Journal des débats de la Commission de la santé et des services sociaux
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 24 septembre 2024
-
Vol. 47 N° 80
Étude détaillée du projet de loi n° 66, Loi visant à renforcer le suivi des personnes faisant l’objet d’un verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux ou d’inaptitude à subir leur procès
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15 h (version non révisée)
(Quinze heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, à l'ordre s'il vous plaît.
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et
des services sociaux ouverte. Je vous souhaite la bienvenue et je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs appareils électroniques. La commission est réunie afin de commencer l'étude
détaillée du projet de loi no 66, Loi visant à renforcer le suivi des
personnes faisant l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour
cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à subir le procès. Mme la secrétaire,
y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Caron (La Pinière) est remplacée par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis) et M. Marissal (Rosemont), par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion).
• (15 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Avant de débuter, je
dépose les mémoires qui ont été reçus depuis la fin des...
Le Président (M. Provençal)
:...consultations publiques. Nous
allons maintenant débuter avec les remarques préliminaires. Je rappelle que
chaque personne aura 20 minutes pour s'exprimer au niveau des remarques
préliminaires. Alors, je débute avec M. le ministre.
M. Bonnardel : Alors, M.
le Président, je serai très bref, là. Je pense que tout a été dit. On a reçu...
On a reçu des organismes qui ont été immensément intéressants aussi pour se
faire... se faire une tête sur ce petit projet de loi, sur quelques
améliorations qu'on va... qu'on va y apporter, pas majeures, mais quelques
améliorations. Donc, comme je l'ai déjà mentionné, je reste toujours ouvert.
Maintenant, l'essence même de ce projet de loi, je pense, répond... répond dans
son ensemble très respectueusement et humblement aux discussions que nous avons
eues puis aussi aux réponses que certains organismes nous ont données.
Donc, autant la coroner qui a déposé...
qui a déposé son rapport avec... avec les recommandations, bien, je pense
qu'aujourd'hui on le voit. On le voit dans le projet de loi, là, on répond
convenablement, je crois, à ce que la coroner nous demandait, d'être capables
d'avoir un meilleur partage de renseignements entre les policiers et le corps
médical et aussi, de l'autre côté, un suivi plus adéquat, plus adéquat, si je
peux me permettre de le dire ainsi, postdécision CETM pour des personnes non
criminellement responsables. Donc, dans ces conditions, bien, l'agent de
liaison, là, donc l'assise, là, la nouvelle assise légale qu'on va... qu'on va
adopter, je le souhaite, rapidement dans ce projet de loi, bien, elle va dicter
donc le rôle que ces futurs agents de liaison auront à... auront à faire et qui
seront, je pense que j'ai utilisé le mot «complémentaire» plusieurs fois lors des
consultations, complémentaires, donc, à l'équipe, à l'équipe médicale. Donc,
chacun aura son rôle à jouer.
Bien, c'est certain que les services
correctionnels, outre les agents de probation qui ne sont... qui ne font pas
partie, donc, du suivi, mais les nouveaux agents de liaison, qui étaient
nécessairement anciennement des agents de probation, seront les nouveaux, les
nouveaux partenaires des équipes médicales pour suivre ces personnes non
criminellement reconnues responsables.
Alors, voilà. Alors, c'est un petit projet
de loi. Comme je l'ai mentionné, ça devrait quand même, je crois, bien, bien
respectueusement, bien aller. Alors, on va... on va être ouverts d'esprit s'il
y a des points précis sur lesquels on devrait... on devrait améliorer certains...
certains articles, mais, comme je le mentionnais, une douzaine d'articles puis
quatre, cinq de concordance anglophone à la base, là. Donc, voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, M. le ministre. Je
vais maintenant passer la parole à la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci,
M. le Président. Bien, d'emblée, encore une fois, je le sais, si nous sommes
ici aujourd'hui, c'est à cause du drame que tout le Québec a vécu avec les amis
de la famille, les consoeurs et confrères de Maureen Breau, le 27 mars
2023, aussi, précédé par l'événement tragique, le mois d'août 2022, avec les
trois meurtres alors. Puis aussi, avant que nous sommes arrivés à ce point-là,
l'étude détaillée du projet de loi no 66, alors, il faut savoir qu'il y
avait quand même un chemin de travail qui nous a amenés ici.
Ça fait que, oui, c'était le drame, mais
c'était aussi la pétition de l'APPQ, avec 24 000 pétitionnaires
signataires, qui nous demandait comme élus d'étudier et de faire des changements
pour la protection de nos policiers et policières, pour la protection de nos
citoyens, pour la protection des personnes vulnérables et pour répondre à un
besoin qu'il y avait depuis très longtemps. Ça, c'était suivi.
Malheureusement, le gouvernement a voté
contre de se saisir de cette pétition. J'ai déposé un mandat d'initiative aussi
demandant au gouvernement de faire l'étude avant de devenir à ce point-ci avec
le dépôt d'un projet de loi. Le gouvernement a voté contre. Puis par la suite
on a même fait une motion du mercredi, M. le Président, parce que c'était
important. Maureen méritait ce débat. Maureen méritait le débat sur la place
publique. Et, oui, on a fait face à des non, mais on est arrivé finalement avec
un projet de loi.
C'est vrai, ce que le ministre dit, c'est
un projet de loi de 12 articles, cinq de concordance en anglais, puis,
dans le fond, il y a peut-être juste un article. Alors, je suis contente
d'entendre le ministre qui dit qu'il est ouvert d'esprit puis qu'il a une
ouverture. Moi aussi, je pense qu'on peut étudier ce projet de loi rondement.
Même que je pense qu'on pourrait terminer le débat d'ici la fin de la journée
parce que c'est vrai que c'est léger. Mais si c'est un projet de loi qui est
léger, ça veut dire qu'on a aussi place à bonifier...
Mme Maccarone : ...puis je
souhaite remercier tous les groupes qui sont venus en auditions, qui ont
témoigné et qui nous ont partagé aussi leur point de vue puis ce qu'ils
souhaitent voir comme amélioration. Puis c'est des recommandations que je pense
qui sont qui sont très sages puis j'espère qu'on sera tous à l'écoute de ceci,
parce que moi, dans mon expérience, ça fait six ans, depuis que je suis une
élue ici à l'Assemblée puis c'est tout un honneur. Mais être à l'écoute de la
population puis les demandes que nous avons de nos citoyens mais surtout les
acteurs concernés, je parle des policiers policières, je parle aussi des
mémoires qui ont été déposés, des gens qui n'ont pas eu la chance de venir
témoigner en commission parlementaire mais qui partagent aussi le même point de
vue que les autres groupes, qu'on a un peu de place à faire une amélioration
parce qu'après l'adoption de cette loi, on ne reviendra pas encore une fois sur
la place publique. Elle mérite qu'on fait des changements. Les polices et
policières, les personnes concernées, les personnes vulnérables, les personnes
qui souffrent des troubles mentaux méritent aussi une meilleure protection.
Alors, c'est avec une grande fierté et aussi une ouverture de notre part de
travailler en collaboration avec le gouvernement pour avoir un projet de loi
qui rejoint les besoins de tous et toutes et qui va accomplir le but ultime.
Puis c'est la protection de la population et le respect des droits. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, Mme la députée. Je vais... Nous allons
céder maintenant la parole au député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Donc, moi aussi, c'est avec un grand intérêt et beaucoup de plaisir
que j'aborde l'étude détaillée de ce petit projet de loi, qui, quand même,
suscite, est très important par les problématiques qu'il suscite et les
questionnements, mais aussi les objectifs qu'il entend atteindre. Évidemment,
le Québec a été choqué par les événements qui ont conduit à ce projet de loi
n° 66, soit une intervention policière de la part de la Sûreté du Québec
où la sergente Maureen Breau est malheureusement décédée dans des conditions,
dans des circonstances tragiques. Et aussi, il y a eu le décès de la personne
qui est objet de cette intervention-là, M. Isaac Brouillard. Donc, le Québec a
été choqué par la mort de cette policière exemplaire, mais il ne faut pas
oublier qu'il y a aussi le décès d'une personne qui est décédée dans des
circonstances tragiques et qui aurait pu être en vie si le système avait agi
autrement et si cette personne-là avait reçu les soins requis à son état, à son
état de santé mentale et si aussi, dans le cas de la policière Maureen Breau,
si les policiers et policières qui sont intervenus, cette nuit fatidique,
avaient eu toutes les informations et avaient pu élaborer un plan
d'intervention, là, en accord avec le type de personnalité de M. Isaac
Brouillard.
• (15 h 30) •
Donc, ça a suscité beaucoup, beaucoup de
questionnements, ce qui s'est produit là, mais met en lumière, c'est en quelque
sorte la tension existante entre la nécessaire protection du public, y compris
des policières et des policiers, lors... dans le cas... dans le cadre de leur
travail et la nécessité de donner un meilleur encadrement, des meilleurs soins
et un meilleur respect des personnes, des droits des personnes qui sont
atteintes de problématiques de santé mentale tout particulièrement un segment
très, très, très particulier, les personnes reconnues non criminellement
responsables. Donc, c'est un projet, un projet de loi qui qui est bien
structuré et qui apporte des nouveautés, une grande nouveauté qui est qui est
l'arrivée des systèmes correctionnels dans ces...
15 h 30 (version non révisée)
M. Fontecilla : ...ce
monde-là, ce qui n'était pas le cas auparavant, qui introduit les... un
nouveau... une nouvelle fonction, les agents de liaison dépendants du système,
qui seront issu du système correctionnel, qui améliorent les échanges d'informations
entre les systèmes... les corps policiers et les systèmes de santé, et qui va
certainement, je pense, là, apporter une... des améliorations à cette
communication-là, et, nous l'espérons tous et toutes, empêcher, prévenir d'autres
tragédies de cet ordre de cet ordre-là. Mais ça a été souligné également, le
travail est loin d'être fini, et la coroner Géhane Kamel, dans son rapport,
elle a souligné l'extrême complexité du système judiciaire québécois concernant
les personnes atteintes de problèmes de santé mentale, y compris les personnes
non criminellement responsables, elle a souligné la réalisation, l'existence
des travaux en cours afin d'assurer une meilleure cohérence, une meilleure
hiérarchisation de ces différents paliers-là. Et évidemment ce projet de loi là
vient s'occuper d'un aspect très particulier, mais il reste beaucoup, beaucoup
de travail avant de posséder un système au Québec, là, qui concilie autant, et
de façon globale, la protection du public, du personnel policier ainsi que la protection
des personnes qui souffrent des problématiques de santé mentale. Donc, j'aborde
ce projet de loi avec beaucoup d'optimisme, je pense qu'il y a un certain
nombre de questions qui seront... qui doivent être traitées, et nous avons
aussi quelques petites suggestions au ministre pour améliorer ce projet de loi
là. Et nous entendons évidemment mener le tout de façon la plus expéditive, là,
mais tout en faisant notre travail pour aller au fond des choses. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, M. le député. Y a-t-il
d'autres députés qui souhaitent faire des remarques préliminaires? Si ce n'est
pas le cas... Oui?
Mme Maccarone : Juste avant
qu'on débute, conformément avec l'article 245, je sais que c'est petit
comme projet loi, mais quand... on fait l'étude article par article, alinéa par
alinéa, puis j'ai aussi un amendement à déposer à même... avant qu'on lise l'article 1.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Alors, je comprends qu'on va
utiliser article par article, au niveau des articles, chacun des alinéas. Très
bien. Maintenant, nous en sommes à l'étape des motions préliminaires. Est-ce qu'il
y en aurait? Est-ce que quelqu'un veut déposer une motion préliminaire? S'il n'y
en a pas, nous allons immédiatement commencer l'étude article par article.
Alors, sur ce, même si vous avez annoncé que vous avez un amendement, on va
demander à M. le ministre, dans un premier temps, de nous lire l'article 1
et par la suite...
Une voix : ...
Mme Maccarone : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oh, 0.1. Alors, je vais vous... on
va...
Mme Maccarone : Nous l'avons
déjà envoyé au Greffier. Je ne sais pas si...
Le Président (M. Provençal)
:On va s'en saisir, parce que moi, je ne
l'ai pas devant moi. Par la suite, nous allons le projeter à l'écran pour que
tout le monde puisse en prendre connaissance, que vous puissiez en faire la
lecture et le commenter. Est-ce que vous l'avez?
La Secrétaire : Oui.
M. Bonnardel : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, on va l'imprimer puis on va vous
en donner une copie, M. le ministre.
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
:...alors, est-ce que ça va être
possible de le projeter à l'écran, s'il vous plaît?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:O.K. On a un enjeu présentement. O.K.
Alors, on a un petit enjeu technique pour... avant de le projeter à l'écran.
Mais, ceci étant dit, pour la bonne marche de nos travaux, M. le ministre, avez-vous...
avez-vous besoin de temps avant qu'on débute vraiment la lecture par la députée
de Westmount-Saint-Louis?
M. Bonnardel : Bien, elle
peut commencer à le faire. Moi, je vais me faire une... parce que ma... est
déjà faite, là.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis, je vous cède la parole.
Mme Maccarone : Oui, merci,
monsieur le Président. Alors, article 0.1 : Insérer, avant l'article 1 du
projet de loi, l'article suivant :
0.1. Insérer, après l'article 263.5 de la
Loi sur la police (chapitre 13.1), l'article suivant :
«263.6. Le gouvernement peut, par
règlement, déterminer les conditions entourant les renseignements d'un corps de
police et de la Sûreté du Québec peuvent transmettre au réseau de la santé et
des services sociaux ainsi qu'à la Commission d'examen des troubles mentaux
suite à une intervention auprès d'une personne faisant l'objet d'un verdict
non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à subir
son procès qui est sous la responsabilité de l'organisme suivant la décision
rendue en vertu de la partie XX.1 du Code criminel (Lois révisées au Canada,
1985, chapitre C-46 ) par un tribunal ou par une commission d'examen.».
Ce n'est peut-être pas le bon endroit,
puis ça se peut que la formulation n'est pas exactement ce qui serait souhaité,
mais le but, c'était d'amener le plus possible de la flexibilité pour le
gouvernement, pour le ministre et pour le ministère, d'agir et de répondre à
une préoccupation qui était soulevée en audition par les policiers, qui était
aussi soulevée par les réseaux de santé. Plusieurs groupes, entre autres, dans
le fond, c'était un consensus que les gens souhaitaient avoir la réciprocité
dans la façon qu'on partage les informations. Alors, c'est bien que, dans le
projet de loi, on donne la possibilité au réseau de santé de partager les
informations qui sont sensibles et ainsi que protéger aussi les droits des
personnes concernées avec les corps de police ou la sécurité publique. Mais ça
reste qu'eux, ils ont soulevé, vraiment, c'était un consensus, qu'ils
souhaitent avoir de la même possibilité.
La raison qu'on mette le 0.1, c'est parce
qu'évidemment la Loi sur la police n'est pas invoquée comme une des lois qui
est modifiée dans ce projet de loi n° 66. Alors, on doit débuter avec ceci.
Mais, comme j'ai dit, M. le Président, le but, c'est de trouver un chemin avec
le ministre, avec le gouvernement, pour répondre à ce besoin. On a parlé, en
long et en large, après les consultations aussi avec les groupes concernés, en
leur demandant qu'est-ce qu'ils souhaitaient voir à l'intérieur de cet
amendement pour répondre à leurs besoins.
Puis, encore une fois, on a pensé que ce
serait bien d'amener beaucoup de souplesse. C'est pour ça, la terminologie même
de la première ligne, «le gouvernement peut, par règlement», qui reflète aussi
le corpus législatif qu'on voit ailleurs dans d'autres lois. Puis je pense que
ça donne la flexibilité parce qu'on ne parle pas d'un temps, puis ça donne le
temps au gouvernement de faire une consultation, de parler avec les groupes
concernés, de voir qu'est-ce que nous pouvons faire pour répondre à cette
demande, à ce besoin.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Alors, votre intervention,
votre réplique, M. le ministre.
• (15 h 40) •
M. Bonnardel : Bien, court
commentaire pour vous dire que ce n'est pas une mauvaise idée d'amener ça du
côté de l'opposition, sauf que, sauf qu'un un processus réglementaire, c'est
quand même un processus qui...
M. Bonnardel : ...qui va nous
restreindre dans notre capacité à définir, donc, des assises précises. Puis ce
qu'on a décidé de faire, c'est préparer un guide, présentement, là, entre le
ministère de la Santé et le ministère de la Sécurité publique, pour se donner
une compréhension commune, une compréhension commune, donc une assise, à savoir
quelles seront les informations, le partage d'informations donc, ou de
renseignements, si je peux le dire ainsi, entre la Santé et le corps de police.
Donc, je comprends le point de la députée, mais on se donne déjà, donc, la
possibilité de le mettre en place plus aisément, plus facilement, en
partenariat avec notre partenaire de la santé, qui sera nécessairement notre
principal partenaire avec les policiers dans le cadre de ces personnes non
criminellement responsables.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le ministre. Mme la députée
de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui.
J'entends le ministre, mais c'est la raison que nous l'avons écrit, puis on a
utilisé une terminologie qui donnait la flexibilité au gouvernement d'agir au
moment qu'il souhaitait. Puis, s'il juge que ce n'est pas nécessaire d'agir, on
a utilisé peut pour donner toute cette flexibilité. Moi, je pense sincèrement,
si le ministre et son équipe parlent avec les gens sur le terrain, puis qu'on
entend encore, on peut revoir les témoignages que nous avons entendus, lire les
mémoires, entendre les commentaires, c'est eux qui ont demandé d'avoir ceci.
Alors, j'entends le ministre qui dit que, le règlement, c'est un processus qui
peut être très lourd. Puis si on changeait pour directives? Parce que ce qu'ils
souhaitaient vraiment, c'est l'échange d'informations. Puis il y a...
eux-mêmes, ils ont dit qu'ils font face à une difficulté de partage. Surtout
que l'intervention, parce que c'est peut être une intervention et pas
nécessairement quelque chose qui, on souhaite que ce soit judiciable, que ça
vient devant le tribunal, ça fait que, même la terminologie, ça reflète ce
qu'eux ils ont demandé, parce que le but, c'est aussi de protéger la personne
concernée, pas nécessairement amener l'acte devant un juge pour qu'il soit
condamné, c'était de : Ah, vous savez, cette personne, on l'a rencontrée,
cette personne, puis on voit à quatre reprises, puis c'est leur exemple, qu'il
est ou elle est désorganisée. Qu'est-ce qu'on fait avec cette information?
Parce que nous, on souhaite partager l'information, mais nous aussi, parce que
ce n'est pas écrit nulle part dans la Loi sur la police et nulle part ailleurs
qu'ils ont le droit de partager cette information. C'est pour ça qu'ils ont
cette demande. Puis ils souhaitent qu'on intervienne avant qu'il y ait un
incident.
Alors, c'était la raison d'amener cet
amendement, c'était la raison d'avoir cette demande. Ça fait que, dans le fond,
la question, c'est : Est-ce qu'il y a une autre formulation? Est-ce qu'il
y a une autre place que nous pouvons faire cet amendement pour rejoindre leur
besoin? Si ce n'est par règlement, c'est directives, on est ouverts, mais je
pense sincèrement que ça va être important qu'on réponde à ce besoin, parce que
c'est vraiment eux qui l'ont à partager avec nous.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Est-ce que ce M. le député de
Laurier-Dorion a un commentaire à émettre? Non? Ça va?
M. Fontecilla : Je pense que
c'est une... on l'a entendu. Je vous annonce, M. le Président, que j'aurai un
autre amendement, mais à partir de la Loi de la santé et services sociaux, sur
le même sujet. Donc, pour continuer la discussion, suite à la...
Le Président (M. Provençal)
:Pour bien comprendre, on va commencer
par traiter cet amendement-là qui est apporté par la députée de Westmount
Saint-Louis, mais vous aussi, vous désirez introduire un article 0.1 ou
0.2, là, dépendamment.
M. Bonnardel : ...c'est dans
l'article 1, que vous souhaitez, c'est ça?
M. Fontecilla : L'article 1.
Oui.
Le Président (M. Provençal)
:O.K.. Donc, lorsqu'on sera à
l'article 1, vous aurez un amendement à déposer, c'est ça? O.K.. Alors, on
commence par finaliser le traitement de l'amendement qui introduirait un nouvel
article, l'article 0.1, par Mme la députée de Westmount Saint-Louis.
Alors, M. le ministre.
M. Bonnardel : ...
Le Président (M. Provençal)
:Pas d'autre commentaire?
Mme Maccarone : J'aurais une
question par contre, je voulais savoir si on faisait une modification pour que
ça lit comme directives, est-ce que ça, ça rejoint plus?
M. Bonnardel : Non, c'est
pour ça que, comme... Bah, je vais réintervenir, comme je l'ai mentionné, comme
je l'ai mentionné tantôt, je comprends l'angle que la députée amène pour ce qui
est des renseignements, mais l'assise qu'on se donne pour nous, c'est une
assise qui va être plus flexible, plus... qu'on peut... avec une compréhension
commune entre les deux partenaires, entre les deux partenaires que sont la
santé puis le MSP. Puis c'est la... c'est dans ce guide, c'est dans ce guide
qu'on va définir donc, les assises précises de la...
M. Bonnardel : ...de la
communication des renseignements que les deux partenaires vont se partager.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Ce que je comprends, de toute
manière, moi, c'est que le guide que vous mentionnez, en soi, va être une directive
autant pour la Santé que pour le corps policier, compte tenu que ça va être un
mode d'opération. Mme la députée, je vous recède la parole.
Mme Maccarone : Oui.
Respectueusement, un guide, ce n'est pas une directive...
Le Président (M. Provençal)
:Non, mais...
Mme Maccarone : ...puis c'est
pour ceux qui ont fait la demande. C'est parce que ce n'est pas écrit nulle
part dans la loi, c'est pour ça qu'on l'amène. Le ministre a dit qu'il sera
ouvert. Il ne faut pas juste le dire, on espère aussi le voir en gestes puis en
actions. En tout cas, j'entends le ministre, mais je dois avouer, M. le
Président, que je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas trouver un chemin
d'entente, surtout que c'est une demande qui vient du terrain, c'est une
demande qui vient de... des policiers, des acteurs, puis, si on lit aussi le
rapport du coroner Kamel et on entend tout ce qui s'est passé dans la tragédie
puis tous les gestes, toutes les actions qui sont arrivés avant le geste tragique
puis le décès de Maureen, plusieurs policiers ont dit que, si on savait qu'on
avait le droit... si on avait le droit de partager les informations, peut-être
on ne serait pas rendus au point de ce drame, puis, ils l'ont répété encore une
fois, c'est parce que ce n'est pas écrit nulle part.
Puis, je pense, le guide, c'est une
excellente idée, puis j'ose croire, parce que je connais la qualité de travail
des groupes qui entourent le ministre, les gens qui travaillent au sein du
ministère, qu'ils vont avoir des... une consultation, puis ça va être fait de
main en main avec les groupes concernés. Mais ça reste que ce n'est toujours
pas une modification législative. Ça fait que le guide... une excellente idée,
mais, sincèrement, je pense que ça prend quelque chose écrit en noir et blanc,
que ça soit dans la loi de la police ou ailleurs.
Tu sais, comme j'ai dit, on... c'est moi
et Florence, M. le Président, on fait notre possible. Mais on a consulté les
policiers, ils nous ont aidés à écrire cet amendement. Ça fait qu'on a
travaillé avec l'APPQ, on a travaillé avec le FPPM, on travaille avec le SPVQ,
on travaille avec le FPPVQ, hein, puis eux nous ont tous dit que dans le fond
c'est ça qu'ils souhaitent, puis nous, on a dit : Bien, je pense qu'on a
besoin d'aborder aussi la flexibilité. C'est pour ça qu'on parle beaucoup avec
le langage de «peut», puis vous m'avez déjà entendue... Bien, peut-être pas
vous, M. le Président. On siège rarement ensemble, parce qu'on n'a pas des
dossiers qui intersectent beaucoup. Mais souvent, vous entendez aussi les
groupes d'opposition qui disent : Ah! «peut», ce n'est pas bon, on veut
«doit». On aurait pu écrire «doit», mais on comprend que c'est sensible. Puis
on souhaitait vraiment avoir un chemin d'entente, puis, tu sais, comme je dis,
ça ne peut pas être... Ça peut... Peut-être... c'est une directive qui enlève
toute la lourdeur, qui peut peut-être aussi être évoquée dans le guide qui
serait déposé par le gouvernement.
Ils ont demandé à nous de leur amener la
clarté de comment eux, ils peuvent s'exprimer et partager des informations qui
sont sensibles, en même temps qui protègent aussi les droits des personnes
concernées. Un guide... une bonne idée, mais ce n'est pas quelque chose qui est
écrit dans une loi.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, Mme la députée. Pas d'autre...
M. Bonnardel : Par contre...
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Bonnardel : ...si on avait
à aller plus loin que le guide, qui selon moi va faire le travail, on a
toujours le pouvoir de directive aussi. Donc, ça, ça nous appartient. Si on
devait aller là, bien, c'est une option qui est disponible aussi pour... par...
pour le ministère.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le ministre. Mme... Oui.
Mme Maccarone : Alors,
pourquoi ne pas le mettre tout de suite? Encore une fois, on peut utiliser une
terminologie comme «peut». Moi, je pense sincèrement que ça va être très
rassurant pour les parties prenantes, les gens qui sont sur le terrain qui nous
ont fait cette demande. Alors, si on faisait une modification, «le gouvernement
peut, par directive»? Encore une fois, c'est «peut, par directive», ça vous
donne toute la latitude de le faire. J'entends le ministre puis je trouve
que... je comprends, je comprends que c'est sensible, mais je souhaite
vraiment... Parce que c'est un petit projet de loi avec 12 articles.
• (15 h 50) •
Moi, je pense sincèrement que c'est un
élément de bonification qui rejoint les critères puis les demandes des groupes
concernés. Ça ne va aucunement nier au travail d'aucun guide, ça ne va
aucunement nier à la Loi sur la police, ça donne la possibilité du gouvernement
de travailler avec les groupes concernés pour rejoindre une demande du terrain
pour avoir une meilleure compréhension puis pour avoir le...
Mme Maccarone : ...voir de le
faire. Ça fait qu'on peut bien aussi le dire dans un guide, mais si, eux, ils
disent : C'est bien, c'est dans un guide, mais ce n'est pas dans une loi,
bien, on n'est pas plus avancés.
Alors, je réitère, si, mettons, on fait
une modification puis qu'on change le «peut»... on garde le «peut», mais on
change par «règlement» pour «directive», est-ce que ça, ça rejoint plus les
préoccupations du ministre, puis est-ce que ce serait un chemin d'entente pour
rejoindre l'ouverture du ministre?
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Bonnardel : Non.
Le Président (M. Provençal)
:Non? Merci.
Mme Maccarone : Bien, M. le
Président, évidemment, c'est une déception pour moi. Je pense que ce sera une
déception pour les groupes concernés étant donné que c'est eux vraiment qui ont
fait la demande. Et je réitère, c'est eux qui ont écrit cet amendement pour
nous, parce que c'est ça qui est souhaité par tous les corps de police, mais
aussi les avocats qui travaillent avec eux, qui nous ont aidés à formuler cet
amendement. Et, comme je l'ai dit, encore une fois, je sais que je me répète,
mais on a voulu donner quand même la flexibilité parce qu'on comprend que c'est
sensible. Moi, je ne comprends pas le non, je ne comprends pas pourquoi on ne
peut pas avoir un dialogue non plus. Le ministre était présent pour les
auditions avec moi. J'ose croire qu'il y a eu... qu'il a lu les mémoires aussi,
les mémoires des gens qui ne sont pas venus témoigner en commission. Je ne
comprends vraiment pas pourquoi qu'on ne peut pas trouver un terrain d'entente
en ce qui concerne... Ils n'ont pas beaucoup de demandes non plus, M. le
Président. Tu sais, on a trois amendements, on vous le dit d'avance, on a trois
amendements. C'est pour ça qu'on a dit : On pourra probablement poursuivre
rondement avec ce projet de loi. C'est... vraiment, là, on a peut-être 7 articles
à débattre. Tous les autres, ça va aller rapidement.
Les demandes des acteurs sur le terrain
sont mineures, c'était d'avoir le... Même eux, ils ont utilisé la terminologie
bidirectionnelle. Nous, on dit réciprocité, mais bidirectionnelle parce qu'on
comprend qu'on va avoir une instance qui va pouvoir partager... mais eux, ils
ont dit : On n'a pas le cas. On a eu des demandes par rapport... les
agents de liaison, puis ce n'est pas clair, clair. Puis aussi, on a parlé
beaucoup de formation. Ça fait que c'est un peu... ça englobe un peu où nous,
on pense qu'on peut bonifier légèrement une loi qui va probablement changer la
vie de plusieurs personnes.
Alors, j'espère, j'aurais voulu... je peux
déposer un autre amendement. Honnêtement, ça nous tient. Je pense que ça tient
aussi aux acteurs sur le terrain, encore une fois, qui nous ont demandé de
venir avec cette modification.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas...
Mme Maccarone : Un vote par
appel nominal...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui, oui, je vais le faire,
compte tenu que... Je vais toujours le demander. Alors, Mme la secrétaire, par
appel nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
Le Président (M. Provençal)
:Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement qui
voulait introduire l'article 0.1 au projet de loi n° 66
par Mme la députée de Westmount—Saint-Louis est rejeté.
Mme Maccarone : Et je
souhaite déposer... on a un chemin d'entente. Je souhaite déposer un autre
amendement, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Qui serait toujours un 0.1?
Mme Maccarone : Toujours un
0.1.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on va recevoir votre
amendement.
Mme Maccarone : Il faudrait
suspendre juste quelques instants...
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Alors, on suspend, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 54)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 04)
Le Président (M. Provençal)
:Alors je vais inviter la députée de Westmount—Saint-Louis
à nous faire part de son amendement qui introduirait l'article 0.1 au projet de
loi n° 66. Alors, Mme la députée, je vous invite à en faire la lecture et
à émettre vos commentaires.
Mme Maccarone : Merci.
Article 0.1. Insérer, avant l'article 1 du projet de loi l'article suivant :
0.1. Insérer, après l'article 263.5 de la Loi sur la police, chapitre P-13.1,
l'article suivant : 263.6. Le gouvernement peut, par directive, déterminer
les conditions entourant les renseignements qu'un corps de police et la Sûreté
du Québec peuvent transmettre au réseau de la santé et des services sociaux
ainsi qu'à la Commission d'examen des troubles mentaux, suite à une
intervention auprès d'une personne faisant l'objet d'un verdict de
non-responsabilité criminelle pour cause...
Mme Maccarone : ...de troubles
mentaux ou d'inaptitude à subir son procès qui est sous la responsabilité de
l'organisme suivant une décision rendue en vertu de la partie 10.1 du Code
criminel, loi révisée du Canada, 1985, chapitre C-46, par un tribunal ou
par une commission d'examen.
Alors, pour être conséquents avec moi-même
puis les discussions que nous avons entamées avec l'amendement précédent, et
aussi que le ministre avait évoqué que, s'il voulait, il pouvait poursuivre
quand même avec une directive en ce qui concerne la réciprocité, le partage de
l'information, que les policiers peuvent aussi communiquer avec le réseau de
santé, services sociaux. On essaie encore une fois, M. le Président, parce
qu'on cherche évidemment toujours cette ouverture, que nous avons entendue dans
nos remarques préliminaires. Puis je réitère, j'y tiens parce que je pense que,
fondamentalement, c'est très important. On a très peu de demandes des groupes
qui seront affectés par ce projet de loi, qui sera une loi prochainement. Les
demandes sont très claires. Ça vient vraiment de tous les corps de police qui
nous ont demandé de faire cette modification, d'amener cet amendement pour
avoir de la clarté pour eux puis parce que c'est eux-mêmes qui ont dit... parce
que ce n'est pas nous qui l'ont inventé, Nous, on ne savait pas. On a fait une
recherche aussi, parce qu'on n'était pas certain... comment ça se fait? Parce
qu'ils ne sont pas aussi... ou affectés, je ne sais pas exactement la
terminologie, par le secret professionnel. Je sais qu'ils sont un peu à part.
Bien, c'est parce que c'est eux qui nous ont demandé de faire cette
modification pour s'assurer qu'eux aussi ils peuvent contribuer à la cause de
la protection des personnes vulnérables, surtout de s'assurer que, s'ils font
face à une personne qu'on souhaite aider avant que ça devient un drame et qu'on
ne veut pas nécessairement leur pénaliser devant le tribunal, parce qu'on ne
veut pas que ce soit quelque chose qu'on utilise contre eux, eux, ils voyaient
ça vraiment comme essentiel.
Aussi, suite à qu'est-ce que nous avons vu
avec Maureen, parce qu'on voit que c'était aussi évoqué dans le rapport. Si les
policiers pouvaient et savaient qu'ils pouvaient le faire, on pense que ce
serait un bon coup. Ça fait que, je réitère, le guide est une excellente idée,
mais moi, je pense sincèrement que l'amendement précédent ou bien cet
amendement, ça amène le nécessaire pour eux de comprendre qu'ils ont le droit.
Et juste pour réitérer, on a gardé le même
libellé avec le «peut» comme ça. Si le gouvernement... disent, je ne sais pas,
dans six mois, dans un an, on n'a vraiment pas besoin de ça, parce que le guide
est établi, puis les groupes concernés sont rassurés, bien, il n'y a pas
d'obligation de le faire. Alors, voilà l'argument, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, Mme la députée. M. le
ministre.
M. Bonnardel : Oui. Un petit
bref commentaire, là. L'amendement est 99 % le même, à part le mot
«directive» qui a été ajouté. Comme je l'ai mentionné tantôt, on a le pouvoir
de... on a un pouvoir de directive, déjà, que le ministère possède. Si on
devait aller là, on l'a déjà, donc on n'a pas besoin de le mettre dans un
article de loi.
Puis, juste pour la compréhension de tout
le monde, c'est important de comprendre que les policiers, dans l'article un,
qu'on va... qu'on va discuter dans quelques... dans quelques minutes,
j'imagine, ce qu'il dit, ce qu'on ajoute, le cas de figure additionnel pour
pour le partage d'informations entre le système de santé, la loi sur le système
de santé, c'est l'article 74 à 76... bien, c'est de permettre au système
de santé de transférer des informations pertinentes dans le cas de la personne,
mais, de l'autre côté, le policier, lui, peut déjà le faire. Peut-être méconnu,
mais l'article 67 de la loi de l'accès à l'information donne déjà ce
pouvoir aux policiers de communiquer des informations à l'hôpital, si c'est
nécessaire, à l'application, exemple, du code... du Code criminel. Donc, ce
partage d'info, il se fait d'un côté, il se faisait moins de l'autre côté. Et
c'est là qu'on répond à une des directives, à une des recommandations de la
coroner Kamel qui est de partager l'information plus adéquatement dans ce
cas-ci. Donc, c'est pour ça que le cas de figure additionnel de l'alinéa numéro
trois est ajouté, là, dans l'article un, qu'on va discuter, là, dans les
prochaines minutes, j'imagine. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Ça va?
• (16 h 10) •
Mme Maccarone : J'entends le
ministre, puis j'entends ce qu'il dit. On était ensemble pour le débat de... le
projet de loi 14, la réforme de la loi de la police, puis on a mis à
maintes reprises, dans ce projet de loi... cette loi que le gouvernement peut
agir par règlement, par directives. On a fait le débat là-dessus. Ça fait que
c'est pour ça que je ne comprends pas pourquoi qu'on ne peut pas trouver un
chemin d'entente pour...
Mme Maccarone : ...pour cet
amendement pour l'ajout de cet article. Et j'entends que, selon le
gouvernement, selon le ministre, les policiers ont actuellement ce pouvoir.
Mais selon eux et leur interprétation de la loi, parce que la loi... Je ne suis
pas avocate, je ne suis pas juriste, mais j'apprends avec le temps que la loi,
c'est quelque chose qui peut faire face à beaucoup d'interprétation, à une
certaine fluidité, c'est une entité vivante. Puis, si on a un groupe sur le
terrain qui sont directement affectés par les lois qui leur gouvernent, puis
eux-mêmes, ils disent : On a besoin d'avoir cette modification, j'aurais
voulu avoir un changement puis une modification pour rejoindre cette demande et
de s'assurer qu'eux, ils sont contents suite à l'adoption de cette loi. Parce
qu'eux-mêmes, ils vont dire : Bien, je me vois à l'intérieur de la loi de
Maureen, je vois le changement que moi, j'ai abordé, parce que c'était une
demande que nous, nous avons besoin, pas nécessairement pour nous protéger,
mais pour protéger les personnes concernées, pour éviter qu'il y a des
événements, des drames qui arrivent, puis avant que nous avons des incidents
tragiques.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Pas d'autre
intervention, M. le ministre? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix par...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Excusez-moi. M. le député de
Laurier-Dorion, allez-y.
M. Fontecilla : J'ai été
intrigué par l'information selon laquelle l'article 67 de la Loi sur
l'accès à l'information habilite déjà cette... permet déjà cette
réciprocité-là. Je l'ai devant moi, cet article-là, et c'est un article assez
large. On se pose même la question pourquoi cet article-là, bien, ne suffirait
pas à une transmission fluide et réciproque d'information, pourquoi on aurait
besoin même de l'article un de cette loi... de cette loi-là. En quoi
l'article 67... en quoi il est... on a besoin d'ajouter un article
supplémentaire? En fait, c'est la question que je vais poser à
l'article 1, en fait, là.
M. Bonnardel : La question se
pose. Comme je vous l'ai mentionné tantôt, suite aux amendements de la collègue
de Westmount-Saint-Louis, ce partage d'informations a besoin d'être... d'être
appliqué, de se donner une assise précise dans l'article, dans la Loi sur le
système... le système de santé, la RSSS. Donc, c'est l'article 74 à 76. Le
cas de figure additionnel nous demande... va nous amener à amener un cas de
figure additionnel, donc, qui détermine les personnes non criminellement
responsables. Alors, c'est dans ce cas-ci... c'est dans ce cas-ci que les
renseignements seront partagés entre l'équipe médicale et le corps de police,
ce qui n'était pas le cas avant.
M. Fontecilla : Si je
comprends bien, M. le ministre, c'est l'article 67 de la Loi sur l'accès à
l'information... permet... permet, c'est très général, mais vous venez
spécifier plus particulièrement pour les personnes non criminellement responsables,
ce qui est déjà permis par l'article 67.
M. Bonnardel : Non, bien,
c'est ça, les renseignements de santé ne sont pas inclus dans
l'article 67. Donc, c'est pour ça que... c'est pour ça qu'on ajoute le cas
de figure additionnel dans l'article un.
M. Fontecilla : Mais... O.K.
Donc, les renseignements sur la santé ne sont pas inclus dans... inclus dans
l'article 67, mais les informations de nature policière, oui.
M. Bonnardel : S'il y a un
aspect criminel, oui.
M. Fontecilla : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, M. le ministre? Mme la députée
de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. C'est un
excellent point que mon collègue soulève. Puis ça nous a fait ouvrir la loi
évidemment. Puis, quand on lit l'article 59.1, on parle de les policiers
peut partager l'information qui est retracée dans un rapport. Leur demande,
c'est d'aller au-delà de là. Ce n'est pas toutes les informations qui sont
écrites dans un rapport. Parce que leur exemple, quand ils nous ont parlé, puis
je ne sais pas s'ils l'ont évoqué en commission, mais ce qu'ils ne souhaitaient
pas les pénaliser. Parce qu'on comprend que c'est des personnes vulnérables.
Alors, le but, c'est de s'assurer qu'ils peuvent partager de l'information qui
n'est pas nécessairement incluse dans un rapport, ce qu'ils ont constaté, ce
qu'ils ont vécu sur le terrain, mais ils ne voulaient pas l'écrire parce qu'ils
ne veulent pas que cette information est utilisée contre la personne concernée.
Puis, encore une fois, ça, c'est sûr, ce n'est pas écrit à cet article, qui me
ramène à un amendement qui, je pense, donne le ministre et le gouvernement la
possibilité d'aller au-delà de le...
Mme Maccarone : ...concerné.
Je peux le lire. C'est... J'ai dit 59.1, mais dans le fond, c'est 59 puis c'est
le neuvième paragraphe : «Le partage de l'information à une personne
impliquée dans un événement ayant fait l'objet d'un rapport par un corps de
police.» Aucunement... Pour eux, là, c'est... c'est clair, je pense, j'ai un
rapport, là, je peux partager le rapport, mais ça ne parle pas des autres
instances. Oui, eux, ils souhaitent avoir ce partage.
Si on regarde le mémoire qui a été déposé
par l'APPQ, ils ont toute une section juste sur ça, où ils parlent du partage
d'information, qu'ils trouvent que c'est bien que, oui, eux ils reçoivent de
l'information, mais ils parlent de la réciprocité.
Ça fait que, voilà, je pense que ça nous
donne la flexibilité de... Puis, encore une fois, à l'intérieur de cet
amendement, ça donne toute, toute, toute la flexibilité au Gouvernement de
poursuivre de la manière qu'il souhaite, mais aussi de répondre aux besoins des
gens sur le terrain.
Le Président (M. Provençal)
:Commentaires, M. le ministre?
M. Bonnardel : Non, bien,
comme je l'ai mentionné, là, je le répète, là, le guide va nous donner les
outils, les outils spécifiques pour définir, définir le partage de
renseignements, d'information entre les deux partenaires, de la Santé et du
MSP. Puis, comme je l'ai mentionné aussi suite aux deux amendements déposés,
bien, on a déjà le loisir, par directive aussi, de définir plus précisément ces
informations si c'était le cas, si c'était le cas. Donc, on est outillés pour
répondre, là, aux inquiétudes s'il y a lieu encore, certaines inquiétudes que
certaines personnes pourront avoir, mais avec l'ajout de... cette modification
de l'article 1, qui modifie l'article 76 de la loi sur la santé, bien, va nous
permettre de répondre à ces préoccupations.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, M. le... Mme la
députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est très
bien, ce que le ministre dit, mais c'est le partage d'information
unidirectionnelle. Et eux, ce qu'ils demandent, dans toutes les présentations,
dans les mémoires, c'est le partage d'information, la bidirectionnalité de
l'information, la réciprocité.
Puis on sait que, quand on parle des
rapports qui sont écrits, mettons un rapport par le SPVQ, ce n'est pas
nécessairement un rapport qui va faire son chemin à un autre corps de police.
Alors, c'est une information qui ne sera pas partagée, nécessairement, avec le
système de santé et services sociaux, encore une fois, pour venir en protection
de cette personne qui est vulnérable. C'est vraiment écrit en noir et blanc.
Puis j'ose croire que l'APPQ, eux aussi,
ils ont une certaine expertise, une connaissance. Ils sont bien entourés par
des avocats puis des légistes qui leur ont aidé à rédiger leur mémoire. Puis
ils disent également : «Nous constatons que les propositions de
modifications au projet de loi no 66 ne semblent viser qu'un partage unilatéral
d'information dans une perspective d'assurer la sécurité du public et des
autres acteurs qui auraient à intervenir auprès d'une personne visée par un
verdict de non-responsable criminellement, incluant les policiers. Nous sommes
d'avis que des mesures concrètes quant au partage systématique, réciproque et
multilatéral d'information devraient être adoptées.» Alors, ils souhaitent
qu'on... Eux, ils vont même encore plus loin que nous, nous avons allé... nous
sommes allés dans notre amendement, ils parlent d'avoir le partage
systématique, détaillé, que ce soit uniformisé, mais aussi... mais de donner la
possibilité à eux de partager cette information pour la protection des
personnes concernées.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, Mme la ministre... Mme la
députée, excusez-moi.
Mme Maccarone : ...2026.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre, y a-t-il d'autres
interventions de votre part?
M. Bonnardel : Non, merci, M.
le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Pas d'intervention. S'il n'y a pas
d'autre intervention, je procéderais à la mise aux voix par appel nominal de la
proposition qui est sur la table, c'est-à-dire l'amendement qui est sur la
table. Alors, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount-Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire : Mme
Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement qui a
été déposé par Mme la députée de Westmount-Saint-Louis pour introduire
l'article 0.1 au projet de loi no 66 est rejeté.
Des voix : ...
• (16 h 20) •
Mme Maccarone : Excusez-moi,
je voulais juste coordonner avec mon collègue, parce que j'ai un autre
amendement, un autre 0.1, ça fait qu'avant qu'il... Parce que je comprends, il
souhaite déposer son amendement, mais son...
Mme Maccarone : ...amendement
est auprès de l'article 1.
Le Président (M. Provençal)
:Ah! c'est ça. Alors, est-ce que cette
nouvelle proposition d'amendement est déjà acheminée?
Mme Maccarone : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, Mme la secrétaire, quand vous l'aurez
reçue.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:On a demandé que ça soit...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, c'est ça. Est-ce que vous l'avez
reçu? On va suspendre, s'il vous plaît, le temps de recevoir l'amendement.
Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 21)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 30)
Mme Maccarone : ...même si ce
n'est pas une loi qu'on est en train de modifier?
M. Bonnardel : On n'aurait
pas déposé ça. C'est vrai qu'il n'y a pas de place dans le... on est-tu
enregistrés?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, on est enregistrés. Alors je
vous invite à faire la lecture, puis il y aura une discussion.
Mme Maccarone : J'ai besoin d'une
copie. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
vous nous déposez et vous nous faites lecture de votre amendement qui introduit
l'article 0.1, et je vous invite par la suite à émettre vos commentaires.
Mme Maccarone : Merci. Alors,
article 0.1. Insérer avant l'article 1 du projet de loi l'article suivant :
0.1. L'article 14 de la Loi modifiant diverses dispositions relatives à la
sécurité publique et édictant la Loi visant à aider à retrouver des personnes
disparues est modifié par l'insertion, dans le premier alinéa de l'article 116
de la Loi sur la police après les mots «formation continue» des mots «d'au
moins 45 heures à chaque trois ans». Alors, l'article en question se lirait
ainsi. L'article 116 de cette loi est modifié : 1 par le remplacement du
premier alinéa par les suivants : Le gouvernement peut, par règlement,
déterminer les obligations relatives à la formation continue d'au moins 45
heures à chaque trois ans auxquelles les policiers doivent se conformer, ainsi
que dans les cas qui y sont prévus, les qualités minimales requises, dont la
formation pour exercer dans un corps de police autre qu'un corps de police
spécialisé, les fonctions d'enquête ou de gestion ou toute autre fonction qu'il
détermine. Ce règlement peut prévoir les modes de contrôle, de supervision ou d'évaluation
des obligations de formation, les sanctions découlant du défaut de se conformer
à ses obligations et, le cas échéant, le cas de dispense de formation. On
avait, pour les gens qui suivent nos travaux, on avait un questionnement d'où
on peut aborder cet amendement, mais je suis contente qu'on va pouvoir en
débattre. Je comprends qu'il y a aussi plus loin, dans le projet de loi, on
parle de... Je m'excuse, moi, j'ai une difficulté de concentrer quand j'entends
beaucoup de gens qui parlent, je suis désolée...
Le Président (M. Provençal)
:S'il vous plaît...
Mme Maccarone : Je suis
désolée. Ce n'est pas parce que je veux vous empêcher... Une malformation.
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, mais votre remarque est
pertinente, Mme la députée.
Mme Maccarone : Alors, je
comprends qu'on aurait pu faire le débat plus loin, mais je suis contente qu'on
peut l'aborder maintenant. Puis peut-être on peut aussi revenir à se retrouver
aussi plus loin dans le projet de loi quand on parle de la formation puis ce
qui est requis quand on parle de définition des rôles. Cet amendement, c'est
sûr, ça ne revient pas à une surprise à M. le Président... à M. le ministre,
parce qu'on a déjà abordé ce sujet, le sujet de formation, quand nous avons
fait le débat pour notre projet de loi n° 14, la refonte de la Loi de la
police, puis c'est quelque chose qui a été évoqué par les policiers, par l'APPQ,
qui nous ont dit qu'eux, ils seront très à l'aise de mettre dans la loi que
cette formation, que ce soit la requalification, la formation continue, qu'on
le voit dans la loi. Pourquoi? Parce qu'on voit comment c'est essentiel,
tellement essentiel que même la coroner Kamel dans son rapport d'enquête, et
là, pour les gens qui nous suivent, c'est la page 77 de 102 et je cite :
«Les policiers qui doivent être à la fine pointe des innovations en matière de
sécurité publique devraient, comme un professionnel, en vertu de ces
obligations réglementaires être tenus de l'obligation de réaliser au moins 45
heures de formation continue à chaque trois ans». C'est quelque chose que les
policiers, eux, ils acceptent, ils approuvent, ils souhaitent qu'on en parle
puis qu'on mette dans la loi aussi cette obligation. Pour les gens qui ont lu
le rapport d'enquête de Gehane Kamel, on sait que c'était écrit à maintes
reprises, que si on avait la bonne formation, ça se peut qu'on ne serait même
pas ici en train de débattre d'un projet de loi n° 66. C'était évoqué ailleurs.
C'était évoqué l'année passée quand nous avons fait le débat sur le projet de
loi n° 14, la formation, c'est le nerf de la guerre, c'est la façon que nous
pouvons protéger non seulement les policiers policières, mais aussi les
personnes vulnérables lors des interventions, de savoir comment nous pouvons
intervenir. Et, honnêtement, j'ai été vraiment contente du témoignage de la SQ
quand ils sont venus. Puis ils ont expliqué ce qu'ils sont en train de faire
sur le terrain...
Mme Maccarone : ...en termes
de formation pour rejoindre tous les policiers, policières de la SQ. Je
comprends que ce n'est vraiment pas facile, cette notion de formation. Je
comprends aussi, on fait face à un manque d'effectifs. Alors, ça devient un peu
un casse-tête de : Comment allons-nous poursuivre avec cette formation?
Mais, encore une fois, c'est une demande qui vient du terrain, des gens
concernés, des gens qui vont être directement affectés par cette loi lors de
cette adoption. Alors, j'essaie de porter leur voix ici, en commission
parlementaire, en évoquant une demande qu'eux-mêmes, ils ont faite, d'avoir ces
45 heures sur trois ans de requalification et formation.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Bonnardel : Oui, bien, un
court commentaire, M. le Président. Je le disais hors micro, là, je pourrais
contester la recevabilité de ce... de cet amendement, mais je ne le ferai pas
parce que, suite au projet de loi n° 14, on aurait dû. Mais je sais que ça
a déjà été déposé, puis c'est un sujet important, là. Je ne dénigre pas le fait
que l'amendement n'est pas bon, sauf que c'est déjà un... prévu dans le projet
de loi numéro 14.
Pour la gouverne de tout le monde, c'est
qu'on est déjà en train de préparer ce règlement aussi sur la formation comme
telle. On va tomber en consultations aussi dans les prochaines semaines, si je
peux le dire... si je peux le dire ainsi.
Donc, je l'ai dit moi-même, là, que...
puis le... le coroner le disait aussi, la partie formation pour ces cas précis
de santé mentale, bien, seront déterminées... seront déterminées dans le futur
règlement qui est en préparation présentement, donc, par le ministère. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le ministre.
Mme Maccarone : Si on
n'essaie pas, on ne sait jamais. Alors, voilà. Encore une fois, je trouvais que
c'était pertinent. Je sais, oui, on a parlé en long et en large. Je sais que ce
n'était pas vous qui présidait à cette époque pour ce projet de loi, M. le
Président, c'était notre président de la Commission des institutions, qui est
excellent comme président, il nous tient vraiment à l'ordre, ça va rapidement,
mais... Puis c'est vrai, on a fait le débat, mais on trouvait que c'était
pertinent de ramener cette notion de formation parce qu'on sait que, encore une
fois, c'est le nerf de la guerre. C'était évoqué dans les deux rapports, dans
le fond, de Géhane Kamel et aussi par toutes les parties prenantes, entre
autres et surtout les policiers, un appui très fort de Jacques Painchaud de
l'APPQ, qui nous dit qu'ils sont très à l'aise de l'avoir en noir et blanc, le
nombre d'heures aussi à travers des années. Comme, pour la gouverne de tout le
monde, les autres ordres professionnels, ça fait partie de leurs besoins, leurs
critères pour garder leur statut à l'intérieur de leur ordre, il faut qu'ils
suivent cette formation de 45 heures à travers les trois ans.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Pas d'autres commentaires?
M. Bonnardel : Non.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix par appel nominal de cet
amendement. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: M. Bonnardel
(Granby)?
M.
Bonnardel
:
Contre.
La Secrétaire
: Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire
: Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire
: Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Le Président (M. Provençal)
:Mme Grondin?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire
: Mme... M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Abstention.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement qui
était déposé par la députée de Westmount-Saint-Louis, voulant introduire
l'article 0.1, à... au projet de loi n° 66, est rejeté.
Maintenant, nous allons débuter les
articles, et je comprends qu'il y a consentement, là, pour qu'on... on va y
aller dans l'ordre... où c'est numéroté, là, de 1 à 13. Dans un premier temps,
je vais inviter M. le ministre à nous lire l'article 1, à nous donner ses
commentaires. Et après ça, ce que j'avais compris, c'est que le député de
Laurier-Dorion aura un amendement à déposer à cet article après. Alors, M. le
député.
M. Bonnardel : Alors, M. le
Président, l'article 1 se lit comme suit :
L'article 76 de la Loi... de la Loi
sur les renseignements de santé et de services sociaux (chapitre R-22.1) est
modifié, dans le premier alinéa :
1° par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1°, de «l'un ou l'autre des» par «les»;
2° par l'ajout, à la fin, du paragraphe
suivant :
«3° le corps de police intervient auprès
d'une personne faisant l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle
pour cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à subir son procès qui est sous
la responsabilité de l'organisme suivant une décision rendue en vertu de la
partie 20.1 du Code criminel (Lois révisées du Canada (1985), chapitre C-46)
par un tribunal ou par une commission d'examen.»
• (16 h 40) •
Commentaire : Cet article propose
principalement de modifier l'article...
M. Bonnardel : ...de la Loi
sur les renseignements de santé et de services sociaux afin de permettre à un
organisme du secteur de la santé et des services sociaux de communiquer un
renseignement qu'il détient à un corps de police qui intervient auprès d'une
personne faisant l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour
cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à subir son procès dans la mesure où
cette personne est sous la responsabilité de cet organisme. Les renseignements
qui peuvent ainsi être communiqués doivent être nécessaires à la planification
ou à l'exécution d'une intervention adaptée aux caractéristiques de la personne
ou de la situation.»
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Interventions...
Avant de faire l'intervention sur l'article 1, je vais permettre au député
de Laurier-Dorion de déposer son amendement. Vous aviez un amendement à cet
article-là, vous l'aviez annoncé. Alors, on va le projeter à l'écran...
M. Fontecilla : ...on va
l'envoyer.
Le Président (M. Provençal)
:Non, il... on l'a déjà reçu.
M. Fontecilla : Il a été
envoyé? Il a été reçu.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui, on va le projeter à
l'écran. Je vais vous inviter à en faire lecture et à émettre vos commentaires.
Alors, M. le député de Laurier-Dorion, je vous invite à nous faire lecture de
votre amendement à l'article 1.
M. Fontecilla : Donc, c'est
toujours concernant la réciprocité des échanges d'informations. Mais, cette
fois-ci, c'est un amendement qui concerne la loi sur la santé et services
sociaux. Donc : L'article 1 tel qu'amendé se lirait ainsi :
1 : L'article 76 de la Loi sur le renseignement de santé et services
sociaux, chapitre L-22.1, est modifié, dans le premier alinéa :
1 : par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe un de : «l'un ou l'autre des» par «les»;
2 : par l'ajout, à la fin, du
paragraphe suivant : «3 : Le corps de police intervient auprès d'une
personne faisant l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour
cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à soulever son procès qui est sous la
responsabilité de l'organisme suivant une décision rendue en vertu de la
partie 20.1 du Code criminel du Canada (loi révisée du Canada, 1985,
chapitre C-46) par un tribunal ou par une commission d'examen, et c'est là
que je... qu'intervient mon amendement, auquel cas de figure le corps de police
peut réciproquement communiquer un renseignement qu'il détient à un organisme
lorsqu'il est nécessaire à la bonne prise en charge d'une personne ou de la
situation.»
Donc, l'objet de cet amendement, M. le
Président, si vous le permettez, c'est de répondre à une situation qui est
éminemment problématique et qui a été mise en lumière par les témoignages des
différents corps policiers dans les auditions et consultations particulières,
dans le cadre de l'étude de cette loi-là. Ils nous ont... ils sont venus nous
dire que, lors de leurs interventions, par exemple, dans un... dans un... dans
le domicile d'une personne déclarée non criminellement responsable, ils font
certains types de constats, comme... qui, par exemple, peuvent constituer des
bris de conditions, par exemple, des médicaments qui ne sont pas pris, de
l'alcool, la consommation d'alcool, la consommation de stupéfiants, ou
autres... autres types de renseignements qui pourraient être très utiles aux
équipes soignantes, et... mais qui... une fois que le rapport de l'intervention
est fait, mais ce rapport ne sort jamais du poste de police. Donc, il n'arrive
jamais aux oreilles de l'équipe soignante en santé et services sociaux et
qui... et cela constitue non seulement... non seulement la preuve, là, qu'il y
a un bris de conditions, et ce qui pourrait amener des modifications... en tout
cas, la demande de modifications des conditions de libération de ces
personnes-là, mais qui pourrait aussi influencer grandement les traitements
subis par... indiqués pour cette personne-là. Donc, c'est des informations
cruciales qui devraient arriver... qui devraient circuler de... non seulement
cette fois-ci de la part des corps policiers vers le système de santé. Parce
qu'on s'est beaucoup posé la question sur le fait que les policiers, lors d'une
intervention, dans le cas de figure d'une intervention, avaient de la
difficulté à obtenir des informations concernant certains types des
caractéristiques de la personne... de la personne qui subit une intervention
policière...
M. Fontecilla : ...donc de la
difficulté à obtenir des renseignements des services hospitaliers ou des
services sociaux. Mais, cette fois-ci, c'est le système de santé qui a tout
intérêt à avoir davantage d'informations et provenant des interventions
policières, et on l'a vu dans le cas d'Isaac Brouillard, il y a eu plusieurs
interventions, et les policiers détenaient un certain nombre d'informations
cruciales qui auraient pu être d'une grande utilité pour les équipes
soignantes, et modifier peut-être grandement et ses conditions de traitement et
ses conditions de libération.
Donc, ça a été amplement souligné, il faut
une réciprocité, une certaine circularité dans l'échange d'informations. Les
policiers devraient obtenir davantage et plus facilement des informations sur les
individus qui sont l'objet d'une intervention et également de la part des
services de santé et services sociaux, et les services de santé et services
sociaux devraient aussi et avoir un accès beaucoup plus fluide et facile des
informations colligées par les services policiers. Donc, il me semble que cet
amendement-là est... autorise les corps de police à transmettre des
informations, ces informations-là, afin qu'ils ne restent pas stationnés,
cantonnés, isolés dans un... dans un poste de police, sans que les services de
santé et services sociaux en aient connaissance. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Bonnardel : Je serai bref,
M. le Président, parce que la réponse à cet amendement, je l'ai donnée tantôt.
Je comprends que le député souhaiterait qu'on ait tout dans le même article de
loi, mais l'article 76... 67 de la Loi sur l'accès donne déjà la
possibilité, l'outil aux policiers d'informer l'hôpital, l'équipe médicale s'il
est nécessaire à l'application du Code criminel. Donc, c'est déjà disponible.
L'article est déjà disponible pour permettre au policier de faire son travail,
et que l'équipe médicale utilise ce qu'elle a besoin dans le cadre de son
travail pour déterminer l'urgence ou non d'agir dans le cadre de... dans le
cadre de son mandat spécifique. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Et, de toute évidence, il y a un problème, il y a un problème de
méconnaissance à tout le moins, parce que nous avons tous et toutes entendu les
représentants des associations des policiers nous disaient qu'ils ne pouvaient
pas transmettre ces informations-là parce que la loi sur les conditions
juridiques sur la confidentialité les en empêchait. Donc, il y a un problème,
là. Il y a un problème, il y a quelqu'un qui... les policiers ne sont pas bien
informés du cadre juridique et/ou ils font une mauvaise interprétation. Et je
relance la question au ministre, étant donné la réponse des corps policiers en
disant qu'ils ne peuvent pas légalement, c'est ce qu'ils nous ont dit,
transmettre ces informations-là. Il y a un problème de méconnaissance. Mais
qu'est-ce qui pourrait... qu'est-ce que le ministre devant cette... ces
affirmations-là?
M. Bonnardel : Mais ça va
être une réponse assez simple, les policiers ont le pouvoir de donner ces
informations grâce à l'article 67. Si c'était méconnu pour certains, ce
sera mieux connu pour la suite des choses.
M. Fontecilla : Est-ce que je
peux comprendre, de la part du ministre, qu'il s'engage à mieux former, à mieux
informer ses policiers sur la loi sur la confidentialité des renseignements
personnels?
M. Bonnardel : Bien, comme je
l'ai mentionné, l'article 67 permet aux policiers, il le permet. Est-ce
qu'il y avait une méconnaissance de cet article pour certains? Peut-être,
peut-être. Alors, dans ces circonstances, on va s'arranger pour mieux informer
tous les corps de police que cet article leur permet de donner l'information
spécifique qui... qui est en lien direct avec un aspect criminel.
M. Fontecilla : La question
peut se poser, M. le Président, si, moi, j'ai été impressionné lorsque les
représentants des policières et policiers sont venus nous dire que ces
rapports-là sont écrits, révisés, mais ils restent au poste de police. Est-ce
que... Je lance la question au ministre : est-ce que c'est une situation
généralisée à travers tous les postes de police du Québec où ces rapports-là ne
sont pas transmis aux services... aux équipes soignantes?
• (16 h 50) •
M. Bonnardel : Je ne peux pas
répondre spécifiquement à cette question. Mais pour ajouter un point
additionnel à votre précédente question, le guide va nécessairement permettre
aussi spécifiquement, marqué noir sur blanc, que l'article 67 permet aux
policiers donc de donner les renseignements adéquats au corps médical. Mais à
votre question précise à celle-là...
M. Bonnardel : ...Là, je n'ai
pas d'élément... je n'ai pas d'élément de réponse spécifique à savoir est-ce
que certains dossiers restent sur la table comme tel. Je n'ai pas cette info.
M. Fontecilla : Donc, M. le
Président, on est devant une problématique qui pourrait... qui n'exige pas un
changement législatif ou réglementaire pour être modifiée ou en tout cas
résolu. Il suffirait juste davantage d'information, de formation, etc., pour
permettre à ce que les corps policiers puissent transmettre des informations
pertinentes. Et dans tout ceci, on n'a aucune idée... enfin, on a le témoignage
de certains représentants des policiers et policières qui nous disent que c'est
une situation qui existe. Et là, la question se pose, est-ce que c'est
généralisé ou pas, ou jusqu'à quel... à quel niveau.
Donc, si le ministre me dit que
l'article 67 de la loi sur les renseignements personnels nous le permet,
bien, je l'invite à être très proactif, parce qu'il semble que c'est un
problème d'information seulement, hein, d'après ce que je comprends, d'être
très proactif afin d'informer tous les policiers de cette possibilité-là, en
tout cas d'informer les services de santé sur ce qu'ils voient lorsqu'ils
interviennent chez une personne ou auprès d'une personne déclarée non
criminellement responsable.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le député. M. le ministre,
pas d'autre commentaire? Est-ce que... Est-ce qu'il y a... Oui, Mme la députée
de Westmount–Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien,
évidemment, compte tenu des autres amendements que nous avons abordés, j'appuie
la demande du collègue. Sauf que ça m'amène à la même question que nous avons
eue hors micro. Je questionne comment qu'on peut aborder une modification en ce
qui concerne le partage d'information d'un corps de police auprès du Centre des
services sociaux, que nous sommes ici en train de modifier la loi de santé et
services sociaux et non la loi de la police. Peut-être une précision
législative que je voulais comprendre. C'était la raison que nous, nous avons
amené les 0.1, parce que, si on le faisait, bien là, on aurait écrit en titre
Loi sur la police, puis après ce serait 0.1 suivi de les modifications de la
loi services santé et services sociaux. Ça fait que je me demandais comment on
pouvait le faire ici, juste pour ma compréhension pour les futurs amendements.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va.
M. Bonnardel : Bien, le cas
de figure additionnel qu'on ajoute au paragraphe trois, c'est justement de
permettre... de se donner une assise légale précise pour les cas de
non-responsabilité criminelle, ce qui n'était pas le cas... ce qui n'était pas
le cas avant pour les services de santé, le corps médical comme tel, de
transmettre de l'information spécifiquement au corps de police. Dans ce cas-ci,
là, pour les personnes non responsables, à non-responsabilité criminelle avec
nécessairement cause de troubles mentaux ou d'inaptitude, là.
Mme Maccarone : La question
est en lien avec l'amendement et non l'article en question. Je comprends très
bien l'article, mais c'est parce que l'amendement du collègue, on est en train
de faire une modification auprès du corps de police, qui peuvent partager
l'information, mais on est en train de modifier, dans l'article un, la Loi sur
santé et services sociaux. C'était juste ça, pour ma bonne compréhension, pour
s'assurer que, mettons, j'ai un futur amendement à déposer... que je le fais de
la bonne manière, à la bonne place, parce que, dans le fond, je veux
respecter...
M. Bonnardel : C'est juste
que je pourrais contester la recevabilité. Je ne le fais pas parce que...
Mme Maccarone : Ce n'est pas
ça que je veux que vous fassiez.
M. Bonnardel : Non, je le
sais, mais je ne le fais pas parce que c'est un petit projet de loi. Puis je
comprends ce que... ce que les oppositions ont à faire versus ce que les
groupes ont retenu, nous ont soulevé. Donc, je suis d'accord, puis ça ne me
dérange pas d'en discuter, même si on pourrait contester la recevabilité ou
non, là, ça fait que...
M. Fontecilla : ...
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Laurier-Dorion.
M. Bonnardel : Bien, non,
non... mais c'est... je répondais à la question... à la question de la députée
de Westmount–Saint-Louis.
Le Président (M. Provençal)
:Je pense que c'était... vous avez répondu
à la députée de Westmount–Saint-Louis. Alors, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement qui est déposé par M. le député de Laurier
Dorion? Oui, M. le député.
M. Fontecilla : Pour ma
compréhension, et je lis l'article 67, et ça dit «qu'un organisme public,
par exemple un corps de police, peut, sans le consentement de la personne
concernée, communiquer un renseignement personnel à toute personne ou
organisme, une équipe soignante par exemple, si cette communication est
nécessaire à l'application d'une loi au Québec, que cette communication soit ou
non prévue explicitement par la loi», c'est... c'est... la fin phrase :
«Si cette communication est nécessaire à l'application d'une loi au Québec.» Un
policier répond à un appel. Et il y a quelqu'un qui fait du tapage, etc., là. À
telle adresse, on voit dans les renseignements à la disposition des corps de
police que cette personne-là est...
M. Fontecilla : ...non
criminellement... déclaré non criminellement responsable. Quelle loi est-elle
entrain de... est-ce qu'elle... est-ce qu'elles pourraient communiquer en vertu
de cet article-là des renseignements?
M. Bonnardel : C'est le Code
criminel. La première réponse que j'ai à vous donner, je l'ai dit tantôt, là,
mais c'est à l'application... l'application du Code criminel. Aucun policier ne
constate le bris d'une des modalités qui est imposée, exemple, par la
commission d'examen des troubles mentaux, exemple.
M. Fontecilla : Donc, ça
lui... ça lui permet, ça ouvre la possibilité de communiquer des renseignements
à l'équipe soignante, par exemple.
M. Bonnardel : C'est ça,
suite à ça, il peut déjà communiquer l'information à l'hôpital qui est responsable
de monsieur ou madame.
M. Fontecilla : Est-ce qu'il
existe un protocole de communication en ce moment entre les... les corps
policiers et les équipes soignantes?
M. Bonnardel : ...présentement,
ce que... légalement, c'est tout ce qui a un aspect criminel. Donc, est-ce
qu'il y a une méconnaissance suite à l'article 67? C'est un peu ça qu'on
va amener. Tu sais, je reviens à votre question de tantôt, là, ce que les
policiers disaient, c'est un peu ce que le guide va définir, mieux définir,
mieux définir pour la suite des choses, pour que le policier ou la policière
soit capable de bien saisir la portée de l'article 76 qui amène une portée
criminelle à l'information qu'il pourrait partager avec l'équipe médicale.
M. Fontecilla : Évidemment,
c'est un peu difficile pour les policiers de penser à tout. Lui, il fait son
rapport. Mais l'organisation policière devrait, elle, en tout cas
obligatoirement, penser à ce que ce rapport-là, si ça concerne une personne
reconnue non criminellement responsable, que son rapport soit dirigé ou des
éléments de son rapport soient dirigés vers les personnes responsables des
équipes soignantes. C'est-à-dire ce n'est pas au policier, dire... de
dire : Ah! c'est vrai, je dois envoyer... envoyer un courriel au docteur
Machin, là, ou... Vous comprenez ce que je veux dire, là? C'est au corps de
police d'organiser cette transmission d'information.
M. Bonnardel : ...c'est le
guide d'information, qui va déterminer aussi la suite des choses, qui va être important.
M. Fontecilla : O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix de l'amendement déposé par M. le député de Laurier-Dorion.
Mme la secrétaire, par appel nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Fontecilla, Laurier-Dorion?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel,
Granby?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : Mme Poulet,
Laporte?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire : Mme Blouin,
Bonaventure?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire : Mme
Dorismond, Marie-Victorin?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire : Mme Grondin,
Argenteuil?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire : Mme
Abou-Khalil, Fabre?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire : Mme
Maccarone, Westmount-St-Louis?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal,
Beauce-Nord?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement qui a
été déposé par le député de Laurier-Dorion à l'article un est rejeté. Nous
revenons maintenant à l'article un. Y a-t-il des interventions sur l'article
un? S'il n'y a pas d'intervention sur l'article un, nous allons procéder à la
mise aux voix de l'article un. Est-ce que l'article un est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. M. le ministre, je
vous invite à faire la lecture de l'article deux.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui?
M. Fontecilla : J'aurai un
amendement, un article 1.1.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Alors, on va...
Article 1.1?
M. Fontecilla : Ça a été
envoyé sur vous Greffier.
• (17 heures) •
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Alors, on va le projeter à
l'écran.
(Consultation)...
17 h (version non révisée)
Le Président (M. Provençal)
:...d'une courte pause, M. le
ministre, pour en prendre...
M. Bonnardel : Non, on peut y
aller.
Le Président (M. Provençal)
:On peut y aller. Alors, M. le député
de Laurier-Dorion, je vous invite à nous faire lecture de l'amendement qui
introduirait l'article 1.1 au projet de loi n° 66.
M. Fontecilla : Oui, M. le
Président. Merci. Donc, article 1.1 : Insérer, avant l'article 1
du projet de loi, le suivant :
1.1. L'article 4 de la Loi sur les renseignements
de santé et des services sociaux est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, du paragraphe 5° par les paragraphes suivants :
«5° un centre de santé et de services
sociaux ou un poste de soins des Premières Nations situé dans une communauté
offrant des services de santé et des services sociaux;
«6° toute autre personne ou tout autre
groupement déterminé par règlement du gouvernement, dans la mesure que ce
dernier détermine;».
L'article 4 de la Loi sur les
renseignements de santé et services sociaux, tel qu'amendé, se lirait ainsi :
«Pour l'application de la présente loi,
est un organisme du secteur de la santé et des services sociaux :
«1° le ministère de la Santé et des
Services sociaux;
«2° une personne ou un groupement visé à l'annexe
I ou à l'annexe II;
«3° un établissement et la Régie régionale
de la santé et des services sociaux du Nunavik, instituée en vertu de l'article 530.25
de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2);
«4° une personne ou un groupement qui n'est
pas déjà visé au présent article et qui conclut avec un organisme du secteur de
la santé et des services sociaux visé au paragraphe 2°ou 3° une entente visant
la prestation de services de santé ou de services sociaux pour le compte de cet
organisme;
«5° un centre de santé et services sociaux
ou un poste de soins des Premières Nations, situé dans une communauté, offrant
des services de santé et services sociaux;
«6° toute autre personne ou tout autre
groupement déterminé par règlement du gouvernement, dans la mesure que ce
dernier détermine.
«Une personne ou un groupement visé au
paragraphe 4° du premier alinéa n'est toutefois considéré comme un organisme du
secteur de la santé et des services sociaux que pour ses activités liées à la
prestation des services de santé ou de services sociaux pour le compte d'un
organisme du secteur de la santé et des services sociaux visés au paragraphe 2°
ou 3° du premier alinéa.».
Voilà, M. le Président. Donc... Ah! je n'ai
pas fini. Excusez-moi, là.
Le Président (M. Provençal)
:Bien, vu que c'est déjà quelque chose
qui fait partie d'une loi, je ne pense pas qu'on a besoin de lire ces...
M. Fontecilla : Parfait. Je
peux aller aux explications?
Le Président (M. Provençal)
:Mais je vous inviterais à vos
commentaires, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Donc, c'est
en concordance avec le projet de loi n° 15, et, évidemment, là, c'est à la
suite de la réception d'une lettre, dans le cadre de l'étude... des consultations
de ce... du projet de loi n° 66, de la Commission de la santé et des
services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador nous signalant
que le Centre de santé et services sociaux et les postes de soins situés dans
la communauté ne sont pas reconnus au même titre que les organismes du secteur
de la santé et services sociaux au sens de la Loi sur les renseignements de
santé et des services sociaux. «Et, en effet, ils ne sont pas - et je cite la
lettre, hein - en effet, ils ne sont pas une personne ou un groupement visé à l'annexe
I ou II, et donc un centre de santé et de services sociaux ou un poste de soins
ne sera pas dans l'obligation de communiquer avec les corps policiers pour
divulguer une information.».
Donc, l'objectif, c'est de faire en sorte
que la loi n° 70 inclue aussi les corps de police des communautés des
Premières Nations, ce qui n'est pas le cas, selon la Commission de la santé et
des services sociaux des Premières Nations. Donc, c'est un amendement très
simple, M. le Président, visant à faire en sorte que les corps de police
autochtones soient aussi soumis à cette obligation-là. Voilà. C'est tout aussi
simple que ça.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Alors, M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, court commentaire.
Je comprends encore une fois le point du député, mais il y a déjà eu des
discussions qui ont été faites dans le projet de loi n° 3, il a été
convenu de ne pas les inclure dans le projet de loi n° 3. Donc, vous
comprendrez que je n'ouvrirai pas l'article 4 de la loi sans consultation,
sans avoir parlé à personne, donc on n'ira pas de l'avant, suite à ce que je
vous dis là. Deuxième... Troisièmement, aussi, il n'y a pas d'hôpitaux désignés
spécifiquement aussi pour ces cas de figure. Donc, dans ce cas-ci, vous
comprendrez qu'on est...
Je comprends, là, qu'il y a un lien direct
entre la... entre le projet de loi et ce que vous amenez là, mais c'est dans le
p.l. n° 3 qu'on aurait dû convenir, voilà quelques mois déjà, de la
possibilité...
M. Bonnardel : ...inclure...
d'inclure les ajouts que vous mettez au paragraphe cinq, au paragraphe six,
surtout au paragraphe 5. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député.
M. Fontecilla : Évidemment,
M. le Président, les... comment dire, les relations, la communication avec les
représentants et représentantes des Premières Nations sont éminemment
délicates, c'est un peu paradoxal, la situation, puisque, dans le cadre d'autre
autre projet de loi important, le projet de loi trois, je suppose, après des
conversations avec les Premières Nations, on a convenu de ne pas traiter la
question des nations... des Premières Nations. Mais de ce que je comprends de
la réponse du ministre, par extension, on est arrivé à ne pas inclure les
Premières Nations dans le projet de loi n° 66 et... mais... et voilà que
la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du
Québec et du Labrador nous dit qu'ils devraient être inclus. Donc, la question
qui se pose, c'est toujours la même question, dans ce domaine-là : Est-ce
que le ministre a consulté les représentantes et représentantes des Premières
Nations concernant le projet de loi n° 66?
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Bonnardel : Comme... comme
je l'ai mentionné, M. le... M. le Président, ça a déjà été discuté, donc, dans
le projet de loi, trois pour ce qui est de la recommandation que le député nous
fait. Il a été convenu, voilà quelques mois déjà, donc, de ne pas les inclure.
Il n'y a pas d'hôpitaux non plus désignés spécifiquement pour ce cas de figure.
Donc, vous comprendrez que, quand on envoie une règle... quand on enverra donc
des règles comme telles qui sont applicables pour le partage de renseignements,
ou autres, bien cela touchera l'ensemble... l'ensemble des corps policiers et
nécessairement les hôpitaux qui sont sous le chapeau du ministère de la Santé
et des Services sociaux. Alors. Voilà.
M. Fontecilla : Pratico-pratiques,
M. le Président, est-ce que... Le corps policier d'une communauté autochtone,
s'il a à intervenir dans... chez une personne qui réside dans cette
communauté-là et qui est déclarée non criminellement responsable... le corps de
police pourra... en vertu de la loi 66, pourra-t-il obtenir des
renseignements utiles à cette intervention-là?
M. Bonnardel : Tout à fait,
tout à fait. Le policier autochtone a les mêmes pouvoirs qu'un policier...
qu'un policier de Lévis ou un policier de Granby, là.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions? Oui, Mme la
députée de Westmount–Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste
brièvement, pour appuyer le collègue dans notre demande, parce que je comprends
que le ministre a dit qu'il faut consulter. On ne peut pas juste faire cette
modification, mais ils ont quand même déposé la lettre le 6 septembre pour
les membres de la commission. Alors, c'est 18 jours plus tard. Ça fait
que, moi, ma question, c'est : Est-ce qu'on a pris le temps, entre le
dépôt de la lettre aux membres de la commission, de parler avec eux, au moins
pour assurer qu'ils ont la même compréhension que le ministre et son équipe en
ce qui concerne l'application de la loi? Parce qu'ici ils soulèvent... puis
c'est le groupe concerné qui le soulève de, s'assurer qu'eux ils comprennent
puis qu'ils sont rassurés. Parce que, s'ils l'ont mis dans une lettre, qu'ils
nous ont envoyée à tous les membres de la commission, j'ose croire que c'est
une préoccupation, qu'eux, ils ont, puis qu'ils ne se sentent pas représentés.
Puis le ministre parle beaucoup des hôpitaux, mais leur demande, c'est un
centre de santé et services sociaux, ça fait que ce n'est pas nécessairement un
hôpitaux, ça peut être un autre type d'instance.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien...
commentaires, là, comme je l'ai mentionné, là, tous les corps de police au
Québec, que ce soient les corps de police municipaux ou autochtones, les 22,
vont suivre la même... pas la même directive, mais la même guide... le même
guide qui sera écrit, défini entre les partenaires.
Mme Maccarone : Ma
compréhension, par contre, c'est l'inverse. Ce n'est pas la police qui va avoir
un cadre de référence à suivre, c'est l'inverse. Eux, ce qu'ils demandent,
c'est de s'assurer que leurs soins de services sociaux, leurs centres, que ce soit...
un hôpitaux, je comprends, ils n'ont pas ça, mais ça peut être un autre type de
centre qu'eux ils seront en mesure de partager ces informations avec le corps
de police. Ça fait que c'est l'inverse. Ils pensent qu'ils seront peut-être
menottés, mais qu'ils n'auront pas la possibilité d'avoir ce partage parce que
les professionnels qui oeuvrent dans leur réseau... mais il ne pourra pas faire
le partage avec les policiers concernés.
M. Bonnardel : ...
Mme Maccarone : C'est
réciproque, mais c'est parce qu'ils l'ont demandé parce que, pour eux, ce n'est
pas clair...
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le ministre. Alors, y
a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'amendement qui introduirait l'article 1.1
du député de Laurier Dorion. Par appel nominal, Mme la secrétaire.
• (17 h 10) •
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : Mme Poulet...
La Secrétaire : ...(Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire : Mme
Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement qui
voulait introduire l'article 1.1, déposé par le député de Laurier-Dorion,
est rejeté.
Maintenant, nous allons à
l'article 2. M. le ministre.
M. Bonnardel : Alors, M. le
Président, l'article 2 se lit comme suit :
L'article 3 de la Loi sur le système
correctionnel du Québec (chapitre S-40.1) est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «personnes qui leur sont confiées en favorisant la réinsertion
sociale des personnes contrevenantes» par «personnes qui leur sont confiées en
favorisant leur réinsertion sociale»;
2° par le remplacement, dans le texte en
anglais des paragraphes 2 et 3° du deuxième alinéa, de «committed to their
custody» par «entrusted to them».
Commentaire : par l'effet du nouvel
article 3.1 de la Loi sur le système correctionnel du Québec proposé par
l'article 3 du projet de loi, le remplacement de la référence aux
personnes contrevenantes par une référence aux personnes confiées aux services
correctionnels vise à ce que les services correctionnels, en plus de favoriser
la réinsertion sociale des personnes contrevenantes, favorisent également celle
des personnes faisant l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle
pour cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à subir leur procès s'ils sont
chargés de les évaluer ou de participer à leur suivi dans la communauté.
La modification proposée par le paragraphe
2° vise à corriger le texte anglais de l'article 3 de la Loi sur le
système correctionnel du Québec afin d'en retirer la notion de «custody»
lorsqu'elle est en référence à une personne confiée aux services correctionnels.
En effet, le terme «custody», qui réfère au concept de garde, n'est pas
approprié en l'espèce, puisqu'une personne confiée aux services correctionnels
n'est pas nécessairement sous leur garde.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Interventions sur
l'article 2? Pas d'intervention. Ça va?
M. Bonnardel : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : C'est un
changement, détail important quand même au-delà des termes eux-mêmes, là. Donc,
en quelque sorte, enlever «contrevenants» et adopter plutôt le terme de
«personnes confiées aux services correctionnels», ça nous renvoie à... en
quelque sorte, à un aspect très original de ce projet de loi là, qui est, et je
l'avais dit en introduction, l'arrivée du système correctionnel dans tout le
système autour des personnes déclarées non criminellement responsables.
Je vais poser... Je vais déposer une
question très générale et, en même temps, très simple au ministre pour entendre
ses raisons, les raisons pour lesquelles il pense que l'intervention du système
correctionnel, avec son expertise qui va se traduire par la création de postes
d'agent de liaison, là, tout au bout, là. Et pourquoi fait-il intervenir les
services correctionnels dans le traitement des personnes non criminellement
responsables?
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Bonnardel : Oui,
rapidement, M. le Président, là. Je l'ai déjà expliqué, les services
correctionnels pour ce qui est du suivi de personnes contrevenantes par
l'entremise des agents de probation, il y a déjà un travail que ces personnes
font jour après jour, qui n'est pas un travail simple. Je l'ai déjà répété, les
futurs agents de liaison seront... étaient des personnes... des personnes
contrevenantes... étaient des agents de probation avant de devenir maintenant
des agents de liaison pour ceux qui souhaiteront le faire. Ces personnes auront
aussi une formation, une formation spécifique établie par le système de santé
aussi pour ces personnes comme telles. L'article de loi qui est modifié aussi.
Vous comprenez pourquoi on ne veut pas stigmatiser ces personnes parce que ce
ne sont pas des personnes qui sont contrevenantes mais qui ont des suivis, des
conditions suite à une décision post... une décision postCETM. Donc, ces
personnes auront à s'assurer du respect des conditions, auront un regard
externe, puis j'utilisais le terme «complémentaire», complémentaire dans leur
travail face à face aux enjeux que ces personnes NCR ont, ou ISP, inaptes à
subir leur procès face.... face à... face au corps médical, l'équipe médicale
qui suit... qui suit ces personnes.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le ministre.
M. Bonnardel : Puis
nécessairement, nécessairement l'aspect sécurité est indéniable. C'est pour ça
que les services correctionnels, ce sont des professionnels, des spécialistes
qui font un suivi sécuritaire, qui vont faire un suivi sécuritaire de ces
personnes pour s'assurer...
M. Bonnardel : ...s'assurer de
la sécurité. Puis, comme je le disais tantôt, les deux vont être
complémentaires... les deux vont être complémentaires. Je sais qu'il y a eu des
questionnements comme tels, mais les outils et la formation de ces agents de
probation, qui vont devenir des agents de liaison pour certains, bien, c'est un
travail que ces personnes font depuis des années, pour certains en tout cas,
pour une majorité... Je reste convaincu... bien, on reste convaincus que ce
sont les bonnes personnes qui vont... qui vont s'assurer du suivi de ces
conditions. Vous l'avez vu, c'est une recommandation, c'est correct, mais on
est convaincus qu'on a... qu'on est à la bonne place pour la complémentarité
des équipes médicales versus du suivi de ces gens, qui seront faits avec un
regard externe de la part de ces agents de liaison.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le ministre. Oui, M. le
député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : On a entendu
la coroner Mme Kamel nous dire qu'elle était partie d'une réflexion disant que
cette fonction-là, de suivi des conditions imposées aux personnes non
criminellement responsables, la fonction surveillance, là, elle était... elle
était déficiente et qu'il fallait la renforcer. Mais, dans un premier temps,
elle n'avait pas de véhicule. Elle n'avait pas très clairement dans son esprit
un véhicule pour porter cette fonction-là de surveillance. Plus tard, elle a
constaté la volonté... les volontés du ministre de confier ça aux services
correctionnels. Elle a dit, bon, c'est tant mieux, il y a une institution, les
services correctionnels, qui porte cette fonction... cette fonction-là. Mais,
la question peut se poser, M. le ministre, pourquoi ne pas avoir confié cette
fonction-là aux équipes soignantes, donc avoir laissé la fonction de surveillance
aux services de santé et services sociaux?
M. Bonnardel : Bien, la
réponse va être simple : équipe soignante, équipe médicale versus aspect
sécurité de la population. Donc, les agents de probation qui vont devenir des
agents de liaison, ce sont des personnes qui sont habituées de faire des suivis
avec des personnes contrevenantes versus maintenant des personnes avec des
conditions CETM ou ISP, alors l'aspect sécurité, je ne dénie pas le travail des
équipes médicales, mais ils n'ont pas été formés pour s'assurer d'un suivi
adéquat. Alors, c'est pour ça qu'on est... on reste convaincus que les services
correctionnels, par l'entremise de nouvelles assises qui vont définir le rôle
des agents de liaison, bien, ça va être les bonnes personnes pour faire le
suivi puis surtout s'assurer de la sécurité de la personne mais de la
population aussi.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le ministre. Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre... Oui, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : J'aimerais
entendre le ministre. Quel va être le rôle des ces agents de liaison ou du
système correctionnel, là, dans tout l'aspect d'évaluation de... Est-ce qu'il a
déjà défini, là, le rôle de ces instances-là dans l'évaluation de la dangerosité
d'une personne qui va être présentée devant la Commission d'examen des troubles
mentaux? Est-ce que le ministre a déjà... Est-ce que les agents de liaison vont
avoir un rôle prépondérant, complémentaire? Comment ça... Comment ça va se
passer, cette... l'évaluation du danger d'une personne?
M. Bonnardel : Premièrement,
c'est la CETM qui va définir l'indice, je peux le dire ainsi, de dangerosité de
la personne. Il faut comprendre que ce ne sont pas tous les cas CETM, post-CETM
qui vont être suivis par les agents de liaison, là. On en a un certain nombre
sur le territoire québécois. Donc, suite aux décisions de la Commission
d'examen des troubles mentaux, c'est ces agents de liaison qui assureront un
suivi adéquat des conditions, des modalités que ces personnes auront... auront,
que la CETM aura définies pour la suite des choses. Donc, autant l'exemple que
je donnais... que j'ai donné souvent, là, c'est autant l'exemple du suivi
médical, de la médication pour pas consommer, de rester à tel endroit, peu importe,
vous le savez, là, les modalités possibles ou les conditions possibles. Donc,
c'est ça qui a été déficient, malheureusement dans le suivi, dans le rapport de
la coroner. Donc, voilà le rôle que les agents de liaison auront... auront à
mettre de l'avant pour le suivi de ces futurs cas.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le ministre. M. le député
de Laurier-Dorion.
• (17 h 20) •
M. Fontecilla : Dans la
documentation fournie par le ministère de la Sécurité publique à propos du p.l.
66, il y avait la question pourquoi impliquer le ministère de la Sécurité
publique, services correctionnels plus concrètement, là. Et il y avait une
affirmation. J'aimerais ça...
M. Fontecilla : ...J'aimerais
vous entendre. Il y a l'aspect que l'implication du ministère de la Sécurité
publique aide à préserver l'alliance thérapeutique entre les patients et son
équipe traitante. J'aimerais vous entendre en quoi le système correctionnel
peut aider à préserver l'alliance thérapeutique entre le patient et son équipe
traitante.
M. Bonnardel : Bien, il ne
faut pas... il ne faut pas oublier que ces agents de probation qui vont devenir
des agents de liaison ont un passé professionnel, des études professionnelles,
qu'ils soient criminologues, qu'ils soient travailleurs sociaux ou autres, là.
Donc, oui, ce ne sont pas des... ce n'est pas une équipe médicale, mais ils ont
une expérience professionnelle pour être capables, quelquefois, d'influencer
l'équipe médicale sur certains aspects ou certains comportements de la
personne... la personne, pas contrevenante, mais la personne qui demande un
suivi suite... post-CETM. Donc, c'est pour ça que l'agent de liaison, là, il ne
sera pas là pour donner des leçons à l'équipe médicale, mais par son expérience
de criminologue ou autre, ou autre, l'aspect sécurité, je pense que vous le
mesurez, mais l'aspect thérapeutique ou médical ou modification de comment la
personne peut réagir face à ceci ou face à cela, je disais souvent l'exemple de
l'uniforme, bien, c'est peut-être un aspect... un aspect mental qui évolue pour
le bien ou pour le mal dans certains cas, où là, l'agent de liaison peut
informer certaines situations qui n'étaient peut-être pas... qui n'étaient
peut-être pas perçues par l'équipe médicale.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : On sait... On
sait, M. le ministre, que les équipes soignantes... qu'il existe des formules
de suivi dépendant... qui dépendent de structures de santé et services sociaux
pour des personnes qui ont un profil un peu plus complexe, entre autres, les
non criminellement responsables. Et, par exemple, c'est le système SIM de suivi
intensif dans la communauté. Et pourquoi ce service-là ne pourrait-il pas faire
le suivi que les agents de liaison vont faire?
M. Bonnardel : Bien, là,
j'essaie... Je comprends votre point, là, mais là, chacun a son rôle à jouer,
là. L'équipe médicale, c'est l'équipe, pas la plus importante, mais c'est
l'aspect ou le suivi médical. Donc médication ou autres thérapeutiques, peu
importe le terme qu'on utilise. C'est avec cette équipe que la personne comme
telle, moi, je vais devoir être accompagné avec une médication ou autre.
L'équipe d'agents de liaison que j'ai déjà que j'ai déjà mentionnée, elle
sera, je pense que c'est le meilleur terme, complémentaire, complémentaire à
l'équipe médicale. Est-ce qu'il y en avait qui avaient déjà un suivi SIM? Bien,
Isaac, comme tel, était lui aussi suivi par un SIM, par une équipe SIM. Mais,
encore une fois, les rôles pour la suite des choses seront encore bien partagés
entre l'équipe médicale et les agents de liaison. Je pense que la combinaison
des deux va nous amener à un partage d'informations, puis une meilleure
connaissance de la personne qui malheureusement est de l'autre côté de la porte
à laquelle le policier a besoin d'intervenir pour des raisons XY.
M. Fontecilla : Si j'ai bien
compris les rapports de la coroner Kamel, dans le cas de M. Isaac Brouillard et
peut-être dans le cas de plusieurs autres, les suivis... le suivi intensif dans
le milieu n'a pas très bien fonctionné là-dessus. Il était un suivi inconstant.
Ce que je voudrais et je voudrais vous entendre vous exprimer sur le fait que
peut-être il y aurait eu... Il faut un renforcement plutôt du suivi de suivi
intensif dans le milieu et que la création de renforcement d'une fonction de
surveillance et assumée par les agents, les agents de liaison. Donc, ne
croyez-vous pas que, en créant la fonction d'agent de liaison, ça va en quelque
sorte permettre de dédouaner le système de santé de mieux suivre d'un point de
vue thérapeutique par le suivi intensif dans la communauté... dans la
communauté, là?
M. Fontecilla : Vous avez la
réponse vous-même la réponse à votre question comme je...
M. Bonnardel : ...je vous
entends. On ne refera pas le procès, là, ou le rapport, vous l'avez lu, je l'ai
lu, tout le monde l'a lu, en tout cas ceux concernés. Je ne veux pas mettre au
banc personne, mais il y a eu... il y a des déficiences, je vais le dire ainsi,
dans certains cas. Donc, pour ce qui est du suivi légal, le terme, maintenant,
l'assise qu'on se donne, des agents de liaison, bien, ce n'est pas le SIM qui
peut faire ça, là, même si c'est complémentaire. Oui, je peux... je peux le comprendre,
les agents de liaison auront... auront ce rôle comme tel, ce suivi légal des
conditions x, y qui seront données. Donc, ça va nécessairement enlever aux
psychiatres, on leur posait la question, là, ça va enlever une certaine
pression à l'équipe médicale, à savoir qu'eux-mêmes n'ont pas à... n'ont pas à
faire un suivi particulier. C'est l'agent de liaison qui est déjà habitué, lui,
qui est déjà habitué à ce genre... à ce genre de cas avec des personnes
contrevenantes, mais qui seront maintenant... qui seront maintenant NCR ou ISP,
là.
M. Fontecilla : Je veux bien
comprendre, M. le ministre, là, les agents de liaison vont tout
particulièrement suivre les conditions de libération de ces personnes-là, si je
comprends bien, c'est-à-dire si son adresse, c'est la bonne adresse, s'il ne
consomme pas d'alcool, de stupéfiants, de choses comme ça, n'est-ce pas?
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Et, s'il n'y
a pas... si l'agent... l'agent de liaison constate qu'il n'y a pas un suivi, un
bon suivi de ces conditions-là, que va-t-il se passer?
M. Bonnardel : Bien, on va
informer l'équipe médicale. Si le monsieur a déménagé, recommencé à consommer,
drogue, alcool, peu importe, c'est l'équipe médicale qui va être... qui va être
informée. Et c'est là que la personne qui va repasser devant la CETM va être
réévaluée selon les conditions et les modalités qui ne sont pas suivies par la
personne en question.
M. Fontecilla : Par exemple,
on se rend jusqu'au cas extrême, M. le ministre, où un juge au CETM doit
décider si je garde en liberté cette personne-là ou je l'interne dans un
hôpital psychiatrique, par exemple. Qui va proposer l'internement, par exemple?
À qui il revient dans le système actuel? C'est au médecin traitant, n'est-ce
pas, si je ne me trompe pas?
M. Bonnardel : Bien... Oui,
l'agent de liaison va informer des conditions qui ne sont pas suivies, mais
c'est l'équipe médicale qui va définir, suite à un examen, psychiatre ou autre,
bien, de l'état mental de la personne, qui s'est soit détérioré ou non, et
c'est l'équipe médicale qui va... qui va émettre... qui va émettre les... pas
des nouvelles conditions, mais qui va émettre l'état de santé global de la
personne à la commission d'examen pour la suite des choses. Comme vous l'avez
mentionné, soit qu'elle retourne en liberté avec des conditions de suivi ou à
l'hôpital.
M. Fontecilla : Donc, la
décision finale de recommander à un tribunal d'interner ou pas une personne
revient au médecin traitant, à l'équipe soignante, non pas à l'agent de
liaison. L'agent de liaison, dans... parce qu'il n'a pas été encore... le
système n'a pas été mis en place encore, mais, dans votre esprit, l'agent de
liaison n'aura... ce n'est pas cette personne-là qui conseille au tribunal :
Bien, sortez-le de... mettez-le... internez-le?
M. Bonnardel : Exact, pour
répondre à votre question.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, M. le député?
M. Fontecilla : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Article 3. M. le
ministre.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Une petite pause?
M. Bonnardel : Bien sûr, bien
sûr.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, pause de cinq minutes. On va
suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 29)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17
h 38
)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, nous allons reprendre nos
travaux. Nous nous sommes rendus à l'article 3. Alors, dans un premier
temps, monsieur le ministre va nous lire l'article 3 et il va nous déposer
son amendement.
M. Bonnardel : Oui. Alors,
l'article 3 se lit comme suit :
3. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 3 du suivant :
«3.1. Lorsqu'une personne faisant l'objet
d'un verdict non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux ou
d'inaptitude à subir son procès est confiée aux services correctionnels, les
dispositions du présent chapitre relatives aux personnes confiées aux Services
correctionnels s'appliquent aux fins de l'exercice de leur mandat à l'égard de
cette personne, avec les adaptations nécessaires pour tenir compte de son
statut.»
Commentaire : ce nouvel article vise
à ce que les dispositions de la Loi sur le système correctionnel du Québec
relatives aux personnes confiées aux Services correctionnels s'appliquent lorsque
ceux-ci sont chargés d'exercer leur mandat à l'égard d'une personne faisant
l'objet d'un article de responsabilité criminelle pour cause de troubles
mentaux ou d'inaptitude à subir son procès en tenant compte du statut de ces
personnes.
• (17 h 40) •
Bon, là, on a... Bien, en réalité, il y a
un article et un paragraphe sur lequel on était trop large dans le libellé. La
modification qui est au... qui est à l'écran va nous amener à être un peu plus
précis sur le... sur le sujet, donc je vous lis le nouvel... le nouvel article :
L'article3 : Remplacer l'article 3.1
de la Loi sur le système correctionnel du Québec proposé par l'article 3
du projet de loi par le suivant :
«Les Services correctionnels peuvent
également être chargés d'évaluer et d'assurer le suivi dans la communauté de
personnes qui font...
M. Bonnardel : ...l'objet d'un
verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux ou
d'inaptitude à subir leur procès. Le cas échéant, les dispositions du présent
chapitre relatives aux personnes confiées aux services correctionnels
s'appliquent avec les adaptations nécessaires pour tenir compte du statut de
ces personnes.
Commentaires : Cet amendement, bien,
il vise à remplacer l'article 3.1 proposé par l'article trois du projet de
loi afin de clarifier le mandat des services correctionnels à l'égard des
personnes qui font l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour
cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à subir leur procès. Donc, je pense,
vous comprenez quand je dis qu'on est un peu trop large. On parlait de «confier
aux services correctionnels», puis dans le nouvel article, on parle plus
«d'évaluation puis d'assurer le suivi dans la communauté de ces personnes.» Ce
qui va nous amener... je vous annonce tout de suite, aussi le retrait de
l'article quatre, qui ne sera plus pertinent suite à la modification qu'on fait
là.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je veux juste
mieux comprendre. L'article quatre ne sera plus pertinent, alors le prochain
amendement, ça va être d'abroger l'article quatre?
Le Président (M. Provençal)
:Oui. De retirer l'article quatre.
Mme Maccarone : O.K. D'abord,
mes questions sont... C'est plus clair. Je comprends. L'amendement me va. Mais
on ne nomme pas «agent de liaison». Puis ça, c'était quelque chose qui était
évoqué, surtout par les réseaux de santé, qui nous ont dit : Pour la
clarté, ça va être important qu'au moins ils sont nommés. C'était l'amendement,
dans le fond, que j'aurais voulu aborder à l'article quatre. Mais, si ça ne
vaut pas la peine de l'aborder là, est-ce que c'est un amendement que nous
devons aborder, si ça va être à l'article cinq?
M. Bonnardel : ...à l'article
cinq. Oui.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que vous, vous avez déjà un amendement de prêt pour nommer «agent de liaison»?
M. Bonnardel : Oui.
Mme Maccarone : O.K. Parfait.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres... Oui, M. le
député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Question de
compréhension. Lorsqu'on dit «services correctionnels peuvent également être
chargés - peuvent, donc il y a un conditionnel...- peuvent être chargés
d'évaluer et d'assurer le suivi.» Quand on dit «évaluer», on fait référence à
quoi? D'évaluer le suivi dans la communauté?
M. Bonnardel : Bien, la
dangerosité, mais répondre aussi à certains cas de figure. À votre question
précédente, là, tantôt, là, bien, l'évaluation de l'état mental de la personne
face à des choses que l'équipe médicale n'aurait pas perçues, bien, c'est ça
aussi un peu, l'évaluation que... la dangerosité, c'est un des... un des
premiers points, parce que c'est le rôle même des agents de probation qui
deviennent des agents de liaison, mais les manquements aux modalités ou aux
conditions spécifiques, là.
Le Président (M. Provençal)
:...de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Je veux
comprendre la cohérence de l'ensemble. Il y a déjà, et j'en parlais tantôt, un
suivi dans la communauté. C'est le SIM, suivi intensif dans le milieu. C'est
des équipes qui sont... qui existent. Il y a un protocole d'intervention, et
etc., là. Il y a une autre figure, c'est le suivi variable. Mais ici, on est
dans le suivi intensif, là. Par exemple, est-ce que les agents des liaisons
vont être chargés d'évaluer, entre autres, les services de suivi dans le milieu
tel qu'on les connaît maintenant? Parce que, lorsqu'on parle de suivi, on peut
avoir une compréhension très large ou une compréhension selon les procédures
qui sont établies en ce moment, là. Il y a un suivi intensif dans le milieu.
Est-ce qu'on fait allusion à ce suivi-là en particulier, là?
M. Bonnardel : Bien, ça,
c'est plus l'équipe médicale qui va continuer de faire ce suivi. L'évaluation
du risque, d'assurer le suivi, c'est de s'assurer que la personne post-CETM ne
consomme plus drogue, alcool, a rencontré son... tu sais, c'est tout le... vous
le savez, là, c'est toutes les modalités spécifiques aux conditions que la CETM
aura... aura évaluées. Donc, c'est pour ça qu'on marque... on voulait être plus
précis dans le rôle même que les services correctionnels auront à jouer dans
tout ça, c'est d'évaluer puis d'assurer le suivi dans la communauté de ces
personnes.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Je comprends... Je comprends le souci du ministre. La question que je me pose,
s'il n'y aurait pas double emploi. Donc, il y a une... il y a des équipes qui
sont en charge du suivi du point de vue médical. Et là, le ministre introduit
un nouveau suivi fait par des agents de liaison qui... c'est des agents
correctionnels. Donc, j'essaie de voir un peu la différence entre les deux, là.
Sinon, pour moi, il y a... il y a une possibilité de double emploi, parce que
le suivi intensif dans la communauté, à ce que je comprends, vérifie aussi si
la personne prend sa médication, si elle consomme de l'alcool ou des
substances, etc. Mais...
M. Fontecilla : ...ce serait
aussi le rôle de l'agent de liaison. Donc, est-ce qu'il n'y a pas un double
emploi, ici, là, qui peut amener à des incohérences, des conflits, etc.?
M. Bonnardel : Bien, c'est
une complémentarité, tout ça, là. Les... qui font partie aussi, dans une
certaine mesure, dans certains cas, des équipes traitantes, donc, c'est le
suivi plus médical, médication que ce que le sim aura à faire, et non les
conditions, comme telles, dans son ensemble, dans son ensemble de suivi que
cette personne aura suite à la décision de la Commission d'examen des troubles
mentaux. Donc, c'est complémentaire, tout ça, là. Je pense que c'est le
meilleur terme, meilleur mot qu'on peut utiliser, dans ce cas-ci, là,
complémentaire. Le SIM est attaché, moi, je le vois attaché, entre parenthèses,
à l'équipe médicale, puis l'agent de liaison a son rôle à jouer pour
l'évaluation, pas médicale, une évaluation du risque, surtout du risque, et
d'assurer le suivi.
M. Fontecilla : O.K. Donc,
l'agent de liaison aurait le mandat d'assurer le suivi des conditions, on va se
dire, la dangerosité des personnes, si je comprends bien ce que... et les
équipes soignantes... par le biais du suivi intensif dans le milieu, aurais la
responsabilité de faire des suivis médicaux de l'état de santé de la personne,
physique et mentale. Est-ce que j'ai la bonne interprétation?
M. Bonnardel : Oui, oui. Oui,
puis il faut comprendre, l'agent de liaison, là c'est systématique, là, c'est
obligatoire. Si la CETM a défini que, pour une personne avec une dangerosité
x... doit être suivie, l'agent de liaison, lui, il ne se dit pas : Moi, je
saute trois jours puis... Non. Vous donnez rendez-vous à telle date, telle
heure, pour telle personne, tu es mieux d'être là. Puis là c'est là que
l'évaluation du risque se fait, puis c'est les agents de liaison qui vont
définir par la suite quelle information... comme on disait tantôt aux
questions, qui étaient très bonnes, que vous aviez, à savoir quelle information
j'amène, peut-être nouvelle, peut-être nouvelle pour l'état mental de la
personne. Sans être un ou une spécialiste, ils ont quand même énormément
d'expérience face à ces cas spécifiques reliés à leur rôle qu'ils ont à jouer
dans le futur, là.
M. Fontecilla : Est-ce que,
par exemple, M. le ministre, un agent de liaison pourrait dire... pourrait dire
que cette personne... Parce que, là, vous dites : Assurer le suivi dans la
communauté des personnes. Est-ce qu'il pourrait dire : Cette personne-là,
d'un point de vue médical, n'est pas suivie correctement?
M. Bonnardel : Bien, pas
suivie correctement...
M. Fontecilla : Parce que
tout s'imbrique dans la même personne, les conditions reviennent aussi à son
état de santé mentale.
M. Bonnardel : Si je lui pose
la question, moi, puis je lui dis : Prends-tu la médication?, puis je ne
sais pas, moi, le pot de pilules est là, puis il a commencé... il n'en prend
pas ou il l'a depuis deux semaines, puis il a encore la même quantité... Je ne
sais pas, moi, c'est des spécialistes qui font des suivis, ils sont capables de
définir si quelqu'un ment ou ne ment pas aussi.
Donc, ces agents de liaison seront formés
spécifiquement pour ces cas, ces cas de NCR ou ISP, pour être capable de
répondre puis d'amener une complémentarité dans l'échange, dans le renseignement
qui va permettre à l'équipe médicale peut-être de modifier certains aspects de
la médication, surtout la médication, ou du suivi médical avec un psychiatre,
de cette personne.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que ça va, M. le député?
M. Fontecilla : J'aurais
d'autres questions, M..
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Fontecilla : Lorsque, dans
la phase suivante, vous parlez de... vous dites : «Le cas échéant, les
dispositions du présent chapitre relatives aux personnes confiées aux services
correctionnels s'appliquent avec les adaptations nécessaires pour tenir compte
du statut de ces personnes», à quoi vous pensez, en termes d'adaptation
nécessaire?
• (17 h 50) •
M. Bonnardel : Oui, bien, la
formation spécifique, mais... Comment vous dire, trouver un cas de figure?
Troubles mentaux, formation spécifique pour une personne qui pourrait être
différente vis-à-vis celle qu'un autre collègue pourrait avoir, avec des
dispositions ou des adaptations qui sont... qui sont... qui sont différentes,
là, oui. On adapte l'intervention, on est plus souple, c'est ça. Tout dépend du
cas spécifique. Donc, quand on parle d'adaptation...
M. Bonnardel : ...selon la
formation de l'agent de liaison. C'est elle ou lui qui va adapter ses façons de
faire face aux rencontres qu'elle aura spécifiques avec la personne, la
personne qui est, qui suit, qui demande un suivi sérieux aussi. Puis,
nécessairement, on tient compte aussi que ce n'est pas une personne
contrevenante. Donc, on n'agit pas de la même manière. Donc, l'agent de liaison
sort de son rôle aussi d'agent de probation qu'elle a eu ou qu'il a eu pendant
des années, là, parce que c'est... Il ne faut pas qu'il y ait de mélange, là.
M. Fontecilla : O.K.,
d'accord, mais ça me semble un peu ça manque de précision. C'est ça, la
difficulté que j'ai là et «s'applique avec les adaptations nécessaires». Quel
type d'adaptation? On s'entend, un agent de probation par exemple, il a une
condition de rentrer à la maison à 10 heures du soir. Et cette condition-là
peut s'appliquer à un contrevenant ou aussi s'appliquer à une personne non
criminellement responsable. Mais j'ai de la misère à voir quelles sont les
adaptations nécessaires. C'est pour ça que je considère que lorsque vous le
dites, avec les adaptations nécessaires, ça laisse une grande place à
l'ambiguïté. On ne voit pas très bien de quoi il peut s'agir.
M. Bonnardel : Mais comme je
le mentionnais, chaque cas est différent, chaque cas est différent selon les modalités
ou le suivi que cette personne aura. Quand on parle d'adaptation, c'est comment
l'agent de liaison va s'adapter face à une situation ou face à un cas
spécifique qu'elle a devant elle, qui peut être bien différent ce matin avec
Bonnardel X ou Paquette demain matin, qui est un autre, qui est un autre cas
suivi. Donc, l'adaptation, c'est les conditions dans lesquelles la personne va
devoir s'adapter face au cas, à la personne pas contrevenante, mais à la
personne NCR ou ISP inapte à subir son procès, qu'elle a... qu'elle a devant
elle. Donc, ce n'est pas flou, c'est quand on parle d'adaptations nécessaires,
là c'est adapter l'intervention face au cas qu'on a ou qu'on a, qu'on a
nécessairement devant, devant nous, plus souple, plus ferme. Ça dépend, ça
dépend. Ça dépend comment l'agent de liaison va percevoir ce matin même comment
Bonnardel agit face aux questions que je lui pose, face aux modalités qu'il a,
qu'il a, qu'il a à suivre. Est-ce que je soupçonne qu'il a recommencé à
consommer? Est-ce que je suis plus ferme dans mon intervention face à lui quand
je lui pose la question, est-ce que... C'est le rôle... C'est le rôle que
l'agent va avoir à jouer, là. Je ne sais pas si je suis assez habile pour vous
exposer un peu le rôle que l'agent a face aux termes d'adaptations nécessaires.
C'est très comportemental aussi, le raisonnement qu'il y a derrière... qu'il y
a derrière ça, là.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député, si vous permettez, vous...
M. Fontecilla : Tout à fait.
Le Président (M. Provençal)
: Il y a une notion de complémentarité, mais il y a notion
quand on regarde ça, vous savez, ce type de client là, c'est des gens qui
peuvent changer rapidement d'attitude ou dans la communauté. Alors, c'est pour
ça que les adaptations nécessaires, moi, je pense, qu'ils viennent regrouper le
type d'intervention ou le type d'ajustement qui va se faire suite aux
changements qu'il pourraient avoir au niveau de la personne. Moi, c'est ma
lecture que j'en fais...
M. Bonnardel : L'agent de
liaison pourrait dire : la rencontre, d'habitude, se faisait à tel
endroit. Certains nous disaient, là : il ne faut pas que ça se fasse dans
les services correctionnels, il ne faut pas que ça soit identifié X. Peut-être
que l'agent de liaison va définir : Moi, je m'en vais te rencontrer, je
dis ça de même, là, chez vous, on va prendre un café ensemble, puis on prend
le temps de comprendre. C'est l'adaptation nécessaire. C'est là que l'agent de
liaison, on va définir, va définir dans son rôle, quelle qu'elle, qu'elle, de
quelle façon il va. Il va s'adapter lui-même à la personne qu'il va elle parce
qu'il ne faut pas oublier que ce n'est pas une personne contrevenante, là.
Donc, c'est tout cet aspect, là, de meilleure... de connaissance, donc, de l'état
mental de la personne aussi pour ne pas stigmatiser cette personne parce que
c'est, je pense, le terme le plus important. On ne stigmatise pas, mais de
l'autre côté on s'adapte. On trouve une façon puis on ne te rencontrera pas
dans un local à Bordeaux ou à la prison de Sorel, pas à la prison, peu importe
où, là. On va trouver une manière de s'adapter pour ne pas que tu aies le
sentiment que comme certains on dit, là, services correctionnels entre
guillemets, là, qui te suit, là, puis qui va s'assurer, là, d'avoir... tu vas
avoir la police qui va, qui va arriver, si tu... Je pense que vous comprenez où
le rôle que...
M. Bonnardel : ...l'agent de
liaison aura à jouer dans tout ça qui va être immensément important.
M. Fontecilla : Mais j'essaie
de comprendre le rôle, là. Je reviens au sens que vous donnez au mot «évaluer».
Si je lis le texte, c'est : «évaluer le suivi dans la communauté des
personnes qui font l'objet de non-responsabilité criminelle». Donc, «évaluer le
suivi», et j'essaie de faire... est-ce que vous voulez évaluer le suivi ou
évaluer les conditions ou... il y a plusieurs... évaluer la personne, l'état de
la personne, s'il constitue, par exemple, un danger pour pour la société, parce
que, là, strictement ici, là, on est en train d'évaluer le suivi dans la
communauté, et on en a parlé tantôt. Mais est-ce que pour vous, c'est ça ou ça
peut être autre chose aussi, évaluer la dangerosité de cette personne-là, par
exemple? Parce qu'évaluer le suivi et évaluer la dangerosité, ces deux termes
qui sont un peu reliés, mais pas tout à fait la même chose. Je veux bien
comprendre qu'est-ce que vous voulez évaluer, là, et lorsque vous vous
inscrivez dans...
M. Bonnardel : C'est ça,
c'est évaluer la personne. Est-ce que son état mental s'est détérioré ou non?
Puis on assure le suivi des modalités comme telles et des conditions là.
M. Fontecilla : Quand je lis
le texte, «les Services correctionnels peuvent également être chargés
d'évaluer---j'enlève «assurer» pour les fins de compréhension, là---d'évaluer
le suivi dans la communauté». Vous êtes en train d'évaluer le suivi, là, non
pas l'état de la personne, à savoir si elle est dangereuse ou pas, là. Il me
semble qu'il y a une... Le texte, qu'est-ce qu'il dit, là, c'est qu'on évalue
le suivi.
M. Bonnardel : L'article 13
de la Loi sur les services de santé dit que l'évaluation, là, des Services
correctionnels, pardon, là, a pour but d'établir le risque de récidive et le
potentiel de réinsertion sociale que représente une personne... l'évaluation
est déjà...
M. Fontecilla : O.K..
M. Bonnardel : C'est déjà
mentionné donc dans la loi comme telle.
M. Fontecilla : Parfait. Mais
ce n'est pas tout à fait ce que vous dites ici. Vous dites ici «évaluer le
suivi dans la communauté», c'est ça que je...
M. Bonnardel : Et d'assurer
le suivi... d'évaluer et d'assurer le suivi.
M. Fontecilla : J'essaie
juste de comprendre qu'est-ce que vous êtes en train d'évaluer quoi exactement,
là? Parce qu'assurer le suivi dans la communauté, ça, je peux comprendre.
Est-ce que la personne respecte ses conditions, et, etc., là? Et... Mais
qu'est-ce que vous êtes en train d'évaluer pour... Ce qui est écrit ici, moi,
je comprends d'évaluer le suivi. C'est la procédure de suivi, là.
M. Bonnardel : On évalue la
personne et on assure le suivi.
M. Fontecilla : Il n'y aurait
pas lieu alors de compléter la phrase : «d'évaluer la personne», je dis ça
comme ça, «et d'assurer le suivi dans la communauté»?
M. Bonnardel : Bien, est
chargé d'évaluer et d'assurer le suivi dans la communauté de personnes qui font
l'objet.
Des voix : ...
M. Bonnardel : Puis, si ça
peut vous rassurer, mais l'article 13, comme je l'ai mentionné, de la Loi
sur les Services correctionnels définit l'évaluation. Et assurer le suivi, mais
assurer le suivi, ça le dit, là.
M. Fontecilla : Moi,
personnellement, je trouve qu'il y a, comment dire, une imprécision. Lorsqu'on
a été chargé d'évaluer, et j'enlève assurer pour les fins de compréhension,
c'est d'évaluer le suivi dans la communauté. Ce n'est pas tout à fait ce que
vous... ce que vous dites, mais, bon, vous dites que c'est très clair. Pour
moi, dans le futur, lorsqu'on va être... un juge va être amené à utiliser cet article
de loi là, il va lire, selon moi, que les Services correctionnels évaluent le
suivi dans la communauté, non pas la personne.
M. Bonnardel : Je comprends
le point. Si je vous dis «peuvent également être chargés d'évaluer les
personnes et d'assurer le suivi», ça vous convient-tu ou c'est juste...
M. Fontecilla : Ça pourrait
clarifier... ça pourrait clarifier les choses.
M. Bonnardel : C'est d'être
chargé d'évaluer les personnes et d'assurer le suivi, encore une fois, de
personnes qui font l'objet.
M. Fontecilla : Et je vous
avertis, M. le ministre, quand vous dites «évaluer les personnes», ça nous
renvoie à un autre champ compréhension. Est-ce que c'est les...
M. Bonnardel : C'est les
personnes, c'est parce que...
M. Fontecilla : Évaluer... ça
revient aux équipes soignantes. Évaluer la dangerosité, peut-être il pourrait y
avoir un lien avec les Services correctionnels.
• (18 heures) •
M. Bonnardel : Vous pensez
que... vous pensez que le rôle de l'agent de liaison va se substituer à
l'équipe médicale, là. Là, vous êtes en train d'essayer de vous faire dire
vous-même ou de me faire dire : Quand l'équipe, l'équipe des agents de
liaison vont se substituer puis c'est eux autres qui vont évaluer l'état mental...
18 h (version non révisée)
M. Bonnardel : ...de la
personne. Ce n'est pas ça, là. Ils vont donner des renseignements possibles,
possibles sur la personne qui soudainement réagit de telle ou telle manière,
puis ce n'était pas le cas lors de la rencontre, voilà un mois, mais là, ça, ça
va être marqué en noir sur blanc : Peut-être faire évaluation sur telle
situation que j'ai... j'ai constatée face aux questions que j'ai posées à la
personne. Ça va été l'équipe médicale par la suite qui va faire le travail. Ce
n'est pas l'agent de liaison, là, qui va dire : Moi je pense que son état
mental s'est détérioré pour des raisons x, y... j'ai constaté ceci et cela.
Donc là, il faut faire attention, là. Je vous vois aller. Puis là vous pensez
que l'agent de liaison, là, va être au-dessus de l'équipe médicale. Je l'ai
toujours dit, il va être complémentaire. Chacun a son rôle à jouer. Ce n'est
pas l'agent de liaison qui va définir l'état mental qui s'améliore ou qui se
détériore de la personne concernée, là. Il faut faire la part des choses.
Le Président (M. Provençal)
:...M. le député. Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'entends le
débat, qui est très intéressant, j'entends les préoccupations du collègue et j'entends
aussi les explications du ministre. J'aurais des questions plus tard, quand on
va vraiment parler de la définition du rôle, peut-être, puis la nomination de l'agent
de liaison.
Moi, je propose, puis peut-être, si le
ministre serait d'accord, qu'il dit juste au micro que pendant que vous êtes en
train de planifier la formation de ce rôle clé, qui est nommé puis souhaité par
la coroner, ça fait longtemps depuis qu'elle a cette demande, ça fait que je
salue l'établissement de ce rôle, que peut-être il pourrait y avoir une
consultation avec les groupes qui représentent les droits des personnes qui
souffrent d'un trouble mental, juste pour s'assurer que leur point de vue est
pris en considération pendant que la formation serait faite. Je souhaite rien
écrit, mais juste de dire que moi, je pense que ce serait un élément peut-être
important qui pourrait peut-être rassurer les personnes concernées de s'assurer
que, oui, on a été entendues pendant que nous sommes en train de planifier la
formation. Parce que, je pense, c'est important. Mais rien écrit. Juste un
engagement, peut-être, au micro, de dire que ce serait peut-être un élément
intéressant à prendre en considération.
M. Bonnardel : Bien, le
rôle... le rôle du ministère, c'est de parler à tous nos partenaires. Ça, c'est
indéniable. Maintenant, la formation spécifique donnée aux agents de liaison ne
viendra pas de nous, mais va venir nécessairement de notre partenaire qui est
celui... qui est celui de la santé. Mais, au-delà de tout ça, quand on
travaille un règlement ou une directive, on ne le fait pas en vase clos, là. En
tout cas, c'est ce que je donne comme mandat aux équipes, là, c'est de s'assurer
de communiquer puis d'aller chercher le input, l'information additionnelle qui
peut nous faire... nous amener à nous améliorer sur un élément x.
Mme Maccarone : Je comprends.
J'essaie de juste trouver un mi-chemin. Parce que c'est vrai, les personnes
concernées, elles sont inquiètes. Alors... Puis j'ose croire que la formation,
ça va être vraiment important, puis la définition entre agent de probation puis
agent de liaison, ça va être clair. Mais je comprends aussi la préoccupation. C'est
pour ça que je trouvais peut-être c'était intéressant d'inclure les groupes de
défense des droits juste pour être entendus, un peu comme on fait... Je ne sais
pas si vous vous souvenez, quand on a parlé de la formation de la loi à la
police, puis j'ai parlé de la formation pour les policiers pour... en ce qui
concerne les personnes autistes. Parce que c'est quand même très particulier,
une intervention auprès de cette personne, parce que c'est très littéral. Mon
fils a eu cette expérience, tu sais, il pose les questions : Est-ce que
vous prenez de la drogue? Bien, la réponse, c'est oui, noir et blanc. Mais ce n'est
pas de la drogue que vous pensez, là, c'est parce qu'ils ne comprennent pas la
nature. C'est juste peut-être juste ce type de formation juste pour
sensibiliser les gens qui vont occuper le rôle.
M. Bonnardel : Bien reçu.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Mais vous
savez, M.... M. le Président, là, on dit que les législateurs ne parlent pas
pour ne rien dire. Donc, comme c'est important, le ministre a ouvert la porte
tantôt à définir qu'est-ce que c'est, évaluer, je l'invite à considérer cette
possibilité-là, évaluer les personnes. Je ne sais pas...
M. Bonnardel : ...l'article 13
de la Loi sur les services correctionnels, c'est écrit noir sur blanc, là :
«L'évaluation a pour but d'établir le risque de récidive et le potentiel de
réinsertion.»
M. Fontecilla : Et est-ce qu'il
n'y aurait pas lieu de faire un renvoi justement à cet article-là? «Tel que
défini par l'article 13». Je ne sais pas. Non? Je ne sais pas si
juridiquement ça marche, là. Parce qu'«évaluer», on peut... c'est utilisé à la
toutes sortes de...
M. Bonnardel : ...c'est dans
la loi, donc...
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons... est-ce que l'amendement déposé par M. le ministre
est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Sur division. Très bien.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Pardon?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Là, l'amendement est adopté. Aviez-vous...
Le Président (M. Provençal)
:...bon, c'est parce qu'on n'avait
rien reçu. Moi, je n'avais rien reçu, là.
M. Bonnardel : ....
Le Président (M. Provençal)
:Ce n'est pas compliqué, là, vous
m'excuserez, je n'avais rien reçu. Ça fait que c'est pour ça... Mais ce que je
comprends, c'est que vous voulez retirer l'amendement...
M. Bonnardel : ...pour
ajouter...
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Alors, consentement pour retirer
l'amendement? Oui, consentement. Alors, l'amendement qui était... qui
remplaçait... Et là je comprends qu'on a un nouvel amendement qui va être une
correction succincte. Est-ce que vous l'avez reçu?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, il n'y a pas de problème. On va suspendre s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 18 h 07)
(Reprise à 18 h 08)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on reprend nos travaux. M. le
ministre, je vous invite maintenant à redéposer un nouvel amendement au niveau
de l'article 3.
M. Bonnardel : Donc,
l'article 3 va être amendé, modifié suite aux discussions qu'on a eues avec mon
collègue. Article 3, donc : Remplacer l'article 3.1 de la Loi sur le
système correctionnel du Québec, proposé par l'article 3 du projet de loi par
le suivant :
«3.1. Les services correctionnels peuvent
également être chargés d'évaluer des personnes qui font l'objet d'un verdict de
non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à
subir le procès et d'assurer leur suivi dans la communauté. Le cas échéant, les
dispositions du présent chapitre relatives aux personnes confiées aux services
correctionnels s'appliquent avec les adaptations nécessaires pour tenir compte
du statut de ces personnes.»
Commentaire. Cet amendement vise à
remplacer l'article 3.1 proposé par l'article 3 du projet de loi afin de
clarifier le mandat des services correctionnels à l'égard des personnes qui
font l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de
troubles mentaux ou d'inaptitude à subir leur procès.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, on va le...
Mme Maccarone : M. le
ministre, juste nous expliquer la différence entre cet amendement pour l'autre
qui était adopté, retiré. C'est juste, je ne saisis pas la différence.
M. Bonnardel : C'est juste
qu'on précise, dans un terme, les personnes...
Mme Maccarone : ...c'est ça.
M. Bonnardel : ...d'évaluer
les personnes, parce que, tantôt, on disait «être chargé d'évaluer, d'assurer
le suivi, dans la communauté, de personnes», là on dit «être chargé d'évaluer
les personnes et - à la fin - d'assurer leur suivi dans la communauté. Donc, ça
dit la même chose, sauf qu'on a ajouté «des personnes» après «évaluer».
Le Président (M. Provençal)
:Et ça répond un petit peu à un
commentaire qui avait été formulé par le député de Laurier-Dorion.
M. Bonnardel : C'est ça.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que ça va? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement déposé, à l'article 3, par M. le
ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, est-ce que l'article 3 amendé
est adopté? Adopté. Merci. Article 4.
M. Bonnardel : Article 4. À
l'article quatre, j'ai un amendement <a déposer, M. le Président. Je suis-tu
mieux de de vous lire? Oui, je pense, je dois le lire avant.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, vous avez l'obligation de lire
l'article 4 avant.
• (18 h 10) •
M. Bonnardel : L'article 4 se
lit comme suit : L'article quatre de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de : «Le suivi dans la communauté de
personnes contrevenantes et la garde des personnes incarcérées contribue à leur
évaluation et...
M. Bonnardel : ...favorise la
réinsertion sociale des personnes contrevenantes par la garde des personnes
incarcérées et le suivi dans la communauté des personnes confiées aux services
correctionnels contribue à leur évaluation et favorise leur réinsertion
sociale.
Commentaires. Par l'effet du nouvel
article 3.1 de la Loi sur le système correctionnel du Québec du Québec,
proposé par l'article trois du projet de loi, le remplacement de la référence
aux personnes contrevenantes par une référence aux personnes confiées aux
services correctionnels vise à ce que les agents des services correctionnels
puissent également exercer leur mandat, à l'exception de la garde à l'égard des
personnes faisant l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour
cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à subir le procès.
L'amendement déposé est simple, M. le
Président. L'article quatre se lit comme suit : Retirer l'article quatre
du projet de loi.
Commentaires. Cet amendement vise à retirer
l'article quatre du projet de loi afin de conserver le statu quo quant aux
fonctions exercées par les agents des services correctionnels.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a des interventions
sur l'article? On retire l'article. S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'amendement déposé par M. le ministre est adopté? Adopté. Alors, l'amendement
est adopté et l'article quatre est donc retiré. Article cinq, maintenant. M. le
ministre.
M. Bonnardel : Articles cinq,
donc, je l'ai mentionné tantôt à ma collègue de Westmount–Saint-Louis, là,
c'est... on va faire... on a un amendement pour faire mention du terme «agent
de liaison». Donc, je vais lire l'article et déposer l'amendement par la suite.
L'article cinq se lit comme suit :
L'article sept de cette loi est modifié par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «contrevenantes» par «confiées aux services correctionnels».
Commentaires. Par l'effet du nouvel
article un de la Loi sur le système correctionnel du Québec, proposé par
l'article trois du projet de loi, le remplacement de la référence aux personnes
contrevenantes par une référence aux personnes confiées aux services
correctionnels vise à ce que les agents de probation puissent également exercer
leur mandat à l'égard des personnes faisant l'objet d'un verdict de
non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à
subir leur procès.
Maintenant, l'article cinq va se lire
comme suit : Remplacer l'article cinq du projet de loi par le
suivant : 5 : L'article sept de cette loi est modifié dans le
deuxième alinéa :
1 : par le remplacement de
«contrevenantes» par «confiées aux services correctionnels»;
2 : par l'ajout, à la fin, de la
phrase suivante : «S'il exerce ses fonctions auprès de personnes faisant
l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles
mentaux ou d'inaptitude à subir leur procès, ils sont alors désignés sous le
titre d'agent de liaison.»
Commentaires. Cet amendement vise à
préciser que les agents de probation agiront sous le titre d'agent de liaison
lorsqu'ils exerceront des activités d'évaluation et d'intervention auprès des
personnes faisant l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour
cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à subir leur procès, ils les
accompagneront dans leur processus de réinsertion sociale et, s'il y a lieu,
les référeront aux ressources de la communauté qui offrent des services pertinents
à cette démarche.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, interventions sur
l'amendement? Mme la députée de Westmount–Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Je veux juste valider avec le ministre, parce qu'avec toutes les interventions
que nous avons eues, précédentes, puis là je suis contente parce qu'on va le
nommer, c'était une demande de plusieurs personnes qui ont passé en auditions.
Puis là, si je comprends bien, on a quand même défini un peu le rôle dans les
articles précédents, mais moi, je veux m'assurer, avec les entretiens que nous
avons entendus puis ce que le ministre avait déjà prononcé, que les agents de
liaison peuvent aussi exercer leurs fonctions non seulement dans le milieu
carcéral, mais aussi dans le réseau de santé ou dans un organisme
communautaire. Est-ce que ça, c'est quelque chose... parce que, tu sais, on a
entendu des doléances de gens qui ont des craintes, parce que... ou, exemple,
Mme... la chercheure qui est venue, puis elle a dit : Mais ce rôle devrait
résider au sein du réseau de santé et services sociaux, parce qu'on pense que
c'est plus approprié. Puis je ne veux pas repartir le débat qu'on vient
d'avoir, mais moi, je vais...
Parce que, dans un amendement que nous,
nous avons préparé, que vous avez presque en entier adressé... nous... laisser
quand même la dernière phrase qu'on avait pensé que peut-être ce serait à
propos, de juste dire où ils peuvent fonctionner et travailler, parce qu'on a
aussi entendu, dans le milieu communautaire, c'est très différent. On a eu la
présentation du groupe en question, la maison qui s'occupe de ces personnes.
Alors, nous, on a pensé peut-être ce serait à propos de dire : «Les agents
de liaison peuvent notamment exercer leurs fonctions dans le milieu carcéral, dans
le réseau de la santé ou dans un organisme communautaire», qui vous donne la
flexibilité d'avoir un agent de liaison qui serait peut-être à l'extérieur de
services correctionnels, qui peut exercer des fonctions à l'intérieur d'un
organisme communautaire ou dans le réseau de santé, mais... avec un...a un
lien, une ligne brisée...
Mme Maccarone : ...une
ligne... une ligne brisée aux services correctionnels. Canada.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Bonnardel : Premièrement,
les bureaux ne sont pas dans les milieux carcéraux, là. Ils sont déjà dans la
communauté, donc. Même, il y a des agents de probation qui... certains
psychiatres le disaient, si je ne trompe pas... qui sont... qui ont des bureaux
à Pinel. Alors, je ne dis pas que les agents de liaison vont faire la même
chose, sauf que... ils ont déjà des bureaux spécifiques dans la communauté, ils
vont utiliser ces bureaux comme tels, puis, si, pour un besoin... pour un
besoin X, ils décidaient d'aller ailleurs, ils vont aller ailleurs. Mais ils
n'iront jamais en prison, là, tu sais, ils ne vont pas aller dans un milieu
carcéral. La question ne se pose même pas pour moi, là. C'est qu'on ne veut pas
stigmatiser ces personnes. Donc, on ne les enverra pas... Viens me
rencontrer... Viens me rencontrer à Rivière-des-Prairies, là... l'essence même
du rôle de l'agent versus la personne CETM, là... on brimerait... on brimerait
un peu ce pour quoi on fait la loi aujourd'hui, là. C'est de faire attention à
ça, là.
Mme Maccarone : Ça fait
que... est-ce qu'il y aurait moyen, d'abord, dans cet amendement, de
préciser... Parce que vous l'avez dit, dans un échange avec le collègue, qu'il
ne faut pas que ça se mélange un agent de probation versus un agent de liaison.
Est-ce qu'on peut écrire quelque chose de cette manière pour déterminer qu'il y
a vraiment une ligne entre les deux, maintenant que nous sommes en train de les
identifier? Mais d'avoir cette précision : un agent de liaison n'est pas
un agent de probation. Il y a quand même une distinction entre les deux rôles.
M. Bonnardel : Bien, le rôle
est distinct, c'est certain. Si tu es attaché à une personne pour un suivi
CETM, tu es est un agent de liaison avec une formation additionnelle, puis
l'agent de probation... l'agent de... oui, c'est ça, l'agent de probation,
bien, lui a son rôle à jouer avec les personnes contrevenantes, qui ont un
suivi, eux aussi, puis des modalités pour tout ce qui est réinsertion sociale,
là... me le disait, on vient de le définir aussi dans l'ajout... dans l'ajout
de l'article, là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Est-ce que vous avez déjà défini, M. le ministre, la formation
supplémentaire qu'un agent de liaison devra avoir?
M. Bonnardel : Ça a déjà été
présenté, mais, comme je l'ai mentionné, au futur, bien, c'est le ministère de
la Santé qui va piloter... qui va piloter ces connaissances additionnelles, si
je peux le dire ainsi, là.
M. Fontecilla : Donc... Parce
que, de la façon dont sont... et c'est ce qui me préoccupait, un peu comme la
collègue de Westmount-Saint-Louis, là... la façon dont c'est rédigé, là, on
dirait que... un agent de probation... le matin, il est agent de probation,
puis, l'après-midi, il est agent de liaison, donc c'est comme des rôles
interchangeables, là. Là, vous ajoutez «avec de la formation». Très bien, mais
il n'y aurait pas lieu d'inscrire que les agents de liaison ont un rôle
différent, comme vous dites, qui exige une formation différente?
M. Bonnardel : ...ça le dit.
Tu es agent de liaison, ou tu es agent de probation. Donc, l'agent de liaison,
lui, a un rôle à jouer qui est complètement différent du rôle criminel que les
agents de probation ont à faire pour une personne contrevenante, versus une
personne qui n'est pas contrevenante, qu'on ne veut pas stigmatiser, en tout
cas, le moins possible. Ça le dit.
M. Fontecilla : Si je
comprends bien, dans l'absolu, un agent de liaison peut faire le travail d'un
agent de probation, mais un agent de probation ne peut pas faire le travail
d'un agent de liaison. Est-ce que c'est...
M. Bonnardel : C'est ça, s'il
n'a pas la formation, non.
M. Fontecilla : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Oui, Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Juste
une dernière question en lien avec la formation. Je veux juste m'assurer que,
pour devenir une agente de probation, il faut faire partie d'un ordre professionnel.
Ça peut être... Je pense que...
M. Bonnardel : Criminologue,
travailleur social...
Mme Maccarone : Voilà. Puis
vous-même... C'est ça O.K. C'est la même chose pour un agent de liaison, ils
vont devoir faire partie d'un ordre professionnel, ça fait qu'ils auront quand
même aussi, probablement, le 45 heures établi sur trois ans, de formation puis
de requalification, qui sera aussi pris en considération pour ce rôle. Ça fait
que ça va s'appliquer aussi?
M. Bonnardel : Exactement.
Mme Maccarone : O.K. Ça me
va. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
déposé par M. le ministre à l'article 5 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, est-ce que l'article 5
adopté... est-ce que l'article 5 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Article 6. M. le ministre.
• (18 h 20) •
M. Bonnardel : L'article 6 se
lit comme suit :
L'article 16 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans le texte anglais...
M. Bonnardel :
...de «committed to their custody» par
«entrusted to them».
Commentaires :
Cette modification vise à corriger le texte anglais de l'article 16 de la
Loi sur le système correctionnel du Québec afin d'en retirer la notion de
«custody» lorsqu'elle est en référence à une personne confiée au service
correctionnel. En effet, le terme «custody», qui réfère au concept de «garde»,
n'est pas approprié à l'espèce puisqu'une personne confiée aux services
correctionnels n'est pas nécessairement sous leur garde.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions?
Mme Maccarone : Je veux juste
dire M. le Président : J'adore quand le ministre parle en anglais parce
qu'il a vraiment un beau accent. Puis aussi bravo aux équipes législatives pour
les libellés en anglais, c'est formidable. Je pense que je suis la seule
anglophone autour de la table, francophile, alors j'appuie avec grande joie cet
article. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 6 est adopté.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Article 7.
M. Bonnardel : Article 7 :
L'article 18... L'article 7 se lit comme suit :
L'article 18 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le texte
anglais du premier alinéa, de «committed to their custody as is necessary for
the provision of custody and» par «entrusted to them as is necessary for the
provision of».
Commentaires : Cette modification
vise à corriger le texte anglais de l'article 18 de la Loi sur le système
correctionnel du Québec afin d'en retirer la notion de «custody» lorsqu'elle
est en référence à une personne confiée aux services correctionnels ou sa prise
en charge... ou à sa prise en charge. En effet, le terme «custody», qui réfère
au concept de «garde», n'est pas approprié en l'espèce puisqu'une personne
confiée aux services correctionnels n'est pas nécessairement sous leur garde et
que sa prise en charge n'implique pas non plus nécessairement qu'elle le soit.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions? Oui, Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ah! non, non.
C'était juste pour dire : Bravo! C'est bon...
Le Président (M. Provençal)
:O.K.. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article sept est adopté?
Des voix : ...
M. Bonnardel : Toujours avec
joie. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Article 8. M. le
ministre.
M. Bonnardel : L'article huit
se lit comme suit : L'article 25 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «contrevenantes» par «confiées aux services correctionnels»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «des personnes contrevenantes» par «de ces personnes».
Commentaires : Par l'effet du nouvel article 3.1
de la Loi sur le système correctionnel du Québec proposé par l'article trois du
projet de loi, le remplacement de la référence aux personnes contrevenantes par
une référence aux personnes confiées aux services correctionnels vise à ce que
le suivi dans la communauté puisse également s'exercer à l'égard des personnes
faisant l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de
troubles mentaux ou d'inaptitude à subir leur procès. Donc, je pense que vous
voyez, dans le texte proposé à gauche, là, qu'on enlève «personnes
contrevenantes», à l'article 25, pour parler de «confier aux services
correctionnels». Et on enlève, dans le paragraphe suivant, «des personnes
contrevenantes»... de «ces personnes».
Le Président (M. Provençal)
:Interventions à l'article huit? Oui.
Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste pour
que ce soit clair, parce que là, on est en train de modifier la loi en entier.
Puis je comprends, on a besoin de la souplesse pour prendre en considération
les personnes non contrevenantes, non criminellement responsables. Mais ça va
aussi appliquer à des personnes qui sont contrevenantes, des gens qui... Ça
fait que ça ne pose aucun problème dans l'application? Non. Parce que là on
parle des personnes qui ont passé devant le tribunal, puis on a dit qu'ils sont
responsables pour leur acte. Moi, je comprends, dans le milieu, le système
correctionnel, le but, c'est toujours la réinsertion sociale. Ça fait que ça,
ça me va. Mais je veux aussi m'assurer, parce qu'ils ont quand même une peine à
subir, à vivre, à donner à la société avant de... leur réinsertion sociale. Ça,
ça ne va rien changer?
M. Bonnardel : ...dans le
terme, en parlant de «confier aux services correctionnels».
Mme Maccarone : O.K. O.K.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions sur l'article
huit? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article huit est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Article 9. M. le
ministre.
M. Bonnardel : L'article neuf
se lit comme suit : L'article 26 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «que la personne» par «qu'une personne
contrevenante».
Commentaires : Cette modification
vise à s'assurer que les personnes faisant l'objet d'un verdict de
non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à
subir leur procès ne puissent se voir imposer par les services correctionnels
le port d'un dispositif permettant de savoir où elles se trouvent, tel qu'un
bracelet rapprochement. Pour ce faire, il est nécessaire de modifier
l'article 26 de la Loi sur le système correctionnel du Québec pour ne
viser que les personnes contrevenantes, ce qui a pour effet d'exclure les
personnes faisant l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour
cause de troubles mentaux ou d'inaptitude à subir leur procès. Donc, vous
comprenez, dans le texte proposé, qu'on arrive... qu'on enlève «que la
personne» pour rajouter «qu'une personne contrevenante». Ça exclut donc les
personnes NCR. Bien, en tout cas, que tout le monde saisit
Le Président (M. Provençal)
:Interventions? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article neuf est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Article 10...
Le Président (M. Provençal)
:...M. le ministre.
M. Bonnardel : L'article 10
se lit comme suit :
L'article 32 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans le texte anglais des paragraphes 11 et 12 du premier
alinéa, de «committed to its custody» par «entrusted to it».
Commentaires : Cette modification
vise à corriger le texte anglais de l'article 32 de la Loi sur le système
correctionnel du Québec afin d'en retirer la notion de «custody» lorsqu'elle
est en référence à une personne confiée à une communauté autochtone ou à un
regroupement de communautés dans le cadre d'une entente visant à lui confier
l'administration d'un centre correctionnel communautaire ou le suivi dans la communauté
des personnes contrevenantes autochtones. En effet, le terme «custody», qui
réfère au concept de garde, n'est pas approprié en l'espèce, puisqu'une
personne confiée à une communauté autochtone ou à un regroupement de
communautés dans ce contexte n'est pas nécessairement sous sa garde.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Y a-t-il des interventions à
l'article 10? Oui, Mme la députée de... Non? Ça va? Commentaire?
Mme Maccarone : ...pour moi
comme... je vais voter pour, là, c'est juste je ne comprends pas pourquoi on
dit «entrusted to it» puis pas «entrusted to them». Ça sonne bizarre pour moi,
parce que c'est comme si... Je ne sais pas. Parce qu'on ne peut pas «entrust
somebody to an agreement». C'est juste... ça sonne bizarre pour moi, pour mes
oreilles anglophones... «it should say "entrusted to them", dans les
deux cas. C'est juste particulier de dire «it», mais je ne sais pas si vous
avez une réponse, M. le ministre. Je souhaite vous entendre par rapport à ceci.
Des voix : ...
M. Bonnardel : Bon. Alors,
c'est la traduction.
Mme Maccarone : C'est la
traduction.
M. Bonnardel : La traduction
qui nous amène à «entrusted to it» au lieu d'«entrusted to them». Alors, j'ai
la réponse.
Le Président (M. Provençal)
:Merci.
Mme Maccarone : C'est quoi...
c'est quoi en français? Je vais aller voir. C'est juste par curiosité. «Les
personnes qui lui sont confiées», c'est ça? On ne dit pas «it», c'est un
«them», juste pour que ce soit clair. Moi, je pense que la traduction n'est pas
bonne, mais, si les légistes, ils sont en accord, c'est correct. On ne va pas
demander à un légiste anglophone à venir nous expliquer, mais, si je faisais la
traduction du 11 et 12, je pense, sérieusement, ça devrait être «them», puis
pas «it». Ça fait que le prochaine... que vous allez modifier la loi, peut-être
on peut prendre ça en considération. C'est un lui, ce n'est pas un...
M. Bonnardel : Oui, on ne
partira pas un débat, là, mais je comprends votre point.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Article 11. M. le ministre.
M. Bonnardel : Article 11 se
lit comme suit :
L'article 174 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans le texte anglais du deuxième alinéa, de... «...custody or
care of the person is... » par «to whom the care support of the person is entrusted».
Commentaires : Cette modification
vise à corriger le texte anglais de l'article 174 de la Loi sur le système
correctionnel du Québec afin d'en retirer la notion de «custody» lorsqu'elle
est en référence à une personne aux soins de laquelle une personne victime est
confiée. En effet, le terme «custody», qui réfère au concept de garde, n'est
pas approprié dans ce contexte, puisqu'une personne victime n'est pas
nécessairement sous la garde d'une telle personne.
Le Président (M. Provençal)
:Commentaires, interventions? S'il n'y
a pas d'intervention, est-ce que l'article 11 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Article 12.
M.
Bonnardel
:
Oui. Je vais lire l'article 12, puis il y a un amendement sur l'article 12, que
je vous lirai... bien, sur 12.1, oui, je vous le lirai après.
Le Président (M. Provençal)
:...nouvel article...
M. Bonnardel : Oui, un nouvel
article, excusez-moi. Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Donc, on va traiter de l'article 12
en premier. M. le ministre.
M. Bonnardel : Oui. Désolé.
L'article 12 se lit comme suit :
Cette loi est modifiée, dans le texte
anglais :
1° par la suppression de «custody and»
dans les dispositions suivantes :
a. le premier alinéa de l'article 12;
b. l'article 14
2° par le remplacement de «committed to
the custody of» par «entrusted to» dans les dispositions suivantes :
a. l'intitulé de la section 3 du chapitre
II;
b. l'article 18.1, partout où cela se
trouve;
c. l'article 20.
Commentaires : Ces modifications
visent à corriger le texte anglais de plusieurs articles de la Loi sur le
système correctionnel du Québec ainsi que d'un de ses intitulés afin d'en
retirer la notion de «custody» lorsqu'elle est en référence à une personne
confiée aux services correctionnels ou à sa prise en charge. En effet, le terme
«custody», qui réfère au concept de garde n'est pas approprié en l'espèce,
puisqu'une personne confiée aux services correctionnels n'est pas
nécessairement sous leur garde et que sa prise en charge n'implique pas non
plus nécessairement qu'elle le soit.
• (18 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Interventions? Oui, Mme la
députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Même question
que j'avais auparavant parce que, là, on parle de...
18 h 30 (version non révisée)
Mme Maccarone : ...«entrusted
with the care of a person», puis, quand on parle d'un milieu carcéral, est-ce
que c'est la terminologie qu'on utilise aussi en anglais? Parce que «care», c'est...
je comprends, ça fait vraiment une façon que nous sommes en train d'accompagner
une personne qui est en situation de vulnérabilité à cause de... peut-être des
troubles mentaux. Mais «care» d'une personne qui se retrouve dans le milieu
carcéral parce qu'on les a trouvées coupables d'un fait, est-ce que c'est
vraiment la terminologie qu'on va utiliser maintenant?
M. Bonnardel : Bien, c'est...
c'est... Écoutez, je n'ai pas autre chose à vous dire, encore une fois, que c'est
la traduction... c'est la traduction que les légistes ont définie, ont définie
pour ces articles, là. Je comprends que ça peut sonner, peut-être, pas selon
vos... que la connaissance de la langue... que vous connaissez mieux que moi,
là, mais...
Mme Maccarone : Ce n'est pas
nécessairement une connaissance de la langue, c'est vraiment juste la
terminologie. Ça fait que j'essaie de le trouver, section III, en français. C'est
juste... La traduction, j'avoue, je la trouve particulière, parce qu'en
français ça me va très bien. «Les services correctionnels procèdent à l'évaluation
de toute personne qui leur est confiée à sa prise en charge...» Mais «prise en
charge», ce n'est pas «care». «Care», c'est très... «I care for my children, I
care for my mother, I care for my colleagues, I care for my family.» C'est
vraiment une autre notion pour moi. Ça fait que c'est pour ça que je questionne
pourquoi qu'on utilise... Je comprends pourquoi qu'on supprime le «custody
and», mais je ne comprends pas pourquoi qu'on garde le «care» puis qu'on le
change... on ne le change pas, parce que c'est... c'est quand même un milieu
carcéral pour une personne qui a été trouvée coupable d'un acte.
M. Bonnardel : Votre point
est bon. Je comprends, là, vous êtes au point 12 : «The correctional
services shall, upon being entrusted with the care of a person...»
Mme Maccarone : Oui.
M. Bonnardel : L'état de la
personne, peut-être? En tout cas, je ne veux pas commencer à vous obstiner sur
la définition d'un mot anglais parce que, je pense, je vais perdre, mais...
mais... c'est ça, c'est le légiste...
Mme Maccarone : Je dirais
plutôt «the responsibility of a person», plus que
«care». Pour moi, là, c'est un mot qui est beaucoup plus approprié. Mais, tu
sais, ce n'était pas planifié de venir avec un amendement, mais, tu sais, juste
de le lire de cette manière, j'ai l'impression que je parle de mes enfants.
Puis on l'utilise encore une fois : «the person's care». C'est la
responsabilité de la personne. Il me semble, c'est beaucoup plus approprié.
Mais, tu sais, mon but, M. le Président, ce n'est pas de retarder les choses, c'est
juste, c'est...
Le Président (M. Provençal)
:...quand même, en tout cas,
assurément une meilleure connaissance de la langue anglaise que moi. Alors, je
pense que vos commentaires sont très pertinents. Il n'y a pas de problème avec
ça, là. M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, ça
peut... on peut faire une dernière vérification avec le traducteur... avec la
traduction, là, comme tel, là.
Mme Maccarone : Comme «responsible for», tu sais, quelque chose comme ça, si...
Le Président (M. Provençal)
:Aimeriez-vous qu'on fasse une petite
suspension pour la validation?
M. Bonnardel : Non, non,
mais...
Le Président (M. Provençal)
:Non?
M. Bonnardel : Non, non, ça
peut être adopté, mais il peut y avoir une traduction différente sur le terme
faite par le légiste... les légistes anglophones ou la traduction. Je ne sais
pas si...
Mme Maccarone : Moi, je pense
qu'on peut terminer avant 7 h 15. Si on peut juste faire un petit amendement
pour la corriger, je serais contente. Juste rapidement.
Des voix : ...
M. Bonnardel : C'est
impossible de le faire en toute vitesse, ça, parce que ça peut toucher... vous
le savez comment ça fonctionne, là, ça peut toucher d'autres articles, là, de
loi de textes anglophones. Donc, si on embarque là-dedans, puis ce n'est pas
que je ne veux pas...
Le Président (M. Provençal)
:...provoquer une cascade.
M. Bonnardel : Voilà. Un
effet domino, un effet domino, là. Donc, sincèrement, je comprends votre point,
là, mais, si vous ne voulez pas avancer, je peux arrêter ça là, mais...
Mme Maccarone : Sincèrement,
ce n'était pas le but de l'intervention. Je ne veux pas retarder la prochaine
étape de la loi, ce n'est pas ça. C'est juste... Si je comprends bien, j'ai
aussi appris avec le temps que, si la version anglaise de la loi est différente
de la version française, bien, on va utiliser celui qui est plus favorable pour
la personne concernée. C'est clair, cette version, je veux juste vous
sensibiliser, c'est beaucoup plus favorable pour la personne concernée que la
façon que c'est écrit en français.
Ça fait que, si on a un moyen de faire une
modification après l'adoption, bien, je suis très ouverte à ça, mais je veux juste
avoir l'assurance que c'est quelque chose qui sera fait parce que...
Mme Maccarone : ...pour
vrai, c'est...
M. Bonnardel : Je vous
assure, je vais vérifier. Puis s'il y a une modification qui est faite par la
suite, je vous informe sans... sans faute, là, sans faute.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, Mme la députée?
Mme Maccarone : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 12 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Article 13.
M. Bonnardel : C'est
12.1. Il y a un 12.1.
Le Président (M. Provençal)
:12.1. Excusez-moi. Vous avez un
amendement, M. le ministre.
M. Bonnardel : C'est un
ajout qui est... qui est très simple, là, pour plus de transparence, là. Je le
lis comme suit. L'article 12.1 se lit comme suit : Insérer, après
l'article 12 du projet de loi, ce qui suit :
Loi sur la justice administrative
12.1. L'article 90 de la Loi sur la
justice administrative (chapitre J-3) est modifié par l'insertion, à la
fin du deuxième alinéa, de «à moins qu'il ne s'agisse d'une décision rendue
dans l'exercice de sa fonction de commission d'examen au sens des
articles 6, 7, 2.3, 8 et suivants du Code criminel, Lois révisées du
Canada 1985 (chapitre C-46).»
Commentaire. La section des affaires
sociales du Tribunal administratif du Québec est désignée comme étant une
commission d'examen chargée de rendre ou de réviser des décisions concernant
les accusés qui font l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour
cause de troubles mentaux ou qui ont été déclarés inaptes à subir leur procès.
Ainsi, cet amendement vise à modifier le deuxième alinéa de l'article 90
de la Loi sur la justice administrative afin que ne soit pas anonymisé le nom
d'un accusé qui fait l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour
cause de troubles mentaux, ou qui a été déclaré inapte à subir son procès dans
une décision de la section des affaires sociales lorsqu'elle agit comme
commission d'examen. Voilà.
Mme Maccarone : ...expliquer
encore c'est quoi ce... l'introduction de cet article.
M. Bonnardel : Bien,
c'est de rendre, là... c'est de rendre les informations... Un peu comme on l'a
fait pour la Commission des libérations conditionnelles, on rend publique la
décision. On l'a fait, là, dans l'article... Je ne me souviens plus lequel, du
projet de loi no 14, à la fin du projet de loi, là. Bien, c'est un peu le
même principe qu'on fait là... que nous faisons, là, pour...
Une voix : ...
M. Bonnardel : Oui,
c'est ça, pour le principe de transparence, donc, de ne pas anonymiser le cas
comme tel d'une personne.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée.
Mme Maccarone : Puis la
protection des renseignements personnels puis tout ça? Ça, c'est pris en
considération?
M. Bonnardel : C'est la
même chose que pour la Commission des libérations conditionnelles. On est dans
le même état... état de renseignements comme tels. Il n'y a pas de... Il n'y a
pas de renseignements... Comment dire, là? Il n'y a pas de renseignements
spécifiques autres que le nom... le nom et la raison. C'est la raison pourquoi,
là, tu sais, on ne rentre pas dans l'information spécifique de monsieur, là, je
ne sais pas, moi, grandeur, grosseur, peu importe, là. On reste nom et
décision.
Mme Maccarone : Parce
qu'ici le but, c'est la réinsertion sociale aussi. C'est...
M. Bonnardel : Tout à
fait.
Mme Maccarone : Je veux
juste être sensible à ceci parce que, s'ils sont toujours attaqués, il me
semble, on ne va jamais arriver au bout de l'accompagnement qui est juste pour
aider la personne concernée. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui.
Afin de bien comprendre les personnes ISP ou NCR, en ce moment, suite à une
décision, est-ce leur nom est anonymisé?
M. Bonnardel : C'est
leurs initiales.
M. Fontecilla : En ce
moment, c'est l'initiale. Et cet article-là vise à ce que le nom apparaisse au
complet...
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : ...pour
être en cohérence avec la pratique des...
M. Bonnardel : Des
libérations conditionnelles.
Une voix : ...
M. Bonnardel : Question
de transparence judiciaire, si on peut le dire ainsi, là. Ça fait qu'on va dans
le même sens que ceux qu'on a adoptés ensemble sur le projet de loi n 14.
M. Fontecilla : C'est-à-dire?
Rappelez-moi.
M. Bonnardel : Qu'on a
rendu... qu'on rendait publiques les décisions de la Commission des libérations
conditionnelles du Québec.
M. Fontecilla : O.K.
Bon, ça... Ça, c'est d'un côté, mais justement dans le but de favoriser
l'insertion sociale de ces personnes-là et donc d'éviter les stigmatisations,
est-ce que c'est cohérent, donc, publier le nom de la personne?
M. Bonnardel : Ça va
dans le sens qu'on est plus transparent pour l'information qui est donnée à...
qui est donnée à la population. Donc, on ne va pas plus loin que le nom.
Donc...
M. Fontecilla : Et
puisque ce n'est pas... Ce n'est pas des criminels. Ce n'est pas des
contrevenants. C'est des personnes qui ont des troubles mentaux. Et je pense
que ce n'est pas très... C'est... En fait, je comprends le souci de
transparence, mais ça va à l'encontre du souci de réhabilitation des personnes
qui ne sont pas considérées comme criminelles.
• (18 h 40) •
M. Bonnardel : C'est
votre point, mais on va... Pour nous, il est important de...
M. Bonnardel : ...renseigner
la population, comme on le fait, comme on l'a fait déjà pour les libérations,
la Commission des libérations conditionnelles du Québec. Donc, dans ce cas-ci,
on va juste un peu plus loin que l'initiale de la personne pour mentionner son
nom. On ne va pas plus loin que ça.
Une voix : ...
M. Bonnardel : ...ça, ce
n'est pas une plateforme... bien... connaître, là. C'est comment on appelle ça?
On appelle la SOQUIJ, le S-O-Q-U-I-J, qui est accessible au public, là, mais ce
n'est pas tout le monde qui connaît cet acronyme-là comme tel, là.
M. Fontecilla : Oui, mais
c'est de l'information publique, un journaliste pourrait diffuser ça dans un
moyen... un média, etc., là.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que vous avez d'autres
commentaires, M. le ministre?
M. Bonnardel : Non.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention...
M. Fontecilla : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Contre.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement
introduisant l'article 12.1 déposé par M. le ministre, au projet de loi
n° 66, est adopté à la majorité. Alors, l'amendement est adopté et le
nouvel article 12.1 est donc adopté. Maintenant 13, M. le ministre.
M. Bonnardel : 13. Donc, dispositions
finales se lit comme suit : L'article 13 de la présente loi entre en
vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi).
Commentaires : Cet article prévoit le
mode d'entrée en vigueur de la loi, soit la date de sa sanction.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que l'article 13 est
adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Ce qui veut dire que nous en
sommes maintenant à la fin de l'étude détaillée de ce projet de loi. Est-ce que
le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Je propose que la commission
recommande la renumérotation du projet de loi amendé. Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : ...
La Secrétaire : ...
Le Président (M. Provençal)
:Puis je propose que la commission
adopte une motion d'ajustement des références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Nous en sommes donc
maintenant aux remarques finales. Et je vais céder la parole au député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Je pense
qu'on a fait un pas en avant, M. le Président, avec quelques discussions, mais
c'est un pas en avant pour la société québécoise. C'est tout.
Le Président (M. Provençal)
:Pas d'autres commentaires? Merci. Mme
la députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Mais je suis contente que nous sommes rendus à cette étape du projet
de loi n° 66. Il faut le dire que c'est quand même un petit pas, c'est une
petite soumission à une très grande... un immense problème que nous faisions
face comme société. Surtout nos policiers, policières ainsi que les personnes
vulnérables. Alors, je suis contente qu'on a fait ce petit changement, mais ça
reste que nous n'avons toujours pas réglé tout ce qui est en lien avec les
portes tournantes. On l'a entendu, lors des auditions, que ça, c'est toujours
quelque chose qui n'est pas réglé. La fameuse P-38, ce n'est toujours pas
réglé. Je comprends que le ministre... j'ai bien entendu le débat en ce qui
concerne le guide qui sera développé puis peut-être une formation pour les
policiers, policières pour comprendre l'information qui peut être partagée.
Mais ça reste qu'évidemment, pour moi, la notion de réciprocité, c'est quelque
chose que j'aurais voulu voir à l'intérieur de cette loi, surtout parce que le
ministre a dit : Il y a une ouverture. Ça fait qu'il faut que les bottines
suivent les babines... Non, les babines suivent les bottines. C'est lequel, là?
O.K. Mais je veux savoir lequel.
Une voix : ...
Mme Maccarone :
Pour
que les bottines suivent les babines. Voilà. Mais je suis contente, je suis
contente pour Maureen. Je suis contente qu'on a pu faire quelque chose. C'est
un bon geste qu'on a fait en collaboration.
Je remercie évidemment M. le Président
pour votre sagesse, pour nous aider, nous accompagner dans nos débats.
Évidemment tous les collègues, M. le ministre, l'équipe ministérielle qui
l'accompagne. Évidemment, tous les gens qui nous accompagnent ici, le
secrétaire, les gens qui suivent nos temps, les pages. Tout ce qui est
audiovisuel, merci beaucoup, c'est très apprécié. Puis je réserve toujours mes
remarques à la fin pour ma chère Florence.
Mme Maccarone : ...parce qu'on
est vraiment un binôme. Puis elle est vraiment excellente. Puis c'est sûr, si
nous avançons dans nos projets, je pense, sincèrement, c'est vraiment grâce à
son intelligence puis sa rigueur puis sa façon de travailler. Ça fait qu'on a
de la chance de l'avoir, peu importe la formation politique, parce qu'elle nous
rend meilleurs. Ça fait que merci beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Bonnardel : ...commentaire,
M. le Président. Vous l'avez dit, chère collègue, je suis content qu'on ait pu
adopter, finir cette étude détaillée rapidement, parce que c'est un point
important, vous l'avez dit, que nous faisons aujourd'hui pour nos policières,
pour nos policiers au Québec, pour tous ceux qui ont à travailler pour assurer
la population... la sécurité de la population partout sur le territoire
québécois.
Puis je suis content parce qu'on a réussi
à répondre... à répondre en majorité aux recommandations de la coroner. Puis je
me souviens, quand on s'est... quand on s'est assis avec l'équipe, Kevin, tout
ça, pour... suite à la malheureuse tragédie de Maureen, on s'est dit on va se
mettre au travail rapidement, puis on va essayer de voir si on est capables de
comprendre ce qui s'est passé, comprendre la situation, prévenir au lieu de
guérir. Puis, d'en arriver aux conclusions qu'on avait aujourd'hui, qui
répondaient bien humblement dans son ensemble, ou presque, ce que nous, on
pouvait... ce que nous, on pouvait changer, au MSP. Mais je pense
qu'aujourd'hui on a fait un travail qui va honorer la mémoire de Maureen pour
le futur.
Puis, dans ce cas-ci, je n'aurais pas pu
faire ça seul. L'équipe du ministère... Jérôme, merci, vous tous et toutes,
d'avoir travaillé si fort dans les derniers mois pour être capables d'en arriver
à un petit projet de loi mais qui va nous amener à faire de grands pas en avant
pour répondre aux besoins... aux besoins de nos policières, policiers qui font
un travail incroyable, puis, par la suite, aussi d'accompagner... d'accompagner
ces personnes... ces personnes non contrevenantes NRC, ISP, inaptes à subir
leur procès avec ces nouveaux agents de liaison qui auront un rôle immensément
important pour leur travail, puis d'assurer aussi... je le répète, le mot
«complémentaire», entre les équipes médicales puis les équipes des agents de
liaison qui seront partout sur le territoire québécois. Donc, encore une fois,
un immense merci. Merci à vous, M. le Président, pour votre excellent travail.
On voit que vous avez beaucoup, beaucoup d'expérience comme président. Donc,
merci à mon équipe aussi. Merci à l'équipe ministérielle qui m'a accompagné
pour ce petit projet de loi, mais comme je le dis, qui va nous amener à faire
de grands pas en avant pour la suite des choses.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, M. le ministre.
Alors, je suis chanceux, le mot de la fin m'appartient. Alors, merci à tous.
Écoutez, je ne suis pas habitué de faire des projets de loi aussi rapidement,
honnêtement. Mais ce qui est important, c'est le résultat qu'on obtient par ce
projet de loi là. M. le ministre a parlé souvent de la notion de
complémentarité. Moi, je dis : On va avoir un projet de loi qui va venir
en appui à tout ce qui se fait présentement au niveau de ce type de clientèle
là et qui va donner des outils au niveau des agents de la Sûreté du Québec pour
encore mieux faire leur travail, mais surtout pour assurer une meilleure
protection autant aux gens de la Sûreté du Québec que la personne qui a un
problème et qui vit une situation problématique. Sur ce, je vous remercie
beaucoup de votre collaboration.
La Commission, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux au mercredi 25 septembre à 7 h 30, où
elle se réunira en séance de travail. Merci beaucoup. Merci, Mme la secrétaire.
(Fin de la séance à 18 h 49)