Journal des débats de la Commission de la santé et des services sociaux
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
lundi 21 août 2023
-
Vol. 47 N° 23
Étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace
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14 h (version non révisée)
(Quatorze heures six minutes)
Le Président (M. Provençal)
:À l'ordre, s'il vous plaît! Je vais
inviter le député.... M. le député des Îles-de-la-Madeleine? M. le député des
Îles-de-la-Madeleine? Il est dur d'oreille.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui, il n'y a pas de problème.
Donc...
Le Président (M. Provençal)
:...à l'ordre, s'il vous plaît. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte. Je vous souhaite la bienvenue et je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs
appareils électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre
le système de santé et des services sociaux plus efficace.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Alors, Mme Blouin (Bonaventure) est remplacée par Mme Schmaltz
(Vimont); M. Chassin (Saint-Jérôme) est remplacé par M. Lévesque
(Chapleau); Mme Dorismond (Marie-Victorin) est remplacée par M. Poulin
(Beauce-Sud); Mme Lachance (Bellechasse) est remplacée par M. Tremblay
(Dubuc); Mme Poulet (Laporte) est remplacée par M. Caron (Portneuf);
et Mme Caron (La Pinière) est remplacée par Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont).
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Lors de l'ajournement
de nos travaux le 8 juin dernier, l'étude portait sur un amendement du
député de Rosemont à l'article 26. Avant de poursuivre sur cet amendement,
j'aimerais vous rappeler que les articles 1 à 25 ont été abordés, mais
qu'ils n'ont pas tous été adoptés puisque l'étude des articles 19 et 20 a
été suspendue. À noter aussi que l'étude d'un amendement du député de Rosemont
proposant d'introduire un article 17.2 a aussi été suspendue. Y avait-il
des questions? Je vous laisserai la parole tout à l'heure.
Nous sommes donc prêts à poursuivre. Pour
nous remettre en contexte, je vais relire l'amendement du député de Rosemont
visant l'article 26. L'amendement se lit comme suit :
Le premier alinéa de l'article 26 du
projet de loi est modifié à la suite de «la présente loi» par l'ajout de «et
lorsque des circonstances exceptionnelles l'exigent».
Un troisième alinéa est ajouté à
l'article 26 et se lit comme suit :
«Une telle directive doit être déposée
devant l'Assemblée nationale dans les cinq jours suivant son émission ou, si
elle ne siège pas, dans les cinq jours de l'ouverture de la session suivante ou
de la reprise de ses travaux.»
À la fin de la dernière séance, les
discussions portaient sur la possibilité de transparence concernant les
directives prévues à l'article 26. Il y avait aussi une question qui avait
été posée par la députée de Mont-Royal--Outremont concernant les cinq jours
proposés par l'amendement, à savoir si ce délai est usuel ou prévu dans d'autres
lois. M. le ministre, je vais maintenant vous céder la parole.
M. Dubé : Alors, merci
beaucoup, M. le Président, puis j'espère que vous avez passé un beau... un bel
été, pour ce qu'on en a eu malgré la pluie, et je demanderais peut-être la même
question à tous mes collègues, parce que je sais que ce n'est peut-être pas
l'été auquel on s'attendait, mais en tout cas on est revenus. Très content de
revoir mes collègues du côté du gouvernement, mais aussi du côté des
oppositions. Je pense que, comme le disait tout à l'heure... avec un peu
d'humour : Commençons tout de suite parce qu'on a un peu de travail devant
nous. Alors, le député de Pontiac me disait ça.
J'aimerais peut-être, M. le Président,
avant d'embarquer dans l'article 26... puis je vais juste l'expliquer,
puis quitte à ce qu'on revienne après, là, j'en ai parlé un petit peu aux
oppositions avant de commencer, j'aimerais qu'on... que vous nous donniez... ou
qu'on fasse peut-être une suspension pour que j'explique peut-être un peu plus
en détail qu'est-ce qu'on a fait durant l'été, aux oppositions, pour situer les
amendements qu'on veut déposer, tout ça. Puis, suite à une discussion, qui
prendra quelques minutes, là, on verra, on prendra le temps nécessaire, après
ça on pourrait revenir en session. Parce que je veux que mes collègues...
C'était l'engagement que j'avais pris avant de partir, qu'on allait avoir
des... un deuxième jet d'amendements qu'on allait déposer, c'est ce qu'on fera
demain matin. Alors, je voudrais, si tout le monde est d'accord avec ça, qu'on
suspende la session et qu'après ça, bien, on puisse peut-être revenir aux
caméras et commencer notre travail.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on suspend immédiatement les
travaux pour une discussion hors caméra.
(Suspension de la séance à 14 h 10)
(Reprise à 14 h 27)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Nous
sommes à discuter de l'amendement du député de Rosemont sur l'article 26,
cependant, M. le député de Rosemont m'a signifié qu'il avait une demande à nous
faire. Quelle est votre demande, M. le député?
M. Marissal : Oui. Il y a un
point particulier qui touche davantage, je pense, à la séquence et à
l'actualité, là, dont nous sommes, évidemment, tributaires, que j'aimerais
aborder rapidement. Je souhaiterais obtenir une réponse du ministre. Ce ne sera
pas long. Le sujet est déjà dans l'air puisqu'il a été largement traité par les
médias depuis une douzaine d'heures. Alors, avec votre permission, je
procéderais immédiatement.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a consentement de la
part des membres de la commission? Consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Je vous cède la parole.
M. Marissal : Bon. Alors, je
n'ai pas de cachette à faire, de toute façon, ça a été largement publicisé et
publié ce matin par un premier journal puis repris dans des entrevues, le
ministre était en entrevue sur toutes les grandes chaînes ce matin, c'est
normal, parce que le projet de loi 15 est hyperimportant, on reprend, puis
c'est inusité, en plus, de reprendre un projet de loi ce temps-ci du mois
d'août, alors il y a de l'intérêt, et c'est tant mieux. C'est tant mieux qu'il
y ait de l'intérêt. Non pas sur le fond du projet de loi, on en a discuté puis
on en rediscutera, puis je pense que nos positions communes sont précises et
particulières, sont connues là-dessus, ce qui n'empêchera pas de faire l'étude
article par article puis de bien étudier le projet de loi, mais plus sur la
forme, moi, il y a quelque chose qui me dérange, et je le nomme, c'est la
possibilité d'un bâillon. Les bâillons me dérangent tout le temps, en général,
en démocratie, ça me dérange parce que c'est la fin des discussions, hein? Le
vrai terme parlementaire pour bâillon, c'est guillotine d'ailleurs, hein? Ça
dit tout, ça explique assez clairement ce que ça fait, ça coupe les
discussions.
Alors, il me semblait constructif, puis
j'espère que c'est comme ça que le ministre l'a compris, de lui demander de ne
pas aller vers un bâillon. Et je comprends que c'est difficile,
parlementairement, puis que son leader lui couperait probablement la tête aussi
s'il s'engageait à le faire, mais je trouve ça désagréable d'avoir à travailler
avec la baïonnette dans le dos puis la guillotine au-dessus de la tête. Parce
que, regardez le projet de loi, là, on l'a dit, là, 1 200 articles,
c'est majeur, ça touche 38 lois. Il n'y a pas eu de si gros projet de loi
ici depuis le Code civil. C'est un mastodonte, ça va dans toutes les
directions. On nous annonce une autre série d'amendements demain, une autre
série mi-septembre, puis il faudrait adopter ça cinq, six, sept semaines plus
tard, à la fin de la session.
• (14 h 30) •
Un journaliste tout à l'heure m'a demandé
si je pensais que c'était une joke d'adapter ça en décembre. Jamais que je ne
dirais ça, je n'emploie pas ce terme-là, mais j'ai répondu que c'est un sacré
défi. Moi, ça me paraît un immense défi que d'adopter ça si vite. D'autant
qu'on nous avait dit au début : On va peut-être trouver une autre façon,
on va proposer une autre façon. Vous avez plus d'expérience que moi, là, dans
la chaise que vous occupez, M. le Président, on n'a pas d'autres façons de
l'étudier. On étudie ce projet de loi là comme tous les autres que j'ai étudiés
ici depuis cinq ans, article par article, puis il n'y a pas d'autres, vraiment,
façons de faire ça. Nous n'allons pas... en tout cas, je vais parler pour moi,
là, puis je pense que mes collègues de l'opposition sont d'accord avec moi, on
ne va pas abandonner la prérogative, qui est la nôtre et parfois la dernière,
que de faire une étude article par article. Et de toute façon, ce faisant, on
ne respecterait pas le travail qu'on a à faire ici.
Alors, j'ai déjà entendu la réponse du
ministre ce matin, au moins dans deux entrevues, mais je vais quand même lui
poser la question, et je sais que ma demande est inusitée, mais tout est
inusité dans le projet de loi no 15, alors, est-ce qu'il renonce...
14 h 30 (version non révisée)
M. Marissal : ...employer
un bâillon, d'autant qu'il nous a dit, ce matin, dans les entrevues, qu'il veut
que ce soit non seulement adopté en décembre, ce qui me paraît vraiment
compliqué, et que la nouvelle agence soit opérationnelle six mois, trois mois
plus tard, au printemps 2024, un autre grand défi.
Alors, est-ce qu'on pourrait se prémunir
de la perspective de se faire bâillonner ce qui, quant à moi, puis je n'ai pas
de donnant-donnant à faire, là, au ministre, et ce n'est certainement pas un
ultimatum, mais il me semble que ça ouvrirait une voie de discussion plus
productive parce que tout le monde ici est capable de lire un calendrier, là,
puis, à un moment donné, on va arriver vers fin octobre puis mi-novembre puis
on sait que ça s'en vient, puis il n'y en aura plus de discussion possible.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Bon. M. le Ministre.
M. Dubé : Avec plaisir,
M. le Président. Puis j'ai senti... je pense que j'ai beaucoup de respect pour
le député de Rosemont, que la façon dont il posait la question, c'était bien
posé puis c'est pour ça que j'ai été très clair puis je vais redire la même
chose, puis ça me permettra de peut-être dire aux Québécois en même temps qui
nous écoutent qu'est-ce que... qu'est-ce qu'on a discuté un petit peu tout à l'heure
à raison de notre... où on a pris une pause, là, pour s'interrompre, là, pour
prendre quelques minutes.
Premièrement, moi, je pense qu'il est
vraiment trop tôt, et je l'ai dit, pour parler d'un bâillon aujourd'hui, ce n'est
pas dans mes cartes en ce moment. Ce que j'ai dit, c'est que j'apprécierais
beaucoup, étant donné l'importance de ce projet de loi là pour les Québécois,
étant donné tout le travail qui se fait depuis un an et demi, là, depuis le
dépôt du plan de santé, depuis la recommandation du rapport Savoie, depuis
notre dépôt du projet de loi, des commissions parlementaires qu'il y a eu, là,
on n'a pas bulldozer personne, là, on n'a pas bulldozer personne. Puis, on l'a
dit, en plus, quand on a déposé, après 120 quelques mémoires, qu'on allait
prendre le temps de faire les modifications qui étaient nécessaires. Ça fait
que, ce que j'ai dit ce matin en entrevue, prenons le temps de regarder les
amendements parce qu'encore une fois, oui, on peut référer, puis je l'ai dit
tout à l'heure, on peut référer à 1 100 articles, mais il n'y a pas
en 1 100 articles. On a pris un choix, et ça, je vais le répéter pour que
les Québécois le comprennent, on aurait pu faire ce que M. Barrette a fait
dans la dernière réforme puis ajouter juste un petit projet de loi par-dessus
puis dire : On veut faire le projet de loi n° 10 pour les médecins,
on veut faire le projet de loi n° 20 pour déterminer... On n'a pas fait
ça, on a dit : Tant qu'à refaire la Loi de la Santé, on a une occasion
unique de refaire ça au complet. C'est ça qui fait que c'est un mastodonte,
parce qu'il y a-tu 600, 700 articles sur les 1 100 qui reprennent à
peu près textuellement, puis ça, on va le voir quand on va passer à travers. Ça
fait que ça, pour moi, il faut faire attention de dire que c'est un... Oui, c'est
costaud parce qu'il y a des articles de loi qui sont très importants, et je l'ai
dit et je vais le redire : Je pense qu'il faut regarder à la lumière des
amendements qu'on va avoir déposés demain matin, est-ce que ça répond, entre
autres, aux commentaires qu'on a eus en commission parlementaire? Parce que,
moi, si je suis un député, là, puis je suis un député qui est là pour faire des
lois, est-ce que ça répond aux besoins des patients? Est-ce que ça répond aux
besoins des employés? Mais est-ce que ça répond aussi à tous nos partenaires?
Si on arrive avec des amendements où vous entendez l'Association des médecins
qui ne sont pas d'accord puis ils disent : Voyons, ils ne nous ont pas
écoutés. Bien, je pense qu'on pourrait avoir une discussion qui serait très
différente.
Alors, moi, ce que je vous dis, c'est qu'on
a écouté beaucoup de gens, on a essayé de tenir compte de ceux avec qui on a eu
un consensus. Puis un consensus pas parfait, je le répète, là, il y a quelqu'un
qui va dire : Bien oui, mais le CMDP avait demandé ça puis cette
virgule-là. Ce n'est pas de ça qu'on parle. Est-ce qu'on a l'essentiel de ce qu'on
veut pour améliorer l'accès aux Québécois, la protection de leurs services, les
usagers? Moi, je pense que, et c'est pour ça que j'ai demandé à tout le monde
de dire qu'à la mi-septembre, mi-septembre, pas loin ça, la mi-septembre, je
voudrais que tous les amendements aient été déposés, tous les amendements aient
été déposés à la mi-septembre, puis là, aujourd'hui, on est le 21 août, ce
n'est pas loin ça, la mi-septembre. Ça fait qu'à ce moment-là, quand vous,
comme opposition, quand le public en général aura pris connaissance de tout ça,
bien, on regardera qu'est-ce qu'il nous reste à faire. Est-ce qu'il y a des
consensus avec des gros blocs? Est-ce qu'il reste juste un groupe avec lequel
on ne s'est pas entendu? Ça sera à vous autres... Mais c'est difficile, en ce
moment, pour vous, de prendre cette position-là, ça fait que, moi, ce que je
vous dis : Ne parlons pas d'un bâillon, ce n'est pas mon objectif. Mon
objectif, par exemple, c'est que les Québécois, on s'est engagé, on s'est
engagé à leur donner un réseau de santé efficace. Puis, moi, je pense que si on
vise avant la fin de la session... Avant la fin de la session, c'est-u une
journée, cinq journées? Je dis : Ce que je veux, c'est que, durant la
session présente, on devrait se donner comme objectif...
M. Dubé : ...d'avoir terminé
ce projet de loi là avec les amendements qu'on a pour qu'on puisse le mettre en
place. Parce que, je le répète, on va faire un comité de transition, hein? On
va avoir des règlements qui vont être présentés. Si on veut que les Québécois
commencent à voir l'effet de PL 15 avec les nouvelles conditions des conventions
collectives, il faut, à un moment donné, mettre une limite à ce travail-là.
Moi, ce que je vous dis, c'est notre engagement avec toute l'équipe du
ministère, avec tous les partenaires, on va déposer des amendements qui vont,
j'espère, aller chercher un consensus du plus de... Puis, rendus au mois
d'octobre, bien, on se reparlera puis on regardera où on est rendus.
Mais je nous ai vus avancer dans des
projets qui étaient difficiles, le projet de... entre autres, des agences
privées. Rappelez-vous, on a déposé nos règlements il y a quelques semaines,
ça, ça va être effectif le trois... Ça prend du temps, faire les choses, mais à
partir du 3 octobre, là, on aura... On va avoir des tarifs maximums qui
vont pouvoir commencer à s'appliquer. Donc, ça prend du temps à faire, ça,
mais, si on veut changer, améliorer notre réseau de santé, à un moment donné,
il faut se donner des objectifs. Puis, pour moi, je vous dirais, avant de
parler de bâillon, j'aimerais ça qu'on parle des amendements, puis c'est ce que
vous allez voir demain.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac, vous m'avez
demandé la parole.
M. Fortin :Je veux juste, rapidement, effectivement, là, parce que je
ne veux pas étirer le débat sur cette question-là pour qu'on puisse revenir aux
articles en question, mais le... À maintes reprises au cours du printemps, le
ministre de la Santé nous a dit qu'on était une opposition, et je pense que ça
s'appliquait à tout le monde, là, une opposition constructive, qu'on amenait à
des propositions qui faisaient... pour lesquelles on n'était pas toujours
d'accord, mais qui étaient dans le sens d'améliorer le projet de loi. Alors, je
pense que, vu notre façon de faire aussi, alors, quand il dit
aujourd'hui : Bien, ce n'est pas utile, de la part du député de Rosemont,
de parler de bâillon, je ne pense pas non plus que c'est utile de nous mettre
une finalité à la chose, de dire que, décembre, ça devrait être terminé, parce
que, lui, il a un travail à faire, le nôtre, c'est de poser les questions
appropriées et de faire les modifications appropriées et de pousser pour ceux
qui n'ont pas de voix autour de la table ici, là, et qui voient des problèmes
avec le projet de loi. Alors, est-ce qu'il y aura, après la série d'amendements
qui sera déposée, est-ce qu'il restera un, deux, cinq, 10, 15, 20,
50 questions à régler? On ne le sait pas, M. le Président. Alors, je vous
dirais que, s'il ne veut pas parler de bâillon, c'est une chose, mais de mettre
une finalité à la chose, ce n'est pas beaucoup plus utile.
Alors, moi, je propose, M. le Président,
là, que... Et je l'ai dit au ministre tantôt, on a apprécié la façon de faire
qu'il a, avec laquelle il est arrivé aujourd'hui, c'est-à-dire de déposer une
série d'amendements demain, et qu'on pourra étudier, qu'on pourra regarder,
mais c'est certain qu'on va avoir des questionnements. C'est certain qu'on va
avoir des propositions, puis on en a fait référence, publiquement, nous aussi
plus tôt, là, on a des priorités qu'on voudra absolument étudier, quitte à
passer d'autres parties du projet de loi plus rapidement. Mais, de mettre un
échéancier, ça ne m'apparaît pas particulièrement utile à ce moment-ci, M. le
Président. Et ce n'est pas parce qu'on n'a pas de... Ce n'est pas parce qu'on
n'a pas hâte d'étudier les autres projets de loi non plus, là. Celui sur la
DPJ, là, que votre collègue... sur lequel il travaille, c'est important.
L'engagement que vous avez pris par rapport à une réforme potentielle du don
d'organes, c'est important aussi. Alors, on est comme tout le monde, là, on a
hâte d'arriver aux autres projets de loi, alors on n'a pas l'intention de
parler pour parler, mais il y a des choses qui sont nécessaires d'étudier de
façon approfondie.
• (14 h 40) •
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Merci. Alors,
est-ce que c'est un échéancier, est-ce que c'est un objectif? Moi, j'aime mieux
considérer, comme le ministre l'a dit, que c'était un objectif. Et, l'objectif,
on peut l'atteindre à partir du moment où je pense qu'on y met tous du nôtre.
Et c'est ce qu'on a fait depuis le début. Ce que j'ai retenu du propos du
ministre aussi, c'est que parfois, ça prend du temps pour bien faire les
choses. Alors, moi, je pense qu'on veut bien faire les choses, on veut
améliorer le système de santé, on a des amendements qui s'en viennent, on va
effectivement les regarder de façon constructive, on en aura aussi à déposer,
bien entendu, donc au travail maintenant. Et je pense que le temps nous
démontrera, là, si on peut terminer avant ou après les Fêtes, mais on ne peut
pas rater ce rendez-vous-là. Le choix du gouvernement et du ministre de...
justement, de revamper la LSSSS est fait et ça comporte des responsabilités qui
sont extrêmement importantes. Il y a du copier-coller, mais il y a aussi des
choses qui n'ont pas été copiées-collées, donc il y a ce qu'il y a dans la loi
puis ce qui a été retiré dans l'ancienne LSSSS, donc qu'on se donne le temps de
bien faire les choses. Moi, c'est ce que je retiens des propos du ministre, et
je l'apprécie. Et...
M. Arseneau : ...au travail,
avec l'objectif justement d'avoir le meilleur projet de loi possible.
Le Président (M. Provençal)
:Vous me permettrez un commentaire, M.
le député, parce que vous avez parlé du copier-coller, M. le ministre a
mentionné à plusieurs reprises qu'on reprenait essentiellement la LSSSS. Il y a
des articles que c'est des copier-coller et que les juristes pourraient nous
dire qu'au cours des 20, 30 dernières années il n'y a jamais eu de
contestation sur le libellé de ces éléments-là. Alors, dans ma tête à moi,
c'est des choses qui devraient se régler rapidement.
Concernant l'échéancier, moi, je pense que
de se donner des objectifs, c'est toujours bon, d'avoir des objectifs pour
s'assurer qu'on va bien travailler. Et je veux mentionner aussi que tout le
travail qui a été fait cet été par M. le ministre et son équipe pour aller
revoir des groupes qui avaient déposé des mémoires pour essayer de faire des ajustements,
moi, je pense que ça démontre aussi une certaine volonté de trouver les voies
de passage pour différents sujets. Alors, ceci étant dit, c'est vrai que je
n'ai pas à me mêler de votre débat, mais je trouvais opportun de faire une
petite remarque de ce côté-là.
Ceci étant dit, je vous propose que l'on
puisse revenir maintenant, avec votre consentement, au traitement de
l'article 26. Ça va? Consentement? Consentement. Merci.
M. Dubé : ...puis merci à mes
collègues aussi pour ce ton positif là, et constructif, très apprécié. La
preuve sera dans le pudding, comme on dit.
Le Président (M. Provençal)
:Concernant donc l'article 26, un
amendement avait été déposé en soirée du 8 juin par le député de Rosemont.
Il y avait aussi un questionnement qui avait été soulevé par la députée de
Mont-Royal-Outremont. Alors, M. le ministre, je vais vous céder la parole, à
moins que le député de Rosemont voudrait ajouter. On est toujours sur votre
amendement, M. le député, là.
M. Marissal : Oui.
Peut-être... bien, je ne veux pas allonger, là, mais peut-être serait-il utile
de le relire parce que ça date du 8 juin, vous l'avez dit, là, ça... un
petit moment.
M. Dubé : ...
M. Marissal : Oui, c'est ça,
se remettre dedans, là.
Le Président (M. Provençal)
:Je répète que le... votre amendement
est projeté à l'écran. J'en avais fait une lecture sommaire en introduction.
Alors, je peux vous donner la parole, M. le député.
M. Marissal : Oui, merci.
Bien, écoutez, je vais le relire, là, ça va nous remettre dans le bain, là, je
pense, ça va être la façon la plus simple. «Le premier alinéa de
l'article 26 du projet de loi est modifié à la suite de la présente loi
par l'ajout de «et lorsque des circonstances exceptionnelles l'exigent». Un
troisième alinéa est ajouté à l'article 26 et se lit comme suit :
«une telle directive doit être déposée devant l'Assemblée nationale dans les
cinq jours suivant son émission ou, si elle ne siège pas, dans les cinq jours
de l'ouverture de la session suivante ou de la reprise des travaux.»
L'explication est la même que le 8 juin, évidemment, là, je n'ai pas
changé d'idée fondamentalement là-dessus, il s'agit d'un garde-fou additionnel.
Quant à la question qui m'avait été posée
par ma collègue de Mont-Royal-Outremont sur la...
Le Président (M. Provençal)
:Sur la notion du cinq jours.
M. Marissal : Oui, je n'ai
pas de réponse précise à savoir si ça se fait ailleurs. Nous n'avons pas ces
moyens de cherche dans ma modeste mais très compétente équipe.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Pour se réchauffer,
je veux faire une suggestion. Quand on a préparé la discussion, là, de
l'article 26, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais je vous dis ce
que je me suis fait expliquer par nos légistes. Il y a maintenant, dans la loi
sur les sociétés d'État, un article, l'article 40, qui traite des
directives qu'une société d'État doit publier, puis je pense que c'est sur une
base annuelle, là, on est en train de vérifier, qui traitent exactement de ça.
Donc, il y a de quoi une directive doit traiter et ce qui doit être publié.
Alors, si une société d'État, puis là je peux penser à, par exemple, la SAAQ,
donnait comme exemple de dire... la SAQ, pardon, là, la SAQ dirait : Il
faut une directive qui est... Par le ministère, qui est envoyée sur une
question X, puis à ce moment-là, il doit y avoir une publication de ça qui est
faite.
Ici, je veux juste rappeler à mes
collègues qu'il y a deux choses. Si on se met dans le contexte qu'effectivement
Santé Québec va...
M. Dubé : ...l'équivalent
d'une société d'État pour certains aspects de reddition de comptes. Ce qu'on a
dans 26 ici est beaucoup plus large que le texte de l'article 40, c'est-à-dire
qu'ici... puis là je vous donne à y penser, là, qu'on dit : «doit émettre
une directive à Santé Québec portant sur l'administration, l'organisation, le
fonctionnement ou les actions de celle-ci, y compris sur la gestion de ses
ressources humaines, matérielles et financières». Ici, on ne parle pas de
l'obligation de publication, dans 26, alors que, dans 40, dans la loi sur les
sociétés d'État, on traite des deux cas. On est moins large dans l'application dans
la société d'État, donc... puis on pourra lire tantôt si vous voulez, mais ce
que j'aimerais qu'on débatte comme fond, suite à votre proposition, c'est...
moi, je vais vous dire où je loge en ce moment, ça fait qu'on pourra avoir la
discussion sur ce qu'on s'entend, on ne s'entend pas, mais je pense que ce
qu'on avait en tête... puis, encore une fois, n'oublions pas que ce qu'on a en
tête, c'est de simplifier des fois certaines procédures. Moi, je m'attends à ce
que les gestionnaires de Santé Québec doivent suivre la loi sur les sociétés
d'État, et les grandes lignes de publication des directives devraient non
seulement être suivies, mais devraient être publiées comme le sont pour les
autres sociétés d'État. Mais, quant à la publication, lorsqu'on rentre dans ce
niveau de détails là qu'est 26, là, je parle de... là, je trouve qu'on va un
petit peu loin parce que c'est comme si... Puis là je vous donne un exemple
bébête. Je revenais tantôt à la Société des alcools. C'est comme si tu
dirais : La directive que je vous donne, c'est : assurez-vous que
vous avez tous les vins disponibles du monde. Ça, c'est une directive, hein, de
ne pas faire d'exclus ou d'avoir les vins du Québec, mais de commencer à
rentrer dans le détail de pourquoi vous le faites puis... Vous me suivez? Là,
c'est là que je me dis : Moi, je pense que 26 était au bon niveau en
disant : Voici ce que vous devez faire comme directive. Mais, quant à la
publication, je pense qu'on devrait se limiter à ce qui est dans l'article 40
sur la loi des sociétés d'État.
Ça fait que moi, je vous le mets pour
discussion, parce que même, je vous dirais, peut-être qu'on n'a pas eu le temps
lorsqu'on a fait le 26, mais, après l'avoir discuté avec mes collègues ce
matin, moi, je vais vous avouer que je suis très confortable à garder 26 comme
il est là pour fins de simplification. Mais il faut se rappeler que nos
gestionnaires de Santé Québec auront l'obligation de publier, en vertu de la
loi sur les sociétés d'État, les grandes directives. J'arrête ça là puis je
vous laisse... je vous laisse commenter.
Le Président (M. Provençal)
:Vous n'aviez pas eu l'opportunité
d'amener la notion de l'article 40 lorsqu'on avait...
M. Dubé : Non, pas du tout.
Puis je pense que, comme je vous dis, là, maintenant qu'on est allés puis on a
fait tous nos autres amendements, là, on est revenus puis on a dit :
Maintenant, concentrons-nous sur 26 à 60, là, c'est ça qu'on discutait tout à
l'heure. Ça fait que, sur celui-là, je vous dirais, je voudrais entendre les
gens de l'opposition, parce qu'on veut simplifier puis, si on commence à faire
ça, on complexifie la patente pas mal.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, bien,
j'apprécie la notion, là, qui est amenée ici, de 40, là, qu'en toute humilité,
j'avoue, je ne connaissais pas, mais...
M. Dubé : ...non plus.
M. Marissal : ...est-ce que
ça couvre? Ouvrons le débat. Parce que 26 est à la fois très large aussi, hein,
ça donne un grand, grand pouvoir discrétionnaire au ministre. Mais peut-être,
là, M. le Président, pour le bénéfice, là, de tous, on parle de l'article 40,
là, puis je l'ai devant moi, là, il n'est pas long, là, dans la loi sur les
sociétés d'État.
• (14 h 50) •
«Le ministre peut donner des directives
sur l'orientation et les objectifs généraux qu'une société doit poursuivre. Ces
directives doivent être approuvées par le gouvernement et entrent en vigueur le
jour de leur approbation. Une fois approuvées, elles lient la société qui est
tenue de s'y confirmer... conformer, pardon. Toute directive est déposée devant
l'Assemblée nationale dans les 15 jours de son approbation par le gouvernement
ou, si elle ne siège pas, dans les 15 jours de la reprise de ses travaux.»
Bon, j'étais juste un peu plus pressé à
cinq jours. Je peux vivre avec 15 jours. Moi, ça me paraît couvrir le débat que
j'avais amené ici, là.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, au niveau de votre
amendement...
M. Marissal : Est-ce qu'il y
a des collègues qui... Non?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, je vais laisser parler le député
des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Bien, en fait,
effectivement, que ce soient cinq jours ou 15 jours, l'important, c'est que les
Québécois soient au courant des directives qui sont données. Parce que,
contrairement au libellé de l'article 40, ce ne sont pas les grands
objectifs... ce n'est pas uniquement les objectifs généraux, mais il y a des
choses très, très précises, là, qui...
M. Arseneau : ...qui sont
ajoutés, comme la gestion des ressources humaines, matérielles et financières,
tout ça, ce qui rehausse l'importance d'une transparence totale. Moi, en fait,
ma question était très simple. Parce que c'est une nouvelle bébelle, Santé Québec,
on est sûr et on nous confirme qu'elle... la création de Santé Québec s'inscrit
parfaitement dans la Loi sur les sociétés d'État, là, c'est clairement ça, là.
M. Dubé : Bien, moi, ce que
je vous dirais, pour garder ça simple, puis on peut en débattre... Moi, ce que
je pense... Parce que, souvent, ce n'est pas juste ce qu'on écrit, c'est ce
qu'on dit ici. Moi, ce que je pense, c'est que ce qu'on devrait demander aux
gestionnaires, c'est de dire : Est-ce que votre directive, qui est donnée,
elle est... au ministre puis au ministère, est-ce qu'elle est donnée en vertu
de 26 ou elle est donnée en vertu de 40? Si elle est donnée en vertu de 26,
c'est plus détaillé, puis je pense qu'il n'y a pas d'obligation de publication.
C'est très clair, puis dans ça on n'a pas d'obligation de publication. Mais, si
la directive est donnée, comme pour toutes les sociétés d'État, en vertu de
l'article 40, non seulement elle doit être divulguée, mais elle doit être,
bien, publiée. Alors... juste pour qu'on se comprenne bien.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des Îles.
M. Arseneau : On est déjà
dans un amendement, là, à l'article 26, puis je ne veux pas amener un autre
amendement. Mais, compte tenu que cette information-là nous permet peut-être de
regarder les choses autrement - je vais en mode exploratoire - est-ce que le
ministre est ouvert à l'idée de changer... en fait, d'amender l'article 26 pour
dire : La publication de ces directives sera faite conformément à
l'article 40 de la Loi sur les sociétés d'État? Là, on serait rassurés.
M. Dubé : Ça, je pense que ça
pourrait... Je trouve que la suggestion est excellente, puis c'était un peu ça
que je pensais, mais je ne l'avais pas dit comme ça. Si vous me donnez...
J'aime toujours ça, avoir la chance de parler à mes collègues avant de dire
oui. Mais j'aime beaucoup cette idée-là, parce que c'était ça qu'on voulait
préciser.
Le Président (M. Provençal)
:Étant donné qu'il y a une suggestion
qui est faite par le député des Îles-de-la-Madeleine, moi, je suggère qu'on
suspende pour que vous puissiez consulter votre...
M. Dubé : Parfait.
Le Président (M. Provençal)
:...votre juridique. Alors, on suspend
les travaux, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 14 h 53)
(Reprise à 14 h 59)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Le député
des Îles-de-la-Madeleine a fait un... une suggestion et les légistes sont en
train de regarder la faisabilité. On a besoin d'un petit peu de temps, alors
j'ai besoin du consentement des membres de la commission pour suspendre à la
fois l'article 26 et l'amendement qui est déposé, et ce qui nous
permettra, avec votre consentement, d'aller à... de traiter l'article 27.
Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'article 26 ainsi que
l'amendement? Consentement? Merci. Maintenant, consentement pour qu'on aille
traiter l'article 27 pour lequel il y aura aussi un amendement qui va être
déposé par le député de Rosemont qui m'a été annoncé? Alors, M. le ministre,
article 27.
M. Dubé : Très bien. Alors,
merci. Alors, l'article 27, je le lis : «Pour l'application de la
présente loi, le ministre découpe le territoire du Québec en régions
sociosanitaires contiguës après consultation de Santé Québec.
Le territoire de chacun des organismes
visés à l'article 4 est exclu des régions sociosanitaires.»
• (15 heures) •
Le commentaire qui va avec cet article-là,
c'est que cet article prévoit que le territoire du Québec est divisé en régions
sociosanitaires contiguës, et ce, par le ministre après consultation de Santé
Québec.
Également, il précise que le territoire
des organismes qui sont liés par l'article 4 sont exclus de ces régions.
Notamment, si on se rappelle
l'article 4, toutes les communautés autochtones sont exclues des régions
sanitaires, c'est particulièrement ça, l'article 4. Et je pourrai répondre
à d'autres questions s'il y a des questions. Puis surtout s'il y a un
amendement, là, on pourra regarder...
Le Président (M. Provençal)
:Effectivement, le député de Rosemont,
d'ailleurs, je l'ai projeté, veut déposer un amendement à cet article-là.
Alors, M. le député de Rosemont, je vous cède la parole pour que vous puissiez
présenter votre amendement et nous donner vos commentaires.
M. Marissal : Oui, merci, M.
le Président. Vous êtes visiblement moins rouillé que moi parce que vous avez
déjà mis mon amendement au tableau. Ça va, d'ici la fin de la journée, je vais
vous avoir rattrapé, je promets. Promis, promis. Bien, l'article 27, ça me
paraît être la démonstration que ce n'est pas le nombre de mots dans un article
qui compte pour sa portée parce que cet article-là a une grande, grande portée.
Une grande portée...
15 h (version non révisée)
M. Marissal : ...presque
grande comme le Québec, puisqu'on parle de découpage et de redécoupage de
territoires ici. Ça nous a été noté par plusieurs groupes qu'il y avait une
préoccupation là, voire même une crainte, à savoir que, de façon assez arbitraire
et d'un trait de crayon, et je ne prête pas d'intention au ministre, là, des
erreurs de bonne foi, ça existe aussi, même quand on est compétent, ça peut
avoir des répercussions pour des territoires larges, pour une région, pour une
sous-région. Puis on l'a vu, puis on l'a vu, on l'a revu, on l'a redit, là,
administrer des soins de santé sur le Plateau-Mont-Royal, ce n'est pas la même
chose qu'en Haute-Gaspésie ou qu'à Senneterre, en Abitibi. Et, déjà que
plusieurs groupes nous ont mentionné qu'ils craignaient une forme de
centralisation, perte de pouvoir, perte de représentativité démocratique
locale, cet article-là les inquiète, et je partage leur inquiétude, à savoir
que c'est quand même un immense pouvoir derrière des portes closes que de décider,
de dessiner et redessiner la carte sociosanitaire.
Alors, je propose donc ce qui suit. «Le
premier alinéa de l'article 27 est modifié comme suit : pour l'application
de la présente loi, le ministre propose un découpage du territoire du Québec en
régions sociosanitaires contiguës à la Commission parlementaire de la santé et
des services sociaux aux fins d'étude. La proposition modifiée est déposée à l'Assemblée
nationale pour être ratifiée.» Je peux peut-être vous lire ça dans un texte
contigu, justement, là. Alors, l'article 27, une fois amendé, se lirait
comme suit : «Pour l'application de la présente loi, le ministre propose
un découpage du territoire du Québec en régions sociosanitaires contiguës à la
Commission parlementaire de la santé et des services sociaux aux fins d'étude.
La proposition modifiée est déposée à l'Assemblée nationale pour y être
ratifiée.»
Je pense que j'ai fait la démonstration de
la... de l'utilité, voire la nécessité d'un tel amendement, alors je serais
prêt à entendre les commentaires de mes collègues.
Une voix : Ça va.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? O.K. M. le ministre.
M. Dubé : Bien, écoutez, je
ne sais pas qui qui s'inquiète tant que ça, là, parce que vous avez peut-être
entendu parler de choses que, moi, je n'ai pas entendu parler. Mais il n'y a
pas eu... Il n'y a pas eu de changements énormes, il n'y a pas eu de
changements, à ce que je sache, là, aux régions sanitaires de... «sanitaires»,
sociosanitaires depuis plusieurs années. Moi, encore une fois, là, de revenir
en commission parlementaire pour faire quelque chose qui peut être fait par le
ministre, en tout cas, je vous avoue, puis, ça, ça va être mon filtre pas mal
souvent après une longue discussion que j'ai eue cet été avec bien des gens, quand
vous êtes capable de simplifier le projet de loi, faites-le. Là, on est en
train de dire qu'il faut revenir en commission parlementaire pour changer une
région sociosanitaire, je vous dis honnêtement que je ne suis pas sûr qu'on s'en
va dans la bonne direction, là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac voulait
amener son opinion.
M. Fortin :Bien, je vous avoue, M. le ministre, que... Et je ne m'étais
pas rendu jusqu'à proposer quelque chose comme l'a fait le député de Rosemont,
là, mais il y a un problème avec l'article 27.
Et il y a surtout, selon nous, un problème
avec l'article qui est un peu plus loin, dont j'oublie le numéro en ce moment,
là, M. le Président... Ah! oui.
Mme Setlakwe : 46.
M. Fortin :46, qui dit que le conseil d'administration de Santé Québec
ne peut déléguer les pouvoirs suivants : instituer un établissement
territorial, modifier son acte d'institution ou mettre fin à son existence.
Donc, ça, ça veut dire que, là, aujourd'hui, le ministre peut décider, après
avoir consulté Santé Québec, peut... un ministre peut décider, là. Encore là,
ce n'est pas un doute sur la bonne foi du ministre qui est devant nous, mais un
ministre pourrait décider : Parfait, on fusionne Outaouais et Abitibi,
parfait, on fusionne le CISSS des Îles puis de la Gaspésie, on fusionne... «pourrait»,
là. Puis, en fait, ce n'est même pas le ministre, c'est Santé Québec lui-même,
à l'article 46, qui peut faire ça. Alors, je... c'est difficile de dire
que Santé Québec, unilatéralement, sans avoir à consulter qui que ce soit ici,
autour de la table...
M. Fortin :...que ce soient les députés de n'importe quelle formation
politique, sur la fin de l'existence d'un des établissements territoriaux ou la
fusion des établissements, ça m'apparaît, disons, antidémocratique. Alors, je
vois... je vois mal... Peut-être que l'amendement... pour nous, là, il y a
peut-être une autre façon d'y arriver. Mais consulter Santé Québec puis après
ça dire : Bon, bien, c'est nous autres qui décide des régions
sociosanitaires, puis Santé Québec peut changer ça n'importe quand, n'importe
comment, sans passer par un processus parlementaire quelconque, pas certain de
ça, M. le Président.
M. Dubé : M. le Président,
juste pour réflexion, là, parce que... En ce moment, comment ça fonctionne,
c'est que le gouvernement peut le faire par décret. Alors là, vous me dites que
ce qui fonctionne depuis 1991, parce que c'est comme ça depuis 1991... vous me
dites qu'on devrait changer ça puis ramener ça en commission parlementaire,
alors qu'en ce moment le gouvernement peut le faire par décret puis il n'a, je
dirais entre parenthèses, pas de permission à demander à personne.
M. Fortin :Mais il a servi à quoi, le projet de loi n° 28, qu'on a
étudié à la dernière séance, alors, qui était... Vous vous souvenez, là, la Coalition
avenir Québec avait promis de donner... dans sa campagne électorale en 2018, de
donner un CISSS à lui-même, au Centre-du-Québec. Est arrivé par la suite le
projet de loi n° 28, qui n'était pas ça pantoute, là, mais qui avait une série
d'engagements pour le Centre-du-Québec. Mais vous me dites qu'on n'était pas
pantoute obligé de passer par le projet de loi n° 28 puis que vous auriez pu
juste instaurer par décret un CISSS au Centre-du-Québec?
M. Dubé : Ce que je dis,
c'est qu'en ce moment, depuis 1991, M. le député, là, le gouvernement peut le
faire par décret. Puis il n'y a rien de changé avec ça, là. En ce moment, il
n'y a rien de changé avec ça. Alors, nous, ce qu'on dit : Un décret du
ministre ou un décret du gouvernement, je ne sais pas c'est quoi, la grande
différence, là, mais c'est une décision... Moi, mon propos, c'est... quand je
vois... Là, on est en train de discuter l'amendement qui est suggéré, c'est de
revenir en commission parlementaire pour une décision comme ça. Moi, je me dis,
là : À un moment donné, et je le répète, on veut-tu complexifier les
choses ou on veut les simplifier? Alors, moi, je vous pose la question.
M. Fortin :Bien, sans vouloir prendre la parole au nom du député de
Rosemont, c'est son amendement, là, mais, si le ministre veut simplifier les
choses, bien, parfait, décidons des régions sociosanitaires aujourd'hui autour
de la table, avec des députés d'à peu près toutes les régions ici, là. Moi,
j'aimerais bien mieux qu'on fasse ça plutôt que de dire : Bon, bien, je
vais consulter Santé Québec, puis le ministre va le décider de lui-même, là.
M. Dubé : Oui, mais là vous
me donnez... puis je ne prête pas de mauvaise intention, mais vous me donnez
l'exemple d'une fusion de deux CISSS et CIUSSS. Ce n'est pas de ça qu'on parle
pantoute, là. Ce n'est pas de ça qu'on parle. On parle de régions
sociosanitaires, on ne parle pas de fusionner deux CISSS et CIUSSS. En tout
cas, je pense que votre exemple... peut-être qu'il va falloir trouver un autre,
là, mais je ne vois pas...
Le Président (M. Provençal)
:...des Îles-de-la-Madeleine qui
m'avait demandé la parole.
M. Arseneau : Bien, juste
pour apporter... pour apporter un éclairage complet sur l'article 27, je
comprends que c'est un nouvel article qui permet de définir les régions
sociosanitaires, un article qui n'existait pas dans la LSSSS préalablement.
Est-ce qu'on peut nous expliquer? Parce que vous dites que c'est par décret.
Puis c'est vrai que j'avais participé à la commission sur le projet de loi
concernant le Centre-du-Québec. J'aimerais qu'on clarifie l'état actuel des
choses et qu'est-ce qu'on vient apporter de plus ou de moins avec l'article 27,
là, si on garde la façon de définir ou de reconfigurer les régions sociosanitaires.
• (15 h 10) •
Des voix : ...
M. Dubé : Bien...
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y, M. le ministre. Ou
voulez-vous... aimeriez-vous...
M. Dubé : Bien, je vais
laisser... parce que ça fait longtemps qu'on n'a pas entendu Me Paquin, là. Je
pense qu'on va... on va l'écouter puis on va l'entendre souvent dans les
prochaines semaines. Allez-y donc, Me Paquin, là, dans cet objectif de
simplification.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, avant de vous céder la parole,
vous allez, s'il vous plaît, vous nommer, renommer votre titre et votre
fonction, et, par la suite, vous y allez avec votre commentaire.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Mathieu Paquin, de la Direction des affaires juridiques au ministère
de la Santé et des Services sociaux. Alors, essentiellement, l'article 27,
effectivement, bon, c'est le découpage du Québec aux fins...
M. Paquin (Mathieu) : ...de la
prestation des services de santé et des services sociaux par les
établissements. On va voir, là, plus loin dans le projet de loi, on prévoit
qu'il doit y avoir au moins un, au moins un établissement territorial par
région sociosanitaire.
Ici, ce qu'il faut voir, parce que
l'expression «région sociosanitaire» est passée dans l'usage courant,
particulièrement depuis 2020, à l'origine, dans nos lois, ce qu'on avait, c'est
qu'on ne parlait pas de région sociosanitaire, ça, c'est un usage administratif
qui s'est développé, ce qu'on avait, c'étaient des territoires de régies
régionales, et ces territoires-là ont été déterminés en 1991. Je ne voudrais
pas vous induire en erreur, mais ça semble correspondre grosso modo à ce
qu'était le découpage des régions administratives à l'époque. Ça ne semble pas
avoir énormément évolué depuis, et c'est quelque chose qui se décidait par le
gouvernement. Or, essentiellement, ici, ce qu'on fait, c'est que ça a été
descendu au niveau du ministre.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Donc, Me
Paquin... Bonjour, d'abord. Merci de vos explications. Donc, pour les réformes
Couillard et Barrette, notamment, quand on a revu l'organisation, on n'avait
pas défini dans ces projets de loi là les régions sociosanitaires? On avait
fait du copier-coller?
Le Président (M. Provençal)
:Maître.
M. Paquin (Mathieu) : En
fait, M. le Président, c'est que, hormis une disposition dans la LMRSSS, la loi
modifiant l'organisation du réseau de la santé, notamment par l'abolition des
agences régionales, où on est venu faire une modification entre deux régions
sociosanitaires, on n'a pas remis en question le statu quo qui remontait aux
décisions qui avaient été prises par le gouvernement en 1991. Donc, ces
décrets-là sont là, il faut aller les chercher sur le site de Bibliothèque et
Archives nationales, et c'est ça qui est encore le découpage qui existe
aujourd'hui. Là, puisqu'on remplace la loi, on vient donner une assise, je
dirais, plus transparente et plus claire, dans le projet de loi, à ce
découpage-là.
M. Marissal : O.K. Puis, si
ça s'est toujours fait par décret, quelle est l'intention, donc, de le mettre
clairement noir sur blanc dans ce projet de loi là? Le ministre nous dit tantôt :
ça ne s'est pas fait depuis cinq ans, moi, je m'inquiète plus de ce qui peut se
faire dans les cinq prochaines années que ce qui ne s'est pas fait depuis cinq
ans, là. Alors, quel est l'objectif? Puis la question est peut-être plus pour
le ministre, M.... Me Paquin, je ne veux pas vous mettre en boîte, là.
L'objectif politique est lequel? Qu'est-ce que vous voulez faire avec ça,
puisque vous dites : De toute façon, je n'en aurais même pas besoin, c'est
par décret, puis je peux le faire?
M. Dubé : Bien, je pense, la
transparence, parce qu'avant ça pouvait se faire sans... c'était un décret du
gouvernement, puis là, on dit : Pour fin... puis je pense que Me Paquin
l'a bien dit, c'est pour fin de simplification, de dire : Après discussion
avec Santé Québec, est-ce qu'on peut réorganiser? Moi, je pense que c'est juste
un besoin de simplification. Maintenant, il n'y a pas d'intention politique,
là. Il n'y a pas personne en ce moment qui dit : il y a-tu une région
qu'on voudrait changer? Ce n'est pas ça, ce n'est pas ça du tout, là.
M. Marissal : Non. Puis,
encore là, là, on n'est pas dans le... Je ne vous prête pas d'intention, tu
sais.
M. Dubé : Non, mais je vous
dis : la vraie réponse, là, c'est la simplification puis la transparence.
C'est les deux éléments.
M. Marissal : Parce que, ce
qui change profondément, là, c'est l'arrivée de Santé Québec. Avant, c'était
fait par décret, mais par le gouvernement, hein?
M. Dubé : Oui. Mais est-ce
que vous pensez...
M. Marissal : Là, là, c'est
Santé... après consultation, après Santé Québec, ça modifie quand même la
structure de décision, là. La séquence de décision vient de changer, là.
M. Dubé : O.K. Je vais vous
laisser terminer. Oui, je vais vous laisser terminer.
M. Marissal : J'ai fini.
M. Dubé : C'est correct. Là,
je vais essayer de bien répondre à votre question. Pourquoi qu'on réfère à
Santé Québec? S'il n'y avait pas Santé Québec, là, puis que quelqu'un venait me
dire : écoute, là, en ce moment, ce n'est pas fonctionnel, tel ou tel RLS,
telle région n'est pas fonctionnelle, avec qui je le discuterais? Je le
discuterais avec le P.D.G. de cette région-là qui dit : Je ne suis pas
capable d'offrir les services correctement, puis on devrait peut-être la
redécouper, qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse, c'est que je m'assois avec
un autre, de P.D.G., Qui est dans la région d'à côté puis dire : Bien,
es-tu prêt à laisser un peu ta région puis faire plus de services? Vous me
suivez?
Alors, je ferais quoi en tant que
gouvernement? Je m'assoirais avec les différents P.D.G. pour dire : Est-ce
qu'avant d'imposer cette réorganisation-là il faudrait que je parte? Ce qu'on
dit ici qu'au lieu de faire ça on va le faire avec Santé Québec, qui, lui, cet
organisme-là est responsable tous les P.D.G.. C'est juste ça qu'on dit, là, on
se dit que ce qui fonctionne, en ce moment, avec un besoin d'aller voir
individuellement chacun, c'est Santé Québec qui serait consulté pour faire ça.
Est-ce que Santé Québec, pour le faire, va s'asseoir avec ses P.D.G.? C'est
évident. Alors, c'est pour ça que je vous dis : C'est une question de
transparence et de simplification.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des
Îles-de-la-Madeleine...
Le Président (M. Provençal)
:...avez un questionnement?
M. Arseneau : Oui,
absolument. En fait, plus on avance dans la discussion, plus j'ai l'impression
que cet article-là devient important en fait pour les gens, dont ceux que je
représente, qui vivent en région, parce que, si on imagine un jour que Santé
Québec souhaite proposer un redécoupage - parce que ça risque de venir
davantage de Santé Québec, puisque c'est Santé Québec qui est aux opérations -
pourquoi le ministre se mêlerait-il de changer les régions sanitaires, si ce
n'est que Santé Québec juge que les opérations iraient mieux si on faisait un
redécoupage? Et nous, évidemment, l'expérience en région qu'on a des
redécoupages, c'est que, plus il y a de redécoupages, plus on perd de pouvoirs,
et on n'a jamais notre mot à dire, et ce sont des... justement, des évaluations
populationnelles, qui sont toujours au détriment des services ou du pouvoir
qu'on peut avoir en région. Alors, sous cet angle-là, mais je suis obligé de
dire que ce n'est pas banal de dire qu'à des fins de rendre le service
davantage efficace ou opérationnel aux yeux de Santé Québec, on puisse, par
simple entente avec le ministre, décréter un redécoupage, et c'est rare que les
redécoupages vont nous permettre d'avoir des établissements de santé
supplémentaires ou des établissements supplémentaires, on risque d'avoir une
plus grande centralisation qui soit proposée par Santé Québec. C'est un
scénario du pire, mais c'est un scénario qui est plausible et qui est basé sur
une observation assez précise de ce qui se passe ces dernières années à tous
égards quand il est question des régions.
Alors, moi, je pense que ce n'est pas une mauvaise
idée d'inclure là-dedans un processus transparent et démocratique où la
population, et non pas seulement les P.D.G., soit partie prenante.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Bien, je vais dire
une dernière chose. On a dit, d'entrée, qu'on reprenait plusieurs articles et
plusieurs principes de la LSSS. On a un exemple ici, là, qu'on est plus
transparents, plus transparents que ce qu'il y a dans la LSSSS, on veut
modifier... on veut l'inclure dans la nouvelle loi, puis je pense qu'on dit
qu'on est transparents puis qu'on simplifie, puis vous me dites : Bien, on
veut aller plus loin. Alors là, quand on disait tantôt : Est-ce qu'on a la
volonté de vouloir avancer, là?, vous en nommez un exemple.
M. Fortin :...
M. Dubé : Non, non, mais...
Non, mais je veux juste... Non, mais je veux juste être clair.
M. Fortin :...
M. Dubé : Non. Mais
laissez-moi terminer, laissez-moi terminer. Parce qu'on peut prendre cet
exemple-là, là, puis de se dire aujourd'hui : Attendez, là. Est-ce qu'il y
a des mauvaises intentions? Non. Aujourd'hui, là, ça peut se faire par un
décret, ça peut se faire par un décret. On n'est pas en train de dire que ça
va... on va pouvoir couper des CISSS et des CIUSSS. Des CISSS et des CIUSSS, ça
peut avoir un, deux, trois, quatre RLS. C'est de ça dont on parle ici, on n'est
pas en train de dire... Parce que, là, vous me disiez : Si on fusionne des
CISSS et des CIUSSS... On n'est pas là, là.
Ça fait que je vais vous laisser en discuter, là,
mais je veux juste vous dire : Prenons ça comme un des exemples, on va le
voir dans les prochains jours. Mais, ici, là, je pense qu'on essaie de simplifier
les choses et les rendre dans le contexte de l'organisation qu'on veut mettre
en place. Je vous laisse continuer.
Le Président (M. Provençal)
:...député de Pontiac.
• (15 h 20) •
M. Fortin :Oui. J'aimerais ça qu'on m'explique, là, puis peut-être que
c'est Me Paquin qui peut le faire, peut-être que c'est vous, M. le ministre,
peut-être que c'est quelqu'un de vos équipes. Là, vous dites : Pour
l'application de la présente loi, donc, c'est-à-dire, on en a besoin pour que
cette loi-là puisse s'appliquer d'un découpage du territoire, c'est ce que je
comprends de votre article, là, pour que ça s'applique, c'est-à-dire pour qu'il
puisse y avoir un Santé Québec Abitibi, un Santé Québec Outaouais, un Santé
Québec Laval, on a besoin de faire un découpage du territoire.
Alors, dans le temps, je veux comprendre comment
ça marche, parce que vous allez consulter Santé Québec pour établir un
territoire afin de mettre tous les Santé Québec régionaux, si je comprends
bien. Alors, comment ça va fonctionner, cela? À quel moment vous allez faire
votre... ce découpage-là, cette consultation-là?
M. Dubé : Bien, en ce moment,
je vais vous dire qu'on en fait beaucoup, de changements, là, puis je pense que
l'objectif, c'est de commencer avec un Santé Québec qui prendrait les RLS comme
ils sont. Ça fait que le point de départ, là, c'est ça, là. Ce n'est pas plus
compliqué que ça, là.
M. Fortin :Bien, les RLS ou les régions sociosanitaires? Ce n'est pas
la même affaire.
M. Dubé : Bien... Non, mais
les deux, parce que, là, en ce moment, il y a un regroupement, hein, il y a des
régions sociosanitaires puis il y a différentes...
M. Dubé : ...à l'intérieur de
ces régions-là. L'objectif, là, c'est de dire... puis c'est pour ça que tantôt
je parlais de qu'est-ce qu'on prend comme loi actuelle, l'objectif, ce n'est
pas de rien changer, et c'est pour ça qu'on dit : «Pour l'application de
la loi, le ministre découpe le territoire en régions...» Est-ce qu'on avait
besoin de dire qu'on commence avec celles qui sont déjà là? Il me semble que
c'est comme d'une évidence, là. Si c'est ça, votre question, c'est ça, la
réalité.
M. Fortin :Vous allez commencer avec celles qui sont déjà là, O.K.
M. Dubé : Voilà.
M. Fortin :Là, quand vous me dites, là... quand l'article que j'ai
devant moi... il se lit : «Pour l'application de la présente loi, le
ministre découpe le territoire...», mais ça, c'est, si je le comprends bien...
parce que ces premiers mots là... puis moi, je ne suis pas un avocat, là, mais,
de la façon que je le lis, c'est ça, «Pour l'application de la présente loi, le
ministre découpe...», ça, ça veut dire que le ministre découpe une fois, si je
comprends bien. Le ministre ne peut pas revenir tout le temps puis faire un
redécoupage comme il veut.
M. Dubé : ...demander à...
M. Fortin :Oui, pas de problème.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Dubé : ...Me Paquin de
clarifier ça...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, maître, s'il vous plaît.
M. Dubé : ...s'il le veut
bien.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Alors, l'utilisation ici de l'indicatif présent fait obligation
au ministre de découper le territoire, mais il pourra redécouper ou procéder au
redécoupage de temps à autre, si c'est nécessaire, bien que ce ne soit pas
spécifiquement prévu.
M. Fortin :Alors là, j'aimerais ça comprendre le lien entre
l'article 27 puis l'article 46. Parce que l'article 46 dit que
Santé Québec peut mettre fin à l'existence d'un établissement territorial, pas
le ministre, là, Santé Québec peut faire ça. Santé Québec peut dire : Je
mets fin à l'existence de Santé Québec Chaudière-Appalaches.
M. Dubé : J'aime ça quand
vous prenez des exemples comme ça juste pour faire réagir, là, c'est...
M. Fortin :Non, mais je regardais le président. Mon regard s'est
tourné vers le président naturellement.
M. Dubé : Et voilà! Non,
c'est pour ça que je dis : J'apprécie que vous preniez ces exemples-là.
Vous parlez de l'article 46.
M. Fortin :Au deuxième alinéa : «Le conseil d'administration de
Santé Québec ne peut déléguer les pouvoirs suivants : instituer un
établissement territorial, modifier son acte d'institution ou mettre fin à son
existence.» Donc, nécessairement, c'est Santé Québec qui peut faire ça.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Alors, oui, effectivement, 46, tel qu'on le lit là, c'est Santé
Québec qui crée les établissements et c'est Santé Québec qui peut mettre fin à
l'existence d'un établissement. Il faut voir qu'avec le projet de loi
n° 15 les établissements sont des unités administratives au sein de Santé
Québec.
Toutefois, il est important de prendre...
d'apprécier les effets de cette disposition-là en prenant également compte des
articles 23 et 37, à savoir que Santé Québec a l'obligation de fournir des
services de santé et des services sociaux dans toutes les régions
sociosanitaires. Donc, peu importe le nombre qu'il y a ou le nombre
d'établissements, les services doivent être rendus partout. Et
l'article 37 vient prévoir qu'il doit y avoir au moins un établissement
territorial institué dans chaque région sociosanitaire.
Donc, 46 donne certes un certain pouvoir
au conseil d'administration, mais il est balisé par d'autres dispositions du
projet de loi, notamment la mission de Santé Québec, et 37, qui l'oblige à
avoir un établissement... au moins un établissement par région sociosanitaire.
M. Fortin :O.K. Parfait. Là, je vais vous demander, je vais me tourner
vers vous, là, nommez-moi une région, là, ou une région sociosanitaire
aujourd'hui où il y a plus qu'un établissement en ce moment.
M. Paquin (Mathieu) : Vous
avez Montréal, la Montérégie.
M. Fortin :O.K. Parfait. On va prendre... Je vais prendre l'exemple de
Montréal, là. Donc, dans la région sociosanitaire de Montréal, il y a le CIUSSS
du Centre-Sud puis il y a le CIUSSS de l'Ouest de l'Île, entre autres.
M. Dubé : Entre autres.
M. Fortin :Entre autres. Alors là, ce que vous me dites, avec
l'article 27, c'est que c'est le ministre qui dit : Montréal est une
région sociosanitaire, mais, à l'article 46, c'est Santé Québec qui peut
dire : Moi, je mets fin au CIUSSS de l'Ouest de l'Île, je le regroupe avec
les autres. Santé Québec, unilatéralement, peut faire ça. Est-ce que j'ai bien
compris?
Le Président (M. Provençal)
:...maître... Est-ce que le... Ce que
le député de Pontiac nous donne comme perception, est-ce que ça... Est-ce que
sa perception est réaliste?
M. Paquin (Mathieu) : Il y a
effectivement toujours un établissement territorial de Santé Québec...
M. Paquin (Mathieu) : ...on a
fait le tour de Montréal, donc oui, ça serait possible.
M. Fortin :O.K. Donc, je prends un autre exemple, là, pour que les gens de
la région ici le comprennent bien. À Québec, il y a l'Institut universitaire
cardiologique, qui est son propre établissement, si je ne me trompe pas. J'ai
raison?
M. Dubé : C'est un
établissement...
M. Fortin :Alors, du jour au lendemain, Santé Québec peut dire :
L'Institut universitaire cardiologique de Québec fait maintenant partie... ce
n'est plus son propre établissement, il fait partie du CIUSSS de la
Capitale-Nationale.
M. Dubé : Est-ce que...
M. Fortin :Il faudrait.
M. Dubé : Non, non, allez-y,
allez-y, je vais commenter après.
M. Paquin (Mathieu) : Mais
ici il y a certaines nuances qui s'imposent, M. le ministre... M. le Président,
plutôt, parce que l'IUCPQ est un établissement autre que territorial, alors
que, là, j'aurais un établissement territorial. Alors, il faudrait à tout le
moins se poser la question de savoir qu'est ce que je veux avoir comme
résultante parce que je ne pourrais pas débarrasser de Québec, comme région
sociosanitaire, de son établissement territorial.
M. Fortin :Non, ce n'est pas ça mon point. 46. Je relis là, puis c'est en
lien avec la région sociosanitaire, là. Donc, l'article 27 :
«Le conseil d'administration de Santé
Québec ne peut déléguer les pouvoirs suivants :
«2° instituer un établissement territorial
ou autre que territorial - l'Institut universitaire cardiologique- modifier son
acte d'institution ou mettre fin à son existence.»
Donc, Santé Québec est le seul, parce
qu'il ne peut pas déléguer ses pouvoirs, c'est le seul, ce n'est pas le
ministre, ce n'est pas la commission parlementaire, ce n'est pas l'Assemblée
nationale. Santé Québec, le conseil d'administration de Santé Québec peut
mettre fin à l'existence de l'Institut universitaire cardiologique de Québec pour
regrouper ses services à l'intérieur de l'établissement qui est le CIUSSS ou
Santé Québec Québec, notre capitale nationale.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président.
M. Fortin :Et ça, c'est souhaitable, M. le ministre?
(Consultation)
M. Fortin :Non, mais
là, je suis plus dans... Je vous avoue, là, puis c'est correct, prenez un
moment pour votre conciliabule. Mais moi, je ne suis plus dans le technique. Je
pense qu'on a compris la technicalité, la légalité du projet de loi par des
propos de Me Paquin. Ce que je veux savoir, c'est du ministre et son équipe,
c'est si c'est souhaitable que Santé Québec puisse unilatéralement décider de
ça.
M. Dubé : Mais, moi, ce
que... En tout cas, je comprends, là, qu'on essaie d'aller au-devant des
autres, les autres articles, là, puis correct, là.
M. Fortin :Mais non, mais ça rentre dans le 27 parce que c'est vous qui
décidez des régions sociosanitaires. Puis vous me dites : Dans les régions
sociosanitaires, il peut y avoir plus d'un établissement. Effectivement, là,
c'est le cas. Donc, on peut avoir plus tard si vous voulez la discussion, mais
mais je trouve qu'elle est en lien, pas mal en lien, là, l'un et l'autre.
M. Dubé : Oui, mais c'est ça,
c'est parce que là vous... et puis c'est correct, là, je vous respecte
beaucoup, M. le député, là, mais en ce moment, ce n'est pas ça la question. La
question, c'est l'article 27. Est-ce que... puis je reviens au fond, je
reviens au fond, en ce moment, ça peut se faire par un décret gouvernemental,
puis en ce moment, on dit : C'est le ministre qui va pouvoir le décider.
On est transparent. C'est ça qu'on dit.
Là, quand vous me dites : Est-ce
qu'on va débattre tout à l'heure quand on fera 46? Le fait qu'on n'ait plus...
qu'on n'ait plus des entités légales séparées, avec des conseils
d'administration, ça serait toute une autre dynamique. On pourra discuter ça à
ce moment-là.
• (15 h 30) •
M. Fortin :Conseil d'établissement.
M. Dubé : Le conseil
d'établissement, mais je vous dis de mettre les deux ensemble, un... Non, je ne
dirai pas que vous faites ça, là, mais vous faites un petit... un petit
«shortcut», là.
M. Fortin :O.K. Mais c'est correct, mais...
M. Dubé : Mais, en même
temps, la discussion de fond sur 27, je pense qu'on l'a puis je vous ai donné
mon point de vue dessus.
M. Fortin :O.K. Mais le point de vue, c'est que vous allez garder les
régions sociosanitaires. À votre première... premier découpage, là, vous allez
garder les régions sociosanitaires telles qu'elles et vous avez raison. Ce
qu'on dit compte beaucoup. Alors, j'aimerais ça avoir cet engagement-là de
votre part peut-être, si c'est ça votre intention.
M. Dubé : Juste pour vous
rassurer, là, puis encore une fois, on est là pour discuter. Vous l'avez dit
tout à l'heure. Prenez l'article 1084, 1084.
M. Fortin :Oui.
M. Dubé : On va régler... on
va essayer de régler 27 cet après-midi.
M. Fortin :Ah, bien, moi, je m'avançais beaucoup en me rendant 46.
M. Dubé : Oui. Mais vous
allez voir pourquoi, parce que je veux régler 27 et non 46, parce que, là, vous
me demandez de régler 46. 1084, je vous le lis...
15 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...si vous
permettez, M. le Président : "Les limites des régions sociosanitaires
visées à l'article 27 et des territoires des réseaux locaux de services de
santé visés à l'article 28 correspondent à celles qui étaient délimitées la
veille du jour de la fusion."
M. Fortin :Jusqu'à tant que, là, vous consultiez Santé Québec.
M. Dubé : Voilà. Mais je veux
juste... Quand vous m'avez dit tantôt : Est-ce que c'est le présent qui s'applique?
Moi, c'est ça que je vous dis.
M. Fortin :O.K. 1084 répond à ça.
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :Puis là vous me dites : Aujourd'hui, mon intention...
Aujourd'hui, là, n'essayez pas de changer quelconque...
M. Dubé : ...puis je vais
être transparent, dans toutes les discussions de cet été, là, j'ai des P.D.G.
qui sont venus me voir pour me dire : Moi, là, je suis un... Là, on a
trois catégories d'établissement, hein, on a les territoriaux, les CISSS puis
les CIUSSS qu'on connaît. On a ce que j'appelle les non territoriaux. Je
cherchais un nom compliqué, mais, des fois, c'est simple, c'est non territoriaux,
ça c'est l'Institut de cardiologie, le CHU, et cetera, qui ont une mission pas
territoriale, mais qui ont une mission habituellement plus plus large, choix
national pour les enfants, pour la cardiologie, et ce qu'on appelle les non regroupés,
sans nommer de nom. Il y en a... les non regroupés, c'est-à-dire ceux qui ont
été faits dans...
Parce que quand M. Barrette a fait ça, c'était
une bonne idée, et il a dit : On a des enjeux de culture ou de langue.
Puis on va prendre, par exemple, un Santa Cabrini, on va le regrouper avec HMR,
mais on va lui garder une certaine indépendance. C'était ça qui était l'objectif,
qui était bien. Il y a des gens qui viennent me voir, pendant qu'on fait le
projet de loi, durant l'été, qui me disent : Moi, là, j'aimerais... Je ne
veux plus être avec tel groupe, j'aimerais ça être avec tel autre groupe. O.K.
Moi, je dis : Non, non, on ne commencera pas à discuter ça, en plus du
projet de loi, c'est déjà assez compliqué, on le voit, là.
Ça fait que, moi, l'engagement que je vais
prendre puis que je prends aujourd'hui, c'est : On va se donner les moyens
de changer les choses. Si quelqu'un... On va en discuter quand on va faire ces
articles-là, comment on peut faire pour que quelqu'un qui voudrait être
peut-être regroupé avec quelqu'un d'autre... puis c'est peut-être la bonne
chose après sept, huit ans du projet de M. Barrette. Mais je veux juste vous
dire qu'il faut commencer avec ce qu'on a, parce que, sans ça, on finira plus,
là.
M. Fortin :Moi, je, sur l'article 27, là, je vais laisser ça comme c'est
pour l'instant, mais vous le voyez, comme moi, qu'à l'article 4, il y a un
problème.
M. Dubé : Si vous me donnez
la permission, rendu là, je pense qu'on vous expliquera qu'est-ce qui nous a
motivés, puis, s'il y a des ajustements à faire, on le fera. Mais je vous
explique aussi, je pense que 27, vous comprenez mieux notre point de vue de
transparence puis de simplification.
M. Fortin :J'ai hâte d'avoir votre explication, puis je vous le dis d'entrée
de jeu, là, pour nous, ça va être un problème, ça. Pour nous, là, il va y avoir
un enjeu à l'article 46, un enjeu majeur. Ceci étant, pour le 27, c'est
terminé.
M. Dubé : C'est beau. J'apprécie.
Le Président (M. Provençal)
:Maintenant, y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Bien, si
tout le monde ici, autour de la table, a assez d'expérience pour connaître le
fameux dicton, là, que le législateur ne parle pas pour rien dire, là, le
ministre nous dit : Avant, ça existait, ça se faisait par décret. Ça a l'air
que ça ne s'est pas fait très très, très souvent. Et là on se donne une
nouvelle possibilité de le faire. Je ne suis pas contre la transparence, là,
personne ici n'est contre la transparence, là. C'est juste que ça ouvre quand même
une autre porte, puis, je le répète, là : Le législateur n'écrit pas pour ne
rien dire, là, il y a un but à ça, précis. Je ne suis pas dans la théorie du
complot, là, je ne pense pas qu'on veut rebrasser toutes les cartes du Québec,
puis faire une... une région sociosanitaire avec tout... Ce n'est ce pas ça que
je dis, je dis juste que la possibilité, elle est là, elle est là en toutes
lettres.
Puis moi, j'y vois une grande différence
avec l'arrivée de Santé Québec qui est complètement détachée de l'espace
démocratique. Même si ça se fait par décret, là, c'est le gouvernement qui
signe le décret, puis ça se fait en consultation avec les régions. Là, c'est
une entité qui aura un P.D.G. qui viendra ici, une fois par année, aux crédits,
expliquer ses décisions, mais qui n'a aucune espèce de responsabilité
démocratique envers la population. Puis le ministre, celui-ci ou un autre, aura
toujours beau dire : Bien, c'était la recommandation de Santé Québec, qui
est une société d'État compétente, et on s'en cachera ainsi. Si ce n'est pas
nécessaire, parce que ça existait déjà, pourquoi l'a-t-on inscrit ici? Puis, si
ça se fait à peu près jamais puis qu'on veut garder la transparence, en quoi le
ministre s'oppose-t-il à venir en discuter ici, devant les parlementaires et
donc devant la population du Québec? Ce n'est pas grand-chose, parce qu'il dit :
C'est un peu fort de café, de revenir en commission parlementaire si on change
une région sociosanitaire. Bien, je trouve, c'est le minimum, là, il ne s'agit
pas d'ajouter ou d'enlever...
M. Marissal : ...panneau
d'arrêt dans une région, là, sur une rue, là, il s'agit de changement de
territoire qui touche profondément les gens dans leur quotidien. Je m'arrête là
pour le moment, mais je le maintiens, l'amendement. On en disposera, mais je le
maintiens pour le moment.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des Îles.
M. Arseneau : Moi, je... On a
parlé de transparence comme si c'était la plus grande vertu de cet article-là.
Ce qu'on ne voit pas dans cet article-là, c'est la vertu démocratique, et une
transparence complète, ce serait de connaître les motifs qui vont permettre à
Santé Québec de recommander, par exemple, au ministre de changer ou de
redécouper les régions sociosanitaires. Puis, si on fait le parallèle avec le
redécoupage de la carte électorale, il y a une commission qui se penche
là-dessus, il y a un certain nombre de critères, il y a des consultations, il y
a, en bout de ligne, un vote qui doit être pris. Puis de dire que, bon, c'est
sûr que le parallèle peut être boiteux à certains égards, mais les services de
santé, comme la démocratie, le système démocratique, c'est important pour les
Québécois.
Et c'est là où je trouve que le fait de
dire qui va prendre la décision, c'est une chose, c'est transparent, mais sur
quelle base la décision sera-t-elle prise? On ne le sait pas puis on ne le
saura vraisemblablement jamais avec cet article-là, puisque c'est selon le bon
vouloir du ministre après avoir discuté avec Santé Québec présumément derrière
des portes closes. Et c'est là où, bon, il y a peut-être un manque
d'identification d'un mécanisme qui pourrait permettre, par exemple, aux
comités d'usagers ou au conseil d'établissement, et ainsi de suite, de
s'exprimer sur le changement sociosanitaire, parce qu'il doit y avoir des
motifs qui soient en termes d'efficacité des soins, qui soient en matière
financière, ou autres, et si ça a pour objectif, par exemple, de rationaliser.
Mais est-ce que la population peut avoir son mot à dire là-dessus puis
comprendre les motifs? Moi, c'est ce qui me semble manquer. Faire simple, j'en
suis. Faire clair, davantage encore, puis faire transparent et démocratique,
tout à fait. Ce n'est pas tout à fait, là, ce que je lis dans
l'article 27.
M. Dubé : Je pense que j'ai
dit ce que j'avais à dire.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement proposé par le député de Rosemont? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé
par le député de Rosemont à l'article 26. Sur... par appel nominal? Par
appel nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Pour,
contre, abstention. M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire
: Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire
: Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire
: M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Contre.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay :
Contre.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
: Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Contre.
La Secrétaire
: M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Donc, l'amendement
proposé par le député de Rosemont à l'article 27 est rejeté. Maintenant,
on va revenir à l'article 27 tel qu'il est libellé. Y a-t-il d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention sur l'article 27, nous
allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, par appel nominal.
• (15 h 40) •
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire
: Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
La Secrétaire
: Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire
: M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Contre.
La Secrétaire
: M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Abstention.
La Secrétaire
: Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Donc, l'article 27
est adopté à la majorité. Maintenant, M. le ministre, je vais vous inviter à
nous faire lecture de l'article 28, s'il vous plaît.
M. Dubé : ...plaisir. Ça ne
sera pas long, je vais juste réveiller mon iPad, ça ne sera pas long. Merci,
Thomas.
Chaque région... L'article 28, M. le
Président : Chaque région sociosanitaire visée au premier alinéa de
l'article 27 peut être subdivisée en territoires de réseaux locaux de
services et de services sociaux contigus délimités par le ministre après
consultation...
M. Dubé : ...de santé Québec.
Puis là je pense qu'on comprend mieux la différence qu'on faisait tout à
l'heure entre la région sociosanitaire puis les RLS comme tels. Et cet
article... Donc le commentaire, c'est cet article prévoit que les régions
sociosanitaires peuvent être divisées en territoire de réseaux locaux de
services. Il précise que c'est le ministre qui délimite ces territoires après
consultation de Santé Québec. Je pense que c'est la suite logique, là, de ce
qu'on discutait tantôt. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il des interventions?
Mme Setlakwe : ...effectivement,
mais juste revenir sur... Peut, c'est vraiment le verbe qui est souhaité? Si je
comprends bien, ce ne sont pas toutes les régions sociosanitaires qui sont
subdivisées en RLS. Puis là vous excuserez, là, c'est moi qui ne le sais pas.
M. Dubé : Bien, c'est surtout
qu'il y a certains établissements, il y a certaines régions sociosanitaires qui
ont juste un RLS.
Mme Setlakwe : Oui, ce n'est
pas une obligation.
M. Dubé : Mais vous êtes une
bonne avocate. Je ne sais pas, est-ce que mon explication est bonne, Me Paquin,
sur ça, le fait que... On dit peut parce qu'il peut y avoir une région
sociosanitaire qui a juste un RLS. C'est-u ça?
Une voix : Je ne le sais pas
en pratique, mais effectivement, ça serait l'explication.
M. Dubé : O.K. Mais ça
existe.
Mme Setlakwe : ...
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Est-ce qu'on a
le même genre d'article que tout à l'heure au 10.84 ou quelque chose du genre,
là, sur... ou 10.34, je ne me souviens plus, sur le maintien des RLS actuels au
moment de l'adoption de la loi?
M. Dubé : Je vais aller
vérifier, mais quand je l'ai lu tantôt, M. le député, je pense que ça couvrait
les deux, 27 et 28. Laissez-moi juste vérifier. Pour fin de l'article 27
et 28 correspondent à celles qui sont délimitées. Voyez-vous 10.84?
M. Arseneau : 10.84 c'est ça.
M. Dubé : Bonne question,
mais c'est les deux.
M. Arseneau : C'est les deux.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 28? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien, deux
choses là-dessus. Donc, en ce moment, si je ne m'abuse... 93, on partirait avec
ça, sous réserve de changements possibles, mais on part avec ça. Et est-ce
qu'il existe la même chose que pour 27, c'est-à-dire que si c'était possible de
le faire avant par décret, qu'on... On ne refera pas la discussion de 27, là,
mais est-ce que c'est la même logique?
M. Dubé : ...vérifier, mais
on pourrait le... Bien, écoutez, je ferais l'hypothèse que oui, parce que je
n'ai jamais vu de changement non plus au niveau des RLS depuis... Mais je peux
le vérifier, M. le député, là.
M. Marissal : O.K.
M. Dubé : Mais pour moi, ça
allait ensemble. C'est ce que j'ai dit tantôt à la députée d'Outremont, là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Encore une
question d'information du même genre. Est-ce qu'on trouve... on retrouve
quelque part dans le corpus législatif une définition d'un RLS, ce qui le
compose et ainsi de suite? Parce qu'on sait tous spontanément à peu près ce que
ça veut dire, mais est-ce qu'il y a des exigences? Est-ce que chaque RLS a son
CISSS par exemple, ou...
M. Dubé : Y a-tu quelqu'un
qui peut m'aider dans ça, Me Paquin? On va vérifier.
Le Président (M. Provençal)
:...réponse, M. le député.
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
:On suspend les travaux, s'il vous
plaît.
M. Dubé : S'il vous plaît.
Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 15 h 46)
(Reprise à 15 h 51)
Le Président (M. Provençal)
:On reprend nos travaux. Alors, je
vais demander à Me Paquin de nous donner la réponse au questionnement qui a été
soulevé, s'il vous plaît. Alors, Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Alors, il y a, je dirais, deux volets à la réponse. Lorsqu'on est
à 27, on va parler du territoire... lorsqu'on est à 28, plutôt, on va parler du
territoire de réseaux locaux de services de santé et services sociaux, donc qui
est vraiment le territoire tel qu'on le découpe sur une carte.
Maintenant, pour savoir ce que ça mange en
hiver et à quoi ça sert, ce territoire-là, je vous rapporterais à
l'article 346 du projet de loi. En fait, aux articles 345 et 346 du
projet de loi. 345 va venir prévoir que l'établissement territorial est
responsable des territoires... ou, en fait, il est responsable... oui, c'est
ça, il est responsable des territoires de réseaux locaux de services de santé
et de services sociaux de sa région sociosanitaire. Et le P.D.G. de cet
établissement-là, par la suite, en vertu de 246, va être tenu...
Une voix : 346.
M. Paquin (Mathieu) : ...de
346, va être tenu de «mettre en réseau les autres établissements publics, les
personnes et les groupements en mesure de fournir des services à la population
dans le but, collectivement, d'assurer de façon continue l'accès à une large
gamme de services de santé et de services sociaux généraux spécialisés et
surspécialisés visant à satisfaire les besoins sociosanitaires et les
particularités de cette population.» Donc, ça vient organiser l'organisation de
la prestation des soins qui sont fournis à la population sur ce territoire-là.
Donc, ce sont les deux dispositions qui permettent de comprendre c'est quoi le
territoire et qu'est-ce qui s'y passe.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Là, je
l'ai déjà dit puis je vais le redire pour fins de compréhension des gens qui
nous suivent et puis pour la mienne aussi parce que, parfois, ça devient un peu
confusionnant tout ça, là : «Établissement», ce n'est pas un hôpital,
hein, c'est le CIUSSS ou le CISSS ou centre de cardiologie, c'est l'institut
parce qu'il est séparé, mais c'est parce que quand on dit «établissements...
M. Dubé : «Non territoriaux».
M. Marissal : La plupart des
gens entendent «établissement», ils pensent bâtisse, hôpital.
M. Dubé : À une bâtisse, vous
avez raison.
M. Marissal : C'est ça. Donc,
l'établissement territorial... c'est parce qu'on va avoir le même problème que
tantôt, là, on ne fera pas le débat de 345, 346 tout de suite, mais j'en prends
bonne note.
M. Dubé : Mais c'est parce
que la question était : Est-ce qu'il y a un endroit où on définit le
réseau local? On pense qu'il n'y a pas une définition comme telle, mais on
définit ce que... ce qui est compris à l'intérieur du territoire. Ça fait que
je pense que c'est ce que j'ai demandé à Me Paquin de dire : Où est-ce
qu'on peut avoir la meilleure compréhension? C'est...
M. Marissal : ...question,
c'était la question du député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Dubé : Oui, oui, pardon.
M. Marissal : Ma question
était beaucoup plus simple, à savoir si on retrouvait le même processus par
décret auparavant pour les RLS que nous avions pour...
M. Dubé : La réponse, c'est
oui.
M. Marissal : O.K.
M. Dubé : Merci d'avoir été
patient.
M. Marissal : Très bien.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Donc, ce que je comprends, c'est
qu'on a deux articles, un petit peu plus tard, qui vont... qui viennent baliser
d'une certaine façon le libellé de l'article 28. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Oui, M. le député des Îles.
M. Arseneau : On délimite ici
les territoires avec 28... 27 et 28, les territoires sociosanitaires puis
ensuite les territoires de RLS. Un peu plus loin, on détermine le nombre
d'établissements à l'article 46, c'est-à-dire que les établissements
peuvent être créés ou dissous, c'est ce que je comprends, sans égard aux
territoires. Je ne le sais pas si, sur le plan légal, il est possible de clarifier
les choses, et c'est un peu le sens de la question que je voulais poser tout à
l'heure... Réfère aux... à l'exception, je vais le dire comme ça, et à ma
principale préoccupation et celle qui m'est véhiculée par mes concitoyens des
Îles-de-la-Madeleine depuis le dépôt du projet de loi n° 15, les gens
posent la question, à savoir cette espèce d'exception qui a été créée au moment
de l'adoption du projet de loi n° 15, l'établissement d'un CISSS pour les
Îles-de-la-Madeleine, alors qu'au départ, le projet de loi initial semblait
tout amalgamer au sein de la Gaspésie. Est-ce qu'il est garanti quelque part,
ce maintien d'un établissement et d'un RLS sur le territoire des
Îles-de-la-Madeleine? C'est un exemple bien concret. Et là je voudrais
comprendre la portée des articles 27, 28 et 46 sur l'éventuelle décision
qui pourrait être prise par le ministre ou en consultation avec Santé...
M. Arseneau : ...Québec pour
faire disparaître et centraliser, éventuellement, soit le RLS, soit
l'établissement, mais, dans tous les cas, le pouvoir décisionnel des gens sur
place, qui gèrent le système de santé ou le réseau de la santé locale. Vous
comprenez?
Alors, c'est très, très précis, ma
question, mais c'est une préoccupation, de tous les instants, que j'ai, et qui
m'est rappelée, à peu près quotidiennement, lorsqu'il est question de santé. Et
je voudrais qu'on puisse m'expliquer, soit politiquement, soit juridiquement,
si on est en train de mettre en place les conditions pour, éventuellement,
occasionner un recul historique en ce qui concerne les soins de santé dans ma
région. C'est juste... C'est ça, vraiment, ma préoccupation, M. le ministre,
là, à l'heure actuelle. Et puis ce n'est pas par rapport à votre orientation,
c'est par rapport à ce qui pourrait être fait dans cinq ans ou dans 10 ans.
M. Dubé : Moi, encore une
fois, je vais répéter, je pense qu'on a discuté de 27, 28, pour les territoires
puis les RLS puis, quand le député de Pontiac a soulevé 46, j'ai dit : On
aura la discussion dans 46. Les gens qui m'ont demandé de faire des
changements, je leur ai dit : Il n'y en aura pas, de changements. Si vous
voulez qu'on discute ça à 46, ça me fera plaisir de discuter à 46. Mais là, en
ce moment, je pense qu'on est mieux d'y aller article par article, parce que la
question que vous posez est plus un sujet de 46 que de 27, 28.
M. Arseneau : Je voulais
qu'on me confirme. En d'autres mots, c'est parce que, parfois, quand on lit la
définition d'un RLS, bien, on dit, en fait, c'est sous la responsabilité de l'établissement,
et je veux savoir lequel qui vient le premier. Est-ce que c'est d'abord le RLS
ou l'établissement? Moi, le RLS, ce n'est pas ma préoccupation... c'est-à-dire,
le territoire n'est pas ma préoccupation, c'est l'établissement, puis les gestionnaires,
puis les gens qui s'occupent de la prestation des soins.
M. Dubé : Discutons-le quand
on sera à 46.
M. Arseneau : Bien, d'accord.
Si vous me confirmez que c'est 46, on y viendra. Merci.
M. Dubé : Je pense que... C'est
ça.
Le Président (M. Provençal)
:Y a -t-il d'autres interventions sur
l'article 28? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Alors, M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire
: Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
La Secrétaire
: Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire
: M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Pour.
La Secrétaire
:M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Contre.
La Secrétaire
: M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Abstention.
La Secrétaire
: Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'article 28 est
adopté à la majorité. Article 29, M. le ministre.
M. Dubé : Très bien. 29?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Dubé : Avec plaisir, puis,
juste pour mettre en bouche, comme on dit, il y aura un amendement, avec 29,
qui va suivre. Mais je vais quand même lire l'article, si vous permettez. C'est
bon? Alors, l'article 29 se lit comme suit : «Santé Québec doit
suivre les pratiques de saine gestion respectant le principe de subsidiarité.
«Les objectifs suivants doivent guider
l'exercice des responsabilités de direction par toute personne au sein de Santé
Québec :
«1° l'adéquation des services, compte
tenu de l'organisation de Santé Québec et des ressources allouées;
«2° la fluidité et la continuité des
services aux usagers;
«3° l'assurance d'un accès continu à
une large gamme de services généraux, spécialisés et surspécialisés du domaine
de la santé et des services sociaux visant à satisfaire les besoins sociaux et
sanitaires, compte tenu des particularités du territoire desservi;
«4° la collaboration avec les
intervenants du domaine de la santé et des services sociaux en vue d'agir sur
les déterminants de la santé et les déterminants sociaux et d'améliorer l'offre
de services à rendre à la population.
«Pour l'application du premier alinéa, on
entend par "principe de subsidiarité" le principe selon lequel les
pouvoirs et les responsabilités doivent être délégués au niveau approprié
d'autorité, en recherchant une répartition adéquate des lieux de décision et en
ayant le souci de les rapprocher le plus possible des usagers.»
• (16 heures) •
Je vais lire le commentaire puis, après
ça, je pourrai passer à l'amendement. Cet article prévoit l'obligation, pour
Santé Québec, de suivre des pratiques de saine gestion, et ce, dans le respect
du principe de subsidiarité. Il précise la définition de ce principe. Il
prévoit également les objectifs devant guider une personne dans l'exercice de
ses responsabilités de direction au sein de Santé Québec, notamment la fluidité
et la continuité des services aux usagers.
Alors, je vous dirais, entre autres, là,
suite à des discussions qu'on avait eues, puis là je fais référence, avec la
FMSQ, avec la FMOQ...
16 h (version non révisée)
M. Dubé : ...Lorsqu'on a eu l'Association
des gestionnaires du réseau de santé, dans le... entre autres, durant la
commission parlementaire, on ne parle pas des... ça, c'est des amendements qu'on
a déjà déposés dans le premier bloc, on a un amendement qui, je pense, va
reprendre énormément de ces commentaires-là. Puis, rappelez-vous de toute la
discussion qu'on a eue sur la cogestion, hein? La cogestion, c'est entre les
professionnels et les... la partie administrative.
Alors, 29.... l'article... L'amendement à
29 se lit comme suit : «au deuxième alinéa de l'article 29 du projet
de loi, premièrement, ajouter, avant le paragraphe premier, les suivants :
0.1. Le développement et le maintien d'une
culture organisationnelle axés vers les services aux usagers et à la gestion de
proximité;
0.2 La cogestion clinico-administrative,
soit l'exercice conjoint par des gestionnaires et des professionnels de la
santé et des services sociaux, des fonctions relatives à la gestion de l'activité
clinique au sein des établissements.
Et deuxièmement, remplacer, dans le
paragraphe quatrième, «du domaine de la santé et des services sociaux en vue d'agir
sur les déterminants de la santé et les déterminants sociaux» par «des
différents secteurs d'activités et de la vie collective dont l'action peut
avoir un impact sur la santé et le bien-être en vue d'agir sur les déterminants
de la santé et du bien-être.»
Je vais faire le commentaire, M. le
Président, puis après ça, on pourra peut-être le lire de façon continue, je
pense, ça va aider. Cet amendement apporte à l'article 29 du projet de loi
trois modifications. La première et la seconde prévoient expressément que,
parmi les objectifs devant guider l'exercice des responsabilités de direction,
dont une personne peut être chargée au sein de Santé Québec, se trouvent ceux
de développer et de maintenir une culture organisationnelle axée vers les
services aux usagers et la gestion de proximité ainsi que la cogestion
clinico-administrative. La troisième vise à élargir la portée du paragraphe
quatrième afin que ce ne soient pas seulement les intervenants du domaine de la
santé et des services sociaux qui soient visés, mais aussi d'autres
intervenants susceptibles d'avoir un impact sur la santé et le bien-être. De
tels intervenants sont visés au paragraphe deuxième de l'article deux de la Loi
sur les services de santé et les services sociaux.
Alors, vous me direz est-ce qu'on voit à l'écran
maintenant la... Le texte modifié?
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'on peut remonter le texte
modifié, s'il vous plaît?
M. Dubé : Je ne sais pas si j'ai
besoin de le lire avant de lancer la discussion, mais je pense qu'on le voit
bien à l'écran, comment se lirait maintenant un 29 modifié. Est-ce que c'est...
Le Président (M. Provençal)
:...le remonter, s'il vous plaît,
parce que c'est... Alors, on... voici les deux modifications.
M. Dubé : Qui viennent avant
le premier alinéa, qui est l'adéquation des services.
Le Président (M. Provençal)
:C'est ça.
M. Dubé : Si ça fait le tour,
moi, je laisserais nos collègues, là, poser leurs questions sur cet
amendement-là.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Y a-t-il des interventions sur l'amendement,
qui vient d'être déposé et lu par le ministre, à l'article 29?
M. Fortin :...juste sur la deuxième partie... En fait, sur la
troisième partie, là, quand vous dites : «le troisième vise à élargir la
portée du quatrième paragraphe», là, on veut la collaboration avec les
intervenants des différents secteurs d'activités de la vie collective, là, vous
pensez à qui, aux organismes communautaires, j'imagine, surtout?
M. Dubé : Entre autres, oui.
Des voix : ...
M. Fortin :O.K. Si c'est ça, il n'y a pas d'enjeu sur l'amendement de
notre côté.
Le 0.2...
M. Dubé : Bien, quand on a
eu... Excusez-moi, je ne veux pas vous couper, là.
M. Fortin :Oui. Non, non, allez-y, allez-y.
M. Dubé : Mais moi aussi,
ça... que ça revienne, là. Mais quand on a eu la... Le débat sur l'article
deux, au début, je pense, c'était une question du député de Rosemont sur la
participation de tous les intervenants, entre autres, les organismes, je pense
que c'est beaucoup là qu'on vient faire cette précision-là, là.
Des voix : ...
M. Fortin :...pas d'enjeu sur le quatrième alinéa. Sur le 0.2, par
exemple, là, la cogestion clinico-administrative, là, si je comprends bien,
vous ajoutez ce bout-là, soit «l'exercice conjoint par des gestionnaires et des
professionnels de la santé et les services sociaux, des...
M. Fortin :...sont relatives à la gestion de l'activité clinique. Mais
vous trouvez que ça concorde avec vos changements que vous faites au CMDP, ça?
M. Dubé : La réponse, c'est
oui.
M. Fortin :Pourquoi?
M. Dubé : Bien, parce que...
Puis on pourrait sûrement y revenir, mais je vais vous donner dans mes mots à
moi, parce qu'on a eu de longues discussions là-dessus cet été. En ce moment...
Puis je fais attention à mes mots, là, puis si je dois préciser, parce que je
ne veux pas trop simplifier le rôle important des CMDP. Le CMDP, en ce moment,
dans son rôle, doit s'assurer de... que... un peu comme, je dirais, le Collège
des médecins, que les médecins protègent la santé des patients. C'est un peu
son rôle de s'assurer qu'en termes éthiques, tout ça, est bien fait, c'est dans
son rôle. Ça, je vais l'appeler, c'est évident comme rôle clinique. C'est aussi
son rôle, en ce moment, de dire... si, par exemple, il y a des médecins qui ont
des manquements, c'est eux qui vont surveiller s'il y a des procédures
administratives, et je le dis, là, de façon générale. C'est aussi eux autres
qui décident quels médecins doivent être commandés.
Ça fait que le rôle du CMDP, en ce moment,
est très large et bien souvent est vu comme étant autant clinique
qu'administratif. Un des changements que l'on fait avec le projet de loi, c'est
de dire : Toute la partie éthique dont je viens de parler, toute la partie
continuum de soins, est-ce que les soins sont bien rendus, parce que l'on dit
que ça va passer par un comité interdisciplinaire, ce rôle-là, il n'est nullement
remis en question, le rôle du CMDP, sur cet aspect-là. Ce qu'on dit cependant,
puis on verra les articles de loi qui vont avec ça, puis c'est pour ça qu'on
vient dire que c'est important de respecter le principe clinicoadministratif,
le côté administratif de qui devrait être choisi comme médecin, dans la
première mouture du projet de loi, on disait que c'était le directeur médical
avec le P.D.G.. Les médecins ont dit : On perd trop de pouvoir en faisant
ça. On a discuté avec eux, on a discuté avec le Collège des médecins, on a
discuté avec beaucoup d'intervenants, puis on a dit : Ça doit être
vraiment de la cogestion. C'est pour ça qu'on revient avec ce principe-là, puis
on a dit : Quand ça va être le temps... Puis on verra les amendements
qu'on va vous déposer demain. Vous allez voir que ce principe de
clinicoadministratif là vient s'imbriquer entre le rôle du directeur médical,
qui s'appellera peut être le directeur professionnel et clinique, là, je ne me
souviens pas comment on va l'appeler, parce qu'on veut que ça englobe les
infirmières aussi, etc... Mais vous me suivez?
Donc, je pense que l'arrangement qu'on
veut faire avec les médecins dans le rôle de CMDP, c'est de dire vous allez
continuer à faire tout le travail que vous faites au niveau éthique, au niveau
continuum de soins, mais vous allez travailler conjointement avec les personnes
au niveau administratif, entre autres, pour choisir les médecins. Parce que ça
devenait un peu... Puis là je fais attention à mes mots. Si vous êtes toujours juge
et partie, vous n'êtes peut-être pas le meilleur juge quand, par exemple, il y
a... dans le choix de remplacer quelqu'un ou de décider, par exemple, que ça
serait peut-être bon de remplacer. Alors, c'est un petit peu ça qu'on essaie
d'amener ici comme principe. C'est ce que les médecins nous ont demandé, mais
ça a des implications dans la définition du rôle du CMDP. Est-ce que je suis
clair?
• (16 h 10) •
M. Fortin :Bien, l'enjeu ici, c'est que vous, vous nagez dans une eau
qui est très claire, puis nous, on nage dans une eau qui est pas mal brouillée
en ce moment parce qu'on ne sait pas exactement c'est quoi, les amendements que
vous avez en tête. On a entendu comme vous les préoccupations, par exemple, et
je dois vous dire qu'elles faisaient du sens. Alors... Puis là, que ce soit
l'amendement ou l'article 29, je pense que tout le monde veut reconnaître
qu'il y a une nécessité de ça, d'avoir un principe de subsidiarité, mais il
faut que ça se reflète dans le reste du projet de loi aussi. Puis c'est ça
qu'on entendait d'ailleurs de la première version de votre projet de loi. C'est
O.K., la subsidiarité, mais encore, on a 1 200 articles qui ne
concordent pas tout le temps avec ça. Alors là, si vous nous dites : On a
fait des changements, on pense que c'est mieux, peut-être, mais je vais me
permettre, là, même dans l'eau brouillée dans laquelle on nage en ce moment,
juste d'essayer de pousser votre explication un peu plus loin. C'est-à-dire, là
vous nous dites : Bien, il y a quand même un directeur médical ou
directeur de service professionnel, ou je ne sais pas trop comment vous l'avez
appelé, là, plutôt...
M. Fortin :...qu'un comité, ça demeure... si je comprends bien votre
explication, ça demeure une personne... qu'elle soit en charge de médecins et
d'infirmières, là, ou qu'elle ait plus de responsabilités, mais ça demeure une
personne qui fait le choix au lieu d'un comité. Alors, c'est là qu'on a un
enjeu, c'est que ça ne fait pas très subsidiarité quand on met ces pouvoirs-là
dans les mains d'une personne plutôt que de comités.
M. Dubé : Mais, on se
comprend bien, là, puis vous aurez la chance de voir les modifications qu'on
fait à ce qui se rapporte au CMDP, le comité, qui s'appelle d'ailleurs le
conseil des médecins, donc ce conseil-là des médecins, pharmaciens, etc.,
dentistes reste là pour pouvoir faire des recommandations, mais la décision,
elle va être commune au niveau administratif, alors donc... Et c'est là, par
exemple... puis on va pouvoir en parler, parce que ça, pour moi, c'est un
changement qui était demandé, mais où on dit : Écoutez, la situation
actuelle, dans certains cas, faisait... puis là je vous donne un exemple, puis
je fais attention comment je le dis, mais, quand on est juge et partie, il y a
des fois des jugements sur des actes médicaux qui faisaient que c'était
énormément retardé pour ne pas prendre de décision. Là, il va falloir que la
décision administrative soit suivie de façon rigoureuse pour que, s'il y a des
choses à faire par rapport à des actes qui auraient besoin d'être corrigés,
bien, que ça ne soit pas la personne qui engage, la personne qui juge, etc.
Alors, ici, c'est le principe, puis on verra tantôt comment ça s'applique au
CMDP.
M. Fortin :...pas de recul, peut-être que mes collègues ont des
questions, puis je reviendrai au besoin, on reviendra au besoin.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, merci, M.
le Président. L'ajout, là, du... Oups! Vous avez bougé. Parce que je n'ai pas le...
je n'ai pas l'amendement, moi. Si vous pouviez remettre le... en fait,
l'article tel que proposé par amendement. Est-ce qu'on peut retourner à 29,
s'il vous plaît?
M. Dubé : Avec l'amendement,
vous voulez dire?
M. Marissal : Oui, oui, le
texte tel que proposé, là.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, pourriez-vous le monter un petit
peu plus, s'il vous plaît, qu'on puisse voir la partie qui est en italique?
M. Dubé : Le monter dans le
sens le descendre.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, excusez. Non, plus bas, s'il
vous plaît.
M. Marissal : C'est ça. Les
paragraphes, c'est des alinéas, les alinéas, c'est des paragraphes, puis on
monte quand on veut descendre, c'est ça?
Le Président (M. Provençal)
:Diminuez pour qu'on puisse voir le...
C'est ça.
M. Marissal : O.K. O.K.
Descendez un peu... Remontez un peu, non... c'est ça. On ne bouge plus. La
deuxième, là, la cogestion clinicoadministrative, est-ce que je comprends que
c'est le fruit de, notamment, vos échanges estivaux avec les médecins, ça?
Parce que c'était une de leurs grandes préoccupations, là.
M. Dubé : Ça, c'est vraiment
suite aux consultations. C'était le principe. Ce qui a suivi ce principe-là
qu'on a déposé, parce que ça fait quand même un petit bout de temps qu'on a
déposé celui-là, c'est toute la discussion qui a suivi avec, entre autres, là,
je dis... avec... discussion qu'on a eue avec la FMSQ, avec la FMOQ, avec,
entre autres, le CMQ, le Collège des médecins, pour dire : Ça veut dire
quoi, sur le terrain, là, un clinicoadministratif? Il y a... puis je le dis
avec beaucoup de douceur, il y avait beaucoup de choses qui étaient laissées
uniquement dans les mains des médecins.
Nous, ce qu'on dit, c'est : On va
vous laisser vraiment cette expertise-là que vous avez de s'assurer... toute la
question du continuum de soins, je reviens, mais, en même temps, quand il
s'agit d'engager peut-être un nouveau médecin ou de le remplacer, tout ça, là
il y a un rôle administratif, puis je pense qu'on devrait avoir quelqu'un qui
vient travailler avec vous au niveau administratif. Ici, c'est... et je pense
que c'est acceptable, puis vous pourrez en discuter quand on déposera, parce
que ces gens-là peuvent vous appeler. Vous savez comment ça fonctionne, hein,
tu sais, on va déposer l'amendement qu'on dit qu'on a discuté. Je pense que la
partie administrative qu'on convient, qu'on change, quand vous allez voir cet
amendement-là, permet de dire : Ça va être vraiment du clinicoadministratif.
La partie de dire : Attendez, là, vous ne pouvez pas être les...
M. Dubé : ...à décider, c'est
quel médecin. Puis ça peut être aussi au niveau du choix des gens qui sont
responsables dans les universités, parce que, si tu veux choisir le bon médecin
qui va venir enseigner... En tout cas, etc., là, vous allez voir qu'on a tenu
compte de ce que... de beaucoup de commentaires qu'on a entendus là-dessus. Ce
que je sais qui est plate pour vous aujourd'hui, c'est que vous ne l'avez pas
vu, cet amendement-là, mais ce principe-là, il vient de notre... La première
mouture qu'on a eue, puis vous allez voir que ça va être en ligne avec ça.
M. Marissal : O.K. Donc, on
vérifiera.
M. Dubé : Puis c'était, puis
je le répète, je l'ai dit en introduction, M. le député de Rosemont, c'était
une demande de la FMSQ et de la... de bien clarifier. On a eu des longues
discussions dans notre première session, ça veut dire quoi,
clinico-administratif, là, on le met carrément dans la loi.
M. Marissal : Est-ce que
c'était déjà défini dans la LSSSS?
M. Dubé : Non, pas du tout.
M. Marissal : Non?
M. Dubé : Pas du tout.
M. Marissal : O.K. Paragraphe
1, «l'adéquation des services, compte tenu de l'organisation de Santé Québec et
des ressources allouées», on a déjà eu, me semble-t-il, un débat ressemblant,
là, sur les ressources allouées. Puis vous allez comprendre pourquoi je vous
dis ça, parce que, ressources allouées, je comprends que c'est l'enveloppe que
le gouvernement alloue à Santé Québec. C'est-tu ça que je comprends, je
comprends-tu bien?
M. Dubé : oui. On peut... On
peut, oui.
M. Marissal : O.K.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont, je ne veux
pas limiter votre... vos questions. L'article 29, les points 1, 2, 3,
et sauf le 4, où il y a eu une modification, sont les articles 29. Quand
on va rediscuter de l'article, si l'amendement est accepté, à ce moment-là, je
pense que ça serait le bon moment pour questionner sur la... avoir les
explications sur ce que vous voulez avoir.
M. Marissal : Vous préférez
qu'on s'en tienne aux parties ajoutées, donc de l'amendement?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, s'il vous plaît, parce que, pour
l'amendement...
M. Marissal : Puisqu'on
traite de l'ensemble de 29 après.
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Marissal : Je n'ai pas de
problème. C'est bon, allons-y, alors.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention... Oui, M.
le député de Pontiac, excusez-moi.
M. Fortin :...Vous vous souvenez de la présentation qu'on a eue par
les... puis, là, je vais peut-être me tromper dans leur titre, là, mais le...
je pense, c'est le Regroupement des médecins pour la décentralisation qui nous
ont dit, en regardant l'article 29 : On adore le principe de
subsidiarité, on aime ça, c'est logique, ça fait descendre vers... le plus près
possible vers l'usager. Puis, pour eux, là, le plus près possible vers
l'usager, bien, ça veut dire dans un RLS, là. C'est... Vous vous souvenez, ils
nous ont fait... ils ont refait, pour vous, là, et pour nous tous, le...
l'organigramme, disons, là. Est-ce que, quand vous arrivez avec un amendement
comme celui à 0.1, «le développement et le maintien d'une culture
organisationnelle axée vers le service aux usagers et la gestion de proximité»,
est-ce que ça veut dire que cet organigramme-là, qu'ils ont préparé, basé sur
une gestion qu'ils appellent locale, là, dans un RLS, où il y a un directeur
des soins infirmiers, un directeur du personnel, un directeur médical local,
est-ce que c'est ça que vous allez reproduire plus tard dans le projet de loi?
Est-ce que ce qu'ils vous ont proposé, là, c'est ça que... Quand vous arrivez
avec 0.1, là, c'est ça que vous voyez comme organigramme organisationnel...
organigramme?
• (16 h 20) •
M. Dubé : O.K. Avant de
répondre à votre question, on a déjà tenu compte... puis, là, je ne me souviens
pas parce qu'on a fait ça il y a plusieurs semaines, là, quand il y a eu
cette... je me souviens très bien de ces demandes-là.
Une voix : ...
M. Dubé : Puis là, ce que
Thomas me dit, c'est que, quand on a discuté l'article un, rappelez-vous qu'on
a fait rajouter la notion de territoire. Puis, moi, ça ne me fait rien de
revenir en arrière, là, mais on disait... Puis c'était... c'est quand même le
premier article, on avait rajouté... puis je pense que ça venait... je ne sais
pas si c'est de vous, mais il me semble que ça venait de vous, on disait, quand
on parlait de l'application de Santé Québec : «elle établit également des
règles relatives à l'organisation et la gouvernance des établissements qui
permettent une gestion de proximité ainsi qu'une gestion par territoires.» Je
pense que c'est là qu'on a mis, de façon globale, qu'est-ce... Que ce n'était
pas juste de la proximité, mais par territoires. Alors, je ne sais pas si je
réponds à votre question, mais là, est-ce qu'il faut à chaque fois venir
rajouter le territoire? Ce n'est peut-être pas ça, votre question, mais moi, je
pense qu'on y a répondu dans l'article 1. Mais...
M. Fortin :Bien, c'est... En fait, ce n'est pas tant... Non, vous avez
raison, ce n'est pas tant ça, ma...
M. Fortin :...Puis je ne tiens pas à ce qu'on répète le même mot à
chaque opportunité, là.
M. Dubé : Non, non, mais je
veux juste comprendre votre question parce que je sais de quelle discussion
vous faites référence, mais...
M. Fortin :Ce que...
M. Dubé : Allez-y.
M. Fortin :Ce que je veux savoir, c'est... par exemple l'amendement
qu'on a adopté ensemble à l'article un que... le 0.1 ici, là, qui dit qu'on
doit développer puis maintenir une culture axée vers la gestion de proximité.
Est-ce que ça va mener à, justement, un organigramme qui ressemble à celui qui
nous sont proposés ou pas? Est-ce que c'est un peu ça la vision que vous avez
ou pas? C'est juste ça, je veux savoir.
M. Dubé : Bien, je pense que le
mot qui est clé ici, c'est «culture organisationnelle» parce que je pense qu'on
donne un principe dans l'article 1, parce que c'est ça qu'on a dit. Là, on
vient dire attendez, là, ça, ça veut dire que l'organisation doit viser ça.
Puis j'ai été très clair quand on avait discuté de ça dans l'article 1.
Est-ce qu'on va aller aussi loin que l'association le demande puis qu'il y ait
un CMDP par RLS? On n'ira pas là au début. Rappelez vous, on a eu cette
discussion-là. Moi, ce que je dis, c'est que je pense qu'ici, c'est d'envoyer
le message que la culture organisationnelle, c'est une gestion de proximité,
mais il va falloir y aller par étapes. Parce que là, si on commence à rajouter
un CMDP, je ne dis pas le conseil, mais l'exécutif ou le représentant du CMDP,
là, je pense qu'on...
M. Fortin :O.K., mais le CMDP, là, c'est un des, quoi, 12 axes
qu'il y avait, là. Je vous parlais tantôt...
M. Dubé : Oui, c'est ça.
M. Fortin :C'est ça, mais il y en a-tu là-dedans que vous voulez
reproduire à courte échéance? Parce que là, on... Puis tant le 1 que le 29,
c'est le principe de la chose, là, mais dans le pratique, là...
M. Dubé : Pratique, un
gestionnaire d'hôpital dans tous les hôpitaux. Ça, vous ne pouvez pas avoir
plus pratique que ça.
M. Fortin :Mais l'idée d'un PDGA par RLS, ça, ce n'est pas là?
M. Dubé : On n'est pas là
tout de suite. Il faut... Je pense qu'il faut... M. le député, on a commencé
avec les CHSLD, c'était là que c'était le plus urgent d'en avoir un par... Puis
même les gens ont dit...
M. Fortin :Puis c'était déjà commencé, d'ailleurs.
M. Dubé : Oui, c'est ça. Puis
je pense qu'il faut y aller dans nos installations, nos hôpitaux. Mais pour les
autres, je pense qu'il va falloir regarder comment ça se développe, mais ça en
est un exemple, là. Il y en a qui ont déjà commencé d'ailleurs.
M. Fortin :Il ne faut juste pas que ce soit un beau principe, là, mais
rien de plus. C'est ça qu'on se dit, là. Parce qu'eux ils en sont arrivés avec
du pratico pratique, là, ils vous sont arrivés avec un organigramme avec des
tâches bien définies par RLS. Là, vous nous dites aujourd'hui : Bien, je
n'en ai pas d'organigramme par RLS, développé à ce point-là. Mais qu'est-ce
qui...
M. Dubé : Est-ce que
j'aimerais qu'on en discute? Il y a certaines régions... Je vais vous donner
l'exemple où on a des discussions en ce moment, là. Je suis très transparent.
Je pense entre autres aux Laurentides, où on est en train d'avoir ces
discussions-là. Est-ce qu'on pourrait avoir un projet pilote d'avoir par
exemple un... ça dans une région? Est-ce qu'on pourrait le faire? On a des
discussions en ce moment pour pouvoir le faire. Mais de dire qu'on s'engage
demain matin à en mettre un... un PDGA par RLS, tout ça, on n'est pas là en ce
moment, mais le principe, pour moi, il est important.
M. Fortin :Non, mais c'est... O.K. Puis je ne suis pas malheureux du
tout, là, d'entendre que vous le considérez dans un établissement. Je veux vous
rappeler. Je vais profiter de l'occasion, O.K., pour vous rappeler les
engagements qui avaient été pris au moment du projet de loi n° 28 envers
le Centre-du-Québec, c'est-à-dire d'avoir une PDGA pour le Centre-du-Québec. Il
y en a une, mais dans vos engagements, il y avait aussi d'avoir une direction
générale adjointe des programmes de santé physique généraux et spécialisés au
Centre-du-Québec. Vous en avez donné une, mais c'est la même personne qui fait
les deux.
Donc, à un moment donné, il ne faut pas
non plus, tu sais, surcharger les choses. Il y a encore, disons, dans toute
cette... dans tous ces engagements-là, qui avaient été pris envers le
Centre-du-Québec dans le projet de loi n° 28, il y en a encore beaucoup
qui n'ont pas été mis en place, là. Il y avait un forum qui devait avoir lieu.
Il y avait toutes sortes d'engagements puis on les attend encore. Alors, le
principe de subsidiarité, s'il doit s'appliquer à quelque part, je vous dirais,
là où votre gouvernement a pris des engagements assez clairs, assez précis, il
y a quatre ans, c'est probablement une bonne place où commencer.
M. Dubé : Oui. Prenons
l'exemple, vous dites, du Centre-du-Québec. Effectivement, il y a des choses
qui ont été faites, d'autres choses qui n'ont pas... mais il y a des choses qui
n'avaient même pas été convenues, qu'on a fait plus rapidement. Je pense... Il
y a... Juste un peu avant les vacances, j'étais à l'hôpital d'Arthabaska, le
gestionnaire, par chacune des installations, il est déjà fait. On a rajouté
huit gestionnaires. Il y en a huit, là. Alors donc, je peux vous dire que...
C'est pour ça qu'on fait... on avance. On n'a pas besoin pour ces
établissements-là ou pour ces installations d'avoir le projet de loi, donc ce
qu'on peut avancer... Mais le principe, je veux que ça soit...
M. Dubé : ...même partout pour
Santé Québec, si ça répond à votre question.
M. Fortin :Je comprends, je comprends que, dans le principe, vous
voulez que ce soit comme ça partout. Ce que je tiens à vous dire aujourd'hui,
là, c'est qu'au Centre-du-Québec il y a des engagements précis qui ont été
pris, puis peut-être que vous avez fait d'autres choses, mais vous avez quand
même des engagements que votre prédécesseur avait mis noir sur blanc pour les
gens du Centre-du-Québec qui ne sont pas réalisés en ce moment, qui attendent
encore. Alors, dans le grand principe de la subsidiarité, ça s'inscrirait bien,
c'est tout.
M. Dubé : Je vous entends,
puis on va continuer d'avancer, mais je vous entends très bien.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement à l'article 29? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'amendement à l'article 29 déposé par M. le ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Alors, maintenant, on revient
à la discussion à l'article 29 tel qu'amendé. Et là je cède la parole au
député de Rosemont, parce qu'il avait une question bien spécifique en lien avec
l'adéquation des services compte tenu de l'organisation Santé Québec et des
ressources allouées. C'était probablement une de ses interrogations.
M. Marissal : Oui. Oui,
merci, M. le Président. Donc, on revient au 29, là, tel qu'amendé.
Paragraphe 1, donc : «l'adéquation des services compte tenu de
l'organisation de Santé Québec et des ressources allouées». Ma première
question est à savoir : Ressources allouées, ça signifie l'argent qui est
envoyé à Santé Québec par le gouvernement? Je crois que le ministre avait
répondu oui, là, je veux juste être sûr que je parle de la bonne...
M. Dubé : Bien, c'est une
partie, parce que les ressources, c'est des ressources financières et humaines,
parce que c'est d'avoir des ressources humaines. Mais je vais vous dire que je
me réchauffe moi aussi. On a eu cette discussion-là pas mal, puis là, si on a
besoin de prendre une petite minute pour... mais il me semble qu'on a discuté
ça pas mal, l'adéquation des ressources dans nos... puis là, bien... Est-ce que
vous pouvez m'aider? Parce que sinon, je vais demander à quelqu'un de... Sur
quel article spécifiquement on a... Puis ça devait venir de vous, ça fait que,
si vous ne vous en souvenez pas, vous allez m'excuser que je ne m'en souvienne
pas non plus.
M. Marissal : Bien, si
c'était un quiz, je viens d'échouer à répondre à la question, là. Peu importe,
à la limite, M. le ministre, quel article, ça a peut-être touché deux, trois
articles et peut-être dans quatre chapitres du projet de loi aussi, ce n'est
pas impossible. Non, c'est qu'il y avait toujours, là... il y a le débat sur
ressources allouées quand elles sont insuffisantes, ça justifie le fait qu'on
ne peut pas donner le service.
M. Dubé : C'est ça. Puis,
entre autres, on m'aide ici, là, puis c'est pour ça que j'ai besoin d'aide,
l'article 14, là, qui... quand on a discuté ça...
M. Marissal : Pas du sens.
M. Dubé : ...qui
disait : «les droits prévus à l'article 6, là, je ne lirais pas... et
7 s'exercent en tenant compte des dispositions législatives et réglementaires
relatives à l'organisation, au fonctionnement ainsi que des ressources
humaines, matérielles et financières dont ils disposent». Ça fait que c'est là
qu'on a eu cette discussion-là, mais je veux juste... Merci beaucoup, Me
Paquin. Alors là, je vous laisse reposer votre question, parce que je pensais
qu'on l'avait définie, mais peut-être que...
M. Marissal : Bien, mon
problème, M. le ministre, c'est que j'ai perdu ou je me suis fait faucher mon
premier projet de loi que j'avais studieusement annoté. Donc, si quelqu'un voit
ça sur Kijiji, aux enchères, faites-moi signe que je le récupère, parce que
c'est déjà...
M. Dubé : J'aimerais ça le
trouver, je dois vous dire, j'aimerais ça le voir annoté.
M. Marissal : Je suis assez
transparent.
M. Dubé : C'est peut-être moi
qui est acheteur.
• (16 h 30) •
M. Marissal : Bon. Alors,
revenons à nos moutons. Peut-être qu'à 14 on avait dit : On en reparlera à
29 aussi, là, ce n'est pas impossible, on a fait un petit peu d'aller-retour...
M. Dubé : Bon, bien, je vais
vous laisser poser votre question.
M. Marissal : Allons-y. Non,
c'est que le débat a été fait, là, par certains groupes qui sont venus nous
voir, et j'en suis, là, je suis d'accord avec eux, de ressources allouées, si
d'emblée les...
Le Président (M. Provençal)
:Vous dites : Est-ce qu'on avait
référé, à l'article 14, à ça? Moi, je veux simplement vous dire que, quand
on a discuté de l'article 14, on avait mentionné... M. le ministre l'avait
mentionné qu'il aurait des précisions qui seraient amenées aux articles 62
et 63.
M. Marissal : C'est vous qui
avez mon livre ou... Je vous sais encore plus studieux que moi. Mais là, avant
que je me perde, là, on va continuer. C'est que le débat à savoir ressources
allouées, quand elles sont réputées insuffisantes, ça justifie le fait qu'on ne
puisse pas les donner, hein? Si les ressources allouées ne sont pas suffisantes
en termes d'argent ou de ressources humaines, parce que vous faites bien, M. le
ministre, de le préciser, l'obligation ici est factice puisque les ressources
allouées ne suffisent pas à donner le service...
16 h 30 (version non révisée)
M. Marissal : ...et il avait
été proposé, je ne me souviens plus exactement par qui, de remplacer «ressources
allouées» par «pour répondre aux besoins populationnels». C'est bon? Je pense
qu'on se rafraîchit la mémoire, tout le monde, là.
M. Dubé : Mais, si on s'est
entendus pour ne pas le mettre à 14, vous me demandez si on devrait le mettre à
29. Je vais essayer de simplifier la question, puis je ne suis pas sûr que je
vais avoir une réponse différente que j'ai eue à 14 pour toutes les discussions
qu'on a eues, là.
M. Marissal : O.K. Je voulais
simplement faire le point. J'avais même un amendement que je ne déposerai pas,
mais je réitère ce que j'ai dit à 14 ans, ne serait-ce que par souci de
cohérence, que «ressources allouées», ça ne veut pas dire grand chose si elles
sont réputées d'emblée insuffisantes.
Le Président (M. Provençal)
:Puis me permettez-vous un autre
commentaire, M. le député de Rosemont?
M. Marissal : Bien, bien sûr.
Le Président (M. Provençal)
:Parce que, compte tenu qu'on a référé
à l'article 14 puis que moi, à l'article 14, je m'étais mis une note
comme quoi on aurait des éléments en lien avec les articles 62 et 63,
bien, je peux vous dire qu'à l'article 62 il y a des précisions demandées
par le député de Pontiac : Faire un amendement qui sera travaillé par les
légistes en lien avec les discussions à l'article 14. Et j'avais mis une
autre note, de voir le mémoire du Protecteur du citoyen. Alors, probablement
que les légistes ont déjà commencé à travailler sur ces éléments-là.
M. Marissal : Ça fait que c'est
bon pour le premier paragraphe. Troisième, là, je vais avoir besoin de votre
aide, là, peut-être, Me Paquin, là, parce qu'effectivement il y a eu quelques
semaines entre le printemps et maintenant, là. L'assurance d'un accès continu à
une large gamme de services généraux spécialisés et surspécialisés du domaine
de la santé, pouvez-vous nous rappeler, là, rapidement la nomenclature, là?
Votre lexique «domaine de la santé», c'est quoi déjà?
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y, maître.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Alors, essentiellement, on a les services de santé et les
services sociaux qui est le fruit ou la prestation d'un établissement. Lorsqu'on
a... Et ça peut être la même chose, mais que c'est le fruit d'un prestataire
qui n'est pas un établissement. On va dire, aux fins du projet de loi n° 15,
qu'il s'agit d'un service du domaine de la santé et des services sociaux. Par
exemple, caricatural, vous vous faites poser un diachylon dans une salle d'urgence,
c'est un service de santé ou un service social. Vous vous faites poser un
diachylon dans un GMF, c'est un service du domaine de la santé et des services
sociaux.
M. Marissal : O.K. Oui, c'est
ça. C'est beaucoup plus clair comme ça. Pourquoi ne pas avoir mis les deux à ce
moment-là?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
en fait, le service du domaine de la santé et des services sociaux est
suffisamment large pour couvrir les services de santé et les services sociaux.
M. Marissal : Donc, le
domaine de la santé... Parce moi, j'avais compris essentiellement que «domaine
de la santé», GMF ou privé, ce qui n'est pas établissement qui relève
directement du ministère, là, c'est ce que je comprends. Puis, encore là, mon
vocabulaire n'est pas précis, là, mais, pour fins de discussion, là, là, vous
me dites que «domaine de la santé», c'est l'expression parapluie qui couvre
tout.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, je vais clarifier la chose, parce que ma première
explication laisse entendre que c'étaient deux notions mutuellement exclusives,
mais effectivement je revérifie ce que j'ai dans mes notes. L'expression
parapluie, c'est «service du domaine de la santé et des services sociaux».
Donc, ça comprend les services de santé qui sont, comme je l'ai expliqué
précédemment, le fruit des établissements. Et ça désigne aussi, et c'est là où
ça devient plus large, ce qui est offert par les prestataires qui ne sont pas
des établissements.
M. Marissal : Donc, on couvre
essentiellement l'ensemble de l'offre.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président.
M. Marissal : O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 29 tel qu'amendé? Oui, M. le ministre.
M. Dubé : ...juste m'assurer,
le député de Rosemont, par la qualité de ses questions, je...
M. Dubé : ...à mes collègues,
au ministère, si... Quand on a eu la discussion sur le domaine de la santé, je
pense que vous aviez demandé si on pouvait clarifier ça. Puis ce qu'on me
dit... C'est le député des Îles qui avait demandé ça. Ça fait que je pense
qu'on va voir... Parce que j'étais en train... Puis là je ne devrais jamais
réfléchir tout haut, jamais.
Une voix : ...
M. Dubé : Non, non, je le
sais. C'est pour ça que je fais cette... Mais il y a des termes qu'on devrait
peut-être, sans aller à un lexique, là... Je vais demander de voir... Parce que
là, il y a un amendement qui est, spécifiquement, pour bien définir c'est quoi,
j'espère que ça va aider, mais il y a peut-être quelques termes qu'on devrait,
comme «établissement», puis tout ça, avoir une petite section de la loi qui...
On va regarder ça, là. Vous ne l'avez pas demandé, mais moi, je pense qu'il
faudrait peut-être le faire. Vous le prendriez, hein? Vous allez faire
l'amendement?
M. Marissal : Vous me direz
quand, que je...
M. Dubé : Bien, je vais vous
dire, on va en parler, là, mais moi, je la fais, la demande, pour voir est-ce
qu'on... en tout cas, c'est assez costaud, ce qu'on fait là... si on était
capables, au moins, de clarifier ça aussi. Attendons de voir ce que le domaine
de la santé... Parce que je ne veux pas commencer à discuter un amendement
spécifique, parce qu'on n'y arrivera pas. Mais s'il est là, puis il vient
clarifier ce que c'est, les gens pourront en prendre connaissance demain matin,
là.
Le Président (M. Provençal)
:Vous serez probablement en mesure,
demain matin, de préciser à quel article ce sera discuté.
M. Dubé : Oui. Puis, sur la
question du lexique, pensez-y, mais je vais demander aux légistes, là, si ce
serait une bonne idée d'essayer d'avoir 10, 15, 20 termes, là, qui
pourraient...
M. Marissal : ...précédemment.
«Pour l'application de la présente loi, le terme "domaine de la
santé" réfère à» quelque chose, puis là c'est souvent ça qu'on fait,
enfin, j'ai vu ça souvent, puis, ensuite, on enchaîne.
M. Dubé : Oui, bien, c'est
pour ça que je vous dis : On pourrait décider de se contenter d'un
amendement pour ça ou d'aller un petit peu plus large, puis d'avoir un lexique
de 10, 15 termes, comme... Vous parliez des établissements, tantôt, versus des
installations, puis tout ça. Voilà, à réfléchir dans les prochains jours. Bien,
en tout cas, moi, je ne sais pas si ça répond à...
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 29, tel qu'amendé? Oui, M. le député des Îles.
M. Arseneau : Puisqu'on est
un peu en train de se rappeler certains des principes puis des préoccupations
qu'on avait en juin dernier, je ne peux pas passer sous silence qu'au
paragraphe 3° là, l'assurance d'un accès continu, c'est bien, mais, évidemment,
ça ne garantit pas que l'accès soit universel et gratuit, surtout lorsqu'il est
question des services du domaine de la santé, qui peuvent être offerts par des
privés, et lorsqu'on parle des territoires desservis qui peuvent nécessiter
aussi des déplacements, parce que c'est clair que les services généraux
spécialisés ou surspécialisés ne sont pas disponibles partout sur le
territoire.
• (16 h 40) •
Alors, je voulais juste ramener cet
élément-là aussi, parce qu'on disait... on parlait des ressources, à un moment
donné, puis on disait : On a déjà fait le débat. Je voulais quand même
mentionner que cette espèce d'engagement pour que Santé Québec, là, suive les
bonnes pratiques, et tout ça, selon un certain nombre de principes, bien, le
principe de la gratuité, il est encore absent, et je le déplore, et je voulais
quand même le mentionner, parce que c'est quand même un des fondements,
l'accès. Mais l'accès sur tout le territoire... ce n'est pas vrai que l'accès
sur tout le territoire, il est gratuit pour des soins spécialisés ou
surspécialisés, par exemple, là. Et c'est une des failles que je vois, où on ne
veut pas le dire dans le projet de loi, et je trouve ça malheureux, parce qu'il
n'y a pas d'engagement, pour Santé Québec, de s'assurer que les services soient
disponibles pour tous et, en particulier, pour ceux qui ont moins les moyens.
M. Dubé : Mais je vous
rappelle, M. le député, qu'on a eu, effectivement, cette discussion-là, et on a
dit qu'on n'avait pas besoin d'y venir ici, parce que c'était, notamment, avec
la Loi de la Régie de l'assurance maladie, l'assurance hospitalisation aussi.
Je pense qu'on a eu tout ce débat-là, là. Vous pouvez vouloir le refaire, mais,
à un moment donné, il va falloir passer à un autre appel.
M. Arseneau : On avait aussi
mentionné qu'il y avait la politique de déplacement des usagers, sur laquelle
on reviendrait après l'adoption du projet de loi n° 15. Alors, c'est un
rendez-vous.
M. Dubé : C'est un...
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 29 tel qu'amendé?
S'il n'y a pas d'autres interventions,
est-ce que l'article 29, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté, merci.
Simplement un petit rappel, il y avait eu
un 29.1 qui avait été adopté le 8 juin, qui avait été présenté par la
députée de Mont-Royal—Outremont, où on disait :
«Santé Québec instaure des mécanismes visant l'amélioration continue de ses
services et de ses pratiques.» Ça va?
M. Dubé : Qui est déjà voté.
Le Président (M. Provençal)
:Il est déjà voté, mais je voulais
quand même nous le rappeler.
M. Dubé : Vous faites bien.
Vous faites bien.
Le Président (M. Provençal)
:Article 30, M. le ministre.
M. Dubé : On passe à une
autre section. On arrive avec le chapitre sur le conseil d'administration de
Santé Québec, et je vous dis d'emblée, comme je l'ai expliqué tout à l'heure
quand on a commencé la session, qu'il y aura des changements, voire des
amendements dans ce que vous allez voir dans la liste des amendements sur la
composition du conseil. Le principe de principe va rester là, du besoin d'un
conseil d'administration de Santé Québec et quand on va discuter, on pourra...
on pourra aller dans ça.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Dubé : Ça fait que je
commence avec l'article 30 :
«Santé Québec est administrée par un
conseil d'administration composé de 13 membres, dont le président du
Conseil, le président et chef de la direction et le sous-ministre de la Santé
et des Services sociaux qui en est membre d'office. Le président et chef de la
direction est considéré être le président-directeur général de Santé Québec.
Aux fins de l'application de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.»
Le commentaire c'est que cet article
introduit les dispositions portant sur le conseil d'administration de Santé
Québec. Ces dispositions sont complétées par celles de la Loi sur la gouvernance
des sociétés d'État qui s'appliquent à Santé Québec.
Cet article prévoit la composition du
conseil d'administration de Santé Québec, soit 13 membres, dont le
président de ce conseil, le président et chef de la direction et le
sous-ministre de la Santé et des Services sociaux. Ce dernier étant d'office
membre du conseil. Enfin, il précise qu'aux fins de l'application de la Loi sur
la gouvernance des sociétés d'État, le président et chef de la direction est
considéré comme le président-directeur général de la société.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, M. le député de Pontiac?
M. Fortin :Mais là je veux juste, peut-être avant qu'on rentre dans le
nœud de l'article 30, là, le ministre nous dit qu'il y a une série
d'amendements là-dessus qui s'en viennent sur la composition du CA.
M. Dubé : Non, non, tantôt,
ce que j'ai voulu dire parce que je me suis trompé, je suis désolé, c'était au
niveau des conseils d'établissement.
M. Fortin :O.K.
M. Dubé : Dans ça, il n'y a
pas de changement.
M. Fortin :Il n'y a pas de changement. O.K.
M. Dubé : Parce que je
pensais qu'on était rendu au conseil, mais je voulais aller trop vite. Je
pensais qu'on était rendu au conseil d'établissement, mais on n'est pas rendu
là.
M. Fortin :Je ne vous en tiens pas rigueur.
M. Dubé : Merci, j'apprécie
votre compréhension.
M. Fortin :On a... À l'article 30, là, vous mettez de l'avant le fait
que Santé Québec doit être géré par un conseil d'administration. Ça, ça fait
partie de ce que vous avez dit depuis le début, Santé Québec comme organisme
indépendant, mais un peu comme Hydro-Québec, disons, là. Je sais que la
comparaison n'est pas exacte, mais un conseil d'administration qui lui appartient
et qui tombe sous la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Ça, ça veut
dire, dans le conseil d'administration, là, le 40 % de femmes au minimum,
une personne de 35 ans ou moins, une personne issue de la diversité. Ça,
c'est une obligation. Donc ça, vous vous engagez à ça si je comprends bien.
Là, je veux savoir comment... comment vous
êtes arrivé à 13 membres. Je regarde les autres sociétés d'État, il y en a
15 à Hydro-Québec. Il y en a quoi, 11 à l'INESSS? Oui. Donc, comment vous êtes
arrivé à 13? Pourquoi 13? J'imagine que vous avez des visées bien précises pour
chacun des rôles. J'aimerais ça les comprendre avant qu'on pousse certains
questionnements qu'on pourrait avoir de notre côté.
M. Dubé : Mais je vous dirais
que c'est la... bien, premièrement, comme... je ne vous apprends rien, vous
connaissez... c'est ça que... le principe d'un nombre impair est important
parce que vous ne voulez pas toujours avoir la décision dans les mains du
conseil... du président du Conseil. Donc, il est important d'avoir un nombre
impair pour... lorsque les décisions sont un peu plus corsées, je vais le dire
comme ça, donc.
Est-ce que ça aurait pu être 11, comme
dans un cas que vous venez de nommer, ou 15? Mais je vous dirais que des
meilleures pratiques, là, puis là, par mon expérience, mais de bien d'autres
avec qui on a discuté, le nombre 13 est souvent un nombre assez reconnu
comme étant représentatif...
M. Dubé : ...un assez grand
nombre de personnes, et surtout pour, je dirais, respecter les règles des
sociétés d'État, parce qu'on ne réinvente pas le... la façon dont on va
s'assurer que les membres qui vont être choisis doivent comporter un nombre de
membres indépendants, là. Puis là, je vous regarde, mais je... vous savez, il y
a des règles, pour les sociétés d'État... que des gens indépendants. Ça ne
pourrait pas être des employés de la société d'État, etc., ou qui ont des
liens. Alors donc, le chiffre 13, pour répondre à votre question, là, on
est arrivés à un nombre impair qui nous poussait à dire : est-ce qu'avec
ce nombre-là, le nombre de représentants indépendants et, je le redis,
d'experts qui vont venir nous aider, parce qu'on a discuté ça un petit peu, là,
lors de nos premières discussions... Il faut s'assurer qu'on va chercher de l'expertise
aussi externe pour être capables d'amener l'expertise au niveau du conseil
d'administration, ça fait que, 13 personnes, on trouvait que c'était le
bon chiffre.
M. Fortin :l'expertise externe, c'est vos «top Gun», ça, c'est ça?
M. Dubé : Non, parce que...
Je suis content, quand j'ouvre une porte, M. le député de Pontiac, jamais, il
ne laisse refermer la porte. Alors, la porte que j'ai ouverte, quand j'ai parlé
des «Top Gun», puis j'en ai reparlé encore, c'était beaucoup plus au niveau de
la direction de la société d'État. Et j'ai dit et j'ai répété plusieurs
fois : il y a des «Top Gun» à l'interne puis il y a des «Top Gun» à
l'externe, dans la direction de Santé Québec, il y aura les deux. Là, ici, on
parle des gens qui vont être nommés comme administrateurs du conseil.
M. Fortin :...donc, dans la... des postes de direction?
M. Dubé : On reviendra à nos
très bons gestionnaires plus tard.
M. Fortin :Moi, j'utilise vos termes, si vous voulez les changer, il
n'y a pas de problème.
M. Dubé : Et voilà, on peut.
M. Fortin :O.K. Dans la composition du conseil d'administration de
Santé Québec, là, on ne parle pas des conseils d'établissement régionaux, là,
ou des différents établissements, on parle de Santé Québec comme tel. Là, je
vois, au prochain article, vous avez un membre qui est issu des comités des
usagers, d'accord, mais il n'y a pas de... Il n'y a pas d'autres, disons, à
part ce qui est dans la loi sur les sociétés d'État ou la gouvernance des
sociétés d'État, il n'y a pas d'autres, disons, balises ou prérogatives ou
obligations. Est-ce que... Non, ça va. Est-ce que, dans votre vision de ce
C.A., qui a quand même des pouvoirs assez importants, là, j'en ai nommé à
l'article 46, entre autres, de fermer peut-être un établissement ou de
fusionner un établissement, ou peu importe, est-ce que vous avez pensé que
c'était important ou essentiel d'avoir, par exemple, quelqu'un qui vient des
régions pour que ce ne soit pas juste du monde soit de Montréal ou de Québec?
M. Dubé : Mais, écoutez, moi,
je vous dirais qu'on n'est pas rendus là encore, parce que je pense que, quand
on va faire un... On va mettre en place un comité de transition, hein? Puis,
ça, on va en reparler, là, ça veut dire quoi, un comité de transition, là,
c'est de s'assurer que, pendant la période où... À partir du moment où le
projet de loi est voté, on a dit qu'il y aurait au moins six mois, là, C'est ça
qui est dans le projet de loi, on décidera si, six mois, c'est suffisant ou
c'est trop, peu importe, mais on a dit qu'il y aurait un principe, puis, ça, ça
va être un des amendements qui va être clair, que ça nous prend un comité de
transition. Moi, ce que j'aimerais entendre, entre autres, puis votre question
est très pertinente, je pense, du comité de transition, quelle devrait être, si
représentation est nécessaire, au niveau du conseil d'administration pour les
régions. Mais on a... Aujourd'hui, si vous me demandez si cette décision-là est
prise, non, pas parce qu'on n'a pas eu cette discussion-là. Puis je pense que,
si on veut avoir un conseil d'administration qui nous apporte des idées, je
pense qu'il faut être ouverts avec le comité de transition. Moi, je pense que
ces discussions-là auront lieu, mais on ne les a pas eues encore.
• (16 h 50) •
M. Fortin :Alors, vous, ce que vous voulez, là, c'est dire : à
partir du moment où le projet doit être adopté, il y a un comité de transition
qui est mis en place, ils vont nous faire des recommandations sur la composition
du C.A. de Santé Québec, là, qui ne sera pas transitionnel, là, qui va être le
C.A. de Santé Québec pendant les prochaines années, puis c'est eux qui vont...
C'est leurs recommandations qu'on va suivre sur est-ce que ça prend quelqu'un
des régions, est-ce que ça prend quelqu'un de d'autres... Avec d'autres
backgrounds, d'autres expériences?
M. Dubé : Bien, en fait, si
vous regardez l'objectif qu'on a, moi, je pense que, les régions, c'est une
bonne idée, mais je ne voudrais pas dire : est-ce que ça peut être deux
personnes sur 13 qui viennent des régions, parce que, je vous donne un exemple,
moi, j'ai souvent dit que ce qu'on cherche, avec le conseil d'administration,
c'est d'aller chercher où sont les meilleures pratiques qu'on doit implanter...
M. Dubé : ...s'il y a un rôle
au niveau du conseil d'administration, c'est de dire : Par exemple, ce qui
mon expert en ressources humaines qui vient peut-être de l'extérieur du réseau
puis qui se dit : Dans tel ou tel endroit, qu'est-ce qu'on fait en termes
de ressources humaines pour devenir un très bon employeur, etc.? Ça fait que,
je pense, c'est difficile pour moi de dire est-ce que c'est un... pour tenir
compte de nos particularités régionales, est-ce que c'est une ou deux personnes
qui viennent des régions, pas rendu là. Mais je peux vous dire que, quand je
regarde ce que la loi des sociétés d'État nous demande comme représentation
d'équilibre d'indépendants... mais on n'est pas rendu là.
M. Fortin :Oui, mais la loi des sociétés d'État, là, ce n'est pas...
pour l'instant, là, elle ne s'applique pas au réseau de la santé pour
l'instant. Et là ce que vous proposez, c'est que le réseau de la santé, qui
sert tous les Québécois dans toutes les régions, qui doit s'adapter aux
réalités régionales, qui doit s'adapter aux réalités culturelles, qui doit
s'adapter aux réalités des... de plusieurs milieux différents, va juste avoir,
pour l'instant, là, une obligation d'avoir 40 % de femmes, d'avoir une
personne de 35 ans au moins puis d'avoir une personne issue de la
diversité.
Nous, ce qu'on vous dit, c'est qu'il y a
un argument, parce que la réalité de la santé en région, vous le savez, M. le
Président, elle est différente de la réalité d'une offre de santé dans les
grands centres. Puis la réalité d'offrir des soins de santé à la population
autochtone, au Québec, elle est différente d'offrir des soins de santé au reste
de la population. Puis la réalité de s'assurer que les décisions qui sont
prises autour de la table.... qu'il y ait une expertise par rapport à ce qui
est fait dans le milieu universitaire au Québec, c'est quelque chose qui
devrait être considéré également. Donc, est-ce qu'il devrait y avoir un expert
en matière de services sociaux? On a vu tantôt, on parle depuis le début de la
commission, là, on dit : Bien, on ne fait pas toute la place nécessaire
aux services sociaux dans ce projet de loi, est-ce que...
Et ça, on pourrait faire amendement après
amendement, après amendement, là, mais j'essaie de comprendre la vision du
ministre. Pour nous, il y a des choses qui sont incontournables là-dedans. Puis
on n'est pas sur le principe de est-ce que ça prend deux personnes sur 13 qui
viennent des régions, on est plus sur le principe de dire : Bien, il y a
des réalités qui doivent avoir au minimum une voix autour de la table, celle
des régions, celle des autochtones, celle du milieu universitaire, celle des
services sociaux, ça en fait tous partie. Alors, pourquoi on n'inscrirait pas,
dans le projet de loi, tout de suite, là, cette obligation-là? Puis il y en a
d'autres, groupes, là, j'en ai nommé quelques-uns comme ça, là, qui viennent en
tête immédiatement, mais pourquoi ne pas inscrire cette obligation-là?
Hydro-Québec, c'est une autre paire de manches, mais là on parle d'offrir des
soins de santé à la population du Québec, c'est quelque chose que, s'il y a des
têtes dirigeantes qui décident... sans nécessairement pour toutes leurs
décisions, pour plusieurs de leurs décisions, sans nécessairement avoir
l'appui, ou l'accord, ou l'approbation du ministre, de l'Assemblée nationale,
des représentants, de leurs représentants à l'Assemblée nationale, s'il y a
plusieurs décisions qui peuvent être prises par un conseil d'administration
indépendant, bien, il me semble que le moins qu'on peut faire ici, autour de la
table, là, c'est de mettre des balises pour s'assurer qu'il y a du monde qui
sont représentés autour de cette table-là.
M. Dubé : Est-ce que je peux
commenter?
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Je vais juste vous
demander de regarder l'article 1071. On va...
Une voix : ...
M. Dubé : 1071.
M. Fortin :1071.
M. Dubé : 1071. Je vous
parlais d'un comité de transition. Là, on va parler ici d'organisation
transitoire, d'accord? Puis je vous le dis, là : Les dispositions de
l'article 3.1 de la loi sur la gouvernance des sociétés d'État relatif...
tantôt, j'ai parlé des profils de compétence... et d'expérience des membres du
conseil d'administration autres que le président de celui-ci et le
président-directeur général ne s'applique pas lors de la nomination des
premiers membres du conseil d'administration de Santé Québec. Toutefois, le
gouvernement doit, lors de cette nomination, faire en sorte que, collectivement,
les membres possèdent la compétence et l'expérience appropriée dans les
domaines suivants. Et là vous les avez.
Est-ce qu'en ce moment une
représentation... quelqu'un qui a une expertise des besoins régionaux n'est pas
spécifique, là, mais est-ce que ça peut... Ce qu'il faut s'assurer, puis je le
redis, je ne pourrais pas en avoir, admettons que... je ne pourrais pas avoir
quelqu'un qui dit : Moi, je suis le représentant des régions, mais...
M. Dubé : ...je vais perdre
mon indépendance parce que je vais toujours parler de ma région, vous me
suivez? Alors...
M. Fortin :...
M. Dubé : Non, non, puis...
non, non, mais c'est... Je veux juste vous dire que je pense que cette
discussion-là que vous et... qu'on a, c'est justement à 1071 qu'on va l'avoir,
parce que nous, on s'est inspiré de la Loi sur les sociétés d'État, mais on a
dit, particulièrement ici : Voici ce qu'on voudrait pour commencer. Et
c'est pour ça que j'ai référé au comité de transition, parce qu'écoutez, Santé
Québec, ça va être... on ne reviendra pas sur l'objectif de l'échéancier, là,
mais il va falloir que ça commence à quelque part puis que ce conseil
d'administration là fasse une sélection d'un P.D.G., etc., mais je pense que
votre question est pertinente, mais elle devrait être discutée quand on va être
rendu là.
M. Fortin :Bien, je suis d'accord, mais je ne suis pas d'accord, parce
que le 1071, c'est le premier. Dans le premier conseil d'administration, là, il
doit y avoir un expert pour la gestion immobilière, un expert pour les
ressources informationnelles, etc. Ça, c'est le premier conseil
d'administration. Nous, ce qu'on veut, c'est s'assurer, comme à
l'article 31, là, qu'il y aura toujours un membre des comités des usagers,
qu'il y aura toujours, par exemple, quelqu'un autour de la table qui comprend
le milieu universitaire, est-ce que vous comprenez ce que je veux dire? Le
1071, c'est votre transition un peu, là, c'est le premier conseil... ce n'est
pas le comité de transition, je suis d'accord, mais c'est le premier conseil
d'administration. Ça, vous vous donnez des balises minimales pour le premier
conseil d'administration. Puis je la regarde rapidement, là, quand on arrivera
à 1071, on pourra dire : C'est-u les bons profils? Puis c'est des profils
d'expertise, ce n'est pas des profils populationnels, par exemple, comme quand
je vous dis «la population autochtone», ou quand je vous dis «quelqu'un qui
comprend la réalité régionale». Est-ce que votre personne qui comprend la
réalité régionale peut être votre expert en gestion informationnelle?
Absolument, mais je pense qu'on est en droit de s'assurer qu'il y ait d'autres
profils que juste des expertises peut-être traditionnelles de C.A., là, comme
celles nommées au 1071, qu'il y ait des gens qui aient une certaine... soit une
expérience de vie, qui aient un certain background, qui viennent d'une
certaine... d'un certain milieu qui soient autour de la table. Là, ce que vous
nous proposez à 1071, c'est correct, mais ad vitam aeternam, vous me demandez
mon avis, ce serait utile d'avoir... de s'assurer qu'il y ait quelqu'un qui
vient des régions autour de la table, ce serait utile d'avoir quelqu'un qui
représente ou qui est issu de la population autochtone au Québec autour de la
table.
M. Dubé : Ça fait que là, ce
que... Je veux juste bien comprendre votre point, là, puis on n'est pas rendu à
l'amendement, mais je veux comprendre, vous dites : Nous, en sus de ce
qu'on met pour le premier, de façon permanente, d'une façon permanente, c'est
ça que vous me dites, en sus de celui qui représente le comité des usagers, on
devrait avoir quelqu'un pour les régions et quelqu'un pour les affaires
autochtones.
M. Fortin :Bien... Mais quand je regarde le minimum qui est demandé
dans la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, je trouve que, pour Santé
Québec, c'est un minimum. C'est... en fait, ce n'est pas assez pour Santé
Québec. Peut-être que c'est assez pour d'autres sociétés d'État qui n'ont pas
la même mission de services directs à la population que notre réseau de la
santé a. Quand je pense à notre réseau de la santé puis à la différence de
soins qu'on a d'un endroit à l'autre, d'une culture à l'autre, d'un
établissement à l'autre, les établissements universitaires, par exemple, il me
semble qu'on a des réalités différentes qu'on doit entendre, que ce C.A. là
doit entendre.
• (17 heures) •
M. Dubé : Écoutez, c'est un
très bon débat, là, je veux juste... Laissez-moi juste réfléchir à quelques éléments
puis... juste pour vous dire comment on pourrait y réfléchir ensemble, parce
que je pense que c'est un bel exemple, là, de quelque chose qui peut ajouter de
la valeur.
Moi, ce que je veux faire attention, c'est
que les gens qui sont là sont indépendants. Et, quand je dis ça, c'est délicat
un peu, on l'a vu avec des conseils que j'ai connus, à un moment donné, il y
avait, par exemple, je pense à la Caisse de dépôt où il y avait une très forte
présence syndicale. Puis là, à un moment donné, les représentants sur le
conseil d'administration étaient bien plus préoccupés par la question syndicale
que le rendement des... C'est ça que je veux faire attention. Ça fait que je...
C'est parce que la journée qu'on accepte d'avoir identifié, à part les règles qu'on
a à 1071, est-ce que je vais me faire demander d'avoir parce que la...
17 h (version non révisée)
M. Dubé : ...présence
syndicale est forte au réseau de la santé, je devrais avoir un représentant
syndical? Vous me suivez? Là, il va falloir qu'on ait cette discussion-là.
Est-ce qu'on est en train d'ouvrir une porte à des gens qui sont identifiés à
un besoin spécifique? Et c'est ça qu'il faut faire attention avec un conseil d'administration.
¸Ça fait que...
M. Fortin :Je comprends, mais je vous le relance à l'inverse. À l'article 46,
puis je le prends en exemple, là, parce qu'on en a parlé tantôt. Le C.A. de
Santé Québec a la possibilité d'abolir ou, pour utiliser le terme, là, de
mettre fin à l'existence de l'Institut universitaire de cardiologie. Il me
semble que c'est utile d'avoir quelqu'un autour de la table qui comprend le milieu
universitaire.
M. Dubé : Quand vous donnez
cet exemple-là, là, je ne voudrais pas que... En tout cas, je trouve, vous le
donnez souvent, là, mais...
M. Fortin :Non, non, mais vous m'avez dit que c'est le cas.
M. Dubé : Il n'y a tellement
pas...
M. Fortin :C'est le cas.
M. Dubé : Oui, mais... Oui,
mais... M. le député... En tout cas, continuez, là, mais je trouve que dans
votre... Choisissez un autre exemple, s'il vous plaît.
M. Fortin :Bien, honnêtement, M. le ministre, je ne vois pas pourquoi
on irait ailleurs que cet exemple-là, parce que c'est possible de le faire.
Mais ce n'est pas... Dans la nature des choses, mon point c'est de dire :
Il me semble que c'est utile d'avoir quelqu'un qui comprend le milieu
universitaire autour de la table. Parce que le C.A. de Santé Québec gère un
paquet de milieux universitaires.
M. Dubé : ...vous en train de
me dire, là, ce n'est plus uniquement l'usagé, ce n'est plus uniquement la
région.
M. Fortin :Non, non, mais je vous donne des exemples.
M. Dubé : Là, vous me dites
que ça va me prendre un représentant...
M. Fortin :Je vous en ai nommé trois, quatre parce que c'est les
premiers qui me venaient en tête. Mais si vous me dites demain matin il y a un
C.A de Santé Québec qui gère des établissements comme des instituts
universitaires puis qu'il n'y a personne sur le C.A. qui comprend l'université,
j'ai un enjeu.
M. Dubé : Je vais vous
retourner la balle parce que c'est un bon point que vous demandez. Vous en
voulez... Comment... C'est quoi le nombre de personnes que vous voulez sur le
conseil d'administration de Santé Québec?
M. Fortin :Bien, ce n'est pas nécessairement un nombre de personnes,
M. le ministre. Et là vous êtes en train de me dire que... moi, j'ai besoin de
quelqu'un qui gère les ressources informationnelles. On n'est pas en désaccord
avec vous, mais ce que je vous dis, c'est que dans votre composition, à un
moment donné, là, dans ces 13 personnes-là, c'est un minimum d'avoir
quelqu'un qui vient des régions. C'est un minimum d'avoir une personne autour
de la table qui vient des régions. Puis votre expert en ressources
informationnelles, il peut venir des régions. Il est capable de porter deux
chapeaux, là. Mais si vous nous choisissez juste du monde qui viennent de
Montréal, c'est un problème. Ça ne prend pas plus de monde pour faire ça. Si
vous en voulez plus, c'est correct, mais ce n'est pas ça mon point.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Oui. C'est pour ça
que je suis ouvert à avoir cette discussion-là, mais je ne veux pas me
retrouver, quand on aura fini la discussion... Je vais vous revenir en disant :
Je veux juste être sûr que les membres qui sont là sont indépendants et ils
pensent plus large que... de ce qu'où ils viennent. Parce que je rappelle que
10.71, surtout pour le premier, là, puis quand vous dites des gestionnaires...
Non, non, c'est la même... On dit les membres possédant la compétence et l'expérience
dans les domaines suivants. Pourquoi... Puis là j'en prends un facile. Quand on
dit, le septièmement, vérification, performance ou gestion de la qualité ou des
risques, ce qu'on veut, c'est des gens qui connaissent ça, qui ont déjà fait
des tableaux de risque, qui ont déjà dit : Avez-vous pensé que telle
situation pouvait arriver? C'est ça que je veux dire.
Alors là, c'est là que je suis en train de
réfléchir à dire : Est-ce qu'on est rendus aujourd'hui à mettre, en plus
de ça, parce que ça, c'est ce qu'on veut commencer au début, de mettre des gens
qui ont de l'expérience en région, je ne sais pas, en recherche universitaire,
en formation, tout ce que vous demandez? Juste bien y penser. Moi, je m'attendais
que notre comité de transition pouvait nous faire ces recommandations-là. Ça,
je m'attendais à ça. Ça, c'était l'objectif. Est-ce qu'on peut le faire avant?
Je suis en train de réfléchir, là, puis je ne veux pas...
M. Fortin :Non, je... Tu sais, je pense, ça valait la peine de vous
faire réfléchir, disons.
M. Dubé : Bien, c'est
toujours bon.
M. Fortin :Et ayez la réflexion, pensez-y. Revenez-nous, si vous
voulez. Mais moi, comme député de région, là, je serais bien mal placé de vous
dire que je suis d'accord, que moi j'ai approuvé ça puis qu'il n'y a personne
des régions qui se retrouvent autour de la table. J'aurais bien de la misère à
vendre ça à mon monde chez nous.
M. Dubé : Mais est-ce que...
Bon, bien, par exemple, une personne qui serait, selon votre demande, représentant
des régions, O.K., est-ce que c'est un P.D.G. de CISSS ou de CIUSSS?
M. Fortin :Non, pas nécessairement. Mais je ne veux pas... Quand je
vais regarder, là, quand on va regarder la liste du premier C.A. ou de n'importe
quel C.A. dans 10 ans, là... On va s'asseoir... Je vous ai dit, j'irais
vous voir à votre cabane à sucre dans 10 ans, là, on s'assoira, on fera un
petit débriefe de tout ça puis on se dira...
M. Dubé : En autant que vous
apportiez votre sirop à vous, là, oui, oui.
M. Fortin :Oui, vendu. Mais...
M. Fortin :...on va regarder tout ça, puis je ne voudrais pas qu'on
regarde la liste du Conseil de direction de Santé Québec à ce moment-là, là,
puis que je voie juste Montréal, Montréal, Montréal, parce que je le sais que
ça va dire aux gens dans ma région, aux gens dans votre région, M. le
Président, puis à d'autres régions qu'il y a une perspective qui manque autour
de la table.
M. Dubé : Ça, je ne peux pas
être contre le principe de ce que vous dites. J'essaie juste de voir comment je
garde l'indépendance. C'est ça que je disais tout à l'heure et c'est pour ça
que je voudrais peut-être y réfléchir un peu, là. Puis vous pouvez... je vous
sais assez professionnel, là, vous pouvez le mettre soit dans 31 ou dans un
autre, soit un amendement, mais je voudrais... je ne voudrais pas vous dire non
trop vite, mais, en même temps, je veux juste bien comprendre toutes les
implications que ça a.
M. Fortin :O.K.. Pensez-y, je vais y penser. Je pense qu'il y a
d'autres collègues qui ont quelque chose autour de la table, puis on s'en
reparle.
M. Dubé : J'apprécie,
j'apprécie beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
:Le député de Rosemont m'avait demandé
la parole. Par la suite, je la donnerai au député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Marissal : Oui, c'est un
gros morceau, 30, là. D'abord, comité de transition, c'est le projet de loi
plus loin, ça, dans 15?
M. Dubé : Il ne l'était pas
officiellement, mais il va y avoir un amendement, c'est ça que je voulais
répondre.
M. Marissal : Puis, le comité
de transition, on déterminera, à ce moment-là... Bien, je ne l'ai pas vu,
l'amendement, puis il n'est peut-être même pas écrit, là, mais il déterminera
qui est sur le comité de transition, quel est son mandat, quelles sont ses
échéances, à qui il s'en remet, tout ça.
M. Dubé : Oui, oui, c'est ça
qu'il faut que ça... Bien, c'est ça. Est-ce que j'ai...
M. Marissal : Bien, c'est
parce que c'est comme la pièce manquante, là.
M. Dubé : Je n'aime pas ça
dire oui à tout ce que vous me demandez, ça fait que je vous dis...
M. Marissal : Ça n'arrive
jamais, ça.
M. Dubé : Mais non, mais
sérieusement, M. le député, c'est à ça que ça sert, un comité de transition. Ça
fait qu'on va mettre...
M. Marissal : Oui, bien, très
sérieusement, parce que c'est comme la pièce manquante ici, là.
M. Dubé : Oui. Puis
d'ailleurs, d'ailleurs, je pense qu'on l'a reconnu, lorsqu'on a déposé, que le
comité... D'ailleurs, je me demande si n'est pas Mme Castonguay, dans sa
présentation, qui avait dit que la transition, c'était ce qu'il y avait le plus
important. Puis, à ce moment-là, j'avais dit : On va définir un comité de
transition. Ça fait que, je pense, c'était un des amendements qui est soumis,
là.
M. Marissal : O.K. Là, on a
le même problème que tantôt, là, avec les articles subséquents. Là, si je vous
parle de 1071, on n'est pas rendu tout à fait à 1071, là, pas tout à fait.
M. Dubé : Mais on a en fait
tellement d'avance qu'on va finir par tous les avoir vus.
M. Marissal : Il faut juste
essayer...
M. Dubé : Je suis confiant.
M. Marissal : C'est bien. Je
suis à la même place que le député de Pontiac sur la nécessité d'avoir des gens
des comités des usagers, ça, ça ne fait aucun doute en ce qui me concerne. Je
ne sais pas si votre comité de transition aura des demandes particulières ou
des balises très, très, très... un cadre à suivre puis qu'on les mettra
là-dedans, je ne le sais pas. Personne ne peut être contre l'indépendance d'un
membre d'un conseil d'administration, mais qu'il soit nommé par le
gouvernement, ce n'est pas toujours le plus grand gage d'indépendance non plus,
je vous soumets ça humblement. Par ailleurs, vous disiez, tout à l'heure, qu'à
la Caisse de dépôt, si j'ai bien compris, le conseil d'administration s'était
retrouvé noyauté par des instances syndicales.
M. Dubé : Je n'ai pas dit ça
comme ça, je vais... Parce que j'ai eu la chance de présenter au conseil où ça
avait été réglé il y a plusieurs années. Il y avait des membres très influents
de grandes centrales qui étaient là, puis les discussions des fois ne portaient
plus sur la raison d'être du conseil, et on a décidé de... ça a été changé
avant mon arrivée. Mais je donnais cet exemple-là comme d'autres types de
représentants qui doivent être indépendants, de s'assurer qu'on répond à la
mission de l'organisation.
• (17 h 10) •
M. Marissal : O.K. Bien, pour
fin de transcription, noyauter était le temps que j'ai utilisé et pas vous, et
je le retire, c'était peut-être trop fort. Il y avait une trop grande
représentation d'un groupe particulier, et vous aviez identifié, à ce moment-là,
les syndicats.
M. Dubé : Que des gens, à ce
moment-là, au conseil avaient décidé de modifier pour des raisons évidentes.
M. Marissal : O.K., O.K.
Parce que, quand je regarde, là, les spécifications, là, qui apparaissent déjà
à 1071, je ne vois personne des syndicats, ça, ça va de soi, mais de toute
façon ce n'est pas tellement ça qui compte, mais je ne vois surtout personne
des travailleurs de la santé, du réseau. Parce que gestion de la santé, ce
n'est pas prestation de service. Ça fait que je vous soumets ça aussi, là. Tu
sais, un travailleur ou une travailleuse du réseau de la santé peut-être
syndiqué, et à plus forte raison, généralement, ils le sont, mais ça ne fait
pas des représentants syndicaux, ça fait des représentants du réseau de la
santé. Et je vois mal comment on ne pourrait pas en avoir quelques-uns, je vois
mal...
M. Dubé : Oui, mais il va
falloir qu'on ait une bonne discussion sur le rôle d'un conseil
d'administration, M. le député, parce que je le dis, là, avec beaucoup
d'humilité...
M. Dubé : ...j'ai été sur
plusieurs conseils. Puis ce n'est pas parce que je suis sur un conseil
d'administration qu'un employé de Cascades siège sur le conseil
d'administration. Vous me suivez? Le rôle de l'employé comme employé, son rôle
n'est pas d'être sur le conseil d'administration. Ce qu'on veut, c'est des gens
qui connaissent les ressources humaines, qui savent les problèmes de ces
employés-là.
M. Marissal : Bah! Un
n'exclut pas l'autre. L'un n'exclut pas l'autre.
M. Dubé : Non, mais moi,
j'ai... Non, non, mais, écoutez, quand on dit des membres indépendants, il faut
qu'il y ait des gens qui soient indépendants de leur rôle dans l'entreprise.
C'est pour ça que quand vous me dites qu'il n'y a pas de... Il n'y a pas
d'employés qui est là, il faut qu'il soit dans un rôle... En tout cas, moi, je
ne pense pas qu'on...
M. Marissal : L'employé
ou le représentant du secteur de la santé.
M. Dubé : Ah! Bien là...
M. Marissal : Ce n'est
pas la même chose que des gestes...
M. Dubé : Ça, c'est une
chose. C'est très différent qu'un employé, comme... C'est parce que peut-être
j'ai mal compris ce que vous me dites. Je ne vois pas d'employés.
M. Marissal : Non. Je me
suis peut-être mal exprimé. J'ai dit travailleur de... Ça peut être
représentant du secteur de...
M. Dubé : O.K. O.K.
M. Marissal : À ce
moment-là, ça peut même être un prof émérite en soins infirmiers de
l'université qui vient du réseau.
M. Dubé : Effectivement,
ou quelqu'un qui a des grandes connaissances en ressources humaines dans le
domaine de la santé. Puis il y en a qui ne sont plus employés du réseau mais
qui sont reconnus pour avoir une grande expertise là-dedans.
M. Marissal : Oui. Vous
avez eu des discussions avec des comités d'usagers?
M. Dubé : Sur ça?
M. Marissal : Entre
autres, sur la représentation.
M. Dubé : Non. Et ce
qu'on... Ce qu'on a eu jusqu'à maintenant avec les comités d'usagers durant les
derniers mois, c'est plus... Ce qu'on va arriver, comme amendement, c'est, je
l'ai dit un peu plus tôt, sur comment s'assurer que, oui, on veut un comité
d'usagers par établissement, mais que si une demande nous est faite pour avoir
les sous-comités, on va répondre à ça. C'est ça qu'on regardera dans les
amendements demain.
M. Marissal : Mais vous
n'avez pas ouvert la discussion sur le c.a. comme tel.
M. Dubé : Non, parce
qu'on est... Comme j'ai expliqué tantôt au député de Pontiac, moi, je pense...
Je ne veux pas mettre la charrue devant les bœufs avec le comité de transition,
mais on pourrait... On pourrait avoir cette discussion-là.
M. Marissal : O.K.
L'article 3.1 de la Loi sur les sociétés d'État ne s'applique pas. Il se
lit ainsi : «Les membres du conseil d'administration d'une société autre
que le président de celui-ci et le président-directeur général sont nommés par
le gouvernement en tenant compte des profils de compétence et d'expérience
approuvés par le Conseil. La durée de leur mandat ne peut excéder quatre ans.»
Bon, je comprends que ça ne peut pas s'appliquer parce qu'ils ne peuvent pas
être approuvés par un conseil qui n'existe pas encore, là. Je crois comprendre
que c'est pour ça que 3.1, ça ne s'applique pas. Et 3.3 «Le président-directeur
général d'une société est nommé par le gouvernement sur la recommandation du
conseil d'administration.»
M. Dubé : Je pense...
Parce que je n'ai pas de loi devant moi...
M. Marissal : Non, non,
je vous en prie. 3.3. «Le président-directeur général d'une société est nommé
par le gouvernement sur la recommandation du conseil d'administration, en
tenant compte du profil de compétence et d'expérience approuvé par le conseil.»
Encore là, ça ne s'applique pas. Donc, qui nomme le premier directeur général?
C'est le comité de transition ou c'est le gouvernement?
M. Dubé : C'est au
gouvernement.
M. Marissal : Le
gouvernement.
M. Dubé : Oui. En fait,
comme ça fonctionne habituellement... Habituellement, avec beaucoup de
délicatesse, c'est vraiment le conseil d'administration qui nomme le P.D.G.,
mais avec ou sans recommandation du gouvernement. C'est comme ça que ça
fonctionne. Et c'est pour ça qu'il est important de nommer le conseil avant. Il
y a... Écoutez, tu ne peux pas... Tu ne peux pas dire : Je vais arriver
avec un P.D.G. qui n'a pas eu de discussion au niveau du conseil
d'administration. Ça fait que si on veut faire les choses dans l'ordre, ça va
être le conseil d'administration qui va être mis en place. Est-ce qu'il sera
complètement nommé? Est-ce que les treize membres ou le nombre qu'on conviendra
sera tous nommé? Peut-être pas, mais il devrait y avoir au moins le président
du conseil et quelques personnes clés qui pourraient travailler avec le comité
de transition pour... Je vous donne un exemple pour vous donner un exemple,
donner un mandat pour chercher le président-directeur général, qu'il soit à
l'interne ou à l'externe, ce genre de discussion là.
M. Marissal : C'est bon.
M. Dubé : C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Bien,
la discussion est très intéressante sur la représentativité du C.A. Par rapport
à la réalité du réseau, là, moi, je voulais appuyer le point de vue de mon
collègue de Pontiac dans la mesure où je comprends qu'on cherche des gens qui
ont un certain... certaines compétences puis qui sont identifiés à l'article
que vous avez mentionné tout à l'heure, là, mille quelque chose, mais une compétence
sur la compréhension, là, des besoins du territoire en matière de... des
différents territoires en matière de soins de santé est quand même pertinente à
considérer. Je ne sais pas si on peut l'ajouter, là, dans l'article en
question. Non seulement, donc...
M. Dubé : Vous parlez
de...
M. Dubé : ...1071 ou de...
M. Arseneau : C'est
l'article 1071, c'est ça. Parce qu'on parle de gestion de la santé.
M. Dubé : Mais là, 1071, je
le rappelle, on parle du premier conseil, hein, ce n'est pas nécessairement ce
qui devrait... Parce que le député de Pontiac l'a bien identifié. 1071,
c'est : le premier conseil doit avoir ça au minimum, et 30... pardon,
celui où on disait que ça prend un comité des usagers, c'est 31, ça, c'est à
long terme. Vous me suivez? C'est une différence importante, là.
M. Arseneau : Est-ce que...
C'est ça que j'essayais de voir parce qu'à quelques questions posées par mes
collègues vous avez dit : Bien, on peut en discuter. Est-ce qu'on en
discute maintenant ou on reporte la discussion à plus tard sur la composition
du conseil d'administration à venir passé la mise en œuvre? En d'autres mots,
les critères qui vont... qui sont identifiés au 1071, c'est ça, est-ce qu'ils
peuvent complètement disparaître? Ou, quand vous parlez du conseil... du comité
de transition, est-ce qu'il va faire des recommandations qui pourraient
différer grandement de ce qu'on a déjà dans l'article de la loi?
M. Dubé : Je pense qu'ici...
Non, moi, ce que... On va garder ça simple, parce que je vous ai référé à 1071
pour dire : Il faut qu'il y ait un départ, il faut qu'il y ait une ligne
de départ. Ligne de départ, nous, c'est la recommandation. Si, quand on sera
rendus à 1071, vous dites : Sur la ligne de départ, j'en voudrais un ou
deux de plus, bien, ça sera une proposition que vous pourrez faire. Nous, s'il
n'y a pas de changement dans vos demandes, à 1071, c'est ce qu'on va dire au
comité de transition parce qu'on veut... puis j'ai expliqué tantôt, je veux
avoir un conseil d'administration qui soit... pour aller premièrement chercher
le P.D.G.. C'est la première chose qu'il faut faire. Ça, c'est pour 1071, mais
on n'en est pas là aujourd'hui.
Je pense que la question qu'on a
aujourd'hui, qui vient du député de Pontiac, c'est : Est-ce qu'à part d'un
représentant des usagers il y aurait un minimum qu'il devrait y avoir? Puis,
moi, la réflexion que je dois avoir dans les prochaines heures, c'est de
dire : Si on commence à faire ça, ce qui est... je n'ai pas dit que j'étais
contre, mais je veux savoir qu'est-ce que ça implique au niveau du nombre,
parce que, là, s'il faut que j'aie des gens, puis dépendamment est-ce que mon
représentant qui a une connaissance des régions, il est considéré comme
indépendant... je suis tenant avec ça, là, mais, je pense, vous comprenez ce
que je veux dire, il faut que je m'assure que, quelqu'un qui serait vu comme
représentant ou qui a l'expertise d'une gestion d'un réseau, est-ce qu'il perd
son indépendance ou on va le voir comme un expert en finance comme 1071, vous
comprenez? Oui? Alors, c'est ça.
M. Arseneau : Justement, la
notion d'indépendance, je pense qu'on comprend ce que vous voulez dire puis on
y souscrit, mais est-ce que c'était, d'ailleurs, écrit quelque part, là? Je ne le
vois pas... Ce n'est pas défini nulle part.
M. Dubé : Bien, c'est parce
qu'il faut respecter les sociétés... la loi sur les sociétés d'État, qui dit
qu'il doit y avoir un nombre de membres indépendants.
M. Arseneau : O.K. O.K. Donc,
on n'a pas à le répéter ici parce que ça fait déjà partie d'une autre loi.
M. Dubé : Bien, je ne pense
pas que...
M. Arseneau : O.K.
M. Dubé : À moins que vous y
teniez absolument, là, mais je pense...
M. Arseneau : Bien, des
fois... des fois, c'est mieux d'avoir la ceinture et les bretelles, mais, dans
ce cas-là, je n'insiste pas.
M. Dubé : Je n'aurais pas dû
dire ça, là.
M. Arseneau : Mais, pour
revenir à l'article 30, donc, on est ouvert à la discussion pour donner un
cadre plus précis que celui-là pour la composition éventuelle du C.A., non
seulement le nombre, mais...
M. Dubé : Non...
M. Arseneau : Pas tout.
M. Dubé : ...faites-moi pas
dire ce que je n'ai pas dit, là.
M. Arseneau : O.K. Bien, je
veux le comprendre, alors.
• (17 h 20) •
M. Dubé : Moi, j'ai dit...
j'ai dit que 13, après de longues discussions, après regarder les meilleures
pratiques, les conseils d'administration, à un moment donné, le nombre optimal,
impair, c'est 13.
M. Arseneau : D'accord.
M. Dubé : Est-ce que, quand
on aura la discussion... Alors, on pourra décider qu'on suspend parce que...
Regardez, là, de 30 à 36, là, on pourrait tous les regarder puis dire :
Voici ce qu'on a à décider sur le conseil d'administration. C'est assez clair,
ça. On pourrait décider aussi, puis je vous dis ça comme ça, de regarder tout
ça, puis il est 5 h 20 ce soir, là, hein, puis de se donner qu'on
revient demain matin un par un. Parce que je reviens sur le commentaire que
quelqu'un a fait aujourd'hui : Est-ce que, des fois, de le regarder en
bloc, ça pourrait aider? Moi, je pense qu'il faudrait peut-être dire :
Est-ce que... Toute la composition et le fonctionnement du conseil, habituellement
ce n'est pas compliqué, mais le point du député de Pontiac est bon. Si on se
dit : Pensons-y jusqu'à demain, prenons peut-être quelques minutes si le
président est d'accord, on va regarder les autres éléments, parce qu'après ça
on tombe sur les fonctions et pouvoirs de... En tout cas, moi, je fais ça comme
suggestion.
M. Fortin :Peut-être que ça... pour alimenter notre réflexion après
18 heures, là...
M. Fortin :...Quand je pense aux conseils d'administration en ce
moment, là, des CISSS et des CIUSSS... En fait, je vais prendre le mien, chez
nous, parce que le connais mieux que les autres, O.K.?
M. Dubé : Oui, oui, oui. Là,
vous parlez de l'établissement lui-même?
M. Fortin :Oui.
M. Dubé : O.K., O.K.
M. Fortin :Puis, ici, je comprends que ce n'est pas la même affaire,
là, ce n'est pas la même chose, mais de toute évidence, dans le conseil
d'administration, en ce moment, du CISSS de l'Outaouais, là, il y a des profils
comme ceux nommés à l'article 10.71 qui sont recherchés, des profils
d'expertise, disons.
M. Dubé : C'est exactement
ça.
M. Fortin :Mais, en même temps, en ce moment, là, il y a aussi, il y a
aussi, si je ne m'abuse, une obligation d'avoir quelqu'un qui vient de chaque
RLS, si je ne m'abuse, alors... Ou il y a... Du moins, si ce n'est pas une
obligation, là, il y a une très, très forte... bien, il y a une présence d'une
personne de chaque RLS, est-ce qu'elle est dans la loi, là, je ne suis pas
certain. On pourra le retrouver, là.
M. Dubé : On va le regarder.
Je vais demander...
M. Fortin :Mais c'est le Genre de choses. Est-ce qu'on est capables
d'avoir un expert en gestion informationnelle qui vient d'une région? Est-ce
qu'on est capables de cocher deux cases avec la même personne autour de la
table pour ne pas augmenter votre chiffre de 13? Vous comprenez ce que je veux
dire?
M. Dubé : Très bien.
M. Fortin :Je ne cherche pas à juste augmenter le nombre de gens que
vous mettez, mais d'avoir des balises supplémentaires pour s'assurer d'une
représentativité.
M. Dubé : Ça, c'est un très
bon... en tout cas, vu qu'on est dans une discussion, là, puis on n'est pas
pris dans les minutes à respecter parce qu'on se réchauffe, là, ça, c'est bon,
ce que vous dites. Parce que ceux qu'on nomme en ce moment dans les conseils
d'administration, dans le... la mouture actuelle, souvent, parce que moi je les
autorise, toutes les nominations aux conseils, c'est le rôle du ministre en ce
moment, hein?, c'est ça, je m'assure le plus souvent possible de dire :
O.K., je vais nommer... Je prends l'exemple le plus facile, là, on nomme
quelqu'un qui est un CPA ou un comptable pour répondre à l'exigence financière,
mais on dit : oh! En plus, cette personne-là a déjà géré des ressources
humaines, exemple, ça fait que, là, on est contents parce qu'on coche deux
cases en même temps et, ça, on le fait souvent lorsqu'on autorise des...
Là, je trouve ça intéressant, ce que vous
dites, parce que, moi, je reviens souvent avec ça, mais l'efficacité au niveau
du conseil, pour moi, c'est majeur.
M. Fortin :...je ne veux pas vous enlever de l'efficacité au niveau de
l'expertise pour ajouter autre chose. Mais il y a des experts en ce moment, là,
qui, à l'intérieur de chaque conseil d'administration, représentent une tranche
bien arrêtée de la population. Par exemple, chez nous, dans le CISSS de
l'Outaouais, il y a une personne qui est là parce qu'il y a des établissements bilingues,
pour représenter la communauté anglophone. Donc, c'est le genre de ce genre de
trucs auxquels on peut penser pour le C.A. de Santé Québec, c'est-à-dire :
mais, cette personne-là, elle remplit un... elle a un autre chapeau en même
temps, là, elle n'est pas là juste pour représenter une communauté bien
particulière, elle est là parce qu'elle a aussi une expertise en gouvernance.
M. Dubé : Ce qui est
intéressant, puis je vais y réfléchir, avec ce que vous venez de dire, c'est
peut-être plus au niveau du comité de transition qu'on pourrait mettre
certaines exigences, de dire : des personnes qui pourraient être au
conseil devraient avoir une expertise sur la région ou je ne sais pas, là, je
vais... Si vous avez des suggestions à me faire.
M. Fortin :Bien, regardez, puis là, je vous le dis pour que vous
l'ayez en tête, puis je ne vous dis pas que ça prend tout ce monde-là, là, mais
quand je regarde le C.A., par exemple, du CIUSSS de la Capitale-Nationale, là,
vous avez un... Dans vos membres indépendants, vous avez quelqu'un qui est là
pour la gouvernance en... La compétence de gouvernance en éthique, compétence
en gestion des risques, finance, comptabilité, quelqu'un qui est là pour les
ressources immobilières et informationnelles, quelqu'un qui est là pour la
vérification de la performance, quelqu'un qui est là pour des organismes
communautaires, la protection de la jeunesse, la réadaptation, la santé
mentale, les services sociaux, vous avez des membres désignés universitaires
puis après ça vous avez les membres désignés, là, du CMDP, et tout le reste,
là. Mais vous avez des gens qui sont là, qui n'amènent pas juste l'expertise
qui est nommée au 10.71, mais qui amènent la connaissance d'un besoin
particulier du réseau de la santé. Donc, c'est le genre de chose que je pense
qu'il faut considérer dans... Quand on parlait de la population autochtone,
tantôt, c'est un besoin bien particulier du réseau de la santé, etc.
M. Dubé : Mais, mon point,
puis, je pense, si on se dit jusqu'à demain parce qu'on va pouvoir continuer
cette discussion-là, je vous dis juste : est-ce que c'est dans la loi ou
c'est dans un comité de transition qui dirait : Voici ce que Santé Québec
doit suivre? C'est juste ça que je dis. C'est juste ce que je dis, qui peut
peut-être faciliter la...
M. Dubé : ...d'arriver à ce
qu'on veut faire.
M. Fortin :Pensons-y.
M. Dubé : Oui... Et qu'est-ce
que vous... Puis là je le dis comme il faut : Pour le temps qu'il nous
reste, est-ce qu'on pourrait peut-être juste... Parce que c'est une bonne... Il
est important, le conseil d'administration, là. On pourrait-u, M. le Président,
dire qu'on suspend l'article par article puis qu'on passe ce bloc-là?
Le Président (M. Provençal)
:Vous voulez dire, avoir une
discussion générale sur les articles?
M. Dubé : Oui, parce que
moi... premièrement, ça nous permettrait d'avoir cette discussion-là puis de
profiter que... Puis ce n'est pas bien loin de 36, là. On pourrait les regarder
rapidement puis...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour suspendre
l'article 30? Consentement. Et là on va avoir une discussion générale des
articles 31 à 36.
M. Fortin :...je suggérerais, M. le Président, peut-être suspendre, si
les collègues sont d'accord, les 30 et 31, qui sont la composition du C.A. Et,
à partir de 32, je vous dirais que c'est...
M. Dubé : C'est mécanique.
M. Fortin :Oui, c'est ça, c'est moins sur les personnes autour de la
table que...
M. Dubé : ...encore mieux. On
pourrait même régler ceux-là, si...
M. Fortin :Je vous suggérerais de suspendre 30 et 31 puis de regarder
le reste.
Le Président (M. Provençal)
:J'accepte, d'emblée, votre
suggestion. Alors, consentement pour suspendre 30 et 31. Consentement. 32.
M. Dubé : 32. J'y vais?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, pour qu'on puisse en discuter.
M. Dubé : O.K. Bien, avec
plaisir, ça va me faire plaisir. Très bonne suggestion, d'ailleurs.
Le Président (M. Provençal)
:...en fait, là, ça va être de 32 à
36.
M. Dubé : Ça fait que je lis
l'article 32, puis on a suspendu 30 et 31, c'est ça?
Le Président (M. Provençal)
:Mais on ne votera pas 32
immédiatement, là. Ce que j'ai compris, c'est que vous vouliez discuter
globalement 32, 33, 34, 35 et 36. Par la suite...
M. Dubé : ...pu le voter, là.
À moi que j'aie mal compris ce que le député de Pontiac... Parce que prenons
l'exemple de 32, M. le Président. Je vous dis ça, faisons-le, puis discutons,
après, puis vous allez voir que c'est très mécanique, là, 32 à 36. Puis on
pourrait décider que, pour se réchauffer, on sera prêts, demain, à revenir à...
M. Fortin :...d'accord avec vous, M. le ministre, on peut le regarder
puis on reviendra à la fin, là.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Alors, on y va, article par
article, à partir de 32 jusqu'à 36. M. le ministre.
M. Dubé : Excellent, merci de
votre ouverture à tous. Alors, l'article 32 se lit :
«Toute vacance parmi les membres du
conseil d'administration de Santé Québec est comblée suivant les règles de
nomination prévues à leur égard.
«Constitue notamment une vacance l'absence
à un nombre de séances du conseil d'administration déterminé par le règlement
intérieur de Santé Québec, dans les cas et les circonstances qui y sont
indiqués.»
Alors, le commentaire. Cet article prévoit
les règles pour combler une vacance parmi les membres du conseil. De même, il
indique que l'absence d'un certain nombre de séances de conseil
d'administration constitue une vacance. Et ça, je peux vous dire que c'est très
standard pour tous les conseils d'administration. Alors, je laisse l'opposition
commenter, au besoin, là.
M. Fortin :...ce que vous nous dites, c'est que le C.A. va avoir des
règles de nomination, qu'il va lui-même constituer, là?
M. Dubé : Des règles de
nomination...
M. Fortin :Voilà.
M. Dubé : ...mais aussi des
règles de présence, entre autres, d'absence. Il y a neuf réunions du conseil
dans l'année, vous en manquez trois, bien, la quatrième, on vous remplace.
M. Fortin :Je ne sens pas le besoin de débattre les règles de
nomination internes, là, du C.A. de Santé Québec, du moins, de mon côté.
• (17 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il des interventions sur
l'article 32? S'il n'y a pas d'intervention à l'article 32, est-ce que
l'article 32 est adopté?
M. Fortin :Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté, merci. Article 33.
M. Dubé : Très technique
aussi. L'article 33 se lit comme suit, attendez, excusez-moi :
«Le quorum aux séances du conseil
d'administration de Santé Québec est constitué de la majorité de ses membres,
incluant le président du conseil ou le président et chef de la direction.
«Les décisions sont prises à la majorité
des voix exprimées par les membres présents.»
Commentaires. Cet article prévoit le
quorum aux séances du conseil d'administration, soit la majorité des membres.
Il précise que les décisions sont prises à la majorité des voix exprimées par
les membres qui sont présents. D'ailleurs, je ferai remarquer que vous le
faites très bien. Quand vous n'avez pas besoin de vous impliquer, vous vous
abstenez. Et c'est un peu pour ça qu'on discutait, tout à l'heure, que ça nous
prend un nombre impair, parce que, de préférence, on aime mieux ne pas faire
intervenir le président du conseil, pour qu'il garde son maximum
d'indépendance. Alors, encore une fois, c'est une règle assez technique, là,
pour ceux qui connaissent un peu les conseils d'administration.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : ...une petite
question là-dessus. 33, comme le précédent, on dit que c'est des règles assez
standards. Est-ce que ces règles-là ne sont pas prévues à la Loi sur les
sociétés d'État, déjà, ou est-ce qu'on...
17 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...je crois que... C'est
où?
Une voix : ...
M. Dubé : Ah! j'ai ma
réponse.
M. Arseneau : C'est quoi?
M. Dubé : La réponse, c'est
que, s'ils étaient là, on ne les aurait mis. Alors, c'est ça, la réponse.
M. Arseneau : O.K. D'accord,
c'est ce que je voulais vérifier. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions
sur...
M. Dubé : Mais on est tous
les deux surpris que ça ne le soit pas ça, alors on améliore...
M. Arseneau : Oui, c'est ça,
on est tous les trois surpris.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 33?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 33 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Article 34.
M. Dubé : 34, merci, M. le
Président : «Le conseil d'administration de Santé Québec peut siéger à
tout endroit au Québec.» Cet article prévoit que le conseil d'administration
peut siéger à tout endroit au Québec.
M. Fortin :Est-ce que c'est en accord avec la loi sur la capitale
nationale, ça? Est-ce qu'il y a des règles de rencontres dans la loi sur la
capitale nationale, non?
M. Dubé : Quand on a eu... On
a eu deux discussions qui se sont rapportées après... là, il faut revenir un
pas en arrière, là, je m'excuse. On a dit que le siège social était à Québec,
dans la capitale... Oui, on a eu cette discussion-là.
M. Fortin :On a-tu eu cette... Je sais qu'il y a des gens qui avaient
fait une représentation pour que ce soit à l'extérieur de Québec.
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :Mais ça, je me souviens de ça, mais je me... C'est
peut-être moi qui l'a manqué, celle-là, là, mais...
M. Dubé : Je ne pense pas, je
pense, vous étiez... en tout cas. Mais on l'a...
M. Fortin :Non, non, j'étais peut-être absent d'esprit, là, disons,
mais bon.
M. Dubé : Je n'irais jamais
là, M. le député. On peut-u juste vérifier qu'on l'a passé, ça? Il me semble
que c'est fait, ça. Attendez.
Des voix : ...
M. Fortin :Le siège social, d'accord, doit être à Québec.
M. Dubé : Doit être à Québec.
M. Fortin :Ça, c'est une chose. Oui, ma collègue a raison, c'est à l'article 22,
et donc vous avez raison. Mais les rencontres du C.A., est-ce qu'elles doivent
être à Québec comme tel?
M. Dubé : Bien, là, je vais
vous donner encore un exemple que je connais mieux. Vous avez un siège social
de la Caisse de dépôt qui est à Québec, mais les réunions du conseil ne sont
pas nécessairement à Québec. Bon, maintenant... et c'est pour ça, maintenant...
Là, vous me dites : Est-ce que l'article 33... pas vrai, 34, je m'excuse,
répond aux exigences de la capitale nationale? Bien là, je peux vous dire que l'on
va vérifier, parce que je ne le sais pas. Je sais que ça répond aux exigences
de la capitale nationale pour le siège social, ça, on a discuté ça, mais
pour...
M. Fortin :Mais, à l'aube d'une élection partielle dans Jean-Talon, je
suis sûr que votre formation politique ne voudrait pas faire un faux pas envers
la capitale nationale.
M. Dubé : Non plus. On va
dire ça comme ça, c'est correct?
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'article... Oui.
M. Fortin :J'aimerais avoir la précision quand même, là, avant de
procéder.
M. Dubé : Oui, oui, moi
aussi, parce ce que...
Le Président (M. Provençal)
:O.K.
M. Dubé : Est-ce qu'il y a d'autres
questions... Est-ce que c'est long, obtenir la réponse? Ou, si vous aimez mieux
qu'on diffère, là...
Le Président (M. Provençal)
:Bien, on... Votre groupe pourrait
nous dire si ça demande un temps de réflexion qui va outrepasser le 16... 18 heures.
Oui. Me Paquin, selon vous, est-ce qu'on doit suspendre cet article 33
pour pouvoir aller chercher l'information, pour vous donner le temps
nécessaire?
M. Paquin (Mathieu) : 34, M.
le Président, mais, oui, ça permettra de passer à 35 et 36 le temps qu'on fasse
la vérification.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour suspendre l'article 33...
M. Dubé : Est-ce que... Juste
pour que nos légistes vérifient, moi, je veux... Maintenant qu'il y a
énormément de conseils d'administration qui se tiennent de façon...
M. Fortin :Virtuelle.
M. Dubé : ...virtuelle, là...
Je veux juste qu'on règle ça en même temps aussi, là, parce que... Vous me
suivez? Je pense que votre demande est légitime, mais...
M. Fortin :On peut avoir une ouverture pour le virtuel, là, pour que
certains membres puissent participer. Vous l'avez déjà.
Une voix : On l'a à 35, là.
M. Fortin :Oui.
M. Dubé : Bien, c'est ça.
O.K. Alors, on le diffère, puis on verra si on a une réponse, à moins qu'on ait
une réponse tout de suite...
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, est-ce qu'on suspend
toujours l'article 34? C'est à votre suggestion
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
M. Dubé : On pensait que vous
aviez eu la réponse en attendant.
M. Paquin (Mathieu) : Non.
Le Président (M. Provençal)
:Non. Alors, consentement pour
suspendre l'article 34? Consentement.
M. Dubé : 35, mais c'est...
justement, c'est : «Sauf»... je lis 35, pardon, je veux juste m'assurer
que j'ai la bonne version ici. L'article 35 : «Sauf disposition
contraire du...
M. Dubé : ...le règlement
intérieur de Santé Québec, les membres du conseil d'administration peuvent, si
tous sont d'accord, participer à une séance du conseil à l'aide de moyens
permettant à tous les participants de communiquer immédiatement entre eux. Ils
sont alors réputés être présents à la séance. Et ça, je peux vous dire que
c'est très standard.
Mme Setlakwe : ...même avec
le bémol du début?
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :...le bémol du début fait essentiellement... dit
essentiellement que Santé Québec peut décider du contraire.
M. Dubé : Quel...
Excusez-moi.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de Mont-Royal-Outremont,
faites-nous un petit topo, là, de la bémol, s'il vous plaît.
Mme Setlakwe : Certainement.
C'est, sur le principe, on est tous d'accord que, maintenant, les réunions
peuvent se tenir en virtuel. Et là on dit au début... ou dans les premiers mots
du libellé, «sauf disposition contraire du règlement intérieur de Santé
Québec». Donc, le règlement intérieur pourrait ne pas l'autoriser ou dire le
contraire.
M. Dubé : Je vais vous donner
un exemple. On ne l'a pas fait encore, le règlement intérieur de Santé Québec.
On va... Moi, j'ai dit qu'on donnerait des grands paramètres, un peu, faire le
lexique, là... pas le lexique, mais la table des matières. On a dit qu'on
allait faire ça. Il y a, actuellement, il y a une disposition pour dire :
Vous ne pouvez pas, vous connaissez sûrement ça, vous ne pouvez pas demander à
un conseil de siéger à moins d'un avis de trois jours d'avance. Ça, ça
peut-être une disposition du conseil. Il faut que tous les membres soient
d'accord à lever cette disposition-là. Moi, je pense que c'est dans ce cadre-là
qu'elle est, la disposition... parce que ce serait trop...
Mme Setlakwe : ...c'est toute
la cuisine, là.
M. Dubé : C'est la cuisine.
La cuisine peut inclure... Je vous donne cet exemple-là de ma petite
expérience. C'est que vous dites : Écoutez, actuellement, pour donner le
temps de préparer les documents, que les membres du conseil puissent... il y a
un minimum de trois jours entre une convocation de conseil et la séance même du
conseil. Mais, des fois, il y a une urgence, puis il y en a toujours des
conseils qui disent : C'est quoi, l'urgence...
Mme Setlakwe : Juste sur la
participation, selon moi, ici, c'est juste le mode de participation. Mais
j'entends ce que vous dites, c'est vrai que les modalités à suivre pour les
avis vont être prévues dans le règlement intérieur, mais je ne suis pas sûre.
M. Dubé : Mais je vous
donne... Pourquoi je vous donne cet exemple-là, puis on pourra dire c'est quoi,
les dispositions qui peuvent être faites dans le... dans ce qu'on appelle le
règlement intérieur. Mais il y a des gens qui pourraient dire : Bien,
écoutez, vous ne me donnez pas le temps, moi, puis c'est un point que je
voudrais absolument être là. Vous allez discuter de la nomination de je ne sais
pas qui, dire : Moi, je ne suis pas là, je suis en vacances, je ne peux
pas venir, je ne peux pas participer. Je pense que c'est ça, qui... les
règlements intérieurs, très mécaniques, là.
Mme Setlakwe : On ne passera
pas une heure à échanger là-dessus, là.
M. Dubé : Non, mais c'est
pour ça que je vous dis, je pense que...
Mme Setlakwe : Parce que le
principe d'autoriser le virtuel, il est là, à 35, mais...
M. Dubé : Il est là, puis...
Mme Setlakwe : Oui, ça peut
peut-être viser...
M. Dubé : Mais il faudra se
rappeler, puis je pense que le président prend toujours des bonnes notes, que,
quand on arrivera, moi, je vous le dis, les règles, ce n'est pas la première
fois qu'on a des règlements intérieurs de Santé Québec, bien, ça, c'est de la
mécanique, comme vous le dites, c'est de la mécanique de conseil.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 35? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 35 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Article 36.
• (17 h 40) •
M. Dubé : Avec plaisir.
"Les procès-verbaux des séances du conseil d'administration de Santé
Québec, approuvés par celui-ci et certifiés conformes par le président du
conseil, le président et chef... de la direction - pardon, le président et chef
de la direction... - ou par toute autre personne autorisée à cette fin par le
règlement intérieur de Santé Québec sont authentiques. Il en est de même des
documents et des reproductions émanant de Santé Québec ou faisant partie de ses
archives lorsqu'ils sont signés ou certifiés conformes par l'une de ces
personnes."
Cet article prévoit les conditions pour
que les procès-verbaux des séances du conseil d'administration ainsi que les
documents et reproductions provenant de Santé Québec ou de ses archives soient
considérés comme authentiques.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions? Oui, M. le député de
Rosemont.
M. Marissal : Oui, bien,
c'est un article assez simple qui... on ne pourrait pas être contre ça, là, sur
le fond. Mais quelles sont les règles de publication, de transparence des P.V.,
des C.A.? Question assez générale, là.
M. Dubé : Vous voulez dire
pour des sociétés d'État?
M. Marissal : Pour le grand
public, oui.
Une voix : ...
M. Dubé : O.K. Allez-y
donc...
M. Paquin (Mathieu) : ...Président.
C'est la loi sur l'accès aux documents des organismes publics et la protection
des renseignements personnels qui s'applique. Ce qu'on va y prévoir, c'est que
le contenu des délibérations peut ne pas être divulgué, mais l'entièreté d'un
procès-verbal ne sera pas... En fait, une partie du procès-verbal est publique
en vertu de la Loi sur l'accès. Ce qui constitue une transcription des
délibérations pourrait, selon ce qui va être choisi par Santé Québec, ne pas
être divulgué, ce qui est la règle générale qui s'applique pour toutes les
sociétés d'État et les organismes dotés d'un conseil d'administration.
M. Marissal : et auquel cas
la Loi sur l'accès à l'information s'appliquerait, on pourrait faire une
demande?
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
M. Marissal : Mais C'est
général, c'est standardisé dans le... toutes les sociétés d'État?
M. Paquin (Mathieu) : Il y a
peut-être quelques exceptions dont j'ignore l'existence, mais la loi sur
l'accès aux documents des organismes publics s'applique à tous les organismes
publics. Donc, a priori, c'est de loin le régime le plus général.
M. Marissal : Bien, merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
Mme Setlakwe : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, Mme la députée de...
Mme Setlakwe : À la fin, ça
ne devrait pas être «signés et certifiés conformes»? Là, on est vraiment dans
le détail, là. Je ne sais pas. «Les procès-verbaux»...
M. Dubé : Oh! Là, je vais
demander à l'expertise légale. Vous...
Mme Setlakwe : Là, on ne
parle plus des procès-verbaux, on parle des «documents et reproductions émanant
de Santé Québec ou faisant partie de ses archives lorsqu'ils sont signés ou
certifiés conformes», bien, c'est l'un ou l'autre, là, ou c'est les deux
ensemble, «signés et certifiés conformes»? Je ne sais pas. On est vraiment dans
le détail.
M. Dubé : Me Paquin?
Le Président (M. Provençal)
:Maître.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. C'est que, dans ce cas-ci, je peux avoir un document qui est un
original qui ne porterait qu'une signature ou une reproduction qui serait
certifiée conforme, donc ça peut être l'un ou l'autre.
Le Président (M. Provençal)
:Le président ou le chef de direction.
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
en fait, ce qu'on nous demande, c'est «certifié»... En fait, c'est «signé ou
certifié conforme» ou ça devrait être «signé et certifié conforme. Or,
l'original d'un document pourrait...
Mme Setlakwe : ...un contrat,
par exemple, il est signé, il n'est pas certifié conforme, donc c'est un ou
l'autre. Il y a deux circonstances, oui.
M. Paquin (Mathieu) : Exact,
parce qu'en fait au départ, puis là, si on compare, on a le procès-verbal, dont
on parle, où on dit : il est approuvé et certifié conforme, mais là on est
dans une reproduction, alors que l'autre, ici, quand on est dans la deuxième
phrase, c'est des documents ou... et des reproductions qui émanent ou qui font
partie des archives. Mais, dans les documents, il faut avoir un original, comme
vous l'avez dit, un contrat, celui-là serait signé sans être forcément certifié
conforme.
Le Président (M. Provençal)
:Maître, qui l'approuve, finalement,
pour être certifié conforme, est-ce que c'est une personne ou deux personnes?
Parce qu'il me semble que le libellé est un petit peu... porte un petit peu à
confusion.
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
en fait, la règle d'approbation qui est prévue à l'article 36 s'applique
aux procès-verbaux des séances du conseil d'administration de Santé Québec et
c'est le conseil d'administration qui approuve le procès-verbal.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Qui signe comme quoi que c'est
vraiment approuvé?
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
La certification que c'est conforme, c'est le président du Conseil, le
président et chef de direction ou une autre personne autorisée à cette fin par
le règlement intérieur de Santé Québec.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. C'est une personne, mais qui a
été définie?
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Merci.
Mme Setlakwe : ...deux
personnes. Disons, le... Dans les faits, ça va être le secrétaire, j'imagine,
ou ça doit être certifié conforme par... Là, la façon dont c'est écrit, c'est
une seule personne. Le règlement pourrait prévoir... En tout cas, moi, je pense
qu'on est vraiment dans le détail, mais ce que ça dit, c'est que c'est une
personne, soit le P.D.G., soit le président du conseil ou une autre personne,
exemple, secrétaire.
Le Président (M. Provençal)
:Maître.
M. Paquin (Mathieu) : C'est
ce que l'article prévoit.
Le Président (M. Provençal)
:D'autres interventions? S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 36 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté.
M. Dubé : M. le Président?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Dubé : Je vais tenter ma
chance puis je vais... vu que ça va très bien, puis je l'apprécie, j'aimerais
ça aller dans Fonctions et pouvoirs, mais je ne demanderai pas à mes collègues
de voter sur quoi que ce soit, mais je voudrais...
M. Dubé : ...prendre... puis
on peut le faire avec les caméras parce que je pense que c'est important
l'endroit où on est rendus. Sur la question des fonctions et pouvoirs... Puis
tantôt le député l'a bien dit, quand on va arriver à 46, c'est drôlement
important, mais j'aimerais ça aller dans la terminologie, un petit peu ici. Le
fait qu'on va transférer, on va isoler les opérations des orientations, donc la
création même de Santé Québec, lorsqu'on fait référence à la création de la
société d'État, on perd les 36 entités légales, que sont les CHU
Sainte-Justine, l'Institut de cardiologie, l'entité légale n'est plus là,
d'ailleurs, expliquant le besoin de dire que ce n'est plus des conseils
d'administration, des conseils d'établissement.
Alors, quand vous allez avoir... Puis je
le dis, là, pour qu'on ait cette... ça en tête dans les prochaines semaines,
parce que c'est très important, qu'on va référer à des unités administratives.
C'est un terme légal que vous voyez dans 37, là, qui dit qu'on va respecter
l'essentiel de ce que c'est que... comment on gère le CISSS de l'Outaouais, que
le conseil d'établissement, allez voir avec les amendements qu'on va déposer
demain matin, ça va être essentiellement la même composition que vous parliez
tout à l'heure, à quelques exceptions près, là. Ça fait que je veux juste dire
que, quand vous lisez 37... Puis vous allez voir le parallèle que je veux faire
avec tout à l'heure. Quand on dit «peut instituer au sein de Santé Québec des
unités administratives», ça va plus loin que «peut» parce que c'est ça qu'ils
vont faire le jour un. Quand on dira... On regardera la date de ce que ça va se
faire. Est-ce que vous me suivez? Je pense, c'est bien important, parce que,
oui, on conserve la façon de procéder avec les CISSS et les CIUSS, avec les
établissements qu'on appelle territoriaux, avec les non territoriaux, avec les
établissements regroupés, là, ça inclut les Jewish de ce monde, etc. Vous me
suivez? Mais je veux juste que les gens comprennent que, quand on parle d'unité
administrative, c'est qu'on ne peut plus dire que c'est une entité légale, mais
elle fait partie du grand Santé Québec. Et ça, ça a les implications, entre
autres, d'avoir un employeur unique qui aura... sur lequel on aura beaucoup de
discussions quand on parlera de la gouvernance syndicale. Ça va? Mais je
voulais juste le mentionner d'emblée pour qu'on y réfléchisse. Ce qui veut dire
que la question... puis on l'a vue tantôt, ça fait que je vais faire le
parallèle tout de suite. Vous allez me dire : Mais ça, quand est-ce que ça
va arriver?
• (17 h 50) •
Alors là, vous avez le pendant de ça à
1087. Tout à l'heure, vous vous souvenez, vous m'avez dit... Je pense, c'est le
député de Pontiac, il m'a dit : Oui, mais ça va commencer quand? Vous
allez commencer avec quoi? Bien, la même façon... Puis je vous laisserai lire
1087. Mais 1087, ce qu'il dit, c'est que, oui, on va fusionner toutes les
entités sur une base administrative, mais on va quand même continuer de
reconnaître le CIUSSS de l'Outaouais, le CIUSSS de... Vous me suivez? Mais au
départ, ceux qui vont être acceptés, c'est sans aucun changement, le même
principe qu'on discutait tout à l'heure pour les territoires et les régions. Je
voulais juste qu'on réfléchisse à ça parce que c'est là que je me suis fait
demander... puis là je pense que je réponds partiellement au député des
Îles-de-la-Madeleine. Mais est-ce que quelqu'un pourrait en profiter à la
création de Santé Québec de dire qu'on enlève un établissement? La réponse,
c'est non parce qu'on va vouloir commencer avec ce qu'on a là. Puis la seule
chose c'est que l'entité légale distincte est enlevée et remplacée par une
unité administrative. Ce n'est pas rien ce que je dis là, là, et ça a toutes
sortes d'implications, mais entre autres au niveau de la gouvernance syndicale.
Ça fait que moi, si vous avez des questions à me poser là-dessus ce soir, c'est
comme vous voulez, mais je voulais juste vous dire que, quand on va discuter
ça, cet aspect-là, c'est le gros de l'implication. Parce que, ce qu'on a dit puis
ce que je vais dire souvent dans les prochaines semaines : On a un devoir
de simplifier la gouvernance syndicale. Alors si par exemple... Puis je
pourrais vous laisser poser des questions. Si vous voulez qu'on continue demain
matin, M. le Président... Mais je le dis parce que ça, c'est un élément
critique du projet de loi qui fait qu'en ce moment...
M. Dubé : ...en ce moment, de
la façon dont on a 36 CISSS et CIUSSS, hein, plus ce qu'on appelle les
établissements non regroupés, donc on en a une cinquantaine en tout. À chaque
fois qu'on a une entité distincte, on doit avoir des conventions collectives
pour nos quatre catégories d'emplois. Ça va? Les quatre catégories
d'emplois : les infirmières, les techniciens, etc.
La journée qu'on dit : Si on ne
faisait pas aucun autre changement puis qu'on passait d'entité légale à unité
administrative, puis qu'il y a juste un employeur, on a besoin d'avoir quatre
conventions collectives parce que c'est une convention collective pour l'entité
si on ne faisait pas d'autres changements. Ça fait que ça, 37, là, c'est majeur
parce que c'est ça qui institue ce principe-là et qu'on aura à discuter
longuement. Mais je voulais juste vous donner à penser à ça parce que vous avez
posé des bonnes questions sur la composition du conseil. Mais le gros
changement, là, il est ici, puis ça, c'est une pièce maîtresse du projet de
loi.
Ça fait que j'arrête ça là parce que je
voulais vous donner à penser à ça, puis on verra de quelle façon vous voulez le
regarder. Parce que je pense que, M. le député, ça revient à dire : Bon,
bien, qu'est ce qu'on fait avec 46? Ça va faire partie de ça aussi, là.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Dubé : Vous n'êtes pas
obligés de dire oui ou non, mais je vous dis juste : Ça, c'est un élément,
mettons, majeur du projet de loi, ce qu'on a. appelé l'employeur unique, là.
M. Fortin :J'accepterais la proposition du ministre d'y penser jusqu'à
demain. M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Concernant les amendements...
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:...à quel moment le secrétariat va
être en mesure de les recevoir?
Une voix : La liasse?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
Une voix : Ça va aller à
demain matin.
Le Président (M. Provençal)
:Demain matin, merci. C'est juste pour
qu'on puisse se synchroniser.
M. Dubé : On va regarder à
quelle heure notre première séance demain matin.
Le Président (M. Provençal)
:9 h 30.
M. Dubé : Ça fait qu'on
est...
Des voix : ...
M. Dubé : Il y en a qui l'ont
regardé. O.K. Alors... Donc, ça va être avant 9 h 30. C'est ça que je
comprends. O.K. C'est ça.
Le Président (M. Provençal)
:Non, c'est parce que vous avez dit
que vous vouliez... Ça va être important que les membres de l'opposition
puissent au moins prendre connaissance de ceux qu'on voit traiter en premier
pour qu'on puisse...
Une voix : Demain, je pense
qu'on va être bon pour...
Le Président (M. Provençal)
:O. K.
M. Dubé : Mais mets-nous pas
de pression.
Le Président (M. Provençal)
:Mais je vous rappelle que, demain,
lorsqu'on va débuter notre séance, on se doit de traiter l'article 30.
M. Dubé : Mais oui, on
pourrait... on pourrait... on pourrait reparler de 30 à ce moment-là.
M. Fortin :
...34, je pense.
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :Puis 26, on n'en avait pas fini non plus.
Le Président (M. Provençal)
:Non, il y a l'article 26.
Une voix : Oui, avec
l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Avec l'amendement, puis il y avait...
il ne faut pas oublier non plus 19 et 20.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Alors moi, je pense que, demain
matin, on débute avec le 30. Et les deux articles que vous venez de mentionner,
on va y revenir pour essayer, là, de finaliser certaines sections.
Oui, M. le député de Rosemont?
M. Marissal : Bien, la
liasse, là, d'amendements, c'est il y en a 150, environ une bonne centaine?
J'imagine, qui ne sont pas disparates, qu'ils ne vont pas dans toutes les
directions. Il y a un sens commun à tout ça. Aviez-vous considéré
éventuellement un briefing qui permettrait de gagner beaucoup de temps plutôt
que d'y aller à la pièce?
M. Dubé : Je pense que, quand
vous aurez eu le temps d'avoir une première consultation, je pense que, dans
les prochains jours, vous direz : On est prêt à avoir une discussion, puis
on aura le briefing sur ça.
M. Marissal : O.K.
M. Dubé : Ça pourrait... on
pourrait en profiter pour le faire cette semaine au début... Comme on va vous
laisser... Mais je pense que, si vous voulez avoir une bonne discussion, on va
vous laisser le temps d'en prendre connaissance, puis de faire le briefing
après si vous...
M. Marissal : Bon.
M. Dubé : Juste pour voir
combien de cases qu'on peut cocher.
M. Fortin :D'avance?
M. Dubé : Mais oui, parce
qu'on a eu... Déjà, on est réchauffé, puis c'est constructif. Moi, c'est tout
ce que je demande. Très apprécié.
Le Président (M. Provençal)
:Moi, je vous suggère qu'on puisse
arrêter nos travaux à ce moment-ci, étant donné qu'on a beaucoup de réflexion à
faire sur différents articles. Au niveau du ministère, il reste encore quand
même beaucoup de travail pour des réponses à donner demain.
Alors, compte tenu de l'heure,
suspendre... excusez, ajourner les travaux, à demain, 22, à 9 h 30.
M. Dubé : 9 h 30.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Merci beaucoup.
M. Dubé : Merci beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
:Merci énormément.
(Fin de la séance à 17 h 56)