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(Onze heures trente-cinq minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission élue permanente des transports se réunit aux
fins de poursuivre l'étude article par article du projet de loi 47, Loi
sur le transport par taxi.
Avant de faire la nomenclature des membres de cette commission,
j'aimerais attirer l'attention de tout le monde sur le fait que nous sommes
dans une salle où cela travaille plus ou moins bien. On me faisait
remarquer hier que, lorsque plusieurs parlent en même temps, même
si on est assez loin de nos micros, ils enregistrent pareil. Il faudrait
peut-être faire attention aux conversations qu'il y aura autour de cette
table.
Les membres de cette commission sont: MM. Bissonnet (Jeanne-Mance),
Blouin (Rousseau), Polak (Sainte-Anne), Clair (Drummond), Desbiens (Dubuc),
Lachance (Bellechasse), Laplante (Bourassa), Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), Mathieu (Beauce-Sud), Rodrigue (Vimont),
Saintonge (Laprairie).
Les intervenants sont: MM. Assad (Papineau), Beauséjour
(Iberville), Bisaillon (Sainte-Marie), Brouillet (Chauveau), Caron (Verdun),
Cusano (Viau), de Bellefeuille (Deux-Montagnes), Gauthier (Roberval), Houde
(Berthier) et Perron (Duplessis).
Le rapporteur est le député de
Kamouraska-Témiscouata.
Nous en étions rendus à l'article 78, mais deux articles
avaient été suspendus: l'article 67...
M. Bissonnet: M. le Président, je voudrais...
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: ...faire une motion, compte tenu qu'un porte-parole
du Parti libéral, sur les affaires municipales est avec nous ce matin,
de reconsidérer l'article 66 et d'étudier après les
articles 67 et 75 qui sont dans la même lignée. Est-ce qu'il y a
un consentement pour reprendre l'étude de l'article 66?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a consentement
pour reprendre l'étude de l'article 66?
M. Bissonnet: C'est que l'article 66 va avec 67. Si on fait un
débat sur l'article 67, on va revenir à l'article 66. Alors,
j'aimerais commencer par l'article 66 et discuter en même temps des deux
articles.
M. Clair: Je n'aime pas beaucoup qu'on revienne en arrière
sur des articles qui ont été adoptés, surtout quand je
pense que tout le débat peut se faire sur l'article 67. C'est plus pour
une question de principe que pour quoi que ce soit d'autre. Je n'ai pas
d'objection à ce qu'on fasse un débat très large sur
l'article 67, mais, ne connaissant pas les intentions du parti de l'Opposition,
j'aurais de la difficulté à donner mon consentement si jamais ils
ont envie de passer une journée sur chacun des articles.
M. Bissonnet: M. le ministre, ce n'est pas notre objectif et vous
le savez très bien.
M. Saintonge: Allez-y sur l'article 67 et, s'il y a quelque
chose, on va demander à rouvrir l'autre.
Le Président (M. Gagnon): On va reprendre l'article
67.
M. Clair: On peut faire un débat large, même si cela
touche l'article 66.
M. Saintonge: Après, on pourra rouvrir l'autre.
M. Clair: Parfait, entendu.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela va? M. le
député de Laprairie.
Articles en suspens
M. Saintonge: M. le Président, j'aurais quelques questions
à poser au ministre. En fait, c'est concernant toute la question des
MRC. Il y a non seulement des voeux ou des souhaits, mais même des
attentes ou des principes qui ont été exprimés par les
unions des municipalités, autant l'UMQ que l'UMRCQ, dans le sens qu'on
ne délègue pas à l'autorité régionale,
c'est-à-dire à la MRC, en fin de compte, au sens de la loi, les
pouvoirs exercés aux articles 62 et suivants où on parle des
pouvoirs de réglementation d'une autorité régionale. Le
voeu au niveau des unions et même des municipalités est que le
pouvoir soit confié aux municipalités
qui, elles, à leur tour, pourront par décision majoritaire
et même par décision unanime référer la
compétence en question à la MRC qui pourra, à son tour,
accepter de réglementer toute la question, même si, dans un tel
cas, certaines municipalités faisant partie d'une MRC pourraient ne pas
vouloir participer à une telle entente. C'est à l'article 67 du
projet tel qu'on le connaît actuellement, tel qu'il existait. Je sais que
vous avez un amendement à apporter à cet article, mais je pense
que cela ne corrige pas la situation entièrement. On reste toujours au
niveau de l'article 66 qui dit qu'un règlement "doit être
adopté à la majorité des deux tiers des voix." Donc, dans
le cas où certaines municipalités ne voudraient pas, justement
prendre en charge la réglementation sur le taxi ou la confier à
la MRC, ou ne voudraient pas participer à une telle
réglementation, si, globalement, la MRC, aux deux tiers, vote pour, les
municipalités qui seraient contre, qui seraient dans le tiers
défavorable à cela, seraient quand même couvertes par une
telle décision, d'une part.
L'article 67 prévoit: "Des municipalités faisant partie du
territoire d'une même MRC peuvent conclure une entente intermunicipale
pour créer une régie intermunicipale et la charger de la
surveillance et du contrôle du transport par taxi sur leur
territoire."
Le problème, c'est que: "Toutefois, une municipalité
faisant partie d'une agglomération visée dans le paragraphe 1 du
premier alinéa de l'article 60 ne peut conclure une entente en vertu du
premier alinéa que si l'ensemble des municipalités de cette
agglomération sont parties à l'entente."
On sait que par le premier alinéa de l'article 60,
l'agglomération qui sera visée sera une agglomération
décrétée par le gouvernement. Dans un tel cas, si
l'agglomération qui est visée par l'article 60, paragraphe 1, est
décrétée par le gouvernement, suivant la loi...
M. Clair: Oui.
M. Saintonge: ...à ce moment, toutes les
municipalités qui sont dans de telles agglomérations ne pourront
pas faire valoir une dissidence et elles seront obligées d'être
parties à l'entente comme telle au niveau de la MRC. La question
fondamentale, c'est qu'une telle façon de procéder ne
respecterait d'aucune façon les intentions du gouvernement qui ont
été manifestées et par le ministre des Affaires
municipales et par le ministre délégué à
l'Aménagement, en ce sens qu'il n'y aurait pas de
décentralisation au niveau des MRC avant la tenue d'une
conférence intermunicipale sur cela, une conférence
Québec-municipalités qui devait avoir lieu à
l'été 1983, qui a été remise et
subséquemment reportée à l'automne et qu'on annonce pour
la fin de l'hiver ou le printemps de 1984. Par cette façon d'agir, dans
la loi 47, on contrevient en quelque sorte aux assurances qui avaient
été données par ces deux ministres qu'une telle
décentralisation n'aurait pas lieu, et qu'aucun pouvoir ne serait
accordé aux MRC à moins d'une entente des municipalités
concernées.
Je maintiens qu'actuellement, dans la façon de procéder en
ce qui concerne la Loi sur le transport par taxi, on contrevient à ces
dispositions puisque certaines municipalités, malgré leur
dissidence, seront forcées d'être régies au niveau du taxi
par la MRC et de participer aux ententes. Ce sont les représentations
que je fais au ministre dans le sens que je renouvelle un peu ce que j'avais
dit dans ma première intervention en deuxième lecture.
M. Clair: M. le Président, il y a plusieurs choses
à dire au député de Laprairie. La première, c'est
qu'en aucune façon nous ne contrevenons aux engagements que mes
collègues ont pris à l'égard du monde municipal et des
municipalités régionales de comté de leur imposer un
nouveau partage de pouvoirs ou de leur décentraliser des factures et de
ne pas faire en sorte que les municipalités soient impliquées
contre leur volonté dans une décentralisation quelconque. En
aucune façon nous ne revenons en arrière sur cela puisque le
principe fondamental du projet de loi c'est! de permettre aux
municipalités et aux communautés urbaines ou régionales
qui le désirent, de partager différemment les
responsabilités et l'organisation d'un mode de transport de personnes
qui est aussi important et qui a autant de potentiel en milieu rural qu'en
milieu urbain. C'est le premier point que je tiens à faire valoir. En!
aucune façon nous n'imposons quoi que ce soit à qui que ce soit
dans ce dossier.
Deuxièmement, le député n'a pas suffisamment pris
connaissance de l'amendement que j'ai proposé à l'article 67.
Peut-être - je ne lui en tiens pas rigueur, parce que c'est un secteur
assez complexe -qu'il ne sait pas suffisamment comment fonctionne le taxi au
Québec. À la suite de la réforme de 1972-1973, il existe
deux types... J'aimerais cela que le député porte attention
à mes paroles.
M. Saintonge: J'écoute attentivement. (11 h 45)
M. Clair: C'est parce que vous lisez l'amendement, on y reviendra
tantôt. Il existe donc deux sortes de permis de taxi, des permis dits
"agglomération" et des permis dits TR, taxi régional. Les
agglomérations sont rarement constituées d'une seule
municipalité et regroupent, la plupart du temps, plusieurs
municipalités, justement parce qu'elles représentent
l'agglomération. Cela a été un des acquis
importants de la réforme du taxi de 1973, alors qu'auparavant le taxi
relevait essentiellement et complètement de la municipalité dans
une agglomération comme Drummondville, par exemple, où il y avait
Drummondville, Drummondville-Sud, Saint-Charles, Grantham-Ouest et
Saint-Nicéphore qui avaient chacune leurs règlements sur le taxi.
Cela a donné lieu à une confusion sans nom. L'idée est
venue de reconnaître des agglomérations pour les fins du taxi. Il
existe 53 agglomérations au Québec. Dans ces
agglomérations, on retrouve de tout. On retrouve des
agglomérations qui ne recouvrent qu'une seule ville, on retrouve des
agglomérations qui regroupent une campagne, une ville importante ou
encore plusieurs villes importantes. Par exemple, l'agglomération de
Longueuil est constituée du territoire des municipalités de
Brossard, Greenfield-Park, Lemoyne, Longueuil, Saint-Hubert et Saint-Lambert.
Je ne connais pas bien la configuration dans le coin, mais cela doit
correspondre pas mal à la municipalité régionale de
comté de la région, aussi. Si on prend l'île de Laval, il y
a une seule agglomération et elle couvre exactement le territoire de la
MRC.
Alors, si on veut permettre une prise en charge à un niveau qui
correspond aux besoins de transport par taxi, il nous faut faire preuve de
souplesse. C'est la raison pour laquelle nous voulions conserver les acquis de
la réforme de 1973 en ce qui concerne la constitution
d'agglomérations de taxis. Nous ne voulions pas retourner au
morcellement en 1400 municipalités de la réglementation sur le
taxi. Nous ne voulions pas, par ailleurs, priver les municipalités de
moyens qui sont à leur portée pour faire fonctionner le taxi de
la façon la plus efficace, la plus productive et la moins coûteuse
possible. C'est la raison pour laquelle, au départ, nous avons
prévu pouvoir proposer un nouveau partage des responsabilités
avec les communautés urbaines. Cela, je pense, ne crée pas de
problème. Ces entités sont, effectivement, les mieux
habilitées à participer à un nouveau partage de
pouvoirs.
En dehors du territoire des communautés, nous avions le choix de
dire: Nous revenons au morcellement d'avant 1973. Cette hypothèse est
rejetée par tout le monde. Nous avions l'autre possibilité, soit
de déléguer la responsabilité à la
municipalité régionale de comté ou, encore, à
l'ensemble des municipalités d'une même MRC, à la condition
que toutes les municipalités d'une même MRC participent à
l'entente. C'était le contenu de l'article 67, tel qu'il apparaissait
auparavant. L'article 67 prévoyait que les municipalités
pouvaient signer une entente intermunicipale, à la condition qu'elles
soient toutes signataires. À ce moment, cela demandait
l'unanimité, mais on prévoyait cependant que la MRC, par un vote
des deux tiers, pouvait décider de s'approprier la juridiction.
Fort des commentaires qui nous ont été faits par le monde
municipal, même si je trouve que c'est un compromis, j'ai finalement
accepté que cela puisse être seulement les municipalités
qui font partie d'une agglomération qui puissent signer une entente
intermunicipale. À ce moment, j'ai bien signalé au dernier
paragraphe que, si une telle régie intermunicipale est
créée, elle constitue la seule autorité régionale
dans le territoire. C'est le dernier paragraphe de l'article 67 tel que
modifié.
C'est donc dire qu'on prend le risque suivant: que, dans une même
municipalité régionale de comté, le coeur de la
municipalité régionale de comté décide de signer
une entente intermunicipale, de prendre en charge le taxi, mais qu'il y ait
désintéressement, cependant, quant au territoire rural aux
alentours. J'avoue que c'est une concession que je fais parce que cela veut
dire, à ce moment-là, que le Québec va devenir une
espèce de fromage gruyère. En effet, si je prends l'exemple de ma
MRC qui comporte 25 ou 26 municipalités, il y a éventuellement
quatre municipalités qui peuvent être intéressées
à constituer l'agglomération. Je n'ai pas eu l'occasion de le
vérifier, mais, selon ce que le président de la Ligue de taxis de
Drummondville m'indiquait, il n'existe plus de permis de transport par taxi
régional dans le reste de la municipalité régionale de
comté. Cela veut dire qu'il n'y a plus d'intérêt pour des
propriétaires de taxi, dans le cadre actuel, à y aller. Si on ne
modifie pas cela, il y a de bonnes chances qu'il n'y en ait pas, non plus.
Je trouve cela regrettable, mais, puisque je ne veux pas agresser les
municipalités, je préfère prendre la chance du
gruyère que de prendre la chance que personne ne soit
intéressé à développer un nouveau partage des
responsabilités. En aucun temps on ne force qui que ce soit à le
faire. Je trouve qu'il aurait été avantageux de conserver
l'article 67 tel qu'il existait pour s'assurer que le milieu rural, si les
élus municipaux décident de prendre en charge le taxi, soit, lui
aussi, assuré de services par taxi de toutes espèces. Il est
possible d'en développer. On pense que c'est possible. Mais devant la
position des municipalités, j'ai préféré reculer
d'un pas et espérer que, d'ici à une dizaine d'années, on
pourra aller plus loin.
Je pense que, si on veut s'assurer que les agglomérations de
taxi, au minimum, puissent connaître un développement important
à court terme, c'était préférable, finalement, d'en
venir à l'amendement que j'ai proposé.
Si, dans certains cas, on dit que l'Union des municipalités et
l'Union des municipalités régionales de comté s'opposent
à tout nouveau partage des responsabilités, je dois vous dire,
sans vouloir diminuer aucunement l'importance du rôle joué par
l'Union des municipalités et par l'Union des municipalités
régionales de comté, que, comme ministre des Transports - je
pèse bien mes mots - j'ai été en mesure de vérifier
à de très nombreuses reprises que les municipalités
régionales de comté et les maires étaient personnellement
en désaccord avec les déclarations et les prises de position
officielles de l'Union des municipalités régionales de
comté.
Je vais aller plus loin que cela. Je ne vous donnerai pas de noms parce
que je ne voudrais pas mettre le maire en question dans l'embarras. En ce qui
concerne la réorganisation du transport en commun en
périphérie de Montréal, un maire bien connu de la
région de Montréal m'a dit privément la semaine
dernière: M. le ministre, je suis tout à fait en accord avec ce
que vous êtes en train de faire pour la réorganisation du
transport en commun. C'est la solution. C'est ce dont on a besoin pour
réorganiser le transport en commun. Vous pouvez compter sur l'appui de
ma municipalité, mais l'Union des municipalités du Québec
m'a dit de ne pas dire qu'on était d'accord. Vous allez m'excuser, mais
les déclarations que je vais faire vont être contraires à
ce que je vous dis. C'est arrivé.
En matière de voirie rurale, il y a des municipalités
régionales de comté qui voudraient vivre des expériences
pilotes. Demandez-le à mon collègue, François Gendron, et
demandez-le-moi. Il y en a plus qu'on n'est prêt à en accepter
parce que je considère, comme ministre des Transports, qu'il faut y
aller très prudemment là-dedans.
Je pense que c'est un peu la même chose dans le domaine du taxi.
Je conçois très bien et j'accepte fort bien que l'Union des
municipalités et l'Union des municipalités régionales de
comté veuillent définir à long terme avec le gouvernement
du Québec, qui est celui qui a la responsabilité juridictionnelle
à leur égard, quel est l'avenir du partage des pouvoirs de
façon importante. Mais dans la mesure où on ne fait que leur
offrir des pouvoirs pour mieux répondre aux besoins de transport des
personnes dans leur territoire, si elles veulent s'en charger, comme l'a
déjà dit un de mes collègues, y a-t-il quelqu'un qui peut
avoir l'âme assez basse pour être contre cela? Il me semble que ce
n'est pas possible.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le ministre, le fait n'est pas que les
municipalités sont contre.
Justement, si les municipalités sont d'accord, c'est de le
ramener à cela. Mais vous mentionnez: Les municipalités qui le
désirent. C'est le danger actuellement, de par la loi. Au niveau des
agglomérations, je vous concède que je ne suis pas au
courant.
M. Clair: Je ne vous blâme pas, c'est très
complexe.
M. Saintonge: Deuxièmement, les deux unions, dans certains
cas, ne font pas, évidemment, l'unanimité de tous leurs membres;
je pense que c'est normal. Il suffit de voir les résolutions
adoptées lors des congrès des deux unions pour se rendre compte
que l'ensemble des municipalités, à une majorité
extrêmement forte, ont toujours dit que la décentralisation des
pouvoirs à la MRC pourrait se faire uniquement sur consentement unanime
des municipalités. L'ensemble des municipalités qui veulent
participer à une décentralisation au niveau d'une MRC ou confier
des pouvoirs à la MRC s'organiseront par une entente intermunicipale,
comme le prévoit d'une certaine façon l'article 67.
Le danger que je vois, malgré l'article 67, au niveau de
l'article 66, demeure dans certains cas où des municipalités qui
ne désireraient pas participer pourraient être quand même
forcées d'être sous la coupe de l'autorité régionale
de la MRC dans le cas du taxi. Ce n'est pas garanti que dans certains
endroits... Aux deux tiers des voix, dans certaines régions, au niveau
de la MRC, s'il n'y a pas une entente unanime, une ou deux
municipalités, qui seraient des municipalités rurales, pourraient
être forcées de participer avec des municipalités
régies par le Code municipal ou par la Loi sur les cités et
villes à la réglementation du taxi. Elles seraient soumises
à cela, à un partage et même à des coûts que
cela pourrait entraîner. Donc, les municipalités qui ne le
désireraient vraiment pas seraient obligées de participer d'une
certaine façon à la décentralisation des pouvoirs au
niveau de la MRC. C'est cela le danger. C'est la seule crainte du milieu
municipal.
Le milieu municipal attend depuis quand même plus d'une
année. J'étais présent à une réunion de
l'Union des municipalités du Québec où le ministre Gendron
avait clairement spécifié, il y a un an et demi, que tant et
aussi longtemps que la conférence sur la décentralisation
Québec-municipalités n'aurait pas lieu - c'était
prévu pour l'été 1983, il parlait du mois d'août
1983 - il n'y aurait pas de pouvoirs confiés aux MRC entre-temps. Je
suis d'accord avec vous que, dans certains cas, des municipalités
peuvent désirer se réunir, se regrouper.
En terminant, la loi 45, qui a été déposée
par le ministre des Affaires municipales et qui sera étudiée
avant la fin
de la session, probablement la semaine prochaine, prévoit
justement des ententes intermunicipales possibles où les
municipalités qui le veulent, dans une MRC, peuvent participer. Une
espèce de "opting out" est conféré aux autres
municipalités qui ne veulent pas être présentes
là-dessus. La MRC, par résolution, acceptera de régir
l'entente en question pour les municipalités qui en font partie.
Seulement les municipalités qui y participeront, évidemment,
auront le droit de voter et de participer aux décisions. Le partage des
coûts se fera à ce niveau. C'est une modification qui a
été apportée à Loi sur les cités et villes
et au Code municipal par la loi 45. Un tel genre d'amendement aurait
été satisfaisant, je pense, au niveau du taxi pour permettre aux
municipalités de conférer à l'autorité
régionale de la MRC le pouvoir seulement sur les municipalités
qui le veulent. Cela pourrait aussi permettre, M. le ministre - c'est un
commentaire que j'avais eu d'un préfet et aussi d'un président
d'union - dans deux MRC voisines, qu'une municipalité qui est dans une
MRC puisse faire partie d'une entente avec d'autres municipalités de la
MRC voisine au niveau du taxi; cela pourrait être profitable. Je vous
donne l'exemple de Laprairie qui est dans une MRC, mais qui pourrait
fonctionner davantage avec des villes d'une MRC voisine, comme Champlain.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: II y a deux cas dans tout le Québec qui sont
susceptibles de se présenter. Pour répondre
précisément à la question du député qui a
dit: Avec le vote des deux tiers, une MRC pourrait imposer sa
réglementation ou des frais à une municipalité
participante, j'aimerais ramener le député à l'article 62
du projet de loi qu'on a déjà adopté. Il faut bien voir de
quoi on parle. Quels sont les pouvoirs qui seraient
délégués, partagés par une municipalité
régionale de comté, une entente intermunicipale ou une
communauté urbaine? On peut le lire: "Établir des normes, des
conditions ou des modalités d'utilisation, de garde, de salubrité
et d'identification d'une automobile utilisée pour effectuer du
transport par taxi, prescrire l'équipement obligatoire ainsi que ses
normes de construction, et édicter, eu égard à des types
de transport qu'elle indique et le cas échéant pour le territoire
qu'elle indique, des normes, des conditions, des modalités et des
prescriptions particulières."
Il va y avoir, en ce qui concerne les normes de construction, des
modèles qui vont être disponibles au ministère des
Transports. Cela ne coûte rien. Cela donne, cependant, le pouvoir
d'indiquer, de prescrire quel type de transport ils désirent en
matière de transport par taxi.
Deuxièmement, "interdire ou normaliser l'affichage commercial sur
un taxi." Ce n'est pas quelque chose qui coûte si cher que cela. C'est la
préparation d'un règlement. Comme je le disais hier, cela
dépend si l'on veut que nos véhicules-taxis deviennent des arbres
de Noël ou pas. Je pense que ce n'est pas quelque chose qui est
coûteux. (12 heures) "Édicter des normes, des conditions ou des
modalités d'opération pour chaque type de transport qu'elle
indique aux endroits qu'elle indique; autoriser les titulaires de permis de
taxi à effectuer les types de transport qu'elle indique aux endroits
qu'elle indique; prescrire l'obligation d'être titulaire d'un permis pour
exercer le métier de chauffeur, établir les catégories de
ce permis, déterminer les conditions et les modalités de
délivrance, de renouvellement, de suspension et de révocation de
ce permis, en prescrire la forme et le contenu, prévoir pour quel
territoire il est délivré, fixer des droits exigibles pour sa
délivrance et son renouvellement, habiliter une personne à le
délivrer et en prescrire l'affichage." 5800 permis sur 10 000 sont
concentrés à Montréal, le reste est
éparpillé au Québec. Je peux vous donner l'exemple de
l'agglomération de Drummondville, c'est 42 permis pour toute la MRC de
Drummond. Ce n'est pas une facture énorme qu'on vient d'envoyer à
qui que ce soit. "Établir un système de points de
pénalité d'après lequel un permis de chauffeur est
révoqué." Les gens se plaignent parfois, dans certaines
municipalités, que la qualité du service se dégrade et
qu'en conséquence il y aurait lieu d'avoir un système de
pénalité. "Prescrire les règles d'éthique des
chauffeurs de taxi; déterminer les stipulations minimales que doit
contenir un contrat écrit de transport par taxi et en prescrire la
formule"; fixer les taux et tarifs; autoriser les titulaires à effectuer
un transport par taxi à un prix différent des taux et tarifs en
vigueur; prescrire l'obligation de fournir sur demande un reçu.
Je pense qu'il faut bien voir qu'il s'agit davantage de donner à
ceux qui le veulent un pouvoir d'intervention. Je l'ai dit tantôt au
député et je le répète: II m'apparaît qu'il
serait de beaucoup préférable que cela se fasse sur tout le
territoire d'une municipalité régionale de comté. Mais, si
tant est qu'il y a de la résistance, les plus volontaires, les plus
intéressées au transport par taxi sont certainement les
agglomérations existantes ou celles qui pourraient être
modifiées à la demande du milieu. Les agglomérations ont
toujours été modifiées non pas selon la volonté
unilatérale du gouvernement, mais à la demande du milieu, soit
des chauffeurs, soit des villes ou des municipalités qui
désirent faire partie d'une agglomération. Le gouvernement
n'a aucun intérêt à étendre inutilement une
agglomération de taxi. On en amende régulièrement trois ou
quatre par année.
Toutes les chances indiquent que cela va commencer effectivement par
l'article 67, mais si, dans X mois ou années, il y a un territoire
donné où il apparaît préférable que cela se
fasse au niveau de la municipalité régionale de comté, on
dit simplement, à l'article 66, que cela pourra se faire. S'il y a des
amendements qui sont apportés éventuellement à la loi 125
en ce qui concerne l'administration d'ententes intermunicipales par une MRC,
sauf erreur, l'article 67 va tomber sous cette loi. Dans la loi
générale, on dit qu'une entente intermunicipale peut être
confiée pour administration à une MRC; les règles
générales d'application de la loi 125 vont s'appliquer
également à celle-ci.
M. Saintonge: La Loi sur les cités et villes.
M. Clair: C'est cela. Cela va s'appliquer à cela. Je pense
qu'il y a eu une certaine incompréhension de la part du monde municipal
de ce que nous entendions faire. Je pense que les municipalités se sont
imaginées qu'on voulait décentraliser des factures, alors que
nous voulons simplement mieux partager les pouvoirs avec elles en leur donnant
la possibilité d'intervenir. Quand on a fait la réforme sur le
transport scolaire, la loi 31 qui a introduit la polyvalence dans le transport
scolaire, si ma mémoire est fidèle, les unions sont venues me
dire exactement la même chose. Aujourd'hui, dans une quarantaine de
commissions scolaires - entre 30 et 40, je n'ai pas le chiffre exact - les
autobus scolaires ont été autorisés à laisser
monter d'autres personnes que des écoliers à bord lorsqu'il y a
de la place sur les circuits réguliers. Au cours de l'été
dernier, sans qu'il en coûte un sou à quelque municipalité
que ce soit, les municipalités ont pu, soit pour leur organisation de
loisirs, de clubs d'âge d'or ou autres, faire affaires avec des
transporteurs scolaires pour des voyages à charte-partie de 200
kilomètres et moins, qui coûtent beaucoup moins cher à la
collectivité que les autobus interurbains réguliers qui servaient
auparavant à la charte-partie. Je ne leur en tiens pas rigueur, c'est
parce qu'ils ne connaissaient pas les avantages de cela. Ce n'est pas
surprenant que, dans le taxi, ils soient craintifs. Cela fait dix ans qu'ils
n'ont plus aucune responsabilité là-dedans. Il y eu un changement
dans les maires, dans les conseils municipaux, ils ont perdu le contrôle
de cela, ils ont perdu la connaissance de la manière dont fonctionne
l'industrie du taxi et ils sont craintifs. Je pense que le projet de loi 67 ne
fait que leur donner des moyens pour répondre à des besoins qui
s'expriment déjà sur le territoire et auxquels ils vont pouvoir
répondre à bien meilleur coût tant pour eux que pour la
collectivité s'ils en ont l'opportunité.
L'autre exemple est dans le domaine du transport adapté. Il
existe un programme volontaire au ministère des Transports en ce qui
concerne l'organisation du transport adapté. On doit avoir
organisé aujourd'hui 25 agglomérations, au-delà d'une
centaine de municipalités. Par la loi sur le taxi, on veut
prévoir que, plutôt que d'utiliser seulement des mini-bus, elles
pourront utiliser le taxi. Un voyage à la CTCUM par mini-bus coûte
40 $ par personne handicapée. Un voyage par taxi à Québec
coûte autour de 15 $ et, à Drummondville, 4 $. Je pense que cela
bénéficie tout autant à la ville de Drummondville de
pouvoir faire affaires avec un taxi qu'au gouvernement, qu'aux
handicapés eux-mêmes. Il faut voir le transport des personnes
d'une manière dynamique et non pas se contenter de dire: Les gens qui
n'ont pas d'automobile, tant pis pour eux, qu'ils s'arrangent avec leurs
problèmes.
En terminant, je le dis encore une fois, ce que je regrette, c'est qu'on
ait plus de difficulté à le faire dans le milieu rural. Le
député de Portneuf a manifesté beaucoup de
sensibilité à cet égard et il a raison. Le taxi peut
être utile en milieu rural également et, malheureusement, à
cause de la trop grande centralisation qu'il y a eu en 1973, à cause de
l'absence des municipalités dans le domaine du taxi pendant des
années, aujourd'hui on fait face à un affaiblissement
considérable de la présence d'un moyen de transport qui est
souvent le seul qui est disponible pour des gens qui n'ont pas le moyen d'avoir
une automobile, soit parce qu'ils sont bénéficiaires de l'aide
sociale, parce qu'ils sont handicapés ou parce qu'ils sont
âgés.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 67 est
adopté?
M. Saintonge: Est-ce que le ministre peut quand même
confirmer à ce moment, d'après ce qu'il dit, que les
municipalités qui ne désirent pas participer à
l'élaboration des règles être incluses non pas dans
l'entente des MRC, mais dans la réglementation en question, vont
conserver leur choix? L'article 66 serait discrétionnaire,
d'après le ministre.
M. Clair: Cela va être un test de vérité. On
va voir si c'est vrai que les municipalités ne veulent pas que, dans
l'ensemble du Québec, les municipalités régionales de
comté jouent quelque rôle que ce soit en matière de
transport par taxi. Avec la majorité des deux tiers, on va avoir
la preuve éclatante de l'une ou l'autre des deux choses: soit que
c'est vrai que les municipalités du Québec ne veulent pas que les
municipalités régionales de comté s'impliquent, en aucune
façon, dans le domaine du taxi ou si jamais, aux deux tiers des voix,
toutes les municipalités régionales de comté du
Québec en venaient sur une période... Je ne me fais pas
d'illusion, ce n'est pas une affaire qui va se régler en six mois, deux
ans. C'est un programme qui vise à réorienter le taxi et c'est
sur une période d'une dizaine d'années. La réponse, on
l'aura dans cinq ou dix ans. Mais si, dans cinq ans, six ans ou sept ans,
toutes les municipalités ont voté aux deux tiers, au
Québec, pour déléguer cette autorité à la
municipalité régionale de comté, on aura la preuve
éclatante qu'à ce moment il y avait un besoin et une
volonté du monde municipal sur le terrain, pas au niveau d'une union ou
d'un congrès, mais sur le terrain, elles auront refusé et,
à ce moment, «Iles auront fonctionné par l'article 67.
Je pense qu'on ne peut pas avoir de programme plus volontaire que
celui-là qui met à la disposition des municipalités les
outils modernes dont elles sont dotées, soit les ententes
intermunicipales, soit la municipalité régionale de comté,
pour essayer d'améliorer la situation du transport des personnes dans
leur territoire.
M. Saintonge: Le principe que les unions vont défendre et
sur lequel l'Opposition est d'accord, c'est le principe de l'autonomie de
chacune des municipalités. Que chacune des municipalités puisse
accepter ou non d'être partie à une entente, c'est cela qui est le
voeu principal de l'ensemble des municipalités du Québec. C'est
le voeu que les unions ont transmis, tant l'UMQ que l'UMRCQ qui
représentent, en fait, le monde municipal. On ne peut pas dire que ces
gens-là ne représentent pas la majorité des voeux du monde
municipal. C'est un voeu qui a été exprimé par l'ensemble
des municipalités présentes aux colloques, aux réunions
annuelles des unions dans ce sens. Et c'est ce qu'on veut protéger
fermement pour l'Union des municipalités, ce avec quoi l'Opposition est
d'accord.
Dans le débat sur le taxi tel qu'il existait, sans avoir suivi la
commission parlementaire qui a eu lieu et même en lisant d'une
façon assez sommaire, je l'avoue, le livre blanc que le ministre a
produit, dans les représentations qui ont été faites en
commission parlementaire, dans ce qu'on lisait dans les journaux, dans les
discussions dans le cadre de la présentation du projet de loi à
l'Assemblée nationale même par le ministre - je n'ai pu
écouter, malheureusement, l'intervention du ministre des Transports,
mais celle du ministre des Affaires municipales - il m'apparaissait clairement
qu'on parlait toujours d'autorité locale. L'autorité
régionale, on l'a toujours gardée un peu en suspens. On semblait
toujours favoriser la décentralisation vers les autorités locales
en disant que le taxi était de la compétence de l'autorité
locale. On ne parlait pas de l'autorité régionale. C'était
très distinct.
Mais, quand on est arrivé au niveau de la réglementation
possible par le projet de loi 47, on a donné par un article les pouvoirs
réglementaires au gouvernement et la possibilité pour
l'autorité régionale de faire certains règlements
où les municipalités régionales de comté arrivaient
dans le portrait. Donc, on trouve à ce moment-là une
décentralisation au niveau de l'autorité régionale et non
pas de l'autorité locale. C'est une distinction importante. Et le monde
municipal est très jaloux dans le cadre actuel de garder la
possibilité à chacune des municipalités de décider
elle-même si, oui ou non, elle veut participer à l'entente. C'est
simplement cela.
Je comprends qu'on pourrait arriver à des décisions au
niveau des MRC. Le ministre me dit que, si les deux tiers des
municipalités disent oui, c'est d'accord. Donc, il resterait un tiers
qui serait en désaccord et qui sera emporté dans le courant, si
on veut. Mais je maintiens, quand même, que la solution au
problème devrait être donnée en considérant
l'autorité locale. On devrait donner l'autonomie locale à chacune
des localités, des municipalités du Québec, leur donner le
pouvoir, que la loi 45 prévoit dans ses amendements ou qu'elles
participent volontairement à une entente intermunicipale. Et si,
vraiment, dans les faits, l'incidence à participer à une telle
entente est là dans le but de donner un meilleur service aux citoyens,
je pense que les citoyens feront les pressions nécessaires auprès
de leurs propres municipalités pour les inciter à faire partie de
telles ententes et non pas à s'en exclure.
M. Clair: M. le Président, je comprends que le
député - c'est normal, il joue son rôle - prenne fait et
cause pour la position de l'Union des municipalités du Québec en
particulier...
M. Saintonge: Et de l'UMRCQ également, M. le ministre.
M. Clair: ...et de l'UMRCQ, mais principalement l'Union des
municipalités du Québec.
M. Saintonge: L'UMRCQ est plus...
Le Président (M. Gagnon): Un à la fois, s'il vous
plaît!
M. Clair: M. le Président, je pense que
le député comprend mal la réalité du taxi
pour vouloir envisager qu'on retourne aux municipalités locales
proprement dites l'autorité sur le transport par taxi. Ce serait,
après le drame connu par le taxi, la catastrophe pure et simple de
revenir à une délégation d'autorité de chacune des
municipalités locales du Québec. Je pense que je
préférerais ne rien faire, garder le statu quo et continuer
à essayer de bric et de broc d'améliorer la situation du taxi. Ce
serait la catastrophe. Vous imaginez-vous sur l'île de Montréal,
par exemple, revenir à diviser le taxi entre les 29 municipalités
de la Communauté urbaine de Montréal. C'est inimaginable. On ne
peut pas envisager cela.
Il y a des contraintes réelles à l'organisation du
transport des personnes. C'est un problème qu'on a rencontré tant
dans le transport en commun que dans le transport par taxi. Comment voulez-vous
organiser, par exemple, le transport dans le corridor qui doit vous
intéresser, le corridor Candiac-Laprairie-Delson, en matière de
transport en commun? Si on avait donné autorité à chaque
municipalité de ce corridor de s'entendre, de pouvoir négocier
seule elle-même avec la CTCUM, cela aurait entraîné des
coûts astronomiques pour la collectivité, parce que les
contraintes physiques de l'organisation du transport des personnes sont telles
qu'on doit fonctionner sur une base d'efficacité, de productivité
et tenir compte de la réalité géographique urbanistique
des collectivités. On ne peut pas envisager de retourner uniquement aux
municipalités locales. Ce serait anéantir tout ce qui a
été fait. (12 h 15)
Dans la réforme de 1973, de bonnes choses ont été
faites. Je l'ai dit dans mon discours de deuxième lecture. Cela ne m'a
rien fait de reconnaître que la réforme de 1973 avait eu de bons
côtés. Elle en a eu un mauvais qui a été une trop
grande centralisation entre les mains du gouvernement. Mais la constitution des
agglomérations de taxi fut un pas énorme franchi pour
améliorer la condition du taxi. Il ne s'agit pas maintenant de
débâtir tout cela; ce serait revenir à 1970 et aux troubles
qu'on a connus dans le taxi. C'est inimaginable. On ne peut pas envisager
cela.
Deuxième point. En ce qui concerne les agglomérations,
elles existent déjà. Vous les avez à la page 38 de la
publication De nouvelles avenues pour le taxi. Il n'est pas question de
modifier cela considérablement. C'est certainement possible. Je sais,
par exemple, qu'à Drummondville la ligue des propriétaires de
taxi de Drummondville est venue me rencontrer pour me dire: On pense qu'il y a
deux municipalités où il n'y a plus de permis de taxi
régional, cela devrait être ajouté à notre
agglomération à Drummondville parce qu'on pense pouvoir offrir le
service, cela peut améliorer notre sort et améliorer celui de ces
personnes.
Il n'est pas question que, par décision du gouvernement, on
étende des agglomérations à l'ensemble d'une même
MRC, d'aucune façon. Il n'y aura pas de changements substantiels
à ce qui existe déjà. Il en a quelques-unes qui, chaque
année, comme je vous le dis, selon le développement, demandent
d'ajouter une municipalité ou d'en retrancher une. On le fait sur la
base de la réalité physique, géographique de
l'urbanisation d'une agglomération. Je comprends que le
député, c'est son rôle d'attirer l'attention du
gouvernement sur les préoccupations de l'UMQ et de l'UMRCQ. C'est son
rôle et il le fait bien. Mais tout ce que je dis, c'est qu'il ne faut
pas, non plus, aller à l'excès, les soutenir jusque dans
l'absurde et leur demander de revenir en arrière. Comment voudriez-vous
que le taxi puisse être organisé, par exemple, en termes de taxi
collectif, si chaque municipalité d'une même agglomération
a son autorité propre? Cela n'a pas de bon sens. Cela ne marchera
jamais. Il n'y aurait aucune possibilité.
Même dans l'organisation du transort en commun, par exemple, en
périphérie de Montréal - j'ai rencontré à
plusieurs reprises à peu près tous les maires, ceux qui ont bien
voulu venir me rencontrer, les 150 maires de la périphérie de
Montréal - ce sont les municipalités qui m'ont demandé
d'inscrire dans cette loi la possibilité de forcer une
municipalité qui ne voudrait pas contribuer à le faire, parce que
c'est trop facile.
Prenez un corridor de transport où il y a 5 municipalités.
Le cas était susceptible de se produire, pour prendre un exemple
réel, dans le corridor Châteauguay, Beauhamois, Valleyfield. La
municipalité de Léry, au départ, disait: Je ne
contribuerai pas à cela parce que l'autobus arrête juste d'un
côté et juste à la limite de l'autre municipalité et
il a un arrêt dans ma municipalité. Je ne suis pas
intéressée à contribuer à cela. Vous auriez
dû voir l'attitude des autres maires à une rencontre que j'ai eue
- ce n'était pas le maire de Léry, mais un de ses conseillers, le
pro-maire qui était présent - comment les autres, comme on dit
chez nous, lui sont tombés sur la tomate et lui ont dit: C'est bien pas
vrai que nous autres on va se payer un service de transport en commun et toi,
parce que tu es géographiquement bien situé, tu vas nous faire
payer indirectement ta facture et tu vas briser le système de transport
des personnes dans notre secteur.
Ce sont les municipalités qui m'ont demandé d'inscrire
dans la loi la possibilité, à la demande de toutes les
municipalités dans le même corridor de transport, de pouvoir en
forcer une autre à embarquer. Elles sont conscientes, ces
municipalités, que, par-delà les principes, il existe la
réalité
géographique des déplacements des personnes, et on doit la
respecter. On ne peut pas déplacer des villes au complet et dire qu'on
les met ailleurs. Si cette ville est au milieu du corridor, elle est là,
c'est tout.
M. le Président, j'ai donné mes meilleurs arguments au
député de Laprairie.
Le Président (M. Gagnon): Nous avons déjà
passé pas mal de temps sur cela. Est-ce que cet article 67 est
adopté? Le nouvel article?
Une voix: L'amendement.
Le Président (M. Gagnon): Oui, l'amendement à
l'article 67 qui devient, en fait, le nouvel article 67. C'est cela?
Une voix: Non. Une voix:Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur division.
M. Clair: M. le Président, il y avait également
l'article 75 qui était en suspens.
Le Président (M. Gagnon): Pour être certain,
l'article 67 tel qu'amendé est adopté. C'est comme cela que
j'aurais dû poser la question.
M. Clair: Adopté sur division.
Le Président (M. Gagnon): L'article 75 qui avait
été suspendu.
M. Clair: À l'article 75, vous vous souvenez que j'avais
proposé de remplacer 72 heures par 48 heures et les
députés de l'Opposition s'inquiétaient de savoir ce qui
arriverait si un tel billet était décerné un vendredi.
J'ai indiqué que je pensais dans mes souvenirs que, dans la Loi sur les
poursuites sommaires, il y avait quelque chose qui prévoyait qu'on
n'était pas obligé de compter les samedi et dimanche. Ce n'est
pas dans la Loi sur les poursuites sommaires; c'est à l'article 52 de la
Loi d'interprétation que je cite: "Si le délai fixé pour
une procédure...
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le ministre. Je
rappelle l'avertissement que je vous ai donné au début.
Là, il y a deux caucus de chaque côté et je suis
persuadé que cela ne va pas bien. Cela va-t-il? Il faut faire attention
parce que, les microphones étant trop près, parfois il y a du
grenouillage dans les microphones.
M. le ministre.
M. Clair: Chez nous, on dit: II y a du pop-corn.
J'étais en train d'expliquer au député de
Jeanne-Mance qu'en ce qui concerne le délai de 72 heures qu'on proposait
de remplacer par le délai de 48 heures, la question des
députés était de savoir ce qui arrivait si un billet
était émis un vendredi. J'avais indiqué que je pensais que
c'était dans la Loi sur les poursuites sommaires qu'on prévoyait
quelque chose. Ce n'était pas dans la Loi sur les poursuites sommaires,
mais c'était dans la Loi d'interprétation. L'article 52 dit: "Si
le délai fixé pour une procédure ou pour l'accomplissement
d'une chose expire un jour férié, ce délai est
prolongé jusqu'au jour non férié suivant." Cela dispose du
cas.
Est-ce que l'amendement est adopté?
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
75 est-il adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 75 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Clair: Adopté. M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Nous passons à l'article
78.
Transport par automobile
non immatriculée comme taxi
effectué avant le 16 novembre 1983
M. Clair: Je voudrais proposer que le titre du chapitre VI soit
remplacé par le suivant: Transport par automobile non
immatriculée comme taxi effectué avant le 16 novembre 1983.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Le titre de ce chapitre est
changé pour ce que vous avez mentionné. C'est ce que vous aviez
comme amendement.
M. Clair: Exact.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 78? M. le
ministre.
M. Clair: L'article 78 est important. Cet article établit
que ceux qui sont titulaires de permis autres que le permis de taxi ont
jusqu'au 1er avril 1985 pour
demander un permis en vertu de la Loi sur le transport par taxi.
J'aimerais donner quelques explications supplémentaires sur ce
chapitre.
Ce chapitre vise à intégrer à la présente
loi le transport actuellement effectué par des automobiles non
immatriculées comme taxis pour que, dans un avenir rapproché,
tous ceux qui offrent ou effectuent un transport rémunéré
de personnes par automobile soient obligatoirement autorisés à
effectuer le transport par un permis de taxi. Le transport
rémunéré de personnes par automobile non
immatriculée comme taxi origine de l'ancienne Régie des
transports qui, a l'époque où le taxi relevait des
municipalités locales, avait délivré des permis pour
autoriser un transport par limousine avec restriction d'occasions, trois permis
de luxe à Montréal. Ces permis ont été
renouvelés depuis tous les ans. Après l'adoption du
règlement sur le transport par taxi, la Commission des transports du
Québec aurait autorisé, par d'autres permis que le permis de
taxi, certains services de transport touristique par automobiles antiques, un
transport régulier par automobiles entre Gaspé et Québec
et un transport de travailleur à Thetford-Mines.
Lorsque la commission se sera prononcée sur le droit de ces
transporteurs d'obtenir un permis en vertu de la Loi sur le transport par taxi,
le droit d'effectuer un transport de passagers par automobiles autrement qu'en
vertu d'un permis de taxi sera révoqué.
Le Président (M. Gagnon): L'article 78 est-il
adopté?
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 79? M. le
ministre.
M. Clair: Cet article précise que les articles 19 et 20
s'appliquent au transport spécialisé autorisé par un
permis délivré en remplacement d'un permis délivré
avant l'entrée en vigueur de la Loi sur le transport par taxi.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 80?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 80 est-il
adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 81?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Polak: J'aurais une question, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: Je veux revenir sur l'article 79. Hier, on a
parlé du permis de taxi spécialisé. Celui qui a un tel
permis a le droit à un moment donné de demander un permis
général. Donc, cela s'applique ici! également?
M. Clair: Non. On va le voir dans les autres articles. L'article
80 fait que cela ne s'applique pas. Autrement dit, un permis de limousine
existant ne pourra pas être transformé en permis de taxi.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'article 81 est-il
adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 82
est-il adopté?
M. Bissonnet: Une minute! M. le ministre, sur le transport par
limousine, est-ce qu'il ne serait pas possible de définir les types de
transport? C'est bien ambigu. On considère souvent le transport par
limousine comme un transport par taxi. Je ne sais pas si, à
l'intérieur de votre ministère, vu qu'on touche au permis de
limousine, on ne pourrait pas avoir une définition et savoir à
quel type cela s'applique, s'il y a des restrictions. En fait, cela devient un
compétiteur du taxi, comme cela l'a toujours été. Est-ce
qu'en vertu de ces articles on va arriver à une meilleure solution quant
au contrôle des permis de limousine qui sont émis, quant à
l'exécution de leur travail et quant à la concurrence qu'elles
font au transport traditionnel par taxi?
M. Clair: M. le Président, actuellement, le permis de
limousine qui existe en vertu, comme je le disais tantôt, de l'ancienne
Régie des transports du Québec est un permis d'entreprise, donc
émis pour un nombre illimité de voitures, d'une part. D'autre
part, quant aux services qu'il peut offrir, le permis qui avait
été émis par la Régie des transports est
particulièrment vague qu'est-ce que l'on fait? On fait deux choses:
d'abord - on va le voir à l'article 83
on plafonne le nombre de véhicules automobiles qui pourront
être exploités par les détenteurs de ces permis
d'entreprise; deuxièmement, aux articles 60 et 63, et
particulièrement à l'article 60, au 14e paragraphe où on
dit qu'on pourra "édicter des normes, des conditions ou des
modalités d'opération pour chaque type de transport" que le
gouvernement indique aux endroits qu'il indique, c'est dans ce règlement
qu'on viendra préciser quel type de voitures, quel type de services et
où, quand et comment on peut offrir un service de limousine. De cette
façon, on viendra préciser, encadrer beaucoup plus
précisément ce que peuvent faire les limousines et ce qu'elles ne
peuvent pas faire. Elles auront jusqu'au 1er avril 1985 pour s'y soumettre.
M. Bissonnet: En vertu du paragraphe 14, est-ce que les
règlements vont comporter des normes de sécurité,
d'inspection et de salubrité, comme on le fait pour les taxis?
M. Clair: Certainement.
M. Bissonnet: En ce qui a trait aux tarifs, est-ce que le projet
de loi habilite les autorités générales, en fait la CUM,
parce que ce serait la seule à régir le tarif?
M. Clair: Oui, c'est la CUM effectivement, s'il y avait
décentralisation en vertu de l'article 63.
M. Bissonnet: Combien y a-t-il actuellement de permis de
limousine dans la région métropolitaine? Combien y a-t-il de
permis et combien d'autos actuellement? Si vous aviez les noms aussi, ce serait
bien.
M. Clair: Oui. Il y a Outremont Limousine qui a une voiture;
Murray Hill en aurait 27; Limousines Samson en aurait 29.
M. Bissonnet: II y en a également d'autres. Il y a
d'autres compagnies qui ont des limousines. Vous n'avez pas Limousine GTV?
M. Clair: II en existe d'autres, mais de vrais permis de
limousine, de transport de luxe, tel qu'émis par la Régie des
transports du Québec, il y en a trois. Le problème, c'est qu'il y
en a d'autres, comme je l'ai expliqué hier, qui ont des plaques AT, par
exemple. Remarquez que j'ai un peu l'impression...
M. Bissonnet: Ce que je veux dire, ce sont celles qui ont des
plaques...
M. Clair: Peut-on suspendre pour deux secondes?
Le Président (M. Gagnon): Oui, oui. Je suspends les
travaux pour deux minutes. (Suspension de la séance à 12 h
31)
(Reprise de la séance à 12 h 32)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
L'article 82 est-il adopté?
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 83
est-il adopté?
M. Clair: Alors, l'article 83 prévoit que les permis de
limousine étaient et sont toujours des permis d'entreprise. Pour
permettre d'instaurer un régime comparable à celui des permis de
taxi, la commission devra déterminer le nombre maximal d'automobiles que
peut contenir la flotte. Les chiffres que j'ai donnés tantôt sont
à titre indicatif sûrement puisque, effectivement, c'est la
commission des transports qui aura à entendre ces propriétaires
de permis d'entreprise et à déterminer le nombre exact
d'automobiles.
M. Bissonnet: Selon les représentations que vous avez eues
des ligues de taxi, à la suite du dépôt du projet de loi,
de quelle façon les ligues ont-elles accueilli ces dispositions
relatives aux permis de limousine? Avez-vous eu des commentaires?
M. Clair: Elles ont réagi favorablement. Il est certain
que les ligues auraient préféré la disparition pure et
simple du permis de limousine. Or, il faut être conscient du fait que si
on était allé plus loin, en les plafonnant quant au nombre de
permis de limousine, en excluant un bon nombre de plaques AT du marché
et en déréglementant le transport à l'occasion de
funérailles, de baptêmes et de mariages, en édictant des
normes très strictes en ce qui concerne la question des salariés
et la question du type de service qu'elles peuvent offrir, on allait vers
l'expropriation. Comme le gouvernement n'est pas intéressé
à acquérir une entreprise de transport par limousine pour
l'éteindre, il valait mieux les encadrer au maximum. Le monde du taxi le
comprend.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 83 est adopté.
Article 84?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté aussi.
Article 85?
M. Clair: À l'article 85, M. le Président, j'ai un
petit amendement à proposer. Je propose, de remplacer dans cet article
les mots "des salariés" par les mots "ses salariés", de sorte que
l'article 85 se lirait comme suit: "Le titulaire d'un tel permis ne peut
confier la garde et l'exploitation des limousines qu'à ses
salariés." C'est afin d'éviter les problèmes que nous
connaissons dans le domaine de l'exploitation de la limousine.
M. Bissonnet: En fait, la pratique courante en ce qui a trait
à Samson Limousine c'est que ce ne sont pas des salariés. C'est
qu'ils louent leur auto à peu près 140 $ par jour, ils paient
l'essence; cela leur coûte à peu près 175 $ par jour avant
de commencer à obtenir un salaire. Est-ce qu'il y aura une façon
de contrôler cela, de vérifier si ce sont vraiment des
salariés ou si ce sont vraiment des types qui louent l'auto?
Actuellement, pour cette compagnie, il n'y a aucun doute que c'est une
location.
M. Clair: Effectivement, vous avez tout à fait raison: il
y a un contrat qui lie Limousines Samson à l'aéroport de Dorval.
C'est la raison pour laquelle, à l'article 119, on prévoit que
l'article 85 a effet seulement à compter du 1er avril 1986.
Autrement dit, pour parler simplement, ce que l'on dit à ces
propriétaires de permis d'entreprises de limousines, c'est qu'il ne sera
plus possible d'exploiter des chauffeurs de taxi mal pris qui vont travailler
à commission en location et de les forcer indirectement à aller
chercher leur revenu en faisant concurrence d'une manière
déloyale aux propriétaires de permis de taxi. Dorénavant,
on les oblige à faire affaires avec des salariés - que leurs
employés soient les salariés de l'entreprise - pour éviter
ainsi des problèmes qui m'ont été soumis à de
multiples reprises par des chauffeurs de taxi. Cependant, afin de respecter la
situation telle qu'elle est actuellement, on donne jusqu'au 1er avril 1986.
M. Bissonnet: À partir du 1er avril 1986, s'il y a
contravention de la part d'un des propriétaires de permis de limousine,
il y aura possibilité de révoquer le permis.
M. Clair: Exact.
M. Bissonnet: Les mécanismes sont bien prévus
à l'intérieur?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bissonnet: La commission peut faire enquête à la
demande du ministre.
M. Clair: Exact.
M. Bissonnet: Les mécanismes sont assez forts pour aller
jusque là.
M. Clair: Les études peuvent aller jusque là.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui. Concernant cet article 85. Est-ce que les
Limousines Samson sont au courant de ce texte?
M. Clair: Le texte de loi est public. Nous ne les avons pas
consultés. C'est évident, M. le Président, que ces
entreprises, Murray Hill, Limousines Samson et l'autre...
M. Bissonnet: Murray Hill...
M. Clair: Oui. Mais c'est quand même évident, quant
au nombre de voitures, qu'ils préféreraient ne pas être
plafonnés. Mais le système était ainsi fait que dans le
fond, avec les permis qui existaient de Limousines Samson, de Murray Hill et de
Outremont, plus les autres plaques AT qui étaient en circulation dans la
région de Montréal, à toutes fins utiles elles avaient le
pouvoir d'éteindre complètement l'industrie du taxi, de la faire
disparaître complètement à peu près de l'île
de Montréal.
A mon avis, c'étaient des permis exorbitants par rapport à
ce qui existe dans l'entreprise du taxi. Je ne les ai pas consultés
personnellement. Je ne les ai pas rencontrés. Je ne pense pas que mes
fonctionnaires non plus les aient rencontrés, parce qu'il était
évident aussi que toute discussion que nous aurions pu avoir avec ces
entreprises avant le dépôt du livre blanc et du projet de loi
aurait pu entraîner une surenchère. On ne va pas jaser avec
quelqu'un qui est en position de force pour faire encourir des coûts
à la société. Je pense qu'on ne pouvait se le
permettre.
M. Polak: Non, mais je voudrais surtout savoir au point de vue
de... À partir du 1er avril 1986, cela doit être exploité
exclusivement par des salariés.
M. Clair: Exact.
M. Polak: Est-ce qu'ils sont au courant de cela? Leurs
salariés...
M. Bissonnet: On va communiquer avec eux pour les informer du
contenu du projet de loi. Ils ont quand même jusqu'au 1er avril 1986.
Cela donne encore passablement de temps. Cela donne presque trois ans.
M. Polak: Maintenant, est-ce que cela
s'applique aussi à ceux qui sont là présentement ou
seulement à ceux qui seront engagés à partir du 1er avril
1986?
M. Clair: Cela va s'appliquer à tout le monde.
M. Polak: À tout le monde. Je connais plusieurs de ces
chauffeurs qui sont bien heureux de l'entente qu'ils ont. Ce ne sont pas tous
des victimes exploitées. Je prends de temps en temps, quand j'arrive
à Dorval, les limousines Samson.
M. Clair: Je pensais que vous preniez juste le taxi.
M. Polak: Je prends le taxi et la limousine. Cela dépend
un peu des disponibilités. Je demande au chauffeur... J'aime le luxe de
temps en temps, savez-vous, M. le Président. Je n'ai aucun luxe comme
simple député. On n'est pas gâté comme le ministre.
Je me donne le luxe d'une couple de dollars de plus, deux ou trois, et je
voyage en limousine. Je m'installe à côté du chauffeur et
je lui demande toujours comment il va. Il m'explique un peu la formule selon
laquelle il travaille. J'en ai eu beaucoup qui sont très contents et qui
se considèrent un peu comme des sortes d'opérateurs
indépendants, des "franchisers", comme ils le disent dans leur formule.
Ils ne se plaignaient pas. Au moins, qu'ils soient avisés, qu'ils soient
mis au courant du fait qu'à partir du 1er avril 1986 la formule change
d'une manière assez importante.
M. Clair: Je ne prête d'intention à personne. Le
résultat de ce procédé, tel qu'il existe
présentement... Le chauffeur paie combien?
M. Bissonnet: Je vous dis cela sous réserve, mais on me
dit que c'est 140 $ d'allocation par jour.
M. Clair: C'est 140 $ par jour. S'il n'a pas suffisamment de
voyages à l'aéroport...
M. Bissonnet: II en a assez.
M. Clair: ...pour être rentable, qu'est-ce qu'il fait? Il
s'en va traîner devant les hôtels pour prendre et recevoir des
appels. On m'a dit qu'il y avait même...
M. Bissonnet: Un système de "dispatch".
M. Clair: ...un système de "dispatch" maintenant pour
envoyer des limousines dans les hôtels. Progressivement, ces permis de
limousine sont en train de manger le marché du taxi. On ne peut pas
avoir deux types de taxi: un type qui peut aller n'importe où, n'importe
quand, faire à peu près n'importe quoi et un autre qui est
encadré et qui doit offrir un service public, qui doit offrir non
seulement les courses payantes, mais aussi les petites courses qui sont moins
payantes. Je pense que ce sera plus équitable de fonctionner comme on le
prévoit dans le projet de loi.
M. Bissonnet: Juste pour ajouter sur les permis de limousine.
Est-ce qu'avant le dépôt du projet de loi il y avait des
règles très précises au niveau de la Commission des
transports quant à l'émission de nouvelles plaques AT pour les
permis de limousine? Est-ce que cela était gelé avant le
dépôt du projet de loi?
M. Clair: Pour les permis de limousine...
M. Bissonnet: Est-ce que quelqu'un pouvait avoir un autre permis
avant?
M. Clair: Les permis de limousine sont d'anciens permis
émis par la Régie des transports du Québec. La commission
n'a pas émis de nouveaux permis de limousine, mais des permis qui ont
donné cependant lieu à des plaques AT.
M. Bissonnet: La problématique vis-à-vis des
limousines, c'est que, pour quelqu'un qui va prendre une limousine à
l'aéroport de Dorval pour aller au centre-ville, aux heures d'affluence
c'est le même prix. Elles ont un tarif fixe compte tenu de la circulation
qui est dense à ces heures. Si vous prenez une auto-taxi, ce sera
peut-être plus dispendieux compte tenu de la circulation, si c'est en
soirée ou s'il y a une tempête de neige. La limousine vous demande
un prix fixe de temps. Les tarifs n'ont jamais été
approuvés par qui que ce soit. Je ne sais pas si la commission des
transports approuvait les tarifs, mais cela me surprendrait. Les tarifs sont
faits probablement par la compagnie elle-même.
M. Clair: Voyez-vous, c'est le problème.
M. Bissonnet: C'est pour cela que la communauté
urbaine...
M. Clair: J'aurais aimé avoir avec moi le libellé
de la décision de la Régie des transports du Québec
à l'époque. Ce qu'on m'a toujours dit, c'est que ces permis
n'avaient aucune restriction quant au nombre de voitures. Deuxièmement,
quant au type de service à offrir, c'était également
très imprécis. Trosièmement, Murray Hill a
déjà fait approuver ses tarifs par la CTQ, Limousines Samson ne
l'a jamais fait. C'est ambigu quant aux pouvoirs de la commission sur ces
permis de limousines.
M. Polak: M. le Président, juste une question
là-dessus. Je voudrais être très certain que dans ce projet
de loi on n'essaie pas de vraiment réglementer contre Samson en
particulier. Je voudrais être très certain qu'elle va être
avisée du contenu du projet de loi; d'ailleurs, je vois qu'elle a
jusqu'au 1er avril 1986. Il y a aussi quelque chose comme les droits acquis
dans son industrie.
M. Clair: Si on avait confirmé les droits acquis de
Limousines Samson dans l'interprétation la plus large qu'on puisse
imaginer, la même chose pour Murray Hill et les permis d'Outremont,
oublions l'industrie du taxi à Montréal, il n'y en a plus.
M. Polak: Je comprends cela. Je comprends qu'il faut
réglementer et qu'il y a quelque chose à faire, mais toujours en
prenant en considération qu'on gère des commerces que, et par des
mesures législatives, il ne faut pas ruiner les commerces du jour au
lendemain par des mesures législatives; il faut être prudent. (12
h 45)
M. Clair: ...
M. Bissonnet: Quand on parle de limousines, ce n'en sont pas; ce
sont des berlines; il y a des automobiles appartenant à Samson qui font
du taxi, il y a quelques voitures qui peuvent être
considérées comme limousines mais la très grande
majorité, ce sont des autos qui sont plus propres, qui sont plus
confortables mais qui ne sont pas systématiquement des limousines comme
pourrait le laisser croire le mot "limousine".
M. Clair: Un détail historique important: On m'indique
qu'à l'origine, tant le permis de Limousines Samson que celui de Murray
Hill prévoyait que cela devait être exploité par des
salariés. Mais à une date que j'ignore, au moment du
renouvellement du permis de Limousines Samson, la clause restrictive des
salariés est disparue et ou n'a jamais su...
M. Bissonnet: Ce qu'ils font actuellement est donc
légal.
M. Clair: C'est exact. Il semble qu'ils soient conformes à
leur permis. Tout ce qu'on fait, c'est ramener cela à la situation
originale de la Régie des transports du Québec.
M. Polak: Je pense qu'il faut quand même regarder les deux
côtés de la médaille. Il n'y a pas de doute que le service
est bon chez Samson; ce sont des hommes en uniforme, ils sont très
polis; ils prennent vos bagages. Ce ne sont pas tous les chauffeurs de taxi qui
agissent comme cela. J'ai vu des taxis à l'aéroport de Dorval qui
ne sont vraiment pas propres et qui ne se comparent pas du tout aux automobiles
gérées par Samson. J'ai vu cela très souvent,
personnellement. On parle d'augmenter le standard de l'industrie, je suis
d'accord mais il faut tout de même réaliser que, même si
cela coûte plus cher, il y a des gens qui voyagent, il y a des hommes
d'affaires qui arrivent et qui préfèrent voyager dans telle
automobile parce que c'est plus beau, c'est plus propre, le service est
meilleur, l'homme est bien habillé et il ne fume pas dans son
automobile. Ce sont des petites choses qui comptent et certains passagers sont
consentants à payer 2 $ ou 3 $ de plus. Il ne faut pas oublier cela non
plus.
Hier, vous avez dit vous-même qu'on a ces transports
spécialisés avec des automobiles antiques et je pourrais dire,
avec des automobiles un peu plus luxueuses que les autres. Je voudrais bien
établir que mon intention dans le projet de loi n'est pas de couper la
tête à M. Samson; je ne le connais pas, je n'ai pas affaire
à lui mais je veux être certain qu'il y a un certain respect pour
une opération commerciale existante.
M. Clair: Deux choses là-dessus, M. le Président.
D'abord, je pense que le député est injuste à
l'égard des propriétaires de taxi qui desservent maintenant
Dorval. J'utilise régulièrement les services de taxi à
Montréal à Innotech Aviation Ltée et je pense qu'il y a
une eu une amélioration considérable depuis l'introduction du
nouveau système, quant à la qualité du service offert.
Une voix: ...Ce ne sont pas des taxis...
M. Clair: Je sais mais, même lorsqu'on va à Dorval,
il est généralement reconnu que cela s'est amélioré
considérablement.
D'autre part, le point le plus important: Vous êtes-vous
déjà demandé comment il se faisait que le taxi à
Montréal n'a jamais développé de service
spécialisé équivalant au service de limousines? C'est pour
une raison bien simple, c'est parce qu'il existait des permis d'entreprises qui
permettaient à ces entreprises de dominer le marché à un
point tel qu'il devenait illusoire pour les permis de taxi de tenter
d'accaparer ce marché. Que fait-on? On vient donner à ces
entreprises de limousines un permis de taxi spécialisé et
permettre aux taxis qui le voudraient, comme on l'a vu hier, de
développer eux aussi dans des règles de concurrence normale des
permis de transport spécialisé, que ce soit des voitures de luxe
ou autres. On remet les gens en situation de concurrence et
d'égalité beaucoup plus équitable que ce qui existait
auparavant. On n'empêche pas Limousines Samson ou Murray Hill de
continuer à fonctionner.
C'est évident qu'il y a un marché pour un service dit de
limousines, de voitures plus
luxueuses et on doit favoriser l'émergence d'un tel service. Cela
existe dans presque toutes les grandes villes du monde; je ne vois pas pourquoi
il n'y en aurait pas à Montréal et éventuellement à
Québec, mais il faut que cela se fasse dans des conditions
d'équité et non pas dans une situation où un peut
écraser tous les autres.
Le Président (M. Gagnon): Alors, l'article...
M. Bissonnet: Juste une dernière question. Vous parlez de
Québec; actuellement, il n'y a aucun permis de limousines et, en vertu
du projet de loi, il n'y en aurait pas non plus parce qu'on les...
M. Clair: Cependant, il pourrait y avoir des permis de taxi
spécialisé...
M. Bissonnet: II pourrait y avoir des taxis
spécialisés.
M. Clair: ...pour développer ce
marché-là.
M. Bissonnet: À titre de limousines.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement à
l'article 85 est adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 85 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bissonnet: Adopté. Le Président (M. Gagnon):
Article 86? M. Bissonnet: Adopté.
Autres permis de taxi
spécialisés
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 87.
M. Bissonnet: À l'article 87, on dit: "La commission peut,
sur demande d'un titulaire de permis visé à l'article 78 autre
que celui qui détient un permis de limousine, délivrer un permis
de taxi spécialisé..."
M. Clair: C'est pour les autres autre que les limousines. Pour
les autres AT.
M. Bissonnet: Ce serait pour un type qui est déjà
dans le taxi à ce moment.
M. Clair: Non, c'est pour les autres qui ont des plaques AT avec
des permis qui ont été émis dans le temps comme les
véhicules antiques, touristiques où il y a déjà des
permis qui ont été émis.
M. Bissonnet: II y a déjà des permis
là-dessus. Les autres ont un AT actuellement...
M. Clair: Oui.
M. Bissonnet: ...et ils vont avoir un T.
M. Clair: Ils vont devenir des taxis spécialisés et
ils vont avoir des restrictions à leur permis qui vont leur permettre de
ne faire que...
M. Bissonnet: Autrement dit, ils vont avoir le même type de
permis qu'une auto-taxi ordinaire vers un taxi spécialisé.
M. Clair: Oui, mais sauf qu'ils n'auront pas le privilège
de se convertir en taxi...
M. Bissonnet: Ils ne pourront pas revenir.
M. Clair: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): L'article 87 est
adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 88.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 89.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 90.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Dispositions diverses
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 91.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 92.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 93.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 94.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 95.
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 96.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 97.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 98. Surtout ne m'arrêtez pas.
M. Clair: Adopté. M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 99.
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 100.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 101.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 102.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 103.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 104.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 105.
M. Bissonnet: Adopté. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. À
l'article 106, il y a un amendement, M. le ministre.
M. Clair: Oui. Je propose que l'article 106 soit remplacé
par le suivant: "L'article 6 de cette loi est modifié par la suppression
dans le paragraphe a) des mots "ou le transport par véhicule-taxi" et
rayer la virgule, M. le Président. Il y a une virgule qui apparaissait
ou un point, un point plutôt.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
106 est-il adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 106, tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
M. Clair: J'ai oublié de dire "ou pour le transport par
véhicule-taxi".
M. Bissonnet: II faut que vous reveniez à l'article 106
pour que le journal des Débats...
Le Président (M. Gagnon): Relisez donc votre amendement
à l'article 1061
M. Clair: L'article 6 de cette loi est modifié par la
supression dans le paragraphe a) des mots "ou pour le transport par
véhicule-taxi".
Le Président (M. Gagnon): Cela est adopté.
J'appelle l'article 107.
M. Bissonnet: Vous n'avez pas un amendement là-dessus?
M. Clair: Oui, l'article 107 après.
M. Rodrigue: L'article 107 est un ajout. Ce n'est pas un
amendement...
Le Président (M. Gagnon): L'article 107 est adopté,
je présume que vous avez un autre article, c'est cela?
M. Clair: Si l'article 107 est adopté...
Le Président (M. Gagnon): Vous adoptez l'article 107?
M. Bissonnet: L'article 107, oui. Pas l'amendement..
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Clair: Je propose, M. le Président, d'ajouter
après l'article 107, l'article suivant 107.1: "L'article 23 de cette loi
est modifié par le remplacement du dernier alinéa par le suivant:
"Cependant, la commission peut statuer qu'une décision devient
exécutoire immédiatement après avoir été
rendue ou à toute autre date ultérieure qu'elle fixe et continue
de l'être jusqu'à décision contraire en appel."
M. le Président, pour donner des explications au
député de Jeanne-Mance, cela n'a aucun rapport avec la loi sur le
taxi. Cela est un amendement à la loi de la Commission des transports
puisque, actuellement, la commission a le pouvoir de statuer qu'une
décision devient exécutoire immédiatement quand il s'agit
de demandes dans l'international, camionnage ou autres, principalement le
camionnage, alors qu'elle n'a pas ce pouvoir lorsqu'il s'agit du transport
purement local intra-Québec. C'est un non-sens dont la commission se
plaint depuis un bon moment, les camionneurs également. Alors que, pour
un transporteur étranger, la CTQ peut décréter que la
décision entre en vigueur immédiatement, sur-le-champ, dans le
cas d'un transporteur québécois, elle ne peut pas le faire.
J'ignore pourquoi cela avait été fait comme cela dans la loi.
C'est probablement un oubli qu'il y avait eu en ce temps. J'assure mes
collègues que c'est non contentieux et, s'ils ne veulent pas, on
pourrait le reporter à une autre fois, mais...
Le Président (M. Gagnon): À l'article 107.1, c'est
un nouvel article; il est adopté.
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Article 108?
M. Clair: J'aurais un ajout à l'article 108.1, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Nous allons adopter l'article
108 pour commencer. C'est cela?
M. Clair: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 108 est
adopté?
M. Bissonnet: Attendez. L'article 108, tel que
révisé, oui. L'ajout, on va regarder cela.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela. L'article 108 est
adopté.
M. Clair: Je propose maintenant, M. le Président,
après l'article 108, d'insérer l'article 108.1 qui se lirait
comme suit: "L'article 34.1 de cette loi est remplacé par le suivant:
"34.1 La commission peut, dans le cadre des règles de pratique et de
régie interne, énoncer des principes en vue de la gouverne de ses
affaires. "Elle peut aussi, par énoncé de principes,
déterminer le cadre d'exercice du pouvoir prévu par l'article 23
et, en l'absence de règlements, de ceux prévus par l'article 32."
Concordance?
M. Bissonnet: Quel impact cela va-t-il apporter?
M. Clair: C'est l'article de concordance avec le
précédent. D'accord, l'article 23, c'est ce qu'on vient
d'adopter.
M. Bissonnet: Ah bon!
M. Clair: C'est seulement pour préciser qu'elle peut le
faire également pour l'article 23.
M. Bissonnet: II n'y a pas de problème. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Le nouvel article 108.1 est-il
adopté?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 109?
M. Bissonnet: Adopté, mais on aurait des ajouts à
faire à cet article.
Le Président (M. Gagnon): L'article 109 est
adopté.
M. Bissonnet: Article 109.1.
Le Président (M. Gagnon): À l'article 109.1, vous
avez...
M. Clair: L'article 109 est adopté?
M. Bissonnet: L'article 109 est adopté, mais on propose
trois amendements à 109.1, 109.2, 109.3...
M. Clair: D'accord.
M. Bissonnet: ...et s'ils sont acceptés, peut-être
qu'on pourra les renuméroter, tel qu'on le fait toujours à la
fin.
M. Clair: Oui, à la fin. D'accord.
M. Bissonnet: Pour l'article 109.1, voici le texte qu'on a remis
à la commission ce matin: L'article 17 de la Loi concernant
l'impôt sur la vente au détail (L.R.Q., chapitre 1-1) est
modifié par l'addition, à la fin du premier alinéa, du
paragraphe suivant: "aj) à la vente d'une automobile utilisée
comme taxi au sens de la Loi sur le transport par taxi (1983, chapitre,
insérer ici le numéro du chapitre de la présente loi)." Il
s'agit d'une proposition d'amendement que nous faisons au projet de loi pour
que les propriétaires, les détenteurs de permis de taxi soient
exemptés de la taxe de vente, ce qui leur donnera un revenu additionnel.
Et, compte tenu des difficultés économiques qu'ils vivent dans
l'industrie du taxi, cette mesure pourra les aider pleinement à gagner
leur vie de façon décente.
Le Président (M. Gagnon): Sur la recevabilité,
j'aimerais vous entendre. Je ne crois pas que cet amendement soit
recevable.
M. Clair: M. le Président, effectivement, je tiens
à plaider sur la recevabilité de cette motion d'amendement. Je
pense que cette loi viendrait modifier la Loi concernant l'impôt sur la
vente au détail et je pense donc qu'il y a incompatibilité avec
le projet de loi sur le transport par taxi. Maintenant, un fait plus important,
M. le Président, seul un ministre de la couronne peut proposer un
amendement à une loi qui a des effets sur les finances publiques.
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): Donc, je suis obligé de
refuser cet amendement.
M. Bissonnet: Mais sur le principe de notre proposition, M. le
ministre des
Transports, est-ce que vous pourriez nous faire vos commentaires?
M. Clair: M. le Président, je pense qu'on ne peut pas
discuter d'un amendement qui n'est pas reçu.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement étant
refusé, je pourrai seulement vous donner l'article... (13 heures)
M. Bissonnet: D'accord.
M. le ministre, nous avons un autre ajout à l'article 109.1. Je
vais répéter l'amendement, cela concerne les concessions qui sont
données aux associations de services de taxi, qui sont données
par les organismes publics et parapublics. Nous proposons le texte suivant: "II
n'est pas permis aux corporations oeuvrant dans les domaines publics et
parapublics d'offrir l'exclusivité des postes d'attente à une
entreprise de service de taxi."
Notre proposition d'amendement, est instante. Il y a eu des promesses du
Parti québécois à cet effet en 1976, en 1981, pour que les
corporations, les hôpitaux, à titre d'exemples, qui oeuvrent dans
le domaine public et parapublic, qui sont des instances gouvernementales,
abolissent ces concessions pour permettre à tous les
propriétaires qui ont un permis immatriculé de pouvoir offrir les
services dans ces postes qui sont privilégiés aujourd'hui.
M. Clair: M. le Président, quant à la
recevabilité de la motion, même si, sur le fond, je pense que les
préoccupations du député l'honorent...
M. Bissonnet: ...c'est une demande qu'on fait. C'est une promesse
de votre Parti.
M. Clair: ...mais encore là, cela aurait, même si
elles étaient marginales, des effets sur le financement du réseau
hospitalier, notamment du réseau scolaire. Et, seul un ministre de la
couronne est habilité à proposer de tels amendements.
M. Bissonnet: M. le Président, qu'est-ce que vous
faites?
M. Clair: M. le Président, seulement pour vous expliquer,
c'est que les commissions...
Le Président (M. Gagnon): C'est une question de principe
cela, ce n'est pas une question...
M. Clair: ...les organismes publics et parapublics comme par
exemple les hôpitaux ou des institutions d'enseignement,
universités, collèges ou autres peuvent aller en soumissions
auprès des associations de services de transport par taxi et leur
demander de soumissionner pour avoir le droit exclusif de desservir un poste de
taxi situé à proximité d'un hôpital. À ce
moment, seuls les taxis membres de cette association de service ont le droit de
desservir cette institution. L'association de service paie des montants qui
peuvent varier entre 1000 $ et 40 000 $, selon la durée du contrat et la
rentabilité ou non des activités. Elle paie ce montant à
un hôpital pour avoir le droit de desservir. Cela génère
des revenus dans un hôpital, dans une institution publique ou encore
quand c'est le gouvernement lui-même, s'il en a. J'ignore s'il en a; je
ne pense pas. Mais, pour ces institutions collégiales, universitaires,
scolaires, hospitalières ou autres services de santé divers, cela
existe déjà. Je pense que, vu que cela affecte indirectement les
revenus et
les dépenses de l'État, seul un ministre de la couronne
peut proposer un tel amendement.
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, avant que vous décidiez,
parce que je sais que vous entendez toujours les arguments de part et d'autre
devant la commission des engagements financiers, vous êtes connu comme un
juge assez objectif, vous êtes même en train de fouiller dans votre
règlement. Je trouve l'argument du ministre un peu bizarre quand il dit
qu'on ne peut pas faire de changement parce que cela affecte d'autres lois,
d'autres ministres.
On vient précisément d'amender la Loi sur les cités
et villes, le Code municipal et différentes autres lois par le projet de
loi actuel devant nous. Donc, il ne faut pas se cacher en arrière des
technicités. Si l'idée soumise par le député de
Jeanne-Mance n'est pas acceptable, dites-le. On va réglementer cela. On
prendra un vote mais il ne faut pas se cacher derrière des arguments
techniques pour dire qu'on ne veut pas discuter de cela.
Le Président (M. Gagnon): Sur la recevabilité, M.
le député de Sainte-Anne, je ne voudrais pas que vous pensiez que
je suis en train de me cacher.
M. Polak: Non, M. le Président, pas vous mais le ministre
se cache.
Le Président (M. Gagnon): Je vais vous lire l'article 64:
"Une motion ne peut être présentée que par un
représentant du gouvernement, après recommandation du
lieutenant-gouverneur en conseil, lorsqu'elle a pour objet direct
l'exécution de travaux publics, l'allocation de subventions,
l'imposition d'une charge additionnelle sur le revenu public ou sur les
contribuables."
L'argumentation du ministre à savoir que les hôpitaux ont
l'habitude de transiger avec des compagnies de taxi, si je comprends bien, ce
qui amène des revenus additionnels à l'hôpital. Est-ce bien
cela votre recommandation?
M. Bissonnet: Dans ce sens-là.
Le Président (M. Gagnon): À troisièmement,
l'imposition de charges addtionnelles sur les revenus publics...
M. Bissonnet: Dans ce sens-là...
M. Polak: M. le Président, il n'y a pas un geste dans la
vie qui n'a pas une conséquence financière. Si vous allez manger
aujourd'hui, je suis certain que vous allez payer pour votre repas...
Le Président (M. Gagnon): Là-dessus, M. le
député de Sainte-Anne, il n'y aura pas d'obstination entre nous
deux. Je suis obligé, comme président, quand même, de faire
respecter le règlement de l'Assemblée nationale. À ce
moment, si le règlement ne nous plaît pas, il y a toujours un
endroit pour demander de le changer; d'ailleurs, je crois qu'on est en train de
réétudier le règlement de l'Assemblée
nationale.
Actuellement, en tout cas, cela m'apparaît très
difficilement acceptable, en prenant l'argumentation du ministre. Si vous avez
une argumentation contraire à me faire entendre, à savoir que
l'argumentation du ministre, par exemple, ne serait pas justifiée dans
ce cas-là, je serais prêt à vous entendre.
M. Bissonnet: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: II demeure que le principe d'un certificat
d'immatriculation pour une voiture automobile taxi donne des privilèges
identiques à tout le monde. On fait des privilèges
"privilégiés" à certains propriétaires
détenteurs de permis de taxi et c'est contraire à l'objet du
projet de loi. On veut une réforme; quand on fait une réforme, on
met tout le monde sur le même pied. Le ministre aurait dû
s'enquérir, si c'est sa remarque, auprès du ministre des
Finances, de proposer un amendement de par le ministre concerné pour
modifier cette situation, qui en est une anormale. Et c'est la politique,
à titre d'exemple, de la ville de Montréal. On a rendu tous les
postes en commun à tous les propriétaires d'auto-taxi.
Le Président (M. Gagnon): À ce moment-ci, je dois
demander, parce qu'on a déjà dépassé l'heure...
M. Bissonnet: Consentement.
Le Président (M. Gagnon): ...le consentement de la
commission pour poursuivre ou je dois aussi...
M. Clair: Consentement.
Le Président (M. Gagnon): Je suis un petit peu mal pris
effectivement. Je préférerais prendre quelques minutes pour aller
consulter.
M. Clair: Écoutez, M. le Président, ce que vous
avez également le pouvoir de faire, vous avez le pouvoir, en tout temps,
de modifier dans sa forme une motion d'un député.
Alors, au dernier alinéa de l'article 64,
on dit: "Toutefois, cette règle ne s'applique pas à une
motion qui exprime seulement une opinion abstraite sur une matière
énumérée ci-dessus".
Si le député veut transformer sa motion en une motion ...
s'il veut, dans le fond, et ce que ça veut dire ce paragraphe-là,
c'est que si le député veut simplement exprimer une opinion et
exprimer son souhait, son accord...
M. Bissonnet: Je comprends, M. le Président, M. le
ministre, mais cela fait trop longtemps que l'industrie du taxi fait cette
revendication et cette revendication a été promise autant par
votre parti que le nôtre, et ça fait déjà sept ans.
Je pense qu'il est temps aujourd'hui d'agir.
M. Clair: M. le Président, sur la recevabilité, je
regrette que vous ayez à prendre du temps mais, à mon avis, vous
commettriez un dangereux précédent, si vous acceptiez qu'une
motion d'amendement provenant d'un député de l'Opposition qui
engage, indirectement et même directement, des fonds de l'État
soit proposée et débattue.
M. Bissonnet: On parle du transport de personnes, c'est du
transport de personnes qu'on parle.
Le Président (M. Gagnon): Alors, nous allons, comme
c'était l'offre de l'Assemblée nationale, ajourner nos travaux
sine die. Lorsqu'on les reprendra, vous aurez le temps. Ou bien nous allons les
suspendre pour quelques minutes parce que je dois consulter.
M. Clair: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Je vais suspendre quelques
minutes et aller consulter.
M. Bissonnet: C'est ça. (Suspension de la séance
à 13 h 9)
(Reprise de la séance à 13 h 15)
Le Président (M. Gagnon): Ce que je croyais, au
départ, j'en ai la certitude après consultation sur l'article 64.
Cet article dit bien que seul un ministre ou un membre du gouvernement peut
proposer un amendement qui implique une dépense de fonds publics.
Même si, dans votre...
M. Bissonnet: II faut qu'un ministre fasse cela.
Le Président (M. Gagnon): ...motion, on ne parle pas
directement d'argent, implicitement, c'est un moyen d'enlever des revenus aux
hôpitaux, ce qui implique des fonds publics. Je dois donc refuser cet
amendement.
M. Clair: M. le Président, j'aimerais expliquer à
mon collègue la problématique qui entoure ces concessions. Il est
certainement question d'argent. Maintenant, nous n'avons pas de relevé
détaillé de ce que cela rapporte aux hôpitaux, aux
universités, aux collèges, etc. Ce n'est pas la principale
question qui se pose; la principale question qui s'est toujours posée,
c'est comment transformer en poste commun un aussi grand nombre de postes qui,
jusqu'à maintenant, étaient confiés à des
associations de services. Les concessions sont vues par les autorités
des centres hospitaliers et autres corporations publiques comme étant un
instrument pour s'assurer qu'il y a une harmonie aux postes et une bonne
qualité et fiabilité du service.
Si le député de Jeanne-Mance accepte, j'aurais
peut-être une proposition à lui faire. Je serais disposé
à me pencher de nouveau sur cette question et éventuellement,
à la suite des consultations qui seront tenues et du mandat que je
pourrais obtenir du Conseil des ministres, la semaine prochaine, envisager la
possibilité de modifier l'article 60 pour donner au gouvernement un
pouvoir réglementaire d'intervention là-dessus, soit pour les
interdire dans le domaine public. Je ne pense pas que, dans le domaine
privé, on puisse se permettre d'intervenir parce qu'on modifierait la
liberté de contracter contenue dans le Code civil.
En ce qui concerne les organismes publics, je serais prêt à
ce qu'on termine l'étude de tous les articles, sauf l'article 116 et
cette question-ci, que j'aimerais garder en suspens. Lorsque la Commission des
transports sera mandatée pour étudier le projet de loi sur les
conseils intermunicipaux de transport, on pourra prendre une quinzaine de
minutes pour disposer complètement de la question des concessions et de
l'article 116 que je voudrais garder en suspens. Est-ce que cela convient au
député?
M. Bissonnet: Si je comprends bien, on reviendra en commission
parlementaire.
M. Clair: C'est cela, pour aborder la question des concessions.
Ce qu'on pourrait faire serait de donner un pouvoir réglementaire au
gouvernement; on ne peut pas abolir les contrats existants, mais on pourrait
empêcher d'autres corporations publiques de le faire. On pourrait dire
que celles qui existent prendront fin à leur date
d'échéance et qu'elles ne seront pas renouvelées. Mais,
avant de faire cela, je veux faire plus de consultations. D'ailleurs, j'aurais
besoin d'un mandat du conseil des ministres pour proposer un tel
amendement.
M. Bissonnet: Compte tenu de ce que vous me dites - cette
commission pourra reprendre, probablement lundi ou au moment approprié -
j'aimerais que vous puissiez vous informer auprès de la Régie de
l'assurance automobile du Québec afin de nous donner un rapport des
coûts des plaques d'immatriculation et du rapport de ratio entre les
blessures corporelles subies dans l'industrie du taxi en comparaison avec
celles subies dans un véhicule ordinaire. Selon l'industrie du taxi et
selon les revendications, on leur demande un montant additionnel de 100 $ mais,
par contre, au niveau de la résultante des accidents corporels, ils
figurent mieux que les automobilistes ordinaires. Je pense qu'il y a un
préjudice, là aussi.
M. Clair: M. le Président, sur cette question, je m'engage
à faire parvenir aux députés les renseignements
disponibles à la Régie de l'assurance automobile du
Québec. Cependant, je n'accepte pas qu'on commence à rediscuter
de cette question en commission parlementaire. On aura l'occasion de le faire
en Chambre ou ailleurs. Le projet de loi sur le transport par taxi ne touche
pas la question de l'assurance automobile. Je veux bien lui donner tous les
renseignements, pour qu'il se forme une opinion personnelle de la régie;
mon chef de cabinet qui est ici lui fera parvenir, d'ici à quelques
jours, les documents qu'il y a à la régie sur cette question.
Cependant, je n'accepterai pas qu'on en rediscute.
M. Bissonnet: Je propose l'ajournement de la commission sine
die.
M. Clair: On pourrait terminer les autres articles, cependant,
pour qu'il ne reste que l'article 116 et la question des concessions.
M. Bissonnet: Mais la taxe de vente?
M. Clair: On peut terminer les autres articles.
M. Bissonnet: On va suspendre.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que votre
troisième amendement qui était...
M. Clair: À quel article étions-nous rendus?
M. Bissonnet: Je ne l'ai pas proposé, j'y reviendrai. Je
vais faire de la consultation, moi aussi.
Le Président (M. Gagnon): Ce qui veut dire que...
M. Bissonnet: On va suspendre. Il n'y a qu'une dizaine
d'articles.
Le Président (M. Gagnon): Les travaux de la commission
parlementaire des transports sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 13 h 22)