Journal des débats de la Commission de la santé et des services sociaux
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 20 février 2024
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Vol. 47 N° 68
Étude détaillée du projet de loi n° 37, Loi sur le commissaire au bien-être et aux droits des enfants
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-six minutes)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, bon matin à tous. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte. Je vous souhaite la bienvenue et je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leur
appareil électronique.
La commission est réunie afin de commencer
l'étude détaillée du projet de loi n° 37, Loi sur le Commissaire au bien-être
et aux droits des enfants. Mme la secrétaire, y a-t-il remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le Président.
Alors, M. Chassin, Saint-Jérôme est remplacé par Mme Picard, Soulanges; Mme
Poulet, Laporte est remplacée par Mme Bourassa Charlevoix-Côte-de-Beaupré; Mme
Caron La Pinière est remplacée par Mme Prass, D'Arcy-McGee; M. Morin,
Acadie remplacé par Mme Garceau, Robert-Baldwin; et finalement M. Marissal,
Rosemont est remplacé par M. Cliche-Rivard, Saint-Henri-Sainte-Anne.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Avant de débuter, je
dépose un mémoire reçu du regroupement des Maisons des jeunes du Québec. Nous
débutons avec les remarques préliminaires. Alors, M. le ministre, vous disposez
de 20 minutes, à vous la parole.
M. Carmant : Merci beaucoup, M.
le Président. Je pense qu'on va aller rondement sur les remarques préliminaires
de mon côté. Comme d'habitude, je tiens à remercier... à vous remercier de nous
accueillir en commission parlementaire, mes collègues également d'être
présents, les gens du ministère également, qui nous accompagnent à travers ce
processus que, je rappelle, est selon moi historique, mes collègues députés des
oppositions avec qui on va travailler pour améliorer ce projet de loi. Je pense
qu'au cours des... des différentes... des commissions... du début de la
commission parlementaire, on a entendu des commentaires fort pertinents qu'on
va vouloir intégrer au projet de loi pour tenter de le bonifier. On est en
attente de certains amendements, et je sais qu'on a proposé si on pourrait
faire une étude par blocs...
M. Carmant : ...différents
projets de loi pour repousser certains articles qui sont en attente
d'amendements. J'aimerais avoir le consentement des oppositions, si c'est
possible. Et, encore une fois, M. le Président, je vais faire tout en mon
possible pour collaborer avec mes collègues pour améliorer le projet de loi.
Donc, au travail. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, M. le ministre.
J'invite maintenant la porte-parole de l'opposition officielle et députée de
Robert-Baldwin à faire ses remarques préliminaires pour une durée maximale de
20 minutes. Je vous cède la parole.
Mme Garceau : Merci. Merci
beaucoup, M. le Président. Moi, ça va être un petit peu plus long, je vais vous
avouer. Oui, c'est sûr et certain que nous sommes tous ici afin de collaborer,
de bonifier ce projet de loi, c'est sûr et certain, parce que c'est un projet
de loi historique, comme vous l'avez mentionné, M. le ministre, mais très
important et très important, parce qu'il ne découle pas, ce projet de loi, si
on peut le dire, d'une promesse en campagne électorale d'un parti politique, ni
d'un plan stratégique d'un ministère concernant de nouveaux enjeux.
L'importance de ce projet de loi, c'est parce qu'il découle, c'est une
recommandation phare du rapport de la commission Laurent, comme vous le savez,
et je ne vais pas aller dans les détails au niveau des travaux, mais il ne faut
pas écarter, il ne faut pas écarter, dans nos discussions concernant des
recommandations qui ne se retrouvent pas dans ce projet de loi. Et on en a déjà
discuté, et, pour moi, ça, c'est fondamental de réviser tous ensemble
l'importance de toutes les recommandations. Et aussi, compte tenu de
l'envergure de l'étude étoffée que la commission Laurent a menée depuis deux
ans. Il ne faut pas le perdre de vue, là.
• (9 h 50) •
Ce n'est pas à travers, là, quelques
témoignages et... ou en commission parlementaire, et puis on est arrivé avec
cette recommandation phare du rapport Laurent concernant la nomination d'un
commissaire au bien-être et aux droits des enfants, la création d'une nouvelle
institution indépendante qui a comme rôle, comme mandat de porter la voix de
tous les enfants. Et même Mme Laurent, lors de ses représentations ici, devant
la commission, elle a mentionné que ça prend une personne pour porter la voix des
enfants. Elle était très ferme à ce sujet là. Et on revient à cette étude où un
travail colossal... et on retourne, on fait une révision de notre filet de
sécurité pour nos enfants et l'encadrement législatif depuis les
40 dernières années. C'est monumental. Avec 4000... rencontre
4000 personnes, des centaines de mémoires, des experts. On a reçu, on a
obtenu des opinions sur tous les sujets, d'experts, que ça soit en santé,
légal, social, côté éducation. C'est quand même de l'information hautement pertinente
qui a été discutée à la commission.
Il y a eu des... plusieurs échanges et il
ne faut pas perdre de vue que les constats de cette commission à la fin, à la
fin, en 2021, c'est que, malgré les changements structurels et législatifs dans
le passé, incluant en 1995 la fusion entre les deux commissions, droits de la
personne et de la jeunesse, qu'il y a encore des grandes lacunes dans notre
système de protection de la jeunesse et le filet de sécurité autour de nos
enfants les plus vulnérables. Et ça, c'est hautement préoccupant. Et il faut se
rappeler, et c'est un élément important, et je vais y revenir... mais là, à ce
stade-ci de mes remarques préliminaires, il ne faut pas perdre de vue le décès
de cette fillette à Granby, sept ans, en...
Mme Garceau : ...19, qui a été
l'élément déclencheur non seulement de confier un mandat à la commission
Laurent, mais aussi de... cette... de faire cette révision, une révision, si je
pourrais dire, historique de notre filet de sécurité. Et la population québécoise
a réagi à cette tragédie. Et la présidente, Mme Laurent, mentionne, dans son
rapport, que «la mort de la fillette a creusé un profond sillon dans le cœur de
notre société et a provoqué une profonde remise en question sur le respect des
droits de l'enfant et de la protection de la jeunesse.»
Et il ne faut pas perdre de vue, M. le
ministre, que la CDPDJ a été... a fait enquête de cette... de ce décès... ou
avant ce... avant le décès. Quatre ans avant le décès, il y avait eu des
signalements à la DPJ. Mme Lemay, je le sais, vous étiez là, vous étiez la
directrice de la DPJ à cette époque. Et, malgré le cri du cœur de la grand-mère
de cette fillette-là, qui avait des lésions de droit, malgré les signalements à
la DPJ, malgré qu'on avait cessé tout contact entre la grand-mère et la
petite-fille, et malgré les recommandations de la CDPDJ qu'il devrait y avoir
recontact entre la grand-mère, les grands-parents et cette fillette, parce que
c'était la grand-mère, là, qui... elle était avec... essentiellement avec sa
grand-mère depuis la naissance, malgré les recommandations, il y a eu une
visite. Le dossier a été fermé, de la CDPDJ, après sept jours d'enquête. Et
cette commission... Ce n'est pas le seul cas où il y a eu l'inaction, que ça
soit de la DPJ ou de la CDPDJ, qui a fait en sorte qu'on a brimé les droits des
enfants puis qu'il y a eu des décès.
Et on est ici, M. le ministre, pour ça.
C'est sérieux. Cette recommandation du transfert des pouvoirs et des
responsabilités à la CDPDJ, elle n'a pas été faite dans l'air, là, elle a été
faite parce qu'il y avait des faits concrets d'inaction. Et j'ai même des gens
qui me parlent, suite évidemment au dépôt du projet de loi, de... d'une
indifférence institutionnelle au niveau de la CDPDJ. C'est quand même assez sérieux.
Et on va y revenir. Mais la situation et la nécessité d'avoir un commissaire
aux enfants à la protection de ses droits, que ça soit une voix qui exprime...
Parce qu'on sait, dans plusieurs dossiers, les droits des enfants ne sont pas
entendus. Il y a un manque de représentation légale. On l'a... Il y a plusieurs
groupes qui nous en ont parlé. Ça aussi, en tant qu'avocate, ça me préoccupe
énormément. On a eu plusieurs déclarations publiques, que ce soit de l'ancien
vice-président André LeBon, que ça soit de la bâtonnière, au mois de septembre
2023, concernant une crise sans précédent au niveau de la DPJ, et que la CDPDJ
ne joue pas pleinement son rôle en tant que défenseur des droits des enfants.
La situation concernant ce filet de
sécurité, les lacunes dans notre système, et c'est vraiment regrettable, malgré
le dépôt du rapport, ça n'a pas changé. Et nous le savons très bien, la
situation ne s'est pas améliorée, les signalements à la DPJ, c'est du jamais-vu
maintenant, on est au-delà de, quoi, 136 000. On a eu l'étude de...
l'étude récente, en 2023, de M. Esposito, chercheur principal, professeur à
l'École de travail social de l'Université de Montréal, des données alarmantes
concernant les dossiers à la DPJ entre 2000 et 2017. Et la conclusion, c'est
qu'on a un jeune sur cinq qui fait l'objet d'un signalement et on a 16 %
des signalements qui ont été retenus. Et, malgré tous les constats des
dernières années, depuis le dépôt du rapport, malgré les cris du cœur, malgré
aussi...
Mme Garceau : ...on va se le
dire, la liste d'attente pour évaluer, on en a parlé, la liste d'attente pour
évaluer les enfants qui ont aussi atteint un sommet inquiétant, l'exode massif
des intervenants du réseau de la protection de la jeunesse depuis les dernières
années, ça fait en sorte que, pénurie de main-d'oeuvre, il y a un manque
d'accès aux services pour aider les parents et leurs enfants. La violence
conjugale, on en a parlé aussi, l'augmentation fulgurante des dossiers, le
manque de formation et ainsi les évaluations qui sont faites par la DPJ qui
fait en sorte que les mères sont en train de perdre leurs enfants à des pères
violents... On a des reportages, des témoignages de personnes. Il y en a
beaucoup dans le domaine de la protection de la jeunesse qui expriment haut et
fort leur profonde déception et désarroi vis-à-vis le manque d'intervention et
l'inaction de la CDPDJ dans les dossiers, surtout devant les tribunaux. Et
qu'est-ce qu'il va être important? Qu'on révise ensemble. Le ministre a pris
une décision, le gouvernement a pris une décision... le temps...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Il vous reste neuf minutes.
Une voix : ...il vous reste
neuf minutes.
• (10 heures) •
Mme Garceau : O.K. Merci.
Parce que je vais vous laisser cinq minutes. La mise en œuvre des
recommandations. Et je regardais le volet concernant les modifications
législatives liées aux recommandations, à toutes les recommandations, des
soixantaines de recommandations, avec les 250 pistes de solution, et il
est clair et évident qu'on aurait dû commencer avec la charte, on aurait dû
commencer avec la recommandation de la commission Laurent parce que la
nomination du commissaire devait découler de cette charte et englober tous les
droits dont, évidemment, le commissaire va veiller, va s'assurer qu'ils soient
protégés et véhiculés. Et donc toutes ces questions de charte des droits de
l'enfant qui, vous avez mentionné, maintenant, est à la troisième phase du plan
de la mise en œuvre, compte tenu des commentaires surtout de Mme Laurent, et
tout, ça, c'était unanime, on va se le dire, il faut avoir une charte.
Et j'aimerais, lors de nos discussions,
entendre le ministre à ce sujet. Parce que même Mme Laurent a dit : Si on
ne le fait pas maintenant, il va falloir le faire tout de suite après, pas dans
trois ou quatre ans. Il y a toutes ces questions qu'on a discutées également
avec certains groupes concernant, et surtout le professeur... Me Goubeau,
concernant l'intégration de la convention internationale aux droits de
l'enfant. Ça, on pourra en discuter également. Mais c'est sûr et certain qu'il
y a deux recommandations qui sont au cœur de ce... du rapport Laurent qui ne se
retrouvent pas... Le libellé ne se retrouve pas dans ce projet de loi. Et ça,
c'est deux recommandations qui exigent... c'est quand même des changements
structurels et législatifs en matière de protection de la jeunesse afin de
vraiment créer un vrai chien de garde à la protection des enfants, ça, c'est le
transfert de tous les pouvoirs et les responsabilités de la CDPDJ au
commissaire et aussi la nomination d'un commissaire adjoint dédié aux affaires
autochtones qui est complètement indépendant et qui va avoir une reconnaissance
du droit des peuples autochtones. Et ça, c'est fondamental à l'autodétermination
en matière de protection de la jeunesse.
Et là on a une décision de la Cour
suprême, M. le ministre, du 9 février qu'on doit absolument respecter dans
le cadre de ce projet de loi. Et donc Mme Laurent avait mentionné dans ce
rapport que ça a pris un grand courage pour aborder tous les sujets, ce n'est
pas des sujets faciles, pour que les droits des enfants, la protection de leurs
droits... qu'on avance. Et je la cite : «Il aura fallu du courage pour
lancer la commission, nous avons besoin du même courage pour concrétiser les
solutions proposées». Et moi, aujourd'hui, M. le ministre...
10 h (version non révisée)
Mme Garceau : ...ce que je
vous dis, c'est : Nous aussi, nous devons mieux faire pour nos enfants,
nous devons démontrer à la commission le même courage afin de proposer des
amendements, de bonifier ce projet de loi pour qu'on ait à un véritable chien
de garde tel qu'envisagé par la commission. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Merci...
Mme Garceau : Je vais céder
la parole à ma collègue.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Il faut que... Vous allez m'excuser,
je ne peux pas vous donner la parole immédiatement. La parole doit aller...
M. Cliche-Rivard : ...M. le
Président. Je serais consentant.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, mais je préfère suivre notre
ordre, puis après ça... Ça va? Alors, merci beaucoup, Mme la députée. J'invite
maintenant le porte-parole du deuxième groupe d'opposition et député de
Saint-Henri-Sainte-Anne à faire ses remarques préliminaires, 20 minutes.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, M. le Président. Bonjour à tous et à toutes. Bon mardi matin.
Bonjour, M. le ministre, bonjour à l'équipe gouvernementale, bonjour aux
collègues de l'opposition, M. le Président.
Un beau projet de loi nous attend. On a eu
des consultations particulières assez relevées, qui allaient sur plusieurs
niveaux, plusieurs thèmes. Donc, on a beaucoup de travail à l'étude détaillée. M.
le ministre a souligné qu'on était en attente d'amendements. On a hâte de voir
quels échos on aura des consultations particulières.
De notre côté, on va surveiller, bon, un
des volets importants, là, les considérants, le préambule. Il y a plusieurs
recommandations qui nous ont été faites, notamment au sujet de la correction
physique, là, de la violence, de manière à envoyer un message fort à l'effet
que, dans la société québécoise d'aujourd'hui, ce n'est pas accepté ou
acceptable. Évidemment, on va... on va pousser pour ce genre de proposition là,
avec une confirmation... évidemment, comme on le savait, mais de réitérer que l'enfant
est un sujet de droit, que l'intérêt de l'enfant est au cœur de l'ensemble des
discussions qui le concernent. On va revenir sur la participation de l'enfant,
évidemment, à la vie citoyenne. Donc, on aura plusieurs choses à réaffirmer
dans le préambule, qui est un bel exercice, là. On sait que ce n'est pas
nécessairement générateur ou créateur de droits, mais on sait que ça peut
envoyer un certain message assez fort dans ce qu'on essaie d'instituer aujourd'hui.
Invariablement, il y a deux grands débats
qui sont dans le projet de loi sans l'être, là, on y reviendra... mais le
transfert ou non des pouvoirs de la CDPDJ vers le commissaire au bien-être et
aux droits des enfants. On a entendu des témoignages choc quand même, beaucoup
de questionnements eu égard à l'article 23 de la LPJ. Évidemment, bon, on
a entendu Mme Laurent, on a entendu les ex-commissaires qui nous disaient
effectivement, de ma compréhension, qu'à ce stade-ci des procédures d'envoyer
ça dans la cour dudit commissaire pourrait être, disons, fastidieux, là, à
cette étape-ci des... sans nécessairement dire que ça ne devra pas être fait à
terme. J'en suis là pour l'instant aussi, je pense que ma position, d'entrée de
jeu, dans l'étude détaillée, c'est que la CDPDJ doit garder ces pouvoirs-là. N'empêche
que les témoignages nous ont relevé une problématique importante puis qu'il va
falloir qu'on s'y attarde. Je pense que les témoignages qu'on a entendus ne
nous permettent pas de préserver le statu quo. Il y a une question où il y a un
bris de confiance certain de certains intervenants, là, je ne dirais pas de l'ensemble
du système, mais de certains intervenants envers la commission. Nommons les
ex-placés, nommons Mme Audet, nommons certains autres acteurs qui nous ont dit
qu'il y avait des choses à améliorer ou à corriger et qu'on s'attendait à plus
de la commission.
Alors, moi, je vais vouloir vous entendre,
M. le ministre, sur ce volet-là puis je comprends que possiblement que ça ne
sera pas nécessairement dans le cadre de ce projet de loi là, mais on va avoir
besoin de garanties, là, on va avoir besoin d'indications dans ce sens pour
savoir où est-ce qu'on s'en va avec ça, parce qu'évidemment que
législativement, nous, du moment où le projet de loi est fermé, ça sort de nos
mains, là, très, très pratico-pratique. Alors, je vais vouloir savoir quelles
assurances... puis vers où on s'en va, parce qu'il y a des choses quand même
assez troublantes qui nous ont été révélées, puis on se sentirait mal faire
notre travail comme législateurs que de simplement dire : Oui, on remet ça
à la prochaine... à la prochaine partie, là. Je pense qu'il faut bouger. Alors,
moi, je vais évidemment avoir des choses à discuter avec vous sur ce volet-là.
Sur le volet Convention internationale des
droits de l'enfant, je pense qu'on a une chance historique d'intégrer dans
notre droit interne québécois certaines... la disposition ou, en fait, de faire
une disposition de mise en œuvre à l'intérieur du projet de loi. Je pense que,
oui, le Québec s'est déclaré lié, mais ça, ce n'est pas générateur de droits
substantifs. Et il y a là une occasion, M. Goubau en parlait, Mme Laurent...
M. Cliche-Rivard : ...en
parlait, où il y a là une belle occasion d'intégrer dans notre droit interne
domestique les obligations prévues à la Convention. Je vais... je vais vous y
revenir avec ces propositions-là.
Et, évidemment, la Charte des droits de
l'enfant. Qu'est-ce qu'on va faire avec ça? C'est une recommandation-phare de
Mme Laurent. Ma collègue en parlait. Comment on va gérer cette situation-là?
Encore une fois, est-ce que c'est dans ce projet de loi ci, est-ce que ça
appartiendra au commissaire de le faire ou en tout cas de nous proposer une
ébauche? Je vais avoir des propositions à vous faire, au cours de l'étude
détaillée, pour voir comment est-ce qu'on peut avancer dans une voie de
passage, si possible. Donc, ça, c'est pour ce qui ne... ce qui n'est pas,
finalement, à l'intérieur du projet de loi, mais qui on ne saurait passer à
côté, là. Je pense que bien que ça ne fasse pas l'objet d'une disposition
spécifique, il va falloir qu'on s'en parle, ne serait-ce que dans les fonctions
ou ne serait-ce que dans le rapport de mise en œuvre ou ne serait-ce que dans les
responsabilités. Il y a plusieurs éléments où on va y aller.
Puis dans les fonctions, évidemment,
plusieurs groupes nous ont parlé de la réaffirmation du volet prévention, nous
on dit qu'on avait un... bien qu'ils ne savaient pas exactement comment le faire,
ils nous disaient qu'il fallait vraiment qu'on remette les points sur les i
puis les barres sur les t sur le volet prévention du commissaire. On va y
revenir. Ça va être quelque chose qui va nous occuper.
Au niveau de la vigie, on va essayer
d'élargir un peu la disposition actuelle pour bien être sûrs de viser tous les
scénarios, toutes les situations que le commissaire pourrait avoir entre ses
mains.
Évidemment, le rôle représentatif du
comité consultatif, d'être certains que des jeunes issus de tous les profils
soient intégrés. Puis, dans une perspective la plus régionale possible aussi,
d'être certains que l'ensemble du Québec est couvert. Ça va faire partie de
nos... de nos propositions. Évidemment, la définition de «jeune adulte», on va
proposer de l'élargir à ce qui est de la LPJ et de la DP, évidemment, pour
qu'on aille au-delà de ça.
• (10 h 10) •
On va travailler aussi avec vous en ce qui
a trait au commissaire des Premières Nations et Inuits, là. Ma collègue en
parlait. C'est sûr que le jugement C-92 vient bouger des choses, sans
parler non plus des témoignages chocs qu'on a eu, là, de Makivik puis de
l'APNQL, notamment, qui nous ont... bon, qui m'ont brassé, là, qui ont été
assez évocateurs sur la difficulté de coconstruction. J'ai hâte de voir où
est-ce que vous vous logez là-dessus, M. le ministre. À notre humble avis, ce
mécanisme-là devrait et devra être probablement refait en coconstruction avec
eux. À quel niveau est-ce qu'on nommera déjà un commissaire ou ils nommeront un
commissaire, puis son travail, ce sera d'établir son mécanisme. Est-ce que,
finalement, on laissera ça à un prochain projet de loi? Moi, c'est des
discussions que je vais vouloir qu'on aie ensemble. Puis je vais être très,
très attentif à ce que vous allez nous dire sur où est-ce que vous pouvez aller
sur ce... sur ce volet-là. Je vous ai senti, vous aussi, possiblement ébranlé
par ce qu'on a entendu, là, donc j'ai hâte de voir si on peut trouver un
terrain de passage avec eux. Parce que, finalement, dans une... dans une
perspective de respect puis d'autodétermination puis de coconstruction, c'est
la seule façon d'avancer.
Évidemment qu'on aura aussi du travail à
faire sur le rapport du commissaire, là, son rapport de mise en œuvre. Moi, je
vais vouloir idéalement donner plus de mordant à cet exercice-là. Je pense
qu'il devra nous faire probablement rapport à nous, en commission, où on va
pouvoir le questionner sur ledit rapport. Parce que, bon, trop souvent, des
rapports restent rapports. Et ils ne sont pas nécessairement en commission pour
le présenter, on ne peut pas nécessairement poser de questions. Bon, il y a
l'étude de crédits, mais c'est si peu. Évidemment que la mise en œuvre sur cinq
ans, on trouve que ça va être probablement important de faire plus vite que ça.
Alors, on aura plusieurs recommandations en ce sens pour vous.
Je termine en disant... Parce que, M. le
ministre, vous avez souligné l'étude par bloc. Puis là, je veux le dire sans
préjudice et sans enjeu avec le ministre qui est devant nous, puis la
commission qui est devant nous, mais moi, j'avais consenti, dans un projet de
loi, la semaine dernière, à l'étude par bloc sous garantie, au projet de loi n°
46, qu'on me permettrait de compléter les articles substantifs en échange. Et
il y a eu un bris de cette promesse. Ce qui fait qu'en ce moment, siège la 46,
et je n'y suis pas, bien que j'avais eu des confirmations du côté
gouvernemental que je serais en mesure de terminer le travail que j'avais
commencé. Alors, moi, M. le Président, il y a un bris de confiance qui est
clair. Et malheureusement, je me retrouve être contraint de refuser votre
demande, M. le ministre, d'étudier par bloc, si on n'est pas prêts. Puis ça
peut être...
M. Cliche-Rivard : ...tout à
fait compréhensible, là, on a terminé l'étude détaillée il n'y a pas très...
les consultations particulières il n'y a pas très longtemps. Suspendons ici.
Moi, je vais aller compléter mon travail au 46, puis on reviendra quand tout
sera sur la table. Moi, je n'ai aucun enjeu avec ça, mais là force est de
constater que je ne peux jouer bon joueur, ce matin, là, considérant que, moi,
on m'a fait des promesses et j'ai facilité le travail au 46, puis que là je me
retrouve pénalisé de par ma bonne foi dans l'autre projet de loi. Donc, prenez-le
pas personnel non plus, M. le Président. Ce n'est pas que je ne veux pas faire
avancer les travaux de cette commission-là, mais quand il y a bris de
confiance, bien, c'est comme ça que ça se passe malheureusement. En vous
remerciant tous et toutes pour les minutes d'attention.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, M. le député. Et
j'ajouterais que... probablement que j'aurais pris la même position que vous
dans les circonstances. Ceci étant dit, je vais céder la parole au député des
Îles-de-la-Madeleine pour 20 minutes, et, par la suite, je cèderai la
parole à la députée de D'arcy-McGee.
M. Arseneau : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, nous commençons l'étude article par article du projet
de loi n° 37, après l'avoir tous appuyé sur le principe. Alors,
évidemment, il y a beaucoup de travail qui nous attend, même si ce n'est pas un
projet de loi qui est particulièrement long, 32 articles. Je pense qu'on
va discuter à la fois de ce qui est dans le projet de loi, puis de ce qui n'y
est pas aussi, ce qui peut prolonger un peu les discussions, mais sachez que
les discussions se tiendront dans un objectif constructif pour... pour bonifier
le projet de loi et pour s'assurer de répondre, autant que faire se peut, aux
commentaires, aux suggestions, aux attentes, aux besoins évidemment de ceux
qu'on a pu avoir le privilège de rencontrer au cours des consultations
particulières.
Et il y a quelques enjeux, évidemment, là,
qui mériteront un travail plus pointu. On attend avec beaucoup de... On a très
hâte d'avoir les amendements qui seront proposés par le gouvernement. Nous en
aurons également, et je pense que ce sera la même chose pour mes collègues des
partis de l'opposition. Je décèle déjà une grande ouverture de la part du
ministre sur un certain nombre d'enjeux, et je pense que c'est comme ça qu'il
faut fonctionner lorsqu'il est question justement d'améliorer le bien-être et
la protection des droits des enfants, quand il est question de mettre en œuvre
une des recommandations phares du rapport Laurent, qui a été déposé, il faut
quand même le rappeler, en mai 2021. Donc, ça fera bientôt trois ans. Et je
pense que ce n'est pas prématuré que l'on puisse enfin passer à l'action, là,
sur cette recommandation de créer une nouvelle institution, le commissaire au
bien-être et aux droits des enfants.
Les... les consultations particulières ont
été extrêmement bénéfiques pour approfondir un certain nombre d'éléments du
projet de loi. Donc, nous porterons certainement une attention sur un certain
nombre d'éléments du projet de loi. D'entrée de jeu, il y a certains
considérants qu'on voudra peut-être préciser, voire même certains considérants
en préambule qu'on voudra ajouter, à la suggestion d'un certain nombre de
témoins.
Nous avons également une grande
préoccupation, comme d'autres collègues l'ont mentionné avant moi, sur toute la
question de la prévention, qu'il faut nommer, la prévention de la maltraitance.
Je pense qu'on... le législateur ne parle pas pour ne rien dire, mais il doit
dire ce à quoi est destiné le projet de loi qui est devant nous. Et il faut
nommer les choses si on veut pouvoir agir de façon résolue. Il y a une foule de
petits éléments que je vais nommer, là, en rafale, dans l'ordre ou dans le
désordre. La question de la Charte de l'enfant ne fait pas partie du projet de
loi. Nous voudrons certainement en discuter avec le ministre pour voir où il se
situe par rapport à cette recommandation, cette recommandation du rapport
Laurent, parce que ça a été nommé par plusieurs, et c'était aussi, à nos yeux,
un complément important du rôle du commissaire, un texte qui lui permettrait
d'appuyer un certain nombre de ses actions, de ses fonctions également. Donc,
appuyer son rôle sur une charte nous semble une excellente idée. Donc, on ne peut
pas faire, à notre point de vue, l'économie de cette discussion-là dans le
cadre du projet de loi, pour au moins savoir où on se situe pour la suite des
choses.
La question... j'y vais comme ça, là, un
peu pêle-mêle, mais évidemment, le chapitre trois, je pense que ça va de soi,
là, les articles 14 à 18 sur la nomination d'un commissaire associé...
M. Arseneau : ...au bien-être
et aux droits des enfants autochtones, bien là, il faudra voir où on... le
ministre se situe. Je pense que les témoignages qu'on a entendus sont
éloquents. Et je pense qu'on a tous... on partage tous, je dirais, le sentiment
qu'il faut pouvoir permettre aux Premières Nations, aux Inuits de gérer les
enjeux relatifs aux droits et au bien-être de... des enfants et il faut trouver
le meilleur... la meilleure façon de faire. On les a entendus déplorer le fait
qu'ils ne se sentaient pas suffisamment entendus, écoutés et parties prenantes,
surtout, là, au développement d'une solution à cet égard. Donc, je pense que,
tu sais, on a parlé de coconstruction et de ce que ça signifiait. Nous,
évidemment, dans le cadre législatif, bien, il faudra statuer.
À l'heure... En fait, pendant les
discussions, la réflexion, nous, qu'on avait, de notre côté, c'était à savoir
si on pouvait corriger véritablement ou amender les articles 14 à 18 pour
répondre aux attentes et aux besoins des communautés des Premières Nations.
Sachant aussi que l'AQPNL et la société Makivik n'ont pas nécessairement les
mêmes points de vue sur la solution qu'on devrait mettre en œuvre, donc est-ce
qu'il vaut mieux tenter de le... de corriger le projet de loi à cet égard ou
tout simplement d'éliminer cette portion-là du projet de loi pour le traiter
séparément, autrement, à un autre moment, lorsque le travail de... d'élaboration
aura pu être fait en coconstruction avec les Premières Nations et les Inuits?
C'est une question qu'on continue de se poser, qu'on voudra discuter avec les
membres de la commission.
• (10 h 20) •
La question de l'arrimage entre le rôle et
les... le rôle, oui, du commissaire au bien-être et certaines institutions qui
existent déjà, là, qu'on parle du Protecteur du citoyen ou de la CDPDJ, bon,
c'est déjà inscrit au projet de loi. On nous a fait certaines propositions à
cet égard, donc, de s'assurer qu'au-delà des organismes, là, de façon générale,
qui sont mentionnées, tout organisme public, est-ce qu'on peut préciser un
certain nombre d'organismes importants, est-ce qu'on peut également faire en
sorte que le commissaire, de façon explicite, doive aussi prendre acte du
travail qui se fait sur le terrain par des acteurs, par exemple, du milieu
communautaire. Nous, on est... nous sommes d'avis qu'il faut... qu'il faut le
faire.
La question des recommandations. À
plusieurs égards, les gens ont mentionné qu'il fallait à tout prix que le
commissaire soit doté des moyens, des outils, des ressources humaines et
financières, évidemment, pour exercer pleinement son rôle. C'est une... c'est
une préoccupation, je pense, que l'on doit retenir et traduire évidemment dans
la loi. Il y a également toute la question du suivi des recommandations. Une
préoccupation très grande a été signifiée à l'effet que les suivis des
recommandations devraient être faits de façon à ce que ces rapports qui seront
soumis sur une base annuelle ne soient pas qu'un exercice de style et une
espèce de routine sans suite. Donc, de quelle façon pourrons-nous rassurer les
gens et donner au commissaire des outils qui lui permettront justement de...
d'exercer son rôle non seulement à l'égard de la formulation de certaines
recommandations, mais également de sa... de leur mise en œuvre, c'est une
préoccupation importante.
La question de la définition des jeunes
adultes, également, c'est à l'heure actuelle une définition qui se limite, là,
à l'âge de 18 à 25 ans. Plusieurs nous ont exprimé qu'on pourrait élargir
cette définition-là. Je pense que ça vaut la peine d'en discuter et d'y
réfléchir.
La question également du rapport de mise
en œuvre, mon collègue de Saint-Henri-Sainte-Anne en a glissé un mot, on trouve
qu'effectivement le délai qui est imparti est plutôt long et que le rapport,
une fois qu'il sera déposé, si on peut le devancer un tant soit peu, je pense
qu'on peut se donner de belles et de grandes ambitions, qu'il soit discuté dans
un cadre formel comme celui d'une commission...
M. Arseneau : ...session
parlementaire, comme celle à laquelle nous siégeons, m'apparaît une excellente
idée. Il y a toute la question de... En fait, je pense que je vais m'arrêter
là. Il y a d'autres éléments, évidemment, qu'on voudra aborder, mais je ne
prolongerai pas davantage mes notes préliminaires. Je vais d'ailleurs devoir me
déplacer pendant quelques minutes pour le salon bleu. Alors, là-dessus, M. le
Président, je terminerai en... Nous souhaitons de bons travaux rigoureux et
efficaces, mais en se donnant le temps d'arriver au meilleur résultat possible.
Nous le devons bien aux enfants du Québec. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, M. le député. J'avais
reconnu Mme la députée de D'Arcy-McGee, pour vos remarques préliminaires, et
vous disposez d'aussi de 20 minutes, Mme.
Mme Prass : Merci, M. le
Président. Donc, bon matin à tout le monde et merci pour le travail de tout le
monde qui est là, le travail qui va se faire. Je vais commencer, puis je ne
répéterai pas ce que mes collègues ont dit, mais je pense que, lors des
consultations, il y a trois points qui ont ressorti des modifications qu'on
pourrait faire au projet de loi, qu'il y avait un certain consensus, donc, la
reconnaissance du droit de l'enfant qui doit être inscrit, une charte qui
devrait s'inspirer des chartes existantes à l'international et la composition
du comité consultatif.
Moi, je vais surtout parler... C'est vrai
que la commission a été mise sur pied pour spécifiquement faire enquête sur les
jeunes de la DPJ et des histoires qu'on a entendues, mais clairement, quand on
parle d'enfants vulnérables et de leur bien-être, on parle de tous les enfants
au Québec. Et il y a certaines catégories d'enfants, comme ceux avec un
handicap, ceux issus de communautés ethnoculturelles, ceux qui vivent dans la
pauvreté ou autres, qui doivent être prises en considération. Donc, moi, c'est
un petit peu le rôle que je vais me donner dans le contexte de cette
commission, de toujours nous rappeler qu'il ne faut pas laisser de côté ces
enfants-là qui, justement, sont souvent vulnérables et qui n'ont pas de voix.
Et donc il faut qu'on prenne cette opportunité d'avoir un commissaire au
bien-être des enfants pour vraiment s'assurer qu'on prenne en considération
tous les enfants.
Donc, comme j'ai dit, je vais me pencher
un petit peu sur la composition du comité consultatif qui doit spécifier, je
pense, à un certain point, certains groupes d'enfants qui doivent être présents
comme les enfants handicapés. Et, comme le sait le ministre, les enfants
handicapés, que ce soit un handicap physique ou un handicap neurologique, les
enfants également qui ont un handicap... différentes réalités à différents
âges... Et c'est une conversation qui se vit depuis longtemps, toute la
question de la transition de l'enfance vers l'âge adulte pour les enfants avec
un handicap. Et, justement, j'étais avec le ministère pour annoncer un
excellent projet qui vise justement cette réalité-là. Et j'espère que le
commissaire, dans son rôle, va œuvrer, justement, pour vraiment répondre à
cette question-là ou vraiment enquêter sur cette question-là parce qu'il y a
beaucoup de parents qui sont très concernés. Qu'est-ce qui va arriver à leurs
enfants quand ils ne pourront plus s'occuper d'eux ou quand les parents ne
seront carrément plus là?
Alors, moi, j'espère que c'est une
question qu'on va prendre en considération dans le cadre du comité consultatif
parce qu'encore une fois, les enfants qui ont un handicap, il y en a qui
sont... qui ne peuvent pas communiquer, mais ils ont... malheureusement, ils
sont plus susceptibles à vivre de la maltraitance.
Par exemple, un rapport en 2008 nous a
fait... nous a révélé que les enfants ayant une déficience intellectuelle sont
trois fois et demie plus à risque d'être victimes d'agressions sexuelles et les
conséquences, pour leur santé physique et mentale, sont beaucoup plus
importantes que pour d'autres enfants. Dans le même ordre d'idée, les
probabilités qu'un enfant soit victime de maltraitance sont 2 à 3 fois
plus élevées chez les enfants autistes ayant une déficience intellectuelle ou
les deux que chez les enfants neurotypiques.
Donc, je pense que pas seulement dans le
cadre du comité consultatif, mais dans le cadre des analyses que le commissaire
va faire également, qu'on va s'assurer que ses mandats et les questions dont il
va enquêter, dont il va viser, qu'on comprenne les programmes, comme Agir tôt,
les autres programmes qui ont été mis en place, pour s'assurer que les
ressources sont là aussi.
La question de disparités régionales, on
l'entend souvent malheureusement, que, dans certaines régions, on a plus accès
à des services que d'autres. Et il n'y a pas des raisons pour lesquelles un
enfant handicapé, parce qu'il est dans une région soit... ait plus de
ressources que d'autres. Donc, j'espère que c'est des notions et des éléments
qui vont faire partie de la réflexion.
Également, quand on parle des
recommandations dans le projet de loi, de la part du commissaire,
malheureusement, il ne semble pas avoir un mécanisme de suivi...
Mme Prass : ...je pense qu'on
va devoir aller de l'avant ou approfondir de ce côté-là, voir par exemple si,
dans le rapport annuel du commissaire, il n'y a pas une section pour faire un
suivi, justement, des recommandations qui leur est faite aux différents
ministères ou aux différentes entités gouvernementales. Il faut aussi penser à
la réalité aussi que les commissaires adjoints ou le personnel du commissaire
qui va travailler avec lui aient une certaine formation pour bien comprendre la
réalité de ces enfants-là et la façon dont ils peuvent ou ne peuvent
communiquer. Donc, il faut prendre tous ces éléments en considération.
Également, pour toute la question linguistique,
il y a des minorités, il y a beaucoup d'enfants issus de l'immigration au
Québec, il y a des enfants qui... évidemment, de la communauté minoritaire
anglophone. Donc, il faudrait aussi que le commissaire et son équipe aient tous
les outils en main ou les formations en main, ou les connaissances en main pour
bien s'assurer que tous les enfants qui vont être autour de la table pourront
s'exprimer de leur façon, dans leur langue, et qu'il y aura une prise en compte
de ces réalités-là.
• (10 h 30) •
Également, comme l'a mentionné mon
collègue, je pense qu'il est très important que le réseau communautaire soit
impliqué dans le travail du commissaire, également dans le comité consultatif.
Comme on le sait, le réseau communautaire, premièrement, ils sont sur le
terrain. Ils sont ceux qui sont très proches de la réalité. Ils sont très bien
placés pour savoir ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, où est-ce qu'on
peut ajouter des ressources, où on a besoin d'innover, où on a besoin de
progresser. Donc, j'espère qu'il y aura une écoute, une invitation sincère de
la part du commissaire pour que le réseau communautaire soit mis à
contribution. Et également, quand on parlait d'arrimage avec le commissaire,
pour qu'il consulte différents... différents individus, différentes
institutions, j'espère que l'Office québécoise des personnes handicapées va
être... va être prise en considération également. Ils ont beaucoup
d'informations, je pense, qui pourraient être utiles pour justement faire le
portrait ou aider avec le portrait et faire la réflexion de la réalité que
beaucoup de jeunes avec un handicap subissent. Et, comme j'ai dit, j'espère que
ce sera l'endroit aussi pour avoir vraiment la conversation de la transition de
l'âge d'enfant à l'âge d'adulte, pour ces jeunes-là, pour lesquels, dans le
passé, on n'a pas mis assez d'emphase sur leur réalité. Et c'est le moment
maintenant, parce que, pour leur famille et pour leur milieu, c'est primordial
de savoir qu'il y a un lendemain et qu'ils vont être bien pris en considération
et bien pris en compte. Donc, j'ai hâte qu'on poursuive les travaux. Et je
remercie le ministre et tout le monde pour leur attention.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Y a-t-il d'autres députés qui
souhaitent partager leurs remarques préliminaires? S'il n'y a pas d'autre
député, nous en sommes maintenant à l'étape de l'étude article par... au projet
préliminaire, oui, excusez-moi, excusez-moi, excusez-moi, j'ai été... Les
remarques préliminaires sont terminées.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Les motions préliminaires. Oui, je
sais, je me suis égaré. Alors, nous en sommes maintenant à l'étape des motions
préliminaire. Y a-t-il des motions préliminaires? S'il n'y a pas de motion
préliminaire, nous en serions à l'étude article par article. Alors, M. le
ministre, vous êtes... j'ai compris, là... oui, que...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Le député de Saint-Henri-Sainte-Anne
m'a fait part qu'il voulait déposer avant de traiter l'article 1, d'un
amendement qui serait article 0.1. Alors, M. le député de député de
Saint-Henri-Sainte-Anne, on va le projeter à l'écran, et je vais vous inviter
par la suite à nous faire part de votre...
M. Cliche-Rivard : ...M. le
Président. Le chapitre un est introduit avant le... Ah! pardon. Le
chapitre 0.1 un est introduit avant le chapitre 1 du projet de loi
comme suit :
«Chapitre 0.1. Charte des droits de
l'enfant.
«Les droits convenus dans la convention
des Nations Unies relative aux droits des enfants sont intégrés à la présente
loi.
«La responsabilité de mise en œuvre de
l'application de cette convention incombe au Commissaire au bien-être et aux
droits des enfants.»
M. le Président, cette proposition
d'amendement vise notamment à donner suite aux propos qu'on a entendus du
professeur Goubau, si je ne m'abuse. Dominique Goubau, avocat et professeur
associé Faculté de droit, Université Laval et...
10 h 30 (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...à Mme
Laurent, qui dit, à la page 65 de son rapport, «le Québec n'a pas intégré la
Convention des droits de l'enfant en droit interne. Il faut y remédier.» C'est
ce qu'elle dit, page 65. Dans nos discussions, M. Goubau nous a dit, en fait...
et je paraphrase, là, mais que ça ne prendrait pas grand-chose pour en faire du
droit interne. Il nous a dit essentiellement que ça nous prenait une
disposition législative à l'intérieur d'un projet de loi, donc, pour que le Québec...
qui s'est déjà déclaré lié par décret, là, qu'on s'entende bien, ne l'a
cependant pas intégré en droit substantif, ce qui fait en sorte que, bien que
les droits sont... existent de manière interprétative, ils ne peuvent pas être
invoqués de manière substantive pour créer des obligations ou créer un droit.
La Fédération des familles d'accueil nous en a parlé aussi, de l'importance d'adopter
la Charte des Nations Unies. L'Auberge du Coeur nous en a parlé aussi.
Alors, moi, je pense qu'on a là devant
nous une occasion historique à saisir, où le ministre et le gouvernement
peuvent faire un immense pas dans la bonne direction pour les enfants. Le
Québec, étant un leader mondial en termes de droits des enfants, évidemment, de
ratifier, là, d'intégrer en droit interne les dispositions de la Convention
enverrait un message assez positif et assez exceptionnel.
On reviendra sur la discussion de la
charte, qui, pour... par... peut constituer ce qu'est la convention, là, ça, il
y a des discussions qui peuvent avoir lieu là-dessus, mais je le mets au jeu.
Je reviendrai avec d'autres explications, évidemment, à voir après, ou non, l'ouverture
de la banquette ministérielle sur cette proposition. Et je suis évidemment très
ouvert à une modification du libellé qui permettrait son adoption, là. Ce n'est
pas une proposition ferme, mais c'est bien une proposition qu'on met au jeu ce
matin et qui enverrait le message complet pour le reste du projet de loi qu'on
est véritablement en train de faire quelque chose d'historique ici, là, en
cette commission.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Carmant : Oui...
peut-être, pour mieux clarifier la demande, «la responsabilité de mise en œuvre
de l'application de cette convention incombe au commissaire», donc dans le
futur, c'est ça, ce serait... ça ferait partie d'un de ses futurs mandats, c'est
ce que vous voulez dire?
M. Cliche-Rivard : C'est ce
qu'on avait à l'esprit. Puis, encore une fois, je suis ouvert à ce que ça
revienne plutôt à... de votre responsabilité exécutive ministérielle, ça, j'ai
une ouverture là-dessus aussi, là. On tenait à vraiment l'ancrer dans notre
projet de loi de création de commissaire aux droits de l'enfant, mais je ne
serais pas du tout fermé à une proposition où... reviendrait à responsabilité
partagée pour que, directement, il y ait une responsabilité auprès du Conseil
des ministres, là. Je suis ouvert.
M. Carmant : J'avais discuté
de l'enjeu de relever de la Convention des Nations Unies. On m'avait parlé
peut-être d'un projet de loi distinct, M. le Président. Peut-être je passerais
la parole à la... à nos conseillers juridiques.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Alors, consentement?
M. Cliche-Rivard : Consentement,
M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Alors, vous allez vous nommer,
par la suite votre fonction, et vous ferez votre commentaire.
M. Bérubé (Mathieu) : Bonjour.
Merci, M. le Président. Mathieu Bérubé, avocat à la direction des affaires
juridiques, santé et services sociaux.
Alors, d'entrée de jeu, la Convention
relative aux droits de l'enfant est une convention qui est en matière de droits
de la personne. Il est de pratique courante, au Québec, de ne pas intégrer...
Le Québec n'a jamais intégré aucune convention internationale en matière de
droits de la personne dans son droit interne. Il y a différentes raisons que je
pourrai vous exposer bientôt.
J'ai des exemples, là, par exemple, on
parle du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, on a la
Convention sur l'élimination de toutes formes... toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes, la Convention internationale sur l'élimination
de toutes les formes de discrimination raciale. Donc, les droits qui sont
consacrés dans ces instruments internationaux là sont protégés par une panoplie
de mesures se trouvant dans plusieurs lois québécoises, également certaines
lois fédérales. Voilà, bon, bref, ça, c'était mon premier... ma première
introduction.
Donc, comme je vous disais tout à l'heure,
la pratique québécoise est à l'effet de ne pas intégrer en droit interne la
mise en œuvre comme telle de ces traités ou de ces conventions internationales
là en matière de droits des... de la personne pour diverses raisons, notamment
le fait que ces droits sont protégés et assurés par une série de mesures en
droit interne, qu'elles soient financières, administratives, législatives,
réglementaires, bref, notamment, là, tout ça. On a également le fait que
plusieurs de ces instruments, dont la Convention relative aux droits de l'enfant,
là, contiennent des droits économiques, sociaux et culturels. Les attentes
concernant ces droits à l'égard des États occidentaux sont évidemment beaucoup
plus importants...
M. Bérubé (Mathieu) : ...importantes,
les attentes. Donc, donner force de loi à ces droits tels qu'ils sont prévus
dans la convention pourrait compliquer l'exercice du pouvoir des autorités et
gouvernementales et parlementaires, voire donner ouverture à des risques de
contestations judiciaires assez... assez graves.
Il faut rappeler également que ces
instruments internationaux là sont le fruit de compromis entre des États qui
ont des valeurs puis des visions bien différentes puis ils sont rédigés de
manière à permettre différentes interprétations, ce qui fait en sorte que même
les instances de l'ONU pourraient... qui sont chargées de leur application
pourraient avoir une interprétation qui ne correspond pas du tout à celle que
le Québec envisage de ladite convention, ce qui ferait en sorte que... En fait,
je dis le gouvernement du Québec, mais également l'Assemblée nationale, là,
évidemment.
Autre élément aussi que je pourrais vous
soulever, dans ce type d'instruments internationaux là, il n'y a pas de clause
dérogatoire comme on peut retrouver, par exemple, dans la Charte canadienne ou
la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, où est-ce que ça, on
permet, dans des circonstances très encadrées, là, évidemment, de pouvoir
déroger à certaines de ces mesures-là.
Puis, enfin, écoutez, en bout de piste,
c'est sûr que l'incorporation en droit interne d'une telle convention
internationale, qui est juridiquement contraignante d'ailleurs sur le plan du
droit international, est encore plus hasardeuse compte tenu des effets
potentiels imprévisibles puis de l'ampleur de ladite convention.
• (10 h 40) •
Autre élément, dernier petit point que je
pourrais vous soulevez, là, qui irait dans le sens de ne pas intégrer, là, en
droit interne cette convention-là, c'est le fait que le Comité des droits de
l'enfant, qui supervise, en fait, la... comment je pourrais dire, la mise en
place, là, puis l'application de ladite convention, dans l'exercice de ses
fonctions, encourage beaucoup la centralisation au Canada des fonctions puis
des... je pourrais dire, là, des devoirs, des responsabilités qui sont incombés
à l'État. Et puis ça, évidemment, ça pourrait nuire éventuellement à une
certaine défense du Québec advenant un débat sur le partage des compétences.
Donc, c'est pas mal, disons, un sommaire,
là, des arguments, là, qui militent en faveur de ne pas intégrer cette
convention-là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, M. le Président. Merci, confrère. La réponse légale m'intéresse, mais
la réponse politique m'intéresse aussi, M. le Président. Alors, M. Carmant...
M. le ministre, permettez-moi de vous... Vous avez entendu la réponse
technique, la réponse juridique, j'aimerais ça entendre celle du ministre sur
le fond de la question.
M. Carmant : Bien, sur le
fond de la question, je pense que ce serait difficile d'aller à l'encontre de
nos règles québécoises. Je pense que ça pourrait être quelque chose qui
pourrait être discuté au niveau d'un considérant pour ce... appuyer ce
besoin-là plutôt que de l'inscrire dans la loi lui-même, si je fais la balance
de tous les pour et contre.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député.
M. Cliche-Rivard : Bon, pour
revenir sur les points, bon, on nous dit... puis je respecte la position
légale, là, que jamais on ne l'a fait au Québec. Bon. Rien ne nous empêche de
le commencer, puis cette règle-là, du jour au lendemain, ne sera plus vraie
parce qu'on l'aura fait. Donc, avec égard, là, il y a plein de choses que votre
gouvernement a faites que jamais ça n'avait été fait, puis tant mieux. Jamais
on n'a créé un commissaire au bien-être des enfants. Est-ce que ça veut dire
qu'aujourd'hui on ne le fera pas dans ce projet de loi? Bien sûr que non. C'est
ça qu'on fait. Donc, avec l'immense respect, ce n'est pas parce qu'on ne l'a
jamais fait que l'occasion ne s'y prête pas. Des gens sont venus nous le dire.
Mme Laurent en parle dans son mémoire. Donc, avec le plus grand respect pour
cet argument, je soumettrais que ce n'est peut-être pas le meilleur.
Les droits existent déjà en droit interne,
on nous a expliqué ça. Bon. Alors, tant mieux. Si les droits existent déjà en
droit interne, il ne devrait pas y avoir tant de complications que ça et tant
de problématiques que ça qu'à les intégrer. Raison de plus pour envoyer le
message et entériner le fait que le Québec est effectivement un leader mondial
en reconnaissance puis en respect des droits des enfants. Si ces droits-là
existent déjà puis sont un peu dans une panoplie, bien, si c'est vrai alors
normalement on ne devrait pas avoir d'enjeux à reconnaître puis à intégrer en
droit domestique ces obligations-là. La différence, c'est exactement celle-là
entre les considérants puis le préambule, c'est que celui-là n'est pas force de
droit, ne crée pas d'obligation, ne crée pas de substance. Puis, si on ne fait
que faire référence, comme on l'a déjà fait, là, à la convention dans un
préambule ou ailleurs, personne ne va pouvoir se saisir de ça ou personne ne va
pouvoir créer un droit substantif à partir de ça, je pense. Et malheureusement,
ça, ça serait dommage.
Bon, de dire que de donner force à ces
droits compliquerait la vie du Québec, bien, si c'est vraiment vrai, peut-être
tant mieux. S'il y a des gens qui peuvent faire des contestations parce que des
droits fondamentaux reconnus par une convention internationale ne sont pas
respectés au Québec...
M. Cliche-Rivard : ...Je ne
pense pas que le problème, c'est l'instrument. Je pense que le problème, c'est
peut-être comment qu'on applique ou comment on régit le droit des enfants.
Puis, si vous avez confiance, puis si on a confiance dans nos systèmes, on ne
devrait pas avoir peur, en amont, d'une contestation qui serait caduque, parce
que finalement, on les respecte, les droits de nos enfants. Donc, de me dire,
en amont, que de ne pas signer la convention ou de la signer compliquerait en
vue d'éventuelles contestations, si vraiment un tribunal devait dire que le
Québec viole la Convention, je pense qu'on aurait un problème beaucoup plus
grave que de se poser la question ici, en commission, à savoir si on signe ou
pas une convention.
Sur la question d'interprétation
différente, il existe des réserves. Le Québec... Puis c'est des réserves que
vous avez sur certaines interprétations de certaines clauses puis certains
articles de la Convention. Moi, je suis très ouvert à ce que vous nous reveniez
avec des propositions de réserves, comme le Canada l'a fait, notamment sur
quelques articles de la Convention et, mettons, deux ou trois réserves. Et, sur
les interprétations, on peut, nous, très bien écrire, à la rédaction puis à
l'implantation en droit interne, que, voici comment on interprète ladite
disposition. Ça, les États ont la disposition et ont le choix et le libre
arbitre d'intégrer avec commentaires et avec réserves certaines conventions.
Ça, on peut le faire.
Donc, moi, si, sur le fond, vous êtes
d'accord, et ne serait-ce qu'on revienne avec des discussions dans un autre
projet de loi, s'il le faut, ça, je suis ouvert à ça. Mais, si on peut avoir
des engagements en ce sens, puis qu'il y aura des réserves qui font en sorte
que, sur A, B, C, D, on n'est pas prêts parce que x, y, moi, je suis prêt à les
étudier ou à les entendre. Mais je ne pense pas qu'on devrait, permettez-moi
l'expression, jeter le... jeter le bébé avec l'eau du bain, nécessairement,
l'ensemble des droits de la Convention valent la peine d'être intégrés. S'il
faut qu'on mette des nuances puis des réserves à deux, trois éléments, je suis
très ouvert à ça.
Puis, dans un autre point, si le Canada
l'a fait, pourquoi nous, au Québec, on ne serait pas capables de le faire? Je
pense que ce que vous êtes en train de créer là, c'est un outil exceptionnel,
on va voir enfin notre commissaire, je pense que le Québec n'a pas à être gêné
du tout du reste du pays en fonction de ce qu'il fait pour ses enfants. On n'a
pas de leçons à recevoir de personne. Et de penser que le Canada, lui, est
capable de l'intégrer, que nous, on ne serait pas capables, ça me semble être
particulièrement délicat comme a priori, là. Donc, moi, j'aimerais ça vous...
Moi, avec égard, là, je n'entends pas de bonne raison qu'on ne le fasse pas.
Puis j'aimerais peut-être ça s'entendre
mes collègues des oppositions ou de l'opposition, voir qu'est-ce qu'ils pensent
de cette proposition-là. Puis je vous soumets que je suis dans une approche
très collaboratrice, où, si ce n'est pas ici mais que vous vous engagez à le
faire avec nous d'ici la fin de la présente session parlementaire, là, d'ici
juin, que vous nous revenez avec un projet de loi avec certaines réserves qui
permettraient au Québec de le faire, moi, je suis très, très disposé à vous
entendre. Mais, a contrario, je n'ai pas été convaincu qu'on n'est pas capables
de faire ça.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : Bien, c'est sûr
que le... la Charte des droits des enfants, c'est dans la planification, là,
de... du rapport Laurent, mais dans la phase trois.
Moi, c'est plutôt les enjeux par rapport
aux liens avec les conventions des Nations unies, là, qui me rendent plutôt
inconfortable à ce moment-ci. Et, quand j'entends ce que nous disent nos
juristes, je trouve ça un peu inquiétant. Peut-être que, si on entendait les
autres participants, puis moi, je pourrais revenir avec mes équipes aussi pour
voir, là. Mais, à ce moment-ci, je... comme je vous dis, j'ai encore des
enjeux, là.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée.
Mme Garceau : Allons-y.
Allons-y parce que, je pense, il faut trouver une solution. Il faut trouver une
solution. Je comprends très bien l'amendement de mon collègue. Mais c'est sûr
et certain que, dans ce rapport de la commission Laurent... et c'est pour ça,
dans mes remarques préliminaires, j'ai mentionné dans les modifications
législatives à l'appui des recommandations. Et je regarde... Je vais... je vais
vous préciser, là, à la page 109 du rapport. Et ça, c'est toute la... le
volet concernant les modifications législatives nécessaires à la mise en œuvre
de notre rapport. Donc, convention internationale, c'était comme deuxième plan.
Première... première recommandation-phare...
Mme Garceau : ...et celle qui
était vraiment fondamentale, surtout dans l'exercice des fonctions et des
pouvoirs d'un commissaire au bien-être et aux droits des enfants, le respect et
la défense des droits. Ces droits-là, oui, Mme Laurent, le rapport le
mentionne, il y a la Loi sur la protection de la jeunesse, il y a le Code
civil, il y a aussi la Charte des droits. Et donc, pour la commission, c'était
important d'avoir, et elle le mentionne à la page 66 du rapport, et là,
moi, c'est ça que je trouvais difficile à comprendre, M. le ministre, cette
prise de position que, bon, on va aller de l'avant avec la nomination du
commissaire, mais on va attendre trois ans, quatre ans pour une charte dont la commissaire
a le devoir, a la responsabilité d'assurer que ces droits-là soient respectés
par toutes les instances au Québec. C'est là, là, j'ai manqué quelque chose, je
ne sais pas c'est quoi. Et j'aimerais vous entendre là-dessus. J'aimerais
comprendre pourquoi on a pris cette décision de ne pas faire en même temps la
nomination du commissaire et la charte, parce qu'on pourrait toujours intégrer,
et c'est pour ça, au niveau de la note introductive dans le rapport concernant
cette... les modifications législatives, on en parle. Première partie. Ce
n'était pas amender la Loi sur la protection de la jeunesse, ce n'était pas ça.
La première recommandation concernant les modifications législatives, c'était
d'adopter une charte aux droits de l'enfant, c'était ça, numéro un, que le
gouvernement devait faire.
• (10 h 50) •
Et je le mentionne, première partie :
«Nous recommandons d'adopter une charte des droits de l'enfant, a, et
d'instituer le commissaire au bien-être et aux droits de... des enfants, b. Et
donc cette charte affirme que l'enfant est une personne à part entière,
titulaire de droits dont certains ont un caractère fondamental. Il ne s'agit
pas de dresser une liste de tous les droits dont l'enfant est titulaire, mais
d'affirmer expressément le caractère fondamental de certains de ces droits et
de consacrer par voie législative certains principes qui en découlent». Et on a
ici le préambule d'une charte, les dispositions de principe et les droits
fondamentaux de l'enfant sont tous détaillés, sont tous cités ici dans le
rapport. Et je regarde même à la page 66, lorsque la commission regarde
toute cette question du pourquoi d'une charte : «et il nous semble
nécessaire que les droits des enfants disposent des mêmes protections que les
droits de la personne prévue dans la Charte québécoise des droits et libertés
de la personne. À ce titre, nous demandons à ce que cette charte ait le même
statut quasi constitutionnel que la Charte des droits et libertés de la
personne afin qu'aucune autre loi ne puisse déroger aux droits des enfants, à
moins d'explications à cette dérogation. Nous croyons aussi que la charte des
droits de l'enfant devrait réaffirmer certains droits propres aux enfants et
voici pourquoi.» Parce qu'elle disait : Dans le Code civil, c'est une
chose, la loi de la protection, c'est une autre chose, mais on regarde
l'ensemble des droits des enfants. Peut-être qu'ils ne sont pas des enfants qui
sont sous la protection de la jeunesse. Et donc, compte tenu de cette
recommandation phare de la commission Laurent et que la convention
internationale, bien, c'étaient dans les mémoires, ça fait... ça a fait partie
des représentations. Parce que là on a vu que la charte n'était pas prévue, et
donc on était en train comme de boucher les trous un peu, puis il me semble
qu'on ne fait pas justice aux droits des enfants en ce moment de dire :
Bon, bien là, on va... parce que là on n'a pas de charte, mais regardez le
préambule de la charte, là, on va mettre dans des considérants le préambule de
qu'est-ce qu'on devrait prévoir dans une charte. Et donc... Et moi, l'argument
de Me Bérubé, moi, tout ce que je peux... je peux dire sur...
Mme Garceau : ...sur le plan
juridique, sur le plan légal, c'est... on en a, là, on l'a ratifié, le Québec,
le Canada l'a fait en 1991, mais le Québec aussi, puis toutes les autres
provinces. Donc, à un moment donné, c'était pour l'intégrer dans notre droit
interne, cette convention, tout comme la Convention sur... de La Haye sur
l'enlèvement des enfants, on l'a fait, là, on l'a intégrée dans notre droit
interne, toutes les dispositions qui se retrouvent dans la Convention de La
Haye concernant l'enlèvement des enfants, qui fait partie maintenant des droits
et recours des parents ici, au Québec. Donc, ça, cet argument-là, je ne sais pas
si je suis entièrement d'accord, avec grand respect avec vous, Me Bérubé,
mais... mais il me semble que nous avons l'occasion, en ce moment, compte tenu
la nature de ce projet de loi, de respecter les recommandations de la
commission Laurent. Et c'est pour ça, dans mes remarques préliminaires, que
j'ai beaucoup de difficultés à écarter, de mettre de côté ces recommandations
phares, surtout compte tenu de tous les experts qui ont été entendus concernant
les droits des enfants. Et on est arrivé à la conclusion que cette charte, elle
est capitale, elle est primordiale. Donc, pourquoi est-ce qu'on ne l'intègre
pas, ou qu'on ait un engagement, M. le ministre, tel que mon collègue l'a
mentionné, que, d'ici... pas dans la troisième phase, là, mais on se comprend
qu'il va y avoir... Il va falloir arrimer les choses à un moment donné, parce
que le commissaire... il va y avoir l'adoption du projet de loi, ça va prendre
un certain temps, là, pour, hein, établir les bureaux, le personnel, et tout.
Et donc, il pourrait y avoir un engagement du ministre que cette charte... il
va y voir le dépôt du projet de loi concernant la Charte, telle que demandée et
telle que précisée dans le rapport de la commission Laurent, dans un délai d'un
an, à titre d'exemple, à titre d'exemple, mais il me semble qu'il faut saisir
l'opportunité d'avoir cette charte, d'avoir ce document. Je comprends votre
amendement, mais moi, je trouve que c'est très important de vraiment, là,avoir
une discussion au fond de la chose pour déterminer une voie pour la protection
de tous les droits des enfants. Et je comprends l'amendement de mon collègue,
mais moi, je trouve important qu'on tente ici, dans cette commission, de
respecter les recommandations le plus que possible dans ce rapport de la
commission Laurent.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : Bien, justement,
pour La Haye, c'est un exemple typique de ce qui a été fait par un projet de
loi séparé. Ça, c'est... c'est ancré dans un autre projet de loi. Bien, moi...
il faudrait voir avec le ministre de la Justice, là, c'est vraiment ancré dans
un autre projet de loi. Puis moi, j'ai entendu plus... incluant professeur...
dire que les droits des enfants, c'est inclus dans les droits de la personne,
là. Tu sais, quand vous me dites : Pourquoi on n'arrive pas avec ça
d'emblée? Mais on essaie de faire les choses dans l'ordre pour s'assurer qu'un
on a mis l'enfant au centre de la loi de la protection de la jeunesse, ce qui
était... puis que je demeure... je maintiens était la chose la plus importante
à faire. Deuxièmement, le commissaire et ensuite la charte. Peut-être, je
passerais la parole à Me Bérubé encore, là, pour l'enjeu de la Convention des
Nations unies, là, qui est... pour moi, demeure problématique.
M. Bérubé (Mathieu) : Mathieu
Bérubé, toujours avocat à la Direction des affaires juridiques, santé, services
sociaux. Donc, pour faire du pouce par rapport à l'exemple, là, qui a été donné
sur la Convention internationale relative à l'enlèvement international, puis il
y en a eu une autre également sur l'adoption internationale, qui ont été
effectivement intégrées en droit québécois, deux précisions. D'une part, il
s'agit de droit international privé. On n'est pas en matière de droits de la
personne. Donc, ça, c'est une première distinction assez majeure. Donc, c'est
des conventions qui portent sur des sujets bien précis, comme je l'ai dit,
donc, l'enlèvement international, l'adoption internationale. En ce qui concerne
plus précisément l'enlèvement international, il n'y a pas été donné comme telle
force de loi à cette convention-là, c'est plutôt qu'elle a été réécrite par le
législateur québécois afin de s'étendre à l'enlèvement interprovincial
d'enfants. Donc...
M. Bérubé (Mathieu) : ...les
deux conventions s'appliquent dans des situations transnationales, puis ça vise
plutôt à désigner une autorité centrale qui est chargée de l'application des
textes des conventions ou de certaines de ces dispositions puis à établir une
coopération entre les États parties. Donc, autrement dit, on ne peut pas
vraiment comparer la Convention des droits de l'enfant avec l'intégration de
ces deux autres textes internationaux là, d'où la précision. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y, M. le député.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Je comprends ma collègue de Robert-Baldwin. Cela dit, je suis
d'accord avec elle dans le sens où il faut faire la charte. Et je n'exclus pas
qu'il faut faire la charte, là. Moi, je pense, chère collègue, qu'on peut faire
les deux, et je ne vous dis pas l'un sans l'autre, là. Donc, soyez bien
consciente que je vous appuie à 100 % dans votre volonté qu'on avance vers
une charte des droits de l'enfant, donc, puis je pense qu'on peut très bien
faire les deux. Donc, j'entends votre préoccupation sur le fait que Mme Laurent
nous parle de la Charte des droits de l'enfant, puis on va marteler ce
point-là. Puis je vous invite, le cas échéant, à déposer 0.2, si vous voulez,
pour qu'on entre sur cette discussion-là. Ça fait que je veux... je veux juste
souligner qu'un ne devrait pas exclure l'autre dans ce débat-là.
M. le ministre, vous m'avez dit, bon, vous
êtes ouvert, c'est ce que j'ai compris, je ne veux pas vous mettre des mots
dans la bouche, mais à ce que ce soit un projet de loi séparé. Bon. Si tel est
le cas, peut-être d'abord confirmez-le-nous. Moi, je suis très ouvert à
discuter puis à collaborer avec vous là-dessus. Vous me dites : C'est
Justice. Bon. Avec égard, là, le rapport qu'on a ici, c'est le rapport Laurent,
Instaurer une société bienveillante pour nos enfants, un projet de loi que vous
mettez en... bien, c'est un rapport que vous mettez en œuvre, vous, pas le
ministre de la Justice, là. Je comprends que Justice est toujours intégrant...
partie intégrante de tout... en fait, tout relève un peu de la Justice, mais
c'est vous, aujourd'hui, là, qui êtes devant moi, là, ce n'est pas le ministre
la Justice.
• (11 heures) •
Et je vais vous laisser répondre, M. le
ministre. Mais je vous cite quand même, page 65, Mme Laurent, en audience.
Dominique Goubau, professeur titulaire à la Faculté de droit de l'Université
Laval, affirme que «l'intégration des droits de la Convention dans notre droit
interne enverrait un message clair sur les droits de tous les enfants du Québec.
Nous croyons qu'il est temps que le Québec intègre de manière explicite
certains droits dans son droit interne.» C'est une demande qu'elle nous fait,
Mme Laurent.
Alors, vous aviez quelque chose à nous
ajouter. La proposition est là. La main est tendue pour un engagement, dans un
projet de loi à venir, si ce n'est pas dans celui-ci. Mais quel message, M. le
ministre, enverrions-nous aux enfants du Québec puis à la société québécoise,
que, si ensemble, ici, là, on donnait... ça serait fantastique. Je ne veux pas
parler de votre legs, là, hein, on n'est pas rendus là. Mais ne... Est-ce que
ce ne serait pas incroyable que, sous votre ministère, on intègre cette
convention-là en droit interne? Il me semble que ça serait fantastique.
Alors, je ne peux pas... je ne peux pas
plus montrer d'enthousiasme avec le fait qu'on pourrait faire un pas historique
pour le droit des enfants ici, au Québec, et je n'entends rien qui nous
dévierait de cette trajectoire-là ou de ce choix-là ou de ce respect-là pour le
droit des enfants. Alors, je vous laisse évidemment répondre, mais je pense
qu'on a une chance historique devant nous, là. Ma collègue en parlait.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : Oui. Bien,
contrairement à ce qui a été affirmé, il y a clairement des articles de la loi
qui sont sous le ministère de la Justice, là. Ça, c'est... On l'a vu quand on a
fait le PL 15, là, l'ancien PL 15. Encore une fois, peut-être que je
demanderais, M. le Président, de faire une pause pour consulter les juristes
pour revoir le parti a, parti b...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on va prendre une suspension,
s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 02)
11 h (version non révisée)
(Reprise à 11 h 19)
Le Président (M. Provençal)
:Nous allons reprendre nos travaux. M.
le ministre, vous nous aviez demandé une suspension pour pouvoir discuter avec
les légistes et avec les oppositions. Je vais vous céder la parole.
M. Carmant : Oui. Bien, M. le
Président, après discussion avec mon équipe, clairement, l'intégration, là, de
la convention des Nations Unies n'a été faite par aucune autre province ni, là,
par le Canada, donc je ne suis pas prêt à m'engager là-dessus. Cependant, je
demanderais la suspension pour voir le rôle du commissaire quant au
développement d'une charte pour le droit des enfants, s'il y a... avec
consentement de mes collègues, évidemment.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Mais je veux être sûr de bien
comprendre. Vous... on suspend cet amendement-là, donc on va y revenir plus
tard...
M. Carmant : Éventuellement.
Le Président (M. Provençal)
:...éventuellement, lorsque vous, vous
auriez fait... vous aurez fait certaines validations...
M. Carmant : Auprès de mes
collègues.
Le Président (M. Provençal)
:...auprès de vos collègues. Et à ce
moment-là on ira... à moins qu'il y ait d'autres amendements qui soient
déposés, on pourrait débuter par... à traiter de l'article 1, ça va? C'est
ce que je comprends?
M. Carmant : C'est ce que j'ai
dit.
• (11 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
:Donc... Oui, M. le député de
Saint-Henri Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Je suis d'accord avec le ministre, essayons de voir quelles voies
de passage on peut trouver dans l'intérêt supérieur des enfants, et je serai
dans l'attente, là, de ce qu'on peut faire ou ne pas faire du côté ministériel
pour qu'on puisse voir comment on va se gouverner sur l'amendement
préalablement déposé. Donc, suspendons et revenons-y quand vous serez prêt, M.
le ministre.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour suspendre?
M. Cliche-Rivard : Consentement.
Mme Garceau : Pour suspendre
l'amendement?
Le Président (M. Provençal)
:L'amendement.
Mme Garceau : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Puis vous avez... vous pouvez... si
vous avez un commentaire à formuler, Mme la députée, allez-y.
Mme Garceau : Non. Compte
tenu de notre discussion, on suspend l'amendement. Mais moi, suite à mes
commentaires concernant la nécessité que le commissaire, lors du début de ses
travaux, va pouvoir se fier à une charte aux droits de l'enfant, j'ai... je
propose un amendement que nous allons vous transmettre.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, Mme la députée, votre
amendement, c'est un amendement qui va être avant l'article 1?
Mme Garceau : Oui. Oui, là,
on a suspendu l'amendement de mon collègue qui est concernant la convention des
Nations unies relative aux droits des enfants, et là mon amendement est lié à
la charte des droits de l'enfant, telle que recommandée par la commission
Laurent et compte tenu en ce moment du fait que cette charte, elle a été
reportée. Elle était, je crois, au préalable dans la deuxième phase, si
mémoire... il me semble, elle était à la deuxième phase, oui. Et suite aux
crédits, elle a été reportée à la troisième phase. Donc, pour moi, compte tenu
de la nature du rôle, des fonctions, des pouvoirs dont le commissaire devra
exercer, et surtout tout le volet concernant d'agir dans le respect, et aussi
de la protection des droits des enfants, de s'assurer que toutes les instances
respectent les droits des enfants que je mentionne ici : «charte des
droits des enfants au plus tard un an après l'entrée en vigueur des
dispositions de ce projet de loi, une charte des droits des enfants sera
déposée afin d'accompagner la mise en oeuvre de ce projet de loi».
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : Bien, comme j'ai
dit, j'étais... nous sommes en train d'étudier la proposition de la charte des
droits, et il faut que je contacte mes collègues. C'est sûr que je ne pourrais
cependant pas m'engager sur une limite de temps, là, d'au plus tard, un an
après, là, ça, c'est... ça, ce n'est pas possible, là, mais il y a de l'ouverture
quant à la charte, là, évidemment, mais la limite est très...
M. Carmant : ...restrictive,
Mme la députée.
Mme Garceau : O.K. Pourquoi?
Parce que... Parce que là je tente de comprendre. Les deux sont intimement
liés. Même Mme... Les deux... Les deux commissaires l'ont mentionné lors de nos
consultations particulières, tous les groupes l'ont mentionné, de l'importance
de cette charte, et également Mme Laurent, qui dit : Bien, si ce n'est pas
un peu avant ça, il va falloir que ça soit vite après. Donc, dans le «vite
après», il me semble qu'un an est suffisant et très raisonnable comme délai,
mais, compte tenu que nous avons, à l'article 30, puis ça, ça va faire
aussi l'objet de discussions, du délai pour la mise en œuvre de toutes les
dispositions, le cinq ans, c'est très long, est-ce que ça va être peut-être un
trois ans... et donc j'aimerais quand même qu'on puisse trouver une voie de
passage pour avoir un engagement dans un délai raisonnable, pas dans cinq ans,
pas dans quatre ans non plus, mais dans un délai raisonnable pour que, lorsque
le commissaire va commencer son travail, va exécuter son mandat, il va avoir
une charte des droits pour le guider.
M. Carmant : Bien, je suis
souple à discuter le cinq ans, puis ça, on le... on le fera en temps et lieu,
mais ici, à ce qui est déposé, je ne suis vraiment pas prêt à m'engager sur le
«au plus tard un an», là. C'est... C'est difficile de dicter le calendrier
gouvernemental, là, de... Donc, je pense que ce serait prudent de ne pas
inclure cette durée-là. Puis, un peu comme mentionné auparavant, je ne peux pas
m'engager à ce moment-ci, là, pour la charte non plus, il faut que je consulte
mes collègues.
Mme Garceau : Mais je
comprends que vous devez consulter, M. le ministre, le ministre de la Justice,
fort probablement, mais là on est dans une situation où, même au niveau de...
des amendements à la Loi sur la protection de la jeunesse, vous l'avez fait à
l'intérieur de, quoi, un an suite au dépôt du rapport, hein, à peu près un an.
Donc, je ne peux pas croire qu'au niveau d'un document aussi important qu'une
charte aux droits des enfants... qu'on ne peut pas le faire à l'intérieur de
l'année, mais... en tant que pour trouver une solution, voie de passage, deux
ans, mais il faut avoir... il me semble, c'est fondamental de déterminer, on ne
peut pas juste laisser ça comme ça sans avoir une date de dépôt. On parle du
dépôt, là, d'un projet de loi au niveau de la charte.
M. Carmant : Mais moi, je ne
connais pas de loi où on donne une date pour un dépôt de projet de loi, là,
c'est... c'est beaucoup trop engageant.
Mme Garceau : Est-ce que vous
allez avoir la discussion avec votre collègue au niveau... je le sais, au
niveau de la convention internationale, mais aussi concernant la charte et
l'amendement pour qu'on puisse avoir...
M. Carmant : Oui, absolument.
C'est ce que j'ai dit auparavant.
Mme Garceau : O.K.
M. Carmant : Absolument.
Le Président (M. Provençal)
:...M. le député.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Je trouve ça intéressant, là, ce débat-là, puis notamment dans
une perspective où, en point de presse, là, M. Carmant, le 26 octobre dernier,
je vous cite là, vous dites : «Bien, comme je vous dis, c'est justement
pour ça qu'on avait mis... qu'on l'avait mis dans la phase trois — et
là on fait référence à la charte, là — nous, on a complété la phase
un. Maintenant, on travaille vraiment... notre focus, c'est sur la phase deux.»
Et vous dites : «En temps et lieu, on verra si la phase trois est
nécessaire, incluant la charte. Je pense que le commissaire, une des choses qu'il
va vous — là, il y a un trois petits points dans la citation, là — qu'il
pourrait nous mentionner, c'est l'importance de créer une charte pour les
jeunes.»
Donc, moi, j'entendais... puis c'est là où
je veux vous entendre, puis peut-être que vous allez nous le dire un peu plus
tard, là, là j'entends un conditionnel, on verra, la phase trois, si c'est
nécessaire, la charte. J'entends avec la collègue que vous n'êtes pas convaincu
d'une date butoir. Bon. Si vous n'êtes pas convaincu d'une date butoir, êtes-vous
convaincu d'une charte? Est-ce que vos propos du 26 octobre sont encore les
vôtres aujourd'hui? Est-ce que vous êtes convaincu d'une charte après avoir
entendu?
M. Carmant : Moi, il n'y a
pas d'enjeu. J'ai dit plusieurs fois : Le rapport Laurent ne sera pas
tabletté, et ça, ça inclut la charte.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc,
il y aura une charte.
M. Carmant : Ça, c'est...
Ça... Je me suis engagé là-dessus.
M. Cliche-Rivard : Bon. Donc,
c'est déjà énorme, reconnaissons-le quand même. On a vous, le ministre, là, qui
dit : Il y aura une charte des droits de l'enfant, on est d'accord...
M. Cliche-Rivard : ...je veux
quand même qu'on prenne une seconde pour réaliser ça, là, je veux dire... parce
qu'avec égard, encore une fois, en point de presse, on... des fois, on dit
plein de choses, puis ça va vite, là, ce n'est pas ce que j'avais... Mais là,
aujourd'hui, vous le dites clairement.
M. Carmant : Je l'ai dit
plusieurs fois, je me suis engagé, que le rapport ne serait pas tabletté.
M. Cliche-Rivard : Ça, je
l'ai entendu. Mais là vous allez un peu plus loin en ce moment vous
dites : Non seulement il ne sera pas tabletté, il y aura une charte des
droits de l'enfant. Reste à discuter puis reste à s'entendre avec la collègue
puis à voir où est-ce que vous pouvez aller sur un délai, un an, six mois. Vous
allez nous dire quelque chose, vous allez nous faire une proposition, mais je
trouve qu'on est très avancés, M. le Président, là. C'est un engagement qui est
clair, qui est ferme. Puis je vous en remercie, M. le ministre, parce que vous
l'avez dit, c'est ce que Mme... Mme Laurent dit.
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : Ah! ça,
moi, je ne vais pas là. Les ex-commissaires l'ont dit, vous le savez, c'est
évident, les ordres des psychoéducateurs nous ont dit qu'effectivement,
qu'adopter une charte relative aux droits de l'enfant, ce serait excessivement
important. M. Bouchard nous en a parlé aussi, la Fédération des familles
d'accueil nous en a parlé aussi puis les Auberges du coeur nous en ont parlé.
Donc, tout le monde est... tout le monde est pas mal dans ce sens-là. Donc,
moi, j'accueille. Puis je trouve que l'amendement de ma collègue nous a fait
déjà avancer, là, et là je... la balle est peut-être dans votre camp, M. le
ministre, à savoir quelle contreproposition vous faites à son engagement
temporel. Mais ça, je vous laisse nous dire qu'est-ce... ce qui est possible de
faire, en soulignant qu'un jour, là, l'Assemblée nationale adoptera la charte
des droits de l'enfant, ce qui est quand même quelque chose d'exceptionnel.
Puis on a très hâte à cette journée-là, M. le Président.
• (11 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
:Moi, ce que je comprenais, si vous
permettez, c'est que, d'après ce que M. le ministre nous a dit, en lien avec
l'amendement qui a été déposé par Mme la députée de Robert-Baldwin... qu'au
niveau du délai vous ne pouviez pas avoir un engagement ferme, mais que vous
avez vraiment besoin d'aller consulter vos collègues, notamment du ministre de
la Justice, en lien avec le libellé de cet amendement-là pour savoir si vous
pouvez le modifier ou de quelle façon. C'est ce que j'avais compris.
M. Carmant : Exact.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Mais, à ce moment-là, on va
suspendre, avec le consentement, l'amendement qui a été déposé par Mme la
députée Robert-Baldwin. Consentement?
Mme Garceau : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Maintenant, moi, j'avais
compris, puis vous me reprenez, il y avait une demande qui avait été faite pour
que nous procédions à l'étude des articles de loi avec une... par sujet. Mais
j'ai cru comprendre, dans les remarques qui ont été faites, qu'il n'y avait pas
de consentement. Est-ce que c'est vraiment le cas? M. le député.
M. Cliche-Rivard : ...M. le
Président, je vais maintenir... C'est une question de principe. Ce n'est pas
envers le ministre, ce n'est pas envers le projet de loi actuel, mais... Bien,
il y a un lien de confiance à reconstruire avec l'équipe gouvernementale.
Le Président (M. Provençal)
:Ceci étant dit, on va y aller article
par article. Alors, si vous êtes prêts, M. le ministre, je vous invite à lire
l'article 1 faisant partie du sujet un intitulé Chapitre I. Nomination.
M. Carmant : D'accord. Donc,
l'article 1 se lit comme suit : «Sur proposition du premier ministre
et avec l'approbation des deux tiers de ses membres, l'Assemblée nationale
nomme un commissaire au bien-être aux droits des enfants.
«L'Assemblée détermine de la même manière
la rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions de travail du
commissaire.
«La personne proposée par le premier
ministre doit avoir une expérience de travail en matière de promotion du
bien-être et du respect des droits des enfants ainsi qu'une connaissance
approfondie en cette matière.»
Le présent article du projet de loi
introduit le chapitre I, lequel porte sur les règles de nomination du
Commissaire au bien-être, aux droits des enfants.
Le premier alinéa de l'article confère au
premier ministre la tâche de proposer à l'Assemblée nationale la candidature
d'une personne pour être nommée commissaire au bien-être et aux droits des
enfants. Cette personne sera nommée si l'Assemblée approuve la candidature par
un vote d'au moins les deux tiers de ses membres.
Le second alinéa prévoit que la même
procédure s'applique pour la détermination de la rémunération, des avantages
sociaux et des autres conditions de travail du commissaire.
Enfin, le dernier alinéa prévoit certaines
des qualités que doit posséder la personne dont la candidature est proposée par
le premier ministre.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Y a-t-il des interventions
sur... Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Garceau : ...merci, M. le
Président. Certains groupes ont fait des commentaires concernant cet article
parce que c'était quand même assez limité sur proposition du premier ministre.
Oui, avec l'approbation des deux tiers de ses membres, l'Assemblée nationale va
nommer. Mais c'était qu'est-ce qu'on fait avant? Comment est-ce que les noms
vont être proposés au premier ministre? Je sais qu'il y avait le collectif des
ex qui avait parlé de... que ce... que ce processus soit très transparent, compte
tenu qu'on parle du poste d'un commissaire au bien-être et aux droits des
enfants. Elles ont même suggéré un comité de sélection. Je voulais vous
entendre sur qu'est-ce que vous envisagez comme processus, préalablement, là,
afin de déterminer... et aussi des critères, parce que le seul critère que nous
avons, c'est une expérience de travail en matière de promotion du bien-être et
du respect des droits des enfants, ainsi qu'une connaissance approfondie en
cette matière. C'est très large. Je voulais vous entendre, oui.
M. Carmant : Oui, donc, on a
des experts au gouvernement, là, pour engager les personnes. Et je pense qu'il
va y avoir un comité interne qui va soumettre des noms. Ces noms seront soumis
ensuite au premier ministre qui prendra la décision. Je ne crois pas que ce
soit un processus qui doit être public, là, d'aucune façon.
Mme Garceau : O.K. Donc, qu'est-ce
que vous voulez dire comme en tant que comité interne?
M. Carmant : Les emplois
supérieurs.
Mme Garceau : Mais qui va
composer, qui vont être membres de ce comité-là?
M. Carmant : Bien, c'est
variable, là, mais c'est les emplois supérieurs, il y a... il y a des gens qui
sont... qui sont au gouvernement pour ça.
Mme Garceau : Et qui va déterminer
en termes des critères, des critères pour ce poste?
M. Carmant : Mais c'est ça,
donc, c'est les emplois supérieurs qui reçoivent les propositions et qui font
les entrevues, comme on nomme tous les... tous les autres directeurs au niveau
du ministère de la Santé, là, ou du gouvernement.
Mme Garceau : O.K., mais
est-ce qu'on ne devrait pas quand même avoir des... un encadrement ou un...
concernant les critères que nous souhaitons d'un commissaire? Est-ce qu'on...
ce commissaire-là doit avoir une formation juridique, compte tenu du fait que
le commissaire va... et là on verra plus tard, mais dans l'exercice de ses
fonctions, de ses interventions, de faire des enquêtes? Est-ce que cette
personne-là doit avoir une formation juridique? Est-ce que cette personne...
Quel genre de formation est-ce que le commissaire devrait avoir? Combien d'années
d'expérience? Il me semble que ça ne sera pas quelqu'un quand même là, avec
quelques années. Et donc c'est... il me semble que ce serait important d'avoir
une meilleure idée des critères liés à cette personne-là.
M. Carmant : Mais je pense
que les critères vont être déployés en temps et lieu. Ça peut être un profil
plus médical aussi. On a des très bons... des personnes en pédiatrie sociale,
par exemple, qui pourraient être.... Donc, je pense que ce n'est ni à moi, ni à
vous de déterminer ça. C'est vraiment à un comité de sélection, là, qui sera
interne et qui va... qui s'appelle les emplois supérieurs.
Le Président (M. Provençal)
:Donc oui, M. le député de Saint-Henri–Sainte-Anne.
Je vous recèderai la parole au besoin.
M. Cliche-Rivard : Bien,
merci, M. le Président. De manière concordante à ce que ma collègue soulève,
parce qu'on a les mêmes enjeux, là, on vous a envoyé une proposition d'amendement
au secrétariat sur explicitement la discussion actuelle. Donc, je ne sais pas la
façon de fonctionner. Est-ce qu'on voit le libellé? Est-ce qu'on laisse la
collègue finir son intervention? Je vous laisse présider.
Le Président (M. Provençal)
:Bien, est-ce que votre amendement est
en lien directement avec le un?
M. Cliche-Rivard : Oui, et
avec... Oui, on l'a fait sur un. Vous allez le recevoir...
M. Cliche-Rivard : ...à
l'instant.
Le Président (M. Provençal)
:C'est parce qu'on ne l'a pas reçu.
C'est pour ça.
M. Cliche-Rivard : Je
comprends très bien. Comme on disait dans une autre commission, il est encore à
Drummondville.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, c'est ça.
M. Cliche-Rivard : C'est ça
que vous disiez, hein : Ça s'en vient?
Le Président (M. Provençal)
:Oui. C'est pour ça que je pouvais
difficilement me prononcer, là. Mais normalement, compte tenu que votre
amendement est en lien avec l'article un, on va... aussitôt qu'on l'a reçu, on
le valide avec le secrétariat, on le projette à l'écran et on va traiter votre
amendement à l'article 1.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Des voix : ...
Mme Garceau : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, allez-y.
Mme Garceau : Pouvez-vous
suspendre juste quelques instants, s'il vous plaît?
Le Président (M. Provençal)
:Vous voudrez... vous voulez une
suspension?
Mme Garceau : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
Alors, on va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 39)
(Reprise à 11 h 42)
Le Président (M. Provençal)
:Nous allons reprendre nos travaux. M.
le député de Saint-Henri-Sainte-Anne nous avait demandé... nous avait informés
qu'il voulait déposer un amendement à l'article un. Cependant, Mme la députée
de Robert-Baldwin, avant d'aller directement, je vais vous redonner la parole.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Compte tenu des réponses de M. le ministre, nous venons, je crois,
de transmettre des amendements à l'article un.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va.
Mme Garceau : Ils sont là?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Mais là, vous comprenez qu'on va
commencer par traiter le... l'amendement du député de Saint-Henri-Sainte-Anne?
Mme Garceau : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, à ce moment-ci, je vais
inviter le député de Saint-Henri-Sainte-Anne à nous lire l'amendement à
l'article un et nous donner ses commentaires.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Je vais le lire. L'article un est modifié par l'ajout, après le
troisième alinéa, du texte suivant :
«L'Assemblée désigne un comité d'experts
en bien-être et en respect des droits des enfants ayant pour objectif de
conseiller le premier ministre en vue de la proposition visée au premier
alinéa. Le comité sera constitué de manière à être représentatif de la
diversité et de la pluralité des réalités vécues par les enfants ayant un
impact potentiel sur...
M. Cliche-Rivard : ...le
bien-être et les droits de l'enfant. M. le Président, on soumet justement
avec... en lien avec ce que ma collègue était en train de discuter avec le
ministre, là, que le... puis c'est en lien aussi avec ce que les comités...
pardon le groupe des ex-placés de la DPJ nous a dit, là, à savoir que ce serait
bien qu'un comité d'analyse puisse soumettre des noms au premier ministre puis
qu'en vue de ces propositions-là, le ministre puisse faire son... le premier
ministre puisse faire son choix, puis éventuellement l'amener à l'Assemblée nationale,
mais c'est important pour nous que la voix de ces gens-là soit entendue.
Alors, de manière concordante à ce qui
était proposé, là, je pense qu'on l'a mis en mot, et le projet de loi serait
bonifié par l'ajout de ce processus-là, ou il y aurait des noms qui seraient
proposés au premier ministre? Si M. le ministre pense que, d'emblée, c'est ça
qui est fait, alors, codifions-le, tant mieux, comme ça on saura que ce sera
toujours de cette façon-là que ça fonctionne.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : ...ce que le
député de Saint-Henri-Sainte-Anne propose, c'est que l'Assemblée désigne des
noms puis choisisse parmi ceux qu'ils ont désignés.
M. Cliche-Rivard : Non.
M. Carmant : Ça ne fonctionne
pas, là, il y a les Emplois supérieurs, pour faire ce mécanisme-là, là,
c'est... bien, c'est exactement ce qui est écrit, «l'Assemblée désigne un
comité d'experts».
M. Cliche-Rivard : Un comité
d'experts. Ces experts-là vont... ces experts-là vont tirer, quoi, trois noms,
qu'ils vont soumettre au premier ministre, puis le premier ministre va faire
son choix.
M. Carmant : Bien, tu sais,
il y a déjà un mécanisme en place pour tous les... sous le protecteur, tout ça,
qui passe par les Emplois supérieurs et qui fonctionne très bien, là. C'est non
recevable, ça, pour moi, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre, je pense qu'on aurait
peut-être avantage à expliquer c'est quoi, le vrai... le processus, parce que,
moi, je sens qu'il y a une méconnaissance, je me permets ce terme-là, là, du
processus. Alors, est-ce que ce serait possible de nous donner un exemple de
comment ça se passe en temps normal?
M. Carmant : Bien, pour ça,
je passerais la parole à la directrice nationale à ma droite.
Le Président (M. Provençal)
:À?
M. Carmant : Mme Lemay.
Le Président (M. Provençal)
: À Mme Lemay. Mme la sous-ministre. Consentement pour que
Mme la sous-ministre puisse nous donner une explication?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Mme Lemay, s'il vous plaît.
Mme Lemay (Catherine) : Alors,
bonjour. Catherine Lemay, directrice nationale de la protection de la jeunesse
et sous-ministre associée aux services sociaux. En fait, je ne me prétends pas
une experte en la matière, mais disons que, comme pour tous les autres hauts
fonctionnaires de l'État qui relèvent de l'Assemblée nationale, le processus
est clair, au niveau des Emplois supérieurs, qui ont la responsabilité
d'organiser soit la sélection soit la demande de candidatures et de bien
veiller à ce que tous les aspects du processus soient le plus limpides
possible, indépendants et qu'ils correspondent à ce que la fonction en tant que
telle doit avoir comme spécificités.
Si je vous donne, par exemple... puis
l'exemple est boiteux, puisque ma fonction ne relève pas des emplois... ne
relève pas de l'Assemblée nationale, mais dans le cas de ma nomination, il y a eu
un processus de sélection qui a été mis en œuvre, qui n'était pas
nécessairement la voie ordinaire pour nomination de sous-ministre adjoint ou
associé, mais compte tenu que j'avais une fonction spécifique, alors j'ai été
soumise à un comité de sélection, avec des tests auparavant et des questions
spécifiques en lien avec mon rôle de directeur national de la protection de la
jeunesse. Donc, je vous donne cet exemple-là pour dire que les Emplois
supérieurs auront le loisir, en fonction de la spécificité du rôle du
Commissaire au bien-être et aux droits des enfants, de, par exemple, choisir et
avoir le loisir de s'entourer de personnes qui l'aideront à apprécier les
candidatures, sans toutefois venir intégrer dans la loi ce processus-là qui est
déjà bien encadré.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député.
M. Cliche-Rivard : Donc, pour
bien comprendre ce que vous dites, là, les Emplois supérieurs pourraient,
conditionnel, là, se doter d'experts ou de gens dont ils voudront bien se doter
pour, eux, déterminer quels noms ils envoient au premier ministre pour
nomination, c'est exact?
Mme Lemay (Catherine) : S'ils
le jugent requis, là, ils peuvent se mettre en place des modalités différentes
de ce qui se fait dans le traditionnel, compte tenu de la spécificité. Ça fait
partie de leurs prérogatives.
M. Cliche-Rivard : Vous me
confirmer que, dans ce processus-là, les différentes formations reconnues à
l'Assemblée nationale, les différents partis, les différents groupes
d'opposition n'ont pas leur mot à dire sur cette désignation-là.
Mme Lemay (Catherine) : Bien,
c'est-à-dire que c'est l'Assemblée nationale qui a la prérogative, aux deux
tiers, là, tel que décrit...
M. Cliche-Rivard : ...la
nomination.
Mme Lemay (Catherine) : C'est
ça...
Mme Lemay (Catherine) : ...effectivement,
effectivement.
M. Cliche-Rivard : O.K. Le
premier ministre, lui, va sélectionner dans la liste de noms. Lui, le premier
ministre fait une recommandation à l'Assemblée nationale. Donc, le premier
ministre, lui, il choisit dans la liste de deux, trois, cinq, 10 noms...
Ils seront proposés, là, je ne peux pas
m'avancer sur spécifiquement le nombre de personnes qui seront soumises au
premier ministre, mais c'est vraiment dans cet ordre-là que le ministre est
allé chercher, là, l'accord du premier ministre pour que le commissaire au
bien-être et aux droits des enfants soit nommé tel que le Protecteur du citoyen
et les autres avec qui... hauts fonctionnaires.
M. Cliche-Rivard : Ce processus-là,
corrigez moi si je me trompe, mais je pense que ça avait été le cas, notamment
pour le commissaire à la langue française, il y a... il y a des possibilités
de... pour les oppositions, de le rencontrer préalablement avant le vote, il y
a des discussions, il y a des échanges. Je me souviens très bien que ça avait
eu lieu pour le commissaire à la langue française, les partis d'opposition
avaient pu leur poser des questions.
Mme Lemay (Catherine) : Comme
je le dis, en tout respect, là, je ne suis pas experte de ça. Mais si vous le
dites, ça démontre que différentes modalités peuvent être mises en place pour
reconnaître la crédibilité et la reconnaissance de cette personne.
M. Cliche-Rivard : Les
collègues de... je ne veux pas parler à leur place, là, mais de la première
position me disait qu'en effet... Moi, je n'étais pas là à l'époque, mais on me
disait qu'en effet, on a pu préalablement échanger ou poser nos questions avant
le vote du deux tiers à l'Assemblée nationale, au commissaire Dubreuil, là. Il
a pu y avoir des questions pour orienter le vote. Là, j'entends qu'il y a une
fermeture à ce que l'Assemblée désigne un comité d'experts en vue de faire ces
nominations. Vous me dites : C'est déjà fait à l'interne. Bon.
• (11 h 50) •
Mme Lemay (Catherine) : Bien,
ça peut être fait.
M. Cliche-Rivard : Ça peut
être fait.
Mme Lemay (Catherine) : ...différentes
modalités autres d'ailleurs aussi.
M. Cliche-Rivard : M. le
ministre, là, dans cette logique-là, puis dans cette discussion-là, est-ce que
vous seriez prêt... Bon, vous me dites : Ça, c'est superflu, c'est ce que
j'ai compris de votre intervention. Par contre, là, dans ce processus-là,
est-ce que, comme pour le commissaire à la langue française, vous seriez prêt à
ce qu'on puisse le rencontrer, discuter avant le vote aux deux tiers de
l'Assemblée, comme c'était le cas pour le commissaire à la langue française...
M. Carmant : Bien, il
faudrait... il faudrait que je vérifie parce que je ne suis pas au courant de ce
processus-là, là.
M. Cliche-Rivard : Je
laisserais peut-être mes collègues. Je ne veux pas présider à la place du
président, là... Mme...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:On a beaucoup de... il y a certains
éléments qui nous arrivent, là, en termes d'amendements. C'est parce qu'avant
de traiter un autre amendement qui porte sur l'article un, il faut vraiment
statuer sur votre amendement. Par la suite, on va... on ira au prochain
amendement, mais on peut suspendre. On a toujours la possibilité de suspendre
un amendement et d'y revenir, et d'aller à un nouvel amendement qui est proposé
par une autre partie, là. Allez-y, M. le député.
M. Cliche-Rivard : Moi, je
voudrais juste souligner, M. le Président, ça, c'est une proposition. Je suis
ouvert à la discussion sur cette proposition-là. Mais ce qu'on voudrait, c'est
participer davantage d'une façon que vous êtes capables de nous l'accorder,
puis ma collègue va faire une proposition, à cette... à ce processus de
nomination transpartisane. Je... je nous sens ou... c'est sûr qu'il y a le vote
aux deux tiers, ça va. Pour ces fonctions là, avec égards si c'est la norme,
là. Mais, préalablement, il me semble qu'on... les oppositions puis l'Assemblée
nationale pourraient jouer un rôle proactif plus important avant d'arriver à ce
vote-là, puis c'est là où je vous demanderais si c'est possible pour vous, une
certaine marge. Puis écoutons ce que la collègue a à dire.
Parce que, là, on se sentirait... ou je me
sentirais un peu devant le fait accompli de c'est lui puis ce n'est personne
d'autre, puis votez ou ne votez pas. Puis, avec égards, vous avez déjà... vous
avez le deux tiers des voix, là, à l'Assemblée. Donc, ça nous... en ce moment,
ça ne donne pas vraiment de contribution à la discussion. Donc, si au moins en
amont, comme c'est le cas pour d'autres structures, on pouvait du moins avoir
un... un mot à... sans dire un mot à dire, mais qu'on pouvait participer au
processus décisionnel, je sentirais qu'on... qu'on irait davantage vers le
transpartisan ou le caractère transpartisan qui est souhaité pour la fonction.
Sans égard aux autres processus, là, je ne suis pas en train de dire qu'ils
sont moins transpartisans, là, mais je laisserais peut-être ma collègue de
Robert-Baldwin présenter son amendement, puis verrons lequel dispose duquel,
là, peut-être que ça pourrait être utile.
Le Président (M. Provençal)
:À ce moment-là, M. le député, avant
de procéder au traitement...
Le Président (M. Provençal)
:...d'un amendement qui serait déposé
par Mme la députée de Robert Baldwin, il faudra suspendre le vôtre avec le
consentement. M. le ministre, vous aviez un commentaire à donner.
M. Carmant : Mais... Alors,
moi, on m'informe que le premier ministre propose et consulte les oppositions
avant le vote. C'est déjà ce qui se fait.
M. Cliche-Rivard : ...est-ce
qu'on peut vérifier? Si c'est ce qui se fait, alors tant mieux, mais
prévoyons-le dans la loi.
M. Carmant : Moi, je propose
qu'on vote sur cet amendement. Moi, je n'ai pu... je ne pense pas qu'on puisse
le modifier, là, tellement plus. Je pense qu'on peut passer au vote, peut-être
écrire un autre amendement, si vous voulez, mais...
Mme Garceau : ...M. le
Président? Parce qu'on a déposé un amendement.
Le Président (M. Provençal)
:...
Mme Garceau : Si on pourrait
suspendre et d'aborder cet amendement qui est en lien un peu avec notre
discussion.
Le Président (M. Provençal)
:...éventuellement, peut-être qu'il y
aura un retrait d'amendement à... Alors, moi, je suggère, on va suspendre... on
suspendrait l'amendement, qui était à l'écran, du député de
Saint-Henri-Sainte-Anne pour recevoir un nouvel amendement à l'article 1,
mais, cette fois-ci, qui serait déposé par Mme la députée de Robert-Baldwin.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:On va suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 11 h 56)
(Reprise à 11 h 57)
Mme Garceau : M. le
Président, l'amendement...
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée, on va... vous allez
me donner une minute, parce que vous êtes très rapide et...
Mme Garceau : ...
Le Président (M. Provençal)
:Il n'y a pas de problème. Alors,
présentement, on a un amendement qui a été déposé par le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne. Alors, la suggestion, c'est qu'on suspende cet
amendement-là et, par la suite, Mme la députée de Robert-Baldwin va nous faire
une proposition d'un nouvel amendement. Alors, consentement pour suspendre?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement. Merci. Maintenant, Mme
la députée de Robert-Baldwin, je vais vous donner la parole pour que vous
puissiez présenter votre amendement.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
M. le Président. Donc, l'article1 du projet de loi est modifié par l'ajout,
après le premier alinéa et les alinéas suivants : «Avant que le premier
ministre ne propose une personne, celle-ci est rencontrée par des députés lors
d'un même entretien tenu...»
Le Président (M. Provençal)
:On va... On va le...
Mme Garceau : On recommence.
Le Président (M. Provençal)
:On va... C'est le deuxième qui est...
On va...
Mme Garceau : Donc, je
reprends : L'article 1 du projet de loi est modifié par l'ajout,
après le premier alinéa, des alinéas suivants :
«Avant que le premier ministre ne propose
une personne, celle-ci rencontrée par...
Mme Garceau : ...des députés
lors d'un même entretien tenu à huis clos. À cette fin, le premier ministre
désigne un député de son parti et demande au chef de chaque parti... de chaque
autre parti autorisé et représenté à l'Assemblée nationale de faire de même.
Dans les 15 jours suivant cette demande, des députés transmettent au
premier ministre un rapport conjoint contenant la recommandation de chacun sur
la candidature de la personne rencontrée. Ce rapport est confidentiel.
Cet amendement répond aux préoccupations
du collectif des ex de la DPJ afin d'assurer une plus grande impartialité dans
la nomination. Et c'est conforme aussi avec la loi sur la nomination du
directeur général de la SQ. Et je comprends aussi que le commissaire à la
langue française, ça a été fait de cette façon-là. Donc, il me semble que c'est
le côté transpartisan, là, de... du choix et que c'était vraiment important que
ça soit transparent et évidemment qu'on aille tous un mot à dire concernant la
personne qui va être choisie.
• (12 heures) •
Le Président (M. Provençal)
:Merci. M. le ministre.
M. Carmant : Tu sais, moi, je
reste avec un enjeu important, là, avec la partie «les députés transmettent au
premier ministre un rapport conjoint contenant la recommandation de chacun sur
la candidature de la personne rencontrée», là. C'est... Est-ce que c'est déjà
écrit dans une autre loi?
Mme Garceau : Oui.
M. Carmant : Si oui, il
faudrait le vérifier.
Mme Garceau : Oui. SQ.
Des voix : ...
Mme Garceau : ...nomination...
Des voix : ...
Mme Garceau : C'est... On a
repris les termes.
Une voix : ...
Mme Garceau : La même chose.
M. Carmant : M. le Président,
je passerais la parole au... à... au juriste.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Maître, s'il vous plaît.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
Rebonjour. En fait, l'exemple qui est donné en... puis là, le titre de la loi
m'échappe, là, mais... la loi sur la police, là, en fait, je pense, là, pour la
nomination du directeur général de la Sûreté du Québec, en fait, c'est que ce
n'est pas une personne désignée par l'Assemblée nationale. Donc, toutes les
autres personnes qui sont désignées par l'Assemblée nationale, à l'instar de ce
qui est prévu dans le projet de loi pour le commissaire aux enfants, c'est
vraiment un vote des deux tiers de l'Assemblée sur proposition du premier
ministre, sans qu'il n'y ait de détail quant au processus comme tel qui mène à
la nomination.
Mme Garceau : Mais, de toute
façon, rien ne nous empêche d'adopter cet amendement pour cette désignation
spécifique du commissaire. Il n'y a rien qui nous empêche de le faire.
M. Carmant : M. le Président,
je me suis battu pour m'assurer que ce soit quelqu'un qui soit nommé par
l'Assemblée nationale, que ce soit quelqu'un qui soit indépendant. Moi, je
trouve que c'est... cette demande-là est additionnelle. Je ne peux pas... je ne
peux pas... je ne peux pas pas m'y conformer, là, tu sais. Je n'approuve pas
ce... cette demande additionnelle là.
Le Président (M. Provençal)
:Vous ne pouvez pas adhérer.
M. Carmant : «Adhérer». Voilà
le bon mot. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Il y a...
il y a juste quelque chose qui a piqué un petit peu ma curiosité, M. le
ministre. Vous avez dit, vous vous êtes battu pour qu'on ait un ou deux tiers.
Peut-être juste nous expliquer qu'est-ce que vous... Je ne suis pas sûr de
comprendre ce que vous voulez dire.
M. Carmant : Bien, c'est
comme quelque chose que j'ai... sur lequel j'ai insisté. Il y avait d'autres
modalités qui auraient pu permettre la nomination du commissaire. Donc, on a...
on a... on s'est tous entendus pour que ce soit au niveau... dans le projet de
loi, pour que ce soit au niveau de l'Assemblée nationale. Je pense que, pour
le... pour le... pour garder son indépendance, je pense que c'est suffisant
comme démarche. Cette démarche additionnelle là n'est pas... n'est pas
nécessaire.
M. Cliche-Rivard : Je vous
entends. Ce que... Je pense que ce que nos collègues disaient, c'est que ça
avait... ces dispositions-là sont copiés-collés de celles au commissaire à la
langue française, là.
M. Carmant : Non. SQ.
M. Cliche-Rivard : Bien,
nous, on l'a vu pour... à l'intérieur de la loi 96, là. C'est ce qui était
institué aussi pour le commissaire à la langue française. L'article, on va vous
le dire... On l'a fermé depuis. On va vous le retrouver. Mais, en fait, j'ai
été... on a été chercher d'où venait le libellé de nos... de nos collègues.
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : 56?
Mme Garceau : 56, c'est la
même chose.
Une voix : ...motion, premier
ministre, Approbation du deux tiers, nomme le D.G., mais par la suite on dit...
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
pour la SQ?
Mme Garceau : On... Je peux
le lire, si vous voulez.
M. Cliche-Rivard : Et 185, du
commissaire à la langue française. Non?
Mme Garceau : Sur motion du
premier ministre et avec...
12 h (version non révisée)
Une voix : ...avec l'approbation
des...
Le Président (M. Provençal)
:Une personne à la fois, s'il vous
plaît, c'est pour une question de transcription. Alors, Mme la députée.
Mme Garceau : Merci. L'article
56 : «Sur motion du premier ministre et avec l'approbation des deux tiers
de ses membres, l'Assemblée nationale nomme le directeur général. La personne
proposée par le premier ministre est choisie parmi les candidats qui ont été
déclarés aptes à exercer cette fonction par le comité de sélection formé pour
la circonstance.
Avant que le premier ministre ne propose
une personne, celle-ci est rencontrée par des députés lors d'un même entretien
tenu à huis clos. À cette fin, le premier ministre désigne un député de son
parti et demande au chef de chaque autre parti autorisé représenté à l'Assemblée
nationale de faire de même. Dans les 15 jours suivant cette demande, les
députés transmettent au premier ministre un rapport conjoint contenant la
recommandation de chacun sur la candidature de la personne rencontrée. Ce
rapport est confidentiel.»
M. Carmant : Là, on parle de
la SQ.
Mme Garceau : Oui. Le D.G.,
avec...
M. Carmant : Qui n'est pas
une personne désignée.
Mme Garceau : Par le premier
ministre.
M. Carmant : Mais pas par l'Assemblée
nationale.
Mme Garceau : Par la même
chose, deux tiers de ses membres à l'Assemblée nationale. On n'enlève pas le
deux tiers de l'Assemblée nationale, dans cet article.
M. Carmant : ...est-ce qu'on
a vérifié?
M. Cliche-Rivard : En effet,
c'est mon erreur, donc ce n'est pas le cas, mais l'exemple du D.G. De la SQ, je
pense, s'applique, là, mais je retire mes commentaires sur 96. Cela dit, il y a
eu les rencontres préalables sur le Commissaire à la langue française, donc je
suis conscient que le libellé ne le prévoit pas, mais ça a eu lieu quand même,
avec toutes les oppositions.
M. Carmant : Je repasserais
la parole à mon collègue.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui, en
fait, c'est simplement pour réitérer mes propos de tout à l'heure, là, à l'effet
que le directeur général de la SQ, bien qu'effectivement ce processus-là soit
campé dans la loi, ce n'est pas une personne désignée au même titre que les
autres personnes désignées par l'Assemblée, comme le Protecteur du citoyen, le
Vérificateur général du Québec, et les autres commissaires, là, lobbyisme et
compagnie, là.
Mme Garceau : Mais je... en
tout cas, je ne sais pas, en termes de c'est quoi, la différence, mais je ne
comprends pas l'objection à ce qu'on prenne les mêmes dispositions pour rendre
vraiment le processus transparent et qu'un député de chaque parti puisse avoir
son mot à dire au niveau du choix du commissaire. Ça revient... ce n'est pas le
comité de sélection que le collectif voulait avoir. On aurait pu même... j'aurais
même pu... on aurait pu suggérer un comité d'experts. Oui, on aurait pu
demander aux commissaires. Ils ont investi deux ans de leur vie dans... au
niveau du rapport, ils ont rencontré tellement de gens. Peut-être qu'on aurait
pu les impliquer dans le processus de sélection, mais je me suis dit : À
ce stade-ci, ils ont fait le travail, et passons à la prochaine étape, qui
serait d'avoir, quand même, une discussion et un consensus, j'espère, entre
tous les partis concernant la nomination de ce commissaire, qui est quand même
une fonction hautement importante.
M. Carmant : Mais on a vu
que, suite à la rencontre du Commissaire à la langue française, il y a quand
même eu des enjeux, là, donc je pense que je ne voudrais pas que ça se
reproduise avec le commissaire pour le droit des... le bien-être et le droit
des enfants.
Mme Garceau : On se comprend
que ce n'est pas, M. le ministre, avec grand respect, les mêmes enjeux. Ce n'est
pas du tout les mêmes enjeux.
M. Carmant : C'est des enjeux
quand même et c'est triste.
Mme Garceau : Oui, mais...
M. Carmant : Parce qu'on veut
tous protéger la langue française aussi.
Mme Garceau : Oui, mais là on
parle effectivement de s'assurer de choisir le meilleur candidat ou candidate
pour ce poste qui est hautement nécessaire depuis de nombreuses années, et donc
j'aimerais que le ministre considère cet amendement. Je ne sais pas si mon
collègue...
M. Carmant : Je n'ai rien à
ajouter, moi... rien à ajouter.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : M. le
ministre, d'emblée, là, quand vous avez... l'amendement, vous nous mentionniez,
là, que ça accrochait au niveau du rapport, des 15 jours. Est-ce que l'autre
volet, qu'on puisse le consulter à huis clos... est-ce que, là aussi, il y a un
enjeu ou... Je soumettrais que la voie de passage, ce serait de garder le
premier alinéa, pas le deuxième. Je voudrais vous entendre sur cette option-là.
Si c'était le deuxième alinéa qui vous...
M. Cliche-Rivard : ...causait
problème.
M. Carmant : Non, moi, je
pense qu'on devrait voter sur cet amendement. Je suis prêt à voter sur cet
amendement. Il y a eu des enjeux, qu'on m'a rappelés, avec le commissaire à la
langue française. Je voudrais éviter de tels enjeux pour le commissaire au
bien-être.
M. Cliche-Rivard : ...enjeux
démocratiques où des partis d'opposition ont posé des questions? C'est ça que
vous voulez éviter, avec égard, là?
M. Carmant : Ont contesté.
M. Cliche-Rivard : Mais c'est
le principe même d'une nomination aux deux tiers, là, avec tout le respect que
je vous dois, M. le commissaire... M. le ministre. Si on ne peut pas contester
une nomination du... ou une proposition du premier ministre, on va un peu à
l'encontre de l'objectif qu'est la nomination aux deux tiers de l'Assemblée
nationale, avec égard.
M. Carmant : Mais il y a un
vote qui se... qui se produit pour ça, là, on s'entend. Il y a un processus de
vote.
M. Cliche-Rivard : Donc, on
va voter puisque c'est la décision du ministre, là, mais je veux quand même
souligner que la proposition qui est faite, c'est que les oppositions puissent
questionner le futur candidat. Quand même, je ne pense pas que c'est très... ou
que c'est énormément demander. Je suis un peu surpris quand même, avec
beaucoup... tout le respect que j'ai pour le ministre, qu'on ne puisse pas
s'engager à ce qu'on puisse lui poser des questions à huis clos.
• (12 h 10) •
M. Carmant : La proposition
qui est faite, c'est que ce soit inscrit dans le texte de loi. C'est ça, la
différence.
M. Cliche-Rivard : Le texte
de loi, la différence qu'il a, c'est qu'il a force exécutoire. Une promesse, ça
n'en a pas. Donc, est-ce que vous êtes... À l'inverse, qu'est-ce que vous nous
dites, que c'est un engagement que vous ne pouvez pas prendre dans la loi?
M. Carmant : Moi, ce que je
dis, c'est qu'on veut maintenir le même... le même libellé que dans les autres
personnes désignées par l'Assemblée nationale.
M. Cliche-Rivard : O.K. Et je
fais une dernière proposition. On ne le... Bien, vous allez voter contre... on
connaît votre vote, vous l'avez dit, là. Là, vous engagez-vous ou êtes-vous
prêt à nous dire : On ne le codifiera pas? Mais c'est vous, là, le
ministre, là, à un moment donné, donc est-ce que vous allez nous inviter à
avoir ce genre de rencontre à huis clos? Est-ce qu'on peut avoir cette... Je
veux dire, on l'a eue dans le cadre du commissaire au bien-être des droits...
au commissaire de la langue française. Donc, je comprends qu'on ne le mettra
pas dans le projet de loi. Pouvons-nous au moins avoir un engagement formel que
ça sera possible, même si ce n'est pas dans le projet de loi?
M. Carmant : ...je m'engage à
en parler au premier ministre. Ça, je m'engage à en parler au premier ministre.
M. Cliche-Rivard : Est-ce que
vous vous engagez à le demander au premier ministre ou à lui en parler?
M. Carmant : Le demander au
premier ministre.
M. Cliche-Rivard : O.K. Parce
qu'il y a quand même un... O.K.
Mme Garceau : Peut-être que
le premier ministre ne serait pas contre l'idée de le prévoir ainsi dans ce
projet de loi, compte tenu de la nature des fonctions du commissaire.
M. Carmant : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Pas d'autres commentaires,
monsieur... Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Carmant : Je propose le
vote, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Vous proposez le vote. Ça va.
M. Cliche-Rivard : ...
Le Président (M. Provençal)
:Par vote nominal.
La Secrétaire : Oui. Alors, Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire
: M. Carmant
(Taillon)?
M. Carmant : Contre.
La Secrétaire
: Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire
:Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire
: Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
La Secrétaire
: Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire
: M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Pour.
La Secrétaire : Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement
proposé par Mme la députée de Robert-Baldwin est rejeté. Maintenant, on revient
toujours à l'article 1. Y a-t-il de nouveaux amendements qui sont déposés
à l'article 1? On sait qu'il y en a qui sont suspendus présentement. Mme
la...
Mme Garceau : Oui, bien là,
j'ai deux autres amendements, M. le Président, concernant l'article 1.
Le Président (M. Provençal)
:Il faudrait...
Mme Garceau : Peut-être qu'on
pourrait commencer avec...
Le Président (M. Provençal)
:Il faudrait s'entendre par... Est-ce
que c'est celui qui...
Mme Garceau : D'au moins 10
ans.
Le Président (M. Provençal)
:D'au moins 10.
Mme Garceau : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Alors, on va le projeter à
l'écran. Ce n'est pas celui-là. C'est celui-là qu'on...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, Mme la députée, maintenant
qu'il est projeté à l'écran, vous pouvez nous en faire la lecture.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Donc, l'article 1 du projet de loi est modifié par l'ajout, au
dernier alinéa, des mots «d'au moins 10 ans» après les mots «doit avoir
une expérience de travail».
Nous recommandons que le commissaire
possède une connaissance approfondie des instances gouvernementales existantes
et de la société civile pour accomplir son mandat de promouvoir du bien-être et
des droits des enfants. Afin de travailler en collaboration avec ceux-ci, il
doit avoir... elle doit avoir une expérience de travail d'une dizaine d'années,
on dirait, minimum en promotion du bien-être et du respect des droits des
enfants. C'est conforme aussi à la recommandation du collectif des ex de la
DPJ. Et, compte tenu que nous n'avons pas beaucoup de critères de spécificité
concernant cette fonction ou ce poste, au moins prévoir ce genre de terme de
10 ans d'expérience. Ça, ça serait pour moi quand même assez important de
préciser.
M. Carmant : M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Carmant : Peut-être
définir pourquoi 10 ans versus... Moi, je ne suis pas contre, là, mais
c'est un petit peu de... Je ne suis pas sûr que c'est... On fait ça de nos
jours, là, mettre des critères d'expérience. Donc, on a...
Mme Garceau : On aurait pu
mettre 20 ans aussi, là, mais je me fie aussi... Tout ce que je vais vous
dire, c'est... je me fie aussi... 30 ans de pratique en tant qu'avocate et
en tant que mentor, maître de stage, et tout, des plus jeunes de mes collègues,
on sait très bien que, pour ce genre de... pour ce genre, je dirais, de poste,
une expérience de cinq ans ne semble pas suffisante pour moi, compte tenu...
compte tenu du mandat large, mandat large, que le commissaire va devoir... va
devoir exécuter et avec... on le sait très bien, là, avec une collaboration,
avec... Je ne pense pas, là, qu'on parle... que ce soit le protecteur du
citoyen et autres, qu'ils ont quelques années d'expérience non plus, là. Donc,
ça va être important d'avoir quelqu'un qui va pouvoir avoir les discussions qui
s'imposent avec les autres, si je peux dire, les autres cadres dans d'autres
instances.
M. Carmant : Bien, M. le
Président, je vous dirais que c'est deux enjeux, là. Est-ce que c'est à la loi
de se substituer au rôle des emplois supérieurs puis... D'une certaine façon,
tu sais, moi, je suis un peu mal à l'aise par rapport à ça, là.
Personnellement, là, c'est comme... c'est comme contre-discriminatoire, là,
mais ça reste un peu discriminatoire. Tu sais, je ne sais pas si c'est... ça...
je ne sais pas si ça se fait, là, d'en discuter, mais, en tout cas, j'ai un
malaise par rapport à ça. Mais, tu sais... L'intention est bonne, là. Puis
c'est sûr que ça prend quelqu'un qui a une expérience puis une connaissance
suffisante, là, mais c'est vraiment le rôle des emplois supérieurs qui ont une
expertise qui dépasse la nôtre. Si je... je ne comprends pas le but de vouloir
encadrer, tu sais, la nomination par le texte de loi.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député.
M. Carmant : Tu sais...
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Bon, je veux dire, cette proposition-là, on l'avait soumise
également, avec l'immense respect, M. le ministre, ça vient du collectif des
ex-placés de la DPJ, là, qui sont des... bien, les femmes qui sont venues nous
présenter leur parcours dans le réseau, et, bon, après on peut questionner le
bien-fondé ou... de la proposition.
M. Cliche-Rivard : ...puis
vous prenez votre position, mais ça vient de gens qui sont... qui ont passé à
travers du système, puis qu'ils voient le commissaire, qui qui disent :
Nous, on a eu une inquiétude, dans le fond. Si, à leur lecture du projet de
loi, si eux font cette proposition-là de renforcement, c'est qu'ils n'étaient
pas nécessairement satisfaits ou convaincus que la personne, puis ils le
disent, «posséderait une connaissance approfondie des instances
gouvernementales existantes et de la société civile». Et ils disent que «c'est
nécessaire pour accomplir son mandat de promotion du bien-être des droits des
enfants afin de travailler en collaboration avec ceux-ci», «il doit avoir une
expérience de travail d'une dizaine d'années minimum en promotion du bien-être
et du respect des droits des enfants». Donc, après, il vous appartient ou non
de faire une position sur le bien-fondé ou si c'est nécessaire d'aller là, mais
n'empêche que ce sont des... des ex-jeunes femmes, un collectif qui nous
disent : Nous, on veut quelqu'un qui connaît la boîte, là, qui connaît la
machine, qui connaît le bien-être des enfants, qui connaît la structure, qui
sait quoi faire, qui sait où aller, et ça, c'est quelque chose qui est clé.
Donc, je vous soumets, c'est de là que ça vient. Après, sur le fond de la
décision, si vous êtes d'accord ou pas de mettre ce 10 ans-là, ça, ça vous
appartient, mais c'est purement ancré par une demande du collectif. Dans un
point de vue analogue, la Loi, par exemple, sur la magistrature, dit que ça
prend 10 ans de membre du Barreau pour pouvoir appliquer à la
magistrature, ce n'est pas discriminatoire, c'est un critère pour se qualifier
à un poste. Bon, le poste de juge n'est pas le même que celui de commissaire,
on est tout à fait d'accord avec ça, mais ça existe, là, ailleurs dans le
corpus législatif. Donc, moi, je pense que c'est justifié puis ça donnerait un
sentiment de confiance. Je vous soumets après que ce sera votre décision à
prendre, à savoir si on va là ou pas, mais que d'accueillir cette demande-là
qui répondrait à une de leurs inquiétudes, puis que vous dites : De toute
façon, je pense que c'est ça qui va se passer, parce que probablement que c'est
comme ça qu'on va choisir la prochaine personne qui connaît le réseau. Bien,
écrivons-le puis donnons-leur un point, là. Je... je... C'est ce que je vous
soumets.
• (12 h 20) •
M. Carmant : Et pourquoi
10 ans versus 15 versus 20?
M. Cliche-Rivard : Je pense
qu'il y a, là, un minimum, puis c'est un minimum, puis moi, je trouve que la
référence avec la magistrature est intéressante, là, on a jugé qu'après avoir
exercé le droit pendant 10 ans, on était assez connaissant du système
juridique pour pouvoir appliquer à la magistrature, donc je pense que c'est un
fondement qui est intéressant. Elles ont fait, ailleurs, dans le projet de loi,
les ex-placées, elles ont fait référence au DPCP, par exemple, sur la durée du
mandat. Je pense qu'elles se... elles s'y connaissent dans le système légal, et
je ne veux pas présumer pourquoi elles ont écrit 10 ans, là. Puis je pense
que là, 15 ans ou 20 ans, ça deviendrait peut-être contraignant outre
mesure, mais 10 ans, c'est la cible, mais si vous voulez mettre 15, M. le
ministre, il n'y a personne de l'opposition qui va s'obstiner, là.
Mme Garceau : ...aussi, M. le
Président, si vous me permettez, dans la commission Laurent, c'était vraiment
évident qu'on voulait avoir une personne qui était pour être au dessus de la
mêlée. Au-dessus de la mêlée, ça veut dire quand même quelqu'un, il faut se le
dire, là, qui va avoir un certain niveau d'expérience. Je m'excuse, là, mais ça
ne sera pas une personne avec trois, quatre ans d'expérience, on va se dire les
vraies choses, là, il va falloir que cette personne-là ait quand même une
expérience, un vécu qui... qui... qui vient avec l'expérience. On le sait très
bien qu'avec l'expérience nos... nos perspectives sur certains... sur certaines
choses, nos points de vue, nos opinions, il y a une évolution, et c'est sûr et
certain que lorsque le commissaire va avoir des interactions avec, que ce soit
protecteur du citoyen, que ce soit le coroner, que ce soit d'autres, ces
personnes-là ont beaucoup d'années d'expérience, donc il me semble qu'il va
falloir avoir la même chose concernant le commissaire pour que les échanges et
tout soient de façon constructive, productive.
M. Carmant : Bien, moi, je
vous entends. Tu sais, puis c'est sûr qu'il faut faire le bon choix. Est-ce que
«significative» serait un compromis?
Mme Garceau : Est-ce que...
Je m'excuse.
M. Carmant : «Significative»
serait un compromis?
Le Président (M. Provençal)
:...M. le député de
Saint-Henri–Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : M. le
ministre, pour ma part, j'accueille avec ouverture votre proposition, en ce
sens où je pense que souvent le mot «significatif» veut... voudra probablement dire
plus... non, mais plus que, nécessairement, ce que veut dire 10 ans, en
termes où quelqu'un peut occuper une fonction pendant 10 ans. Et
objectivement, on peut dire qu'il n'a pas nécessairement d'expérience
significative. Alors, je pense que, là, on... Je comprends, M. le ministre,
qu'il ne veut pas se limiter à un argument de forme, là, où c'est 10 ans,
puis il nous parlait de la superstar, là, il nous parlait de la vedette
montante. Il ne faudrait pas nécessairement se limiter. Je reviens avec l'idée
qu'on nous a proposé quelque chose de... plus du point de vue de la forme que
de la substance, mais peut-être qu'on se rejoint avec une voie de passage.
Alors, je serai ouvert à vous... à vous lire sur l'amendement proposé, M. le
ministre.
Le Président (M. Provençal)
:Dans un premier temps, on a un
amendement où on nous spécifie d'au moins 10 ans. Donc, moi, j'aimerais
qu'on puisse traiter cet amendement-là. Je reçois très bien aussi le
commentaire que vous avez fait à rebours. M. le ministre.
M. Carmant : ...suspendre.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, on va suspendre. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 25)
(Reprise à 12 h 29) ¸
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, ce
que j'ai cru comprendre hors d'ondes, c'est que, Mme la députée, vous allez
retirer votre amendement pour en déposer un nouveau qui va être modifié. Est-ce
que c'est le cas?
Mme Garceau : Oui,
exactement, M. le Président. Suite à nos échanges avec le ministre et mes
collègues, nous allons soumettre un autre amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Donc, dans un premier temps,
consentement pour retirer l'amendement qui avait été déposé par Mme la députée
de Robert-Baldwin?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement. Et je vais vous
remercier de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, je suspends les
travaux jusqu'après les affaires courantes, soit vers 15 h 15. Et pour le... on
redébutera avec votre nouvel amendement, Mme la députée. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 24)
Le Président (M. Provençal)
:Rebonjour à tous. La Commission de la
santé des services sociaux reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 37, Loi sur le Commissaire au bien-être et
aux droits des enfants.
Lors de la suspension de nos travaux, cet
avant-midi, nous étions à l'étude de l'article 1. Alors, je vous rappelle que Mme
la députée de Robert-Baldwin avait retiré... on avait... avec le consentement,
on avait retiré son amendement, mais, cette fois-ci, elle aurait un nouvel
amendement à nous proposer. Alors, Mme la députée, je vais vous donner la
parole.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
M. le Président. Donc, suite à nos échanges, je propose la modification
suivante à l'article 1 du projet de loi... serait modifié par l'insertion, dans
le troisième alinéa, après les mots «doit avoir une expérience de travail», du
mot «significative».
Le Président (M. Provençal)
:Alors, commentaires, M. le ministre.
M. Carmant : Non, je suis
en... je suis d'accord avec cet amendement-là. Alors, moi, je proposerais le
vote.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on va procéder au vote, madame...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:On peut le faire par appel nominal,
ça va être plus...
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire
: M. Carmant
(Taillon)?
M. Carmant : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dorismond...
(Marie-Victorin)? Pardon.
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire
: Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire
:Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
La Secrétaire
: Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement
déposé par Mme la députée de Robert-Baldwin à l'article 1 est adopté.
Maintenant, y a-t-il d'autres interventions ou d'autres amendements en lien
avec l'article 1? Alors, Mme la députée, je vous donne la parole.
Mme Garceau : Donc, nous
allons vous transmettre un autre amendement, c'est fait, à l'article 1. Est-ce
qu'on attend qu'il soit...
Des voix : ...
Mme Garceau : Donc, M. le
Président...
Le Président (M. Provençal)
:...lecture, s'il vous plaît.
Mme Garceau : Oui. L'article
1 du projet de loi est modifié par l'insertion, après le premier alinéa, du
suivant : «L'Assemblée nationale veille à ce que le commissaire au
bien-être et aux droits de l'enfant dispose des ressources humaines,
matérielles, financières nécessaires à l'exercice de ses fonctions.»
Ça, c'est une...
Mme Garceau : ...une
modification, évidemment, suite aux représentations des anciens commissaires,
de s'assurer que le commissaire va avoir à sa disposition toutes les ressources
nécessaires pour exercer ses fonctions, et c'était dans le rapport de la
commission Laurent. Donc, on aimerait que ce soit... que cette
recommandation-là soit reflétée dans le projet de loi.
M. Carmant : Oui... Je peux y
aller, M. le Président?
Le Président (M. Provençal)
:Bien oui, allez-y.
M. Carmant : Oui. Bien, c'est
sûr que c'est notre intention aussi, mais ce qu'on m'explique, c'est que c'est
le bureau de l'Assemblée nationale qui a... qui va régir cette décision-là,
donc on ne peut pas l'inclure dans la loi. Mais s'il y a d'autres questions, je
peux... ça me ferait plaisir de passer à Me Bérubé, M. le Président, si ce
n'est pas clair, là.
Le Président (M. Provençal)
:Maître, auriez-vous un commentaire
à...
Mme Garceau : Oui, s'il vous
plaît.
M. Bérubé (Mathieu) : Alors,
bonjour. En fait, effectivement, ce que le ministre... ce à quoi le ministre
fait référence, c'est qu'il faut aller lire les articles, qu'on étudiera
prochainement, 21 et 22 du projet de loi, lesquels encadrent, là, tout
l'exercice financier et budgétaire, là, du commissaire. C'est vraiment des
dispositions, en fait, là, textuellement identiques, là, à qu'est-ce qui est
prévu pour les autres personnes désignées par l'Assemblée nationale. Donc,
c'est... Effectivement, les prévisions budgétaires annuelles sont soumises au
bureau de l'Assemblée nationale par le commissaire lui-même. Le bureau de
l'Assemblée nationale les approuve avec ou sans modification. Et même chose
pour tout ce qui est des ressources humaines. On a le deuxième alinéa de
l'article 21 qui prévoit que c'est le commissaire qui établit les besoins
d'effectifs dont il a besoin, sous réserve des crédits qui auront été accordés
par le Parlement, crédits qui seront évidemment entérinés, entre guillemets,
dans une loi annuelle sur les crédits. Alors, ce n'est pas possible de prévoir
un amendement de la sorte, puisque ça viendrait lier, dans le fond, l'exercice
du Parlement, là, en matière de fonds publics, là.
Mme Garceau : Ce n'était pas
vraiment ça d'empiéter, là, sur les pouvoirs décisionnels de l'Assemblée,
c'était vraiment pour confirmer un message très clair de la part de la
commission Laurent. Compte tenu du mandat large de... que le commissaire doit
exercer, de s'assurer... parce que c'est un poste très important, de s'assurer
aussi que, compte tenu de la nature du mandat qu'il va disposer des ressources
humaines, matérielles et, évidemment, le budget nécessaire. Donc, on n'est pas
en train de déterminer le nombre de crédits et autres, c'était vraiment... on
reprend exactement ce que la commission avait mentionné dans son rapport qui
était quand même d'une importance, de le souligner.
• (15 h 30) •
M. Carmant : C'est ça, mais,
encore une fois, c'est le... ça va être au bureau de l'Assemblée nationale,
même... si vous lisez comme il faut, là, le ministre des Finances, la
présidente du Conseil du trésor, là, c'est... c'est... ne peuvent pas
intervenir, là, c'est vraiment le commissaire qui dépose ses besoins puis le
bureau de l'Assemblée nationale qui décide, ça ne peut pas être plus
transparent que ça, là.
Mme Garceau : Non... En tout
cas, je comprends ce que vous me dites, mais je ne vois pas comment cet... cet
amendement soit difficile à intégrer dans le projet de loi parce que c'est
un... c'est un... c'est un message. C'est un message qui démontre qu'on veut
s'assurer que le commissaire va avoir tout ce qui est nécessaire pour exercer
ses fonctions, ce n'est pas plus... ce n'est pas plus que ça, mais c'est un
message quand même important.
M. Carmant : Mais je
comprends, mais c'est des enjeux peut-être juridiques. Encore M.... Me Bérubé,
peut-être, là.
M. Bérubé (Mathieu) : Si...
effectivement, si je peux poursuivre, là, sur la même lancée, l'amendement
aurait pour effet, là, de mettre en porte à faux, en fait, le Parlement, là,
vis-à-vis le principe de souveraineté parlementaire, là, notamment, par le fait
qu'on ne peut pas le lier, ce Parlement-là, à l'avance, sur l'administration de
fonds publics, ce que l'amendement tente à faire. Puis c'est un petit peu, en
fait, l'idée, là, de... du processus budgétaire, là, qui est prévu à 21, 22,
c'est-à-dire que c'est le commissaire de déterminer ses besoins, c'est
ultimement au bureau de l'Assemblée nationale d'approuver comme telles les
prévisions budgétaires pour s'assurer, évidemment, tu sais, tout ça, c'est un
peu implicite, là, qu'il puisse réaliser les fonctions que la loi lui confie,
là.
J'ajouterais, peut-être, juste au passage,
en même temps que pour les autres personnes désignées dans leur loi
constitutive, il n'y a aucune disposition de cette nature, là, comme quoi,
c'est parce que c'est appliqué de la sorte, là, c'est-à-dire que chaque
personne désignée fait sa... ses recommandations en matière de budget et c'est
le bureau de l'Assemblée qui tranche la question, là...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Garceau : ...et au niveau
du ministre, est ce qu'un ministre pourrait s'assurer que le commissaire va
avoir... va disposer des ressources humaines, matérielles et financières
nécessaires à l'exercice des fonctions?
M. Carmant : Bien, je pense
que le commissaire est indépendant. Si le ministre des Finances puis la
présidente du Conseil du trésor ne peuvent pas intervenir, tu sais, je serais
mal à l'aise d'intervenir moi-même. Mais encore une fois, il fait son propre
budget, il fait ses demandes au bureau de l'Assemblée nationale. Donc, c'est
sûr que, lui, il va vouloir bien faire son travail.
Mme Garceau : O.K. Je n'ai
pas d'autre commentaire concernant cet amendement.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre intervention,
on va procéder à la mise aux voix de votre amendement, Mme la députée.
Mme Garceau : On va faire un
vote nominal.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, je vais demander que ça se
fasse par appel nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui. Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Oui, pour.
La Secrétaire : M. Carmant
(Taillon)?
M. Carmant : Contre.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement qui a
été déposé par Mme la députée de Robert-Baldwin est rejeté. Maintenant, nous
sommes toujours à l'article 1. Y a-t-il eu d'autres interventions, d'autres
amendements proposés, toujours à l'article 1?
Mme Garceau : ...poser une
question qui pourrait évidemment... pourrait avoir un amendement. Au niveau du
délai lié, parce qu'on sait très bien que la nomination d'un commissaire, on voulait
l'avoir hier, et même il y a longtemps, et donc toute la question de... suite à
l'adoption, on parle d'un délai de combien de temps avant qu'un commissaire
soit nommé? Il me semble que ça serait important de prévoir quelque chose dans
le projet de loi concernant ce délai. Je ne sais pas si le ministre avait une
idée à ce sujet.
M. Carmant : C'est dans les
dispositions plus tard, dans les autres articles, si je me souviens bien.
Des voix : ...
M. Carmant : On me dit qu'une
fois que le texte sera en vigueur, il va devoir être appliqué. C'est aussi
simple que ça. Je pense qu'il y a un enjeu sur l'article 30, là, on avait
parlé de... Mais ça, on y reviendra en temps et lieu.
Mme Garceau : L'article 30,
c'est une fois que le commissaire nommé. Là, je parle de la nomination, je
parle du choix de la personne qui va assumer ce poste. Donc, suite à l'adoption
du projet de loi, on parle d'un délai, je ne sais pas, trois mois, six mois. On
parle de combien de temps? Là, 30, on va y arriver plus tard au niveau du
délai pour la mise en œuvre des dispositions concernant le projet de loi, mais
là je parle effectivement du délai suite à l'adoption pour le choix du
commissaire.
M. Carmant : M. le Président,
je demanderais peut-être à Me Bérubé, là, de nous dire s'il y a des précédents,
là. Moi, c'est sûr que le plus rapidement possible, mais il faut être sûr que
ce soit réalisable, là.
M. Bérubé (Mathieu) : Ce que
prévoit l'article 30 du projet de loi, là, c'est une entrée en vigueur
comme telle des dispositions au moment de la sanction, dans le fond, de la loi.
Ça, c'est pas mal le plus tôt, là, que le législateur peut faire. Il n'y a pas
de précédent comme tel pour prévoir... à ma connaissance, là, il n'y a pas de
précédent comme tel pour prévoir un délai à la suite de la sanction d'une telle
loi, pour prévoir... en fait, pour mettre en branle la fameuse nomination de la
personne qui serait désignée. On a tendance à penser, à croire que ça se fait
de façon assez rapide, là, tu sais, que le processus se mette en branle avec le
secrétariat aux emplois supérieurs, les candidatures reçues, l'analyse et tout.
Ça fait que... Mais je n'ai jamais vu ça, évidemment, un délai comme tel, là,
pour prévoir si d'ici six mois, il va être nommé, là. À ma connaissance, il n'y
en a pas.
Mme Garceau : O.K. Bien, on
est ici pour faire avancer les choses. Donc, peut être ça peut être le
projet... le premier projet de loi qui va avoir un délai, compte tenu aussi de,
on va se le dire, là, toutes les lacunes au niveau du système de protection de
la jeunesse, la nécessité, puis on va y revenir, d'avoir un chien de garde. Il
me semble qu'on devrait prévoir, dans ce projet de loi...
Mme Garceau : ...projet de
loi. Je peux comprendre l'article 30, là, mais l'article 30 ne me dit
d'aucune façon que ça pourrait être dans deux ans. Donc, ça ne vient pas, là...
Et je crois, pour les gens qui nous écoutent, je crois que d'avoir un délai
concernant la nomination de ce commissaire est très important et de le prévoir
dans le projet de loi. Donc, les gens vont savoir que... dans admettons six
mois, suite à l'adoption du projet de loi, au plus tard dans les six mois.
J'ouvre cette porte-là à un amendement.
M. Carmant : De mémoire, le
protecteur de l'élève, ça a pris 12 mois, là, donc, dans l'année qui a
suivi, là. Moi, je peux... On peut faire des petites recherches, là, si vous
voulez, puis regarder qu'est-ce qui a été fait pour les autres. Moi, je n'ai
pas d'enjeu avec mettre une date limite, il faut juste savoir qu'est-ce qui est
réalisable, là, pour pas qu'on quand s'autopénalise. Donc, M. le Président,
est-ce qu'on peut suspendre que j'en discute avec mon équipe?
Le Président (M. Provençal)
:Oui. On va suspendre, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 39)
(Reprise à 15 h 44)
Le Président (M. Provençal)
:Nous pouvons reprendre nos travaux.
Alors, M. le ministre avait demandé une suspension pour discuter avec ses
légistes suite à un questionnement qui a été soulevé par Mme la députée de
Robert-Baldwin. Alors, M. le ministre, je vais vous céder la parole.
M. Carmant : Oui. Bien, on a
regardé dans les autres projets de loi, et ça n'a jamais été fait. On a regardé
les délais qui varient, dans les deux derniers commissaires, c'était de 12 et
14 mois. Les équipes ont un enjeu avec le fait de mettre, dans un projet
de loi, des enjeux comme outils administratifs que ça, là. Puis je dois dire
que j'appuie un peu ce... cette hésitation-là. Donc, tu sais, si vous voulez,
on peut faire un amendement puis en débattre, mais, pour le moment, moi, je
pense que je ne mettrais pas de délais à prescrire, là.
Mme Garceau : On est dans une
situation, je vais dire, M. le ministre, assez extraordinaire, si vous
permettez, c'est quand même une... ce n'est pas comme les autres, c'est une
recommandation phare de la commission, c'était la première recommandation,
c'est... vous avez entendu les groupes comme moi, c'est une personne qui... qui
est attendue dans le domaine de la protection de la jeunesse, et c'est pour
cette raison que, compte tenu qu'il y avait plusieurs recommandations dans ce
rapport, et que vous auriez pu, avec respect, le gouvernement aurait pu
procéder en septembre 2021 avec un projet de loi sur la nomination d'un
commissaire, et aujourd'hui, en 2024, on l'aurait, le commissaire au bien-être.
Il y a des conséquences avec le choix du gouvernement ou les choix du
gouvernement d'amender la Loi sur la protection de la jeunesse, d'avoir intégré
aussi toute la question de la nomination de la directrice nationale, qui
n'était pas, avec respect, Mme Lemay, ce n'était pas non plus une
recommandation un ou deux.
M. Carmant : C'est
recommandaction.
Mme Garceau : C'était une
recommandation, mais les recommandations, si je peux dire, au niveau de... et
c'est pour ça que je vous référais aux modifications législatives, parce que
c'était clair comme de l'eau de roche que l'objectif de la commission, compte
tenu des lacunes dans le système, compte tenu des témoignages, compte tenu des
mémoires, compte tenu que la situation n'était, au niveau des signalements, ne
s'améliorerait pas, qu'on devait avoir un commissaire le plus tôt possible, et
même M. Lebon le mentionne en octobre dans un article...
Mme Garceau : ...ça urge, là.
Il faut l'avoir. C'est urgent, même au mois de février 2022, compte tenu de
l'ampleur des problèmes dans le système et des lésions de droits, violations
des droits des enfants. Il y en a beaucoup. Et donc, là, pour moi, ça
nécessite... Vous avez fait un choix et ce choix là fait en sorte que ça a
retardé, de façon indue, à mon avis, la nomination de cette personne qui est
vraiment importante. Et donc pour ces.... Compte tenu des circonstances, compte
tenu que c'est une recommandation-phare de ce rapport, il y a eu un choix de
retarder, et donc il faut faire un petit peu de rattrapage en ce moment. Et je
ne pense pas, tant qu'à moi, que le message qu'on est en train de transmettre à
tout le monde qui attendent, les avocats, les intervenants, les gens qui
interviennent auprès des enfants les plus vulnérables que : Vous savez, ça
va aller à 12, 14 mois, là, la nomination. C'est pas mal tard.
Donc, je crois que nous avons en ce moment
l'opportunité de démontrer l'importance de ce poste, qui nécessite un délai
plus court. Je ne parle pas de trois mois, mais tentons de trouver peut-être
une voie de passage ici pour lancer un message clair à la population concernant
les enfants qui sont dans des situations vulnérables, que, oui, cette
nomination va être faite dans le cadre de... d'ici la fin de l'année, à titre
d'exemple. C'est quand même environ huit mois. Il me semble que, compte tenu
des circonstances, je ne sais pas si mon collègue partage mon point de vue,
mais il me semble que c'est hautement raisonnable comme demande.
• (15 h 50) •
M. Carmant : M. le Président,
bien, premièrement, je pense que j'assume entièrement le choix d'avoir mis les
enfants au centre de la Loi de la protection de la jeunesse comme premier
changement législatif, là. Ça, c'était clair pour moi puis ça reste clair pour
moi, là. Qu'on s'entende là-dessus, là, je m'assume entièrement. Maintenant, on
aura juste une chance, là, de choisir le bon premier commissaire. Il y a des
enjeux administratifs qui m'ont été soulevés, puis moi, je tiens à les
considérer. Moi, je m'engage à ce que ce soit fait le plus rapidement possible.
Ça, ça ne dépend que de moi, là. Donc, tu sais, je m'engage là-dessus, je
n'engage personne d'autre. Et c'est clair que.. C'est pour ça que, tu sais, je
ne peux pas... Je suis hésitant et je ne suis pas prêt à mettre de délais, même
aussi vague qu'au cours de la prochaine année, là. Tu sais, on doit choisir la
bonne personne. Le premier commissaire, là, ça va être tellement important.
Puis il y a trop de choses aléatoires pour donner un délai précis.
Mme Garceau : Vous allez
devoir m'expliquer premièrement les enjeux administratifs et les aléatoires,
parce qu'on est quand même au mois de février. Donc, la...
M. Carmant : Bien,
candidatures, propositions, évaluations, il y a toutes sortes de choses, là,
qui comptent dans le choix de quelqu'un d'aussi important.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Je vais quand même joindre ma voix à celle de ma collègue, mais
je vous poserais une question, M. le ministre. Qu'est-ce que... Pour vous, un
délai raisonnable, ça ressemblerait à quoi, par exemple?
M. Carmant : Bien, les
exemples qu'on a donnés, c'est 12 à 14 mois qui... dans 12 mois, ce
serait... j'espère que ce serait réglé.
M. Cliche-Rivard : O.K. On en
tire donc la conclusion qu'au-delà de 12, 14 mois, vous allez commencer à
trouver que ça fait long, là.
M. Carmant : Absolument.
M. Cliche-Rivard : On est
d'accord là-dessus?
M. Carmant : Absolument.
M. Cliche-Rivard : Puis,
au-delà de 14 mois, là, on serait dans un délai que vous jugez
déraisonnable?
M. Carmant : On ne veut pas
que ça arrive.
M. Cliche-Rivard : On ne veut
pas que ça arrive, mais au-delà de 14 mois, si on n'a toujours pas un
commissaire, on a un problème, là.
M. Carmant : On ne veut pas
que ça arrive.
M. Cliche-Rivard : On ne veut
pas que ça arrive. Donc, on se met 12 mois comme objectif, c'est ce que je
comprends, maximum?
M. Carmant : Écoutez, moi, ce
que... Le plus rapidement possible.
M. Cliche-Rivard : Le plus
rapidement possible.
M. Carmant : Le plus
rapidement possible.
M. Cliche-Rivard : Mais le
passé vous indique que ça va être 12, 14.
M. Carmant : Suggère que
12 mois serait... exact.
M. Cliche-Rivard : Puis il
n'y a pas de raison que, là, on aille au-delà de ça, à votre avis, je veux
dire, que le commissaire...
M. Cliche-Rivard : ...on a
nommé deux autres commissaires en même temps.
M. Carmant : Mais là on parle
de situations hypothétiques. C'est pour ça que je n'ose pas trancher.
M. Cliche-Rivard : Évidemment.
Je comprends. Vous allez avoir un... Puisque là, on commençait à discuter la
dernière fois de comment ça allait marcher, cette nomination-là. C'est le
premier ministre, évidemment. Vous parliez de l'équipe pour les
fonctionnaires...
M. Carmant : Emplois
supérieurs.
M. Cliche-Rivard : Emplois
supérieurs. Où est-ce que vous intervenez, vous, dans... comme conseil dans
cette démarche?
M. Carmant : Si, par exemple,
le poste n'est pas affiché, on peut demander qu'est-ce qui se passe, quand
même.
M. Cliche-Rivard : O.K. Mais
comme... Émettez-vous des directives sur ce que vous souhaiteriez... pas en
termes de noms, mais en termes de qualité, en termes de connaissances, en
termes de background? Vous, vous n'émettez pas de... le profil recherché, par
exemple.
M. Carmant : Non, c'est ça.
M. Cliche-Rivard : Vous
n'allez pas du tout... Ça, ça ne relève pas de vous, c'est le premier ministre
qui fait ce travail-là avec les emplois supérieurs.
M. Carmant : Avec les emplois
supérieurs.
M. Cliche-Rivard : Donc, vous
ne participez pas de quelconque façon à aiguiller le premier ministre dans
cette nomination.
M. Carmant : Sauf, j'imagine,
s'il vient me demander conseil.
M. Cliche-Rivard : O.K., mais
il n'y a pas de processus formel à cet effet là. Donc, vous pourriez ne pas
être d'accord avec son choix. C'est possible ça?
M. Carmant : Oui.
M. Cliche-Rivard : Hypothétiquement,
oui. Donc, le premier ministre pourrait... Puis là, on est dans l'hypothétique,
hein? Je conviens que ce n'est pas ça qui se passe puis... Et le premier
ministre pourrait nommer un commissaire pour lequel ça ne fait pas votre
affaire. C'est possible, ça?
M. Carmant : Tout est
possible.
M. Cliche-Rivard : Tout est
possible. O.K. Et ça, puis là je pose la question aux autres légistes, là, peut
être, c'est comme ça que ça s'est passé dans l'ensemble des autres
commissaires, le ministre attaché à la procédure législative n'a jamais de lien
avec le processus de consultation et de nomination.
M. Bérubé (Mathieu) : ...avec
le processus interne, là, pour la nomination comme telle, là, de la personne
qui occupe ce genre de fonction, là, mais tu sais, dans la mesure où c'est une
recommandation du premier ministre puis qu'ensuite il y a l'Assemblée nationale
qui vote aux deux tiers, donc c'est sûr que ce n'est pas seulement le
gouvernement qui est responsable, dans le fond, de tout le processus de
nomination. Là, pour les recommandations quelconques à l'interne, je n'en ai
aucune idée.
Le Président (M. Provençal)
:Par rapport à ce qui est soulevé, je
vais me permettre... sans vouloir modifier les échanges, ce qui est soulevé
ici, c'est de savoir si un ministre participe au profil... ces choses-là. Mais
ça ne peut pas être considéré aussi, d'une certaine façon, comme une forme
d'ingérence d'un ministre dans un processus?
M. Bérubé (Mathieu) : Ce
n'est pas impossible. J'imagine que ce n'est pas impossible.
Le Président (M. Provençal)
:C'est la question que je me posais,
là, par rapport à ce que vous soulevez.
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : C'est sûr
que vous ne voulez pas, mais l'article 31 dit que c'est vous le
responsable de l'application de la loi. Donc, on est loin de l'ingérence quand
c'est votre loi puis votre responsabilité, là. Bon, comme vous ne serez
possiblement pas consulté, moi, j'aimerais ça vous entendre aujourd'hui sur
qui... le profil, hein, je ne veux pas de nom, là, mais on cherche qui, on
cherche quoi. Vous, vous l'avez désigné, ce processus-là. C'est vous qui avez
créé ce commissaire-là, avec Mme Laurent bien sûr, mais vous, le ministre,
là, qu'est ce qu'on recherche comme compétence? Qui on recherche?
M. Carmant : On cherche un
champion de la prévention pour nos enfants. Voilà ce qu'on recherche.
M. Cliche-Rivard : Qui
connaît le réseau, j'imagine?
M. Carmant : Absolument.
M. Cliche-Rivard : Qui a navigué
dans le réseau, qui...
M. Carmant : Dans le réseau
de la jeunesse.
M. Cliche-Rivard : De la
Jeunesse.
M. Carmant : Et non pas de la
protection de la jeunesse, dans le réseau de la jeunesse.
M. Cliche-Rivard : Exact. Donc,
en particulier, là, ça ne sera pas quelqu'un qui vient du réseau scolaire, par
exemple, ou c'est possible?
M. Carmant : Tout est
possible.
M. Cliche-Rivard : Tout est
possible.
M. Carmant : Tout est
possible.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc,
vous, aujourd'hui, au-delà de quelqu'un qui a une connaissance spécifique, je
n'étais pas là quand j'ai vu l'amendement, le substantiel, je pense, c'est ça
que vous avez utilisé, un bagage...
M. Carmant : Significatif.
M. Cliche-Rivard : Significatif.
Pardon. Vous n'envoyez pas plus que ça de recommandations. Votre premier
ministre aujourd'hui, c'est ça qu'on a.... parce que vous l'avez quand même
dessiné, ce poste là, vous y avez rêvé, vous l'avez...
M. Carmant : Je fais
confiance au processus.
M. Cliche-Rivard : Mais vous
l'avez imaginé, quand même.
M. Carmant : Le processus
nous a nommé des gens très compétents, dont le dernier Commissaire à la langue
française. Donc, moi, je fais confiance au processus.
M. Cliche-Rivard : O.K. On me
rappelle, là, puis au moment où on se parle, on m'envoie des messages, on nous
texte, c'est urgent qu'on ait un commissaire. Donc, je ne sais pas jusqu'où
vous pouvez aller, mais même 12, 14 mois, je vais être franc, là, j'ai une
inquiétude quand même, là. Puis là, bon, vous avez dit que, sur la mise en
œuvre, on en reparlera un peu plus tard, là, mais 12 mois avant de le
nommer, ça va prendre au moins un an avant d'être en...
M. Cliche-Rivard : ...c'est ce
que je comprends, là, ensuite, avant de nous faire les recommandations, le
rapport de mise en œuvre. Je ne suis pas là pour lancer de pierres sur
personne, là, mais on est... ça va être loin encore. Donc, est-ce qu'il y a une
ouverture? Puis je vous la relance, là, est-ce qu'on peut faire quelque chose
sur le délai, est-ce qu'on peut écrire de quoi dans la loi? Est-ce que vous
êtes prêt à aller un peu plus loin? Je suis inquiet, quand même, 12, 14, moi, M.
le ministre.
M. Carmant : Non, mais je
comprends. Je comprends votre inquiétude, mais je ne vais pas le mettre,
l'inclure dans la loi.
M. Cliche-Rivard : O.K., mais
vous nous dites que vous allez tout faire en votre pouvoir.
M. Carmant : Pour que ce soit
fait le plus rapidement possible. Ça, c'est sincèrement.
M. Cliche-Rivard : Puis que,
postsanction de la loi, là, si, après 14 mois, ce n'est toujours pas fait, vous
ne serez pas gêné si on fait un point de presse transpartisan pour dénoncer ça?
Bon. Je vais céder la parole à... bien, je ne veux pas présider à la place du
président, mais je pense que ma collègue a quelque chose à dire, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Oui, parce que,
je rejoins mon collègue, il y a des inquiétudes. Il y a des inquiétudes qui ont
été exprimées par différentes personnes, de groupes, au niveau de l'urgence de
nommer un commissaire. Oui, ça a pris du temps pour recevoir le projet de loi,
mais là le volet de nomination, il faut quand même l'encadrer dans un délai
raisonnable. Et je partage aussi avec mon collègue, oui, il peut y avoir des
enjeux administratifs, et tout ça, mais pas dans le cadre de... 12 mois, là,
c'est quand même assez important, comme délai.
Et donc je vais proposer un amendement et
j'espère, M. le ministre, que vous allez avoir une ouverture. C'est la voie de
passage, d'après moi, entre peut-être un six mois et un 14 mois, ça va faire
environ huit mois, à peu près. On l'a transmis, oui? Donc, ça serait d'ici le
31 décembre 2024. Donc, on va vous le transmettre, l'amendement.
• (16 heures) •
Le Président (M. Provençal)
:On va regarder ça.
Mme Garceau : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Je veux juste nous rappeler qu'on a
toujours un amendement qui est...de suspendu, qui était... qui avait été déposé
par le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Mais les deux autres étaient sur le
0.1.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Mais c'est parce que, moi, je veux
être sûr de ne pas...
M. Cliche-Rivard : Je vous en
informe.
Le Président (M. Provençal)
:Je me suis mis une série de notes
pour être sûr qu'on ne l'oublie pas, là. Alors, Mme la députée, je vais vous
inviter à nous en faire la lecture.
Mme Garceau : Bon. L'article
1 du projet de loi modifié par l'insertion, après le troisième alinéa, du
quatrième alinéa suivant :
Pour la nomination du premier commissaire,
la personne choisie par les membres de l'Assemblée nationale devra être nommée
au plus tard le 31 décembre 2024.
...si vous me permettez, M. le
Président...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, allez-y.
Mme Garceau : Ça vient
répondre, dans un certain... d'une certaine façon, aux inquiétudes, aux
demandes des gens, des groupes que nous avons entendus. Il y en a d'autres,
mémoires, là aussi, que nous avons reçus, les gens ne sont pas venus en
commission, mais ils ont exprimé, également, là, l'urgence de nommer. Et donc
ce n'est pas un 12, 14 mois, mais ce n'est quand même pas loin d'être ça. Il me
semble que c'est raisonnable, compte tenu des circonstances.
Le Président (M. Provençal)
:Vous n'avez plus de commentaires à...
M. Carmant : Plus de
commentaire à ajouter.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
Mme Garceau : ...
Le Président (M. Provençal)
:Le député de Saint-Henri-Sainte-Anne
a demandé...
16 h (version non révisée)
Le Président (M. Provençal)
:...la parole.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Quand même, l'urgence d'agir a été notée, là. J'entends M. le
ministre sur des procédures administratives. Cela dit, bon, dans... il y a
toujours urgence d'agir quand on nomme un commissaire, là, on va se le dire. Il
y avait urgence pour la langue française, il y a urgence, je veux dire... Puis
là, je ne vais pas faire une gradation des urgences, là. Mais, les enfants, je
veux dire, il y a une urgence qui est clé, là. Je pense que vous le... vous le
reconnaissez.
Je pense que ma collègue fait une
proposition qui est quand même raisonnable, là, 31 décembre 2024. Pour
être francs, on serait tous déçus, si ça... si ce n'était pas le cas. Puis, si
huit mois, ce n'était pas suffisant pour aller... faire cette nomination-là,
moi, je vais appuyer la proposition de la collègue, là. Parce que les groupes,
les enfants, particulièrement les petits enfants, ils ne peuvent pas attendre,
là. Et pour être très franc, même six mois, je trouve que ce serait long,
compte tenu de la date du rapport Laurent puis compte tenu notamment des
événements malheureux qui ont mené au rapport Laurent, qui vont commencer à
faire beaucoup, beaucoup de temps.
Donc, je vous envoie une dernière main
tendue, là, 31 décembre 2024. C'est quand même très loin, je pense que ça
ne coûterait pas grand-chose de coût politique de l'accepter puis de le
prendre. Puis, s'il faut qu'on suspende pour revenir là-dessus, moi, je suis
très ouvert aussi, là. On n'est pas obligés de prendre cette décision-là en ce
moment. Mais il y a un caractère urgent, là, vous le savez probablement plus
que moi, en fait. Et peut-être, avant de battre cet amendement-là, je soumets
que peut-être il faudrait reconsidérer, là. Évidemment, vous êtes maître de
votre personne puis de votre décision, là, mais je trouve que ça enverrait un
message qui ne serait pas nécessairement le meilleur qu'on pourrait envoyer.
M. Carmant : Bien,
malheureusement, M. le Président, tu sais, je... En plus, avec une date qui est
relativement... 31 décembre 2024. Qu'est-ce qui arrive le 1er janvier
2025? Donc, M. le Président, je ne peux pas... je ne peux pas accepter cet
amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions sur l'amendement
de Mme la députée de Robert-Baldwin?
Mme Garceau : Je suis déçue.
Je vais vous le dire, je suis vraiment déçue, parce qu'on... dans un certain
sens, on prend un pas puis on prend deux pas en arrière. Ça a été difficile d'obtenir
ce projet de loi et maintenant, on a cet... un autre obstacle, et ça, c'est la
date de la nomination, le choix du commissaire. Il me semble que c'est dans l'intérêt
de tous de prévoir une date. Et donc là, parce que là, les gens vont se dire :
Bien, on n'a aucune idée, vous pouvez dire, M. le ministre, avec grand respect,
que ça va être le plus rapidement possible, mais au bout du compte, c'est quoi?
Ça va être le comité des emplois supérieurs, et tout ça.
À un moment donné, il faut faire avancer
les choses. Il faut donner des directives claires que, ça, c'est urgent, c'est
prioritaire. Il y a des priorités ici, et ça, c'en est une importante, c'est la
nomination du commissaire. On n'est même pas dans le volet de la mise en œuvre
des dispositions puis quand est-ce que le commissaire va déposer son rapport.
Là, on est juste dans le choix de la personne. Je ne peux pas croire que...
Puis j'en doute, je suis convaincue qu'il y a des gens qui ont déjà manifesté
un intérêt. Je ne peux pas croire que, d'ici la fin de l'année, on n'aura pas
de commissaire. Puis je suis certaine qu'il y en a des milliers de personnes
qui partagent cette opinion, incluant les commissaires de cette commission.
Donc, à un moment donné, de laisser des choses, comme on dit, floues, vagues,
et tout, pas vraiment dans l'intérêt des enfants, pas compte tenu des lacunes
que nous avons dans le système puis qu'on a besoin de quelqu'un qui va veiller
au... à l'intérêt des enfants. Parce qu'en ce moment, là, ce n'est pas ça qui
arrive dans... sur le terrain. Je trouve ça vraiment regrettable qu'on ne va
même pas prévoir un délai...
M. Carmant : ...ma priorité,
c'est de choisir la bonne personne, puis j'aimerais... je serais plus heureux
de surprendre que de décevoir.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement de Mme la députée de Robert-Baldwin? S'il n'y a
pas d'autre intervention...
Mme Garceau : Vote nominal,
M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:On va aller... On va procéder au
vote. Alors, par appel nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui, alors
Mme Garceau (Robert Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : Mme Prass
(D'Arcy-McGee)?
Mme Prass : Pour.
La Secrétaire : M. Carmant
(Taillon)?
M. Carmant : Contre.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire : Mme
Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire : Mme Bourassa
(Charlevoix-Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
La Secrétaire : M.
Cliche-Rivard (Saint-Henri-Saint-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Pour.
La Secrétaire : Et M.
Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement qui
avait été déposé par Mme la députée de Robert-Baldwin à l'article 1 est rejeté.
Maintenant, avant de poursuivre les
discussions sur l'article 1, il y avait un amendement à l'article 1 qui avait
été déposé par M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne et qu'on avait suspendu.
Est-ce que c'est un amendement qu'on maintient toujours, M. le député?
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Compte tenu qu'on a eu des discussions préalables, qu'il y a eu
une modification de la part du ministre, on accepte de retirer l'amendement...
la proposition d'amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement pour rouvrir
l'amendement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Et consentement pour retirer
l'amendement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement. Merci beaucoup, M. le
député. Maintenant, nous revenons, toujours, aux interventions sur l'article
un. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 1? Qui a été amendé,
d'ailleurs, là, parce que vous souvenez qu'il y a un amendement qui a été
accepté, qui avait été déposé par Mme la députée de Robert-Baldwin. Non? Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 1 amendé. Alors...
Mme Garceau : Bon. Je
m'excuse, M. le Président...
Une voix : ...
• (16 h 10) •
Mme Garceau : Oh! O.K. O.K.
Oui, oui, je pensais que c'était... O.K. C'est bien.
Le Président (M. Provençal)
:Parce que ce qu'on a suspendu, ça
fait partie du bloc 0.1.
Mme Garceau : Oui, oui.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, pas de problème?
Mme Garceau : Ça va.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, considérant qu'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons... Oui, M. le député de Saint-Henri-Saint-Anne,
ça va?
M. Cliche-Rivard : Je
demandais seulement un vote par appel nominal, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, c'était pour être fait. Alors,
appel nominal sur l'article 1 amendé.
La Secrétaire : M. Carmant
(Taillon)?
M. Carmant : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : Mme
Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire : Mme Bourassa
(Charlevoix-Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : Mme Prass
(D'Arcy-McGee)?
Mme Prass : Pour.
La Secrétaire : M.
Cliche-Rivard (Saint-Henri-Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Pour.
La Secrétaire : Et M.
Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'article 1 du
projet de loi no 37 est adopté à la majorité. M. le ministre, je vais vous
inviter à nous faire lecture de l'article 2.
M. Carmant : Merci, M. le
Président. L'article 2se lit comme ci... comme suit :
«Le commissaire doit, avant de commencer à
exercer ses fonctions, prêter le serment prévu à l'annexe I devant le président
de l'Assemblée nationale.»
Alors, le présent article du projet de loi
prévoit que le Commissaire au bien-être et aux droits des enfants doit prêter
serment devant le président de l'Assemblée nationale avant de pouvoir exercer
ses fonctions. Le texte du serment est prévu à l'annexe I du projet de loi. Ce
serment constitue une promesse de la part du Commissaire au bien-être et aux
droits des enfants sur la manière dont il exercera ses fonctions. Le serment
concerne plus particulièrement l'honnêteté, l'impartialité, l'impossibilité de
recevoir d'autres sommes d'argent ou d'autres avantages que ceux prévus par la
loi, ainsi que les devoirs de discrétion du commissaire. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Interventions pour
l'article 2? M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président, je poserais la question à l'équipe, là. J'imagine que c'est une
disposition qu'on a souvent. C'est la même que vous aviez pour qui d'autre?
Le Président (M. Provençal)
:Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : ...standard,
effectivement, là, les personnes désignées, là, il y a souvent un serment
d'effectivité... présenté... d'audit devant le président de l'Assemblée.
M. Cliche-Rivard : Puis
celui-ci a-t-il fait l'objet d'adaptations nécessaires? Non, c'est exactement
le même? Parfait. Bien, je ne vois pas d'entorse, là, je... Ça va pour moi, M.
le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Vous n'avez pas d'enjeu?
M. Cliche-Rivard : Pas
d'enjeu. J'aurais pensé, peut-être, une adaptation...
M. Cliche-Rivard : ...lié à
la jeunesse ou aux enfants, là, mais je pense qu'on va avancer.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la... concernant Mme la députée
de Robert-Baldwin...
Mme Garceau : ...
Le Président (M. Provençal)
:Ça vous va. S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article deux. Alors,
par appel nominal, s'il vous plaît, Mme.
La Secrétaire : M. Carmant
(Taillon)?
M. Carmant : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : Mme Prass
(D'Arcy-McGee)?
Mme Prass : Pour.
La Secrétaire : M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Pour.
La Secrétaire : Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. L'article deux du... du
projet de loi n° 37, excusez-moi, est adopté à la majorité. Article trois. M.
le ministre.
M. Carmant : Oui, merci, M.
le Président. L'article trois se lit comme suit : «Le mandat du
commissaire est d'une durée de cinq ans et ne peut être renouvelé qu'une seule
fois. À l'expiration de son mandat, le commissaire demeure en fonction jusqu'à
ce qu'il soit remplacé ou nommé de nouveau.»
Cet article du projet de loi prévoit la
durée du mandat du Commissaire au bien-être et aux droits des enfants. Ce
mandat ne peut être renouvelé qu'une seule fois afin d'éviter que la charge de
commissaire ne devienne vacante, l'article prévoit que le commissaire demeure
en fonction jusqu'à ce qu'il soit remplacé ou nommé de nouveau. Juste pour quelques
exemples, là, pour ceux qui ne sont pas au courant, le protecteur du citoyen,
cinq ans renouvelable, commissaire au lobbyisme, cinq ans renouvelable. Sinon,
on a plus long des fois, mais... non renouvelable, commissaire à la langue
française sept ans, non renouvelable, vérificateur général 10 ans non
renouvelable. Donc, on a choisi quelque chose de mitoyen, tu sais, moi, j'étais
suis plus à l'aise avec cinq ans renouvelable.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'article trois?
Mme Garceau : M. le
Président. Vous n'avez pas repris la recommandation de la commission Laurent,
qui était de sept ans. Je me demandais pourquoi.
M. Carmant : C'est un peu
long, sept ans.
Mme Garceau : Pardon?
M. Carmant : On trouvait ça
un peu long, sept ans pour un premier mandat.
Mme Garceau : O.K., mais vous
avez des inquiétudes?
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que, dans la commission
Laurent, on disait sept ans renouvelable aussi, dans la recommandation?
M. Carmant : ...ce n'est pas
spécifié.
Mme Garceau : ...que je
regarde, je crois que oui. Mais c'était... mais c'était sept ans.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va.
Mme Garceau : Non, je voulais
juste comprendre l'enjeu entre le 5 et le 7, parce qu'il me semble, si c'était
un petit peu plus long, surtout le premier commissaire, ça va prendre un
certain... pour monter, comme on dit, la machine et les bureaux et tout. Et ça
prend un certain temps de... au niveau, des liens de confiance, ça, ça va être
important, avec différentes personnes qui sont liées à la protection de la
jeunesse. Et donc c'est pour ça que je trouvais le sept ans était quand même
une bonne idée. Ça m'avait surpris, là, de voir ça à cinq ans.
M. Carmant : La Commission
demandait sept ans renouvelable. Ça fait 14 ans. Donc, c'est ça, donc, on
a préféré cinq ans renouvelable, mais on avait d'autres modèles qui existaient
déjà, là, comme Protecteur du citoyen, commissaire au lobbyisme, commissaire à
l'éthique et à la déontologie. Le seul qu'on a trouvé sept ans renouvelable,
c'est le directeur général des élections qui est une position qui me semble
moins comparable.
Mme Garceau : ...oui, c'est
ça. Au niveau des poursuites, il y a la Loi sur le directeur des poursuites
criminelles et pénales. C'était aussi une proposition du Collectif des ex DPJ,
que ce soit sept.
M. Carmant : Mais... personne
désignée par l'Assemblée nationale, tu sais, toutes mes comparaisons sont avec
les... son équivalent.
Mme Garceau : O.K., et
question concernant un renouvellement. Pourquoi un?
M. Carmant : Ça, c'est le
maximum qu'on a trouvé dans tous les exemples...
Mme Garceau : Est-ce que vous
seriez prêt à le prolonger, que ce soient deux mandats? Est-ce qu'il y a une
raison spécifique pour laquelle ça serait un mandat... ou deux mandats, je veux
dire. Donc, on parle de 10 ans, ça fait qu'à tous les 10 ans, on va
changer de commissaire.
M. Carmant : Mais moi, je
trouve que 10 ans, c'est long...
Mme Garceau : ...je ne sais
pas, il y a une question de l'expérience, ça joue beaucoup dans ce genre de
poste là, les liens de confiance avec les gens, les organismes, la stabilité.
Je questionne. Je questionne est-ce que c'est vraiment dans l'intérêt de notre
système d'avoir, à tous les 10 ans, une nouvelle personne qui va prendre
la relève.
Une voix : ...
Mme Garceau : Oui. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Je vais laisser répondre M. le
ministre puis j'ai aussi le député de Saint-Henri-Sainte-Anne qui va vouloir
faire une intervention. Alors, M. le ministre.
M. Carmant : Je trouvais que,
comparativement aux autres personnes désignées, c'était un bel équilibre, là,
mais c'est discutable. Oui, tu sais. Mais je pense que deux mandats, c'est
suffisant, là, pour tout le monde. On peut peut-être prolonger la durée du
mandat, mais...
Mme Garceau : ...à sept ans
puis renouveler une fois.
M. Carmant : Je ne sais pas,
là, c'est...
Mme Garceau : Une
possibilité.
M. Carmant : O.K. Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de D'arcy-McGee et,
après ça, M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
Mme Prass : Oui. Merci, M. le
Président. Bien, quand on considère que ça peut prendre jusqu'à une année pour
que la personne qui est en place puisse vraiment se situer, comprendre c'est
quoi, le mécanisme, justement, bâtir les relations avec les organismes
communautaires et différents organismes du gouvernement, cinq ans, en fait, ça
devient presque quatre ans parce qu'il faut que la personne se mette en place,
etc. Donc, soit une extension de cinq ans à sept ans ou soit renouvellement,
parce qu'aussi un renouvellement, bien, comme l'a dit ma collègue, c'est une
question d'expérience acquise et les relations que cette personne-là va former
avec les différents instances, donc... Et, comme c'est une nomination à un vote
qui doit se faire à deux tiers de l'Assemblée nationale, bien, on se comprend,
si jamais la personne n'a pas fait un travail satisfaisant, il y a ce
mécanisme-là pour faire en sorte qu'ils ne vont pas nécessairement se faire
renouveler le mandat. Mais je pense que... comme j'ai dit, je pense que le...
C'est compliqué comme dossier parce qu'il y a tellement d'acteurs, etc. Je
pense qu'il ne faut pas négliger le temps que ça prend à une personne qui
assume ce nouveau rôle de vraiment pouvoir se mettre en place. Donc, je
suggérerais soit qu'on prolonge le cinq ans à sept ans ou qu'on garde le cinq
ans mais avec un renouvellement.
• (16 h 20) •
M. Carmant : Moi, je dirais
que, tu sais, c'est sept ans parce que sept ans renouvelable, ça fait
14 ans. Vous, ça... Moi, je trouve que c'est un peu long.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Carmant : Dans... d'autres
provinces ont cinq ans renouvelable aussi, là. On ne serait pas la première à
choisir ça.
Mme Garceau : ...Québec.
M. Cliche-Rivard : Moi, je
suis à l'aise, M. le ministre, avec le cinq ans. Je me demande à quel point on
veut législativement empêcher le renouvellement, là. Ça, je me dis, bon, le
premier ministre du moment, s'il ne veut pas le renommer, il ne le renomme pas.
Fin de l'histoire, là. Là, j'étais en train de lire, vous me donniez des exemples,
là, Protecteur du citoyen, la durée du mandat est de cinq ans, nonobstant
l'expiration de son statut, il demeure en fonction. Est-ce qu'on a limité le
nombre de prolongations du Protecteur du citoyen? Je ne pense pas. Vous aviez
dit tantôt, dans vos exemples... Non, c'est ça.
M. Carmant : C'est
renouvelable, oui.
M. Cliche-Rivard : C'est
renouvelable, point. Je regardais aussi le protecteur national de l'élève, même
chose, mandat de cinq ans, mais on ne fait pas de mention de renouvelable ou
pas renouvelable.
M. Carmant : C'est ça. Moi,
j'ai juste ceux qui sont comparables. Tu sais, moi... Le protecteur de l'élève
dépend du ministre, là, donc je parle de ceux qui sont désignés par l'Assemblée
nationale.
M. Cliche-Rivard : O.K. Le
Protecteur du citoyen, c'est l'Assemblée nationale, ça?
M. Carmant : Oui.
M. Cliche-Rivard : Oui.
M. Carmant : Renouvelable.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que je me... moi, cinq, sept, là, honnêtement, ça ne me dérange pas tant. Il y
a l'enjeu où il va devoir... puis là, à moins qu'on... vous êtes prêts à vous
avancer, là, mais il y a l'enjeu où il doit mettre son rapport de mise en œuvre
après cinq ans. Là, après cinq ans, il n'est plus là, donc, bon, c'est sûr que,
pour le premier, je me pose la question sur le temporel du cinq ans. Bon. Si
vous allez à réduire à trois ans sur la mise en œuvre, ou deux ou cinq, moi, je
ne sais pas où est-ce que vous allez là-dedans, là, mais...
M. Carmant : ...
M. Cliche-Rivard : Hein?
M. Carmant : Non, c'est bon.
M. Cliche-Rivard : Non, mais
il y a un enjeu pareil.
Mme Garceau : ...
M. Cliche-Rivard : Vous le
nommez cinq ans, puis bye-bye!
Mme Garceau : ...
M. Carmant : Il fait un
rapport et il s'en va. Oui.
M. Cliche-Rivard : Non
mais... non mais, permettez. C'est drôle mais ce n'est pas si drôle que ça.
Bref, moi, je soumettrais... Bon. Je pense que la question est liée avec le
rapport de mise en œuvre. Et je pense qu'on est un...
M. Cliche-Rivard : ...un petit
peu obligé d'en parler parce que sinon il n'est plus là ou il est sur le bord
de partir alors qu'il fait son rapport de mise en œuvre, c'est un problème.
Moi, cinq ans ou sept ans, ça ne me
dérange pas. Est-ce qu'on laisserait un gouvernement successif ou, en tout cas,
le premier ministre de l'époque choisir s'il veut le renouveler, le
commissaire, parce qu'il fait une bonne job puis tout le monde est content?
Bon, vous me direz qu'ils amenderont la loi puis ils repartiront le bal. Je
trouve... C'est-tu du nécessaire?
Ça fait que, bref, moi, je dirais
juste : Les autres dispositions comme le protecteur du citoyen n'empêchent
pas la possibilité que ça soit renouvelable plus qu'une fois. À moins que vous
ayez un enjeu clé, là, à dire... Pour vous, si 15 ans, ça va faire trop, bien,
je vous suivrais, là, mais, pour moi, gardons ça plus simple puis laissons la
prérogative au premier ministre de l'époque. Si le commissaire fait très bien
son travail, tout le monde est content puis qu'on veut le renouveler cinq ans,
pourquoi pas, mais à vous de trancher.
M. Carmant : Parfait. Mais,
en tout cas, je suis à l'aise avec le cinq ans renouvelable, vraiment, là.
Le Président (M. Provençal)
:Maintenant, à ce moment-ci, Mme la
députée de Robert-Baldwin, vous déposez un amendement.
Mme Garceau : Oui, bien,
j'aimerais juste revenir parce que mon collègue soulève un point important.
Concernant protecteur national de l'élève et protecteur du citoyen...
Une voix : ...
Mme Garceau : ...c'est cinq
ans...
Des voix : ...
Mme Garceau : ...mais
renouvelable, c'est ça, mais il n'y a pas de... on a... Donc, les deux
personnes, ces deux personnes-là peuvent être en poste pendant plusieurs
années. Donc, je reviens à mon point initial, qui était : pourquoi le
renouveler juste une fois, une seule fois, compte tenu de la nature aussi du
mandat du commissaire et surtout pour les fins de... Parce que ça va être vraiment
clé, comme ma collègue disait, les liens qui vont être tissés avec plusieurs
personnes dans le réseau, les organismes. Et aussi, on sait très bien qu'avec
l'expérience, surtout dans ce genre de domaine, et les décisions que le
commissaire devra prendre liées à des enjeux très, très importants...
l'expérience va compter beaucoup. Et je me demande : Est-ce qu'on est en
train de porter justice vraiment à ce poste-là si on dit : Vous êtes là
cinq, sept ans, O.K., un autre cinq, sept ans, puis après ça, on change de
commissaire? Je ne sais pas si c'est vraiment dans l'intérêt des enfants que ça
soit pour un terme. Il va y avoir une date butoir, là, ça va être soit 14 ans
ou ça va être 10 ans, puis après ça, on recommence.
M. Carmant : Oui, mais, moi,
c'était un enjeu que... plutôt je voyais ça comme la société évolue, il y a des
nouveaux enjeux. Tu sais, le regard sur les dysphories de genre, ce n'était pas
la même qu'il y a 10 ans, tu sais, donc... Tu sais, la... Tu sais, la jeunesse,
c'est très... les enjeux sont très dynamiques. Mais, tu sais, je vous entends,
là. On peut peut-être regarder qu'est-ce qui se fait dans les autres, là, quant
au nombre de renouvellements puis on pourra en discuter... si on fait une
suspension, M. le Président, on pourra en discuter ensemble.
Mme Garceau : Oui. Oui,
j'aimerais bien.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Avant de suspendre, je vais
céder la parole au député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : M. le
ministre, j'aimerais juste ça aussi qu'en revenant vous nous... peut-être
faire... nous faire une précision avec le rapport de mise en œuvre, là, tu
sais, si on... si on vote pour cinq ans.
M. Carmant : ...plus tard,
mais je vous promets qu'on va discuter.
M. Cliche-Rivard : C'est
parce que ça me semble troublant que notre commissaire va être sur le bord de
partir peut-être quand il va faire son rapport. Ça fait que je vous invite...
M. Carmant : Je vous entends.
M. Cliche-Rivard : O.K.
M. Carmant : Ça, je vous
entends.
M. Cliche-Rivard : C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
:On suspend?
M. Carmant : Oui, s'il vous
plaît. On va vérifier.
Le Président (M. Provençal)
:Suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 27)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 38)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, nous revenons en ondes pour
reprendre nos travaux. Il y a eu quand même certaines discussions et échanges
qui ont été faits entre la partie gouvernementale et l'opposition. Alors, à
partir de là, Mme la députée de Robert-Baldwin, vous allez nous déposer un
amendement.
Mme Garceau : Oui, M. le
Président, l'amendement :
L'article 3 du projet de loi est modifié
par la suppression des mots suivants, «et ne peut être renouvelé qu'une seule
fois».
L'article se lirait ainsi :
Le mandat du commissaire est d'une durée de cinq
ans. À l'expiration de son mandat, le commissaire demeure en fonction jusqu'à
ce qu'il soit remplacé ou nommé de nouveau.
Donc, suite à nos échanges, et pour des
motifs de stabilité et autres, nous avons trouvé, comme on dit, la voie de
passage, et nous espérons que le commissaire, la commissaire qui sera nommée,
sera là pour plusieurs années.
M. Carmant : Je suis en
accord, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Oui, commentaire de la part du
député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Oui, c'est conforme à ce qu'on avait, là, dans l'intention dont
on discutait, puis notamment le fait que, bon, si, au bout de la période...
même de la première période de cinq ans, si le commissaire ne fait pas le
travail, bien, le premier ministre a le pouvoir, au nom de... bien, avec l'Assemblée
nationale, de le renouveler ou de ne pas le renouveler, donc on ne se limite
pas. Et justement dans le scénario où ce protecteur-là ferait... le commissaire
ferait de l'excellent travail puis qu'on voudrait le préserver, bien,
gardons-nous le droit de le préserver. Alors, ça va tout à fait dans la logique
de l'intervention que j'avais faite précédemment, alors on accueille
favorablement cette proposition d'amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, à moins qu'il y ait d'autres
interventions, je comprends qu'on pourrait aller directement à la mise aux voix
de l'amendement déposé par Mme la députée de Robert-Bladwin? Alors, par appel
nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Pour,
contre, abstention. Alors, Mme Garceau (Robert Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : Mme Prass (D'Arcy-McGee)?
Mme Prass : Pour.
• (16 h 40) •
La Secrétaire : M. Carmant (Taillon)?
M. Carmant : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : Mme
Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix
Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : M. Cliche
Rivard (Saint-Henri-Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Pour.
La Secrétaire : Et M.
Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement
déposé par Mme la députée de Robert-Baldwin à l'article 3 est adopté.
Maintenant, y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 3 amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article trois amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Article 4. M. le
ministre.
M. Carmant : Oui. Merci, M.
le Président. L'article 4 se lit comme suit :
«Le commissaire peut, en tout temps,
démissionner en donnant un avis écrit au président de l'Assemblée nationale.
Il ne peut être destitué que par une
résolution de l'Assemblée approuvée par les deux tiers de ses membres.»
Cet article du projet de loi prévoit les
modalités applicables à la démission du Commissaire au bien-être et aux droits
des enfants. Il prévoit également les règles concernant la destitution du
commissaire. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Interventions à l'article 4?
Mme la députée de Robert-Bladwin.
Mme Garceau : M. le
Président, merci. Je voulais savoir, M. le ministre, en termes de... surtout
pour les motifs de destitution, je ne sais pas si c'est la même chose pour le
Protecteur du citoyen, s'il y a le même libellé, là, dans la loi, ou est-ce qu'on
prévoit... est-ce que c'est général comme ça ou est-ce qu'on prévoit des
détails au niveau des motifs?
M. Carmant : Je passerais la
parole, M. le Président, à Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
donnez-moi juste un petit instant, je le vérifie pour le Vérificateur général.
Non, c'est effectivement très similaire, là. Destitué... oui, tout à fait...
Donc, on a l'article 13 de la oi sur le... Vérificateur général, pardon, qui
est au même effet pour la destitution, l'article 12, également, là, pour la
démission. Puis, si je vais voir du côté du Protecteur du citoyen, ne bougez
pas... même chose, donc, le protecteur peut, en tout temps, démissionner en
donnant un avis écrit au président de l'Assemblée, puis ça prend la résolution
de l'Assemblée aux deux tiers pour sa destitution.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Juste une
petite question technique, là, une résolution de l'Assemblée, ça, c'est une
motion ou... comment ça s'exerce, ça, une résolution...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:C'est marqué... résolution, qui est
marqué?
M. Cliche-Rivard : ...
Le Président (M. Provençal)
:C'est une résolution.
M. Carmant : ...
M. Cliche-Rivard : ...nous
demande de voter, justement. Au début, là, quand il dit...
M. Carmant : Pour les
nominations.
M. Cliche-Rivard : Oui, c'est
ça. Donc, ce serait la même chose, ce serait une telle résolution qui serait
portée?
M. Carmant : Oui.
M. Cliche-Rivard : Puis là...
puis là, on comprend que n'importe quel membre de la... de l'Assemblée pourrait
présenter une telle résolution. Puis là, il y aurait un vote ou... Est-ce qu'on
sait comment ça marche ou...
M. Carmant : Moi, je ne suis
pas au courant.
M. Cliche-Rivard : O.K.
M. Carmant : Je ne suis pas
au courant.
M. Cliche-Rivard : L'équipe?
M. Bérubé (Mathieu) : Je n'ai
pas la réponse pour la procédure, là, précise...
M. Cliche-Rivard : Parlementaire.
Oui, c'est autre chose.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
comment ça se fait, là. Il faudrait... il faudrait vérifier.
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : Ah! tu
vois, on... Vous voyez, on nous dit : «Une résolution, sur le site de
l'Assemblée, une décision qui découle de l'adoption d'une motion par laquelle
l'Assemblée exprime une opinion ou une intention, ou encore affirme un fait ou
un principe, contrairement à un ordre.» Donc, ça semble être similaire à une
motion.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:De votre propre...
M. Cliche-Rivard : Au
bénéfice, on remercie la recherche qui nous aide constamment dans notre
travail, et on a éclairé tout le monde. C'est beau pour moi, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 4? Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : M. le
Président, juste, en termes... Moi, j'aimerais connaître et comprendre le
processus, parce que de procéder juste par résolution, est-ce que ça veut dire
qu'il y a un comité comme... C'est quoi, le processus pour dire. Bon, le
commissaire après, je ne sais pas, ça pourrait être même avant le cinq ans,
admettons, après deux ans, trois ans, tout d'un coup, il y a une résolution, on
veut destituer le commissaire. Donc, j'aimerais...Parce que ça prend quand même
des motifs assez importants, c'était juste de comprendre un peu le processus
préalable à la résolution. Puis ça serait important de le connaître, d'avoir
une meilleure compréhension puisqu'il n'y a pas de motif, d'écrit concernant la
destitution. Est-ce que ça peut être contesté, et tout, là?
M. Carmant : Bien, je ne
pense que ce soit contestable parce que c'est l'Assemblée nationale. Puis, en
fait, une des raisons pourquoi c'est important pour moi que le commissaire soit
justement nommé et voté par l'Assemblée nationale, ce n'est pas avec ce qui est
arrivé à la Commissaire santé, bien-être, là, qui a été tassé par l'ancien
gouvernement. Donc, c'est important pour moi, là, que, tu sais, que ce
commissaire-là soit nommé par l'Assemblée nationale pour justement protéger
son... sa fonction. Mais qu'est-ce qui sont les causes qui peuvent entraîner
ça? Tu sais, on ne veut justement pas que ce soit une décision interne.
Mme Garceau : Je pose la
question juste en termes de : Est-ce qu'il y a des règlements en vigueur
qui... concernant des motifs de destitution?
M. Bérubé (Mathieu) : Je ne
suis pas au fait, par contre, s'il y a des règlements à cet effet-là. Ce qui
est sûr, pour toute la question de, bon, motion, résolution puis la procédure,
ça, j'imagine qu'il faudrait s'en remettre au règlement de l'Assemblée
nationale qui va prévoir des procédures particulières. J'ai poursuivi mes
recherches également sur Internet, là, puis je vois qu'effectivement la
motion... la fameuse résolution, on parle d'un acte de procédure par lequel un
député propose que l'Assemblée se prononce sur une question. On dit «sauf
exception, le député qui désire présenter une motion doit en donner un préavis
au feuilleton», donc il y a déjà comme... J'imagine que ces règles-là sont
encadrées par la procédure parlementaire. C'est ça. Mais, pour les motifs de
destitution, je ne saurais dire.
Mme Garceau : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article 4 du projet de loi n° 37? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 4 est adopté? Adopté.
Maintenant, on change de section. Nous
serions au chapitre II, Fonctions et pouvoirs. Dans la section I, ce sont les
fonctions. Je regarde l'article 5, c'est quand même un...
Le Président (M. Provençal)
:...5, qui est assez costaud, si je
peux me permettre, là, en termes de libellé. Est-ce que vous en faites la
lecture ou...
M. Carmant : En fait, M. le
Président, je demanderais de suspendre. On a plusieurs amendements qui sont en
train d'être validés pour cet article 5 là.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Consentement pour suspendre
l'article cinq, mais ils vont... on va pouvoir répondre à vos... on va répondre
à vos questions auparavant, M. le député.
M. Cliche-Rivard : Je suis
ouvert. Peut-être juste, là, nous expliquer, M. le ministre, on les aura quand,
c'est quoi la... qu'est-ce que vous êtes... bref, de nous donner un peu de
contexte sur ce que vous venez de dire.
M. Carmant : Oui, bien, c'est
des amendements qui doivent passer devant le Conseil des ministres.
M. Cliche-Rivard : Ah! O.K.,
donc demain.
M. Carmant : On espère que
demain après-midi, on... tout sera disponible.
M. Cliche-Rivard : O.K. Il y
a un volet substantif, je suis convaincu, à ces amendements-là. Il y a du
travail à faire de notre côté, en amont, là, une fois que ça sera validé de
votre côté. Ça, c'est en soirée, demain soir, si je comprends bien, le Conseil
des ministres?
M. Carmant : C'est en
après-midi.
M. Cliche-Rivard : En
après-midi. Pendant la pause, là, c'est ça, de 13 heures à 15 heures. C'est sûr
que, là, si... dans l'éventualité où ils sont adoptés, moi, je suis ouvert à ce
qu'on suspende, mais je veux qu'on ait du temps pour les évaluer, puis ne pas
que ce soit morceau par morceau puis qu'on soit sur le moment. Ça fait que,
quand je disais, au début, là, qu'il y a une confiance à rebâtir, là, pas
nécessairement avec vous, mais avec l'équipe du leader, est-ce qu'on peut avoir
un engagement qu'on les aura tous, puis qu'on aura une pause pour les étudier,
puis que, là, on pourra entamer l'étude de l'article cinq? Bref, c'est ça que
je vous demanderais en échange de suspendre, à ce moment-ci, là.
M. Carmant : C'est ça. Donc,
il y en a... il y aura deux séquences, une première pour ceux-là, puis il y
aura une deuxième séquence pour les... ce qui a lien avec les Premières Nations
et Inuits, vu que ça, ça demandait un peu plus de travail à ce niveau-là. Mais,
moi, je n'ai pas d'enjeu à ce qu'on prenne le temps d'en prendre
connaissance.... donc, oui, c'est sûr.
M. Cliche-Rivard : Oui, c'est
ça. Donc, on revient, là, vous... tu sais, est-ce qu'ils peuvent être
communiqués en bloc, tous?
• (16 h 50) •
M. Carmant : Oui, oui,
absolument.
M. Cliche-Rivard : Tous, pour
les Premières Nations et Inuits et pour l'article 5, après le Conseil des
ministres? Non, mais je vous pose la question.
M. Carmant : Non, les
Premières Nations et Inuits, il y aura encore un délai additionnel.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Parfait. Mais ceux de l'article 5, en bloc.
M. Carmant : Oui, oui, on
peut vous les soumettre en bloc.
M. Cliche-Rivard : Après le
Conseil des ministres.
M. Carmant : Oui.
M. Cliche-Rivard : Et non pas
à la pièce, là, qu'on le lit en commentaire.
M. Carmant : Ah oui, oui,
O.K.. Ça, je suis très à l'aise. Oui, oui, ça, je suis très à l'aise.
M. Cliche-Rivard : C'est ça
que je veux dire. Parce que, souvent, c'est de même que ça se passe, là, on...
M. Carmant : Non, ça, je peux...
ça, je suis très à l'aise à vous les soumettre en bloc, là.
M. Cliche-Rivard : O.K. Et,
le cas échéant, on aura donc la possibilité de suspendre pour qu'on puisse en
prendre connaissance?
M. Carmant : Absolument.
M. Cliche-Rivard : Dans ce
contexte-là, M. le Président...
Le Président (M. Provençal)
:Si vous me permettez, parce que c'est
très important, ce que vous venez de soulever, demain, le Conseil des ministres
va se faire, et nous, de toute façon, au niveau de notre agenda, on avait... on
siégeait demain après-midi, donc on n'avait pas de séance demain matin.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Donc, ça veut dire qu'à cette
séance-là, on va toujours être avec l'article 5 suspendu s'il y a consentement.
O.K. Donc, c'était juste... Puis quand vous... on aura les amendements, je
pense que ça va être... pour un bon fonctionnement, on prendra le temps d'en
prendre connaissance. Puis même, à la rigueur, peut-être, à huis clos, de poser
des questions à M. le ministre, pour être sûr qu'il y a une bonne compréhension
des différents amendements qui seront déposés sur cet article-là.
M. Cliche-Rivard : Bien, sur
ces deux engagements-là, M. le Président, moi, je... donc, l'amendement... l'engagement
qu'on les reçoive en bloc, et, deux, qu'on ait du temps pour les étudier avant
qu'on reprenne l'étude détaillée, moi, j'accepte de suspendre l'article 5, sans
problème.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, M. le...
M. Carmant : Ça me va très
bien.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour suspendre?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. À ce moment-ci,
est-ce qu'on peut traiter l'article 6, puis je vais demander à maître... Est-ce
qu'on peut traiter l'article 6, compte tenu qu'on suspend l'article cinq?
M. Bérubé (Mathieu) : Moi,
bien, je serais d'avis que oui.
Le Président (M. Provençal)
:Il n'y a pas de problème? O.K.. Je
veux être sûr qu'on est corrects d'un point de vue traitement de nos articles.
Alors, M. le ministre, vous nous allez nous faire lecture de l'article 6.
M. Carmant : Merci. Merci, M.
le Président. Donc, l'article 6 se lit comme suit :
«Le commissaire exerce ses fonctions en
respectant les responsabilités autrement dévolues à la Commission des droits de
la personne et des droits de la jeunesse par la Charte des droits et libertés
de la personne, chapitre...
M. Carmant : ...C-12 et
la Loi sur la protection de la jeunesse, chapitre P-34.1. Le présent
article du projet de loi impose au Commissaire au bien être et aux droits des
enfants une limite dans l'exercice de ses fonctions. En effet, il prévoit que
le commissaire ne doit pas exercer ses fonctions en empiétant sur les
responsabilités dévolues à la Commission des droits de la personne et des
droits de la jeunesse qui sont prévues par la Charte des droits et libertés de
la personne et la Loi sur la protection de la jeunesse. Ainsi, le Commissaire
n'a pas pour fonction de promouvoir les droits des enfants prévus par la Charte
des droits et libertés de la personne et la Loi sur la protection de la
jeunesse. De plus, il veille à la protection de l'intérêt de l'enfant en dehors
du cadre juridique établi par ces deux textes législatifs. Les responsabilités
de veiller à la protection de l'intérêt de l'enfant et de promouvoir les droits
reconnus par ses textes législatifs continuent d'incomber à la Commission des
droits de la personne et des droits de la jeunesse. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, interventions sur
l'article 6. Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci
beaucoup, M. le Président. C'est... Je comprends que c'est un sujet sensible,
mais c'est un sujet d'une importance fondamentale pour plusieurs personnes, que
ça soit des avocats, des gens qui oeuvrent dans le domaine de la protection de
la jeunesse, et les groupes que nous avons entendus, et les personnes, que ça
soit la Fédération des familles d'accueil, le collectif, maître... évidemment,
Me Leblanc, Mme Audet, et la commission. La raison pour laquelle j'ai
insisté, que ça soit sur l'adoption du principe ou aujourd'hui, au niveau des
remarques préliminaires, est de mettre beaucoup d'emphase sur l'envergure de
cette de cette... de cette étude étoffée de la commission, menée par la
commission pendant une période de deux ans, compte tenu, oui, d'un décès
tragique de la fillette à Granby. Mais ça, c'était le motif qui a déclenché.
Hein, on s'est dit : Il faut faire quelque chose. On remet en question
notre régime de protection de la jeunesse. Et on a fait une étude pendant... On
a regardé 40 ans. Et au bout du compte, la commission, avec tous les
témoignages des personnes impliquées ou des organismes, a fait des constats, et
des constats qui sont très clairs, très précis et hautement justifiés. Et je
dois vous dire, et je ne suis pas la seule qui a été complètement abasourdie à
la lecture du projet de loi, et compte tenu que c'était une recommandation très
importante, et même, moi, je dirais, cette recommandation de transférer tous
les pouvoirs et responsabilités de la CDPDJ au commissaire est au cœur des
pouvoirs et des fonctions de... du commissaire tel qu'envisagé, le vrai chien
de garde, tel qu'envisagé par la commission. Donc, j'aimerais commencer, M. le
ministre, à poser la question pourquoi. Pourquoi est-ce que vous n'avez pas
suivi cette recommandation de la commission Laurent?
M. Carmant : Parce que,
moi, je pars du principe qu'on a 1,6 million d'enfants qui ont besoin
d'avoir un commissaire, que ce... que transférer l'aspect juridique cas par cas
entraînerait une surcharge dans le déploiement du... des fonctions et du rôle
du commissaire. Puis, tu sais, Mme Laurent a compris notre position. Les
ex-commissaires ont dit avoir évolué dans leur pensée. Le Professeur Gobou
disait même que ça édulcorerait fort probablement le rôle de prévention du
commissaire et son rôle de... en premier de promouvoir le bien être et le
respect de tous les droits des enfants. Tu sais, au Québec, là, nos enfants...
M. Carmant : ...ils n'ont pas
besoin de plus de DPJ, là, nos enfants, ils ont besoin de plus de prévention,
plus de services de première ligne, plus de services consensuels, plus de
services volontaires. C'est ça qu'il faut mettre de l'avant. Puis c'est comme
ça qu'on va alléger la tâche de nos intervenantes. Puis c'est comme ça qu'on va
améliorer leur... leur performance sur le terrain. Ce n'est pas en leur donnant
plus de DPJ dans les familles, tu sais. Puis moi, c'est quelque chose en quoi
je crois fermement, là, tu sais, c'est... quand on lit un rapport, là, c'est...
La travailleuse sociale de la DPJ, là, elle ne donne pas de services en
orthophonie. La travailleuse sociale de la DPJ, elle ne prend pas soin de la
santé mentale des parents, elle ne les sort pas de la toxicomanie. C'est ça
qu'on a besoin puis c'est pour ça qu'on a besoin d'un commissaire qui va avoir
une vue d'ensemble, qui va prévenir tout ça. Si... moi, sincèrement, sinon,
moi, j'ai l'impression qu'on va rater le bateau, si on ne fait pas ça.
Mme Garceau : Mais on a déjà
raté le bateau, comme... il faut se dire les vraies choses. Et plus de
prévention, je suis d'accord avec vous, plus de défense des droits de nos
enfants. Ah oui, et il y a un grand manque en ce moment. La CDPDJ ne joue pas
pleinement son rôle et vous le savez, M. le ministre, vous l'avez dit jeudi
dernier. Vous l'avez confirmé, il y a un manque de confiance. Mais ce n'est pas
parce qu'il y a un manque de confiance dans la CDPDJ qu'on va bousculer les
choses. Mais moi, je ne sais pas si on ne le fait pas en ce moment, parce
que... puis moi, je peux retourner et parler de... du fait, on avait plusieurs
groupes, incluant des procureurs, et on le sait très bien que la CDPDJ n'est
pas sur le terrain, intervient maintenant à peine devant les tribunaux pour la
défense des droits des enfants. Parce que, là, on veut restreindre, de leur
propre gré, leur propre chef, on va restreindre des interventions judiciaires
pour des cas de lésion de droits systémiques. Ce n'est pas ça, la défense des
droits des enfants, ça ne peut pas être lié à : On va intervenir juste
quand c'est des droits de lésion systémique. Ça ne peut être pas ça. Puis ce
n'était pas ça qui était envisagé non plus par les recommandations de la
commission. Parce que c'est ça, c'est de carrément mettre de côté et avec grand
respect... et c'est pour ça que j'ai de la difficulté à comprendre la
justification, ce n'est pas 1,6 million d'enfants qui ont besoin du commissaire.
• (17 heures) •
M. Carmant : Ah! Oui.
Mme Garceau : Ah! En
prévention? Aussi pour la défense de leurs droits. Et la CDPDJ ne remplit pas
son mandat à cet égard. Et ça, vous le savez très bien. Et il y en a plusieurs,
plusieurs qui sont complètement anéantis par le fait qu'il n'y aura pas de
transfert, parce qu'au bout du compte, on a... Puis je peux passer à travers le
rapport de la CDPDJ en 2022-2023, il y a... dans seulement 1 % des cas,
l'auteur de la demande intervention est un enfant. 1 %. Le commissaire
qu'on veut avoir, le commissaire envisagé par la commission Laurent, c'était un
commissaire qui va porter la voix de tous les enfants. On ne peut pas... Ça ne
peut pas être la CDPDJ qui fait ça, là, parce qu'elle ne le fait pas. Elle ne
remplit même pas son rôle en termes de défenseur des droits des enfants. C'est
un grand problème. C'est... lorsqu'on ne retourne pas des appels des avocats,
lorsqu'on... et on doit notifier toutes les demandes en lésion de droits
doivent être notifiées à la CDPDJ...
17 h (version non révisée)
Mme Garceau : ...ils n'interviennent
pas devant les tribunaux. Et, même quand on regarde le rapport de 2022-2023,
là, demandez l'heure, combien de fois est-ce qu'ils sont intervenus à la
Chambre de la jeunesse? Parce qu'en ce moment on voit un gros zéro en termes de
jugements rendus où ils seraient impliqués. C'est quand même assez... Ça
témoigne, si je peux dire, d'un manque d'implication, d'un manque d'intervention.
Il y a eu une décision qui a été prise pour leur raison qui leur est propre,
mais ça ne veut pas dire que c'est une décision qui est dans l'intérêt
supérieur des enfants. Et ce n'est pas parce que les parents sont représentés
par avocat et qu'un enfant est représenté par avocat, parce qu'on sait qu'il y
en a, des cas où les enfants... il y a peut-être un avocat, mais l'avocat n'a
même pas... n'a même pas parlé, n'a même pas rencontré l'enfant. La CDPDJ, là,
ne se déplace pas pour aller rencontrer des enfants. La CDPDJ est là pour des
gros, gros dossiers et c'est tout.
Et, à un moment donné, quand la commission
a fait... a fait une étude étoffée et ont rencontré, si on peut dire, les
acteurs dans le système et qui viennent nous dire : Oui, on a fait le
constat, il faut que ça soit... il faut qu'on change et il faut qu'il y ait un
changement de structure et de législation... Et ça, ça prend, oui, du courage à
le faire. Et la fusion en 1995, ça avait été dit, il y avait des craintes que
la jeunesse, la protection des enfants, la défense et le respect de leurs
droits ne seraient pas au premier plan. Ça serait... Et j'ai écouté les
représentations des commissaires, et, Mme Laurent, à un moment donné, vers la
fin, puis ce n'est pas très clair qu'on lui a dit de lâcher prise de... allez
réécouter son témoignage, et, à la fin, elle est très claire, elle le dit :
Il va avoir des incohérences et vous allez revenir et vous allez l'appliquer,
ma recommandation, c'est une question de temps. Et les deux autres commissaires
ont dit à peu près la même chose : C'est une question de temps. Parce que
ce commissaire doit avoir envisagé par la commission.
Et je veux... je veux le citer parce que c'est
très important, parce que ça va au cœur des fonctions et des pouvoirs. Ce n'était
pas juste un champion, comme vous avez dit, de prévention, ce n'était pas du tout
l'esprit. Ça, là... Puis je l'ai, mon sac, là, il est ici, le rapport de 550 pages,
le message exprimé et la recommandation qui est liée au cœur des pouvoirs et
des fonctions, c'était le transfert. On voulait dire : Vous savez, vous
êtes très occupés avec la charte, des cas de discrimination. Vous avez combien
de personnel, M. le ministre, qui s'occupe de la jeunesse à temps plein à la
CDPDJ? On parle d'un budget de 10 % puis d'un personnel à 10 %
dévoué. Mme Laurent et les commissaires voulaient avoir la création d'une
institution indépendante qui était pour être la seule voix pour les enfants en
prévention, mais aussi la promotion, et la défense, et le respect de leurs
droits. C'est pour ça qu'ils ont insisté sur la charte, l'adoption d'une charte
pour pouvoir défendre les droits des enfants. Et je la cite et je cite le
rapport : «Nous croyons que la promotion et la défense des droits doivent
être...
Mme Garceau : ...au cœur du
mandat du Commissaire au bien-être et aux droits des enfants. Pas la
prévention. La prévention, c'est un élément. Il doit être en mesure de poser
des actions concrètes pour promouvoir et défendre les droits des enfants au
Québec, de traiter de certaines plaintes et de diriger et d'accompagner les
enfants vers les bonnes ressources quand leurs droits ne sont pas respectés. Et
il y a des exemples dans d'autres provinces où c'est la façon qu'ils gèrent le
système au niveau de la... c'est des ombudsmans, c'est des protecteurs, c'est
des... de la défense des droits des enfants. C'est leur bureau qui se présente
pour défendre les intérêts des enfants. Et c'était ça... Et la question de
surcharge, vous ne pensez pas que ça a été discuté? Que dans le mandat large...
Et c'est pour ça qu'il y a eu et c'est pour ça que je suis revenu avec :
Il faut s'assurer que ce commissaire va avoir le budget, va avoir le personnel
pour évidemment les ressources, pour bien exécuter ce rôle qui est d'une
importance capitale.
M. Carmant : Je pense que la
commission a focussé vraiment sur la protection de la jeunesse, là, qui est une
loi d'exception. Moi, mon point, c'est que ce serait un prix trop grand à payer
que de priver 1,5 million d'enfants de l'appui d'un commissaire sur des
personnes handicapées, des personnes qui ont d'autres problèmes pour tout le
travail qui va être mis sur les lésions de droit et ce que fait la CDPDJ. J'ai
entendu ce qui a été dit sur la CDPDJ, je pense qu'il faut travailler sur
améliorer la fonction de la CDPDJ. Ça, je peux... tu sais, je peux travailler
avec mon collègue ministre de la Justice, mais je pense que le concept du
commissaire, ce qu'on met sur la table, c'est tellement important pour
l'enfance, puis là on va aller jusqu'à 25 ans pour tous les vulnérables.
Tu sais, il faut voir l'ampleur de la chose puis l'importance. Puis encore une
fois, ce n'est pas juste de déplacer les avocats de la CDPDJ, de la CDPDJ vers
le commissaire qui vont les choses, il faut aller guérir le bobo, puis ça, tu
sais, ça, on le sait qu'il faut travailler là-dessus. Mais je pense que de
priver tant d'enfants d'un commissaire, je ne suis pas sûr que c'est... Moi, en
tout cas, je suis convaincu que ce n'est pas la chose à faire.
• (17 h 10) •
Mme Garceau : Mais d'où vient
cette idée, M. le ministre, avec respect, là? Vous êtes en train de dire à la
commission, qu'ils ont investi deux ans de leur temps, avec
4 000 personnes qu'ils ont rencontrées, avec tous les mémoires, que
leur opinion n'est pas valide.
M. Carmant : Je dis qu'on est
en train de créer quelque chose d'extraordinaire et que tous les enfants du
Québec méritent d'en profiter.
Mme Garceau : Bien, c'est
aussi pour ça qu'on a un rapport qui ne dit pas le contraire. Ça ne dit pas que
le commissaire est là pour tous les enfants. Il a un rôle, oui, en raison de la
prévention, oui, mais le cœur, c'était de défendre les droits des enfants parce
qu'il y a des lacunes importantes dans le système. Il y a un manque de volonté
puis il y a une indifférence. C'est grave. Et vous avez aussi, dans le cadre de
l'équipe... et ça aussi, il faudrait le réviser, mais peut-être, c'est une
bonne raison aussi que tout soit dans un bureau d'un commissaire avec une
équipe parce que, là, avec l'équipe en place... Et vous avez, d'après ce que je
comprends, deux avocates au niveau du volet jeunesse, des criminologues, des
anciens intervenants de la DPJ qui sont au niveau du... de l'équipe jeunesse.
L'indépendance, là, je la questionne, je la questionne sérieusement parce que
je sais très bien... et ça... Et c'est pour ça que j'ai parlé de... L'histoire
se répète. L'histoire se répète parce qu'on a un genre de modus operandi...
Mme Garceau : ...de CDPDJ va
faire des recommandations à la DPJ, mais ne fais pas de suivi. Donc, la DPJ
fait... n'est pas obligée de suivre les recommandations puis il n'y a pas de
suivi par la suite. Il n'y a pas de suivi concernant des avis de contention,
d'isolement d'enfant. Ils ne font pas de suivi, la CDPDJ. Il y en a, des
enfants, là, qui sont là dans des salles pour des jours. Il y a des avocats qui
se battent pour sortir des enfants. Aïe, des habeas corpus, là, c'est
hallucinant qu'on est rendu là pour sortir des enfants des centres de
réadaptation. Et c'est pour ça que tout le monde... la pression, là, tout le
monde sentait la soupe chaude dans les derniers mois avec l'augmentation des
signalements, du jamais vu, le manque d'intervenants, ça fait en sorte que les
droits de nos enfants sont lésés. Et là on ne parle pas des... juste des
lésions systémiques, on parle de jeunes filles, 13, 14, 15 ans, des
agressions sexuelles dans des centres de réadaptation puis on ne fait
absolument rien, il n'y a pas d'enquête, on ne fait pas de suivi, il n'y a pas
d'aide psychologique. C'est ça, là, la CDPDJ, on n'enquête pas.
M. Carmant : Bien, ce n'est
pas exactement ce qu'ils sont venus nous dire, là, ils ont montré des chiffres
qui... c'était assez éloquent. Tu sais, moi, je ferais attention à juger de la
bonne foi de la CDPDJ, là. Tu sais, j'entends qu'il y a des enjeux, donc, qu'il
y a des enjeux avec les avocats, ça, il faut regarder ça avec mon collègue à la
justice, il faut regarder ça.
Mais, tu sais, encore une fois, si on veut
vraiment diminuer le nombre de signalements, il faut agir en amont de la DPJ,
ça, c'est... tout le monde est d'accord avec ça. Ce n'est pas en allant dans
les lésions de droit ou en allant... en ajoutant plus de DPJ sur le terrain
qu'on va améliorer les choses, c'est en allant en amont de la DPJ.
Mme Garceau : ...M. le
ministre, avec grand respect, il faut améliorer, en ce moment, le sort de ces
enfants. Quand la commission parle, et on a entendu, là, les avocats, les
organismes qu'on a... les voix des enfants ne sont pas entendues.
Une voix : ...
Mme Garceau : Oui, mais le
commissaire doit être là non seulement pour les rencontrer, les enfants, mais
aussi exprimer leurs souhaits, leurs besoins, leurs préoccupations.
Une voix : Il va être là pour
ça.
Mme Garceau : Oui, mais là il
ne sera pas là pour ça parce qu'il ne pourra pas faire d'enquête. Parce que là
tout est lié, il va faire quel genre d'enquête? Il va intervenir dans quels
genres de dossiers, ce commissaire? Parce que là...
M. Carmant : Mais tout le
monde pourra contacter le commissaire, même ceux en centre jeunesse. Au
contraire, les enfants des centres jeunesse vont savoir qu'il y a un
commissaire.
Mme Garceau : Oui, mais ils
n'auront pas... Mais c'est ça, monsieur, il est là où le bât blesse, là, il
n'aura pas de pouvoir. Il n'aura pas de pouvoir parce que là on va dire :
Non, non, non, ça, c'est la CDPDJ. N'importe quoi qui va être lié à la Loi sur
la protection de la jeunesse ou la charte, c'est la CDPDJ. C'est pour ça que
l'article 6 ne peut pas rester comme ça parce qu'on a un commissaire, là,
avec les mains liées, il ne pourra pas faire le travail fondamental de défendre
et de... les droits des enfants, ça va être la... ça va être laissé encore à la
CDPDJ. Ce n'est pas ça du tout, ce rapport de 550 pages.
Je ne comprends pas. On est... et c'est pour
ça que, oui, ça prend du courage pour changer les choses, oui, ça prend du
courage pour changer la structure, mais il n'y a rien de plus important, rien
de plus important que nos enfants, et leur sécurité, et leur développement,
puis de s'assurer qu'ils soient protégés. Puis il y en a trop, en ce moment, M.
le ministre, qui ne sont pas protégés et qu'on les échappe.
M. Carmant : Mais je vous
rappelle, il y a 1,6 million d'enfants au Québec...
Mme Garceau : ...mais ce n'est
pas 1,6 million d'enfants, M. le ministre, qui sont sous la charge de la
protection de la jeunesse.
M. Carmant : Je pense que
c'est une vue stéréoscopique que vous nous décrivez là. Moi, je pense qu'il y a
beaucoup d'enfants qui ont besoin de promotion, de prévention, de se faire
écouter. Il y a beaucoup d'enfants qui ont des enjeux et qui ne sont pas à la
protection de la jeunesse. C'est une réalité, c'est une grande réalité de la
société, là, tu sais. Autour de la table, il y a des enfants qui ont... de nos
enfants qui ont besoin d'aide, là. Puis, tu sais, il faut qu'ils aient accès au
commissaire. Puis, comme je vous dis, regardons les problèmes de la CDPDJ à
l'extérieur du projet de loi, mais, pour le commissaire, il faut vraiment qu'il
puisse agir auprès de tous les enfants, et de le... de l'obliger à faire
enquête dans des cas comme la CDPDJ le fait, ça va monopoliser son temps.
Mme Garceau : Mais, M. le
ministre...
Le Président (M. Provençal)
:À titre informatif, il vous reste 30
secondes, Mme la députée.
Mme Garceau : 30 secondes.
Conclusion, ici, on va déposer un amendement, mais, conclusion, ici, on veut un
commissaire dévoué à 100 % du temps, pas à 10 % du temps. Ça a été
une mauvaise décision de fusionner, puis là on a subi les conséquences depuis
trop d'années. Donc, je vais faire un amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Avant de déposer votre amendement, ça
fait longtemps que le député de Saint-Henri-Sainte-Anne a demandé la parole, et
votre collègue aussi, alors, M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, M. le Président. M. le ministre, moi, j'aimerais ça, vous entendre.
J'aime beaucoup ça, vous entendre, parce que vous... Quand même, vous parlez
pour le législateur puis vous... évidemment, comme nous, mais vous allez donner
les indications pour la suite. Vous avez entendu comme moi, là, les
interventions, les gens qui sont venus nous parler. Où est-ce que vous en êtes,
vous, là, personnellement, avec ce que vous avez entendu? Le statu quo est
possible, le statu quo n'est pas possible? Bon, je comprends que, le transfert
des pouvoirs, vous n'êtes pas là, mais il y a un enjeu, quand même, vous le
reconnaissez, là?
• (17 h 20) •
M. Carmant : Oui, j'ai
entendu comme vous ce qui a été dit. Et depuis, d'ailleurs, les consultations,
je suis en discussion avec mon collègue à la Justice pour voir s'il y a des
choses qu'on peut améliorer au niveau de la CDPDJ puis surtout de leur
interaction avec les juristes, là, qui semblent être vraiment problématiques,
là. Tu sais, on ne veut pas, personne ne veut que les gens se sentent négligés
par la CDPDJ, là. Puis est-ce que c'est un manque de suivi ou un manque de
réponse? Parce qu'eux, ce qu'ils nous ont dit, puis vous étiez là, c'est que
les conflits, les lésions de droit, ils les règlent avec les DPJ. Donc,
d'entendre il n'y a pas de suivi, je suis un peu... tu sais, je suis un peu...
M. Cliche-Rivard : Bien, moi,
j'ai feuilleté puis... j'ai beaucoup discuté avec quelques collègues, j'ai
feuilleté le rapport de la CDPDJ de l'année dernière. Je lis qu'il y a eu 463
plaintes reçues, 44 % ont été traitées. Donc, j'entends qu'il y a
66 % des demandes qui ont été déposées en enquête qui n'ont pas été
traitées, puis la principale raison de ça, c'est le fait que le dossier était
devant le tribunal.
Puis là on en a parlé, de cet article 23,
là, là, on a parlé aussi de l'interprétation qu'on va donner à cet article 23.
Est-ce que c'est parce que l'enfant ou le dossier de l'enfant est devant le
tribunal, est-ce que c'est parce que la lésion ou, en tout cas, le bris précis
est devant le tribunal, semble avoir un enjeu? On nous a dit que seulement...
pour 2022-2023, seulement quatre dossiers ont été présentés devant le comité des
enquêtes, quatre dossiers pour une année complète. L'année précédente, il y en
avait 52. Mais avec ce qu'on entend, là, quatre dossiers seulement, il y a des
questions qui se posent. Il y a eu une vingtaine de dossiers de lésion de droit
déposés au tribunal l'année dernière. La CDPDJ n'est intervenue dans aucune des
20 demandes, zéro.
Et le fameux dossier, là, où ils
interviennent à la Cour suprême, on attend... on apprend qu'ils ont été forcés
d'intervenir, ils ont été mis en cause, et la juge de première instance a
critiqué le fait que, malgré sa demande, la CDPDJ n'était pas venue intervenir.
Donc, on nous dit qu'on intervient de temps en temps, mais ça reste quand même
surprenant et ça reste problématique.
Et ensuite on nous explique aussi qu'aucun
atelier sur les droits n'est donné en centre de réadapt ou en foyer de groupe
par la CDPDJ, aucun, que la situation avait été dénoncée par le rapport
Laurent, on réfère à Mme...
M. Cliche-Rivard : ...Bourdages,
là, son témoignage est que les jeunes eux-mêmes sont très rarement le public
ciblé en termes d'information sur leurs droits. Donc moi, je suis dans une
posture où je pense et j'essaie d'être le plus raisonnable possible. Moi, j'ai
entendu Mme Laurent, puis c'est vrai ce que ma collègue dit, hein, qu'elle
s'est dite déçue, elle a dit : Ce n'est peut être pas possible maintenant,
mais qu'elle maintient sur le long terme. Elle a compris que ça allait en
rester là. On est quand même loin de l'aveu complet que sa position est
dramatiquement différente. Mais c'est vrai qu'elle a dit que c'était différent.
C'est vrai. Puis c'est vrai que les ex-commissaires aussi sont venus le dire.
Donc moi, je suis prêt à les suivre, mais moi, je ne peux pas accepter le statu
quo, là. Ça... il y a un bris de confiance, ça ne fonctionne pas. Puis je ne
suis pas en train de... de... de prêter de mauvaises intentions à la CDPDJ,
mais là, et vous l'avez dit : À quelque part, il y a un courant qui ne
passe pas où il y a un blocage où... Moi, quand on parle de l'intérêt
supérieur des enfants, ça devrait être dans la... dans le fin fond de la
dernière possibilité, quand le dossier est réglé, là, que la CDPDJ s'en retire,
là. Quand c'est l'intérêt supérieur des enfants, regarde, au pire on va
dédoubler les... au pire ils viendront avec... devant le tribunal avec. Au
pire, ils vont faire le suivi jusqu'au bout. Mais on ne peut pas avoir des...
des avocats qui appellent à la commission, des avocats, là, ils savent, là,
puis je veux dire, puis qui sont sans réponse. On ne peut pas avoir la moitié
des plaintes non retenues parce qu'il y a un dossier devant le tribunal dont on
ne sait pas vraiment c'est quoi la perspective. Ça fait que moi, je suis à...
Vous parlez avec votre collègue la
justice, mais là, moi, je ne pourrais pas fermer ce... En tout cas, mon âme et
conscience, fermer cet article-à puis ce projet de loi là sans quelque chose de
concret, là, parce que là, nous, on rate le bateau complètement. On ne fait
plus partie des discussions. Il n'y a pas d'autre commission après. Tu sais, on
n'est pas au Conseil des ministres, on ne sait pas où est-ce que ça s'en va,
cette histoire-là. On... Il y a l'étude des crédits, mais voulons...
voulons-nous vraiment que ça se passe en étude de crédits? Je pense qu'on est
capable de faire un travail consensuel, et moi je vois une approche possible ou
je vois une discussion qui peut être de la nature consensuelle comme celle
qu'on a eue pour l'aide médicale à mourir. Je vois le genre de dossier où on
est capable de s'entendre, là. Donc, moi, je... je vous tends la main, là, pour
qu'on ait une contrepartie, là, ou qu'il y ait un engagement, ou qu'il y a
quelque chose qui se passe parce que, le statu quo, il va être difficile, là.
Puis moi, je veux appuyer votre commissaire. Je veux que notre formation
politique soit capable d'appeler votre commissaire. Mais s'il n'y a pas de
«round two», là, ou s'il n'y a pas quelque chose qui s'en vient, ou s'il n'y a
pas un engagement formel et ferme qu'il y a quelque chose qui va être fait sur
l'article 23. Ça va être difficile.
Une voix :...
M. Cliche-Rivard : Je vais
parler quand même un petit peu. Il y a un bris de confiance, là, puis bon, vous
me direz : Bon, ça ne fait pas très longtemps que je suis parlementaire,
mais quand même j'ai fait plusieurs projets de loi. Je n'ai pas reçu des
appels, des témoignages ou... à tous les niveaux, jusqu'à très haut niveau,
puis je ne vais citer personne, là, mais j'ai... Le terrain est très inquiet,
puis il n'y aura pas 18 occasions comme il y en a aujourd'hui. Puis est-ce
que c'est d'inviter la justice à venir ici en commission? Moi, j e suis très
ouvert, il est le bienvenu. Mais on ne peut pas juste rester les bras croisés,
ici dans l'opposition, puis se dire que l'article 6 passe, le projet de
loi passe, là, puis bien, c'est une occasion ratée puis tant pis, là, on ne
peut pas. Ça fait que je vous lance... je suis prêt à vous entendre sur
jusqu'où vous voulez aller et comment vous voulez aller. Mais moi, je vais en
faire une condition à ma capacité d'appuyer ou pas, là, pour la suite, là.
M. Carmant : Mais je demeure
avec le fait que même si on transfère la CDPDJ au... on ne règle pas le
problème, tu sais, c'est ça le point, là.
M. Cliche-Rivard : Mais je ne
souhaite pas le transfert. Mais ma collègue et moi, on n'a pas la même
position. Moi, je vous dis : pour l'instant du moins, ne transférons pas,
mais on a un enjeu à régler demain matin sur l'article 23, là, puis c'est
sur ce volet-là que...
M. Carmant : Oui. Mais maintenant,
je...
M. Carmant : ...pense pas que
c'est ici le meilleur endroit pour régler cet enjeu-là.
M. Cliche-Rivard : Mais
alors, offrez-nous le bon canal ou le bon forum. Parce que nous après ici, on
n'a rien, là. Vous le savez, là, vous connaissez la game, là. Je peux le
comprendre, ça, c'est intéressant ce que vous dites, que ce n'est peut-être pas
dans le PL 37... Bien évidemment, avec égard pour les positions différentes,
là, mais cela dit, si nous, on ferme les livres sur le 37, c'est... pour nous,
c'est terminé, jusqu'au rapport de mise en œuvre, dans cinq ans, et encore...
Bien, trois ou deux ou...
Mme Garceau : ...
M. Cliche-Rivard : Bien,
mettons, moi, je vais dire trois.
M. Carmant : Puis, bien,
suspendons, puis je vais... il faut que je réfléchisse.
Le Président (M. Provençal)
:De toute manière, Mme la députée de
D'Arcy-McGee va déposer un amendement à l'article six. Est-ce que vous
suspendez immédiatement ou vous voulez qu'on traite l'amendement. O.K.
Suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 29)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 46)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons les travaux. Alors,
durant la suspension, il y a eu quand même des échanges qui se sont faits. Et
je vous rappelle qu'on est sur l'article 6. Mme la députée de D'Arcy-McGee
avait annoncé qu'elle aurait un amendement, mais cependant, suite aux
discussions, il y aurait peut-être une proposition de suspendre l'article 6. On
pourra toujours redéposer l'amendement éventuellement. Alors, est-ce qu'il y a
consentement pour suspendre l'article 6?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement. Merci beaucoup. Suite
au consentement, là je me retourne toujours vers les légistes parce que je veux
m'assurer qu'il n'y a pas de problème. On peut aller à l'article 7. Alors, M.
le ministre, je vais vous invite à lire l'article 7. Oui, Mme... Allez.
Mme Garceau : ...M. le
Président, mais là, en tout cas, je regarde la suite des choses, compte tenu qu'on
a suspendu 5, là on suspend 6, c'est sûr qu'il faut suspendre 8, les pouvoirs.
On ne peut pas aller dans les pouvoirs. Donc, je regarde, il faudrait aller à
9...
Des voix : ...
Mme Garceau : ...Ah!
Excuse. 7, oui.
Le Président (M. Provençal)
:On est à 7 présentement.
Mme Garceau : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Mais vous avez remarqué que je
demande toujours l'avis des légistes pour savoir s'il n'y a pas problématique à
traiter l'article, compte tenu qu'il y a d'autres articles précédemment qui
sont suspendus. Est-ce que tout le monde est en accord pour qu'on puisse
traiter l'article 7?
Mme Garceau : Oui. Oui,
oui.
Le Président (M. Provençal)
:Merci.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, M. le ministre, on traiterait
l'article 7 pour le moment.
M. Carmant : Parfait!
Merci, M. le Président. L'article 7 se lit comme suit :
«Le commissaire exerce ses fonctions à
temps plein et de façon exclusive.»
Cet article du projet de loi prévoit que
le Commissaire au bien être et aux droits des enfants exerce ses fonctions à
temps plein et de façon exclusive, ce qui l'empêche d'exercer d'autres
fonctions. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, interventions sur
l'article 7? Allez-y, Mme la députée.
Mme Garceau : Oui, je
sais. Oui, en termes d'exercer d'autres fonctions, là, je regarde le
commentaire. Oui, c'est sûr qu'il va exercer ses fonctions à temps plein, de
façon exclusive. Mais lorsque vous dites «ce qui l'empêche d'exercer d'autres fonctions»,
rémunérées, je présume. Parce que, là, il pourrait peut-être siéger sur un
conseil, il pourrait être, je ne sais pas, bénévole ou siéger sur un conseil
d'administration de façon... qu'il serait un bénévole, là. C'est juste...
M. Carmant : Moi je sais
que j'ai une fonction exclusive, là. Moi, je n'ai le droit de ne rien faire
d'autre, là, mais...
M. Bérubé (Mathieu) : Ce
serait peut-être une forme de validation, mais je pense qu'en fait c'est ça,
vraiment, l'idée, c'est qu'il s'occupe exclusivement de cette fonction-là, là,
qui est... donc techniquement il n'ait pas d'autres activités parallèles, là.
Je ne sais pas si... C'est pour ça que je vous dis, il y aurait peut-être des
petites validations à faire, mais je ne sais pas s'il n'y a pas aussi une
question ou un enjeu, là, pour s'assurer qu'il ne soit pas en conflit
d'intérêts, là, par rapport à d'autres fonctions, notamment, là. Puis
évidemment, là, il y a la question du temps plein, là. C'est... Je pense qu'on
peut facilement le voir, là, avec les fonctions qui lui sont confiées. Il y a
du travail à faire, là.
• (17 h 50) •
Le Président (M. Provençal)
:Compte tenu que c'est... On ajoute
dans le commentaire que c'est exclusif.
M. Carmant : ...rien
d'autre, là.
Mme Garceau : O.K. Moi,
je n'ai pas d'autres commentaires.
Le Président (M. Provençal)
:Est ce qu'il y a des interventions
sur l'article 7? Non. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'article 7, est-ce que l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Maintenant, Mme la
députée de... a souligné que l'article 8 pouvait... peut avoir
certaines... certains liens avec des articles suspendus. Est-ce que c'est le
cas?
M. Carmant : Oui. On
fait un bond quantique jusqu'à l'article 19, M. le Président, là?
Le Président (M. Provençal)
:Pardon?
M. Carmant : On fait un
bond significatif jusqu'à l'article 19.
Le Président (M. Provençal)
:Pour vous taquiner, je vous dirais
que ce n'est pas banal comme chute... 19 qui est dans le chapitre qui vise sur
l'organisation.
M. Carmant : Exact.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, oui, moi aussi. Allez-y, M. le
député.
M. Cliche-Rivard : Bon,
juste pour revenir, là, en début de séance, on n'a pas consenti par bloc, là.
Ce que je comprends, ce que vous nous demandez le consentement, maintenant,
pour se rendre à... à l'article...
Le Président (M. Provençal)
:En fait, ce que j'aurais dû dire, si
on ne se rend pas à l'article 19, est ce que vous consentez à ce qu'on
suspende les articles 8 à 18? J'ai...
M. Cliche-Rivard : C'est
ce que je voulais souligner dans la procédure.
Le Président (M. Provençal)
:J'ai failli à mon devoir de
présidence. Merci de me rappeler correctement.
M. Cliche-Rivard : Il y
consentement, M. le Président, dans cette formulation-là, tout à fait.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement pour suspendre les
articles 8 à 18. Merci beaucoup. Alors, ce qui veut dire que vous avez
maintenant la permission de faire la lecture de l'article 19, M. le
ministre.
M. Carmant : Merci, M.
le Président, j'apprécie. J'apprécie. Donc, l'article 19 se lit comme
suit :
«En cas d'absence ou d'empêchement du
commissaire ou de vacance de son poste, il est remplacé par une personne nommée
temporairement à cette fin par le gouvernement qui détermine, s'il y a lieu, la
rémunération...
M. Carmant : ...les avantages
sociaux et les autres conditions de travail de cette personne. Le présent
article du projet de loi en introduit le chapitre IV, lequel porte sur
l'organisation du Commissaire au bien-être et aux droits des enfants. L'article
prévoit la procédure applicable afin de pallier l'absence ou l'empêchement du
commissaire ou la vacance de son poste. Dans un tel cas, le gouvernement doit
procéder à la nomination temporaire d'une personne et déterminer, le cas
échéant, sa rémunération, ses avantages sociaux et ses autres conditions de
travail.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions? Oui, M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. L'absence, M. le ministre, pouvez-vous la définir, nous
expliquer, là? Au bout de quoi ou de combien de temps le commissaire devient-il
absent?
M. Carmant : Bien, je ne sais
pas si c'est normé par le... au niveau juridique, M. le Président, là, absence
étant la non-présence, là.
Le Président (M. Provençal)
:Maître.
M. Bérubé (Mathieu) : À ma
connaissance, il n'y a pas de délai spécifique, mais, normalement, quand on
parle d'empêchement ou d'absence, là, sauf erreur, c'est sur une période de
temps assez longue, là. On penserait, par exemple, peut-être, à un arrêt de
travail, par exemple, pour une cause personnelle, comme une maladie quelconque,
ce serait également un empêchement, à ce moment-ci, là, mais je ne crois pas
que c'est pour régir, tu sais, de courtes absences, par exemple, des vacances,
là, exact.
M. Cliche-Rivard : Et là,
dans le scénario qui nous occupe, le commissaire n'a pas lui-même démissionné,
il est comme incapable de le faire ou... c'est ça?
M. Bérubé (Mathieu) : Effectivement.
M. Cliche-Rivard : Et il n'y
a pas de faute grave qui amènerait à sa destitution, ça fait qu'on procède par
19.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
M. Cliche-Rivard : C'est ça?
C'est ça, le mécanisme de 19, c'est ça, le commissaire va rester commissaire,
il n'est pas destitué, puis là on nomme un intérim jusqu'à la fin de son
mandat, mais lui-même... parce que destitution ne nous permet pas.... tu sais,
c'est juste pour bien comprendre la mécanique. Pourquoi on utiliserait 19, en
fait, là?
M. Bérubé (Mathieu) : En
fait, c'est... je réitère mon... J'étais là à hocher la tête, mais, en fait,
non, s'il y a une vacance de son poste parce que justement il a été destitué ou
il a démissionné de son poste, bien, le 19 pourrait, à mon sens, être potentiellement
utilisé pour un certain temps, de façon temporaire, de nommer quelqu'un qui le
remplace jusqu'à tant qu'on le remplace en bonne et due forme, suivant la
procédure qui est prévue.
M. Cliche-Rivard : Jusqu'à la
validation par les deux tiers de l'Assemblée nationale?
M. Bérubé (Mathieu) : Voilà.
C'est ça.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci. Et combien
de temps est-ce que vous prévoyez si une personne est nommée de façon temporaire,
qu'ils vont être là avant qu'on nomme un nouveau commissaire? Parce que, là, on
indique que la personne temporaire serait nommée par le gouvernement, tandis
que le commissaire est élu par l'Assemblée nationale. Donc, quelle période...
jusqu'à combien de temps est-ce qu'il peut y avoir cette personne nommée de
façon temporaire avant qu'on procède à la nomination d'un nouveau commissaire
permanent? Ça ne peut pas être la durée du mandat, parce que, par exemple, il
leur reste deux ans, donc on voudrait que vous précisiez, justement, la période
pour le temporaire, parce que, comme j'ai dit, quand même, le commissaire,
c'est un vote par l'Assemblée nationale, et là on parle de nommer quelqu'un.
Et aussi, je ne sais pas si c'est dans vos
pensées, mais est-ce que, par exemple, ça serait quelqu'un qui est déjà dans
l'équipe du commissaire ou est-ce qu'on va chercher à l'extérieur? Quel est le
mécanisme que vous vous donnez pour aller chercher cette personne-là?
M. Carmant : Je ne sais pas
s'il y a d'autres délais qui ont déjà été nommés pour d'autres postes du genre.
Je pense qu'idéalement ce serait quelqu'un qui est déjà dans l'équipe. La durée
de l'absence, je n'ai pas réfléchi à quelle serait une durée raisonnable, là,
trois mois, six mois.
Mme Prass : C'est important
de le préciser, justement parce que, là, c'est ouvert à interprétation et ,
comme je l'ai dit, ça peut être deux ans, trois ans qu'ils restent dans le
mandat du commissaire. Et il ne faudrait pas que ça reste indéterminé ou
temporaire pendant toute cette période, donc je pense que c'est important que
vous mettez un échéancier.
M. Carmant : Avez-vous des
propositions?
M. Cliche-Rivard : ...dire
«d'au plus six mois».
M. Bérubé (Mathieu) : Peut-être
juste rajouter un petit élément sur le propos. Ce qui est prévu, en fait, les
mécaniques, là, pour les... dans les lois constitutives des personnes désignées
par l'Assemblée nationale, il n'y a pas de délai comme tel, tu sais. Donc,
c'est-à-dire, quand il y a une vacance à un poste ou un empêchement, bref, ou
une absence quelconque, on dit que, bon, soit dans le cas du Protecteur du
citoyen, c'est un vice-protecteur qui est désigné jusqu'à tant que le
Protecteur du citoyen soit nommé conformément à l'article 1. Tu sais, l'esprit
de la loi, évidemment, du fait qu'on parle d'un remplacement temporaire, ce
n'est pas une durée de mandat, là, tu sais, j'ai quand même l'impression que,
tu sais, l'idée, c'est que c'est temporaire, mais on procède quand même au
renouvellement, dans le fond, d'un nouveau commissaire...
Mme Prass : ...c'est justement
l'élément qui manque. On présume, mais sans le spécifier, parce qu'encore une
fois le temporaire va être nommé par le gouvernement, le commissaire est voté
par l'Assemblée nationale. Donc, ce n'est pas le même processus, et donc on ne
peut pas laisser une personne qui a été nommée pendant une période, comme je
l'ai dit, qui peut aller de deux à trois ans, pour terminer le mandat du
commissaire original. Donc, je pense qu'il est important de préciser la période
de temps qu'une personne peut être là de façon temporaire, qui a été nommée par
le gouvernement. Donc, je ne sais pas si c'est six mois, mais je pense que
c'est important de le préciser parce que, sinon, dépendamment de si le
commissaire, comme je dis, en début de mandat, etc., doit quitter pour une
raison de maladie, bien, on ne peut pas laisser une personne là pendant trois
ans qui a été nommée, qui n'a pas passé par le même processus. Donc, je pense
que c'est important que vous le spécifiiez.
M. Bérubé (Mathieu) : Bien,
évidemment, là, il y a peut être d'autres enjeux à considérer. Tu sais,
évidemment, s'il est en arrêt maladie, est-ce que c'est un motif de
destitution, là? Tu sais, je ne veux pas... tu sais, je ne m'avancerai pas
jusque là, là, normalement, ça prend quand même un motif assez sérieux pour
destituer une personne, là, ça demeure un travail, là, comme tel, là. Ça fait
que, tu sais, il y a peut-être un petit peu aussi de ça en lien... Tu sais, de
prévoir un délai comme tel pour tous les cas, ce n'est peut être pas la bonne
avenue, là, justement, là, vu les différents scénarios qui peuvent se
présenter.
Mme Prass : Donc, dans ce
cas-là, il ne faudrait pas qu'il soit nommé, à tout le moins, parce que ça
contrevient à l'esprit, justement, du processus de nomination du commissaire en
premier lieu que c'est l'Assemblée nationale qui se prononce, et là on permet
au gouvernement de nommer quelqu'un qui peut siéger jusqu'à trois ans. Donc, ce
n'est pas le même mécanisme de transparence, si vous voulez. Donc, je pense
qu'il y a quand même un élément à définir dans ce sens-là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Je pense
que... pas le temps de prévoir un...
M. Cheang (Sokun
C.) :...
M. Cliche-Rivard : Allez-y.
C'est important que... Vous voulez... Je pense, M. le Président, M. veut
intervenir.
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Cliche-Rivard : Avec
plaisir. Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, consentement...
• (18 heures) •
M. Cheang (Sokun
C.) : Merci, M. le député. Donc, Sokun Cheang, avocat au
ministère de la Justice. Juste pour ajouter une précision, cette
disposition-là, on la retire pour l'annulation d'une personne à désigner, donc
soit le Protecteur du citoyen, le directeur général. Et la jurisprudence, c'est
qu'elle sera pour une courte durée, c'est à peu près 120 jours. Donc, ici,
c'est l'absence... Donc, ça ne concerne pas les vacances qu'ils prennent, les
congés, tout ça, vraiment, c'est à peu près 120 jours, à peu près, ici.
Donc, c'est vraiment temporaire. Donc, c'est à cause... on ne sait pas, mais
c'est à peu près ça, la jurisprudence.
M. Cliche-Rivard : La
jurisprudence nous dit 120 jours, trois mois, c'est ça?
M. Cheang (Sokun
C.) :À peu près, oui, c'est ça.
M. Cliche-Rivard : Trois
mois... c'est tu ça, trois mois?
Le Président (M. Provençal)
:Quatre mois.
M. Cliche-Rivard : Quatre
mois, voilà.
M. Cheang (Sokun
C.) :C'est une nomination en cas
d'absence, c'est vraiment limité, quand même, dans la pratique.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc,
je comprends, sur la vacance du poste, c'est facile, là. Le ministre... le
commissaire a démissionné, le poste est vacant, ça, c'est facile. En cas
d'absence ou d'empêchement, là, c'est moins facile. Qui détermine ou qui
tranche l'absence et l'empêchement? C'est quoi, le... C'est le premier ministre
qui le déclare absent ou empêché? C'est...
M. Bérubé (Mathieu) : Bien,
en fait, j'imagine que c'est la situation factuelle, là, c'est-à-dire, si le
commissaire est empêché de travailler pour un motif X, donc il est probablement
absent, dans le fond, de ses fonctions ou il est empêché pour un motif autre,
là.
M. Cliche-Rivard : Mais
encore faut-il préalablement qu'il ait soit démissionné ou soit qu'il ait été
destitué.
M. Bérubé (Mathieu) : Bien
non, c'est ça, pas nécessairement.
M. Cliche-Rivard : Non?
M. Bérubé (Mathieu) : Exact.
Je ne pense pas qu'a priori il faut qu'il y ait destitution ou démission pour
que cet article là trouve application. Autrement dit, on a l'exemple aussi pour
le Commissaire à la langue française. Il y a un commissaire adjoint qui est
nommé par le gouvernement et c'est lui qui occupe l'intérim en cas d'absence
d'empêchement ou de vacance du poste du commissaire en titre. Donc, autrement
dit, c'est une personne qui sera nommée par le gouvernement temporairement pour
remplacer le commissaire en titre qui, lui, est nommé par l'Assemblée nationale
pour un de ces trois motifs-là. Et comme mon collègue l'a dit, on pourra
comprendre que c'est pour de très courtes durées, mais ce n'est pas de très
longues périodes non plus que... pour lesquelles cet article-là trouve
application.
M. Cliche-Rivard : Et là,
quand vous dites, maître, que c'est trois mois ou quatre mois par
jurisprudence, il y a une décision de cour d'appel, il y a... juste parce que
vous...
M. Cheang (Sokun
C.) :Dans la pratique, là...
M. Cliche-Rivard : Ah! dans
la pratique.
M. Cheang (Sokun
C.) :Oui, c'est ça.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc,
jurisprudence au sens de la pratique. Moi j'aurais, M. le ministre, à vous
suggérer que : «il est remplacé», là, j'ajouterais, moi, «sans délai» pour
qu'on s'assure qu'il n'y ait pas d'immenses temps morts entre les deux, là.
Donc, c'est une proposition qu'on va vous...
18 h (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...vous
nous envoyez dans les quelques minutes. Il est remplacé sans délai par une
personne nommée temporairement. Bon, moi, si la jurisprudence me dit que c'est
maximum trois, quatre mois, je suis capable de vivre avec ça, mais je ne
voudrais pas qu'on aille beaucoup plus au-delà de ça avant que ce soit soumis à
l'Assemblée nationale. Puis l'objectif, fondamentalement, c'est qu'il y en ait
toujours un. Donc, évidemment, qu'on... c'est l'été, on n'est pas là, puis on n'est
pas capable d'adopter le nouveau, puis là il n'y en a pas à cause de ça, j'aurais
un problème. Donc, c'est ce que je vous soumettrais. Moi, je peux vivre avec l'engagement
que c'est un quatre mois, mais qu'on s'assure de le nommer sans délai, ce
serait important de mon côté. Je vais vous envoyer ça sous peu, M. le Président.
On peut laisser...
Le Président (M. Provençal)
:M. le député a annoncé un amendement,
et je pense que Mme...
M. Carmant : Je suis en train
de regarder...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, mais de toute façon l'amendement
n'est pas officiellement déposé, parce qu'on ne l'a pas de projeté, mais je
veux céder la parole quand même à Mme la députée.
Mme Garceau : O.K. Merci
beaucoup, M. le Président. Je... je regarde des situations de fait, là, en
termes de... en cas d'absence ou d'empêchement, il va être remplacé par une
personne de façon temporaire. En cas d'absence, il peut y avoir des absences
justifiées, il peut y avoir des absences où... cause de maladie, cancer,
quelque chose comme ça, il y a des traitements, donc il ne peut pas exercer ses
fonctions, mais c'est temporaire, tu sais, c'est justifié dans les
circonstances. Il pourrait y avoir des cas d'absences non justifiées. Donc, il
y a tout cet élément-là. Parce que, oui, si en cas d'absence justifiée, d'empêchement...
il faudrait voir qu'est-ce qu'on veut dire par «empêchement»? Il y a ça aussi,
là, en termes de définition d'empêchement.
Parce que, là, on regarde simplement, dans
un délai rapide où il va être remplacé par une personne qui va être nommée
temporairement, mais temporairement, ça veut dire trois, quatre mois, mais qu'est-ce
qui se passe après ça? Il me semble qu'il manque un paragraphe. Il manque la
suite des choses concernant... bon, il est nommé, mettons, peut-être qu'on
devrait le mettre, pour une durée maximale de peut-être quatre mois, là, cette
question de temporaire, pour déterminer est-ce qu'il va y avoir un autre
commissaire qui va être nommé compte tenu des circonstances ou pas. Il me
semble qu'il manque un paragraphe ici, il manque comme un petit peu la suite
des choses.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : Bien, je pense
que s'il ne peut pas reprendre sa position dans les délais qu'on a... qui ont
été nommés comme jurisprudence, il va falloir en nommer un nouveau, c'est bien
le... c'est bien l'intention d'après ce que je lis, moi, puis je comprends les
enjeux de la vie, là, mais c'est un poste qu'on juge importante.
Mme Garceau : En tout cas, je
ne sais pas, mais il me semble, pour rendre justice un petit peu à la personne
qui va occuper le poste, que, si c'est une absence justifiée, et tout ça, je
peux voir, oui, il y a un remplacement, mais pas un autre commissaire qui va
être nommé à sa place. Donc, c'est pour ça, là, qu'il manque quelque chose à ce
paragraphe-là pour comme clore un peu cet enjeu d'absence ou d'empêchement. Si
c'est quelqu'un, là, qui est vraiment... qui n'est peut-être pas à la hauteur,
je ne sais pas, ce n'est pas une destitution encore, mais il est absent, il y a
comme... tu sais. Donc, peut-être que... En tout cas, peut-être qu'on pourrait
prévoir quelque chose, vraiment, pour clore... clore ce paragraphe-là en cas...
en cas où il faut déterminer à un moment donné quand est-ce qu'on va le
remplacer. Ce n'est pas clair, là, dans ce paragraphe-là, quand est-ce qu'on
remplace.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée, moi, je vais faire
une suggestion. Moi, j'aimerais ça qu'on traite l'amendement qui avait... qui
avait été...
Le Président (M. Provençal)
:...par le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne et, par la suite, on pourra revenir, parce que,
probablement, avec les commentaires que vous nous formulez, qu'il y aura
éventuellement un amendement qui sera proposé. Mais je voudrais quand même
traiter celui qui a été annoncé par le député de Saint-Henri-Sainte-Anne, s'il
vous plaît. Alors, M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne, on va le projeter à
l'écran.
M. Cliche-Rivard : Alors,
merci, M. le Président. La suggestion... Alors, petite suggestion, compte tenu
de l'importance de la position et qu'elle reste vacante le moins longtemps
possible. Modifier l'article 19 en ajoutant, après les mots «il est remplacé»,
par «sans délai».
Et donc l'article se lit ainsi : «En
cas d'absence ou d'empêchement du commissaire ou de vacance, il est remplacé
sans délai par une personne nommée temporairement à cette fin par le
gouvernement qui détermine, s'il y a lieu, rémunération, avantages sociaux et
conditions de travail de cette personne.» C'est ce que je vous soumets pour
qu'on soit certain qu'on en ait toujours un commissaire, M. le ministre.
M. Carmant : Je n'ai pas
d'enjeu avec cet amendement, M. le Président. Donc, moi, je suis à l'aise.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci. Mais dans
ce même sens, est-ce qu'il y aurait une ouverture pour ajouter qu'il sera ...
«est remplacé sans délai par une personne, dans l'équipe du commissaire, qui
sera nommée temporairement», parce que, justement, pour ne pas, si on veut
vraiment que ce soit sans délai, pour qu'il n'y ait pas une procédure, d'aller
chercher quelqu'un de nouveau et faire toutes les enquêtes, les entrevues, etc.
Vous avez déjà une personne qui est dans l'équipe, qui a une certaine
connaissance des dossiers et des travaux qui se font. Et comme ça, la personne,
comme j'ai dit, on réduit le délai pour aller chercher une nouvelle personne.
• (18 h 10) •
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée, je vais vous faire
une suggestion. Je retiens ce que vous venez de mentionner, mais moi, je
traiterais l'amendement tel quel du député de Saint-Henri-Sainte-Anne, et, par
la suite, si vous voulez bonifier par un autre amendement, on pourra le faire.
Ça va ? Alors...
M. Carmant : Un commentaire.
Il faut être prudent, pas faire des lois trop contraignantes, là, avec des
guides d'emploi, tu sais, ça peut... ça peut complexifier les choses. Beaucoup.
Moi, j'ai toujours une inquiétude, sincèrement.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre, moi, je reviens à
l'amendement...
M. Carmant : Oui, désolé.
Le Président (M. Provençal)
:...à la base, puis, après ça, on
pourra avoir une autre discussion. Alors, est-ce qu'il y a des interventions
sur l'amendement qui vient d'être déposé par le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne? J'ai compris, M. le ministre, que vous étiez à l'aise
avec cette modification. Vous êtes à l'aise avec cette modification.
M. Carmant : Oui, tout à
fait, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Est-ce que, de la part des
autres députés, il y a des interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement déposé par le député de Saint-Henri-Sainte-Anne,
à l'article 19, est adopté? Adopté. Merci. Maintenant, on revient pour
discussion à l'article 19 amendé. Et là Mme la députée de D'Arcy-McGee ou...
mesdames, je vous laisse vous échanger la parole.
Mme Prass : Bien, c'est ça.
Je pense que, comme l'ont dit les collègues, c'est juste question de préciser
et quoi advient, par la suite, qu'une personne nommée temporairement, son
mandat de quelques mois est échu. Donc, je pense qu'il serait important aussi
de préciser ce qui vient par la suite, tout le processus, parce qu'encore une
fois c'est ouvert à interprétation. Et, si on ne précise pas quelles sont les
étapes à suivre, bien, une personne peut se retrouver dans ce poste temporaire
pour une période de temps, parce qu'on ne précise pas qu'advenant à une
certaine période de temps, qu'il y aurait une suite des choses avec un nouveau
commissaire.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : Bien, moi
j'étais à l'aise avec ce qu'on m'a dit au niveau du 120 jours qui est... qui
est typiquement le délai, là, de ce qu'on définit par temporaire. J'étais
vraiment à l'aise avec ça. Encore une fois, tu sais, toujours éviter de décrire
le livre de recettes, là, trop... pour rendre les choses trop contraignantes.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée...
Le Président (M. Provençal)
:...députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : ...juste parce
que... Donc, peut-être, on pourrait le préciser, M. le ministre, au niveau de
l'article, «par une personne nommée temporairement pour une période maximale de
120 jours». Donc, ce n'est pas sujet à interprétation, on l'a défini, qu'est-ce
que c'est, «temporaire», parce que «temporaire»... je comprends qu'il y a
peut-être la juriste, et tout ça, là-dedans, mais il me semble qu'on pourrait
le préciser. Donc, ça va être clair.
Le Président (M. Provençal)
:Maître.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
peut-être juste un petit élément, là, ici, là. Tu sais, bon, évidemment, là, il
y a peut-être, là, la jurisprudence, là, puis veuillez m'excuser, là, moi, je
n'en ai pas pris connaissance, là, mais chose certaine, qu'est-ce qui ouvre,
dans le fond, la possibilité de renommer un nouveau commissaire, c'est s'il est
destitué ou s'il démissionne. Donc là, ici, tu sais, la... tu sais, la
temporalité comme telle de cette absence-là, si on vient l'encadrer puis qu'on
se retrouve à avoir une autre période que, finalement, on n'a pas plus de
nouveau commissaire renommé, on se trouve une espèce de trou, là. Ça fait que
c'est... je ne pense pas que c'est préférable, là, dans les circonstances,
considérant que, bien, reprendre le processus de nomination, ça implique
certains délais également, là.
Mme Garceau : Bien, c'est...
Oui. C'est parce que là on n'est pas dans... ça pourrait amener une
destitution, mais là l'absence aussi pourrait justifier, là. Donc, il a
peut-être... nommer quelqu'un nommé temporairement, un 120 jours, et là on
évalue peut-être que le commissaire revient, là, parce que peut-être l'absence
est justifiée, et il n'y a pas de destitution...
Le Président (M. Provençal)
:Madame...
Mme Garceau : ...parce que
donc, là, ça va être le... l'article 4 qui rentre en jeu, là.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée, maître aurait
peut-être un élément à nous apporter.
M. Cheang (Sokun
C.) :Non, juste... c'est ça... c'est que
c'est une absence temporaire. Ça se peut que le commissaire va revenir après
cette période d'absence temporaire là. Donc, ce n'est pas... Il est encore
nommé, il est encore en titre, là. Là, c'est vraiment pour le remplacer. Et, en
plus, les dispositions, c'est vraiment dans l'organisation, c'est vraiment au
niveau administratif, pour que quelqu'un s'occupe durant l'absence temporaire.
Et l'absence temporaire, ça vient vraiment de la part du commissaire à cause
peut-être... à cause d'une maladie, à cause... tu sais, vraiment, ce n'est pas
des affaires comme justifiées, sinon c'est le processus de destitution qui va
s'appliquer à ce moment-là. Ici, c'est vraiment au niveau, vraiment, de...
comme... dans le chapitre sur l'organisation, c'est vraiment dans ce cadre-là
qu'on nomme. Et, dans la pratique, souvent, on va nommer à ce moment-là le
directeur général de l'organisation, du commissaire qui va juste... pour
pouvoir assumer... vraiment c'est la gestion... on va dire, la gestion
habituelle de l'organisation durant l'absence... au niveau administratif ici,
là, qu'on l'amène, cette disposition-là. Et, comme je vous dis, c'est une
disposition type qu'on retrouve pour l'organisation de chacune des personnes
qui a été désignée par l'Assemblée nationale. On a repris vraiment... Donc, la
façon de fonctionner est déjà bien encadrée par rapport à ça. Comme vous pouvez
voir, la... les commissions sont prévues par le gouvernement par rapport à la
rémunération, et tout ça. Donc, tout est encadré, et je vous reviens, c'est
vrai au niveau organisation, au niveau administratif ici, là.
Mme Garceau : Juste en termes
du processus... Je comprends très bien. Merci pour l'explication. Parce qu'à
l'article 31... je vais sauter un petit peu, là, l'article 31 :
«Le ministre de la Santé et des Services sociaux est responsable de
l'application de la présente loi», mais là, en cas... et on parle de gouvernance,
là, on parle de l'organisation, en cas d'absence ou d'empêchement, on se
rapporte à qui, là, dans un certain sens où, admettons, maladie et tout ça,
bon, le commissaire... comment tout ça est déclenché? Le commissaire, il se
rapporte à qui, là, pour dire : Bon, bien là, j'ai un problème de maladie,
et tout ça, il va falloir que je quitte pour x, donc j'aimerais que telle
personne me remplace, de mon équipe? C'est toute la question de
l'administration, la gouvernance, de comment, dans la... dans la vraie vie, là,
tout ça, si jamais il y a un cas d'absence... et aussi d'assurer qu'il va y
avoir la présence d'une personne qui va le remplacer pour une période
temporaire, parce qu'on ne sait jamais. Dans les aléas de la vie, peut-être que
ça va faire en sorte qu'il ne pourra pas, le commissaire, continuer à exercer
son mandat...
Mme Garceau : ...Donc, il va
démissionner, fort probablement. Donc, ça va être l'article 4, il n'y a
pas de problème. Mais là, c'est juste... il annonce... est-ce qu'il annonce son
absence à quelqu'un? C'est qui, qui décide, qui prend la décision, au niveau du
remplacement? Il y a tout ça aussi, là, qui n'est pas clair pour moi.
M. Carmant : Bien, on parle
de processus administratif, là, j'avoue que... Je ne sais pas si on a...
Mme Garceau : Oui, mais c'est
pour ça...
M. Carmant : Oui. Peut-être
que je passerais la parole à...
M. Cliche-Rivard : ...M. le
Président.
M. Cheang (Sokun
C.) :Pour répondre la question...
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y, Maître. Puis après ça, on
va...
M. Cheang (Sokun
C.) :Oui. Pour à votre question, pour
toute personne désignée par l'Assemblée nationale. Ça... le lien, il est quand
même... c'est un.... comme ça, il est autonome, il est indépendant, mais son
lien, c'est avec le bureau de l'Assemblée nationale qui est composé... qui est
le conseil d'administration de l'Assemblée nationale, composé de députés. Et le
lien... et c'est le bureau de l'Assemblée nationale qui va faire le lien avec
le ministère du Conseil exécutif, plus particulièrement le Secrétariat aux
emplois supérieurs, donc pour faire le lien. Mais sinon il rapporte, comme pour
le vérificateur général, pour le protecteur du citoyen. Il est autonome,
indépendant, mais le lien, c'est avec le bureau de l'Assemblée nationale, parce
que c'est un officier public de l'Assemblée nationale en tant que personne
désignée. Il y en a seulement six actuellement et sera le septième
possiblement.
Mme Garceau : Donc, qui
décide de la personne qui va remplacer le commissaire temporairement, le bureau
de l'Assemblée?
M. Cliche-Rivard : Comme il
est prévu ici à 19, c'est le gouvernement, parce que les conditions de
travail...
Mme Garceau : ...
M. Cheang (Sokun
C.) :...mais les liens, or, c'est le
bureau qui va, à ce moment-là, faire les liens avec le ministère du Conseil
exécutif, le gouvernement.
Mme Garceau : O.K. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député, vous aviez une
intervention?
M. Cliche-Rivard : Je vois
deux cas d'espèce, deux scénarios, là. Je vous suis complètement sur l'absence
puis l'empêchement, là, je pense qu'il y a un... quelqu'un qui est, de manière
administrative, nommé de manière temporaire, qui... quand l'autre revient, bien,
il reprend sa place. Là, en cas de vacance, je trouve que c'est moins clair.
Là, en cas de vacance, on est... il a démissionné ou il a été destitué, donc le
processus de nomination est relancé, «right»? Et auquel cas, là, il doit être
en poste, si je comprends bien, jusqu'à la nomination du prochain, c'est ça?
Donc là, est-ce que c'est encore tant administratif? Moi, je trouve que c'est
mêlant entre les deux... les deux cas d'espèce, là, où il y en a un qui est
clairement administratif, où M., je ne sais pas, des traitements pendant six
mois, il revient, il prend son travail. Mme la commissaire prend un congé de
maternité, c'est très possible que vous nommiez une jeune commissaire
d'expérience, là, ça me semble être une vacance administrative, ça, aucun problème,
on est d'accord sur l'article, mais j'aimerais ça vous entendre sur la... la
démission, ou sur la destitution, ou le décès...
• (18 h 20) •
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : Non, mais
ça se peut malheureusement. Le cas échéant, là, on relance tout de suite
immédiatement la procédure de nomination?
M. Cheang (Sokun
C.) :Exactement. Et, entre temps, le
gouvernement va nommer pour assumer cette période-là, parce que ça va... le
processus qui est prévu à l'article, dans le chapitre sur la nomination, il y a
un processus dont c'est... est pour assumer... on est encore au niveau,
vraiment, de l'organisation au niveau administrative, là, pour ne pas qu'il y
ait vraiment comme un vide, qu'il n'y ait pas de personne qui est à la tête de
l'organisation, c'est vrai dans ce contexte-là, ici, là. Ça fait que ça, vous
avez vu ça, peut-être par rapport... le président de la CDPDJ, il y a eu une
période où c'était une personne qui était... qui a assumé l'intérim jusqu'à la
nomination officielle, c'est ce côté-là. Non, c'est vraiment... il faut
comprendre que l'article 19, c'est vraiment au niveau administratif par
rapport... pour que quelqu'un continue à diriger l'organisation en absence ou
en vacance du commissaire en titre, là.
M. Cliche-Rivard : Lui ou
elle va être commissaires intérim, c'est le principe, là, ce n'est pas ça qui
est écrit, mais c'est ça, le principe. L'absence ou l'empêchement, là, ça, ça
va être autodéclaratoire, c'est le commissaire qui se déclare absent ou
empêché?
M. Cheang (Sokun
C.) :C'est dans... mais c'est l'état
actuel.
M. Cliche-Rivard : C'est
lui-même.
M. Cheang (Sokun
C.) :Ça fait que c'est le constat par
rapport... c'est le commissaire qui va, à ce moment-là, aviser le bureau de
l'Assemblée nationale, dire : Regardez, pour telle période, congé de
maternité, ou j'ai une maladie, ou je dois partir... C'est ce contexte-là.
M. Cliche-Rivard : C'est lui
ou elle.
M. Cheang (Sokun
C.) :Exactement.
M. Cliche-Rivard : Ce n'est
pas le gouvernement qui le déclare.
M. Cheang (Sokun
C.) :Tu sais, ça va dépendre aussi... ça
va allonger la période de son absence, si c'est une période d'un an,
dire : Bien, regardez, un an, c'est trop, on ne peut pas... C'est ça. Il y
a... il y a aussi une... des discussions, à ce moment-là, entre le bureau de
l'Assemblée nationale et le commissaire pour sa période d'absence, là.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
qu'hypothétiquement, là, dans ce que vous dites, on pourrait déterminer que
l'intérim d'un an, c'est trop long, tu dois donc remettre ta démission, c'est
possible.
M. Cheang (Sokun
C.) :Mais comme je vous dis, c'est
possible.
M. Cheang (Sokun
C.) :...au niveau administratif,
l'intérim, c'est pour une période temporaire et c'est à peu près trois ou
quatre mois. Donc, si c'est une absence de plus que trois ou quatre mois, il se
pourrait... là, non, on ne pourrait pas donner suite. Ça, c'est vraiment dans
les... dans les échéances aussi pour la période, mais on parle vraiment d'une
absence pour une période temporaire, qui est plus quelqu'un qui va s'occuper de
l'organisation.
M. Cliche-Rivard : O.K.
M. Cheang (Sokun
C.) :Sinon, vous avez des processus de
destitution voté au trois... c'est tout le processus normal pour remplacer
officiellement le... le commissaire.
M. Cliche-Rivard : Et donc la
voie de passage pour le... le... les membres de l'Assemblée nationale, ça
restera toujours uniquement la motion aux deux tiers de destitution, là. Ça,
c'est la... Bien, je ne veux pas qu'on l'utilise, là. J'espère qu'on ne
l'utilisera jamais, mais c'est la seule voie de passage. Outre ça, ça doit être
soit je démissionne comme commissaire ou soit je m'autodéclare absent ou
empêché, auquel cas vous me nommer un intérim. Puis, dans le cas d'un... d'une
démission aussi, vous me nommez un intérim de toute façon?
M. Cheang (Sokun
C.) :Tout à fait, de la période pour la
nomination d'un nouveau commissaire.
M. Cliche-Rivard : Et
aussitôt que je me déclare absent ou empêché, est-ce que je... je demeure
commissaire? En fait, je demeure le commissaire, sauf si je démissionne. Est-ce
que je demeure le commissaire? Non. Si je démissionne, je ne suis plus le
commissaire. Auquel cas il sera l'intérim de... bien, il sera l'intérim de
quelqu'un ou de lui-même, j'imagine, là. Mais il n'y aura plus de commissaire
principal dans le cas d'une démission.
M. Cheang (Sokun
C.) :Exact.
M. Cliche-Rivard : Ca, c'est
différent quand même. Ça fait qu'il y aura un scénario ou il n'y aura plus de
commissaire, point, il y aura juste un commissaire Intérim. Merci, M. le
Président. Ce fut des échanges fort instructifs.
Le Président (M. Provençal)
:Instructifs et constructifs?
M. Cliche-Rivard : Oui, ça,
je... oui.
Le Président (M. Provençal)
:Il y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 19 amendé?
Des voix : ...
Mme Garceau : Oui, bien,
je... En tout cas, sais-tu, c'est ton bon moment.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée d'Arcy-MCGee.
Mme Prass : Oui, c'est ça, on
va l'envoyer. Mais, comme je l'ai mentionné tantôt, dans le cadre de
l'amendement du collègue qui demande qu'on précise que la personne va être
nommée de... sans délai. Comme je dis, moi, je pense que, justement, pour
s'assurer qu'on raccourcisse cette période de temps là, que ça serait idéal que
ça soit quelqu'un qui est déjà dans l'équipe du commissaire, qui a déjà une
connaissance des dossiers et du fonctionnement, et qui ferait en sorte... ils
ont l'expérience, et qui ferait en sorte que, là, on n'aurait pas à devoir
recommencer toute une période de recherche pour que la personne qui va être
commissaire par intérim. Donc, on va le rédiger, puis on va déposer un
amendement dans ce sens pour que la personne nommée de façon temporaire soit
une personne qui fasse déjà partie de l'équipe du commissaire.
Mme Garceau : Si je peux
juste bonifier?
M. Provençal : Oui, allez-y.
Mme Garceau : merci. Juste
compte tenu et dépendamment des circonstances, évidemment, que ça soit une
grossesse ou une maladie, d'habitude, bien, une grossesse, on le sait d'avance.
Donc, il me semble que ça va faciliter, si c'est quelqu'un de l'équipe, le
commissaire va pouvoir déjà peut-être décider, bon, ça va être cette
personne-là pour peut-être fournir les informations et les renseignements
nécessaires pour la suite des choses pendant l'absence. Donc, en raison de
stabilité et tout ça...
Le Président (M. Provençal)
:Je ne veux pas vous... vous reprendre,
mais à mon avis, si je comprends le processus, ce n'est pas le commissaire
lui-même qui va désigner son remplaçant. Mais...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:...mais on attend votre amendement.
Mme Garceau : On va faire un
amendement. Il me semble.que c'est comme tellement logique qu'on s'en va
chercher quelqu'un d'expérience...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, non, peut-être...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:On va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 18 h 27
)
18 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 18 h 33)
Le Président (M. Provençal)
:On va reprendre. Oui? Non?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Alors, on resuspend, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 18 h 34)
(Reprise à 18 h 37)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, je
vais demander à la députée de d'Arcy-McGee de nous présenter son amendement à l'article
19. Mme la députée.
Mme Prass : M. le Président,
donc, l'article du projet de loi est modifié par l'ajout des mots «de son
équipe de travail» suivant les mots «par une personne...
Mme Prass : ...donc, l'article
se lirait ainsi : «En cas d'absence ou d'empêchement du commissaire ou de
vacance de son poste, il est remplacé par une personne de son équipe de
travail, nommée temporairement à cette fin par le gouvernement qui détermine,
s'il y a lieu, la rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions
de travail de cette personne.»
Donc, tel que je l'ai mentionné auparavant,
je pense que les gens dans l'équipe du commissaire auront déjà une connaissance
de la procédure, des dossiers, des différentes façons de faire du bureau du
commissaire. Donc, ça ferait en sorte que ça serait une transition assez facile
à faire. Donc, pas de temps de devoir se faire former ou apprivoiser les façons
de faire. Il y aurait déjà quelqu'un qui est dans l'équipe qui serait nommé de
façon temporaire. Donc, il y aurait une certaine continuité du travail qui est
déjà fait par le commissaire. Et en... et en plus, ça ferait en sorte que ça...
Normalement, le processus devrait aller plus vite si on va déjà chercher cette
personne nommée de façon temporaire à l'intérieur de l'équipe qui existe déjà.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. M. le ministre.
M. Carmant : Comme je disais
tout à l'heure, tu sais, j'aimerais éviter toutes mesures qui semblent
contraignantes, puis s'il n'y a pas la personne qui lève la main, donc il y a
plusieurs enjeux pour lesquels je ne suis pas vraiment en faveur de cet
amendement-là.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Je comprends le
point du ministre, mais il me semble, s'il y a quelqu'un qui lève la main,
c'est dans l'intérêt de tout le monde que ça soit cette personne-là, compte
tenu qu'elle est déjà intégrée dans le milieu. Il ne faut pas perdre de vue non
plus qu'on parle de nomination temporaire. Peut-être juste 30 jours, on ne le
sait pas, là, on se dit : Peut-être, ça pourrait aller au... tu sais,
maximum un quatre mois, mais ça peut être très bien comme un 30 jours. Donc...
• (18 h 40) •
M. Carmant : On ne le sait
pas.
Mme Garceau : C'est pour
ça... Parce que, s'il y a quelqu'un qui lève la main, il me semble que c'est
logique que ça soit une personne de l'équipe. Peut-être qu'on pourrait trouver
quelque chose pour encadrer, là, pour si jamais il y a quelqu'un qui serait
prêt à assumer ces responsabilités-là. Parce que sans... en plus, avec le sans
délai qu'on vient d'adopter. Sans délai, ça veut dire quoi? Ça veut dire une
semaine, ça veut dire deux semaines. Je ne vois pas, là, ça va être un peu
difficile pour le gouvernement, et tout, d'aller chercher une personne pour
venir remplacer pour une courte... vraiment, ce qui représente une courte
période de temps.
M. Carmant : ...tu sais, je
vous entends, mais, comme je vous dis, je ne suis pas à l'aise parce que... à
cause de l'aspect vraiment contraignant, là, du... de la procédure.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Oui, c'est ça.
Est-ce qu'on pourrait penser à un langage qui... qui comprendrait : Il est
remplacé... par une personne de son équipe de travail qui... excusez-moi, une
personne prioritaire, une personne de son équipe de travail nommée dans
cette... dans ce sens-là. S'il y a une personne auprès de l'équipe qui est
prête à assumer cette fonction-là qu'eux ils aient la priorité, plutôt que
d'aller chercher quelqu'un de l'extérieur.
M. Carmant : Ça fait beaucoup
de si pour mettre dans la loi.
Mme Prass : Bien, ce serait
l'ajout du mot «prioritaire». Donc, si quelqu'un se met de l'avant, se prononce
qu'ils sont intéressés, bien, que cette personne-là... Et, si ce n'est pas le
cas, bien là, on élargit, disons, la recherche.
M. Carmant : Non, tu sais,
j'ai vraiment un malaise. Je suis désolé.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions, sur
l'amendement que Mme la députée de D'Arcy-McGee a déposé?
Mme Garceau : Juste pour que
je comprenne, je m'excuse, M.... C'est quoi, l'hésitation?
M. Carmant : Ça, c'est s'il y
a quelqu'un qui lève la main. C'est une loi, ce n'est pas si quelqu'un lève la
main ou si quelqu'un est assez bon ou si... c'est une loi, donc, tu sais, c'est
ça ou ce n'est pas ça.
Mme Garceau : Bien, il y
aurait... mais il y aurait une... tout ce qu'on tente d'avancer, c'est il y
aurait une priorité...
Mme Garceau : ...qu'il me
semble est légitime, que ça soit quelqu'un, une priorité, donc, il y a une
priorité. S'il n'y a pas personne, on va à l'extérieur, mais s'il y a une
personne...
M. Carmant : ...ce n'est pas
un contrat, là, c'est une loi, puis je pense que le sans délai impose une
certaine urgence à la chose, déjà, tu sais. Tu sais, je trouvais que c'était un
bon pas, de faire le sans délai. Aller plus loin, je suis juste hésitant.
Mme Garceau : Mais ça... En
tout cas, moi, je trouve que c'est quand même logique avec le sans délai, parce
que, sil y a une période très courte pour choisir, de toute façon, je ne peux
pas croire qu'on ne va pas aller regarder, on ne va pas demander à l'intérieur
de l'équipe avant d'aller à l'extérieur. Parce qu'on parle d'une période
temporaire, il me semble que l'idée, c'était assez logique qu'il y ait une
priorité, puis ce sera au gouvernement de décider par la suite, mais, s'il y a
quelqu'un à l'intérieur de l'équipe, dans un délai court...
M. Carmant : Mais si c'est
dans la loi, ce ne sera pas au gouvernement de décider par la suite, tu sais.
C'est du RH, là.
Mme Garceau : Bien, c'est
parce que le... Admettons, admettons qu'il y a que deux personnes, qu'il y a
deux personnes qui sont intéressées. Là, on parle peut-être d'une personne, mais,
s'il y en a deux, trois, qui sont intéressées à prendre temporairement la
relève, ça va être au gouvernement de décider ça va être qui.
M. Carmant : ...toute la
liberté de le faire.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne,
vous aviez levé la main.
M. Cliche-Rivard : Merci. M.
le ministre, est-ce que, dans votre lecture, les critères de l'article 1, là,
pour le commissaire, puis ce qu'on a adopté, là, qu'il fallait qu'il ait des
connaissances puis de l'expérience... on vise à les appliquer pour intérimaire,
c'est ça, l'intention?
M. Carmant : Absolument. On
ne veut pas n'importe qui, là.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
qu'en théorie on voudrait quelqu'un qui respecte les critères minimums de
l'article 1, là.
M. Carmant : Exact.
M. Cliche-Rivard : C'était ma
question, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions sur l'amendement
déposé par Mme la députée? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'amendement de Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui. Alors,
Mme Prass (D'Arcy-McGee)?
Mme Prass : Pour.
La Secrétaire : Mme Garceau (Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : M. Carmant
(Taillon)?
M. Carmant : Contre.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire : Mme
Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire : Mme Bourassa
(Charlevoix-Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire : M.
Cliche-Rivard (Saint-Henri-Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Abstention.
La Secrétaire : Et M.
Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement qui a
été déposé par Mme la députée de D'Arcy-McGee à l'article 19 est rejeté.
Nous revenons à l'article 19 amendé. Y
a-t-il d'autres interventions? Non? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 19 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Article 20. M. le ministre.
M. Carmant : Oui. Merci, M.
le Président. L'article 20 se lit comme suit :
«Les membres du personnel du commissaire
sont nommés suivant la Loi sur la fonction publique (chapitre F-3.1.1). Le
commissaire exerce à l'égard de son personnel les pouvoirs que cette loi confère
à un dirigeant d'organisme.»
Cet article du projet de loi prévoit que
les employés du Commissaire au bien-être et aux droits des enfants sont des
fonctionnaires. Enfin, l'article précise que le commissaire exerce à l'égard de
ses employés les pouvoirs que cette loi confère à un dirigeant d'organisme.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Interventions sur l'article
20?
Mme Garceau : Oui, c'est
ça... Est-ce que c'est comme ça pour Protecteur du citoyen et les autres? C'est
ça que je présume, mais je vais poser la question quand même.
M. Carmant : Tout à fait,
mais...
Mme Prass : Oui. Est-ce qu'il
y a un nombre de membres du personnel que vous envisagez? Est-ce que vous
envisagez, par exemple, qu'ils aient des expériences variées selon leurs
expériences de travail, leurs connaissances, justement, pour que ça fasse un
petit peu complémentarité? Est-ce que vous avez des... par exemple, le nombre
des... le nombre de membres de personnel, avez-vous une idée en tête ou... quel
va... qu'est-ce qui va guider, justement, ces décisions-là?
M. Carmant : C'est le
commissaire, qui est autonome, qui va vouloir bâtir son équipe, va présenter
son budget au Bureau de l'Assemblée nationale...
M. Carmant : ...nationale.
Mme Prass : Donc, pas de
nombre minimum ou maximal de son personnel.
M. Carmant : Lui, il a besoin
d'une équipe pour bien faire son travail puis il va nous présenter ses besoins.
Mme Prass : Et donc pour...
justement, pour s'assurer qu'il y ait une variété d'expériences, etc. Quand il
va présenter les membres du personnel qu'il voudrait engager, est-ce qu'il y a
un mécanisme pour s'assurer justement qu'on a des profits qui représentent un
petit peu les différents aspects qui toucheraient aux réalités des enfants?
M. Carmant : Je ne sais pas
comment ça se passe au Bureau de l'Assemblée nationale, peut-être que je
demanderais de l'aide ici, là.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
Bien, en fait, dans tous les cas, ce qu'on prévoit à l'article 20, c'est
que «les membres du personnel du commissaire sont nommés suivant la Loi sur la
fonction publique.» Donc, techniquement, pour le processus de nomination puis
d'embauche, j'ai l'impression qu'il faut s'y référer à cette loi-là, là,
puisque ce seront des... les employés seront donc des fonctionnaires au sens de
cette loi-là. Donc, c'est une loi qui est assez détaillée, là, plusieurs
articles, là, qui prévoient, là, justement, la façon, là, de nommer... en fait,
d'embaucher, là, un fonctionnaire, là, au sein d'une organisation.
Mme Prass : ...de
commentaires de la part du Bureau de l'Assemblée nationale pour dire... Bien,
par exemple, on trouve qu'il y a des gens... plusieurs personnes avec le même
profil ou pas assez de personnes avec des profils différents. Est-ce que...
Est-ce que c'est juste... ils le soumettent et c'est automatique, que ces
personnes-là vont être engagées, ou est-ce qu'il y a un mécanisme de
vérification ici?
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
juste sur le plan comme tel de... tu sais, du lien d'emploi, là, puis le
processus... tout le processus d'embauche du personnel, ça, ça me semble être
vraiment plus dévolué au commissaire, là, tu sais, c'est sa prérogative. Par
contre, tout qu'est-ce qui est... puis on va le voir au prochain, tout ce qui
est des politiques de gestion des ressources humaines comme telles, ça aussi,
encore une fois, c'est sous sa prérogative, sous réserve, évidemment, des
crédits qui seront accordés par le Parlement. C'est lui-même qui va déterminer
les effectifs dont il a besoin. Donc, pour la masse, disons, comme telle, de
salariés, encore une fois, ça va être limité par rapport aux crédits que le
Parlement va lui accorder. Sur l'embauche comme telle, c'est sa prérogative,
là, toujours, là, oui.
Mme Prass : Mais, par contre,
il est limité par la masse salariale qui va lui être donnée, évidemment, par le
nombre de personnes qu'il peut aller chercher.
M. Bérubé (Mathieu) : Sur le
nombre, tout à fait.
Mme Prass : Donc, c'est les
crédits qui vont déterminer un petit peu sa capacité de pouvoir engager un
certain nombre de personnes.
• (18 h 50) •
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
comme pour toutes les autres personnes désignées, là, par l'Assemblée
nationale, c'est ça.
Mme Prass : O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions sur
l'article 20? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 20 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Article 21. M. le
ministre.
M. Carmant : Merci, M. le
Président. L'article 21 se lit comme suit : «Le commissaire établit,
sans autre formalité, ses politiques de gestion des ressources humaines en
matière de planification, d'organisation et de développement.
«Il établit, sous réserve des crédits
accordés par le Parlement, les effectifs dont il a besoin pour l'exercice de
ses fonctions et détermine leur répartition ainsi que le niveau de leur
emploi.»
Cet article du projet de loi confère au Commissaire
au bien-être aux droits des enfants le pouvoir d'établir ses propres politiques
de gestion des ressources humaines dans les matières visées. Ainsi, le
commissaire peut déroger aux politiques du Conseil du trésor visées par
l'article 39 de la Loi sur la fonction publique.
Le deuxième alinéa de l'article poursuit
la même fin eu égard à l'établissement et à la répartition des effectifs dont
le commissaire a besoin pour exercer ses fonctions. Le commissaire ne peut
toutefois établir des effectifs qu'il ne serait pas en mesure de rémunérer sans
excéder les crédits qui lui sont alloués.
Cet article assure au commissaire, dans la
gestion de ses ressources humaines, une indépendance à l'égard du Conseil du
trésor, considérant que le commissaire est une personne désignée par
l'Assemblée nationale.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'article 21?
M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. M. le ministre, j'imagine qu'il va voir... Parce que, là, ça dit
«sans autre formalité», mais j'imagine qu'il y va avoir une volonté de
représentativité sur le territoire, de s'assurer que... Bref, vous avez des...
peut-être des orientations informelles et non contraignantes ou... de votre
côté, ou pas du tout, ou?
M. Carmant : Bien, il est
autonome, mais on s'attend qu'il soit représenté dans tous les coins du Québec,
là. C'est inhérent à son mandat, selon moi, là.
M. Cliche-Rivard : Puis qu'il
y ait une bonne diversité au sein de l'équipe de travail, qu'on s'assure
d'avoir des profils variés, évidemment, bon, les personnes racisées, les
personnes issues de minorités visibles, etc., bref. Parce que... Bon, ça dit
«sans aucune formalité», mais on comprend que ça ne vise nécessairement à
déroger aux mesures positives qu'on a mises pour une meilleure représentativité
dans la fonction publique, là. Donc, il va devoir quand même avoir un souci à
cet effet-là, j'imagine.
M. Carmant : Et j'en suis
très soucieux.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Parfait. Donc, sans que ça le lie, vous lui envoyez ce message.
M. Carmant : C'est
l'intention.
M. Cliche-Rivard : C'est
l'intention. Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de... vous pouvez y
aller...
Mme Garceau : ...Merci, M. le
Président. J'aime beaucoup l'aspect de l'indépendance, c'est important. Sauf
qu'évidemment tout va être lié au niveau de ses capacités, le nombre de membres
de son personnel, surtout lié aux ressources humaines, et fort probablement
parce qu'il y avait des groupes qui nous avaient parlé d'avoir des bureaux dans
les... sept régions du Québec. Il y a une belle représentativité. Donc, toute
la question des crédits. Parce qu'il y a une nomination du commissaire et donc
les crédits vont déterminer l'enveloppe budgétaire qui va déterminer le nombre
de personnels qu'il va pouvoir embaucher et tout ça, là. Donc, quand est ce que
les crédits vont être annoncés au commissaire?
M. Carmant : Bien, c'est le
Bureau de l'Assemblée nationale...
Mme Garceau : Comment est-ce
que ça va... L'évolution, là, l'évolution des choses, une fois qu'il va être
nommé.
M. Carmant : Dès qu'il va
faire son dépôt de besoins au niveau ressources humaines, ça va passer au
Bureau de l'Assemblée nationale. Ce qui... Ce qui, je vous dis, là, le rend
indépendant et distant... distinct des processus du Conseil du trésor. Puis ça,
c'est un gros avantage pour le commissaire. C'est la même chose pour tous les
autres membres des... C'est personnel désigné, là, personne désignée. C'est
vraiment le Bureau de l'Assemblée nationale.
Mme Garceau : Oui, sauf qu'il
établit, sous réserve des crédits accordés par le Parlement. Donc, évidemment,
pour... pour déterminer et établir ses politiques de gestion et surtout tout le
volet de ressources humaines dans son organisation, et tout, il va falloir
qu'on lui confirme à terme des crédits assez vite après sa nomination. C'est
ça, là, que je tente de... comment ça fonctionne, là, le processus. Juste pour
m'éclairer là-dessus.
M. Carmant : Mais dès que...
Dès qu'il fait un dépôt, je pense que le BAN étudie ça. Puis je ne sais pas
si...
Mme Garceau : Je suppose
qu'il peut...
M. Carmant : S'il y en a qui
ont plus d'informations, je passerais la parole, là, mais moi, dans... S'il est
prêt, on y va.
Le Président (M. Provençal)
:M. Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
Bien, effectivement, qu'on ne soit pas un expert, là, sur le processus comme
tel, là, je sais que la plus récente personne désignée par l'Assemblée
nationale, c'est le Commissaire à la langue française. C'est un exemple sur
lequel on pourrait s'appuyer, là, puis voir qu'est-ce qui s'est passé en
pratique. Mais effectivement, comme le ministre dit, une fois... une fois
nommé, j'imagine qu'il présente ses prévisions budgétaires. C'est pour ça, en
fonction de mes... En fonction de ce que la loi m'oblige à faire, autrement
dit, voici les prévisions budgétaires que j'ai besoin. Le Bureau de l'Assemblée
nationale se penche là-dessus. Puis évidemment, les crédits, l'idée de ce qui
est prévu à 21, là, au deuxième alinéa, c'est simplement de dire : Tu
détermines, toi, commissaire, ou toi, tu établis tes effectifs dont tu juges
que tu as besoin pour l'exerce de tes fonctions, sous réserve, évidemment, des
crédits qui seront accordés par le Parlement. Autrement dit, tu sais, pour
donner un exemple très fictif, là, mais je lui dis que j'ai besoin de
150 personnes, mais ultimement j'ai des fonds pour en payer 100. Bien,
c'est sûr qu'il y a 50 personnes que je ne pourrai pas embaucher parce que
je ne peux pas les payer. Ça fait que ça vient comme, évidemment, là... C'est
plus un... disons, un rappel amical, là, de dire : Fais attention, par
contre, pour cet aspect-là.
Mme Garceau : Compte tenu que
c'est une... c'est une... Le rapport a été déposé en 2021, et il y a eu des
discussions, certainement, là, suite au dépôt et tout l'enjeu concernant la
nomination du commissaire. Est-ce qu'il y a déjà eu des discussions concernant
les crédits? Qu'est-ce qui va être accordé à ce poste?
M. Carmant : Bien, ça va
vraiment dépendre des demandes du commissaire au bureau de l'Assemblée
nationale.
Mme Garceau : O.K. En termes
de... Vous n'avez pas d'idée en termes d'enveloppe budgétaire que le
commissaire...
M. Carmant : Bien, ça va
dépendre de la tâche qu'on lui définit. Donc, je pense, ce serait prématuré de
parler d'enveloppe budgétaire.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Article 22, M. le ministre.
M. Carmant : Oui, M. le
Président...
M. Carmant : ...l'article 22
se lit comme suit : Le commissaire prépare ses prévisions budgétaires
annuelles et les soumet au bureau de l'Assemblée nationale, qui les approuve
avec ou sans modification.
Lorsqu'en cours d'exercice financier le
commissaire prévoit devoir excéder les prévisions budgétaires approuvées par le
bureau de l'Assemblée nationale, il prépare des prévisions budgétaires
supplémentaires et les remet au bureau de l'Assemblée nationale, qui les
approuve avec ou sans modification.
Les dispositions de la Loi sur
l'administration financière (chapitre A-6.001) applicables aux organes
budgétaires s'appliquent à la gestion des ressources financières du
commissaire, à l'exception de celles des articles 30 et 31.
Cet article du projet de loi prévoit que
les prévisions budgétaires du Commissaire au bien être et aux droits des
enfants sont approuvées par le Bureau de l'Assemblée nationale avant que les
crédits nécessaires ne soient alloués par le Parlement dans une loi sur les
crédits. Puisque les ressources financières nécessaires au commissaire lui
proviennent des crédits qui lui sont alloués sur le fonds consolidé du revenu,
le dernier alinéa de l'article lui rend applicables les dispositions de la Loi
sur l'administration financière, qui s'applique aux organismes budgétaires,
c'est-à-dire les organismes dont les ressources financières proviennent de tels
crédits. Toutefois, les articles 30 et 31 de la Loi de l'administration
financière, lesquels permettent au ministre des Finances de refuser de procéder
à un paiement de le suspendre, ne sont pas applicables au commissaire afin de
s'assurer de son indépendance. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Oui, M. le député de
Saint-Henri-Saint-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Est-ce que le troisième alinéa, là, sur les dispositions de la
Loi sur l'administration financière, est-ce que ça, ça donne juridiction à la
Vérificatrice générale pour... si elle le veut, vérifier les livres du
commissaire?
M. Bérubé (Mathieu) : Il faut
venir vérifier... Vérifier s'il tombe sur le coup...
M. Cliche-Rivard : Voulez-vous
regarder ça cette nuit?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, Me Cheang.
M. Cheang (Sokun
C.) :Oui. Le Vérificateur général a la
compétence depuis les personnes désignées, Protecteur du citoyen, tout ça, par
rapport...
M. Cliche-Rivard : ...
M. Cheang (Sokun
C.) :Tout à fait.
M. Cliche-Rivard : Est-ce que
c'est par la Loi sur l'administration financière ou c'est juste...
• (19 heures) •
M. Cheang (Sokun
C.) :Non, c'est la Loi sur le
Vérificateur général qui vient couvrir aussi.
M. Cliche-Rivard : Puis qui
dit...
M. Cheang (Sokun
C.) :La seule exception, c'est le
Vérificateur général que lui, il a une autre personne, entité pour faire sa
vérification à l'Assemblée nationale.
M. Cliche-Rivard : Puis dans
la loi sur le VG, elle dit : Toute personne désignée par l'Assemblée
nationale.
M. Cheang (Sokun C.) :Exactement.
M. Cliche-Rivard : O.K., ça
fait que, là, on n'a pas besoin d'aller amender ça, c'est déjà prévu de manière
large.
M. Cheang (Sokun
C.) :Oui.
M. Cliche-Rivard : Fantastique.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 22 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Article 23, M. le ministre.
M. Carmant : Merci, M. le
Président. L'article 23 se lit comme suit : La Loi sur
l'administration publique (chapitre A-6.01) s'applique au commissaire, à
l'exception du paragraphe 6 du premier alinéa et du deuxième alinéa de
l'article 9, des articles 10 à 23, du paragraphe 3 du deuxième
alinéa de l'article 24 et du troisième alinéa de cet article, des
articles 25 à 28 de l'article 44, du quatrième alinéa de
l'article 45, des articles 46, 48, 49, 50 et 53, du troisième alinéa
de l'article 57 et des articles 74 à 75, 77.3 et 78.
Le rapport visé à l'article 24 de
cette loi est intégré au rapport d'activité visé à l'article 12 de la
présente loi. Le Président de l'Assemblée nationale dépose à l'Assemblée le
plan stratégique du commissaire visé à l'article 8 de la Loi sur
l'administration publique.
Bon. Le présent article du projet de loi
est similaire au dernier alinéa de l'article 22. Il vise l'application de
certaines dispositions de la Loi sur l'administration publique nécessaire à la
gestion des ressources financières et matérielles du commissaire au bien-être
et aux droits des enfants. L'article prévoit que certaines dispositions de
cette loi ne s'appliquent pas au commissaire afin d'assurer son indépendance à
l'égard du Conseil du trésor considérant que le commissaire est une personne
désignée par l'Assemblée nationale. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Interventions sur
l'article 23? Oui, M. le député de Saint-Henri Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : M. le
Président, je devine que là aussi, c'est analogue à ce qu'on a pour les autres
personnes désignées, ce sont les mêmes articles. Donc, on est allé chercher les
exceptions pour assurer l'indépendance puis on les a remis ici aussi, c'est ce
qu'on nous confirme? Peut-être, juste le dire au micro, si vous permettez.
M. Bérubé (Mathieu) : Je vous
le confirme.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Bon, bien... Oui, allez-y, collègue.
Mme Garceau : Non, j'ai...
j'ai...
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Oui, oui, je vous donne du
temps pour réfléchir, M. le député...
19 h (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...Dans la
logique de... pardon d'assurer l'indépendance, là, on pose la question... à ce
qu'on va adopter, là, pour les lanceurs d'alerte. Est-ce qu'on s'assure qu'eux
aussi font l'objet de la même procédure d'indépendance?
Le Président (M. Provençal)
:Voulez-vous qu'on répète la question?
M. Cliche-Rivard : Oui. Bien,
probablement. Bien, je ne suis pas sûr de la comprendre, alors je... je vais
faire amende honorable et dire que ma... que moi sur la question. C'est pour ça
que j'ai cédé la parole à une collègue. Non, vous n'avez pas de... Merci.
Mme Garceau : O.K., vas-y. Le
plan stratégique que le commissaire doit remettre, je présume que ça va être un
plan annuel. Est-ce qu'il doit déposer... Le commissaire... Est-ce que... parce
que je n'ai rien vu. Est-ce que le commissaire va devoir déposer un plan
stratégique à chaque année?
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
pour la question. En fait, là, sur le rapport qui est visé à l'article 24
comme telle de la Loi sur l'administration publique, ce que prévoit 23 de notre
projet de loi, c'est que ce rapport-là devra être intégré au rapport d'activités
du commissaire visé à l'article 12, qui est un rapport annuel.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
est-ce que vous avez retrouvé votre question? Oui, Mme la députée.
Mme Garceau : On va
continuer.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Allez-y.
Mme Garceau : C'est ça, il y
a une distinction à faire au niveau du rapport, des activités. Ça, c'est une
chose. Mais là on parle du plan stratégique. Le deuxième alinéa. Le président
de l'Assemblée nationale dépose... Là, ce n'est pas... on ne parle pas du
rapport d'activités.
M. Bérubé (Mathieu) : ...à ce
moment-là, là, ça, c'est l'article 8. Bien, lui comme tel, il s'applique,
là, puisqu'on prévoit que la loi dans son entièreté s'applique au commissaire,
à l'exception des articles qu'on énumère. Donc, oui, l'article 8 s'applique,
là. La précision qui est apportée au deuxième alinéa, c'est que là... Je n'ai
pas l'article 8 sous les yeux, mais j'imagine que normalement ce n'est pas le
président de l'Assemblée qui le dépose devant l'Assemblée. Mais là, dans les
faits, ça va être ça, ici, puisque le commissaire relève de l'Assemblée
nationale.
Mme Garceau : Mais ça va être
à chaque année. Le commissaire va avoir une obligation de déposer à chaque
année un plan stratégique. O.K. Et ça, c'est en vertu de quel article?
M. Bérubé (Mathieu) : L'article 8...
Ce que l'article 8 dit en fait, c'est : Chaque ministère et organisme
doit établir un plan stratégique couvrant une période de plus d'une année.
Donc, normalement, le plan stratégique, s'il couvre plus qu'une année, il n'est
pas annuel.
Mme Garceau : O.K. Est-ce qu'on
peut suspendre, M. le Président? Je veux juste vérifier quelque chose.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui, il n'y a pas de problème.
Suspension.
(Suspension de la séance à 19 h 06)
(Reprise à 19 h 13)
Le Président (M. Provençal)
:Vous pouvez y aller, M. le député.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Alors, la question était pour s'assurer que, bon, dans
l'éventuel... là, il y a un projet de loi, là, qui sera sur le point d'être
étudié, qui vise à protéger les lanceurs d'alerte dans les organismes publics.
En l'occurrence, ici, on voudrait être certains que les dispositions auxquelles
on fait dérogation, là, dans la Loi sur... sur l'administration publique ne
seront pas de nature à empêcher une protection de ces éventuels lanceurs
d'alerte là, qui seraient, le cas échéant, au sein du commissaire puis de
son... de son équipe. Est-ce qu'on peut s'assurer puis est-ce que l'équipe
légale peut nous assurer que ces gens-là vont toujours pouvoir bénéficier des protections
consenties dans ce qui s'en vient, là, comme protection avec le projet de loi
de Mme LeBel?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
oui, certainement. Je n'ai pas de contenu, là, évidemment, donc, sous réserve
de qu'est-ce que pourrait... prévoit ce projet de loi là, là, mais dans le
contexte de la loi actuelle, donc avec le cadre juridique applicable, on parle
bien de la Loi facilitant la divulgation d'actes répréhensibles à l'égard des organismes
publics. Et pour l'application de la présente Loi sur les organismes publics,
on a le paragraphe huit de l'article deux, qui prévoit les personnes nommées ou
désignées par l'Assemblée nationale pour exercer une fonction en relevant.
Donc, oui.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça,
ça inclut leur équipe?
M. Bérubé (Mathieu) : Absolument,
«avec le personnel qu'elle dirige» est à la fin du paragraphe, tout à fait.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
On s'en est sortis, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions sur
l'article 23? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Alors, je vous remercie de
votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la Commission
ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 19 h 14)