela a rapport à l'article 37.1. On en est à
l'article 35.
M. Rocheleau: Oui, mais cela touche les articles 35 à
37.
Le Président (M. Desbiens): Je lis l'amendement du
ministre, si vous l'avez, à l'article 37.1. Il y a un amendement...
M. Clair: M. le Président, si vous le permettez,
j'aimerais avoir votre consentement pour que le député de Hull
puisse finir de lire sa lettre.
Le Président (M. Desbiens): D'accord! Allez-y.
M. Ciaccia: Ce sont deux articles ensemble.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Pour le bénéfice du ministre...
M. Clair: Et de la commission.
M. Rocheleau: ...de la commission et de la Communauté
régionale de l'Outaouais. "Nous aimerions toutefois aller un peu plus
loin et obtenir que ce même article dise que notre commission peut faire
tel type de transport à partir d'un autre territoire que le sien, avec
le consentement du ou des organismes ayant juridiction sur tel territoire. Cet
élargissement devrait également s'appliquer à l'article
196.2 concernant les visites touristiques, appelées communément
"sightseeing", qu'on fait en fin de semaine ou les dimanches. "Comme vous le
savez, au-delà de 2 000 000 de visiteurs viennent de tous les coins du
pays pour visiter Ottawa au cours de l'été. À partir
d'ententes ad hoc qui interviennent entre la Commission de transport
Ottawa-Carleton et notre organisme, nous dispensons certains services à
partir d'Ottawa. Nous aimerions régulariser pour de bon cette question.
Il est évident qu'une loi du Québec ne peut pas nous autoriser
à effectuer du transport à partir d'un territoire hors
Québec. Pour autant, nous voudrions que la loi ne nous en empêche
pas, lorsqu'il y a entente pour ce faire avec l'organisme ayant juridiction sur
un autre territoire que le nôtre, y compris le côté ontarien
de l'Outaouais. "Je veux également vous dire que j'ai saisi le directeur
du transport terrestre des personnes au ministère des Transports, M.
Jacques Ménard, de nos préoccupations. "Nous espérons donc
que vous pourrez être en accord avec la position de notre organisme."
M. le Président, c'est un point relativement important, qui
concerne un territoire qui n'est peut-être pas de similitude ou de
similarité avec les autres territoires du Québec, étant
donné qu'on a et qu'on fait du transport surtout le dimanche de
personnes d'Ottawa ou de la région de la capitale nationale. On l'a
toujours fait. La commission de transport ou plutôt le transport en
commun qui existait à Hull antérieurement le faisait; et quand la
commission de transport s'est portée acquéreur du transport
privé, elle a continué de pratiquer cette forme de transport au
bénéfice des citoyens et aussi au bénéfice de la
Commission de transport de l'Outaouais.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull, voulez-vous déposer la lettre pour en faire faire des copies?
M. Rocheleau: Je peux la déposer, M. le Président,
si vous voulez, en prévision d'une distribution, si...
M. Clair: Le principal problème qui se pose, c'est que,
jusqu'à maintenant la CTCRO, semblerait-il, fait de la charte-partie,
mais n'en a pas, sur le strict plan juridique, la compétence. Il
s'agit... On avait un amendement à proposer à l'article 37 pour
autoriser la commission de transport, la CTCRO, à effectuer des voyages
spéciaux et des voyages à charte-partie sur son territoire et
à partir de son territoire vers un point extérieur.
Comme M. Grégoire le souligne, nous n'avons pas, comme Parlement
de Québec, la possibilité de légiférer sur ce qui
se passe en Ontario, d'une part, et, d'autre part, la difficulté est de
protéger aussi les droits des détenteurs de permis. Ce n'est pas
seulement de dire que ce serait conditionnel à l'autorisation d'un autre
organisme concerné, mais d'un détenteur de permis aussi. Parce
que, si on élargit trop, on donnerait à ce moment à la
CTCRO des pouvoirs qui pourraient lui permettre éventuellement d'aller
jusqu'en Abitibi ou à Montréal, de rentrer sur le marché
de la charte-partie sans égard aux droits des autres détenteurs
de permis. Il y aurait peut-être cela à examiner. Je suis
très sensible à ce cas. C'est sûr qu'on n'a aucun
intérêt à priver la CTCRO de revenus qui peuvent lui
provenir de la charte-partie à partir des services touristiques qu'elle
peut offrir à Ottawa. On n'a aucun intérêt à faire
cela, mais il y a des limites à ce qu'on peut faire sur le plan
juridique. Premièrement, on ne peut légiférer à la
place du gouvernement de l'Assemblée législative de l'Ontario;
deuxièmement, il faut protéger aussi les droits des
détenteurs de permis.
Je proposerais peut-être au député qu'on attende
d'avoir en main... Effectivement, le député a raison de dire
qu'il y a eu une discussion avec le directeur du transport des personnes, M.
Ménard, qui m'accompagne. Je pense que cela pourrait lui être
utile; s'il a eu cette lettre en fin de semaine, je ne l'ai pas eue.
Peut-être est-ce entré ce matin par télex. On pourrait
suspendre l'étude de cet article et voir dans quelle mesure on peut
accommoder sur le plan juridique la CTCRO sans non plus
légiférer d'une manière ultra vires
évidente.
M. Rocheleau: M. le Président, si vous me permettez, je
n'ai absolument pas d'objection. Au contraire, si le ministre est d'accord
qu'on mette de côté cet article pour le moment et qu'on puisse
tenter de trouver une formule qui permettrait peut-
être une certaine latitude à la commission de transport,
s'il y a une entente ad hoc avec la commission de transport du
côté ontarien, sans pour autant brimer les droits de l'une ou
l'autre des provinces dans cette juridiction. C'est qu'antérieurement,
cela se pratiquait et nous souhaiterions peut-être ou la commission de
transport souhaiterait peut-être être en mesure de légaliser
ce qu'elle faisait, peut-être pas de façon illégale,
antérieurement, et qu'elle a continué à faire depuis 1969
ou 1970 alors que la commission de transport a été
créée, alors que la commission de transport se portait
acquéreur de l'entreprise privée qui, à ce moment,
administrait sur le territoire des points de repère semblables où
on traversait du côté de l'Ontario.
Le Président (M. Desbiens): On va revenir à
l'article 35 dans ce cas-là et on suspendra... On passera à
l'article 37.
M. Ciaccia: Est-ce que je peux faire seulement une
suggestion?
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le ministre, peut-être, seulement un
papillon à savoir que cet article n'affecterait cependant pas les
voyages à charte-partie qui pourraient se présenter du
côté de l'Ontario, sans lui donner ce droit, parce que vous ne
pouvez pas légiférer pour l'Ontario, vous ne voulez pas exclure
et vous ne voulez pas que la CTCRO soit en défaut ou agisse contre la
loi, si elle conclut une entente. Vous pourriez alors donner un droit permissif
dans le sens qu'en légalisant cela, on n'affecterait pas les voyages
à charte-partie qui pourraient se présenter du côté
ontarien. (11 h 30)
M. Clair: Seulement pour bien circonscrire le problème, ce
que le député de Hull souhaite, ce n'est pas que la CTCRO ait le
droit de faire de la charte-partie en dehors de son territoire à partir
de n'importe où au Québec vers son territoire. Ce n'est pas cela.
C'est exclusivement venant du côté d'Ottawa pour qu'elle puisse,
quand elle est...
M. Rocheleau: C'est cela. Est-ce qu'ils débordent de leur
territoire quand ils partent d'Ottawa? Est-ce que c'est de la charte-partie
dans le territoire de la CTCRO ou bien si c'est...
M. Clair: Oui, cela peut déborder.
M. Rocheleau: Cela peut déborder un peu. La même
chose s'applique si on sort du territoire proprement dit de la
Communauté régionale de l'Outaouais, si on va, disons, en
direction de Thurso qui se trouve sur le bord de l'Outaouais, qui n'est
desservie par aucun transporteur et qui pourrait organiser, je ne sais pas, une
visite à Montréal ou hors territoire et qui pourrait être
desservie par la commission de transport.
M. Clair: Ce qu'il faudrait peut-être ajouter, sans essayer
de faire un texte législatif, mais simplement pour cerner la notion...
Après avoir dit que la commission de transport peut effectuer des
voyages spéciaux, des voyages à charte-partie sur son territoire
et à partir de son territoire vers un autre point extérieur, on
pourrait dire: Pour les fins du présent article, son territoire inclut
le territoire de - je ne sais pas si on devrait le dire - la capitale.
M. Rocheleau: M. le Président, je pense que, si vous dites
cela...
M. Clair: À la condition qu'elle en ait obtenu
l'autorisation.
M. Ciaccia: Vous lui permettriez d'exercer un droit en dehors du
territoire. Je pense que ce que vous voulez faire est strictement
légaliser une entente. Cela devrait plutôt se lire: Cependant,
ceci n'exclut pas des ententes que la CTCRO peut avoir pour des voyages...
M. Rocheleau: Sur son territoire ou les territoires en
périphérie.
M. Ciaccia: ...qui proviennent du côté de l'Ontario,
sujettes à toutes les lois et permis existants.
M. Clair: Est-ce que le député sait, compte tenu du
fait qu'il a été maire de Hull, pour ces voyages à
charte-partie lorsqu'ils sont effectués à partir d'Ottawa, s'il
s'agit d'une tolérance d'Ottawa Transit ou s'ils obtiennent, à ce
moment-là, un permis de la Régie des transports de l'Ontario?
Comment cela se passe-t-il?
M. Rocheleau: En somme, cela provient d'un comité ad hoc
où il y a entente entre les deux commissions de transport. C'est
uniquement la commission de transport, la MROC, Ottawa-Carleton, et la
Commission de transport de la CTCRO. C'est uniquement sujet à une
entente entre ces deux organismes. S'il y a entente entre les deux organismes,
il y a une certaine tolérance. Étant donné qu'on se
propose de modifier la loi, la CTCRO voudrait pouvoir au moins légaliser
ce qu'elle fait depuis toujours sans problème et
particularité.
Remarquez, M. le Président, si on pouvait trouver la terminologie
souhaitée...
M. Clair: C'est ce qu'on va faire. On peut suspendre l'article et
les avocats vont
essayer de trouver une solution.
M. Ciaccia: Cependant, les permis de voyage à
charte-partie du côté ontarien sont permis, sujets aux lois,
permis et ententes applicables.
M. Clair: Les avocats de mon contentieux vont travailler
là-dessus et on y reviendra.
Le Président (M. Desbiens): Je reviens à l'article
35. Il y a un amendement qui a été adopté. Est-ce que
l'article 35 est adopté tel qu'amendé?
M. Clair: Je pense qu'il vaudrait mieux le suspendre, M. le
Président, de même que les articles 36 et 37.
M. Ciaccia: Une autre question sur l'article 35. Quand vous
dites, g, "conclure, avec toute municipalité..." vous avez exclu les
CIT.
M. Clair: Les CIT ne s'étendent pas jusqu'à cette
région pour le moment. Seules les municipalités qui font partie
de l'annexe ou de Montréal pourraient en faire partie. À ce
moment-là, cela ne s'applique pas. Je pense qu'on pourrait adopter
l'article 35 puisque finalement il ne s'applique qu'au transport des personnes
handicapées. Ce n'est pas cet article-là qui serait
modifié, mais plutôt l'article 37.
Le Président (M. Desbiens): L'article 35 est adopté
tel qu'amendé.
M. Ciaccia: Article 35, oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 36.
M. Clair: L'article 36 vise à permettre à la CTCRO
de pouvoir se joindre à d'autres commissions de transport pour
procéder à une commande unifiée d'autobus.
M. Ciaccia: On a déjà discuté de la question
des cas sans soumissions.
M. Clair: Oui.
M. Rocheleau: Cela s'est fait en 1978 ou 1979.
M. Clair: La première fois en 1978, il y a eu regroupement
des commandes, mais les assises juridiques d'une telle commande unifiée
étaient complexes, cela prenait des autorisations longues et
coûteuses à obtenir sur le strict plan de la paperasse à
administrer. On vient modifier cela pour faciliter la commande unifiée
d'autobus. Deuxièmement, la première fois qu'il y a eu une
commande unifiée, on a procédé par soumissions publiques.
On s'en souvient, c'est ce qui explique comment la commande est finalement
allée à GM parce que c'est elle qui avait la plus basse
soumission et, à ce moment, c'est GM qui est venue implanter son usine
à Saint-Eustache après avoir obtenu cette commande.
En ce moment, comme j'ai eu l'occasion de l'expliquer à
l'Assemblée nationale, des fabricants d'autobus urbains au Canada, il y
en a trois. Il y a Flyer Industries, de Winnipeg, Ontario Bus Industries, de
Mississauga, et il y a GM. Si nous allons en appel d'offres public dans tout le
Canada, si on présume que les trois sont aussi bons l'un que l'autre, il
y a deux risques sur trois que la commande échappe à l'industrie
manufacturière du Québec.
Au Québec, les deux autres fabricants d'autobus, ou fabricants
éventuels, soit Bombardier et Prévost Car, n'ont pas
manifesté l'intérêt pour le moment de s'implanter dans la
fabrication d'autobus urbains. À ce moment, s'il y avait une soumission
publique de demandée au Québec pour l'achat de ces autobus,
toutes les chances du monde sont qu'il va n'y avoir qu'une seule soumission,
soit celle de GM. Si on va en soumissions et que GM est seule soumissionnaire,
les risques sont que GM soumissionne plus haut que ce que l'on peut
vraisemblablement obtenir comme prix négocié à la suite du
prix obtenu après le premier appel d'offres en 1977. Je vous rappelle
qu'il y a un écart d'une dizaine de milliers de dollars actuellement
entre le prix d'un autobus urbain de GM livré pour les commissions de
transport du Québec et ceux qui sont livrés pour les commissions
de transport ailleurs au Canada. C'est la raison pour laquelle on a cru bon,
après avoir analysé tant le développement
économique du Québec que l'intérêt des transporteurs
eux-mêmes, d'autoriser éventuellement la CTCUM - c'est elle dont
il s'agit - à négocier avec GM une commande unifiée
d'autobus.
Pourquoi, maintenant, les commissions de transport
préfèrent-elles avoir du GM? Cela est pour des économies
évidentes. Il y aurait une commande d'environ 300 autobus pour les deux
prochaines années et, c'est certain, tant la CTCUM que la CTRSM que
probablement la CTCRO ne sont pas très intéressées
à voir apparaître trois, quatre autobus d'une autre marque pour
des raisons d'inventaire de pièces, d'entretien, de formation des
mécaniciens, etc. Elles préfèrent de beaucoup avoir du GM,
surtout pour une aussi faible commande. C'est la raison pour laquelle on
propose que l'Assemblée autorise d'abord les commissions à se
regrouper et, deuxièmement, que la CTCUM puisse négocier la
commande unifiée avec GM.
M. Ciaccia: Je comprends votre argument quant à
l'équipement, mais votre article va plus loin que cela. Votre article
permet d'acquérir le matériel, c'est-à-dire toutes autres
choses en plus de l'équipement, sans soumissions, non seulement les
autobus.
M. Clair: Effectivement, cela pourrait être autre chose;
c'est pour cela que c'est seulement sur permission du ministre des Transports.
Je vous donne un exemple; c'est M. Grégoire, de la CTCRO, qui l'a fait
découvrir. Actuellement, il y a la CMTS, la Corporation municipale de
transport de Sherbrooke, la CTCRO et la troisième, je pense, celle du
Haut-Saguenay, la Corporation intermunicipale du transport du Saguenay, la
CITS, qui, toutes trois, sont en train de procéder à une certaine
informatisation de leur système.
Or, elles se sont aperçues, un peu par l'intermédiaire du
ministère des Transports, que les trois étaient en train de
procéder, soit par soumissions ou autrement, à des commandes de
capacité informatique, d'un système informatique, qu'elles ne
s'étaient pas parlé et qu'elles allaient, probablement,
acquérir du matériel différent, des technologies
différentes sans qu'il y ait un effet de retombées
économiques positives au Québec, surtout sans qu'il y ait les
économies d'échelle qu'il peut y avoir pour des commissions de
transport quand elles s'équipent.
D'ailleurs, depuis ce temps, les neuf corporations et commissions de
transport public au Québec ont formé tout récemment ce qui
s'appelle l'ATUQ, l'Association des transporteurs urbains du Québec,
dont font partie toutes les commissions et corporations publiques de transport,
afin de s'assurer qu'elles ont un forum où elles échangent
continuellement sur les développements qu'elles envisagent, comment
elles devraient les faire, s'il y a avantage à ce qu'elles se regroupent
ou non. C'est pour cela que l'on permet le matériel - on emploie une
expression large - mais, par contre, on demande qu'il y ait autorisation du
ministre afin que ce ne soit pas une porte ouverte sur le fait d'envoyer tout
en négociation. Ce n'est pas l'objectif visé, pas du tout.
M. Rocheleau: À titre d'information, je me rappelle
très bien, en 1977-1978, qu'on avait effectivement passé une
commande assez importante, au Québec, de l'ordre de quelques centaines
d'autobus.
M. Clair: 1200.
M. Rocheleau: 1200. On avait obligé, à toutes fins
utiles, les différentes commissions de transport à adopter un
règlement d'emprunt pour défrayer le coût des autobus
qu'elles recevraient sur une période de deux ou trois ans selon le
besoin qu'elles en avaient.
Par contre, à titre de rappel, la Commission de transport de la
Communauté régionale de l'Outaouais, à cette
époque, au point de vue de l'ordre démographique, s'était
légèrement trompée, avait dû modifier sa commande et
se soustraire de l'achat d'une cinquantaine d'autobus, ce qui comportait quand
même quelques millions de dollars.
Je me pose la question à savoir s'il y a des mécanismes
qui protègent effectivement ou un cahier de charges éventuel qui
protégera les différentes commissions de transport si elles
veulent se désister d'un certain achat qu'elles auraient pu faire alors
qu'au point de vue de la planification, il y a eu des modifications qui ont
été apportées.
M. Clair: Sur cette question, d'abord, le ministère des
Transports défraie 75% du coût d'achat de ces autobus. Alors, nous
ne sommes pas plus intéressés que les municipalités qui en
assument 25% à suréquiper les commissions de transport.
Maintenant, sur la commande de 1977, je ne pourrais pas vous donner tous
les détails, je n'étais pas là à ce
moment-là. J'en connais les grandes lignes, mais je ne pourrais pas vous
donner tous les détails de cette commande unifiée. Ce que je peux
vous dire cependant, c'est que, finalement, les besoins de l'une par rapport
aux besoins de l'autre des commissions de transport ont fait en sorte que cela
s'est équilibré en gros et, à part quelques
problèmes que nous avons pu avoir à gauche et à droite,
finalement, nous avons toutes les raisons de nous réjouir de la commande
unifiée. Je pense que cela a profité à toutes les
commissions de transport. Elles ont obtenu un prix très avantageux par
rapport à ce qui se serait passé si elles avaient commandé
annuellement deux, trois, sept ou huit, quinze, vingt autobus.
Pour la commande dont il s'agit maintenant, il y a peu de
développements. C'est surtout du remplacement d'autobus. Les chances
d'erreurs sont beaucoup moins grandes et, d'autre part, il y a une partie qui
est en commandes fermes et une partie en options. Chacune des commissions
pouvait indiquer, pour la troisième année, s'il s'agissait d'une
commande ferme ou d'une option. C'est de cette façon que nous avons
procédé, conscients qu'il n'y a avantage pour personne à
suréquiper les commissions de transport.
M. Rocheleau: M. le Président, tantôt on parlait du
contenu, autant que possible du contenu canadien ou du contenu
québécois.
Quand on dit "sans procéder par demande de soumissions", dans
l'hypothèse qu'éventuellement un autre fabricant aurait
des intentions - on connaît le cas de GM, on connaît le cas
de Bombardier également et toute autre compagnie qui aurait des
intentions de fabriquer - est-ce qu'à ce moment-là, on ne devrait
pas être en mesure d'exiger des soumissions? (11 h 45)
M. Clair: Cela me paraît assez évident que, s'il y
avait deux entreprises sérieuses, capables de produire, cela
embarrasserait sérieurement et les commissions et le gouvernement quant
à savoir si on doit refuser d'aller en appel d'offres. Cela me
paraît évident.
Maintenant, la réalité actuellement, telle qu'elle est,
c'est que la demande en Amérique du Nord est très faible en ce
qui concerne les commandes d'autobus urbains de type traditionnel, soit le
"classic" ou l'ancien "new look", parce que, aussi surprenant que ça
puisse paraître, le vieux modèle s'appelle le "new look" et le
nouveau modèle s'appelle le "classic" de GM. Pour les autobus urbains de
ce type, la demande est faible actuellement non seulement au Québec, au
Canada, mais aussi en Amérique du Nord. Cela ne veut pas dire qu'il n'y
a pas de demande, mais nous ne sommes pas en période de haute
conjoncture, nous sommes plutôt en période de renouvellement des
flottes. À ce compte, il m'apparaît peu probable qu'un
deuxième fabricant soit intéressé à s'installer et
à mettre une chaîne de production en marche avec une commande
aussi faible que 300 ou 400 autobus échelonnés sur une
période de deux ans et demi ou trois ans.
Il faut dire aussi que ce qui complique un peu la situation pour les
fabricants canadiens, quels qu'ils soient, c'est le "Buy America Act" des
États-Unis qui fait en sorte que les États-Unis sont très
exigeants en ce qui concerne le contenu américain pour la
pénétration de ces autobus sur le marché américain.
GM a donc développé une technique selon laquelle elle fabrique,
je dirais, la carcasse de l'autobus au Québec. Il est assemblé au
Québec, mais elle installe les moteurs et transmissions - si ma
mémoire est fidèle - à Pontiac, dans le Michigan, et, de
cette façon, elle parvient à en vendre aux États-Unis.
Je pense que le député a raison. S'il y avait - mais c'est
une question très théorique - deux fabricants susceptibles de
répondre aux besoins du Québec au Québec, ce serait
embarrassant pour le gouvernement et pour les commissions de transport de ne
pas aller en appel d'offres. C'est évident que c'est toujours sur
permission du ministre des Transports.
M. Ciaccia: D'ailleurs, on a vu ce que l'appel d'offres a fait
dans l'affaire du contrat d'informatique, le contrat qui a été
alloué la semaine dernière à la compagnie...
M. Clair: Ah! l'affaire de Comterm-Matra. Mais là, je
pense qu'on entre dans une autre discussion, M. le Président.
M. Ciaccia: Alors, ce n'est pas la question des soumissions qui
protège vraiment les fournisseurs du Québec.
M. Clair: Le député veut soulever un débat,
M. le Président, dans lequel je n'entrerai pas, parce qu'on
déborderait le cadre du présent projet de loi.
Le Président (M. Desbiens): L'article 36 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. On suspend
toujours l'article 37?
M. Clair: Comme on introduirait plutôt un nouvel article
37.1, on pourrait adopter l'article 37.
Le Président (M. Desbiens): C'est un nouvel article?
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Desbiens): D'accord. L'article 37 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Vous dites que la commission de transport fixe par
résolution les différents tarifs. Quelle est la différence
avec ce qui existe maintenant?
M. Clair: La formulation du pouvoir qui était
déjà celui de la CTCRO... On donne simplement plus de pouvoir
à la CTCRO quant à la fixation des tarifs, surtout qu'on ouvre
sur les possibilités d'avoir du taxi collectif. Cela donne simplement
une juridiction plus large à la CTCRO sur la façon de fixer les
tarifs; elle pourrait les fixer par zones ou avoir différentes
catégories de tarifs. Cela vise simplement à lui donner plus de
souplesse.
Voyez-vous, l'ancien article se lisait: "La commission de transport peut
en tout temps établir des tarifs pour le transport des usagers, ainsi
qu'établir des tarifs différents, selon les moyens de transport
ou les catégories d'usagers." Maintenant, on dit simplement qu'elle fixe
par résolution les différents tarifs pour le transport "des"
usagers selon des catégories qu'elle détermine.
M. Rocheleau: M. le Président...
M. Clair: Cela lui donne le pouvoir de faire des
catégories, mais cela lui donne un
pouvoir plus large. Cela ne veut pas dire qu'elle n'a pas le pouvoir
cependant de fixer des tarifs différents, par exemple, pour le taxi
collectif et pour le transport régulier.
M. Rocheleau: Mais, M. le Président, ici, est-ce que la
Commission de transport de la Communauté régionale de l'Outaouais
ne devait pas avoir l'approbation de la communauté régionale
antérieurement pour faire entériner la fixation des tarifs?
M. Clair: Oui, la commission avait le pouvoir...
C'est-à-dire...
M. Rocheleau: Elle devait se soumettre...
M. Clair: La communauté avait le dernier mot, elle va
continuer de l'avoir, on ne modifie pas cela. C'est juste le premier paragraphe
de l'article qu'on change puisque l'article 182 va continuer de se lire: "Le
secrétaire de la commission doit transmettre sans délai à
la communauté et aux municipalités et faire publier sans
délai dans un quotidien de langue française et un quotidien de
langue anglaise circulant dans le territoire sous sa juridiction une copie
certifiée de la résolution de la commission." Après cela,
les autres articles font état du pouvoir de la communauté
là-dessus.
Le Président (M. Desbiens): L'article 37 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. On suspend
37... Bien, c'est-à-dire qu'on ne va pas le suspendre, mais on y
reviendra. Il n'est pas là. Article 38?
Modifications à la Loi sur la Communauté
urbaine de Montréal
M. Clair: Ce sont les pouvoirs de la Commission de transport de
la Communauté urbaine de Montréal qui sont modifiés par
concordance avec ceux qu'on a modifiés à la CTCRO. Il va en
être de même pour toutes les autres commissions.
M. Ciaccia: Au deuxième alinéa de l'article 236,
quand vous dites: "La commission peut aussi assurer une liaison avec des points
situés à l'extérieur de son territoire", qu'est-ce que
cela signifie, exactement?
M. Clair: C'est simplement, M. le Président, pour
habiliter, par exemple, la
Commission de transport de Laval à se rabattre à
Henri-Bourassa. Parce qu'à ce moment-là elle ne fait pas du
transport de personnes à l'intérieur du territoire de la CTCUM,
mais, effectivement, elle assure une liaison avec un point situé
à l'extérieur de son territoire. Même chose pour la CTRSM
qui pénètre au centre-ville et, éventuellement... Je crois
d'ailleurs qu'effectivement, dans l'est de Montréal, j'ai vu l'autre
jour un autobus de la CTCUM qui traversait de l'autre côté,
à Laval, j'imagine, pour un point de raccordement avec le réseau
de la CTL. C'est cela que cela vise. Mais cela ne l'habilite pas, cependant,
à aller organiser du transport en commun en dehors de son territoire
comme c'était le cas avec les anciens pouvoirs de la CTRSM, de la CTCUM
et de la CTL. C'est du transport à porte fermée, à ce
moment-là.
Le Président (M. Desbiens): L'article 38 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 39? M.
le ministre, vous avez un amendement?
M. Clair: Oui. C'est un amendement semblable à celui que
nous avons apporté tantôt. Je propose que l'article 39 de ce
projet de loi soit modifié par l'addition, après le
sous-paragraphe ii du paragraphe f de l'article 253 que cet article modifie, du
paragraphe suivant: "iii) conclure tout contrat jugé utile pour assurer,
en tout ou en partie, le fonctionnement d'un tel service par taxi;"
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 39 est adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: L'article 39 amende l'article 253. Vous avez
enlevé le paragraphe, dans 253, qui se lisait comme suit: "Accorder,
avec l'approbation du ministre des Transports et aux conditions qu'il peut
prescrire ou approuver, des subventions à tout organisme sans but
lucratif qui opère un tel système dans les limites de son
territoire." Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi vous avez
enlevé ce paragraphe?
M. Clair: On lui donne le pouvoir, à ii, de le faire par
contrat et non plus par subvention. On dit: "Conclure avec toute entreprise de
transport de passagers ou avec tout organisme sans but lucratif un contrat pour
assurer, en tout ou en partie, le fonctionnement d'un tel service."
M. Ciaccia: Ah, vous lui enlevez le
pouvoir de subventionner.
M. Clair: De le donner, c'est cela, de l'organiser par subvention
plutôt que par contrat.
M. Ciaccia: Bien non, il y a une différence:
subvention...
M. Clair: C'est exact.
M. Ciaccia: Subvention, c'est subvention. Contrat, c'est contrat.
Même avec des subventions, il y a un contrat. Un contrat
subventionné.
M. Clair: Elle fonctionne déjà par contrat, mais on
élimine la notion de subvention.
M. Ciaccia: ...les taxes.
M. Clair: Cela va se retrouver dans l'ajustement du prix du
contrat.
M. Bourbeau: Alors, les tarifs vont monter.
M. Clair: Non, pas nécessairement. C'est simplement que
les pouvoirs habilitaient pour l'organisation du transport adapté;
c'était souvent basé sur un pouvoir de subventionner et vous
connaissez le programme d'aide au transport des personnes handicapées,
75% subventionnés par le gouvernement, à peu près 20% par
les municipalités et 5% par les usagers.
On ne modifie pas le programme d'aide financière au transport
adapté, on vient simplement dire que la règle pour organiser du
transport adapté, c'est un règlement et un contrat. Dans le
contrat, c'est sûr qu'il va y avoir, à ce moment-là, selon
le prix du contrat...
M. Ciaccia: Vous dites plus que ça, M. le ministre. Vous
dites plus que ça, parce que la loi actuelle permet de subventionner le
transport des handicapés. Je ne voudrais pas passer trop vite sur cet
article parce que les handicapés ont besoin de toute l'aide qu'il leur
est possible d'avoir.
Là, vous enlevez le pouvoir à la municipalité de
subventionner le transport elle-même, pour les handicapés. Vous
allez plus loin que dire que cela va se faire par contrat, parce que vous
pouvez avoir des programmes d'aide pour les handicapés, mais ces
programmes peuvent changer et la loi actuelle permettrait aux
municipalités d'ajouter aux programmes actuels du gouvernement.
Là, on leur enlève cela et vous dites qu'elles ne peuvent plus
accorder de subvention à moins que ce ne soit un organisme sans but
lucratif et je pense que cela pourrait résulter en une réduction
d'aide pour le transport des handicapés.
M. Clair: M. le Président, regardez bien. L'article 253
traite des pouvoirs de la commission de transport et non pas des pouvoirs de la
Communauté urbaine de Montréal.
On lisait que c'était la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal qui avait le pouvoir d'accorder,
avec l'approbation du ministre et aux conditions qu'il peut prescrire ou
approuver, des subventions à tout organisme sans but lucratif qui
opère un tel système dans les limites de son territoire. C'est un
peu particulier que ce soit la commission qui ait le pouvoir d'accorder des
subventions. C'est plus normal que ce soient les municipalités, comme on
l'a vu, et la communauté urbaine qui soient autorisées à
subventionner le transport. Elles le conservent, ce pouvoir, de subventionner
le transport.
Une voix: Cela veut dire que maintenant, la communauté
urbaine...
M. Clair: Elle a déjà le pouvoir et le conserve,
celui de subventionner le transport des personnes handicapées. Mais il
nous apparaissait un peu abusif que la CTCUM, sur permission du ministre,
puisse verser des subventions. Le rôle de la CTCUM est de conclure, avec
une entreprise de transport ou avec un organisme, un contrat pour assurer en
tout ou en partie le fonctionnement d'un tel service et qu'il soit soumis au
pouvoir, dans le fond, de la CUM et des villes, de déterminer si elles
veulent le subventionner.
M. Ciaccia: Alors...
M. Clair: De par la Loi assurant l'exercice des droits des
personnes handicapées, la CTCUM est tenue d'offrir un service de
transport pour handicapés, mais c'est le gouvernement, par son programme
d'aide financière, et les municipalités, par leur pouvoir
général, qui déterminent s'ils veulent contribuer et
subventionner le transport adapté. C'est cela que l'on vient de
modifier.
M. Rocheleau: En somme, M. le Président, cela
n'élimine pas la possibilité des municipalités de
subventionner suivant les accords qui sont conclus entre la commission de
transport...
M. Clair: En aucune façon.
M. Rocheleau: ...et les différents organismes qui en
profitent, entre autres, les handicapés.
M. Ciaccia: Ce peut également être un transporteur
privé qu'une communauté
urbaine peut subventionner. (12 heures)
M. Clair: Comment dites-vous?
M. Ciaccia: Ce peut être un transporteur privé que
la Communauté urbaine peut subventionner.
M. Clair: Oui. C'est-à-dire que par l'amendement que l'on
apporte sur le taxi -on va le voir tantôt par l'article 116 - la CTCUM
pourrait éventuellement contracter avec des taxis, un regroupement de
taxis ou des détenteurs de permis de taxi pour le faire. Mais toujours
au niveau du contrat. Mais les subventions, on dit que cela relève des
élus municipaux et non pas de la CTCUM.
M. Rocheleau: Je pense, M. le Président, que cela
rencontre également les objectifs que poursuivait l'ex-président
de la Commission de transport de la Communauté régionale de
l'Outaouais, qui est maintenant directeur général, M. Antoine
Grégoire, quand il voulait voir éliminer le mot
"subventionné", après "service". Ce n'est pas
nécessairement un service subventionné. C'est un service offert
à la population, comme n'importe quel service: le service des incendies,
disons, le service de la police. Ce ne sont pas des services qui sont
subventionnés, ce sont des services qui font partie d'un ensemble de
services qu'une municipalité ou une communauté donne.
M. Clair: En tout cas, ce que je peux dire, c'est que, à
ma connaissance, il n'y a pas eu de contestation de la part des commissions de
transport ou des municipalités. Cela clarifie le rôle de chacun.
Les commissions sont là pour organiser du transport. S'il y a des
subventions à donner, ce n'est pas aux commissions de décider,
c'est aux élus.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 39 est
adopté tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 40.
M. Rocheleau: Ce n'est pas un déficit, c'est le coût
du service.
M. Clair: C'est comme quand on parle des surplus de la CTCUM.
L'article 40, qu'on avait vu tantôt, habilite la CTCUM à
procéder à une commande unifiée sans soumissions.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 40 est
adopté. J'appelle l'article 41.
M. Clair: Sur cet article, la CTCUM avait déjà un
tel pouvoir d'expropriation. C'est un pouvoir qui nous apparaît
aujourd'hui assez théorique parce qu'il n'y a plus grand-chose à
exproprier sur le territoire de la CTCUM. Mais tout ce qu'on fait, c'est qu'on
soumet ce pouvoir d'expropriation aux modalités contenues dans la
nouvelle Loi sur l'expropriation qui a été adoptée le
printemps dernier. On la soumet aux conditions d'expropriation prévues
dans la nouvelle Loi sur l'expropriation. C'est un pouvoir assez
théorique.
M. Ciaccia: Vous avez également enlevé la clause,
dans l'article 258, qui prévoyait que, dans le cas d'une acquisition
prévue à l'article 258, l'article 45 du Code du travail
s'appliquait.
M. Clair: La raison pour laquelle c'est fait comme cela -
regardez bien - c'est que, quand l'article 258 a été inscrit dans
la charte de la Communauté urbaine de Montréal, il l'a
été à l'occasion très spécifique de
l'expropriation de Métropolitain provincial. À ce moment, il y a
eu une prescription particulière à l'égard de l'article
45. Maintenant que l'on fait de l'article 258 un pouvoir général
et non pas spécifique pour les fins d'une entreprise de transport, on
soumet la CUM et la CTCUM au régime général du droit du
travail, purement et simplement, et 45 s'applique à ce
moment-là.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 41 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 41 est
adopté. J'appelle l'article 42.
M. Clair: Le deuxième alinéa de l'article 265
traitait des circuits hors territoire de la CTCUM. Comme elle perd ce pouvoir
exclusif, on retranche le deuxième alinéa de l'article.
Le Président (M. Desbiens): L'article 42 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 43.
M. Ciaccia: C'est la même chose?
M. Clair: C'est la même chose en ce qui concerne les tarifs
hors territoire.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 44.
M. Clair: Comme je l'ai dit tantôt, c'est une clarification
pour les pouvoirs de fixation de tarifs de la CTCUM, comme on l'a fait pour la
CTCRO. Mais, bien sûr, ils restent soumis à l'approbation de la
Communauté urbaine de Montréal.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 45.
M. Clair: C'est simplement que le pouvoir d'approbation des
tarifs de la CTQ, même s'il avait été aboli par la loi 46,
pour la CTCUM, demeurait en vigueur pour les "hors territoire". Alors, on
abolit l'article, c'est de concordance.
Le Président (M. Desbiens): L'article 45 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. M. le ministre,
vous avez un papillon?
M. Clair: Oui, M. le Président. Je pourrais proposer en
même temps les amendements aux articles 46 et 47.
Le Président (M. Desbiens): Aux articles 46 et 47? Cela
va.
M. Clair: Je propose de remplacer les articles 46 et 47 par les
suivants: "46. L'article 289 de cette loi est modifié: 1 par le
remplacement du paragaraphe 1 par le suivant: "289.1 La commission peut
effectuer des voyages spéciaux et des voyages à charte-partie sur
son territoire et, à partir de son territoire, vers un point
extérieur; 2 par le remplacement, à la fin du deuxième
alinéa du paragraphe 3, des mots "en vertu de l'article 236" par les
mots "en vertu des articles 236 et 257".
L'article 47. Cette loi est modifiée par l'addition, après
l'article 289, de l'article suivant: "289.1 La commission peut exploiter,
à l'extérieur de son territoire, tout service de voyages
touristiques et saisonniers pour lequel elle est devenue titulaire d'un permis
par l'acquisition d'une entreprise de transport en commun qui en était
titulaire."
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
46 est adopté?
M. Ciaccia: C'est pour la CTCUM?
M. Clair: Oui. Il s'agit de l'habiliter à pouvoir aller
vers l'extérieur de son territoire dans des voyages à
charte-partie.
M. Bourbeau: À un point hors de son territoire?
M. Clair: Exactement.
M. Bourbeau: Y a-t-il une limite en ce qui concerne la distance
à parcourir comme pour les transports scolaires?
M. Clair: Pour la charte-partie, il n'y en a jamais eu, sauf pour
les autobus scolaires. Vous vous souvenez qu'on avait mis 200 kilomètres
et moins, aller retour.
M. Bourbeau: Avant les modifications qui ont fait que la
Commission de transport de Montréal avait fait l'acquisition des
entreprises en dehors de son territoire, avait-elle alors le droit de faire de
ces voyages à charte-partie en dehors de son territoire?
M. Clair: II semble que, lorsque la CTCUM a acquis
Métropolitain provincial, elle a en même temps acquis le pouvoir
de faire de la charte-partie d'un point provenant de l'extérieur de son
territoire. Mais la possibilité de faire de la charte-partie de son
territoire vers l'extérieur, elle l'a toujours eue.
M. Bourbeau: Alors, le droit de faire de la charte-partie
à partir d'un point à l'extérieur de son territoire, elle
ne l'aura plus à partir de maintenant?
M. Clair: Non, parce qu'il ne lui était venu dans son
patrimoine que par l'acquisition des permis de Métropolitain provincial
et les transporteurs privés, c'est évident, n'accepteraient pas
que, une fois que la CTCUM rentre dans ses terres, celle-ci puisse
continuer à faire de la charte-partie n'importe où au
Québec.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 46 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le nouvel
article 47 est-il adopté?
M. Ciaccia: Est-ce que vous avez amendé l'article
289.1?
M. Clair: La raison pour laquelle on modifie l'article 289.1,
c'est, par exemple, en ce qui concerne les permis saisonniers, la CTCUM a le
permis Gray Line actuellement et, si on ne lui reconnaissait pas ses droits
acquis, non seulement elle ne pourrait plus l'exploiter, mais en plus ces
permis
perdraient toute valeur en raison de la loi. Il nous est apparu qu'il y
avait lieu de conserver la valeur de ces permis dans le patrimoine de la CTCUM
quitte à ce que, si elle veut s'en départir au profit de
quelqu'un d'autre, elle puisse le faire.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: II semble y avoir ici une exception à la
règle générale que vous avez énoncée tout
à l'heure, à savoir qu'à partir du moment où la
CTCUM rentrait dans ses terres, comme vous avez dit, elle devait
réintégrer ses anciens permis. Là, vous lui laissez,
contrairement au principe général, le droit de faire du service
à l'extérieur de son territoire lors de voyages touristiques,
même si on ne part pas d'un point à l'intérieur du
territoire. Cela m'apparaît un peu dangereux de permettre à des
commissions de transport publiques de faire des voyages un peu partout au
Québec, même à partir de points qui ne sont pas dans leur
propre territoire. Est-ce qu'il ne s'agit pas là d'une concurrence indue
qui serait faite à l'entreprise privée? Qu'est-ce qui arriverait
si l'inverse était accordé à l'égard de compagnies
privées qui auraient le droit de faire du transport à
charte-partie à l'intérieur du territoire de la CTCUM même
si elles n'exploitaient pas de service?
M. Clair: II y a deux choses là-dessus. D'abord, si vous
le remarquez, par notre amendement à l'article 289.1, on exclut les
voyages à charte-partie proprement dits. Il reste les services de
voyages touristiques et saisonniers qui, eux, en vertu des lois et
règlements, sont bien définis dans des circonstances
particulières, sur des parcours déterminés. On ne vient
pas permettre à la CTCUM d'entrer dans le service de voyages
touristiques et saisonniers tous azimuts; on respecte simplement les droits
acquis qu'elle a. Lorsqu'elle a procédé à des
expropriations dans son patrimoine est entré, par exemple, le permis
Gray Line, je pense que les pouvoirs publics n'auraient pas
intérêt aujourd'hui à rayer complètement ce permis
du patrimoine de la CTCUM, puisque, si on le fait, il n'a plus de valeur.
Comment la CTCUM pourrait-elle le transiger et le vendre sans être
assurée, par ailleurs... Je ne connais pas suffisamment le
fonctionnement des concessions Gray Line. Cela ne veut pas dire qu'un autre
détenteur de permis pourrait se classifier facilement pour obtenir la
concession Gray Line. C'est un système de franchise. On n'aurait pas
avantage à le rayer du patrimoine. Cela a été payé
avec des fonds publics. Ce n'est pas sûr qu'il y a quelqu'un d'autre qui
pourrait l'exploiter, obtenir la franchise à sa place. On ferait perdre
de l'argent à la CTCUM purement et simplement; alors, je ne vois pas
pourquoi on le rayerait, d'autant plus que ces permis de voyages touristiques
et saisonniers sont bien délimités par la
réglementation.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Sur le plan des principes, je comprends que le
ministre ne veut pas appauvrir la CTCUM et faire perdre d'un seul coup un
permis qui a coûté de l'argent aux contribuables. Je suis d'accord
avec lui sur ce point, sauf que ce permis-là est venu à la CTCUM
de l'entreprise privée; elle a acquis l'entreprise privée y
compris le permis. Donc, c'était l'entreprise privée qui l'avait
avant.
Quand le ministre dit qu'il n'est pas sûr que d'autres pourraient
avoir la capacité de faire le travail ou de donner le service,
c'était fait par l'entreprise privée avant, il n'y a pas de
raison de penser que l'entreprise privée, maintenant qu'elle reprend le
service sur l'ancien territoire, ne pourrait pas le faire aussi. Pourquoi
est-ce qu'on ne donnerait pas un délai à la CTCUM pour se
départir du permis, le vendre aux enchères au plus offrant dans
le secteur privé? Cela permettrait au moins qu'une compagnie publique,
comme la CTCUM qui fait des déficits importants, n'augmente pas ses
déficits en faisant du service saisonnier à l'extérieur de
son territoire précisément parce que c'est à
l'extérieur de son territoire. Il y a assez qu'elle a fait des
déficits à l'intérieur, laissons-la quand elle est en
dehors. (12 h 15)
M. Clair: Premièrement, ce n'est pas sûr que ces
services, à proprement parler, isolés dans le budget de la CTCUM
soient déficitaires. Deuxièmement, si on lui impose quelque
délai que ce soit pour s'en départir, on vient
immédiatement de la mettre dans une position de faiblesse par rapport
à tout éventuel acheteur. Troisièmement, cela ne
règle pas le cas de la franchise, à savoir qu'un autre
détenteur de permis ne serait pas nécessairement admis à
entrer dans la franchise Gray Line. Alors, je pense qu'il est suffisant de
savoir pour nous que la CTCUM regarde cela de très près. Selon
les indications que j'avais, la CTCUM était déjà en
discussion avec d'autres. Tout encadrement en termes de délai pour s'en
départir risquerait de la mettre dans une position où elle va
perdre l'argent que ce permis-là vaut, purement et simplement. Il ne
faut pas oublier que, par rapport au statu quo actuel, la CTCUM rentre dans ses
terres sur un joli temps. Alors qu'elle avait le pouvoir d'aller dans une
soixantaine de municipalités pour faire de la charte-partie, on lui
bloque ce droit-là complètement, on la confine dans ses terres,
au minimum.
M. Bourbeau: Si je comprends bien, il y a deux poids deux
mesures. Dans le cas de la CTCUM, on dit que, si on lui fixe des délais,
cela va lui nuire pour s'en départir parce que les gens qui vont
négocier avec elle sauront qu'elle a une date limite et ils vont
négocier à rabais. Dans le cas de la CTRSM, dont on a
parlé la semaine dernière, on ne veut même pas lui donner
de délai pour négocier avec les autres compagnies. Dans ce
cas-là, c'est encore pis. La CTRSM est obligée, aujourd'hui, de
rapatrier la filiale et elle ne peut plus négocier avec les villes
à l'extérieur de son territoire, il n'y a plus de
délai.
M. Clair: Je pense que c'est deux situations complètement
différentes.
M. Bourbeau: Non, au plan des principes, c'est la même
chose.
M. Clair: L'argumentation du député n'est pas
très solide. On parle de deux choses très différentes.
Dans un cas, on parle de procéder rapidement pour permettre, justement,
à la CTRSM de diminuer ses déficits, de transiger avec des
municipalités pour offrir un service sur une base de contrat de
services. Dans l'autre, le député voudrait qu'on enlève,
le plus rapidement possible, les permis que la CTCUM a, dont ce n'est pas
sûr que quelqu'un d'autre pourrait assurer l'exploitation. Finalement, on
risque de lui faire perdre de l'argent, purement et simplement. Je ne vois pas
d'intérêt à procéder de cette façon.
M. Bourbeau: M. le Président, je voudrais revenir
là-dessus parce que je pense que c'est un principe important. On parle
de délai. Le ministre dit: La CTCUM, si on lui met un délai
maximum d'un an, par exemple, pour se départir de ses permis, pourrait
perdre de l'argent en les vendant parce qu'elle n'aurait pas assez de temps
pour les négocier et les acheteurs la verraient venir. C'est un point
qui se défend.
Moi, je pense que, sur le plan des principes, on ne devrait pas
permettre à une compagnie de transport public, donc, par
définition, qui fonctionne toujours à déficit, de faire du
service touristique totalement à l'extérieur de son territoire.
Cela m'apparaît complètement en dehors de sa vocation de base. On
peut défendre les circuits touristiques à l'intérieur du
territoire ou à partir d'un point à l'intérieur du
territoire; on peut peut-être le faire. Mais, à partir d'un point
à l'extérieur de son territoire, cela m'apparaît assez
exorbitant. Quant à moi, j'aimerais bien qu'on prenne les mesures pour
mettre fin à cela à moyen terme, quitte à donner
suffisamment de délai à la CTCUM pour s'en départir.
Dans l'autre cas, le raisonnement est pris à l'envers par le
ministre, absolument à l'envers; le raisonnement qui vaut dans le cas de
la CTCUM, le ministre le refuse dans le cas de la CTRSM. La CTRSM est prise, du
jour au lendemain, en fait d'ici à deux semaines, à absorber 43
autobus, une flotte de sa filiale qui est dissoute, un grand nombre de
chauffeurs et d'employés, et les maires demandent un délai pour
pouvoir négocier, justement pour ne pas avoir à négocier
à rabais. Les acheteurs éventuels des services savent bien que,
si la CTRSM se retrouve avec une flotte d'autobus et des chauffeurs
payés et non utilisés, ils vont pouvoir négocier à
rabais. Donc, on a besoin de délai dans ce cas-là. Il y a trois
semaines, lors d'une rencontre sur la rive sud, avec le premier ministre, M.
René Lévesque, M. Marois et M. Lazure, les maires ont
spécifiquement demandé un délai d'un an pour pouvoir
négocier tranquillement et en toute sérénité des
contrats de services qui permettraient à la CTRSM d'utiliser son
matériel et son personnel. Alors, là, l'argumentation ne vaut
plus du tout. Les délais, il n'y en a pas et on procède avec
hâte, ce qui est susceptible de nuire. Je ne vois pas où est la
logique dans cela.
M. Clair: M. le Président, le député traite
de deux situations nettement différentes. En ce qui concerne le retrait
des services hors territoire, la CTCUM et la CTRSM sont traitées
exactement sur le même pied. Même, nous allons apporter à
l'article 89 un amendement pour faciliter la tâche à la CTRSM.
Maintenant, dans le cas des services touristiques et saisonniers à
charte-partie, la CTRSM, la CTCUM et toutes les commissions de transport vont
se retrouver exactement dans la même situation, sauf le cas particulier
qui a été soulevé par le député de Hull en
ce qui concerne la desserte d'Ottawa, tantôt.
Le Président (M. Desbiens): Oui, M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Vous avez amendé l'article 289.1 pour enlever
le droit à la commission d'exploiter des contrats à
charte-partie. En avez-vous discuté avec la CTCUM et quelle est sa
réaction?
M. Clain La CTCUM avait comme principale position, compte tenu de
la place occupée par ses services hors territoire dans l'ensemble de son
service de transport en commun, qu'elle n'y tenait pas. Quant à savoir
si elle tenait en particulier à son service de charte-partie en dehors
de son territoire, je dois avouer que je n'ai pas eu l'occasion d'en discuter
spécifiquement avec les gens de la CTCUM, mais je serais fort surpris
que la CTCUM tienne à aller faire du transport à charte-partie
à Venise-en-Québec
ou à Saint-Armand-Ouest. Cela m'étonnerait beaucoup.
M. Ciaccia: Je voulais seulement savoir, puisque vous apportez un
amendement aujourd'hui à cet article, si vous en aviez discuté
avec eux.
M. Clair: Ils ont eu le projet de loi et ils ne nous ont pas fait
de commentaires particuliers à ce sujet.
M. Ciaccia: Ils ont eu le projet de loi, mais dans le projet de
loi ils conservaient le droit d'effectuer des voyages à charte-partie.
C'est dans l'amendement que vous avez déposé jeudi que vous
l'enlevez.
M. Clair: Elle perdait déjà le droit de faire de la
charte-partie.
M. Ciaccia: Pas à l'article 47. M. Clair: Attendez
un peu!
M. Ciaccia: "La commission peut exploiter, à
l'extérieur de son territoire, tout service de voyages touristiques,
saisonniers et à charte-partie pour lequel elle est devenue titulaire
d'un permis."
M. Clair: D'accord. C'est parce que ces permis de charte-partie
provenaient de la détention des permis interurbains à
l'extérieur de son territoire. C'était automatique; dans la
mesure où elle perdait ses permis hors territoire, elle perdait
également ses voyages à charte-partie, sauf que l'article 289.1
n'était pas clair à cet égard.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 47 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 48?
M. Clair: Ce sont des articles qui traitaient de l'ancien
système qui sont abolis.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 49?
Modifications à la Loi sur la Communauté
urbaine de Québec
M. Clair: Encore là, M. le Président, on traite
d'articles qui sont modifiés à la CTCUQ par concordance avec ce
que nous avons fait pour les autres commissions de transport.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 50. M.
le ministre, vous avez un amendement?
M. Clair: Oui. L'amendement se lirait comme suit: "L'article 50
de ce projet de loi est modifié par l'addition, après le
sous-paragraphe ii du paragraphe i de l'article 188 que cet article modifie, du
sous-paragraphe suivant: iii, conclure tout contrat jugé utile pour
assurer en tout ou en partie le fonctionnement d'un tel service par taxi."
Le Président (M. Desbiens): Est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 50
tel qu'amendé est-il adopté?
M. Ciaccia: Oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 51?
M. Clair: Lui aussi est de concordance avec ce que nous avons
déjà fait ailleurs.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 51 est
adopté. J'appelle l'article 52. Est-il adopté?
M. Clair: Là aussi, il s'agit de précisions au
pouvoir d'expropriation de la CTCUQ.
Une voix: Quel article? M. Ciaccia: L'article 52.
Le Président (M. Desbiens): Cet article est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 53?
M. Ciaccia: II y a un amendement.
Le Président (M. Desbiens): Non, c'est un nouvel
article.
M. Clair: C'est 53.1. C'est la question des tarifs.
M. Ciaccia: C'est la même chose que les autres
amendements?
M. Clair: Oui.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 53 est
adopté. Vous avez un nouvel article après l'article 53?
M. Clair: Oui. Je propose l'addition, après l'article 53,
de l'article suivant: "53.1. L'article 216 de cette loi est modifié par
le remplacement du paragraphe 1 par le suivant: 216.1. La commission de
transport peut effectuer des voyages spéciaux et des voyages à
charte-partie sur son territoire et à partir de son territoire vers un
point extérieur."
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 54?
M. Clair: J'ai un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Oui.
M. Clair: Je propose de remplacer cet article par le suivant:
"54. Cette loi est modifiée par l'addition, après l'article 216,
de l'article suivant: 216.1 La commission de transport peut exploiter, à
l'extérieur de son territoire, tout service de voyages touristiques et
saisonniers pour lequel elle est devenue titulaire d'un permis par
l'acquisition d'une entreprise de transport en commun qui en était
titulaire."
Cela vise, encore là, Skibus vers
Sainte-Anne-de-Beaupré.
M. Ciaccia: C'est le même problème avec la
charte-partie dans ce cas-ci.
M. Clair: Effectivement. La charte-partie, elle la perd, mais
elle conserve, cependant, les permis saisonniers et touristiques qu'elle
avait.
Le Président (M. Desbiens): L'article 54 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 54 est
adopté. J'appelle l'article 55.
Modifications à la Loi sur les
corporations municipales et
intermunicipales de transport
M. Clair: C'est aussi de concordance par rapport à ce que
nous avons fait dans le cas des commissions de transport. On le fait maintenant
pour les corporations municipales et intermunicipales de transport.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 55 est
adopté. J'appelle l'article 56. Vous avez un amendement, M. le
ministre?
M. Clair: Oui. Je propose que l'article 56 soit modifié
par l'addition, après le paragraphe ii du paragraphe f de l'article 38,
que cet article modifie, du sous-paragraphe suivant: "iii. conclure tout
contrat utile pour assurer, en tout ou en partie, le fonctionnement d'un tel
service par taxi;" Adopté?
M. Ciaccia: L'amendement, oui.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté.
M. Ciaccia: Vous avez une clause qui dit que vous donnez la
permission de "conclure avec toute entreprise de transport de passagers ou avec
tout organisme sans but lucratif, sans procéder par demande de
soumissions..." Je pense que cela n'est pas mentionné pour les
commissions de transport. Y a-t-il une raison?
Une voix: On est dans la loi sur les corporations.
M. Bourbeau: Mon collègue connaît son dossier.
M. Ciaccia: Sa recherchiste. Par exemple, à l'article 39
de la Loi sur la CTCUM, l'article équivalent qui correspond à cet
article-ci, ne mentionne pas qu'ils peuvent effectuer ces contrats sans
procéder par demande de soumissions. (12 h 30)
M. Clair: Cette demande nous serait venue de la part des
corporations municipales et intermunicipales de transport. Maintenant, je pense
que nous pouvons suspendre l'étude de cet article pour y revenir parce
que, effectivement, je préférerais avoir plus d'explications sur
cette question.
M. Ciaccia: Très bien.
Le Président (M. Desbiens): L'article 56 est suspendu.
Article 57?
M. Clair: C'est encore là la fixation des tarifs où
on clarifie le pouvoir des corporations municipales et intermuncipales.
M. Ciaccia: Vous avez supprimé l'article qui
prévoyait que la corporation ne pouvait mettre en vigueur les tarifs
qu'à l'expiration d'un délai d'au moins 30 jours après
l'adoption de la résolution. Y a-t-il une raison pour avoir
enlevé ce délai?
M. Clair: Où fait-on cela? En supprimant le
quatrième alinéa?
M. Ciaccia: Oui, en supprimant le quatrième
alinéa.
M. Clair: Cet alinéa prévoyait un délai de
30 jours, mais c'était pour les premiers tarifs qui ont
été fixés par les corporations municipales et
intermunicipales qui ont été formées. C'est une
responsabilité des élus. Cependant, nous conservons le pouvoir
d'approbation de la CTQ, mais éventuellement, si les corporations
municipales et intermunicipales de transport continuent de se comporter comme
elles se comportent, je pense qu'il y aura lieu de les soumettre exactement au
même régime que les commissions de transport, soit qu'elles seront
les seules à décider des tarifs fixés sur leur territoire
et qu'elles n'auront pas à venir faire approuver cela par la CTQ.
Le Président (M. Desbiens): L'article 57 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 58?
M. Clair: Cet article donnait le pouvoir aux corporations
municipales et intermunicipales d'exploiter des services à
l'extérieur de leur territoire. On leur donne le même
régime qu'aux commissions.
Une voix: Le même régime que quoi?
M. Clair: Le même régime qu'aux commissions de
transport.
M. Ciaccia: Est-ce qu'elles offrent actuellement des services
à l'extérieur de leur territoire?
M. Clair: La Corporation municipale de transport de Sherbrooke en
donnerait déjà, mais sur une base d'ententes
particulières. Elle va devoir négocier un contrat de services
avec les municipalités. Si ma mémoire est fidèle, c'est
avec Rock-Forest. C'est plutôt avec Lennoxville, mais elle pense le faire
avec Rock-Forest. À ce moment-là, cela veut dire qu'elle serait
soumise au régime du contrat de services avec la
municipalité.
M. Ciaccia: Vous abrogez l'article 63. Où leur donnez-vous
le droit...
M. Clair: D'un pouvoir habilitant? M. Ciaccia: ...d'un
pouvoir habilitant? M. Clair: C'est à l'article 67... M. Ciaccia:
Ah! plus loin.
M. Clair: ...où on dit que "la corporation peut contracter
avec une municipalité qui ne fait pas partie de son territoire ou avec
un régie intermunicipale pour lui fournir des services de transport en
commun de personnes."
Une voix: L'article suivant.
M. Clair: Autrement dit, si les résidents de Rock-Forest
veulent avoir un service de transport en commun, plutôt que de s'adresser
à la CMTS pour obtenir le service, ils vont s'adresser à leur
conseil municipal qui négociera un contrat de services avec la CMTS.
Le Président (M. Desbiens): L'article 58 est-il
adopté?
M. Bourbeau: J'aurais une question à poser.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Dans le cas d'une corporation intermunicipale qui
ferait du transport à l'extérieur de son territoire, à ce
moment-là, selon cette modification-ci, la CTQ n'aurait plus à
intervenir. Cela pourrait être fait de gré à gré
sans l'intervention de la CTQ.
M. Clair: C'est cela, ce n'est plus en vertu d'un permis
émis par la CTQ, mais par un contrat avec la corporation
concernée.
Le Président (M. Desbiens): L'article 58 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Pourriez-vous l'expliciter un peu? Quelle est
exactement la situation actuelle? Vous dites qu'à Sherbrooke la
corporation fait du transport à l'extérieur de son
territoire.
M. Clair: En ce qui concerne Lennoxville, lorsque la CMTS a
été constituée, elle avait dans ses permis un permis pour
aller à Lennoxville. Par entente, Lennoxville accepte de contribuer
financièrement au transport en commun pour le service qui est offert
chez elle. Dans son propre cas, ce que cela vient changer, c'est simplement que
ce n'est plus un permis de la CMTS pour aller à Lennoxville, mais c'est
sur la base de l'entente contractuelle entre Lennoxville et la CMTS que vous y
allez. Maintenant, s'il y a aussi une demande pour desservir
éventuellement Rock-Forest, si la CMTS avait voulu aller à
Rock-Forest, la première chose qu'elle aurait dû faire, c'est
s'adresser à la Commission des transports du Québec pour obtenir
le permis et, une fois qu'elle aurait obtenu le permis, d'aller voir
Rock-Forest pour négocier un accord. L'effet de la loi sera que,
si demain matin, la municipalité de Rock-Forest veut négocier une
entente avec la CMTS, elle le fait directement sans avoir à passer par
l'émission d'un permis de la part de la CTQ.
M. Ciaccia: Actuellement, est-ce que l'adoption de cette loi va
imposer des obligations financières à la CMTS?
M. Clair: Non, à personne.
M. Ciaccia: À personne. Vous dites qu'elles n'ont plus le
droit de faire du transport à l'extérieur de leur territoire.
M. Clair: Elles ne peuvent plus y aller sur la base de leur
permis.
M. Ciaccia: Mais est-ce qu'elles y vont?
M. Clair: Oui, elles y vont.
M. Ciaccia: Mais là, elles n'ont plus le droit d'y aller.
Supposons que, le 1er janvier, elles n'ont plus le droit d'y aller. S'il n'y a
pas d'entente, qu'est-ce qui arrive?
M. Clair: II y a déjà une entente dans le cas de
Lennoxville; l'entente existe déjà.
M. Ciaccia: Alors, cela n'impose pas d'obligations
financières.
M. Clair: Cela n'impose pas de nouvelles obligations
financières, aucunement. Tout ce que cela fait, cela dit: Vous n'allez
plus à Lennoxville sur la base de votre permis hors territoire, mais
vous y allez uniquement sur la base de l'entente que vous avez
déjà avec Lennoxville. S'il y en a d'autres qui veulent avoir des
ententes, vous êtes habilités à le faire sans avoir
à venir vous soumettre à une décision de la Commission des
transports du Québec.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Dans le cas de Rock-Forest que le ministre soulevait
tantôt, qui voudrait avoir du transport de la commission de Sherbrooke,
s'il y avait dans les parages de Rock-Forest un transporteur privé qui
faisait ce genre de service, est-ce que la municipalité n'aurait pas
l'obligation en premier lieu de négocier avec ce transporteur
privé, en vertu de la loi qu'on est en train de voter?
M. Clair: Vous vous en souviendrez, on a vu cela vendredi
dernier, quand on a octroyé aux municipalités le pouvoir
d'organiser le transport en commun, on leur a dit, par ailleurs, qu'elles ne
pouvaient pas organiser un service similaire. S'il y a un service similaire,
elles vont effectivement devoir transiger avec le transporteur en place.
C'était, d'ailleurs, la raison pour laquelle on leur a donné le
pouvoir de le faire sans soumissions.
M. Bourbeau: C'est bien ce que je pensais.
Le Président (M. Desbiens): L'article 58 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 59 est-il
adopté?
M. Clair: C'est l'article qui donne à la corporation le
pouvoir de contracter avec une municipalité qui ne fait pas partie de
son territoire plutôt que de venir chercher un permis à la CTQ.
L'entente prévaut sur les permis émis par la CTQ.
M. Ciaccia: À l'article 67, vous n'avez pas imposé
le deuxième alinéa à la CTCUM et à la CTRSM, quand
elles ont acquis Métropolitain Sud et Métropolitain
provincial?
M. Clair: Non. L'article 67 touche les corporations municipales
et intermunicipales de transport.
M. Ciaccia: Si c'était appliqué à la CTRSM
et à la CTCUM, on n'aurait pas le problème qu'on a aujourd'hui.
N'est-ce pas?
M. Clair: C'est une loi qui a été adoptée
par la suite, après le régime de la CTRSM, filiale et de la
CTCUM, filiale.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 59 est
adopté. J'appelle l'article 60.
M, Clair: II est rendu au paragraphe g de l'article 38. Regardez
à l'article 56 du projet de loi, qui modifie l'article 38 de la loi sur
les corporations. L'alinéa g est suspendu, mais on va se trouver
à donner le pouvoir sur le transport des personnes
handicapées.
Le Président (M. Desbiens): Article 60, adopté.
Article 61?
M. Clair: Cela vise à privilégier la
négociation entre les municipalités, plutôt que l'octroi de
permis par la Commission des transports du Québec.
M. Ciaccia: Pourquoi cette disposition
est-elle nécessaire ici, alors qu'on n'en fait aucune mention
dans le cas des commissions de transport?
M. Clair: La situation ne se présente pas dans le cas des
commissions, elle ne se présente que dans le cas des corporations. Dans
le fond, cela vise à faire en sorte qu'on donne une chance aux
municipalités de s'entendre avant que la CTQ émette un
permis.
M. Ciaccia: Quand vous dites "un contrat avec une
municipalité", dans le premier alinéa, est-ce que ce serait aussi
avec une régie intermunicipale?
M. Clair: Une ou des municipalités. Comme c'est
susceptible de se produire, il pourrait peut-être y avoir deux ou trois
municipalités qui se regroupent pour faire une entente intermunicipale
entre elles, mais, à ce moment-là, elles doivent
nécessairement recevoir la délégation de leur
municipalité. Sur le plan juridique, il est suffisant de dire
"municipalité".
Le Président (M. Desbiens): L'article 61 est-il
adopté? M. le député de Laporte.
M. Bourbeau: Tout à l'heure, mon collègue a
posé une question au sujet de l'article 110.1 que vous voulez ajouter:
"La commission ne peut délivrer un permis pour l'exploitation d'un
service de transport en commun sur un parcours auparavant desservi par la
corporation...". Si j'ai bien compris tout à l'heure, dorénavant,
quand une corporation municipale ou intermunicipale voudra desservir un
territoire à l'extérieur de son propre territoire, après
une entente avec une municipalité ou un CIT, on n'aura plus besoin d'un
permis de la commission du Québec. Alors, pourquoi dit-on: La Commission
des Transports ne peut délivrer un permis? Il me semble que cela va de
soi, puisqu'il n'y a plus de permis maintenant. S'il n'y a plus besoin de
permis, pourquoi dit-on que la commission ne peut pas en délivrer
un?
M. Clair: C'est pour protéger les municipalités
pendant le temps que la négociation continue; au deuxième
paragraphe, on dit "De plus, la commission ne peut délivrer un tel
permis lorsque la corporation et une municipalité négocient un
tel contrat." Si elles ne sont pas en train de négocier - comme il y a
lieu de penser que, s'il y avait un service, le service est utile -la
Commission des transports du Québec pourrait émettre un tel
permis. C'est cela que cela vient préciser. (12 h 45)
M. Bourbeau: Cela veut dire que la Commission des transports ne
peut délivrer un permis à un tiers transporteur lorsque la
corporation municipale ou intermunicipale donne du service dans un endroit.
M. Clair: C'est sûr. Cela, c'est sûr.
M. Bourbeau: Lorsque celle-ci dessert ce parcours...
M. Clair: C'est certain.
M. Bourbeau: ...à la suite de la conclusion d'un
contrat.
M. Clair: C'est évident. M. Bourbeau: Ah oui.
M. Clair: Mais, en plus de cela, on vient dire au deuxième
alinéa: Même si elle ne peut pas desservir - pour clarifier, on le
dit clairement - même si elle ne peut pas émettre de nouveaux
permis, émettre un permis quand il y a un service à la suite d'un
contrat... On dit: Même si...
Une voix: II n'y a pas de contrat.
M. Clair: ...il n'y a pas de contrat lorsqu'elles
négocient, elle ne peut pas en émettre non plus.
M. Bourbeau: À ce moment-là, c'est assez vague
quand on dit: Lorsqu'elles négocient. Si les négociations
s'enclenchent en janvier et qu'elles durent pendant trois ans, qu'est-ce qui se
passe? Il n'y a pas de service sur le territoire.
M. Clair: On a pensé se donner un vaste et
généreux pouvoir réglementaire pour définir cela.
Mais on en a conclu que ce n'était pas à propos, et on a
préféré simplement employer une expression comme
celle-là. Ce sera à la CTQ de porter son jugement...
M. Bourbeau: Mais, porter son jugement?
M. Clair: ...quant à savoir si les municipalités
négocient. Si la CTQ émet un permis contre la volonté des
municipalités, il me semble que les municipalités vont vite lui
faire savoir, au moment des audiences, qu'elles sont en train de
négocier, donc pas intéressées à faire face
à l'émission d'un tel permis. Et la CTQ va s'en trouver
automatiquement informée.
Le Président (M. Desbiens): L'article 61 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
L'article 62?
M. Clair: Alors, c'est un pouvoir identique à celui que
nous avons déjà octroyé aux commissions de transport en ce
qui concerne l'achat de matériel et les commandes unifiées
d'autobus.
Le Président (M. Desbiens): L'article 62 est
adopté? Adopté. L'article 63?
Modifications à la Loi constituant la
Commission de transport de la rive sud de Montréal
M. Clair: C'est le même libellé que l'article qui
modifiait les pouvoirs de la CTCUM, de la CTCRO et des autres. Nous abordons
maintenant la CTRSM.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63 est
adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. À
l'article 64, vous avez un amendement, M. le ministre.
M. Clair: Oui, M. le Président. Il concerne le transport
des personnes handicapées. On ajouterait, à l'article 64,
après le sous-paragraphe ii du paragraphe i de l'article 38, que cet
article modifie, le sous-paragraphe suivant: iii. conclure tout contrat
jugé utile pour assurer, en tout ou en partie, le fonctionnement d'un
tel service par taxi."
Le Président (M. Desbiens): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 64 est
adopté tel qu'amendé?
M. Clair: Exactement la même formulation que dans les
autres cas.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
65?
M. Clair: Là encore, c'est la même formulation en ce
qui concerne les commandes unifiées d'autobus.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 65 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
66?
M. Clair: Même chose en ce qui concerne le pouvoir
d'expropriation.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 66 est
adopté? Adopté. L'article 67?
M. Clair: Concordance, M. le Président. C'étaient
les pouvoirs concernant les hors territoire. Comme elles en sortent, elles n'en
ont plus besoin. Adopté?
M. Bourbeau: Je m'excuse M. le Président, mais je voudrais
poser une question sur l'article 66. On dit que la CTRSM "peut, avec
l'autorisation du conseil, acquérir de gré à gré ou
par expropriation la totalité ou toute partie des biens ou du
capital-actions de toute entreprise de transport en commun exploitée, en
tout ou en partie, à l'intérieur de son territoire." On parle,
évidemment, du territoire de la CTRSM et non pas du territoire de la
filiale. Est-ce que le territoire de la filiale est compris
là-dedans?
M. Clair: Non. La filiale disparaît.
M. Bourbeau: Oui, mais elle n'est pas encore disparue à ce
stade-ci.
M. Clair: Les pouvoirs vont demeurer en vigueur jusqu'à
l'entrée en vigueur de la loi, c'est évident. Maintenant, je ne
pense pas que la CTRSM soit en voie d'acquérir une nouvelle compagnie de
transport. On va faire disparaître la filiale à l'article 74.
M. Bourbeau: Peut-être si on se rend jusque-là, mais
de tels services existent-ils actuellement sur le territoire de la CTRSM?
M. Clair: Pardon?
M. Bourbeau: De tels services existent-ils actuellement?
M. Clair: Sur le territoire de la CTRSM? Il y a certainement des
bouts d'entreprise qui se trouvent là.
M. Bourbeau: Est-ce qu'on vise des cas particuliers? Pourrait-on
connaître ces cas-là?
M. Clair: Non, en aucune façon, M. le Président.
C'est simplement que ce sont des pouvoirs d'expropriation, comme j'ai eu
l'occasion de l'expliquer avant que le député arrive. La CTCUM,
la CTRSM et, je crois, la CTCRO avaient des pouvoirs d'expropriation, mais ils
étaient libellés en fonction de l'ancienne Loi sur
l'expropriation. Tout ce qu'on fait, c'est rajeunir ces pouvoirs
d'expropriation en les rendant conformes à la nouvelle Loi sur
l'expropriation que nous avons adoptée le
printemps dernier.
M. Bourbeau: Dans le cas de la CTRSM, il y a un point central,
qui est la station de métro de Longueuil, vers laquelle converge
à peu près tout ce qu'il y a de transport en commun dans la
grande région, public et privé. Il ne serait pas question
d'empêcher les transporteurs privés de venir passer à
travers le territoire de la CTRSM pour descendre des passagers à la
station de Longueuil ou au métro de Longueuil?
M. Clair: Non. Ce n'est en aucune façon l'objectif.
M. Bourbeau: Ces sociétés de transport
privées vont-elles continuer d'avoir le droit de se rendre à
travers le territoire de la CTRSM jusqu'au métro de Longueuil?
M. Clair: Le fait de faire disparaître Métropolitain
Sud n'a absolument pas pour effet de venir modifier les permis détenus
par des transporteurs privés. C'est évident que, s'il y a des
modifications qui concernent les rabattements d'autobus de la part de
transporteurs privés, ils vont devoir négocier avec le
propriétaire, locataire ou exploitant de la station de métro
à Longueuil. Vous connaissez le problème mieux que moi. La ville
de Longueuil est impliquée. La CTCUM est impliquée. La
Communauté urbaine de Montréal, la CTRSM et même la ville
de Montréal le seraient et on n'est pas censé venir
déranger ce délicat équilibre.
M. Bourbeau: Le ministre est sûr qu'on ne le dérange
pas avec la présente loi.
M. Clair: On sait qu'elles sont en négociation. On
espère que cela va finir par se régler à l'avantage de
tous.
Le Président (M. Desbiens): L'article 66 est toujours
adopté. Article 67?
M. Bourbeau: C'est pour les circuits hors territoire.
M. Clair: C'est ce que je disais tantôt. Ce sont des
pouvoirs qui avaient trait aux circuits d'autobus hors territoire.
Le Président (M. Desbiens): L'article 67 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: À l'article 67, le ministre pourrait-il faire
la lecture du dernier alinéa qu'on veut supprimer?
M. Clair: Oui. "Le présent article s'applique de la
même façon à toute municipalité située
à l'extérieur du territoire de la CTRSM et sur le territoire de
laquelle la commission fournit un service de transport par le biais d'une
filiale. Dans ce cas, la résolution de la commission doit être
transmise seulement à la municipalité
intéressée."
Le Président (M. Desbiens): L'article 67 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 68?
M. Clair: Cet article vient clarifier les pouvoirs de fixation de
tarifs de la commission en utilisant la même formulation que dans toutes
les autres commissions.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 68 est
adopté. Article 69?
M. Clair: Les articles 69 et 70 viennent enlever des pouvoirs
effectivement reliés au service hors territoire de la CTRSM.
Le Président (M. Desbiens): Article 69? M. le
député de Laporte.
M. Bourbeau: M. le Président, il y a des problèmes
qui se posent. Ici, à l'ancien article 70, on tenait les
municipalités hors territoire solidairement responsables du paiement des
emprunts qui étaient effectués en leur nom. N'est-ce pas
cela?
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Là, on fait disparaître la filiale. On
se prépare à faire disparaître la filiale tout à
l'heure, mais on dit que ces municipalités demeurent quand même
responsables des titres émis par la commission lors d'emprunts. Je ne
vois pas de quelle façon on pourra réussir à les garder
responsables. N'y a-t-il pas un danger qu'on dise à un article qu'elles
ne sont plus responsables et à l'autre qu'elles sont responsables?
M. Clair: Oui. On va voir plus loin, à l'article 74, dont
on a parlé la semaine dernière, comment on règle ce
problème. C'est réglé.
M. Bourbeau: Vous voulez dire qu'en abolissant l'article
70...
M. Clair: Si on ne se rend pas à 74, on a un
problème.
M. Bourbeau: ...vous enlevez la responsabilité aux
municipalités hors territoire de payer les dettes, enfin, les emprunts
qui ont été faits en leur nom par la CTRSM, mais plus tard,
à un autre article, vous allez les responsabiliser?
M. Clair: Oui. Spécifiquement lorsqu'on parle du "paiement
capital, en intérêts, des titres émis par la commission
lors d'emprunts pour le compte de sa filiale", afin d'éviter simplement
l'échéance du terme.
M. Ciaccia: 69 n'est pas abrogé.
M. Clair: Non, c'est 70.
M. Ciaccia: a.
M. Clair: C'est 70a qui est abrogé.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 69 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 69 est
adopté. J'appelle l'article 70.
Une voix: Adopté.
M. Bourbeau: Si je comprends bien, l'article 71 demeure.
Le Président (M. Desbiens): 71a.
M. Bourbeau: Mais c'est l'article 71a qui est abrogé.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 71?
M. Clair: Je propose M. le Président, que l'article 71
soit remplacé par le suivant: "71. Cette loi est modifiée par
l'addition, après l'article 73, de l'article suivant: 74. La filiale par
le biais de laquelle la commission exploite un réseau de transport en
commun à l'extérieur de son territoire est dissoute. "Les biens
de la filiale sont dévolus à la commission qui assume les
obligations de celle-ci. Cependant, le paiement, en capital et
intérêts, des titres émis par la commission lors d'emprunts
pour le compte de sa filiale continue d'être garanti par le fonds
général des municipalités alors desservies par la
commission par le biais de cette filiale. "La commission n'a droit à
aucune indemnité pour la dissolution de sa filiale."
Le Président (M. Desbiens): C'est un nouvel article.
M. Clair: Comme j'ai déjà eu l'occasion de
l'indiquer, ces obligations sont défrayées à 100% par le
gouvernement, mais comme l'article 70 prévoyait la garantie par les
municipalités, si on ne veut pas inutilement faire face à une
déchéance du bénéfice du terme, il faut conserver
cette qualité des titres obligataires.
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous indiquer quel est le montant exact de cette dette dont on
parle?
M. Clair: Je l'avais la semaine dernière. Mais je l'ai au
31 décembre 1982.
La dette à long terme de Métro Sud était de 1 629
470 $.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre...
M. Clair: Un instant. La dette à long terme de la CTRSM
était de 22 880 530 $ à la même date. Le service de la
dette assumée par le gouvernement du Québec à la place des
municipalités pour l'expropriation a été de 329 985 $ en
1982 et devrait être de 326 345 $ en 1983.
Une voix: Sur combien d'années cela doit-il
s'éteindre?
M. Bourbeau: Le gouvernement va disparaître avant que ce
soit éteint. Le gouvernement va changer.
M. Clair: Je crois que c'est dix ans, M. le Président.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre pourrait nous dire, d'une
façon précise, si les ententes actuelles sont que le gouvernement
va payer la totalité des frais d'expropriation de Métropolitain
Sud?
M. Clair: Les frais d'expropriation de Métropolitain Sud?
Oui. On a déjà commencé à les défrayer.
M. Bourbeau: Vous venez d'en faire état. Vous allez payer
pendant dix ans, si j'ai bien compris.
M. Clair: II me semble que c'est sur dix ans.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre pourrait nous dire le
coût total de l'expropriation de Métropolitain Sud?
M. Clair: Je ne m'en souviens pas exactement, M. le
Président.
M. Bourbeau: La dette de Métropolitain Sud qui a
été accumulée au cours de années, le ministre a dit
tout à l'heure qu'elle était
d'environ 1 600 000 $.
M. Clair: C'était la dette à long terme
assumée au 31 décembre 1982 pour Métropolitain Sud.
M. Bourbeau: Est-ce la totalité de la dette à long
terme? Le ministre dit: La dette assumée par le gouvernement. Est-ce
qu'il y a une autre partie de la dette à long terme qui n'aurait pas
été assumée par le gouvernement?
M. Clair: Non, toute dette à long terme est maintenant
assumée par le gouvernement. La semaine dernière, on avait
l'occasion d'avoir le trésorier de la CTRSM avec nous. On n'a pas cette
chance cette semaine. Je ne pense pas qu'il reste autre chose dans les dettes
à long terme de la CTRSM pour sa filiale, Métropolitain Sud; tout
est absorbé par le gouvernement.
M. Bourbeau: En résumé, le gouvernement a
entièrement pris à sa charge les coûts d'acquisition de
Métropolitain Sud.
M. Clair: C'est ce que j'ai eu l'occasion de dire à de
multiples reprises.
M. Bourbeau: Je suis bien heureux de le faire inscrire au journal
des Débats pour référence future, si jamais il arrivait
quoi que ce soit. Le coût d'acquisition de Métropolitain Sud est
défrayé par le gouvernement, de même que le coût de
tous les règlements d'emprunt qui ont été faits pour le
compte de la filiale depuis que la CTRSM l'a achetée.
M. Clair: Oui, sauf, cependant, pour Boucherville parce que cette
ville faisait partie du territoire de la CTRSM. Si on veut jouer de finesse, la
partie pour Boucherville n'est pas assumée par le gouvernement, mais par
la CTRSM. Pour le service en dehors du territoire juridique de la CTRSM, je ne
vois pas ce qui n'aurait pas fait l'objet d'un paiement par le gouvernement
puisque les coûts d'acquisition de Métropolitain Sud sont
supportés à 100% par le gouvernement.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre pourrait...
Le Président (M. Desbiens): Excusez, il est 13 heures.
M. Clair: Comme il y a des gens de la CTRSM ici, j'imagine que,
si je ne disais pas la vérité, ils réagiraient avec
véhémence sur-le-champ.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que vous avez
l'intention d'adopter cet article avant l'ajournement? La commission
élue permanente des transports ajourne ses travaux sine die.
M. Clair: M. le Président, simplement...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Clair: ...pour mes collègues, comme ils ont eu
l'occasion de s'en rendre compte effectivement, il y a, aujourd'hui encore, des
gens de la CTRSM et de la CTCUM qui assistent à nos travaux afin de bien
suivre leur évolution. De deux choses, l'une: s'il apparaissait possible
à mes collègues qu'on termine à 14 heures, on pourrait
continuer encore pendant un certain temps ou encore, si mes collègues
acceptaient de faire des représentations utiles auprès de leur
leader pour qu'on puisse siéger cet après-midi, notre commission
serait la troisième et nous aurions besoin d'un consentement pour
pouvoir faire siéger cette commission. On pourrait terminer cet
après-midi et éviter à ces gens de se déplacer
à nouveau une autre journée cette semaine, de Montréal
à Québec.
M. Ciaccia: M. le Président, nous n'avons pas d'objection
à...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: ...donner notre permission afin qu'une
troisième commission siège cet après-midi; on pourrait
revenir après la période des questions.
M. Clair: Parfait, merci.
Le Président (M. Desbiens): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 4)
(Reprise de la séance à 20 h 14)
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission élue permanente des transports reprend ses travaux
aux fins d'étudier article par article le projet de loi 46, Loi sur les
conseils intermunicipaux de transport dans la région de Montréal
et modifiant diverses dispositions législatives.
Nous en étions à l'article 71. M. le ministre avait soumis
un amendement qui remplaçait l'article 71 par celui qui apparaît
au papillon.
M. Bourbeau: Quelle différence y a-t-il entre le papillon
et le texte du projet de loi?
M. Clair: II n'y a aucune différence. C'est simplement
pour les fins d'apparition de cet article du projet de loi dans la Loi sur la
CTRSM qui se trouve à apparaître à l'endroit où
l'article était abrogé. C'est simplement pour les fins d'une
lecture plus facile.
Le Président (M. Desbiens): L'article 71 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Pas tout de suite, M. le Président. J'aurais
une question à poser au ministre concernant l'article 71. Cela concerne
la Commission de transport de la rive sud de Montréal et l'article a
pour but d'abolir la filiale qui est connue sous le nom de Métropolitain
Sud. La filiale avait été acquise en 1978, à la suite de
pressions très importantes exercées par le ministère des
Transports sur la Commission de transport de la rive sud. La filiale, qui
était propriété privée avant l'acquisition, a
commencé à faire des déficits immédiatement
après l'acquisition. Auparavant, elle ne faisait pas de déficit.
Les déficits ont grandi d'une année à l'autre et, quand
les factures ont été envoyées aux municipalités,
quelque cinquante municipalités hors territoire de la CTRSM, celles-ci
ont refusé de payer les comptes.
Aujourd'hui, Métropolitain Sud est gérée encore
comme une filiale, jusqu'à ce jour. Elle a des actifs, elle a des
obligations. Entre autres, elle a à son service 145 personnes,
d'après les informations que nous avons. Je les nomme uniquement pour
démontrer l'ampleur de ce contingent: il y a 3 cadres
intermédiaires, 8 agents de maîtrise, 91 chauffeurs, 26
employés d'entretien, 10 employés de bureau et 7 vendeurs de
billets. La masse salariale en 1983 était de 4 789 000 $ et, en 1984, on
prévoit qu'elle sera de 4 865 000 $.
Bien sûr, il y a une partie de ces chauffeurs qui oeuvrent dans le
secteur de Boucherville et qui vont continuer à y oeuvrer après
la fusion. Il y a aussi quelques autobus et chauffeurs qui sont employés
actuellement pour la desserte de la ligne Laprairie-Candiac. On me parle
d'à peu près sept ou huit chauffeurs. Il reste quand même
qu'à partir du moment où cette loi sera adoptée, il y aura
environ 110, 115 ou 120 personnes qui réintégreront la CTRSM et
qui, en principe, n'auront plus de travail, puisque la filiale est
dissoute.
Là, on nous dit: Ce n'est pas un problème, à la
CTRSM, on est en train de négocier des contrats avec des
municipalités faisant partie des 50 municipalités et on
prévoit que, espérons-le, il y aura des contrats de services de
signés où la CTRSM pourra utiliser les autobus de la filiale et
le personnel. J'aimerais bien que le ministre nous explique comment cela va se
produire et si vraiment il croit que, d'ici à 60 jours, on va faire en
sorte que les 145 personnes soient à l'ouvrage et que les 43 autobus
vont être utilisés. Sans ça, qu'est-ce qui va se produire
en ce qui concerne les coûts de ces gens? Qui va payer pour les salaires
de ces gens et pour les coûts de ces autobus?
M. Clair: M. le Président, j'ai abordé
l'étude de ce projet de loi d'une manière très ouverte et
très positive, en collaboration principalement avec le
député de Mont-Royal. Je dirai au député de Laporte
que ce que je n'apprécie pas beaucoup, voire pas du tout, c'est que,
pendant qu'ici, à l'Assemblée nationale, nous tentons d'adopter
un projet de loi qui va non seulement régler les problèmes de
transport en commun dans une centaine de municipalités, mais
vraisemblablement même l'améliorer, le député de
Laporte se plaît à dresser les hypothèses les plus
pessimistes...
M. Bourbeau: Réalistes!
M. Clair: ...les unes que les autres, d'une part, et, d'autre
part, s'affaire, sur la rive sud de Montréal, à inquiéter
du mieux qu'il le peut le plus grand nombre de personnes possible.
M. Bourbeau: C'est faux!
M. Clair: Je dirai au député que, s'il
conçoit son rôle comme député à
l'Assemblée nationale comme étant d'essayer de pousser le
gouvernement à faire en sorte que les projets de loi soient les plus
convenables possible, répondent le mieux possible aux besoins des
personnes, je trouve cela très acceptable. Mais, alors que le
député sait très bien que la CTRSM est actuellement en
négociation avec ses chauffeurs, que les relations entre les villes
membres de la CTRSM, d'une part, et les villes à être desservies
éventuellement, d'autre part, ne sont pas faciles, s'il conçoit
son rôle comme étant de tenter d'exacerber les tensions qui
peuvent exister entre ces différentes municipalités, je lui dirai
que je ne m'embarquerai pas là-dedans, que je trouve que c'est sa
façon à lui de concevoir la politique - la mienne n'est pas
celle-là -qu'il pourra dresser toutes les hypothèses les plus
pessimistes qu'il voudra et ne rien faire - c'est le moins qu'on puisse dire -
pour tenter de les éviter, je ne partage pas une telle approche et je
préfère simplement continuer à essayer de bonifier le
projet de loi, de l'améliorer, de faire en sorte qu'il réponde
aux besoins du plus grand nombre, qu'il tienne compte des contraintes de la
CTRSM, des attentes des municipalités, de celles des chauffeurs, des
opérateurs. Cependant, s'il veut faire des scénarios pessimistes
et tenter de faire en sorte qu'ils
se réalisent, il en supportera seul la responsabilité.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: ...je pense qu'on va passer un peu de temps sur cet
article, parce que, si le ministre veut prendre ce ton... Moi, j'ai pris la
parole sur un ton très calme...
M. Clair: Moi aussi.
M. Bourbeau: ...et très constructif, mais je vois que le
bât blesse et que j'ai justement frappé un point très
sensible. Cela m'étonne, d'ailleurs, que le ministre le prenne comme
cela, parce que moi je l'ai pris sur un ton très constructif. Je
réalise que ce ne sont pas des scénarios pessimistes. Je
décris la situation exactement comme elle est aujourd'hui.
J'ai eu l'occasion de parler au maire de Longueuil, il y a deux ou trois
jours, qui n'est pas, que je sache, un ami intime du député de
Laporte et qui s'entend très bien avec le gouvernement autant qu'avec
l'Opposition. Je dirai que c'était la stupéfaction,
j'exagère à peine quand je dis cela, quand le maire de Longueuil
a pris connaissance du fait que le projet de loi qu'on a aujourd'hui devant
nous comportait ces articles. Je rapporte fidèlement les paroles que
j'ai entendues. Je l'ai dit à quelques reprises, le maire de Longueuil a
demandé au premier ministre et à l'ancien député de
Marie-Victorin, lors d'une rencontre qui s'est tenue le 21 novembre, il n'y a
pas tellement longtemps - il y avait également le ministre Lazure, autre
député de la rive sud qui était là - de reporter
d'un an l'application de ces articles - je ne parle pas de tout le projet de
loi parce que le projet de loi n'est pas mauvais en soi -parce que les maires
considèrent que les négociations ne sont pas assez
avancées.
À ce jour, il n'y a aucune entente de signée avec aucun
des CIT. Le seul contrat de services signé est avec Laprairie-Candiac,
mais c'est préalable au projet de loi, cela date d'un certain temps.
C'est très mineur comme service, on emploie sept ou huit chauffeurs
seulement. Il n'y a absolument rien de signé. Même si on croit que
les négociations progressent bien, on est très très loin
d'ententes. Encore là, les ententes qu'on négocie ne sont que des
ententes d'un an; dans tous les cas, il n'y a pas d'ententes à long
terme, donc aucune garantie qu'au bout d'un an la Commission de transport de la
rive sud de Montréal ne sera pas obligée de reprendre tous ses
autobus et son personnel.
Il y a aussi le fait que les budgets pour l'année 1984, dans
toutes les municipalités, sont presque adoptés ou fermés.
On les adopte ces jours-ci, ce soir ou la semaine prochaine. Aucun de ces
budgets des municipalités de la rive sud ne prévoit actuellement
la masse salariale des chauffeurs de Métropolitain Sud. Les plans
triennaux ont été adoptés maintenant et, encore là,
rien de cela ne comprend quoi que ce soit, sur le transport en commun, d'autre
que ce qui était connu jusqu'à ce jour.
Cela veut dire que tous ces gens, même si le ministre
prétend qu'il en a discuté avec eux, ne savaient pas que le
projet de loi serait déposé maintenant et qu'il comporterait pour
les municipalités membres de la CTRSM des charges
supplémentaires.
Or, la masse salariale, comme je l'ai dit tout à l'heure, est
tout près de 5 000 000 $. Si on enlève un pourcentage pour les
quelque vingt chauffeurs d'autobus qui travaillent à Boucherville et
peut-être quelques employés d'entretien, on se retrouve
probablement avec une masse salariale entre 3 000 000 $ et 4 000 000 $. C'est
certainement, en tout cas, près de 3 000 000 $ supplémentaires
qui sont à la charge de la CTRSM et, par voie de conséquence, des
municipalités membres, parce que, finalement, cela va augmenter le
déficit.
S'il n'y a pas de convention de signée avec les
municipalités dans le territoire, et moi je pense qu'il n'y en aura pas
bientôt... Le ministre dit que je suis pessimiste, moi je pense que je
suis réaliste. Dans ma carrière, j'ai été
plutôt réaliste qu'optimiste ou pessimiste. Je pense qu'à
ce moment...
M. Clair: Pessimiste jusqu'à maintenant.
M. Bourbeau: Non, je pense que je suis plutôt
réaliste. Je peux dire au ministre que j'ai la réputation
d'être assez réaliste et non pas rêveur. Je pense que
là, on a une masse salariale de 3 000 000 $ qui est en jeu; qui va la
défrayer? Le gouvernement, semble-t-il maintenant, va défrayer
50% ou l'équivalent du déficit des commissions de transport. Je
présume que le gouvernement ramassera la moitié de cette facture
éventuellement en déficit additionnel. Il reste que les
municipalités de la rive sud se retrouveraient avec 1 500 000 $, plus ou
moins, de déficit additionnel. Je pense qu'il y a des
municipalités là-dedans qui sont loin d'avoir les moyens de payer
cela, qui ne l'ont certainement pas prévu dans leur budget de 1984. Je
trouve assez étonnant que ces municipalités ne soient pas au
courant, absolument pas au courant - il faut avoir parlé aux maires, non
pas pour tenter de les effrayer, pour leur dire ce qui en était - que ce
projet de loi s'en vient, qu'il comporte une clause semblable et que cela
pourrait
avoir des conséquences semblables. Je trouve que c'est
drôlement irresponsable de ne pas les avoir avisées et de ne pas
avoir trouvé des façons pour tenter... Si le ministre a des
façons, qu'il nous les dise. Je lui ai posé des questions il y a
cinq minutes et la première était: Qu'est-ce qu'on va faire? Le
ministre a répondu par une pluie d'invectives à l'endroit du
député de Laporte. Je demanderais au ministre, cette fois-ci, de
tenter de m'expliquer comment les municipalités de la rive sud vont
pouvoir s'en sortir, elles qui n'ont pas prévu dans leur budget ces
montants supplémentaires.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Clair: M. le Président, depuis le début de
l'étude de ce projet de loi, j'ai répondu déjà
à toutes les questions du député de Laporte. Mais afin de
m'assurer, justement, que tous les maires de la CTRSM comprenaient bien ce dont
il s'agissait et de me prémunir à l'égard des
dernières inquiétudes qui pouvaient provenir des maires de la
CTRSM, j'ai eu une conversation d'environ vingt minutes, une demi-heure au
téléphone, il n'y a pas deux heures, avec le président de
la Conférence des maires de banlieue, M. Parent, maire de Boucherville,
pour passer en revue avec lui, à titre de président du Conseil
des maires de la rive sud, quelles pouvaient être les dernières
inquiétudes du Conseil des maires de la rive sud.
J'ai appris beaucoup de choses au cours de cette conversation avec le
président du Conseil des maires de la rive sud de Montréal, mais
nous avons surtout discuté de ce que pouvaient être les
engagements, après l'adoption du projet de loi, de la CTRSM. La
première inquiétude du Conseil des maires de la rive sud a trait
à la renégociation de la convention collective qui est
présentement en cours avec les chauffeurs de l'ensemble de la CTRSM,
Métropolitain Sud, puisque nous savons qu'il n'y a qu'une seule et
unique convention collective. Je dirais au député de Laporte que,
sur cette question, il m'est apparu - peut-être suis-je dans l'erreur
-qu'il n'y avait pas beaucoup de gens qui appréciaient que quelqu'un
vienne créer de la turbulence inutile en ce qui concerne la
renégociation de la convention collective. Cela ne semblait pas
être apprécié ni par les élus, ni par la direction
générale et probablement pas non plus par les usagers
eux-mêmes. Mais leur principale préoccupation à cet
égard était la coïncidence de l'adoption du projet de loi,
de ses conséquences éventuelles avec la négociation qui
est en cours auprès des chauffeurs. Je lui ai fait part des articles
89.1, 89.2 et 89.3 et il m'a semblé qu'en ce qui concerne les
dispositions relatives aux éventuelles mises à pied qui
pourraient survenir, nous semble-t-il, à ce moment-ci, en nombre
très limité, mais qui pourraient éventuellement survenir,
les dispositions aux articles 89.1, 89.2, 89.3, quant à l'avis de 60
jours, semblaient recevoir l'adhésion et rassurer le président du
Conseil des maires de la rive sud. (20 h 30)
D'autre part, il m'a effectivement confirmé que
l'interprétation que je donnais du projet de loi semblait le satisfaire
en ce qui concerne les coûts d'expropriation puisque les coûts
d'acquisition de Métropolitain Sud sont défrayés à
100% par le gouvernement et qu'effectivement cela ne créerait aucune
charge quant aux expropriations de Métropolitain Sud pour les
municipalités membres de la CTRSM.
Voilà donc deux des principales questions réglées.
Je pense que nous avons réglé de façon satisfaisante, par
les amendements qu'on va proposer tantôt aux articles 89.1, 89.2, et
89.3, la question des éventuelles mises à pied, ce qui dispose
également de la question de la masse salariale. En ce qui concerne les
coûts d'expropriation, puisqu'ils sont assumés à 100% par
le gouvernement, qu'un accord est déjà intervenu et que le
gouvernement a tenu sa parole depuis un an à l'effet de défrayer
100% des coûts d'acquisition, cela ne semble pas créer de
problème.
Quant aux éventuelles poursuites judiciaires qui seraient
pendantes à l'égard de Métropolitain Sud, nous avons aussi
discuté de la responsabilité de ces éventuelles
poursuites. Il n'y avait pas un inventaire complet et détaillé
qui pouvait être soumis cet après-midi au Conseil des maires de la
rive sud. J'ai reçu un télégramme du P.-D.G. et du
président du Conseil des maires à cet effet, c'est-à-dire
portant sur l'ensemble du projet de loi. Sur cette question, j'ai
indiqué au maire de Boucherville, président du Conseil des maires
de la rive sud, qu'effectivement, il se pourrait que le gouvernement ait
à assumer, selon les jugements, à qui incombe la
responsabilité dans tel ou tel jugement, que le gouvernement soit
appelé à défrayer ou à s'entendre avec la CTRSM
quant à un partage des jugements qui pourraient provenir de cela.
Je pense que, sur cette question, tout le monde comprendra qu'on saurait
difficilement légiférer avant que les jugements soient rendus et
que la responsabilité éventuelle soit
départagée.
Disons, par pure hypothèse, qu'il s'agit d'un jugement qui est
rendu dans une cause de Métropolitain Sud où le tribunal, dans
son jugement, dit: C'est l'ancien maire de Saint-Lambert, l'ancien
président du Conseil des maires de la rive sud qui devrait être
tenu personnellement responsable. À ce moment,
je ne vois pas comment le gouvernement pourrait être appelé
à défrayer la facture.
M. Bourbeau: Soyez sans crainte, on ne lui demanderait pas non
plus de le faire.
M. Ciaccia: L'immunité parlementaire...
M. Clair: Si, par contre, il s'agit simplement d'un jugement pour
lequel la CTRSM ne devrait encourir aucune responsabilité, mais qu'il
s'agit vraiment d'un jugement qui concerne Métropolitain Sud, à
ce moment, j'ai indiqué au président du Conseil des maires de la
rive sud que je lui ferais parvenir dans les prochains jours une lettre
l'avisant que le gouvernement serait disposé à négocier au
fur et à mesure des cas ad hoc qui pourraient se présenter. En
tout état de cause, le chiffre le plus élevé dont M.
Parent m'ait parlé serait un montant d'environ 300 000 $ qui pourrait
être encouru au maximum si, dans toutes les causes pendantes, la CTRSM,
pour sa filiale Métropolitain Sud, pouvait être
condamnée.
J'ai donc l'intention, au cours des prochains jours, en réponse
à un télex qui m'était adressé aujourd'hui par MM.
Parent et M. Molini, de leur indiquer qu'à ce moment, le gouvernement
serait disposé à considérer les cas un par un et à
voir dans quelle mesure c'est de la responsabilité des anciennes
municipalités de Métropolitain Sud et pour lesquelles le
gouvernement devrait payer, ou dans quelle mesure c'est la
responsabilité pure et simple de la CTRSM qui devrait elle-même en
assumer les frais.
Également, au cours de cette conversation, j'ai eu l'occasion
d'apprendre qu'il semblerait que, dans au moins un des deux principaux
corridors qui restent, ceux de Saint-Jean et de Saint-Hyacinthe, une
conférence de presse serait déjà prévue avant la
fin de la présente semaine pour annoncer qu'il y a un accord. Ce qui me
permet de répéter, M. le Président, que tout ce que le
député de Laporte essaie de faire, c'est de monter des
scénarios pessimistes qui sont de nature à inquiéter les
chauffeurs de la CTRSM alors que cette entreprise publique de transport est en
négociation; deuxièmement, d'inquiéter les maires de la
CTRSM et, troisièmement, d'inciter les municipalités qui ne sont
pas membres de la CTRSM à ne pas signer d'entente avec celle-ci. Ce
qu'il recherche, c'est de faire perdre des emplois aux chauffeurs de la CTRSM
qui travaillent pour Métropolitain Sud, d'inquiéter les maires de
la CTRSM et de faire en sorte que, le 1er janvier, s'il y a un moyen, pour des
raisons bassement partisanes, il n'y ait de service dans les
municipalités hors territoire. C'est cela que le député de
Laporte recherche; il serait content; il aurait son petit plaisir personnel de
voir des gens ne pas avoir de service et de pouvoir en imputer la
responsabilité au projet de loi qui est en discussion devant nous. Je
trouve cela inacceptable.
M. Ciaccia: II n'y a pas de journaliste... On se parle entre
nous.
M. Bourbeau: C'est bien étrange. Ce n'est même pas
télévisé, je ne comprends pas.
M. Ciaccia: Ce n'est pas télévisé; on se
parle entre nous.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Le ministre, qui semble en grande forme, vient
encore de confirmer que l'intervention du député de Laporte a
donné des résultats. C'est le député de Laporte qui
a soulevé la première fois la question des poursuites
judiciaires, parce qu'il connaît un peu le dossier. Les gens de la CTRSM
qui sont ici nous ont plutôt fait état d'un chiffre de 450 000 $.
Le ministre parle de 300 000 $, de 450 000 $, ce sont quand même des
montants substantiels. En dépit de toutes les colères qu'il peut
faire, le ministre vient de confirmer qu'effectivement, il y avait là un
problème. Le ministre s'est même engagé à donner une
lettre aux maires de la rive sud pour dédommager éventuellement,
en partie ou en totalité, les villes de la rive sud. Voilà donc
une colère qui aura rapporté aux municipalités de la rive
sud environ 200 000 $ ou 300 000 $. Je pense que cela en vaut la peine, parce
qu'il aurait été inutile et injuste de faire absorber par les
villes des comtés de Laporte, de Marie-Victorin ou de Taillon ou
même de Laprairie, les montants de dettes ou de jugements qui
n'étaient pas imputables à elles-mêmes. Si cela doit
m'attirer la colère du ministre, je suis bien prêt à en
prendre des colères à tout bout de champ si cela doit donner des
sommes de 200 000 $ à 300 000 $ à mon comté ou à
mes municipalités.
M. Clair: M. le Président.
M. Bourbeau: Je vais continuer, M. le Président. J'ai
encore le droit de parole. Je pense que le ministre prendra le temps qu'il faut
pour m'écouter.
Cela est pour la question des jugements. Maintenant, sur un autre aspect
dont j'ai parlé tout à l'heure, le ministre, même s'il me
prête des intentions que je n'ai absolument pas, a dit à
l'égard d'une autre de mes préoccupations - ce qui me
préoccupe, ce sont les finances des municipalités de la rive sud
- qu'on pourrait
peut-être régler la question de l'excédent du
personnel par les articles 89.1 et 89.2, etc., en faisant
référence à ces articles. Je ne connais pas ces articles;
ils ne sont pas dans le projet de loi. Si je comprends bien, le ministre a
l'intention d'apporter tout à l'heure des modifications ou des
papillons, comme on les appelle. Je viens de jeter un coup d'oeil sur ces
papillons. Il faudrait peut-être que le ministre les explique tout
à l'heure. En les lisant, je ne vois pas en quoi cela permet de
licencier du personnel, mais, enfin, le ministre pourrait peut-être nous
l'expliquer tout à l'heure. Si j'ai bien compris la réponse et
l'explication du ministre à mes préoccupations, c'est qu'il
entend régler le problème de surplus de personnel en favorisant
des licenciements. Est-ce bien ce que le ministre a dit? Autrement dit, s'il y
a trop de chauffeurs, d'employés d'entretien, d'employés de
bureau au début de l'année 1984 parce que ces gens ne sont pas
engagés, parce qu'il n'y a pas de contrat de services signé avec
des CIT ou pas suffisamment, la solution que propose le ministre serait de
mettre à pied du personnel jusqu'à ce que ces gens soient
engagés. Est-ce bien ce que le ministre a dit tout à l'heure?
Est-ce que j'ai bien compris?
M. Clair: M. le Président, d'abord, sur la question des
jugements, je dirai là-dessus que, si personne n'avait été
inquiété par cette question, elle se serait réglée
d'elle-même. Le gouvernement a l'habitude, et particulièrement le
ministère des Transports, lorsqu'il transige avec les commissions
scolaires, avec la Société des traversiers du Québec ou
avec les commissions de transport, d'assumer ses responsabilités. Dans
le transport scolaire, il arrive fréquemment que des commissions
scolaires soient condamnées et que le ministère des Transports
paie. Une bonne vieille règle, simple, qui devrait être comprise
par le député de Laporte, est appliquée par le
ministère des Transports. Afin de ne pas inciter inutilement des gens
à intenter des poursuites contre des commissions scolaires, contre la
Société des traversiers du Québec ou contre des
commissions de transport, on ne met pas dans les lois une disposition
générale, lorsque ce sont des organismes autonomes, pour dire que
le gouvernement défraiera toute poursuite judiciaire intentée
contre les commissions scolaires, la Société des traversiers du
Québec et - on ajouterait aujourd'hui - les commissions de transport. Je
pense que n'importe qui comprend cela. On règle ces causes-là une
par une lorsqu'elles viennent devant le ministère des Transports
après qu'elles ont été soumises par les organismes
concernés.
En ce qui concerne la question des licenciements, le ministre favorise
le plus grand nombre possible d'emplois en matière de transport en
commun à la CTRSM en incitant au maximum les municipalités,
autant que faire se peut, à développer une approche positive
à l'égard du transport en commun, à accepter de
s'impliquer pour créer de l'emploi dans le domaine du transport en
commun, à offrir des services à des gens qui en ont besoin et
plus, même, en leur offrant quand même le choix - ce qui
était réclamé par les municipalités
concernées, ce que le député de Laporte a soutenu - entre
un transporteur privé et un transporteur public.
J'ai dit publiquement à de nombreuses reprises dans la
région de Montréal que, pour la première année au
moins, j'incitais les municipalités à transiger avec la CTRSM. Je
ne favorise donc aucunement les licenciements à la CTRSM non plus
qu'à la CTCUM. On a pris des moyens pour répondre aux attentes
des municipalités sur le plan juridique quant à leur implication
financière, qu'elle soit décidée par elles-mêmes en
matière de transport en commun, et on les a incitées par ailleurs
à aller au maximum vers la CTRSM pour au moins une première
année afin de permettre à cette commission publique de transport
de faire ses preuves, de montrer qu'elle est capable d'être
concurrentielle par rapport à ce que peuvent offrir des transporteurs
privés. Et, ma foi, jusqu'à preuve du contraire, il semble que
cela se déroulera conformément à ce qu'on souhaitait et
qu'il y aura peu de mises à pied à la CTRSM et peut-être
pas du tout. S'il devait y en avoir cependant, pour répondre à la
partie pessimiste de la question du député de Laporte, il fallait
que la CTRSM ait les délais requis pour pouvoir aviser ses
employés et c'est ce que nous faisons aux articles 89 et suivants.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 71 est
adopté?
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai pas l'intention de
passer la soirée sur ce sujet...
Le Président (M. Desbiens): II vous reste cinq
minutes.
M. Bourbeau: Cinq minutes pourquoi?
Le Président (M. Desbiens): Sur l'article.
M. Bourbeau: Pardon? Je ne comprends pas, est-ce que vous
voudriez préciser?
Le Président (M. Desbiens): Sur l'article.
M. Bourbeau: On est limité à tant de minutes par
article?
Le Président (M. Desbiens): Pas par article, par
intervention.
M. Bourbeau: Ah bon! Mon collègue pourra parler et je
pourrai revenir après.
Le Président (M. Desbiens): Oui.
M. Bourbeau: Je connais mon collègue. Il a
déjà parlé 20 minutes pour expliquer à un
président pourquoi il ne voulait pas parler sur un article.
Le Président (M. Desbiens): Plus longtemps que cela
même. Je le connais.
M. Bourbeau: Je n'ai aucun problème.
M. Ciaccia: Je n'ai aucunement l'intention de faire cela ce soir,
je peux vous l'assurer, M. le Président.
M. Bourbeau: C'était lors de l'étude du projet de
loi sur l'essence.
Le Président (M. Desbiens): Vous me demandiez si vous
pouviez parler encore.
M. Bourbeau: Je termine, M. le Président, parce que je
vois que je me bute à un mur et je n'ai pas l'intention de faire des
échanges...
M. Clair: Est-ce parlementaire, M. le Président, de
traiter un ministre de mur?
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Bourbeau: ...ou des colères à l'endroit du
ministre.
M. Ciaccia: Si ce n'est pas parlementaire, c'est
réaliste.
M. Bourbeau: En conclusion, je voudrais dire qu'à mon avis
l'adoption de ces articles du projet de loi est un geste
prématuré, qui causera un préjudice financier aux
municipalités membres de la CTRSM. Je suis convaincu que cela leur
coûtera très cher parce que les négociations n'aboutiront
pas aussi rapidement que le ministre le croit. De deux choses l'une, ou bien
les municipalités absorberont le déficit, paieront le salaire de
ces gens-là pendant un bon bout de temps et en paieront les coûts,
ou bien il y aura d'importantes mises à pied. Dans les deux cas, je
trouve que c'est navrant et malheureux.
Je mets le gouvernement et le ministre en garde. On aura fait notre
devoir ici et le gouvernement prendra ses responsabilités.
M. Clair: M. le Président, sur un ton plus positif, j'ai
maintenant l'assurance que tous les députés de la rive sud
travailleront pour faire en sorte que ce projet de loi - et ces dispositions en
particulier - soit un succès sur la rive sud de Montréal; j'ai la
conviction que, si on peut compter sur l'aide et l'appui de tous les
députés de la rive sud, l'appui exceptionnel dont j'ai pu
bénéficier -je dois le dire - de la part de la CTRSM et en
particulier de son président-directeur général, de son
président et également de tous les maires du Conseil des maires
de la rive sud, c'est parce que c'est vrai que nous procédons à
une réforme importante, et j'ai toutes les raisons de croire qu'avec la
collaboration et l'ouverture d'esprit des 50 municipalités
concernées et de la CTRSM, on peut espérer que, dans les premiers
jours de janvier 1984, tout tombera en place et que les citoyens pourront
continuer à bénéficier des mêmes services et
même, éventuellement, dans certains endroits, de services
améliorés. (20 h 45)
Quant aux coûts à encourir par la CTRSM, cela n'a jamais
été l'intention du gouvernement de faire en sorte que la CTRSM
assume un coût additionnel à celui qu'elle doit assumer pour
offrir le service de transport en commun qu'elle offre sur son territoire. Cela
n'a jamais été l'objectif et cela ne devrait pas être un
des résultats du projet de loi. La seule question qui reste ouverte est
celle des poursuites qui seraient pendantes devant les tribunaux actuellement.
Nous y verrons cas par cas, un par un, et nous en disposerons au fur et
à mesure que les jugements seront rendus.
Finalement, en ce qui concerne les licenciements éventuels de
chauffeurs, nous faisons tout en notre pouvoir pour faire en sorte que ces
licenciements soient inexistants ou, à tout le moins, très peu
nombreux. Sans compter que, si nous parvenons à régler
éventuellement le problème du retrait de la CTCUM du
Vieux-Longueuil, à ce moment, cela devrait signifier des emplois plus
nombreux pour les chauffeurs de la CTRSM et non pas une perte d'emplois,
puisqu'on sait que la CTCUM offre des services importants dans le
Vieux-Longueuil et qu'à compter du jour où cela se
réglera, il y aura des ouvertures nombreuses pour les employés de
la CTRSM.
M. Ciaccia: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Si un des buts du projet de loi est d'essayer de
réduire les coûts aux usagers et certainement aux
municipalités, les coûts d'opération des dernières
années parce qu'elles se voyaient envoyer des factures pas mal
élevées, si c'est un des buts du projet de loi, est-ce que le
ministre croit que c'est réaliste que la CTRSM doive exiger
je crois, 70 $ l'heure, est-ce que c'est réaliste pour le
ministre de croire que les municipalités vont conclure des ententes avec
la CTRSM à 70 $ l'heure quand elles pourraient obtenir des contrats avec
d'autres entrepreneurs, d'autres transporteurs, peut-être des
transporteurs privés, à des coûts beaucoup moins
élevés? Si ce n'est pas réaliste, est-ce que, dans ce cas,
cela ne va pas créer les situations que mon collègue craint?
M. Clair: Cela dépend de chaque corridor, M. le
Président, et du niveau de service que désirent des
municipalités, et également de l'implication financière
qu'elles sont prêtes à consentir pour des services de transport en
commun en direction de Montréal.
Actuellement, la situation n'a pas changé. Il semble que, dans
tous les corridors desservis actuellement par la CTRSM et la CTCUM, seuls les
corridors de Joliette et de Sorel passeraient complètement à
l'entreprise privée, soit des corridors au complet. Je ne dis pas qu'il
n'y aura pas d'autres petits bouts de ligne qui pourraient passer à des
entreprises privées, mais c'est principalement ces deux corridors
importants qui passeraient à d'autres qu'à la CTRSM ou à
la CTCUM.
Il faut bien dire que l'attrait de l'entreprise privée est
réel, mais il a quand même ses limites. Si, pour des villes comme
Saint-Jean-sur-Richelieu - si ma mémoire est fidèle - il doit y
avoir quelque chose comme 3000 ou 4000 usagers par semaine qui transitent vers
Montréal, avec le niveau du service, le genre de fréquence du
service qui est attendu par la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, par
Saint-Luc, par Iberville, etc., il y a de bonnes chances que cela
nécessite plutôt un service du type de celui que peut offrir la
CTRSM. C'est pour cela qu'on a raison de croire que ces municipalités
iront davantage vers les organismes publics de transport.
Mon dernier point sur cette question des transporteurs privés et
des transporteurs publics - je les avais avec moi, si je fouillais, je les
retrouverais peut-être - il y a des déclarations du
député de Laporte où celui-ci faisait état,
à un moment donné, dans une éventuelle ébauche de
programme de transport en commun du côté des municipalités
de banlieue de la rive sud de Montréal et d'ailleurs, du grand
intérêt que portait le Parti libéral du Québec aux
transporteurs privés et il disait qu'éventuellement on irait vers
les transporteurs privés de façon beaucoup plus importante.
On ne peut pas toujours parler des deux côtés de la bouche
tout le temps, parce qu'on finit par ne plus être crédible pour
beaucoup de gens. Dans ce sens, M. le Président, je dis au
député de Mont-Royal que notre philosophie a d'abord et avant
tout été d'offrir un choix aux municipalités, de ne pas
les forcer à aller vers l'entreprise privée, mais de ne pas les
forcer non plus à rester entre les mains de l'entreprise publique de
transport et, de leur offrir un choix en étant bien conscients
qu'inévitablement il se pourrait qu'il survienne des turbulences dans
certaines régions pour le transport en commun et peut-être
même éventuellement un certain nombre de mises à pied qu'on
tente de minimiser présentement.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
71 est adopté?
M. Ciaccia: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté, sur division.
Article 72.
M. Clair: Je propose, M. le Président, de remplacer
l'article 72 du projet de loi par le suivant: "L'article 74a de cette loi,
édicté par l'article 22 du chapitre 104 des lois de 1978 et
modifié par l'article 444 du chapitre 72 des lois de 1979, et les
articles 74b à 74d, édictés par l'article 22 du chapitre
104 des lois de 1978, sont abrogés."
C'est uniquement de la concordance à la suite du
déplacement qu'on a effectué à l'article 74.
M. Ciaccia: Cela visait les filiales?
M. Clair: Oui, cela visait les filiales.
Et c'est pour que cela apparaisse de façon continue dans les
textes de la loi sur la CTRSM.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que ce nouvel article
est adopté?
M. Ciaccia: C'est de concordance. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 73. 73
et 74 avaient deux...
M. Clair: M. le Président, je propose de remplacer les
deux articles 73 et 74. On remplacerait l'article 73 par le suivant: "L'article
76 de cette loi, modifié par l'article 155 du chapitre 55 des lois de
1972, par l'article 14 du chapitre 91 des lois de 1973 et par l'article 24 du
chapitre 26 des lois de 1981, est de nouveau modifié "1 par le
remplacement du paragraphe 1 par le suivant: "76.1. La commission peut
effectuer des voyages spéciaux et des voyages à charte-partie sur
son territoire et, à partir de son territoire, vers un point
extérieur; "2 par le remplacement, à la fin du deuxième
alinéa du paragraphe 3, des mots
"en vertu des articles 19 et 20" par les mots "en vertu des articles 19
et 38.2". "3° par la suppression du paragraphe 5."
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 73,
d'abord, est...
M. Ciaccia: M. le Président, je remarque que, dans ce
cas-ci, vous avez inclus les voyages à charte-partie tandis que, dans
d'autres commissions, vous les avez exclus. Je pense, par exemple, à la
CTCUM. Est-ce qu'il y a une raison spéciale?
M. Clair: Non. On ne les a pas exclus, M. le Président,
dans les autres.
M. Ciaccia: Vous ne les avez pas inclus.
M. Clair: Non, non, non. À partir de: "sur son territoire
et, à partir de son territoire, vers un point extérieur", on a
conservé ces mots dans toutes les commissions. Oui, oui, oui.
M. Ciaccia: En tout cas, c'est...
M. Clair: Oui, oui. Regardez l'article, le dernier.
M. Ciaccia: Quel article pour la CTCUM?
M. Clair: Les articles 46 et 47. À l'article 289.1, tel
qu'amendé, vous allez voir. On a enlevé le pouvoir de faire de la
charte-partie en dehors de son territoire.
Par exemple, à l'article 46, on doit, pour la CTCRO, je
crois...
M. Ciaccia: Oui, pour la CTCRO, vous l'avez gardé, mais je
pense que, pour la CTCUM, vous l'avez enlevé. Remarquez bien, le fait
que vous l'ayez enlevé à la CTCUM n'est pas une raison pour nous
de voter contre; pour le garder à la CTRSM, on va adopter cet article,
l'article tel...
M. Clair: Non, mais je peux assurer le député que
l'on vise à donner exactement les mêmes pouvoirs à toutes
les commissions de transport.
M. Ciaccia: Je suis pas mal certain que la CTCUM, si ma
mémoire est....
M. Clair: Regardez à l'ancien article...
M. Ciaccia: ...cet après-midi, vous avez
enlevé...
M. Clair: Je me souviens. Mais regardez à l'article 47;
tel qu'il était libellé, on prévoyait que la CTCUM pouvait
exploiter, à l'extérieur de son territoire, des services de
voyages touristiques, saisonniers et à charte-partie. On lui a
enlevé "et à charte-partie à l'extérieur de son
territoire". C'est ce à quoi vous faites référence.
M. Ciaccia: Ah oui! C'est cela.
M. Clair: Mais à l'intérieur de son territoire et
de son territoire vers l'extérieur...
M. Ciaccia: Oui, vous avez raison.
M. Clair: ...on le leur a donné à toutes.
M. Ciaccia: D'accord!
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 73 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 74
est-il un nouvel article également?
M. Clair: Oui. L'article 74 est un nouvel article qui se lirait
comme suit: "Cette loi est modifiée par l'addition, après
l'article 76, de l'article suivant: "76.1. La commission peut exploiter,
à l'extérieur de son territoire, tout service de voyages
touristiques et saisonniers pour lequel elle est devenue titulaire d'un permis
par l'acquisition d'une entreprise de transport en commun qui en était
titulaire."
Cela aussi, c'est exactement la même chose que ce qu'on a
donné aux autres.
M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Dans le texte original, vous avez la charte-partie.
Là, vous l'avez enlevée, je crois, n'est-ce pas?
M. Clair: Oui. On l'a enlevée également pour la
CTCUM, la CTCRO et la CTCUQ.
M. Bourbeau: C'est le seul changement qu'il y a avec l'ancien
article 76.1.
M. Clair: Oui.
M. Bourbeau: Vous l'avez refait uniquement pour enlever la
charte-partie.
M. Clair: C'est exact.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 74 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 75?
M. Clair: II n'y a pas d'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): L'article 75 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 76?
Modifications à la charte de la ville de
Laval
M. Clair: Ce sont les même pouvoirs que ceux qui ont
été octroyés aux autres.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. À
l'article 77, vous avez un amendement?
M. Clair: Oui. Alors, je propose qu'après le
sous-paragraphe ii du paragraphe j de l'article 63, nous le modifiions en
ajoutant le sous-paragraphe suivant: "iii. conclure tout contrat jugé
utile pour assurer, en tout ou en partie, le fonctionnement d'un tel service
par taxi."
C'est également un pouvoir semblable à ceux que l'on a
déjà accordés.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté. L'article est-il adopté?
M. Ciaccia: Dans l'alinéa k, est-ce que, dans les autres
commissions de transport, vous avez inclus les mots "qui ne fait par partie de
son territoire"? Sont-elles exclues dans cet article? Si c'est le cas, y a-t-il
une raison spéciale?
M. Clair: L'article 77k? M. Ciaccia: Oui.
M. Clair: C'est seulement pour que je comprenne bien la
question.
M. Ciaccia: II me semble que, dans les autres commissions...
M. Clair: On disait: "qui ne fait pas partie de son
territoire".
M. Ciaccia: ...on disait: "qui ne fait pas partie de son
territoire".
M. Clair: M. le Président, l'explication est fort simple:
dans la ville de Laval et dans l'île de Laval, il n'y a qu'une
municipalité. Alors, nécessairement, ce ne sont que des
municipalités qui...
M. Ciaccia: C'est une bonne explication.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 77 tel
qu'amendé est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 78?
M. Clair: II n'y a pas d'amendement, M. le Président.
C'est de concordance.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 79?
M. Clair: C'est également le rajeunissement du pouvoir
d'expropriation de la CTL en fonction de la nouvelle Loi sur
l'expropriation.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 80?
M. Clair: L'article 80 habilite la commission à fixer des
tarifs de la même manière que les autres commissions de transport
qui sont autorisées à le faire, le tout toujours soumis aux
mêmes approbations.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. À
l'article 81, vous avez un amendement.
M. Clair: Oui. Je propose qu'on remplace l'article 81 par le
suivant... Je m'excuse, ce ne sont pas des lectures qui sont très
faciles. "81. L'article 102 de cette loi, édicté par l'article 25
du chapitre 99 des lois de 1971 et modifié par l'article 151 du chapitre
55 et par l'article 1 du chapitre 77 des lois de 1972, par l'article 6 du
chapitre 37 des lois de 1973 et par l'article 22 du chapitre 26 des lois de
1981, est de nouveau modifié: "1 par le remplacement du paragraphe 1 par
le suivant: "102.1. La commission peut effectuer des voyages spéciaux et
des voyages à charte-partie sur son territoire et, à partir de
son territoire, vers un point extérieur; "2 par le remplacement,
à la fin du deuxième alinéa du paragraphe 3, des mots "en
vertu des paragraphes 47 et 48" par les mots "en vertu des articles 47, 48 et
66b." (21 heures)
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Je pense que le ministre s'est trompé en
faisant la lecture, à moins qu'on n'ait pas le même texte. Pour
les fins du journal des Débats, dans le dernière paragraphe qu'il
a lu, je lis: "par le remplacement, à la fin du deuxième
aliéna du paragraphe 3, des mots "en vertu des articles 47 et 48". Le
ministre a dit "des paragraphes 47 et 48".
M. Clair: Oui, vous avez raison, "en vertu des articles 47 et
48."
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
81 est adopté?
M. Ciaccia: Encore une fois, vous avez la question des voyages
à charte-partie sur leur territoire, mais ce ne sont pas seulement des
voyages à charte-partie sur leur territoire; ce sont des voyages
à charte-partie sur leur territoire et à partir de leur
territoire vers un point extérieur.
M. Clair: Oui, et c'est uniforme. On leur donne le pouvoir de
faire de la charte-partie à l'intérieur de leur territoire et
à partir de leur territoire vers tout point extérieur.
M. Ciaccia: Incluant la CTCUM?
M. Clair: Oui, et les détenteurs de permis privés
ont exactement le même privilège, soit de faire de la
charte-partie maintenant de n'importe où à partir des territoires
qu'ils desservent vers d'autres destinations.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 81 est
adopté.
Avant de passer à la section VI, nous revenons sur les articles
en suspens selon ce que j'ai compris. Il y avait, d'abord, les articles 6, 7 et
8.
Articles en suspens
M. Clair: À l'article 6, je retire l'amendement.
M. Ciaccia: Excellent. C'est cela que nous avions
suggéré au ministre. Mais je veux juste vérifier si vous
voulez me donner un instant.
Le Président (M. Desbiens): Vous retirez l'amendement au
complet et non pas le sous-amendement.
M. Clair: Je retire l'amendement au complet, mais l'article 6
demeure tel quel, cependant.
M. Ciaccia: Oui, l'article 6 demeure tel quel.
Le Président (M. Desbiens): On jette le papillon,
autrement dit.
M. Clair: Oui, l'ancien papillon, vous le jetez. On va cependant
inclure un amendement à l'article 7 pour insérer un nouveau texte
qui tient compte des représentations qui nous avaient été
faites par des députés ministériels et de
l'Opposition.
M. Ciaccia: Quel était votre amendement à l'article
6?
M. Clair: Je l'ai ici.
Le Président (M. Desbiens): C'est celui-ci qui avait
été proposé.
M. Clair: L'ancien texte disait: "Lorsqu'elles estiment que des
personnes résidant sur le territoire de cette municipalité sont
susceptibles d'utiliser le transport."
M. Ciaccia: Oui, mais vous avez retiré cet amendement.
M. Clair: Oui.
M. Ciaccia: L'article original demeure tel quel. "L'entente est
soumise à l'approbation du gouvernement; elle doit alors être
accompagnée des règlements qui ont autorisé sa
conclusion."
Le Président (M. Desbiens): C'est cela. Est-ce que
l'article 6 est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. À
l'article 7, vous proposez un amendement.
M. Clair: Oui, je propose le remplacement...
M. Ciaccia: Quoique le gouvernement ou le ministre pourraient,
une fois que vous dites que l'entente est soumise à l'approbation du
gouvernement, toujours refuser leur approbation s'il y a une autre
municipalité qui n'est pas incluse.
M. Clair: C'est le contenu de la loi sur les ententes
intermunicpales.
M. Ciaccia: Oui, très bien. L'article 6 est
adopté.
M. Clair: L'article 7 de ce projet sera remplacé, si ma
motion est adoptée, par le suivant: "Les municipalités parties
à l'entente
peuvent demander au gouvernement, par des résolutions
précisant les raisons de cette demande, d'y joindre: "1° une
municipalité qui n'est pas mentionnée à l'annexe I lorsque
des personnes résidant sur le territoire de cette municipalité
sont susceptibles d'utiliser le service projeté de transport en commun
en nombre tel qu'il devient équitable d'inclure cette
municipalité à l'entente; 2° une municipalité qui
refuse d'être partie à une entente lorsque ce refus risque de
compromettre l'organisation du service de transport en commun ou de le rendre
trop onéreux. "Les résolutions de ces municipalités
doivent être retransmises, dans les quinze jours de leur adoption,
à la municipalité qu'elles veulent joindre à l'entente.
"Dans les cas visés au présent article, en plus des documents
requis par l'article 6, l'entente doit être accompagnée,
lorsqu'elle est transmise au gouvernement, de la preuve de l'envoie de ces
résolutions."
M. Ciaccia: II n'y a pas de "e" à "envoi".
M. Clair: M. le Président, juste une petite correction
technique, "envoi" ne prend pas de "e".
M. Bourbeau: Une autre correction ici; ce n'est pas l'article 6,
c'est l'article 5 qui parle des documents qui sont requis, à moins que
je ne me trompe.
M. Clair: Non, c'est l'article 6.
Le Président (M. Desbiens): Les règlements de
l'article 6, je suppose!
M. Clair: C'est l'article 6 qui le prévoit. L'article 6
fait référence à l'article 5, au fond.
M. Bourbeau: Les documents requis, ce sont les
règlements?
M. Clair: C'est cela.
M. Ciaccia: Si je comprends bien, ce que vous avez fait, c'est
que ce que vous aviez dans l'article 6, vous l'avez inclus dans l'article 7. Si
je me souviens bien, vendredi, nous avions demandé de restreindre un peu
le droit d'inclure les autres municipalités, ce que vous avez fait d'une
certaine façon dans le premier alinéa de l'article 7.
Nous avions demandé aussi - et je pense qu'on avait
discuté cela comme un des critères - d'aviser la
municipalité concernée, de lui donner un droit de faire des
représentations au gouvernement. Est-ce que cela serait possible
d'inclure un tel critère?
M. Clair: C'est simplement qu'on n'a jamais, sur le plan
juridique, habilité une municipalité à faire des
représentations à un ministre. Si on habilite par la loi une
municipalité à faire des représentations à un
ministre, quelqu'un pourrait penser, lorsqu'une municipalité à
contrario n'est pas autorisée spécifiquement à faire des
représentations, qu'elle n'est pas habilitée à le faire.
C'est pour cela que, pour atteindre le même objectif, on force les
municipalités à aviser une municipalité qu'elles ont
l'intention de la forcer à se joindre à l'entente. Par la suite,
cette municipalité, utilisant son pouvoir général de
représentations à l'égard de l'autorité
constituante, le ministère des Transports représentant la
couronne en l'occurrence, elle ferait valoir son point de vue. D'autant plus
qu'on attire mon attention sur le fait que ce n'est pas au ministre des
Transports, c'est au gouvernement.
M. Ciaccia: Au gouvernement, oui, oui.
M. Clair: Je m'excuse, mais c'est le ministre des Transports qui
reçoit la communication.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Dans le paragraphe 2, est-ce que cela vise les
municipalités qui sont dans le territoire mentionné dans l'annexe
I?
M. Clair: Oui, cela les vise principalement. Pour que cela vise
une municipalité autre qu'une municipalité comprise à
l'annexe I, il faudrait qu'elle ait fait, d'abord, l'objet d'une
décision en vertu du premier paragraphe. C'est un cercle vicieux. Dans
le fond, au deuxième paragraphe, une municipalité, c'est une
municipalité qui apparaît à l'annexe I, puisqu'une
municipalité, cela ne peut être qu'une municipalité qui
apparaît à l'annexe I ou une municipalité qui a fait
l'objet d'une décision.
M. Bourbeau: La définition de municipalité, c'est
dans l'annexe I.
Dans le cas de ces municipalités qui sont mentionnées
à l'annexe I, on n'exige pas qu'à leur égard on puisse
faire la preuve qu'elles sont susceptibles d'utiliser le service, etc.
M. Clair: On est plus exigeant envers elles.
M. Bourbeau: On tient pour acquis que, dans ce cas, la preuve n'a
pas besoin d'être faite. Si elles sont mentionnées à
l'annexe 1 et si les municipalités voisines veulent les inclure, elles
n'ont pas besoin de faire la
preuve qu'il y a plusieurs personnes à l'intérieur de
cette municipalité qui sont susceptibles d'utiliser le service.
M. Clair: Non. Mais elles doivent faire une preuve additionnelle.
Elles doivent faire la preuve à ce moment que le refus de cette
municipalité risque de compromettre l'organisation du service de
transport en commun ou de le rendre trop onéreux.
Effectivement, on présume qu'il y a des gens qui l'utilisaient,
puisqu'on ne demande pas cette preuve, mais, par contre, on est plus exigeant
au niveau de la preuve. On demande de faire plus. On leur demande de prouver
que le refus de cette municipalité risque de compromettre l'organisation
du service de transport en commun ou de le rendre trop onéreux. Alors,
on est plus exigeant. C'est parce qu'on vise deux situations un peu
différentes, n'est-ce pas? Il y a la situation d'une municipalité
qui est déjà desservie et le cas de la municipalité bout
de ligne. Je pense que, dans les deux cas, on est plus exigeant qu'on ne
l'était la semaine dernière.
M. Ciaccia: Le principe de l'accord de la municipalité, du
consentement de la municipalité disparaît. C'est encore le
gouvernement qui va décider. Vous pouvez encore l'imposer à une
municipalité qui n'est pas d'accord.
M. Clair: In extremis, oui. On souhaite qu'il y ait le moins de
cas possible et, si possible, qu'il n'y en ait aucun. Maintenant, je pense que,
pour le bénéfice des usagers du transport en commun et de la
bonne organisation des transports en commun, on doit donner au gouvernement un
tel pouvoir même si ce n'est jamais agréable ni de proposer
d'avoir un tel pouvoir, ni de l'exercer.
M. Ciaccia: Sur division. M. Clair: Sur division?
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division?
Alors, le nouvel article 7 est adopté sur division. Article 8?
M. Clair: L'article 8 était également en suspens,
M. le Président?
Le Président (M. Desbiens): C'est cela. Il y avait un
amendement.
M. Clair: On n'a aucun amendement à proposer à
l'article 8.
Le Président (M. Desbiens): Alors, on le fait
disparaître?
M. Clair: Attendez un peu.
M. Ciaccia: L'article 8 doit disparaître?
M. Bourbeau: Le gouvernement est mêlé.
M. Clair: II y a des amendements de concordance, M. le
Président. Oui, je propose que l'article 8 du projet de loi soit
modifié par le remplacement du deuxième alinéa par le
suivant: "Le gouvernement, lorsqu'il approuve l'entente, peut y joindre une
municipalité qui n'est pas mentionnée à l'annexe I ou une
municipalité qui refuse d'en être partie. Il fixe alors le nombre
de membres que cette municipalité peut déléguer au
conseil, il détermine leur nombre de voix et il peut fixer le montant de
sa contribution financière. La municipalité ainsi jointe est
liée par l'entente."
M. Bourbeau: C'est très arbitraire comme pouvoir.
M. Clair: Je ne crois pas.
M. Bourbeau: Est-ce que le ministre a pris connaissance des
réactions de l'Union des municipalités du Québec face
à cet article? Étant donné que le ministre n'écoute
pas, je reprendrai ma question plus tard.
M. Ciaccia: Est-ce que, à l'article 8, vous faites
référence aux situations qui sont énumérées
dans l'article 7 où si, en général, vous pouvez seulement
décréter...
M. Clair: Je m'excuse.
M. Ciaccia: Est-ce qu'à l'article 8...
M. Clair: Oui.
M. Ciaccia: ...vous faites référence aux situations
qui sont décrites dans l'article 7? Le libellé de l'article 8
vous donne le droit...
M. Clair: Oui, je pense que vous avez raison.
M. Ciaccia: Cela va plus loin que l'article 7.
M. Clair: Oui.
M. Ciaccia: Ce n'est pas "sujet" à l'article 7. Vous devez
l'assujettir à l'article 7.
M. Clair: Oui. Je pense que vous avez raison, mais je pense qu'il
faudrait le mentionner.
M. Ciaccia: II faudrait le mentionner. Autrement, vous
pourrez...
M. Clair: Parce qu'effectivement on ne vise que l'article 7.
M. Ciaccia: Je pense que vous devez le dire.
M. Clair: Et je crois qu'il faudrait le mentionner. M. le
Président, je pense que ce qu'on pourrait faire serait d'ajouter
après les mots "le gouvernement, lorsqu'il approuve une entente en vertu
de l'article 7...
M. Ciaccia: Vous pourriez commencer par: "Sujet à
l'article 7" et continuer avec le reste: le gouvernement...
M. Clair: II semble qu'en technique législative, on n'aime
pas l'expression "sujet à". (21 h 15)
M. Ciaccia: On n'aime pas cela, mais c'est pas mal clair et
exact.
M. Clair: On va arrêter une rédaction pour
prévoir que c'est limité à l'article 7.
M. Ciaccia: Dans les cas prévus.
M. Clair: Oui, je pense que c'est cela.
M. Ciaccia: Très bien.
Une voix: Qu'est-ce que c'est?
M. Clair: Après le mot "peut", ajouter "dans les cas
prévus à l'article 7". Sans cela, cela pourrait
s'interpréter comme si le gouvernement avait un pouvoir
général.
M. Ciaccia: L'amendement est adopté et l'article 8 est
adopté sur division.
Le Président (M. Desbiens): Si vous me le permettez: "Le
gouvernement, lorsqu'il approuve l'entente..."
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Desbiens): ...est-ce que cela reste
ainsi?
M. Clair: Virgule.
Le Président (M. Desbiens): ..."peut, dans les cas
prévus à l'article 7, y joindre une municipalité qui n'est
pas mentionnée à l'annexe I..."
M. Clair: Je pense qu'il y a une virgule.
Le Président (M. Desbiens): II y a une virgule
après "peut" et après "7".
M. Clair: C'est exact.
Le Président (M. Desbiens): ..."peut, dans les cas
prévus à l'article 7, y joindre une municipalité..." La
suite reste la même, c'est cela?
M. Clair: Exact.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
8, tel que je viens de le lire... M. le député de Laporte.
M. Bourbeau: Même si on fait référence
à l'article 7, il reste que, dans cet article 8, on
décrète que le gouvernement pourra fixer, pour la
municipalité qui est entraînée de force, si je peux dire,
dans le projet, le nombre de voix, le montant de sa contribution
financière, etc. Est-ce bien ce que le gouvernement envisage de
faire?
M. Clair: Le député a la bonne façon de
poser les questions.
M. Bourbeau: Le ministre a la mauvaise façon de
répondre.
M. Clair: Ce n'est pas ce que le gouvernement envisage de faire,
c'est le pouvoir qu'on propose à l'Assemblée nationale de donner
au gouvernement au cas où il y aurait des problèmes. C'est bien
le pouvoir de fixer le montant de la contribution financière et non le
mode. Si l'entente intermunicipale prévoit, comme c'est prévu
à l'article 5, un mode de répartition de la facture entre les
municipalités, le seul pouvoir qu'on donne au gouvernement, c'est
effectivement d'entériner que, sur la base du mode de répartition
des factures que se sont donné les municipalités, le montant
correspondant en vertu de ce mode de répartition est imposé
à la municipalité qui est jointe.
M. Bourbeau: Justement sur ce point, le ministre vient de
clarifier un peu sa pensée. Je serais d'accord qu'on dise bien que le
gouvernement va statuer que cette municipalité, qui est
entraînée dans le CIT en vertu de ces clauses, soit responsable de
payer les montants qui correspondent aux critères qui ont
été établis par l'ensemble des municipalités. Je
trouve qu'il est un peu arbitraire de dire que le gouvernement fixe le montant
de la contribution; je trouve même cela un peu malhabile comme phrase.
Cela semble dire que le gouvernement va déterminer pour telle ville un
montant X, alors que ce n'est pas cela que le gouvernement va faire. Le montant
peut varier d'une année à l'autre. Le gouvernement peut dire: Le
montant de cette année, c'est 100 000 $, mais cela peut être plus
ou moins l'année suivante. Il me semble qu'on devrait plutôt dire
à cet endroit que le gouvernement fixe le mode de la contribution
financière ou établit que... Je ne sais pas quelle phrase
on pourrait employer; il y a des experts chez vous. L'idée que je vous
transmets, c'est qu'il est dangereux d'indiquer le mot "montant" plutôt
que la méthode de partage.
M. Ciaccia: Ce serait plutôt la formule pour
déterminer le montant.
M. Bourbeau: On pourrait dire: "assujettit cette
municipalité au mode de répartition prévu dans l'entente".
Plutôt que d'employer les mots: "détermine le nombre de voix et
fixe le montant, etc.", si on employait une expression comme: "assujettit cette
municipalité aux conditions de l'entente", ce serait une phrase beaucoup
plus générale et qui ne serait pas discriminatoire à
l'endroit de cette municipalité ou ne risquerait pas de l'être de
toute façon.
M. Clair: Ce qui est susceptible de se produire, c'est que des
municipalités pourraient ne pas retenir un mode particulier de
répartition, mais que cinq municipalités se disent prêtes
à mettre 25 000 $ chacune par année pendant trois ans et à
négocier, à partir de ce montant global, un service. Il est
possible que des municipalités n'aient pas un mode très
sophistiqué de répartition de leur quote-part.
M. Ciaccia: Ce sera le mode parce que, si elles fixent 25 000 $
chacune, le mode sera...
M. Clair: 25 000 $, chacune.
M. Bourbeau: Je signale au ministre que l'Union des
municipalités du Québec a fait des représentations dans ce
sens-là aussi.
M. Ciaccia: Je pense que le mode peut inclure le montant, tandis
que le montant n'inclura pas le mode.
M. Clair: Comment est-ce que vous libelleriez le vôtre?
M. Ciaccia: Pour fixer le mode.
M. Clair: De sa contribution financière purement et
simplement?
M. Ciaccia: Le mode peut être sur la même base que
les autres. Si chacune met 25 000 $, le mode sera sur la même base que
les autres, soit 25 000 $. Si le mode est basé sur le nombre d'usagers,
sur l'évaluation municipale, vous fixerez l'évaluation
municipale, les potentiels fiscaux, tout le reste.
M. Clair: D'accord. Vous diriez donc...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: On a trois phrases ici qui font un peu litige. Cela
commence par: II fixe le nombre de membres - le gouvernement - il
détermine le nombre de voix et fixe le montant de la contribution. Ce
sont trois pouvoirs très précis. Si on remplaçait ces
trois pouvoirs par une phrase omnibus qui dirait à peu près: II
assujettit cette municipalité aux termes de l'entente, à ce
moment-là, l'ensemble des conditions de l'entente s'appliqueraient
à cette municipalité ou à ces municipalités, s'il y
en a plusieurs.
M. Clair: Je pense que la question de la contribution
financière est plus en dollars sonnants et trébuchants...
M. Bourbeau: II y a aussi le nombre de représentants, M.
le ministre.
M. Clair: Oui, je suis d'accord avec vous. Par contre, je pense
que peu de conseils intermunicipaux de transport retiendront un mode
précis de représentation au conseil et un nombre de voix. J'ai
i'impression que ce ne sera pas un mode, mais que ce sera plus le
résultat de négociations qui interviendront entre les
municipalités. Sur la base de la contribution financière, je
pense que le député de Mont-Royal a raison et que ce serait plus
conforme à l'esprit des autres articles si on disait: pour fixer le mode
de sa contribution financière. Je pense que cela réglerait
l'affaire.
M. Bourbeau: II y a un autre point aussi, M. le ministre.
M. Clair: D'abord, est-ce qu'on s'entend sur cela: pour fixer le
mode de sa contribution financière?
M. Ciaccia: Plutôt que le montant.
M. Bourbeau: Je continue à penser qu'il n'y a pas
seulement le montant d'argent en cause. Il y a aussi le nombre de membres, le
nombre de voix, de votes. C'est important dans ces ententes. Il y a aussi
d'autres termes qui peuvent exister dans l'entente pour lesquels le ministre
pourrait avoir à prendre une décision. On mentionne à
l'article 5: "le mode de partage, à la fin de l'entente, des biens, des
dettes..." Il faudrait que cela soit précisé pour cette
municipalité aussi. Il y aurait peut-être d'autres articles dans
l'entente qui seraient spécifiques à chaque municipalité
et pour lesquels le gouvernement devrait trancher. Il me semble qu'on devrait
plutôt employer une expression très vague qui serait
générale, qui engloberait tout. Je continue à penser
qu'on
devrait écrire: Le gouvernement assujettit cette
municipalité aux termes de l'entente, ou une phrase semblable.
M. Clair: Quand on dit que "la municipalité ainsi jointe
est liée par l'entente", cela veut dire qu'à ce moment-là
elle devient pleinement participante aux droits et obligations de l'entente. Il
y a trois choses qui sont susceptibles de varier à l'entente: le nombre
de voix, le nombre de membres au conseil et le montant de sa contribution
financière qui dépend effectivement du mode de contribution
financière retenu.
M. Bourbeau: II peut y en avoir plus, puisque l'article 5 dit:
"L'entente doit contenir..." Ce n'est pas limitatif. Je pense qu'il peut y
avoir autre chose.
M. Clair: Oui, ce n'est pas limitatif, mais les seules choses qui
sont susceptibles de varier d'une municipalité à l'autre...
M. Bourbeau: Je ne vois pas pourquoi le ministre dit que ce sont
les seules choses. Il peut y avoir d'autres choses.
M. Clair: Le nom des municipalités ne variera pas; la
description de son objet, non plus; le nom du conseil, non plus; le
siège social, non plus; la durée de l'entente ne variera pas
d'une municipalité à l'autre, non plus; le mode de partage,
à la fin de l'entente, des biens, des dettes et des autres obligations
du conseil, non plus. Il y a trois choses qui peuvent varier d'une
municipalité à l'autre, ce sont...
M. Bourbeau: Trois choses parmi celles qui sont
mentionnées ici. Mais, s'il y avait d'autres détails à
l'entente qui ne sont pas ici, il pourrait y avoir d'autres variables
d'ajoutées.
M. Clair: J'essaie d'imaginer ce qui pourrait varier. Le service
va être variable, c'est sûr, mais le service dépend de la
contribution financière.
M. Bourbeau: Par exemple, j'essaie de voir. Supposons qu'il y ait
un grand nombre de municipalités, une vingtaine, dans le CIT, et qu'on
forme un comité de gestion. Alors, si cette municipalité avait
des représentants au comité de gestion, ce serait une autre
variable; il pourrait y en avoir ou ne pas y en avoir. Il pourrait y avoir un
conseil élargi et un conseil restreint. Il pourrait y avoir toutes
sortes de variables dont certaines pourraient contenir des
spécifications pour chaque municipalité. Je trouve que l'on prend
un risque en étant spécifique. On devrait plutôt employer
une phrase générale qui couvrirait tous les cas.
M. Clair: Mais essayons de faire l'exercice théorique. On
a les mots: "peut y joindre une municipalité qui refuse d'en être
partie." Si on dit, après: Le gouvernement assujettit la
municipalité à l'entente, mutatis mutandis, par rapport à
tout cela, quand va arriver la question de prévoir le nombre de membres
au conseil, je crains que cela ne mène à un cul-de-sac et que les
négociations ne deviennent interminables.
M. Bourbeau: Mais, à ce moment-là, si l'entente
prévoit qu'il y a un membre du conseil par X milliers d'habitants,
mutatis mutandis, il y a tant de représentants pour cette
municipalité. Les critères seront établis dans l'entente,
c'est bien sûr, pour les autres municipalités. Les mêmes
critères vont valoir pour celle-là.
M. Clair: Prenons un autre exemple où il y aurait, comme
vous le dites, une vingtaine de municipalités et où trois ou
quatre d'entre elles auraient choisi de ne pas être
représentées au conseil parce qu'elles ont une très petite
quote-part de 500 $ ou 600 $. Il me semble qu'à ce moment, si on en
ajoute une, si petite soit-elle, le gouvernement devrait alors fixer le nombre
de membres de cette municipalité au conseil pour au moins lui donner une
représentation, déterminer le nombre de ses voix et fixer le mode
de sa contribution financière. En toute sincérité,
j'essaie de tenir compte de l'argumentation du député de Laporte,
mais il me semble qu'on n'améliore pas le sort d'une municipalité
qu'on vient joindre à l'entente si on se contente de dire simplement
qu'elle est globalement assujettie à l'entente. Les sept, huit ou quinze
autres vont-elles en faire ce qu'elles font vouloir si c'est seulement cela
qu'elles ont?
M. Ciaccia: Je vais faire une suggestion. J'ai une autre
commission parlementaire et j'ai une intervention à l'Assemblée
nationale. Je vais vous suggérer de changer le mot "montant" par le mot
"mode" et de le laisser tel quel.
M. Clair: J'accepte cela, M. le Président.
M. Ciaccia: On va l'accepter sur division.
Le Président (M. Desbiens): Je relis: L'article 8 de ce
projet de loi est modifié par le remplacement du deuxième
alinéa par le suivant: "Le gouvernement, lorsqu'il approuve l'entente,
peut, dans les cas prévus à l'article 7, y joindre une
municipalité qui n'est pas mentionnée à l'annexe I ou une
municipalité qui refuse d'en être partie. Il fixe alors le nombre
de membres que cette municipalité peut déléguer au
conseil, il
détermine leur nombre de voix et il peut fixer le mode de sa
contribution financière. La municipalité ainsi jointe est
liée par l'entente."
M. Ciaccia: Nous acceptons les amendements.
Le Président (M. Desbiens): Ce nouvel amendement est-il
adopté?
M. Ciaccia: Les amendements sont adoptés.
Le Président (M. Desbiens): L'article 8 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Ciaccia: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur
division.
L'article 37.1 a un papillon. C'est un nouvel article.
M. Clair: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre. (21 h 30)
M. Clair: ...avant cela, à la suite de ce qu'on a fait
à l'article 7, il faudrait remplacer l'article 20; ce ne sont que des
amendements de concordance. Mais il faudrait tout de même que ces
amendements soient faits. Est-ce que je peux avoir le consentement de mes
collègues pour revenir sur l'article 20, même s'il a
déjà été adopté? C'est de concordance.
Le Président (M. Desbiens): Oui.
M. Clair: L'article 20 de ce projet de loi est remplacé
par le suivant: "20. Toutes les municipalités parties à l'entente
qui en désirent la reconduction peuvent demander au gouvernement, au
moins 120 jours avant la fin de l'entente, par des résolutions
précisant les raisons de cette demande, d'y joindre: "1 une
municipalité qui n'est pas mentionnée à l'annexe I lorsque
des personnes résidant sur le territoire de cette
municipalité utilisent le service de transport en commun en nombre tel
qu'il devient équitable d'inclure cette municipalité à
l'entente. "2 une autre municipalité lorsqu'elles estiment que cela
s'avère nécessaire pour améliorer le service de transport
en commun ou pour en diminuer le coût d'exploitation. "Une
municipalité partie à une entente peut demander au gouvernement,
au moins 120 jours avant la fin de l'entente, par règlement, d'en
être exclue. Le règlement à cet effet doit être
transmis, dans les 15 jours de son adoption, aux autres municipalités
parties à l'entente. Cette demande faite au gouvernement doit être
accompagnée de la preuve de l'envoi de ce règlement aux autres
municipalités parties à l'entente." C'est de concordance avec ce
qu'on a fait à l'article 7. Adopté sur division?
M. Ciaccia: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 20 est
adopté sur division.
M. Clair: Sur division. Ensuite, cela va à...
Le Président (M. Desbiens): À l'article 37.1 sur
papillon. C'est un nouvel article.
M. Clair: Pour la CTCRO, à sa demande, je proposerais que
ce projet de loi soit modifié par l'addition, après l'article 37,
des articles suivants: "37.1 L'article 196 de cette loi est modifié par
le remplacement du paragraphe 1 par le suivant: "196 1° La commission de
transport peut effectuer des voyages spéciaux et des voyages à
charte-partie sur son territoire et, à partir de son territoire, vers un
point extérieur." "37.2 Cette loi est modifiée par l'addition,
après l'article 196, de l'article suivant: "196.1 La commission de
transport peut aussi, avec les autorisations requises, effectuer des voyages
spéciaux et des voyages à charte-partie et fournir un service de
visites touristiques à partir d'un point situé dans la province
d'Ontario."
M. Ciaccia: Est-ce décrit adéquatement? Vous dites:
"un service de visites touristiques à partir"...
M. Clair: Oui.
M. Ciaccia: C'est cela, la description technique.
M. Clair: On l'a lu au téléphone à M.
Antoine Grégoire...
M. Ciaccia: Il est satisfait.
M. Clair: ...et il se dit satisfait de cela.
Le Président (M. Desbiens): Vous ajoutez deux
articles.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 37.1 est
adopté?
M. Clair: L'article 37.2 aussi.
Le Président (M. Desbiens): L'article 37.2 est
adopté. Ces deux nouveaux articles sont adoptés.
À l'article 56, on avait adopté l'amendement, mais on
n'avait pas adopté l'article. Cela avait été suspendu.
M. Clair: M. le Président, à l'article 56, la
question était de savoir pourquoi on autorisait les corporations
municipales et intermunicipales de transport à pouvoir procéder
à du transport de personnes handicapées sans procéder par
demande de soumissions. La raison, c'est que les municipalités, en vertu
de la Loi sur les cités et villes et du Code municipal, ont
été préalablement autorisées à faire de
même. Comme les corporations municipales et intermunicipales sont
constituées par des municipalités, on a voulu leur donner le
même pouvoir. Maintenant, là où le député a
raison, c'est que les commissions de transport ne reçoivent pas le
même pouvoir alors qu'elles sont généralement pourvoyeuses
elles-mêmes de ces services de transport. Dans les cas où il y a
eu du transport par taxi d'organisé, il semble qu'elles aient
respecté leur loi constitutive. On verra plus tard si jamais il y a lieu
d'amender cela, mais, dans ce cas-ci particulièrement, les corporations
municipales et intermunicipales de transport étant formées de
municipalités régies par la Loi sur les cités et villes et
le Code municipal qui ont déjà reçu le pouvoir de faire
cela sans soumission, on le donne également aux corporations.
Le Président (M. Desbiens): L'article 56 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): On revient à la section
VI, Dispositions transitoires et finales. Vous avez un papillon à
l'article 82.
Dispositions transitoires et finales
M. Clair: Oui. Je propose que l'article 82 soit remplacé
par le suivant: "Toute municipalité peut, par résolution et sans
approbation ou autre formalité, pour une période qui ne peut
excéder le 31 décembre 1984, signer avec un transporteur un
contrat pour organiser un service de transport en commun de personnes sur son
territoire et pour assurer une liaison avec des points situés à
l'extérieur de son territoire. Le contrat doit prévoir la
contribution financière de la municipalité pour ce service. Ce
contrat peut être conclu sans procéder par soumissions."
Le Président (M. Desbiens): "Sans procéder par
demande de soumissions."
M. Clair: "Sans procéder par demande de soumissions."
Ce qu'on fait là-dedans, c'est qu'on vient dire que la liaison
avec des points situés... Attendez un peu.
M. Bourbeau: On ajoute "et sans approbation".
M. Clair: C'est cela. "Et sans approbation."
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
82 est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 83?
M. Clair: Aucun amendement, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Ciaccia: C'est la question de "similaire". C'est l'article 398
du Code municipal?
M. Clair: Exact. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 84?
M. Clair: C'est déjà compris aussi dans d'autres
articles à portée plus particulière.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 85?
M. Bourbeau: À l'article 85, on parle de quel contrat
quand on dit "un tel contrat"?
M. Ciaccia: Avec les autobus établis.
M. Clair: C'est cela. Ce sont les contrats prévus aux
articles 82 et suivants, les contrats de la section.
M. Ciaccia: Ce n'est pas tellement clair, n'est-ce pas?
M. Bourbeau: Bien non. C'est une drôle de façon de
procéder. "Un tel contrat", ce n'est pas évident que c'est le
contrat prévu aux articles 82 et 83.
M. Clair: II faudrait dire: un contrat prévu à la
présente section.
M. Ciaccia: J'ai trouvé un autre mot au lieu de "clair":
limpide. Ce n'est pas tellement limpide.
M. Clair: Effectivement, M. le Président, on pourrait
dire: à signer un contrat prévu à l'article 82.
Le Président (M. Desbiens): À signer un contrat...
Alors, cela prend un amendement.
M. Clair: Je m'en fais le parrain, M. le Président.
Une voix: The Godfather.
Le Président (M. Desbiens): On enlève le mot "tel",
et cela se lira: "Une commission de transport est autorisée, sans
formalité, à signer un contrat...
M. Clair: Prévu à l'article 82.
Le Président (M. Desbiens): ...prévu à
l'article 82?
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens):
L'amendement est adopté. Est-ce que l'article 82 est
adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Ce n'est pas l'article 82. M. Clair: Article
85, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Article 85, pardon.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté tel
qu'amendé. Article 86?
M. Clair: Je n'ai pas d'amendement.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il est
adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Vous avez un
nouvel article qui serait 86.1.
M. Clair: Oui et il se lirait comme suit: "86.1 Une
municipalité peut, par résolution et sans approbation ou autre
formalité, déléguer à une autre municipalité
les pouvoirs qui lui sont attribués par les articles 82 et 86. "Elle
peut aussi, de la même manière, après s'être
prévalue de l'article 82, confier à une autre municipalité
la responsabilité d'administrer pour elle le service de transport en
commun et d'exercer pour elle les pouvoirs de l'article 86. "Toute
municipalité peut, par résolution et sans approbation ou autre
formalité, accepter une telle délégation. "Une
municipalité doit faire parvenir au ministre des Transports une copie de
toute résolution adoptée en vertu du présent article."
On a déjà adopté cette concordance plus tôt
dans le projet de loi.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 87?
M. Clair: Aucun amendement.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Rodrigue: Certainement.
M. Ciaccia: Vous avez entendu le député de Vimont?
Il a dit: Certainement.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 88?
M. Clair: Adopté, M. le Président. M. Ciaccia:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 89?
M. Clair: M. le Président, il n'y a pas d'amendement.
M. Ciaccia: Vous ajoutez un article.
Le Président (M. Desbiens): Ces deux articles sont
ajoutés.
M. Bourbeau: Une seconde, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laporte.
M. Clair: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division.
Vous avez trois nouveaux articles.
M. Clair: Oui. Après l'article 89, je propose
d'insérer un nouvel article qui se lira comme suit: "89.1. Malgré
la dissolution de la filiale de la Commission de transport de la rive sud de
Montréal et l'abrogation du deuxième alinéa de l'article
19 et des articles 74a à 74d de sa loi constitutive et malgré
l'abrogation du deuxième alinéa de l'article 236 et des articles
302 à 306 de la Loi sur la Communauté urbaine de Montréal,
la Commission de transport de la rive sud de Montréal et la Commission
de transport de la Communauté urbaine de Montréal peuvent
continuer d'exercer, jusqu'au 31 mars 1984, tous les droits, pouvoirs,
privilèges et obligations qui étaient conférés par
ces articles. "Cependant, une municipalité dont le territoire est
desservi par l'une de ces commissions de transport peut, par l'envoi d'un avis,
requérir qu'elle cesse de desservir son territoire. Dans un tel cas, la
commission de transport doit, au plus tard le soixantième jour de la
réception de cet avis, si ce jour est antérieur au 31 mars 1984,
cesser de desservir le territoire de cette municipalité et les droits,
pouvoirs, privilèges et obligations conférés par le
premier alinéa cessent d'avoir effet à cette date, que cet avis
de la municipalité lui ait été envoyé avant ou
après l'adoption du présent projet de loi."
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'on adopte ce premier
article?
M. Bourbeau: C'est écrit "de la présente loi" et
vous avez dit "du présent projet de loi". Est-ce un changement?
M. Clair: De la présente loi.
M. Bourbeau: Vous avez dit "du présent projet de loi".
M. Clair: Je m'excuse. Je pensais en même temps que je
lisais, ce que je ne devrais pas me permettre.
M. Bourbeau: Le ministre devrait se contenter de lire et ne pas
penser.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 89.1 est-il
adopté?
M. Ciaccia: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: ...ce que je ne comprends pas dans cet article, c'est
que vous donnez un droit de donner un avis. Vous dites qu'elle peut l'exercer
jusqu'au 31 mars 1984. Est-ce sous-entendu? Je pense que je vous ai
déjà posé une question à cet effet et vous m'avez
confirmé qu'il est possible que l'avis ait déjà
été envoyé au mois de décembre ou novembre.
M. Clair: Oui, on le dit.
M. Ciaccia: Mais comment expliquez-vous cela? Vous voulez
prolonger jusqu'au 31 mars. N'aurait-il pas été plus logique de
dire que les avis devraient être envoyés après l'adoption
du projet de loi?
M. Clair: Vous avez tout à fait raison en principe, sauf
qu'en pratique...
M. Ciaccia: J'ai de bons principes.
M. Bourbeau: C'est un homme de principes, M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je suis un homme de principes. Je perds toujours en
pratique, cependant.
M. Clair: Alors, cela me fait beaucoup de peine de vous dire que
vous avez tort en pratique. Je pensais vous faire plaisir en vous disant que
vous aviez raison en principe.
M. Ciaccia: Cela fait dix ans que j'ai raison en principe.
M. Bourbeau: Vous avez du courage. M. Ciaccia: Mais je ne
lâcherai pas.
M. Clair: Cela va venir. M. le Président, c'est simplement
qu'en ce qui concerne la CTCUM, notamment, elle s'est satisfaite d'avis qu'elle
a reçus avant le dépôt du projet de loi de la part de i
certaines municipalités. Elle a déjà pris les dispositions
pour s'assurer qu'elle sera en mesure de procéder sans que ses
chauffeurs en soient affectés. Ce n'est pas le cas à la CTRSM de
façon générale. Mais, même à la CTRSM, les
municipalités ont donné leur avis; certaines l'ont
peut-être fait aujourd'hui même ou hier ou il y a une semaine.
C'est la raison pour laquelle on a voulu couvrir tant les cas de la CTCUM que
les cas de la CTRSM.
M. Ciaccia: Mais s'il y a des difficultés, ce n'est pas
avec la CTCUM. J'ai discuté avec la CTCUM et il ne semble pas y avoir de
problèmes dans les questions de transition, de chauffeurs
d'équipement, etc. Elle peut s'adapter au projet de loi sans aucun
problème majeur. Mais les problèmes sont avec la CTRSM.
N'aurait-il pas été plus équitable de donner au moins
à la CTRSM 60 jours francs et nets jusqu'au 31 mars, pour éviter
certains des problèmes que semble avoir soulevés mon
collègue? Ce n'est pas trop onéreux pour les
municipalités. On leur dit: Écoutez, il y a un problème
spécial avec la CTRSM, on va prolonger le délai jusqu'au 31 mars
à moins qu'il n'y ait des ententes signées avant le 31 mars.
Une voix: Je sais que vous préféreriez cela!
M. Ciaccia: Ce serait une protection minime, il me semble,
à la CTRSM.
Le Président (M. Desbiens): On suspend
pour quelques secondes. (Suspension de la séance à 21 h
46)
(Reprise de la séance à 21 h 57)
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre! La
commission reprend ses travaux.
M. Clair: M. le Président, je voudrais qu'on revienne
à l'article 89.1.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 89.1, M. le
ministre.
M. Clair: M. le Président, je vais proposer que le
deuxième alinéa de l'article 89.1 ne soit pas retenu, mais
retiré, parce que ce qu'on cherchait à régler par le
deuxième alinéa c'était de permettre à des
municipalités de signifier, avant comme après l'adoption de la
loi, leur désir de se retirer la CTRSM, mais que celle-ci puisse
bénéficier d'un avis de 60 jours. Le problème pratique qui
se présente c'est qu'il pourrait se produire, par exemple, que dans un
corridor donné de transport une municipalité ait donné son
avis avant l'adoption de la loi, une autre après, et que dans le
même corridor de transport il y ait deux trois municipalités qui
ont donné un avis et deux trois qui n'en ont pas donné, auquel
cas la CTRSM serait tenue de fermer ses portes dans une municipalité,
d'ouvrir ses portes dans l'autre, ceci changeant de jour en jour pendant une
période de 60 jours. Si on biffe simplement le deuxième
alinéa, c'est sûr que cela donne un pouvoir à la CTRSM de
continuer jusqu'au 31 mars 1984 mais, par contre, j'ai des assurances morales
de la part des représentants de la CTRSM, qui sont ici présents,
que si elle juge qu'effectivement la majorité des municipalités
ont signifié leur avis dans des délais raisonnables et qu'il y a
quelqu'un d'autre qui est prêt à prendre la place, elle va
elle-même se donner un délai d'environ 60 jours pour cesser le
service et éviter ainsi qu'il y ait une interruption de service. Je
pense qu'il vaut mieux qu'il y ait de très faibles quotes-parts pour
quelques jours de plus pour quelques municipalités qui puissent
être envoyées à ces municipalités que de risquer de
désorganiser le service.
M. Ciaccia: Si on regarde les inconvénients, cela est
vraiment en faveur de la CTRSM. C'est mieux de fixer une date jusqu'au 31 mars,
le pire revient au pire, au moins les difficultés seraient plus graves
pour la CTRSM et je pense qu'on va prendre sa parole...
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 89.1
proposé par le ministre serait constitué du seul premier
paragraphe de ce qu'il a lu il y a quelques minutes.
M. Clair: Exactement.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Clair: Article 89.2.
Le Président (M. Desbiens): Nouvel article 89.2. (22
heures)
M. Ciaccia: Adopté.
M. Clair: L'article 89.2... Est-ce que j'ai le bon texte? On a de
nouveaux textes, des petits amendements de concordance. "L'article 82 ne
s'applique pas à une municipalité dont le territoire est
desservi, en vertu de l'article 89.1, par la Commission de transport de la rive
sud de Montréal ou par la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal. Cependant, lorsqu'une telle
municipalité a signé un contrat en vertu de l'article 82 avec une
telle commission de transport, l'article 89.1 ne s'applique pas."
M. Ciaccia: C'est limpide. L'article 82 prévoit une
période allant jusqu'au 31 décembre 1984.
M. Clair: S'il y a un contrat, c'est le contrat qui
prévaut et, s'il n'y a pas de contrat, ce sont les dispositions de 89.2
qui s'appliquent.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Clair: L'article 89.3.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 89.3.
M. Clair: "Malgré les articles 48 et 72, les articles 302
à 306 de la Loi sur la Communauté urbaine de Montréal et
les articles 74a à 74d de la Loi constituant la Commission de transport
de la rive sud de Montréal continuent d'avoir effet quant aux
quotes-parts dues à une commission de transport avant l'abrogation de
ces articles et quant aux quotes-parts qui peuvent être exigibles en
vertu de l'article 89.1 de la présente loi. Le "présent"
alinéa cesse d'avoir effet à compter de la date fixée par
proclamation du gouvernement."
Le Président (M. Desbiens): Le premier aliéna.
M. Clair: Le premier alinéa, pardon, cesse d'avoir effet
à compter de la date fixée par proclamation du gouvernement.
M. Bourbeau: Est-ce que cela veut dire que c'est dans le cas
où on excède le premier janvier 1984...
M. Clair: Exact.
M. Bourbeau: ...qu'on fait quelques mois de plus?
M. Clair: C'est cela.
M. Bourbeau: C'est l'article qui prévoit que la CTRSM et
la CTCUM peuvent envoyer des quotes-parts pour les trois premiers mois de
l'année 1984.
M. Clair: Exact. M. Ciaccia: Adopté.
M. Clair: Autrement dit, c'est juste pour être bien
sûr que le jour où le régime ancien cesse...
M. Ciaccia: ...jusqu'à ce moment.
M. Clair: ...il paie jusqu'à ce moment et c'est lorsque le
nouveau régime commence qu'il cesse de payer.
Le Président (M. Desbiens): L'article 89.3 est
adopté.
M. Clair: Oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Clair: Je voudrais revenir à l'article 8.
Le Président (M. Desbiens): L'article 8 qu'on a
adopté... Est-ce qu'il y a consentement?
M. Clair: Si vous le permettez, avec le consentement de mon
collègue, on pourrait le rouvrir. Plutôt de dire: et il peut fixer
le montant ou le mode de la contribution financière, on dirait
simplement: il peut établir sa contribution financière.
M. Ciaccia: Établir sa contribution financière.
M. Bourbeau: C'est le gouvernement, cela?
M. Clair: Oui. Je crois que de cette façon on atteint de
façon plus claire l'objectif visé tantôt.
M. Bourbeau: De toute façon, on a voté contre
l'article.
M. Ciaccia: On accepte l'amendement...
M. Clair: Mais vous votez...
M. Ciaccia: ...mais sur division l'article.
M. Clair: ...sur division l'article. Vous voyez, à
l'avant-dernière ligne: et il peut établir...
Le Président (M. Desbiens): Cinquième ligne...
M. Clair: ...sa contribution financière.
Le Président (M. Desbiens): Et il peut... On enlève
les mots: "fixer le mode de" et on les remplace par "établir".
M. Clair: Ce qui fait que cela se lit: "et il peut établir
sa contribution financière".
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Ciaccia: L'amendement est adopté et l'article sur
division.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est adopté
et l'article 8, c'était sur division et c'est encore sur division.
M. Clair: Oui. Nous en sommes à l'article 90.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 90 est
adopté?
M. Bourbeau: Est-ce qu'il a réglé ses chicanes
entre les ministres?
M. Clair: Absolument pas, c'est conforme au corpus
législatif du ministère des Transports et du ministère des
Affaires municipales.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 90 est
adopté. L'article 91?
M. Ciaccia: ...veut promouvoir les conflits entre les
ministres.
M. Clair: Avant l'article 91, je proposerais le nouvel article
90.1 qui dirait: "Les articles 82, 83, 85 et 86.1 ont effet depuis le 16
novembre 1983. Les résolutions et les contrats se rapportant aux
matières visées à ces articles, adoptés et conclus
avant l'entrée en vigueur du présent article, sont
réputés l'avoir été en vertu de ces
articles." C'est pour couvrir le cas de Candiac, les contrats
signés avant l'entrée en vigueur de la loi. L'article 82 habilite
les municipalités.
M. Ciaccia: D'accord pour l'article 82. Quant à l'article
83, c'est...
M. Clair: Les contrats ne doivent pas être...
M. Ciaccia: C'est similaire, d'accord. D'accord pour l'article
85. L'article 86.1...
M. Clair: C'était la délégation à une
municipalité par une autre municipalité.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 90.1 est
adopté?
M. Ciaccia: Je voudrais m'assurer que cela n'affecte pas
l'article 89.1.
M. Clair: Non.
M. Ciaccia: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 90.1 est
adopté. J'appelle l'article 91.
M. Clair: Aucun amendement, M. le Président.
M. Ciaccia: Même dans la loi sur les transports! C'est
incroyable! Incroyable!
M. Bourbeau: C'est une maladie contagieuse.
M. Clair: C'est une disposition.
M. Ciaccia: Est-ce possible de dire plus que "sur division"?
M. Clair: Non, pas dans les circonstances.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division?
L'article 91 est adopté sur division. Il y a un amendement à
l'article 92?
Entrée en vigueur de la loi
M. Clair: Oui. Je propose que l'article 92 soit remplacé
par le suivant: "La présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction
à l'exception des articles 38, 40, 46 à 48, 63, 65, 69 à
74 et 89 à 89.3 qui entreront en vigueur le 1er janvier 1984."
M. Ciaccia: Est-ce que vous ne pourriez pas faciliter nos travaux
et éliminer l'article. 92 en vous assurant de la sanctionner avant le 31
décembre? Non, parce que vous avez déjà apporté des
amendements pour le 16 novembre.
M. Clair: II s'agit de la question de la fin de l'année
des municipalités. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 92 est
adopté. À l'annexe I...
Annexe
M. Clair: Je propose que l'annexe I soit adoptée sans que
j'aie à faire l'énumération des municipalités.
Le Président (M. Desbiens): II y a un amendement.
M. Clair: II y a un amendement même là.
M. Ciaccia: Ajoutez quelque chose. Ne lisez pas tout l'article
parce que je veux m'en aller.
M. Clair: M. le Président, je propose que l'annexe I de ce
projet de loi soit modifiée par le remplacement des mots
"Standbridge-Station (SD)" par les mots "Stanbridge-Station (SD)".
M. Ciaccia: Vous avez amené ce papillon après
l'adoption de la loi 57. C'est ce qui vous permet d'avoir..
Le Président (M. Desbiens): Adopté? Est-ce que
l'annexe I "municipalités au sens de la présente loi" est
adoptée tel qu'amendée?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté tel
qu'amendé.
Avez-vous autre chose à ajouter?
M. Clair: Oui. Je voudrais faire une motion de
renumérotation.
Le Président (M. Desbiens): D'accord, j'allais y
venir.
M. Clair: Je propose donc que les articles de ce projet de loi
soient renumérotés et, à cette fin, j'ai une liste
à vous remettre.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que la motion de
renumérotation est adoptée?
M. Bourbeau: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Les trois feuilles?
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Clair: Adopté.
M. Ciaccia: Est-ce que le projet de loi tel qu'amendé est
adopté?
Le Président (M. Desbiens): Le titre comme tel est
adopté. Le titre des sections est-il adopté également?
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le projet de loi 46
est adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Le projet de loi 46 est
adopté tel qu'amendé sur division.
M. Clair: Avant de terminer les travaux, M. le Président,
permettez-moi de remercier mes collègues ministériels qui ont
participé à l'étude article par article de ce projet de
loi. Je voudrais remercier également les fonctionnaires de mon
ministère qui ont travaillé et continuent de travailler de
très près avec les municipalités concernées par ce
projet de loi; également, les gens de la CTRSM et de la CTCUM, qui nous
ont grandement aidés et sur qui nous avons toujours pu compter dans la
rédaction de ce projet de loi et ce sera le cas, nous en sommes
convaincus, dans sa mise en oeuvre.
Finalement, vous me permettrez de remercier mon collègue le
critique en matière de transports, le député de
Mont-Royal, d'avoir, par sa contribution positive aux travaux de cette
commission, permis de bonifier le projet de loi, j'en suis convaincu. Il s'est
livré à un travail sérieux, méthodique.
C'était rafraîchissant pour le ministre des Transports d'avoir
à travailler avec lui, habitué qu'il était à
travailler avec le député de Laporte auparavant, qui, bien
sûr, a apporté comme à l'habitude, sa contribution aux
travaux de cette commission.
M. Ciaccia: M. le Président, je veux remercier mon
collègue, le député de Laporte, pour l'aide qu'il m'a
apportée et sa contribution à l'étude article par article.
Je remercie le ministre pour les articles et les recommandations qu'il a
acceptés. Je souhaite qu'en troisième lecture, le ministre
réfléchisse sur les suggestions que nous lui avons faites et
qu'il n'a pas acceptées. Je veux également remercier les membres
de la CTRSM, les fonctionnaires et tous ceux qui ont apporté l'aide et
l'information dont nous avions besoin durant les travaux de la commission.
Merci.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: Je veux simplement dire au ministre de ne pas se
réjouir trop vite de la nomination d'un nouveau critique pour
l'Opposition. Mon collègue le député de Mont-Royal a
peut-être été aujourd'hui un peu plus tolérant
à l'endroit du ministre, un peu plus doux que le député de
Laporte; c'est parce qu'il le connaît moins que le député
de Laporte. Mais, à la longue, le ministre va apprendre à
connaître le député de Mont-Royal, M. le
Président.
M. Clair: Je n'ai aucun doute, M. le Président, que je
vais toujours pouvoir bénéficier non seulement de la
coopération mais également de la vive coopération du
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Très vive, très vive.
Le Président (M. Desbiens): La commission des transports a
rempli le mandat qui lui a été confié par
l'Assemblée, qui était l'étude du projet de loi 46. Je
remercie tous les membres de la commission de leur collaboration; je
demanderais au rapporteur de faire rapport à l'Assemblée
nationale.
Avant d'entreprendre l'étude du projet de loi 47, nous allons
suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 13)
(Reprise de la séance à 22 h 25)
Projet de loi 47
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des transports reprend ses travaux pour exécuter le
mandat de l'Assemblée nationale d'étudier article par article le
projet de loi 47, Loi sur le transport par taxi. Nous étions à
l'article 110.
Les membres de la commission sont: M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M.
Blouin (Rousseau), M. Bourbeau (Laporte), M. Clair (Drummond), M. Lachance
(Bellechasse), M. Léger (Lafontaine), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Mathieu (Beauce-Sud), M. Rodrigue (Vimont)
et M. Vallières (Richmond).
Les intervenants sont: M. Assad (Papineau), M. Beauséjour
(Iberville), M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Brouillet (Chauveau), M. Caron
(Verdun), M. Cusano
(Viau), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Gauthier (Roberval), M.
Houde (Berthier) et M. Perron (Duplessis).
J'appelle l'article 110.
M. Bissonnet: N'y avait-il pas des choses en suspens la
dernière fois, M. le Président?
M. Clair: Oui, il y en avait.
M. Bissonnet: Le ministre nous a dit qu'il était
supposé parler au Conseil des ministres. Je ne sais pas s'il a eu le
temps de le faire.
M. Clair: M. le Président, c'était ce qui concerne
le pouvoir pour les concessions.
M. Bissonnet: Sur les concessions. M. Clair: Oui. C'est
à l'article 60.
Le Président (M. Desbiens): Vous aviez parlé
là-dessus, sauf que cela avait été adopté tel
qu'amendé sur division.
M. Clair: Oui, mais on avait convenu d'y revenir, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): D'accord.
Règlements du gouvernement (suite)
M. Clair: Je propose que l'article 60 soit modifié par
l'insertion, après le paragraphe 6 du premier alinéa, du
paragraphe suivant: "6.1. Établir les conditions ou les restrictions
relatives à l'accès des taxis en poste d'attente ou à la
concession d'un tel poste sur les immeubles des établissements publics
qu'il détermine."
Le Président (M. Desbiens): Vous ajoutez un nouvel
alinéa. Est-ce cela?
M. Clair: C'est cela, 6.1.
Le Président (M. Desbiens): Alors, sur consentement
donc...
M. Bissonnet: Étant donné que c'est un pouvoir
réglementaire du gouvernement, quand pensez-vous, M. le ministre,
réglementer dans ce domaine?
M. Clair: Dès que l'enquête que nous avons
l'intention de mener auprès des hôpitaux, des cégeps et
universités sera terminée, nous verrons dans quelle mesure il y a
lieu d'intervenir sur les concessions existantes ou sur les concessions
futures.
M. Bissonnet: Cela pourrait prendre combien de temps?
M. Clair: Je ne pourrais pas préciser à ce
moment-ci. La seule chose que je peux vous dire, c'est qu'après avoir
fait un contact avec le ministère des Affaires sociales, cette question
est apparue effectivement beaucoup plus complexe qu'on le pense au premier
abord puisque dans bien des cas il y a également, semble-t-il, des
téléphones directs à une association de services
plutôt qu'à une autre. Il y a également des postes qui sont
physiquement sur les lieux, sur la propriété des hôpitaux
ou centres d'accueil ou autres. Alors, je pense que l'inventaire sera long
à dresser afin d'être sûr qu'on ne s'attaque pas aux droits
acquis et que ce que l'on fera va améliorer la situation et non pas la
détériorer.
M. Bissonnet: De toute façon, le ministre des Affaires
sociales est très au courant de la demande que nous faisons.
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel alinéa 6.1 de
l'article 60 est-il adopté?
M. Bissonnet: II est adopté quant à cet article
spécifique.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 60
dans son ensemble est toujours adopté tel qu'amendé sur division.
Est-ce cela?
M. Clair: À ma connaissance, M. le Président,
à moins que le Secrétariat des commissions vous indique qu'il en
est autrement, je ne pense pas qu'il y ait d'autres articles en suspens. (22 h
30)
Dispositions diverses (suite)
M. Bissonnet: Nous sommes à l'article 110.
M. Clair: C'est cela. M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 110 est
adopté. J'appelle l'article 111.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 111 est
adopté. J'appelle l'article 112.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 112 est
adopté. J'appelle l'article 113.
M. Bissonnet: Adopté.
M. Clair: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): L'article 113 est
adopté.
M. Clair: ...après l'article 113, je propose l'addition de
l'article 113.1 qui se lirait comme suit...
M. Bissonnet: Est-ce qu'on va adopter l'article 113 au
préalable?
Le Président (M. Desbiens): Oui, il a été
adopté.
M. Bissonnet: Cela va. Vous pouvez y aller, M. le ministre.
M. Clair: L'article 113.1 se lirait comme suit: "Pour les fins de
l'exécution et pour la durée d'un contrat conclu avant le 16
novembre 1983 avec une municipalité ou un organisme public de transport
pour assurer le transport d'une personne handicapée, la présente
loi ne s'applique pas aux transporteurs liés par ce contrat."
M. Bissonnet: Avez-vous des exemples à nous apporter pour
démontrer pourquoi il faudrait ajouter cet article 113.1? Quel cas cela
pourrait-il toucher, M. le ministre? Cela ne vient-il pas en dérogation
de l'article 2, paragraphe 2, tel qu'il est stipulé?
M. Clair: II s'agit simplement de trois cas: à Pabos, en
Gaspésie...
M. Bissonnet: ...à Pabos...
M. Clair: ...Pabos en Gaspésie, à la CTCRO et
à la CTRSM, il y a des véhicules qui sont présentement
sous contrat pour du transport de personnes handicapées qui ne sont pas
des permis de taxi. On leur permet donc de pouvoir terminer
l'échéance de leur contrat, mais elles ne pourront le renouveler
puisque cela devra être exclusivement des taxis qui pourront exploiter
par la suite. Mais on leur . permet de terminer leur contrat.
M. Bissonnet: Est-ce que cela limite l'expérience
vécue actuellement à la CTCUM relativement au transport des
personnes handicapées? Évidemment, ce n'est pas un contrat, c'est
la CTCUM elle-même qui exploite ce service?
M. Clair: Oui, cela ne touche pas cela.
M. Bissonnet: C'est la même chose dans les autres
commissions de transport?
M. Clair: C'est exact. Il n'y a que trois cas qui sont
visés, soit des véhicules automobiles non immatriculés
comme les taxis et qui servent au transport adapté...
M. Bissonnet: Autrement dit, comme pour la CTRSM.
M. Clair: CTRSM, CTCRO et Pabos.
M. Bissonnet: La CTRSM ne fonctionne pas avec des minibus de la
commission, mais avec des autos privées.
M. Clair: Elle a les deux; elle a des minibus, mais
également des automobiles régulières qui ne sont pas des
détenteurs de permis de taxi...
M. Bissonnet: ...qui n'ont aucun permis...
M. Clair: ...qui n'ont aucun permis. On leur permet donc de
terminer leur contrat, mais, dorénavant, une fois les contrats
expirés, cela devra être des permis de taxi lorsqu'il y a du
transport adapté avec des véhicules automobiles.
M. Bissonnet: Savez-vous si ce sont des contrats à long
terme ou si ce sont des contrats qui...
M. Clair: II y aurait sept véhicules qui seraient dans
cette situation pour...
M. Bissonnet: Est-ce que ce sont des contrats qui vont se
terminer dans de courts délais ou dans des délais lointains? Mais
disons que ce n'est pas plus de deux ans pour résumer?
M. Clair: Non, non, pas plus de deux ans.
M. Bissonnet: Parfait! Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Voulez-vous me passer la copie
s'il vous plaît? Le nouvel article 113.1 est adopté. Article
114?
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 114 est
adopté. Article 115?
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 115 est
adopté. Article 116?
M. Clair: À l'article 116, je propose que le premier et le
deuxième alinéas de cet article soient remplacés par ce
qui suit: 116
"Aucune convention collective entre un organisme public de transport et
ses salariés ne peut restreindre le pouvoir de l'organisme de contracter
pour assurer le fonctionnement d'un service spécial de transport par
taxi j pour les personnes handicapées ou pour organiser un transport
collectif par taxi. "Toutefois, aucun salarié régulier
visé par une convention collective contenant pareille restriction ou
pouvoir de contracter d'un organisme public de transport ne peut être
licencié ni mis à pied par cet organisme à cause de la
conclusion d'un contrat pour l'organisation d'un transport collectif par taxi,
sauf s'il s'agit d'un service spécial de transport par taxi pour les
personnes handicapées."
M. Bissonnet: Au deuxième paragraphe, on ne parle pas du
transport collectif, vous faites simplement référence au
transport collectif et non au transport pour service de personnes
handicapées, c'est cela?
M. Clair: C'est exact. Autrement dit, un salarié n'aurait
pas droit de grief sur la base d'une prétention...
M. Bissonnet: Mais, disons, par exemple, qu'à la CUM,
où le transport se fait actuellement pour les handicapés par la
CUM elle-même, si la CUM décide de changer d'orientation et de
confier ce transport de service spécialisé à l'industrie
du taxi, on fait une référence spécifique au transport
collectif, mais on n'en fait pas dans le cas de la CUM au transport de
personnes handicapées.
M. Clair: C'est le contraire. On fait référence
spécifique au transport...
M. Bissonnet: C'est-à-dire qu'au transport de personnes
handicapées, la CUM le fait actuellement.
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: Si elle décide, dans un mois, de ne plus le
faire, de le confier à l'industrie du taxi...
M. Clair: Elle peut le faire.
M. Bissonnet: ...elle peut le faire, mais à ce
moment-là, vous donnez un privilège aux employés en ce qui
a trait au transport collectif, mais vous ne le donnez pas en ce qui a trait au
transport spécialisé de personnes handicapées.
M. Clair: C'est exact, on peut interpréter cela ainsi, un
privilège cela entend...
M. Bissonnet: C'est-à-dire que là, actuellement, si
la CUM décide de faire une expérience pilote ou si elle
décide de s'implanter sur une dizaine de lignes, ce qui occasionnerait
peut-être le déplacement d'une cinquantaine d'employés,
à ce moment, en vertu de l'article 116, les employés ne pourront
en aucun cas en subir les préjudices. Mais, si la CUM décide de
réorienter son transport en commun de service pour personnes
handicapées et le confie à l'industrie privée, soit
l'industrie du taxi, tel que spécifié par la loi, les
employés qui oeuvrent dans ce domaine, n'auront pas les mêmes
privilèges que les autres auraient dans le domaine du transport
collectif.
M. Clair: Théoriquement, ce que vous dites est tout
à fait exact, maintenant en pratique...
M. Bissonnet: Cela peut être autre chose, mais...
M. Clair: ...mais en pratique les informations dont je dispose ne
permettent pas de penser que la CTCUM procéderait effectivement à
des mises à pied dans son service de transport adapté.
M. Bissonnet: Pourquoi ne pas le prévoir?
M. Clair: Exactement, mais pourquoi ne pas le prévoir. On
a prévu...
M. Bissonnet: Mais vous ne le prévoyez...
M. Clair: ...qu'au cas où...
M. Bissonnet: Vous le prévoyez dans le transport
collectif, mais non dans le transport pour handicapés.
M. Clair: C'est le contraire. Ce que l'article 116 vient faire,
c'est faire en sorte que si la CTCUM décide de confier à des
taxis l'organisation d'un service spécial de transport pour personnes
handicapées...
M. Bissonnet: Non, non...
M. Clair: ...par taxi, les travailleurs de la CTCUM ne peuvent
pas faire de grief sur cette question-là, s'il y a un
congédiement ou s'ils prétendent qu'il y a eu un
congédiement.
M. Bissonnet: C'est-à-dire que dans le premier paragraphe,
on traite très bien du transport collectif, il n'y a pas de
problème. Dans le deuxième paragraphe, on touche à
l'organisation d'un transport collectif par taxi, sauf, et là on
enlève tout le champ de la compétence qui est de la CUM
actuellement, sauf qu'il s'agit d'un service
spécial de transport par taxi pour les personnes
handicapées. Ils n'ont pas de privilège, c'est un transport pour
les personnes handicapées qu'ils occupent actuellement. Ils sont dans ce
champ de compétence.
M. Clair: On enlève l'exclusivité de la desserte.
On enlève l'exclusivité qui était celle de la CTCUM, de
ses chauffeurs et employés à l'égard du service de
transport adapté.
M. Bissonnet: Non.
M. Clair: Oui, c'est ce qu'on fait. Lisons l'article
ensemble.
M. Bissonnet: Allez-y lentement.
M. Clair: "Aucune convention collective entre un organisme public
de transport et ses salariés ne peut restreindre le pouvoir d'un
organisme de contracter pour assurer le fonctionnement d'un service
spécial de transport par taxi pour les personnes handicapées ou
pour organiser un transport collectif par taxi."
M. Bissonnet: C'est correct. Là, actuellement, ils sont
sur le même pied tous les deux.
M. Clair: Exact. On dit, au deuxième alinéa:
"Toutefois, aucun salarié régulier visé par une convention
collective contenant une pareille restriction au pouvoir de contracter d'un
organisme public de transport, ne peut être licencié ni mis
à pied par cet organisme à cause de la conclusion d'un contrat
pour l'organisation d'un transport collectif par taxi."
M. Bissonnet: Je vous arrête là. Il n'y a pas de
problème, dans le transport collectif, si la CUM décide de
s'orienter vers le transport collectif par taxi, les employés sont
protégés, sauf que...
M. Clair: Sauf...
M. Bissonnet: ...là, si la CUM décide de retourner
à l'industrie du taxi, alors ses employés ne sont plus
protégés.
M. Clair: Exact.
M. Bissonnet: Adopté sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est adopté
sur division.
M. Bissonnet: On se trouve à faire deux catégories
d'employés dans cet article, alors que ceux qui sont actuellement
protégés par la convention collective ne deviennent plus
protégés et ceux qui ne sont pas protégés, parce
que le champ n'existe pas, le sont.
M. Clair: Oui, mais attendez un peu. Par contre, le premier
alinéa dit qu'une convention collective...
M. Bissonnet: II peut avoir des problèmes avec cela.
M. Clair: ...ne peut restreindre ce pouvoir.
M. Bissonnet: Je ne parle pas de "ne peut restreindre ce
pouvoir". À ce moment, on va parler de l'intention du
législateur, et l'intention du législateur telle qu'on le verra
au journal des Débats, c'est qu'il y a deux catégories
d'employés qu'on touche et c'est dangereux.
M. Clair: Le premier alinéa ne crée pas deux
catégories d'employés.
M. Bissonnet: Non, non, le deuxième le fait, c'est
cela.
M. Clair: C'est le deuxième alinéa qui vient mettre
à l'abri de griefs éventuels, qui pourraient être
soulevés par un salarié, l'organisation du service de transport
adapté. C'est ce que cela vient faire.
M. Bissonnet: Non, non. Le deuxième alinéa, c'est
qu'on l'enlève complètement du champ. Si la CUM décide
demain matin -elle en a le droit en vertu du premier paragraphe - de donner le
service des personnes handicapées à l'industrie du taxi, tous les
chauffeurs qui sont dans le service adapté, évidemment, on peut
conclure que la CUM va les replacer sur des autobus ordinaires parce qu'ils
étaient là, mais en pratique c'est cela qui devrait arriver. Mais
en principe il pourrait arriver autre chose.
M. Clair: En principe oui.
M. Bissonnet: II pourrait arriver autre chose, et c'est pour cela
que vous enlevez cette protection aux salariés de la convention
collective, à ceux qui oeuvrent maintenant déjà dans ce
service de transport spécialisé.
M. Clair: Mais cela ne vient pas modifier cependant les clauses
d'ancienneté de la CTCUM, de l'affectation des chauffeurs, etc.
M. Bissonnet: Je ne parle pas de cela. Je suis devant un texte et
je me tiens littéralement au texte où on distingue deux
catégories d'employés au cas... on donne une protection pour les
transports collectifs, je suis bien d'accord avec cela. Cela va être
des discussions où le syndicat des chauffeurs d'autobus pourrait
s'opposer au niveau de la CUM si elle opte pour le champ de compétence
qu'on veut lui donner par le projet de loi. À ce moment, ce serait un
motif pour lui de s'opposer à ce transfert de compétence. Par
contre on protège les employés et les salariés à ce
niveau. Toutefois au niveau du transport pour handicapés, il n'y aucune
protection. Alors qu'ils sont déjà protégés par la
convention collective et par un projet de loi, on veut leur enlever cette
protection.
M. Clair: II faut bien dire que les conventions collectives dans
deux grandes commissions de transport sont actuellement expirées, soient
celles de la CTL et de la CTRSM et que celle de la CTCUM expire le 11 janvier
prochain.
M. Bissonnet: En enlevant le mot "sauf" on évite toute
cette problématique qui pourrait arriver. C'est tout simplement cela.
Vous savez qu'en ce qui concerne la CUM, quand il y a des négociations
collectives, ce n'est pas un cadeau, vous le savez très bien. On leur
met une difficulté nouvelle qu'ils n'ont pas présentement
à l'intérieur de leur convention collective. C'est dans ce sens;
c'est une proposition très positive que je vous fais sur cela. En
regardant rapidement ce texte, comme cela, j'en arrive à cette
conclusion.
M. Clair: Cela ne crée pas deux types d'employés
à la CTCUM.
M. Bissonnet: Cela crée deux privilèges
différents.
M. Clair: Cela crée deux situations
différentes.
M. Bissonnet: Cela crée un privilège à un
type qui oeuvre dans ce domaine depuis trois ou quatre ans. Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Je comprends, M. le ministre
que le troisième paragraphe demeure à l'article 116.
M. Clair: Le troisième paragraphe demeure.
M. Bissonnet: Pensez-y, pensez-y.
Le Président (M. Desbiens): L'article 116 est
adopté tel qu'amendé, sur division.
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Article 117?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
118?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
119?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
120?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
121?
M. Clair: J'ai un amendement à l'article 121. Je propose
que l'article 121 soit remplacé par le suivant: La présente loi
entre en vigueur le...
M. Bissonnet: Juste une minute... L'article 120 est adopté
sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'article 120 est
adopté sur division.
M. Clair: L'article 121 est remplacé par l'article
suivant: "La présente loi entre en vigueur le (inscrire ici la date de
sanction de la présente loi)."
Le Président (M. Desbiens): Vous avez une copie.
M. Bissonnet: Pouvez-vous nous expliquer le changement? C'est
simplement que la procédure habituelle est comme à l'article 121
mais c'est peut-être changé.
M. Clair: Ce qu'on veut faire, c'est que la loi entre en vigueur
le jour de la sanction. Maintenant, aux fins de la refonte des lois, on
n'indique plus: "entre en vigueur le jour de sa sanction, mais "entre en
vigueur le", et la parenthèse, afin que lorsque la loi a dix ou douze
ans on n'ait pas à faire de recherche à la Gazette officielle
pour savoir quand elle a été sanctionnée et quand elle est
entrée en vigueur.
Le Président (M. Desbiens): Adopté? M.
Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il y a d'autres
modifications?
M. Clair: M. le Président....
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que la table des
matières est adoptée?
M. Bissonnet: C'est adopté sur division. Nous, de
l'Opposition, réservons nos commentaires lors de l'étude de ce
projet de loi en troisième lecture.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le titre du projet
de loi est tel quel?
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Les chapitres, sections et
sous-sections sont adoptés tel qu'amendés s'il y a lieu?
M. Bissonnet: Je pense qu'il n'y a pas eu d'amendements.
M. Clair: Oui, il y a eu des amendements.
Le Président (M. Desbiens): Oui, alors, c'est
adopté tel qu'amendé?
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Également, est-ce que
vous faites une motion pour la renumérotation?
M. Clair: Oui, alors je voudrais, M. le Président, faire
motion pour que, à la suite des modifications apportées au projet
de loi par la présente commission, il y ait renumérotation du
projet de loi et pour que soient faits, en conséquence, tous les
changements de concordance ou toutes les modifications relatives aux renvois
qui seront nécessaires.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): La motion de
renumérotation est adoptée. Il y aura une petite correction dans
les notes explicatives, en haut, deuxième ligne, au lieu de "en
parmettant", ce sera "en permettant".
M. Bissonnet: Adopté.
M. Clair: C'est toujours mieux de "permettre" que de
"parmettre".
Le Président (M. Desbiens): Le projet de loi 47 est
adopté tel qu'amendé, sur division?
M. Bissonnet: Sur division, et nous réservons nos
commentaires lors de l'étude de ce projet de loi en troisième
lecture.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division. La
commission des transports a rempli le mandat qui lui a été
confié par l'Assemblée nationale. Je remercie les membres de leur
collaboration et la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 46)