(Onze
heures trente-huit minutes)
Le Président (M.
Provençal)
: À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de la santé et des services sociaux ouverte.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Santé, Accessibilité aux soins et
Santé publique des crédits budgétaires du portefeuille Santé et Services
sociaux pour l'exercice financier 2022‑2023. Une enveloppe de
six heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Ciccone (Marquette) est
remplacé par M. Fortin (Pontiac).
Santé, Accessibilité aux soins et Santé publique
Le Président (M.
Provençal)
: Nous
allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ
20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de
ces crédits sera effectuée à la fin du temps alloué pour ces crédits, soit le
jeudi 5 mai.
Considérant l'heure à
laquelle nous avons débuté, je vous suggère, pour respecter le 13 heures,
que le temps soit enlevé sur la partie gouvernementale. Consentement?
Des voix : Consentement.
Discussion générale
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
Je suis maintenant prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. M. le député de Nelligan, la parole
est à vous.
M. Derraji : Oui,
merci, M. le Président. Est-ce que vous pouvez juste me confirmer, c'est
20 minutes, c'est ça, le premier bloc?
Le Président (M.
Provençal)
: 19 min 34 s.
• (11 h 40) •
M. Derraji :
O.K., ce n'est pas grave. Merci, M. le Président. Bien, bonjour, tout le monde.
Bonjour, M. le ministre. Je tiens, en premier lieu, à saluer l'équipe qui
accompagne M. le ministre dans le cadre de cet échange par rapport aux crédits
du ministère de la Santé et des Services sociaux. Merci d'être là.
M. le Président,
c'est un exercice très important aujourd'hui qu'on commence, et on a pas mal de
questions, et j'espère qu'on va avoir l'occasion de passer à travers tout cet
exercice qui va commencer aujourd'hui.
Je vais commencer, M.
le Président, par rappeler l'état de situation. Aujourd'hui, ça fait quatre ans
que la CAQ est au pouvoir, ça fait deux ministres à la tête de ce ministère.
Aujourd'hui, il y a 1 million de Québécois qui attendent d'avoir un
médecin de famille, il y a plusieurs milliers de Québécois qui attendent pour
des chirurgies, et j'ai toute une liste de promesses brisées de la part de la
CAQ, premièrement, un recul par rapport à un médecin de famille pour chaque
Québécois, élimination du temps supplémentaire obligatoire, attente de
90 minutes au niveau de l'urgence.
Aujourd'hui, nous
avons vu... rien que voir ce qui se passe au niveau de la revue de presse, et
le résultat est catastrophique au niveau de nos urgences. Poursuivre les
17 projets pilotes sur les ratios patients-infirmière, toujours en
attente. Augmenter le taux d'utilisation des blocs opératoires, toujours rien
de nouveau par rapport à ça.
M. le Président, ce
que j'aimerais aujourd'hui, c'est commencer avec les chirurgies en attente.
Avant le début de la pandémie, en mars 2020, la liste d'attente en
chirurgie avait été augmentée de façon significative pour atteindre le chiffre
de 125 000 patients. Rapidement, après le début de la pandémie au
Québec, l'enjeu de la main-d'oeuvre a été soulevé. Plusieurs établissements se
disaient inquiets des conséquences que cela aurait sur les services de
chirurgie, sachant, M. le Président, qu'il y avait une pénurie de main-d'oeuvre
avant la pandémie qui n'a pas été réglée.
Dans un article de
Radio-Canada, on apprenait qu'en janvier 2021, neuf mois après le début de
la pandémie, la liste d'attente avait connu une hausse importante pour
atteindre le chiffre de 145 000 patients en attente d'une chirurgie.
Il aura fallu attendre le 10 juin avant que le ministre présente son plan
pour réduire la liste. Selon le plan déposé, le ministère prévoyait atteindre
un plateau de 150 000 en octobre 2021, qui devait par la suite se
résorber pour revenir à la cible de 100 000 en mars 2023. En date du
21 avril, il y a quelques jours, M. le Président, les données publiées par
le ministère indiquent que c'est maintenant 160 450 patients qui se
retrouvent en attente d'une chirurgie.
Selon le budget de 2022‑2023,
le gouvernement indique vouloir rétablir le système de santé et des services
sociaux, et, à ma grande surprise, je n'ai rien trouvé qui m'indique que le
gouvernement compte déployer les efforts financiers et humains pour réduire les
listes d'attente en chirurgie.
Dans le cahier des
questions, M. le Président, et c'est là ma question au ministre, on a posé la
question sur le nombre d'interventions reportées à cause du délestage par
région et type d'intervention. La réponse? Cette information n'est pas
disponible.
Alors, M. le Président, on a des appels qui
viennent de plusieurs régions qui nous demandent : Quand est-ce qu'on va
avoir notre chirurgie? On a des cas et des personnes qui souffrent en silence.
On a posé une question très simple, je peux même donner le numéro à M. le
ministre, c'est la question 488. Et on a demandé une question très simple.
On n'a pas le portrait des interventions reportées à cause du délestage. Est-ce
qu'aujourd'hui le ministre peut nous donner un portrait par région, par type
d'intervention, des interventions reportées?
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : Alors, je me
permettrais... M. le Président, bonjour. Je me permettrais aussi de saluer tous
mes collègues, autant du côté gouvernemental que de l'équipe de la
sous-ministre, Mme Savoie, et de tous les sous-ministres adjoints qui sont
ici avec nous aujourd'hui. Je pense que c'est une journée très importante pour
bien répondre aux questions des crédits qui sont, à mon avis, un processus très
important. Puis j'apprécie beaucoup aussi tout le travail qui a été fait en
amont par les équipes, mais aussi par l'opposition de préparer les questions,
etc. Donc, je pense que c'est un principe très, très important.
Maintenant, je comprends bien l'introduction du
député de Nelligan, là, de faire, je dirais, comme ça, sa version de la
situation. Je pense qu'au contraire les Québécois ont bien compris dans quelle
situation, un, on avait pris le réseau de la santé il y a quelques années,
lorsqu'on est arrivé au pouvoir puis, deuxièmement, les effets de la pandémie
d'un réseau de santé qui était déjà très ébranlé. Je pense que les Québécois
comprennent très bien qu'on a vécu une situation d'une crise qui ne s'est
jamais vue au Québec, une crise pandémique, et qu'on a réussi, par toutes sortes
d'interventions, malgré cette difficulté-là, de passer au travers bien mieux
que plus des... plus... d'autres juridictions.
Maintenant, M. le Président, sur des questions
très précises, je pense que dans la mise à jour économique, je veux juste bien
le préciser, là, au député, puis je pense que je lui avais déjà répondu, mais
peut-être que je m'étais mal expliqué, M. le Président, mais, quand on dit
qu'il n'y a pas de montants spécifiques qui ont été mis pour le rattrapage des
chirurgies, c'est bien au contraire, là. Puis dans le document, dans le document
du ministre Girard, lorsqu'il a fait le point, à l'automne, il a bien expliqué
qu'il y avait un montant, là, de plusieurs centaines de millions, qui avait été
mis ou un total, là, de 804 millions qui avait été mis, justement, pour le
rattrapage des chirurgies. Puis je tiens à en profiter, M. le Président, parce
que c'est une question spécifique, alors je ne voudrais pas que les Québécois
pensent qu'il n'y a pas eu de montants spécifiques qui ont été faits, il y en a
eu, le ministre Girard les a mis.
Mais je tiens aussi à saluer la Fédération des
médecins spécialistes, parce que lorsqu'on a négocié, puis j'étais au Trésor à
ce moment-là, il y a deux ans, un petit peu plus que deux...
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Dubé : Oui, mais je vais
juste finir rapidement, M. le Président, parce que...
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Dubé : Mais je veux répondre
aux questions qui ont été posées, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Dubé : Et on a dit qu'il n'y
avait pas d'argent qui avait été mis, alors je dis qu'il y a 800 millions
qui ont été mis pour le rattrapage des chirurgies. Et je tiens à remercier les
spécialistes qui ont contribué, grâce aux montants qui ont été baissés dans
leur enveloppe salariale, pour mettre de l'argent pour les chirurgies.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Nelligan a
probablement une question complémentaire à poser ou une question plus précise.
M. le député.
M. Derraji : Oui. Merci, M. le
Président, de présider, parce que je n'ai que 20 minutes. Donc, moi, je
vais répéter ma question : les Québécois veulent savoir le nombre
d'interventions reportées à cause du délestage par région et par type
d'intervention. Quand on vous a soumis cette question, votre réponse
était : Cette information n'est pas disponible. Maintenant, est-ce qu'il
s'agit de 160 000 patients qui se retrouvent en attente d'une
chirurgie? Si c'est oui, c'est quoi, votre plan pour rattraper le nombre de
chirurgies en attente?
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : J'étais rendu là, M.
le Président, mais je voulais juste clarifier certains points qui avaient été
faits.
Bon. J'ai expliqué, puis grâce à l'excellent
travail qui est fait par la sous-ministre, entre autres, sous-ministre,
Dre Opatrny, que des... un petit... des 160 000 chirurgies qui
sont en attente en ce moment, il y en a un petit peu plus que 20 000 qui
ont plus qu'un an de retard. Et en ce moment, le focus que nous avons, c'est de
s'attaquer aux chirurgies qui ont plus qu'un an de retard. Ça, en ce moment,
c'est le plus grand focus. On a réussi, malgré la cinquième et la sixième vague, à garder ce chiffre-là aux alentours de
20 000, mais ça, c'est un exploit, M. le Président. Je sais que les
Québécois ont hâte d'avoir leur chirurgie, je comprends ça, mais je veux juste
dire au député de Nelligan qu'en ce moment notre travail est concentré partout
au Québec pour s'assurer qu'on diminue le nombre de chirurgies en attente qui
sont supérieures à un an. On a réussi, malgré la cinquième et la sixième vague,
à garder ce chiffre-là aux alentours de 20 000. On pense qu'on peut
commencer, si jamais on garde un contrôle sur la pandémie... mais, en ce
moment, notre focus est sur les chirurgies qui sont plus qu'un an en attente.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Nelligan.
M. Derraji : ...M. le
Président, le ministre cible maintenant... d'ici combien de temps, les
20 000 sur les 160 000? Est-ce que j'ai compris que c'est juste les
20 000 qui intéressent le ministre sur le 160 000 ou bien...
M. Dubé : Bien, écoutez, je
vais...
M. Derraji : Non,
je vais juste terminer, non, non, on va se comprendre. Donc, vous avez dit
qu'il y a 20 000, donc les 20 000 de la dernière année, c'est
quoi, l'échéance? C'est quoi, l'échéancier, pour ces 20 000? Et, en
parallèle, qu'en est-il des autres chirurgies?
M. Dubé : Alors, M. le
Président, je pense que la réponse... Puis d'abord, premièrement, je n'ai pas
dit que les autres n'étaient pas importantes, là, je veux juste qu'on se
comprenne bien. Parce que, des fois, le député fait des vidéos puis il met
juste les bouts de réponse qui font son affaire.
Une voix : ...
M. Dubé : Ça fait que je
réponds à la question. Ce que je dis, c'est qu'en ce moment il y a un focus
plus spécifique qui est mis sur les chirurgies de plus qu'un an. Maintenant, ce
que j'ai dit aussi, c'est qu'on est chanceux jusqu'à
maintenant, M. le Président, parce qu'on a été capable de garder ces
chirurgies-là aux alentours de 20 000 malgré la cinquième et
sixième vague. Qu'est-ce que nous prédit le futur? On ne le sait pas, M. le
Président. C'est sûr que si on est capable d'avoir une baisse de nos
hospitalisations, en ce moment, nos hospitalisations sont stables, sont stables
à 2 400, c'est ça qu'on a, en ce moment, si on est capable de baisser ça,
c'est sûr qu'on peut accélérer les chirurgies. Mais en ce moment, on est encore...
Le Président (M. Provençal)
: M. le député.
• (11 h 50) •
M. Derraji : Ma question, et je
rassure le ministre, ce n'est pas pour les vidéos, mais j'apprécie qu'il aime
mes vidéos, aucun problème, je l'invite à les suivre, il y en aura d'autres, ma
question est très simple : Sur les 160 000 patients qui sont en
attente, c'est quoi, l'échéancier? Peu importe le degré de l'intervention
urgente, moins un an, plus qu'un an, ce qu'on veut, c'est l'échéancier pour
toutes les chirurgies et à quel moment. Parce que vous avez dit dans votre plan
que vous voulez atteindre... vous voulez le respecter en date de
mars 2023. Est-ce que l'échéancier tient toujours la route?
12
223
M. Dubé : Alors, M.
le Président, je vais y aller en deux étapes. La première étape, sur la
question des plus qu'un an, qui sont environ à 20 000
en ce moment, on pense qu'on peut ramener au niveau prépandémie, c'est-à-dire
qu'il y avait 3 000 chirurgies qui étaient plus qu'un an, on peut le
ramener d'ici un an. Ça, c'est notre échéancier, parce que la priorité, c'est
de réduire celles qui ont plus qu'un an.
Pour les deuxièmes chirurgies, pour le deuxième
bloc, c'est-à-dire celles qui sont au-dessus... qui sont moins d'un an, donc, si on en enlève 20 000,
il en reste 140 000. Le niveau qui était avant la pandémie était de
100 000. O.K.? Donc,
si on dit qu'on est à 140 000 pour les chirurgies de moins d'un an, on a dit
qu'on serait entre deux et trois ans pour être capable de réduire, de revenir au niveau prépandémie. Est-ce qu'on peut
faire mieux que ça? Tout dépendra de ce qu'on aura, mais la bonne nouvelle, c'est qu'on a les budgets
pour le faire. Et, lorsqu'on aura le personnel nécessaire, qui est très
clé, on va être capable peut-être même d'accélérer, mais, en ce moment, on le
sait, la difficulté qu'on a avec le personnel.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Nelligan.
17
923
M. Derraji : ...aller
en deux étapes aussi avec M. le ministre. Aujourd'hui, ce que vous dites aux
Québécois, pour la première catégorie de 20 000, l'objectif, c'est ramener
ça au mois de mai de l'année prochaine ou avril 2023. C'est ça, votre
échéancier?
12
223
M. Dubé : Bien,
j'ai dit que c'était un an, là. Si on prend un an aujourd'hui, est-ce que ce
sera mai 2023? La réponse, c'est oui, c'est ça qui est notre objectif.
Mais je pense que les Québécois comprennent que tout ça est lié. Et c'est pour
ça que je veux faire attention, parce que le député comprend très bien que,
lorsqu'on parle d'une pandémie, on a des enjeux de ressources humaines, hein,
on a besoin de personnel. Là, en ce moment, ce qu'on dit, c'est qu'il faut
diminuer de façon sensible les chirurgies de plus qu'un an. On va s'engager à
le faire, mais ce qu'on a besoin, c'est d'aller chercher le personnel, et on y
travaille très fort.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
17
923
M. Derraji : O.K.
Je comprends la situation, mais aujourd'hui, M. le Président, le ministre a
l'occasion d'expliquer aux Québécois le délai, parce que chaque jour, dans les
médias, on a des situations très problématiques. Là, je veux juste qu'il soit
très clair, 20 000, c'est son objectif d'ici un an pour les chirurgies,
pour les patients qui attendent ça fait un an.
12
223
M. Dubé : ...j'ai
dit : Pour revenir au niveau prépandémique qui était à 3 000. Alors
donc, 20 000 moins 3 000, c'est 17 000. Voilà.
17
923
M. Derraji : Aucun
problème. Donc, 17 000, c'est votre objectif d'ici un an. Ça veut dire que
mars ou avril 2023 on va revenir à 3 000 personnes en attente.
12
223
M. Dubé : Si tout
va bien, M. le Président, dans le... on se comprend bien, parce que je sais que
le député sait qu'on est en pandémie, je le sais qu'il sait, mais c'est
important des fois de le rappeler parce qu'on oublie.
17
923
M. Derraji : Oui,
je sais, mais il y a une autre pandémie, M. le ministre. Oui, je sais qu'on est
en pandémie, mais il y a une autre pandémie,
il y a des gens qui souffrent en silence, et j'en suis sûr et certain qu'ils
vous appellent et qu'ils vous envoient des messages. Moi, c'est en leur
nom aujourd'hui que je vous pose des questions. Vous avez dit...
12
223
M. Dubé : ...on
s'entend, on s'entend très bien. J'ai beaucoup...
17
923
M. Derraji : Oui,
mais, M. le Président...
M. Dubé : Voilà.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Nelligan.
M. Derraji : On s'entend, donc, sur
les 17 000, ça va aller très bien, M. le ministre, ça va aller très,
très bien. On parlait du 17 000. Aujourd'hui, votre objectif pour la
prochaine année, c'est permettre à 17 000 patients québécois d'avoir
leur chirurgie. Est-ce que c'est ce que j'ai compris, pour la prochaine année,
17 000, c'est votre objectif, pour ceux qui attendent plus d'un an?
12
223
M. Dubé : ...
17
923
M. Derraji : Oui,
excellent. Maintenant, le comment. Maintenant, comment y arriver, M. le
ministre? Bien là, maintenant, on a un
objectif, on a un échéancier. On avance très bien. Comment vous allez y arriver
avec le contexte actuel?
12
223
M. Dubé : Bon.
Alors, ce que j'ai dit tout à l'heure, M. le Président, dans l'introduction,
j'ai dit : On a réussi à le garder à 20 000 malgré le manque
de personnel. Il n'y a pas plus qu'une semaine, il nous manquait 13 000 employés
qui étaient absents pour COVID. La bonne nouvelle, dans les derniers jours,
depuis une semaine, 10 jours, on a baissé ce chiffre-là un petit peu en
bas de 9 000, on est rendu à 8 900. Juste pour vous dire à quelle
vitesse que ça bouge pour que les Québécois comprennent. Je pense que les
chiffres que j'ai avancés, si on continue d'avoir un contrôle sur la pente, le
contrôle qu'on a actuellement, on va être capable de le faire.
Donc, la question du député, elle est très
bonne : Comment on va faire? Bien, il faut ramener du monde, parce que ce
n'est pas une question de budget. Je veux juste que les Québécois comprennent
bien, là, ce n'est pas parce qu'on n'a pas les budgets pour le faire. Le
ministre de la Santé, il a mis 800 millions sur les deux prochaines années
pour être capable de le faire, donc ça nous prend le personnel pour le
réaliser.
M.
Derraji : ...défi que vous avez aujourd'hui. L'objectif, il
est louable. Je ne discute pas de l'objectif, M. le ministre,
17 000 d'ici un an. Le budget, il est là. C'est le personnel. Je tiens
juste à soulever un point, au-delà du six mois, on est rendu à 56 000.
Donc, vous le comprenez très bien, le un an, il n'est pas statique dans le
temps, il va y avoir d'autres qui vont arriver. Déjà, à plus que six mois,
c'est 56 000. Ma question est très simple : Est-ce que vous êtes
rassuré par rapport au portrait qu'on va
avoir, pour la prochaine année, pour les personnes en attente d'une chirurgie
qui dépasseront le un an d'attente?
M.
Dubé : Moi, quand j'ai dit tout à l'heure... c'est pour
ça je l'ai divisé en deux blocs, là, je pense qu'on vient de régler la question des un an et plus. Pour les un
an et moins, on fait, en ce moment, à peu près 30 000 chirurgies par
mois. On a déjà fait
40 000 chirurgies par mois. C'est pour vous donner un exemple, là.
Alors, je veux bien répondre, parce que la question du député est excellente. Si on fait 30 000 en ce moment,
ça tient compte des chirurgies privées qu'on a dans nos CMS, dans nos cliniques... dans nos cliniques
privées. Est-ce qu'on est capable, avec le rattrapage de personnel, de
monter à plus que 30 000 par mois pour,
j'espère, atteindre 40 000 par mois, ce qu'on faisait prépandémie? C'est
sûr qu'à 40 000 par mois, puis,
le député... je le redis, c'est une très bonne question, on va être capable de
baisser non seulement les un an et plus, mais celles de moins d'un an.
Mais, je vous le dis, le gros facteur, en ce moment, c'est la récupération du
personnel.
M. Derraji : ...cliniques
privées, vous avez poursuivi les projets pilotes, trois cliniques, c'est
toujours trois cliniques, Rockland, Montréal... Rockland, Dix30 et Laval.
Est-ce qu'il y aura d'autres cliniques? Bon, si c'est oui, deuxième sous-question : Est-ce que ça va
coûter le même prix aux contribuables québécois? Est-ce qu'il ne va pas y
avoir un surplus, vu le contexte de rareté de main-d'oeuvre? Est-ce
qu'aujourd'hui la chirurgie qu'on va avoir dans le secteur privé, avec des
cliniques privées, sera au même prix facturé que comme c'est dans le public?
M.
Dubé : Ça aussi, c'est une très bonne question, mais je
vais la diviser en deux, M. le député. Allons-y, parce que c'est
important, les trois projets pilotes dont vous parlez, qui avaient été
commencés par l'ancien gouvernement... Puis d'ailleurs je le salue, parce que
c'était une très belle initiative de faire... c'était une très bonne
initiative. Ce qu'on a réussi à faire, parce qu'il y avait déjà une expérience,
quand on est arrivés en pandémie, c'est qu'on a monté ce dôme de projets là,
qui ne sont plus des projets pilotes, on a travaillé une trentaine de contrats
avec une vingtaine de... Donc, on est passés
de trois endroits à une vingtaine, c'est ce qui nous a permis, depuis un peu
plus qu'un an, là, puis, je vais dire, c'est presque deux ans, d'avoir à
peu près 100 000 chirurgies. Alors, imaginez-vous, sur deux ans,
100 000 chirurgies, c'est peut-être 50 000,
60 000 chirurgies, mais dans la deuxième année, ça a été presque
80 000.
Tout ça pour dire, M. le député, que votre
question... C'est qu'en ce moment on roule avec une vingtaine d'endroits pour à peu près
80 000 chirurgies par année. C'est énorme, parce que je vous ai dit
qu'on en avait 400 000 avant, puis
on en fait 80 000 avec le privé. Ça, c'est la première partie de votre
question. Donc, on est plus loin que les projets pilotes.
Le Président (M. Provençal)
: Je vais être obligé de vous interrompre
parce que le temps pour la réponse est terminé. Et je me dois de céder la
parole à... La prochaine intervention, c'est le député de Rosemont, pour
9 min 47 s.
M. Marissal : Déjà? C'est fou comme
le temps passe vite en bonne compagnie. Je suis sincère. Puis je vous remercie
d'être là. Merci, M. le ministre, de vous prêter à l'exercice encore une fois.
J'aimerais ça qu'on règle rapidement un petit dossier de comté que vous
connaissez bien. Je vais vous en parler à chaque fois que je vais vous voir
jusqu'à ce que je voie la première pelletée de terre.
M. Dubé : ...
• (12 heures) •
M. Marissal : Bien, tant mieux,
comme ça, on sait de quoi on parle. Hier, j'ai remplacé ma collègue de Mercier
aux crédits Trésor. Il m'a été dit, essentiellement, que ce ne sera pas
2,5 milliards, c'est sûr. Pas obligé de me donner un chiffre, là, mais
peut-être juste confirmer que ce ne sera pas 2,5 milliards, que c'est
toujours 720 lits, ça, ça me fait plaisir, ça me rassure, qu'il y a sept
scénarios, moi, j'en ai vu un, je croyais qu'il y en avait un qui était arrêté,
mais qu'il n'est toujours pas arrêté, le scénario final.
Alors, ma question, évidemment : Quand
est-ce qu'on verra la première pelletée de terre? Et puis pouvez-vous nous
confirmer, effectivement, qu'on est toujours sur 720 lits? Parce qu'on m'a
dit qu'il fallait que je pose la question à vous. Ça tombe bien.
M. Dubé : J'apprécie votre intérêt
pour l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Puis, je pense, c'est tout à fait normal à
un député de comté de s'occuper... puis votre rôle, en plus, est au niveau de
la santé de façon générale, mais vous faites votre travail, puis je l'apprécie.
Oui, on est toujours à 720 lits, donc il n'y a pas de changement
là-dessus. Parce qu'un des éléments, en mettant 720 lits, c'est un des
hôpitaux, un des hôpitaux, il faut dire, un des hôpitaux sur lesquels on veut
augmenter le nombre de lits. Parce qu'on l'a vu durant la pandémie, il nous
manquait des lits, il nous manque des lits parce qu'il manque de personnel,
mais il nous manque des lits aussi physiquement. Alors, d'être passé de 540 ou
550 lits à 700... on va dire 720, là, pour être certain, donc, c'est une
augmentation qui est importante. Donc, je vous confirme, M. le député, que...
Bon.
Est-ce qu'on a des enjeux de budget avec HMR? La
réponse, c'est oui, je vais être très transparent. Il n'y a pas un hôpital, il
n'y a pas une école, il n'y a pas une autoroute, depuis trois ans,
particulièrement avec la pandémie, qui ne subit pas de surcoût dû à la
surchauffe. C'est une des raisons pour laquelle ma collègue au Trésor a
augmenté, entre autres, le budget du PQI, mais il y a une chose qui est
certaine, c'est qu'on a demandé... Puis d'ailleurs on a la chance... puis je
pense que vous le connaissez, le P.D.G. qui a pris la place de Sylvain, le
P.D.G., c'est celui qui était responsable de la construction du CHUM, qui a
été... Puis je le dis parce que peut-être que ce n'est pas connu, là, mais
rapidement, puis je vais finir là-dessus, on lui a dit : Vous avez
l'expérience de reconstruire un hôtel... un hôpital sur place, ce que vous avez
fait ailleurs, vous avez un budget de 2,5 milliards, il va falloir que
vous soyez très serré, on comprend les raisons qu'il peut y avoir des
augmentations de coûts de construction, mais vous devez rester à l'intérieur de
ça. Alors, moi, je vais vous dire, quand on
aura une idée finale, on reviendra. Est-ce qu'il y aura peut-être des coûts
supplémentaires? Je n'en serais pas surpris, mais l'objectif, c'est de rester à
720 lits.
M. Marissal : Je connais bien,
professionnellement, M. Fortin-Verreault. Je lui fais totalement confiance
pour la suite des choses, mais vous n'avez pas répondu à ma question :
Quand on peut s'attendre à une décision finale — je parlais, tout à l'heure, j'étais
peut-être un peu trop enthousiaste, là, de la première pelletée de terre, là,
mais, mettons — décision
finale sur les sept scénarios?
M. Dubé : ...vous
savez comment ça fonctionne. Je voulais dire rapidement, on a sauté l'étape du DO,
qu'on appelle le dossier d'opportunité, parce qu'on a pris la décision que le
site devait être sur place. Ça fait qu'il n'y avait pas à
choisir si on allait ailleurs. On a décidé. Ça, c'était une décision qui était
importante qu'on a prise l'an dernier. Là, en ce moment, c'est qu'on est au
dossier d'affaires. Le dossier d'affaires, je n'ai pas la date exacte. Je ne
sais pas si M. Desbiens est là. M. Desbiens est là, mais, d'ici les
prochaines deux secondes, il va savoir. La question est : Quand est-ce qu'on
est supposé déposer? Bien, je pense que c'est à l'été 2024 qu'on va
déposer le DA. Quand on dépose un DA, bien là, c'est fini, parce que, là, on
dit : Voici ce que ça coûte, on fait les appels d'offres. Mais est-ce que
je peux me permettre de me retourner puis de demander à M. Desbiens si...
Une voix :
...
M. Dubé :
Juin 2024? Merci beaucoup. Alors, le DA va être déposé en juin 2024 avec les...
le meilleur estimé des coûts pour avoir une approbation finale pour aller en
appel d'offres.
M. Marissal :
Très bien. Alors, d'un sujet à l'autre, parlons de votre projet d'envoyer
davantage de chirurgies, notamment, vers le privé, les cliniques privées. J'ai
pas mal de questions. Vous le savez, que j'ai beaucoup de questions là-dessus,
et j'entends entre les branches que vous inaugurerez, vraisemblablement
bientôt, une nouvelle clinique avec salle
d'op dans mon comté, dans les shops Angus, une entreprise qui a eu un contrat
par appel d'offres, mais qui était le seul
soumissionnaire pour le CIUSSS de l'Est. Il y en a eu d'autres. Vous avez
visité déjà le Dix30. Il y a des cliniques qui s'ouvrent aussi à Québec. Ma question, là, c'est qu'on manque déjà de
personnel dans le réseau public. Où, d'après vous, les cliniques privées vont prendre leur personnel,
une fois qu'elles vont ouvrir puis qu'on va leur envoyer plein de
patients?
M. Dubé : Bon.
J'ai toujours dit, puis on n'a pas changé d'idée là-dessus, puis j'apprécie,
là... Parce que je n'ai pas eu le temps, tout à l'heure, de compléter la
question du député de Nelligan, mais je vais en profiter, si vous permettez,
pour répondre. Pour les Québécois, ça ne change rien, parce que les Québécois
ne paieront pas plus cher, si on décide qu'il est mieux pour tel type
d'opération d'aller dans une clinique privée que de la faire dans une
clinique... dans une salle de chirurgie publique, première chose. Ça, c'est
important, là, il faut le comprendre. Il y a eu toutes sortes de choses qui ont
été dites. Les Québécois n'y verront pas de différence, c'est toujours la carte
de la RAMQ qui va être utilisée. D'accord? Ça, il ne faut pas qu'il y ait de
question là-dessus. Bien, il peut y avoir des questions, mais la réponse est
claire, bon.
Sur votre question,
je vous ai dit qu'on a eu un niveau d'environ 80 000 chirurgies en
clinique privée au «peak» de la pandémie. Moi, j'ai toujours dit que le système
privé devait être complémentaire au régime public. L'objectif, ce n'est pas que
le régime privé dépasse le public, au contraire, la base de notre système doit
être basée sur le système public, avec une
complémentarité qui permet, lorsqu'on a des enjeux, d'aller en chercher plus, à
ce moment-là, exactement ce qu'on a fait avec la pandémie.
Donc,
moi, ce que je veux... Puis c'est... quand vous me dites : Est-ce que ça
coûte plus cher?, là, je vais dire, pour la question de savoir qu'est-ce que ça coûte au gouvernement... Est-ce
que c'est ça, votre question? Non, ce n'est pas ça.
M. Marissal :
Non, je ne suis volontairement pas allé là, parce que je connais votre
réponse.
M. Dubé :
O.K. Alors, rappelez-le-moi, parce que je veux juste être sûr que je
réponds à votre question.
M. Marissal :
Oui. Je connais votre réponse là-dessus, puis on pourrait en débattre, mais
je n'ai pas le temps, parce que, là, on tombe plus dans la philosophie
privé-public, parce que moi, je prétends que ça coûte cher à la fin. Puis j'ai
des citations ici de gens qui attendent, là, que vous ouvriez des salles
privées, là, pour faire bien, bien, bien de l'argent, là. Ça, c'est
philosophique, on en reparlera une autre fois. Non, ma question, elle était
beaucoup plus simple que ça, c'est...
M. Dubé :
On n'a pas le temps d'en parler aujourd'hui, non?
M. Marissal :
Bien, à moins que vous me donniez du temps de la partie gouvernementale,
ça, ce serait...
M. Dubé :
Mais on verra, d'ici la fin de la journée, s'il reste du temps.
Le Président
(M. Provençal)
: Deux
minutes pour votre bloc, monsieur...
M. Marissal :
Ce serait gentil de votre temps, mais le temps est inextensible, c'est bien
connu.
M. Dubé :
Allez-y, allez-y.
M. Marissal :
Ma question, c'est : Où les cliniques privées vont prendre leur personnel?
La clinique Angus, qui ouvre, là, trois, quatre, cinq, six, je ne sais pas
combien de salles d'op, là, ça ne fonctionnera pas avec des robots, ça, là, là.
Ça va-tu aller siphonner encore plus de monde à Maisonneuve-Rosemont, qui est
déjà un bateau en rade? C'est... d'après moi, il y a des vases communicants,
là. On ne va pas importer d'une autre galaxie des infirmières, des
inhalothérapeutes, des préposés aux bénéficiaires, là, ça ne marchera pas, là.
M. Dubé : Bien,
si je peux répondre puis respecter votre temps, là, il y a trois choses qu'on
est en train de faire. Premièrement, on va former plus de personnel. Puis ce
personnel-là, la priorité, c'est que ce personnel-là vienne dans le réseau
public. C'est pour ça qu'on a dit qu'on voulait être un employeur de choix, ce
qui n'est pas le cas en ce moment. On veut être un employeur de choix, mais il
faut avoir des conditions gagnantes pour que les gens reviennent chez nous, dans le réseau public. Et ça, ça veut
dire élimination du TSO, élimination de main-d'oeuvre indépendante puis d'être capable d'avoir une gestion des horaires
locaux pour que le travail soit... Bon, ça, c'est la première chose. Deuxièmement, on forme du personnel, on forme des
infirmières régulières, auxiliaires. On a mis des bourses importantes
pour ces gens-là. Il y a déjà des infirmières qui... Alors, pour répondre à
votre point...
M. Marissal : ...vous-même,
je m'excuse de vous interrompre, le temps file, vous avez répondu vous-même,
ce matin, ou le premier ministre, je crois,
à mon chef, député de Gouin, que ça prend du temps, former des infirmières,
ce qui est un fait. Ça prend du temps, c'est clair. Donc, les cliniques qui
vont ouvrir, là, ou qui ont déjà ouvertes, là, ils vont le prendre où, leur
personnel? Ils vont nécessairement le prendre... Il y a juste un pool de
ressources humaines, là. Après ça, il s'agit d'aller au public ou au privé.
M. Dubé : Je veux respecter
votre temps. Le deuxième point que j'allais faire, puis il est important, là, sur
la main-d'oeuvre indépendante, dans le projet de loi n° 28, qui nous reste
à discuter ensemble, on a mis des arrêtés qui obligent les agences à attendre
90 jours avant d'engager quelqu'un. En ce moment, les agences contestent
notre droit de faire ça, O.K.?
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, M. le ministre.
M. Dubé : Alors, je pourrai y
revenir.
Le
Président (M. Provençal)
:
Merci beaucoup. Je dois... je
recède la parole au député de Nelligan pour 19 min 25 s.
M. Derraji : Merci, M. le
Président. On va aller au registre... au Programme québécois de dépistage du
cancer colorectal. Il le sait, M. le ministre, vous le savez, j'en suis sûr et
certain, que le cancer colorectal est le deuxième cancer le plus mortel au
Québec. Et le dépistage précoce de ce type de cancer est primordial pour
l'augmentation du taux de survie des patients. Je vais vous rappeler la
question qu'on vous a posée, on voulait savoir l'état de situation du programme
de dépistage sur le cancer colorectal au Québec. Où on est rendu?
M. Dubé : Bien, premièrement,
dans le... toute la question du programme de prévention, qui est important puis
qu'on a mis dans le plan de santé, comme vous savez, on a spécifiquement parlé
du cancer colorectal. Parce qu'on dit : La meilleure façon d'avoir un exemple
concret d'un programme de prévention, c'est ça. Maintenant, où nous en sommes
rendus en ce moment? Je ne sais pas si vous me permettez de demander où est le
Dre Opatrny.
M. Derraji : ...il n'y a aucun
problème, aucun problème.
• (12 h 10) •
M. Dubé : Parce que je pense
que ces gens-là sont ici pour ça aujourd'hui, puis on pourra peut-être vous
donner un détail plus précis.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la sous-ministre.
Mme Opatrny (Lucie) : Bonjour.
Alors, il y a deux aspects pour le dépistage de cancer de côlon. Il y a
premièrement de regarder le sang dans les selles et, deuxièmement, la
coloscopie. Pour ce qui concerne le dépistage de sang dans les selles, nous
sommes maintenant rendus à un volume 99 % versus l'année prépandémie.
Alors, pour ces volumes-là, nous sommes
revenus au volume de prépandémie. Par contre, c'est différent, et encore on a
du rattrapage à faire pour ce qui est le volume... et pour les
coloscopies qui sont réalisées. En ce moment, quand je regarde pour nos
chiffres, le nombre...
M. Derraji : ...je veux juste qu'on
parle, s'il vous plaît, sur le programme de dépistage. Le Québec est la seule
province qui n'a pas un programme de dépistage organisé pour le cancer
colorectal. Est-ce que la situation a changé? Ça, c'est la première question.
La deuxième, en 2018, il y avait un projet d'investissement de 10 millions
qui avait été annoncé, ce que je veux savoir, quatre ans plus tard, où on est
rendu par rapport à ces 10 millions, ou bien s'il y a une autre somme
supplémentaire qui, quelque part, adresse à ce cancer? Pourquoi je vous le dis?
Il y a... Bien, vous le savez, la plupart de ces groupes nous contactent, et
ils veulent savoir où on est rendu par rapport à ce cancer qui est quand même
mortel au Québec.
M. Dubé : Voulez-vous continuer?
Allez-y.
Mme Opatrny (Lucie) : Alors, le
Québec, c'est vrai que le dépistage, en ce moment, est offert dans un programme
opportuniste, mais, si on regarde... et on s'en va vers un programme dans les
prochaines années. Ceci dit, quand nous regardons le nombre de Québécois qui
sont dépistés, en termes de pourcentage de population éligible, ces chiffres-là, on est les quatrièmes au Canada. Alors, on s'en
va vers ça, mais, en termes de la population cible, on se trouve quand même
assez bien pour le nombre de personnes qui sont dépistées. Ceci dit,
évidemment, on travaille à aller vers un programme de dépistage.
M. Derraji : O.K. Donc, aujourd'hui,
il n'y a pas encore un programme de dépistage comme c'est le cas ailleurs au Canada. Merci pour la réponse. La
deuxième : Par rapport au 10 millions qui a été annoncé dans le
programme PQDCCR, ancé en 2018, on est en
2022, est-ce que le programme a été déployé ou pas encore? Est-ce qu'on a une
idée?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Mme la sous-ministre.
M. Dubé : Oui, oui, allez-y,
allez-y.
Mme Opatrny (Lucie) : J'ai...
c'est... il va falloir peut-être que je vous revienne avec ce montant-là
spécifique, parce que c'est... je crois que c'est en Santé publique.
M. Derraji : Aucun problème. Je vais
juste...
M. Dubé : On pourra peut-être
vérifier, M. le député.
M. Derraji : Aucun problème.
M. Dubé : ...non, mais c'est une
bonne question. J'aimerais ça regarder avec les gens de Santé publique aussi,
parce qu'il y a cet enjeu-là entre les deux budgets, là, puis je voudrais
peut-être avoir la chance de...
M. Derraji : Mais aucun problème,
prenez votre temps. Moi, je veux juste...
M.
Dubé : C'est peut-être pour ça que je comprends que
Dre Opatrny veut vérifier quelque chose, mais vérifions avec Santé
publique. Je pourrais vous revenir cet après-midi.
M. Derraji : Aucun problème, aucun
problème, mais je vais juste sensibiliser l'enjeu du dépistage. C'est un cancer
qui est quand même fréquent au Québec. Vous avez soulevé, Mme la sous-ministre,
vous avez soulevé le nombre de personnes. Si
vous jugez que, probablement, pour le futur, aller pour un dépistage, c'est ça,
votre recommandation, mais c'est
juste... gardez en tête que c'est un cancer qui est quand même assez fréquent,
et les chiffres le montrent, sans programme
de dépistage «at large». Donc, je pense que c'est un enjeu sur lequel on doit
tous travailler pour l'avenir de...
M. Dubé : C'est pour ça... non
seulement je suis d'accord avec vous, mais c'est pour ça qu'on l'a mis dans le
programme de prévention. Voilà, c'est ça, la réponse.
M. Derraji : O.K. Merci. Donc, vous
allez nous revenir par rapport au...
M. Dubé : Oui, oui, je vais demander
à la Santé publique.
M. Derraji : O.K. Ça va me permettre
de passer à un autre enjeu, c'est le Pap test. Au niveau du Pap test, vous
l'avez vu, je pense que vous êtes au courant, je vois l'ancien P.D.G. de
l'INESSS qui a travaillé sur le dossier, il avait une bonne recommandation. Je
pense que tout le monde est au courant de la situation. Pourquoi ça tarde?
Des voix : ...
M. Dubé : Alors, il faut que je me
retourne à chaque fois, parce que...
M. Derraji : Les recommandations de
l'INESSS, les...
M. Dubé : Vous avez fait tellement
un beau compliment.
M.
Derraji : Oui, oui. Ah! non, non, c'est... écoute, le
travail qu'elle a fait, qu'elle fait toujours est extrêmement important,
mais, Dr Boileau, en fait, si je... me permettre...
M. Dubé : Bien, je pense, à moins
que je me trompe, M. le député, le Dr Boileau est dans son nouveau rôle, maintenant, de Santé publique. Moi, j'aimerais
peut-être regarder Dr de Guise — est-ce
que je me trompe? — qui
pourrait peut-être beaucoup mieux répondre à cette question-là. Est-ce que je
me trompe?
Mme de Guise (Michèle) :
Certainement pas.
M. Dubé : Si
ça vous convient, parce que Mme de Guise a accepté la gestion
intérimaire, et elle fait un excellent travail à l'INESSS.
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Derraji : ...si
je peux me permettre, les recommandations que je ciblais, elles venaient à
l'époque où l'INESSS a fait un excellent travail. D'ailleurs, je salue
le travail du Dr Boileau, hein, je le salue...
M. Dubé : ...vraiment une belle
équipe, on a vraiment...
M. Derraji : ...parce que les
recommandations sont là, les recommandations... et je pense qu'il connaît
très... c'est Dr Steben. Et les recommandations ont été publiées
par l'INESSS. Là, maintenant, est-ce qu'on va implanter le test de détection
des virus... du test de VPH comme le test de dépistage primaire? Là,
maintenant...
M. Dubé : ...
M. Derraji : Oui, O.K.
M. Dubé : Dre de Guise, je vous
laisse aller.
Mme de Guise (Michèle) : Bien,
je... Merci. Ah!
Le Président (M. Provençal)
: Je vous demanderais de vous nommer,
nommez... donnez votre nom et votre titre, s'il vous plaît.
Mme de Guise (Michèle) : Michèle
de Guise, P.D.G. par intérim de l'INESSS, M. le Président.
Merci pour la question. En effet, nous avons
publié des recommandations à l'effet de faire évoluer le programme de dépistage
du cancer du col, donc, en s'éloignant de plus en plus du Pap test puis en
privilégiant des méthodes plus modernes de dépistage. Je ne suis pas en mesure,
toutefois, de vous dire... Parce qu'on a formulé les recommandations, M. le
ministre, mais nous n'avons pas eu de... disons, de mandat de suivi
d'implantation. Ça fait que peut-être ce serait plus du côté de la direction de
Santé publique.
M. Derraji : ...jouer au
ping-pong, allez-y, M. le ministre.
M. Dubé : Non, non, mais, au
contraire, parce que vous voyez comment...
M. Derraji : Oui, oui, j'aime,
j'aime. Non, mais c'est des bonnes réponses. C'est excellent, c'est des bonnes
réponses...
M. Dubé : Vous voyez comment
tout le monde travaille ensemble. Alors...
M. Derraji : C'est
excellent. Là, l'INESSS... là, l'INESSS est... a formulé des recommandations,
je les remercie. Ils veulent aller de l'avant. Là, maintenant, c'est
votre équipe, M. le ministre, on est rendus.
M. Dubé : Dr Boileau.
M. Derraji : Allez-y, Mme la
sous-ministre.
M. Dubé : Voyez-vous? Tout le
monde veut répondre. C'est extraordinaire.
M. Derraji : Bien, c'est ça,
c'est excellent, c'est ce qu'on veut.
M. Dubé : C'est extraordinaire.
M. Derraji : C'est ce qu'on
veut.
M. Dubé : Aïe! On le sait qu'on
a une bonne équipe.
M. Derraji : Bien, je vous ai
dit que ça va bien aller, M. le ministre. Oui, on est rendus par rapport au Pap
test, Mme la sous-ministre.
M. Boileau (Luc) : C'est parce
qu'on est deux...
M. Derraji : Ah! Wow! C'est
deux qui veulent me répondre. C'est excellent.
Le
Président (M. Provençal)
: Dr
Boileau? Alors, monsieur...
Mme Opatrny
(Lucie) : Alors, c'est évolutif... Jusqu'à maintenant, le dépistage
pour le cancer de col était plutôt par un test de Pap. Et, avec l'évolution,
maintenant qu'on sait que la grande majorité des cancers de col sont transmis
par un virus, pour lequel il y a une vaccination en ce moment, le... il y a une
évolution vers un dépistage pour le cancer de côlon... — de
côlon... — de
col, qui va plus être de détecter le VPH. Comme a dit Dre de Guise,
nous avons reçu les recommandations de l'INESSS, qui étaient soumises février
de cette année. Puis les travaux sont faits combinés avec la direction de
cancérologie, avec celui de la Santé publique, et c'est pour ça que et moi et
Dr Boileau nous sommes dans le dossier pour
regarder l'analyse d'impact, de planifier le programme de dépistage et voir
comment... comment le faire descendre sur le terrain. Alors, c'est ça qu'on
fait dans les prochains quelques mois.
M. Derraji :
Combien... combien il me reste?
Le Président
(M. Provençal)
: Il
vous reste...
M. Derraji :
O.K. Là, maintenant, on est rendus sur le terrain, M. le ministre. Ça,
c'est votre rôle maintenant. Là, vous avez entendu l'INESSS, hein? Vous êtes
bien équipés, l'INESSS, la Santé publique... Bien, en fait, c'est... l'INESSS,
c'est la P.D.G. par intérim. Vous avez aussi Mme la sous-ministre. Maintenant,
M. le Président, M. le ministre, vous avez
deux choses, «commencer le dépistage du cancer du col de l'utérus par test VPH
dès l'âge de 25 ans», c'est la recommandation, et que «le test, le
dépistage par les tests VPH soit effectué à des intervalles de cinq ans». C'est
très clair, la recommandation. Il faut agir. Il faut commencer.
Avez-vous un
échéancier par rapport à ça? Parce que, là, encore une fois, regardez la
pandémie, il ne faut pas qu'on se ramasse avec d'autres pandémies qui vont nous
coûter très cher. J'en suis sûr et certain, Mme la sous-ministre va vous le
dire, ça, c'est des lits occupés, c'est une deuxième ligne occupée, c'est
beaucoup de problèmes. Maintenant, vous avez entre les mains les bonnes
recommandations faites par des professionnels qui vous disent de... il faut
agir. Maintenant, c'est quoi, l'échéancier? C'est quoi, votre plan pour la
suite?
• (12 h 20) •
M. Dubé :
O.K. En deux choses... Merci, puis j'apprécie votre questionnement, M. le
député. Deux choses. On a reçu la recommandation en février 2022. Alors donc,
c'est quand même il y a quelques semaines. Et ce qu'on va faire, dans les... puis je pense qu'on va le faire
dans les prochains jours, c'est une lettre aux P.D.G. pour dire :
Maintenant qu'on a eu cette
recommandation-là... Parce qu'il faut écrire à chacun de nos P.D.G. pour qu'ils
puissent mettre en place le programme.
Donc, c'est une question de semaines, là. Ce n'est pas une question de mois ni
d'années, c'est une question de semaines. On a eu la recommandation, on
va préparer une lettre au P.D.G. pour qu'ils le mettent dans leur programme,
puis ça va se mettre en place. Alors donc, je vous dirais presque que j'en fais
une annonce officielle aujourd'hui grâce à votre question.
17
923
M. Derraji : Donc,
je peux considérer que c'est un engagement, où, le jour où vous allez annoncer
la campagne de dépistage, vous allez dire : C'est grâce à l'excellente
question de mon collègue le député de Nelligan, hein, je peux compter sur...
12
223
M. Dubé : Je
pourrais même vous inviter à la conférence, si vous voulez.
17
923
M. Derraji : Je
peux vous assurer, si vous lancez cette nouvelle mesure, que j'applaudis, que
je remercie les gens de l'INESSS et que je remercie les gens du ministère. Je
vais être là avec grand plaisir, parce que je sais c'est quoi, l'impact. Et la même
chose, M. le ministre, on va se le dire, la même chose pour le programme de
dépistage pour le cancer colorectal. Moi, les deux que je vous ai annoncés
aujourd'hui, les deux cancers, et je l'ai appelé un bloc cancer... parce que je
ne veux pas qu'on se ramasse avec d'autres pandémies. Vous savez très bien, il
y a des retards de dépistage, il y a des gens qui attendent pour leur
dépistage, il y a beaucoup de gens qui attendent pour des dépistages. Et, vous
le savez très bien, c'est question de temps, le dépistage.
Donc, je ne veux pas
que nous, en tant qu'élus responsables, on ne se pose pas ces questions. Le
dépistage est très important. Et arriver à faire le dépistage au bon moment, ça
nous évite des problèmes. Et là ça me ramène à vous poser une question :
Est-ce qu'on a le portrait des dépistages en retard, tous types de cancer
confondus, ou tous types d'intervention urgente, ou moins urgente, par rapport
au dépistage?
12
223
M. Dubé : Bien,
premièrement, là, sur votre question, puis je veux rassurer les Québécois,
parce que vous avez... c'est un excellent point que vous soulevez, mais, je le
répète, et c'est pour ça qu'on a mis, dans notre plan de santé, autant
d'éléments sur la prévention, hein, parce qu'on a un système... je ne dis pas
pour le critiquer, mais qui est très hospitalo-centrique, qui est curatif, on a
mis beaucoup d'énergie puis on va avoir eu les budgets grâce à Pierre-Albert
Coubat, qui est responsable des finances, des discussions qu'il a eues, c'est
un très bon sous-ministre, vous avez raison. Mais on a mis beaucoup plus
d'emphase dans la prévention. Donc, tout ce que vous dites en termes de
dépistage, pour nous, il est important.
Maintenant, de
combien on est en retard, je n'ai pas les statistiques détaillées. Je ne sais
pas s'il y a des statistiques générales qu'on pourrait vous donner aujourd'hui,
mais c'est sûr qu'on va avoir les budgets nécessaires pour faire le dépistage.
Je ne sais pas, Dre Opatrny, si vous avez des... Parce qu'on est très clair où
on a des retards dans nos chirurgies. Dans
le dépistage, je ne sais pas si vous avez quelques statistiques que vous
pourriez donner au député.
Mme
Opatrny (Lucie) : Mais c'est aussi une question, un petit peu, de
sémantique, parce que, quand on dit : Un programme de dépistage, comme le
programme de cancer de sein, on s'entend qu'il y a des lettres qui sont
envoyées à toutes les personnes qui sont éligibles, il y a un certain suivi,
etc., versus des programmes qui peuvent être mis en place beaucoup plus rapidement en lien avec les laboratoires qui vont
faire, maintenant, un test de VPH, etc. Alors, il y a le volet de
l'atterrir avec les médecins, avec les laboratoires, etc., qui est un court
échéancier, c'est le volet d'officialiser, et dire que c'est un programme
officiel de dépistage, que je dis : Il prend plus de temps que ça. Alors,
juste pour clarifier, quand je dis qu'il y a des délais, c'est en lien avec le
mot «officiel» de programme de dépistage.
17
923
M. Derraji : Vous
avez raison, Dre Opatrny, à 100 %. Ma question, c'est plus... On le sait,
les lettres, ça, c'est un début, mais maintenant, entre la lettre envoyée et
effectuer le test, il y a des problèmes. Vous les savez, vous les connaissez,
ces problèmes. Maintenant, c'est là où je pose ma question : Est-ce que
vous avez constaté qu'il y a un délai entre la lettre envoyée et les gens qui
commencent à appeler pour prendre rendez-vous, pour passer leur test de
dépistage, où il n'y a plus de place? C'est là où je me dis : Est-ce qu'on
n'est pas en train de rater des opérations? Et, si on est en train de rater des
opérations, ma question va être au ministre, ça nous prend un plan de
rattrapage. On a les moyens, il a dit qu'on a les budgets, mais ça nous prend
un plan de rattrapage du dépistage.
12
223
M. Dubé : Mais, M.
le député, prenons l'exemple des mammographies, hein, c'est... bon, on a...
50 % de notre population, c'est des femmes. Ça, je pense que c'est un cas
très pratique, les mammographies, là. Je vais vous donner une statistique, là,
en 2019‑2020, qui est essentiellement l'année prépandémique, prépandémique,
hein, on avait 340 000 dépistages qui avaient été faits. 340 000, c'est beaucoup. Dans
l'année 2020‑2021, qui est le coeur de la pandémie, là, entre autres, on a
parlé de 265 000, donc il y avait eu une grande baisse. On est passé de
340 000 à... j'ai dit «265 000».
L'année qui est en cours, avec seulement la 12e période, donc, il nous
manque la période 13, comme vous savez, le dernier mois, on est
rendu à 312 000. Donc, on est très proche d'avoir rattrapé notre niveau
prépandémique. C'est malgré... Alors, ça revient un petit peu à ce que je vous
disais tantôt : Malgré la pandémie... parce qu'on a réussi à engager du
personnel, peut-être pas autant qu'on veut, mais on est capable, en ce moment,
d'être à peu près au niveau prépandémique pour les mammographies. Alors, c'est
un petit peu... Je voulais vous donner cet exemple-là.
M. Derraji :
...vous avez soulevé la mammographie, vous avez... vous avez sonné quelque
chose dans ma tête pour les femmes handicapées. Vous avez soulevé... Vous avez
sûrement reçu la lettre et la sortie du collectif, qu'ils demandaient une prise
en considération, surtout pour des femmes handicapées, d'avoir accès à la
mammographie. Je ne sais pas si ça vous dit quelque chose.
M. Dubé :
Ça, ça ne me dit rien, mais ça ne veut pas dire qu'on ne l'a pas reçu, là.
Alors, je veux...
M. Derraji :
Il y avait toute une sortie par rapport à l'accès. En fait, ça a été
soulevé, et même avant, avant votre arrivée, il y avait un plan pour que ça
commence à être fait selon la situation de la personne. Et, jusqu'à maintenant,
moi... on peut vous chercher l'information, mais il y a quelque chose par
rapport aux...
M. Dubé :
Bien, il faudrait peut-être... Bien, en tout cas, je veux juste voir s'il y
a un lien avec le Dr Carmant qui passe en crédits un peu plus tard que nous, je
crois. Mais pouvez-vous me donner juste quelques minutes...
M. Derraji :
Aucun problème.
M. Dubé :
...pour que je puisse regarder avec l'équipe pour voir s'il y a quelqu'un
qui est au courant de cette demande-là?
M. Derraji :
Non, mais, je pense, la demande a été adressée à vous. Écoutez, on peut
vous faire... Ça a été adressé... En fait,
quand... ça remonte quand même au 29 novembre 2021, c'est cliniques de
mammographie et les femmes en fauteuil roulant, et la... Et ça a été
envoyé à votre... à votre ministère, et je vais vous le dire :
«Correspondance, taux de 45 % de refus et d'ambiguïté. Par exemple, les
réceptionnistes ne semblent pas, pour plusieurs, connaître l'existence de
l'algorithme ou encore font vraiment tout ce qui est en leur pouvoir pour ne
pas nous donner de rendez-vous.» Là, c'est le groupe qui représente des femmes
handicapées.
M. Dubé :
C'est une très bonne question. Si vous me donnez quelques minutes...
M. Derraji :
Non, non, prenez votre temps, mais...
M. Dubé :
On a toute l'équipe qui est ici, on va le trouver.
M. Derraji :
Ce n'est pas... En fait, je ne pense pas que la solution va venir
aujourd'hui, mais gardez en tête que ce groupe nous a interpelés, et ils sont
très sensibles à cette question. C'est un groupe qui ne fait pas beaucoup de
bruit, mais ce n'est pas parce qu'ils ne font pas beaucoup de bruit qu'on ne
doit pas être intéressés à leur situation. Vous avez soulevé la question de la
mammographie, et je vous remercie, mais il y a un enjeu. C'est le RAPLIQ, c'est
un organisme panquébécois, qui appuie et accompagne les personnes en situation
de handicap, qui a soulevé cet enjeu de l'accès à la mammographie pour des
femmes handicapées.
M. Dubé :
...Carmant, parce que, si ça tombe sous l'enjeu des personnes avec un
handicap, là, je veux juste être certain que je regarde avec le groupe qui a
peut-être répondu à ces gens-là. Moi, je ne m'en souviens pas, mais je vais
regarder, puis on pourra vous revenir en début d'après-midi, d'accord? O.K.
M. Derraji : Je vais juste revenir au
Pap test. Là, vous avez dit que c'est sur le point d'être lancé, et ça va être
fait.
M. Dubé :
Bien, c'est ça que j'ai dit, annoncé à nos P.D.G. Je pense que c'est ça que
j'ai compris, qu'il va y avoir une... C'est bien ça, là?
Une voix :
...
M. Dubé :
Oui.
M. Derraji :
O.K. C'est bon. Merci. Merci, M. le ministre.
M. Dubé :
Bien, avec plaisir.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, notre prochaine
intervention va appartenir au député des Îles-de-la-Madeleine pour 9 min 47 s. À vous.
• (12 h 30) •
M. Arseneau :
Merci beaucoup, M. le Président. Merci, M. le ministre, à tous les membres
de votre équipe d'être ici aujourd'hui.
C'est une belle
opportunité que l'on a. Et vous êtes de fort bonne humeur, vous venez de nous
faire une annonce. J'aimerais vous demander
si vous êtes prêt à en faire une deuxième. Vous allez me voir venir. Sur la
couverture des appareils à pression positive, les CPAP, souvenez-vous, le
22 octobre 2019, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité une motion
pour confirmer l'élargissement de la couverture publique de la... par la RAMQ
des appareils CPAP. Et depuis, bien, on est
revenus à la charge, en 2020, en 2021. Et vous nous aviez dit, d'ailleurs,
l'année passée, que, bon, un comité avait remis ses recommandations, et
vous vous étiez engagés à ce que les recommandations soient mises en oeuvre le
plus rapidement possible.
Aujourd'hui, je pense
qu'on est dû pour fixer des échéanciers et obtenir des dates. Les besoins sont
grands, les attentes le sont aussi. Puis j'aimerais vous lire, partager avec
vous deux courriels, qui ne datent pas de 2019, ou de 2020, ou 2021, qu'on a
reçus au mois d'avril. Le 16 avril, Martine nous écrit en disant :
«J'aimerais savoir où est rendu le dossier. Je fais partie de ceux qui ne
peuvent pas payer ce luxe d'acheter ces appareils, car je n'ai pas
d'assurance.» Gilles, lui, le 24 mars,
nous écrivait : «J'ai vu que vous aviez déjà tenu un point de presse en
2019. Ça m'a pris quatre ans d'attente pour finalement recevoir un
diagnostic. Je dois maintenant retarder l'achat de cet appareil à cause du coût
que je ne peux pas me permettre.» Et évidemment ce ne sont pas les seuls
courriels qu'on a reçus.
Alors, M. le
ministre, est-ce que vous êtes prêt à faire une annonce à l'effet que l'on va
couvrir les frais de ces appareils pour les personnes qui en ont besoin au
Québec?
M. Dubé : Je
connais très bien le dossier, M. le député, puis je vais vous dire deux choses.
Premièrement, le dossier, il est toujours en analyse parce qu'il y a une question
d'équipement puis il y a une question de frais mensuel, O.K.? Il y a deux
enjeux, puis je pense qu'on en avait parlé un petit peu, je ne sais pas si
c'est... je ne me rappelle pas si c'est vous ou c'est la députée du Parti
libéral qui avait posé la question, l'an dernier, mais le dossier est toujours
en analyse. Puis je dois vous dire que, dans ce cas-ci, la pandémie a retardé
un peu les analyses. Alors, il y a eu des priorités puis malheureusement,
celui-là a retardé un peu. Mais il y a deux éléments : comme je viens de
dire, le premier, c'est il y a trois fournisseurs d'équipement importants qu'on
est en train d'analyser puis, deux, les coûts que ça peut représenter. Mais,
avant de prendre un engagement, j'aimerais écouter mon ministère et de savoir si
c'est possible, dans les prochains mois, de faire débloquer cette analyse-là.
Alors, avec votre
permission, peut-être que je demanderais au Dre Opatrny qui a la
responsabilité de ce dossier-là. Mais je ne voudrais pas prendre d'engagement
avant de savoir quand est-ce qu'on pourrait avoir les résultats de l'analyse
qui est en cours en ce moment.
M. Arseneau :
...oui, moi je voudrais bien entendre Mme Opatrny sur ce dossier, mais en
précisant que le groupe de travail devait, selon ce qu'on nous avait dit le
28 avril 2021, remettre son rapport au printemps. Alors, je voudrais
savoir en même temps pourquoi, un an plus tard, on est encore à faire des
analyses. Les gens attendent.
M. Dubé : Bien,
ça, je les... ça, je le prends, là, le blâme là-dessus, là. On a été retardés
par la pandémie dans l'analyse. Ça, soyons très clairs. Mais la question est de
savoir, comme a fait tout à l'heure, est-ce qu'on est capables de le régler
rapidement dans les prochains mois. C'est ça que je demanderais au Dre Opatrny.
Mme Opatrny
(Lucie) : ...le groupe a déposé leurs recommandations, puis des
recommandations au regard des deux
éléments : un, c'était diagnostic, parce qu'il y a aussi des retards et
des difficultés d'accès pour le volet diagnostic, et l'autre, c'était
pour le volet thérapeutique. Et les recommandations étaient de regarder ces
deux volets là.
Le groupe au ministère de Travail — c'est
aussi... c'est le même groupe, à vrai dire, qui fait des tests de dépistage
COVID alors c'est pour ça que ça a été retardé en lien avec la pandémie — regarde
différents modèles, parce qu'il existe différents modèles dans d'autres provinces du Canada
pour... qu'on a regardés, différentes possibilités qu'on veut présenter
au ministre, maintenant que les dossiers plus réguliers hors pandémie ont
débuté, pour regarder lequel peut donner accès au diagnostic et au traitement
aux personnes qui ont l'apnée de sommeil.
M. Arseneau : M. le Président, je
regrette, en tout respect, j'ai l'impression d'avoir déjà entendu la même chose l'année dernière. C'est comme si le dossier
n'avançait pas. D'autres juridictions canadiennes l'offrent. Est-ce
qu'on a véritablement besoin, au Québec, de réinventer la roue? Si des patients
qui ont le même diagnostic obtiennent une aide
de l'État pour payer les appareils ailleurs au pays, pourquoi le Québec ne
peut-il pas, en trois ans, régler la situation, alors qu'il s'y est...
s'est engagé à le faire?
M. Dubé : ...qu'on se comprenne
aussi, M. le député, là. C'est qu'il y a toujours une recommandation, qui nous
vient entre autres de l'INESSS, qui regarde les coûts-bénéfices, et tout ça,
là. Je comprends très bien. Mais nous, on se fie à nos experts qui regardent la
valeur qui est ajoutée, hein? Dans le plan de santé, on dit, là, «la valeur qui
est ajoutée». On ne questionne pas. Il y a beaucoup d'empathie pour les gens
qui souffrent de l'apnée du sommeil, on le comprend très bien, mais j'aimerais
ça qu'on respecte... Je sais qu'on a été retardés dans ce cas là, mais
j'aimerais ça qu'on respecte l'échéancier
qu'on va se donner, qu'au cours des prochains mois on va arriver avec une
recommandation pour être capables de fermer ce dossier.
M. Arseneau : Donc, ce que je
comprends, là, c'est que ce n'est pas demain la veille. On va se donner, dans
les prochains mois, un échéancier pour peut-être aboutir à une recommandation,
là.
M. Dubé : ...ce soit réglé. C'est
ça... C'est ça qu'on dit. C'est ça qu'on dit.
M. Arseneau : Dans les prochains
mois?
M. Dubé : Dans les prochains mois.
M. Arseneau : Est-ce que ça va être
réglé avant l'automne?
M. Dubé : Mais c'est la même équipe.
Je pense que les gens le comprennent. Les gens qui ont travaillé, qu'on a pris
de certains dossiers d'analyse puis qu'on a mis sur la pandémie, ces gens-là,
pendant ce temps-là, ils travaillaient sur la pandémie. Ils ne travaillaient
pas sur ces dossiers-là. On n'a pas inventé de personnel. Alors, je peux vous
dire que, dans ce cas-là, ce dossier-là a été retardé pour des raisons de la
pandémie.
M. Arseneau : Oui, mais, encore une
fois, on comprend que la pandémie peut avoir bousculé bien des gens, et les
Québécois en ont tous été victimes, mais ce que les gens veulent, ce n'est pas
des délais ou des excuses, ils veulent des résultats. Et ici, là, il y a une
absence de résultat. Mais je comprends que vous voulez le régler d'ici les
prochains mois, mais c'est un engagement qui est... qui correspond exactement à
ce que vous nous avez dit il y a un an, et c'est ce qui déçoit, là, les gens
qui attendent depuis 2019, et même auparavant.
M. Dubé : ...M. le député, je ne
veux pas prendre trop de votre temps. Il y a des engagements que vous m'avez
demandé de prendre, que j'ai pris sur d'autres dossiers, et on a livré la
marchandise. Dans celui-là, on a été retardés, et je le dis très clairement
pour être transparent.
M. Arseneau : Ça me permet d'ouvrir
sur un autre dossier, celui de la politique de déplacement des usagers des
régions. On a actuellement encore dans les régions un coût supplémentaire à
assumer pour aller se faire soigner dans les grands centres tout simplement
parce que l'État décide évidemment de ne pas offrir des soins spécialisés ou
surspécialisés dans nos régions. Donc, il économise en n'investissant pas dans
le matériel et dans les spécialistes dans nos régions parce que la masse
critique n'est pas rassemblée. Mais, ce que l'on trouve qui n'est pas normal,
c'est que les gens qui doivent se déplacer pour aller se faire soigner ou aller
passer des examens doivent débourser de leur poche pour le faire. Et c'est
encore le cas aujourd'hui malgré le fait qu'on a fait un pas dans la bonne
direction l'année passée. On avait par exemple augmenté la compensation pour
les déplacements routiers de 0,13 $ à 0,20 $. Mais on est encore
moins de la moitié de ce que reçoivent des fonctionnaires, par exemple, pour
des déplacements qui sont au moins à 0,48 $ le kilomètre.
On a également des gens qui se déplacent, que ce
soit des Îles-de-la-Madeleine ou de la Basse-Côte-Nord, et qui voient un
dédommagement ou des indemnités versées à hauteur de 108 $, par exemple
pour deux nuits, alors que tous ceux à qui je parle et qui m'appellent, semaine
après semaine, là, il y a un minimum de quatre jours de déplacement pour... en
moyenne pour les traitements ici, à Québec, principalement, on débourse
108 $ par nuitée. C'est à peu près impossible de trouver une chambre à ce
prix-là. Et les hôtelleries, qui les accueillaient à bas prix depuis un certain
nombre d'années, maintenant ont des critères d'exclusion et plusieurs, même
l'été ou en janvier, lors des périodes d'achalandage, en février, pendant le
Carnaval de Québec, doivent débourser plus de 200 $ pour se loger à
l'hôtel.
Alors ma
question est la suivante : Est-ce que le ministre considère la possibilité
de faire un deuxième pas pour avoir des
indemnités qui correspondent aux dépenses réelles? Et d'autre part, est-ce
qu'on va indexer, adopter une politique pour que l'indexation soit
faite? Il faudrait d'abord un rattrapage, vous me comprenez, mais ensuite une
indexation.
Le
Président (M. Provençal)
: 15 secondes.
M. Dubé :
Comment?
Le Président (M.
Provençal)
: 15 secondes.
M. Dubé :
Eh «boy»! Rapidement. Oui et oui. La réponse, c'est que, l'an dernier, quand
vous l'avez demandé, on a livré la marchandise et on a augmenté pour la
première fois de 10 millions ce qui n'avait pas été augmenté pendant
10 ans. O.K.? Là, ce qu'on veut, c'est faire l'inflation. Et il y aura des
corrections spécifiques sur certains frais — j'ai Pierre-Albert Coubat,
ici, qui est responsable des finances — à la prochaine annonce. Parce
qu'on va le faire, maintenant, annuellement. On va pouvoir annoncer une
augmentation des frais plus spécifique, dans certains cas, et l'inflation pour
le reste. Alors, encore une fois, on va répondre à votre engagement... à votre
demande.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le ministre. La prochaine intervention sera avec la députée
d'Iberville pour 9 min 47 s.
Mme Samson :
...M. le Président. Bonjour, M. le ministre. Bien, je commencerais ma première
question. Dans le Cahier explicatif des crédits... Excusez, je vais enlever ça,
là. Dans le Cahier explicatif des crédits, à la page 3, pour programme 01,
ce programme-là voit son budget endetté de 88 %. Ça, c'est le programme
qui vise à fournir à la Commissaire à la santé et au bien-être les ressources
et les services nécessaires pour implanter les programmes, et tout ça.
88 % de coupure. Est-ce que je comprends bien, si j'interprète, que cette
coupure-là vient du fait que c'était essentiellement,
en 2020‑2021... en 2021‑2022, pardon, des coûts liés à la COVID-19,
que vous n'anticipez pas se reproduire?
• (12 h 40) •
M. Dubé :
C'est une très bonne... Premièrement, je vous salue, Mme la députée. Content
que vous soyez avec nous.
Il y a eu
effectivement beaucoup moins en 2022‑2023. C'est exact. Je pense que les
coûts... les coûts de la pandémie pourraient expliquer ça. La commissaire à la
santé, d'ailleurs, elle est ici aujourd'hui, je crois, comme vous savez. Et
peut-être que, si M. Coubat ne peut pas me donner la réponse, je pourrais
demander peut-être à... M. Coubat, voulez-vous vous aventurer sur une
réponse? Si vous me permettez.
Le Président (M.
Provençal)
: ...votre
titre, s'il vous plaît.
M. Coubat (Pierre-Albert) : Bonjour.
Donc, Pierre-Albert Coubat, sous-ministre adjoint, financement,
allocation des ressources et budget. Merci pour la question.
Donc, dans le fond,
concernant le programme 1.01, qui concerne les fonctions de coordination,
à la page 3 dans le Cahier explicatif des crédits, effectivement, dans la
portion Direction et gestion ministérielle, on a une diminution du montant, qui
était de 1 736 000 000, à 214 millions en 2022‑2023. Et, la
raison, c'est qu'en 2021‑2022 on avait acquis beaucoup d'équipement de
protection individuelle du côté du ministère de la Santé et des Services
sociaux pour faire face à la pandémie. Donc, l'écart de 1 523 000 000 qu'on
observe, moins 89 %, c'est uniquement du fait qu'on a acquis beaucoup
moins d'équipement ou consommé beaucoup moins d'équipement de protection
individuelle pour l'année 2022‑2023, où, on espère, là, sortir de la
situation dans laquelle on est au niveau de la pandémie. Puis, d'autre part, on
a des stocks importants au niveau des équipements de protection individuelle,
donc ça s'explique parfaitement de cette... pour cette raison-là.
Le Président (M.
Provençal)
: Mme la
députée.
Mme Samson : ...comprendre,
dans votre planification budgétaire, puisque ce budget-là n'est pas renouvelé,
que vous n'anticipez pas une nouvelle urgence sanitaire?
M. Coubat
(Pierre-Albert) : On anticipe tout à fait, là. On anticipe la
possibilité puis on gère le risque lié à la pandémie de COVID-19. C'est pour ça
qu'on a prévu des sommes importantes, notamment 1,7 milliard de
dollars, dans le fond, pour faire face aux éventualités de la pandémie de
COVID-19. Puis vous savez qu'advenant qu'on se retrouve dans une situation
véritablement pandémique, bien, les mécanismes prévus à l'article 123 de
la Loi sur la santé publique, là, viendraient à s'appliquer, le cas échéant.
Mme Samson : O.K.
J'ai une dernière question très rapide parce qu'on n'a quand même pas deux
semaines pour analyser tout ça. J'aime ça, les chiffres, là, mais pas tant que
ça. Mais je remarque, dans le... à la question 181 sur les listes
d'attente en imagerie médicale, en radiologie, dans le fond,
entododensitométrie — ça,
j'ai de la misère à le dire parce que je ne l'ai jamais eue — les
résonances magnétiques — ça,
c'est mon expertise — et
les échographies, je remarque quand même que, dans la Capitale-Nationale, dans
la région de Québec, il y a plus de 40 000 personnes en attente d'un
examen et, dans les Laurentides, plus de 30 000. Je trouve que ce sont des
gros chiffres et je me demande s'il y a un plan pour améliorer cette
situation-là pour ces deux régions. Je ne l'ai pas tout calculé, là, parce
que... mais je suis allée surtout aux gros chiffres. Ceux qui m'ont frappée,
c'étaient ceux de la Capitale-Nationale et les Laurentides. C'est-tu il manque
de machine ou si c'est juste des petites mains qui manquent?
M. Dubé : Bien,
écoutez, je vais peut-être demander soit à Daniel Paré ou à quelqu'un qui peut
m'aider dans cette question-là. Mais, Mme la
députée, j'en profite, parce que je sais qu'on aura la chance, dans les
prochaines semaines, de reparler du projet de loi n° 28, une des
choses qui nous importe en ce moment, c'est d'éviter du délestage, même d'être capables d'accélérer certaines
opérations comme celle-là. On a besoin de personnel. Puis, ce personnel-là,
comme vous savez, en ce moment, on en a qui
nous vient de Je contribue. Alors je voudrais juste vous dire qu'en ce moment
on l'a eu.
Mme Samson : ...
M. Dubé : Non, je le sais, je le
sais. Mais je fais juste en profiter pour vous dire qu'on a besoin de ça. Donc,
pour le... pour répondre à votre question, en ce moment, ces retards-là
s'expliquent par le manque de personnel. Mais, une des façons de pouvoir
rattraper ce retard-là, ce serait de continuer d'avoir accès au personnel de Je
contribue. C'est ça, mon point. Et, quand on aura la chance de reparler de p.l.
n° 28, j'aimerais ça qu'on se souvienne ensemble de ce point-là. Parce que
c'est des gros rattrapages qu'on pourrait faire si on garde le personnel de Je
contribue.
Mme Samson : M. le ministre, vous
m'amenez à une autre question. Moi, quand mon bon docteur du CHUM m'appelle, là — et je l'adore, cet homme-là, là — pour
passer ma résonance magnétique, là, il me donne mon rendez-vous à 3 h 20 le matin. Est-ce que c'est une
pratique qui est répandue partout au Québec ou c'est juste au CHUM qu'ils
nous maganent de même, là? Bien...
M. Dubé : Dre Opatrny peut...
Mme Samson : ...partout.
M. Dubé : Dre Opatrny, pouvez-vous,
peut-être, être spécifique là-dessus, s'il vous plaît?
Mme Opatrny (Lucie) : Oui.
Premièrement, pour le nombre de patients qui se trouvent sur les listes, c'est
important de savoir que tous ceux qui attendent un examen est là-dessus, peu
importe s'ils ont attendu une semaine ou quelques mois. Et alors, dans ces
listes d'attente là, il y a 85 % des rendez-vous qui sont réalisés qui
respectent le délai cible de 90 jours,
qui est mieux que l'année passée. Alors, premièrement, c'est... Alors, le plus
grand la région, le plus qu'on va trouver des personnes qui... en
attente. Mais heureusement 85 % quand même sont réalisés à l'intérieur des
délais.
Pour ce qui concerne les temps de rendez-vous,
c'est vrai que ce n'est pas nécessairement agréable d'aller pour notre
résonance à l'extérieur des heures. Ceci dit, ce qu'on veut faire, c'est voir
comment est-ce qu'on peut maximiser l'utilisation de tous nos appareils pour
aller chercher et diminuer les listes d'attente. Alors on les fait fonctionner
vraiment sur plusieurs heures pour aller s'assurer de diminuer les listes
d'attente.
Mme Samson : Qui est une bonne
idée, là. Je ne disais pas ça pour me plaindre, là, 3 h 20 du matin
ou 3 h 20 l'après-midi, c'est... ce n'est pas de différence. Je vous
remercie. C'est tout pour moi, M. le Président, pour le moment.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Merci beaucoup,
Mme la députée. Alors maintenant la parole va appartenir au député de
Bonaventure pour un peu plus de six minutes.
M. Roy : ...M. le ministre,
salutations à tout votre personnel.
J'aimerais faire du pouce sur ce que le député
des Îles a dit tout à l'heure par rapport à l'accès aux soins, les frais de
déplacement, qui sont faméliques. Mais il y a une bidirectionnalité aussi dans
l'accès aux soins. Moi, j'ai eu des histoires, là, où on avait des autobus qui
partaient de Chandler avec des gens très mal en point pour aller voir un
néphrologue à Rimouski, puis cinq minutes de rencontre, puis on les ramenait,
là. Ça fait que ça, c'était comme, en tout
cas, une pratique que je considérais inacceptable, donc j'aimerais que vous ayez
une attention par rapport à ça. Ce n'est pas l'objet, là, de mes
questions mais c'est quand même quelque chose qui devrait être réfléchi :
bidirectionnalité dans l'accès aux soins.
Premier enjeu, l'offre de soins de santé dans
Avignon-Ouest, dans la baie des Chaleurs. Moi, ça fait des années, là, que
j'ai... qu'on m'interpelle sur la piètre qualité des soins donnés à
Campbellton, au Nouveau-Brunswick pour les citoyens d' Avignon-Ouest. C'est la
portion, là, de Pointe-à-la-Croix et Escuminac, géographiquement, jusqu'aux
plateaux, O.K.? Je vous explique. On a l'Hôpital de Maria, qui est à
90 kilomètres des plateaux, on envoie les gens au Nouveau-Brunswick. Ça
coûte 10 millions par année. Et nous sommes considérés comme des citoyens
de seconde zone. On est fatigués. Les gens... Puis, qui plus est, l'hôpital de
Campbellton perd des services qui s'en vont à Bathurst.
Donc, ça donne quoi? Je sais que vous êtes
quelqu'un qui pratiquez le nationalisme économique, hein? Et, dans le domaine
médical, d'envoyer 10 millions par année au Nouveau-Brunswick, ce n'est
peut-être pas la meilleure solution pour pérenniser une offre de soins de
qualité. Donc, je l'ai déjà demandé. Nous, et la population aussi, nous aimerions avoir une offre de soins, un 7... 24/7
d'urgence, peut-être, au CLSC de Matapédia. C'est sûr qu'un
polytraumatisé devra aller à Campbellton, mais pour des services de proximité
et une offre de services pour les citoyens, je vous demande de réfléchir à ça.
Sur 10 ans, c'est 100 millions. On est capables de rapatrier notre
argent et même d'offrir des services aux gens du Nouveau-Brunswick qui sont en
rupture de soins actuellement. Ça, c'est le premier enjeu.
Et, par
rapport à ça, j'aimerais avoir l'état de situation sur la rénovation de
l'Hôpital de Maria ou la reconstruction. Bref, ça aussi, c'est désuet...
Bon, c'est en désuétude. Voilà.
M. Dubé : O.K.,
ça, on va reprendre les deux... Bonjour, M. le député. Puis vous faites aussi
partie de ceux qui défendent bien son comté. Puis je respecte ça.
Premièrement, sur la question de Bathurst, du
transfert de 10 millions, je vais poser la question à M. Desharnais. Mais il y a une chose que
j'aimerais vous dire : Notre objectif, ce serait de rapatrier, quand on va
avoir le personnel. Je veux juste... Ça, c'est le grand principe. Parce
qu'en ce moment c'est bien beau, vouloir rapatrier, mais, si on n'a pas le
personnel, on ne peut pas le faire.
Mais, sur la
situation, peut-être, Daniel, rapidement, puis après ça, je passerai la
question de Maria à M. Desbiens, s'il est d'accord à nous donner un
état de la...
M. Roy : ...
M. Dubé : Des réponses courtes.
Oui, M. Desharnais.
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
bien, je vais y aller très court. Bien, en fait, on est conscients des
situations particulières qui peuvent se vivre sur des secteurs
transfrontaliers. On a vécu certaines problématiques avec le Nouveau-Brunswick,
avec les mesures sanitaires, naturellement, à cause des mesures d'isolement
dans l'Est... dans l'Est canadien, mais
généralement, la collaboration entre l'établissement de la Gaspésie et le Nouveau-Brunswick
se passe bien. Mais c'est sûr que le
Nouveau-Brunswick est responsable de l'offre de services, c'est lui qui gère
son offre de services, mais ça, c'est pour tous les services
frontaliers, que ce soit avec le Nouveau-Brunswick ou l'Ontario. Donc, c'est
ça.
M. Dubé : ...je
sais que c'est un vieil hôpital, je pense, c'est 1950 quelque chose, alors
peut-être, M. Desbiens... parce
qu'on est en train de regarder pour s'assurer qu'il prend les besoins de la
population globale, M. Desbiens, êtes-vous capable de donner un
état d'avancement de Maria?
M. Desbiens (Luc) : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: ...
• (12 h 50) •
M. Desbiens (Luc) : Bonjour.
Luc Desbiens, sous-ministre adjoint, infrastructures, équipements médicaux,
logistique et approvisionnement.
Alors, nous avons reçu effectivement un projet
du CISSS de Gaspésie pour l'Hôpital de Maria, qui est en analyse. Actuellement,
on a quand même un projet qui roule à l'Hôpital de Maria, qui est le
réaménagement de l'urgence, et nous avons un autre projet aussi qui est la mise
aux normes de la réfection de l'unité de retraitement des dispositifs médicaux,
qu'on appelle aussi la stérilisation. Donc c'est où est-ce que nous sommes
rendus.
12
163
M. Roy : Bon.
Deuxième enjeu, santé publique. On a déposé une motion unanime, il y a quelques
semaines, à l'Assemblée nationale, où on reprend en considération le rapport de
la commission à la santé et au bien-être qui recommande de rehausser les
capacités du système de santé publique en ressources humaines,
informationnelles, etc., bref, de bonifier le budget, O.K.? Puis j'ai... je
vous ai déjà posé une question là-dessus. Vous aviez dit : Oui, c'est une
bonne idée, etc., mais, quand on regarde, bon, le livre des crédits, on indexe
de 2,64 %. Bref, c'est le poste budgétaire le moins indexé, c'est en bas
de l'inflation. Donc on a une problématique.
Et je n'ai
pas besoin de vous réexpliquer l'importance de la prévention en santé, tu sais,
puis qui évite de réquisitionner l'arsenal thérapeutique avec les
milliards que ça coûte. Bref, en tant que sociologue, je me dois de défendre
l'enjeu de la santé publique. Et là, on n'a pas... on est un peu déçus des
chiffres qu'on a, là. Donc, c'est une très piètre indexation, et c'est en deçà
de l'inflation. Est-ce que vous avez de la marge pour essayer de remédier à ça?
12
223
M. Dubé : Bon.
M. le député, quand vous avez posé la question, je n'ai pas changé, depuis, je
suis d'accord avec votre point.
Deux choses que je vous ferais remarquer.
Premièrement, les augmentations qu'on a faites en santé publique depuis trois
ans sont immenses. On a augmenté le budget de presque 40 % depuis 2018.
Une voix : ...
M. Dubé : Non, mais je veux juste...
Alors, quand vous regardez la dernière année, bien, elle est par rapport à une
augmentation très importante. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas continuer,
mais on a fait quand même un bond de géant, depuis notre arrivée, pour la santé
publique, où il y avait eu des coupures très importantes de l'ancien
gouvernement. Ça, on est d'accord là-dessus.
Sur la question spécifique du... d'être capables
de pouvoir en faire plus, je ne sais pas, Pierre-Albert, là, il y a des...
est-ce que j'oublie un élément important, mais je vous dirais que le... on est
d'accord que la croissance, je dirais, de la santé publique, en ligne avec ce
qu'on veut faire en matière de prévention, va ensemble. Mais donc je suis
d'accord avec vous, mais je ne veux juste pas que vous regardiez la dernière
année. Regardez ce qu'on a fait depuis trois ans. Puis c'est presque 50 %
d'augmentation qu'on a eue.
17
829
Le
Président (M. Provençal)
: ...
12
163
M. Roy : Pardon?
17
829
Le Président
(M. Provençal)
: Votre
temps est écoulé.
12
223
M. Dubé : C'était
vraiment bon.
17
829
Le
Président (M. Provençal)
:
Maintenant nous en sommes avec
les interventions de la partie gouvernementale. Alors, Mme la députée de
Roberval, je vous cède la parole.
18
247
Mme Guillemette : Merci,
M. le Président. Merci, M. le ministre. J'ai la chance, aujourd'hui, de
remercier tous les sous-ministres. Et passez le message à vos équipes, parce
que les équipes terrain, on le sait, durant les 24 derniers mois, M. le
ministre, ont été mises à rude épreuve, mais je sais que tous les
sous-ministres et leurs équipes également ont certainement été mis à rude
épreuve aussi. Et on n'a pas la chance de les voir et de les remercier en
personne. Donc, merci à vous tous, et merci d'être ici pour accompagner le
ministre également.
On le sait, on a
utilisé des décrets, on a utilisé des mesures de l'état d'urgence — chez
nous, c'est 1 000...
bien, c'est plus de
1 000 personnes, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui se sont inscrites dans Je contribue — également on a la vaccination, le dépistage,
ça nous a permis de donner des primes d'attraction. Et, tout à l'heure,
j'entendais justement l'arrêté ministériel sur les agences privées également,
là. Donc, si on n'a pas le p.l. n° 28, M. le ministre, si on ne réussit
pas d'ici à la fin de la session, qu'est-ce que ça a comme implication,
concrètement, sur le terrain pour nos équipes puis pour les gens qui
travaillent dans le réseau? J'aimerais vous entendre un peu là-dessus.
12
223
M. Dubé : ...on
a les membres, ici, de l'équipe, là, de la commission santé, qui vont se
pencher, j'en parlais un petit peu tantôt, sur ce sujet-là. Moi, je ne suis pas
inquiet qu'on va trouver des solutions sur p.l.
n° 28 avec l'opposition, parce que je pense qu'il y a eu, puis je le
dis, là, soit une mauvaise explication de notre part ou une mauvaise
compréhension. Ça fait que je n'essaie pas de mettre des blâmes, mais je dis
qu'on essaie de clarifier en ce moment le besoin d'avoir des mesures
transitoires quand on enlève les mesures d'urgence. Tout le monde veut enlever
les mesures d'urgence, mais il faut être capables d'avoir des mesures
transitoires.
Il y a deux éléments,
aujourd'hui, j'en ai mentionné un tout à l'heure, mais je vais le répéter,
parce que... pour bien comprendre la main-d'oeuvre indépendante. La
main-d'oeuvre indépendante, en ce moment, là, si j'enlève les mesures
d'urgence, avec le décret qui est là, les gens pourraient partir du réseau de
la santé le vendredi puis aller travailler le lundi avec une agence privée. On
ne veut pas ça, là, on ne veut pas ça.
C'est tellement
contesté par les agences qu'elles nous amènent en cour sur ce décret-là en ce
moment. C'est pour ça que j'ai besoin de le mettre dans le projet de loi. Et je
suis certain que les députés de l'opposition, quand ils vont comprendre ça puis
qu'on va pouvoir en discuter ouvertement, on va être capables de le faire. Ça
fait que je veux juste vous rassurer que, ça, c'est un élément critique.
Malheureusement, dans p.l. n° 28, on n'a pas eu le... on a eu des consultations populaires, mais on ne s'est pas
rendus encore à l'article par l'article. Mais ça, c'est un élément très, très
clair.
Le deuxième, c'est
toute la question de l'utilisation du personnel de Je contribue. Je l'ai
mentionné aussi tantôt, puis, pour ne pas prendre trop de votre temps, on a
engagé plus de 25 000 personnes par Je contribue. Je n'ai pas le...
Il y a... Il y en a eu 300 000 qui ont appliqué, mais on a engagé
25 000 personnes qui sont encore disponibles en ce moment, qui font
de la vaccination, qui font du dépistage. Puis Dieu sait que de la vaccination,
M. Paré pourrait vous le dire, mais... le chiffre, en ce moment, on...
dans la dose de rappel, on est à peu près à 30 000 par jour, c'est du
monde qui vaccine, ça. Bien, si on enlève ces clauses-là aujourd'hui, là — puis
je ne parle pas du mois de septembre ou du mois
de décembre, je parle d'aujourd'hui — si
on enlève ces personnes-là, bien, ces personnes-là, je dois les prendre
dans le réseau puis je vais avoir plus de délestage. Ce n'est pas une menace
que je fais, là, c'est la réalité. C'est la réalité.
Alors, votre
question, elle est très bonne. Puis c'est pour ça qu'avec la bonne
collaboration qu'on a eue avec l'opposition, lorsqu'on a fait p.l. n° 11,
il y a quelques semaines, puis vous êtes à la commission, vous l'avez vu, moi, je vous dis, je suis certain, quand on va avoir la
chance de discuter ça, qu'on va s'entendre sur une façon de régler p.l.
n° 28, parce que tout le monde a besoin de s'assurer que les Québécois
sont protégés pendant qu'on est encore en pandémie. Je pense que c'est ça qui
est mon objectif.
Mme Guillemette :
Bien, merci, M. le ministre. Chez nous, je pense, comme je le disais, c'est
autour de 1 000 personnes, là, qui ont appliqué dans Je contribue.
M. Dubé :
...
Mme Guillemette :
Au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Oui.
M. Dubé :
Voilà. C'est important de le dire. C'est important.
Mme Guillemette : Donc, si on enlève
1 000 personnes de notre réseau du CIUSSS—Saguenay—Lac-Saint-Jean, je pense que ça causerait
beaucoup de dommages. Et, pour la vaccination, je suis très heureuse et très
fière de dire qu'on est les champions au Québec, au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
pour la vaccination. Donc, on a besoin encore de tout le personnel, là, pour
être sur le terrain.
Je
vous entendais, M. le ministre, parler du projet de loi n° 11, guichet à
la pertinence, d'avoir un professionnel pour chaque individu qui a besoin de
soins.
Une voix :
...
Mme
Guillemette : 30 secondes. On pourra continuer à mon deuxième
bloc, mais j'aimerais beaucoup vous entendre sur le guichet de la pertinence.
M. Dubé :
...guichet de la pertinence, qui est parti en face de chez vous, l'autre
bord du fleuve, Rimouski, Rivière-du-Loup, qui a été un projet pilote, qu'on a
mis en place sous ma prédécesseure, Mme McCann, qui a été excellent, tellement
bon qu'on a décidé de le répliquer à l'échelle du Québec, va faire partie de la
solution complémentaire à p.l. n° 11.
Je sais que les autres députés apprécient le GAP. Il est en train de se mettre
en place maintenant en plusieurs régions du Québec. On a dit qu'à la fin
de l'été on serait assez avancés dans plusieurs régions du Québec avec le guichet d'accès. Alors on va suivre ça
puis on pourra y revenir un peu plus tard après-midi pour respecter votre
temps.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci,
M. le ministre.
Compte tenu de
l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures. Merci à
tous.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 02)
Le Président
(M. Provençal)
: Bonjour,
tout le monde. Nous reprenons nos travaux. Je vous rappelle que la commission
est réunie afin de poursuivre l'étude du volet Santé, accessibilité aux soins
et santé publique des crédits budgétaires du portefeuille Santé et Services
sociaux pour l'exercice financier 2022‑2023.
Puisque
nous débutons à 15 h 02 et qu'une période de
3 h 30 min doit être consacrée à l'étude de ces crédits,
cet après-midi, y a-t-il consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de
l'heure prévue, c'est-à-dire jusqu'à 16 h 32?
Une voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: 18 h 32, oui,
excusez. Consentement? Merci. Nous sommes maintenant à un bloc d'intervention
de l'opposition officielle. M. le député de Nelligan, la parole est à vous pour
16 min 26 s.
M. Derraji :
Merci, M. le Président. M. le ministre, décembre dernier, votre attaché de
presse a publié trois études qui confirment les effets, l'efficacité du
couvre-feu. Comment la note a été rédigée au sein de votre cabinet? Qui vous a
donné cette recommandation?
M. Dubé :
Rebonjour, M. le député.
M. Derraji :
Bonjour.
M. Dubé :
Vous parlez de quelle recommandation, s'il vous plaît?
M. Derraji :
En fait, le 30 décembre, votre cabinet a publié une étude, un
communiqué de presse, en mentionnant :
«Plusieurs études démontrent les effets et l'efficacité d'un couvre-feu.» Ça a
été pour justifier l'imposition du couvre-feu par votre gouvernement. Et
il y a trois études. Les trois études, c'est une, je pense, en Jordanie,
Toronto et une autre, je ne me rappelle plus. Mais le communiqué de presse, je
l'ai, il date du 30 décembre. Un peu plus tard, nous avons vu sur
Radio-Canada...
M. Dubé :
C'était-tu un communiqué du ministère?
M. Derraji :
Oui, du ministère, c'est un communiqué du ministère. Un peu plus tard, on
l'a su avec M. Thomas Gerbet, que la Santé publique cherchait comment justifier
le couvre-feu six heures avant l'annonce. Comment justifier que la Santé
publique cherchait à justifier, six heures avant l'annonce, le couvre-feu, et
votre ministère et vous, votre cabinet publie trois études? Donc, ma
question : Qui a rédigé la note pour vous dire : Voilà les trois
études qu'on doit utiliser pour justifier le couvre-feu? Est-ce qu'il y avait
une revue de littérature? S'il y avait une revue de littérature, qui a fait
cette revue de littérature et de quel comité s'agit-il?
M. Dubé :
O.K. Alors, il y a beaucoup de questions, je vais essayer de les prendre dans
l'ordre. Premièrement, je vais le dire avec beaucoup d'humour, il ne faut pas
toujours croire ce qu'on lit dans les journaux. On ne peut pas toujours croire
ça. Parce que, lorsqu'on dit que... six heures avant pour justifier une recommandation,
là, je ne sais pas si le journaliste avait toute l'information, mais je fais
juste dire ça pour mettre les choses dans l'ordre.
Deuxièmement, il faut
qu'on se rappelle, puis je le sais que vous le savez, parce que, maintenant,
votre formation en santé publique, vous savez comment c'est important de
respecter l'opinion de la Santé publique, c'est... Mon
deuxième point : c'est toujours des recommandations de la Santé publique
qui nous ont guidés dans les décisions qu'on a prises, particulièrement dans
des décisions aussi difficiles qu'on avait à prendre, à la fin décembre, date à
laquelle vous référez pour la question du couvre-feu. Alors moi, ce que
j'aimerais vous demander...Pardon?
M. Derraji :
Avant, parce que vous avez dit que vous suiviez les recommandations de la
Santé publique, je peux juste vous lire, parce que le journaliste Thomas Gerbet
n'a rien inventé... je vais vous lire la série de courrier : «Horacio
souhaite que vous et vos équipes lui fournissiez un argumentaire en lien avec
le couvre-feu en prévision des questions des journalistes en conférence de
presse de 17 heures ce soir.» Par la suite, à 14 h 36, la
chronologie, du côté de l'INSPQ : «Nous n'avons pas d'analyse existante
qui porte spécifiquement sur le couvre-feu et nous sommes malheureusement dans
l'impossibilité d'en produire une aujourd'hui avec un si court avis.» Un peu
plus tard : «Il s'agirait des études étrangères et ontariennes citées par
le ministère. Le couvre-feu a duré deux semaines...» Bref. «Et vous savez que
l'avis éthique avait été réclamé par M. Horacio Arruda, par la Direction
régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, qui était
opposée au couvre-feu par crainte pour les populations vulnérables.»
Ma question, c'est
qu'au-delà de l'avis de l'INSPQ, votre cabinet a publié un communiqué de presse
en mentionnant trois études. Ce qui m'intéresse...
M. Dubé : M. le député, je veux
juste... vous connaissez très bien l'appareil gouvernemental, ce n'est pas
notre cabinet...
Le Président
(M. Provençal)
: ...
M. Dubé :
Oui.
Le Président
(M. Provençal)
: Pour
la bonne marche de nos travaux, vous allez toujours vous adresser à la
présidence, s'il vous plaît, parce que ça risque...
M. Dubé :
Très bien, très bien.
Le Président
(M. Provençal) : Juste pour garder notre décorum, s'il vous plaît.
M. Dubé :
Vous avez absolument raison, je m'en excuse. Puis vous savez que je
respecte beaucoup le député de Nelligan, là. Ce que je veux juste dire, la
précision que je veux faire, c'est qu'il y a une grande différence entre une
publication du cabinet et une publication du ministère. Je crois que le député
ici, M. le Président, fait référence à un communiqué du ministère, à moins que
je me trompe.
M. Derraji :
...
M. Dubé :
C'est exact?
M. Derraji : Désolé,
c'est un communiqué du ministère, relayé sur Twitter par votre attaché de
presse, pour justifier les études... en fait, pour justifier une démarche
scientifique, O.K., une démarche que... Vous vous êtes basés sur une démarche
scientifique pour déclarer le couvre-feu. Moi, aujourd'hui, je...
M. Dubé :
Non, on s'est...
M. Derraji :
O.K., pas de problème.
M. Dubé :
M. le Président, je veux juste qu'on se comprenne bien, encore une fois,
parce que je ne veux pas qu'on interprète des mots que je n'ai pas dits, parce
que c'est très important. Ce que j'ai dit, c'est qu'on se fie aux
recommandations de la Santé publique. Puis, très rapidement, je vais passer la
parole à M. Boileau, parce que je pense qu'il est important de voir la
chaîne d'événements, comment ça se passe entre le ministère et la Santé
publique, lorsqu'une recommandation nous est faite.
Le Président
(M. Provençal)
: ...parole
au Dr Boileau. M. le député de Nelligan, je vous rappelle, vous vous adressez
toujours à la présidence, hein?
M. Derraji : Oui, pas de problème.
Donc, M. le Président, le communiqué qui date du 30 décembre :
«Pandémie de la COVID-19. Plusieurs études démontrent les effets et
l'efficacité d'un couvre-feu.» Ça, c'est un communiqué de presse daté du
30 décembre 2021, qui justifie l'appel au couvre-feu. Là, vous me dites
que... le ministre nous dit qu'il y avait un avis ou une recommandation de la
part de la Santé publique. Est-ce que c'est ça que vous venez de me dire?
M. Dubé :
C'est pour ça que, M. le Président, je veux bien répondre au député pour
lui dire, O.K... Puis je comprends la préoccupation, parce que ça faisait déjà,
à ce moment-là, je pense, plusieurs jours que le Dr Arruda, à l'époque, parlait
d'un couvre-feu. Alors, moi, c'est pour ça que j'aimerais mieux revenir au Dr
Boileau, qui est maintenant le président par intérim de la Santé publique, pour
qu'il nous explique bien les avis, qui sont tous des avis publics. Alors, je
vous suggérerais humblement, si le député de Nelligan...
Le Président
(M. Provençal)
: Il
y a consentement.
M. Dubé : Il y a consentement?
Parfait, c'est bon.
Le
Président (M. Provençal)
:
Alors, je vous demanderais de
vous renommer, avec votre fonction, s'il vous plaît.
• (15 h 10) •
M. Boileau (Luc) : Oui, parce
que je viens d'être nommé président. Alors, je suis Luc Boileau, le suis le
directeur national de la Santé publique par intérim. Donc, je peux répondre à
la question?
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Boileau (Luc) : M. le
Président, ce qu'il y a eu, c'est... Peut-être, il faut juste se remettre dans
le contexte. À ce moment-là, il y avait une vague d'Omicron qui s'annonçait et
qui commençait à sévir d'une façon importante. Nous étions confrontés à des
augmentations sensibles de cas, pas juste sensibles, exponentielles de cas,
tout comme des hospitalisations qui étaient anticipées d'une façon extrêmement
élevée et rapide, et, bien sûr, des gens malades et des gens qui pouvaient en
décéder. Et à ce moment-là la direction nationale ou le directeur national de
la Santé publique a mobilisé des expertises
autour de lui, qu'elles soient des instituts nationaux ou des gens qui sont
dans le ministère et qui ont accès à
des expertises. Et comme pour toutes les recommandations que nous faisons
depuis ce temps-là, c'est-à-dire, moi, j'ai pris le relais quelques
semaines après, je n'étais pas le directeur national, mais je suis certain que
la façon dont ça a été fait, c'est en captant à l'avance une série de
documentations scientifiques qui étaient déjà en place. Et ces études-là
étaient en place, elles n'ont pas été... Excusez-moi?
Le Président (M. Provençal)
: Je pense que le député de Nelligan
aimerait peut-être préciser.
M. Derraji : Je comprends, vous
n'étiez pas là, Dr Boileau. Donc, vous êtes en train de nous dire qu'il y avait
des avis, des recommandations et des correspondances liées à la justification
de l'utilisation du couvre-feu, que la Santé publique a recommandés au
gouvernement?
M. Boileau (Luc) : Oui.
M. Derraji : Est-ce qu'on peut
avoir ces recommandations? Parce que, je tiens juste à vous le rappeler, le
collègue du Parti québécois, cahier... volume I, page 275,
question 163, la réponse que nous avons reçue : «Cette question ne
semble pas pertinente à l'étude de crédits.» Ils ont demandé les avis,
recommandations et correspondances. Du moment que ces avis existent et ces correspondances
existent, je demande au président le dépôt de ces recommandations en
commission.
Le
Président (M. Provençal)
:
Bien, pour... premièrement, ça me
prend une autorisation. Est-ce que le ministre est en accord pour
déposer ces documents?
M. Dubé : Bien, premièrement, je
voudrais juste dire, M. le Président, que je ne reviendrai pas contre une
décision du ministère, que, si le ministère a trouvé que ces analyses-là
n'étaient pas pertinentes pour les crédits, ce n'est pas moi qui vais venir
dire le contraire aujourd'hui, là. Juste pour être clair, là.
M. Derraji : ...à la réponse de Dr
Boileau qui dit qu'il y a des avis et des recommandations, nous aimerions...
M. Dubé : Mais je pense, M. le
Président, que les études, puis à moins que je me trompe, Dr Boileau, si je
peux... Quand on dit qu'il y avait des études qui étaient déjà en place, c'est
les études qu'on a, justement, demandées. Elles n'étaient pas disponibles par
l'INSPQ, mais elles étaient déjà disponibles de d'autres groupes. C'est de ça
dont vous parlez, là, puis de ces groupes-là, c'est ça qu'on discutait tout à
l'heure.
M. Boileau (Luc) : Oui, en fait...
Excusez-moi.
Le Président (M. Provençal)
: M. Boileau, je vous demanderais
de préciser vos études, pour clarifier la réponse auprès du député de Nelligan.
M. Boileau (Luc) : Très bien. Je
vais reprendre le tout sous trois aspects. Le premier, c'est la
contextualisation. La période dans laquelle ces études-là ont été utilisées et
analysées était extrêmement à risque pour une augmentation considérable du
nombre de cas et d'hospitalisations qui mettait en danger la capacité du
système de santé hospitalier, au Québec, de tenir le coup devant une vague
d'une telle ampleur. Ça, c'est la contextualisation, un. Deuxièmement, si vous
me permettez, M. le Président, deuxièmement, je n'étais pas le directeur
national de la santé publique, mais j'étais le président-directeur général de
l'INESSS et j'ai participé aux échanges qui ont permis d'arriver à ces
recommandations-là. C'était la recommandation du...
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup...
M. Boileau (Luc) :
Bien, il y avait un 3, là, mais...
Le Président (M. Provençal)
: Compte tenu qu'on est dans une période d'échange, M. le
député de Nelligan veut quand même conserver son temps d'échange.
M. Derraji : Je comprends, Dr
Boileau, vous n'étiez pas là, vous étiez dans une autre organisation. Là, je
m'adresse à l'organisation. S'il y avait des recommandations, vous venez de
dire qu'il y avait des recommandations et des avis de Santé publique, nous
aimerions et le public aimerait voir ces avis et ces recommandations. Parce
que, quand le ministère... Et ce n'est pas à vous que je vais apprendre ça, là,
plusieurs études démontrent les effets d'efficacité d'un couvre-feu. Ça a été
ça, le moyen que le ministère a utilisé pour justifier le couvre-feu, le
30 décembre, et l'alerte Amber le
lendemain. Moi, ma question, je l'adresse au directeur de la santé publique. Du
moment qu'il y avait des recommandations, vous savez très bien qu'il y a
des notes, et on se base sur des... c'est des données probantes. Vous avez vu l'INSPQ, qu'est-ce qu'il a dit,
l'INSPQ, qu'est-ce qu'il a dit : «Nous n'avons pas d'analyse existante
qui porte spécifiquement sur le couvre-feu
et nous sommes malheureusement dans l'impossibilité d'en produire une
aujourd'hui avec un si court délai.»
Ce que nous
avons eu, c'est qu'on voulait chercher un justificatif du couvre-feu, on a
mobilisé, probablement, la Santé
publique, on a mobilisé l'INSPQ. Là, j'ai devant moi la réponse de l'INSPQ.
Vous, vous dites... vous, vous dites...
Une voix : ...
M. Derraji : ... — ce
n'est pas grave — vous,
vous dites que, du côté de la Santé publique, ce n'est pas la même chose que
l'INSPQ. Je vous dis : Ça, c'est le vice-président associé aux affaires
scientifiques de l'INSPQ qui a déclaré ça, O.K.? Là, maintenant, du côté de la
Santé publique, c'est un autre point de vue. Je le respecte. Pouvez-vous
partager avec nous ce qui a été rédigé, la procédure, la revue de littérature
et comment vous êtes arrivés à la conclusion que ça prend un couvre-feu le
30 décembre?
M. Boileau (Luc) : Est-ce que je
peux répondre, M. le Président?
Le Président (M. Provençal)
: Oui, et j'aimerais qu'on vous laisse
répondre, pour clarifier le tout.
M. Boileau (Luc) : Oui. Bien,
regardez...
M. Dubé : ...Dr Boileau, je veux
juste mentionner, là, pour être sûr que tout le monde se comprend bien... Parce
que vous avez raison de vouloir contextualiser, mais il faut faire une
différence entre ce que le Dr Arruda a demandé à l'INSPQ, mais ils avaient en
main les trois études dont on parlait, et qui sont spécifiquement liées dans le
communiqué de presse, et qui sont disponibles sur le Web. Alors, il faut faire
attention. Puis je dis ça, là, pour que tout le monde comprenne bien.
Le Dr Arruda, avant de finaliser sa
documentation, demande à l'INSPQ : Pouvez-vous me fournir des études? Mais il les a déjà, et les trois ont été soumises
au public par voie du communiqué du ministère. Il faut juste bien
comprendre que l'INSPQ dit : Moi, je ne peux pas vous en fournir à
24 heures d'avis, mais il y avait déjà d'autres avis qui étaient
disponibles, et ces avis-là ont déjà été déposés et ils sont disponibles sur le
site Web. Je veux juste qu'on précise ça.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Parce que Dr Boileau
n'a pas répondu, je comprends, donc je vais reformuler ma question. Dr Boileau,
en tant que directeur de la santé publique et ancien directeur de l'INESSS,
vous cautionnez les quatre études que le ministère a utilisées, vous êtes
d'accord sur la robustesse de ces études et vous dites que c'est des bonnes
études que le gouvernement a utilisées pour justifier le couvre-feu?
Le Président (M. Provençal)
: M. Boileau.
M. Boileau (Luc) : Regardez, M.
Président, là, en fait, je veux juste être correct sur le décorum, mais il n'y
a pas... il est impensable, pour un directeur national de la Santé publique, de
prendre une étude et de la mettre, en disant : Voici une étude, faites
maintenant ce que vous voulez avec ou, plutôt : Regardez la conclusion. Ce
n'est pas ça. La vie d'un directeur national de santé publique, c'est de
prendre en compte des études qui ont des robustesses qui peuvent varier, de
prendre en compte une analyse de la contextualisation, de se référer aux
experts, aux expériences acquises et d'essayer d'aller chercher un consensus
pour appuyer le gouvernement dans des mesures qui semblent nécessaires.
À ce
moment-là, la mesure apparaissait comme nécessaire, dans un contexte d'une très
haute urgence, et il y avait une
documentation scientifique qui avait été menée dans plusieurs autres pays en
Europe, en France, en Jordanie, il y avait plusieurs études qui venaient
converger sur le fait que ça a un impact important pour réduire les contacts
entre les gens et réduire les risques de l'évolution de ce système-là. Donc, la
mesure qui a été prise, c'est une mesure recommandée, le gouvernement l'a prise,
mais recommandée avec force, en se disant : Voici une mesure très
importante, certainement avec des effets secondaires, il n'y a pas de souci,
tout le monde comprend ça, mais qui apparaissait, à ce moment-là, nécessaire...
M. Derraji :
...interprétez que la ville de Montréal, la Direction de santé publique de
Montréal, était contre?
Le Président
(M. Provençal)
: Allez-y Dr Boileau.
Puis, M. le député de Nelligan, on interpelle toujours le président, s'il vous
plaît. Dr Boileau.
M. Boileau (Luc) :
La Direction de santé publique de Montréal a, la veille de cette
journée-là, puisque la directrice de santé publique n'avait pas cru bon de
transmettre cette information préalablement, en tout cas, à ma connaissance...
Elle était partie aussi dans une période de pause, là, ça avait été très actif
pour beaucoup de monde. Et il y a quelqu'un de la direction qui avait fait le
point en disant : Il y a un certain nombre de risques, à Montréal,
d'utiliser ça comme levier. Ça a été transmis et ça a été tenu en compte, ça
n'a pas été balayé. C'était une situation qui exigeait ça. Et c'est pour ça que
dans les... à peine deux semaines après, là... Moi, quand j'ai eu la
nomination, le 11 janvier, on a étudié rapidement la situation et on a
recommandé au gouvernement de retirer le couvre-feu. Mais il avait besoin
d'être mis là parce que ça s'en allait trop mal.
M. Derraji :
Merci. Merci. Dernière question dans ce bloc : Qui était derrière
l'annonce Amber, le lendemain? Qui a eu l'idée de la faire pour rappeler aux
Québécois le couvre-feu?
• (15 h 20) •
M. Dubé :
Bien, je pense qu'on avait une rencontre. Je veux bien comprendre votre
question. Qui était au point de presse?
M. Derraji :
Oui, qui a eu l'idée de dire : On lance... on rappelle aux Québécois,
à 20 heures, qu'il y a un couvre-feu ce soir, la fameuse alerte que nous
avons tous reçue sur nos cellulaires?
Le Président
(M. Provençal)
: Gardez
votre réponse.
M. Dubé :
O.K.
Le Président
(M. Provençal)
: Je
passe la parole maintenant au député de Rosemont, 12 min 19 s.
M. Marissal :
Merci.
Une voix : ...
M. Marissal :
Oui. Bien, non, ça reviendra. Je vais revenir rapidement parce je n'ai pas
eu le temps, ce matin, de finir sur la question du privé et du recours aux
cliniques privées. Je veux faire un petit détour pour vous dire, d'ailleurs,
que, je vous parlais de Maisonneuve-Rosemont, ce matin, là, selon ce que je
sais là, là, un instant, il y avait une une alerte orange à l'urgence de Maisonneuve-Rosemont.
On n'admet plus de patients, on détourne les ambulances, une pièce de plus à
l'édifice en ruine. Juste vous dire que je ne m'inquiète pas pour rien avec cet
hôpital.
Puis la raison pour
laquelle l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont et tant d'autres débordent puis ne sont
plus capables de suffire à la demande, vous le savez c'est pourquoi, c'est
parce qu'il manque de personnel, notamment parce qu'il y a un paquet de ces
gens-là qui sont partis vers le privé. C'est un fait, ça. C'est un fait, là, on
a des chiffres, que je n'ai pas le temps de vous exposer là, là, mais, juste
dans le CIUSSS de l'Est-de-Montréal, il y a un exode permanent, notamment,
d'infirmières qui s'en vont vers le privé.
Alors, je repose la
question de ce matin : Les cliniques privées, là, en particulier les
cliniques privées qui font des opérations, qui ont besoin de personnel, vont
prendre où ce personnel-là? Et je comprends que vous m'avez dit : Le
projet de loi n° 28, puis là on a un décret qui dit
que vous ne pouvez pas... Vous savez ce qui va arriver, M. le ministre... ou M.
le Président, les infirmières vont prendre leur été off, là, puis, à l'automne,
elles vont entrer dans une clinique privée. C'est ça qui va arriver. Puis elles
vont être bien contentes puis elles méritent, en plus, de prendre l'été off,
là. Alors, les 90 jours, ça leur donne juste une période de vacances pour
aller, ensuite... Alors je repose ma question, là : Il va venir d'où, le personnel, puisque vous envoyez, en plus,
de plus en plus d'opérations vers ces cliniques privées?
M. Dubé :
Bien, moi, je suis content de continuer cette discussion-là parce que je
pense que ça fait exactement partie des crédits qu'on doit discuter pour
l'avenir, parce que c'est des sommes qu'on s'est fait accorder par le Trésor et
les Finances pour être capables de bien gérer le réseau de la santé. Donc,
quand vous dites qu'on va augmenter l'utilisation du privé pour les opérations,
ce n'est pas ça qu'on dit. Ce qu'on dit, c'est qu'il y a un niveau, en ce
moment, actuel, où on utilise un certain nombre d'ententes avec un certain
nombre de cliniques privées, qui est justifié par la situation de la pandémie,
de la situation dans laquelle on vit. Puis on pense qu'on va être capables,
grâce à ça... Puis d'ailleurs on l'a prouvé, il y a presque
100 000 opérations qui ont été faites dans le privé, pendant qu'on
est à cours de personnel. Ça, c'est pour la situation actuelle.
Mais je veux juste
clarifier, M. le député, pour votre préoccupation : Est-ce qu'on veut
augmenter ça? La réponse, c'est non. J'ai toujours dit...
Une voix :
...
M.
Dubé : Non, non, mais je veux juste qu'on se comprenne bien. Votre
deuxième question, M. le député, c'est : Où on va les prendre, ceux qu'on
veut revenir... ceux qu'on veut ramener? Puis j'ai commencé à vous expliquer,
ce matin, qu'il y a plusieurs mesures qui sont en cours, mais ces mesures-là
vont prendre un certain temps. Vous avez raison, il y a des enjeux de
formation. Mais je vous donne un exemple, M. le député... Puis je parle au
Président, je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Allez-y, monsieur.
M. Dubé :
Ce que je dis, c'est que... Puis, moi, je l'ai vu. Quand j'ai rencontré le
président, le P.D.G. de l'époque, puis j'ai rencontré plusieurs médecins à
l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, ils ont dit : Une des raisons pour laquelle
vous devez absolument accélérer l'investissement dans le nouvel hôpital, c'est
qu'on perd des gens, pas uniquement au privé, mais on perd des gens à nos
autres hôpitaux qui sont de grande qualité, comme, par exemple, le CHUM, comme
Sainte-Justine, comme le CUSM.
Et ça, vous le savez,
que c'est un gros problème. Parce qu'aller travailler, pour une infirmière, au
14e étage du CHUM avec des
installations modernes, c'est très différent de travailler dans l'environnement
de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Vous le savez. Alors, il y a plusieurs mesures, en ce moment, qui sont en
cours, dont la formation, dont l'investissement dans nos formations,
dans l'investissement qu'on fait d'infrastructures et de ressources, qui vont
faire qu'on va être capables d'être l'employeur de choix.
Mais, à court terme,
à court terme, M. le député, on a un problème avec les agences. Puis
malheureusement, ce que j'ai dit ce matin, je le crois vraiment, il faut
trouver une période de transition pour être capable de travailler avec les
cliniques privées.
M. Marissal :
Bien, écoutez, là, je vais vous citer un entrepreneur de la capitale, le
Complexe Novi, un monsieur qui s'appelle M. Raymond : «À Montréal,
dit-il, les établissements publics envoient des opérations vers le privé en grande quantité, avance-t-il. Plusieurs
cliniques spécialisées, privées, dans les chirurgies non urgentes y
auraient donc été ouvertes. À Québec, poursuit-il, il y a trois blocs
opératoires. Il n'y en a pas beaucoup. L'investisseur de Québec s'affiche donc
confiant de trouver des locataires.»
La clinique que vous
allez inaugurer dans mon comté, là, en tout cas, me dit-on que c'est ce que
vous ferez — j'espère
pouvoir vous accueillir dans ma circonscription, d'ailleurs — cette
clinique toute neuve, là, qui a des blocs opératoires, là, elle a un contrat
exclusif avec le CIUSSS de l'Est-de-Montréal. Elle était la seule en appel
d'offres. Elle a eu le contrat. Alors, c'est clair que Maisonneuve-Rosemont, en
particulier, puis Santa Cabrini... Puis je ne sais même pas pourquoi vous avez
annoncé, l'été passé, trois ou deux nouvelles salles d'opération, à Santa
Cabrini, si vous faites des ententes avec des cliniques privées toutes neuves
comme ça puis que vous envoyez les chirurgies de ce bord-là.
Dites-moi donc, c'est
une information qu'on cherche depuis des semaines, là, et qu'on n'est pas
capables de trouver : Quel est le taux d'utilisation, en ce moment, des
salles d'op dans le secteur public au Québec?
M. Dubé :
Allons par...
M. Marissal :
Je vous ai posé une question simple, M. le ministre, là. Il y a des
ressources, là, chez nous, là, qui
travaillent là dessus, on n'est pas capables de trouver cette information-là.
Ce n'est pas de la physique nucléaire, là. Ça prend un peu de compilation,
mais vous avez ces chiffres-là. Je ne peux pas croire que tout ce monde-là ici
n'a pas ces chiffres-là. Quel est le taux
d'utilisation des salles d'opération dans les hôpitaux publics du Québec? C'est
quoi, le taux?
Parce que moi, on me
dit que ça ne roule pas. Moi, il faut que je me fasse changer les deux hanches.
Mon orthopédiste, il me dit : Vincent, si tu es prêt à payer, je te le
fais la semaine prochaine au privé. Sinon, je te passerais à Sacré-Coeur, mais
je ne peux pas opérer, ils n'ouvrent pas, à Sacré-Coeur. Je veux dire, c'est un
cercle vicieux, là, c'est le serpent qui se mord la queue. On envoie les
opérations ailleurs, on n'utilise pas nos infrastructures qu'on a puis, en même
temps, bien, on envoie du personnel... Parce que, si c'est plus le fun de
travailler au CHUM qu'à Maisonneuve-Rosemont, vous avez raison, c'est encore
plus fun de travailler dans une clinique superneuve avec l'équipement, là, à la
fine pointe de la technologie, avec des beaux horaires puis des beaux patients.
M. Dubé :
M. le député, je vous dirais que... je ne veux pas être simpliste, là, mais
ce n'est pas le seul critère, la qualité de l'infrastructure. C'est les
conditions, c'est les fonds de pension, il y a une foule de critères qui vont
faire qu'on peut être l'employeur de choix, une foule de critères. J'ai parlé
de l'infrastructure comme en étant un.
Maintenant, ce que
vous dites, parce que, lorsque vous me parlez de la clinique qui va avoir lieu
dans votre comté, puis je suis très content
qu'il y ait une clinique, bien, il faut bien comprendre d'où vient le
personnel, là. Est-ce que, dans ce cas-là, puis là je regarde peut-être
la Dre Opatrny, il arrive souvent qu'on fait une location de places, mais que
c'est le personnel du ministère qui va y travailler? On n'est pas en train de
prendre du personnel de privé, là. Je ne sais pas, dans le cas de cette
clinique-là, si c'est de ça qu'on parle.
Une voix : ...
M. Dubé :
Bon, bien c'est ça qu'il faut faire attention. Parce qu'il ne faut pas associer
clinique privée avec personnel privé. C'est un peu comme dans une GMF. Une GMF,
c'est une organisation privée, mais le personnel vient du ministère. Vous me
suivez?
M. Marissal :
...question : Quel est le taux d'utilisation, en ce moment, des salles
d'opération dans les hôpitaux au Québec?
M. Dubé :
Bon, alors, ça, la meilleure personne pour vous répondre, c'est Dre
Opatrny. Je pense qu'on varie de moyenne générale. Puis je hais ça, les
moyennes, parce qu'une moyenne, on peut avoir le pied dans le frigo puis un
pied dans le four, hein, puis être moyennement chaud, mais c'est entre
75 % et 80 %, en ce moment, notre taux d'utilisation de nos... Mais
ça peut varier de façon assez substantielle entre le CHUM, justement, puis Santa
Cabrini. Parce que moi, je les ai visitées, les installations de Santa Cabrini,
particulièrement le bloc opératoire. Ça a besoin d'un petit peu d'amour, on
peut dire ça comme ça.
Ça fait qu'est-ce
qu'on travaille, en ce moment, avec des cliniques privées, l'entente de East
Angus, là, que vous avez l'air de référer, pour être capables, quand la
rénovation de Santa Cabrini va être finie, de retransférer les opérations là?
Il y a tout ça aussi à tenir en compte. Mais j'aimerais ça que Dre Opatrny, si
vous permettez, parce votre question est
très bonne... Je pense que le taux d'occupation de nos salles de chirurgie est
entre 75 % et 80 %, mais il y a peut-être des différences.
Peut-être, Dre Opatrny, M. le Président, si vous le permettez...
Le Président
(M. Provençal)
: Oui.
Dre Opatrny, s'il vous plaît.
Mme Opatrny (Lucie) : À
votre question, il y a, en ce moment, comme dit le ministre, 70 % des
salles d'opération, dans le public, qui sont ouvertes. Il y a une partie
de... Et comme il dit aussi, et je crois que c'est quand même publié
établissement par établissement, régulièrement, sur le site Web, parce qu'il y
a des variations... Pourquoi est-ce qu'on n'est pas à 100 %? Il y a une
partie qui est, effectivement, liée au manque de personnel dans les salles d'opération.
Mais il y a une autre partie, très importante, où il n'y a pas un roulement des
salles d'opération, parce que les patients ont besoin d'être hospitalisés en
postopératoire dans les lits hospitaliers, et c'est là où il manque des lits.
Alors, il y a une combinaison de ces deux raisons pourquoi il y a, en ce
moment, 70 % de salles d'opération qui sont utilisées.
• (15 h 30) •
M. Marissal :
C'est bon, on a un chiffre, on a 70 %, 70 % des salles
d'opération ouvertes. Quel est le taux de roulement d'occupation de ces salles
qui sont 70 % ouvertes?
Mme Opatrny (Lucie) : Alors,
disons qu'on a 10 salles d'opération dans un hôpital, ça veut dire que
sept salles sont utilisées pleine
capacité et trois ne sont pas utilisées. Alors, quand on dit 70 %, je veux
dire, à vrai dire, que sept salles sur 10 sont utilisées pleinement, et
les trois autres peut-être non.
M. Dubé :
...d'activité, pour être sûr que ça répond à la question? C'est :
elles sont utilisées à 70 %. Ce n'est pas qu'elles sont...
lesquelles sont disponibles, c'est lesquelles sont utilisées. C'est pour ça que
je parle du niveau d'activité.
Mme Opatrny
(Lucie) : Oui. Parce que, dans une salle d'opération, on peut avoir
15 cataractes, dans une salle, ou on peut avoir deux chirurgies de...
chirurgie vasculaire, dépendamment... et les deux, si on l'utilise de
8 heures du matin à 4 heures de l'après-midi, c'est 100 %
d'utilisation de cette salle-là.
M. Marissal :
D'accord.
M. Dubé :
M. le Président, je veux juste rajouter une chose, parce que c'est
important. Quand je dis qu'à partir du début mai on va avoir un tableau de bord
qui va suivre ces différents indicateurs-là, ces indicateurs-là vont être mis,
entre autres, publics, de façon très transparente. Alors, cette information-là
va pouvoir être suivie par le public.
M. Marissal :
O.K. Pour les quelques secondes qui me restent, parlant de suivi, je vous
avais déjà demandé d'avoir un bilan semestriel — je n'étais pas
gourmand, là, semestriel, c'est aux trois mois — du taux de TSO et du
taux de recours aux agences. Est-ce que c'est une suggestion qui a eu l'heur de
vous plaire?
M. Dubé : Non
seulement qui m'a beaucoup plu, mais il y a une dame, ici, que je tiens à vous
présenter, là, puis ce n'est pas sûr qu'elle a besoin d'intervenir, comme il ne
vous reste pas beaucoup de temps, mais si jamais vous... Mme Doyon, qui
est dans l'équipe de M. Lehouillier, a fait un travail extraordinaire,
Mme Doyon qui est en face de vous, Josée Doyon, qui fait un travail
extraordinaire, les ressources humaines.
Deux
choses rapidement. Le taux de TSO, en ce moment, dans l'ensemble, là, quand on
regarde la... est très faible, très,
très faible, parce qu'on a arrêté le fameux arrêté qui permet de faire du TSO.
La moyenne, là, au Québec, là, est, en ce moment, 0,2 % ou 0,3 % du temps travaillé. C'est faible.
Mais on le suit, il y a certains endroits où il y a des pointes, mais je
vous dirais qu'il est suivi. Et, encore une fois, dans le tableau de bord que je
vous parle, il va être publié, d'accord? Et
la même chose pour la main-d'oeuvre indépendante. Main-d'oeuvre indépendante,
ça tourne aux alentours de 5 %. Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M. Dubé :
Puis on pourra y revenir, mais... Puis Mme Doyon pourra vous donner des...
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça, parce là j'ai un... La
prochaine intervention va appartenir au député de Nelligan pour
16 min 26 s.
M. Dubé : Très
bien.
M. Derraji : Merci, M. le Président.
Bien là, vous pouvez répondre à la question, M. le ministre, par rapport à
l'Alerte AMBER.
M. Dubé : Excusez-moi, j'ai...
M. Derraji : Non, non, ce n'est pas
grave. L'Alerte AMBER, 31 décembre, qui a planté tout le système
informatique de Québecor et nos cellulaires.
M. Dubé : Ah oui! Oui, oui. O.K.
Tout à l'heure, je pensais que vous me parliez du point de presse.
M. Derraji : Non, non. Non.
M. Dubé : Là, je vais faire attention,
parce qu'il y a des choses que je ne me souviens pas. Puis si Mme Savoie
peut m'aider. Je pense que cette alerte-là qui a été... On est tous restés
surpris, même, je pense, il y a des téléviseurs qui ont sauté à cause de cette
alerte-là. Ça, c'est...
M. Derraji : Le mien.
M. Dubé : Le vôtre? Mais, je pense,
le... En tout cas, tout le monde a fait un saut. Ça, ça avait été demandé la première fois, mais après ça, je pense que le
deuxième, là, c'est : Est-ce que ça relève de la Sécurité publique? Peut-être
que Mme Savoie pourrait...
M. Derraji : Oui, oui. Oui.
M. Dubé : Ce serait une bonne idée.
Parce que je peux vous dire que je l'ai appris en même temps que vous.
Le Président (M. Provençal)
: Mme Savoie, pourriez-vous nommer
et votre fonction, s'il vous plaît?
Mme Savoie (Dominique) : Oui.
Bonjour. Dominique Savoie, sous-ministre, ministère de la Santé et des Services
sociaux.
C'est exact de rappeler que... Ah! excusez.
C'est exact de rappeler que, pour le couvre-feu, la première fois, on avait
fait un message du même type, là, pour vraiment marquer le début. Et
sincèrement, de mémoire, moi, je n'étais pas au courant non plus. Je pense que
ça a été répété par le ministère de la Sécurité publique qui est responsable
du... des alertes AMBER.
M. Derraji : Donc, l'envoi, ça a été
envoyé par la Sécurité publique et non pas par la santé?
Mme Savoie (Dominique) : Exact. Tout
à fait, on n'a pas les systèmes.
M. Derraji : O.K., merci beaucoup.
Merci beaucoup. Là, M. le ministre, on va aller à un autre sujet. C'est le bras
de fer entre les radiologistes du Québec et votre ministère. Là, j'ai besoin de
vous, et j'ai besoin de vous parce qu'il y a un problème, et je pense que vous
le savez, c'est par rapport aux infiltrations, c'est le code de la RAMQ, je
pense que vous êtes au courant du sujet, sinon je vous laisse un peu de temps,
c'est les infiltrations sous guidage fluoroscopique. Il y a des problèmes de
code, O.K.? Là, il y a des échanges, mais moi, ce que j'entends, c'est que
c'est les patients qui sont en otage. Et, si je vous parle aujourd'hui, si je
vous pose une question, c'est que... comment on peut, un, que les patients
puissent avoir leurs infiltrations? Parce qu'on parle de beaucoup de douleur,
hein? Ce n'est pas Advil qui va régler ça. Soit une infiltration, il n'y a pas
d'Advil. Et je ne souhaite à personne ce genre de douleur. Là, maintenant, les
radiologistes sont fâchés et cherchent vraiment des réponses. Ils vous ont
contacté. J'ai des lettres. Je ne sais pas où vous êtes rendus dans ce dossier,
pour régler le problème.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : Très bonne question. Vous
avez ici les deux meilleures personnes qui vont répondre aux... à plus de
détails, mais je vais vous donner les deux grandes lignes. Vous avez
M. Marco Thibault, qui est de la RAMQ, d'accord, et vous avez
M. Vincent Lehouillier, qui s'occupe des négos, entre autres, avec la
FMSQ.
Bon, sur la
question que vous posez, il est arrivé, au cours des dernières années, que les
spécialistes, sans mauvaises intentions,
ont trouvé que le code d'infiltration, lorsqu'ils faisaient l'opération, ne
reflétait pas, selon eux, les coûts. C'est ça, le problème. Alors, ils ont décidé d'utiliser un autre code qui
était plus généreux. Pas de mauvaises intentions, mais lorsque la RAMQ s'est rendu compte de ça, elle a
dit : «Time out», ce n'est pas ça. Alors là, en ce moment, il y a un débat
et... parce que moi... on pense à l'intérêt des Québécois, puis c'est ça
que je vais demander à M. Marco Thibault : Où en est rendu la
discussion sur la partie passée. Puis je vais demander à M. Lehouillier de
nous dire : Où est le futur? Parce que moi, je veux régler, tout de suite,
le futur, comme vous, mais comment on va régler le passé avec la RAMQ? Alors...
M.
Derraji : Aucun problème. Mais, M. le ministre, je pense qu'on partage
tous les deux la même vision, parce que j'ai les statistiques, privé versus
public, j'en suis sûr et certain que vous êtes un homme pragmatique, on ne peut
pas s'en passer, des infiltrations. Et quand on parle de 200 versus 10 par
semaine, là, c'est beaucoup de patients qu'on peut passer avec ces cliniques.
M. Dubé : Non,
maisM. le député, c'est pour ça que je suis content que vous posiez la
question, puis je pense que pour informer les Québécois... Moi, quand
j'embarque... quand il y a une discussion légale, j'essaie toujours de
dire : Réglons le passé avec les avocats, mais réglons le futur tout de
suite pour que les patients ne paient pas le problème. Peut-être qu'on
pourrait, si vous permettez...
M. Derraji : O.K.
Oui, c'est excellent. Très bonne idée, très bonne idée
M. Dubé : ...avec
M. Marco Thibault. Bien, je dis qu'il est... Ah, il est là, excusez-moi,
je ne l'avais pas vu encore, derrière le masque. Excusez-moi, M. Thibault.
Le Président (M.
Provençal)
: Je vous
demanderais de vous nommer, avec votre fonction, puis de répondre à la
question, s'il vous plaît.
M. Thibault
(Marco) : Oui, bonjour, M. le Président Marco Thibault,
président-directeur général de la Régie de l'assurance maladie du Québec.
Je pense que le
résumé que le ministre vient de faire à l'égard de la situation est juste. La
régie... et si on se rappelle tous, probablement comme vous, parlementaires, le
fameux rapport du Vérificateur général qui exigeait que la régie puisse faire
davantage de contrôle et de s'appliquer... et de s'assurer que le livre de
règles qui est convenu entre les fédérations médicales et le ministère puisse
être respecté. Or, dans ce cas-ci, il s'agit d'une situation où, présentement,
nous avons avisé les médecins qu'ils correspondaient... qu'ils pratiquaient
selon notre lecture... qu'ils n'étaient pas conformes à l'entente, d'une part,
et d'autre part, ils sont présentement en train de nous faire part de leurs
observations à l'égard du fait qu'eux prétendent. Évidemment, on verra dans les
prochaines semaines si le tout se rendra devant un différend, mais il s'agit,
là, d'une possibilité bien réelle.
M. Derraji : Oui.
Vous répondez quoi à ces gens qui vous disent aujourd'hui : Les cliniques
ne reçoivent plus que quelques sommes que ce soit pour payer l'équipement, les
technologues, les fournitures, le loyer, et j'en passe? La liste, elle est très
longue. Le ministre veut travailler avec le privé, surtout pour certains types
de chirurgies. C'est un objectif louable que je salue, parce que c'est comme ça
qu'on va réduire toutes nos listes d'attente.
Là, on a un problème
d'infiltration. Vous le savez très bien. Vous avez les chiffres. Là, on ne peut
pas... Ce qu'il y a, c'est un cul-de-sac. Est-ce que demain... On ne peut pas
prendre en otage les patients. Les patients ne peuvent pas attendre. Il y a
déjà un délai au niveau Secteur public. Si demain l'Association des
radiologistes du Québec arrête ce genre d'infiltration, c'est nos patients, au
Québec, qui vont payer. Donc, pensez-vous que c'est réaliste que ce problème,
que cet enjeu reste encore sur la table?
• (15 h 40) •
M. Dubé : C'est
là que je voudrais que M. Lehouillier, si vous permettez, M. le
Président... de couper, régler le passé avec la RAMQ, puis qu'est-ce qu'on fait
à compter de maintenant pour que les Québécois puissent continuer d'avoir des
services.
Le Président (M. Provençal)
: Alors,
M. Lehouillier, si vous voulez bien vous nommer et donner votre
fonction.
M. Lehouillier (Vincent) : Oui, M. lePrésident.
Vincent Lehouillier, sous-ministre associé, ressources humaines et
rémunération.
Effectivement,
M. Thibault a traité du passé. Pour le futur, l'actuel et futur, on a
convenu avec la Fédération des médecins spécialistes de voir comment, au-delà
des discussions qui se poursuivront avec la Régie de l'assurance maladie, voir
comment, maintenant, pour les médecins qui pratiquent dans des laboratoires
d'imagerie médicale, parce qu'on parle de cliniques privées, effectivement, de
radiologie ici, comment on pourrait essayer de convenir le plus rapidement
possible d'une tarification renouvelée qui tiendrait compte de la réalité de la
pratique dans ce type de milieu privé là que sont les laboratoires d'imagerie
médicale. Donc, on est là-dessus. Il y a eu encore des échanges dans les
dernières heures avec la fédération, donc on espère bientôt être capables
d'arriver à régler l'actuel et surtout le futur, puis que l'activité puisse
revenir à la normale pour la clientèle, effectivement, qui a besoin de ce type
de services là.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
M. Derraji : Oui.
On parle de 16 millions de dollars depuis 2017. Le problème traîne
encore. Moi, je vous le dis, là, ce que je
sens, que j'ai des craintes pour la suite des choses. L'ARQ, l'Association des radiologistes
du Québec a envoyé pas mal de
lettres, je les ai, j'ai des copies devant moi, parce qu'on vous a... on
était... on les a reçues. Là, il y a deux problèmes. Il y a le futur,
que vous avez mentionné, mais là on parle quand même d'une somme importante.
Mais ce qui m'inquiète, c'est les délais d'attente pour le futur.
M. le ministre, juste pour votre information, je
vous parle de la région de l'Outaouais, il n'y a pas de LIM, c'est 12 à
48 mois d'attente dans les hôpitaux pour faire une infiltration. En
général, les hôpitaux, c'est 10 infiltrations max par semaine. C'est des délais d'un an. Tout à
l'heure, on parlait des délais. Et votre plan de santé donne de la place
au privé, parce qu'on a trouvé que c'était la bonne chose, surtout dans le cas des
infiltrations. Les radiologistes, jusqu'à maintenant, ils continuent de faire
ces infiltrations, mais ce que j'entends, ce n'est plus soutenable sur le long
terme.
Donc, est-ce qu'on a un échéancier où on peut
dire aujourd'hui, aux Québécois qui attendent des infiltrations mais aussi aux
radiologistes, que le problème sera réglé dans tant, dans quelques mois, dans
un an, dans deux ans? C'est quoi, l'échéancier pour régler le problème? Je
parle du passé, mais aussi le futur, parce que si on parle du code de la RAMQ,
le fameux code 8116... On parle du même code, 8116? O.K. Il va y avoir un
autre code? Quand j'entends les cliniques qui disent que, bien, comment on va
payer l'équipement, comment on va payer les technologues, comment payer les
fournitures, comment on va payer les loyers, ce n'est pas soutenable sur le
long terme, cette situation.
M.
Dubé : Écoutez, M. le député, là, c'est pour ça que je
voulais que M. Thibault puis M. Lehouillier interviennent, là. Je
pense que quand la Vérificatrice générale est intervenue, elle a dit :
Faites votre job, RAMQ. Vous avez un problème, réglez-le. Puis là il faut
régler le passé. Moi, je ne peux pas accepter, puis M. Thibault est
d'accord avec ça... On a une commande très claire du VG, qui dit : Il y a
eu des mauvais codes qui ont été utilisés, on ne veut pas que ça continue. Ça,
c'est le passé.
Ce que M. Lehouillier vient de vous
dire : On comprend très bien. Puis d'ailleurs, c'est pour ça que je dis
que je pense qu'il n'y avait pas de mauvaises intentions de la part des...
c'est de refléter leurs coûts réels. Et leurs coûts réels, M. Lehouillier,
ce qu'il vient de vous dire, on est en négociation en ce moment avec eux pour
trouver, pas seulement le code, mais quel est le prix qui refléterait bien la
réalité d'aujourd'hui pour qu'on puisse... Mais je vous dirais, M. le député,
puis vous savez ce que c'est, négocier, on ne fera pas de la négociation
publique, je n'irai pas vous promettre que ça va être réglé dans deux semaines
quand c'est en train d'être discuté, on se comprend bien, mais c'est pour ça
qu'on a isolé, puis, je pense, c'est la bonne façon de faire, on a isolé le
passé du futur. Et je pense que c'est la meilleure façon de travailler en ce
moment.
M. Derraji : Oui. M. le ministre, je
vous comprends. Je comprends votre argument, ça fait beaucoup, beaucoup de
sens. Ma question... Vous le savez très bien, parce que c'est aussi votre
préoccupation, c'est les patients qui attendent des infiltrations. Aujourd'hui, c'est... la lettre que j'aie, on leur
demande que... Pas éthique, de ne pas faire d'infiltration. Écoute, j'ai la lettre. C'est ce que votre
ministère, une division, a dit aux radiologistes. Donc, ils continuent à faire
des infiltrations.
Moi, ma crainte, si, demain, il y a un arrêt des
infiltrations par l'Association des radiologistes du Québec parce que l'enjeu
continue à persister dans le temps, c'est au nom de ces patients que je vous
demande aujourd'hui d'accélérer le processus, parce qu'il y a un risque que les
délais d'attente... au lieu que ce soit en trois mois, l'infiltration, bien, on
va passer à des délais non raisonnables d'un an ou de... Je vous ai dit, à
Gatineau, en Outaouais, c'est 20 à 42 mois, parce qu'il n'y a pas de LIM
dans la région.
M. Dubé : M. le Président, ce que je
veux répondre au député, c'est qu'on est d'accord. Je pense qu'on veut... et
c'est pour ça qu'on a séparé le problème en deux, pour que M. Lehouillier
n'ait pas à s'occuper du montant passé, puis de dire : Dites-moi c'est
quoi, vos coûts, puis on va le régler. Et ça, je pense que... je me fie à
l'expérience, on a, sous la direction... depuis que monsieur... le
Dr Oliva est là, le président de toute la Fédération des médecins
spécialistes, on a une excellente collaboration. Et je pense que M. Oliva,
avec les radiologistes, suit de très près ce dossier-là, et j'espère qu'on aura
un dénouement dans les prochains jours, prochaines semaines.
M. Derraji : Aucun problème. C'est
sûr que c'est un dossier que je vais suivre. Les infiltrations, on ne niaise
pas avec ça. Ce n'est pas Advil.
M. Dubé : Et je peux vous dire, M.
le député, que je suis ce dossier-là de très proche. Je pense que vous pouvez
voir que je suis pas mal au courant du détail du dossier.
M. Derraji : Oui, oui, non, non,
vous êtes au courant des détails, et je vous remercie. Là, on va passer à autre
chose, M. le ministre, l'Association des... l'APES, pas l'APTS, donc des
pharmaciens des établissements de santé du Québec. Quand vous avez dévoilé votre
plan santé, il y avait des demandes sur la table de la part de l'association
des établissements de santé du Québec, et il s'agit de quatre points : de
mettre en place... trois points : de mettre en place une campagne pour
promouvoir la profession, d'augmenter le nombre d'admissions à la maîtrise et
de bourses associées, et le programme de maîtrise plus accessible aux
étudiants. Vous savez très bien qu'on manque de pharmaciens d'établissements.
Je ne pense pas que je vais passer plusieurs heures à vous expliquer leur rôle,
parce qu'on les a reçus dans le cadre du
projet de loi n° 11. Le rôle des pharmaciens d'établissement, il est
primordial, que ce soit au niveau de nos hôpitaux ou que ce soit au
niveau de nos CHSLD. Est-ce que vous comptez, dans le cadre de votre plan
santé, donner suite aux demandes faites par l'Association des pharmaciens des
établissements de santé du Québec?
M. Dubé : Je pense que la meilleure
façon de vous mettre à jour, puis je pense que vous l'avez réalisé depuis le début, on a une excellente équipe au ministère,
ça fait que je pense que pour vous donner le détail de cette réponse-là,
je pense, M. Lehouillier, est-ce que je peux prendre une chance de... vous
nous mettiez à jour sur les négos avec l'APES, s'il vous plaît?
Le Président (M. Provençal)
: M. Lehouillier, s'il vous plaît.
M.
Lehouillier (Vincent) : M. le Président, dans le fond, on parle de
l'association des pharmaciens d'établissements. On a convenu que, déjà,
il y a récemment... d'une entente avec cette association-là pour renouveler,
là, jusqu'en mars 2023, les conditions de travail des pharmaciens dans les
établissements. On va continuer nos échanges avec eux. Puis on est à introduire
plusieurs nouveaux éléments, notamment, on est à augmenter le nombre de bourses
pour la maîtrise en pharmacothérapie avancée. On est à introduire aussi un
nouveau titre d'emploi de technicien en pharmacie, donc un diplôme d'études
collégiales qui est en voie de débuter, qui va permettre de venir améliorer
l'offre de service en pharmacie, mais aussi qui va permettre de venir,
particulièrement pour des milieux comme les CHSLD, améliorer le soutien
clinique en pharmacie auprès des résidents. Donc, oui, il reste des dossiers
avec lesquels on aura besoin de discuter avec l'APES, mais on a déjà une
entente, elle a été votée, et on continue de collaborer avec l'association.
M. Derraji : Donc, l'entente a été
votée, mais quand on parle de programmes de maîtrise plus accessibles, c'est
une des demandes de l'APES, pensez-vous que c'est quelque chose qui est
faisable? Parce qu'on ne peut pas inventer des pharmaciens d'établissement
encliquant des doigts, ça prend quand même du temps.
M. Lehouillier (Vincent) : De là
l'idée d'ajouter des bourses, justement, pour rendre plus accessible la
formation, s'assurer, notamment pour les régions plus éloignées, qu'on puisse
attirer des candidates, des candidats pour venir s'installer sur ces territoires-là.
M. Derraji : O.K.Donc, M. le
ministre, vous avez une bonne personne avec qui on va suivre, et l'avancement
de l'ARQ, les négociations pour les infiltrations, et aussi l'évolution de...
avec les pharmaciens d'établissement.
• (15 h 50) •
M. Dubé : Puis j'apprécie que vous
le reconnaissiez, M. le député, parce qu'il y a vraiment une bonne équipe. Puis
sur la question des bourses, je pense que ça a été très, très bien reçu de la
part de l'APS... l'APES, plutôt.
M. Derraji : Non, c'est très
important parce qu'on l'a vu, on l'a vu au niveau des CHSLD, le rôle des
pharmaciens d'établissement est extrêmement important. Et je pense qu'au niveau
médicaments on ne peut pas trouver mieux que ce...
M. Dubé : C'est un rôle qui est
moins connu du public, hein? Quand on réfère aux pharmaciens, on pense aux
pharmaciens communautaires, ça, c'est de l'AQPP, mais il y a quand même
beaucoup de pharmaciens qui font un excellent travail dans nos établissements,
puis c'est ça qu'il faut privilégier aussi. Vous avez raison.
M. Derraji : Absolument. Merci.
Le
Président (M. Provençal)
: La parole appartient maintenant au député des
Îles-de-la-Madeleine pour 14 min 22 s.
M. Arseneau : Merci beaucoup, M. le
Président. Alors, 14 longues minutes pour parler de divers sujets liés à
la santé. Et, M. le Président, je voudrais aborder, encore une fois, un dossier
qui est local, mais qui ouvre aussi une perspective sur ce qui se passe dans
les soins de santé de longue durée au Québec. Il y a un cas très, très précis
que je voudrais vous soumettre. Aux
Îles-de-la-Madeleine, dans le réseau, là, de places en CHSLD pour les
personnes, évidemment, qui en ont
besoin, on a un CHSLD public de 62 places, on a, depuis un an, un CHSLD
dit privé de 65 places, donc plus du double des places sont au privé, mais c'est un OBNL qui s'est constitué
il y a quelques années seulement et qui a finalisé son projet pour gérer à la fois une RPA de
143 unités et un CHSLD de 65 places ouvert depuis un an. Mme la
ministre des Aînés est venue pour
signifier l'entente avec le ministère. Et puis je vais tout de suite préciser
que les usagers ne choisissent pas s'ils vont au privé ou au public, et
on s'attend à ce que les services soient les mêmes partout, je pense qu'on va
s'entendre là-dessus, et les services doivent être les mêmes, et le contrat est
signé pour que les services soient les mêmes. Mais, maintenant, ce qu'on voit, c'est que les employés qui travaillent au
privé ne bénéficient pas des mêmes conditions de travail que le CHSLD public, qui est situé, je vous le
précise, là, à environ 350 mètres du premier établissement. Alors, ce
sont des employés qui font le même travail,
mais qui n'ont pas actuellement les mêmes conditions de travail. Et, au départ,
il y a un an, les conditions de travail, le per diem qui était versé
pour l'achat de places en CHSLD était le même, mais les conditions ont évolué,
heureusement, dans le secteur public. Alors, d'ailleurs, la ministre des Aînés,
pas plus tard que le 14 avril dernier, disait, en réponse à une question
au salon bleu, je pourrais la citer, là, «qu'il faut que les employés du public
et du privé obtiennent le même salaire, avec les mêmes conditions de travail,
pour faire en sorte qu'il y ait une
stabilité dans nos milieux de vie.» Mais ce n'est pas ce qui se passe
actuellement dans le réseau chez nous. Et là il y a une menace de bris
de services, de rupture, de fermeture de plus de 50 % des places en CHSLD
chez nous. Et on voit les choses venir depuis le mois de novembre dernier. Les
gestionnaires du CHSLD privé, l'OBNL, font des appels au ministère qui
demeurent sans réponse depuis novembre dernier. Et finalement, à la fin mars,
c'est une fin de non-recevoir, un refus de venir en aide, un refus même de
dialoguer. Alors, je voudrais demander au ministre une intervention et une
réponse, à savoir s'il trouve acceptable qu'il y ait la moitié du réseau des
places en CHSLD qui puisse tomber ou encore que les services puissent se dégrader
de façon importante d'ici les prochains jours. Quelle peut être l'intervention
du ministre? Parce que la demande principale des administrateurs du CHSLD,
c'est d'avoir un interlocuteur au ministère. Actuellement, c'est silence radio,
ils ne peuvent même pas plaider la situation actuelle.
Et je voudrais mentionner qu'il y a deux
problèmes. Il y a le recours à la main-d'oeuvre indépendante. La main-d'oeuvre
indépendante, on vient d'en parler tout à l'heure, partout dans le réseau, on
doit y faire appel. Et pour le CISSS des Îles-de-la-Madeleine, on a vu une augmentation des coûts,
depuis cinq ans, liée à la main-d'oeuvre indépendante, de 56 fois
plus élevée, au cours de l'an dernier par rapport à il y a cinq ans. Alors,
comment peut-on penser que le nouveau CHSLD géré par un OBNL puisse fonctionner
sans faire appel aux services des agences de placement, alors qu'on est dans un
milieu isolé, qu'on est sur une île, un archipel où, évidemment la
main-d'oeuvre est limitée?
Par ailleurs, bien, il y a aussi la question,
là, des conditions de travail du personnel régulier. Donc, le personnel
régulier menace de quitter pour aller non pas, là, chez le public, mais
probablement pour un autre secteur qui sera plus payant. Ça met à risque donc les services de santé pour les personnes
aînées chez nous. Et je ne veux pas mettre le ministre dans l'embarras, je lui ai déjà communiqué mon
intention de poser la question sur la lettre qui est un appel à l'aide
d'urgence, qui m'est arrivée sur mon bureau ce matin.
Alors, j'aimerais vous entendre, M. le ministre.
En mode solution, qu'est-ce qu'on peut faire pour s'assurer que ces gens-là
soient entendus et que les services soient maintenus à court, moyen et long
terme?
M. Dubé : O.K. Bien, je vais... puis
vous n'avez pas à vous excuser, M. le député, là, vous pouvez faire les
interventions que vous voulez, puis c'est un cas de comté, puis moi, je n'ai
aucun problème avec ça, parce que c'est ça, notre rôle, c'est de vous écouter,
puis de dire s'il y a quelque chose, selon vous, qui ne fonctionne pas...
Comme vous
savez, les dossiers des CHSLD, c'est des dossiers de ma collègue
Mme Blais, qui va être en crédits la
semaine prochaine, mais je ne voudrais pas me décharger de cette
responsabilité-là, mais je veux juste vous dire qu'il y a deux personnes
aujourd'hui ici qui peuvent en parler, parce que, premièrement, il y a
Mme Rosebush, Mme Natalie Rosebush
qui est responsable pour, justement, la question des CHSLD, et que je sais, là,
suite à votre demande qu'il y a déjà eu des rencontres avec les gens du
CHSLD — est-ce
que je trompe? Ça fait que je pense que ce serait important qu'elle puisse nous
dire où en sont rendues les discussions là-dessus, ça, je pense... Parce que
vous dites qu'il n'y a pas eu de rencontre, peut-être qu'il faudrait s'entendre
s'il y en a eu puis qu'est-ce qui s'est dit.
Puis mon deuxième point, moi, j'ai demandé, et
M. Coubat, qu'on a parlé, qui est responsable des finances, la deuxième
personne, même si je pense que c'est un dossier de Mme Blais, je pourrais
vous donner quelques réponses. Mais c'est sûr qu'en ce moment l'enjeu, il y a
eu déjà des augmentations de... qui ont été données à ce CHSLD-là pour tenir
compte de l'augmentation des coûts de salaires. Est-ce qu'elles sont
suffisantes ou pas? Mais là j'aimerais entendre peut-être Mme Rosebush
pour qu'elle nous le dise. Si, M. le Président, vous êtes d'accord, comme c'est
un cas important, je pense que, rapidement, Mme Rosebush pourrait parler
des... où est rendue les négos avec le CHSLD.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député.
M. Arseneau : Je voudrais, si
possible, juste faire une petite intervention pour être certain qu'on ne perde
pas de temps, là. Sur la question des réunions ou des communications, il n'y a
eu que des communications écrites par courriel, notamment avec M. Coubat,
mais... et qui a fermé le dossier le 30 mars dernier par une fin de
non-recevoir. Ça fait un mois. L'horloge, là, elle tique, comme on dit, là. Et
la menace, elle plane, elle est réelle. Alors, depuis un mois, c'est
effectivement le silence radio, et je dirais qu'il y a une très, très vive
inquiétude chez les administrateurs, chez le personnel, chez les usagers et
chez leurs familles. J'attends votre réponse.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, madame, vous nommer et votre
fonction, s'il vous plaît.
Mme Rosebush (Natalie) : Oui.
Bonjour, alors, Natalie Rosebush, sous-ministre adjointe au ministère de la
Santé et des Services sociaux. Alors, assurément, dans un premier temps, là, la
qualité des soins et des services aux aînés qui sont dans le CHSLD, ça, c'est
une préoccupation très importante. Il y a eu effectivement plusieurs échanges
avec les représentants du CHSLD mais aussi avec le CISSS des
Îles-de-la-Madeleine pour s'assurer, dans un premier temps... hein, l'entente
qui a été signée, qui prévoit des per diem, là, quand même sans précédent, et
qui tient compte de l'insularité, là, d'ailleurs, du contexte, là, des
Îles-de-la-Madeleine, donc on s'est assuré que l'application de l'entente au
niveau financier, au niveau des versements, était conforme à l'esprit dans
lequel l'entente a été conclue.
D'autre part, également, vous savez que dans le
contexte, on a un grand chantier, hein, d'harmonisation des CHSLD publics et
privés. On a déjà en cours... avec trois projets pilotes. Et dans ce
contexte-là aussi, on a prévu des mesures de soutien financier aux CHSLD privés
non conventionnés pour leur permettre, là, de rehausser le salaire de leur
personnel, c'est le 27 millions, là, qui a été annoncé, et ça, c'est en
cours présentement.
Pour le CHSLD au niveau des
Îles-de-la-Madeleine, il y a une possibilité aussi de recevoir un montant
additionnel pour permettre un rehaussement au niveau du salaire de leur
personnel. Donc, on a des travaux qui... des analyses qui ont été faites et on
devrait, là, suivant le processus gouvernemental qui va s'ensuivre, pouvoir
confirmer, là, un soutien additionnel, là,
dans le contexte où on est venus soutenir davantage les CHSLD privés non
conventionnés, le temps de faire le processus de conventionnement.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député.
M. Arseneau :
Moi, je...Merci, Mme Rosebush, de vos explications, mais ce ne
semble pas être le son de cloche qu'on a du côté des interlocuteurs terrain,
mais les messages vont certainement être passés. Mais ma préoccupation par
rapport au ministre demeure à savoir s'il est possible, pour le ministre,
d'intervenir pour qu'une personne soit identifiée et qu'elle devienne
l'interlocuteur du CHSLD et du CISSS pour s'assurer... Parce que c'est ma seule
préoccupation, en fait, ce n'est pas la survie financière d'une organisation ou
d'une autre, c'est le maintien des services à une qualité
équivalente et équitable pour tous les usagers. Et les gens qui sont membres du
conseil d'administration sont des bénévoles, de cette organisation-là, qui
travaillent d'arrache-pied pour offrir des services à des citoyens, pour
complémenter, pour compléter l'offre du secteur public. Et ils sont prêts à
remettre les clés si on est prêts à prendre la relève au public. Ils l'ont
construit parce que le besoin était là, il était avéré. Le ministère a
d'ailleurs aidé, la SHQ est partie prenante
au montage financier, Investissement
Québec également, il y a les
institutions prêteuses. Donc, ce
projet-là, il pourrait malheureusement avorter s'il n'y a pas le soutien
financier et l'accompagnement nécessaire pour s'assurer justement de la
transition vers quelque chose qui pourrait ressembler à un conventionnement.
Alors, ma question : Est-ce qu'on va avoir un signal positif et quelqu'un
qui réponde au téléphone?
M. Dubé :
Pour répondre au téléphone, je
pense parce qu'avec la direction du CISSS des Îles, avec
Mme Rosebush et M. Coubat, moi, ce que je vais faire après notre
rencontre, c'est, je vais parler à Marguerite Blais pour être certain que la
communication ait lieu, parce qu'il n'est pas question qu'on ferme un CHSLD,
là. On va trouver des terrains d'entente, c'est ce que j'entends de
Mme Rosebush. Mais vous avez de la chance, la semaine prochaine, de revoir
Mme Blais en crédits, et je vais m'assurer que, d'ici ce temps-là, on lui
a parlé pour s'assurer que le suivi et, comme vous dites, la communication va
être faite.
M. Arseneau :
Je pense qu'aux crédits, bien, peut-être que c'est moi qui est dans
l'erreur, mais, à ce que je sache, c'est le ministre en titre qui, en quelque
sorte, est le détenteur, là, du portefeuille de la Santé. La ministre Blais
elle-même, dans certaines déclarations, disait qu'elle n'avait pas les pouvoirs,
et surtout pas le pouvoir de dépenser, alors, moi, je suis un petit peu
sceptique.
M. Dubé :
Mais je n'ai pas repoussé la question, M. le député, là. Je vous ai
dit : Je m'engage à ce que la communication
soit là, je... Il y a Mme Rosebush qui s'en occupe déjà, il y a
Pierre-Albert Coubat qui est là. Moi, ce que je vais m'assurer, avec la
direction du CISSS des Îles-de-la-Madeleine, parce que le contrat est entre le
CISSS et l'OBNL, c'est comme ça que ça fonctionne, je vais m'assurer que la
communication est là et que, s'il y a des ajustements à faire suite à la
recommandation, qu'ils vont se faire.
• (16 heures) •
M. Arseneau :
Merci beaucoup. J'espère qu'on
n'aura pas à y revenir, mais je vous remercie de cet engagement.
M. Dubé :
Ah! je sais que vous suivez très
bien vos dossiers, M. le député, ça fait qu'on va suivre celui-là aussi.
M. Arseneau :
Merci. Je pense qu'il me reste peut-être deux minutes dans l'intervention
présente et je vais continuer de parler de main-d'oeuvre indépendante puis
faire un peu de pouce sur les propos et les questions posées par mon collègue
de Rosemont.
M. le ministre, je
vous ai entendu parler de la main-d'oeuvre indépendante qui représentait
5 %, si j'ai bien compris, de l'ensemble de la main-d'oeuvre, des frais de
main-d'oeuvre dans le domaine de la santé. Nous, les chiffres qu'on avait — on n'a pas nécessairement de pourcentage — c'était
quelque chose comme 1 milliard de dollars. Est-ce que c'est
bien ça, là, 5 %, c'est 1 milliard ou vous avez d'autres chiffres sur
le montant, là, précis?
M. Dubé :
Je suis content, c'est une très bonne question, puis je vais essayer d'y
aller rapidement. Dans les dernières années, ce qui a augmenté beaucoup au
niveau de la main-d'oeuvre indépendante, c'est... Il y a deux blocs. Il y a le
bloc infirmiers, infirmières, etc., on va l'appeler le bloc médical, mais les
gardiens de sécurité. Puis les gardiens de sécurité, vous le savez, avec tout
ce qui est arrivé à la COVID, il y a eu une augmentation, O.K.? Donc, quand on
parle des heures supplémentaires de main-d'oeuvre indépendante, ce n'est pas
les gardes de sécurité, c'est uniquement du côté infirmier. Le 5 % que je
vous ai cité, c'est la moyenne québécoise, mais des heures travaillées. Parce
que si vous le mettiez en dollars, ça serait plus que ça parce que les heures
sont plus élevées du côté du privé. Et c'est pour ça que... Ça va? Donc, c'est
5 % des heures travaillées. Cependant, quand vous prenez des régions comme
la vôtre ou vous prenez la Côte-Nord ou l'Abitibi, les pourcentages sont
beaucoup plus élevés, mais la moyenne québécoise est à 5 %. Et je ferais
juste de dire que c'est là que j'ai besoin de votre aide pour la transition,
quand on parlera de p.l. n° 28, de pouvoir aller un
petit peu plus loin avec une espèce d'injonction que les agences nous demandent
d'enlever de notre arrêté, là. Vous me suivez? Ça fait qu'on aura la chance de
s'en reparler.
Le Président
(M. Provençal)
: Alors,
la prochaine intervention...
M. Dubé :
Et merci beaucoup.
Le Président
(M. Provençal)
: ...sera
sous les... dirigée par le député de Pontiac pour 21 min 26 s. À
vous.
M. Fortin : Merci, M. le Président. Bonjour, M. le ministre. Je veux
vous parler des bris de service. En ce moment, là, je regarde votre... ce que
vous appelez la réorganisation planifiée des services, les corridors de
transfert. Il y a trois urgences, il y a deux obstétriques qui sont fermées en
ce moment, l'hôpital de Coaticook, à certaines heures, l'urgence mineure de Windsor, à certaines heures, l'Hôpital de Lachine
est encore dans votre tableau, et il y a deux obstétriques, celle chez
nous, dans le Pontiac, et celle à l'Hôtel-Dieu de Sorel.
Là, je vais me concentrer... il n'y en a pas une
qui est plus acceptable que les autres, mais je vais me concentrer sur celle du
Pontiac. Je le sais que vous allez me dire : C'est le dossier de mon
collègue, l'obstétrique, c'est le dossier du ministre
délégué. Cependant, dans ce dossier-là, pour une obstétrique qui est fermée
depuis plus de deux ans, M. le ministre, hein, tout le monde a une volonté que
ça bouge, qu'il y ait quelque chose qui se passe. Tout le monde, le milieu, le centre hospitalier, le CISS, vous — je
l'espère, je le crois — mais
il n'y a rien qui bouge essentiellement depuis deux ans. L'unité de soins dans laquelle se trouve l'obstétrique, là, il
y a 17 % d'infirmières en ce moment. Sur tous les postes à
pourvoir, il y en a 17 % qui sont occupés. Et avec 17 %, là, même les
programmes du ministre délégué, son programme RIDDO ou d'autres, là, ne peuvent
pas s'appliquer. Il n'y a pas assez d'infirmières dans l'hôpital, il n'y a pas assez d'infirmières dans l'unité de soins.
Alors, je veux savoir c'est quoi, votre plan de match, M. le ministre?
Parce que les gens de la région ne sentent pas, ne le voient pas, ne l'entendent
pas, ne voient pas une amélioration. Alors, je vous pose la question :
C'est quoi, le plan de match pour réouvrir l'obstétrique?
M. Dubé : O.K.
Premièrement, je tiens à vous saluer, puis merci d'être là, parce que je sais
que c'est une préoccupation pour... en fait, pour tous les députés de
s'occuper de leurs régions, puis vous le faites bien, ça fait que je n'ai pas
de problème avec ça.
J'aimerais ça juste prendre une petite minute de
recul. Vous avez un temps compté, je vais le respecter, là. Vous savez que,
moi, je le regarde en disant : Quels sont tous les programmes qu'on est en
train de faire pour aller chercher du monde, puis, après ça, localement,
qu'est-ce qu'on peut faire? Parce qu'il y a deux choses, hein? On a un enjeu
global de main-d'oeuvre à l'échelle nationale, à l'échelle du Québec, mais on a
encore plus un enjeu dans certaines régions. Bon, je ne prendrai pas trop de
temps pour expliquer tout ce qu'on fait au niveau national, je pense que vous
le savez. Puis mes collègues, le ministre Jean Boulet, on a fait des
programmes, etc., ça, vous le savez, bon, mais ça prend du temps. Bon, je ne
veux pas non plus me disculper parce que... Il y a une dame que j'aimerais
entendre, qui n'est pas là aujourd'hui, c'est Mme Breton, parce que la
sous-ministre qui relève du ministre, M. Carmant, pour l'obstétrique
aurait peut-être des réponses plus précises. Mais ça, maintenant que vous
soulevez le point, je vais m'informer puis je vais voir comment je peux faire
le suivi, parce que je ne veux pas non plus... je ne veux pas me disculper
parce que c'est la responsabilité...
Mais, de façon globale, ce que j'aimerais dire
pour tout ce qui est de la région de l'Outaouais, puis j'ai beaucoup de
discussions en ce moment avec la P.D.G., c'est : Est-ce que notre
programme national plus régional... qu'est-ce qui ne marche pas ou c'est
uniquement un problème national? Vous me suivez? Parce qu'on a fait... puis je
pense que vous le reconnaissez, M. le député, puis je vais arrêter là-dessus,
je vais vous laisser reposer d'autres questions, mais vous avez reconnu... vous
reconnaissez qu'on a fait des primes plus élevées pour les gens en région,
hein? On a dit que c'est de 12 000 $ à 18 000 $. Les primes
sont plus élevées en région. Et, deuxièmement, puis on l'a fait pour l'Abitibi,
puis je pense qu'on l'a fait aussi pour l'Outaouais, on a mis un programme de
deux ans d'installation.
Alors, en ce moment, ces programmes-là viennent
d'être mis en place. Est-ce qu'on a donné le temps nécessaire pour qu'ils
soient efficaces? Ça n'a pas l'air. Mais est-ce que ça peut le faire dans les
prochaines semaines? Mais je suis très, très sensible à votre demande, là, mais
il faut voir que c'est une combinaison de programmes nationaux et locaux. Puis, quant à l'obstétrique, bien, je vais
essayer de m'informer pour voir qu'est-ce qu'on pourrait faire de plus,
parce que, vous avez raison, il y a un enjeu important, là. Mais je vous
laisse... Je ne veux pas prendre trop de temps pour...
M. Fortin : Ce que j'entends du CISSS de l'Outaouais, là, c'est qu'à
17 % d'employés dans l'unité de soins, là, oubliez ça, ça ne peut pas
fonctionner. Puis je les comprends, rendu là. Puis même en attirant...
M. Dubé : C'est trop dangereux,
c'est ça. C'est ça.
• (16 h 10) •
M. Fortin : Et, même en attirant des nouvelles infirmières, il y en a
quatre qui arrivent à l'hôpital, elles choisissent toutes les autres secteurs
quand même, elles ne vont pas dans le secteur, là. Mais là, quand vous me
parlez des enjeux ou des mesures régionales que vous pouvez faire, là, je vous
réfère à votre visite en Outaouais au mois d'octobre, hein, vous avez sorti...
Ça, ici, là : «Dubé — et je m'excuse, M. le ministre — promet
des primes permanentes pour l'Outaouais.» Et c'est une belle photo en plus,
M. le ministre. Mais, dans cet article-là du Droit, on vous cite,
là : «"Il y a des engagements très concrets qui avaient été pris pour
avoir des primes qui seraient permanentes pour la région de l'Outaouais",
a rappelé le ministre.» Et là je ne parle pas des primes qu'on a annoncées déjà
il y a deux semaines, des primes de 12 000 $ à 18 000 $, je
parle des primes permanentes qui nous aideraient à régler le différentiel avec l'Ontario. Parce que c'est ça,
le problème chez nous. C'est vrai que ce n'est pas un problème, peut-être,
à Montréal ou à Trois-Rivières ou ailleurs,
mais, chez nous, vous le savez, elles quittent après un temps pour se diriger
vers les hôpitaux ontariens puis elles ne reviennent pas.
Alors, à partir de ce moment-là, votre
engagement, là, l'engagement que vous avez pris au mois d'octobre, quand vous avez dit : Là, il y a une mise à
jour — je
vous cite encore — qui
s'en vient, il y a une mise à jour économique qui s'en vient, et
j'espère bien que mon collègue ministre responsable de la région va être
capable de convaincre le ministre des Finances de ce qu'on a à faire pour
l'Outaouais. C'est comme si vous le saviez que c'est ça, une partie de la
solution, mais vous ne l'avez pas mise en place. Parce que vous avez suscité
beaucoup d'espoir avec ça, là, il y a beaucoup de gens qui se sont dit :
Ah! bien, il y en a une, mise à jour qui s'en vient, il ne ferait pas une passe
suicide comme ça à son collègue si ce n'est
pas réglé. Alors, pourquoi ce n'est pas réglé, cet enjeu des primes permanentes
là?
M. Dubé : Mon
collègue a reçu la passe, il était très ouvert à le faire, il était très ouvert
à le faire, mais on a un enjeu de
négo, on a un enjeu de négo. Et je vous dis qu'on ne pouvait pas faire, sans
l'accord du syndicat qui était en négociation, on parle notamment de la
FIQ, de faire accepter des primes dans la convention si ça ne se faisait pas
ailleurs.
M. Fortin : Vous me dites : Moi, je suis ouvert à offrir des primes à
l'Outaouais, mais la FIQ ne veut pas qu'il y ait des primes juste pour
l'Outaouais à moins qu'il y en ait partout?
M. Dubé :
Je vous dirais... Là, je ne veux
pas faire de politique parce que vous avez beaucoup plus d'expérience
que moi, mais je le dirais...
M. Fortin : Pas tant...
M. Dubé :
Mais je le dirais... Non, non, non, vous avez plus d'expérience...
M. Fortin : Ah! mais vous êtes parti pendant un temps, vous êtes
revenu.
M. Dubé :
Ah! c'est ça, c'est parce que je suis parti. Mais, M. le député, ce que
j'aimerais vous dire, c'est que ces primes-là, qui seraient particulières à une
négociation, vont être discutées dans la prochaine convention. C'est ce qu'on
s'est fait répondre. Moi, je pense que la FIQ va avoir beaucoup d'ouverture,
mais ça doit faire partie de nos prochaines
discussions parce que... À ce moment-là, vous savez comment c'est difficile de
faire des offres différenciées, hein, vous savez ça, là?
M. Fortin : J'ai comme une solution autre, M. le ministre, O.K.?
M. Dubé :
Allez-y donc.
M.
Fortin : Là, vous me dites : Pour avoir des primes
spécifiques, il faut que j'aille négocier avec la FIQ. Mais vous avez déjà une
enveloppe de 25 millions qui s'appelle le statut particulier pour
l'Outaouais, hein? Ce statut particulier là, il est fait justement pour retenir
la main-d'oeuvre en Outaouais. C'est pour ça qu'il a été mis en place, c'est
pour ça qu'il existe encore aujourd'hui, 25 millions. Alors, si vous
cherchez des sommes pour offrir aux infirmières pour changer leurs conditions
de travail, dans le statut particulier de l'Outaouais, là, du 25 millions,
il y a 5,7 millions qui sont dédiés au Centre de cancérologie du CSSS de
Gatineau. Ça, c'est plus de 20 % de l'enveloppe, là, puis ça n'a rien à
voir avec retenir le personnel dans la région, des centres de cancérologie, il
y en a dans presque toutes les régions au Québec. Je ne comprends pas pourquoi
nous, en Outaouais, il faut payer pour le centre de cancérologie à travers le
statut particulier qui devrait être utilisé pour attirer des professionnels de
la santé. Vous avez 679 000 $ pour le projet d'agrandissement et de
réaménagement de l'Hôpital de Papineau. Il n'y en a pas eu depuis 2012, de
réaménagement ou d'agrandissement à l'Hôpital de Papineau. Alors, je ne
comprends pas pourquoi, en Outaouais, on est obligé de prendre ce qui est
supposé d'être le statut particulier pour payer les dépenses courantes que
toutes les régions ont, alors qu'on devrait utiliser ces sommes-là pour attirer
et garder des professionnels de la santé.
Maintenant qu'on a
toutes ces données-là devant nous, là, maintenant qu'on sait... puis là je cite
un document officiel du CISSS, mais maintenant qu'on sait ça, pourquoi on n'est
pas capable de prendre l'argent qui est déjà investi pour l'offrir aux
infirmières, aux professionnels de la santé pour les garder dans la région?
M. Dubé : M.
le député, j'ai posé exactement les mêmes questions que vous puis on m'a dit
que...
M.
Fortin : Et la réponse?
M. Dubé : La
réponse, c'était que ça avait été commencé comme ça par l'ancien gouvernement.
M.
Fortin : Oui, mais là c'est public, là,
vous le savez.
M. Dubé : Mais ça, vous êtes d'accord. Non, mais vous êtes
d'accord avec ça, là? Ça a été commencé... L'argent...
M.
Fortin : Mais vous le savez.
M. Dubé : Non,
mais je m'excuse, là, l'argent qui avait été prévu pour aller aux infirmières
par l'ancien gouvernement, l'ancienne gestion a décidé de le mettre ailleurs.
Ça n'a pas suivi ce que ça devait faire. Ça n'a pas suivi ce que ça devait
faire.
Le Président (M.
Provençal)
: Je veux
m'assurer que tout se déroule bien.
M. Dubé : Oui,
oui, oui.
Le Président (M.
Provençal)
: J'aimerais
ça qu'on passe toujours par la présidence, s'il vous plaît.
M. Dubé :
Non, mais, M. le Président, c'est parce que le député, il a raison, mais je
veux lui dire qu'on est conscient de ça. Moi, j'ai demandé... j'ai posé
exactement les mêmes questions, puis je vois que le député est très bien informé de sa région, mais moi, je suis allé les
rencontrer puis j'ai dit : Qu'est-ce que vous avez fait avec cet argent-là?
Bien, cet argent-là, ils l'ont utilisé ailleurs.
Le député, ce qu'il me
demande, c'est : Est-ce que je peux reprendre cet argent-là? Bien, il va
falloir que, dans mes prochains budgets, je sois capable de l'allouer, parce
que, je veux dire, si je l'enlève aux différents endroits où vous me dites,
bien, il va falloir que je trouve l'argent ailleurs. Alors, oui, on a un
problème, mais il y a une espèce de pratique qui a été installée. Je ne ferai
pas de...
M. Fortin : Oui, oui, mais la différence, là, c'est qu'on est
aujourd'hui en 2021 et en 2022. Vous vous retrouvez dans une situation sans
précédent où l'urgence de Gatineau a été fermée par manque de personnel. Vous
avez des CLSC dans la MRC Papineau qui ont été fermés par manque de personnel.
Vous avez des chirurgies qui ne reprennent pas par manque de personnel. Vous
avez une obstétrique qui est fermée par manque de personnel. Alors, oui, c'est
vrai ce que vous me dites, là, mais la situation est plus criante qu'elle ne
l'a jamais été.
M. Dubé : Bien, c'est pour ça que je
pense... Vous avez raison. Moi, je pense que c'est un excellent plan B. C'est
un excellent plan B. Mon plan A était celui de le faire passer par les
conventions collectives. Je pense que, si on ne s'entend pas avec la... s'il
n'y a pas d'entente au niveau du Trésor et de la FIQ que pour la nouvelle
convention qui va commencer à être discutée dans les prochains mois, je pense
qu'on pourra travailler sur le plan B.
M. Fortin : On travaillera avec la présidente du Conseil du trésor,
dans ce cas-là, on vous épaulera pour faire bouger les choses.
M. Dubé : Bien, je l'apprécie, parce
que, je vais vous dire, ces solutions-là, c'est une foule de petites choses
qu'il faut mettre en place pour réussir. Et voilà, je suis d'accord.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Nelligan,
10 minutes.
M. Derraji : Combien?
Le Président (M. Provençal)
: Il vous reste 10 minutes.
M. Dubé : Merci, M. le député de
Pontiac, pour cette question-là.
M. Derraji : Merci, M. le Président.
C'est la même situation, M. le ministre, en Abitibi-Témiscamingue. C'est
presque la même chose. Et aujourd'hui, vous avez vu la FIQ, ils sont dans la
région, ce qu'ils ont déclaré. Moi, j'y suis allé, j'ai vu le centre de
cancérologie. Un beau centre, d'ailleurs lancé par notre cher collègue l'ancien
ministre de la Santé. Le problème, c'est qu'il n'est pas fonctionnel. Les gens
doivent partir chez mon collègue. Ça, encore une fois, là, c'est un autre
problème où on manque de professionnels sur place. Le centre, il est là, il
existe. Vous avez vu le problème de Senneterre, vous avez vu le problème de
Ville-Marie? C'est la même situation qu'on voit en Outaouais, il est aussi en Abitibi-Témiscamingue. Et là,
surtout quand on parle de bris de service en région, ça devient problématique.
La liste, elle est très longue, depuis un
bout, là. Donc, par rapport à la région de l'Abitibi-Témiscamingue, ce que vous
avez entendu au niveau de l'Outaouais...
C'est quoi votre plan de match par rapport à l'Abitibi? Parce que ça devient
répétitif.
M. Dubé : Écoutez, comme j'ai dit
tout à l'heure... puis il y a plusieurs... il y a plusieurs petites solutions
qui vont faire qu'on va régler les enjeux qu'on a, mais qui sont souvent assez
dif férents dans certaines régions. J'écoutais Mme Bouchard, là, qui est
la présidente de la FIQ, qui nous disait, d'un côté, aujourd'hui, là, nous
disait ça : Bien là, enlevez toute la main-d'oeuvre indépendante, puis
envoyez l'argent aux infirmières, puis le problème est réglé. Non, mais c'est
ça qu'on dit, là. En ce moment, un des endroits au Québec où j'ai le plus grand
problème de main-d'oeuvre indépendante, c'est en Abitibi.
M. Derraji : Ça veut dire qu'il y a
trop?
M. Dubé : Bien, il y a bien trop, il
y a bien trop de main-d'oeuvre, mais ils n'ont pas d'autre solution à court
terme. J'ai dit... Tout à l'heure, je disais au député de Rosemont : Ça
nous prend un temps de transition. Puis, en plus, là, les agences, on vient
tellement de changer le mode de fonctionnement qu'ils veulent nous amener en
cour pour dire : Vous n'avez plus le
droit de faire ça. Écoutez, c'est gros, là, ce qu'on fait comme changement de
culture. Puis, en Abitibi, c'est ça, l'enjeu, c'est un des enjeux
importants, c'est qu'il faut avoir une meilleure utilisation de la
main-d'oeuvre indépendante. Puis, pour ça, bien, il faut être capable de faire
cette transition-là sur un certain temps.
Donc, M. le député, ce que je vous dis, c'est
que cet enjeu-là, il est un petit peu différent de celui dont votre collègue
parlait, à Pontiac, parce qu'en ce moment il y a une question de budget puis il
y a une question de convention collective. Moi, ce que j'aimerais, puis c'est
ça que j'ai demandé à la présidente du Conseil du trésor : Est-ce qu'on
est capable, dans la prochaine négociation qu'il va faire, d'avoir des offres
différenciées pour certaines régions, mais qui feraient partie de la convention
collective? Parce que, rappelez-vous ce qu'on a discuté dans les décrets, on ne
veut pas faire les choses par décrets, on veut les négocier. C'est ça qu'on a
discuté dans p.l. n° 28.
M. Derraji : Oui,
mais vous l'avez très bien mentionné, c'est qu'il y a déjà une main-d'oeuvre
indépendante très importante dans la région. Et ça, c'est déjà en soi un
problème de gestion. C'est que, si le système est basé à 100 % sur la main-d'oeuvre indépendante, c'est là où les gens nous
disent : Écoutez, bien, un jour, il ne va pas se représenter. Et là ils vont recommencer à appeler d'autres
personnes. Le système ne peut pas uniquement se reposer sur la main-d'oeuvre
indépendante, et je pense que vous êtes d'accord par rapport à ce point.
M. Dubé : Je
ne peux pas être plus d'accord, j'ai dit que la main-d'oeuvre indépendante,
puis je vais le redire, est un mal nécessaire en ce moment. J'ai déjà dit ça.
M. Derraji : Et
je vous seconde, je vous seconde. Là, maintenant, on parle de citoyens, on
parle de patients dans une région qui souffre. C'est des problèmes. On voit une
récurrence, beaucoup de fermetures dans la région. En attendant les
négociations, M. le ministre, à part le recours à la main-d'oeuvre
indépendante, comment on va éviter les bris de service dans la région de
l'Abitibi-Témiscamingue?
• (16 h 20) •
M. Dubé : Bien,
moi, je pense qu'un des programmes qui m'intéresse énormément, je vais dire «à
court terme», c'est la formation qu'on fait au niveau des infirmières
auxiliaires, qui est un programme accéléré avec les bourses qui sont... C'est
un gros succès. Mme Doyon pourrait me le dire, là, mais on a offert près
de 2 000 bourses, puis je pense que les bourses ont toutes été... Et
il y a du personnel qui va commencer à rentrer... Là, je regarde
Mme Doyon, je pense que c'est durant l'été. C'est assez à court terme.
M. Derraji : ...ne
règle pas le problème du centre de cancérologie. Mon centre de cancérologie...
M. Dubé : Mais
j'essaie de vous dire qu'il y a un ensemble de mesures, parce que, souvent, si
je suis capable d'avoir des infirmières auxiliaires à un endroit, bien, je suis
capable de prendre d'autres infirmières puis les mettre au bon endroit. Vous me suivez? Vous la connaissez,
la chaîne, là, j'ai différents types d'infirmières, qui sont des
techniciennes à aller jusqu'aux infirmières cliniciennes, mais il faut que je
sois capable de former celles qui se forment le plus rapidement pour être
capable d'avoir ça. Mais j'ai de l'engagement à l'international. Le ministre
Boulet a fait un programme d'engagement de... Je pense qu'on donne des
subventions jusqu'à 15 000 $ pour faire de la formation. Il y a une foule
de mesures qu'on est en train de faire pour arriver là.
M. Derraji : Je
comprends qu'il y a une foule de mesures, mais quand est-ce que le centre de
cancérologie à Rouyn-Noranda sera fonctionnel à 100 %? Il ne va plus... on
ne va plus déplacer les patients à Gatineau ou ailleurs? C'est quoi,
l'engagement que vous allez prendre aujourd'hui pour dire que ce centre, c'est
inacceptable, on a un centre qui n'est pas fonctionnel?
M. Dubé : Bien,
écoutez, si vous me demandez de dire que c'est inacceptable, pour moi, c'est
inacceptable, O.K.? Il y a eu un investissement important dans un centre qui
manque de personnel en ce moment.
Deuxièmement, si vous
me demandez une date, moi, je regarde... Mme Savoie me montre, là, des
mises en place de cohortes au DEC accéléré, en Abitibi, qui ont commencé en
janvier. Est-ce qu'on va avoir un impact sur des embauches qu'on fait en ce moment en France, en Belgique, pour
l'Abitibi? 20 embauches qui sont prévues pour 2022...
M. Derraji : On
cherche un technologue.
M. Dubé : Bien
oui, c'est ça, mais ce que...
M. Derraji : Je
vous dis, là, moi, quand j'ai reçu l'appel, M. le ministre, j'en suis sûr et
certain, que vous êtes sensible à ça, quand j'ai reçu l'appel, parce que je
suis allé les voir... Il manque un technologue pour fonctionner le service, et
on dit à des patients : Prenez la route, partez à Gatineau.
M. Dubé : Moi, je pense qu'on est très, très proche de
démarrer avec les bonnes personnes. Caroline Roy, qui est la P.D.G.
de... vous la connaissez, vous l'avez rencontrée. Moi, je lui parle quand même
assez régulièrement, là, avec Mme Savoie. Elle sait la pression qu'on lui
met. Puis je voudrais dire une chose pour montrer qu'on est en action. Quand on a eu le problème de Senneterre, vous
savez, quand on réouvert Senneterre... parce qu'on a focussé sur
Senneterre puis on a dit : Quand on va
trouver le personnel, on va réouvrir Senneterre. Je pense qu'il faut faire la
même chose partout avec Mme Roy,
aussitôt qu'elle trouve quelqu'un. Puis je vous ai donné une liste d'efforts
qu'on fait en ce moment, puis c'est comme ça qu'on va le faire,
établissement par établissement, pièce par pièce. Je ne peux pas vous dire plus
que ça en ce moment, là.
M. Derraji :
Oui. Je veux vous ramener sur un autre sujet. Il y a une autre maladie
chronique qui touche pas mal de Québécois, c'est la maladie coeliaque, et j'ai
une question très simple. Il y a un formulaire qui a été développé...
M. Dubé :
Je n'ai pas compris, la...
Une voix :
Coeliaque.
M. Derraji : Coeliaque, oui.
Désolé, j'ai parlé trop vite, probablement. Et ma question est très
simple : Comment vous vous engagez à améliorer concrètement les pratiques
de dépistage de la maladie au Québec? Parce que, là, j'ai
vu qu'ils ont un formulaire, Coeliaque Québec. Je ne sais pas si vous étiez...
si on vous a mis au courant qu'ils ont déposé leur mémoire lors des
consultations budgétaires. Coeliaque Québec demande de bonifier... mais je sais
que je ne suis pas en face du ministre des
Finances, mais ça serait bien si vous pouvez le lui dire, parce qu'ils
demandent une augmentation du... un
crédit d'impôt, c'est un crédit d'impôt, mais, au-delà du crédit d'impôt, parce
que ça, ça ne relève pas de vous, là,
tout à l'heure, on a parlé du dépistage, j'ai oublié de parler de cette
maladie, qui est une maladie chronique, comment on peut améliorer le
dépistage? Moi, je pense que les gens de la Santé publique et d'autres, mais
vous aussi... C'est une maladie qui touche...
M. Dubé : ...parce que moi,
le... Vous faites bien de dire... crédits, ça a été fait aux finances, moi, je
n'en avais pas entendu parler, mais...
M. Derraji : Non, ce n'est pas
fait, ce n'est pas fait. Ils ont fait une demande, mais ça, c'est autre chose,
je ne vais pas vous ramener sur ça. Ce qui m'intéresse aujourd'hui avec vous,
en tant que ministre de la Santé, c'est plutôt par rapport au dépistage.
M. Dubé : Bien, regardez,
d'après le regard que je reçois de Dre Opatrny, là, elle n'est pas au
courant de cette demande-là qui a été faite, si je comprends bien, aux
Finances. Est-ce que je pourrais lui donner le temps de parler à son équipe
pour voir qu'est-ce qui est fait en...
M. Derraji : Oui, aucun problème, et
ce qu'on peut faire pour gagner du temps — elle est très efficace, Dre
Opatrny — on
peut vous envoyer leur mémoire et leurs demandes. Si on peut agir, ce serait
très bien déjà parce que le formulaire, il est prêt, il est prêt. Bien sûr, si
tout le monde est d'accord. Mais Coeliaque Québec, ils ont déjà préparé un
formulaire de bilan sanguin, mais je ne sais pas si ça rentre dans vos
pratiques.
Mme Opatrny (Lucie) : Nous
allons regarder le dépôt qu'ils vont nous faire parce qu'à ma connaissance, ce
n'est pas une maladie qui fait partie d'un processus de dépistage
régulièrement. Mais, bien sûr, nous allons regarder ce qu'ils vont nous déposer
et vous revenir.
M. Dubé : ...Lucie, s'il y a
des formations qui ont été approuvées récemment, là? Parce que, souvent, on
donne des... je ne sais pas, là, c'est vous qui connaissez ça. On va
s'informer, M. le député, pour voir qu'est-ce qui en est.
M. Derraji : ...c'est
85 000 Québécois touchés par ça. Coeliaque Québec, je vous invite
vraiment, si vous avez le temps, de les rencontrer. Ils font un excellent
travail, ils ont développé des bons outils. Moi, je pense que c'est une bonne
organisation avec qui le ministère peut travailler parce que ça touche
beaucoup, beaucoup, beaucoup de familles, comme je vous ai dit, 85 000,
mais ils ne demandent pas grand-chose. On va régler l'affaire avec le ministère
des Finances, mais vous, c'est plutôt la stratégie du dépistage.
M. Dubé : Parfait, c'est clair.
Je vais regarder puis je vais regarder aussi qu'est-ce que la FMOQ... avec
Lucie, là, qu'est-ce qu'ils ont comme...
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Derraji : Je vais vous
parler d'un autre sujet parce qu'il reste 20 secondes. C'est impossible de
vous poser cette question sur les ostéopathes, je vais y revenir à l'autre
bloc.
M. Dubé : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, la prochaine intervention,
c'est la partie gouvernementale pour 16 min 25 s. Alors, la
députée de Soulanges me jette un regard, c'est assurément elle qui va poser
quelques questions.
Mme Picard : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. D'abord, M. le ministre, permettez-moi de saluer
vraiment toutes vos équipes qui sont ici, plusieurs que je reconnais, et puis
je sais à quel point, durant les 26 derniers mois, vous avez vraiment
travaillé d'arrache-pied jour et nuit. Je pense que ce n'est même pas terminé
encore. Donc, je tiens à vous saluer tous et chacun pour votre implication
durant la grande crise que nous avons subie. Je salue aussi, bien sûr, les collègues députés présents
aujourd'hui. Je me suis préparé des questions pour vous, M. le ministre... M.
le Président, j'ai préparé des questions pour M. le ministre.
Premièrement, j'ai un sujet qui me tient
beaucoup à coeur, celui de l'accessibilité des services des soins de santé pour
les enfants migrants. Comme vous savez, j'étais membre de la Commission de santé
et services sociaux et j'ai eu l'occasion de travailler sur le projet de loi n° 83, qui est maintenant la Loi concernant principalement
l'admissibilité au régime d'assurance maladie et au régime général d'assurance
médicaments de certains enfants dont les parents ont un statut migratoire
précaire et modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie. Avant d'aller
plus loin, je voudrais prendre un moment
pour surtout remercier les invités que nous avons reçus en consultation
particulière. Leurs témoignages, leur
expertise nous ont grandement aidés à bonifier la loi. Puis je veux aussi
souligner la collaboration que nous avons eue avec tous les collègues
députés qui ont travaillé sur cette loi. En dehors de la partisanerie, je pense
que... qui est souvent courante, quelquefois courante au
Parlement, je crois que, sur ce dossier, nous avons donné le meilleur de
nous-mêmes tous ensemble. On a travaillé efficacement, rapidement sur ce
dossier pour favoriser surtout le bien-être des petits cocos.
Sur ce, M. le ministre, j'aimerais savoir,
est-ce qu'il est possible de nous faire part d'un état de situation concernant
l'admissibilité aux régimes d'assurance maladie et assurance médicaments de
certains enfants dont les parents ont un statut migratoire précaire? Peut-être
aussi nous pouvons expliquer un peu le principe de cette loi, si c'est
possible, et pour ceux qui suivent rarement nos travaux, sa portée et son
innovation. Merci.
M. Dubé : Bien, écoutez, Mme la
députée, premièrement, je veux juste rappeler aux gens qui nous regardent
aujourd'hui votre rôle comme adjointe parlementaire à la Santé. Je pense que
c'est très bien, ce que vous faites. Vous nous avez aidés énormément avec les
personnes... entre autres les enfants, souvent, avec un handicap. Alors, je
pense, avez fait un excellent travail là-dedans. Je veux vous remercier.
Puis
j'apprécie aussi que vous notiez que, durant ce projet de loi là qu'on a fait
sur les enfants migrants, le p.l. n° 83, qui
est maintenant une loi, a été fait avec la collaboration de l'opposition. Je
pense que c'était un très, très bel exemple d'un projet qu'on a réussi à faire
malgré la pandémie. Puis j'aimerais peut-être en profiter pour saluer le
député... M. Fontecilla, qu'est-ce que c'est son comté?
Une voix : Laurier-Dorion.
• (16 h 30) •
M. Dubé : ...Laurier-Dorion, je
m'excuse, j'ai oublié, qui avait fait un excellent travail aussi. Puis je pense
que c'est important de le rappeler aux Québécois que, même durant la pandémie,
il y a des projets de loi qui ont pu avancer. Puis je pense que celui sur les
enfants migrants... Puis vous faites bien de noter la collaboration qu'on avait
eue de l'opposition pour faire avancer ça.
Juste peut-être pour rappeler... puis je ne veux
pas dépasser votre temps, là, moi, je me souviens, quand je suis arrivé au
ministère, je recevais à peu près une à deux demandes par semaine pour
donner... puis où est M. Thibault, où il est rendu, là? M. Thibault
de la RAMQ m'envoyait beaucoup de travail parce qu'il fallait qu'à chaque fois
qu'un enfant d'un immigrant non reçu officiellement, qui n'avait pas encore sa
carte d'assurance maladie, que je regarde son dossier, puis dire : Mon
Dieu, cet enfant-là, ça n'a pas de bon sens qu'il ne puisse avoir accès aux
services, hein? C'est un peu ça qui était l'enjeu. Puis c'était une, deux, puis
trois fois par semaine où on devait regarder ça puis dire : Bien, la RAMQ,
elle ne peut pas donner la carte. Pas qu'elle ne voulait pas, mais elle ne
pouvait pas. Et je pense que l'essentiel pour qu'on... c'était de dire que le
principe d'un enfant, peu importe d'où ils viennent dans le monde, quand il est
au Québec, il doit avoir des services de santé. C'est ça qui était le principe
du projet de loi.
Puis je dois dire... c'est pour ça que je veux
saluer l'effort du député Fontecilla de Laurier-Dorion, c'est d'avoir poussé ce
projet de loi là. Il l'a poussé, il l'a demandé. Nous, on a trouvé que c'était
important de le mettre dans l'agenda législatif. Puis je pense que c'est
important de le reconnaître aujourd'hui, que ce député-là a fait le travail.
Bon juste aussi pour résumer, puis j'irai sur ce
qui reste à faire, parce qu'on a fait beaucoup de choses, depuis ce temps-là,
on a enlevé beaucoup de travail à la RAMQ. J'espère que M. Thibault le
reconnaît, parce que de telles mesures font que, maintenant, il y a plus de
4 500 enfants qui peuvent l'avoir par année. Parce que, là, c'est sûr
que ça a augmenté un petit peu les portes, là, parce que, là, les gens le
savent qu'ils peuvent le faire, qu'ils ont accès à la carte d'assurance
maladie. Ça fait que je pense que ça a eu, pour les enfants, un effet
excessivement bénéfique — d'accord,
je pense qu'on va le résumer comme ça — pour protéger les enfants. Et
je crois qu'il y aura probablement une augmentation de ce nombre d'enfants là
au fur et à mesure, parce que, comme l'a dit le premier ministre, il y a quand
même 50 000 immigrants qui nous viennent chaque année puis qui viennent
souvent avec leur famille, avec des jeunes enfants, etc. Donc, je pense qu'on a
réglé un enjeu qui était important pour tous les députés qui étaient ici. Puis
je regarde le député de Rosemont, je regarde le député des Îles-de-la-Madeleine,
le député de Nelligan, tout le monde a travaillé pour ça, puis je tiens à
remercier la commission.
Bon, maintenant, je vous dirais aussi que, puis
vous l'avez dit, il reste du travail à faire. Il y a un enjeu qui est délicat en
ce moment, puis je pense que vous le savez. On a décidé, parce qu'il y avait
des demandes aussi de la part de certains intervenants qu'on avait rencontrés,
de dire : Oui, mais quand la personne... quand la... des immigrants arrivent puis que la femme est enceinte, qu'est-ce
qu'on fait? Bon, et il y avait eu tout ce débat-là, à savoir, bien, il y
a souvent ce qu'on appelle du tourisme médical, qui peut être vu comme
quelqu'un vient pour quelques semaines avant d'accoucher
dans un endroit où est-ce qu'ils vont être très bien servis, puis qu'après ça
ils peuvent retourner... Il y avait... C'était un enjeu qui était un
enjeu un peu d'éthique, puis vous vous en souvenez, qu'on a discuté ça
longuement.
Là, ce groupe de travail là doit déposer son
rapport d'ici la fin du mois de juin. Ça fait que je voudrais juste informer
les Québécois qu'on respecte le délai qu'on a mis, parce que c'était un
engagement qu'on avait pris, lors de la commission, lorsqu'on a voté le projet
de loi, qu'en parallèle on allait demander à ce groupe de travail là... Puis, à
moins que je me trompe, puis je ne sais pas si je peux le demander à
M. Thibault, M. le Président, pour voir... Je pense qu'on avait... on
s'était engagé pour la fin juin, mais peut-être que vous pourriez juste faire
un signe de... ou peut-être le... ou le dire rapidement, là, comme vous voulez,
avec M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Vous pouvez le...
M. Thibault (Marco) : La réponse, c'est
oui. D'ici la fin juin, le comité aura produit son rapport, et il sera déposé
au ministre.
M. Dubé :
Alors donc, je ne sais pas si je réponds à votre demande. Puis ma collègue au
cabinet ici, Sara-Maude, me dit que, depuis le 22 septembre... puis ça, le
22 septembre, c'est la date où on a accepté le... où on a, je pense,
finalisé le projet de loi. Si je me souviens bien, jusqu'au 31 mars... en
fait, il y a eu 6 840 acceptations d'enfant pour la RAMQ. C'est quand
même énorme. C'est quand même énorme si je vous compare ça à une ou deux
demandes qu'on avait avant qui montaient au ministre. Puis la réponse... puis
la raison pour laquelle c'est si différent, c'est que la journée que c'est une
procédure qui est acceptée, mais les gens n'ont plus... Parce que,
rappelez-vous, ce que les immigrants avaient peur, c'est de dire : Moi, je
ne suis peut-être pas légal, en ce moment, puis je ne veux pas faire une
demande pour mon enfant parce que je vais être obligé d'expliquer que je ne
suis pas légal. C'était ça qui était le grand danger. Et on s'est engagé à dire
qu'un enfant immigrant dont les parents n'ont pas encore le statut légalisé...
c'est que ce n'est pas ça qui devrait nous empêcher de soigner l'enfant.
Alors, moi, je suis... je vais vous dire, je
viens d'apprendre, là, par votre question, le chiffre, je ne savais pas qu'il
était aussi important. C'est quand même 6 800 enfants qui ont eu
droit aux services. Donc, on a enlevé beaucoup de travail à M. Marco
Thibault, je suis très content, mais je pense qu'on a donné aussi beaucoup de
travail à notre réseau de la santé, mais c'est notre travail de le faire pour
les...
Alors, il nous reste la question des femmes
enceintes. On va essayer de trouver une solution, parce qu'il y a plusieurs
groupes qui avaient... qui étaient intervenus. Je vois que le député de
Rosemont hoche de la tête. Ça fait que je pense qu'on va livrer la marchandise
là-dessus aussi, puis on aura... Est-ce que ça répond à... Donc, ça fait un peu
le sommaire de ce que c'était, p.l. n° 83, et d'où on est rendu, puis du
travail qu'il nous reste à faire. Est-ce que vous avez une autre question ou...
je ne sais pas...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y.
Mme Picard : Oui. Il me reste
combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Provençal)
: Six minutes.
Mme Picard : Six minutes. Parfait.
Bien, juste un petit... Je vais rebondir un peu en disant que, cette loi-là,
moi, j'en suis vraiment fière. C'est des enfants qui ont des soins, qui n'en
avaient peut-être pas avant. Donc, je suis vraiment, vraiment très fière de
cette loi-là.
Je souhaite poursuivre la discussion avec la
télémédecine. Encore là, la pandémie a pavé la voie à une nouvelle façon de
pratiquer la télémédecine au Québec. Évidemment, la télémédecine existait avant
la COVID-19, mais elle n'avait jamais été réellement intégrée aux façons de faire,
dans l'actuel système de santé, alors que, pour certains suivis, la télémédecine est la clé. C'est
d'ailleurs un sujet qui a été abordé durant l'étude du projet de loi n° 11, la Loi visant à augmenter
l'offre de services de première ligne par les médecins omnipraticiens et à
améliorer la gestion de cette offre. J'ai deux petites questions. Je ne sais pas si on va avoir le temps, mais ce
n'est pas grave. Vous pouvez les compresser en une.
M. Dubé : ...question qui vous a été
plantée par le député de Nelligan, hein? Non, parce que lui aussi, il croit
beaucoup à la télémédecine.
Mme Picard : Non. On a des intérêts
communs.
M. Derraji : Télésanté.
M. Dubé : Télésanté. Oui, oui, vous
avez raison de me corriger, parce qu'il...
Le Président (M. Provençal)
: Et moi, je vais tous vous corriger pour vous...
la présidence, s'il vous plaît.
M. Dubé : Ah! excusez-moi. M. le
Président, je reconnais en vous l'ancien directeur d'école et de discipline.
Vous avez raison, excusez-moi.
Mme Picard : Donc, mes deux petites
questions, c'est : Comment comptez-vous faire afin d'utiliser son plein
potentiel, cet outil à la disposition des professionnels du système de la
santé, tout en vous assurant que les intérêts des patients sont pleinement
protégés? Donc, ça, c'est ma première partie. Puis savez-vous si des
professionnels pouvaient utiliser... pouvant utiliser la télémédecine sont
ouverts à l'idée d'intégrer cet outil à leur façon de travailler?
M. Dubé : O.K. Bien, ça, c'est...
bien, puis peut-être qu'un jour mes collègues pourront répondre pour moi aussi,
mais, premièrement, lorsqu'on a discuté l'article par article sur la... du p.l.
n° 11 puis qu'on a parlé de télésanté, on
a bien dit que non seulement on acceptait le principe... Parce que c'est un
amendement qu'on a ajouté pendant qu'on discutait p.l. n° 11, parce qu'on voulait que ça devienne une mesure
permanente et non... Parce que, jusqu'à maintenant, c'était une mesure
qui était temporaire avec les différents décrets qu'on avait en place. Donc,
ça, c'est la bonne nouvelle. Ça, c'est fait.
Ce qu'il nous reste à faire, puis ça va
permettre de répondre en partie à votre deuxième question, ce qu'il nous reste à faire, puis ce qu'on a dit qu'on prenait
comme engagement, de le mettre maintenant par règlement... Le détail va
se faire par règlement, c'est-à-dire qu'il faut mettre, entre autres, puis ça,
le député de Nelligan, puis même je pense que les deux
autres députés de l'opposition en avaient parlé, dans quels paramètres la
télémédecine ou la télésanté doit se faire pour être acceptable. Est-ce que,
par exemple, je me rappelle d'un critère qu'on a dit qui va être dans les
règlements, même si c'est dans le projet de loi, quelqu'un peut la refuser?
Quelqu'un peut refuser la télémédecine s'il dit : Moi, je ne suis pas à
l'aise de faire... d'avoir mon soin.
Alors, il y a
une foule d'éléments comme ça qui vont mettre clairement les paramètres dans
lesquels la télésanté, là, peut se faire. Et je crois que, pour
répondre... Donc, ça, c'est un élément qui est très important, parce que
c'est... lorsqu'on aura finalisé p.l. n° 11,
donc là on a fait l'article par article, aussitôt qu'on finit les crédits,
j'espère qu'on pourra continuer de
travailler à finaliser p.l. n° 11 au salon bleu, mais, en faisant l'hypothèse que
ça va se régler le plus rapidement possible, nous, avec le ministère, on
va préparer les règlements qui vont définir le cadre d'application de la
télésanté. D'accord?
Et, pour répondre à votre deuxième question,
moi, j'ai écouté, entre autres, le Dr Mauril Gaudreault, qui est le président
du Collège des médecins, qui, lui, est d'accord avec la télémédecine, mais en
disant : En autant qu'elle soit bien encadrée. On se comprend? Donc, je
pense que les... il va y avoir... on a vu qu'il y avait un engouement de la
part des médecins. Il nous reste à régler, entre autres, la question :
Est-ce qu'il va y avoir, rappelez-vous de l'utilisation... le mot qu'on a utilisé, c'est la modulation des
tarifs, hein? C'est l'expression qu'on a utilisée, parce qu'on a dit :
Bien, c'est sûr qu'un renouvellement de prescription au téléphone, ce
n'est pas la même chose que de faire un diagnostic d'un appendice. On s'entend.
Ça fait qu'il va falloir moduler les services pour que la tarification soit
bien faite. Ça aussi, c'est une étape, mais je pense que l'adhésion des
médecins à la télésanté... Puis là, j'ai peut-être pris trop de temps, Mme la
députée, là, mais je pense que c'étaient les éléments qui étaient importants de
reconnaître, là, dans le p.l. n° 11.
• (16 h 40) •
Mme Picard : Merci beaucoup. Merci.
M. le Président, il reste?
Le Président (M. Provençal)
: 1 min 30 s.
Mme Picard : 1 min 30 s.
Je ne pourrai pas poser ma grosse question. Je vais attendre au deuxième bloc.
Je vais vous en poser une rapidement. À propos de la pénurie de main-d'oeuvre,
dans le réseau de la santé, pouvez-vous juste me dire, les initiatives du
ministère afin d'ajouter les 900... les 9 000 préposés aux
bénéficiaires dans le réseau, notamment dans les CHSLD, qu'est-ce qui a été
fait pour le moment? Puis qu'est-ce qu'il reste à faire?
M. Dubé : Premièrement, je vais vous
le dire, là, rapidement, de mémoire, je pense qu'on est rendus à pas loin de
10 000 qu'on a déjà eu, parce qu'on l'a fait en trois phases.
Mme Savoie, on doit être rendus presque 10 000? Je pense que c'est 9 700 quelque
chose. Donc, ça, c'est la bonne nouvelle.
La deuxième bonne nouvelle, c'est qu'on m'a dit
cette semaine, quand on préparait nos crédits, puis ça, j'en profite pour le
dire aux députés, parce que je l'ai appris cette semaine, qu'on a un meilleur taux
de rétention avec nos nouveaux employés qu'avec le reste du réseau. Savez-vous
où on avait une crainte? C'est quand on a dit : On monte les salaires, on
fait... il y a... et les gens pouvaient quitter après un an. Bien, notre taux
de rétention est de 83 % avec nos
nouveaux PAB, même après un an de travail, alors qu'on peut avoir un taux de
rétention dans le réseau pour les nouveaux employés. Puis ça aurait été
inquiétant, pour les PAB, de l'ordre de 65 %, 70 %. Ça fait que non
seulement on a réussi à en avoir plusieurs, mais on réussit à les retenir. Et
ça, je pense que c'est une très, très, très bonne nouvelle. Ça fait que je ne
sais pas combien qu'il reste de temps, mais c'est peut-être juste le message
que je voulais passer aujourd'hui.
Le Président (M. Provençal)
: Vous l'avez très bien passé, M. le
ministre.
M. Dubé : O.K. Parfait.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, je vais
maintenant céder la parole au député de Nelligan pour
21 min 52 s.
M. Derraji : O.K., merci beaucoup.
Donc... on va aller à un autre sujet, M. le ministre. Cette fois-ci, ça touche
le zona. En 2018, le Comité sur l'immunisation du Québec avait recommandé, de
façon unanime, la mise sur pied d'un programme de vaccination contre le zona.
Début 2019, c'est à l'unanimité que l'Assemblée nationale ont voté une motion
voulant que le gouvernement mette en place un programme de vaccination contre
le zona, comme recommandé par le Comité sur l'immunisation du Québec. Plus
tard, à l'automne de la même année, pétition lancée sur le site de l'Assemblée
nationale demandant au gouvernement de mettre en place un programme de
vaccination contre le zona, a récolté près de 8 000 signatures.
Plusieurs organismes québécois représentant nos aînés du Québec formulent la
même demande depuis des années. Où on en est, M. le ministre?
M. Dubé : Oui, oui. Je suis en train
de parler à Mme Savoie, excusez-moi, M. le député, parce que je voulais
être certain que je pouvais avoir la chance de parler au Dr Boileau. Parce que,
lorsque ça a été regardé... Comme vous savez, habituellement, lorsqu'on veut
donner un nouveau médicament ou un nouveau traitement, il faut demander à
l'INESSS. Et je ne me souviens pas, là, dans le cadre de nos demandes, où en
était rendue l'analyse, je vais le dire comme ça, l'analyse de valeur ou ce
qu'on pourrait appeler coût-bénéfice, avec le zona. Est-ce que... Puis là je
vois que M. Boileau vient de revenir, ça fait que je vais lui donner le temps
de...
M. Derraji : ...boire un verre d'eau.
Après, avec plaisir. Là, est-ce qu'il va...
M. Dubé : Mais
je sais une chose, ce que je peux vous dire, c'est qu'en ce moment, non, on n'a
pas pris de décision. Mais j'aimerais ça peut-être l'entendre du Dr Boileau,
mais je sais que, de notre côté, là, peu importe va être quoi la
recommandation, on a... je pense qu'on a un scénario, qu'on a discuté avec
Mme Savoie, c'est de le regarder est-ce qu'on peut faire un projet pilote.
Mais ce qui serait important, c'est de le faire par groupes d'âge, parce que
c'est tellement dispendieux, puis je pense que je peux le dire comme ça, qu'au
lieu d'y aller... j'allais dire «mur-à-mur» pour tout le monde, ce serait notre
approche. Mais je serais curieux d'entendre peut-être... je ne sais pas si
M. Boileau peut répondre, parce que sa grande expérience au niveau de
l'INESSS pourrait nous aider.
M. Derraji : Aucun problème. Juste
avant...
M. Dubé : Oui, allez-y.
M. Derraji : ...vous avez déjà des
recommandations, hein? Parce que, là, j'ai le Comité sur l'immunisation du
Québec qui a...
M. Dubé : ...le CIQ?
M. Derraji : Oui, oui, le CIQ,
absolument. Je ne sais pas ce que Dr Boileau va parler, en tant qu'ancien
P.D.G. de l'INESSS ou de l'actuel de la Santé publique...
M. Dubé : Je vais le laisser
décider, parce que...
M. Derraji : O.K. Il est bon dans
les deux chapeaux, il est très bon dans les deux chapeaux, mais je vais juste
vous rappeler, M. le ministre, parce que c'est très important, ça remonte à
2018, le CIQ a recommandé, de façon unanime, la mise sur pied d'un programme de
vaccination contre le zona. Le CIQ a déjà recommandé. Donc là, en termes de
recommandation, le feu vert, il est là. Là, maintenant, si on ne veut parler
qu'au bénéfice, ça, c'est l'INESSS, là, éclairez-nous, Dr Boileau.
M. Dubé : Mais, en même temps, comme
vous le savez, avec le nouveau chapeau du Dr Boileau, le CIQ fait une
recommandation, et la Santé publique fait la recommandation au gouvernement.
Alors donc, c'est pour ça que je voudrais regarder un petit peu où on en est
rendu, parce que je veux juste être certain que, si on avait une recommandation
formelle de la Santé publique... Je vous dis que le scénario qu'on privilégie,
en ce moment, c'est un scénario pour un bloc d'âge pour être capable de bien
voir l'effet, là. Actuellement, c'est ça qu'on ferait. Mais j'aimerais ça entendre le Dr Boileau sur une
recommandation éventuelle, je dirais, de la part de la Santé publique. Est-ce
que ça vous va, M. le député?
M. Derraji : Oui, oui, oui. Non,
non, mais c'est excellent, c'est excellent, c'est excellent.
M. Boileau (Luc) : Oui, bien,
d'abord, merci beaucoup, M. le Président, puis merci pour ceux qui me font tous ces compliments-là, mais je pense que je vais
décevoir un peu, parce que nous n'avons pas une conclusion,
actuellement, sur l'intégration d'une
programmation de vaccination spécifique à cela. C'est vraiment l'Institut national de santé publique, à travers le Comité d'immunisation, qui est un
comité d'expertise, qui fait ces recommandations-là au ministère de la
Santé et Services sociaux, à la direction générale. Et nous sommes toujours en
travail là-dessus au moment où on se parle. Donc,
ce n'est pas une conclusion, et les avantages économiques sont toujours à être
regardés. L'INESSS le fait, dans sa route
normale. Si jamais il y a une proposition qui n'est pas analysée, sur le plan
économique, sur le plan de l'immunisation, il faut compléter les
analyses avant de porter une conclusion là-dessus, là, par rapport à la
situation de ce vaccin.
M. Derraji : Je veux juste vous
partager que je suis un peu déçu. Ce n'est pas par rapport à votre réponse,
c'est très clair. Au contraire, Dr Boileau, je tiens à préciser, merci
beaucoup, c'est très clair. Mais déçu qu'on traîne ce dossier, déçu qu'on
traîne, parce qu'on est presque les derniers au Canada. Je peux vous les
nommer, hein : l'Ontario,
65-71 ans, septembre 2016 avec Zostavax, O.K., octobre avec Shingrix,
Yukon, Île Prince-Édouard, l'Alberta, Les Anciens Combattants du Canada,
services de santé non assurés pour les Premières Nations, services
correctionnels, ministère de la Défense nationale, 50 ans et plus pour les
immunosupprimés. Ces gens, je ne pense pas qu'ils se sont trompés, M. le
ministre. J'en suis sûr que Dr Boileau aussi va partager la même chose. Le CIQ
se base sur des évidences, se base sur des faits, il a formulé la
recommandation.
Je tiens juste à vous rappeler un chiffre très
important, c'est environ une personne sur trois qui sera atteinte par le zona au cours de sa vie. Et, d'après les
recommandations de ce groupe d'experts du même... du Comité
d'immunisation, parce que l'avis, il existe, 27 000 cas de zona,
600 hospitalisations et 10 décès dus au zona et ses complications,
chaque année, c'est une facture de 25 millions de dollars que doit assumer
le système de santé. Au bout de la ligne, on est perdant, et on traîne, et ce
n'est pas les recommandations qui manquent.
J'ai réussi à avoir un petit engagement de votre
part, ce matin, vous êtes très gentil. Je vais redemander un autre engagement
en après-midi, hein, les évidences sont là, et Dr Boileau l'était, je pense...
Allez-y, pas de problème.
M. Dubé : Mais peut-être avant
de...
M. Derraji : ...fait
un signe.
M. Dubé : Ah! O.K. Bien, je
peux le laisser répondre, mais je veux juste...
Le Président (M. Provençal)
: ...je ne préside plus rien.
M. Derraji : Mais ça va bien.
Ça va bien, M. le Président. Ça va très bien.
Le Président (M. Provençal)
: Mais ça va très bien.
M. Dubé : Mais j'allais vous
respecter en disant...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, il n'y a pas de problème.
C'est une blague, M. le ministre.
M. Derraji : Moi,
tu sais, monsieur... Dr Boileau, quand il me dit ça, moi, j'arrête, hein, tu
sais... je ne peux pas.
M. Dubé : Oui, mais c'est parce
que...
M. Derraji : Ah! oui, quand
vous m'avez dit ça, j'ai arrêté.
M. Dubé : Bon. Mais, je vous
dirais, M. le député, là, je veux juste qu'on se comprenne bien, là, on n'a
rien contre la recommandation du CIQ puis on n'a rien contre la question du
zona, au contraire, mais on a fait des choix budgétaires qui sont importants,
là, dans la dernière année. Puis, lorsque vous citez le coût des personnes qui
ont le zona, là, vous citez, M. le député, un coût de 25 millions. Je ne
connais pas la teneur de ce chiffre-là, là, parce que vous avez peut-être une
information que je n'ai pas, mais je vais supposer, parce que vous êtes très
rigoureux, qu'elle est valide. Nous, ce qu'on a comme coûts, là... On parle de
coûts pour soigner les personnes qui ont le zona, c'est ce que vous avez dit,
là, les...
M. Derraji : ...c'est une
facture de 25 millions, annuellement, que doit assumer le système de santé
pour ces gens, donc 600 hospitalisations, 10 décès dus au zona et...
M. Dubé : Est-ce que c'est pour
toutes les catégories d'âge ou seulement pour une...
M. Derraji : Ah! une très bonne
question, je ne peux pas vous dire, j'ai juste...
M. Dubé : Bon, mais je veux
juste vous dire, parce que, quand je vous dis que c'est une question... c'est
rendu une question budgétaire qu'on est prêt à considérer, ce qu'on s'est fait
dire, pour vacciner l'ensemble de la population, pour le zona, c'est environ
200 millions de dollars par année. Alors, c'est sûr que, là,
lorsque... On n'est pas du tout contre la valeur clinique de se faire vacciner,
mais, quand je dis qu'il y a une question de valeur, c'est-à-dire coût-bénéfice,
si ça coûte 25 millions au système de santé puis que ça coûte
200 millions pour vacciner, il faut prendre ça... Et c'est pour ça que je
vous dis qu'on n'est pas contre, mais que je pense que l'approche qu'on va
faire, c'est qu'on va le faire par les catégories d'âge.
Puis, moi, ce
que j'ai posé comme question : Quelles sont les catégories d'âge où c'est
le plus dangereux d'attraper un zona?
Alors donc, je pense qu'on est rendus à cette étape-là, mais je voulais juste
préciser ce... parce que... J'ai madame... Ah! Mme Castonguay, ici, dans son rapport de la protectrice... de
la Commissaire à la santé, elle a bien dit : Assurez-vous, à l'avenir, que vous avez une notion de valeur de
ce que le patient reçoit, là, et... Alors donc, c'est juste ça que je
veux...
• (16 h 50) •
M. Derraji : ...je ne veux
pas... moi, j'ai eu le zona. Je l'ai vécu. Oui, oui.
M. Dubé : Oui. O.K.
M. Derraji : C'est terrible. Tu
sais, un quatre, cinq semaines, et ça a coïncidé avec la naissance de ma fille.
J'ai fui la maison.
M. Dubé : Vous étiez nerveux.
M. Derraji : J'ai fui la
maison, j'ai quitté parce que... Elle vient de naître, etc., c'est quand même
douloureux. Donc, au-delà du coût, c'est quand même... c'est des symptômes,
etc. Mais vous avez raison de dire que l'impact, elle est pour certaines
personnes...
M. Dubé : C'est pour ça que la
valeur, ce n'est pas juste les dollars, c'est la valeur qu'on reçoit.
M. Derraji : Oui, vous avez raison.
Et, dans d'autres provinces, et je vous le donne, et j'ai des programmes de 65 à 70 ans, j'ai, par exemple pour les Nations unies, oui, pour... pas les Nations unies, les Premières Nations,
Colombie-Britannique, deux, il y a 65-69 ans, et
65 ans et plus, c'est depuis janvier 2021. On avance très bien, on avance
très, très bien. Donc, est-ce que je peux considérer aujourd'hui que, vu votre
ouverture d'esprit... que, sur la table, on va avoir un échéancier? Vous êtes
un homme d'échéancier que... j'adore, ça, moi, j'adore les échéanciers. Il faut
qu'on sorte avec quelque chose aujourd'hui que... Pour le zona, les évidences
sont là.
Mais je vais revenir au point que Dr Boileau a
soulevé son pouce tout à l'heure, je veux voir qu'est-ce qu'il veut dire, mais
je pense qu'on a assez d'information pour agir, surtout pour les personnes
âgées. Et vous avez déjà eu une demande de la FADOQ, la FADOQ disait :
Zona, le programme de vaccination se fait attendre. Ça, c'est très récent,
3 mars 2022. Donc, la demande, elle est formulée, il y a des groupes qui
le demandent. On sait très bien que c'est efficace, on sait très bien que ça
peut réduire beaucoup de choses pour ces personnes.
Donc, est-ce qu'on peut considérer aujourd'hui
que le ministre va prendre un engagement, avant la prochaine élection, je vois
un beau sourire, avant la prochaine élection, qu'au moins pour les 65 ans
et plus ça va être possible d'avoir leur vaccin de zona?
M. Dubé : Bien, écoutez, il y a des
choses que je peux dire, des choses que je ne peux pas dire. Ce matin,
l'engagement que j'ai pris, on était sur le point d'envoyer une lettre, puis je
vous ai dit : Ça va me faire plaisir de répondre à votre demande, parce qu'on
était prêts à prendre contact avec nos P.D.G. pour annoncer ce que je pense que
vous avez bien raison de demander. Ici, bien, je vais respecter notre processus
budgétaire, M. le député. Je vous ai dit que, pour l'ensemble de la population,
les estimés que j'ai, c'est à peu près 200 millions par année. Je pense
qu'il y a une valeur importante à le faire. On va embarquer dans un processus
budgétaire à l'automne.
Je pense qu'on est... C'est... Moi, je pense que
c'est un point important. On connaît toujours des gens proches de nous qui ont
vécu des... je ne savais pas que c'était votre cas, mais j'en ai connu aussi.
Alors, je suis très, très sensible à ça, mais je ne peux pas prendre
d'engagement, sauf l'engagement de vous dire que je pense que de le regarder
par catégories d'âge... Puis, ce qui est demandé par la FADOQ, je suis très
sensible à ça, ça nous permettra peut-être, comme on le fait, d'être très ciblé
puis de s'assurer que la valeur est là pour des gens qui sont plus à risque. Ça
fait que c'est peut-être l'engagement que je suis prêt à considérer, là.
M. Derraji : Mais, par rapport à
l'engagement par catégories d'âge, ça veut dire que ça va être fait quand? Ça
veut dire... on en parle du prochain budget, là, ce n'est pas cette année, là,
c'est impossible que les gens 65 ans et plus...
M. Dubé : On est déjà... Je veux
dire, à moins que Mme Savoie gère très bien le budget puis qu'elle dégage
des excédants...
M. Derraji : Elle le gère très bien.
M. Dubé : Elle fait déjà très bien
ça, mais je ne peux pas m'engager pour un budget qui est déjà accepté, là. Le
ministre Girard nous a donné déjà beaucoup de sous pour faire arriver notre
plan de santé, mais je pense que la prochaine question budgétaire va arriver
tellement rapidement qu'on... Je comprends très bien votre demande aujourd'hui,
là, puis elle est justifiée.
M. Derraji : Oui, mais je tiens
quand même, à la fin de cet échange, exprimer une déception par rapport à ça,
parce que les évidences sont là, étaient sur la table. C'est un choix de ne
pas... c'est un choix de ne pas répondre à la demande de la FADOQ. C'est une
problématique réelle, et on est les seuls, presque, au Canada qu'on n'a pas ce
vaccin. Je vous le dis, j'ai nommé presque... plusieurs provinces où ils ont
fait ce que vous venez de dire : 65 ans... Je n'ai pas vu pour toute
la population, à moins si je me trompe...
M. Dubé : ...
M. Derraji : J'ai 50 ans et
plus pour les anciens combattants, mais le reste, le reste, c'est vraiment
65 ans et plus. J'ai l'Alberta, greffe
d'organe solide, 18 ans et plus, septembre 2021, donc... Mais vous voulez
dire quelque chose depuis tout à l'heure, Dr Boileau, je vous le sens.
Moi, je n'ai pas de problème. Demandez à M. le ministre. Moi, j'ai...
M. Boileau (Luc) : Je ne veux pas
ajouter trop d'information, mais je veux quand même placer trois choses, là.
Bon, ça se ressemble toujours, là, mais la première chose, c'est qu'on l'a
reçu, l'avis du CIQ. Puis l'avis du CIQ dit, en gros, que c'est efficace comme
vaccin, mais il ne dit pas : Voici combien ça va coûter puis voici les
clientèles prioritaires pour... par rapport au coût, etc. Donc, il y a eu aussi
une route qui a été prise, c'est le deuxième point, par le ministère pour aller
chercher un avis public autour de ça, en mobilisant l'Institut du Nouveau
Monde, pour aller chercher l'opinion citoyenne par... L'Institut du Nouveau
Monde, pas l'Institut national de santé publique, lui, il l'avait déjà fourni,
mais l'Institut du Nouveau Monde, pour aller chercher une opinion citoyenne sur
la pertinence de faire ça, puisqu'il y a un
coût important. Il y a un coût sur le système de soins, là, vous l'avez estimé
à autour... ça a été estimé à 25 millions,
mais, comme M. le ministre le disait, si on y va pour les populations de plus
de 70 ans, c'est 100 millions, plus de 65 ans,
150 millions. Si on ajoute les personnes immunosupprimées, comme vous le
citez dans quelques provinces qui ont ciblé
spécifiquement là-dessus, on est rendu à 200 millions. Donc, il y a
vraiment un coût sociétal important pour une maladie qui est fréquente, qui est importante, qui est prise en
charge de différentes manières, qui peut être souffrante, là, vous en
avez été témoin personnellement. Alors, on... ce paysage-là mérite d'être
étudié encore. Et les dernières périodes, les derniers
mois, la dernière année n'a pas permis de faire ça, disons, l'agenda a été
boursouflé par la présence de d'autres préoccupations de santé publique.
M. Derraji : Merci. Merci, Dr
Boileau. M. le ministre, on va revenir sur un sujet qui est un peu, en fait,
proche de ce que je viens de vous mentionner par rapport au zona, c'est
l'approbation des nouveaux médicaments. J'en suis sûr et certain, vous avez un
bon allié, Dr Boileau, par rapport à l'INESSS.
Parmi vos engagements, vous aviez comme
priorités celle d'accélérer l'approbation de nouveaux médicaments et d'investir
dans la recherche clinique effectuée au Québec. Ça vous rappelle quelque chose?
C'est votre dernière plateforme. La promesse de valeur thérapeutique, vous avez
mentionné ça tout à l'heure. Décembre 2008... 2018, désolé, la ministre de la Santé a, pour la première fois, eu recours au
nouveau mode d'évaluation des médicaments, des nouvelles thérapies innovantes pour inscrire à la liste des médicaments
deux nouvelles molécules, la Spinraza... Et je vais prendre... ouvrir
une parenthèse, oui, l'amyotrophie spinale, j'ai un citoyen de mon comté qui a
bénéficié de ça, je tiens à le saluer, parce que ça a été exceptionnel,
exceptionnel. Et ses parents sont contents, parce qu'ils paient avant. Donc,
bravo pour ce point.
Maintenant, est-ce que le ministre peut nous
indiquer quelles sont les économies générées par les mesures depuis le
lancement du virage favorisant l'utilisation des médicaments biosimilaires? Là,
je parle des biosimilaires... des biosimilaires. Selon le communiqué, la mesure
avait... devrait permettre de générer des économies annuelles de
100 millions de dollars seulement pour la RAMQ, pour le régime
public. Donc, est-ce qu'on peut savoir les économies générées par cette mesure
depuis son lancement en mai 2021?
• (17 heures) •
M. Dubé : Très bien. Est-ce que je
peux, juste avant de répondre... Puis là je vais répondre rapidement. Ce que
vous venez de saluer pour le... avec le travail qui a été fait à l'INESSS puis
le bénéfice pour toutes les familles, je suis content que vous le soulevez,
parce que c'est une maladie tellement épouvantable. Pour un enfant qui prend ça
au début puis que sa vie est complètement affectée, moi, je dirais, peu
importent les coûts, c'est extraordinaire ce qui a été fait au niveau de
l'INESSS, puis qu'on a pu agir là-dessus. Alors, merci de le reconnaître, puis
tant mieux si vous connaissez des gens qui en ont profité.
Maintenant, j'ai... on a fait faire ce calcul-là
pour les biosimilaires. Comme vous savez, ce n'était pas un dossier qui était facile, parce qu'on avait beaucoup de
pression de la part des... de ceux qui fournissaient l'équivalent... bon,
je vais dire... pas dire les équivalents.
Mais ce que je voudrais vous demander, c'est que je pense que le rendement
annualisé, là, c'est aux alentours de 140 millions annuels pour les
biosimilaires. On n'a pas eu 140 millions dans la première année, parce
qu'on l'a mis en place... Rappelez-moi, Sara-Maude, c'est quoi?
Une voix : ...
M. Dubé : Mais ce que je veux dire,
c'est que les... si je prends les économies, là, puis on reviendra dans le
détail du calcul, mais, si je prends les économies, depuis qu'on l'a mis en
place, et que je l'annualise sur une année complète,
c'est 140 millions. Donc, c'est quand même important, mais, encore une
fois, M. le député, vous savez... M. le Président, je m'excuse, je vous
parlais, en fait, je... le... Il y a une augmentation des coûts des médicaments
de façon exponentielle, là, on l'a bien expliqué dans le plan de santé, mais,
quand on est capable d'avoir un effet qui vient contrecarrer ça, comme les
biosimilaires, bien, 140 millions annuels, ce n'est pas négligeable, là.
M.
Derraji : Oui. Donc, on peut comprendre que la stratégie du
ministère, maintenant, ça va aller dans les biosimilaires.
M. Dubé : C'est déjà commencé, c'est
déjà commencé.
M. Derraji : C'est quoi... oui,
c'est quoi, vos objectifs?
M. Dubé : Bien, écoutez, c'est...
là, maintenant que... Puis peut-être que je pourrais... Oui, est-ce que
Mme de Guise est là? Est-ce qu'il y aura d'autres médicaments qui...
Je ne sais pas si on a le temps, là, mais moi, je ne suis pas celui qui
recommande les médicaments, mais, si vous me demandez le principe, j'aimerais
peut-être ça que Mme de Guise puisse venir nous dire...
M. Derraji : ...les biosimilaires,
ma question, c'est plus par rapport aux objectifs. Est-ce que le ministère a un
objectif par rapport à la place des biosimilaires dans l'arsenal thérapeutique
qu'on va voir : pilules, injectables, etc.? Donc, c'est quoi, notre
objectif par rapport aux biosimilaires?
M. Dubé : Mme de Guise arrive,
peut-être que Dre Opatrny peut donner une réponse là-dessus, mais c'est des
nouvelles...
Le Président (M. Provençal)
: Dre Opatrny.
Mme Opatrny (Lucie) : Quand nous regardons les
biosimilaires, c'est de s'assurer que le traitement thérapeutique pour le patient est égal aux molécules originales,
et on travaille main dans la main avec l'INESSS pour définir quelles
sont les populations
et quels sont les mécanismes qu'on peut mettre en place pour s'assurer que
cette... quand c'est une transition, que c'est fait de façon
sécuritaire. Et, pour le faire, nous avons travaillé avec toutes les parties
prenantes, des groupes de patients, des associations, des fabricants, etc.,
puis avec ma collègue, Dre de Guise, pour bien définir comment faire cette
transition-là pour s'assurer d'une stabilité clinique. Et c'est ça qui a été
fait depuis... entre avril... On a débuté l'année passée, puis la transition,
c'est complété pour beaucoup de molécules. On a tout un tableau de molécules où
cette transition, ça a été fait. Alors, nous avons déjà vu
15 millions de dollars qui ont été... qu'on est allé chercher. Et,
comme dit le ministre, annualisé, ça va être alentour de 140 millions.
M. Derraji : Mais,
au-delà de l'argent et les économies, que je comprends très bien, ce que vous
dites aujourd'hui, c'est la promesse de la valeur thérapeutique. Ça veut dire,
c'est la valeur thérapeutique bénéfique pour le patient, molécule pour
molécule, là, on accepte. Ce n'est pas uniquement l'économie d'argent ou de
sous qui vous guide dans le choix. C'est quoi, l'élément central?
Mme Opatrny
(Lucie) : Bien, c'est essentiel que la valeur thérapeutique est égale.
Et il y a des populations qui sont très bien... mais je devrais vous dire bien
définies, où il y a plus de risques quand on fait une transition. Alors, on
évite les conditions cliniques qui pourraient faire en sorte qu'il y a un risque,
par exemple les moins de 18 ans, les femmes enceintes si on a eu des
échecs antérieurs pour les transitions ou en lien avec les médicaments. Alors,
il y a des groupes de patients qu'on va éviter de faire les transitions vers
les biosimilaires. Alors, c'est très encadré.
M. Derraji : ...sur
les molécules originales, aucun switch, aucun changement. Ils doivent rester,
peu importe le protocole.
Mme Opatrny
(Lucie) : Alors, ce n'est vraiment pas de faire ça de façon aveugle,
c'est vraiment dans un contexte clinique et
c'est pour ça qu'on a travaillé aussi avec les médecins pour s'assurer que la
transition était faite sous l'oeil des médecins qui prescrivent ces
médicaments pour leurs patients. Et nous avons aussi regardé comment il y a
d'autres juridictions qui l'ont fait avant nous, et c'est pour ça aussi qu'on a
travaillé main dans la main avec l'INESSS pour s'assurer que... absolument, ce
n'est pas l'argent, c'est essentiel que la sécurité et la stabilité clinique
étaient là.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci
beaucoup, Dre Opatrny, pour l'ensemble de ces précisions. La prochaine
intervention, c'est le député de Rosemont, pour...
M. Dubé : ...ne
restez pas loin, ne restez pas loin.
Une voix : ...
M. Dubé : O.K.
Le Président (M.
Provençal)
: ...pour
16 min 31 s. M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Merci. C'est vrai que ça fait mal, puis que c'est évitable, puis il
faudrait calculer aussi la perte de productivité pour les gens qui sont souvent
sur le carreau. Moi, je ne l'ai pas eu si fort que mon collègue, mais je
connais des gens qui l'ont eu dans les yeux, notamment. Ça peut dégénérer
salement, cette affaire-là. Il y a un vaccin qui existe. On a parlé au même
lobbyiste, là. De toute évidence, moi, je ne travaille pas pour les
pharmaceutiques puis mon collègue non plus, mais pour la santé publique, s'il y
a quelque chose à faire, ça serait bien. ...Vous m'avez vu hocher de la tête,
tout à l'heure, pour les femmes en situation irrégulière d'immigration, qui
accouchent ici.
Une voix : ...
M. Marissal :
Exactement. C'est une bonne chose, mais il faut aussi couvrir les femmes,
maintenant, et les accouchements. Vous avez probablement remarqué qu'il y a un
certain nombre de demandes qui arrivent à votre bureau de mon bureau. C'est un
peu un «running gag», à mon bureau, un de mes attachés consacre énormément de
temps à accompagner ces familles-là pour ne pas qu'elles se ramassent avec la
facture de l'accouchement, un collègue attaché qu'on appelle affectueusement,
d'ailleurs, «l'accoucheur de Rosemont». Et c'est très «cute», puis je le dis,
parce qu'il reçoit les photos des bébés, régulièrement, puis il les a affichées
à côté de son bureau.
Alors, moi, ça me
fait plaisir aussi, parce qu'on sert à quelque chose, mais si on pouvait ne pas
mettre autant de temps là-dessus...
M. Dubé : ...«l'accoucheur
de Rosemont».
M. Marissal :
Non, ce n'est pas moi, ce n'est pas moi. C'est mon attaché, qui s'appelle
Kenny, que je salue. On l'appelle...
M. Dubé : ...qualités,
mais je ne savais pas que vous aviez celle-là aussi.
M. Marissal : Non,
je ne suis que le patron de mon attaché, qui travaille beaucoup là-dessus. Mais
si on pouvait faciliter le sort de ces gens-là, qui sont souvent, d'ailleurs,
en situation d'exil, qui vont accoucher, à qui on envoie une facture d'hôpital
en plus parce qu'elles ont accouché... Je pense qu'on pourrait régler ça, comme
vous avez réglé le cas des enfants qui naissent ici. Voilà, ça, c'était...
M. Dubé : M. le député,
rapidement...
M. Marissal : Oui.
M. Dubé : ...M Thibault m'a dit
tout à l'heure que, non seulement on en a eu... puis vous me le direz, vous me
corrigerez, que, non seulement on en a fait 6 800 depuis la mise en place,
mais qu'on a corrigé des situations antérieures — pour combien de
personnes? Je veux juste que vous le sachiez, là, c'est assez extraordinaire...
Une voix : ...
M. Dubé : 22 000 cas qui ont
été corrigés.
M. Marissal : Bravo!
M. Dubé : Non seulement des
nouveaux cas ont été acceptés, 6800, mais, depuis la mise en place du p.l. n° 83, il y a 20 quelques milles... 22 041 cas dont le
statut a été corrigé, alors c'est...
M. Marissal : Très bien.
M. Dubé : ...c'est énorme.
Merci pour cette précision-là.
M. Marissal : C'est bon, on
continue comme ça.
M. Dubé : Oui, on va continuer
comme ça.
M. Marissal : Bon, c'est bien.
M. Dubé : ...
M. Marissal : Bien, il n'y a
pas 2 000 photos dans le bureau de Rosemont, mais il y en a
plusieurs.
M. Dubé : J'irai voir le bureau
un jour.
M. Marissal : On a parrainé
plusieurs familles. J'ai des questions en rafale, puis, après ça, je vais essayer
de finir avec autre chose, s'il me reste du temps, mais je crois qu'on est
capable.
Hier, la
présidente du Conseil du trésor m'a dit que si vous sentiez le besoin de
prolonger la prime COVID au-delà du
14 mai, il suffisait de lui demander. Elle n'a pas dit qu'elle allait dire
oui, mais il suffisait de lui demander. Allez-vous lui demandez?
M. Dubé : Non.
M. Marissal : C'est la fin, le
14 mai?
M. Dubé : On a été très clair.
On a été très clair que la situation, à moins d'un revirement extraordinaire
dans la situation du COVID aujourd'hui, que les primes... Les syndicats avaient
déjà été avertis par l'interministériel. Moi, j'étais sur des appels avec
M. Lehouillier. On l'avait extensionné d'un mois, vous vous souvenez. Il
devait prendre fin le 16 avril, on l'a extensionné jusqu'au 14 mai.
Il n'y aura pas d'extension.
M. Marissal : Bien, je vous
pose la question parce que la situation épidémiologique, quand on regarde les
chiffres, elle est pire aujourd'hui qu'au moment où vous avez mis ces
primes-là. Alors, pourquoi les enlever là, avec l'été qui arrive? C'est à vous
de prendre la décision. C'est une décision purement politique, là, de ce que je
comprends.
M. Dubé : Bien, non. Je ne
pense pas que l'épidémie, c'est une question de politique, là...
M. Marissal : ...
M. Dubé : Mais, M. le Président, je
veux juste répondre. Il y a eu des décisions qui ont été prises par rapport aux
primes qui tiennent compte de la situation épidémiologique, O.K., et de la
situation dans les hôpitaux. Quand on a décidé de rallonger les primes d'un
mois, il faut se souvenir qu'on était en période d'augmentation très importante
avec la sixième vague. Les informations que l'on a, sur
une base régulière, qui nous viennent de la Santé publique et de nos autres
experts font qu'en ce moment... puis là je pense à l'INESSS, mais je pense
aussi à l'INSPQ, et avec le Dr Boileau, en ce moment, la situation est en train
de s'améliorer et que la... Même si la situation peut... n'est pas idéale dans
les hôpitaux, que nos gens continuent de travailler très fort, là, je ne fais
pas de parallèle, mais la situation au niveau des primes ne le justifie plus
pour les primes dont on parle.
• (17 h 10) •
M. Marissal : O.K. Bien, c'est
clair, donc c'est la fin, le 14 mai, pour les primes.
On a parlé de délestage ce matin. Ça fait déjà
plus de 18 mois que les médecins, en particulier les spécialistes,
disent : Il y aura un prix humain à payer pour ce délestage. Ils
s'inquiétaient beaucoup, les médecins spécialistes, en particulier en
oncologie, du suivi de leurs patients. Avez-vous une étude ou des données sur
l'effet de surmortalité en raison de délestage au Québec?
M. Dubé : Bon, je vais répondre
en deux temps, O.K.? Puis je sais que vous n'avez pas beaucoup de temps, je
vais le faire. Les études de surmortalité, de façon générale, se font aussitôt
que les données sont disponibles, O.K.? Alors, jusqu'à maintenant, à part la
première vague, on a très bien performé en surmortalité, c'est-à-dire qu'on est
en bas de la plupart des pays en termes de... Mais sur la question est-ce qu'il
y a un lien avec le dépistage, ça, je ne suis pas capable de vous le dire, puis
je ne le sais pas si je pourrais...
M. Marissal : ...je me suis mal
exprimé. Je n'aurais pas dû employer «surmortalité» parce que ça nous amène
ailleurs. Les médecins spécialistes, en oncologie en particulier, ils nous
disaient : On ne peut pas faire les tests. On n'a pas les tests qui
reviennent assez vite, aussi simples, là, que des analyses, là, pour le cancer
colorectal dont on parlait ce matin. Je vais poser ma question crûment, là, on
va gagner du temps : Est-ce qu'on a échappé des patients qui sont morts en
raison du délestage?
M. Dubé : C'est très difficile,
c'est très difficile à dire, ça. Moi, je n'ai pas cette... M. le député, là, je
n'ai pas cette information-là aujourd'hui. Est-ce que je pourrais m'enquérir...
M. Marissal : O.K. Est-ce que
quelqu'un aurait ça ici?
M. Dubé : Est-ce qu'il y a
quelqu'un ici qui pourrait me le dire. Lucie? Puis si on ne l'a pas, on pourra
vous revenir, là, mais je veux juste être certain que...
Mme Opatrny (Lucie) : Nous
sommes en train de regarder. Par exemple, prenons cancérologie, est-ce que le
fait qu'il y a moins de dépistages maintenant, depuis deux ans, et on n'a pas
rattrapé... Alors, c'est certain qu'il y a des personnes qui ont le cancer qui
n'ont pas été dépistées, qui n'ont pas été traitées. Est-ce que ça, ça a
transformé dans une maladie plus grave, je pense que c'est ça, votre question,
pour le moment, c'est trop tôt d'avoir cette réponse-là en termes de données
populationnelles. L'INESSS est en train de le regarder, et la direction de
cancérologie également le suit. Pour le moment, les chiffres ne le démontrent
pas, mais, sur le terrain, les médecins disent qu'ils semblent, des fois, de
voir des patients se présenter avec les maladies plus tardives ou qui n'ont pas
été dépistées. Alors, c'est ça que les médecins nous disent. On ne le voit pas
traduit dans les chiffres. Est-ce que c'est trop tôt? Est-ce qu'on va le voir?
C'est sûr que ça nous inquiète, et c'est pour ça qu'il y a une urgence de
vraiment remonter et faire tous les différents programmes de dépistage le plus
rapidement possible.
M. Marissal : O.K.
Changement de sujet. Tout est dans tout. On parlait de TSO tout à l'heure,
c'était après-midi ou ce matin, je ne
me souviens plus, là, je pense que c'était tout à l'heure, puis il y a un
article qui sort, là, cet après-midi, là, dans Le Soleil de
Québec, sur le TSO qui a explosé au CHU, à Québec et dans la région
périphérique. Le ministre disait, tout à l'heure : C'est des moyennes,
puis des moyennes, ça ne dit pas tout, parce qu'on a un pied dans le frigo, un
pied dans le four, c'est une belle expression que je ne connaissais pas. Dans
le cas du CHU de Québec, il semble qu'on a vraiment le pied dans le four, là,
peut-être même dans la lave, parce que c'est très, très chaud. Pourquoi ne pas
donner, dans votre plan — puis
ça vous a été reproché pour le plan général que vous avez déposé, de
rétablissement, mais en particulier pour le TSO — pourquoi ne pas mettre
un échéancier, un échéancier, un «deadline», comme on disait dans mon ancien métier, là, pour donner une indication que ça va
finir là? Je comprends qu'il en restera quelques-unes, là, des
infirmières qu'on devra envoyer ici et là, parce que c'est grand, le Québec,
puis il y a des besoins parfois, je comprends ça, mais là c'est en train de
devenir la norme dans certains coins. Alors, pourquoi vous n'envoyez pas un
message? Vous aimez ça, les plans, vous êtes un homme de chiffres. Ça ne se
peut pas, un plan pas d'échéance, ça ne se peut pas, parce que les agences ne
vous croiront pas, puis ils vont vous poursuivre parce que vous voulez changer
les choses. Pourquoi vous ne mettez pas une échéance, avec un objectif?
M. Dubé : M. le député, là, je
ne sais pas comment qu'il reste de temps, mais je vais prendre tout le temps
nécessaire pour répondre à ça, là. Mais je vais rapidement. L'article de Thomas
Gerbet qui est sorti, là, il parle d'un échéancier qu'on n'a pas dans le plan,
et il y a une confusion avec l'échéancier qui a été demandé pour la
Protectrice... le rapport de la Protectrice du citoyen. C'est deux choses
complètement différentes.
M. Marissal : Je vous parle du
TSO, là.
M. Dubé : Non,
mais... C'est ça, mais juste vous dire... Bon, maintenant, pour le plan de santé,
dans lequel le TSO... moi, je me suis engagé à ce que le TSO, comme méthode de
gestion, c'est fini, il n'y en aura plus.
M. Marissal : ...
M. Dubé : Non, mais attendez.
Là, on prend un exemple. Puis à Québec, qui est déjà au-dessus de la moyenne,
là... Je vous ai dit que le TSO, en ce moment, là, des heures travaillées,
c'est l'équivalent de 0,02 % des heures travaillées pour l'ensemble du
Québec. À Québec, dans la Capitale-Nationale, c'est un peu plus que 1 %.
Alors, on parle quand même de choses qui sont petites, mais qui sont
importantes pour les gens.
Le deuxième point, j'ai Mme Doyon ici, là,
qui suit ça, là, depuis qu'on a dit... on s'est engagé à ce que ce ne soit plus
une mesure de gestion. On le suit. Je peux vous donner les chiffres, là. Moi,
j'ai un tableau de bord que je suis avec
Mme Doyon toutes les semaines pour savoir comment ça se fait qu'à Québec,
par exemple, à l'institut, aujourd'hui, on est à 7 % de TSO. 7 % de TSO, là, c'est comme 7 % de
plus que la moyenne nationale. Il est quoi, le problème, là? Il y a un problème spécifique à l'institut en ce moment.
Et c'est ça qu'il faut demander aux gestionnaires, de dire : Écoutez,
là, notre objectif : plus de TSO comme méthode de gestion; pourquoi chez
vous, à Québec, à l'institut, c'est comme ça?
Ça fait que je suis d'accord avec vous, mais
moi, ce que je vais vous dire, puis je vais le redire, d'ici le début de mai,
je pense, la deuxième semaine de mai, les Québécois vont être capables de
cliquer sur un site Web puis de dire :
Chez nous, à Québec, c'est quoi, le TSO. Puis ça va être indiqué dans le site.
Ça, ça ne s'est jamais vu, là, de la même façon qu'on a fait cette information-là. Puis la meilleure façon de
mettre nos gestionnaires de CISSS et de CIUSSS au défi d'enlever le TSO, c'est que cette information-là
soit connue du public pour chacune des régions, pour chacun des
établissements. Alors ça, pour moi, c'est non seulement un échéancier, mais
c'est une mesure qui va être disponible toutes les semaines.
M. Marissal : Un échéancier pour
avoir quelque chose sur un site Internet. Il n'y a pas d'échéancier pour mettre
fin au réseau, ou, en tout cas, pour dire: Ça sera tellement marginal que ça
sera utilisé vraiment en cas de danger et qu'on a besoin...
M. Dubé : On a discuté souvent, vous
et moi, là, et je vous le dis, l'échéancier... c'est fini, le TSO, comme
méthode de gestion. Je ne peux pas enlever le TSO lorsqu'une infirmière ne peut
pas rentrer puis que son supérieur ou sa supérieure lui dit : Bien là, on
est mal pris pour une heure, peux-tu rester?, parce qu'il y a une raison
éthique. Ça, je pense que tout le monde reconnaît que ce besoin-là, il est là,
on s'entend. Mais lorsqu'on est dans les 0,02 %, on est dans ça, là. Mais
je vous dis juste qu'en ce moment, il y a encore quelques exceptions. Puis je
pense que le cas de Québec dont vous parlez, il est exceptionnel puis il va
falloir avoir des bonnes réponses de la part de nos gestionnaires.
Une voix : On l'a diminué aussi
depuis les fêtes, là.
M. Dubé : Alors, depuis les fêtes,
on est passé de combien, là?
Une voix : 5 % à 2,25 %.
M. Dubé : À 2 % pour...
Une voix : Pour le CHUQ.
M. Dubé : Pour le CHUQ. Alors, c'est
pour vous dire comment on mesure ça, là, tous les jours.
M. Marissal : Mais j'entends que
vous me dites que ce n'est pas très grave, finalement, puis que ça va rester
comme ça.
M. Dubé : Ah! Non, non, non.
M. Marissal : Mais comme je n'ai
plus de temps, M. le ministre, je hais ça faire ça, mais ce n'est pas moi qui contrôle le chronomètre, là, je n'ai plus de
temps, ça fait que j'ai une question sur la gestion COVID. Vous avez peut-être
vu ce matin qu'il y a des médecins puis des pharmaciens qui disent que le
déploiement du Paxlovid, ça n'a pas marché. Ça a été...
M. Dubé : ...
M. Marissal : C'est ce que j'ai lu
ce matin, hein? Puis, moi, je ne suis pas...
M. Dubé : ...ancien journaliste, là,
vous savez qu'ils n'ont pas toute la rigueur que vous aviez.
M. Marissal : Bien là, vous attaquez
le pharmacien, le président de l'Association des pharmaciens qui a été cité dans le texte, mais... Vous avez le droit de
ne pas être d'accord, mais laissez-moi juste finir. Les tests PCR, il n'y
en a à peu près plus.
D'ailleurs, l'OMS a dit hier que ça nous complique singulièrement la vie parce
que les États ont largement arrêté de faire des PCR. Ça fait qu'on n'a
pas la vraie... le vrai portrait. La vaccination, on va se le dire, ça a bien
marché, première, deuxième dose. Beaucoup moins troisième, quatrième. Et les
rappels, ça marche beaucoup moins. C'est beaucoup plus difficile aussi de
trouver un endroit pour se faire vacciner.
Bref, je me pose la question : Qu'est-ce
qui a changé entre le 31 décembre, où il fallait tout refermer puis
rentrer dans nos chaumières sans avoir personne, puis que, là, c'est comme si
ça n'existait plus? Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a une raison
qui se trouve dans le calendrier, et que, 2022 étant une année électorale, tout
d'un coup, vous avez baissé la garde puis vous avez réalisé que le monde était
écoeuré d'entendre parler de ça. Ça fait que, tout d'un coup, on lève les bras,
on baisse la garde, puis on fait comme si ça n'existait plus. Parce que les
chiffres qu'on envoie, mais même si on n'a pas de vrais tests pour savoir
combien de gens sont contaminés tous les jours, il y a beaucoup
d'hospitalisations. Et je vous rappelle que, d'ici quelques jours, ce ne sera
pas une gloire pour le Québec, on va arriver à 15 000 morts au Québec.
Ça fait que ce n'est pas fini.
• (17 h 20) •
M. Dubé : Mais là, M. le député, je
ne sais pas comment... Comment il me reste de temps pour essayer de répondre à
tout ça?
Le Président (M. Provençal)
: 1 min 30 s.
M. Dubé : Comment?
Le Président (M. Provençal)
: 1 min 30 s.
M. Dubé : O.K. Paxlovid, là, c'est
un succès énorme au Québec, si je compare à toutes les autres provinces
canadiennes.
M. Marissal : ...
M. Dubé : Non, mais je veux vous le
dire, là. Il y a 4 000 personnes jusqu'à date, plus de
4 500 personnes qui ont profité du Paxlovid, et c'est un succès.
Toutes les autres provinces regardent notre programme puis disent :
Comment ça se fait qu'il est disponible en pharmacie puis que, nous, on ne l'a
pas par une prescription du pharmacien? Je m'excuse, mais le Paxlovid, c'est un
succès que toutes les autres provinces canadiennes regardent comment ils
devraient faire, premièrement.
Deuxièmement, oui, la pandémie, elle n'est pas
finie, mais lorsqu'on a des recommandations de nos experts qui nous disent, il
y a un mois : Vous allez arriver à un pic à 2 500... Puis là, depuis
une semaine, là, on varie entre 2 400
et 2 500. On est exactement, aujourd'hui, où on nous avait dit il y a un
mois qu'on serait. Parce que les gens ont été... je dirais, ont fait ce
qu'il y avait à faire au niveau des mesures sanitaires. On a tout fait ce qu'on
avait à faire. Je pense qu'on a demandé aux gens d'apprendre à vivre avec le
COVID. Puis je m'excuse, M. le député, là, mais on suit ça de tellement proche.
De venir nous dire que c'est parce que c'est une
année électorale, là, je vais faire attention, mais je vais vous dire :
«No way», ce n'est pas vrai. On fait excessivement attention de suivre ça. Nos
experts nous avaient dit qu'on serait là
aujourd'hui, on est exactement là. Les chiffres que je viens de recevoir encore
aujourd'hui, là, nous disent qu'on a une baisse de 40 cas dans nos
hôpitaux. Ça fait trois jours de suite qu'on a exactement ça et c'est
exactement là qu'on devait être aujourd'hui. Puis je ne sais pas s'il me reste
du temps, M. le Président, mais de faire le lien avec la campagne électorale,
je m'excuse, mais je ne suis vraiment pas à l'aise avec votre commentaire. Je m'excuse,
là, mais je ne suis pas à l'aise avec ça.
Le Président (M. Provençal)
: Il ne reste plus de temps. Et la
prochaine intervention est au député de Nelligan pour
19 min 26 s.
M. Derraji : Merci, M. le
Président. Je vais revenir à la pénurie de main-d'oeuvre et aussi le TSO, dans
ce bloc d'échange. Vous avez lancé un projet
de réforme, M. le ministre, une refondation du réseau de la santé. Mais
aujourd'hui, sur votre plan, vous estimez à combien le manque de travailleurs
par métier ou par professionnel?
M. Dubé : Oh! très bonne
question, très bonne question. Ce que Mme Doyon... que je vous parle, tout
à l'heure, là... j'ai parlé de Mme Doyon, tout à l'heure, qui fait un excellent
travail dans l'équipe de M. Lehouillier... On va faire la différence entre
le personnel qui manque, qui est en absence, pour que les gens comprennent
bien, là. En ce moment, on a 336 000 employés du réseau de la santé.
Je ne parle pas, là, des organismes communautaires, tout ça, mais des employés
salariés, 336 000. Il y en a, en ce moment, 50 000, puis je pense que
c'est plus que ça, c'est 62 000...
Une voix : ...
M. Dubé : 63 000,
63 000 qui sont en absence de toutes sortes. C'est beaucoup, ça, là, là,
des absences...
M. Derraji : Incluant COVID,
pas COVID, maladies ou...
M. Dubé :
Non, non, puis là je ne suis pas COVID, dans ça, là.
M. Derraji :
O.K. Absences, absences.
M. Dubé :
Absences.
M. Derraji :
Tout.
M. Dubé :
C'est bien ça, 62 000 ou 63 000?
Une voix : ...
M. Dubé :
O.K. Puis je ne veux pas... bien, c'est parce que je veux répondre
rapidement, là. Puis ça, c'est des absences pour congés de maladie, pour toutes
sortes de choses. C'est énorme, là, quand on prend... si vous prenez 20 %
de 300 000, c'est 60 000, on s'entend, donc c'est beaucoup de monde.
En plus, en plus, on est... puis là c'est la bonne nouvelle, on a eu jusqu'à
15 000 absences pour raison de COVID jusqu'à il y a quelques
semaines, puis ça, c'est en ajout de ça. Alors, quand on dit que notre réseau
de santé, il est sous pression puis que nos gens font un travail extraordinaire
dans ces conditions-là...
Bon, maintenant, ce
que j'aimerais vous dire... Puis si je peux répondre plus précisément à votre
question quand vous me dites : Maintenant, par quelle catégorie? On a tout
ça, on a tout ça pour les infirmières, pour les préposés aux bénéficiaires. Ça
fait que je voulais juste vous donner l'ensemble. Et c'est pour ça maintenant
qu'avec les tableaux de bord qui ont été développés, on est capable de dire dans
quelles régions on a plus de problèmes pour répondre à toutes les questions de
l'Abitibi puis de l'Outaouais, dont on parlait tout à l'heure.
M. Derraji :
J'étais familier toujours avec l'organigramme que le ministère de l'Emploi
et du Travail, via la CPMT, la Commission des partenaires du marché du travail,
fait, où on avait une idée sur l'état de déséquilibre. Genre qu'on savait que
pour telle région, j'ai un état de déséquilibre, j'ai plus de postes que
d'infirmières pour occuper tels postes, et
on avait toutes les catégories. Moi, ma demande : Si vous avez ce
portrait, nous aimerions bien le voir avec vous, parce que ça va nous
donner le portrait réel de la pénurie de main-d'oeuvre par régions, par
professionnels de la santé.
Des voix : ...
M. Dubé :
En fait, je vais vous dire ce que je pense qu'on a puis ce que je ne suis
pas certain qu'on a avant de vous promettre de vous le donner, O.K.? Parce que
je veux juste faire attention, M. le Président, là. Mais ce que Mme Doyon
a développé dans les dernières semaines, parce qu'on fait beaucoup de travail
là-dessus, justement pour essayer de résoudre le problème de personnes, c'est
qu'au ministère jusqu'à tout récemment on calcule en heures. Et c'est toujours
très difficile de... qu'il nous manque 50 millions d'heures, ça ne dit
rien à personne, on s'entend, mais c'est... Puis moi, je veux être capable de
mettre ça en termes d'employés. Alors, ce que Mme Doyon a développé au
cours des dernières semaines puis qu'on a maintenant, c'est un indice de qui
manque par tel type d'emploi, d'infirmières. Puis j'ai vu ces statistiques-là
que Mme Doyon... je pense, c'est une des premières fois, là, au début de
la semaine ou la semaine passée. Les infirmières, admettons, lorsqu'on regarde
les heures qui manquent, en plus des absences
dont je parlais tantôt, je pense que les infirmières, il en manque 3 800,
là, je pense... je vois Mme Doyon qui doit être en train de regarder dans son tableau de bord. Mais donc, on a
cette analyse-là. Maintenant, est-ce qu'on l'a de façon assez granulaire
pour la regarder par région? Ça, je ne le sais pas encore. Mais je ne sais pas
si ça répond à votre question.
M. Derraji :
Ah oui, c'est excellent, ça répond, c'est un bon début de réponse, je
pense, parce que vous...
M. Dubé :
Mais ça, on n'avait pas ça avant.
M. Derraji :
Oui. Non, c'est un bon début de réponse. Et vous allez venir au pourquoi je
pose ce genre de questions. C'est qu'on ne peut pas aujourd'hui dire qu'il y a
une pénurie dans une région ou éviter qu'il y a... on ne peut pas parler de
pénurie, on ne peut pas parler qu'on va éviter des bris de service, on ne peut
pas... même par rapport à votre objectif d'éliminer le TSO, même par rapport à
votre objectif de dire : Je vais réduire le recours à la main-d'oeuvre
indépendante. Parce que vous me parlez de 50 000 heures, hein,
50 000 heures. Mais sur les 50 000 heures, j'en suis sûr et
certain que le ministère va faire appel à la main-d'oeuvre indépendante pour
combler, je ne sais pas, 10 000, 20 000, 30 000,
40 000 heures. On ne le sait pas.
Moi, la question que
je vous pose aujourd'hui : Si on a une bonne planification, que ce soient
les départs à la retraite, que des absences pour x, y raisons, pour le refus du
TSO, que les gens ne veulent plus de TSO, ils vont aller dans des agences privées... C'est ce genre de
planification ou de portrait que je vous demande parce que ça va nous
aider à parler sur de bonnes bases. Est-ce
qu'on va faire descendre cette réforme dans toutes les régions? Est-ce qu'on ne
va plus revivre ce que nous avons vécu, par exemple, en termes de bris
de service dans des régions? On sait que soit j'ai de la concurrence avec l'Ontario, soit j'ai de la misère
en Abitibi, soit j'ai de la misère à Coaticook, donc c'est là où je veux
vous ramener.
M. Dubé :
M. le député, je suis 100 % d'accord avec vous. Puis il me semble que
ça m'arrive souvent aujourd'hui, il doit se passer quelque chose, là. Mais
Mme Doyon, pouvez-vous, si vous me permettez, M. le député ou M. le
Président, je m'excuse, j'aimerais ça que Mme Doyon nous dise où elle est
rendue dans ce travail-là, là, qui avance, là. Puis vous avez raison, je pense
qu'on l'a par région, mais je ne voudrais pas... Est-ce que vous pouvez avoir
le micro? Ce serait bien, si vous pouviez mettre...
Le Président
(M. Provençal)
: ...vous
nommer et nommer votre titre.
M. Dubé :
...le tableau de bord à l'écran, mais on n'est pas rendu là encore, là.
Mais on vient de l'avoir, ça, M. le député, cette analyse-là, là. Josée.
Mme Doyon
(Josée) : Oui, bonjour. On m'entend dans le micro même si je suis un
petit peu loin?
M. Dubé :
Oui, oui.
Mme Doyon
(Josée) : Bonjour, Josée Doyon, sous-ministre adjointe à la gestion de
la main-d'oeuvre. Alors, le tableau... ce qu'on a développé, c'est un indice de
besoin pour être capable d'identifier présentement pour faire le travail qu'on a à faire maintenant dans le réseau.
Pas pour les développements à venir et puis les projections d'embauche
pour les prochaines années, tout ça, maintenant, qu'est-ce qui nous manque pour
éliminer le TSO, éliminer la MOI et compenser pour les absences en invalidité.
Donc, on ne l'a pas pour l'ensemble des titres d'emploi, on a plus de
235 titres d'emploi dans le réseau, mais on l'a pour nos types d'emploi
principaux que sont infirmières, infirmières auxiliaires, préposés aux
bénéficiaires. Et on travaille présentement sur travailleurs sociaux,
psychologues, les titres d'emploi qui sont
vraiment ce que nous, on appelle dans notre jargon «en veille», là, les titres
d'emploi qui sont vraiment les plus précaires. Donc, je l'ai... on l'a
dans notre tableau de bord développé par région, par établissement et pour ces
fameux titres d'emploi là. Donc, on n'est pas rendu à dire... tantôt je voyais
dans l'article de journal, là, le TSO à Montmagny, bien, je ne l'ai pas pour
l'installation de Montmagny, là, mais on n'a pas ce genre de granularité-là, mais
on a par établissement, par région. Donc, ce n'est quand même pas pire.
M. Derraji :
Oui, ce n'est pas pire. Vous avez raison de dire que ce n'est pas pire.
Mais je reviens à la réforme, j'en suis sûr et certain, M. le ministre, je ne
veux pas vous mettre des mots dans la bouche... Oui, allez-y.
Une voix : Ce
n'est pas une réforme.
• (17 h 30) •
M. Derraji :
Non, non, la refondation. Oh, mon Dieu. O.K. Je vais revenir à la
refondation. On ne peut pas aller dans une refondation si on n'a pas le
portrait réel. C'est impossible. Parce que je veux vous dire quelque chose. là,
j'ai entendu un programme d'aller chercher des infirmières à l'étranger. Je
peux? Je peux lui poser une question? Mme Doyon, je vous le dis
maintenant, le Québec peut accueillir 5 000...
M. Dubé :
Excusez-moi, mais c'est au président qu'il faut demander.
M. Derraji :
Mais ça va bien depuis tout à l'heure. Il est content. Il est content. Ça
va très bien.
Le Président
(M. Provençal)
: Je
suis observateur aujourd'hui.
M. Derraji :
Oui, ça va bien, il nous laisse... c'est un bon directeur d'école. Il me
rappelle mon père. Excellent.
M. Dubé :
Il délègue beaucoup.
M. Derraji :
Oui, oui.
M. Dubé :
En autant que ça aille bien.
Le Président
(M. Provençal)
: Votre
question, s'il vous plaît.
M. Derraji : C'est
excellent. Mais si je vous dis : Le Québec, demain — une
question hypothétique — 2 000
infirmières, est-ce que ça répond aux
besoins? Et là on l'a vu, le ministre de l'Emploi et du Travail qui veut aller
chercher, de mission en mission, des infirmières à l'étranger. On a vu les
missions en France, en Suisse, mais on ne peut pas, aujourd'hui, même avec le
nombre d'heures, dire que j'ai besoin de 1 000, 2 000, 3 000,
4 000 infirmières.
Mme Doyon
(Josée) : Bien, aujourd'hui, pour répondre à votre question bien
précise, là, aujourd'hui, mon besoin en infirmières, c'est 5 340.
M. Derraji :
Partout dans toutes les régions du Québec.
Mme Doyon
(Josée) : Partout dans toutes les régions du Québec, pour combler tout
ce qui est fait en MOI, tout ce qui fait en TSO, et c'est pour remplacer celles
qui sont absentes en maladie.
M. Derraji :
De combien? Désolé.
Mme Doyon
(Josée) : 5 340.
M. Derraji :
Donc, 5 000 infirmières aujourd'hui. On parle cliniciennes?
Mme Doyon
(Josée) : Infirmières, toutes confondues.
M. Derraji :
O.K., donc auxiliaires, cliniciennes, praticiennes.
Mme Doyon
(Josée) : Non... Oui, les infirmières et les infirmières auxiliaires.
M. Derraji :
Donc, avec 5 000, on élimine le TSO partout au Québec?
Mme Doyon
(Josée) : Sauf pour la partie de TSO de dernière minute, quand on a
une absence ponctuelle.
M. Derraji :
Ça, il n'y a personne...
Mme Doyon
(Josée) : Ça, on comprend, tout le monde comprend ça.
M. Derraji :
...qui va dire qu'il va le contrôler, ça, là. Moi, je parle vraiment de...
Mme Doyon
(Josée) : ...élimine le TSO, on élimine la MOI. Mais une seule mesure
ne peut pas réussir à remplir tout le besoin. Donc, la formation dont
M. Dubé parlait tantôt, toutes les formations qu'on fait, les formations
accélérées, les infirmières auxiliaires, tout ça, l'Immigration... On a un
projet, tantôt, vous parliez de France et de Suisse,
mais là on a eu une entente avec le MIFI pour aller recruter, sur deux ans,
1 000 infirmières dans les pays maghrébins, principalement en
Tunisie. Et on insiste sur cette clientèle-là parce que les infirmières du
Maghreb ont une formation qui est très proche de la nôtre. Donc, quand ils
arrivent ici, ils n'ont presque pas de prescription de l'Ordre des infirmières
pour de la formation complémentaire avant de pouvoir exercer.
M. Derraji : C'est excellent. Je vous
remercie beaucoup, Mme Doyon. Là, je reviens aux mesures
supplémentaires. Donc, ce que j'ai aimé, c'est que ce n'est pas une seule
mesure qui va nous aider à combler les 5 000. Donc, la formation et
l'immigration, est-ce que...
Mme Doyon
(Josée) : Les conditions d'exercice, une stratégie de rétention, on a
tout ça dans le plan santé.
M. Dubé :
...du décloisonnement, aussi, décloisonnement des
professions? Ça, je pense que c'est important, Josée.
Mme Doyon
(Josée) : Oui, je peux en parler un petit peu, effectivement. Pendant
la pandémie, avec les ordres professionnels, l'Office des professions, on a
travaillé beaucoup sur... de donner des permis restrictifs, ou des permis
temporaires, ou des autorisations spéciales à différents autres professionnels
pour qu'ils puissent, notamment, vacciner, dépister. On a même donné des
autorisations à des non-professionnels. Donc, l'idée, c'est, compte tenu qu'on
a des types d'emploi qui sont en très forte pénurie, plus que d'autres, c'est
de favoriser, par nos travaux à venir, avec les ordres — les
travaux sont planifiés, actuellement, mais ils ne sont pas commencés — donc,
de planifier un décloisonnement des pratiques pour dévulnérabiliser chacun des
titres d'emploi pour pouvoir confier des actes réservés à d'autres types de professionnels. Pour nous, là, on n'est pas... je ne
suis pas capable de le chiffrer, en disant, si je réussis à donner tel
acte à telle personne, ça va me donner combien. Ça, je ne suis pas capable de
chiffrer ça. Mais pour nous, c'est un levier très porteur de pouvoir
décloisonner ça pour se dévulnérabiliser par rapport, notamment, aux
infirmières.
M. Derraji :
Je comprends parfaitement le décloisonnement. D'ailleurs, je vais avoir une
question par rapport à... Vous parlez de professionnels qui ont contribué, je
vais revenir aux ostéopathes par la suite, parce qu'il y a un enjeu pas
uniquement dans votre ministère, mais par rapport à un autre ministère. Mais je
vais revenir à la planification. Vous avez dit 5 000, plusieurs mesures
complémentaires, y compris l'immigration, y compris la formation, les mesures
de rétention. Mais ça, c'est en date d'aujourd'hui, pour régler les problèmes
d'aujourd'hui. On sait qu'on est une société vieillissante. Le pic, c'est 2030.
Les projections pour les huit prochaines années sont de l'ordre de combien, si
on inclut les départs à la retraite, si on inclut...
Mme Doyon
(Josée) : Pour les infirmières... je pourrais vous donner pour
l'ensemble des professions, évidemment, là, mais pour les infirmières, on est à
28 000 embauches nécessaires pour les cinq prochaines années. Ceci
étant dit, on sait déjà que...
M. Derraji : ...infirmières,
encore une fois, auxiliaires, tout type d'infirmières, y compris les
praticiennes, 28 000 pour les prochaines années?
Mme Doyon (Josée) :
Oui, tout confondu, 28 000 pour les cinq prochaines années. On sait
déjà que la formation, la diplomation, l'immigration et toutes les autres
mesures qu'on vient de parler ne réussiront pas de façon certaine à combler ce
besoin de 28 000 là. C'est pour ça qu'on doit travailler sur des mesures
qui sont alternatives, comme la télémédecine, les téléconsultations, toute la
technologie qui peut nous permettre une meilleure utilisation des
professionnels, des agents...
M. Dubé :
...qui viennent aider.
Mme Doyon
(Josée) : ...oui, c'est ça, et de s'assurer que les infirmières sont
vraiment concentrées sur les actes qui leur sont réservés...
M. Derraji :
Et non pas l'administration.
Mme Doyon
(Josée) : ...et non pas sur tout ce qui est environnant ou
périphérique. Oui, c'est ça.
M. Derraji :
Non pas l'administration. Merci beaucoup, Mme Doyon, j'apprécie
énormément. Et, si c'est le cas, de nous partager le...
M. Dubé :
...ce que j'aimerais vous dire là-dessus, un peu, que j'expliquais au
député de Rosemont tout à l'heure, ces informations-là sur le nombre de
personnes absentes, toutes ces statistiques-là, là, je pense que, peut-être pas
dans la première version de ce qui va sortir au mois de mai, parce que je pense
que M. Kobrynsky va faire une attaque cardiaque, si je promets ça, là, mais il
y a... Je veux vous dire que notre objectif, c'est d'être excessivement
transparents avec les Québécois, pour qu'ils comprennent bien la situation,
notamment, des ressources humaines dans le
réseau. Et plus on va être capables de voir l'amélioration, l'engagement qui se
passe, comment on le règle dans certaines régions... C'est pour ça que
moi j'aime mieux qu'on soit très transparents avec les Québécois puis qu'on
donne cette information-là qui est en train d'être préparée, justement, pour
qu'elle soit disponible.
M. Derraji :
...avec vous. Et d'ailleurs je salue le travail de Mme Doyon...
M. Dubé :
Ah! c'est incroyable, ce qu'ils ont fait jusqu'à maintenant.
M. Derraji : Parce qu'avec ce portrait,
là, moi, aujourd'hui, je me dis, parce que là, je vois le TSO, là : Ce
n'est aucune garantie que le TCO sera levé à court terme, parce qu'on a besoin
de 5 000, à moins d'avoir des mesures exceptionnelles. L'objectif, il est
louable, mais, quand j'entends que j'ai besoin de 5 000 pour le lever...
M. Dubé :
Oui, mais, M. le député, je veux juste faire attention, parce que moi, j'ai
pris un engagement très clair avec la FIQ, là, qui nous écoute tous les jours,
il n'y en aura pas, de TSO, il n'y en aura plus...
M. Derraji :
Vous venez de dire 5 000.
M. Dubé :
Non, mais attendez, attendez, attendez...
M. Derraji :
O.K., pas de problème.Allez-y.
M. Dubé :
...on l'a dit, il y a plusieurs... On vient de nommer une dizaine de
mesures, mais il y en a une qu'on n'a pas encore parlé, c'est la gestion locale
des horaires, et la gestion locale des horaires, là, ça, c'est un engagement
qu'on a pris dans la dernière convention collective, et là on est en train de
faire des groupes de travail, je ne sais pas combien d'établissements, Josée,
là, mais ça, pour moi, c'est la façon la plus... tous les...
Une voix :
...
M. Dubé :
Un projet par établissement sur la gestion locale des horaires, à la demande, à
la demande de la FIQ, et on livre cette marchandise-là en ce moment, là.
M. Derraji :
Donc, aujourd'hui, vous êtes convaincu qu'avec la gestion locale des
horaires on va enlever le TSO à court terme?
M. Dubé :
Vous allez voir... Moi, ce que je pense que vous allez voir, puis c'est
pour ça que j'ai demandé à Mme Doyon et à son équipe de me faire la
différence entre temps supplémentaire normal, parce que du temps
supplémentaire, tout le monde s'entend... versus temps supplémentaire
obligatoire. Si on se tient à l'intérieur du 0,02, 0,03, dont je vous parlais
tout à l'heure, là, on va être dans le temps supplémentaire obligatoire, pour
des raisons d'éthique, et c'est ça que les Québécois vont pouvoir suivre dans
les prochains mois.
M. Derraji : Oui.
Je vais revenir à quelque chose que Mme Doyon vient de dire, extrêmement
important, ça touche les ostéopathes. Ils ont contribué pendant la pandémie et
ils ont collaboré. Là, on a un enjeu, et l'enjeu, il ne vous concerne pas, mais
j'ai besoin de vous, oui, j'ai vraiment besoin de vous pour faire pression sur
la ministre responsable des offices de professions. C'est très simple, le
fruit, il est mûr, et c'est juste une volonté, qu'on a besoin, et s'entendre,
le gouvernement avec l'office, parce qu'il faut encadrer pour ne pas mettre à
risque la santé des Québécois et Québécoises. Les ostéopathes le réclament. Il
y avait un travail qui a été fait avec la collaboration avec l'Office des
professions, et, M. le ministre, ça ne bouge pas. Donc, quand on parle qu'on a
besoin des ostéopathes, ils ont répondu présents pendant la pandémie, bien là,
maintenant, il y a un danger, et ils veulent des réponses.
M. Dubé : Écoutez, je n'en
reviens pas, le nombre de points sur lesquels on s'entend aujourd'hui, M. le
député. Puis, M. le Président, je veux juste répondre. On m'informe, là, que la
demande, elle est déjà faite, d'une discussion avec la ministre McCann, au
niveau... parce que c'est elle qui est responsable des ordres professionnels.
Pour clarifier l'enjeu, c'est qu'eux ne sont
pas membres d'un ordre professionnel, puis il faut créer l'ordre, il faut créer
l'ordre. Puis je n'ai aucun... en tout cas, à moins que vous me dites le
contraire, on n'a aucun enjeu avec ça, qu'il y ait la création d'un ordre
professionnel, donc c'est dans le...
• (17 h 40) •
M. Derraji : ...que
la cause, c'est probablement le sirop d'érable de M. le Président, que vous
avez... On a goûté au même, vous et
moi, je pense, c'est pour cela qu'on s'entend très bien aujourd'hui. Mais
est-ce que je peux comprendre aujourd'hui
que, pour vous, il faut... c'est nécessaire, avoir cet ordre des ostéopathes?
Parce qu'on en a besoin, d'eux, hein?
M. Dubé : Bien là, faites-moi
pas dire ce que je ne peux pas dire, j'ai...
M. Derraji : Je vous ai
dit : Est-ce que... C'est une question : Est-ce qu'on peut, hein?
C'est une question.
M. Dubé : Moi, des fois, je
reçois des coups de pied de Mme Savoie... J'ai mis mon sac entre les deux,
là, je voyais que mon sac bougeait, mon sac bougeait, c'est peut-être... Non,
non, sérieusement, c'est...
M. Derraji : On commence avec
des coups de pied...
M. Dubé : ...vous comprenez,
quand même, la responsabilité de la ministre, c'est elle qui... Mais ce qu'on
me dit, ce que je viens d'apprendre, c'est qu'elle les a rencontrés, alors, ça,
c'est la première chose, les a rencontrés, les ostéopathes, pour s'assurer
qu'elle comprenait très bien la demande de la création de... Est-ce que vous voulez...
Mme Savoie (Dominique) : ...
M. Dubé : Vous pouvez enlever
votre masque, s'il vous plaît. Moi, je vais arrêter de parler.
Mme Savoie (Dominique) : Bien,
je pense qu'on va être capables d'exprimer aussi l'expérience qu'on a eue avec
eux autres dans la vaccination, dans leur collaboration puis dans tout ce
qu'ils ont pu faire pour nous, là, ça fait que je pense qu'on va être capables
d'appuyer, là, dans les limites de notre mandat.
M. Derraji : ...de votre
mandat. Je vais juste récapituler : dans les limites de votre mandat, le
ministère de la Santé, vous, en l'occurrence, M. le ministre, vous appuyez la
création de l'ordre des ostéopathes. Est-ce que ça répond à votre conclusion?
M. Dubé : Bien, moi, je pense que
oui, mais je veux juste... Puis je pense que vous comprenez bien que ça reste
la responsabilité de la ministre de l'Éducation, qui a, entre autres, la
responsabilité des ordres professionnels.
M. Derraji : C'est sûr que c'est sa
responsabilité, mais je veux juste que... On est d'accord à...
M. Dubé : Parfait. Oui, mais moi, je
suis content de savoir qu'il y a eu déjà une ou des rencontres, puis c'est à
elle de faire avancer le dossier...
Le Président (M. Provençal)
: Nous allons maintenant poursuivre...
M. Dubé : Mais j'aime beaucoup ce
que Mme Savoie a répondu sur l'excellente expérience qu'on a eue durant la
pandémie avec eux.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le ministre, pour cette
conclusion à cette question. Nous allons poursuivre avec le député des
Îles-de-la-Madeleine, pour 14 min 38 s.
M. Arseneau : Merci, M. le
Président.
M. Dubé : ...de pause de temps en
temps, hein? Non? Ah! O.K.
M. Arseneau : Je
pense que le ministre a besoin d'une pause.
M. Dubé : Non, non, pas... si je
suis le seul, non.
M. Arseneau : On va vous l'accorder
dans 14 minutes.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va très bien, M. le ministre, ça
va très bien.
M. Dubé : Ah, ça va très bien? O.K.,
c'est bon. Merci, M. le Président.
M. Arseneau : On va continuer. Vous
vous entendez bien avec mes collègues, je ne sais pas, moi, je n'ai pas pris le
même sirop d'érable que vous, j'espère qu'on va continuer de bien s'entendre,
parce que je vais continuer sur la main-d'oeuvre indépendante, entre autres.
Puis j'essaie de comprendre qu'est-ce qui vous anime lorsque vous dites, par
exemple, que vous voulez réduire le recours à la main-d'oeuvre indépendante.
Puis ce qu'on aimerait vous entendre dire,
on l'a répété à plusieurs reprises, c'est qu'il n'y ait plus de recours à la
main-d'oeuvre indépendante. Vous semblez ne pas vouloir aller jusque là, en pensant peut-être que c'est un mal
nécessaire ou que ça va toujours demeurer essentiel pour maintenir le
réseau public à flot, d'avoir recours à de la main-d'oeuvre qui coûte, là, on
le voit, là, deux, trois fois plus cher à
l'État. Bon, je ne nommerai pas, là, les salaires horaires qu'on verse aux
agences, mais je voudrais saisir la résistance ou la réserve que vous
semblez avoir à ne pas vous donner des objectifs, au nom de l'État du Québec,
de dire : C'est effectivement un réseau
parallèle qui vient vampiriser nos ressources puis qui vient vampiriser nos
ressources financières, également, et
il faut s'en départir. Et qu'on le fasse sur trois ans, sur cinq ans, sur
10 ans, sur 15 ans, qu'on se donne des objectifs à atteindre puis qu'on puisse, justement, y travailler.
J'aimerais ça comprendre votre vision des choses là-dessus.
M. Dubé : Vous savez, de la façon
dont on a travaillé jusqu'à maintenant, quand on a déposé le plan de santé, on
a déposé, je dirais, plus que des objectifs, là, on a déposé une vision puis on
a dit : De la main-d'oeuvre indépendante, on n'en veut plus. Mais il y a
une transition à faire. Moi, je peux vous dire, puis je prends chez vous, par
exemple, dans les Îles-de-la-Madeleine, où vous avez énormément de
main-d'oeuvre indépendante, demain matin, je peux bien dire : Je veux
l'enlever complètement, mais je vais les prendre où, les... le personnel pour
le faire? Alors, quand on parle d'une transition, je pense que c'est ça qu'il
faut s'entendre, il faut s'entendre quel est le temps qui est raisonnable pour en venir à ça. Les régions
éloignées sont plus problématiques, vous le savez, M. le député, vous le
vivez.
Moi ce que je vous explique, puis je pense que
les gens le comprennent... Puis moi, j'ai été abasourdi, quand j'ai entendu
que, par notre décret, puis ça, c'est M. Lehouillier qui m'a confirmé ça
dans les dernières semaines, que là les associations de propriétaires de
main-d'oeuvre indépendante veulent nous interdire de faire la documentation
qu'on a mise, à savoir qu'on ne pouvait pas baisser les demandes qu'on avait
envers eux, quand même, là, quand même. Alors, c'est pour vous dire qu'on va
contre des principes, M. le député, de gestion qui ont été enracinés dans le
ministère, où il y a eu une création de ces agences-là, puis là de faire ce
changement-là, c'est un choc, là, dans le réseau puis c'est un choc dans les agences
avec lesquelles on fait affaire.
C'est à nous,
comme gestionnaires, de faire ces changements-là. Puis j'ai demandé à
M. Lehouillier puis j'ai demandé aux
gens du CAG, là, ceux qui négocient les contrats, j'ai dit : Tenez-vous
fermes là-dedans, là. Vous me suivez? Donc, on en a une tradition à faire, qui n'est pas facile. Mais, si vous me
demandez, moi, je veux que l'argent qui est payé en sus aux agences
puisse retourner dans le réseau pour qu'on puisse encore mieux payer nos
employés. C'est ça, notre principe.
M. Arseneau : C'est ça. Donc, est-ce
que je comprends bien que ce qu'on percevait comme une réserve ou qu'une
réticence de votre part, en fait, ce n'est pas ça? Ce que vous dites, c'est...
ce n'est pas : Je veux réduire, je veux abolir le recours aux agences de
placement, mais : J'ai besoin d'un temps pour le faire. Est-ce que c'est
ça? Est-ce que vous pouvez nous donner un objectif?
M. Dubé : Bien, où je fais
attention, dans le mot «abolir»... Je ne veux pas jouer sur les mots, là, parce
qu'on n'est pas ici pour faire de la sémantique. Mais tout à l'heure, quand
j'expliquais... Il y a un TSO qui est, je dirais, éthique, qui est minimal.
Est-ce qu'on serait capables d'abolir complètement les agences puis ne pas se
garder une marge de manoeuvre quand on a besoin? Je pense que ce ne serait pas
prudent, O.K.?
En ce moment,
là, je vous dis qu'on a à peu près 5 %, en termes de pourcentage de la
main-d'oeuvre. Mais est-ce qu'on pourrait s'accommoder de 1 %? Vous
me suivez? Parce que je pense que les Québécois, ce qu'ils nous demandent,
c'est d'avoir accès à du personnel quand on a des besoins, peut-être, qui
viennent d'une pandémie. Alors, c'est pour ça que je veux faire attention.
Quand je dis «abolir», c'est peut-être fort comme... mais est-ce qu'on peut
réduire de façon substantielle, dans les prochains mois, prochaines années? La
réponse, c'est oui, puis c'est ça que j'ai demandé aux gens des ressources
humaines.
M. Arseneau : Bien, en fait,
pourquoi ne pas viser l'objectif d'investir la totalité des fonds publics dans
le réseau public, plutôt que de se garder une réserve pour aller dans le privé?
C'est ça que je veux dire. On parle de 1 milliard. Si on veut réduire,
est-ce qu'on veut réduire... Pourquoi ne pas viser réduire à zéro?
M. Dubé : Bien,
regardez, l'an dernier, là, si je prends... Juste vous donner un ordre de
grandeur, là. Dans les trois dernières années, qui incluent les deux dernières
années de la pandémie, là, je donne des chiffres, là, on avait, en 2018-2019, là, je n'ai pas les gardiens de sécurité
là-dedans, là, j'ai juste les... on avait 88 millions qui étaient payés en
main-d'oeuvre indépendante. Ça, c'est en 2018-2019. 2019-2020, quand on
commence à avoir la pandémie, on monte à 98 millions. L'année 2020-2021,
qui est la grande année de la pandémie, en termes d'exercice, on est monté à
363 millions. Ça n'a pas de bon sens, là, on est d'accord, ça n'a pas de
bon sens.
Alors, moi, ce que je
vous dis, c'est : quand vous prenez 88 millions sur une dépense
salariale d'environ 35 milliards, c'est
1 %. Est-ce que 1 % est acceptable? Est-ce que 0,05 % est
acceptable? Mais zéro, là, je peux vous dire que, ça, vous n'avez aucune marge de manoeuvre, s'il vous arrive une
intempérie. C'est un petit peu ça que je veux dire.
• (17 h 50) •
M. Arseneau :
Voyons voir maintenant en termes de ressources. On parlait tout à
l'heure... Mme Doyon nous faisait part des besoins immédiats, de l'ordre
de plus de 5 000 infirmières. Combien se retrouvent au privé, à l'heure
actuelle, dans des agences? Est-ce qu'en fait ce que nous disent aussi les
syndicats d'infirmières, ce n'est pas, justement, l'objectif qu'on devrait
chercher à atteindre, c'est d'aller chercher, oui, peut-être à l'étranger, en
former davantage, mais celles qui sont déjà formées, qui travaillent déjà dans
le réseau mais à deux ou trois fois le salaire horaire, de les ramener avec des
conditions plus intéressantes dans le service public? Des
5 340 infirmières qui manquent dans le réseau, combien sont au privé
présentement?
M. Dubé : Je
vais laisser Mme Doyon puis peut-être aussi demander à M. Lehouillier
de répondre un peu plus précisément à votre question, si on l'a. Parce que moi,
j'ai eu ces discussions-là, entre autres, avec l'Ordre des infirmières, parce
que c'est très difficile d'avoir les statistiques de combien d'infirmières
travaillent parce que c'est... on n'a pas cette information-là au ministère.
Mais l'Ordre des infirmières sait ils ont combien d'infirmières, eux, qui sont
au privé, ça fait que je veux juste... puis peut-être que M. Lehouillier
peut m'aider là-dedans.
Mais il y a une chose
qu'on a réussi à faire, puis ça, c'est important, là. Dans un des programmes
dont Mme Doyon parlait tout à l'heure, quand on a fait nos primes, on a
dit que les gens qui revenaient dans le réseau pouvaient avoir accès au
5 000 $ puis au 15 000 $, lorsque... Et on en a eu
plusieurs, je ne sais pas combien qu'on en a eu jusqu'à maintenant, mais ça, ça
a été un beau succès, ça a été un beau succès.
Alors donc, je vous
dirais, puis je vais laisser M. Lehouillier, peut-être, commenter, bien,
je ne peux pas vous répondre, le nombre précis, mais c'est sûr qu'on va trouver
les façons d'aller en rechercher. Je ne sais pas combien il vous reste de temps,
là, mais...
M. Arseneau :
...M. le Président. Mais juste avant de vous entendre, j'aimerais aussi poser
une question qui est reliée, comme ça on pourra répondre à la question. C'est
parce qu'on nous dit... justement, vous avez mentionné l'Ordre des infirmières
du Québec, on nous dit qu'il n'y a jamais eu autant d'infirmières au Québec. On
parle de plus de 80 000. Comment expliquer qu'on n'a jamais eu autant
d'infirmières et autant de besoins d'infirmières dans le réseau? Il y a comme
une équation, là, qui est difficile à comprendre pour les gens qui nous
écoutent, y compris celui qui va écouter la réponse.
M. Lehouillier
(Vincent) : Bien, en fait, deux éléments. Sur la question de la
main-d'oeuvre indépendante, quand on regarde l'adéquation entre les membres de
l'ordre, donc des gens... ou des ordres, là, parce qu'il y a plusieurs ordres, en soins infirmiers, il y a des
territoires, je vous donnerais l'exemple de la Côte-Nord, le CISSS de la Côte-Nord
a fait l'analyse, il n'y a pas suffisamment de personnes membres des ordres
infirmiers, sur la Côte-Nord, pour répondre à leurs besoins, peu importe
l'employeur, là, donc il n'y a pas... suffisant, puis il y a un écart
important. Je ne connais pas le portrait par coeur des Îles-de-la-Madeleine,
mais aux Îles-de-la-Madeleine, présentement, on en a parlé avec
Mme Doucet, la nouvelle P.D.G., récemment, il y a près de 22 % de
main-d'oeuvre indépendante.
Ça fait qu'il y a des
défis d'adéquation. Peut-être que, globalement, effectivement, on a assez de
monde, mais, quand on arrive par territoires, d'essayer de voir combien, par
territoires, de personnes on a de besoin, les gens ne sont pas répartis, je
vous dirais, de façon équitable ou de façon arrimée avec les besoins.
L'autre élément,
avant de revenir sur la question suivante, l'autre élément, c'est autour, je
vous dirais, des conditions d'installation. Donc, justement, avec le CISSS des
Îles-de-la-Madeleine, il y a des défis de logement. On en a parlé, par exemple,
avec les Îles-de-la-Madeleine, il y a des défis... avec
l'Abitibi-Témiscamingue, il y a des défis de logement puis il y a des défis de
places en CPE. Il y a vraiment des défis, sur les territoires, qui ne sont pas
évidents. Puis on travaille ça avec les établissements. Ça fait que, je vous
dirais, c'est peut-être le premier élément. Puis j'ai un petit blanc de mémoire
sur la deuxième dimension de votre question.
M. Arseneau :
...mais ce que je voulais savoir, c'est combien des infirmières dont on a
besoin aujourd'hui sont au privé?
M. Lehouillier
(Vincent) : C'est une bonne question. On a... l'information, je ne
l'ai pas par coeur, mais on a l'information qui nous vient des ordres. Et on
est capables d'avoir l'information. Bien là, je vois qu'on m'envoie des
éléments. Bien oui, c'est ça.
M. Dubé : Oui,
puis j'aimerais ça, si vous permettez, M. le Président, qu'elle réponde aussi
au nombre de personnes qui sont revenues du privé depuis qu'on a mis les
programmes. Parce que je suis certain que vous avez cette statistique-là.
Est-ce que je me trompe, Mme Doyon?
Mme
Doyon (Josée) : L'information qu'on a des ordres, c'est que 80 %
de leurs membres travaillent dans le régime public, le 20 autre pour cent, ils
ne sont pas dans le régime public, mais où est-ce qu'ils sont? Ils peuvent être
dans une CMS, ils peuvent être dans une pharmacie, ils peuvent être dans une
agence de placement, ils peuvent être dans plein d'autres. Mais on sait qu'il y
en a 80 % qui sont dans le régime public.
Maintenant, avec les
mesures catégorie 1 que le premier ministre avait annoncées le
23 septembre 2021, ça nous a permis de réembaucher
2 863 infirmières dans l'ensemble du Québec. Par ailleurs, on a
réussi à réembaucher 170 retraités. En fait, c'est beaucoup plus que ça,
en nombre d'individus, mais les retraités travaillent pour l'équivalent de 0,3
ETC, donc ça fait 170 ETC. Et pour ce qui est des infirmières qui étaient
à temps partiel puis qui ont accepté de se rehausser à temps complet, parce que
ça faisait partie aussi du programme, là, c'était un gros morceau pour nous, ça
nous a permis de récupérer l'équivalent de 1 773 ETC.
M. Arseneau :
Bon, je trouve ça intéressant, mais les données sont partielles, et je sais
que le ministre est un adepte de la collecte des données...
M. Dubé : ...
M. Arseneau :
Absolument. Alors, la donnée
manquante est quand même fondamentale. Le réservoir d'infirmières qui
travaillent présentement dans le réseau public, à fort prix, qu'on pourrait et
qu'on espère pouvoir aller récupérer pour le
public, on ne le connaît pas. Est-ce qu'on peut, en sus des
2 800 infirmières qu'on a rapatriées... Est-ce qu'il y en a un
autre 2 800? Est-ce qu'il y en a 6 000? On ne le sait pas, c'est
ce qu'on... Est-ce qu'il n'y a pas moyen de le savoir?
M. Dubé : Mais,
M. le Président, je veux juste... Ce que Mme Doyon vient de dire, c'est
que, selon l'OIIQ et les discussions qu'on a eues avec eux, il y a 20 % du
personnel infirmier qui travaille dans le privé. Si on fait un petit calcul
qu'il y a environ 80 000 infirmières au Québec, on pourrait dire
qu'il y en a 16 000 qui sont dans le réseau privé. Ce qu'on ne sait pas, M. le député, c'est est-ce qu'ils sont dans une
pharmacie ou dans une clinique privée. C'est ça qu'on ne sait pas. Mais
ce que je veux dire, c'est qu'on a quand même, sur 16 000, récupéré
2 800, là, depuis le programme qu'on a fait.
Moi,
je crois, pour toutes les raisons qu'on a discutées depuis aujourd'hui,
notamment avec un meilleur environnement,
je pense qu'on peut être un employeur de choix pour aller chercher une bonne
partie de ces 16 000 personnes
là. Aller chercher 100 % de ces personnes-là, je pense qu'il ne faut pas
croire à ça. Il y a des gens qui vont vouloir travailler ailleurs, mais
déjà on a réussi 2 800 sur 16 000, dans un contexte de pandémie. Je
pense que ce n'est pas mauvais, là.
M. Arseneau :
Alors, une petite dernière, si j'ai encore quelques secondes? Une minute?
Comment réconcilier cet objectif d'aller en chercher le maximum de personnel,
d'infirmières, notamment, avec la volonté du gouvernement d'aller davantage
dans le privé, jusqu'à hauteur de 20 %, là, des services de santé?
M. Dubé : Bien,
écoutez, une des choses auxquelles je crois puis que toute l'équipe, ici, du
ministère travaille, c'est d'aller sur le terrain puis de faire... d'écouter ce
que les gens ont à nous dire. Comme on a fait... on a engagé... Avec l'arrivée
de Mme Shirley Dorismond, qui est maintenant la nouvelle députée de
Marie-Victorin, on lui a demandé d'aller à la rencontre de tout le monde pour
être capable de dire comment... Parce que je pense que le principal enjeu pour
les infirmières, qui nous a été confirmé par l'Ordre des infirmières dans leurs
états généraux, c'est comment mieux valoriser la profession. Il y a beaucoup
d'infirmières qui se plaignent qu'elles ne sont pas utilisées à la pleine
valeur de leurs compétences. Ça, là, c'est le commentaire qu'on entend le plus
souvent. Ça fait que moi, j'ai demandé à Mme Dorismond d'aller s'asseoir
avec les gens, puis de se faire dire ça, puis de voir est-ce qu'on utilise bien
nos infirmières auxiliaires, est-ce qu'on utilise bien nos différentes
infirmières. Et je pense que ça, ça va nous aider à aller en rechercher
d'autres, parce qu'on va le faire, on va être le meilleur employeur.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci
beaucoup. M. le député de Nelligan, 19 min 16 s vous
appartiennent.
M. Derraji : Oui,
merci...
M. Dubé : ...M.
le Président, peut-être? Si on n'a pas le droit de sortir, au moins, on peut
avoir un peu de café?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, je
m'occupe de ça.
M. Derraji : Ramenez-lui,
s'il vous plaît, du café, s'il vous plaît, M. le Président. Ça va bien, ça
va bien, je veux que ça continue comme ça. M. le Président, on va parler de la
fin de la réception par télécopieur des demandes de patients et médicaments
d'exception. La RAMQ, le 17 février 2022 — je vous fais rire avec le
fax, moi aussi — la
RAMQ a annoncé la fin de la réception par télécopieur des demandes de patients
et médicaments d'exception, à compter du 30 juin 2022, à partir de ce
30 juin. Les demandes des médicaments d'exception et de patients
d'exception, donc, les deux devront, dès le 1er juillet, être transmises
par les prescripteurs ou les personnes qu'ils désigneront uniquement via le
service en ligne, le SEL, le fameux SEL. À mon avis, ces décisions risquent de
perturber les...
M. Dubé : ...
M. Derraji :
Oui, pas de problème.
M. Dubé : Je veux juste comprendre
le début de votre question. Parce qu'il y a encore des fax à quelques endroits.
De quel secteur vous parlez? Excusez-moi.
M. Derraji : Ah! moi, je parle des
médicaments d'exception et du patient d'exception.
M. Dubé : O.K. Donc, la demande est
entre... avec le pharmacien? Est-ce que... Je veux juste savoir où se situe...
Ou avec la RAMQ, là. Je veux juste... Parce qu'il reste encore quelques fax,
là.
M. Derraji : RAMQ. RAMQ.
• (18 heures) •
M. Dubé : RAMQ. Alors,
M. Thibault, vous écoutez très bien la question.
M. Derraji : Le problème, c'est que
ces décisions risquent de perturber les parcours de traitement de plusieurs
milliers de patients puisqu'il va empêcher que de tierces parties, les
infirmières, des personnes qualifiées... Et pourquoi je vous dis ça? Parce que
c'est en lien aussi avec les orientations et l'objectif du projet de loi n° 11, on en a parlé beaucoup. Parce que les infirmières ou
personnes qualifiées travaillant pour des programmes de soutien aux patients ne
pourront plus aider à remplir les formulaires et faire les suivis nécessaires,
puisqu'ils ne sont pas autorisés à utiliser le portail du prescripteur. Moi,
j'en suis sûr et certain que les gens de la RAMQ sont au courant de ça.
Le pourquoi, c'est très simple, M. le ministre.
La RAMQ exige que le délégué fasse obligatoirement partie de la clinique ou de l'établissement du prescripteur.
Donc, en fait, ce que la RAMQ est en train de faire, si je reviens, il y
a deux semaines, ce qu'on a étudié dans le projet de loi, je vois une
contradiction entre votre volonté, hein... Je commence mieux à parler du n° 11, plus que vous, hein? Vous avez une idée de la
place du secteur privé, des gens qui aident le système. Tout à l'heure, Mme Doyon nous parlait de
détacher les gens de d'autres tâches, mais là j'espère que la RAMQ va
avoir des réponses solides pour vous convaincre et me convaincre que c'est une
bonne chose, ce qu'ils sont en train de faire.
M.
Dubé : Alors, vous n'avez pas la meilleure personne que
le président de la RAMQ pour répondre à votre question. Puis peut-être, M. Thibault, juste bien
expliquer où on en est dans ça puis votre vision, là, par rapport à ça, s'il
vous plaît.
M. Thibault (Marco) : Dans la façon
d'administrer le programme du médicament d'exception, pour être à même de
pouvoir donner la molécule, on doit suivre les indications de l'INESSS qui nous
dit que le médicament doit être accessible après la deuxième, troisième,
quatrième intervention thérapeutique, dépendamment comment le patient a répondu
ou non aux protocoles de soins antérieurs. Pour s'assurer, donc, qu'on ait la
bonne information, on a besoin d'avoir deux types d'information : ce qui a
été prescrit et quels ont été les différents signes cliniques qui ont été
compilés suite au traitement. Ces informations-là sont de nature clinique et
doivent être complétées par l'équipe clinique au chevet du patient. Ils ne
peuvent pas être complétés par un tiers, parce qu'il y a un enjeu déontologique
de s'assurer que l'information vient directement de la bonne source.
Donc, ce que nous avons fait, pour donner une
réponse beaucoup plus rapide et d'éviter une saisie manuelle, on a donc mis en
place un service qui permet de le donner en ligne et qui, de cette façon-là,
raccourcit de façon assez substantielle les délais de réponse. On avait un
engagement de donner une réponse pour les médicaments d'exception dans un délai
de 25 jours. On est présentement à 14 jours, de par l'introduction.
Aujourd'hui, on se parle, on a près de 57 % des demandes qui passent par le
service en ligne. Évidemment qu'il y a des enjeux de changement de pratiques
cliniques. Ce qu'on fait : de l'accompagnement, des capsules vidéo,
s'assurer qu'il y ait de la formation pour faire en sorte que les cliniciens ne
voient pas, et leurs équipes qui travaillent avec eux, leur tâche alourdie
indûment.
M. Derraji : Je peux me permettre,
M. le ministre? O.K.
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Derraji : Ça va bien. M. le
Président. Je vous le dis, là, ça va très bien. Tout ça, c'est à cause de son
sirop d'érable de la semaine dernière, je vous le dis.
Là, maintenant, parlons des médicaments
d'exception. La plupart des demandes viennent d'où? De cliniques GMF?
Spécialistes? C'est quoi, la proportion?
M. Thibault (Marco) : Oh! ça, je ne
pourrais pas vous répondre de façon... mais je pourrais trouver l'information,
là, pour vous répondre. Mais c'est à peu près moitié-moitié, spécialistes,
omnipraticiens.
M. Derraji : C'est excellent. Déjà,
cette réponse me satisfait.
Là, M. le
ministre, je vais vous ramener au 11. Ce qu'on est en train de faire, c'est que
ce service... Deux enjeux que je vois, au-delà des capsules vidéo, que
je salue, on a un enjeu de pénurie de main-d'oeuvre, ça a été dit, la lourdeur
administrative, et c'est un service qui est historiquement offert par le privé,
hein?
M. Thibault (Marco) : Ce qu'on sait,
c'est que certaines demandes étaient complétées par l'industrie...
M.
Dubé : ...
M. Thibault
(Marco) : ...du médicament.
M. Dubé :
Du médicament.
M. Derraji : ...veut
dire que c'est des compagnies qui remplissent...
M. Thibault
(Marco) : Ou des gens «associés à».
M. Derraji : O.K.
Mais pouvez... parce qu'on ne peut pas faire une bonne phrase. Parce
qu'associés à quoi? Moi, je ne vous suis pas. Désolé.
M. Thibault
(Marco) : Associés à l'industrie du médicament.
M. Derraji : O.K.
Donc là, c'est un autre enjeu éthique. O.K. Bien, pouvez-vous élaborer? Parce
que, moi, c'est la première fois que je l'entends. Donc, vous, votre crainte,
c'est que, le fait de laisser aller tout, on se ramasse avec du secteur privé,
si je peux dire, du pharmaceutique, qui remplissent pour les demandes de
médicaments d'exception, et ce n'est pas leur rôle de le faire?
M. Thibault
(Marco) : Le rôle de déterminer l'intention thérapeutique revient au
professionnel, et c'est à lui de déterminer quelle est la nécessité d'avoir
recours à quel médicament, et non pas à ceux qui le fabriquent.
M. Derraji : Mais
c'est toute une information que vous mettez sur la table. Moi, à date... si
vous avez de l'information, que vous avez
des cas, c'est pour cela que vous voulez changer la façon de faire. Parce que,
moi... c'est illégal.
M. Thibault (Marco) : C'est pour s'assurer que,
dans la façon dont on administre le programme, que l'information que
nous avons vient de la personne qui est responsable, cliniquement, du patient.
M. Derraji : Ça
veut dire son médecin.
M. Thibault
(Marco) : Son médecin ou son équipe soignante qui travaille avec...
M. Derraji :
Son médecin. Et, vous, aujourd'hui, le constat que vous faites, que ce n'est
pas le médecin, vous avez des enquêtes, probablement, et vous avez pris la
décision de changer la façon de faire pour la garder entre les mains du médecin
parce que vous avez des informations qui vous disent le contraire, qu'il y a
une tierce personne qui utilise le réseau, le système, pour pousser pour des
médicaments d'exception ou pour remplir des demandes pour des patients
d'exception. Désolé si j'ai été long, mais je voulais juste vous suivre.
M. Thibault
(Marco) : Cet enjeu-là est ressurgi au moment où l'on a fait la
promotion du service en ligne. L'objectif de la régie était de s'assurer que,
dans le délai de traitement des demandes, celui-ci soit le plus rapide et court
possible. Donc, c'est le même genre d'information que nous requérions, à
l'époque, par fax et par papier. Le fait de l'introduire à l'intérieur du
service en ligne réduit de façon considérable les délais et donc permet aux
patients de bénéficier de leurs molécules de façon beaucoup plus rapide.
Cela étant dit, cet
élément-là, de tiers qui pouvait contribuer à la complétion des différents
rapports, est ressurgi au moment où on a
fait cette demande-là. Ça fait que est-ce qu'il est répandu de façon
importante, anecdotique? Je ne peux pas
le répondre. Ce que je peux vous dire, c'est que, pour nous, dans la certitude
que nous devons avoir, c'est de s'assurer que ce soit le professionnel
qui est au chevet du patient et qui s'en occupe, qui nous rend l'information
disponible.
M. Derraji : Oui, c'est excellent, mais c'est le médecin qui
signe le formulaire. Donc, au bout de la ligne, peu importe la personne qui va remplir les étapes au bout de
la ligne, la RAMQ ne va jamais donner un médicament d'exception ou autoriser un patient d'exception si le
professionnel de la santé, peu importe, généraliste ou spécialiste, ne signe
pas le formulaire.
M. Thibault
(Marco) : Il me semble tout à fait approprié que la demande d'un
médicament d'exception provienne de l'équipe soignante. Et c'est elle qui a accès
au profil du patient, et qui a accès aux résultats cliniques du patient, et de
la réponse aux différentes thérapies qui lui ont été procurées.
M. Derraji : Mais,
désolé, parce que j'essaie juste de comprendre, parce que sinon je ne vais pas
vous... je n'arrive pas à vous suivre. Vous dites que vous avez vu ou constaté
que l'utilisation a augmenté pendant le service en ligne parce que vous avez eu
de l'info que ce n'est pas le professionnel, c'est l'industrie qui joue ce
rôle, et c'est pour cela que vous avez changé...
M. Dubé : Peut-être,
M... Excusez-moi, M. le Président. M. Thibault, pouvez-vous juste donner
un ordre de grandeur du nombre de demandes annuelles de médicaments
d'exception? Ça va peut-être aider le député à voir l'enjeu, en ce moment,
qu'ils ont découvert, là, je vais le dire comme ça.
M. Thibault
(Marco) : Je vais vous trouver l'information. Je l'ai avec moi, là,
mais pas...
M. Dubé : Mais je pense que...
M.
Thibault (Marco) : ...mais c'est plusieurs, plusieurs dizaines
de millions. On est au-dessus de 150 000 demandes en
médicaments d'exception qui doivent être traitées par année, et patients
d'exception, les deux.
M. Derraji : Parce que je ne veux
pas être alarmiste, mais j'ai l'impression, entre les lignes, ce que j'ai
compris dans votre réponse, que c'est tellement profond, l'affaire, que vous
avez vu quelque chose et vous dites : Là, là, c'est assez. Au niveau de la
RAMQ, ça ne va plus passer comme ça. Je veux revenir à ces règles et je veux
que ça soit par l'équipe soignante qui a accès au dossier du patient.
M. Thibault (Marco) : Deux choses.
Je vous rappelle l'origine. L'origine : réduire les délais d'accès aux
molécules. Le service en ligne nous permet de le réduire. Ça évite des tâches
cléricales de ressaisies de dossiers. Parce qu'une fois qu'elle est remplie sur
un papier il fallait la remettre dans le système pour, nous, être capable de
donner une réponse. Donc, ça éliminait une tâche cléricale additionnelle. C'est
ça, l'objectif. Quand on a annoncé l'intention d'aller en service en ligne
uniquement pour faire face à la pression clientèle, mais à la pression des
cliniciens, qui souhaitaient avoir des réponses rapides, on a dit : Le
meilleur moyen pour atteindre cet objectif-là, c'est d'utiliser le service en
ligne. C'est à ce moment que nous avons eu des informations à l'effet que, dans
certains cas, et là je ne suis pas capable de le qualifier, ça pouvait être par
des tiers. Ce qu'on vous dit, nous : On veut s'assurer que ça provienne
des cliniciens qui s'occupent du patient. C'est ça, notre préoccupation.
• (18 h 10) •
M. Derraji : Oui, je comprends la
préoccupation. Oui, oui, mais je reviens, je reviens à ce qu'on a étudié... Là,
maintenant, c'est le médecin...
Des voix : ...
M. Derraji : C'est bon?
Une voix : ...
M. Derraji : Ah! non, non, non.
Désolé. Parce que j'ai... Ah oui!
Une voix : ...
M. Derraji : Ah oui! Désolé. Donc,
je reviens au clinicien. C'est le clinicien qui doit remplir... c'est le
médecin généraliste qui doit remplir toute demande au spécialiste.
M. Thibault (Marco) : Ou le
spécialiste.
M. Derraji : Oui, mais je focusse
sur la première ligne parce qu'on était sur un projet de loi, je pense que vous
l'avez suivi, le 11, et là on parle déjà qu'ils ont déjà beaucoup de choses sur
la table.
M. Dubé : Mais, M. le député, deux
choses, là. Moi, je comprenais... puis je vais vérifier, parce que c'est M. Thibault qui est l'expert, mais je pense
que le nombre de demandes est énorme par année, O.K.? Je vais demander
de confirmer les chiffres. Mais le point que
je veux faire, c'est qu'où vous avez raison... puis moi, j'ai été surpris quand
j'ai entendu ça, là, parce que... C'est
d'ailleurs pour ça qu'on a des gens très rigoureux à la RAMQ en ce moment, là.
C'est le deuxième exemple
aujourd'hui, là. Ce que j'aimerais vous dire, c'est que les personnes, quand on
parle du personnel soignant, avec p.l. n° 11,
ça peut inclure l'équipe médicale du médecin. Ça va, ça, M. le député? On se
comprend bien? Moi, je pense qu'il faut... puis je pense ça va être un des
bénéfices de p.l. n° 11, c'est de dire que l'équipe
médicale, par exemple, dans une GMF, ou peu importe, dans l'équipe des
spécialistes ou des omnis, peut faire cette commande-là, mais pas le fabricant.
C'est ça, je pense, qui est le débat en ce moment. Puis je pense que vous le
comprenez très bien.
M. Derraji : ...non, non, j'ai
compris. Parce que moi, j'étais surpris...
M. Dubé : Ce n'est pas
nécessairement le médecin, c'est juste ça que je veux préciser.
M. Derraji : Oui, l'infirmière, les
gens qui y ont accès, si j'ai bien compris, de... Désolé. Votre nom?
M. Thibault
(Marco) :
Thibault.
M. Derraji : M. Thibault. C'est que
c'est les gens qui ont accès au dossier du patient, donc l'infirmière,
l'infirmière clinicienne, le médecin. Parce que, surtout en première ligne, il
y a beaucoup, beaucoup de demandes de médicaments d'exception. Vous l'avez
mentionné, 50 %.
M.
Thibault (Marco) : C'est 750 000 demandes annuelles que nous
avons eues pour médicaments et personnes d'exception.
M. Derraji : Spécialistes et
généralistes.
M. Thibault (Marco) : Oui,
l'ensemble.
M. Derraji : O.K. O.K.
M. Dubé : Alors, ce qui... Moi,
M. Thibault, j'apprécie parce que vous avez cette rigueur-là. Mais, M. le
député, je pense que depuis qu'on sait ça... puis c'est quand même assez
récent, M. Thibault, cette mise en ligne là, puis le... bon. Maintenant
qu'on sait, est-ce qu'il y a un problème pour 25 000 demandes,
50 000 demandes? Je pense que c'est... sur 750 000, c'est ça
qu'on est en train d'essayer de regarder, là.
M. Derraji : C'est un très bon
point et c'est de la vigilance aussi au niveau de la RAMQ. C'est excellent. Et,
je vous le dis, c'est juste que ça m'a frappé un peu. O.K., on veut diminuer la
charge pour que les médecins et les infirmières se concentrent sur le travail
qu'ils doivent faire...
M. Dubé : ...le site.
M. Derraji : Oui, le site, oui,
oui. Le site, c'est pour accompagner. Mais, quand même, c'est du temps pour
aller chercher et remplir une demande d'exception.
M. Dubé : Je n'ose pas poser la
question, M. le Président, là, mais je vais me permettre de poser une question
à M. Thibault en ligne avec la bonne question du député : Est-ce
qu'il y a encore des fax pour les médicaments d'exception?
M. Thibault (Marco) :
Présentement, oui. L'objectif, c'est qu'à compter de juillet 2022 il n'y en ait
plus.
M. Dubé : O.K. Donc, le site en
ligne qui a été mis, c'est pour que d'ici le mois de juillet... Parce que, moi,
le premier ministre me demande à chaque fois où est-ce qu'il reste des fax dans
le réseau. Il en reste encore là?
M. Thibault (Marco) : On y
travaille encore.
M. Dubé : O.K. Bon, bien...
M. Thibault (Marco) : C'est
justement l'objectif.
M. Derraji : Non, mais... Merci
beaucoup, M. Thibault. C'était très clair, très pertinent comme réponse.
Le site, j'imagine que c'est Un, deux, trois, clic ou c'est un, deux, trois,
10?
M. Thibault
(Marco) : Un, deux, trois
clic. C'est relativement simple. Les
professionnels nous ont dit que c'était relativement simple. Est-ce que
c'est plus compliqué que quand... que d'autres procédés? Pour certains, oui,
mais, pour d'autres, ils nous ont dit que c'était particulièrement simple.
M. Derraji : Bravo. Je vous
félicite. Il n'est pas disponible au public. C'est disponible uniquement pour
les médecins, signature automatique avec code, etc. Donc, O.K. Mais, ça, ce
n'est pas un projet pilote. C'est déjà...
M. Thibault
(Marco) : C'est en ligne
depuis plusieurs années, un an ou deux que ça fonctionne. C'est
l'extension du site que nous souhaitons faire.
M. Derraji : O.K. Excellent.
Merci beaucoup, M. Thibault. Combien il me reste?
Le Président (M. Provençal)
: Trois minutes.
M. Derraji : O.K.
Excellent. On va parler d'un autre sujet, M. le ministre. Je vous dis, ça va
très bien, mais là c'est un sujet que
je ne sais pas si vous allez aimer ma question, c'est le transport héliporté
d'urgence. Ça vous dit quelque chose?
M. Dubé : Oui.
M. Derraji : Où on est rendus?
M. Dubé : Bien, écoutez,
c'est... je pense que pas plus tard que la semaine dernière, à nos réunions
statutaires, on en a encore parlé. Moi, j'ai demandé à regarder ça de façon
plus sérieuse parce que... Pour moi, il y a deux enjeux. Ce
qu'on parle ici, c'est d'être capable de servir des régions, dans ce qu'on appelle
le préhospitalier, de façon générale, M. le député. C'est que vous savez que
les courtes distances, elles sont mieux servies par ambulance. Puis ce que le
rapport Doré nous a dit, là, qui est le rapport qui va faire notre politique de
préhospitalier, qu'on dépose dans les prochaines semaines, je crois?
Une voix : Oui.
M. Dubé : Bon. Le rapport Doré a mis
trois distances. Il a dit : les courtes distances... Puis je pense que ça
va jusqu'à 150 kilomètres, si, idéalement...
Une voix : ...
M. Dubé : 175?
Une voix : ...
M. Dubé : 75. Merci. Vous voyez, on
en a parlé. Jusqu'à 75 kilomètres, c'est une ambulance.
250 kilomètres et plus, c'est un avion. Et, entre les deux, la distance
idéale, ce serait... le véhicule idéal, ce serait l'hélicoptère. En gros, là,
ça, c'est le premier principe. Des hélicoptères, en ce moment, on n'en a pas.
On n'en a pas. Ce qu'on aimerait faire,
puis, je vais vous dire, là, c'est ce qu'on est en train de regarder... parce
qu'il y a deux coûts : il y a le coût d'opération de transport et il y a le coût des héliports.
C'est sûr que l'ancien gouvernement avait regardé... puis c'est correct, là, je
veux dire, on apprend de ce qui a été utilisé avant, mais ma réponse, elle est
simple : moi, je veux séparer le coût de transport du coût des héliports.
Puis, pour être capable de faire ça — c'est ça que j'ai demandé au
Dre Opatrny, là, dans les dernières semaines, puis on va avoir ça dans les
prochaines semaines — c'est
de regarder quel est le coût d'opération d'hélicoptère pour peut-être deux ou
trois hôpitaux clés. Clés. Ça va-tu?
M. Derraji : Oui, mais vous
avez raison, mais il y avait déjà un projet pilote en 2018. Il y avait un
projet pilote. C'est que, quatre ans plus tard, il n'y a rien qui a été fait
par rapport à ça. Il y avait un projet pilote. Je ne sais pas si on peut nous partager les résultats du projet
pilote. Et il y a déjà AirMédic. Et, pour certaines régions, c'est la solution.
Vous l'avez très bien dit, je suis d'accord avec vous, mais on ne peut pas
revenir, aujourd'hui, quatre ans plus tard. Il y avait un projet pilote en
2018. Je vous ai dit que, sur ce projet, sur le transport héliporté d'urgence,
je ne veux pas vous portez le fardeau de tout le projet parce que vous n'étiez
pas là en 2019, mais je pense que c'est quand même urgent d'agir, parce que,
pour certaines régions, c'est important, avoir ce service.
M. Dubé : Mais moi, je vous
dis, là, depuis qu'on a discuté d'autres endroits où on a mis certaines
priorités, en ce moment, avec toutes les choses qui sont en train de se régler,
et c'est pour ça que j'en ai parlé dans le plan santé, puis c'est pour ça que, dans la politique qu'on va développer, qu'on va
déposer, pardon, qui est déjà développée, là, il y a cinq points dans la
politique du préhospitalier, la question du transport à distance va être faite.
Alors, je vous dis, je suis d'accord avec ça. Puis on va séparer les coûts
d'opération versus... Mais, je vous dis tout de suite, la philosophie, là,
c'est que des centres comme Sainte-Justine, comme le CHUM, je parle de deux
à... puis, par exemple, peut-être Sacré-Coeur, où il y a beaucoup de traumas,
puis à Québec, là, je vous dis, on va essayer de vraiment centrer les endroits
où un hôpital comme Joliette peut transporter par hélicoptère, admettons, à
Sainte-Justine dans les meilleurs délais, disons. Ça, c'est moderne.
M. Derraji : Mais c'est quoi,
l'échéancier, encore une fois?
M. Dubé : Ah! mais, écoutez, moi,
j'attends... Là, on dépose la politique. La politique du préhospitalier, ça en
fait partie. Puis aussitôt qu'on a le O.K. là-dessus, bien, on va regarder
qu'est-ce qu'on peut mettre en place le plus rapidement possible.
M. Derraji : Merci. Merci.
Le
Président (M. Provençal)
: Nous allons terminer
cette répartition d'échanges avec la partie du gouvernement pour
14 min 40 s.
Mme Picard : Merci, M. le Président.
J'ai la chance de terminer cette étude de crédits avec vous aujourd'hui. J'ai
un sujet aussi, là, qui m'est très cher concernant les stationnements dans les
hôpitaux, notre promesse. On a entendu beaucoup depuis quelques jours qu'on n'a
pas réalisé certaines promesses, peut-être, mais celle-ci est très, très,
très... elle a été très bien accueillie dans le réseau, bien, en fait, surtout
pour les patients. On avait pris... On avait promis de nous attaquer aux tarifs
injustes et abusifs en instaurant un tarif maximum situé entre 7 $ et
10 $ par jour dans les établissements où les tarifs étaient supérieurs à
ces montants.
Bien, comme vous le
savez, M. le ministre, j'ai une petite fille qui est handicapée. Et puis je
fréquente souvent l'Hôpital Sainte-Justine. C'était une promesse qui me tenait
beaucoup à coeur. Puis je suis... Je sais très pertinemment que les frais liés
à une santé précaire peuvent rapidement s'accumuler jusqu'à atteindre des
sommes assez importantes. Les gens qui vont à l'hôpital
une fois par année ou pour une consultation à l'urgence, pour voir un proche,
peuvent ne pas réaliser l'ampleur de la dépense, mais, quand vous devez vous
rendre toutes les semaines dans un établissement qui coûte 24 $ en
stationnement, le calcul se fait très vite, et la conclusion que l'on retire
est rarement joyeuse.
• (18 h 20) •
Je vais me permettre
une petite tranche de vie ici, où avant, dans l'ancien temps, on avait des
parcomètres en avant de Sainte-Justine, puis il fallait vraiment payer avec des
sous. Puis là, bien, je savais que mon rendez-vous n'allait pas être superlong,
ça fait que je me suis dit : O.K., je vais me stationner. Le parcomètre,
ça va me coûter moins cher. Je suis allée à la génétique avec ma cocotte, puis
là, bien, le généticien, il n'arrivait pas. Je ne pouvais pas la laisser toute
seule. Donc, là, j'avais un petit problème parce que, mon stationnement, il
fallait que j'aille le payer. Je ne l'ai pas payé parce que le généticien était
petit peu plus tard que prévu. Donc, c'était un stress considérable pour les
proches aidants, sûrement, qui ont vécu la même chose que moi. J'avais une
belle contravention à mon retour. Donc, le 7 $ à 10 $ par jour, je
pense qu'il y a plusieurs personnes comme moi qui étaient très contentes.
Aussi,
je pourrais partager qu'à Vaudreuil, nous, dans notre centre ambulatoire, juste
en face, on a des commerces qui sont quand même assez éloignés du
bâtiment, puis je connais beaucoup de gens qui, pour sauver les frais du
stationnement, des gens à mobilité réduite qui allaient stationner un peu plus
loin dans les commerces en face, qu'il était quand même dangereux de traverser
la rue, puis là en chaise roulante l'hiver pour sauver le 4 $ par jour que
ça coûtait à ce moment-là.
Donc, sur ce, M. le
ministre, est-t-il possible de nous indiquer si nous avons été en mesure de
répondre à notre engagement? Avons-nous été capables d'alléger le fardeau
financier qui pesait sur les épaules de certains patients?
M. Dubé : Bien, écoutez, c'est sûr que j'apprécie la
question, là, mais je veux peut-être expliquer aux Québécois qui ont eu la patience de nous écouter tout
l'après-midi qu'il faut comprendre un petit peu qu'est-ce qui était
problématique derrière... ou qu'est-ce qui justifiait peut-être certains
établissements de charger des frais qui étaient rendus hors normes. Je veux
l'expliquer parce qu'il fallait régler le problème en même temps. Il y a
beaucoup de fondations d'hôpitaux qui avaient accès aux revenus des
stationnements. Alors, on savait qu'on avait un problème. C'est que la journée
qu'on voulait respecter notre engagement de baisser les frais de stationnement,
qu'on enlevait des revenus aux fondations. Puis, ça, il fallait accepter ce
principe-là, qu'il fallait s'asseoir avec les fondations et avec les directions
de CISSS et de CIUSSS pour dire : Il va falloir trouver une solution. Puis
là je regarde M. Coubat, qui se rappelle
de ces discussions-là au début de notre mandat, parce qu'on a dit : Bien,
écoutez, si c'est ça, la source du problème, combien devons-nous
rembourser aux CISSS et aux CIUSSS pour qu'ils puissent continuer d'envoyer le
même argent aux fondations? Parce que ce n'est pas le fait qu'on veut enlever
l'argent aux fondations, c'est qu'on veut rendre les stationnements gratuits.
Vous me suivez? Mais c'est important d'expliquer parce que, souvent, si on ne
connaît pas la racine du mal, on ne peut pas attaquer le problème. Alors, on a
fait une entente avec le ministère puis avec notre cher ministre des Finances,
qui est très rigoureux, puis M. Coubat a négocié beaucoup avec les gens du
ministère des Finances puis il a dit : Combien ça prend d'argent pour
rembourser les fiducies comme si elles avaient l'argent qui vient des
stationnements? Puis je me souviens de l'époque... Puis, M. Coubat, vous
me direz, est-ce que c'est à peu près une centaine de millions? Je pense que
c'était ça, le coût. Hein, c'est...
M. Coubat
(Pierre-Albert) : ...jusqu'à 120 millions.
M. Dubé :
120 millions. Alors, on est allés chercher l'autorisation du ministre des
Finances pour dire : Dans le budget, maintenant, de la Santé, on va rajouter
une portion... Je pense qu'il y a même une partie qu'on a prise à nos propres
charges. Mais je veux l'expliquer aux Québécois parce qu'il fallait au moins
régler ce problème-là pour que ça ne soit pas les fiducies... j'ai dit «les
fiducies», je m'excuse, les fondations qui en paient le prix.
Ça
une fois réglé, là on a dit : Maintenant, qu'est-ce qu'on peut faire pour
répondre à notre engagement? Puis là j'y
vais de mémoire, là, parce que je ne connais pas tout le détail du programme.
On s'est engagés à ce que les deux premières heures de stationnement
soient gratuites partout. Je pense que c'est ça. Puis il y a un tarif... Je ne
sais pas si quelqu'un peut m'aider, là, mais c'est quoi, le tarif qui est mis,
mais qui est...
Mme Savoie
(Dominique) : Entre 7 $ et 10 $ pour la journée.
M. Dubé :
Entre 7 $ et 10 $. C'est plafonné maintenant pour une utilisation de
quatre heures et plus. Mais, dans votre cas, quand vous alliez voir votre
cocotte avec le spécialiste, si vous étiez à l'intérieur du deux heures, vous
n'aviez pas... puis après ça c'était... Ça fait que, ça, je pense que c'est la
première chose qui était importante à régler. On a respecté l'engagement, mais
je dois dire aussi que le ministère des Finances nous a quand même beaucoup
aidés à être capable de régler, grâce à M. Coubat, des bonnes
négociations, d'avoir l'argent nécessaire pour payer les fondations, on se
comprend bien, pour être capable... parce que, les fondations, c'est important.
Maintenant, ce que je
pense qui est notre prochain défi, puis, ça, le premier ministre s'est engagé,
puis je veux le dire aussi pour qu'il n'y ait pas de surprise, tous les tarifs
maintenant doivent être sujets à l'inflation. O.K.? Parce qu'aujourd'hui le
tarif, admettons, je ne sais pas, moi, de 7 $ pour les... Qu'est-ce que
c'est? 7,25 $, vous me dites, là, pour les quatre heures de plus?
Une voix :
...
M.
Dubé : Bien, il sera peut-être de 7,50 $ lorsqu'on aura ajusté
l'inflation. Mais ça, on le fait pour tous les tarifs du gouvernement, qui
seront ajustés à l'inflation. Mais, au moins, maintenant, il n'y aura plus de
30 $, comme vous avez déjà connu. Mais
le principe d'avoir la gratuité pour les deux premières heures, effectivement,
Mme la députée, on a respecté notre engagement.
Mme Picard :
Merci beaucoup.
M. Dubé :
Merci au ministre des Finances.
Mme Picard :
Oui, je vais lui dire aussi. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: 6 min 30 s.
Mme Picard :
6 min 30 s. Je voudrais enchaîner maintenant sur un dossier assez
large, que sûrement que vous appréciez beaucoup, c'est l'efficience et
l'efficacité du réseau de la santé et des services sociaux. Lors de notre
arrivée au pouvoir en 2018, nous avons rapidement constaté qu'il était
primordial de revoir la façon de faire dans le réseau de la santé et des
services sociaux afin de le rendre plus optimal, mais tout en demeurant humain.
En outre, la pandémie a prouvé qu'il était possible de faire preuve
d'innovation et de flexibilité afin d'améliorer rapidement et sécuritairement
notre système de santé. Pensons à l'arrivée massive des différents travailleurs
issus du domaine de la santé, mais oeuvrant habituellement hors réseau, dans
les installations des CISSS et des CIUSSS, notamment grâce à Je contribue. Que
ce soit pour la vaccination ou le dépistage, plusieurs corps de métiers ont
répondu à l'appel, et ces professionnels ont fait le travail de façon
impeccable. On les remercie encore. Je pense notamment aux pharmaciens, qui ont
grandement contribué à l'effort de vaccination contre la COVID-19.
Dans ce contexte, M.
le ministre, pouvez-vous nous indiquer quelle contribution des pharmaciens...
lors des deux dernières années de pandémie et est-il possible de poursuivre en
mentionnant comment leur expertise pourrait être intégrée à long terme à notre
façon d'offrir des soins de santé aux Québécoises et Québécois?
M. Dubé :
Bon, c'est toujours difficile, madame, de parler d'un groupe plutôt qu'un autre
parce que je ne veux pas dire que les pharmaciens sont excellents puis de me
faire dire plus tard que je n'ai pas parlé de tous les autres qui nous ont
aidés à travers la pandémie. Mais c'est vrai que les pharmaciens nous ont
beaucoup aidés. Puis je veux faire attention aussi parce qu'on est en
négociation avec eux, ça fait que je veux faire attention. C'est comme... vous
avez eu un beau bulletin, mais il vous reste encore des examens à passer. Ça
fait que je veux juste faire attention. Mais j'aimerais donner un ordre de
grandeur, que j'ai dans mes notes ici, qui me parle beaucoup. On n'a pas
beaucoup parlé de vaccination dans les crédits ici, mais, s'il y a un
endroit... Puis on a M. Paré qui est ici et qui a fait un travail
incroyable avec son équipe. Mais, s'il pouvait vous donner un résumé,
M. Paré, de l'apport extraordinaire qu'on a eu des pharmaciens durant la
vaccination, c'est incroyable. Je ne sais pas, Daniel, moi, je me souviens
d'une statistique de nos grandes journées, nos grandes journées où on vaccinait
à peu près 125 000 à 130 000 personnes dans le pic, là. Les
pharmaciens en faisaient combien de ça, là? Ça ne vous dérange pas, M. le
Président?
Le Président (M.
Provençal)
: Non, non. M. Paré, je
vais vous demander de vous nommer...
M. Dubé :
Les gens le connaissent bien, mais je pense que...
M. Paré
(Daniel) : Bien, bonjour à tous. Daniel Paré, sous-ministre associé au
ministère de la Santé et des Services sociaux. Bien, merci, M. Dubé, là,
justement, de me permettre de parler des pharmaciens. Un des grands avantages
de la participation des pharmaciens communautaires et des pharmaciens, c'était
d'avoir un réseau, un réseau au niveau de la vaccination. On a près de
2 000 pharmacies partout dans le territoire, donc toute la notion
d'accessibilité a été extraordinaire. Ça a été, je pense aussi, un des
facteurs, là, qui a permis aussi de réussir, d'amener cette accessibilité-là
partout sur le territoire. Et justement dans les grands pics qu'on a vécus, là,
plus au printemps et à l'été, c'était plus de 22 000,
23 000 doses de vaccin qui étaient administrées, au niveau des
vaccins.
Aussi, on pourrait
peut-être mentionner, au niveau de la grande distribution, aussi au niveau des
pharmacies volontaires, des tests rapides, encore là, on est... on est
soulignés. Il y a d'autres provinces au Canada, là, qui aimeraient avoir le
même système qu'on a réussi à avoir avec eux. Mais je pense que ça démontre
très bien leur désir de participer, de contribuer. Puis on voit l'apport. Et un
des avantages avec les tests rapides avec eux, il y avait une notion
d'expertise qui pouvait être faite, vraiment, là, au niveau de la population.
Et, en même temps, on a en parlé un peu, je pense, tantôt, au niveau du
Paxlovid encore là, qui amène une participation, là, assez extraordinaire.
• (18 h 30) •
M. Dubé : ...du
nombre de tests rapides qui ont été distribués par les pharmaciens, parce que
le chiffre est astronomique, là.
M. Paré
(Daniel) : C'est plus de 17 millions, là, de tests, là, qui
vraiment ont été distribués au niveau des pharmacies et c'est près de
2 millions de vaccins aussi, là, qui ont été administrés à la population
québécoise par les pharmaciens dans les pharmacies communautaires du Québec.
M. Dubé : Peut-être
juste... ce qui est toujours délicat, puis on l'a vu par la vaccination...
Merci, M. Paré. Mais je veux mentionner, puis, je pense, les députés
notamment de l'opposition le comprennent aussi, c'est qu'il fallait s'assurer
que le principe d'universalité soit respecté durant la vaccination. Vous savez,
pour une personne, d'avoir le test rapide gratuitement — on en
a déjà parlé, M. le député de Rosemont — c'était majeur. Alors, il
fallait trouver une façon d'utiliser les pharmaciens, mais, en même temps, de
dire comment on va compenser les pharmaciens pour le travail qu'on leur demande
sans avoir des frais exagérés. Puis je dois dire qu'avec l'aide du Trésor on a
été capables de trouver des compromis corrects. Je ne dis pas qu'ils l'ont fait
gratuitement, pas du tout, mais on a été capables de bien négocier avec eux
grâce au Trésor qui avait obtenu des mandats. Ça fait que je le mentionne parce
que, les pharmaciens, souvent, on ne le sait pas, mais, vous arrivez à la
pharmacie, vous voulez avoir votre boîte de tests rapides, c'est très
transparent pour le citoyen, il l'a gratuitement, mais, un, le fédéral a payé
les tests, mais nous, on a payé la distribution, je vais le dire comme ça. Mais
je veux le mentionner parce que c'est ce qui a permis d'être efficace. Puis c'est
un peu le même principe avec Paxlovid. Paxlovid, les pharmaciens nous ont
beaucoup aidés, puis je pense que c'est ça qui fait que maintenant d'autres
provinces veulent le regarder.
Ça fait que, Mme la députée, je pense que c'est
bon de souligner le travail des pharmaciens. Moi, je crois que la pandémie nous a montré qu'ils peuvent aller
plus loin. C'est pour ça qu'on a encore des négociations avec eux. Il y
a différents actes qui nous sont demandés par des pharmaciens présentement,
différents types de services qui avaient été acceptés par Mme McCann,
lorsqu'on a fait p.l. n° 31, et je pense que les
pharmaciens nous demandent encore d'autres actes. C'est sûr qu'il va falloir
négocier, que ça se fasse au bon prix, mais je pense qu'il est important de
mentionner qu'on a eu une excellente contribution et on a appris à bien
travailler avec les pharmaciens dans l'élargissement de notre rôle. Puis ça, je
pense que c'est un bel exemple de collaboration avec le privé, parce que, hein,
le privé, ce n'est pas toujours méchant, là, je pense que tout le monde le
reconnaît. Mais je pense que c'est... Merci d'avoir posé cette question-là,
parce qu'il faut reconnaître qu'ils ont fait un travail extraordinaire durant
la pandémie.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, M. le ministre. Merci
beaucoup à l'ensemble des membres de la commission.
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne
ses travaux au jeudi 28 avril, à 11 h 30, où elle poursuivra
l'étude du volet Santé et accessibilité aux soins de santé publique des crédits
budgétaires du portefeuille Santé et Services sociaux. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 18 h 33)