(Onze heure vingt-deux minutes)
Le Président (M. Provençal)
: À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance à la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude du volet Santé et Services sociaux des
crédits budgétaires du portefeuille Santé et Services sociaux pour l'exercice
financier 2022‑2023. Une enveloppe de 3 h 45 min a été
allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements.
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Girard (Lac-Saint-Jean) est remplacé par M. Lévesque
(Chauveau); Mme Charbonneau (Mille-Îles), par Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé); M. Ciccone (Marquette), par M. Birnbaum (D'Arcy-Mcgee); M. Derraji (Nelligan), par
Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce); Mme Sauvé (Fabre), par
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis); et M. Marissal (Rosemont),
par M. Zanetti (Jean-Lesage).
Santé et Services
sociaux
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Nous allons procéder
à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes, incluant
les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à
la fin de la séance, aujourd'hui, vers 15 h 45.
Compte tenu que nous avons débuté nos travaux
avec un certain délai, est-ce que la partie gouvernementale accepte de couper
sur son temps à la fin?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, consentement. Merci. Je suis
maintenant prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. M. le député de D'Arcy-McGee, la
parole est à vous.
Discussion générale
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. M. le ministre, membres de son cabinet, du ministère, collègues de
l'Assemblée nationale, des partis d'opposition, merci pour cette opportunité
très importante, on va en convenir, de parler de la santé mentale. Nous avons
parlé souvent, au salon bleu devant la période des questions, en
interpellation, de façon publique, à l'aube de la pandémie, mais le ministre,
qui est médecin et expert lui-même, va convenir que les grandes préoccupations
devant nous ont une couleur, si je peux... additionnelle suite à cette
pandémie, mais c'est des phénomènes omniprésents. Et, peut-être, moi, je me
suis permis... déjà dit qu'il y a une conscientisation accrue aux causes de la
pandémie qu'on aurait vécue.
Alors, mes questions risquent de toucher au
contexte actuel, mais le grand contexte, comme je dis, que le ministre va
convenir avec moi, est toujours essentiel et présent en tout ce qui a trait à
la santé mentale. Je tiens à reconnaître l'appui du ministre délégué pour un
projet de loi que j'ai eu l'honneur de présenter pour créer une journée
nationale pour la promotion de la santé mentale, qui est un concept connu,
scientifique. Et j'étais fier et je suis reconnaissant que le gouvernement nous
ait accompagnés dans cet effort-là.
Et c'est, en quelque part, dans cet esprit que
je vais me permettre de poser des questions spécifiques et, si les réponses
peuvent être les plus claires que possible, au nom des gens qui nous écoutent,
au nom des gens — et
là c'est tout le monde — qui
veillent à leur propre santé mentale, qui accompagnent des gens en difficulté,
qui souffrent eux-mêmes de
difficultés. Ils ont le mérite et, en quelque part, l'obligation de connaître
et de comprendre les efforts de leur gouvernement à leur nom.
Dans cette optique, on va se comprendre qu'une
des choses qui est essentielle, c'est de décortiquer les problèmes. Comme je dis, le ministre est lui-même
médecin, alors la méthode scientifique, l'hypothèse, diagnostic du
problème, identification de solutions, financement, implantation, évaluation,
ajustements, c'est des étapes à franchir. Et,
pour le faire comme il faut, il faut être informé et clair sur là où nous
sommes rendus. Le ministre s'est expliqué assez souvent, au salon bleu et ailleurs,
que l'accès s'améliore en tout ce qui a trait au traitement, diagnostic,
disponibilité des services en santé mentale, que les gens, de plus en plus,
suite aux mesures de ce gouvernement, reçoivent le bon soin de la bonne
personne au bon moment, que les attentes diminuent.
Je me permets
de demander, et j'aurai plusieurs questions là-dessus, sur quoi on s'appuie
quand on fait de tels constats. C'est pourquoi nous avons posé au ministre,
dans les demandes de renseignements particuliers cette année et l'année
précédente, plusieurs questions, pour comprendre. Là, si on épluche le cahier
des réponses, on apprend, dans un premier temps, que le
ministère des Services de santé et Services sociaux ne sait pas de quel endroit
viennent les références au guichet d'accès en santé mentale. À la question
346 : «De l'ensemble des demandes reçues par le GASM des établissements
fusionnés du RSSS en 2021‑2022, indiquer le pourcentage en provenance :
d'organismes communautaires, psychologues en cabinet, services de crise, ligne
Info-Social, milieux d'enseignement, services de police et Sûreté du Québec, services correctionnels, employeurs des
programmes d'aide aux employés des entreprises privées, des entreprises
publiques et parapubliques, membres de l'entourage de la personne utilisatrice,
personne utilisatrice avec accompagnement, personne utilisatrice sans
accompagnement», réponse : «Ces données ne sont pas disponibles car elles ne sont pas colligées par le
MSSS.» On va se comprendre que, s'il y a des traitements d'indiqués,
d'une stratégie à implanter, le monde à... des budgets à confier, des
programmes à évaluer, le caractère, la qualité de chacun de ces cas seraient,
en quelque part, alimentés, décrits par la provenance.
Est-ce que le ministre peut nous expliquer pourquoi
ces données n'ont pas été... n'auraient pas été exigées par son cabinet et son
ministère et s'il convient avec moi que ça rend difficile les étapes qui
suivent?
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Carmant : Merci beaucoup, M. le
Président. J'aimerais remercier mon cabinet, mes collègues, tous les gens du
ministère qui sont ici aujourd'hui, là. Je suis très impressionné d'être avec
vous puis je suis très heureux qu'on commence par la question de la santé
mentale.
Comme... Je suis tout à fait d'accord avec le
député de D'Arcy-McGee, là, l'accès à la donnée, c'est quelque chose
d'extrêmement important, et on travaille de façon continuelle là-dessus. Ce
qu'il faut dire, M. le Président, c'est que, quand on est arrivés au
gouvernement, on n'avait pas de liste d'attente centralisée en santé mentale,
donc on n'avait aucune idée de ce qui se
passait dans le réseau au niveau des délais, au niveau du nombre de patients
vus, etc. On a fait la première collecte de données officielle, là, en
2019, en novembre 2019, et, à ce moment-là, on est... on a mis en... regroupé les différents guichets d'accès
santé mentale des différents établissements du Québec et on est arrivé
avec, grosso modo, 28 000 personnes en attente.
Puis ça, j'insiste sur ce chiffre-là parce qu'on
entend souvent dire ici que les listes d'attente augmentent, là, mais, si on prend notre premier point de
référence, qui était novembre 2019, les listes d'attente baissent depuis ce
moment-là. Le deuxième point qu'on a eu, de référence, c'était mars
2020, qui était à 23 000, et là on est autour de 20 000.
• (11 h 30) •
Ce qui est clair, par exemple, et c'est sûr
que... oui, je suis d'accord avec le député que ce serait intéressant d'avoir
d'où proviennent les demandes, quelles sont les causes de demandes...
références, mais ça, on y travaille, puis je
n'ai pas encore l'information requise, mais ça ne nous a pas empêchés de faire
des investissements significatifs en
santé mentale. En 2018‑2019, le budget de la santé mentale au Québec était de
1,3 milliard de dollars. En 2022‑2023,
il est de 1,8 milliard de dollars. On parle beaucoup de pénurie de
main-d'oeuvre et de manque de ressources, mais on a quand même ajouté 500 professionnels équivalents temps plein,
complet, au niveau de la santé mentale, passant de 6 600, en 2019,
en mars 2019, à 7 100 en mars 2022. Aussi, ce qui est important, puis ça,
on pourra en discuter plus tard, on a changé
l'approche au niveau de la santé mentale en démocratisant l'accès, en
permettant à tout le monde d'avoir accès au guichet d'accès en santé
mentale pour faciliter le service et faciliter l'orientation des patients.
Donc, on a fait des investissements historiques en santé mentale.
On vient de
déposer le plan d'action en santé mentale, 1 150 000 000 $
sur cinq ans. On rehausse... on a rehaussé les ressources humaines de 500 individus temps complet et, dans le
plan d'action, on va ajouter un autre 1 000 individus.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député.
M. Birnbaum : Bon, on établit qu'on
ne sait pas la provenance des cas. Est-ce qu'on sait le délai moyen entre la réception de la demande et la
transmission? Question 347 : «Pour chaque GASM du RRSS, en 2021‑2022,
indiquer le délai moyen entre la
réception de la demande et la transmission aux services appropriés d'une
demande complétée.» Qu'on se comprenne, là, on ne parle pas d'une
intervention : transmission de demande, pourcentage de ces délais inférieurs à cinq jours, pourcentage des délais inférieurs
à 10 jours, pourcentage des délais inférieurs à 20 jours, pourcentage
des délais supérieurs à 20 jours. Ces données ne sont pas
disponibles, car elles ne sont pas colligées par le ministère.
Deuxième fois, la question : Est-ce qu'on
ne trouve pas nécessaire de rectifier cette façon de faire, d'avoir ces données afin d'alimenter les réflexions du
ministre et de... ses planifications? Et, deuxièmement, est-ce qu'il n'admet
pas que c'est un problème de ne pas avoir ces données à la portée?
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Carmant : Ah! mais ça, M. le
Président, je suis d'accord avec le député de D'Arcy-McGee, ce serait important
de le savoir. Et en plus ce serait encore plus important, parce que moi,
j'aimerais savoir, de ceux qui sont en
attente — parce
que la liste d'attente, c'est un phénomène vivant, là, on voit des patients, on
a des nouvelles requêtes qui rentrent — combien de ces requêtes sont
hors délais. Et ça, je n'ai pas accès à cette information, contrairement, par
exemple, aux listes d'attente de chirurgies où ils ont accès à cette
information.
Au niveau de la santé mentale et de la plupart
des services sociaux, la plupart des données sont encore colligées de façon manuelle. On travaille sur... avec
l'informatisation de nos systèmes pour, justement, permettre d'avoir
accès à ces données de délais et surtout savoir qui a trop de délais.
Cependant, ce qu'on peut
dire, c'est qu'avec les investissements il y a eu un rehaussement des services
significatif. Par exemple, si on regarde au niveau de notre nouvelle porte
d'entrée, le 8-1-1 Info-Social, on est passé de
360 000 appels, en mars 2020, à 499 000 appels en mars
2022, une augmentation de 37 %. Les interventions en première ligne sont passées de 1,1 million
d'interventions, en 2018‑2019, à 1 360 000 000 $
d'interventions en 2020‑2021. Donc, le nombre de patients vus...
Le Président (M. Provençal)
: ...un petit peu plus loin dans son
questionnement.
M. Birnbaum : Merci, M. le Président.
Qu'on se rappelle qu'on parle du monde. Il y a des conséquences pour ces délais
même pas identifiés ou documentés. Vous me permettrez de citer Saïd Akjour,
victime de la fusillade de la mosquée de
Québec, cité dernièrement : «J'avais un besoin, vraiment, de voir un
psychologue. J'ai fait plusieurs appels. Les listes sont très longues,
et, lorsqu'ils savent que tu es référé de l'indemnisation des victimes d'actes
criminels, il n'y a pas beaucoup de monde qui accepte le dossier. Alors, j'ai
abandonné, vraiment, la recherche d'un psychologue.» On parle du vrai monde.
Et ça touche le vrai monde quand on n'est pas en
mesure d'identifier non plus le délai entre une demande complétée et une
première intervention de services ayant pour effet d'ajouter une note clinique.
Premier temps. Un autre pourcentage de délais, inférieurs à 15 jours
jusqu'à 60 jours, pas de données là-dessus. Et là c'est juste pour une
note dans un dossier. Le délai moyen entre la transmission aux services
appropriés d'une demande complétée à la première rencontre en présence de la
personne référée, est-ce qu'on peut avoir en tête Saïd Akjour en réfléchissant
là-dessus? 15 jours, 30 jours, 60 jours, plus que 60 jours,
ces données ne sont pas disponibles, car elles ne sont pas colligées par le
MSSS. Est-ce qu'on peut... J'aimerais avoir la réponse du ministre, en se
rappelant que... Dans le tableau 2.1 du ministère Santé et Services
sociaux, Standards ministériels relatifs aux délais d'accès aux services de
santé mentale; cheminement des usagers vers les services spécifiques en santé
mentale, et voilà, les délais prescrits par
le ministère : délai maximal pour compléter la demande et qu'elle soit
dirigée vers le service approprié, 10 jours; délai maximal pour que
débute l'intervention ou le traitement par le professionnel assigné au suivi ou
à la consultation dans les services de première ligne ou les services
spécialisés en santé mentale, 30 jours; délai maximal pour la rétroaction
ou référent par les services spécifiques ou spécialisés de santé mentale, sept
jours.
Alors, nous avons des standards convenus,
transparents, connus et légitimes, j'imagine, véhiculés et connus publiquement,
et on n'est pas en mesure... on ne sait pas où on en est rendu avec tous les
cas qui se présentent, d'où ils viennent, où
on est rendu dans leur cheminement. Comment est-ce que le ministre peut songer
de dire qu'on fait de... on avance dans ces dossiers-là si on on ne sait
pas où on est rendu?
M. Carmant : M.
le Président, on a quand même une vue globale, là, sur une base nationale, on
peut dire, tu sais. Comme les services de première ligne adultes, le délai
moyen d'attente, c'est 51 jours, pour jeunesse, c'est 79 jours. Au
niveau des services spécialisés adultes,
c'est 143 jours; spécialisés jeunesse, c'est 259 jours. Mais cette
information-là ne nous donne pas de détails suffisants, on a besoin de
savoir pour qui, pour... quels professionnels attendent ces individus pour
pouvoir faire des interventions beaucoup plus précises à ce niveau-là.
C'est pour
ça, par exemple, on a regardé, dans certaines régions, quel pourcentage,
attente pour un psychologue, quel pourcentage, attente pour un psychiatre,
quels sont les types de raisons de consultations pour lesquelles ils
attendent le plus longtemps. Et, à partir de là, on a débloqué certaines
interventions. Donc, on a des données moyennes pour l'ensemble du Québec, mais
pas au niveau de la précision que le demande le député de D'Arcy-McGee.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. J'aimerais citer la Dre Nancy Cusson, une psychologue qui m'a écrit il y a deux semaines, et je la cite : «Les
conséquences de l'absence d'une prise en charge rapide en santé mentale sont catastrophiques
et exponentielles. Tout comme pour la santé physique, un problème bénin et
passager non considéré et traité rapidement
contribue à une détérioration de l'état de la personne, pouvant même conduire à
une cristallisation d'une situation qui aurait pu n'être que
transitoire. Évidemment, n'ayant pas de condition clairement diagnostiquée,
ceci peut mener à la recherche de traitements alternatifs inefficients ou même
à une perte d'espoir complète pouvant conduire au suicide. Les visites aux
urgences pour des idéations suicidaires et des tentatives de suicide ont
d'ailleurs augmenté de façon marquée en
2021, principalement chez les adolescents, selon l'INSPQ.» Donc, une autre
fois, je veux que ça soit clair qu'on parle des cas réels, là, M. le
Président.
• (11 h 40) •
Si on
complète l'ensemble ou l'absence des données à notre question n° 355 :
«Dans l'ensemble des demandes reçues
par le guichet d'accès en santé mentale de chaque région en 2021‑2022,
indiquer le pourcentage en provenance de GMF, urgences des centres
hospitaliers, AAOR, des établissements fusionnés, la DPJ ou les autorités
régionales de protection de la jeunesse, d'autres intervenants du RSSS», ces
données ne sont pas colligées. J'aurais cru... et j'entends avec attention les
réponses du ministre, mais, pour procéder, il me semble que c'est des
ingrédients essentiels, et j'aurais cru, comme je dis, que la provenance de ces
demandes a eu un impact sur les stratégies à implanter, les services à
déployer. Et surtout, quand on parle des cas qui venaient de la DPJ ou de GMF,
ce n'est pas la même chose... du problème n'est probablement pas pareil. Est-ce
que le ministre n'est pas d'accord avec moi?
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Carmant : Oui,
bien, c'est sûr que, nous, ce qu'on veut que devienne la santé mentale, c'est
vraiment qu'on obtienne des services de proximité. Puis, comme je l'ai dit
plusieurs fois ici, au salon bleu, nous, la porte d'entrée qu'on privilégie, c'est le 8-1-1 Info-Social, qui
est disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept dans... excusez-moi, dans
chaque région du Québec. C'est un service qui est régionalisé, donc chaque
région a ses propres ressources. Le 8-1-1 Info-Social peut donner accès à des
services de crise, peut donner des suivis pour les personnes qui ont besoin de suivis. Donc, au Québec quand quelqu'un a un
besoin, il faut qu'il appelle le 8-1-1 Info-Social, même s'il est déjà en
attente pour un autre service. On peut le reprioriser, on peut lui
donner du support qui est requis. Et, heureusement, les gens s'en sont servi
abondamment depuis le début de la pandémie.
Également, au niveau du soutien de la première
ligne, on a le programme de psychiatres qu'on essaie de déployer...
Une voix : ...
M. Carmant : J'essaie de répondre
aux questions, M. le Président, là.
Le Président (M. Provençal)
: Je sais, mais c'est parce que M. le
député veut avoir un droit de parole.
M. Birnbaum : Il nous reste combien
de temps dans ce bloc?
Le Président (M. Provençal)
: 2 min 30 s.
M.
Birnbaum : 2 min 30 s. Soudainement, à la question 56,
on a, en quelque part, une espèce de réponse que je ne comprends pas :
«Délai moyen d'attente de l'usager pour une première intervention, évaluation
ou action en santé mentale : un
jour», pour tout le Québec et pour chaque région administrative, pour 2021‑2022,
ainsi que les prévisions pour 2022‑2023. Si le ministre peut, dans un premier temps,
expliquer comment ces données sont disponibles et... quand il s'agissait de décortiquer tout ça, il n'y avait
aucune donnée de disponible, mais, surtout, j'aimerais parler de l'équité, l'accès
égal en région.
Je vous donne quelques exemples et j'aimerais
avoir des commentaires du ministre. Délai moyen d'attente en santé mentale en jours, services spécifiques, ça va
de... pour les services spécifiques à la jeunesse, six jours au
Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, jusqu'à 244 jours sur la Côte-Nord;
services spécifiques adultes, jusqu'à 27 jours — raisonnable,
en quelque part, j'imagine — à
la Capitale-Nationale, 150 jours en Gaspésie; services spécialisés jeunesse, zéro jour aux Îles-de-la-Madeleine, bon,
une bonne nouvelle, si on peut comprendre, 473 jours aux Laurentides;
services spécialisés aux adultes, 319 jours en Abitibi-Témiscamingue,
73 jours en Lanaudière. Est-ce qu'il peut nous parler de cette disparité,
qui est troublante, pour dire au moins?
Le Président (M. Provençal)
: Moins d'une minute pour la réponse.
M.
Carmant : ...bien, en tout cas, j'aimerais ça y revenir,
parce que ça... je pense que le député de D'Arcy-McGee a touché à un
point sensible, un point que... je suis très sensible à ça, c'est l'iniquité
interrégionale dans l'accès aux services en santé mentale. Et, clairement,
certaines régions ont de la difficulté, mais, encore une fois, il faut aller dans le détail. Quand on parle... Laurentides,
473 jours, c'est pour un service en pédopsychiatrie en général, et le plus
souvent, c'est des évaluations de trouble du spectre de l'autisme.
Quelle a été notre réponse à ça? Mettre sur pied un programme de cliniques
spécialisées régionales pour les troubles du spectre de l'autisme. Les endroits
où il n'y a pas de liste d'attente, c'est en
général parce qu'il n'y a pas de services, là, il y a des... Les CHU, par
exemple, n'ont pas de services spécifiques, les Îles-de-la-Madeleine,
par exemple, mais, clairement, il y a un travail à faire, puis les équipes sont
en train de faire un travail important pour régionaliser les services.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci, on pourra y revenir. M. le député de
Jean-Lesage, 16 min 23 s pour vous.
M. Zanetti : Oui. Merci, M. le
Président. Je veux qu'on parle des listes en santé mentale. On en a parlé hier,
et il y a quelque chose qui m'est venu après, là, par rapport à votre réponse,
c'est qu'essentiellement on voit que les listes en santé mentale n'ont pas
bougé suite à votre plan qui a été déposé en 2020, après le début de la
pandémie. Alors, on dit : Bien, le
plan, nécessairement, s'il n'a pas réussi à faire diminuer les listes, c'est
qu'il est insuffisant, mais votre réponse à ça, c'est : Il y a eu
une pandémie, donc il y a eu une augmentation de 40 % de la demande.
Ma question, c'est : Au moment où vous
l'avez déposé, on était en pandémie, comment se fait-il que vous n'ayez pas
anticipé une hausse de demandes? Et là je présume que vous avez anticipé une
certaine hausse de demandes, mais ma question, c'est : Quelle hausse de
demandes aviez-vous anticipée à ce moment-là, pour qu'on puisse comparer avec
le 40 % qui est arrivé véritablement?
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Carmant : Oui, bien, je ne peux
pas dire qu'on avait chiffré une hausse de demandes. On prévoyait une hausse de
demandes, ça, je l'avais dit depuis longtemps, qu'on... L'histoire montre que
la hausse de demandes peut perdurer deux ans
après la fin de la pandémie. Évidemment, on a été quand même dans plusieurs
vagues de pandémie et, même, on a eu un deuxième
confinement. Et, après ce deuxième confinement là, on a vu, encore une fois,
une augmentation de la hausse.
Un autre facteur qui nous limite dans la gestion
de ce phénomène, c'est évidemment la capacité de recruter. J'ai dit au début
qu'on a ajouté 500 professionnels en santé mentale depuis qu'on est
arrivé, on compte continuer à en ajouter. D'ailleurs, notre plan d'action, on
va en ajouter un autre 1 000, mais... C'est sûr que de chiffrer l'impact
de la pandémie sur la hausse de l'augmentation, je ne peux pas faire ça, mais,
nous, ce qu'on a prévu, c'est qu'au moins pendant deux ans avant la fin de la
pandémie il va avoir un maintien de cette demande accrue avant de revoir un
retour à la normale.
M. Zanetti : Des fois, j'ai l'impression
que quand, bien, le gouvernement fait des prévisions pour décider de quelles
ressources... combien de ressources il met sur quelque chose, il ne le fait pas
nécessairement à partir d'une évaluation estimée des besoins. Des fois, on
dirait que... Puis, dans les réponses aux questions, quand on dit : Vous
n'avez pas mis assez là-dedans, vous dites : Bien, on a mis beaucoup plus
que ceux d'avant, puis c'est souvent vrai, mais je me demande, tu sais, est-ce
que... comment est-ce qu'on chiffre ce qu'on investit en santé mentale au
Québec? Est-ce qu'on fait juste dire : Bien, on va mettre le montant qui
fait qu'on va être capable de dire que c'est plus qu'avant ou est-ce qu'on
l'établit en fonction d'estimations des besoins et de leur évolution dans le
temps? Puis, si c'est le cas, comme je le souhaite, bien, est-ce qu'on peut
voir ces estimations-là, quelles estimations ont été utilisées en 2020, au
dépôt de votre plan d'action, puis quelles estimations sont les plus à jour par
rapport aux besoins des Québécoises et Québécois aujourd'hui puis pour les
années à venir?
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Carmant : Bien, je pense que,
maintenant, on est capable de faire un meilleur travail, puis c'est justement
le travail qu'on est actuellement en train de faire puis dont j'ai parlé hier
en Chambre, c'est l'analyse de ces listes d'attente là, puis ce qu'on a... Parce
qu'en général, quand on parle de santé mentale, les gens pensent à deux cohortes, là, ceux qui attendent pour le
psychologue puis ceux qui attendent pour le psychiatre ou pédopsychiatre,
mais on n'avait pas d'idée de qu'est-ce qui se retrouvait dans les listes
d'attente. Donc, on est en train de faire ce travail-là actuellement pour aller
définir ce qui est en attente et pour quels services. C'est pour ça que je vous
ai mentionné hier que ce n'est pas 20 000 personnes qui sont en
attente pour un psychologue, c'est 20 à 30 % de 20 000 personnes
qui sont en attente pour un psychologue dans certaines régions. Ça varie d'une
région à l'autre.
Ensuite, on regarde pour quelles pathologies ou
pour quels problèmes les gens attendent le plus longtemps, puis ce qu'on s'est
rendu compte, c'est la liste... et je suis sûr que la députée de Westmount—Saint-Louis
est sensible à ça, les listes sont... Il y a beaucoup de personnes qui sont en
attente d'un diagnostic, ou d'une évaluation, ou
d'une réévaluation en troubles du spectre de l'autisme. Ça fait que notre
réponse à ça, ça a été de créer des nouvelles cliniques de troubles du
spectre de l'autisme dans les quatre CHU du Québec pour desservir sur une base
régionale ces listes d'attente là. C'est
tellement important que, par exemple, en Estrie, sur 600 enfants en
attente, il y en a 500 qui attendent pour une évaluation diagnostique de
trouble du spectre de l'autisme. C'est vraiment surprenant, et tous ont plus
que cinq ans. Parce que, maintenant, avec Agir tôt, ils sont capables d'être
évalués quand ils se présentent avant cinq ans, mais, après cinq ans, il y a
vraiment un gros délai. Donc, c'est comme ça qu'on va y arriver.
• (11 h 50) •
Le Président (M. Provençal)
: M. le député.
M. Zanetti : Oui, je comprends le
mécanisme. Maintenant, je réitère ma question : Est-ce qu'il serait
possible d'obtenir les chiffres sur les estimations que vous aviez des besoins
à l'époque, même s'ils n'étaient pas aussi définis que vous le souhaitiez puis
même s'ils n'étaient pas aussi définis que vous voulez qu'ils soient dans l'avenir? Ça, j'entends bien, mais est-ce qu'on
peut voir les estimations que vous aviez, si approximatives soient-elles?
Parce qu'on comprend qu'on a les données qu'on a, mais c'est pour qu'on voie quelles
données vous aviez pour travailler à ce moment-là. Puis aussi quand est-ce
qu'on va pouvoir avoir... est-ce qu'on va pouvoir avoir, avant le 3 octobre prochain, des données sur
l'évaluation, la plus juste qu'il est possible d'avoir à l'heure actuelle, des
besoins en santé mentale pour cette année et les prochaines années?
M. Carmant : Bien, alors, comme j'ai
expliqué tantôt, le processus... Quand on a commencé, avec vous, d'ailleurs,
les forums sur la santé mentale, on s'est rendu compte qu'il n'y avait pas de
données centralisées. Donc, la première chose qu'on a faite, bien, on a rapatrié
l'information des guichets d'accès en santé mentale. Puis, à ce moment-là, ça
nous mettait à 28 845 usagers en attente en novembre 2019. Ça fait
qu'on est parti de là et ensuite on a implanté notre plan, là,
d'interdisciplinarité pour accélérer le... pour faciliter l'accès aux services
en santé mentale, avec le principe, là, du bon intervenant... le bon patient au
bon endroit, avec le bon intervenant. Puis ensuite on a suivi globalement ce chiffre de liste d'attente généralisé et,
maintenant, on est en train de définir qu'est-ce qui est inclus dans ce nombre
d'usagers en attente, puis c'est ça, le processus que je suis en train de vous
décrire, qui est en train d'être fait. J'espère que ce sera prêt le plus vite
possible, moi le premier, mais, pour le moment, on n'a pas plus de détails
que ce que je peux vous donner.
M. Zanetti : Alors, si, au fond, il
y avait eu, au début de votre programme, de votre plan pour réduire la liste
d'attente... s'il y a eu une hausse non anticipée de 40 % de la demande,
si on inclut toutes les sortes de demandes, au fond, on peut penser... puis, si vous dites que ça
peut durer deux ans, ça, donc ça peut durer encore deux ans, disons, jusqu'en
2024. Donc, est-ce que vous prévoyez un rehaussement des ressources, dans votre
plan, de 40 % pour faire face à cette augmentation de la demande?
M. Carmant : Oui,
absolument. C'est comme je dis, on a ajouté 500 professionnels temps
complet en santé mentale et on compte en
ajouter 1 000 dans notre plan d'action en santé mentale. Puis une autre
notion qu'il est important pour moi de dire à ce moment-ci, on parle
beaucoup de fuite des psychologues du réseau de la santé, là, puis moi,
je suis le premier à dire qu'il faut les
garder avec nous, les psychologues, mais, si on regarde les chiffres depuis
2019 à aujourd'hui, là, de mars 2019 à mars 2022, c'est 29 psychologues
qu'on a en moins dans le réseau de la santé. Et les équipes de
ressources humaines font un travail incroyable, là, pour tenter de recruter
plus de psychologues dans le réseau de la santé, au niveau des doctorants, et
de les garder avec nous. Et moi, je fais un travail important auprès des DPJ et
auprès des... excusez-moi, auprès des P.D.G.
et auprès des directeurs santé mentale pour valoriser leur travail. Et d'ailleurs
on a un comité qui vient de débuter pour
discuter des conditions de travail de nos psychologues dans le réseau de la
santé.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
M. Zanetti : On
sait que tout le monde le reconnaît, puis c'est clair, la pandémie a eu un
impact important sur la santé mentale des Québécoises et des Québécois. Est-ce
que... Évidemment, il y a la pandémie, il y a le virus, mais il y a aussi toute la façon dont on a collectivement géré la
pandémie, les mesures sanitaires, tout ça, qui ont eu des impacts sur la santé mentale qui ont été reconnus,
et, à un moment donné, il y a eu des allègements à cause des impacts sur la
santé mentale, parce que les impacts sur la santé mentale entraient en balance
avec les autres impacts sur la santé physique.
Est-ce
que, donc, ce genre d'analyse-là des impacts qu'ont certaines politiques... Ma
question, c'est : Est-ce qu'on l'a faite avec d'autres politiques du
gouvernement? Par exemple, est-ce que la réforme qui a été faite du Code du travail par votre collègue ministre du Travail... est-ce qu'il y a eu
une analyse sur les conséquences que ça aura sur la santé mentale des
Québécoises et des Québécois de cette loi-là?
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Carmant : Bien,
écoutez, M. le Président, moi, je pense que je n'ai pas de notion que ça ait
été fait, là, à ce niveau-là, sur l'impact de la santé mentale, mais on va
s'informer, là, et, si je peux revenir avec une réponse, je vais le faire.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
M. Zanetti : Bien,
je vous invite à le faire, parce que probablement que les lois sur le travail
sont un des déterminants sociaux de la santé les plus importants, de la santé
mentale, à cause des conséquences que ça peut avoir quand les gens sont en
épuisement professionnel, quand ils ont ou pas un soutien de l'État pour faire
face à ces difficultés-là. Évidemment, on ne peut que l'estimer, nous, mais on
estime que ça va avoir des conséquences importantes. Donc, je vous invite à le
regarder.
Puis
je vous invite aussi à avoir, comme ministre délégué à la Santé et aux Services
sociaux, cette vigilance-là de regarder l'impact de ce que font les
autres, au Conseil des ministres, sur la santé mentale des Québécoises et des Québécois, parce qu'il y en a beaucoup, ne
serait-ce qu'au ministère des Transports. Quel sera l'impact, par exemple,
sur la santé mentale, de politiques qui vont créer de l'étalement urbain et de
la congestion routière? Donc, je ne vous demande pas de répondre à ça
aujourd'hui, mais je donne un exemple. Quel est l'impact sur la santé publique,
par exemple, du fait de ne pas hausser le salaire minimum à 18 $ de
l'heure au niveau du salaire viable? Donc, il y a beaucoup d'exemples, là, je
ne ferai pas toute la liste. Je ne suis pas un expert non plus des déterminants
sociaux de la santé mentale, mais moi, je
vous invite très fortement à vous pencher sur ces questions-là avec vos autres
collègues.
Et je voudrais vous
poser une question plus précise par rapport à la capitale nationale. On me dit
qu'au CIUSSS de la Capitale-Nationale, il y a une pénurie de psychiatres, on
dit qu'il manque de psychiatres pour les besoins.
Alors, ma question est : Est-que... qu'est-ce que le... qu'est-ce que vous
allez mettre en place ou qu'est-ce que vous avez mis en place pour combler
cette pénurie de psychiatres dans la capitale nationale?
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Carmant : Oui. Bien, écoutez, nous, ce qu'on fait, c'est...
on est en train de travailler sur la régionalisation des services, parce
que, si on pense qu'il y a une pénurie à la capitale nationale... Le député de
D'Arcy-McGee parlait tantôt de la Côte-Nord ou d'autres régions comme ça où les
besoins sont beaucoup plus grands. Donc, on essaie vraiment de régionaliser et
d'avoir un appui plus large au niveau de la gestion des services en santé
mentale, incluant la psychiatrie et la pédopsychiatrie. Donc, on a des comités
qui travaillent précisément sur ces sujets-là.
Et puis aussi, une
autre chose aussi qu'on fait, c'est qu'on est en train également de rétablir un
certain équilibre au niveau des PEM — ça, c'est les effectifs
médicaux — pour
s'assurer également qu'il y ait une meilleure répartition sur le territoire des
services de psychiatres et de pédopsychiatres.
M. Zanetti : J'ai l'impression, toutefois, qu'il n'y a pas
beaucoup de choses à répartir, parce qu'il semble y avoir une situation
de pénurie ou de presque pénurie partout, en tout cas, il ne semble pas y avoir
de région dans laquelle il y a un surplus de psychiatres, il y a trop de
psychiatres. Donc, c'est sûr que ça ne peut pas être... la solution ne peut pas
être juste une répartition, sinon on va juste égaliser la pénurie. Mais
qu'est-ce que vous allez mettre en place ou qu'est-ce que vous avez mis en
place pour dire vraiment : On n'aura plus de pénurie nulle part en
ressources psychiatriques?
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Carmant :
Bien, on travaille avec la... je ne sais pas si la direction est ici, là,
mais la Direction des affaires
universitaires pour rehausser les postes de résidence, évidemment. Ça, c'est
une chose. On regarde également comment mieux équiper les équipes aussi. Je
pense que plusieurs des programmes qui ont été mis sur pied pour faciliter
les soins dans la communauté sont là
justement pour alléger, alléger puis rendre plus spécifique la tâche de nos
médecins psychiatres à travers le Québec.
M. Zanetti :
Il y a des plans, par exemple, pour augmenter les effectifs ou les
effectifs médicaux qui sont formés au
Québec, même si c'est une solution qui aurait des conséquences sur une dizaine
d'années, là, mais est-ce que c'est dans les plans du ministère de la
Santé?
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le ministre.
M. Carmant :
C'est sûr que les cohortes augmentent et ne cessent d'augmenter, mais,
quand même, il faut être transparent que la priorité, c'est les médecins de
famille, là. Mais je pense qu'une chose qui est importante aussi, ce qu'on fait pour faciliter l'accès, c'est... on
a développé... Je parlais tantôt du concept de psychiatre répondant, donc qui
aide à la gestion des consultations au niveau des GMF. Ça aussi, ça limite la
circulation ou la répétition pour les patients
qui peuvent recevoir des conseils dès qu'ils sont avec le médecin de famille ou
la travailleuse sociale en GMF.
• (12 heures) •
M. Zanetti :
Parfait. Merci. Par rapport au financement du communautaire en santé
mentale, mais aussi en général, il y a eu un
ajout au PSOC, un ajout à la mission de 40,1 millions pour cinq ans. Donc,
ce n'est pas beaucoup, 40,1 millions pour cinq ans, avec une drôle
de répartition, d'ailleurs, 37 millions pour 2022‑2023, ensuite on descend
à 3 millions, 2023‑2024, puis zéro pour 2024‑2025, 2025‑2026, 2026‑2027.
En tout cas vous me corrigerez, mais la question, c'est :
37 millions, par exemple, en 2022, ça correspond à peu près à 10 % de
ce qui est demandé par le CTROC, là, qui
représente les organismes communautaires, et on se dit : Ce n'est vraiment
pas beaucoup, 10 %. Alors, est-ce
qu'étant donné tout le rôle puis l'importance des organismes communautaires
dans les soins en santé mentale... pourquoi
est-ce que vous avez choisi de simplement donner 10 % à la mission, de ce
qui était demandé, aux organismes communautaires?
M. Carmant :
Je pense que c'est 37,1, puis ensuite ça reste à 40, là, pour les quatre
prochaines années, dans le budget, ça ne tombe pas à zéro. En fait, ce qu'ils
nous ont reproché, la CTROC et la TROC, c'est d'avoir donné 15 millions de dollars spécifiques en
mission globale aux organismes communautaires en santé mentale, qui
représentent à peu près 400 des 3 400 organismes
communautaires du PSOC. Donc, on a fait vraiment un choix gouvernemental de dire que le rôle des organismes communautaires
en santé mentale est primordial, que ce soit dans l'offre de services, que ce soit dans le soutien aux plus vulnérables,
et on est devenus des partenaires avec eux. Si vous voulez, je pourrais vous lire une lettre que le COSME nous a envoyée
pour nous remercier du changement d'attitude du ministère depuis que
notre... qu'on est au gouvernement.
Et, si on revient sur
le financement global, là, sur le 40 millions, ce qu'il faut dire, c'est
que, nous, depuis qu'on est là, c'est
127 millions en mission globale qu'on a augmenté, là, au niveau du PSOC,
127 millions. Ce n'est pas 10, ce n'est pas 25, ce n'est pas 50,
c'est 100 millions de plus que les quatre années précédentes, là.
Une voix : ...
M. Carmant :
Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, je cède la parole au député de D'Arcy-McGee
pour21 min 46 s.
M. Birnbaum :
Merci, M. le Président. En toute bonne foi... Je veux revenir à la question des
disparités. Le ministre voulait bien... et moi aussi, parce que c'est un sujet
d'une grande importance. J'ai commencé à énumérer quelques-unes des disparités
dans les services. Ça, c'est essentiel. À titre d'exemple, bon, pour une
intervention thérapeutique, les standards du
gouvernement... du ministère sont, pour l'intervention d'un professionnel, pas
nécessairement un psychologue... On en convient, des fois, il faut la
bonne personne à la bonne place, mais le standard est de 30 jours. Et là
l'exemple que j'ai donné, et il y en avait plusieurs, peut-être qu'on peut
discuter, dans les Laurentides, on parle de 473 jours. Alors, j'aimerais
inviter le ministre d'élaborer sur ces disparités assez marquantes à travers
les services différents.
M. Carmant :
En tout cas, je vais vous le dire, là, il y a deux régions qui sont
vraiment problématiques à mes yeux, là,
c'est l'Estrie et les Laurentides, là, et on est en train d'accompagner ces
régions-là pour s'assurer d'améliorer l'accès aux services en santé mentale.
Mais,
sur une vue plus globale également, on voit que les régions... puis, si vous
avez la liste, vous verrez que l'Est du Québec, également, a encore beaucoup
plus de... a encore beaucoup de difficulté à avoir accès aux services. Donc, on
a régionalisé l'accès aux services avec des comités sur lesquels le directeur
national travaille, la sous-ministre adjointe, pour permettre, sur une base
plus régionale, de faciliter l'accès aux services en santé mentale et surtout
aux services spécialisés, parce que le gros des listes d'attente sont vraiment
pour les services spécialisés, et je vous dirais que la majorité sont souvent
pour les psychiatres et les pédopsychiatres.
Donc, on a vraiment
besoin de faciliter l'accès. Une des bonnes choses que la pandémie nous a
permis de faire, c'est le rôle de la
télémédecine pour la santé mentale, et les évaluations sont... Ça a été la
spécialité médicale qui a le plus travaillé en télémédecine, puis on leur
suggère de continuer pour faciliter l'accès. Donc, on a un projet entre
la Côte-Nord, que vous avez nommée tantôt,
et la Capitale-Nationale justement pour utiliser la télémédecine pour alléger
les délais d'attente dans cette région-là.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député.
M. Birnbaum :
J'en conviens, M. le Président, et j'imagine que la médecine...
Premièrement, le ministre, comme professionnel de la santé, va reconnaître les
limites en même temps que les opportunités de tout ça, mais où est-ce qu'on est
rendus en termes de fixer les objectifs, d'assurer que les données vont être au
rendez-vous pour combler quelques-unes de ces disparités? Le ministre, comme
moi, aurait témoigné, à travers la pandémie... le fait que des indicateurs sont les plus inquiétants à travers les difficultés
de toxicomanie, de boulimie, de comportement violent, d'épisodes
d'anxiété accrue, de la dépression auprès des jeunes partout au Québec. Comment
il peut nous donner un petit peu de réconfort?
Je
donne un autre des exemples que j'avais. Pour les services spécifiques à la
jeunesse, pour le délai, en jours, pour une première intervention non
qualifiée, on est à six jours, pour la jeunesse, pour les services spécifiques
en Centre-Sud de Montréal, à 244 jours en Côte-Nord si on parle de
quelqu'un atteint de gros problèmes de toxicomanie. On en convient, on
ne parle pas de la pandémie, là. Il n'y a pas de vaccin pour ces questions-là.
Voilà tout un écart. Et j'ai en tête le
manque de données dont on a parlé dans mon premier bloc. Est-ce que le ministre
délégué peut nous dire de façon claire comment il va aborder la question
pour faire en sorte que l'écart entre ces deux chiffres là lors de l'étude des
crédits, dans un an ou deux, va être tout à fait différent?
M. Carmant :
Écoutez, on a... Sous la direction de la sous-ministre adjointe, on a
vraiment des équipes qui travaillent à développer un BI, là, pour avoir accès à
toutes ces données-là, donc le nombre de références, l'origine des références,
le délai d'accès. Ce qu'il faut dire, c'est que les données qu'on a jusqu'à
présent, souvent, ne font pas... ne sont pas témoins de l'accompagnement qui
est fait. Ça fait qu'il ne faut pas penser que la personne est là 244 jours en attente, pas de nouvelles, à la
maison. Souvent, il y a quelqu'un qui l'accompagne, mais, pour avoir accès au
bon service, c'est ça qui prend un certain
temps. Donc, on essaie d'avoir des données plus précises sur le temps d'accès
au premier service, le temps d'accès à voir le bon professionnel, mais on a
toute une équipe qui travaille là-dessus.
M. Birnbaum :
Je vais me permettre, M. le Président, l'exemple le plus frappant, services
spécialisés pour adultes, Abitibi-Témiscamingue, 319 jours, et je réitère
la question, c'est pour une première intervention qui n'est pas nécessairement
une intervention clinique. On est en Abitibi et on est atteint d'une
dépression. Le ministre le sait comme moi, je le sais, la dépression est
cyclique et peut déclencher des épisodes d'un aspect sérieux épouvantable. On
parle, là, de presque une année pour que quelqu'un soit, en quelque part,
entendu en première instance. Il y a les délais non identifiés pour que ça soit
la bonne personne et qu'il y ait une intervention active qui aborde le
problème, pas qui le résout. Qu'est-ce qu'il
peut nous dire pour nous assurer que la situation va s'améliorer de façon
équitable pour que, si on est malade
à Montréal ou en Abitibi, on ait au moins les mêmes opportunités de se faire
guérir, de reprendre notre vie?
M. Carmant : Je ne sais pas, M. le Président, si le député
accepterait que je passe la parole à la sous-ministre adjointe, qui va nous expliquer un peu tous les
travaux qui se font au niveau de la gestion des données. Puis j'aurais aimé
l'avoir pour aujourd'hui, mais on travaille très activement, monsieur..
Le Président (M. Tremblay) : Oui, M. le ministre, il me faut le consentement.
Est-ce que j'ai le consentement? Oui. Alors, pourriez-vous vous
présenter, s'il vous plaît, vous nommer?
M. Breton
(Dominique) : Dominique Breton. Je suis sous-ministre adjointe à la
direction générale...
La question de M. le
député... En fait, pour toute la gestion des données, il faut quand même
reconnaître que, dans le secteur de la santé dans les dernières années, des
efforts importants ont été mis dans le secteur de la santé mentale, mais, pour
avoir la fine donnée, à savoir est-ce que le service a été rendu, par quel
intervenant, il y a un pas à faire davantage
d'un point de vue technologique. Le réseau de la santé, vous le savez, accusait
quand même un certain retard. Et là, de concert avec l'équipe de mon collègue
aux technologies de l'information, bien, tout est mis en oeuvre pour justement s'assurer qu'on ait une réponse rapide pour
la population, mais qu'on soit capables également de capter pour s'assurer
d'avoir le bon service au bon endroit pour le patient.
• (12 h 10) •
Première chose
aussi... L'autre chose importante à dire, c'est que ce qui est important aussi
pour nous, c'est... quand une personne est en détresse, elle puisse avoir accès
à la ligne Info-Social 8-1-1. Donc, que la personne soit en Abitibi ou encore à
la Côte-Nord, elle a déjà une réponse, et, selon son territoire où elle habite,
bien, la personne est automatiquement dirigée vers un service dans sa région,
et puis on fait des ententes avec les établissements pour avoir une réponse
rapide pour le citoyen.
M. Birnbaum :
En même temps, j'ose croire qu'on ne parle pas juste, avec tout respect,
d'une question technique, dans un premier temps. Et 1 800 Info-Social,
si on est devant la dépression, en crise, ce n'est... on va se le dire,
modestement, ce n'est qu'un petit début. Merci.
On va passer à un
autre sujet, le plan québécois pour les troubles mentaux. Il y a des projets
pilotes, j'ose espérer, intéressants, mais qui doivent, en quelque part, avoir
une suite. Question 374 : «Au sujet des projets pilotes du PQPTM
réalisés dans trois établissements régionaux au cours des dernières trois
années:
«a) Y aurait-il des
rapports d'évaluation de ces projets pilotes et quand seront-ils publiés?
«b)
Dans [les] trois régions, quel a été l'impact sur les délais d'attente — sujet
qui nous préoccupe — pour
obtenir un premier service?
«c)
Dans ces trois régions, quel a été l'impact sur les délais d'attente pour
obtenir des sessions de psychothérapie, lorsqu'indiqué par l'évaluation
des besoins du patient?
«d) Dans ces trois
régions, quelle a été la proportion des patients à qui l'on a prodigué des
conseils au téléphone ou référés à un guide d'autosoins qui a ensuite été prise
en charge par des centres de crise, les services psychiatriques des hôpitaux ou fait l'objet d'une intervention
policière?» Chacune des interventions peut être appropriée.
Réponse : «Les
bilans des projets pilotes sont des documents internes qui ne seront pas
publiés.» Voilà, ça serait ma première
question. Ces données, a, b, c et d, ces données ne sont pas disponibles car
elles ne sont pas colligées par le MSSS.
Bon, dans un premier
temps... Le ministre a un grand respect pour l'apprentissage continu, j'en suis
sûr, et pour l'implication du public dans les gestes dont il faut qu'il fasse
part pour améliorer notre santé mentale collective. Comment est-ce qu'il peut
expliquer, dans un premier temps, que le bilan de ces projets... L'idée d'un
projet pilote, c'est de voir si on devrait étendre ce projet de façon générale.
Comment ça se fait qu'ils ne seront pas publiés? Parce que, là, je lis qu'ils existent. Dans un deuxième temps, j'ai lu des critères
assez intéressants que, j'ose croire, auraient été, au fond, des réflexions du
ministre en confectionnant ces projets pilotes. Comment ça se fait qu'il n'y a
aucune directive au ministère de colliger de telles données?
M. Carmant : M.
le Président, moi, je vais partager ces données, là, parce que je ne sais pas
pourquoi on a dit que ce ne serait pas publiable, mais, jusqu'à présent, au
niveau du CIUSSS... Moi, j'ai cinq régions. Au niveau du CIUSSS de la
Capitale-Nationale, la liste d'attente a baissé de 59 % depuis
l'implantation du PQPTM, au niveau de l'Est-de-l'Île-de-Montréal,
44 %, de l'Outaouais, 57 %, Chaudière-Appalaches, 47 %, et
Mauricie—Centre-du-Québec,
15 %. On n'a pas d'information sur combien de temps que ça a permis
de rapprocher l'accès à la psychothérapie publique,
mais ce qu'on sait, c'est que le concept même du programme, c'est d'envoyer
l'usager vers le bon professionnel et faire que le psychologue puisse
avoir... qu'on puisse avoir accès au psychologue le plus rapidement possible
pour cette même psychothérapie. Et on sait aussi, et le message que j'ai passé,
que le psychologue est autonome dans la gestion
de cette psychothérapie. Tu sais, au début, il y avait beaucoup de
questionnements sur la durée des séances, etc. Ça, ça a été clarifié
dans toutes les régions, et là on est en train de le déployer à travers le
Québec actuellement, le projet.
M. Birnbaum :
...si je peux, M. le Président.
Est-ce que le ministre serait prêt à s'engager à nous chercher une explication
par écrit pourquoi le bilan n'est pas connu? Il a dit qu'il ne savait pas la
réponse. Est-ce qu'il s'engagerait à chercher la réponse, à la déposer à la
commission? Pourquoi ce bilan n'est pas public?
Le Président (M.
Tremblay) : M. le ministre.
M. Carmant : Je
vais certainement m'informer puis je vais m'assurer que les résultats soient
disponibles.
M. Birnbaum :
...deuxième chose, M. le ministre
a fait une petite allusion, est-ce que ces trois projets pilotes, donc,
risquent de se répéter dans les autres régions? Et, si oui, c'est suite à quel
genre d'évaluation, compte tenu qu'il n'y a pas de données sur l'impact de
toutes sortes de façons?
M. Carmant : ...l'impact
sur les délais d'attente. Je veux dire, les listes d'attente ont diminué de
façon significative, là. En Capitale-Nationale, il y avait
2 000 patients dans cette... l'an dernier sur la liste d'attente. On
est rendus autour de 1 000 patients, là. C'est vraiment un changement
drastique. La seule région qui a sous-performé, c'est Mauricie—Centre-du-Québec,
mais il faut savoir que le projet est dans deux RLS, là, deux réseaux locaux de
services, sur les huit de la Mauricie—Centre-du-Québec. Donc, même là, c'est un
miniprojet à l'intérieur du territoire. Donc, nous, on pense que
l'impact sur les délais d'attente justifie le déploiement du programme à
travers le Québec.
M.
Birnbaum : M. le Président, quand même, le ministre va
comprendre la confusion, parce qu'on demandait la question sur des délais
et on s'est fait dire que ces données n'étaient pas disponibles. Est-ce que le
ministre peut...
M. Carmant : ...mais on a le
pourcentage de réduction de la liste d'attente.
M. Birnbaum : Donc, il me semble
qu'il y a une directive à faire au ministère de faire un petit peu mieux dans sa collection de données et sa précision sur
ces choses-là. Y a-t-il... Le ministre y a fait allusion très vite, mais y
a-t-il une façon de répartir un petit peu la clientèle qui aurait
participé dans ces projets pilotes, le pourcentage qui aurait été dirigé vers le guide d'autosoins, peut-être
approprié ou non, et le nombre pour qui une intervention de crise aurait été
indiquée? Est-ce qu'on peut repartir un petit peu la clientèle sur les actions
qui auraient été entamées ou ce n'est pas possible?
M. Carmant : Là, on a... Je n'ai pas
cette information, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. M. le député.
M. Birnbaum : Bon, M. le Président,
nous sommes quand même à l'étude des crédits. Je vais me permettre quelques
minutes avec le ministre sur le programme 2. Donc, on constate, entre 2021‑2022
et 2022‑2023, une augmentation de
1 680 000 000 $, disons, à 1,80, augmentation, bon, quand
on a de l'inflation, qui n'est pas si intéressante que ça, dans un
premier temps, mais, si j'ai bien compris, il faut constater que cette
augmentation de quelque
168 millions de dollars est pas mal utilisée pour les dépenses en
vertu du plan d'action. Intéressant, j'en conviens.
Moi, j'ai eu l'expérience, à travers
10 ans, d'assister aux huis clos du budget au nom de l'Association des
commissions scolaires anglophones du Québec. Notre première question, toujours
au nom de nos profs, nos écoles, le président va se rappeler, les coûts de
système : C'est quoi, le chiffre pour les coûts de système, pour opérer?
La santé mentale et tous les enjeux n'ont pas... n'auraient pas été inventés
cette semaine ou n'ont pas... ne vont pas avoir leur réponse dans un plan
d'action, intéressant ou non.
Donc, je regarde l'augmentation assez modeste,
merci, en ce qui a trait aux services de base. Tout ce qui paie les salaires, qui déploie les services du système,
on voit une augmentation, à l'aube de la pandémie, qui est presque non
existante. Est-ce que le ministre peut nous donner quelques assurances
là-dessus? Parce qu'on parle du déroulement quotidien à travers le Québec des
services déployés en santé mentale.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M.
Carmant : Bien, je pourrais passer la parole au
sous-ministre adjoint, mais je pense que ce qui est important de dire,
c'est que, premièrement, une partie du budget... Puis, vous nous l'aviez
demandé l'an dernier, les hausses de programmes que l'on a faites, c'est pour
soutenir ce qui avait été débuté justement en novembre 2020 avec
l'investissement de 100 millions qu'on voulait perdurer dans le temps.
Vous savez, vous aviez cette inquiétude que les
programmes en services sociaux généraux puis en santé mentale disparaissent.
Donc, ça, ça sert à ce financement-là. Effectivement,
le Plan d'action interministériel en santé mentale a été déposé à la fin de
l'année dernière. Donc, la plupart des investissements qui viennent là-dedans
sont en train de se déployer sur le réseau. Donc, avant d'ajouter d'autre
argent, je pense, c'était responsable d'attendre l'impact de ce qui va être
déployé au cours des prochains mois, là, à travers le réseau. Si vous voulez
plus de détails sur l'aspect des coûts de système, je passerais la parole au
sous-ministre.
• (12 h 20) •
M. Birnbaum : ...M. le Président.
Les précisions que je cherche, c'est comment, à l'aube de toutes les exigences,
tous les enjeux en ce qui a trait à la santé mentale, les enjeux de disparités
régionales dont on a parlé, on va gérer le système avec des coûts de système
presque pas comblés pour l'inflation. Et le plan d'action, je ne dis pas que c'est une chose à part, j'en conviens, mais je
parle de la confection des guides, le nombre de préposés, la recherche,
les instances régionales, les communications, la technologie, tout ce qui a
trait à la machine qui veille à notre santé mentale,
qui, en quelque part, n'est pas financée à la taille des besoins en grande
croissance si on dit que les coûts système sont finalement à net moins
zéro si on déduit les dépenses confiées au plan d'action.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Carmant : Moi, je vous garantis
que tous les coûts de système sont couverts, mais, encore une fois, je
passerais la parole...
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce que vous... Consentement? Alors, pourriez-vous... M. le
sous-ministre, pourriez-vous vous nommer puis votre titre?
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Avec plaisir, M. le Président. Bonjour, M. le
Président. Bonjour à toutes et tous. Pierre-Albert Coubat, sous-ministre
adjoint, financement, allocation des ressources et du budget.
Effectivement,
comme on peut le voir dans le cahier explicatif des crédits, à la
section 208, Services dispensés à la
population, santé mentale, les coûts de systèmes salariaux sont entièrement
couverts. Il faut savoir qu'on a une indexation salariale de
2,83 %, là, dans l'ensemble des programmes, une indexation des dépenses
autres que salariales de 2,9 %, donc, tenant compte, là, de l'inflation, là, qu'on
voit. Donc, l'ensemble des coûts sont couverts. On a aussi, au niveau des
bonifications salariales, un impact important avec l'introduction des nouvelles
conventions collectives qui vont permettre de renforcer l'attractivité
et la rétention du personnel en lien avec les besoins importants.
Puis, dans le cas
spécifique de la santé mentale, je pense qu'il est important de souligner qu'au
niveau, dans le fond, de la santé mentale on
a une croissance, 2022‑2023, de plus 7,2 %. La croissance annuelle des
quatre dernières années reflétant, là, l'importance accordée aux besoins
est de plus 8,1 %. Donc, c'est une croissance marquée par rapport aux
quatre années précédentes où la croissance annuelle moyenne avait été de
3,7 %.
M. Birnbaum :
Bon, M. le Président, il ne me reste pas beaucoup de temps dans ce bloc-là,
mais on va parler de la ligne 1 800... Je l'appelle duplication. On
est dans l'étude des crédits, et l'argent de... dépensé comme il faut. Au début de l'année, le ministre a été fier
d'annoncer le déploiement imminent d'une ligne téléphonique destinée à ceux qui hésitaient... hésitent de se faire
vacciner et qui veulent obtenir des réponses à leurs questions, intéressant
comme objectif, qu'on aurait partagé. Deux mois plus tard, on apprend que le
déploiement de cette ligne n'aurait jamais eu lieu car la ligne
d'information sur la COVID existait déjà depuis la première semaine de la
pandémie, et ceux qui travaillaient là-dessus répondaient déjà aux questions.
Alors, comment ça se fait que ça a pris deux mois au ministre pour être mis au courant de cette duplication qui
se passait au sein de son propre ministère? Et comment peut-on espérer,
donc, une planification rigoureuse sur les autres dossiers?
Le Président (M.
Provençal)
: 10
secondes. M. le ministre.
M. Carmant : Oui, bien, écoutez, dès qu'on a commencé la ligne,
on s'est rendu compte que ce que les gens voulaient, c'est qu'on aille
sur le terrain, puis c'est ce qu'on a fait en bout de ligne. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
la parole va être maintenant au député des Îles-de-la-Madeleine pour
16 min 23 s.
M. Arseneau :
Merci beaucoup, M. le Président. Je remercie le ministre. C'est toujours un
plaisir à chaque année de pouvoir participer à l'exercice des crédits et de
mieux comprendre la façon dont les dépenses publiques sont effectuées dans
votre ministère.
Et aujourd'hui
j'aimerais aborder le sujet de l'hébergement, des ressources intermédiaires,
des ressources de type familial. Puis j'aimerais qu'on prenne le temps de
décortiquer ce pan-là, là, des services qui sont offerts parce qu'on voit que
ce n'est pas facile actuellement. Le modèle d'affaires des ressources intermédiaires
ne fonctionne pas. Ici et là, on voit des fermetures. On s'est posé des
questions. On a demandé, en fait, le portrait de la situation, et ce qu'on a découvert nous a vraiment surpris. Dans
les cahiers qui nous ont été fournis, à la question 221, on nous dit que, sur un an, entre avril 2020 et mars 2021,
1 411 ressources intermédiaires et ressources de type familial ont
fermé leurs portes, 1 400.
Alors, j'aimerais savoir combien de personnes ça représente,
1 400 ressources, parce qu'on peut s'imaginer que c'est quatre, cinq, huit, 10 en moyenne, ces
ressources intermédiaires là. En fait, j'ai comme deux questions. Combien
de personnes sont touchées par ces fermetures et qu'advient-il de ces
personnes?
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Carmant : Je
ne peux pas dire que j'ai la réponse à cette question, là. En fait, le dossier
de l'hébergement en général est sous ma collègue la ministre responsable des
Aînés, mais, par exemple, ce que je peux vous dire, c'est que, sous... si vous
voulez, là, mais, si on veut en discuter, c'est que, moi, les populations qui
sont sous ma gouverne, là, on parle de
personnes handicapées, par exemple, des DP-TSA en général. Ce qu'on a
développé, nous, c'est vraiment plus
un hébergement de type logement supervisé pour venir combler les besoins, les
manques en ressources d'hébergement.
Un
autre mode qu'on a essayé de développer également, ce sont les maisons
alternatives. Vous savez, il y avait les maisons des aînés puis il y
avait un... dans ce projet-là, il y avait un 100 ressources pour les... 100
portes pour les maisons alternatives. On a augmenté à 900 portes. On a mis
800 places en logement supervisé pour augmenter le nombre de ressources d'hébergement pour les personnes avec des besoins
particuliers. Mais on est en train de chercher les données pour vous,
là, pour les ressources intermédiaires. Je n'ai pas cette information.
M. Arseneau :
Parce que je comprends... et ce que vous nous dites... M. le Président, ce
que le ministre nous dit, c'est qu'effectivement il privilégie le modèle des
maisons, des lieux d'hébergement, des appartements supervisés 24/7 et avec des
services qui sont offerts, là, à la clientèle qui... aux usagers qui ont soit
une déficience ou un trouble du spectre de l'autisme, et ainsi de suite. Il l'a
d'ailleurs confirmé. On voyait un article de Radio-Canada du 29 avril où
il disait : Les ressources... On citait le ministre, qui nous
disait : «Les ressources intermédiaires, je souhaite m'en éloigner.»
Alors, la question,
en fait, que nous, on se pose, c'est : Si on choisit un nouveau modèle,
est-ce que le modèle peut supplanter
l'ancien sans laisser en plan un certain nombre de personnes et est-ce que le
nouveau modèle s'implante au même rythme de 1 400 ressources
qui disparaissent dans une année? Parce qu'on a de la difficulté à voir combien
de gens ça touche et où ces gens se ramassent à l'heure actuelle si les
ressources ferment parce qu'il manque de financement.
Je veux juste rajouter que ce n'est pas récent. Depuis 2020 que les ressources
intermédiaires se plaignent qu'on les maintient dans un état de survie,
là, perpétuel sur le plan financier à cause d'un sous-financement qui ne leur
permet pas, justement, de fonctionner.
M.
Carmant : Je tiens à rassurer le député des Îles-de-la-Madeleine. Il y
a quand même 9 700 ressources et 38 000 places
en ressources intermédiaires, ressources de type familial. C'est les chiffres
que l'on a de disponibles au total.
Maintenant, notre plan, c'est d'ajouter 835 logements supervisés qui sont
de type appartement avec un intervenant pour superviser, et on compte les voir prendre le jour au cours des
prochaines années. Jusqu'à présent, c'est à peu près 260, 270 de ces logements
supervisés qui ont vu le jour. Évidemment, les choses ont été ralenties par la
pandémie, évidemment, mais on continue d'aller de l'avant dans les
différentes régions. Et, comme je disais, au niveau des maisons alternatives, on a augmenté le nombre d'hébergements à 900 et on
pense que ce sera à peu près... près de 500 qui vont voir le jour d'ici la fin de l'année 2022‑2023.
Donc, on espère qu'avec le chiffre que vous m'avez donné... qu'une partie sera comblée par ces nouvelles ressources qui
vont exister et qui, pour les populations que je dessers, sont beaucoup
plus appropriées, selon nous.
• (12 h 30) •
M. Arseneau :
Bien, je pense que ce serait important d'avoir un tableau complet de la
situation, parce que j'ai vraiment l'impression qu'il y a des gens, des usagers
qui sont laissés pour compte à l'heure actuelle, parce que, si l'objectif était
atteint, de pouvoir créer 500 logements, on peut supposer que ce sont des
logements individuels, donc ce sont 500 individus, usagers qui vont
trouver un gîte, un toit, et qui seront justement pris en charge et de façon
adéquate. Et ça, bien, on en est bien heureux, sauf que, lorsqu'on regarde les
chiffres, à l'heure actuelle, de tous ceux qui sont en attente d'hébergement
pour des RI, encore une fois, selon l'information que nous fournit le
ministère, on parle de
2 917 personnes qui sont en attente, là, selon la question 212
des cahiers qu'on a reçus. Donc, évidemment, on se demande, en créant
500 places par année, comment on va pouvoir rendre des services à
l'ensemble des gens, parce qu'il y a, d'une
part, les près de 3 000 personnes qui sont en attente et, d'autre
part, x milliers de personnes qui ont perdu leur gîte parce que les
ressources intermédiaires ou RTF ont fermé.
M. Carmant : ...
que les chiffres qu'on vous a donnés doivent inclure des personnes aînées
aussi, là, qui sont incluses dans les RI-RTF, sous la responsabilité de
Mme Blais, mais moi, je suis d'accord avec vous, par exemple. Ça, je
partage cette opinion-là puis je l'ai demandé aux équipes du ministère. On a
besoin d'une liste complète région par région de ce qui s'en vient et quels
sont les besoins, je suis tout à fait d'accord avec vous, et on commence à
avoir cette liste-là. J'ai parlé à plusieurs des organismes qui s'occupent des
personnes en situation de handicap, trouble
du spectre de l'autisme, et on leur a promis que, d'ici la fin de l'année, ça
allait être disponible, parce que ce qui est encore plus tragique, moi,
je trouve, c'est que, souvent, il y a des projets qui sont partis par des
individus, et qui prennent des années à se monter, et puis ensuite les gens
vont chercher le financement pour les ressources au niveau du ministère.
Donc, moi, ce que
j'ai proposé comme modèle, c'est que, dès le départ, on apparie un projet
immobilier avec des ressources du ministère de la Santé pour ensuite travailler
ensemble et offrir les services aux gens qui en ont le plus besoin. Donc, les gens doivent savoir qu'est-ce qui doit... qu'est-ce que qui est en train de s'en venir dans leur région.
Et même, en plus, nous, ce qu'on a fait,
c'est qu'on a fait également un appariement avec certains organismes
philanthropiques. Par exemple, Véro & Louis, on leur a
demandé : C'est quoi, vos plans d'expansion? Et nous, on va vous mettre en contact tout de suite avec le
CISSS et les CIUSSS pour pouvoir s'assurer que vous aurez les services dans vos maisons. Même chose pour les traumatismes
crâniens cérébraux avec M. Matte, etc. Il y a plusieurs fondations qui
veulent nous aider, mais il faut vraiment qu'on travaille main dans la main
avec le ministère.
M. Arseneau :
Juste pour bien saisir ce que vous venez de mentionner sur le tableau
complet de la situation. Vous nous dites que, d'ici la fin de l'année, on parle
de l'année de calendrier, donc d'ici décembre prochain, vous voudriez pouvoir avoir un portrait de la situation
en ce qui a trait aux besoins ou au nombre de personnes qui sont sous
votre gouverne, là, concernant les besoins en hébergement, c'est ça?
M. Carmant : Bien, je parlais de l'année budgétaire, là, disons
mars 2023. Mais nous, on a investi 38,5 millions de dollars,
et ils ne sont pas encore totalement utilisés parce que, justement, cet
appariement-là prend un certain temps. D'ailleurs, on en avait parlé dans votre
région, aux Îles-de-la-Madeleine. Donc, nous, on veut vraiment que tout le monde sache qu'est-ce qui s'en vient et, s'il y a
des besoins qui sont apparents ou qui ont besoin d'être comblés, nous, on
a besoin de le savoir d'avance également pour nos prévisions budgétaires.
M. Arseneau :
Je veux juste revenir un petit peu, parce que je ne suis pas sûr si ceux
qui vous accompagnent étaient en mesure de nous fournir des chiffres,
maintenant ou plus tard, sur le nombre de personnes, parce que c'était un peu
la question de base, là. Je voudrais juste être sûr que ma question a bien été
entendue puis qu'elle soit traitée. Sur les 1 411 ressources
intermédiaires, ressources de type familial qui ont fermé, est-ce qu'il est possible
d'avoir l'information, de savoir combien d'usagers sont touchés et combien
d'usagers sont des personnes âgées en perte d'autonomie qui seraient destinées
à être logées et hébergées en CHSLD? Et quelle est la clientèle qui serait
plutôt celle qui pourrait bénéficier
éventuellement de services d'appartements supervisés? Est-ce que ça, c'est de
l'information que vous pensez pouvoir nous fournir maintenant ou dans
les semaines qui viennent?
M. Carmant : ...la sous-ministre adjointe qui gère ce
dossier-là, mais on va lui faire la demande, absolument, là. Comme je
vous dis, elle travaille surtout avec Mme Blais, avec la ministre
responsable des Aînés.
M. Arseneau : D'accord. Bien, merci
de votre ouverture à cet égard. Parce que c'est encore une fois pour mieux connaître la situation puis éviter que les
gens soient justement aux prises avec des difficultés. Et je pense aux parents,
par exemple,
qui ont des enfants adultes qui ont une déficience ou encore des besoins
d'attention constants et qui croulent justement,
là, comme proches aidants, là, sous le travail, surtout s'ils étaient
auparavant dans des ressources intermédiaires qui ont fermé, puis on a dû,
évidemment, les accueillir à nouveau. C'est un cas de figure qui puisse être
reproduit, et on ne voudrait pas que ça se
multiplie de façon importante avec l'impact, évidemment, là, que ça peut avoir
sur ces familles, un impact notamment, là, sur la santé physique et la
santé mentale.
Une autre question que j'aurais dans le même
type, puis ensuite on pourra peut-être passer à un autre sujet : Est-ce que vous avez de l'information concernant
les personnes qui ont un TSA ou encore une déficience intellectuelle et
qui se retrouvent à être hébergées dans un CHSLD? Parce qu'encore une fois, si
des ressources intermédiaires qui, par
définition, sont entre la maison et l'institution plus lourde, plus encadrée,
bien, si ces ressources ferment, on imagine bien que les usagers ne se
retrouvent pas dans la rue. Est-ce qu'ils retournent à la maison? Est-ce qu'ils
vont en CHSLD? Les personnes âgées, vraisemblablement, étaient dirigées vers
des CHSLD, mais, encore là... et je sais que ce n'est pas votre dossier, mais
on aimerait avoir les réponses, s'il y a déjà une liste d'attente en CHSLD, et
on voit qu'elle a augmenté au cours de la dernière année. La liste d'attente
pour des places en CHSLD est passée, selon les chiffres du ministère, de 2 938 à 3 678, donc une augmentation
de 25 %. Est-ce que c'est en lien avec la fermeture des ressources intermédiaires? Peut-être, on peut le
supposer. Mais, quand on décompte 2 800 personnes de moins de
64 ans qui sont hébergées en
CHSLD, est-ce que ce sont des gens qui vont là par défaut, par manque de
ressources, d'hébergement, notamment des appartements supervisés?
M. Carmant : Ah! c'est sûr que, moi,
dans mon comté, en tout cas, c'est le cas. Donc, c'est important pour nous
d'avoir des logements qui sont adéquats. Beaucoup sont des déficiences
physiques également. C'est pour ça qu'on travaille, par exemple, je mentionnais
tantôt, avec Martin-Matte ou d'autres fondations qui viennent en aide à ces...
aux gens qui ont ce type de handicap.
Mais nous, ce qu'on veut, c'est vraiment avoir
les gens au bon endroit. Donc, par exemple, dans le concept de maisons alternatives, on veut que les
regroupements soient de personnes qui sont les plus aptes à bien vivre
ensemble. Par exemple, ça pourrait avoir un groupe de six ou de 12 qui
ont un trouble du spectre de l'autisme, si c'est le choix qu'ils préfèrent. Mais, souvent, moi, je pense que
le meilleur logement pour ce type de... pour les gens avec un trouble du spectre de l'autisme, c'est vraiment un
logement supervisé où quelqu'un peut les aider au niveau de leur vie de tous les
jours, dans leur routine. Puis, souvent, ils deviennent tout à fait autonomes,
là.
M. Arseneau : Mais — merci,
M. le ministre — M.
le Président, j'aimerais poser une autre question au ministre, qui a trait à
l'hébergement mais l'hébergement des femmes en situation de vulnérabilité. Vous
me voyez peut-être venir. C'est la Maison de
Sophia, dans les Laurentides, qui est menacée de fermeture. On a posé la
question, ma collègue députée de Gaspé a posé la question à votre
collègue la ministre de la Condition féminine, qui nous a référés à vous pour
comprendre comment on pouvait, comme gouvernement, laisser tomber une
institution qui rend des services à des femmes vulnérables depuis 2008,
qui s'acquitte de ses tâches et qui est la seule maison, le seul organisme à le faire dans toute la région. Est-ce
que le ministre est confortable avec l'idée de les abandonner, de voir la fermeture
d'une maison comme celle-là?
M. Carmant : Bien, première chose
qu'il faut être clair, le soutien aux femmes qui sont dans... qui sont
hébergées par l'organisme, lui, il est garanti. J'espère que vous... ma
collègue vous a fait le même message, tant au niveau hébergement qu'au niveau
des services psychosociaux qui doivent... qui vont être fournis.
Deuxièmement, la Maison de Sophia est quand même
un organisme où on a des difficultés au niveau de la gestion. Le CISSS des
Laurentides nous dit l'accompagner depuis 2014. Ils ont eu du financement
fédéral, puis la reddition de comptes est relativement difficile. Ils avaient
un budget d'autour de 200 000 $ du programme Vers un chez-soi. Cette année, ils ont fait une demande de
2 millions de dollars, là, comme 10 fois plus grande que ce
qu'il y avait auparavant.
Donc, ce que
j'ai demandé à mon équipe, c'est de rentrer en contact avec les gens de la
Maison de Sophia — puis,
en fait, ils n'ont même pas de directrice générale actuellement — et
de voir comment on peut les accompagner dans la réorganisation de leurs services, si on peut les accompagner. On avait
déjà fait ça avec un organisme pour la trisomie 21.
Tu sais, des fois, c'est compliqué pour eux de gérer les demandes de
financement, et tout ça. Donc, on... Tu sais, on veut leur donner une
chance de les aider. Mais l'important, c'est que les...
• (12 h 40) •
Le Président (M. Provençal)
: Le temps est écoulé. Puis moi, j'ai
une précision à vous demander. Tout à l'heure,
vous avez dit : La sous-ministre n'est pas présente ici pour vous fournir
les données. Est-ce que c'est... vous vous engagiez, de cette façon-là, à fournir les données, et donc à les
transmettre au secrétariat pour qu'on puisse les transmettre de façon...
aux membres de la commission?
M. Carmant : Oui, oui, on va le
faire. Absolument.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci. Alors, je vais maintenant recéder la parole
au député de D'Arcy-McGee,
21 min 59 s, et je vous ferai signe quand ça sera le temps de
céder la parole à vos collègues.
M. Birnbaum :
Merci. Très apprécié, M. le Président. Un des privilèges que moi, je trouve
que j'ai eus dans mes deux ans, plus
comme porte-parole pour la santé mentale, c'est de voir, de côtoyer des
dizaines de regroupements communautaires sur le
terrain, des regroupements d'entraide en santé mentale, et je sais que le
ministre comprend l'importance de ce secteur-là. Ça me touche, ça devrait nous
toucher, l'ampleur de la crise durant la pandémie. J'imagine mal comment on
aurait pu s'en sortir, même avec les difficultés qui restent, si ce n'était pas
pour des gens incroyables, dévoués, qui travaillent souvent dans des situations
assez... assez précaires. Nous en avons parlé un petit peu, mais je veux
revenir un petit peu. C'est qu'il y avait des budgets d'accordés, et tout ça,
mais c'est un travail tellement difficile où la relève n'est pas au
rendez-vous. Quand il y a des intervenants et intervenantes qui partent, de les
remplacer, c'est presque impossible, compte tenu des salaires qui ne rejoignent
aucunement le secteur public ni le secteur privé.
Et là-dessus, on en a
parlé un petit peu, mais il y avait une lettre publique de Benoît Larocque,
président de la Coalition des tables
régionales d'organismes communautaires. Premièrement, il fait le constat que,
même, le budget est intéressant, quand on le décline, chaque regroupement
communautaire n'aurait pas eu grand argent, certainement pas assez pour
combler les besoins ni pour agir comme il est nécessaire en pérennité.
Je veux poursuivre
une autre de ses préoccupations, et là il interpelle le ministre, dans sa
lettre, en parlant de la nature de ces subventions. Et il dit :
«Malheureusement, les interventions du ministre renforcent cette fâcheuse tendance qui perdure depuis longtemps. Rappelons
ici que, depuis 2009, la part du financement à la mission a régressé
au profit du financement par projets et ententes. Elle est passée en dessous de
55 % du financement total en 2019.» Il parle de ce phénomène, dont j'ai
vécu, j'ai été responsable pour plusieurs organismes communautaires dans mes
vies antérieures. C'est impossible d'être au
poste, d'être disponible pour le public. Et là on parle des situations de
crise, des gens avec des pensées suicidaires, des itinérants pour qui on ajoute
des problèmes de logement, et tout ça. Ce monde-là, ce n'est pas un
petit projet qui va les aider à nous aider.
Est-ce
que le ministre s'engage ou peut nous offrir des précisions sur, j'espère,
l'engagement de son gouvernement d'assurer la pérennité, et alors la
contribution de ces regroupements communautaires essentiels, en région comme
dans la métropole?
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le ministre.
M. Carmant : Tout à fait, M. le
Président, et je suis tout à fait d'accord avec le député de D'Arcy-McGee, là,
le rôle des organismes communautaires en
santé mentale est fondamental. Et, juste pour clarifier, je pense que la raison
pourquoi le monsieur que vous avez nommé était mécontent, entre guillemets,
c'est parce que du 15 millions qu'on a annoncé
en mission globale, le 15 millions est en mission globale, qui a été
annoncé aux organismes en santé mentale pour cette année, pour l'année 2021‑2022,
il y a seulement 2/12 qui ont été versés, et ça, c'est des questions de
reddition de comptes puis de capacité à
dépenser l'argent d'ici la fin. Donc, ce que j'ai demandé, c'est que, pour
l'année 2022‑2023, le montant global, là, le 15 millions, soit
dépensé, soit versé aux organismes communautaires le plus rapidement possible
après l'adoption du budget de cette année, donc dans les prochaines semaines,
on espère.
Puis
moi, je pense que... Si vous me permettez, là, il y a une petite lecture. Je
peux-tu faire un petit 30 secondes d'une petite lettre du COSME, qui est
le regroupement des organismes en santé mentale, qui m'a écrit pour me
dire : «Notre organisation est à même de constater un progrès notable dans
les relations de votre ministère et du réseau d'établissements
avec les organismes communautaires en santé mentale et les regroupements
régionaux qui les représentent.
«Vos directives, M.
le ministre, concernant l'attribution des fonds pour répondre aux besoins
grandissants des organismes communautaires en santé mentale ont été marquées de
succès.»
Donc,
je pense qu'on a fait un effort remarquable pour s'assurer avec eux. Même, je
vous dirais que c'est plus les tables régionales qui étaient mécontentes
du fait qu'on ait donné de l'argent spécifique à la santé mentale.
M. Birnbaum :
Merci.
Le Président
(M. Provençal)
: Alors,
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. Bonjour, collègues. Bonjour, M. le ministre. Bonjour à
toute son équipe. Et merci pour tout le travail pour répondre aux crédits.
C'est grandement apprécié de ce côté de la salle.
Est-ce
que le ministre s'engage à déposer la lettre en question qu'il vient de faire
la lecture d'une petite lettre?
M. Carmant :
Oui, absolument.
Mme Maccarone :
M. le ministre, j'aimerais revenir par rapport à la distribution de sommes
budgétées pour les organismes par l'entremise du PSOC. Les ministères de
Justice, Solidarité sociale, Sécurité publique, Habitation, Municipales,
Condition féminine et Éducation nous ont tous répondu la même chose dans les cahiers
de crédits, que nous aurons une réponse par
rapport à la façon que c'est distribué, les sommes allouées, par le ministère
de la Santé et Services sociaux, sous votre responsabilité.
Dans les réponses
dans les crédits, on lit la réponse, au 70, qu'un suivi de la mise en oeuvre et
des dépenses serait fait annuellement au moyen de fiches produites par tous ces
ministères et remises au MSSS. Puis ça, c'est pour le Plan d'action
interministériel en itinérance pour 2021-2026. On lit aussi, dans les réponses
au 456, qu'au sujet des détails par région,
des listes des projets, des dates d'échéance et des montants prévus que le MSSS
ne détient pas ce niveau d'information.
Alors, pour moi, quand je lis tous les
cahiers, puis quand je parle avec vos collègues, puis quand je parle aussi avec mes collègues pour décortiquer un peu la
façon que le budget a été disséminé, c'est un message qui est mitigé et très
confus. Alors, j'ai des questions quand même assez précises.
J'aimerais savoir
comment allez-vous faire pour la préparation de votre fiche interne pour les
MSSS pour s'assurer que cette information soit publique et accessible pour tout
le monde, d'avoir... c'est quand même l'argent des contribuables. Puis est-ce que c'est vous qui faites confiance aux
autres ministres pour vous donner les informations ou vous faites aussi
des vérifications en ce qui concerne la dissémination de ces fonds? Parce que,
comme je dis, le PSOC, c'est sous votre responsabilité.
M. Carmant :
Je passerais la parole à la sous-ministre adjointe, là, c'est
administratif.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Madame,
pourriez-vous vous nommer puis donner votre titre? Consentement?
Mme
Maccarone : Bien, ce serait souhaitable de ma part — ça
fait quatre ans depuis que le ministre est en poste — je
pense que j'aimerais avoir une réponse de lui.
M. Carmant : Bien, moi, c'est sûr que
je vais faire le suivi des dépenses. Maintenant, comment ça va se faire entre
les ministères, je pense que la sous-ministre sera plus en mesure de vous
donner les détails.
Mme Maccarone :
Mais c'est lié à...
M. Carmant :
Ou bien je n'ai peut-être pas compris la question, là.
Mme Maccarone :
Mais c'est lié à votre plan interministériel. Alors, est-ce que c'est vous
qui allez faire des vérifications? On parle de...
M. Carmant :
...
Mme
Maccarone : ...le cadre
financier qui totalise 276 579 000 $. C'est quand même une somme
substantielle. Alors, je présume que le ministre, lui-même, va faire des
vérifications.
M. Carmant :
...ma responsabilité, ce plan d'action là, ça, je suis tout à fait
d'accord.
• (12 h 50) •
Mme Maccarone :
Ça fait qu'est-ce que le ministre peut nous dire, par exemple... Parce qu'on a
quand même eu des questions qui sont assez
précises des organismes sur les territoires, comme, par exemple : Combien
est-ce qu'ils ont eu, TransEstrie, dans l'Estrie, combien en Outaouais,
combien a eu Open Door, par exemple, dans mon comté, combien en Mauricie,
combien pour Montréal en ce qui concerne le plan? C'est les questions que nous
avons reçues régulièrement, mais on n'a pas reçu une réponse en ce qui concerne
la distribution des sommes par région, par organisme.
Alors, est-ce que le ministre peut nous dire que cette information est publique
et, oui, il s'engage à la déposer?
M. Carmant :
Oui, oui, c'est public, là. Bien, en fait, ce qui s'est passé, alors,
contrairement à la santé mentale, on a eu
quelques... une couple de mois de plus pour l'itinérance, pour le plan d'action
en itinérance, pour les organismes communautaires en itinérance, donc on
a décidé... pour pouvoir leur verser les sommes dans la totalité, on a décidé de ne pas aller par appel d'offres, et
les sommes ont été divisées de façon comme équitable entre les différents
organismes et les différentes régions.
Maintenant, on rentre
dans le volet — puis
ça, c'est intéressant — on
rentre dans la deuxième partie pour 2022-2023. 2022-2023, on a un exercice à
faire, puis on... je pense que vous connaissez le financement. Mais il y a un financement qui vient du fédéral, Vers un
chez-soi, régulier, là, depuis 2019, il y a un financement qui était
COVID, qui vient de se transformer
vers un deuxième Vers un chez-soi, puis il y a le Plan d'action
interministériel en itinérance. Puis moi, je leur demande de faire un...
de rendre ces dépenses-là cohérentes et de les diviser selon les organismes sur
leur territoire, les données commencent à rentrer, pour être sûr qu'on échappe
le moins d'organismes possible.
Mme Maccarone :
La raison pour la question, M. le Président, M. le ministre, c'est parce
qu'on a su aussi, par l'entremise des
crédits puis les cahiers qui ont été préparés, que 80 % de
280 millions ont déjà été alloués, puis c'est pour ça qu'on a été surpris, que... Si les sommes
sont déjà allouées, comment ça se fait que nous n'avons pas la ventilation
par région, par organisme?
Ça fait qu'encore une
fois ça crée de la confusion parce que, moi, ce que je vois, c'est... il reste
uniquement 20 % des sommes, et on a reçu... si les collègues regardent la
réponse n° 456, ce qu'on a reçu comme réponse,
c'est : «Le MSSS ne détient pas ce
niveau d'information.» Mais, si 80 % des sommes sont déjà allouées,
comment ça se fait que l'information n'est pas disponible?
M. Carmant :
...80 %, là, parce que ça...
Mme Maccarone : C'est vous,
c'est vous, dans les réponses au cahier, dans le 456, à notre question :
«Le Plan d'action interministériel en itinérance 2021-2026 a été lancé le
18 octobre. Le cadre financier du PAII totalise le montant
en question, plus de 80 % ont déjà été alloués par le ministère de la
Santé et Services sociaux.» Ça, c'est vous.
Ça, c'est la réponse aux questions particulières de l'opposition officielle, le
456. Mais, à la fin, malgré que c'est tout alloué, vous dites aussi que
vous ne détenez pas le niveau d'information, malgré que c'est presque alloué en
sa totalité.
M. Carmant : Non.
Bien, en tout cas, ce n'est pas 80 % des budgets qui ont été alloués.
Comme je vous dis, on est en train vraiment
de faire cette division-là. On commence à avoir l'information région par région
pour 2022-2023. Puis, même, j'ai
demandé aux différents établissements de faire le détail, même organisme par
organisme, de l'argent qui va leur être alloué. Moi, je pense, c'est peut-être...
Comme je vous dis, là, pour 2021-2022, l'argent est parti sans appel d'offres,
100 % sans demande de projet. Et ça, ça a été envoyé très rapidement. Moi,
je pense, c'est ici, il doit avoir une confusion là-dessus, là.
Mme
Maccarone : Je ne veux pas perdre mon temps là-dessus. Je vous cite,
je cite votre ministère dans les réponses dans les cahiers de crédits. C'est la
réponse que nous avons eue sur les investissements sur cinq ans. Alors,
pour moi, c'est clair, 80 % a été alloué. Ça indique ici que le ministère
ne détient pas le niveau d'information. Mais, si je comprends bien, le ministre
s'engage à déposer, pour les membres de la commission, la ventilation des
sommes qui ont été allouées aux organismes aussi par région. Parce qu'on comprend
que c'est quand même important, quand on parle de l'itinérance, où les sommes
sont allouées. Si je peux prêcher pour ma paroisse, pour Montréal, on comprend
que nous avons quand même besoin des sommes substantielles parce que nous avons
probablement le pourcentage le plus important en ce qui concerne les personnes
qui se retrouvent en situation d'itinérance. Alors, je vois que le ministre
hoche sa tête... oui.
M. Carmant : Oui,
tout à fait.
Mme
Maccarone : Ça fait que je vais...
M. Carmant : Oui,
tout à fait.
Le Président (M.
Provençal)
: On
attendait une réponse, M. le ministre.
M. Carmant : Ah!
mais, oui, les données vont être déposées, comme je dis depuis le début, là.
Ça, je n'ai pas d'enjeu avec ça.
Mme
Maccarone : O.K. Je vais poursuivre avec les questions. Puis là c'est
une question très précise pour les citoyens de Milton Park, puis je les salue
parce que je sais qu'ils sont à l'écoute puis ils nous joignent aujourd'hui
dans les ondes. On a su, juste ce matin, que Heather Johnston, qu'on connaît
très bien, qui est la directrice du Projets Autochtones Québec, disait en
entrevue aux médias aujourd'hui, en réaction du rapport d'enquête de
l'ombudsman de Montréal en ce qui concerne la très difficile situation pour les
citoyens à Milton Park et dans cette région, que leur financement pour le
PAQ 2, qui est sur Saint-Dominique, se terminera en septembre 2022
plutôt que jusqu'en mars 2023. Ça fait que je voulais valider avec le
ministre. Est-ce que c'est vrai? Et, si oui, pourquoi? Parce que nous avons
déjà eu des discussions là-dessus. Nous le savons, que ça fonctionne très bien.
Puis c'est le seul organisme qui offre des services 24/7 et ça fonctionne
très bien.
M. Carmant : ...puis
moi, je les remercie, là, Mme Johnston puis l'organisme PAQ, ils font un
travail fantastique, mais c'est parce qu'on est en train... on travaille avec
la municipalité, la ville de Montréal également. Puis, actuellement, leur
refuge est dans l'Hôtel des Arts, qui coûte quand même des sommes très
importantes sur une base mensuelle. Alors, un petit peu comme on a fait avec
l'Auberge Versailles pour l'est de Montréal, ce qu'on a demandé à la ville de
Montréal, c'est de nous trouver un refuge dans un local de la ville de Montréal
parce qu'on ne pourrait pas continuer jusqu'à mars 2023, là, de... les
montants que nous coûtent les chambres qui sont payées à l'Hôtel des Arts. Donc, on travaille actuellement
avec la ville pour avoir un site alternatif où ils vont pouvoir être relogés.
Puis vous savez qu'on développe également leur projet ICRL pour l'hébergement,
le logement supervisé pour les communautés.
Mme
Maccarone : Peu de temps pour trouver un autre endroit. Dans
l'éventualité qu'ils ne trouvent pas un autre espace après septembre, est-ce
que le ministre s'engage aussi de continuer le financement jusqu'en
mars 2023 pour leur donner du temps pour trouver un autre chez eux si
jamais ça ne fonctionne pas? J'entends ce que le ministre, il dit, puis je ne
dis pas que ce n'est pas une bonne idée, mais dans l'éventualité. Par exemple,
Résilience en est un très bon exemple. Ça
aussi, c'est dans mon comté, dans le carré Cabot, ils ont dû extensionner leur
bail, ils ne sont pas propriétaires de leur lieu jusqu'à tant qu'ils
sont en mesure de faire le transfert. Ça fait qu'est-ce que le ministre
s'engage d'au moins être à l'écoute à ceci puis peut-être continuer le
financement jusqu'au moment qu'ils trouvent un autre endroit?
M. Carmant : ...mettre
des gens à la rue, là, ça, c'est clair.
Mme
Maccarone : Parfait. O.K. Une autre question, M. le ministre, je veux
parler évidemment... de mon côté, évidemment, on a des investissements qui sont
insuffisants en ce qui concerne l'itinérance. Alors, on sait qu'il y a 280 millions de
dollars sur cinq ans, dont seulement 10 millions qui sont réservés
aux services pour femmes en matière d'hébergement d'urgence et en transition.
Puis nous savons que les femmes en situation d'itinérance visible représentent
23 % de la population globale itinérante à Montréal. L'organisme Chez
Doris aussi, au centre-ville de Montréal, Marina Boulos, elle a fait un
témoignage très éloquent auprès des médias pour dire que 22 lits d'urgence
ne suffisent pas pour près de 900 femmes itinérantes qui ont franchi les
portes, et leurs refuges ne sont pas en moyen de
rendre service à ces femmes qui sont très vulnérables, entre autres, la
population aussi autochtone. Alors, qu'est-ce que le ministre répond à
eux? Et est-ce qu'il y aura plus de sommes d'argent qui seront allouées pour
répondre à cette question très particulière?
M. Carmant : M.
le Président, premièrement, les services pour femmes peuvent accéder aux fonds
globaux, là, le 50 millions par année qui est disponible. Ce qu'on a fait,
c'est qu'on a répondu à une demande spécifique des députés des oppositions.
C'était d'ailleurs la députée de Bourassa-Sauvé qui avait cosigné une lettre
pour demander un financement de rattrapage à
la mission, encore une fois, pour les organismes le Pavillon Mackenzie et Le
Chaînon. Donc, c'est pour ça qu'on a fait un financement spécifique pour
ces deux organismes-là, qui prend la majorité de la somme, là, du 2 millions récurrent sur
cinq ans. Donc, c'est pour ça qu'il y a cet argent qui a été tagué spécifiquement.
Puis, encore une fois, je vous dirais que les organismes globaux, là, par
exemple le RAPSIM, nous ont mentionnés qu'ils auraient préféré qu'on passe par
eux, mais c'était une demande des députés, et moi, j'ai décidé d'y répondre
parce que je trouvais que le financement de ces organismes-là était vraiment
inférieur à ce qu'il devrait être.
Le Président (M.
Provençal)
: Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
• (13 heures) •
Mme
Robitaille : Merci, M. le Président. Bonjour, M. le ministre.
M. Carmant :
Bonjour.
Mme
Robitaille : Je vais vous parler d'un organisme que vous connaissez.
Bien, vous savez que l'itinérance se déplace en périphérie, hein, se déplace du
centre de Montréal en périphérie, entre autres à Montréal-Nord, et que, depuis
le début de la pandémie, on a triplé notre nombre d'itinérants. Évidemment,
c'est difficile à calculer, mais la seule ressource qu'on a en itinérance,
L'Amour en Action, que vous connaissez, M. le ministre, la seule ressource en
itinérance dans Montréal-Nord a triplé ses membres... bien, ses membres d'une
certaine façon, les gens qui viennent coucher là le soir. Il y a... Amour en
Action est un nouvel organisme, d'une certaine façon, nouvellement enregistré, mais qui existe dans le paysage nord-montréalais
depuis un bout de temps. Mais là, à cause de la demande, évidemment, il
s'est restructuré, il a engagé du monde.
Amour
en Action, là, c'est 24/7, 21 employés qui fournissent une banque
alimentaire, des repas communautaires, 160 repas communautaires.
Ensuite, bien, il y a le centre de jour, il y a le centre de soir. C'est
beaucoup de monde. L'an dernier, ils ont eu
un financement à la hauteur des demandes qu'ils avaient. Cette année, on s'en
est déjà parlé, le financement a chuté. Et là L'Amour en Action pourrait
avoir à fermer ses ressources — ce n'est pas rien — fermer
ses ressources à partir du 1er juillet.
Ils ont fait une demande de PSOC et, pour toutes sortes de raisons, ils n'ont
pas eu le financement qu'ils voulaient, et ce qui les fragilise
énormément.
Alors, moi, M. le
ministre, je me demandais, j'aimerais que vous vous engagiez, au nom de... que
vous vous engagiez, et je sais que les gens d'Amour en Action nous écoutent en
ce moment, pour garantir le financement après le 30 juin, parce que
l'organisme, là, après le 30 juin, ils n'ont juste plus d'argent. Alors,
qu'est-ce qui va arriver à mon organisme communautaire en itinérance à
Montréal-Nord, qui doit survivre et qui, là, est très, très fragilisé?
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Carmant : Bien,
je connais l'organisme, effectivement, puis on s'en était parlé. D'ailleurs,
dans le VCS régulier, leur financement était de 49 000 $. Là, dans la
deuxième enveloppe VCS, on leur a ajouté 240 000 $. Et là il va
falloir voir qu'est-ce qu'on peut faire par rapport au plan d'action en
itinérance. Comme je vous dis, ce que j'ai demandé
aux différents CIUSSS, c'est de vraiment fusionner cet argent-là, ces
trois sources de revenus là pour s'assurer que tous les organismes
puissent demeurer disponibles.
Puis moi, je vais en
profiter pour, si vous me donnez 30... deux minutes, là, expliquer la
stratégie. On veut une stratégie de
trajectoire de services. Puis cet organisme y répond. Donc, on veut des
services de refuge pour capturer les gens qui ont des besoins spéciaux
en itinérance, on veut un site de transition, qui, actuellement, est
l'Hôtel-Dieu, pour ceux qui ont des problèmes de santé mentale, toxicomanie,
puis on veut du logement supervisé. Donc, il y a, par exemple, les haltes
chaleur, on en a plusieurs qu'ils ont dû laisser aller aux mains de la ville
parce que ça ne fait pas partie de notre trajectoire, mais des organismes comme
ça, qui fait du 24/7 refuge, oui. Puis j'ai demandé, justement, au CIUSSS de
s'assurer qu'une partie des sommes du plan d'action...
Mme
Robitaille : ...promettre que vous allez revoir le financement puis
que vous allez leur assurer un minimum
pour... plus qu'un minimum, là, pour qu'ils soient capables de fonctionner
après le 1er juillet, M. le ministre?
M.
Carmant : Bien, c'est combien de lits qu'ils couvrent? Parce que vous
me parlez de 21 intervenants, là. Tu sais, il y a une balance, également,
par rapport au nombre de lits qui est offert. C'est ça, un peu, l'enjeu, là,
que l'on vit, là, tu sais. Puis on ne veut
pas que l'itinérance devienne nécessairement un service de proximité, là, mais
je pense que, pour Montréal-Nord, cette ressource est bien implantée.
Mme
Robitaille : ...vous, pour donner le financement adéquat?
Le Président (M.
Provençal)
: Le temps
est terminé.
M. Carmant : Bien,
une partie du PAI selon le nombre de lits.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci
beaucoup. Alors, le temps qui... le résiduel du temps, 11 min 30 s
pour le gouvernement. Et c'est Mme la députée de Soulanges? Alors, Mme la
députée.
Mme Picard : Merci,
M. le Président. M. le ministre, moi, j'ai bien sûr des questions par rapport
aux personnes handicapées. Je sais que vous êtes le ministre en charge de l'Office
des personnes handicapées du Québec, et ce
que je trouve dommage, c'est qu'il y a certaines annonces, il y a certaines
mesures, il y a certains beaux programmes qu'on a bonifiés, qu'on a
améliorés, qui sont passés... qui sont passés inaperçus. Donc, j'aimerais
savoir si vous pouvez nous résumer des mesures que vous avez prises depuis le
début de votre mandat par rapport aux personnes lourdement handicapées,
handicapées, leurs familles, leurs parents, la TEVA, peu importe, j'aimerais
que vous nous résumiez tout ça, s'il vous plaît.
M. Carmant : J'ai
combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Provençal)
: 10
minutes.
M. Carmant : Est-ce
qu'il y a d'autres questions? Non? C'est 10 minutes...
Une voix : ...
M. Carmant : O.K.
Bien, merci beaucoup pour la question, Mme la députée. Écoutez, moi, je pense
que la première chose qu'on a faite puis ce que je venais faire quand je suis
venu à la CAQ, c'était vraiment pour l'aide au niveau des jeunes. Donc, le
premier programme qu'on a voulu mettre sur pied, évidemment, c'est Agir tôt
pour s'occuper des 0-5 ans et de leur
impact sur l'évaluation, la stimulation précoce et éventuellement le
diagnostic. Puis, comme je dis partout où je vais, l'intervention
précoce, c'est beaucoup plus important que le diagnostic. Puis il a fallu qu'on
renverse ce qui se faisait avant, où on n'avait pas de service avant le
diagnostic et que tout le monde attendait d'avoir le diagnostic, un petit peu comme quand on parle des psychiatres puis
des psychologues, là, et là on a fait le contraire, où on donne les
services dès le début, dès que le parent a une inquiétude, pour s'assurer que
le plein potentiel de l'enfant soit atteint
avant l'entrée à l'école. Ça fait que ça, ça a été la première chose. Puis ça,
c'était au début parce que je m'occupais juste des dossiers jeunesse.
Puis, dans la
première année, il y a eu beaucoup de discussions avec différents groupes et
également avec ma collègue responsable des Aînés qui s'occupait, à ce
moment-là, de... En fait, on était même divisés en trois. La ministre de la Santé s'occupait des personnes handicapées adultes, puis Mme la ministre
responsable des Aînés s'occupait des personnes en hébergement.
Finalement, j'ai pris tous les groupes d'âge avec des personnes qui ont une
déficience physique, déficience intellectuelle, un trouble du spectre de
l'autisme.
La première chose que
je me suis dite, puis moi, je trouvais que c'était important, c'est qu'il
fallait arrêter de discriminer entre les handicaps, tu sais, ceux avec un
trouble du spectre de l'autisme qui disent que tel groupe a plus de services, déficience physique, polyhandicap
versus monohandicap, etc. Tu sais, moi, je pense que tout le monde doit avoir
accès aux meilleurs services, selon ses besoins, le plus rapidement possible.
Ça, c'était la première chose qu'on a faite.
La deuxième chose
qu'on a faite, ça a été vraiment le cri du coeur que j'ai reçu de parents
d'enfants handicapés devenus à l'âge adulte. Puis vous m'avez accompagné
là-dedans, d'ailleurs, des rencontres qui étaient extrêmement émotives, là,
puis qui m'ont rendu... qui m'ont vraiment sensibilisé au besoin que le
deuxième point d'action qu'il fallait qu'on fasse, c'est pour ces jeunes
adultes là. Pour... L'OPHQ dit : Vivre sa vie à part entière. Bien, c'est
ce qu'on veut qu'il arrive pour tous nos jeunes.
Donc, il y avait deux
grands... deux grands sujets qui sont venus sur le... sur le tapis.
L'hébergement, dont on a parlé tantôt, beaucoup de ces jeunes-là allaient soit
en CHSLD, soit en ressources intermédiaires. Puis moi, ayant travaillé avec des
jeunes en situation de handicap toute ma carrière, je sais que, quand on les
encadre, ils sont capables de développer
leur plein potentiel dans un environnement beaucoup plus souple puis beaucoup
plus autonome que ce qu'on peut trouver, donc, dans ces environnements-là.
Donc, nous, on a décidé d'investir dans ce qu'on appelle le logement supervisé,
qui sont vraiment des appartements ou des... oui, des lofts, où les individus
peuvent vivre avec un parent ou seuls, avec quelqu'un du réseau de la
santé qui va superviser le 10, ou le 20, ou le 18 appartements qui est
disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Et, avec ce 38...
38,5 millions de dollars là, on avait la chance de créer à peu près 850 logements pour ces jeunes-là. On est rendus à
à peu près 250, 300 hébergements qui ont... qui ont été créés, le dernier à Shawinigan, avec la gang
de notre ministre... de notre députée là-bas, qui est vraiment fantastique.
Puis les gens sont extrêmement heureux de développer ce type de milieu là.
L'autre chose qui est importante, puis
je l'ai mentionné tout à l'heure, qu'il est important de dire aux Québécois,
là, ce qui a changé également dans notre façon de faire, c'est la façon de
partir les projets. Avant, les gens, ils prenaient du temps pour faire
des soupers spaghetti, des levées de fonds pour pouvoir monter l'argent pour
créer le projet au niveau du béton. Puis ensuite ils allaient voir le CIUSSS,
le ministère, le ministre pour avoir des sous pour l'aspect service, santé et
psychosocial. Là, maintenant, on fait tout en même temps dès le départ et on
est capables d'aller beaucoup plus rapidement, beaucoup plus rapidement.
Mais, quand même,
juste lever de l'argent pour... pour l'immobilier avec l'aide de la SHQ,
AccèsLogis, etc., c'est déjà très difficile, donc on est venus ajouter
également l'aide de la philanthropie. Puis, on a fait des beaux projets avec plusieurs organismes
philanthropiques, puis on veut continuer à le faire parce que... moi, je trouve
que, sur le 650, sur le 850, bien,
250, ce n'est pas assez rapide pour moi. Puis, avant d'aller cogner à la porte
de notre meilleur ami le ministre des Finances, bien, j'aimerais avoir plus de projets en cours
encore que ceux-là. Donc, on va continuer à travailler.
Puis c'est, comme je
l'ai mentionné également, une autre chose qui est importante, c'est que les
gens de la région sachent qu'est-ce qui s'en
vient dans leur région, parce que tout le monde fait ça de bon coeur, partent
d'une bonne intention, font des projets pour leur enfant, quelques amis
qu'ils connaissent, mais ça ne répond pas nécessairement aux besoins de la
région au niveau des CISSS et des CIUSSS. Donc, il faut vraiment bâtir ça
ensemble.
• (13 h 10) •
L'autre projet qui
était important pour moi, que les gens m'ont beaucoup sensibilisé à ça, c'est
les activités, les activités de jour. Puis là... Puis moi, j'étais au courant
de ça parce que moi, comme neurologue à Sainte-Justine, c'était toujours la
même chose, j'avais beaucoup de patients qui avaient plusieurs handicaps en
plus de leur épilepsie. Puis, à la fin,
quand ils arrivaient à 21 ans, bien, ils restaient chez eux avec leurs
parents. Puis là, pourtant, moi, on me parlait de la TEVA, on me parlait
de la TEVA, on me parlait de la TEVA, mais la TEVA, elle n'arrivait pas. Alors,
on a travaillé beaucoup avec nos collègues ministre du Travail puis ministre de l'Éducation puis on a compris pourquoi la TEVA, elle
ne fonctionnait pas.
Alors, la TEVA
regardait vraiment... comme c'est une activité qui part du ministre du Travail,
était vraiment pour ceux qui sont aptes à l'emploi. Et ça, le ministère du
Travail a les données du nombre de personnes en situation de handicap qui sont
dans nos écoles, qui sont aptes au travail, ils savent le nombre d'entreprises
sur leur territoire qui sont aptes à fournir
des emplois. Nous, on n'avait pas ces données-là pour les patients qui sont
plus sévèrement atteints. Donc, c'est
divisé en quatre groupes, puis les groupes 1, 2 sont gérés par le ministère
du Travail, et les groupes 3, 4 sont gérés par ministère de la
Santé.
Donc, ce que j'ai
demandé à la sous-ministre, c'est de donner des budgets à tous les
établissements du Québec pour avoir un
chargé de projet. Ils sont en train de nous faire un tableau clair du nombre de
personnes handicapées qui sont sur chaque territoire et qui sont en
attente d'activité et les activités qui sont disponibles non seulement dans le réseau de la santé, mais également au niveau
des organismes communautaires. Puis la bonne nouvelle au bout de tout ça, c'est
qu'on a deux projets qui sont... qui ont été approuvés à la TEVA, deux projets
pilotes, un en Montérégie-Ouest et un dans une autre région...
(Consultation)
M. Carmant : ...en
Estrie, en Estrie, qui ont des bonnes données et qui... une bonne relation avec
les groupes d'éducation locale où ils vont vraiment participer à la TEVA. Donc,
maintenant, quand quelqu'un veut être dans la catégorie 3 ou 4,
l'information va être transmise à la direction des PTSA du CISSS ou du CIUSSS,
et eux vont faire le travail de trouver un plan d'activité pour chacun de ces
jeunes adultes là, que ce soit en atelier de jour ou en plateau d'activités
également.
Maintenant, il y a un
autre sous-groupe où les parents me disaient : Bien, mon enfant, il
n'arrête pas de s'améliorer. Pourquoi je ne peux pas le garder à l'école? Tu
sais, il n'a pas encore atteint son plein potentiel. Et ça, on a lancé un autre
projet pilote, qui avait été tabletté par l'ancien gouvernement, où on a parti
le projet SASEFA, qui permet aux jeunes de
plus de 21 ans de rester dans un milieu... dans un environnement scolaire.
Et ça, c'est un grand succès. Malgré la pandémie, tout le monde a eu
accès à des services où, là, il y a une collaboration, encore une fois, entre
le ministère de l'Éducation et le ministère de la Santé qui nous permet de
donner des services éducatifs et des services de réadaptation à ces jeunes-là,
M. le Président. Et les parents sont extrêmement satisfaits de voir que les
jeunes continuent à s'améliorer.
Puis le but ultime de
tout ça, c'est de partager ces données-là. Puis c'est pour ça qu'on est heureux
d'avoir l'OPHQ avec nous pour partager ces
données-là, parce que quelqu'un peut, par exemple, avec un trouble du spectre
de l'autisme, tomber malade, avoir une pneumonie après une hospitalisation où
il est un petit peu dans un environnement inconnu pour lui, insécurisant,
perdre certaines de ses aptitudes, mais il faut qu'on puisse le replacer dans
une activité où il pourra reprendre confiance en lui, retrouver ses
pleines aptitudes et ensuite retourner à son travail rémunéré auparavant.
Donc, cette
collaboration, là, moi, je m'en réjouis de façon majeure. J'en ai parlé aux
différents organismes également. Je pense que ça va changer la vie de beaucoup
de familles si, dès 16 ans, ils savent qu'il y a des activités qui vont être disponibles pour leurs enfants, pour
leurs jeunes adultes, et beaucoup moins d'inquiétudes, évidemment, dans
le futur. Puis ça, ça va être important de garder également une base de données
à jour, tout comme le fait le ministère du Travail, pour pouvoir continuer ce
pairage.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci
beaucoup, M. le ministre. Vous avez bien fait une rétrospective de tout ce qui
est en marche et en développement.
Alors, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 14 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 15)
(Reprise à 14 h 01)
Le Président (M. Provençal)
: À l'ordre, s'il vous plaît! Nous
allons reprendre nos travaux.
Je vous rappelle que la commission est réunie
afin de poursuivre l'étude du volet Santé et Services sociaux des crédits
budgétaires du portefeuille Santé et Services sociaux pour l'exercice financier 2022‑2023.
Nous en
sommes maintenant à un bloc d'intervention de l'opposition officielle. Alors,
oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, à vous la parole.
Mme
Maccarone : Je suis contente, M. le Président, que j'aie
l'opportunité de continuer l'échange avec vous, et le ministre, et toute
son équipe.
Le Président (M. Provençal)
: C'est toujours un plaisir de vous
côtoyer, madame.
Mme Maccarone : Merci. M. le
ministre, j'aimerais changer un peu le plan de match. Ce matin, nous avons
parlé de l'itinérance, et là j'aimerais parler des personnes handicapées ainsi
que les personnes autistes. Alors, je veux parler, premièrement, par rapport à
le Plan d'engagements gouvernementaux 2021‑2024 : une nouvelle
impulsion à la politique gouvernementale À part entière.
On sait, par l'entremise de la question dans les
cahiers de crédits de l'opposition officielle, question n° 394, on a les
12 engagements et on a demandé c'est quoi, l'investissement total du
plan 2021‑2024. Est-ce que vous savez c'est quoi, la réponse, M. le
ministre?
M. Carmant : Non, je n'ai pas le...
Mais ça, on peut vous trouver ça, là.
Mme Maccarone : Bien, la réponse,
c'est zéro. Il y a zéro investissement. Alors, ce que je veux mieux comprendre
de la part de M. le ministre, c'est en quoi ce programme va changer la vie
d'une personne handicapée quand on a su que l'investissement total, il n'y a
rien de concret pour les personnes handicapées.
M. Carmant : Bien, on parle du plan
dans trois chantiers, c'est bien ça?
Mme
Maccarone : On parle de
votre plan d'engagements gouvernementaux... concertée à l'égard des
personnes handicapées, mise en oeuvre 2021‑2024. On a une copie
ici, voilà, pour que tout le monde voie.
M. Carmant : Bien, il n'y a pas de
nouvel investissement, mais il y a beaucoup de mesures qui étaient déjà... qui ont été reprises et remises de l'avant. On a
beaucoup insisté, puis peut-être je pourrais demander aux responsables de
l'OPHQ, mais beaucoup d'investissements également dans le... dans la... dans
les plans gouvernementaux, dans les plans ministériaux pour faire...
pour mettre en valeur que tous les investissements du gouvernement puissent
toucher également les personnes en situation de handicap.
Mme
Maccarone : Sauf que ce que nous avons su, c'est, comme j'ai
dit, il y a zéro nouveaux investissements. Ça fait que je pense que la
question : Quelle mesure va vraiment aider les personnes handicapées dans
ce plan? On parle d'une nouvelle impulsion. C'est quoi, la nouvelle impulsion
pour les personnes handicapées?
M. Carmant : Bien, moi, je pense,
c'est plus au niveau de la vision qu'on veut faire changer les choses. Au
niveau de... Par exemple, ce qu'on a fait, c'est... on a regroupé l'information
pour les personnes handicapées. On a même
créé, à la page Québec.ca, puis vous ne pouvez pas vous imaginer comment ça a
été compliqué, là, mais on a même créé, à la page Québec.ca, une icône
pour les personnes handicapées pour, quand ils cliquent sur l'icône, ils
puissent avoir accès à toutes les informations et tous les programmes ou
presque tous les programmes qui sont disponibles pour les personnes
handicapées.
Là, on est en train de travailler avec le l'OPHQ
et les différents ministères et organismes sur les programmes Passerelles pour pouvoir avoir un lien puis un transfert d'informations d'un
ministère à l'autre. Et finalement on essaie également de s'assurer que les formulaires et tous les services qui
doivent être faits à répétition par les personnes handicapées soient
vraiment concentrés. Puis ça, ce travail-là, on le fait avec, un, la RAMQ et,
deux, également avec le Conseil du trésor.
Mme Maccarone : Le ministre, il sait
comment j'ai beaucoup de respect pour lui, sauf que je dois constater, si je
porte la voix de ces personnes, que, quand il y a zéro budget qui est attribué
à un plan, ça reste qu'il n'y a pas grand-chose qui va changer pour eux.
Puis,
si vous me permettez, M. le Président, je veux porter la voix de l'Action
Handicap Estrie. Ils ont préparé un document qu'il me ferait plaisir de
partager avec les collègues par la suite, une superbe brochure. Puis pourquoi que c'est super? Un, c'est facile à lire, puis ils
font quand même un exposé des difficultés qu'ils font face, les personnes
handicapées, puis leurs plaintes. La moitié des bénéficiaires, ils ont fait un
sondage, tu sais, c'est un sondage qu'ils ont fait, la moitié des bénéficiaires
se disent insatisfaits, 23 %, le changement trop fréquent des intervenants
à leur dossier, 18 % sont insatisfaits par rapport à le manque
d'information sur les programmes et les services offerts, 16 % par rapport
à la carence sur les plans et les suivis. 58 % de ces personnes vivent
dans leur famille naturelle, 48 % ou plus
ont un handicap qui est assez sévère. 75 % des personnes inscrites à ce
programme sont mécontentes des services reçus, insuffisance du montant
alloué, manque de disponibilité de la ressource de dépit, absence de ressources
répit à proximité. Puis, dans la majorité de ces cas, l'aide de la vie
quotidienne est assurée par une personne biologique, puis, dans 77 % des
cas, c'est la mère qui s'occupe de ces personnes.
Alors, quand
on parle de ce plan, puis ce n'est pas parce que je ne souhaite pas le succès,
j'aimerais évidemment, comme le ministre, il le sait, changer la vie puis le
monde pour ces personnes qui sont hypervulnérables, mais qu'est-ce qu'il
répond à ces craintes, puis ces plaintes, puis les personnes qui sont vraiment
insatisfaites? Surtout que, maintenant, nous avons un plan qui a été déposé,
mais il n'y a aucun budget qui est alloué.
M. Carmant : Oui. Bien, moi, je
pense qu'il faut se l'avouer, là, pendant la pandémie, ça a été extrêmement
difficile. Ça, il faut se l'avouer, les règles sanitaires, les craintes des
parents, ça a rendu les choses très difficiles. Et il faut voir aussi le budget
dans son entièreté, des choses dont je parlais tout à l'heure, plusieurs des
montants n'ont pas encore été utilisés à plein escient, donc il y a de cet
argent qui va continuer à améliorer les services. Le plus bel exemple que je
peux donner, par exemple, c'est le soutien aux familles pour le répit, par exemple,
où on a... on avait investi 7,8 millions, on a ajouté un 10 millions.
Les heures de répit commencent à être accrues, quand on regarde les derniers
services qui ont été fournis, mais il y a encore beaucoup de place, tout
l'argent n'a pas encore été utilisé, en partie
à cause de difficultés à offrir le service, mais également aussi dû à une
certaine inquiétude des parents à mettre les enfants en répit. Ça, c'est un
exemple, mais il y a plusieurs de nos programmes, même les activités
socioprofessionnelles, qui ont été limités ces dernières années à cause de la
distanciation puis le délestage aussi. Ça, je suis tout à fait d'accord.
Puis je pense que les choses vont repartir. La plupart des établissements
fonctionnent à peu près à 75 %, 80 %. Les deux qui sont plus problématiques, c'est Capitale-Nationale, Gaspésie,
mais ils nous ont dit que, d'ici la fin de l'année, les programmes
devraient être rétablis.
Mme Maccarone : Si nous constatons
toutes ces difficultés face à la pandémie, pourquoi ne pas investir massivement
à l'aide d'urgence puis venir aider concrètement sur le terrain? L'annonce a
été faite le 24 janvier, puis la seule chose que nous avons entendue par
la suite, c'était juste le communiqué de presse. Ça fait que pourquoi pas un investissement
massif pour venir aider ces personnes concrètement?
M.
Carmant : Bien, l'enjeu qu'on a, c'est qu'il y a plusieurs
des investissements qu'on a faits dans l'année 2020‑2021 qui ne
sont pas encore utilisés, qui n'ont pas encore été déboursés, donc c'est
difficile pour moi de retourner au ministre des Finances puis dire : On a
un besoin urgent d'argent, puisqu'il y a de l'argent dans les établissements
qui ne sont pas encore utilisés. Donc, c'est ça qui est problématique puis
c'est pour ça que je pense qu'il faut mieux travailler ensemble, entre les
associations, entre les regroupements, avec les établissements, pour s'assurer
que les investissements que l'on fait soient rapidement utilisés et que moi, je
puisse être leur porte-parole et demander plus d'argent pour aider les gens qui
en ont de plus en plus besoin.
Mme Maccarone : ...M. le ministre,
ça fait que j'ai plusieurs questions en ce qui concerne les personnes autistes.
Il sait que c'est une cause qui est très personnelle, très chère pour moi. Le
ministre est aussi au courant que j'ai
déposé plusieurs mandats d'initiative qui ont été, malheureusement, refusés par
le gouvernement, entre autres celui qui était pour étudier la transition
de l'âge mineur à l'âge majeur en ce qui concerne ces personnes qui sont très vulnérables. Où est-ce que nous sommes rendus en
ce qui concerne ceci? Parce que le gouvernement a refusé d'étudier la cause, puis, malgré la réponse que j'ai reçue à
cette époque-là, ça reste que ça fait partie des plaintes puis les
préoccupations que je reçois majoritairement, à mon bureau de comté, de partout
dans la province. Alors, qu'est-ce qu'on en
dit, à ces parents qui souffrent et les personnes concernées aussi qui se
trouvent face à un désert de services?
• (14 h 10) •
M. Carmant : O.K. Alors, ce que je
parlais, c'est que... ce que j'expliquais tout à l'heure à la députée de
Soulanges, c'est que ce qu'on va venir faire pour répondre à cette question, en
partie, parce que je sais qu'il y a les aspects médicaux aussi, vous m'aviez
parlé, qui vous inquiètent, mais au niveau des activités, ce qu'on a demandé,
c'est de travailler avec la table de l'école à la vie adulte, avec le ministère
du Travail, avec le ministère de l'Éducation pour que tous les enfants qui
présentent un handicap, à l'âge de 16 ans, puissent passer à la TEVA.
Parce que ce qu'on s'était rendu compte, c'est que les enfants qui avaient soit
un handicap trop sévère étaient éliminés, et souvent les enfants qui n'avaient
pas de... qui n'utilisaient pas les services du réseau, CLSC, par exemple,
n'avaient pas la chance d'être évalués également.
Donc, nous, ce qu'on a demandé, c'est que tous
les enfants soient évalués, et ça, on a un projet pilote qui va commencer avec
le ministère du Travail et le ministère de l'Éducation, en Estrie et en
Montérégie-Ouest, pour montrer qu'on est capable de faire ce travail-là. Puis,
pour venir nous soutenir, chaque région, on a donné à chaque établissement un
chargé de projet qui doit faire le dénombrement des activités disponibles, tant
dans le réseau que dans les organismes communautaires, et
ainsi que le nombre d'enfants qui vont avoir potentiellement besoin de ces services-là dans le réseau scolaire. Ça fait que
ça, moi, je pense que c'est un avancement majeur pour nos familles, ça.
Mme Maccarone : Oui, sauf que le
ministre va comprendre ma déception que ça fait plus que deux ans depuis que j'ai déposé ce mandat d'initiative,
puis là c'est juste maintenant que nous sommes en train d'agir pour changer
les choses. Ça reste que ça fait deux ans
depuis qu'il y a plusieurs familles qui souffrent, qui sont en attente, qui
n'ont toujours pas accès à des services, malgré que nous savons tous que c'est
un problème qui perdure. Même que le premier ministre avait dit en
entrevue avec Charles Lafortune, ça fait plus que deux ans, qu'il allait agir
puis il allait faire quelque chose. Ça fait
que c'est juste une déception que je partage, parce que ça fait une attente qui
est très longue.
Puis, en
parlant des attentes qui sont très longues, je veux parler un peu
d'Agir tôt. Le ministre sait aussi, c'est un programme que je trouve que c'est une très bonne idée, mais ça reste
qu'il y a plusieurs enfants qui n'ont pas accès à des services malgré le
déploiement du programme, puis on peut citer le trouble de langage, pas de
service pour un enfant en maternelle quatre ans, quand on sait que votre
collègue le ministre de l'Éducation a dit qu'il était pour rembourser les frais
auprès de ces parents parce qu'ils n'ont pas pu avoir accès à des spécialistes.
Nous savons qu'actuellement dans le réseau des services de... à la petite
enfance, il y a 52 000 enfants qui sont sur la liste d'attente. Puis, parmi cette liste d'attente, on a
plusieurs enfants qui n'ont pas accès à des spécialistes. On comptait avoir la maternelle quatre ans qui venait aider pour
dépister, pour aider plus précocement ces enfants, mais malheureusement il y a plein d'enfants qui n'ont pas accès, hein,
parce que le déploiement, c'est quand même un échec en ce qui concerne
les enfants qui se retrouvent en difficulté, les enfants qu'on voulait
rejoindre, parce qu'ils ne sont ni dans les services de garde ni dans le réseau
scolaire.
Alors, quel est le plan de match du ministre
pour s'assurer que le déploiement de ce plan arrive pour aider les personnes
concernées et les enfants vraiment vulnérables?
M. Carmant : Alors, ce qu'on vient
d'ajouter récemment, c'est le dépistage systématique. Je l'ai annoncé cette
semaine. À partir du mois de mai, dans tous les établissements, va se déployer
progressivement une évaluation développementale, par un examen qui s'appelle
l'ABCdaire+, des capacités sociales, cognitives, motrices de tous les enfants à
la vaccination de 18 mois. C'est un programme qui va se déployer en CLSC.
On s'est déjà arrangés avec la FMOQ pour que la vaccination de 18 mois se
passe en CLSC. Et, à partir de là, ceux qui vont avoir un drapeau rouge qui va être levé, ils vont être référés vers la
plateforme Agir tôt et ensuite vers les professionnels. On est extrêmement
contents, jusqu'à présent, du déploiement,
là, qui a débuté au mois d'avril dernier. On a déjà plus de
11 000 personnes inscrites, 8 000 qui ont traversé le
processus Agir tôt et qui reçoivent des services.
Maintenant, souvent, ce qu'on avait comme
problématique, c'est que les enfants étaient référés vers 3-4 ans, quand
un médecin ou une infirmière levait un drapeau. Là, avec la vaccination de
18 mois, on espère les rentrer dans le système encore plus tôt. Comme ça,
l'intervention précoce va permettre de rétablir une trajectoire de
scolarisation normale. Puis on sait que, par
exemple, dans ceux qui ont des problèmes de socialisation, quand ils sont
stimulés précocement, effectivement,
ils peuvent ensuite être scolarisés normalement. Donc, ça, c'est vraiment notre
implication pour être sûrs qu'on échappe le moins d'enfants possible.
Mme
Maccarone : Sauf qu'on peut constater que les listes d'attente
sont très longues, puis malheureusement on n'a pas de cible, on n'étudie
pas ça. J'ai entendu l'échange que le ministre a eu avec le collègue du Parti
québécois, plus tôt ce matin, en ce qui concerne la liste d'attente. Mais,
quand on a posé la question dans les cahiers de crédits, le 379, on a demandé
le... moyen d'attente pour une demande d'évaluation diagnostique, parce qu'on
se préoccupe d'agir tôt. Puis, tu sais, le
délai d'attente pour avoir une évaluation en autisme, c'est difficile, mais il
n'y a pas de cible. Alors, pour être
éligible pour recevoir des services... parce qu'on sait aussi la réponse aux
questions, 381, on a le délai pour recevoir des services, c'est
123 jours, mais il faut être dépisté pour être en mesure de recevoir ces
services.
Alors, est-ce que le ministre va maintenant
étudier le temps d'attente juste pour avoir le dépistage? Parce qu'auparavant
on savait, malgré que la liste d'attente était très longue, ça peut être deux
ans, mais au moins les parents, ils peuvent se planifier : Je sais que
c'est deux ans, je sais qu'est-ce que je dois faire entre-temps. Mais
maintenant on n'a aucune idée ça va être quoi, le temps d'attente. Alors,
est-ce que le ministre s'engage à aussi partager
ces données avec le public pour qu'eux, ils sont en mesure de savoir comment
venir aider leur enfant pendant qu'ils sont en attente d'un dépistage?
M. Carmant : O.K. Bien, en fait, ça,
on a fait ça dès le début. Donc, le BI, là, le... il est disponible, on
pourrait éventuellement le partager. Je dois vous dire que, jusqu'à présent,
les intervenants, les professionnels sont un
peu hésitants à le faire, là, mais, une fois que les choses seront peut-être
mieux rodées, on pourra y réfléchir. Ce que l'on voit, c'est... On a même le délai pour remplir les questionnaires,
le délai pour que le temps de... pour que l'interprétation du
questionnaire soit faite. Donc, on a cette information-là.
L'autre chose que j'aimerais mentionner, par
exemple, une chose qui est importante pour moi, là, c'est vraiment de fournir
les services en premier, puis le diagnostic est moins important. Je pense qu'il
y a eu trop de pression avant pour avoir un diagnostic avant d'avoir des
services. Maintenant, nous, c'est vraiment selon ce que présente l'enfant,
selon la demande des parents, il faut que les services soient fournis
immédiatement.
Mme Maccarone : Sauf que ça, ça ne
fonctionne pas quand on veut avoir accès à des subventions. Pour avoir accès à
des subventions, ça prend un diagnostic formel, il faut fournir toutes ces
informations au gouvernement pour être en mesure d'être
éligible, mettons, pour l'allocation, etc., le supplément. Ça, c'est important.
Ça fait que, si l'enfant doit être éligible, bien, ça prend quand même le
diagnostic du psychologue, psychiatrique. Ça fait que c'est bien, mais ça reste
qu'il y a quand même un écart en ce qui concerne l'accès.
Je
vais poser quelques questions en rafale, M. le ministre, parce qu'il me reste,
je pense, deux minutes à peu près...
Le Président (M.
Provençal)
: Une minute.
Mme
Maccarone : Une minute, mon Dieu! O.K. M. le ministre, quand on a
regardé les cahiers de crédits pour l'OPHQ, on a su qu'on fait disparaître une
antenne de l'OPHQ en Gaspésie, ça fait que j'aimerais savoir pourquoi. Et je vais demander au ministre s'il
accepte de déposer... le dépôt des tableaux statistiques de la commission
sur ses références, sur la page 25. Page 27, il y a un sondage sur la
satisfaction de la clientèle qui a coûté 10 750 $. J'aimerais aussi
demander au ministre de déposer les résultats de ce sondage, les autres
collègues ont accepté de le faire dans les autres crédits. Et aussi, s'il peut
expliquer c'est quoi, le profil numérique d'une personne handicapée, parce que
ça, c'est une question qu'on a reçue, sur la page 27.
M. Carmant : Est-ce que je pourrais demander l'aide de l'OPHQ
pour le profil numérique, là? C'est la première fois que j'entends
parler de ça.
Mme
Maccarone : Bien, je pense que vous pouvez déposer, si c'est plus
facile, juste de déposer les réponses. Si le ministre accepte de faire ceci, je
pense que ça va aider les membres de la commission. Je comprends que c'est peut-être une réponse plus formelle, ça
fait que, s'il me reste juste quelques secondes... On a aussi su, dans les
cahiers de crédits, on prévoyait des investissements de 250 millions, en 2020‑2021,
sur cinq ans pour bonifier les soins ou services, personnes handicapées, ça
fait que le... Puis on avait prévu 74 millions, mais, lors des crédits
pour 2020‑2022, il y a 10 000 $ qui est... un 64 millions, qui est
manquant. Ça fait qu'il y a un écart dans les réponses que nous avons
eues dans les cahiers de crédits. Ça fait que je voulais savoir qu'est-ce qui est
arrivé avec ce montant.
M. Carmant : Bien, il n'y a pas d'argent qui a été retiré, ça,
je peux vous le garantir. On va vous trouver la réponse.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
Alors, nous en sommes maintenant à l'intervention du député des Îles-de-la-Madeleine
pour 14 min 14 s.
M. Arseneau :
Merci beaucoup, M. le Président. M. le Président, le ministre des Services
sociaux avait annoncé, le 19 novembre
2021, après plusieurs mois de fermeture, la réouverture des services
d'obstétrique de l'hôpital de Ville-Marie, communiqué qui avait été émis
à cette époque-là. Force est de constater que les problèmes ne sont pas pour autant réglés. Et, il y a deux jours, on
a appris que le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue n'avait pas l'intention
d'afficher les postes d'infirmières
cliniciennes en obstétrique. Évidemment, ça a déçu beaucoup de gens, il y a six
postes qui devaient être créés. J'aimerais savoir si le ministre a
avalisé cette décision.
• (14 h 20) •
M. Carmant : Oui.
Bien, en fait, j'aimerais quand même corriger, là, le problème à Ville-Marie
est réglé. Puis c'est notre programme qu'on appelle RIDDO, qui a deux volets,
puis c'est ça qui ne fonctionnait pas avant, là, dans les programmes d'aide
locale. Il y a un volet où on forme des employés, des infirmières de l'endroit,
puis il y a un volet où on met du mentorat
également. Donc là, on a réussi à s'entendre avec l'Abitibi-Témiscamingue pour former les infirmières. Ils ont formé huit infirmières de Ville-Marie, qui ont
été formées à Sainte-Justine, pour faire le service d'obstétrique. Donc, depuis
l'annonce, il n'y a pas eu de bris de service infirmier, il y a eu un bris de
service médical. Puis, pendant qu'elles sont en train de se faire
former, des infirmières de Sainte-Justine, du CHUM et du CUSM sont allées les remplacer pendant ce temps-là. Mais, en
plus, pour le long terme, effectivement, j'avais demandé qu'on engage
six mentors pour qu'il y ait une par installation où il se fait des
accouchements.
À cause de la pénurie
d'infirmières et la peur de mettre à risque d'autres bris de service, la P.D.G.
de l'Abitibi-Témiscamingue a décidé de ne pas afficher les postes. J'en ai
parlé avec mon collègue ministre de la Santé, et,
comme on est dans un processus de décentralisation de la prise de décision, on
vit avec ça. Mais l'important, c'est que les services en obstétrique
sont fournis à Ville-Marie. Ça, il faut le dire.
M. Arseneau :
Vous nous rassurez sur
Ville-Marie, qu'en est-il des autres endroits en Abitibi-Témiscamingue, à
La Sarre, par exemple?
M. Carmant : Il
n'y a aucune découverture.
M. Arseneau :
Et qu'est-ce que ça veut dire pour l'avenir si on ne dote pas ces
postes-là?
M. Carmant : Bon, c'est sûr qu'il y a l'été qui s'en vient, là,
vous avez raison, il va falloir être prudent. L'autre possibilité qu'offre le
programme RIDDO — je
vois notre député — l'autre
possibilité qu'offre le programme RIDDO, c'est d'envoyer des équipes des
différents établissements venir en aide, des différents CHU, venir en aide à
certaines régions. Par exemple, aux Îles-de-la-Madeleine, on n'a pas formé
d'infirmière sur place, mais on est allé, de façon ponctuelle, venir aider, parce que les bris de service sont rares. Donc,
si, cet été, il y a des problèmes en Abitibi, ce serait le mécanisme
qu'on utiliserait, parce que la formation des infirmières locales, elle, elle a
été complétée.
M. Arseneau : Et
qu'en est-il des autres endroits, là? On peut parler, par exemple, de Matane
où, depuis le début de l'année 2022, il y a déjà eu quatre ruptures
de service en obstétrique. Est-ce qu'il y a une solution qui se compare à ce
que vous nous avez décrit pour l'Abitibi-Témiscamingue?
M. Carmant : Absolument.
Absolument. Le premier site qu'on avait fait, c'est la Gaspésie, parce que,
quand je suis entré en poste, là, en 2019‑2020, là, parce qu'avant c'était ma
collègue à l'Éducation supérieure, c'était l'endroit où il y avait le plus de bris
de service annuellement, c'était la Gaspésie. Ça fait qu'on a réglé la Gaspésie
d'abord, ensuite on a réglé l'Abitibi, puis là on est actuellement au Bas-Saint-Laurent,
où la P.D.G. nous a envoyé 18 infirmières en formation sur une période de
six semaines, et les équipes volantes font la couverture pendant ce temps-là, mais elles ont demandé très peu d'aide,
en fait, de façon surprenante. Mais, avec les 18 infirmières
additionnelles, je m'attends que le problème soit réglé, comme on l'a
réglé partout ailleurs, sauf en Outaouais.
M. Arseneau :
D'accord. Donc, pour ce qui est du Bas-Saint-Laurent, là, vous nous
rassurez et vous vous engagez envers la population à ce que les ruptures de
service successives, là, on est au mois de mai, il y a eu quatre... c'est à peu
près une par mois, là, c'est terminé.
M. Carmant : On
croit qu'au mois de juin, avec 18 infirmières... Parce que ce qu'il faut
comprendre, là, tous ces centres qui ont des
faibles volumes d'accouchement, là, on a besoin d'une infirmière sur place,
d'une infirmière sénior à la maison puis d'une infirmière qui se repose, ça
fait que ça fonctionne par trio. Une fois qu'il y a six à huit personnes
de formées, on peut travailler toute l'année là-dessus, là, c'est 100 à
150 accouchements par année, donc... Et, en plus, les infirmières qui ont la responsabilité d'accouchements, ma
collègue présidente du Conseil du trésor leur a offert une prime de 6 %, donc le travail est
valorisé également. Donc, je pense que c'est un programme qui est très
populaire, puis on pense qu'au
Bas-Saint-Laurent le problème va être réglé, comme dans les autres régions où
on a pu déployer RIDDO.
M. Arseneau :
D'accord. Je vais aborder un autre thème. Je sais que mes collègues l'ont
abordé aussi, mais je pense que c'est suffisamment important pour qu'on en
parle à nouveau quand il est question de santé mentale et du programme que vous
aviez annoncé, de 100 millions, là, en novembre 2020. Évidemment, en
pleine pandémie, pour faire face à la crise, vous aviez fait appel au privé.
J'aimerais vous entendre à nouveau sur le bilan que vous en faites, parce que
je sais que vous avez voulu faire appel au privé et que le privé n'a pas
répondu, essentiellement, il n'y a que
15 % des 25 millions, si mes chiffres sont corrects, consacrés à ce
programme qui ont été utilisés. Quelles sont les leçons, si on veut, ou
les enseignements que vous en tirez?
M. Carmant : Bien,
je pense qu'on avait surévalué la capacité du privé à venir en aide, là, quand
on avait fait nos évaluations de capacité.
Je pense que... mais je pense que ce qui ressort, puis il y a eu un article ce
matin là-dessus, c'est que, même au
privé, les psychologues sont débordés. Donc, quand j'entends qu'il faut faire
revenir les psychologues du privé, bien, ils vont revenir avec leurs
patients, puis ça ne va pas nous aider. Moi, je pense que le programme qu'on
parle, d'interdisciplinarité, c'est fondamental et ce n'est pas pour... et le
rôle de la psychologue est clé dans ce programme-là, ça, je suis tout à fait
d'accord, mais je pense que l'erreur, c'est qu'on a surévalué leur
disponibilité. Puis il y a eu beaucoup de
variabilité régionale. Par exemple, les Laurentides, eux, ils l'ont utilisé à
fond, là, 500 références; l'Estrie, zéro. Tu sais, il y a beaucoup
de variabilité d'une région à l'autre.
M. Arseneau :
Mais, globalement, combien de
psychologues ont répondu? Je ne sais pas si ces chiffres-là sont
disponibles. Et combien d'argent a été employé, combien reste-t-il, et
qu'est-ce qu'on va faire de ces sommes-là?
M. Carmant : Bien,
écoutez, les fonds retournent au fonds consolidé. Je pense qu'on ne va pas
réutiliser ce programme-là. Ce qu'on a dit,
c'est que ceux qui l'avaient bien développé, on va permettre de continuer,
parce que ça, quand même, ça joue un rôle important pour la population.
M. Arseneau :
Donc, il y a encore du recours au
privé actuellement dans le cadre de cette même enveloppe là ou...
M. Carmant : Bien,
qui est prolongée, en fait.
M. Arseneau :
Qui est prolongée.
M. Carmant : Qui
est prolongée, et ça, on le fait pour ceux chez qui ça fonctionne bien, mais on
ne veut pas que... on ne veut pas expandre ce programme-là. Nous, notre but,
là, c'est de miser sur les doctorantes, de les attirer vers les services publics, puis je peux vous expliquer comment, si vous
me donnez un peu de temps, et ensuite de les garder dans le système
public en valorisant leur travail.
M. Arseneau :
Oui, bien, on va y revenir, je voudrais juste finir sur la thématique du
privé qui rend des services au public. Vous me dites que c'est à géométrie
variable, selon les régions, là, qu'on a répondu ou pas, et le travail se continue. Est-ce que vous avez des
chiffres, à savoir quelle est l'importance de la contribution des psychologues
du privé aux services à l'heure actuelle?
M. Carmant :
De mémoire, c'est autour de 2 500, là, mais on va vous donner le
chiffre exact. C'est 1 918 personnes... ah! c'est 2 millions et
19 000 heures qui ont été utilisées.
M. Arseneau :
Est-ce que vous pouvez répéter? Pardon.
M. Carmant :
1 918 individus, 19 000 heures de traitement qui ont
été offertes.
M. Arseneau :
Les individus, on parle, là, des patients ici et non pas des psychologues.
M. Carmant :
Non, non, non, des individus, des usagers.
M. Arseneau :
D'accord, des usagers. Bien, je vais vous donner, effectivement,
l'opportunité de nous expliquer comment vous souhaitez, finalement, développer
une stratégie d'attraction, et je comprends bien, des psychologues vers le
service public, c'est bien de cela qu'il s'agit.
Une voix :
...
M. Arseneau :
Parce qu'effectivement le manque à gagner est important. Et, lors du dépôt de
votre plan interministériel, plan d'action interministériel, on avait peine à
voir quelle était, là, la stratégie pour justement s'assurer que le public
continue d'offrir des services, compte tenu de la crise actuelle en santé
mentale. Alors, je vous écoute là-dessus.
M. Carmant :
O.K. Donc, moi, je pense, puis je l'ai dit publiquement, je crois que ceux
qui sont au privé ne reviendront pas vers le réseau public. L'écart salarial
est majeur. En plus, ils ont un... ils ont un nombre de cas qui est très
important. Donc, s'ils reviennent, ils reviennent avec leurs patients, là, donc
je ne pense pas que ça va nous aider tellement. Donc, moi, je pense qu'il faut
vraiment focusser sur les doctorants. Puis, quand j'ai regardé... Puis, vous savez, le diable est dans les détails, hein? Moi,
je suis allé voir la ministre de l'Éducation supérieure, je lui ai dit :
Bien, pourquoi on ne donne pas des bourses à ces doctorants-là? Elle m'a
dit : On donne des bourses, on en donne plus d'une centaine par année.
Alors là, elle m'a dit : Mais le problème... Quand je me suis retourné
vers les ressources humaines du ministère,
ils m'ont dit : Bien, le problème, c'est qu'on n'engage pas ces boursiers-là.
Pourtant, la bourse venait avec un retour de deux ans dans le réseau
public, un... je ne sais pas... un engagement de deux ans dans le réseau
public.
• (14 h 30) •
Donc,
ce qu'on a fait cette fois... cette année, on a fait un appariement entre les
bourses données par le ministère et les établissements où il y avait des
postes de disponibles. Parce que ce qui arrivait souvent, c'est que
25 doctorants en psychologie allaient à l'institut de neurologie, 25
allaient au CUSM, 25 allaient à Sainte-Justine, des endroits où le plan de
postes, ils sont complets. Donc là, on s'est assurés que la distribution
géographique de nos doctorants puisse être en harmonie avec la capacité de
recruter ces étudiants-là. Puis je suis très content d'annoncer, là, qu'on a
augmenté de façon significative en 2021‑2022, et encore plus en 2021‑2022, le
nombre d'étudiants boursiers qui vont être recrutés dans le réseau de la santé.
On parle même de... je ne me souviens plus, là, 38 % à 47 % des internes en psychologie, là, qui... 47 % des
internes en psychologie qui vont être... qui vont avoir eu des postes d'offerts
et qui vont travailler avec nous.
Maintenant, une fois
qu'ils sont dans le réseau — excusez-moi,
ça prend un peu de temps — il
faut valoriser leur travail. Donc, moi, je travaille sur leur autonomie, leur
rôle dans l'équipe. Ça, on a travaillé là-dessus. Et puis effectivement, bien, il va falloir qu'on travaille
également sur les enjeux financiers. On vient de terminer une ronde de
négociations, on va s'apprêter à en entamer une seconde, une prochaine.
M. Arseneau :
Je vous avoue, M. le Président, que le ministre m'a fait peur. S'il n'avait
pas mentionné qu'un rattrapage salarial faisait partie de l'équation, je
m'interrogeais à savoir comment on pouvait, évidemment, essayer d'offrir des
bourses à des doctorants pour qu'ils s'inscrivent avec une garantie d'emploi et
un engagement de deux ans et puis ensuite de les retenir en sachant qu'au privé
ce serait au moins 30 % plus lucratif et beaucoup plus valorisant de le
faire parce qu'on a l'autonomie pour, justement, pratiquer à la hauteur de
notre formation. Mais ce rattrapage salarial là, c'est essentiellement ce que
les psychologues souhaitent, puis on voit qu'à chaque année il y a plusieurs
dizaines de psychologues qui quittent. Alors, moi, j'ai des doutes à savoir si
vos efforts d'attraction vont ne serait-ce que compenser le départ de ceux qui
continuent de quitter le navire, l'exode dont je parlais tout à l'heure. Et, si on n'arrive pas avec des solutions sur
l'autonomie et sur le salarial dans les prochains mois, on n'avance pas, non?
M. Carmant : O.K.,
bien, une chose qu'il faut clarifier, puis je l'ai dit ce matin, c'est aussi
l'exode. Je crois que l'exode s'est fait dans les années précédentes beaucoup
plus. Parce que, lors des trois dernières années, puis je peux déposer le
tableau, si vous voulez, c'est 29 psychologues qu'on a perdus en santé
mentale dans le réseau de la santé, tu sais, avec les embauches et les départs.
Maintenant, nous, notre gouvernement... Et la présidente du Conseil du trésor a
démontré son aptitude à régler, de façon différenciée, les problématiques
salariales. Puis moi, je mets de l'avant qu'on va être en position de le faire
éventuellement pour nos psychologues.
M. Arseneau : J'aimerais voir...
Le Président (M.
Provençal)
: 30 secondes.
M. Arseneau : 30 secondes.
Votre collègue le ministre Dubé dit vouloir faire du privé le meilleur
employeur.
M. Carmant : Du public.
M. Arseneau : Du public, pardon,
tout à fait. Est-ce que vous pouvez vous lancer le même défi aussi? Parce que vous semblez avoir baissé les bras sur l'idée
que ceux qui pratiquent au privé ne reviennent jamais. Alors, si on fait du
public le meilleur employeur, peut-être qu'on pourrait les convaincre de
revenir et de retenir ceux qui sont déjà là.
M. Carmant : Bien,
absolument. Puis nous, on veut faire du soutien clinique une de nos forces dans
le réseau public pour les nouveaux, nouvelles psychologues puis tous ceux qui
travaillent en santé mentale et qui en ont besoin.
M. Arseneau : Merci.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Alors, maintenant la prochaine
intervention, ce sera l'opposition officielle pour
19 min 5 s. Mme la députée, je vous cède la parole.
Mme Weil : Bonjour, M. le Président.
Bonjour, M. le ministre, et bonjour à son équipe. Alors, j'ai plusieurs questions, je vais essayer d'aller rondement. Le
premier sujet, c'est vraiment comment faire... Il y a eu beaucoup, beaucoup
d'articles sur l'exode, hein, l'exode des intervenantes de la DPJ, qui,
finalement, constitue une pénurie. Puis c'est d'avoir
un portrait de la situation et des mesures que le gouvernement, que le ministre
souhaite prendre pour stabiliser le réseau, renforcer le réseau. Et, si les
recommandations de la commission Laurent, je les ai devant moi, mais,
sûrement, le ministre les connaît... est-ce
qu'il voit, dans ces recommandations, des pistes de solution pour valoriser le
travail, pour soutenir les intervenants?
On comprend que c'est une tâche extrêmement
difficile, extrêmement exigeante, et je voudrais aussi savoir, dans ça, est-ce que cette période de COVID aurait
exacerbé, peut-être, la situation, ou est-ce que c'est juste devenu plus
intense, cette crise, cet exode de la DPJ.
M. Carmant : O.K. Beaucoup de
questions. Bonjour. Bienvenue. Premièrement, moi, j'aimerais qu'on regarde le
tableau jeunesse en général, parce que, vous savez, on en a parlé beaucoup, là,
pendant le projet de loi, ce qui se fait en
amont, c'est essentiel pour venir aider ceux qui sont à la protection de la
jeunesse. Donc, quand on regarde, depuis 2019, notre premier budget à
aujourd'hui, c'est 2 500 personnes équivalents temps plein qui sont
en plus en services jeunesse. On est passé de 10 000 à 12 500
pour bonifier les services.
Mais, vous avez raison, à la protection de la
jeunesse même, malgré les investissements qu'on a faits, il reste des postes
vacants. Puis c'est ça qu'il faut venir corriger. La bonne nouvelle, c'est que,
dans la dernière année, on est passé... Si
on prend, tu sais, RTS, mon Dieu, évaluation, orientations puis application des
mesures, on est passé peut-être de
800 postes vacants à 650 postes vacants. Donc, on a amélioré la
situation. Puis là on est en train de faire les affichages pour la
prochaine cohorte qui va sortir et on pense qu'on peut être capable de remplir,
quand je regarde les données qui nous ont été fournies par les établissements,
nos 350 postes. Donc, on est en train de diminuer les postes vacants.
Mais, vraiment, la chose qui est importante,
c'est de les retenir, parce qu'il y en avait beaucoup qui rentraient, mais
encore plus qui sortent. Puis là, comme on vient de parler pour les
psychologues, on a réussi à obtenir une prime pour les intervenants de la DPJ,
une seconde prime pour ceux qui font des actes réservés, comme les travailleuses sociales, psychoéducateurs,
etc., pour venir valoriser leur travail à la DPJ. Donc, pour la première fois,
une travailleuse sociale, à la DPJ, va avoir une prime par rapport à la travailleuse
sociale au CLSC ou ailleurs dans le réseau. Donc, on pense que ça va
être suffisant pour les garder, mais ça reste un défi. Ce qui vient nous aider,
c'est plus on diminue... plus on fait le
travail en amont, plus la DPJ va devenir ce qu'elle doit être, donc une loi
d'exception, puis les enfants qu'ils vont voir vont être des enfants qui
ont des besoins exceptionnels. Encore une fois, la DPJ, c'est trop souvent la
salle d'urgence des services sociaux. Excusez pour la longue réponse.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Weil : Oui, en effet. On avait
posé la question au ministère, à savoir si... le nombre de dossiers par intervenant, et le chiffre n'est pas disponible.
Je pense que, par le passé, il y avait un chiffre. C'est ce qu'on comprend, c'est que, dans le passé, on pouvait dire combien
de dossiers par intervenant. Est-ce que c'est un chiffre que vous allez avoir,
que vous visez, mais il n'était tout simplement pas disponible lorsqu'on a posé
la question?
M. Carmant : Non, c'est ça. Donc, on
est en train... On a créé les postes d'aide sociaux, d'accord, puis on est en train de rebâtir le modèle pour pas qu'un
intervenant, un travailleur social ait une masse trop critique de dossiers.
Donc, ils vont être... ça va être... Les dossiers vont être répartis sur un
groupe, une équipe avec un travailleur social et des aides sociaux qui
vont travailler en équipe. Donc, on est en train, dans le — comment
s'appelle ce programme, plan de services,
là, nos SPS... non, révision des standards de pratique — on
est en train de recalculer, avec ce nouveau modèle là, comment... c'est quoi,
la charge de dossier qui devrait être prise par un intervenant et les aides
sociaux qui vont venir l'épauler.
Mme Weil : Donc,
est-ce que ça, ça faisait partie des recommandations de la commission Laurent?
C'est peut-être...
M. Carmant : Non.
Mme Weil : Non,
pas nécessairement.
M. Carmant : Non, c'est vraiment pour venir en aide, là, aux
intervenantes qu'on a mis ce nouveau modèle là.
Mme Weil : Donc,
les commissaires recommandaient de revoir la charge de travail des
intervenantes pour assurer les services de qualité.
M. Carmant : Mais
ça, on le fait.
Mme Weil : Ça,
vous le faites. Assurer la sécurité physique et psychologique des
intervenantes, il y a des situations... Je comprends que, de temps en temps,
une intervenante peut demander l'assistance de la police quand ils ont des
craintes.
M. Carmant :
Absolument.
Mme Weil :
C'est le genre d'appui. Des fois, aussi, ils vont chercher, je sais, quand ils
sont très, très inquiets, un collègue
masculin pour les accompagner, mais ça aussi, c'est certainement un élément qui
peut être traumatisant pour ces intervenantes. Offrir un meilleur
soutien et un meilleur encadrement aux intervenantes, ça, est-ce que vous avez
l'intention de faire ça? Ça aussi, c'est bien sorti dans les reportages qu'on a
vus, d'ailleurs, à la télévision, c'est que, souvent,
l'intervenante se sentait très seule, elle n'est pas capable de parler avec la
personne en autorité pour avoir des conseils.
Est-ce que ça, vous allez remédier à cette problématique pour s'assurer que les
intervenantes soient bien appuyées dans l'analyse de leurs dossiers?
• (14 h 40) •
M. Carmant : Oui.Bien, en fait, c'est la première chose qu'on a faite. Dans la première
rencontre que j'ai eue avec les intervenantes, là, en janvier 2019, avec les
DPJ, je veux dire, ce qu'ils m'ont dit, ce qu'il manquait, c'était le soutien
clinique. Donc, le premier investissement qu'on a fait, ça a été pour ajouter
du soutien clinique, 200 postes qui ont
été comblés, là, comme ça, à l'intérieur de quelques mois. Puis maintenant ce
qu'on fait pour s'assurer qu'on maintient des bons ratios soutien clinique,
intervenantes, c'est que chaque investissement qui est fait à la protection
de la jeunesse, il y a un 10 % qui vient en soutien clinique. Puis là on
veut même commencer à faire ce type d'investissement là, même dans la première
ligne, parce que, là, c'est la première ligne qui nous dit qu'ils trouvent
qu'ils ont moins de soutien clinique que ceux de la protection de la jeunesse.
Donc, on veut continuer à investir, effectivement, dans le soutien clinique.
Mme Weil : M.
le ministre, je voudrais en venir à la recommandation de la Commission spéciale
sur l'exploitation sexuelle des mineurs, donc, recommandation qui a été
endossée et intégrée par la commission Laurent. Et ça touche beaucoup les
fugueuses, donc, des chiffres importants au fil des années. D'ailleurs, il y a
eu, selon les informations que vous nous avez transmises, 3 413 fugues en
2021-2022 — j'y
reviendrai après, sur la question des fugues — mais quelles mesures... Il y
avait des mesures recommandées, certaines, évidemment, se trouvent aux prises
dans les mains et dans... sous le pouvoir d'un proxénète. Et le Grand Prix
arrive rapidement au mois de juin, et il y avait des recommandations autour de
ces grands événements que la commission avait faites et de bien... d'autres ministères, évidemment, aussi. Mais, pour le
ministère, pour la DPJ, il y avait une recommandation de faire... deux grosses
recommandations de s'assurer de bien les
protéger de ces proxénètes et que les populations à l'interne soient séparées,
donc celles qui ont tendance à faire des fugues et celles qui essaient de les
recruter.
Je
pense que ma collègue de l'Acadie vous avait posé une question lors du projet
de loi. Mais, si vous voulez... quelqu'un qui pourrait répondre à ces
questions-là, parce que c'est bien important, beaucoup d'inquiétudes. Ça
touche plusieurs ministères, d'ailleurs, parce que la... les recommandations
touchent l'entièreté un peu du gouvernement pour
amener... mais la DPJ, c'est ce qui m'inquiète beaucoup. Et, vous savez, ce
film qui, apparemment, vient de sortir, Élodie ou...
Une voix : ...
Mme Weil :
...Noémie dit oui, et c'est exactement ce qu'on nous a expliqué par
rapport... et elle est fugueuse dans le film. Donc, la question, c'est de
savoir si vous avez prévu ou si vous allez prévoir des mesures pour protéger
ces jeunes-là dans ces circonstances.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Carmant : Bien,
écoutez... Merci, M. le Président. Le nombre de fugues a diminué depuis le
début de la pandémie, la durée des fugues a également diminué, mais on n'est
pas encore allés jusqu'à la recommandation de la commission, donc, de les
mettre sur un site distinct. Ça n'a pas encore été fait, puis on doit
l'étudier, là, dans tous les changements qu'on est en train de faire au niveau
de l'organisation des services en protection de la jeunesse.
Mme
Weil : Comme vous savez M. le ministre, il n'y a pas eu de grands
événements depuis deux ans, hein? Donc, cette année, on peut imaginer ce qui
pourrait arriver, donc, je pense, c'est urgent. La Sécurité publique a été
interpellée aussi sur cette question. Donc, moi, je pense que c'est très
important que le gouvernement — donc, il y a la ministre du Tourisme, évidemment, il y avait des mesures pour chacun,
plusieurs ministres — mais
que le gouvernement s'adresse de façon urgente à cette question, parce
qu'on le sait, c'est des filles de 15 ans, parfois, de 14 ans,
16 ans, que le message passe, qu'au
Canada l'exploitation sexuelle des mineurs est un crime. Et c'est vraiment le
message qu'on a fait circuler. Donc,
pour revenir sur les fugues, vous dites : Oui, il y a eu une baisse de
fugues, vous dites, en 2021-2022, du nombre de fugues.
M. Carmant : Oui,
oui. C'est ce que j'ai dit.
Mme Weil : C'est
bien ça, hein?
M. Carmant : Oui,
oui. Puis je vais...
Mme Weil : Pendant
qu'on y est, là, parce que c'est une question très courte, M. le ministre, ce
serait d'aller peut-être sur les signalements. C'est toujours un indicateur
important, pour la société, les signalements, dont le nombre de signalements
traités, le nombre de signalements retenus. J'ai les chiffres, mais c'est de
voir comment vous voyez ces chiffres-là. Donc, 2019-2020, il y a eu la COVID
là-dedans qui a... bien, comment dire, créé peut être une autre... avec des
signalements en baisse...
M. Carmant :
C'est ça.
Mme Weil :
...et on a compris, parce que les écoles étaient fermées, notamment. Alors,
comment vous voyez cette progression de — non, ça, c'est les fugues — donc,
signalements reçus, 110 714 en 2020-2021, et signalements traités, 121 571 en 2021-2022? Les retenues
sont à peu près semblables, 40 318 pour 2021-2022 et 42 054 pour
2020-2021, peut-être un commentaire sur ce que vous voyez là.
M. Carmant : Oui, bien, absolument. Puis là aussi on voit
vraiment un avant-Granby puis un après-Granby, là, où, avant, le taux de
signalement augmentait à peu près de 5 % par année. Puis je pense que
Granby a sensibilisé tout le monde sur l'importance de signaler, la crainte de
ne pas faire les bons choix. Et, depuis ce temps-là, on voit vraiment une
augmentation de plus 10 % par année. Ça, ça fait qu'on a dû investir deux
fois pour augmenter les ressources à la protection de la jeunesse. Tout de
suite après Granby, on avait ajouté 500, 600 ressources,
48 millions de dollars. L'année suivante, on a ajouté
32 millions de dollars. D'où cette création des postes vacants dont je vous parle. C'était des postes qui
n'existaient pas avant 2019, des postes qu'on a créés. Mais là il faut les
combler. Une fois qu'ils sont comblés, il faut garder les ressources à
l'intérieur.
Donc, c'est sûr que
nous, on est inquiets de cette augmentation-là. Mais le travail que je dois
faire, que l'on doit tous faire, c'est vraiment de diriger les enfants en
amont. Moi, ce que j'aimerais, là, mon rêve, là, c'est vraiment que tout le
monde ait une intervention en première ligne avant
d'avoir besoin d'une intervention de la protection de la jeunesse. Que ce soit
un organisme communautaire, que ce soit une ressource du réseau de la santé,
mais il faut vraiment qu'on puisse prendre en charge, dès le début, nos
familles, les mères enceintes. Et ça, ça va nécessiter un rééquilibre dans le
financement, parce que le financement, on l'a fait passer de 1,3 à 1,8 milliards
de dollars pour les services jeunesse, mais la vaste majorité, là... On était à
81 % en protection au tout début, là on est rendu à 79 % en protection,
puis le reste, en première ligne et en organismes communautaires.
Donc, il faut
vraiment continuer à gruger dans cette protection de la jeunesse... pas à
gruger mais en rajouter, mais en rajouter plus dans les soins primaires,
organismes communautaires.
Mme Weil : Oui, en effet, en autant que l'investissement soit
bien en place pour aider ces organismes communautaires sur le terrain.
Mais,
pour revenir au signalement, est-ce que vous, vous êtes confiant que vous avez,
comment dire, les ressources humaines pour traiter à temps et traiter
convenablement les signalements, vous vous sentez rassuré à ce stade-ci?
M. Carmant : Oui.
Il y a très peu de postes vacants à RTS, là, réception et traitement des
signalements, puis, en plus, avec la
directrice nationale, on est en train d'harmoniser la pratique à la réception,
au traitement des signalements, en
ajoutant une intervention qui s'appelle la vérification terrain. Il y avait
certaines régions, certaines DPJ qui l'utilisaient, comme celle de Batshaw, par exemple, mais on veut
s'assurer que ce soit déployé dans tous les établissements. Donc, ça prend
peut-être un peu plus de temps pour faire le processus, mais on a une meilleure
idée de ce qui se passe et on voit que le taux de resignalement est
vraiment diminué quand on prend le temps... quand on prend la peine de faire
cette vérification terrain là.
Mme Weil : Très
bien. Quatre minutes dans ce bloc, je crois bien.
Le Président (M.
Provençal)
: Il vous
reste à peu près 3 min 30 s.
Mme
Weil : C'est un sujet, évidemment, très sensible, très important, le
droit à la scolarisation des enfants au
Nunavik. Et évidemment on se rappelle de ce cas, mais ce n'est pas la première
fois que ça arrive, donc, un jeune Inuit qui était à Batshaw et qui n'a
pas pu avoir son instruction. Donc, on a compris, c'est qu'il y avait de la
bureaucratie, il n'avait pas eu son
certificat lui permettant de poursuivre ses études en anglais, et ça se répète,
ça se répète constamment.
Donc, vous, vous êtes
sorti, avec le ministre de l'Éducation, pour dire que vous alliez régler le
problème rapidement. Peut-être m'expliquer,
donc... Bien, premièrement, il faut modifier la Charte de la langue française,
hein? Et je ne sais pas si... en fait, je pose la question : Est-ce
que c'est inclus dans le projet de loi n° 96? Parce qu'il y a eu une urgence de le faire. Mais, par ailleurs, il y
a un permis qui est donné, temporaire, et la demande doit être faite avant,
idéalement, que le jeune quitte son territoire, et c'est tout l'accompagnement.
Donc, je vous pose une question : Est-ce que la solution, elle a
été mise en place? Mais je ne pense pas que la loi a été modifiée encore, et
donc...
M. Carmant : Non.
• (14 h 50) •
Mme Weil : ...ça
aurait été l'occasion de le faire.
M. Carmant : Bien, ça a été réglé par des mesures
administratives entre le ministère de la Santé et le ministère de
l'Éducation. Et moi, je pense que le problème ne s'est plus...
Mme Weil : Mais
le reste, vous le dites, vous êtes cité, vous êtes cité comme quoi la Charte,
maintenant, de la langue française, doit
être modifiée. Parce que l'autre mesure, c'est toujours assez lourd, au point
de vue bureaucratique, et c'est pour ça qu'il y a eu un délai, parce que
«red tape», c'est vraiment ce qui sort constamment dans les articles. Donc
là... mais vous avez trouvé un système plus fluide, c'est ça que je comprends.
M. Carmant : Exact.
Mme Weil : Mais,
par ailleurs, la loi doit être modifiée parce que c'est des ayants droit,
essentiellement. Et le ministre... Vous deux, ensemble, vous l'avez confirmé,
donc je pense qu'il faudrait regarder. Je vais essayer de trouver la citation,
mais on pourra vous transmettre, ça a été dans les reportages. Ça prend ça,
évidemment, sinon on ne peut pas dépendre... C'est un droit qu'ils ont. On ne
peut pas dépendre de la bureaucratie pour, à chaque fois... Et le fardeau est
trop lourd sur ces jeunes-là qui sont dans des situations extrêmement
difficiles.
Et, par ailleurs,
quand on regarde les recommandations de la Commission des droits de la
personne, ça prend tout un accompagnement pour ces jeunes-là avant même qu'ils
arrivent. Ils sont loin, loin, loin de chez eux. Alors, c'est crève-coeur, en fait, ils ont besoin... de toutes sortes de
façons. Mais le commentaire du jeune quand il a été exclu de l'école, il s'est
senti exclu de la société québécoise, et ça a été très, très difficile pour
lui. Et c'est la... c'est le système qui n'a pas répondu aux besoins de
cet enfant. Une fois que c'est dans la loi, comme on le sait, il y a comme un
automatisme qui s'installe. Et l'entourage de l'enfant, bon, tout de suite, on
se... on l'informe de l'école où il ira avant même qu'il arrive. Alors là...
17
829
Le Président
(M. Provençal)
: 10 secondes.
Mme Weil :
Alors, je vais attendre la prochaine session, M. le ministre, pour poser
mes questions.
17
829
Le
Président (M. Provençal)
: Excellent! Écoutez, la prochaine intervention va
appartenir au député de Jean-Lesage pour 14 min 14 s
17
955
M. Zanetti : Merci
beaucoup, M. le Président. Bon, vous le savez, la détresse psychologique touche
beaucoup de Québécoises et Québécois, mais aussi des gens qui travaillent dans
le système, dans le réseau de la santé et
services sociaux. Pour toutes sortes de raisons, d'une part, bon, souvent, ils
sont en sous-effectifs, bon, il y a eu la pandémie, mais, même avant ça,
il y avait quand même des problèmes. Puis il y a des mesures qui ont été mises
en place pour essayer de les soutenir, donc,
des programmes de soutien psychosocial par les pairs. Il s'en est déployé
plusieurs dans différentes directions. Donc, essentiellement, ce que ce
qu'on m'a raconté, ce que je comprends, c'est que c'est les gens qui travaillent dans le système de services sociaux qui, bon,
suivent une formation pour soutenir des pairs, donc, d'autres employés du...
des services sociaux qui sont en détresse pour toutes sortes de raisons,
anxiété, d'autres problèmes, épuisement. Et là, finalement, ils se donnent,
entre eux, des services sociaux, essentiellement, bon.
Puis
il y a quand même des préoccupations qui peuvent être soulevées par rapport à
ça, parce qu'on se dit : Oui, là, entre collègues, est-ce que... la
question de la confidentialité, comment elle est gérée? Les gens qui suivent la formation est-ce qu'ils
sont... S'ils ne sont pas déjà dans un ordre professionnel, est-ce que l'acte
qu'ils posent, qui est une espèce d'acte
professionnel, s'ils font des erreurs, est-ce que... qu'est-ce qui se passe, et
puis tout ça? Et je sais qu'il y a des sondages qui ont été transmis aux
employés et aux gestionnaires pour évaluer, disons, la satisfaction par rapport
à ces programmes de soutien. J'aimerais savoir : Est-ce qu'on peut avoir
les résultats de ces sondages de satisfaction?
17
829
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le ministre.
17
893
M. Carmant : Alors,
bien, premièrement, partout où je suis passé, M. le Président, le
programme, le programme des veilleurs a été très, très bien reçu, là.
Moi, j'ai fait le tour des établissements, puis tout le monde était très
content de ce programme-là, mais on va voir
si les données sont disponibles. Puis moi, je vais remercier les équipes du
ministère en Ressources humaines, parce qu'initialement on avait débuté
avec un rehaussement du plan d'aide aux employés. Je ne sais pas si vous vous souvenez, quand on avait fait un des forums,
on avait discuté de ça. Puis c'est un programme, justement, qui ne
semblait pas vouloir, excusez le terme, là, lever, là, où les gens ne
semblaient pas vouloir utiliser les heures supplémentaires qui leur ont été
offertes. Mais, en cours de route, j'ai demandé aux gens du ministère : Bien, ça n'a pas de bon sens. On a un programme
qui n'est pas utilisé. Est-ce qu'on peut essayer de l'adapter? Et, en même
temps, on avait le programme pour les éclaireurs qui était disponible dans la
population en général.
Et on a décidé de mettre sur pied ce programme
qu'on a appelé veilleurs, parce que c'est des gens, effectivement, qui ont, en
général, un background soit en santé, soit en psychosocial. Et le taux de
réponse a été fantastique, là. Les premiers soins psychologiques ont été... ont
été donnés à plus de... à plus de 3 400 employés
du réseau de la santé. Et il y a plus de
158 personnes qui... Il y a 158 personnes, là, plus de 150 qui se
sont inscrites dans le programme de pairs aidants dont vous avez
mentionné. Donc, à date, moi, ce que j'entends, ce n'est que du bien de ce
programme-là. Et d'ailleurs j'ai demandé qu'il soit reconduit pour la prochaine
année, là, mais je veux... On va vérifier
les taux de satisfaction. Ah! on vient de me les envoyer. Je peux... Vous
voulez que je le dépose ou je partage?
17
955
M. Zanetti : Ah!
bien, vous pouvez, oui, le déposer puis nous dire un peu les faits saillants.
17
893
M. Carmant : O.K.
«J'étais enthousiaste face au déploiement de la stratégie de soutien
psychosocial par les pairs», 96,9 %. «J'ai reçu suffisamment
d'informations pour prendre ma décision de devenir veilleur, pair aidant ou l'équivalent», 90,5 %. «Le rôle et responsabilités
que j'ai assumés dans le cadre de la stratégie de soutien psychosocial par les
pairs m'ont été clairement présentés», 89,6 %. C'est
positif, là. «J'ai été informé de la charge relative à mon rôle dans la
stratégie de soutien psychosocial par les pairs déployés», 84,9 %.
«J'estime que le soutien psychosocial offert par les pairs répond à un besoin des employés sur le terrain», 87,8 %.
«Au terme de la formation, j'estime que les connaissances acquises sont transposables à mon contexte de
travail», 82,6 %. «Cette formation m'a permis d'acquérir les connaissances
nécessaires pour offrir du soutien psychosocial à mes collègues de travail»,
78,3 %.
M. Zanetti : Est-ce que ça... C'est
donc la satisfaction des gens qui suivent la formation, mais le niveau de
satisfaction des gens qui reçoivent le soutien par les pairs, est-ce qu'il est
évalué dans le formulaire?
M. Carmant : C'est le résultat que
j'ai eu, moi, je n'ai pas d'autres informations, mais on peut regarder pour
voir si...
M. Zanetti : O.K.Bien, en
tout cas, je vous inviterais...
M. Carmant : Ceux qui se font
aider...
M. Zanetti : ...à vérifier ça, parce
que c'est... À mon sens, si j'ai bien compris, savoir que les gens qui ont
suivi la formation sont satisfaits, ça ne nous dit pas que la stratégie est
efficace, ça ne nous dit pas qu'elle est bien accueillie par les gens qui en
ont besoin puis que les gens qui ont besoin de soutien sont contents, par
ailleurs. Donc, je vous invite à peut-être sonder davantage ou peut-être aller
chercher d'autres questions.
Moi, je demeure avec des questions par rapport à
ça, parce que, surtout quand... Si tout va bien, tout va bien, mais, s'il y a des interventions qui se font sur
la base de cette formation-là, puis des interventions qui peuvent... concerner,
pardon, des idées suicidaires puis des
choses qui peuvent vraiment être graves, je me dis : Qu'est-ce qui va se
passer? Comment ça va être géré si
les gens qui font ces interventions-là ne sont pas nécessairement sous un ordre
professionnel ou...
M. Carmant : Non, c'est du soutien.
S'il y a un besoin d'une intervention clinique, ils sont référés vers les bons
professionnels, là, je veux dire, ça, c'est clair et net, là.
M. Zanetti : O.K., parfait. Par rapport
aux autosoins, je sais que, bon, les autosoins, il y a beaucoup de monde qui
considère que c'est essentiellement de la prévention plus que des mesures
curatives, là, ou, en tout cas, ça dépend. J'ai eu l'impression, moi,
historiquement, comme, de la façon dont ça a été développé, que c'était aussi
une façon d'essayer de dire : Bien là,
il y a beaucoup de monde qui attendent puis on n'a pas des ressources pour tout
le monde, alors on va au moins donner
ça, mettons, mais est-ce qu'il y a une évaluation, par exemple, de la
satisfaction des usagers dans le programme des autosoins qui a été faite
jusqu'ici?
• (15 heures) •
M.
Carmant : Non, je ne crois pas qu'on ait de données
là-dessus, mais, clairement, pour nous, les autosoins, ça fait partie du
spectre des outils qu'on a pour supporter les personnes. Il y en a qui sont
individuels, il y en a qui sont accompagnés également. Puis c'est juste pour me
permettre de clarifier en deux secondes, tu sais, on a parlé d'approche par étapes,
là, mais, tu sais, ce qu'on veut dire, c'est que la personne qui a besoin d'un
type de services va être orientée vers ce
type de services. Donc, pour aller vers les autosoins, ça prend quelqu'un qui a
suffisamment de ressources et de compréhension pour aller vers ça. Ce
n'est pas pour remplacer d'autres étapes si ce n'est pas le type de soutien
dont il a besoin. Ça, c'est... Il faut vraiment clarifier ce point-là.
M. Zanetti : O.K.
Donc, ce n'est pas... l'autosoin n'est pas une porte d'entrée automatique?
M. Carmant : Non, exact.
M. Zanetti : Je comprends. Par
rapport aux déterminants sociaux de la santé... parce que je vous entendais plus tôt, ce matin, dans l'étude des crédits, bon,
citer le COSME, qui vous donnait des bons commentaires sur certains
aspects du PAISM, mais il y a aussi des commentaires plus critiques.
Évidemment, je pense que c'est... il faut travailler là-dessus. Et il y a,
entre autres, la question des déterminants sociaux de la santé qui ne sont pas
tenus en compte suffisamment, parce que le côté, disons, interministériel du
PAISM, on le voit, bon, il y a des collaborations concernant la jeunesse et puis aussi le ministère de l'Éducation, et on
voit que ça ne va pas beaucoup plus loin que ça par rapport à tous les liens
qu'on pourrait faire avec le ministère du Travail, qui est probablement le lieu
où les déterminants sociaux de la
santé sont le plus en... de la santé mentale, pardon, de la santé aussi, mais
de la santé mentale sont les plus importants. Il n'y a pas vraiment de
collaboration avec ce ministère-là.
Et aussi, par rapport aux questions liées à
l'hébergement, tu sais, les stresseurs économiques, les stresseurs financiers,
surtout, pour les gens qui sont... qui ont des problèmes en santé mentale,
c'est important, puis ça peut faire déraper des vies quand il arrive des chocs
tarifaires comme on le voit, en ce moment, avec la crise du logement, les rénovictions, etc. Donc, est-ce qu'il y a quelque chose dans le PAISM, par exemple, pour travailler sur cet
aspect-là, pour réduire les stresseurs liés au stress financier que
peuvent occasionner, là, les enjeux de logement?
M. Carmant : Bien, pas
spécifiquement pour le logement, là. Ce qu'on a mis, par exemple, c'est
beaucoup de prévention, beaucoup d'éducation
également pour la gestion des troubles de l'anxiété et de la santé mentale.
Donc, ça, je pense que, nous, là, ce qu'on a visé, c'est vraiment les
aider, au niveau de nos jeunes, à apprendre à prendre soin de leur santé mentale. Au niveau du ministère du Travail, on a
quand même quelques programmes avec eux. On a des programmes avec la Sécurité publique. Au niveau de l'habitation, ce
qu'on a mis de l'avant, c'est les suppléments au loyer, par exemple,
pour venir aider ceux qui sont en besoin dans les situations que vous avez
mentionnées, là, au niveau du logement.
Mais je pense qu'une des choses qu'on a faites
qui était vraiment importante, puis, pour moi, c'était fondamental, là, c'est qu'on est venus également regrouper trois
directions sous l'aile de notre sous-ministre adjointe, qui sont,
vraiment, santé mentale, dépendance et itinérance. Je pense que c'étaient trois
directions qui travaillaient en silo, qu'on est venus mettre ensemble pour
s'entraider, parce que, souvent, il y a de la comorbidité, plusieurs
problématiques chez un même individu, et je pense qu'on y gagne beaucoup, là, à
cette collaboration-là. Puis vous le voyez tant dans le plan interministériel
en santé mentale que dans le plan itinérance, il y a beaucoup de liens entre
les programmes qu'on met sur pied pour venir aider ceux qui sont à risque
d'itinérance, pour venir aider également en logement ceux qui ont des problèmes
de santé mentale.
M. Zanetti : Un des principaux
déterminants de la santé mentale, c'est le stress économique, là, c'est la
pauvreté. Puis on le voit aussi dans les causes ou les analyses sociologiques
qu'on fait des taux de suicide, puis on voit que les taux de suicide sont plus
élevés, par exemple, au Québec, chez les hommes de, si je me souviens bien,
environ 50 ans qui ne sont vraiment pas riches, et c'est un facteur. Donc,
ma question est : Est-ce que vous allez intégrer, dans votre préoccupation
comme ministre de la Santé et des Services sociaux, disons, des stratégies pour
aussi parler avec les autres ministres pour
réduire la pauvreté au Québec en général puis pas juste... parce que, tu sais, la
pauvreté, ce n'est pas non plus... juste pas que vous me parliez de l'Ontario,
parce que ce n'est pas ça, tu sais, ce n'est pas comme : Ah! on va être
plus riches que l'Ontario. Non, non, la pauvreté, ce n'est pas le PIB par
habitant, là, c'est ce que les gens qui en
ont le moins ont dans leurs poches puis comment ils sont capables de faire face
à l'inflation.
M. Carmant : Bien,
c'est sûr que c'était le but, en fait, de faire le plan, pour la première fois,
interministériel. Les collaborations
sont en train de se mettre sur pied non seulement entre les ministres, mais
entre les différents ministères. Je pense qu'il va falloir continuer à
travailler là-dessus et bonifier ce qui est inscrit dans le Plan d'action
interministériel en santé mentale. Même si c'était un plan de plus de
1 milliard de dollars, je le répète encore une fois, c'est le début, là.
On va continuer à investir en santé mentale parce que, pour nous, ça a été,
depuis le début, et ça va continuer à être une priorité.
M. Zanetti : Parfait.
Le Président (M. Provençal)
: Il vous reste
1 min 30 s.
M. Zanetti : Oui, c'est ça. Je suis en train de voir qu'est ce
que je peux faire en une minute. Ce n'est pas facile, hein? On manque de
temps.
M. Carmant : Puis moi qui
essaie de répondre rapidement, mais imagine...
M. Zanetti : Bien oui. Non,
non, ah! non, je le sais, ce n'est pas votre faute, là, c'est la vie qui est
faite comme ça. Je pense que je ne serai pas
capable d'aborder un autre sujet substantiel en aussi peu de temps, ça fait que
je vais juste... On pourrait juste prendre une minute de silence pour...
non, mais pour...
M. Carmant : Bien,
je vais lui parler d'une mesure. Je vais parler d'une mesure, le PRISM.
M. Zanetti : Ce serait une
façon de faire un peu de la prévention pour la santé mentale des parlementaires
et des fonctionnaires ici présents.
M. Carmant : Donc, nous, on dit
que ceux qui sont en itinérance, qui ont besoin de santé mentale et qui,
souvent, n'ont pas de domicile fixe... Nous, on envoie la santé mentale dans
les refuges. On a commencé un premier programme avec Centre-Sud. On va le déployer
dans plusieurs autres régions à travers le Québec, parce que, justement, je
pense que ce travail en différentes équipes là, c'est ça qui va nous amener à
bonifier... Puis même chose pour les itinérants. On parlait tantôt des refuges,
mais on veut que, dans chaque région, il y ait des sites de transition pour ceux qui sont itinérants, mais avec problèmes
de santé mentale ou toxicomanie parce que c'est eux qui ont besoin de
soins plus spécifiques. On ne peut pas les laisser dans les mêmes refuges. C'est
eux qui ont... comme terrorisent un peu le
quartier. Là, je n'aime pas tellement ce mot-là, mais on se comprend. Donc,
eux, il faut les envoyer dans des sites de transition où on va pouvoir
leur donner des services en santé mentale pour les aider à récupérer.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, M. le ministre.
M. Carmant : Merci pour la
minute.
Le Président (M. Provençal)
: Pile dans le temps.
M. Carmant : J'apprécie.
Le
Président (M. Provençal)
:
Alors, Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, pour les 19 min 10 s suivantes.
Mme Weil : Merci, M. le
Président. Alors, M. le ministre, je reviens sur le cas du jeune Inuit hébergé,
et c'est un communiqué de presse de vous et votre collègue le ministre de l'Éducation,
et, dans vos faits saillants, vous dites, et ça reprend les recommandations de
la Commission des droits de la personne : «Soulignons que le rapport
recommande également aux commissions scolaires concernées d'offrir aux jeunes
Inuits hébergés dans les centres de réadaptation, dès le début de la rentrée
scolaire 2021, des services éducatifs qui respectent les principes de
sécurisation culturelle, notamment des cours d'inuktitut, des programmes de
soutien pédagogique culturellement adaptés ainsi que la présence, si possible,
d'enseignants autochtones.» Mais c'est dès la rentrée scolaire de 2021. Alors,
qu'en est-il, M. le ministre, de cet engagement?
M. Carmant : Bien, écoutez,
depuis que ce... le cas que vous m'avez rapporté, là, l'individu que vous
m'avez rapporté, la problématique ne s'est pas resoulevée. Je n'ai pas vérifié
si les cours en inuktitut sont donnés, là, mais on sait qu'au niveau de l'accès
à l'éducation moi, je n'ai pas eu d'autre problématique de ce genre-là depuis.
Mme Weil : Essentiellement,
c'étaient des recommandations. Oui, je comprends ce que vous dites, c'est le
problème d'accès à l'éducation en anglais et ça a été réglé. Je pense, de façon
très... comment dire? C'est entre certains spécialistes au ministère de l'Éducation
qui vont agir rapidement, c'est ce que je comprends de l'explication. Mais, par
ailleurs, la Commission des droits de la personne fait ses recommandations dans
le projet de loi n° 115. On parle notamment de
sécurisation culturelle.
Une voix : ...
Mme Weil : Le
projet loi n° 15. On parle de sécurisation culturelle. Donc, je
me demandais si vous y voyez là... Évidemment, ici, ça concerne beaucoup
le ministre de l'Éducation, mais cette vision est quand même intégrée dans la
loi. Si le gouvernement a l'intention de... C'est peut-être difficile pour vous
de répondre parce que ça concerne le ministre de l'Éducation, mais, parce que
vous êtes un ministre qui est interpelé, hein, auprès des autochtones, et surtout ceux qui se retrouvent dans cette
situation, qui viennent du Grand Nord, qui sont très isolés quand ils arrivent,
alors je demanderais si vous pouvez au moins vous engager à avoir ces
discussions avec votre collègue et voir... et votre collègue responsable aussi des autochtones, voir à mettre en
application ces recommandations, parce que, quand on voit la réaction
des communautés inuktitutes, elles ne sont pas très optimistes, et je pense que
ce serait important de prendre ces recommandations très au sérieux.
• (15 h 10) •
Alors, ensuite, on va aller sur le sujet de ce
qu'on appelle des ressources manquantes ou des places manquantes. Donc, alors,
il y a eu beaucoup d'articles et il y en a même... bon, un cas qui a été
rapporté hier soir, mais où il y a des places de débordement, là. Vous appelez
ça des ressources ou c'est des unités de débordement. Donc, d'abord, pour bien comprendre cette expression, les unités de
débordement, c'est parce que vous n'avez pas assez de place dans vos centres de
réadaptation, et il y a... est-ce qu'il y a de plus en plus de ces unités de
débordement? Comment vous évaluez,
comment dire, l'aspect critique de la chose? Parce que ça fait, il me semble,
au moins deux fois où le ministre a
appris la nouvelle comme nous dans le journal. Est-ce que... Dans ma première
question en Chambre, j'avais demandé
au ministre s'il pouvait faire le tour du Québec et des régions pour voir...
faire un inventaire des problèmes.
M. Carmant : Donc,
oui, effectivement...
Mme Weil : Ma
question, c'était — commentaire — que,
lorsque j'ai posé la première question en Chambre, j'avais encouragé le
ministre à faire le tour du Québec pour voir... faire une évaluation de la
situation. Je ne sais pas si vous avez pu ou si... Oui? Alors, peut-être
m'expliquer ce que vous avez trouvé, quelle est la situation, comment...
Quelles sont vos stratégies pour répondre à cette situation grave pour que les
enfants ne soient plus obligés de rester dans des gymnases séparés par des
paravents, et tout ce qu'on a vu dans les journaux?
M. Carmant : O.K.
Donc, la réponse, ça a été la création d'un groupe d'intervention tactique en
hébergement qui, comme vous l'avez
mentionné, a répertorié tous les établissements qui ont de la surpopulation et
à quel niveau ils se trouvent. Donc, on a créé des classes rouges
pour... en haut de 115 %, jaune entre 100 % et 115 %, et puis
vert, évidemment, pour ceux qui ont suffisamment de ressources.
On a... Premièrement, pour les situations comme
celle de Mauricie—Centre-du-Québec,
on avait demandé que ça ne se reproduise
plus, là, et on fait le tour deux fois par semaine. En fait, la directrice
nationale fait des rencontres deux fois par semaine pour s'assurer que
tel est le cas. Et, écoutez, il y a des réponses à court terme pour voir comment on peut gérer localement les individus,
les usagers, les jeunes pour s'assurer qu'il n'y ait pas de débordement ou
d'hébergement inadéquat, mais je pense qu'aussi à moyen, long terme on fait des
stratégies pour diminuer le nombre de
jeunes qui vont avoir besoin des centres jeunesse. Ça passe, un, par,
évidemment, l'utilisation des familles d'accueil, promouvoir les
familles d'accueil, familles d'accueil de proximité. Dans le projet de loi, on
donne une liste des types de placements qu'on veut favoriser.
Je pense
qu'on s'est engagés également... Cette semaine, on a envoyé une directive pour
le soutien aux familles... aux postulants en famille d'accueil de
proximité pour s'assurer que leur prise en charge soit mieux faite dans les
délais qui sont normalement supposés être faits. Cette semaine, j'ai eu le
plaisir d'annoncer à Joliette le premier programme Ma famille, ma communauté
depuis le projet pilote de 2012‑2015 où, dans toutes les... à toutes les étapes
de la protection de la jeunesse où il y a
risque de placement, bien, on va venir faire le tour de la famille, de l'école,
des organismes communautaires pour venir éviter le placement soit
d'urgence ou dans les centres jeunesse.
Puis, effectivement, finalement, comme je vous
parle, c'est l'encadrement des familles d'accueil... Je sais qu'il y a certaines familles d'accueil... La
FFARIQ avait soulevé des points sur le type d'encadrement qu'on fournissait, mais,
je veux les rassurer, l'investissement de 10 millions qu'on avait fait, il
y a qu'une dizaine, des 100 intervenants professionnels soutien à familles
d'accueil qui ont été engagés à cause de la pandémie, délestage, etc...
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre, Mme la députée a
d'autres questions.
Mme Weil : Donc, par rapport à ce
groupe tactique, on avait posé la question dans notre cahier de crédits, le
nombre de places manquantes dans les centres jeunesse ainsi que les prévisions
pour 2022‑2023. La réponse, c'était : «Ces données ne sont pas
disponibles.» Là, les données sont disponibles ou est-ce que vous le... il
reste encore du travail à faire pour avoir les données?
M.
Carmant : C'est un des mandats du groupe de détailler ça,
mais là on sait exactement dans quelles régions il y a des dépassements.
Mme Weil : Donc, ça, c'est public,
ces données-là, ou...
M. Carmant : C'est un document de
travail, mais, éventuellement, ça pourrait être disponible.
Mme Weil : Mais, éventuellement dans
les... bien, les prochains crédits, il y aura un chiffre, mais peut-être avant
ça aussi.
M.
Carmant : C'est sûr qu'il y a des variations quotidiennes,
mais je pense que ça pourrait être quelque chose qu'on pourrait
envisager.
Mme
Weil : Oui. Donc, vous avez fait le lien justement avec
les familles d'accueil. Il reste combien de minutes, M. le Président?
Le Président (M. Provençal)
: Il vous reste 11 min 5 s.
M. Carmant : J'aurais pu continuer.
Mme Weil : Ah! c'est bien, oui.
C'est parce que, oui, on voit... Ce n'est pas des vases communicants, mais un peu, hein, c'est vraiment un peu ça, des vases
communicants. Et donc je voulais avoir un peu votre idée de stratégie. Il y a des recommandations de la commission
Laurent. Je voulais voir comment vous recevez leurs recommandations. Ils
disent... que des critères moins sévères. Par rapport à la grandeur de la
chambre à coucher, par exemple, est-ce que les critères sont trop sévères?
Donc, il y a cet enjeu-là. Je vais vous laisser parler de ça ou expliquer
qu'est-ce que vous voyez. Ils parlent d'obstacles, les familles d'accueil qui
font face à des obstacles qui font qu'ils sont peut-être... d'autres sont moins intéressées, peut-être, parce
qu'ils voient que ce n'est pas nécessairement facile. Il y a un manque
d'appuis, etc. Donc, ils font une série de recommandations.
Peut-être que
votre équipe aussi pourrait répondre à qu'est-ce que vous trouvez intéressant
dans les recommandations de la commission Laurent pour encourager...
J'ai vu aussi qu'il y avait quelques CIUSSS ou centres jeunesse de Montréal qui
avaient fait des événements de promotion dans le Centre-Sud, en Estrie aussi,
pour encourager les familles. Et je pense que c'est plus les conditions... Les
gens ont besoin... Donc, ça, c'est ma première question, et après j'irais sur une question connexe. Vous allez vous
rappeler parce que vous avez réagi... le cheap labor, vous vous
rappelez, on a décrit cette situation. Bon, alors, une réponse... et comment
vous allez résoudre cet enjeu? Alors...
M. Carmant : O.K. Bien, je pense
qu'il y a des choses qu'on a faites dans la loi qui vont venir aider beaucoup. Premièrement, les enjeux de
confidentialité puis, tu sais, d'être transparent avec l'histoire des jeunes
quand on les place en famille d'accueil, ça va venir beaucoup faciliter
la vie de nos familles d'accueil. Madame... Le rapport de la commission parle également de favoriser l'adoption et la
tutelle. Dans le budget de cette année, la somme la plus importante est
réservée justement pour l'adoption et la tutelle. Le 15,9 millions de
dollars des investissements jeunesse, c'est vraiment affecté pour cette partie
de la problématique.
On a... Comme j'ai mentionné tout à l'heure, on
a investi dans le soutien aux familles d'accueil parce que ce que les organismes disaient, c'est qu'auparavant
on soutenait toute la famille ensemble, ça portait un nom, là, un intervenant
en famille d'accueil, disons, et, au fil du temps, ce soutien à la famille
d'accueil a disparu, puis le seul soutien qu'ils ont, c'est le soutien par
enfant, ce qui fait que, parfois... qu'il y a des incohérences ou des choses
sont dites dans les familles qui ne sont pas constantes.
Donc, on est en train de rétablir ce soutien-là
à la famille d'accueil. Puis j'étais un peu découragé parce qu'on me disait que
l'argent allait en performance, mais on a vérifié, et il y a très peu de ces
intervenants... Il y a ceux du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie qui ont été recrutés, mais, à cause de la
problématique de postes vacants, je pense qu'ils ont retardé ces
engagements-là, mais ça va s'en venir puis ça va soutenir la famille d'accueil.
Ensuite, moi je pense que... si vous me donnez
un petit peu plus de temps, je pense qu'on irait même jusqu'à considérer ce qu'elle
nous demande, Mme Laurent, c'est de regarder et d'évaluer la LRR, la loi
sur les ressources d'hébergement, puis je pense qu'on est rendus là. Moi, j'ai
déjà dit, là, à toutes les DPJ qu'il ne faut pas se limiter puis de donner des
dérogations quand c'est des histoires mécaniques, là, la fenêtre est trop
petite, le sous-sol est trop sombre, tout
ça. Tout le monde me dit que c'est fait, mais, sur le terrain, j'entends les
mêmes choses que vous. Ça fait que je pense que moi... comme on a fait
avec la DPJ, là, quand c'est mal interprété, il faut aller le changer dans la
loi, puis ça, ça serait dans un futur mandat.
Mme Weil : Et, il n'y a pas si
longtemps, là, un mois et demi, vous avez dit que vous alliez trouver une
solution au problème où des familles d'accueil... bien, des familles d'accueil,
justement, prennent charge des enfants, puis
il y a une période de temps où elles ne sont pas compensées pour les coûts, et
donc c'est... vous vous rappelez de la manchette, et vous avez
dit : Ce n'est pas du cheap labor. Mais elles se sentent vraiment lésées,
les familles, hein, elles trouvent ça... ou
le couple qui décide de prendre ces jeunes trouve ça injuste, et on comprend,
parce qu'ils s'engagent, et vous avez dit que vous alliez trouver une
solution... qu'il a demandé à la sous-ministre adjointe de trouver une solution
à cette situation pour régler le problème de rétroactivité. Est-ce que vous
avez trouvé la solution?
• (15 h 20) •
M. Carmant : Bien, on a réglé...
Alors, il y a deux choses. Il y a l'évaluation, qui prend six mois, de la
famille d'accueil, le processus... puis de proximité. Puis ensuite la
problématique que je voulais adresser d'abord et avant tout, c'était qu'il y avait des retards incroyables dans la
confirmation ou dans l'évaluation des familles d'accueil de proximité,
là, qui dépassait le neuf mois, 10 mois, dans... qui avaient été rapportés
dans les Laurentides. Donc, ça, on a envoyé une directive dans le réseau pour
dire que, premièrement, de zéro à six mois, les frais de l'enfant doivent
être... les frais liés à l'hébergement de l'enfant doivent être remboursés
totalement, puis la somme additionnelle due à la tâche, là, de famille
d'accueil devrait être instaurée à partir du six mois, qui est la limite, dans
la loi actuelle, pour les évaluations de ces familles d'accueil de proximité
là. Maintenant, la deuxième phase que vous mentionnez, on est en train d'y réfléchir, mais ça, ça ferait partie des changements
qu'il faudrait faire à la LRR, de voir si... est-ce que, dès le jour zéro,
il faudrait rémunérer non seulement les frais, mais également la rémunération
une fois que la famille d'accueil de proximité est approuvée. On est en train
d'y réfléchir actuellement.
Mme Weil : Combien de minutes? Cinq
minutes. Moi aussi, je veux en venir aux services de première ligne. Comme le ministre,
je suis très convaincue, et je pense que c'est vraiment l'essence du rapport
Laurent aussi, cette société bienveillante. Donc, le ministre a pu... J'essaie
de voir un peu comment vous allez déployer cette nouvelle vision, mais avec de
l'argent qui accompagne... et repérer... et finalement... parce qu'il y a un
repérage à faire. Votre ministère les connaît déjà, là, mais nous aussi, comme
députés, on fait beaucoup à faire avec ces organismes communautaires qui aident
toute sorte de monde, mais il y en a beaucoup qui sont spécialisés et très,
très proches des écoles, ou des commissions
scolaires, ou les conseils scolaires. Chez nous, c'est beaucoup des commissions
scolaires. Ils sont très proches... Comment vous voyez la mobilisation autour
de cette approche qui deviendrait vraiment, d'après ce que je
comprends... parce que, là, c'est au-delà de la DPJ, hein? Ça touche la
jeunesse en général. Donc, ça touche les CLSC puis les travailleuses sociales qui
sont dans la communauté. Est-ce que ça vous tombe sous votre égide d'organiser
tout ça pour ces jeunes fragilisés?
M.
Carmant : Absolument, puis, même, ce qu'on a fait, c'est qu'on est
remontés même avant la naissance. Donc, avec
des programmes comme l'avis de grossesse, on est capables d'identifier tout de
suite les enfants vulnérables et les familles vulnérables avec... au
niveau de la mère, et, pour ça, on a déjà rehaussé les programmes SIPPE et OLO
avec des investissements financiers, plus d'intervenantes sur le terrain, plus
de familles qui sont prises en charge, un élargissement
des critères pour inclure la santé mentale et la toxicomanie maternelle
également. Et c'est en train de se déployer, puis on va continuer à les
supporter.
Aussi, les programmes
de première ligne jeunesse n'étaient pas assez bien connus. Puis je me répète,
là, mais un programme de négligence pour les enfants qui sont, tu sais, comme
mal habillés, mal... dont on ne prend pas suffisamment soin d'eux... Ils sont
souvent signalés par les garderies ou les écoles. Bien, ça, il faut qu'il y
ait... On a un programme de première ligne
pour ces jeunes-là. Puis, en plus, quand on a financé ce programme-là, on a
insisté pour qu'une partie, 40 %, aille aux organismes communautaires sur
le terrain parce qu'il y a beaucoup des signalements qui sont liés aussi
à la parentalité. Même, on m'a dit qu'en Montérégie, souvent, le... comment
s'appelle l'entente... une entente
multisectorielle est déclenchée par des habitudes parentales de nouveaux
arrivants. Ça n'a pas de bon sens, là, on
s'entend, là. Donc, c'est les organismes communautaires qu'on veut qui prennent
charge ces groupes-là, ces parents-là, les aident à s'intégrer, leur
expliquent les différences. Donc, ça aussi...
Le deuxième, c'est — je
vais accélérer — Crise-ado-famille-enfance,
pour aider au niveau des enfants qui ont des
troubles de comportement qui sont souvent signalés par les familles, les
enfants qui vont en pédopsychiatrie, qui ne sont pas gardés à l'hôpital et qui
sont signalés à la famille. Puis évidemment mon programme chouchou, Agir tôt,
pour ceux qui ont des retards de développement et qui sont trop souvent
signalés à la protection de la jeunesse parce qu'ils n'ont pas accès aux
services...
Le Président (M.
Provençal)
: Mme la
députée.
Mme Weil : Merci,
monsieur. Un commentaire là-dessus. Je pense que tous les députés... tous les
bureaux de députés devraient recevoir un genre de document, quand vous aurez
fini, pour expliquer tout ça, parce qu'on agit comme des agents de liaison,
nous aussi, entre l'école... Bon, les familles qui nous appellent en détresse,
on leur dit souvent qu'on ne peut pas
vraiment s'ingérer dans des dossiers de ce genre, mais, avec la prévention, on
peut. On connaît nos organismes communautaires. Très rapidement, j'ai
trouvé la question... Pardon?
M. Carmant : Ça
va être fait.
Mme Weil : Très bien, excellent. Donc, c'était la
réponse 443, concernant ces jeunes qui ont besoin d'être scolarisés,
une modification à la loi, c'est la réponse du gouvernement : «Afin de
remédier à cette situation de façon permanente, des travaux sont nécessaires
afin d'introduire des modifications à la Charte de la langue française, soit à
l'article 85.1 ou à l'article 73 ou 73.1. La responsabilité de la
charte est portée par le ministre de la Justice.»
Donc, c'est là où je
l'avais vu. Je savais que c'était de source sûre. Ça venait du gouvernement. Ce
n'était pas un article de journal, c'était
vraiment du gouvernement. Donc, ça, il faudrait... C'est sûr que vous avez une
solution, comment dire, correcte,
mais très bureaucratique, et parfois difficile, et... bon, mais, quand c'est
dans la loi, évidemment, c'est assuré puis ça devient un automatisme. Alors, je
vous inviterais à en parler avec vos collègues le ministre de l'Éducation et, certainement, le ministre
responsable de la Charte de la langue française. Je pense qu'ils ont fini
l'étude, malheureusement, de...
l'étude du projet de loi, mais, quoi qu'il en soit, ça pourrait se faire très
facilement et rapidement. Alors, je pense que ça complète. Merci, M. le
ministre. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Pile dans le temps.
M. Carmant : Merci
à vous.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, les
17 minutes suivantes appartiennent à la partie gouvernementale, et j'ai
cru reconnaître que le député de Chauveau voulait intervenir.
M. Lévesque
(Chauveau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. En cette fin
d'après-midi, c'est ma première intervention en crédits de cette année. Donc,
je suis heureux de le faire. Et, M. le ministre, je me permets de vous saluer, M. le Président, par votre voix
aussi, ainsi que tous les membres collègues autant de la partie ministérielle
que de l'opposition... des oppositions,
ainsi que tous les employés de votre cabinet, M. le ministre, et les personnes
qui vous accompagnent au ministère. Je le sais, qu'ils font un travail
exceptionnel, puis c'est tellement exigeant.
Puis honnêtement je
trouve l'après-midi très agréable, comme ce matin, très positif, des bonnes
questions, des questions pertinentes, puis à quel point aussi... Parce que j'ai
travaillé, M. le ministre... M. le Président, j'ai travaillé longtemps dans le
domaine social, dans le domaine communautaire, et on tente toujours d'isoler
souvent les différents aspects des services sociaux. On parlait, tout à
l'heure, de l'hébergement, de la pauvreté, on parle de beaucoup, beaucoup
d'éléments, pour me rendre compte, dans mes nombreuses années de pratique de
travail comme criminologue, que, souvent, toutes les problématiques sociales
sont interreliées, et ensemble, finalement, ce sont parfois des conséquences à
plus... qu'est-ce qui s'est passé avant dans notre jeunesse, dans nos acquis,
de ce qu'on a vécu, et tout ça me fait dire qu'il faut travailler sur des
aspects un peu plus centraux.
Et, tout à l'heure, M. le ministre... M. le
Président, le ministre l'abordait, le disait, son programme chouchou, puis on
en a parlé, il faut l'avouer, aujourd'hui, j'écoutais attentivement ce que les
collègues disaient tout à l'heure, la collègue de Westmount—Saint-Louis
l'a abordé, le programme Agir tôt, et ce que je vois, c'est que ça avance. Ça
avance bien, c'est intéressant et ça me fait dire aussi que vous avez identifié
probablement comme élément central dans
votre intervention... Puis votre expérience comme médecin le prouve, c'est que
vous avez travaillé auprès des jeunes, auprès des enfants, et ce désir
d'intervenir rapidement aura des répercussions, si on se projette sur
10 ans, 20 ans, 50 ans plus
loin, sur le développement de la personne, oui, et nécessairement sur
l'ensemble des problématiques. Moi, j'ai travaillé longtemps en violence
conjugale. Ça va avoir des conséquences.
• (15 h 30) •
Alors, vous
avez quand même mis 88 millions de dollars dans ce programme-là qui
est en train de se déployer. Vous en avez parlé brièvement, mais j'aimerais
quand même bien comprendre l'état des lieux, la manière de le déployer. C'est
quoi, l'état des lieux? Est-ce que c'est égal partout au Québec? Est-ce que
c'est en train de s'installer? Je le sais, vous avez parlé de certaines
données tout à l'heure, 11 000 personnes qui se sont inscrites,
8 000 qui ont des services dès maintenant. C'est intéressant, mais, en
même temps, vous le disiez vous-même, ce n'était pas suffisant encore. Première
question que je vais vous poser, là : Où en est-on au niveau du
déploiement d'Agir tôt?
M. Carmant : Bien, merci beaucoup,
M. le député. Écoutez, au moins, clairement, vous m'avez écouté. Ça, c'est...
j'adore. On a fait les choses vraiment dans l'ordre. Je pense que ce qui était
assez surprenant quand je suis arrivé, puis, par exemple, le député des
Îles-de-la-Madeleine pourra en témoigner, c'est que moi, je pensais qu'à
travers le Québec on avait des services spécifiques pour nos plus jeunes, et
malheureusement ce n'était pas le cas. Il y a plusieurs endroits dans mes
visites à travers le Québec où c'est tout du service 0-100 ans sans
spécialisation, puis ça, donc, c'est inacceptable.
Donc, nous, ce qu'on a fait, la première chose
qu'on a faite, c'est qu'on a déployé des ressources 0-5 ans, puis l'importance de ça... puis je sais que
j'entends beaucoup de commentaires, là, qui me disent : Ah! bien, vous
oubliez les plus vieux, vous oubliez nos ados, vous oubliez... ou, tu
sais, ils ont des problèmes aussi d'apprentissage. Donc, l'importance de ça,
c'est que là où on est capables de changer la trajectoire le plus rapidement
possible avec l'intervention la plus courte possible et la plus... et celle qui
aura le plus d'impact sur la vie de l'enfant, c'est dans les premiers trois
ans, idéalement, si on étire ça, peut-être les premiers quatre ans.
Donc, c'est pour ça qu'on a vraiment insisté
pour la première phase qui a été un recrutement massif à travers le Québec
d'intervenants, de professionnels : éducateurs, physiothérapeutes,
orthophonistes, travailleurs sociaux, psychologues, etc. Et ce qu'on a vu,
c'est que le programme s'est déployé partout, et ça a été un peu plus difficile
dans certaines régions parce que je me suis rendu compte que le financement, au
ministère de la Santé, se faisait par... sur
une base populationnelle. Ça fait que, par exemple, quand on arrive aux Îles-de-la-Madeleine, un investissement de 48 millions, ça vous donne un ETC,
donc ça ne bâtit pas une équipe. Donc, notre gouvernement, on a pris la
décision de fournir, dans les régions où il y a... la population était moins
dense, des équipes en bloc. On a fait des investissements, à deux reprises, de
500 000 $ par région où les ressources étaient... étaient plus... les
équipes étaient plus petites. Ça a permis de bâtir des équipes aux Îles-de-la-Madeleine.
Ça a même permis de bâtir une équipe au Nunavut... au Nunavik et dans toutes
les régions du Québec.
Évidemment, il y a... on a quand même des enjeux
de territoires où certains CISSS et CIUSSS ont plusieurs RLS. Et là ça
commence... c'est un peu plus difficile d'avoir un service équitable sur tout
le territoire, mais on va continuer à investir dans nos équipes pour s'assurer
que, partout, les gens puissent avoir accès à de la stimulation précoce le plus
rapidement possible.
12
213
M. Lévesque
(Chauveau) : Parlant de... Bien, merci beaucoup, M. le Président.
Merci au ministre. Quand je regarde... J'entends bien ce que vous dites, puis,
effectivement, ça me rappelle mon passé. On est toujours en train de débattre,
oui, grand nombre de population par rapport grand territoire, parfois, ça amène
des enjeux à bien desservir des localités
éloignées. Et vous dites que vous en avez tenu compte, mais je pense bien avoir
lu, à l'intérieur des données du ministère, qu'il y a un certain nombre
d'enfants avant le programme Agir tôt, et ce qu'on espère, évidemment, c'est de
réduire ce nombre-là d'enfants qui entraient à l'école maternelle, première année,
avec des retards, différents retards.
C'était quoi, un enfant sur cinq, un enfant sur quatre? Et même ça pouvait
aller jusqu'à un enfant sur trois dans les milieux défavorisés.
Est-ce que vous avez, dans votre stratégie de
déploiement, là... parce que je n'ai pas tous les détails, là, puis j'ai la
bonne personne pour me l'expliquer, là... est-ce que vous avez une stratégie
particulière dans ces milieux-là, les milieux qui sont, malheureusement, un peu
plus défavorisés, là? Comment on fait, aussi, pour faire connaître le programme
Agir tôt avec des clientèles, parfois... au niveau linguistique, c'est plus
difficile, comprendre les infrastructures du
Québec, qui sont peut-être plus éloignées des services, par crainte des
services? J'ai connu ça aussi. Alors,
il y a-tu une stratégie particulière qui est déployée pour ces clientèles-là
pour qu'ils puissent avoir accès puis qu'on ne veut pas les perdre ces
jeunes-là?
17
893
M. Carmant : Oui.
Ça fait que... Alors, une fois qu'on a ajouté de l'intervention précoce, la
deuxième phase, ça a été d'ajouter le dépistage, puis c'est en plein de ça
qu'on parle, comment ne pas rater des enfants. On a fait un dépistage par...
sur une base informatisée, donc, qui peut... dont tout le monde peut avoir
accès, même sur un téléphone ou en compagnie
d'une intervenante au CLSC. Puis l'étape qu'on vient d'ajouter tout récemment,
que je viens d'annoncer, c'est qu'on va faire un repérage systématique de tous
les enfants à la vaccination 18 mois. Puis la vaccination
18 mois, là, c'est comme... plus de 90 % des enfants qui reçoivent
leur vaccin à 18 mois, donc ça va nous permettre d'avoir un taux de
pénétration très important dans la population.
Il y a certaines régions
où on est quand même un peu plus inquiets, par exemple... et là on veut faire
des programmes un petit peu adaptés à chaque région. On a un programme dans le
comté du député de Rousseau, où, avec les
équipes de la municipalité, on a développé un service presque porte-à-porte, en
fait, où les équipes vont dans les... dans
certaines régions où il y a un taux de décrochage très élevé. Comme vous l'avez
mentionné, retard de développement égale trouble souvent associé à un
trouble de comportement TDAH, souvent associé à un décrochage scolaire. Les
chiffres sont incroyablement similaires et touchent plus nos garçons à toutes
les étapes. Donc, dans ces... dans ces régions-là, on a mis des programmes
spécifiques pour aller un peu plus loin.
On a... J'ai visité également, récemment, le
comté du député de Saint-Jean-sur-Richelieu où, là aussi, ils ont une équipe de
pédiatrie sociale qui se promène dans le territoire pour faire des évaluations
qui... dans les... au niveau des... aller
vers les gens quand ils ne viennent pas vers nous dans le réseau de la santé.
Donc, c'est important. Et la beauté aussi du programme Agir tôt, c'est
que les interventions professionnelles se font dans les milieux de vie. Ce
n'est pas encore... On a... On a recruté 700 professionnels, il va en
falloir un petit peu plus, là. Mais le but, ce n'est pas que le parent amène l'enfant pour faire une intervention,
mais que le professionnel aille dans la famille, aille dans le service de
garde pour non seulement stimuler l'enfant, mais montrer les gestes qu'il faut
aux parents puis aux éducateurs pour que... Tu sais, la meilleure intervention,
c'est celle qui se fait à tous les jours avec l'enfant.
M. Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup. Sur le nombre de personnes que vous avez rejointes, bon, il y a
certains députés qui le disaient, là, c'est insuffisant, il y a probablement
plus de besoins. Est-ce que vous avez estimé potentiellement, annuellement, le
nombre de cas qu'on... qu'il y aurait des besoins, là, factuellement? Parce que
c'est un tour de force de recruter 700 travailleurs dans le contexte où la
pénurie.... La pénurie de main-d'oeuvre, c'est dans tous les domaines, hein, le communautaire est touché, les services
sociaux. Vous le vivez à la DPJ. Dans tous les secteurs, c'est difficile
de recruter des travailleurs. Vous avez réussi avec 700, mais les besoins sont
immenses, et on dirait que parfois, quand on décide de s'attaquer à un
problème, bien, le fait de l'identifier... bien, le problème aussi, il y a plus
de monde qui... Bien oui, j'aurais besoin d'aide.
M. Carmant : Exact.
M. Lévesque (Chauveau) : Le fait de
l'identifier amène, attire ces besoins. Donc, j'imagine que vous avez des données. Est-ce que vous avez des chiffres à
ce niveau-là, sur, à terme, là, comment on espère desservir de jeunes?
Parce que c'est déjà un pas dans la bonne direction, je le reconnais, mais, si
on veut se rendre au top de l'échelle, là, c'est quoi qu'on vise?
M. Carmant : Bien, alors, la
première année, on visait 4 000, 5 000, puis on est déjà rendus à
11 000, même 8 000 qui reçoivent une intervention précoce. Donc, ça,
on est supercontents de ça. En fait, les chiffres sont assez simples. Vous
l'avez mentionné, les chiffres de l'EQDEM montrent qu'avec un retard dans une sphère
ou plus du développement à l'entrée en maternelle la première donnée, c'était
25,7 %, puis ce qui nous inquiétait, c'est que la donnée, quelques années plus tard, malgré l'implantation, là, des CPE,
et tout ça, c'est que ça avait augmenté à 27,9 %. Puis ça, c'est
quand même... moi, c'est mon travail, là... c'est 10 % de ce 25 %...
10 %, là, de la population, c'est de la
sous-stimulation, c'est... incapacité parentale, négligence, etc. Puis, eux, on
les stimule, ils rattrapent. Ça, c'est facile, mais il faut les détecter, puis c'est pour ça que le programme est là.
Puis il y a 15 % qui ont des problèmes neurodéveloppementaux,
autisme, retard de langage, troubles de la coordination. Puis la beauté aussi,
c'est que, dans ce 15 %, il y en a qui,
avec la stimulation, vont être capables de récupérer avant l'entrée à l'école
quand on les prend assez tôt, d'où le plan de faire le dépistage à
18 mois.
Ça fait qu'au Québec, bon an mal an, il y a
80 000 naissances par année. Donc, si on pense que 20 %,
25 % de ces jeunes-là ont la
problématique, on pourrait éventuellement avoir 20 000 enfants à
évaluer à chaque année. Avec l'abécédaire, c'est plus le tiers qui... dont on
lève un drapeau rouge, mais on en élimine quand on leur fait passer la
plateforme. Ça fait qu'à terme on n'est pas tellement inquiets parce que déjà,
vous voyez, on roule à 1 500 enfants, presque, par mois. Mais le problème, c'est qu'actuellement on fait les
0-5 ans, là, puis ça fait que... les deux premières années, deux,
trois premières années, ça va être difficile. On va continuer à ajouter du
monde. Le programme est très populaire, là,
donc on n'a pas de difficulté à recruter. Mais, les premières années, on va
avoir beaucoup d'évaluations, selon moi. Je pense que ça pourrait...
Mais les chiffres, à long terme, ne m'inquiètent pas du tout.
• (15 h 40) •
M. Lévesque (Chauveau) : Peut-être
une petite dernière question, M. le ministre. C'est ma collègue, tout à
l'heure, d'Abitibi-Ouest qui m'a inspiré, là. Elle me disait qu'elle trouvait
très intéressant votre programme RIDDO, que
vous avez mis en place pour l'obstétrique, là, et elle se posait la question...
puis je me permets, vu qu'elle m'en a jasé entre deux branches, là...
s'il pourrait y avoir... de s'inspirer du modèle RIDDO pour utiliser des
ressources autres, par exemple le volet des travailleurs sociaux, parce qu'on
le sait qu'il y a des endroits au Québec ce n'est pas évident, ce n'est pas évident à avoir. Je ne sais pas, peut-être des
psychologues, quoique les psychologues, on en convient, c'est des... c'est quand même des actes réservés
qui sont complexes, qui nécessitent de longues études. Mais pourrait-il
y avoir une réflexion — peut-être
que c'est déjà commencé — à
ce niveau-là, s'inspirant du modèle RIDDO que vous avez mis en place au
ministère de la Santé et Services sociaux?
M.
Carmant : Bien, écoutez, mi-avril, on a lancé ce qu'on
appelle l'équipe nationale en
protection de la jeunesse, ce qui est... Puis moi, je vais prendre ce
moment-là pour remercier les individus qui font partie de ces équipes-là, là, parce que c'est... ça se fait sur une base volontaire, hein?
Parce que les déplacements de plus de 70 kilomètres, c'est régulé, tout
ça, par... sur des bases syndicales, mais, sur une base volontaire, on a... les
gens acceptent de faire ça, de donner de leur expertise pour aller former les
ressources dans les endroits où il y en a moins. Et on a commencé par la région
de l'Outaouais, avec notre équipe nationale pour la protection de la jeunesse,
et on voit déjà une diminution importante, là, de la liste d'attente à
l'évaluation-orientation, et on a déjà une série d'établissements qu'on va...
qu'on veut aller visiter pour ce faire. Donc, grâce à la générosité de nos
professionnels, de nos intervenants, on est en train d'utiliser le modèle dans
d'autres ressources, incluant au niveau psychosocial.
M. Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
: 1 min 30 s.
M. Lévesque (Chauveau) : Il reste
1 min 30 s? Alors, je vais en profiter, à ce moment-là, M. le
Président, pour poser une question, peut-être, sur la façon de travailler au
niveau de la violence conjugale. Donc, vous savez, on a travaillé ensemble, M.
le Président, on a travaillé ensemble sur un projet d'évaluation des ressources
au niveau de la violence conjugale, notamment le volet hommes. Au cours des
dernières années, bien évidemment, il y a eu un gros cheminement, au fil des
ans, qui a été fait. Il faut continuer à le faire auprès des femmes victimes de
violence. Mais il y a un élément que je dis toujours, c'est que, si on veut
moins de violence conjugale, on doit aussi s'attaquer à l'aspect des hommes
ayant des comportements violents, on en veut moins. On doit travailler de façon
préventive.
M. le
Président, j'aimerais savoir du ministre qu'est-ce qu'il entend faire au niveau
de la violence conjugale, en prévention, au niveau... auprès des hommes,
qu'est-ce qu'il entend faire au cours des prochaines années, à ce niveau-là.
Le Président (M. Provençal)
: ...secondes, M. le ministre.
M.
Carmant : Bien, écoutez, moi, je ferais un commentaire
général, là, pour remercier le député de Chauveau sur le travail qui est
fait. Je pense que, plus que les investissements financiers, ce que notre
gouvernement a changé au niveau des
organismes communautaires, c'est la façon de travailler ensemble, que ce soit
au niveau de l'itinérance, de la jeunesse, de la protection de la
jeunesse, de la santé mentale et de la violence conjugale. C'est ce travail de collaboration pour lequel les organismes
communautaires et les regroupements nous remercient. Puis je pense que ça,
c'est ce qu'il y a de plus important à moyen, long terme. Merci à vous pour ce
travail-là.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, M. le ministre.
Adoption
des crédits
Le temps alloué à l'étude du volet Santé et
Services sociaux des crédits budgétaires du portefeuille Santé et Services sociaux étant presque écoulé, nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix des crédits. Le programme 1,
intitulé Fonctions de coordination, est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Par vote nominal? Oui, madame.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : M. Lévesque
(Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme
Picard : Pour.
La Secrétaire :
Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme Weil :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Contre.
La Secrétaire :
Et M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M.
Provençal)
: Abstention.
Alors, le programme n° 1, intitulé Fonctions de
coordination, est adopté à la majorité. Le programme 2, intitulé Services
dispensés à la population, est-il adopté?
Une voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Par
appel nominal. Oui, madame.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lévesque (Chauveau)?
M. Lévesque
(Chauveau) : Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Pour.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme Weil :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Contre.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. Alors, le
programme n° 2 est adopté sur division. Le programme n° 3, intitulé Office des personnes handicapées du Québec, est-il
adopté? Sur vote nominal, s'il vous plaît.
La
Secrétaire : Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lévesque (Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme Weil : Contre.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Contre.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le
Président (M. Provençal)
: Abstention. Donc, le programme n° 3 est adopté à la majorité. Le programme 4, intitulé Régie
de l'assurance maladie du Québec, est-il adopté?
La Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : M. Lévesque
(Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme Weil : Contre.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Contre.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. Alors, le programme n° 4 est adopté à la majorité.
Adoption
de l'ensemble des crédits
Finalement,
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Santé et Services sociaux
pour l'exercice financier 2022-2023 est-il adopté?
La Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : M. Lévesque
(Chauveau)?
M. Lévesque (Chauveau) : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme Weil : Contre.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Contre.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. Alors, l'ensemble des
crédits est adopté à la majorité.
Documents
déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements des oppositions.
Avant de terminer, je tiens à remercier
l'ensemble des membres de la commission pour le travail qui a été fait durant
tous ces crédits, les membres du secrétariat et, surtout, les équipes qui
accompagnent nos ministres pour le travail
exemplaire que vous réalisez pour répondre à l'ensemble des questions qui vous
sont formulées. Vous... C'est un travail qui est digne de mention. Merci
beaucoup.
Sur ce, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die. Merci à tous.
(Fin de la séance à 15 h 48)