(Neuf heures cinquante-cinq minutes)
Le Président (M. Provençal)
: À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte. Je vous souhaite la bienvenue et je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs
appareils électroniques.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 10, Loi limitant le recours aux
services d'une agence de placement de personnel et à de la main-d'oeuvre
indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux.
Mme le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Alors, Mme Abou-Khalil (Fabre) est remplacée par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac); Mme Blouin
(Bonaventure) est remplacée par Mme Tremblay (Hull); et M. Marissal
(Rosemont) est remplacé par Mme Zaga Mendez (Verdun).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Avant de débuter la
séance, j'aimerais vous informer que le secrétariat de la commission a reçu les
informations demandées à M. Patrice Lapointe, président-directeur général de
l'Association des entreprises privées de personnel soignant du Québec, lors de
l'audition du 14 mars dernier. Je tiens à souligner que ces documents-là
sont d'ordre privé. Ils ne seront pas déposés sur le Greffier. On en a fait une
copie qui a été remise aux porte-parole de chacun des partis et ces copies ont
été récupérées. C'était simplement pour consultation. Alors, je tenais à
mentionner que M. Lapointe a vraiment tenu parole, et, de notre côté, on tient
parole parce que, vu que ce sont des données sensibles, il n'y a aucune
diffusion. Ça a été simplement pour consultation de la part des représentants
de chacun des partis. Merci beaucoup.
Maintenant, lors de l'ajournement de nos travaux
du 23 mars dernier, l'article 1 du projet de loi venait d'être
adopté. M. le ministre, la parole est à vous pour l'article 2.
M. Dubé : Alors, bonjour, tout le
monde. L'article 2, je peux vous le lire tout de suite, si vous voulez
qu'on commence. Ça va pour tout le monde? Alors, on est repartis.
Alors,
l'article 2 : L'article 489 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «ou dans tout centre médical spécialisé» par «, dans toute
résidence privée pour aînés, dans tout centre médical spécialisé, dans
toute agence de placement de personnel, dans toute maison de soins palliatifs
ou dans toute institution religieuse».
Alors, le
commentaire, c'est que l'article 2 du projet de loi modifie
l'article 489 de la loi afin de permettre aux inspecteurs du ministère de la Santé et des
Services sociaux de faire une visite d'inspection dans les résidences
privées pour aînés, les agences de placement de personnel, les maisons de soins
palliatifs et les institutions religieuses afin de vérifier l'application des
dispositions de la loi et du règlement concernant le recours aux services d'une
agence de placement du personnel et à la main-d'oeuvre indépendante. Alors, M.
le Président, je pense que c'est vraiment... cet article-là, il est sur ce
qu'on appelle le pouvoir d'enquête, puis tout à... pardon?
Une voix : ...
M. Dubé : ...d'inspection, du
pouvoir d'inspection, et, quand on regardera l'article 3, on est plus dans
le pouvoir d'enquête à ce moment-là. Merci beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des interventions? Oui, M.
le député de Pontiac.
M. Fortin : Oui, merci. Merci, M. le Président. Bonjour, M. le
Président. Là, je vais tenter de comprendre le... L'article 489 précédent,
c'est pour qu'il puisse y avoir des inspections, là, pour tout manquement, par
exemple, à, bien, disons, l'application de la loi sur la santé et les services
sociaux dans une de ces institutions-là, exact? Mais là ce que vous nous... ce
que je comprends, c'est que vous dites : La meilleure façon de savoir si
une maison de soins palliatifs, par exemple, a recours à une agence, c'est
d'envoyer un inspecteur.
Est-ce qu'il n'y a pas une meilleure façon que
d'envoyer physiquement un inspecteur qui va d'employé à employé pour
voir : Tu es-tu employé par la maison de soins palliatifs ou par une
agence? J'essaie de comprendre le point de vue derrière cet article-là.
M. Dubé : Voulez-vous commenter
là-dessus?
M. Cheang (Sokun C.) : Oui, oui, oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
consentement pour que maître puisse donner une explication? Consentement? Vous êtes très silencieux ce matin.
Alors, pourriez-vous vous nommer, s'il vous plaît, puis votre fonction?
• (10 heures) •
M.
Cheang (Sokun C.) : Oui. Sokun Cheang,
avocat légiste au ministère de la Justice du Québec affecté au ministère de la
Santé et Services sociaux.
Pour répondre à votre
question, c'est un pouvoir d'inspection, en effet, général qui est prévu dans
la Loi sur les services de santé et les services sociaux. Donc, le fait qu'on
amène possiblement un encadrement dans la LSSSS par rapport... pour l'appliquer
aux soins... aux maisons de soins palliatifs, aux institutions religieuses...
On prévoit ce pouvoir-là, sur la possibilité
pour les inspecteurs... pas de faire des visites, mais demander des documents
ou soumettre des plaintes. On donne ce pouvoir-là d'inspection.
M.
Fortin : Quand vous dites «peut faire une
inspection», là, ce n'est pas nécessairement sur place, là. Elle peut
simplement appeler, demander des documents et les obtenir. C'est ça?
M.
Cheang (Sokun C.) : Tout à fait, oui,
mais, aussi, il a... de se rendre sur place, là, en plus de... pour ce pouvoir-là, mais il ne l'applique pas de façon
automatique, là, donc, mais c'est une disposition de pouvoir
d'inspection général qui est prévue dans la loi, la LSSSS.
M.
Fortin : Comment vous la voyez quand vous
dites que ce n'est pas quelque chose qui est fait de façon automatique, là, le processus normal que vous
entrevoyez pour savoir si une résidence pour aînés, une maison de soins
palliatifs ou d'autres ont recours à des travailleurs d'agence alors qu'ils
n'ont pas le permis explicite de circonstances exceptionnelles du ministre, là,
quel est-il?
M. Cheang (Sokun C.) : Bien, souvent, dans la pratique, dans... comme, pas par rapport...
inspection, par rapport aux inspecteurs du ministère de la Santé, c'est
suite à des plaintes. À ce moment-là, après coup, ils vont faire des
vérifications... dont jusqu'à faire la visite, mais ils peuvent déjà demander
des documents ou déjà examiner les... qu'est-ce qu'ils ont déjà comme dossiers
au sein du ministère.
M. Dubé : Peut-être
juste pour ajouter quelque chose, c'est pour ça, tantôt, j'ai dit qu'en fait
l'article 2, c'est la capacité d'entrer, tandis que l'autre, c'est la capacité
d'enquête. Puis c'est pour ça que ta question est bonne, parce que ça donne à
l'inspecteur le droit de dire : Moi, je peux rentrer dans la RPA
maintenant puis aller voir, justement, les employés, s'il y a eu une plainte,
alors que, tantôt, quand on fera 3, ça, c'est plus sur le pouvoir d'enquête.
M. Fortin : Mais,
pour entrer, comme... c'est marqué, comme le ministre le souligne, là, pénétrer
dans le... dans tout lieu où elle a
raison de croire. Il faut qu'elle ait raison de croire. Un inspecteur ne peut
pas juste, sans plainte, sans aucune raison valable de croire qu'il y a
recours à une agence, dire : toc, toc, toc, moi, j'arrive, je viens
inspecter.
M.
Cheang (Sokun C.) : Non. Par rapport... le
pouvoir d'inspection générale, ça... peut aussi aller faire des vérifications.
Ils peuvent faire... comme pour les RPA, ils ont déjà fait des blitz
d'inspection, ils ont ce pouvoir-là. C'est
le pouvoir d'enquête que, là, il faut qu'il y ait des motifs raisonnables de
croire, parce que le pouvoir d'enquête, c'est pour appliquer une infraction ou une disposition pénale, mais le
pouvoir d'inspection, c'est vraiment général, c'est pour vérifier
l'application. C'est suite à des plaintes ou il peut même aussi... suite à un
blitz d'inspections, on va faire des vérifications pour s'assurer que la loi
est bien appliquée.
M. Fortin : Non,
je comprends. J'aurais dû lire le reste de la phrase : «...pénétrer dans
tout lieu où elle a raison de croire que des opérations pour lesquelles
un permis est exigé...» Donc, ce n'est pas nécessairement qu'il se passe
quelque chose d'anormal, juste, elle a besoin d'un permis. Pour pouvoir
exceptionnel d'avoir recours à une agence, elle peut être inspectée. D'accord,
ça me va.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
d'autres interventions? Ça va? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 2 du projet de loi n° 10.
M.
Fortin :
Par appel nominal, M. le
Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Par
rappel nominal, oui...
La
Secrétaire : Oui. Alors, pour, contre et abstention. M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire :
Mme Tremblay (Hull)?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin : Pour.
La Secrétaire : Et Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le
Président (M. Provençal)
: Abstention. L'article 2 du projet de loi n° 10 est adopté à la majorité. Article 3. M. le ministre, lecture
et commentaires, s'il vous plaît.
M. Dubé : Avec plaisir. L'article
3 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 489.2, du
suivant :
«Une personne
autorisée par écrit par le ministre peut effectuer une enquête sur toute
matière relative à l'application des dispositions du titre III de la
partie II.»
Alors, le commentaire, c'est :
L'article 489.2.1 de la loi octroie le pouvoir au ministre de la Santé
d'autoriser une personne à enquêter sur
toute matière relative à l'application des dispositions de la loi et du
règlement concernant le recours aux services d'une agence de placement
du personnel et à de la main-d'oeuvre indépendante.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Oui... Mme la députée de
Verdun, Excusez-moi.
Mme Zaga Mendez : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: La semaine commence.
Mme Zaga Mendez : Oui, on commence
la semaine, mais je vais commencer, déjà, l'article 3, par déposer un
amendement pour un petit changement. Je l'ai... Est-ce qu'il est déposé sur
Greffier puis je peux le présenter? Alors, l'amendement demanderait un
changement de «une personne autorisée par écrit». On garderait le reste, mais
on changerait «une personne autorisée» par «un vérificateur», et je m'explique,
on... Oui?
Le Président (M. Provençal)
: Mais pour vous permettre de déposer
l'amendement pour qu'on puisse, après, en discuter, je vais suspendre
temporairement. Puis, pendant que vous allez le transmettre, vous pouvez quand
même en profiter pour expliquer quel va être le changement que vous allez
demander à votre amendement. On le répétera devant la caméra.
Alors, suspension s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 10 h 05)
(Reprise à 10 h 07)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. J'invite
la députée de Verdun à nous présenter son amendement à l'article 3 du
projet de loi n° 10 et à nous en expliquer le
contenu.
Mme Zaga Mendez : Merci, M. le
Président. Bon, l'amendement que je présente demande de remplacer, dans
l'article 3 du projet de loi, insérant 489.2.1 de la Loi sur les services
de la santé et les services sociaux, le terme «personne» par «vérificateur».
Donc, on
lirait «un vérificateur autorisé par écrit» et l'article, tel qu'il suit... Alors,
la raison de ce changement, de cet amendement, c'est qu'on veut, bien
sûr, avoir un processus d'enquête sur tous les établissements dont on vient de voter, mais on veut que le processus soit fait par
une personne qui a une indépendance puis aussi un sens de la neutralité,
d'où l'utilisation du mot «vérificateur».
Donc,
le vérificateur... Je crois que le ministre connaît bien l'objectif d'avoir
aussi une profession qui est gérée par
un code de déontologie et qui nous permettrait d'avoir des vérifications en
bonne et due forme, que ce soit, comme je disais tantôt, de façon
indépendante et neutre. C'était une des demandes aussi qui a été faite pendant
les auditions et qui nous permettrait d'avoir une reddition de comptes et une
enquête beaucoup plus précise. Voilà.
M. Dubé : M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y, M. le ministre.
M. Dubé : Bien,
peut-être que je vous demanderais de commenter, parce que, pour moi, je pense
que la définition dans... Mais je comprends ce que vous voulez dire, je
comprends votre objectif, mais je voudrais m'assurer qu'on ne limite pas le nombre de... le type de personnes,
alors qu'une personne, de la façon dont il est écrit... Mais allez-y
donc... ce que vous m'expliquiez, là.
M. Cheang (Sokun C.) :
Sokun. Oui.
M. Dubé : Oui, Sokun. Excuse-moi.
M. Cheang (Sokun C.) : ...dans le corpus législatif, l'expression qu'on utilise,
si une personne est autorisée par le
ministre pour faire une enquête, donc, c'est un «enquêteur». Ça peut être après
coup... selon le besoin, ça peut être un vérificateur qui va être
désigné comme enquêteur, mais, dans le fonctionnement, vous avez un inspecteur
et un enquêteur. Un enquêteur, c'est l'étape où on va, à ce moment-là, faire
des enquêtes en vue d'appliquer une infraction pénale. Donc, c'est usuel
d'utiliser les mots «une personne autorisée par écrit par le ministre pour
enquêter».
Mme Zaga
Mendez : Puis, dans ce cas-là, est-ce... comment on évite
les conflits d'intérêts? Est-ce que, quand on parle... parce que...
M. Dubé : Je n'ai pas compris,
les conflits quoi?
Mme Zaga Mendez : Les conflits
d'intérêts. Quand on dit : On nomme une personne, pour moi, ce n'est pas clair, le fait que... cette personne-là, est-ce qu'elle
est à l'intérieur, par exemple, du ministère de la Santé, est-ce que
c'est une tierce personne? Je veux juste mieux comprendre pour éviter les
conflits d'intérêts.
M. Cheang (Sokun C.) : Comme il est mentionné, c'est une personne autorisée. Donc,
c'est une autorisation qui est donnée par le ministre à cette personne qui va
être nommée enquêteur. Donc, souvent, c'est du personnel du ministère. Comme,
au ministère de la Santé et des Services sociaux, il y a la Direction de
l'inspection et des enquêtes et il y a
aussi... et, à ce moment-là, il y a des gens qui sont nommés enquêteurs. Donc,
c'est ça qui fait qu'il y a quand même une question de transparence.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'on peut dire que c'est un
pouvoir par délégation écrite?
M. Cheang (Sokun C.) : C'est un pouvoir de nomination, et ça, c'est un pouvoir qui
est prévu à... bien là, qu'on prévoit à 489.2.1, qui fait en sorte que la
personne a...
• (10 h 10) •
M. Dubé : Mais
je pense que la question de la députée, c'est de s'assurer que c'est une
personne indépendante. Je pense.
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça.
M. Dubé : C'est ça. Et là je
comprends bien et je pense qu'un enquêteur, O.K., donc la personne qui est
nommée par le ministre pour faire une enquête, doit être indépendant. Alors, il
y a des fois que ça peut être... on est obligé d'aller à l'externe pour avoir
une personne indépendante, mais ça reste quand même une décision du ministre ou
du ministère, là. Parce qu'on en fait pas mal, d'enquêtes dans les CHSLD, par
exemple, pour la maltraitance, puis des choses comme ça.
Donc, ce que... je vous rassurerais, c'est que
ça reste quand même la décision du ministère de s'assurer que la personne menée
pour une enquête est indépendante, mais ça, ça va de soi, je vous dirais. Je
comprends votre objectif, mais je voudrais vous rassurer que c'est la
responsabilité du ministère de s'assurer que la personne est indépendante.
Mme Zaga Mendez : Je sens qu'on
partage le même objectif, en termes d'indépendance, en absence de conflit
d'intérêts, de...
M.
Dubé : C'est plus fort qu'un vérificateur. C'est ça que
je vous dis, un vérificateur, lui... Puis moi, j'en suis un, là, quand
j'étais très jeune, j'ai été vérificateur. C'est des pouvoirs qui sont moins
grands qu'un enquêteur. Alors donc, je pense qu'on a avantage à garder la
terminologie qui est là, selon ce qui est recommandé par le juriste.
M. Cheang
(Sokun C.) : Je peux ajouter aussi, par rapport...
M. Dubé : Allez-y.
M. Cheang (Sokun C.) : Ici, on parle plus large que... parce que le vérificateur,
en principe, c'est au niveau de la comptabilité, la gestion, tout ça, et c'est
ce pouvoir, vraiment, d'enquête général. Comme je dis, s'ils ont besoin d'un
enquêteur plus spécifique, on va s'assurer, à ce moment-là, que la personne
soit un comptable agréé, qu'il soit un vérificateur. C'est dans ce sens-là aussi.
Et, par rapport à la question d'indépendance, il
ne faut pas oublier non plus que les enquêteurs sont nommés en vertu de la Loi
sur la fonction publique. Ils ont quand même toutes les dispositions par
rapport à l'éthique et... qui vont s'appliquer à cette personne-là.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Je pense qu'on
peut se faire confiance, puis je fais confiance, aujourd'hui, au ministre, mais
il n'y a rien qui nous garantit, par exemple, cette loi-là, dès qu'il y a un
changement de gouvernement... On aimerait que ce soit un peu dans l'esprit de
cet article-là... de l'indépendance, parce que, dès qu'on le lit, on parle
juste d'une personne autorisée par écrit. Nous, on proposerait de changer par
«vérificateur».
Je comprends
les raisons, dans le vocabulaire plus juriste, là, mais est-ce que c'est possible
que... Est-ce que le ministre aurait
une proposition pour que ce soit inscrit dans l'article, ce sens-là
d'indépendance puis des tierces personnes?
M. Dubé : C'est parce que je vous
avoue que je ne sais pas ce que je dis... parce qu'en fin de compte c'est notre travail de nommer une personne indépendante.
Je comprends très bien ce que vous dites. Par exemple, la plupart du temps, ça va être des enquêteurs du ministère.
Alors, s'ils ont été nommés comme enquêteurs, on s'assure qu'ils vont
être capables de donner une enquête
indépendante. Vous me suivez? Ça fait que c'est comme... je ne sais pas, là,
moi, je ne suis pas un légiste, mais
c'est un peu redondant d'avoir à dire que la personne qui est nommée devrait
être indépendante, parce qu'elle l'est de facto, et si, pour x raison,
elle ne l'était pas, bien, il va falloir se justifier d'avoir, peut-être, un
enquêteur externe, mais, en tout cas...
M. Cheang (Sokun C.) : ...tout à fait le point de vue du ministre. La même chose
par rapport aux inspecteurs aussi, on va s'assurer qu'ils soient indépendants.
Puis, en principe, lorsque tu es un inspecteur ou un enquêteur du ministre de
la Santé, c'est implicite, là, par rapport à son indépendance, par rapport à ce
qu'il n'y ait pas d'apparence de conflit d'intérêts. Le cas échéant, on va, à
ce moment-là, désigner une autre personne, à titre d'enquêteur, parce qu'il y a quand même une direction, il y a
plusieurs enquêteurs et inspecteurs qui vont former... qui forment cette
équipe-là pour faire des vérifications.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Je vais passer...
Mon collègue a d'autres questions.
M.
Fortin : Bien, peut-être que ça peut s'inscrire soit dans
l'amendement ou dans l'article principal, mais j'aimerais ça qu'on nous explique le processus pour
déclencher une enquête. On parle qu'il peut y avoir une enquête, une
personne autorisée peut déclencher une enquête. J'aimerais ça qu'on nous dise à
quel moment on déclenche une enquête.
M. Cheang (Sokun C.) : Comme j'ai fait tantôt... il y a une distinction entre
inspection et enquête. Donc, une personne pourrait avoir... pourrait porter le
même titre au ministère de la Santé, inspecteur et enquêteur. Inspection, c'est
juste pour s'assurer que vous avez bien lu et vérifier l'application de la loi.
Donc, il n'est pas en mode, là... en vue
d'appliquer une infraction pénale, mais dès qu'il sent qu'il y a des motifs raisonnables
de croire qu'il y a une infraction pénale, à ce moment-là, il va passer
en mode enquête. Il doit aviser... il doit, à ce moment, aviser la personne,
l'établissement, tout ça, qu'il est en mode enquête. C'est ça, la distinction.
M. Fortin : Et c'est à lui, c'est à cette personne-là...
L'inspecteur-enquêteur, là, il n'a pas à demander une autorisation à qui que ce
soit, là. Lui-même, de son propre... de son plein gré, il peut dire : J'ai
motif raisonnable de déclencher une enquête, je passe de mode inspection à mode
enquête.
M. Cheang (Sokun C.) : Exactement ça, ou, si c'est des personnes distinctes, si une
personne a juste un pouvoir d'inspection, à ce moment-là, ils vont mettre fin à
son dossier d'inspection ou ils vont le référer, à ce moment-là, à son collègue
qui est enquêteur, qui va entamer le processus. Et, à ce moment-là, il y a les
pouvoirs prévus au Code de procédure pénale, tu sais, pour aller chercher un
mandat, pour aller faire une saisie, pour faire... C'est plutôt ça, parce que,
là, il est en mode vraiment enquête.
M. Fortin : Est-ce que... Question qui, dans l'ensemble du réseau de la
santé, revient régulièrement, là, mais avez-vous assez de monde pour faire ça?
Êtes-vous en pénurie d'inspecteurs, au ministère de la Santé? Est-ce que vous
avez les effectifs nécessaires?
M. Dubé : ...M.
le député, c'est sûr qu'il n'y en a pas assez. Quand je regarde, là, le nombre
de CHSLD, de CHSLD privés, de RPA, c'est sûr qu'il n'y a pas assez de
monde. On en a déjà rajouté, je pense, une vingtaine l'an dernier.
M.
Fortin : Sur combien? Ça représente quoi,
une vingtaine?
M. Dubé : Bien, ça représente... sur, peut-être, une
cinquantaine d'inspecteurs. C'est beaucoup, en proportion, mais c'est... Puis surtout, avec ce qui est arrivé,
avec la pandémie, ce qui est important, c'est de voir les mesures de PCI,
là, de protection, de contrôle des infections, tous les... en tout cas,
différentes mesures. Et là on est en train de rajouter des inspecteurs pour la
maltraitance, parce que ça aussi, c'est important.
Donc, si vous me
demandez si on en a assez, la réponse, c'est non, mais il y en a qui sont en
formation, donc je pense qu'on va... je
comprends la préoccupation, mais, en même temps, je pense qu'on est dans la
bonne direction pour ça.
M. Fortin : Oui,
bien, il faut se donner le pouvoir, là, ça, on va s'entendre là-dessus, tu
sais, mais effectivement, quand il y a d'autres enjeux, comme la
maltraitance puis des enjeux qui sont plus... bien, effectivement, là, qui
traitent directement de services qu'on donne, on va... j'espère que les
priorités du ministère vont être centrées là-dessus plutôt que sur d'autres
choses, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Mme la
députée.
Mme Zaga
Mendez : Je suis satisfaite de l'échange puis de la réponse. Je
comprends mieux la terminologie. Vous comprenez bien l'esprit dans lequel on a
déposé cet amendement-là, alors je vais retirer l'amendement pour qu'on puisse... Je me rends compte, j'ai eu la
réponse à notre question, puis, peut-être, la terminologie qui est déjà
sur place répondrait à la demande. Donc, je réitère, indépendance, absence de
conflit d'intérêts.
Puis rapidement,
parce que... Là, vous l'avez expliqué, le rôle de l'inspecteur et comment une
inspection peut amener une enquête. On veut
surtout éviter le fait que les administrateurs au coeur, par exemple, d'un
établissement ou de... relié avec le
CIUSSS, ça repose sur une responsabilité qui est double. Donc, il y aurait là
un enjeu, en termes d'indépendance, mais je pense que le ministre est
d'accord...
Une voix :
...
Mme Zaga
Mendez : Parfait. Alors, nous allons retirer l'amendement pour pouvoir
continuer.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
tout le monde est d'accord pour le retrait? Merci. Ce qui veut dire que nous
revenons à l'article 3. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 3? M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Tu sais, bon, une enquête comme
ça, là, ça peut prendre combien de temps? C'est quoi, le... Normalement, là,
dans les enquêtes qui sont menées par ces inspecteurs-enquêteurs là ou ces
enquêteurs-là, ça peut prendre combien de temps, compléter ça?
M. Dubé : Est-ce
qu'on parle d'une inspection ou d'une enquête?
M.
Fortin : J'imagine qu'on parle d'une
enquête, là. Une inspection, c'est plus rapide, j'imagine.
M. Dubé : O.K.
Pas une inspection, parce que l'inspection, il y en a beaucoup. On essaie de
faire au moins... Avant, il y en avait une aux trois ans, ce qui n'était pas
assez. Ça fait que des inspections, on essaie de ramener ça aux deux ans puis,
idéalement, annuellement, mais pour ce qui est d'une enquête, ça peut être
beaucoup plus long. Ça peut être un mois, deux mois avant d'avoir... mais ce
qu'on essaie de faire, c'est, rapidement, avec nos bons enquêteurs, là, ceux qui
ont l'expérience, c'est de nous faire un rapport préliminaire après une
semaine.
Ça fait qu'on a...
Puis on en a des très bons, maintenant, là, qui nous viennent après une
semaine, 10 jours, puis ils disent : Regarde, en gros, là, voici ce
que j'ai vu, puis ça vaut la peine de pousser plus loin. Il va y avoir un
rapport officiel plus tard, où, là, on peut même décider qu'on demande le DPCP.
Tu sais, ça dépend beaucoup de... mais je te dirais qu'en moyenne c'est un à
deux mois, mais avec un rapport préliminaire très tôt.
M.
Fortin : ...je pense que vous faites
référence au DPCP, là, mais vous pouvez demander au DPCP après un rapport
préliminaire, vous n'êtes pas obligé d'attendre le rapport complet?
• (10 h 20) •
M. Dubé : Non,
parce que, si on voit qu'il y a matière à enquête importante, mais de la
part... qu'il y aurait soit des... tu sais, un cas où on dirait : Je pense
que ça vaut... Parce qu'on ne peut pas demander aux coroners, il faut que ce
soit le... il faut que ce soient eux qui le demandent, mais ce que je dis,
c'est qu'habituellement, dans un rapport... une enquête préliminaire, on est
capable, des fois, de décider que ça vaut la peine d'aller plus rapidement.
M.
Fortin : Ou d'arrêter puis de passer à
d'autres choses.
M.
Dubé : Bien, de finir son rapport, parce que c'est souvent ça... On a
dit : Si ça justifiait une enquête, puis peut-être que les faits étaient
erronés ou, peu importe, bien, complétez votre rapport, mais je te dirais qu'en
moyenne les rapports, même les plus difficiles, ont peut-être été trois mois,
mais on a toujours des rapports préliminaires.
M. Cheang (Sokun C.) : Juste pour ajouter... en faire part, ça dépend aussi du domaine dans
lequel l'inspection... par rapport au tabac, par rapport au cannabis, il
y a des infractions que c'est plus facile d'aller chercher la preuve, donc ça peut se faire rapidement, puis il y a un
modus operandi qui se met en place. Dans des dossiers plus complexes et...
là, ça peut prendre plus de temps. Par rapport à la santé publique, par rapport
à la maltraitance, c'est plus difficile, aller
chercher la preuve, là, c'est ça qui est... mais, en cannabis, en matière de
tabagie, tout ça, ça peut aller rapidement. Il y a déjà une façon de
fonctionner par rapport à... le fait qu'il y a des mineurs, des infractions par
rapport aux mineurs qui achètent du tabac dans des dépanneurs, là, ça se fait
très...
M.
Fortin : Quand vous regardez les... quand
vous envisagez ce que pourrait être une enquête, par rapport à l'utilisation de
la main-d'oeuvre indépendante, j'imagine que ce n'est pas nécessairement une
des enquêtes les plus complexes, là. Ça me semble quelque chose d'assez factuel
et simple à vérifier, en théorie.
M. Dubé : Tu
veux savoir si les permis sont là, est-ce que les employés respectent... est-ce
que l'employeur de l'agence a respecté les engagements qu'il a pris. Puis c'est
pour ça que, des fois, il faut aller sur place. C'est pour ça qu'on dit :
Est-ce qu'il y a le pouvoir d'inspection puis il y a le pouvoir d'aller sur
place aussi? Alors, voilà.
M.
Fortin : O.K. Ça me va, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Pas
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 3.
M.
Fortin :
Par appel nominal.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, M.
le député. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La
Secrétaire : Oui. Alors, M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Tremblay (Hull)?
Mme
Tremblay : Pour.
La Secrétaire :
Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet :
Pour.
La Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dorismond (Marie-Victorin)?
Mme
Dorismond : Pour.
La Secrétaire :
M. Fortin (Pontiac)?
M.
Fortin : Pour.
La Secrétaire :
Mme Zaga Mendez (Verdun)?
Mme Zaga
Mendez : Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M.
Provençal)
: Abstention.
L'article 3 du projet de loi n° 10 est adopté à la majorité. M. le
ministre, je vais vous inviter à lire l'article 4. Et je sais que vous
avez un... vous aurez un amendement à l'article 4.
M. Dubé : C'est
un amendement de concordance, mais l'article...
Le Président (M. Provençal)
: Exact.
M. Dubé : O.K.
Alors, pour l'article 4, ça va très bien :
4. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 531.0.1, du suivant :
«531.0.2. Quiconque contrevient à une
disposition d'un règlement dont la violation constitue une infraction en vertu du paragraphe 6° du deuxième alinéa
de l'article 338.2 est passible d'une amende de 1 000 $ à
25 000 $, dans le cas d'une personne physique, et de
3 000 $ à 75 000 $ dans les autres cas. En cas de récidive,
ces montants sont portés au double.
«Sur demande
du poursuivant, le juge peut imposer au contrevenant, en outre de toute autre
peine, une amende additionnelle d'un
montant équivalent à tout montant excédentaire que ce dernier a obtenu en
raison de la commission de l'infraction,
et ce, même si l'amende maximale lui a été imposée. Le juge qui n'impose pas
cette amende additionnelle doit motiver sa décision.
«Lorsqu'une infraction visée par le premier
alinéa se poursuit durant plus d'un jour, elle constitue une infraction
distincte pour chaque jour durant lequel elle se poursuit.»
Alors, le
commentaire : Le premier alinéa du nouvel article 531.0.2 de la loi prévoit
les montants des amendes pour une
infraction à une disposition d'un règlement du gouvernement pris en vertu de
l'article 338.2 de la loi.
Le deuxième alinéa permet d'ajouter à la peine
le montant excédentaire que le contrevenant a obtenu en raison de la commission
de l'infraction.
Enfin, le dernier alinéa prévoit que l'on
considère qu'une infraction distincte est commise chaque jour ou même... où une
même infraction se poursuit.
Le Président (M. Provençal)
: Vous allez faire votre amendement,
puis on revient après ça, madame, parce que la façon de procéder... le ministre
lit son article, lit son amendement. Par la suite, je suspendrai parce que vous
avez des choses à partager.
Et je vous informe immédiatement que, compte
tenu qu'il y a trois alinéas dans l'article 4, on prendra le temps de bien expliquer chacun des alinéas par la
suite. Ça va? Alors, M. le ministre, vous allez lire votre amendement,
s'il vous plaît.
M. Dubé : Alors, l'amendement pour
l'article 4 :
L'article 4 du projet de loi est modifié
par le remplacement de «531.0.1» et «531.0.2.» par, respectivement, «531.3» et
«531.4.».
Le commentaire, c'est que cet amendement propose
une modification de concordance. Il a pour but de tenir compte d'une
disposition du projet de loi n° 3, la Loi sur les renseignements de santé
et de services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives, ayant
introduit un nouvel article 531.0.2 à la Loi sur les services de santé et
les services sociaux pour prévoir certaines amendes à une infraction. L'étude
détaillée de ce projet de loi a été complétée le 15 mars dernier.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, à la demande de la députée...
Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Je vous
demanderais une suspension des travaux.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, on va suspendre et, lorsqu'on
reprendra nos travaux, on devra traiter en premier
lieu l'amendement de M. le ministre et, par la suite, s'il y a d'autres
amendements qui sont déposés ou sous-amendements, on les traitera. Ça
vous va?
Alors, madame... suspension, s'il vous plaît, à
la demande de la députée de Verdun.
(Suspension de la séance à 10 h 27)
(Reprise à 10 h 37)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Après
discussion avec la députée de Verdun, il a été convenu que, dans un premier
temps, nous allons traiter l'amendement de M. le ministre. Dans un deuxième
temps, nous allons traiter l'article 4 amendé en regardant alinéa par
alinéa. Une fois que tout l'article 4 sera adopté, nous reviendrons à une
proposition pour un 3.1 qui introduit un nouvel article de la part de la
députée de Verdun, et, par la suite, elle aura encore la parole pour introduire
un 4.1.
Alors, sur ce, y a-t-il des commentaires ou des
interventions concernant l'amendement?
M. Fortin : Je veux juste comprendre. Sur le processus, là, la députée
de Verdun veut introduire un 3.1, donc quelque chose qui viendrait avant
l'article 4?
Le Président (M. Provençal)
: Oui, mais on a tout fait la
vérification, puis il n'y a pas... il n'y aura pas de problème, M. le député de
Pontiac.
M. Fortin : O.K. Ça me va. O.K. Sur l'amendement de concordance du
ministre, je n'ai pas d'intervention en particulier.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Donc, s'il n'y a
pas d'intervention, on serait prêts à adopter l'amendement.
M.
Fortin : Par appel nominal, M. le
Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La
Secrétaire : Mme Tremblay (Hull)?
Mme
Tremblay : Pour.
La Secrétaire :
Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La
Secrétaire : M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Pour.
La
Secrétaire : Mme Dorismond (Marie-Victorin)?
Mme
Dorismond : Pour.
La
Secrétaire : M. Fortin (Pontiac)?
M.
Fortin : Pour.
La
Secrétaire : Mme Zaga Mendez (Verdun)?
Mme Zaga
Mendez : Pour.
La
Secrétaire : Et M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M.
Provençal)
: Abstention.
L'amendement à l'article 4 du projet de loi n° 10 est adopté.
Maintenant, nous revenons à l'article 4 amendé, et je veux savoir si... Y
a-t-il des interventions sur le premier alinéa? Puisqu'on va y aller alinéa par
alinéa pour être sûr d'avoir une bonne compréhension mutuelle.
M. Fortin : O.K.
Donc là, pour... justement, pour notre compréhension mutuelle, là, quand vous
parlez d'alinéas, là, vous parlez des trois paragraphes, là, dans le
texte...
Le Président (M.
Provençal)
: Exact.
M.
Fortin : O.K. C'est bon.
Le Président (M.
Provençal)
: Donc, je
commence par le premier paragraphe.
M.
Fortin : Ça fait huit ans que je suis ici,
je ne suis pas capable de m'habituer aux alinéas, aux paragraphes puis aux...
en tout cas... O.K.
Le Président (M.
Provençal)
: Moi,
c'est ma secrétaire qui me donne le bon vocabulaire.
M.
Fortin : Alors, dans ce cas-ci, là, le
ministre nous dit : Pour une personne physique, il y aurait une amende de
1 000 à 25 000 $. Alors, O.K., je vais commencer par ça. Quelle
personne physique est assujettie à ces amendes-là? Dans quel cas on parle d'une
personne physique qui est en contravention?
M. Dubé : Bien,
une personne physique, par opposition à une personne morale... O.K., on
s'entend, ça peut être un individu, sauf que,
la façon dont est écrite la loi, là, le projet de loi, ici, on parle de
quiconque. Alors, le quiconque va
être défini par règlement. Alors, c'est là que... c'est là qu'on se garde cette
flexibilité-là, parce que tu auras, des fois, des situations qui ne sont pas pareilles dans une RPA versus... Mais
peut-être que je peux... je vais vous laisser répondre, mais l'objectif,
c'est de définir plus tard les différentes personnes et comment ce serait
applicable.
M. Cheang (Sokun C.) : Je peux compléter?
M.
Dubé : Allez-y.
M.
Cheang (Sokun C.) : Bon, une personne
physique, ça peut être la main-d'oeuvre indépendante, qui est la personne qui, directement, offre les services à un
organisme du secteur de la santé et services sociaux, qui ne passe pas...
M. Dubé : ...personne
physique, on parle...
• (10 h 40) •
M.
Cheang (Sokun C.) : ...la personne
physique, c'est ça. Ça pourrait être... c'est la personne qui a fourni les services directement à un établissement ou un
organisme de santé, services sociaux. Et là ça va dépendre qu'est-ce qui
va être prévu dans les règlements. Comme
c'est bien indiqué... les «dispositions d'un règlement dont la violation
constitue une infraction»... Donc, si on
impose une obligation... une personne physique, dans le règlement, à ce
moment-là, c'est possible que cet
engagement, cette obligation-là génère un constat d'infraction, une... parce
qu'ici c'est identifié comme tel. Puis pour, c'est ça, personne
physique, comme je vous dis, comme on a déjà discuté par rapport à la
définition que qu'est-ce que... qu'est-ce que la main-d'oeuvre indépendante par
rapport à une agence de placement du personnel, donc, la personne physique, ça
peut être la personne qui est le travailleur autonome. Tu sais, ça peut être ça
aussi, là, qui est une personne physique, là, qui fournit les services à un
établissement.
M.
Fortin : Avez-vous déjà nagé dans le lac
Saint-Jean?
M.
Cheang (Sokun C.) : Comment?
M. Fortin : J'ai l'impression qu'on est en train de nager dans... Avez-vous déjà vu
la traversée du lac Saint-Jean?
M. Dubé : Oui,
mais je ne l'ai jamais fait moi-même, là.
M.
Fortin : Non, mais je vous comprends, vous
êtes, disons, assez sain d'esprit pour ne pas vous embarquer dans une aventure
comme celle-là, là. Moi, je regardais ces gens-là puis je ne comprenais pas
pourquoi ils voulaient faire ça, mais j'avais l'impression, là, qu'ils
nageaient dans une direction puis là il y avait des vagues assez hautes sur le
lac Saint-Jean. Puis là j'ai l'impression, là, qu'on est en train de nager dans
le lac Saint-Jean avec des vagues immenses qui font en sorte qu'on perd nos
repères puis on approche probablement de l'heure de la journée, là, où ils sont
à la veille d'arrêter la course, parce qu'il va commencer à faire sombre, puis
qu'on ne voit plus rien.
Parce que je ne le
sais pas où vous voulez vous en aller avec ça. J'ai l'impression qu'on nage à
l'aveugle. On ne sait pas où on s'en va. Là, vous nous dites : Bien,
peut-être, il pourrait y avoir des personnes physiques qui pourraient... donc,
des individus qui pourraient être assujettis au règlement, peut-être que le
règlement pourrait être assujetti, je ne sais pas, moi, uniquement... ou
peut-être qu'il pourrait être assujetti aux agences, peut-être qu'il pourrait être assujetti aux RPA, peut-être que
c'est eux qui pourraient payer les amendes. J'ai de la misère à
comprendre qui vous voulez qui soit imputable de par des amendes.
Puis là l'explication
que le légiste vient de nous donner, qui est techniquement sans reproche, comme
toujours... mais il nous dit, essentiellement : Bien, ça se pourrait que
la main-d'oeuvre indépendante, par exemple, un pharmacien, là, qui se fait
appeler par le CISSS de la Mauricie, lui, il soit... ait à payer une amende
parce que le CISSS n'a pas demandé l'autorisation au préalable pour avoir une
main-d'oeuvre indépendante.
J'aimerais
ça... C'est pour ça, là, dans ce projet de loi là qu'il y a bien du monde qui
se sont dit : On aimerait ça être capable de ne pas tout le temps
procéder par règlement. On aimerait ça être capable de le comprendre où est-ce
que... qu'est-ce que vous voulez faire. Puis, sur le bout des différentes... on
va y revenir à l'article 5, mais, sur le bout des différentes régions, puis de
l'application, puis le moment, bien, le ministre nous a donné certaines grandes
lignes, mais là j'ai l'impression de nager dans le lac Saint-Jean, puis qu'il
commence à faire sombre, puis je ne sais plus dans quelle direction on s'en va,
là.
Ça fait que
donnez-moi, là... M. le ministre, peut-être vous pouvez nous clarifier ça, là.
Dans votre tête à vous, là, à quel moment une personne physique recevrait une
amende?
M. Dubé : Bien,
une personne physique qui contrevient au règlement qu'on va avoir mis en
place... Bien, premièrement, on a été très
clair... En tout cas, là, je ne suis pas sûr que j'apprécie votre comparaison
du lac Saint-Jean, je vais...
M.
Fortin : Bien, moi, je me sens comme ça.
Peut-être que vous ne le sentez pas comme ça, mais moi, j'ai l'impression qu'on
nage à l'aveugle.
M. Dubé : Non, non, c'est correct. C'est correct. Je vais
essayer de... je vais essayer de vous ramener à la rive.
M.
Fortin : ...ou lancez-moi une bouée ou
quelque chose.
M. Dubé : O.K.
Je pense qu'on a montré beaucoup de bonne foi d'aller, dans l'article 5,
qu'on verra plus tard, là, où on a dit qu'on donnait des grands paramètres des
règlements... Je pense qu'on est allé plus loin que ce qui était initialement prévu, mais là ce qu'on dit,
c'est que quiconque... «Quiconque», c'est assez large, ça, c'est assez
large, c'est... «Quiconque», c'est toute personne qui contrevient à la loi ou
au règlement.
Alors
donc, moi, je... Est-ce que, dans des cas de personnes physiques... C'est assez
facile à voir, parce qu'une personne physique c'est une personne qui
vient faire de la main-d'oeuvre indépendante puis qui dit : Moi, je n'ai
pas respecté la loi.
Tantôt, on
parlait... parce que c'est assez complexe. Puis je vous donne l'exemple, il
y a des travailleurs autonomes qui viennent seuls, qui n'ont... qui ne
sont pas sous le couvert d'une agence, mais il y en a beaucoup qui sont sous le couvert d'une agence. On a rencontré,
là, M. Lapointe, l'autre fois. Ça, c'est une personne morale, parce
que c'est l'entreprise qu'on engage.
M. Fortin : On s'entend là-dessus.
M. Dubé : Alors, je veux juste
comprendre où est votre... Parce que je pense que, dans le cas des personnes
morales, comme les agences, ça va être assez facile à cerner. Je veux juste
comprendre pourquoi vous avez une interrogation pour la personne physique.
C'est ça, je veux comprendre, puis peut-être que ça nous...
M.
Fortin : Mais la personne physique, dans votre définition à
vous, là, ce serait une main-d'oeuvre indépendante qui, elle, viendrait
remplir une demande d'un CISSS, un CIUSSS, une maison de soins palliatifs, une RPA, n'importe qui, là. Ce serait ça, le... La personne physique serait celle-là, ne
serait pas, par exemple, le gestionnaire d'une RPA. Ce serait...
M. Dubé : Non. Bien, c'est... Je
vais juste répondre. C'est que, de la façon dont c'est écrit en ce moment, bon,
on va se démêler, on l'a mis tellement large qu'à l'extrême, puis je le dis
bien, là, je le dis sur les ondes, là, à l'extrême,
ça pourrait être un P.D.G, mais il y a... Ça pourrait être le P.D.G., parce que
c'en est une, personne physique, un P.D.G. On est d'accord? Mais ce
n'est pas l'objectif. Je l'ai déjà dit, d'ailleurs, quand on était en
commission parlementaire, que ce n'est pas l'objectif.
Il y a d'autres façons de... bien, d'exprimer
notre désaccord avec un P.D.G. qui ne respecterait pas la loi. C'est dans nos
us et coutumes de faire autrement. Ça peut être un congédiement, ça peut être
toutes sortes de choses. Et c'est pour ça
que je dis «à l'extrême», je ne veux pas m'empêcher ce droit-là si jamais
la personne physique... dont vous questionnez la pertinence, si c'était
un P.D.G, mais ce n'est pas l'objectif. L'objectif, c'est d'avoir la
possibilité de donner une pénalité à un employé d'une agence. Donc là, on
parlerait ici d'une personne morale, parce que, si la personne morale a engagé
quelqu'un qui vient sur place donner le travail, ce n'est pas cet individu-là
qu'on va donner une pénalité, ça va être sur la personne morale, on s'entend,
là.
M. Fortin : O.K. Mais non, on... Bien, je... qu'on s'entende...
M. Dubé : Non, mais c'est pour ça
que j'essaie de le séparer, parce que, oui, on parle d'un grand principe, quand
on parle de quiconque, je suis d'accord avec vous, mais j'essaie de vous
donner, je pense, l'objectif de la loi, d'être capable de faire cette
différence-là, mais, à l'extrême, d'aller jusque-là. Mais moi, je ne crois pas
qu'on ira à donner une pénalité à un P.D.G., qui va se retourner puis va
dire : Bien, payez-moi, parce que moi, je l'ai fait sous le couvert de
mon... de ma job. On se comprend, puis je l'ai même dit, ça, l'autre fois, là.
M. Fortin : O.K. Bien, je vais commencer par l'exemple du ministre, le
P.D.G., là.
M. Dubé : O.K., allons-y.
M. Fortin : Est-ce qu'il y a d'autres raisons pour lesquelles un P.D.G.
peut avoir une amende, par la loi, là?
M. Dubé : Que la main-d'oeuvre
indépendante, vous voulez dire?
M. Fortin : Oui. Est-ce qu'il y a d'autres raisons qui pourraient faire
en sorte que vous, comme ministre, vous dites : J'impose une amende à un
P.D.G. d'établissement?
M. Dubé : Je n'en connais pas, mais
je vais peut-être demander conseil. Moi, je n'en connais pas, de cas, et c'est
pour ça que l'autre fois, quand... Merci pour la question. C'est pour ça qu'en
commission parlementaire j'ai dit : Quand on a regardé le projet de loi...
on a dit qu'on voulait le faire général, mais j'ai même très clairement dit, en
commission parlementaire, que ce n'était pas l'objectif, parce qu'il y a
d'autres façons de faire, mais je n'en connais pas. Je peux peut-être
m'informer. Il y a Sokun, là.
Le Président (M. Provençal)
: Me Sokun.
M. Cheang (Sokun C.) : Oui. Il n'y a pas de disposition spécifique qui concerne le
P.D.G. Ça, il n'y en a pas dans la LSSSS, mais il y a des dispositions de
manquement général. Le fait que... par exemple, de ne pas faire un signalement par rapport à un cas de maltraitance,
ça peut s'appliquer au P.D.G. Mais, si votre question est : Le fait
que ça, est-ce qu'il y a une obligation et une infraction pénale spécifique au
P.D.G.?, il n'y en a pas dans le corpus législatif.
M. Fortin : Il n'y en
a pas. Il n'y a aucun règlement, là...
M.
Cheang (Sokun C.) : Exactement.
M. Fortin : ...parce
qu'on introduit un règlement là-dessus, puis il n'y en a pas, de règlement qui
dise qu'un P.D.G...
M.
Cheang (Sokun C.) : Pardon...Oui,
je veux juste ajouter un autre point, par exemple, par rapport à la personne
physique. Ça peut être... ça peut aussi être l'exploitant qui est une personne
physique. Tu sais, il y a la personne morale, qui est titulaire d'un permis de
RPA, d'établissement, ça peut être aussi une personne physique qui est
titulaire du permis. Donc, ça peut s'appliquer à ce cas-là aussi. Ça peut
s'appliquer aussi si...
M. Dubé : Parce
qu'un travailleur... excusez-moi, Sokun, mais un travailleur autonome, il
est... tu sais, il est là comme personne physique et non comme personne morale.
M.
Cheang (Sokun C.) : Exact, on peut dire
ça, puis aussi, ça... Comme je vous dis, oui, tout est dans le règlement, mais
ici ça pourrait s'appliquer, comme je vous dis, comme par rapport aux... des
exemples de personnes physiques. Ça se peut
aussi par rapport... on pourrait aussi prévoir par rapport aux administrateurs
ou aux gestionnaires des agences de placement, où qu'ils pourraient être
aussi des personnes physiques, là.
• (10 h 50) •
M.
Fortin : Mais là il y a... ça fait deux
semaines qu'on... la dernière fois qu'on a siégé ensemble là-dessus, là. Bien,
vous aviez une semaine occupée, la semaine dernière, je vous le concède, mais,
il y a deux semaines, vous nous avez
dit : Je veux présenter mes amendements d'ici un mois à peu près. Mais là
j'ose croire que vous avez un peu un alignement de ce que vous voulez
faire avec ces règlements-là.
Alors,
c'est pour ça que je vous demande, là, dans le cas d'une personne physique...
puis on va arriver au reste avec les
autres alinéas, mais, dans le cas d'une personne physique, aujourd'hui, là,
qu'est-ce que vous prévoyez? Est-ce que vous... Si vous me parlez de...
Parce que, là, on introduit le concept d'un P.D.G. d'établissement, on a
introduit le concept d'un responsable, soit
d'une RPA ou d'autres, on introduit le concept d'une main-d'oeuvre
indépendante, on a parlé d'un employé
d'une agence. Alors là, faites-moi un... faites-nous, là, un petit peu
d'élagage pour qu'on comprenne où est-ce que vous voulez aller avec ça
pour l'instant. Ce n'est pas contraignant, là. Si vous arrivez, dans un mois,
puis que vous avez un règlement qui est tout autre... bien, ce n'est pas
contraignant, je vais peut-être vous le dire, mais j'aimerais ça au moins avoir
votre vision de ça.
M. Dubé : Bien,
je suis un peu... Moi aussi, j'étais un peu perplexe, là, puis j'essaie de
vous... de nous aider, là. Moi, je pense
qu'il faut garder ça très simple ici, là. L'idée, ce n'est pas de... Bon, je
vais dire ce que c'est l'idée avant de
dire ce que ce n'est pas. Je vais commencer comme ça... plus facile. L'idée,
c'est d'être capable d'appliquer une pénalité à une personne physique ou
une personne morale qui ne respecte pas les règles qui sont là. C'est ça qui
est l'objectif.
Bon, des exemples de
personnes physiques, je pense que c'est les plus faciles, c'est un travailleur
autonome qui ne serait pas sous l'emploi d'une agence. Ça, pour moi, c'est le
plus facile. Ça, c'est l'objectif. La personne physique ou la personne morale, on
vient de la définir, c'est la main-d'oeuvre indépendante, puis elle est même
définie dans le règlement, dans... On l'a même dit qu'est-ce que c'était quand
on a commencé à travailler sur l'article 5. Ça fait que je vous dirais,
ça, c'est ça, notre objectif.
Bon, maintenant,
quand vous me demandez, quand on écrira les règlements, qu'est-ce qu'on peut
faire, bien, il y aura des règlements qui
viendront préciser certaines choses, mais l'objectif de la loi, c'est d'être
capable d'appliquer des pénalités à une personne. Mais, si vous avez, M.
le député, une suggestion à nous faire, je vous connais comme un très bon
légiste. Je suis ouvert aux suggestions, parce que moi, mon objectif, c'est
d'avoir quelque chose qui est pratique. Alors, s'il y a quelque chose à...
M.
Fortin : Mais j'y arrive à la suggestion,
parce que, pour l'instant, j'ai l'impression qu'on se donne le droit
d'appliquer des amendes à tout le monde, là, à gauche et à droite, là,
quiconque est en contravention, puis c'est large.
Ce n'est pas comme... On ne dit pas : On va appliquer des amendes à
l'employeur, à l'agence, par exemple. On ne dit pas : On va
appliquer des amendes au CISSS ou au CIUSSS, on peut l'appliquer au P.D.G. On
ne dit pas : On va appliquer des amendes... Mais ça reste trop large pour
moi, là, à ce moment-ci.
M. Dubé : Mais
réglons juste... Si vous êtes pour faire un amendement, moi, je suis très
ouvert. On est là pour ça, et je vais vous
dire une chose, où je vais m'objecter à l'avance, là, puis, après l'avoir discuté
avec mes collègues, c'est... puis je l'ai dit d'ailleurs, ce n'est pas
une surprise, qu'il y a d'autres moyens de le faire sur un P.D.G. ou sur une
agence, parce que...
M.
Fortin : Ah! mais là on va s'entendre. Là,
on va s'entendre là-dessus.
M. Dubé : O.K. Parfait, parce que moi, ça, j'aimerais ça
qu'on exclue ça. Et, quand on disait «quiconque», oui, ça les englobe en
théorie, mais notre intention, ce n'est pas d'aller là du tout. Alors, ça,
c'est important. Le monde nous écoute aujourd'hui, là.
M. Fortin : O.K. Ça, c'est une bonne affaire, on s'entend là-dessus.
M.
Dubé : Parce qu'on a dit après... puis je l'avais même
dit en commission, là, je me répète, l'objectif, c'était de dire :
Si jamais un P.D.G. ou un CIUSSS est contrevenant, il y a bien d'autres façons,
dans notre système de gestion, de les... de régler le cas, je vais dire ça
comme ça. Ça fait que ce n'est pas ça, l'objectif. Puis si vous voulez... ça,
si vous voulez qu'on précise que c'est principalement pour les agences ou leurs
représentants, bien, on va faire ça. Moi, je
n'ai aucun problème avec ça, parce qu'on a d'autres moyens. Alors là, je pense
que je comprends mieux ce que vous dites, puis, si vous avez un
amendement à nous recommander pour ça, très à l'aise de regarder ça.
M. Fortin : O.K. Je vais avoir un amendement. En fait, je vais
peut-être même en avoir deux, là, mais l'objectif,
c'est un peu ça, c'est de dire : Le contrevenant là-dedans, là, ça ne peut
pas être l'employé de l'agence non plus.
M. Dubé : Non, ça, c'est...
M. Fortin : Cette infirmière-là, là, ou ce préposé-là qui, lui, se fait
dire par son employeur : Aujourd'hui, tu t'en
vas au CHSLD Sainte-Anne-de-la-Pérade, puis elle, là, dans sa tête, là, elle ne
le sait pas, elle vient d'une autre région...
M. Dubé : M. le député, je suis
d'accord.
M. Fortin : Sainte-Anne-de-la-Pérade, c'est-tu dans la Capitale-Nationale,
c'est-tu en Mauricie? Je ne le sais pas. Donc, ça ne peut pas être elle.
M. Dubé : Là, c'est là qu'il y a une
responsabilité de l'employeur et c'est pour ça qu'on parle d'une personne, vous
avez raison, personne physique ou morale. Alors, si votre amendement permet de
mieux cerner ça, je suis très à l'aise à regarder ça.
M. Fortin :
O.K. Je vais présenter un amendement, M. le Président. Je veux juste m'assurer
que ça concorde bien avec ce qu'on a discuté pour l'instant. Si vous me donnez
une petite minute, on va s'assurer de...
M. Dubé : Excellent. Non, j'apprécie
beaucoup. C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, on va suspendre, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 10 h 56)
(Reprise à 11 h 09)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Le député
de Pontiac avait demandé une suspension pour pouvoir nous déposer un
amendement. Alors, j'invite le député à nous lire son amendement et à nous
faire part de ses commentaires. À vous.
M. Fortin : Oui, merci, M. le Président. Et j'apprécie la collaboration,
ce n'est pas de la collusion, M. le Président, la collaboration de tous et
chacun dans la rédaction de cet amendement qui se lit ainsi :
Article 531.0.2 : L'article 531.0.2 proposé
par l'article 4 du projet de loi est modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et après «Quiconque», de «, autre
qu'un établissement public ou un membre du personnel d'une agence de
placement de personnel,».
• (11 h 10) •
Alors là, ce qu'on essaie de faire, M. le
Président, là, c'est juste de s'entendre avec tout le monde sur qui doit être visé
par ces amendes-là, puis une des premières critiques... Les critiques, des
fois, elles sont constructives, des fois, elles le sont moins, M. le Président.
Une des premières critiques qu'on avait envers le projet de loi quand le ministre l'a déposé, c'était que, pour nous, là,
ça ne faisait pas énormément de sens que le ministère de la Santé impose
une amende au CISSS de l'Outaouais, par
exemple, ou au CISSS de l'Abitibi, ou au CIUSSS de la Capitale-Nationale.
On prendrait un ministère public qui imposerait
une amende à un CIUSSS public, et il y aurait toutes sortes de dédales
administratifs à faire à travers tout ça, mais, à la fin de la journée, là,
l'argent du public, je ne suis pas sûr qu'il serait bien dépensé à ce
processus-là.
Alors, ce qu'on vient dire ici, c'est : Un
établissement public ne devrait pas pouvoir recevoir une amende dans un cas
comme celui-là parce que ce n'est pas lui qu'on vise vraiment. Puis ce n'est
pas... Du point de vue, là, de suivre l'argent des contribuables, ça ne nous semble
pas nécessairement quelque chose qui est particulièrement utile. Le ministre
l'a dit lui-même tantôt, il y a toutes sortes d'autres moyens pour — ce
n'est pas ses mots, c'est les miens, là — taper sur les doigts d'un
gestionnaire qui pourrait outrepasser ses droits et faire recours à du
personnel d'agences dans des circonstances qui ne sont pas prévues par la loi
ou par des permis spéciaux que lui octroie le ministre.
Alors, pour nous, là, la première des choses, c'est qu'on demanderait de
retirer cette possibilité-là qu'un établissement public puisse avoir une
amende. Ça, c'est la première des choses.
Le Président (M. Provençal)
: En introduisant votre amendement.
M.
Fortin : En introduisant l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : Bien, moi, je dirais tout
simplement que ça reflète la discussion qu'on a eue puis j'apprécie beaucoup la
suggestion du député de Pontiac et les autres, là. Je pense qu'il y a un
consensus sur le principe.
M. Fortin : On en a discuté tantôt, là, hors d'ondes, mais le ministre
a très bien évoqué, en ondes aussi, son principe pour lequel un gestionnaire
d'établissement ne devrait pas nécessairement recevoir d'amende, là. Puis ce
qu'on comprend... Et, en fait, j'aimerais l'avis du légiste là-dessus, là,
quand on dit «autre qu'un établissement public», dans sa tête à lui, là, de
légiste, ce que je ne suis pas, ce que vous n'êtes pas, M. le Président, le
ministre ne l'est pas non plus, mais, dans sa tête à lui, est-ce que la notion
d'établissement public inclut les gestionnaires ou les individus qui
travaillent dans cet établissement public là?
Le Président (M. Provençal)
: M. le légiste.
M. Cheang (Sokun C.) : Ce n'est pas dans ma tête, c'est dans l'application même
des dispositions. Non, on vise seulement l'établissement public, mais, dans la
pratique, si on n'impose pas de sanction à l'établissement public, on ne va pas
l'imposer aux gestionnaires ou à ses administrateurs.
M. Fortin : ...je pense, c'est clair.
M. Dubé : Est-ce que je peux poser
une question?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Dubé : Vous allez avoir un autre
amendement?
M. Fortin : Non. En fait, vous savez, M. le ministre, on a tellement bien
assimilé votre slogan de la semaine dernière, là, «plus efficace», là, c'était
impossible de le manquer, s'il était une fois sur votre panneau, il était là
53 fois, qu'on a mis deux amendements en un. Alors là, vraiment, là...
M. Dubé : C'est ce que... Je voulais
juste être certain que je comprenais, parce que moi, j'avais juste la
préoccupation, je veux qu'on le dise clairement, d'être capable dans certains
cas... ce n'est pas notre objectif, mais d'imposer,
par exemple, des amendes à une RPA qui ne répondrait pas au principe.. et ça,
en le faisant comme ça, avec votre bonne idée de l'exclusion, je pense
qu'on se protège d'avoir ce droit-là. Ça va? Pour moi, c'est important.
M. Fortin : En fait, ce qu'on... Le ministre a raison, parce que ce
qu'on veut faire avec cet amendement-là, c'est
clarifier qui peut avoir une amende et qui ne peut pas en avoir. Pour nous, un
établissement public, ça ne fait pas de sens, c'est passer d'une étape à
l'autre, de passer l'argent du public, là, d'un fonds public à un autre, mais
une RPA, effectivement, ou une maison de soins palliatifs, ou quiconque qui
n'est pas un établissement public qui, lui, fait appel à une agence dans une
circonstance où il n'a pas ce droit-là ou ce permis-là spécial que le ministre
lui octroie devrait recevoir une amende.
Là, il faut, en quelque part, que cette
personne-là soit imputable, et on n'a pas de problème avec le concept d'amende,
alors on le laisse. Ce qu'on enlève, par exemple, avec la deuxième partie de
cet amendement-là, c'est dire : «Un membre du personnel d'une agence de
placement». Alors là, il pourrait y avoir une amende pour la RPA, vous y avez fait référence, ou les autres
institutions et il pourrait y avoir, bien évidemment, une amende pour
l'agence de personnel, mais le personnel lui-même, là, l'infirmière, la
préposée qui est à l'emploi d'une agence, elle n'a pas à payer cette amende-là.
M. Dubé : Ce n'est pas elle qu'on
vise.
M. Fortin :
Elle suit là où son employeur lui dit qu'elle devrait aller. Alors, c'est pour
ça qu'on vient dire «quiconque autre qu'un établissement public», la première
question qu'on a réglée, ou encore qu'«un membre du personnel d'une agence de
placement», alors là, contrevient... et le reste de l'article, mais, si on en
vient à enlever ces deux-là pour que, vraiment, ce soit... Je pense qu'on veut
cibler la RPA ou celui qui fait appel à l'agence, alors qu'il n'a pas le droit
de le faire, et l'agence, en même temps, qui vient répondre à un besoin pour
lequel il n'a pas de permis, là où il n'a pas de droit.
M. Dubé : Ça me va très bien.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé par
le député de Pontiac au premier alinéa de l'article 4.
Une
voix : ...
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
M. le député. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin : Pour.
La
Secrétaire : M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Tremblay (Hull)?
Mme Tremblay :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet :
Pour.
La
Secrétaire : M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin : Pour.
La
Secrétaire : Mme Dorismond (Marie-Victorin)?
Mme Dorismond :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Zaga Mendez (Verdun)?
Mme Zaga
Mendez : Pour.
La
Secrétaire : Et M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président
(M. Provençal)
: Abstention.
Alors, l'amendement déposé par le député de Pontiac au premier alinéa de
l'article 4 du projet de loi n° 10 est adopté à la majorité.
Maintenant, y a-t-il d'autres interventions sur le premier alinéa?Allez-y.
M. Fortin : Je sais qu'on a déjà l'impression de nager en eaux
tranquilles maintenant. Là, moi, je suis en Outaouais, je suis sur le lac Vert,
qui n'est pas vert du tout, là, qui est une très belle eau, là, mais très
paisible, là.
Le Président
(M. Provençal)
: Il
ne faut pas prendre de bouillon.
M. Fortin : Non, non, voilà, mais je remercie le ministre et tout le
monde autour de la table pour nous avoir permis
de revenir en eaux calmes. Alors là, j'aimerais comprendre les montants qui
sont suggérés ici, là, ça vient d'où, pourquoi ces montants-là.
Qu'est-ce qui vous a fait dire 1 000 $ à 25 000 $ dans le
cas d'une personne physique et 3 000 $ à 75 000 $ dans les
autres cas? Ça vient d'où, ces chiffres-là, et pourquoi ça vous semble
approprié?
M. Dubé : Bien,
voulez-vous répondre, puis je commenterai au besoin, là?
M. Cheang (Sokun C.) : Oui. Donc, nous, on... Comme vous savez déjà, il y a une direction qui
s'occupe d'établir les montants des amendes
selon la gravité des manquements et dans le contexte... par rapport à ce qui a
été examiné par rapport à la
main-d'oeuvre indépendante... sont venus avec ces montants-là au prorata par
rapport... dans le corpus législatif.
Le Président
(M. Provençal)
: Et
moi, je me souviens, là, je retourne à une autre époque, quand j'étais assis à
la chaise que le ministre occupe aujourd'hui, là, on nous disait : Oui,
vous pouvez imposer des amendes avec une fourchette,
mais 95 % du temps, là, c'est l'amende inférieure qui est imposée. Est-ce
que c'est la pratique au ministère de la Santé aussi? Est-ce que, dans
votre monde à vous, là, le monde des enquêtes qui sont menées par le ministère
de la Santé, là, la plupart du temps, c'est 1 000 $ et
3 000 $ qui seraient appliqués, là?
M. Cheang
(Sokun C.) : Bien, ce n'est pas le
ministère de la Santé, c'est vraiment plus au DPCP, qui va faire... à ce moment-là, faire cette appréciation.
Oui, souvent, c'est le montant minimal pour la première infraction dans
le contexte... ça dépend aussi de la gravité, ça dépend aussi de qui est
l'auteur de l'infraction aussi, là. Puis il faudrait voir aussi qu'on a ajouté
le deuxième alinéa pour donner encore plus d'assises, la possibilité d'aller
chercher un plus gros montant. Ça, c'est quand même une nouvelle approche, là,
ici, là.
Le Président
(M. Provençal)
: O.K.
Bien, on y arrivera dans un instant. Je veux essayer de comprendre la récidive.
Donc là, dans le cas... une récidive... Qu'est-ce que ça veut dire, pour vous,
une récidive? Je vous donne l'exemple, là, une agence de placement X,
appelons-la comme ça. Elle fait affaire avec une RPA pour envoyer une infirmière. Elle reçoit une amende de
3 000 $, parfait, pour une journée, là, disons, elle reçoit une
amende de 3 000 $. Un mois plus tard, la même agence de
placement X envoie un employé dans une maison de soins palliatifs, donc, à un
autre endroit. Est-ce que ça, c'est une récidive?
M. Dubé : Allez-y, puis je vais
compléter. Vous êtes tellement prêt.
M. Cheang (Sokun
C.) : D'accord. On est dans l'eau calme,
ça va bien. Regardez, dans le cas que vous amenez, quand on parle de récidive,
c'est après qu'il soit condamné. Dès que la personne a payé le montant de l'infraction, c'est à ce moment-là qu'on prévoit...
dans le cas de récidive, si c'est la même infraction après coup... mais,
dans le cas... dans l'exemple que vous donnez, entre un mois... on n'a pas le
temps de faire le processus pour faire... émettre
le constat d'infraction, à ce moment-là, ça va être une nouvelle infraction,
vous savez, parce que vous avez le dernier alinéa. Chaque jour, ça
constitue une nouvelle infraction. Donc, après coup, l'enquêteur qui a constaté
qu'un mois après la même personne a fait le...
M. Dubé : Chaque jour.
M. Cheang (Sokun
C.) : Exactement. Donc, à ce moment-là,
c'est plutôt le cumul ici, là, que la récidive qui va s'appliquer.
• (11 h 20) •
M. Fortin : Je
vais l'expliquer d'une autre façon, O.K., puis je le prends sur mes épaules. Je
l'ai mal expliqué la première fois. On se rend au bout de la procédure, O.K.,
on se rend au bout, l'amende, elle est payée, là, c'est... le dossier est fermé. J'allais utiliser un anglicisme, mais je
me rappelle le fameux faucon, ça marche, vos affaires... bien, ça
marche, ça a marché sur moi. Je ne suis pas sûr que ça vise la bonne clientèle,
cette pub-là, mais, en tout cas, ça, c'est une autre histoire.
Mais donc on se rend au bout du processus,
dossier terminé, la récidive, là, est-ce que ça doit être la même infraction,
de la même façon, avec le même type ou est-ce que c'est juste une deuxième
infraction? Par exemple, je reviens à mon exemple, première infraction, l'agence
X fait affaire avec une RPA à Québec, deuxième infraction, elle fait affaire
avec une maison de soins palliatifs à Trois-Rivières, est-ce que c'est la même
infraction? Est-ce qu'il faut que ce soit la même action répétée, c'est-à-dire
envoyer le même personnel à la même place?
M. Dubé : Allez-y.
M. Cheang (Sokun C.) : Je reviens encore à la disposition que ça va être
l'infraction qui est prévue, l'obligation ou
l'interdiction, au-delà que ce soit dans une maison de soins palliatifs ou dans
une RPA, mais, si ça concerne le même article, de manquement qui est
dans la... il est interdit, à ce moment-là, de congédier. Donc, c'est ça, ici, l'application, au-delà que ça soit dans une maison
de soins palliatifs ou dans une RPA, soit la même... À ce moment-là, on est
dans une situation de récidive, au-delà que c'est dans deux lieux distincts,
parce que ça vise la même infraction qui est prévue au règlement, qui
est d'interdire de congédier une personne.
M. Dubé : Puis je pense que c'est
complété, comme Sokun a bien dit, par le fait qu'on y va avec chaque jour. Vous
l'avez bien noté, là, c'est-à-dire que, même si, pendant la procédure, les gens
continuent à le faire, bien, ce n'est pas... ça va être 30 fois
3 000 $ qui va être chargé, si ça perdurait pendant 30 jours.
M. Fortin : Bien, jusqu'à tant que ces amendes-là soient... que le
processus soit suivi, puis, après ça, ça va être 30 fois 6 000 $.
M.
Dubé : Et voilà, on parlera du deuxième paragraphe, mais
aussi d'y ajouter le montant, je vais dire, de bénéfices que l'agence a
eu. Ça, c'est un autre élément.
M. Fortin : Oui, effectivement, ça, ça vient dans l'autre paragraphe.
Vous avez raison, là...
M.
Dubé : Mais je pense que c'est cumulatif, les trois,
là : la récidive, le montant supplémentaire et le jour par jour.
Le Président (M. Provençal)
: En fait, vous expliquez votre
gradation que vous aurez.
M. Fortin : O.K. Puis, en cas de récidive, ça, ce n'est pas doublé
plusieurs fois, c'est doublé une fois. Donc, c'est... Le maximum, là, pour une
agence ou une RPA, là, c'est 6 000 $ à 150 000 $. Ce n'est pas :
la première récidive, c'est 6 000 $ à 150 000 $; la deuxième, c'est
12 000 $ à... Ça arrête, là, on s'entend? Vous pouvez juste le doubler une
fois, le montant, là, parce qu'il y a... Mettons qu'il y aurait cinq récidives,
O.K., après la conclusion du processus légal, là, puis là... mais vous ne
pouvez pas continuer à doubler l'amende, là. Vous pouvez juste la doubler une
fois, cette amende-là.
M. Cheang
(Sokun C.) : ...les montants. Oui, c'est
ça, en cas de récidive, ces montants... C'est sûr qu'après plusieurs récidives
le montant va être plus élevé, parce que, là, on parle d'une tranche entre
3 000 $ et 75 000 $ dont le juge va faire l'appréciation.
On double... Ici, c'est vraiment les tranches, là. Tu sais, dans le cas de
récidive, au lieu de 3 000 $ à 75 000 $, ça va être
6 000 $ à 150 000 $, mais, s'il y a plusieurs... le montant
sera... va être plus près de 150 000 $ que de 6 000 $.
M.
Fortin : O.K., mais le juge a cette appréciation-là, parce
que vous, vous n'avez pas à augmenter la fourchette, rendu là. Vous
laissez cette appréciation-là au juge.
M. Cheang (Sokun C.) : Tout à fait, mais au juge... au poursuivant de faire la...
M. Fortin : O.K. Ça me va. Je ne sais pas si ma collègue a des
questions là-dessus. Je pense...
Le Président (M. Provençal)
: Pas d'autre intervention sur le
premier alinéa tel qu'amendé?
M. Fortin : Je pense que, pour le premier alinéa, ça me convient, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Deuxième alinéa, maintenant, qui
est : «Sur demande du poursuivant, le juge peut imposer au contrevenant,
en outre de toute autre peine, une amende additionnelle d'un montant équivalent
à tout montant excédentaire que ce dernier a obtenu en raison de la commission
de l'infraction, et ce, même si l'amende maximale
lui a été imposée. Le juge qui n'impose pas cette amende additionnelle doit
motiver sa décision.» Commentaires?
M.
Fortin : Je veux juste le relire, M. le Président.
Donnez-moi un petit 30 secondes. Je demanderais peut-être juste au
ministre ou à son équipe de nous expliquer l'«amende additionnelle d'un montant
équivalent à tout montant excédentaire que
ce dernier a obtenu en raison de la commission de l'infraction». Alors là,
c'est un montant excédentaire qu'il a obtenu, dans votre tête, là, ça
vient d'où, ça représente quoi, ce montant-là?
M. Cheang (Sokun C.) : Oui. Donc, le contexte ici, en fin de compte, comme en fait
part le ministre, c'est à peu près les bénéfices. Par exemple, on met un taux
horaire, et, en fin de compte, l'agent a demandé, a exigé un taux plus élevé.
Donc, il y a un écart. Ici, on donne cette possibilité-là au poursuivant, au
DPCP, s'il détermine un montant, d'aller... à ce moment-là, de demander au juge
de recouvrir le montant excédentaire, le profit, en fin de compte, le fait
qu'il n'a pas respecté le taux horaire prévu au règlement. C'est ça, ici.
M. Fortin : O.K., on s'entend. Donc, pratico-pratique, là, le taux
horaire que vous suggérez, c'est 80 $ de l'heure, il charge 120 $ de
l'heure sur demande du poursuivant. Alors là, on peut dire : Cette
agence-là a chargé pas mal plus que le taux horaire, prenez le 40 $ de
l'heure qu'il a fait, supplémentaire, fois le nombre d'heures puis ajoutez ça à
l'amende même si, déjà, là, il est accoté sur le 75 000 $. O.K.,
donc, ça peut être 75 000 $ plus tout le reste, O.K., ça, sans...
Non, ça me va comme ça. Je veux comprendre si c'est de la... si on est en train
de faire de la nouvelle législation, là. «Le juge qui n'impose pas cette amende
additionnelle doit motiver sa décision.» Je ne me souviens pas d'avoir vu ça
dans une loi. Est-ce que c'est quelque chose qui... Est-ce que ça vient de vous,
ça, là, ou est-ce que c'est... bien, vous, le ministre, le gouvernement...
M. Cheang (Sokun C.) : Non, je ne suis pas assez... Je veux juste... Écoutez, non,
mais c'est quand même une nouvelle mesure, mais c'est déjà appliqué dans le
cadre de la Loi sur la qualité de l'environnement. On l'a aussi amenée dans le
p.l. n° 3 sur les renseignements en matière de santé, elle est là aussi,
et aussi dans le p.l. n° 96, la Charte de la langue française, on a amené
cette mesure-là aussi.
M. Fortin : O.K., mais c'est nouveau à votre gouvernement,
disons, M. le ministre? Bien, c'est... les quatre exemples...
M.
Dubé : Les exemples que vous venez de donner, si je
comprends bien la question du député de Pontiac, c'est quand même assez récent, cette approche-là, de
demander aux juges de... Vous avez donné l'exemple de l'environnement.
M. Cheang (Sokun C.) : Oui, bien, la Loi sur la qualité de l'environnement, elle
est déjà appliquée ça fait des années. Ce n'est pas avec le gouvernement. Elle
est déjà...
M. Dubé : Ah! O.K., parfait.
M.
Cheang (Sokun C.) : Oui, on a ramené cette mesure-là avec les trois...
les deux derniers projets de loi, le p.l. n° 3 et aussi le p.l.
n° 96, les modifications à la Charte de la langue française, et la Loi sur
la qualité de l'environnement.
M.
Fortin : O.K., mais c'est un... c'est que vous avez choisi
des moments ou des projets de loi dans lesquels vous voulez le faire
appliquer. Pourquoi vous dites, dans celui-là, que c'est quelque chose qu'on
veut imposer aux juges?
M. Dubé : Mais
je veux juste revenir, parce que, là, j'apprends ça, là, puis c'est un bon
point, quand vous donnez l'exemple de l'environnement, ce n'est pas uniquement
le gouvernement depuis 2018, là, c'est un principe qui était avant...
M. Cheang (Sokun C.) :
Oui.
M. Dubé : O.K. Je comprends.
M. Fortin : O.K. Donc là, vous nous dites... Dans le fond, l'idée, c'est
de dire : Nous, là, on ne comprend pas pourquoi ce ne serait pas appliqué.
Donc, on demande, s'il y a un juge qui choisit d'aller là, là, de nous
expliquer sa décision. C'est ça? O.K.
Le Président (M. Provençal)
: Autres interventions sur le deuxième
alinéa? O.K., troisième alinéa : «Lorsqu'une
infraction visée au premier alinéa se poursuit durant plus d'un jour, elle
constitue une infraction distincte pour chaque jour durant lequel elle
se poursuit.»
M. le député de Pontiac.
M. Fortin : C'est quoi, plus d'un jour en matière de... parce que, là,
on travaille en santé, là, et, en santé, des quarts
de travail qui commencent un jour, qui finissent le lendemain, il y en a un
puis un autre. Donc, est-ce qu'un jour, c'est la notion de... aujourd'hui,
on est le 4 avril puis, si on recommence le 5 avril, bien, ça, c'est
une autre pénalité, ou, si on est à cheval sur deux journées, c'est deux
pénalités?
M. Cheang (Sokun C.) : Une journée... C'est ça, au niveau de la Loi
d'interprétation, c'est vraiment une journée par rapport au calendrier. Ça,
c'est une disposition qui est prévue dans... qui est déjà... c'est plus à des
fins pédagogiques, qui est déjà là dans le Code de procédure pénale, cette
disposition-là.
M. Fortin : Oui, mais O.K., je...
M. Cheang (Sokun C.) : Donc, c'est chaque jour. Comme, on est le 3 avril, si
c'est une infraction après minuit, c'est le 5 avril, c'est une autre
journée.
M. Fortin : Mais si moi, je commence mon quart de travail, là, à
20 heures ce soir puis je le finis à 8 heures demain matin, c'est-tu
deux infractions séparées, ça?
M. Cheang (Sokun C.) : Bien, à quel moment que l'infraction... oui, effectivement,
ça pourrait être deux infractions séparées, tout à fait.
M. Dubé : C'est technique, mais...
• (11 h 30) •
M. Fortin : C'est spécial pareil. Je ne sais pas comment le corriger.
Je ne sais pas si ça vaut la peine de le corriger,
mais je trouve ça particulier que, pour une infraction 8 heures le matin à
8 heures le soir, ce soit une pénalité puis, 8 heures le soir
à 8 heures le matin, ce soit deux pénalités, là.
M. Dubé : C'est parce que c'est
l'année de calendrier, ça...
M.
Cheang (Sokun C.) : Oui, exactement, ça, c'est... oui, de calendrier.
Et aussi il faut comprendre aussi, c'est
le... il faut quand même qu'on ait la preuve de l'infraction, même aussi, là.
Tu sais, si, effectivement, la personne travaille sur un quart de
travail de deux quarts de travail, ça peut être deux jours, à ce moment-là,
c'est tout à fait, là, applicable.
M. Fortin : Si la personne travaille sur...
M. Cheang (Sokun C.) : Deux quarts de travail comme temps supplémentaire, parce
que, si elle travaille, comme vous dites, le soir puis elle termine le
lendemain, donc c'est sur deux jours ici... le 4 puis, après ça, le
5 avril, donc c'est deux jours du calendrier.
M. Fortin : Mais c'est ça, mais c'est le même quart de travail.
M. Dubé : C'est parce que, dans
certains cas, le député a raison, les personnes qui rentrent au quart de soir
vont rentrer, admettons, à 20 heures puis ils vont faire jusqu'à
4 heures du matin. Là, ce serait deux jours. C'est ça qu'il demande comme
question. C'est une très bonne question. Je ne sais pas, est-ce qu'on veut
aller dans ce niveau de détail là?
M.
Cheang (Sokun C.) : Bien, ça, c'est... On veut... Ici, c'est vraiment
pour être plus... de renforcer la mesure ici, là, c'est ce côté-là
aussi...
M. Dubé : ...c'est
sûr que ça... mais, en fait, si je me permets, c'est juste la première journée
que ça va te faire un problème, à moins que je me... Tu suis? Admettons que la
personne avait été engagée pour une semaine, c'est sûr que c'est le premier
soir que tu vas avoir deux jours, mais, après ça, tu n'as plus ce problème-là,
là.
M. Fortin : Mais si je prends le quart de nuit tous les soirs?
M.
Dubé : Bien, c'est parce que, là, tu vas être... tu ne
pourras pas charger plus que sept jours dans la même semaine.
M. Fortin : Ah! oui, O.K., oui, je comprends ce que vous dites.
M. Dubé : Non, mais je pense tout
haut.
M. Fortin : Effectivement, parce que je rentre le même soir, puis ça,
ce n'est pas une...
M. Dubé : Ça fait que, je pense, c'est
le premier soir qui est à risque ici. Non, mais c'est bon que...
M. Fortin : Oui, mais...O.K., mais c'est vraiment une journée
de calendrier. Alors, que je fasse minuit à 4, le premier soir, puis 20 à
minuit, le deuxième soir, ça, c'est juste une amende pareil, ça, c'est juste
une infraction.
M. Dubé : C'est juste une
infraction, c'est ça.
M. Fortin : C'est ça?
M. Cheang (Sokun C.) : Tout à fait, tout à fait.Comme je vous dis, c'est
vraiment la pratique de la Loi d'interprétation qui applique ça, là, qu'une
journée c'est une journée du calendrier, là, c'est comme ça. Puis là c'est à
voir... ça va être à la discrétion du DPCP. Dans le fond, il va falloir l'appréciation
et le montant, tout ça aussi, mais, au niveau juridique, c'est vraiment ça,
c'est le jour du calendrier au-delà du quart de travail.
M. Fortin : O.K., mais le ministre a raison, puis son point est... son
point est bon, c'est effectivement, si on... si on y va sur une semaine, c'est
juste la première journée qui est problématique. Puis je peux... C'est une
infraction, je ne suis pas sûr que je veux réduire l'importance de l'amende non
plus, là.
M. Dubé : C'est un incitatif de plus
à ne pas faire l'infraction, en fait.
M. Fortin :
Effectivement. O.K. Il ne faut
pas jouer au... celui qui est plus fin que l'autre, des fois, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Non, mais c'est important, par exemple.
Le questionnement qui est soulevé nous permet de bien clarifier, puis les gens
qui nous écoutent... ça élimine bien des zones grises.
Y a-t-il d'autres interventions sur le troisième
alinéa? Non. Je vais juste demander, M. le député de Pontiac, est-ce qu'il y
avait d'autres interventions avec...
M. Fortin : Sur l'article 4... sur le troisième alinéa?
Le Président (M. Provençal)
: Bien, en fait, sur l'ensemble... Là,
on est sur le troisième alinéa puis... et, après ça, je vais demander sur
l'ensemble de l'article amendé.
M.
Fortin : Non, parce que je pense que les... avec
l'amendement qui a été accepté par l'équipe gouvernementale, puis avec
l'importance des sommes, avec le fait qu'ils soient bien ciblés maintenant,
moi, je n'ai pas de... je n'ai aucun problème avec l'article 4. Il faut, à
un moment donné, que les gens qui contreviennent sciemment à la loi soient
imputables de ça.
Alors, je n'ai pas de problème, surtout qu'on a
enlevé les établissements publics pour régler l'enjeu de bon fonctionnement
gouvernemental, parce que je verrais mal, effectivement, là, prendre de
l'argent qui est en théorie destiné au CISSS
de l'Outaouais ou CISSS de l'Abitibi puis faire perdre des services à la
population de cette région-là. En bout de ligne, là, c'est ça qui se
passerait. Donc, moi, avec les changements qui ont été faits, cet article-là me
convient tout à fait.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée de Verdun, ça va?
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'article 4 tel qu'amendé.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui...
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin : Pour.
La Secrétaire : Mme Zaga Mendez
(Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. L'article 4 du
projet de loi n° 10, tel qu'amendé, est adopté à majorité. Maintenant,
nous revenons à la députée de Verdun qui veut introduire un nouvel article,
l'article 3.1. Est-ce que vous l'aviez...
Mme Zaga Mendez : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, on va le projeter à l'écran, et, par la suite, je
vais inviter la députée de Verdun à nous en faire la lecture et à nous émettre
ses commentaires.
Mme Zaga Mendez : Parfait. On va
attendre... Parfait. Donc...
Le
Président (M. Provençal)
: ...on introduit un nouvel article. Mme la députée,
je vous invite à en faire la lecture.
Mme Zaga Mendez : Merci, M. le
Président. Donc, l'article... ce serait article 3.1. Donc : Ajouter,
après l'article 3 du projet loi insérant 489.2.1 de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux, le texte suivant :
«Que soit créé un guichet pour dénoncer les
agences de placement de personnel et la main-d'oeuvre indépendante qui
contrevient à une disposition d'un règlement dont la violation constitue une
infraction en vertu du paragraphe 6° du deuxième alinéa de
l'article 338.2 et que ce guichet soit administré par le MSSS.»
Alors, cet amendement fait suite à une
discussion qu'on avait commencée avec le ministre concernant des mécanismes pour avoir des processus de plainte, et
des processus de plainte qui permettent autant aux établissements, à
différents employés, travailleurs... On pense, entre autres, aux petits
établissements, on a eu cette discussion-là, il y a quelques jours, qui sont... vont être obligés encore de faire appel aux
agences privées et qui sont... Quand ils sont venus en commission, ils
nous ont dit que, des fois, c'est difficile de savoir comment et où déposer les
différents vécus, là, quand on parle des pratiques malverses, que ce soit au
niveau de la formation, que ce soit au niveau du coût, que ce soit aussi, des
fois, ce qu'on appelle, on pourrait dire, des fois, du chantage ou du levier
qu'on peut avoir parce qu'on ne veut pas de bris de service. Donc, certaines petites
RI vont se plier à certaines conditions qui vont... qui sont soit sur la limite
ou qui vont contrevenir à la loi et les règlements qui sont là.
Donc, ce guichet-là permettrait d'avoir un canal
de communication directement, et ça pourrait lever un petit drapeau lorsqu'il y
a une situation qui est difficile. Donc, j'aimerais voir que... si le ministre
serait ouvert à cette suggestion-là comme mécanisme de prévention puis aussi
mécanisme de traitement des plaintes.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : Je voudrais juste prendre
quelques minutes, parce que...
Le Président (M. Provençal)
: Voulez-vous qu'on fasse une
suspension?
M.
Dubé : Moi, je ferais une suspension quelques minutes, parce que
j'aimerais parler avec les...
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
on va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
11 h 39)
(Reprise à 11 h 49)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Alors, M. le ministre, je
vous cède la parole.
M. Dubé : Oui.
Bien, en fait, M. le Président, ce que j'aimerais dire à la députée de Verdun,
c'est que c'est une excellente idée, une excellente idée d'avoir une espèce de
registre des plaintes, je vais l'appeler comme ça, là, un registre des plaintes
de gens qui pourraient mentionner des dérogations dont ils voudraient qu'on
prenne acte, pour aller agir, par exemple, pour mettre une pénalité ou quelque
chose comme ça. Et on est en train de finaliser, sur le site Web du Québec.ca,
section Santé, un registre des plaintes pour la maltraitance, parce qu'il faut
se rappeler que la dénonciation de la maltraitance, c'était un de nos plus gros
enjeux qu'on avait. Puis d'ailleurs on a mis des pénalités. Alors, ça ressemble beaucoup à ce que vous
demandez. Puis tout ce qu'il nous reste à faire, là, je viens de vérifier
avec les légistes, c'est d'avoir le formulaire que la personne va pouvoir
remplir. Il reste juste ça à compléter.
Alors,
moi, l'engagement que je pourrais prendre envers vous puis envers les gens qui
nous écoutent aujourd'hui, c'est que... On n'a pas nécessairement besoin
de faire ça dans la loi, parce que, dans la maltraitance... dans la loi sur la
maltraitance, on a fait exactement ça, on a dit : On prend l'engagement de
développer ce site Web là, qui fait partie
de Québec.ca. Puis moi, je prendrais un engagement aujourd'hui, là, si on
s'entend après la discussion qu'on aura, à faire exactement ce qu'on a
fait pour la maltraitance. Je pense, je vous le dis, c'est une excellente idée,
mais ça nous donnerait le temps de voir qu'est-ce qu'on a fait sur la
maltraitance. Puis je pourrais même inviter, là... rendre disponible le lien pour que les gens puissent le
voir. Je pense qu'on vous l'a envoyé, là, on l'a montré à l'écran. Mais,
voilà, je répondrais que c'est peut-être la
meilleure façon de répondre à votre suggestion, que je trouve excellente, en
passant.
• (11 h 50) •
Mme Zaga
Mendez : Merci pour la réponse. J'ai essayé d'imaginer comment...
parce que l'idée du guichet, c'est une demande du milieu, c'est quelque chose
que nous, on a repris, en fait. C'est l'ARIHQ, là, entre autres, qui
demanderait cet outil-là. L'outil que M. ministre présente, ce serait comme un
régime de plainte ou un formulaire que... autant des travailleurs que des
personnes dans le réseau pourraient décrire une situation problématique, mais
ça reste quand même assez large. Je veux juste savoir si cet outil-là serait
très spécifique pour l'appel aux agences de placement et comment on peut faire
en sorte qu'on délimite vraiment ce type de plainte.
M. Dubé : Oui,
oui, je ne voudrais pas le mêler avec la maltraitance. Je vous ai donné... Vous
avez raison, là, si c'est... je n'ai pas été
clair. Il y a un site qui est très clair, sur la maltraitance, qui va
dire : Voici le formulaire que vous devez remplir, si vous voulez faire une plainte, mais on en ferait un à
côté, très séparé pour la main-d'oeuvre indépendante. Alors, c'est une
espèce de capsule qui va dire : Est-ce que votre plainte est pour la
maltraitance ou pour une agence? Ça va être très clair. Vous cliquez là-dessus,
vous avez le formulaire. Et ça prend un certain temps à faire, mais...
Le Président (M.
Provençal)
: Ce que
je comprends, M. le ministre, c'est que le lien qui sera déposé dans le
document distribué sur Greffier, ça, c'était un exemple qui se fait maintenant
pour la maltraitance. Puis ce que vous nous dites, c'est qu'avec la demande qui
a été faite par la députée Verdun, il y aura vraiment un lien qui va être
spécifique à... pour répondre à la demande de la députée de Verdun. C'est ça?
M. Dubé : Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: O.K. Mme la députée.
Mme Zaga
Mendez : Oui, j'ai des questions de précision. Je pense que c'est
important qu'on s'entende là-dessus. Et comment... Bien, je comprends que
l'outil n'est pas finalisé pour la question de la maltraitance, mais, si on
essaie d'espérer avoir l'outil pour l'appel à la main-d'oeuvre indépendante,
comment se fait le retour de plaintes? Est-ce qu'il est rapide? C'est une
question aussi d'aller voir dans la loi... nous permet de mieux encadrer cet
outil-là, mais juste... Je vous écoute, M.
le ministre, vous avez l'intention de le faire. Ça fait que comment on procède
en ce qui concerne les plaintes, la rapidité? Et aussi de comment on
travaille avec les petits établissements pour qu'ils soient au courant? Parce
qu'on ne veut pas qu'ils aient peur non plus, là, d'avoir recours à cet
outil-là.
M. Dubé : Bien
là, je vais... Je suis très content de vous dire qu'il y a un autre projet de
loi qu'on va discuter dans les prochaines semaines.
Mme Zaga
Mendez : ...on n'est pas là. On n'est pas là.
M. Dubé : Dans les prochaines
semaines... j'ai juste dit, dans les prochaines semaines, qui traite,
justement, d'un commissaire aux plaintes
national qui va s'assurer que les plaintes de toutes sortes, qu'elles soient de
la maltraitance, qu'elles
soient... puissent passer à travers la machine pour se rendre jusqu'en haut.
Alors donc, je pense que vous avez un bel exemple ici de ce qu'on pourra
discuter lors de nos prochaines sessions parlementaires, mais l'objectif, puis
je suis content... Je ne ferai pas plus de discussion là-dessus. On a le droit
d'en parler. Il a été déposé, d'accord? Voilà. Mais je veux juste vous
dire : Vous avez raison, mais là je pense qu'il faut mettre ça dans le
contexte. Je pense, votre question, c'est : Est-ce qu'on veut s'assurer
que ça va passer à travers tout le système? La réponse, c'est oui, et ça, on
pourra le discuter dans le p.l. n° 15.
Mme Zaga
Mendez : Puis une dernière question... bien, je ne sais
pas, peut-être que je vais avoir d'autres... mais une autre question sur
les... s'assurer que le cheminement de la plainte, là... Qui gère les plaintes?
Est-ce que c'est le ministre, le ministère, l'agence santé? Qui qui va gérer
cette plainte-là quand elle va arriver?
M.
Dubé : O.K. Dans l'organisation actuelle de nos P.D.G.,
il y a un commissaire aux plaintes par établissement qui se rapporte au
conseil d'administration. En ce moment, c'est comme ça.
Là, je ne veux pas rentrer dans les changements
qu'on va faire, mais, en ce moment, s'il n'y avait pas d'autre changement, là,
puis on attend que la loi soit applicable, etc., en ce moment, il y a un
commissaire aux plaintes par établissement qui doit rapporter ça au conseil
d'administration, donc au P.D.G. Mais souvent, l'enjeu, c'est que ça reste au
niveau de l'établissement et c'est ça qu'on veut améliorer. Je dirais ça comme
ça.
Mme Zaga Mendez : Puis peut-être...
Juste parce que, là, le p.l. n° 10, qu'est-ce qu'on veut... que ce soit en
application le plus tôt possible pour commencer cette transition-là. Donc,
j'essaie de ramener les outils dans le moment présent. Donc, ce que je
comprends, c'est qu'on a l'engagement de la part du ministre d'avoir un outil
spécifique pour l'appel à la main-d'oeuvre indépendante, où n'importe qui dans
le réseau va pouvoir nous dire qu'il vit toutes sortes de situations. Puis je
pense qu'on a été tous et toutes ici sensibilisés à la pression qu'ils peuvent
avoir, différents gestionnaires, même les travailleurs, travailleuses sur le
terrain. Et je voulais juste vous entendre un peu plus, de... Comment on
s'assure de travailler avec les petits établissements pour qu'ils soient
accompagnés dans ce processus de plainte?
M. Dubé : Bien,
en tout cas, regardez, moi, ce que je vous dis, c'est qu'on l'a démontré, là,
avec nos tableaux de bord. On est excessivement transparents, là, dans
le sens que les gens peuvent aller voir sur les tableaux de bord c'est quoi, le
taux de main-d'oeuvre indépendante, etc. Est-ce qu'on ira jusqu'à publier
certaines des informations qui sont là? On pourrait le considérer, mais
aujourd'hui, de prendre cet engagement-là, là, je ne suis peut-être pas prêt à
faire ça tout de suite. Mais ce que je vous dis aujourd'hui, très clairement,
c'est qu'on va faire exactement ce qu'on fait pour la maltraitance, même chose,
puis ça, je pense qu'on est capable de faire ça assez rapidement.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Moi, ça fait
le tour de mes questions...
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Juste une chose. Je pense que c'est important qu'il y ait
un endroit, là, où c'est... des gens qui sont témoins d'une contravention à la
loi puissent le dire. Le ministre nous dit : On veut mettre en place un
mécanisme similaire à celui sur la maltraitance. Celui sur la maltraitance, là,
on nous l'a montré un peu plus tôt, là, il est en place en ce moment. Et est-ce
que vous êtes en mesure de nous dire qu'à chaque dénonciation il y a un suivi
qui est associé à ça?
M. Dubé : Bien, en ce moment,
ce que je ne suis pas capable de vous dire... C'est que le formulaire n'a pas
été complété, c'est ça que j'ai compris ce matin. C'est pour ça... Pardon?
Une voix : ...
M. Dubé : Bon, ce qu'on me dit,
je vais le dire plus fort, il est en train d'être finalisé puis il va être
diffusé dans les prochaines semaines. Alors donc, c'est... on est là, là, parce
que, rappelez-vous, la loi sur la maltraitance, c'est à l'ancienne législation.
Je pense que c'est ça, hein? C'est avec...
Une voix : ...
M. Dubé : Avec Marguerite
Blais, donc, mais c'est ça, là, c'est le temps de faire les... Alors, moi, ce
que je vous dis... C'est pour ça que, tout à l'heure, je voulais, avant de
prendre l'engagement... Mais maintenant que le principe est fait, si un
formulaire est fait pour la maltraitance, je pense que ça va aller assez vite
de pouvoir faire ça. C'est l'engagement que je prends.
M. Fortin : Mais vous êtes un... vous êtes un homme de chiffres, là,
mais vous n'êtes pas capable de nous dire aujourd'hui, puis c'est correct, ce
n'est pas... là, le formulaire qui n'est pas en place, le contraire serait
illogique, mais vous n'êtes pas en mesure de nous dire
aujourd'hui si le mécanisme est utilisé, c'est-à-dire le site Web que vous avez
mis en place, là, si c'est vraiment une avenue qui est connue, et tout ça.
M. Dubé : Non, mais dans les...
C'est un très bon point. J'ai à peu près, je ne sais pas, une vingtaine de...
même plus que ça, là, de demandes qu'on fait à ceux qui font les tableaux de
bord. On a une petite équipe maintenant au ministère, là, avec...
M. Fortin : Ah! Vous avez combien de monde là-dessus, vos tableaux de
bord?
M. Dubé : Ouf! Je vous dirais
que ce n'est pas plus que cinq personnes au ministère.
M. Fortin : O.K. Ils sont efficaces.
M. Dubé : Ils sont très
efficaces. Ils voudraient être plus. Ils sont très efficaces. Alors, dans
l'équipe de M. Kobrynsky, on a une vingtaine
de demandes de dire... Voici, on annonce une primeur, là, à 13 heures cet
après-midi, on va publier le CRDS, grosse nouvelle. Alors, c'est le genre
d'ajout qu'on a préparé pendant plusieurs semaines à l'interne. On a dit : Est-ce que l'information,
si elle était publique, aiderait aux gens, d'avoir des centres de rendez-vous
avec les spécialistes? Bien, on avait dit qu'on publierait ça en avril. On est
le 4 avril, on publie.
M. Fortin : On est en début d'année encore, il n'y a pas de problème.
M. Dubé : Oui. O.K. Je vais
juste vous dire que ça va être la même chose avec ça. Maintenant qu'il y a une demande très claire, je m'y engage. Je vais dire à
l'équipe de M. Kobrynsky : Bien, quand vous avez fini
maltraitance, tout de suite, vous allez travailler sur ça avec l'équipe du
ministère. C'est pour ça que je dis, je pense que c'est une excellente question
que vous avez posée.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
• (12 heures) •
M. Fortin : Ça, ce processus-là... Parce que moi, comme patient, là,
disons, je me pointe à l'hôpital, je ne le sais
pas si une infirmière, c'est une infirmière d'agence ou si une PAB, c'est une
PAB d'agence, là, moi, honnêtement, ça...
Ils ne me le disent pas en rentrant. Peut-être qu'ils vous le disent à vous,
quand vous allez à l'hôpital, mais moi, ils ne me le disent pas. Les
gens qui sont probablement ceux qui vont faire des plaintes par rapport à ça,
c'est des gens qui travaillent dans ces milieux-là.
M. Dubé : Des employés, des
employés.
M. Fortin : C'est des employés, puis des employés, vous n'êtes pas sans
le savoir, ça fait... Je pense que c'est votre prédécesseure... Mme McCann
en parlait beaucoup de : il faut casser l'omerta dans le réseau de la
santé. On ne peut pas dire que c'est arrivé
encore, à ce jour, parce qu'il y a encore beaucoup de gens qui hésitent à
dénoncer, qui ont une appréhension de la
réaction de l'employeur, qui le font sous le couvert de l'anonymat parce qu'ils
ont peur de représailles. Alors, ce mécanisme-là de plaintes,
puisqu'elles viennent d'employés du réseau, devra nécessairement être fait de
façon anonyme.
M. Dubé : Oui. C'est d'ailleurs pour
ça que je pense que, dans le formulaire dont on parle, là, il a fallu s'assurer
qu'il y a une protection, un peu comme un... bien, ce qui se fait pour d'autres
genres de plaintes, là, qui gardent
l'anonymat de la personne jusqu'à tant qu'on ait pu faire une enquête ou une
analyse, de dire : Est-ce qu'il y a matière à poursuivre?
Alors, c'est
pour ça que je pense qu'on est en train de finaliser ça, pour trouver la façon
de... Puis rappelez-vous, là, ce qu'on appelle les dénonciateurs,
comment ils travaillent maintenant avec la nouvelle loi qu'on a faite avec le Protecteur du citoyen, là. En tout cas, il y a toutes sortes d'étapes,
mais je vous dirais qu'on peut s'assurer que la plainte, ce que vous
demandez, ça soit fait de façon anonyme, si les gens veulent le faire. Parce
que, le député a raison, ça va être principalement des employés qui vont faire
ça.
M. Fortin : O.K. Moi, ça me va, puis, bien, pour le reste, on se
reparlera du comité national de plaintes lors de
l'étude du projet de loi n° 15. J'espère qu'on va être... qu'on va se
rendre à cet article-là parce que c'est un article important.
M. Dubé : Ah! très important.
M. Fortin : Oui, j'espère.
Le Président (M. Provençal)
: Mais, pour le moment, on ne
chevauchera pas deux projets de loi.
M. Fortin : Non, non, mais le ministre ouvre des portes. Je veux
juste...
Le Président (M.
Provençal)
: Non,
non.
M. Dubé : Non, non. Là, je n'ai pas
ouvert une porte. J'ai fait un... C'est un caveat.
M. Fortin : Ah! d'accord. D'accord.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée de Verdun, suite aux
explications de M. le ministre et des commentaires qui ont été émis par le
député de Pontiac, est-ce que vous maintenez toujours votre amendement?
Mme Zaga Mendez : Bien, en écoutant
aussi le dernier échange puis avec l'engagement, ça répond. On ne l'appelle pas
guichet. On l'appelle un... Je n'ai pas retenu...
M. Dubé : Un registre.
Mme Zaga Mendez : Registre. Le nom
de l'outil, ce sera un registre.Bien sûr, il resterait à voir dans l'opérationnalisation,
mais ça répond à la préoccupation puis ça répond à la recommandation, surtout,
du milieu.
Donc, je vais retirer l'amendement. Je comprends
qu'on ne l'aura pas dans la loi tel quel à ce niveau de précision, mais on a
quand même un engagement d'aller de l'avant avec cette idée.
M. Dubé : Très fort. Très fort.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. Alors, consentement pour retirer l'amendement?Consentement.
Maintenant, Mme la députée de Verdun, vous aviez
signifié que vous vouliez introduire un article 4.1. Alors, désirez-vous
une suspension?
Mme Zaga Mendez : Oui, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, on va suspendre, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 03)
(Reprise à 12 h 11)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Alors, je
vais inviter la députée de Verdun à nous faire lecture de l'amendement qui
introduit un article, l'article 4.1, et de nous émettre les commentaires
qui vont avec son amendement. Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Merci, M. le
Président. Alors, l'amendement qui serait un article 4.1 dit :
Ajouter, après l'article 4 du projet de loi
insérant 531.0.2 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux,
le texte suivant :
«Le ministre transmet au plus tard au
1er janvier 2025 et pour les quatre années subséquentes, un rapport au
gouvernement sur la mise en oeuvre de la présente loi.
«Ledit rapport inclut les états financiers des
établissements sur le recours aux agences de placement de personnel et de la
main-d'oeuvre indépendante.
«Ce rapport est déposé dans les 30 jours
suivants à l'Assemblée nationale ou si elle ne siège pas dans les 30 jours
suivant la reprise des travaux.
«La commission compétente de l'Assemblée
nationale examine ce rapport et entend les dirigeants de chaque établissement
au moins une fois à tous les trois ans.»
Alors, on sait, cet amendement-là est inspiré
des pratiques que nous avons déjà dans différents projets de loi, que ce soit...
ou des lois, là, qui sont en application, que ce soit la loi n° 95, que ce soit la loi sur les établissements de niveau
universitaire dans l'article... la loi...
Une voix : ...
Mme Zaga Mendez : Pardon? La
loi n° 95, que c'est la loi sur les établissements
de niveau universitaire, donc c'est l'article 4.2. Et l'objectif, c'est
avoir un mécanisme de reddition des comptes devant les parlementaires.
La loi qu'on discute aujourd'hui, c'est une
loi... on a demandé... on a réitéré à plusieurs niveaux l'importance puis qu'on
veut que ce soit une transition parce qu'on veut aller vers la fin de la... de
faire appel à la main-d'oeuvre indépendante, aux agences privées en santé.
Alors, on l'a entendu aussi dans... par des différents groupes, d'avoir un mécanisme
de reddition de comptes qui est clair et qui se fait aussi devant les
parlementaires nous permettrait de voir l'avancement
de l'application de cette loi-là. Et on voit, là... les demandes, ça concerne
les montants qui sont engagés par les établissements à recourir aux
agences de placement, qu'on soit capables de discuter ceci de façon
démocratique, les rapports financiers également.
Et ne pas oublier qu'on a
eu plusieurs discussions sur le règlement qui va suivre. Alors, on fait
confiance au ministre sur différents aspects. Il y a eu différents engagements
qui ont été pris. Cependant, on ne peut pas donner un mandat aussi permanent, avec des pouvoirs extraordinaires, pour un
problème qui est temporaire. Donc, le mécanisme de reddition de comptes devient
essentiel afin de discuter ces aspects-là.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : Bon, bien, je suis très
content de voir l'intérêt de la députée pour toute l'information. Je trouve qu'on en a déjà pas mal, là. Peut-être que les
gens trouvent que j'aime beaucoup les tableaux de bord puis les
statistiques, mais là vous m'en demandez pas mal.
Écoutez, je
comprends très bien votre demande, mais on a déjà, dans nos tableaux de bord,
déjà de l'information sur... le tableau de bord public, là. Puis je vais
regarder... je vais prendre quelques minutes, là, parce que, quand vous faites
des suggestions comme ça, je ne veux pas les enlever du revers de la main, mais
j'aimerais ça, voir... Tantôt, j'ai expliqué
que, dans nos tableaux de bord qu'on a, avant de les mettre au public, on les
travaille à l'interne, avant de...
Puis ce qui est, en ce moment, disponible dans
les tableaux de bord publics, c'est uniquement le pourcentage de main-d'oeuvre
indépendante que l'on a, en pourcentage par établissement, etc. Ça, c'est ce
qui est là puis, à mon sens, ce n'est pas assez. Je sais ce qu'on a en ce
moment à l'interne, là, je vais prendre quelques minutes après votre question
puis je vais le regarder, mais je pense que ce que vous demandez, là, on va
être là, là. Il va y avoir assez d'informations pour suivre ça — ça,
c'est la première chose — par
les tableaux de bord qui vont être publics, O.K.?
Deuxièmement, je vous dirais que ces
questions-là, pour moi, peuvent être débattues en crédits, lorsqu'on regarde
les crédits à chaque année, parce que, dans le fond, vous avez...
Regardez un peu l'information qu'on vous a
donnée. Au début du projet de loi, vous nous aviez demandé de l'information,
puis on vous a sorti 9 millions d'heures par région, puis tout ça. Donc,
moi, je pense que vous avez raison de demander ces choses-là, mais il y a déjà
toutes sortes de processus. Je donne l'exemple des crédits, je donne... la
période de questions, les rapports annuels de gestion. Ça fait que laissez-moi
juste regarder, là, qu'est-ce qu'il se fait par les tableaux de bord. Je vais
juste prendre quelques minutes parce que je veux... je trouve que votre demande
est importante.
Mais, encore une fois, je ne voudrais pas créer
un précédent, ici, de mettre quelque chose dans la loi puis, là, de me faire
dire par tout le monde : Bien, vous avez besoin maintenant d'avoir ça
partout dans les lois, parce que... Oh là là! Je vais vous dire que c'est...
Alors, laissez-moi juste prendre quelques
minutes. Je vais aller voir où on est rendus à l'interne puis, après ça, je
pense que je pourrai même vous le montrer, un peu comme on a fait tantôt. Mais
je comprends le sens de votre demande. Laissez-moi regarder ça, puis je vous
reviens.
On peut-tu prendre...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, on prend une suspension? On
suspend, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 17)
(Reprise à 12 h 24)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Excusez-moi! On va reprendre nos travaux. Alors, il y a eu
des échanges entre la députée de Verdun et M. le ministre. Mme la députée, je
commence par vous céder la parole. Par la suite, on redonnera la parole au
ministre.
Mme Zaga Mendez : Alors, je vais
revenir sur l'esprit de l'amendement, puis après on pourrait même s'entendre
sur des détails qui pourraient se trouver ou pas dans l'amendement, là. Je
pense qu'il y a une ouverture, là, d'avoir cette discussion-là.
Donc, tout d'abord, l'objectif, c'est avoir un
processus de reddition de comptes qui est clair et transparent et dans lequel
on peut débattre même comme parlementaires. J'ai compris, tout à l'heure, puis
je pense que le ministre peut aussi nous en faire part, les différentes
informations qui sont publiques, elles vont être rendues publiques, si je
comprends bien. Et tout ça, c'est parfait, là, pour la discussion puis pour
faire le suivi, là. Là, on parle d'un suivi de l'application de cette loi-là et
on s'est inspirés un peu, comme je disais tantôt, d'autres mécanismes
législatifs qui sont présents.
Là, j'ai un
exemple de... très, très récent, entre autres, là, de la part du collègue, du
ministre, le ministre du Travail, qui avait inséré un mécanisme
semblable, donc, de reddition de comptes devant les parlementaires dans la
réforme de la RQAPA... RQAP, pardon. Alors,
il existe déjà, ce type de mécanisme dans lequel on a... on dépose ces
documents-là auprès des parlementaires et que ce type d'audit public nous
permet, par la suite, s'il y a des questions, d'amener ces enjeux ici, autour
de la table, ou dans... à la commission respective.
Ça
fait que je voulais juste entendre un peu le ministre là-dessus puis après je
nous... On pourrait avoir la discussion aussi alinéa par alinéa de l'amendement
pour voir aussi l'ouverture de déposer ce type d'information.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Dubé : Bien,
écoutez, ce que j'entends, là, c'est que c'est quand même... Je comprends très
bien votre objectif puis je vous ai montré un petit peu l'information qu'on a
déjà puis qui est en cours de développement, là, pour rendre ça public. Je vais
juste penser à ça.
Mais
ce que je ne veux pas, c'est que je ne veux pas créer une lourdeur. Je veux
dire, la machine est déjà très lourde, là,
puis je veux juste être certain que ce qu'on peut faire par souci de
transparence... Puis je pense qu'on l'a démontré, là, comme
gouvernement, qu'on est très transparents sur l'information, des fois, qui ne
fait pas toujours notre affaire parce qu'on
n'est pas toujours rendus où on voudrait être, là. Mais, dans ça, je pense que
la... Je vais y réfléchir parce que je vois qu'on va s'interrompre dans
quelques minutes, là, mais... Puis je voudrais juste regarder si cette
demande-là, dans les cas où vous parlez, là... Je n'ai pas très bien compris
l'endroit où vous dites que c'est déjà appliqué, là.
Mme Zaga
Mendez : J'ai deux exemples. Donc, la loi n° 95
sur les établissements de niveau universitaire, article 4.2, on a un
mécanisme très semblable.
M. Dubé : Oui. O.K. Ça fait qu'il y a quelqu'un qui se prend
une note de ça, parce que je voudrais les regarder pendant l'heure...
Mme Zaga
Mendez : Et ce serait la dernière loi, là, sur la réforme, le RQAP.
Là, je n'ai pas l'article, là, précis, mais
je pense qu'on pourrait envoyer aussi cette information-là ou reprendre, là,
dans nos discussions à l'avenir.
M. Dubé : C'est
parce que... Je vais vous dire ma première réaction, puis on peut y réfléchir,
là, parce qu'on va revenir tout à l'heure. C'est... quand je vois le dernier
paragraphe, là : «La commission examine le rapport et entend les dirigeants de chaque établissement», on
a 35 P.D.G. d'établissement, je vais vous dire que je trouve ça un
petit peu lourd. Puis l'objectif, c'est que je pense qu'on peut avoir tout ce
que vous demandez, un peu comme je vous ai donné au début de la commission, en
publiant ces données-là de façon publique, là. C'est ma réaction initiale.
Ça fait que pensons à
ça ensemble, on va prendre un... on va aller manger un petit peu, si on a le
droit, puis on pourra revenir. Mais je comprends votre objectif, mais je vous
dis juste que je ne voudrais pas créer une lourdeur dont on n'a peut-être pas
besoin avec l'information qui est à peu près disponible, là.
Mme Zaga
Mendez : Il n'y a aucun problème pour moi.
M. Dubé : O.K.
C'est bon.
Le Président (M.
Provençal)
: Écoutez,
je vais vous remercier de votre collaboration.
Compte tenu de
l'heure, je vais suspendre les travaux quelques minutes avant que la commission
puisse se réunir en séance de travail dans le cadre d'un autre mandat. Les
travaux de l'actuel mandat reprendront après les affaires courantes, soit vers
13 heures.
M. Dubé : 13 heures?
Le Président (M.
Provençal)
: 15 heures.
Des voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
vers 15 heures. Merci beaucoup. Bon appétit.
(Suspension de la séance à
12 h 29)
(Reprise à 15 h 22)
Le Président (M.
Provençal)
: Nous
reprenons nos travaux. À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de la santé et
des services sociaux reprend ses travaux.
Nous poursuivons
l'étude détaillée du projet de loi n° 10, Loi limitant le recours aux
services d'une agence de placement de personnel et à de la main-d'oeuvre
indépendante dans le secteur de la santé et des services sociaux.
Lors de la suspension
de nos travaux, à 12 h 30, les discussions portaient sur un
amendement introduisant l'article 4.1
déposé par Mme la députée de Verdun. M. le ministre, je crois que la parole
était à vous et je vous la cède.
M. Dubé : Écoutez,
M. le Président... merci beaucoup. Puis, encore une fois, je veux saluer les
suggestions de la députée de Verdun. Et ce que j'aimerais faire, si... mais je
ne veux pas prendre le mérite de ce que vous avez dit, mais je serais prêt à
vous proposer un amendement, mais... pardon?
Une voix : ...
M. Dubé : Alors... mais ce que
j'aimerais faire, j'aimerais le mettre... on m'explique qu'il serait mieux
d'être à 5.1 au lieu de 4.1, là. Alors, je ne sais pas si je peux le déposer,
peut-être... dites-moi un peu la procédure à suivre, mais j'aimerais ça qu'elle
en prenne connaissance avant.
Le Président (M. Provençal)
: Ce serait bien, parce que, si vous
déposez un amendement qui va aller chercher le désir ou les éléments qui ont
été proposés par la députée de Verdun, moi, ce que je vous suggère, c'est qu'on
va en faire une petite projection, et, avec la perception que vous aurez, vous
me direz si vous retirez votre amendement, madame. Ça va?
Mme Zaga Mendez : ...prendre
connaissance.
M. Dubé : ...mais je pense qu'on
rejoint ce que vous demandez.
Le Président (M. Provençal)
: On suspend présentement l'amendement
de la députée de Verdun et on dépose une proposition de M. le ministre mais qui
serait située à 5.1. Et je pense que, Mme la secrétaire, je respecte le
protocole d'une séance. Ça va?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, on va le projeter à
l'écran, puis vous allez pouvoir expliquer.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: On va suspendre une minute, s'il vous
plaît, le temps qu'au niveau du secrétariat on puisse faire les...
(Suspension de la séance à 15 h 25)
(Reprise à 15 h 28)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Nous
avons projeté à l'écran la proposition qui est
déposée par M. le ministre, qui pourrait remplacer l'amendement 4.1 qui
avait été... qui est suspendu présentement et qui a été déposé par la
députée de Verdun. M. le ministre, pouvez-vous l'expliquer pour...
M.
Dubé : ...assez simple, là, mais ça permet, je pense,
d'atteindre l'objectif, là, qui est d'insérer, après l'article 5 du
projet de loi, l'article suivant :
«5.1. Le ministre doit, au plus tard le
(indiquer ici la date qui suit de quatre ans celle de l'entrée en vigueur de la
présente loi), faire au gouvernement un rapport sur la mise en oeuvre de la
présente loi.
«Ce rapport est déposé par le ministre dans les
30 jours suivants à l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège pas, dans
les 30 jours de la reprise de ses travaux.»
Le commentaire : Cet amendement a pour
objet de prévoir une obligation pour le ministre de la Santé de produire un
rapport sur la mise en oeuvre des dispositions relatives aux agences de
placement de personnel et à la main-d'oeuvre
indépendante, lequel rapport devra obligatoirement être déposé à l'Assemblée
nationale dans le délai prescrit.
Alors, je pense que ce n'est peut-être pas aussi
détaillé que ce que vous demandiez... Je peux me permettre?
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui.
M.
Dubé : Oui? Mais je vais vous laisser commenter, mais
moi, ce que je voulais, c'est prendre l'engagement qu'un rapport va être déposé à l'Assemblée
nationale. Je pense que c'était l'essentiel de votre demande. Mais ça
n'empêche pas, M. le Président, pour Mme la
députée, que toutes les autres choses qu'on a discutées, au niveau du tableau
de bord puis ces choses-là, vont se
faire dans l'ordre, là. Mais au moins, je veux vous rassurer qu'il y a un
engagement d'aller avec un rapport à l'Assemblée nationale puis je pense
que ça, c'est important. Ça fait que je vous laisse penser à ça.
Le Président (M. Provençal)
: Je vais vous demander votre avis
parce que, considérant qu'on a suspendu votre amendement...
Mme Zaga Mendez : Bien, ce que je
souhaiterais... puis je remercie d'abord le ministre d'arriver avec une
contreproposition, mais ce que je souhaiterais peut-être, de finir la
discussion qu'on a commencée sur l'amendement, après... parce qu'il y avait d'autres détails, qui sont là, qui ne sont
pas ici. Je veux juste qu'on finisse cette discussion-là puis, par la
suite, je prendrais un moment d'évaluer si l'amendement continue à être sur la
table ou pas, puis après on pourrait se pencher, je pense, sur la
contreproposition du ministre.
Le Président (M.
Provençal)
: Ah!
bien, de toute manière, présentement, cet article-là est automatiquement
suspendu parce qu'il ne sera pas traité et débattu présentement. On va... Avec
le consentement, on reprend la discussion du 4.1 pour finaliser celle-ci, tel
que vous le demandez, et, par la suite, on pourra statuer pour la suite des
choses. Alors, je vous... Consentement pour revenir à 4.1?
• (15 h 30) •
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
: Consentement. Alors, Mme la députée
de Verdun.
Mme Zaga
Mendez : Merci, M. le Président. Alors, ce que j'aimerais
peut-être qu'on puisse regarder... ensemble, pardon, l'amendement sur
chacun des points. Ce que je ressens, c'est une ouverture en ce qui concerne la
reddition de comptes par le gouvernement
auprès des parlementaires. Dans notre amendement, on parle d'une date précise,
donc, le 1er janvier 2025, de se donner quand même à peu près un an, un an et
demi de délai pour être capable de déposer ces informations à l'Assemblée
nationale. Donc, je voulais savoir... avoir l'avis du ministre là-dessus.
M. Dubé : Bien, écoutez, l'enjeu,
c'est... un des enjeux, c'est l'année financière du gouvernement, qui est le
31 mars, comme vous savez. Alors, moi, ce que je dis, c'est qu'il faut
tenir compte de deux choses : tenir compte de l'année financière du gouvernement,
qui est le 31 mars, donc ce serait difficilement le 1er janvier, puis on a
quand même dit clairement qu'on voulait avoir trois années. Rappelez-vous,
hein, on a dit 2024, 2025 et 2026. On a quand même modifié le 2026, mais il est
encore là, dans les objectifs du gouvernement.
Alors, moi, je me dis, votre idée est
excellente, d'avoir un rapport, mais, en même temps, assurons-nous qu'on a une vue complète de l'effort qui a été
fait. Puis moi, je pense que si on faisait ça en... sur 2025, je pense
qu'on aurait un rapport incomplet. En tout cas, c'est ma réaction à ça. Et
c'est pour ça qu'on a parlé de quatre ans, parce qu'habituellement des projets de loi comme ça sont toujours... puis
c'est ce que j'ai comparé, là, sont toujours pour une période fixe,
c'est... après trois ou quatre ans, le gouvernement s'engage.
Alors, quand je combine les deux points, de la
fin d'année au... au 31 31 mars, pardon, et l'engagement de 2026, moi, je
suggérerais qu'on le fasse pour quatre ans. C'était le raisonnement qu'on
faisait, là.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Merci. Puis, pour
discuter un peu de la temporalité, c'est sûr que, dans quatre, cinq ans, on
aimerait ne plus en parler, là, on s'entend, là, on...
M. Dubé : ...
Mme Zaga Mendez : Excusez-moi, je
vais être plus claire, c'est-à-dire qu'on a une discussion là-dessus, sur le
fait qu'on aimerait que nos établissements, dans un horizon de quatre à cinq
ans, ne fassent plus appel, là-dessus, je pense qu'on s'entend, sauf avec les
conditions qu'on a dénommées auparavant.
Alors, l'idée d'amener ça peut-être à 2025...
c'est 2026, d'avoir un délai pour être capable d'évaluer l'impact un peu à
mi-chemin. Je pense que c'est ça aussi, l'intention. Quel est votre avis
là-dessus?
M. Dubé : Bien, en fait, comme je
vous ai dit ce matin, moi, il y a deux choses. Vous allez continuer d'avoir vos autres outils. Je suis certain que, dans les
quatre prochaines années, à tous les ans, à la période des crédits, vous
allez me demander où on en est rendu avec
les heures en main-d'oeuvre indépendante. Vous allez avoir cette information-là,
puis d'ailleurs on va devoir la publier,
parce que je vous ai pris l'engagement qu'on va aller plus loin que ce qui est
dans le rapport public. Donc, vous avez
plusieurs autres méthodes, mais ce que vous vouliez, c'est qu'il y ait un engagement envers l'Assemblée nationale, mais
sans, je dirais, complexifier. Il y a déjà pas mal de rapports qui se
font, et c'est pour ça que je pense que vous allez continuer d'avoir vos autres
outils, dont celui que je vous ai montré ce
matin, là, hors d'ondes, sur les tableaux de bord, mais je pense que vous
avez... là, vous avez un engagement sur l'Assemblée nationale.
Mme Zaga
Mendez : ...je continuerais un peu d'autres... dans
d'autres détails qui se trouvent dans l'amendement, concernant les états
financiers des établissements. Est-ce que, dans ce rapport-là que le
gouvernement ferait auprès des
parlementaires, est-ce qu'on retrouverait également tous les états financiers
des établissements publics qui font appel?
M. Dubé : Je pense que les mots que
j'utiliserais, c'est «rapport annuel» plutôt que «rapport financier» parce que le... à moins que je me trompe, là, le... un
CISSS et un CIUSSS doivent présenter un rapport annuel dans lequel il y
a ces grandes orientations, comment il a
respecté ou non les indicateurs de performance, puis tout ça, et dont,
maintenant, la main-d'oeuvre. L'utilisation de la main-d'oeuvre indépendante va
être là.
Alors, ça, je
vous dirais, Mme la députée, c'est déjà en place parce que chacun des CISSS et
des CIUSSS doit produire ce rapport
annuel là, qui est déposé, habituellement, à l'automne. Quand on est revenus,
l'automne dernier, après les
élections, on a eu les rapports du 31 mars 2023... 2022, pardon. Alors,
ça, c'est déjà prévu dans les rapports annuels des...
Mme Zaga Mendez : Moi, je vois,
c'est sur la troisième partie. Je pense que, là-dessus, on va... on est...
s'entendre, là. De ce que je vois de votre contre-proposition, puis on avait eu
la discussion sur le fait d'inviter les dirigeants de
chaque établissement au moins une fois à tous les trois ans, je comprends que,
là, on rentrait dans des éléments plus de lourdeur, de qu'est-ce qui a été dit
tout à l'heure. Moi, je voulais...
M. Dubé : Mais vous demanderez au
ministre, ce sera à lui de répondre à...
Mme Zaga Mendez : Au ministre de
répondre aux questions.
M. Dubé : Oui, mais c'est parce que,
je veux dire, si on... C'est quand même un élément de la gestion d'un CISSS et
des CIUSSS, là, faire venir tous les P.D.G. aux trois ans pour cet élément-là.
Moi, je pense que vous allez avoir toute l'information, et dans le rapport
annuel, et dans les documents, les tableaux de bord publics, mais aussi, je le
répète, là, il y a des très bons députés de l'opposition, qui posent de très
bonnes questions aux crédits. Je pense qu'on va avoir pour trois ans de bonnes
questions aux crédits sur la main-d'oeuvre indépendante.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Je ne sais pas si
le collègue a des questions sur l'amendement.
M. Fortin : Non. Moi, ça va... Bien non, en fait, je n'ai pas de
question sur l'amendement, c'est très clair.
Mme Zaga Mendez : Je demanderais une
petite minute pour regarder la... pour la suite, là, si on le... on retirait ou
pas l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que... C'est parce que, là, on
est à votre amendement. Est-ce que vous voulez déposer un autre amendement
ou...
Mme Zaga Mendez : Non, j'aimerais
juste suspendre les travaux pour deux minutes pour mes... pour regarder
certains détails, pour voir si on le retire ou pas, l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
: Suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 38)
(Reprise à 15 h 45)
Le Président (M. Provençal)
: Nous allons reprendre nos travaux.
Alors, il y a eu des échanges hors micro...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: S'il vous plaît! Mme la députée de
Hull.
Des voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
: Merci. On peut se dire ça.
On est issus tous les deux du domaine de l'enseignement, ça fait qu'on
peut se taquiner. Alors, Mme la députée de Verdun, vous avez eu des échanges
hors micro avec M. le ministre. J'aimerais avoir, maintenant...
Mme Zaga Mendez : Oui. Merci
beaucoup. Alors, j'ai apprécié l'échange qu'on a eu tout à l'heure pour mieux
définir la reddition de comptes. Je sais qu'on a un amendement qui s'en vient,
puis on a un engagement de la part du ministre qu'on fasse une évaluation en
bonne et due forme, une reddition de comptes démocratique auprès des
parlementaires, puis qu'on puisse aussi, avec ça, donner d'autres outils,
au-delà des outils qui ont été mentionnés par le ministre. Ça fait que, dans ce
sens-là, je vais retirer notre amendement pour qu'on puisse se pencher sur
l'amendement du ministre.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, à 5.1?
Mme Zaga Mendez : Exactement.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, consentement pour retirer
l'amendement 4.1 déposé par la députée de Verdun? Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
: Merci.
M. Dubé : ...et
est-ce qu'on est rendu...
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Alors, M. le ministre, on est
rendu au point 5, et vous avez déjà déposé un amendement. Puis je veux
spécifier que cet amendement-là, lorsqu'on... vous l'avez déposé, ça faisait
référence au fait que le député de Pontiac, à l'article 1, avait amené un
amendement, qu'il a retiré suite à votre engagement d'amener des précisions à
l'article 5 pour incorporer le desiderata du député de Pontiac.
Maintenant, dans un premier temps, vous lisez
l'article 5. Par la... et vous le commentez. Par la suite, vous allez nous présenter l'amendement, et nous allons
en discuter par la suite pour convenir avec le député de Pontiac si...
M. Dubé : On était quand même assez
avancé dans ça, là. Vous voulez quand même que je lise 5 avant de...
Le
Président (M. Provençal)
: Oui, on se doit de lire l'article, l'amendement,
et là on va discuter de l'amendement.
M. Dubé : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y.
M. Dubé : Ça va pour tout le monde,
oui? C'est bon. Merci beaucoup, M. le Président. Vous conduisez ça de main
de maître. Article 5 :
«Le premier règlement pris en application de
l'article 338.2 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, édicté par l'article 1 de la présente
loi, peut être publié avec un délai plus court que prévu, celui à
l'article 11 de la Loi sur les règlements (chapitre R-18.1), mais qui ne
peut être inférieur à 20 jours. De plus, un tel règlement n'est pas soumis
au délai d'entrée en vigueur prévu à l'article 17 de cette loi.»
Le
commentaire, c'est : L'article 5 du projet de loi propose que le premier
règlement pris par le gouvernement peut être publié avec un délai plus
court que prévu à celui à l'article 11 de la Loi sur les règlements, mais
qu'il ne peut être inférieur à 20 jours. De plus, le délai d'entrée en
vigueur prévu à l'article 17 de cette loi ne s'applique... à ce premier
règlement. Bon, ça, c'est l'article 5 tel qu'il était dans le projet de loi qui
est...
Le Président (M. Provençal)
: Tel que libellé dans le projet de
loi.
• (15 h 50) •
M. Dubé : Voilà. Maintenant, avec
les discussions que nous avons eues, on est d'accord à y aller tout de suite, puis je vais vous le lire dans l'ensemble
parce que je pense que ça se tient maintenant tout ensemble. Remplacer
l'article 5 du projet de loi par le suivant :
«5. Le premier règlement pris en application de
l'article 338.2 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux, édicté par l'article 1 de la présente loi, doit notamment
prévoir :
«1° la définition de "agence de placement
de personnel", soit une personne, société ou autre entité qui offre des
services de location de personnel à un organisme du secteur de la santé et des
services sociaux;
«2° la définition de "main-d'oeuvre
indépendante", soit une personne physique qui, dans le cadre d'un contrat
de services, fournit une prestation de services à un organisme du secteur de la
santé et des services sociaux;
«3° l'interdiction pour un établissement de
recourir aux services d'une agence de placement de personnel ou de la
main-d'oeuvre indépendante sur les territoires suivants :
«a) au plus tard à compter du 31 décembre
2024, sur les territoires urbains, lesquels doivent minimalement inclure, en
tout ou en partie, chacune des régions sociosanitaires de la Capitale-Nationale,
de Montréal et de Laval;
«b) au plus tard à compter du 31 décembre
2025 sur les territoires mitoyens, lesquels doivent minimalement inclure, en
tout ou en partie, chacune des régions sociosanitaires de la
Mauricie-et-Centre-du-Québec et de l'Estrie.
«Ce premier règlement peut être publié avec un
délai plus court que celui prévu à l'article 11 de la Loi sur les
règlements (chapitre R-18.1) mais qui ne peut être inférieur à
20 jours. De plus, un tel règlement n'est pas soumis au délai d'entrée en
vigueur prévu à l'article 17 de cette loi.»
Le commentaire, tout simple : L'amendement
propose d'introduire des mesures qui doivent se retrouver dans le premier
règlement pris par le gouvernement en application de 338.2.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Alors, M. le député
de Pontiac.
M. Fortin : Juste sur la... en fait, sur ce qui était dans
l'article 5 précédemment, là, pourquoi on parle d'un délai plus court que
celui prévu à la Loi sur les règlements et pourquoi ce ne serait pas soumis au
délai d'entrée en vigueur prévu par la Loi sur les règlements?
M. Dubé : Bien, M. Paré pourrait me
confirmer ou m'infirmer, mais je pense que c'était l'objectif, d'y aller plus
rapidement, tout simplement.
M. Fortin : O.K., mais... O.K., je n'ai pas de problème avec ça, mais
ça veut dire que... Habituellement, là, il y a une procédure quand les
règlements sont suivis. Là, ce que vous dites, c'est : On va le publier
pour une période de 20 jours puis, après ça, après la publication, on
n'est pas soumis au délai habituel, donc, quand on est prêts, là, on va de
l'avant. C'est ça?
M. Dubé : ...à
ce moment-là. C'est exactement ça.
M. Fortin : O.K. Puis c'est ça, l'objectif, c'est de le mettre pendant
20 jours, j'imagine, si vous avez mis ce nombre-là.
M.
Dubé : Exactement, mais je pense qu'on en a assez parlé,
qu'on voulait le faire le plus rapidement possible, une fois qu'on s'est
entendu. Voilà.
M.
Fortin : O.K. Je regarde les définitions, là, que vous avez
indiquées, la définition d'«agence de placement de personnel», la définition de «main-d'oeuvre
indépendante», et ça me semble... Ça, c'est des définitions qui sont
conformes à des définitions déjà utilisées par le réseau de la santé?
Des voix : ...
M. Fortin : O.K. Puis je ne veux pas entrer dans les détails de ça,
vous avez déjà... on a déjà fait le débat sur le pourquoi on n'allait pas dans
le détail de ces affaires-là aussi. Donc, moi, ça me va.
Avec quelques semaines de recul par rapport à
nos dernières discussions, vous êtes toujours confortable avec les régions qui
avaient été sélectionnées plus tôt? Vous n'avez pas de modification à faire? Il
n'y a pas de région où vous avez vu des grandes améliorations ou des grandes
détériorations, là, depuis quelques semaines?
M. Dubé : Moi, je demanderais...
M. Fortin : Je sais que vous avez beaucoup, beaucoup, beaucoup de
données, là. Donc, je me demande si... peut-être que...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, consentement pour qu'on puisse
permettre à M. Paré de s'exprimer? Consentement?
M. Fortin : Bien sûr.
Le Président (M. Provençal)
: M. Paré, pourriez-vous vous nommer et
votre fonction, s'il vous plaît?
M. Paré (Daniel) : Oui. Daniel Paré,
sous-ministre associé, ressources humaines et rémunération.
Ça fait que je vous confirme qu'on
maintiendrait, encore là, les régions qui ont été mentionnées, ou qui sont
proposées, je devrais dire, dans le projet d'amendement.
M. Fortin : Honnêtement, on a déjà fait le débat. Donc, je ne
m'éterniserai pas pour m'éterniser.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Est-ce que... Oui, madame?
Une voix : Non, ça va.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va, pas d'intervention? S'il n'y a
pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
M. Fortin : Par
appel nominal.
Le Président (M. Provençal)
: Par appel nominal. Merci.
La Secrétaire : Oui. Alors, pour,
contre, abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La
Secrétaire : Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme
Lachance : Pour.
La Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Pour.
La Secrétaire :
M. Fortin (Pontiac)?
M.
Fortin : Pour.
La Secrétaire :
Mme Zaga Mendez (Verdun)?
Mme Zaga
Mendez : Pour.
La Secrétaire :
Et M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. Alors, l'article...
l'amendement du ministre qui remplace l'article 5 du projet de loi
qui était déjà dans... libellé, est adopté à la majorité. 5.1, maintenant. M.
le ministre.
M. Dubé : Parce
qu'on a eu, tout à l'heure, une discussion, monsieur...
Des voix :
...
M. Dubé : Allez-y,
Mme la secrétaire, si vous avez un commentaire.
Des voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Je peux
refaire la formulation. Alors, l'amendement qui remplace l'article 5 est
adopté.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Tel qu'amendé. C'est
fait. Merci. En d'autres termes, l'amendement remplace l'article 5
du projet de loi n° 10... à la majorité.
Merci. M. le
ministre, vous allez lire, maintenant, le nouvel article 5.1.
M. Dubé : D'accord,
je le lis. C'est bon?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
vous lisez, s'il vous plaît.
M. Dubé : Alors,
Mme la secrétaire est d'accord avec ça? Oui, O.K. Alors, insérer, après
l'article 5 du projet de loi, l'article suivant :
«5.1. Le ministre
doit, au plus tard le (indiquer ici la date qui suit de quatre ans celle de
l'entrée en vigueur de la présente loi), faire au gouvernement un rapport sur
la mise en oeuvre de la présente loi.
«Ce rapport est
déposé par le ministre dans les 30 jours suivants à l'Assemblée nationale
ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours de la reprise de ses travaux.»
Cet amendement a pour
objet de prévoir une obligation pour le ministre de la Santé de produire un
rapport sur la main-d'oeuvre... des dispositions relatives aux agences de
placement de personnel et de la main-d'oeuvre indépendante, lequel rapport
devra obligatoirement être déposé à l'Assemblée nationale dans le délai
prescrit.
Et
peut-être que... je pourrais peut-être répondre presque à l'avance à votre
question, parce que, tout à l'heure, vous
m'avez demandé : Est-ce que ce serait un rapport, mettons, après quatre
ans et d'autres rapports qui viendraient? J'ai demandé à l'équipe de
légistes, là, puis je prenais, par exemple... je ne sais pas si c'est le
meilleur exemple, mais moi, j'ai été impliqué dans un projet de loi qui
s'intitule...
Des voix :
...
M. Dubé :
Voilà, la loi sur les divulgations des actes répréhensibles. Je ne dis pas que
les agences, c'est des actes répréhensibles, là, mais ce que je vous dis, c'est
qu'on parle d'un rapport. Une fois que la loi est instituée, on dit : Ce rapport devrait être présenté.
Alors, je pourrai vous donner l'exemple de l'article, je pense que c'est
l'article 41, qu'on m'a montré tout à l'heure, mais il n'y a pas de
répétition d'années. On dit qu'au moins pour voir si la loi a fonctionné, c'est
de produire un rapport après un certain nombre d'années. Alors, c'est ma
suggestion.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée de Verdun.
Mme
Zaga Mendez : Oui. Merci, M. le ministre, pour la réponse. L'objectif
d'avoir des dates subséquentes ou des retours, c'est, une fois qu'on a le
rapport du gouvernement, puis qu'on se rend compte qu'on n'arrive pas aux
objectifs de la loi, et on se rend compte qu'on doit encore faire un travail...
Il y a beaucoup de choses qui vont être dans le règlement puis il y a eu
beaucoup des engagements.
Encore une fois,
nous, ce qui nous intéresse, c'est la reddition de comptes. Ça fait que quelle
est la suite après le rapport? On peut, bien sûr, ouvrir... avoir du temps en
commission. On a d'autres outils, là, il n'y a pas de problème, pour les
parlementaires, de questionner, mais je pense que, comme on veut tous
collaborer afin d'atteindre cet objectif-là, notre question, c'est :
Est-ce qu'on doit répéter l'exercice? Si la loi échoue, qu'est-ce qu'on fait?
• (16 heures) •
M. Dubé :
Bien, moi, j'aimerais dire que la loi ne sera pas échue. Puis il faut se
rappeler qu'une des raisons pour lesquelles on s'est convaincus, tout le monde
ensemble, que les dates étaient par règlement, c'est que ça nous permet de
modifier les règlements sur les dates. Vous me suivez?
Tout ce qu'on dit
ici, c'est qu'il y a au moins un rapport qui va devoir être présenté après
quatre ans. Mais, si on voyait... puis ce n'est pas ça qu'on souhaite parce que
je pense que tout le monde veut que ça arrête le plus rapidement possible, là,
mais si ça ne fonctionnait pas, pour x raison, il n'y a rien qui nous empêche
de changer les règlements puis sans avoir besoin de revenir à la loi. Vous me
suivez?
Alors,
je pense qu'on a mis ensemble avec... la flexibilité, je dirais, mieux centrée,
que vous nous avez demandée dans les
règlements, là, j'en conviens, mais, si jamais il fallait changer la date, puis
surtout pendant... Les régions où on n'a
pas mis de date, rappelez-vous, on a mis 2024, 2025, puis on a laissé une
ouverture... Moi, je pense qu'on a tous les mécanismes, en ce moment, pour être capable de répondre aux
questionnements que vous avez, mais la loi ne viendra pas à échéance
tant que le règlement va pouvoir dire de... perdurer des exigences régionales.
Mme Zaga
Mendez : Mais j'aimerais continuer sur le délai. La proposition nous
dit que ça va être fait dans quatre ans. Si on regarde le délai qu'on vient de
voter dans l'article 5, à compter du 31 décembre... je vais prendre
le dernier, là, ce serait le 31 décembre 2025 pour certaines régions.
Alors, il y a certaines autres régions qui ne sont pas là, puis on a eu cette discussion. Pour la Côte-Nord, qu'est-ce qui nous
assure que cette région-là... que, dans le rapport, dans quatre ans, on va avoir... Là, c'est la
question des données. On a eu une discussion tantôt : est-ce que ces
données-là vont être disponibles? Est-ce que
ces données-là vont être suffisantes pour avoir un portrait de... pour évaluer
la portée de la loi? Est-ce que ce serait, peut-être, utile d'avoir un
suivi, un autre rapport de suivi, qui inclurait la situation dans... On parle de la Côte-Nord. On a eu ce débat-là la
semaine passée, deux semaines, mais je voulais vous entendre là-dessus.
M. Dubé : Mais,
rappelez-vous, c'est pour ça, tout à l'heure, que je pense qu'on... En tout
cas, moi, j'essaie de répondre en vous
disant : Il n'y a pas juste ça ici, là, et je vous donne un exemple. Quand
on a commencé ce projet de loi là, il y a quelques semaines, la première
chose que je vous ai montrée, je vous ai dit : Nous avons des données à
l'interne qui ne sont pas encore publiques. Je vous les ai montrées puis je
vous dis : Notre intention, un peu comme on
a publié le CRDS aujourd'hui, c'est de mettre ces données-là à la vue de tout
le monde au cours des prochains mois.
Alors, vous allez...
Cette information-là que vous me demandez, là, je veux dire, elle va être là.
Est-ce que ça va être dans trois mois, ou
dans quatre mois, ou dans cinq mois? Je ne le sais pas, mais je peux vous dire
que ça va être cette année. Alors, dans ce sens-là, je pense que vous
allez avoir toute l'information nécessaire pour suivre ça et un rapport qui
sera plus détaillé, après un certain temps, sur la... Moi, je pense qu'on a
tout ce qu'il faut puis, comme je vous dis, je suis certain que vous allez
revenir dans les crédits puis vous allez me poser toutes les questions que vous
voulez sur la main-d'oeuvre indépendante.
Le Président (M.
Provençal)
: Mme la
députée.
Mme Zaga
Mendez : L'enjeu... Vous répondez au niveau de l'accès à
l'information, puis je pense que ce n'est pas ça, l'enjeu. L'information va
être publique, et ça, on s'est entendus, puis c'est tant mieux, parce que ça
peut nous permettre, les gens, de tout...
M. Dubé : C'est
ça qu'on veut.
Mme Zaga
Mendez : ...à l'opinion publique de voir vraiment l'évaluation...
d'évaluer puis l'évolution du projet de loi, mais le fait de déposer un
rapport, comme on l'a demandé, qui se trouve dans l'amendement, aux
parlementaires nous permet d'avoir d'autres outils, par exemple, venir en
commission, puis qu'on va le faire une fois,
super, mais, par la suite, on a... on tombe encore dans la... Vous l'avez dit,
là, on va travailler par règlement puis, on le sait très bien, on ne pourra pas discuter du contenu de ces
règlements-là. Ce serait comme la dernière fois ici maintenant qu'on a
cette discussion-là, tandis qu'avoir un suivi de ce rapport... parce que ça va
être fait par règlement.
Là, on nous avait
présenté ça comme ça. On a essayé d'amener des choses dans la loi. On a eu des
engagements dans les règlements. À la limite, on va respecter... mais, pour
être capables d'orienter la loi dans le futur,
on n'aura pas d'autre... un autre moment, ce serait le rapport dans quatre ans,
mais, par la suite, est-ce qu'il y aurait d'autres moments où est-ce que
les parlementaires...
M. Dubé : Mais
vous avez quand même... Excusez-moi, là, mais vous avez quand même...
Mme Zaga Mendez : C'est correct.
M. Dubé : Et
c'est pour ça qu'il y a une période pour commenter les règlements. Les
règlements, on ne les fait pas seuls, là, on
les... on fait les règlements, puis ils peuvent être commentés sur la place
publique. En tout cas, je trouve juste que... Je comprends très bien ce
que vous me demandez, mais je pense que, là, on a les ceintures, les bretelles et tout ce qu'il faut pour vous protéger. Moi, j'essaie de trouver la...
Regardez, ça, là, on n'était pas obligés de faire ça, puis je pense que vous
avez envoyé un très bon message qu'on veut qu'il y ait un rapport à l'Assemblée
nationale. On le fait, puis, je vous le dis, entre-temps, il va y avoir toutes
sortes d'autres endroits où vous allez pouvoir voir est-ce qu'on est sur la
bonne piste ou pas. Moi, je pense que
l'information qui va être dévoilée, là, un peu comme... Je vous donne l'exemple
du CRDS aujourd'hui. Ça va vous donner une très bonne idée si le gouvernement
est dans la bonne direction ou pas.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée, je vais me permettre
un commentaire, si vous me donnez la permission.
Mme Zaga Mendez : Bien sûr.
Le Président (M. Provençal)
: Je pense que je comprends très bien
votre intention puis votre préoccupation. Il faut se rappeler aussi que des
rapports... on en a, de nombreux rapports qui sont déposés à l'Assemblée
nationale. Ce qui est important, selon moi, puis par rapport à ce que vous
demandez, c'est que le citoyen puisse être capable de valider certaines choses. Ce que M. le ministre vous propose, c'est
qu'il y ait des tableaux de bord, mais l'information sera disponible, à
moins que je me trompe, M. le ministre... sera disponible pour que les citoyens
puissent la consulter.
Alors, je pense que l'objectif que vous ciblez
est atteint présentement, mais je vous donnais simplement... Normalement, je ne
devrais pas me positionner, mais je me suis permis de vous faire un
commentaire, Mme la députée. Ceci étant dit, la parole vous appartient.
Mme Zaga Mendez : Merci. Je vais
arrêter mes questions pour le moment. Je ne sais pas si mon collègue a des
questions.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Bien, moi, je vais prendre un pas de recul, là. Le ministre
nous a dit tantôt : Il y a des données auxquelles moi, j'ai accès sur la
main-d'oeuvre indépendante qui ne sont pas encore dans le tableau public et il
y a des données dans le tableau public. Si j'ai bien compris ce que vous avez
avancé un peu plus tôt, vous avez pris un engagement
de rendre une autre couche d'information dans votre tableau public pour qu'on
en sache un petit peu plus.
Il y a juste une chose que vous avez dite
tantôt, là, sur laquelle j'ai accroché, c'est... vous avez dit :
Aujourd'hui, j'ai publié des données, là, dans un autre secteur, entre autres,
pour les examens pour les spécialistes, et tout ça, et on pourra les consulter
pour les prochains mois. Mais ça, une fois que vous publiez ces chiffres-là,
vous ne reculez pas, là. Il n'y a pas
de : On enlève des données à un moment donné, là. Une fois que c'est
public... Vous, est-ce que vous avez un engagement que ça va rester
public, ces chiffres-là?
M. Dubé : Bien, écoutez, l'habitude
crée le larron, hein? Je pense que, si vous demandez à des journalistes qui
suivent ça, ou à des députés de l'opposition, ou à tous ceux qui le suivent, je
pense, la journée qu'on va vouloir enlever des données, les gens vont
dire : Qu'est-ce que vous faites là?
M. Fortin : Oui, mais vous savez comme moi qu'il y a tellement
d'affaires qui se passent ici que ça dure une journée, ces histoires-là, puis,
après ça, on passe à d'autres choses. Donc...
M. Dubé : Oui, mais je pense que...
Puis là je ne veux pas faire de politique, là, vous me connaissez, mais
l'engagement... M. le député, l'engagement de la transparence qu'on a pris,
là... En tout cas, on a commencé à publier ces données-là au mois de mai l'an
dernier... et qui n'était pas à notre avantage, je dois dire, là, que c'étaient
des données très difficiles sur la prise en charge, etc., puis on a dit qu'on
continuerait à en donner plus parce qu'on veut montrer aux gens que... c'est
quoi, la tendance.
Donc, si c'est votre question... puis je vais
répondre très clairement : Il n'y aura jamais rien qui va être enlevé pour
des raisons de cacher de l'information.
M. Fortin : O.K., parfait. Bien, pour une raison ou une autre, là, mais
vous n'avez pas de raison d'enlever quoi que ce soit puis vous avez pris
l'engagement, j'ai compris, de ne pas le faire.
M. Dubé : Aucune raison.
M. Fortin : C'est bon.
M. Dubé : Mais je vous donne un
exemple. Cette semaine, on dit... Je peux-tu vous donner un exemple, parce que
je ne voudrais pas être mal cité...
M. Fortin :
Allez-y.
M. Dubé : Cette
semaine, on va annoncer, dans les prochains jours, qu'on va arrêter les
rapports COVID de tous les jours. Bien, vous allez comprendre que les données
ouvertes que des journalistes peuvent aller chercher vont continuer d'être
disponibles. Donc, je veux juste faire attention comment je le dis, mais après,
dans la situation où on est rendus, de faire travailler sur des rapports
quotidiens de COVID, c'est beaucoup moins nécessaire. Je ne dis pas que ce
n'est pas important, mais c'est moins nécessaire.
M. Fortin : Mais la donnée demeure disponible en tout temps.
M. Dubé : Mais la donnée demeure
disponible. Puis les P.-A. Normandin de ce monde, à La Presse+, qui
suivent ça religieusement, bien, eux peuvent continuer d'aller chercher des
données ouvertes. Mais, pour rassurer Mme la députée, quand on reviendra en
Chambre, je ne sais pas quoi, au mois de septembre, au mois d'octobre, là, vous
me direz : Il est où, le feuillet sur la main-d'oeuvre indépendante, hein,
oui?
Une voix : ...
M. Dubé : Ah oui! O.K., voilà.
M. Fortin : Mais j'avoue que par rapport à... Si le ministre nous dit,
aujourd'hui, là : Je vais présenter des données
supplémentaires, puis il va y avoir un rapport dans quelques années, moi, comme
parlementaire, je trouve que je suis capable de faire un travail d'évaluation
par rapport à l'évolution des agences par rapport à ça. En tout... puis ce
n'est pas une critique, là. En tout respect, je trouve que de faire venir des
P.D.G. d'agences année... ou de CISSS et CIUSSS,
ou de Santé Québec, régionaux, là, année après année, je trouve ça un peu
excessif, un peu beaucoup excessif. Donc, moi, je pense que j'ai les
outils pour faire mon travail parlementaire avec ce qui est proposé par le
ministre.
• (16 h 10) •
M. Dubé : Puis, encore une fois, je
remercie la suggestion parce que je pense qu'on trouve un compromis, si ça vous
convient, qui est à la bonne place.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va, Mme la députée de Verdun?
Mme Zaga Mendez : ...pas de question
qu'on avait de ce côté-là.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac, ça va pour
vous?
M. Fortin : Oui, moi, ça me va, mais, tu sais, je pense, la discussion
valait la peine d'être... ça valait la peine de la faire.
Le Président (M. Provençal)
: Considérant qu'il n'y a plus
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Alors, oui, Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre
abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin : Pour.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M.
Fortin : Pour.
La Secrétaire : Mme Zaga Mendez
(Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le
Président (M. Provençal)
: Abstention. Alors, l'amendement de M. le
ministre qui insère un nouvel article, l'article 5.1, est adopté. Maintenant,
M. le ministre, article 6.
M. Dubé : Article 6. Alors :
«Les dispositions de la présente loi entrent en vigueur à la date de l'entrée
en vigueur du premier règlement pris en application de l'article 338.2 de la
Loi sur les services de santé et les services sociaux, édicté par l'article 1
de la présente loi.»
L'article 6... Le commentaire, pardon :
L'article 6 du projet de loi prévoit que les dispositions de la présente loi
entrent en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du premier règlement du
gouvernement pris en application de l'article 338.2 de la loi.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Je veux juste juste clarifier quelque chose, là, peut-être,
par rapport aux différents moments où on a
parlé des différentes régions. Le ministre nous a dit, pour Montréal, Laval, la
Capitale-Nationale... puis, encore là, on est dans le tout ou en partie d'une région. On parlait de la mise en
vigueur à propos du... à la date... en date du 31 décembre 2024,
l'Estrie, la Mauricie—Centre-du-Québec,
2025, puis le reste, c'est ouvert pour l'instant, là. On verra à quel mois on
est rendus dans...
M. Dubé : Tout à fait.
M. Fortin : Selon l'autre chose... On ne peut pas parler, là... Selon
les conventions collectives, selon la réussite ou l'échec du plan
gouvernemental pour avoir plus d'employés, pour rapatrier les employés dans le
réseau public, on pourra voir,, à ce
moment-là si la date de 2026 qui avait été évoquée initialement, c'est la
bonne. Mais, pour les dispositions...
par exemple, là, les dispositions d'amendes, là, le ministre doit arriver avec,
justement, son règlement pour nous dire, O.K., c'est quoi, les montants
maximaux fixés dans chaque... pour chaque type d'emploi. Ça, ça veut dire que
tout de suite, dès l'entrée en vigueur, dès que le règlement est en place, là,
puis avec les délais, là, qu'on s'est permis d'avancer un peu plus tôt, dès que
ça, c'est en place, ça veut dire qu'une entreprise de placement peut être mise
à l'amende pour avoir, par exemple, chargé plus que le taux horaire spécifié.
C'est ça? Donc, ça, on n'attend pas au moment où une région ou une autre, là...
dès la mise en place ou dès l'adoption du règlement, des entreprises de
placement de personnel sont assujetties à ça.
M. Dubé : Ça, c'est dans l'article
1.
M. Fortin : O.K. Et donc les amendes qui peuvent leur être imposées,
c'est à partir de cette date-là, de l'adoption du règlement.
M. Dubé : C'est bon que vous fassiez
la précision parce que c'est exactement ça.
M. Fortin : O.K. Moi, je pense que ça va. Dans cet ordre-là des choses,
c'est-à-dire, on met des conditions tout de suite, on met des conditions de
paiement maximal immédiatement à partir, donc... et donc, dans un an demi, mettons, là, il y a certaines régions où il ne
peut plus y avoir d'agences de placement. Et, s'il y a une agence de
placement qui fait affaire sans avoir
l'approbation préalable du ministre, la fameuse exception dont le ministre
parlait, là, l'amende s'applique à cette agence-là.
M. Dubé : C'est ça.
M. Fortin : En fin 2025, il y en a une autre, série de régions qui
s'ajoute et, par la suite, d'autres. Moi, je trouve
que c'est une évolution qui me convient puis qui, je l'espère, je l'espère, là,
puis ça dépend... Honnêtement, on est dans
un projet de loi, M. le Président, qui dépend de d'autres avancées. Donc, c'est
dur à dire pour nous... Le ministre a plus d'information, à ce moment-ci,
qu'il ne peut nous en partager, ses collègues aussi, mais, pour l'instant, là,
sur cet article-là... Puis j'aurai d'autres... Dans les remarques qu'on fera un
petit peu plus tard, j'aurai d'autres précisions, mais, pour cette façon de
procéder là, graduelle, moi, ça me va, M. le ministre. Je n'ai pas de question
sur l'article 6.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. Mme la députée de Verdun?
Mme Zaga Mendez : Je n'ai pas de
question sur l'article 6.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
compte tenu qu'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix de l'article 6, oui.
La Secrétaire : Oui. Alors, pour,
contre, abstention. M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. L'article 6 du projet de
loi n° 10 est adopté.
Nous en sommes maintenant à la fin de l'étude du
projet de loi n° 10, et, à ce moment-ci, je dois vous demander : Est-ce
que le titre du projet de loi est adopté?
Mme Zaga Mendez : ...présenter un
amendement dans le titre du projet de loi.
Le
Président (M. Provençal)
: Je vais suspendre, s'il vous plaît, puis vous
allez comprendre pourquoi, madame.
(Suspension de la séance à 16 h 16)
(Reprise à 16 h 21)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Alors, la
députée de Verdun a un amendement à déposer concernant le titre du projet de
loi. Alors, Mme la députée, je vous invite à nous faire la lecture et à nous
donner vos commentaires.
Mme Zaga Mendez : Merci, M. le
Président. Alors, l'amendement qu'on présente, c'est de remplacer, dans le
titre du projet de loi, le mot «limitant» par «interdisant progressivement».
Et l'objectif d'avoir ce vocabulaire dans le
titre du projet de loi, c'est pour bien signifier l'intention de ne plus avoir recours aux agences de placement dans
un futur proche ou moyen terme, là. On a eu tous... certains débats. On
a mis des choses dans le projet de loi et, même, on a permis que des situations
exceptionnelles soient délimitées par règlement, puis on avait ce débat-là, là,
qu'on ne veut pas que le scénario se répète, tout en gardant une flexibilité,
mais je crois que l'objectif de ce projet de loi, c'est de mettre fin à ce
recours-là tout en écoutant qu'est-ce qui se passe sur le terrain, et c'est
dans ce sens-là qu'on dépose cet amendement.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : Bien,
écoutez, je me permets de dire qu'on a tous le même objectif, mais je pense que
ça va plus loin que le titre du projet de loi, selon moi. Je pense que ce qu'on
a débattu depuis plusieurs semaines, c'est une chose. La journée que vous nous
avez demandé, d'être plus précis sur le temps, la question temporelle, on s'est
dit : D'accord, on va y aller puis on
va expliquer les dates. Mais, en même temps, on a bien compris les gens qui
sont venus nous voir nous ont dit : Mettez-nous pas dans le
trouble, dans les ressources intermédiaires ou dans des endroits où, si on n'a
pas le temps de se préparer, on peut être pas mal en difficulté par rapport à
des bris de service.
Alors, moi, ce que je vous dis, Mme la députée,
si... je l'ai dit souvent que les agences étaient un mal nécessaire puis qu'il
fallait mettre fin à ça. Je n'ai pas changé d'idée, mais je pense qu'on a
démontré, dans la façon dont on a construit ensemble... Puis moi, je vous le
dis, là, je suis excessivement content du travail qui a été fait ici, en commission, là, pour amender le projet de loi
comme on l'a fait ensemble pour être capables de l'encadrer
correctement, mais on avait besoin d'une période de transition. On avait
définitivement besoin d'une période de... ce que vous nous avez permis
peut-être de mieux préciser.
Alors,
aujourd'hui, je respecte votre point, là, mais moi, je pense que ce n'est pas
nécessaire. Je respecte, là, comme je
vous ai montré... mais ici, à ce moment-ci, changer le titre du projet de loi,
alors qu'on s'est bien entendu sur des dates... puis notre objectif,
c'est d'encadrer ce retour-là... ce recours-là, pardon, aux agences privées. Je
pense que je n'ai pas besoin de commenter
plus que ça, mais on s'entend sur le même objectif. C'est juste ça que je vous
dirais aujourd'hui.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci. C'est bien
qu'on s'entende ici sur le même objectif, mais je pense un peu aux
parlementaires futurs, à venir, puis, quand on inscrit quelque chose dans le
titre de la loi, il faut que ce soit clair. Quand je lis le mot «limitant», le
fait de limiter, c'est bien de restreindre à l'intérieur des limites, ce n'est
pas de ne plus faire appel, et c'est de ça que... c'est ça, la question.
Donc, est-ce qu'il y aurait... Sur la question
de la transition, je remets... On ne remet aucunement en question ici, là... On
a eu des débats sur pourquoi avoir cette transition-là.
M. Dubé : Mais vous êtes... Je veux
juste vous interrompre une seconde, mais vous êtes à Montréal, là, vous êtes un
P.D.G. à Montréal, là, puis le message, la journée qu'on passe ça au salon
bleu, là, c'est fini à Montréal, là, le 31 décembre 2024, c'est fini, c'est
clair, puis ça, c'est gros, là. Je veux juste juste qu'on soit très clairs.
Alors, je pense qu'on a trouvé, avec nos légistes, le terme juste pour
dire : Il y a des dates. On s'est commis à ces dates-là. J'ai pris
l'engagement public. On est allés plus loin que prévu de mettre ça, ce qu'il y
aurait dans le règlement, et ça, c'est... Il n'y en aura plus, là.
Alors, je veux juste qu'on soit clairs qu'il
fallait trouver une transition, mais, avec le travail qu'on a fait, je pense
que, si vous êtes à Montréal puis que vous êtes un P.D.G., aujourd'hui, là,
trouvez-vous des solutions d'ici le 31 décembre parce qu'il n'y en aura plus,
de main-d'oeuvre indépendante.
Mme Zaga Mendez : Bien, sur les
moyens qui ont été mis en oeuvre... mis sur place, pardon, dans la loi, ma question n'est pas là-dessus, puis, je pense,
là-dessus, on est d'accord, c'est plutôt dans la direction, le ton qu'on
donne dans le titre, parce que la transition fait partie... d'où le mot
«progressivement». On le sait très bien, ce n'est pas demain matin... Le mot
«progressivement», je pense qu'on est à la même... dans le même esprit, là, de
dire que c'est quelque chose qui va aboutir à ne plus faire appel aux agences
privées de santé et à la main-d'oeuvre indépendante, puis là, peut-être, c'est
le choix des mots, mais de mettre une loi qui met fin progressivement, qui tend
vers... c'est dans ce sens-là. Si vous avez une... Est-ce que vous partagez
l'idée?
M. Dubé : Je ne trouve pas que c'est
nécessaire. Je n'aime pas ça vous dire ça, là, mais je pense qu'on en a assez
discuté puis je pense que les gens... mais vous avez le droit à votre opinion.
Moi, je vous dis juste... Je pense qu'on partage les mêmes objectifs, mais je
ne pense pas que le changement de la terminologie dans le titre va faire une
différence avec tout ce qu'on a discuté. Mais, Mme la députée, je respecte
votre rôle puis je respecte ce que vous dites, je n'ai aucun problème, mais
moi, je vous dis que je ne pense pas que c'est nécessaire ici à ce moment-ci,
et je me fie beaucoup à nos légistes qui nous ont fait d'énormes suggestions
quand on a décidé de le faire. Alors, moi, je trouve qu'il est long, le titre,
là, mais je pense qu'il dit ce que ça doit faire. Mais moi, M. le Président,
j'ai...
Le Président (M. Provençal)
: De toute façon, on aura à se
prononcer sur l'amendement.
M. Dubé : Bien, c'est ça, je n'ai
pas d'autre commentaire à faire.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Je pense qu'il y a des groupes qui ont fait le saut, là,
initialement, quand ils ont vu le titre quand le projet de loi est sorti, qui
voulaient une interdiction complète. Donc, je comprends ce que la députée
essaie de faire. En même temps, je peux vivre avec l'un ou l'autre, là, parce
que ce qu'on fait dans le projet de loi, c'est de limiter, mais ce qu'on fait
aussi, c'est de l'interdire progressivement. Alors, je peux vivre avec l'un ou
l'autre, parce que j'ai l'impression qu'on limite temporairement pour interdire
éventuellement. Je n'ai pas d'opinion particulière. Je pense que les deux se
valent dans le contexte actuel.
Le
Président (M. Provençal)
: D'autres
interventions?
Mme Zaga
Mendez : Moi, je trouve ça intéressant que les collègues disent qu'on
fait un peu les deux parce qu'il y a des
choses qui limitent puis des choses qui interdisent progressivement. Alors,
l'intention de cet amendement, c'est de faire en sorte que, même si le
titre est long, il informe de toutes les intentions qui se trouvent dans le
projet de loi. Est-ce que c'est «limite vers l'interdiction progressive»?
Est-ce que c'est «limitant vers la mise en...» qu'on met fin progressivement... Je pense que ça va rassurer beaucoup de monde
sur le terrain d'envoyer ça dans le message. C'est dans ce sens-là que
l'amendement est présenté. Ça va.
M. Dubé :
Moi, je pense qu'on en a parlé. Je comprends vos objectifs, mais voilà.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires, autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement au titre proposé par la
députée de Verdun.
Une voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
La
Secrétaire : Oui. Alors, pour, contre, abstention. Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga
Mendez : Pour.
La
Secrétaire : M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Contre.
La
Secrétaire : Mme Tremblay (Hull)?
M. Tremblay :
Contre.
La
Secrétaire : Mme Poulet (Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La
Secrétaire : Mme Dorismond (Marie-Victorin)?
Mme
Dorismond : Contre.
La
Secrétaire : Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme
Lachance : Contre.
La
Secrétaire : M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Contre.
La
Secrétaire : M. Fortin (Pontiac)?
M.
Fortin : Abstention.
La
Secrétaire : Et M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M.
Provençal)
: Abstention.
Alors, l'amendement proposé... proposant une modification au titre du projet de
loi déposé par la députée de Verdun est rejeté.
Maintenant, est-ce
que le titre du projet de loi... est-il adopté tel que libellé?
• (16 h 30) •
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Je propose que la commission
recommande la renumérotation du projet de loi amendé. Adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Je propose que la commission adopte une motion
d'ajustement des références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
Remarques finales
Nous en sommes aux remarques préliminaires...
C'est maintenant l'étape des remarques finales. Je cède la parole à la députée
de Verdun.
Mme Alejandra Zaga
Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci. Ma première
remarque que... Je vais vous le dire, c'est ma première commission
parlementaire à vie et je... vous sachiez. Alors, j'ai... On s'est donné comme
objectif d'amener autour de la table les demandes des groupes qui, comme je le
disais tantôt, voient l'enjeu sur le terrain, et qu'est-ce qu'on souhaite avec
ce projet de loi, c'est de faire en sorte que des... On a parlé du principe
d'équité. On a parlé un du retrait progressif
de l'appel aux agences de placement. Ceci dit, on a vu, depuis le début, qu'il y a
beaucoup de choses qu'on a réglées par règlement.
On a eu plusieurs discussions avec ça. Je ne veux pas vous cacher que c'est...
on s'attendait à beaucoup plus de choses qui soient inscrites dans le projet de
loi pour qu'on ait des mécanismes de suivi législatif. On va avoir... on ne va
plus avoir d'autres opportunités, quand on a des règlements qui viennent par la
suite. On n'aura pas le même niveau de débat
puis de détail et... puis je pense que, là-dessus, il y a une grande
critique.
On comprend les enjeux de se donner une
flexibilité. Puis, de notre côté aussi, ce qu'on veut souligner, c'est qu'on ne veut pas aucunement que... on a eu le
débat, dans le règlement, ce soit une carte blanche pour les
établissements de faire appel comme ils veulent aux agences de placement, mais,
de l'autre côté, il faut qu'on écoute aussi nos petits établissements pour éviter les bris de service, puis cet équilibre-là
qu'il faut aller chercher, puis qu'on compte sur différents engagements
qu'on a eu autour... de la part du ministre à la table pour opérer dans ce
sens. Je vais m'arrêter là.
Le
Président (M. Provençal)
: Ça va? Merci beaucoup, Mme la députée. La parole
est maintenant au porte-parole de l'opposition officielle et député de
Pontiac.
M. André Fortin
M. Fortin : Merci. Merci, M. le Président. Bien, d'abord, merci à
l'ensemble du personnel, là, qui nous aide avec les commissions parlementaires,
les équipes du ministère qui étaient ici du début à la fin et qui ont fait un
travail essentiel. Ma collègue souligne que c'est sa première commission
parlementaire. Honnêtement, ça ne paraissait pas pantoute, vraiment, là,
surtout lorsque c'est un travail partagé avec un autre collègue. Franchement,
je pense qu'elle a rendu fiers ses citoyens.
Mais j'apprécie la collaboration de... qui a eu lieu dans cette commission-là.
Je pense que le ministre l'a mentionné à quelques reprises, là, c'est le genre
de commission où je pense que les gens qui écoutent
ça se disent : O.K., en théorie, là, ça devrait ressembler à ça, le
travail en commission. Donc, je pense que c'est quelque chose qui est à
l'honneur des gens autour de la table.
Ceci étant, il y a des moments dans ce projet de
loi là où je pense qu'on aurait peut-être pu se permettre d'aller un peu plus loin. Je pense qu'on s'est
gardé une certaine réserve pour être plus prudent qu'on ne pourrait
l'être par moments. Ceci étant, on s'en va dans la bonne direction, là. Ce sont
des pas qui sont dans la bonne direction, mais j'espère que le ministre va... et ses équipes vont garder un oeil sur à
quel moment on est capable d'aller plus loin que ce qui est prévu. Je vous donne un exemple : s'il y
a des régions qui ne sont pas incluses dans les deux premières régions
qu'on est capable d'ajouter plus rapidement, il va falloir le faire. Il n'y
aura pas de raison de les garder sur la dernière liste ou sur la deuxième
liste.
C'est des
choses pour lesquelles on avait certains chiffres. Le ministre a démontré une
ouverture à nous partager certaines données pour qu'on comprenne, par
exemple, l'enlignement de ces régions initiales, mais, au cours de la
commission parlementaire, peut-être qu'on aurait pu se rendre un petit peu plus
loin sur l'analyse de ces chiffres-là pour comprendre si effectivement on est
aux bons endroits au bon moment. C'est pour ça qu'on avait demandé à avoir
certaines précisions, quand même, dans la loi, parce que le message est
important, là, le message de dire : On a trop payé, on continue de trop
payer, puis surtout dans les cinq dernières années. Vous avez vu les chiffres
comme tout le monde, M. le Président, là, dans les cinq dernières années, le
recours aux agences, il a carrément explosé. Ce n'est plus la mesure
d'exception que ça se devait d'être quand les agences ont pris forme
initialement puis quand certaines parties du réseau ont fait recours à ces
agences-là. C'est devenu un modèle d'affaires habituel dans plusieurs régions
du Québec. Et le chiffre qui est le plus parlant, c'est celui de la Côte-Nord,
là, à 100 millions cette année dépensé en agences. 100 millions pour
une région comme la Côte-Nord, il faut que ça cesse, là. Ça nous coûte trop
cher comme État et ça peut nous coûter moins cher.
Ceci étant, ce projet de loi là ne fonctionnera
pas indépendamment. Si on ne faisait que présenter ce projet de loi là, là, ça
ne fonctionnerait pas. Ça ne ferait que diminuer les conditions de travail de
certaines infirmières, certaines préposées qui aujourd'hui, effectivement, là,
font des salaires bien plus élevés que certaines de leurs collègues, mais ça ne les convaincrait pas de
revenir dans le réseau public. Je ne suis pas convaincu qu'en soi, ça, ça
dit à une infirmière, à une préposée : Bon, bien, parce qu'il n'y a plus
d'agence, reviens dans le réseau. Ce qui convainc les infirmières de se tourner vers un réseau que certaines d'entre elles
ont délaissé au fil du temps, c'est des meilleures conditions
de travail, c'est le fait d'avoir une charge de travail amoindrie qui lui
permet de s'occuper de ses patients, c'est le fait d'avoir une rémunération de
qualité, c'est le fait d'avoir des quarts de travail qui ne sont pas prolongés
parce qu'on est à court de bras, parce qu'on n'a pas le choix de le faire et...
Et, en ça, l'exercice qu'on se doit de mener au gouvernement, que le ministre
de la Santé se doit de mener, d'attirer 120 quelques mille professionnels dans
le réseau au cours des prochaines années, bien, c'est ce travail-là qui va
faire en sorte que ce projet de loi là va être fonctionnel ou pas, que ça va
être un résultat positif ou pas.
Alors, sur le principe, on est d'accord. Sur les
applications, on est content d'avoir vu certaines modifications qui, pour nous,
ne faisaient pas de sens initialement, comme celle d'imposer des amendes à des
organismes de l'État, mais ce projet de loi là, il ne fonctionnera que s'il y a
une réelle... de réels changements dans les conditions de travail des employés
de l'État. Et le fardeau, on n'a pas besoin de le mettre sur les épaules du
ministre et de ses collègues à ce niveau-là. Il est déjà, ce fardeau-là, sur
leurs épaules. Mais j'espère qu'on va leur présenter des conditions de travail
qui vont faire en sorte que les infirmières vont vouloir revenir vers le réseau
public.
Ceci étant, il y a une dernière préoccupation
que j'ai, et ça, c'est la date ouverte. Là, on a fait un projet de loi pour
certaines régions pour la fin 2024, pour certaines autres régions pour la
fin 2025. Il reste qu'il y a des régions, là, on ne sait pas ça va être
quand, la fin des agences. Puis déjà la date qui est avancée, bien, elle excède
le mandat du gouvernement actuel. Alors, autant il faut se préoccuper de
qu'est-ce qui va se passer dans un RLS en particulier le jour où on impose ces
normes-là ou ces restrictions-là, et j'en suis, là, je viens d'une région qui
en dépend, d'un RLS qui en dépend, des agences, mais il faut être capable de
mettre une date de fin, éventuellement aussi, là. Le message qu'on envoie
collectivement à Montréal, Laval, à la Capitale-Nationale, aujourd'hui, il faut
être capable de l'envoyer à l'Abitibi, à la Côte-Nord, à l'Outaouais puis aux
autres régions éventuellement.
Alors, j'espère que plus tôt que tard, quand on
aura vu l'impact des premières restrictions, on sera capable, à ce moment-là,
le ministre de la Santé va être capable de prendre un engagement envers ces
régions-là. Ce serait malheureux si, d'ici la fin de son mandat, il n'était pas
en mesure de dire, pour telle région, voilà la date butoir, puis d'envoyer le
même signal, qu'on envoie aujourd'hui à Montréal, aux autres régions.
• (16 h 40) •
Mais, encore là, je reviens à la prémisse
initiale, il ne pourra faire ça que s'il y a une amélioration notable des conditions de travail des employés du réseau de la
santé qui leur donne le goût de revenir. Parce que les professionnelles
qui sont touchées par ce projet de loi là, là, elles ont toutes fait un choix
au cours des dernières années, elles ont toutes
fait le choix de quitter le réseau public pour une raison ou une autre :
des meilleurs horaires, des meilleures conditions de travail, un
meilleur salaire, un meilleur équilibre travail-famille. Mais elles sont à un
extrême, l'extrême de dire : Je quitte mon emploi, je quitte mon... je
laisse mon ancienneté, je laisse le fonds de pension, tout le reste. Et là il
faut les ramener à l'autre extrême, c'est-à-dire : je reviens vers le
modèle des services publics. Ce n'est pas une mince tâche, c'est une mince... c'est une tâche qui peut être accomplie, mais
qui ne sera accomplie que s'il y a des meilleures conditions de travail.
Ceci étant, je m'arrête là. Il y aura d'autres
étapes à notre débat à l'Assemblée, mais je tiens à, une dernière fois, là,
souligner le travail de tout le monde, qui me semblait très productif dans
cette commission parlementaire. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le député. Alors, s'il n'y
a pas d'autre intervention, je vais céder la parole à M. le ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien, écoutez, M. le
Président, il y a une chose que j'aimerais peut-être souligner pour mes
collègues et tous ceux qui nous écoutent, là, incluant le député de Pontiac, la
députée de Verdun puis aussi le député de Rosemont qui a été avec nous pendant
quelques-unes de nos sessions, le député des Îles-de-la-Madeleine aussi, je pense que, si j'étais un Québécois qui ne connaît
rien à la politique, là, puis je regardais une commission parlementaire comme on a eue, il me semble que je dois me
dire : Il me semble que c'est comme ça que ça devrait fonctionner
d'habitude.
Je pense que vous l'avez bien dit, là, c'est à
ça que les gens s'attendent, d'avoir un projet de loi qui est déposé, de dire qu'il est perfectible puis d'avoir
cette collaboration-là qu'on a eue pendant les dernières semaines. Et
c'est pour ça que je remercie, là, tout le
monde à l'entour de la table ici, là, d'avoir... puis des fois c'est pendant la
commission, des fois c'est après qu'on se parle, puis on échange, on l'a vu,
alors...
Mais je veux aussi remercier les gens, les
groupes qui sont venus en consultations. Je pense, c'est important de le redire, parce que souvent on les appelle, on
leur dit : Venez témoigner, puis on oublie un petit peu, puis je
pense que... Je pense, entre autres, à certains représentants syndicaux qui
sont venus dire exactement ce que le député de Pontiac vient de dire, auquel
je... C'est beau, ce qu'on vient de faire, mais on vient d'encadrer, on vient
de limiter, on veut interdire, mais, si vous ne faites pas des changements
importants à nos conditions de travail, on va continuer à perdre le monde. Puis c'est ça que les syndicats
nous ont dit entre autres. Alors, je pense, je ne peux pas être en
désaccord avec ce que le député de Pontiac vient de dire parce qu'on l'a
entendu des syndicats. Alors, ça, je pense que c'est important de les remercier
de...
Maintenant, oui, c'est un petit projet de loi,
petit en termes de nombre d'articles, mais c'est un projet de loi qui est quand
même, M. le Président, très important, parce qu'il est très structurant. Et,
encore une fois, je suis obligé d'être
d'accord avec le député de Pontiac, pas que je n'aime pas ça être d'accord avec
lui, là, mais c'est que ce n'est pas tout seul, c'est... Je le dis
souvent, quand je fais référence à un casse-tête, c'est un élément du
casse-tête, ce projet de loi là. Il y en a d'autres. Il y
en a qu'on n'a peut-être pas le droit de parler aujourd'hui, là, parce que...
mais il y en a d'autres qui vont avoir aussi un effet structurant. Mais je suis
tellement d'accord avec ce que le député de Pontiac vient de dire, il faut
qu'on améliore les conditions de travail, et, à ce moment-là, bien, on va être
capable de limiter et même d'interdire le plus rapidement possible l'agence.
Maintenant,
il y a deux éléments que j'aimerais revenir, puis je pense que ça, c'est
important que les Québécois le comprennent. Pour moi, il y a deux
éléments. Il y a la date d'interdiction, mais il y a aussi la date des
pénalités. Puis ça, je pense qu'il y a une précision qui a été faite, là, dans
les dernières minutes, que je veux reprendre. La façon dont le projet de loi,
il est construit, puis ça, je veux que ce soit très clair aux gens qui nous
écoutent, incluant les gens qui sont en
agence en ce moment, lorsqu'on va publier les règlements, on va être très
clairs sur les taux maximums. Ce n'est pas à la fin de 2024 que les taux
vont s'appliquer. Ils vont s'appliquer la journée qu'on va déposer, et les
pénalités vont s'appliquer à compter de ce moment-là, alors que l'interdiction
de l'utilisation des agences va se faire dans les dates qui seront dans les
règlements. Puis ça, je pense, c'est important que les gens comprennent qu'on a
deux dates importantes. On a la date de mise en place des règlements, notamment
pour les taux maximums, parce qu'il y a eu
vraiment des exagérations, puis c'est un des objectifs qu'on veut faire, mais
il y aura aussi la date qui est liée à la transition qu'on a besoin. Et
ça, je pense que c'est important de bien le redire aux Québécois qui nous
écoutent aujourd'hui, c'est comme ça qu'on a bâti le projet de loi.
J'entends le message de l'opposition d'essayer
d'aller plus vite, si c'est possible. Moi, je pense que, si on met les
conditions gagnantes dans les conventions collectives, dans les autres... on va
pouvoir aller plus vite, et c'est ça, notre objectif. Et ça, je pense que c'est
une demande qui est très, très légitime. On n'est pas... puis je ne prolongerai
pas, parce que je pense qu'il y a beaucoup de bonnes choses qui ont été dites,
là.
Et, moi aussi, je voudrais saluer la députée de
Verdun, parce que je n'avais pas réalisé que c'était votre première expérience, puis je pense que j'ai des
collègues ici qui en sont à leur deuxième ou des fois première
expérience, dans certains cas. C'est assez impressionnant, ce que vous avez pu
faire, puis de ne pas avoir peur d'arriver avec des suggestions. Des fois, on
ne s'entend pas toujours, mais on est capable au moins d'en discuter. Puis vous
avez poussé ça jusqu'à la fin, c'est quand même...
Des voix : ...
M. Dubé : Alors, on doit reconnaître
que vous avez de la suite dans vos idées, je vais dire ça comme ça. Puis ça,
c'est... je pense que pour tout le monde qui est ici à l'entour de la table,
vous l'avez bien fait avec vos collègues, puis je pense que j'ai hâte qu'on
retravaille ensemble. Ça va peut-être arriver dans les prochaines semaines,
alors... Mais par contre, M. le Président, il nous reste beaucoup de travail à
faire pour améliorer le réseau de santé. Il reste beaucoup de travail, on en
est tous conscients, mais je pense qu'on a réussi ensemble, comme
parlementaires, à déposer une pièce du casse-tête qui sera, j'espère, adoptée
au salon bleu très prochainement pour être capable de passer à d'autres
éléments, à une autre étape. Mais, encore une fois, merci à tous les
parlementaires qui ont fait un travail de collaboration qui est, à mon sens,
exemplaire. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, M. le ministre.
Alors, moi, je tiens à saluer le travail qui a été fait dans ce projet de loi
là. Je tiens aussi à saluer... Quand les députés de l'opposition avaient une
certaine ténacité dans les amendements qu'ils voulaient proposer, il y a
toujours eu un respect énorme dans nos échanges, personne n'a monté le ton. Je
pense que ça, il faut le signaler. Et vous avez dit, là, quand les gens nous
regardent, il faut que les gens comprennent qu'on est ici pour faire progresser
des projets de loi, les bonifier au besoin, et c'est ce qui est... c'est ce qui va se faire dans tous nos projets de loi qui...
sur lesquels on aura à travailler. Je veux vous remercier énormément de
votre collaboration, mais je le souligne, là, le respect qu'il y a eu pendant
tous nos échanges est quand même digne de mention. Merci beaucoup.
Sur ce, la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux à demain mercredi 5 avril, 8 heures, où
elle se réunira en séance de travail dans le cadre d'un autre mandat. Merci
beaucoup puis bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 16 h 48)