Journal des débats de la Commission de la santé et des services sociaux
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
mardi 4 avril 2023
-
Vol. 47 N° 8
Étude détaillée du projet de loi n° 10, Loi limitant le recours aux services d’une agence de placement de personnel et à de la main-d’œuvre indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux
Aller directement au contenu du Journal des débats
9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures cinquante-cinq minutes)
Le Président (M. Provençal)
:À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte. Je vous souhaite la bienvenue. Et je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 10, Loi limitant le recours
aux services d'une agence de placement de personnel et à de la main-d'oeuvre
indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux
Madame le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Alors : Mme Abou-Khalil (Fabre) est remplacée par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac); Mme Blouin (Bonaventure) est remplacée par Mme Tremblay
(Hull); et M. Marissal (Rosemont) est remplacé par Mme Zaga Mendez
(Verdun).
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Avant de débuter la
séance, j'aimerais vous informer que le secrétariat...
Le Président (M. Provençal)
:...de la commission a reçu les
informations demandées à Monsieur Patrice Lapointe, président-directeur général
de l'Association des entreprises privées de personnels soignants du Québec,
lors de l'audition du 14 mars dernier.
Je tiens à souligner que ces documents-là
sont d'ordre privé. Ils ne seront pas déposés sur le Greffier. On en a fait une
copie qui a été remise au porte-parole de chacun des partis et ces copies ont
été récupérées. C'était simplement pour consultation.
Alors, je tenais à mentionner que M. Lapointe
a vraiment tenu parole. Et, de notre côté, on tient parole. Parce que, vu que
ce sont des données sensibles, il n'y a aucune diffusion. Ça a été simplement
pour consultation de la part des représentants de chacun des partis.
Merci beaucoup. Maintenant, lors de
l'ajournement de nos travaux du 23 mars dernier, l'article 1 du
projet de loi venait d'être adopté. M. le ministre, la parole est à vous pour
l'article 2.
M. Dubé : ...Alors, bonjour,
tout le monde... au rendez-vous. L'article 2, je peux vous le lire tout de
suite si vous voulez qu'on commence. Ça va pour tout le monde?
Une voix : ...
M. Dubé : Alors, on est
repartis. Alors, l'article 2 : L'article 489 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «ou d'un tout centre
médical spécialisé» par «dans toute résidence privée pour aînés, dans tout
centre médical spécialisé, dans toute agence de placement de personnel, dans
toute maison de soins palliatifs ou dans toute institution religieuse».
Alors, le commentaire, c'est que
l'article 2 du projet de loi modifie l'article 489 de la loi afin de
permettre aux inspecteurs du ministère de la Santé et des Services sociaux de
faire une visite d'inspection dans les résidences privées pour aînés, les agences
de placement de personnel, les maisons de soins palliatifs et les institutions
religieuses afin de vérifier l'application des dispositions de la loi et du
règlement concernant le recours aux services d'une agence de placement du
personnel et à la main-d'œuvre indépendante.
Alors, M. le Président, je pense que c'est
vraiment... Cet article, il est sur ce qu'on appelle le pouvoir d'enquête puis
tout à la... Pardon?
Une voix : ...
M. Dubé : D'inspection, du
pouvoir d'inspection. Et, quand on regardera l'article 3, on n'est plus
dans le pouvoir d'enquête à ce moment-là. Merci beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
:...Y a-t-il des interventions? Oui,
M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Oui. Merci. Merci, M. le Président. Bonjour, M. le
Président. Là, je vais tenter de comprendre l'article 489, précédant,
c'est pour qu'il puisse y avoir des inspections, là, pour tout... tout
manquement, par exemple, à... bien, disons, l'application de la loi sur la
santé et services sociaux dans une de ces institutions-là. Exact? Mais là ce
que vous nous... Ce que je comprends, c'est que vous dites : La meilleure
façon de savoir si une maison de soins palliatifs, par exemple, a recours à une
agence, c'est d'envoyer un inspecteur. Est-ce qu'il n'y a pas une meilleure
façon que d'envoyer physiquement un inspecteur qui va d'employé à employé pour
voir : Tu es-tu employé par la maison de soins palliatifs ou par une
agence? J'essaie de comprendre le point de vue derrière cet article-là.
M. Dubé : Voulez-vous
commenter là-dessus? Est-ce que...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour que maître
puisse donner une explication? Consentement? Vous êtes très silencieux ce
matin. Alors, pourriez-vous vous nommer, s'il vous plaît, puis votre fonction?
• (10 heures) •
M. Cheang (Sokun
C.) :Oui. Sokun Cheang, avocat légiste au
ministère de la Justice du Québec affecté au ministère de la Santé et Services
sociaux. Pour répondre à votre question, c'est un pouvoir d'inspection, en
effet, général qui est prévu dans la Loi sur les services de santé et services
sociaux. Donc, le fait qu'on amène possiblement un encadrement dans la LSSSS
par rapport... qui... pour appliquer aux soins aux maisons de soins palliatifs,
aux sessions religieuses, on prévoit ce pouvoir-là sur la possibilité pour les
inspecteurs pas rien que pour faire des visites, mais de demander des documents
ou soumettre des plaintes. On donne ce pouvoir-là d'inspection.
M. Fortin :Mais, quand vous dites «peut faire une inspection», là, ce
n'est pas nécessairement sur place, là, elle peut simplement appeler, demander
des documents et les obtenir. C'est ça?
M. Cheang (Sokun
C.) :Oui, tout à fait, oui. Mais aussi il
y a... la possibilité de se rendre sur place, il y a en plus ce pouvoir-là,
mais il ne l'applique pas de façon automatique, là. C'est vraiment... donc...
Mais c'est une disposition de... d'expression générale qui est prévue dans la
loi, la LSSSS.
M. Fortin :Comment vous la voyez quand vous dites que ce n'est pas
quelque chose qui est fait de façon...
10 h (version non révisée)
M. Fortin :...automatique, là. Le processus normal que vous entrevoyez
pour savoir si une résidence pour aînés, une maison de soins palliatifs ou d'autres
ont recours à des travailleurs d'agence, alors qu'ils n'ont pas le permis
explicite de circonstances exceptionnelles du ministre, là, quel est-il?
M. Cheang (Sokun C.) :Bien, souvent, dans la pratique, dans... comme, pas par
rapport à une inspection, par rapport aux inspecteurs du ministère de la Santé,
c'est suite à des plaintes. À ce moment-là, après coup, ils vont faire des
vérifications... dont jusqu'à faire la visite, mais ils peuvent déjà demander
des documents ou déjà examiner les... qu'est-ce qu'ils ont déjà comme dossiers
au sein du ministère.
M. Dubé : Peut-être juste pour
ajouter quelque chose. C'est pour ça, tantôt, j'ai dit que... En fait, l'article
deux, c'est la capacité d'entrer, tandis que, l'autre, c'est la capacité d'enquête.
Et c'est pour ça que ta question est bonne, parce que ça donne à l'inspecteur
le droit de dire : moi, je peux rentrer dans la RPA maintenant puis aller
voir justement les employés, s'il y a eu une plainte, alors que, tantôt, quand
on fera trois, ça, c'est plus sur le pouvoir d'enquête.
M. Fortin :Mais pour entrer, comme là, c'est marqué, comme le ministre
le souligne, là, «pénétrer dans le... dans tout Lieu où elle a raison de
croire», il faut qu'elle ait raison de croire. Un inspecteur ne peut pas juste,
sans plainte, sans aucune raison valable de croire qu'il y a recours à une agence,
dire : toc, toc, toc, moi, j'arrive, je viens inspecter?
M. Cheang (Sokun C.) :Non. Par rapport... Le... d'inspection générale, ça peut
aussi aller faire des vérifications. Il peut faire, comme pour les RPA, ils ont
déjà fait des blitz d'inspection, ils ont ce pouvoir-là. C'est le pouvoir d'enquête
que, là, il faut qu'il y ait des motifs raisonnables de croire, parce que, le
pouvoir d'enquête, c'est pour appliquer une infraction ou une disposition
pénale. Mais, le pouvoir d'Inspection, c'est vraiment général, c'est pour
vérifier l'application. C'est suite à des plaintes ou il peut même aussi...
Suite à un blitz d'inspection, on va faire des vérifications pour s'assurer que
la loi est bien appliquée.
M. Fortin :Non, je comprends. J'aurais dû lire le reste de la phrase.
«Pénétrer dans tout lieu où elle a raison de croire que des opérations pour
lesquelles un permis est exigé», donc ce n'est pas nécessairement qu'il se
passe quelque chose d'anormal, juste, elle a besoin d'un permis pour pouvoir
exceptionnel d'avoir recours à une agence. Elle peut être inspectée. D'accord,
ça me va.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions? Ça
va? S'il n'y a pas d'autres interventions, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'article deux du projet de loi numéro 10.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Par rappel nominal? Oui, Monsieur.
La Secrétaire : Oui. Alors,
pour, contre et abstention. Monsieur Dubé, La Prairie?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Madame
Tremblay, Hull?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Madame
Poulet, Laporte?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin, Saint-Jérôme?
M. Chassin :Pour.
La Secrétaire : Madame
Dorismond, Marie-Victorin?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Fortin, Pontiac?
M. Fortin :Pour.
La Secrétaire : Et Madame
Zaga Mendez, Verdun?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : Et Monsieur
Provençal, Beauce-Nord?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. L'article deux du projet
de loi numéro 10 est adopté à la majorité. Article trois. M. le ministre,
lecture et commentaires, s'il vous plaît.
M. Dubé : Avec plaisir. L'article
trois : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 489.2,
du suivant :
Une personne autorisée par écrit par le
ministre peut effectuer une enquête sur toute matière relative à l'application
des dispositions du titre trois de la partie deux.
Alors, le commentaire, c'est : l'article 489.2.1
de la loi octroie le pouvoir au ministre de la Santé d'autoriser une personne à
enquêter sur toute matière relative à l'application des dispositions de la Loi
et du règlement concernant le recours aux services d'une agence de placement du
personnel et à de la main-d'œuvre indépendante.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Oui, Madame... Mme la députée
de Verdun. Excusez-moi.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Provençal)
:...la semaine commence.
Mme Zaga Mendez : Oui, on
commence la semaine. Mais je vais commencer déjà, l'article trois, par déposer
un amendement pour un petit changement. Je l'ai déposé sur greffier puis je
peux le présenter. Alors, l'amendement demanderait un changement de «une
personne autorisée par écrit», on garderait le reste, mais on changerait «une
personne autorisée» par «un vérificateur». Et je m'explique. On... Oui?
Le Président (M. Provençal)
:Mais pour vous permettre de déposer l'amendement,
pour qu'on puisse en... après, le discuter, je vais suspendre temporairement.
Puis, pendant que vous allez le transmettre, vous pouvez quand même en profiter
pour expliquer quel va être le changement que vous allez demander à votre
amendement. On le répétera devant la caméra.
Alors, suspension s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 10 h 05)
(Reprise à 10 h 07)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. J'invite
la députée de Verdun à nous présenter son amendement à l'article 3 du
projet de loi no 10 et à nous en expliquer le contenu.
Mme Zaga Mendez : Merci,
M. le Président. Bon, l'amendement que je présente demande de remplacer, dans
l'article 3 du projet de loi... 489.2.1 de la loi sur les services de la
santé et les services sociaux, le terme «personne» par «vérificateur». Donc, on
lirait «un vérificateur autorisé par écrit» et l'article tel qui... tel qu'il
suit.
Alors, la raison de cette... changement,
de cet amendement, c'est qu'on veut bien sûr avoir un processus d'enquête sur
tous les établissements dont on vient de voter, mais on veut que le processus
soit fait par une personne qui a une indépendance puis aussi un sens de la
neutralité. D'où l'utilisation du mot «vérificateur». Donc, le vérificateur, je
crois que le ministre connaît bien l'objectif d'avoir aussi une profession qui
est gérée par un code de déontologie et qui nous permettrait d'avoir des
vérifications en bonne et due forme, que ce soit, comme je disais tantôt, de
façon indépendante et neutre. C'est une des demandes aussi qui a été faite
pendant les auditions et qui nous permettrait d'avoir une reddition de comptes
et une enquête beaucoup plus précise. Voilà.
M. Dubé : M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, allez-y, M. le ministre.
M. Dubé : Bien,
peut-être que je demanderais de commenter parce que, pour moi, je pense que la
définition dans 489... Mais je comprends ce que vous voulez dire. Je comprends
votre objectif, mais je voudrais m'assurer qu'on ne limite pas le nombre de...
le type de personnes, alors qu'une personne, de la façon dont il est écrit...
Mais allez-y donc... La clause que vous m'expliquiez, là.
Une voix : Oui, oui. ...dans
le corpus législatif, l'expression qu'on utilise si une personne est autorisée
par le ministre pour faire une enquête, donc, c'est un enquêteur. Ça peut être,
après coup, selon le besoin, ça peut être quelqu'un qui est défini comme
enquêteur. Mais dans le fonctionnement, vous avez un inspecteur et un
enquêteur. Un enquêteur, c'est l'étape où on va à ce moment-là faire des
enquêtes en vue d'appliquer une infraction pénale. Donc, c'est usuel d'utiliser
le mot une «personne autorisée par la ministre pour enquêter.
Mme Zaga Mendez : Puis,
dans ce cas-là, est-ce... comment on évite les conflits d'intérêts? Est-ce que
quand on parle...
M. Dubé : Je n'ai pas
compris, les conflits de quoi?
Mme Zaga Mendez : Les
conflits d'intérêts. Quans on dit... On nomme une personne, pour moi, ce n'est
pas clair, le fait que cette personne-là est-ce qu'elle est à l'intérieur, par
exemple, du ministre de la Santé. Est-ce que c'est une tierce personne? Je veux
juste mieux comprendre pour éviter les conflits d'intérêts.
Une voix : Comme il est
mentionné, c'est une personne autorisée. Donc, c'est une autorisation qui est
donnée par le ministre à cette personne qui va être nommée enquêteur. Donc,
souvent, c'est du personnel du ministère. Comme au ministère de la Santé et des
Services sociaux, il y a la Direction de l'inspection et des enquêtes et il y a
aussi... Et à ce moment-là, il y a des gens qui sont nommés enquêteurs. Donc,
c'est ça qui fait qu'il y a quand même une question de transparence.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Mais est-ce qu'on peut dire que
c'est un pouvoir par délégation écrite?
Une voix : C'est un pouvoir
de nomination écrit, un pouvoir qui est prévu à... bien, là, qu'on va prévoir à
489.2.1 qui fait en sorte que la personne a... Elle détient...
• (10 h 10) •
M. Dubé : Mais je pense
que la question de la députée, c'est de s'assurer que c'est une personne
indépendante...
M. Dubé : ...et là je
comprends bien, et je pense qu'un enquêteur, O.K., donc la personne qui est nommée
par le ministre pour faire une enquête doit être indépendante. Alors, il y a,
des fois, que ça peut-être... on est obligé d'aller à l'externe pour avoir une
personne indépendante. Mais ça reste quand même une décision du ministre ou du
ministère, parce qu'on a fait pas mal d'enquêtes, hein, les CHSLD, par exemple,
pour la maltraitance, puis des choses comme ça.
Donc, ce que je vous rassurerais, c'est
que ça reste quand même la décision du ministère de s'assurer que la personne
menée pour une enquête est indépendante. Mais ça, ça va de soi, je vous dirais.
Je comprends votre objectif, mais je voudrais vous rassurer que c'est la
responsabilité du ministère de s'assurer que la personne est indépendante.
Mme Zaga Mendez : J'ai... Je
sens qu'on partage le même objectif, en termes d'indépendance, en absence de
conflit d'intérêts, de...
M. Dubé : ...vérificateur,
c'est ça que je vous dis, un vérificateur, puis moi, j'en suis un, là. Quand
j'étais très jeune, j'ai été vérificateur. C'est des pouvoirs qui sont moins
grands qu'un enquêteur. Alors donc, je pense qu'on a avantage à garder la
terminologie qui est là, selon ce qui est recommandé par le juriste. Allez-y.
M. Cheang (Sokun
C.) :Aussi, par rapport... Ici, on parle
plus large, parce que le vérificateur, en principe, c'est le niveau de la
comptabilité, la gestion de tout ça. Et c'est ce pouvoir, vraiment, d'enquête
général. Comme je dis, s'ils ont besoin... d'un enquêteur plus spécifique, on
va s'assurer, à ce moment-là, que la personne soit un comptable agréé, qu'il
soit un vérificateur. C'est dans ce sens-là aussi.
Et, par rapport à la question
d'indépendance, il ne faut pas oublier non plus que les enquêteurs sont nommés
en vertu de la Loi sur la fonction publique. Ils ont quand même... politiques
qui vont s'appliquer à ces personnes-là.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Je pense
qu'on peut se faire confiance puis je fais confiance, aujourd'hui, au ministre,
mais il n'y a rien qui nous garantit, par exemple, cette loi-là, s'il y a un
changement de gouvernement, on aimerait que ce soit un peu dans l'esprit de cet
article-là, le sens de l'indépendance. Parce que, dès qu'on le lit, on parle
juste d'une personne autorisée par écrit. Nous, on proposerait de changer par
«vérificateur». Je comprends les raisons dans le vocabulaire plus juriste, là,
mais est-ce que c'est possible... Est-ce que le ministre aurait une proposition
pour que ce soit inscrit dans l'article, ce sens-là d'indépendance puis des
tierces personnes?
M. Dubé : C'est parce que je
vous avoue que je ne sais pas ce que je dis, parce qu'en fin de compte c'est
notre travail de nommer une personne indépendante. Je comprends très bien ce
que vous dites. Par exemple, la plupart du temps, ça va être des enquêteurs du
ministère. Alors, s'ils ont été nommés comme enquêteurs, on s'assure qu'ils
vont être capables de donner une enquête indépendante. Vous me suivez? C'est
comme... je ne sais pas, moi, je ne suis pas un légiste, mais c'est un peu
redondant d'avoir à dire que la personne qui est nommée devrait être
indépendante parce qu'elle l'est de facto. Et si, pour x raisons, elle ne
l'était pas, bien, il va falloir justifier d'avoir peut-être un enquêteur
externe, mais... en tout cas...
M. Cheang (Sokun
C.) :...tout à fait les points de vue du
ministre. La même chose par rapport aux inspecteurs aussi, on va s'assurer...
qu'ils soient indépendants. Puis, en principe, lorsque tu es un inspecteur ou
un enquêteur du ministre de la Santé, c'est implicite, par rapport à son
indépendance, par rapport à ce qui n'est pas d'apparence de conflit d'intérêts.
Le cas échéant, on va, à ce moment-là, désigner une autre personne, à titre d'enquêteur,
parce qu'il y a quand même une direction, il y a plusieurs enquêteurs et
inspecteurs qui... cette équipe-là pour faire des vérifications.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Je vais
passer mon collègue... des questions.
M. Fortin :Bien, peut-être, ça peut s'inscrire soit dans l'amendement
ou dans l'article principal, mais j'aimerais ça qu'on nous explique le
processus pour déclencher une enquête. On parle qu'il peut y avoir une enquête,
une personne autorisée peut déclencher une enquête. J'aimerais ça qu'on nous
dise à quel moment on déclenche une enquête.
M. Cheang (Sokun
C.) :Comme je... tantôt, il y a une
petite distinction entre inspection et enquête. Donc, une personne pourrait
avoir... pourrait porter le même titre au ministère de la Santé, inspecteur et
enquêteur. Inspection, c'est juste pour s'assurer que vous avez bien lu et
vérifier l'application de la loi. Donc, il n'est pas en mode en vue d'appliquer
une infraction pénale. Mais dès qu'il sent qu'il y a des motifs raisonnables de
croire qu'il y a une infraction pénale, à ce moment-là, il va passer en mode
enquête, doit aviser, à ce moment, aviser la personne de l'établissement, tout
ça qu'il est en mode enquête. C'est ça, la distinction.
M. Fortin :Et c'est à cette personne-là, l'inspecteur, enquêteur, là,
il n'a pas demandé une autorisation à qui que ce soit, là. Lui-même, de son
propre... de son plein gré, il peut dire : J'ai motif raisonnable de
déclencher une enquête...
M. Fortin :...de mode inspection à mode enquête.
M. Cheang (Sokun
C.) :Exactement ça. Ou si c'est des
personnes distinctes, si l'autre personne a juste un pouvoir d'inspection, à ce
moment-là, ils vont mettre fin à son dossier d'inspection ou ils vont le
référer, à ce moment-là, à son collègue qui est enquêteur qui va entamer le
processus. Et, à ce moment-là, il y a les pouvoirs prévus au code de procédure
pénale, tu sais, pour aller chercher un mandat, pour aller faire une saisie,
pour faire... C'est plutôt ça, parce que là il y a un mode vraiment enquête.
M. Fortin :Est-ce que... Question qui, dans l'ensemble du réseau de la
santé, revient régulièrement, là, mais avez-vous assez de monde pour faire ça?
Êtes-vous... avez vous... Êtes-vous en pénurie d'inspecteurs au ministère de la
Santé? Est-ce que vous avez les effectifs nécessaires?
M. Dubé : ...M. le député,
c'est sûr qu'il n'y en a pas assez. Quand je regarde, là, le nombre de CHSLD,
de CHSLD privés, de RPA, c'est sûr qu'il n'y a pas assez de monde. On en a déjà
rajouté, je pense, une vingtaine l'an dernier.
M. Fortin :Sur... sur combien? Ça représente quoi, une vingtaine?
M. Dubé : Bien, ça représente
sur, peut-être, une cinquantaine d'inspecteurs. C'est beaucoup en proportion,
mais c'est... Puis surtout, avec ce qui est arrivé avec la pandémie, ce qui est
important, c'est de voir les mesures de PCI, là, de protection des contrôles
des infections, tous les... en tout cas, différentes mesures. Et là on est en
train de rajouter des inspecteurs pour la maltraitance, parce que ça aussi,
c'est important. Donc, si vous me demandez si on en a assez, la réponse, c'est
non, mais il y en a qui sont en formation, donc je pense qu'on va... Mais je
comprends la préoccupation, mais, en même temps, je pense qu'on est... on est
dans la bonne direction pour ça.
M. Fortin :Il faut se donner le pouvoir, là, ça, on va s'entendre
là-dessus, c'est... mais effectivement, quand il y a d'autres enjeux comme la
maltraitance puis des enjeux qui sont plus... bien, effectivement, là, qui
traitent directement de la... de services qu'on donne, on va... j'espère que
les priorités du ministère vont être centrées là-dessus plutôt que sur d'autres
choses, là.
Le Président (M. Provençal)
:...députée.
Mme Zaga Mendez : Je suis
satisfaite de l'échange puis de la réponse. Je comprends mieux la terminologie.
Vous comprenez bien l'esprit dans lequel on a déposé cet amendement-là. Alors
je vais retirer l'amendement pour qu'on puisse... Je me rends compte, j'ai eu
la réponse à notre question. Puis peut-être la terminologie qui est déjà sur
place répondrait à la... à la demande, donc je réitère, indépendance, absence
de conflit d'intérêts.
Puis rapidement, parce que là vous l'avez
expliqué, le rôle de l'inspecteur et comment une inspection peut amener une
enquête, on veut surtout éviter l'effet que les administrateurs au cœur, par
exemple, d'un établissement ou de... relié avec le CIUSSS, ça repose sur une
responsabilité qui est double, donc il y aurait là un enjeu en termes
d'indépendance, mais je pense que la ministre est d'accord avec... Parfait.
Alors, nous allons retirer l'amendement pour pouvoir continuer.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, tout le monde est d'accord
pour le retrait? Merci. Ce qui veut dire que nous revenons à l'article 3.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 3? M. le député de
Pontiac.
M. Fortin :Tu sais, moi, une enquête comme ça, là, ça peut prendre...
ça peut prendre combien de temps? C'est quoi, le... normalement, là, dans les
enquêtes qui sont menées par ces inspecteurs enquêteurs là ou ces
enquêteurs-là, ça peut prendre combien de temps compléter ça?
M. Dubé : Est-ce qu'on parle
d'une inspection ou d'une enquête?
M. Fortin :J'imagine qu'on parle d'une enquête. Puis une inspection,
c'est plus rapide, j'imagine.
M. Dubé : Ah! O.K. Pas une
inspection. Parce que l'inspection, il y en a beaucoup. On essaie de faire au
moins... Avant, il y en avait une aux trois ans, ce qui n'était pas assez. Ça
fait que, des inspections, on essaie de ramener ça aux deux ans, puis
idéalement annuellement.
Mais, pour ce qui est d'une enquête, ça
peut être beaucoup plus long, ça peut être un mois, deux mois avant d'avoir...
Mais ce qu'on essaie de faire, c'est... rapidement, avec nos bons enquêteurs,
là, ceux qui ont l'expérience, c'est de nous faire un rapport préliminaire
après une semaine. C'est qu'on a... Puis on en a des très bons maintenant, là,
qui nous viennent après une semaine, 10 jours, puis ils disent :
Regarde en gros, là, voici ce que j'ai vu, puis ça vaut la peine de pousser
plus loin. Il va y avoir un rapport officiel plus tard où là on peut même
décider qu'on demande de DCPC, tu sais, ça dépend beaucoup de... Mais je te
dirais qu'en moyenne c'est 1 à 2 mois mais avec un rapport préliminaire
très tôt.
M. Fortin :...demander... je pense, vous faites référence au DPCP, là,
mais vous pouvez demander au DPCP après un rapport préliminaire? Vous n'êtes
pas obligé d'attendre le rapport complet?
M. Dubé : Non.
M. Fortin :O.K.
• (10 h 20) •
M. Dubé : Non, parce que, si
on voit qu'il y a matière à enquête importante mais de la part... que reçoit
des... Tu sais, un cas où on dirait : Je pense que ça vaut...
M. Dubé : ...parce qu'on ne
peut pas demander aux coroners, il faut que ça soit des... il faut que ça soit
eux qui le demandent. Mais ce que je dis, c'est qu'habituellement, dans un
rapport... une enquête préliminaire, on est capable, des fois, de décider que
ça vaut la peine d'aller plus rapidement.
M. Fortin :Ou d'arrêter puis de passer à d'autres choses.
M. Dubé : Bien, de finir son
rapport, parce que c'est souvent ça. On a dit : Si ça justifiait une
enquête puis peut-être les faits étaient erronés ou, peu importe, bien,
complétez votre rapport. Mais je te dirais qu'en moyenne les rapports, même les
plus difficiles, ont peut-être été trois mois, mais on a toujours des rapports
préliminaires. Oui.
M. Cheang (Sokun
C.) :Juste pour ajouter... Ça dépend
aussi du domaine dans lequel l'inspection... Par rapport... par rapport au
tabac, par rapport au cannabis, il y a des infractions que c'est plus facile
d'aller chercher la preuve. Donc, ça peut se faire rapidement puis il y a un
modus operandi qui se met en place. ...dans des dossiers plus complexes, et là
ça peut prendre plus de temps. Tu sais, par rapport à la santé publique, par
rapport à la maltraitance, c'est plus difficile, aller chercher la preuve.
C'est ça qui est... Mais en cannabis, en matière de tabagie, tout ça, ça peut
aller rapidement. Il y a déjà une façon de fonctionner par rapport à... Le fait
qu'il y a des mineurs, des infractions par rapport aux mineurs qui achètent du
tabac dans des dépanneurs, là, ça se fait très...
M. Fortin :Quand vous regardez les... quand vous envisagez ce que
pourrait être une enquête par rapport à l'utilisation de la main-d'œuvre
indépendante, j'imagine, ce n'est pas nécessairement une des enquêtes les plus
complexes, là. Ça me semble... ça me semble quelque chose d'assez factuel et
simple à vérifier.
M. Dubé : Je veux savoir si
les permis sont là, est-ce que les employés respectent... est-ce que
l'employeur de l'agence a respecté les engagements qu'il a pris, puis c'est
pour ça que, des fois, il faut aller sur place. C'est pour ça qu'on dit :
Est-ce qu'il y a le pouvoir d'inspection puis il y a le pouvoir d'aller sur
place aussi? Alors, voilà.
M. Fortin :Ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 3.
Une voix : Appel nominal.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, M. le député. Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui. Alors M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tremblay (Hull)?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. L'article 3 du
projet de loi n° 10 est adopté à la majorité. M. le ministre, je vais vous
inviter à lire l'article 4. Et je sais que vous avez un... vous aurez un
amendement à l'article 4.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
:Mais on... Exact.
M. Dubé : O.K. Alors, pour
l'article 4 - ça va très bien : Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 531.0.1, du suivant :
«531.0 .2. Quiconque contrevient à une
disposition d'un règlement dont la violation constitue une infraction en vertu
du paragraphe 6 du deuxième alinéa de l'article 338.2 est passible
d'une amende de 1 000 $ à 25 000 $ dans le cas d'une
personne physique et de 3 000 $ à 75 000 $ dans les autres
cas. En cas de récidive, ces montants sont portés au double.
«Sur demande du poursuivant, le juge peut
imposer aux contrevenants, en outre de toute autre peine, une amende
additionnelle d'un montant équivalent à tout montant excédentaire que ce
dernier a obtenu en raison de la commission de l'infraction, et ce, même si
l'amende maximale lui a été imposée. Le juge qui n'impose pas cette amende
additionnelle doit motiver sa décision.
«Lorsqu'une infraction visée par le
premier alinéa se poursuit durant plus d'un jour, elle constitue une infraction
distincte pour chaque jour durant laquelle elle se poursuit.»
Alors, le commentaire : Le premier
alinéa du nouvel article 531.0.3 de la loi prévoit les montants des
amendes pour une infraction à une disposition d'un règlement du gouvernement
pris en vertu de l'article 338.2 de la loi. Le deuxième alinéa permet
d'ajouter à la peine le montant excédentaire que le contrevenant a obtenu en
raison de la commission de l'infraction. Enfin, le dernier alinéa prévoit que
l'on considère qu'une infraction distincte est commise chaque jour ou même...
où une même infraction se poursuit.
Le Président (M. Provençal)
:...votre amendement puis on revient
après ça, madame, parce que la façon de procéder, le ministre lit son article,
lit son amendement. Par la suite, je suspendrai, parce que vous avez des choses
à partager. Et je vous informe immédiatement que, compte tenu qu'il y a trois
alinéas dans l'article 4, on prendra le temps de bien expliquer chacun des
alinéas par la suite. Ça va? Alors...
Le Président (M. Provençal)
:...M. le ministre, vous allez lire
votre amendement, s'il vous plaît.
M. Dubé : Alors, l'amendement
pour l'article 4 : L'article 4 du projet de loi est modifié par
le remplacement de «531.0.1» et «531.0.2.» par, respectivement, «531.3» et
«531.4.».
Le commentaire, c'est que cet amendement
propose une modification de concordance. Il a pour but de tenir compte d'une
disposition du projet de loi n° 3, la Loi sur les renseignements de santé
et de services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives ayant
introduit un nouvel article 531.0.2 à la Loi sur les services de santé et
services sociaux pour prévoir certaines amendes à une infraction. L'étude
détaillée de ce projet de loi a été complétée le 15 mars dernier.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, à la demande de la députée...
Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Je
demanderais une suspension...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, on va suspendre. Et lorsqu'on
reprendra nos travaux, on devra traiter en premier lieu l'amendement de M. le
ministre et, par la suite, s'il y a d'autres amendements qui sont déposés ou
sous-amendements, on les traitera, ça vous va? Alors, madame... Suspension,
s'il vous plaît, à la demande de la députée de Verdun.
(Suspension de la séance à 10 h 27)
10 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 10 h 37)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Après
discussion avec la députée de Verdun, il a été convenu que, dans un premier
temps, nous allons traiter l'amendement de M. le ministre. Dans un deuxième
temps, nous allons traiter l'article 4 amendé en regardant alinéa par
alinéa. Une fois que tout l'article quatre sera adopté, nous reviendrons à une
proposition pour un 3.1 qui introduit un nouvel article de la part de la
députée de Verdun. Et par la suite, elle aura encore la parole pour introduire
un 4.1. Alors, sur ce, y a-t-il des commentaires ou des interventions
concernant l'amendement?
M. Fortin :Je veux juste comprendre sur le processus, là. La députée
de Verdun veut introduire un 3.1, donc quelque chose qui viendrait avant l'article 4?
Le Président (M. Provençal)
:Oui, mais on a tout fait la
vérification puis il n'y a pas... il n'y aura pas de problème, M. le député de
Pontiac.
M. Fortin :O.K. Ça me va. O.K.. Sur l'amendement de concordance du
ministre... pas d'intervention.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? S'il n'y a pas d'intervention,
on serait prêts à adopter l'amendement.
M. Fortin :Par appel nominal, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Monsieur Dubé, La Prairie?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Madame
Tremblay (Hull)?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Madame Poulet
(La Porte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Chassin, Saint-Jérôme?
M. Chassin :Pour.
La Secrétaire : Madame
Dorismond (Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Fortin, Pontiac?
M. Fortin :Pour.
La Secrétaire : Madame Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : Et Monsieur
Provençal Beauce-Nord?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. L'amendement à l'article
quatre du projet de loi numéro 10 est adopté. Maintenant, nous revenons à
l'article quatre amendé et je veux savoir si... Y a-t-il des interventions sur
le premier alinéa? Puisqu'on va y aller alinéa par alinéa pour être sûr d'avoir
une bonne compréhension mutuelle.
M. Fortin :o.k. Donc, justement, pour notre compréhension mutuelle,
là, quand vous parlez d'alinéas, là, vous parlez des trois paragraphes, là,
dans le texte...
Le Président (M. Provençal)
:Exact.
M. Fortin :O.K. C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
:Donc , je commence par le premier
paragraphe.
M. Fortin :Ça fait huit ans que je suis ici, je ne suis pas capable de
m'habituer aux alinéas, aux paragraphes puis aux... En tout cas...
Le Président (M. Provençal)
:C'est ma secrétaire qui me donne le
bon vocabulaire.
M. Fortin :Alors, dans ce cas-ci, là, le ministre nous dit : Pour
une personne physique, il y aurait une amende de 1000 à 25 000 $. Alors...
O.K., je vais commencer par ça. Quelle personne physique est assujettie à ces
amendes-là? Dans quel cas on parle d'une personne physique qui est en
contravention?
M. Dubé : Bien, une personne
physique par opposition à une personne morale. O.K. On s'entend, ça peut être
un individu. Sauf que la façon dont est écrite la loi, là, le projet de loi,
ici, on parle de quiconque. Alors, le quiconque va être défini par règlement.
Alors, c'est là que... c'est là qu'on se garde cette flexibilité-là, parce que
tu auras des fois des situations qui ne sont pas pareilles dans une RPA
versus... Mais peut-être que je vais vous laisser répondre, mais l'objectif c'est
de définir plus tard les différentes personnes et comment ça serait appliqué.
M. Cheang (Sokun C.) :Je peux compléter?
M. Dubé : Allez-y.
M. Cheang (Sokun C.) :Bon, une personne physique, ça peut être la main-d'oeuvre
indépendante, qui est la personne qui offre les services à un organisme du
secteur de la santé, services sociaux qui ne...
M. Dubé : Personne physique,
on parle...
• (10 h 40) •
M. Cheang (Sokun C.) :...la personne physique. C'est ça. Ça pourrait être ça…
personne qui a fourni les services directement à un établissement, un organisme
de santé, services sociaux. Et là, ça va dépendre qu'est-ce qui va être pris
dans les règlements. Comme c'est bien indiqué... et dispositions d'un règlement
dont la violation constitue une infraction. Donc, si on impose une obligation,
une personne physique dans le règlement, à ce moment-là, c'est possible que cet
engagement, cette obligation-là génère un constat d'infraction... Parce qu'ici
c'est identifié comme tel, puis... pour la personne physique, comme je vous le
dis, comme on a déjà discuté par rapport à la définition que...
M. Cheang (Sokun
C.) :...qu'est-ce que la main-d'oeuvre
indépendante par rapport à une agence de placement de personnel? Donc, la
personne physique, ça peut être la personne qui est le travailleur autonome. Ça
peut être ça aussi, là... qui est une personne physique, là, qui fournit les
services à un établissement.
M. Fortin :Avez-vous déjà nagé dans le lac Saint-Jean? J'ai
l'impression qu'on est en train de nager... Avez-vous déjà vu la traversée du
lac Saint-Jean?
M. Dubé : Oui, mais je ne
l'ai jamais fait moi-même, là.
M. Fortin :Non, mais je vous comprends. Vous êtes, disons, assez sain
d'esprit pour ne pas vous embarquer dans une aventure comme celle-là, là. Moi,
je regardais ces gens-là puis je ne comprenais pas pourquoi ils voulaient faire
ça, mais j'avais l'impression, là, qu'ils nageaient dans une direction. Puis là
il y avait des vagues assez hautes sur le lac Saint-Jean, puis là, j'ai
l'impression, là, qu'on est en train de nager dans le lac Saint-Jean avec des
vagues immenses qui font en sorte qu'on perd nos repères puis on approche
probablement de l'heure de la journée, là, où ils sont à la veille d'arrêter la
course, parce qu'il va commencer à faire sombre, puis qu'on ne voit plus rien.
Parce que je ne le sais pas où vous voulez vous en aller avec ça. J'ai
l'impression qu'on nage à l'aveugle. On ne sait pas où on s'en va. Là, vous
nous dites : Bien peut-être il pourrait y avoir des personnes physiques
qui pourraient... donc des individus qui pourraient être assujettis aux
règlements, peut-être que le règlement pourrait être assujetti, je ne sais pas,
moi, uniquement... ou peut-être, il pourrait être assujetti aux agences,
peut-être qu'il pourrait être assujetti aux RPA, peut-être que c'est eux qui
pourraient payer les amendes. J'ai de la misère à comprendre qui vous voulez
qui soit imputable de par des amendes. Puis là l'explication que le légiste
vient de nous donner, qui est techniquement sans reproche, comme toujours,
bien, il nous dit essentiellement : Bien, ça se pourrait que la
main-d'oeuvre indépendante, par exemple un pharmacien, là, qui se fait appeler
par le CISSS de la Mauricie, lui, il soit prêt à payer une amende parce que le
CISSS n'a pas demandé l'autorisation au préalable pour avoir une main-d'oeuvre
indépendante. J'aimerais ça... C'est pour ça, là, dans ce projet de loi là
qu'il y a bien du monde qui se sont dit : On aimerait ça être capable de
ne pas tout le temps procéder par règlement. On aimerait ça être capable de le
comprendre où est-ce que... qu'est ce que vous voulez faire. Pis sur le bout
des différentes... On va y revenir à l'article cinq, mais sur le bout des
différentes régions, puis de l'application, puis le moment, bien, le ministre
nous a donné certaines grandes lignes. Mais là j'ai l'impression de nager dans
le lac Saint-Jean, puis qui commence à faire sombre, puis je ne sais plus dans
quelle direction on s'en va, là. Donnez-moi, là... M. le ministre, peut-être
vous pouvez nous clarifier ça, là. Dans votre tête à vous, là, à quel moment
une personne physique recevrait une amende?
M. Dubé : Bien, une personne
physique qui contrevient au règlement qu'on va avoir mis en place... Bien,
premièrement, on a été très clair... En tout cas, là, je ne suis pas sûr que
j'apprécie votre comparaison du lac Saint-Jean...
M. Fortin :Bien, moi, je me sens comme ça. Peut-être que vous...
M. Dubé : Non, non, c'est
correct. C'est correct.
M. Fortin :...ne le sentez pas comme ça, mais moi, j'ai l'impression
qu'on nage à l'aveugle.
M. Dubé : Je vais essayer de
vous ramener à la rive.
M. Fortin :Ou lancez-moi une bouée ou quelque chose.
M. Dubé : Je pense qu'on a
montré beaucoup de bonne foi d'aller dans l'article cinq, qu'on verra plus
tard, là, où on a dit qu'on donnait des grands paramètres des règlements. Je
pense qu'on est allés plus loin que ce qui était initialement prévu. Mais là ce
qu'on dit, c'est que quiconque... Quiconque, c'est assez large, ça. C'est assez
large. C'est... Quiconque, c'est toute personne qui contrevient à la loi ou au
règlement. Alors donc, moi, je... Est-ce que dans des cas de personnes
physiques... C'est assez facile à voir, parce qu'une personne physique, c'est
qu'une personne... qui vient faire de la main-d'oeuvre indépendante puis qui
dit : Moi, je n'ai pas respecté la loi. Tantôt, on parlait... Parce que
c'est assez complexe.
Puis je vous donne l'exemple. Il y a des
travailleurs autonomes qui viennent seuls, qui ne sont pas sous le couvert
d'une agence, mais il y en a beaucoup qui sont sous le couvert d'une agence. On
a rencontré, là, M. Lapointe l'autre fois. Ça, c'est une personne morale
parce que c'est l'entreprise qu'on engage.
M. Fortin :On s'entend là-dessus.
M. Dubé : Alors, je veux
juste comprendre où est votre... parce que je pense que dans le cas des personnes
morales, comme les agences, ça va être assez facile à cerner. Je veux juste
comprendre pourquoi vous avez une interrogation pour la personne physique.
C'est ça, je veux comprendre, puis peut-être que ça nous...
M. Fortin :Bien, la personne physique dans votre définition à vous,
là, ce serait une main-d'oeuvre indépendante qui, elle, viendrait remplir une
demande d'un CISSS, un CIUSSS, une maison de soins palliatifs, une RPA,
n'importe qui, là...
M. Fortin :...ce serait ça, la personne physique, ce serait celle-là,
ce ne serait pas, par exemple, le gestionnaire du...
M. Dubé : Non.
M. Fortin :
...d'une RPA. Ça serait...
M. Dubé : Bien, c'est... Je
vais juste répondre. C'est que, de la façon dont c'est écrit en ce moment —
bon, on va se démêler — on l'a mis tellement large qu'à l'extrême... puis je le
dis bien, là, je le dis sur les ondes, là, à l'extrême, ça pourrait être un
P.D.G. Mais il y a... Ça pourrait être un P.D.G., parce que c'en est une, personne
physique, un P.D.G., on est d'accord? Mais ce n'est pas l'objectif. Je l'ai
déjà dit, d'ailleurs, quand on était en commission parlementaire, que ce n'est
pas l'objectif. Il y a d'autres façons de... bien, d'exprimer notre désaccord
avec un P.D.G. qui ne respecte pas la loi. C'est dans nos us et coutumes de
faire autrement. Ça peut être un congédiement, ça peut être toutes sortes de
choses. Et c'est pour ça que je dis : À l'extrême, je ne veux pas
m'empêcher ce droit-là si jamais la personne physique... dont vous questionnez
la pertinence, si c'était un P.D.G. Mais ce n'est pas l'objectif. L'objectif,
c'est d'avoir...
M. Fortin :Mais...
M. Dubé : ...d'avoir la
possibilité de donner une pénalité à un employé d'une agence. Donc là, on
parlerait ici d'une personne morale. Parce que, si la personne morale a engagé
quelqu'un qui vient sur place donner le travail, ce n'est pas cet individu-là
qu'on va donner une pénalité, ça va être sur la personne morale, on s'entend,
là.
M. Fortin :O.K. Mais, non, on... Bien, je...
M. Dubé : O.K.
M. Fortin :Qu'on s'entende...
M. Dubé : Non, mais c'est
pour ça que j'essaie de le séparer. Parce que, oui, on parle d'un grand
principe quand on parle de quiconque, je suis d'accord avec vous, mais j'essaie
de vous donner, je pense, l'objectif de la loi, d'être capable de faire cette
différence-là, mais à l'extrême d'aller jusque là. Mais moi, je ne crois pas
qu'on ira à donner une pénalité à un P.D.G. qui va se retourner puis va
dire : Bien, payez-moi parce que moi, je l'ai fait sous le couvert de ma
job. On se comprend. Puis je l'ai même dit ça l'autre fois, là.
M. Fortin :Mais... O.K. Bien, je vais commencer par l'exemple du
ministre, le P.D.G., là.
M. Dubé : O.K., allons-y.
M. Fortin :Est-ce qu'il y a d'autres raisons pour lesquelles un P.D.G.
peut avoir une amende? Par la loi, là.
M. Dubé : Que la
main-d'oeuvre indépendante, vous voulez dire?
M. Fortin :Oui. Est-ce qu'il y a d'autres raisons qui pourraient faire
en sorte que vous, comme ministre, vous dites : J'impose une amende à un
P.D.G. d'établissement?
M. Dubé : Je n'en connais
pas. Mais je vais peut-être demander conseil. Moi, je n'en connais pas, de cas.
Et c'est pour ça que l'autre fois, quand... Merci pour la question. C'est pour
ça qu'en commission parlementaire j'ai dit : Quand on a regardé le projet
de loi... On a dit qu'on voulait le faire général, mais j'ai même très
clairement dit en commission parlementaire que ce n'était pas l'objectif parce
qu'il y a d'autres façons de faire. Mais je n'en connais pas. Je peux peut-être
m'informer. Il y a Sokun, là.
Le Président (M. Provençal)
:Me Sokun.
M. Cheang (Sokun
C.) :Oui. Il n'y a pas de disposition
spécifique qui concerne le P.D.G. Ça, il n'y en a pas dans la LSSSS. Mais il y
a des dispositions de manquement général. Le fait que... Par exemple, de ne pas
faire un signalement par rapport à un cas de maltraitance, ça peut s'appliquer
au P.D.G. Mais, si votre question est le fait que ça, est-ce qu'il y a une
obligation et une infraction pénale spécifique au P.D.G., il n'y en a pas dans
le corpus législatif.
M. Fortin :Il n'y en a pas, il n'y a aucun règlement parce que...
M. Cheang (Sokun
C.) :Exactement.
M. Fortin :...on introduit un règlement là-dessus puis il n'y en a
pas, de règlement, qui dise qu'un P.D.G.....
M. Cheang (Sokun
C.) :Oui, juste ajouter un autre point.
Par exemple, par rapport à la personne physique, ça peut être... ça peut aussi
être l'exploitant qui est une personne physique. Tu sais, il y a la personne
morale qui est titulaire d'un permis de RPA, d'établissement, ça peut être
aussi une personne physique qui est titulaire du permis. Donc, ça peut
s'appliquer à ce cas-là. Aussi, ça peut s'appliquer aussi...
M. Dubé : Parce qu'un
travailleur... excusez-moi, Sokun, mais un travailleur autonome, il est... tu
sais, il est là comme personne physique et non comme personne morale.
M. Cheang (Sokun
C.) :Exact, on peut dire ça. Puis aussi,
ça... Comme je vous dis, oui, tout est dans le règlement, mais, ici, ça
pourrait s'appliquer, comme je dis, comme par rapport aux... des exemples de
personnes physiques. Ça se peut aussi par rapport... On pourrait aussi prévoir
par rapport aux administrateurs ou aux gestionnaires des agences de placement,
où qui pourraient être aussi des personnes physiques, là.
• (10 h 50) •
M. Fortin :Mais là il y a... Ça fait deux semaines qu'on... la dernière
fois qu'on a siégé ensemble là-dessus, là. Bien, vous aviez une semaine occupée
la semaine dernière, je vous le concède. Mais, il y a deux semaines, vous nous
avez dit : Je veux présenter mes amendements d'ici un mois, à peu près.
Mais là j'ose croire que vous avez un peu un alignement de ce que vous voulez
faire avec ces règlements-là. Alors, c'est pour ça que je vous demande, là,
dans le cas d'une personne physique... puis on va arriver au reste avec les
autres alinéas. Mais, dans le cas d'une personne physique, aujourd'hui, là,
qu'est-ce que vous prévoyez? Est-ce que vous... Si vous me parlez de... Parce
que, là, on introduit le concept d'un P.D.G. d'établissement, on a introduit le
concept d'un responsable soit d'une RPA ou d'autres, on introduit le concept
d'une main-d'oeuvre indépendante. On a parlé d'un...
M. Fortin :...une employée d'une agence. Alors là, faites un... faites
-moi uni... faites-nous, là, un petit peu d'élagage pour qu'on comprenne où
est-ce que vous voulez aller avec ça pour l'instant. Ce n'est pas contraignant.
Là, si vous arrivez dans un mois puis que vous avez un règlement qui est tout
autre, bien, ce n'est pas contraignant. Je vais peut-être vous le dire, mais
j'aimerais ça au moins avoir votre vision de ça.
M. Dubé : Bien, je suis un
peu... Moi aussi, j'étais un peu perplexe, là, puis j'essaye de vous... de nous
aider, là. Moi, je pense qu'il faut garder ça très simple ici, là, on...
L'idée, ce n'est pas de... Bon, je vais dire ce que c'est l'idée avant de dire
ce que ce n'est pas. Je vais commencer comme ça. L'idée, c'est d'être capable
d'appliquer une pénalité à une personne physique ou une personne morale qui ne
respecte pas les règles qui sont là. C'est ça qui est l'objectif.
Bon, des exemples de personnes physiques,
je pense que c'est les plus faciles, c'est un travailleur autonome qui ne
serait pas sous l'emploi d'une agence. Ça, pour moi, c'est le plus facile. Ça,
c'est l'objectif. La personne physique ou la personne morale, on vient de la
définir, c'est la main-d'œuvre indépendante, puis elle est même définie dans le
règlement. On a même dit qu'est ce que c'était quand on a commencé à travailler
sur l'article 5. Ça fait que je vous dirais, ça, c'est ça, notre objectif.
Bon, maintenant, quand vous me demandez,
quand on écrira les règlements, qu'est ce qu'on peut faire? Bien, il y aura des
règlements qui viendront préciser certaines choses, mais l'objectif de la loi,
c'est d'être capable d'appliquer des pénalités à une personne. Mais si vous
avez, M. le député une suggestion à nous faire, je vous connais comme un très
bon légiste, je suis ouvert aux suggestions parce que moi, mon objectif, c'est
d'avoir quelque chose qui est pratique. Alors, s'il y a quelque chose à...
M. Fortin :Mais j'y arrive à la suggestion.
M. Dubé : O.K.
M. Fortin :Parce que, pour l'instant, j'ai l'impression qu'on se donne
le droit d'appliquer des amendes à tout le monde, à gauche et à droite, là,
quiconque est en contravention, puis c'est large. Ce n'est pas comme... On ne
dit pas on va appliquer des amendes à l'employeur, à l'agence, par exemple. On
ne dit pas on va appliquer des amendes au CISSS ou au CIUSSS. On peut
l'appliquer au PDG. On ne dit pas on va appliquer des amendes...
M. Dubé : Mais réglons
juste...
M. Fortin :Mais ça reste trop large pour moi, là, à ce moment-ci.
M. Dubé : Si vous êtes pour
faire un amendement, moi, je suis très ouvert.
M. Fortin :Oui, oui.
M. Dubé : On est là pour ça,
et je vais vous dire une chose où je vais m'objecter à l'avance, là...
M. Fortin :Oui?
M. Dubé : ...puis après
l'avoir discuté avec mes collègues, c'est... puis je l'ai dit d'ailleurs, ce
n'est pas une surprise, qu'il y a d'autres moyens de le faire sur un PDG ou sur
une agence, parce que...
M. Fortin :Ah! mais là, on va s'entendre. Là, on va s'entendre
là-dessus.
M. Dubé : O.K. Parfait, parce
que moi, ça, j'aimerais ça qu'on exclue ça. Et quand on disait «quiconque»,
oui, ça les englobe en théorie, mais notre intention, ce n'est pas d'aller là
du tout. Alors ça...
M. Fortin :O.K. Ça, c'est une bonne affaire, on s'entend là-dessus.
M. Dubé : Ça, le monde nous
écoute aujourd'hui, là, parce qu'on a dit après, puis je l'avais même dit en
commission., là, je me répète, l'objectif, c'était de dire, si jamais un PDG ou
un CIUSSS est contrevenant, il y a bien d'autres façons, dans notre système de
gestion, de régler le cas.
M. Fortin :Oui.
M. Dubé : Je vais dire ça
comme ça, ce n'est pas ça l'objectif.
M. Fortin :O.K.
M. Dubé : Puis si vous
voulez... ça, si vous voulez qu'on précise que c'est principalement pour les
agences ou leurs représentants, bien, on va faire ça. Moi, je n'ai aucun
problème avec ça parce qu'on a d'autres moyens. Alors là, je pense que je
comprends mieux ce que vous dites, puis si vous avez un amendement à nous
recommander pour ça, très à l'aise de regarder ça.
M. Fortin :O.K. Je vais avoir un amendement. En fait, je vais
peut-être même en avoir deux, là. Mais l'objectif c'est un peu, c'est de
dire : Le contrevenant là-dedans, là, ça ne peut pas être l l'employée de
l'agence non plus.
M. Dubé : Non, ça, c'est...
M. Fortin :Cette infirmière-là où ce préposé-là qui lui se fait dire
par son employeur : Aujourd'hui, tu t'en vas au CHSLD
Sainte-Anne-de-la-Pérade; puis elle, là, dans sa tête, là, elle ne le sait pas
parce qu'elle vient d'une autre région.
M. Dubé : M. le député, je
suis d'accord.
M. Fortin :Sainte-Anne-de-la-Pérade, c'est-tu dans la Capitale
nationale, c'est-tu en Mauricie? Je ne le sais pas. Donc, ça ne peut pas être
elle.
M. Dubé : Là, c'est là qu'il
y a une responsabilité de l'employeur.
M. Fortin :Oui.
M. Dubé : Et c'est pour ça
qu'on parle de personnes, vous avez raison, personne physique ou morale, alors
si votre amendement permet de mieux cerner ça, je suis très à l'aise à regarder
ça.
M. Dubé : O.K. Mais... O.K.
Je vais présenter un amendement, M. le Président. Je veux m'assurer que ça
concorde bien avec... avec...
M. Fortin :...Ce qu'on a discuté pour l'instant, si vous me donnez une
petite minute, on va s'assurer de ça.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on va suspendre, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 10 h 56)
11 h (version non révisée)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Le député
de Pontiac avait demandé une suspension pour pouvoir nous déposer un
amendement. Alors, j'invite le député à nous lire son amendement et à nous
faire part de ses commentaires. À vous.
M. Fortin :Oui. Merci, M. le Président, et j'apprécie la collaboration — ce
n'est pas de la collusion, M. le Président — la collaboration de tous
et chacun dans la rédaction de cet amendement, qui se lit ainsi : Article
531.0.2 :
L'article 531.0.2 proposé par l'article 4
du projet de loi est modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et après
«quiconque», de «autre qu'un établissement public ou un membre du personnel d'une
agence de placement de personnel.».
• (11 h 10) •
Alors là, ce qu'on essaie de faire, M. le
Président, là, c'est juste de s'entendre avec tout le monde sur qui doit être
visé par ces amendes-là. Puis une des premières critiques... Les critiques, des
fois, elles sont constructives, des fois elles sont moins, M. le Président. Une
des premières critiques qu'on avait envers ce... le projet de loi, quand le
ministre l'a déposé, c'était que pour nous, là, ça ne faisait pas énormément de
sens que le ministère de la Santé impose une amende au CISSS de l'Outaouais,
par exemple, ou au CISSS de l'Abitibi, ou au CIUSSS de la Capitale-Nationale.
Tu sais, on prendrait un ministère public qui imposerait une amende à un CIUSSS
public, et il y aurait toutes sortes de dédales administratifs à faire à
travers tout ça, mais, à la fin de la journée, là, l'argent du public, je ne
suis pas sûr qu'il serait bien dépensé à ce processus-là. Alors, ce qu'on
vient...
M. Fortin :...Ce qu'on vient dire ici, c'est : un établissement
public ne devrait pas pouvoir recevoir une amende dans un cas comme celui-là,
parce que ce n'est pas lui qu'on vise vraiment. Puis ce n'est pas du point de
vue, là, de suivre l'argent des contribuables, ça ne nous semble pas
nécessairement quelque chose qui est particulièrement utile. Le ministre l'a
dit lui-même tantôt, il y a toutes sortes d'autres moyens pour, ce n'est pas
ses mots, c'est les miens, là, taper sur les doigts d'un gestionnaire qui
pourrait outrepasser ses droits et faire recours à du personnel d'agence dans
des circonstances qui ne sont pas prévues par la loi ou par des permis spéciaux
que lui octroie le ministre. Alors, pour nous, là, la première des choses,
c'est qu'on demanderait de retirer cette possibilité-là, qu'un établissement
public puisse avoir une amende. Ça, c'est la première des choses.
Le Président (M. Provençal)
:En introduisant votre amendement.
M. Fortin :En introduisant l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Oui. Moi, je dirais
tout simplement que ça reflète la discussion qu'on a eue. Puis j'apprécie
beaucoup la suggestion du député de Pontiac et les autres, là. Je pense qu'il y
a un consensus sur le principe.
M. Fortin :Puis je veux juste... on en a discuté tantôt, là, hors
d'ondes, mais le ministre a très bien évoqué en ondes aussi son principe pour
lequel un gestionnaire d'établissement ne devrait pas nécessairement recevoir
d'amende, là. Puis, ce qu'on comprend... et, en fait, j'aimerais l'avis du
légiste là-dessus, là, quand on dit «autre qu'un établissement public», dans sa
tête à lui, là, de légiste, ce que je ne suis pas, ce que vous n'êtes pas, M.
le Président, le ministre ne l'est pas non plus, mais, dans sa tête à lui,
ça... Est-ce que la notion d'établissement public inclut les gestionnaires ou
les individus qui travaillent dans cet établissement public là?
Le Président (M. Provençal)
:M. le légiste.
M. Cheang (Sokun
C.) :Ce n'est pas dans ma tête, c'est
dans l'application même des dispositions. Non, l'État... On vise seulement
l'établissement public. Mais, dans la pratique, si on n'impose pas de sanction
à l'établissement public, on ne va pas, à ce moment-là, facturer, l'imposer aux
gestionnaires ou à ses administrateurs.
M. Fortin :O.K. Très bien. Je pense que ça me va. Je pense que c'est
clair.
M. Dubé : Est-ce que je peux
poser une question?
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Dubé : Vous allez avoir un
autre amendement?
M. Fortin :Non. En fait, vous savez, M. le ministre, on a tellement
bien assimilé votre slogan de la semaine dernière, là, Plus efficace, là, je...
c'était impossible de le manquer, s'il était une fois sur votre panneau, il
était là 53 fois, qu'on a mis deux amendements en un. Alors là, on...
vraiment, là...
M. Dubé : Je voulais juste
être certain que je reprenais, parce que, moi, j'avais juste la préoccupation,
je veux qu'on dise clairement d'être capables, dans certains cas, ce n'est pas
objectif, mais d'imposer par exemple des amendes à une RPA qui ne répondrait
pas aux principes. Et, ça, en faisant comme ça, avec votre bonne idée de
l'exclusion, je pense qu'on se protège d'avoir ce droit-là.
Ça va? Pour moi, c'est important, ça.
M. Fortin :Ce qu'on... le ministre a raison, parce que, ce qu'on veut
faire, avec cet amendement-là, c'est clarifier qui peut avoir une amende et qui
ne peut pas en avoir. Pour nous, un établissement public, ça ne fait pas de
sens, c'est passer d'une étape à l'autre, de passer l'argent du public, là,
d'un fonds public à un autre. Mais, une RPA, effectivement, ou une maison de
soins palliatifs, ou quiconque qui n'est pas un établissement public, qui, lui
fait appel à une agence dans une circonstance où il n'a pas ce droit-là ou ce
permis-là spécial que le ministre lui octroie, il devrait recevoir une amende.
Là, il faut, en quelque part, que cette personne-là soit imputable. Et on n'a
pas de problème avec le concept d'amende, alors on le laisse.
Ce qu'on enlève, par exemple, avec la
deuxième partie de cet amendement-là, c'est dire «un membre du personnel d'une
agence de placement». Alors là, il pourrait y avoir une amende pour la RPA,
vous y avez fait référence, ou les autres institutions, et il pourrait y avoir,
bien évidemment, une amende pour l'agence de personnel.
M. Dubé : Bien, c'est très
clair.
M. Fortin :Mais, le personnel lui-même, là, l'infirmière, la préposée
qui est à l'emploi d'une agence, elle n'a pas à payer cette amende-là.
M. Dubé : Ce n'est pas elle
qu'on vise.
M. Fortin :
Elle suit là où son employeur lui dit qu'elle devrait aller. Alors, c'est pour
ça qu'on vient dire «quiconque autre qu'un établissement public», la première
question qu'on a réglée, ou encore «qu'un membre du personnel d'une agence de
placement, alors là, contrevient», et le reste de l'article. Mais, si on en
vient à enlever ces deux-là pour que vraiment ce soit... Je pense qu'on veut
cibler la RPA ou celui qui fait appel à l'agence, alors qu'il n'a pas le droit
de le faire, et l'agence, en même temps, qui vient répondre à un besoin pour
lequel il n'a pas de permis, là où il n'a pas de droit.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va?
M. Dubé : Ça me va très bien.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas, s'il n'y a pas d'autres interventions, nous
allons procéder à la mise au...
Le Président (M. Provençal)
:...de l'amendement déposé par le
député de Pontiac au premier alinéa de l'article 4.
M. Fortin :Par appel nominal, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, M. le Député. Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :Pour.
La Secrétaire : M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : Et
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement
déposé par le député de Pontiac au premier alinéa de l'article 4 du projet
de loi n° 10 est adopté à la majorité. Maintenant, y a-t-il d'autres
interventions sur le premier alinéa?
M. Fortin :Oui, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Allez-y.
M. Fortin :Mais je sais qu'on a déjà l'impression de nager en eaux
tranquilles maintenant. Là, moi, je suis... je suis en Outaouais, je suis sur
le lac Vert qui n'est pas vert du tout, là, qui est une très belle eau, là,
mais très paisible, là.
Le Président (M. Provençal)
:Il ne faut pas prendre de bouillon,
par exemple.
M. Fortin :Non, non, c'est... Voilà. Mais... mais je vous... je
remercie... je remercie le ministre et tout le monde autour de la table pour
nous avoir permis de revenir en eaux calmes. Alors là, j'aimerais comprendre
les montants qui sont suggérés ici, là, ça vient d'où? Pourquoi ces
montants-là? Qu'est-ce qui vous a fait dire 1 000 $ à
25 000 $ dans le cas d'une personne physique et 3 000 $ à
75 000 $ dans les autres cas, ça vient d'où ces chiffres-là et
pourquoi ça vous semble approprié?
M. Dubé : Bien,
voulez-vous... voulez-vous répondre, puis je commenterai au besoin, là, si au
cas où.
M. Cheang (Sokun
C.) :Oui. Donc, nous, on... il y a...
comme vous savez déjà, il y a une direction qui s'occupe d'établir les montants
des amendes selon la gravité des manquements et dans le contexte par rapport à
ce qui a été examiné par rapport à la main-d'oeuvre indépendante, le... sont
venus avec ces montants-là au prorata par rapport... dans le corpus législatif,
là.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Et moi, je me souviens, là, je
retourne à une autre époque, quand j'étais assis à la chaise que le ministre
occupe aujourd'hui, là, on nous disait : Oui, vous pouvez imposer des
amendes avec une fourchette, mais on... 95 % du temps, là, c'est l'amende
inférieure qui est imposée. Est-ce que c'est la pratique au ministère de la
Santé aussi? Est-ce que, dans votre monde à vous, là, le monde des enquêtes qui
sont menées par le ministère de la Santé, là, la plupart du temps, c'est
1 000 $ et 3 000 $ qui seraient appliqués, là?
M. Dubé : Allez-y.
M. Cheang (Sokun
C.) :Mais ce n'est pas le ministère de la
Santé, c'est vraiment plus au DPCP qui va faire, à ce moment-là, faire cette
appréciation. Oui, souvent, c'est le montant minimal pour la première
infraction dans le contexte où... Bien, comme je dis, ça dépend aussi de la
gravité, ça dépend aussi de qui est... qui est l'auteur de l'infraction aussi,
là, puis il faudrait voir aussi, on a ajouté le deuxième alinéa pour donner
encore plus d'assises, là, la possibilité d'aller chercher un plus gros
montant, ça, c'est quand même une nouvelle approche, là, ici, là.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Bien, on y arrivera dans un
instant. Je veux essayer de comprendre la récidive. Donc là, dans le cas... Une
récidive, qu'est-ce que ça veut dire pour vous, une récidive? Je vous donne
l'exemple, là, une agence de placement x, appelons-la comme ça, elle fait
affaire avec une RPA pour envoyer une infirmière, elle reçoit une amende de
3 000 $, parfait... pour une journée, là, disons, elle reçoit une
amende de 3 000 $. Un mois plus tard, la même agence de placement x
envoie un employé dans une maison de soins palliatifs, donc à un autre endroit,
est-ce que ça, c'est une récidive?
M. Dubé : Allez-y, puis
je vais compléter. Vous êtes tellement prêt.
M. Cheang (Sokun
C.) :D'accord. On est dans l'eau calme,
ça va... ça va bien. Dans le cas que vous nous amenez, quand on parle de
récidive, c'est après qu'il soit condamné, dès que... si la personne à payer le
montant de l'infraction, c'est à ce moment-là qu'on prévoit dans le cas de
récidive, si c'est la même infraction après coup, mais dans le cas... dans
l'exemple que vous me donnez, entre un mois, on n'a pas le temps de faire le
processus pour faire... émettre le constat d'infraction, à ce moment-là, ça va
être une nouvelle infraction, vous savez, parce que vous avez le dernier
alinéa, chaque jour, ça constitue une nouvelle infraction. Donc, après coup,
l'enquêteur qui a constaté qu'un mois après, la même personne a fait le...
M. Dubé : Chaque jour.
M. Cheang (Sokun
C.) :Exactement. Donc, à ce moment-là,
c'est plutôt le cumul ici, là, que la récidive qui va s'appliquer.
• (11 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
:Je vais l'expliquer d'une autre
façon, O.K., puis c'est... c'est... je le prends sur mes épaules, je l'ai mal
expliqué la première fois, on se rend au bout de la procédure, O.K., on se rend
au bout, l'amende, elle est payée, là, c'est... c'est dossier fermé, O.K.,
j'allais utiliser un anglicisme, mais je me rappelle le fameux faucon, ça
marche vos affaires...
M. Fortin :...bien, ça marche... Ça a marché sur moi. Je ne suis pas
sûr que ça vise la bonne clientèle, cette pub-là. Mais, en tout cas, ça, c'est
une autre histoire.
Mais donc on se rend au bout du processus,
dossier terminé. La récidive, là, est-ce que ça doit être la même infraction,
de la même façon, avec le même type ou est-ce que c'est juste une deuxième
infraction?
Par exemple, je reviens à mon exemple,
première infraction, l'agence X fait affaire avec la... une RPA à Québec.
Deuxième infraction, elle fait affaire avec une maison de soins palliatifs à
Trois-Rivières. Est-ce que c'est la même infraction? Est-ce qu'il faut que ce
soit la même action répétée, c'est-à-dire envoyer le même personnel à la même
place?
M. Dubé : Oui, allez-y,
allez-y.
M. Cheang (Sokun
C.) :Je reviens encore. La disposition, ça
va être l'infraction qui est prévue, l'obligation ou l'interdiction au-delà que
ce soit dans une maison de soins palliatifs ou dans une RPA, mais, si ça
concerne le même article de manquement qui est dans la... il est interdit, à ce
moment-là, de congédier. Donc, c'est ça ici, l'application au-delà que ça soit
dans une maison de soins palliatifs ou dans une RPA, soit la même... À ce
moment-là, on est dans une situation de récidive au-delà que... dans deux lieux
distincts, parce que ça vise la même infraction qui est prévue au règlement,
qui est d'interdire de congédier une personne.
M. Fortin :
O.K.
M. Dubé :
...
M. Cheang (Sokun C.) :Précision...
M. Dubé : ...puis je pense
que c'est complété comme vous... Sokun a bien dit, par le fait qu'on y va avec
chaque jour. Vous l'avez bien noté, là.
M. Fortin :Oui.
M. Dubé : C'est-à-dire que,
même si pendant la procédure, les gens continuent à le faire, bien, ce n'est
pas... ça va être 30 fois 3 000 $ qui va être chargé, si ça perdurait
pendant 30 jours.
M. Fortin :Bien, jusqu'à tant que ces amendes-là soient... que le
processus soit suivi. Puis après ça, ça va être 30 fois 6 000 $.
M. Dubé : Et voilà.
M. Fortin :O.K.
M. Dubé : ...deuxième
paragraphe, mais aussi d'y ajouter le montant de... je vais dire, de bénéfices
que l'agence a eu. Ça, c'est un autre élément.
M. Fortin :Oui, oui, effectivement. Ça, ça vient dans l'autre
paragraphe. Vous avez raison, là...
M. Dubé : Ça fait que je
pense que c'est cumulatif, les trois, là : la récidive, le montant
supplémentaire et le jour par jour.
Le Président (M. Provençal)
:En fait, vous expliquez votre
gradation que vous aurez.
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :O.K. Puis, en cas de récidive, ça, ce n'est pas... ce n'est
pas doublé plusieurs fois, c'est doublé une fois. Donc, c'est... Le maximum,
là, pour une agence ou une RPA, là, c'est 6 000 $ à 150 000 $. Ce n'est
pas : La première récidive, c'est 6 000 $ à 150 000 $, la deuxième, c'est
12 000 $ à... Ça arrête, là. On s'entend? Vous pouvez juste le doubler une
fois, le montant, là, parce qu'il y a... Mettons qu'il y aurait cinq récidives,
O.K., après la conclusion du processus... du processus légal, là, puis là...
mais vous ne pouvez pas continuer à doubler l'amende, là, vous pouvez juste la
doubler une fois, cette amende-là.
M. Cheang (Sokun
C.) :...les montants, oui, c'est ça. En
cas de récidive, ces montants... C'est sûr que, si... après plusieurs
récidives, le montant va être plus élevé, parce que, là, on parle d'une tranche
entre 3 000 $ et 75 000 $, dont le juge va faire l'appréciation... Ici, c'est
vraiment les tranches, là. Tu sais, dans le cas de récidive, au lieu de 3 000 $
à 75 000 $, ça va être 6 000 $ à 150 000 $. Mais, s'il y a plusieurs, le
montant sera... va être plus près de... de 150 000 $ que de 6 000 $.
M. Fortin :O.K. Mais le juge a cette appréciation-là parce que vous,
vous n'avez pas à augmenter la fourchette rendu là, là. Vous laissez cette
appréciation-là au juge.
M. Cheang (Sokun
C.) :Tout à fait.
M. Fortin :O.K.
M. Cheang (Sokun
C.) :Mais au juge... au poursuivant de
faire la...
M. Fortin :O.K. Ça me va. Je ne sais pas si ma collègue a des
questions là-dessus. Je pense...
Le Président (M. Provençal)
:...sur le premier alinéa tel
qu'amendé?
M. Fortin :Je pense que, pour le premier alinéa, ça me convient, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Deuxième alinéa maintenant, qui
est : «Sur demande du poursuivant, le juge peut imposer au contrevenant,
en outre de toute peine... autre peine, une amende additionnelle d'un montant
équivalent à tout montant excédentaire que ce dernier a obtenu en raison de la
commission de l'infraction, et ce, même si l'amende maximale lui a été imposée.
Le juge qui n'impose pas cette amende additionnelle doit motiver sa décision.»
Commentaires?
M. Fortin :Je veux juste la relire, M. le Président. Donnez-moi un
petit 30 secondes. Je demanderais peut-être juste de... peut-être juste au
ministre ou à son équipe de nous expliquer l'«amende additionnelle d'un montant
équivalent à tout montant excédentaire que ce dernier a obtenu en raison de
la...
M. Fortin :...commissions d'infractions, alors là, c'est un montant
excédentaire qu'il a obtenu. Dans votre tête, là, ça vient d'où, ça représente
quoi, ce montant-là?
M. Cheang (Sokun
C.) :Donc, le contexte... Ici, en fin de
compte, comme... le ministre, c'est à peu près les bénéfices. Par exemple, on
met un taux horaire, et, en fin de compte, l'agent a demandé, a exigé un taux
plus élevé, donc il y a un écart... Ici, on se donne cette possibilité-là au
poursuivant, au DPCP... le montant, d'aller, à ce moment-là... de demander au
juge de recouvrir le montant excédentaire, le profit, en fin de compte, le fait
qu'il n'a pas respecté le taux horaire prévu au règlement. C'est ça, ici.
M. Fortin :Et... O.K., on s'entend. Donc, pratico-pratique, là, le
taux horaire que vous suggérez, c'est 80 $ de l'heure. Il charge
120 $ de l'heure sur demande du poursuivant. Alors là, on peut dire :
Cette agence-là a chargé pas mal plus que le taux horaire, prenez le 40 $
de l'heure qu'il a fait, supplémentaire, fois le nombre d'heures, puis ajoutez
ça à l'amende, même si, déjà, là, il est accoté sur le 75 000 $.
O.K., donc ça peut être 75 000 $, plus tout le reste, O.K., ça,
sans... Non, ça me va comme ça.
Je veux comprendre si c'est de la... si on
est en train de faire de la nouvelle législation, là. «Le juge qui n'impose pas
cette amende additionnelle doit motiver sa décision.» Je ne me souviens pas
d'avoir vu ça dans une loi. Est-ce que c'est quelque chose qui... Est-ce que ça
vient de vous, ça, là, ou est-ce que c'est... Bien, «vous»... vous, le
ministre, le gouvernement. Je...
M. Cheang (Sokun
C.) :...non, je ne suis pas assez... je
veux juste... Non, mais... C'est quand même une nouvelle mesure, mais c'est
déjà appliqué dans le cadre de la Loi sur la qualité de l'environnement. On l'a
aussi amenée dans le p.l. n° 3, sur les renseignements en matière de
santé, elle est là aussi. Et aussi dans le p.l. n° 96, la Charte de la
langue française, on a amené cette mesure-là aussi.
M. Fortin :O.K., mais c'est nouveau à votre gouvernement, disons, M.
le ministre? Bien, c'est... les quatre exemples...
M. Dubé : Les exemples que
vous venez de donner, là, si je comprends bien la question du député de
Pontiac, c'est quand même assez récent, cette approche-là de demander aux juges
de... Vous avez donné l'exemple de l'environnement.
M. Cheang (Sokun
C.) :Oui, bien, la Loi sur la qualité de
l'environnement, elle est déjà appliquée, ça fait des années. Ce n'est pas avec
le gouvernement...
M. Dubé : Ah! O.K. Parfait.
M. Cheang (Sokun
C.) :Oui, on a amené cette mesure-là avec
les trois... les deux derniers projets de loi, le p.l. n° 3 et aussi le
p.l. n° 96, les modifications à la Charte de la langue française. Mais...
La Loi sur la qualité de l'environnement.
M. Fortin :O.K. Mais c'est un... C'est que vous avez choisi des
moments ou... les projets de loi dans lesquels vous voulez le faire appliquer.
Pourquoi vous le dites dans celui-là? C'est quelque chose qu'on veut imposer
aux juges?
M. Dubé : Mais je veux juste
revenir... Parce que là, j'apprends ça, là, puis c'est un bon point. Quand vous
donnez l'exemple de l'environnement, ce n'est pas uniquement le gouvernement
depuis 2018, là, c'était un principe qui était avant? O.K., je comprends.
M. Fortin :O.K. Donc là, vous nous dites... Dans le fond, l'idée,
c'est de dire : Nous, là, on ne comprend pas pourquoi ce ne serait pas
appliqué, donc on demande, s'il y a un juge qui choisit d'aller là, là, de nous
expliquer sa décision. C'est ça? O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions sur le deuxième
alinéa? O.K. Troisième alinéa :
«Lorsqu'une infraction visée au premier
alinéa se poursuit durant plus d'un jour, elle constitue une infraction
distincte pour chaque jour durant lequel elle se poursuit.»
M. le député de Pontiac.
M. Fortin :C'est quoi, plus d'un jour, en matière de... Parce que là,
on travaille en santé, là, et en santé, des quarts de travail qui commencent un
jour, qui finissent le lendemain, il y en a un, puis un autre. Donc, est-ce
qu'un jour c'est la notion de... Aujourd'hui, on est le 4 avril, puis, si
on recommence le 5 avril, bien, ça, c'est une autre pénalité ou, si on est
à cheval sur deux journées, c'est deux pénalités?
M. Cheang (Sokun
C.) :Une journée... Au niveau de la loi,
de l'interprétation, c'est vraiment une journée par rapport au calendrier. Ça,
c'est une disposition qui est prévue dans... qui est déjà... c'est plus à des
fins pédagogiques... qui est déjà là dans le Code de procédure pénale, cette
disposition-là.
M. Fortin :Oui, mais... O.K.
M. Cheang (Sokun
C.) :...comme, on est le 3 avril, si
c'est une infraction après minuit, c'est le 5 avril, c'est une autre
journée, là.
M. Fortin :Mais si, moi, je commence mon quart de travail, là, à
20 heures ce soir, puis je le finis à 8 heures demain matin, c'est-u
deux infractions séparées, ça?
M. Cheang (Sokun
C.) :Bien, à quel moment que l'infraction...
Oui, effectivement, ça pourrait être deux infractions séparées, tout à fait.
M. Dubé : C'est technique,
mais...
• (11 h 30) •
M. Fortin :C'est spécial pareil, c'est... Je ne sais pas comment...
11 h 30 (version non révisée)
M. Fortin :...je ne sais pas comment le corriger, je ne sais pas si ça
vaut la peine de le corriger, mais je trouve ça particulier que, pour une
infraction 8 heures le matin à 8 heures le soir, ce soit une
pénalité, puis 8 heures le soir à 8 heures le matin, ce soir deux
pénalités, là.
M. Dubé : C'est parce que c'est
l'année calendrier, ça...
M. Cheang (Sokun C.) :...calendrier. Et aussi il faut comprendre aussi, c'est :
il faut quand même qu'on ait la preuve de l'infraction même aussi, là. Tu sais,
si effectivement la personne travaille sur un quart de travail de deux quarts
de travail, ça peut être deux jours, à ce moment-là, c'est tout à fait, là,
applicable.
M. Fortin :Si la personne travaille sur...
M. Cheang (Sokun C.) :Deux quarts de travail comme temps supplémentaire. Parce
que, si elle travaille, comme vous dites, le soir, puis elle termine le
lendemain, donc c'est sur deux jours ici... le 4, puis après ça le 5 avril,
donc c'est deux jours du calendrier.
M. Fortin :Mais c'est ça, mais c'est le même quart de travail.
M. Dubé : C'est parce que,
dans certains cas, le député a raison, les personnes qui rentrent au quart de
soir vont rentrer, admettons, à 20 heures, puis ils vont faire jusqu'à 4 heures
du matin. Là, ça serait deux jours. C'est ça qu'il demande comme question. Très
bonne question. Je ne sais pas, est-ce qu'on veut aller dans ce niveau de
détail là?
M. Cheang (Sokun C.) :Bien, ça, c'est... On veut... Ici, c'est vraiment pour être
plus... de renforcer la mesure ici, là, c'est ce côté-là aussi...
M. Dubé : ...mais, en fait,
si je me permets, c'est juste la première journée que ça va te faire un
problème. À moins que je me... Tu suis? Si admettons que la personne avait été
engagée pour une semaine, c'est sûr que c'est le premier soir que tu vas avoir
deux jours, mais après ça tu n'as plus ce problème-là, là.
M. Fortin :Mais si je prends le quart de nuit tous les soirs?
M. Dubé : Bien, c'est parce
que là tu vas être... tu ne pourras pas charger plus que sept jours dans la
même semaine.
M. Fortin :Ah! oui, O.K., oui, je comprends ce que vous dites.
M. Dubé : Non, mais je pense
tout haut.
M. Fortin :Effectivement, parce que je rentre le même soir, puis ça,
ce n'est pas...
M. Dubé : Ça fait que je
pense, c'est le premier soir qui est un risque ici.
M. Fortin :Oui.
M. Dubé : Non, mais c'est bon
que...
M. Fortin :O.K., mais c'est vraiment une journée de calendrier, alors
que je fasse 0 h à quatre le premier soir, puis 20 à 0 h le deuxième
soir, ça, c'est juste une amende pareil, ça, c'est juste une infraction.
M. Dubé : C'est juste une
infraction, c'est ça.
M. Fortin :C'est ça?
M. Cheang (Sokun C.) :Tout à fait, tout à fait.
M. Fortin :Oui, O.K..
M. Cheang (Sokun C.) :...c'est vraiment la loi d'interprétation qui applique ça,
là, qu'une journée, c'est une journée du calendrier, là, c'est comme ça. Puis
là c'est à voir... ça va être à la discrétion du DPCP, dans le fond... faire l'appréciation
et le montant, tout ça aussi, mais, au niveau juridique, c'est vraiment ça, c'est
le jour du calendrier, au-delà du quart de travail.
M. Fortin :O.K., mais le ministre a raison, puis son point est... son
point est bon, c'est : effectivement, si on va sur une semaine, c'est
juste la première journée qui est problématique. Puis je peux... C'est une
infraction, je ne suis pas sûr que je veux réduire l'importance de l'amende non
plus, là.
M. Dubé : ...de plus à ne pas
faire l'infraction, en fait.
M. Fortin :Effectivement. O.K. Il ne faut pas jouer au... celui qui
est plus fin que l'autre des fois, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Non, mais c'est important, par
exemple, le questionnement qui est soulevé nous permet de bien clarifier. Puis
les gens qui nous écoutent, ça élimine bien des zones grises. Y a-t-il d'autres
interventions sur le troisième alinéa? Non. Je vais juste demander, M. le
député de Pontiac, est-ce qu'il y avait d'autres interventions avec...
M. Fortin :Sur l'article 4... Sur le troisième alinéa?
Le Président (M. Provençal)
:Bien, en fait, sur l'ensemble... Là,
on est sur le troisième alinéa, puis... et après ça je vais demander sur l'ensemble
de l'article amendé.
M. Fortin :Non, parce que je pense que... je pense que les... avec l'amendement
qui a été accepté par l'équipe gouvernementale, puis avec l'importance des sommes,
avec le fait qu'ils soient bien ciblés maintenant, moi, je n'ai pas de... je n'ai
aucun problème avec l'article 4. Il faut, à un moment donné, que les gens
qui contreviennent sciemment à la loi soient imputables de ça. Alors, je n'ai
pas de problème, surtout qu'on a enlevé les établissements publics pour régler
l'enjeu de bon fonctionnement gouvernemental. Parce que je verrais mal,
effectivement, là, prendre de l'argent qui est en théorie destiné au CISSS de l'Outaouais
ou CISSS de l'Abitibi puis faire perdre des services à la population de cette
région-là en bout de ligne, là, c'est ça qui se passerait. Donc, moi, avec les
changements qui ont été faits, cet article-là me convient tout à fait.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de Verdun, ça va?
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'article 4 tel qu'amendé.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui...
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :Pour.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. L'article 4 du projet
de loi n° 10, tel qu'amendé...
Le Président (M. Provençal)
:...est adopté à majorité. Maintenant,
nous revenons à la députée de Verdun qui veut introduire un nouvel article,
l'article 3.1. Est-ce que vous l'aviez? Alors, on va le projeter à l'écran
et, par la suite, je vais inviter la députée de Verdun à nous en faire la
lecture et à nous émettre ses commentaires.
Mme Zaga Mendez : Parfait. On
va atteindre.
Le Président (M. Provençal)
:...Mme la députée, je vous invite à
en faire la lecture.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Donc, l'article... ce serait article 3.1. Donc, ajouter,
après l'article 3 du projet de loi, insérant 489.2.1 de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux, le texte suivant :
«Que soit créé un guichet pour dénoncer
les agences de placement de personnel et la main-d'œuvre indépendante qui
contreviennent à une disposition d'un règlement dont la violation constitue une
infraction en vertu du paragraphe 6 du deuxième alinéa de
l'article 338.2. Et que ce guichet soit administré par le MSSS.»
Alors, cet amendement fait suite à une
discussion qu'on avait commencée avec le ministre concernant des mécanismes
pour avoir des processus de plaintes et des processus de plaintes qui
permettent autant aux établissements, à différents employés... travailleurs....
On pense entre autres aux petits établissements, on a eu cette discussion-là il
y a quelques jours, qui sont... vont être obligés encore de faire appel aux
agences privées et qui sont... quand ils sont venus en commission, ils nous ont
dit que, des fois, c'est difficile de savoir comment et où déposer les
différents vécus, là, qu'on parle des pratiques malverses, que ce soit au
niveau de la formation, que ce soit au niveau du coût, que ce soit aussi, des
fois, ce qu'on appelle, on pourrait dire, des fois, du chantage ou du levier
qu'on peut avoir parce qu'on ne veut pas de bris de service. Donc, certaines
petites RI vont se plier à certaines conditions qui vont... qui sont soit sur
la limite ou qui vont contrevenir à la loi et les règlements qui sont là. Donc,
ces guichets-là permettraient d'avoir un canal de communication directement, et
ça pourrait lever un petit drapeau lorsqu'il y a une situation qui est
difficile. Donc, j'aimerais voir que le ministre serait ouvert à cette
suggestion-là comme mécanisme de prévention puis aussi mécanisme de traitement
des plaintes.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Je voudrais juste
prendre quelques minutes parce que...
Le Président (M. Provençal)
:Voulez-vous qu'on fasse une
suspension?
M. Dubé : Moi, je ferais une
suspension, quelques minutes, parce que j'aimerais parler avec les...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on va suspendre, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 39)
(Reprise à 11 h 49)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Alors, M. le ministre, je vous
cède la parole.
M. Dubé : Oui. Bien, en fait,
M. le Président, ce que j'aimerais dire à la députée de Verdun, c'est que c'est
une excellente idée, une excellente idée d'avoir une espèce de registre des
plaintes, je vais l'appeler comme ça, là, un registre des plaintes de gens qui
pourraient mentionner des dérogations, donc ils voudraient qu'on prenne acte
pour aller agir, par exemple pour mettre une pénalité ou quelque chose comme
ça. Et on est en train de finaliser, sur le site Web du Québec.ca, section
Santé, un registre des plaintes pour la maltraitance. Parce qu'il faut se
rappeler que la dénonciation de la maltraitance, c'était un de nos plus gros
enjeux qu'on avait, puis d'ailleurs on a mis des pénalités. Alors, ça ressemble
beaucoup à ce que vous demandez, puis tout ce qu'il nous reste à faire - là, je
viens de vérifier avec les légistes - c'est d'avoir le formulaire que la
personne va pouvoir remplir. Il reste juste ça à compléter.
• (11 h 50) •
Alors, moi, l'engagement que je pourrais
prendre envers vous puis envers les gens qui nous écoutent aujourd'hui, c'est
que... On n'a pas nécessairement besoin de faire ça dans la loi, parce que dans
la maltraitance... dans la loi sur la maltraitance, on a fait exactement ça, on
a dit : On prend l'engagement de développer ce site Web là, qui fait
partie de Québec.ca, puis, moi, je prendrais un engagement aujourd'hui, là, si
on s'entend après la discussion qu'on aura, à faire exactement ce qu'on a fait
pour la maltraitance. Je pense, je vous le dis, c'est une excellente idée. Mais
ça nous donnerait le temps de voir qu'est- ce qu'on a fait sur la maltraitance,
puis je pourrais même inviter, là... rendre disponible le lien pour que les
gens puissent le voir. Je pense qu'on vous l'a envoyé, là, on l'a montré à
l'écran. Mais voilà. Je répondrais que c'est peut-être la meilleure façon de
répondre à votre suggestion, que je trouve excellente, en passant.
Mme Zaga Mendez : Merci pour
la réponse. J'ai essayé d'imaginer comment... Parce que l'idée du guichet,
c'est une demande du milieu, c'est quelque chose que, nous, on a repris, en
fait. C'est l'ARIHQ, entre autres, qui demanderait cet outil-là. L'outil...
Mme Zaga Mendez : ...que
Monsieur ministre présente, ce serait comme un régime de plainte ou un
formulaire que... autant des travailleurs que des personnes dans le réseau
pourraient décrire une situation problématique, mais ça reste quand même assez
large. Je veux juste savoir si cet outil-là serait très spécifique pour l'appel
aux agences de placement et comment on peut faire en sorte qu'on délimite
vraiment ce type de plainte.
M. Dubé : Oui, oui, je ne
voudrais pas le mêler avec la maltraitance, je vous ai donné... Vous avez
raison, là, je n'ai pas été clair. Il y a un site qui est très clair sur la
maltraitance qui va dire : Voici le formulaire que vous devez remplir si
vous voulez faire une plainte, mais on ferait un à côté, très séparé pour la
main-d'oeuvre indépendante. Alors, c'est une espèce de capsule qui va
dire : Est-ce que votre plainte est pour la maltraitance ou pour une
agence? Ça va être très clair. Vous cliquez là-dessus. Vous avez le formulaire.
Et ça prend un certain temps à faire, mais...
Le Président (M. Provençal)
:Ce que je comprends, M. le ministre,
c'est que le lien qui sera déposé dans le document distribué sur greffier, ça,
c'était un exemple qui se fait maintenant pour la maltraitance. Puis ce que
vous nous dites, c'est qu'avec la demande qui a été faite par la députée
Verdun, il y aura vraiment un lien qui va être spécifique pour répondre à la
demande de la députée de Verdun. C'est ça?
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
:O.K. Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Oui, j'ai
des questions de précision. Je pense que c'est important qu'on s'entende
là-dessus. Et comment... Bien, je comprends que l'outil n'est pas finalisé pour
la question de la maltraitance, mais si on essaie... d'espérer avoir l'outil
pour l'appel à la main-d'oeuvre indépendante, comment se fait le retour de
plaintes? Est-ce qu'il est rapide? C'est une question aussi, d'aller voir dans
la loi nous permet de mieux encadrer cet outil-là, mais juste... Je vous
écoute, M. le ministre, vous avez l'intention de le faire, ça fait que comment
on procède en ce qui concerne les plaintes, la rapidité et aussi des... comment
on travaille avec les petits établissements pour qu'ils soient au courant?
Parce qu'on ne veut pas qu'ils aient peur non plus, là, d'avoir recours à cet
outil-là.
M. Dubé : Bien là, je vais...
Je suis très content de vous dire qu'il y a un autre projet de loi qu'on va
discuter dans les prochaines semaines.
Une voix : ...on n'est pas
là, on n'est pas là.
M. Dubé : Dans les prochaines
semaines, j'ai juste dit : Dans les prochaines semaines, qui traite
justement d'un commissaire aux plaintes national, qui va s'assurer que les
plaintes de toutes sortes, qu'elles soient de la maltraitance, qu'elles
soient... puissent passer à travers la machine pour se rendre jusqu'en haut.
Alors donc je pense que vous avez un bel exemple ici de ce qu'on pourra
discuter lors d'une prochaine session parlementaire. Mais l'objectif, puis je
suis content... Je ne ferai pas plus de discussion là-dessus. On a le droit
d'en parler. Il a été déposé, d'accord? Voilà.
Des voix : ...
M. Dubé : Mais je veux juste
vous dire vous avez raison, mais là je pense qu'il faut mettre ça dans le
contexte. Je pense, votre question, c'est : Est-ce qu'on veut s'assurer
que ça va passer à travers tout le système? La réponse, c'est oui, et ça, on
pourra le discuter dans le p.l. 15.
Mme Zaga Mendez : Puis une
dernière question... bien, je ne sais pas, peut-être que je vais avoir
d'autres... mais une autre question sur les... s'assurer que le cheminement de
la plainte, là... Qui gère les plaintes? Est-ce que le ministre, le ministère,
l'agence Santé? Qui va gérer cette plainte-là quand elle va arriver?
M. Dubé : O.K. Dans
l'organisation actuelle de nos P.D.G., il y a un commissaire aux plaintes par
établissement qui se rapporte au conseil d'administration. En ce moment, c'est
comme ça. Là, je ne veux pas rentrer dans les changements qu'on va faire. Mais
en ce moment, s'il n'y avait pas d'autres changements, là, puis on attend que
la loi soit applicable, etc., en ce moment, il y a un commissaire aux plaintes
par établissement qui doit rapporter ça au conseil d'administration, donc au
P.D.G.. Mais souvent, l'enjeu, c'est que ça reste au niveau de l'établissement
et c'est ça qu'on veut améliorer. Je dirais ça comme ça.
Mme Zaga Mendez : Puis
peut-être... Juste parce que, là, le p.l. 10, qu'est-ce qu'on veut... que ce
soit en application le plus tôt possible pour commencer cette transition-là.
Donc j'essaie de ramener les outils dans le moment présent. Donc, ce que je
comprends, c'est qu'on a l'engagement de la part du ministre d'avoir un outil
spécifique pour l'appel à la main-d'oeuvre indépendante, où n'importe qui dans
le réseau va pouvoir nous dire qu'il vit toutes sortes de situations. Puis je
pense qu'on a été tous et toutes ici sensibilisés à la pression qu'ils peuvent
avoir, différentes gestionnaires, même les travailleurs, travailleuses sur le
terrain. Et je voulais juste vous entendre...
Mme Zaga Mendez : ...peu
plus, mais comment on s'assure de travailler avec le petit établissement pour
qu'il soit accompagné dans ce processus de plainte?
M. Dubé : Bien, en tout
cas, regardez, moi, ce que je vous dis, c'est qu'on l'a démontré, là, avec nos
tableaux de bord. On est excessivement transparents, là, dans le sens que les
gens peuvent aller voir sur les tableaux de bord c'est quoi le taux de
main-d'œuvre indépendant, etc. Est-ce qu'on ira jusqu'à publier certaines des
informations qui sont là? On pourrait le considérer. Mais aujourd'hui de
prendre cet engagement-là, là, je ne suis peut-être pas prêt à faire ça tout de
suite. Mais ce que je vous dis aujourd'hui, très clairement, c'est qu'on va faire
exactement ce qu'on fait pour... Même chose. Puis là, je pense qu'on est
capable de faire ça assez rapidement.
Mme Zaga Mendez : O.K.
Ça fait le tour de mes questions.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Juste... Juste une chose. Je pense que c'est important
qu'il y ait un endroit, là, où c'est des gens qui sont témoins d'une
contravention à la loi puissent le dire. Le ministre nous dit : On veut
mettre en place un mécanisme similaire à celui sur la maltraitance.
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :Celui sur la maltraitance, là, on nous l'a montré un peu
plus tôt, là, il est en place en ce moment. Et est-ce que vous êtes en mesure
de nous dire qu'à chaque dénonciation, il y a un suivi qui est associé à ça?
M. Dubé : En ce moment,
ce que je ne suis pas capable de vous dire, c'est que le formulaire n'a pas été
complété. C'est ce que j'ai compris ce matin. C'est pour ça...
Une voix : ...
M. Dubé : Pardon?
Une voix : ...va l'être.
M. Dubé : Bon, ce qu'on
me dit, je vais le dire plus fort, il est en train d'être finalisé puis il va
être diffusé dans les prochaines semaines.
M. Fortin :O.K.
M. Dubé : Alors donc
c'est... On est là, là. Parce que, rappelez-vous, la Loi sur la maltraitance,
c'était l'ancienne législation. Je pense que c'est ça, hein? C'était avec...
Une voix : Avec Marguerite
Blais.
M. Dubé : Avec
Marguerite Blais. Donc... Mais c'est ça, là, c'est le temps de faire les...
Alors, moi, ce que je vous dis, c'est pour ça que tout à l'heure je voulais...
Avant de prendre l'engagement... Mais maintenant que le principe est fait, si
un formulaire est fait pour la maltraitance, je pense que ça va aller assez
vite de pouvoir faire ça. Puis c'est... C'est l'engagement que je prends.
M. Fortin :Mais vous êtes... Mais vous êtes un, vous êtes un homme de
chiffres, là, mais vous n'êtes pas capable de nous dire aujourd'hui, puis c'est
correct, ce n'est pas... Là, c'est le formulaire qui n'est pas en place. Le
contraire serait illogique. Mais vous n'êtes pas en mesure de nous dire
aujourd'hui si... si le mécanisme est utilisé, c'est-à-dire le site web que
vous avez mis en place, là, c'est vraiment une avenue qui est connue et tout
ça.
M. Dubé : Non, mais dans
les... C'est un très bon point. J'ai à peu près, je ne sais pas, une vingtaine
de... même plus que ça, là, de demandes qu'on fait à ceux qui font les tableaux
de bord. On a une petite équipe, maintenant, au ministère, avec...
M. Fortin :Ah! Vous avez combien de monde là-dessus, vos tableaux de
bord?
M. Dubé : Ouf! je vous
dirais que ce n'est pas plus que cinq personnes au ministère.
M. Fortin :O.K. Ils sont efficaces..
M. Dubé : Ils sont très
efficaces. Ils voudraient être plus. Ils sont très efficaces. Alors dans
l'équipe de M. Karpinski, on a une vingtaine de demandes de dire... Voici,
on annonce une primeur, là. À 13 heures cet après-midi, on va publier le
CRVS. Grosse nouvelle. Alors, c'est... c'est le genre d'ajout qu'on a préparé
pendant plusieurs semaines à l'interne. On a dit : Est-ce que
l'information, si elle était publique, aiderait aux gens d'avoir des centres de
rendez-vous avec des spécialistes? Bien, on avait dit qu'on publierait ça en
avril. On est capable et on publie.
M. Fortin :On est en début d'année encore, il n'y a pas de problème.
M. Dubé : O.K. Je vais
juste vous dire que ça va être la même chose avec ça. Maintenant qu'il y a une
demande très claire, je m'y engage. Je vais dire à l'équipe de
M. Kobrynsky : Bien, quand vous avez fini maltraitance, tout de
suite, vous allez travailler sur ça avec les équipes du ministère. C'est pour
ça que je dis que je pense que c'est une excellente question que vous avez posée.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
• (12 heures) •
M. Fortin :Ça, ce processus-là... Parce que moi, comme... comme
patient, là, disons, je me pointe à l'hôpital, je ne le sais pas si une
infirmière, c'est une infirmière d'agence ou si c'est une PAB, une PAB
d'agence. Honnêtement, ça... Ils ne me le disent pas en entrant. Peut-être
qu'ils vous le disent à vous si vous êtes dans l'hôpital, mais moi, ils ne me
le disent pas. Les gens qui sont probablement ceux qui vont faire des plaintes
par rapport à ça, c'est des gens qui travaillent dans ces milieux-là.
M. Dubé : Des employés.
M. Fortin :Des employés. Et des employés, vous n'êtes pas sans le
savoir, ça fait, je pense que c'est votre prédécesseure, Mme McCann en
parlait beaucoup de : Il faut casser l'omerta dans le réseau de la santé.
On ne peut pas dire que c'est arrivé encore à ce jour parce qu'il y a encore
beaucoup de gens qui hésitent à dénoncer, qui ont une appréhension de la réaction
de l'employeur, qui le font sous...
12 h (version non révisée)
M. Fortin :...le couvert de l'anonymat parce qu'ils ont peur de
représailles.
Alors, ce mécanisme-là de plaintes, puisqu'elles
viennent d'employés du réseau, devra nécessairement être fait de façon anonyme.
M. Dubé : Oui. C'est d'ailleurs
pour ça que je pense que, dans le formulaire, dont on parle, là, il a fallu s'assurer
qu'il y a une protection, un peu comme... bien, ce qui se fait pour d'autres
genres de plaintes, là, qui gardent l'anonymat de la personne jusqu'à tant qu'on
ait pu faire une enquête ou une analyse, de dire : Est-ce qu'il y a
matière à poursuivre?
Alors, c'est pour ça que je pense qu'on
est en train de finaliser ça pour trouver la façon de... Puis rappelez-vous,
là, ce qu'on appelle les dénonciateurs, comment ils travaillent maintenant avec
la nouvelle loi qu'on a faite avec le Protecteur du citoyen, là. En tout cas,
il y a toutes sortes d'étapes, mais je vous dirais qu'on peut s'assurer que la
plainte, ce que vous demandez, ça soit fait de façon anonyme, si les gens
veulent le faire. Parce que le député a raison, ça va être principalement des
employés qui vont faire ça.
M. Fortin :O.K.. Moi ça me va. Puis, bien, pour le reste, on se
reparlera du Comité national de plaintes lors de l'étude du projet de loi n° 15.
J'espère qu'on va être... qu'on va se rendre à cet article-là, parce que c'est
un article important.
M. Dubé : Hé! très important.
M. Fortin :Oui, j'espère.
Le Président (M. Provençal)
:Mais, pour le moment, on ne chevauchera
pas deux projets de loi.
M. Dubé : Non. Non.
M. Fortin :Non, non, mais le ministre ouvre des portes. Je veux
juste...
Le Président (M. Provençal)
:Non, non.
M. Dubé : Non, non, là, je n'ai
pas ouvert une porte. J'ai fait un... C'est un...
M. Fortin :Ah! d'accord. D'accord.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de Verdun, suite aux
explications de M. le ministre et des commentaires qui ont été émis par le
député de Pontiac, est-ce que vous maintenez toujours votre amendement?
Mme Zaga Mendez : Bien, en
écoutant aussi le dernier échange puis avec l'engagement, ça répond. On ne l'appelle
pas guichet, on l'appelle un... Je n'ai pas retenu...
M. Dubé : Un registre, un
registre.
Mme Zaga Mendez : Registre.
Le nom de l'outil, ce sera un registre.
M. Dubé : Oui.
Mme Zaga Mendez : Bien sûr,
il resterait à voir dans l'opérationnalisation, mais ça répond à la
préoccupation puis ça répond à la recommandation, surtout du milieu. Donc, je
vais retirer l'amendement. Je comprends qu'on ne l'aura pas dans la loi tel
quel à ce niveau de précision, mais on a quand même un engagement d'aller de l'avant
avec cette idée.
M. Dubé : Très fort. Très
fort.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour retirer l'amendement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement. Maintenant, Mme la
députée de Verdun, vous aviez signifié que vous vouliez introduire un article 4.1.
Alors, désirez-vous une suspension?
Mme Zaga Mendez : Oui, s'il
vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on va suspendre, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 3)
(Reprise à 12 h 11)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, je
vais inviter la députée de Verdun à nous faire lecture de l'amendement qui
introduit un article, l'article 4.1, et de nous émettre les commentaires
qui vont avec son amendement. Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Alors, l'amendement qui serait un article 4.1 dit :
Ajouter, après l'article 4 du projet de loi, insérant 531.0.2 de la Loi
sur les services de santé et les services sociaux, le texte suivant :
«Que le ministre transmette, au plus tard
au 1er janvier 2025 et pour les quatre années subséquentes, un rapport au
gouvernement sur la mise en œuvre de la présente loi. Ledit rapport inclut les
états financiers des établissements sur le recours aux agences de placement, de
personnel et de main-d'œuvre... et de la main-d'œuvre indépendante. Ce rapport
est déposé dans les 30 jours suivant à l'Assemblée nationale ou, si elle
ne siège pas, dans les 30 jours suivant la reprise des travaux. La
commission compétente de l'Assemblée nationale examine ce rapport et entend les
dirigeants de chaque établissement au moins une fois à tous les trois ans.»
Alors, on sait, cet amendement-là est
inspiré des pratiques que nous avons déjà dans différents projets de loi ou des
lois, là, qui sont en application, c'est la loi 95, que ce soit la loi sur
les établissements de niveau universitaire dans l'article... - pardon? - la
loi 95 que c'est la loi sur les établissements de niveau universitaire,
donc c'est l'article 4.2. Et l'objectif, c'est avoir un mécanisme de
reddition des comptes devant les parlementaires. La loi qu'on discute
aujourd'hui, c'est une loi... on a demandé... on a réitéré à plusieurs niveaux
l'importance puis qu'on veut que ce soit une transition parce qu'on veut aller
vers la fin de la... de faire appel à la main-d'oeuvre indépendante, aux
agences privées en santé. Alors, on l'a entendu aussi dans... par des
différents groupes, d'avoir un mécanisme de reddition de comptes qui est clair
et qui se fait aussi devant les parlementaires nous permettrait de voir
l'avancement de l'application de cette loi-là. Et on voit là... les demandes,
ça concerne les montants qui sont engagés par les établissements à recourir aux
agences de placement, qu'on soit capables de discuter ceci de façon démocratique,
les rapports financiers également.
Et ne pas oublier qu'on a eu plusieurs
discussions sur le règlement qui va suivre. Alors, on a... on fait confiance au
ministre sur différents aspects. Il y a eu différents engagements qui ont été
pris. Cependant, on ne peut pas donner un mandat aussi permanent avec des
pouvoirs extraordinaires pour un problème qui est temporaire. Donc, le
mécanisme de reddition de compte devient essentiel afin de discuter ces
aspects-là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Bon, bien, je suis
très content de voir l'intérêt de la députée pour toute l'information. Je
trouve qu'on en a déjà pas mal, là. Peut-être que les gens trouvent que j'aime
beaucoup les tableaux de bord pour les statistiques, mais là vous m'en demandez
pas mal. Écoutez, je comprends très bien votre demande, mais on a déjà... on a
déjà, dans nos tableaux de bord, déjà de l'information sur... le tableau de
bord public, là. Puis je vais regarder... je vais prendre quelques minutes, là,
parce que, quand vous faites des suggestions comme ça, je ne veux pas les
enlever du revers de la main. Mais j'aimerais ça voir... Tantôt, j'ai expliqué
que, dans nos tableaux de bord qu'on a, avant de les mettre au public, on
les... on les travaille à l'interne, avant de...
Puis ce qui est, en ce moment, disponible
dans les tableaux de bord publics, c'est uniquement le pourcentage de
main-d'œuvre indépendante, que l'on a en pourcentage, par établissement, etc.
Ça, c'est ce qui est là, puis, à mon sens, ce n'est pas assez. Je sais ce qu'on
a en ce moment à l'interne, là - je vais prendre quelques minutes après votre
question, puis je vais le regarder - mais je pense que ce que vous demandez,
là, on va être là, là. Il va y avoir assez d'information pour suivre ça, ça,
c'est la première chose, par les tableaux de bord qui vont être...
M. Dubé : ...publics, O.K.?
Deuxièmement, je vous dirais que ces questions-là, pour moi, peuvent être
débattues en crédit, lorsqu'on regarde les crédits à chaque année. Parce que,
dans le fond, vous avez regardé un peu l'information qu'on vous a donnée. Au
début du projet de loi, vous nous aviez demandé de l'information puis on vous a
sorti... 9 millions d'heures par région, puis tout ça. Donc, moi, je pense
que vous avez raison de demander ces choses-là. Mais il y a déjà toutes sortes
de processus, je donne l'exemple des crédits, je donne... la période de
questions, les rapports annuels de gestion. Ça fait que laissez-moi juste
regarder, là, qu'est-ce qu'il se fait par les tableaux de bord. Je veux juste
prendre quelques minutes parce que je veux... je trouve que votre demande est
importante. Mais, encore une fois, je ne voudrais pas créer un précédent, ici,
de mettre quelque chose dans la loi, puis là de me faire dire par tout le
monde : Bien, vous avez besoin maintenant d'avoir ça partout dans les
lois, parce que... Oh là là! Je vais vous dire que c'est...
Alors, laissez-moi, laissez-moi juste
prendre quelques minutes. Je vais aller voir où on en est rendus à l'interne,
puis après ça je pense que je pourrai même vous le montrer, un peu comme on a
fait tantôt. Mais je comprends le sens de votre demande. Laissez-moi regarder
ça, puis je vous reviens. On peut-u prendre...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on... Une suspension? On
suspend, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 17)
(Reprise à 12 h 24)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons. Excusez-moi, on va
reprendre nos travaux. Alors, il y a eu des échanges entre la députée de Verdun
et M. le ministre. Mme la députée, je commence par vous céder la parole. Par la
suite, on redonnera la parole au ministre.
Mme Zaga Mendez : Alors, je
vais revenir sur l'esprit de l'amendement, puis, après, on pourrait même
s'entendre sur des détails qui pourraient se trouver ou pas dans l'amendement,
là. Je pense qu'il y a une ouverture là d'avoir cette discussion-là.
Donc, tout d'abord, l'objectif, c'est
avoir un processus de reddition de comptes qui est clair et transparent et dans
lequel on peut débattre même comme parlementaires. J'ai compris tout à l'heure,
puis je pense que le ministre peut aussi nous en faire part, par les différentes
informations qui sont publiques, elles vont être rendues publiques, si je
comprends bien. Et tout ça, c'est parfait, là, pour la discussion puis pour
faire le suivi, là. Là, on parle d'un suivi de l'application de cette loi-là.
Et on s'inspirait un peu, comme je disais tantôt, de d'autres mécanismes
législatifs qui sont présents. Là, j'ai un exemple de... très, très récent,
entre autres, là, de la part du collègue du ministre, le ministre du Travail
qui avait inséré un mécanisme semblable, donc, de reddition de comptes devant
les parlementaires dans la réforme de la RQAPA... RQAP, pardon. Alors, il
existe déjà, ce type de mécanisme dans lequel on a... on dépose ces
documents-là, auprès des parlementaires, et que ce type d'audit public nous
permet, par la suite, s'il y a des questions, d'amener ces enjeux ici, autour
de la table, ou dans... à la commission respective.
Ça fait que je voulais juste entendre un
peu le ministre là-dessus. Puis après, je ne... On pourrait avoir la discussion
aussi, alinéa par alinéa de l'amendement, pour voir aussi l'ouverture de
déposer ce type d'information.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Bien, écoutez, ce
que j'entends, là, c'est que c'est quand même... Je comprends très bien votre
objectif. Puis je vous ai montré un petit peu l'information qu'on a déjà puis
qui est en cours de développement, là, pour...
M. Dubé : ...rendre ça
public. Je vais juste penser à ça, mais ce que je ne veux pas, c'est que je ne
veux pas créer une lourdeur. Je veux dire, la machine est déjà très lourde, là,
puis je veux juste être certain que ce qu'on peut faire par par souci de
transparence, puis je pense qu'on l'a démontré, là, comme gouvernement, qu'on
est très transparents sur l'information des fois qu'il ne fait pas toujours
notre affaire parce qu'on n'est pas toujours rendu où on voudrait être, là.
Mais, dans ça, je pense que je vais y réfléchir parce que je vois qu'on va
s'interrompre dans quelques minutes, là, mais... Puis je voudrais juste
regarder si cette demande-là, dans les cas où vous parlez, là, je n'ai pas très
bien compris l'endroit où vous dites que c'est déjà appliqué, là.
Mme Zaga Mendez : J'ai deux
exemples, donc la loi n° 95 sur les établissements de
niveau universitaire, article 4.2.
M. Dubé : Oui. O.K. ça fait
qu'il y a quelqu'un qui se prend note de ça parce que je voudrais les regarder
pendant l'heure...
Mme Zaga Mendez : Puis on a
un mécanisme très semblable. Et ce serait la dernière loi, là, sur la réforme
RQAP. Là, je n'ai pas l'article, là, précis, mais je pense qu'on pourrait
envoyer aussi cette information-là où reprendre, là, dans nos discussions...
M. Dubé : C'est parce que je
vais vous dire ma première réaction, puis on peut y réfléchir, là, parce qu'on
va revenir tout à l'heure. C'est quand je vois le dernier paragraphe, là :
«La Commission examine le rapport et j'entends les dirigeants de chaque
établissement.» On a 35 P.D.G. d'établissements, je vais vous dire que je
trouve ça un petit peu lourd. Puis l'objectif, c'est que je pense qu'on peut
avoir tout ce que vous demandez, un peu comme je vous ai donné au début de la
commission, en publiant ces données-là de façon publique. Là, c'est ma réaction
initiale. Ça fait que pensons à ça ensemble, on va prendre un... on va aller
manger un petit peu, si on a le droit, puis on pourra revenir. Mais je
comprends votre objectif, mais je vous dis juste que je ne voudrais pas créer
une lourdeur dont on n'a peut-être pas besoin avec l'information qui est à peu
près disponible, là.
Mme Zaga Mendez : Il y a
quand même problème pour moi.
M. Dubé : O.K. C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
:Écoutez, je vais vous remercier de
votre collaboration. Compte tenu de l'heure, je vais suspendre les travaux
quelques minutes avant que la commission puisse se réunir en séance de travail
dans le cadre d'un autre mandat. Les travaux de l'actuel mandat reprendront
après les affaires courantes, soit vers 13 heures.
M. Dubé : 13 heures?
Le Président (M. Provençal)
:15 heures.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, vers 15 heures. Merci
beaucoup. Bon appétit.
(Suspension de la séance à 12 h 29)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 22)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:À l'ordre, s'il vous plaît! La
Commission de la santé et des services sociaux reprend ses travaux. Nous poursuivons
l'étude détaillée du projet de loi numéro 10, Loi limitant le recours aux
services d'une agence de placement de personnel et à de la main-d'oeuvre
indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux.
Lors de la suspension de nos travaux vers
12 h 30, les discussions portaient sur un amendement introduisant l'article 4.1
déposé par Mme la députée de Verdun. M. le ministre, je crois que la parole
était à vous et je vous la cède.
M. Dubé : Écoutez... M. le
Président, merci beaucoup. Puis, encore une fois, je veux saluer les
suggestions de la députée de Verdun et ce que j'aimerais faire si... Mais je ne
veux pas prendre le mérite de ce que vous avez dit, mais je serais prêt à vous
proposer un amendement, mais... Pardon?
Mme Zaga Mendez : ...
M. Dubé : Alors... Mais ce
que j'aimerais faire, j'aimerais le mettre... on m'explique qu'il serait mieux
d'être à 5.1, au lieu de 4.1. Alors, je ne sais pas si je peux le déposer.
Peut-être... Dites-moi un peu la procédure à suivre, mais j'aimerais ça qu'on
en prenne connaissance avant.
Le Président (M. Provençal)
:Ce serait bien, parce que si vous
déposez un amendement qui va aller chercher le désir... ou les éléments qui ont
été proposés par la députée de Verdun, moi ce que je vous suggère, c'est qu'on
va en faire une petite projection. Et, avec la perception que vous aurez, vous
me direz si vous retirez votre amendement, madame. Ça va?
Mme Zaga Mendez : ...
M. Dubé : Je pense qu'on
rejoint ce que vous demandez.
Mme Zaga Mendez : ...
Le Président (M. Provençal)
:On va... On suspend présentement l'amendement
de la députée de Verdun et on dépose une proposition de M. le ministre, mais
qui serait située à 5.1. Et je pense que, Mme la secrétaire, je respecte le
protocole d'une séance. Ça va?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, oui, on va le projeter à l'écran.
Puis vous allez pouvoir expliquer. Ce ne sera pas long, hein?
La Secrétaire : ...
Le Président (M. Provençal)
:Tu aimerais mieux qu'on suspende.
La Secrétaire : ...
Le Président (M. Provençal)
:O.K. On va suspendre une minute, s'il
vous plaît, le temps qu'au niveau du secrétariat on puisse faire...
(Suspension de la séance à 15 h 25)
(Reprise à 15 h 28)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Nous
avons projeté à l'écran la proposition qui est déposée par M. le ministre, qui
pourrait remplacer l'amendement 4.1 qui avait été... qui est suspendu
présentement et qui a été déposé par la députée de Verdun. M. le ministre,
pouvez-vous l'expliquer pour...
M. Dubé : Bien, c'est simple,
là, mais ça permet, je pense, d'atteindre l'objectif, là, qui est d'insérer,
après l'article 5 du projet de loi, l'article suivant :
«5.1. Le ministre doit, au plus tard, le
(indiquer ici la date qui suit de quatre ans celle de l'entrée en vigueur de la
présente loi), faire au gouvernement un rapport sur la mise en œuvre de la
présente loi.
«Ce rapport est déposé par le ministre
dans les 30 jours suivants à l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège
pas, dans les 30 jours de la reprise de ses travaux.»
Le commentaire : Cet amendement a
pour objet de prévoir une obligation pour le ministre de la Santé de produire
un rapport sur la mise en œuvre des dispositions relatives aux agences de
placement de personnel et à la main-d'œuvre indépendante, lequel rapport devra
obligatoirement être déposé à l'Assemblée nationale dans le délai prescrit.
Alors, je pense que ce n'est peut-être pas
aussi détaillé que ce que vous demandiez. Si je me permets?
Une voix : ...
M. Dubé : Oui. Oui. Mais je
vais vous laisser commenter. Mais moi, ce que je voulais, c'est prendre l'engagement
qu'un rapport va être déposé à l'Assemblée nationale. Je pense que c'était
l'essentiel de votre demande. Mais ça n'empêche pas, M. le Président, pour Mme
la députée, que toutes les autres choses qu'on a à discuter au niveau du
tableau de bord... puis ces choses-là vont se faire dans l'ordre, là. Mais, au
moins, je veux vous assurer qu'il y a un engagement d'aller avec un rapport à
l'Assemblée nationale. Puis je pense que ça, c'est important. Ça fait que je
vous laisse penser à ça.
Le Président (M. Provençal)
:Je vais vous demander votre avis
parce que considérant qu'on a suspendu votre...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:...votre amendement.
Mme Zaga Mendez : Bien, ce
que je souhaiterais... puis je remercie d'abord le ministre d'arriver avec une
contreproposition, parce que je souhaiterais peut-être de finir la discussion
qu'on a commencée sur l'amendement, après... parce qu'il y avait d'autres
détails qui sont là, qui ne sont pas ici. Je veux juste qu'on finisse cette
discussion-là, puis par la suite je prendrais un moment d'évaluer si
l'amendement continue à être sur la table ou pas, puis après on pourrait se
pencher, je pense, sur la contreproposition du ministre.
• (15 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
:Ah! bien, de toute manière,
présentement, cet article-là est automatiquement suspendu parce qu'il ne sera
pas traité et débattu présentement. On va... Avec le consentement, on reprend
la discussion du 4.1 pour finaliser celle-ci, tel que vous le demandez, et par
la suite on pourra statuer pour la suite des choses. Alors, je vous...
Consentement pour revenir à 4.1? Consentement. Alors, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Alors, ce que j'aimerais, peut-être qu'on puisse regarder...
ensemble, pardon...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...Sur
chacun des points. Ce que je ressens, c'est une ouverture en ce qui concerne la
reddition de comptes par le gouvernement auprès des parlementaires. Dans notre
amendement, on parle d'une date précise, donc, le 1ᵉʳ janvier 2025, de se
donner quand même à peu près un an, un an et demi de délai pour être capables
de déposer ces informations à l'Assemblée nationale. Donc, je voulais savoir,
avoir l'avis du ministre là-dessus.
M. Dubé : Bien, écoutez, l'enjeu,
c'est... Un des enjeux, c'est l'année financière du gouvernement, qui est le 31 mars,
comme vous savez. Alors, moi, ce que je dis, c'est qu'il faut tenir compte de
deux choses : de tenir compte de l'année financière du gouvernement, qui
est le 31 mars, donc ce serait difficilement le 1ᵉʳ janvier, puis on
a quand même dit clairement qu'on voulait avoir trois années, rappelez-vous,
hein, on a dit 2024, 2025 et 2026. On a quand même modifié le 2026, mais il est
encore là dans les objectifs du gouvernement.
Alors, moi, je me dis votre idée est
excellente, d'avoir un rapport, mais, en même temps, assurons-nous qu'on a une
vue complète de l'effort qui a été fait. Puis, moi, je pense que, si on faisait
ça en... Sur 2025, je pense qu'on aurait un rapport incomplet, en tout cas, c'est
ma réaction à ça, et c'est pour ça qu'on a parlé de quatre ans. Parce qu'habituellement
des projets de loi comme ça sont toujours, puis c'est ce que j'ai comparé, là,
ils sont toujours pour une période fixe. C'est après trois ou quatre ans, le gouvernement
s'engage.
Alors, quand je combine les deux points de
la fin d'année au 30... Au 31 mars, pardon, et l'engagement de 2026, moi,
je suggérerais qu'on le fasse pour quatre ans. C'était le raisonnement qu'on
faisait là.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Puis, pour discuter un peu la temporalité, c'est sûr que, dans quatre, cinq
ans, on aimerait ne plus en parler, là. On s'entend, là, on...
M. Dubé : ...
Mme Zaga Mendez : Excusez-moi,
je vais être plus claire. C'est-à-dire qu'on a une discussion là-dessus, sur le
fait qu'on aimerait que nos établissements, dans un horizon de 4 à 5 ans,
ne fassent plus... là-dessus, je pense qu'on s'entend, sauf avec les conditions
qu'on a dénommées auparavant. Alors, l'idée d'amener ça peut-être à 2025...
2026, d'avoir un délai pour être capables d'évaluer l'impact un peu à
mi-chemin, je pense que c'est ça aussi, l'intention. Quel est votre avis
là-dessus?
M. Dubé : Bien, en fait,
comme je vous ai dit ce matin, moi, il y a deux choses. Vous allez continuer d'avoir
vos autres outils. Je suis certain que, dans les quatre prochaines années, à
tous les ans, à la période des crédits, vous allez me demander où on en est
rendus avec les heures en main-d'œuvre indépendante. Vous allez avoir cette
information-là. Puis d'ailleurs on va devoir la publier, parce que je vous ai
pris l'engagement qu'on va aller plus loin que ce qui est dans le rapport
public. Donc, vous avez plusieurs autres méthodes. Mais, ce que vous vouliez, c'est
qu'il y ait un engagement envers l'Assemblée nationale, mais sans, je dirais,
complexifier, il y a déjà pas mal de rapports qui se font, et c'est pour ça que
je pense que vous allez continuer d'avoir vos autres outils, dont celui que je
vous ai montré ce matin, là, hors d'ondes, sur les tableaux de bord. Mais je
pense que vous avez... Là, vous avez un engagement sur l'Assemblée nationale.
Mme Zaga Mendez : ...je
continuerais un peu d'autres... Dans d'autres détails qui se trouvent dans l'amendement
concernant les états financiers des établissements. Parce que, dans ce
rapport-là, que le gouvernement ferait auprès des parlementaires, est-ce qu'on
retrouverait également tous les états financiers des établissements publics qui
font appel?
M. Dubé : Je pense que le mot
que j'utiliserais, c'est «rapport annuel» plutôt que «rapport financier» parce
que le... à moins que je me trompe, là, le... Un CISSS et un CIUSSS doit
présenter un rapport annuel dans lequel il y a les... ses grandes orientations,
comment il a respecté ou non les indicateurs de performance, puis tout ça, et
dont maintenant la main-d'œuvre, l'utilisation de la main-d'œuvre indépendante
va être là. Alors, ça, je vous dirais, Mme la députée, c'est déjà en place
parce que chacun des CISSS et des CIUSSS doit produire ce rapport annuel là,
qui est déposé habituellement à l'automne. Quand on est revenus, l'automne
dernier, après les élections, on a eu les rapports du 31 mars 2023...
2022, pardon. Alors, c'est... ça, c'est déjà prévu dans les rapports annuels
des...
Mme Zaga Mendez : moi, je
vois, c'est sur la troisième partie, je pense que là-dessus, on va... on est...
Mme Zaga Mendez : ...s'entendre,
là, de ce que je vois de... de votre contre-proposition, puis on... on avait eu
de la discussion sur le fait d'inviter les dirigeants de chaque établissement
au moins une fois à tous les trois ans, je comprends que là on rentrait dans
des éléments plus de lourdeur de qu'est-ce qui était dit tout à l'heure...
M. Dubé : Mais vous
demanderez au ministre, ce sera à lui de répondre à...
Mme Zaga Mendez : Au ministre
de répondre aux questions.
M. Dubé : Oui, mais c'est
parce que, je veux dire, si on... c'est quand même un élément de la gestion
d'un CISSS et des CIUSSS, là, faire venir tous les P.D.G. aux trois ans pour
cet élément-là, moi, je pense que vous allez avoir toute l'information et dans
le rapport annuel et dans les documents, les tableaux de bord publics, mais
aussi, je le répète, là, il y a des très bons députés de l'opposition qui
posent de très bonnes questions aux crédits, je pense qu'on va avoir pour trois
ans de bonnes questions aux crédits sur la main-d'oeuvre indépendante.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Je ne sais
pas si le collègue a des questions sur l'amendement.
M. Fortin :Non. Moi, ça va... Bien... Non, en fait, je n'ai pas de
questions sur l'amendement, c'est... c'est très clair.
Mme Zaga Mendez : Je
demanderais une petite minute pour regarder la... pour la suite, là, si on
le... on retrait ou pas l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que... c'est parce que... là
on est à votre amendement, est-ce que vous voulez déposer un autre amendement
ou...
Mme Zaga Mendez : Non,
j'aimerais juste suspendre les travaux pour deux minutes pour mes... pour
regarder certains détails, pour voir si on le retire ou pas, l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 38)
(Reprise à 15 h 45)
Le Président (M. Provençal)
:Nous allons reprendre nos travaux.
Alors, il y a eu des échanges hors micro...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:S'il vous plaît! Mme la députée de
Hull, merci. On se peut dire ça, on est issus, tous les deux, du domaine de
l'enseignement, ça fait qu'on peut se taquiner. Alors, Mme la députée de
Verdun, vous avez eu des échanges hors micro avec M. le ministre. J'aimerais
avoir maintenant...
Mme Zaga Mendez : Oui, merci
beaucoup. Alors, j'ai apprécié l'échange qu'on a eu tout à l'heure...
Mme Zaga Mendez : ...pour
mieux définir la reddition de comptes. Je sais qu'on a un amendement qui s'en
vient puis on a un engagement de la part du ministre qu'on fasse une évaluation
en bonne et due forme, une reddition de comptes démocratique auprès des
parlementaires puis qu'on puisse aussi avec ça de donner d'autres outils, au-delà
des outils qui ont été mentionnés par la ministre. Ça fait que, dans ce
sens-là, je vais retirer notre amendement pour qu'on puisse se pencher sur
l'amendement du ministre.
Le Président (M. Provençal)
:Donc, à 5.1?
Mme Zaga Mendez : Exactement.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour retirer
l'amendement 4.1 déposé par la députée de Verdun? Consentement?
Une voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci.
M. Dubé : Et est-ce qu'on est
rendus...
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Alors, M. le ministre, on est
rendus au point cinq. Et vous avez déjà déposé un amendement. Puis je veux
spécifier que cet amendement-là, lorsqu'on l'avait déposé, ça faisait référence
au fait que le député de Pontiac à l'article 1 avait amené un amendement
qui l'a retiré suite à votre engagement d'amener des précisions à l'article
cinq pour incorporer le désidérata du député de Pontiac.
Maintenant, dans un premier temps, vous
lisez l'article cinq. Par la... et vous le commentez. Par la suite, vous allez
nous présenter l'amendement. Et nous allons en discuter par la suite pour
convenir avec le député de Pontiac si...
M. Dubé : ...quand même assez
avancé dans ça, là.
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
M. Dubé : Vous voulez quand
même je lise 5 avant de...
Le Président (M. Provençal)
:Oui, on se doit de lire l'article,
l'amendement, et là on va discuter de l'amendement.
M. Dubé : Très bien. Ça va
pour tout le monde? Oui, c'est bon. Merci beaucoup, M. le Président. Vous
conduisez ça de main de maître. Article 5 : "Le premier
règlement pris en application de l'article 338.2 de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux, édictée par l'article un de la
présente loi, peut être publié avec un délai plus court que prévu, celui à
l'article 11 de la loi sur les règlements chapitre R-18.1, mais qui ne
peut être inférieur à 20 jours. De plus, un tel règlement n'est pas soumis
au délai d'entrée en vigueur prévu à l'article 17 de cette loi."
Le commentaire, c'est : l'article
cinq du projet de loi propose que le premier règlement pris par le gouvernement
peut être publié avec un délai plus court que prévu à celui à l'article 11
de la Loi sur les règlements, mais qui ne peut être inférieur à 20 jours.
De plus, le délai d'entrée en vigueur prévu à l'article 17 de cette loi ne
s'applique à ce premier règlement. Bon, ça, c'est l'article cinq tel qu'il
était dans le projet de loi qui est. à..
Le Président (M. Provençal)
:Tel que libellé dans le projet de
loi.
• (15 h 50) •
M. Dubé : Voilà. Maintenant,
avec les discussions que nous avons eues... On est d'accord à y aller tout de
suite? Puis je vais vous le lire dans l'ensemble, parce que je pense que ça se
tient maintenant tout ensemble.
Remplacer l'article cinq du projet de loi
par le suivant : Article cinq : "Le premier règlement pris en
application de l'article 338.2 de la Loi sur les services de santé et des
services sociaux, édicté par l'article un de la présente loi, doit notamment
prévoir :
"1 : la définition de
"agence de placement de personnel", soit une personne, société ou
autre entité qui offre des services de location de personnel à un organisme du
secteur de la santé et des services sociaux;
"2 : la définition de main
-'œuvre indépendante, soit une personne physique qui, dans le cadre d'un
contrat de service, fournit une prestation de services à un organisme du
secteur de la santé et des services sociaux;
"3 : l'interdiction pour un
établissement de recourir aux services d'une agence de placement de personnel
ou de la main-d'œuvre indépendante sur les territoires suivants :
"a) au plus tard à compter du
31 décembre 2024 sur les territoires urbains, lesquels doivent
minimalement inclure en tout ou en partie chacune des régions sociosanitaires
de la Capitale-Nationale, de Montréal et de Laval;
"b) au plus tard à compter du
31 décembre 2025 sur les territoires mitoyens et qu'elles doivent
minimalement inclure en tout ou en partie chacune des régions sociosanitaires
de la Mauricie et Centre-du-Québec et de l'Estrie;
"Ce premier règlement peut être
publié avec un délai plus court que celui prévu à l'article 11 de la Loi
sur les règlements, chapitre R-18.1, mais qui ne peut être inférieur à
20 jours. De plus, un tel règlement n'est pas soumis au délai d'entrée en
vigueur prévu à l'article 17 de cette loi."
Le commentaire, tout simple,
l'amendement...
M. Dubé : ...propose d'introduire
des mesures qui doivent se retrouver dans le premier règlement pris par le
gouvernement en application de 338.2.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Alors, M. le député
de Pontiac.
M. Fortin :Juste sur la... en fait, sur ce qui était dans
l'article 5 précédemment, là, pourquoi on parle d'un délai plus court que
celui prévu à la Loi sur les règlements? Et pourquoi ce ne serait pas soumis au
délai d'entrée en vigueur prévu par la loi sur les règlements?
M. Dubé : Bien M. Paré
pourrait me confirmer ou m'infirmer, mais je pense que c'était l'objectif d'y
aller plus rapidement, tout simplement.
M. Fortin :Mais... O.K., je n'ai pas de problème avec ça, mais ça veut
dire que... Habituellement, là, il y a une procédure quand les règlements sont
suivis. Là, ce que vous dites, c'est : On va le publier pour une période
de 20 jours, puis après ça, après la publication, on n'est pas soumis au
délai habituel, donc, quand on est prêts, là, on va de l'avant, c'est ça?
M. Dubé : ...à ce moment-là,
c'est exactement ça.
M. Fortin :O.K.. Puis c'est ça, l'objectif, c'est de le mettre pendant
20 jours, j'imagine, si vous avez mis ce nombre.
M. Dubé : Exactement, mais je
pense qu'on a assez parlé qu'on voulait le faire le plus rapidement possible,
une fois qu'on s'est entendu, voilà.
M. Fortin :O.K.. Je regarde les... les définitions, là, que vous
avez... que vous avez indiquées, la définition de l'agence de placement de
personnel, la définition de main-d'œuvre indépendante, et ça me semble... Ça,
c'est des définitions qui sont conformes à des définitions déjà utilisées par
le réseau de la santé?
Des voix : ...
M. Fortin :Oui? O.K. Puis je ne veux pas entrer dans les détails de
ça, vous avez déjà... on a déjà fait le débat sur le pourquoi, le pourquoi on
n'allait pas dans le détail de ces affaires-là aussi, donc moi, ça me va. Avec
quelques semaines de recul par rapport à nos dernières discussions, vous êtes
toujours confortable avec les régions qui avaient été sélectionnées plus tôt?
Vous n'avez pas de modifications à faire? Il n'y a pas... pas de régions que
vous avez vu des grandes améliorations ou des grandes détériorations, là,
depuis quelques semaines?
M. Dubé : Moi, je
demanderais...
M. Fortin :Je sais que vous avez beaucoup, beaucoup, beaucoup de
données, là, donc je me demande si vous pensez peut-être que...
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour qu'on puisse
permettre à monsieur Paré de s'exprimer? Consentement?
M. Fortin :Bien sûr.
Le Président (M. Provençal)
:Monsieur Paré, pourriez-vous vous
nommer et votre fonction, s'il vous plaît?
M. Paré (Daniel) : Oui,
Daniel Paré, sous-ministre associé Ressources humaines et rémunérations.
Ça fait que je vous confirme qu'on
tiendrait encore là les régions qui ont été mentionnées, qui sont proposées, je
devrais dire, dans le projet...
M. Fortin :Honnêtement, on a déjà fait le débat, donc je ne m'éterniserai
pas pour m'éterniser.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Est-ce que... Oui, madame?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, pas d'intervention? S'il n'y a
pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix par appel nominal.
Merci.
La Secrétaire : Oui, alors
pour, contre, abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'article... l'amendement
du ministre qui remplace l'article 5 du projet de loi, qui était déjà
dans... libellé, est adopté à la majorité. 5.1, maintenant. M. le ministre.
M. Dubé : ...une discussion,
M. le... Allez-y, Mme la secrétaire, si vous avez un commentaire.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:C'est elle qui mène. Je peux refaire
la formulation. Alors, l'amendement qui remplace... qui remplace
l'article 5 est adopté.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Tel qu'amendé. C'est fait, merci.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:En d'autres termes, l'amendement
remplace l'article 5 du projet de loi n° 10 à la majorité. Merci. M.
le ministre, vous allez lire maintenant le nouvel article 5.1.
M. Dubé : D'accord, je lis...
Oui, c'est bon.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, vous lisez, s'il vous plaît.
M. Dubé : Alors, madame le
secrétaire est d'accord avec ça? Oui, O.K.. Alors, insérer, après
l'article 5...
M. Dubé : ...du projet de loi,
l'article suivant :
5.1. Le ministre doit, au plus tard le
(indiquez ici la date qui suit de quatre ans celle de l'entrée en vigueur de la
présente loi), faire au gouvernement un rapport sur la mise en œuvre de la
présente loi. Ce rapport est déposé par le ministre dans les 30 jours
suivants à l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège pas, dans les
30 jours de la reprise de ses travaux.
Cet amendement a pour objet de prévoir une
obligation pour le ministre de la Santé de produire un rapport sur la
main-d'œuvre, des dispositions relatives aux agences de placement de personnel
et de la main-d'œuvre indépendante, lequel rapport devra obligatoirement être
déposé à l'Assemblée nationale dans le délai prescrit. Et peut-être que je
pourrais peut-être répondre presque à l'avance à votre question, parce, que
tout à l'heure, vous m'avez demandé : Est-ce que ce serait un rapport,
mettons, après quatre ans et d'autres rapports qui viendraient? J'ai demandé à
l'équipe de légistes, là, puis je prenais, par exemple, je ne sais pas si c'est
le meilleur exemple, mais moi, j'ai été impliqué dans un projet de loi qui
s'intitule... allez y, voilà, la Loi sur les divulgations des actes
répréhensibles. Je ne dis pas que les agences, c'est des actes répréhensibles,
là, mais ce que je vous dis, c'est qu'on parle d'un rapport. Une fois que la
loi est instituée, on dit : Ce rapport devrait être présenté. Alors, je
pourrai vous donner l'exemple de l'article, je pense, c'est l'article 41
qu'on m'a montré tout à l'heure, mais il n'y a pas de répétition d'années. On
dit qu'au moins pour voir si la loi a fonctionné, c'est de produire un rapport
après un certain nombre d'années. Alors, c'est ma suggestion.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui,
merci, M. le ministre pour la réponse. L'objectif d'avoir des dates
subséquentes ou des retours, c'est une fois qu'on a... on a le rapport du
gouvernement puis qu'on se rend compte qu'on n'arrive pas aux objectifs de la
loi et on se rend compte qu'on doit encore faire un travail. Il y a beaucoup de
choses qui vont être dans le règlement puis il y a eu beaucoup des engagements.
Encore une fois, nous, ce qui nous intéresse, c'est la reddition de comptes. Ça
fait que quelle est la suite après le rapport? On peut, bien sûr, ouvrir...
avoir du temps en commission. On a d'autres outils, là, il n'y a pas de
problème pour les parlementaires de questionner, mais je pense que, comme on
veut tous collaborer afin d'atteindre cet objectif-là, notre question,
c'est : Est-ce qu'on doit répéter l'exercice? Si la loi échoue, qu'est ce
qu'on fait?
• (16 heures) •
M. Dubé : Moi, j'aimerais dire
que la loi ne sera pas échue. Il faut se rappeler qu'une des raisons pour
lesquelles on s'est convaincu tout le monde ensemble que les dates étaient par
règlement, c'est que ça nous permet de modifier les règlements sur les dates.
Vous me suivez? Tout ce que l'on dit ici, c'est qu'il y a au moins un rapport
qui va devoir être présenté après quatre ans. Mais, si on voyait, puis ce n'est
pas ça qu'on souhaite, parce que je pense que tout le monde veut que ça arrête
le plus rapidement possible, là, mais si, si, ça ne fonctionnait pas pour x
raisons, il n'y a rien qui nous empêche de changer les règlements, puis sans
avoir besoin de revenir à la loi. Vous me suivez? Alors, je pense qu'on a mis
ensemble... avec la flexibilité, je dirais, mieux centrée que vous nous avez
demandé dans les règlements, là, j'en conviens, bien, si jamais il fallait
changer la date, puis surtout pendant les régions où on n'a pas mis de dates,
rappelez-vous, on a mis 2024, 2025, puis on a laissé une ouverture, moi, je
pense qu'on a tous les mécanismes en ce moment pour être capable de répondre
aux questionnements que vous avez. Mais la loi ne viendra pas à échéance tant
que le règlement va pouvoir dire de perdurer les exigences régionales.
Mme Zaga Mendez : Mais
j'aimerais continuer sur le délai. La proposition nous dit que ça va être fait
dans quatre ans. Si on regarde le délai qu'on vient de voter dans
l'article 5, à compter du 31 décembre, je veux prendre les derniers,
là, ça serait le 31 décembre 2025 pour certaines régions. Alors, il y a
certaines autres régions qui ne sont pas là, puis on a eu cette discussion. Pour
la Côte-Nord, qu'est-ce qui nous assure que cette région-là... que, dans le
rapport, dans quatre ans, on va avoir... Là, c'est la question des données. On
avait une discussion tantôt. Est-ce que ces données-là vont être disponibles?
Est-ce que ces données-là vont être suffisantes pour avoir un portrait de...
pour évaluer la portée de la loi...
16 h (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...est-ce
que ça serait peut-être utile d'avoir un suivi, un autre rapport de suivi qui
inclurait la situation dans... On parle de la Côte-Nord. On a eu ce débat-là la
semaine passée, deux semaines. Bien, je voulais voir là-dessus.
M. Dubé : Mais rappelez-vous,
c'est pour ça, tout à l'heure, que je pense qu'on... En tout cas, moi, j'essaie
de répondre en vous disant, il n'y a pas juste ça ici, là. Et je vous donne un
exemple. Quand on a commencé ce projet de loi là il y a quelques semaines, la
première chose que je vous ai montrée... je vous ai dit : Nous avons des
données à l'interne qui ne sont pas encore publiques. Je vous les ai montrées.
Puis je vous dis... Notre intention, un peu comme on a publié le CRDS aujourd'hui,
c'est de mettre ces données-là à la vue de tout le monde au cours des prochains
mois. Alors, vous allez... Cette information-là que vous me demandez, je veux
dire, elle va être là. Est-ce que ça va être dans trois mois, ou dans quatre
mois, ou dans cinq mois? Je ne sais pas, mais je peux vous dire que ça va être
cette année.
Alors, dans ce sens-là, je pense que vous
allez avoir toute l'information nécessaire pour suivre ça, et un rapport qui
sera plus détaillé après un certain temps sur la loi. Moi, je pense qu'on a
tout ce qu'il faut. Puis, comme je vous dis, je suis certain que vous allez
revenir dans les crédits puis vous allez me poser toutes les questions que vous
voulez sur la main-d'oeuvre indépendante.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Peut-être,
l'enjeu... Vous répondez au niveau de l'accès à l'information puis je ne pense
pas... Ce n'est pas ça, l'enjeu. L'information va être publique, ça, on s'est
entendus, puis c'est tant mieux parce que ça peut nous permettre, les gens,
de...
M. Dubé : C'est ça qu'on
veut.
Mme Zaga Mendez : ...à l'opinion
publique, de voir vraiment l'évaluation... d'évaluer puis l'évolution du projet
de loi. Mais le fait de déposer un rapport, comme on l'a demandé, qui se trouve
dans l'amendement, aux parlementaires nous permet d'avoir d'autres outils, par
exemple, venir en commission. Puis qu'on va le faire une fois, super, mais par
la suite on a... on tombe encore dans la... Vous l'avez dit, là, on va
travailler par règlement. Puis on le sait très bien, on ne pourra pas discuter
du contenu de ces règlements-là. Ce serait comme la dernière fois, ici,
maintenant, qu'on a cette discussion-là, tandis qu'avoir un suivi de ce
rapport... Parce que ça va être fait par règlement. Là, on nous avait présenté
ça comme ça. On a essayé d'amener des choses dans la loi, on a eu des
engagements dans le règlement. À la limite, on va respecter. Mais, pour être
capable d'orienter la loi dans le futur, on n'aura pas d'autres... un autre
moment, ce serait le rapport dans quatre ans. Mais par la suite est-ce qu'il y
aurait d'autres moments où est-ce que les parlementaires...
M. Dubé : Vous avez quand
même... excusez-moi, là, mais vous avez quand même... Et c'est pour ça qu'il y
a une période pour commenter les règlements. Les règlements, on ne les fait
pas... On ne les fait pas seuls, là, on les... On fait les règlements, puis ils
peuvent être commentés sur la place publique. En tout cas, je trouve juste
que... Je comprends très bien ce que vous me demandez, mais je pense que, là,
on a les ceintures, les bretelles et...
Une voix : ...
M. Dubé : Et tout ce qu'il
faut pour vous protéger. Moi, j'essaie de trouver... J'essaie de trouver la...
Regardez, ça, là, on n'était pas obligés de faire ça. Puis je pense que vous
avez envoyé un très bon message qu'on veut qu'il y ait un rapport à l'Assemblée
nationale. On le fait puis, je vous le dis : Entre-temps, il va y avoir
toutes sortes d'autres endroits où vous allez pouvoir voir... est-ce qu'on est
sur la bonne piste ou pas? Moi, je pense que l'information qui va être
dévoilée, là, un peu comme... Je vous donne un exemple du CRDS aujourd'hui. Ça
va vous donner une très bonne idée si le gouvernement est dans la bonne
direction ou pas.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée, je vais me permettre
un commentaire, si vous me donnez la permission.
Mme Zaga Mendez : Bien sûr.
Le Président (M. Provençal)
:Je pense que je comprends très bien
votre intention puis votre préoccupation. Il faut se rappeler aussi que des
rapports, on en a de nombreux rapports qui sont déposés à l'Assemblée
nationale. Ce qui est important, selon moi, puis par rapport à ce que vous
demandez, c'est que le citoyen puisse être capable... valider certaines choses.
Ce que M. le ministre vous propose, c'est qu'il y a des tableaux de bord, mais
il y a... l'information sera disponible, à moins que je me trompe, M. le
ministre, sera disponible pour que les citoyens puissent le consulter.
Alors, je pense que l'objectif que vous
ciblez est atteint présentement, mais je vous donnais simplement...
Normalement, je ne devrais pas me positionner, mais je me suis permis de vous
faire un commentaire, Mme la députée. Ceci étant dit, la parole vous
appartient.
Mme Zaga Mendez : Merci...
Mme Zaga Mendez : ...J'ai
arrêté mes questions pour le moment. Je ne sais pas si mon collègue a des
questions.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Bien, moi, je vais prendre un pas de recul, là. Le ministre
nous a dit tantôt : Il y a des données auxquelles, moi, j'ai accès sur la
main-d'oeuvre indépendante, qui ne sont pas encore dans le tableau public. Il y
a des données dans le tableau public. Si j'ai bien compris ce que vous avez
avancé un peu plus tôt, vous avez pris un engagement de rendre une autre couche
d'information dans votre tableau public pour qu'on en sache un petit peu plus.
Il y a juste une chose que vous avez dit
tantôt, là, sur laquelle j'ai accrochée, c'est... vous avez dit :
Aujourd'hui, j'ai publié des données, là, dans un autre secteur, entre autres
pour les examens pour les spécialistes, et tout ça, là, et on pourra les
consulter pour les prochains mois.
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :Mais ça, une fois que vous publiez ces chiffres-là, là,
vous ne reculez pas, là. Il n'y a pas de : On enlève des données à un
moment donné, là. Une fois que c'est public... Vous, est-ce que vous avez un
engagement que ça va rester public ces chiffres-là?
M. Dubé : Bien, écoutez,
l'habitude crée le larron, hein? Je pense que... Si vous demandez à des
journalistes qui suivent ça, ou à des députés de l'opposition, ou à tous ceux
qui le suivent, je pense, la journée, qu'on va vouloir enlever des données, les
gens vont dire : Qu'est-ce que vous faites là? C'est...
M. Fortin :Oui, mais...
M. Dubé : Alors...
M. Fortin :Oui, mais vous savez comme moi qu'il y a tellement
d'affaires qui se passent ici que ça dure une journée, ces histoires-là, puis,
après ça, on passe à d'autres choses.
M. Dubé : Oui, mais je pense
que...
M. Fortin :Donc...
M. Dubé : Puis là je ne veux
pas faire de politique, là, vous me connaissez, mais l'engagement... M. le
député, l'engagement de la transparence qu'on a pris, là... En tout cas, on a
commencé à publier ces données-là au mois de mai l'an dernier...
M. Fortin :Oui.
M. Dubé : ...et qui n'étaient
pas à notre avantage, je dois dire, là, que c'était des données très difficiles
sur la prise en charge, etc., puis on a dit qu'on continuerait à en donner plus
parce qu'on veut montrer aux gens que... c'est quoi, la tendance. Donc, c'est
votre question, puis je vais répondre très clairement : Il n'y aura jamais
rien qui va être enlevé...
M. Fortin :O.K. Parfait.
M. Dubé : ...pour des raisons
de cacher de l'information.
M. Fortin :Bien, pour une raison ou une autre, là. Mais vous n'avez
pas de raison...
M. Dubé : Aucune raison,
aucune.
M. Fortin :...d'enlever quoi que ce soit puis vous avez pris
l'engagement, j'ai compris, là, de ne pas le faire, là.
M. Dubé : Aucune raison.
M. Fortin :O.K. C'est bon.
M. Dubé : Mais je vous donne
un exemple. Cette semaine, on dit... Je peux-tu vous donner un exemple?
M. Fortin :Allez-y.
M. Dubé : Parce que je ne
voudrais pas être mal cité.
M. Fortin :Non, non.
M. Dubé : Cette semaine... On
va annoncer dans les prochains jours qu'on va arrêter les rapports COVID de
tous les jours. Bien, vous allez comprendre que les données ouvertes que des
journalistes peuvent aller chercher vont continuer d'être disponibles. Donc, je
veux juste faire attention comment je le dis. Mais après... dans la situation
où on est rendus de faire travailler sur des rapports quotidiens de COVID,
c'est beaucoup moins nécessaire. Je ne dis pas que ce n'est pas important, mais
c'est moins nécessaire.
M. Fortin :Mais la donnée demeure disponible en tout temps.
M. Dubé : Mais la donnée
demeure disponible. Puis les P.-A. Normandin de ce monde, à La Presse+,
qui suivent ça religieusement, bien, eux peuvent continuer d'aller chercher des
données ouvertes. Mais, pour rassurer Mme la députée, quand on reviendra en
Chambre, je ne sais pas quoi, au mois de septembre, au mois d'octobre, là, vous
me direz : Il est où le feuillet sur la main-d'oeuvre indépendante?
M. Fortin :Mais j'avoue que, par rapport à... Si le ministre nous dit
aujourd'hui, là : Je vais présenter des données supplémentaires, puis il
va y avoir un rapport dans quelques années. Moi, comme parlementaire, je trouve
que je suis capable de faire un travail d'évaluation par rapport à l'évolution
des agences par rapport à ça. En tout respect... Puis ce n'est pas une
critique, là, en tout respect, je trouve que de faire venir des P.D.G.
d'agences année... ou de CISSS et CIUSSS, ou de Santé Québec, régionaux, là,
année après année, je trouve ça un peu excessif... un peu, un peu, beaucoup
excessif.
• (16 h 10) •
Donc, moi, je pense que j'ai les outils
pour faire mon travail parlementaire avec ce qui est proposé par le ministre.
M. Dubé : ...encore une fois,
je remercie la suggestion, parce que je pense qu'on trouve un compromis, si ça
vous convient, qui est à la bonne place.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va, Mme la députée de Verdun?
Mme Zaga Mendez : ...en... de
questions qu'on avait de ce côté-là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac, ça va pour
vous?
M. Fortin :Oui, moi, ça me va. Mais, tu sais, je pense... la
discussion valait la peine d'être... ça valait la peine de la faire.
Le Président (M. Provençal)
:Considérant qu'il n'y a plus
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Alors, oui, madame...
La Secrétaire : Pour, contre
abstention. M. Dubé, La Prairie?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Mme Tremblay,
Hull?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet,
Laporte?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond,
Marie-Victorin?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance,
Bellechasse?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin,
Saint-Jérôme?
M. Chassin :Pour.
La Secrétaire : M. Fortin,
Pontiac?
M. Fortin :Pour.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez, Verdun?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : Et
M. Provençal, Beauce-Nord?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement de M.
le ministre qui insère un nouvel article, l'article 5.1, est adopté...
Le Président (M. Provençal)
:...l'article 5.1 est adopté. M. le
ministre, article 6.
M. Dubé : L'article 6.
Alors : «Les dispositions de la présente loi entrent en vigueur à la date
de l'entrée en vigueur du premier règlement pris en application de l'article
338.2 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, édicté par
l'article 1 de la présente loi.»
L'article 6... Le commentaire, pardon.
L'article 6 du projet de loi prévoit que les dispositions de la présente loi
entrent en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du premier règlement du
gouvernement, pris en application de l'article 338.2 de la loi.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Je veux juste juste clarifier quelque chose de...
peut-être, par rapport aux différents moments où... on a parlé des différentes
régions. Le ministre nous a dit, pour Montréal, Laval, la Capitale-Nationale,
puis, encore là, on est dans le tout ou en partie d'une région. On parlait de
la mise en vigueur à propos... en date du 31 décembre 2024, l'Estrie, la
Mauricie-Centre-du-Québec 2025, puis le reste, c'est ouvert pour l'instant, là,
on verra à quel mois on est rendu dans...
M. Dubé : Tout à fait.
M. Fortin :...selon l'autre chose, on ne peut pas parler, là, selon
les conventions collectives, selon la réussite ou l'échec du plan
gouvernemental, pour avoir plus d'employés, pour rapatrier les employés dans le
réseau public. On pourra voir, à ce moment-là, si la date de 2026 qui avait été
évoquée initialement, c'est la bonne.
Mais, pour des dispositions, par exemple,
là, les dispositions d'amende, là le ministre doit arriver avec, justement, son
règlement pour nous dire : O.K. C'est quoi, les montants maximaux fixés
dans chaque... pour chaque type d'emploi. Ça, ça veut dire que, tout de suite,
dès l'entrée en vigueur, dès que le règlement est en place, là, puis avec les
délais, là, qu'on s'est permis d'avancer un peu plus tôt, dès que ça, c'est en
place, ça veut dire qu'une entreprise de placement peut être mise à l'amende
pour avoir, par exemple, chargé plus que le taux horaire spécifié. C'est ça?
Donc, ça, on n'attend pas au moment où une région ou une autre, là, dès la mise
en place ou dès l'adoption du règlement. Des entreprises de placement de
personnel sont assujetties à ça.
M. Dubé : Ça, c'est dans
l'article 1.
M. Fortin :O.K. Et donc les amendes qui peuvent leur être imposées,
c'est à partir de cette date-là de l'adoption du règlement.
M. Dubé : C'est bon que vous
fassiez la prévision, parce que c'est exactement ça.
M. Fortin :O.K. Moi, je pense que ça va dans cet ordre-là des choses,
c'est-à-dire on met des conditions tout de suite, on met des conditions de
paiement maximal immédiatement. À partir... et donc dans un an demi, mettons,
là, il y a certaines régions où il ne peut plus y avoir d'agence de placement.
Et, s'il y a une agence de placement qui fait affaire sans avoir l'approbation
préalable du ministre, la fameuse exception, dont le ministre parlait, là,
l'amende s'applique à cette agence-là.
M. Dubé : C'est ça.
M. Fortin :Fin 2025, il y en a une autre série de régions qui
s'ajoutent et par la suite d'autres. Moi, je trouve que c'est une évolution qui
me convient puis qui, je l'espère, je l'espère, là, puis ça dépend...
Honnêtement, on est dans un projet de loi, M. le Président, qui dépend de
d'autres avancées. Donc, c'est dur à dire pour nous, le ministre a plus
d'informations, à ce moment-ci, qu'il ne peut nous en partager, ses collègues
aussi. Mais, pour l'instant, là, sur cet article-là, puis j'aurai d'autres...
Dans les remarques qu'on fera un petit peu plus tard, j'aurai d'autres
précisions. Mais, pour cette façon de procéder là, graduelle, moi, ça me va, M.
le ministre, je n'ai pas de question sur l'article 6.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Mme la députée de Verdun?
Mme Zaga Mendez : Je n'ai pas
de question sur l'article 6.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, compte tenu qu'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 6.
La Secrétaire : Oui. Alors,
pour, contre, abstention. Monsieur Dubé, La Prairie?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire
: Madame
Tremblay, Hull?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: Madame
Poulet, Laporte?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire
: Madame
Dorismond, Marie-Victorin?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire
: Madame
Lachance... pardon, Bellechasse?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
:
Monsieur Chassin, Saint-Jérôme?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
:
Monsieur Fortin, Pontiac?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire
: Madame
Zaga Mendez, Verdun?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire
:
Monsieur Provençal, Beauce-Nord?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. L'article 6 du projet de
loi n° 10 est adopté.
Nous en sommes maintenant à la fin de
l'étude du projet de loi n° 10. Et, à ce moment-ci...
Le Président (M. Provençal)
:...je dois vous demander est-ce que
le titre du projet de loi est adopté.
Mme Zaga Mendez : Je vais
présenter un amendement dans le titre du projet de loi.
Le Président (M. Provençal)
:Je vais suspendre, s'il vous plaît.
Puis je... vous aller comprendre pourquoi, madame.
(Suspension de la séance à 16 h 16)
(Reprise à 16 h 21)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, la
députée de Verdun a une... un amendement à déposer concernant le titre du
projet de loi. Alors, Mme la députée, je vous invite à nous en en faire... à
nous la lecture et à nous donner vos commentaires.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Alors, le... l'amendement qu'on présente, c'est de remplacer,
dans le titre du projet de loi, le mot...
Mme Zaga Mendez : ... par
interdisant progressivement. Et l'objectif d'avoir ce vocabulaire dans le titre
du projet de loi, c'est pour bien signifier l'intention de ne plus avoir
recours aux agences de placement dans un futur proche ou moyen terme, là. On a
eu, tous, certains débats, on a mis des choses dans le projet de loi, et même
on a permis que des situations exceptionnelles soient délimitées par règlement,
puis on avait ce débat-là, là, qu'on ne veut pas que le scénario se répète,
tout en gardant une flexibilité. Mais je crois que l'objectif de ce projet de
loi, c'est de mettre fin à ces recours-là tout en écoutant qu'est-ce qui se
passe sur le terrain. Et c'est dans ce sens-là qu'on dépose cet amendement-là.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Bien, écoutez, je
me permets de dire qu'on a tous le même objectif, mais je pense que ça va plus
loin que le titre du projet de loi, selon moi. Je pense que ce qu'on a débattu
depuis plusieurs semaines, c'est une chose. La journée que vous nous avez
demandé d'être plus précis sur le temps, la question temporelle, on s'est
dit : D'accord, on va y aller puis on va expliquer les dates, mais, en
même temps, on a bien compris les gens qui sont venus nous voir, ils nous ont
dit : Mettez-nous pas dans le trouble, dans les ressources intermédiaires
ou dans des endroits où, si on n'a pas le temps de se préparer, on peut être
pas mal en difficulté par rapport à des bris de service.
Alors, moi, ce que je vous dis, Mme la
députée, si... Je l'ai dit souvent, que les agences étaient un mal nécessaire,
puis qu'il fallait mettre fin à ça. Je n'ai pas changé d'idée, mais je pense
qu'on a démontré, dans la façon dont on a construit ensemble... Puis moi, je
vous le dis, là, je suis excessivement content du travail qui a été fait ici,
en commission, pour amender le projet de loi, comme on l'a fait ensemble pour
être capable de l'encadrer correctement. Mais on avait besoin d'une période de
transition, on avait définitivement besoin d'une période de... Ce que vous nous
avez permis peut-être de mieux préciser... Alors, aujourd'hui, je respecte
votre point, là, mais moi, je pense que ce n'est pas nécessaire. Je respecte,
là, comme je vous ai montré, mais ici, à ce moment-ci, changer de titre de
projet de loi, alors qu'on s'est bien entendu sur des dates puis notre
objectif, c'est d'encadrer ce retour-là... ce recours-là, pardon, aux agences
privées, je pense que je n'ai pas besoin de commenter plus que ça, mais on
s'entend sur le même objectif, c'est juste ça que vous dirais aujourd'hui.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci.
C'est bien, qu'on s'entend ici sur le même objectif, mais je pense un peu aux
parlementaires futurs, à venir, puis, quand on inscrit quelque chose dans le titre
de la loi, il faut que ce soit clair. Quand je lis le mot «limitant», le fait
de limiter, c'est bien de restreindre à l'intérieur des limites, ce n'est pas
de ne plus faire appel. Et c'est de ça que... c'est ça la question. Donc,
est-ce qu'il y aurait... Sur la question de la transition, je ne remets, on ne
remet aucunement en question ici, là, on a eu des débats sur pourquoi avoir
cette transition-là.
M. Dubé : Mais vous êtes...
je veux juste vous interrompre une seconde, mais vous êtes à Montréal, là, vous
êtes un P.D.G. à Montréal, là, puis le message, la journée qu'on passe ça au
Salon bleu, là, c'est fini,à Montréal, là, le 31 décembre 2024, c'est fini.
C'est clair, puis ça, c'est gros, là. Je veux juste juste qu'on soit très
clair. Alors, je pense qu'on a trouvé, avec nos légistes, le terme juste pour
dire : Il y a des dates, on s'est commis à ces dates-là, j'ai pris
l'engagement public. On est allé plus loin que prévu de mettre ça, ce qu'il y
aurait dans le règlement, et ça, c'est... il n'y en aura plus, là. Alors, je
veux juste qu'on soit clair qu'il fallait trouver une transition, mais avec le
travail qu'on a fait, je pense que si vous êtes à Montréal puis que vous êtes
un P.D.G., aujourd'hui, là, trouvez-vous des solutions d'ici le 31 décembre
parce qu'il n'y en aura plus, de main-d'œuvre indépendante.
Mme Zaga Mendez : Bien, sur
les moyens qui ont été mis en œuvre... mis sur place, pardon, dans la loi, ma
question n'est pas là-dessus, puis je pense que, là-dessus, on est d'accord.
C'est plutôt dans la direction, le ton qu'on donne dans le titre, parce que la
transition fait partie, d'où le mot «progressivement». On le sait très bien, ce
n'est pas demain matin, le mot «progressivement», je pense qu'on est à la
même... dans le même esprit, là, de dire que c'est quelque chose qui va...
Mme Zaga Mendez : ...à
aboutir à ne plus faire appel aux agences privées de santé et à la main-d'œuvre
indépendante, puis là peut être c'est le choix des mots, mais de mettre une loi
qui met fin progressivement, qui tende vers... C'est dans ce sens-là. Si vous
avez une.... est-ce que vous partagez l'idée?
M. Dubé : Je ne trouve pas
que c'est nécessaire. Je n'aime pas ça pour dire ça, là, mais je pense qu'on en
a assez discuté, je pense que les gens... Mais vous avez le droit à votre
opinion. Moi, je vous dis juste je pense qu'on partage les mêmes objectifs,
mais je ne pense pas que le changement de la terminologie dans le titre va
faire une différence avec tout ce qu'on a discuté. Mais, Mme la députée, je
respecte votre rôle puis je respecte ce que vous dites. Je n'ai aucun problème.
Mais moi, je vous dis que je ne pense pas que c'est nécessaire ici à ce
moment-ci. Et je me fie beaucoup à nos légistes qui nous ont fait d'énormes suggestions
quand on a décidé de le faire. Alors, moi, je trouve qu'il est long, le titre,
là, mais je pense qu'il dit ce que ça doit faire. Mais je... Moi, M. le
Président, je...
Le Président (M. Provençal)
:De toute façon, on aura à se
prononcer sur l'amendement.
M. Dubé : Bien, c'est ça, je
n'ai pas d'autre commentaire à faire.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Je pense qu'il y a des groupes qui ont fait le saut, là,
initialement quand ils ont vu le titre quand le projet de loi est sorti, qu'ils
voulaient une interdiction complète. Donc donc je comprends ce que la députée
essaie faire. En même temps, je peux vivre avec un ou l'autre là parce que ce
qu'on fait dans le projet de loi, c'est de limiter, et... mais ce qu'on fait
aussi, c'est de l'interdire progressivement. Alors, je peux vivre avec l'un ou
l'autre parce que j'ai l'impression qu'on limite temporairement pour interdire éventuellement.
Je n'ai pas d'opinion particulière, je pense que les deux se valent dans le
contexte actuel.
Le Président (M. Provençal)
:D'autres interventions?
Mme Zaga Mendez : Moi, je
trouve ça intéressant que les collègues disent qu'on fait un peu les deux parce
qu'il y a les choses qui limitent puis les choses qui interdisent
progressivement. Alors, l'intention de cet amendement, c'est de faire en sorte
que, même si le titre est long, il informe de toutes les intentions qui se trouvent
dans le projet de loi. Est-ce que c'est limite vers l'interdiction progressive?
Est-ce que c'est limitant vers la mise en... qu'on met fin progressivement? Je
pense que ça va rassurer beaucoup de monde sur le terrain d'envoyer ça dans le
message. C'est dans ce sens-là que l'amendement est présenté.
M. Fortin :Moi, je pense qu'on en a parlé.
Mme Zaga Mendez : Ça va.
M. Dubé : Je comprends nos
objectifs, mais voilà.
Mme Zaga Mendez : C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires, autres interventions? S'il n'y a pas d'autres interventions, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'amendement au titre proposé par la
députée de Verdun.
Une voix : Par appel nominal.
Le Président (M. Provençal)
:Oui.
La Secrétaire : Oui. Alors,
pour, contre, abstention, Mme Zaga Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Contre
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Contre
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre
La Secrétaire : M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :Contre.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :Abstention.
La Secrétaire : Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, l'amendement
proposé... proposant une modification au titre du projet de loi déposé par la
députée de Verdun et rejetée.
Maintenant, est ce que le titre du projet
de loi est-il adopté tel que libellé?
• (16 h 30) •
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Je propose que la Commission recommande la renumérotation
du projet de loi amendé. Adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
Je propose que la commission adopte une
motion d'ajustement de référence. Cette motion était adoptée?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
Nous en sommes aux remarques
préliminaires... c'est maintenant l'étape des remarques finales. Je souhaite de
la parole à la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci. Ma
première remarque, je vais vous le dire, c'est ma première commission
parlementaire à vie et je... que vous sachiez... Alors, j'ai... on s'est donné
comme objectif d'amener autour de la table certains... les demandes des groupes
qui, comme je le disais tantôt, voient l'enjeu sur le terrain. Et qu'est ce
qu'on souhaite avec ce projet de loi? C'est de faire en sorte que... On a parlé
du principe d'équité. On a parlé un du retrait progressif de l'appel aux
agences de placement. Ceci dit, on...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...on a vu
depuis le début qu'il y a beaucoup de choses qui vont arriver par règlement. On
a eu plusieurs discussions avec ça. Je ne veux pas vous cacher que c'est... on
s'attendait à beaucoup plus de choses qui soient inscrites dans le projet de
loi pour qu'on aille des mécanismes de suivi législatif. On va avoir... on ne
va plus avoir d'autres opportunités. Quand on a des règlements qui viennent par
la suite, on n'aura pas le même niveau de débat puis de détails, et je pense
que, là-dessus, il y a une grande critique. On comprend les enjeux de se donner
une flexibilité. Puis, de l'autre côté aussi, ce qu'on veut souligner, c'est qu'on
ne veut pas aucunement que, on avait le débat dans le règlement, que ce soit
une carte blanche pour les établissements de faire appel comme ils veulent aux
agences de placement. Mais, de l'autre côté, il faut qu'on écoute aussi nos
petits établissements pour éviter les bris de service. Puis cet équilibre-là qu'il
faut aller chercher, puis que... on compte sur différents engagements qu'on a
eu autour... de la part du ministre à la table pour opérer dans ce sens. Je
vais m'arrêter là.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Merci beaucoup, Mme la députée.
La parole est maintenant au porte-parole de l'opposition officielle et député
de Pontiac.
M. Fortin :Merci. Merci, M. le Président d'abord. Bien, d'abord, merci
à l'ensemble du personnel, là, qui nous aide avec les commissions
parlementaires, les équipes... les équipes du ministère qui étaient ici du
début à la fin et qui ont fait un travail essentiel. Ma collègue... ma collègue
souligne que c'est sa première commission parlementaire. Honnêtement, ça ne
paraissait pas pantoute. Vraiment, là, surtout lorsque c'est un travail partagé
avec un autre collègue, franchement, je pense qu'elle a... elle a rendu fiers
ses citoyens. Mais j'apprécie la collaboration qui a eu lieu dans cette
commission-là. Je pense que le ministre l'a mentionné à quelques reprises, là,
c'est ce genre de commission où je pense que les gens qui écoutent ça se disent :
O.K., en théorie, là, ça devrait ressembler à ça, le travail en commission.
Donc, je pense que c'est quelque chose qui est à l'honneur des gens autour de
la table.
Ceci étant, il y a des moments dans ce projet
de loi là où je pense qu'on aurait peut-être pu se permettre d'aller un peu
plus loin. Je pense qu'on s'est gardé une certaine... une certaine réserve pour
être plus prudent qu'on ne pourrait l'être par moment. Ceci étant, on s'en va
dans la bonne direction, là. Ce sont des pas qui sont dans la bonne... dans la
bonne direction, mais j'espère que... j'espère que le ministre va... et ces
équipes vont garder un oeil sur à quel moment on est capable d'aller plus loin
que ce qui est prévu. Je vous donne un exemple. S'il y a des régions qui ne
sont pas incluses dans les deux premières régions qu'on est capable d'ajouter
plus rapidement, il va falloir le faire. Il n'y aura pas de raison de les
garder sur la dernière liste ou sur la deuxième liste.
C'est... c'est des choses pour lesquelles
on avait certains chiffres. Le ministre a démontré une ouverture à nous
partager certaines données pour qu'on comprenne, par exemple, l'alignement de
ses régions initiales, mais, au cours de la commission parlementaire, peut-être
qu'on aurait pu se rendre à un petit peu plus loin sur l'analyse de ces
chiffres-là pour comprendre si effectivement on est aux bons endroits au bon
moment. C'est pour ça qu'on avait demandé à avoir certaines précisions, quand
même, dans la loi, parce que le message est important, là, le message de dire :
On a trop payé, on continue de trop payer, puis surtout dans les cinq dernières
années. Vous avez vu les chiffres comme tout le monde, M. le Président, là,
dans les cinq dernières années, le recours aux agences, il a carrément explosé.
Ce n'est plus... ce n'est plus la mesure d'exception que ça se devait d'être
quand les agences ont pris forme initialement puis quand certaines parties du
réseau ont fait recours à ces agences-là. C'est devenu un modèle d'affaires
habituel dans plusieurs régions du Québec. Et le chiffre qui est le plus
parlant, c'est celui de la Côte-Nord, là, à 100 millions cette année
dépensé en agence. 100 millions pour une région comme la Côte-Nord, il faut que
ça cesse, là. Ça nous coûte trop cher comme État et ça peut nous coûter moins
cher.
Ceci étant, ce projet de loi là ne
fonctionnera pas indépendamment. Si on ne faisait que présenter ce projet de
loi là, là, ça ne fonctionnerait pas. Ça ne ferait que diminuer les conditions de
travail de certaines infirmières, certaines préposées, qui, aujourd'hui,
effectivement, là, font des salaires bien plus élevés que certaines de leurs
collègues...
M. Fortin :...mais ça... Ça ne les convaincrait pas de revenir dans le
réseau public. Je ne suis pas convaincu qu'en soi, ça... ça dit à une
infirmière, à une préposée : Bon, bien, parce qu'il n'y a plus d'agences,
on revient dans le réseau. Ce qui convainc les infirmières de se tourner vers
un réseau qui... que certaines d'entre elles ont délaissé au fil du temps,
c'est de meilleures conditions de travail, c'est le fait d'avoir une charge de
travail amoindrie qui lui permet de s'occuper de ses patients, c'est le fait
d'avoir une rémunération de qualité, c'est le fait d'avoir des quarts de
travail qui ne sont pas prolongés parce qu'on est à court de bras, parce qu'on
n'a pas le choix de faire et... Et en ça, l'exercice qu'on se doit de mener au
gouvernement, que le ministre de la Santé se doit d'amener, d'attirer 120
quelques mille professionnels dans le réseau au cours des prochaines années,
bien, c'est ce travail-là qui va faire en sorte que ce projet de loi là va être
fonctionnel ou pas, que ça va être un résultat positif ou pas.
Alors, sur le principe, on est d'accord
sur des applications. On est content d'avoir vu certaines modifications qui,
pour nous, ne faisaient pas de sens initialement, comme celle d'imposer des
amendes à des organismes de l'État. Mais... Mais ce projet de loi là, il ne
fonctionnera que s'il y a une réelle... de réels changements dans les
conditions de travail des employés de l'État. Et le fardeau, on n'a pas besoin
de le mettre sur les épaules du ministre et de ses collègues à ce niveau-là, il
est déjà, ce fardeau-là, sur leurs épaules. Mais j'espère qu'on va... qu'on va
leur présenter des conditions de travail qui vont faire en sorte que les
infirmières vont vouloir revenir vers le réseau public.
Ceci étant, il y a une dernière
préoccupation que j'ai et ça, c'est la date... la date ouverte. Là, on a fait
un projet de loi pour certaines régions pour la fin 2024, pour certaines
régions, pour la fin 2025. Il reste que des régions, là, on ne sait pas ça
va être quand, la fin des agences. Puis déjà la date qui est avancée, bien,
elle excède le mandat du gouvernement actuel. Alors, autant, il faut se
préoccuper de qu'est-ce ce qui va se passer dans un RLS en particulier le jour
où on impose c'est ces normes-là ou ces restrictions-là, et j'en suis, là, je
viens d'une région qui en dépend, un RLS qui en dépend des agences, mais il
faut être capable de mettre une date de fin, éventuellement aussi, là. Le
message qu'on envoie collectivement à Montréal, Laval, à la capitale nationale,
aujourd'hui, il faut être capable de l'envoyer à l'Abitibi, à la Côte-Nord, à
l'Outaouais puis aux autres régions éventuellement.
Alors, j'espère que plus tôt que tard,
quand on aura vu les... l'impact des premières restrictions, on sera capable...
À ce moment-là, le ministre de la Santé va être capable de prendre un
engagement envers ces régions-là. Ce serait malheureux si, d'ici la fin de son
mandat, il n'était pas en mesure de dire, pour telle région, voilà la date
butoir, puis d'envoyer le même signal qu'on envoie aujourd'hui à Montréal, aux
autres régions. Mais encore là, je reviens à la prémisse initiale, il ne pourra
faire ça que s'il y a une amélioration notable des conditions de travail des
employés du réseau de la santé qui leur donnent le goût de revenir.
• (16 h 40) •
Parce que les professionnelles qui sont
touchées par ce projet de loi là, là, elles ont toutes fait un choix au cours
des dernières années. Elles ont toutes fait le choix de quitter le réseau
public pour une raison ou une autre, de meilleurs horaires, de meilleures
conditions de travail, un meilleur salaire, un meilleur équilibre
travail-famille. Mais elles sont à un extrême, l'extrême de dire : Je
quitte mon emploi, je quitte mon... je laisse mon ancienneté, je laisse le
fonds de pension, tout le reste. Et là, il faut les ramener à l'autre extrême,
c'est-à-dire : Je reviens vers le modèle des services publics.
Ce n'est pas une mince tâche, c'est une
mince tâche... c'est une tâche qui peut être accomplie, mais qui ne sera
accomplie que s'il y a des meilleures conditions de travail. Ceci étant, je
m'arrête là. Il y aura d'autres étapes à notre débat à l'Assemblée, mais je
tiens à, une dernière fois, là, souligner le travail de tout le monde qui me
semblait très productif dans cette commission parlementaire. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le député. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais céder la parole à M. le ministre.
M. Dubé : Bien,
écoutez, M. le Président, il y a une chose que j'aimerais peut-être souligner
pour mes collègues et tous ceux qui nous écoutent, là, incluant le député de
Pontiac, la députée de Verdun puis aussi le député de Rosemont qui a été avec
nous pendant...
M. Dubé : ...quelques-unes de
nos sessions, le député des Îles-de-la-Madeleine aussi. Je pense que, si
j'étais un Québécois qui ne connaît rien à la politique, là, puis je regardais
une commission parlementaire comme on a eu, il me semble que je dois me
dire : Il me semble que c'est comme ça que ça devrait fonctionner
d'habitude. Je pense que vous l'avez bien dit, là, c'est à ça que les gens
s'attendent à voir un projet de loi qui est déposé, de dire qu'il est
perfectible puis d'avoir cette collaboration-là qu'on a eue pendant les
dernières semaines. Et c'est pour ça que je remercie, là, tout le monde à
l'entour de la table ici, là, d'avoir... Puis des fois c'est pendant la
commission, des fois c'est après qu'on se parle, puis on échange, on l'a vu,
alors...
Mais je veux aussi remercier les gens puis
les groupes qui sont venus en consultation. Je pense que c'est important de le
redire, parce que souvent on les appelle, on leur dit : Venez témoigner,
puis on oublie un petit peu, puis je pense que... Je pense, entre autres, à
certains représentants syndicaux qui sont venus dire exactement ce que le
député de Pontiac vient de dire, auquel je souscris, c'est beau ce qu'on vient
de faire, mais on vient d'encadrer, on vient de limiter, on veut interdire,
mais, si vous ne faites pas des changements importants à nos conditions de
travail, on va continuer à perdre le monde. Puis c'est ça que les syndicats
nous ont dit, entre autres. Alors, je pense, je ne peux pas être en désaccord
avec ce que le député de Pontiac vient de dire parce qu'on l'a entendu des
syndicats. Alors, ça, je pense que c'est important de les remercier de...
Maintenant, oui, c'est un petit projet de
loi, petit en termes de nombre d'articles, mais c'est un projet de loi qui est
quand même, M. le Président, très important, parce qu'il est très structurant.
Et, encore une fois, je suis obligé d'être d'accord avec le député de Pontiac,
pas que je n'aime pas ça être d'accord avec lui, là, mais c'est que ce n'est
pas tout seul, c'est... je le dis souvent quand je fais référence à un
casse-tête, c'est un élément du casse-tête, ce projet de loi là. Il y en a
d'autres. Il y en a qu'on n'a peut-être pas le droit de parler aujourd'hui, là,
parce que... mais il y en a d'autres qui vont avoir aussi un effet structurant.
Mais je suis tellement d'accord avec ce que le député de Pontiac vient de dire,
il faut qu'on améliore les conditions de travail, et, à ce moment-là, bien, on
va être capable de limiter et même d'interdire le plus rapidement possible
l'agence.
Maintenant, il y a deux éléments que
j'aimerais revenir, puis je pense que ça, c'est important que les Québécois le comprennent.
Pour moi, il y a deux éléments, il y a la date d'interdiction, mais il y a
aussi la date des pénalités. Puis ça, je pense qu'il y a une précision qui a
été faite, là, dans les dernières minutes, que je veux reprendre. La façon dont
le projet de loi, il est construit, puis ça, je veux que ce soit très clair aux
gens qui nous écoutent, incluant les gens qui sont en agences en ce moment,
lorsqu'on va publier les règlements, on va être très clairs sur les taux
maximums. Ce n'est pas à la fin de 2024 que les taux vont s'appliquer, ils vont
s'appliquer la journée quand va déposer, et les pénalités vont s'appliquer à
compter de ce moment-là, alors que l'interdiction de l'utilisation des agences
va se faire dans les dates qui seront dans les règlements. Puis ça, je pense,
c'est important que les gens comprennent qu'on a deux dates importantes. On a
la date de mise en place des règlements notamment pour les taux maximums, parce
qu'il y a eu vraiment des exagérations, puis c'est un des objectifs qu'on veut
faire, mais il y aura aussi la date qui est liée à la transition qu'on a besoin
et ça, je pense que c'est important de bien le redire aux Québécois qui nous
écoutent aujourd'hui. C'est comme ça qu'on a bâti le projet de loi.
J'entends le message de l'opposition
d'essayer d'aller plus vite si c'est possible. Moi, je pense que, si on met les
conditions gagnantes dans les conventions collectives, dans les... on va
pouvoir aller plus vite, et c'est ça, notre objectif. Et ça, je pense que c'est
une demande qui est... qui est très, très légitime. On n'est pas... Puis je ne
prolongerai pas, parce que je pense qu'il y a beaucoup de bonnes choses qui ont
été dites, là. Et moi aussi, je voudrais saluer la députée de Verdun, parce que
je n'avais pas réalisé que c'était votre première expérience, puis je pense que
j'ai des collègues ici qui en sont à leur deuxième, des fois, première
expérience dans certains cas. C'est assez impressionnant ce que vous avez pu
faire puis de ne pas avoir peur d'arriver avec des suggestions. Des fois, on ne
s'entend pas toujours, mais on est capables au moins d'en discuter. Puis vous
avez poussé ça jusqu'à la fin. C'est quand même... Alors, on doit reconnaître
que vous avez... vous avez de la suite dans vos idées, je vais dire ça comme ça.
Puis ça, c'est... je pense que pour tout le monde qui est ici à l'entour de la
table, vous l'avez bien fait avec vos collègues. Puis je pense que j'ai hâte
qu'on retravaille ensemble, ça va peut-être arriver dans les prochaines
semaines.
Alors... Mais, par contre, M. le
Président, il nous reste beaucoup de travail à faire pour améliorer le réseau
de santé, il reste beaucoup de travail...
M. Dubé : ...on en est tous
conscients, mais je pense qu'on a réussi ensemble, comme parlementaires, à déposer
une pièce du casse-tête qui sera, j'espère, adoptée au salon bleu très
prochainement pour être capable de passer à d'autres éléments, à une autre
étape, mais, encore une fois, merci à tous les parlementaires qui ont fait un
travail de collaboration qui est à mon sens exemplaire. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, M. le ministre.
Alors, moi, je tiens à saluer le travail qui a été fait dans ce projet de loi
là. Je tiens aussi à saluer... quand les députés de l'opposition avaient une
certaine ténacité dans les amendements qu'ils voulaient proposer, il y a
toujours eu un respect énorme dans nos échanges, personne n'a monté le ton, je
pense que ça, il faut le signaler. Et vous avez dit, là, quand les gens nous regardent,
il faut que les gens comprennent qu'on est ici pour faire progresser des
projets de loi, les bonifier au besoin, et c'est ce qui est... c'est ce qui va
se faire dans tous nos projets de loi qui... sur lesquels on aura à travailler.
Je veux vous remercier énormément de votre collaboration, mais je le souligne,
là, le respect qu'il y a eu pendant tous nos échanges est quand même digne de
mention. Merci beaucoup.
Sur ce, la commission ayant accompli son
mandat ajourne ses travaux à demain mercredi 5 avril, 8 heures,
où elle se réunira en séance de travail dans le cadre d'un autre mandat. Merci
beaucoup puis bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 16 h 48)