Journal des débats de la Commission de la santé et des services sociaux
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
jeudi 8 juin 2023
-
Vol. 47 N° 22
Étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures quarante-six minutes)
Le Président (M. Provençal)
:À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte. Je vous souhaite la bienvenue. Je demande à toutes
les personnes à la salle de bien vouloir d'éteindre la sonnerie de leurs
appareils électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi numéro 15, loi visant à
rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Alors, Madame Blouin, Bonaventure, est remplacée par Mme Dionne,
Rivière-du-Loup-Témiscouata; Mme Lachance, Bellechasse, est remplacée par
Madame Schmaltz, Vimont; et Monsieur Morin, Acadie, est remplacé par Mme Setlakwe,
Mont-Royal-Outremont.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Lors de l'ajournement
de nos travaux hier soir, les discussions portaient sur un amendement du député
de Pontiac. Cependant, je nous rappelle que, suite à certaines interrogations
qui avaient été soulevées entre autres par la députée de Mont-Royal-Outremont,
il y avait possibilité qu'on refasse le libellé de cette motion. Alors, dans un
premier temps, je vais demander qu'on regarde ce qui était le texte initial.
Alors, je demanderais la personne d'aller un petit peu plus haut, s'il vous
plaît.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Hein?, c'était le cinquième point,
qui était...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Donc, c'était au niveau du
cinquième point, qu'il y avait eu des demandes de correctif. Est-ce qu'il y
a... Des correctifs ont été apportés, M. le ministre, en lien pour par la
demande qui avait été faite?
M. Dubé : Bien, écoutez,
premièrement, j'apprécie l'intervention de la députée d'Outremont parce que c'était
une très bonne intervention. Puis, hier, on essayait de terminer là-dessus
puis, des fois, c'est bon de prendre quelques minutes.
La préoccupation, puis je peux vous
montrer, peut-être...
Est-ce que... Mme la secrétaire, est-ce que
vous avez reçu la version qu'on suggère?
La Secrétaire : Oui.
M. Dubé : Ça fait que je
pense qu'il y avait une préoccupation de la part des gens d'en face de... sur l'évaluation
des résultats, hein? Je pense, c'était ça, de dire : là est-ce que le
ministre a le droit d'évaluer avant de publier? Ça fait que je pense qu'on a
clarifié ça. Parce que, je vais le rappeler, parce que je me le suis fait
expliquer, hier soir, le pourquoi c'était là, c'est parce que, souvent, on a
des données brutes, là, puis on donnait des choses assez complexes, comme par
exemple le taux de mortalité, qu'il faut aller chercher des données
individuelles, les mêler, puis en tout cas je ne rentrerai pas dans le détail,
mais je pense que le mot «évaluation» avait... Apportait beaucoup de confusion.
Alors, ce qu'on a dit, c'est qu'on va se
concentrer sur les résultats. Puis, si je peux vous le montrer, je pense que c'est
une excellente suggestion de nos légistes. Et je vais la relire. Donc :
«les renseignements»... je m'excuse, «le ministre publie sur une base
régulière», ça, on avait convenu, «les renseignements permettant de suivre les
indicateurs qu'il a déterminés ainsi que ceux relatifs aux résultats visés au
paragraphe 6 du deuxième...» Ça fait qu'il n'y a plus la notion d'évaluation.
Puis je pense qu'à ce moment-là, c'est : on a de l'information, on la
publie sur une base régulière.
Ça fait que j'espère que ça répond à votre
préoccupation, mais là, il n'y a plus cette notion d'évaluation là.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de
Mont-Royal-Outremont.
• (11 h 50) •
Mme Setlakwe : Je ne
sais pas si on... oui, merci de... des précisions. Est-ce qu'on peut prendre
une minute pour en discuter? Mais je vois que la notion, quand même, d'évaluation,
elle, se trouve dans le cinquième paragraphe tout de même, que «le ministre
doit s'assurer de la reddition de comptes, de la gestion en fonction des
orientations et indicateurs, de même qu'il apprécie et évalue les résultats en
matière de santé et de services sociaux.» Tu sais, ça doit quand même se lire
avec ce qui vient, précédemment. Si ça ne vous embête pas, on va... on
prendrait peut-être juste une minute pour faire le lien entre les deux.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:...vous aimeriez... Mme la députée,
est-ce que vous aimeriez qu'on replace à l'écran la version initiale?
Mme Setlakwe : Non.
Le Président (M. Provençal)
:Non. Ça va?
Mme Setlakwe : Non, non,
ce n'est pas ce que je demande. Je faisais juste mentionner qui... Ça doit
se... la... Le dernier alinéa doit se lire avec le cinquième paragraphe et ce
qui vient avant.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, exact.
Mme Setlakwe : Où on
parle d'évaluation.
Des voix : ...
M. Dubé : Mais je peux
peut-être faire une précision, parce qu'il m'a expliqué, là, puis je suis
peut-être allé vite dans mon explication tout à l'heure...
(Interruption) Pardon. C'est que, ce qui
est important, je pense, pour vous ou pour les lecteurs en général, c'est de s'assurer
que tous les résultats qu'on a, on les publie. Ça, c'est la dernière partie, le
dernier alinéa.
Ce que j'expliquais sur l'évaluation, puis
c'est pour ça qu'on la laisse là, c'est que, moi, dans ma... dans mon
travail...
M. Dubé : ...qui sera le
ministre, d'évaluer les résultats, ça reste ma responsabilité. Alors, c'est
pour ça... c'est pour ça, je vous laisse en prendre connaissance, mais on a
séparé... on a enlevé évaluation de la publication des résultats. C'est ça que
je voulais... Parce que, moi, quand je prends, par exemple... je me souviens,
quand on regardait le taux de mortalité durant la pandémie, là, je peux vous
dire que c'est... avant de dire : C'est à la hausse, c'est à la baisse,
là, il y a une foule d'informations, puis c'est un exemple qu'on donnait, mais
ça, ça prend une... ce n'est pas des données aussi simples que le taux
d'occupation sur les civières, par exemple. C'est dans ce sens-là que... mais
je vous laisse... vous laisse y réfléchir.
M. Fortin :Je trouve, c'est plus clair.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont.
M. Marissal : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Juste pour savoir s'ils
veulent... soit le député de Pontiac ou Mme la députée de Mont-Royal-Outremont
veut ajouter une intervention, et, par la suite, je céderai la parole, dans
l'ordre, au député de Rosemont et au député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Fortin :Ça va de mon côté, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va aller?
Mme Setlakwe : Moi aussi.
Le Président (M. Provençal)
:Vous aussi. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. La
reformulation qu'on nous soumet ce matin est mieux que celle d'hier, là, parce
qu'effectivement ça portait à... ça laissait un doute à savoir est-ce que
l'évaluation du ministre, c'est de retravailler les chiffres, là, parce que,
bon, des fois, les chiffres ne sont pas à votre goût, là, puis au nôtre non plus,
d'ailleurs, hein, il faut le dire, puis il pourrait y avoir une tentation de...
Mais je ne vous prête aucune intention ici, là. D'ailleurs, quand vous dites
vous faites l'évaluation, je comprends, par exemple, pour les morts, les
mortalités pendant la COVID, là, parce qu'il ne fallait pas tout mêler, là,
mais, quand vous faites l'évaluation aujourd'hui, là... Par exemple, ce matin,
en avez-vous fait l'évaluation, des chiffres?
M. Dubé : Bien, on la fait
régulièrement, surtout quand on a des bonnes questions de l'opposition, là, par
exemple les retards dans les chirurgies, puis des choses comme ça, bien, c'est
ça, évaluer les résultats. On se comprend? Ça fait partie de... non seulement
de la reddition de comptes, mais de s'assurer qu'on dit : Est-ce qu'on
s'en va à la bonne place, est-ce que la tendance est bonne, mauvaise, et
cetera? C'est dans ce sens-là, le cadre d'évaluer. Alors, c'est sûr que...
Puis, comme je vous ai mentionné, moi, je le fais au cabinet, mais c'est fait
par quelqu'un comme Monsieur Kobrynsky puis son équipe, là, parce qu'ils ne
font pas juste maintenant produire des chiffres, mais ils en font l'évaluation
puis ils soulèvent à d'autres sous-ministres, soulèvent aux P.D.G. quand on
fait nos CGR, nos rencontres. Alors, c'est ça que ça veut dire l'évaluation.
M. Marissal : Oui, bien, je
veux juste être sûr que vous ne parlez pas de l'évaluation politique que vous
faites. Par exemple, à la réponse, ce matin, de mon collègue de Pontiac, il y a
une évaluation politique, évidemment, là, tout le monde a compris ça. Mais
l'évaluation de... quand vous recevez les chiffres, là... Je voudrais juste
m'assurer que les chiffres qu'on reçoit, là, c'est la photo du jour, qui n'a
pas été retouchée. C'est la photo du jour.
M. Dubé : Je peux... Écoutez,
la plus grande certitude que je pourrais vous donner, c'est qu'au fur et à
mesure qu'on a des systèmes qui s'améliorent, on va dans des données ouvertes,
des données ouvertes qui sont... Prenons l'exemple, là, ce qui... on a pu aller
aux données ouvertes le plus facile, c'est que c'est les mêmes données sur les
statistiques des urgences qui sont mises où des firmes comme Info-Santé
prennent ces données-là puis les publient tous les jours.
Alors, notre objectif, là, quand je parle
de transparence, puis on y reviendra dans le comment, là, c'est exactement ça.
Moi, je ne peux pas commencer à avoir deux jeux de chiffres, là. C'est
impossible. C'est impossible. Alors, la... nous, les données qui sont là, puis
c'est pour ça que j'ai expliqué ce qu'on appelle notre jeu de sable, là, notre
carré de sable pour la pratique, c'est beaucoup plus pour s'assurer qu'on est
capables d'aller à une prochaine étape. Mais il n'y a pas de... il n'y a pas de
chiffres qui sont retenus.
M. Marissal : O.K. Bien, moi,
ça me va...
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Marissal : Oui, j'ai
presque terminé, M. le Président. Moi, ça me va pour ça. Puis commentaire
général sur ça. Je suis assez heureux de voir que ça apparaît puis je vais
remercier le député de l'avoir amené, parce que, tu sais, vous savez, je suis
un peu... je suis un peu gossant, là, avec l'imputabilité du ministre, là,
parce que j'y tiens beaucoup. Je pense que tout le monde y tient beaucoup. Ça
ne règle pas tous mes soucis de... d'imputabilité, mais ça, ça vous rend, vous
ou la personne qui vous succédera, parce que nous ne sommes pas éternels,
n'est-ce pas...
M. Marissal : ...ça rend la
personne imputable, qui occupera votre poste, de devoir rendre des comptes sur
les indicateurs qui apparaissent.
M. Dubé : Puis j'étais
tellement... Je trouvais c'est tellement une bonne idée de le... comment je
dirais, de l'affirmer et de conclure qu'il est là de façon pérenne, oui, c'est
bon pour l'imputabilité du ministre, mais je vous dirais qu'un des facteurs que
moi, je crois beaucoup en termes de gestion, c'est l'effet que ça a sur nos
gestionnaires. Je vais vous dire, là, les gestionnaires, il n'y a personne qui
aime être en bas de la liste. Puis ça, moi, j'ai vécu ça dans toutes les
grandes organisations où j'ai travaillé, les gens aiment être en haut de la
liste, pas en bas de la liste. Et de publier les résultats, maintenant, sur une
base régulière par région, par RLS, etc., je peux vous dire que ça a un effet
incroyable sur les gestionnaires. Ça fait que, maintenant, c'est dans la loi.
M. Marissal : Et c'est tant
mieux.
M. Dubé : Et c'est tant
mieux.
M. Marissal : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que ça va, M. le député?
M. Marissal : Oui, merci.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des Îles-de-la-Madelein,
s'il vous plaît.
M. Arseneau : Oui, bien,
effectivement, dans le même sens, je suis très heureux de voir que cette
obligation-là est retenue par le ministre de rendre des comptes sur l'évolution
des choses, donc la possibilité de suivre des indicateurs. C'est une excellente
voie à suivre. Et moi aussi, je veux saluer cette proposition d'amendement de
la part de mon collègue député de Pontiac.
Hier, la question qui se posait,
c'était : Est-ce qu'on publie l'évaluation du ministre ou est-ce qu'on
publie les informations que le ministre a en main et qu'il a reçues? Là, je
comprends que c'est la deuxième option, donc c'est plus précis, donc des
renseignements permettant de suivre les indicateurs seront publiés. La question
que j'ai, c'est : Quelle différence faites-vous entre des renseignements
et des données? Parce que le ministre vient d'évoquer le fait qu'il veut en
arriver à un système de données ouvertes, mais il n'est pas question ici de
publier des données mais bien des renseignements. Je veux juste voir si, dans
votre esprit, c'est différent, des renseignements, des données.
Des voix : ...
M. Arseneau : Parce que des
données pourraient nous permettre de suivre les indicateurs, et là, bien, il
n'y aurait pas de confusion. On sait ce que c'est, de façon générale, les
données. Est-ce que les renseignements incluent les données, par exemple?
M. Dubé : Non, il ne faut
pas... il ne faut pas chercher trop loin. C'est parce que je pense que
renseignement fait référence, entre autres, puis Me Paquin pourra me corriger,
à des rapports. Quand on a des rapports, des fois, qui peuvent... puis là des
rapports sur la gestion d'un CHSLD ou... je pense que c'est le principe d'avoir
des renseignements qu'on peut... Mais Me Paquin.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Bien, de façon générale, dans les lois, on va utiliser le terme
renseignement, mais le terme renseignement va comprendre les données, donc ça
ne posera pas d'enjeu à cet égard-là.
M. Arseneau : C'est un peu
comme les soins qui sont compris dans les services.
M. Paquin (Mathieu) : Exactement,
M. le Président.
M. Arseneau : Excellent. Et
ce qu'on va avoir, c'est des renseignements relatifs au... enfin, nous
permettant de suivre des indicateurs et des renseignements qui nous permettent
également... des renseignements relatifs, le «ceux», là, relatifs au résultat
visé, donc dans des renseignements relatifs aux résultats visés, c'est bien ça?
C'est comme ça qu'il faut lire la proposition?
• (12 heures) •
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président.
M. Arseneau : D'accord,
merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur ce qui est projeté à l'écran? S'il n'y a pas d'autre
intervention, dans un premier temps, je vais demander au député de Pontiac s'il
veut retirer la version antérieure. Consentement pour retirer? Oui. Et,
maintenant, on a le nouveau dépôt, qui est à l'écran, qui vient d'être discuté.
Est-ce qu'il y a... S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais procéder à la
mise aux voix de cet amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Maintenant, je reviens
sur l'article 19 tel qu'il a été amendé. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Fortin :J'avais promis au ministre, c'était ma dernière... mon
dernier amendement, je vais tenir parole sur ce point.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 19, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Nous revenons
maintenant... Je vous rappelle que nous avions en suspend l'amendement qui
introduisait l'article 17.1 par M. le ministre. Et, par la suite, nous
aurons à traiter un deuxième amendement qui introduit l'article 7...
12 h (version non révisée)
Le Président (M. Provençal)
:...17.2 qui sera déposé par le député
de Rosemont. Donc, dans un premier temps, M. le ministre, je vous invite à nous
faire part de l'article 17.1 qui est un nouvel article.
M. Dubé : Oui, est-ce que ce
serait possible de le... Ah! il est déjà rendu là. Ça fait quand même un petit
bout, là, je veux juste me rappeler. Est-ce que c'est là qu'on avait trois
changements?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Dubé : C'est ça, hein?
Oui?
Une voix : ...
M. Dubé : Juste peut-être
pour mettre le contexte, là, vous nous... là, quand on a discuté 17.1, on a eu
une très bonne discussion. On s'était entendu sur trois changements qu'on
devait faire. Il y avait au point deux la participation. On en a mis un autre
mot. Là, j'y vais de mémoire. Ça fait que donnez-moi juste une petite minute,
on va mettre l'autre à l'écran, puis ça va vous permettre de... Mais je pense
qu'on avait une entente de principe. En tout cas...
Le Président (M. Provençal)
:...pour ma propre compréhension. Ça
veut dire que la version présentement que vous avez déposée, vous auriez une
version amendée de cette version-là.
M. Dubé : Qui tient compte de
commentaires qui ont été faits par les députés.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, dans un premier temps, si
cette version-là n'est pas bonne, je vais vous demander de la retirer pour qu'on
puisse déposer la nouvelle version.
M. Dubé : Avec plaisir, si c'est
la façon de procéder, allons-y.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement pour retirer la première
version qui avait été déposée? Merci. Alors, on va projeter à l'écran la
deuxième version.
M. Dubé : O.K..
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que ça va, M. le ministre?
M. Dubé : Ça va...
Le Président (M. Provençal)
:Maintenant, en faire la lecture et l'expliquer.
M. Dubé : Oui, bien, ce que
je voudrais peut-être... si vous permettez, M. le Président, là, pour
identifier les trois endroits dont je parlais... les changements. Dans la
première phrase, là, « afin
d'impliquer les usagers à titre de partenaires de service, un établissement
doit favoriser », on a
enlevé la notion que j'appellerais de responsabilité, qui pouvait créer... puis
je pense entre autres, que ce soit le député de Rosemont ou... je ne me
souviens pas si c'est des Îles-de-la-Madeleine, est-ce que c'est bien ça? Qui
questionnait, là, qu'est-ce que la notion de responsabilité venait là-dedans...
Puis on a dit que, dans le fond, ça... ce n'est pas ça qu'on veut ajouter. Ça
fait qu'on a enlevé la dernière partie de cette phrase-là. Vous pourrez la
comparer, si vous voulez ça. Ça, je pense que c'était assez simple à faire.
Le deuxième, c'est qu'on a remplacé « participation » par « contribution »,
puis je pense que ça, c'était une suggestion. Puis, encore une fois, je ne me
souviens pas qui l'a fait. Je m'en excuse.
Et le troisième changement qui semblait
faire consensus aussi, c'est la « mise
en œuvre des connaissances que développent »,
et on a mis l'ensemble des usagers, au pluriel. Ça aussi, Je pense que c'était
quelque chose qui était demandé. Ça fait que je vous laisse en prendre
connaissance, mais je pense qu'on a respecté les trois demandes, là, qui
étaient faites sur cet article-là, grâce à l'excellent travail de nos légistes,
en passant.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:...en fait, c'est un nouvel article.
Donc, il n'y a pas de... parce c'est un...
Une voix : ...
M. Dubé : Vu que c'est un
amendement.
Le Président (M. Provençal)
:On introduit un nouvel article par l'amendement.
M. Fortin :Pour moi, c'est conforme, M. le Président, à ce qu'on avait
demandé... et je sais que ce que certains groupes avaient demandé au deuxième.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont, est-ce que
vous avez... Ça va.
M. Marissal : Idem.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des
Îles-de-la-Madeleine. Est-ce que ça va?
M. Arseneau : Oui. Oui, oui.
J'avais juste une petite question, là, et ça, vous allez me dire peut-être que
c'est un peu trop pointu, mais le verbe « impliquer » a parfois une connotation,
là, relative à des événements fâcheux. Alors, je voulais juste être certain,
là, que c'était le meilleur terme possible, tu sais, de... mais on sait ce que
ça veut dire, là, mais, tu sais, c'est un engagement, mais sur le plan lexical,
il y a peut-être une vérification à faire.
Le Président (M. Provençal)
:Ça doit être dans le sens de...
Le Président (M. Provençal)
:...l'usager partenaire. Est-ce que,
M. le légiste, vous voudriez nous donner quelques commentaires?
M. Arseneau : Est-ce qu'à cet
égard il y a une révision...
M. Dubé : Pourquoi vous dites
qu'il y a une notion négative? Je veux juste mieux comprendre votre question,
là.
M. Arseneau : Bien, c'est une
vieille référence. Au temps que j'étais journaliste, les gens étaient impliqués
dans un crime, mais étaient engagés dans le fait qu'on puisse améliorer la
société qui nous entoure. C'est juste ça. Et, si on lit la définition, là,
d'«impliquer», là : «Engager dans une affaire fâcheuse, mettre en cause
dans une accusation, impliquer des personnalités dans une affaire, dans un
procès.» C'est une définition que je viens chercher rapidement, là. C'est
juste... Je sais que ce n'est pas ça qu'on veut dire. C'est pour ça que je me
pose la question, à savoir : Y a-t-il éventuellement une vérification
linguistique, là, pour être certain qu'on dise bien ce qu'on veut dire, tout en
sachant qu'il n'y a pas de connotation négative à ce verbe-là, là, dans ce
qu'on veut faire? C'est tout.
M. Dubé : Je n'en voyais pas
quand je l'ai eu, mais je peux vous dire que là, là...
M. Arseneau : Ce n'est pas
moi qui le dis, c'est le dictionnaire, là.
M. Dubé : ...vous me
surprenez un peu. Mais peut-être que je me fierais, entre autres, là, si Me
Paquin peut répondre à ça. Je ne veux pas faire une chicane de dictionnaire,
là, mais...
Le Président (M. Provençal)
:Non. Quand vous serez prêt, Me
Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, oui, il y a une vérification linguistique qui est faite,
là. L'Assemblée nationale ou une direction de la traduction et de l'édiction des...
de l'édition des lois qui va faire une vérification et repasser, là, sur les
amendements pour s'assurer d'avoir le bon terme. Donc, oui, il y a une
vérification qui est faite.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement proposé par M. le
ministre, qui introduit le nouvel article 17.1, est adopté? Adopté. Donc,
le nouvel article 17.1 est adopté. Merci beaucoup. Maintenant...
M. Dubé : Merci beaucoup.
D'ailleurs, je tiens à le dire, là, je pense qu'on avait fait le travail puis
d'être capable de le régler comme ça aujourd'hui, c'est très apprécié. Nos
légistes travaillent fort pendant que nous, on fait autre chose. Alors, quand
on arrive, puis est capables de faire ça, c'est très apprécié. Je le mentionne.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Maintenant, nous avons une
proposition d'amendement qui introduirait l'article 17.2 qui nous a été
déposé par le député de Rosemont. Alors, on va le projeter à l'écran pour que
le député de Rosemont puisse nous fournir ses commentaires. Ça ne sera pas
long. Donc, voici l'amendement qui introduirait l'article 17.2, après
l'article 7.1, et qui est déposé par M. le député de Rosemont.
M. Marissal : O.K., avant que
des collègues s'inquiètent, là, de mon état ou de mon sort, là, parce que... je
dois dire en toute transparence que j'ai pris un antidouleur pour mes hanches.
Ça marche moyen, moyen sur mes hanches, mais mon système nerveux est
fortement... Ça fait que je ne veux juste pas vous pensiez que je suis dans un
état altéré par une substance autre que médicamenteuse, là, mais j'en arrache
un peu, là, je vais vous dire. Ça fait que je vais...
Le Président (M. Provençal)
:Une petite forme de brouillard.
M. Marissal : Oui, oui, c'est
fort, ce truc-là.
M. Dubé : ...rien retenir
contre vous. C'est ça que...
M. Marissal : Pas
aujourd'hui.
M. Dubé : Désolé, mais merci
d'être là quand même. Merci d'être là quand même.
• (12 h 10) •
M. Marissal : Aujourd'hui,
oui, oui. Non, ça va, ça va. Je ne pensais pas que ça ferait ça, là, mais, bon,
je vais y aller. Alors, article 17.2 - j'ai de la misère à parler, c'est
épouvantable : Insérer, après l'article 17.1 du projet de loi, le
suivant :
«17.2. Toute personne a le droit de
recevoir des soins et des services culturellement sécurisants au sein d'un
établissement de Santé Québec.»
C'est assez beau, là, culturellement
sécurisant, on en a parlé hier. Comme je ne suis pas dans mon meilleur état
pour faire un plaidoyer, j'ai vu qu'au préavis il y a le projet de loi qui sera
déposé, je crois, défendu par le ministre Lafrenière, parce que je ne connais
jamais son titre, là.
M. Dubé : ...
M. Marissal : O.K., très bien.
Bravo pour ça d'ailleurs. Je pense que ça va faire des beaux débats, puis c'est
nécessaire. Moi, je le voyais là. Peut-être qu'il ne va pas là, là, puis ce ne
sera pas la première fois, peut-être que vous l'avez déjà mis ailleurs, peut-être
que vous allez me dire que pas besoin, parce que projet de loi déposé, qui sera
éventuellement adopté. Cela dit, moi, je le vois là, puis je ne suis pas...
M. Marissal : ...religieux
sur 17.2, là, si c'est 492, ça m'importe assez peu, mais de le mettre là et de
le mettre en toutes lettres, je pense que c'est important. Je n'ai pas besoin
de refaire toutes les histoires, là, du principe de Joyce, et tout ça, mais
puisqu'on dit, à 17... puisqu'on dit 17.1 : «En conséquence, un établissement
doit...», puis là il y a toute une série de devoirs, avec le verbe «doit», ça
fait devoir, moi, je pense que l'établissement doit aussi s'assurer de ça.
J'espère que j'ai été clair.
M. Dubé : Bien, c'est un
peu... Bien, premièrement, je comprends la demande, donc, je la respecte, là,
puis, encore une fois, merci d'être là. Je ne peux pas vous dire qu'est-ce
qu'il y a dans la loi qui va être déposée demain, là, instaurant l'approche de
sécurisation culturelle, mais je pense, basé sur ce que j'en connais
aujourd'hui et les discussions que j'ai eues avec le ministre du Secrétariat
aux Affaires autochtones, que ça va répondre à votre question.
Et l'engagement que je pourrais prendre
aujourd'hui par rapport à votre demande... si la loi déposée demain ne répond
pas à ça, moi, je n'ai aucun problème à le mettre au bon endroit quand on aura
cette discussion-là. Mais c'est pour ça qu'hier vous avez demandé, à raison, il
y avait eu un engagement du gouvernement de le faire après la fin de la
session... On a décidé de faire, pour toutes les raisons que M. Desharnais a
bien expliquées hier, de garder l'autonomie des Premières Nations... vous vous
souvenez de ça, de toute cette discussion-là? Alors, c'est pour ça qu'on a
décidé de faire une loi autoportante sur l'aspect de la sécurisation
culturelle.
M. Marissal : Et c'est une
bonne chose.
M. Dubé : Mais c'est quand
même une loi qui va être interprétée comme une loi de la santé, on se comprend
bien, mais ça ne fera pas partie de... je vais l'appeler de la nouvelle LSSSS,
là, à défaut d'un meilleur terme, mais je pense que si vous... Je pense qu'on
prend des engagements envers le président. Je pense que vous prendrez
connaissance demain du projet de loi qui va être déposé, et, si vous voyez
durant l'été que ça ne vous satisfait pas, bien, je pense qu'on ira trouver la
façon de le mettre au bon endroit. C'est l'engagement que je prends. C'est pour
ça qu'hier je l'ai botté en touche en vous disant que les préavis vous
donneraient cette confirmation-là aujourd'hui.
M. Marissal : O.K.. Deux,
trois petites choses là-dessus. Effectivement, je n'ai pas lu le projet de loi,
là, donc on verra. Peut-être demander, par contre... bien, on ne siégera plus à
partir de ce soir, là, mais on aura une analyse, là, par vos légistes aussi,
qu'il y aurait certainement un intérêt à s'assurer qu'on est bien couvert, si
d'aventure on est couvert par la loi qui sera déposée demain. Peut-être avoir
une analyse de vos gestes qui disent : Oui, effectivement, ça couvre...
M. Dubé : Sur ce point-là,
vous voulez dire?
M. Marissal : ...ou, si ça ne
couvre pas, on refera le débat puis on reviendra avec ça. Et je crois
comprendre que la loi qui sera déposée demain fera office un peu de, parfois,
ce qu'on appelle une loi-cadre, hein, c'est une loi que j'appelle des fois des
lois parapluie, là, tu sais, comme celle sur le développement durable et la
lutte aux changements climatiques devrait maintenant ruisseler, percoler dans
toutes les lois parce que c'est une loi-cadre. J'espère que ce sera présenté
comme ça, parce que, là, on parle de santé, mais la sécurisation culturelle,
c'est partout, dans toutes les sphères de l'État.
Et dernière question, peut-être, pour le
président : Comment on fait ça autrement que moi, je me mets une note
mentale, puis on y revient? Est-ce qu'il y a une façon...
Le Président (M. Provençal)
:Je pense qu'il y a quand même des
engagements. M. le ministre vient de nous mentionner qu'il y aura un projet de
loi qui devrait être déposé demain, avant qu'on quitte pour la période des
vacances. Moi, je me suis placé une note en me disant que, présentement, on ne
traite pas cet article-là.
Moi, ce que je vous suggère, c'est
qu'on... Il y a deux façons de procéder. On peut suspendre cet article-là et on
y reviendra. Ce sera le seul élément du bloc 1 sur lequel on aura à revenir une
fois que le projet de loi, vous aurez pu en prendre connaissance pour savoir,
est-ce que ça couvre l'intention que vous vouliez qu'on inscrive ici, à 7.2. Et
ça, ce serait ma suggestion. De cette façon-là, vous gardez un filet de
sécurité vis-à-vis la préoccupation que vous avez. Alors, moi, je suggérerais
qu'on suspende et on y reviendra une fois que vous aurez pris connaissance de.
Le Président (M. Provençal)
:...du dépôt du projet de loi, puis ce
qui fait que tout le monde est sécurisé de cette façon-là, puis il y a quand
même eu un engagement de M. le ministre pour regarder avec les légistes si,
éventuellement, ça ne va pas se retrouver dans un des articles, là, d'ici au 1
180e article. Alors, moi c'est la suggestion que je vous fais.
M. Marissal : Bien, je la
retiens. Je pense que c'est probablement la meilleure façon de faire. Puis,
juste avant de passer à autre chose, là, j'entends bien que, M. le ministre,
vous êtes plutôt... vous êtes d'accord avec ce principe-là, là.
M. Dubé : Je suis d'accord de
trouver la bonne façon de revenir à la sécurisation culturelle que le
gouvernement s'est engagé à faire au niveau de... Puis d'ailleurs vous l'avez
entendu, hier, c'est pour ça que j'ai... j'ai parlé beaucoup de formation,
bien, j'ai demandé aux groupes... Le principe, il est là, puis c'est d'ailleurs
pour ça qu'on fait cette loi-là, là, la nouvelle loi que le ministre. Ça fait
que... Mais je veux juste être certain qu'elle est au bon endroit puis que ce
qui va être déposé demain vous revient, mais moi, je... Écoutez, si c'est la
suggestion du président puis vous êtes d'accord avec ça, moi, je vais me
rallier à ça, c'est...
M. Marissal : O.K. Allons-y
comme ça.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Marissal : Oui, oui.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour suspendre
l'amendement du député de Rosemont? Consentement? Alors, ce qui met fin,
présentement, à nos discussions en lien avec le bloc 1, il nous restera
cet élément-là à finaliser, ce qui nous amène à l'étude du prochain bloc,
bloc 2. À cet effet, vous aviez reçu, et ça avait été déposé, de mémoire,
sur Greffier, un résumé explicatif du bloc numéro 2. Alors, un peu comme
on l'a fait en début de travaux du projet de loi n° 15, M. le ministre
nous avait présenté, je dirais, l'esprit du bloc 2... du bloc 1, donc
je vous propose qu'on fasse la même chose avec le bloc 2. Et il y aura toujours
moyen d'avoir des interventions, des discussions avant d'aller directement aux
études des articles.
M. Fortin :Si vous me permettez de faire une suggestion, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, allez-y.
M. Fortin :Dans le bloc 1, là, parce qu'on s'est dit le
bloc 1, c'est un bloc crucial, là, c'est un bloc sur les principes, puis
qu'on voulait tester un peu la façon de faire du ministre, bien, il nous a
effectivement fait son résumé sur l'ensemble des articles, puis après ça on a
quand même fait... introduit les articles un à la fois. On va essayer d'être
collaboratifs, d'être constructifs, là, moi, je vous avoue, le bloc 2,
c'est le bloc qui établit Santé Québec. Alors, ce n'est pas... ce n'est pas de
la redite, là, ce n'est pas les articles qui sont reconduits, là, c'est tout...
Le Président (M. Provençal)
:Ce n'est pas du copier-coller.
M. Fortin :...c'est tout de la nouvelle loi, ça là, ou en grande
partie en tout cas. Donc, moi, je vous suggère qu'on... Je n'ai pas besoin
d'entendre le bloc au complet de la part du ministre, à part que... à moins que
mes collègues ne soient pas d'accord avec moi, moi, j'irais article par article
comme habituellement plutôt que de faire les deux encore. Quand on arrivera au
bloc où c'est vraiment de la... là peut-être que l'approche collective sera
mieux, mais ici vu qu'on est dans des nouveaux articles de loi, je pense qu'on
peut peut-être y aller un à la fois.
• (12 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
:Moi, de toute façon, ce qui est
important, c'est qu'on ait un fonctionnement qui nous permette d'avancer puis
de progresser.
M. Dubé : Je n'ai pas... Je
ne sais pas si les autres veulent commenter avant, là, mais je n'ai pas de
problème à aller, ici, à l'article par article, aucun, aucun.
Une voix : ...
M. Dubé : Non, la seule chose
que, des fois, ça nous permettra, mais je ne pense pas que c'est le meilleur
endroit pour essayer ça... Je veux juste rappeler l'objectif, quand on ira
peut-être d'autres blocs, là, qui s'y prêtent plus, c'est d'éviter, des fois, à
relire des articles qu'on n'a pas besoin de lire si on s'est... puis vous nous
dites : Bien, l'article 27, vous n'avez pas besoin de le lire, je
suis d'accord, c'est là. Parce que c'est quand même... on a quand même
1 200 à lire, là.
Mais ici je n'ai aucun enjeu, puis, si
tout le monde est d'accord avec ça, allons-y. Mais ce que je vous
demanderais : Est-ce que vous avez une copie de ce bloc-là, de... La
raison pour laquelle je vous demande peut-être de le regarder, c'est que,
souvent... puis là on devient de plus en plus familier avec le projet de loi,
c'est que, vous le savez, c'est bon d'aller voir qu'est-ce qu'il y a
globalement dans le bloc pour dire : Bien, écoutez, non, je ne vous
réponds pas à votre question, ici, à 22, mais regardez 24, 24 répond à votre
question. Ça fait que c'est juste ça, je voulais juste m'assurer que vous
l'avez.
Le Président (M. Provençal)
:On va le faire imprimer puis on va le
distribuer, M. le ministre. Ça va être...
M. Dubé : ...vous l'avez déjà
eu, mais...
Le Président (M. Provençal)
:Il est sur Greffier, il est déjà sur
Greffier.
M. Dubé : O.K. Bon, bien,
tant mieux. Mais ça, c'était le deuxième objectif, c'était de donner une
perspective globale, là, des...
M. Fortin :Encore là, je ne veux pas... Si vous voulez le lire puis
vous pensez que ça peut sauver du temps, moi, je n'ai pas de problème avec ça
non plus, là, mais...
M. Dubé : Non, non, je n'y
tiens pas, parce que c'est quand même... il y a quand même trois, quatre pages,
mais moi, ce que je vous suggère, là... Puis, que vous fassiez de façon
électronique ou papier, vous allez voir qu'à l'intérieur du bloc on a dit...
par exemple, ensuite les articles 23 et 24 prévoient la mission, puis là
ça dit, c'est quoi, la mission, après ça on dit... Vous me suivez? Alors, ça
donne une espèce de présentation globale du bloc. Et, pour des raisons, M. le
député de Pontiac que vous venez de dire, étant donné l'importance de la
création de Santé Québec, si on est... Je n'ai pas de problème, moi, je n'ai
pas de... mais, je pense, ça peut être un outil pour voir...
M. Fortin :On s'entend là-dessus. Effectivement, ça s'est bien fait,
puis j'apprécie le travail qui a été mis de... là-dedans, là, par vos équipes.
Puis effectivement, bien, probablement qu'en cours de route, ça va peut-être
nous sauver quelques questions, quelques questions seraient peut-être
répétitives.
M. Dubé : Puis je voudrais...
je pourrai demander, entre autres à nos légistes, là, qui font un excellent
travail, je le répète, des fois de nous dire : Allez donc voir dans ce
document-là, parce que je pense que c'était une des raisons pour laquelle
l'outil a été fait. Est-ce que ça vous va?
M. Fortin :Oui.
M. Dubé : M. le Président,
moi, si vous me dites qu'on peut faire ça, on va y aller. Est-ce que vous avez
aussi la liste des amendements qui ont été déposés par rapport à ce bloc-là?
M. Fortin :Bien, on a votre liasse d'amendements, là, j'imagine, c'est
les... Il n'y en a pas d'autres qui ont été déposés depuis, là. Par exemple,
j'ai des amendements au 24, 29...
M. Dubé : Vous l'avez en
main?
M. Fortin :Oui...
M. Dubé : O.K. Parce que,
dans... Ce que je fais juste dire, M. le député, excusez-moi, c'est qu'à la fin
de ce trois pages là on voit très bien la liste des amendements qui se
rapportent au bloc.
M. Fortin :Je ne m'étais pas rendu à la fin encore.
M. Dubé : Non, non, il n'y a
pas de problème. Vous voyez, là, après «éthique et déontologie», c'est marqué
«amendement». Voyez-vous ça?
M. Fortin :Ah oui! O.K.
M. Dubé : Et là, vous voyez
que les amendements qui ont été déposés, exactement, ils se rapportent, comme
vous venez de dire, 24, 29, 57, etc. Ça va?
M. Fortin :O.K. Merci.
M. Dubé : Ça fait plaisir.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, si ça vous convient, on débute
le bloc 2. On va débuter le bloc 2, M. le ministre.
M. Dubé : Avec plaisir.
Le Président (M. Provençal)
:L'article 20.
M. Dubé : Je ne sais pas. J'y
viens, j'y viens, j'y viens. Alors, l'article 20 se lit comme suit :
«Est institué "Santé Québec"».
Cet article prévoit l'institution de Santé
Québec. Difficile d'être plus clair.
M. Fortin :...M. le ministre, ça, c'est un des articles dans le
premier bloc où vous nous avez dit : On va y arriver au 20, alors on est
arrivés.
M. Dubé : On y est arrivés,
finalement.
M. Fortin :Oui, oui, quand même, puis un petit peu plus tôt que votre
prévision, je pense, quand même parce que vous aviez dit...
M. Dubé : Bien, je ne dirais
pas ça, mais citez-moi pas sur ça.
M. Fortin :Bien, hier vous avez dit : Ça va plus vite que prévu.
Ça fait que quand même.
M. Dubé : Bien, sur certains
articles.
M. Fortin :O.K. Ça va bien.
M. Dubé : Ça va bien.
M. Fortin :Mais le point qu'on avait fait initialement, c'était le
point sur les services sociaux, qui avait été amené, là, par... entre autres
par différents groupes, parce que l'appellation Santé Québec ne contient pas
les mots ou le terme «services sociaux». Puis c'est un message qui est quand
même significatif, là. Services sociaux, ça date d'il y a plusieurs ministres,
ça date d'il y a plusieurs gouvernements, ça date d'il y a plusieurs décennies,
du temps du ministère des Affaires sociales. Alors, j'aimerais ça comprendre.
Parce que c'est quand même visible, là. Les belles pancartes bleues, là, qu'on
a tous en avant des CLSC, des CHSLD, des hôpitaux au Québec, c'est toujours
marqué Centre intégré de santé et de services sociaux, puis celles qu'on avait
avant c'était marqué Centre de santé et services sociaux. Donc, c'est une
appellation qui a toujours survécu au fil du temps, puis je me demande pourquoi
le ministre trouve que c'est... le moment est venu de ne plus avoir cette
appellation, disons, d'égal à égal entre santé et services sociaux.
M. Dubé : Ça peut être un
très long débat, et j'ai beaucoup réfléchi, là, depuis que vous avez posé la
question, puis je vais prendre...
M. Dubé : ...Une technique que
j'ai apprise, entre autres, du député de Rosemont. Vous allez peut-être être
surpris de ma suggestion, mais ce serait à moi de suspendre l'article
aujourd'hui. Et, la raison pour laquelle je le ferais comme ça, c'est qu'on va
avoir la chance, dans les 41 prochains articles, de bien comprendre ce
qu'est Santé Québec. Et je suggérerais qu'on revienne à la fin du bloc deux
pour discuter du nom. Puis la technique que j'ai apprise du député de Rosemont,
c'est qu'il choisissait toujours son titre à la fin de son article, et il m'a
appris ça dans les projets de loi.
Une voix : C'est un grand
pédagogue.
M. Dubé : Un grand pédagogue.
Une voix : oui.
M. Dubé : Alors, je
n'aucunement... je n'ai aucun problème à en parler. Je vous le dis, là, on
prendra le temps nécessaire qu'il faut que... c'est une question importante, si
on décide du nom pour les 20, 30 prochaines années. Mais, en même temps,
je voudrais qu'on aille toute la même information sur ce que... qui est proposé
que fasse Santé Québec. Alors, je n'ai aucun problème à faire la discussion, mais
c'est ma suggestion pour aujourd'hui. Vous m'avez fait réfléchir à ça puis je
pense que c'est peut-être la meilleure façon d'en discuter.
M. Fortin :Mon Dieu, si vous avez le temps de réfléchir à ça, entre il
y a quelques jours, quand on vous a fait la suggestion, et maintenant, j'ose
imaginer ce qui va vous trottait dans la tête dans les deux, trois prochains
mois, avant qu'on se revoie, J'imagine qu'il va y en avoir beaucoup, des
suggestions comme ça. C'est très bien. Moi...
M. Dubé : Bien, je pense que
j'ai démontré jusqu'à maintenant qu'on est à l'écoute des suggestions puis, à
date, on est en train de le faire ensemble, le projet de loi, alors c'est...
Vous avez posé une bonne question, puis je me dis : ayons tous les
arguments connus de tous quand on aura cette discussion-là.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement pour suspendre
l'article?
M. Fortin :Moi, j'ai... bien, sur le fond de la proposition du
ministre, avant, après, pendant, bien honnêtement, moi, je suis prêt à faire le
débat. Si ça lui convient mieux après, s'il pense qu'on va être tous mieux
équipés, je n'ai pas d'enjeu, mais qu'il sache quand même que ça va être un
point qu'on va encore soulever à la fin, la question des services sociaux. Puis
peut-être qu'on le fera sur une base différente à ce moment-là, parce qu'on
aura vu des perspectives... Une perspective différente peut-être, qui va nous
avoir amené des arguments différents au cours de l'étude des 30 prochains
articles, mais, ce point-là, il va revenir quand même.
Le Président (M. Provençal)
:Et vous risquez peut-être d'accumuler
d'autres argumentaires de votre part.
M. Fortin :Ah! peut-être, peut-être, ça, c'est le risque que court le
ministre.
Le Président (M. Provençal)
:Hein? Je pense que M. le député de
Rosemont voulait émettre un commentaire.
M. Marissal : Bien, je
retiens d'abord que le collègue de Pontiac a dit qu'on va se revoir dans deux,
trois mois. Bon, je sais que ce n'est pas lui décide ça, je ne sais pas si
c'est un souhait ou... Moi, j'avais malheureusement l'impression qu'on allait
se revoir plus tôt, là. Je suis heureux et je suis flatté, là, si j'ai pu
inspirer le ministre de quelque façon que ce soit. Mais, en fait, c'est le
contraire que j'avais dit, pour être bien clair.
M. Dubé : Vous avez
dit : Il y a des gens qui le font, puis, moi, je décide de mon... Vous
avez ça.
M. Marissal : Oui. Moi, j'ai
dit que je... normalement les meilleures chroniques, c'est celles dont le titre
vienne avant de commencer d'écrire parce que tu sais où tu t'en vas. Puis les
pires chroniques que j'ai écrites dans ma vie, c'est celles où j'arrivais, je
n'avais pas de titre parce que c'était confus. Et puis là, il y avait quelqu'un
du pupitre qui m'appelait à 11 h le soir en disant : Te n'as pas mis
de titre, je dis : Ah! trouves-en un, je ne sais pas, je n'en ai pas, de
mots. Alors, c'est... Je voulais juste dire que c'est le contraire. Mais je
souhaite que ce... pas ça qui arrive au projet de loi 15, que ce soit un
mauvais projet de loi, à la fin, puis qu'on se creuse la tête pour trouver un
titre. Mais je...
M. Dubé : Mais, moi, je l'ai
déjà trouvé, M. le député, je vous le dis, moi, j'ai déjà trouvé.
M. Marissal : Oui, je suis
sûr, je suis sûr.
M. Dubé : Je vais essayer, au
cours des 40 prochains articles qui portent sur ça, de vous le prouver.
C'est ça que je dis aujourd'hui.
M. Marissal : Je n'ai pas de
doute que vous l'avez déjà trouvé. Puis on fera le même exercice pour le titre
du projet de loi, j'imagine, puisque vous nous avez déjà dit que...
M. Dubé : Bien, tout à fait.
D'ailleurs... On a dit : l'article 177, puis il est déjà prévu...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:1 177.
M. Dubé : Ah oui,
excusez-moi, j'ai oublié un 1 000, 1 177.
• (12 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
:C'est une petite nuance.
M. Dubé : La langue m'a
fourché.
M. Marissal : broutille.
C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
:Sur ce, on suspend l'article?
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement pour suspendre?
M. Fortin :Pourquoi pas.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Merci.
M. Dubé : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Article 21. M. le ministre.
M. Dubé : Avec plaisir. Ne
bougez pas. Non, c'est juste que mon iPad m'a fait un... Alors, article 21
se lit comme suit : Santé Québec est une personne morale mandataire de
l'État. Ses biens font partie du domaine de l'État, mais l'exécution de ses
obligations peut être poursuivie sur ceux-ci. Santé Québec n'engage
qu'elle-même lorsqu'elle agit en son nom.
En fait, comme commentaire, cet article
prévoit que Santé Québec est une personne morale mandataire de l'État. Il
ajoute que les biens de Santé Québec font partie du domaine de l'État, mais que
l'exécution de ses obligations peut être poursuivie sur ces...
12 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...il précise
ensuite qu'elle n'engage qu'elle-même lorsqu'elle agit en son nom. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Merci.
M. Dubé : Et je voudrais
juste peut-être mentionner un commentaire peut-être additionnel là-dessus, là,
pour qu'on fasse le débat sur les exemples comparables. Cet article-là, il
est... usuel, excusez-moi, sur ce type de société là. Je veux le mentionner,
là, parce que je vois, entre autres, le député ici de Pontiac, là, qu'on a déjà
fait d'autres agences ou d'autres... Et des... je vais vous donner des exemples
de mandataires de l'État, là, je pense entre autres à l'Autorité des marchés
financiers. Ça peut être un musée, ça peut être... Ça peut être Investissement
Québec et la principale conséquence juridique de... je dirais, de cette
qualification-là, est-ce qu'on se comprend bien?, de mandataires de l'État, c'est
que le mandataire bénéficie des privilèges et des immunités de l'État,
notamment l'immunité fiscale, entre autres. Bon, je vais juste un petit peu
plus loin parce que... On verra bien, durant... Puis là je suis... je n'ai pas
lu mon résumé trois pages, là, mais je vous le dis quand même, parce que, quand
on a essayé de trouver, c'était quoi, le véhicule pour faire cette agence-là,
on a débattu. Est-ce qu'on... Rappelez-vous, on en a déjà parlé. Est-ce qu'on
va aussi loin qu'Hydro-Québec avec un conseil d'administration qui est
complètement indépendant puis qui a ses revenus indépendamment de ceux de l'État,
vous me suivez? On n'est pas allé là. On a décidé qu'on gardait le plein
contrôle sur le budget, donc c'est très différent. Et c'est pour ça que ça va
faire partie, puis si... pour les gens qui nous écoutent, c'est ce qu'on
appelle un organisme autre que budgétaire. Lorsqu'on qualifie les... Lorsque le
ministre des Finances dépose son budget, puis le Secrétariat au Conseil du
trésor, ça reste vraiment un organisme qui... c'est le ministre qui va être...
le ministre et son équipe, qui sont responsables de négocier le budget, puis
une fois que le budget a été donné... Donc la maîtrise du budget reste à l'intérieur
du ministère.
Mais une fois que le ministère a négocié
et a eu les approbations de Finances, et cetera, et du Trésor, c'est transféré
à l'agence. Je voulais juste rappeler ça parce que c'est... pour moi, c'est
très différent, parce que les gens font souvent le parallèle avec Hydro-Québec
en disant : C'était un Hydro-Québec de la santé. Oui, il y a une création
d'une agence, mais elle est très différente dans ses règles. Et c'est un peu
pour ça que je dis : On va le voir durant nos 40 prochains articles,
quelles sont ses priorités... ses propriétés spécifiques. Ça fait que j'arrête
là, mais je voulais juste dire : C'est une agence comme bien d'autres dans
cette création-là.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Cependant, à cet article-là,
avant de discuter de l'article, M. le député de Rosemont a signifié qu'il
voulait déposer un amendement. C'est toujours le cas, M. le député de Rosemont?
M. Marissal : C'est toujours
le cas.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on va projeter votre
amendement à l'écran pour que vous puissiez nous en faire part. Alors, je vous
invite à nous en faire part, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, merci, M.
le Président. Je vais le lire, là, puis je n'exclus pas la possibilité de le
retirer si on me fait la démonstration qu'il est inutile, qu'il est superflu. C'est
très, très simple. Ça dit simplement que : "Santé Québec est à but
non lucratif". Je vois Me Paquin, là, qui... je ne dirai pas qu'il s'agite,
mais qui cogite, en tout cas, qui a assurément une réponse. Ce n'est pas écrit
textuellement dans ce qu'on nous a présenté à l'article 21. Est-e que c'est
implicite et donc que mon amendement serait superflu? Peut-être, mais, de toute
façon, ayons ce débat ou cette clarification, parce qu'il y a des exemples qui
me viennent en tête, là, et puis le ministre fait bien dire que ce n'est pas
Hydro-Santé, puis je pense que c'est ça qui avait un petit peu teinté le débat.
C'est qu'à l'époque déjà, je pensais, c'est M. Couillard, peut-être même avant,
les gens avaient utilisé cette métaphore d'Hydro-Santé, c'est parce que c'était
facile à comprendre. Hydro-Québec, Hydro-Santé, tout ça, mais ce n'est pas du
tout la même chose. Ce n'est pas une société commerciale. Là, vous notez par
exemple... vous faites un parallèle de structure avec Investissement Québec.
Investissement Québec est aussi une société commerciale qui pourrait faire des
profits. Il y en a...
M. Marissal : ...l'an dernier,
c'est autre chose. Mais je ne pense pas que Santé Québec, c'est ça qu'on vise.
En tout cas, c'est pour ça qu'on devrait viser. Puis il y a eu des exemples
dans le monde. Puis le ministre connaît cet exemple-là, parce qu'il cite
souvent la NHS en Grande-Bretagne, qui a un volet commercial, qui a un volet
commercial. Puis là, on va boucler la boucle avec un débat qu'on a eu avec le
ministre de l'Économie dans la précédente législature, je crois même que
c'était ici même, là, sur la vente de données. Puis je sais qu'on a voté le
projet de loi n° 3, là, puis qu'en principe ça ne doit pas se faire, là,
c'est ce que le ministre du Numérique nous a bel et bien dit, là, textuellement,
puis je n'ai pas de raison de croire que c'est... Mais juste pour être bien,
bien sûr que ça n'arrivera pas, il existe des exemples à l'international,
exemple en Grande-Bretagne, où la société gestionnaire, ça, c'est NHS, vend des
données de santé pour générer des profits. Et profits il y a certainement à
faire avec les données de santé, là, on a déjà fait ce débat-là, c'est souvent
perçu comme comme une mine pour le Big data puis je comprends pourquoi. Moi,
j'ai été rassuré dans le projet de loi n° 3, ma collègue était là, mais je
veux juste être sûre que c'est à but non lucratif.
M. Dubé : Bien, je vais vous
dire, je vais laisser commenter Me Paquin pour une raison, pas parce que je ne
veux pas rentrer dans le débat, mais je crois que c'est non nécessaire. Mais,
pour des raisons techniques, lorsqu'on décide de choisir un type d'agence qui
va se qualifier comme... Mais au lieu de vous dire comment, moi, je l'ai
compris, parce qu'on a eu... j'ai eu ces débats-là avec le ministre des
Finances, on se comprend bien, pour être sûr qu'on choisissait le bon véhicule
pour refléter ce que vous demandez. Mais je vais laisser...
M. Marissal : Avec le
ministre des Finances?
M. Dubé : Oui, parce que,
lorsqu'on a fait le projet de loi, on s'est dit : Ça va être quoi, le...
ça va être quoi, le bon véhicule? Alors, le ministre des Finances, il
dit : Soyons très clair, là, ça va être une agence qui va être considérée
comme un organisme que l'on appelle autre que budgétaire, sans capital-actions,
puis etc. Ça fait que j'aime mieux... j'aime mieux laisser.... puis là... parce
qu'on rentre dans le technique, mais vous avez raison de le poser. Puis, si je
parle trop, je vais prendre le travail de M.... Mais vu qu'il n'a pas de
capital-actions, bien là, c'est évident que... En tout cas, je le laisse...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, pour une société d'État de la nature de celle que
serait... que serait Santé Québec, ce serait a priori inusité de prévoir
expressément qu'elle est à but non lucratif. Par ailleurs, normalement, pour
qu'une entité ou un groupement soit considéré à but non lucratif, lorsqu'on
parle d'une personne morale comme Santé Québec, il faut qu'il y ait un moyen de
permettre aux membres derrière qui la contrôlent d'en retirer un profit. Donc,
ça prend un moyen de partager ce profit-là. Classiquement, ça va être un
capital-actions dans le cas d'une société par actions. Le projet de loi
n° 15 ne prévoit pas de tel capital pour Santé Québec. C'est une personne
morale sans capital-actions, de sorte qu'on en viendrait à la conclusion, sans
le prévoir expressément, qu'il s'agit d'une personne morale qui n'a pas de but
lucratif.
• (12 h 40) •
M. Marissal : C'est donc
implicite.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci.
M. Marissal : O.K. Personne
morale, c'est toujours un terme un peu étrange pour quelqu'un qui n'a pas
étudié le droit, je dois vous dire. À chaque fois, ça me fait un peu ça. Bien,
regardez, moi, je n'en ferai pas une bataille de fond. Si vous me dites que
c'est ça qui est ça, c'est ça qui est ça. Alors, je vais tout bonnement retirer
mon amendement.
M. Dubé : Consentement pour
retirer l'amendement? Consentement. Merci. Maintenant, nous revenons à
l'article 21 de base. Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, Mme la
députée de...
Mme Setlakwe : Mont-Royal-Outremont.
Le Président (M. Provençal)
:...Mont-Royal-Outremont. Excusez-moi.
Mme Setlakwe : Merci. Moi, ça
me va. J'ai juste une question pour le troisième alinéa : «Santé Québec
n'engage qu'elle-même lorsqu'elle agit en son nom.» Puis je réalise que, de
façon générale, dans ce projet de loi ci puis je pense que, dans le corpus
législatif en général, on ne fait pas nécessairement de lien avec d'autres
articles, on ne prend pas la peine d'écrire : Sous réserve d'un autre
article. Puis je pense à l'article 85 ici. Je vous projette un petit peu
plus loin, mais «le gouvernement peut garantir le paiement d'un emprunt,
autoriser le ministre des Finances à avancer tout montant...» Est-ce que ce
n'est pas nécessaire de...
Mme Setlakwe : ...et
d'indiquer que c'est sous réserve d'un autre article, c'est ça ma question.
Le Président (M.
Bachand) :Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Non, M.
le Président, dans ce genre de dispositions-là, on n'aura pas de sous-réserves,
ou ce n'est pas... Ce n'est pas la... l'usage rédactionnel qu'on a retenu.
Mme Setlakwe : Mais vous êtes
d'accord que c'est sous réserve de l'article 85?
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
effectivement, dans un cas où le gouvernement viendrait garantir les
obligations de Santé Québec en vertu de 85, alors là, dans un cas comme
celui-là, la disposition spécifique de 85 étant plus précise viendrait déroger
à la disposition de 21 sans qu'il n'y soit fait expressément mention avec un...
malgré l'article 85.
Mme Setlakwe : Merci pour la
précision. Je peux poser une autre question?
Le Président (M.
Bachand) :Bien oui.
Mme Setlakwe : Juste
généralement, moi, j'ai apprécié la mise en contexte puis le parallèle que vous
faites avec d'autres sociétés d'État, Investissement Québec, l'INESSS, l'AMF,
un musée. Ma question, c'est... puis je trouvais ça très intéressant, là, dans
la... le point de vue fiscal, moi, si j'ai bien compris, vous dites :
C'est une agence qui est considérée autre que budgétaire, c'est bien ça? Sans
capital-actions, il n'y a aucun moyen de partager les profits, mais elle n'a
pas donc une loi... bien, sa loi constitutive, ce n'est nul autre que celle
qu'on est en train de regarder en ce moment, c'est ce que je dois comprendre?
Le Président (M.
Bachand) :Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président, sa loi constitutive, c'est le projet de loi n° 15. Et
contrairement à d'autres comme Investissement Québec, on ne lui appliquera pas
la partie II de la Loi sur les compagnies.
Mme Setlakwe : Mais c'était
ça ma question, donc, Investissement Québec a sa propre loi constitutive,
disons, ou c'est... Oui, allez-y.
Le Président (M.
Bachand) :Lorsqu'on est très technique.
Mme Setlakwe : Ou c'est une
loi ou c'est une société conçue en vertu de la LCQ? Non, peut-être que non.
Le Président (M.
Bachand) :Quand vous êtes prêt.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
effectivement, M. le Président, on est dans une... dans des considérations
peut-être plus techniques. La partie II de la LCQ, elle complète les
dispositions des... qui s'appliquent à une personne morale, à une compagnie,
précisément, lorsque son acte constitutif est une loi. Donc, c'est une loi qui
vient compléter d'autres lois. C'est le cas de Santé Québec. Dans... pour ce
qui est de la partie II de la LCQ, dans le cas qui nous intéresse ici, il
n'y a pas de capital-actions, donc ce n'est pas une compagnie puis ce n'est pas
une exception, là, c'est assez standard pour les organismes publics de la
nature de Santé Québec, la loi constitutive est la loi qui la constitue puis il
n'y a pas de régime général derrière, sous réserve qu'en matière de
gouvernance, on va appliquer la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État et,
dans certains cas, on va appliquer les dispositions du Code civil qui
s'appliquent à toutes les personnes morales.
Mme Setlakwe : Exact. Non,
mais je trouve juste que... merci, je trouve simplement que la comparaison avec
Investissement Québec, c'est... Mais là où est-ce que j'ai vu Investissement
Québec? C'est parce qu'on l'a dit, en tout cas... Ah, oui, c'est ça, ce n'est
pas la meilleure, je ne trouve pas que Santé Québec puis Investissement Québec
devraient se comparer.
M. Dubé : Non, puis est-ce
que je peux compléter?
Mme Setlakwe : Oui.
M. Dubé : Parce qu'à entendre
votre questionnement, il faut vous donner une précision, si vous voulez aller
voir, là, dans le... Lorsqu'on présente le... je reviens, le ministre des
Finances ou le Trésor, il présente, vous savez, il y a six cahiers, hein, on
vient de faire les crédits, là, puis il y en a un cahier que c'est les
organismes autres que budgétaires. O.K. Alors, je vais vous donner, là, sans
aller dans les montants, mais on a six organismes autres que budgétaires déjà
en santé. Je pense, ça serait plus représentatif si je vous donnais ces
exemples-là. C'est Étienne, ici, qui me les a donnés, je vous les donne,
corporations d'urgences santé. Donc, c'est le Urgences-Santé qu'on connaît, là,
le Fonds de l'assurance médicaments, Héma-Québec. Est-ce que je vais trop vite?
Ça vous va?
Mme Setlakwe : Non, j'en note
quelques-uns. Mais tout à l'heure, vous avez mentionné Héma-Québec, puis je
trouvais que c'était un bon parallèle à faire.
M. Dubé : C'est un bon
exemple. L'Institut national de santé publique qu'on connaît bien, L'INSPQ,
maintenant tous les Québécois connaissent c'est quoi, l'INSPQ, l'Institut
national d'excellence en santé, l'INESSS, et le dernier et non le moindre, Régie
de l'assurance maladie du Québec. Alors, ça vous donne un peu la... de quel
genre de bibitte on parle. Puis moi, quand je... Vous donne un exemple, là, un
ordre de grandeur, des six agences que je viens de vous donner, ça représente à
peu près 20 milliards du budget de la Santé parce que, justement, tout le
salaire des médecins, entre autres, et des médicaments passent par la RAMQ.
Tout ce qu'on va faire ici, c'est de dire qu'il va y avoir une portion encore
plus importante du budget qui va passer par cette société-là ou cette
agence-là, mais ça va rester...
M. Dubé : ...dans le budget
du ministère de la Santé. Est-ce que c'est plus clair? Alors, c'est pour ça que
je voulais vous donner.... Ce n'est pas la première fois, là, qu'on fait cette séparation-là,
comme c'est fait, par exemple, avec la RAMQ il y a quelques années.
Mme Setlakwe : Merci. Le
deuxième exemple de 6, c'était lequel, déjà?
M. Dubé : Fonds de
l'assurance médicaments.
Mme Setlakwe : Moi, ça me
convient pour l'instant, merci, puis on va pouvoir avoir la chance d'élaborer,
là.
M. Dubé : Là, c'est moi qu'il
faut qu'il m'arrête moi-même, je m'excuse, là, mais je veux juste rassurer.
Prenons l'exemple de Régie de l'assurance, la RAMQ, qu'on connaît. Les revenus
sont égaux aux dépenses. C'est évident, c'est le gouvernement qui dit :
Les médecins puis les médicaments me coûtent 12 milliards, exemple. Bien, c'est
le gouvernement qui envoie 12 milliards. Je veux juste dire que c'est... Je
pense que ça peut rassurer un peu le député sur cet aspect-là. Est-ce que ça
va?
Le Président (M. Provençal)
:Je pense que M. le député de Pontiac
avait une intervention.
M. Fortin :Oui, mais, par exemple, la comparaison avec la RAMQ, là,
disons, ou avec l'une ou l'autre des agences que vous avez nommées, là... Santé
Québec, ce n'est pas le même type d'organisation que la RAMQ, là. Là, quand
vous parlez de société d'État, tu sais, on a fait la comparaison avec Hydro,
puis tout ça, même avec Investissement Québec, tu sais. Dans ce que vous nous
avez dit, ça se compare bien, entre autres, avec Investissement Québec, avec
l'INESSS, avec d'autres, mais ce n'est pas... ils n'ont pas toutes le même
type, ils ne sont pas toutes faites de la même façon, ces organismes-là.
M. Dubé : Non. Le principe
d'un organisme, autre que budgétaire, puis c'est pour ça d'ailleurs qu'on s'est
entendu avec le Trésor, puis, etc., là, pour protéger... Je vous dirais, le
plus grand objectif, là, c'était de dire on va protéger, que le contrôle du
budget reste au ministère. On ne veut pas donner ça à un conseil
d'administration qui dirait : Moi, je vais gérer votre budget comme je
veux, O.K.?
M. Fortin :Ça, ça va.
M. Dubé : O.K., bon. Je
prends l'exemple de corporation d'Urgences-Santé, le premier exemple que je
vous ai donné. Qu'est-ce que c'est, Urgences-Santé? C'est un groupe qui fait
l'exécution du service d'urgence.
Mme Setlakwe : C'est la même
affaire.
M. Dubé : Même affaire.
Prenez Urgences-Santé puis élargissez son mandat, pas juste à gérer des
ambulances, mais gérer un réseau de 100 hôpitaux, 200... Vous me suivez? C'est
le même principe.
Mme Setlakwe : ...
M. Dubé : Pardon?
Mme Setlakwe : C'est très
encadré.
M. Dubé : C'est très, très,
très encadré. La Régie de l'assurance maladie, pour répondre à la question du
député, je pense que je veux répondre à ça, c'est quand même un organisme qui a
son conseil d'administration, hein, et qui va dire : Moi, je vais
exécuter... vous parlez souvent d'exécution, comment je vais rémunérer les
médecins, comment je vais les payer, mais c'est quand même le gouvernement qui
décide des honoraires, etc., dans les ententes qu'on fait. Je pense que c'est un
bon exemple.
Donc il reste une gestion au ministère, de
dire : C'est le ministère qui va conclure les ententes avec les médecins.
Ça va? Donc, la partie orientation, puis tout ça, ça va dans le ministère, mais
comment on va les payer tous les jours quand on reçoit leur bulletin mensuel
qu'ils ont fait, x? Bien, ça, c'est la Régie de l'assurance maladie qui
s'occupe, mais qui s'occupe aussi de s'assurer qu'on paie les bons actes, etc.
Alors, c'est dans ce sens- là que je
trouvais que ces deux exemples-là de Corporation Urgences-Santé puis Régie de
l'assurance maladie étaient comparables dans, je dirais, le focus sur les
opérations.
• (12 h 50) •
M. Fortin :Je ne veux pas revenir en arrière puis... en fait, loin de
moi cette volonté-là, mais ce que le ministre décrit là, le rôle du ministère
en tant que... pas dire bailleur de fonds, là, mais de celui qui donne les
sommes nécessaires à Santé Québec pour remplir son mandat, est-ce qu'on
n'aurait pas dû l'inscrire à l'article 19 dans les responsabilités du
ministère?
M. Dubé : Bien, vous allez
voir, on le voit très bien dans les prochains articles.
M. Fortin :O.K. Mais on voit la partie Santé Québec, mais on voit la
partie ministère aussi. O.K. Ça va.
M. Dubé : Donc, c'est pour ça
que je pense que ces deux-là répondent à votre question, décrivent très bien le
parallèle qu'on peut faire avec Santé Québec pour montrer. C'est bon?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, M. le député des Îles.
M. Arseneau : Quand on
dit : Ses biens font partie du domaine de l'État, «ses biens», on fait
référence à quels biens?
M. Dubé : L'ensemble des
biens qui sont nécessaires pour conduire les opérations de Santé Québec.
Une voix : Tous ses biens.
M. Dubé : Tous ses biens...
M. Arseneau : ...mais ces
biens-là qui font partie du domaine de l'État, là, est-ce qu'on fait référence,
par exemple, aux infrastructures hospitalières, et CHSLD, et ainsi de suite?
M. Dubé : Oui, oui, tout à
fait.
M. Arseneau : Bon, c'est de
ça qu'on parle?
M. Dubé : Tout à fait.
M. Arseneau : Puis y a-tu un
endroit où, à un moment donné... parce qu'on dit que c'est ses biens, mais
qu'ils font partie du domaine de... où le ministère cède ses biens à Santé
Québec?
M. Dubé : On va voir ça, je
ne me souviens pas, là, quel l'article en particulier, là, mais on va voir...
M. Arseneau : Mais il y a un
article...
M. Dubé : On est beaucoup
plus, à ce moment-là, dans la transition, là, que dans l'exploitation, mais on
va y arriver.
M. Arseneau : Oui, c'est ça,
mais il y a un article... Parce que là, on fait référence à des biens qui lui
sont éventuellement confiés mais qui restent dans le domaine de l'État?
M. Dubé : Bien, en fait, je
ne veux pas aller dans le détail, mais je veux juste vous... parce que votre
question est bonne. N'oubliez pas, là, qu'on garde nos établissements, hein,
des établissements gardent leurs structures d'avoir leurs propres hôpitaux, sont
responsables des hôpitaux. Ce qu'ils font, c'est qu'ils la transfèrent à Santé
Québec. Ça vient des établissements, mais ça, on pourrait y revenir. Mais vous
allez avoir, en fait, dans Santé Québec, les mêmes établissements que... les
mêmes biens, pour répondre à votre question, que vous avez dans les 36
établissements en ce moment.
M. Arseneau : Oui. Ce que je
veux essayer de comprendre, peut-être que ça viendra plus tard, mais le
propriétaire de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, c'est... ça devient Santé
Québec?
M. Dubé : Ça devient Santé
Québec.
M. Arseneau : O.K. Puis,
quand on dit : «mais — "mais", il y a un
"mais" — l'exécution de ses obligations peut être
poursuivie sur ceux-ci», je veux juste comprends pourquoi le «mais», alors que
ça me semble aller de soi, là.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, c'est que, normalement, les biens qui font partie du
domaine de l'État ne peuvent être saisis, ils ne peuvent pas être donnés en
garantie, alors que ce qu'on fait ici, c'est qu'on dit : Les biens font
partie du domaine de l'État, mais le «mais» est là pour permettre que ces
biens-là, ce qui est un peu théorique, puissent être saisis.
M. Arseneau : Je ne suis pas
sûr de saisir. Saisis par?
M. Paquin (Mathieu) : Un
huissier de justice, en vertu d'un ordre...
M. Arseneau : Par un huissier
de justice.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
oui oui.
M. Arseneau : O.K. C'est
vraiment ce à quoi vous faisiez référence. O.K.
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
M. Arseneau : Donc, j'avais
saisi, mais je ne pensais pas que c'était possible qu'on saisisse les biens du
domaine de l'État ou en tout cas d'une société mandataire de l'État, comme
Santé Québec. O.K. Je vais y réfléchir un peu. Merci de l'éclairage.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 21? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Bien, je
comprends bien, là, donc, que, d'ici 2032-2033, Santé Québec pourrait avoir un
nouvel hôpital Maisonneuve-Rosemont dans... On ne lâche pas, on vit d'espoir.
Le Président (M. Provençal)
:...biens, c'est ça? C'est ça que vous
vouliez définir?
M. Dubé : Un bel hôpital.
M. Marissal : Oui, bien, on
le souhaite beau, oui, oui. En tout cas, depuis le temps qu'on travaille
dessus, il va être beau, j'espère.
M. Dubé : Moderne. Moderne. À
la hauteur du talent qui y travaille, effectivement.
M. Marissal : Assurément. On
n'aura pas ce débat-là aujourd'hui. Je ne pouvais pas m'empêcher de faire la
petite boutade. Vous me le pardonnerez. Donc, ce que je comprends de ce
qu'on pourrait dire, c'est qu'on ne parlera jamais du budget de Santé Québec.
Tu sais, mettons qu'on reçoive la P.D.G. de Santé Québec en crédits, on ne
pourra pas lui dire : Quel est votre budget? Voulez-vous plus de budget?
C'est... On lui donne l'argent, et ça vient directement de Québec, là, par un
canal x, mais c'est le budget du ministère.
M. Dubé : Bien, écoutez...
Bien, premièrement, je suis pas mal sûr qu'on voudrait inviter le président ou
la présidente de Santé Québec à venir lors des crédits, là, parce que...
M. Marissal : Mais je pense
que ça ira de soi, là.
M. Dubé : ...ça va être quand
même 35, 40 milliards de budget, là, qui vont se faire donner. Parce que, si
vous regardez le budget aujourd'hui, c'est à peu près 50 milliards, dont 12
milliards pour les médecins et les médicaments. Ça fait que le reste va passer
par Santé Québec.
M. Marissal : Ah! attendez,
là. Vous avez dit qu'il y a cinq noms budgétaires qui représentent à peu près
20...
Le Président (M. Provençal)
:20 milliards.
M. Marissal : ...20
milliards, si j'ai bien suivi.
M. Dubé : Bien, les
médicaments puis la RAMQ. Alors, c'est pour ça que, quand vous additionnez ça
plus ce que je viens de dire, là, de 35 milliards, qui est à peu près
l'opération, vous arrivez dans le 50 quelques milliards. Là, cette année, là,
de mémoire, on est à 53 milliards, 53, je crois, pour 2023-2024.
M. Marissal : Donc, à peu
près 60 % du budget va être canalisé vers Santé Québec.
M. Dubé : Oui. Alors, vous me
demandez, puis je veux faire attention... Il y a deux personnes qui vont se
parler de budget, là, au ministère pour le négocier avec... comme on négocie
avec le ministère des Finances. Moi, je lui demande 6 %, puis il me donne
5 %, puis... Alors, ça, ça va se discuter comme ça se fait en ce moment.
On va aller aux crédits ensemble. Vous allez questionner les crédits. Il n'y
aura pas de changement là-dessus. Mais c'est sûr que, quand le ministre se...
M. Dubé : ...se retourne, puis
là qu'il va dire à la direction de Santé Québec : Bien, moi, je vous ai
donné mes orientations, je vous ai donné mes indicateurs, on va faire ça sur
une base populationnelle, il y a du financement par activité. C'est sûr que la
négociation du budget entre le ministère et Santé Québec va se faire, et vous,
comme députés, vous allez avoir le droit de questionner si vous trouvez qu'ils
gèrent bien le budget qui leur a été alloué. Moi, ça... Tu sais, ça se fait aux
deux niveaux, là.
M. Marissal : Oui, je vois
bien. Juste...
M. Dubé : Puis on a une
section, là, qu'Étienne me montre, toute sur le financement. Vous allez voir,
vous allez trouver ça fascinant. Dans la section I, là, page 27 du budget... du
p.l. n° 15, 87 et suivants, là, on va tout... on va discuter, pardon, tout ce
mécanisme-là de budget, là. Ça va?
M. Marissal : O.K. Je
comprends bien. Petite précision, là. Tout à l'heure, là... Je ne referai pas
le débat, là, puisque j'ai moi-même enlevé le... mon amendement, là, mais on me
notait par la suite qu'Héma-Québec, il est quand même précisé que c'est une
société à but non lucratif. Alors, juste, juste pour faire ce point-là,
qu'Héma-Québec aurait pu avoir des activités commerciales, mais elle n'en a
pas, ou en tout cas, si elle en a, ce n'est pas à but lucratif, puis
peut-être...
M. Dubé : Je pourrai regarder
s'il y a une particularité pour Héma-Québec, parce qu'elle a effectivement...
M. Marissal : Oui, c'est ça,
c'est ça. Puis peut-être, si j'ai le temps, avec les 2 min 30 s,
là, qu'il reste, est-ce que néanmoins vous prévoyez ou vous voyez des activités
commerciales à Santé Québec qui ne seraient pas à but lucratif, là, mais des
activités de type commercial?
M. Dubé : Bien là,
premièrement, j'essaie de voir puis je vais prendre quelques secondes pour
voir... Est-ce qu'il y a des activités commerciales en ce moment dans nos
établissements, là? Je...
M. Marissal : Est-ce qu'on ne
loue pas, par exemple, des salles d'op?
M. Dubé : Je vais le
vérifier, parce que...
M. Marissal : Oui. Oui, oui.
M. Dubé : ...je voudrais bien
répondre à votre question, parce qu'il y a... Est-ce qu'on loue des salles, par
exemple? Est-ce que... Si on loue... Là, j'ai juste ce petit réflexe-là, là.
M. Marissal : C'est bien.
On...
M. Dubé : Ça fait que, comme
on revient dans...
Le Président (M. Provençal)
:À 3 heures.
M. Marissal : Deux heures.
M. Dubé : ...à 3 heures...
Mais laissez-moi juste le vérifier, parce que je voudrais juste être sûr qu'on
définit bien «activité commerciale», là, pour ne pas teinter le... indûment
votre réponse ou la réponse à votre question. C'est bon?
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y avait d'autres
interventions autres que celle du député de Rosemont? Parce que j'ai tendance à
vous dire que, compte tenu de l'heure, on va suspendre nos travaux jusqu'à
15 heures pour, en même temps, permettre d'aller chercher quelques
explications. Alors, bon dîner à tous. On suspend les travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 06)
Le Président (M. Provençal)
:La Commission de la santé et des
services sociaux reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 15, loi visant à rendre le système de santé et de services
sociaux plus efficace.
Avant de revenir à l'article 21 où
nous avions des discussions, proposition pour que nous prenions uniquement une
période d'une demi-heure pour souper, ce qui va nous permettre de finir à 9 h 30
plutôt qu'à 10 h 30. Consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Mais ce n'est pas moi qui l'a eu.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Je n'en prendrai pas la paternité, M.
le député du Pontiac, je vais vous la laisser. Alors, sur ce, merci beaucoup,
je pense que tout le monde va être content. On... Il y avait des interventions
sur l'article 21, il y avait un questionnement qui avait été soulevé, et M.
le ministre voulait le réfléchir avec son équipe pour la réponse à donner. Et c'était,
de mémoire, une question qui avait été soulevée par le député de Rosemont.
Aimeriez-vous qu'on se remette dans le contexte, M. le ministre?
M. Dubé : ...je vous avoue
que je n'ai pas eu le temps de parler aux équipes. Je suis arrivé, puis on n'a
pas eu le temps.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, M. le député de Rosemont, est-ce que vous pourriez
nous redonner le contexte de votre interrogation, s'il vous plaît?
M. Marissal : Oui, bien, tu
sais, on parlait, justement, de la constitution, là, de Santé Québec, là, qui
est une société d'État mais non budgétaire, autre que budgétaire. Puis j'avais
une question par rapport... Parce qu'il y a eu des exemples qui ont été donnés,
là, de comparaison, et je me demandais si, tout en étant à but non lucratif,
parce que c'est ce qu'on nous dit que c'est, et de fait, si par ailleurs il y
avait des activités commerciales ou de type commercial.
M. Dubé : Ce que je vous ai
répondu que je voudrais vérifier, c'est : il peut y avoir certaines
activités commerciales mineures, mais j'aimerais mieux le vérifier. Ça fait que
j'avais posé la question, tu sais... location de salle, ou des choses comme ça.
Alors, je vais prendre ça en différé pour quelques minutes, puis je vous
reviens.
Le Président (M. Provençal)
:Je pensais que Me Paquin avait déjà
la réponse.
M. Dubé : Oui? Allez-y, je
vais l'apprendre en même temps que les autres, mais ça ne me dérange pas du
tout.
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, mais, si vous voulez avoir
une petite pause, maître, il n'y a pas de problème, là, je vous taquine.
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
actuellement, moi, je n'ai pas la réponse.
Le Président (M. Provençal)
:On suspend.
(Suspension de la séance à 15 h 09)
(Reprise à 15 h 15)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, il
y avait un... M. le ministre avait eu besoin d'une pause avec... l'aspect légal
pour pouvoir donner la meilleure réponse. Est-ce que vous voulez débuter ou...
Oui, allez-y.
M. Dubé : ...parce que je
veux juste rassurer, avant d'aller dans l'explication légale... Parce qu'il y
a... quelques précisions légales à peut-être nous aider à définir votre
question aussi, M. le député de Rosemont. Bon, premièrement, je vous dirais
qu'il n'y a aucunement l'intention, dans le projet de loi ici, d'aller vers
quelque chose qui est différent de ce qu'on fait présentement. Ça... et, tout à
l'heure, quand on sera à, je ne sais pas, 23 ou 24, qu'on va parler de la
mission, on pourra revenir là-dessus, parce que dans la... ça fait partie de la
mission, un peu, cette question-là, selon moi.
Cependant, ce que j'aimerais dire, puis c'est
là que je dois passer la parole à Me Paquin... Pourquoi j'hésitais avant de
vous répondre, parce que c'est sûr qu'il y a peut-être quelques activités qui,
en théorie, peuvent avoir l'air commerciales, mais qui sont accessoires. Puis
là je donnais... on me donnait l'exemple, si le CHUM veut louer l'auditorium
Pierre Karl-Péladeau, qui est dans le...
M. Dubé : ...le milieu du
CHUM, bien, ça, c'est comme une location de salle, mais ce n'est pas dans
l'objectif de faire des profits. Vous me suivez? Est-ce que, par exemple...
Puis là je donne l'exemple, ça se fait déjà, la chambre qui est gratuite, c'est
la chambre qui est à quatre personnes, puis, si vous voulez avoir une chambre
privée, bien, il y a un frais qui est chargé pour ça. Alors, est-ce que... Mais
c'est tellement accessoire... vous rentrez ça dans une activité commerciale? Je
ne pense pas.
Alors, c'est pour ça que je voulais avoir
une espèce de précision d'où vous voulez aller avec cette question-là. Si vous
pensez que c'est plus à propos de la discuter dans la mission quand on sera là
tout à l'heure, je n'ai aucun problème. Et ce que je suggérerais peut-être que
Me Paquin peut dire, bien, pour s'assurer qu'on comprend bien votre question,
bien... Mais je ne vois pas que c'est ici que ça se rapporte, mais, encore une
fois, je veux toujours bien répondre. Me Paquin.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Effectivement, il y a certaines activités de type commercial qui
peuvent être faites par les établissements puis qui pourraient continuer à être
faites par Santé Québec. On comprend, par contre, que c'est accessoire, là, ça
ne fait pas forcément partie de l'objet de la mission même du... de Santé
Québec que de se livrer à ce genre d'activité là, mais c'est un peu immanquable
que ça se fasse accessoirement. Le genre d'exemple qu'on me fournit, ça
pourrait être, par exemple, des locations de centres sportifs, l'utilisation
des stationnements, puis l'utilisation de certains autres... certains autres
espaces, là, mais ce que j'ai comme exemple ici, ça serait au niveau des
centres sportifs.
M. Marissal : Vous préférez,
si je comprends bien, M. le ministre, qu'on en parle plutôt à un autre endroit,
s'il y a discussion à avoir, là. Moi, la réponse, cela dit, me convient, là, ça
va, là.
M. Dubé : O.K. Bien, ce sera
à vous, parce que moi... Puis c'est pour ça que je voulais prendre le temps d'y
penser, le message le plus important, pour vous, selon moi, il est à deux
niveaux. Ce n'est pas notre objectif de changer ça du tout, donc ça, je pense
que ça peut vous rassurer, mais, en même temps, ici, je pense que c'est plus si
jamais vous vouliez dire : Est-ce que c'est dans la mission de l'État?,
bien, on en parlera dans la mission de l'État. C'est ça que je vous dis à ce
moment-ci.
M. Marissal : Et, pour fins
d'exactitude, il s'agit bien de l'amphithéâtre Pierre Péladeau.
M. Dubé : Qu'est-ce que j'ai
dit?
M. Marissal : Pierre Karl.
M. Dubé : Oh! Pardon,
excusez-moi. Avec tout le respect que j'ai pour...
M. Marissal : Ça m'étonnait
qu'il y avait... qu'il y ait une salle Pierre Karl Péladeau, alors... C'est
bien feu son père, oui, c'est ça.
M. Dubé : Vous avez raison,
vous avez raison. Merci pour... Merci pour la précision.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'article 21? Oui, M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Ce n'était pas dans mon... ce n'était pas dans mon plan de
match, là, mais le... pardon, les frais de télévision, là, à l'hôpital, ça
existe-tu encore, ça?
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :Oui?
M. Dubé : Oui. Est-ce que je
suis d'accord avec ça? Non. On est en train de regarder ça...
M. Fortin :O.K. Allez-vous faire quelque chose avec ça, oui?
M. Dubé : Bien, je suis en
train de regarder ça, pour être honnête avec vous, là, parce que, maintenant,
avec l'Internet, puis tout ça, là...
M. Fortin :Oui, payer 13 $, 15 $ par jour pour la
télévision, là, c'est... quand on est malade... Oui, oui, c'est ça, oui, gros
comme ça, là, oui.
M. Dubé : Puis on n'aura
pas... on n'aura pas besoin d'attendre Santé Québec pour...
M. Fortin :Parfait. J'en prends note, j'en prends note, c'est très
bien.
M. Dubé : Prenez ça en note.
M. Fortin :Excellent. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 21 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Article 22, M. le ministre.
• (15 h 20) •
M. Dubé : Avec plaisir, M. le
Président. Bon, article 22 : Santé Québec a son siège sur le
territoire de la ville de Québec à l'endroit qu'elle détermine. Un avis de
l'adresse du siège social... du siège, pardon, est publié à la Gazette
officielle du Québec. Il en est de même de tout déplacement dont il est l'objet.
Le commentaire est simple : Cet
article prévoit que le siège de Santé Québec est situé dans la ville de Québec.
M. Fortin :Vous faites ça parce que c'est dans la loi sur la capitale
nationale, j'imagine, c'est une obligation?
M. Dubé : Et surtout par la
loi avec... le lien avec les sociétés d'État puis de la capitale nationale, je
pense que les deux... Oui, c'est ça, mais...
M. Fortin :Mais il y en a, des sociétés d'État qui sont basées à
l'extérieur de Québec, non?
M. Dubé : Oui, mais je vais
juste demander de vérifier parce que moi, j'ai posé la même question, mais on
me faisait... Bien, en tout cas, c'est sûr qu'il y a un lien avec la capitale
nationale...
M. Fortin :Mais je veux savoir si c'est une obligation en lien avec la
Loi sur la capitale nationale.
M. Dubé : La réponse, c'est
oui.
M. Fortin :Oui?
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :Parce que vous avez envisagé ailleurs ou vous avez...
M. Dubé : Non, non, non, puis...
mais je ne vous cacherai pas, un peu comme... Je vais vous donner l'exemple...
M. Dubé : ...puis
rappelez-vous qu'on a eu des gens qui nous l'ont posé, la question. Moi, je
pense qu'il faut être très clair qu'il y aura probablement et sûrement des
bureaux ailleurs aussi. Puis là, je donne l'exemple la Caisse de dépôt. La
Caisse de dépôt, son siège social, il est à Québec, mais son bureau d'affaires
principal est à Montréal. Donc, l'engagement qu'on prend ici, c'est de
respecter le fait que le siège va être à Québec.
M. Fortin :O.K., mais l'idée de l'idée de LCN, là, c'est que le bureau
principal soit ici aussi, là. C'est un peu ça l'objectif de la Loi sur la
capitale nationale. Ce n'est pas le siège social soit ici puis que le bureau
principal, où il y a 10 fois plus d'employés...
M. Dubé : Non, mais je
vous donne l'exemple extrême. Je vous donne l'exemple, mais on... Bon point, M.
le député, mais on sait très bien que l'essentiel des bureaux du ministère de
la Santé est ici, 1075, 970 chemin Sainte-Foy. Voilà. Le ministère, le
ministère lui-même, il est ici, là.
M. Fortin :Non, mais je pense aux... je pense aux employés là-dedans,
parce qu'il y en a une grosse partie qui va venir du ministère, hein? Vous
l'avez déjà dit, il y a des employés du ministère qui vont en transférer vers
Santé Québec. Donc, on ne prendra pas des gens de Québec pour les envoyer à
Montréal à travers ça ou ailleurs.
M. Dubé : Non, parce que
la plupart des employés, puis on pourra revenir là-dessus, les deux groupes
d'employés qui sont susceptibles d'être transférés, là, s'ils le veulent, parce
que ça va être sur une base volontaire, c'est du côté de l'informatique, des
ressources informationnelles et du côté des infrastructures, gestion
d'immeubles, préparation de projets. Puis c'est beaucoup de gens qui peuvent
être en télétravail maintenant aussi. Ça fait que, quand on regardera le plan
de transition, j'ai nettement l'impression que ça impliquera pour beaucoup de
déménagements.
M. Fortin :Comment vous pouvez faire ça sur une base volontaire
uniquement?
M. Dubé : Bien, c'est
que la personne a le droit de refuser.
M. Fortin :Oui, je comprends, mais là vous changez beaucoup, beaucoup
les fonctions du ministère, je veux dire, vous restreignez les fonctions du
ministère.
M. Dubé : Principalement
dans les deux secteurs que je viens de vous donner. Mais, si on dit, M. le
député, si on dit qu'il y a près de 1 300 personnes au MSSS, là, tel que
défini, là, pas sûr qu'il y en a 300 dans les deux départements que je viens de
vous parler là.
M. Fortin :O.K..
M. Dubé : Ça fait que
c'est pour ça que, pour moi, la notion de transfert, elle est... je ne dirais
pas qu'elle est mineure, mais elle est gérable, surtout sur un certain nombre
d'années. Puis, avec la notion de télétravail, comme vous savez, qui a changé
beaucoup de choses et principalement dans ces fonctions-là d'informatique et de
gestion d'infrastructure, c'est...
M. Fortin :Mais votre objectif, c'est de garder la majorité du monde
de Santé Québec à Québec.
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :C'est ce que je comprends.
M. Dubé : Oui, mais,
comme vous dis, je ne cache pas non plus que l'équilibre avec Montréal serait
peut-être mieux respecté qu'ici.
M. Fortin :Parce que c'est vrai, ce que les gens qui étaient ici nous
ont dit, c'est : À un moment donné, je vais dire... je pense,
objectivement, en regardant les statistiques, là, le réseau de la santé se
porte mieux à Québec qu'à bien d'autres endroits, entre autres à Montréal,dans
d'autres régions, là.
M. Dubé : Oui, on a
entendu...
M. Fortin :Donc, que les gens qui travaillent au ministère ou à Santé
Québec aient une perspective autre, de par leur propre expérience, là, puis on
en a tous, des expériences avec le réseau de la santé, pas une mauvaise chose.
Mais je comprends ici , là, que, un, vous voulez respecter la Loi sur la
capitale nationale puis que, deux, la majorité du monde va quand même être à
Québec.
M. Dubé : Oui. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention...
M. Fortin :Puis ça, c'est quelque chose qui va durer dans le temps
aussi, là, ce n'est pas quelque chose... Vous dites : Là, là, je vais
commencer comme ça puis, éventuellement, bien, on va peut-être transférer plus
vers Montréal.
M. Dubé : Non, mais
c'est pour ça que je pense qu'une question comme celle-là... je reviens souvent
sur le plan de transition. Quand on va être... on va avoir, à un moment donné,
vous allez me demander, là, quand on va être... quand on va faire l'article sur
le plan de transition, vous allez me dire : Bien, je ne veux pas juste
dire qu'il y a un plan de transition. Qu'est-ce que ça va couvrir, hein? Parce
qu'on a fait ça dans 10, ça nous a beaucoup aidé à dire qu'est-ce que les... On
ne décrit pas le règlement, mais on explique ce qu'on devrait voir dans le
règlement. Moi, je pense que toutes ces questions-là vont devoir être traitées
dans l'ébauche d'un plan de transition.
M. Fortin :O.K. Je veux juste m'assurer, comme vous le faites sur une
base volontaire pour aller du ministère à Santé Québec, il faut que ce soit
fait sur une base volontaire de déplacer quelqu'un de Québec vers Montréal.
Puis ça se fait, là. Quand on le fait de façon volontaire, ça se fait. Vous
l'avez fait vous-même. Vous étiez député du Grand Québec. Là, vous êtes députés
du Grand Montréal, disons. Ça se fait, là, sur une base volontaire.
M. Dubé : Oui, puis en
plus, juste pour... votre point est excellent, avec un droit de retour aussi.
Je pense que c'est comme ça que ça s'est fait dans plusieurs ministères,
incluant les transferts d'Investissement Québec, les gens qui voulaient revenir
pouvaient revenir au ministère...
M. Dubé : ...même principe,
même principe.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 22? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article... Je vais prendre la mise aux voix. Est-ce que
l'article 22 est adopté? Adopté. 23. M. le ministre.
M. Dubé : Encore une fois, je
pense vous allez trop vite pour moi, M. le... bon, sur 23 et 24, est-ce que je
pourrais vous demander que je lise les deux? Parce que je ne veux pas vous
demander de les accepter tous d'un coup, là, mais c'est souvent... en tout cas,
c'est une suggestion... pouvez amener, je pense qu'il peut y avoir des fois
entre le... le 23 qui parle de mission et les fonctions, ça peut des fois
porter un petit peu à confusion. Ça fait que ma suggestion, c'est qu'on regarde
les deux, puis après ça... parce que c'est quand même deux articles qui sont
costauds, là. Alors, on a parlé tantôt du rôle du ministre ou du ministère. Là,
ici, on commence à rentrer dans la partie costaude de Santé Québec. Ça fait que
c'est ma suggestion, puis on reviendra à 23. Est-ce que je peux faire ça?
Le Président (M. Provençal)
:Consentement? Oui. Allez-y, M. le
ministre.
M. Dubé : Je l'apprécie
beaucoup. Alors, 23 : « Santé
Québec a pour mission d'offrir, par l'entremise des établissements publics, des
services de santé et des services sociaux dans les différentes régions
sociosanitaires du Québec. Dans ces régions, elle coordonne et soutient,
notamment par des subventions, l'offre de tels services par les établissements
privés ainsi que celle des services du domaine de la santé et des services
sociaux par certains autres prestataires privés. Santé Québec a également pour
mission d'appliquer la réglementation prévue par la présente loi de certaines
activités liées au domaine de la santé et des services sociaux. De plus, Santé
Québec a pour mission de fournir au ministre l'appui nécessaire à la mise en
œuvre des orientations, des cibles et des standards qu'il détermine, notamment
à l'égard de l'organisation et la prestation de services de santé et de
services sociaux. Enfin, Santé Québec a pour mission d'exercer toute fonction
qui lui incombe en vertu d'une autre loi ou que le ministre lui confie. »
• (15 h 30) •
Je vais quand même lire le commentaire
avant de passer à l'autre. Cet article dénonce la mission de la Santé Québec...
de Santé Québec, qui est principalement d'offrir des services de santé et de
services sociaux, et ce, par l'entremise des établissements publics. Il précise
qu'elle coordonne et soutient, dans les différentes régions sociosanitaires,
l'offre de ces services par les établissements privés. Il ajoute qu'elle a
également pour mission d'appliquer la réglementation de certaines activités et
qu'elle fournit au ministre l'appui qui lui est nécessaire pour l'exercice de
ses fonctions. Enfin, il prévoit que le ministre peut confier à Santé Québec
certaines fonctions qui lui incombent. Donc, on vient de voir ici quatre
éléments de la mission.
Si je peux juste lire, avant qu'on
revienne à 23... lire l'article 24 : « Santé
Québec exerce les fonctions énumérées ci-dessous, ainsi que toute autre
fonction auxiliaire qu'elle estime nécessaire à la prestation de services de
santé et de services sociaux :
« 1 :
Mettre en place des mécanismes d'accès aux services du domaine de la santé et
des services sociaux;
« 2 :
Élaborer un programme national sur la qualité des services;
« 3 :
Tenir les dossiers des usagers des établissements publics, sauf dans les cas
qu'elle détermine par règlement;
« 4 :
Former un comité national des usagers et voir à son bon fonctionnement;
« 5 :
Prévenir la récurrence des incidents et des accidents lors de la prestation des
services de santé et des services sociaux, et;
« 6 :
Former des directions de santé publique.
« Pour
l'application de la présente loi, un incident s'entend d'une action ou d'une
situation qui n'entraîne pas de conséquences sur l'état de santé ou le
bien-être d'un l'usager, mais dont le résultat est inhabituel et qui, en
d'autres occasions, pourrait entraîner des conséquences. »
Le commentaire, rapidement. Cet article
prévoit les fonctions de Santé Québec, en outre, de toute autre fonction auxiliaire.
Elle doit notamment mettre en place des mécanismes d'accès aux services et
élaborer un programme national sur la qualité des services et former un comité
national des usagers. Cet article indique également la définition d'un incident
pour l'application de la loi...
15 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Provençal)
:...ça va?
M. Dubé : Oui, très bien,
même.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, maintenant, bien entendu, on
va les traiter séparément, M. le ministre, parce qu'on y va dans l'ordre.
Alors, au départ, sur l'article 23, je pense qu'il y a un amendement qui
sera... un ou des amendements qui seront déposés. Alors, moi, je suggère qu'on
aille directement à l'amendement du député de Rosemont. Par la suite, on ira à
l'amendement du député de Pontiac. C'est dans l'ordre que je les ai reçus. On
va projeter l'amendement du député de Rosemont à l'article 23. Ça, c'est la
modification qu'il veut apporter, puis, après ça, on vous montrera à quel
endroit ça s'insère dans le texte avec les caractères gras. Alors, M. le député
de Rosemont, s'il vous plaît.
M. Marissal : Oui. J'ai une
demande à vous faire avant de lire mon amendement, là, parce que j'ai besoin d'un
petit aide-mémoire, là, d'un petit rafraîchissement, là, parce qu'on a
introduit un jargon et des principes neufs avec le projet de loi no 15, là.
Rapidement, me rappeler qu'est-ce qu'on entend... puis je pense que c'est pour
le bénéfice des gens qui suivent aussi, là, parce que c'est tout nouveau aussi,
qu'est-ce qu'on entend par certaines activités liées... le «domaine de la
santé»? Peut-être juste avant qu'on reprenne la discussion, parce qu'on a eu
une longue discussion là-dessus, là, il y a quelques jours, même voire la
semaine dernière, là, ça fait que je voulais juste me rafraîchir là-dessus. Merci.
M. Dubé : ...quand on
parlait des établissements publics versus... Oui. Allons-y.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. On se souviendra que précédemment, lorsqu'on a étudié l'article 2
du projet de loi, on a fait une distinction entre les services de santé et les
services sociaux qui sont fournis par les établissements et les services du
domaine de la santé et les services sociaux, qui, eux, sont plus larges, donc
qui incluent les services de santé et services sociaux, mais qui incluent plus
large, notamment des services qui sont rendus par des prestataires qui ne sont
pas des établissements. Donc, lorsqu'on parle ici de services du domaine de la
santé et des services sociaux, ce sont les services qui sont rendus autrement
que par des établissements.
M. Marissal : O.K.. Et
définir «établissements», s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Alors,
les établissements, ce sont les établissements de Santé Québec, ce sont les
établissements regroupés, les établissements privés, tels que des CHSLD privés
conventionnés ou des centres hospitaliers privés conventionnés, également.
Certains pourraient ne pas être conventionnés, mais essentiellement les
établissements vont offrir un ou plusieurs des services qui se regroupent dans
les différents ensembles de services qu'on a retrouvé à l'article 3, donc les
services communautaires locaux, les services hospitaliers, les services d'hébergement
et de soins de longue durée, les services de protection de la jeunesse et les
services de réadaptation.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que ça va, M. le député?
M. Marissal : Oui, oui, oui.
C'était utile de se remettre à jour, là.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, maintenant, on va traiter
votre amendement.
M. Marissal : Super! Allons-y.
Alors, le premier alinéa de l'article 23 est modifié, suivant «autre
prestataire privé» par l'ajout de «en tout temps, Santé Québec priorise l'offre
publique de services de santé et de services sociaux et doit veiller au
maintien et au développement de l'expertise publique. Santé Québec doit aussi
favoriser le rapatriement des services actuellement offerts dans des
établissements privés ou par des prestataires privés du domaine de la santé
dans des établissements publics». Bon.
Le Président (M. Provençal)
:...pour aller voir...
M. Marissal : Qu'est-ce que
ça donne.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, c'est ça.
M. Marissal : Ce n'est
peut-être pas nécessaire que je le relise, étant donné que c'est un ajout d'un
bloc à la fin, là. Vous voyez que ma question n'était pas totalement dénuée d'intérêt,
parce qu'on a intégré, là, effectivement, la notion, là, de... Vous pouvez
monter un peu? Parce qu'il manque la fin, je crois, parce que ça ne finit pas
comme ça. On a intégré, donc, le domaine de la santé, toute fin de mon
amendement.
Je ne ferai pas une dissertation
là-dessus, là, je pense que ça parle de soi puis je pense que vous m'avez vu
venir de toute façon. Votre adjoint opine du bonnet, M. le ministre, je pense
qu'il est d'accord qu'il m'avait vu venir.
M. Dubé : Il est d'accord
pour quoi?
M. Marissal : Je pense qu'il
est d'accord quand je dis que vous m'aviez vu venir...
M. Marissal : ...à vous. Moi,
j'ai terminé, je crois avoir dit ce que j'avais à dire pour le moment.
M. Dubé : Moi aussi, là, mais
par politesse je veux prendre un petit peu de temps, là, pour... Mais vous ne
serez pas surpris que je ne serai pas très à l'aise d'en discuter, parce que je
pense qu'on a... j'ai expliqué souvent... Puis là je n'ai pas vraiment besoin
de... en tout cas... mais je respecte énormément, énormément votre position ou
celle de votre parti, mais en même temps je pense que vous comprenez que... on
a toujours dit aussi que l'utilisation du privé était complémentaire et que la
priorité était de rétablir le service public. Mais je comprends ce que vous
dites, mais ce que j'aimerais faire, avec un petit peu de recul... puis je
dirais aussi par politesse et par respect pour votre demande que vous avez pris
le temps de demander, je vais prendre un petit peu de recul, mais vous ne serez
probablement un peu surpris de ma réponse à la fin. Mais j'ai trop de respect
pour certains intérêts que vous défendez puis je respecte ça, ça fait que je
vais prendre quelques minutes, si vous permettez, M. le Président, pour...
M. Marissal : Oui, c'est
quelque chose qui est défendu par mon parti, là, ça, c'est une évidence, là,
puis je ne m'en cacherai pas, puis je n'en ai pas honte, au contraire, mais ce
n'est pas mes intérêts à moi. Puis c'est défendu par beaucoup de gens au Québec
aussi, qui sont très inquiets de la prépondérance de plus en plus grande du
privé, de gens qui n'arrivent plus à se trouver, à se faire soigner
gratuitement. On a des exemples, tous les jours, de plus en plus aberrants puis
fâchants je dirais même, parce qu'on voit que ça glisse, en tout cas, moi, je
le vois, que ça glisse, puis je me porte en défenseur du système public.
C'est... Des fois, on a des discussions en politique, là, dans le feu de
l'action puis on se dit : Ah! c'est dogmatique ou... Ce n'est pas ça, ce
n'est pas une question de dogme, c'est une question de... C'est un choix. On
s'est donné, au Québec, au fil des décennies, un système de santé où là on paie
des impôts, en tout cas, je pense qu'on paie des impôts au Québec, on en paie
pas mal, et ça va parce que ça... ça va quand c'est pour les services. Moi, je
trouve que c'est une équation qui avait du sens puis qui en perd un peu au fil
des ans, au fil des années.
L'autre... Je comprends que, pour vous,
là, le morceau rapatrier ce qui est déjà dans le privé, c'est un gros, gros,
gros morceau, là, puis vous pourriez me dire en plus, comme vous me l'avez déjà
dit : On a pris des retards, on a de l'arrérage, puis la pandémie a juste
compliqué les affaires puis allongé les attentes, puis je comprends tout ça,
là, je comprends tout ça, mais, sur la prépondérance voulue, assumée du public,
je vous comprendrai, à la fin, de ne pas vouloir mettre ça, mais vous venez de
dire à peu près que vous êtes d'accord avec ça, là, que vous allez toujours
favoriser ou, en tout cas, que votre idée, c'est de favoriser le public. Comme
vous nous le dites des fois, vous me dites des fois, on n'est pas si loin que
ça à la fin, je pense.
M. Dubé : ...je dis souvent
qu'on priorise l'offre publique, je le dis, mais, dans la pratique, pendant
qu'on est dans la situation où on est, imaginez comment c'est difficile de
définir comment vous priorisez ça quand j'ai besoin des cliniques privées pour
aller soigner des gens qui attendent. Vous me suivez? Et...
• (15 h 40) •
M. Marissal : Oui, parce
qu'on a un arrérage, M. le ministre, mais souhaitons que nous ne l'ayons pas
toujours. Puis après ça, ça va être difficile...
M. Dubé : Bien... Alors,
c'est pour ça que j'aimerais...
M. Marissal : Ça va être
difficile de détricoter ça, M. le ministre, après, quand ils vont être là, les
privés. Les privés qui investissent, là, dans les salles d'op flambant neuves,
là, ils ne feront pas ça pour un bail de huit ans, là, puis je les comprends,
puis on leur a donné un contrat, ça fait qu'ils y vont, ou alors on leur donne
du volume. Bien, regarde, c'est de même que ça marche, là, ils n'ont volé
personne, ils ont pris la place qu'on leur donne. Après ça, là, va leur
dire : Sait-u quoi? Finalement, on peut mettre la clé en dessous de la
porte, on n'aura plus besoin toi. Ils vont signer des contrats, ils vont
s'implanter, ça va devenir... ils siphonnent notre réseau public en personnel.
Tout ça est connu, tout ça est su.
M. Dubé : Mais, écoutez,
c'est pour ça, je pense qu'on a déjà eu ces débats-là puis je pense que je
comprends très bien que vous le ramener ici, c'est le bon endroit pour le
faire, moi, je vous dis, j'aimerais ça prendre quelques minutes puis revenir
avec spécifiquement un commentaire sur l'amendement que vous suggérez.
M. Marissal : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on va faire une pause.
(Suspension de la séance à 15 h 41)
(Reprise à 15 h 44)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. M. le
ministre, vous aviez demandé un moment de réflexion, et je vous cède la parole.
M. Dubé : O.K. Très bien.
Puis, merci beaucoup, M. le député, des fois, de donner le temps de réfléchir
pour être capables, des fois, de vous donner une réponse plus juste ou avec
certains détails, pour, peut-être, des fois, vous aussi, vous donner le temps
d'y réfléchir, à la réponse que je vais vous donner, parce qu'on est dans... Je
sais que c'est des enjeux qui sont importants.
Il y a deux choses que je ferais comme...
Je ferais en considération peut-être plus... je ne sais pas si je peux
l'appeler politique, là, mais plus philosophique. Les Québécois, en ce moment,
là, ce qu'ils veulent, c'est être servis. Puis, en ce moment, je pense, ce
qu'ils veulent, c'est être servis, puis on revient à la notion d'universalité,
là, on disait, il y a quelques heures ou quelques jours... Ça fait que, ça,
pour moi, c'est bien important. Puis commencer à vouloir restreindre ou... tout
ça, c'est là que j'ai beaucoup de difficultés. Parce que, les Québécois, eux
autres, ils l'ont apprécié pendant la pandémie, qu'ils pouvaient avoir leur
carte RAMQ puis aller dans une clinique privée, puis avoir ça. Ça fait que, ça,
je vous dirais, c'est là que, philosophiquement, je comprends qu'on aimerait ça,
que notre système public soit hyperperformant puis qu'on ait tous les employés.
Mais je pense que... moi, je pense beaucoup aux Québécois en ce... Je sais que
vous le pensez, vous aussi, là. Mais je vous dis juste que, ça, ça vient
teinter la façon dont on pense en ce moment. c'est que les Québécois, ils ont
connu qu'est-ce que, tu sais... D'avoir un bon service au privé, puis ils se
disent : comment ça se fait que je ne pourrais pas l'avoir s'il est
disponible en ce moment? Ça, philosophiquement, pour moi, c'est important.
La deuxième chose que je pense qui
rejoint, puis c'est pour ça que je voudrais vous donner à y penser, parce qu'on
est tellement dans l'aspect philosophique en ce moment que... Je vais vous
amener à l'article 488, puis... De... Du PL 15. Puis, à
l'article 88, là, je vous dirais que j'ai la même préoccupation que vous
pour la première partie de votre amendement. Ça fait que je vous laisse le
temps de le prendre, là. Puis je vous avoue que je ne suis pas sûr qu'on en a
déjà parlé dans nos discussions précédentes, mais je vous le mentionne...
M. Dubé : ...parce que je
vous... je vous laisse le lire, mais j'attire votre attention surtout sur le
deuxième et le quatrième alinéas. Alors... Puis, encore une fois, M. le député,
je ne vous demande pas de me répondre tout de suite parce que je sais comment
c'est important pour vous. Ça fait que ce que j'aimerais que vous pensiez...
prenez le temps de le regarder puis que vous me dites : Bon, bien, si je
voudrais... si je voulais, pardon, si je voulais en tenir compte, est-ce que
c'est le genre d'amendement qui va plus là dans la question de priorité? Ce
n'est pas à moi de vous dire quoi faire, mais je pense que vous pourriez avoir
cette réflexion-là. Parce que nous, quand on a écrit deux puis quatre, on avait
cette préoccupation-là. Mais je vais vous laisser le temps d'en prendre
connaissance comme il faut, parce que là on est vraiment dans... Tu sais, on a
dit : Au début, c'est qui, quoi, comment, là on est rendus dans le détail du
comment. Ça va-tu?
M. Marissal : Oui.
M. Dubé : Ça fait que... Par
contre, je vous dirais tout de suite, puis vous l'avez dit pour moi presque à
mots couverts, la deuxième partie de votre amendement, là, je n'irai pas là,
là, de dire qu'en plus on va récupérer, là. Mais j'aimerais mieux vous donner
le temps, puis peut-être vous allez me dire : Ça ne répond pas pantoute,
puis on le débattra tout de suite, mais je pense qu'il y a un élément de ça qui
se rapproche beaucoup de l'aspect priorité que vous soulevez. Mais c'est à vous
de décider si vous voulez prendre quelques minutes puis...
Est-ce que ça va, M. le Président? Je
pense...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, il n'y a pas de problème pour
moi. Ce sont les...
M. Dubé : C'est ma réponse
pour ça. Puis, moi, tout à l'heure, quand j'ai pris le temps, je sais qu'on
avait ça, mais je voulais juste le mettre dans le contexte.
Le Président (M. Provençal)
:Exact. Ça vous a permis de faire du
repérage à l'intérieur de votre projet.
M. Dubé : Bien, c'est ça.
Puis ce n'est pas comme si on avait 50 articles, là, alors il faut des fois se
rappeler où on les a mis.
M. Marissal : Oui. Bien,
j'apprécie la précision puis je garderai 488 en tête, avec quelques autres, là,
qui commencent à s'additionner dans notre...
M. Dubé : ...
M. Marissal : Exact. Puis ça
demande analyse, là. On va le... On va pousser l'analyse davantage. Je vais
quand même mettre ça au jeu, parce que j'ai expliqué pourquoi j'y tenais, là.
Puis, tu sais, d'ailleurs, vous... j'ai réalisé, en vous écoutant, là, il y a
quelques minutes, votre projet de loi, il s'appelle Loi visant à rendre le
système de santé et services sociaux plus efficace. Vous n'avez pas
écrit : loi visant à rendre le système de santé public plus efficace. Puis
ce titre-là a plein de significations quand on le regarde, là, puis on en
découvre à chaque fois aussi, parce que, si on avait voulu et si vous n'aviez
eu pour intérêt que de revamper le système public, bien, on aurait un projet de
loi devant nous qui s'intitulerait ainsi. C'est là où on va diverger
d'opinions, j'en ai bien peur, jusqu'à l'article 1 180, en tout
respect. Et je respecte vos arguments puis j'apprécie la façon dont vous
recevez les miens aussi. Alors, ce sera tout pour moi pour le moment. Merci.
M. Dubé : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:...est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député des Îles.
• (15 h 50) •
M. Arseneau : ...je veux
juste comprendre, là, ce qui se passe. On a demandé un temps respectivement
pour réfléchir à la proposition de l'un et de l'autre, mais là il y a un
amendement qui est déposé.
Le Président (M. Provençal)
:Là, on... c'est vraiment en lien avec
l'amendement qui a été... que M. le ministre a donné.
M. Arseneau : Exactement.
Mais là on continue la discussion sur l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
:On est...
M. Dubé : ....
M. Arseneau : Mais quelle est
la nature de l'offre exactement? Vous avez offert de... quoi, de suspendre?
M. Dubé : ...s'il avait
besoin de prendre un peu de temps, puis il m'a dit non. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Et on... il a référé le... M. le
député à l'article 488.
M. Arseneau : Oui, oui, oui.
Oui, j'ai bien compris, j'ai bien compris. Bien, en fait, c'est un amendement
qu'on aurait très bien pu déposer aussi, et on partage entièrement la
préoccupation de mon collègue de Rosemont sur l'état de situation qui veut que
l'on fasse un virage vers le privé dans une situation qui est difficile pour le
secteur public. Mais ce que je comprends...
M. Arseneau : ...les propos du
ministre, c'est que ce virage-là, il n'est pas contextuel. Le contexte des
listes d'attentes puis des difficultés dans le système de santé publique, il
est réel, mais ce qu'on fait, c'est qu'on met en place des mesures permanentes
puis on ne reviendra jamais en arrière, c'est-à-dire qu'on... ce qu'on cède du
côté du privé, si je comprends bien la réponse, l'idée, par exemple, de
rapatrier les services, c'est exclu. Donc, la place qu'on a accordée au privé,
elle n'est appelée qu'à prendre davantage d'expansion, selon la vision qui est
traduite ici dans le projet de loi n° 15 et qui, selon nous, mène à un
affaiblissement constant et durable du système de santé publique. Alors, on va
effectivement vouloir améliorer le système de santé pour les Québécois, mais
pas nécessairement rendre plus robuste le service, les services de santé
publique puisque pour le ministre, pour le gouvernement, c'est par le privé que
l'on va pouvoir rétablir, pas seulement dans une période contextuelle, mais à
l'avenir les services de santé aux Québécois, avec évidemment les profits que
ça implique pour les entreprises qui y voient un marché captif aussi, et c'est
là-dessus qu'on a une divergence d'opinions importante. Et on a parlé de
philosophie tout à l'heure, référence philosophique extrêmement importante
aussi au regard du passé, on n'a qu'à regarder la dépendance qui est maintenant
très grande, et malgré l'adoption d'une loi récente, la dépendance envers les
agences de placement, on le voyait encore aujourd'hui, là, dans les coupures de
presse, ce n'est pas près de se résorber, mais là, ce qu'on va créer, c'est le
même genre de dépendance, mais envers des CMS ou éventuellement des hôpitaux
privés, ça, c'est majeur, tu sais, c'est vraiment extrêmement majeur. Et moi,
ce que je regrette... on peut en discuter, on peut en débattre, mais en fait le
problème, c'est qu'on n'en a jamais débattu sur la place publique, dans tout
cette... dans toutes ses dimensions et dans tout l'impact à venir pour les
30 prochaines années. Et c'est sûr qu'on va pouvoir en discuter ici tout
au long, là, de l'exercice d'étude article par article, mais c'est une décision
qui est prise par le gouvernement, qui est traduite dans les... le projet de
loi actuel, mais qui n'est pas nécessairement partagé par tous, je vais dire ça
comme ça, là, le groupe politique auquel mon collègue fait partie, le mien, mais
aussi de nombreux organismes et groupes qu'on a rencontrés partagent cette même
crainte ou cette même lecture. À l'heure actuelle, je pense que c'est important
de, quand même, de le mentionner, là, qu'il n'y a pas un large consensus à
l'heure actuelle sur l'idée qu'on ne rapatriera jamais les services
actuellement offerts par les services privés parce qu'on n'a pas été en mesure
de soutenir notre service public avec des conditions d'exercice de travail,
notamment, qui étaient adéquates.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions?
M. Dubé : Est-ce que je peux
commenter, là, s'il vous plaît?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, allez-y, c'est votre privilège.
M. Dubé : Oui, oui, je
voudrais commenter parce qu'il y a plusieurs points que je veux corriger ici,
là, qui sont... juste corriger des choses qui sont fondamentales. Premièrement,
sur le commentaire que j'ai fait sur la deuxième partie de l'amendement, j'ai
dit que je ne pouvais pas le faire comme ça, mais je vous donnerais, à titre
d'exemple, le projet de loi qu'on a fait ensemble, on rapatrie du privé avec
les agences puis on l'a fait ensemble, là. Ne venez pas de me dire que les
agences, ce n'est pas clair que d'ici 2024, il n'y a pas d'agences qui fonctionnent
à Montréal, là. Alors du rapatriement dans le privé, là, mettez l'exemple dans
le discours que vous venez de tenir, mais virez-le à l'envers, on a pris un
engagement qu'on rapatriait du privé. Juste qu'on soit très clair. Ça va? Ne
venez pas dire qu'on n'a pas l'intention de rapatrier du privé, là.
M. Arseneau : Mais ce que
vous me dites c'est le rapatriement des personnes, des travailleuses et des
travailleurs dans les agences privées, ça ne s'applique pas, selon votre
philosophie, aux services offerts dans des établissements privés, c'est ça la
nuance, là
M. Dubé : Ce n'est pas ça que
je dis. De demander d'accepter l'amendement que le député présente de cette
façon-là, je dis non, je ne ferai pas ça, premièrement, puis je vous dis que
l'exemple que vous nous donnez des agences, il est contraire...
M. Dubé : ...ce qu'on est en
train de vivre. On a fait ensemble un projet de loi qu'on a convenu, avec vous,
avec vous Québec solidaire, avec le Parti libéral, que des agences, c'était
fini, puis on s'est donné une transition pour le faire. Ça. Pour moi, c'en est,
du rapatriement du privé. Je veux juste être clair, là. Bon.
Sur la question, je veux que vous me
trouviez, dans le projet de loi, où est-ce qu'on dit qu'on va faire plus de
privé dans les prochaines années. Trouvez-moi ça dans p.l. n° 15. Puis
vous allez avoir l'été pour le faire, mais je veux juste qu'on soit bien
conscient que, quand vous dites que notre intention, c'est de faire plus de
privé, malgré l'exemple que je viens de vous dire, vous allez me montrer ça
dans le projet de loi. Ça, c'est mon deuxième point.
Et mon troisième point, pour qu'on soit
très, très clair, tout à l'heure, j'ai dit au député de Québec solidaire :
L'article 88, selon moi, les points 2 et 4 disent qu'on veut
prioriser le public lorsqu'on fait la transformation. Parce qu'on dit au
privé... on dit à Santé Québec, je m'excuse : Quand vous allez avoir à
faire des choix, vous allez devoir tenir compte des impacts sur les ressources
humaines, etc. Alors, moi, je vous dis... et j'ai dit, tout à l'heure, au
député : Quand on aura le temps, là, parce que je ne suis pas sûr qu'on va
régler ces choses-là aujourd'hui, parce que je douterais qu'on atteigne 488 cet
après-midi, là, ou... c'est ça, parce qu'on finit aujourd'hui ou ce soir,
peut-être, peut-être, alors...
Mais je veux juste... Quand vous dites des
choses comme ça, M. le député, je vous respecte beaucoup, là, mais tenez compte
de ce qu'on a fait ensemble depuis les dernières années, dans le contexte où on
en était. Je voulais juste faire cette précision-là, ou ces trois
précisions-là.
Le Président (M. Provençal)
:Et moi, je vais préciser, si vous me
permettez, je vais préciser que l'article 23 est un lien avec la mission et
non les priorités, ce qui, pour moi, est deux éléments complètement différents,
deux principes complètement différents. Ceci étant dit, je vous donne la
parole, M. le député des Îles-de-la-Madelein.
M. Arseneau : Oui. Bien, je
trouve ça intéressant, comme discussion, vous me dites : Trouvez-moi... Je
vais vous donner l'été, trouvez-moi un endroit dans le projet de loi où on dit
qu'on va faire plus de privé. Je n'ai pas besoin d'aller dans le projet de loi,
vos déclarations publiques sur les minihôpitaux privés, c'est déjà clair. Les
conditions pour le développement, à travers Santé Québec, d'une plus grande
place au privé, elles sont... elles sont claires.
M. Dubé : ...M. le député.
Non, non, non, mais montrez... montrez-moi-les.
M. Arseneau : Mais je veux
juste... Mais vous m'avez donné l'été, je reviendrai à l'automne.
M. Dubé : O.K. Ça va vous
donner le temps, ça va vous donner le temps.
• (16 heures) •
M. Arseneau : Mais... Je
reviendrai la fin de l'été. Ce que je veux dire, par contre, c'est : Si
vous êtes à ce point satisfait et peut-être même incommodé par ma déclaration,
alors pourquoi ne pas accepter d'indiquer que ce sera à la fois une priorité de
rétablir le système public, le... veiller à son maintien et à son développement
de son expertise et de rapatrier les services? Et là je ne parle pas des
employés des agences, effectivement, il y a déjà un projet de loi là-dessus,
puis on souhaite qu'il fonctionne. Pourquoi ne pas aller jusqu'à mentionner,
comme le propose l'amendement, que c'est ça, l'objectif?
M. Dubé : Bien, j'ai déjà
répondu, là. Je vous ai dit, j'ai répondu au député de Rosemont, j'ai
dit : Je pense que la question de la priorité est discutée à 488, puis,
quand on sera rendus là, on pourra en parler. Moi, c'est... Mais, si vous
voulez de continuer d'en parler, mais moi, je vous ai répondu là-dessus.
Et, concernant le développement de
l'expertise publique, je pense qu'on fait tout en notre possible, incluant,
incluant, le développement de conventions collectives qui vont permettre de
rapatrier des gens, incluant ça, là. C'est ça, en ce moment, qui est... Puis je
le répète souvent, M. le député, ce n'est pas uniquement p.l. n° 15 qui va
régler notre problème, p.l. n° 15 travaille sur des éléments de séparation
des opérations, de gouvernance clinique, d'avoir une meilleure reddition de
comptes, tout ce que vous savez, mais le gros élément qui va nous permettre de
solidifier le réseau public, c'est d'avoir des conditions de travail attractives
pour que les gens reviennent travailler. Alors donc, c'est pour ça que je pense
qu'en termes de déclarations publiques et d'actions qu'on fait tous les jours,
ce n'est pas juste p.l. n° 15, p.l. n° 15, c'est un élément clé, mais
ce n'est pas le seul. Voilà, ça complète mon point.
M. Arseneau : Je voudrais
juste indiquer aux membres de la commission et M. le ministre que, qu'on le
veuille ou non, là, si le passé est garant de l'avenir, puis un peu comme le
mentionnait mon collègue député de Rosemont, là, on ne va pas avoir recours aux
services de cliniques privées ou de minihôpitaux pour une période...
16 h (version non révisée)
M. Arseneau : ...de deux ans,
deux ans et demi ou trois ans, il y a des investissements majeurs qui se sont
faits ou qui vont se faire. Et, à défaut de mentionner que c'est pour une
période de transition ou une période temporaire, c'est sûr que c'est appelé à
continuer. Et je pense que vous n'êtes pas sans savoir que le projet pilote,
qui avait été mis en place pour... On en a parlé un peu, on n'a pas encore
toutes les informations là-dessus, là, 2016 à 2020, pour vérifier le coût des
opérations des chirurgies, notamment, là, dans le privé, par... en comparaison
avec le public, si j'ai... mes chiffres sont exacts, le projet de loi... pas le
«projet de loi», le projet pilote était de l'ordre de quelques millions, là, je
pense que c'est 4 millions, on en a investi beaucoup plus. On a
littéralement sauvé les... certaines cliniques.
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Arseneau : Pardon?
Le Président (M. Provençal)
:...je rappelle, l'article 23 est
sur la mission, et je considère que vous vous éloignez du... De ce qui est
énoncé dans l'article 23.
M. Arseneau : Vous êtes le
président.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement du député? Oui, Mme la députée.
Mme Setlakwe : Moi, j'ai
écouté la... Oui, je peux?
Le Président (M. Provençal)
:Bien oui.
Mme Setlakwe : J'ai écouté l'échange,
tout ça. Je pense que... Est-ce qu'on peut juste remonter dans... Le libellé
est quand même mieux formulé cette... Je trouve, cette fois-ci, que quand il
avait été discuté, précédemment. Mais j'ai quand même, moi, une question par
rapport au rapatriement des services actuellement offerts dans des
établissements privés. Là on avait dit que ça pouvait être des CHSLD non
conventionnés, mais «établissement privé», ça n'incluait pas, par exemple, le
Shriners aussi, l'hôpital Shriners? Et donc, et là, on voudrait favoriser le
rapatriement des services offerts? Non, mais je pose la question.
M. Dubé : Mais C'est un petit
peu pour ça que je dis : dans la sémantique actuelle, je ne peux pas être
d'accord avec ça.
Mme Setlakwe : Bien oui, mais
donc... Oui, mais je me tourne aussi vers mes collègues. Parce que, moi, le
principe, je ne peux pas... On ne peut pas être contre. Je pense qu'on est
tous...
Des voix : ...
M. Dubé : Oui. Puis... Mais en
tout cas, regardez, je...
Mme Setlakwe : Oui, mais,
dans le fond, je devrais peut-être l'adresser : avez-vous pensé...
M. Dubé : Oui, vous pouvez
lui répondre, mais...
Mme Setlakwe : Moi, ce que je
veux dire, de un, c'est que je trouve que la première phrase, elle est bien
formulée. «Que Santé Québec doit prioriser l'offre publique et doit veiller au
maintien et au développement de l'expertise publique», tu sais, ça, moi, je
suis d'accord avec le principe. Là, le... Mais ce n'est pas moi qui l'amène,
là. La deuxième phrase, par contre, je vois des lacunes. Je le porte à l'attention
de la commission avec mon exemple. Et donc...
Une voix : ...
Mme Setlakwe : Non, moi je ne
souhaite pas le sous-amender. J'amène le fait que le libellé pourrait poser des
problèmes dans sa forme actuelle. Et moi j'étais aussi... Je... J'aimais la
référence à... ou le renvoi que... qu'on nous a suggéré à 488, parce que c'est,
dans le fond, ce qu'on... plus précisément, là, c'est dans l'octroi d'autorisation
à des CMS que ça va se jouer, puis je trouvais ça intéressant de peut-être
reporter la discussion à ce niveau-là pour être sûrs qu'on est... On encadre
bien.
M. Dubé : Parce que, si je
peux me permettre, votre commentaire est excellent parce que de la façon...
puis, encore une fois, là, on est en train de... On a appris à travailler
ensemble. Dans la deuxième partie, quand on dit «les établissements privés», ça
n'inclut même pas les CMS. Parce que, rappelez-vous, la façon dont on
fonctionne avec les CMS, c'est des contrats qu'on passe, ce n'est pas un
établissement privé. Je sais que, des fois, c'est important de revenir sur les définitions
qu'on a faites avec Me Paquin, là.
Mme Setlakwe : Non, Le CMS...
M. Dubé : Et c'est pour ça
que 488 traite plutôt des ententes qu'on fait. Mais c'est pour ça moi, que,
quand je vous ai dit qu'il y aurait peut-être quelque chose à faire du côté de
488, je suis plus à...
Mme Setlakwe : Bien, moi, ça
me rassure de savoir qu'il y a... que 488 existe, on va y arriver un jour, puis
qu'il va falloir qu'on tienne compte de l'impact sur la disponibilité de la
main-d'oeuvre et de l'impact sur l'accessibilité des services médicaux assurés
dans la région, tu sais, par exemple...
M. Dubé : Bien, tu sais, je
vous donne un exemple, là, pour moi, ça va être mon dernier argument là-dessus.
Il y a quelques années, l'ancien gouvernement a fait une clinique UP à
Brossard, clinique de pédiatrie. Est-ce que c'est vu, dans la tête des gens,
comme une clinique privée...
M. Dubé : ...parce que le
propriétaire, les médecins sont propriétaires du bail, c'est eux autres qui sont
propriétaires de l'achalandage. Mais vous allez là avec votre enfant, vous
donnez votre carte d'assurance maladie. Selon vous, là, dans la tête des gens,
c'est-u privé ou c'est public, ça? Bien là, on vient d'en faire une deuxième
dans les Laurentides. 40 000 rendez-vous d'enfants par année. Ils ont ouvert ça
comme ça. C'est-u une clinique privée ou une clinique publique?
Mme Setlakwe : ...utilisent
la carte soleil?
M. Dubé : Ils utilisent la
carte RAMQ. Je veux juste demander... Moi, en ce moment, ce que je vous dis,
là, je ne suis pas dogmatique, ce que je veux, c'est donner du service aux
parents. Puis, en ce moment, c'est ça qu'il est possible de faire dans un
contexte de rapidité, de main-d'œuvre et des conventions collectives qu'on a.
Alors, je reviens, moi, je pense que je
vous ai dit... ma réponse, c'est : priorité, donner du service. Puis
est-ce qu'on peut travailler à renforcer le système public? La réponse, c'est
oui. Moi, je pense à ça. Alors, j'arrête ça là pour dire... Je ne veux pas
être... Je ne dis pas que les gens sont dogmatiques et je ne dis pas qu'on
l'est non plus, je veux qu'on pense aux patients.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions? Oui,
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Là, les grands
esprits se rencontrent, j'étais justement en train de lire le papier dans La
Presse qui est sorti la semaine dernière, sur la clinique... à Saint-Eustache.
Vous n'avez pas répondu à votre propre question : Dans votre tête, vous, c'est
privé ou public?
M. Dubé : Bien, moi, je pense
que c'est hybride, je... Non, non, mais, en électricité, on dit : Il y
a-tu un moteur à combustion puis il y a-tu l'électricité? C'est une auto
hybride. Moi, ce que je vous dis, c'est... puis je ne veux pas jouer sur les
mots, là, mais...
M. Marissal : J'aurais
employé le même terme que vous, c'est hybride, mais donc ce n'est pas public.
Il y a une portion de privé.
M. Dubé : Mais ce n'est pas
le privé dans la notion où les gens disent : C'est là pour faire un
profit, etc.
M. Marissal : Ce n'est pas...
j'en conviens, c'est une nouvelle...
M. Dubé : Et voilà. Mais
c'est pour ça que je donne cet exemple-là, parce qu'aller construire une
clinique comme ça, avoir des professionnels qui n'ont pas d'enjeu de convention
collective avec le... notre situation actuelle, avec la complexité de nos
conventions. Ces gens-là, ils n'ont pas un problème de convention collective,
là, à Saint-Eustache, là, ils n'ont pas...
M. Marissal : Les gens qui
vivent sous les conventions collectives diraient qu'ils ont un problème avec
leur employeur, pas avec leurs conventions. On a déjà eu cette discussion-là.
M. Dubé : Non, mais, M. le
député, je fais attention parce qu'à chaque fois, quand on dit... on est en
négociation, puis je ne veux pas rentrer dedans. Moi, je parle du principe.
Alors, aujourd'hui, ce que je dis, vous m'avez posé une question puis, en plus,
on s'entend, c'est hybride, parce que la propriété, elle est privée, mais, pour
le patient, il arrive là avec son enfant, il dit... Vous l'avez vu, dans
l'article, mais moi je pense que je l'ai visitée deux fois, la clinique...
avant de donner ce permis-là, pour comprendre à quoi on disait oui puis dans
quel temps qu'ils pouvaient le faire. Ils l'ont fait plus rapidement que prévu
puis ils sont capables de faire 40 000 rendez-vous. Demandez aux parents de
Saint-Eustache...
• (16 h 10) •
M. Marissal : Mais là vous
m'ouvrez la porte, là, c'est parce qu'il y a du capital privé, là-dedans, puis
il y a des médecins qui savent qu'ils vont avoir les meilleures conditions de
travail. Puis on le dit, d'ailleurs, c'est comme ça qu'on les attire. Pendant
ce temps-là, on niaise avec la puck depuis au moins quatre ans pour arriver
avec un projet qui se tient debout à Maisonneuve-Rosemont, un hôpital public
qu'on n'est pas capable de livrer, qu'on n'est pas capable de livrer. Votre
prédécesseur, là, quand j'ai été élu, la première affaire qu'elle m'a dite,
c'est : C'est réglé, là, Maisonneuve-Rosemont, là, ça s'en vient. Ça va
être construit, là. Quatre ans et demi plus tard, ou cinq ans, selon le débat
lancé par le chef de l'opposition officielle, là, vous êtes assurément dans
votre cinquième année, ça, il a raison de dire ça, on n'a toujours pas le plan,
on n'a toujours pas d'échéancier. Regardez comme... Je suis d'accord avec mon
collègue des Îles qu'il y a un glissement furtif. Vous n'arrivez pas avec vos
gros sabots, là, à la Ralph Klein, dire... tous des hôpitaux privés, tout ça,
bien non, bien non, vous avez une autre vue, une autre vision. Mais, quand on
fait de l'hybride, moi, je dis : Ce n'est pas public. Vous pouvez me
dire : Ce n'est pas privé, puis on aurait tous les deux raison, mais il y
a un peu de tout là-dedans, il y a un peu de tout, mais ce n‘est surtout pas
public. Puis moi, j'aimerais ça qu'on soit capable de dire que nos pédiatres,
là, dans le fond, là, seraient bien contents de travailler dans un
établissement public puis qu'ils veulent y aller, puis qu'ils n'iront pas
travailler à l'étranger parce qu'on a des installations dignes de ce nom dans
notre réseau public. Et on en a, en passant, hein, puis j'espère qu'il y en
aura d'autres.
M. Dubé : C'est ça.
Sainte-Justine en est un bon exemple.
M. Marissal : Mais c'est
comme ça qu'on construit les... puis qu'on attire les capitaux puis les
médecins là-dedans. Puis je ne suis pas assez naïf pour penser qu'ils font ça
par charité chrétienne. Ils travaillent bien puis ils travaillent fort, puis on
en a besoin, là, mais ils ne font pas ça...
M. Marissal : ...pas par
charité chrétienne. Ils y trouvent leur intérêt d'une façon ou d'une autre. La
clinique d'ophtalmo qui a ouvert, là, à côté de chez nous, dans les Shop Angus,
à Rosemont, là, qui a un gros, gros contrat exclusif avec le CIUSSS de l'Est de
Montréal, flambant neuf, vous l'avez visité, je pense, pas moi, je n'ai pas eu
cette chance encore, mais c'est sûr que c'est magnifique, c'est un endroit, en
plus, qui est vraiment attrayant, à comparer à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont,
qui est dans un désert où il n'y a rien, là. Alors, c'est pour ça que le privé
prend de la place, si j'étais torrieu, je dirais de façon insidieuse, mais
prend de la place de façon hybride. On se sera entendu là-dessus aujourd'hui,
M. le ministre, c'est de l'hybride
M. Dubé : Bien, déjà, c'est
déjà... on s'est entendus là-dessus, c'est déjà ça. C'est bon. Moi, je n'ai pas
d'autres commentaires là-dessus.
M. Marissal : Moi non plus.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, je procéderais à la mise aux voix de l'amendement du député de
Rosemont. Voulez-vous qu'on le fasse par appel nominal?
M. Marissal : Oui, s'il vous
plaît. Je pensais que c'était acquis. Oui, merci.
M. Dubé : Je me permets cette
initiative-là. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire : M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire : Mme Abou-Khalil
(Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)... ah! excusez-moi, Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme Dionne : Contre.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire : Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Abstention.
La Secrétaire : Ensuite, M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire : Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement
déposé à l'article 23 par le député de Rosemont est rejeté. Maintenant, il
y a un nouvel amendement qui est déposé par la députée de Montréal, Mont-Royal
Outremont. Alors, on va le projeter à l'écran et, après ça, Mme la députée, je
vais vous demander de nous en faire part. Et j'informe tout de suite qu'il y
aura un autre amendement qui suivra celui de la députée. Alors, on va projeter
à l'écran.
M. Dubé : Alors, les chances
qu'on se rende à 88 ce soir sont limitées.
Le Président (M. Provençal)
:Je dirais que j'ai un doute... j'ai
un doute raisonnable, M. le ministre.
Mme Setlakwe : Même si on ne
soupait pas du tout.
Le Président (M. Provençal)
: Comment?
Mme Setlakwe : Même si on
écourte encore plus notre souper puis on ne va pas se couper, c'est impossible.
Oui, donc, est-ce qu'il est sur... Peut-être, il apparaît un peu plus bas, il
faudrait juste aller un peu plus loin. C'est une phrase que... bien, j'allais
dire qu'on propose. Honnêtement, ici, on... ici, ce qu'on fait, c'est qu'on se
rapporte au mémoire du Regroupement québécois des médecins pour la
décentralisation du système de santé. Et c'est important ici qu'on l'ait
intentionnellement placée à 23, qui prévoit la mission de Santé Québec, la
mission principale, la mission primaire, par opposition à des fonctions
auxiliaires qui apparaissent plus loin. C'est important de prévoir dans la
mission le concept d'amélioration continue des services à tous les niveaux.
Eux, ce qu'ils disent, puis je vais... je vais me... je vais résumer l'extrait
de leurs mémoires, c'est que «la dépolitisation de la nouvelle entité Santé
Québec sera tout un défi en pratique dans la vie de tous les jours. Donc, leurs
membres souhaitent un réseau harmonieux et prévisible avec des mécanismes
d'amélioration continue à tous les niveaux. Si le ministre instaure ces
mécanismes permettant l'innovation et des cercles grandissants d'amélioration
continue à partir du terrain, son succès pourrait être prévisible et non laissé
à la chance.»
On pensait que c'était opportun, là, donc,
de faire cet ajout et de prévoir que Santé Québec instaure des mécanismes
d'amélioration continue nécessaires à l'atteinte de ses objectifs, tu sais,
de... c'est un exercice continu, là, de s'assurer de... d'avoir les mécanismes
en place pour l'amélioration. En appui au...
Une voix : ...
Mme Setlakwe : Non, pas
vraiment. Je pense que c'est assez... c'est assez simple comme concept, c'est
assez... ça ne nécessite pas d'explications additionnelles. Je voulais savoir
qu'est-ce que vous en pensez. Et dans... tu sais, étant donné qu'on fait cette
scission entre les orientations...
Mme Setlakwe : ...puis les
opérations, Santé Québec va avoir donc cette nouvelle mission, bien, ils...
mais il faut s'assurer... Je pense, c'est peut-être un élément qui est
manquant. Je me demande comment vous répondez à cette demande-là qu'ils ont
faite.
M. Dubé : Premièrement, Mme
la députée, je peux vous dire que je suis assez favorable sur le principe en
partant. Donc, pour deux raisons... j'en ai déjà parlé puis ce n'est pas juste
que moi je pense ce qui est important, là, c'est ce qu'on en pense comme
groupe, c'est toute la notion d'amélioration continue. J'en ai déjà parlé, je
suis convaincu de ça, moi. Je suis un fan de ça. Quand on a écrit... Puis je
suis juste en train de penser entre mission puis fonction, mais, je pense, ça
va plus dans... Quand on définit... avec votre bagage, quand on définit la
vision d'une entreprise ou un organisme... je devrais dire un organisme plus
qu'une entreprise, là, on commence toujours par la mission, après ça on fait la
vision, et là je me dis, la notion d'amélioration continue, elle n'est pas dans
la loi puis je pense qu'elle devrait l'être, avec ce que je viens d'entendre.
Il y a un exemple frappant que j'ai eu,
là, dans les dernières semaines, qui m'a confirmé ce qui est arrivé, le rapport
de Mme Dupuis, au Lakeshore, je vous en ai parlé, là, dans nos dernières
journées. Tout le monde reconnaît le Jewish, c'est un de nos très bons
hôpitaux, un de nos meilleurs hôpitaux, puis deux personnes qui ont regardé le
Lakeshore, Mme Dupuis, qui est l'ex-PDGA, puis le nouveau, qu'on a mis là pour
remplacer la dame qui a été remplacée, ce sont deux personnes du Jewish. Le
rapport de 136 recommandations, c'est de l'amélioration continue, c'est
carrément ça. Et moi, quand j'ai vu ça, parce que ça fait quelques fois que je
ramène d'anciens P.D.G., là, de qualité, les Michel Delamarre et... il y en a
plusieurs, je vois comme la possibilité d'avoir une équipe volante de gens qui
font juste de l'amélioration continue, qui vont aider des endroits.
Et là je suis en train de penser... Puis
je vais juste vérifier avec les gens de mon équipe, Mme la députée :
Est-ce que ça va vraiment dans la mission? Parce que je ne suis pas... je ne
suis pas un expert dans ça, là, entre mission... ce que je disais tantôt, mais,
quand on a fait ça, moi, j'ai dit : Gardons-nous de la place parce que...
Regardez la dernière phrase : «Enfin, Santé Québec a pour mission d'exercer
toute fonction qui lui incombe en vertu d'une autre loi ou que le ministre lui
confie.» Puis c'est ça les pouvoirs qu'on s'est gardés tout à l'heure, je peux
donner d'autres éléments. Est-ce que ça pourrait être «dont notamment le»...
vous me suivez, mais l'amélioration continue? Ça fait que je vous ai donné une
réponse pour vous dire : Fondamentalement, là, avec votre proposition, je
suis à l'aise. Je veux juste prendre quelques minutes pour regarder est-ce que
c'est là que ça va. Mais je vous ai donné une longue réponse, puis vous pouvez
peut-être m'aider, là, mais... Je veux juste être sûr que ça va dans la
mission.
Mme Setlakwe : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, allez-y.
Mme Setlakwe : Vous allez y
réfléchir?
M. Dubé : Oui.
Mme Setlakwe : C'est une
nouvelle entité. Évidemment, il y a une continuité, on s'entend, là, mais en
même temps c'est une nouvelle entité qui est créée et qui a une mission qui est
définie, et qu'il va y avoir éventuellement, comment on appelle ça, un plan
stratégique qui va être mis en place. Mais il ne faut pas avoir cet élément-là,
que vous semblez dire qu'il est... puis qui va de soi, là, qui est implicite,
on va viser l'amélioration continue. Mais, si on ne le met pas de façon
explicite dans le projet de loi, comment qu'après ça, ça va se traduire dans le
plan stratégique?
• (16 h 20) •
M. Dubé : Est-ce que c'est...
ce que... Je vais vous dire à quoi je vais réfléchir dans les prochaines
minutes, là, avec nos gens, puis je vais en parler avec M. Desharnais, qui...
Je lui parle souvent de meilleures pratiques aussi, et c'est là que je serais
peut-être plus... En tout cas, regardez, je ne veux pas vous donner ma
réflexion tout de suite, mais je veux juste vous dire que je serais peut-être
plus à l'aise avec quelque chose qui parle des meilleures pratiques que des...
parce que l'amélioration continue, c'est une des meilleures pratiques. En tout
cas, si vous avez d'autres suggestions à me faire avant la... comment on dit
ça, la prise en considération?
Le Président (M. Provençal)
:...que vous allez faire sur la
possibilité d'adhérer ou non à la suggestion. Mme la députée aurait...
Mme Setlakwe : ...une
dernière précision, le mot «continue» est important. «Les meilleures pratiques»,
oui, ça peut peut-être dire la même chose, mais c'est dans le continu. On
trouvait que l'amélioration continue, c'était peut-être la meilleure
expression.
M. Dubé : Mais, regardez, je
vous dis que fondamentalement je ne peux pas être contre parce que c'est un
peu, comme quand vous m'avez suggéré...
M. Dubé : ...des tableaux de
bord, mais je ne peux pas contre ça, là. Ça fait que je vais... Merci pour la
suggestion. Je vais prendre un peu de recul avec mes gens, juste pour être sûr
qu'on est à la bonne place puis qu'on a la bonne terminologie.
Le Président (M. Provençal)
:C'est bon. On prend une pause.
(Suspension de la séance à 16 h 21h)
(Reprise à 16 h 31)
Le Président (M. Provençal)
:On... Nous allons reprendre nos
travaux. On reprend nos travaux. D'après ce que je peux voir, c'est le ministre
qui...
16 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Provençal)
:...le délinquant du groupe. M. le
ministre, on va redébuter.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, c'est correct. Vous avez eu
le temps de réfléchir avec votre équipe légale pour... et je pense que vous en
avez discuté avec la députée de Mont-Royal–Outremont. Alors, je vais vous
laisser la parole.
M. Dubé : Bon, bien, comme
depuis le début, là, il y a d'excellentes suggestions qui viennent bonifier. Et
ce que j'ai dit, là, je ne redirais pas tout le détail, mais je laisserais
peut-être la députée d'Outremont... Mont-Royal–Outremont de commenter
elle-même. Mais j'avais dit avant l'interruption que j'étais d'accord avec le
principe ou en tout cas avec le message qui était là. Mais j'étais peut-être...
Je questionnais peut-être l'endroit où le mettre dans la mission ou pas trop
loin, parce que c'est un élément important. Ça fait que... Dites-moi comment
procéder, là, est-ce que... Parce qu'il y a officiellement un amendement qui
est déposé. Alors...
Le Président (M. Provençal)
:C'est ce que je veux savoir.
Premièrement, suite aux discussions, on a un amendement sur la table. Est-ce qu'il
y a un nouvel amendement qui va venir donner un libellé qui va être différent,
mais qui va conserver l'esprit de la demande de la députée, ou si vous allez
préférer que ce soit un autre article? Alors, moi, j'aimerais mieux entendre l'opinion
de Mme la députée. Puis après ça, je vais vous dire comment qu'on fonctionne. Mme
la députée... Parce que c'est quand même vous, là, qui avez mis sur la table
cet amendement.
Mme Setlakwe : Juste de
renchérir, que vous voulez que je fasse, ou l'opinion sur est-ce qu'on retire,
puis on écoute...
Le Président (M. Provençal)
:Exact.
Mme Setlakwe : Ah! oui, il
a... Moi, je voudrais juste rajouter... parce qu'on a commencé la discussion, à
savoir le ministre est d'accord avec le principe. Le concept d'amélioration
continue devrait faire partie du projet de loi. On me dit que c'est... qu'à son
sens, ça ne devrait pas faire partie de la définition de la mission.
Je voudrais peut-être juste ajouter, même
dans le contexte d'une entité qui assure des soins de santé, là, tu sais, on n'est
pas dans n'importe quelle organisation, là, qui cherche à optimiser ses...
toutes les organisations cherchent à optimiser ses opérations, mais ici, on est
dans le domaine de la santé. Vous êtes toujours d'avis que l'amélioration
continue, dans un contexte de Santé Québec qui va superviser... tu sais, l'optimisation
des opérations, ça ne devrait pas se retrouver dans sa mission, là, cet
objectif d'améliorer les soins et d'améliorer les services en continu?
M. Dubé : Bien, la réponse, c'est
que... que je vous ai donnée tout à l'heure, puis c'est pour ça que je pense qu'avant
de le retirer, si vous... si on voyait qu'est-ce qui est suggéré, là, que moi,
je mettais l'article 29, mais qui serait exactement à un ou deux mots de
ce que vous demandez, moi, je serais plus confortable de l'avoir dans l'article 29.
L'article 29 traite des pratiques de saine gestion, par exemple, sur la
subsidiarité. Rappelons-nous que subsidiarité, c'est un élément excessivement
important de notre projet de loi. Parce qu'on dit : Ça, c'est l'élément
clé de la... bien, un des éléments clés de la décentralisation. On va vouloir
prendre la décision le plus possible du terrain. Ça, pour moi, c'est une
pratique de gestion. Quand on discutait qu'est-ce que c'est, des mécanismes d'amélioration
continue, je vous ai dit : Pour moi, ça fait partie des meilleures
pratiques, hein? Il y a plusieurs meilleures pratiques quand on gère une grande
organisation comme ça, l'amélioration continue. Moi, je verrais très bien un
29.1, donc qui serait le nouveau 30, là, qui serait... on aurait 29 qui
parle des pratiques de gestion, puis on viendrait dire dans un article
spécifique que ce qu'on demande à Santé Québec, c'est d'avoir un processus d'amélioration
continue. Et ça, je pense, selon moi... mais je le dis avec beaucoup de
respect, parce qu'on... Là, on est-u à 40 000 pieds ou à 35 000 pieds?
J'ai rarement vu l'amélioration continue dans une mission d'organisation, parce
que tout le monde... en tout cas, les bonnes organisations disent : On
fait tous de l'amélioration continue. Mais de le dire aux gestionnaires :
Nous, là, on s'attend que vous allez faire un processus, comme les meilleures
pratiques qui sont définies là, je suis très à l'aise avec votre
recommandation, mais je le mettrais comme trois, quatre articles plus loin.
Mme Setlakwe : On ne va pas
continuer l'échange trop longtemps, il n'y a aucun problème. L'idée, c'est d'avoir...
c'est d'intégrer le concept dans le projet de loi, mais ce ne serait pas dans
le 29... à...
Mme Setlakwe : ...suite de...
M. Dubé : Bien, c'est parce
que dans notre jargon, que moi, j'ai appris, là, comme vous, j'apprends ça,
quand on dit 29.1, c'est parce qu'il vient se situer après 29. Donc, à moins
qu'il y en ait d'autres, il serait à part.
Mme Setlakwe : Non, ce que je
veux dire...
M. Dubé : C'est ça, votre
question?
Mme Setlakwe : C'est parce
que vous, vous dites : Je le rattache au principe de subsidiarité, mais en
fait...
M. Dubé : Non, non, non, je
ne veux pas le rattacher.
Mme Setlakwe : Non, c'est ça.
À la suite de ou...
M. Dubé : Je dis : C'est
aussi une meilleure pratique que le principe de subsidiarité. C'est ça que je
voulais dire.
Mme Setlakwe : Aucun enjeu,
donc, je retire notre amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Donc, l'amendement de
départ, déposé par la...
M. Dubé : Mais êtes-vous
plus... Je peux-tu vous poser une question, M. le Président?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui.
M. Dubé : Êtes-vous plus
confortable à ce qu'on dépose tout de suite que pourrait avoir l'air...
Le Président (M. Provençal)
: Bien, écoutez, c'est parce que, là, je comprends que Mme
la députée va retirer son amendement, ce qui nous permettra de redéposer un
nouvel amendement. Avant toute chose, j'avais déjà le député de Rosemont qui
avait mis dans la liste un amendement. Est-ce que vous voulez toujours le
maintenir ou est-ce que vous jugez que ça va rejoindre un parti ce que vous
vouliez amener, M. le député?
M. Marissal : Vous me prenez
un peu de court.
Le Président (M. Provençal)
:C'est parce que je veux respecter...
M. Marissal : Je pense que
nous avons retiré un amendement. Peut-être voir avec la secrétaire. Pouvez-vous
me donner juste deux minutes, là, qu'on règle ça?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui, oui.
M. Dubé : Est-ce qu'on vous
l'a envoyé?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui, oui, je l'ai, j'ai tout,
j'ai tout en main, là, pour... mais c'est parce que...
M. Dubé : Non, mais je
comprends. Je vais le laisser prendre le temps de... pas de problème, là.
M. Marissal : Vous avez
raison que nous l'avions subrepticement retiré, non pas officiellement,
puisqu'on ne l'avait pas présenté encore.
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, non, mais c'est parce que
vous comprenez que je ne voulais pas brimer votre droit de déposer.
M. Marissal : Vous êtes bien
bon, mais vous ne brimez rien parce que je ne le présenterai pas.
Le Président (M. Provençal)
: O.K.. Alors, consentement pour, au départ, retirer
l'amendement qui avait été déposé par Mme la députée? Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Et là on va suspendre parce qu'on
s'en va à 29.1, c'est ça, et on va suspendre 23, vous allez comprendre
pourquoi, en lien avec...
M. Dubé : On va suspendre?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, on doit suspendre 23 parce que
là où vous voulez introduire le principe qui est demandé par Mme la députée...
va à des articles plus loin. Je vous demande, on va suspendre temporairement
l'article 23, consentement?
Des voix : Consentement.
• (16 h 40) •
Le Président (M. Provençal)
:Et maintenant, là, on va déposer le
nouvel...
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui, oui, j'ai marqué que ça va
être un amendement qui est déposé par Mme la députée de Mont-Royal-Outremont
qui va introduire l'article 29.1. Donc, c'est la raison pour laquelle je dois
suspendre le 23, parce qu'il faut que je sois logique aussi, là. Alors, Mme la
députée.
Mme Setlakwe : Oui. Moi,
j'aime bien le libellé. Ça reprend effectivement, à un ou deux mots près, le
libellé qu'on avait soumis. Juste me rappeler, nous, on avait mis... donc
«services» étant un plus large que «soins», ça englobe, ça englobe les soins,
et vous ajoutez les «pratiques». Donc, ça rejoint le concept que vous vouliez
mettre de l'avant, des meilleures pratiques. Donc, ça me va.
Le Président (M. Provençal)
:Et vous comprenez que le bon endroit,
c'était aller le positionner à cet endroit dans le projet de loi.
Mme Setlakwe : Suite à notre
échange, je pense que ça peut très bien fonctionner comme ça.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a des interventions
sur ce qui est déposé par Mme la députée de Mont-Royal-Outremont? Ça va? Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'amendement qui est déposé par la députée de Mont-Royal-Outremont. Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Nous revenons donc à
l'article 23. Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'article 23 tel...
non, il n'est pas amendé...
Le Président (M. Provençal)
:...Je vous laisse quelques instants
pour réfléchir, s'il y a d'autres interventions.
M. Marissal : ...
Le Président (M. Provençal)
:À 23.
M. Marissal : ...si les
collègues ont... Sur 23, vous dites?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui. Là, on revient,
consentement pour réouvrir le 23 parce qu'on l'avait suspendu. Je considère que
le consentement a été donné. Là, on peut revenir avec des discussions et des
interventions sur l'article 23.
M. Marissal : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Merci. Question
pour vous, M. le ministre, ou votre équipe, là. Le premier... ça, c'est un
Alinéa, ça, parce que... oui, c'est ça, «Santé Québec a pour mission d'offrir,
par l'entremise des établissements publics, des services de santé et des
services sociaux dans les différentes régions sociosanitaires du Québec.» C'est
ici que j'ai une question : «dans ces régions, elle coordonne et soutient,
notamment par des subventions, l'offre de tels services par les
établissements», et je ne vous lis pas le reste, là, ça... Vous le voyez comme
moi. «Notamment» réfère donc à d'autres choses?
M. Dubé : ...Continuez.
Excusez-moi.
M. Marissal : Non, non, j'y
vais comme ça, parce que le «notamment» induit qu'il y a autre chose que des
subventions?
M. Dubé : Bien, c'est ça, je
vais... si ça... Vous me permettez, là, parce que, là, on rentre un peu plus
dans le légal, je vais demander à Me Paquin, puis, au besoin, je pourrai
compléter. Mais on va commencer par Me Paquin, si ça ne vous dérange pas.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, je vous cède la parole.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, la coordination et le soutien, ça ne se fait pas que par
des subventions. Par exemple, au niveau de la coordination, on va avoir... Au
niveau de la coordination de l'offre, le... tout le régime d'autorisation qui
est prévu, dont on a parlé un peu tout à l'heure, là, lorsqu'il était question
de l'article 488, il va avoir un rôle à jouer là-dedans. Donc, c'est pour
ça qu'il y a un «notamment les subventions».
Aussi au niveau du soutien en... Dans la
mise en œuvre du régime d'autorisation, il va y avoir des cas où, lorsqu'il y a
des prestataires de service qui ont des difficultés, Santé Québec pourra
intervenir pour faire des mesures d'accompagnement. Donc, dans ces cas-là, on
est dans le soutien et on n'est définitivement pas dans les subventions.
Alors, ça explique ou ça illustre pourquoi
il y a un «notamment».
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont.
M. Marissal : O.K. troisième
alinéa : «de plus, santé Québec a pour mission de fournir au ministre
l'appui nécessaire à la mise en œuvre des orientations». C'est un peu mêlé, là,
ce n'est pas ça supposé être l'inverse?
Des voix : ...
M. Marissal : Les
orientations ne sont pas supposées venir du ministre, puis c'est Santé Québec
qui opérationnalise? À moins que je lise mal le paragraphe, là, ça se pourrait,
là.
Des voix : ...
M. Dubé : Je veux juste...
Là, je ne veux pas dire que c'est vos Pilules qui font peut-être effet, là,
puis je le dis avec tout le respect que je vous dois, là, OK?
M. Marissal : Venant du
ministre de la Santé, je préférerais que vous n'alliez pas là.
M. Dubé : Non, non, mais vous
avez partagé quelque chose avec nous, là.
M. Marissal : Oui, oui, bien
sûr.
M. Dubé : Sérieusement, non,
vous savez comment je vous respecte. Je recommence.
M. Marissal : Mais je suis
mêlé même sans pilules, des fois, hein?, M. le ministre.
M. Dubé : Oui, mais moi
aussi, alors donc on peut partager ça.
Le Président (M. Provençal)
:On va revenir au texte.
M. Dubé : On va revenir au
texte. Quand on a fait le rôle du ministre, la fonction du ministre, vous
savez, on a longuement débattu, puis on a même corrigé, on dit :
«s'assurer la mise en œuvre», hein? rappelez-vous, on a dit : «s'assurer
la mise en oeuvre.» là, ici, comme je le comprends que c'est écrit, c'est Santé
Québec qui fait la mise en œuvre. C'est juste ça que ça dit, là, que dans la
mission de Santé Québec, c'est à eux de faire la mise en œuvre des orientations
qui ont été données par le ministre.
M. Marissal : ...ça aurait le
sens de répondre aux commandes du ministre?
M. Dubé : Oui, oui.
M. Marissal : C'est juste,
quant à moi, drôlement écrit.
M. Dubé : Bien, c'est pour ça
que je fais attention. Puis, habituellement, quand vous notez des choses comme
ça, si ce n'est pas clair... Mais... et c'est là, peut-être, que je pourrais me
référer à Maître Paquin. Mais, si vous ne le lisez pas... Si vous ne l'avez pas
compris, des fois, du premier coup, je tends à vous écouter aussi, alors...
M. Marissal : Ce que moi
j'avais compris des explications précédentes...
M. Marissal : ...Santé Québec
a pour mission de mettre en oeuvre les orientations.
M. Dubé : Et là je vais le
relire. Puis ça, c'est le troisième, ça?
M. Marissal : Troisième.
M. Dubé : «De fournir aux
ministres l'appui nécessaire à la mise en oeuvre.» Bon. Et vous le diriez
comment, M. le député?
M. Marissal : Bien, le plus
simplement du monde, c'est-à-dire que Santé Québec a pour mission de mettre en
oeuvre les orientations. Est-ce qu'on dit «dictées» ou «définies», parle
plus... plutôt «définies» ou «définies par le ministre».
M. Dubé : Voulez-vous vous
prendre la suggestion en délibéré quelques secondes ou...
M. Marissal : Ou pas.
M. Fortin :Bien, en fait, je peux-tu... j'ai un peu... si ça ne vous
dérange pas, M. le député.
M. Marissal : Non, allez-y.
M. Fortin :J'ai la même préoccupation que vous, puis peut-être que je
peux le formuler de façon différente, puis peut-être que ça peut aider à la
compréhension.
M. Dubé : Allez-y donc.
M. Fortin :Moi aussi, quand je lis le troisième paragraphe, là, «Santé
Québec a pour mission de fournir au ministre l'appui nécessaire à la mise en
oeuvre». Mais... puis là ce n'est pas la mise en oeuvre dans le sens... je ne
le lis pas dans le sens de la mise en oeuvre des opérations, c'est la mise en
oeuvre des orientations, des cibles et des standards, c'est presque le mot
«mise en oeuvre», c'est.... si... Je me demande si en remplaçant «mise en
oeuvre» par «l'élaboration des orientations, des cibles et des standards qu'il
détermine», là ça pourrait être plus clair, parce que ce que... dans le premier
paragraphe du 23, là, vous dites : Bien, Santé Québec a essentiellement la
job de fournir des services, ça, c'est sa mission un, là, offrir des services
de santé, mais Santé Québec a aussi la job de vous donner un coup de main quand
vous élaborer des cibles, de vous donner un... parce que vous ne pouvez pas
faire ça sans avoir leur input, là. Puis moi, je le voyais comme ça.
M. Dubé : Mais je ne pense
pas que c'était l'objectif du 3.
M. Fortin :Non, ce n'est pas ça le troisième paragraphe? Moi, je le
voyais comme ça, mais «mise en oeuvre» me titillait un peu, là, comme le député
de Rosemont.
M. Dubé : Bien, regardez...
Le Président (M. Provençal)
:On pourrait peut-être demander
l'intention du législateur à M.... à Me Paquin.
M. Dubé : Parce qu'on
s'entend ici tous les trois ou les quatre que c'est... l'objectif, c'est de
dire qu'est-ce que Santé Québec fait ici? C'est ça. Si vous dites... Mais
allez-y donc Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : M. le
Président, je dois quand même vous rappeler à l'ordre.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, allez-y.
M. Paquin (Mathieu) : Vous
pouvez toujours me demander l'intention du légiste, mais définitivement pas
l'intention du législateur.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Alors, je vais corriger,
est-ce, M. le légiste, vous pouvez nous donner... comment qu'on pourrait
traduire, en termes d'intention, ce paragraphe? Puis je tiens à m'excuser, je
ne voulais vraiment pas vous offusquer.
M. Paquin (Mathieu) : M. le
Président, je vais devoir divulguer certains de nos trucs de légiste. Parfois,
on réutilise ou on recycle des formulations qu'on a trouvées ailleurs dans
d'autres lois. Et l'idée de fournir l'appui nécessaire, c'est quelque chose
qu'on retrouve dans la mission de l'Agence du revenu. Alors, à la base, c'est
qu'on s'est inspiré de ça, mais je pense qu'ici, l'idée était vraiment davantage
de dire : Fournir l'appui nécessaire à la mise en oeuvre dans le sens de
les exécuter.
M. Fortin :Je vous avoue que je suis encore plus mêlé que tantôt.
• (16 h 50) •
M. Dubé : Oui, moi aussi.
Non, non, mais je vous le dis parce que, pas parce que c'est mêlant ce que vous
dites, là, mais on a réussi à mettre ça très clair dans 19 tantôt. Là, ce que
vous dites c'est est-ce qu'on... est-ce qu'en plus Santé Québec vient, comment
je dirais donc, être en appui... là, je le comprends plus un peu, là, je pense,
être en appui quand il fait ses orientations, mais la minute que tu mets une
mise en oeuvre là-dedans, ça vient... Regardez ce que je vais faire...
M. Marissal : Ou déployer les
orientations du ministre? Parce qu'on s'entend que c'est ça que ça veut faire.
M. Dubé : Oui, mais on va
regarder... Puis là c'est moi qui va me dire, là, je ne suis pas sur les
pilules, mais je ne suis pas plus... de moins en moins rapide avec la journée
qui avance, là, donnez-moi donc deux minutes, je vais juste revoir des fois
avec... je ne sais plus si c'est avec le légiste ou le législateur, mais je
le... On va se parler deux minutes puis on va revenir, juste pour clarifier ça,
parce que si les deux parties d'en face ne le comprennent pas.
Mme Setlakwe : Mais on dirait
que c'est les trois, là.
M. Dubé : C'est les trois?
Mais c'est ça.
Mme Setlakwe : Ou c'est les
quatre parce que...
M. Dubé : Incluant moi, c'est
ça? Qui fait que c'est avec leur moi, c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, allez-y.
Mme Setlakwe : Si je peux me
permettre.
M. Dubé : Si vous pouvez
aider.
Mme Setlakwe : C'est assez
central dans la réforme, là, ça, cette phrase-là. Puis on... ça devrait être
limpide, dans le fond.
M. Dubé : Bien, c'est parce
que je pense que vous avez clarifié quelque chose...
M. Dubé : ...de 19 quand on a
mis le mot «assurer», hein? Rappelez-vous, là, il n'est plus... ce n'est plus
la même chose, là, on a dit qu'on... s'assurer de l'exécution. Je ne me
souviens pas c'était quoi, le mot, là. Alors là, moi, je veux juste ça être
certain qu'on a... Est-ce qu'on a besoin de revenir sur la mise en œuvre? Mais,
en tout cas, je vais... Si vous nous donnez quelques minutes, M. le Président,
on va... on va faire le point avec nos équipes puis on va revenir avec une
clarification.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 52)
(Reprise à 16 h 55)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, M.
le ministre, je vous cède la parole.
M. Dubé : Quand j'ai écouté
les explications de notre légiste, là, on a repris une expression qui était
ailleurs, dans d'autres... dans d'autres lois. Et, une fois que j'ai compris
ça, l'intention, c'était vraiment de dire : En 19, on a... on a clarifié
qu'on voulait s'assurer de la mise en œuvre, et ici c'est de mettre en œuvre.
Alors, on va vous montrer une suggestion... On n'est plus dans 29.1, je
m'excuse.
Le Président (M. Provençal)
:On va enlever celui-ci, là.
M. Dubé : Oui. Ah! vous ne
l'avez pas eu encore. Mais ce qu'on va faire, c'est que... Je pense que vous
aviez... Je vais le lire, là, pendant qu'il est en préparation, puis après ça
vous verrez comment...
M. Dubé : ...attendez une
minute, ça va se lire : «...a pour mission de fournir au ministre l'appui
nécessaire...»
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:On se rend compte que finir plus tôt,
ça va faire du bien à tout le monde.
M. Dubé : À tout le monde. Ce
ne sera pas long. Excusez-moi, M. le député, là. Vous me direz quand vous
l'avez reçu. Je m'excuse. «Santé Québec a pour mission...» Où est-ce qu'il est,
là? Ici? «...pour mission de mettre en œuvre les orientations, les cibles et
les standards déterminés», aussi simple que ça. «Santé Québec a pour mission de
mettre en œuvre les orientations, les cibles et les standards déterminés par le
ministre», aussi simple que ça, «de mettre en œuvre». On a... Tantôt, on a
dit : «Le ministre a pour fonction de s'assurer qu'il le met en œuvre»,
puis ici il le met en oeuvre. C'est ce que je pense que vous avez demandé.
M. Marissal : ...
M. Dubé : Plus clair. Je ne
sais pas...
M. Marissal : Oui, plus clair
et puis plus cohérent avec ce que vous cherchez à faire, là. Vous voyez, je
vous aide à faire ça, même si je ne suis pas d'accord avec la destination.
M. Dubé : Bien, en faisant
ça, vous allez devenir de plus en plus d'accord aussi, c'est sûr. Quand vous
l'aurez reçu, on peut peut-être le...
Une voix : ...
M. Dubé : Non? Il est à
Drummondville.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que vous l'avez transféré?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Pendant qu'on reçoit l'amendement,
simplement vous spécifier qu'il n'y a pas de problème à ce qu'on puisse prendre
uniquement une pause d'une demi-heure, mais il s'agira vraiment de revenir ici
à 6 h 30 pour débuter nos travaux à 6 h 30.
M. Dubé : Oui, M. le
directeur.
Le Président (M. Provençal)
:Pour qu'on puisse vraiment se libérer
mutuellement à 9 h 30.
Une voix : ...
• (17 heures) •
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Donc, l'amendement qui nous est
proposé avec la modification, je dirais, suite aux différents commentaires qui
ont été formulés : Faire en sorte que le troisième alinéa... Je suis
correct en disant «alinéa», oui? Merci. Donc, vous le voyez, là, à l'écran. «De
plus, Santé Québec a pour mission de mettre en œuvre les orientations et les
cibles et les standards déterminés par le ministre, notamment à l'égard, etc.»
M. Dubé : Moins de mots, plus
clair.
Le Président (M. Provençal)
:Quels sont... Est-ce qu'il y a des
interventions sur cette formulation-là? Ça va? Ça convient? Je vais m'assurer
auprès de la députée de Mont-Royal-Outremont que ça respecte la mise en garde
qu'elle nous avait faite, là, pour être sûr d'aller chercher l'esprit.
Mme Setlakwe : Oui, je pense
que ça va.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Bon, merci. Alors, s'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement déposé par M. le ministre à
l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Nous revenons
maintenant à l'article 23 amendé. Oui, M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Merci, M. le
Président. Je voudrais revenir sur le premier alinéa, où il est question de
soutenir... pardon, d'offrir dans les différentes régions sociosanitaires du
Québec des services de santé et des services sociaux. On dit : «Dans ces
régions, elle coordonne et soutient, notamment par des subventions, l'offre de
tels services.» De quelles subventions parle-t-on...
17 h (version non révisée)
M. Arseneau : ...et des
subventions qui, si je continue de lire la phrase, pourraient être versées à
des établissements privés ainsi que d'autres prestataires privés.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, M. le ministre.
M. Dubé : Oui. Subventions, c'est
un terme qui peut être utilisé dans plusieurs circonstances. La première, ce
serait par exemple pour les établissements... des CHSLD qui sont conventionnés,
O.K.?
M. Arseneau : Privés.
M. Dubé : Pardon?
M. Arseneau : Privés,
conventionnés ou non conventionnés?
M. Dubé : Privés
conventionnés et des subventions, par exemple, qui pourraient être, puis là, je
pense tout haut, dans les organismes communautaires. Est-ce que ça s'applique
aussi, le mot «subvention»? Oui, parce qu'encore une fois, c'est le ministre
qui va décider du montant qui va aux organismes sociocommunautaires. Puis il va
dire : Maintenant, voici comment je veux vous fassiez, la location. Il va
transférer l'argent, mais c'est vu comme une subvention. Ça va?
M. Arseneau : Mais donc les
subventions est -ce que je dois comprendre que c'est différent des contrats de
service, par exemple, des ententes qui peuvent être signé avec des
établissements privés?
M. Dubé : Bien, je vous
dirais, puis là, c'est là que je demande la clarification, là, mais, dans la
terminologie, c'est drôle de parler d'une subvention, mais un transfert,
prenons un exemple le plus simple, là, le ministère va transférer, après avoir
approuvé le budget dont on parlait plus tôt, là, Santé Québec va dire : En
gros, j'ai besoin de 20 milliards pour fonctionner cette année, ce
transfert-là, c'est vu comme une subvention. Le transfert est vu dans la
terminologie comme une subvention pour permettre le fonctionnement d'une
agence, que ce soit... la même chose avec la RAMQ, tiens.
M. Arseneau : Mais je
comprends ce que vous me dites.
M. Dubé : C'est un terme
général. Ce que j'aurais dû dire, là, c'est un terme général pour qualifier
plusieurs types de transferts qui sont faits entre le ministère et Santé
Québec.
M. Arseneau : Oui, mais si je
suis votre explication, M. le ministre, Santé Québec... là, on parle de Santé
Québec qui a pour mission... notamment par des subventions. Donc, elle reçoit
une subvention du ministère et donne des subventions.
M. Dubé : Et voilà, dans les
deux sens.
M. Arseneau : Donc, la
relation entre le ministère et Santé Québec, le transfert financier, c'est une
subvention, mais la même chose également vaut pour Santé Québec et ses
prestataires privés.
M. Dubé : Oui. C'est pour ça
que je dis que c'est... des fois, là, la terminologie, parce que ce n'est pas
parce que vous financez un CHSLD privé... ce n'est pas une subvention au sens
qu'on... dans notre quotidien, d'une aide gouvernementale, mais... quand on a
un programme de subventions, là, on se comprend.
M. Arseneau : Et même si
cette, entre guillemets, subvention-là est versée à travers une entente, je ne
sais pas comment on appelle ça, mais une entente convenue avec le privé, là,
une entente de service, ça s'appelle quand même une subvention.
M. Dubé : Me Paquin veut
faire une précision.
M. Arseneau : Oui, pour
éclairer tout le monde.
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y donc.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, sur le dernier élément, il y a peut-être une nuance qui
est importante à faire. La subvention, normalement, une de ces
caractéristiques, c'est que l'État qui verse la subvention, là, n'obtient rien
en retour, alors que lorsqu'on parle d'un contrat de service, on va obtenir une
prestation en retour. Donc, il peut y avoir... en fait, normalement, il y a un
contrat lorsqu'on verse une subvention, il va avoir une entente de subvention,
mais ça ne sera pas un contrat de service, qui est quelque chose de bien
différent.
M. Arseneau : O.K. Donc, ce
sont deux choses différentes. Je comprends. D'accord. On a donné l'exemple des
CHSLD privés conventionnés puis des organismes. Je voulais juste être sûr de
comprendre, les organismes, on parle des organismes communautaires autonomes,
par exemple, qui sont subventionnés à travers le PSOC ou... Est-ce que c'est de
ça qu'il est question ou c'est autre chose complètement...
M. Arseneau : ...c'est ça?
M. Dubé : La réponse, c'est
oui.
M. Arseneau : D'accord.
M. Dubé : Le PSOC, par
exemple.
M. Arseneau : PSOC en est un
exemple. D'accord, je vous remercie.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 23? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Je ne veux
faire une longue discussion là-dessus, c'est juste que tout à l'heure le
ministre a dit une phrase, puis c'était peut-être juste une illustration, là,
et peut-être qu'on en parlera plus tard, on en parlera assurément plus tard,
là. Il a dit : Si Santé Québec vient puis dit : J'ai besoin de
20 milliards pour l'année prochaine... Bien, c'est une question vraiment
candide, là, comment ça va marcher? Puis, si ce n'est pas là, vous me dites,
là, on le fera plus tard, là, mais comment ça va fonctionner, justement, le
versement de la subvention à Santé Québec, tu sais, des négos, là?
M. Dubé : On va le voir aux
articles 80, mais le principe, ce que je voulais dire, c'est toujours le
même principe : le ministère fait le budget, autorise... obtient des
autorisations dans le processus que l'on connaît, et après ça fait des
transferts. C'est dans ce sens-là que je parlais du transfert.
M. Marissal : O.K. Donc, il y
aura un jeu de...
M. Dubé : Là, je vous dis,
là, 87, 88 c'est vraiment les articles où on définit ça, là, mais le principe,
il est simple, c'est le ministère qui établit de la façon dont on fonctionne en
ce moment. C'est beau?
M. Marissal : On ira à 87,
88... Très bien. Merci
M. Dubé : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'article 23 amendé? Allez-y, bien oui, allez-y,
Mme la députée.
Mme Setlakwe : Je veux juste
être sûre que le nouveau libellé dans le troisième alinéa...
Le Président (M. Provençal)
:Vous faites... vous faites référence
à l'amendement qu'on a...
Mme Setlakwe : Oui, l'amendement,
là. On a simplifié, on a enlevé des mots. Finalement, on dit que «Santé Québec
a pour mission de mettre en œuvre les orientations, les cibles et les standards
déterminés par le ministre, notamment à l'égard de l'organisation et de la
prestation de services de santé et de services sociaux.» Puis on a mentionné,
dans l'échange, qu'on se réfère à 19 pour les fonctions du ministre, mais
est-ce qu'on est sûr que le libellé correspond bien... J'essaie de faire le
lien avec 19, puis je me dis : Est-ce qu'on utilise la bonne terminologie
pour faire le... Parce qu'ici on dit : «Santé Québec va mettre en œuvre ce
que le ministre aura déterminé comme orientations cibles standards», mais ce
n'est pas tout à fait ça qu'on dit à 19. On parle d'orientation, indicateurs de
performance. Oui, après ça, je pense, plus tard, on parle de cibles mais de
cibles quand on parle du régime des plaintes. Comprenez-vous ma question?
M. Dubé : C'est parce que ce
que vous demandez, là... Parce que les mots «cibles» et «standards» ne sont pas
référés dans le 19, est-ce que c'est ça qui vous inquiète? Je veux juste
peut-être mieux comprendre votre question, Mme la députée.
Mme Setlakwe : Je veux être
sûre qu'on utilise la bonne terminologie. Il faut utiliser la même terminologie
parce que les deux articles sont interreliés.
• (17 h 10) •
M. Dubé : Peux-tu me montrer
la nouvelle version de 19?
Une voix : ...
M. Dubé : Non, non, mais de
19, oui. O.K. C'est ça. Parce que c'est pas mal.
Des voix : ...
Mme Setlakwe : Puis, en fait,
19 est plus large.
M. Dubé : Parce que 19...
Encore une fois, juste pour bien comprendre votre question, 19 porte, entre
autres, sur les...
Mme Setlakwe : Tant qu'à ça,
pourquoi qu'on n'a pas dit, à 23, que... 19 est structuré d'une façon où on a
un principe général dans le premier alinéa. Ensuite, on décline de façon plus
particulière les fonctions du ministre. Et là, à 23, quand on définit la
mission de Santé Québec, je n'ai pas de problème avec 1 ni 2, mais là, quand on
est dans le troisième modifié, on met en œuvre... Santé Québec va mettre en
œuvre... Tant qu'à ça pourquoi qu'on n'a pas parlé des priorités, des
objectifs, des orientations? On dirait qu'on utilise une autre terminologie.
M. Dubé : Bien, c'est parce
que, dans le fond, on a... Puis ça, il faudrait que je vérifie avec notre
légiste, mais on a un peu comme... Dans le troisième alinéa, c'est comme si on
avait combiné les deux, hein, la notion des orientations, et en plus...
M. Dubé : ...cibles puis des
standards qui se rapportent plus à la deuxième partie de 19, c'est ça?
Mme Setlakwe : Peut-être que
ça fonctionne, c'est juste...
M. Dubé : Bien, est-ce que...
Moi, je suis d'accord. Je vais reposer la question, là, parce que je vais vous
dire comment je comprends votre question, puis je pense que c'est très
simple...
(Consultation)
M. Dubé : C'est très
éclairant votre question. Dans trois qu'on a modifié, on parle surtout des
orientations, d'accord?
Mme Setlakwe : ...
M. Dubé : Excusez-moi, je
suis dans 19.
Mme Setlakwe : Vous êtes dans
19, oui.
M. Dubé : Vous me demandez de
faire le lien entre 19 et 23 pour être sûr qu'ils sont cohérents?
Mme Setlakwe : Oui.
M. Dubé : O.K. Dans 19, au
troisième alinéa, on parle surtout des orientations, je dis «surtout», mais
principalement des orientations, d'accord, tandis que, dans le quatrième
alinéa, on fait référence aux cibles et aux standards entre autres, mais qui
ont plus rapport aux plaintes des usagers. Ça va?
Mme Setlakwe : Oui.
M. Dubé : Quand on arrive à
23, le troisième alinéa, je pense... puis c'est ça que j'essayais d'expliquer
tantôt, on parle beaucoup plus de la mise en œuvre des orientations, des cibles
et des standards comme regroupant tout ça. Une fois que je vous ai dit ça,
est-ce que vous trouvez que c'est cohérent ou vous pensez que ça... Pour moi,
je pense que ça fait le travail de rassembler ce qui est demandé, ce qui est
demandé par le ministre, même si c'est, dans 19, dans deux alinéas séparés,
alors qu'ici c'est en une fois. J'arrête ça là, pour voir si j'ai été plus
clair.
Mme Setlakwe : Ça peut...
Oui. Oui... Oui, mais en même temps... O.K., en même temps, Santé Québec a pour
mission de mettre en œuvre des politiques. Je me demande si le libellé à 23, il
est... tu sais, c'est important de bien...
M. Dubé : Écoutez, je...
votre oeil légal, si vous pensez qu'il y a une correction à faire ou vous avez
une suggestion, moi, je suis...
Le Président (M. Provençal)
:...
Mme Setlakwe : Non, moi,
j'aimerais ça savoir ce que Me Paquin en pense, s'il... Il ne voit pas d'enjeu?
Parce que, là, on... Vous ne voyez pas une éventuelle confusion?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : M. le
Président, j'y vois en pratique peu de risques de confusion dans la mesure où
23 se termine quand même par un alinéa qui va prévoir que «Santé Québec a pour
mission d'exercer toute autre fonction qui lui incombe en vertu d'une autre loi
ou que le ministre lui confie.» Alors, si 23 n'était pas suffisamment large,
qu'on en est venait à la conclusion, ultérieurement, qu'il y a quelque chose
que le ministre...
M. Paquin (Mathieu) : ...peut
faire en vertu de 19 ou d'une autre disposition de la loi, qui voudrait le
faire faire par Santé Québec et que ça n'apparaît pas directement dans le troisième
alinéa de l'article 23. Alors, on pourrait y arriver par le quatrième
alinéa de l'article 23.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que cette explication vous
convient, Mme la députée?
Mme Setlakwe : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, merci. Et là je pense que le
député des Îles-de-la-Madeleine avait enlevé ses lunettes, donc il a une
question. Allez-y.
M. Arseneau : Merci, M. le
Président. Écoutez, je relisais les deux premiers alinéas, et, lorsqu'il est
question des services du domaine de la santé et des services sociaux qui sont
donnés par certains autres prestataires privés, au premier alinéa, je comprends
que, dans le premier alinéa, c'est pour la coordination et le soutien de ces
activités-là ou de ces services, puis, dans le suivant, c'est la
réglementation, s'assurer donc d'appliquer la réglementation de ces activités
liées au domaine de la santé et des services sociaux, trois petits points,
données par certains autres prestataires privés. C'est ce que ça veut dire? On
parle de la même catégorie, là, de... d'activités liées au domaine de la santé.
Le Président (M. Provençal)
:Dans le deuxième alinéa,
l'article 23, mais quand il a fait deux petits points, là, c'était pour
avoir la clarification.
M. Arseneau : Oui, en fait,
ce que je veux dire, c'est quand il est question, dans le premier alinéa, de
services du domaine de la santé, et dans le deuxième d'activités liées au
domaine de la santé, est-ce qu'on parle de la même chose? Les services du
domaine de la santé, où on a appris il y a quelques jours que c'étaient
essentiellement les CMS, que ce n'étaient pas des services de santé, c'étaient
des services du domaine de la santé. Encore une fois, là... puis c'est donné
par des prestataires privés. Je comprends que c'est des... notamment des CMS.
Dans l'alinéa suivant, on parle de certaines activités, certaines activités
égalent services... égalent domaine de la santé égalent CMS. Est-ce que c'est
ça qu'il faut comprendre?
Puis, plus largement, en fait, j'ai comme
une espèce de demande plus large à faire. Est-ce qu'il y aurait moyen, dans le
cadre de l'étude de ce projet de loi là, de définir ce que sont les services de
santé par opposition à des services du domaine de la santé? Pour être clair, tu
sais, une espèce d'addenda, là, voici la définition de ce qu'on veut dire quand
il est question de... Parce que, pour le commun des mortels, qui lirait ça...
Nous, si on n'avait pas eu l'explication experte de Maître Paquin, on s'y
perdrait encore.
Le Président (M. Provençal)
:Vous aviez déjà donné cette
explication-là, maître Paquin?
M. Arseneau : J'ai comme
deux, trois questions dans la même, mais tout d'abord, les services puis les
activités, est-ce qu'on se parle la même chose?
Le Président (M. Provençal)
:Maître.
• (16 h 20) •
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président, en fait, suivant le contexte, il y a quand même une certaine
nuance qui devrait être apportée. Parce que 23, le deuxième alinéa, lorsqu'on
dit : "D'appliquer la réglementation prévue par la présente loi de
certaines activités liées au domaine de la santé et des services sociaux, ce
qu'on a principalement en tête, c'est la partie VI de la loi, le régime de
réglementation qui va viser des CMS, des établissements privés, des RPA, et
quelques autres entreprises, alors que ce qu'on peut coordonner par des
subventions avec les... ce qu'on retrouve au premier alinéa, peut être plus
large que ce à qui... En fait, on peut subventionner des prestataires de services,
par exemple les organismes communautaires, qui n'ont pas besoin d'autorisation.
Donc, on est... le service en bout de ligne est très comparable, mais on n'est
pas exactement sur la même chose. Ça fait que c'est pour ça qu'on n'a pas
retenu exactement le même libellé entre activités et services du domaine de
l'État, entre le premier et le deuxième alinéa.
M. Arseneau : Du domaine de
la santé, vous voulez dire?
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
M. Arseneau : Donc, les
services, ce n'est pas exactement la même chose que les activités. C'est ce que
vous venez de nous dire. Mais ça m'amène à ma deuxième question : Est-ce
que ce serait superfétatoire d'identifier de quoi on parle quand on dit :
Certaines activités liées au domaine de la santé, qui ne sont pas des services
de santé offerts, notamment par les établissements publics? Parce que là, vous
venez de nommer CMS, RPA, j'oublie l'autre, puis il y en a peut-être plusieurs.
Est-ce que c'est un nombre très, très large ou ça... on parle de trois, quatre,
cinq, six prestataires?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, personnellement, j'ignore le nombre de prestataires,
donc, ça, je ne serais pas en mesure de répondre à cette question-là. La
question de savoir comment on les définit, c'est... bon, choix qui est
peut-être critiquable...
M. Paquin (Mathieu) : ...qui
a été faite au moment où on a rédigé, disons, on ne le définira pas, ou on va
donner une idée approximative de ce que sont les services de santé et les
services sociaux. On comprend que c'est ce qui émane d'un établissement. Même
là, on n'a pas une définition exhaustive de ce qu'est un service. On a défini
des paniers parce que c'est évolutif, puis il y a cinq paniers, mais le contenu
précis et définitif du panier est évolutif, puis antérieurement il n'était pas
davantage défini.
L'idée, c'est que, lorsqu'on parle
d'activités ou de services du domaine de la santé, le geste peut être le même,
mais on vise plus large parce que ce ne sont pas forcément des services de
santé et des services sociaux, parce que j'ai un prestataire autre qu'un
établissement qui fournit le service. Mais, ultimement, est-ce que le texte
serait plus clair avec une définition? Peut-être pas. C'est qu'on rendrait plus
évident le fait que, si vous vous faites poser un diachylon dans un
établissement, c'est un service de santé et de services sociaux. On vous pose
le même diachylon dans un GMF, ce n'est plus un service de santé et un service
social, c'est quelque chose d'autre qui tombe dans la catégorie indéfinie de
services du domaine de la santé et des services sociaux.
M. Arseneau : O.K.. C'est
beau. Je voudrais juste poursuivre en posant la question au ministre :
Est-ce que, sans définir ce qu'il y a dans les paniers, définir ces deux
catégories-là, est-ce que ce ne serait pas pertinent dans le cadre de l'étude
de ce projet de loi là pour qu'on sache dans 20 ans de quoi on parlait à
l'époque où on l'a adopté? Peut-être que ce n'était pas fait dans la LSSSS,
mais il me semble que ça pourrait se glisser quelque part, l'explication très,
très précise que Maître Paquin vient de nous livrer.
M. Dubé : Bien, moi, je vais
vous donner une explication non légale, mais l'article 3, qu'on a pris beaucoup
de temps à définir, définit les cinq catégories des services de santé et des
services sociaux. On pourrait dire que tout le reste qui n'est pas ça, c'est
les autres services, c'est des services du domaine de la santé. Est-ce ce que
je peux résumer ça comme ça, M.? Parce que 3, on a défini, les services de
santé sont compris dans les ensembles suivants : un, deux, trois, quatre,
cinq. Parce que moi, je ne veux pas dire le...
M. Arseneau : Bien, si
c'était ça, moi, je serais bien d'accord.
M. Dubé : Bien, c'est pour
ça. Puis si, peut-être, j'ai trop simplifié, bien, je voudrais entendre Me
Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Je vais
le prendre en délibéré.
M. Dubé : Vous voulez prendre
ça en délibéré? Ça va me faire plaisir.
Le Président (M. Provençal)
:Vous voulez qu'on suspende, Me
Paquin?
M. Arseneau : Moi, si... On
peut suspendre maintenant si vous le souhaitez, là, mais ma question était plus
générale. J'aurais pu la poser quand on était à l'article 3, je n'y ai pas
pensé. Ce que je veux dire par là, c'est, si vous voulez prendre quelques
quelques semaines pour y penser, je n'ai pas besoin d'une réponse maintenant,
là, à moins que vous puissiez délibérer rapidement, mais c'était plus une
question générale, de dire : Si on veut mieux comprendre la loi, de
définir les deux grandes catégories, est-ce que c'est une bonne idée? Voilà.
M. Dubé : Au lieu de le
prendre en délibéré, je vais faire une chose, pour donner le temps à Me Paquin,
moi, je me dis, comme on va avoir peut-être plusieurs de ces discussions-là,
des fois, dans des termes qui sont peut-être plus techniques, puis on veut
rendre ça plus intelligible, effectivement, prenons-le un délibéré, ce
point-là, là. Pas pour discussion aujourd'hui, mais, s'il y avait besoin... un
peu ce que vous demandez, est-ce qu'il serait à propos d'avoir un lexique de
quelques éléments importants, moi...
Le Président (M. Provençal)
:À ce moment-là, ça veut dire qu'il
faudrait suspendre l'article 23 pour le moment.
M. Dubé : Non, je ne
suspendrais... je ne pense pas que c'est ça qu'il demande.
M. Arseneau : Non, moi, mon
questionnement est survenu lors, justement, de la lecture de ces alinéas-là,
mais c'est plus général, ma question. Donc, effectivement, le ministre a bien
compris que ce serait juste de façon générale, mettre de côté puis y revenir,
on va se prendre une note, éventuellement.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Dubé : Parce que moi, j'ai
simplifié, peut-être, la réponse. Puis, si à la fin, on justifiait que ça peut
faire un lexique de, je ne sais pas, huit, 10 ou 15 éléments du projet de loi,
tant mieux si c'est clair pour tout le monde. On le fait quand même assez souvent,
ça, dans une loi de cette importance-là.
Le Président (M. Provençal)
:O.K.. Ça va. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 23 amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'article 23 amendé, est-ce que l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Article 24, pour
lequel M. le ministre aura un amendement.
M. Dubé : Oui, oui, tout à
fait, mais je vais quand même... Est-ce que vous voulez que je le relise, parce
que...
M. Dubé : ...je l'avais lu
tout à l'heure. Vous devez être tannés d'entendre ma voix. Alors, je pourrais
peut-être aller tout de suite à l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Non.
M. Dubé : Non? Non, non, non!
Le Président (M. Provençal)
:Vous avez... Vous devez nous
présenter votre article 24, le commenter, et après ça on... vous parlerez
de votre amendement.
M. Dubé : Même si je l'ai lu
tout à l'heure?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Dubé : Oui?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, vous l'avez lu. S'il y a
consentement pour qu'on puisse aller directement à l'amendement, on va aller
directement à l'amendement. Consentement?
M. Dubé : Merci, M..
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y.
M. Dubé : Merci, M. le
Président. Alors, article 24 — c'est bien ça :
Au premier alinéa de l'article 24 du
projet de loi :
1° remplacer le paragraphe 3° par les
suivants :
«3° instituer un système national de dépôt
de renseignements, et notamment y tenir les dossiers des usagers qui reçoivent
les services de santé ou des services sociaux des établissements publics;
«3.1 maintenir une réserve stratégique
nationale de médicaments et de fournitures.
2° ajouter à la fin du paragraphe
suivant :
«7° assurer la mise en place de mécanismes
permettant la consultation et la mobilisation des intervenants des différents
secteurs d'activité de la vie collective dont l'action peut avoir un impact sur
la santé et le bien-être des autres membres... et des autres membres de la
population, et ce, afin d'agir sur les déterminants de la santé et du bien-être
et d'améliorer les services de santé et les services sociaux offerts.».
Je vais faire le commentaire, parce qu'on
va se souvenir de ce débat-là que nous avons eu lors des auditions. Alors,
l'amendement a pour but de prévoir parmi les fonctions de Santé Québec celle
d'instituer un système national de dépôt de renseignements et de tenir au moyen
de celui-ci les dossiers des usagers qui reçoivent les services de santé ou les
services sociaux des établissements publics. La Loi sur les renseignements de
santé et des services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives
confiait cette fonction au ministre de la Santé. Il est proposé de confier
cette fonction à Santé Québec, vu la réorganisation effectuée par le projet...
le présent projet de loi. Cet amendement vise également à introduire dans la
loi l'obligation pour Santé Québec de maintenir une réserve stratégique de médicaments
et de fournitures dont les conditions sont définies à l'article 66.10 du
projet de loi, qui sera introduit par un prochain amendement. Enfin, cet
amendement vise à répondre à certaines préoccupations soulevées lors des
consultations particulières, notamment par M. Michel Clair. Ainsi, il prévoit
la fonction auxiliaire de Santé Québec d'assurer la mise en œuvre de mécanismes
de consultation et de mobilisation de partenaires.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, si on va voir l'article 24 une fois que les
modifications...
• (17 h 30) •
M. Dubé : Une fois modifié.
Le Président (M. Provençal)
:...ont été présentées, vous constatez
que le deuxième et troisième demeurent les mêmes, c'est le troisième qui est
complètement modifié, puis il y a un 3.1 qui est ajouté, et après ça il y a le
7°... il y a un 7° qui est ajouté. Alors...
M. Dubé : Bien, peut-être, si
je pouvais faire un commentaire général, puis on... Tout le monde est peut-être
un petit peu fatigué. Il faut revenir sur... Le premier élément de cet
amendement-là, c'est la concordance avec p.l. n° 3, puis je suis certain
que, Mme la députée, vous allez... le député de Rosemont aussi va s'en
souvenir. Donc, d'instituer le système national de dépôt de renseignements, là...
Je veux juste vous rappeler que, quand vous avez finalisé p.l. n° 3, on
n'avait pas encore terminé p.l. n° 15. Donc, c'est ça qu'on vient ajouter
à 3. Maintenant, 3.1, c'est carrément un nouvel ajout que l'on fait.
M. Fortin :Oui. 3.1, pouvez-vous peut-être nous l'expliquer? Il
n'était même pas dans les premiers amendements que vous nous avez présentés,
là, dans la grosse liasse, là, c'est quelque chose que vous amenez maintenant,
puis là, vous nous dites : la réserve stratégique nationale de
médicaments, qui existe déjà, là, bien évidemment, là, ça, vous... Pourquoi
vous la mettez à Santé Québec plutôt qu'ailleurs? C'est-tu juste un oubli qu'on
avait dans le projet de loi initial? Ça a-tu toujours été votre intention, ou
si là vous changez de...
M. Dubé : Bien, écoutez, je
vais vous répondre au meilleur de ma connaissance, là. Comme vous l'avez bien
dit...
17 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...c'est déjà là,
mais c'était... C'est déjà là. En pratique, la réserve de médicaments, elle
existe, vous avez raison de le dire comme ça, mais il n'était pas spécifié dans
le projet de loi. Alors, voilà, c'est de dire...
M. Fortin :Dans votre tête, là, ça a toujours été à Santé Québec et
non au ministère de la réserve stratégique, oui?
M. Dubé : Mais je me... Je ne
peux pas imaginer, je ne peux pas imaginer que... lorsqu'on parle d'opérations,
qu'une réserve stratégique n'est pas là, là. Alors, c'est pour ça qu'on vient
corriger ça, parce que ce n'est pas comme si on avait oublié la... La réserve,
elle est toujours là, mais, de la mettre dans une fonction, je pense, j'ai dit
le mot «fonction», c'est bien ça, de Santé Québec. Ça répond à votre question?
M. Fortin :Sur le concept, là, je suis d'accord que ça l'aille à Santé
Québec plutôt qu'au ministère, là.
M. Dubé : Ah! O.K. C'est ça,
je me demandais si vous questionniez ça.
M. Fortin :Non, j'essayais juste de comprendre si vous aviez changé d'idée
en cours de route, mais...
M. Dubé : Non.
M. Fortin :C'était toujours ça, votre intention? O.K.
M. Dubé : Ce qui est
peut-être important qu'on discute ici, c'est... bien, vous pouvez discuter ce
que vous voulez, mais, s'il y a un élément que je veux attirer votre attention,
c'est sur 7, parce que, sur 7, c'est vraiment les mécanismes de consultation qu'on
a parlé avec M. Clair, là, c'est là qu'on vient s'assurer que... dans les
fonctions de Santé Québec, là, qu'on va avoir cette reddition de comptes là,
là. Puis c'est pour ça que je pense que, si vous voulez prendre peut-être juste
quelques minutes pour ça, c'est... je dirais que c'est un élément... vous me
dites des fois, là : C'est un élément important, ça, on va plus loin. On a
toujours dit, dans p.l. n° 15, avant la rencontre avec M. Clair, que la
reddition de comptes était importante, on l'avait spécifié. Lui, il nous a
demandé d'aller un petit peu plus loin puis de dire avec qui, tout le débat,
là, des élus municipaux, puis tout ça. 7 vient mettre ça. C'est pour ça que, je
vous dis, c'est quand même un élément important, vous pouvez prendre le temps
de... si vous n'avez pas eu le temps d'en prendre connaissance encore, là.
M. Fortin :Mais, quand vous dites «intervenants des différents
secteurs d'activité»... on va en prendre connaissance puis on va le regarder,
mais, si on peut le faire en dialogue, encore mieux, là. «Les intervenants des
différents secteurs d'activité de la vie collective», c'est large pas à peu
près, là, on est loin de la spécificité que vous aviez quand vous parliez d'élus
municipaux ou d'autres, là, donc.
M. Dubé : Bien, un
intervenant, ça peut être par exemple dans un organisme. Pensez... Peut-être,
Thomas, tu pourrais me montrer, dans la constitution de ce comité-là, qui sont
les membres parce que je pense que ça aiderait ou peut-être... je dis à Thomas,
excusez-moi, là, des fois... Daniel, peut-u peut-être... Peut-être je
demanderais à M. Desharnais d'intervenir parce que... Vous allez voir les
membres du conseil d'établissement, ça peut vous donner... Ça, c'est quoi?
Une voix : ...
M. Dubé : 107, tu dis?
M. Fortin :Les membres du conseil d'établissement.
M. Dubé : Oui, bien, je
pense, ça vous donnerait une idée, là, puis c'est... Vous avez raison, au début
peut-être d'avoir une discussion générale.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement permettre au
sous-ministre? Alors, pourriez-vous vous nommer puis donner votre fonction, s'il
vous plaît?
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
Daniel Desharnais, sous-ministre associé à la coordination réseau et
ministérielle et aux affaires institutionnelles au ministère de la Santé et Services
sociaux. Donc, cet alinéa-là vient introduire, mais suite aux... justement aux
consultations, comme le ministre l'a mentionné, vient introduire des principes
qui vont être repris aussi dans la composition des CE qui visent une
participation locale, une participation territoriale locale des intervenants et
ça va être précisé à partir des articles 107 dans la composition des CE.
M. Fortin :O.K. Donc, quand vous faites référence aux différents
secteurs d'activités de la vie collective, ça veut... pour vous, là, c'est soit
le milieu communautaire, le milieu de l'enseignement, de la recherche, milieu
des affaires, milieu municipal, les usagers, là, disons.
M. Desharnais (Daniel) : Exactement.
Puis ça va être... c'est précisé, à partir des articles 107, dans la
composition revue des CE.
M. Fortin :Donc, la mise en place de mécanismes permettant la
consultation, c'est la mise en place des CE, c'est ça?
M. Desharnais (Daniel) : C'est
la... Oui, mais on vient... La mise en place des CE est une chose, mais là on
vient mentionner qu'avec la composition des CE, Santé Québec va avoir des
responsabilités d'animation du tissu social de son territoire.
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Fortin :Bien, j'aime la...
M. Fortin :...j'aime la dernière partie, là, agir sur les déterminants
de la santé et le bien-être pour améliorer, ça... ça, il n'y a pas d'enjeu avec
ça. Donnez-moi 30 secondes pour réfléchir à savoir si ça reflète bien ce que je
pense de l'intervention de... ou ce que j'ai interprété de l'intervention de
M....
Mme Setlakwe : Pendant, ce
temps-là, est-ce que je peux revenir sur 3?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, allez-y. Après ça, je céderai la
parole au député de Rosemont. Allez-y, Mme la...
Mme Setlakwe : Je comprends
très bien que là, avec le p.l. n° 15, on prévoit que c'est Santé Québec
qui va instituer le système national de dépôt de renseignements. Ma question
est la suivante. Pour y tenir des dossiers... les dossiers des usagers qui
reçoivent des services des établissements publics. Établissements publics, et
je reviens tout le temps à mon exemple, l'établissement privé comme Shriners,
ça ne rentrerait pas là-dedans. Et je vous fais... Je me souviens que, dans le
p.l. n° 3, le terme défini, c'était «organisme». Est-ce qu'on...
Évidemment, je ne suis pas contre le concept de dire que c'est Santé Québec qui
va instituer le système national de dépôt de renseignements? Je me questionne
sur le reste du libellé, sur établissement public. Et est-ce qu'on ne devrait
pas peut-être référer à un terme défini dans l'autre loi? Là, c'est très, très
légal, là.
Des voix : ...
M. Dubé : Geneviève. Je vais
finir par avoir le bon G, hein, excusez-moi, excusez-moi. Mes yeux, rendus là,
là... Excusez-moi. Je ne ferai plus cette erreur.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, vous voudriez qu'on lui donne
la parole?
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement pour permettre à Mme de
s'exprimer?
Mme Setlakwe : Bien sûr.
Le Président (M. Provençal)
:Vous allez vous renommer puis donner
votre fonction, s'il vous plaît. Vous pouvez y aller.
Mme G. Côté
(Geneviève) :Oui. Bonjour. Geneviève
Côté, avocate à la direction des affaires juridiques, santé et services
sociaux.
En fait, bien, c'est un... Si je vois
bien, là, parce que je pense que mes lunettes sont désajustées, mais c'est un
«notamment», il va y avoir autre chose. C'est qu'on... comme on va le voir plus
loin dans d'autres articles, là, qu'on va réimporter de ce qu'on avait
introduit dans la loi sur les services de santé et services sociaux dans le
projet de loi n° 3, mais que là, pour que ce soit Santé Québec, on va les
ramener dans des amendements un petit peu plus tard, les établissements vont
avoir l'obligation de tenir leurs dossiers à même... les établissements publics
vont avoir l'obligation de tenir leurs dossiers à même ce système-là, mais il
va y avoir l'indexation des autres... des dossiers des autres organismes du
secteur de la santé et des services sociaux, là, qui va se faire dans le
système national de dépôt. Donc, c'est... Comme on disait tout à l'heure, là,
cet article-là, c'est un peu une mise en bouche sur le système national de
dépôt, là, il y a des articles qui vont venir le définir plus tard, là. Tout ce
que ça fait, ce système national de dépôt là, ça fait plus que ça. C'est...
c'est vraiment le... C'était le lien aussi avec le paragraphe 3 du départ
du projet de loi qui parlait de la tenue des dossiers. Donc, oui, la tenue des
dossiers se fait dans le système national de dépôt, mais il va y avoir toute
autre chose, dont l'indexation avec l'ensemble des autres organismes, là,
qui... pour permettre la fluidité qui était souhaitée, là, dans le projet de
loi n° 3.
Mme Setlakwe : Merci. Donc,
c'est vrai que c'est... dans un certain sens, c'est incomplet, mais le
«notamment» vient y répondre. Mais pouvez-vous me dire à partir de quel article
on va traiter du système national de...
Mme G. Côté
(Geneviève) :Oui. C'est les
amendements 66.1 et suivants, là, qui vont reprendre, là... C'est
pratiquement du copier-coller avec ce qui avait été dans le projet de loi
n° 3, là, donc... pas l'ensemble du projet de loi, mais ce qu'on
introduisait dans la LSSSS, là, dans le projet de loi n° 3 sur le système
national de dépôt, là, c'est...
Une voix : ...
Mme G. Côté
(Geneviève) :Je crois que oui.
Le Président (M. Provençal)
:Les amendements sont déjà sur
Greffier, de mémoire.
M. Dubé : Juste peut-être
laisser le temps à la députée, là, de...
M. Fortin :Mais moi, je n'étais pas au projet de loi n° 3, là,
mais ça veut-tu dire... Un système national de dépôt de renseignements, ça
veut-tu dire qu'on va finalement se débarrasser des petites cartes d'hôpital
que je ne sais pas à quoi ils servent, ces mosus d'affaire là.
M. Dubé : Eh que ça va être
le fun, ça.
M. Fortin :Ça veut-tu dire ça?
M. Dubé : Écoutez, dans vos
rêves et dans les miens, oui, dans les nôtres, dans les nôtres.
• (17 h 40) •
M. Fortin :J'apprends qu'on a les mêmes rêves, mais ça, on s'en
parlera plus tard, M. le ministre.
M. Dubé : Mais vous, vous
êtes plus jeune, il y a peut-être des chances que ça arrive plus vite. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée, est-ce que ça répond
à vos interrogations?
Mme Setlakwe : Oui, ça
répond. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, je vais céder la parole au
député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, deux,
trois petits trucs. Le dépôt de renseignements, définir «renseignement», s'il
vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
:On est toujours dans le troisième?
M. Marissal : Oui.
M. Dubé : Geneviève.
Le Président (M. Provençal)
:Me Côté.
Mme G. Côté
(Geneviève) :On n'a pas mis de limite
dans le... dans le titre. Évidemment, ça va servir principalement, dans
l'optique, à des renseignements de santé et de services sociaux tels qu'ils
ont...
Mme G.
Côté (Geneviève) : ...été définis dans le projet de loi trois. Mais,
quand on était dans la création du système national de dépôt, on n'a pas mis de
limite, là, c'est «de renseignement», là, au sens large, pour ce qui est de la
fonction comme telle. Ensuite, dans le détail, là, dans le dossier... Dans les
dossiers, par exemple, ce sont tous des renseignements de santé et de services
sociaux tels qu'ils ont été définis dans le p.l.... dans le projet de loi trois
et qui seront encadrés, là, dès qu'il sera en vigueur, là, je devrais même
parler de la loi cinq, là, mais, bon, lorsqu'elle sera en vigueur, là, qui
seront encadrés selon les règles que cette nouvelle loi prévoit.
M. Marissal : Rappelez-moi,
la loi 5, c'est laquelle déjà?
Mme G. Côté (Geneviève) : C'est
le projet de loi trois, là. C'est que le projet de loi ayant été adopté, là,
c'est 2023, chapitre V.
M. Marissal : O.K., il est
devenu 5. O.K., je comprends.
Le Président (M. Provençal)
:C'est sur les données, ça?
M. Marissal : Je ne me
souvenais pas d'avoir travaillé sur le projet de loi cinq, là, ça fait que je
voulais être sûr que...
Mme G. Côté (Geneviève) : Non,
non, projet de loi n° 3. On va... gardons ça simple.
Le Président (M. Provençal)
:Qui portait sur les données.
M. Marissal : O.K., je
voulais être sûr de suivre. «Instituer un système national de dépôt», ça, on en
a beaucoup parlé avec votre collègue de la cybersécurité et du numérique, c'est
ça, son titre, hein?, Cybersécurité et du Numérique?, O.K., le ministre Caire,
là, pour l'appeler par son nom, ça prendrait quelle forme? C'est une question
vraiment de quincaillerie, là, ça prendrait quelle forme physique?
M. Dubé : Bien, «quelle
forme», je vais tenter une réponse, là, c'est ce qu'on appelle le dossier de
santé numérique, si je lui donnais un nom. Puis qu'est-ce que la... Une des, je
dirais, des bonnes nouvelles, là, c'est que ça devient de plus en plus concret.
Vous avez vu l'annonce hier, qu'on a... on est arrivés avec une sélection de
deux fournisseurs sur... on avait eu un premier appel d'offres, l'an dernier,
l'automne dernier, qui n'avait pas bien été, il n'y avait pas de fournisseur
qui est allé, on est retournés en appel d'offres. On a précisé les termes
que... Les fournisseurs voulaient avoir des précisions. On a eu six
fournisseurs qui ont... Et il y en a deux qui se sont non seulement qualifiés,
mais qui sont... On verra, là, mais, dans les prochaines semaines, au plus
tard, on va faire la sélection. Alors, et cet automne, on devrait être en
mesure de commencer l'installation d'un dossier à Santé numérique sur cette
base-là dans deux de nos premiers CISSS et CIUSSS, avec une installation sur
une période de 18 à 24 mois.
Alors donc, si vous me demandez qu'est-ce
que ça mange, là, le... Et... Ça veut dire que, dans un monde où on fait cette
installation, là, qui n'est pas la même qui a été faite à la SAAQ, là, on ne
fait pas un big bang dans les 36 en même temps, on le fait dans les deux, on
regarde comment ça roule puis après ça, on le... Alors, un jour... tantôt j'ai
dit à député de Pontiac : un jour, ça sera un dossier de santé numérique
pour l'ensemble du Québec. Mais on veut s'assurer que ce qui va être
sélectionné... Puis dans les fournisseurs, là, les fournisseurs ont... sont
connus, c'est quand même les deux plus grands fournisseurs au monde de systèmes
de santé, là, tu sais. On part avec quelque chose qui est établi, qui
fonctionne ailleurs, et cetera, ça fait que le...
Alors, ce que p.l. 3, que vous...
Auquel vous avez participé, là, qui est la loi cinq, a préparé le contexte
légal de pouvoir, justement, dire que vous n'avez plus besoin de votre carte de
l'hôpital de Hull, puis vous arrivez, vous voulez être soigné au CHUM, puis là,
il faut reprendre une autre carte d'hôpital. Le citoyen devient un citoyen du
réseau de santé. Alors, quand le DSN va être appliqué partout, comme ça se fait
dans les grandes organisations comme en Californie, et cetera, c'est un dossier
de santé numérique pour... Vous êtes un Québécois qui... Admissible partout,
mais avec l'information. On sait que ça a l'air d'un rêve, là, c'est pour ça
que je le disais un peu, mais ça s'en vient, parce que, là, on est en train de
finaliser un de ces deux fournisseurs clés là, qui... Dans les, je dirais,
prochaines semaines, pour être certain, là, que ça se fait très bientôt.
M. Marissal : Je dirais que,
depuis des décennies, c'est plutôt un cauchemar qu'un rêve, là, parce que ça ne
marche jamais. Mais on va se souhaiter que ça marche, ce coup-ci, là.
M. Dubé : Bien là, écoutez,
c'est... ça fait plusieurs fois, là, qu'on s'essaie, je dirais, en termes de
plusieurs dizaines et des dizaines d'années. Mais là, on parlait tantôt des
meilleures pratiques, là, en TI, dans des projets comme ça, tu ne peux pas
faire un big bang puis tu ne peux pas... Alors, on a décidé, nous, d'y aller
selon les meilleures pratiques. Puis, moi, je suis très encouragé, là, surtout
pour les Québécois qui nous écoutent, que ça soient les deux meilleurs
fournisseurs de logiciels reconnus dans le monde.
M. Marissal : Pouvez-vous les
nommer à ce stade-ci?
M. Dubé : Oui, mais je ne
suis pas...
M. Dubé : ...que j'ai le droit
de les nommer ce soir, là? Non, mais je peux juste vous dire que c'est un
processus qui va être clarifié dans les prochains jours. Parce que ce que vous
faites... Hein?
Des voix : ...
M. Dubé : Mais c'est parce
que je ne me souviens pas qu'est-ce qui est sorti puis qui n'est pas sorti, là,
pardonnez-moi, là.
M. Marissal : Je n'ai pas lu
le menu détail.
M. Dubé : Mais c'est parce
que jusqu'à tant que tout le monde ait été informé de la sélection, c'est pour
ça que je... Mais je sais que c'est fait ou à peu près fait. Alors donc, la
bonne nouvelle, c'est que, d'ici quelques semaines, on va avoir choisi les
deux. Ils restent en vie pendant un certain temps, parce que, comme vous savez,
on négocie pour être sûr que ce qui est promis... Ils font des tests, après ça,
on sélectionne. Puis, jusqu'à tant qu'on puisse commencer. Mais c'est une
question de quelques semaines avant que ce soit connu puis qu'on... Alors,
c'est une longue réponse pour vous dire : C'est là qu'on s'en va avec le
dossier de santé numérique.
M. Marissal : Oui, bien,
c'est correct de prendre le temps de répondre, puis j'apprécie la réponse parce
que, tu sais, on s'est tellement plantés dans le passé avec ça que ça serait
idéal qu'on ne le fasse pas, là. Où est-ce que je m'en allais avec ça, donc?
Donc, vous dites : Les deux sont...
M. Dubé : Vous m'avez demandé
si...
M. Marissal : Non, 18 à
24 mois, bon, c'est ça, vous avez dit : 18 à 24 mois, ça, c'est
pour les...
M. Dubé : Les deux premiers
qu'on fait.
M. Marissal : ... dans les
deux premiers. Puis, rappelez-moi, à terme, combien de temps vise-t-on pour
l'implantation complète?
M. Dubé : On nous dit :
5 à 6 ans.
M. Marissal : 5 à 6, c'est ça
que j'avais compris.
M. Dubé : Parce que, pour
encourager les gens, la réalité, c'est qu'une fois que tu as fait les deux
premiers, là, ce qui va arriver, c'est que, là, premièrement, il y a beaucoup
d'équipes des autres CISSS et des CIUSSS qui vont vouloir participer au projet.
Parce que tu fais participer les deux... les deux... les équipes par exemple,
Centre-Mauricie du Québec, je pense, en tout cas, qui est un des deux, là, là,
j'y vais de mémoire. Ces gens-là vont travailler dessus, mais ils vont inviter
d'autres membres des CISSS et des CIUSSS parce que tout le monde va pouvoir
dire : Aie! Moi, je veux me préparer à ça. Je veux préparer mes équipes.
Et là, ce qui va arriver, c'est que... les
gens qui vont venir, c'est ceux qui sont les plus intéressés à dire : moi,
je suis prêt à le faire, parce que souvent, dans ces implantations-là, si tu
l'imposes, ça... c'est là que ça devient difficile, alors que, là, on va
arriver, on va dire : Écoutez, vous avez deux ans pour... 18 à
24 mois pour lever la main, puis dire : Voulez-vous être le prochain?
Il y a des systèmes où, des fois... je veux dire, je ne suis pas sûr que
Ste-Justine, on va vouloir le changer en premier parce que leur système
peut-être est... est le moins pire, on se comprend? Mais ... puis pour les
enfants... alors, pour vous donnez une réponse claire, je pense qu'on va être
capable de faire un bon 80... la règle du 20, 80, là, 80 %, peut-être dans
un délai plus rapide que six ans. Mais moi je pense qu'on parle de ça, là, cinq
ou six ans pour avoir l'essentiel. C'est une transformation majeure, là, de ce
qu'on parle.
M. Marissal : Ça va pour ça.
Septième paragraphe : « Assurer
la mise en place de mécanismes permettant la consultation et la mobilisation. » Je ne lirai pas, là, vous
lisez le reste, là, comme moi, là. Est-ce que ça c'est le rôle de Santé Québec
ou ça ne serait pas le rôle plus politique et démocratique du ministre, des
élus, autrement dit, que de s'assurer...
• (17 h 50) •
M. Dubé : Bien, je le relis
en même temps que vous, mais encore une fois ici, on est dans, je dirais,
les... c'est bien ça, on est dans les fonctions, là, puis je veux bien répondre
à votre question. C'est bien ça, là, quand on a fait la mission, là, on est
dans les fonctions. Donc c'est un principe qu'on vient mettre ici, le détail ou
le fonctionnement de ça va se faire plus tard. Mais c'est ça. Je pense qu'on
vient établir le principe... le principe de consultation, c'est...
M. Marissal : Bien, c'est ça,
peut-être que je ne suis pas clair, parce que...
M. Dubé : Non, non, allez-y.
M. Marissal : Tu sais, quand
je dis...
M. Dubé : C'est peut-être moi
qui ai mal répondu.
M. Marissal : Moi, ça
m'apparaît être une tâche ou un devoir politique, pas dans le sens politique
partisan, là, évidemment... on parle d'assurer la mise en place d'un mécanisme.
Donc, ça, c'est la structure entre le pouvoir et le milieu, et le milieu local
ou la collectivité ou la communauté. On est dans une relation qui me semble
être beaucoup plus politique que d'une mise en place purement mécanique que ce
qu'on demande à Santé Québec, normalement, là.
M. Dubé : O.K. Je vais... Je
ne sais pas si j'ai déjà donné cet exemple-là publiquement, puis si... je vais
m'essayer. Parce que, dans le sens politique, je ne le prends pas négativement
quand vous dites ça, là, mais...
M. Marissal : ...mot que « politique », là.
M. Dubé : Non, non, mais, M.
le député, ce que je vous dirais...
M. Dubé : ...pour ce soir, là,
on pourra continuer tout à l'heure si vous voulez, mais le modèle qu'on est en
train de réfléchir en ce moment, c'est un modèle de... que je dirais de
consultation et de mobilisation qui se fait un peu dans les régions, dans
certaines régions en ce moment, calqué sur la... avec la reddition de comptes
avec la Sûreté du Québec, c'est-à-dire que la Sûreté du Québec... Puis là je
vois le député des Îles-de-la-Madeleine hocher de la tête, là, positivement. Ce
n'est pas politique. Ce qu'on dit, c'est : La Sûreté du Québec, dans
chacune des RLS, s'assure, une, deux fois par année, que les orientations de la
Sûreté du Québec dans cette région-là, quelles sont les priorités, quels sont
les indicateurs, les... par exemple, les taux de criminalité, peu importe, sont
discutées pour s'assurer que la Sûreté du Québec répond à des... je dirais, des
demandes municipales d'élus, O.K.? C'est exactement ça dont on parle ici.
Alors, c'est pour ça, tantôt, quand je
vous disais : Quand on va regarder à l'article 66...
Une voix : 107.
M. Dubé : ...107,
excusez-moi, c'est de ça dont on va discuter, mais c'est... Alors, c'est pour
ça que je ne dirais pas que c'est... «Politique», ce n'est pas un mauvais mot,
mais c'est vraiment de dire à Santé Québec, là : On veut... ce que Michel
Clair nous a demandé : Formalisez donc à qui vous allez parler dans le...
dans la population, là, qu'on appelle, les différents secteurs d'activité,
comment va se faire cette reddition de compte là. Alors, c'est là qu'on
amène... qu'on veut aller plus loin, qu'on... de juste de dire qu'on va faire
de la reddition de comptes. Puis c'est un modèle, je pense, en tout cas, que...
Moi, j'ai rencontré quelques élus municipaux, là, depuis qu'on a déposé le
projet de loi, puis tout le monde me dit : Si vous vous rapprochez du
modèle Sûreté du Québec, qu'ils appellent le Comité de...
Une voix : Sécurité publique.
M. Dubé : Merci. Voilà. Ils
ont dit : Ce n'est pas parfait, là, mais c'est pas mal bon.
M. Marissal : O.K. Bien,
je... vous me l'apprenez, je ne savais qu'une telle chose existait, alors...
M. Dubé : Non, non, mais, M.
le député, moi, je l'ai appris dans le processus, là, que...
M. Marissal : Oui, O.K.
M. Dubé : Puis c'est un
modèle qui a l'air de bien fonctionner, à moins que quelqu'un me dise le
contraire aujourd'hui, là.
Le Président (M. Provençal)
:Bien, c'est un modèle qui fonctionne
depuis plusieurs années dans le domaine municipal, puis c'est à géométrie
variable.
M. Marissal : Et puis, de
toute façon, la composition, on en rediscutera à 107, comme vous le dites.
M. Dubé : Oui.
M. Marissal : Dernière chose,
on aurait le temps d'y aller, là. L'article 2 de la LSSSS était quand même
plus explicite sur la participation des personnes et des groupes. On disait
notamment : «favoriser la participation de tous les intervenants des
différents secteurs d'activité de la vie collective dont l'action peut avoir un
impact sur la santé et le bien-être». Je ne prends que le deuxième paragraphe
de l'article 2 de la LSSSS. Ici, on a choisi un autre... un autre
vocabulaire. On a choisi «permettant la consultation et la mobilisation des
intervenants».
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:...M. le sous-ministre.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:M. le sous-ministre, on vous écoute.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
en fait, il y a trois choses... il y a trois choses qui s'imbriquent avec ce
que vous venez de mentionner dans la LSSSS et l'amendement tel que proposé. Il
y a l'amendement, donc, qui fait suite aux consultations, comme j'ai mentionné
tantôt, qui vise à donner des fonctions à Santé Québec, «la mise en place de
mécanismes permettant des consultations et la mobilisation des intervenants».
On vient aider Santé Québec en révisant la composition des conseils
d'établissement en lien avec ça, donc on va voir à l'article 107, et après
on va venir donner des obligations aussi aux P.D.G. d'établissements à
l'article 347.1, les amendements qui ont été... qui vous ont été donnés.
Je peux vous le lire brièvement, là.
C'est : «Afin d'agir sur les déterminants de la santé et le bien-être et
d'améliorer les services de santé et services sociaux offerts, le
président-directeur général d'un établissement territorial élabore et soumet au
président-chef de la direction un plan portant sur les mécanismes...
M. Desharnais (Daniel) : ...permettant
la consultation et la mobilisation des intervenants de son territoire, des
secteurs d'activité ayant un impact sur les services de santé, services sociaux
et autres membres de la population de son territoire. Dans l'élaboration de ce
plan, le président-directeur général doit consulter son conseil
d'établissement. Le président-chef de la direction peut approuver avec ou sans
modification le plan qui lui est soumis. Le plan ainsi approuvé doit être
révisé chaque fois que le demande le président-chef de la direction.»
M. Marissal : Ça, c'est quel
article vous avez dit?
M. Desharnais (Daniel) : 347.1
dans la liasse d'amendements qui...
M. Marissal : C'est
l'amendement, O.K., c'est bon. C'est bon, O.K. Ça fait que ça répond à une
autre question que j'avais, à savoir si vous aviez prévu... 107 et puis 347,
pourquoi est-ce qu'on n'avait pas prévu le septième paragraphe ici? Mais je
comprends que vous avez amendé 347 pour ajouter le...
M. Desharnais (Daniel) : Exact.
M. Marissal : O.K., ça, je
comprends mieux. Oui, question de vocabulaire, donc là, «favoriser la
participation», moi, ça me semble plus fort que... c'est quoi déjà, là,
«permettant la mobilisation», «assurer la mise en place de mécanismes
permettant la consultation et la mobilisation». Une appréciation de mots, ici,
là, en ce qui me concerne, «favoriser la participation», ça veut dire qu'il
faut mettre les moyens que les réunions aient lieu. Faire des appels de
candidatures à l'élaboration d'un groupe, puis les inviter à se mobiliser,
c'est une chose. Leur donner les moyens, donc favoriser la participation...
Vous me direz, là, pourquoi vous êtes arrivés avec ces mots-là, là. Je veux
juste, moi, m'assurer que ça marche, ça ne soit pas une liste. Tu sais, il faut
que ça soit... Tu sais, tantôt vous avez dit : La SQ, des fois, ils vont
se raconter une fois ou deux par année. On verra les modes les modalités de ça,
là, mais, tu sais, ça me paraît peu. Alors, il faut s'assurer qu'il y ait une
réelle participation démocratique.
M. Dubé : C'est six
rencontres, hein? Moi, j'avais entendu que c'était moi... En tout cas, oui,
c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
:...tu peux aller jusqu'à six
rencontres par année. En tout cas, le député des îles, dans son ancienne vie,
doit être en mesure de confirme.
M. Arseneau : Aux deux mois,
oui.
M. Dubé : Aux deux mois? Oui,
c'est ça. Mais, écoutez, quand on viendra tout à l'heure, là, on pourra vous
dire pourquoi il y a eu ce choix des mots là, mais on était... En tout cas, on
pourra...
Le Président (M. Provençal)
:Le député des Îles attend patiemment
pour prendre la réponse, la... Il vous reste une minute avant qu'on....
M. Arseneau : Est-ce que vous
avez dit patiemment ou impatiemment?
Le Président (M. Provençal)
:Non, patiemment.
M. Arseneau : Ah! O.K.,
c'était plutôt impatiemment en fait. J'avais bien hâte de pouvoir partager mes
réflexions avec vous, mais avoir... formuler certaines questions. Mais, étant
donné qu'on manque de temps, je vais aborder simplement le paragraphe 3.
Et je pense comprendre que, lorsqu'il est question du dépôt de... le système
national de dépôt de renseignements, ce sont les établissements publics
uniquement, donc les services de santé et les services sociaux des
établissements publics. Ça exclut les services du domaine de la santé dont on
parlait tout à l'heure, dire que les CMS puis les autres qui sont sous le
couvert de la définition des services du domaine de la santé n'auront pas de
dossier, ou enfin, leurs dossiers ne seront pas là, là.
Le Président (M. Provençal)
:Compte tenu... Merci beaucoup.
Étant donné qu'on s'est donné comme
objectif : d'ici une demi-heure, on se rassoit ici, je suspends les
travaux. Et nous reprendrons nos travaux à 18 h 30. Merci.
(Suspension de la séance à 18 heures)
18 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 18 h 32)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, merci à tous, nous reprenons
vos travaux. Vous êtes des gens extrêmement ponctuels, merci beaucoup. Nous en
étions rendus à un moment de réflexion suite au questionnement qui avait été
soulevé par M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Alors, est-ce que vous avez
des éléments de réponse, M. le ministre?
M. Dubé : Oui, je crois, à
moins que.... Merci beaucoup, M. le Président, et merci à tout le monde, encore
une fois, d'être là. Sur la dernière question du député des
Îles-de-la-Madeleine, je dirais que je crois qu'on avait répondu à sa question
tout à l'heure. Et, si ce n'est pas le cas, je ferai amende...
Des voix : Honorable.
M. Dubé : Merci. Moi aussi, j'ai
besoin d'une petite pilule. Et ça, on a déjà répondu. Je pense qu'on est... si
ça va, M. le Président, il y avait aussi une question du député de Rosemont sur
peut-être la terminologie qui a été utilisée dans le 7, l'alinéa 7. Il nous a
demandé si la... «permettant la consultation et la mobilisation. Moi, je crois
qu'elle a été faite puis qu'elle sera peut-être complétée lorsqu'on regardera
les articles... 107. Mais je ne sais pas s'il y avait des commentaires de nos
légistes là-dessus avant de répondre à... C'est là, je pense, qu'on était
rendu.
Je ferais juste une petite remarque, si
vous me permettez, M. le ministre. Dans la question qui avait été posée par le
député des Îles-de-la-Madeleine, effectivement, c'est un élément. Des
explications pour la nuance que vous vous demandiez, M. le député, avait été
fournies lors de l'article 3, alors... Parce que vous parliez, là...
M. Dubé : D'établissements
publics.
Le Président (M. Provençal)
:Au niveau des établissements publics.
M. Arseneau : Est-ce que je
peux me permettre?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui, allez-y.
M. Arseneau : Bien, je vais
juste préciser ma question. On dit qu'on va instituer un système national de
dépôt de renseignements pour les usagers qui reçoivent des services de santé ou
des services sociaux des établissements publics. Sachant qu'il y a aussi des
services du domaine de la santé qui sont offerts au Québec, est-ce qu'il y aura
une trace de ces dossiers-là? Est-ce qu'il y a une interconnexion? Est-ce qu'il
y a... En d'autres mots, si je suis un usager du système public, il y a des
renseignements, mais, si je vais chercher des services du domaine de la santé
dans un...
M. Dubé : Je pensais... parce
qu'on a vraiment répondu à cette question-là par la légiste, peut-être que vous
n'étiez pas là à ce moment-là là, puis je ne vous en tiens pas rigueur,
aucunement. Ce qu'elle a bien noté, c'est de dire «notamment» y tenir les
dossiers. Parce qu'en disant «notamment», étant donné que nous avons construit
le projet de loi en même temps que se terminait p.l. 5... p.l. 3, qui est
maintenant la loi 5, le «notamment», ici, fait dire que, oui, on va tenir
compte des établissements publics, mais tous les autres domaines vont être
tenus compte dans les amendements qui vont être fournis. Alors, ici, c'était le
sens de «notamment». Mais peut-être que ça a été mentionné puis que...
M. Arseneau : O.K., je viens
de comprendre, j'ai dû m'absenter pour aller au salon bleu pour le projet de
loi no 194, pendant que vous avez parlé du «notamment».
M. Dubé : C'est peut-être ça,
c'est peut-être...
M. Arseneau : Je m'en excuse.
D'accord.
M. Dubé : Pas de problème.
M. Arseneau : Je vais
aborder... le paragraphe 7, plutôt. On a évoqué tout à l'heure la question de
reddition de compte, dans la présentation du ministre, et je lisais
attentivement ce qui est proposé, puis une consultation, une mobilisation des
intervenants qui... je comprends, qui doivent œuvrer quelque part, là, dans le
système, bien, enfin, avoir un impact sur les déterminants de la santé, tout...
M. Arseneau : ...améliorer les
services, mais je ne vois pas véritablement de place pour que l'établissement
rende des comptes. Pour moi, la consultation, peut-être que je comprends mal ce
qui est présenté, là, c'est plus aller recueillir le point de vue sur certains
éléments, mais est-ce qu'on... est-ce qu'on a une notion, effectivement, de
reddition de comptes qui est incluse là-dedans puis que je ne la perçois pas?
M. Dubé : Il est pris dans
son sens large. Je pense qu'on va avoir... En tout cas, moi, je n'ai aucun
problème à ce que vous alliez prendre connaissance. Peux-tu me dire, les
articles, Thomas, s'il vous plaît, d'où on va parler de compte et rapport, là,
dans la...
M. Arseneau : ...surtout
quand vous avez... quand le ministre a évoqué, par exemple, le point de vue de
M. Clair, qui, si je me souviens bien, parlait d'une espèce de conseil de
surveillance. Peut-être que ce n'était pas l'élément, là, que vous avez retenu,
mais la question de la consultation, mobilisation, ça ne me semble pas être une
surveillance très, très pointue, incluant une reddition de comptes.
M. Dubé : Je vous dirais, M.
le député, que Monsieur Clair a donné... lui, a donné l'exemple qu'il appelait
ça un comité de surveillance, je pense à la terminologie, mais je pense qu'il
tenait plus au processus de dire : Assurez-vous qu'il y a cette
consultation-là puis que les intervenants, qu'on appelle, nous, de tous les secteurs
d'activité... Alors, on a... je dois vous dire qu'on a mis assez de flexibilité
quand on est... quand on le met ici comme un principe. Encore une fois, je le
répète, là, c'est une fonction, et cette fonction-là va être précisée par qui
elle va se faire et comment elle va se faire quand on va arriver aux différents
articles.
Une voix : ...
• (18 h 40) •
M. Dubé : Alors, est-ce
que... est-ce que l'article, il a été déposé? O.K., merci beaucoup. Alors,
c'est toujours... Pardon?
M. Arseneau : ...copie de ça?
M. Dubé : Vous avez déjà
un... dans les documents, dans les amendements qui ont été déposés jusqu'à
maintenant, il y a un amendement sur l'article 101 qui est un endroit où
on parle spécifiquement de reddition de comptes et de... et de reddition de
comptes qui va se faire, entre autres, dans le rapport annuel. Alors, moi,
quand on sera rendus à 101, on pourra regarder est-ce que c'est suffisant comme
reddition de comptes.
Mais, encore une fois, je le répète, ici,
dans 24, on est à très haut niveau de dire qu'il va y avoir cette
mobilisation-là. Et ça, je pense que ça... Parce qu'il a utilisé souvent le mot
«mobilisation» quand il est venu nous voir en disant : Les gens doivent
sentir qu'ils sont impliqués. Je ne pense pas que c'est tellement le mot
»reddition de comptes» qu'à ce moment-là il disait. Alors, moi, je pense qu'on
est là avec ce qu'on a mis. Puis reddition de compte, pour le moment, nous, ce
qu'on suggère, c'est une reddition de comptes, entre autres, dans le rapport annuel,
mais on aura la chance, dans 101 et les autres, d'en discuter, mais le
principe, je pense qu'il est ici, dans 24.
M. Arseneau : Puisque le
ministre a mentionné, tout à l'heure, le parallèle qu'on pouvait faire avec les
comités de sécurité publique des MRC, je voudrais juste souligner que
l'article 78 de la Loi sur la police prévoit effectivement la mise en
place d'un comité de sécurité publique. Donc, c'est prévu à la loi, et on parle
de comité, un comité qui se réunit aux deux mois et qui est composé de 4 à
7 élus municipaux. Tout ça est très, très précis. C'est la raison pour
laquelle je pense... Ce n'est pas que je veux faire un parallèle ou un
copier-coller, mais moi, je trouve ça intéressant que, si on veut faire un
parallèle, mais surtout si on veut que ces mécanismes-là soient... bien, en
fait, correspondent à ce qu'on veut, j'ouvre la discussion à savoir si on ne
doit pas le préciser, peut-être pas ici, là, au paragraphe sept mais
éventuellement dans la loi, de prescrire à Santé Québec de former des comités
qui vont se réunir avec un certain nombre de personnes, et ainsi de suite.
D'ailleurs, le comité de sécurité publique, ce n'est pas tous les secteurs,
c'est le secteur municipal, point. Là s'arrête peut-être la comparaison. Et
c'est effectivement très, très consultatif, là. Bon, ça, on comprend qu'ils
expriment les aspirations ou les... je dirais, le point de vue municipal et de
la population, et tout ça. Puis ça, je trouve ça intéressant, là, ça peut être
le municipal. Puis je comprends qu'avec le paragraphe sept on élargit...
M. Arseneau : ...que le
secteur municipal, ça comprendrait le secteur municipal. En fait, ma question
c'est : Est-ce qu'il y a une possibilité qu'on puisse pousser la
définition un petit peu plus précisément et, dernier élément, s'assurer que ça
se fasse dans chacun des territoires de CISSS? Parce qu'ici moi, quand j'ai lu
le paragraphe en question, j'avais l'impression que c'était une consultation
vaste de Santé Québec sur le plan national, je n'y voyais pas la dimension
territoriale. Dans la discussion, j'ai compris que ce serait probablement le
cas, mais je trouverais pertinent de le préciser que ça se fasse pour chacun
des territoires desservis par les établissements publics.
M. Dubé : La question, je
pense qu'ici, si vous permettez, M. le député, c'est de... Je pense qu'on dit
d'«assurer la mise en place de mécanismes», «mécanismes», c'est quand même
assez large pour dire est-ce que ça sera un comité, est-ce que... quelle forme
que ça va prendre. Mais je pense qu'encore une fois, là, je ne sais pas si je
vais le dire en mètre ou en pied, là, à 10 000 mètres ou à 40 000
pieds, on... On est ici en train de dire : Il va y avoir un mécanisme. Et,
quand on va arriver dans 100 ou 101, là, que je discutais tout à l'heure... et
même pour aller plus loin dans les règlements de Santé Québec. Et c'est pour ça
que je vous le dis : Quand on sera dans la... quels sont les titres de
règlement qu'on pourrait y avoir si... par exemple, on veut aller aussi loin,
de dire qu'il y aura un comité qui s'assurera de la consultation, etc., on le
fera. Mais j'aimerais ça, quand on est au niveau où on est en ce moment, dans
les fonctions, de parler de mécanismes qui permettent cet objectif-là. Je pense
que... Mais on va finir par avoir, dans la loi, ce que vous me demandez, mais
ici, à ce moment-ci, je pense qu'on peut rester à ce niveau-là.
M. Arseneau : Mais nous, en
fait, je vous l'annonce, on reviendra avec une proposition bien concrète sur le
type de mécanisme qu'on verrait, qui nous permettrait d'obtenir un certain
nombre d'objectifs, mais je comprends qu'on y reviendra plus tard. Mais
j'aurais un dernier élément à amener. Encore une fois, c'est en lisant cette
définition-là... Je réitère que ça peut ou ça pourrait être un seul mécanisme
de consultation et de mobilisation nationale et moi, je trouve qu'il serait
pertinent ici d'inclure que... par exemple, les membres de la population d'un
territoire ou d'un territoire desservis par un établissement public, ou quelque
chose du genre, il me semble que ce serait rassurant.
M. Dubé : ...nationale,
qu'est-ce que vous voulez dire?
M. Arseneau : Bien, c'est
parce que, quand on parle de Santé Québec, on pense au bureau chef à Québec et
ici, ce que je comprends, c'est qu'on dit Santé Québec dans chacune des
régions, c'est... j'imagine, c'est ce que c'est.... c'est sous-entendu.
M. Dubé : L'objectif, encore
une fois, là, dans...
Une voix : ...
M. Dubé : Oui, c'est ça,
c'est là que j'allais, là. Dans, je ne me souvenais pas du numéro de l'article,
je m'en excuse, là, 347, ce qu'on dit, c'est que c'est une responsabilité du
P.D.G.. Donc, quand... sans aller dans le détail, là, le P.D.G. est au niveau
de l'établissement, j'ai même dit qu'il pouvait y avoir des fois une vocation
qui serait jusqu'à aller au RLS, mais... Et c'est pour ça, encore une fois, je
vous dis, M. le député, je pense qu'ici on doit être au niveau national ici,
que c'est ça qu'on veut qu'il se passe dans Santé Québec, mais ça va se faire
par établissement.
Le Président (M. Provençal)
:Ça fait partie des amendements que
vous allez...
M. Dubé : Il a déjà été
déposé, 347.1.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, c'est amendement que vous avez
déjà déposé.
M. Dubé : Je veux juste que
le député ne le cherche pas pour rien dans la loi mais qu'il le trouve dans
l'amendement. C'est que j'ai dit, là, on est ici, à la mise en place, c'est ça
qui est l'objectif ici.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement?
M. Arseneau : Oui, si vous
permettez. Je n'ai pas saisi la référence au P.D.G.. Ce n'est pas dans
l'article 24, vous dites que c'est dans l'article 300 quelque chose,
là, qu'on va parler des P.D.G..
M. Dubé : C'est ça. Bien, ce
qu'on dit, c'est que le principe, c'est... C'est parce que vous vous demandiez
de faire un mécanisme national, puis peut-être que j'ai mal compris.
M. Arseneau : Non, non, non,
ce n'est pas ça, ce n'est pas ça que j'ai dit.
M. Dubé : Ah! O.K.
M. Arseneau : J'ai dit... Si
je lis l'article 24, là, soyons clair, Santé Québec exerce des fonctions.
Parmi ces fonctions de Santé Québec, moi, quand je lis que c'est Santé Québec,
je pense que c'est l'organisation nationale, Santé Québec exerce des fonctions
énumérées, et fonctions très, très larges, on est à un niveau de plusieurs
centaines de mètres, là, de la terre ferme, et on nous dit : On va créer un
des mécanismes permettant la consultation. Alors, moi, je suis un état d'esprit
que Santé Québec, situé à Québec, a son siège social, va créer un mécanisme de
consultation pannational. Mais là vous me dites : Non, non, non, ça, ça va
se traduire par des mécanismes territoriaux. Ce n'est pas indiqué. Moi, je ne
le vois pas...
M. Arseneau : ...je ne le lis
pas là. Je me demandais si on ne devait pas le préciser?
M. Dubé : C'est ça qu'on dit.
M. Arseneau : C'est ça. Donc,
c'est au 340. Bien, bon, c'était ça, la question, l'argumentaire que je voulais
faire. L'autre élément, c'est la question des différents secteurs d'activité de
la vie collective, dont l'action peut avoir un impact sur la santé et le
bien-être. En lisant ça, j'ai l'impression que, plutôt que d'avoir des gens qui
représentent les secteurs qui puissent obtenir une reddition de compte de Santé
Québec, j'ai plutôt l'impression que ce sont des partenaires de Santé Québec en
matière de santé et de bien-être uniquement. Et je me demande si c'est
volontaire. En d'autres mots, est-ce qu'il peut y avoir des gens qui n'ont
peut-être pas eu une action communautaire qui a un impact direct sur la santé
et le bien-être, mais qui peuvent avoir un mot à dire dans une consultation,
dans une mobilisation sur les soins de santé, les services auxquels ils ont
droit dans la communauté, dans leur secteur, dans leur région?
M. Dubé : O.K. Je pensais
qu'on avait répondu à ça aussi tout à l'heure parce qu'on a... Puis peut-être
j'ai mal compris votre question, mais on a dit que, lorsqu'on a pris la...
dis-moi à quel endroit on a la composition du comité? 107. Je pensais qu'on
avait discuté ça, tout à l'heure, mais là, je suis peut-être un peu mêlé. Puis
deuxièmement...
M. Arseneau : C'est le
conseil d'établissement, vous dites, c'est ça?
M. Dubé : Pardon?
Le Président (M. Provençal)
:...été mentionné que c'était à
l'article 107.
M. Arseneau : Conseil
d'établissement?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Dubé : Oui. Bien, c'est
parce que vous posez... vous dites : Qu'est-ce qui vous a... comment
vous... vous dites... vous questionnez « peut
avoir un impact sur la santé et le bien-être des autres membres de la
population ». Alors, moi,
je vous dis : Pour trouver les intervenants de ces différents secteurs là,
ça vous donne une bonne idée, quand vous regardez la composition du conseil
d'établissement qui est suggéré. Je pensais c'est ça qu'on avait répondu, puis
ça... c'était une question que je ne me souviens pas s'il venait de... du
député de Rosemont ou de nos deux députés du Parti libéral, mais je pense que
ça avait répondu à leur question, mais, si ça ne répond pas à votre question...
M. Arseneau : ...que je
comprends. Donc, le mécanisme permettant la consultation et la mobilisation des
intervenants, on parle des intervenants qui sont membres du conseil
d'établissement, est-ce que c'est ça?
• (18 h 50) •
M. Dubé : Oui, bien, c'est
ça. C'est parce que ce qu'on a, là, c'est que vous avez un conseil
d'établissement qui remplace le conseil d'administration. Ce que Michel Clair a
dit : Pour être certain que cette consultation-là mobilise les gens... Je
pense utiliser quelques-uns de ces mots : Assurez-vous que vous parlez aux
gens qui sont connectés sur le terrain. Il nous a donné l'exemple des élus
municipaux, à titre d'exemple, ce n'est pas que c'est les seuls. Et, dans un
des amendements qu'on a suggérés, suite à cette présentation-là, on a
dit : On va passer d'un représentant à deux représentants municipaux. Très
bonne réaction de la Fédération des municipalités. On a même dit : Dans
des régions où il y a plusieurs RLS, comme, on peut penser en région où des
fois il y a six, sept RLS, est-ce qu'on pourrait aller jusqu'à quatre représentants
municipaux? Alors, je veux juste vous dire que la composition des conseils
d'établissement, quand on aura décidé ou finalisé le mécanisme de mobilisation,
je pense que ça va répondre à votre question.
M. Arseneau : D'accord.
Merci.
M. Dubé : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, M. le député? O.K. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions concernant l'amendement de l'article 24
déposé par M. le ministre? Oui, M. le Député de Pontiac.
M. Fortin :Juste une chose, là, le 3.1, là, la Réserve stratégique de
médicaments, je comprends que c'est en lien avec le 66.10 que vous allez
introduire. Est-ce que vous en avez déjà une version de ça? Il a été transmis à
la Commission.
M. Dubé : Voulez-vous prendre
quelques minutes pour en prendre connaissance?
M. Fortin :...pas longtemps, je veux juste voir si ça concorde.
M. Dubé : Prenez votre temps.
(Consultation)...
Le Président (M. Provençal)
:...alors, vous aimeriez pouvoir voir
l'amendement 66.10.
M. Fortin :Oui, avant d'adopter le 3.1, j'aimerais juste être capable
de consulter 70.10, qui vient détailler, disons, certains éléments.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, on va vous projeter à l'écran.
M. Fortin :O.K. merci.
Le Président (M. Provençal)
:Vous m'excuserez parce que je faisais
une validation dans la liasse qui avait été envoyée, mais effectivement on ne
l'avait pas, parce que, quand on va arriver à 66, il y en a plusieurs de
déposés. Donc, le 66.10 vient d'être projeté à l'écran, qui est en lien avec la
Réserve stratégique nationale de médicaments et de fournitures.
M. Fortin :O.K., ça va, M. le Président. Je voulais juste m'assurer
que, rendu à 66.10, c'est quelque chose qui est travaillable, là, qui est dans
le même ordre d'idée. On est corrects, il n'y a pas de problème, on peut
revenir à...
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement de l'article 24? Oui, M. le député de
Rosemont.
M. Marissal : Oui. Ce ne sera
pas très long, là, mais sur 7, paragraphe 7, là, septième paragraphe...
Le Président (M. Provençal)
: ...projeté, là. Aussitôt qu'on a une minute, on va
remettre le... s'il vous plaît, pour être sûr qu'on qu'on voit tous la même
chose. Pouvez-vous le remonter jusqu'à... encore un peu?
M. Marissal : Non, mais
restez là, restez juste une seconde, s'il vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
:Oui?
M. Marissal : Oui. Ça, c'est
les commentaires, là. Parce qu'on ne le voit pas, là, mais ce sont les
commentaires du ministre, là : «Enfin, cet amendement vise à répondre à
certaines préoccupations soulevées lors de consultations particulières,
notamment par Monsieur Michel Clair.» Bien, là, évidemment, on est retournés
voir, là, dans le verbatim et puis dans le texte, ce que Monsieur Clair...
bien, pas demandais, là, ce qu'il suggérait, là, parce qu'on est en suggestion
ici, là. Ce n'est pas tout à fait ça, là, ce n'est pas... Bien, ça n'aurait pas
été obligé d'être exactement ça, mais puisque le ministre le nomme et s'y
réfère dans son commentaire, je me demande... Moi, j'ai cru comprendre dans les
consultations puis après, depuis qu'on étudie l'article 15, que le
ministre a une grande estime pour M. Clair, qu'il connaît, qu'il a
consulté même, je crois. Est-ce que vous l'avez reconsulté après? Parce que,
là, vous avez l'air de lui faire dire, puis je comprends que ce n'est pas dans
la loi, c'est les commentaires, là, mais vous avez l'air de dire qu'il est
heureux puis que c'est ça qu'il voulait. Je ne le sais pas, moi, je ne lui pas
par reparlé puis...
M. Dubé : Non, non. Je vais
vous dire, la seule chose que... Non, je ne lui ai pas reparlé, non, je ne
pense pas. Je ne pense pas que je lui ai reparlé après le dépôt du projet de
loi. Il a fait... il a fait certaines déclarations. Quand il est venu en
commissions, on s'est reparlé, mais non, je n'ai pas eu de discussion, sauf que
ce que je vous dirais que nous, on a eu...
M. Dubé : ...Comme
discussion à l'interne, là. Et c'est pour ça que... vous le dites bien
d'ailleurs, là, je ne veux pas vous citer, mais ce n'est pas exactement ce
qu'il nous a demandé. Je pense qu'on respecte le processus d'aller plus loin,
en tout cas on respecte de mieux définir le processus de consultation, de
Mobilisation, mais je ne reprends pas les mots de son comité de surveillance,
et cetera.
Mais une chose que je vous dirais, c'est
qu'après avoir parlé à d'autres membres des établissements, par exemple, à des
P.D.G., je ne peux pas avoir un modèle qui est basé, M. le député, sur une
approche régionale qui est la même lorsqu'on est à Montréal.
Une voix : ...
M. Dubé : c'est ça, la
question d'une région versus le Grand Montréal, on ne peut pas avoir le même
processus de consultation puis de mobilisation. Alors, moi, c'est pour ça, je
vous dis, là, pour que... Je reviens, qu'on a gardé ça à très haut niveau dans
7, pour être capables, lorsqu'on arrivera dans 101, avec la reddition de
comptes, 107, combien d'élus municipaux, 347, l'obligation d'avoir un plan qui
définit les mécanismes de consultation... Je pense qu'on va pouvoir tenir
compte de particularités régionales et de grands centres.
Alors, c'est ça que, je vous dirais, qui a
fait qu'on a accepté son principe, mais qu'on va définir un peu plus loin en
tenant compte des particularités entre les grandes... entre les Régions et les
grands centres.
M. Marissal : Oui. Bien,
je vous suis, là, à savoir qu'on ne peut pas avoir exactement le même modèle,
le copier-coller, région puis un arrondissement de Montréal, là. Ça, ça me
paraît être l'évidence.
M. Dubé : ...est-ce
qu'on dit, à quelque part, «à certaines préoccupations»?
Une voix : ...
M. Dubé : Oui, c'est ça.
Je pense que la... Quand on dit «cet amendement vise à répondre à certaines
préoccupations», là, on n'a pas pris mot à mot sa recommandation d'avoir un
comité de surveillance. C'est juste ça que je dirais.
Mais, encore une fois, je suis content que
vous le souleviez, parce que je me souviens avoir vu une... un Commentaire de,
je pense, c'est Mme Valérie Plante, là, quand, ça, ça a suivi, ou de la
FQM, les gens le saluent, mais on est dans des registres différents, ce qu'un
processus de consultation puis de mobilisation veut dire pour... Alors, c'est
ça que je vous répondrais pour le moment.
M. Marissal : O.K. Bien,
je voulais surtout voir l'état de vos relations récentes et de consultations
plutôt avec avec M. Clair, parce que, à tort ou à raison, il semble être
devenu comme une éminence, là, puis une... bien, je dis «à tort ou à raison»,
ce n'est pas la bonne expression, c'est-à-dire qu'il est devenu comme la
référence en la matière, là, et il y en a... Puis, ce que je veux dire, c'est
qu'il y en a d'autres, il y a d'autres gens qui se sont penchés là-dessus puis
qui avaient d'autres solutions, mais, comme vous le citiez, je voulais juste
que ce soit clair, là, que, un, ce n'est pas ce qu'il nous a proposé, c'est
assez différent, même, assez différent, et ce n'est pas sa dernière
recommandation à date.
• (19 heures) •
M. Dubé : Non, mais...
O.K., je ne veux pas en discuter trop longtemps parce que je respecte votre
point de vue. Mais, sur le principe de cette... rappelez-vous, là, je le revois
encore dire : si vous voulez que ça fonctionne, les gens locaux doivent
être mobilisés. Ça, je me souviens, là, c'est ça, le message qu'il nous
passait : Vous ne pouvez pas juste faire ça à l'établissement, il faut que
les gens locaux soient mobilisés. Moi, je pense que dans... mais, ça, ça peut
être votre perception, mais... Puis, même, je suggérerais, si jamais vous avez
le temps de lui parler cet été avant qu'on se revoie, vous pourrez le faire
parce que je n'ai pas de... Je ne vous dis pas non plus aujourd'hui que c'est
mot à mot ce qu'il a recommandé, vous avez absolument raison, mais je pense
que, la façon dont on procède sur ça et sur bien d'autres choses, les deux
prochains mois nous donnent le temps de dire... Regardez ce qu'on a réussi à
faire depuis deux semaines, là, discuter pas mal de grands principes, ça, c'en
est un, des principes de cette mobilisation-là. Je pense qu'on est proches du
principe qu'il demande. Maintenant, dans le mécanisme lui-même, on aura la
chance, je pense, d'en parler, là.
M. Marissal : Oui. Puis,
on s'entend, M. Clair n'a pas le droit de veto sur la rédaction des
projets de loi.
M. Dubé : Non, non,
c'est...
M. Marissal : Pas plus
que les autres, là, mais comme ce qu'il nous avait proposé semblait avoir
allumé de l'intérêt de tout le monde autour...
M. Dubé : Qui est
toujours là, d'ailleurs, qui est toujours là. Puis vous avez vu, la FQM, je
fais souvent référence à eux, mais c'est à eux autres qu'on pense, là, la
Fédération des... québécoise des municipalités ont salué, là, le... ce...
lorsqu'on a envoyé ce...
19 h (version non révisée)
M. Dubé : ...qu'on était... on
était pour ce principe-là, là.
M. Marissal : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement
à 24? M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, bien, en
fait, l'intervention de mon collègue de... député de Rosemont me permet d'ajouter
un petit peu, parce que je posais des questions puis j'avais l'impression qu'on
ne se comprenait pas trop, M. le ministre et moi, parce que ce que j'avais
compris... et surtout quand on citait M. Clair, j'avais compris que la
proposition, c'était de créer quelque chose de distinct du conseil d'établissement
et j'étais étonné qu'on me dise : Non, non, mais ça revient à l'article 107,
comme si je l'avais échappé. Puis j'ai vérifié, là, certaines coupures de
presse où on disait qu'effectivement les conseils d'administration étaient
abolis pour être remplacés par des conseils d'établissement et que Michel Clair
croyait qu'il était une bonne idée d'ajouter une autre instance locale qui
rendrait des comptes à la population.
Alors, c'est pour ça que je pense qu'on n'arrivait
pas à se comprendre. Parce que, si j'ai bien compris, on a retenu l'idée
générale de mobilisation de la population, mais... ou, en fait, de la communauté,
ou peu importe, mais à travers le conseil d'établissement qui est déjà proposé
au projet de loi n° 15. Et là la question que je me pose, c'est : le
volet population, le volet reddition de comptes à la population, est-ce qu'il
est présent quelque part? Parce que... Ou à... Est-ce que le ministre considère
que le conseil d'établissement, c'est... c'est lui qui est en quelque sorte le
représentant de la population et c'est là qu'on rend des comptes?
M. Dubé : Bon, quand j'ai
fait référence tout à l'heure aux membres, à l'article 107, là, des élus
municipaux, entre autres, sur le conseil d'établissement, c'était pour vous
donner l'exemple du type de secteur d'activité de la vie qu'on veut
reconnaître. Parce qu'en partant, si je vous dis qu'il va y avoir, sur le
conseil d'établissement, des élus municipaux, bien, ça décrit qu'ils font
partie des gens qu'on va... qui peuvent amener leur point de vue.
Maintenant, l'amendement 347.1 dit
clairement qu'il y a une obligation du P.D.G. d'établir un plan qui définit les
mécanismes de consultation, hein, le P.D.G. a le pouvoir de créer des comités
ou des sous-comités avec certaines fonctions. Alors, si, par exemple... puis
exactement ce que j'ai dit au député de Rosemont, je ne voudrais pas me
retrouver aujourd'hui dans un carcan où on va avoir le même mécanisme de
consultation sur l'île de Montréal qu'on aurait, par exemple, en Gaspésie. Et c'est
là que je pense que, 347.1, après avoir écouté tout le monde, on s'est dit :
Définissons le principe, dans 24, qu'il va y avoir un mécanisme de
consultation. C'est 24. Il va y avoir, je le répète, là, une obligation du P.D.G.
de faire... d'établir un plan, d'établir un plan qui définit les mécanismes de
consultation. Alors, quand on discutera 347.1... Puis ça, ça va être facile, on
va se parler, on va être là puis on va se dire : Est-ce qu'on va assez
loin en disant que c'est un sous-comité mais qui peut tenir compte des
disparités régionales, et cetera? Je pense que c'est 347 qui va faire ça. Ça
va-tu?
M. Arseneau : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:...sur l'amendement de l'article 24?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Bien...
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Provençal)
:Sur division ou... C'est correct?
Adopté sur division. Merci. Alors, l'amendement de l'article 24 vient d'être
adopté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 24 amendé?
M. Fortin :...je veux revenir sur l'alinéa six, la formation des
directions de santé publique. Lorsqu'on a étudié l'article 3, on a eu une
conversation sur les demandes, ou la demande, ou une des demandes de la... des
directions régionales de santé publique, qui initialement, là, dans l'article 3,
sont inclus dans les soins... comment on appelait ça, les soins locaux de
services communautaires ou, si je ne m'abuse... services communautaires locaux.
Et eux, ils avaient demandé à ce moment-là d'être dans leur... une section bien
distincte, là, pour la santé publique, et on nous avait répondu : Bien, c'est
soit à l'article 24 qu'il faut amener ça ou à l'article 73, si je ne
m'abuse. Alors là, je...
M. Fortin :...tourne vers vos équipes, M. le ministre, à savoir, si,
au-delà de former les directions de la santé publique, là, si cette... comment
dire, la définition de cet ensemble-là des services qu'ils offrent devrait
aller au 24. Parce que, dans leur mémoire, ils nous disent : Ça peut être
au 3, ça peut être au 24, ça peut être au 40. Vous nous avez dit : Ça peut
être au 24, ça peut être au 40. Vous nous avez dit : Ça peut être au 24,
ça peut être ou au 73. Moi, je n'ai pas d'enjeu, je veux juste qu'on trouve la
bonne place puis je ne veux pas l'oublier, cette préoccupation-là que les
directeurs régionaux de la santé publique nous ont évoquée.
M. Dubé : ...deux choix.
M. Fortin :Exact. C'est ce que vous nous aviez dit à ce...
M. Dubé : 24 ou 66.
M. Fortin :73. Je crois que c'est, de mémoire, 73, là, je peux aller
voir. Bien oui, c'est ça, 73.
M. Dubé : Me donnez-vous
quelques minutes, parce que je vous avoue, là, que...
M. Fortin :Oui. Ce serait une très bonne idée de suspendre.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, c'est beau.
Nous allons suspendre les travaux, s'il
vous plaît.
(Suspension de la séance à 19 h 07)
(Reprise à 19 h 13)
Le Président (M. Provençal)
:Nostravaux... reprennent.
Excusez-moi. Alors, M. le ministre, je vous cède la parole, au départ, pour que
vous puissiez donner une ébauche de la réponse à la question qui a été
soulevée.
M. Dubé : Merci beaucoup, M.
le Président. La question était claire, là, c'est moi qui n'avais peut-être pas
compris. Mais lorsqu'on a discuté trois, qui était la question, trois, on
sentait... on a expliqué un certain malaise que l'article trois ne décrivait
pas toutes les fonctions des gens de la santé publique, O.K., c'est leur point.
Et dans ça, ils ont raison, mais c'est parce que leur point, il est traité
ailleurs. Et c'est pour ça, quand on s'est parlé, on a dit : On en parlera
soit à 24, ou à 76 et suivants, c'est bien ça. Mais je vais revenir sur 76 parce
que je vais vous parler de 24 une minute, parce qu'on est dans 24, puis votre
question vient à l'article 24. Le changement de la situation actuelle pour les
directions de santé publique, c'est qu'en ce moment ils sont nommés par
l'établissement, donc on va dire par le P.D.G., alors qu'ici ça va être par
Santé Québec qui est indirectement les établissements. Mais je veux juste dire
qu'il y a quand même une certaine différence, je veux être transparent, on se
comprend, c'est Santé Québec qui nomme... on va dire, qui forme les directions
de santé publique. Mais laissez-moi juste terminer parce que je vais vous
donner l'image au complet. Geneviève, si j'ai dit quelque chose de pas correct,
vous me...
Maintenant, ce qui était la préoccupation
que j'ai... Puis là je vous ai donné une information presque supplémentaire en
vous disant : 24 en parle, mais ce n'est pas... bien, ce n'est pas ça,
leur question. Leur question était... Ce n'est pas vrai qu'on s'occupe juste du
communautaire. Et, si vous prenez 76, que je vais vous donner le temps de
regarder, là on dit : «Un directeur de santé publique est responsable pour
sa région de : gérer le plan d'action régional, d'informer la population,
identifier les situations.» Et ça, c'est c'est la réalité d'aujourd'hui, là, ça,
c'est la fonction de... Est-ce que vous me suivez? Ça fait que c'est pour ça...
Puis vous pouvez prendre quelques minutes pour y réfléchir, mais, pour moi, on
avait toujours raison de vous dire : Trois, il y a peut-être une mauvaise
compréhension de leur part sur leur rôle parce qu'il est défini ailleurs.
J'arrête ça là pour... Je ne sais pas si...
M. Fortin :Deux choses. D'abord, je comprends que leur préoccupation,
là, c'est qu'ils entraient dans la catégorie des services communautaires
locaux. Puis ce qu'ils disent, c'est : On est pas mal... pas plus que ça,
on va être différent de ça. Ce n'est pas exactement toujours ce qu'on fait, là,
ils font référence à l'évaluation, problèmes environnementaux, et cetera. Sauf
que là, de par l'article trois qu'on a adopté...
M. Fortin :...il se retrouve quand même dans cette catégorie-là?
M. Dubé : Non, puis c'est là
qu'il y a une précision légale que je vais laisser... À bien voir, je ne l'ai
pas expliqué correctement, alors je vais...
M. Fortin :Bien, c'est peut-être l'inverse de ce qui s'est passé
tantôt, c'est peut-être moi qui a mal compris ce que vous avez dit, mais bon.
M. Dubé : Vous êtes d'une
politesse, ce soir, c'est exemplaire.
M. Fortin :Oui, demain matin, ça va peut-être être autre chose, mais
bon.
M. Dubé : Il reste une
journée.
Le Président (M. Provençal)
:Me Côté, s'il vous plaît.
Mme G. Côté
(Geneviève) :Oui. En fait, à
l'article 3, on a défini un peu les paniers de services des différents
services de santé et services sociaux. Et, là-dedans, dans le panier de
services des services communautaires locaux, qui sont les services, là, des
CLSC qu'on connaît, il y a une portion, là-dedans, qui se rattache à la Santé
publique. La Santé publique, c'est plus que les services communautaires locaux,
mais le reste de ce que fait la Santé publique, ça ne fait pas partie de ces
paniers de services de services de santé et services sociaux là des
établissements, c'est à part des services de santé et services sociaux. Et
c'est ça... et c'est pour ça qu'on le retrouve dans les fonctions auxiliaires
de Santé Québec, donc pas dans les... donc pas dans la mission dont on a parlé
à l'article 23, qui est la mission d'offrir des services de santé et
services sociaux, mais dans les autres fonctions qui sont énumérées à 24 et
qu'on... Et, pour chacune des fonctions de 24, on entre plus en détail dans les
chapitres qui suivent, là, on les reprend point par point. Puis c'est aux
articles 73 et suivants qu'on reparle de ce que ça fait, une direction de
santé publique.
Et ce que ça fait une direction de santé
publique, ce n'est pas sous les services des CLSC dont on a parlé, c'est autre
chose, là, ça s'additionne à ce qui est fait dans les CLSC. Donc, cet ensemble
de services là, de services de santé publique qui ne sont pas des services de
CLSC, on les retrouve à 73 et suivants. Puis, quand on veut une description
plus précise de ce que ça fait, c'est peut-être plus à 76, là, mais ça commence
à 73 où on parle de santé publique.
M. Fortin :J'en perds mes arguments. C'est clair, pas de problème, ça
me va.
M. Dubé : C'est pour ça
qu'ils sont là.
M. Fortin :Ça va, ça va.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 24 amendé? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : C'est une
question rapide, là, c'est un détail. Le ministre dit, tout à l'heure : Ce
sont... Ce sera Santé Québec qui nommera les directeurs régionaux de santé
publique. C'est ça que vous avez dit, hein?
M. Dubé : Le ministre...
O.K., je recommence. Le ministre les nomme, et Santé Québec les... forme les
directions. Oui, c'est ça.
M. Marissal : Pour... Je
parle, moi, des directeurs régionaux, hein? C'est bel et bien ça?
M. Dubé : Oui, oui, c'est ça,
c'est bien ça.
M. Marissal : Et ça, ça
perdure, donc?
M. Dubé : Oui, oui, tout à
fait.
M. Marissal : O.K. Est-ce
qu'il y a un changement prévu à la nomination du directeur national de sécurité
publique? Vous savez qu'on en a parlé à quelques reprises, là.
M. Dubé : Non.
M. Marissal : Non?
M. Dubé : Bien. Comme j'avais
dit, on a essayé de limiter les changements de la santé publique, parce que je
pense que, si on a pris un engagement de revisiter l'ensemble de la loi de la
santé publique... mais on avait bien dit aussi que... En fait, on reconduit le
plus possible l'état de la santé publique aujourd'hui dans Santé Québec, là,
avec la discussion qu'on a, mais de refonder la... Est-ce qu'un jour on
séparera le directeur national, puis tout ça? Je pense qu'on avait d'autres...
je ne veux pas dire d'autres chats à fouetter, là, mais on avait... c'est ça,
on avait d'autres choses qui étaient prioritaires, là, maintenant qu'on a, je
pense, la bonne personne, etc., qui... Ça a bien été, là, depuis les dernières
années, alors... avec le Dr Boileau. Est-ce qu'on aura...
M. Marissal : En fait, ça va
bien... ça va bien quand on ne le voit pas.
M. Dubé : Quand on ne le voit
pas, ça veut dire que ça va bien, c'est ça que vous dites?
M. Marissal : C'est
préférable, parce que, quand on les voit, ça va, mais c'est parce qu'il y a
généralement des problèmes. Non, mais c'est parce que je vais référence...
• (19 h 20) •
M. Dubé : Non, non, je
comprends très bien ce que vous dites.
M. Marissal : Je fais
référence aux débats qui ont eu lieu à savoir est-ce qu'on devrait le nommer
par deux tiers à l'Assemblée nationale, en faire un...
M. Dubé : Bien, ça, je pense
que ça fera le... ça fera partie du débat si... Mais on s'est engagé à réviser
la Loi sur la santé publique, parce qu'il y a beaucoup de choses là-dedans,
mais vous voyez qu'on a déjà pas mal de choses à faire, là.
M. Marissal : J'en conviens,
je n'en demandais pas plus.
M. Dubé : O.K. C'est gentil.
M. Marissal : Merci. C'est
bon.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre... Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas...
M. Fortin :...j'ai bien... j'ai bien compris, là, ce que vous avez
dit, le ministre nomme chacun des directeurs de santé publique régionaux?
M. Dubé : Bien, c'est ça en
ce moment, là.
M. Fortin :Oui, c'est ça, comme c'est là, là.
M. Dubé : C'est ça.
M. Fortin :Puis là vous reconduisez ce pouvoir-là à l'article 24.
Oui, effectivement, je pense qu'il va falloir y avoir une discussion...
M. Fortin :...plus large, à un moment donné, là, sur la façon de
nommer le directeur, du moins le directeur national de santé publique.
M. Dubé : Ah! ce qui n'est
pas la même chose.
M. Fortin :Parce que, dans la façon que vous avez apporté les
conséquences, disons, d'une mésentente ou d'un... peut-être pas une mésentente,
mais même d'un manque de satisfaction à votre égard auprès de certaines des
personnes que vous pouvez nommer, là, la façon que vous l'avez dit hier, ça
ressemblait beaucoup à : livrez ou on va trouver quelqu'un d'autre. La
Santé publique, c'est un rôle un peu différent, la santé...
M. Dubé : Vous parlez du
directeur national?
M. Fortin :Bien, soit le directeur national ou les directions
nationales, tu sais... les directions régionales, parce que, que le
politique... sans égard à vous et votre personne, M. le ministre, que le
politique ne soit pas toujours aligné avec la Santé publique, je ne suis pas
sûr... fondamentalement, je ne suis pas certain que le politique devrait avoir
un droit de faire sauter un directeur régional de santé publique parce qu'il ne
s'entend pas sur les orientations qu'il prend. Je ne suis pas... Je comprends
que c'est le modèle actuel, là, mais je ne suis pas sûr que c'est une bonne
affaire.
M. Dubé : Non mais, M. le
député, là, je veux bien comprendre, ça, c'est dans la loi de la santé
publique. Quand vous me dites : Est-ce que la situation actuelle est
reconduite?, oui, parce que le ministre, c'est dans la loi de la santé publique
qu'il nomme les directeurs régionaux.
M. Fortin :Oui, mais ici, là, je comprends que c'est juste... ce qui
se passe, là, c'est que Santé Québec peut former les directions, donc former
l'équipe, là, de santé publique autour des directeurs régionaux de santé
publique.
M. Dubé : C'est ça.
M. Fortin :Mais autant ça mérite une discussion sur le directeur
national de santé publique puis la façon qu'il est nommé, d'avoir un directeur
régional de santé publique... puis on en a vu, des directeurs régionaux de
santé publique prendre la parole puis ne pas toujours être en parfait accord
avec les orientations gouvernementales, là, je pense à... ou les résultats
gouvernementaux, ou autre chose, là. Au cours des derniers mois, il y en a eu
quelques-uns. Je ne veux pas les nommer, je ne veux pas les mettre sur le «hot
seat», là, mais il y en a eu quelques-uns. Alors, je ne suis pas certain, moi,
que ça concorde avec le niveau d'indépendance dont ils ont besoin pour faire des
recommandations puis mettre en place des mesures claires de protection de santé
publique.
M. Dubé : M. le député, c'est
votre droit de penser ça, puis je le respecte. Je fais juste dire que ça fera
partie de l'engagement qu'on a pris de réviser la loi de la santé publique.
C'est dans ça qu'il y a cette nomination-là qui est faite.
M. Fortin :Bien, terminons l'article 24 pour qu'on se rende la loi sur
la santé publique le plus vite possible.
M. Dubé : Au plus vite
possible, c'est ça. Voilà.
M. Fortin :Ça va.
Le Président (M. Provençal)
:D'autres interventions à ce moment-ci
sur l'article 24 amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix par appel nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire : M. Dubé (La
Prairie)?
M. Dubé : Pour. Pour.
Excusez-moi.
La Secrétaire : Madame
Dorismond (Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : Madame
Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Pour.
La Secrétaire : Madame
Schmaltz (Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
La Secrétaire : Madame
Dionne (Rivière-du-Loup-Témiscouata)?
Mme Dionne : Pour.
La Secrétaire : Merci. Alors,
Madame Poulet (Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : Madame
Setlawke (Mont-Royal-Outremont)?
Mme Setlakwe : Abstention.
La Secrétaire : Monsieur
Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :Abstention.
La Secrétaire : Monsieur
Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Abstention.
La Secrétaire : Monsieur
Arseneault (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Abstention.
M. Dubé : M. le Président,
peut-être corriger quelque chose. J'ai eu une hésitation parce que...
Le Président (M. Provençal)
:Si vous me permettez, on finit le
vote, puis je vous permettrai de faire votre commentaire, s'il vous plaît.
M. Dubé : Excusez-moi.
La Secrétaire : Et M.
Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Alors, dans mon cas, c'est
l'abstention, et l'article 24 est adopté à la majorité. Maintenant, je vous
permets de faire votre commentaire, M. le ministre.
M. Dubé : Oui, c'est...
l'erreur que j'ai faite, elle est correctible. On m'avait indiqué que c'est moi
qui nommais le directeur régional. Si on va à 74, c'est «le ministre nomme, sur
recommandation de Santé Québec, un directeur pour chaque région.», O.K.? Alors,
je veux juste dire que, si vous voulez avoir cette discussion-là, elle sera là.
Je voulais le corriger tout de suite parce que je ne voulais pas vous induire
en erreur. C'est dans 74. Moi, je nomme, je nomme le directeur national, puis
ça, si vous voulez, ça sera quelque chose... Mais on peut avoir cette
discussion-là dans 74, et je m'en excuse.
M. Fortin :74 va arriver avant les changements à la loi sur la santé
publique, alors. Parfait.
M. Dubé : Bien, j'espère.
J'espère. Non, mais...
M. Fortin :...j'espère certain.
Le Président (M. Provençal)
:Article 25, s'il vous plaît,
lecture et commentaires.
M. Dubé : Avec plaisir. Très
bien. Article 25 : «Le ministre peut déterminer des orientations
portant sur les principes ou les pratiques que Santé Québec doit favoriser en
matière de santé et de services sociaux. Il peut également déterminer des
objectifs que Santé Québec doit poursuivre dans la réalisation de sa mission ou
de l'exercice de ses fonctions.»
Le commentaire - pardon,
excusez-moi : Cet article prévoit la possibilité pour le ministre de
déterminer des orientations portant sur les principes ou les pratiques devant
être favorisées par Santé Québec. Il ajoute que le ministre a également la
possibilité de déterminer des objectifs devant être poursuivis par Santé
Québec.
Le Président (M. Provençal)
:Excusez, c'est parce que le député
des Îles-de-la-Madeleine a levé la main pour m'informer qu'il a et qu'il dépose
un amendement. C'est ça?
M. Arseneau : Oui, mais en
fait, c'est ça, je... on peut quand même poser les questions sur la thématique
avant de présenter...
Le Président (M. Provençal)
:Bien, normalement, si vous avez un
amendement à traiter, qui va assurément amener des questionnements...
M. Arseneau : O.K. Allons-y.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on va projeter votre
amendement à l'écran, M. le député des Îles-de-la-Madeleine, parce qu'il y a
quand même sensiblement de bons changements. Selon moi, là, c'est quand même
majeur ce que vous voulez obtenir comme modification.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Sur le 25.
M. Arseneau : Oui, sur le 25
dont on dit, dans l'article original : «Le ministre peut déterminer des
orientations.» Nous, on propose que ce soit : «doit déterminer des
orientations.» Même chose pour la deuxième phase : «Il peut également
déterminer des objectifs.» Nous, on propose que ce soit : «Il doit
également déterminer des objectifs.» Et puis ensuite, bien, évidemment, on peut
donner les orientations, les objectifs. Encore faut-il que les moyens suivent.
Et c'est la raison pour laquelle on propose d'ajouter : «Le ministre
s'assure que les ressources humaines, matérielles et financières nécessaires au
respect de ces orientations et de l'atteinte de ces objectifs soient consenties
aux établissements publics.»
Le Président (M. Provençal)
:Oui, vous pouvez le relever un petit
peu, parce que, là, tout est en caractères gras, où sont les modifications. Ce
sont vraiment l'ensemble de vos modifications qui sont projetées à l'écran par
l'article 25. C'est ça, M. le député des Îles-de-la-Madeleine?
M. Arseneau : Oui, oui,
absolument. Oui, puis, en fait, je pense que je n'ai pas besoin d'expliquer,
peut-être, plus longuement, là, mais depuis le début de l'étude du projet de
loi, le ministre nous dit qu'il veut séparer les orientations, la mise en
œuvre, donc, des opérations. Bien là, il est question des orientations. Alors,
je pense que ce n'est pas une option, c'est une obligation que le ministre
devrait avoir de déterminer les orientations qu'il veut garder. Sinon, que lui
restera-t-il s'il a délégué les opérations et qu'il peut seulement déterminer
les orientations?
Le Président (M. Provençal)
:Et avec la notion de «doit», vous
voulez vraiment que ça se transforme en une obligation, là, un incontournable?
M. Arseneau : Bien, c'est un
rôle et une responsabilité qui lui échoit, si je comprends bien la logique du
projet de loi, là, déterminer des orientations. C'est ce sur quoi le ministre
veut que le ministère se concentre, alors que Santé Québec sera plutôt
responsable de l'opération.
M. Dubé : ...un peu de
réflexion parce que, si je dis oui à ça, là, on est dans le trouble.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on va faire une pause, s'il
vous plaît.
(Suspension de la séance à 19 h 30)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 37)
Le Président (M. Provençal)
:Nous allons reprendre nos échanges.
Alors, M. le ministre avait demandé une pause concernant l'amendement qui a été
déposé par le député des Îles-de-la-Madeleine. Alors, je peux vous céder
maintenant la parole, M. le ministre.
M. Dubé : Merci beaucoup, M.
le Président. La raison pour laquelle je voulais reprendre... parce que, ça, il
y a eu beaucoup de discussions avant de finaliser le projet de loi. Puis je
voulais donner un peu de contexte, d'accord? Je vais revenir une minute sur 19,
19 qu'on vient de discuter. 19, ce sont... O.K. vous, ce sont des orientations
générales que le ministre donne sur la... je vais dire : La santé en
général... renverser mon café, mais ça peut aller, par exemple sur des
établissements privés, ça peut être sur un ensemble de choses qui... Puis, je
pense, j'en ai parlé en Chambre aujourd'hui, là, suite à une question, la
politique, par exemple, sur la prévention, c'est large, parce que ces
orientations-là peuvent toucher plus large que Santé Québec. Vous me suivez? Ça
peut être d'autres ministères. On en a parlé, il y avait une question en
Chambre là-dessus aujourd'hui.
Bon, je reviens sur 19. Et ça, ce sont les
orientations, on en a amplement discuté. Bon, 25... Puis, avant de revenir sur
la suggestion spécifique du député des Îles-de-la-Madeleine, 25... Woups! Là,
je ne suis plus dans la santé en général, je suis uniquement sur Santé Québec,
et c'est des orientations, donc, la même chose que 19, mais uniquement sur
Santé Québec, par opposition à la santé en général. Ça pourrait être d'arriver
spécifiquement à un certain moment donné... Puis, je dis : À un certain
moment donné, durant l'année, à, par exemple, de dire : Écoutez, je ne
suis pas satisfait des délais en chirurgie. Là, tout d'un coup, là, y a quelque
chose de très spécifique. Puis là, vous allez me voir venir, le
"peut" était dans ce sens-là. Parce que, tout à l'heure, moi, j'ai
une obligation d'avoir les orientations générales. Puis ça fait partie du
mandat. Ici, c'est des orientations spécifiques à... 26 qu'on va discuter dans
quelques minutes, ou plus tard, on va encore plus loin. Là, on parle d'une
directive. La différence... Pardon, excusez, la différence avec 25, une
orientation, c'est une orientation. 26, c'est une directive, c'est exécutoire.
Ça fait que je voulais juste qu'on se
rappelle... parce que ça fait quand même six mois qu'on a dessiné tout ça, là,
des fois, j'oublie les... Mais je vous rappelle qu'avant de discuter ça, je
voulais vous remettre en contexte. Donc, 19, les orientations générales, puis
ça, je pense, ça a été bien compris. 25 où on arrive, c'est des orientations
spécifiques à Santé Québec. Je vous ai donné l'exemple de dire : En cours
de route, on veut envoyer un message à Santé Québec qu'il y a des éléments qu'on
voudrait préciser ou ajouter comme orientation. Et 26, quand on discutera, c'est...
Et on va plus loin que des orientations, toujours à Santé Québec, mais ces
directives sont exécutoires.
Maintenant, je regarde la suggestion ou l'amendement.
Je pense que ce qu'on a discuté au niveau... ici, de changer "peut"
pour "doit" n'est pas approprié, je ne suis pas certain que j'ai le
bon mot, avec ce que je viens d'expliquer, parce que, si le ministre juge bon,
en cours de route, d'ajouter une orientation, c'est son droit, puis il peut le
faire. Mais je ne vois pas pourquoi qu'il en aurait l'obligation, mais ça, on
peut le débattre, là, mais je vous explique que c'est pour s'ajuster en cours
de route, au besoin...
M. Dubé : ...là, puis c'est
pour ça, tantôt, je disais : Ça peut coûter cher, la deuxième partie de
l'amendement, c'est comme si le ministre serait obligé que, peu importe les
demandes de Santé Québec, il va être obligé de lui fournir toutes les
ressources. Peut-être que j'interprète mal l'amendement, là, mais «s'assure que
les ressources humaines, matérielles, au respect de ces orientations, seront consenties
aux établissements publics», je vais vous dire, si je ne les ai pas en ce
moment, je ne les ai pas, là. Alors, je... On peut en débattre, là, mais je
veux juste comprendre que j'ai cette interprétation-là, et c'est pour ça qu'en
ce moment j'ai un problème de fond autant aux premières demandes de passer de
«peut» à «doit», que sur... que les ressources humaines. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député.
M. Arseneau : Bien, en fait,
c'est que la question qui se pose, c'est lorsqu'il est question de définir les
principes. Il me semble que, ces principes-là, ils ne changent pas, là, selon
le bon gré du ministre, quel qu'il soit, là, au hasard du contexte, les
orientations portant sur les principes. Et, moi, ça me semble procéder d'un
regard très, très large, de la même façon qu'un peu plus loin... bien, je
concède que, pour les pratiques, les pratiques pourraient peut-être évoluer et
on pourrait argumenter le fait que le ministre n'a pas à dicter les pratiques à
mettre en œuvre par Santé Québec, mais c'est... Il me semble qu'on a deux
éléments qui sont fort différents. Oui?
M. Dubé : ...juste bien
comprendre, je veux comprendre votre question, là. Si on a un désaccord, on en
aura. Mais, dans 19... Je veux juste vous relire. Parce que c'est important de
voir pourquoi ça a été ajouté après 19, là, c'est ça que je veux expliquer.
Dans 19, rappelez-vous qu'on dit que c'est dans une perspective d'amélioration,
le ministre détermine les priorités, il fait ça, là, et ce n'est pas un peu
ou... C'est sa job, de déterminer les priorités, les objectifs, les
orientations.
M. Arseneau : Mais revenons.
Le ministre a lui-même, M. le Président, mentionner qu'à l'article 19
c'était le système de santé en général. Là, nous sommes en train de constituer
une agence, une agence qui devra veiller à la bonne marche des services de
santé et de services sociaux sur la base d'un certain nombre de principes,
principes qui sont guidés par des orientations. Moi, il me semble que c'est le
ministre qui va dire quelles sont les orientations qui doivent guider Santé
Québec, sinon, qu'est-ce qui gouvernera Santé Québec dans son rôle maintenant,
qui...
M. Dubé : Regardez, là, c'est
pour ça que j'ai fait tantôt mon petit laïus avant de commencer, 19 inclut
Santé Québec. Je l'ai dit tout à l'heure, 19, Il y a Santé Québec puis il y a
tout le reste du système de la santé.
M. Arseneau : J'en conviens,
j'en conviens, mais...
M. Dubé : Alors, quand on
arrive à 25, on dit : Là, maintenant, on va focusser sur Santé Québec.
Alors, tantôt, quand vous me dites : j'ai l'obligation, c'est la job du
ministre. Je n'aime pas ça le personnaliser, là, mais c'est l'obligation du
ministre. Tout ça, c'est dans 19, là. Je veux juste être sûr que je comprends
qu'est-ce que vous me demander de plus quand vous me dites : Vous devez le
faire à Santé Québec, qui est déjà dans 19. Ce que ça donne au ministre, ici,
je vais le dire comme ça, c'est qu'il peut déterminer les orientations dans un
contexte plus particulier avec Santé Québec. Et c'est pour ça que s'il y
avait... puis là on peut penser qu'est-ce qui est spécifique qui peut arriver,
à un moment donné où tu as beau avoir fait des orientations générales, quand tu
fais ton plan stratégique, puis tout ça, puis six mois plus tard, tu dis :
Aïe, mon Dieu, il y a quelque chose... les feux de forêt, je ne sais pas, là,
quelque chose qui arrive et qui est majeur, là, tu ne peux pas dire : Je
vais attendre au prochain plan stratégique, là. C'est un petit peu ça qui...
Puis une pandémie... tu sais, je pourrais vous donner une foule d'exemples. Et
c'est pour ça que je dis : Revenons à 19 pour bien comprendre qu'est ce
qu'on a fait à 19.
M. Arseneau : Revenons à 19
et regardons...
M. Dubé : Et quand je dis
revenons, je ne vais pas y revenir trop longtemps, parce qu'on l'a réglé,
mais...
M. Arseneau : La proposition,
c'est de rouvrir 19, si j'ai bien compris.
M. Dubé : Non, non, non.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre s'est référé à un
article qui a été...
Le Président (M. Provençal)
:...et voter.
M. Arseneau : Mais moi, je
pense qu'on est... On chemine. C'est-à-dire que vous me dites :
L'article 19 est plus large et il comporte un certain nombre
d'orientations générales, et ça, j'y souscris, et on voit plus spécifiquement
que ces orientations plus larges sont diffusées auprès de Santé Québec, au
paragraphe 3°, "ces derniers... diffuse ces orientations auprès de Santé
Québec et des établissements de celle-ci". Et, moi, il me semble que ces
orientations générales sur les orientations dans le domaine de la santé, dans
les services de santé et services sociaux sont différents de ce qu'on aborde au
25, lorsqu'il est question de l'agence en tant que telle, et de la façon dont
elle opère, et les objectifs et les principes sur lesquels elle doit s'appuyer
pour exercer son travail en matière de santé et de services sociaux. C'est la
raison pour laquelle je me pose la question à savoir si le ministre... On dit
qu'il "peut déterminer les orientations portant sur les principes",
mais, s'il ne le fait pas, parce que... On parle ici d'une possibilité, c'est
ce qui est écrit dans le commentaire : "Cet article prévoit la
possibilité". Si le ministre ne se prévaut pas de cette possibilité-là,
alors...
M. Dubé : ...26 avec une
directive. Ce que je vous dis, c'est que vous pouvez passer à une orientation
puis de dire : Écoutez, on avait dit... puis là je simplifie le langage de
25 et de 26... «doit favoriser en matière de santé. Il peut également
déterminer les objectifs que Santé Québec doit poursuivre». Bon, prenez ça
comme des ajouts, là, qui n'auraient pas été faits dans le cadre général de 19.
Si vous me dites «doit», là, bien, je dis : Avant de me m'obliger à dire
«dois» - puis je comprends votre point - regardez 26. 26, là, ce qu'il dit, en
fait, là, on a fait une séparation entre le ministère puis Santé Québec, on a
fait une séparation. À un moment donné, il y a quelque chose qui est majeur
puis ce n'est pas toujours juste en congédiant quelqu'un si on n'est pas
content, tu dis : Là, là, je trouve ça tellement important. Puis là le
député de Rosemont va être content parce que le ministre responsable... la
discussion qu'on a, il peut encore émettre une directive qui est exécutoire.
Alors, ça, c'est votre «doit», là, c'est une autre façon de le dire. Alors,
j'arrête ça là parce que si je n'ai pas réussi, peut-être que quelqu'un d'autre
peut l'expliquer.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de...
M. Arseneau : Bien, est-ce
que je peux continuer? Je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Provençal)
:Bien si... Moi, je vais vous dire, si
la députée de Maisonneuve... de... Excusez, l'heure fait vraiment son oeuvre.
La députée de Mont-Royal d'Outremont peut amener une précision à la discussion,
je pense que tout le monde va être gagnant, alors je cède la parole à Mme la
députée.
Mme Setlakwe : Corrigez-moi
si j'ai tort, mais là avec toute la discussion qu'on a, puis évidemment en
s'appuyant sur 19, je pense qu'à 25 ce n'est pas juste le «peut» puis le
«doit», c'est aussi c'est «des orientations et des objectifs», ce qui nous
laisse... ce qui laisse sous-entendre que ça vise une situation plus
particulière.
• (19 h 50) •
Une voix : ...
Mme Setlakwe : Oui, oui, on
est en Santé Québec, évidemment, mais ça n'enlève pas le... ça n'enlève rien à
la... aux fonctions principales du ministre qui sont définies à 19 et qui sont
très générales, mais là si on vient créer une obligation à 25, mais il va
falloir aussi changer le «des» pour «les». Bien là, on vient d'effriter ce
qu'on est en train de faire, c'est-à-dire de créer une structure où le ministre
a certaines responsabilités en termes d'orientation, et on crée Santé Québec
pour faire l'opération. Et le ministre, moi, ce que je comprends à 25, c'est
qu'il se laisse la possibilité, dans des instances bien particulières,
d'intervenir sur certaines orientations. Ce n'est pas... c'est des
orientations, ce n'est pas «les orientations».
M. Dubé : Non, non, c'est
exactement ça.
Mme Setlakwe : C'est pour
viser une situation particulière. Et moi, je pense que ce serait une erreur que
de changer le «peut» pour «doit». C'est justement ce qu'on veut éviter. Sinon,
pour quoi on est en train de tout faire ça. Puis tous les commentaires qu'on a
reçus en consultation, c'est de s'assurer qu'on n'est pas en train de créer une
structure, dans le fond, artificielle, puis que le ministre va s'ingérer à tout
moment dans le quotidien, comprenez-vous? Donc là, moi aussi, là, je pense
qu'on veut tous, puis on a entendu les groupes, on veut que cette structure-là
ne soit pas artificielle. Puis même d'ailleurs à 26, on va avoir des
discussions, là, sur le pouvoir de directives pour bien le baliser puis bien
l'encadrer, c'est là qu'on va avoir la discussion, mais là si on... je pense
que si on change le «peut» pour «doit», on vient de défaire...
Mme Setlakwe : ...ce qu'on
essaie de créer, là, de faire en sorte que Santé Québec ait aussi une autonomie
dans son... dans sa gestion.
M. Dubé : Je ne peux pas dire
mieux.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. M. le député.
M. Arseneau : ...je vais
continuer. Là où le ministre peut définitivement intervenir, c'est dans la
directive. Et, moi, la façon dont je l'interprétais, respectueusement soumis,
c'est : il est question de la réalisation de sa mission, dans la deuxième
phrase, là. Donc, «des objectifs que Santé Québec doit poursuivre dans la
réalisation de sa mission», ça me semble extrêmement général, et ça me semble
essentiel que Santé Québec, que l'on met sur pied comme nouvelle agence, ait
des objectifs à atteindre dans la réalisation de sa mission qui lui soient
confiés par le ministre et de façon non pas aléatoire ou si ça adonne, mais de
façon prescriptive. Sinon, les objectifs à poursuivre dans le cadre de la
réalisation de la mission, d'où viennent-ils, où sont-ils précisés, à quel
moment, par qui?
M. Dubé : Bien, je pense
qu'on les a... on les a couverts, là, beaucoup plus tôt, dans... entre autres
dans 19. On a tout couvert ça tout à l'heure, là, plus tôt. Puis, quand vous
dites : Seulement... C'est général dans la réalisation de sa mission,
continuez la phrase : «ou l'exercice de ses fonctions». Je pense que
c'est... Je pense que c'est clair, là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont...
regarder... avoir un commentaire à émettre... une intervention.
M. Marissal : Bien, j'avais
les mêmes questions puis le même amendement, là, que mon collègue des
Îles-de-la Madeleine. Prenez-le pas mal, M. le ministre, mais si je demandais à
maître - c'est épouvantable, j'ai oublié votre nom - Paquin, excusez-moi, Me
Paquin, parce que je pense que je suis comme vraiment fatigué. Maître Paquin,
pardonnez-moi. Si je demandais à maître Paquin de nous l'expliquer en termes
légaux ou en termes légalistes, parce que j'ai eu souvent ces discussions-là
dans plein de projets de loi, «peut» ou «doit». Prenez-le pas mal, mais
peut-être que l'explication va m'éclairer.
M. Dubé : Ça va m'en prendre
beaucoup plus que ça, M. le député, vous le savez...
1mari Oui, j'ai fait pire.
M. Dubé : Ce n'est pas moi
qui l'a dit. Alors, vous avez accès à Me Paquin, vous le savez, à votre
demande.
M. Marissal : Merci.
M. Paquin (Mathieu) : ...la
question.
Une voix : ...
M. Marissal : S'il veut
d'abord. Non, c'est qu'on a eu... Moi, depuis que je siège ici, dans plusieurs
projets de loi, ça vient souvent. Parfois, c'est une simple question de
sémantique, je me souviens que, des fois, on l'a déjà changé, mais parfois il y
a une explication vraiment de juriste qui dit : C'est comme ça qu'on
l'écrit, et voici pourquoi, basé sur une jurisprudence, c'est toujours comme ça
qu'on écrit. Puis moi ce que je comprends, mais je peux me tromper, c'est que
le «peut» permettrait le «doit», mais le «doit» devient obligatoire. C'est un
peu de la façon dont je le vois, c'est que vous vous gardez quand même une
marge de manœuvre, mais je ne suis pas juriste.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, le «peut» est une faculté, donc le ministre peut
déterminer des orientations comme il pourrait décider de ne pas le faire. Le
«doit» l'obligerait à le faire, comme vous l'avez bien indiqué. Ultimement, le
«peut» permet de déterminer des orientations qui pourraient être les mêmes que
celles que le ministre aurait déterminées s'il avait été dans l'obligation de
le faire. Mais il peut n'en déterminer aucune, se satisfaisant, dans les
circonstances, de ce qui leur est déterminé comme orientations en vertu de
l'article 19.
M. Marissal : En fait, on a,
à peu de mots près, la même interprétation. C'est très clair, Me Paquin.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Marissal : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres... Oui, M. le
député de Pontiac.
M. Fortin :Bien là, c'est parce qu'on a traité de la première partie,
là, puis peut-être que le député des Îles-de-la-Madeleine va y arriver, mais la
deuxième partie de son intervention ici, là, moi, si je comprends bien ce
bout-là, on demande que, quand le ministre donne un objectif, par exemple...
M. Fortin :...puis on... il a fait référence à quelques reprises cette
semaine, là, par exemple : Voici un objectif, vous allez... ou voici une
directive, appelons ça comme on veut, je veux que tous les établissements qui
ont des salles d'accouchement offrent les tests de surdité pour les nouveau-nés.
Bien, il faut qu'ils s'arrangent pour donner des ressources financières et
humaines également, ou offrir la possibilité à ces établissements-là, est-ce
que le ministre a un enjeu sur le fond de la deuxième partie parce que moi...
c'est dur donner des directives ou des objectifs puis ne pas donner les
ressources qui... pour lesquelles ils ont besoin.
M. Dubé : Bien, écoutez, là,
je ne veux pas dire... je fais attention dans mes mots, là, je ne veux pas dire
que c'est redondant, mais c'est tout le processus budgétaire dont on parle.
Alors, quand on va en discuter, peut-être dans le détail, le processus qu'on
fait avec Santé Québec, etc., là... Parce que qu'est-ce que je fais avec...
qu'est-ce qu'un ministre fait dans... vous avez déjà été ministre, quand vous
discutez avec le Trésor, avec... vous dites : Regardez, là, moi, si je
veux être capable de faire mes routes ou mes hôpitaux ou... je dois avoir les
ressources. Ça, c'est dans le processus budgétaire, on se comprend bien. Puis
si vous être un bon ministre, je vous aller prouver à votre ministre des
Finances qu'il vous en manque, hein, c'est ça, puis il va vous en donner plus,
mais ce principe-là d'avoir les ressources matérielles et financières
nécessaires, c'est un processus budgétaire. Alors... sens que je dis redondant,
je ne sais pas...
M. Fortin :...je comprends. La seule nuance, puis peut-être le député
qui l'a suggéré, là, pourra prendre le relais éventuellement, mais là ici, là,
c'est parce que vous vous avez une responsabilité un peu différente ici, là,
vous donnez des objectifs, mais vous n'êtes pas celui qui... c'est Santé Québec
qui est en charge d'exactement comment ils arrivent à la fin de la journée, là.
M. Dubé : ...par les
exécutions.
M. Fortin :Donc, les exécutions, mais vous ne pouvez pas dire «demain
matin, je veux que vous vous rendiez à zéro personne sur la liste d'attente en
chirurgie» sans donner les moyens nécessaires. Donc, ce serait... sans avoir
une clause comme celle-là, je ne dis pas que celle-là, elle est parfaite puis
qu'elle est idéale, mais quelque chose qui ressemble à ça, c'est parce que là
vous pourriez, d'un côté, faire une annonce à tous les jours en disant :
Je veux ça, je veux ça, je veux ça. Mais si vous ne leur donnez pas les
ressources nécessaires, ça va être dur à mener leur mission, là, ça va être dur
rencontrer ces objectifs-là que vous leur donnez.
M. Dubé : Mais c'est sûr que
ça va faire... O.K., on revient, là, je suis d'accord à le rediscuter une autre
fois, mais on va faire dans... pour répondre à 19, pour répondre à 19, c'est le
processus budgétaire habituel, on peut-u dire ça? Et là c'est comme on revient
dire : Il peut déterminer des orientations plus particulières. Ça va être
la même discussion, Santé Québec se retourne de bord : M. le ministre,
vous me demander de faire ça, mais est-ce que j'ai des ressources pour le
faire? Puis là il va y avoir une discussion, de dire : Bien...
M. Fortin :Organisez-vous ou je vous en trouve.
M. Dubé : Ou je vous en
trouve. Alors, c'est pour ça que je trouve... puis encore...
M. Fortin :Vous le ramener au 19, moi, je vous indique... je vous
emmène peut-être vers le 26 qui vous donne, justement, ce pouvoir-là de
dire : Faites ça, je vous donne une directive. Le ministre vous donne une
directive de.
• (20 heures) •
M. Dubé : ...directive, je
veux faire attention parce qu'une directive, c'est dans 26, là, c'est...
M. Fortin :Moi, je fais référence au... mais la...
M. Dubé : O.K. C'est parce
que c'est pour ça qu'une... on se comprend, une orientation, ce n'est pas une
directive, là, une orientation, c'est je vous demande d'aller vers ça, une
directive, vous faites ça, c'est exécutoire maintenant.
M. Fortin :O.K. mais il y a la... O.K. Bien, dans le libellé proposé
par le député, il y a la question des orientations puis, après ça, il y a la
question de l'atteinte des objectifs. Donc, il y a deux parties à ça. Les
orientations, vous avez raison, c'est plus flou, disons, là, dans le... c'est
large, c'est plus global, c'est... Mais l'atteinte des objectifs, ça c'est, on
se l'est dit collectivement, là, c'est le ministre qui les fixe. Alors...
M. Dubé : Bien, attendez un
petit peu, je vais vous dire, on peut en parler longtemps, là, mais je ne dis
pas que la logique n'est pas là, c'est comment aller donner une orientation à
des gens si tu ne leur donnes pas les ressources, c'est comme, il me semble,
évident, mais est-ce qu'on a besoin de dire que pour fixer des orientations, on
a besoin d'avoir les budgets?...
20 h (version non révisée)
M. Dubé : ...c'est gestion 101,
là. Puis, ça, on va voir, on va expliquer le processus budgétaire, puis tout
ça. Mais en tout cas, regardez, on peut le débattre, là, mais il me semble que
c'est...
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des Îles.
M. Arseneau : Là je... déjà,
je remercie mon collègue député de Pontiac d'avoir mis la table pour le
deuxième volet de l'amendement que j'avais proposé. Ce que je comprends de la
réponse qu'on obtient, c'est qu'effectivement, si on donne des orientations, il
va de soi qu'on va donner les budgets, les ressources qui vont avec. Bon, ça,
je peux en convenir, c'est... Donc, c'est la simple logique, mais on dit c'est...
Finalement, c'est intrinsèque à l'adoption d'une telle orientation ou d'objectifs
qu'on voudrait fixer. Bon, ça me rassurerait, moi, davantage, si on dit qu'on
va donner les moyens de... et ça ne me semble pas contraignant, là, ça me
semble au contraire tout à fait la conséquence de l'adoption d'une mesure comme
celle-là.
Mais je veux revenir à la compréhension
que... qu'on semble vouloir nous suggérer de l'article. C'est que tout serait
contenu dans l'article 19, et l'article 25 servirait
occasionnellement pour des orientations supplémentaires ou des objectifs supplémentaires
auxquels on a... Santé Québec n'aurait pas normalement à se conformer. C'est ce
qu'il faut comprendre? Ce serait quelque chose d'exceptionnel, un peu comme une
directive?
Parce que, moi, ce sur quoi j'accrochais,
c'est à la question de la réalisation de la mission ou l'exercice de ses
fonctions. Mais là, ce que vous dites, c'est : on a déjà tout ça, la
réalisation de la mission et des fonctions de santé Québec, c'est inclus dans
19. Mais, si on décidait, à un moment donné, parce qu'il se passe quelque chose
d'extraordinaire, d'ajouter des objectifs ou de les modifier, bien là, l'article 25
nous permettrait de le faire. Est-ce que c'est comme ça qu'il faut comprendre
ça, c'est exceptionnel?
M. Dubé : Je serais tenté de
vous dire oui, puis que ce soit facile, là, mais, je vous dirais, c'est oui,
mais en comprenant que 19 était plus large que Santé Québec, parce que ça peut
s'appliquer à l'ensemble de la santé, qu'ils soient rendus par Santé Québec ou
pas.
M. Arseneau : D'accord.
M. Dubé : 25 ne s'applique qu'à
Santé Québec. Mais la réponse à votre question, tenant compte que ça s'applique
uniquement à Santé Québec, la réponse est oui.
M. Arseneau : D'accord. Et
dernière question : est-ce que... peut-être que, bon, je ne maîtrise pas
le projet de loi autant que l'équipe ministérielle, mais est-ce qu'ailleurs
dans le projet de loi il est question de la réalisation de la mission de Santé
Québec pour savoir, justement, à qui il appartient de déterminer les objectifs
de Santé Québec pour réaliser sa mission? Je comprends que, ça, ça seraient des
objectifs supplémentaires, mais les objectifs de base, c'est strictement 19?
Attendez, là, je vais juste... Est-ce que
vous... Faites-vous référence à la mission? Répétez-moi votre question, s'il
vous plaît.
M. Arseneau : Oui. Bien, moi,
quand je lis 25 et je vois qu'on peut déterminer les objectifs de Santé Québec,
que Santé Québec doit poursuivre dans la réalisation de sa mission, ça me
semble être le propre de toutes les organisations qu'on met au monde, on se
donne une mission. Moi, je pensais que c'était là qu'on définissait la
responsabilité du ministre quant à... aux orientations données à Santé Québec,
on me dit : non, ce n'est pas là, c'est 19. Mais 19 est très, très large,
il ne porte pas spécifiquement sur Santé Québec, alors je pense que la mission
va être définie de façon très, très large par 19. Je pensais qu'on pouvait la
préciser là. Si on ne la précise pas au 25, où la précise-t-on?
M. Dubé : Bien, Écoutez, si j'ai
bien compris votre question, on a discuté. Dans 23, tantôt, qui commence :
«santé Québec a pour mission d'offrir», puis on a passé... Alors, si vous me
demandez : ailleurs où on parle de la mission, 23 en est une. Tantôt, on
avait... Rappelez-vous, on a dit : on fait 23 et 24, 23, c'est la
mission, puis 24, c'est les fonctions. Ça va? puis je pourrais vous dire tout
de suite qu'on va parler plus tard du plan stratégique. Et là, c'est dans ça qu'on
donne beaucoup plus le détail de comment on va réaliser la mission. Mais pour
répondre à votre question...
M. Dubé : ...en deux parties,
là. La mission est à 23, les fonctions que Santé Québec a, puis, après ça...
C'est quoi, le plan stratégique, la section? Je ne me souviens pas.
M. Paquin (Mathieu) : C'est
99.
M. Dubé : Vous savez tout ça
par coeur, vous...
M. Paquin (Mathieu) : Je
viens de le consulter.
M. Dubé : O.K. 99, plan
stratégique, etc. Regardez, là, prenez une minute, là, regardez, là 99, ça
dit : «Plan stratégique de Santé Québec... dans la forme, selon la teneur,
doit notamment indiquer : le contexte dans lequel il évolue, les objectifs
et les orientations stratégiques de Santé Québec, les résultats visés au terme
de la période couverte, les indicateurs de performance. En tout cas, encore une
fois, on y va par étapes, on dit le qui, le quoi. Alors, si vous revient sur la
mission...
M. Arseneau : D'accord.
Alors, moi, je terminerais, M. le Président, en disant que si je retiens
l'explication du ministre sur l'idée que ses orientations, là, qu'il pourrait
déterminer ou pas, selon le contexte, un contexte particulier, qu'on devine
être exceptionnel, ou changeant, ou, peu importe, il me semble que, si on
intervient, donc, alors qu'on pourrait ne pas intervenir, ça me semble
justifier d'autant plus la dernière partie de la proposition, à savoir que, si
on intervient, bien, je pense qu'il faut rassurer tout le monde, et Santé
Québec au premier chef, comme quoi les ressources nécessaires au respect de ces
nouvelles orientations et l'atteinte des objectifs soient consenties, bon.
C'est le dernier mot que j'aurais à dire là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
:Je pense que le député de Rosemont
m'avait demandé la parole.
M. Marissal : Oui. Merci.
Bien, sur la dernière partie, là, de l'amendement proposé par le collègue des
Îles, là, vous dites, M. le ministre, que c'est gestion 101, que c'est sûr
qu'on ne lance pas des directives ou des objectifs si on ne les a pas financés
d'abord. Pourtant, pourtant, la raison pour laquelle, en ce moment, on
n'atteint pas nos objectifs, la raison pour laquelle les listes d'attente sont
si longues, la raison pour laquelle il y a des bris de service, les raisons
pour lesquelles les infirmières sortent dans la rue parce qu'elles n'en peuvent
plus puis elles font des sit-in... je pourrais continuer, la liste est très
longue, là, la raison pour laquelle des gens sont mal suivis ou pas suivis,
c'est précisément parce qu'il n'y a pas les ressources, les ressources dont on
parle ici, là, notamment financières et humaines. Vous savez c'est quoi, le
running gag, là, dans certains hôpitaux, en ce moment, quand on rencontre des
infirmières? On devrait être en grève, parce qu'avec la Loi sur les services
essentiels, l'employeur serait obligé de mettre plus de monde qu'on en a en ce
moment. On est rendu là. Donc, il manque de monde.
• (20 h 10) •
Alors, encore là, à quoi bon lancer des
programmes avec des indicateurs puis tout si on n'est pas capable d'assurer que
les moyens suivent les ambitions? En fait, c'est les moyens des ambitions, tout
simplement. D'ailleurs, quand on a eu la pandémie, les premiers gestes que vous
avez posés, et certains avec succès, là, je le reconnais, c'est en y mettant
les moyens. La vaccination, là, vous avez donné toute la gomme, là, puis puis
ça a marché, la vaccination, je dois le dire, je le dis, puis tant mieux, parce
que je pense qu'on est mieux maintenant, vaccinés... à peu près passés à
travers là. Quand vous avez fait votre conférence de presse, la première pour
donner des primes aux infirmières, moi, ça m'avait marqué, vous aviez
dit : En ce moment, il y a tant... je ne me souviens plus, là, je pense
que c'était 1 milliard, là, de prévu, là, mais ça n'a pas tellement
d'importance, le montant, mais vous aviez rajouté : Puis s'il en faut
plus, on en mettra plus. Puis vous, aviez même ajouté... bon, mon collègue des
Finances ne sera pas très heureux de m'entendre dire ça, là, mais «money is no
object», là. Il y a des résultats, il fallait le faire.
Puis, en ce moment... là, vous allez me
dire, oui, mais c'était la pandémie, le monde s'écroulait, il fallait bien
envoyer... Oui, d'accord, c'est vrai, mais pas que. Parce qu'en ce moment, ce
que vous faites, notamment pour réduire les listes d'attente en chirurgie, là,
vous mettez les moyens. Puis je vous souhaite, puis je nous souhaite que ça
marche, mais vous mettez les moyens. Vous avez dégagé pas mal de moyens, bien,
des trucs qui vont passer par un peu de négos, j'en conviens, là, mais, sinon,
c'est : on canalise plus d'argent vers les besoins. Donc, ça fait un peu
la démonstration que ceci explique cela et l'un va avec l'autre, là, il y a un
lien de cause à effet, là.
Vous, vous avez peur, en faisant... en
adoptant ça, de vous attacher les mains puis... C'est quoi, la crainte, je ne
suis pas sûr que je la comprends puisque vous voulez que ça marche...
M. Marissal : ...vous aussi,
là, puis, si vous dites à Santé Québec, là : Tes objectifs, c'est ça, ça,
ça, par contre, tu n'auras pas assez de monde puis tu n'auras pas assez
d'argent pour le faire, il n'y a pas personne qui va vouloir diriger ça, là, il
n'y a personne qui va vouloir embarquer dans une affaire de même. Puis vous
connaissez l'état, en ce moment, des troupes, notamment dans les D.G. de
CIUSSS, là, c'est du missionnariat, là, par moments, là, ce qu'ils font, là.
Puis je vais vous donner un autre exemple
là où on n'a pas mis les moyens puis qu'on avait des beaux grands principes
puis des ambitions, là, immenses, hein, Un Québec fou de ses enfants, vous vous
souvenez de ça? Regardez ce qui est arrivé, là, avec la petite fille de Granby
puis les cas de DPJ, c'est parce qu'on n'a pas mis les moyens. On avait des
superbeaux programmes, là. Sur papier, c'était beau, là, c'était bon, là, mais
nous n'avions pas les moyens de nos ambitions.
Alors, à quoi bon, encore une fois, se
faire des programmes? Puis là ça va être juste Santé Québec qui va... qui va
devoir reprendre les dossiers puis le dossier de la DPJ, mais pas plus de
moyens, puis on ne s'engage pas à lui donner les moyens. Puis, en plus, si vous
dites : C'est de gestion 101, bien, je ne sais pas pourquoi on...
C'est curieux de dire : C'est de gestion 101, puis, d'un autre côté,
dire : Je ne peux pas faire ça parce que je vais m'attacher les mains puis
je vais être obligé de répondre à toutes les demandes qui vont... qui vont me
parvenir. Ça, c'est moi qui le dis, ce n'est pour vous qui l'avez dit, je
précise.
M. Dubé : Mais, écoutez, je
pense que, quand il faut aller chercher les ressources nécessaires, que les
situations l'exigent, vous venez de dire qu'on est capables de le faire avec le
processus qu'on a, c'est une négociation avec les ministères des Finances, avec
le Trésor, pour le faire, puis je ne pense pas que c'est nécessaire de rajouter
ça ici. Quand on veut le faire, on peut le faire puis on a toutes les
ressources, tous les mécanismes en place pour le faire, puis je ne pense pas
que ça a besoin d'être spécifié ici, là. Je vais arrêter ça là.
M. Marissal : Moi, je ne
pense pas qu'il n'y a aucun ministre responsable de la DPJ dans les 30
dernières années au Québec qui a dit : Je ne veux pas le faire. La volonté
était là, j'en suis persuadé, persuadé. J'en ai connu, là, personnellement
quelques-unes, de ces ministres, là, mais ce n'était pas la volonté qui n'était
pas là, c'étaient les moyens.
M. Dubé : Oui, mais,
écoutez...
M. Marissal : Alors, vous
dites : À chaque fois qu'on veut le faire, on le fait. Est-ce à dire que,
certaines missions, on ne veut pas les faire? Bien non, je ne crois pas ça, là.
Je ne crois pas ça, moi, que...
M. Dubé : Mais c'est parce
que là vous... En tout cas, je veux... je veux finir sur une bonne note ce
soir, là. Mais je vous dirais humblement que de revenir sur ça, sur un
processus budgétaire qui dit, à chaque année... puis Dieu sait qu'on en met, du
temps, là-dedans, là, c'est ça, le rôle du ministre au début, c'est de
dire : Écoutez... Regardez, je vous donne l'exemple, là, on a décidé, il y
a quelques années, qu'il fallait augmenter... si on veut régler les problèmes
de vieillissement de la population, d'augmenter substantiellement les soins à
domicile. C'est un exemple. Mais c'est ça, d'avoir les argents nécessaires pour
une orientation. Je n'ai pas besoin d'avoir ça dans l'article 25. Le
principe d'avoir l'argent nécessaire pour combler les orientations, les cibles
qu'on fait, ça fait partie du processus budgétaire.
M. Marissal : Bien, c'est un
bon exemple parce que ça doit faire 30 ans qu'on parle de ça au Québec, les
soins à domicile. Je vous ai déjà raconté, hein, mon entrevue... La première
entrevue que Jean Rochon a donnée comme ministre de la Santé ici, là, c'était à
moi, j'étais jeune journaliste au Soleil, puis sa priorité, c'était quoi? Les
soins à domicile. Jean Rochon, ça remonte à 1994, là. Ça commence à faire
quelques années, là.
Ça fait que mon appréciation de ce que vous
dites est la même. Donc, on n'a pas vraiment voulu le faire, parce que vous me
dites que, quand on veut, on peut. Bien, on peut, puis on peut quand on a une
obligation de résultat puis quand on se donne les moyens de le...
M. Dubé : ...M. le Président,
je respecte, là, on peut continuer à en parler, mais moi, je vous dirais, bien
humblement, j'ai donné mes explications puis voilà.
M. Marissal : Bien, j'ai fait
mon point aussi, M. le ministre.
M. Dubé : Bien, c'est ça.
C'est ça.
M. Marissal : Puis ce n'est
pas parce qu'on a une note discordante que l'ambiance générale est foutue, là,
on va finir sur une bonne note. Rassurez-vous, là...
M. Dubé : Pas du tout, non,
mais je voulais vous mentionner qu'à un moment donné, quand on a fait nos
arguments...
M. Marissal : ...rassurez-vous,
là. On va s'entendre pour ne pas s'entendre là-dessus, mais...
M. Dubé : C'est ça.
M. Marissal : C'est tout.
Moi, je n'ai rien d'autre à dire. Merci. Pour le moment.
Le Président (M. Provençal)
:Moi, je... Vous vous exprimez. Alors,
M. le député de Pontiac.
M. Fortin :...prolonger trop longtemps la chose. Je pense, la grande
différence, là, c'est que, maintenant... puis on peut débattre à savoir si
c'est la place...
M. Fortin :...le faire ou pas, là, ça, on peut.... ça, c'est
questionnable, là, mais la grande différence avec le modèle actuel, c'est...
là, dans le modèle actuel, là, c'est... Quand vous me dites : Je vais
négocier avec le ministre des Finances, la présidente du Conseil du trésor,
bien... puis, si je sors de là avec de l'argent, c'est que je suis un bon
ministre, la différence, c'est que, là où vous mettez l'opérationnalisation de
tout ça, là, dans les mains d'un organisme différent, ce n'est pas comme
Hydro-Québec, eux autres, ils font de l'argent, là, c'est un poste de dépense,
là, que Santé Québec va être, là. Alors, d'un côté, il y a le ministre, le
ministère qui est en charge d'aller chercher les sommes nécessaires puis il y a
l'autre qui est en charge de vivre avec, mais il ne peut pas vivre avec puis
faire tous les objectifs que vous lui donnez si vous ne réalisez pas votre
parti de lui donner les ressources humaines et financières nécessaires. Alors,
ce n'est pas... Là, ce n'est plus juste le ministère, là, qui, selon la
nouvelle structure proposée, là... ce n'est pas juste le ministère, c'est...
Vous donnez des directives, des objectifs et des cibles à Santé Québec, mais,
pour ces cibles-là, il faut que les ressources humaines, matérielles,
financières suivent. Puis c'est là que ça place des gens de Santé Québec qui
sont sur un siège éjectable, disons, là, si leurs objectifs ne sont pas... on
ne les rencontre pas, c'est là que ça les place dans une position, disons,
précaire, ce qui n'est pas le cas en ce moment parce que c'est le ministre et
le ministère qui est responsable et d'aller chercher l'argent et de faire
l'exécution.
M. Dubé : Sans vouloir
défaire votre argument, là, puis je vais en parler un petit peu plus, parce que
ça ne change absolument rien avec ce que c'est en ce moment, lorsqu'on a les
budgets nécessaires avec les établissements, là. Je vous ai dit : Le
processus budgétaire ne change pas avec la création de Santé Québec. En ce
moment, le ministre de la Santé va négocier avec le ministre des Finances et
les trésors se retournent de bord puis disent : Voici, vous,
établissements... un par un, il y a 36 budgets qui se font. Il n'y a rien
de changé, là. Soyons très clairs là-dessus. Si j'acceptais ça aujourd'hui, ce
qui est écrit là, là, le ministre peut décider, sans parler au ministre des
Finances, de dire : Voici une orientation, puis il n'y a pas eu
l'autorisation financière de le faire.
M. Fortin :Non, moi, je ne le lis pas comme ça, là, mais moi, je le
lis à l'inverse de ça en fait.
M. Dubé : Ah! bien, moi, je
le lis comme ça. Alors... Mais ce que je veux dire, c'est que... prenons pour
principe, puis c'est pour ça que je vous dis, là, je n'ai aucun problème, on
pourra décider d'en parler plus longtemps, le processus budgétaire n'est pas
changé avec la création du Centre de Québec.
M. Fortin :Oui, mais vous, vous le prenez entre... Le processus
budgétaire, pour vous, là, vous le voyez entre vous et le ministre des Finances
ou la présidente du Conseil du trésor. Ce que nous, de la façon qu'on
interprète... puis peut-être le député des Îles avait autre chose en tête, mais
le processus qu'on voit ici, c'est celui entre vous puis les gens de Santé
Québec, ce n'est pas la même chose, là.
• (20 h 20) •
M. Dubé : Non, parce que
les... en tout cas, je vais m'essayer une dernière fois, là, c'est la même
chose de dire... quand je donne... quand le ministre donne des orientations à
un établissement, on dit : Voici nos objectifs, et tout ça. C'est la même
chose. C'est juste de dire : Maintenant, à Santé Québec, je l'ai donné à
un groupe qui s'appelle Santé Québec, qui, lui, va le répartir à travers les
orientations de. Puis, on va... on va discuter comment ça va se faire sur une
base populationnelle, etc. Alors, juste... en tout cas, je ne sais pas,
peut-être que je manque d'argument, là, mais, pour moi, il est très clair que
j'ai toujours besoin, parce que je suis dans un environnement budgétaire,
d'aller chercher les autorisations nécessaires, et ça, ça se fait annuellement.
M. Fortin :Oui, mais c'est pour ça qu'on vous dit qu'on le voit dans
deux parties différentes. Moi, je ne pense pas que ça vous enlève votre besoin,
nécessité d'aller chercher les autorisations nécessaires, cet amendement-là,
enfin. J'ai dit que je ne voulais pas prolonger éternellement, donc j'ai
terminé.
M. Dubé : Non, mais c'est
correct, j'apprécie, j'apprécie.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il y a d'autres interventions
sur l'amendement de l'article 25?
M. Arseneau : Oui. Bien, moi
non plus, je ne veux pas prolonger indûment, mais, si, comme on l'a expliqué
depuis le début, il s'agit d'une orientation supplémentaire, donc une
possibilité pour le ministre de s'en prévaloir, le fait qu'il prévoit
d'accorder à Santé Québec préalablement, après avoir justement négocié avec le
Trésor...
M. Arseneau : ...qu'il faut
pour mettre en œuvre ces orientations-là. Il me semble que la logique est
assurée. Parce que...
M. Dubé : Mais c'est... Je
veux juste... Écoutez, j'essaie d'être bon joueur, là, puis peut-être que moi,
j'ai... d'ailleurs, j'ai un ministre, un ex-ministre en avant de moi qui sait
comment ça fonctionne. Vous faites un budget annuel, vous obtenez des
autorisations. Puis, durant l'année, il se produit un imprévu. Que c'est que
vous faites? Vous retournez au Trésor... puis dire : Écoutez,
habituellement, le trésor va dire : Pige-le dans ta marge. Trouve les fonds,
ou, si la justification est assez importante, il dit : Effectivement, là,
c'est moi qui vais aller le chercher dans ma petite caisse. Ce n'est pas
différent de ce qu'on fait aujourd'hui, là, c'est ça qui se passe aujourd'hui,
là.
M. Arseneau : Et, quand vous
imaginez qu'il y a Santé Québec qui doit justement corriger le tir, par
exemple, ou... Vous leur dites la même chose...
M. Dubé : Ça va faire
partie... le ministre dit : Je n'ai pas assez d'argent dans ce que je leur
ai donné en début d'année. Qu'est-ce qu'il va faire? Il va dire : Écoute,
tu veux avoir une... supplémentaire. Qu'est-ce que je vais faire? Je vais
retourner au Trésor, je vais retourner aux Finances. Puis je vais dire :
Êtes-vous capable de me donner à mi-chemin un budget supplémentaire pour le
faire? Mais je n'ai pas besoin d'écrire ça. C'est ça, le processus. C'est ça
que je vous dis. C'est comme ça que ça fonctionne puis ça ne changera pas. Ça
va être comme ça, parce que, sans ça, tu remets en question tout le processus
d'approbation du budget de l'État qui est en place. Et c'est ça qu'on a convenu
avec le Trésor et les Finances qu'on ne changerait pas.
M. Arseneau : Ce que je
comprends de l'explication du ministre, c'est qu'on n'a pas besoin de le dire
parce que, de toute façon, s'il y avait un moment où on...
M. Dubé : Bien, quand vous le
dites, là, c'est exactement ça, je vais dire oui.
M. Arseneau : C'est ça, oui.
Non, c'est ça. Donc, si on impose des orientations, on aura déjà négocié les
budgets que ça prend, ça va de soi selon le ministre.
M. Dubé : C'est exactement
ça.
M. Arseneau : D'accord.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement du député des Îles-de-la-Madeleine? S'il n'y a pas d'autres
interventions, nous allons procéder à la mise aux voix par vote nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Arseneau, Îles-de-la-Madeleine?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire : M. Dubé, La
Prairie?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire : Madame
Dorismond (Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire : Madame
Abou-Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire : Madame
Schmaltz (Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire : Madame Dionne
(Rivière-du-Loup–Témiscouata)?
Mme Dionne : Contre.
La Secrétaire : Madame Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire : Madame
Setlakwe (Mont-Royal–Outremont)?
Mme Setlakwe : Abstention.
La Secrétaire : M. Fortin,
Pontiac?
M. Fortin :Abstention.
La Secrétaire : M. Marissal,
Rosemont?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire : Et Monsieur
Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. L'amendement déposé par
le député des Îles-de-la-Madeleine à l'article 25 du projet de loi 15
est rejeté. Nous revenons maintenant à l'article 25. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions concernant l'article 25? Je vous laisse relire le
texte, M. le député de Rosemont?
M. Marissal : Non. Non, non,
c'est beau.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va aller?
M. Marissal : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, s'il n'y a pas d'autres
interventions sur l'article 25, est-ce que l'article 25 est adopté?
Voulez-vous un... Préférez-vous un vote nominal? Non. Sur division. Adopté sur
division. Article 26. Monsieur...
M. Dubé : Merci, M. le
Président. Bien, on en a parlé un petit peu tout à l'heure, mais je vais le
relire quand même, là, si vous voulez bien. L'article 26 se lit comme
suit : « Le ministre
peut, outre les pouvoirs que lui confère la présente loi, émettre une directive
à Santé Québec portant sur l'administration, l'organisation, le fonctionnement
ou les actions de celle-ci, y compris sur la gestion de ses ressources
humaines, matérielles et financières. Santé Québec est tenu de se conformer à
une directive à compter de la date qui est déterminée. »
Cet article prévoit que des directives
peuvent être transmises par le ministre à Santé Québec, portant par exemple sur
la gestion de ses ressources humaines, matérielles et financières.
Le Président (M. Provençal)
:À cet article-là, le député de
Rosemont nous a fait parvenir un amendement, et on va projeter cet amendement à
l'écran pour permettre à M. le député de nous expliquer son amendement et le
commenter. Alors, ça va prendre quelques minutes.
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
:Donc, M. le député de Rosemont, je
vous cède la parole pour que vous puissiez nous faire part de votre amendement
à l'article 26.
M. Marissal : Merci. O.K. Il
est en deux morceaux, là, j'aurais pu faire deux amendements, là, mais...
M. Marissal : ...un peu comme
le député des Îles-de-la-Madeleine l'a fait dans l'amendement précédent sur
l'article 25, là, on va le traiter en une fois. Donc, ça va comme ci...
comme suit. Article 26 : Le premier alinéa de l'article 26 du
projet de loi est modifié, à la suite de la présente loi, par l'ajout de «et
lorsque des circonstances exceptionnelles l'exigent.» Un troisième alinéa est
ajouté à l'article 26, et il se lit comme suit : «Une telle directive
doit être déposée devant l'Assemblée nationale dans les cinq jours suivant son
émission ou, si elle ne siège pas, dans les cinq jours de l'ouverture de la
session suivante ou de la reprise de ses travaux.»
Vous vous souviendrez que c'était une
suggestion, ma foi, judicieuse qui nous avait été faite par l'Association des
gestionnaires d'établissements de la santé et des services sociaux. Ça visait
essentiellement à garder une certaine autonomie de Santé Québec, de garder une
saine distance, là, puis de pouvoir veiller à son indépendance par rapport à
certaines décisions qui pouvaient venir, d'où «lorsque les circonstances
exceptionnelles l'exigent», là.
Et puis la dernière partie - vous avez
rapetissé ça, là, c'est un test de vue que vous me faites, là : Une telle
directive... Mais je suis encore capable par contre.
Une voix : ...
M. Marissal : Non, je ne sais
plus quoi, là, je suis presbyte ou... je suis presbyte, là. Donc, je vois mal
de proche et puis je vois 20-20 de loin. Je vais finir à 10 puis je ne verrai plus
rien nulle part. Alors, une telle directive doit être déposée devant... Ç, je
pense que ça va de soi, là, c'est pour suivre les directives. Puis ça arrive
souvent, hein, M. le ministre, qu'on vous demande...
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que la grosseur des caractères
est correcte?
M. Marissal : Oui, c'est même
un peu gros. Je me sens un peu insulté, là, vous pouvez... Blague à part, ça
arrive souvent que vous parlez de directives, bien, vous ou d'autres ministres,
puis on... ou même que des fois vous en brandissez une en Chambre ou ailleurs
puis le premier réflexe qu'on a, c'est : Hop! Pouvez-vous déposer le
document, la directive? Souvent, on va vous demander... Je pense que, la
semaine dernière, on a eu une discussion sur des GMF, par exemple, qui
n'acceptaient pas des gens en raison de leur code postal, là. Puis je vous ai
demandé : Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous déposer la directive? Ça
permet de suivre. Puis je parlable, là. Si vous dites que, dans certains cas, il
faudrait se faire une provision parce que, dans certains cas, ça ne pourrait
pas, en aucun cas, être... je ne sais pas, moi, je n'ai pas d'exemple, là, mais
il pourrait y avoir des cas où, pour des raisons, par exemple, de protection de
la vie privée ou parce que la cause est sub judicée, vous ne voulez pas rendre
la directive. Je donne des exemples, là. Alors, voilà, c'est ce que je mets au
jeu pour le moment.
M. Dubé : Je vais juste
prendre quelques minutes parce qu'il y a...
Le Président (M. Provençal)
:Aimeriez-vous qu'on suspende quelques
minutes?
M. Dubé : J'apprécierais
beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
:On va suspendre, M. le ministre.
(Suspension de la séance à 20 h 30)
20 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 20 h 46)
Le Président (M. Provençal)
:S'il vous plaît! Nous pouvons
reprendre nos travaux. M. le ministre, je vais vous céder la parole. Vous avez
eu le dépôt d'un amendement par le député de Rosemont à l'article 26. À
vous la parole.
M. Dubé : Très bien. Alors,
je veux juste faire peut-être une petite mise en situation, parce que la
définition qu'on a de «directive» aujourd'hui, elle va être fonctionnellement
différente à celle qu'on va connaître dans le...
M. Dubé : ...futur, et je
m'explique. Et c'est pour ça que je demanderais peut-être à Daniel Desharnais
de vous faire le point, parce que c'est de ça dont on discutait aujourd'hui.
Parce que les directives, aujourd'hui, qui sont émises, puis je vais le laisser
vous donner peut-être des exemples, c'est vraiment sur une base très fréquente
parce que c'est le ministère qui les émet dans un contexte d'opération. Là, on
s'en va ailleurs, là, on dit : Les opérations s'en vont dans le réseau. Ça
fait que le genre de demande que vous faites ici de la part du ministre
devient... c'est ailleurs.
Mais je vais... juste pourquoi que j'ai
pris un peu de temps à discuter avec l'équipe, c'est de dire qu'est-ce que vous
en pensez. Parce que... après ça on reviendra puis on regardera tout l'enjeu
d'exceptionnel, là, mais peut-être je laisserais, si vous le permettez, parce
que c'est... Ce qui est intéressant, ce soir, entre autres, c'est pour ça que
j'aime mieux qu'on prenne le temps... Parce qu'on est... on est dans un
paradigme, en ce moment, où opération et ministère, c'est très proche, d'où la
notion de directive. Et c'est pour ça que vos questions sont importantes, parce
que là on est en train de dire : Wo! Attendez une minute, là, ça, ça vient
de changer là. Mais je laisse M. Desharnais vous en parler.
Le Président (M. Provençal)
:M. Desharnais, s'il vous plaît. M. le
sous-ministre, excusez-moi.
M. Desharnais (Daniel) : Merci.
Il n'y a aucun problème. Oui, effectivement, comme le ministre l'a mentionné,
il y a une quantité importante de directives qui sont adressées au réseau par
les représentants du ministre, qui est principalement soit le sous-ministre...
bien, le ministre, ça peut être lui-même, le sous-ministre, les sous-ministres
adjoints, les sous-ministres associés, dans les différentes directions, donc
dans l'ensemble des directions du ministère, donc des directives de nature
opérationnelle. Et, si le projet de loi est adopté, naturellement, il y aura
une quantité importante de directives opérationnelles qui vont se gérer au
niveau de Santé Québec en fonction des orientations qui auront été données à
Santé Québec.
Par contre, il peut arriver que le
ministre, dans des circonstances qui ne sont pas exceptionnelles, émette des
directives. Donc, ça pourrait être pour mettre fin à une pratique qui est une
pratique courante dans le réseau à la demande d'un partenaire. Ce ne serait pas
une circonstance exceptionnelle qui amènerait le ministre dans les... dans la
nouvelle... si le projet de loi est adopté, dans la nouvelle gouvernance du
réseau. Il pourrait arriver que le ministre, dans des circonstances non
exceptionnelles, demande une directive... renvoie une directive à Santé Québec.
M. Dubé : Est-ce que vous pourriez
même... Parce que le défaut d'un exemple, ce n'est jamais parfait, mais vous
m'avez donné un exemple, tout à l'heure, si vous permettez, sauf, par exemple,
avec la DPJ ou... J'aimerais ça qu'on prenne un exemple, parce qu'une grande...
une grande différence entre circonstance puis exceptionnelle. Alors, prenons
l'exemple dont vous m'avez parlé tantôt.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
il y a... Nos partenaires autochtones, justement, nous ont demandé, ont fait
des représentations pour que... Il y a une pratique, qui est courante depuis
des années dans le réseau, de mettre fin aux alertes naissances, donc, qui
amenaient certains préjudices aux communautés autochtones en lien... en lien
avec ces alertes-là. Donc, ce n'était pas une circonstance exceptionnelle,
c'était une pratique dans le réseau, et il y a une directive qui a été envoyée
pour mettre fin à cette pratique.
• (20 h 50) •
Une voix : ...
M. Desharnais (Daniel) : Je
ne suis pas un spécialiste de cette question-là, mais c'était l'obligation de
signaler, dans certaines circonstances, la venue d'un enfant qui pouvait...
pouvait s'avérer une pratique discriminatoire.
Le Président (M. Provençal)
:D'autres interventions, M. le député
de Rosemont?
M. Marissal : ...je comprends
les explications qui me sont faites, là. Ça va. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'amendement déposé par M. le député de Rosemont?
M. Fortin :...dépôt à...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Oui. Pardon, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Non, il n'y a pas de problème.
M. Fortin :Sur la question du dépôt à l'Assemblée nationale dans les
cinq jours. Là, je vais le faire, puis je vais le faire de... je vais essayer
de le faire de la façon la plus polie possible, là. Votre prédécesseure, une
des raisons pour lesquelles... qui a été invoquée publiquement par nombre
d'analystes, là, O.K., je ne spécule pas, là, mais j'entends ce qui a été dit
sur son départ, c'est qu'elle passait beaucoup de directives, mais...
M. Fortin :...soit qui n'était pas respectée, ou mise de l'avant, ou
entendue par le réseau. D'avoir un dépôt à l'Assemblée nationale de ces
directives-là qui sont envoyées à Santé Québec aux opérateurs, donc un ministre
qui dit : J'ai besoin de ça, j'aimerais que vous preniez telle
recommandation du rapport Laurent, du rapport Viens du... nommez-en un puis un
autre, là, puis mettez-le en place dans votre opérationnalisation, s'il vous
plaît. Que ce soit déposé à l'Assemblée nationale, c'est presque, je vous le
soumets là, mais c'est presque à l'avantage du ministre, parce que, rendu là,
il y a une certaine forme de transparence qui devrait mener à une pression
supplémentaire de la part de Santé Québec de s'y conformer le plus rapidement
possible. Alors moi, je vois cette partie là, à tout le moins, de la
proposition du député, d'un bon oeil, parce que, si vous passez une directive
comme celle-là puis que personne ne le sait puis que ça ne se fait pas, bien,
en fait, le jour où vous êtes... vous en avez assez puis vous dégommez un de
vos P.D.G. ou P.D.G. régionaux, on n'aura pas nécessairement compris pourquoi.
Tandis que, là, s'il y a quelque chose qui ne se fait pas, tout le monde va le
savoir, tout le monde va le comprendre, puis ça va être pas mal plus dur pour
nous de vous questionner là-dessus.
M. Dubé : Je vais
peut-être... je veux revenir sur le principe parce que je comprends ce que vous
dites, mais je veux revenir. Puis pour faire le compte, je ne veux pas comparer
la période où vous parlez de mon prédécesseur, mais il faut se rappeler qu'on
est... ces commentaires-là étaient dans un contexte de pandémie où des
directives... je ne sais pas il y en a eu combien dans le contexte de la
pandémie, mais c'était un nombre incalculable. Alors donc, je veux juste
rappeler le contexte pandémique, là, puis...
M. Fortin :...puis je voulais illustrer par un exemple, mais ce
n'était pas...
M. Dubé : Non, mais je trouve
ça intéressant... non, et c'est pour ça... vous le faites tellement poliment
que je veux juste rappeler ça. Bon. Deuxièmement, pourquoi j'ai cette
hésitation-là que... Je veux que vous compreniez notre point pourquoi je...
puis je vais le dire poliment, je ne veux pas aller là, parce qu'on pense
encore en directives en termes de ministère versus opérations. Moi, je vous
dirais ce que je veux me garder, moi ou mon remplaçant, là, le prochain ou la
prochaine, c'est de dire des directives, là, c'est beaucoup plus l'exception
que le quotidien de ce que M. Desharnais vient d'expliquer. Je ne sais pas
comment vous dire ça, là, mais j'ose penser que des directives, on n'en aura pas
à faire en termes de relations entre le ministre et Santé Québec. Pourquoi on
transfère les opérations? C'est que pour eux s'occupent de ça. Nous, on est là
pour leur donner les orientations. Et je vois mal comment je peux essayer de le
définir aujourd'hui ce qui est exceptionnel, alors que l'exemple qu'on vient de
donner... puis on peut parler, en tout cas, d'une foule de choses qui, des
fois, peut-être... peut-être pas si importante puis qu'on disait : La
journée qu'on apprend ça... et moi, je vais avoir le réflexe d'être capable
d'agir rapidement. Alors, c'est un peu ça que je vous dis, mais c'est très
difficile à définir aujourd'hui.
Et, encore une fois, c'est pour ça que la
demande s'est faite au législateur de dire «peut» parce que ça donne toute la
liberté au ministre aujourd'hui de dire : Si on voyait qu'il y a quelque
chose à laquelle on n'a pas pensé, qui méritait un ajustement, encore une fois,
aux orientations puis aux pouvoirs du ministre, bien, je veux juste que ce soit
l'exception d'exception, sans dire comment la définit, qui permet de
dire : Oui, on a transféré les opérations à Santé Québec, mais de temps en
temps, il peut arriver où on dit : Là, il y a une directive qui est
importante pour les exemples... Alors, ce n'est pas le... comment je vous
dirais, le non, c'est la praticabilité de ce qui est demandé en ce moment. Je
vous le résumerais comme ça, mais on peut continuer d'en discuter si vous
voulez, là, mais...
M. Dubé : ...j'y ai beaucoup
réfléchi, là. C'est pour ça que tantôt je ne suis pas revenu à la sauvette,
parce que je comprends la demande, mais en même temps je veux que vous
compreniez que c'est d'une complexité dans un réseau de cette complexité-là,
essayer de définir qu'est-ce qui pourrait être exceptionnel. Mais je veux me
garder cette possibilité-là, parce que ce qui est arrivé à la DPJ, ce qui est
arrivé... puis là... Voilà. Je...
Mais on n'est plus du tout — puis,
M. le député, je reviens, je veux juste finir là-dessus — on n'est
plus du tout dans le même contexte où ça va être des directives qu'on va
amener, et c'est justement ça qu'on veut arrêter, de se... de séparer le
ministère des opérations. Alors, j'arrête là.
M. Fortin :Peut-être que vous pouvez me l'expliquer dans ce cas-là,
là. Quand vous avez par exemple, là, un rapport comme celui de la commission
Laurent qui vous est livré, puis qu'à l'intérieur de ça il y a un nombre de
recommandations, Santé Québec, de lui-même, n'aura pas nécessairement
l'autorité ou le... peut-être qu'il a l'autorité, mais la direction politique
pour dire : On adopte l'entièreté de la chose, là. Ça, c'est une décision
qui souvent vient du gouvernement. Tu sais, j'ai entendu par exemple le
ministre des Affaires autochtones dire : On adopte l'entièreté du rapport
Viens, hein, ça... Alors là, à partir du moment où vous avez des
recommandations qui sont faites à un gouvernement, mais qui impliquent des
directives, nécessairement, vous allez en émettre, des directives pour des
rapports, des suggestions, des recommandations qui vous viennent, non? Ça ne
devient plus...
M. Dubé : Je vais demander...
Bon...
M. Fortin :J'essaie de comprendre, là, je vais... puis je vais en
prendre une...
M. Dubé : Non, non, mais
c'est très bien. Non, mais c'est intéressant comme exemple, parce que ça nous
met... Il va y en avoir, des... Oui, pardon.
M. Fortin :Je vais en prendre une spécifiquement, là, juste pour....
puis là je suis allé au hasard, j'ai sorti le rapport Laurent, là, ce n'est pas
une... je n'ai pas passé une demi-heure pour trouver une recommandation, là, je
vous en soumets une : «Systématiser l'utilisation d'un plan de service
individuel lorsque plusieurs professionnels sont impliqués.» Ça, c'est une de
leurs nombreuses recommandations. Mais ça, ça peut se retrouver dans une
directive que vous donnez au réseau, ça, n'est-ce pas? Parce que d'eux-mêmes,
là, Santé Québec n'a pas le mandat d'adopter chacune des recommandations du
rapport Laurent, il faut que ça vienne du ministre.
M. Dubé : Bien, écoutez,
encore une fois, chaque exemple, on peut le débattre, là. Mais prenons le...
Vous parlez du rapport Laurent. Il y a des recommandations qui sont là-dedans
qui peuvent soit nécessiter un changement à un règlement ou même à la loi.
M. Fortin :Oui, mais il y a des changements qui doivent aller à
l'opérationnel aussi, là.
M. Dubé : Oui, oui, mais...
M. Fortin :Oui, il y a des changements que vous pouvez faire par des
changements à la loi, je suis d'accord, ou à la réglementation.
M. Dubé : Ou qu'on doit faire
à la loi.
M. Fortin :Oui.
• (21 heures) •
M. Dubé : O.K.? Mais, puis je
vous renvoie la balle de votre côté, est-ce que c'est une circonstance
exceptionnelle, un rapport comme ça?
M. Fortin :Bien, des rapports, là... un rapport comme ça, là, ça, c'en
est un, le rapport Viens, c'en est un, les rapports de la VG, c'est est un, les
rapports du Protecteur du citoyen, c'en est un. Est-ce qu'automatiquement Santé
Québec va avoir le mandat d'adopter, de mettre en œuvre tout ce qui est dans
les... dans chacun de ces rapports-là? Je ne suis pas certain, moi.
M. Dubé : Oui. Bien, c'est
pour ça que je vous dis aujourd'hui, dépendamment de comment ça se fait, soit
que c'est par loi, soit par règlement, ou de dire : Est-ce que, dans le
processus habituel d'orientation, est-ce que ça pourrait se faire sans se faire
par une directive? Puis je m'explique. Est-ce qu'on tombe sous 25, qui n'a pas
besoin d'être nécessairement une directive, mais qui est une orientation qui
dit... Et c'est pour ça que je veux juste qu'on se comprenne que votre question
est très bonne, mais, pour moi, d'essayer de voir chacun des cas qu'on peut
discuter ce soir... Moi, je pense qu'en les gardant le plus larges possible
dans 26, on se donne la flexibilité de pouvoir faire ça. Moi, c'est...
M. Fortin :Mais voyez-vous ce...
M. Dubé : Parce qu'on peut le
faire... Ce que j'essayais de dire, peut-être maladroitement, on peut le faire
dans 19 des fois, on peut le faire dans 25.
M. Fortin :Non, mais je comprends ce que... je pense que je comprends
ce que vous dites, là. Mais je reviens à mon exemple, là. Systématiser l'utilisation
d'un plan de services individualisé quand plusieurs professionnels sont
impliqués, ça, ce n'est pas quelque chose que vous avez besoin de faire par
règlement, ce n'est pas quelque chose qui a besoin d'un changement législatif,
là, ça, c'est de l'opérationnel. Puis là, ce que vous me dites, c'est... Bien,
je ne sais pas si ça tombe dans le 19, si ça tombe dans le 25, si ça tombe dans
le 26. Puis je comprends, là, qu'un ministre peut peut-être aller dire...
21 h (version non révisée)
M. Fortin :...Ça, c'est une orientation, je n'aurai pas besoin de
la... de le déposer à l'Assemblée nationale, que je fais ça. Mais peut-être que
vous voulez le faire aussi?
M. Dubé : Non, mais, ce que
je veux dire, c'est, prenez, là, le... tout dépendamment de l'urgence de la
situation. Puis tantôt on donnait l'exemple, là, la journée que cette
politique-là a été connue ou cette façon de procéder, tu ne veux pas prendre
six semaines pour décider de ça. C'est : boum, c'est une décision qui doit
se prendre. Ça, je pense que ce serait encore un cas de 26. Mais est-ce que les
recommandations dont vous me parlez peuvent être faites au niveau de 25 dans ce
que vous venez de me dire sans passer par une directive?, moi, je pense que oui
aussi. Ça dépend de la discussion qu'il va y avoir entre le ministre puis le P.D.G.,
qui dit : oui, moi, je suis capable, là, tu me dis cette orientation-là,
je suis capable de faire... C'est là que je... Mais, écoutez, je... c'est que
la journée qu'on va mettre ça... C'est pour ça que tout à l'heure, on disait :
on est d'accord que... Il y a «circonstance» puis il y a «exceptionnelle», puis
on veut se garder cette marge de manœuvre là. Moi, je pense qu'en résumé, c'est
ça que je vous dis ce soir.
M. Fortin :Mais c'est parce que vos deux arguments sont un peu
contradictoires.
Des voix : ...
M. Fortin :Ça me semble contradictoire, ce que vous avancez, là, en
disant : Bien, je ne veux pas en faire tant que ça, des directives, puis
il y a beaucoup de choses qu'on peut passer par des lois, par des règlements,
par des orientations, par article 19, par article 25. Mais, en même
temps, vous ne voulez pas non plus le «et lorsque des circonstances
exceptionnelles l'exigent», donc je trouve que ça...
M. Dubé : Bien, c'est parce
que, M. le député, ce n'est pas... je ne suis pas capable de définir
«exceptionnelle» aujourd'hui dans un réseau aussi complexe que la santé.
M. Fortin :Mais c'est que vous vous donnez à vous tout le levier pour
appeler quelque chose, une orientation ou une directive. Vous vous laissez
cette porte très, très large là. Puis peut-être que c'est discutable, là, dans
certains cas, est-ce que ça tombe sous une directive ou une orientation, mais,
encore là, parce que vous avez proposé et 25 et 26, bien, très clairement, dans
votre tête, il y en a, des choses qui sont des directives, puis qui ne
cadraient pas sous le qualificatif d'orientation. Alors, je ne vois pas
pourquoi des choses qui seraient clairement des directives, on ne pourrait pas
les publier à l'Assemblée nationale. Puis peut-être qu'il y en a, des fois, où
un ministre, là, peut-être pas vous, là, mais il va y avoir quelque chose qui
va être borderline, entre les deux, puis... On va passer ça dans les
orientations, on n'aura pas besoin de le mettre dans l'Assemblée nationale.
Puis peut-être qu'il y a quelque chose qui peut être plus une orientation qui
va être passée dans la directive parce qu'on va vouloir que ça soit public, que
ce soit su, que ce soit aux vues... à la vue de tout le monde.
Je trouve que le... Il y a un niveau de
transparence dans ce que le député de Rosemont propose, dans la deuxième partie
de son argument, dans la deuxième partie, là, qui mérite d'être considéré.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des
Îles-de-la-Madeleine...
M. Arseneau : ...Juste
brièvement. En fait, j'ai l'impression, pour aborder le premier élément,
«lorsque les circonstances exceptionnelles l'exigent», là, on ne pourra pas
déterminer ce soir ce que sont des circonstances exceptionnelles, mais il me
semble que la marge de manœuvre est quand même assez grande pour un ministre
pour... de décider que les circonstances l'exigent et qu'elles sont
exceptionnelles. C'est... Si on ne le met pas, on suppose que ce ne sera pas
régulier ou ce ne sera pas quotidien. Moi, je pense que, dans un cas comme dans
l'autre, le ministre va agir par le... la voie des directives lorsqu'il le juge
nécessaire. Bon. Puis, si jamais on ajoutait «circonstances exceptionnelles»,
bien, il va argumenter que c'était exceptionnel.
Mais, pour moi, l'élément clé de la
proposition qui est faite, c'est la transparence. Si le ministre décide de
lancer une directive, il me semble, si on n'ajoute pas cet élément-là, il faut
ajouter quelque chose qui nous permette de savoir que le ministre a agi en
utilisant l'article 26, parce que c'est quelque chose qui est, on vient d'en
parler... Qui déborde les pouvoirs que lui confie la loi, l'ensemble de la loi,
donc on pourrait revenir à l'idée que c'est l'exceptionnel. Donc, qu'on dise
que c'est exceptionnel ou pas, moi, je n'ai pas de problème avec ça, mais qu'on
ne dise pas que le ministre a pris cette voie-là pour imposer une directive, là
ça me semble être un problème. Et que ce soient cinq jours, 10 jours, dès
que l'assemblée se...
M. Arseneau : ...se réunit,
je ne sais pas, mais il faut qu'on puisse savoir si le ministre,
essentiellement, se mêle des affaires de Santé Québec plus ou moins
régulièrement, et que la population juge de l'importance de l'intérêt public de
cette intervention-là. Alors, moi, je n'ai pas vraiment entendu le ministre se
prononcer, à savoir si c'était le cinq jours qui était important ou qu'il ne
voulait pas, ou s'il était ouvert à ça. Mais sur le principe que les directives
soient connues, est-ce qu'il y a un enjeu de ce côté-là?
M. Dubé : C'est parce
qu'avant de vous dire à votre réponse oui ou non, je suis même en train
d'essayer d'évaluer, dans cette nouvelle façon de travailler, on va parler
combien de fois que ça va arriver. Parce que moi, ce qui me préoccupe, entre
autres, c'est tellement un changement important d'envoyer les opérations puis
de faire cette déconnexion-là. Est-ce qu'il va en avoir x, y? Aujourd'hui, là,
je n'en ai aucune idée, je n'en ai aucune idée. Et c'est pour ça que j'ai un
peu de difficultés à vous dire: Tu m'as engagé, qu'elles soient déposées devant
l'Assemblée nationale dans les cinq jours de son... Écoutez, je trouve ça... On
parle de lourdeur, là... en tout cas, je vais vous dire qu'en ce moment, j'ai
un problème avec ça, mais...
M. Arseneau : Mais, encore
une fois, moi, ce n'est pas tellement la...
M. Dubé : Moi, je pense que
j'ai démontré, sur plusieurs des 25 articles précédents qu'on s'est entendu...
Là, je trouve qu'on apporte une lourdeur à un cas, puis je ne suis pas capable
de vous définir en ce moment, mais qu'on veut se garder, parce que, je répète,
vous m'avez dit souvent: Je ne veux pas que le ministre se dégage de toutes ses
responsabilités, et c'est ça qu'on veut être capable de prévenir ici. Ça fait
qu'en tout cas je suis pris dans... On veut que ça soit efficace puis, en même
temps, là on parle de faire un rapport à l'Assemblée nationale...
M. Arseneau : Mais c'est la
raison pour laquelle moi, j'interviens non pas sur la mécanique qui est
proposée par mon collègue député de Rosemont, mais sur le principe. Est-ce
qu'on peut s'entendre sur le principe que, lorsque le ministre intervient dans
les affaires d'une agence, que ça devienne public? Est-ce que le principe de la
transparence nous importe aujourd'hui, lorsqu'il est question de savoir qui
fait quoi dans le système puis qui dirige? Puis si un ministre
ultra-interventionniste décidait de lancer des directives à toutes les
semaines, il me semble qu'il y aurait quelque chose d'assez particulier...
• (20 h 10) •
M. Dubé : C'est quand même
assez théorique ce que vous demandez, monsieur le député, là. Puis je respecte
beaucoup vos questions, je peux même essayer de réfléchir, puis je vais parler
de la question. Mais c'est tellement théorique ce que vous demandez, je vais
regarder les six organismes non budgétaires, là, puis je ne sais même pas quel
genre de directive, en ce moment, qu'on peut, dans un cadre où les ces
opérations...
Prenons juste la RAMQ, là, aujourd'hui,
vous me dites là: Il y en a combien de directives qu'on envoie à la RAMQ dans
un contexte opérationnel? Je n'en ai aucune idée. Ça fait qu'avant de vous dire
oui à ce que vous me demandez ce soir, là, au moins... Vous comprenez, là, moi,
je pense à un opérateur, vous me demandez de me déconnecter des - c'est moi
qui le demande - de déconnecter les opérations, puis je vous dis, dans un
contexte d'un si gros changement, qu'on veut d'ailleurs, on veut qu'il soit
efficace. Là, attendez, je vais penser à la RAMQ, je vais penser à tous les
exemples qu'on a donnés tout à l'heure. En tout cas, j'entends votre question,
mais je trouvais qu'on avait ici, dans 26, une flexibilité qu'on donnait dans
certaines circonstances. Mais, en tout cas...
M. Arseneau : Je veux juste
dire un dernier mot là-dessus. Encore une fois, pour réitérer le fait que, pour
moi, ce n'est pas la mécanique puis ce n'est pas ajouter une lourdeur si,
toutefois, on était ouvert à la question de la transparence des directives, que
ces directives-là deviennent publiques, ça devient ultrasimple, il n'y a pas de
lourdeur là-dedans, c'est un principe de transparence. On dit: «Ces directives
seront rendues publiques.» C'est, s'il y avait une alternative qui était plus
légère, à mon sens, ce serait celle -là, mais on pourra y revenir.
Le Président (M. Provençal)
:Monsieur le député de Rosemont.
M. Marissal : M. le
Président, en ce moment, là, on fera la nuance après, vous l'avez fait,
directive...
M. Marissal : ...c'est
correct, c'est pour ça que je...
Des voix : ...
M. Dubé : Allez-y, puis je
prendrai son commentaire...
M. Marissal : O.K. Je
comprends que vous voulez faire une distinction entre les directives en ce
moment, là, puis dans le contexte de Santé Québec. C'est ça que vous dites, ça
ne sera pas le même type de directives puis probablement pas le même volume, me
dites-vous. Je comprends que vous n'enverrez pas de directive comme celle qui
est passée, là, il y a deux, trois semaines, plus besoin de porter de masque
obligatoire dans les établissements de santé, bon. Je ne sais pas si c'est un
bon exemple, je ne sais pas d'où elle venait, la directive, mais elle est
partie de quelque part puis elle s'est rendue, là. Je comprends que ça ne sera
pas ça, sauf que, quand je lis l'article 26, là, même avant l'amendement que je
propose, ça dit quand même : La ministre peut, outre les pouvoirs que lui
confère la présente loi, émettre une directive à Santé Québec portant sur
l'administration, l'organisation, le fonctionnement et les actions de celle-ci.
Ça ratisse très large, ça, puis, regardez,
honnêtement, je ne prendrais pas la paternité de cette proposition-là, mais je
trouvais que les gestionnaires des établissements avaient des bons arguments de
dire : Si on est pour mettre Santé Québec sur place puis qu'après ça on
nous donne les moyens de fonctionner puis qu'il y a une direction locale, bien,
il ne faudrait pas que le ministre, intempestivement, à tout moment, nous
envoie des directives. Ces gens-là trouvaient que ça vous donnait un gros
pouvoir. D'ailleurs, «outre les pouvoirs que lui confère la loi», ce n'est pas
innocent, ça, comme petite phrase, ça veut dire qu'outre les pouvoirs que vous
avez déjà vous pouvez aussi faire ça par-dessus. Alors, ces gens-là nous
disaient... ce sont les gestionnaires, donc, du réseau : Il y a comme un
risque là que le ministre, chaque fois qu'il y a quelque chose qui dépasse, que
ça ne lui tente pas ou que ça ne va pas, il nous en remette une, puis là on ne
sera pas capable de gérer localement comme on veut le faire, donc, oserais-je
dire le mot en c? centralisation, je vais le dire pareil? Donc, c'est ça qu'on
nous disait. C'est de là que ça vient, là.
M. Dubé : C'est pour ça, à la
question, puis peut-être que, ce soir, on n'a pas le temps de finir la
discussion, mais je veux juste vous dire, il y a quand même plusieurs directives
qui sont publiées sur le site Internet, à l'extrême, là, puis...
M. Marissal : Oui.
M. Dubé : C'est pour ça que,
tantôt, le député demandait : Est-ce que c'est une question de
transparence? Je vous dirais non, parce qu'on est déjà transparent... puis pas
aimé mon exemple, mais même durant la pandémie, où on a émis une quantité
énorme de directives, elles étaient toutes sur le site Web du gouvernement.
Alors, ce n'est pas une question de transparence, vous me suivez, là?
M. Marissal : Je ne sais pas
si elles sont toutes publiques.
M. Dubé : Non, non, mais...
M. Marissal : Est-ce qu'elles
le sont toutes, publiques, systématiquement?
M. Dubé : ...l'exemple que je
viens de vous donner, dans la pandémie, on s'en est fait une obligation.
M. Marissal : Oui, je
comprends.
M. Dubé : Durant la... pour
des raisons évidentes, là. Maintenant, étant donné le caractère administratif,
je pense que... c'est ce que je vérifiais avec M. Desharnais, là, non, elles ne
sont pas toutes publiées parce qu'on est dans un contexte administratif,
beaucoup, là. Et c'est là que je suis en train de réfléchir, mais de voir,
est-ce qu'on aura un niveau de directives... En tout cas, moi, si vous me
demandez, aujourd'hui, je n'en veux pas, de directive, je veux les séparer,
mais je veux me garder ce pouvoir-là. Alors, c'est pour ça que je dis, ce n'est
pas... pour répondre à la question, ce n'est pas une question de transparence.
Est-ce que ça pourrait être sur le site Web? Je ne sais pas, là, je suis en
train de réfléchir à ça, parce que ça a l'air d'être important pour vous, puis
j'essaie de trouver quelque chose, là.
M. Marissal : Bien, écoutez,
là, devant l'Assemblée nationale, les cinq jours, tout ça, c'est éminemment
modulable, là, mais ce que... sinon, là, M. le ministre, on se retrouve à
peut-être pouvoir...
M. Dubé : Mais ça pourrait
être quoi?
M. Marissal : Bien, je ne
sais pas, mais ce que ça risque d'être, c'est une fois par année aux crédits,
là, on va pouvoir poser des questions à la D.G. Ou au D.G. De Santé Québec,
mais c'est une fois par année, puis on ne les a pas en temps réel. Vous savez,
une directive, quand on l'a huit, neuf mois plus tard, elle est peut-être
totalement caduque, puis ça...
M. Marissal : ...ça n'a plus
grand bon sens. En ce moment, là, souvent, je vais dire, les directives, on les
reçoit de l'interne. C'est des gens à l'interne qui ont vent d'une directive
puis qui flag ou qui flag les journalistes en disant : Hé! on vient de
recevoir une nouvelle directive sur les vacances d'été, puis là, tout le
monde... le diable est aux vaches, là. Ça fait que c'est comme ça. Ce n'est pas
idéal.
M. Dubé : Mais ça, on
s'entend bien. Non, mais c'est bon, là, j'apprécie la discussion parce qu'on va
finir sur une note constructive, comme d'habitude. Là, quand vous me donnez ces
exemples-là aujourd'hui, ça, c'est des exemples opérationnels. Vous allez
peut-être les recevoir encore au niveau des journalistes, mais ils vont être à
l'intérieur de Santé Québec. Là, ce n'est pas de ça qu'on parle ici, hein, on
parle de celles qui sont émises par le ministre là en dehors de 19 et 25. Là,
vous êtes en train de me dire... bon, vous dites : Ce n'est peut-être pas,
comment je dirais, obligatoire que ça soit à l'Assemblée nationale dans les
cinq jours pour avoir la transparence. Vous dites : Est-ce que de le
publier une fois par année dans les crédits? Est-ce que c'est sur le site web?
Je ne le sais pas, là. Je vous dis, peut-être que... je veux essayer de
réfléchir à ça, parce que je n'ai pas de problème avec la transparence. Alors,
je suis en train de penser à ça. Mais, voilà.
M. Marissal : O.K. Bien, on
aura visiblement quelques semaines pour y réfléchir, là.
M. Dubé : Quelques semaines
pour réfléchir à ça.
M. Marissal : C'est sûr, je
vais quand même la mettre aux voix. Puis je vais laisser mes collègues, de
toute façon, en reparler.
Le Président (M. Provençal)
:Avant, il y a deux interventions qui
ont été demandées, une... Avec la permission du député de Pontiac, je je
commencerais par la débuter de Mont-Royal Outremont.
Mme Setlakwe : J'ai une
question, moi. Il doit y avoir dans d'autres lois... Tu sais, le cinq jours il
sort d'où, là? Est-ce que... Pour des directives en vertu d'autres lois, dans
d'autres contextes, d'autres ministères, quel est le délai qui est prévu dans
le... dans la législation? Le 5 jours vient d'où? Est-ce qu'il y a un
précédent? Mais quand même est-ce qu'il y a des délais usuels ou est-ce que ça
devrait être ajouté comme...
M. Dubé : Est-ce que vous me
posez la question à moi ou...
Mme Setlakwe : C'était à vous
que je la... Bien oui, parce que, si on est pour prévoir ce genre de... Vous
n'avez pas de problème avec l'idée d'être transparent, mais, mais pour pouvoir
aussi se faire une tête sur l'amendement qui est proposé, moi, je suis obligé
de me demander : Le cinq jours, est-ce que c'est usuel? Est-ce que
c'est...
Le Président (M. Provençal)
:Est ce qu'il existe aussi dans
d'autres...
• (20 h 20) •
Mme Setlakwe : ...dans
d'autres lois, oui.
Le Président (M. Provençal)
:...dans d'autres lois?
Mme Setlakwe : Ça doit
exister.
M. Dubé : Là, ça, e suis
moins familier avec ça parce que dans le contexte de directive que moi j'ai
connu, là, c'était... Alors, je vais laisser peut-être Me Paquin, si on peut...
Est-ce que vous connaissez d'autres cas ou une directive... Puis là, juste pour
préciser la question, mettons, prenons un exemple, la RAMQ, hein, dans un
contexte opérationnel qu'on discutait tantôt. C'est-u ça? Est-ce qu'il y a ce
genre de... Honnêtement, ça, je ne le sais pas, mais... Voulez-vous prendre
quelques minutes, monsieur?
Le Président (M. Provençal)
:Il est en train de faire une
recherche rapide, mais moi, peut-être complémentaire, député de Pontiac aussi
voulait peut-être questionner d'autres volets.
M. Fortin :Bien moi, je n'ai pas de problème qu'on cherche la réponse
à ma collègue, ça ne me dérange pas, là. M. le ministre, vous êtes... vous
n'avez pas pris ce modèle-là nulle part, là, tu sais, vous êtes allé explorer
dans d'autres juridictions aussi. Donc, quand vous dites : Je ne sais pas
trop ce que ça pourrait avoir l'air, un volume de directive de ce qui part du
ministre puis qui s'en va faire Santé Québec, peut-être que pouvez nous nous
aider, nous éclairer, là. Ce que vous avez vu ailleurs, tu sais, vous êtes allé
voir en Alberta, vous êtes allés voir, je pense, au Danemark, vous êtes allé
voir... je ne sais pas si vous êtes allé physiquement, mais vous êtes allé voir
ce qui se passait ailleurs. Donc, dans des modèles comme ceux-là, là, le niveau
d'interaction entre le ministre puis sont santé Alberta, santé ailleurs, là, ça
a l'air de quoi, là? Qu'est-ce que vous essayez de reproduire, là?
M. Dubé : Bien, je vais vous
donner deux éléments de réponse. Il y a des modèles, puis je pense qu'on y a
fait référence, du rapport de Mme Castonguay, qui a donné plusieurs
exemples. Elle a dit que... on parle de modèle canadien, premièrement, elle
nous dit : Ils sont en train d'évoluer. L'Ontario est en train de pousser
un modèle de gouvernance qui...
M. Dubé : ...beaucoup plus je
vais l'appeler décentralisateur qu'il était. Bien, en tout cas...
M. Fortin :Oui. Bien, je ne l'ai pas regardé, je ne peux pas
l'évaluer.
M. Dubé : Mais... Mais, en
tout cas, je voudrais dire que les modèles sont... Il n'y a pas un modèle qui
est très... Ce n'est pas tous les modèles qui sont décentralisés, puis ce n'est
pas tous les modèles, là... Il y a beaucoup de modèles hybrides, bon. Ça, c'est
la réponse générale, mais on n'est jamais allé dans le cas de granularité de
dire... au niveau des directives. Ça fait que je ne serais pas honnête de vous
dire qu'on est allé à ce niveau-là.
Ce qui nous a poussés, ici, à faire ça,
c'est de se dire : Dans un concept de décentralisation, est-ce qu'on peut
se garder la marge de manœuvre d'intervenir au besoin? Et ce n'est pas plus
complexe que ça. Alors, c'est pour ça que je disais, tout à l'heure, Mme la
députée, votre question est bonne. Moi, je n'ai pas de problème à la
transparence, mais c'est sûr que ce n'est pas dans cinq jours, ce n'est pas que
ce n'est pas dans l'Assemblée nationale. J'essaie juste de me faire une tête ce
soir, là, après...
Une voix : ...
M. Dubé : À deux minutes de
la fin. Ou à combien de minutes la fin?
Le Président (M. Provençal)
:Huit.
M. Dubé : Huit minutes de la
fin.
M. Fortin :Le nombre que vous voulez, le nombre de minutes de la fin
que vous voulez, là, ça peut être... ça peut être moins.
M. Dubé : Mais je ne suis
pas, en ce moment... Étant donné que vous posez la question, moi, j'aurais...
j'aurais pensé qu'étant donné qu'on a 19 ans puis on a 25 ans, je
vous le dis, je répète ce que j'ai dit tantôt, que 26 me donne une marge de
manœuvre générale. Plus que ça, aujourd'hui, j'ai de la misère à aller plus
loin. C'est ça que je dis aujourd'hui.
M. Fortin :Bien, puis juste parce que le député va mettre sa motion au
vote quand on aura terminé, là, je vous le dis tout de suite, le concept du 26,
là, que vous puissiez envoyer des directives au réseau, moi, je ne sens pas de...
il n'est pas là, notre enjeu avec la... Ce n'est pas... Quand le député dit,
puis il voit de la centralisation, c'est correct, nous autres aussi, on en voit
là, mais, moi, l'enjeu principal qu'on a envers la centralisation dans le
projet de loi, c'est que vous éliminez un paquet de contre-pouvoirs après, pas
nécessairement là, là, entre vous et Santé Québec. Ces directives, vous les
passez... vous en passez déjà au ministère. Ça, ça existe déjà. Moi, c'est à
l'intérieur de la gouvernance subséquente, là, un peu plus bas, c'est là où la
ligne directe se trace...
M. Dubé : ...discutera quand
on fera...
M. Fortin :Mais c'est ça. Donc, je vous le dis, là, là, ici, là, je
trouve que l'idée d'avoir une transparence bonne, l'idée d'avoir une
transparence, là, moi, je n'ai pas d'enjeu avec ça. Le premier bout, je ne sais
pas si on a besoin de définir l'exceptionnel ou pas, là, je trouve que c'est
fort. Mais l'après, par exemple, là on va avoir des discussions corsées sur ce
que ça veut dire l'élimination des contre-pouvoirs pour la ligne directe que,
pour nous, vous êtes en train de créer.
M. Dubé : Puis ça, vous me
l'avez déjà dit, puis, quand on sera rendus dans le processus de... principe de
subsidiarité, puis tout ça, on pourra... on pourra voir c'est quoi, les
contrepoids. Mais, aujourd'hui, la seule réaction que j'ai... Puis j'apprécie
que vous venez de dire... Je pense qu'on se comprend que définir des
circonstances exceptionnelles dans une entreprise qui est dans une organisation,
qui a ce volume-là, etc., la complexité des services à intégrer, de centres
jeunesse, DPJ, services sociaux, matière autochtone, en tout cas, regardez...
M. Fortin :Mais ça ne veut pas... ça ne vous décharge pas, le
ministre, là, ou, en ce moment, vous, de la deuxième partie de la proposition,
puis de la question qui a été posée par ma collègue, à savoir le meilleur
mécanisme pour la transparence, ça, ça demeure, selon nous, quand même, entre
deux entités différentes, vous et Santé Québec, quelque chose de souhaitable.
M. Dubé : Et c'est pour ça
que je n'ai pas encore fermé la porte à la question de... Parce que la députée
a pris un élément de l'amendement, elle me dit : Comment on peut traiter
la transparence? Je ne suis pas fermé, là, à trouver ça, j'essaie juste de dire
comment ça peut être pratique. Je pense que je vais... on va réfléchir à ça.
Mais ce que j'aimerais... Pardon, allez-y.
Une voix : ...
M. Dubé : Peut-être que le
rapport annuel, c'est ça, peut-être, hein, si... Donnons-nous... mais, en même
temps, ce que j'aimerais puis que je n'ai pas le temps de voir, puis c'est une
bonne question, avec des organismes autres que budgétaires comme la RAMQ,
comme... est-ce que j'ai ce genre de relation là? Je vous avoue, aujourd'hui,
je ne le sais pas. Moi, j'ai...
M. Dubé : ...je ne sais pas,
M. Desharnais, si j'ai déjà signé une directive à la RAMQ...
M. Fortin :Mais il y a une différence, par exemple, avec les autres
organismes que vous mentionnez, là, c'est que, là, on parle de votre bras
opérationnel quand même. C'est celui qui est en charge de la quasi-totalité,
là, des soins offerts aux Québécois. Donc...
M. Dubé : Mais pourquoi je
vous... Non, non, mais c'est vrai, mais je donne juste un exemple puis ça va
alimenter en vous le disant, là. On en fait des... ce qu'on appelle des... je
ne suis pas sûr que c'est des directives, mais j'en écris des choses à la RAMQ,
là, pour le traitement des médecins, puis, etc. Est-ce que ça rentre comme une
directive? Mais c'est pour ça que je vous dis : Je veux, je veux bien
camper, je veux bien camper ce que vous me demandez puis, après ça, décider de
la transparence. C'est ça que j'essaie de voir.
Le Président (M. Provençal)
:Le député des Îles-de-la-Madeleine,
il vous reste peu de temps.
M. Arseneau : Deux mots, deux
mots. Simplement pour réitérer le fait que l'article 26 introduit un
pouvoir exceptionnel. Qu'on l'indique ou pas, c'est un pouvoir exceptionnel de
donner des directives, essentiellement, d'imposer une direction, une décision.
Et moi, c'est sous cet angle là qu'une décision qui est imposée par le
ministre, elle doit être rendue publique. Moi, c'est ça, le principe de
transparence que l'on doit défendre, la même façon que toutes les décisions
gouvernementales devraient être rendues publiques, y compris celles du Conseil
des ministres, et tout ça, différents mécanismes peuvent être, j'imagine,
réfléchis. Et puis je ne crois pas...
M. Dubé : ...de dire qu'il y
a un contexte opérationnel qui est très différent ici, là. C'est pour ça que...
écoutez, je pense qu'on se dit : Là...
M. Arseneau : Mais ce qui le,
je dirais, le lien entre ce qu'on peut avoir aujourd'hui et demain, c'est que
le ministre doit être imputable de ses décisions, y compris des directives.
Pour moi, c'est une décision qui doit être rendue publique et c'est la raison
pour laquelle moi, je ne pense pas que ce soit devant l'Assemblée nationale,
mais devant la population. Donc, le site Web ou une publication, c'est pour ça
que je faisais référence au Conseil des ministres, ce n'est pas déposé
nécessairement à l'Assemblée nationale, mais il y a la Gazette officielle qui
publie les décrets et ainsi de suite. Donc, il y a sûrement un mécanisme de
transparence qu'on peut trouver.
M. Dubé : On se laisse sur
une question, si je comprends bien, là.
M. Marissal : ...
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y, de toute façon, vous êtes
là...
M. Marissal : J'ai tendu une
perche à Me Paquin, je ne sais pas s'il a pu, avec sa grande érudition...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, par rapport à la
question qui avait été déposée, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
M. Dubé : Me Paquin a
l'air vraiment intéressé à répondre, alors je vais peut-être prendre... je vais
prendre la responsabilité de vous dire qu'on va différer la réponse, mais...
Non, mais c'est parce que je pense qu'on lui a demandé beaucoup de choses
depuis quelques jours, alors je pense qu'on va lui éviter une...et en profiter
pour le remercier, et son équipe. On est d'accord?
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre, si vous me cédez la
parole...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Écoutez, comme on dit, compte tenu de
l'heure, on va mettre fin à nos travaux, mais je tiens à profiter du moment
pour vous remercier des discussions qu'on a eues, remercier l'ensemble du
personnel, que ce soit la régie, le personnel politique qui accompagne ici, le
personnel du secrétariat, et vous souhaiter un très bel été. Essayez de prendre
des forces parce que je pense qu'on a encore quelques articles à discuter.
Alors, sur ce, je mets fin à la séance.
Sine die. Merci beaucoup et bon retour dans vos coins.
(Fin de la séance à 21 h 30)