Journal des débats de la Commission de la santé et des services sociaux
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 7 novembre 2023
-
Vol. 47 N° 49
Étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace
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15 h (version non révisée)
(Quinze heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Provençal)
:Bonjour à tous. Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des services
sociaux ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi no 15, Loi visant à rendre
le système de santé et de services sociaux plus efficace. Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Blouin, Bonaventure est remplacée par Mme Bogemans
Iberville; M. Chassin, Saint-Jérôme par Mme Schmaltz, Vimont; Mme Caron,
La Pinière par Mme Setlakwe, Mont-Royal-Outremont; et M. Marissal,
Rosemont par M. Cliche-Rivard, Saint-Henri-Sainte-Anne.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Lors de l'ajournement
de nos travaux, le 2 novembre dernier, les discussions portaient sur l'article 625
du projet de loi. Y a-t-il d'autres interventions à cet article?
M. Fortin :...juste une petite seconde, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Fortin :Pendant ce temps-là, j'en profite pour vous saluer, saluer
l'ensemble des collègues autour de la table. Je vous souhaite un bon mardi.
• (15 h 20) •
Bon, 625. Ah oui, O.K., le 625, là, et je
vais essayer de nous remettre dans le bain, M. le Président, on venait dire que
les commissaires aux plaintes s'assurent que tout le monde qui le requiert a de
l'assistance pour la formation de sa plainte. Ça, c'est les fameux... comment
qu'ils appellent ça? Les CAAP, là, entre autres, les centres d'aide. Est-ce
que... Il y en a dans chaque région, là, si je comprends bien. Est-ce qu'ils
fonctionnent bien? Est-ce qu'on a quelque chose à redire de ce mécanisme-là ou
est-ce que... puis là je ne veux pas... on n'est pas dans le mécanisme de
plaintes contre le mécanisme d'accompagnement aux plaintes, là, mais je veux
juste qu'on comprenne si effectivement on remplit déjà cette obligation-là, c'est-à-dire
de s'assurer que l'assistance, elle est offerte à ceux qui veulent faire des
plaintes. Parce qu'on s'entend que le système n'est pas nécessairement simple à
naviguer.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, M. le sous-ministre, vous
connaissez notre procédure habituelle.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
merci, M. le Président. Daniel Desharnais, sous-ministre associé à la
coordination réseaux ministériels et aux affaires institutionnelles.
Je n'ai pas d'indication que ce
système-là, de soutien à l'accompagnement des plaintes, fonctionne mal, au
contraire, c'est plutôt le contraire. Les échos que j'ai, c'est que ça
fonctionne bien.
M. Fortin :...par qui? Par le ministère, ça, les centres d'accompagnement?
M. Desharnais (Daniel) : Je
crois que c'est par le PSOC.
M. Fortin :Par le PSOC.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
ces organismes sont financés par le PSOC.
M. Fortin :O.K. Et donc, eux, ils jugent qu'ils ont les ressources
nécessaires pour accomplir leur mandat pour l'instant?
M. Desharnais (Daniel) : Je n'ai
pas d'indication que... je n'ai pas de revendication particulière au niveau du
financement. On n'a pas porté ça à mon attention.
M. Fortin :O.K. Peut-être, la question que j'aurais, en lien avec ce
mécanisme ou cette façon de procéder là, c'est de dire... On a eu la discussion
un peu plus tôt, cette semaine, là, à savoir le nombre de plaintes qui sont
traitées, qui est quand même volumineux. Et il y en a quoi, le tiers, pour
lequel il y a un examen des plaintes qui est complété. Donc, il y en a les deux
tiers qui soit sont jugées frivoles ou soit elles sont redondantes, peut-être,
ou toute autre chose. Mais, s'il y a les deux tiers des plaintes qui rentrent
qui ne nécessitent pas d'examen, est-ce que les centres d'accompagnement...
est-ce que c'est parce que la plupart des gens ne se tournent même pas vers les
centres d'accompagnement? Est-ce qu'ils font leurs plaintes directement puis ils
ne savent même pas que cette ressource-là existe, que c'est nécessaire ou c'est
possible de passer par eux, d'avoir une espèce de triage des plaintes, là?
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : Merci.
Je serais tenté de dire que ce n'est pas nécessairement tous les dossiers qui
nécessitent un accompagnement, comme tel, mais je sais que les commissaires aux
plaintes informent les usagers quand qu'il y a une nécessité d'accompagnement,
qu'ils informent les usagers des ressources disponibles pour les accompagner.
M. Fortin :O.K. Ce que vous voulez dire, c'est que les gens ont l'habitude
de se tourner vers le commissaire, c'est naturel, là. On se tourne vers le
commissaire aux plaintes, et là, dépendamment de la complexité de la chose, ils
peuvent être réorientés vers les centres d'accompagnement.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
les centres... En fait pas réorientés pour le traitement de la plainte, mais
pour l'accompagnement, pour la formulation de la plainte.
M. Fortin :Exact. Pour s'assurer qu'elle est bien écrite, qu'elle
correspond aux critères pour lesquels une plainte peut être examinée.
M. Desharnais (Daniel) : Tout
à fait.
M. Fortin :O.K. Ça me va.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne, est-ce que vous avez des interventions concernant l'article 625?
M. Cliche-Rivard : Oui, M. le
Président. Puis d'emblée peut-être une petite parenthèse, là. On avait eu la
bonne habitude de commencer par faire notre plan de match aussi le mardi
matin...
M. Cliche-Rivard : ...je sais
qu'on n'a pas siégé ce matin, mais on siège cet après-midi, donc, pour le
bénéfice de ceux qui nous écoutent, je sais qu'ils sont nombreux, avant que je pose
mes questions sur 625, je ne sais pas si M. le ministre voudrait saisir la
balle au bond et nous faire part de son plan de match. C'est une idée que j'ai
comme ça.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, je peux vous dire que ce... On
traite le 625, on reviendra sur le 624 parce qu'on l'avait suspendu, pour
lequel il y aura un amendement. Par la suite, on va reprendre à 626, jusqu'à
638.1 et, une fois que ces articles-là auront été traités, là, on va revenir
aux articles qui avaient été suspendus il y a très longtemps, donc articles 31,
61, 107, 107.1 à 107.7, qui vont être de nouveaux articles, 108, 110, 114, 360,
122, 145, 147, 149, et 150. Ça fait que si, à 19 h 30, ce soir, on est rendu à
150, on va pouvoir dire : Mission accomplie.
M. Cliche-Rivard : Je n'ai
pas une si longue expérience au 15, mais ça me surprendrait qu'on se rende
jusque là ce soir.
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : Jusqu'à la
fin de la deuxième liasse d'amendements.
M. Fortin :Ah oui! Ah oui, c'est... D'accord.
M. Cliche-Rivard : Mais,
bon, alors allons-y. Parfait. Ceci étant réglé, merci, M. le Président, 625,
donc. On parle du commissaire aux plaintes, on parle du comité de révision. Je
devine qu'au niveau du médecin examinateur, le même suivi est possible par les
CAAP?
Le Président (M. Provençal)
: M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : J'aurais
tendance à prendre la question en délibéré et vous revenir. Je ne suis pas sûr
si le lien se fait aussi automatiquement, mais mes gens suivent la commission,
puis j'imagine que je vais avoir la réponse dans pas long pour vous.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Est-ce que ce service-là... Là, on parle du commissaire national aux plaintes,
est-ce que ce service-là, il est disponible, ou on tend, ou on vise à le rendre
disponible pour une plainte auprès des ordres professionnels?
M. Desharnais (Daniel) : Juste
peut-être reformuler votre question.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il est disponible présentement,
ce service-là?
M. Cliche-Rivard : Les
services des organismes, des CAAP, là.
M. Desharnais (Daniel) : Pour
une plainte aux ordres professionnels?
M. Cliche-Rivard : Et, sinon,
est-ce que ça fait partie de l'intention d'aller vers ça?
M. Desharnais (Daniel) : C'est
une bonne question. Pendant que vous posez votre deuxième question, j'ai eu la
réponse pour la première. On me dit qu'effectivement, lorsque les plaintes sont
examinées par le médecin examinateur, ils peuvent bénéficier également aussi du
soutien des CAAP.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc,
pour confirmer, dans l'ensemble du réseau qu'on vient de définir, du comité des
plaintes, du commissaire aux plaintes, de son médecin examinateur, de son
comité de révision, il y a, à toutes ces étapes-là, évidemment, l'accès aux
organismes CAAP pour pouvoir aider dans la formulation, la plainte, les
observations, tout ça.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
exact. Pour les ordres professionnels, on m'indique que non, les plaintes aux
ordres professionnels... ce n'est pas dans la mission des CAAP de soutenir les
usagés pour une plainte à l'ordre professionnel.
M. Cliche-Rivard : Est-ce
qu'il y a une raison pour ça?
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
je pense qu'effectivement quelqu'un qui veut faire une plainte à l'ordre
professionnel, que ce n'est pas en lien avec le régime d'examen des plaintes
des établissements de santé, bien, les gens sont dirigés directement à l'ordre
professionnel, et c'est l'ordre professionnel qui fait du suivi avec l'usager
en question sur une question professionnelle.
M. Cliche-Rivard : O.K. Puis,
si cette demande venait à être formulée, est-ce que, M. le ministre, vous
auriez une ouverture à ce que les organismes puissent aider auprès des ordres
ou on n'est pas là du tout? Pas obligé d'être dans le p.l. 15, là, mais je vous
parle de votre intention.
M. Dubé : Non, mais... bien,
il faudrait que je voie s'il y a un besoin. Est-ce que ça a besoin de passer
par le projet de loi? Je ne suis pas certain, là, mais si... Moi, je n'ai
jamais entendu parler de ça, parce qu'effectivement, pour moi, c'est deux
choses complètement différentes, quand on se plaint sur le réseau lui-même ou
sur un professionnel, pour moi, c'est deux choses. Mais, s'il y avait un besoin
pour ça, j'aimerais l'entendre puis...
M. Cliche-Rivard : Parce que
je fais référence à la recommandation 15, là, des CAAP, dans leur
mémoire : «Que toute personne qui souhaite porter plainte auprès d'un
ordre professionnel lié à la santé ou aux services sociaux puisse bénéficier de
l'assistance et de l'accompagnement des CAAP.» Donc, c'est dans ce contexte-là,
là, juste pour préciser que je ne sors pas ça de mon chapeau cet après-midi,
là.
M. Dubé : Peut-être que,
Daniel, tu veux commenter là-dessus, puis je reviendrai plus tard parce que...
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : Oui...
M. Desharnais (Daniel) : ...oui,
dans le fond, il n'y a rien qui empêcherait un ordre professionnel de faire un
partenariat avec les... avec un CAP et financer un soutien à partir de la
cotisation de ses membres pour l'accompagnement. Il n'y a rien qui empêcherait
ça, indépendamment du projet de loi qui est étudié actuellement. Et je crois
qu'il y a peut-être une initiative de ce type-là, qui est peut-être en
discussion avec la Fédération des CAP au niveau du Collège des médecins du
Québec.
M. Cliche-Rivard : O.K..
Donc, les ordres de manière autonome feraient ce lien-là. Ça ne passerait pas
nécessairement par le ministre de la Santé.
M. Desharnais (Daniel) : Tout
à fait.
M. Cliche-Rivard : Je vous
remercie à vous deux. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que ça va, M. le député de
Saint-Henri–Sainte-Anne?
M. Cliche-Rivard : Oui, oui,
je n'ai pas d'autre question, moi, sur 625.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac, toujours sur
625.
M. Fortin :Oui. Est-ce que...
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Fortin :Oui, oui.
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y.
• (15 h 30) •
M. Fortin :Est-ce qu'il y a des obligations? Puis là, je vous avoue,
là, moi-même j'ai référé quelqu'un au centre d'aide cette semaine dans notre
bureau de circonscription. Alors, on est vraiment... On a fait le tour, là, ça
tombe bien, de... justement des services qu'ils offrent puis la façon qu'ils le
font. Mais une des choses qui m'a frappée, c'est en allant sur leur site web
cette semaine, il y a toute une section en anglais pour les anglophones,
d'ailleurs. Il y a-tu eu une obligation de ça de la part de ces organismes
communautaires là? Par exemple dans des régions où il y a une communauté
anglophone importante. Tu sais, de la même façon que le réseau a une obligation
de tenter d'assister les gens le plus possible dans leur langue.
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : Pour
répondre à votre question, je ne pense pas qu'il y ait nécessairement
d'obligation. Par contre, un organisme communautaire qui offre des services à
une communauté en lien avec une mission spécifique va vouloir rejoindre la
clientèle qu'il dessert, mais je ne crois pas qu'il y a d'obligation comme
telle.
M. Fortin :O.K., il n'y a pas d'obligation puis il n'y a pas non plus
de bâton dans les roues, j'imagine.
M. Dubé : Non, je pense que
c'est un principe qu'on veut respecter, là. On pourra en discuter avec les
amendements qu'on fait ou, en tout cas, les articles, quand on traitera de ça
cette semaine, là, parce que je pense qu'on va revenir sur cette section là. Je
pense que le principe en santé, c'est que la langue n'a pas de... il ne doit
pas avoir de limite, peu importe dans quelle... il n'y a pas de barrière pour
être certain que tout le monde qui est le plus à l'aise de se faire traiter,
là, on parlera des traducteurs au besoin, etc. Donc, je pense que le principe
est là, pour répondre à votre question.
M. Fortin :O.K., donc ce que vous dites, c'est... puis là ici
spécifiquement pour les commissaires aux plaintes, vous ne pensez pas que... il
n'y a pas d'obligation, mais il n'y a pas non de... il n'y a pas de frein, là.
M. Dubé : ...les communautés
dont on parle...
M. Desharnais (Daniel) : Les
organismes de soutien.?
M. Fortin :Oui.
M. Desharnais (Daniel) : Non,
parce que les organismes communautaires sont autonomes aussi dans la desserte
de leurs services.
M. Fortin :Et là, ici, quand on vient dire, là, la toute fin : « Il l'informe de plus que la
protection de la loi reconnaît à toute personne conformément à
l'article 632 », ça,
c'est la protection des données personnelles, essentiellement, là, c'est de
rassurer les gens que, lorsqu'ils font une plainte, leurs données sont
confidentielles, protégées.
M. Dubé : Oui, c'est
exactement ça.
M. Fortin :Et ça s'applique... Le « il
informe », là, ici, on
fait référence au commissaire ou au centre d'aide? C'est au commissaire,
j'imagine. C'est le commissaire qui a cette responsabilité-là.
M. Desharnais (Daniel) : Effectivement,
le commissaire.
M. Fortin :O.K.. Savez-vous... puis peut-être, là, encore là, j'essaie
juste de comprendre les différents freins qu'il peut y avoir à faire des
plaintes. Et il y a beaucoup de gens qui sont inquiets de ça, ces
protections-là, entre autres au niveau de la confidentialité des données. Si je
fais une plainte, qu'est-ce qui va se passer avec ma mère en CHSLD, en RPA, ou
ailleurs? Est-ce que dans les... d'expérience, les centres d'aide ou les
commissaires nous disent que c'est un gros frein, ça, l'inquiétude par rapport
à la confidentialité des données, à qu'est-ce qui va se passer avec mon proche,
qu'est-ce qui va se passer avec mon cas, un peu de la même façon que les
lanceurs d'alerte ont toujours un peu, en arrière de la tête, là, cette
possibilité-là que ça leur revienne de la part de leur employeur. Est-ce que...
Les patients, les usagers, leurs membres de la famille qui pensent à porter
plainte, est-ce que c'est souvent quelque chose qui les arrête?
M. Desharnais (Daniel) : Je
ne sais pas si c'est quelque chose qui les arrête. La seule chose, c'est que je
peux vous certifier que les commissaires aux plaintes et à la qualité des
services sont très soucieux de la préservation de la confidentialité. Donc,
j'aurais tendance à dire : Il ne faudrait pas que ça les arrête parce que
c'est le principe de base du régime d'examen des plaintes. Et je pense que,
jusqu'à présent, ça fonctionne bien.
M. Fortin :O.K., mais ce n'est pas quelque chose qui est soulevé
régulièrement dans les rapports de commissaires aux plaintes, là, ce n'est pas
quelque chose que vous voyez, qu'ils se disent : Oui, il y a beaucoup de
gens qui nous appellent ou qui cognent à la porte puis que finalement, ils ne
portent pas plainte...
15 h 30 (version non révisée)
M. Fortin :...à cause de peur de représailles quelconques ou
divulgation d'information.
M. Desharnais (Daniel) : Moi,
ce n'est pas quelque chose que j'entends. J'entends plus le contraire, que l'information...
de la difficulté d'information, des fois, peut... de circulation de l'information.
Mais c'est très clair qu'il faut préserver la confidentialité. Tu sais, j'entends,
des fois, des gens qui souhaiteraient une plus grande ouverture dans la
circulation d'information, mais, pour préserver l'intégrité du régime d'examen
des plaintes, non, c'est très fermé.
M. Fortin :O.K.... puis les données semblent, jusqu'à un certain
point, corroborer ce que vous dites, il y a quand même quoi, 55 000 plaintes
par année qui sont formulées.
M. Desharnais (Daniel) : Effectivement.
M. Fortin :Mais il y a quand même pas mal plus de monde qui passe par
le réseau de la santé, donc c'est dur à dire, ce que ça pourrait être. Mais, si
vous me dites : Ce n'est pas quelque chose que les commissaires soulèvent
de façon régulière, je vous entends.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, M. le député?
M. Fortin :Ça va pour moi, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article
625 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Maintenant, nous
revenons à l'article 624, pour lequel... C'est un article qui avait été lu, il
y avait eu des discussions qui avaient été entamées sur l'article 624. Et donc
consentement pour revenir à l'article 124?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Et l'article 624, M. le ministre,
vous avez un amendement à nous présenter à cet article-là. Je vous invite donc
à nous en faire la lecture.
M. Dubé : Il faudrait
peut-être juste le prendre à l'écran parce que je ne l'ai pas sur mon iPad.
Alors, si, peut-être, quelqu'un voulait m'en fournir une copie.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va être plus facile pour vous.
M. Dubé : C'est gentil. C'est
toujours bon de retourner au papier de temps en temps. O.K. Parfait. Alors :
Insérer, après la première phrase du deuxième alinéa de l'article 624 du projet
de loi, la phrase suivante :
«Il doit alors diriger la personne à l'organisme
compétent pour traiter la demande.»
Alors, si on regarde à l'écran que nous
avons, on ajoute, dans le dernier paragraphe...
Le Président (M. Provençal)
:Dernier alinéa.
M. Dubé : Merci, M. le
Président, on va finir par l'avoir, après 1000 articles.
Une voix : ...
M. Dubé : Oui, c'est ça. Il
doit alors diriger la personne. J'ai appris c'était quoi un paragraphe, quand j'étais
tout petit, puis j'ai de la misère à m'en sortir. Voilà. C'est bon? Je n'ai pas
d'autre commentaire, là, je pense que c'est...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, interventions sur l'amendement
à l'article 624? Oui, M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : M. le
ministre, on avait eu cette discussion-là, si je ne m'abuse. C'était pour s'assurer
que personne ne tombe entre deux chaises, là. Cela dit, je me demande si ça
répond à l'intention, là, très franchement, dans la mesure où, là, il faut qu'il
réfère cette personne-là ou qu'il dirige cette personne-là à l'organise
compétent, bon. Là, s'il y a un organisme qui n'est pas tenu de traiter la
demande d'une personne qui ne réside pas dans la région, donc, ce que vous
dites, c'est qu'il la réfère donc à la personne de sa région, c'est ça que ça
fait, votre ajout? Peut-être juste nous l'expliquer.
M. Dubé : Me Paquin. Ça fait
longtemps qu'on n'a pas entendu Me Paquin.
M. Cliche-Rivard : Et on peut
faire un cas d'exemple, là, peut-être.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Mathieu...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, c'est ça. Merci.
M. Paquin (Mathieu) : Mathieu
Paquin, Direction des affaires juridiques, santé et services sociaux. Alors,
oui, effectivement. En fait, ce qu'on prévoit, c'est que l'organisme n'est pas
tenu de traiter la demande de la personne qui ne réside pas dans la région
desservie par l'organisme ou dont la plainte ne relève ni du commissaire aux
plaintes ni du protecteur des usagers... en fait, du commissaire aux plaintes
de la région en question.
Par contre, l'organisme pourrait choisir
de le faire. Et là, avec l'amendement, on vient préciser que l'organisme doit
diriger la personne à l'organisme qui est compétent. Donc, si c'est l'organisme
d'une autre région, il devra référer l'usager à l'organisme de l'autre région.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc
là, on a l'exemple de quelqu'un qui part du Nord, par exemple, qui vient à
Montréal, loge sa plainte avec l'aide... ou, en tout cas, demande l'aide d'un
CAAP à Montréal. Ce dernier lui dit : Je suis navré, mais je n'ai pas
les... J'entends que ce n'est pas ça qu'ils veulent puis ils peuvent le faire,
mais ils décident qu'ils ne le font pas, puis c'est leur droit, au sens de 624.
Je ne peux pas t'aider parce que tu ne résides pas sur le territoire que je
dessers. Je te réfère à un autre organisme dans ta région. Cela dit, on sait,
de par les CAAP, que ce n'est pas toutes les régions qui ont ces organismes-là.
Donc, comment on va fonctionner dans ces cas-là?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Évidemment,
c'est plus... je comprends qu'en pratique c'est peut-être plus difficile de...
M. Paquin (Mathieu) : ...trouver
l'organisme s'il n'y en a pas, mais techniquement, quand on lit 624, il y a une
obligation qui est faite, là. Santé Québec doit, pour chaque région
sociosanitaire confier à au moins un organisme communautaire les fonctions
suivantes. Normalement, la prémisse de base, c'est : Il y en a partout.
M. Cliche-Rivard : Et ça,
ça... La formulation telle qu'elle, elle... Et cette obligation-là de le faire,
elle existe déjà dans la LSSSS. Mais les quatre nous disent quand même dans
leur mémoire que les régions 17, 18 n'en ont pas. L'absence de services
d'assistance et d'accompagnement dans les régions 17, 18, donc, le fond de
ma question, c'est ça, là. On revient au entre deux chaises? Et moi, je
soumettrai qu'on ajouterait dans la mesure où cette alternative-là existe, ou
dans la mesure où l'organisme compétent existe. Mais a contrario, s'il n'existe
pas...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, voulez-vous redonner le
commentaire que vous venez de formuler?
• (15 h 40) •
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
Bien, en fait, l'article ne veut pas... précise qu'on doit confier à au moins
un organisme les fonctions suivantes. Et c'est pour chaque région
sociosanitaire et non dans chaque région sociosanitaire. Donc, une région
pourrait être desservie, c'est-à-dire deux régions pourraient être desservies
par un même organisme.
M. Cliche-Rivard : Et cette
obligation-là, moi, ce que je comprends, c'est qu'elle existait déjà à 76.6 ou
76.7 de la LSSSS. Vous aviez déjà ou il y avait déjà l'obligation de s'assurer
de ça.
M. Dubé : Dans la LSSSS, 76.6
et 76.7.
M. Cliche-Rivard : Mais on
sait... puis là je ne suis pas en train d'imputer quoi que ce soit à personne,
on sait que malheureusement ça n'a pas été possible dans deux régions.
M. Dubé : Oui.
M. Cliche-Rivard : Donc,
c'est de là mon inquiétude. Puis moi, ce que je soumettrais, c'est qu'à défaut,
là, on ne puisse pas rejeter ou refuser de traiter la plainte quand il n'y a
pas d'organisme alternatif. Ça serait juste ça, ma suggestion, que la capacité
de ne pas être tenue de traiter une plainte existe dans la mesure où il y a un
autre organisme compétent qui existe, puis qui est mandaté, puis qui fait ce
travail-là.
Le Président (M. Provençal)
:En fait, votre intervention, c'est
dans le sens que... vous avez bien souligné qu'à la... Avec un des mémoires, il
a été souligné qu'il y avait deux régions qui n'avaient pas de ce type de
couverture là. Votre suggestion, c'est à l'effet de trouver une façon d'être
capable quand même de les desservir, même s'ils ne sont... il n'y a pas
d'organisme déjà dans ces régions-là. C'est dans ce sens-là?
M. Cliche-Rivard : C'est
exactement ça. Et, en fait, le petit problème que j'ai, c'est de permettre
quand même à un organisme...
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Cliche-Rivard : La phrase
qui dit : «Un organisme n'est pas tenu de traiter la demande d'une
personne qui ne réside pas dans la région»...
Le Président (M. Provençal)
:Non, j'ai bien saisi votre nuance,
mais il reste que ça va être plus au niveau... M. Desharnais, oui.
M. Desharnais (Daniel) : Merci,
M. le Président. En fait, l'article parle de l'accompagnement, ne parle pas du
traitement de la plainte. Donc, on parle de l'accompagnement de l'usager qui
veut faire une plainte. Dans les rôles et responsabilités des commissaires aux
plaintes, ils ont déjà cette responsabilité-là d'accompagner. Donc, ça ne veut
pas dire que... s'il n'y a pas d'organisme communautaire d'accompagnement, que l'accompagnement
de l'usager ne se fait pas. Là, vous parlez des régions 17, 18,
effectivement, mais qui est Nunavik et le territoire cri, dans la mission des
commissaires, comme telle, ces territoires-là, ils ont la responsabilité
d'accompagner également les usagers.
M. Cliche-Rivard : Le
commissaire va le faire, mais il n'y aura pas de CAAP ou, en tout cas, on
aimerait ça qu'il y en ait, puis j'en conviens avec vous. Puis mon rôle, ce
n'est pas... Mon but, ce n'est pas d'augmenter la charge de ceux qui le font
déjà en disant : On va vous pelleter, dans votre cour, une job de plus.
Mon inquiétude, puis M. le ministre la partageait, je pense, c'est dans le
scénario où je précise la personne qui vient du territoire... des territoires
que vous avez nommés vient à Montréal, fait sa plainte, l'organisme lui
dit : Malheureusement, j'invoque 624, je n'ai pas les capacités, je n'ai
pas les ressources, je ne la traite pas, je ne peux pas t'aider. C'est juste
ça. Puis je ne vais pas en faire un débat pendant 15 minutes, mais je
pense que M. le ministre partageait cette inquiétude-là de tomber entre deux
chaises.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
bien, en fait, Me Paquin pourra compléter, mais, à mon sens, la situation que
vous décrivez ferait en sorte que l'organisme communautaire référerait
directement au commissaire aux plaintes de...
M. Desharnais (Daniel) : ...au
commissaire aux plaintes de l'établissement. Donc, pas... vu qu'il n'y aurait
pas d'organisme communautaire sur le territoire, il ferait la référence au
commissaire... au commissaire aux plaintes de l'établissement. Mais je laisse
Me Paquin...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Exact,
M. le Président. Je... je préciserais aussi que, pour que l'organisme ne soit
pas tenu, non seulement il ne faut pas que la personne ne réside pas dans la
région, mais il ne faut pas que la plainte relève du commissaire aux plaintes
de la région. Donc, pour prendre un exemple, vous avez quelqu'un qui arrive, je
ne le sais pas, de la Côte-Nord, qui va à Montréal, et les services dont il se
plaint auraient dû être fournis ou ont été fournis à Montréal. L'organisme peut
aller voir le CAP de la région à Montréal, puisque le commissaire aux plaintes
compétent est celui de Montréal, quand bien même la personne ne réside pas sur
le territoire de Montréal.
M. Cliche-Rivard : Parce que,
là, ça s'adresse directement à lui, dans ce scénario-là?
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
effectivement, c'est couvert, parce que l'organisme est dans la région où la
plainte va relever du commissaire qui est compétent pour cette région-là.
M. Cliche-Rivard : Donc,
l'exemple s'applique seulement dans la... La personne de la Côte-Nord...
reçu... a reçu les services sur la Côte-Nord, mais loge maintenant à Montréal
pour quelconque raison, là, en effet, dans ce cas de figure, puis je comprends
qu'il est précis, là, est niché, mais dans ce cas de figure là, il n'est pas
protégé ou il ne sera pas référé.
J'ajouterais une nuance là-dessus, M. le
Président. C'est qu'il faudrait... Parce que c'est le critère de résidence,
donc il faudrait que la personne loge temporairement à Montréal, parce que, si
elle réside à Montréal parce qu'elle a déménagé de la Côte-Nord à Montréal,
l'organisme serait encore compétent.
Donc, dernière question. Donc, de l'avis
de votre côté puis de l'avis du ministre, puis, si c'est ça, moi, je vais vous
suivre, il n'y a pas vraiment d'enjeu où quelqu'un se retrouverait sans
assistance d'un CAP. Si vous me dites oui, moi, je vais vous suivre, mais...
M. Dubé : Avec l'amendement
qu'on a fait, moi, je dirais... je pense qu'on a fait... on a fermé la boucle.
M. Cliche-Rivard : Vous
êtes... Vous êtes «safe», vous êtes à l'aise, vous êtes confiant?
M. Dubé : Oui.
M. Cliche-Rivard : Bien,
alors, allons-y, M. le Président, c'est... C'est ça que je voulais m'assurer,
moi, puis, si le ministre en est convaincu, bien...
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Ça va. On peut dire que le...
autant le sous-ministre que le... Me Paquin vous l'ont confirmé, et même M....
M. le ministre vous a fait signe que oui.
M. Cliche-Rivard : Oui. Bien,
en tant que parlementaire, avec l'immense respect que j'ai pour l'équipe de...
de Me Paquin et de M. Desharnais...
M. Dubé : Non, mais c'est
pour ça qu'on a fait l'amendement aussi, là. Je pense qu'on est au bon endroit,
avec la...
M. Cliche-Rivard : Excellent.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac, sur
l'amendement.
M. Fortin :Bien... Oui, puis j'apprécie le... le... l'échange, là,
entre la partie gouvernementale et... et le député pour ce qui est de
l'amendement, puis la dernière partie, là, c'est-à-dire quelqu'un qui... est-ce
qu'il... qui réside dans la région, est-ce qu'il s'est déplacé pour des
traitements?, etc. Moi, ce qui... Mais il y a quelque chose qui est ressorti de
la conversation qui m'a fait sourciller, c'est-à-dire la première partie, là,
quand on vient dire : Santé Québec doit, pour chaque région
sociosanitaire, confier à au moins un organisme communautaire... Tantôt, ce
que... ce que vous m'avez dit, c'est que ça peut vouloir dire - puis je ne
l'avais pas lu comme ça initialement, là - que, par exemple, il peut y avoir un
organisme qui fait Québec et Chaudière-Appalaches. Exact?
M. Dubé : Mais ce n'est pas
la réalité, c'est...
M. Fortin :Non, ce n'est pas la réalité, je comprends.
M. Dubé : La réalité, c'est
qu'il y en a un, je comprends, Daniel, partout, mais ce n'est pas une
obligation que ce soit pour tout, là. Le meilleur exemple, c'est, exemple, les
régions 17 et 18, qu'on a parlé.
M. Fortin :Mais il y en a partout, sauf les régions 17 et 18, que vous
avez mentionnées tantôt, mais il n'y a pas d'obligation à ce qu'il y en ait un
individuellement dans chaque région. Alors, quelqu'un de la... Un jour, là,
quelqu'un...
M. Dubé : En autant que
quelqu'un en ait la responsabilité. D'ailleurs, c'est... c'est...
M. Fortin :O.K., un organisme qui en ait la responsabilité.
M. Dubé : Bien, c'est ça,
c'est... c'est la... la distinction que Me Paquin a faite, là : ce n'est
pas à, c'est pour.
M. Fortin :Oui, c'est ça.
M. Dubé : C'est ça.
M. Fortin :Il faut qu'il y ait un organisme qui ait la responsabilité.
Donc, si, pour une raison ou une autre, un jour il n'y en a pas dans
Chaudière-Appalaches, le... le CAP de Québec pourrait prendre en charge tout
ça.
Mais, dans le mémoire, justement, O.K.,
là... on faisait référence tantôt, là, on vient dire que les régions qui n'en
ont pas, c'est... si je ne me trompe pas, que l'Abitibi-Témiscamingue, c'est
une de ces... si je le lis correctement, là, que l'Abitibi-Témiscamingue, c'est
une de ces régions-là. Est-ce qu'il y en a un en Abitibi?
M. Desharnais (Daniel) : Il
faudrait que je vérifie, il faudrait que je vérifie. Moi, on m'indique qu'il y
avait seulement...
M. Fortin :Non, il y a juste les 17, 18?
M. Desharnais (Daniel) : ...17,
18.
M. Fortin :C'est les deux seules?
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
M. Fortin :O.K.
Le Président (M. Provençal)
:C'est ce qui avait été ressorti dans
le mémoire, d'ailleurs.
M. Fortin :O.K. Puis ça, vous jugez, là, oui, le ministère juge en ce
moment que c'est mieux d'avoir le... le commissaire... prendre charge de ces
plaintes-là que d'avoir un organisme d'une autre région... s'impliquer?
M. Desharnais (Daniel) : Juste
répéter votre question, je...
M. Fortin :Parce que, là, en ce moment, c'est le commissaire. Ce que
vous avez dit, c'est que, pour les régions 17, 18, c'est le commissaire aux
plaintes, là, qui agit comme organisme communautaire, essentiellement, qui...
M. Fortin :...organisme communautaire essentiellement, là, qui fait ce
travail-là. Bien, il fait son travail général...
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
c'est dans les responsabilités des commissaires en général. Donc, s'il n'y a
pas d'organisme communautaire qui s'est formé pour soutenir les gens qui
veulent formuler une plainte en lien avec l'application de la loi, c'est le
commissaire qui prend le plein contrôle là-dessus dans le soutien.
M. Fortin :Bien, c'est ça ma question. Prenons un exemple, là, plus
près de nous, là, l'exemple de Québec, Chaudière-Appalaches. Le jour où, pour
une raison ou une autre, l'organisme communautaire dans Chaudière-Appalaches
ferme ses portes. Ça arrive, là, des organismes communautaires qui ne sont plus
en mesure de... pour une raison x, y, z. Est-ce que dans votre vision future
des choses, c'est un CAAP de soit Bas-Saint-Laurent, ou de Québec, ou
d'ailleurs qui prendrait la relève ou c'est le commissaire qui prend la relève,
puis «that's it, that's all»?
• (15 h 50) •
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
en fait, dans le cas de figure que vous mentionnez, j'imagine que Santé Québec
aurait des discussions avec la Fédération des CAAP pour voir s'il y a des
solutions solutions à trouver... s'il y avait des difficultés particulières au
niveau de cet organisme communautaire là, s'il y a moyen de reconstruire
l'organisme communautaire ou comment qu'on peut offrir le service. Et, auquel
cas aussi, si la conclusion, c'est que... Comme je l'ai mentionné, c'est dans
les responsabilités des commissaires et que dans Chaudière-Appalaches, il y
aurait nécessité de soutenir de façon plus soutenue... de donner plus de
ressources au commissaire de Chaudière-Appalaches, bien, ça serait des choses
qui seraient évaluées ou encore, oui, possiblement, des partenariats avec le CAAP
de la Capitale-Nationale, ça serait envisageable également aussi.
M. Fortin :Bien, parce que là, on parle des régions... Leur réalité
est tellement différente que probablement, c'est juste mieux de le mettre dans
les mains du commissaire que de dire que c'est le CAAP de l'Abitibi ou de la
Côte-Nord ou d'ailleurs qui va s'en charger.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
ça serait plausible comme interprétation. Mais là, je ne pourrais pas vous dire
exactement.
M. Fortin :Ça va.
M. Desharnais (Daniel) : Et
on me confirme qu'effectivement en Abitibi-Témiscamingue il y a un CAAP.
M. Fortin :O.K. C'est bon. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement? Sinon, est-ce que l'amendement, déposé par M.
le ministre à l'article 624, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 624 amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 624 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci beaucoup. Alors, je
vous invite, M. le Ministre, à nous faire la lecture de 626...
M. Dubé : Très bien,
monsieur....
Le Président (M. Provençal)
:...pour lequel vous aurez un
amendement.
M. Dubé : Oui. Alors, j'y
vais :
«Le contenu d'un dossier de plainte est
déterminé par règlement de Santé Québec.
«Malgré toute disposition contraire de la
présente loi, aucun document contenu à un dossier de plainte ne peut être versé
au dossier d'un membre du personnel ou d'un médecin, d'un dentiste ou d'une
sage-femme exerçant sa profession au sein d'un établissement.
«Toutefois, les conclusions motivées et,
le cas échéant, les recommandations formulées par un médecin examinateur en
application de l'article 589 ou la conclusion tirée par un comité de
révision en application de l'article 594 doivent être versées au dossier
du professionnel visé par la plainte.
«Quiconque détient le dossier de plainte
doit le transmettre à la personne devant traiter cette plainte pour
l'application de la présente partie.»
Donc, je vais lire le commentaire :
L'article 626 du projet de loi prévoit qu'un règlement de Santé Québec
détermine le contenu du dossier de plainte.
Ensuite, il prévoit, à ses deuxième et
troisième alinéas, des règles relatives au dossier d'un membre du personnel.
Enfin, il prévoit à son quatrième alinéa
l'obligation pour toute personne qui a le dossier de la plainte de le
transmettre à la personne qui en a fait l'examen.
Je vais aller tout de suite à
l'amendement, si vous permettez. Alors, l'amendement : L'article 626
se lit comme suit : insérer, à la fin du deuxième alinéa de
l'article 626 du projet de loi, la phrase suivante : «De même, aucun
renseignement permettant de savoir qu'une plainte a été formulée ne peut être
versé au dossier de l'usager concerné.»
Les commentaires : Le présent
amendement vise à interdire le versement au dossier d'un usager de
renseignements permettant de savoir qu'une plainte le concernant a été
formulée. Et on voit à l'écran où cet amendement-là vient s'insérer dans le
deuxième alinéa.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, interventions au départ sur
l'amendement à l'article 626? M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Bien, à la base, je pense que l'intention, elle est
excellente, là. C'est simplement de dire qu'il ne faut pas que, justement, les
professionnels de la santé qui consultent le dossier d'un usager voient que
cette personne-là a fait une plainte ou qu'un répondant a fait une plainte pour
cette personne-là.
Ceci étant, on vient dire par exemple...
M. Fortin :...Que des recommandations formulées par un médecin
examinateur, plus tard, là, eux, ils doivent être versés au dossier du
professionnel visé par la plainte. S'il y a une conclusion qui s'applique par
exemple à, je ne sais pas, moi, l'ensemble d'un CHSLD, c'est-à-dire qu'il y a
une plainte qui est formulée, et dans les recommandations qui viennent du
commissaire, émerge une recommandation pour des soins dans ce CHSLD là, est-ce
que ça peut ou ça doit aller au dossier des usagers spécifiques du CHSLD? Ou
est-ce que c'est juste... Ça devient une espèce de directive par le CHSLD ou
vers le CHSLD, qu'on n'est pas obligé de le mettre dans des dossiers
individuels, là?
Le Président (M. Provençal)
:Là, vous êtes en lien avec le
troisième alinéa?
M. Fortin :Oui. J'essaie de faire le lien justement avec... entre le
troisième alinéa. On dit : «Toutes les recommandations doivent être versées
au dossier du professionnel.» D'accord, c'est bien, bien normal, là, ça, ça va.
Mais est-ce que quand le professionnel, disons qu'il y a un... Je comprends que
vous, vous faites une plainte, le professionnel, lui, il ne peut pas savoir que
c'est dans votre dossier. Puis je pense que c'est l'intention qui est là. Mais
si un des usagers du CHSLD fait une plainte, et qu'il y a une recommandation,
là, qui est mise en place pour tout le CHSLD, c'est-à-dire, je ne sais pas,
moi, c'est une recommandation par rapport au changement...
M. Dubé : ...admettons.
M. Fortin :Oui, exact, contre une infection, dosage, peu importe,
est-ce que ces recommandations-là sont simplement données à tout le personnel
du CHSLD ou mises en place par la direction? Ou est-ce qu'elles doivent se
retrouver dans l'ensemble des dossiers des usagers comme une espèce
d'avertissement aux gens qui viennent travailler dans ce CHSLD là, qu'ici on a
un problème, puis il faut faire attention à ça?
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
à mon sens, puis là, j'essaie de faire un cas de figure, mais à mon sens, si je
prends l'application du régime d'examen des plaintes, si le commissaire traite
une plainte, se rend compte d'une problématique particulière dans un
environnement comme tel, comme je l'ai déjà mentionné antérieurement, le
commissaire va informer la haute direction de l'établissement de ses
conclusions et il y aura suivi des recommandations qu'il fait en lien avec une
situation. Donc, c'est... La direction de l'établissement va être chargée de
faire les corrections. Mais j'ai de la misère à comprendre le sens de votre
question.
M. Fortin :O.K. Bien, je vais reprendre l'exemple, là, parce que c'est
peut-être un peu plus concret, là. Il y a une recommandation qui est formulée
en matière de contrôle des infections pour un CHSLD, O.K., parce qu'il y a un
problème. Vous, vous êtes une infirmière qui accepte, ou un préposé qui accepte
un quart de nuit. Ce n'est pas votre travail principal, ce CHSLD là, vous
acceptez d'aller dépanner dans ce CHSLD. Vous êtes une infirmière du réseau,
vous allez là, ou encore là, vous êtes une infirmière d'agence. Qui va vous le
dire, qu'il va y avoir ça? À moins que ce soit au dossier, là, de chacun des
usagers que vous consultez, là, qui va vous le dire qu'il y a un problème? Je
veux juste savoir est-ce que quand il y a un problème à la grandeur d'un
établissement, par exemple, là, ou à la grandeur d'un étage, est-ce qu'on met
ces items-là au dossier de chacun des usagers pour en informer le personnel qui
est sur place puis qui n'est peut-être pas tout le temps sur place, qui n'est
peut-être pas en lien avec la direction de cet établissement-là? Comment on
communique ça : Aïe, c'est important ici, là, on a un gros problème de
contrôle des infections, il faut faire attention?
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre.
Des voix : ...
M. Desharnais (Daniel) : En
fait, je vous... en fait, si on revient au débat de la semaine dernière à
598.1, on a adopté des dispositions sur la divulgation de l'information dans
des cas qui sont tels que vous mentionnez, qui feraient en sorte que, dans le
fond, il faudrait diffuser l'information aux personnes appropriées, donc ça
pourrait comprendre le personnel également.
M. Fortin :O.K., ça comprend le personnel, ça, selon vous?
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
M. Fortin :O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Si on s'en tient vraiment
présentement à l'amendement qui est déposé par M. le ministre parce...
M. Fortin :Non, je comprends, M. le Président. Sauf que l'idée, c'est
de savoir qu'est-ce qui est mis au dossier d'un usager, là.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, j'ai vu la liaison que vous
vouliez faire, là, ça, je ne nie pas ça. Maintenant, c'est parce que de toute
façon, on va pouvoir... Vous allez pouvoir reposer des questions sur le 626,
amendé, c'est pour ça, là
M. Fortin :Oui, O.K. Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne,
sur l'amendement, ça va?
M. Cliche-Rivard : ...
Le Président (M. Provençal)
:Bon. Alors, si ça va pour
l'amendement, est-ce que l'amendement déposé par M. le ministre, à
l'article 626, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Nous revenons maintenant à
l'article...
Le Président (M. Provençal)
:...amendé. Et là j'ai compris
qu'autant le député de Saint-Henri—Sainte-Anne que le député de Pontiac
auraient des questions. Alors, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Très bien.
On dit : «Toutefois, les conclusions motivées et, le cas échéant, les
recommandations formulées par le médecin examinateur et les conclusions du
comité de révision doivent être versées au dossier professionnel.» Ça, ça va.
Donc, ce que je comprends, c'est que les recommandations du médecin
examinateur, oui, les conclusions du comité de révision, oui, mais les
recommandations du commissaire aux plaintes, qui, lui, a traité la plainte — et
non pas ses conclusions, là, mais ses recommandations — celles-là ne
sont pas versées au dossier. Pourquoi? Pourquoi les deux autres, puis pas
celles-là?
Le Président (M. Provençal)
:...sous-ministre.
• (16 heures) •
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
à mon sens, c'est deux choses qui sont distinctes. Les recommandations qui
concernent une plainte d'un professionnel sont examinées à un médecin... qui
sont examinées par le médecin examinateur en lien avec une faute, possiblement,
professionnelle ou... je pense que c'est dans la normalité que c'est versé au
dossier de ce professionnel-là, tandis que les conclusions puis... et les
conclusions tirées par un comité de révision. Mais la conclusion du dossier de
plainte comme tel, faite avec les recommandations du commissaire, à mon sens,
doit aller à la haute direction ou au comité de... au comité qui est chargé de
l'application des mesures, des recommandations du commissaire. Pour moi, c'est
deux choses différentes, là.
M. Cliche-Rivard : Les...
Puis peut-être juste me l'expliquer davantage, là, dans le fond, les
recommandations du médecin examinateur. Je comprends les conclusions. Les
conclusions, je le comprends. C'est les recommandations d'un et de l'autre.
Pourquoi les recommandations du médecin examinateur, elles, on les verse au
dossier, puis les recommandations du commissaire aux plaintes, lui, on ne les
verse pas au dossier du professionnel?
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
en fait, il faut se souvenir que, quand le commissaire n'a pas compétence sur
la compétence du médecin examinateur... En fait, quand une plainte concerne un
professionnel ou un médecin, et tout ça, c'est transféré... vous vous rappelez,
c'est transféré directement au médecin examinateur.
M. Cliche-Rivard : Oui, mais
dans le cas où si ce n'est pas ça?
M. Desharnais (Daniel) : Donc,
la recommandation du commissaire ne toucherait pas nécessairement le...
M. Cliche-Rivard : Mais dans
le cas où le commissaire va au fond, là, il va au fond et rend ses conclusions,
il fait ses recommandations, sur un préposé aux bénéficiaires, par exemple,
pourquoi...
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
pour moi, ça va au gestionnaire qui est responsable de gérer ce personnel-là.
Les recommandations vont au gestionnaire, ou, s'il y a des mesures qui sont
prises envers un préposé, ça va aller à la direction des ressources humaines,
qui va prendre les mesures appropriées.
M. Cliche-Rivard : Mais pourquoi
ça n'irait pas aussi dans son dossier? Un n'exclut pas l'autre, là. C'est la
question que je pose. Puis la formulation est écrite dans son... Si c'est les
conclusions seulement... C'était une interrogation sur s'il y avait une
volonté, là.
M. Desharnais (Daniel) : À
mon sens, s'il y a des mesures disciplinaires qui découlent du traitement d'une
plainte, qui... En fait, s'il y a des... si le traitement d'une plainte mène à
des mesures disciplinaires pour un salarié qui travaille dans le réseau de la
santé, nécessairement, ça va à son dossier, parce qu'il y aurait des mesures
disciplinaires qui seraient appliquées par les ressources humaines de
l'établissement.
M. Cliche-Rivard : Puis là on
est plutôt en termes de conclusions qu'en recommandations, là. Une mesure
disciplinaire, ce serait... Ou ce n'est pas vraiment ça que... Le commissaire
ne ferait pas une recommandation d'émettre des mesures disciplinaires, dans ce
sens-là?
M. Desharnais (Daniel) : Là,
on est plus, on est plus dans le processus lié au médecin examinateur, qui, là,
ne touche pas nécessairement un salarié comme tel.
M. Cliche-Rivard : Je
comprends. Et c'est important que les recommandations du médecin examinateur
soient dans le dossier du professionnel?
M. Desharnais (Daniel) : Pardon?
M. Cliche-Rivard : C'est
juste... Je suis juste un peu surpris de... Puis vous dites que vous, vous ne
voyez pas les deux... vous les voyez complètement séparés. Moi, je me demande
pourquoi les recommandations du médecin examinateur vont dans le dossier du
professionnel, alors que c'est des recommandations plus globales, là, sur
l'amélioration du processus. C'est seulement... C'est ça, le fond de mon
interrogation, qu'est-ce que ça va faire là, finalement, les recommandations,
plutôt que les conclusions. Puis je vous laisse là-dessus.
M. Desharnais (Daniel) : Vous
me laissez là-dessus? Vous souhaitez une réponse?
M. Cliche-Rivard : Non, moi,
je ne reviendrai pas, là, je vais prendre votre dernière réponse comme la
finale. Donc, je vous laisse peut-être juste boucler cette boucle-là. Mais,
dans le fond, tu sais, ma question, c'est ça...
16 h (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...bord
en bord, mur en mur, ça aurait été les recommandations et les conclusions sont
versées au dossier, fin. Là, on voit qu'il y a un traitement différencié, puis
j'ai de la misère à le comprendre.
(Consultation)
M. Desharnais (Daniel) : En
fait, là, je vais vous dire, j'ai une méconnaissance de ce qui est contenu dans
le dossier d'un professionnel pour pouvoir répondre convenablement à votre
question, mais, si j'ai la réponse durant la séance, ça va me faire plaisir de
vous la donner.
M. Cliche-Rivard : Je la
prendrais. Je vais céder la parole à mon collègue, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Moi, j'ai un petit doute que peut-être la députée de
Marie-Victorin a une idée c'est quoi qui est contenu au dossier d'un
professionnel de la santé, je ne sais pas si elle peut nous éclairer là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
:Alors...
Une voix : ...
M. Dubé : Je ne suis
plus sûr que je suis...
Des voix : ...
M. Desharnais (Daniel) : Mais
je peux tenter quelque chose. J'ai eu...
M. Dubé : Mais si jamais
vous comprenez bien la question du député, parce que le député, je pense qu'on
a demandé... en fait, le député de Pontiac, qu'est-ce qu'il y a dans un dossier
de patient, c'est ça...
M. Fortin :Non, non, de professionnel de la santé.
M. Dubé : De
professionnel de la santé.
M. Fortin :Parce que, là, il y a une... il y a une distinction. Puis
effectivement, mon collègue a raison. Il y a une distinction entre le premier
paragraphe, le deuxième paragraphe et le troisième paragraphe, là, où on vient
dire qu'on protège les dossiers du personnel, là, d'avoir le contenu du dossier
de plainte. Le dossier de plainte ne doit jamais se retrouver dans... Mais on
vient dire que les conclusions, eux, doivent se retrouver dans les dossiers,
mais juste s'ils viennent du médecin examinateur, pas s'ils viennent du
commissaire. Je pense qu'elle était là, la question, à savoir pourquoi il y a
une dichotomie, et la réponse, c'était... Je pense que M. Desharnais a
juste pris un pas de recul, à savoir... pour nous dire que...
M. Dubé : ...si vous
sentez le besoin de compléter, après la réponse de M. Desharnais, vous le
ferez, là, parce que vous avez une expertise dans ça.
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : En
fait, les recommandations du commissaire vont toucher possiblement des
situations systémiques dans un environnement, tandis que les recommandations du
médecin examinateur vont toucher souvent l'activité du professionnel comme tel,
qui, lui, obtient des privilèges dans l'établissement. Et ces privilèges-là ont
une échéance. Donc, dans son dossier, s'il y a eu des plaintes, puis il y a eu
faute, bien, il faut tenir, soit les conclusions du médecin examinateur ou
encore les conclusions d'un comité de révision dans le dossier dudit
professionnel, là... du médecin.
M. Cliche-Rivard : Donc,
ce n'est pas les mêmes types de recommandation?
M. Desharnais (Daniel) : Ce
n'est pas le même type de recommandation parce que ça touche directement sa
pratique.
M. Fortin :Mais ça, ça marche pour les médecins, pharmaciens,
dentistes, sages-femmes. Est-ce que ça... quand vous parlez de privilège, là,
est-ce que ça s'applique aussi à l'ensemble du personnel qui pourrait être
touché par ces recommandations-là?
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
en fait, si c'est un membre du personnel comme une infirmière, d'après moi, ça
rentre dans la compétence du commissaire comme tel. C'est ça?
M. Fortin :C'est ça?
Des voix : ...
M. Desharnais (Daniel) : Et
ça va... (panne de son) ...du travail qu'on mentionne aussi.
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Dubé : Est-ce que ça
répond ou...
M. Fortin :Bien, pas tant. Honnêtement, je pense, ça embrouille
davantage, là, pour être bien honnête. Parce que...
(Interruption)
Une voix : ...
M. Desharnais (Daniel) : Vous
avez été censuré.
M. Fortin :On vient dire ici que le médecin examinateur, lui, il est
vraiment en lien avec, entre autres, le médecin, là, par exemple, qui aurait
fait un acte médical. Mais le rapport du commissaire, il peut traiter
justement, entre autres, des infirmières, par exemple, là. Alors justement,
quand on lui fait un rapport, pourquoi ça ne se retrouve pas nécessairement au
dossier de cette infirmière-là? Parce que là, ce que vous venez dire ici, dans
le troisième paragraphe, là, c'est «les conclusions et les recommandations
fournies par un médecin examinateur doivent être versées au dossier du
professionnel», mais les conclusions, recommandations formulées par un
commissaire en lien par exemple avec le travail d'une infirmière ne doivent pas
se retrouver au... Pas «ne doivent pas», là, mais il n'y a pas la même
obligation que ça doit se retrouver au dossier du professionnel en question. C'est
là, l'enjeu. Si vous me dites, le commissaire, lui, il peut faire des recommandations,
des conclusions en lien avec une infirmière, bien, pourquoi il n'y a pas la
même obligation que quand c'est un rapport du médecin examinateur?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
Me Paquin me dit que...
Le Président (M. Provençal)
:un volet légal, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
M. le Président. En fait, il faut toujours faire un peu attention lorsqu'on
regarde...
M. Paquin (Mathieu) : ...les
dossiers qui relèvent de la compétence du médecin examinateur, parce qu'on vise
essentiellement des travailleurs autonomes, alors on ne peut pas leur appliquer
le droit du travail, notamment, particulièrement, dans le cas des médecins et
des dentistes, qui, eux, ont une relation, suivant les tribunaux, qui est
statutaire, donc qui découle du statut des privilèges qui leur sont octroyés.
Il n'y a pas de contrat. On ne peut pas appliquer le corps des règles
supplétives qui existent en droit du travail.
Donc, la loi va toujours... ou enfin,
toujours... On observe que la loi va être plus détaillée dans ces cas-là pour
venir créer justement le régime qui s'applique à eux, plutôt que d'appliquer
tout un ensemble de règles qui, normalement, seraient celles applicables sans
qu'on ait besoin de le détailler dans la loi à l'égard des salariés, comme,
notamment, le sont les infirmières ou les préposés aux bénéficiaires.
• (16 h 10) •
M. Fortin :Je vais essayer de dire ça en langage d'un avocat.
Dites-moi si je réussis. Le premier paragraphe, là, ou la première... le
deuxième paragraphe, en fait, là, celui où on dit que le document contenu au
dossier de plainte ne peut pas être versé dans un dossier du membre d'un
personnel... ça, ça peut être une infirmière, là, mais c'est vraiment pour
s'assurer que ce membre du personnel là, ce médecin, dentiste, sage-femme ne
peut pas identifier. C'est une protection par rapport à celui qui fait une
plainte, celui ou celle qui fait une plainte.
Tandis que le troisième paragraphe, c'est
une affaire complètement différente, là, c'est juste dire, par rapport au droit
du travail, quand il y a un rapport du médecin, il faut qu'il se retrouve dans
le dossier de ce professionnel indépendant là. Mais ça n'a rien à voir avec le
personnel puis la protection qui est incluse dans la première partie.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président.
M. Fortin :O.K.. C'est peut-être juste de les avoir mis collés un sur
l'autre qui a créé de la confusion. Je vous entends.
M. Dubé : ...en faisant le lien
avec le personnel versus le patient. Vous avez raison.
M. Fortin :O.K., c'est beau.
M. Dubé : O.K. Mais je pense
que c'est une clarification qui était bonne à faire.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
le 626 amendé? Oui, M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : On faisait
référence notamment aussi, encore dans le mémoire des CAAP, sur le fait que ça
demeure relativement flou, là, les délais, tu sais. La loi ne va pas fixer...
la décision est rendue tant, elle est 30 jours, le comité de révision se réunit
dans les 15 jours, tu sais, ça reste... Il y a certaines choses qui ont été
fixées, comme «informe de décision dans les cinq jours», mais il n'y a pas...
on l'a révélé la semaine passée, là, il y a plusieurs étapes.
Le Président (M. Provençal)
:Puis, des fois, c'est 15, 45, 60,
dépendamment de...
M. Cliche-Rivard : Mais, des
fois, c'est... Comme le médecin examinateur, s'il ne rend pas sa décision dans
les 45 jours, le comité de révision prend juridiction, mais il n'a pas
d'obligation légale de rendre sa décision dans les 45 jours. Ça, c'est des
enjeux qui ont été soulevés.
Je me demande si, au moins à 626, on
pourrait prévoir, là, à la fin, « quiconque détient le délai de la plainte,
doit le transmettre le plus vite possible». Ou il y aurait-tu moyen d'ajouter
un petit peu d'éléments de contrainte pour s'assurer qu'on ait le traitement le
plus efficace possible, sans nécessairement fixer un délai fixe, là, parce que
je comprends que vous êtes... il ne semble pas y avoir une ouverture à fixer le
délai fixe, mais «dans les plus brefs délais»?
Le Président (M. Provençal)
:...dans l'expérience que vous avez,
M. le sous-ministre... Est-ce que cet alinéa-là, le quatrième alinéa du 126,
vous avez vu des problématiques ou des délais indus dans ce que vous avez
observé? Parce que je comprends aussi la...
M. Desharnais (Daniel) : En
fait, moi, je n'ai jamais... on ne m'a jamais informé de situations
problématiques à cet égard-là. La seule chose, c'est que je ne pourrais pas
dire s'il y a des situations problématiques qui n'auraient pas été portées à
mes oreilles. Mais on ne m'en a pas soulevé.
Le Président (M. Provençal)
:...à votre attention.
M. Desharnais (Daniel) : C'est
ça.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. C'est beau. Mais je comprends.
Vas-y.
M. Cliche-Rivard : Bien,
c'est ça que je souligne. Il y a-tu moyen... sans fixer nécessairement un délai
de rigueur de 10 jours ou de 15 jours, il y a-tu moyen d'accentuer un petit peu
plus, «dans les meilleurs délais» ou «le plus rapidement possible»? De manière
qualitative, si on ne veut pas être quantitatif, pour répondre à une inquiétude
des CAAP, notamment, à l'effet qu'il n'y a pas beaucoup de délais qui sont
fixés, là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : En
fait, la commissaire-conseil m'indique que ce n'est pas une problématique, là,
la question de M. le Président. Ce n'est pas une problématique, la transmission
se fait de façon immédiate, là.
M. Cliche-Rivard : Immédiate?
M. Desharnais (Daniel) : Oui...
M. Cliche-Rivard : ...O.K.
Est-ce qu'on peut donc le prévoir?
M. Desharnais (Daniel) : Et
on m'indique que l'actif informationnel est partagé entre les médecins
examinateurs, l'actif où est-ce qu'est colligé les plaintes. L'actif
informatique où est colligé les plaintes, c'est accessible au médecin
examinateur, comité de révision et commissaire aux plaintes.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
qu'il le reçoit immédiatement quand il est assigné, là?
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
exact.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
qu'il ne peut pas, à ce stade-ci, avoir de délais?
M. Desharnais (Daniel) : Non.
M. Cliche-Rivard : C'est
impossible. Bon, bien, très bien, alors. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 626 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. L'article 627...
Je vais vous demander que le ministre n'ait pas à le dire compte tenu que
l'amendement a pour effet de tout simplement retirer l'article 627, mais
il pourra nous donner l'explication. Alors, je vous demanderais de nous lire
l'amendement à l'article 627.
M. Dubé : ...l'amendement est
assez simple, là, on retire l'article 627, puis on dit que, concernant le
dossier de plainte d'un usager, la confidentialité du dossier et les règles
permettant son accès par toute autre personne ou groupement seront celles
établies par la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels.
Le Président (M. Provençal)
:...interventions pour questionner le
fait qu'on retire cet article-là? Oui, M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Juste parce que l'article 627... mais en fait ce n'est
pas l'article lui-même, là, qui est important, c'est ce qui est contenu dans l'article,
c'est des protections par rapport à la confidentialité du dossier de plainte
d'un usager. Est-ce qu'on peut juste prendre deux minutes puis nous dire c'est
quoi qui est dans la Loi sur l'accès aux documents, là, qui vient justement
protéger ces renseignements-là?
M. Dubé : Je suggérais
peut-être à Me Paquin de nous faire un petit tour, si c'est possible, M. le
Président, là, si... Ça va, Me Paquin?
Le Président (M. Provençal)
:Alors, Me Paquin, s'il vous plaît,
s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, je vous proposerais de laisser ma collègue Me Côté
répondre à la question puisqu'elle a une grande expertise dans le domaine.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour Me Côté? Alors,
Me Côté, s'il vous plaît.
Mme G. Côté (Geneviève) : Oui,
Geneviève Côté, avocate à la direction santé... Direction des affaires
juridiques santé et services sociaux. En fait, le dossier de plainte est
composé de renseignements personnels, donc les renseignements personnels sont
confidentiels en vertu de la Loi sur l'accès. Donc, ce sont les dispositions de
la Loi sur l'accès qui prévoient la confidentialité des renseignements
personnels qui vont se trouver à protéger la confidentialité du contenu du
dossier de plainte.
M. Fortin :...qu'ils sont... Bien, c'est un peu ça, ma question, c'est
de savoir exactement, peut-être, qu'est-ce qui se retrouve dans la Loi sur
l'accès aux documents qui viendrait gérer, disons, protéger, là, le dossier de plainte
d'un usager. Parce qu'il y a quand même aussi 127... Il y a quand même du
contenu qui, sur le fond, est intéressant, c'est-à-dire que... On vient
spécifier qui peut avoir accès au dossier de plainte d'un usager, son héritier,
le liquidateur de sa succession, la personne qui détermine, etc., à titre de
bénéficiaire d'une assurance vie et autre, donc il y a quand même des personnes
qui peuvent avoir accès. Parce que, là, ici, on vient parler du cas bien
spécifique d'une plainte faite au commissaire aux plaintes par un usager du
réseau de la santé. Est-ce que, dans la loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et la protection des renseignements, il y a la même...
disons, la même spécificité par rapport aux plaintes faites dans ce contexte-là?
Mme G. Côté (Geneviève) : Oui,
la réponse, c'est oui. En fait, cette liste de gens là qui peuvent avoir accès,
là... Il y a deux choses. D'abord, les renseignements personnels sont
confidentiels par rapport à toute personne externe aux renseignements. La
personne, elle-même, y a accès, parce qu'elle a un droit d'accès qui est
garanti dans la Loi sur l'accès, et ses différents représentants, aux personnes
y étant liés, là, et c'est la même liste, là, peuvent également avoir accès,
là. Que ce soit le mandataire, ou l'héritier, ou le... c'est les... Ce
régime-là, il est prévu par la Loi sur l'accès, donc, s'il y a... Il y avait un
peu un double emploi en prévoyant cette liste-là.
M. Fortin :O.K., mais vous avez prévu l'ensemble de ce qui est à l'article 627
en ce moment, c'est-à-dire le commissaire aux plaintes, lui aussi, y a accès,
que le directeur médical y a accès, le CMDP y a accès, etc. Ça, c'est tout
écrit dans la Loi sur l'accès aux documents?
Mme G. Côté (Geneviève) : La
Loi sur l'accès pour les accès... pour les proches, là, si... je vais utiliser
ce terme-là, elle est aussi détaillée. Pour ce qui est des accès, je dirais,
internes ou pour les accès qui ne sont pas, là, le droit d'accès...
Mme G. Côté
(Geneviève) :...la personne concernée,
ses représentants, elle établit plus des principes généraux. Mais ces principes
généraux là vont permettre, effectivement, là, à toutes les personnes qui ont
besoin d'y avoir accès, d'y avoir accès. Les principes généraux sont basés sur
le critère de nécessité, donc qui en a besoin pour l'exercice de ses fonctions
au sein d'un organisme. Et puis toutes ces personnes qui étaient identifiées,
on avait ciblé qui on jugeait. On avait ciblé un peu à l'avance puis on jugeait
qui pourrait en avoir besoin. Là, on laisserait plutôt le principe général
s'appliquer, mais qui permet, peut-être, être un peu plus évolutif dans le
temps si jamais les fonctions changent, mais qui permet d'atteindre le même
objectif.
M. Fortin :O.K. Mais qui vient décider à la fin de la journée? Parce
que, justement, là, vous avez une liste exhaustive, vous sortez même un peu...
à la fin, au quatrième alinéa, vous venez parler de... le protecteur des
usagers, par exemple, qui n'est pas dans la liste initiale. Alors, comment
est-ce qu'on détermine... C'est dans votre... Tout le monde qui peut y avoir ou
qui a besoin d'y avoir accès, peut y avoir accès. Comment est-ce que ce
besoin-là est déterminé, si ce n'est pas la même liste exhaustive que... sur
laquelle quelqu'un a pris le temps de se pencher, là, bien évidemment.
• (16 h 20) •
Mme G. Côté
(Geneviève) :C'est dans les politiques
internes de chaque organisme qu'on vient déterminer qui pour... qui peut avoir
accès à des renseignements personnels, qui, au regard de ses fonctions, a
besoin d'avoir accès à tel ou tel... à tel organisme, mais il y a une...C'est
prévu dans la loi sur l'accès, là, que chaque organisme doit se doter de ce
genre de directive interne.
M. Fortin :L'organisme ici, c'est Santé Québec.
Mme G. Côté
(Geneviève) :Absolument.
M. Fortin :Santé Québec inclut le Protecteur des usagers.
Mme G. Côté
(Geneviève) :Non. Par ailleurs, la loi
sur l'accès prévoit que rien, dans la loi sur l'accès, ne permet d'empêcher le
Protecteur du citoyen, qui est la même personne que le Protecteur des usagers,
là, d'avoir accès à des renseignements. Donc, le Protecteur des usagers, il n'y
a aucune restriction pour lui dans la loi sur l'accès, là. Donc, on revient...
on arrive au même résultat qu'avec ce qui était prévu pour le Protecteur des
usagers...
M. Fortin :Le Protecteur du citoyen peut toujours aller chercher le
dossier.
Mme G. Côté
(Geneviève) :Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Fortin :Je crois que oui, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix. Est-ce que l'amendement supprimant l'article 627 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Donc, l'article 627 est
supprimé. Article 628, M. le ministre.
M. Dubé : Oui, on tombe, M.
le Président, dans la section des dispositions diverses.
Le Président (M. Provençal)
:...avant la lecture, je veux
signifier aux membres de la commission qu'il y a eu quand même beaucoup
d'amendements qui ont été déposés sur Greffier concernant les articles 646.1 à
708.1. Alors, c'était pour en informer l'ensemble des membres de la commission.
Maintenant, je vous invite à faire la lecture du 628, M. le ministre.
M. Dubé : Avec plaisir, M. le
Président. Merci beaucoup. Alors 628 se lit comme suit : «Sauf disposition
contraire de la présente partie, les avis et les autres communications destinés
à l'auteur d'une plainte peuvent être formulés verbalement lorsque la plainte a
été ainsi formulée.»
Donc, le commentaire, c'est que l'article
628 du projet de loi prévoit qu'une communication peut être verbale lorsque la
plainte a été formulée verbalement.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions? S'il n'y a pas... Oui,
M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Là, on vient spécifier uniquement pour le «verbalement»,
là, mais ça veut-tu dire que, je ne sais pas, moi, que... Est-ce que c'est...
Le Président (M. Provençal)
:On a discuté la notion écrite versus
verbale la semaine dernière.
M. Fortin :Oui. Non, je sais. C'est la méthode de communication qui
m'importe. Dans le fond, quand on dit «verbale», ce n'est nécessairement...
c'est quelqu'un qui appelle, on peut le rappeler. Ça, je comprends ça, ça, il
n'y a pas de problème. Quelqu'un qui fait sa plainte initiale, qui appelle, il
vient au bureau en personne, on l'informe, c'est fait verbalement, mais il n'y
a pas de... Tu sais, quelqu'un qui envoie une plainte par courriel n'a pas
nécessairement une réponse de la même façon... ou qui l'envoie par la poste, il
peut avoir une réponse par la poste. Ce n'est pas... on n'est pas à ce niveau
de détail là. C'est vraiment juste, si vous le dites verbalement, on a le droit
de vous répondre verbalement.
M. Dubé : C'est ce que je
comprends. Puis c'est en complément à ce qu'on avait fait à 573, hein, c'est
bien ça, la semaine dernière?
Le Président (M. Provençal)
:C'est ça, oui.
M. Fortin :O.K. Je pense, ça va, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne, est-ce que ça va pour vous?
M. Cliche-Rivard : ...pour
vérifier, pour être sûr que j'en ai eu connaissance, là, parce que, comme vous
le savez...
M. Cliche-Rivard : ...je n'ai
pas participé à tous les travaux. Moi, il y avait... les CAAP «que toutes les
communications du commissaire et du médecin examinateur soient transmises par
écrit à la personne qui porte plainte». Est-ce que c'est de ça que vous aviez
déjà parlé comme recommandation ou si c'est différent?
Le Président (M. Provençal)
:Là, vous faites référence aux
articles...
M. Dubé : 573, entre autres,
là.
M. Cliche-Rivard : Bien, 628,
en même temps, parce que ça dit que tout...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, oui, mais quand vous parlez des discussions...
M. Cliche-Rivard : Bien, je
ne le sais pas, je n'étais pas là.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, mais, moi, je peux vous dire
qu'il y a eu des discussions, 573. Attendez.
M. Dubé : Oui, c'est ça. 573.
Le Président (M. Provençal)
:573, c'est ça. Ma mémoire ne m'a pas
joué des tours cette fois-ci. 573, il y avait eu une bonne discussion
concernant la notion de si c'est verbal, si c'est écrit, tandis qu'à 628, là,
c'est la notion de verbal.
M. Cliche-Rivard : Et est-ce
que vous avez ou... vous pouvez nous éclairer sur la conclusion qui avait été
ressortie de cette discussion?
M. Dubé : Bien, écoutez, là,
je pense qu'on avait discuté... Je reviens, là, 573 dit clairement qu'une
plainte peut être soit par écrit ou verbalement.
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait.
M. Dubé : Et, ici, ce qu'on
dit, à 628, c'est «sauf dispositions contraires, les avis peuvent être formulés
verbalement lorsque la plainte a été aussi formulée... ainsi formulée». Tout ce
qu'on dit ici, c'est que, si c'est une plainte qui a été faite verbalement,
vous pouvez donner votre avis verbalement. C'est comme ça que c'est...
M. Cliche-Rivard : C'est ce
que... J'en conviens. Puis là, donc, qu'est-ce que vous faites de la
recommandation 16 des CAAP, qui dit qu'au contraire la réponse, elle, devrait
toujours être par écrit? Je comprends que la personne peut la formuler...
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:...doit être dans un mémoire, ça?
M. Cliche-Rivard : Oui, la
recommandation 16 du mémoire des CAAP. Je voulais juste voir qu'est-ce que vous
répondez à cette demande-là.
Le Président (M. Provençal)
:De mémoire, on avait référé à ce qui
existait au niveau de la loi.
M. Cliche-Rivard : Parce que
je comprends que pour formuler...
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
en fait, on reprend des dispositions actuelles de la LSSSS, essentiellement,
là.
M. Cliche-Rivard : O.K. Parce
qu'eux soulignent que ce serait mieux que... Là, pour la personne qui fait la
plainte, je n'ai aucun enjeu, verbal, écrit, il n'y a aucun problème. Mais eux
disent : par contre, la décision puis la réponse, elles, elles devraient
être toujours écrites.
M. Desharnais (Daniel) : Au
plaignant. Là, on parle de la réponse au plaignant. Bien, ce que je répondrais,
pour moi, l'important, c'est que la plainte soit traitée et que l'information
soit transmise. Et je ne voudrais pas qu'on alourdisse le travail des
commissaires en lien avec le volume de plaintes qu'ils ont à traiter et qu'une
plainte... Ou qu'on augmente les délais de traitement de plainte par une
disposition de cette nature-là.
M. Cliche-Rivard : O.K. Il y
en a beaucoup, ça, des réponses à une plainte qui sont formulées verbalement à
la personne? Aïe, en passant, j'ai rendu ma décision, je ne la retiendrai pas,
la plainte?
Le Président (M. Provençal)
:C'est plus professionel que ça.
M. Cliche-Rivard : Non, non,
mais, en même temps, je ne pense pas que, si tu te présentes devant la
personne, en disant : Voici ma décision, je vais vous la lire... On a ça
dans un palais de justice, là, ça arrive. Le juge nous lit la décision.
M. Dubé : Oui.
M. Cliche-Rivard : Mais donc
je me permets de relancer la question. Vous dites : Ça va créer un délai.
Ça me surprendrait que la personne va juste dire : Voici ma décision non
plus, en la rendant verbatim devant la personne.
M. Desharnais (Daniel) : Non,
bien, je comprends, mais votre question c'est : Si ça arrive souvent que
c'est...
M. Cliche-Rivard : Qu'une
personne rend une décision... Un médecin examinateur, là, il dit : Voici
ma décision. Elle est verbale, elle est verbale. Ça me surprendrait même que ça
existe.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
je n'ai pas de statistiques. J'ai beaucoup de statistiques, mais je n'ai pas de
statistiques sur le volume de décisions, nécessairement, rendues verbalement.
Mais je pense que, dans la relation d'un commissaire qui traite une plainte
d'usager qui a vécu un événement, je ne vois pas de problématique à ce que la
relation se poursuive verbalement dans le traitement de la plainte. C'est quand
même des relations où la personne fait confiance à quelqu'un pour aller lui
faire une plainte sur un épisode de soins ou un épisode de service dans le
réseau de la santé et services sociaux.
Donc, il y a une relation qui s'installe
et, moi, je ne vois pas de problématique à ce que cette relation-là, si elle
s'établit verbalement, qu'elle peut se conclure verbalement également.
M. Cliche-Rivard : O.K. Bien,
les CAAP ont la réponse.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 628 est adopté...
M. Dubé : ...adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Avant de faire lecture du
620... demander de faire la lecture du 629, j'ai
bien mentionné tout à l'heure que vous aviez déposé des amendements de 646 à
708. Et est-ce que, M. le Ministre, vous nous permettez des rendre publics
parce qu'ils sont déposés sur Greffier?
M. Dubé : Certainement.
Le Président (M. Provençal)
:Donc, vous pouvez, Mme la secrétaire,
rendre publics ces différents amendements. Merci beaucoup.
M. Dubé : Juste pour rassurer
mes collègues de la commission, là...
Une voix : Oui.
M. Dubé : ...comme on...
quand vous avez présenté le plan qu'on a discuté, là, tout à l'heure, quand on
a commencé la présente session, je pense qu'on pourrait... ça va vous donner le
temps d'en prendre connaissance, des amendements, mais ce n'est pas là qu'on
irait, à la fin de la partie 7.
Une voix : On revient à 31.
• (16 h 30) •
M. Dubé : On reviendrait à
31. Ca fait que je pense que ça va vous... c'est pour ça que je pense qu'on
voulait les rendre publics tout de suite pour être sûr que vous ayez le temps
d'en prendre connaissance quand on aura terminé les conseils d'administration
et les conseils d'établissement.
Le Président (M. Provençal)
:Lecture du 629 maintenant, M. le
ministre.
M. Dubé : Merci pour la
précision, M. le Président.
Alors : «629. Un établissement privé
doit informer tout usager qu'il peut formuler une plainte auprès de Santé
Québec. Dans toutes ses installations, il doit également afficher à la vue du
public un document expliquant qu'il peut... qui peut formuler une plainte ainsi
que les modalités d'exercice de ce droit. Les coordonnées du commissaire aux
plaintes et à la qualité des services compétents doivent y être mentionnées.
Alors, le commentaire, c'est que
l'article 629 du projet de loi prévoit des obligations particulières pour
les établissements privés dans le devoir d'informer les usagers qu'ils peuvent
formuler une plainte auprès de Santé Québec et l'obligation d'afficher un
document explicatif sur le processus. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'article 629?
M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Bien,
allez-y, M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Est-ce que les coordonnées du... de l'organisme communautaire
ne devraient pas s'y retrouver aussi?
Le Président (M. Provençal)
:Ça, je, pense que M. le
sous-ministre, pourrait répondre à cette question.
M. Desharnais (Daniel) : Je...
D'après moi, l'information des organismes communautaires et des organismes
communautaires en soutien au traitement des plaintes est diffusée. Mais dans
tous les cas, l'important pour nous, c'est que la personne qui veut faire une
plainte puisse diriger sa plainte au bon endroit, donc le commissaire aux
plaintes et la qualité des services qui lui doit soutenir l'usager ou le
référer à un... ou l'informer qu'il y a des organismes qui peuvent le soutenir.
Donc, pour nous, on ne peut pas multiplier les canaux comme tels, mais on veut
s'assurer que quelqu'un qui doit formuler une plainte sait où s'adresser.
Une voix : Au commissaire.
M. Fortin :O.K. Puis vous... vous, moi, puis les... Non, allez-y.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
en fait, on m'informe que les coordonnées des organismes communautaires sont
dans les dépliants aussi prévus à cet effet-là.
M. Fortin :O.K. Qui sont dans les établissements privés?
M. Desharnais (Daniel) : Exact.
M. Fortin :O.K.
M. Dubé : Dans une... Moi, je
vous dis, j'en visite une assez souvent, une RPA, là.
M. Fortin :
Oui.
M. Dubé : Le pamphlet de la
CAQ, il est là.
M. Fortin :Bien...
Le Président (M. Provençal)
:Le dépliant, M. le ministre.
M. Dubé : Oh! excusez-moi, et
je reconnais l'ancien directeur d'école. Merci, M. le Président, le dépliant.
M. Fortin :
Mais effectivement, ce que j'allais vous dire, c'est vous, moi et tout le
monde autour de la table, on en visite souvent justement des établissements
privés, là, des RPA entre autres, et je me souviens avoir vu, tu sais, dans le
petit... le petit meuble, là.
M. Dubé : Faites attention à
votre terme.
M. Fortin :Oui, je fais ça, je cherche le bon mot. Mais le petit meuble
qui héberge plusieurs dépliants...
Le Président (M. Provençal)
:Le présentoir.
M. Fortin :Le présentoir, voilà. Je me souviens d'avoir vu les dépliants
du CAP en question. Mais l'information, j'imagine, c'est une espèce de
certificat comme quand on voit des certificats dans les restaurants,
certificats d'attestation du MAPAQ, des trucs comme ça. C'est un certificat
qu'on appose au mur en quelque part dans la résidence. Moi, ça ne me dit rien,
là. Tu sais, je ne me souviens pas d'avoir vu ça comme un permis d'alcool ou
quoi que ce soit. Là. Je ne me souviens pas d'avoir vu ça. C'est... Il faut que
ça soit mis à la vue du public dans une RPA, donc j'imagine que c'est dans les
halls d'entrée habituellement qu'on met ça. Ça ne me dit rien. Moi, je... puis,
honnêtement au nombre de RPA qu'on fait, je n'ai jamais vu ça.
M. Dubé : M. le Président
veut répondre.
Le Président (M. Provençal)
:Bien, je vais laisser le sous-ministre,
parce que c'est vrai qu'on est en visite souvent, là, pour des raisons X. Mais
je vais laisser répondre M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
l'exploitant doit s'assurer que l'information soit mise à la disposition s'il
veut formuler une plainte. Moi, j'ai vu, dans des établissements, où est-ce que
c'est...
16 h 30 (version non révisée)
M. Desharnais (Daniel) : ...c'est
une affiche qui est là, si vous voulez formuler une plainte... je l'ai vu
fréquemment en fréquentant le réseau de la santé et services sociaux.
M. Fortin :O.K. Oui, c'est peut-être qu'on ne porte pas attention des
fois à ces choses-là.
M. Dubé : Je regarderai cette
semaine, quand je vais...
M. Fortin :Oui, c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
:...mon indication...
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:...qu'on peut facilement lire et le
présentoir va être apposé à côté avec différentes ressources disponibles pour
pouvoir déposer la plainte. C'est ce que je vois chez nous.
M. Fortin :Mais on va tous faire l'exercice la semaine prochaine en
circonscription.
M. Dubé : C'est ça, on fera
un rapport, vous et moi...
M. Fortin :Oui, c'est ça.
M. Dubé : ...si l'affiche est
bien là.
M. Desharnais (Daniel) : C'est
ça, vous me direz où est-ce qu'on doit intervenir.
M. Dubé : Oui, intervenir.
Excellent.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'article 629?
M. le député de Saint-Henri--Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Là, je...
merci, je lisais, là : "Un établissement privé doit informer tout
usager". Par contre, je lisais aussi, là, pour exiger... ça, c'est encore
le mémoire des CAAP, qui est très utile, là : Pour exercer leurs droits,
les usagers qui consultent en GMF ou dans un établissement privé subventionné
par la RAMQ, n'ont pas cette opportunité de plainte. Donc, je voudrais juste qu'on
précise peut-être qui ne peut pas déposer une plainte avec le commissaire aux
plaintes.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:C'est ça, ici, souvenez-vous, on
parle d'établissement, puis là je vais laisser...
M. Cliche-Rivard : Oui, mais
là, l'autre partie, c'est dans un établissement privé subventionné par la RAMQ,
ça aussi, ils disent que non.
Le Président (M. Provençal)
:Ça me surprend.
M. Cliche-Rivard : Bien, je
lis.
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, mais je ne mets pas en
doute ce que vous dites, là.
M. Cliche-Rivard : Oui, oui,
moi, je fais la lecture de la page 12.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président, mais, à 629, on vise un établissement privé, donc on ne vise pas
un GMF parce que ce n'est pas un établissement privé. Toutefois, on vise un
établissement privé, qu'il soit conventionné ou non. Donc, nonobstant qu'il
reçoive ou non des subventions, normalement il est visé. C'est ce que le texte
dit, M. le Président.
M. Cliche-Rivard : ...donc,
cette inquiétude-là n'est pas fondée.
M. Paquin (Mathieu) : C'est :
Les établissements privés sont visés.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Subventionnés ou pas?
M. Paquin (Mathieu) : Subventionnés
ou pas, M. le Président.
M. Cliche-Rivard : Subventionnés.
Et je...
M. Fortin :...
M. Cliche-Rivard : Allez-y,
oui.
M. Fortin :Quand vous dites "établissement privé", là, je
veux juste qu'on soit clair, là, vous considérez que les GMF sont un
établissement privé, là? Bien, c'est ça, on... Mais je veux juste qu'on soit
tous sur la même longueur d'onde : les GMF ne sont pas inclus, là.
Le Président (M. Provençal)
:C'est ça ce que Me Paquin vient de
mentionner, là.
M. Fortin :C'est ça. O.K. Parce que vous avez beau dire, là, que ce
soit subventionné ou pas, là, puis on peut parler d'une résidence pour aînés,
entre autres, qui peut recevoir des... certaines subventions, mais les GMF...
Le mémoire est correct, là, le mémoire des CAAP est factuel : les GMF ne
sont pas inclus.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Les GMF
ne sont pas inclus, M. le Président.
M. Fortin :Parfait.
M. Cliche-Rivard : Et pour
quelle raison vous avez pris cette décision-là?
Le Président (M. Provençal)
:Je ne veux pas brimer votre question,
mais là je vous rappelle qu'on parle d'établissements privés, les GMF ne sont
pas des établissements privés. Mais pour quelle raison on... vous voulez savoir
qu'on les a exclus, il y a peut-être un principe, et là ça va être soit Me
Paquin ou M. le sous-ministre qui va nous répondre. Mais je voulais juste nous
ramener à...
M. Cliche-Rivard : Oui, oui,
vous avez raison, mais ça deviendrait pertinent si je déposais un 629.1 pour
inclure les GMF.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, c'est ça, mais ils n'ont
jamais...
M. Cliche-Rivard : Ou les
cliniques privées.
Le Président (M. Provençal)
:Mais c'est parce qu'ils ne sont pas
des...
M. Cliche-Rivard : Ou les GMF
mixtes ou les GMF publics.
Le Président (M. Provençal)
:...Un GMF, ce n'est pas considéré
comme un établissement.
M. Cliche-Rivard : Oui, puis
ma question de fond philosophique, c'est pourquoi on ne permet pas qu'une
plainte soit déposée.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin nous a fait les... beaucoup,
beaucoup d'indications sur ça. Maintenant, est-ce qu'il y a une réponse à
donner au député de Saint-Henri Sainte-Anne?
M. Dubé : Oui, moi, je prendrais
une petite pause... juste être sûr qu'on donne une réponse complète là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, il n'y a pas de problème.
M. Dubé : Parce que la
technicalité est sur... effectivement, un GMF n'est pas un établissement privé.
Puis je veux juste regarder ce qu'on voit ailleurs, c'est ça que je voudrais.
Puis prendre le temps de répondre comme il faut, là.
Le Président (M. Provençal)
:On va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 39)
(Reprise à 16 h 58)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on reprend les travaux. Je
demande votre consentement pour suspendre l'article 629, pour permettre au
volet juridique d'inscrire, de formuler l'amendement qui sera discuté par la
suite. Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, 630, M....
M. Dubé : Alors : «630.
Nul ne peut exercer ou tenter d'exercer des représailles de quelque nature que
ce soit à l'endroit de toute personne qui formule ou entend formuler une
plainte en vertu de l'article 572 ou une demande de révision en vertu de
l'article 591. Bien que la personne qui est appelée à examiner cette
plainte en est informée, elle doit intervenir sans délai.».
Le commentaire : l'article 630
du projet de loi vise à protéger contre les représailles d'une... Une personne
qui formule ou formulera une plainte.
Le Président (M. Provençal)
:...avec ce que tu soulevais tantôt.
M. Dubé : Exactement ce qu'on
disait tantôt.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
Interventions sur le 630? Oui, M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Je reviens
souvent à cette question-là : je devine qu'il va y avoir potentiellement,
Me Paquin, une clause pénale associée à ça plus tard ou pas nécessairement?...
Le Président (M. Provençal)
:...quand vous êtes prêt à répondre,
Me Paquin.
M. Cliche-Rivard : La
personne qui fait indûment une interférence, là, il y a-tu des... il y a-tu un
bâton, entre guillemets, là?
M. Paquin (Mathieu) : Normalement,
M. le Président, il devrait y en avoir, puisqu'on a, effectivement, une
interdiction qui a été ajoutée ici.
M. Cliche-Rivard : Puis vous
ne l'avez pas, rapidement, des fois, dans votre tableau, à droite, là?
M. Paquin (Mathieu) : Non,
malheureusement, M. le Président, je ne l'ai pas sous la main.
M. Cliche-Rivard : O.K. Bien,
je voudrais... je vous soumets la question concernant «sur», là, parce que je
ne voudrais pas que... Puis je suis certain que vous avez déjà fait l'exercice
d'être sûr que tout ce qui est contrainte ou tout ce qui est limitation a sa
clause pénale, mais je le soumets, pour être sûr. Puis on y reviendra, je vais
prendre une note, moi aussi, pour être sûr qu'on revient à ça dans la clause
pénale.
M. Paquin (Mathieu) : C'est
dûment noté, M. le Président.
• (17 heures) •
M. Cliche-Rivard : Excellent.
L'intervention, au deuxième alinéa, là, «dès que la personne qui est appelée à
examiner cette plainte en est informée, elle doit intervenir». Qu'est-ce qu'on
lui demande de faire? C'est quoi, cette intervention? C'est comme un avis
formel, c'est une lettre, c'est...
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que ça va être à l'intérieur
du règlement?
M. Paquin (Mathieu) : C'est-à-dire
que la procédure de traitement des plaintes pourrait donner des indications
là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
:...on faisait référence à un
règlement qui va être déterminé. C'était plus dans le contenu du dossier, là,
mais, souvent, dans un règlement, on met beaucoup de choses.
M. Cliche-Rivard : ...c'est
là que ça va être défini?
M. Paquin (Mathieu) : En
fait, je pense... il pourrait y avoir certaines indications, mais étant donné
qu'on a déjà cette disposition-là actuellement, qui est prévue dans la LSSSS,
au deuxième alinéa de l'article 73, la... on fait déjà cette
obligation-là, donc on a une obligation générale qui est faite pour amener la
personne avec des moyens raisonnables d'intervenir pour éviter qu'il y ait des
représailles qui soient faites à l'égard de la personne qui formule la plainte.
M. Cliche-Rivard : O.K.,
donc, on devine que c'est une action, un rappel à l'ordre ou... ça n'est pas
nécessairement une forme écrite ou... ce n'est pas comme un avis. Cela dit,
j'imagine que, s'il y a des dispositions pénales qui sont relevées, là, on va
rentrer dans quelque chose de plus sérieux, là, si, au besoin. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 630 est adopté?
M. Dubé : Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:631. M. le ministre.
M. Dubé : "Aucune action
civile ne peut être intentée en raison ou en conséquence d'une plainte formulée
de bonne foi en vertu de la présente partie, quelles que soient les conclusions
rendues. Rien dans la présente disposition ne limite le droit d'une personne ou
de ses ayants droit d'exercer un recours qui porte sur les mêmes faits que ceux
formulés dans une plainte."
Alors, le commentaire, c'est que
l'article 631 du projet de loi vise à protéger les personnes formulant de
bonne foi une plainte contre les poursuites en justice.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'article 631?
M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Ça me semble assez direct, là. Honnêtement, M. le
Président, à la lecture de ça, je me demande si on ne devrait pas faire la même
affaire pour le 9-1-1, dire qu'il ne devrait pas y avoir une impossibilité
d'intenter des actions civiles parce que quelqu'un appelle le 9-1-1. C'est un
peu le même principe, là, quelqu'un fait une plainte par rapport à son
traitement dans le réseau de la santé, ne devrait pas avoir à s'inquiéter de
représailles, parce que surtout qu'on a les dispositions plutôt, là, qui
viennent dire que, si c'est une plainte qui est jugée frivole, bien, on fait
juste la... je veux dire, la balayer du revers de la main, là, mais l'analyser
puis dire : Non, ce n'est pas une plainte qui est recevable.
Le Président (M. Provençal)
:Qui n'est pas retenue.
M. Dubé : Donc, vous êtes
d'accord avec cette approche-là? Là, c'est ça que vous dites.
M. Fortin :Oui, M. le Président.
M. Dubé : Je pense que c'est
assez standard aussi comme protection du lanceur d'alerte, je vais le dire
comme ça, là, dans...
M. Fortin :Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur le 631? Oui, M. le
député de Saint-Henri–Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Peut-être
nous expliquer, Me Paquin, l'interaction entre les deux dispositions, là,
"aucune action civile ne peut être intentée en raison ou en conséquence
d'une plainte", mais rien dans cette disposition...
17 h (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...que le
droit d'une personne d'exercer un recours. Je voudrais juste que vous nous l'expliquiez.
Parce qu'en premier on l'interdit, puis, ensuite, on nous dit : Par
contre, ne lisez pas ça comme une interdiction. Éclairez-nous, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, le premier alinéa, assez clairement, vise à protéger l'auteur
de la plainte d'une poursuite qui pourrait être faite, par exemple, par la
personne visée par la plainte en responsabilité civile, en disant : Je
constate que c'est de la diffamation ou, peu importe. Donc, il y a une
protection pour la plainte faite de bonne foi. Alors que dans le deuxième
alinéa, la personne dont il est question ou ses ayants droit, c'est la personne
qui formule la plainte. Et, manifestement, ce que ça vise à éviter, c'est de
limiter... en fait, d'éviter le développement d'une théorie de l'épuisement des
recours. Donc, vous devez faire une plainte en vertu de la politique de
traitement des plaintes qui est prévue dans la loi, dans le p.l. no 15,
avant de vous adresser aux tribunaux ou d'entreprendre une poursuite
disciplinaire ou de porter plainte auprès d'un ordre professionnel. Ce sont des
choses qui peuvent être faites conjointement. Alors, ce sont les deux cas de
figure visés par les deux alinéas de 631.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que ça va, M. le député?
M. Cliche-Rivard : O.K, ça
fait que le deuxième c'est... vous n'avez pas besoin d'épuiser vos recours
internes pour initier un recours civil, mais vous avez quand même, là... mais
vous n'avez pas le droit de faire un recours civil contre l'auteur de la
plainte de bonne foi.
M. Paquin (Mathieu) : En
fait, c'est que la personne qu'on protège au premier alinéa est l'auteur de la
plainte et la personne dont il est question au deuxième alinéa, dont on ne
limite pas les droits, c'est l'auteur de la plainte également.
M. Cliche-Rivard : Je
comprends. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 631 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Maintenant, consentement pour revenir
à l'article 629 qui était suspendu. Consentement?
M. Dubé : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Et maintenant, M. le ministre, je
vais vous inviter à nous faire lecture de votre amendement à 629.
M. Dubé : Très bien. Alors,
je veux juste attendre que vous le voyiez à l'écran. C'est peut-être plus
facile de suivre. Parce qu'on vient ajouter, à la fin de l'article 629, le
paragraphe que je vais vous lire, l'alinéa que je vais vous lire, pardon.
Le premier alinéa s'applique avec les
adaptations nécessaires à tout autre titulaire d'une autorisation ou à tout
autre prestataire de services du domaine de la santé et des services sociaux, à
l'égard desquels une plainte peut être formulée en application du deuxième
alinéa de l'article 572, à l'exception d'une ressource visée par la Loi
sur la représentation des ressources de type familial et de certaines
ressources intermédiaires et sur le régime de négociation d'une entente
collective les concernant.
Donc, le nouveau 629, là, une fois qu'on
aura adopté l'amendement, aurait le même premier alinéa, mais serait complété
par ce que je viens de vous lire.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'amendement? M. le
député de Pontiac.
M. Fortin :Oui. Bien, je comprends qu'on vient essentiellement dire :
Tout le monde qui est couvert à l'article 572, là... Puis l'article 572,
juste pour se remettre dans le jus de tout ça, c'est ça, on venait dire :
«Toute personne peut également formuler à Santé Québec une plainte à l'égard
des services du domaine de la santé et des services sociaux qu'a pour fonction
de fournir le titulaire d'une autorisation ou un autre prestataire auquel Santé
Québec verse des sommes d'argent». Alors là, ici, cette personne-là, ce
titulaire-là, là, a les mêmes obligations que tout le monde, autre que l'établissement
privé, c'est à d'avoir le fameux certificat, de l'afficher, etc., et d'informer
les usagers de comment ils peuvent faire une plainte. Ça, ça nous apparaît
raisonnable.
Je veux juste peut-être revenir, là, sur
qu'est ce qu'on inclut là-dedans. Parce que quand on s'était quittés dans la
discussion, là, le député de Saint-Henri Sainte-Anne avait interpellé le
ministre sur les GMF. Il y a la question des cliniques, il y a la question des
CMS. Donc, si on peut avoir une interprétation qui est peut-être un petit peu
plus précise que Me Paquin nous avait donné à 572, là. Je lui rappelle qu'il
nous avait dit : Tout ce qui bouge.
M. Dubé : Je pense qu'il va
préciser selon...
M. Dubé : ...question,
mais, M. le Président, vous êtes d'accord.
Le Président (M. Provençal)
:On y va avec Me Paquin.
M. Dubé : ...je pense
que c'est important, là.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
M. le Président. Donc, sous le chapeau de titulaire d'une autorisation, on va aller
chercher les résidences privées pour aînés, les CMS. Les établissements privés
sont déjà visés mais ce sont des titulaires d'autorisation. Vous avez les
ressources, qui offrent de l'hébergement en dépendance, qui sont assujetties au
régime de RPA, donc, il y a la même autorisation, les organismes communautaires
qui offrent des IVG, qui sont aussi visés dans ce régime-là. Les CMS, je pense
qu'on les avait déjà dits. On a dans les autres prestataires, on va aller...
qui reçoivent des sommes d'argent, on va aller chercher notamment les GMF et,
dans certains cas, vraisemblablement certains organismes communautaires qui ont
bénéficié de mesures d'aide financière.
• (17 h 10) •
M. Cliche-Rivard : Si on
pose la question à l'envers, Me Paquin, si on la pose dans l'autre sens, qui ne
serait... qui en serait exempté, donc, de la... ou ne serait pas admissible à
une plainte?
M. Paquin (Mathieu) : En
fait, il y en a une autre aussi que j'ai oublié qui est inclue, il y a les
grosses ressources intermédiaires. Donc, ça, je pense que c'est neuf ou
10 unités ou plus. Et ce qui est exclu nommément dans l'alinéa qu'on
ajoute, ce sont les petites, donc, celles qui, en fait, sont les ressources où
les services sont fournis dans la résidence de la personne. Donc ça, ça va être
exclu. Qu'est-ce qui serait exclu? Bien, il y a des gens sur qui on n'a aucune
poigne, si vous me passez l'expression. Alors, un médecin qui pratique dans un
cabinet privé qui n'est pas un GMF, et puis tout ce qu'il fait, c'est de se
faire rémunérer par la RAMQ, lui ne serait pas visé.
M. Cliche-Rivard : O.K.
C'est essentiellement le... En plus de ce que vous mentionnez là, c'est
seulement... c'est essentiellement les seules exemptions?
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
techniquement, un psychologue qui est de pratique privée, il n'est pas visé
parce qu'il n'est pas couvert à 572.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Et on ne juge pas... Puis là je pense que c'est clair que non, mais à 512,
quand vous parlez de verse... auquel Santé Québec verse des sommes d'argent,
là, la facturation de la RAMQ, ça n'a pas rapport avec ça. Ce n'est pas un...
Ce n'est pas lui verser de l'argent, mais cette personne-là, ce médecin-là
reçoit de l'argent, ou une facturation, ou une rémunération de l'État
québécois.
M. Dubé : Oui, sauf que
la façon pour une personne de se plaindre, c'est d'aller, par exemple, à
l'ordre professionnel dans le cas d'un médecin ou dans le cas d'une infirmière,
etc. Ça fait qu'on a couvert, je pense, tous les angles en ajoutant ce qu'on
vient de... Essentiellement ce qu'on dit à 572, de l'appliquer à 629.
M. Cliche-Rivard : Puis
il n'y aurait pas façon d'attacher ces derniers, là, les médecins qui facturent
la RAMQ? Comme ils reçoivent une facturation ou de l'argent de l'État, il n'y
aurait pas façon de les inclure?
M. Dubé : Non, parce
que, là, on ne parle pas de... Ce qu'on veut... Ce qu'on veut s'assurer, c'est
que l'argent qu'une... Par exemple, prenons le cas le plus simple d'un GMF qui
reçoit... Un GMF reçoit, on appelle ça des subventions, mais c'est des frais
pour... Dépendant du type de GMF qu'on a, si c'est un GMF qui est ouvert
seulement les jours de semaine, le soir, les fins de semaine, ils reçoivent des
montants supplémentaires pour être capables de couvrir certains coûts. Ce que
je pense qui est l'objectif ici de cette modification-là, c'est de s'assurer
que les patients qui diraient, moi, j'ai le motif de me plaindre sur ça, ils
sont couverts. Puis c'est ça qu'on vient de faire avec l'amendement. Mais si vous
avez une plainte professionnelle à faire sur un médecin ou une infirmière...
M. Cliche-Rivard : Je
comprends.
M. Dubé : ...vous passez
par l'ordre professionnel.
M. Cliche-Rivard : Par
l'ordre.
M. Dubé : Et çà, je
pense que c'est un ajout que vous avez suggéré que je pense qui est.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Le Président (M. Provençal)
:Je pense que la grosse nuance qu'on
doit faire, c'est la nuance entre l'acte qui est donné qui est faite par le
professionnel de la santé versus les services globaux qui sont donnés par la
GMF, qui sont traités différemment.
M. Dubé : Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :La seule clarification que j'aimerais avoir, que je pense
qu'il reste, là, de la part du gouvernement, c'est parce que je ne suis pas sûr
de les retrouver dans l'une ou l'autre des listes de maître... des listes de Me
Paquin, c'est la question des soins à domicile. Donc, si les soins à domicile étaient
offerts par un employé du CISSS, ça, c'est clair. Ça, c'est couvert. Si c'est
un organisme communautaire qui reçoit du financement, ça, c'est couvert. Si
c'est du privé, mais qui reçoit du financement, est-ce que c'est couvert? Le
financement, est-ce c'est couvert?
Le Président (M. Provençal)
:Payant, privé, il reçoit le
financement, exemple, par le PSOC...
M. Fortin :...par exemple.
Le Président (M. Provençal)
:Les coopératives de soins de santé,
O.K.
M. Fortin :Ou par un contrat de service ou...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, c'est ça. Oui, oui.
M. Desharnais (Daniel) : S'ils
reçoivent du financement de Santé Québec, ils seraient couverts, donc...
M. Fortin :Même si c'est du privé?
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
il y aurait la possibilité... la personne aurait la possibilité de se plaindre
au commissaire aux plaintes de l'établissement.
M. Fortin :O.K. Puis là ça veut dire quoi, là? Ce fameux... cet
affichage à la vue du public, là, quand on fait les soins à domicile, ça veut
dire quoi?
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
en fait, là il n'y a pas d'obligation d'affichage. Mais à la question si la
personne pourrait faire une plainte... Oui.
M. Fortin :O.K. Donc, elle est incluse au 572.
M. Desharnais (Daniel) : Mais
là, au niveau de l'affichage, je vous dirais que c'est à peu près les mêmes
choses que les exceptions visées, si on peut dire, sur les ressources... les
ressources de type familial, on ne peut pas demander à quelqu'un d'afficher
dans son salon.
M. Dubé : Mais elle peut...
Votre question est bonne. Est-ce qu'elle peut se plaindre, en vertu de 572, en
soins à domicile, la réponse est oui.
M. Fortin :Elle peut... Oui. Allez-y, oui.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
en fait, la personne va quand même avoir l'obligation d'informer l'usager comme
tel si... Donc, ça pourrait être dans la documentation qui serait reliée à la
personne...
M. Fortin :O.K. Donc, en soins à domicile, il y aurait une obligation
d'informer l'usager qu'il peut se plaindre.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
exact.
M. Fortin :O.K. Ça me va.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement de l'article 629 déposé par M. le ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Maintenant, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 629 amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 629 amendé est adopté?
M. Dubé : Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci.
M. Dubé : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
:632, M. le ministre.
M. Dubé : Très bien. Merci
beaucoup. «Les réponses ou les déclarations faites par une personne, dans le
cadre de l'examen d'une plainte ou de la conduite d'une intervention, et
notamment tout renseignement ou tout document fourni de bonne foi par elle en
réponse à une demande d'un commissaire aux plaintes et à la qualité des
services d'une personne qui agit sous son autorité, d'une personne consultée ou
d'un expert externe visé à l'article 578, d'un examen... d'un médecin
examinateur, d'un comité de révision ou de l'un de ses membres sont
confidentiels et ne peuvent être utilisés ni ne sont recevables à titre de
preuve contre cette personne devant une instance judiciaire ou une personne ou
un organisme exerçant des fonctions juridictionnelles.»
Le commentaire, c'est :
L'article 632 du projet de loi prévoit le caractère confidentiel des
réponses et des déclarations faites par une personne dans le cadre de l'examen
d'une plainte ou de la conduite d'une intervention. Il ajoute que celles-ci ne
peuvent être utilisées ou recevables à titre de preuve.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions? Oui, M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Courte
intervention. La conduite d'une intervention, là, c'est... de quoi on parle, en
fait? Est-ce qu'on parle de l'intervention à l'article 630, une personne
qui doit intervenir, ou c'est d'autre chose?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, ce sont les interventions du commissaire dont il est
fait mention à l'article 597 du projet de loi.
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
les... les moments où il prend sur sa propre initiative de faire une enquête ou
un dossier, là, c'est ça?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président.
M. Cliche-Rivard : O.K Donc,
quand il se donne compétence, là, pour assurer le suivi. Parfait. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? M. le député de Pontiac,
intervention sur 632?
M. Fortin :Oui. O.K. Là, on vient dire essentiellement, là, que tout
ce qui est... tout ce qui est déclaré dans le cadre de l'examen d'une plainte
ne peut pas être utilisé ou ils ne sont pas recevables à titre de preuve
contre... contre la personne qui est visée par la plainte, là, dans le cadre
d'un processus judiciaire. Alors, par exemple, il y a un commissaire... je ne
sais pas, il y a une plainte par rapport à un abus... on parlait de
maltraitance la semaine dernière, mais il y a une plainte par rapport à de
l'abus, il y a de la... il y a de la preuve, là, c'est la preuve, je ne sais
pas, moi, vidéo, par exemple, qui est soumise au commissaire, qui est, de bonne
foi, remise au commissaire, et ça, ça veut dire qu'on ne peut plus utiliser
cette preuve-là si jamais il y a un... ça se retrouve devant une instance
judiciaire?
Le Président (M. Provençal)
:Je ne penserais pas, mais...
M. Fortin :Bien, j'essaie de lire le texte de loi puis de l'interpréter,
là. Les réponses ou déclarations faites, et...
M. Fortin :...évidemment, tout renseignement fourni de bonne foi ne
peuvent — -là, je saute quelques lignes, là — ne peuvent
être utilisés ni ne sont recevables à titre de preuve contre cette personne
devant une instance judiciaire.»
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : En
fait, c'est une forme de protection contre l'auto-incrimination. Donc, si vous
êtes le proche d'un parent qui aurait été maltraité, vous avez des preuves de
la maltraitance, vidéo, le vidéo pourrait... ne pourrait pas être utilisé
contre vous, mais il pourrait quand même être utilisé en preuve contre la
personne qui a commis le geste.
M. Fortin :OK.
M. Paquin (Mathieu) : Parce
que c'est vraiment fourni par elle en réponse à une demande, ne peuvent être
utilisées ni ne sont recevables à titre de preuve contre cette personne.
• (17 h 20) •
M. Fortin :OK. Mais à l'inverse, là, si, moi, je suis le... appelons
ça le préposé abuseur d'une personne, là, puis que moi-même, j'en ai une
preuve, je suis aussi bien de la donner là. Comme ça, il n'y a plus... il y a
plus moyen de me poursuivre en justice. Je.
M. Paquin (Mathieu) : En
fait, d'une part... mais en fait, je commencerai en disant il faut que le
document soit fourni de bonne foi. Alors, on pourrait questionner la bonne foi
de l'abuseur dans ces circonstances-là,
M. Fortin :Ou de la résidence, par exemple?
M. Paquin (Mathieu) : Oui. Et
d'autre part, il faut que ce soit fait en réponse à une demande du commissaire.
Donc, le commissaire, parce que ce ne sont pas des dispositions nouvelles, le
commissaire va devoir faire preuve, dans ce qu'il demande et obtient, quand
même, là, un minimum de doigté pour éviter, à un moment donné, de gaspiller sa
preuve ou de gaspiller une preuve qui pourrait éventuellement être utilisée.
M. Fortin :
Le commissaire, lui, son travail, ce n'est pas nécessairement d'amener
cette personne-là en justice ou cette résidence-à en justice. Son travail, là,
son...
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : En
fait, dans l'exercice de ses fonctions, si le commissaire se rend compte qu'il
reçoit une plainte d'un usager et il voit des motifs de plainte pour... à des
corps policiers, pour un acte criminel ou tout autre acte qui nécessite...
toute autre dénonciation qui serait susceptible d'entraîner des sanctions
pénales, va pouvoir en référer aux autorités compétentes, donc soit la police
ou encore la Direction des enquêtes et des inspections du ministère pour...
dans le cas de l'application de la Loi sur la maltraitance pour des sanctions
pénales.
M. Fortin :Mais il pourrait y avoir... Tu sais, il pourrait y avoir
des... Une résidence pourrait installer des caméras dans des aires communes,
par exemple, ou installer une caméra à la porte d'entrée ou ailleurs, là, et il
pourrait y avoir des plaintes liées à ce qui s'est passé dans les aires
communes. Est-ce que ça ne devient pas une façon pour la résidence de se
protéger en disant : Bien, tiens, il y a eu une plainte par rapport à
quelque chose qui s'est produit ici, je vous donne la preuve, là, je vous la
donne de bonne foi? Mais est-ce qu'en même temps elle ne se protège pas
elle-même de poursuites? La résidence elle-même. Je comprends que les employés,
eux, ils n'ont pas rien fourni. Eux, ils peuvent être traînés devant la cour.
Mais la résidence elle-même...
Le Président (M. Provençal)
:C'est quand même très technique, mais
M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
il faudrait qu'elle ait été demandée. Il se pourrait... ça serait fort probable
que le commissaire ait déjà décliné compétence sur cette plainte-là si c'est
quelque chose de nature criminelle.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Ma
compréhension, là, puis vous me corrigez, c'est que c'est une question de
suivi, de suivi ou de chaîne de preuves dans le sens où, quand, en fait, tout
ce qui va être déclaré dans le processus de plainte, puis les documents qui
vont être fournis en processus de plainte ne peuvent pas, après ça, être
utilisés en cour contre la personne. Ça n'empêche pas cette personne-là qui
fait un recours judiciaire d'interroger de manière... devant la justice ou de
demander un subpoena devant la justice de ces mêmes preuves-là. Mais toute
déclaration qu'elle aura fait dans le processus administratif d'une plainte,
ça, le témoignage ou les déclarations, ou la preuve qu'elle aura fourni de
bonne foi, elle, la personne qui voudra prendre action au civil, ne pourra pas
les utiliser de par cette source-là. Mais si elle veut les obtenir, elle
pourrait en faire la demande auprès du tribunal pour en obtenir avec un avec un
subpoena ou une copie. Mais il ne pourra pas les déposer en disant : By
the way, j'ai ça qui vient du dossier de plainte. C'est ça que ça veut dire,
5... 632.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Effectivement, une personne pourrait s'adresser au tribunal
pour...
M. Paquin (Mathieu) : ...faire
la demande à obtenir les renseignements.
M. Cliche-Rivard : ...c'est
qu'il ne pourra pas utiliser tout ce qu'il a obtenu dans le processus de
plainte comme information de bonne foi puis dans laquelle la personne avait
l'obligation de collaborer pour étayer sa poursuite civile. Les documents
obtenus là-dedans sont privilégiés et protégés. C'est ça que ça dit 632.
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que c'est la source de la vidéo et non pas la vidéo qui est protégée. Ce qu'on
disait tantôt, c'est que de bonne foi il pourrait soumettre en disant :
Tiens, je me lave les mains d'une future poursuite. Ce n'est pas ça, il
pourrait quand même faire l'objet d'une poursuite, mais il va falloir qu'il
obtienne le document autrement que par la bonne foi du processus de divulgation
des plaintes... dans la plainte.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
effectivement. S'il existe une autre copie de la vidéo, elle pourrait
effectivement être obtenue avec une ordonnance d'un tribunal.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Donc, personne, là, ne va pouvoir se défiler de quelconque façon, comme le
député de Pontiac le soulevait en hypothèse, en remettant une copie, en
disant : Tiens, tiens, voilà, j'ai donné ma copie et je suis donc immunisé
contre une poursuite. Tu sais, ce n'est pas ça que ça veut dire 632.
M. Paquin (Mathieu) : Clairement,
ça va recevoir une interprétation stricte puisqu'il s'agit d'une règle
exceptionnelle.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Cliche-Rivard : Ça me va.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 632 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:633, M. le ministre.
M. Dubé : «633. ne peuvent
être poursuivis en justice en raison d'un acte accompli ou omis de bonne foi
dans l'exercice de leurs fonctions prévues à la présente partie :
«1° le commissaire national aux plaintes
et à la qualité des services;
«2° un commissaire aux plaintes et à la
qualité des services ou une personne qui agit sous son autorité;
«3° un médecin examinateur;
«4° une personne consultée ou un expert
externe visé à l'article 578;
«5° un comité de révision ou l'un de ses
membres; et
«6° le conseil d'administration de Santé
Québec ou l'un de ses membres.»
Le commentaire : L'article 633
du projet de loi énonce ceux qui ne peuvent être poursuivis en justice pour un
acte accompli ou omis de bonne foi dans l'exercice de leurs fonctions. Puis, en
fait, on reprend, là, la loi sur... la L4S, c'est à l'article 75. Alors,
je vous informe de ça, là, que c'est...
M. Fortin :...les conseils d'administration d'organismes publics sont
habituellement protégés comme ça?
M. Dubé : ...d'administration
d'un établissement vous voulez dire?
M. Fortin :Non, non, mais ici on vient parler du conseil
d'administration de Santé Québec, là. Est-ce que le conseil d'administration de
Loto-Québec, d'Hydro-Québec, d'organismes publics sont protégés de la même
façon?
M. Dubé : ...qui serait
commise...
M. Fortin :Dans le cadre de leur gestion, de leur...
M. Dubé : S'il y avait des
plaintes ou...
Le Président (M. Provençal)
:...de leur mandat.
M. Fortin :Oui. Oui, oui, c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, la réponse est oui, mais il faut faire attention avec
les comparatifs qu'on choisit. Ici, c'est qu'on est dans l'exercice des
fonctions qui sont prévues à la présente partie, donc, quand on est en matière
de traitement de plaintes spécifiquement. On peut faire un parallèle avec ce
qui existe au niveau disciplinaire, dans les ordres professionnels. Et, dans
les ordres professionnels, l'article 193 du Code des professions va
prévoir une immunité relative de la nature... de celle prévue à
l'article 633 pour les conseils d'administration, pour les conseils
d'administration d'ordres professionnels. Donc, dans... en faisant un parallèle
entre conseil d'administration-conseil d'administration, quand il est question
d'appliquer des sanctions pour des inconduites, il y a des précédents où on va
avoir une immunité relative.
M. Fortin :O.K. Mais là ici, on vient donner une immunité par rapport
à, comme vous disiez, là, le traitement des plaintes, mais y a-tu d'autres
exemptions pour le conseil d'administration de Santé Québec en quelque part,
là, d'autres immunités comme ça qui leur sont offertes? Parce que dans le
cas... Quelqu'un qui siège sur un C.A, là, je pense qu'il a une certaine
attente, qu'il a une responsabilité liée à l'établissement, là, ou à
l'institution, ou à l'entreprise en question. Alors, est ce qu'il y a
d'autres... vous allez trouver le bon mot, M. le Président, d'autres
«carve-out» pour les conseils d'administration... ou le conseil
d'administration, pardon?...
Le Président (M. Provençal)
:...M. le... Allez-y, Maître.
M. Paquin (Mathieu) : En
fait, je dirais, il n'y a pas... Ce même genre d'immunité relative là, disons,
pour les fonctions plus usuelles de la... du conseil d'administration de Santé
Québec ne va pas exister parce que ce qu'on va prévoir, par exemple, c'est au
niveau de la loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Vous avez
l'article 10 qui va prévoir que la société, dans ce cas-ci Santé Québec,
«va assumer la défense du membre du conseil d'administration qui est poursuivi
par un tiers pour un acte accompli dans l'exercice de ses fonctions et paie, le
cas échéant, le préjudice résultant de cet acte sauf s'il a commis une faute
lourde ou une faute personnelle séparable de l'exercice de ses fonctions».
Donc, en quelque part, si la société assume la défense, forcément, c'est qu'il
n'y a pas d'immunité.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Fortin :Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Autre intervention, M. le député?
• (17 h 30) •
M. Fortin :Oui. Sur la question du médecin examinateur, là, ici, là,
on s'entend que c'est dans sa fonction de médecin examinateur, là, il peut
toujours y avoir poursuite si, par exemple, il est... c'est la personne qui est
visée par une plainte dans une autre plainte, là, mais c'est vraiment par
rapport... Et puis ça, ça s'applique pour tout le monde, là. Pour les experts
consultés, pour le comité de révision, il demeure quand même la possibilité
pour eux d'être poursuivis en justice pour ce qu'ils font à l'extérieur de leur
rôle bien précis identifié ici.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président.
M. Fortin :O.K. Parfait. Ça me va.
Le Président (M. Provençal)
:Et je pense que le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne avait une question complémentaire ou une intervention.
M. Cliche-Rivard : C'est
quoi, la distinction entre... Au sixième alinéa, là, en fait, le sixième
paragraphe, dans ce cas-là, «le conseil d'administration de Santé Québec ou
l'un de ses membres». C'est quoi, la différence entre le conseil
d'administration puis l'un de ses membres?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Cliche-Rivard : Ah! c'est
le C.A. en tant que personne morale versus ses membres individuellement
poursuivis?
M. Paquin (Mathieu) : Exactement.
C'est le C.A. comme corps ou un membre individuellement.
M. Cliche-Rivard : O.K. Je
comprends. O.K. Et donc là on n'a volontairement pas mis les conseils
d'établissement, volontairement, pour faire en sorte qu'eux ne sont pas
immunisés ou n'ont pas d'immunité quelconque à cet égard?
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
en fait, c'est qu'ils pourraient ne pas... En fait, ils n'ont pas de rôle à
jouer dans le traitement des plaintes.
M. Cliche-Rivard : Puis le
conseil d'administration, lui, son rôle à jouer dans le traitement des
plaintes, c'est de recevoir les recommandations du commissaire national?
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
le commissaire... En fait, Santé Québec étant... C'est-à-dire le conseil
d'administration de Santé Québec étant le cerveau de la personne morale, s'il y
a une action qui doit être prise, par exemple, pour mettre fin à un contrat de
subvention, vraisemblablement la décision va être prise par le conseil
d'administration ou l'un de ses délégataires. Donc, c'est pour ça qu'on vise le
conseil d'administration.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Cliche-Rivard : Donc, vous
ne voyez pas de façon où ça serait... où l'obligation ou le lien de causalité,
là, sur la faute serait envers le conseil d'établissement ou le P.D.G., ça,
vous ne le voyez pas, ce serait toujours le C.A. dans le traitement d'une
plainte?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Non, M.
le Président, on n'a pas vu de lien au moment où ça a été rédigé.
M. Cliche-Rivard : Je ne
pense pas que j'en vois, mais ça... je... De toute façon, on y reviendra
peut-être un jour.
Le Président (M. Provençal)
:Si... Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 633 est adopté?
M. Dubé : Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. 634, M. le ministre.
M. Dubé : Oui. «Sauf sur une
question de compétence, aucun pourvoi en contrôle judiciaire prévu au code de
procédure civile ne peut être exercé ni aucune injonction accordée contre les
personnes visées à l'article 633 agissant en leur qualité officielle.»
Le commentaire : L'article 634
du projet de loi prévoit qu'il n'est pas possible d'exercer un pourvoi en
contrôle judiciaire ou d'accorder une injonction contre les personnes visées à
l'article 633 du projet de loi, à l'exception d'une question de
compétence.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions?
M. Dubé : En fait, on reprend
76 de la LSSSS ici, là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne, vous avez une tentation de faire une intervention.
M. Cliche-Rivard : Oui, mais
M. le ministre nous dit que c'est une disposition qui existe déjà qui ne semble
pas avoir causé d'enjeu. Donc, je n'ai pas envie nécessairement de poser des
questions qui viseraient à réformer cette partie-là du droit. Mais je trouve ça
quand même spécial comme disposition, mais... Ça va, je...
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Cliche-Rivard : Non, c'est
beau.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 634 est adopté?
Des voix : Adopté...
17 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Provençal)
:...635. M. le ministre
M. Dubé : Oui, très bien.
Alors, se lit comme suit : « Un
juge de la cour d'appel peut, sur demande, annuler sommairement une décision,
une ordonnance ou une injonction rendue ou prononcée à l'encontre de l'article 633
et 634. »
Le commentaire. L'article 635
complète les articles 633 et 634 du projet de loi. Il prévoit qu'une
décision, qu'une ordonnance ou qu'une injonction rendue ou prononcée à l'encontre
des articles 633 et 634 peut être annulée par un juge de la Cour d'appel.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions? M. le député de
Saint-Henri–Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Peut-être,
Me Paquin, si vous pouviez nous l'expliquer, là, cette disposition-là. Donc,
vous avez enlevé « juridiction », ou, en tout cas, il n'y a
pas de juridiction à 634, sauf pour... de compétence à la Cour supérieure. Mais
là, si la Cour supérieure avec quand même rendu jugement, malgré 634, la cour d'appel
sur demande pourrait l'invalider. Peut-être, juste nous l'expliquer.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
effectivement, si une ordonnance était rendue ou une injonction était rendue,
alors qu'à l'évidence 633, 634 s'appliquent, ça pourrait être cassé en cour d'appel.
M. Cliche-Rivard : Donc,
on... ça, c'est le cas où à mauvais droit, là, la Cour supérieure accorderait
un recours qui... pour lequel il y a inévitablement ou clairement non
compétence à 634.
M. Paquin (Mathieu) : En
fait, sur la question de l'injonction, je suis un peu moins, je dirais, ferme
dans ma réponse. Mais sur ce qui est de la question de 633 ou en fait non, sur
la question de la compétence ou le contrôle judiciaire, j'y vais de mémoire, parce
qu'il y a quand même des évolutions constantes dans le droit administratif sur
la question du pourvoi en contrôle judiciaire, mais c'est que la clause
privative de 634 n'est jamais aussi absolue qu'elle paraît l'être, mais elle
est un des éléments qui est pris en considération par les tribunaux pour
détecter quelle était l'intention du législateur quant au niveau de déférence
que la Cour supérieure doit avoir à l'égard de la décision qui a été prise.
Donc, on le met. Ça dit : Ils n'ont pas compétence, mais
traditionnellement, ils trouvent tout le temps une façon quelque part de se
donner compétence, qui, parfois, pour être maintenue ou pas. Donc, c'est pour
ça qu'on a cet ensemble de règles là. Mais ça se comprend beaucoup plus dans le
contexte de la jurisprudence développée en droit administratif.
M. Cliche-Rivard : L'arrêt
Vavilov, notamment, et suivants, là, j'en conviens. Mais... O.K., non, non, ça
va. Ça fait que ce que vous dites c'est que finalement sur une question... sur
la question de juridiction, c'est là où ça veut se faire, le débat sur la
question de la compétence de la Cour ou non, et dans l'évaluation de l'interprétation
qu'en fera le décideur administratif. Restons-en là. Merci, Me Paquin.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, M. le député? Y a-t-il d'autres
interventions? Oui, M.... Non, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 635 est adopté?
M. Dubé : Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:636. M. le ministre.
M. Dubé : Oui, certainement.
Alors, 636 se lit comme suit : « Le
commissaire national aux plaintes et à la qualité des services, un commissaire
aux plaintes et à la qualité des services, une personne qui agit sous son
autorité, une personne consultée ou un expert externe visé à l'article 578,
un médecin examinateur, un membre d'un comité de révision ainsi qu'un membre du
conseil d'établissement doivent, avant de commencer à exercer leurs fonctions,
conformément à la présente partie, prêter le serment prévu à l'annexe I. »
Commentaire. L'article 636 du projet
de loi prévoit l'obligation pour certaines personnes de prêter le serment prévu
à l'annexe I du projet de loi.
Le Président (M. Provençal)
:Parfait. Interventions? C'est très
technique ici, là. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article...
M. Fortin :...de la sensibilité que peuvent avoir les serments.
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, non. Si vous avez des
interventions, je suis très...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:C'est bien de... est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 636? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 636
est adopté?
M. Dubé : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. 637.
M. Dubé : Très bien, M. le
Président. Alors, 637 : « Malgré
toute disposition incompatible d'une loi, le Commissaire national aux plaintes
et à la qualité des services, un commissaire aux plaintes et à la qualité des
services, une personne qui agit sous son autorité, une personne consultée ou un
expert externe visé à l'article 578, un médecin examinateur, un comité de
révision ou l'un de ses membres ne peut être contraint devant une instance
judiciaire ou une personne ou un organisme exerçant des fonctions
juridictionnelles... pardon, de faire une...
M. Dubé : ...portant sur un
renseignement confidentiel qu'il a obtenu dans l'exercice de ses fonctions ni
de produire un document contenant un tel renseignement, si ce n'est aux fins de
contrôle de sa confidentialité.»
Donc, le commentaire, c'est que l'article
637 du projet de loi prévoit les personnes ne pouvant être contraintes de
témoigner.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions sur l'article 637?
M. Cliche-Rivard : Ça
existait déjà, comme disposition, j'imagine, vous la copiez?
M. Dubé : Oui. Dans mes
notes, je vois que c'est l'article 76.4 de la loi sur... la LSSSS.
M. Cliche-Rivard : 76.4.
M. Dubé : Voilà. Merci pour
la question. J'aurais pu vous l'offrir avant.
M. Cliche-Rivard : Non, c'est
parfait, ça... c'est bon. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'intervention, est-ce
que l'article 637 est adopté?
M. Dubé : Adopté. M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. 638. M. le ministre.
• (17 h 40) •
M. Dubé : Oui. Alors :
«Aucun élément de contenu du dossier de
plainte d'une personne ou d'un dossier d'intervention, y compris les
conclusions motivées et, le cas échéant, les recommandations qui les
accompagnent, ne peut constituer une déclaration, une reconnaissance ou un aveu
extrajudiciaire d'une faute professionnelle, administrative ou autre de nature
à engager la responsabilité civile d'une partie devant une instance
judiciaire.»
Donc, le commentaire. L'article 638 du
projet de loi prévoit qu'aucun élément du dossier de plainte ou d'intervention
ne peut constituer une déclaration, une reconnaissance ou un aveu...
extrajudiciaire, pardon.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Ça, quand on dit, là, «les éléments du dossier de plainte»,
ça, ici, on vient dire les éléments qui sont avancés par le plaignant ou tout
ce qui a été identifié par le commissaire lors de son examen?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, c'est tout ce qui va se retrouver dans le dossier de
plainte.
M. Fortin :Donc, ce qui a été envoyé par le plaignant. Le dossier de
plainte, c'est ça? C'est ce qui est donné par le plaignant ou ce qui est monté
par le commissaire?
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
en fait, vraisemblablement, ça va être ce qui est monté par le commissaire pour
faire le suivi de la plainte, y incluant les renseignements fournis par le
plaignant.
M. Fortin :O.K. Mais parce que, c'est ça, ici, on vient dire, là, les
éléments de contenu du dossier de plainte, y compris les conclusions motivées.
Alors, ça, ça veut dire qu'un commissaire aux plaintes en arrive à la
conclusion, par exemple, qu'il y a eu maltraitance dans une résidence. Ça
n'engage pas la responsabilité civile, d'accord, mais est-ce que ça peut être
utilisé, ça? Est-ce que le rapport du commissaire, là, pas le... en fait,
est-ce que la conclusion du rapport du commissaire peut être utilisée comme... par
une des parties pour dire : Il y a eu maltraitance, là, j'utilise ce
rapport public là, pas ce qui est derrière, pas le dossier, mais le rapport
public comme élément de preuve?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Je ne
voudrais pas induire la commission en erreur, mais je pense que ça serait du
ouï-dire, parce que ça ne serait pas la meilleure preuve possible devant le
tribunal, parce que le tribunal n'entendrait pas les témoins puis ne verrait
pas ce qui s'est passé, mais il se fierait sur une autre commissaire, sur le
rapport d'un commissaire. Donc, ça ne serait pas... Bon, partant, ce qu'on
vient dire ici, ce n'est pas une déclaration, ce n'est pas une reconnaissance,
ce n'est pas un aveu. Donc, même si quelqu'un disait : Oui, j'ai
effectivement fait ça, on ne peut pas prendre ça et l'amener devant le
tribunal, ce n'est pas... ça ne constitue pas un aveu.
Dans le cas particulier du rapport, c'est
que ça ne... j'y vais de mémoire, mais il me semble bien que ça ne constituerait
pas une preuve admissible de ce qui est dans le rapport. À la rigueur, on
pourrait toujours dire : Voici le rapport, bon, le rapport dit ça. Donc,
le rapport dirait ce qu'il dit, mais ça ne serait pas forcément une preuve qui
pourrait être utilisée directement devant le tribunal.
M. Fortin :O.K. Donc, ça peut être un élément qui est amené, mais ce
n'est pas une preuve comme telle.
M. Paquin (Mathieu) : Exact.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Intervention, M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne?
M. Dubé : Non, il a l'air
d'accord.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article
638 est adopté?
M. Dubé : Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, je vous invite à nous lire
l'amendement que vous déposez, qui introduit l'article 638.1, M. le ministre.
M. Dubé : Avec plaisir, M. le
Président. Alors, je vous le lis tout de suite : Insérer, après l'article
638 du projet de loi, le suivant :
«Les dispositions de la présente partie
n'ont pas pour effet de libérer quiconque des obligations d'agir qui lui
incombent pour faire cesser toute situation anormale dont il a connaissance.
Le commentaire, c'est : cet amendement
vise à rappeler que, même en présence d'un mécanisme formel de plainte dans la
loi, une personne doit agir pour faire cesser toute situation anormale dont
elle a connaissance...
Le Président (M. Provençal)
:...interventions sur cet amendement?
M. Fortin :Est-ce que les termes «situation anormale», c'est les
termes....On doit... On vient dire qu'on a une obligation d'agir pour faire
cesser une situation anormale, anormale, anormale, ça me semble assez large
comme interprétation, là. Une situation qui pose danger, une situation qui...
pour laquelle il y a des mauvaises pratiques. Mais «anormale», est-ce que ce
n'est pas un peu flou comme terme?
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre, vous avez
peut-être des éléments de réponse.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
bien, en fait, c'est un terme qui est quand même assez large pour viser ce
qu'on souhaite viser comme tel. C'est qu'on ne veut pas que des personnes
responsables, que ce soit un chef de département ou quelqu'un... quelqu'un qui
est responsable dans une unité, qui se fait, comment je pourrais dire, il y a
quelqu'un qui vient lui faire état d'une situation, justement, anormale. Donc,
on voulait viser large. On veut qu'il puisse agir, puis pas nécessairement
juste référer au régime d'examen des plaintes, donc qu'il puisse prendre ses
responsabilités puis corriger une situation qu'il jugerait anormale, plutôt que
de passer vers le processus formel.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Légalement,
l'expression «situations anormales», elle est utilisée à l'article 132 du
projet de loi, lorsqu'on a prévu le rôle du gestionnaire de proximité qui doit
notamment veiller à la bonne marche des activités de l'établissement, à la
détection, en temps utile, des situations anormales. Donc, essentiellement, les
deux dispositions sont en lien pour s'assurer que personne n'est vraiment
déchargé de ses fonctions, de s'assurer qu'on veut que ça fonctionne
normalement, puis que ce n'est pas parce qu'il y a un système de traitement des
plaintes qui existe, que ça libère les gens d'agir lorsque quelque chose est
anormal.
M. Fortin :...obligation d'agir, là, le «quiconque a des obligations
d'agir» fait référence à l'article 132.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président,
M. Fortin :C'est bon. Ça va.
Le Président (M. Provençal)
:D'autres interventions sur
l'amendement qui introduit l'article 638.1? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement
introduisant le nouvel article 638.1 est adopté? Donc le nouvel article 138.1
est adopté. Maintenant, je vous invite à revenir à l'article 31.
M. Fortin :...parce qu'on retourne arrière, qu'on prenne une petite
pause de quelques minutes, ça vous dérangerait-tu?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, juste pour vous mentionner. Oui,
il n'y aura pas de problème pour prendre une pause. Je vous rappelle qu'à
l'article 31 il y avait un amendement, et vous aviez un sous-amendement. Donc,
on devra ouvrir l'article 31 avec votre consentement, ouvrir l'amendement et
ouvrir le sous-amendement. Et là on va commencer par traiter le
sous-amendement.
Maintenant, on va faire... Oui, on va
prendre une pause, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 47)
(Reprise à
17 h 53)
Le Président (M. Provençal)
:Laissez- moi aller. Vous allez voir,
ça va bien aller.
On reprend nos travaux. Alors, comme j'ai
mentionné avant la pause, on revient à l'article 31. Sur
l'article 31. Il y avait à la fois un amendement et un sous-amendement qui
avaient été déposés. Alors, dans un premier temps, consentement pour rouvrir
l'article 31?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement pour ouvrir l'amendement
qui avait été déposé par M. le ministre?
M. Dubé : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
: Et consentement pour rouvrir le sous-amendement qui avait
été déposé par le député de Pontiac?
M. Fortin :
Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Maintenant, si on veut, on doit
maintenant étudier le sous-amendement déposé par M. le député de Pontiac.
Est-ce que vous maintenez toujours vote sous amendement, M. le député?
M. Fortin :Mais en fait, je vais juste me permettre peut-être. M. le
Président, là, de prendre, s'il me restait... Il me restait juste un petit peu
de temps sur notre... Oui. Je veux juste pendre...
M. Fortin :...deux minutes rapidement pour remettre en contexte
l'article 31, c'est entre autres sur la composition, là, des membres du
conseil d'administration de Santé Québec. Et ce qu'on voulait s'assurer, c'est
qu'il y ait des... en fait, il y ait des membres du conseil d'administration,
là, je le dis gentiment pour les amis de la grande région de Montréal, mais
qu'il n'y ait pas juste du monde à Montréal sur ce conseil d'administration là.
Ce serait ne pas rendre service à la population de l'extérieur du Grand
Montréal. Mais ceci étant, on ne veut certainement pas empêcher des gens de...
qu'il y ait des gens du Grand Montréal.
Alors, on avait présenté un amendement, un
sous-amendement, pour qu'il y ait minimalement des gens de... En fait, je
recommence. Le ministre avait présenté un amendement suite à notre proposition
initiale qui disait qu'il devait y avoir des gens de quatre régions
sociosanitaires différentes sur son conseil d'administration. La préoccupation
qu'on avait par rapport à ça, c'était que, bien, ce serait facile d'avoir des
gens de Repentigny, Blainville, Laval puis Montréal, par exemple. Donc, on
était venu dire que deux de ses membres doivent provenir de l'extérieur de la
CMM. Puis là je comprends que le ministre a réfléchi à la chose puis qu'il nous
arrive avec un amendement qui nous rejoint un peu dans cette... ou pas mal dans
cette préoccupation-là. Alors, moi, je n'ai pas de problème, à ce moment-ci,
là, à retirer le sous-amendement qu'on avait introduit pour qu'on puisse se
concentrer sur la version qui est présentée dans l'amendement que le ministre
présentera.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour le retrait
du sous-amendement du député de Pontiac?
M. Dubé : Consentement, oui.
Bien, merci.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement. Maintenant, M. le
ministre, vous aviez déjà déposé un amendement, et ce que je dois comprendre,
c'est qu'étant donné que ce qui va être projeté est différent de ce que
j'avais, vous retirez l'amendement pour en déposer un nouveau. Alors,
consentement...
M. Dubé : ...qui tient compte
des demandes ou des commentaires qu'on avait reçus du député de Pontiac.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour retirer
votre amendement?
M. Dubé : Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Et là je vais vous demander de faire
lecture de votre nouvel amendement que vous déposez à l'article 31.
M. Dubé : Très bien. Alors,
si on se concentre sur le nouvel amendement, je vais vous le lire, on peut le
voir à l'écran. Je pense que... Voilà. Alors, ça, ça vient s'insérer au
deuxième alinéa. De plus, les membres du conseil d'administration doivent
minimalement provenir de quatre régions sociosanitaires différentes. Le
territoire de deux de ces régions ne doit être ni entièrement ni partiellement
compris de celui de la Communauté métropolitaine de Montréal.
Enfin, le conseil d'administration doit
compter parmi ses membres une personne ayant une expérience pertinente à la
prestation de services de santé et une autre personne ayant une expérience
pertinente à la prestation des services sociaux. Et je ne sais pas si je
pourrais faire un commentaire, là, mais on pourra en discuter. Il y avait deux
éléments qui étaient soulevés par les membres de la commission puis je pense
que le premier... en tout cas, j'en suis pas mal certain, c'étaient des
commentaires du député de Pontiac, on voulait s'assurer que ce n'était pas
quatre membres de quatre représentants de la grande région de Montréal. Alors,
c'est pour ça qu'on est allé avec cette précision là.
Et la deuxième demande vient du troisième
alinéa qu'on veut s'assurer, au conseil d'administration de Santé Québec, qu'il
y a une personne dont le profil, je vais le dire comme ça, est du côté des
services de la santé, mais tout aussi important une personne du côté de la
prestation des services sociaux. Ça fait que cet amendement-là, là, vient...
puis on sera ouvert aux commentaires, mais je pense vient rechercher les deux
points. On a mis comme documentation... puis Étienne m'a confirmé. Est-ce que
le tableau a été envoyé aux membres de la commission? Je voulais juste
vérifier. Mme la secrétaire, est-ce que je l'ai envoyé dans les documents qui
ont été envoyés ce matin... ce matin, depuis qu'on est revenus?
Le Président (M. Provençal)
:...dans Greffiers, Documents
distribués, si vous voulez le consulter.
M. Dubé : Puis la raison pour
laquelle on a fait ces tableaux-là, là, je vous laisse en prendre connaissance,
mais...
Le Président (M. Provençal)
:Donc, je vais répéter. Le document
dont on fait mention, M. le ministre, c'est dans la section Documents
distribués que vous allez le retrouver. Et c'est un document... un tableau...
M. Dubé : C'est le deuxième
tableau, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:C'est ça...
Le Président (M. Provençal)
:...qui porte sur les conseils
d'établissement, dans lequel vous avez la version 1, version finale et
version vraiment finale, là, qui serait proposée.
M. Dubé : Puis là je vous dis
d'aller un peu plus bas parce que l'on parle ici du conseil d'administration.
Donc, si vous allez... On ne le voit pas l'écran, là. Est-ce que c'est possible
de le voir à l'écran? Oui? Non?
Le Président (M. Provençal)
:Il faut commencer par traiter
l'amendement.
M. Dubé : Ah! Avant de
montrer ça? O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Parce que je ne peux pas faire les
deux.
M. Dubé : O.K., je comprends.
O.K. Mais ce que je voulais expliquer, c'est que je veux rassurer les membres
de la commission. On a fait trois grands amendements. Le premier, on l'a déjà
fait. On a dit on passe de 13 à 15 membres. Le deuxième amendement, c'est
de dire dans ces 15 membres-là, maintenant, on a une personne qui vient
des services professionnels et l'autre personne des services sociaux. Et en
plus, on veut s'assurer que les quatre représentants de régions ne sont pas du
grand Montréal ou une région totale ou partielle de la CMM. Alors, quand on
aura le droit de vous montrer le tableau...
• (18 heures) •
Le Président (M. Provençal)
:Ce qu'on va faire, c'est qu'on va...
Si vous êtes comme moi, quand on a un papier devant nous, ça va toujours mieux.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, Mme la secrétaire va vous
distribuer le tableau
M. Dubé : Parce que je
trouvais... on trouvait que le visuel de ce qu'on a présenté dans le projet de
loi, initialement au mois de mars versus où on en est rendus avec tous les
commentaires. Moi, je ne l'ai pas la version papier, là, mais on doit parler de
la même chose, là.
Une voix : ...
M. Dubé : ...la version la
plus récente... O.K. Ça fait que c'est la deuxième page, si on a les mêmes
pages là, parce que moi je le vois en papier maintenant, là.
Le Président (M. Provençal)
:...au verso.
M. Dubé : Ah O.K., bon.
Alors, les deux amendements, pour respecter la consigne de Mme la secrétaire,
là, c'est que vous voyez que d'être passé de 13 à 15, ça nous permet d'ajouter
les deux personnes au profil dont on vient de parler au deuxième alinéa de
l'amendement. Ça va? Et on a mis, à titre d'information, je dis bien, à titre
d'information, que les exigences qui nous viennent de la Loi sur les sociétés
d'État, à savoir au moins 40 % de femmes, au moins un membre de la
diversité puis au moins un jeune de 35 ans et moins, doivent être
respectées, mais ça ne change pas le nombre de personnes qu'on a au conseil.
Une voix : ...
M. Dubé : Pardon? Ça va?
M. Fortin :Oui, oui. Pardon.
M. Dubé : Pas de problème.
Puis je voulais juste aussi ajouter qu'on a ajouté un nombre d'autres
indépendants parce qu'on passe de 8 à 9 dans la version, disons, proposée, et
le deuxième point, c'est que les autres, non indépendants, passent de 2 à 3.
Alors, je voulais juste mentionner que tous ces changements-là qu'on faits avec
la version initiale de p.l. 15, si la commission acceptait tout ce qu'on
vient de proposer à 30 et à 31 avec le nombre qui a été augmenté par 30,
l'article 30 faisait passer de 13 à 15, comme on a déjà voté, et 31
donnerait cette configuration-là. Puis le point qui est important aussi pour
moi. Rappelez-vous, on a discuté des membres indépendants, là, quand on a eu
nos bonnes discussions. Alors, 10 membres indépendants sur une proportion
de 15, c'est les deux tiers qu'on doit avoir, etc. Est-ce que ça va pour ça, M.
le Président?
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Bien, moi, ça... mais...
M. Dubé : Ça fait que je vais
arrêter les commentaires, là, mais je trouvais que... Puis on fera la même
chose quand on ira avec les conseils d'établissement.
Le Président (M. Provençal)
:Mais parallèlement, là, on se trouve à
traiter trois... au moins deux choses en même temps.
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Votre amendement, mais en même
temps... Entre-temps, l'amendement on doit avoir en mémoire le nombre de
personnes.
M. Fortin :M. le Président, c'est peut-être moi qui est perdu dans mes
papiers, là.
Le Président (M. Provençal)
:Pas de problème.
M. Fortin :Je cherche à retrouver la composition des membres
indépendants, proposée par le ministre. Je vous avoue que je ne la trouve pas.
Je sais qu'on avait fait l'exercice la dernière fois, là, vous souvenez-vous,
on avait pris... je pense, c'était le CIUSSS de la Mauricie...
18 h (version non révisée)
M. Fortin :...Mauricie, puis on avait dit : O.K. Vous avez un
expert en gouvernance, vous avez un expert en éthique.
Le Président (M. Provençal)
:Exact.
M. Fortin :
107.
Le Président (M. Provençal)
:Avec un profil de compétence.
M. Fortin :107, oui, 107, merci. Exact. O.K. Ça on va y arriver à 107.
O.K.. Non, ça, c'est les conseils d'établissement. Parfait. O.K.. Alors, oui,
ça va. Commençons par le début, le début, disons, du...
Le Président (M. Provençal)
:Là, on est sur l'amendement.
M. Fortin :Oui, c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? O.K.
M. Fortin :Merci. Merci de nous assurer que je suis à la bonne place.
Alors... puis on vient dire qu'un des
membres doit être nommé au suivant consultation d'organismes représentatifs des
membres, des usagers. Jusque là, ça va. Là, la partie sur les régions, la
provenance, disons, géographique, des membres du conseil d'administration.
Donc, M. le Président, je n'ai pas besoin de vous rappeler la discussion qu'on
a eue. Notre préoccupation, c'était que c'était possible, même avec l'amendement
initial proposé par le ministre, qu'on se retrouve avec des gens effectivement
de Blainville, Laval, Montréal, Brossard alors. Et ce serait... ce serait ne
pas rendre service à la population de toutes les autres régions de ne pas avoir
de voix...
Nous, ce qu'on avait proposé, c'était de
dire essentiellement : D'accord aux quatre régions sociosanitaires, mais
il doit y avoir deux membres ou deux régions, là, qui doivent être à l'extérieur
de la CMM. Et là, on avait eu une discussion à savoir si c'était insultant pour
le monde de la CMM, là, quand même. Disons qu'on ait des avancées, on fait des
pas dans la bonne direction.
Là, vous allez quand même... et ça... et
je vous avoue que ça ne me dérange pas du tout, là, mais vous allez un peu plus
loin que ce que nous, on avait proposé. Oui, vous allez un peu plus loin que ce
que nous, on avait proposé parce que, dans la formule qu'on avait retenue,
nous, c'était vraiment de dire : O.K., il faut que ce soit que des gens
qui sont à l'extérieur de la CMM là-dedans, donc de deux membres qui sont à l'extérieur.
Donc, il pourrait... il aurait pu, par exemple, y avoir un membre de
Saint-Jean-de-Matha puis un membre de Sorel. Mais là, vous nous dites, là :
Il ne faut pas que les régions touchent à la CMM. Donc, le membre de
Saint-Jean-de-Matha dans Lanaudière ne peut pas être un des deux membres. Ça
prend quelqu'un qui vient de la Mauricie, de Québec, de Chaudière-Appalaches,
de Gaspésie, etc. Donc, vous avez choisi d'aller encore plus loin, là. Et vous
pouvez juste nous expliquer votre réflexion là-dessus puis votre cheminement
là-dessus.
M. Dubé : Mais je pense que
le principe que vous avez demandé, là, puis je pourrai... mais c'est toujours
difficile de prendre un cas d'espèce, mais je vais m'essayer avec la
Montérégie, que je connais plus, là.
M. Fortin :Oui, oui, que vous connaissez bien.
M. Dubé : En Montérégie, vous
pouvez avoir, on va dire dans Montérégie Ouest, une partie de la Montérégie qui
ne fait pas partie de la CMM et une partie... la grande partie qui fait...
M. Fortin :Oui.
M. Dubé : ...qui est inclus
dans la CMM, puis ça, vous l'avez dans la Montérégie-Centre.
M. Fortin :D'où mon exemple de Sorel. Oui.
M. Dubé : Exactement, bon,
voilà. Ce qu'on ne voulait pas faire, c'est jouer sur les mots puis dire que,
parce qu'elles viennent de deux régions différentes — puis là, j'aurais
pu prendre, par exemple, en Montérégie, deux des régions, une qui est à l'intérieur
et l'autre qui ne l'est pas — puis de dire : Bien, écoutez, on
répond au fait qu'ils ne sont pas dans la CMM, mais ils sont en plus très
proches de Montréal. Je pense que l'objectif global, c'était de dire qu'on veut
vraiment des régions en région. Je veux être certain, parce que bien des gens
vous diraient : Bien, écoutez, Montérégie Ouest, que vous soyez ou pas
dans la CMM, je ne pense pas qu'on accomplit ici l'objectif.
M. Fortin :Non, non, c'est ça.
M. Dubé : Alors, c'est pour
ça qu'on a décidé d'aller plus loin que juste d'exclure deux régions de la CMM.
M. Fortin :Non, non, puis, c'est logique, là. L'idée, c'est d'avoir
des gens qui viennent de... qui ont toutes sortes de réalités différentes.
M. Dubé : Une vraie
représentation... puis je ne dis pas parce qu'il y a des gens dans mon comté,
puis là aussi on ne doit jamais parler de notre comté. Mais moi, j'ai une
communauté, là, qui s'appelle Delson. J'ai des gens qui sont peut-être beaucoup
plus associés à l'extérieur de la CMM qu'ils le sont, mais ils sont quand même
partie de la Montérégie. Vous me suivez?
M. Fortin :Non, non. Mais la Montérégie, c'est Napierville, là.
M. Dubé : C'est immense.
M. Fortin :C'est grand, hein?
M. Dubé : C'est immense.
Alors, c'est un peu ce qui nous a guidés pour aller le plus loin possible qu'on
pouvait dans l'intervention...
M. Dubé : ...que vous avez
fait, moi, je pense, qui était très juste.
M. Fortin :O.K. Puis on est d'accord avec ça. On veut juste essayer de
comprendre les mots que vous avez choisis, là. «Le territoire de deux de ces
régions», quand vous dites «régions», là on parle de régions...
M. Dubé : Sociosanitaires.
M. Fortin :Sociosanitaires. Ça, c'est Montérégie-Est, Ouest et Centre,
c'est chacun une région sociosanitaire, ça, ou c'est Montérégie, Montérégie?
C'est les régions administratives du Québec?
Le Président (M. Provençal)
:J'ai vu...
M. Dubé : Veux-tu nous parler
de Chaudière-Appalaches? Non? On reste en Montérégie, Daniel, oui? O.K.,
correct.
Le Président (M. Provençal)
: Je peux lever la main pour Chaudière-Appalaches, par
exemple. Alors, je vais demander à M. le sous-ministre de répondre à
l'interrogation de...
• (18 h 10) •
M. Paré (Daniel) : Oui.
Daniel Paré, sous-ministre, santé et services sociaux. Bonjour à tous. Ça fait
que la réponse, c'est Montérégie, qui est la région sociosanitaire, qui est
divisée en territoires, là, plus administratifs, là, est-ouest, centre. Ça fait
qu'on vit la même chose à Montréal, notamment. C'est la région sociosanitaire
de Montréal.
M. Fortin :Ce qu'on vient dire ici, c'est qu'il doit y avoir au
minimum deux personnes qui viennent... Là, je vais essayer de ne pas en
manquer, là, soit de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent, de
Chaudière-Appalaches, du Centre-du-Québec, de l'Estrie, de l'outaouais, de
l'Abitibi, du Nord du Québec, de la Mauricie, de Québec, de la Côte-Nord, du
Saguenay. J'en ai-tu manqué?
M. Dubé : Je ne sais pas
combien vous en avez nommés, je ne les ai pas notés...
M. Fortin :J'ai-tu dit l'Outaouais? Je ne suis pas sûr que j'ai dit
l'Outaouais.
Des voix : ...
M. Fortin :Oui? O.K.
M. Dubé : J'espère. J'espère
que vous avez dit l'Outaouais.
M. Fortin :Non, mais vous venez de dire qu'il ne faut jamais parler de
notre comté, donc je me suis peut-être gardé une gêne. Mais, en tout cas, je
pense que j'ai fait le tour, mais l'idée, là, c'est de dire que tout ce qui
touche à la Communauté métropolitaine de Montréal, donc Lanaudière,
Laurentides, Montérégie, Laval, Montréal, ça prend deux personnes qui ne
viennent pas de là.
Le Président (M. Provençal)
:...le questionnement que vous venez
d'avoir est en lien avec le deuxième alinéa.
M. Fortin :Oui, exact.
Le Président (M. Provençal)
:Uniquement.
M. Fortin :Puis ça, ça n'empêche pas, sous aucune circonstance, qu'il
y en ait huit, ou neuf, ou 10 qui viennent de l'extérieur du Grand Montréal, de
ces cinq régions-là. Ça fait que, moi, ce bout-là... puis je ne sais pas si on
peut le prendre morceau par morceau, là, mais ce bout-là convient à ce qu'on
avait présenté, là, et donc reflète encore plus, disons, l'esprit de ce qu'on
avait présenté, c'est-à-dire que les voix de différentes régions soient
entendues.
Le Président (M. Provençal)
:Ça rejoint l'objectif que vous aviez
lorsque vous aviez présenté votre sous-amendement.
M. Fortin :Oui. J'apprécie l'ouverture du ministre, tu sais, qui... Je
sais, quand on l'a présenté, initialement, là, il y a toujours une
préoccupation... on ne peut pas lier les mains non plus, sauf que la
représentativité de la réalité régionale, elle est importante.
M. Dubé : Excessivement
importante. Alors, M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne, toujours sur notre
amendement.
M. Cliche-Rivard : Oui.
Question qui est quand même importante sur le fond, là, tu sais, «doivent»
provenir de ces quatre régions-là. Devoir provenir de, qu'est-ce que ça
signifie vraiment? Il faut encore qu'ils y soient établis, il faut qu'ils y
travaillent? Il faut que... Parce que votre conseil immigration, il va se
réunir fréquemment, il va être en personne, en virtuel, il va être basé à
Montréal, à Québec? Provenir de, ça veut dire quoi, finalement? Ce n'est pas
une question de certificat de naissance, j'imagine.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Les critères de provenance se retrouvent dans différentes lois.
Ça comprend assurément la résidence, mais, étant donné qu'on n'a pas utilisé le
terme «résidence», c'est un peu plus vaste, mais il faut qu'on soit capable
clairement d'identifier la personne en disant : Bien, cette personne-là,
elle provient de cette région-là.
M. Cliche-Rivard : Donc, ce
qu'on comprend, dans l'intention, c'est là où elle y a établi sa pratique, ou
son expertise, ou là où elle est affiliée, tu sais? Pouvez-vous nous donner
l'intention? Je pense que ça va être très important pour la suite des choses.
M. Paquin (Mathieu) : En
fait, clairement, ça couvre la résidence. Ça peut aussi viser quelqu'un qui ne
serait plus résident mais qui a résidé très longtemps dans une région, de sorte
qu'on est capable de la rattacher à cette région-là.
M. Cliche-Rivard : Mais elle
n'y serait plus.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président.
M. Cliche-Rivard : Et, le cas
échéant, là, cette obligation-là doit durer ou est-elle existante seulement au
moment de la nomination? Ou si c'est une obligation continue qu'a le C.A. de
Santé Québec? Essentiellement dit, le jour où vous le formez, votre C.A., ça
marche, mais, deux ans plus tard, cette obligation-là doit être revérifiée ou
doit être constante.
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
ça va être au moment de la nomination, mais, évidemment, si la personne cesse
de provenir ou qu'on ne considère plus qu'elle provient...
M. Paquin (Mathieu) : ...elle
ne pourra pas être renouvelée.
M. Cliche-Rivard : Parce que,
là, tu sais, on voit le scénario. Puis là est-ce que l'intention c'est de...
que ce C.A. là travaille à un endroit déterminé physique où l'intention, c'est
hybride? C'est quoi, l'intention face au C.A.?
M. Dubé : Bien, je peux
répondre, là.
M. Cliche-Rivard : Oui.
M. Dubé : Le C.A. peut se
réunir, je pense qu'on en a déjà discuté dans un article, là, mais peut-être...
(Interruption)... vous n'étiez pas là à ce moment-là, je m'excuse, mais :
«34. Le conseil d'administration de Santé Québec peut siéger à tout endroit au
Québec.» Puis on a eu... Quand on... Malheureusement, là... Mais, je vais juste
le répéter parce que votre question est pertinente, là, on peut le faire par...
physiquement, mais on peut le faire aussi par... virtuellement si le besoin
est. Alors, je pense que la... le lieu du conseil d'administration n'a rien à
voir avec la résidence du membre du conseil.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Mais...
M. Dubé : (Interruption)
Pardon, excusez-moi.
M. Cliche-Rivard : ...vous le
dites dans le sens où on n'assistera pas ou on devrait ne pas assister au fait
que tout ce beau monde là déménage à Québec, par exemple, puis que, là, ils ne
sont plus... Parce que ce qu'on cherche, c'est qu'il y ait des attaches puis
que les attaches continuent dans les régions sociosanitaires différentes.
M. Dubé : Bien, tout à fait.
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
l'objectif. Puis ils vont se réunir virtuellement, ils vont avoir leurs
rencontres de conseil en administration ou vont se réunir en personne une fois
par mois. Je veux dire, je ne sais pas c'est quoi, la fréquence des réunions
qui est anticipée.
M. Dubé : Comme conseil
d'administration, je dirais, normal, là, je n'ai pas de...
M. Cliche-Rivard : O.K., puis
tout le monde va partir de son bord après?
M. Dubé : Oui.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc,
«provenir de», puis ça, c'est votre intention. Puis Me Paquin me répondait, là,
ça... on va le laisser à une libre interprétation.
M. Dubé : C'est vraiment la
question de résidence, quelqu'un...
M. Cliche-Rivard : O.K. C'est
ce que vous avez comme intention?
M. Dubé : Moi, pour moi, là,
je pense que, si on avait un mot à... c'est la résidence de ce membre du
conseil là.
M. Cliche-Rivard : Bien, vous
voyez, je pense qu'on a clarifié quelque chose de gros parce que ce n'est pas
ça qui est écrit.
M. Dubé : Non, mais...
M. Cliche-Rivard : Mais c'est
correct, l'intention du législateur, puis vous la formulez, puis elle a force
d'interprétation, elle est importante, mais vous ne vouliez pas l'écrire comme
ça.
M. Dubé : Bien, moi, je me
fie beaucoup à Me Paquin puis à son équipe. S'ils nous disent que c'est une
expression qui est, usuellement, acceptée de dire «doivent provenir de», moi,
je pense que c'est ça qui est important.
M. Cliche-Rivard : Mais, je
me permets, Me Paquin, devant l'intention du législateur, est-ce que la
formulation, telle quelle, est celle que vous recommandez toujours?
M. Dubé : J'espère que vous
allez dire oui. C'est vraiment ça. J'essaie de garder ça simple ici, là.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
en fait, je dirais, M. le Président, le texte doit correspondre idéalement à ce
qui est l'intention. La notion de résidence est une notion qui est connue, qui
est définie en loi. La notion de provenance a peut-être une marge
d'interprétation un peu plus grande. Si ce qu'on veut, c'est au sens strict, la
résidence, on parle de résidence, sinon on peut y aller avec un terme qui
existe dans certaines lois, «de provenance».
M. Cliche-Rivard : Donc,
votre intention, c'est plutôt de garder ça plus léger, le moins contraignant
qu'une résidence fixe formelle?
M. Dubé : Voilà.
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
finalement?
M. Dubé : Je suis très à
l'aise avec l'expression qu'on a, mais moi, si je le dis dans mes mots à moi,
pour que quelqu'un comprenne, c'est une notion de résidence qui est incluse
dans la provenance.
M. Cliche-Rivard : En
comprenant que ça pourrait ne pas être sa résidence, comme nous l'a expliqué Me
Paquin.
M. Dubé : Oui, mais on est
dans le détail ici, là.
M. Cliche-Rivard : Moi, je
pense que c'est un élément quand même important, là, parce que Me Paquin a
dit : C'est quelqu'un qui pourrait ne plus résider là du tout, mais... y
être philosophiquement ou d'attache émotionnel ou y avoir fait sa carrière
pendant 20 ans en Outaouais, mais, depuis cinq ans, il est à Montréal,
l'interprétation qu'on y mettait il y a quelques minutes, cette personne-là
pourrait se qualifier comme provenant de l'Outaouais.
M. Dubé : Mais, quand on a
discuté, Me Paquin, puis quand on a discuté du conseil d'établissement, on a eu
cette même question-là de la part du député de Pontiac, à savoir si la
résidence changeait... puis on ne reviendra jamais, là, mais, si on faisait le
changement, que vous semblez suggérer... mais la journée qu'il y a un
changement de résidence, bien là, il ne peut plus être membre. Alors, je veux
juste qu'on soit...
M. Cliche-Rivard : ...je
comprends qu'il n'est plus membre, mais il ne... est-ce que l'intention qu'il
continue de respecter la région sociosanitaire est respectée, elle, de son
côté? S'il change...
M. Dubé : ...là, on discute
au niveau du conseil. Rappelez-vous que... Je ne sais pas si vous étiez là à ce
moment-là, là, mais on a déjà eu cette question-là au niveau du conseil
d'établissement. Puis ça a été demandé comme un amendement, puis on pourra le
discuter à ce moment-là pour quelles raisons on est là ou on n'est pas là, mais
je veux juste qu'on soit, disons, consistant d'une... Alors, pour moi,
l'objectif, c'est d'avoir quelqu'un qui représente la région. Puis je pense
que, comme il est là... je pense que la notion... ce que je veux essayer de
dire très clairement, c'est qu'ici un conseil d'administration ça n'a peut-être
pas la même portée qu'un conseil d'établissement. On se comprend? Quelqu'un qui
viendrait pour moi de la Gaspésie, puis qui est reconnu pour être... de venir
de la Gaspésie, il ne perd pas son expérience de la Gaspésie parce qu'il
déménage en Montérégie sur un conseil d'administration de Santé Québec. Pour
moi, quelqu'un qui est sur un conseil d'établissement, qui est d'une région X,
son expertise, sa présence, son apport est beaucoup plus lié à la région puis
s'assurer qu'il reste dans la région.
• (18 h 20) •
Alors, je veux juste qu'on soulève ça, là.
Pour moi, ça n'a pas la même portée, quelqu'un qui est sur le conseil
d'administration. Mais vous avez le droit d'avoir une opinion contraire ou pas,
mais moi, je vous dis, c'est pour ça que je reste avec la définition de Me
Paquin plutôt que d'être trop cerné vers la résidence comme telle.
Le Président (M. Provençal)
:Je vous confirme que le député de
Pontiac n'a pas tout à fait la même...
M. Dubé : Mais c'est correct.
Ce ne sera pas la première fois qu'on n'est pas d'accord.
M. Cliche-Rivard : Je vais
justement le laisser... je vais laisser mon collègue de Pontiac, je reviendrai.
M. Fortin :Mais j'apprécie parce que... j'apprécie l'oeil de lynx
légal de mon collègue, là, qui a vu le terme "provenir" et qui, à la
lueur de la discussion... Moi, c'est plutôt mon pif régional, peut-être, M. le
Président, qui me fait réagir à la teneur de la discussion, là, parce que je ne
suis pas certain de ce que le ministre avance. Je suis d'accord avec lui, là,
que les conseils d'établissement, là, ça, c'est quasiment non-négociable que
c'est... Il faut que ce soit des gens de la région qui soient autour de la
table. Là, là-dessus, on va s'entendre. Mais là, ici, c'est parce qu'on vient
parler d'un minimum, O.K., au minimum, là, O.K.. Le jour où il y a un conseil
d'administration de Santé Québec puis qu'il y a juste deux personnes qui
viennent de l'extérieur de Montréal, là, je vais trouver que vous avez fait le
minimum quand même pour la représentativité régionale.
Alors, ce que j'espère, le jour où vous
allez nommer le conseil d'administration, c'est qu'il y en ait pas mal plus que
deux. Alors, la situation qui est décrite en ce moment, là, où il y en a deux,
mais il y en a un des deux qui... la provenance, là, elle est historique, elle
est émotionnelle. Puis ça fait quelques années qu'ils habitent à Montréal, là,
je vais le dire comme ça, O.K.? Ma collègue que j'adore, qui est à ma droite,
là, qui est née à Thetford, qui a grandi à Thetford, qui a des attaches
familiales, des attaches émotionnelles à Thetford, là, si vous dites aux gens
des régions que c'est quelqu'un qui habite à Montréal qui va représenter les
intérêts, ça va passer carré un peu, ça va passer carré.
M. Dubé : Je comprends, je
comprends très bien, et c'est pour ça que je vous dis, c'est pour ça que...
J'ai l'intention, c'était d'être capable d'avoir une représentation. Si c'est
la notion de résidence... c'est pour ça que je dis : Si Me Paquin et moi,
on n'est pas à la même place, on peut le clarifier parce que, je veux dire, il
faut avoir une représentation régionale, mais je veux juste qu'on se comprenne
bien la minute qu'on met ça plus précis, puis qu'on va à la résidence. Un
changement de résidence va vouloir dire que cette personne-là...
M. Fortin :Juste si vous êtes au strict minimum, juste si vous êtes
accotés sur le deux.
M. Dubé : Oui, oui, on
s'entend, on s'entend.
M. Fortin :Si vous en avez quatre qui viennent des régions, il n'y a
pas de problème, là. Donc, peut-être que ça va vous encourager, au moment de la
nomination des gens du C.A. de penser... O.K., ne mettons-nous pas à deux,
parce que, là, on les empêche de déménager.
M. Dubé : ...je voudrais
demander à Me Paquin... une petite pause, parce que si c'est mieux... puis là,
encore une fois, je vais vous demander votre... parce qu'on avance très bien,
une fois qu'on aura réglé cette question là de la résidence qui est dans le
deuxième alinéa, est-ce qu'il y a d'autres choses. O.K. Bien, parlons-en, parlons-en,
parce que, tu sais, je ne voudrais pas que...
M. Dubé : ...on joue encore
dans les amendements, là. Parce que, si on peut clarifier tout ça en même
temps, ce serait apprécié, là.
Le Président (M. Provençal)
:...ce que je comprends, on a une
embûche sur la notion de «provenir», qui sera rediscutée, tout à l'heure,
avec... lorsqu'on va suspendre les travaux, parce que vous allez avoir besoin
de discuter avec Me Paquin et M. Paré.
M. Dubé : ...mais ce que je
veux juste, si vous me permettez... parce qu'on va continuer la discussion,
puis je veux savoir... Je veux tout savoir. Mais ce que je veux dire aussi,
c'est que je veux juste qu'on se comprenne bien, parce que, si on va plus
précis, la journée que cette personne-là n'est pas résidente, elle ne peut plus
siéger sur le conseil.
M. Fortin :Si vous êtes à deux.
M. Dubé : Oui, c'est ça. Mais
je veux juste qu'on se comprenne bien là-dessus, là.
M. Fortin :Bien, cette personne-là... Vous savez aussi, là, qu'il y a
des renouvellements qui se font à certaines périodes aussi. Donc, c'est
possible qu'il y ait un autre membre qui soit proche de changer, et que vous
êtes en mesure de dire : O.K., bien, j'en ai un autre de Montréal qui
quitte. J'ai juste à nommer quelqu'un de Gaspé, là, on s'entend.
Le Président (M. Provençal)
:Là, les discussions portaient
beaucoup sur le deuxième alinéa. Maintenant, je pense que ce serait intéressant
que M. le ministre puisse savoir si, dans le troisième alinéa, il y a des
éléments qui soulèvent une intervention.
M. Dubé : ...faire mon
commentaire là-dessus avant, juste pour ouvrir le... si on est d'accord d'aller
au troisième alinéa. Quand on a eu la discussion, entre autres, avec les CHU,
les fondations, puis, etc., je veux juste rappeler qu'un commentaire que j'ai
entendu souvent c'est de dire : On veut être certains qu'il y a une bonne
représentation du personnel médical — mais je dis «médical» dans son
sens très large — et des services sociaux. Ça, c'est un commentaire
qu'on avait beaucoup entendu. Puis on a dit... Les gens nous demandaient de
retrouver ça, alors je pense que c'est ça qui nous a conduits à cette partie-là
de l'amendement, je voulais juste le rappeler, là, pour être certains que Santé
Québec a aussi cette notion-là de services sociaux. J'arrête ça là, là, parce
que, pour moi, c'était important qu'on le précise.
Le Président (M. Provençal)
:...interventions?
M. Fortin :Mais je vous soumets, M. le Président, qu'il y a ce
bout-là, là, il y a le troisième paragraphe, et il y a aussi toutes les autres
questions. Tu sais, on avait... Le ministre nous avait demandé, pas notre liste
d'épicerie, là, mais on s'était laissés sur ce qu'on souhaitait. Alors là, vous
voulez qu'on touche au troisième paragraphe avant d'arriver aux autres?
Le Président (M. Provençal)
:...si, dans la réflexion globale de
l'amendement, il y a d'autres modifications à faire, parce qu'il y a peut-être
une possibilité que M. le ministre, suite à la discussion avec son équipe de
légistes puis M. Paré, amène peut-être de petites modifications, je dirais, de
français au deuxième alinéa, est-ce que, dans le troisième alinéa, il y a des
choses qui ne conviennent pas?
M. Fortin :Bien, j'ai des questions pour le ministre. Commençons par
le troisième, puis après ça, on ira à tout le reste, là. J'ai des questions
pour le ministre. Puis, c'est vrai, on a entendu beaucoup de professionnels de
la santé nous dire : Bien, voyons, ça n'a pas de maudit bon sens qu'on a
un conseil d'administration de Santé Québec où il n'y a personne qui a de
l'expérience pertinente à donner des services de santé, la prestation de
services de santé et de services sociaux. Alors, on accueille positivement ce
pas, disons, dans la bonne direction.
Je vous le soumets peut-être un à la fois,
peut-être, mais on a entendu beaucoup, par exemple, de médecins nous
dire : Ce n'est pas normal qu'il n'y ait pas personne qui ait une
expérience médicale. Alors, pour vous, est-ce que ce serait assez, un... Là,
vous choisissez d'utiliser le terme, là, «une expérience pertinente à la
prestation de services de santé». Ça, ça peut être large. Ça, ça peut passer
d'un médecin à un technicien, à une infirmière, à un préposé, à... Tu sais, c'est
large, là. Alors, est-ce que ça va... pourquoi vous considérez que ça va
suffisamment loin d'avoir une seule personne qui a une expérience, disons,
quant à la prestation de services de santé?
M. Dubé : Bien, je vous
dirais que c'est toujours, pour moi, un minimum, puis c'est pour ça que je vous
montre la... Je reviens au tableau qu'on vous a présenté en parallèle, O.K.,
parce que je sais que... C'est pour ça qu'à un moment donné j'ai pensé qu'on
devait vous fournir un tableau, parce que... Je vous donne un exemple, là. Il
faut se souvenir qu'en même temps, même si ce n'est pas écrit, spécifiquement,
à l'article ici il faut suivre la Loi sur les sociétés d'État, puis dans la loi
des sociétés d'État, je le répète, là...
M. Dubé : ...c'est au moins
40 % de femmes, au moins un membre de la diversité, on y reviendra, je
suis certain que le député va vouloir en parler, au moins un jeune de
35 ans, un profil d'expert... Bon. Alors, ce que je veux dire, c'est qu'on
est capables d'aller chercher peut-être un jeune de moins de 35 ans qui
est aussi médecin. Hein, on peut avoir un membre de la diversité, je pense
juste au Dr Vollant... Vollant, c'est ça, son nom?
Une voix : Oui.
M. Dubé : Un excellent
médecin, un autochtone qui est venu. Alors, je pense qu'il faut le regarder
globalement ça. Alors donc, vous avez raison, moi, si... si on est capable
d'aller chercher ces meilleures personnes-là qui nous donnent des fois du trois
pour un, je vais être le plus heureux. Alors, mais je veux juste dire que, sans
écrire que c'est un minimum, je veux juste dire qu'on... l'important, c'est de
dire qu'on doit respecter la Loi sur les sociétés d'État qui met ces
paramètres-là pour nous, elle est en... Tout à l'heure, quand on discutera...
tout à l'heure ou demain peut-être, là, dépendant à l'heure qu'on finira ce
soir, quand on va discuter des conseils d'établissement, on se doit de le
mettre dans la définition du conseil d'établissement, parce que ce n'est pas vu
comme un conseil d'administration dans le sens de la Loi sur les sociétés
d'État, vous me suivez, c'est pour ça qu'ici on n'a pas besoin de le
mentionner, mais qu'on doit le suivre. Voilà.
• (18 h 30) •
M. Fortin :Je vous soumettrais, M. le ministre, en réponse à ce que
vous venez d'avancer, là, comme quoi c'est un minimum, parce qu'on est capable
d'en faire plus, effectivement, là, en prenant certaines des exigences de la
Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, puis, tu sais, je vous le dis, là,
vous êtes au... vous siégiez au Conseil des ministres depuis cinq ans et
quelques, là, j'imagine que vous avez la pratique d'à chaque fois que vous
regardez une nomination, vous dites : Ça coche-tu plus qu'une case, là? Tu
sais, est-ce que ça nous permet d'avoir un médecin puis, en même temps, ah,
bien, c'est quelqu'un qui a été choisi par des usagers? Est-ce que c'est, tu
sais...
M. Dubé : C'est pour ça, je
donnais l'exemple du Dr Vollant, là, je pense, les gens le connaissent bien,
c'est un bel exemple de quelqu'un qui coche plusieurs cases.
M. Fortin :Qui amène plusieurs expertises et expériences, oui.
M. Dubé : Voilà.
M. Fortin :Je l'ai utilisé, mais je ne l'aime pas, l'expression
«cocher les cases», là, mais effectivement, c'est...
M. Dubé : Profil de
compétences, on devrait dire, là.
M. Fortin :Exact. Qui a plusieurs expériences.
Le Président (M. Provençal)
:Il y a plusieurs éléments dans le
profil de compétences.
M. Dubé : Exactement.
M. Fortin :Mais vous avez dit que pour vous c'est un minimum, alors
pourquoi ne pas l'inclure le fait que c'est minimalement une personne
d'expérience pertinente à la prestation de services de santé et une aux
services sociaux? Parce que vous l'avez dans l'autre paragraphe, vous vous
donnez ce minimum-là pour les régions.
M. Dubé : Mais si c'est votre
demande, moi, je vais demander à Me Paquin quand on prendra un petit peu de
recul, s'il trouve que c'est nécessaire, puis si oui, on le regardera, mais je
comprends votre question. Si c'est ça, l'enjeu.
M. Fortin :J'aime ça quand Me Paquin sort son cahier Canada, là, puis
il prend des notes, c'est bien.
M. Dubé : J'aimerais ça lire
ce qu'il y a dans ça moi. Mais je comprends votre question que vous, vous
seriez peut-être plus rassuré si c'était un minimum.
M. Fortin :Bien, je pense que oui. Je pense que oui, je pense que
ça...
M. Dubé : Puis est-ce que
vous demandez ça pour l'expérience pertinente dans les services sociaux aussi?
M. Fortin :Bien, il me semble qu'on pourrait facilement le mettre.
Puis là j'écris du droit en lisant du droit, là, mais : «enfin, le conseil
d'administration doit compter parmi ses membres, minimalement une personne
ayant une expérience pertinente et une... et minimalement une autre personne
ayant une expérience».
M. Dubé : Je comprends la
demande.
M. Fortin :Bien oui, parce que ce n'est pas limitatif, si vous voulez
avoir deux personnes de santé puis une de services sociaux ou vice-versa, ça...
M. Dubé : Mais ça peut être
même le président et chef de la direction qui pourrait avoir un... ou le
président du conseil qui pourrait avoir une expérience, c'est...
M. Fortin :Oui, oui, ce qui ne serait peut-être pas fou. Enfin, on
verra.
M. Dubé : On verra.
M. Fortin :Ça, c'est pour?
Le Président (M. Provençal)
:On est toujours sur l'amendement.
M. Fortin :Oui, oui, oui, on est encore sur l'amendement. En fait, je
vais m'arrêter là pour ça. Je sais qu'on avait d'autres choses qu'on vous avait
soumises, là, tant de part et d'autre, alors peut-être que mon collègue a
certaines interventions qu'il voulait amener.
M. Dubé : Est-ce qu'il y
avait d'autres choses, ou c'était plus dans les conseils d'établissement? Mais,
en tout cas, on reviendra, là, si vous pensez que ça ne couvre pas tout.
M. Fortin :Mais il me semble qu'on avait fait une liste comme celle-là
pour le conseil d'administration.
M. Cliche-Rivard : Oui, on
avait une liste des deux côtés, mais...
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
avant de céder la parole à la députée de Mont-Royal—Outremont.
M. Cliche-Rivard : Ah, bien,
je... ça me ferait plaisir de laisser la parole. On ne l'a pas entendu beaucoup
aujourd'hui.
Mme Setlakwe : C'est gentil.
Merci. Juste une question justement sur ce troisième alinéa. Ça me semble assez
clair, mais étant donné qu'on a des termes définis ailleurs ou des... oui, des
termes définis, prestations...
18 h 30 (version non révisée)
Mme Setlakwe : ...de services
de santé, prestation de services sociaux, est-ce qu'on se rattache à une
définition? Il me semble qu'on a, au début du projet de loi... Juste pour être
clair sur ce qu'on entend. Puis il y a aussi la question d'expérience
pertinente, est-ce qu'on pense que c'est suffisamment précis? Mais je reviens à
ma question initiale, là, services de santé et services sociaux, là, on avait
nos ensembles, à l'article 5... à l'article 3, excusez. Donc, la question, c'est
est-ce qu'on se réfère à un terme défini ou, là, ici, on serait, on se rattache
vraiment au sens général, là, de ces mots-là? Parce que ça peut être très
large.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, on ne réfère pas strictement à la notion de services de
santé et services sociaux qui sont aux ensembles définis à l'article 3, mais s'agissant
des services de santé et des services sociaux et non des services du domaine de
la santé et des services sociaux, clairement, l'expérience pertinente doit être
à la prestation des services qui sont rendus par les établissements.
Mme Setlakwe : O.K. Puis
expérience pertinente, «ayant une expérience pertinente», c'est assez assez
large, merci, hein? Je n'ai pas nécessairement un meilleur choix de mots à
proposer, mais...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : C'est
certain qu'il y a une marge d'appréciation, mais c'est quelque chose qu'on va
retrouver dans les différentes lois qui peuvent s'appliquer, notamment dans la
Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, si ma mémoire est bonne.
Mme Setlakwe : Ah oui, O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Il ne faut pas oublier qu'on s'inspire
de la loi sur les sociétés d'État.
Mme Setlakwe : Oui. Et ma
dernière question, ce serait comment est-ce qu'on assure que c'est une
obligation continue? Tu sais, on a précisé, il me semble que c'est la semaine
dernière, qu'on parlait de la nomination. C'est-tu le... Non, c'est le critère
d'indépendance. Tu sais, en tout cas, s'assurer qu'on a toujours... que ces
critères-là sont toujours respectés. Donc, quand on les nomme, ils doivent les
respecter. En fait, ça s'appliquerait peut-être juste au deuxième alinéa, parce
que, le troisième, si tu as une expérience, tu as une expérience, ça ne
disparaît pas puis... Ça fait que ça serait ça, ce serait au niveau du deuxième
alinéa. Est-ce qu'on doit dire «en tout temps» ou est-ce qu'on s'en remet à la
nomination puis au processus de renouvellement?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, tel que c'est rédigé comme c'est là, ça va s'appliquer
au moment de la nomination et du renouvellement.
Mme Setlakwe : Ça me va, oui.
M. Dubé : Mais quelqu'un... O.K.,
je veux juste être clair, là, le fait qu'on mette maintenant la résidence,
est-ce que ça voudrait dire que si on change... si la personne, pendant le
mandat, disons un mandat de quatre ans, là, parce que je pense qu'il est
prévu... quelqu'un charge de résidence, il faudrait préciser, selon vous, qu'il
ne peut plus siéger au conseil?
Mme Setlakwe : Bien, si on
juge que c'est vraiment important d'avoir au minimum... oui.
M. Dubé : Bien, c'est pour
ça, tantôt, je le demandais, là. Si c'est ça, le sens de votre question, s'il n'y
en a pas deux, il faut en trouver un autre, là.
Mme Setlakwe : Oui. Bien, il
faut clarifier l'intention, là, puis avoir un libellé clair.
M. Dubé : Bien, c'est parce
que je veux juste qu'on se comprenne bien. Si c'est votre demande, il faut qu'on
en discute, là. Je veux juste être certain que je comprends bien la question,
là.
M. Fortin :Je vais vous le soumettre comme ça, O.K. : Vous avez
une préoccupation de ne pas devoir tasser quelqu'un, là, à cause de son lieu de
résidence, O.K.? Vous pourriez dire quelque chose comme «doit résider, au
moment de sa nomination, dans une de ces deux régions-là». Puis la prochaine
fois, si jamais vous êtes en bas du deux, là, bien, la prochaine personne que
vous nommez, elle doit résider en région.
M. Dubé : O.K., on peut
prendre ça en différé, là, je comprends.
M. Fortin :Vous comprenez ce que je veux dire?
M. Dubé : Je comprends très
bien, mais...
M. Fortin :Vous nommez quelqu'un, il déménage à Montréal. C'est
correct, il a été nommé au moment de... il résidait en région au moment de sa
nomination. Il déménage. Dès qu'il y a un poste vacant, parce que vous êtes en
bas du deux, il faut que vous nommiez quelqu'un de l'extérieur.
M. Dubé : O.K. J'aime la
suggestion. Je veux juste vous donner à penser, parce que je veux juste qu'on
soit constants, là, ou, en tout cas, qu'on soit...
Le Président (M. Provençal)
:Cohérents.
M. Dubé : Cohérents, merci
beaucoup, M. le Président. Quand on va arriver sur le conseil d'établissement,
on a discuté l'autre fois de vous avez un membre...
M. Dubé : ...du conseil
d'établissement qui est un résident de l'Outaouais. Il déménage en Ontario,
pour les bonnes ou les mauvaises raisons, là... discuter ça. Vous avez demandé
à ce qu'on puisse terminer son mandat, hein, vous avez... C'est indirectement
ce que vous demandez. Moi, je pense qu'on a... on ne peut pas le faire en vertu
de certaines exigences des sociétés d'État, entre autres.
M. Fortin :Oui, ça se peut...
M. Dubé : Ça fait que vous
n'auriez pas de... Je veux juste être sûr que la décision qu'on prendrait
ici... si c'est un minimum de deux, je pense qu'elle va avoir des répercussions
sur la décision qu'on va prendre dans le conseil d'établissement.
• (18 h 40) •
M. Fortin :Tu sais, si vous me demandez ce que je veux, là, je veux
tout le temps qu'il y ait au moins deux. Alors, si vous me dites : On va
le monter à trois puis, s'il y a quelqu'un qui déménage, on va nommer quelqu'un
d'autre pour qu'il y en ait tout le temps au moins deux, là, tu sais, je
n'aurais pas de... ce serait le scénario idéal, là.
M. Dubé : Mais ce que j'aime
de votre idée... Parce que, l'autre fois, quand vous m'avez demandé, quelqu'un
qui ne devient plus résident du Québec... Là, je m'en vais déjà au conseil
d'établissement, mais, je pense, c'est important de... Peut-être que la suggestion,
ce serait de dire d'en nommer au moins un qui vient... au conseil
d'établissement, qui vient du Québec, en remplacement.
M. Fortin :Ah! bien, on...
M. Dubé : On pourra regarder
ça.
M. Fortin :À la limite, là, on pourra regarder ça rendu là, mais...
M. Dubé : O.K. Je comprends.
Non, non, mais je veux juste être sûr qu'on...
M. Fortin :Mais, si vous me dites : scénario idéal, là, changeons
notre chiffre de deux pour trois, puis, s'il y en a un qui tombe, bien, vous
êtes toujours à...
M. Dubé : Oui, mais s'il y en
a deux qui déménagent en même temps, là... O.K., mais...
M. Fortin :Oui, bien là, on est dans le scénario fiction pas mal, là.
M. Dubé : Bien non, mais...
c'est ça, mais j'essaie d'être le plus pratique, là, mais je comprends, puis on
va s'asseoir puis on va... O.K.
Le Président (M. Provençal)
:...on apporte souvent des scénarios
fiction.
M. Dubé : Oui. Oui, oui, oui.
Moi, je ne le dis pas, là...
M. Fortin :Ça, c'est votre interprétation, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, c'est une... C'est juste
pour vous taquiner.
M. Dubé : Non, mais
j'essaie... Il faut essayer de quand même.... Là, on s'est rapprochés, là...
M. Fortin :Oui, oui.
M. Dubé : O.K.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Vous y
avez fait allusion, là. Vous me voyez venir avec la question du... des
Premières Nations. Donc, vous y avez pensé. Avant que, peut-être, je me lance,
quelle était le... finalement, le... la conclusion de vos réflexions?
M. Dubé : Bien, on a parlé
beaucoup, puis je vous dirais que ma première réaction est encore au même
endroit. Moi, ce que je veux, c'est m'assurer qu'on suit les recommandations de
la société d'État, à savoir, entre autres, la... comme on l'appelle, la
représentation des...
Une voix : ...
M. Dubé : Pardon?
Une voix : ...
M. Dubé : ...de la diversité.
Puis ça, je pense que j'aimerais bien mieux, comme je vous dis, de trouver...
Puis je pense que c'est peut-être plus... réconfortant, ce n'est peut-être pas
le bon mot, mais satisfaisant pour un membre, exemple, de la communauté
autochtone de dire : J'ai été nommé sur le conseil d'administration pas
simplement parce que je suis autochtone, mais parce que j'amène aussi une autre
connaissance. Alors, je pense que c'est... C'est pour ça, tantôt, je vous
donnais l'exemple du docteur Vollant ou d'une personne comme ça. Moi,
j'aimerais mieux qu'on ait le plus de flexibilité possible. Si vous me demandez
aujourd'hui, là, c'est pour ça qu'on ne l'a pas mis dans les amendements, c'est
qu'on pense que c'est... ça respecte peut-être plus l'ensemble. Parce qu'est-ce
que... est-ce qu'on devrait avoir un minimum d'avoir une personne avec un
handicap qui soit visuel, ou peu importe? Là, je pense qu'on... en répondant à
la... aux exigences des sociétés d'État sur la diversité, je pense qu'on répond
à la demande. Ça, c'est la position qu'on a là, là.
M. Cliche-Rivard : Je vous
entends. Puis c'est une question qui est très délicate, là. Puis j'ai envie
qu'on la traite délicatement quand même. Cela dit, il y a plein de choses, là,
dans «membre représentatif de la diversité». Bon, vous l'avez nommé, là, on a
les personnes faisant partie... bon, les personnes autochtones, les membres des
minorités visibles, membres des minorités ethniques et, je pense, personnes
handicapées, c'est ça?
M. Dubé : Voilà, oui. Moi,
j'aime mieux dire avec un handicap, là, mais...
M. Cliche-Rivard : Oui, bien
là, je lisais la définition du décret, là, mais...
M. Dubé : Oui, on se comprend.
On se comprend.
M. Cliche-Rivard : Puis ma
question, ce n'est vraiment pas de mettre ou de superposer un face à l'autre,
là, mais il y a un contexte particulier, là, qu'on a vécu au Québec il n'y a
pas si longtemps, vous le savez, vous l'avez nommé de... quelques... à quelques
reprises. Et là il y a cette demande-là qui a été formulée. Et moi, j'ai un
malaise, en ce sens où on n'est même pas capable de leur donner cette
recommandation ou cette demande-là de base, là, puis je ne pense pas qu'elle
était trop demander non plus. Puis là, dans la définition ou dans la façon
qu'on le présentait, ça pourra être une des quatre catégories, ça ne veut même
pas dire, puis...
M. Cliche-Rivard : ...s'il y a
une personne autochtone qui représente la diversité, mais ça se peut qu'il n'y
en ait aucune, puis là ils auront fait cette demande-là, puis on est dans une
perspective de réconciliation puis dans une perspective d'avancer vers un
dialogue, puis on ne serait pas capables de leur accorder cette demande-là.
J'ai un malaise, là, puis je sens puis je comprends probablement que vous
aussi. Je vous sens sensible à la question. Je me demande, si ce n'est pas
jusque-là qu'on peut aller, j'imagine qu'il doit y avoir un terrain, ou il doit
y avoir un entre-deux, ou quelque chose qu'on peut offrir, là, de plus fort
sans arriver au punch de 107?
M. Dubé : Mais c'est quoi...
je veux juste bien comprendre, là, c'est quoi votre suggestion? Vous seriez
assis à ma place, ici...
M. Cliche-Rivard : Bien, ma
suggestion ferme, c'est qu'on en ait un, siège réservé.
M. Dubé : Mais là qu'est-ce
que vous allez dire aux gens qui ont un handicap? Est-ce qu'on dit : Bien,
vu qu'on le donne aux autochtones, on va garantir...
M. Cliche-Rivard : Moi, je
pense que c'est dans le contexte particulier, là, de ce qu'on a vécu,
malheureusement, du rapport qui ressort de ça, puis des relations avec les
Premières Nations et le système de la santé. Puis je ne suis pas en train de
diviser ou de mettre quelqu'un par-dessus quelqu'un d'autre, là, mais on n'a
pas nécessairement... il n'y a pas le même type d'enjeux, puis il y a des
enjeux, hein, mais il n'y a pas le même type d'enjeux, dans ces quatre
catégories-là, de la même façon.
M. Dubé : Puis vous, vous
pensez... puis je ne le sais pas, là, je suis très à l'écoute, là, parce que,
je me souviens, c'est pour ça, tout à l'heure, je vous donnais les exemples,
vous pensez que la personne qui va être... qui serait nommée ou désignée
comme... sur le conseil d'administration, parce qu'elle est autochtone, là, je
m'excuse d'être aussi direct que ça, ça ne la met pas dans une position où elle
n'amène pas le même apport que les autres? Moi, c'est ça qui m'inquiète.
M. Cliche-Rivard : Moi, je ne
pense pas.
M. Dubé : O.K. Mais vous
comprenez pourquoi je vous demande ça, là?
M. Cliche-Rivard : Puis je
peux faire un parallèle avec la Cour suprême du Canada, par exemple, on a nommé
une juge, O'Bomsawin, issue des Premières Nations, qui avait hautement le
pedigree, plus, plus, plus...
M. Dubé : Ah non, mais je ne
doute pas de... moi, je ne suis pas pour...
M. Cliche-Rivard : Non, non,
mais je suis en train de dire qu'elle, je ne pense pas, puis elle n'a pas émis
la prétention ou l'inquiétude qu'elle était nommée à cause du fait qu'elle
était première nation. Ce n'était pas de cette façon-là que ça a été perçu,
puis la communauté juridique ne l'a pas perçu de cette façon-là. Donc, je pense
qu'aussi ça dépend de comment on va le faire.
M. Dubé : Mais il n'y avait
pas une obligation dans...
M. Cliche-Rivard : Pas
légale, mais je vous dirais que ça commençait à faire mal, si, en 2022, on a
nommé la première juge de l'histoire... plus haut tribunal. L'obligation n'était
peut-être pas légale, mais je vous confirme que la pression devait être quelque
chose.
M. Dubé : Mais là, en fait,
ce que vous demandez aujourd'hui, c'est que ça soit une obligation légale? Puis
je veux juste être sûr que je comprends bien la demande.
M. Cliche-Rivard : Oui. Bien,
c'est... En fait, puis pour être franc, ce n'est pas ma demande, là, je veux
dire, nous, on porte les demandes des groupes.
M. Dubé : Oui, oui. Non,
mais...
M. Cliche-Rivard : Non, mais
je veux quand même que...
M. Dubé : ...vous portez la
demande, que ça soit...
M. Cliche-Rivard : Oui, mais
je veux que ça soit clair quand même qu'on se fait porte-parole de ça, là.
M. Dubé : Je vous comprends
très bien.
M. Cliche-Rivard : Et il y a
un caractère très, très concret, il y a aussi un caractère symbolique, on ne
peut pas l'oublier.
M. Dubé : Alors... Mais c'est
parce que, je vais vous dire, moi, j'apprécie beaucoup ces bonnes discussions
là, mais ça fait deux fois qu'on l'a, là. Nous, on est arrivés avec une
proposition. On peut... Mais, si vous, vous dites, pour vous, c'est majeur, on
va le prendre en délibéré, et c'est pour ça que je veux être certain que ça
fait le tour de tous les enjeux.
M. Cliche-Rivard : Je vous
dirais que c'est majeur puis...
M. Dubé : Oui, mais est-ce
que c'est le seul que vous demandez?
M. Cliche-Rivard : Moi, c'est
celui que je porte le plus fortement, puis c'est ce que je vous avais dit la
dernière fois.
M. Dubé : Ça, ce n'est pas la
réponse que je vous demande. Je vous demande...
M. Cliche-Rivard : Bien,
c'est la réponse que je vous donne. Mais il y en a un pour lequel... puis à 107
aussi, qui est au sommet de ma liste, c'est celui-là. Puis, quand on négocie...
M. Dubé : Quand vous dites à
107?
M. Cliche-Rivard : Bien, on
va reparler des conseils d'établissement?
M. Dubé : Ah! des conseils
d'établissement.
M. Cliche-Rivard : Oui, oui.
C'est 107, je ne me trompe pas? Peut-être, je me trompe.
M. Dubé : Oui.
M. Cliche-Rivard : Pour moi,
il y a quelque chose là de fort. Puis pourquoi je reviens à la charge...
M. Dubé : Sur la question d'une
demande d'un autochtone aussi à 107, c'est ça que vous dites?
M. Cliche-Rivard : Oui. Puis
on vous l'avait déjà annoncé. Puis je veux rediscuter avec vous parce que je
n'ai pas envie que ça finisse... puis ça va peut-être finir comme ça, mais
qu'on dépose un amendement puis qu'il sera battu. Je trouve que ça enverrait un
message dommage. Ça fait que c'est pour...
M. Dubé : Mais ce n'est pas
ça que je suis en train de faire.
M. Cliche-Rivard : Bien...
Mais moi, je vous dis...
M. Dubé : Je pense, vous me
connaissez un peu, là.
M. Cliche-Rivard : Oui, puis
je vous dis : C'est pour ça...
M. Dubé : On n'a pas eu à
débattre beaucoup d'amendements.
M. Cliche-Rivard : C'est pour
ça que je reviens à la charge plutôt que de faire ça.
M. Dubé : Je comprends. Je
vais reposer ma question, M. le Président, à vous. Est-ce que d'autres
commentaires? Parce que...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, bien, c'est ça. De toute
manière, je pense qu'on vient de faire pas mal le tour du... sur le...
Le Président (M. Provençal)
:...le dépôt de cet amendement-là, je
dirais les irritants que vous avez, puis les préoccupations que vous avez, à
moins qu'il y ait autre chose, j'irais en... on va suspendre.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Non, on ne peut pas. Moi, j'ai à
laisser... mais je donne la parole...
M. Dubé : On a trop de
plaisir.
Le Président (M. Provençal)
:C'est parce que je donne à la parole,
au départ, à la députée de Mont-Royal-Outremont.
Mme Setlakwe : Ce n'est pas
grand-chose, mais je pense que c'est une coquille à la toute fin, là. C'est
«prestation de services sociaux» et non pas «des services sociaux».
Le Président (M. Provençal)
:O.K.
Mme Setlakwe : Tant qu'à
faire des ajustements et puis là, je soumets, je lance ça, là, quand vous allez
réfléchir au deuxième alinéa et au remplacement de «revenir» par «résider», là,
il faudrait qu'on pense résidence principale. Est-ce qu'on veut parler de
domicilier?
• (18 h 50) •
M. Dubé : Comment?
Mme Setlakwe : Est-ce qu'on
veut parler que le membre du CA doit être domicilié ou est-ce qu'on veut
référer à la résidence principale? Je suis en train d'aller encore plus loin
que de me dire : Bien, quelqu'un a un chalet quelque part. Tu sais, il
n'est pas...
Le Président (M. Provençal)
:Si vous avez une propriété au mont
Adstock, vous pouvez représenter. C'est ça?
Mme Setlakwe : C'est un bon
exemple.
Le Président (M. Provençal)
:Elle travaille déjà de son terrain.
Mme Setlakwe : C'est à
réfléchir. Là, est-ce qu'on ne veut pas que ce soit une résidence principale?
Pas nécessairement, je pense que...
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Je pense que oui. Je pense que oui, il faut que ça soit une
résidence principale. Mais «résider», d'après moi, c'est une résidence
principale. Mais enfin vous trouverez le mot approprié, là.
Le Président (M. Provençal)
:Un chalet? Chalet ne serait pas bon?
M. Fortin :Mais la cabane à sucre non plus, là. Non, désolé
Le Président (M. Provençal)
:Il ne faut pas que ce soit une
résidence secondaire, une résidence principale.
M. Fortin :Enfin, je veux juste apporter notre soutien, puis on
l'avait fait la dernière fois, vous avez raison, là, à la proposition de notre
collègue, et avec un argument qui n'a pas été amené jusqu'à maintenant,
c'est... Bien, peut-être le collègue y a touché en partie, là, mais v0ous le
savez, là, l'expérience des Premières Nations avec le système de santé, ce
n'est pas la vôtre, ce n'est pas la mienne, ce n'est pas celle du président, ce
n'est pas celle de la députée de Marie-Victorin, de la députée de Laporte ou
tous les autres députés ici, là. C'est... ils vivent des... L'expérience du
réseau de la santé québécois, pour eux, elle est complètement différente,
parfois traumatisante. Alors, d'avoir une voix puis une voix experte, là, comme
quand on a fait référence tantôt à la nomination à la Cour. Mais comme vous
avez fait référence à un professionnel de la santé issu des Premières Nations,
mais un professionnel de la santé dont personne ne juge les qualifications, là.
Je ne veux pas nommer la personne pour mettre de la pression additionnelle
parce que... puis ce n'est peut-être pas nécessaire d'être personnalisé. Mais
il y en a des personnes comme ça...
M. Dubé : Ah, oui.
M. Fortin :
...qui comprennent le cheminement, à travers le réseau de la santé, des
Premières Nations. Alors, ce n'est pas... ce n'est pas...
M. Dubé : Donc, vous
souscrivez.
M. Fortin :Ça mérite la réflexion que vous allez lui donner, je n'en
ai aucun doute.
M. Dubé : O.K. Bien,
écoutez...
M. Fortin :La seule autre chose qu'on vous avait soumise, là...
M. Dubé : Excusez-moi,
excusez-moi.
M. Fortin :C'était, c'était la préoccupation, à savoir : Est-ce
qu'il doit y avoir quelqu'un qui a une expérience au niveau de l'enseignement?
Tu sais, on avait parlé du milieu universitaire, là. C'est la seule autre
préoccupation qu'on vous avait soumis. On l'a encore, ne serait-ce que par les
liens extrêmement serrés entre le réseau de la santé puis le réseau
universitaire, entre autres. On l'a encore parce que... mais vous le savez, là,
si vous n'avez pas de personnel, si vous n'avez pas de personnel qualifié, si
vous n'avez pas de personnel formé, vous n'avez pas le réseau de la santé, et
ça, ça passe par le milieu de l'enseignement. Alors, nous, nos préoccupations
n'ont pas changé. Si votre réflexion là-dessus elle est complétée, on peut
entendre l'argument tout de suite. Si vous me dites : On y a pensé puis
c'est non. C'est correct, on peut faire la discussion
M. Dubé : Bien, écoutez...
M. Fortin :Si vous le gardez en délibéré, c'est correct aussi.
M. Dubé : ...c'est correct,
M. le député, là. Je pense que c'est quand même une décision importante sur le
conseil d'administration, là. C'est ça qui est en haut de la pyramide, là. Ça
fait que je voulais juste dire sur toute la question universitaire, il ne faut
pas oublier qu'on l'a déléguée complètement aux établissements, là, suite aux
demandes qu'on a eues. Ça fait que c'est beaucoup ça qui nous a guidés dans ce
dossier-là. Ça fait que je ne dis pas qu'on ne devrait pas en avoir...
M. Fortin :Non, mon, mais...
M. Dubé : ...mais quand on
essaye de se garder le plus possible de marge de manœuvre pour avoir les bonnes
personnes, ça, ça nous a guidés au niveau universitaire. Je ne dis pas qu'on ne
devrait pas en avoir un, mais c'est parce qu'on déléguait.
M. Fortin :Non, non, mais c'est... Je vous entends.
M. Dubé : O.K.
M. Fortin :Je vous entends. Ce qu'on vous soumet, c'est étant donné
l'importance capitale de la formation de la main-d'œuvre, entre autres, pour le
succès du réseau de la santé, ce ne serait pas mal avisé.
M. Dubé : Mais, écoutez, moi
ce que je veux faire, là, parce qu'encore une fois, je le dis souvent, là, les
commentaires...
M. Dubé : ...constructifs que
vous apportez... C'est pour ça qu'on est là aujourd'hui, là. Ça va bien, ça
fait que je... Moi, ce que je ferais, M. le Président, parce qu'on a quand même
d'autres articles qui sont peut-être moins...
Le Président (M. Provençal)
:Moins «crunchy».
M. Dubé : ...moins «crunchy».
Je n'aurais aucun problème à prendre un petit peu de recul parce que je veux
donner... Quand on parle de «domicilier», «résidence», je ne veux pas que Me
Paquin, on le mette dans le coin puis qu'il est obligé de répondre à ça tout de
suite. La question autochtone, je voudrais y réfléchir ce soir. Je pense que
vous l'amenez d'une... Moi, je veux juste être sûr que les autres personnes qui
sont nommées, là, quand on parle d'un handicap, puis tout ça, ne se sentent pas
lésées dans ça. Je veux juste être certain que... si on prenait cette
décision-là, que...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, moi, je pense que vous avez
beaucoup d'éléments de réflexion.
M. Dubé : Mais il en reste
trois, selon moi. Je veux juste être sûr qu'il n'en reste pas six, là, parce
qu'on en a réglé plusieurs. Je voulais juste avoir un tour de table, que ce que
vous m'avez dit aujourd'hui, là, si on arrive avec une solution à ces trois-là,
admettons, on est corrects, là. O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Regardez, ce que je vais suggérer, on
va suspendre présentement l'amendement qui est sur la table, on suspend aussi
l'article 31 et on pourrait aller traiter le 61, qui n'a pas de lien... de
liaison directe. Parce que, là, c'est une notion de rémunération. Alors,
consentement pour suspendre l'amendement? Consentement pour suspendre
l'article 31 avec son amendement? Et maintenant consentement pour réouvrir
l'article 61? Parce qu'il y avait eu beaucoup de questions, là, sur
l'article 61.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:61.
M. Fortin :61, oui, oui, ça va.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Cliche-Rivard : Il y
avait-tu un amendement, là?
Le Président (M. Provençal)
:Non.
M. Dubé : Non, il n'y a pas
d'amendement. Je pense... Mais je ne me souviens même pourquoi on avait...
Le Président (M. Provençal)
:En fait, si vous me permettez un
petit rappel, l'article 61 était en lien avec une notion de responsabilité
puis d'une rémunération qui ne constitue... Il y avait eu beaucoup de
questionnements en lien avec la notion de rémunération, l'addition de bonus et
ces éléments-là. Un petit rappel, là, que je fais brièvement. Alors,
l'article 61, de mémoire, avait été lu, on l'a suspendu, là, on vient de
le réouvrir et...
M. Dubé : Mais il n'y a pas
d'amendement.
Le Président (M. Provençal)
:il n'y a pas d'amendement. Est-ce
qu'il y a des interventions maintenant? Puis je vous laisse quelques minutes,
là, pour en prendre... en faire une relecture personnelle. Et prenez le temps
de le relire parce que c'était un article qu'on avait traité le 23 août,
ça fait que ça se peut que ce soit loin un petit peu dans votre mémoire.
M. Fortin :...
M. Cliche-Rivard : Pourtant,
il n'y a pas grand-chose dans mes notes.
Le Président (M. Provençal)
:Mais c'était vraiment en lien avec...
au... Quand on parle, entre autres, dans le deuxième alinéa, il avait un...
M. Fortin :Vous avez raison, M. le Président, j'ai un souvenir...
Le Président (M. Provençal)
:Au niveau de la rémunération, on...
il y avait eu beaucoup de questions qui avaient été posées en lien est-ce qu'il
y a des... la rémunération puis les bonus qui peuvent être versés à certaines
personnes.
M. Fortin :Oui, bien, c'est ça. C'est ça. Alors, la question demeure,
M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Fortin :Là, avec l'article 61, là, est-ce que c'est possible
de verser un bonus au président-chef de la direction? Est-ce que le conseil
d'administration peut décider de verser un bonus au PCD de Santé Québec ou
à la personne qui exerce l'autorité sous la... directement, là, sous l'autorité
immédiate du PCD?
M. Dubé : Moi, je vois ça
que... O.K. Je pourrais répondre, mais j'aimerais ça, M. Desharnaie, qu'il
réponde quelle est la...
M. Dubé : ...comment ça
fonctionne au niveau des emplois supérieurs? Je pense, c'est important d'avoir
un petit peu de recul là-dessus, parce que je pense que c'est peut-être ça
qu'on n'était pas capable de répondre la dernière fois, là, puis je n'étais pas
assez familier...
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Puis qui décide de ces
conditions-là aussi.
M. Dubé : Bien, c'est ça.
Alors, peut-être, si vous permettez, là, on va le laisser,
M. Desharnais...
Le Président (M. Provençal)
:M. Desharnais.
M. Dubé : ...puis, après ça,
au besoin, je ferai un commentaire.
• (19 heures) •
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
Donc, la disposition qui est à l'étude aujourd'hui reprend une disposition de
la LMRSSS, la loi de 2015 qui ne vient pas spécifier nécessairement les détails
des conditions salariales des plus hauts dirigeants des établissements de
santé, ce qui fait en sorte que le président-chef de la direction de Santé
Québec, qui va être nécessairement nommé par le Conseil des ministres, et ses
conditions salariales vont être déterminées par un décret pris par le Conseil
des ministres. Et c'est le cas actuellement des P.D.G. des établissements
qui... dont les conditions sont décrites dans le décret du 7 février 2018,
les règles concernant la rémunération et les autres conditions de travail des
présidents-directeurs généraux et président-directeurs généraux adjoints à
temps plein des centres intégrés de santé et services sociaux, et des
établissements regroupés, et des établissements non fusionnés. Et cette
rémunération-là est déterminée selon la catégorie d'établissements pour
lesquels la personne est associée, donc... Et l'évolution de sa rémunération...
les conditions d'évolution de sa rémunération sont déterminées dans ce décret-là.
Donc, à votre question, s'il y était possibilité... s'il y avait possibilité
d'avoir des bonis, et tout, c'est une décision du gouvernement qui va le
déterminer.
M. Fortin :...pour les P.D.G. d'établissement, parce que là,
l'article 61 fait référence au PCD et au P.D.G., là, est-ce qu'il y a des
bonis qui sont offerts aux...
M. Desharnais (Daniel) : ...
M. Fortin :Est-ce que vous avez l'intention de changer ça, M. le
ministre? Puis là je me tourne vers vous parce que c'est plus une décision qui
va venir du Conseil des ministres, là.
M. Dubé : Moi, je vais vous
répondre que... Ce que j'apprécierais beaucoup, c'est quand on va avoir cette
discussion-là avec les emplois supérieurs, qu'on ait une discussion autant pour
le P.D.G. que pour les personnes qui se rapportent à... le PCD, pardon, les
personnes qui se rapportent à lui dont, entre autres, les 36 P.D.G., qu'on
ait cette discussion-là sur les objectifs et les atteintes. On a... vous le
savez, hein, on a mis depuis plusieurs années des objectifs très, très clairs
qu'on a souvent de la difficulté à rencontrer, d'enjeux de coordination, toutes
les discussions qu'on a eues dans les dernières semaines qui sont liées au
p.l. 15. Moi, je vous dirais que ça va être une décision des emplois
supérieurs de prendre cette décision-là, pour être capable de faire le lien
entre... Puis je n'aime pas le mot «bonus», là. Je ne trouve pas que c'est un
terme qui est approprié. Mais est-ce qu'il pourrait y avoir une...
M. Paré (Daniel) : Une partie
de la rémunération.
M. Dubé : Une partie de la
rémunération, merci, qui dans son ensemble, tient compte de la performance.
M. Fortin :Mais ça, vous n'avez pas ça en ce moment.
M. Dubé : On n'a pas ça en ce
moment.
M. Fortin :O.K.
M. Dubé : Puis moi, je pense
que, pour un groupe de gestionnaires qui gère 50 quelque milliards par année,
d'être capable d'avoir un système de rémunération qui tient compte de la
performance, parce que c'est toujours la discussion, là, puis moi, c'est cette
discussion-là que je vais avoir. Donc, si vous me demandez mes intentions
clairement, pour qu'il n'y ait pas de surprise, là, je voudrais que ça soit la
décision des emplois supérieurs, qui le décident et qui fassent une recommandation
au gouvernement de comment cette combinaison-là du salaire et de la
rémunération de la performance, parce qu'en ce moment, ce n'est pas tenu en
compte. On a maintenant... des objectifs très clairs de certaines performances
au niveau de l'accessibilité, puis tout ça, puis je pense qu'on doit en tenir
compte dans la rémunération de nouveaux cadres.
M. Fortin :O.K. Mais quand vous dites : Ce sera la décision des
emplois supérieurs, bien, vous avez... en même temps vous avez établi un...
vous venez d'avoir, là, à l'instant dans vos paroles, là, un certain parti
pris. Vous voyez ça de façon favorable, là, d'avoir une différenciation,
disons, dans la rémunération basée sur la performance, alors... ou sur certains
indicateurs, alors, est-ce que vous allez faire des recommandations en ce
sens-là? Parce que vous nous dites : C'est la décision que le... Ce que
vous dites, essentiellement, là, c'est : La décision que le Conseil...
19 h (version non révisée)
M. Fortin :...des ministres va prendre, ça va être la recommandation
de...
M. Dubé : Des emplois
supérieurs.
M. Fortin :...des emplois supérieurs. On va se fier à ça.
M. Dubé : Qui vont faire l'analyse
appropriée, parce que, souvent... Là, on parle de quelque chose qui n'existe
pas, en ce moment, hein, on parle de...
M. Fortin :Bien, les P.D.G. d'établissements existent, là.
M. Dubé : Oui, mais toute
la... Regardez, là, la grosse décision qu'on a prise ensemble, là, puis qu'on
soit d'accord ou pas, là, maintenant, avec les conseils d'administration qui
deviennent des conseils d'établissement avec les P.D.G. de ces établissements
qui se rapportent au conseil d'administration puis au PCD. C'est des gros changements,
ça, c'est des très gros changements. Puis je pense que la rémunération doit
tenir compte qu'on veut avoir des leviers sur ces gens-là, que si la
performance est là... Puis, malheureusement, vous savez, on dit toujours une
performance financière. Moi, je ne parle pas d'une performance financière, ici,
là. Est-ce que les mesures d'accès vont être là? Est-ce que la prévention va
être là? Tout ce qu'on discute.
Ça fait que, si vous me dites... puis je
veux être très clair, M. le député, là, si vous me demandez : est-ce que,
moi, j'ai un biais favorable pour que ça, ça arrive, la réponse est oui. Je
vais le demander, mais je vais le demander à des gens qui ont de l'expertise
pour nous dire : Ces 10, 15, 20 ou ces 30 personnes-là, là, c'est de
ça dont on parle, incluant les P.D.G. des CISSS et des CIUSSS, que ça soit
considéré. Si on veut un jour faire ce qu'on a besoin de faire dans ça, je
pense qu'il faut le regarder.
M. Fortin :O.K. Mais là vous... ce que vous me dites, là, c'est que
vous allez vous fier sur la décision ou recommandation des emplois supérieurs,
mais vous leur envoyez quand même un signal, là, aujourd'hui.
M. Dubé : Très clair. Très,
très clair. J'ai eu la chance d'en parler beaucoup avec M. Paré, puis je n'ai
pas eu des discussions formelles avec les emplois supérieurs, je ne suis pas
rendu là, mais je pense que M. Paré en a déjà parlé, puis on m'a envoyé ce
message-là qu'on voudrait avoir des propositions là-dessus si on veut
intéresser les bonnes personnes.
M. Fortin :Ça marche pour moi, M. le Président.
M. Dubé : Bien, je l'apprécie
beaucoup, M. le député.
Le Président (M. Provençal)
:Mme... Oui, Mme la députée, allez-y.
Mme Setlakwe : J'aurais
peut-être une question. Dans le deuxième alinéa, puis je me rappelle de nos
discussions la semaine dernière, à 129, 130 sur le P.D.G. Comment ça fonctionne
pour le P.D.G.? On a dit que la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État ne s'applique
pas aux P.D.G. Là, on est en train de parler de la rémunération du P.D.G.
qui... Bien... en fait, le premier alinéa parle aussi... ne parle pas juste du
PCD, il parle aussi du P.D.G. d'un établissement. Donc, «la seule rémunération
ou avantages sont ceux prévus par la loi ou par la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État». Puis là, là, qu'est-ce qu'il vient ajouter, le deuxième
alinéa, là? «Une rémunération peut...
M. Dubé : ...quel article? Je
veux juste bien vous suivre.
Mme Setlakwe : Bien, on a
parlé de la nomination du P.D.G. à 129, 130.
M. Dubé : Ah! vous êtes
revenu à 61, parce que moi j'essayais de vous suivre dans 129, 130.
Mme Setlakwe : Ah bien, c'est
parce que...
M. Dubé : Excusez-moi.
Mme Setlakwe : Oui, oui. Non,
mais c'est parce qu'on est à 61 forcément, mais...
M. Dubé : Oui. Oui.
Mme Setlakwe : Je me rappelle
de nos discussions la semaine dernière.
Le Président (M. Provençal)
:...
Mme Setlakwe : Oui,
exactement. Merci, M. le Président. Là, c'est le deuxième alinéa, là, moi, qui
me... Je veux juste être sûre du bien le comprendre. Malgré le premier alinéa,
une rémunération peut être versée au P.D.G. d'un établissement si elle est
versée en considération de l'exercice d'une activité professionnelle auquel le
PCD a consenti. Donc, on peut présumer que le P.D.G., au-delà de ses fonctions
pour l'établissement pour lequel il doit les exercer à temps plein, comme on a
dit à 130, il pourrait être autorisé à siéger sur un C.A. Ça serait quoi le...
M. Dubé : Peut-être que
Daniel...
Mme Setlakwe : Oui.
M. Dubé : Peut-être que
Daniel... Là, on parle-tu d'un travail qui se fait à l'extérieur de son mandat,
pour lequel il serait... Daniel peut-être là-dessus.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
en fait, je pense qu'on a deux conversations qui concernent un peu le même
objet. C'est l'argent que les hauts dirigeants de Santé Québec vont pouvoir...
Mme Setlakwe : Toucher.
M. Desharnais (Daniel) : ...toucher
exactement. Par contre, l'article qu'on regarde en ce moment, c'est pour éviter
que les hauts dirigeants des établissements puissent... comment je pourrais
dire, faire d'autres fonctions que celles pour lesquelles ils sont rémunérés.
Et là, si je comprends bien le sens de votre question, c'est que vous parlez
des P.D.G. d'établissements, qui eux ne sont pas nommés par le Conseil des
ministres, ils vont être nommés par le C.A. de Santé Québec, mais le ministre
va prendre un décret pour déterminer leurs conditions salariales. Donc, PCD
nommé par le Conseil des ministres, conditions salariales qui vont être
déterminées par le Conseil des ministres avec les emplois supérieurs et un
décret du ministre qui va venir fixer la...
M. Desharnais (Daniel) : ...la
rémunération des P.D.G., PDGA d'établissements actuellement.
Mme Setlakwe : O.K., on se
suit, tout à fait, mais il pourrait y avoir une rémunération additionnelle pour
une activité professionnelle autre.
M. Desharnais (Daniel) : Si
elle est permise en fonction...
Mme Setlakwe : Par le PCD.
Oui, c'est ce que ça dit.
M. Desharnais (Daniel) : Exactement.
Mme Setlakwe : Et ça, ce
n'est pas contraire à ce qu'on a regardé la semaine dernière à 129, 130. Là,
c'est peut-être vers le légiste que je me tourne, là. On a dit qu'il exerçait
ses activités à temps plein, mais il pourrait quand même, j'imagine... Donc,
étant donné ce qu'on vient de lire, là, à 61, il pourrait cumuler des fonctions
puis avoir une autorisation du PCD. Elle est où? Elle est prévue où cette
autorisation obtenue?
• (19 h 10) •
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui. M.
le Président, en fait, on a deux... dans le cas du P.D.G., on a deux
dispositions qui sont chacune la face d'une même pièce. La rémunération va être
visée à 61. L'exclusivité de fonction est à 136. Alors, le P.D.G., en principe,
ce que dit... En fait, 136, le premier alinéa établit le principe que le P.D.G.
va devoir s'occuper exclusivement du travail de l'établissement et des devoirs
de leurs fonctions, donc il y a exclusivité de fonctions. Le deuxième alinéa va
prévoir une exception avec le consentement du PCD.
Mme Setlakwe : 136, vous
aviez raison.
M. Paquin (Mathieu) : Exact.
Donc, 136 va permettre d'exécuter d'autres fonctions. Le cas échéant, ces
autres fonctions-là sont rémunérées. La rémunération va devoir être consentie
ou autorisée par le président et chef de la direction en vertu de 61.
Mme Setlakwe : Exact.
Parfait. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Autres interventions sur 61?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 61 est adopté.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Ce qui veut dire que je vais retourner
Me Paquin. À ce moment-ci, est-ce qu'on peut aller à l'article 107, sans
problème? Il ne reste pas grand temps, là.
M. Paquin (Mathieu) : Je vous
soumettrais, M. le Président, que, sans avoir réglé 31, 107, c'est difficile.
M. Dubé : Moi, je suis
d'accord avec ça parce que je pense qu'on pourrait arriver, nous autres... Me
Paquin, on est-u capable de revenir avec un 31 demain matin?
Le Président (M. Provençal)
:Parce que moi, je veux savoir, pour
le temps qu'il nous reste, est-ce qu'il y a un article qui est suspendu qu'on
pourrait traiter sans interférer à ce qu'on discute présentement, là.
M. Dubé : Bien, il y a 107
puis il y a 107, amendement.
Le Président (M. Provençal)
:107, 108.
M. Paquin (Mathieu) : 122.
M. Dubé : Comment?
Le Président (M. Provençal)
:122.
M. Dubé : 122, O.K. On va
regarder 122, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Je vous invite à aller à 122, une
question d'efficacité...
M. Dubé : Non, mais, écoutez,
je pense que tout le monde apprécie votre rigueur.
M. Paquin (Mathieu) : 145...
M. Dubé : 145, oh! O.K. Le
temps qu'on le trouve.
Le Président (M. Provençal)
:145 qui était...
M. Dubé : Oui, je l'ai, je
l'ai. Ah! bien oui, O.K.
Le Président (M. Provençal)
:C'est un article qui avait été
suspendu et il y avait... l'amendement aussi était suspendu parce que vous
aviez déposé un amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Oui, O.K. Bien, on
va le lire, puis on verra qu'est ce qu'on fait.
Le Président (M. Provençal)
:On va le lire, s'il vous plaît.
M. Dubé : Parce
qu'effectivement on a eu de bonnes discussions avec les membres du comité des
usagers. Alors, 145. Sous réserve de l'article 146, le règlement intérieur
de Santé Québec détermine la composition des comités des usagers et des comités
des résidents. Il peut prévoir la formation au sein de ces comités et de
sous-comités.
Cet article... Le commentaire, là, cet
article prévoit que la composition des comités des usagers et des comités des
résidents est établie par le règlement intérieur de Santé Québec. Il ajoute que
ce règlement peut également prévoir la formation des sous-comités. Et je peux
lire l'amendement?
Le Président (M. Provençal)
:L'amendement a été suspendu. Donc,
consentement pour réouvrir l'amendement et l'article? Vous pouvez y aller.
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Donc, consentement pour retirer
l'amendement qui avait été déposé?
M. Dubé : Oui, consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Et là, vous allez avoir à l'écran le
nouvel amendement.
M. Dubé : Qui répond... puis
là je peux vous dire ça d'avance, qui répond aux demandes qui nous ont été
faites par le comité d'usagers.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'on a le nouvel amendement?
Oui, ce ne sera pas long.
M. Dubé : Est-ce que moi,
j'ai le nouveau ici, Etienne? S'il vous plaît, là. Je veux juste être certain.
Le Président (M. Provençal)
:On fait pas mal...
M. Dubé : Dans le document,
là. Oui, O.K. Excellent.
Le Président (M. Provençal)
:On fait la gymnastique.
M. Dubé : Vous allez le
mettre à l'écran?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, on va le projeter à l'écran.
M. Dubé : Très bien. Alors,
l'amendement, c'est :
Remplacer l'article 145 du projet de
loi par le suivant :
Sous réserve de l'article 146, chaque
comité...
M. Dubé : ...des usagers et
chaque comité des résidents détermine sa composition. La composition de tout
nouveau comité est déterminée par le Comité national des usagers, en conformité
avec l'article 146, jusqu'à ce que ce nouveau comité modifie cette
composition en vertu du premier alinéa. Un comité des usagers peut prévoir la
formation en son sein de d'autres comités, la fusion ou la dissolution de
comités existants. Le Comité national des usagers prévoit les règles selon
lesquelles un comité des usagers est tenu de créer un comité en son sein, de
même que celles selon lesquelles de tels comités peuvent être fusionnés ou
dissous. »
Je n'ai pas de commentaire comme tel, mais
j'aimerais vous dire que ce que le comité des usagers, à qui on a parlé pas mal
dans les dernières semaines... Ça, c'était une demande très importante pour
eux, de s'assurer que cette composition là, elle était faite par eux, les
membres, la composition des comités.
Puis, si vous voulez vous donner le temps
d'y réfléchir jusqu'à demain matin, moi, je n'ai pas de problème, mais on
pourra, M. le Président, c'est...
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Je pense qu'on reprendra nos
travaux demain sur cet article-là, avant... et, si l'amendement de 31 est prêt.
Maintenant, compte tenu de l'heure, je
suspends nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 19 h 16)