Journal des débats de la Commission de la santé et des services sociaux
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
jeudi 1 juin 2023
-
Vol. 47 N° 18
Étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente-une minutes)
Le Président (M. Provençal)
:À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte. Je vous souhaite la bienvenue et je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre
le système de santé et de services sociaux plus efficace.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Abou-Khalil (Fabre) est remplacée par Mme Grondin (Argenteuil);
Mme Lachance (Bellechasse) est remplacée par Mme Mallette (Huntingdon); et M.
Morin (Acadie) est remplacé par Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont).
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Lors de l'ajournement
de nos travaux, hier soir, les discussions portaient sur un amendement de M. le
ministre proposant d'introduire l'article 1.1 de loi. M. le ministre, vous
aviez mentionné que vous vouliez déposer, pour une meilleure compréhension des
membres, un tableau. Et par la suite, il y avait une question qui vous avait
été posée.
Alors moi, je vous suggère qu'on débute
par le tableau. Je rappelle aux membres que ce tableau-là fait suite aux
questions qui avaient été posées par le député de Rosemont en lien avec la...
je dirais, une notion de concordance entre la LSSS et l'article1.1 pour s'assurer
qu'il n'y avait pas de vide juridique, si je peux m'exprimer ainsi. Alors, je
vais demander... et pour votre information, le document est sur Greffier, mais
pour consultation uniquement par des membres de la commission.
M. Dubé : Merci, M. le
Président. En fait juste pour rappeler, là, vous avez raison, suite au
questionnement, entre autres, du député de Rosemont hier, l'équipe a travaillé,
encore une fois, les heures supplémentaires pour répondre à cette question-là
qui était très pertinente. Puis je pourrais le montrer rapidement au tableau,
puis vous me direz si vous avez besoin de plus de temps, là. Parce que, ce qui
a été suggéré, c'est de faire le contraire de ce qu'on a dans notre cahier
habituel parce que là, on est parti de la LSSS pour dire qu'est-ce qu'on
retrouve dans notre projet de loi. Habituellement, on dit voici le nouveau
projet de loi puis ce que c'était avant. Là, on a fait le contraire parce que
ce qu'on essaie de prouver, puis je pense que le tableau que j'ai vu le
démontre très bien, c'est qu'on voit qu'on a repris les 17 éléments d'hier
et qui sont des fois totalement ou en partie dans nos nouvelles lois, alors.
Puis là, moi, je me demande si vous n'aimeriez pas mieux prendre un petit peu
de temps pour le regarder, là, parce que c'était votre question hier, M. le député
de Rosemont. Je ne sais pas si c'est fonctionnel de le faire à l'écran, mais si
que... est-ce que c'est vous qui contrôlez l'écran?
Une voix : Là, oui.
M. Dubé : Là, oui. En fait,
je pense qu'on a mis l'article 2. On voit le... bon, alors le régime de
service. Après ça, il y a le premier... On dit bien l'alinéa, c'est ça? Vous
pouvez descendre un peu plus bas, et ce qu'on voit un jaune à côté dans le...
nos nouveaux articles. Donc, vous reconnaissez 1.1, et là, dans 1.1, c'est là
qu'on parle de la prévention de la détérioration. Ça va? Ça fait que, pour pas
vous lire ça à l'écran, je vous dirais, vous pouvez peut-être prendre quelques
minutes. Es- ce que ça serait mieux d'avoir par exemple...
Le Président (M. Provençal)
:On peut suspendre pour quelques...
M. Dubé : Quelques minutes.
Le Président (M. Provençal)
: ...pour quelques minutes pour que les gens puissent en...
M. Marissal : Est-ce qu'on l'a
en imprimé, M. le Président?
Le Président (M. Provençal)
:Non, il n'est pas imprimé. On l'a
simplement déposé parce qu'à la demande de M. le ministre, on le dépose
uniquement sur Greffier pour consultation, qui devient un outil de travail
suite au questionnement que vous avez soulevé hier.
M. Marissal : En fait, la
question, est-il possible de l'imprimer? C'est parce que, moi, je gribouille en
masse, puis là je ne veux pas gribouiller sur l'écran de mon ordinateur, là. Si
c'est possible. C'est un détail, là.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que vous permettez qu'on
puisse l'imprimer pour le distribuer?
M. Dubé : Ça nous aucun
problème, donc on... si c'est plus facile.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, la secrétaire de la commission
va vous l'imprimer. Moi, je vous suggère qu'on suspendre quelques minutes pour
que vous puissiez en refaire une lecture parce que je sais qu'hier vous avez
pris quand même de nombreuses notes avec votre adjointe. Alors... et je voyais
que sa sténo, là, était très bonne parce qu'elle écrivait très rapidement.
Alors, on va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 36)
(Reprise à 11 h 55)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. À la
demande du ministre, nous avions suspendu pour permettre aux membres de
l'opposition de bien s'approprier le tableau qui a été déposé ce matin. Alors,
on reprend vraiment nos travaux sur l'article... le nouvel article qui
introduit 1.1. Cependant, dans les discussions d'hier, il y avait aussi eu une
question qui avait été posée par le député de Pontiac. Mais moi, dans l'ordre,
je vous... on pourrait traiter le tableau pour clarifier tout ça, et par la
suite on ira avec la réponse à la question du député de Pontiac. Alors, M. le
député de Rosemont, je vous cède la parole.
M. Marissal : Juste pour fins
de fonctionnement, je veux voir comment vous vous gouvernez. On était resté
hier sur une question du député de Pontiac, sur un autre article, vous voulez
d'abord qu'on procède sur ça?
Le Président (M. Provençal)
:Bien, moi, je pense que vous aviez
quand même soulevé beaucoup d'éléments en lien avec... où se situait dans...
Le Président (M. Provençal)
:...L4S certains principes qu'on
retrouvait dans le 1.1. Alors, moi, je vous suggère qu'on traite le tableau qui
vous a été remis pour savoir si ça répond à votre question. Par la suite, on va
traiter la question du député de Pontiac et on va toujours être encore sur
l'article 1.1, de toute façon, sur l'amendement pour pouvoir...
M. Marissal : O.K. Je
comprends bien.
Le Président (M. Provençal)
:...s'il y a d'autres questions qui
s'ajoutent.
M. Marissal : Je comprends
bien. Donc, vous voulez mon appréciation...
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Marissal : ...de ce qui
nous a été remis...
Le Président (M. Provençal)
:Et surtout est-ce que ça répond aux
zones grises que vous aviez hier.
M. Marissal : Très bien.
Allons-y. Oui, ça répond. C'est utile. Merci. Et merci à votre équipe aussi,
là, qui a dû pondre ça rapidement. J'espère que vous n'avez pas imposé de TSO
pour ça, M. le ministre.
M. Dubé : ...
M. Marissal : C'est la
meilleure façon. Mais... Non, mais honnêtement, merci, parce que c'est utile.
Et là on le voit, ça permet de faire des aller-retour entre deux lois, ce qui
n'est jamais simple. Puis là il y a vraiment le tableau qui est là, qui est
fait, qui est... J'aurai quelques questions, même plusieurs questions sur
vraiment le contenu de ça, là. J'ai parlé du contenant. Le contenant est très
satisfaisant.
Alors, peut-être que vous voulez d'abord
liquider la question, de ce que je comprends, de mon collègue de Pontiac. Mais
avant, permettez, c'est important, puis une fois n'est pas coutume, là,
qu'on... Non, en fait, on s'entend assez bien généralement, là. Mais moi, j'ai
fait beaucoup, beaucoup de projets de loi ici, là, en quatre ans, là. Ça doit
être le 40ᵉ... là, et des poussières. Je veux juste dire à quel point j'ai
apprécié les échanges hier soir, des échanges riches, très riches, profonds. On
a pris le temps, puis c'est appréciable parce que c'est un gros morceau. Puis,
oui, peut-être que parfois on est allés vers la philosophie plus que la
pratique, mais moi, j'aime beaucoup la philosophie. Déjà, un ministre que je ne
nommerai pas, qui m'avait dit ici qu'il préférait le football à la philosophie.
Moi, j'aime les deux, mais pas indistinctement. Je préfère de loin la
philosophie. Mais j'apprécie... j'apprécie qu'on a été capable quand même de
cerner un peu plus... puis on n'en a pas fini, là, on ne fait que commencer, un
peu plus les tenants et aboutissants, mais aussi l'esprit derrière tout ça. À
la fin, ça ne veut pas dire que je suis nécessairement d'accord, mais le fait
que je comprenne mieux permet d'avoir une opinion beaucoup plus éclairée puis
plus profonde sur la suite des choses. Puis je tenais à le dire parce que ce
n'est pas si souvent qu'on a le temps de faire ça, et j'ai beaucoup apprécié.
J'ai reçu des textos, notamment d'une ancienne parlementaire, que je ne
nommerai pas parce que je n'ai pas sa permission puis je ne veux pas
l'embarrasser, qui disait à quel point elle avait aussi apprécié les échanges.
Elle est tombée là-dessus hier soir. Puis je pense qu'on fait ça pour ça aussi.
Alors, on est bien partis. Merci.
M. Dubé : Est-ce que vous
voulez... Dans quel ordre vous voulez le faire? Je vous laisse décider ça.
Est-ce qu'on règle la question ou vous voulez aller avec vos questions tout de
suite, là. C'est comme...
M. Marissal : Selon le
président, selon la volonté du président.
Le Président (M. Provençal)
:Vu qu'on avait terminé avec la
question du député de Pontiac, on va donner la réponse ou des éléments de
réponse de la part du ministre. Aimeriez-vous pour le bien des gens qui nous
écoutent reformuler la question pour que tout le monde soit au même diapason?
M. Fortin :Avec grand plaisir, M. le Président. Merci. Puis je ne sais
pas c'est qui, qui a dit au député de Rosemont qu'il aimait mieux le football à
la philosophie, là. Mais moi aussi j'aime ça le football, mais ce n'est pas
bien, bien utile autour d'une table de commission parlementaire. En tout cas...
M. Dubé : ...
M. Marissal : ...
• (12 heures) •
M. Dubé : Est-ce que je vais
être obligé de dire à l'ordre?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:À l'ordre s'il vous plaît!
M. Fortin :O.K. À l'article deux de la L4S, là, il y a le neuvième
alinéa pour ne pas utiliser paragraphe, ce que tout le monde d'autre
utiliserait avec raison, on dit qu'on veut assurer la participation des
ressources humaines des établissements aux choix des orientations de ces
établissements et à la détermination de leurs priorités.
Là, dans le document comparatif, là, que
le ministre nous a fourni, on dit : Bien ça, c'est repris dans des
articles sur les conseils d'établissements. Donc, c'est cette voie-là, là...
elle est reprise par les conseils d'établissement. Sauf que notre lecture, M.
le Président, puis on va y arriver plus tard aux articles sur les conseils
d'établissement, c'est que ceux-ci n'ont pas vraiment de pouvoir décisionnel,
là.
Donc, quand on dit qu'on veut s'assurer
que les ressources humaines prennent part à la...
12 h (version non révisée)
M. Fortin :...des priorités au choix des orientations des
établissements. Bien, pour nous, le conseil d'établissement ne permet pas
vraiment de faire ça. C'est pour ça qu'on se demande s'ils ne sont pas en train
de perdre une certaine voix en les plaçant dans le conseil d'établissement.
M. Dubé : Je pense qu'il faut
préciser deux choses, puis vous me direz si je réponds à votre question. Le
rôle des ressources humaines, de façon générale, dans la gestion quotidienne n'est
pas changé. Ça, on s'entend, là, ce n'est pas le fait que...
M. Fortin :...
M. Dubé : Hein, O.K., c'est
clair, ce n'est pas le fait qu'on passe dans un conseil d'administration où ces
gens-là étaient versus sur un conseil d'établissement, ils gardent quand même
leur plein rôle d'agir dans le quotidien comme ils le font présentement.
M. Fortin :Oui, mais ça, ce n'est pas de la priorisation dans... à l'intérieur
de leur établissement, ça, c'est leur travail de ressources humaines.
M. Dubé : C'est leur travail
de ressources humaines, mais des fois peut s'appliquer la priorisation. Si je
suis un... si je suis un sous-ministre ou peu importe le titre de la personne,
ce qu'on appelle avec beaucoup d'amour les DRH CAG, là, et leur équipe, directeur
des ressources humaines, et etc., bien, ce rôle-là, à moins qu'on change leur
titre... mais il n'est pas changé. C'est ça que je veux dire. Ça, c'est la
première partie de votre question. C'est sûr que si, maintenant... ces gens-là,
quand on les met sur un conseil d'établissement, leur rôle est beaucoup plus
dans un rôle informatif pour le reste des membres qui vont être sur le conseil
d'établissement, comme un élu municipal ou comme des usagers, mais ce n'est pas
dans... parce que je ne voudrais pas qu'on ait la perception, c'est que parce
qu'on passe à un conseil d'établissement, qu'ils perdent leur rôle de
ressources humaines.
M. Fortin :Non, ce n'est pas ça notre interprétation. Leur rôle... c'est
des gens attitrés aux ressources humaines, on s'entend qu'ils gardent leur rôle
de ressources humaines, mais ce qu'ils perdent, c'est ce que la LSSS tentait d'assurer,
c'est leur participation au choix des orientations et à la détermination des
priorités de ces établissements-là. Parce que ce n'est pas... puis on y
arrivera aux articles 117, 118, le rôle d'un conseil d'établissement.
Quand vous nous dites... vous faites référence aux élus municipaux. Je
comprends que vous êtes allés leur dire ça, ce matin, là, qu'ils vont faire
partie de cet... de ces conseils d'établissement là s'ils le souhaitent, mais
ils n'ont pas de... Ils n'ont pas de pouvoir décisionnel comme un c.a.
traditionnel en a. Ce qu'ils ont, ils peuvent donner leur avis, ils peuvent
donner leur avis sur la prestation de service puis ils sont en charge des
relations avec la communauté, ce qui n'est pas toujours une job bien simple.
Mais... et c'est pour ça que moi, j'ai cru comprendre qu'il y avait certains
élus municipaux qui disaient : On peut-u doser, mais doser égal, là? On va
se reparler de tout ça. Mais pour les ressources humaines, je ne vois pas
comment ils participent au choix des orientations à travers le conseil d'établissement,
comme ce l'était, l'intention, avec l'article deux de la LSSS.
M. Dubé : Oui, mais en tout
cas, je continue de dire, puis peut-être que je ferai un commentaire tout à l'heure,
je pense qu'il y avait, selon moi, une certaine confusion dans 9, que le rôle
des ressources humaines n'était pas tellement dans... comme c'était écrit de
leur rôle dans les conseils d'administration, si vous me permettez, alors que,
là, ici, ce qu'on vient préciser, en 107, c'est le rôle que ces personnes-là
vont avoir sur le conseil d'établissement. Peut-être... peut-être que je ne
suis pas clair, là, mais c'est sûr que leur rôle comme gestionnaires ou comme
employés de l'établissement n'est pas changé, c'est juste... O.K.
M. Fortin :Non, leur travail quotidien n'est pas changé, mais on a
voulu...
M. Dubé : ...n'est pas
changé, mais leur rôle sur le conseil d'établissement, il est axé sur... dans
un rôle d'aviseur, d'explication, parce que si quelqu'un... Puis c'est d'ailleurs...
Je pense que c'est pour ça qu'on voulait avoir au moins deux représentants du
personnel. Parce que, souvent, comme vous le savez, les questions qui
pourraient être posées, par exemple, par des usagers ou par les élus
municipaux, peuvent gagner à avoir l'explication de ceux qui sont dans l'établissement,
puis pas juste le P.D.G.. Parce que, des fois, des questions peuvent être assez
granulaires ou assez détaillées, mais...
M. Fortin :Mais ce que je veux dire, M. le ministre, là, c'est qu'il y
a quelqu'un qui s'est assis dans votre chaise au moment de l'écriture de la
LSSS, il y a quelqu'un qui s'est assis dans ma chaise au moment de l'écriture
de la LSSS, puis qu'ensemble, là, ils ont... ils voulaient s'assurer que les
ressources humaines, que le personnel, là, ait leur voix dans les orientations
des établissements, puis la détermination des priorités en les mettant dans les
conseils d'établissement...
M. Fortin :...plutôt qu'au C.A., là, ces gens-là n'ont pas cette
voix-là dans la détermination pure et simple des priorités. C'est un choix que
vous faites. Moi, ça... c'est correct, mais, pour moi, ils sont dans la
catégorie du monde qui perdent un certain pouvoir décisionnel.
M. Dubé : Bon. Je ne veux pas
rentrer dans un grand débat philosophique, mais je vous dis, je ne vous cache
pas, il y a une différence entre un conseil d'administration puis un comité
aviseur. Je veux juste aussi qu'on comprenne qu'un conseil d'administration,
tel qu'on les connaît, c'est un conseil qui a un... peut être décisionnel sur
certaines choses, hein, parce qu'on le sait, on peut approuver le choix d'un
CMDP... dans la version actuelle. Mais, entre vous et moi, ce n'est pas cet
employé-là qui prend cette décision-là, c'est le conseil.
M. Fortin :Bien oui, mais c'est ça, avoir un rôle, participer au choix
des orientations, pas de décider des... participer au choix.
M. Dubé : Oui, c'est ça.
C'est ça. C'est ça. Maintenant, on dit que ce comité aviseur là a un pouvoir
d'influence mais qui ne sera pas la même chose qu'un conseil d'administration.
Et là-dessus je suis obligé de vous dire oui. Mais je voulais juste qu'on se
comprenne que c'est beaucoup plus... ce qui est chargé, c'est le rôle du comité
que de la personne.
M. Fortin :On s'entend.
M. Dubé : On s'entend.
M. Fortin :Puis... Mais... Et donc, pour nous, là, ça reste dans la
colonne des gens qui perdent un pouvoir de détermination des orientations parce
que le CE n'a pas la même... la même influence ou la même... le même pouvoir
qu'un conseil d'administration. Ce débat-là, on va l'avoir à
l'article 117, 118, mais, pour nous, je vous le dis, là, ça va être des
articles majeurs parce que ça traite des pouvoirs qu'ont des gens qui
s'investissent de façon bénévole.
M. Dubé : Oui. Et c'est... Et
c'est pour ça que j'aimerais qu'on ait le débat à ce moment-là parce qu'une des
raisons... puis je vous le dis parce qu'on a parlé de philosophie hier soir,
là, mais moi, j'ai toujours pensé qu'il y a beaucoup de ces conseils
d'administration, puis je ne suis pas le seul à le dire, qui avaient un rôle x
en théorie mais que, dans la pratique, le pouvoir décisionnel n'était pas très
fort. Alors, moi, c'est un petit peu ça qu'on veut clarifier, de dire c'est
quoi vraiment qu'on veut faire avec nos conseils d'établissement, puis ça, on
aura la chance de le discuter à ce moment-là.
M. Fortin :Mais, à partir de ce moment-là, M. le ministre, si c'est
ça, votre constat... puis effectivement on en discutera à 117, 118, mais, si
c'est ça, votre constat, qu'il y avait un rôle sur papier puis un autre en...
dans la réalité, bien, vous aviez deux choix, soit vous... de leur donner le
vrai rôle qu'ils devraient avoir sur papier en réalité ou vous leur enlevez en
les mettant dans un autre organigramme, là, le CE, comme vous l'avez fait. Moi,
j'aurais fait un choix, vous avez fait l'autre, c'est correct.
M. Dubé : C'est correct. Puis
on pourra le débattre quand on sera rendus...
• (12 h 10) •
M. Fortin :C'est ça.
M. Dubé : O.K. On se
comprend. Il y a une chose peut-être...
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Dubé : C'est beau? Juste
rapidement, parce que je vous le dis, moi, j'apprends, puis, quand on crée des
discussions comme on a eu hier soir... puis c'est pour ça qu'on a eu l'idée de
faire le tableau, je dirais au député de Rosemont : La... Votre
questionnement hier nous a fait aussi réfléchir, puis j'en discutais encore
avec Me Paquin, là, il y a quelques minutes. Moi, quand j'ai vu le tableau,
j'ai dit : Comment on peut expliquer, avant d'aller répondre aux
questions, qu'est-ce qui fait qu'on avait tous nos articles, dans la LSSSS, qui
étaient entre 1, 2 et 3 et que, maintenant, on... les 17 points de ces deux
articles-là, on les retrouve un peu partout dans la loi? Ça fait qu'on a eu...
Je me souviens qu'on a eu plusieurs fois ce débat-là, mais là je vais vous...
en faire un sommaire.
Dans la nouvelle version, dans la version
du projet de loi, la section 1, puis maintenant complétée par 1.1, c'est
pourquoi la loi, puis on se limite à ça. On dit elle sert à quoi la loi,
pourquoi on fait cette loi-là. Puis vous voyez les deux composantes de 1 puis
1.1. L'article 2, c'est vraiment qui va faire quoi, O.K.? Et,
troisièmement, l'article 3, c'est le quoi. Ça fait que pourquoi je vous
dis ça? C'est qu'à un moment donné, quand on va être rendus dans le comment...
puis là on pourra parler, puis là je vous regarde en le disant, les CLSC,
pourquoi ça vient beaucoup plus loin, c'est qu'on est dans le comment.
Alors, comme on faisait, je vous dirais,
une revisite importante de la loi, je pense qu'on a décidé, puis avec,
justement, le concours des légistes, de clarifier ça parce qu'il y a des choses
qui...
M. Dubé : ...qui venaient très
tard dans la loi, qui, maintenant, sont mis devant, puis il y a des choses qui
venaient peut-être devant, puis on dit : Écoutez, là, on est dans le
comment. Mais quelqu'un qui lirait seulement le nouveau un, deux, trois
verrait... le pourquoi, le qui puis le quoi. Vous me suivez? Ça fait que ça, je
pense que, philosophiquement, je reviens à votre expression, c'est très
important, parce que tant qu'à faire... à refaire la loi puis la mettre à jour,
je pense que c'était important de... Et c'est ça qui nous a guidés dans ça. Ça
va-tu? O.K. Je voulais juste faire cette précision-là.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Concernant
l'amendement 1.1 déposé par M. le ministre, est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui. Je voulais
juste revenir sur ce que vient de présenter le ministre. On avait compris,
hier, qu'il y a plusieurs des éléments de la LSSS qui se retrouvent ailleurs
dans le projet de loi, mais moi, j'avais quand même cette réflexion-là à
partager avec vous aujourd'hui. Si on prend, par exemple, l'article 654,
qui parle de santé publique, et on dit : «Le ministre prend des
mesures...» C'est comme ça qu'on réintroduit l'un des objectifs généraux de la
LSSS, mais on le réintroduit dans l'action en disant : Le ministre va
prendre des mesures en matière de santé publique, là, comment c'est écrit,
«propre à assurer la protection et la santé publique et assure la
coordination». Je comprends qu'on mentionne qu'il y aura des actions en matière
de prévention et de santé publique, mais respectueusement soumis, j'avais
l'impression que ça ne nous empêchait pas, d'entrée de jeu, au départ de la
loi, lorsqu'il est question de l'objet de la loi, lorsqu'il est question
également des services de santé qui sont... c'est-à-dire qui sont offerts,
est-ce que c'est bien ça, en fait, bref, les dispositions introductives, que
l'on mentionne le sujet et qu'ensuite on dise comment il sera géré ou comment
il sera intégré dans l'action, dans les opérations du ministère.
Je ne sais pas si vous voyez ce que je
veux dire. C'est-à-dire que, puisqu'il est question de l'objet de la loi,
qu'est-ce qui nous empêche de dire que l'un des objets de la loi, c'est d'agir
en prévention et en santé publique pour plus tard trouver comment on va le
faire? Moi, c'était ce que je croyais qui était la logique au départ.
M. Dubé : Vous avez tellement
raison. Puis prenons cet exemple-là pour revenir au un, deux, trois, le
pourquoi de la loi, le qui, comment, que je viens d'expliquer. Si on reprend
notre tableau, ici, à la première page, d'accord, vous voyez 1.1. Donc, ça,
c'est le... ça va être le nouveau un qui vient d'être complété. Puis je prends
deux minutes pour vous le lire : «Les services de santé des services
sociaux visent à favoriser l'amélioration, le maintien et le recouvrement de la
santé physique, mentale et psychosociale et du bien-être des personnes ainsi
que la prévention de leur détérioration.»
Ce que nos légistes nous ont suggéré,
c'est, à l'article un, c'est le pourquoi de la loi. Puis c'est sûr que, quand
vous parlez de prévention, vous pensez à santé publique, etc. Et je pourrais
même dire : Pourquoi qu'on n'a pas parlé de curatif, on a parlé de
recouvrement? Parce que ça sera quoi, du curatif, dans quelques années avec des
soins virtuels à la maison? Vous me suivez? Et c'est pour ça que, tout à l'heure,
je vous disais : Ce qu'on a voulu faire avec 1, c'est de le mettre le plus
large possible pour dire c'est quoi, l'objet de la loi. Et vous avez raison de
dire : Maintenant, quand on va traiter le comment, on est à 654, dans la
section de la santé publique.
Alors, vous pouvez dire... vous pourriez
peut-être me dire : C'est un peu trop large en haut, puis ça, c'est votre
choix, là, mais, nous, ce qu'on a voulu, c'est se garder le plus de marge de
manœuvre pour dire... En tout cas, je n'ai pas besoin de vous le relire, vous
comprenez mon point. Alors, c'est un petit peu ça qu'est la philosophie d'avoir
repris... puis c'est pour ça qu'on voulait discuter les grands principes avant,
c'est ce qu'on est en train de faire. Mais j'arrêterais là pour l'explication.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, bien,
effectivement, on est au cœur des préoccupations qui nous ont été exprimées par
certains groupes, c'est... on se fait aussi le relais de ce qu'on a entendu
dans les consultations, et qui nous disaient : Il ne faudrait pas que,
dans l'objet de la loi, bien, on élimine un certain nombre d'éléments qui
étaient...
M. Arseneau : ...déjà précis
et précisé dans l'article 1 ou dans l'article 2 de la LSSSS. Et c'est ça, la
préoccupation. Si on va à ce point, de façon large, pour ne pas nommer et être
explicites par rapport à un certain nombre d'objets, ça peut créer une certaine
inquiétude, une certaine préoccupation de la part soit des usagers, des citoyens
ou, encore, des gens qui oeuvrent au sein du réseau.
Je vous donnerais l'autre exemple, puis,
encore une fois, je ne vous demande pas nécessairement de les réintroduire,
mais je lisais qu'à la LSSSS le premier élément, là, des sept qui sont précisés,
c'est réduire la mortalité. Bon, là, aujourd'hui, on a une nouvelle façon de
définir l'objectif de la loi et du réseau pour le rendre plus efficace. On ne
mentionne plus qu'il faut réduire la mortalité. J'ai essayé de voir de quelle
façon je pouvais accoler la mortalité à la définition très large que vous avez
rédigée et, honnêtement, je ne la vois pas. Si on dit favoriser l'amélioration,
le maintien ou le recouvrement de la santé physique, mentale et psychosociale,
je ne vois pas en quoi, tu sais, on intervient sur la question de la mortalité.
Tu sais, je vous donne cet exemple-là. J'aimerais qu'on m'explique en quoi
est-ce que... Il y a quelque chose qui est quand même très précis, là, quand on
parle d'éviter les décès, puis ce n'est plus là.
M. Dubé : Je vais m'essayer
sur quelque chose rapidement, pour comprendre le concept. Puis là Me Paquin me
rappelle, à juste titre, que, dans le temps où la LSSSS a été écrite, il n'y
avait pas de loi spécifique sur la santé publique. Comme vous savez, depuis...
je ne me souviens pas quelle année, là, mais... bon, 2002, ce qu'on dit, c'est
que maintenant, comme vous savez, il y a une loi spécifique sur la santé
publique, qu'on s'est engagés à remettre à jour. Mais on n'est pas là, mais on
va commencer par celle-là, là. Alors, c'est sûr qu'on sentait moins
l'obligation d'avoir le quatrième alinéa de... qui traitait, dans LSSSS, de
favoriser la... sur la page 2, là. C'est ça, mon point. Alors, c'est ça qui
nous a guidés, en disant : On n'a pas besoin de faire référence, parce
qu'il y a déjà une loi qui traite de la santé publique. Ça, c'est le premier
argument à votre question.
Maintenant, sur la mobilité, ce qu'on me
dit, puis je verrai si c'est à vous de juger si vous voulez en parler plus,
que... Je reviens à 1.1, dont on discutait tout à l'heure, dans le premier
tableau. Alors, quand on dit que la prévention de leur détérioration, là, qui
est les deux derniers mots du premier alinéa... du premier paragraphe, pardon,
bien, c'est sûr que la mortalité, c'est une détérioration rapide de la
situation. Alors, encore une fois, on pourra en débattre, mais je répète que
l'objectif était quelque chose de faire plus large, mais qu'on va pouvoir préciser,
plus loin, dans les autres articles. Mais, voilà, je le pense.
• (12 h 20) •
M. Arseneau : Oui, je
comprends la logique, mais... Puis je ne veux pas alourdir indûment le texte,
mais il me semblait qu'effectivement la détérioration finale et totale, c'est
le décès. Est-ce que c'est beaucoup trop alourdir le texte de l'indiquer? Je
laisse ça aux soins des autres parlementaires d'émettre leurs opinions, là.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
:La notion de détérioration, si vous
me permettez, là, c'est à géométrie variable un petit peu, hein? Tu peux te
détériorer légèrement ou au maximum, qui donne une finalité. C'était juste un
commentaire. Excusez-moi, M. le ministre, j'aurais dû vous demander la
permission.
M. Dubé : ...
M. Arseneau : Oui, juste
pour... encore dans le même sens, pas pour prolonger indûment. Puis c'est
sûrement la même logique, mais j'aimerais entendre Me Paquin nous parler des
incapacités physiques et des handicaps. J'imagine que les gens qui sont aux
prises avec un handicap, qui vivent avec un handicap vont vouloir savoir si la
préoccupation est complètement éliminée des intentions du législateur...
M. Arseneau : ...est-ce que ça
se retrouve ailleurs?
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour permettre à
Me Paquin de s'exprimer? Consentement. Alors, maître, je vais vous demander de
vous renommer avec votre fonction, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Alors, Mathieu Paquin, de la Direction des affaires juridiques au
ministère de la Santé et des Services sociaux. Bien, essentiellement, toute
cette... L'objectif que la loi poursuit en ce qui concerne les personnes
handicapées... Et on le retrouve au deuxième alinéa de l'article 1.1 lorsqu'on
dit que les services de santé et services sociaux visent à favoriser
l'adaptation, la réadaptation, l'intégration sociale ou la réintégration
sociale des personnes. Donc, ça va être là qu'on va le trouver. Et on le trouve
aussi dans le premier alinéa, lorsqu'on parle du maintien du bien-être des
personnes, donc, pour s'assurer... ou l'amélioration du bien-être des
personnes, pour s'assurer qu'elles soient dans un état de situation de
bien-être, mot «personnes» qui est là va viser toutes les personnes sans égard
à leur situation.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement de M. le ministre qui introduit le nouvel
article 1.1? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, j'étais
peut-être absorbé par mes papiers. Le député des Îles-de-la-Madeleine avait une
question assez claire à savoir si c'était trop lourd de l'introduire. J'ai cru
comprendre que la réponse était oui, c'est... ce n'est peut-être pas trop
lourd, mais vous ne souhaitez pas le faire.
M. Dubé : Bien, c'est parce
que... je vais vous dire ce qu'on nous a suggéré, c'est que, si on commence à
faire des... pardon...
M. Marissal : Spécificité.
M. Dubé : C'est difficile.
M. Marissal : C'est
difficile.
M. Dubé : C'est difficile. Si
on commence à faire des spécifications sur certains thèmes, je pense qu'on
va... on va en avoir plusieurs. Et c'est pour là que, si on s'entend que le
principe général puis qu'on pourrait, dans certaines sections, faire ces spécifications-là,
je n'ai pas de problème. Mais, dans la partie où on fait les grands états de
l'objet de pourquoi de la loi, un peu de misère à aller dans ce détail-là, qui
est... qu'on discute ici, là, je veux dire... Puis on le sait, hein? Quand on a
ces discussions-là en commission, elles sont tout aussi importantes, mais je...
C'est pour ça que j'hésite à vouloir aller un peu contre... l'encontre du
principe de ces premiers articles-là. C'est ça, mon point.
M. Marissal : ...
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Bien, je vais
m'essayer une dernière fois, puis je ne veux pas, encore une fois, là, en faire
un débat à ne plus finir, mais il me semble que ce n'est pas exagéré de dire
que le système de santé, ultimement, ce n'est pas juste d'empêcher la
détérioration de l'état de santé des gens, c'est de sauver des vies. Tu sais,
on le fait par exemple dans les campagnes de publicité à la SAAQ, il faut
éviter les décès sur les routes. Il me semble que toute notre société, la
CNESST... Il y a mille et un organismes, au Québec, qui disent ouvertement
qu'ils veulent sauver des vies : l'intervention des pompiers, les premiers
répondants, les services préhospitaliers d'urgence, et ainsi de suite. Il me
semble que, dans la loi constitutive du système de santé, de dire qu'on veut
sauver des vies, éviter les décès, ce n'est pas trop, ce n'est pas exagéré, ce
n'est pas si spécifique que ça. Au contraire, c'est que c'est tout l'appareil
qui est autour du système de santé qui cherche à sauver des vies et à les
rendre, évidemment, plus agréables, améliorer le bien-être.
M. Dubé : Mais peut-être,
parce qu'encore une fois ce sont des questions qui sont très bonnes, vous savez
qu'on a une Loi sur les services préhospitaliers, hein, qui est très
importante, aux ambulances, là, qu'on connaît, et ça, dans leur mandat du
service préhospitalier, la question de sauver des vies, elle est là. O.K.,
donc... Et c'est pourquoi... Encore une fois, je suis un peu tannant avec ça,
mais c'est déjà dans une loi où on est pour sauver des vies dans le
préhospitalier. Est-ce qu'on a besoin de le ramener ici? Moi, en tout cas, j'ai
un...
M. Arseneau : Bien, si vous
le permettez, on peut le prendre des deux façons, c'est-à-dire que, si c'est
important de le mettre dans les soins hospitaliers d'urgence, imaginez à quel
point c'est important de le mettre pour l'ensemble du réseau. Moi, je pense que
ça pourrait être un argument qu'on pourrait inverser, là, celui qui est apporté
par le ministre, respectueusement, parce qu'il me semble que, de cette nouvelle
mouture de la LSSS...
M. Arseneau : ...découle des
autres lois, mais ça dépend de notre perspective.
M. Dubé : Est-ce que...
Regardez, j'ai toujours dit que je n'étais pas fermé, là, parce que je vois
que... Je veux juste avoir la chance peut-être de reparler à Me Paquin pour
voir. C'est parce que mon objectif, encore une fois... Où j'hésite, là, c'est
est-ce que je suis en train de me mettre le bras dans le tordeur, comme on dit
souvent? Laissez-moi juste quelques minutes. Moi, je prendrais une
interruption, parce que vous m'avez parlé de mortalité, vous m'avez parlé de
handicap, vous m'avez parlé de sauver des vies. Je veux juste prendre peut-être
quelques minutes puis voir est-ce que ça serait mieux que ça soit ailleurs?
Laissez-moi juste... on pourrait prendre une...
Le Président (M. Provençal)
:On va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 27)
(Reprise à 12 h 30)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors,
suite à l'interrogation qui a été soulevée par le député des
Îles-de-la-Madeleine, M. le ministre avait demandé de consulter son équipe.
Alors, M. le ministre, je vous cède la parole pour les éléments de réponse.
M. Dubé : Ce n'est pas
parce... Je vais commencer par la conclusion, ce n'est pas parce que je vais
vous dire non que ce n'était pas une bonne question, O.K.? Donc, je commence,
là, vous allez me voir venir. Mais il y a trois éléments que j'aimerais... Sur
la question du handicap, c'est celui qui m'a un peu plus dérangé dans votre
question, puis j'ai dit : Je ne voudrais surtout pas donner l'impression
qu'on oublie les gens qui ont...
12 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...Et ce qu'on a
bien fait de me rappeler, puis je nous le rappelle en même temps, que de la
façon dont 1.1 est écrit, puis je le relis, là, c'est : «il vise également
à favoriser l'adaptation, la réadaptation, l'intégration sociale ou la
réintégration sociale des personnes.» Puis là, je me souviens, quand on a eu
ces débats-là, une des choses qu'on disait, des personnes avec un handicap n'aiment
pas souvent être traitées en raison de leur handicap, et avec raison. Alors,
ça, c'est la première partie à votre réponse.
Celle où j'ai peut-être mal répondu puis
qu'on me corrige, alors, quand on a besoin de me corriger, ces gens-là le font
très bien, c'est dans la question de sauver des vies. Je vous ai parlé du
préhospitalier, parce qu'en ce moment on négocie avec le préhospitalier, c'est
peut-être l'exemple qui m'est venu trop rapidement en tête. Mais, M. le député,
l'article huit, on peut-tu juste prendre une petite minute, je ne sais pas si
on peut le voir à l'écran ou aller le voir ensemble, mais, l'article huit de la
loi... du Projet de loi, qui reprend, en fait, la LSSSS... Oui, hein, c'est ça?
Est-ce que vous le voyez, l'article huit? Je veux juste... Est-ce que tu peux
me le montrer, Étienne, s'il vous plaît? «Toute personne dont la vie ou l'intégrité
est en danger a le droit de recevoir les soins que requiert son état. Il
incombe à tout établissement, lorsque la demande lui est... En fait, à voir à
ce que les...» Alors, toute cette question-là, de... que je dirais, là, de... D'une
vie en danger, de sauver des vies, elle est clairement là.
Mais le troisième point qui m'a été amené
par ma collègue ici, qui a eu la chance de pratiquer dans le réseau, elle dit :
Il faut se rappeler que nos professionnels, qu'ils soient médecins, infirmières,
et cetera, ça fait partie de leur engagement éthique, de sauver des vies.
Alors, je vous dirais qu'après cette discussion-là, là, je suis encore plus
convaincu que je ne l'étais tout à l'heure, mais... De répondre à votre
question en disant que c'est couvert globalement puis qu'on en voit, à travers
d'autres articles, les éléments que vous avez soulevés, ou pourquoi ils n'ont
pas été émis pour des raisons que je viens d'expliquer.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? À ce moment-ci, est-ce qu'il y
a d'autres interventions? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Bien, je
vais en avoir une série, là, à partir du document qu'on a eu, là, ce matin, là.
Je ne devrais pas y passer la journée, rassurez-vous. Puis, bon, peut-être que
le départ semble lent et laborieux, mais je pense que c'est mieux de se caler
les pieds dans le «starting block» puis de partir droit, puis après ça, on va
courir correctement, que d'avoir les mauvaises bases, là, ça fait que je vais y
aller comme ça puis je vais essayer d'y aller dans l'ordre.
Je vous ramène à la première page, là, de
ce que vous avez remis tout à l'heure, là, comparaison entre la LSSSS et le projet
de loi n° 15. Une remarque d'abord, là, plutôt éditoriale, mais quand je
disais que je pense que je commence à mieux cerner les intentions puis l'esprit
de tout ça, là, la LSSSS, pour les intimes, on l'appelle la LSSSS mais c'est la
loi sur les services de santé et de services sociaux, elle date, là, de 1971,
là, si je ne me trompe, la première mouture en tout cas, là, ça fait qu'elle a
vécu, mais on l'appelait la LSSSS pour la Loi sur les services de santé et les
services sociaux. Elle prendra maintenant le nom... bien, en fait, dans sa
nouvelle incarnation, là, de loi visant à rendre le système de santé et de
services sociaux plus efficace. On ne fera pas un acronyme avec ça, là, ça
serait imprononçable, là, mais, au-delà de l'acronyme, là, je pense que de
faire la comparaison entre le nom LSSSS, la Loi sur les services de santé et de
services sociaux, à la Loi à rendre le système de santé et des services sociaux
plus efficace, ça en dit déjà beaucoup. Ça en dit déjà beaucoup, je pense, sans
me tromper, sur les intentions du ministre. Je ne sais pas comment les légistes
trouvent ce titre-là. Moi, je le trouve éditorialisant puis je ne suis pas sûr
qu'un titre de loi devrait être éditorialisant, mais j'en débattrai un jour
avec les légistes, parce que, dans trois, quatre, 10 ans, on parlera de la
Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace...
M. Marissal : ...je ne sais
pas comment ça va vivre dans le temps avec un biais comme celui-là. Je ne
remets pas le biais en question, tout le monde veut que ce soit plus efficace,
mais je ne sais pas comment ça va vivre, dans le temps, ce titre-là, à moins
qu'on le change, des fois, on fait ça. Alors qu'une loi sur les services de
santé et de services sociaux... d'abord, il y avait services sociaux dedans,
moi, j'aimais bien, puis ça, disait de façon assez froide, mais néanmoins
claire, ce que la loi voulait faire et ce qu'elle faisait, première
observation. Dans la LSSSS, on disait : "Le régime de santé et des
services sociaux institué par la présente loi a pour but le maintien et
l'amélioration de la capacité physique, psychique, sociale des personnes,
d'agir dans le milieu et d'accomplir les rôles qu'elles entendent assumer d'une
manière acceptable pour elles-mêmes et pour les groupes dont elles font
partie."
Il vise donc le régime de services de
santé et de services sociaux, il vise plus particulièrement a, et là je vous
amène au deuxième paragraphe, "agir sur les facteurs...
M. Dubé : ...lequel vous me
citez, là?
M. Marissal : Je vous cite le
préambule de l'article un de la LSSS, qui vise plus particulièrement a, et là
je vous amène au deuxième paragraphe qui commence par "agir sur les
facteurs déterminants pour la santé et le bien-être et rendre les personnes,
les familles et les communautés plus responsables à cet égard et par des actions
de prévention et de promotion". Ça, c'était le principe, c'était le
principe de base qui mettait... qui plantait le décor pour la LSSSS. On passe
de ça, notamment à l'alinéa 24... là je ne sais pas si... point, à l'article
24, merci, l'article 24 à droite : "Santé Québec exerce les fonctions
énumérées ci- dessous ainsi que toute autre fonction auxiliaire qu'elle estime
nécessaire." Comment je vous dirais bien ça? "Assure les fonctions
auxiliaires qu'elle estime nécessaires", il me semble, moi, je sens une certaine
dilution quant à l'objectif qui était prévu dans la LSSSS, mais surtout une
délégation avec... je ne dirais pas d'arbitraire, mais de discrétionnaire à
Santé Québec.
Le Président (M. Provençal)
:Il va vous rester à peu près une
minute 44 pour faire vos interventions, M. le député.
M. Dubé : Manque de temps
ou... C'est pour ça que je voulais voir si j'étais mieux de répondre après ses
interventions.
Le Président (M. Provençal)
:Moi, je respecte...
M. Dubé : Non, non, je
comprends.
Le Président (M. Provençal)
:...la procédure, M. le ministre, là.
Ce n'est pas pour brimer nullement le député de Rosemont.
M. Dubé : Mais je ne sais pas
comment le faire, mais c'est du temps un peu que je pourrais... Je ne sais pas
combien de temps qu'il nous reste d'intervention.
Le Président (M. Provençal)
:Il reste une minute 44, à moins que,
dans la minute 44, vous décidez de poser en rafale les questions que vous
vouliez poser.
• (12 h 40) •
M. Marissal : Bien, je peux
faire ça, après ça, vous gérerez le chronomètre, M. le Président. En fait, ce
que je voudrais éviter, là, c'est qu'on égrène tout le temps, puis qu'on passe
tout de suite au 1.1, parce que moi, je pense qu'on n'a pas terminé avec 1.1.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, mais moi, ce que je vous dis,
c'est que, sur l'amendement 1.1, on est en discussion. Chaque membre a un temps
dévolu.
M. Marissal : Je comprends.
Et nous reviendrons à 1.1, tel qu'amendé, de toute façon.
Le Président (M. Provençal)
:Il n'a pas été... En fait 1.1 est un
amendement...
M. Marissal : Est un
amendement, je comprends.
Le Président (M. Provençal)
:...qui introduit un nouvel article.
M. Marissal : D'accord. Bien,
regardez, on va y aller comme ça pour la réponse du ministre là, parce que
sinon on va se perdre, là, je vais trouver...
M. Dubé : Parce que... On va
essayer de trouver... en tout cas, on va trouver un autre forum parce que vos
questions sont à propos. Sur le titre...
M. Dubé : ...du projet de
loi. J'aimerais vous amener...
Qu'est-ce que tu m'as montré, Étienne,
tantôt? 1160...
Une voix : ...
M. Dubé : Allez voir
l'article en 1177. Il est déjà prévu parce qu'on travaille souvent avec vous.
On le sait, qu'à la fin on aime ça, des fois, changer le titre d'un projet de
loi. Ça fait que, là, on vous a vu venir. L'avez-vous, 1177?
Une voix : ...dans le
tome II.
M. Dubé : Il est dans le
tome II. Non, mais rapidement, vous allez voir qu'on a pensé à un nouveau
titre qui, une fois qu'on a parlé d'efficacité pendant quelques mois, on
pourrait avoir quelque chose qui est plus soutenable à terme. On pourra en
débattre, mais c'est 1177. Ça va?
Une voix : ...
M. Dubé : D'accord. Bon, ça,
elle était facile, celle-là.
Rapidement sur votre point de 24, je pense
qu'il faut faire la différence, et je vais laisser Me Paquin vous l'expliquer
parce que c'est... pour pas que vous sentiez une dilution, là, il y a une
différence entre le paragraphe 7 et les six premiers de 24, mais je lui
laisse vous expliquer rapidement si, M. le Président, vous êtes d'accord.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, à l'article 24, il faut faire bien attention à la nuance
qui est dedans. On dit : «Santé Québec exerce les fonctions énumérées
ci-dessous».
Là, dans le tableau, vous voyez seulement
le paragraphe 7. On va avoir les fonctions qui sont énumérées aux paragraphes 1
à... en fait, 1 à 7 et les... ce qui comprend donc les paragraphes qui sont en
ce moment.
Mais ce qui est expressément énuméré,
santé Québec doit le faire. Donc, si elle exerce les fonctions énumérées
ci-dessous, et en plus les autres fonctions auxiliaires qu'elle estime
nécessaires. Donc, elle est obligée de faire ce qu'on énumère nommément à 24, y
incluant le paragraphe 7 peut être ajouté par amendement tel qu'il apparaît
dans le tableau, la discrétion va être sur autre chose qui est auxiliaire, donc
qui aide à fournir les services de santé et services sociaux.
M. Marissal : O.K.
M. Dubé : Est-ce que je peux
poser une question au président ou, M. le Président, ce que j'aimerais peut
être vous demander, puis je ne sais pas si ça prend un consentement des autres
membres, mais s'il y a un consentement, puis que le député de Rosemont
disait : J'ai besoin de, je ne sais pas, moi, cinq minutes de plus pour
passer mes autres... est-ce qu'on aurait le droit de faire ça s'il y a
consentement?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, avec le consentement, on peut.
Ça fait que...
M. Marissal : ...du
ministre...
Le Président (M. Provençal)
:Avec le consentement des membres.
Alors, M. le...
M. Dubé : Je ne voudrais pas
m'entendre sur deux heures, mais je voudrais bien m'entendre sur cinq minutes
si ça donne... si vous êtes d'accord.
M. Marissal : Oui.
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont.
M. Marissal : ...comme ça.
Le Président (M. Provençal)
:Avec un temps additionnel, il faut
simplement qu'il y ait un membre qui accepte de céder un cinq minutes de son
temps. Alors, je vais regarder la députée de Laporte.
Mme Poulet : Oui,
consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup.
M. Marissal : Merci, chère
collègue. Je vais essayer d'aller rapidement. À maintes reprises, là... Puis je
n'irai pas article par article pour la prochaine question, on va essayer de
gagner du temps. À maintes reprises, le mot, les mots «usager»... le mot
«usager» revient à maintes reprises, c'est nouveau, c'est voulu, pourquoi?
Pouvez-vous nous expliquer ce que ça change ou c'est simplement changer un
thème pour un autre? Il y a une idée derrière ça.
M. Dubé : Ce n'est pas un
nouveau terme, c'est parce que vous trouvez que ça revient souvent. C'est-tu
ça, votre point?
M. Marissal : Oui, oui, ça
revient quand même à maintes reprises. Puis quand on compare LSSS, p. l. n° 15, «usager» va remplacer un certain nombre d'autres,
par exemple, «personne» ou...
M. Dubé : On a voulu être
constant, là, parce que... Mais c'est ça, l'idée était d'avoir une constance
dans la terminologie. C'est tout simplement ça, là.
M. Marissal : O.K.
Une voix : ...
M. Dubé : Veux-tu commenter,
Mathieu?
Une voix : ...
M. Dubé : Ah! avec plaisir.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, il faut faire attention, puis il y a... D'abord, la
LSSS, actuellement, elle parle d'usager. Je fais la vérification. En ce moment,
il y a 382 occurrences. Quand on parle d'un usager, on parle de quelqu'un
qui reçoit les services de santé et services sociaux d'un établissement. Donc,
si la relation est établissement-personne, cette personne-là, elle se qualifie
d'usager. Si vous allez dans un GMF, vous n'êtes pas dans un établissement,
vous ne recevez pas des services de santé et des services sociaux au sens
strict et vous n'êtes pas un usager. La relation juridique n'est pas forcément
la même. Alors, essentiellement, c'est quelque chose qui existe déjà dans
la Loi sur les services de santé, les services sociaux. On a été cohérent avec
ça dans le projet de loi n° 15 et on a reconduit
cette distinction-là.
Alors, quand on parle de personnes, je
vise... ça inclut des usagers, mais ça vise plus large. Quand je parle d'un
usager, je m'intéresse à la personne dans sa relation avec un établissement...
M. Marissal : ...très bien.
Ça, ça me convient. Je vous amène, je nous amène, à l'article 2 de la LSSSS,
troisième paragraphe.
M. Dubé : ...page 4. Elles ne
sont pas numérotées, là, mais c'est bien ça? Le bas de la page 3 commence,
c'est ça?
M. Marissal : Un, deux,
trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf. Moi, j'arrive à neuf, là.
M. Dubé : Vous arrivez à
neuf.
M. Marissal : Oui. L'article
2 de la LSSSS, paragraphe 3, qui se lit ainsi, là :
«Partager les responsabilités entre les
organismes publics, les organismes communautaires et les autres intervenants du
domaine de la santé et des services sociaux.»
Vous remarquerez à droite qu'il y a une
case vide.
M. Dubé : Sa réponse est
prête pour ça.
M. Marissal : Oui, allons-y.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Essentiellement, c'est que c'est l'ensemble de la loi qui fait
ça. Alors, elle donne des responsabilités à différents intervenants, différents
prestataires, qui incluent notamment des organismes communautaires. Alors, à
notre sens, on ne l'a pas repris parce que c'est un petit peu comme si on
disait : La présente recette de biscuits vise à vous dire comment faire
des biscuits.
M. Dubé : On trouvait que
c'était répétitif avec ce qui était ailleurs.
M. Marissal : O.K.. Dernier
point, puis je suis toujours, en même temps que je vous parle puis je vous pose
des questions, à évaluer si je dépose un amendement ou non, là, mais ça va se
régler entre mes deux oreilles dans les prochaines secondes. Je vous emmène, et
on en a parlé un peu hier, de ça, M. le ministre, vous allez comprendre
pourquoi je vous ramène là, là, article 2 de la LSSSS, septième paragraphe. Ça
se lit ainsi :
«Favoriser, compte tenu des ressources,
l'accessibilité à des services de santé et des services sociaux dans leur
langue pour les personnes des différentes communautés culturelles du Québec.»
Vous vous souviendrez peut-être qu'on a eu
une discussion préalable hier soir là-dessus. Je vais vous laisser vous...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'on cède la parole à maître?
Me Paquin, s'il vous plaît. Je vous cède la parole.
• (12 h 50) •
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Essentiellement, oui, effectivement, là, il y a eu un ajout qui
va devoir être fait. C'est des amendements qui vont venir, et on se trouverait
à être dans les eaux de l'article 351.
M. Marissal : O.K. Ce dont on
a discuté hier, c'est qu'il y avait des pourparlers qui avaient eu lieu,
notamment au Conseil des ministres. Je comprends ça. Mon point est que moi, on
m'a dit que les Premières Nations... parce qu'on me répondait hier soir que les
Premières Nations seraient couvertes par ça, là, nonobstant le dossier délicat
politique, là, avec les Premières Nations, là, nonobstant ça, M. le ministre.
Moi, on me dit que, de un, le terme «communautés culturelles» ne s'applique
plus, n'est plus utilisé, on parle de la «diversité culturelle». Alors, je ne
sais pas comment vous allez le formuler, à venir dans l'amendement, à cet endroit-là,
mais qu'assurément les Premières Nations n'en font pas partie, puisqu'elles
sont considérées comme des nations à part entière. Là, je ne veux pas repartir
un immense débat, là, mais, tu sais, avant de commettre un impair ou de...
M. Dubé : Bien, écoutez, moi,
ce que je suggérerais, M. le Président, là, parce qu'en plus c'est le dernier
point qui reste, je voudrais juste qu'on se prenne bonne note qu'on s'est
engagé à déposer cet amendement-là, mais, comme je vous ai dit, on n'a pas été
capable de l'avoir à temps pour le Conseil des ministres d'hier, c'est ça qui
était l'enjeu. Ça fait que ce que je dirais, c'est de prendre un engagement
qu'à l'article trois 51, qu'on débattra en bonne et due forme votre demande
puis est-ce que ça inclut ou pas les autochtones. Vous avez raison, mais c'est
d'ailleurs pour ça qu'on l'a retiré, parce qu'on n'était pas confortable avec
le terme...
M. Dubé : ...de l'amendement
qui avait été ultimement proposé. Mais je pense que vous avez raison. D'ailleurs,
c'était pour ça, là, qu'on l'a marqué comme ça, là.
M. Marissal : O.K. Je
comprends. Alors, on se met un astérisque en...
M. Dubé : On se met un
astérisque, on a une secrétaire de la commission qui est très efficace, 341.
M. Marissal : Je ne sais pas
si mes collègues auraient autre chose à ajouter, auquel cas, étant donné
l'heure, j'ai quand même un amendement déposé sur un 1.1, puis, comme vous avez
été... vous avez été...
Le Président (M. Provençal)
:Ça va être un sous-amendement, M. le
député.
M. Marissal : ...sous-amendement,
oui, sous-amendement, comme vous avez été - je cherche le mot, là, je vais le
trouver - agile, cool avec moi, je ne voudrais pas vous retarder. Ça fait que
pouvez-vous me donner une minute qu'on vous envoie l'amendement? Puis on peut
le débattre immédiatement, que ce soit fait.
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, suspension s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 52)
(Reprise à 12 h 59)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, je vais inviter le député de
Rosemont à nous présenter son sous-amendement, s'il vous plaît.
M. Marissal : Oui. Merci,
merci, M. le Président. Alors : À l'article 1.1, l'amendement
introduisant l'article 1.1 du projet de loi est modifié par l'insertion,
après le premier alinéa, du texte suivant - c'est court : «Ils visent à
agir sur les facteurs déterminants pour la santé.»
Le Président (M. Provençal)
:Alors, compte tenu de l'heure, je
vais suspendre les travaux, ce qui va permettre à M. le ministre et son équipe
de prendre connaissance de la réponse à donner au sous-amendement. Alors,
suspension. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 04)
Le Président (M. Provençal)
:La Commission de la santé et des
services sociaux reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux
plus efficace. Lors de la suspension de nos travaux, à 13 heures, M. le député
de Rosemont venait de déposer un sous-amendement modifiant l'amendement
introduisant l'article 1.1. Par contre, durant la... on avait convenu qu'à la
pause la partie ministérielle regardait ce sous amendement là et arriverait
avec ses commentaires. Alors, M. le ministre, lorsque vous serez prêt, je vous
cède la parole pour que vous puissiez donner votre réponse au député de
Rosemont.
M. Dubé : Avec plaisir. Un
point de technique, là, après y avoir réfléchi, on est d'accord à revenir avec
le concept des facteurs déterminants, qui étaient, d'ailleurs, dans la LSSS,
mais j'aimerais prendre peut-être une petite pause puis d'expliquer peut-être
au député qui a eu cette bonne suggestion là qu'il y a peut-être une façon un
peu différente de la présenter, mais qui arriverait à son objectif. Alors, je
ne sais pas quelle est la meilleure façon. Est-ce que c'est de prendre une
pause puis...
Le Président (M. Provençal)
:Moi, je vous suggère d'expliquer la
proposition. Si la proposition convient au député de Rosemont, on lui demandera
s'il est en accord pour retirer son sous-amendement, et on reviendra avec un nouveau
libellé pour un nouveau sous-amendement. Mais, dans un premier temps, je vous
invite à l'expliquer.
M. Dubé : Très bien. Le
problème avec les facteurs, quand on dit «les facteurs déterminants pour la
santé», M. le député, c'est qu'il y a des facteurs qui sont difficilement
contrôlables de la part du ministère de la Santé, à savoir l'environnement et
les crises climatiques. On peut penser...
M. Dubé : ...les conditions
économiques, et etc. Alors, c'est plutôt «les déterminants de la santé» qui
causent problème que «des déterminants». Et, dans la version actuelle de la
LSSS, l'expression a été utilisée quand même, «les déterminants», mais la
phrase qui suit, c'est «en agissant sur ce qu'ils peuvent faire». Vous me
suivez? Alors donc, il y a eu un aspect limitatif de «les déterminants».
Nous, de la façon dont le 1.1 est
construit, ce qu'on aimerait vous suggérer, puis je pense que ça rejoint votre
objectif de dire à Santé Québec ou au ministère, je vais vous lire la phrase,
vous allez voir qu'on est très proche de ce que vous demandez, on va dire, par
exemple : «Les services de santé visent à favoriser l'amélioration, le
maintien, le recouvrement de la santé physique, mentale, etc, ainsi que la
prévention de leur détérioration, entre autres en agissant sur des déterminants
de la santé et du bien-être.» Vous me suivez? Alors, on dit qu'on est prêt à
leur demander mais, entre autres, sur des déterminants. Ce qui veut dire que ça
ne met pas là... ça ne met pas Santé Québec dans une situation où il y a des
déterminants qui ne sont aucunement sur leur contrôle.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, ça... je
pense qu'on va pouvoir se rejoindre. Là, vous nous dites qu'il y a des déterminants
qui sont incontrôlables ou incontrôlés, là, je comprends. Vous nous donnez
quelques exemples, là, de ce qui est dans cette catégorie-là, mais qu'est-ce
que vous entrez dans l'autre catégorie, c'est-à-dire ce que vous contrôlez ou
ce qui est contrôlable?
M. Dubé : Là, ça, c'est très
large. Est-ce que... Tu sais, je vous donne... je vais vous donner un exemple.
Vous me l'avez déjà... vous l'aviez déjà demandé, est-ce que la... est-ce
qu'une pandémie, c'est une... c'est un déterminant? Moi, je pense que la
réponse, c'est oui, parce que là on peut avoir des actions précises sur la
vaccination, des choses comme ça. Mais, quand on arrive avec l'environnement
économique d'une famille, tout ce qui ait pu arriver qui sont dans des... je
dirais, qui ne sont pas sous le contrôle de la personne, entre autres, je pense
que c'est ça qu'il faut être capable de faire la différence.
Alors, je pense qu'il y a assez de
facteurs déterminants qu'on peut aider. Puis on peut penser... on peut penser à
la malbouffe, on peut penser à toutes sortes de choses, mais je pense qu'il
faut faire attention de ne pas mettre une responsabilité sur l'équipe de santé,
sur des choses sur lesquelles ils n'ont aucun contrôle et que le... et que
l'usager ou le patient ait un contrôle aussi.
M. Marissal : Les
spécialistes de santé publique vont souvent parler des déterminants comme,
notamment, étant, oui, la condition socioéconomique, oui, mais le fait de vivre
dans un logement insalubre aussi, c'est un... c'est un déterminant détériorant
de la santé, je dirais. Et d'autres, ça, ce serait donc couvert.
M. Dubé : Bien là, si vous...
Je veux juste bien...
M. Marissal : Si on parle de
santé publique en termes, justement, de socioéconomique, c'est un des
déterminants qui serait dans «des déterminants».
M. Dubé : Je veux juste bien
comprendre votre question, parce que...
• (15 h 10) •
M. Marissal : On change «les
facteurs déterminants» pour «des facteurs déterminants».
M. Dubé : C'est ça. Prenons,
par exemple, conditions secteur... je veux dire, secteur économique, puis être
dans un loyer insalubre, je n'aime pas penser à ça, mais il y en a qui ont ces
conditions-là. C'est... Ce que je dirais, peut-être je le dis mal, là, mais ce
n'est pas Santé Québec qui va aller changer l'environnement économique de ces
personnes-là. Parce que là on dit... ce qu'on dit : «en agissant sur des
facteurs déterminants». Vous me suivez? Ce n'est pas Santé Québec qui va
pouvoir avoir les moyens de dire : Tous ceux qui vivent dans un loyer
insalubre... C'est malheureux, mais ce n'est pas à Santé Québec de... de
travailler...
M. Marissal : ...lecture vous
faites de «les facteurs déterminants» qu'il y avait dans la LSSS?
M. Dubé : Bien, c'est parce
que... On peut relire juste pour voir, parce que... Pouvez-vous me le mettre,
Mathieu, l'écran? O.K. Je vais vous le dire, si ça ne vous dérange pas. Ça,
c'est le deuxième paragraphe où on... Je vais vous dire le début qui dit :
«Le régime de santé a pour but le maintien et l'amélioration des capacités...
M. Dubé : ...physique, ça, ça
ressemble à ce qu'on dit, des personnes, et d'accomplir les rôles qu'elles
entendent assumer d'une manière acceptable pour elles-mêmes ou pour les groupes
dont elles font partie. Ils visent plus particulièrement — et là je
vous lis le 2 — agir sur les facteurs déterminants pour la santé et
rendre les personnes, les familles, les communautés à cet égard par des actions
de prévention. En disant : «par des actions», bien, il y en a qui ne
peuvent pas faire. Vous me suivez?
(Consultation)
M. Dubé : Je vous laisse
réfléchir parce qu'ils sont même en train d'en faire un autre. C'est des gens
très créatifs, comme vous pouvez voir.
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
:On va le projeter pour que le député
de Rosemont puisse voir la nuance qu'il y a entre les deux.
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Comme je vous
dis, je pense qu'on peut finir par se rejoindre. Je vais me permettre de faire
un lien avec une question que j'ai posé hier, qui a été répondu en partie par
la députée de Marie-Victorin, là, je prends un exemple, là. En santé publique
et en prévention, vous le savez, c'est souvent les TS, hein, qui vont
intervenir après, quand la personne a été flagué. Dans un cas, par exemple, de
toxicomanie ou d'itinérance, je crois comprendre que le «entre autres», en
agissant sur les déterminants de la santé, on couvrirait ça.
Mme Dorismond : C'est surtout
le fait que ce n'est pas à Santé Québec de venir faire mon travail, dans le
sens où, tu sais, la communauté, ça, on décentralise, là, la vision de... les
facteurs populationnels, d'aller agir sur le terrain, bien, c'est à moi, qui
viens du CLSC, d'agir sur les déterminants, certains déterminants de la santé
qui caractérisent un enjeu territorial. Dans mon comté, c'est ça, mais ça ne
sera pas la même chose pour vous dans Rosemont. C'est ça qui est important à
travailler. Il faut travailler dans chaque enjeu, sur chaque territoire, puis
des fois, ça peut être moi, ça peut être la ville, ça peut être un organisme
communautaire, mais c'est certainement pas Santé Québec.
Le Président (M. Provençal)
:O.K.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y, M. le ministre.
M. Dubé : ...je veux
rajouter, c'est, le lien est avec la prévention, et je pense que c'est pour ça
qu'on dit...
M. Dubé : ...je m'excuse de le
dire, des personnes dans la prévention de leur détérioration. En agissant,
c'est vraiment lié avec la prévention de... ce qu'on peut faire en termes de
prévention. Je pense que c'est ça, le message.
M. Marissal : O.K. Bien, je
peux vivre avec, là. J'aurais préféré le l au d, «les» plutôt que «des», mais
je peux vivre avec l'amendement, le sous-amendement ou, en fait, la proposition
qui est faite là. Donc, je crois que, dans le processus, je devrais donc
retirer mon sous-amendement.
Le Président (M. Provençal)
:...alors, est-ce que, M. le député de
Rosemont, vous retirez votre sous-amendement?
M. Marissal : Je le retire.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement pour retirer le
sous-amendement? Merci beaucoup. Maintenant, on revient au sous-amendement qui
est proposé par M. le ministre, avec...
M. Dubé : Moi, je n'ai aucun
problème à ce que ça soit le député qui...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, on pourra mentionner votre nom
au niveau du sous-amendement, sans problème, qui va nous donner dans... comme
modification au niveau du nouvel article 1.1, premier paragraphe, ou
premier alinéa, monsieur... paragraphe...
Une voix : Alinéa.
Le Président (M. Provençal)
:...bon, premier alinéa. Merci. C'est
vraiment l'inverse de ce qu'on...
M. Fortin :Je suis un juriste ou je suis une personne normale.
Le Président (M. Provençal)
:C'est ça. Ce qui va nous donner le
libellé final dans le premier... premier alinéa.
Mme Setlakwe : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, Mme la députée, allez-y.
Mme Setlakwe : ...là, je
pense que c'est probablement une bonne chose. Mais vous réconciliez ce
libellé-là, à 1.1, avec votre... je pense que c'est un amendement à venir ou...
Oui, 24, alinéa 7. Juste pour être sûre, là, parce que, là, il va y
avoir...
M. Dubé : C'est quoi, votre
question?
Mme Setlakwe : Pardon? Bien,
le libellé sur les... des déterminants et... à 1.1, dont on vient de discuter,
et le libellé à l'article 24, alinéa 7, sur... «afin d'agir sur les
déterminants de la santé». Je comprends que c'est dans un autre contexte, mais
vous... les deux.... les deux textes, vous êtes à l'aise que ça se réconcilie
parfaitement bien?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Maître?
Mme Setlakwe : ...Santé
Québec à le faire. On veut aller... Puis je comprends la mécanique de 24.
«Santé Québec assure de mettre en place des mécanismes permettant la
consultation et la mobilisation des intervenants des différents secteurs
d'activité de la vie collective dont l'action peut avoir un impact sur la santé
et le bien-être, etc., et ce, afin d'agir sur les déterminants.» Il me semblait
que c'était comme déjà bien inséré dans le projet de loi n° 15. L'idée de
le ramener au départ, je veux juste qu'on soit sûrs que... Vous êtes à l'aise
que les deux textes ont leur place? Tu sais, des fois, quand on dit de deux
façons différentes un peu la même chose...
• (15 h 20) •
M. Dubé : En fait, la
question, c'est : Est-ce qu'il a besoin d'être aux deux endroits?
Le Président (M. Provençal)
:Maître?
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Effectivement, on peut... Bien, en fait, on se pose nous-mêmes la
question en ce moment, et le paragraphe 7 qui est... qui serait introduit
par amendement à l'article 24 a plusieurs mots pour venir parler d'un
mécanisme de consultation. Donc, on a déjà des éléments qui qualifient un peu
les déterminants pour ne pas que ce soit n'importe quel déterminant, parce
qu'il y en a pour lesquels on n'a pas... sur lesquels on n'a pas d'influence.
Et aussi c'est qu'ici on fait de la consultation avec des intervenants de la
vie collective dont l'action peut avoir un impact, donc je vise plus large que
le seul système de santé. Donc, potentiellement, les déterminants dont il est
question ici peuvent être plus vastes que ceux dont il est question à l'article
à l'étude en ce moment, ce qui pourrait nous satisfaire de laisser un «les»
ici.
Par ailleurs, humblement, je pense qu'on
pourrait mettre un «des», les deux textes seraient cohérents, ça ne viserait
pas les mêmes déterminants, mais probablement que ça ne viserait pas tous les
déterminants parce qu'il y en a que, même si on prend toute la vie collective,
avec la science qu'on a actuellement, on n'a pas forcément beaucoup de contrôle
dessus, dont toute la question de la génétique.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée.
Mme Setlakwe : Ça me va. Si
vous... Votre explication, moi, me convient. Je voulais juste être sûre que
vous... puisse réconcilier les deux...
M. Dubé : ...vous, vous avez
une formation comme avocate, hein? vous êtes confortable quand...
Mme Setlakwe : Oui, je
toujours membre de... membre du Barreau.
M. Dubé : Ça paraît, ça
paraît, vous êtes confortable avec ces discussions-là, c'est apprécié.
Le Président (M. Provençal)
:ça devient intéressant de voir un
autre regard.
M. Dubé : ...un autre regard,
c'est apprécié. O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Maintenant, si on revient au
sous-amendement déposé par... le nouveau sous-amendement déposé par le député
de Rosemont, est-ce que vous avez des interventions?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:ça vous va? Alors...
M. Dubé : ...On va peut-être
corriger 24 au besoin puis les mettre cohérents.
M. Marissal : ...
M. Dubé : Non, non, c'est ça.
Non, mais je veux dire, quand on passera sur 24, on...
M. Marissal : ...
M. Dubé : O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la...
Mme Setlakwe : ...mais 24, ça
fonctionne comme ça. Ici, c'est vraiment un texte qu'on ajoute pour plus de
certitude, en disant, en commençant, entre autres, «en agissant». On aurait pu
ne pas le mettre, et le concept n'était pas exclu par ailleurs, selon moi.
Mais, moi, je suis à l'aise de le garder.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix du sous-amendement déposé par le député de Rosemont. Est-ce que
le sous-amendement est adopté?
Des voix : adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Alors, le sous-amendement
étant adopté, nous revenons à l'article 1.1, tel qu'il est amendé. Est-ce
qu'il y a des interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de... Du nouvel article qui introduit 1.1, tel
que... tel qu'amendé, excusez-moi. Est-ce que... Je vais procéder à la mise aux
voix. Est-ce que le nouvel article 1.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci beaucoup. Alors, le
nouvel article qui introduit l'article 1.1 au projet de loi numéro 15
est adopté, ce qui nous amène, M. le ministre, à l'article deux.
M. Dubé : Merci beaucoup, M.
le Président. Alors, l'article deux se lit comme suit : Les services de
santé et les services sociaux sont fournis par les établissements. Les
établissements peuvent être soit publics, soit privés. La personne qui reçoit
ces services d'un établissement est un usager.
Le Commentaire : cet article prévoit
que les services de santé et des services sociaux sont offerts par les
établissements, lesquels peuvent être soit publics, soit privés. De plus, il
énonce qu'une personne qui reçoit de tels services est appelée un usager.
Peut-être que je peux nous rappeler, ou
rafraîchir la mémoire, du document qui a été préparé et qui compare l'article
de... du Projet de loi 15 versus la LSSSS, je vous ramènerais à vos
tableaux comparatifs, que vous avez sûrement pas loin de vous, que l'article
deux que je viens de lire vient rechercher les articles 79 et 97 de la
LSSSS. Vous voyez ça dans votre tableau comparatif.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Oui. Merci. Merci, M. le Président. Bon. Quelques questions
sur l'article deux. De un, pourquoi enlever «là où sont offerts les services de
santé et de services sociaux»?
M. Dubé : Je vous dirais que
c'est parce que c'est un déplacement, c'est dans la logique qu'on a discutée ce
matin, le «pourquoi», le «qui». Et le déplacement va se faire à quel article,
dans les... Où?
Une voix : ...
M. Dubé : Merci. Vous avez
compris?
M. Fortin :40?
M. Dubé : l'article 40.
Alors, c'est uniquement... on... En fait, on ne change pas le fond, mais le...
les endroits, là, de 1 à 5...
Des voix : ...
M. Fortin :à 40, on parle des CLSC, des services hospitaliers, des
services d'hébergement de longue durée, des services de protection de la
jeunesse et des services de réadaptation. Donc, vous nommez les mêmes cinq...
M. Fortin :...et vous dites... et vous ajoutez au 40 une activité
nécessaire à l'une de ces prestations exercées à l'extérieur est considérée
être exercée en ce lieu. Ça, ça pourrait être protection, mettons, protection
de la jeunesse, là, ça n'a pas besoin d'être dans le centre de protection de la
jeunesse lui-même, là, ça, ça peut être un peu... ça peut être à... au
domicile, ça peut être ailleurs.
M. Dubé : ...
M. Fortin :Soins à domicile pour centres d'hébergement soins de longue
durée peut-être, ou pour service hospitalier, dépendamment, là, oui. O.K. Parce
que ce que vous disiez essentiellement, là... Là, c'était des... les services de
santé sont fournis dans les établissements, là vous dites les services de santé
sont fournis par les établissements, vous enlevez la notion à l'article 2
de l'endroit, si je comprends bien. Ce que ça... Pardon?
(Consultation)
M. Dubé : Mais on disait
«ou»... parce qu'on disait dans les centres suivants
M. Fortin :Oui, oui, c'est ça. Là, vous...
M. Dubé : Mais c'est ça qu'on
enlève parce qu'on met le «ou» plus tard.
M. Fortin :O.K. Vous dites par les établissements puis là vous me
dites les établissements peuvent être soit publics, soit privés. Pourquoi
introduire cette notion-là?
M. Dubé : Parce que ça, c'est
97.
M. Fortin :O.K. C'est la même chose qui était au 97.
M. Dubé : De la LSSSS... Et
voilà.
M. Fortin :O.K., parfait. Puis là vous introduisez la notion de
l'usager que le député de Rosemont a déjà débattu un peu plus tôt, là.
M. Dubé : ...
M. Fortin :O.K. Puis là je ne le sais pas si c'est le bon moment pour
introduire ça, c'est peut-être plus tard, si ça l'est, vous me direz, mais la
Vérificatrice générale du Québec a fait des commentaires sur l'article 2
en disant qu'elle ne sentait pas, en fait, je vais la citer, là : «J'ai de
très grandes préoccupations quant à mon possible accès aux installations des
établissements privés, à leurs états financiers ou à tout document que je
jugerais nécessaire de vérifier.» Elle trouve, essentiellement, là, qu'il y a
une limitation du contrôle puis de la surveillance parlementaire, mais de son
contrôle et de sa surveillance à l'article 2. Est-ce que votre lecture
diffère de la sienne? Parce que nous, on va toujours défendre les droits de la
Vérificatrice générale, là, de se pencher sur ces choses-là, que ce soit un
établissement public, un établissement privé, surtout à partir du moment où le
gouvernement fait affaire avec l'établissement privé pour offrir des soins de
santé couverts par la RAMQ à la population. Alors, qu'est-ce qui nous garantit,
dans votre projet de loi, que la Vérificatrice générale du Québec a, comme elle
devrait l'avoir, le droit d'enquêter sur ces établissements privés là?
M. Dubé : ...est excellent.
Puis je ne sais pas si vous vous souvenez, moi, j'avais dit que j'étais
d'accord avec sa demande quand elle a fait la présentation. Et je vous dirais
qu'où on va traiter ça, puis l'amendement, mais on n'est pas encore rendu là,
puis je ne me souviens pas c'est quoi les numéros, mais il va falloir faire un
amendement à la Loi du vg.
M. Fortin :O.K., mais vous allez l'introduire dans le projet de loi
ici.
M. Dubé : Dans le projet ici,
oui, ici, comme un article, là, qui vient avoir un impact, là, quand on fait la
suite, là, de notre section, je ne me souviens pas c'est quoi, là, section XI?
Une voix : La partie XI.
M. Dubé : La partie XI. Je
dis la section, la partie XI.
M. Fortin :La partie XI. O.K. Puis c'est laquelle, la partie XI,
pouvez-vous me rappeler?
• (15 h 30) •
M. Dubé : C'est des
dispositions modificatives. Alors, qu'est-ce qu'on change dans une autre loi?
Puis là il y a une liste de lois, puis tu vas avoir la...
Une voix : ...
M. Dubé : C'est ça, la
section 720 quelques à 1 000, mais là il va falloir vous fournir un
article qui vient modifier la Loi du vérificateur pour, comment je dirais,
clarifier cet imbroglio-là qu'elle a le droit d'y aller, mais qui peut être
contesté en ce moment par différents organismes privés, puis là il va falloir le
clarifier dans sa loi.
M. Fortin :O.K. Alors, pouvez-vous juste nous... Puis je comprends,
là, là il n'est pas déposé cet amendement-là, ça va faire partie de la liasse
qu'on aura au mois d'août, probablement, c'est ça?
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :O.K. Mais sur le fond, là, je veux juste qu'on s'entende
sur le... peut-être pas sur des mots que vous allez utiliser, mais sur ce que
vous voulez faire avec cette réponse à la demande de la Vérificatrice générale,
c'est de lui donner des pouvoirs d'enquête sur les établissements tant publics
que privés, à sa discrétion, sur sa décision, elle n'a pas besoin de personnes
qui lui donnent un... une directive ou quoi que ce soit, là, elle a les pleins
pouvoirs pour aller exercer les mêmes pouvoirs qu'elle aurait dans les
établissements publics, dans les...
15 h 30 (version non révisée)
M. Fortin :...établissements privés?
M. Dubé : Oui, alors, ce qu'on
est en train de faire, là, ce que mon collègue me confirme, c'est qu'on est
déjà en discussion avec elle. Mais on n'ira pas lui imposer un article de loi
qui ne fait pas son affaire, là. Ça fait que je vous dis, devant tout le monde,
qu'on est d'accord avec sa demande de s'assurer qu'elle peut avoir accès. Mais
là, et avec le ministère de la Justice et avec le bureau du VG, il faut trouver
l'amendement qui est approprié, qu'on clarifiera dans les modifications à cette
section-là.
M. Fortin :O.K. Est-ce que... Puis c'est correct, là, si vous me dites :
Je vais en discuter avec la VG ou je vais en discuter avec le ministère de la Justice,
parce qu'on va l'étudier plus tard, dans le projet de loi, au moment où vous
allez le déposer. Mais là on prend bonne note de votre engagement à faire ça.
M. Dubé : Tout à fait.
M. Fortin :Est-ce que l'objectif... Est-ce que votre interprétation de
sa demande, là, c'est qu'elle ait accès aux établissements privés qui sont...
où il y a des services remboursés par la RAMQ ou est-ce qu'elle devrait avoir
accès aux établissements privés, point?
M. Dubé : Je ne suis pas sûr
que je comprends la différence, là. Allez-y.
M. Fortin :Il y a des soins de santé qui sont offerts par des
cliniques privées, qui offrent des soins qui ne sont pas remboursés par la
RAMQ, une clinique de chirurgie esthétique, par exemple, ou d'autres. Alors,
est-ce que, selon vous, la VG devrait avoir... Puis peut-être que... Aujourd'hui,
là, ils n'ont pas de soins remboursés par la RAMQ, mais peut-être qu'un jour
vous allez faire une entente avec ces cliniques privées là et dire, bon :
Bien, je vais utiliser ces cliniques-là. Alors, est-ce que votre objectif, c'est
que l'ensemble des endroits où il y a des soins de santé privés soient
couverts?
M. Dubé : Est-ce que vous
vous rappelez qu'il y avait des... Parce que... Je vais vous dire pourquoi j'hésite
un peu à vous donner une réponse.
M. Fortin :Bien non, c'est correct, j'apprécie votre hésitation. Ça
nous permet d'avoir une conversation sur la chose. Mais je veux juste
comprendre où vous allez. C'est juste ça.
M. Dubé : Bien, c'est parce
qu'elle a des règles... «elle» étant la VG, là, je m'excuse... a des règles où
c'est évident, lorsque... je pense que c'est plus de 50 % des revenus de l'organisme.
Elle a le droit, puis... et c'est là qu'il y a des gens qui disent que ce n'est
pas applicable, dans sa loi, qu'elle puisse avoir accès aux livres. C'est pour
ça que... quels sont les règlements ou quelles sont, je veux dire, les
applications qui pourraient être faites... C'est pour ça que j'aimerais mieux
qu'on en discute à ce moment-là. Mais le principe, pour moi... Je vous l'ai
dit, même, j'ai des enjeux semblables avec, même, des organismes à but non
lucratif, je pense, entre autres, dans le préhospitalier, puis, etc. Ça fait
que je pense qu'il va falloir avoir quelque chose qui est beaucoup plus
costaud, qui... qu'on s'assure, avec elle, que ça lui donne le droit d'aller à
ces différents organismes là.
M. Fortin :Oui, ça, c'est une... Là, vous ouvrez la question du
préhospitalier, puis ce n'est pas notre point qu'on tient à faire sur cette...
M. Dubé : Non, mais c'est l'accès
au VG.
M. Fortin :Oui, l'accès, là, du VG. Effectivement, là, nous, on est d'avis
que la VG devrait avoir un maximum d'accès en tout temps, mais, en tout cas, je
ne peux pas le lancer dans... Parce qu'on a 1 179 articles devant nous
maintenant, là. Je ne veux pas me lancer dans le débat sur l'accès aux données
du préhospitalier. Mais vous en avez quand même... Dans certains secteurs,
peut-être pas partout, dans certaines coopératives, dans certaines entreprises,
dans certains OBNL, vous en avez quand même beaucoup, d'accès. Est-ce que vous
avez tout ce que vous avez besoin? Peut-être pas, mais je ne pense pas que c'est
un débat qui vaut la peine d'être lancé, tout de suite, à l'article 2.
M. Dubé : Non, mais c'est
pour ça que je vous dirais... Il y a des règles déjà existantes, quand j'ai
parlé du 50 %. C'est pour ça que je vais être un peu plus évasif sur ce
que ça va avoir l'air. Mais donnez-nous le temps, à nos équipes, de voir avec
eux, avec le ministère de la Justice. Mais le principe de lui donner accès aux
entreprises privées, c'est le principe qu'on veut respecter, parce qu'elle l'a
demandé.
M. Fortin :O.K. Ça me va pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, Mme la députée.
Mme Setlakwe : ...le deuxième
alinéa, les établissements, pourquoi vous ne le définissez pas? En fait, au
premier alinéa, dès qu'on a... dès que le terme «établissement» apparaît. Ce n'est
pas un terme défini? 38, j'ai «établissement territorial»...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Le projet de loi n° 15, tout comme la LSSSS actuellement, ne
fait pas de définition formelle de ce qu'est un établissement. On va le
comprendre un peu à...
M. Paquin (Mathieu) : ...avec
le contexte, quand on va arriver, plus tard, dans les dispositions relatives à
l'institution des établissements de Santé Québec, on va comprendre qu'il y a
des établissements qui sont des unités administratives.
Quand on va regarder davantage du côté du
privé, comme c'est le cas actuellement, là, on va voir qu'essentiellement les
établissements, ça va être principalement des personnes morales qui vont être
titulaires d'une autorisation. Donc, l'établissement peut être plusieurs
choses. La loi parle d'établissement, et le contexte va comprendre qui on
assujettit en tant qu'établissement.
Mme Setlakwe : Donc là, pour
l'instant, c'est comme un terme générique puis, plus tard, quand on prévoit les
obligations ou les actions qu'on... là, on est plus précis.
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
Mme Setlakwe : Savoir si on
parle d'une personne morale, d'une unité administrative. Mais, dans le fond,
entre vous et moi, c'est un hôpital, là.
M. Paquin (Mathieu) : Non.
Mme Setlakwe : Non? Bien, pas
forcément qu'un hôpital, mais c'est un centre hospitalier.
M. Paquin (Mathieu) : Non
plus.
Mme Setlakwe : Non? Non plus?
M. Paquin (Mathieu) : En
fait...
Mme Setlakwe : Mais là, si
centre hospitalier n'est pas inclus dans établissement... O.K..
M. Paquin (Mathieu) : En
fait, c'est que c'est plus vaste. Et c'est quelque chose qui existe déjà
actuellement, depuis la loi modifiant l'organisation du réseau de la santé et
des services sociaux, notamment par l'abolition des agences. Lorsqu'on parle
d'établissements publics, ce sont des établissements multivocationnels. Donc,
dans certaines régions sociosanitaires, il n'y a qu'un seul établissement, une seule
personne morale, et elle fait l'ensemble de ce que nous, on... on appelle ça
les missions, là, ce qui est énuméré à 79 dans la LSSSS actuellement. Parce
qu'on dit : Dans un sens, comme si c'est un lieu physique, mais ça fait
déjà depuis longtemps qu'on considère qu'en fait ce sont des missions, qui
peuvent être dans un ou plusieurs lieux physiques qu'on appelle des
installations.
Et, actuellement, quand on parle, par
exemple, d'un CISSS, c'est un seul établissement qui va exploiter les cinq
missions ou, enfin, tous n'exercent pas les cinq missions, mais
potentiellement, elles pourraient faire les cinq missions, donc avoir un CLSC,
un centre hospitalier, un CPEJ, un centre d'hébergement de soins de longue
durée et un centre de réadaptation. Et cet établissement-là va exercer ces cinq
missions-là dans différentes installations.
Mme Setlakwe : Merci. Ça
répond très bien. Donc, je pense que moi, je suis à l'aise à ce que 2, dans le
fond, c'est un article introductif très simple, très général, mais qui, vous
avez bien expliqué, vise à définir qui va faire quoi. Qui. On est sur le qui.
Donc, moi ça va, merci.
Ah! mais «usager», est-ce que vous
considérez... Je m'excuse. Dans le troisième, c'est un genre de définition, par
contre, dans le troisième alinéa?
M. Paquin (Mathieu) : Oui, je
pense qu'on peut considérer, M. le Président, qu'il s'agit bel et bien d'une
définition de l'usager, ce qu'on a au troisième alinéa.
Mme Setlakwe : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont.
M. Dubé : C'est
contre-intuitif d'appeler ça un établissement, je veux juste le mentionner,
parce qu'on pense souvent à installation plus qu'à établissement, mais voilà.
Comme on dit...
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont--quand vous
mettez vos lunettes, c'est sûr que vous avez une question.
• (15 h 40) •
M. Marissal : Ah! je suis
démasqué. C'est probablement parce qu'on passe trop de temps ensemble, parce
que... Si vous êtes capable de me lire comme ça sans même que je parle, ça
m'inquiète un peu. Bien non, ce n'est pas vrai, on a du fun ensemble.
Bien oui, c'est vrai que c'est
contre-intuitif parce que moi, ça m'avait pris un temps à comprendre ça, là.
Dans le CIUSSS de l'Est-de-Montréal, il y a un établissement, 34 installations,
certaines qui ne sont pas nécessairement physiques, d'ailleurs, parfois, même.
C'est du jargon un peu complexe à comprendre, mais ce ne sera pas la première
fois. Là, j'ai compris que, pour l'aspect Vérificatrice générale, on y
reviendra plus tard?
M. Dubé : Mais que
l'intention est là. Il faut trouver la bonne façon de la faire dans sa loi,
c'est ce qu'on dit qui est la meilleure approche.
M. Marissal : O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va se situer dans quelle zone?
M. Dubé : 700 et plus.
Le Président (M. Provençal)
:700 et plus.
M. Dubé : Qu'on appelle les
modifications...
Une voix : Après 723.
Le Président (M. Provençal)
:Après 723. Parfait. Je vais me mettre
une note pour être sûr.
M. Dubé : Peut-être mardi ou
mercredi prochain, là.
M. Marissal : Vers la fin de
2025... Non, c'est qu'on en a parlé, de la vérificatrice.
Une voix : ...
M. Marissal : On en a discuté
de ça, là, on est même discuté au salon bleu, de cet aspect-là. Moi, ça
m'intéresse particulièrement, mais, dans l'immédiat, on est toujours sur 2 en
général, c'est ça? Donc, on peut aller sur 2 en général. Bien, sans grande
surprise, M. le ministre, on va avoir une discussion ici sur le...
M. Marissal : ...le deuxième
alinéa, hein : «Les établissements peuvent être soit publics, soit privés.
Moi, ce que j'en comprends, puis ce que beaucoup de groupes qui sont venus
comprennent, là, c'est qu'essentiellement ça les met sur le même pied et
indistinctement l'un ou l'autre, l'un n'est l'autre interchangeable. Il n'y a
plus de distinction, sachant que ça, c'est l'outil, finalement, c'est le bras
armé de l'agent de Santé Québec... je devrais dire, de Santé Québec, sachant,
par exemple, que vous nous avez dit, avec votre sous-ministre, Mme Savoie, aux
crédits que les établissements pourront passer des contrats, peut-être même se
regrouper ensemble pour passer des contrats, peut-être profiter d'un levier
d'achat de groupe, puis là je ne parle pas d'acheter des gants, là, et des
masques, là, je parle d'acheter, par exemple, du bloc opératoire pour faire de
la hanche, de la cataracte et que sais-je encore. Moi, j'y vois clairement un
nivellement et une mise sur le même pied des établissements publics et privés.
Et, pour la petite histoire, jusqu'à 1991, la LSSSS faisait la distinction,
faisait la distinction très clairement, un établissement, pour la LSSSS,
c'était un établissement public, vous savez ça. Ensuite, il y eu des
amendements, et toutes sortes d'amendements. Essentiellement, là, ce qu'on
retrouve dans la LSSSS quand on parle... puis on me corrigera si je me trompe,
là, quand on parle, à l'article 79 que vous nous avez... auquel vous
nous avez référés tout à l'heure : «Les services de santé et les services
sociaux sont fournis par les établissements dans les centres suivants :
«1° un centre local de services
communautaires;
«2° un centre hospitalier;
«3° un centre de protection de l'enfance
et de la jeunesse;
«4° un centre d'hébergement et de soins de
longue durée;
««5° un centre de réadaptation.»
Ce que nous comprenons de cela, c'est que
c'est le numéro 4°, là, «un centre d'hébergement et de soins de longue durée»,
qui sont essentiellement l'ajout privé dans la LSSSS, parce qu'évidemment il
s'est développé une offre. Mais, au-delà de nos divergences idéologiques sur la
chose, là, je veux bien faire la nuance, là, parce que vous savez où je loge,
je sais où vous logez, ça, ça a le mérite d'être clair, vous avez dit :
Notamment, il n'y a rien qui change entre la LSSSS puis le p.l. n° 15. Il
va falloir que vous m'expliquiez ça parce que moi, j'y vois un changement. Je
le vois, le changement. Certains groupes qui sont venus, là, comme le MQRP,
voient effectivement la même chose, c'est-à-dire le glissement... voient le
glissement, le «glissement» est un terme éditorial ici, l'ouverture et la mise
sur le même niveau, ce qui fait que les deux offres deviennent indistinctement
la même chose pour l'opérateur qui est Santé Québec.
M. Dubé : Est-ce que vous
voulez que je...
M. Marissal : Bien sûr, je
suis suspendu à vos lèvres.
M. Dubé : Ce que je vous
dirais, puis je ne veux pas jouer sur les mots, mais, indépendamment de ce
qu'on a entendu en commission, je pense qu'il faut quand même voir qu'il n'y a
aucun changement. Puis vous l'avez dit vous-même, entre la LSSSS de 91 et celle
qu'on change, qu'on met aujourd'hui, parce que ce n'est pas pour rien, quand
vous regardez l'article 79 et 90, c'est exactement ce qu'on met dans le
p.l. n° 15. Si on retourne à notre tableau, là, puis je m'excuse d'être...
je ne veux pas être trop didactique, là, mais il n'y a aucun changement. C'est
certain qu'il y a eu beaucoup plus d'accès au privé durant la pandémie, puis
ça, je pense qu'il faut... On ne le cachera pas, on a fait plus de 160 000
chirurgies, puis Dieu sait que les Québécois étaient contents de pouvoir mettre
leur carte d'assurance maladie. Mais, si vous me demandez s'il y a ici une
volonté ou un message de changer quelque chose, la réponse, c'est non, on ne
fait que reprendre la LSSSS. Alors, c'est pour ça que je pense qu'on le voit
très bien. Puis j'ai... à tort ou à raison, puis c'est pour ça, tout à l'heure,
que j'ai... puis ça va être mon dernier point parce que... Je pense que je
respecte... je vous respecte assez de dire qu'on a une différence de
philosophie là-dessus, ça, on s'entend, mais dites-moi pas que la loi change ce
qui est déjà dans la loi parce que c'est la même chose.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député.
M. Marissal : Mais est-ce que
vous reconnaissez que ce qui était dans la loi...
M. Marissal : ...c'est tel que
tel, là, mais que l'orientation prise par Santé Québec, notamment par
l'ouverture d'appels d'offres vers le privé, ce qu'on a commencé avec la
pandémie, puis ce qu'on va accélérer, l'ouverture de mini hôpitaux privés, ça,
c'est votre terme, là, de mini hôpitaux privés, on n'est plus dans la même
sphère, là, on n'est plus dans la même sphère qu'un CHSLD privé, ce qui était
essentiellement l'offre, là.
M. Dubé : Bien, il y a deux
choses. Prenons les hôpitaux privés, là, qu'on est en train de regarder. Puis,
vous savez, j'ai bien dit l'autre fois, quand on est allés visiter ensemble le
Jeffery Hale à Québec, pour... qui est un peu notre modèle d'une urgence qu'on
voudrait faire dans l'est de Montréal. On a dit : Regardons le modèle,
mais on n'a pas encore dit qu'est-ce qui serait privé puis qui serait public.
L'hôpital privé, à ce que je sache, on en a déjà un qui se qualifie comme un...
le Shriners, c'est un exemple d'un hôpital privé. Donc, c'est déjà là.
La deuxième notion, d'être en appel
d'offres sur les cliniques privées, je pense qu'il n'y a personne qui conteste
le fait que, oui, on a commencé en temps de pandémie, qu'on a fait plus de
160 000 chirurgies en quelques années et qu'on est encore en retard de
60 000 chirurgies. Moi, je pense qu'on est encore dans un impact
pandémique dans le retard de nos chirurgies. Moi, j'ai toujours dit que le
privé était complémentaire au public, mais ce qu'on essaye de faire en ce
moment, ici, c'est de réparer le public. Alors... puis peut-être qu'on peut
continuer cette discussion philosophique là, si vous voulez l'avoir, moi, je
respecte votre opinion. Mais ici, ce qu'on dit, c'est : Est-ce qu'on prend
un copier-coller de la LSSS? La réponse, c'est oui.
M. Marissal : Mais c'est un
choix de votre part de l'avoir mis dès l'article deux. Ce n'est pas fortuit,
ça?
M. Dubé : Oui, mais...
M. Marissal : L'exercice
qu'on a fait, là, ce matin, là, de transposer ce qu'il y a dans la LSSS, qui se
retrouve ou pas disséminé dans les 1200 articles, il y a une logique
là-dedans, il y a un choix aussi, mais là...
• (15 h 50) •
M. Dubé : C'est très vrai.
Puis c'est d'ailleurs pour ça que j'ai dit : L'article un, c'est l'objet,
puis l'article deux, c'est quoi, c'est qu'est-ce qu'on fait. Alors, je ne peux
pas... Il y en a, des... vous l'avez dit, on a, en ce moment, je ne sais pas,
moi, encore une quarantaine de CHSLD qui sont privés, qu'on est en train de
conventionner, mais c'est notre réalité d'aujourd'hui. Je vous le rappelle, là,
puis je ne veux pas prendre trop de temps, mais les pharmacies sont privées.
C'est un bel exemple, là, de... Plus de 1200 pharmacies qui font partie du
réseau, qui sont privées. Alors, je pense que ce... mais si on regarde
l'article deux, je le répète, là, c'est une copie collée de ce qu'on a
présentement.
Le Président (M. Provençal)
:Des interventions? M. le député de
Rosemont.
M. Marissal : J'aurai... Le
ministre a raison de dire qu'on pourrait en parler, là, jusqu'à l'ajournement
de vendredi prochain, mais on s'entend pour ne pas s'entendre comme disent nos
amis anglo-saxons, là, mais j'aurais un amendement. Là, je ne veux pas prendre
le micro, si mes collègues ont des choses, à y aller...
Le Président (M. Provençal)
:Voulez-vous le déposer immédiatement,
votre amendement, M. le député?
M. Marissal : Est-ce qu'on a
besoin d'un arrêt ou non?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Juste en
attendant l'amendement de mon collègue de Rosemont, avec lequel, je suppose,
mes propos auront une certaine affinité, j'aimerais juste approfondir un petit
peu la discussion qu'on vient d'entendre sur la question le privé versus le
public. Dans le contexte actuel, moi, je vous soumets, M. le Président, que le
simple fait, c'est... il n'y a rien de simple là-dedans, on s'entend, que l'on
décide de mettre en place une agence, qui s'appelle Santé Québec, je pense que
ça vaut la peine de réviser la LSSS, et non pas de faire du copier-coller parce
qu'on va se distancier des opérations et que c'est la raison précise pour
laquelle on devrait dire ce que le ministre vient de dire, et avec... et enfin
j'accueillais avec beaucoup d'intérêt son propos sur l'idée que le...
M. Arseneau : ...privé était
complémentaire au public. Si l'intention du législateur... des législateurs que
nous sommes, c'est de privilégier le secteur public, je pense que c'est
l'occasion de le dire. Je pense que c'est l'occasion de le dire de façon plus
forte encore qu'auparavant dans la L4S en 91. Parce qu'aujourd'hui on va avoir
une unité séparée du ministère et donc avec une certaine distance du ministre
et des législateurs et de l'Assemblée nationale et qu'ils ne perdent pas de vue
la vision que vous venez de prononcer, M. le ministre, à savoir que le service
privé, c'est complémentaire. On pourrait même dire que c'est un pis aller ou
c'est dans le dernier recours, mais minimalement complémentaire. Moi je trouve
que c'est une... le type d'amendement qui nous permettrait de dire que
véritablement nous privilégions un système public. Pourquoi? Bien, parce qu'on
a 350 000 personnes qui y travaillent puis ils ont besoin de se faire
dire ça d'une part pour qu'ils y restent, puis qu'on consacre toutes les
ressources qui sont nécessaires à des conditions de travail... et des
ressources dont ils ont besoin, donc des conditions de travail adéquates. Et
donc de renouveler notre profession de foi, notre confiance envers le secteur
public, l'occasion pour moi est intéressante.
Alors, c'est ce que je vous soumets. C'est
que, dans ce cas-là, l'idée, ce n'est pas de protéger ce qu'il y avait dans la
L4S, c'est véritablement, puisqu'on passe dans une nouvelle façon de faire et
de mener les opérations, de lancer un message clair que c'est d'abord le public
et non pas sur une base équitable. Et c'est ce qu'on a entendu aussi en
consultation, je pense, à plusieurs reprises parce qu'il faut voir l'ensemble
de l'œuvre. Si on crée une agence, une agence dirigée par des gens dont on a
dit qu'ils viendraient vraisemblablement du privé et qu'ils auront des comptes
à rendre, mais pas aussi souvent et aussi rapidement et aussi intensément que
le ministre, c'est peut-être bon de leur dire à ce moment-ci que le privé, ce
n'est pas ça la voie qu'on veut prendre. D'autant plus que ça nous coûte plus
cher aussi, on le sait, là, la marge de profit du privé va toujours coûter plus
cher qu'une marge de profit nulle pour le public.
Alors moi, je vous soumets... Je ne sais
pas si ça sera le sens de l'amendement de notre collègue de Rosemont, mais...
parce qu'on avait des amendements similaires pour lancer un message clair, je
le répète, que cette nouvelle mouture de la loi pour rendre un service de santé
plus efficace, ça passe par une plus grande efficacité du public et, selon
certaines conditions, avoir recours au privé.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Avez-vous d'autres
commentaires, M. le député des Îles-de-la-Madeleine?
M. Arseneau : Non, c'est beau,
j'ai complété.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va aller. Est-ce que l'amendement
de... que vous voulez proposer, M. le député de Rosemont, est prêt?
M. Marissal : Non. Nous ne
sommes pas tout à fait prêts. Je vous demanderais une...
Le Président (M. Provençal)
:Une suspension?
M. Marissal : ...courte
suspension s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:On va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 54)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 2)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, nous allons reprendre nos
travaux. Alors, je vais inviter le député de Rosemont à prendre place.
Alors, M. le député de Rosemont, tout est
à l'écran. Je vais vous inviter à en faire la lecture, émettre vos
commentaires, et, après ça, on reprend la discussion.
M. Marissal : C'est bon, M.
le Président?
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Marissal : Nous y sommes.
D'accord. Bien, il est très court, hein, ça fait quoi, huit mots, si je compte
bien. C'est assez court, là, et ça se lit ainsi : modifier l'article deux
par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, du texte suivant :
«Santé Québec priorise des établissements
publics.»
Ça va de soi, là, sur ce que j'ai déjà dit.
Puis je parlais d'idéologie tout à l'heure, elle est tout de même malléable, la
mienne, puisque j'ouvre quand même... ou je permettrais ainsi l'ouverture quand
même à certains recours au privé, ce qui peut paraître un peu contre nature,
là, mais non pas tant, parce que, tu sais, ce que les gens ne savent pas
souvent, là, ce qui n'est pas dit souvent, c'est que les GMF, c'est privé, là,
puis certains sont publics, là, mais la plupart des gens pensent que c'est une
créature directe du ministère de la Santé. Oui, en un sens, mais c'est privé
pour la plupart. Je sais que nous avons pris aussi des retards incommensurables
et puis que des gens souffrent en attente puis on ne va pas détricoter ce qui a
été fait là.
Alors, je m'en tiendrais à ça, puis il y a
une raison corollaire à ça. Il y a une raison corollaire à ça, c'est que notre
principal problème, là, dans le réseau de la santé, là, je pense qu'on va s'entendre
tout le monde ici pour dire que c'est le manque de personnel, c'est le manque
de personnel. On a un problème d'attraction de personnel. On a un problème de
rétention. Ceci expliquant cela. Le ministre, le gouvernement, je pense que la
présidente du Conseil du trésor tient le même discours aussi : Il faut que
le M3S, là, ou appelons ça santé Québec, le jour où cette loi deviendra loi,
doit redevenir un employeur de choix. Ça, là-dessus, il n'y aura pas beaucoup
de débats, je pense, là, ça devrait aller de soi. Puis bien franchement en ce
moment, là, il n'y a pas grand monde qui prendrait le micro pour prétendre que
le réseau de la santé public, en ce moment, est un employeur de choix. Ça, ce
serait faux. Ce serait faux de dire ça, et je le dis à regret, là.
Donc, pour envoyer le message clair qu'on
a un réseau de santé public, on souhaite le conserver, il y aura de façon
accessoire du privé, c'est vrai, mais non pas les établissements privés,
publics sur le même pied. Ça enverrait des messages notamment pour les gens qui
se demandent en ce moment : Est-ce que je reste? Est-ce que je pars?
Est-ce que je pars au privé? Il y a des phénomènes qu'on voit, qui sont
relativement nouveaux dans le réseau de la santé, là. Les agences de placement
de personnel, ce n'est pas nouveau, mais leur essor des dernières années, c'est
nouveau, c'est effarant. Des infirmières qui s'autoconstituent en agences en
ajoutant un numéro de compagnie après leur nom et qui louent ou vendent leurs
services, en particulier les IPS sous forme d'agences, parce qu'elles ne
veulent pas aller travailler dans le public. Des gens qui démissionnent...
M. Marissal : ...à pleines
portes, notamment dans le CIUSSS de l'Est de Montréal, qui est celui que je
connais le plus, là, et... Mais c'est partout pareil, c'est partout pareil, il
y a une désaffection envers le système public. C'est malheureux. On promet, par
exemple, de nouvelles installations publiques. Vaudreuil est en train de se
construire, et tant mieux pour les gens de Vaudreuil, ils l'ont bien attendu.
Peut-être que HMR va finir par arriver. Là, je regarde le calendrier puis je me
dis que ça va finir par arriver. En tout cas, c'est ce qu'on nous avait dit.
Puis ça envoie un sacré bon message quand même qu'on va reconstruire un hôpital
majeur pour Montréal, pour la population, pas juste pour le personnel, mais
pour la population, après tout, là.
Alors, que de laisser les deux voies
ouvertes, finalement, privée et publique, indistinctement, selon moi, ça ne
favorise pas le motto de redevenir un employeur de choix, je pense que ça
envoie même le message contradictoire. J'ai même eu vent récemment, là, de
certains sondages internes chez de jeunes infirmières qui, dans des proportions
assez élevées, songent soit à se réorienter, parce qu'elles ne sont pas
heureuses, elles ne voient pas tellement d'avenir dans ce qu'on leur offre là-dedans,
soit évidemment le passage au privé.
Alors, non, contrairement à ce que le
premier ministre nous répond souvent au salon bleu... Puis je comprends la
dynamique du salon bleu, on n'a pas tant de temps d'épiloguer, il faut trouver
des lignes punch. Mais non, le privé n'est pas le diable, ce n'est pas sous ce
registre que je fonctionne, mais le diable est aux vaches au public, et ce
serait bien d'envoyer le message qu'on ne s'en pas va vers ça. Et, si tant est
qu'il n'y a rien de changé, nous dit le ministre, entre la LSSSS puis son
projet de loi n° 15, bien, soit, mais priorisons à ce moment-là le recours à ce
qui nous appartient, ce qu'on a construit, ce qu'on va construire avec nos
impôts, avec l'argent public, c'est-à-dire notre santé... notre réseau de santé
public.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Je pense qu'on va
avoir une discussion intéressante. Mais, moi, j'aimerais ça, peut-être,
clarifier quelques faits, M. le député. Je vais vous donner mon... une
réaction, disons, technique sur l'article 2, parce que l'article 2, de la façon
dont il est construit, puis, encore une fois, là, je le redis, là, c'est une
copie de la LSSSS, on parle ici des services de santé fournis par les
établissements, et, quand vous allez prendre 3 par la suite, 3 va dire que les
services de santé sont compris dans les établissements, dans les ensembles
suivants.
Alors, pour être un établissement privé ou
public, vous devez remplir une des conditions à l'article 3. Les services
communautaires locaux, je pense qu'il y en a un en ce moment qui est privé,
dans les services communautaires, qui se qualifie pour 2. Dans le deuxième...
alinéa ou paragraphe, paragraphe, les services hospitaliers - on a parlé du
Shriners' - il y a quelques petits hôpitaux privés, je pense qu'il y en a six.
Des services d'hébergement, de soins de longue durée privés, il y en a une
quarantaine qu'on est en train de conventionner. Les services de protection de
jeunesse, je ne pense pas qu'il y en ait qui sont... C'est tout public. Les
services de réadaptation, il y en a... ça, il y en a plusieurs, mais je ne le
sais pas. Je n'ai pas le chiffre, celui-là, on est en train de regarder pour le
chiffre.
Alors, je veux juste comprendre où est l'inconfort,
parce qu'en ce moment, quand vous me parlez de prioriser, je dois vous dire
qu'avec... Tu sais, prenons un exemple, puis là je vais aller à l'autre
extrême, juste pour qu'on... Après ça, on dira qu'est-ce qu'on essaie de
régler. Mais les contrats privés dont vous parlez, qui semblent beaucoup vous
préoccuper, ne sont pas avec des établissements. Les contrats que le
gouvernement actuel, ou que le ministère actuel, ou que Santé Québec ferait, si
on s'en va en appel d'offres, on me dit, ce ne sont pas avec des...
M. Dubé : ...établissement,
ce sont avec des fournisseurs de services, et c'est pour ça que je veux juste
bien comprendre où est votre préoccupation parce que, quand on va arriver...
puis encore une fois, là, je vous le pose comme question. Alors, si vous prenez
445, puis là, on va prendre juste une petite minute pour aller voir qu'est-ce
qu'il y a dans la section. Où est 445 dans le projet de loi? Je ne vois pas
dans le... C'est toutes les ententes qui visent certains services où il
pourrait y avoir cette discussion-là. Vous, je vous laisse prendre connaissance
de site de cette section-là, là.
Alors, c'est un petit peu pour ça que je
vous dis... et il n'y a pas... Juste... Je veux juste comprendre ce qui vous
préoccupe, parce qu'en ce moment, quand je regarde le nombre d'établissements
privés, il y en a peu ou pas là. Puis je vais faire attention pour redire ce
que j'ai dit tout à l'heure, je n'ai aucune misère à vous dire que c'est... en
ce moment, là, le système public qui, lui, par exemple, a l'essentiel de tous
les services hospitaliers puis des services de soins de longue durée. Vous me
suivez? C'est là que je dis : Vous me demandez de confirmer quelque chose
qui est déjà là. Quand on parle des établissements, l'article 2, c'est ça
qu'il dit, là. Ça fait que je ne voudrais pas changer ou ajouter quelque chose
qui est déjà là, là. Par contre, où j'entends votre inquiétude, puis ça, on
pourra avoir cette discussion-là, mais je la fais au bon endroit. Si, la
préoccupation, c'est les contrats avec des services privés, bien, on l'aura
quand on parlera de la section des contrats. Pour moi, c'est deux choses. Mais
je vous laisse répondre à ça parce que je veux comprendre votre... Bien, je
pense que je la comprends, votre préoccupation. Mais, en ce moment, je ne pense
pas que ça vient régler la discussion sur 21 où l'essentiel des établissements
publics.
Le Président (M. Provençal)
:Je vais prendre la réaction du député
de Rosemont et, par la suite, je cède de la parole au député des Îles-de-la-Madeleine,
et, par la suite, le député de Pontiac.
M. Marissal : Bien, d'abord,
2, là, qui est l'article 2, là, puis au deuxième alinéa, on dit :
«Les établissements peuvent être soit publics, soit privés.» Et on a convenu
tout à l'heure que c'était un choix de le mettre là, là, d'entrée de jeu, au
tout début du projet de loi pour camper le décor. On s'est entendu là-dessus.
Ce n'est pas fortuit. Ensuite, vous dites : «Pour le moment, il y en a
peu». C'est exactement ce que j'ai dit tantôt, essentiellement les centres
d'hébergement de soins de longue durée, là, les fameux CHSLD. Oui, c'est vrai,
mais il y a quand même des projets de mini hôpitaux, en tout cas, d'hôpitaux
privés, appelons ça de même parce qu'un mini hôpital, je ne sais pas c'est
quoi, là. Mais, un hôpital privé, vous en avez deux en dessin. En tout cas,
verront-ils le jour? Je ne le sais pas, je ne le sais pas. Ça, c'est de un.
De deux, vous avez raison de dire que oui,
Santé Québec passera des contrats, hein, elle passera des contrats, fera même
des appels d'offres regroupés pour aller acheter des services. Si vous me dites
que ça, c'est à 445, bien, on se reverra à l'automne, puis on parlera de ça,
là. J'en conviens, je veux bien.
M. Marissal : Mais les projets
d'hôpitaux privés, là, ce sont vos projets, il y a quelque chose d'innovateur
qui n'existait pas. Ça, ce n'était pas là, là. Ça, c'est nouveau, là. Vous
l'avez dit vous-même, là.
M. Dubé : Je ne veux pas vous
couper, mais il y en a déjà six, là.
M. Marissal : Oui, mais ils
n'ont pas été créés par votre gouvernement. Ils n'ont pas été créés dans le
contexte de votre plan santé. Shriners, là, on s'entend que c'est... je vais le
dire poliment, c'est une anecdote pas... pas au sens péjoratif du terme. C'est
quelque chose qui s'est créé comme ça. Shriners, c'est une particularité, là,
c'est peut-être mieux qu'une anecdote. Je ne veux pas qu'ils le prennent mal,
là. C'est quelque chose d'assez unique et particulier, Shriners. Je ne pense pas
qu'on peut mettre ça comme... Mais... mais les hôpitaux privés, là, dessinés
par votre gouvernement, puis éventuellement qui verront le jour puis ça, c'est
nouveau. Ça, c'est une... c'est une nouvelle porte, là. C'est...
M. Dubé : Mais, écoutez, on
va pouvoir en débattre, là, puis ça va me faire plaisir d'en débattre longtemps
parce que vous m'avez averti, ça peut être long. Ça fait que je suis prêt. Mais
je dis juste que tout ce qu'on fait ici, c'est un état de la situation. Tout ce
qu'on dit, c'est qu'il y a des établissements publics puis des établissements
privés.
M. Dubé : ...il n'y a pas...
il n'y a pas une intention derrière ça, là, c'est tout ce que ça dit, là. Parce
que je sais que ce qui vous préoccupe beaucoup...
M. Marissal : C'est la
sous-traitance vers le privé.
M. Dubé : C'est la
sous-traitance vers le privé, puis, pour moi, ce n'est pas ici que ça se
discute. Parce que, même s'il en restait juste un dans les cinq alinéas de 3,
je serais obligé de le dire. C'est juste ça que je vous dis aujourd'hui, là.
Parce qu'on prend... on fait un projet de loi avec un état de la situation
aujourd'hui.
M. Marissal : ...l'inquiétude
qui a été à maintes fois...
M. Dubé : Ah! bien, ça, ça...
Puis je la souscris, M. le député. Je vous ai dit ça souvent, un peu comme
pourquoi qu'on a fait un p.l. n° 10 ensemble sur limiter les... les
agences privées? Parce qu'on sait que ça fait mal au réseau. Alors, tu sais, je
ne peux pas être en désaccord avec certains de ces éléments-là, mais là je
dis : Sur l'article 2, j'ai un état de fait qui est... c'est ça, ma
situation. J'aurais de la misère à dire : Bien, je n'ai plus le droit de
me servir de mes...
M. Marissal : O.K., O.K. Je
comprends votre point. Donc, rendez-vous au 445, mais, si j'étais torrieux, je
vous dirais qu'à ce moment-là vous n'auriez aucun... aucune objection à adopter
cet amendement-là.
M. Dubé : Bien là, je ne
dirais peut-être pas ça à l'avance comme ça, M. le député, mais je vous
dirais... Non, ce que je vous dirais pour le moment, c'est : Regardez
comment on s'est entendus dans p.l. n° 10 pour avoir une transition, ce
qu'on... En tout cas, je pense qu'on a... on a trouvé des beaux compromis
pour... Mais c'est juste ça, là, c'est pour ça que je vous demande... Je sais
ce qui vous inquiète, je pense qu'on a une bonne discussion, mais, en ce
moment, j'ai de la misère à ne pas écrire 2 comme il est écrit là parce que je
suis vis-à-vis ces faits-là.
M. Marissal : O.K., mais vous
l'avez écrit à 2, et on convient que c'est voulu, là.
M. Dubé : Bien, c'est parce
que c'est : l'objet du projet de loi, qui le fait, puis comment on va
l'opérer par la suite. Là, je suis obligé de dire, la réalité, c'est ça, là.
M. Marissal : Dernière
question là-dessus, jusqu'à ce que je change d'idée, les...
M. Dubé : Bien, je pense
qu'on a montré, à date, qu'on était... on était discutable.
M. Marissal : C'est un vieux
truc de journaliste, ça, dire dernière question, puis que l'interviewé baisse
la garde, puis après ça... et après ça tu lui assènes...
M. Dubé : Oui, mais, M. le
député, je commence à vous connaître un peu, je commence à vous connaître un
peu.
M. Marissal : Là, je viens de
vous donner mon truc, ce n'était pas particulièrement brillant, là, mais c'est
vrai que c'est un vieux truc de journaliste. Les CMS, les CMS, vous les mettez
où, là-dedans?
M. Dubé : Les CMS, c'est un
contracteur de service.
M. Marissal : À 445.
M. Dubé : Bien, c'est
exactement ça, puis... Et suivants. J'ai dit 445, là, c'est et suivants, là,
mais c'est carrément ça, ce n'est pas un établissement.
M. Marissal : O.K. Ça me va.
Le Président (M. Provençal)
:Député des Îles-de-la-Madeleine.
• (16 h 20) •
M. Arseneau : Oui, bien, en
fait, j'avais la même question pour le ministre, essentiellement, là. Les CMS,
c'est... Aux yeux des gens qui nous écoutent, là, ils disent : Je peux
aller dans un établissement, un établissement public ou un établissement privé,
et, parmi les établissements privés, il y a des prestataires de services, aux
yeux des citoyens, qui sont des cliniques médicales spécialisées ou qui sont
des laboratoires privés pour de l'imagerie médicale, et ainsi de suite. Et,
quand, à l'article 2, on dit les services de santé... Puis, hier, vous
vous souvenez, on en a parlé un petit peu, là, de vocabulaire, puis les
services incluant les soins. Donc, moi, ce que je comprends, c'est qu'il y a
des services puis des soins de santé qui sont offerts par des établissements
qui sont soit publics ou privés, puis j'essaie de regarder quelle est la frange
des services que j'obtiens du privé. Et vous me dites, essentiellement, qu'ils
seraient livrés par des établissements publics mais en sous-traitance. Est-ce
que c'est ce qu'il faut comprendre? Les CMS, s'ils ne sont pas dans un hôpital,
dans un établissement en tant que tel, est-ce que vous considérez, en d'autres
mots, que les CMS, c'est des établissements privés? Donc, c'est...
M. Dubé : Non, c'est
justement le contraire que je viens de dire.
M. Arseneau : C'est les
établissements publics.
M. Dubé : Ce n'est ni l'un ni
l'autre.
M. Arseneau : Exactement.
Mais où se retrouvent-ils si l'article 2 doit parler de tous les services
de santé? C'est ça, la question que nous, on pose.
M. Dubé : Là, là, ce qu'on
dit... Bien, peut-être, Mathieu, tu peux y aller, là, avant que je dise des...
mais on parle ici des établissements. Mais allez-y.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Je ne voudrais pas scooper le ministre dans ses explications. En
fait, c'est qu'un CMS, ce n'est pas un établissement. N'étant pas un
établissement, il ne rend pas, au sens strict de la loi, des services de santé
et des services sociaux. Il va rendre... Puis on le voit de temps en temps,
l'expression, on va la voir dans le projet de loi, il va rendre des services du
domaine de la santé et des services sociaux, mais les services de santé...
M. Paquin (Mathieu) : ...services
sociaux, ils ne sont pas rendus par un CMS. Toutefois, comme M. le ministre l'a
expliqué, lorsqu'il y a certaines ententes qui sont conclues, dont celle dont
il est question à l'article 445, il pourrait que, par entente, un
établissement confie à un CMS, pour son compte, de fournir à ses usagers des
services de santé et des services sociaux, de sorte que, dans un tel cas, des
services de santé et des services sociaux seraient fournis pour le compte d'un
établissement dans une entité privée comme un CMS.
M. Arseneau : M. le
Président, je voudrais soumettre respectueusement à ceux qui nous écoutent la
réflexion suivante : c'est que, là, on n'est pas en train d'établir... de
définir ce qu'est un établissement et quel service il livre, on est en train de
dire quels sont les prestataires de services de santé et de services sociaux à
l'intérieur du système public. Et cet article là, à mes yeux, a pour effet
d'occulter les CMS et tous les autres prestataires de services privés qui font
craindre pour le système public la majorité des gens qu'on a entendus. Et c'est
là où je trouve que, cet article-là, s'il doit porter sur les établissements,
bien, inversons le libellé en disant : Les établissements livrent des
services de santé et services sociaux, notamment avec des sous-contractants, et
là on va voir la réalité des choses. Mais si vous voulez nous dire que le
système de santé au Québec livre des services de santé et des services sociaux
par des établissements, puis qu'en réalité, ce n'est pas les établissements, il
délègue à du privé, par contrats, des services de santé, je trouve que cet
article-là fausse la réalité, n'est pas suffisamment précis pour qu'on
comprenne où on s'enligne avec un système de santé publique universel et
gratuit.
M. Dubé : Alors, encore une
fois, philosophiquement, peut être qu'on ne s'entend pas, mais je vais vous
donner matière à réflexion dans les prochaines minutes. Tantôt, je vous ai
parlé de 445, hein? Je vous ai dit : Cette section-là, c'est les ententes
qui visent la fourniture, la prestation et l'échange de certains services.
Quand on va être rendu là, au mois d'août ou au mois de septembre, il y a une
section dans le chapitre deux, puis je vous invite à l'article 487...
488... Je vais vous la dire. 488, ça dit : «Il appartient à Santé Québec
de statuer sur l'opportunité d'accorder une autorisation visée au présent type
ou lorsqu'applicable de renouveler ou de la modifier. Santé Québec tient compte
des orientations déterminées par le ministre et tout facteur qu'elle juge
pertinent — et là je les passe :
1° le besoin des services proposés par le
demandeur dans la région;
2° l'impact sur la disponibilité de la
main-d'œuvre pour assurer la continuité des services offerts en région;
3° la capacité du demandeur à respecter
les obligations découlant d'une condition...», etc.
Ce que ça veut dire, comme je le disais au
député de Rosemont tantôt, quand on va regarder le besoin d'avoir recours à
certains contrats de service, on met et au ministre et à Santé Québec des
règles pour s'assurer qu'on ne vient pas nuire au réseau public. C'est
carrément ça qui est dit ici, là.
Alors, moi, ce que je vous dis, il n'y a
pas... on est devant les caméras, là, il n'y a pas personne qui essaie de
cacher quoi que ce soit, là. Je vous le dis en ce moment, c'est très clair, on
donne un état des faits avec 2, je l'ai dit puis je ne le répéterai plus, là, ça,
c'est la situation de nos établissements en ce moment. Et comme je l'ai dit au
député tout à l'heure, oui, on a conclu dans la pandémie des ententes avec des
CMS pour des raisons que je pense que les Québécois apprécient. Et si on veut
continuer à faire ça, il va falloir respecter certaines règles. J'arrête ça,
là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député.
M. Arseneau : Oui. Bien, je
comprends très bien votre point de vue sur ce qui s'en vient, sur l'avenir, sur
la façon dont on peut livrer les services, et l'article 2, ce n'est pas
là-dessus qu'il se penche, ce n'est pas ce qu'il nous révèle, il fait un état
de situation. Et ça, je souscris à cet argumentaire-là. Mais ce que je dis, et
je ne dis pas que c'est la volonté ni du ministre ni de quiconque, mais cet
article là, si on le lit pour ce qu'il est véritablement, il ne nous permet pas
de comprendre que les services de santé et les services sociaux livrés au
Québec à des usagers...
M. Arseneau : ...se font à
l'extérieur des établissements publics ou privés, dans certains cas négociés
par contrat par les établissements. C'est simplement... Alors, je vous dis, je
pense, comme citoyen, que cet article-là, s'il doit définir qui sont les... en
fait, les organisations qui livrent des services de santé et des services
sociaux en identifiant que les établissements publics et privés, il y a une
partie de la réalité, et une réalité qui paraît inquiétante à nombre de
citoyens, qui n'est pas traduite là-dedans, et qui est peut-être à l'origine de
la discussion qu'on a aujourd'hui. Parce que, Me Paquin l'a dit tout à l'heure,
ce ne sont ni des établissements publics ni privés qui livrent un certain
nombre de services et avec des contrats faramineux et de plus en plus nombreux
si on se fie aux trois dernières années, ce qui inquiète les gens.
M. Dubé : Je me répète, là,
mais juste qu'on se comprenne, je pense qu'en ayant un peu l'argument que j'ai
eu avec, tout à l'heure, le député de Rosemont, la section du chapitre I du
titre II, 445, est très claire que ces contrats-là sont là, là, puis
qu'ils existent. Puis, en plus, on dit : S'il y en a d'autres, voici les
règles que Santé Québec et le ministre vont devoir respecter. Ça fait que je ne
sais pas quoi vous dire de plus, pour être honnête, là.
M. Arseneau : Juste une
dernière intervention. Je veux juste être bien certain, là, d'avoir compris
l'explication de Me Paquin. Les CMS, les contrats de service divers pour
l'imagerie médicale, là, les achats, là, on parle de 3,5 milliards de
dollars. Est-ce qu'ils sont, dans les établissements publics ou dans les
établissements privés, décrits à l'article 2? Moi, je ne les vois pas, je
ne les lis pas, là. C'est important, 3,5 milliards de dollars quand
même.
• (16 h 30) •
M. Dubé : Je veux juste bien
comprendre votre question, là. Votre question porte sur des contrats d'achat,
par exemple? Je veux juste comprendre. Nos établissements, là, c'est le CIUSSS
des Îles-de-la-Madeleine. Vous dites : Où est ce qu'on dit où est la fourniture
des services? Bien, c'est juste ça que je veux comprendre.
M. Arseneau : Oui. Moi, en
fait, ce que je veux dire, c'est que les services de santé qui incluent les
soins, on l'a dit, et les services sociaux sont fournis par des établissements.
Mais aux yeux du citoyen, ils ne s'adressent pas à l'établissement public ou à
l'établissement privé, comme on les a décrits tantôt, mais à d'autres
prestataires de services privés, des cliniques médicales spécialisées, les
laboratoires privés. Il se présente là et il peut obtenir un service. Est-ce
qu'on peut réellement dire que ce service là, selon le libellé de
l'article 2, est livré et offert, fourni par un établissement public?
M. Dubé : Je pense que, si
vous me permettez, là, parce que je pense que Me Paquin vient de me donner un
bon exemple, puis votre question est pertinente, puis c'est pour ça... Parce
qu'on est quand même rendu à l'article 2. On a fait des grands progrès,
là. Puis on est dans la philosophie. On le sait, on est dans la philosophie.
Une voix : ...
M. Dubé : Comment? Oui, il est
où, un ballon de football, oui, merci. Allez-y donc, parce que... M. le député
des Îles-de-la-Madeleine, je vais demander à maître Paquin de vous faire la
référence à l'article 1...
16 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...qu'on vient d'accepter,
là. Je pense que c'est important. Est-ce que vous pouvez me répéter ce que vous
venez de dire, qui était excessivement...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Alors, précédemment j'ai donné comme exemple le cas peut-être...
bien, enfin, le cas où il y a eu une entente qui est conclue entre un
établissement et un fournisseur privé pour qu'il y ait prestation qui soit fait
pour le compte de l'établissement. Il peut aussi arriver qu'une personne qui n'est
pas un usager aille directement auprès d'un prestataire privé, un laboratoire d'imagerie
médicale, par exemple. Et, dans ce cas-là, le laboratoire, aux yeux de la loi
actuelle ou du projet de loi no 15, n'est pas un établissement. Il ne fournit
pas des services de santé et des services sociaux, pas au sens strict où on l'entend.
Et cette réalité-là, elle est divulguée dans le projet de loi dès l'article 1,
dans le deuxième alinéa, ou paragraphe, pour les gens normaux, quand on parle
de «coordonner l'activité des établissements privés et de certains prestataires
de services du domaine de la santé et des services sociaux».
Donc, le fait qu'il existe autre chose que
des établissements qui font autre chose que des services de santé, on ne s'est
pas étendu en long et en large là-dessus, parce qu'il y a plusieurs autres
articles qui le font par la suite, mais c'est abordé dès la disposition de l'objet
du projet de loi, à l'article 1.
M. Arseneau : C'est
extraordinaire, pour des gens normaux comme nous, d'entendre cette
explication-là. Parce que peut-être qu'encore une fois je ne suis pas
normalement constitué, là, mais vous venez de prouver exactement le point que j'essaie
de faire. Vous dites, dans l'article 1, qu'il y a certains prestataires de
services du domaine de la santé... des services du domaine de la santé, qu'on
vient expliciter ici en disant qu'ils ne sont fournis que par des
établissements publics ou privés, mais on vient de dire, à l'article précédent,
qu'il y avait des prestataires autres. Alors, je trouve que cet article-là ne
nous dit pas l'ensemble du... il ne ramène pas l'idée qu'il y a d'autres
prestataires. C'est ce que j'essaie de vous dire depuis tout à l'heure. Là,
vous allez me dire : Bien, c'est déjà dit, on ne le répétera pas, mais, à
ce moment-là, pourquoi on le dit ici de façon incomplète?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin?
M. Arseneau : Mais là vous
allez me dire, peut-être, que ce n'est pas des vrais services. Comment vous
dites ça? Ce n'est pas des services au sens strict.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Bien,
en fait, M. le Président, ici, il y a deux expressions différentes qui ont été
utilisées, dès le moment où on les introduit, par ailleurs, dans l'article 1,
pour définir deux notions peut-être similaires en pratique, mais qui, aux yeux
de la loi, ne sont pas les mêmes, donc les services de santé et les services sociaux.
C'est ce qui est compris dans les ensembles qui sont énumérés à l'article 3, et
c'est fourni par un établissement. Un service du domaine de la santé et des
services sociaux, c'est plus large et ça peut être fourni par un prestataire
privé.
M. Arseneau : Ce sera tout, M.
le Président, pour l'instant. Il faut que je réfléchisse à l'ensemble de ces
différents services définis de façons différentes.
Le Président (M. Provençal)
:J'étais pour vous dire : Faites
le parallèle entre paragraphe, alinéa. M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Vous le savez, M. le Président, j'aime ça titiller le
ministre, j'aime ça, le taquiner, j'aime ça, trouver des contradictions dans
son argument si ça peut nous mener à des avancées pour le patient. Et il y en
a, de la privatisation, dans son projet de loi, il y en a, mais pas à cet
article-là. Moi, je ne le vois pas, là. Donc, même pour quelqu'un qui aime ça,
titiller le ministre, là, moi, je vois un article qui est reconduit d'une loi à
l'autre.
Ceci étant, je suis quand même tombé en
bas de ma chaise au cours de la discussion parce que, que Québec solidaire
propose quelque chose qui accepte les établissements privés, c'est un peu comme
Québec solidaire qui nous dit qu'il n'est pas pour l'augmentation de salaire
des députés mais qui propose quand même une augmentation. Il est en faveur de
certains établissements privés. Ça, ça me surprend. Ça me surprend, M. le
Président.
Des voix : ...
M. Fortin :Non, mais on est dans l'article qu'il est en train de
proposer, là, on est dans l'amendement proposé par Québec solidaire, qui dit qu'il
priorise les établissements publics mais qu'il y a de la place pour les
établissements privés.
Moi, je vous le dis, là, tu sais, notre
position, à nous autres, là-dessus, là, c'est effectivement le public avant le
privé, c'est-à-dire que le privé doit venir pallier ce que le public n'est pas
capable d'offrir pour une multitude de raisons, mais qu'on devrait toujours
tenter de passer par le public, c'est-à-dire une chirurgie à l'hôpital avant de
se rendre en CMS si on est obligé...
M. Fortin :...une place en CHSLD public rempli avant de passer à une
place en CHSLD privé. Alors, ça, c'est notre position à nous autres là-dessus,
là. Mais là où, par exemple, le ministre et son équipe nous a perdus, c'est
dans 'explication qu'il vient de donner au député des Îles-de-la-Madeleine. Là,
si je comprends bien, il y a des services de santé offerts dans des
établissements puis il y a des services du domaine de la santé offerts dans,
par exemple, des CMS. Alors là, un service de la santé, ce serait, je me
permets d'exemple parce que le député de Rosemont en parle souvent, là, le
député de Rosemont va pour une chirurgie de sa hanche dans un hôpital. Ça,
c'est un service de santé offert par un établissement inclus dans l'article
deux, si je comprends bien. Mais s'il doit se tourner vers, ce qu'il ne ferait
jamais, étant donné sa préférence pour le public, mais s'il doit se tourner de
lui-même vers une clinique médicale spécialisée, sans que ce soit référé par
l'établissement, sans que ce soit référé par l'hôpital, dans ce cas-là, ça, ça
devient un soin du domaine de la santé qui n'est pas inclus dans l'article
deux.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin. Je pense que oui. Oui ou
non?
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci.
M. Fortin :O.K. Mais là, on ne peut pas dire : Parce qu'on fait
une distinction entre services de santé puis services du domaine de la santé,
on vient jouer dans ce qui est fourni par les établissements puis ce qui est un
établissement.de référence.
M. Dubé : ...un établissement
de référence, c'est différent.
M. Fortin :Oui, donc, mais s'il y a une référence... Si un patient qui
attend pour une chirurgie de la hanche, du genou, une cataracte, n'importe
quoi, a une référence et obtient ce soin-là au CMS, ça, c'est considéré être
offert par l'établissement, c'est ça?
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y, maître.
M. Paquin (Mathieu) : Je
dirais, M. le Président, ça va dépendre du contexte de la référence. Mais si
c'est fait dans le cadre d'une entente qui est prévue à l'article 445, ce
serait effectivement une prestation de service du domaine... de service de
santé et de services sociaux pour le compte de l'établissement.
M. Fortin :Pour le compte, donc ce n'est pas offert, fourni par
l'établissement, c'est offert pour le compte de l'établissement. Mais vous
considérez que c'est fourni par l'établissement à ce moment-là?
M. Paquin (Mathieu) : Étant
fourni pour le compte de l'établissement, on considère, dans ce cas-là, qu'il
est fourni par l'établissement.
M. Fortin :O.K. Donc, n'importe quand qu'il y a une référence, disons
que c'est une direction vers... c'est dirigé vers le CMS. J'essaie... En fait,
ce que j'essaie de comprendre, là, c'est quoi, la définition des services de
santé fournis par l'établissement?
M. Dubé : M. le député, vous
avez raison de préciser, parce que tout est là, c'est la carte de la RAMQ,
c'est de ça dont on parle.
M. Fortin :O.K. Tout ce qui est remboursé par la RAMQ, vous considérez
que c'est un service de santé?
M. Dubé : Je ne sais pas si
je le dirais tout large comme ça, mais le fait qu'il ait... C'est quoi,
l'expression... Moi, j'essaie de parler aux Québécois qui nous écoutent.
M. Fortin :On essaie de rendre ça le plus simple possible.
• (16 h 40) •
M. Dubé : Bien, c'est ça.
Alors, la différence entre du domaine de la santé ou des services de santé,
c'est le fait qu'effectivement, comme on a fait durant la pandémie, les 160 000
chirurgies, dont je parlais, qui ont été faites, les gens présentaient leur
carte de la RAMQ parce qu'on n'avait pas de personnel nécessaire pour le faire.
C'était donc du domaine de la santé et des services sociaux.
M. Fortin :Oui. O.K.
M. Dubé : Je sais que c'est
technique, là, mais on se comprend.
M. Fortin :Bien, c'est parce que là il y a des services de santé
offerts, j'appelle ça, des services de santé, vous appelez ça, des services du
domaine de la santé, là, mais c'est la même chirurgie à la fin de la journée,
là. Il y a un service qui est offert à l'extérieur de l'établissement, ça, ça
veut dire que, pour le compte de la loi, là, ça ne... Si le service est offert,
par exemple, juste en CMS, payé par le patient ou son assurance privée, ça ne
rentre pas dans tout ce qui est l'article deux.
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :O.K. Tantôt, tantôt, dans la définition, je pense, c'était
à l'article un, là, mais... non, je pense, c'était au début de l'article deux,
dans les services de santé services sociaux, vous avez fait référence aux
pharmacies communautaires. Moi, je comprends que ce n'est plus là-dedans, là.
M. Dubé : Non, non, on est
dans les contrats...
M. Fortin :...O.K.
M. Dubé : Clarifions ça, on
est dans les contrats.
M. Fortin :O.K. C'est bon, ça va, ça va pour moi, M. le Président. Je
vous l'ai dit tantôt, là, il y en a de la privatisation dans le projet de loi
du ministre, mais ce n'est pas à l'article 9.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, je n'avais
pas demandé la parole, mais je peux toujours...
Le Président (M. Provençal)
:...ce n'est pas nécessaire, parce que
vous aviez une petite fait une petite consultation. J'ai dit :
Probablement qu'il vient de préparer sa question.
M. Arseneau : Non, je
m'attendais à ce que mon collègue de Rosemont poursuive sur son amendement,
puis qu'on commente.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais... je vais faire la mise aux voix de l'amendement qui a
été déposé par le député de Rosemont.
M. Marissal : Mais non, non,
j'ai...
M. Fortin :Ah! non, ah! Excusez, non, mais c'est... Là, vous
comprendrez que c'est le député des Îles-de-la-Madeleine, là, qui semblait être
pressé qu'on statue...
M. Arseneau : Qu'on entende,
qu'on entende...
Le Président (M. Provençal)
:Ah! Qu'on l'entende, O.K. On va
l'entendre.
M. Marissal : On interprète
beaucoup trop le non-verbal ici, déjà qu'on a de la misère à se comprendre
quand on se parle. On va essayer de faire ça simple. D'ailleurs, parlant de se
parler, tu sais, ça va bien, là, ce... pour le moment, on s'entend relativement
bien, tout le monde, là, ça fait que je ne sais pas pourquoi le député de
Pontiac veut absolument aller sur le projet de loi n° 24, là, ce n'est
peut-être pas nécessaire d'aller là.
Quant à mon amendement, oui, il est... il
est dans le réel. Il y a déjà du privé, il y a du privé qui existe. Qui
serais-je, moi, pour proposer un amendement qui dirait : Si vous êtes en
attente d'une chirurgie, puis que ça va se faire dans un CMS... qui serais-je
donc pour leur dire : Bien non, vous allez attendre deux ans de plus, puis
peut être que vous allez finir par passer à l'hôpital Sacré-Coeur? Et par ailleurs,
on a détricoté depuis 30 ans les CLSC, puis c'est devenu des GMF. Ce n'est
pas mon modèle préféré, là, mais on n'est pas fou à temps plein, là. On ne va
pas demander de détricoter du jour au lendemain les GMF. Idéalement, je le dis,
ce n'est pas le modèle que je privilégierais, mais bon, on en est là, on en est
là. Cela dit, en toute amitié pour mon collègue de Pontiac.
Donc là, je récapitule. À l'article deux,
là, les services de santé et les services sociaux, ça, c'est les services de
santé et les services sociaux, sont fournis par les établissements. Donc, il
serait... je vais poser une question : Serait-il superfétatoire d'ajouter
« gratuitement », après « fournis »? Ce qui se lirait : « Les services de santé et les
services sociaux sont fournis gratuitement par les établissements ». Je comprends donc c'est
superfétatoire.
Le Président (M. Provençal)
:Je pense que ça, c'est une bonne
question pour notre légiste.
M. Dubé : Puis
superfétatoire?
M. Marissal : Accessoire, inutile
en la matière, parce que redondant.
M. Dubé : Je vais l'écrire.
M. Marissal : Redondant.
M. Dubé : Je vais l'écrire,
c'est redondant.
M. Marissal : Superflu.
M. Dubé : Superflu...
M. Marissal : En fait, c'est
superfétatoire...
M. Dubé : C'est pour ça que
j'aime ça qu'on travaille ensemble. Ça améliore la culture générale.
Puis c'est bon pour le scrabble.
M. Dubé : Puis c'est bon...
M. Marissal : ...avoir assez
de lettres.
Le Président (M. Provençal)
:Excusez-moi, non. Me Paquin, s'il
vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : M. le
Président, ça ne serait pas superfétatoire en ce sens qu'un service non assuré,
donc, qui n'est ni couvert par la Loi sur l'assurance maladie, ni la loi sur
l'assurance hospitalisation, qui serait rendu par un établissement, bien, il ne
serait pas gratuit.
M. Marissal : Exemple?
M. Paquin (Mathieu) : J'ai
demandé à des collègues de m'en sortir. Un service rendu à une personne non
assurée. Donc, si vous êtes un Américain, le service ne sera pas rendu
gratuitement. Il y a probablement... parce que c'est... bien candidement, là,
je ne suis pas hyper à l'aise avec le détail de la loi... de la loi et des
règlements sur l'assurance maladie, de l'assurance hospitalisation. Mais il y a
effectivement des services qui ne sont pas assurés... en certaines
circonstances ne sont pas assurés, et là, dans ce cas-là, ils ne sont pas
fournis gratuitement par les établissements.
M. Marissal : O.K., c'est
clair, c'est clair. Moi, je n'ai pas autre chose, sinon qu'on va quand même
mettre mon amendement aux voix, si vous le permettez, M. le Président. Puis je
me permets juste de dire avant le vote, là, dont je me doute de l'issue, que
j'ai l'impression que, philosophiquement, pour prendre le mot de la journée, le
ministre ne serait pas nécessairement contre ça, puisqu'il nous dit qu'il ne
fait que copier LSSS dans le deuxième article et que, dans les faits, ça ne
changera rien puisque nous parlerons d'une...
M. Marissal : ...de
sous-traitance ou d'une nouvelle voie vers le privé à 445. Je soumets ça comme
ça.
M. Dubé : Et, dans les
conditions qui se rapportent avec 480, pour moi... 488, là, les conditions qui
font qu'on pourrait continuer d'aller vers ces contrats-là tout en protégeant
le réseau.
M. Marissal : Très bien.
Alors, c'est bon pour moi, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention... Oui, allez-y, M. le député de Pontiac.
M. Fortin :...sur la... ce n'est pas sur... En fait, ce n'est pas dans
son amendement, mais c'est par rapport au commentaire du député de Rosemont,
par rapport au remboursement par la RAMQ de tout ce qui est considéré services
de santé et... fournis par les établissements, là. Tu sais, il y en a un
exemple cette semaine, là, l'évaluation médicale pour procéder à l'homologation
d'un mandat d'inaptitude, là, qui est essentiellement remboursé par des
spécialistes, mais pas les médecins de famille. Ça, ça pourrait très bien être
fait, entre autres dans cette cette homologation-là, pourrait être fait par un
médecin de famille à l'hôpital, disons, puis le patient aurait à payer quand
même, là. Donc, ça ne pourrait pas cadrer dans le service payé par la RAMQ tel
que proposé par le député. C'est ça?
M. Dubé : Oui, c'est ça,
c'est ça.
M. Fortin :O.K. Mais je profite de ma propre intervention pour
demander au ministre ce qu'il en pense, de cet enjeu-là, à savoir si ça devrait
être remboursé par le médecin ou par la RAMQ.
M. Dubé : Ça fait partie des
négociations qu'on a avec la FMOQ en ce moment, en ce moment.
M. Fortin :D'accord. D'accord.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix...
Mme Setlakwe : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, bien oui, mme la députée.
Mme Setlakwe : Merci. Comme
mon collègue, je ne vois pas la nécessité d'ajouter ces mots-là. On parlera des
circonstances dans lesquelles le public fait affaire ou fait appel au privé
pour pallier à l'offre quand on sera rendus, dans plusieurs mois, à 445 et
suivants. Mais je veux juste porter à l'attention de mon collègue de Rosemont,
moi, en lisant ça, je ne pense même pas que ce sont pour... Je comprends les
fins recherchées par mon collègue de Rosemont, mais sachant qu'un établissement
privé dans le... ou dans la liste des établissements privés actuels, il y en a
peu, il y a l'Hôpital Shriners, si on le lit : «Santé Québec priorise
l'offre des établissements publics», vous ne voyez pas que ça pourrait
apporter... Si moi, j'étais... je suis le parent d'un jeune qui est desservi
par le Shriners, je lis ça, je ne suis pas sûre que ça fonctionne, qu'on
priorise l'oeuvre d'un établissement privé... public. Et donc, a contrario,
qu'est-ce que ça vient... qu'est-ce que ça... Ça affecte comment le Shriners si
on ajoutait ces mots-là?
Le Président (M. Provençal)
:M. le député. Vous avez encore le
droit de parole.
M. Marissal : C'est tellement
rare qu'on me pose des questions, je vais en profiter.
Mme Setlakwe : Non, mais il
fallait que je le dise, je...
M. Marissal : Non, non, mais
je comprends la question, mais, considérant que je ne suis pas le ministre de
la Santé puis que cet amendement-là risque d'être battu, je veux juste dire que
«priorise» n'est pas exclusif. Prioriser ne veut pas dire exclure les autres,
puis en particulier avec le Shriners qui a une vocation très...
Mme Setlakwe : Très nichée...
M. Marissal : ...très, très,
très particulière, là, et une histoire aussi très, très, très particulière, là.
Je cherche depuis tantôt un autre exemple Shriners, je n'en trouve pas.
M. Dubé : Je vais me
permettre un petit commentaire, je vais vous les donner, là : l'Hôpital
Marie-Clarac des Soeurs de la Charité Sainte-Marie; le Shriners; Villa Médica;
bien, il y a le conseil des Mohawks; puis il y a la Maison Michel-Sarrazin qui
est considérée comme un des six dont on parlait.
M. Marissal : Marie-Clarac,
c'est un CHSLD, en fait, je crois.
M. Dubé : Oui, voilà. Voilà.
M. Marissal : Oui, c'est ça.
M. Dubé : Alors, je veux
juste dire que je pense qu'il y a quand même un grand bénéfice d'avoir eu la
discussion qu'on vient d'avoir. Je pense qu'à la lumière de ce qu'on vient de
dire, je pense que ça explique. Je vais laisser... Mais j'apprécie votre
commentaire, là, de... Je pense que l'on comprend mieux qu'est-ce qu'on est en
train de faire en renouvelant 2, c'est l'état des faits actuels.
• (16 h 50) •
Le Président (M. Provençal)
:Alors...
Mme Setlakwe : Bref, moi, je
suis prête à passer aux voix. Je dirai ce que... notre position, mais je pense
quand même que le libellé était problématique.
Le Président (M. Provençal)
:S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement du député de Rosemont.
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Marissal : ...
Le Président (M. Provençal)
:Par appel nominal, oui. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui. M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire : M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Contre...
La Secrétaire : ...MmeD orismond,
Marie-Victorin?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire : Mme Poulet,
Laporte?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire : Mme Blouin...
Bonaventure, pardon?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire : Mme Malette,
Huntingdon?
Mme Mallette : Contre.
La Secrétaire : M. Chassin.
Saint-Jérôme?
M. Chassin :Contre.
La Secrétaire : M. Fortin,
Pontiac?
M. Fortin :Abstention.
La Secrétaire : Mme Setlakwe,
Mont-Royal-Outremont?
Mme Setlakwe : Abstension.
La Secrétaire : M. Arseneau,
Îles de la Madeleine?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire : Et
M. Provençal, Beauce-Nord?
Le Président (M. Provençal)
:Absention. Alors, l'amendement déposé
par le député de Rosemont à l'article deux est rejeté.
Maintenant, nous revenons pour échanges à
l'article deux de départ. M. le député des Îles de la Madeleine.
M. Arseneau : Bien, écoutez,
j'avais un projet d'amendement qui allait un peu dans le même sens que mon
collègue député de Rosemont, qui était libellé différemment et je ne sais pas
si je vais le déposer. Mais je voudrais quand même vous en faire part à la
lumière des discussions qu'on vient d'avoir toujours pour rassurer les gens qui
nous écoutent puis les gens qui ont recours au service public puis les gens qui
travaillent au secteur public, comme quoi la direction que les parlementaires
veulent prendre, c'est véritablement que le système public de santé devienne un
employeur de choix et soit toujours la priorité absolue du gouvernement du
Québec. Et évidemment on nous dit si c'est un état de fait. Il y a des
établissements qui livrent des services, qui ne sont pas des services du
domaine de la santé, mais des services de santé, on a compris ça, et il y en a
qui sont, donc, au public puis il y en a qui sont privés, et c'est un état de
fait. Est-ce que l'état de fait nous permettrait de dire que les services de
santé et les services sociaux au Québec sont fournis d'abord et avant tout par
des établissements publics et que certains services peuvent être donnés par des
établissements communautaires ou privés? Ça me semble plus juste pour traduire
la réalité actuelle et ça me semble répondre également à ceux qui disent :
Est-ce qu'on devrait admettre qu'au Québec c'est d'abord au public que ça se
déroule? Et c'est d'abord au public que l'on veut justement insuffler de
nouvelles ressources et de nouveaux moyens pour rendre le système de santé au
Québec plus efficace.
Alors, dans l'architecture du projet, si
on reconnaît que les services sont avant tout de façon... non pas prioritaire,
mais objectivement parlant, de façon majoritairement offerts à travers le
Québec au public, mais d'autres peuvent être donnés au privé, ça me semble le
reflet de la réalité, et peut-être que ça rassurera un certain nombre de gens
sur notre vision des choses actuelle, avec une idée de ce qu'on discutera plus
tard dans un autre article, dans les 400, que c'est comme ça qu'on veut que ça continue.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que vous voulez commenter, M.
le ministre?
M. Dubé : Bien, p!as dans le
cadre de l'article deux.
Le Président (M. Provençal)
:C'est beau.
M. Dubé : Je pense qu'on a eu
la discussion sur l'article 2, selon moi.
M. Arseneau : Oui. Alors, je
vais tout simplement soumettre ça à la réflexion de mes collègues que malgré le
fait qu'on dise qu'au Québec les services sont soit publics, soit privés,
qu'ils ne sont pas sur le même pied actuellement, qu'ils sont très largement et
majoritairement et fort heureusement offerts par des établissements publics et
que d'autres offrent de très bons services, des excellents services d'experts,
mais qui sont plus minoritaires et qu'ils doivent le demeurer, que ce soit au
communautaire ou au privé, selon la vision que moi je veux vous partager et qui
va... évidemment, qui va guider les travaux en ce qui me concerne pour le reste
de l'étude du projet de loi. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:À ce moment-ci, est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 2? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article deux. Est-ce
que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. M. le ministre,
l'article 3.
M. Dubé : Oui. Très bien.
Donc, après deux, c'est trois?
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Vous voudriez prendre une pause,
5 minutes?
M. Dubé : O.K. Bonne idée.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Alors, on va se suspendre
5 minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à16 h 56)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 03)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. J'invite
maintenant M. le ministre à nous faire lecture de l'article 3,
commentaires, et après ça il y aura échange sur l'article 3.
M. Dubé : Très bien. C'est
bon, M. le Président? Alors, on y revient. L'article 3 : Les services
de santé et les services sociaux sont compris dans les ensembles suivants :
1° services communautaires locaux :
un ensemble de services de santé et de services sociaux courants offerts en
première ligne et, lorsqu'ils sont destinés à la population d'un territoire
desservi, de services de santé et de services sociaux de nature préventive ou
curative, de réadaptation ou de réinsertion ainsi que d'activités de santé
publique réalisées conformément aux dispositions prévues par la Loi sur la
santé publique, le chapitre S-2.2;
2° des services hospitaliers : un
ensemble de services diagnostiques et de soins médicaux généraux et
spécialisés;
3° des services d'hébergement et de soins
longue durée : la fourniture d'un milieu de vie substitut, d'un ensemble
de services d'hébergement, d'assistance, de soutien et de surveillance ainsi
que des services de réadaptation, psychosociaux, infirmiers, pharmaceutiques et
médicaux aux adultes qui, en raison de leur perte d'autonomie fonctionnelle ou
psychosociale, ne peuvent plus demeurer dans leur milieu de vie naturel malgré
le soutien de leur entourage;
4° les services de protection de la
jeunesse : un ensemble de services de nature psychosociale, y compris les
services d'urgence sociale, requis par la situation d'un jeune en vertu de la
Loi sur la protection de la jeunesse, chapitre P-34.1, ou de la Loi sur le
système de justice pénale pour les adolescents, la Loi du Canada, 2002,
chapitre 1, et de services en matière de placement d'enfants, de médiation
familiale, d'expertise de la Cour supérieure sur la garde d'enfants, d'adoption,
de recherche des antécédents sociobiologiques et de retrouvailles;
5° les services de réadaptation : un
ensemble de services de réadaptation ou de réadaptation et d'intégration
sociale destinés à des personnes qui, en raison de leurs déficiences physiques
ou intellectuelles, de leurs difficultés d'ordre comportemental, psychosocial
ou familial ou de la dépendance à l'alcool, aux drogues, aux jeux de hasard et
d'argent ou toute autre dépendance requièrent de tels services de même que des
services d'accompagnement et de soutien destinés à l'entourage de ces
personnes.
Ce qui complète l'article. Je vais faire
quelques commentaires. Cet article établit les différents ensembles de...
M. Dubé : ...Services de santé
et de services sociaux fournis par les établissements, ceux-ci sont répartis selon
cinq ensembles, soit les services communautaires locaux, les services
hospitaliers, les services d'hébergement et de soins de longue durée, les
services de protection de la jeunesse et, finalement, les services de
réadaptation.
J'aimerais peut-être prendre une petite
minute, M. le Président, si vous permettez?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Dubé : Et revenir au
document. Je ne me souviens pas exactement comme on l'appelle, mais le tableau
comparatif, là, qui a été préparé par le ministère. Et, si vous permettez,
parce que je pense que ça va beaucoup nous aider à faire le lien entre un et
deux, qu'on a faits tout récemment, alors, si on... il y a cinq pages, dans le
tableau, qui se rapportent à l'article trois, est-ce que ça vous dérangerait si
j'y allais rapidement avec ça, qu'on le regarde ensemble? O.K.
Alors, on voit à gauche l'article trois,
que je viens de lire, qui est sur la première page, la deuxième page, qui
commence avec la... Le quatrième alinéa.
Des voix : ...
M. Dubé : et ensuite, ce
qu'on voit, si je prends la colonne, maintenant, des articles de la LSSSS, tout
à l'heure, on avait discuté du... De l'article 79, vous vous souvenez, et
qui reprenait les éléments d'un centre local de services communautaires, c'est
exactement la liste dont on vient de parler. Et vous voyez l'article 80,
ce qui est en jaune, ensuite, on a l'article 81 de la LSSSS,
l'article 82, l'article 83 et, sur l'avant-dernière page,
l'article 84.
Une voix : ...
M. Dubé : Et c'est tout. Ça
fait que, je pense, ce qu'on démontre ici, c'est qu'on reprend, à l'article
trois, puis comme on a dit souvent, là, on est rendus dans le quoi, c'est quels
sont les services, bien, on est allés chercher les articles dans la LSSSS qui
traitaient du quoi mais qui étaient beaucoup plus loin, dans 79, 80, 81, qu'on
ramène dans l'article trois, mais qui reprend essentiellement, je vais le dire
comme ça, si vous êtes d'accord, la... l'essentiel de la terminologie qu'on
avait dans ces articles-là. Mais je pourrai vous laisser en débattre. Ça va?
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Interventions?
M. Fortin :Oui, s'il vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Fortin :Merci. Merci, M. le Président. Bien, à la première lecture,
là, ça semble être, presque mot pour mot, là, les mêmes. Je ne vois pas de
différence évidente, là, à moins que le ministre en ait à nous identifier, là,
mais, à première vue, ça semble être pas mal les mêmes mots. C'est ça, M. le
ministre, vous n'avez pas vu de différence non plus, là?
M. Dubé : Oui. Puis je veux
faire... c'est pour ça que je dis, à prime abord, je suis un peu comme vous.
C'est pour ça que je regardais maître, puis, peut-être qu'on pourra lui
demander aussi, mais je ne veux pas vous induire en erreur. Mais ça me semble
essentiel parce qu'on a... c'est pour ça qu'on a fait... Mais, si vous voulez
lui demander tout de suite.
M. Fortin :Oui, oui, on peut poser la question. Je suis certain qu'il
le sait.
Des voix : ...
• (17 h 10) •
M. Dubé : Ça va rassurer
beaucoup de monde, je pense.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Alors essentiellement, ce qu'on fait ici et ce qu'on reprend, là,
avec... Je dirais, à l'identique des changements mineurs de terminologie, qui
sont repris pour l'économie, pour être cohérents avec ce qu'on a dans la loi
nouvelle, c'est la description des différents services rendus dans les
différents centres énumérés dans la loi actuelle. Donc, à cet égard-là, pour la
description des services, c'est le statu quo.
M. Fortin :O.K., parfait. Je... Puis ça, on aurait pu la... La
question que je m'apprête à poser, là, je pense qu'on aurait peut-être pu la
poser dans la discussion à l'article deux, là, sur la... Parce que l'article
deux de l'ancienne LSSSS était un peu... les nommait, chacune des sections, là,
qui sont énumérées à l'article trois présentement devant nous. On se pose la
question par rapport aux services offerts à distance comme la télémédecine,
entre autres, là, ça cadre... Qui sont peut-être des phénomènes, je ne veux pas
dire «nouveaux», mais qui prennent plus de place qu'auparavant, on retrouverait
ça où, dans l'article trois?
Des voix : ...
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour que Mme
puisse répondre ou nous donner des explications? Consentement? Merci. Alors, je
vais vous demander de vous nommer, votre fonction, et, par la suite, nous
éclairer.
Mme G. Côté
(Geneviève) :Oui, M. le Président.
Geneviève Côté, avocate à la direction des affaires juridiques du ministère de
la Santé. En fait, la télémédecine ou la télésanté, là, peu importe le nom
qu'on lui donne, ce n'est pas un service en soi, c'est un moyen de rendre le
service. Donc, si le service qui est rendu à distance, c'est un service qui
relève des services communautaires locaux, il va relever d'un centre local de
services communautaires, si c'est un service qui relève de la nature de ce qui
est fait en centre hospitalier, ça va être un service de centre hospitalier, et
ainsi de suite. Donc, ce n'est pas... ça ne rentre pas dans une catégorie en
particulier, mais ça peut être en filigrane de n'importe laquelle de ces
catégories-là, bien, sauf peut-être l'hébergement, là, à distance, c'est plus
difficile. Mais c'est vraiment un moyen, et non pas un service en soi.
M. Fortin :O.K. Est-ce que... Si je comprends bien le propos de Mme
Côté, là, donc, pour la télémédecine, où il y a... ça pourrait tomber sous la
catégorie des ensembles de services diagnostiques, par exemple, dans les
services hospitaliers, ça pourrait, pour ce qui est de, je ne sais pas moi, de
quelque chose qui est peut-être plus en lien avec les services sociaux, là,
tomber sous les services communautaires locaux ou autres, ça peut tomber dans
une catégorie ou dans l'autre, mais c'est couvert. Je veux juste avoir
l'assurance que c'est effectivement couvert par l'un de ces cinq points-là, là,
peu importe les actes qui sont effectués en télésanté ou en télémédecine.
Mme G. Côté
(Geneviève) :Dans la mesure où ce sont
des actes qui, lorsqu'ils... s'ils étaient rendus en présence, seraient rendus
dans l'un de ces endroits-là. Parce que, si on parle d'un service qui serait
rendu... qui est rendu en dehors, qui n'est pas rendu par un établissement,
mais qui est rendu, par exemple, par un GMF, pour reprendre un exemple qui a
été donné, qui n'est pas un établissement, bien là, ça ne rentre pas dans
ces... c'est rendu à distance, ça serait de la télésanté, mais ce n'est pas
dans les services de l'une de ces catégories-là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député.
M. Fortin :Oui. O.K. Donc, la télémédecine, offerte, par exemple, par
un médecin qui pratique en CLSC...
M. Fortin :...ou en hôpital, disons, tomberait sous le service
hospitalier, quelqu'un qui pratiquerait en GMF, qui ferait de la télémédecine,
ça ne serait pas dans une de ces catégories-là parce que ce n'est pas offert
par un établissement?
Mme G. Côté
(Geneviève) :Exact.
M. Fortin :O.K. On est encore... on revient à la définition un peu
abracadabrante, là, de «dans un établissement» de l'article 2, mais je ne
veux pas refaire le débat qu'on a fait tantôt puis que je vous avoue que je
n'ai pas tout à fait saisi la finalité de la chose. Puis, pour l'avoir entendu,
je ne suis pas sûr que le collègue, au moins, des Îles de la Madeleine non
plus, là, sans vouloir lui lui mettre des mots dans la bouche. Mais je vais
accepter, parce que ce n'est pas là ma question, mais je vais accepter que le
concept de télésanté puis de télémédecine, quand il est offert par des
établissements ou que c'est délégué par un établissement, disons, que ça tombe
dans l'une ou l'autre des catégories.
O.K. La Santé publique, là, je vois qu'à
l'alinéa 1 «services communautaires locaux», on inclut la notion de santé
publique. On dit : «ainsi que d'activité...» En fait, je vais reprendre la
phrase, là : «Un ensemble de services de santé et de services sociaux
courants offerts en première ligne et, lorsqu'ils sont destinés à la population
d'un territoire desservi, de services de santé et de services sociaux de nature
préventive ou curative, de réadaptation, de réinsertion, ainsi que d'activités
de santé publique réalisées conformément aux dispositions prévues.» Vous avez
choisi de le garder dans cet article-là, mais vous avez entendu comme moi les
revendications des directeurs régionaux de santé publique. Pourquoi vous avez
choisi de le garder là? Ils ont fait un appel quand même assez... assez direct,
disons pour avoir leurs propres catégories.
M. Dubé : Et, quand vous
dites qu'ils ont demandé leur propre catégorie, je veux peut-être juste...
M. Fortin :Bien, je vais faire référence, M. le ministre, si la
mémoire vous vous fait défaut, là. Ils nous ont demandé, et c'est la
recommandation 2 de leur mémoire : «Préciser, dans les
articles 3 et 40, «des services régionaux spécialisés de santé publique».
Alors, ce qu'ils nous disent, je vais lire le paragraphe, ça va prendre
30 secondes : «Des activités des directions de santé publique
régionale se retrouvent dans le projet de loi actuellement à l'étude dans la
catégorie Services communautaires locaux. Ça, c'est ce qui se passe à
l'alinéa 1. Or, pour plusieurs de ces services, il s'agit en fait de
services spécialisés, à savoir des services de deuxième et troisième ligne - et
donc, pour eux, pas des services communautaires locaux - souvent effectués
auprès de tiers comme des services de réponse et d'évaluation aux problèmes
environnementaux, des interventions en situation d'urgence sanitaire, des
interventions en matière de prévention des risques en milieu de travail ou
encore des services de protection pour les maladies à déclaration ou
traitements obligatoires.» Et là... et le point de... le point principal de
leurs arguments : «Leur intégration dans les services communautaires
locaux peut poser des défis en termes de compréhension des mandats et de
gouvernance. Et pour cette raison, on demande, on recommande de...»
Alors là, je suis certain que vous êtes
penché là-dessus suite à leurs... vous, vos équipes ou quelqu'un s'est penché
là-dessus suite à leurs recommandations et a pris la décision de maintenir en
place plutôt que de proposer un amendement. J'aimerais ça savoir pourquoi, parce
que, pour nous, ça nous semblait assez clair et assez, disons, substantiel
comme argument pour pour que ça mérite des changements au projet de loi.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Bien, c'est sûr que
ma première réaction, puis je vais demander un temps d'arrêt, là, parce que je
voudrais y repenser ou en tout cas discuter avec nos légistes, mais on a pris
la décision de le mettre comme ça, sans cette recommandation-là qui nous a été
faite. Mais je voudrais juste prendre quelques minutes pour revenir là-dessus.
M. Fortin :Pas de problème. Si vous changez d'idée, on aura un
amendement prêt à vous proposer.
M. Dubé : C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
:Suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 20)
(Reprise à 17 h 26)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, M.
le ministre, vous avez eu le temps de discuter avec votre équipe.
M. Dubé : Oui, certainement.
Puis je voulais juste avoir une précision, parce que je reviens toujours à mon
exemple simple, là. Dans l'article 3, on est dans le quoi comme service,
O.K.? Puis c'est pour ça que je voulais me rappeler des commentaires en commission,
puis merci de me l'avoir si bien résumé. Puis je ne vous dis pas que vous
n'avez pas le droit de déposer votre amendement, là, mais je vais vous dire
notre réaction à l'avance, c'est que, quand on va être dans...
M. Dubé : ...comment. Parce
que ce que je comprends de la suggestion qui est faite par... c'est de... de
vouloir changer la façon dont la structure est faite, la gestion de la santé
publique régionale. Mais je rappellerais d'entrée de jeu que ce qu'on met ici,
dans l'article 3, c'est une copie collée de ce qu'il y a dans la LSSSS en
ce moment. Ça fait que, si l'inquiétude ou, je dirais, la volonté des santés
publiques régionales, c'est de changer le comment, bien, ce n'est pas ici,
c'est l'article 73.
Une voix : ...
M. Dubé : Oui. Ça fait que je
voulais juste discuter le principe, M. le député de Pontiac, parce que, un, je
le répète, là, on reprend la terminologie de ce qui est présentement. Et, s'il
y a une discussion à avoir sur un changement, je vais l'appeler de la structure,
bien, ça sera à ce moment-là.
M. Fortin :O.K., mais 73, là, je la regarde en même temps que tout le
monde, là, parce que vous venez de la nommer, c'est effectivement le chapitre
sur les directeurs et les directions de santé publique. Ça dit qu'une direction
de santé publique doit être formée pour chaque région et que Santé Québec doit
assurer la confidentialité des renseignements personnels obtenus dans
l'exercice de ses fonctions à l'égard de chacune de ces directions et organiser
les services et allouer les ressources. 73, ça dit juste ça va.
Mais là... mais ce n'est pas ça, le point
des directions de la santé publique, là. Ce n'est pas... ce n'est pas qu'on a
besoin de nommer une direction de la santé publique, ce n'est pas qu'ils
doivent assurer la confidentialité des données ou allouer des ressources, ce
qu'ils disent, c'est que, quand ils font des services de type qui s'apparentent
à des évaluations de problèmes environnementaux, à des interventions en
situation d'urgence sanitaire, comme au cours des dernières années, des
interventions en matière de prévention des risques en milieu de travail ou
encore des services de protection pour des maladies à déclaration ou traitement
obligatoire, c'est... ce n'est pas vraiment des services communautaires locaux,
c'est ça qu'ils disent, ce que ça ne s'apparente pas à ça.
Je comprends que c'est dans cette
catégorie-là, que l'ensemble des activités de la santé publique, là, sont là,
puis ils sont là depuis un certain temps, mais vous-même, vous m'avez dit que
le projet de loi n° 15 découle de certains des constats qu'on a faits
suite à certaines vagues de... certaines vagues pandémiques. Et je pense que la
place de la santé publique, ça en est un, des constats, qu'on aura pu faire au
fil... au fil des différentes vagues de... de la récente pandémie. Alors là, ce
qu'ils nous disent, c'est que ce qu'on fait, aujourd'hui, là, ce qu'on fait
maintenant, incluant les interventions en situation d'urgence sanitaire, bien,
ça ne cadre pas tant dans les services communautaires locaux, alors ils nous
demandent de faire quelque chose de séparé. Pour moi, ça... Je comprends qu'on
a une section sur les directions de santé publique, puis leurs tâches, puis
leur mandat, mais ici, ce qu'ils nous disent, ce n'est pas tant ça,
c'est : tant qu'à avoir cinq catégories, faites-en une pour la santé
publique.
Je comprends que ce n'est pas dans votre
projet de loi initial, mais ils prennent l'opportunité du fait qu'on ouvre la
LSSSS pour dire : On ne l'ouvre pas à toutes les années, c'est peut-être
le bon moment pour considérer la santé publique différemment qu'on l'a
considérée par le passé. Mais moi, quand les... quand les... l'ensemble, là,
des, quoi, 18, 19 directions de la santé publique nous passent un message,
on a une obligation au moins d'entendre ce qu'ils nous disent puis de le
considérer sérieusement.
M. Dubé : Écoutez, moi, ce
qu'on me dit, puis on peut en débattre, là, mais ce qu'on me dit, c'est que de
la façon dont 3 est écrit, au premier alinéa, c'est clair que c'est la
disposition actuelle. Si...
• (17 h 30) •
M. Fortin :...c'est la disposition actuelle.
M. Dubé : Mais ce qu'on me
dit aussi, c'est que, si on voulait aller... Moi, je ne dis pas qu'on veut
aller là, parce que ce n'est pas comme ça qu'on a écrit les modifications à 73,
mais c'est à 73 qu'on pourrait... sans avoir besoin de changer 3... C'est ce
qu'on me dit, là.
M. Fortin :...parce qu'ils demandent aussi le changement à 40, en lien
avec le changement à 3.
M. Dubé : C'est ça. Si on se
convainquait, admettons, après discussion, qu'il faut le changer, bien, on vit
très bien avec le quoi, qui est les services de santé publique. Vous me suivez?
Mais vous ne pouvez pas me croire sur parole, si vous voulez qu'on débatte plus
longtemps, mais, moi, quand je me fie aux légistes, ils me disent : On a
repris ça... Puis c'est un peu tout le débat qu'on a eu sur 1 et 2, là, c'est
toujours un peu le même principe.
M. Fortin :Bien, c'est un peu le même principe dans le sens où vous
avez repris ce qui était déjà là, puis, dans 1 et 2, vous l'avez écrit de façon
un peu différente par moment, là...
17 h 30 (version non révisée)
M. Fortin :...là, vous l'avez repris, encore là, de façon différente,
vous l'avez repris, remis en place. Mais la demande de la santé publique, c'est
dans le cadre, justement, de changements... appelons ça des changements
accessoires, des changements de forme, là, à l'article 80, 81, et ainsi de
suite, que vous reprenez dans le nouvel article 3. Prenez donc l'opportunité
pour mettre la santé publique. Parce que, moi, si vous me dites qu'il y a un
changement que vous pouvez faire à 73 qui refléterait leur demande, je suis
prêt à l'entendre, mais je ne l'ai pas entendu encore, c'est tout.
M. Dubé : Bien, je sais que,
des fois, vous ne me croyez pas tout le temps, là, mais...
M. Fortin :...non, mais...
M. Dubé : ...je veux dire,
vous...
M. Fortin :Là-dessus, je ne présume pas d'une mauvaise foi quelconque,
je...
M. Dubé : Ah! non, non, pas
du tout. Mais c'est pour ça que j'ai voulu prendre un temps de lui demander
avant, à nos légistes, parce que je voulais être certain que je pouvais vous
dire ça, mais, je pense, ça vaut la peine de discuter. Je reviens toujours dans
le qui, quoi, comment. Là, en ce moment, je pense que la demande qui nous vient
de santé publique est dans le comment, mais je vais laisser...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Alors, ce qu'on a à l'article 3, ce sont les cinq ensembles
qui regroupent les services de santé et les services sociaux. Historiquement, à
l'époque, où il y avait encore des agences, il y a une partie de la santé
publique qui était... des services de santé publique qui étaient fournis dans
les CLSC. C'étaient des services de santé et des services sociaux. Puis il y
avait une partie des activités de santé publique à l'extérieur de ça qui était
faite dans les agences, qui avait des fonctions de planification. Ce n'était
pas fourni par des établissements, et on ne considérait pas ça, manifestement,
au sens strict, comme des services de santé et des services sociaux. C'est un
peu à part. Le projet de loi, en reconduisant les cinq paniers de services qui
existent actuellement, maintient le statu quo à cet égard-là. Donc, il y a une
partie des activités de santé publique qui va relever de Santé Québec mais qui
n'entre pas dans les paniers qui sont là.
M. Fortin :Répétez-moi la dernière phrase que vous venez de dire, si
ça ne vous dérange pas. Je veux juste...
M. Paquin (Mathieu) : Il y a
une partie des services qui n'entre pas dans les paniers de services qui sont
prévus à l'article 3.
M. Fortin :Il y a une partie des services, notamment en santé
publique, qui sont offerts mais qui ne cadrent pas dans les différents paniers
de l'article 3, c'est ça?
M. Paquin (Mathieu) : Je dis
«services», il y aurait... il y en a, mais ça va être des fonctions, certaines
fonctions de planification, mais c'était ce qui autrefois relevait des agences.
M. Fortin :Oui, O.K. Mais ça, ça ne relève pas nécessairement de la
santé publique, là, ce que vous me dites là, ça peut relever d'ailleurs aussi?
Bien, j'essaie... Le point, là, le... Puis
là j'essaie... Avec leur mémoire, j'essaie d'interpréter, là, ce qu'ils nous
ont dit, là, puis de le faire le plus clairement possible, mais ça ne me semble
pas difficile à interpréter, alors je ne pense pas que je m'aventure trop loin
de leurs propos.
Ce qu'ils nous disent, c'est que les
services qu'on offre, là, ce n'est pas juste... la santé publique, là, ce n'est
pas juste le docteur Arruda puis le docteur Boileau en conférence de presse, ce
n'est pas juste nos directeurs régionaux de santé publique qui... ou qui
présentent certaines règles à la population comme on les connaît, c'est qu'ils
font un paquet d'affaires puis ce n'est pas juste des services communautaires
locaux comme ce l'était peut-être à une certaine époque il y a longtemps. Ce qu'ils
nous disent, c'est qu'on fait pas mal plus que ça. On fait des trucs qui ne
cadrent pas dans la définition d'un service communautaire local comme le reste
des éléments qui sont décrits au premier alinéa de l'article 3. Alors, ce
qu'ils demandent, c'est juste d'être reconnus, que les services régionaux
spécialisés en santé publique soient reconnus comme leur propre catégorie de
services de santé et d'avoir leur propre... dans ce cas-ci alinéa, mais leur
propre définition.
Moi, je ne pense pas... étant donné, là,
la nature des interventions qui nous est décrite, je ne pense pas que c'est
trop demander. Je vous le dis, on l'a préparé, l'amendement, mais ce que je
voulais... puis je remercie mes équipes d'avoir fait ça, nos équipes d'avoir
fait ça, mais je ne tiens pas à le déposer. Si vous me dites tout de suite :
Ça ne marchera pas, on ne le fera pas, je n'y tiens pas. Mais le point, leur
point, pour nous, là, mérite sérieuse considération puis, pour nous, mérite
adoption.
M. Dubé : Bien, écoutez, moi,
je vais vous dire où j'ai un petit inconfort, là, puis c'est correct, s'il faut
que je revérifie quelque chose d'autre, mais ma première interprétation...
M. Dubé : ...tout à l'heure,
après avoir écouté Me Paquin, c'était que... de façon... puis c'est pour
ça que je suis en train de demander à quelqu'un de regarder qu'est-ce que le
chapitre S-2.2 peut dire exactement, parce qu'on dit conformément aux
dispositions prévues par la Loi de la Santé publique à S-2.2. Je pensais que
c'était assez large pour que le «quoi» soit là, puis après ça qu'on décide.
Mais si je peux prendre quelques minutes de plus avec Me Paquin, si ça nous
aide, on peut peut-être prendre un délibéré de quelques minutes.
Le Président (M. Provençal)
:Hors caméra?
M. Fortin :...c'est le seul point que j'ai sur l'article 3. Après
ça...
M. Dubé : Parce que j'ai trop
de respect pour la Santé publique, là.
Le Président (M. Provençal)
: O.K., alors on va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 34)
(Reprise à 17 h 46)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, nous reprenons nos travaux. M.
le ministre avait demandé une pause pour pouvoir réfléchir avec son équipe, et
il y a eu des discussions. Alors, quelle est la conclusion de ces discussions,
M. le ministre?
M. Dubé : Bon, la conclusion
n'a pas changé, que ce n'est pas nécessaire de le faire à 3. Mais j'aimerais...
il y a un complément d'information... puis d'ailleurs c'était une très bonne
question... que je voudrais que Me Côté puisse vous donner. Alors, elle n'est pas
juste bonne en télémédecine, vous allez voir.
Le Président (M. Provençal)
:Me Côté, s'il vous plaît...
Mme G.
Côté (Geneviève) : ...oui, en fait, il y a différents ensembles de
services que Santé Québec va donner. Elle donne des services de... Elle va
donner des services de santé et des services sociaux qui font partie de l'un de
ces cinq ensembles qu'on vient de regarder, les services communautaires locaux,
les services hospitaliers, etc. Elle a aussi, et ça, on va le voir à l'article 24,
des fonctions auxiliaires, à la prestation de services de santé et services
sociaux qui ne sont pas... qui n'en sont pas moins importantes pour autant. Et
dans ces fonctions-là qui sont énumérées à l'article 24, qui ne sont pas
des services de santé et de services sociaux, il y a les directions régionales
de santé publique. Et ce sera détaillé à l'article 73 qui suit le
détail... plus en détail, à tout le moins, de ce qu'ils font dans les
directions régionales de santé publique. Il y a des services de santé publique
qui sont des services de santé et des services sociaux, qui se font au niveau
des CLSC, des services de vaccination, des services de dépistage qui se font au
niveau du CLSC. Mais il y a aussi tout un ensemble de services de santé
publique qui ne se fait pas au niveau du CLSC, mais qui ne sont pas dans les...
qui n'ont pas à être dans cette énumération-là des services de santé et
services sociaux parce qu'ils se retrouvent ailleurs. Ils se retrouvent à 24 et
à 73 par la suite pour être plus en profondeur. Et donc ils ne sont pas
oubliés. Ils ne sont pas entrées non plus dans les services communautaires
locaux, là, et il y a peut-être une crainte qu'on a voulu dire... qu'on ait
voulu dire que les services de santé publique, ça rentre dans les services de
CLSC. Ce n'est pas ça. Ce qui se fait dans les directions régionales de santé
publique, la surveillance de l'état de santé de la population, le détail encore
plus en détail que ce qu'on trouve à 73 et dans la Loi sur la santé publique,
là, qui vient détailler les fonctions des directeurs régionaux, et tout ça, ce
n'est pas oublié. Et ça ne rentre pas non plus dans la mission du CLSC, c'est
juste ailleurs.
M. Fortin :Si je vous comprends bien, Me Côté, là, vous me dites qu'il
y a des éléments de ce que la Santé publique fait qui entrent dans services
communautaires locaux, vous avez parlé de la vaccination, ainsi de suite, là.
Mais il y a des éléments qui n'entrent pas dans cette catégorie-là, mais ils ne
se retrouvent pas non plus dans services hospitaliers, dans services
d'hébergement, dans services de protection de la jeunesse ou en réadaptation,
là. Donc, l'article trois, ce n'est pas un ensemble des services de santé qui
sont offerts par Santé Québec?
Mme G. Côté (Geneviève) : En
fait, c'est l'ensemble des services de santé et des services sociaux offerts
par Santé Québec. Ce n'est pas l'ensemble des services offerts par Santé
Québec... parce que les services auxiliaires à la prestation de services de
santé et de services sociaux qui sont à 24.
M. Fortin :L'ensemble des services auxiliaires...
Mme G. Côté (Geneviève) : C'est
le terme que la loi emploie là.
M. Fortin :Donc, les directions de santé publique, ça tombe sous le...
puis effectivement, là, dans le texte de 24, on appelle ça une fonction
auxiliaire, mais c'est considéré une fonction auxiliaire. Donc, ce qui est à
24, vous considérez que ça n'a pas besoin d'être au trois?
Mme G. Côté (Geneviève) : Exactement.
• (17 h 50) •
M. Fortin :Ça doit être le fun être un avocat... Savez-vous quoi? Je
ne passerai pas ma journée à m'obstiner sur ce point-là. La demande venait des
directions régionales de santé publique. On la comprenait, on la respectait.
Puis on tient à, comme le ministre nous l'a demandé souvent, entendre la Santé
publique, écouter la santé publique. Alors, on a mis de l'avant leur
proposition. Mais je comprends d'une façon ou d'une autre que ce ne sera pas
accepté de la partie gouvernementale, puis... parce que vous considérez que
c'est ailleurs. Eux le disaient différemment. Je ne déposerai pas un amendement
juste pour déposer un amendement, là, puis que vous votiez contre, puis qu'on
vote pour. Je pense qu'à un moment donné il faut avancer, puis l'argument a été
fait de part et d'autre assez clairement. Puis, si j'étais toujours d'accord
avec vous, M. le ministre, je serais assis à côté de vous ou vous seriez assis
à côté de moi, puis ce n'est clairement pas le cas.
M. Dubé : Je peux vous dire
que j'apprécie la façon dont les questions sont posées, puis c'est pour ça que
j'ai pris un temps de réflexion. Parce que moi, j'allais tout de suite à 73,
puis j'avais moins bien compris l'aspect d'autres services auxiliaires. Alors,
encore une fois, on clarifie beaucoup de choses en même temps, merci de le
mentionner. Ça va? Me Côté, c'est bon pour ce point-là?
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que ça va pour vous?
M. Fortin :Pour moi, à tout le moins.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que ça va pour vous, maintenant?
Oui, j'avais... je reconnais le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, merci.
Bien, je vais poursuivre là dessus rapidement, j'avais à peu près le même
amendement, je présume, là, sans avoir vu celui du député de Pontiac, là, mais
on avait, en tout cas, entendu les mêmes choses, les mêmes préoccupations,
juste pour être...
M. Marissal : ...sûr de
comprendre, là. La séquence qui va venir un jour, 24, ce que ça dit, là, sur la
santé publique, c'est «former des directions de santé publique». Donc, «Santé
Québec exerce les fonctions énumérées ci-dessous, notamment, former des
directions de santé publique». Ça va jusque-là, je comprends ça.
Une voix : ...
M. Marissal : Vous
pouvez le dire dans le micro, ça va. Oui, merci. O.K. Mais, cela dit, les
directions de santé publique sont déjà formées. C'est un détail, là, mais il va
falloir les reformer, quoi, ou santé Québec en refait d'autres ou...
Des voix : ...
M. Marissal : Ou il en
forme quand il n'y en a plus? Je ne sais pas.
M. Dubé : ...Me Paquin.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui,
M. le Président. En fait, sur la question de former, essentiellement, c'est que
le texte de loi est rédigé pour le futur. Donc, s'il y en avait des nouvelles,
on les formerait. Mais, le régime transitoire et le fait qu'on est en présence
d'une fusion, où on va appliquer la théorie de l'entonnoir, fait que ce qui est
formé va demeurer formé et va se continuer automatiquement dans Santé Québec.
Donc, il n'y aura pas besoin, du fait de la fusion des établissements au sein
de Santé Québec, de former de nouvelles directions, les directions existantes
vont demeurer.
M. Marissal : Ça va
prendre un très gros entonnoir pour faire passer le projet de loi n° 15, quand
on va avoir fini, je comprends ce que vous dites. «former» dans le sens de
«constituer», hein, «Former», oui?
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
M. Marissal : Dans le
sens de «constituer», oui, pas de «formation»?
M. Paquin (Mathieu) : Effectivement
dans le sens de «constituer», M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci de la précision.
M. Marissal : O.K.
Donnez-moi juste une seconde, là, que je me replace ici. Oui, bon, ça fait, je
pense, pour le moment, le tour sur la santé publique. Juste m'assurer que...
après l'intervention de mon collègue de Pontiac, là, vous avez dit, M. le
ministre, tout à l'heure : je vais prendre une pause, je vais aller
regarder ça parce que j'ai trop de respect pour la santé publique. On partage
ça, on partage ça, certainement, mais je veux juste m'assurer que nous y
reviendrons, que vous avez bel et bien compris la sensibilité de ces équipes
professionnelles, qui ont un grand besoin d'indépendance aussi, on l'a vu, ça.
M. Dubé : je vous dirais
ce soir que M. Boileau en est très conscient, la façon dont il travaille
avec eux. J'ai bien vu leurs mémoires aussi, alors je pense que... vous dire
qu'on a ce grand respect-là.
M. Marissal : O.K.
Quelques questions, là, pour le peu de temps qui nous reste, là. J'aurai un
amendement tout à l'heure, M. le ministre ne s'en étonnera pas, sur les CLSC
puisqu'on a déjà commencé ces débats-là. Je veux juste être sûr qu'on soit à la
même place, ça fait que j'aurai un amendement tantôt, je ne le présenterai pas
tout de suite, on n'aura pas le temps, ça va nous bousculer. On reprendra ça
tout à l'heure, frais et dispos, à 19 h 30.
Le Président (M. Provençal)
:...est-ce qu'il est rédigé, votre
amendement?
M. Marissal : Il est
déjà rendu, je pense.
Le Président (M. Provençal)
:Ah! O.K. Bien, c'est parce qu'on
pourrait je projeter, puis vous pourriez le présenter?
M. Marissal : Non, j'ai
autre chose à faire avant, si vous le permettez.
Le Président (M. Provençal)
:Ah! bien oui, bien oui.
M. Dubé : Mais est-ce
qu'on peut en prendre connaissance, parce que si on...
M. Marissal : Il est sur
greffier, en...
M. Dubé : si c'est sur
Greffier, je... pendant l'heure du souper. O.K. c'est beau.
Des voix : ...
M. Dubé : O.K. Bien, merci
beaucoup, ça va être... permettra de voir venir.
M. Marissal : Oui, c'est
ça, mais il n'y a rien qui va vous étonner là-dedans, là.
M. Dubé : Non, je ne
suis pas surpris.
M. Marissal : Je ne veux
pas casser le punch, là, mais vous savez où je loge. Allons-y un peu dans
l'ordre. Donc, le troisième paragraphe, je ne le lirai pas au complet, là, mais
ça finit par «les adultes, qui, en raison de leur perte d'autonomie,
fonctionnelle ou psychosociale, ne peuvent plus demeurer dans leur milieu de
vie naturel malgré le soutien de leur entourage». Pourquoi, «malgré le soutien
de leur entourage», pourquoi on ajoute ça? Parce que, «milieu naturel», ça me
semble englober pas mal tout. On a l'air de faire une catégorisation.
Des voix : ...
M. Dubé : Donc
premièrement, ce n'est pas un changement, M. le député.
Mais reprenez donc...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
M. Dubé : ...Le
commentaire que vous venez de faire....
M. Paquin (Mathieu) : ...oui,
M. le Président. Alors, essentiellement, ma lecture de l'article, lorsqu'on
parle du «malgré le soutien de leur entourage», c'est qu'essentiellement, ce
que ça revient à dire c'est que ce sont des cas où les personnes qui entourent
l'usager, malgré le fait qu'elles veuillent lui venir en aide, veuillent
l'aider, ça ne suffit plus. Donc, c'est ces cas-là qui sont visés ici.
M. Marissal : Cela dit, ça ne
veut pas dire que ça inclut les gens qui n'ont pas d'entourage naturel, là? Les
gens qui sont seuls, nécessairement, vont être couverts par ça, là?
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
M. Marissal : O.K. C'est pour
ça que je m'étonne qu'on sente le besoin d'ajouter qu'un milieu naturel c'est
quand tu as de la famille autour de toi ou des proches pour t'aider.
Le Président (M. Provençal)
:Maître.
M. Paquin (Mathieu) : Essentiellement,
je pense... mais je n'y étais pas, en 1992, quand ça a été fait, mais ça a
probablement été mis là, précisément, pour rassurer les gens qui ont des
proches qui peuvent les aider à demeurer chez eux.
M. Marissal : O.K., a
contrario, je comprends. Vous le prenez a contrario de ce que je... D'accord,
je comprends. Ça va. Pour être sûr, là... Parce qu'on a eu une conversation,
tout à l'heure, éclairante, là, et un peu déroutante aussi, au début, en tout
cas, là, sur ce qu'est un service de santé et services sociaux, là, ce qui est
compris là-dedans maintenant, là, parce qu'il y aura d'autres choses, là, il y
a des choses que je ne retrouve peut-être pas, des éléments que je ne retrouve
peut-être pas dans vos cinq paragraphes, là. Où sont, là-dedans, les CMS? Sont-ils
là-dedans? Est-ce qu'ils sont compris quelque part là-dedans? Ça se peut, là,
je peux imaginer qu'ils pourraient se trouver aux services de première ligne,
mais je n'en suis pas sûr.
Le Président (M. Provençal)
:Je peux vous donner la réponse
immédiatement, M. le député. C'était mentionné... Maître, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Non, ils ne sont pas... les CMS ne sont pas visés là.
M. Marissal : O.K. Tout à
l'heure, j'ai compris, là, puis corrigez-moi si je me trompe, là... j'ai
compris, là, qu'essentiellement ce qu'on appelle, là, les services de santé et
services sociaux, c'est ce qu'on paiera avec la RAMQ. Les CMS, quand vous
faites des contrats avec eux pour des chirurgies... c'est, essentiellement, des
chirurgies... on paie avec la RAMQ. Là, le CMS ne se trouve pas là, il se
trouve ailleurs.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, ce n'est pas tout à fait ça. Les services de santé et
les services sociaux, c'est ce qui est fourni par un établissement. Un CMS, en
principe, n'est pas un établissement. Ce qui peut brouiller les autres,
parfois, c'est qu'il est possible qu'un établissement, par entente, fasse en
sorte qu'un CMS rende pour son compte, certains services à un usager. Mais
oublions cette exception-là pour rester au cas clair de la règle générale.
Services de santé et services sociaux, c'est fourni par un établissement. Un
CMS n'est pas un établissement, il ne fournit pas de services de santé et de
services sociaux, donc, aux yeux de la loi, ce qu'il fait n'entre pas dans les
cinq... ou n'est pas un service de la nature tel qu'il entre dans les cinq
paniers de services qui sont prévus là.
Le Président (M. Provençal)
:J'ai compris. Alors, merci de votre
collaboration.
Compte tenu de l'heure, je suspends les
travaux jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à 18 heures)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 34)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, nous reprenons nos travaux. La
Commission de la santé et des services sociaux va reprendre et poursuivre ce
que nous avions entrepris cet après-midi, l'étude détaillée du projet de loi no
15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus
efficace.
Lors de la suspension de nos travaux, à 18 heures,
M. le député de Rosemont avait mentionné qu'il voulait proposer un amendement
et il a même... on a même reçu cet amendement-là, qui a été déposé sur Greffier
afin que les gens puissent en prendre connaissance. Maintenant, M. le député de
Rosemont, je vais vous inviter à nous présenter votre amendement et à réaliser
le commentaire, s'il vous plaît.
M. Marissal : O.K., merci.
Rebonsoir, M. le Président et chers collègues. Avec votre permission, je n'avais
pas tout à fait fini mes premières questions. Je n'en ai pas tant que ça là,
mais je vais liquider ce sujet-là.
Le Président (M. Provençal)
:Excusez-moi.
M. Marissal : Non, je vous en
prie.
Le Président (M. Provençal)
:Excusez-moi, c'est moi qui est allé
trop vite.
M. Marissal : Je vous en
prie. Alors, tout à l'heure, avant de quitter, c'est parce que j'avais quelques
questions, là, à savoir qu'est-ce qui se trouve, là, dans l'article 3, dans les
cinq ensembles qui nous sont présentés. J'avais posé la question sur les CMS.
Je crois que nous avions eu la réponse, qu'on avait fait celle-ci. J'en ai deux
autres, là, qui me sont venues en tête spontanément : Où sont les maisons
des naissances là-dedans?
Des voix : ...
M. Dubé : Est-ce que vous
avez compris?
M. Marissal : Non, je ne
vous...
Le Président (M. Provençal)
:...pour les bienfaits de la
population.
M. Dubé : Oui, oui.
Excusez-moi, là, je n'avais pas fini de sortir toutes mes... C'est dans... pour
votre question, où sont les maisons des naissances, c'est dans la catégorie 1,
ou le premier paragraphe, je devrais dire, dans les services communautaires.
M. Marissal : Services
communautaires?
M. Dubé : Oui.
M. Marissal : O.K. Où sont d'ailleurs...
C'était là au préalable, j'imagine, ce n'est pas nouveau, ça?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:...la parole. Je pense qu'il vous
avait posé une question, puis on n'a pas répondu directement.
M. Marissal : Oui, c'est
parce que, des fois, je ne sais pas si on répond ou si vous constabulez, des
fois, je ne sais pas.
M. Dubé : Vous m'avez demandé
si la...
M. Dubé : ...Maison des
naissances était dans les services communautaires, j'ai répondu que oui.
M. Marissal : Et que c'était
là au départ. Donc, c'est ça.
M. Dubé : Au départ, ce n'est
pas nommé comme tel, mais ça n'a pas besoin d'être nommé. Puis si vous voulez
préciser peut-être avec...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président, effectivement, les Maisons des naissances, on n'en parle pas
expressément dans la LSSSS. Le projet de loi n° 15 reconduit cet état de
fait là. Administrativement, ce sont des services qui sont rattachés au CLSC.
M. Marissal : Au CLSC?
M. Paquin (Mathieu) : Oui. Donc,
ça ferait partie des services communautaires locaux.
M. Marissal : O.K. Puisque
vous m'ouvrez la porte, là où il n'y a pas de CLSC sont... parce que, parfois,
les CLSC, il n'y en a pas, ou alors ça couvre un territoire absolument immense,
là.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Normalement,
dans chaque région sociosanitaire, j'ai minimum un CISSS. Et lorsque j'ai
seulement un CISSS par région sociosanitaire, il va y avoir un CLSC. Là, si j'ai
plusieurs CISSS dans une même région, il peut qu'il y en... ça se peut qu'il y
en ait un seul, mais j'ai un CLSC minimum par région sociosanitaire pour
couvrir la région.
M. Marissal : C'est bon. Très
clair pour ça. Dernière question, je vous promets, je ne ferai pas le tour, là,
de tous les services de santé possibles et imaginables, mais je me pose cette
question aussi à savoir où sont les GMF dans votre dans votre brochette de cinq
ensembles ici?
Le Président (M. Provençal)
:Alors, M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Dubé : La réponse, c'est
qu'ils ne sont pas dans les cinq parce que ce ne sont pas des établissements.
M. Marissal : Comme les CMS.
M. Dubé : Comme les CMS.
Exactement.
M. Marissal : O.K., bien, ça
va pour moi, pour ces questions-là. S'il y a des collègues qui veulent suivre,
sinon je peux procéder...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, est-ce que vous seriez prêt à
nous déposer maintenant et à nous faire part de votre amendement?
M. Marissal : Bien sûr. Je
vous le lis, puis on en débat par la suite, c'est bien ça?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Marissal : O.K. Alors,
allons-y. Article 3 Ajouter à la fin du paragraphe 1 de
l'article 3, ça va comme suit, L'installation qui offre un tel ensemble de
services s'assure que les personnes qui requièrent de tels services pour
elles-mêmes ou pour leur famille soient jointes, que leurs besoins soient
évalués et que les services requis leur soient offerts à l'intérieur de ces
installations ou dans leur milieu de vie, à l'école, au travail ou au domicile
ou, si nécessaire, s'assure que ces personnes soient dirigées vers les centres,
les organismes ou les personnes les plus aptes à leur venir en aide.
• (19 h 40) •
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que vous voulez donner
quelques commentaires?
M. Marissal : Oui. Oui, oui,
bien, je le disais tout à l'heure, là, avant l'ajournement, que, tu sais, ça ne
peut pas être une surprise, là, on a eu ces débats-là déjà. J'ai même
consacré... nous avons consacré un... ce qu'on appelle une motion du mercredi,
là, dans le jargon, nous étant QS, là, sur justement la préservation de la
mission des CLSC parce que, très tôt après le dépôt du projet de loi, les
premiers signaux d'alarme nous sont parvenus, à savoir que la mission du CLSC
n'était plus inscrite en toutes lettres. Je n'ose pas dire disparaître parce
que le ministre a dit que ce n'était ça, ça ne disparaissait pas. Sauf qu'on
avait néanmoins biffé, dans le passage de LSSSS à projet de loi n° 15,
certains éléments assez longs, d'ailleurs, dont nous reprenons un des éléments
ici. Et clairement, par exemple, le mot «mission» n'apparaissait plus. Sans
grande surprise, ça a beaucoup alarmé le réseau, le réseau communautaire, mais
même les médecins qui sont en CLSC, mais le réseau de la santé en particulier,
qui est proche des CLSC, c'était alarmé de ça. On a débattu de ça, donc j'ai
posé une question d'abord ministre, si je me souviens bien, ensuite, la motion
du mercredi, je dois dire que les discours qui avaient été faits à ce moment-là
par le ministre puis par ses collègues de la partie gouvernementale étaient
plutôt rassurants, à savoir que : Non, non, non, on ne veut pas faire
disparaître les CLSC, au contraire, on les aime puis on veut les garder. Ce que
j'avais perçu comme étant une bonne nouvelle. Sauf que dans le projet de loi
n° 15, il manque des éléments, selon moi, comme celui que j'ajoute, là,
dans ce très long sous-paragraphe, là, je l'ajoute parce que d'après moi, il
complète la mission sans mettre le mot «mission», là, ça vise nécessairement
CLSC. Même s'il n'y a pas les lettres C-L-S-C là-dedans, tout le monde
comprendra que c'est ça que ça vise. C'est là qu'on veut aller, je...
M. Marissal : ...je ne pense
pas que ce soit superflu d'ajouter ça, parce qu'il y a des éléments là-dedans
qui définissent clairement l'ADN des CLSC.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Bien, écoutez,
quand on s'entend, on le dit, hein? Puis d'ailleurs je vous rassure, là, ce que
j'ai dit plus tôt, il y a quelques semaines, quand vous m'aviez posé la
question de ne pas changer, le seul endroit, puis vous ne serez pas... Je ne
peux pas être parfaitement d'accord, mais je suis pas mal d'accord avec vous,
c'est juste, ce que vous demandez de faire, il n'est pas à l'endroit qu'on
voudrait le mettre...
M. Marissal : O.K. Alors, on
prend un rancard, dites-moi où, puis on se rejoindre.
M. Dubé : Oui, bien, c'est
ça, mais c'est parce que vous voulez aller trop vite.
M. Marissal : Enfin, le
résultat, depuis deux jours, ne nous permet pas d'arriver à une telle
conclusion, mais...
M. Dubé : Non, mais ce je
veux dire, c'est que... Non, mais, sérieusement, je vous rappelle, je vous
rappelle, vous savez... je reviens toujours, je ne sais plus comment on
l'appelle, le tableau où on a le p.l. 80... bon, vous avez pris dans
l'article 80... La partie, vous voulez le rajouter dans 3, mais je vous
rappelle que, lorsqu'on va vouloir faire des précisions à, je reviens toujours,
où se font les services, par opposition, ou quel est le service, on... puis là
j'y vais de mémoire, vous m'avez dit 324, alors.... Mais je n'ai pas
l'amendement pour ça en ce moment, là, parce que je dis : Vous... Ce que
vous suggérez va être sensiblement le texte qu'on va mettre là, mais on va les
mettre dans la section des services qui vont être faits par le CLSC.
M. Marissal : À 324.
M. Dubé : Après 324.
M. Marissal : Après. Et vous
aviez déjà prévu d'y ajouter...
M. Dubé : Oui, il n'est juste
pas fait, là, parce qu'avec le temps qu'on a eu, rappelez-vous, on a... on est
allés au Conseil des ministres avec les premiers 150 articles, on a sorti
une quarantaine, quarantaine d'amendements. Ça fait que c'est sûr que, dans les
prochaines semaines, on va avoir d'autres sessions qui vont amener. Mais cet
amendement-là, le concept de le faire, il est déjà décidé.
M. Marissal : O.K. Bien, moi,
ça me va si on arrive au même résultat.
M. Dubé : C'est l'objectif.
C'est d'ailleurs pour ça que je vous avais rassuré. Parce que, quand vous nous
avez posé la question au bleu je m'étais informé, là... Je reviens toujours du
qui, quoi, où, là, puis comment, bien, voilà. Ça fait qu'on est d'accord.
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Dubé : Bien, je ne dirais
pas ça comme ça, là, mais on aimerait mieux qu'il soit ailleurs.
Le Président (M. Provençal)
:Pour votre logique.
M. Dubé : C'est ça,
effectivement.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député.
M. Marissal : Bien, je ne
l'ai pas vu, votre amendement. Vous me dites qu'il n'est pas prêt, votre
amendement, là?
M. Dubé : Non, non, non, il
n'a pas été déposé parce que, je l'ai dit, on s'est concentré sur les
150 premiers articles pour les amendements. Puis, comme on sait... bien,
peut-être que, d'ici le 9 juin, si on se rend à 150, on va le faire
préparer, là, mais on est encore à 3, ça fait que je me dis...
M. Marissal : Oui, on vit
d'espoir, on vit d'espoir. Bien...
M. Dubé : Mais, s'il faut le
préparer, je peux peut-être demander à l'équipe.
M. Marissal : Pas une autre
nuit écourtée, là, quand même, je n'oserais pas... Non, c'est parce que... La
bonne foi se présume, là, puis vous avez voté avec avec nous sur la motion,
sans même y changer un traite mot. Je peux la lire, là, pour les... elle n'est
pas longue, là, pour les besoins, là, des gens qui écoutent et les collègues
qui ne s'en souviennent pas. Donc, ça allait comme ça le 5 avril
dernier :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse que
la mission fondamentale des Centres locaux de services communautaires — les
CLSC — inclut la prestation de services à la population locale en fonction de
leurs besoins dans leur milieu de vie, à l'école, au travail ou au domicile;
«Que l'Assemblée nationale demande au
gouvernement de maintenir l'intégralité de la mission actuelle des CLSC dans le
projet de loi n° 15, notamment, la responsabilité... populationnelle.»,
pardon.
Je pense, ça disait tout. Et, comme je le dis,
nous avions voté ça unanimement, je crois bien que c'était unanime à
l'Assemblée nationale, que tout le monde était d'accord avec ça textuellement.
Alors, si on a quelque chose, là, d'assez proche de ça... Tu sais, je pourrais
essayer de demander de geler l'article 3 le temps de voir l'amendement,
mais je ne ferai pas exprès, là, mais je vais...
Le Président (M. Provençal)
:M. le député, moi, je me suis m'y...
je me mets des notes sur chacun des amendements. Alors, j'ai bien... je me suis
placé une note pour me rappeler qu'au cas où quelqu'un l'oublierait que votre
amendement se retrouvera après l'article 324...
Le Président (M. Provençal)
:... et sera formulé. On vous le
présentera avant.
M. Marissal : Oui, oui. Comme
je vous dis, la bonne foi se présume ici, là. Je vais jouer ça comme ça. Nous
aussi, on s'est mis une note, là. On est têtus des fois. Alors, allons-y comme
ça. Ça me va pour le moment.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Marissal : Oui, merci.
Le Président (M. Provençal)
:Donc, à ce moment-là, est-ce que vous
acceptez de retirer simplement votre amendement? Alors, consentement pour retirer
l'amendement de consentement?
M. Marissal : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Alors, on revient à
l'article 3. Il n'y avait pas d'amendement, d'autres amendements.
Discussions pour l'article 3. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui, j'avais un
amendement à proposer, mais je pense que mon collègue de Pontiac en avait un
qui touchait les éléments qui précèdent peut-être. Alors, je ne sais pas s'il
est prêt à déposer pour qu'on aille dans l'ordre, tout simplement, mais c'est
comme vous voulez.
M. Fortin :Non, après discussion, le seul amendement qu'on avait sur
la Santé publique, on ne le présentera pas.
M. Arseneau : O.K. Alors, je
me trompe, c'est plutôt mon collègue de Rosemont. Est-ce que...
Le Président (M. Provençal)
:Parce que la notion de Santé publique
a été traitée.
M. Arseneau : Oui, c'est
vrai, c'est vrai, c'est moi qui me confonds.
M. Dubé : Puis ce n'est pas
pour vous brimer, M. le député.
M. Arseneau : Est-ce que vous
souhaitez déposer un amendement dans les premiers... O.K. Alors, je vais y
aller. En fait, avant même de déposer l'amendement, j'aimerais vous parler du
sujet en question, là. Je vais retrouver mes notes et mes esprits. Concernant,
donc, la liste des services de santé et services sociaux qui sont compris dans
les différents ensembles, je remarque, au troisième paragraphe, le
numéro 3 : «service d'hébergement et de soins de longue durée, la
fourniture d'un milieu de vie substitut», et cetera. La question qu'on s'est
posée en regardant, bien, l'ensemble de l'oeuvre et, à la toute fin, on
dit : «les gens qui ne peuvent plus demeurer dans leur milieu de vie
naturel malgré le soutien de leur entourage», la question qu'on s'est posée,
c'est : Qu'en est-il des soins à domicile? Et il nous semblait, en
regardant les définitions des soins de longue durée - est-ce que je peux avoir
le document - qui devait inclure les soins à domicile, dans la définition qu'on
trouve sur le site même du ministère, lorsqu'il est question de soins de longue
durée, et là je vous rappelle que les services, ça inclut les soins, les soins
de longue durée, c'est «les soins personnels infirmiers, de légers à moyens, qui
sont prodigués à des personnes âgées ou atteintes d'une maladie chronique ou
d'une incapacité dans une maison de soins infirmiers ou à domicile pendant une
longue période de temps». Et cette définition-là me semblait plus proche de ce
qu'on veut offrir un service de santé et de services sociaux qui sont pris en
compte dans le troisième paragraphe, là, sur les services d'hébergement et de
soins de longue durée.
• (19 h 50) •
Alors, je ne sais pas si vous êtes
familiers, soit M. le ministre ou Me Paquin, avec cette définition-là, qui me
semblait inclure ce qui, pour nous, est absolument fondamental. Lorsqu'il est
question du vieillissement de la population et qu'il est question des soins de
longue durée, ce n'est pas seulement l'hébergement, c'est les services à
domicile. Et il ne faut pas l'échapper. Je ne le vois pas là, dans les cinq
paragraphes, et il me semble qu'il n'est pas sous-entendu nulle part, à moins
que j'aie mal lu ou qu'il y a une définition qui m'échappe. Alors, si, on
m'indique que c'est indiqué quelque part et qu'on ne l'a pas lu, fort bien.
Sinon, j'aurais un amendement pour revoir le paragraphe 3.
Le Président (M. Provençal)
: Je pense que M. le ministre est en mesure de vous donner
des éléments de réponse.
M. Dubé : ...un début de
réponse. Puis, si Me Paquin veut peut-être compléter... C'est un peu, si vous
permettez, M. le député, c'est comme un peu la question qu'on a eue tantôt sur
la télémédecine, hein? On essaie de regarder : Est-ce que c'est un service
qui fait partie d'un bloc?
Alors ici, à moins que je me trompe, les
services communautaires locaux, donc le premier paragraphe, comprennent les
soins à domicile, beaucoup plus que le service d'hébergement. Mais ce que je...
j'ai demandé à Me Paquin de regarder si, ailleurs, lorsqu'on définit les
services, on sent le besoin. Comme on a pas senti le besoin de parler de
télémédecine ailleurs, ici, je voudrais juste vérifier avec vous, mais est-ce
que je me trompe que c'est dans la première... dans la première catégorie, les
soins à domicile, dans les services communautaires...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît...
M. Paquin (Mathieu) : ...oui,
M. le Président. Alors, les services à domicile sont effectivement ou relèvent
de l'ensemble des services communautaires locaux. On ne considère pas qu'ils
relèvent des services d'hébergement et de soins de longue durée parce que c'est
«hébergement et soins de longue durée», et donc, lorsqu'on est à domicile, on
n'est pas hébergé. Par contre, ce qui peut expliquer une certaine confusion,
c'est que le bout, actuellement, de texte ou l'alinéa qui parle des services à
domicile et qui indique que ça fait partie des services de... des services
communautaires locaux, dans la LSSSS, c'est l'alinéa qu'on ne retrouve pas
actuellement, dans l'article 3, dont il était question dans la motion
d'amendement du député de Rosemont.
Donc, effectivement, en ce moment,
peut-être... on ne le voit pas forcément quand on lit le projet de loi. Comme
ça a été dit, il y aura un amendement qui viendra plus tard là-dessus. Donc,
cet aspect-là des services à domicile qui font partie du panier des services
communautaires locaux va faire partie d'une précision qui va être apportée au
projet de loi.
M. Arseneau : Je vous
entends, mais je dois quand même vous dire que le libellé, c'est «service
d'hébergement et de soins de longue durée». Et, lorsqu'on le regarde, on
regarde sur le thésaurus de l'activité gouvernementale du gouvernement du
Québec, la notion de soins de longue durée, de façon explicite, et moi, c'est
ce que j'aimerais que le projet de loi fasse, de façon explicite, mentionne...
Je ne parle pas d'hébergement, l'hébergement, c'est écrit «service
d'hébergement», classé. Ensuite, c'est écrit «soins de longue durée», et les
soins de longue durée, me dit le site gouvernemental, ça inclut dans une maison
de soins infirmiers ou à domicile pendant une longue période de temps. Et, moi,
il me semble que c'est important, lorsqu'on parle de la fourniture des services,
que l'on indique que ça inclut les soins à domicile.
C'est une mission qui est fondamentale
pour le système de santé, qui va le devenir encore davantage au cours des
prochaines années, des prochaines décennies. Alors, j'insiste, je pense qu'on
ne peut pas éviter, lorsqu'il est question, là, des services de réadaptation,
psychosociaux ou infirmiers, pharmaceutiques, de ne pas mentionner nommément
les soins à domicile qui font partie des soins de longue durée. Il me semble
qu'on en échappe un bout, là, puis une grande partie de la population qui en
ont besoin.
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. En fait, c'est que ce dont il est question au paragraphe 3,
l'expression qui est entre guillemets, c'est «service d'hébergement et de soins
de longue durée». Donc, ce n'est pas que tous les services de longue durée
appartiennent à cet ensemble-là, ce sont... c'est la combinaison hébergement et
soins de longue durée qui est spécifiquement visée dans la catégorie des
services d'hébergement et de soins de longue durée. Puis il y a un élément
quand même important de ce qu'on voit là, qui est l'idée de fournir un milieu
de vie substitut, et donc j'ai de l'hébergement et un ensemble de services de soins
de longue durée. Si les soins de longue durée ne sont pas fournis avec
l'hébergement, ils appartiennent à une autre catégorie, en l'occurrence la
catégorie des services communautaires locaux.
M. Arseneau : Mais... Je
comprends votre explication, mais là où on ne se rejoint pas, c'est que la
question de la perte d'autonomie fonctionnelle et psychosociale ne mène pas
qu'à l'hébergement, ça mène également à la prestation de soins de façon
spécifique de soins à domicile, qui fait partie de la catégorie des soins de
longue durée, qui est... qui est dans l'intitulé ou presque, du moins dans les
guillemets. Et moi, je vous dis, j'ai un malaise avec le fait qu'on rentre ça
dans une grande catégorie de services communautaires locaux, alors qu'on a une catégorie
qui est beaucoup plus spécifique, selon, évidemment, la terminologie utilisée
par le gouvernement, par ailleurs, lorsqu'il définit soins de longue durée,
alors je me dis : Il faudrait quand même que ce projet de loi là soit
transparent aux yeux des citoyens puis qu'on indique que les soins de longue
durée, bien, ça inclut des soins à domicile, notamment pour les personnes
aînées, qui sont spécifiquement le complément des services d'hébergement...
M. Arseneau : ...qui ne font
pas partie de la catégorie des services communautaires locaux. Il me semble
qu'ils méritent leur propre catégorie.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député des
Îles-de-la-Madeleine, me permettez-vous de faire une remarque?
M. Arseneau : Oui, oui.
Le Président (M. Provençal)
:Ce que je comprenais de l'explication
de Me Paquin, c'est que l'item 3 est vraiment le cumul à la fois de
l'hébergement et à la fois des soins, tandis que ce que vous mentionnez, il n'y
a pas d'hébergement dans un centre, c'est à la maison, et c'est pour ça que ça
se retrouve au niveau communautaire, mais ça n'empêche pas qu'il y ait des
soins qui soient dispensés à ces gens-là sous différentes formes, au niveau de
leur domicile. Moi, je pense que c'est une notion de perception, là, mais je me
permets juste le commentaire, M. le député.
M. Arseneau : Je voudrais
juste vérifier si l'ensemble des éléments qui font partie de ce paragraphe, là.
La fourniture d'un milieu de vie, d'un ensemble de services d'hébergement, ça,
on comprend que ça fait partie des lieux d'hébergement institutionnels, les
services ou la fourniture, c'est ça, d'assistance, la fourniture d'assistance,
de soutien et de surveillance, est-ce que je dois comprendre, Me Paquin, que
c'est dans un service d'hébergement, uniquement, c'est ce à quoi ça réfère,
uniquement? Même chose pour la suite, là, des services de réadaptation, c'est
nécessairement à l'intérieur d'un lieu d'hébergement, qu'on pourrait appeler,
par exemple, un CHSLD. Les services psychosociaux, les services infirmiers,
pharmaceutiques et médicaux aux adultes qui sont en perte d'autonomie
fonctionnelle, tout ça, c'est la description de ce qu'on offre dans le milieu
de vie, substitut dans les services d'hébergement. Est-ce que c'est comme ça
qu'il faut le comprendre?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin.
• (20 heures) •
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président, c'est que l'ensemble de ce qu'on décrit au paragraphe 3 doit se
retrouver pour qu'on soit en présence de services d'hébergement et de soins de
longue durée. Si c'est un seul de ces services-là, par exemple, l'hébergement,
ça peut se retrouver dans une autre catégorie. Ce n'est pas de la longue durée,
mais il y a de l'hébergement dans les centres hospitaliers, et il me semble
bien qu'il y en a dans certains centres de réadaptation aussi. Donc, un service
peut se retrouver dans différentes catégories, mais le panier complet, qui
s'appelle services d'hébergement et de soins de longue durée, c'est tout ce
qu'on voit dans le paragraphe 3, ensemble.
Et le lieu, on va le voir un peu plus...
dans un article qui vient plus loin, le lieu où ce panier de services là est
offert, c'est un CHSLD. Or, personne ne dirait : J'ai besoin de longue
durée, de soins de longue durée à domicile, je reçois des services en CHSLD
dans mon domicile, parce que ça réfère vraiment à un lieu concret. Et la
fourniture du service de soins de longue durée à domicile, elle va être
fournie, elle fait partie du panier des services communautaires locaux fournis
par le CLSC.
M. Arseneau : On va essayer
de se comprendre. Je vais pousser un peu plus loin. Les services d'hébergement
et de soins de longue durée, ce sont deux choses différentes. Il y a de
l'hébergement, d'une part, et des soins prodigués, par ailleurs. On rentre plus
profondément dans le texte et on dit qu'il y a un milieu de vie substitut. Je
suppose, à ce moment-là, que ça ne fait pas partie de la catégorie, d'après le
«et», c'est-à-dire dans les soins de longue durée, mais dans le service
d'hébergement, on offre un milieu de vie substitut. Ça, je peux le comprendre.
Un ensemble de services d'hébergement, ça découle des services d'hébergement.
Mais mon questionnement, c'est sur les
soins de longue durée. Est-ce que l'assistance de soutien et de surveillance,
les services de réadaptation psychosociaux, infirmiers, pharmaceutiques et
médicaux aux adultes qui sont en perte d'autonomie fonctionnelle ou
psychosociale, selon notre compréhension, sont strictement offerts, lorsqu'on
lit ça, dans un service d'hébergement? Moi, je supposais qu'ils étaient aussi
donnés à domicile, si on regarde la définition des soins de longue durée, qui
inclut la prestation d'un certain nombre de services à domicile. C'est ce que
je voulais voir. Mais, si vous me dites, encore une fois, là, que service
d'hébergement et soins de longue durée, en fait, on pourrait enlever...
20 h (version non révisée)
M. Arseneau : ...de longue
durée, puis ça voudrait juste dire « services
d'hébergement ». Et des
services d'hébergement, tout le reste découle, et l'hébergement étant différent
du domicile, là, je peux comprendre. Mais, si les soins de longue durée sont
différents des soins offerts dans les CHSLD, il faut introduire absolument la
notion de domicile à cet endroit-là. C'est ce que je veux valider avec vous.
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y...
M. Paquin (Mathieu) : En
fait, M. le Président, les soins de longue durée ne sont pas forcément... En
fait, les soins de longue durée ne sont pas forcément le monopole des CHSLD ou
des services d'hébergement et de soins de longue durée, mais les deux
ensembles, ça va ensemble. Et, si on enlevait de « longue durée »
pour ne parler que d'hébergement, ça peut paraître absurde, mais à un moment
donné, j'aurais de la difficulté à identifier qu'est-ce qui distingue un hôtel
qui fait de l'hébergement touristique, mais de l'hébergement quand même, d'un
établissement de santé. Parce que mon critère serait seulement l'hébergement.
Ça fait que ça me prend autre chose que juste l'hébergement. Ça peut devenir
compliqué. Pour donner une illustration, pour vulgariser à l'extrême, comme
dans la vulgarisation scientifique, et non tenir des propos vulgaires, M. le
Président, du blanc et du rouge, ça fait du rose, donc il y a du rouge dans du
rose, du bleu et du rouge, ça fait du mauve. Alors, le rose n'a pas le monopole
du rouge dans sa composition. On peut le retrouver à deux endroits. Le résultat
va être légèrement différent. C'est un peu la même chose ici.
M. Arseneau : Décidément, on
en voit de toutes les couleurs dans cette commission. Alors, les services d'hébergement
et de soins de longue durée, ce sont les services d'hébergement où on donne des
soins de longue durée, c'est ce qu'il faut comprendre. Et les soins à domicile
ne sont pas compris dans ce service... dans ce paragraphe trois, mais ils sont
plutôt dans les services communautaires locaux. Est-ce qu'il est superfétatoire
de les inscrire quelque part nommément dans ces cinq paragraphes-là pour dire
que ce sera une mission fort importante du système de santé du gouvernement du
Québec au cours des décennies à venir?
Le Président (M. Provençal)
:Maître.
M. Paquin (Mathieu) : Non, ce
n'est pas superfétatoire, M. le Président. D'ailleurs, c'est ce qu'on a dit,
précédemment, il y aura un amendement qui sera introduit après l'article 324
pour le prévoir.
M. Arseneau : Mais ma
question est : Pourquoi ne pas le prévoir dès l'article trois, lorsqu'il
est question des services de santé et des services sociaux qui sont essentiels?
Le Président (M. Provençal)
:Maître.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Alors essentiellement, c'est qu'à l'article trois on décrit
sommairement le quoi, c'est-à-dire qu'est-ce que le panier de services. Puis,
quand on rentre dans le détail du comment, on le fait un peu plus loin dans la
loi, dans ce cas-ci, on a évalué que l'ajout se ferait après l'article 324.
M. Arseneau : Mais, si le
législateur, si l'intention du législateur était de dire, par exemple, si les
services d'hébergement et de soins de longue durée comptent pour 28 % du
budget des soins de longue durée... actuellement, les... c'est-à-dire les soins
à domicile, 28 % de l'ensemble du budget, mais que notre objectif, c'est d'arriver
50-50, est-ce que le poids de cette affirmation là ou cet objectif à atteindre,
si toutefois c'était l'objectif à atteindre, ne vaudrait pas justement une
mention spécifique comme quoi c'est éminemment important de développer des
services à domicile, si on veut éviter de frapper un mur, et donc de se donner
comme mission à l'article trois, que ce soit un service aussi important que l'hébergement?
C'est là vers quoi... ce à quoi je m'en vais. Non, ce n'est pas accessoire, les
soins à domicile. Il y a... puis je ne veux pas faire un plaidoyer trop
politique là-dessus, mais je pense véritablement qu'avec le rapport de la
Vérificatrice générale de l'an dernier, qui nous dit qu'on va véritablement
frapper un mur en matière d'hébergement et qu'il faut développer des services
de soins à domicile, de l'inscrire comme l'une des missions principales et des
services principaux au même pied que les services d'hébergement et de soins de
longue durée, comme un autre élément, ça ne me semble pas, comment dire,
superfétatoire, ça ne me semble pas exagéré. C'est le plaidoyer que je voulais
vous faire ce soir.
M. Dubé : Est-ce que je peux
essayer de... En fin de compte, sans vouloir répéter ce qui a été dit, là,
juste peut-être pour essayer de conclure, l'article trois parle d'hébergement
conjointement avec les soins de longue durée. Gardons ça simple, c'est un
CHSLD. On s'entend que c'est ça. Les soins à domicile, vous avez absolument
raison, c'est très important, mais ici on n'est pas dans le comment, on est
dans l'article un qui parle des services communautaires. Puis, je vous le
relis, là : « Un
ensemble de services de santé et de services sociaux offerts en première ligne,
et lorsqu'ils sont destinés à la population d'un territoire, de services de
santé, de services sociaux de nature...
M. Dubé : ...préventive ou
curative de réadaptation ou de réinsertion, ainsi que des activités de santé
publique. Ce qu'on vous dit, c'est que, ça, c'est la grande catégorie dans
laquelle sont le travail, les soins à domicile et qu'on va donner plus de
détails sur les moyens, après l'article 324, un peu de la même façon que
le député de Rosemont nous a dit : Moi, je tiens à avoir le moyen CLSC qui
va venir à être défini dans les services communautaires. Bien, c'est la même
chose qu'on fait avec votre demande sur les soins à domicile, la même chose.
Alors, je me dis si, si vous êtes d'accord à l'explication qu'on a donnée...
puis, dans le fond, les CLSC, c'est quand même une bonne partie du budget.
Peut-être que nos budgets qui a baissé puis qu'on veut rétablir, mais je vous
dirais qu'on est ici dans la définition des services et non dans le moyen.
J'arrête ça là parce que je pense qu'on est quand même quelques-uns à vous
l'avoir expliqué, là.
M. Arseneau : Mais je
comprends très bien le rôle du CLSC, mais je ne vois pas en quoi les services
et les soins à domicile, pour les personnes aînées en perte d'autonomie, qui
permettent d'éviter justement une institutionnalisation, donc une offre
d'hébergement, sont compris dans des services offerts en première ligne. Moi,
il ne me semble pas que ce sont des services...
M. Dubé : Bien, quand je vous
l'ai lu... quand je vous ai lu tantôt, M. le député, là, j'ai insisté pour dire
des services de santé et des services sociaux de nature préventive ou curative.
Si on a un soin à domicile qui est donné à une personne, je pense que ça rentre
très bien dans cette définition-là d'un service communautaire préventif ou
curatif. Alors, que la personne ait besoin d'une heure de soins par semaine,
10 heures de soins par semaine, ça rentre dans ces services là. Mais,
encore une fois, il y en a d'autres services de même nature qui ne sont pas
nécessairement à domicile. Mais la définition de services communautaires locaux
inclut les soins à domicile.
M. Arseneau : C'est justement
là où j'en venais, c'est-à-dire que, vraisemblablement, on n'a pas la même
définition des services curatifs. Une perte d'autonomie. À ce que je sache, il
n'y a pas de cure qui peut être offerte par le système de santé et on ne peut
pas prévoir ou prévenir le vieillissement et la perte d'autonomie. On peut la
compenser, on peut soutenir. Vous voyez ce que je veux dire?
• (20 h 10) •
M. Dubé : Dans les soins à
domicile, vous êtes quand même conscient, vous connaissez assez ça, là, vous
suivez la santé depuis longtemps, il y a un facteur de gravité qui est mis,
hein? Vous savez qu'on peut avoir des facteurs jusqu'à quatre qui vont faire
que le nombre d'heures de soins est minime jusqu'à un facteur de sept ou huit,
vous avez de plus en plus difficile. Et c'est à partir d'un certain niveau — puis
je pense que la députée de Marie-Victorin pourrait parler pendant des heures
parce qu'elle a pratiqué dans ça — ça fait que, là, on doit aller en
CHSLD. On se comprend. Donc, je pense qu'on est ici dans le curatif et le
préventif. Parce que même si on a déjà atteint un certain niveau de besoins de
soins, quel qu'il soit, je pense que ça rentre très bien dans la catégorie des
soins à domicile.
M. Arseneau : Donc, M. le
Président, ce que je comprends, c'est que la perte d'autonomie fonctionnelle ou
psychosociale qui est associée souvent au vieillissement et justement à
l'amalgame de différentes conditions, pour y remédier, pour soutenir ces
personnes-là, une approche de type préventive ou curative est la solution. J'ai
un petit peu de difficulté avec ça, mais je pense que vous avez compris mon
plaidoyer là-dessus. Je ne retrouve pas, et j'en suis déçu, une préoccupation
pour des services qui seraient beaucoup plus explicitement inscrits à
l'article 3 comme faisant partie du panier de services essentiels et
surtout en contrepoids à l'importance qu'on donne aux services d'hébergement et
de soins de longue durée...
M. Arseneau : ...Mais j'aurai
fait le plaidoyer. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions
concernant l'article trois?
Mme Setlakwe : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme Setlakwe : ...les
services de répit, que ce soit à domicile ou à l'extérieur du domicile, ça doit
entrer également dans le paragraphe un?
M. Dubé : Comme, par exemple,
les centres de répit, là, les centres...
Mme Setlakwe : Oui. Bien, ça
peut se faire à domicile, mais ça peut se faire aussi à l'extérieur du
domicile, c'est chapeauté par un CISSS, maison Gilles-Carle, disons.
M. Dubé : Est-ce qu'on peut
juste vérifier? Parce que je vous dirais intuitivement, oui, mais je vais... on
va le vérifier, Mme la députée.
Des voix : ...
M. Dubé : Je le relis, là,
pour voir, mais...
Des voix : ...
M. Dubé : Je vais demander à
la députée, parce que je pense que... Tu sais, quand vous parlez d'un centre de
répit, là, vous connaissez quand même plusieurs... Mais, je pense, centre de
répit comme le Centre Philou, où les... Est-ce que c'est à ce genre de...
Mme Setlakwe : Oui, centre
Philou ou Maison Gilles-Carle, Évasion.
M. Dubé : Bon, Gilles-Carle,
etc. Ça se... Vous ne pensez pas en milieu hospitalier, quand on vous dites ça,
là?
Mme Setlakwe : Non, non,
justement, on parle de personnes en perte d'autonomie qui restent à domicile,
qui ont un proche aidant. Puis là, on veut...
M. Dubé : Parce que, ce que
je comprenais de la réponse initiale de... puis vous ne l'avez peut-être pas
entendue, là, je lui demanderais de préciser, ce qu'il me disait, c'est pour
ça, je vous ai fait préciser, parce que, moi, j'aurais pensé que le centre de
répit dont vous parlez rentrerait plus dans les services communautaires. Mais
il me rappelle... Me Paquin me rappelle que ce... des centres de répit peuvent
être aussi offerts en services hospitaliers, en centre hospitalier. Alors donc,
ce qu'il me dit, c'est que ça peut peut-être rentrer dans plus qu'une
catégorie. Est-ce que c'est ça que vous me dites?
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Alors, à ma connaissance, il peut y en avoir qui sont offerts en
centre de jour par des centres hospitaliers, donc ça peut rentrer dans la
catégorie des services hospitaliers, et ça peut être offert par des ressources
intermédiaires... Non, ce n'est pas vrai, excusez-moi, des ressources de type
familial ou des organismes communautaires, auxquels cas ce ne sont pas des
établissements, donc on est à l'extérieur du champ d'application de l'article
trois. Ça va être offert, donc, par des ressources de type familial ou des
organismes communautaires.
M. Dubé : O.K. Donc, c'est
parce qu'on sort des établissements en faisant ça.
Mme Setlakwe : Oui,
possiblement. Et honnêtement, je ne veux pas qu'on ait une trop longue
discussion, là. C'est juste que ça me fait penser, cette... ce type de... bon,
ce n'est pas un «établissement», là, mais ce type de...
M. Dubé : De services, de
services.
Mme Setlakwe : ...de services
là, que j'ai dans ma circonscription puis que d'autres ont dans leurs
circonscriptions respectives.
Le Président (M. Provençal)
:J'ai Gilles-Carle, chez nous, en
Beauce.
Mme Setlakwe : Philou ou,
effectivement, Maison Gilles-Carle, qui a double mission, centre de jour et
aussi... bien, c'est une... hébergement court terme, tu sais, ce n'est pas
longue durée. Ça peut être une nuit ou deux.
M. Dubé : C'est vrai, c'est
dans votre comté, le Centre Philou, hein, c'est ça?
Mme Setlakwe : Oui. Et Maison
Gilles-Carle Évasion.
M. Dubé : Aussi.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions?
M. Fortin :Une dernière chose, M. le Président, si vous permettez, là.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, M....
M. Fortin :Quand on fait la comparaison de l'article actuel, l'article
présenté par le ministre, là, l'article 3 puis l'article... les articles
de la LSSSS, là, on voit... il y a des bouts qui ont été retenus puis qui ont
été transposés, il y a des bouts qui n'ont pas été retenus. Je veux m'assurer
qu'on répète quelque part, c'est peut-être plus tard, là, vous allez me dire,
mais je veux juste m'assurer que c'est bel et bien répété... Dans les articles
de la LSSSS, à l'article 83, on dit qu'on veille à ce que les besoins des
usagers des... ou des résidents de CHSLD soient évalués périodiquement. Donc,
c'est une obligation légale.
M. Dubé : ...dans le tableau
qu'on a...
M. Fortin :Dans l'article 83 de la LSSSS, au un... deuxième paragraphe.
M. Dubé : Au.... qui commence
par «à cette fin»?
M. Fortin :Oui. Les personnes... «L'établissement qui exploite un tel
centre reçoit, sur référence, les personnes qui requièrent de tels services et
veille à ce que leurs besoins soient évalués périodiquement. Alors, c'est une
obligation légale de la part de ceux qui administrent les CHSLD. Est-ce que
cette obligation-là d'évaluation périodique se retrouve en quelque part dans...
M. Fortin :...la loi?
Des voix : ...
M. Dubé : O.K. Bon, bien,
répondez, parce que c'est la même réponse qu'on a donnée à...
Le Président (M. Provençal)
:Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Dubé : O.K. Parfait.
M. Fortin :Non, j'ai cru comprendre... Ah! bien, allez-y pour le
bienfait de la...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, pour l'ensemble de la
population, compte tenu que...
M. Paquin (Mathieu) : Vous
pouvez y aller.
M. Dubé : Non, vous faites
tellement bien ça, Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Vous
aussi d'ailleurs.
M. Dubé : ...bien, mais
allez-y.
M. Paquin (Mathieu) : Essentiellement,
c'est un peu comme on en a discuté tout à l'heure avec l'amendement qui
concernait les dispositions relatives aux centres locaux de services
communautaires, c'était également un alinéa qui commençait par «à cette fin».
Alors, on a dit qu'on avait un amendement qui s'en venait là-dessus après
l'article 324. Il y a encore des réflexions qui se font avec les autres
dispositions qui commencent par «à cette fin», mais, si on devait les
introduire, ça serait au même endroit.
M. Fortin :Et pourquoi vous n'introduiriez pas l'obligation d'avoir
une évaluation périodique des résidents en CHSLD?
M. Dubé : Bien, il y
aurait... En tout cas, moi, je ne pense pas qu'il y a de raison de ne pas le
faire. On est dans les moyens.
M. Fortin :Non, non, mais ce que...
M. Dubé : Mais il faudrait le
faire dans cette section-là, c'est ça qu'on...
M. Fortin :Oui, je n'ai pas de problème à ce qu'on le fasse au 324,
mais ce que j'ai entendu de la part du légiste, c'est...
M. Dubé : Mais, en ce moment,
il n'est pas... la...
M. Fortin :...c'est qu'on est en discussion à savoir si on introduit
chacune des sections.
M. Dubé : Comment on va le
dire. On est beaucoup plus dans comment on va l'écrire que de le mettre ou ne
pas le mettre, là.
M. Fortin :O.K. Donc, à l'article 324, à la petite note que le
président s'est prise, quand il va nous dire : Un instant...
Le Président (M. Provençal)
:On va lever une main.
M. Fortin :...c'est là qu'on pourra avoir la discussion à savoir si
vous l'avez introduit ou pas. Mais, quand le légiste nous dit qu'il y a des
discussions à savoir ce qu'on introduit, on est pas mal sûrs qu'on va
introduire quelque chose là-dessus.
M. Dubé : Moi, je vous dis
oui, parce que c'est ça qu'on est en train de faire, là. Comme je vous ai dit,
on s'est concentrés sur les amendements qui portaient sur les 150 premiers
articles. On est dans ça pour vous donner des documents qui seront déposés en
juillet.
M. Fortin :Bon, bien, sur ce point-là, je vais être d'accord avec
votre légiste, vous êtes pas mal bon, M. le ministre.
M. Dubé : Bien, en tout cas,
pas tout seul...
M. Fortin :Bien, du moins, vous m'avez satisfait sur ce point-là.
M. Dubé : O.K. Bien, je
l'apprécie beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 3? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix. Est-ce que l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Article 4, M. le
ministre.
M. Dubé : Très bien.
L'article 4. C'est bon, on peut y aller? Est-ce que la machine à café
fonctionne toujours? Oui? Est-ce que c'est possible d'avoir un petit peu de...
Le Président (M. Provençal)
:On va faire un appel à tous ou un
appel à l'aide, un des deux.
M. Dubé : ...gazoline? Je ne
fonctionne pas encore à l'électricité, alors... C'est bon?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, article 4.
• (20 h 20) •
M. Dubé : L'article 4,
M. le Président. Merci beaucoup. Alors, la présente loi ne s'applique pas aux
territoires visés aux articles 530.1 et 530.89 de la Loi sur les services
de santé et les services sociaux pour les Inuits et les Naskapis, qui est le
chapitre S-4.2, ou au territoire du Conseil cri de la santé et des
services sociaux de la Baie-James institué en vertu de la Loi sur les services
de santé et les services sociaux pour les autochtones cris, le
chapitre S-5.
Le commentaire : Cet article prévoit
que la loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus
efficace ne s'applique pas aux territoires visés aux articles 530.1 et
530.89 de la Loi sur les services de santé et services sociaux pour les Inuits
et les Naskapis et au territoire du Conseil cri de santé et des services
sociaux de la Baie-James institué en vertu de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux.
Je ne sais pas si je pourrais dire quelque
chose, mais...
Le Président (M. Provençal)
:...vous pouvez ajouter un autre
commentaire, M. le ministre...
M. Dubé : Oui, oui, bien...
Le Président (M. Provençal)
:...ça vous appartient.
M. Dubé : Oui, parce que je
sais que le député, entre autres, de Rosemont veut en parler puis je ne sais
pas si je suis mieux de lui laisser poser sa question, mais il y a une... il y
a une décision qui a été prise. Puis, lorsqu'il y a eu la présentation, entre
autres, du chef Picard, j'étais un peu... Puis je ne suis pas un spécialiste
des affaires autochtones. Ça fait que je le dis avec beaucoup d'humilité, là,
puis je sais que, souvent, il y a des gens qui nous écoutent puis je veux faire
attention de bien dire les choses. Mais ce que j'ai compris... Puis je vais le
dire dans mes mots à moi, là, sans filtre, puis j'aimerais ça que vous m'aidiez...
en tout cas, que vous compreniez ce que j'essaie d'expliquer avant qu'on ait la
discussion...
M. Dubé : ...d'un côté,
quand on a entendu le chef Picard et le docteur...
Une voix : Vollant.
M. Dubé : ...Vollant,
merci beaucoup, il y avait une des deux demandes qui était très claire, c'était
l'accès au fameux DSQ, à laquelle on a dit : C'est très clair. On ne sait
pas encore comment on va attacher ça, mais on va le faire parce que c'est
logique. J'en ai parlé avec le ministre de la Cybersécurité et puis du
Numérique, là, à la suite de notre rencontre, puis on va trouver la façon, là,
dans les prochaines semaines d'attacher ça parce que ça n'a pas été fait dans
le p.l. no 3, comme le député d'Outremont le sait. Bon. Ça, c'est une
demande très claire.
Où j'étais moins confortable, puis j'ai...
je suis retourné voir mon collègue, le ministre des Affaires autochtones, là,
M. Lafrenière, puis j'ai dit, j'ai compris du chef Picard, en tout cas,
pour moi, ce n'était pas clair s'il je voulais qu'on en profite pour changer,
vu qu'on faisait le p.l. no 15, qu'on en profite pour changer la loi. Moi,
ce que... ce que M. Lafrenière m'a dit très clairement, la plupart... puis
là je ne veux pas me lancer dans un débat entre les différents représentants
des communautés autochtones, mais ce que M. Lafrenière m'a dit,
c'est : Quand on va changer la loi de la... Bien, premièrement, notre
réflexe, ç'a été de dire l'ensemble des communautés, puis peut-être à
l'exception de la demande qu'on a entendue du chef Picard, nous disent :
Nous, là, on ne vous a pas demandé de changer notre loi. On a été très clair,
il n'y a pas personne qui nous a demandé de changer la loi. Alors, sauf
peut-être cette demande-là que j'ai sentie lors de cette présentation-là.
Mais lorsque j'ai vérifié avec
M. Lafrenière, il m'a bien dit... Puis moi je me souviens, parce que j'en
ai parlé avec le sous-ministre, Daniel Desharnais, là, qui est responsable du
côté du ministère. Il a dit : Nous, la journée qu'on va commencer à faire
des changements à la LSSSS qui se rapportent aux autochtones, il va falloir que
ça soit négocié de nation à nation. Puis juste ça, là, c'est un processus assez
complexe. Alors, nous, c'est l'approche qu'on a prise il y a à peu près six
mois quand on a commencé à dire comment on structure le projet de loi. Puis on
a dit : Bien, s'il faut que ça se fasse, toutes les nations incluses, on
va laisser la loi telle qu'elle est spécifiquement pour eux, puis on ne
changera rien. Vous me suivez? C'est comme si on a dit : Bien, comme il
n'y a pas de demande, puis la journée qu'on va décider de le faire en accord
avec eux, bien, ça va être pour toutes les communautés. Donc, c'est pour ça
qu'on a pris l'approche que la LSSSS, donc, je le redis, là, la loi sur les santés
et services sociaux actuelle, on dit : On la garde, puis elle continue de
s'appliquer pour les différentes communautés.
Ça fait que je voulais faire cette
précision-là parce que... Puis on peut... On peut avoir cette discussion-là,
mais c'est un peu... Peut-être mon exemple n'est pas parfait, mais c'est un peu
comme la décision sur la santé publique. C'est ou bien on fait des grands
changements, puis on... L'engagement qu'on a pris, c'est qu'on va en faire une.
Quand on aura fini celle-là, on sera peut-être encouragé à commencer sur la
santé publique. Mais si je reviens à la LSSSS qui va continuer pour les
affaires autochtones, là, moi, je suis un peu mal à l'aise de me faire
dire : On devrait... Puis encore une fois, là, je respecte la demande qui
nous a été faite, mais je veux juste vous dire que le ministre qui est
responsable des Affaires autochtones m'a dit : Ne touchez pas à ça tant
qu'on n'aura pas cette négociation-là, de nation à nation, avec l'ensemble des
communautés.
Ça fait que j'arrête ça là pour vous
donner le... moi, ce que j'ai... ce que j'ai vérifié avec M. Lafrenière
suite à la présentation qu'on a eue. Ça fait que j'ai dit : On règle la
question des données, mais sur la demande... Voilà. J'arrête ça parce que je
voulais vous donner le contexte.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien,
j'apprécie la mise en contexte. Je ne suis pas un spécialiste en matière de
relations avec les Premières Nations. Il n'y en a pas beaucoup de ça au Québec.
Puis, j'ai néanmoins, en un peu plus de quatre ans, ici, et quelques projets de
loi qui, parfois, empiètent sur leurs droits ou qu'il y ait une interférence ou
un lien, en tout cas, là, ce n'est pas toujours négatif, là, mais s'il y a une
affaire que j'ai apprise, là, en quatre ans, là, ici, c'est qu'ils n'aiment pas
ça qu'on négocie pour eux. Puis je les comprends parce qu'on a quand même
accepté le principe de nation...
M. Marissal : ...à nation.
Puis je veux dire, on ne négocie pas pour les autres peuples, là, on le fait
pour nous-mêmes. Et puis, quand on peut être le relais puis que ça se fait, ça
peut aller encore, mais effectivement... Vous dites : Il n'y a pas de
demande de changer la loi. Vous êtes à l'étape numéro deux, là. L'étape numéro
un, c'est qu'il y a une demande pour négocier et pour ouvrir des pourparlers,
pour discuter de nation à nation.
Je vais attendre que vous ayez fini, M. le
ministre, j'aimerais vraiment avoir toute votre attention. Je sais que vous
êtes capable de faire deux choses en même temps, mais... Moi, je suis comme
vous, là, je ne veux pas me mettre le pied dans la bouche, là, puis dire des
affaires que je ne veux pas dire, là, mais je vais le redire. Tu sais, c'est un
réflexe qui serait colonialiste, là, de notre part de dire : On va
négocier pour eux, puis je vais leur demander, là, ce qu'il faut pour eux, là,
tu sais, non. Bien, c'est justement, puis de toute façon ils sont très bien
capables de le faire. Puis moi, je ne connais rien de leurs communautés, là, en
plus, là. Honnêtement, là, je ne le sais pas, ou alors très peu, alors je
serais bien mal placé pour... pour aller négocier à leur place.
Donc, vous dites qu'il n'y a pas de
demande de changer la loi. Moi, je vous dis : Vous êtes à l'étape numéro
deux, parce que l'étape numéro un, c'est leur demande, c'est de négocier puis
d'avoir de la consultation. Où est-ce que ça nous mène, ça? Je pense que ça
nous mène minimalement à suspendre cet article-là. De toute façon, on a
tellement de temps devant nous pour le reste du projet de loi, là. En toute
transparence puis sans vouloir vous contourner, j'en ai discuté, ce matin, un
peu à bâtons rompus mais quand même pour lui signaler que nous avions ça sur
les bras, à votre collègue des Affaires autochtones, M. Lafrenière, dont vous
parliez tout à l'heure, mais je n'ai probablement pas le niveau d'intimité avec
lui que vous avez, je ne suis pas dans votre Conseil des ministres.
M. Dubé : C'est peut-être
mieux comme ça.
M. Marissal : Mais... En
fait, j'avais plus de contacts quand qu'il était porte-parole de la police de
Montréal puis que j'étais journaliste, mais, maintenant, il est aux Affaires
autochtones, ce n'est pas mon dossier en plus, là. Puis je voulais juste qu'il
le sache puis être capable de peut-être lui passer le petit message que ces
gens-là ne sont pas heureux de la façon dont ça se passe puis qu'il faudrait
qu'on négocie, qu'on ouvre le canal de communication.
Mais la suggestion en forme de demande
insistante que je vous fais, je pense que c'est le moins que je peux faire,
puis je ne m'avancerai pas, là, en terrain miné, c'est de suspendre ça. En
attendant, vous dites qu'il y a des pourparlers, vous dites qu'il y a des
choses qui arrivent, on va donner le temps de travailler. Et, de toute façon, à
la fin, on arrive au même résultat, parce qu'il reste, pour le moment, sous la
LSSSS, alors ce n'est pas comme si en leur faisant un gros, gros, gros
changement. Mais, moi, ce que j'ai compris de leur mémoire, c'est qu'ils sont
malheureux avec la LSSSS parce que ça les sert mal, c'est une loi, disent-ils,
d'un autre siècle, qui n'est pas adaptée à leur situation. Puis, après ça,
bien, il faut négocier comme on le fait... Quand on a eu des ententes
honorables avec les Premières Nations, c'est quand on a négocié, quand on a été
capable de le faire de façon... de façon sereine. Mais ce n'est pas moi qui va
faire ça, mais c'est la demande que je vous ferais.
• (20 h 30) •
M. Dubé : Bien, je ne sais
pas, M. le Président, si je peux réagir tout de suite. Moi, je suis... En tout
cas, à votre suggestion, je suis très à l'aise, parce que ce n'est pas comme si
c'était le dernier article qui restait à régler, là. Puis, comme il y a des
discussions qui ont lieu, en ce moment, pour initier ce processus-là,
justement, avec... entre autres, avec les Cris, puis je n'entrerai pas dans le
détail parce que je ne les connais pas, je pense que ce serait très sage de
faire ça puis de dire... Parce qu'en fait on ne recommande aucun changement en
ce moment, là, soyons clairs, mais, comme on a eu la discussion sur les
données, bien, je pensais de dire, à prime abord, qu'on était d'accord de faire
un amendement qu'on va trouver, là, durant l'été. Parce que c'est ça, une des
demandes qui nous est venue de...
M. Marissal : Oui. Bien,
c'est vrai que ce dont vous parlez, là, vous parlez, là, de la comparution...
du témoignage de chef Picard et Stanley Vollant. Ça, c'était beaucoup plus
technique pour d'autres nations sur un aspect très technique, informatique
même, de la chose. Ça, je crois, pour l'avoir d'ailleurs étudié dans un autre
projet de loi, le 3, je crois, que c'est faisable. Il y avait peut-être
quelques difficultés, cela dit, là, pas tant techniques que légales...
M. Dubé : Mais je n'aurais
peut-être même pas dû en parler. Ce que je vous dis, ça, on est ouvert de
façon... mais, pour le reste, particulièrement, là, pour ce qui est des
Inuits... ce que je dis, c'est que je pense que, pour le moment, étant donné
qu'il y a des discussions puis que...
20 h 30 (version non révisée)
M. Dubé : ...il n'y a pas eu
de demande spécifique puis qu'il n'y a pas eu de négociations qui ont été
commencées, je pense que peut-être que de suspendre, pour le moment, c'est la
meilleure chose, mais...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, à ce moment-là, s'il y a
consentement, nous allons suspendre l'article 4. Mais, M. le député de
Pontiac...
M. Fortin :Je n'ai pas d'enjeu, là, avec repousser dans le temps d'étude
d'un article ou d'un autre, et surtout pas celui-là, là, mais je veux essayer
de comprendre, parce que je vous avoue, M. le Président, que la suite des
choses, là, dans l'horaire qu'on souhaite, du côté du gouvernement, utiliser,
disons, là, je ne le sais pas, moi, dans deux, trois, quatre mois, où on va en
être avec la négociation. Puis un peu comme le député de Rosemont, ou le
ministre, je suis loin d'être un expert. À part le nom de ma circonscription. M.
le Président, je ne connais pas énormément par rapport aux façons de vivre ou
aux grandes demandes de la plupart des Premières Nations québécoises, mais je
veux juste essayer de comprendre, là.
Là, cet article-là, si on l'adopte comme
tel, il dit essentiellement que, pour certains, pour les Inuits, les Naskapis
et le conseil cri, ils sont... ils tombent sous la LSSSS comme on la connaît,
là, ils restent là. Alors, si on garde l'article, ils restent là, si on le
suspend, ça veut dire qu'ils tomberaient sous le nouveau... mettons que c'est...
M. Dubé : Non.
M. Fortin :Mais il va falloir revenir, éventuellement, je comprends.
M. Dubé : Oui, oui, oui.
M. Fortin :Mais je ne sais pas ce qui va se passer avec le projet loi.
C'est ça, mon point, je ne sais pas où est ce qu'on va se rendre jusqu'à tant
qu'à un moment donné, là, on se dise, bon, bien là, on est à 349, puis ça fait
tant de temps, puis, bon, bien, c'est ça qui est ça.
Je ne pense pas qu'on peut faire l'épargne
de l'étude éventuelle de cet article-là. Ce n'est pas un article comme les
autres. Si on en passe un dans la façon de fonctionner de Santé Québec, à un
moment donné, bien, un sur 1180, un de moins, là, on vivra avec, mais celui-là,
j'ai de la misère. Je pense que ça nous prend un engagement d'y revenir avant
une quelconque procédure parlementaire, pas souhaitable de personne, mais
possible, disons.
Le Président (M. Provençal)
:Mais, vous savez, M. le député, que,
de toute manière, en ayant suspendu cet article-là, avant de faire quelque
conclusion qui soit, on n'aura pas le choix d'y revenir pour savoir quelle est
la décision des membres de la commission. Et, dans le temps, on va avoir quand
même à traiter d'autres articles. Je pense que le ministre, s'il a à revenir
avec cet article-là parce qu'il a de nouvelles données, ou de nouvelles
informations, ou une nouvelle orientation, que ce soit par le député de Vachon
ou autre, qui est ministre au niveau des autochtones, à ce moment-là, on aura
toujours le loisir. En tout cas, il y a une chose avec laquelle je suis d'accord
autour de la table, c'est qu'il y a vraiment un inconfort présentement avec l'article
4. Vous avez raison, qu'on y touche ou qu'on n'y touche pas, la LSSSS s'applique
tout le temps.
M. Dubé : Bien, moi, je vous
demanderais de suspendre quelques minutes, là, parce que je veux juste être sûr
que je vous donne la situation comme je la vois. Puis avec ce que le député
vient de dire, là, je veux juste préciser quelque chose. Donnez-moi quelques
minutes, on va suspendre, puis je vais vous revenir.
Le Président (M. Provençal)
:On va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 20 h 36)
(Reprise à 20 h 40)
Le Président (M. Provençal)
:On reprend nos travaux. Alors, je
cède la parole immédiatement à M. le ministre.
M. Dubé : C'est bon? On peut
continuer? Bon, c'est quand vous avez soulevé le mot «tabou», là, que là,
j'étais inquiet, parce que je ne voulais pas avoir l'air de botter en touche
quelque chose dont il faut discuter. Mais ce qu'on me confirme, c'est deux
choses. Premièrement, le sous-ministre... c'est ce que M. Paré me disait... le
sous-ministre adjoint responsable des Affaires autochtones, c'est lui qui m'a
dit, dans les derniers jours, que les chances d'avoir des changements d'ici la
fin de notre projet de loi sont fort minces. On ne dit pas que c'est zéro, mais
s'il y avait à mettre une probabilité, là, qu'il y ait une négociation de
nation à nation pour changer ce qui, peut-être, aimerait être changé dans la
LSSSS... sont faibles.
Alors, moi, ce que je vous suggère quand
je dis de suspendre, puis là je vais être clair, je suspendrais jusqu'à la
semaine prochaine. On se voit la semaine prochaine. Je vais m'assurer que... Je
vais demander à Daniel... voyons, Desharnais, là... trop de Daniels, là...
Daniel Desharnais d'être ici puis vous donner une mise à jour de ce qu'il en
est, ce que je vous dis, ce soir, de mon résumé, là, et là on prendra une
décision si on vote sur 4, avec l'information que vous avez. Mais je ne le
reporterais pas indéfiniment, si c'était ça, votre question. Puis vous, bien,
je vous dirais : Allez chercher votre information d'ici là. Que notre
choix, c'est de dire, pour ces deux communautés là, on continue avec la LSSSS,
puis on aura une mise au point de...
M. Dubé : ...de Daniel
Desharnais là-dessus, du sous-ministre qui est responsable. Est-ce que ça...
Moi, c'est ça, ma suggestion, mais avec... pas d'attendre, peu importe ce qui
arrivera, l'automne.
M. Fortin :...puis vous avez une demande pour le député de Rosemont,
mais, de mon côté, tout ce que je veux, c'est un engagement qu'on va être
capable d'avoir une discussion là-dessus. Si vous me dites : C'est la
semaine prochaine, c'est correct. Si vous me dites : C'est au retour, au
mois d'août, parce qu'il y a des chances que ça avance un petit peu pendant
l'été, je comprends votre hésitation. Vous avez dit vous-même au micro, là, que
les négociations ou les pourparlers avec beaucoup de Premières Nations, ça ne
va pas super bien ces jours-ci, de par un récent événement auquel... que l'on
connaît tous. Mais je veux juste qu'il y ait un engagement. Puis je l'entends,
là, l'engagement. Alors, moi, ça me va, de revenir puis d'en discuter puis de
savoir où on est et les tenants et aboutissants de tout ça.
M. Dubé : Bien, c'est facile,
M. le Président, vous prenez vos notes. Ça fait que, si vous me dites que la
semaine prochaine... Moi, je vais m'assurer avec Daniel puis avec l'équipe que
Daniel Desharnais est là pour en parler. Alors, c'est ma suggestion pour
aujourd'hui, suite à...
Le Président (M. Provençal)
:...dans le sens que je vous avais
expliqué tantôt que, si on suspend, de toute façon, vous allez être en mesure
d'aller chercher de l'information pour nous revenir.
M. Dubé : Je voulais juste
parler, M. le Président, vous avez raison que la probabilité, là, c'est qu'il
va falloir probablement prendre la décision assez rapidement, parce que...
Le Président (M. Provençal)
:Le député de... À moins que... M. le
député de Pontiac, est-ce que ça va? Est-ce que vous aimeriez ajouter autre
chose?
M. Fortin :Bien, peut-être, le député de Rosemont peut prendre la
parole sur la suggestion du ministre, puis on reviendra sur...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, bien, sans
vouloir tourner le fer dans la plaie, tu sais, hier, ce n'est pas pour rien
que, dans la motion préliminaire, je suggérerais que nous entendions ces
gens-là. Je pense qu'on a manqué un peu... on a manqué une bonne histoire puis
on a peut-être manqué un peu à notre devoir aussi, là, d'entendre ces gens-là.
Puis ce n'est pas la première fois que ça arrive avec les Premières Nations. Ça
arrive malheureusement trop souvent. Cela dit, là, on est devant ce petit
imbroglio ici, là, qu'il va falloir régler d'une façon ou d'une autre. Moi,
j'avais demandé évidemment la suspension. C'est toute la semaine prochaine?
C'est-u dans deux semaines? Vous avez répondu à une de mes questions. Je me
demandais si vous aviez des spécialistes, ou en tout cas peut-être pas des
spécialistes, mais des gens dédiés aux affaires avec les Premières Nations au
ministère, au MSSS. Vous avez répondu oui. Vous en avez combien? Et qui
sont-ils? Je ne veux pas les noms, là, je veux leur titre.
M. Dubé : Non, non, mais dans
l'équipe de Daniel Desharnais, là, je ne sais pas, il y a trois, quatre... il y
a une direction. Mélanie, est-ce que vous savez le nombre de personnes qu'il y
a dans l'équipe de... Oui, on va vous le trouver, mais il y a quand même une équipe
qui est dédiée à ça, là.
M. Marissal : O.K., donc
c'est des gens qui, en principe, en sauront plus que nous, hein...
M. Dubé : Oui, oui.
M. Marissal : ...de toute
évidence. Cela dit, on ne peut pas être expert en tout, là, puis déjà que le
domaine de la santé, c'est assez costaud, merci, là, puis on a un projet de loi
qui est assez costaud, merci aussi, là. Puis il faut être humble devant ce
genre de dossier, là. Moi, je lance cette suggestion de mandater un comité
d'experts, puis ce n'est pas obligé d'être 12 personnes qui se réunissent
à l'ONU pendant un an, là. Ça peut être un comité d'experts formé par exemple
par des gens de votre monde, par des spécialistes en question autochtone. Ce
n'est pas si long que ça à faire pour nous éclairer sur la situation. Tant qu'à
en reparler nous aurions beaucoup plus d'info et de... on aurait beaucoup plus
de contenu sur... Parce qu'honnêtement, moi, j'avoue, là, que je parle
vraiment à travers mon chapeau si je parle de cette demande-là, là.
M. Dubé : ...comprendre votre
suggestion, qui viendrait dire quoi par rapport à l'article 4?
M. Marissal : En particulier,
la meilleure façon de se gouverner pour la suite des choses, notamment dans
l'hypothèse où ce projet de loi là va être adopté. S'il est adopté à la
régulière puis qu'on n'amende pas ça ou qu'on n'élimine pas cet article-là, ces
nations restent sous la L4S.
M. Dubé : Oui.
M. Marissal : S'il est adopté
avec le mot en B, c'est la même chose. O.K., mais c'est quoi, la suite? C'est
quoi, la suite? Parce qu'après ça il y aura une suite, là. Ces peuples-là ne
vont pas disparaître. Il y aura toujours un problème. Peut-être, c'est
compliqué les négos, je présume. Vous dites que... On vous dit qu'il y a peu de
chance d'avoir un accord avant l'adoption de ça. C'est possible. Ces choses-là
sont complexes, mais moi, je pense qu'on ne peut pas juste s'engager à en
reparler avant l'adoption. Il faut s'engager à ce qu'il y ait une suite.
M. Dubé : Bien, écoutez, je
vous entends, là...
M. Dubé : ...prenons donc le
temps d'écouter l'équipe de Daniel Desharnais. On me dit qu'il y a quand même
une dizaine de personnes dans son équipe, là, c'est ce qu'on vient de...
Une voix : ...
M. Dubé : Combien?
Une voix : ...
M. Dubé : O.K. Bon, j'allais
dire une dizaine de personnes, là, neuf personnes. Ça fait qu'on va prendre
l'engagement de ça la semaine prochaine, d'avoir cette discussion-là. Je vous
ai entendu, je veux juste être sûr qu'on comprenne, là, dans quoi on peut
s'embarquer dans ça. Parce que vous dites : On n'en a déjà pas mal pleins
les boîtes, mais faisons le point la semaine prochaine, on se voit, puis on
va... on aura la discussion spécifiquement là-dessus. Je suis d'accord que vous
avez... On doit se donner au moins une mise à jour de la situation avec nos
experts à l'intérieur du ministère là-dessus. Je suis à l'aise avec ça.
M. Marissal : O.K., ça me va.
M. Dubé : O.K.
Mme Setlakwe : Moi, j'aurais une
question.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée.
Mme Setlakwe : Merci. Juste
revenir... pour obtenir une précision. Au niveau du... de ce qui est devenu la
loi 3 sur les renseignements de santé, qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui vous
puissiez corriger la situation?
M. Dubé : On m'a dit que
c'était complexe.
Mme Setlakwe : Bien, c'est
ça. Parce que, là, je regarde aussi Me Côté derrière vous qui était là durant
les échanges.
M. Dubé : Oui, on m'a dit que
c'était... Bien... En tout cas, on va trouver une façon, mais... Oh boy!
Mme Setlakwe : Mais comment
on peut trouver une façon? Comment on peut trouver une façon plus facilement
pour la loi sur les renseignements?
M. Dubé : Un des enjeux, un
des enjeux, c'est, lorsqu'on dit qu'on va offrir un service, le DSQ, c'est...
Moi, je vous le dis : Je vais vous donner de l'information, mais, en
échange, vous allez me donner de l'information. O.K. Là, ce que je ne sais pas,
comment on peut attacher ça, puis c'est ça que j'ai demandé au ministre de la
Cybersécurité et du Numérique, c'est : Qu'est-ce qu'on doit avoir,
l'information d'un... On se rappelle d'un service fédéral, qui est financé par
le fédéral, d'avoir cette information pour dire : Oui, on va vous donner
votre information, mais qu'est-ce que vous me donnez en échange? Puis je
simplifie, là, mais c'est ça qu'on m'a expliqué. J'ai dit : Écoutez...
Puis on n'est pas dans l'article quatre ici, hein, on s'entend.
Ça fait que moi, j'ai posé la question,
puis comme on a du temps un peu pour regarder ça, parce que je pourrais
dire : Ce n'est pas dans la loi en ce moment, là c'est une demande
spécifique qu'on a. Ça fait que je vais essayer de trouver une solution dans
les prochaines semaines et demander au député... au ministre, pardon, de
trouver une solution là-dessus. Donc, c'est : Quel échange d'informations
que ces communautés-là sont prêtes à nous donner pour qu'on puisse dire :
Oui, donnez-nous cette information-là, puis nous, on va vous faire passer dans
notre base de données, là.
Mme Setlakwe : Oui, mais
donnez-moi juste... je ne sais pas si je peux m'adresser à Me Côté, mais il me
semble que ce n'était pas juste ça, l'enjeu.
• (20 h 50) •
M. Dubé : Il y en a plusieurs,
mais...
Mme Setlakwe : Oui, c'était
l'enjeu qu'il ne participait pas de façon plus globale au système... à notre
système de santé.
M. Dubé : Oui, mais je vais
laisser Me Côté répondre.
Mme Setlakwe : Parce que là
j'ai été étonné d'apprendre qu'on pouvait régler ça plus aisément à court
terme.
M. Dubé : Me Côté, est-ce que
dans les amendements qu'on a donnés à la... Oui, pouvez-vous vérifier, parce
que... pas juste... Y a-tu quelqu'un qui peut vérifier dans les amendements
qu'on a déjà donnés. Oui, c'est quoi?
Une voix : ...
M. Dubé : Bon. O.K. Mais moi
ce que j'ai demandé, quand j'ai... Voulez-vous regarder... Je ne voulais pas
vous couper, là, mais c'est parce que, quand... Je me souviens que, quand j'ai
parlé à M. Caire, il m'a dit... Madame Côté.
Une voix : ...
M. Dubé : C'est pour ça que
je vous demandais si l'article... parce que je n'étais pas sûr que le
commentaire que j'ai reçu du ministre... ministre Caire, pardon, avait traité
de ça.
Le Président (M. Provençal)
:Me Côté.
Mme G. Côté
(Geneviève) :Oui. En fait, ce qui
avait été discuté lors de l'étude détaillée du projet de loi trois, c'est qu'il
y avait des communautés autochtones. Puis là, juste pour qu'on distingue bien,
là, on n'est pas dans les trois communautés, dont il est question à
l'article...
Mme G. Côté
(Geneviève) :...dans les communautés
conventionnées qui, eux, seront, là, embarqués dans ce qui se passe au Sud, si
je peux dire. En fait, il avait des questions, là, qu'ils voulaient pouvoir
bénéficier, là, entre autres, de l'accès au dossier Santé Québec et
éventuellement de l'accès au système national de dépôt, là, qui sera mis en
place à la suite de l'étude du projet de loi n° 3. Et on avait un enjeu en
lien avec le fait que les services qui étaient rendus dans certains centres de
santé autochtones qui voulaient pouvoir se brancher à ces systèmes-là étaient
des services de la nature de ceux qui sont rendus en établissement, donc qui,
en vertu de la Loi sur les services de santé et services sociaux, là, devraient
être... des services de santé et des services sociaux, là, de la nature de ceux
dont on a discuté il y a quelques minutes, mais que ces centres-là de santé
autochtones ne sont pas des établissements qui ont un permis. Donc, ils
tombaient un petit peu dans une craque, dans un vide juridique, là. Donc, quand
on vise les établissements, on vise ceux qui ont un permis, mais eux, ils n'en
ont pas. Mais ils ne sont pas non plus dans aucune autre catégorie, puisque les
services qu'ils rendent sont ceux de la nature des établissements. Donc,
l'amendement, là, qui a été préparé vise à venir combler ce vide-là, donc pour
pouvoir avoir quelque chose à quoi se raccrocher pour ensuite pouvoir, là,
dans... que ce soit dans la loi concernant le partage de certains
renseignements de santé qui est en vigueur présentement, là, concernant le DSQ
ou éventuellement dans la Loi sur les renseignements de santé et de services
sociaux, pouvoir, là, leur garantir des accès.
Mme Setlakwe : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça vous va, Mme la députée?
M. Dubé : ...mais quand on
sera rendus là, je pense qu'on aura probablement clarifié ce que je disais tout
à l'heure. C'est bon? Ça va?
Le Président (M. Provençal)
:Alors...
M. Fortin :...l'idée, c'est-u encore de suspendre l'article...
M. Dubé : Jusqu'à la semaine
prochaine.
M. Fortin :Oui. O.K. Puis vous aviez terminé chère collègue? O.K.. Je
veux juste peut-être... avant de suspendre l'article, là... Parce que dans le
projet de loi je ne sais pas sont où les... en fait, j'ai de la misère à
trouver les opportunités de discuter des autres demandes de l'APNQL, de
l'Assemblée des Premières Nations Québec Labrador. Il y en avait plusieurs dans
leur mémoire.
Alors, si vous me dites qu'on va discuter
de l'article 4, là, de façon précise, mais qu'également ça pourrait être
une opportunité pour nous de repasser des revendications à ce moment-là, quand
vous aurez l'équipe qui connaît bien le dossier, là, sans aucune malice envers
les équipes actuelles, là.
M. Dubé : Il y a des choses
que je connais, puis ça, ça en est une. Ça fait que je vais...
M. Fortin :O.K.
M. Dubé : C'est bon. Non,
c'est une très bonne idée.
M. Fortin :Ça me va.
M. Dubé : Puis on va avertir
l'équipe de Daniel, là, de prendre en compte les autres demandes qui ont été
faites...
M. Fortin :...oui, j'aimerais ça qu'on... Puis peut-être ça va les
aider à se préparer, là, mais j'aimerais ça qu'on passe la quasi-entièreté des
demandes de l'APNQL... une question de respect envers les demandes qu'ils ont
faites, puis vu que c'est à peu près la seule opportunité qu'on voit dans le
projet de loi d'en parler.
M. Dubé : Je pense que c'est
la bonne approche. Ça va-tu, Daniel? Oui. C'est bon. O.K.
Le Président (M. Provençal)
:...pour suspendre l'article 4
jusqu'à la semaine prochaine. Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Ce qui nous amène à
l'article 5, M. le ministre.
M. Dubé : L'article 5.
Bon, je vais essayer de m'encourager, je vais aller voir le parallèle... Oui.
Ça fait que là, on est dans... O.K., je m'encourage et je veux vous encourager en
même temps avant de lire que, quand on fera la comparaison avec la L4S, c'est
pas mal semblable. Je veux juste nous encourager. D'accord? Merci d'être là.
«5. Toute personne a le droit d'être
informée de l'existence des services et des ressources disponibles dans son
milieu en matière de santé et de services sociaux ainsi que des modalités
d'accès à ces services et à ces ressources.»
Le commentaire qui suit, c'est : Cet
article prévoit le droit d'une personne d'être informée de l'existence des
services et des ressources disponibles et des modalités d'accès à ces services
et ces ressources. Et je le répète, là, parce qu'on en fait des compliquées,
mais celle-là, ici, là, je pense que c'est important de répéter que c'est un
copier coller de la L4S. C'est un droit fondamental.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il des interventions sur
l'article 5?...
Le Président (M. Provençal)
:...oui, M. le député. M. le député,
vous auriez une intervention?
M. Marissal : Bien, oui. Je
ne serai pas trop long là-dessus, là, mais je ne l'ai pas, là, la LSSSS, là,
l'équivalent, là, là. Je me perds dans mes feuilles, là. O.K., la seule chose
qui n'est pas copiée-collée, c'est que ce ne sera plus le ministère, le MSSS,
mais Santé Québec qui sera chargée de ça, si je comprends bien?
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que c'est exact, Me Paquin?
M. Paquin (Mathieu) : En
fait, M. le Président, quand on regarde l'article 4 de la loi actuelle,
l'article...
M. Dubé : ...de la... 4,
actuel, excusez-moi.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, 4
de la loi actuelle ou 5 de la loi nouvelle. Mais c'est parce qu'on parle du
fait que ça va être le ministre ou Santé Québec. L'article 4, actuellement, il
donne un droit à quelqu'un, mais il ne dit pas que c'est forcément le ministère
qui est tenu de respecter ce droit-là. Donc, à mon sens, si on se place dans la
perspective du titulaire du droit, il n'y a aucun changement, même si on crée
Santé Québec.
• (21 heures) •
M. Marissal : ...du droit
étant le citoyen, ou le patient, ou l'usager.
M. Paquin (Mathieu) : Dans ce
cas-ci, on parle de toute personne, alors c'est bel et bien toute personne.
M. Marissal : Oui, mais j'en
étais plus sur la façon d'informer et les messages qui passent. Donc, j'oserais
croire que, dans une structure comme ça, c'est le ministre et le ministère qui
définit les orientations, puis les moyens de diffusion, c'est Santé Québec.
Voici un bel exemple de, me semble-t-il, en tout cas, si j'ai bien compris.
M. Dubé : Bien, écoutez, là,
je réfléchis, mais je pense que c'est toute la logique parce que c'est un
principe fondamental, le droit à l'usager.
M. Marissal : Je ne remets
pas... Ça, il n'y a pas de doute, l'usager a le droit d'être informé, là, ça,
ça va de soi. Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de débats là-dessus. S'il y a
une clinique de vaccination qui ouvre à côté pour l'influenza, je pense que
l'usager, la population a le droit d'être informée, là. Ce n'est pas ça,
c'est... Je ne vous dis pas que je suis préoccupé, mais ce n'est pas ça, ma
question. Ma question touche plus sur : À qui revient le mandat et le
moyen de produire l'information, parce que le MSSS produit une tonne
d'informations?
M. Dubé : La plupart de l'information
qui vient au citoyen lui vient des établissements du réseau. Pour prendre
l'exemple de votre vaccination, cette information-là vient de l'équipe de tous
les P.D.G. qui l'envoie. Alors, c'est pour ça que ma réaction tantôt, ça a été
de dire : Ce qui est fait, en ce moment, par les CISSS et les CIUSSS va
se faire par Santé Québec. Donc, je ne vois pas... en tout cas, je ne vois pas
de changement à ça, la.
M. Marissal : Moi, je le
ferais davantage aux campagnes nationales, là, et les grandes orientations de
campagne nationale. Il y a eu des initiatives prises plus même dans le domaine
social... pas plus, mais notamment dans le domaine social, les lignes d'aide au
suicide et à la détresse psychologique, par exemple. Je me demande juste... Le
droit, oui, il existe, les usagers ont le droit d'être informés, mais ils vont
vers qui ou qui va vers eux. Est-ce que c'est Santé Québec qui aura ce
mandat-là dorénavant ou ça reste une prérogative de communication du ministère?
M. Dubé : Bien, écoutez, je
vais refaire ma réaction initiale, là : Laissez-moi y penser. Mais, pour
moi, c'est évident que... D'ailleurs, d'ailleurs, je vais vous dire que quand
vous dites qu'il y a des campagnes nationales, puis là je regarde M. Paré en
même temps, là, toute campagne nationale passe par nos établissements aussi...
Une voix : ...
M. Dubé : ...d'informer.
Alors, je ne sais pas...
21 h (version non révisée)
M. Dubé : ...si on peut, là.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Est-ce qu'il y a consentement
pour que M.Paré puisse s'exprimer? Alors, M. Paré, je vais demander de vous
renommer avec votre fonction, s'il vous plaît.
M. Paré (Daniel) : Oui.
Bonsoir, M. le Président. Daniel Paré, sous-ministre associé, Ressources
humaines et rémunération.
Donc, oui, au niveau, là, de... Lorsqu'on
a une directive ministérielle, orientation ministérielle, on demande aux
établissements de justement s'assurer de soit tel service ou telle obligation,
etc. Ça fait que ça fait partie, là, entre guillemets, de la chaîne pour s'assurer
que, partout au Québec, on s'assure... notamment dans le cas qui est discuté,
de s'assurer de diffuser les informations des services, soit sur le site Web ou,
etc. Ça fait que c'est le genre de directive ministérielle qu'on a demandée aux
établissements dans le passé.
M. Dubé : Alors, M. Paré, la
question que le député pose, c'est : Est-ce que dans la nouvelle
organisation, ce serait la responsabilité de Santé Québec? C'est pour ça que j'ai
répondu oui. Mais si vous croyez que c'est différent, parce que je ne suis pas
sûr qu'on a mentionné ça à quelque part ici, là, mais pour moi, c'est comme....
M. Paré (Daniel) : C'est qu'il
y a deux choses, là. Je pense que l'article 5, comme il est présenté, si
je vous paraphrase, c'est le quoi.
M. Dubé : C'est le quoi.
M. Paré (Daniel) : Ça fait
que, dans le comment, ça va être des responsabilités partagées que le ministère
va vouloir s'assurer que Santé Québec les fasse, etc., auprès de ses
établissements.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont.
M. Marissal : O.K. Bien,
prenons, là, par exemple un truc très récent, là, la vaccination contre le
zona. Ça, c'est purement «top-down», là. C'est venu, c'est venu de Québec, là,
c'est même venu dans le budget, là. Donc, après ça, vous me dites que c'est
diffusé. La commande part d'ici, elle part vers les CIUSSS et les CISSS ou peu
importe la structure locale, et c'est ces structures qui doivent faire la
communication pour s'assurer que le droit d'être informé est respecté.
Le Président (M. Provençal)
:M. Paré.
M. Paré (Daniel) : C'est un
bel exemple. Encore là, si on essaie un peu, là, de se projeter dans ce qui
pourrait être. C'est un programme, là, donc programme ministériel, et encore
là, les opérations vont se faire par Santé Québec et les établissements. Ça
fait que ça va venir avec, egu8, là, les... des Obligations et les demandes qui
seront faites du ministère vers les établissements. Et encore une fois, on va
vouloir s'assurer, sur le terrain, parce que des fois les différents outils de
communication soient faits justement de façon... avec les outils des
établissements qu'ils ont actuels. Ça fait qu'exemple, en Gaspésie, ils
pourraient utiliser le site Web ou des dépliants, puis dans une autre région où
est-ce que les coutumes peut-être sont différentes, ça fait qu'on va vouloir
que les établissements s'assurent de le faire selon les moyens qu'ils vont
préconiser pour leurs territoires.
M. Marissal : La dernière
chose là-dessus rapidement, là. On nous a noté qu'à l'article 2.7 de la
LSSS, il y avait aussi la question de l'accessibilité dans la langue. Je
présume que ça se retrouve ailleurs, ça, là dans le 15, là.
M. Dubé : Mais ça, je pense
qu'on a quelque chose de spécifique qui n'est pas dans 5, là.
Une voix : ...
(Consultation)
M. Dubé : O.K. Là, je me
rappelle, excusez-moi, là. C'est... Hier, je vous ai dit qu'on a un amendement
à préparer pour la question... puis qu'on n'a pas pu faire, là, c'était... Qui
va être quoi, au niveau de 351, c'est ça que vous me dites? Ça fait qu'on aura
la chance de pouvoir en parler parce que toute la question de la langue, c'est
quelque chose qui... oui, il y a des décisions qui sont prises, mais l'amendement
approprié doit être préparé, puis ça, vous me dites qu'il n'a pas encore été
préparé, là. C'est ça? O.K Je comprends. Et qu'on va revenir. Il faut que notre
président prenne une note pour 351, là.
Des voix : ...
M. Dubé : C'était déjà pris.
C'est ce qu'on avait dit hier.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, c'est ce que vous aviez dit
M. Dubé : Excusez-moi, je
pensais qu'on avait. O. K. C'est beau, parfait. Parfait, c'est bon,
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Marissal : C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres interventions....
Le Président (M. Provençal)
:...Oui, M. le député des Îles de la
Madeleine.
M. Arseneau : Bien, puisqu'on
a abordé le sujet sur le... qui allait procéder à cette... comment je dirais, à
cette information-là, là, à la transmission d'informations, je ne suis pas sûr
d'avoir saisi, là. C'est-à-dire que je comprends que l'article 5 dit que
la personne a droit à l'information. Mais la question de mon collègue,
c'était : Qui va lui fournir? Je ne veux pas rentrer dans les moyens parce
que depuis tout à l'heure, c'est ce qu'on dit, là. Regarde, c'est l'objet, puis
ensuite on verra les moyens. Mais est-ce qu'il y a un endroit plus loin dans le
projet de loi où l'on édicte les responsabilités respectives du ministère quant
à l'information à divulguer à toute personne qui a le droit d'être informée
versus santé Québec, quelle est l'information, ou la nature, ou le type
d'information qu'il va devoir gérer?
M. Dubé : Parce que les
responsabilités des établissements territoriaux, c'est la section... c'est 345,
puis là-dessus, on a un amendement. Est-ce qu'il a été déposé dans le bloc
d'hier? Non, pas encore. Mais qui va donner quoi? La responsabilité?
Alors, la réponse, c'est qu'on va y
revenir quand on va être dans la section 345. Alors, vu, M. le Président,
qu'il y a une demande du député sur ça, on se prend une petite note, 345.1,
c'est... je pense que ça va ressembler à quelque chose comme un établissement
territorial doit informer les usagers de son territoire des services. Voilà.
M. Arseneau : ...c'est ça, eu
égard aux droits de la personne à avoir de l'information, bien, on validera
qu'il y ait une responsabilité ministérielle.
M. Dubé : Non, mais je pense
qu'on commence à comprendre le principe. On dit le qui puis là on dit le moyen
dans la section à partir des dispositions applicables.
M. Arseneau : C'est bon.
M. Dubé : C'est bon. On va y
arriver
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'article 5?
Mme Setlakwe : C'est un
droit...
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, Mme la députée?
Mme Setlakwe : ...dans la
section des droits. C'est parfait.
Le Président (M. Provençal)
:O.K.. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 5. Est-ce que
l'article 5 du projet de loi n° 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
:Adopté. Merci. Article 6, M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Dubé : Ça, c'est un record
du monde, ça.
«6. Toute personne a le droit de recevoir
des services de santé et des services sociaux adéquats sur les plans à la fois
scientifique, humain et social, avec continuité et de façon personnalisée et
sécuritaire.»
Est-ce que j'ai besoin de vous dire qu'il
n'y a aucun changement? C'est l'article 5 de la L4S qui est repris
intégralement.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Merci, M. le Président. Je comprends que l'article, là,
est... c'est mot pour mot... c'est la même chose qui est dans la L4S. J'ai
juste une question... En fait, une question, un commentaire puis peut-être une
suggestion pour le ministre. Question : Est-ce que vous considérez que la
loi, elle est respectée en ce moment?
• (21 h 10) •
M. Dubé : Bien, écoutez, je
comprends où vous voulez aller, là. C'est est-ce, lorsqu'on a des bris de... Je
comprends très bien ce que vous voulez me demander. Est-ce que le niveau de
services est au niveau de ce qu'on aimerait avoir dans notre réseau? La réponse
est non. Je vais être très clair avec vous, là. Je pense qu'on en discute assez
souvent. Mais toute personne a le droit... Il n'y a pas personne dont on brime
le droit, le droit de recevoir... Est-ce qu'on donne par exemple dans des
délais qu'on veut améliorer? La réponse est oui.
M. Fortin :O.K. Toute personne. Bien là, toute personne, là... Le
terme personne, est-ce qu'il est défini en quelque part, là? Parce que là on
parle, tu sais, des gens qui n'ont pas accès à la RAMQ, et tout ça, là. Le
terme personne, il est défini en quelque part dans cette... dans la L4S?
M. Dubé : Non, ça, Me Paquin
a répondu hier, là, à ce que personne est plus large qu'usager, là. Je veux
juste...
M. Fortin :Non. En fait, je comprends...
M. Dubé : Ah! excusez-moi.
M. Fortin :...que c'est plus large qu'usager. Mais toute personne, là,
on parle de gens qui ont une carte de la RAMQ, là, essentiellement, là. Parce
que toute personne... Un nouvel arrivant, par exemple, ou quelqu'un qui est ici
temporairement.
M. Dubé : C'est toute
personne.
M. Fortin :Toute personne a le droit de recevoir des services de santé
adéquats sur les plans scientifique... Alors, des situations, par exemple,
qu'on a vu de femmes qui doivent aller accoucher en Ontario...
M. Fortin :...parce qu'elles n'ont pas un statut approprié au Québec,
là. Alors, quand on dit «toute personne», on dit «toute».
M. Dubé : Je fais juste
penser à toutes les dérogations que je signe toutes les semaines, là.
M. Fortin :Oui, donc il y a des gens qui n'y ont pas droit par la
force des choses en partant, disons. Là, eux demandent une dérogation.
M. Dubé : Mais il y en a pas
mal.
M. Fortin :Oui, je n'en doute pas, je n'en doute pas.
M. Dubé : Il y en a pas mal.
Je veux juste bien comprendre la définition «toute personne» parce que, là...
Le Président (M. Provençal)
:Une question à Me Paquin. Quand
vous... Parce que vous dites «toute personne», puis là vous ouvrez en
disant : Est-ce qu'on peut dire que, quand vous nommez «toute personne»
ici, c'est la population du Québec, 8,5 millions de personnes? Ça, c'est
la première clarification qu'on peut avoir, parce que vous dites «toute
personne».
M. Paquin (Mathieu) : M. le
Président, normalement, quand la loi dit «toute personne», c'est toute
personne. Puis la loi s'applique au Québec, donc toute personne, là où la loi
s'applique, a le droit de recevoir des services de santé et des services
sociaux adéquats sur les plans à la fois scientifique, humain et social, avec
continuité et de façon personnalisée et sécuritaire. Ce qu'il faut tenir compte
toutefois, d'une part, c'est que, bon, lorsque je reçois les soins, ils doivent
être adéquats sur les plans scientifique, humain, social, et avec continuité,
et de façon personnalisée, donc ça implique qu'il faut que je reçoive les
soins, et, d'autre part, on va le voir plus tard, on a un article qui vient
quand même circonscrire ou limiter la portée de ce droit-là en disant qu'ils
«s'exercent en tenant compte des dispositions législatives et réglementaires
relatives à l'organisation et au fonctionnement de l'établissement ainsi que
des ressources humaines, matérielles et financières dont il dispose.» Donc, le
droit est rédigé en termes larges, mais il y a quand même un contrepoids qui
est prévu à l'article 14 du projet de loi, contrepoids qui existe
actuellement dans la LSSSS, par ailleurs. Ici, on a vraiment reconduit la même
chose qui vient dire que ça s'inscrit dans le cadre législatif et réglementaire
applicable et en tenant compte des ressources humaines, matérielles et
financières dont dispose l'établissement.
M. Fortin :Oui, je l'ai dit... On l'avait vu, l'article 14, parce
qu'on a fait le travail que le ministre nous a suggéré hier, on a regardé le
bloc au complet, donc on a vu l'article l'article 14. Mais
l'article 14, c'est un peu... disons que ça dédouane le ministère ou les
différents CISSS et CIUSSS, là, à un moment donné, de ne pas donner ce
service-là pour une raison ou une autre, là. Tu sais, je prends l'exemple, je
prends l'exemple, là, puis je vais essayer de m'en tenir à ça, parce que vous
avez raison, tantôt, là, ce que... là où je voulais en venir... Puis vous avez
raison de dire que ce n'est pas adéquat en ce moment, là, à plusieurs niveaux,
là. Tu sais, en Outaouais, attendre un an et demi pour une mammographie, ce
n'est pas adéquat, là. Attendre deux ans en Estrie pour une consultation en urologie,
ce n'est pas adéquat. Mais je vais prendre l'exemple bien simple, là, de ce
qu'on a vu cette semaine, les tests de surdité pour les nouveau-nés. O.K. Là,
ce qu'on a compris cette semaine, c'est qu'il y a 61 % des enfants
nouveaux nés au Québec qui ont accès à ça. Donc, ça veut dire qu'il en reste
39 % qui n'y ont pas accès, dépendamment d'où ils sont nés
essentiellement. Mais ça, vous le savez, là, que c'est le soin de santé adéquat
à la fois scientifique, humain, social, là, vous... En mettant en place ce
programme-là, l'État reconnaît que c'est ça, le soin optimal ou le soin adéquat
sur les plans scientifique, humain, social, mais, parce que vous n'avez pas
soit les ressources humaines, les ressources financières, les ressources
matérielles pour les mettre en place, bien, ces bébés-là, ils n'ont pas le
droit de le recevoir. Je comprends qu'ils ont le droit, là, mais, en pratique,
ils n'ont pas le droit de le recevoir parce que, dans l'hôpital où ils sont,
ils ne veulent pas l'avoir. Donc, l'article 14 protège un peu... puis
vous, là, les gouvernements avant, là, tous ceux qui étaient là depuis le début
de la LSSSS sont un peu protégés par l'article 14 qui est un peu un
astérisque à côté de l'article 6, là, si je comprends bien.
M. Dubé : Bien, écoutez, moi,
je suis d'accord avec vous, là, ce n'est pas uniquement notre gouvernement
qu'on a ce problème-là, ça remonte...
M. Fortin :Non, mais il y en a, des exemples, aujourd'hui, là, comme
celui-là.
M. Dubé : Oui, mais c'est ça,
mais il y en a depuis longtemps, d'ailleurs. Mais ce que je pense, qu'il faut
faire la différence aussi. Puis je ne veux pas rentrer dans ce débat-là, mais
ici on ne parle pas de gratuité de services, là, qui ont le droit de recevoir,
parce qu'il y a bien des gens qui vont recevoir les... parce qu'il y a une
responsabilité professionnelle des médecins de les soigner puis que souvent
j'ai vu des médecins qui prennent sur eux de... même si...
M. Dubé : ...exemple, un
immigrant irrégulier n'aurait pas le droit à la gratuité à la RAMQ. Il y a des
médecins qui vont le prendre sur eux. Alors, je pense que c'est plus dans ce
sens-là que l'article est là, que... puis je pense que c'est un grand principe
au Québec, c'est pour ce qu'on a fait ensemble, l'année passée ou il y a deux
ans, le programme sur les migrants... des enfants, d'avoir le droit aux
services. Alors, moi, je pense que vous avez raison qu'en ce moment le système
n'est pas parfait, mais je pense que ce droit-là, il est là, il est là.
M. Fortin :O.K. Suggestion, et je le fais par amendement, là, je crois
que... Est-ce qu'on vous a déjà fait parvenir notre amendement à l'article six
ou pas encore? O.K. Je vais vous l'expliquer tout de suite, M. le Président,
dans l'objectif de sauver du temps, là, si vous voulez, là, à moins que vous
vouliez procéder vraiment...
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, ce serait bien, puis on va
le projeter par la suite de toute façon.
M. Fortin :Parfait. Je reviens à la présentation des médecins
québécois pour la décentralisation. En fait, je pense bien que c'est eux qui
ont fait cette recommandation-là, si je ne m'abuse, et je vais le vérifier à
l'instant. Oui, c'est ça, c'est le Regroupement québécois des médecins pour la
décentralisation qui nous ont dit, essentiellement, le mot « adéquat », là, pouvez-vous remplacer ça par « optimal »? Parce qu'un soin adéquat, bien, c'est adéquat,
tu sais, c'est correct, là. Un soin optimal, c'est pas mal mieux. Un soin
optimal, c'est ce à quoi on s'attend quand on se pointe à l'hôpital. Je
m'attends à plus qu'un soin adéquat, là, je m'attends à un bon niveau de soin.
Puis le message, de la façon qu'ils l'ont dit, le message qu'on a entendu,
c'est ne niveler pas par le bas. Un soin optimal, toute personne a droit à un
soin optimal. Je vous lance la balle en leur nom, mais, pour nous, ça fait bien
du bon sens.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que vous avez... Avez-vous
besoin d'une pause, M. le ministre?
M. Dubé : Ah! oui.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, hein? On va suspendre, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 21 h 19)
(Reprise à 21 h 23)
Le Président (M. Provençal)
:Nous allons reprendre maintenant.
Alors, M. le ministre.
M. Fortin :Bien, en fait, si vous voulez qu'on lise l'amendement, M.
le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Parce qu'il y a un amendement auquel
on doit réfléchir. Alors, allez-y.
M. Fortin :Oui, bien, l'amendement, il est très simple et, je pense,
reflète ce que j'ai dit d'entrée de jeu, là. L'article 6 du projet de loi
est modifié par le remplacement du mot «adéquats» par le mot «optimaux».
Et, comme commentaire, cet amendement fait
suite à la recommandation du Regroupement québécois de médecins pour la
décentralisation du système de santé. Les médecins du Québec sont formés pour
livrer des soins de haute qualité à la fine pointe de la profession, et, le
regroupement, ce qu'ils nous disent, c'est qu'ils ne souhaitent pas niveler vers
le bas la qualité des soins. Et nous sommes d'accord, et c'est pourquoi nous
soumettons cet amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Très bien. Alors...
M. Dubé : Bien, écoutez, je
pense que... J'ai voulu prendre quelques minutes, là, puis ma... Vous avez vu
ma réaction tout à l'heure, là. Je comprends. Je pense qu'on veut donner la
meilleure qualité des services, mais «optimal», pour ma connaissance... c'est
pour ça que j'ai voulu vérifier avec les juristes, mais là on s'embarque dans qu'est-ce
que c'est qu'optimal puis d'être capable de dire que c'est le nec plus ultra.
Puis là on n'est pas juste dans la question des médecins, M. le député, là, on
parle de l'ensemble des services incluant les... Alors, je pense que...
M. Fortin :Incluant les?
M. Dubé : Incluant, par
exemple, toute la question des... des services en général, là, pas juste des
services cliniques, médicaux. Alors, je comprends... je comprends la demande
des médecins, mais je pense qu'il faut se fier aussi à leur responsabilité
professionnelle de donner le bon service. Alors, je pense qu'«adéquat»... ce
mot-là, en ce moment, il est adéquat, il est là puis il va rester. Moi, je ne
suis pas... je ne suis pas à l'aise de changer ça aujourd'hui.
Le Président (M. Provençal)
:Merci.
M. Fortin :Mais, dans ce cas-ci, M. le ministre, dans ce cas-ci, là,
je... j'ai de la misère à vous suivre, parce que voici les deux explications
que vous venez de me donner, là, si je les ai bien comprises, là. «Optimaux»,
il faudrait le définir, ce n'est pas... ce n'est pas simple. Je vous soumets
que ce n'est pas simple de décrire, ou décliner, ou comprendre le mot
«adéquat». Donc, l'un n'est pas plus simple que l'autre. Si vous avez une
définition pour «adéquat», je vais la prendre, parce que, dans ma tête,
«adéquat», ce n'est pas clair. Ce n'est pas plus clair qu'«optimal», en tout
cas.
L'autre argument que vous venez de donner,
c'est que c'est large, ce n'est pas juste les soins cliniques. Bien,
effectivement. Moi, je pense que les enfants de la DPJ devraient avoir...
devraient avoir droit aux services optimaux, effectivement. On devrait viser ça
comme...
M. Fortin :...puis la beauté, si on veut appeler ça comme ça, là, la
beauté de la chose, c'est qu'il y a encore le l'astérisque de
l'article 14. Vous êtes encore limité par vos moyens financiers et vos
ressources matérielles. Donc, il n'y a pas de... Vous avez encore cette cette
carte-là, là, cet atout-là à jouer, en disant... Puis je comprends, vous ne
voulez pas jouer, là, vous voulez donner le meilleur service, comme tout le
monde. Mais vous avez encore cette protection-là, comme système, qui dit :
Bien, c'est vrai qu'il y a un temps d'attente quand même avant d'avoir le
service parce que, bien, ressources.... c'est fait selon les ressources
humaines, matérielles et financières dont on dispose. Alors, je ne vois pas
pourquoi vous... on s'empêcherait d'utiliser le mot «optimal» et de niveler
vers le haut, comme nous disent les médecins pour la décentralisation, puisque
vos responsabilités sont quand même balisées par l'article 14.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Je veux juste être
bien clair, là, ce n'est pas uniquement une question de coût. Ce n'est pas ça
que je dis. C'est que la notion d'«optimal», pour moi, puis je comprends la
demande des médecins, là, mais pour moi, c'est quoi, la différence avec nec
plus ultra? Quand moi j'entends le mot «optimal», là, c'est de donner que ce
qu'il y a de mieux. Mais ce qu'il y a de mieux, souvent, n'est pas
nécessairement, ce que je dirais, ce qui devrait être donné dans l'ensemble de
la population. Et où j'ai un problème, où j'ai un problème, c'est qu'en ce
moment avec «adéquat», ça fonctionne comme ça depuis très longtemps. Alors,
dites-moi la justification, aujourd'hui, que vous avez, au nom des médecins, de
dire qu'«adéquat», qui fonctionne depuis très longtemps, aujourd'hui, on
devrait passer à «optimal». Quelle est la justification que vous avez de faire
passer ça?
M. Fortin :Parce qu'on devrait viser plus haut. Un service adéquat,
là, sortir de l'hôpital, puis se faire demander par son voisin : Puis
c'était comment, le service à...Bien, c'était adéquat, c'était correct,
c'était... tu sais, oui. Ta cicatrice? Oui, je vais vivre avec, ou est-ce qu'on
m'a donné un service optimal? Est-e que j'ai vraiment l'impression d'avoir
eu... d'avoir eu accès à toute l'expertise des professionnels de la santé?
C'est ça, la différence. Ce qu'ils nous demandent...
M. Dubé : Mais, M. le député,
là, on peut faire...
M. Fortin :Non, mais vous m'avez posé une question. Ce qu'ils nous
demandent, c'est juste de viser le plus haut possible. On comprend qu'il reste
des contraintes, là, il reste des contraintes humaines, il reste des
contraintes matérielles, puis, oui, des contraintes financières aussi, mais ils
nous disent juste : Faites le mieux possible. Je ne vois pas pourquoi on
leur dirait non.
M. Dubé : Oui, mais, M. le
député, on peut faire le débat longtemps.
M. Fortin :Non, mais je ne veux pas le faire longtemps, je veux juste
qu'on...
M. Dubé : Bon, bien, moi, je
vais vous donner ma réponse claire. «Adéquat», ça répond au besoin. Si on va
voir dans le dictionnaire, là, «adéquat», c'est : Qui répond au besoin.
Alors, quelqu'un qui veut se faire soigner, son besoin, c'est de se faire
soigner. Si, en ce moment, la personne répond aux besoins, le service qu'il a
reçu, il est adéquat, je ne vois pas qu'on aurait besoin de changer une
terminologie pour «optimal». Et je veux juste être bien cité, je pense
qu'«adéquat» fait le travail du besoin du patient.
M. Fortin :O.K., je ne m'éterniserai pas, là, mais je vais le dire
comme ça : Mettriez-vous... mettriez-vous le mot «adéquat» dans votre
slogan de campagne la prochaine fois? Non? Mettriez-vous le mot «optimal»?
Probablement.
M. Dubé : Mais moi, je ne
trouve pas ça drôle, M. le député, ce que vous demandez, là.
• (21 h 30) •
M. Fortin :Bien, moi non plus, je ne trouve pas ça drôle. Je ne
comprends pas pourquoi vous dites : «Adéquat», c'est bien correct, puis
c'est ça qui est ça. J'ai de la misère à vous suivre.
M. Dubé : Bien, écoutez, moi
ce que je vous dis, c'est qu'«adéquat», dans ma compréhension de la
terminologie française puis de ce qu'on parle, c'est qu'est-ce qui répond à un
besoin. Le besoin, c'est d'être soigné. Dites-moi ce qu'il y a de pas correct
là-dedans, là.
M. Fortin :Qu'il y a être soigné puis être soigné le mieux possible.
C'est tout, M. le ministre. C'est bon, c'est correct. Si vous dites non...
Encore là, on serait d'accord, je serais à côté de vous ou vous seriez assis
ici, mais il va y avoir des moments où on ne sera pas d'accord. Moi, je suis
d'accord avec les médecins pour la décentralisation.Vous ne l'êtes pas. Il n'y
a pas de problème.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il des interventions concernant
l'amendement du député de Pontiac? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, oui, bien,
moi non plus, je n'ai pas l'intention de faire de la sémantique toute la nuit
là-dessus, là, mais il y avait un argument puissant pour au moins recevoir
l'amendement, c'est qu'il s'agit ici de la Loi visant à rendre le système de
santé et des services sociaux plus efficace. On vise plus efficace qu'adéquat.
Puis, évidemment, «adéquat», dans le système actuel, définir «adéquat», c'est
assez limité, là, c'est assez limité...
21 h 30 (version non révisée)
M. Marissal : ...Donc, je...
moi, j'aurais été d'accord, puis on aurait pu trouver un autre mot, là. On
aurait pu, quoique ce n'est pas très bien vu de jouer avec les mots puis de
chercher des mots puis de s'imposer des mots ici, quand on travaille, mais je
pense qu'on aurait pu viser plus haut que juste «adéquat», tu sais. Parce qu'«Adéquat»
c'est... Effectivement, c'est mou, c'est assez mou. Alors, je serais d'accord
avec la... l'amendement qui est devant vous, mais je comprends que, vous, vous
ne souhaitez pas aller de ce côté-là.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Bien,
écoutez, dans le même sens, j'ai... Moi, je n'avais pas non plus l'impression
que le fait de... D'optimiser les services dans une perspective de meilleure
efficacité, il y avait quelque chose de répréhensible. Et, l'optimisation des
soins et des services, il me semble, ça va directement dans l'efficacité qu'on
cherche à aller obtenir, et ça veut dire simplement d'utiliser les moyens et
les ressources à notre disposition. Donc, ça ne vient pas en contradiction avec
l'article 14, qu'on a mentionné tout à l'heure, là, qui va nous dire qu'il
y a quand même des ressources humaines, financières et matérielles, dont...
Avec lesquelles composer. Mais, si on les met au service des citoyens de façon
optimale, évidemment, les services seront les meilleurs qu'on puisse se donner
avec les moyens qu'on a, alors que, s'ils sont adéquats, bien, il y a peut-être
un petit peu moins d'efforts, il y a peut-être une coche en dessous. Alors,
voilà pourquoi, moi, j'appuie également, là, la proposition.
M. Dubé : ...Je respecte
ça.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement proposé par le député de Pontiac? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de cet
amendement.
M. Fortin :...Par appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, M. le député.
La Secrétaire : Alors, pour,
contre, abstention. Monsieur Fortin, Pontiac?
M. Fortin :Pour.
La Secrétaire : Madame
Setlakwe, Mont-Royal-Outremont?
Mme Setlakwe : Pour.
La Secrétaire : M. Dubé,
la Prairie?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire : Madame
Dorismond, Marie-Victorin?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire : Madame
Poulet, Laporte?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire : Madame
Blouin, Bonaventure?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire : Madame
Mallette, Huntingdon?
Mme Mallette : Contre.
La Secrétaire : M. Chassin, Saint-Jérôme?
M. Chassin :Contre.
La Secrétaire : M. Marissal,
Rosemont?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire : M. Arseneau,
Îles-de-la-Madeleine?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire : Et Monsieur
Provençal, Beauce-Nord?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. L'amendement déposé par
le député de Pontiac pour le projet de loi numéro 15 à l'article 6
est rejeté. Maintenant, M. le député de Rosemont, vous avez signifié que vous
vouliez déposer un nouvel amendement, si je ne me trompe pas.
M. Marissal : Oui. Je ne
l'avais pas signifié, mais vous avez vraisemblablement lu dans mes pensées. C'est
extraordinaire, la... Le contact qu'il y a ici, là, le... la cohésion. Je...
vous avez triché, parce que vous avez vu que je l'avais envoyé.
Le Président (M. Provençal)
:C'est ça, c'est ça.
M. Marissal : Mais c'est
très bien ainsi, on gagne un peu de temps comme ça. Oui, j'ai un amendement,
que vous devriez avoir reçu.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. On va le projeter d'ailleurs.
M. Marissal : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Et c'est un amendement à l'article
six.
M. Marissal : Oui, bien
sûr. O.K., alors, ça va comme suit pour l'article six : l'article six est
modifié par l'ajout après «sécuritaire» de «dans les... des... dans...»... Je
recommence, «dans des délais raisonnables.»
Ça va de soi. Le député de Pontial parlait
tout à l'heure d'une mammographie en 18 mois, j'ai tout un catalogue, là,
de ce genre de délais, qui ne sont pas adéquats et totalement déraisonnables,
même. Il n'y a pas une journée qui passe quand n'en reçoit pas, je suis sûr que
tous les collègues ici en reçoivent. Et je n'en fais pas un catalogue pour m'en
réjouir, c'est pitoyable, il y a des gens qui souffrent, il y a peut-être des
gens qui sont en danger. Délai raisonnable, ça devrait être la moindre des
choses, puis c'est ce qu'on visait aussi, c'est ce qu'on visait. Puis je pense
qu'il y a, dans les articles subséquents, les... des modérateurs, des articles
modérateurs qui feront que, dans certaines circonstances, on va comprendre, tu
sais, si... Je suis très critique de certaines décisions du ministre, je suis
critique de certaines réalisations du ministre, ou du bilan, puis c'est normal,
je suis dans l'opposition, puis on a parfois des accrochages idéologiques ou en
tout cas des prises de bec idéologiques sur certains facteurs, mais, tu sais,
moi, je n'irais pas dire que...
M. Marissal : ...toute
l'attente accumulée, notamment en chirurgie, c'est toute la faute du ministre
puis que la COVID n'a rien à voir là-dedans. Je ne dirais pas ça, parce que ce
n'est pas vrai puis ce n'est pas ça, bon.
Après ça, on peut différer, là, d'opinion
sur comment on le fait, puis qu'est-ce qu'on fait puis est ce qu'on devrait le
faire autrement, soit, mais donc il y a des circonstances où on peut
comprendre, on peut comprendre. Mais on ne peut pas comprendre quand une femme
attend 18 mois pour une mammographie. Moi, ça, je ne m'explique pas ça. Des
gens qu'on est obligé de prendre par la main, parfois, puis surtout nos
attachés politiques, en fait, qui font ça, là, puis d'aller cogner à des portes
pour leur trouver un rendez-vous parce que ça fait trop longtemps qu'ils
attendent, il y a des chirurgies qui attendent. Je le dis souvent, là, c'est
devenu presque une blague, là, mais mes vieilles hanches, elles peuvent
attendre un peu. Ça fait mal, mais ça ne met pas ma vie en danger. Quand vous
avez une tumeur, ça vous empêche de dormir puis ça pourrait être plutôt fatal
pour la suite des choses. Alors, je pense que j'ai fait mon point. Délai
raisonnable. Et puis, même si ça met une petite pression, on vise ça, là, c'est
ça que ça vise, là, plus efficace, je pense que ce n'est pas déraisonnable de
vouloir des délais raisonnables.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Bien, écoutez, je
pense qu'un peu pour les mêmes raisons que j'ai dites tout à l'heure quand on
discutait de l'article 5, je comprends la demande. Je ne suis pas certain, un,
que c'est le bon endroit pour faire ça, mais je comprends la demande, mais,
aujourd'hui, d'aller commencer à discuter, qu'est-ce que ça veut dire, des
délais raisonnables... puis Dieu sait que, s'il y en a un qui veut avoir des
délais raisonnables, c'est bien moi, là, je pense qu'on se comprend, mais je ne
pense pas que c'est l'endroit pour discuter de ça ici. Mais je respecte votre
opinion, je vais vous laisser faire la demande d'amendement.
M. Marissal : Non, mais on
est parlables, là. Si ce n'est pas l'endroit, vous dites ce n'est pas
l'endroit, dans le p.l. 15, bon, de fait, ce sera la fin...
M. Dubé : Moi, je n'ai pas
dit dans le p.l. 15.
M. Marissal : À cet
article-là.
M. Dubé : Ici, on est dans
les droits, et les droits sont comme ça depuis des années.
M. Marissal : Je comprends.
• (21 h 40) •
M. Dubé : O.K.. Le droit...
Moi, je vous ai dit, tout à l'heure, j'avais des choix, j'avais des choix de
reprendre, de faire ce que M. Barrette a fait en 2015 puis de superposer
certains amendements. Moi, j'ai décidé qu'on refaisait pour moderniser, mais,
en même temps, il y a des droits fondamentaux qui sont acceptés depuis des
années. 5, 6, 7, ce sont ces droits-là.
Si on veut discuter, comment on va
demander à Santé Québec d'être efficace, c'est une deuxième chose pour moi.
Alors, aujourd'hui, ce que je vous dis dans la discussion sur les principes, je
ne pense pas que c'est... je comprends la demande, mais je ne pense pas que,
lorsqu'on discute d'un droit aussi fondamental que d'être soigné, qu'on a
besoin d'aller jusque-là, mais c'est votre opinion. Moi, ce que je dis :
On peut en parler longtemps, mais, pour moi, je vais être très clair, je n'irai
pas là, mais c'est correct, là, je...
M. Marissal : Oui, puis on
est tous un peu fatigués, M. le ministre, je comprends ça, là, mais je le
répète, là, on est parlables, là, puis on va faire ça respectueusement.
Vous m'avez ouvert une porte, c'est des
principes, c'est fondamental. C'est un principe et c'est un droit fondamental
que d'être soigné, que de recevoir les soins, on s'entend là-dessus, mais
recevoir des soins pour un cancer quand tu es rendu en stade quatre, là, c'est
un droit assez théorique, assez théorique, puis ça arrive. Ça arrive,
malheureusement. Et, puisque ce sont les principes, ça, c'est ce qui vient du
haut de la pyramide du projet de loi n° 15 qui devrait ensuite descendre vers
tout le bas, y compris vers Santé Québec. Vous savez, moi, Santé Québec, je ne
suis pas un grand fan, là, peu importe, c'est ça qui va arriver, à la fin, ça
fait que, si le principe qui a été édicté par le législateur, que ça prend
notamment des délais raisonnables, je pense que ça envoie le message qu'il faut
faire mieux, parce que c'est un peu ça le but et c'est ce que vous visez
notamment avec Santé Québec. Mais c'est un principe, vous l'avez dit.
M. Dubé : Mais je vous
rappellerais... Je suis d'accord, puis, encore une fois, là, on a tous le même
objectif de mieux servir le patient ou l'usager. Je pourrais faire un long
débat, mais je vous dis, quand je lis «de façon personnalisée et
sécuritaire»...
M. Dubé : ...dites-moi
pourquoi j'ai besoin d'ajouter «dans un délai raisonnable» pour que ça soit...
si je dis que c'est déjà sécuritaire. Ce que je dis, c'est que le droit
fondamental, il est déjà là. Ça doit être personnalisé et sécuritaire. Si, en
ce moment, quand vous me dites que, par exemple, quelqu'un qui a un retard sur
son traitement de cancer, c'est sûr que ce n'est pas de façon sécuritaire.
Donc, je veux juste dire qu'on peut en faire un long débat, mais...
M. Marissal : O.K. Parce que
pour vous «personnalisé et sécuritaire», ça inclut la notion de temps et de
délais.
M. Dubé : Bien, c'est sûr.
Pourquoi qu'on... Pourquoi qu'on...
M. Marissal : Bien non, ce
n'est pas sûr.
M. Dubé : Non, mais, M.
le... juste pour finir mon point. Pourquoi qu'on mesure les délais en ce moment
dans les tableaux de bord qu'on fait puis pourquoi on dit que... pourquoi qu'on
a fait une entente avec les médecins spécialistes pour dire que ça doit être
les chirurgies qui ont plus qu'un an, sur lequel ils doivent... doivent mettre
un focus, etc.? C'est ça. Mais ce que je vous dis, ça ne change pas le droit
fondamental qui est là. Alors, voilà.
Le Président (M. Provençal)
:M, le député de Pontiac voudrait
faire une intervention. Le permettez-vous?
M. Marissal : Bien, tu sais,
j'ai presque fini, oui.
M. Fortin :Non, non, mais sinon, ça ne devrait pas tarder. Je ne
voulais pas m'interposer.
M. Marissal : J'ai presque
fini. Le ministre demande : Pourquoi, diable, faudrait-il ajouter «dans
des délais raisonnables»? Moi, je lui dirais que, dans ses propres indicateurs,
il y a plusieurs réponses à ça, qu'on défonce systématiquement ce qui est
sécuritaire justement. Alors, on va s'entendre puis ne pas s'entendre, là,
mais «délai raisonnable» quant à moi, c'est la base.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, M. le ministre?
M. Dubé : Ça va très bien.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Oui. Je comprends que l'amendement du député de Rosemont
est un peu dans le même ordre que l'amendement que... qu'on a déposé un peu
plus tôt, là, c'est de tenter de trouver une façon de faire mieux, et c'est
pour ça que j'appuie sa demande d'avoir des délais raisonnables. Encore là, en
tenant compte de l'article 14 qui dit qu'on fait ça selon les ressources
humaines, matérielles et financières.
Mais l'argument que j'ai de la difficulté
à acheter, c'est celui du ministre qui nous dit :«Bien, sécuritaire égale
délai raisonnable». Ce n'est pas tout le monde qui a besoin des services de
santé ou de services sociaux qui sont mis en danger parce qu'ils ont des délais
déraisonnables. Le député de Rosemont, puis et je ne veux pas en faire un
martyr, mais il utilise son propre exemple. C'est sécuritaire une hanche ou
deux qui ne vont pas très bien, dans son cas, à son âge, disons. Mais un
patient dans sa situation, mais ce n'est pas... ce n'est pas raisonnable non
plus d'attendre des années et des années. Alors, il y a... oui, il y a la
notion de sécuritaire, mais il y a aussi la notion du délai raisonnable, c'est
deux choses complètement différentes. Effectivement, le ministre mesure les
délais dans des secteurs d'activité qui ne mettent pas en jeu la sécurité du monde.
Il y a un paquet de chirurgies, là, au Québec pour lesquelles des gens
attendent de façon déraisonnable, mais qui ne mettent pas en jeu leur sécurité
au quotidien de la même façon qu'une tumeur pourrait le faire, ou de la même
façon que d'autres conditions très graves pourraient le faire.
Alors, moi je comprends où on s'en va. Encore là,
c'est de viser pour faire mieux, c'est de vouloir faire mieux. Donc, ça va un
peu dans... du moins l'esprit du projet de loi parce que, comme le disait le
député, c'est la loi qui vise à rendre le... à rendre le service de santé plus
efficace. On peut en débattre à savoir si c'est le cas ou non, mais un
amendement comme celui-là, selon nous, viserait justement à rendre le service
ou le système de santé plus efficace.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, Mme la députée.
Mme Setlakwe : Juste
rapidement, pour rebondir sur les propos de mon collègue, moi aussi, quand
j'entendais la discussion entre le ministre puis le député de Rosemont, la
question du... la notion d'offrir des soins de façon sécuritaire, oui, je pense
que le délai, la question du délai est là de façon implicite. Mais moi aussi,
ça me faisait penser à une situation, donc pas un cas de cancer, mais il y a
beaucoup de gens qui souffrent, puis pas juste physiquement, comme mon collègue
l'a mentionné, pour un problème de hanche, de genou, il y a de la douleur
chronique, disons, la liste est longue. Il ne faut pas oublier non plus la
souffrance mentale, là, la souffrance muette puis, franchement, on est dans des
situations actuellement où les délais pour obtenir des...
Mme Setlakwe : ...des
diagnostics de dépression ou des thérapies, des suivis, ça touche beaucoup nos
enfants, nos adolescents aussi. Donc, c'est juste pour préciser que la question
des délais est importante, pas juste pour des cas de traitement de cancer, mais
pour des... toutes sortes de situations qui impliquent de la douleur physique
et mentale.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Bien, mon
propos, très court, va être un peu dans le même sens. On parle des soins et des
services qui doivent être adéquats, les délais pour être adéquats, optimaux,
raisonnables, mais ils font partie d'une meilleure efficacité qu'on veut donner
au système de santé. Je reviens à des arguments qu'on a déjà fait valoir et qui
ne sont pas nécessairement contraignants, c'est-à-dire qu'on n'est pas en train
de dire, là, qu'il y a un délai imparti qu'il faut respecter. Si on disait...
Si on disait, par exemple, «dans les meilleurs délais», bien, on revient à
l'article 14 qui dit en fonction des ressources humaines, financières et
ainsi de suite dont on dispose. Mais on se donne l'objectif que les délais
soient justement raisonnables. Et dans ce sens-là, je pense que ce serait un
élément de plus sur lequel on se donne le mandat de travailler comme... comme
société. Alors, c'est la raison pour laquelle j'appuie également la proposition
d'amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le député. M. le ministre,
est-ce que vous avez d'autres commentaires à émettre?
M. Dubé : Non. Je pense
que ça va.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. est-ce que... Oui, M. le député
de Rosemont.
M. Marissal : J'aimerais
juste, parce qu'on l'oublie encore trop souvent, là, mais c'est santé et
services sociaux. Inutile de dire qu'il y a à la DPJ aussi qu'il y a des listes
totalement déraisonnables. Mais je ne reviendrai même pas là-dessus parce qu'il
y a des drames épouvantables, puis je ne veux pas faire de la politique
là-dessus, mais je pense que ça doit rester aussi dans notre tête, que les
délais sont franchement déraisonnables dans ce département-là de la DPJ, puis
ça cause des drames innommables.
Le Président (M. Provençal)
:Est ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement déposé par le député de Rosemont à
l'article 6?
M. Fortin :Juste pour dire, puis ça vaut la peine de prendre trois
secondes pour le dire, là, que nous secondons à 100 %, ce que le député de
Rosemont vient de dire. Les délais à la DPJ, là, dans la liste des délais les
plus déraisonnables, là, la DPJ, c'est sociétalement, là, c'est difficile à
accepter des délais de 70, 80 jours pour une première intervention. Ça
fait partie de ceux qu'il faut améliorer de façon prioritaire. Puis un
amendement comme ça ne peut que pousser dans la bonne direction. C'est tout.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions ou commentaires concernant l'amendement du député de
Rosemont à l'article 6 du projet de loi no 15? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix par appel nominal. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Pour contre
abstention. M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire
: Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre.
La Secrétaire
: Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire
: Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire
: Mme Mallette
(Huntingdon)?
Mme Mallette : Contre.
La Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
La Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Pour.
• (21 h 50) •
La Secrétaire
: M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement
proposé par le député de Rosemont à l'article 6 du projet de loi
no 15 est rejeté.
Maintenant, on revient à l'article 6.
Oui, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Oui.
J'aurais un amendement à proposer, mais je voudrais, juste avant, avoir une
explication de la part du ministre ou d'un membre de son équipe pour définir ce
qu'on veut dire, pour bien certain de saisir ce que veut dire «les services
adéquats sur le plan scientifique, humain et social». Je crois comprendre, mais
j'aimerais qu'on m'explique ce que ça veut dire. Un service adéquat sur le plan
scientifique, qu'est ce que ça signifie de façon plus précise? Je vais vous
dire, j'imagine que c'est en fonction de l'évolution de la science, donc des
nouvelles approches de soins. Mais vous voyez, je voudrais comprendre. Est-ce
qu'on... Encore une fois, là, c'est tous les moyens, toutes les... la
médication disponible.
M. Dubé : Je pense que c'est
assez explicite... à..
M. Arseneau : À
décortiquer.
M. Dubé : ...à
décortiquer. Parce qu'il me semble que c'est assez explicite, ce qui est là,
mais peut-être...
Le Président (M. Provençal)
:...alors, Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M.
le Président. Alors, «qui sont adéquats», c'est qu'ils conviennent, qu'ils sont
appropriés. Et, lorsqu'on est sur le plan scientifique, c'est que ça doit être,
sur le plan scientifique, avec les données scientifiques à jour. Donc, on a
certains traitements qui, à une certaine époque, étaient courants, qui
maintenant ne sont plus appropriés, on ne pratique plus. L'exemple qu'on me
donne, c'est : la saignée n'a plus le même usage qu'à l'époque de Molière,
disons. Sur le plan humain, c'est de traiter avec dignité la personne, le
respect qui s'impose. Donc, il y a... Non seulement faut-il être adéquat sur le
plan scientifique, mais il faut aussi traiter le patient ou la personne, parce
que l'article parle de personnes, avec dignité et humanité.
M. Arseneau : Puis le social,
il veut dire quoi?
Le Président (M. Provençal)
:Ça a été écrit en 91.
M. Dubé : Je n'ai pas
compris, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:J'ai dit : C'est parce que ça a
été écrit en 91. Alors, dans quel esprit que le mot «social» était traité?
M. Paquin (Mathieu) : À mon
sens, on est dans la même foulée, je vous dirais, que le caractère humain.
Rapidement comme ça, je vous dirais, j'ai de la difficulté à vous le décrire
d'une façon hautement distincte, mais c'est qui est vraisemblablement en
respect des valeurs sociales et de la communauté qui est là.
M. Arseneau : Oui. La raison
pour laquelle je posais cette question-là, c'est précisément en fonction de
l'intervention du président de la commission, c'est que le défaut que peut
avoir cette approche dans l'article qui est devant nous de transposer ce qu'on
avait rédigé en 91 à la réalité de 2023 et des années suivantes, c'est
peut-être justement la perte de sens qu'il pourrait y avoir, où, je dirais, la
réalité d'aujourd'hui qui ne se traduirait peut-être pas de la même façon qu'à
l'époque. Alors, c'est pour ça que je posais la question, et en toute candeur,
pour savoir si... on s'était posé la question à savoir si c'était transposable
aujourd'hui en fonction des réalités d'aujourd'hui.
Et c'est la raison pour laquelle je vais
déposer un amendement, parce qu'il me semble que la société a évolué
considérablement depuis 1991, et les traitements qui sont offerts également. Et
il y a une notion que moi, je ne trouve pas là quand il est question des
droits, on l'a évoqué tout à l'heure, Me Paquin l'a évoqué, les soins qui sont
offerts aujourd'hui, notamment les soins palliatifs, les soins de fin de vie,
l'un des mots, la terminologie qui est utilisée le plus souvent et que je ne
vois pas ici, c'est la question de la dignité de la personne,
l'autodétermination et la question du respect de son autonomie. Alors, M. le
Président, je vais déposer un amendement là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
:On est en attente de votre... de
votre amendement. Est-ce que vous voulez qu'on suspende, M. le député?
M. Arseneau : Non, on va le
transmettre, juste pour gagner du temps. Alors, simplement, moi, je proposerais
que... sans vouloir éliminer, à moins que... si on me dit que c'est redondant,
mais je pense qu'en 2023 parler de soins adéquats sur le plan scientifique,
humain et social, ce n'est... ça ne comporte pas nécessairement l'élément essentiel
de la dignité de la personne, et c'est ce que j'aimerais rajouter, donc, après
le mot «social», «dans le respect de sa dignité, avec continuité et de façon
personnalisée et sécuritaire».
Le soin, d'ailleurs, de fin de vie
n'existait pas en 91, ici, au Québec, n'était pas reconnu, ne faisait pas
consensus. On en a parlé abondamment depuis 10 ans et encore plus depuis
quelques jours. Alors, il me semble que ça... ça nous permettrait de mieux
articuler cet article-là avec d'autres lois qui évoluent, qui ont évolué et qui
évolueront encore, et avec une notion qui me semble plus moderne, puis plus
consensuelle, et certainement plus... plus précise, parce qu'on l'utilise
maintenant abondamment...
M. Arseneau : Je ne sais pas
si c'est envoyé au secrétariat.
Le Président (M. Provençal)
:On va le projeter.
M. Arseneau : Et j'en
profiterais pour dire que c'est vraiment l'élément clé. Lorsqu'on a discuté au
cours des derniers jours, là, du projet de loi n° 11 sur l'aide médicale à mourir,
la question de la dignité est à peu près dans chacun des alinéas, et ça fait
partie des soins, du continuum de soins qui sont offerts, même chose pour les
soins palliatifs. Et je vous dirais même que, par extension, dans
l'argumentaire que je peux vous offrir, c'est que, malheureusement, si on... On
parlait tout à l'heure de la question des délais et des services livrés de
façon adéquate ou optimale. S'il y a certainement une chose qu'on a pu
découvrir durant la période de la pandémie, et même après, c'est qu'il y a eu
des situations qui, malheureusement, ne prenaient pas en compte la dignité de
la personne, et je pense que l'ensemble des Québécois souhaitent que le
traitement offert avec bienveillance, avec de... sur le plan humain, avec toute
la compassion possible, ce soit toujours dans le respect de la dignité de la
personne, et c'est la raison pour laquelle j'aimerais faire un plaidoyer
particulier qui ne vise pas du tout, d'aucune façon, là, à mettre en doute le
travail qui a été fait par les légistes, mais simplement à mettre à jour cette
définition-là qu'on avait en 1991 puis qui n'est peut-être plus la même au
regard de tout ce qu'on a vécu au cours des dernières années et toute
l'évolution qu'on a aussi donnée aux soins de santé au Québec depuis les 12 ou
15 dernières années.
Alors, j'aimerais vous entendre là-dessus,
cher collègue, M. le ministre, à savoir l'ouverture que vous pouvez avoir à une
bonification. Il me semble que c'est quelque chose qui nous permettrait d'avoir
un objectif véritablement consensuel dans la prestation de soins et de services
adéquats à tous les Québécois.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il des interventions par
rapport au commentaire et à la plaidoirie émise par...
M. Dubé : Bien, est-ce que c'est
à propos que je commente tout de suite?
Le Président (M. Provençal)
:Bien, moi, je pense que oui...
M. Dubé : Oui, oui,
certainement.
Le Président (M. Provençal)
:...que vous ayez une réaction, M. le
ministre, oui.
• (22 heures) •
M. Dubé : Certainement. Bien,
écoutez, je trouve intéressante cette discussion-là, parce que vous avez
commencé par poser la question : Qu'est-ce qui est... Quelle est
l'évolution de... Traiter chaque mot, là... J'ai beaucoup aimé l'exemple de Me
Paquin quand il parlait de la saignée. Je pense qu'on était avant les années
1990, en tout cas, à tout le moins, sur les plans scientifique, humain et
social, et c'est drôle, parce que... Pas parce que je ne trouve pas votre point
important. Au contraire, je le trouve très important, parce que je sais que
vous avez mis avec d'autres personnes beaucoup d'énergie dans le traitement de
l'aide médicale à mourir, les soins de fin de vie, puis je tiens à vous
remercier de ce travail-là, qui a été fait dans les derniers mois.
Mais je pense que le mot «social»... et je
ne suis pas un légiste, mais l'évolution sociale, l'évolution dont vous parlez,
de maintenant non seulement accepter, mais d'avoir... que notre société a
évolué pour maintenant considérer les soins de vie comme on l'a fait évoluer
depuis les premières versions de l'aide médicale à mourir, pour moi, c'est
couvert dans le social. Mais on peut avoir une...
Mais, moi, je suis toujours... Encore une
fois, dans les articles qu'on a en ce moment, c'est : Comment les avoir de
façon les plus globales pour qu'ils puissent bien vieillir? Parce qu'on ne fait
pas ces changements-là à la loi pour quelques années, on le fait... Et moi, je
vous dirais, quand je vous ai écouté tout à l'heure donner l'exemple de l'aide
médicale à mourir, qui est une évolution sociale excessivement importante...
Mais je pense que «social» est dans ce contexte-là.
Alors, c'est ma réponse pour vous
dire : Je pense que vous avez un très bon plaidoyer, mais pour moi il est
déjà couvert, toute la question de l'aide médicale à mourir, qui est un
changement social important, est déjà couverte. Mais on peut en discuter.
M. Arseneau : Permettez-moi
de répondre en insistant légèrement sur la perspective que je vais essayer de
plaider. Il me semble que le droit à recevoir des services de santé, des
services sociaux adéquats sur le plan scientifique, je dirais, le regard se
porte...
22 h (version non révisée)
M. Arseneau : ...l'institution
sur le personnel qui utilise, qui use de ces connaissances scientifiques là
pour livrer des services. Sur le plan humain, de ce que j'en comprends, c'est
avec compassion, avec bienveillance, avec une attitude appropriée, et ainsi de
suite, donc ça relève de l'approche du personnel soignant.
Pour moi, là, je diverge du ministre sur
la définition du social, il me semble que c'est peut être dans les normes
socialement acceptables, dans la société qui est la nôtre en 2023, qui était la
nôtre en 1991 et tout ça, j'ai de la difficulté à le définir parce que je ne
sais pas exactement quelle était l'intention du législateur, mais, encore une
fois, c'est toujours, à mon point de vue, du point de vue de ceux qui offrent
les soins, ce qui est différent de l'amendement que je propose, qui est d'un
autre ordre, il est celui du... il est du point de vue de celui qui obtient le
service et le soin, et dont il est absolument essentiel de respecter la dignité
de son point de vue. Et donc c'est là où, pour moi, il y a un autre élément qu'il
n'est pas touché. La science n'appartient pas à l'usager. L'humanité du soin ou
le caractère socialement acceptable du soin n'appartient pas au soigné, à l'usager.
La dignité lui appartient, lui appartiendra toujours et c'est ce qu'il faut
respecter en utilisant la bienveillance, donc le caractère humain, le caractère
scientifique, tout l'appareillage, la pharmacopée et ainsi de suite et le cadre
social dans lequel tous ces soins-là sont donnés. Mais l'élément de dignité,
donc qui touche véritablement au respect, à toute la considération de la
personne dans son humanité, justement, et pas seulement dans les soins de fin
de vie non plus, ça me semble relever d'autre chose et c'est pour ça que je parle
du respect. On met des moyens à disposition, mais on considère, on, on
respecte, dans l'utilisation de ces moyens-là, la personne dans toute sa
dignité et dans toute son humanité.
M. Dubé : ...parce qu'il y a
sûrement peut-être d'autres collègues qui veulent commenter, mais...
Le Président (M. Provençal)
:Il va y avoir Mme la députée de...
M. Arseneau : Voulez-vous
que...
Le Président (M. Provençal)
:Non, non, vous réagissez, mais Mme la
députée...
M. Dubé : Oui, c'est parce
que je voudrais donner la... Comme je vous dis, je comprends votre commentaire,
puis je pense que de dire : Est-ce que les gens devraient être soignés
dans le respect de la dignité? Je pense que c'est comme... on est d'accord. Ce
que je veux juste comprendre de vous, parce que, là, je suis un petit peu plus
mêlé qu'au début de votre plaidoyer, parce que d'un côté vous me dites.... Je
vais vous dire ce que j'ai compris de votre dernière partie, c'est que, des
fois, la dignité, c'est le côté humain. Parce que si le personnel soigne les
gens de façon humaine, ils s'assureraient que ces gens-là sont soignés dans la
dignité.
M. Arseneau : ...
M. Dubé : Non, mais.... Non,
mais juste pour comprendre, moi, quand je regardais le niveau social, puis là,
je vous ai écouté, j'entends aide médicale à mourir qui n'existait pas il y a
quelques années puis qui est couvert. Alors, c'est pour ça que je dis : Je
comprends ce que vous voulez, mais j'aimerais ça entendre les autres. Parce
que, si à la fin, ce n'est vraiment pas couvert, puis qu'on pense que la notion
de dignité devrait être là... mais en ce moment, vous ne m'avez pas convaincue
qu'elle n'est pas couverte par les... Au niveau scientifique, on s'entend, mais
que ce n'est pas couvert par le côté humain et social, là, vous ne m'avez pas
convaincu dans votre dernier argumentaire. Mais c'est pour ça que je dis que je
serais peut-être intéressé à entendre les autres, puis si je suis le seul à ne
pas comprendre, bien, je vais y penser.
M. Arseneau : ...je vais
laisser la parole à mes collègues, sinon je reviendrai, là. On peut les
entendre, puis sinon, moi, je peux argumenter encore un bon bout de temps là-dessus,
là, mais je vais laisser les autres...
Le Président (M. Provençal)
:Avec votre permission, on va céder la
parole...
M. Arseneau : Parce qu'au
début... Parce que je veux juste mentionner que la première réponse que le
ministre m'a offerte était de l'ordre du social, le social impliquait la
dignité. Là, dans la deuxième réponse où on semble moins se comprendre, c'est
maintenant le caractère humain qui reflète le respect de la dignité. Alors, à
mon point de vue, ni l'un ni l'autre, parce que la dignité de la personne et le
respect, ça ne relève pas de l'autre, du soignant, de l'humanité qui est
déployée à échelle...
M. Arseneau : ...variable
selon soignant, non plus que les règles sociales générales, mais de la personne
en tant que telle et de sa dignité à elle de façon très, très précise au moment
de la livraison du soin.
Le Président (M. Provençal)
:Maintenant, on va céder la parole à
la députée de Mont-Royal Outremont.
Mme Setlakwe : Merci, M. le
Président. Mais rapidement, moi, je trouve que notre collègue de... des
Îles-de-la-Madeleine est très éloquent. Puis moi, plus on discute de
l'article 6, plus je pense que ça vaut la peine qu'on ait un esprit
d'ouverture. Je vous invite à avoir un esprit d'ouverture, M. le ministre. Le
libellé date de quelques décennies, puis on a vécu des choses plus récemment
qui font que le concept de dignité, je pense qu'il a toute sa place dans
l'article 6. Pensons à ce qu'on a vécu durant la pandémie, ce que de trop
nombreux aînés ont vécu dans nos CHSLD, entre autres. Tu sais, notre collègue a
parlé de fin de vie, on peut ajouter des soins palliatifs, les fins de vie
d'une façon organisée, prévue d'avance, comme on est en train de discuter ces
jours-ci, mais aussi dans les soins palliatifs qui arrivent en centre
hospitalier de façon bousculée et rapide. Donc, la notion de dignité, moi, je
la trouve intéressante. Tu sais, là, c'est juste ça que je voulais ajouter.
Voilà.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a...
Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien, si le
ministre cherche des raisons, je pense que je lui donnerais un nom, là, Andrée
Simard. C'est épouvantable, là, ce qui s'est passé avec cette dame-là, nonobstant
qui elle était dans la vie, parce qu'on ne devrait pas mourir dignement ou dans
l'indignité selon son statut social ou qui on a été dans la vie, ça, c'est un
argument. Des gens qui sont dans des... sur des civières pendant des heures,
des heures et des heures. On voit des choses. Vous êtes souvent dans les
hôpitaux comme moi, là, depuis quelques mois, on... c'est des affaires que je
n'ai même pas besoin de nommer, des gens qui sont couchés par terre, des gens
qui meurent par terre. Vous parliez de l'hôpital Lakeshore, on commence à voir
un peu de quoi vous parliez, là. Il y a tout ça dans la dignité, tu sais, puis
on a souvent tous vécu des trucs personnels, là, dans des soins de santé, là.
Je n'irais même pas là parce que c'est trop émotif, mais je suis d'accord avec
mon collègue.
M. Dubé : C'est pour ça...
Ah, je voudrais juste savoir si le député de Pontiac a un commentaire, mais
c'est pour ça que je voulais entendre les autres aussi. C'est exactement...
J'ai dit que j'avais une certaine ouverture, ça, ça vient me chercher. Moi, ça,
ça vient me chercher, mais je voudrais entendre peut-être le...
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Je suis en accord avec le député des Îles. Et honnêtement,
je... le Parti libéral ne saurait mieux dire que ce que la députée de
Mont-Royal Outremont vient de faire. Alors, je fais miens ses propos.
M. Dubé : Moi, je vais
prendre un moment de réflexion, là, mais je suis très touché aussi. Je vous dis
ça, là, parce que ça, ça vient me chercher. Puis je sais qu'on s'était
peut-être mal compris sur le cas de Mme Simard, mais j'en ai vécu
récemment, de ces cas-là, d'autres, là, sans nommer les noms. Je l'ai mentionné
l'autre jour, je ne suis pas fermé du tout à ça, je veux juste trouver la façon
de... Et c'est pour ça que je voulais savoir si vous... je vais prendre un
petit respir, là, mais si vous ne... vous liez ça uniquement à l'aide médicale
à mourir. Moi, je pense que c'est plus large que ça, ce que vous dites ici. Et
si c'est plus large que ça, je suis encore plus convaincu qu'on a besoin
d'aller là. Alors, je... si vous me permettez, je vais prendre un petit peu de
recul, je vais regarder qu'est-ce qui est possible de faire parce que... Dans
nos discussions de tout à l'heure, je ne fais pas ça pour être malcommode, je
veux être capable qu'on livre la marchandise. Vous me suivez? Alors...
• (22 h 10) •
M. Arseneau : Bien, soyez
rassuré, je l'avais évoqué d'abord sous l'angle de l'aide médicale à mourir,
pour prouver qu'on n'est plus à l'endroit où on est en 1991, mais si vous
regardez le verbatim de ce que j'ai dit, j'ai également mentionné que, pendant
la pandémie, je ne voulais pas rentrer dans le détail puis arriver avec des cas
qu'on connaît tous puis qui nous affectent tous encore aujourd'hui. Et j'avais
effectivement en tête Mme Simard, que je ne voulais pas nommer dans la
commission ici pour, justement, là, personnaliser l'élément, mais tout ça
participe de la même dynamique.
M. Dubé : Mais je pense qu'on
n'a plus besoin de la nommer que tout le monde reconnaît la... Mais, O.K.,
alors, si vous me permettez, M. le... Oui? Allez-y.
Mme Setlakwe : ...moi aussi
j'avais ce cas-là en tête quand j'ai parlé plus tôt. Et pensons... bien, que ce
soit cette personne-là...
Mme Setlakwe : ...ou tout
autre Québécois, Québécoise qui arrive à la fin de sa vie et qui meurt dans des
circonstances dont on a été informés, laisse... évidemment, cette personne-là
qui part dans des circonstances tragiques, en souffrant, que ce n'est pas dans
le respect de sa dignité, mais ça laisse des séquelles sur la famille aussi,
comme on a pu aisément le constater.
Le Président (M. Provençal)
:Nous allons suspendre, s'il vous
plaît.
M. Dubé : Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 22 h 12)
(Reprise à 22 h 20)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, M.
le ministre, vous et votre équipe, vous avez eu le temps de réfléchir sur la
proposition d'amendement du député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Dubé : Bien, je ne pense
pas que j'ai besoin de redire ce que j'ai dit tout à l'heure, là, que je trouve
que c'est une excellente demande. Puis je pense qu'on a tout... y compris de
mes collègues aussi, on a tous la même sensibilité à cette notion de dignité
là.
Ce que j'aimerais vous demander... Et,
après avoir discuté avec nos légistes, là, je voudrais qu'on vérifie... c'est
une question d'une journée ou deux. C'est qu'on m'assure... puis c'est un peu
le... je vous ai expliqué, l'enjeu que l'on a, mais qu'on a ensemble comme
commission, ça fait quand même une trentaine d'années que des cas de poursuite
ont été jugés sur la base de ce qu'on a là. Et, si on décide de faire ce
changement-là, qu'est-ce que ça a comme implication? Et moi, je vous dis que je
comprends très bien l'importance de parler de dignité. Comprenez-moi bien, mais
ce qu'on ne recommande ici... puis, étant donné qu'on se voit la semaine
prochaine...
M. Dubé : ...j'aimerais ça
mieux comprendre le... je n'aime pas faire référence au mot «risque», là, mais
l'implication, je devrais dire, l'implication de faire un changement, après 30
ans que c'est comme ça, jugé par les tribunaux. Puis il y en a eu, des
poursuites, là, est-ce que les gens ont été traités dans la dignité, puis, etc.
Ça fait que je voudrais juste voir qu'est-ce que ça implique comme risque,
implication d'ajouter ça, alors que, peut-être, si nos collègues ont le temps
de faire une recherche correcte, de dire : Non, c'est déjà traité dans les
autres mots. Parce qu'effectivement, est-ce que «adéquat»... Encore une fois,
on a eu cette discussion-là à l'article 5, on a pris une décision, mais, ici,
j'ai un peu plus, comment je dirais, de sensibilité au mot «dignité», que je
veux bien comprendre. Ça fait que je ne sais pas si je m'explique clairement,
M. le Président.
Moi, ce que je suggérerais, c'est
d'envoyer le message très clair à mes collègues, ce soir, que je suis très
sensible à cette demande-là. Celle-là me touche particulièrement. Mais
j'aimerais ça répondre à la suggestion, recommandation de nos légistes, et de
se donner quelques jours, puis revenir aussitôt que j'aurai une réponse, puis
on prendra une décision à ce moment-là.
Le Président (M. Provençal)
:À ce moment-là, ça voudrait dire que,
dans un premier temps, on suspendrait l'amendement du député des
Îles-de-la-Madeleine. Automatiquement, nous allons suspendre l'article 6, et on
pourrait procéder par la suite. Alors, avec votre consentement, nous allons
suspendre l'amendement du député des Îles. Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Avec votre consentement, on suspend
aussi l'article 6. Donc, consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Et le député de Rosemont avait
signifié qu'il voulait introduire un nouvel article 6.1. Alors, on va vous le
projeter à l'écran. Et je vais inviter le député de Rosemont à nous lire son
amendement, qui introduit l'article 6.1, et de nous donner ses commentaires. M.
le député.
M. Marissal : Oui, je vais le
lire, là, c'est plus facile lire de loin que de proche, là. Alors, vous allez
voir que j'ai de la suite dans les idées : Insérer, après l'article 6, le
texte suivant :
«6.1. Tout résident du Québec visé à
l'article 6 a le droit à la gratuité» des services et de santé... non, des
services de santé, je présume... «des services de santé et des services sociaux
prévus par la présente loi.»
Désolé pour la coquille. C'est une
coquille.
Le Président (M. Provençal)
:Avez-vous des commentaires à faire?
M. Marissal : Oui, oui, oui,
j'ai quelques commentaires à faire. Bien, je disais que j'ai de la suite dans
les idées. Évidemment, c'est quelque chose dont on a discuté un peu plus tôt
dans le projet de loi. C'est quelque chose qui, pour moi, est important,
d'autant qu'il y a eu un peu de copier-coller de la LSSSS au p.l. n° 15,
notamment... plusieurs éléments, là, on l'a vu dans les 17 points qui ont été
amenés, là, puis d'ailleurs ça a été utile. Ça a peut-être paru un peu fastidieux
aujourd'hui, là, mais je pense qu'on a mis les bases, puis ça a permis, ça, de
partir là-dessus. J'allais dire, le malheur, c'est qu'on arrête la semaine
prochaine. On était si bien partis, mais c'est ça qui est ça.
M. Dubé : ...continuer, très
ouvert à ça, moi.
M. Marissal : Ah! bien, vous
savez, moi, je suis disponible, hein, s'il le faut.
M. Dubé : D'ailleurs, le
député de Pontiac a même dit qu'il était prêt pour tout l'été. Ça fait qu'on
pourra en discuter la semaine prochaine, si vous voulez.
M. Marissal : Je ne suis pas
le directeur de conscience du député de Pontiac. Je vais...
M. Dubé : On en reparlera la
semaine prochaine. On en reparlera à l'article où on sera rendus la semaine
prochaine.
M. Marissal : Mais je disais
donc que ça a permis de mettre la table. Mais, évidemment, quand on voit ce
qu'on a copié-collé, on voit aussi ce qu'on a laissé. Le principe
d'universalité et de gratuité n'a pas été transmis, textuellement, de la LSSSS
au p.l. n° 15. Moi, je pense que c'est une perte, donc j'introduis ce
nouvel amendement là. D'ailleurs, il n'est pas né de génération spontanée. Il
est inspiré de ce qui existe déjà dans l'État québécois, quelque chose qui
existe depuis très longtemps, et, je dirais même, qui a fait école, sans vilain
jeu de mots, puis qui est, généralement, cité, qui...
M. Marissal : ...souvent cité,
d'ailleurs, c'est la Loi sur l'instruction publique, qui dit : «Tout
résident du Québec visé à l'article 1...» on parle de la Loi sur l'instruction
publique, ici, là, «Tout résident du Québec visé à l'article 1 a droit à la
gratuité des services éducatifs prévus par la présente loi et par le régime
pédagogique établi par le gouvernement en vertu de l'article 447. Bon,
évidemment, on ne refera pas toute la loi ici, là, de l'instruction publique,
alors on n'est pas contre l'article 447, ce n'est pas ça qui est important,
c'est tout ce qui suit... tout ce qui précède, c'est-à-dire, donc «tout
résident», «droit», «gratuité», «services éducatifs». C'est un principe
fondamental, mais c'est un principe qu'on avait aussi, qu'on a, j'espère,
encore dans le régime de santé public. Je mets donc cet amendement au jeu pour
les quelques minutes qui restent. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. M. le ministre.
M. Dubé : Très bien. Bien, en
fait, ce que je contemple, puis je veux juste préciser, les discussions qu'on a
eues aujourd'hui et hier, là, ont été quand même très constructives, alors,
quand on arrive dans la notion de gratuité, je pense qu'on est à la bonne place
aussi, là, je veux juste vous rassurer là-dessus.
Étant donné le temps qu'il est, ce que
j'aimerais faire, j'aimerais juste, parce qu'on a la chance de se voir demain
toute la journée encore, j'aimerais regarder aussi la loi de l'assurance
maladie. Parce que le droit, c'est une chose, parce que je ne pense pas qu'il y
avait de notion de gratuité dans la LSSSS actuelle, puis c'est pour ça qu'on
n'a pas de gratuité dans la nouvelle loi, et je voudrais juste... je vais le
regarder ce soir ou tôt demain matin puis je vais demander aux légistes de
faire la même chose. Est-ce que ce n'est pas plus une question, entre autres,
la loi sur l'assurance maladie qui vient donner la gratuité? Je voudrais
juste... Puis comme on a une bonne journée, là, puis que je vois qu'on est à
quelques minutes, là, de la fin de la session...
Mais je voudrais juste dire que de le
ramener comme point de discussion, si ça permet de clarifier où ça devrait être
ou dans quelle loi, je pense qu'on pourrait faire ça demains, mais je veux
profiter de chaque minute, là, parce que je pense qu'on est dans un principe
fondamental sur ce sujet-là aussi, là.
M. Marissal : Ça me va très
bien.
Le Président (M. Provençal)
:Je regarde le temps. Compte tenu de
l'heure, on va ajourner les travaux sine die, en sachant très bien que, demain,
on va avoir un deux heures de travaux ensemble.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 22 h 30)