(Neuf heures cinquante minutes)
Le
Président (M. Provençal)
:
Bon matin à tous. Ayant constaté
le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi visant à augmenter l'offre
de services de première ligne par les médecins omnipraticiens et à améliorer la
gestion de cette offre.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Non, M. le
Président.
Mémoires déposés
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Avant de débuter les
remarques préliminaires, je dépose les mémoires reçus depuis la fin des
auditions de la part de l'Association des bannières et des chaînes de
pharmacies du Québec, la société québécoise
des médecins en soins palliatifs, le Regroupement des organismes de personnes
handicapées de la région 03 et l'Association canadienne de protection
médicale.
Remarques préliminaires
Nous débutons avec les remarques préliminaires.
Alors, M. le ministre de la Santé et des Services sociaux, vous disposez de
20 minutes. Je vous cède la parole.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Très bien. Merci
beaucoup, M. le Président. Puis, à mes collègues de la commission, bonjour.
Bonjour à tout le monde. Bonjour en cette belle journée. Alors... Puis je
dirais à tout le monde qu'on est très contents de revenir sur le projet de loi
n° 11, qui porte sur l'accès de la première ligne, qui est un projet de
loi qui est très important, très important parce que, depuis la consultation
qu'on a eue en commission parlementaire, il y a au moins deux choses qui sont
importantes de noter.
Premièrement, je dirais qu'on a tenu compte des
commentaires qu'on a entendus, mais aussi de ceux qui... des commentaires qu'on
a entendus en commission parlementaire, mais aussi de ceux qui ont suivi suite
à cette commission parlementaire. Puis je pense notamment, M. le Président, à
différents partenaires du réseau. Je pense aux discussions qui ont cours en ce
moment avec les gens de la FMOQ. Je pense aux commentaires qu'on a reçus du
Collège des médecins, et des pharmaciens, l'Ordre des infirmières. Ça a suscité
beaucoup de questions. Puis je dois rappeler à tous que nous les avons bien
entendus et que nous avons écouté non seulement leurs préoccupations, mais
leurs demandes spécifiques lors de ces consultations-là.
Donc, je vais vous demander, là, pour le faire
correctement... mais on va déposer des amendements tout de suite, au début du
processus, puis ces amendements-là qu'on dépose aujourd'hui vont exactement
dans le sens des demandes que nous avons eues suite à la commission
parlementaire. Puis je pense que c'est un des bons points qu'une commission
suscite. Ça, c'est la première chose.
Deuxièmement, la deuxième chose, je pense, qui
est importante, c'est que, depuis la commission parlementaire, c'est important
d'informer les Québécois puis tout le monde de la commission ici qu'on a
continué à travailler sur l'ensemble des éléments structurants pour un meilleur
accès à la première ligne, puis je pense ici... parce que c'est des questions
qui avaient été demandées par l'opposition, puis c'étaient des questions qui
étaient très justifiées, de voir où on en était rendus avec ce qu'on appelle le
guichet d'accès à la première ligne. Et, depuis ce temps-là, je fais le lien
avec ce guichet-là. Ce guichet-là a beaucoup avancé, puis je pense qu'il va
être un élément de succès de l'amélioration à la première ligne. Alors, on
pourra sûrement en reparler durant la discussion article par article du projet
de loi.
Donc, deux
éléments. On a tenu compte des commentaires qui nous ont été envoyés. On dépose
des amendements puis, deuxièmement,
on a continué à travailler sur des éléments structurants, dont le guichet
d'accès à la première ligne. Je dirais
qu'en résumé le projet de loi, il est simple puis il comporte seulement une
dizaine d'articles, mais il est... Il peut être simple, mais il peut être très structurant. Et je pense que je pourrais
le résumer en trois composantes, ce projet de loi là.
La première
composante, c'est l'utilisation d'un orchestrateur qui sert pour la prise de
rendez-vous, qui a été mis en place
dans les GMF. La plupart, maintenant, des GMF ont été connectés sur cet
orchestrateur-là. Et ce que cet orchestrateur-là permet comme rendez-vous, c'est d'avoir non seulement des rendez-vous
qui sont disponibles, mais le projet de loi... en fait, c'est le corollaire du projet de loi, c'est
de demander aux médecins de mettre des plages horaires disponibles
autant pour les gens qui... particulièrement pour les gens qui n'ont pas de médecin
de famille. Ça, c'est la première chose.
Le deuxième élément de ce
projet de loi pour dire qu'il est structurant, c'est qu'on va avoir la
disponibilité des données pour fins de gestion, c'est-à-dire des données pour
l'offre des médecins dans toutes les régions du Québec. Puis je pense que tout
le monde s'entend qu'on a besoin de ces données-là pour être capables de mieux
gérer l'offre médicale au Québec.
Et, troisièmement, on va déposer ce matin des
articles de loi pour ajouter, mais encadrer la télémédecine. Comme on le sait,
la télémédecine a été utilisée durant la pandémie, et, comme on veut éliminer
le plus d'éléments qui vont dans le projet de loi n° 28 sur la... les
éléments qu'on a appris de la pandémie, on trouve à-propos, surtout dans un cadre où on discute avec les professionnels de
la santé, d'ajouter des articles de loi pour encadrer la télémédecine et
la rendre pérenne, ce qui est un élément qui est demandé par plusieurs
personnes.
Donc, trois
points importants : l'utilisation d'un orchestrateur et la disponibilité
des rendez-vous, la disponibilité des données pour fins de gestion puis,
troisièmement, de rendre pérenne la télémédecine.
Alors, je dirais qu'en conclusion, je l'ai
souvent dit et je veux le répéter aujourd'hui, le projet de loi, c'est... le
projet de loi n° 11, ce n'est pas un projet de punition. C'est un projet
de loi de gestion qui est une composante importante de notre plan de santé pour
permettre une meilleure accessibilité à la première ligne. Depuis le dépôt du projet
de loi puis suite à la commission parlementaire, je dirais que la plupart des
intervenants se sont ralliés aux objectifs du projet de loi n° 11. Je
l'avais dit d'entrée de jeu, que le projet de loi, il était perfectible, et,
encore une fois, nous avons fait des changements, comme je l'ai mentionné,
qui... dont on va tenir compte lorsqu'on fera l'analyse du projet de loi avec
les amendements qu'on a déposés.
Je pense qu'il faut rappeler aux Québécois que
ce qu'on vise, c'est une meilleure prise en charge des patients, que ce soit
par un professionnel de la santé et pas uniquement par un médecin, et ça, dans
un délai raisonnable, parce que la prise en charge, c'est une chose, mais
est-ce que ça peut se faire dans un délai raisonnable? C'est aussi un de nos objectifs.
Alors, je pense ici... et je suis convaincu que
mes collègues autant du côté du gouvernement que les collègues de la commission
parlementaire ici, de cette commission-là de la santé, on va travailler
ensemble pour faire avancer ce projet de loi là. Je suis confiant qu'on va
avoir la collaboration de tout le monde parce que je pense qu'on peut être
d'accord sur les principes, mais là l'importance, c'est d'améliorer le plus
rapidement possible l'accès à la première ligne. Alors, voici mes commentaires,
M. le Président. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, M. le ministre. Je
veux simplement spécifier aux membres de la commission que nous avons reçu des
amendements au niveau du secrétariat. Aussitôt qu'ils seront versés sur le Greffier,
on va vous le signaler. Ça va? Maintenant, je vais céder la parole au député de
Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Merci,
M. le Président. Bonjour à M. le ministre. Bonjour aux collègues de la partie
gouvernementale. Bonjour à mes collègues de l'opposition.
Premièrement, merci au ministre d'avoir écouté
les groupes et pour les amendements. Hâte à les voir, mais je tiens d'emblée à
souligner que j'ai bien hâte à voir aussi l'ajout de la télémédecine, parce que
ça a été pas mal, pas mal de fois cité, et j'ai bien hâte à lire les
amendements parce que c'est un élément important. Je pense que c'est un très
bon pas, le fait de voir rajoutée dans la loi la télémédecine. Moi, je pense
que, vraiment, je tiens à le souligner, que c'est une bonne idée. Ça a été
quelque chose que je n'ai pas vu dans la première version du projet de loi
n° 11, et le fait d'ajouter la télémédecine, là, ça nous ouvre beaucoup
d'heures de débats et de plaisir avec M. le ministre et son équipe, j'en suis
sûr et certain.
Écoutez, le
contexte où on est, je pense que tous ici, nous sommes réunis pour un seul
objectif. La première ligne est la
chose la plus importante dans un système de santé. Si on règle la première
ligne et qu'on se donne les moyens pour avoir une bonne première ligne, les gains sont énormes et seront énormes. Ils
seront énormes pour la population québécoise parce que les gens sont
tannés. Ils sont tannés d'attendre pour avoir un rendez-vous. Ils sont tannés
d'attendre pour avoir une prescription. Ils
sont tannés d'attendre pour avoir un changement de prescription. Ils sont
tannés d'avoir une prescription pour passer des tests, des tests que,
parfois, si tu ne le passes pas au bon moment, ça se répercute sur ton état de
santé.
Pensons à beaucoup de maladies chroniques que le
temps joue contre toi, et j'en suis sûr et certain... J'ai une collègue qui a
travaillé pendant plusieurs années dans le réseau de la santé. Elle sait très
bien, la collègue... C'est l'Abitibi-Ouest ou est? Désolé, ouest, qui a
travaillé dans le réseau de la santé. Elle sait très, très bien que le délai
est très important pour la gestion des maladies chroniques.
• (10 heures) •
Donc, je tiens à rappeler le constat. Le
constat, 2018, on avait 400 000 patients en attente d'un médecin
de famille. Je ne vais pas revenir sur ce qui a été fait entre 2018 et le début
de la pandémie, et, par la suite, il y avait la pandémie. Le constat, actuellement, pour l'ensemble des Québécois, c'est
1 million de patients, presque 1 million de patients qui sont
en attente d'un médecin de famille.
Et j'entends le ministre que, pour lui, un
premier pas, ça passe par un orchestrateur, ça passe par les données et ça
passe par la télémédecine. Par rapport à l'orchestrateur, encore une fois, j'ai
des réserves par rapport à la généralisation de l'orchestrateur, qui a démontré
son efficacité, ceci étant dit, dans une région, mais le mettre à travers tout le Québec, j'ai bien hâte de voir et
j'apprécie que le ministre va nous partager un peu le plan de déploiement du
cadre.
Maintenant, M. le Président, la question de
fond, et on l'a vu récemment : Quelle prise en charge on veut pour nos
patients? Ce n'est pas juste de dire qu'une inscription dans un guichet, sans
avoir le suivi nécessaire par un médecin, va nous aider à
atteindre les résultats escomptés. Je m'explique. La plupart des gens qui ont
besoin d'un médecin de famille, c'est parce qu'ils ont un bobo, un réel, un
réel problème. Parfois, on peut, si le médecin a le temps d'avoir une bonne
discussion avec son patient... et c'est pour cela que la relation
médecin-patient est importante, vu les antécédents de ce patient, vu les
aspects liés à la famille, surtout qu'on parle d'une médecine familiale.
Et c'est là où je vais voir, à la lumière des
articles, est-ce que, vraiment, aujourd'hui, on parle d'une prise en charge. Le
ministre, pendant plusieurs semaines, a parlé de l'interdisciplinarité, et je
lui ai dit : Il n'y a personne qui, aujourd'hui, va dire qu'il est contre
l'interdisciplinarité. J'aurais aimé la voir dans les trois points, M. le
ministre. Les trois points, c'étaient l'orchestrateur, les données et la
télémédecine. Donc, est-ce que l'objectif de l'interdisciplinarité sera traité
dans le cadre de ce projet de loi? J'aimerais bien, j'aimerais bien le voir,
mais, encore une fois, je parle en fonction du projet de loi, la première
version. Je n'ai pas vu les autres amendements.
Mais je
reviens à la question de départ, qu'aujourd'hui le constat, il est très clair,
c'est qu'après quatre ans, sachant ce que le premier ministre a promis
aux Québécois de leur donner un médecin de famille pour chaque Québécois, là aujourd'hui, on oublie ça. On oublie ça parce que
ce n'est plus une promesse réalisable ou réaliste, selon la logique de
ce projet de loi. Donc là, on passe d'un mode où ce n'est plus le médecin qui
sera responsable d'une prise en charge, mais plutôt à augmenter l'offre des
services en première ligne, O.K. Mais on ne peut pas mettre dans le même
panier, M. le Président, l'ensemble des
personnes qui sont en attente dans cette liste d'attente, et, je l'ai mentionné
tout à l'heure, ils sont de l'ordre de 1 million. L'orchestrateur,
et on l'a vu, notamment, Pre Mylaine Breton a dit que c'est un patch, c'est une
solution pour dépanner, pour dépanner. Ce n'est pas une solution qu'on peut
utiliser pour le moyen, long terme.
Autre chose, qu'est-ce qu'on va faire pour les
patients qui souffrent d'une maladie chronique, qui vont rester orphelins, et
ils n'auront pas de médecin attitré? Ça aussi, on parle d'une bonne prise en
charge, parce que, si l'objectif, aujourd'hui, c'est dire : On va juste
diminuer la liste d'attente, mais on ne va pas parler de la qualité des soins
ni d'une bonne prise en charge, ça, c'est autre chose. Mais on va le voir quand
on va commencer l'échange avec le ministre sur les articles. Il faut juste
s'entendre qu'une bonne prise en charge ne peut pas exclure le rôle du médecin
et surtout le médecin de famille. Face à ce constat, le rôle de médecin de famille
est très important.
Maintenant, au
niveau des médecins de famille, on a vu, M. le Président, que, les dernières
années, trois, quatre dernières années, on a à peu près 400 postes
non comblés, 400 postes non comblés en médecine de famille. Un poste non
comblé, c'est 30 années de service. Un seul poste non comblé, c'est
30 années de service. On a vu le problème d'attractivité, donc on n'arrive
pas, on n'arrive pas à avoir plus d'inscriptions au niveau de la médecine
familiale. Vous avez vu, comme moi, le reportage, hier, sur le départ à la
retraite de plusieurs médecins. Donc, la question des orphelins, des patients
orphelins, c'est une... ça va rester pendant encore quelques années.
Et c'est là où je lève des drapeaux rouges sur
quel type de prise en charge nous souhaitons aujourd'hui. Et ça, c'est très,
très important, parce que, jusqu'à maintenant, je n'ai pas vu... encore une
fois, je le dis sous toutes réserves parce que je n'ai pas vu les autres
amendements, la première lecture du projet de loi n° 11, je n'ai pas vu
des actions concrètes pour une bonne prise en charge. Je l'ai souligné au
début, je pense que la télémédecine est un premier bon pas, surtout pour des
patients qui ne demandent probablement pas ou qui ne veulent pas forcément
avoir un médecin, mais ils veulent avoir des réponses quand ils le souhaitent.
Je reviens à nos personnes âgées, je reviens à
des patients qui souffrent d'une maladie chronique. Là, c'est une autre guerre.
Ces gens ont besoin d'une réelle prise en charge, avec un médecin de famille
attitré et une équipe de professionnels, pour régler leurs problèmes
récurrents. Pourquoi? On ne peut pas, M. le Président, laisser un patient
diabétique orphelin toute sa vie. C'est sûr qu'il va se ramasser en urgence. On
ne peut pas laisser un patient avec des antécédents,
au niveau de la famille, de prostate ou autres, orphelin toute sa vie. Et je
peux énumérer beaucoup, beaucoup de
maladies, santé mentale, Alzheimer, maladies dégénératives, taux de
cholestérol, taux de tension artérielle. C'est des maladies où la prise en charge est extrêmement
importante. Et c'est là où j'aimerais bien savoir : Est-ce que,
dorénavant, les médecins vont déléguer le pouvoir de prise en charge des
maladies chroniques à d'autres professionnels? Si c'est oui, qu'on nomme ces
professionnels.
Le CIQ, le Conseil interprofessionnel du Québec,
lors de notre échange avec eux, ils ont insisté, ils ont insisté qu'un comité
doit commencer à travailler entre les différents ordres pour pouvoir
décloisonner et avoir des actes pour pouvoir aider ou accompagner les médecins
dans la prise en charge. Il y a des actes que, maintenant, malheureusement, ce
n'est pas tous les professionnels qui peuvent les exécuter, c'est des actes
réservés aux médecins.
Donc, j'entends le ministre, qui dit que c'est
un projet de loi simple, facile, mais il est important, oui, mais la
problématique, elle est beaucoup plus grande que ce qu'on a sur la table.
J'insiste qu'une bonne première ligne, c'est la clé pour un système de santé en
santé. C'est très important, sinon on se ramasse avec d'autres problèmes au
niveau de la deuxième ligne. Et l'ennemi, l'ennemi de la deuxième ligne, c'est
les cas lourds, et, quand je dis les cas lourds, parce que la première ligne
n'a pas eu le temps nécessaire de très bien les accompagner.
• (10 h 10) •
Je ne discute pas là la volonté du ministre
d'avoir accès aux données. Je ne discute pas là la solution de l'orchestrateur
du Bas-Saint-Laurent. Je ne discute pas présentement la télémédecine. Ce que je
veux, c'est des soins de qualité. Ce que je veux, c'est une prise en charge
complète, surtout pour des patients qui souffrent d'une maladie chronique. On
ne peut pas traiter tous les Québécois qui sont dans ce fameux panier, dans
cette liste d'attente et qui sont des orphelins de la même façon, parce que
chacun a un état de situation ou un état de santé différent, chaque patient est
différent d'un autre. Donc, on ne peut pas juste dire : Vous allez avoir
accès à un rendez-vous comme vous voulez.
Ils n'ont pas besoin d'un rendez-vous uniquement, ils ont besoin d'un
accompagnement. Et un accompagnement, c'est par un médecin de famille
et, oui, un médecin de famille avec une équipe de professionnels qui va
l'accompagner, le supporter dans la prise en charge.
Maintenant,
la prise en charge peut être raisonnable comme elle peut être déraisonnable.
Donnons-nous des objectifs. Malheureusement, jusqu'à ce matin, dans le cadre de
ce projet de loi, les omnipraticiens seront tenus de n'ajouter à leur clientèle
que des patients inscrits sur la liste d'attente du fameux guichet d'accès
gouvernemental. Mais, encore une fois,
soyons clairs avec les Québécois, il n'y a pas de cible. Les omnipraticiens
seront tenus de se rendre disponibles auprès des personnes assurées par
l'entremise du système de rendez-vous de la RAMQ. Encore une fois, il n'y a
aucune cible.
L'autre
chose, M. le Président, et on l'a vu dans le modèle de l'Ontario, que, quand
j'appelle, en tant que patient, ma
clinique, il y a un délai de réponse. Donc, ce délai doit être de combien?
Est-ce que... de 24 heures, 48 heures, 36 heures? Une
fois, j'ai reçu l'appel, parce qu'entendons-nous, je ne vais plus appeler mon
médecin de famille, ce n'est plus le cas. C'est qu'on en a parlé pendant la
commission, on parlait de triage. Ce n'est pas le triage, c'est un filtre de
pertinence qui était un filtre de pertinence extrêmement bien étudié de
l'équipe du Bas-Saint-Laurent. Ce filtre de pertinence, qui va le faire? Qui va
orienter les gens? Et vers quel professionnel? Et qui, qui va prendre la
responsabilité? C'est qui, cette personne qui va prendre la personnalité
d'orienter le patient à la bonne personne? Encore une fois, revenons au délai.
Dans quel délai raisonnable notre patient sera pris en charge?
Donc, encore une
fois, M. le Président, ce projet de loi vient à un moment important, un moment
important. Et je l'ai dit au ministre, il y a maintenant 1 million de
Québécois qui veulent des réponses. Le ministre essaie de trouver une solution.
Il va trouver la collaboration à 110 % de ma part et de la part de notre
formation politique. Ça, je tiens à le préciser d'emblée du début de la
commission, parce qu'on parle de l'état de santé de
Québécois, et les Québécois veulent de nous des solutions aujourd'hui.
Probablement, on ne va pas s'entendre sur tout, je vais avoir ma lecture sur la
prise en charge. J'attends, de l'autre côté, de la part du ministre, qu'on soit
très clair, franc, en fonction de notre situation. Il était dans plusieurs
situations où on n'a pas toutes les réponses. Ce n'est pas grave. Mais il faut
s'entendre qu'aujourd'hui il y a une nouvelle définition de la prise en charge
par d'autres professionnels de la santé. Mais
le plus important, c'est qu'il y a 1 million de Québécois sans médecin de
famille qui attendent de nous, aujourd'hui, des réponses.
Donc, je reviens, M.
le Président, à ce qui a été annoncé par... lors de l'étude de ce projet de loi
et je constate que la plupart des groupes, la plupart des groupes qui sont
venus en commission, il y avait de l'ouverture. Il y avait de l'ouverture à
faire plus. Il y avait de l'ouverture à collaborer davantage. Mais là,
maintenant, il faut que nous, en tant que législateurs, on leur donne les
moyens nécessaires pour pouvoir travailler ensemble.
Je vais terminer avec
un point. Il me reste combien de temps?
Le Président
(M. Provençal)
: Quatre
minutes.
M. Derraji : O.K.
Je vais terminer avec l'interdisciplinarité. L'interdisciplinarité, dans le
contexte actuel, je vois deux éléments : l'importance du médecin, surtout
dans le réseau... au niveau du réseau de la première ligne, que ce soit en GMF
ou ailleurs, mais aussi les autres professionnels. Et, M. le Président, depuis
la fin des consultations, j'ai eu l'occasion de rencontrer pas mal de groupes
qui voulaient faire davantage, mais, malheureusement, soit on ne les a pas entendus, soit... Ils se demandent
pourquoi et comment ils peuvent contribuer à l'effort de guerre de la
première ligne. Parce qu'encore une fois, si
on veut avoir une bonne prise en charge, ce n'est pas uniquement avec les
infirmières, mais il y a d'autres professions de la santé qui peuvent jouer un
rôle important.
Donc,
au niveau de l'interdisciplinarité, nous avons deux enjeux. Il faut agir au
niveau des ordres professionnels, mais il faut aussi agir au niveau de
la loi. Donc, est-ce que, dans le cadre de ce projet de loi, on va favoriser
l'interdisciplinarité? Si, c'est oui, comment? C'est quoi, les balises? Parlons
des actes. La même chose va se poser. La question
va se poser au niveau de la télémédecine. La télémédecine, M. le Président, on
a vu le rapport de la Vérificatrice générale. Est-ce qu'aujourd'hui on
va ouvrir la question de la rémunération? Est-ce que le même acte réalisé par
un médecin par télémédecine est considéré au même niveau qu'un acte médical au
bureau?
Donc, il y a
plusieurs questions. J'espère qu'on va avoir l'occasion, tout au long de
l'étude de ce projet de loi, d'avoir,
d'avoir l'audace de challenger ou de revoir probablement la façon de
travailler. Mais, encore une fois, je reviens à une question,
probablement, je ne vais pas être d'accord. Je crois, encore une fois, que le
rôle d'un médecin de famille, il est très central dans la prise en charge,
surtout pour des patients qui souffrent d'une maladie chronique. On ne peut pas
aujourd'hui mettre sur le même panier ceux qui souffrent d'une ou deux... Et
parfois on parle de la comorbidité, ce n'est pas une seule maladie chronique.
M. le Président,
avant de venir aujourd'hui en commission parlementaire, j'ai reçu un appel,
hier, d'un patient de 86 ans. Il a perdu son médecin et il est devenu
orphelin. C'est à lui que je dois répondre aujourd'hui, et c'est lui qui va me
guider tout au long de l'échange de ce projet de loi. Parfois, c'est beaucoup
plus important; gardez en tête un patient qui souffre, qui est sur une liste
d'attente, qui a perdu son médecin et qui a besoin de cette relation intime
avec son médecin de famille. Ce patient souffre de deux maladies chroniques. Il
vient de perdre son médecin de famille. Son médecin de famille avait
1 500, hein, on parle des médecins qui avaient pas mal de patients. Et des
cas comme lui sont très nombreux, j'en suis sûr et certain. De votre côté, vous
en avez, vous avez des exemples pareils.
Donc, c'est ça qui va
me guider tout au long de mon échange avec M. le ministre par rapport à ce
projet de loi. Au bout de la ligne, je veux qu'il rassure ces patients qui nous
écoutent, qui nous suivent, qui sont en attente d'avoir un rendez-vous. Comment
il va aider ce patient à vivre sa vie avec deux maladies chroniques et ne pas
se ramasser en urgence sur une civière? Donc, M. le Président, très hâte à
collaborer avec mes collègues sur ce projet de loi. Et mettons au centre
l'intérêt de nos patients qui attendent de nous des solutions. Merci, M. le
Président.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci,
M. le député. Nous allons poursuivre les remarques préliminaires avec le député
de Rosemont.
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Merci, M. le Président. Pouvez-vous me donner... J'ai combien de temps,
s'il vous plaît?
Le Président (M.
Provençal)
: 20 minutes.
• (10 h 20) •
M. Marissal :
Ah! c'est 20 minutes. O.K., on y va. Bien, bonjour, tout le monde. On
arrive à quelque chose de plus concret avec le projet de loi n° 11 qu'on a
sous la main. Par contre, j'ai l'impression, quand j'entends le ministre
discuter de ses intentions, notamment pour la réorganisation de la première
ligne, et quand je regarde le produit qui est devant nous, c'est-à-dire le
projet de loi, j'ai le même effet que si je regarde ma feuille, en ce moment,
pas de lunettes : c'est flou, c'est flou. Alors, j'ose croire que les
travaux qu'on commence ce matin me serviront de lunettes pour que ce ne soit
pas flou à la fin, parce qu'il semble qu'on est sur deux... Vous savez, quand
vous syntonisez, là, je suis vieux, moi, je syntonisais avec une roulette, là,
la radio, quand vous entre deux postes, là, ça griche. Vous en avez deux en
même temps, mais pas un non plus, là, ce n'est pas clair. J'ai l'impression
qu'on est un peu là, tu sais.
Alors, allons-y. Il y
a une bonne nouvelle dans cette affaire-là, c'est qu'on sait qu'il y a un
problème, puis je pense qu'on s'entend, tout le monde, sur le problème, c'est
l'accessibilité aux médecins de famille. C'est devenu une triste farce au
Québec. Je dis une triste farce parce que, quand tu as besoin d'un médecin, tu
n'as pas besoin de passer des heures à te demander : Où est-ce que je vais
en trouver un? Comment je vais en trouver un? Je suis peut-être malade, ça va
peut-être dégénérer. C'est peut-être autre chose.
J'ai fait
l'expérience, là, la semaine dernière, en fin de semaine dernière, avec une de
mes filles qui a 19 ans. Puis je le savais que ça n'allait pas bien, parce
qu'elle ne m'appelle pas souvent, puis là elle m'a appelé. Puis elle avait
vraiment une mauvaise voix, une très mauvaise voix. Alors, évidemment, la
première question, c'est : Tu as-tu fait des tests COVID? Elle dit :
Oui, j'en ai fait cinq dans les deux dernières semaines. Ce n'est pas la COVID.
O.K., la bonne nouvelle, c'est que ce n'est
pas la COVID. La mauvaise nouvelle, c'est que ça fait deux semaines que tu
traînes quelque chose.
Bon, il y a peut-être
un peu de laxisme, là, dû peut-être au jeune âge où on se croit parfois
immortel. Mais la galère, M. le Président,
pour lui trouver un médecin! Parce qu'elle n'a pas de médecin de famille, évidemment.
À 19 ans, vous n'avez pas nécessairement besoin d'un médecin de
famille, vous avez besoin de voir quelqu'un qui va écouter votre respiration,
qui va vous ausculter — si
ça se fait par télémédecine, tant mieux — puis qui va dire qu'est-ce
que tu as. Des questions très, très simples, là, hein, dont je ne vous parlerai
pas ce matin, parce que c'est encore l'heure du petit-déjeuner pour bien des
gens qui nous écoutent, là, mais des questions très, très simples que les
médecins posent, qui permettent d'avoir des diagnostics. Et là je dis médecin,
ça aurait pu être une infirmière clinicienne. Dans son cas, ce n'était pas
bien, bien, compliqué, c'était une sinusite. Moi qui n'est pas médecin,
j'aurais probablement pu lui dire ça. De toute façon, c'est pas mal souvent ça
à la base.
Sauf que moi, son
papa inquiet, la seule affaire que j'ai trouvée d'intelligent à lui dire,
c'est : Bien, Béatrice, va à l'urgence. Parce que, de un, tu as trop
attendu. Ça fait deux semaines que tu traînes ça, ça va dégénérer. Tu vas
t'empoisonner. Là, après ça, tu vas... un paquet de problèmes. Va à l'urgence.
Mais on ne va pas à l'urgence pour une sinusite. Ça n'a aucun sens qu'on soit
là. Puis, je vous le dis, là, je ne suis pas particulièrement démuni dans la
vie, là. J'ai quand même des ressources. Je connais du monde. Moi, j'en ai
finalement retrouvé un, médecin de famille, mais je ne vais pas lui refiler
justement toute ma famille, parce qu'il est déjà été assez fin de prendre ma
femme et moi. Alors, la galère pour se trouver un médecin quand on est malade!
Alors, si on est
capable de travailler vers la première ligne, la multidisciplinarité ou
l'interdisciplinarité, appelez ça comme vous voulez, puis que toutes les
Béatrice de ce monde qui ont une sinusite soient capables d'appeler quelqu'un
qui va prendre l'appel puis qui va dire : Faites ceci, faites cela, et ce
sera réglé dans les heures qui suivent avec ce qu'il faudra, antibiotiques ou
autres choses, bien oui, tant mieux, j'en suis. Moi, je suis parfaitement en
accord avec ça. Sauf que ce n'est pas de ça dont il est question dans le projet
de loi, il est question de la réorganisation du travail des médecins. Le
ministre nous dit : Je n'ai pas besoin d'un projet de loi pour faire la
multidisciplinarité, l'interdisciplinarité. O.K., «fine». Sauf que, si ce
projet de loi ne touche que la charge de travail des médecins, leurs horaires
et possiblement des sanctions pécuniaires, puisque les médecins continuent d'en
voir dans le projet de loi...
Puis ça, il va
falloir qu'on éclaircisse ça, là. À un moment donné, on ne peut pas... On ne
parle pas du sexe des anges, ici, là, on parle d'un projet de loi, là. S'il y a
des sanctions pécuniaires, il faudrait le savoir, il faudrait le dire
clairement. Les médecins... Les omnis sont venus ici nous dire, là : Nous,
on en voit, des sanctions pécuniaires. Alors, mettons ça au clair. Encore une
fois, là, je reviens avec l'allégorie de mes lunettes, là, il faudrait qu'on
voie, puis pas double, si possible. Si on ne touche que ça, ça braque les
médecins. Moi, je l'ai dit, je le redis, je ne suis pas ici pour défendre les
médecins, les omnis. Ils ont un syndicat puissant, riche, organisé. Ils n'ont
pas besoin de moi pour se défendre sur la place publique. Mais je ne suis pas
ici non plus pour casser du sucre sur le dos des médecins, ça ne m'intéresse
pas, c'est contre-productif.
Et deux choses
là-dessus. De un, les départs à la retraite, de deux, l'autre bout du tuyau,
l'entrée dans la profession. On a un problème aux deux bouts du tuyau. Vous
avez vu comme moi les retraites. Il y a des médecins, des omnis, qui se
disent : Bon, moi, j'ai donné, là. J'ai 60, 65, 68. Basta! Je vais aller
faire autre chose de ma vie. Puis, bon, il
se trouve que les médecins, la plupart, ont bien gagné leur vie. Ce n'est pas
un problème de finances personnelles. Ils n'auront pas besoin de se
trouver un job de fin de semaine chez Walmart. Ils peuvent prendre leur
retraite. Ça va bien aller pour ces gens-là.
On
a un problème parce que ces gens-là se sentent poussés vers la sortie,
notamment à cause du projet de loi
n° 11. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est eux. Alors, moi, j'ai tendance à
écouter le monde quand ils parlent. Si ces gens-là viennent nous dire :
Vous allez pousser des médecins vers la retraite alors que vous leur demandez
précisément, en ce moment, de faire un peu
plus un peu plus longtemps, c'est contre-productif à sa base même. Ce n'est
même pas un jugement politique, là, c'est purement mathématique, mon
affaire. Il n'en rentre pas assez puis il en sort plus, on a un problème.
L'autre bout du tuyau, c'est l'entrée. Je pense
que je n'ai pas été le seul, la semaine dernière, à avoir l'occasion de
rencontrer des représentants puis des représentantes de la FMEQ, fédération
médecine étudiante du Québec. Ce sont les médecins de demain. Et ce qu'ils nous
disent, en tout cas, ce qu'ils me disent, puis je n'ai pas de raison de croire
qu'ils n'ont pas dit la même chose à mes collègues des autres partis, c'est que
la profession d'omnipraticien, médecine de famille — c'est un terme qu'on
devrait d'ailleurs revisiter puis revaloriser, «médecin de famille» — ce
qu'ils nous disent, c'est que ce n'est déjà pas beaucoup valorisé dans leurs
facultés. Il y en a un, jeune homme, qui m'a dit : Quand on a nos
discussions entre deux cours ou à la cafétéria ou quand on prend une bière, on
discute : Toi, tu veux faire quoi? Toi, vers quoi tu te diriges? Puis que
quelqu'un, dans le groupe, dit : Moi, je songe à la médecine de famille,
il y aura toujours des collègues dans le groupe pour dire : Ah oui! Pour
vrai? Tu vas faire ça? Tu te contentes de ça? Ce sont leurs mots : Tu te
contentes de ça.
Bien, moi, me contenter de devenir médecin puis
d'aider des gens à aller mieux dans la vie, je m'en contenterais fort bien, M.
le Président. Puis je me contente fort bien de trouver des médecins qui
s'occupent aussi de nos petits bobos puis, parfois, de nos gros bobos. Alors,
il y a un problème. Ces gens-là aussi viennent nous dire : Le projet de
loi n° 11, ça a été un pavé dans la mare. On n'a pas
aimé ça. Je ne pense pas que c'est juste des ego meurtris, là. Je ne pense pas
que c'est juste des divas qui disent : Ah! là, le gouvernement veut nous
pousser.
Je pense que ces gens-là, particulièrement les
gens qui sont pas mal dégourdis, hein, ils sont pas mal dégourdis, puis ils ont
des bonnes idées, puis ils veulent... ils veulent travailler puis ils veulent
contribuer au réseau de santé, ces gens-là nous disent que ce n'est pas une
bonne façon de fonctionner, notamment en suivant en temps réel, pas à pas, ce
que tous les médecins font tout le temps. Puis c'est ça que j'ai l'impression
que le ministre cherche. Le ministre... Puis là je ne lui prête vraiment pas
des intentions, il l'a dit dans moult entrevues puis il nous le dit souvent :
Il aime ça, les chiffres. Il aime ça, les graphiques. Il aime ça... Puis on l'a
vu, d'ailleurs, c'est vrai, c'est tout à fait vrai. Mais ça ne règle pas tout,
puis il ne faut pas non plus sombrer dans la technophilie, là. La santé, le
réseau de santé, la médecine, ça soigne d'abord des humains, pas des logiciels,
pas des chiffres puis des fichiers Excel.
Alors, moi, encore là, j'ai tendance à les
écouter, ces jeunes-là, quand ils nous disent : Vous allez pousser encore
plus de monde vers d'autres professions. Et, en ce moment, peut-être le
savez-vous, M. le Président, mais on est à l'époque où les finissants de
troisième année choisissent la spécialité où ils vont aller — troisième,
je devrais dire cinquième et sixième année — avec le... Je ne me souviens
plus l'acronyme, là, il y en a trop dans le domaine de la santé, mais c'est le
programme de jumelage avec des médecins, c'est pancanadien. Les chiffres ne
sont pas sortis encore, mais ce que l'on m'a dit dans les facultés de médecine
puis chez les omnis, c'est qu'il y a encore moins de monde, cette année chez
les jeunes, qui ont choisi la médecine familiale. Ce n'est pas bon, ça, ce
n'est pas bon. On pédale par en arrière dans la gravelle, là. On n'avancera pas
comme ça.
Alors, j'y vais parce que le temps file. Le
médecin nous parle d'un orchestrateur pour les rendez-vous, puis, en latin, on
dirait le dispatch des patients. Soit, soit. Sauf qu'encore hier, hier, dans la
journée, des médecins, sur Twitter, se renvoyaient la balle en parlant du fameux
hub, le fameux orchestrateur. Je suis pas mal sûr que le ministre a vu ça, il a
suivi ça. Si lui ne l'a pas vu, son équipe l'a vu.
Un dénommé Sébastien Marin, qui est un médecin,
qui écrit : «Notre urgence déborde depuis une semaine, car les infirmières
du triage ne peuvent plus réorienter de patients, même si les cliniques offrent
des plages horaires. Un bogue informatique
secondaire au déploiement du hub du MSSS serait en cause.» Je pense
définitivement que le ministre est au courant parce qu'ils l'ont tagué
dans le tweet.
Vincent Demers, qui n'a plus besoin de
présentation, qui est très actif sur les réseaux sociaux, qui est aussi un
médecin, renchérit : «Sur une page Facebook de médecins en GMF, plusieurs
ont rapporté aussi des problèmes avec le hub. Est-ce que le hub a été poussé,
pour des fins politiques, sans être véritablement prêt et fonctionnel?» On le
sait, comment le hub a été donné et à qui. Je relaie la question du docteur
Demers, qui est probablement légitime ici.
• (10 h 30) •
Et puis Dre
Claudel Pétrin-Desrosiers, parlant de jeunes médecins, en voilà une qui fait sa
marque rapidement : «Au moins une fois par semaine, il y a un
problème de synchronisation entre mon DME — et là je parle d'acronymes — et mon RVSQ. Conséquence : j'ai deux rendez-vous
avec des patients différents en même temps, des fois, sur plusieurs
plages. Nos secrétaires doivent appeler les patients, changer des rendez-vous.
Grosse perte de temps. Vraiment pratique.»
Bon, alors,
voilà. C'est sur l'orchestrateur, là. Je pense qu'on va avoir des conversations
à avoir là-dessus. Parce que, si,
d'emblée, ça semble être la poudre de perlimpinpin puis qu'on va régler tous
les problèmes avec ça, il faudrait qu'on trouve le bon logiciel et le bon système, ce en quoi le gouvernement du
Québec est notoirement mauvais, et je m'en désole.
Bon, les informations, ce qu'on pourrait appeler
data sur les médecins, je l'ai dit, ça embête les médecins. Il va falloir qu'on
démêle ça quelque part dans le projet de loi. Puis là je vous parle un petit
peu sans savoir, là, je navigue à vue dans la purée de pois, parce que je ne
les ai pas vus encore, les amendements. Ça fait qu'il y a peut-être de ça, je
ne sais pas, mais il va falloir qu'on détermine effectivement de quelle façon,
s'il y a monitoring des activités des omnis, de quelle façon on le fait. Parce
qu'il y a des médecins qui m'ont dit : Moi, j'ai l'impression, là, que je
suis un peu comme... Vous savez, là, quand les ornithologues accrochent, là,
des chips, là, sur les ailes des outardes pour suivre leur mouvement
migratoire, là, il y a des médecins qui m'ont fait cette analogie en
disant : Moi, je n'ai pas envie de me faire micropucer pour que le
ministre suive qu'est-ce que je fais tout le temps, en temps réel. Alors, je
relaie. De toute façon, le ministre le sait mieux que moi
que ce sont des préoccupations très réelles de la part d'omnipraticiens. Puis,
encore une fois, je trouverais ça bête de se les mettre à dos au moment où on
dit qu'on a tellement besoin d'eux.
Télémédecine. Bien là, je veux dire, je ne peux
pas être plus d'accord. Si on peut faire fonctionner ça plus rapidement, oui.
D'ailleurs, pour la petite histoire, j'ai finalement trouvé un médecin à ma
fille, puis ça s'est réglé par télémédecine. Il n'y avait pas besoin,
certainement pas, d'aller à l'urgence, mais certainement pas de mobiliser non
plus toute une équipe là-dessus. Ça se fait régulièrement. J'ai eu l'occasion
de le faire récemment avec mon médecin pour un truc vraiment banal qui ne
nécessitait certainement pas que je monopolise une clinique et mon médecin. Ça s'est fait, c'est réglé. C'est bien correct, on
s'entend, bonne intelligence. Le médecin m'a réglé mon petit bobo
rapidement.
Alors, il y a d'autres petits accrocs avec ce
projet de loi là. Les omnis nous ont dit, par exemple, que ça les obligerait à
prendre des patients sur la liste. Donc, ils perdraient un peu de leur utilité
de médecins de famille, justement, de suivre des familles, en particulier quand
il y a des jeunes, en particulier quand il y a des immigrants qui arrivent ici,
des nouveaux arrivants qui ont souvent besoin d'être vus. Là, on ne va pas en
plus les envoyer voir quatre médecins dans quatre arrondissements différents à
Montréal, par exemple. Ça serait bien d'avoir... De toute façon, une famille a
un historique, d'habitude. Ça, ça peut se faire, je pense. Je pense que ça, ça
peut se régler rapidement.
Les médecins avec des pratiques particulières,
c'est là où la volumétrie ne réglera pas tout. Je vous ai donné l'exemple, puis
il est volontairement un peu caricatural, là, mais un omnipraticien à
Hochelaga-Maisonneuve, il n'a pas la même
pratique qu'un omnipraticien à Outremont. Ça ne préjuge pas de la qualité des
patients, ni à Hochelaga ni à Outremont,
c'est juste que la réalité, elle est celle-là : la sociodémographie, ça
dit beaucoup de choses sur une population. Puis ce n'est pas pour rien,
d'ailleurs, qu'il manque tellement d'omnipraticiens, justement, à
Hochelaga-Maisonneuve et dans des coins moins bien nantis du Québec.
Dernière chose... en fait, deux dernières
choses. On l'a dit et on le redit, avoir un médecin de famille, c'est une
chose, être capable de le voir, c'en est une autre. Et ça m'amène à mon dernier
point sur, justement, l'interdisciplinarité ou la multidisciplinarité. J'ai
hâte qu'on ait ces discussions-là, honnêtement, parce que je pense que, là, il
y a une solution à notre problème d'accessibilité. Le problème, quant à moi,
puis ce n'est pas ici qu'on va régler ça, malheureusement, là, c'est que nos
omnis sont devenus des entrepreneurs qui passent parfois autant de temps à
gérer leurs cliniques qu'à voir des patients. Moi, j'aime bien le modèle des
CLSC. Je pense que le ministre l'aime bien aussi, parce que, dans son plan en
50 solutions, il cite la clinique de Pointe-Saint-Charles, qui est un CLSC.
J'ai aimé ça, lire ça. Je pense qu'il y a une base de travail, là, mais c'est
sûr que, si les médecins sont devenus des entrepreneurs de cliniques, parfois
de gros entrepreneurs qui ont plusieurs cliniques, peut-être s'éloigne-t-on,
effectivement, là, de la base de ce que devrait être la médecine de famille.
Je m'arrête
là-dessus en offrant ma collaboration. Encore là, je ne sais pas si on va faire
une pause, à un moment donné, pour
aller voir les amendements, parce que ce serait bien qu'on ait nos lunettes
pour voir la feuille clairement, mais je m'arrête là-dessus pour tout de suite en offrant encore une
fois ma collaboration, parce que, si on est capable d'avancer, tant mieux.
J'ai voté pour le principe de ce projet de
loi là. Il y a un risque politique à faire ce genre de choix, je l'assume. Je
continue à attendre les améliorations, les amendements. Si, d'aventure,
c'est ce qu'on arrive à faire ici, bien, tant mieux. Merci.
17
829
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, M. le
député. Je veux vous informer que tous les amendements sont à présent
disponibles sur Greffier, alors vous pourrez les consulter. Ceci étant dit...
12
223
M. Dubé : Est-ce
qu'ils sont publics en même temps? Je veux juste... Parce que je peux les
rendre publics, là, si... J'ai peut-être oublié de faire cette demande-là, je
m'excuse, mais je voudrais les rendre non seulement au Greffier, mais publics.
17
829
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, on
peut les rendre publics.
12
223
M. Dubé : S'il vous
plaît.
17
829
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
12
223
M. Dubé : Merci
beaucoup. Désolé, là.
17
829
Le Président (M.
Provençal)
: Non, il
n'y a pas de problème, M. le ministre.
Alors, ceci étant dit, je vais maintenant céder
la parole au député des Îles-de-la-Madeleine pour ses remarques préliminaires.
Vous disposez de 20 minutes, M. le député.
M. Joël Arseneau
17
947
M. Arseneau : Alors,
merci beaucoup, M. le Président. Alors, heureux d'entreprendre enfin le travail
de fond sur le projet de loi n° 11. Écoutez, je veux, d'emblée, là, offrir
notre pleine et entière collaboration à l'adoption de ce projet de loi dans la
mesure où il peut véritablement permettre d'élaborer un certain nombre de
solutions pour l'accès aux soins de santé chez les Québécoises et chez les
Québécois.
Et j'en profite pour
rappeler qu'on a évolué, là, depuis un certain temps. À une certaine époque, on
parlait de l'accès à un médecin, et je dirais que, même au cours des
consultations particulières, bien, on a vu qu'on élargissait un peu le spectre
d'action, peut-être même du projet de loi. Vous m'excuserez, je n'ai pas eu
l'occasion de regarder les amendements qui ont été
déposés, là, au moment où mon collègue prenait la parole, mais c'est avec,
évidemment, là, beaucoup d'intérêt qu'on prendra connaissance des amendements
que le ministre a annoncés.
Au départ, nous, on
avait de grandes réserves sur l'idée... sur cette idée d'aborder les problèmes
du réseau de la santé et de l'accès aux soins sous la lorgnette, là, de l'accès
de première ligne. Je vais lire le titre : L'accès première ligne par les
médecins omnipraticiens. Nous percevions cette intention-là comme étant
extrêmement limitative. Bien sûr, on souhaite avoir des médecins de famille,
mais on voit l'évolution du gouvernement qui avait l'intention de pouvoir
permettre à chaque Québécoise et chaque Québécois d'avoir accès à un médecin de
famille. Maintenant, on parle davantage d'accès aux soins, mais il faudrait
aussi éviter de sombrer dans l'autre extrême, où, notamment, avec l'un des
éléments du projet de loi, lorsqu'on parle de l'orchestrateur, de consolider ce
système où de 800 000
à 1 million de Québécoises et de
Québécois n'auront pas, essentiellement, accès à un médecin de famille ou ne
seront jamais pris en charge. Il faudrait absolument éviter que le
système qu'on met en place pour avoir, essentiellement, une mégaclinique sans
rendez-vous à travers le Québec, bien, que ça devienne la norme.
Et, pour des raisons
que mon collègue de Nelligan a déjà abordées, il y a un très grand nombre de
Québécoises et de Québécois qui ont besoin d'avoir un suivi régulier, compte
tenu de leur état de santé, des maladies chroniques qui nécessitent aussi ce
lien, ce rapport de proximité et de suivi avec le médecin pour pouvoir,
justement, s'assurer d'une qualité de soins
pendant une période qui peut être quand même assez longue, dépendamment, là,
des maladies que le patient peut avoir à traiter. Alors, premier
élément, sur l'orchestrateur, ce n'est pas fondamentalement une mauvaise idée. On a vu que ça pouvait fonctionner comme un
pis-aller dans la région du Bas-Saint-Laurent, notamment. On s'est posé
la question à savoir si le modèle était exportable. Le gouvernement semble
vouloir, effectivement, le transposer un peu partout. Et on pense que c'est une
solution qui peut être mise en place temporairement, mais ce n'est vraiment pas
la panacée, ce n'est pas la seule solution.
Nous,
nous maintiendrons, au cours de l'étude du projet de loi, que la prise en
charge est quand même nécessaire, qu'elle soit par un médecin en tant
que tel ou par une équipe multidisciplinaire, par une clinique, par des soins
de proximité aussi qui peuvent être offerts
dans des cliniques ou dans des CLSC. On parlera des modèles qu'on souhaite
proposer, mais, essentiellement, qu'on puisse savoir, lorsqu'on est Québécois,
qu'il est possible d'avoir accès rapidement à des soins de santé, mais qu'on
puisse aussi faire confiance à ceux qui nous prennent en charge. Et cette
confiance-là et ce suivi-là ne peuvent
s'exercer que dans le cadre d'une prise en charge réelle et, je dirais,
permanente et dans la continuité, là, dans le temps long, si on veut.
Alors, c'est le premier élément que je voulais faire valoir.
• (10 h 40) •
Le deuxième élément
porte aussi sur les données. C'est un élément central que promeut le ministre
dans son projet de loi. On voit la résistance des médecins et, évidemment, la crainte
aussi, qui a été exprimée à de nombreuses reprises sur le contrôle que l'on
souhaite exercer sur la productivité des médecins, en quelque sorte, sur leur
autonomie professionnelle également et sur les attentes qu'on a envers eux,
alors que, déjà dans bien des cas de figure qui nous ont été révélés aussi par
de nombreux témoignages de médecins qui nous ont contactés, là, depuis des
semaines et des mois, ils se sentent un peu victimes, là, d'ostracisation dans
la mesure où on veut... on semble vouloir leur faire porter le poids, là, des
échecs du système de santé, du réseau de la santé à prendre en charge
l'ensemble des Québécois et leur donner accès à des soins, donc, alors que
plusieurs ont une pratique qui est très, très variée, notamment, évidemment,
les médecins qui doivent faire un temps de prise en charge... ou plutôt de...
s'occuper de l'hospitalisation, qui s'occupent également des soins en
obstétrique, des suivis de bébés et de jeunes mères. On a aussi, là, en fait,
les soins à domicile, dans les CHSLD, et ainsi de suite, et ces tâches-là ne
semblent pas être prises en compte dans les analyses gouvernementales. Il
faudra que ce soit fait, de façon à pouvoir mieux comprendre la réalité des
médecins.
Et loin de moi
l'idée, là, de défendre les médecins, qui peuvent très bien le faire eux-mêmes,
mais ils ont quand même un certain nombre d'arguments qu'il faudra prendre en
compte pour éviter de les stigmatiser dans le projet de loi, parce qu'on aura
besoin de leur participation, nécessairement. Et je pense qu'il faut aussi
s'assurer que les médecins qui sont présentement formés, qui sont en exercice
et qui le font avec tout leur coeur, et leur expertise, et leur
professionnalisme, et leur rigueur depuis 30 ou 40 ans, ne se voient pas
un peu poussés à la retraite, comme le disait mon collègue et comme l'ont fait
valoir un certain nombre d'articles, dans la presse dernièrement, à l'effet
qu'un nombre quand même élevé, là... on parle de 20 %, 25 % de
médecins qui pourraient se voir contraints ou poussés à la retraite si les
conditions d'exercice ne sont pas favorables pour eux.
Et, effectivement, la
relève, également, qu'on a eu l'occasion de rencontrer la semaine dernière, la
fédération des médecins étudiants du Québec, nous ont fait valoir aussi que la
médecine familiale était le parent pauvre des différentes spécialisations en
médecine. Et, avec le discours ambiant, le manque de reconnaissance et de
valorisation des médecins de famille, évidemment, ça n'améliore pas le
portrait. On est en déficit de recrutement et on va continuer de l'être,
nécessairement, si on n'arrive pas à obtenir, je dirais, un certain équilibre
dans ce projet de loi et dans la collaboration qu'on peut mettre en oeuvre pour
s'assurer de leur participation pleine et entière dans ce chantier qui est un
chantier collectif.
Et qui nous amène...
Ce qui nous amène aussi à la question de l'interdisciplinarité. Si on a évolué
beaucoup au cours des derniers mois, oui, plus spécifiquement durant la
pandémie, c'est dans cette idée qu'il fallait qu'on ait nécessairement accès aux soins de santé à travers la porte unique du
médecin. Et les médecins eux-mêmes l'ont reconnu. On se souviendra des
consultations particulières où à peu près tous les groupes qui ont défilé, la
FMOQ comme la FMSQ, fédération des étudiants, le Collège des médecins, et ainsi
de suite. Tous ont chanté le même refrain d'une seule voix à l'effet qu'il
fallait miser sur l'interdisciplinarité ou la multidisciplinarité pour
s'assurer d'avoir accès aux soins de santé.
Ce
qui me ramène aux amendements et ce qu'on pourra trouver dans le projet de loi
n° 11 sur les conditions nécessaires pour favoriser l'interdisciplinarité.
Ceux qui étaient présents lors de l'étude du projet de loi n° 43 s'en
souviendront, nous avions, à ce moment-là, discuté du rôle des infirmières
praticiennes spécialisées pour décloisonner leur profession, pour pouvoir
s'assurer, en réalité, que la formation qu'elles ont puisse être mise en oeuvre
et à contribution pour soigner, évidemment, les Québécois, donc qu'on puisse
leur permettre d'exercer leur profession à la hauteur de leurs compétences.
Et c'était l'esprit
du projet de loi et c'est dans ce sens-là qu'un certain nombre d'actes réservés
ont été ouverts aux IPS, mais nous avions aussi mentionné que l'occasion était
belle d'en profiter pour permettre aussi à certains autres professionnels de la
santé de pouvoir également élargir l'éventail de leurs actes, qui sont souvent
réservés aux médecins, et j'ai très bien en mémoire le débat qui a été mené
pour permettre aux psychologues, notamment, d'émettre des diagnostics plutôt
que de devoir nécessairement passer par le médecin. Et l'Ordre des psychologues
était également venu appuyer notre proposition d'amendement au projet de loi.
Et, à ce moment-là,
on nous a fait valoir que c'était complexe et que ça ne cadrait pas tout à fait
avec le projet de loi n° 43, et on nous promettait de s'y attaquer, mais
il fallait qu'on le fasse autrement, vraisemblablement par un autre projet de
loi. Et on a insisté pour savoir dans quel espace-temps ça pouvait se faire, si
on reconnaissait la valeur d'un geste comme celui-là, mais qu'on puisse passer
rapidement à l'action. La ministre de l'époque, la ministre de la Santé, nous
disait devoir confier ce dossier-là à sa collègue responsable des ordres
professionnels et que le travail pouvait être fait. On ne pouvait pas,
évidemment, donner d'échéancier, mais il y avait une certaine volonté affichée,
exprimée de le faire. Et force est de
constater que, deux ans plus tard, bien, on n'a pas entendu parler de quoi que
ce soit.
Alors, moi, je
voudrais qu'on retourne lire les transcriptions de nos débats qui remontent à
il y a deux ans pour voir à quel point la volonté était présente et j'aimerais
qu'on la retrouve aujourd'hui dans nos débats. Et, si on doit faire des
amendements puis si on doit véritablement parler d'interdisciplinarité ou de
multidisciplinarité ou de décloisonner les professions, bien, qu'on le fasse
une bonne fois pour toutes de façon sérieuse et résolue, parce que le simple
fait d'exprimer cette volonté-là, ce n'est pas suffisant. Il y a des conditions
à mettre en place pour y arriver. Et je pense que ce n'est pas strictement une
question de réorganisation administrative. À ce que je sache, il y a quand même
des éléments légaux que nous devons aborder si nous voulons, véritablement, là,
ouvrir les professions à certains actes qui sont actuellement réservés aux
médecins.
Je voudrais également
mentionner que la télémédecine, bien entendu, nous y croyons. Je pense qu'on a
tous découvert, au Québec, qu'on pouvait
accélérer, là, l'évolution des choses à travers la télémédecine ou le
télétravail. On l'a tous découvert, à certains égards, à notre corps
défendant. Ce n'est pas toujours facile, mais on peut, effectivement, à
certains égards, être plus efficace, et abattre davantage de travail, et, dans
le cas de la médecine, vraisemblablement, pouvoir élargir l'accès à des soins,
ou à des suivis, ou à l'information sur les diagnostics et sur les examens et
les analyses qui ont été faits, et ainsi de suite.
Là où je voudrais
quand même rappeler un élément fondamental, à mon point de vue... en fait,
c'est une mise en garde que je voudrais faire à l'ensemble des membres de cette
commission, c'est que la télémédecine ne doit pas être vue comme une façon
d'offrir à certaines classes de Québécoises et Québécois ou encore à des
citoyens qui vivent dispersés sur le vaste territoire du Québec des soins de
santé qui soient sous standards. Donc, on ne peut pas, mais absolument pas aller
du côté de la télémédecine en se disant que, si on vit très loin, soit très
loin du centre urbain ou très loin de la métropole ou de la capitale
nationale... bien, utiliser la télémédecine comme une façon, finalement,
d'offrir une médecine à rabais. Ça ne pourra jamais remplacer des soins de
santé spécialisés, surspécialisés, un suivi régulier, le contact personnalisé,
la confiance qu'on peut avoir aussi dans les professionnels qui nous soignent,
et s'occupent de nous, et, essentiellement, prennent en charge notre dossier.
• (10 h 50) •
Alors, évidemment, ça
vaut principalement, là, pour les gens qui habitent les régions les plus
éloignées à travers le Québec, qui ont déjà, à l'heure actuelle, là, à faire...
à composer avec un déficit en ce qui concerne l'accès à des soins de santé,
particulièrement dans les soins spécialisés ou surspécialisés. Donc, il faudra
mettre des balises, essentiellement. Je sais qu'il y a des fonctionnaires, au
gouvernement, qui y travaillent actuellement, on en avait déjà parlé il y a un
an, mais il faudra se rappeler des balises à mettre en place, qui... qu'on le
fasse avec rigueur, avec le souci d'offrir les mêmes soins de santé à tous les
Québécois, d'où qu'ils viennent, peu importent leurs revenus, leur situation
géographique, également leurs conditions de vie.
Je voudrais aussi
peut-être, en terminant, mentionner que, lors des consultations particulières,
je pense que les éléments qui ont été présentés dans la première mouture du
projet de loi, évidemment, exception faite, là, de la question des données, du
type de données qu'on voulait aller chercher puis qu'est-ce qu'on voulait en
faire, là... et il y a eu une réaction qui était, évidemment, là, virulente de
la part des médecins omnipraticiens, mais, de façon générale, souvenons-nous
que les réactions par rapport au projet de loi étaient bien davantage sur ce
qui ne s'y retrouvait pas que sur les éléments qu'on y retrouvait.
Alors, moi, c'est
dans cette perspective là que je souhaite que les travaux se développent,
c'est-à-dire que, si on veut véritablement — et je reviens au titre — offrir
des services de première ligne plus accessibles, plus efficaces, plus étendus et à travers l'ensemble du territoire
québécois, pour tous les gens, peu importe leur milieu socioéconomique,
bien, il faudra dépasser, évidemment, la simple question des médecins
omnipraticiens et regarder, véritablement, là, les éléments qui sont à la fois
essentiels, mais aussi structurants pour le développement d'une première ligne,
pour un accès à des soins de santé qui
soient plus élargis pour les Québécois, pour les années à venir, donc avoir
cette perspective-là, là, du moyen et du long terme.
Et je pense que les Québécois sont rendus là. Je
pense que tous les élus ici, mes collègues, le sont également. Chacun a son
plan, ses propositions. Donc, je souhaite que nos discussions soient
constructives, basées sur cet impératif qui est
maintenant incontournable de rendre les soins de santé le plus accessibles à
l'ensemble de la population québécoise. Et, si le projet de loi n° 11
peut constituer un premier pas vers cet objectif, et ce ne sera sans doute pas
la fin de la discussion, mais c'est un
début, bien, on collaborera, évidemment, de façon active avec le ministre et
l'ensemble des membres de cette commission. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, M. le député. Y
a-t-il d'autres membres qui souhaitent faire des remarques préliminaires?
Alors, à ce moment-ci, est-ce qu'il y a dépôt de motions préliminaires avant de
débuter l'article 1? M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Est-ce que vous
l'avez reçue?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Derraji : Oui, bon, je peux la
lire ou...
Le Président (M. Provençal)
: On va la projeter à l'écran pour le
bénéfice de l'ensemble des membres de la commission, M. le député. Non? On ne
peut pas le projeter? Ah! O.K. Alors, je vous invite à présenter votre motion
préliminaire.
M. Derraji : Oui. Je vais la lire et
je vais l'expliquer par la suite. Juste, rappelez-moi, parce que ça... Après,
quand je vais lire ma motion, j'ai combien de temps pour expliquer ma motion?
Le Président (M. Provençal)
: 30 minutes.
M. Derraji : Je peux l'expliquer
sur-le-champ ou à l'échange?
Le Président (M. Provençal)
: Bien, moi, je vous invite à l'expliquer
pour que M. le ministre puisse savoir...
Motion proposant d'entendre l'Ordre professionnel
des inhalothérapeutes du Québec
M. Derraji : O.K., excellent. Bon,
la motion préliminaire. Conformément à l'article 244 du règlement de
l'Assemblée nationale, je fais motion afin :
«Que [...] la Commission de la santé et des
services sociaux tienne, avant d'entreprendre l'étude détaillée du projet de
loi n° 11, Loi visant à augmenter l'offre de services de première ligne
par les médecins omnipraticiens et à améliorer la gestion de cette offre, des
consultations particulières et qu'à cette fin, elle entende dès que possible
l'Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec.»
Donc, M. le Président, c'est bon?
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Je veux juste prendre
quelques secondes, parce que, lors des consultations, nous avons eu des
groupes, et le ministre sait très bien qu'il y a des groupes... Chaque groupe
de professionnels, si je peux dire, veut sa part par rapport à l'offre de
première ligne. Il ne veut pas uniquement sa part parce qu'il veut sa part,
mais c'est parce que c'est des gens qui croient que leur offre et leur présence
au niveau de la première ligne va contribuer à désengorger la première ligne.
Malheureusement, on n'a pas eu le temps de voir les inhalothérapeutes, mais je
vais quand même... quand même parler... c'est quoi, le rôle des
inhalothérapeutes.
Et pourquoi
je ramène cette motion préliminaire? Quand je vois ce qui s'est passé lors de
la pandémie... C'est des gens qui
sont présents, en termes de blocs opératoires, à l'urgence, soins intensifs, en
groupes de médecine familiale — ce
qui nous intéresse — cliniques
du sommeil, soins à domicile, par exemple. Ils assurent aussi l'autonomie de la
surveillance clinique de la condition de la personne sous anesthésie ou sous
sédation, analgésie. Encore une fois, je ne sais pas si c'est dans les
amendements, donc, je le lis et je ne sais pas si c'est dans les amendements
qu'on vient de recevoir, parce qu'il y en a pas mal, j'essaie de les parcourir.
J'ai vu médecin et j'ai vu pharmacien, mais je n'ai pas vu les
inhalothérapeutes. Donc, je le lis, et sous toute réserve parce que je n'ai pas
lu tous les amendements.
Les inhalothérapeutes assurent aussi la
réanimation au niveau avancé, mais ça, on parle plus d'un suivi clinique. Ils participent à l'autonomie des
patients souffrant de problèmes respiratoires par des interventions
thérapeutiques et préventives à domicile. Et là, encore une fois, on parle d'un
ordre de professionnels de la santé qui peuvent agir en amont, surtout
lorsqu'il s'agit d'un pépin avant d'aller en urgence. Parce que gardez en tête
ce que j'ai dit tout à l'heure : Ce qu'on veut, c'est ne pas se rendre à
l'hôpital, ce qu'on veut, c'est ne pas alourdir la deuxième ligne. Et ils
jouent un rôle important dans l'état cardiorespiratoire par une série
d'épreuves diagnostiques.
L'élément important,
M. le Président, c'est le décloisonnement des champs de pratique, qui est la
clé, la clé pour le renforcement de la première ligne. D'ailleurs, quand on
voit le titre du projet de loi, on parle des omnipraticiens, mais là on parle d'un décloisonnement et le renforcement
de la première ligne. L'évaluation et l'initiation sont deux activités essentielles pour assurer une plus grande
contribution des inhalothérapeutes en première ligne. Donc,
pour les collègues, la motion préliminaire, elle est sur l'écran.
Le problème, et on
l'a remarqué avec l'Office des professions du Québec, c'est qu'un projet de
règlement qui fait l'objet d'un large consensus pour y parvenir, donc le CMQ,
l'ordre, l'OPQ, n'est pas priorisé par... n'est pas priorisé de la part de
l'Office des professions du Québec. Donc, on revient à l'essence même, et ça a
été mentionné par mes deux collègues qui parlaient de l'interdisciplinarité
tout à l'heure, c'est que c'est documenté, c'est documenté : le
décloisonnement des professions est l'élément clé pour diversifier l'offre au
niveau de la première ligne.
Je vais revenir aux
inhalothérapeutes. Je vais parler des activités. Et pourquoi je vais parler des
activités? C'est pour une plus grande contribution. Comme je l'ai mentionné
tout à l'heure, M. le Président, c'est que la définition actuelle
d'«évaluation» propre à l'inhalothérapie est limitée à la condition
cardiorespiratoire, et le projet de règlement vient l'élargir à l'ensemble de
la condition physique du patient. Ainsi, il vient mieux refléter la pratique
actuelle et évite les dédoublements de personnel. Ça, c'est très important dans
un cadre où on veut favoriser la multidisciplinarité ou l'interdisciplinarité.
Un patient en soins à domicile a pour seul intervenant l'inhalothérapeute, et
la définition actuelle ne tient pas compte du besoin de vigilance
globale : risque de chute, alimentation et aspects psychosociaux. Donc, l'évaluation élargie permettrait de référer
à un autre professionnel, donc travailleur social, l'ergothérapeute ou
le nutritionniste. Et c'est là où on veut
avoir un débat par rapport à l'interdisciplinarité, parce que, si le ministre
veut changer le paradigme que la
porte d'accès, c'est le médecin de famille, et il ouvre l'interdisciplinarité à
d'autres champs d'expertise, bien, faisons le débat réel. Sinon, on est
en train juste de se cacher et ne pas affronter le vrai problème, qui est
permettre à d'autres professionnels de la santé de travailler en synergie et en
collaboration avec d'autres professionnels.
• (11 heures) •
L'initiation des
mesures de diagnostic et thérapeutiques selon une ordonnance viendrait
accélérer le traitement de patients pour lesquels un plan d'action est déjà
établi en évitant à l'inhalothérapeute d'aller chercher les autorisations
d'ordres professionnels pour procéder. Encore une fois, regardez, on a
1 million dans une liste d'attente. Le médecin, dans la nouvelle logique
qu'on a sur la table, il n'est plus la porte d'entrée pour les patients. Il va
y avoir un guichet après le guichet, on va essayer d'envoyer le patient vers un
autre professionnel, mais on n'a pas parlé avec les inhalothérapeutes, on n'a
pas réglé des choses que... C'est des activités qui peuvent désengorger la
première ligne. Donc, si on veut désengorger la première ligne, c'est parce
qu'on ne veut pas que les gens se ramassent au niveau de la deuxième ligne, au
niveau de nos hôpitaux, avec des cas lourds.
Je vais vous partager
un cas clinique : patient souffrant de maladie pulmonaire obstructive
chronique. Et là juste préciser une chose, c'est des cas qui sont actuellement
fréquents, c'est des cas qu'on voit dans plusieurs régions, parce que la
pandémie, le délestage, le manque de rendez-vous, la non-disponibilité,
parfois, l'augmentation de nombre de
patients orphelins fait en sorte que l'état de certains patients se dégrade.
Donc, le cas que je vais vous partager, M. le Président, il est suivi en soins à domicile, souffre d'une maladie
pulmonaire obstructive. Plan d'action clinique établi par le médecin et l'équipe de professionnels qui prévoit
différentes interventions selon les scénarios cliniques. Donc, il est
chanceux, notre patient, il a son médecin. Mais, maintenant, c'est qu'on change
de paradigme, si j'ai bien compris le ministre, avec le filtre de pertinence
comme le Bas-Saint-Laurent, et là, après, on va aider le patient avec d'autres
professionnels.
Donc, le plan prévoit
l'initiation d'antibiotiques. En ce moment, l'inhalothérapeute ne peut
déclencher l'ordonnance du médecin. Je ne sais pas, vous me suivez, M. le
Président? Donc, on a un inhalothérapeute qui peut agir. Le plan pour notre
patient souffrant de maladie pulmonaire obstructive chronique : suivi en
soins à domicile. Et d'ailleurs, j'en suis sûr et certain, encore une fois, que
c'est des cas qui existent, bien, l'inhalothérapeute ne peut pas déclencher
l'ordonnance du médecin. Et là on n'a déjà pas accès au médecin.
L'inhalothérapeute veut contribuer, mais il ne peut pas agir.
L'inhalothérapeute doit obtenir l'autorisation pour déclencher le plan d'action
initialement conçu par le médecin. Et c'est là où je vous dis qu'on est... je
vais être de bonne volonté, M. le Président, mais on est en face à un problème
qu'on n'a pas réglé. Et, quand je dis qu'on n'a pas réglé, c'est parce qu'il y
a... on n'a pas agi au niveau de décloisonnement entre les professions. Chaque
profession a un acte.
Mais je vous donne
l'exemple de ce cas clinique d'un patient qui souffre d'une maladie pulmonaire
obstructive chronique. Là, on parle d'une maladie chronique, le fameux MPOC.
Là, ça... Je pense que les gens... les gens, il y a... j'en suis sûr et certain
que c'est des choses que vous avez entendues, que vous allez entendre quand
vous allez faire du porte-à-porte. Notre patient, il est à domicile, il est
chez lui.
Le ministre, aujourd'hui,
avec le projet de loi n° 11, nous dit que c'est notre orchestrateur. Le
médecin a prévu des... son médecin a prévu des scénarios. Et il y a des signes
d'infection, et son plan prévoit l'initiation d'antibiotiques, mais, encore une
fois, l'inhalothérapeute doit obtenir l'autorisation pour déclencher le plan
d'action initialement conçu par le médecin. Et là, encore une fois... patient
MPOC, il est chanceux, notre patient, le cas que je viens de vous présenter,
parce qu'il a son médecin, mais, s'il n'a pas son médecin, bien,
l'inhalothérapeute ne peut pas agir, même si, le patient, il est à domicile.
Mais qu'est-ce qu'on va faire? On doit le ramener à l'urgence pour le traiter.
Donc, c'est là où je
vous dis, M. le Président, qu'on a quand même, quand même, un débat important à
avoir par rapport à l'interdisciplinarité, parce que je ne le vois nulle part.
Le cloisonnement actuel qu'on a empêche notamment de prendre en charge les
patients souffrant de maladies cardiorespiratoires dès leur arrivée à l'urgence
pour effectuer les tests. Mais ça, encore une fois, on parle... on parle de...
on parle de la deuxième ligne.
Je veux revenir aux
GMF. Si on veut décloisonner, l'inhalothérapeute peut aussi contribuer à la
prise en charge en GMF, et ça éviterait à ses patients les portes tournantes
entre leur médecin de famille, l'urgentologue de l'hôpital et leur pneumologue.
Là, juste préciser, les gens qui souffrent de MPOC, tu as au moins trois
professionnels qui peuvent contribuer :
le médecin de famille, GMF, c'est ce qui nous intéresse aujourd'hui avec la
première ligne, l'urgentologue de l'hôpital et son spécialiste, le
pneumologue.
L'inhalothérapeute peut
agir, mais ce projet de loi, si on ne traite pas et on n'agit pas sur les axes
au niveau d'activités, donc les activités menées par les inhalothérapeutes
comme exemple, bien, on ne peut pas résoudre un cas concret, un cas concret. Et
là ce cas concret, je peux faire la même chose pour les autres maladies
chroniques, donc le MPOC, qui est une maladie chronique, le patient souffre
d'une manière chronique de problèmes respiratoires, comment on va l'aider? Je vous le dis, si vous n'avez pas
eu quelqu'un dans votre entourage qui souffre de ce phénomène,
probablement un citoyen dans votre comté... C'est des choses... Fréquemment,
les gens, parfois, nous appellent : Je n'ai pas eu de la visite à mon
domicile, j'ai un retard dans mon CLSC, mais là c'est un cas concret parce que
ce patient, qui a perdu, probablement, son médecin de famille, il est dans une
situation critique, et, encore une fois, c'est là où on l'échappe.
Je n'ai pas besoin de rappeler ce qui a été fait
pendant l'urgence sanitaire, mais les inhalothérapeutes, ils ont vacciné sans
ordonnance dans le cadre d'une activité découlant de l'application de la Loi
sur la santé publique. Ils ont évalué la
condition physique d'une personne, initié des mesures de diagnostic lorsque
requises aux fins de santé publique, donc on parle de dépistage.
Donc, c'est
pour cela, M. le Président, que je ramène cette motion préliminaire, c'est pour
un peu ouvrir les yeux de mes collègues par rapport à un cas d'un
patient souffrant de maladie chronique. Je ne veux pas ramener le diabète,
parce que j'ai passé tout un doctorat sur le patient diabétique, mais je veux
parler d'autres choses. Mais c'est des cas, M. le Président, réels.
Aujourd'hui, ma question... Ces gens, c'est à
eux qu'on doit répondre, parce que ces gens sont dans le besoin. Et, en langage
de santé, c'est les gros utilisateurs qui se ramassent dans la deuxième et
troisième lignes et c'est des cas lourds. Et c'est ces cas lourds, aujourd'hui,
qui attendent de nous des solutions. Et quand, tout à l'heure, je parlais que
le médecin est important dans la prise en charge, je vous ai dit que ce
patient, que je vous ai présenté son cas, il est chanceux parce que son médecin
a prescrit le protocole. Mais je ramène l'interdisciplinarité. Les inhalothérapeutes
ne peuvent pas initier le plan d'action initialement conçu par les médecins
parce qu'ils doivent obtenir l'autorisation. Ils doivent obtenir une
autorisation pour initier un plan prescrit par le médecin.
• (11 h 10) •
Mais on fait quoi avec un patient qui souffre de
MPOC, donc maladie pulmonaire obstructive chronique, qui n'a pas de médecin de
famille et qu'il est orphelin? Donc, c'est pour cela je vous dis que je pense
que c'est nécessaire d'entendre l'Ordre professionnel des inhalothérapeutes.
Pourquoi? Parce que, j'en suis sûr et certain, ils vont ramener des solutions
concrètes aux membres de notre commission, et c'est comme ça qu'on va
désengorger la première ligne. Je vous le dis, il ne faut pas prendre à la
légère le fait qu'on a 1 million de patients québécois qui attendent de
nous aujourd'hui des solutions. Et j'en suis sûr et certain que, parmi ces
1 million, il y en a, des patients qui souffrent de MPOC, j'en suis sûr et certain qu'il y a des
patients qui souffrent d'une maladie pulmonaire obstructive chronique,
mais qu'on ne va pas aujourd'hui, en fonction de ce que j'ai sur la table,
régler leurs problèmes. Ce n'est pas la télémédecine, M. le Président, ils ont
besoin d'actes, ils ont besoin d'un déplacement d'un professionnel, ils ont
besoin d'un plan d'action en continu, mais une délégation d'actes. Et les
inhalothérapeutes peuvent le faire, et ils le disent, et ils l'expriment, et
ils l'expriment, M. le Président. Donc, c'est le premier test au ministre par
rapport à l'interdisciplinarité.
Moi, j'aimerais bien qu'il m'explique comment il
compte régler les cas lourds qui souffrent d'une maladie chronique, et ils sont
énormes. Je vous dis, aujourd'hui, j'ai ramené juste un seul cas, c'est les
MPOC, c'est les maladies pulmonaires obstructives chroniques. La liste des
maladies chroniques, elle est énorme. Je ne parle même pas d'Alzheimer, je ne
parle même pas de santé mentale. Mais qu'est-ce qu'on va faire? On l'envoie à
l'orchestrateur? On envoie notre patient qui, aujourd'hui chez lui,
probablement dans son... dans son sous-sol, il souffre, et qu'il est suivi en
soins à domicile... C'est quoi, la suite qu'on va lui donner? Et il n'a pas son
médecin de famille.
Alors, M. le
Président, je pense qu'avoir un échange avec l'Ordre professionnel des
inhalothérapeutes du Québec est un premier pas, surtout qu'on a, au
Québec, pas mal de patients qui souffrent de cette maladie. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le député. Il y a... Je
veux faire un petit rappel, parce qu'au niveau des motions préliminaires ça
fait quand même un certain temps qu'au niveau des membres de la commission on
n'a pas eu à traiter des motions préliminaires. Je veux rappeler que la
personne qui dépose cette motion préliminaire là dispose de 30 minutes. Je
veux rappeler aussi que chaque représentant des chefs de groupes parlementaires
dispose lui aussi d'un 30 minutes. Et, si un député décide de s'exprimer,
lui, il dispose de 10 minutes. Alors, je voulais faire... quand même faire
un petit rappel, là, au niveau des notions de temps.
Alors, maintenant, est-ce qu'il y a des gens qui
veulent s'exprimer sur la motion préliminaire du député de Nelligan? M. le
député de Rosemont. Et là vous disposez vous aussi d'un 30 minutes.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Oui. Merci. Bien, je
suis assez favorable à la motion préliminaire déposée par mon collègue de
Nelligan. Évidemment, on ne reprendra pas le bottin de l'Office des professions
du Québec pour faire venir ou revenir tout le monde, là, mais il y a des
groupes qui sont peut-être, probablement, assurément plus importants que
d'autres. Et j'en tiens pour illustration que, quand on parle du réseau de la
santé, on parle souvent des infirmières, on parle souvent du personnel soignant,
on parle évidemment des médecins, tout ça, puis il y a toujours quelqu'un, dans
le fond de la salle, qui lève la main pour dire : Vous avez encore oublié
les inhalothérapeutes, qui sont... qui sont... et je le dis, là, c'est une
expression, là, qui sont des parties du rouage, là, important, essentiel.
Bon, vous allez me
dire que, dans la chaîne de traitement, là, dans un hôpital, notamment, si on
enlève les techniciens de laboratoire, il ne se passera plus rien non plus, là.
Donc, tout le monde a son rôle à jouer, là. Puis, si on ne
nettoie pas l'hôpital, évidemment, on va avoir d'autres problèmes, mais, bon,
je ne pense pas qu'on va faire venir les gens de l'entretien ménager. Mais les
inhalothérapeutes, ils ont un rôle essentiel à jouer dans la grande chaîne du
continuum de soins de santé.
Je pense que je ne
referai pas le long chemin que vient de parcourir mon collègue de Nelligan,
d'autant que, contrairement à lui, je n'ai pas fait un doctorat sur la
question. En fait, je n'ai pas fait de doctorat du tout, M. le Président, mais je trouve, oui, que ça ne serait
pas une mauvaise idée. Et, vous verrez, j'aurai aussi une motion
préliminaire qui couvre peut-être un peu plus largement la profession médicale,
mais je trouve que la motion préliminaire a beaucoup de mérite, d'autant que
j'ai regardé de mon oeil gauche, avec mes lunettes, les amendements qui nous
ont été déposés. Je ne les ai pas tous étudiés, évidemment, là, je ne suis pas
aussi rapide que ça, mais...
Le Président
(M. Provençal)
: ...
M. Marissal :
Il y en a 22. Bien, je présume qu'il y en a qui se recoupent, puis il y a
des concordances, j'imagine, là, quelque part là-dedans, là. Mais, cela dit, le
premier, par exemple, a attiré mon regard et mon attention de façon positive.
Alors, je serai favorable à la motion préliminaire, devrais-je dire...
collègue. Merci.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci
beaucoup, M. le député. M. le ministre, est-ce que vous avez... parce que vous
avez un droit de parole, vous aussi.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Bien, écoutez, M. le Président, j'ai beaucoup de respect pour les
inhalothérapeutes, mais je pense qu'on a déjà eu une consultation qui a été
faite et je ne pense pas qu'il est nécessaire de faire venir d'autres personnes
pour le moment. Merci beaucoup.
Mise aux voix
Le Président (M. Provençal)
: Et je veux rappeler aussi
qu'il n'y a aucun droit de réplique lorsqu'il y a une motion
préliminaire. S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix de la motion préliminaire.
M. Derraji :
Appel nominal.
Le Président
(M. Provençal)
: Appel...
oui, par appel nominal.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji :
Pour.
La Secrétaire :
M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette :
Contre.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin :
Contre.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Contre.
La Secrétaire :
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La
Secrétaire : M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Contre.
La Secrétaire :
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président
(M. Provençal)
: Abstention.
Alors, la motion préliminaire qui a été déposée par le député de Nelligan est rejetée. Maintenant, est-ce qu'il y a
d'autres dépôts de motions préliminaires? Alors, M. le député de
Rosemont.
M. Marissal :
Oui, merci. Merci, M. le Président. Je la lis, j'imagine? Elle est... elle
est déjà rendue...
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
et on vient de la projeter, là, à l'écran.
Motion proposant d'entendre Mme Sylvie Cardin
et M. Mathieu Bujold
M. Marissal :
Ah! parfait. Alors, j'y vais comme suit :
«...conformément à
l'article 244 du règlement de l'Assemblée nationale, [je fais motion afin
que] la Commission de la santé et des services sociaux, avant d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi visant à augmenter l'offre
[des] services de première ligne par les médecins omnipraticiens et à améliorer
la gestion de cette offre, des consultations particulières et qu'à cette fin,
elle entende dès que possible les professeurs Sylvie Cardin et Mathieu Bujold
de l'Université de Montréal concernant la planification en matière d'effectifs
en médecine de famille.»
Le Président (M. Provençal)
: Alors, vous avez
30 minutes, si vous voulez nous faire part de vos commentaires par
rapport à votre motion préliminaire, M. le député.
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Oui, bien, rassurez-vous, je ne prendrai pas 30 minutes pour vous
expliquer quelque chose qui, de toute façon, quant à moi, s'explique par le
texte lui-même, là, mais, pour fins de compréhension, si on est pour revoir
l'accès de soins de première ligne et que ça passe notamment, mais pas
uniquement, par les omnipraticiens, ce ne serait pas mauvais et certainement
pas accessoire que d'avoir une évaluation très claire des effectifs actuels et
à venir avec l'évolution au cours des dernières années et l'évolution prévue,
une sorte de carte démographique d'une profession. Ici, on parle des médecins
de famille, des omnipraticiens, donc. Connaissant la difficulté de recrutement,
l'an dernier au fameux programme de
parrainage dont je parlais tout à l'heure, il y avait un nombre x, j'oublie le
nombre x, mais il y avait le nombre... un
nombre x de possibilités de parrainage en médecins de famille, il en manquait
75 au Québec. C'était le cas l'année... l'année précédente, il en
manquait un peu moins, mais, à chaque année, il en manque, à chaque année, il
en manque plus.
Alors, ça me paraît
difficile de faire une planification et de prévoir une offre de services sans
avoir une idée très claire de qui offrira ce service, qui sera sur la première
ligne, autrement dit, et en particulier les médecins de famille. Parce qu'on a
beau vouloir ouvrir à d'autres professions, à la fin, on ne remplacera pas tout
le temps les médecins. Il y a assez souvent
où ça va prendre des médecins, ça va prendre des omnipraticiens. C'est long,
les former, les omnipraticiens, ça
prend des années et des années. Et on arrive, à force de corrélation, en
comparant certains chiffres qui sont publics,
soit sur les sites de la FMOQ ou du Collège des médecins, certaines études
universitaires aussi, que j'ai potassées... on arrive à faire des
corrélations, mais moi, je n'ai pas trouvé encore le portrait, la photo la plus
complète possible.
• (11 h 20) •
C'est un peu de
l'actuariat, en quelque sorte, qu'on ferait ici, à savoir : Il y en a
combien qui vont sortir? Combien va-t-on en former? Et puis peut-être que ça
permettrait aussi, là, ça, c'est mon souhait, de démystifier aussi le grand
débat sur combien qu'il en faut, il en manque-tu et combien. Parce que ça, ça
fait des années qu'on débat de ça, au Québec, à travers des chiffres qui ne
concordent pas puis à travers, évidemment, des intérêts corporatistes de
ceux-ci, ceux-là. Parce qu'évidemment, parfois, il y a des intérêts corporatistes,
ça va de soi là-dedans.
Le médecin... le président de la fédération des
omnipraticiens rappelait, ces derniers jours, qu'au Québec un médecin
omnipraticien sur quatre a 60 ans et plus. Alors, on peut présumer que ces
25 % d'omnipraticiens de 60 ans et plus ne pratiqueront plus dans un
horizon de cinq à 15 ans, peut-être de deux à 15 ans. Je ne le sais
pas, je ne le sais pas. Chose certaine, c'est qu'il y en a encore qui ont
60 ans et plus. Ça fait que, toutes choses étant égales, ils en ont plus
en arrière qu'en avant, là, c'est... ça, c'est clair, là. Puis on a beau les
faire travailler plus longtemps, leur demander de contribuer davantage, je
pense qu'ils ne se rendront pas tous à 85 ans, toujours en pratique, comme
le président du Collège des médecins, Dr Gaudreault, fort sympathique,
d'ailleurs, qui était venu ici témoigner.
Alors, l'idée d'avoir... puis ça devrait plaire
au ministre aussi, là, on est dans la planification, on est dans les chiffres,
on est dans le portrait de ce qui s'en vient. Dans le réseau de la santé, puis
je n'apprendrai rien à personne ici, on appelle ça une
PMO, plus généralement, PMO pour planification de la main-d'oeuvre, ce qui, par
ailleurs, n'a pas été fait au Québec depuis au moins 20 ans dans le réseau
de la santé. C'est une demande, notamment de la FIQ, parce qu'encore là,
prendre des décisions sans savoir ce qu'il y a devant nous, c'est un peu comme
l'époque que j'ai connue, que vous avez
connue aussi, M. le Président, où il n'y avait pas de GPS, puis on ne pouvait
pas trouver notre chemin avec notre
téléphone cellulaire. Des fois, on se gourait, puis on se gourait longtemps,
puis on en a fréquenté, des culs-de-sac à force de chercher une rue.
Puis, des fois, la carte, elle n'était pas claire, puis il n'y avait pas tout
sur les cartes. Alors, je pense qu'on a besoin d'avoir une carte, mais le GPS,
puis le plus précisément possible.
Parlant du Collège des médecins, M. le
Président, quand on regarde leur site, qui est assez bien fait, qui regorge
d'informations sur les 22 000, 21 832 médecins au Québec, là,
toutes professions confondues, il y en a 5 000 qui ont 60 ans et
plus. Ça, c'est un quart, encore une fois, on est toujours à peu près dans le
quart, hein? Saviez-vous, M. le Président, qu'au Québec on a 140 médecins de
80 ans et plus? Je les salue, d'ailleurs, puis je suis béat d'admiration
devant tant de dévouement. Il y en a même un ou une — c'est un,
d'ailleurs — de
90 ans et plus. Alors, je suis assez fasciné de voir ça.
Cela dit, au-delà de l'accomplissement et de
l'engagement professionnel de ces gens-là, il y a quand même le fait qu'ils
avancent en âge et que, toutes choses étant égales, un jour, ils vont arrêter
de pratiquer. Et, moi, ce qu'on me disait encore la semaine dernière, j'en ai
fait allusion tout à l'heure, là, quand on a rencontré des jeunes, des
étudiants, des étudiantes en médecine qui nous disent que ça ne se bouscule pas
au portillon pour entrer en médecine... en médecine familiale, bien, ça me fait
croire que des gens comme les professeurs Cardin ou Bujold, qui sont des spécialistes de ce genre de planification,
auraient probablement un recul et un regard intéressants à nous fournir là-dessus.
Parce que je pense que ça prend quand même de la planification à long terme
pour être capable de bien attirer les gens, de revaloriser la profession, mais
de s'assurer aussi qu'on en a assez.
Puis, au risque de me répéter, et je terminerai
là-dessus, on pourrait peut-être enfin éclaircir un peu le bon vieux débat d'il
y en a-tu trop, il y en a-tu pas assez. Vous savez, le précédent gouvernement
libéral a passé comme quatre ans à débattre avec la FMOQ, à savoir s'il y en
avait assez, ou trop, ou pas assez. Tu sais, c'est quand même quelque chose
qu'on devrait être capable de déterminer de façon objective, neutre et
éclairée, d'où l'objet de ma motion préliminaire. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, M. le député. Alors,
M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Merci, M. le
Président. Je tiens à dire à mon collègue que la motion est très bien écrite.
J'avais l'impression de revoir ma motion préliminaire. Je le taquine, c'est un
bon point. Et, écoutez, ce qui me vient à l'esprit, et, si ça peut rassurer mon
collègue, ayant moi-même été porte-parole en emploi et travail, j'ai siégé à la
CPMT pendant quatre ans, j'ai devant moi l'état... ça s'appelle l'État
d'équilibre du marché du travail. Si mon collègue peut aller le chercher,
et ça va lui donner une bonne information. Et ça, c'est... ça, ce... L'État d'équilibre,
M. le Président, ça sort du ministère de l'Emploi et du Travail, et il date de
2021. Donc, juste pour mon collègue, c'est la page 32. J'ai juste tapé l'État
d'équilibre du marché du travail, sinon je peux t'envoyer, cher collègue.
On va parler des omnipraticiens, omnipraticiens
et médecine... et médecins en médecine familiale. Dans l'ensemble du Québec,
l'ensemble du Québec, ce que j'ai, profession en déficit : en Abitibi-Témiscamingue,
en déficit; Bas-Saint-Laurent, en déficit; Capitale-Nationale, en
déficit; Centre-du-Québec, en déficit; Chaudière-Appalaches, en
déficit; Côte-Nord et Nord-du-Québec, en déficit; Estrie, en déficit; Gaspésie,
Îles-de-la-Madeleine, en déficit; Lanaudière, en déficit; Laurentides, en déficit; Laval, Mauricie, Montérégie, Montréal,
Outaouais, Saguenay—Lac-Saint-Jean. Le nombre de régions en déficit qui est présentement... le
nombre de régions qui, présentement... qui présente présentement un déficit ou un léger déficit, c'est 16 sur 16. Ce
document, c'est un document gouvernemental et, je vous ai dit, c'est de
2021.
Maintenant, on parle des effectifs en termes
d'omnipraticiens, et je salue la motion d'avoir des profs pour nous parler des problèmes de l'attractivité aussi. On
l'a vu, 400, les trois dernières années. Un médecin, un médecin
omnipraticien, c'est... qui manque, c'est l'équivalent de 30 années de
service. Donc, problème d'attractivité, problème de planification d'effectifs dans les régions. Il y a des régions
où... Et vous avez vu des articles ce week-end, même à Montréal, il y a
un réel problème, un réel enjeu. Parce que,
dans le calcul de la population, on ne prend pas en considération que c'est des
gens de région qui viennent parfois à Montréal, parce qu'ils travaillent,
qu'ils consultent auprès de médecins généralistes.
Mais ce qui est très inquiétant, ce qui est
très, très, très inquiétant, M. le Président, c'est que ce n'est pas uniquement
les omnipraticiens. Donc, mon collègue a raison de parler qu'avant
d'entreprendre une réforme ou avant d'entreprendre un échange sur améliorer
l'accessibilité à la première ligne, sachant que ça ne passe plus par les
médecins de famille, selon les dires du ministre, je veux vous présenter très
rapidement les autres professions. Encore une fois, ça, c'est un document du
présent gouvernement, le plus récent.
Les infirmiers autorisés, infirmières
autorisées, infirmiers psychiatriques autorisés, infirmières psychiatriques
autorisées, pourquoi je vous dis ça? Parce que vous savez très bien, le
problème de la première ligne, les médecins omnipraticiens ont aussi... ils
traitent aussi les enjeux liés à la santé mentale. Bien, c'est le même
portrait, le code de la profession, 3012, c'est la même chose. Les
16 régions du Québec sont en déficit, les 16. La seule... la seule région,
la seule région où la profession est en léger déficit, là je parle des
infirmières, c'est en Outaouais, mais c'est presque 16 régions où il y a
le déficit.
Maintenant, je viens de voir un des amendements;
ça parle des pharmaciens. Dans les 16 régions, il y a le déficit. Moi, ça
ne me dérange pas de déposer ce document en commission pour le bénéfice, parce
que ça va nous aider, ça va nous aider à parler bien de
l'interdisciplinarité, parce qu'on ne peut pas juste pitcher, excusez-moi le
terme, le travail des médecins vers les autres professionnels, mais on sait
que... Ils sont où, ces professionnels de la santé? Est-ce qu'on en a assez?
Parce qu'il ne faut pas juste déshabiller un pour habiller l'autre, il ne faut
pas déplacer le problème d'un ordre à un autre ou d'un professionnel à un autre
professionnel. Donc, je vous ai parlé des infirmières, je vous ai parlé des omnipraticiens, je vous ai parlé des pharmaciens,
16 sur 16 régions en déficit. Les physiothérapeutes,
16 régions sur 16, aides-infirmiers, aides-infirmières, aides-soignants,
aides-soignantes et préposés et préposées aux bénéficiaires, 16, 16 régions sur
16 en déficit.
Donc, M. le Président, mon collègue a raison de
parler de la planification des médecins, mais moi... mais je ne vais pas le faire, parce que, sinon, on va
retarder nos travaux, mais j'aurais tendance à voir l'ensemble des
professionnels de la santé. Est-ce qu'aujourd'hui la planification des besoins...
Et, j'en suis sûr et certain, le ministre, parce qu'il a fait ça beaucoup dans
son ancienne vie, il ne peut pas entrevoir un changement s'il n'a pas assez
d'effectifs et il sait très bien que ça prend un effectif, l'effectif
nécessaire et des professionnels nécessaires. Ça, c'est dans un contexte de
santé. Dans le monde des affaires, c'est autre chose, on peut penser à la
robotisation, on peut penser à l'automatisation, on ne peut pas robotiser ni
automatiser un acte médical, donc d'où l'importance de parler des autres
professionnels, si on en a. Parce que, si le médecin ne va plus être attitré à
un patient, ça veut dire quelqu'un d'autre doit faire le travail, quelqu'un
d'autre doit prendre en charge ce patient. Est-ce qu'on en a assez? C'est la
question qu'il faut se poser.
• (11 h 30) •
Donc, moi, je
vous le dis, M. le Président, je suis pour cette motion préliminaire, je pense
que ça fait du sens. Pourquoi? Parce
que ça va nous clarifier, une fois pour toutes, la planification en matière
d'effectifs en médecine familiale, mais, je vous le dis, le portrait existe par rapport au déficit, on le connaît.
Maintenant, comment on va résoudre ce problème? Bien, j'espère que, dans
le cadre de nos échanges dans ce projet de loi, on va avoir un peu des
réponses. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, M. le député de
Nelligan. M. le ministre, est-ce que vous avez... Vous avez le droit à vous
exprimer sur la motion préliminaire.
M. Christian Dubé
M. Dubé : M. le Président,
j'apprécie beaucoup la motion du député de Rosemont, parce que je pense que je
comprends très, très bien l'objectif, c'est d'avoir une meilleure idée du...
des professionnels, puis je dis des professionnels qui sont dans la... dans une
région spécifique, pour planifier l'organisation de la main-d'oeuvre, là, je
suis tout à fait d'accord avec ça. Puis, entre autres, je dirais que
l'article 6 du projet de loi prouve exactement ça. Alors, je ne pense pas
qu'il est nécessaire d'avoir d'autres intervenants, là.
Le Président (M. Provençal)
: ...M. le ministre.
M. Dubé : Merci quand même pour la
suggestion.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions de la part des membres de la commission?
Mise aux voix
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de la motion préliminaire du député de Rosemont.
Par vote nominal, monsieur...
M. Marissal : Oui, bien sûr, s'il
vous plaît, oui.
Le Président (M. Provençal)
: Excusez si je précède votre pensée.
M. Marissal : C'est bien, c'est bien
de me tenir la main.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire : M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
La Secrétaire :
Mme Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Contre.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Contre.
La Secrétaire : M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. Alors, la motion
préliminaire déposée par le député de Rosemont est rejetée. Est-ce qu'il y a d'autres dépôts de motions préliminaires?
S'il n'y a pas d'autre... pas de motion préliminaire, autre dépôt, nous
allons immédiatement débuter l'étude article par article.
Étude détaillée
Je prends en considération l'article 1 du
projet de loi. M. le ministre, la parole est à vous. Donc, je vous invite à
nous lire l'article 1 et les commentaires qui lui sont associés. À vous la
parole.
M. Dubé : Très bien, M. le
Président. Laissez-moi retrouver mes feuilles. Alors, je vais prendre ici...
Alors, dans le projet de loi n°11 :
L'article 11 de la Loi favorisant l'accès
aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée (le
chapitre A-2.2) est remplacé par les suivants :
«11. Tout médecin omnipraticien soumis à une
entente conclue en vertu de l'article 19 de la Loi sur l'assurance maladie
(le chapitre A-29) doit :
«1° ajouter à la clientèle dont il assure le
suivi médical seulement des personnes inscrites au système d'information, visé
au sixième alinéa de l'article 2 de la Loi sur la Régie de l'assurance
maladie du Québec, qui vise à permettre de trouver un médecin qui accepte d'en
assurer le suivi médical, sauf pour prendre la relève d'un autre médecin dans
les cas visés à l'article 10;
«2° se rendre disponible auprès des personnes
assurées, au sens de la Loi sur l'assurance maladie, au moyen du système de
prise de rendez-vous visée au sixième alinéa de l'article 2 de la Loi sur la
Régie de l'assurance maladie du Québec ou d'un autre système dont le
fournisseur a conclu une entente visée à l'article 11.1 avec le ministre.
«Le
gouvernement peut, par règlement, prévoir les cas [ou] les conditions dans
lesquels un médecin peut ajouter à sa clientèle une personne autre que
celle inscrite au système visé au paragraphe 1° du premier alinéa. Il
peut, de même, déterminer la mesure dans
laquelle un médecin doit se rendre disponible en vertu du paragraphe 2° de cet
alinéa. Il peut aussi, dans un tel
règlement, déterminer le pourcentage des plages horaires de disponibilité d'un
médecin qui doivent être offertes du
lundi au vendredi, avant 8 h et après 19 h, ainsi que le samedi et le
dimanche et prévoir des exigences relatives à l'utilisation du système
d'information ou d'un système de prise de rendez-vous et les renseignements qui
doivent y être versés.»
Est-ce que vous voulez que j'aille plus loin
ou...
Le Président (M. Provençal)
: Non, parce que je pense que vous avez
un amendement sur la section 11 de l'article 1. Alors, on va traiter
votre amendement et, par la suite, on traitera le 11.1. Ça vous va?
M. Dubé : Moi, je pense que c'est la
meilleure façon. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors,
je vous cède la parole pour votre amendement.
Une voix :
...
M. Dubé : Ce
que j'aurais peut-être pu faire, là, à la suggestion de...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
oui, les commentaires de l'article 11?
M. Dubé : Les
commentaires de l'article 11.
Le Président (M.
Provençal)
: Avant
votre amendement.
M. Dubé : Avant
l'amendement, juste pour mettre en contexte, M. le Président, si vous croyez
que c'est...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
oui, allez-y, M. le ministre.
M. Dubé : C'est
bon. Alors, en fait, l'article 1 du projet de loi propose de remplacer
l'article 11 de la Loi favorisant l'accès aux services de médecine de
famille et de médecine spécialisée par les articles 11 et 11.1.
Pour ce qui est de
11, le paragraphe 1° du premier alinéa du nouvel article 11 introduit
l'obligation, pour un médecin omnipraticien soumis à une entente conclue en
vertu de l'article 19 de la Loi sur l'assurance maladie, d'ajouter à sa
clientèle seulement des personnes inscrites au Guichet d'accès à un médecin de
famille, qu'on appelle le GAMF. Un médecin n'est pas tenu à cette obligation
dans les cas visés à l'article 10 de la Loi favorisant l'accès aux
services de médecine de famille et de médecine spécialisée. Les cas visés à
l'article 10 sont ceux où un médecin prend la relève d'un confrère ou
d'une consoeur pour en assurer le suivi d'un patient.
Le paragraphe 2°
de cet alinéa reconduit l'obligation pour un médecin omnipraticien de se rendre
disponible par un système de prise de rendez-vous, comme le prévoit
l'article 11. Il y apporte toutefois certains assouplissements, puisque
l'utilisation exclusive de Rendez-vous santé Québec n'est plus obligatoire;
d'autres systèmes peuvent être utilisés, pourvu que les fournisseurs aient
conclu une entente avec le ministre. L'objet d'une telle entente est précisé à
ce 11.1. On reviendra plus tard.
Enfin, à l'instar du
deuxième alinéa de l'actuel article 11, le deuxième alinéa du nouvel article 11
permet au gouvernement de prendre le règlement nécessaire à l'application des
dispositions du premier alinéa.
L'article 11
entrera en vigueur à la date ou aux dates déterminées par un décret du
gouvernement, ainsi que le prévoit l'article 9 du projet de loi.
Bon, je pourrais
arrêter là puis aller maintenant à l'amendement que nous avons déposé.
Une voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: On
dépose l'amendement avant parce que M. le ministre a un amendement, alors, M.
le député, on va traiter l'amendement au point 11 de l'article 1, et,
par la suite, vous pourrez faire vos remarques
sur l'article 11 ou l'amendement. Mais on va vraiment commencer par
traiter l'amendement, parce qu'il y a un amendement qui est déposé pour
la section 11 de l'article 1 uniquement. M. le ministre.
M. Dubé : Oui,
très bien. Très bien, M. le Président. Merci beaucoup. Alors je reviens avec
l'article 1, avec l'amendement, qui dit que l'article 11 de la Loi
favorisant l'accès aux services de médecine de famille et de médecine
spécialisée... Donc :
Remplacer le
paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 11 de la Loi favorisant
l'accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée, proposé
par l'article 1 du projet de loi... «de trouver un médecin» par «de
trouver un professionnel de la santé et des services sociaux».
Je vais lire le
commentaire, M. le Président. Donc, le présent amendement en est un de
concordance. Il ajuste la référence au guichet d'accès à un médecin de famille
prévue à l'article 11 du projet de loi en cohérence avec l'élargissement
de la portée de ce guichet, laquelle sera proposée par un autre amendement. Cet
élargissement visera à ce que le guichet puisse permettre de trouver différents
types de professionnels de la santé et des services sociaux, et non uniquement
des médecins. Merci, M. le Président.
• (11 h 40) •
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Nelligan.
M. Derraji : J'ai
beaucoup, beaucoup, beaucoup de questions, je vais commencer avec la première.
Je veux juste comprendre pourquoi... Là, je vais revenir aux notes explicatives.
C'est que d'ajouter le médecin... c'est le médecin omnipraticien qui signe
l'entente, mais lui ne peut ajouter à sa clientèle que les personnes inscrites
au GAM, Guichet d'accès à un médecin de famille. Et un peu plus tard, vous
parlez de «qui vise [de] permettre de trouver un médecin», mais là «de trouver
un professionnel de la santé [...] des services sociaux». Juste, c'est quoi le
lien?
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Dubé : Je ne suis pas certain que
j'ai compris la question du député non plus, là.
M. Derraji : O.K.
Pas de problème, je vais la répéter.
M. Dubé : S'il vous plaît, oui.
M. Derraji : Donc, dans la section
des commentaires, vous dites que le paragraphe 1° du premier alinéa du
nouvel article 11 introduit l'obligation pour un médecin omnipraticien
soumis à une entente... l'obligation pour un médecin omnipraticien d'ajouter à
sa clientèle seulement les personnes inscrites au Guichet d'accès à un médecin
de famille. Donc là, on revient à l'inscription.
M. Dubé : Oui. En fait, je pense
qu'il faut diviser le point en deux, là, si je comprends bien.
M. Derraji : Oui, oui.
M. Dubé : Puis je demanderai à... au
ministère de préciser si je ne fais pas erreur, là, M. le Président, mais, en
ce moment, il y a deux éléments dans ça. Le premier élément, c'est que, puis je
pense que c'est majeur pour le projet de loi, on dit que, maintenant, ce n'est
plus uniquement un médecin qui peut prendre en charge des patients sur le
guichet d'accès, mais que ça peut être un professionnel de la santé. Ça, c'est
le premier changement. Ça, je pense qu'on comprend très bien l'amendement qui
vient d'être déposé ce matin, qui, comme je l'ai expliqué un peu plus tôt, fait
suite aux discussions puis aux recommandations qu'on a eues de différents
professionnels, de la FMOQ, du Collège des médecins. Donc, c'est probablement
l'amendement, le premier, le plus important, qui dit que, maintenant dans
l'article 11, on fait référence à un professionnel de la santé plutôt qu'à
tout simplement un médecin.
Si je comprends bien la question du député,
c'est pourquoi, dans l'article 11, on réfère toujours à un médecin, à un médecin, parce que c'est dans la... je vais
le dire, dans la GMF, que c'est la personne qui peut faire cette analyse-là.
Alors, pour le moment, c'est comme ça qu'on l'a bâti. Est-ce qu'il y aura des
commentaires à faire? Moi, je serais ouvert à avoir des commentaires. Mais le
principe qu'il faut faire la différence, c'est la discussion sur un
professionnel de la santé plutôt qu'un médecin de famille. Soyons clair, ça,
c'est l'objectif de l'amendement. Et qui peut faire cette prise en charge là?
C'est dans le GAMF, puis on discutera avec plaisir, là, qui peut faire cette
demande-là dans le GAMF pour qu'on se comprenne bien. Il y a donc... il y a
deux... il y a deux éléments ici, là.
M. Derraji : J'ai compris. Juste
parce que vous l'avez très bien dit, c'est le début, et c'est très important
pour qu'on s'entende, là, les médecins vont toujours avoir le droit, ici je dis
«le droit», d'inscrire des médecins. Donc, on ne leur enlève pas ça, là,
genre...
M. Dubé : D'inscrire des médecins?
M. Derraji : Désolé. D'inscrire des
patients, d'inscrire des patients, désolé. Là, maintenant, il y a des médecins
qui ont des patients, 1 000, 700, 800, ça dépend de leur pratique. Là, ce
que vous ramenez, c'est qu'ils doivent inscrire du fameux guichet d'accès à un
médecin de famille.
M.
Dubé : Il faut... Non. Revenons, là, sur les points pour
qu'on soit très clairs, très, très clairs. Le premier grand changement,
puis je pense que c'est ça que plusieurs intervenants sont venus dire, que la
prise en charge, maintenant, se fait au niveau de la clinique ou du GMF et plus
uniquement par un médecin de famille. Ça, c'est l'amendement qui est ici, là.
Soyons très clairs, c'est ça que ça dit, là, bon.
Là, vous me posez la question : Est-ce que
la prise en charge doit se faire à partir du... ce qu'on appelle, du GAMF, donc
du guichet d'accès? La réponse, c'est oui. Est-ce qu'il y aura... Quand on
regardera, tout à l'heure, certains amendements, on va voir qu'il peut y avoir
des exceptions. Parce que je donne l'exemple de discussions qu'on a eues avec,
entre autres, les médecins de famille, qui disaient : Bien, écoutez, oui,
on devrait prioriser de passer par le GAMF parce qu'il y a 1 million de
personnes, comme vous l'avez dit, qui attendent. Alors, d'avoir une priorité,
de dire aux médecins : Vous devez d'abord et avant tout passer par le
GAMF.
On va mettre tout à l'heure, quand on discutera
les exceptions qui vont un peu plus loin dans le paragraphe 11°, on va
dire que, peut-être, il peut y avoir des exceptions pour des cas de famille,
par exemple. D'accord? Mais le principe, le principe, puis vous faites bien de
le noter, c'est, première chose : maintenant, ce n'est plus une prise en
charge uniquement par les médecins. Deux, les gens doivent, de règle générale,
aller piger dans le GAMF parce que c'est des gens qui attendent depuis plus
longtemps. Mais il y aura quand même des exceptions qu'on pourra voir tout à
l'heure, qu'il y aura dans l'article 11.
M. Derraji : Et désolé pour mes
questions, mais je veux vraiment comprendre, parce que, là, vous venez de
nous... C'est un changement de... c'est un changement énorme. Je veux juste
comprendre.
M.
Dubé : Bien, écoutez, non seulement c'est un changement
important, mais c'est le changement que vous avez tous demandé. Parce que, lorsqu'on a discuté le projet de loi, puis
je veux le préciser, là, pour tous les gens qui nous écoutent, on avait deux objectifs dans le projet de loi,
c'était d'avoir plus d'information pour la gestion, on y reviendra tout à
l'heure, puis ça, c'est important parce que
c'est à l'article 6, dont vous avez référé tout à l'heure, que, pour avoir
de l'information, il fallait... avant
de faire la planification, il faut avoir l'information. C'est ce que
l'article 6 demande. Ça, c'est la première chose.
La
deuxième chose, c'est qu'on avait bâti le projet de loi en disant
clairement : Voici ce que les médecins pourraient faire. Tout le monde
nous a dit : Oui, mais précisez donc ce que les autres peuvent faire. Et
c'est pour ça qu'on vient, comme premier
amendement dans l'article 11, dire : Non seulement les médecins
peuvent continuer à faire ce qu'ils font, mais, à la demande générale,
si je peux me permettre, de dire : Est-ce qu'il y a d'autres
professionnels de la santé qui pourraient venir aider? Alors, est-ce que vous
me dites que c'est un changement important, M. le député? La réponse, c'est
oui.
M. Derraji :
Oui.
M. Dubé :
Puis je pense que ça montre l'écoute que nous avons eue du processus de
commission parlementaire qui a eu lieu.
M. Derraji : Oui,
oui, mais c'est là où, probablement, je ne suis pas à 100 % d'accord, et
c'est correct.
M. Dubé :
O.K.
M. Derraji :
Ce n'est pas si grave que ça.
M. Dubé : Ah!
je suis certain qu'on va s'entendre.
M. Derraji : Oui,
oui, oui. Non, j'en suis sûr. Parce que le but, c'est vraiment... Oui, oui, là,
il n'y a pas de...
Le Président (M.
Provençal)
: Je m'excuse, c'est parce que
je ne voudrais pas que ça tourne en dialogue.
M. Derraji : Non,
non, non.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça fait
que, pour être certain que ça aille bien...
M. Dubé : Mais
je voulais juste noter qu'on était d'accord.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
mais, à l'occasion, vous allez vous adresser à la présidence.
M. Derraji : Non,
non, mais ça va bien.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça vous
va-tu?
M. Dubé : M.
le Président, avec plaisir, avec plaisir.
M. Derraji : M.
le Président, ça va très bien aller. Non, ça va très, très bien aller. Ne vous
inquiétez pas. Là...
M. Dubé : Non,
allez-y, allez-y, allez-y.
M. Derraji : Ah!
Non, non, parce que je veux... parce que j'ai besoin de votre attention.
M. Dubé : Ah!
vous avez toute mon attention.
M. Derraji : S'il
vous plaît. Là, on va avoir des gens à l'intérieur... des patients à
l'intérieur du GAMF, donc le Guichet d'accès à un médecin de famille. Il n'y a
plus d'obligation pour les médecins d'avoir des patients attitrés. Donc, ce que
vous avez ajouté dans l'amendement, c'est qu'ils peuvent...
M. Dubé : Je
vais faire une précision.
M. Derraji :
Oui, oui, oui.
M. Dubé :
On va faire une précision, puis c'est important, puis, si vous me permettez...
M. Derraji :
Oui, oui.
M. Dubé :
...ce n'est pas pour couper la parole, là.
M. Derraji :
Non, non, non.
M. Dubé :
Mais c'est juste...
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Dubé : Il
faut faire très attention, puis je suis content de votre point, là, il faut
faire très attention qu'on ne veut pas changer l'approche des médecins qui ont
déjà 6,5 millions de clients, là, de patients. On se comprend bien?
M. Derraji : Oui.
M. Dubé : Ce qu'on dit, c'est qu'ici
ce qui est le plus important pour le moment, pour le moment, c'est d'aller
trouver une solution pour les 1 million de patients qui sont orphelins.
Alors, ce qu'on dit, c'est : Quand vous continuez, comme médecins, à faire
de la prise en charge, et maintenant non seulement vous ne serez plus les seuls
à prendre la prise en charge, mais vous avez d'autres professionnels qui seront
présentés à la RAMQ et qui seront acceptés, cette prise en charge là devrait
commencer d'abord et avant tout par les clients... les patients qui sont en
attente sur le GAMF. C'est ce que ça dit. Mais les 6,5 millions de
patients qui sont déjà traités par un médecin de famille ne perdront pas cette
relation-là qu'ils ont, parce que ce qui nous a guidés après avoir écouté tout
le monde, c'était de dire : Il y a une partie qui va très bien, puis cette
partie-là qui va très bien, il y a quand même 6,5 millions de patients qui
sont traités, mais mettons l'emphase première sur ceux qui n'ont pas de médecin
de famille ou accès à un professionnel de la santé. Je ne sais pas si...
M. Derraji : Ah! oui, non,
c'est... Ah! oui, c'est...
M. Dubé : O.K. Mais votre
question était très pertinente.
M. Derraji : Non, non, c'est
très clair, et je vous remercie. Donc là, pour les 1 million qui sont
orphelins dans ce guichet, c'est là où on leur ouvre des opportunités
multiples : médecins de famille, x professionnels, qu'on va clarifier
probablement plus loin.
M. Dubé : Plus loin, plus loin.
M. Derraji : O.K. À l'intérieur de
ces 1 million, et c'est là ma question par rapport à ceux qui souffrent
d'une maladie chronique, vous le savez très bien, ce n'est pas moi que... Dieu
merci, je n'ai pas encore de maladie chronique. Je ne sais pas quelle maladie
je vais avoir...
• (11 h 50) •
M. Dubé : Je ne vous en
souhaite pas.
M. Derraji : Oh! merci. Mais
pensons à ces gens qui souffrent ou qui ont perdu leur médecin de famille, et
c'est eux qui nous appellent maintenant. Eux, est-ce que, dans votre modèle que
vous avez pensé, est-ce qu'il y a une priorisation — ça se dit beaucoup en
santé — prioriser
ces gens qui ont une maladie chronique, qui se ramassent dans le lot de
1 million? Je ne parle pas de la personne qui veut renouveler un produit
qu'il utilise trois mois, ou six mois, ou un an. On ne peut pas, dans le
1 million, traiter les mêmes personnes de la même façon. Est-ce que ça a
été... Avant d'aller plus loin, est-ce que ça faisait partie de votre
réflexion?
M. Dubé : Oui. Encore une très,
très bonne question. Deux choses, la première, c'est que je voudrais prendre un
petit peu de recul, là, parce qu'on va parler de ça cette semaine, puis je
pense que c'est important de voir. Je veux qu'on regarde la chaîne au complet,
le processus au complet, juste pour une petite minute. Il y a le projet de loi
n° 11, qui vient faire... qui vient
demander deux choses : de gestion puis de la disponibilité de rendez-vous.
C'est les deux choses que le... importantes, puis la télésanté qu'on a
rajoutée, là. Bon.
Mais revenons sur les deux choses, il y a le
projet de loi. Ce que vous demandez, M. le député, je voudrais remonter au
début de la chaîne. J'ai dit tout à l'heure que la première chose qui a changé
depuis l'automne dernier, suite au... à ce qui a été développé depuis deux ans
à Rimouski, c'est le fameux guichet d'accès. Le guichet d'accès, on n'en parle
pas dans le projet de loi, mais il est instrumental à cette chaîne-là, puis je
veux... vous allez me voir venir. Ça, c'est la première chose. Il y a le
guichet d'accès pour les patients qui n'ont pas de médecin de famille dans
lequel le GAP va venir piger. Ça, c'est ce qu'on est en train de dire, que le
projet de loi dit : Vous êtes dans le GAMF, vous allez pouvoir passer par
le GAP pour être capable d'avoir une priorité pour être servi par le... Vous me
suivez? Donc, il y a des... Ce que j'essaie de vous dire simplement, c'est
qu'il y a des choses qui se règlent sans le projet de loi...
M. Derraji : Ça, c'est le GAP.
M. Dubé : C'est le GAP. C'est
aussi le GAMF, parce que le GAMF, il est déjà existant. On n'a pas besoin de le
mettre en place, il est déjà là. Il y a le projet de loi qui, lui, vient faire
l'interconnexion entre le GAMF, qu'on vient d'expliquer, et ce besoin-là de
prendre, puis je pense que c'est tout à fait normal, c'est celui qui attend
depuis plus longtemps.
Maintenant, il y a aussi un quatrième processus.
Vous savez, M. le député, que l'entente avec les médecins de famille a été
signée il y a quatre ans par le précédent gouvernement. Puis je ne fais pas de
commentaire négatif ou positif, je fais juste dire : Cette entente avec
les médecins de famille prend fin le 31 mars 2023. Bon, pour que
cette chaîne-là, que les patients soient même servis, on aurait pu dire :
On ne fait aucun changement à cette entente-là, qui est la quatrième composante, O.K., que je viens d'expliquer, dans la chaîne. On
aurait pu dire : On ne fait pas d'ajustement puis
on vit avec l'entente qu'on a jusqu'au 31 mars. On aurait pu dire ça. On a
réussi, au cours des derniers mois, à discuter avec les médecins, avec la FMOQ,
qui, lorsqu'ils ont vu cette ouverture que nous avons eue avec le GAP, de dire
que, peut-être, la prise de rendez-vous pourrait être améliorée, parce que vous
allez avoir des demandes plus pertinentes, si vous me permettez...
M. Derraji : Le fameux filtre de...
M. Dubé : Le filtre de... dont on
parlait. Ils ont dit : On est peut-être maintenant ouverts à prendre une
prise en charge plus grande si ce GAP là, le guichet d'accès, nous donne une
pertinence plus grande.
Alors, je ne peux pas supposer — puis
vous allez comprendre, mais je pense que vous connaissez très bien le dossier
ici — je
ne pourrais pas supposer qu'on va pouvoir ouvrir cette entente-là avant le
31 mars. Mais, dans un élément qui est considéré en ce moment, c'est que, s'il
y a... puis vous l'avez bien dit, là, puis, à cause de la pandémie qui est un
élément, là, on va se le dire, je pense qu'on s'entend là-dessus, je ne dis pas
que c'est le seul élément, mais un des éléments, fait que le GAMF est passé de
400 000 à presque 1 million. On dit aux médecins : Est-ce qu'il
pourrait y avoir un effort supplémentaire qui pourrait être fait pour faire une
plus grande prise en charge du GAMF, en partie par le projet de loi n° 11,
à cause du système de rendez-vous, qu'on discutera plus tard, mais aussi pour
reprendre, après deux ans de pandémie, une plus grande prise en charge?
Et là ça me permet de répondre à votre question.
Mais, encore une fois, vous allez comprendre que je ne peux pas dire...
présupposer de ce qu'une entente avant le 31 mars pourrait... Mais c'est
évident que... puis je vais vous donner une information que, je pense, vous
savez déjà, mais je vais la clarifier pour les Québécois. Il y a, dans les
analyses qu'on a faites, qui nous guident dans cette discussion-là, donc le
quatrième bloc dont je parle, la discussion qui a lieu avec les médecins de
famille, dans le fameux GAMF que, maintenant, tout le monde est expert dans le
GAMF, supposons qu'il y a 1 million de personnes. Les patients sont
classés lorsqu'ils arrivent dans le GAMF puis qu'ils disent : J'ai besoin
d'un médecin de famille.
Je ne voudrais pas présupposer des deux députés
qui sont devant moi, mais vous êtes probablement des D ou des E. Puis ce n'est pas une question d'échec, là,
c'est une question de priorité. On a des A, des B, des C, des D et des
E. Les D et les E représentent 70 % du GAMF. Les A, B et C, donc les
personnes les plus vulnérables, les maladies chroniques dont vous parlez, M. le
député, ils sont, je vous dirais, là, je mets un chiffre approximatif parce que
je ne me souviens... mais c'est entre
350 000 et 375 000, donc un petit peu moins de... que... un petit peu
plus que 30 %. Je dirais, c'est 35 % de A, B, C, et 65 %.
Donc, votre question, elle est très pertinente.
C'est : Est-ce que cette prise en charge là, qui est complémentaire aux
discussions qu'on a ici sur p. l. n° 11 pour les deux objectifs
que l'on a, va tenir compte de la priorité des maladies? La réponse, c'est oui,
mais je ne peux pas présupposer en ce moment. Alors donc, ce qu'on a demandé
aux médecins, dans la prise en charge, c'est, premièrement, il faut qu'ils
aient l'obligation de passer par le GAMF. Ça, c'est ce que nous, on discute
ici, dans le p. l. n° 11. Vous me suivez?
M. Derraji : Oui, oui, c'est très
clair. Oui.
M. Dubé : Et là je pense qu'on a
deux choix. On vit avec l'entente qui ne prévoyait pas... l'entente ne
prévoyait pas une priorité aux A, B, C. Est-ce qu'elle aurait dû l'avoir? Moi,
je ne fais pas de...
M. Derraji : Oui. O.K.
M. Dubé : Vous me suivez?
M. Derraji : Oui, c'est excellent.
Alors...
M. Dubé : Mais je veux juste, juste
rappeler que l'objectif ici, c'est de passer par le GAMF. Et il y aura des
discussions. Mais, voilà, je pense que je réponds à votre question.
M.
Derraji : Oui. C'est excellent, c'est très clair, c'est
très, très, très pertinent, et je vous remercie. Là, maintenant, c'est
très clair dans ma tête, le GAMF.
Je vais tester votre degré d'ouverture par
rapport à une chose. On est très d'accord qu'on ne peut pas considérer tout le monde qui est dans ce panier de services
au même niveau, vous l'avez très bien dit, A, B, C, D, E. J'ai arrêté à
E, probablement, vous aussi, vous avez arrêté à E.
M. Dubé : Oui, oui.
M. Derraji : Et ce que j'ai... on a
tous aimé. D'ailleurs, je les ai rencontrés, les gens du Bas-Saint-Laurent.
Là, maintenant, on a un autre outil qui se
rajoute, c'est ce filtre de pertinence que j'ai aimé, c'est le... je l'ai même
mentionné, c'est le seul filtre qui était facile. Est-ce que vous êtes ouverts
qu'en attendant l'entente de prioriser A, B dans le filtre? Parce que, si on ne
les priorise pas, c'est eux qui vont se ramasser dans ma deuxième ligne, c'est eux qui vont aller engorger mon hôpital, c'est eux
qui vont se ramasser à la troisième ligne avec des problèmes beaucoup
plus lourds. Si on dit — et
l'objectif, il est louable, l'objectif, il est louable — là,
maintenant, on augmente nos outils, on augmente la
télémédecine, on dit : Écoutez, passez par le GAMF, vous allez avoir
beaucoup d'opportunités, les médecins vont
dévoiler leur horaire, vous allez pitcher des rendez-vous — désolé
pour le mot «pitcher» — vous
allez trouver des rendez-vous pour... si vous avez un problème.
Je reviens à la question existentielle. Si on
est réunis aujourd'hui, c'est qu'on veut que tous ces gens, on les rattrape
dans le premier filtre. Je ne veux pas qu'ils passent le filtre pour aller à la
deuxième ni à la troisième ligne. Donc, si, en amont, en attendant, et je vous
comprends, l'entente, dire que, dans le projet de loi, du moment que c'est une
solution temporaire, priorisez A, B, C...
M. Dubé : Mais, écoutez, on pourra y
revenir, mais, en ce moment, ça fonctionne comme ça, dans les GAP qui sont mis
en place, sans avoir besoin du projet de loi. Je veux juste qu'on se comprenne
bien, là.
M. Derraji : Les GAP priorisent
présentement?
M. Dubé : Bien, c'est... en fait,
quelqu'un qui n'est pas pris en charge, là... Revenons toujours au million de
personnes qui sont là.
M. Derraji : Oui.
M. Dubé : C'est sûr que, dans le GAP
en ce moment, lorsque quelqu'un appelle, cette personne-là, même si elle ne
sait pas... parce que, je ne sais pas pour le député de Rosemont, puis je ne
veux pas rentrer dans le détail, mais les gens ne savent pas s'ils ont été
catégorisés A, B, C, D ou E. Ils ne le savent pas. Ils ont donné leurs
conditions puis il y a quelqu'un à la RAMQ qui gère le GAMF, qui a donné un
code de A, B, C, D, E.
M. Derraji : O.K.
M. Dubé : Je vous dis, en ce moment,
il n'y a pas cette précision-là qui est nécessaire dans le projet de loi parce
qu'elle fonctionne déjà par le GAP qu'on est en train de développer un petit
peu partout. Il faut... je pense, puis c'est ça tout à l'heure, puis je
terminerais là-dessus, M. le député, c'est qu'il va falloir décider de notre
principe dans le projet de loi. On peut faire quelque chose de simple, qui
respecte trois ou quatre grands principes, mais, si on commence à mettre du
détail qui est important, puis je ne dis pas qu'il n'est pas important, là, je
vous le dis que c'est important, mais on va avoir besoin de se compliquer pas
mal la vie pour mettre ça dans un projet de loi, alors que ça fonctionne très
bien maintenant dans cette chaîne d'approvisionnement qui est en train de se
dessiner, là, que je vous ai expliquée tout à l'heure.
• (12 heures) •
M. Derraji : Mais j'adore la logique
des deux chaînes d'approvisionnement et je l'aime parce que c'est très clair.
Je... Probablement, nos cerveaux fonctionnent de la même façon, et vous avez
besoin de pièces. Là où j'ai un... et probablement je vais arrêter mes
interventions, je ne sais pas si on ne donne pas le temps, dans le projet de
loi, sur la priorisation, qu'on manque l'objectif. Vous êtes un homme
d'objectifs aussi. Si on ne se donne pas un objectif, et, probablement, je suis
d'accord avec vous, probablement c'est 30 %, c'est aux alentours de 300 000, 350 000...
M. Dubé : Oui.
M. Derraji : ...si on ne priorise
pas ces gens qui sont orphelins, ce n'est jamais... c'est juste, on va passer
le ballon à la deuxième ligne et on ne règle pas... parce qu'il y aura plus de
prise en charge.
M. Dubé : Non, mais j'ai mal
répondu. Je vous dis, c'est fait en ce moment. Le GAP, quand il va piger pour
les endroits où c'est déjà en opération, là, puis il y en a de plus en plus,
là, puis on a dit qu'il allait y avoir plus de la moitié des Québécois qui
pourraient passer par le GAP d'ici la fin de l'été, c'est énorme, là, ça, c'est
400 000 à 500 000 personnes...
M. Derraji : Oui, un demi-million.
M. Dubé : ...je vous dis qu'en ce
moment cette priorité-là se fait lorsque le filtrage se fait.
M. Derraji : Donc, maladies
chroniques, il est priorisé dans le filtre, il rentre, mais il est toujours
orphelin, pas de médecin attitré. Il va avoir une rencontre.
M. Dubé : Oui, il va avoir une
rencontre.
M. Derraji : O.K. Mais on s'entend,
MPOC, diabète, c'est des rencontres fréquentes.
M.
Dubé : Bien, ce qui... ce que vous avez entendu du DRMG de
Rimouski, il vous a dit aussi qu'il y a deux choix. Le patient peut
décider, lui, qu'il veut rester dans le GAMF parce qu'il dit : Je n'ai
jamais eu un aussi bon service, parce qu'on lui...
M.
Derraji : O.K. Il veut... il peut changer de médecin.
M. Dubé : Il
peut changer de médecin. Il peut être... Je vous dirais qu'à l'extrême
j'aime... dans votre question tout à l'heure, on verra mais comment on va nommer
les autres professionnels, on a cette liberté. On va le discuter tout à
l'heure, comment on va le faire. Alors, c'est pour ça que je vous dis, je
pense, selon nous, là, de la façon dont on a déposé le projet de loi et les
amendements, on veut respecter ces principes-là, puis le principe de la
priorité, il fait partie de cette chaîne-là parce que ça se fait au niveau du
GAP.
M. Derraji : Je
reconnais qu'il y a une volonté de réduire le 1 million. Là où je pose
encore la question, mais je fais confiance aux gens de Rimouski parce qu'ils
l'ont fait, mais regardez le modèle norvégien. Encore une fois, si on a réussi
à avoir un meilleur contrôle, une bonne prise en charge, un taux de décès quand
même relativement... un taux d'hospitalisation bas, c'est parce que le patient
est resté avec son médecin pendant longtemps, surtout ceux qui souffrent d'une
maladie chronique. Je ne sais pas si, maintenant, le fait d'être bien servi, le
patient ne peut pas être maître de sa maladie, c'est le médecin qui va savoir
quoi faire avec son patient. Là, le patient va magasiner, si j'ose dire
«magasiner», il ne risque pas de tomber sur Dr X, Dr Y, Dr Z. Ça dépend de la
disponibilité et des horaires. Je ne veux juste pas qu'on perde, pour les
maladies chroniques, ceux qui ont des... les malades chroniques, ceux qui
souffrent de maladies chroniques, le contact avec son médecin. Le suivi du
dossier patient, il est très important.
M. Dubé : Mais
tout à l'heure je n'ai pas terminé. Mais je voulais juste dire, si on prend
l'expérience de Rimouski, là, qui... puis je le répète à chaque fois, qui est
en train d'être implantée un petit peu partout au Québec, là, il y a deux
choses. C'est au patient de décider s'il veut continuer à être dans le GAMF. Ça
peut être son choix. Mais l'expérience de travailler avec une GMF ou avec une
clinique fait qu'un... il y a des médecins ou un... puis là ça sera un professionnel de la santé, qui est un médecin,
en passant... pourrait dire : Bien, moi, écoutez, ce patient-là, là, je
vais le prendre. Et on l'a vu aussi, je pense, vous l'avez entendu du DRMG, qui
a dit : «Il y a des cas où, après deux ou trois fois, un médecin a
dit : Bien, moi, j'accepte de prendre charge.»
Mon deuxième point
qui est important pour vous, pourquoi je parle d'une négociation qui a... qui
prend cours en ce moment sans aller mettre
de la négociation dans le public, puis là je pense que vous comprenez très bien, il
n'y a rien qui nous empêche, en parallèle de tout ce qu'on fait avec
p.l. n° 11, de demander aux médecins, et aux
cliniques, et aux GMF de baisser le GAMF. Et c'est là qu'à mon avis la priorité
devrait être. Vous me suivez?
M. Derraji : On
les... En inscrivant les patients?
M. Dubé : Bien,
en donnant une priorité à ceux qui ont des maladies chroniques. Et c'est pour
ça que je vous dis que vous avez raison. Mais, pour moi, p.l. n° 11,
c'est une chose, le GAMF, c'est une chose, mais la négociation qui a lieu, qui,
j'espère, peut être finalisée avant l'échéance de l'entente actuelle, pourrait
faire une grande différence dans la prise en charge de ceux qui ont une maladie
chronique dans le 1 million de personnes dont on parle. Ça va?
M. Derraji : O.K.
Merci. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va,
M. le député de Nelligan?
M. Derraji : Je
vous remercie.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui. Bien, merci, M. le Président. Je laissais aller volontairement, là,
mon collègue parce qu'il était sur une lancée, là, puis ça a quand même
éclairci plusieurs choses. Mais on est effectivement, là, devant un changement
important, assez important, même, le fait que les gens qui sont inscrits sur le
GAMF, c'est ceux-ci qui seront privilégiés. Je présume que c'est par ordre
chronologique d'arrivée ou il faudra faire la demande?
M. Dubé : Non.
C'est en ligne un peu avec ce que le...
(Interruption)
Pardon. Excusez-moi. C'est en ligne avec ce que le député de Nelligan vient de
dire. Ça reste quand même un choix du DRMG, dans chacune des régions, d'aller
chercher, en discussion avec les responsables, là, des GMF ou des cliniques,
quel est le patient qui serait le plus logique. L'ordre d'inscription, ça en
est un, mais la priorité va aller aux types de maladie. Puis c'est pour ça, M.
le député, que... Puis là, encore une fois, je ne veux pas parler de votre
dossier médical, mais vous avez l'air en forme, je sais que vous faites du
vélo, vous faites du jogging. Malheureusement pour vous, il y a des gens qui
vont... même si vous êtes inscrit depuis plus longtemps, si vous étiez encore
inscrit, vous allez passer plus tard parce qu'il y a des priorités qui sont
données à des maladies. Et ça, c'est le choix qui se fait dans chacune des
régions.
M. Marissal :
Ça, je comprends. Puis c'est très bien ainsi, cela dit.
M. Dubé : Je
pense que c'est mieux ainsi...
M. Marissal : C'est mieux ainsi.
M. Dubé :
...de prioriser des clientèles plus vulnérables.
M. Marissal : Oui. C'est
probablement une des seules fois dans ma vie que j'accepterais la note E.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Marissal : Je serais heureux
d'avoir la note E.
M. Dubé : Je pense qu'on veut
tous un E, comme «effort», comme «effort».
M. Marissal : Parce qu'il y a
pas mal de monde qui sont A, B et C, puis ça, je comprends ça. Mais le GAMF,
là, est-ce qu'on... Quel est votre degré de confiance dans l'exactitude des
données qu'il y a là-dedans, là? Parce que c'est 1 million, c'est passé de
400 000 à 1 million. Il y en a combien qui sont décédés là-dedans? Il
y en a combien qui sont partis de la province, ailleurs, qui ont déménagé? Bon,
il y a quand même un flux migratoire important, des gens qui, de guerre lasse,
se sont dits : Bon, bien, tant pis, je vais me prendre un membership
chez... au sanctuaire parce que j'en ai marre d'attendre. J'en connais qui ont
fait ça. C'est malheureux.
Alors, quel est votre degré de confiance, là?
Parce que le 1 million, c'est devenu un symbole, hein, puis c'est un
chiffre politique, on s'entend, aussi, là. Puis je ne veux pas vous le remettre
sous le nez, mais vous avez fait une promesse par rapport à ça en 2018, donc
c'est sûr qu'on va en parler, là. Mais c'est-tu vraiment 1 million? C'est-tu
1 million pour vrai? Parce que, si vous dites : Il y a 35 %
d'urgents là-dedans, en tout cas, de A, B, C, là, sans dire que c'est urgent,
là, en termes de mortalité imminente, c'est quand même des gens qui ont besoin
plus que moi, là. Ça, on s'entend là-dessus. Ça fait quand même 350 000,
375 000 personnes. Mais il faut qu'on soit...
Autrement dit, là, je suis gossant, là, avec ma
photo, là, puis mon portrait, là, mais c'est parce que, si, dans le GAMF, on
n'est pas sûr du chiffre, on parle de quoi, là?
• (12 h 10) •
M. Dubé : Bien, encore une
fois, c'est une bonne question. Je vais essayer de répondre probablement en
trois temps, M. le député.
Premièrement, j'ai demandé, je ne me souviens
pas si c'est un petit peu avant les fêtes... Parce que, lorsqu'on a pris la
décision d'implanter le GAP partout, donc dans la chaîne dont je parlais tout à
l'heure, j'ai dit : Je veux que chaque personne qui est sur le GAMF soit
contactée. Alors, vous connaissez sûrement quelqu'un qui a reçu, là, au cours des
dernières semaines, une demande de mise à jour pour dire : Est-ce que vous
êtes toujours en attente d'un médecin? Parce qu'il y en a, pour toutes sortes
de... qui en ont peut-être trouvé un, qui n'ont pas informé le GAMF. Ça fait
qu'on a fait... Et cette mise à jour là, là, elle est en train de se faire.
Et le chiffre comme tel n'a pas beaucoup bougé
pour une raison, c'est qu'il y en a qui n'étaient plus là puis il y en a qui
ont décidé de s'inscrire. Parce que je dois vous dire que, depuis qu'on parle
du GAP, depuis l'automne passé, il y a des inscriptions de plus en plus de
personnes qui disent : Moi, je veux juste être sûr que, si la priorité
passe par le GAP, que je veux être inscrit.
Donc, je vous dirais que, d'ici la fin de l'été,
en parallèle avec la mise en place du GAP, je pense que le chiffre dont on parle va être très solide parce qu'on a
demandé à tout le monde de le faire. Et ça, je le répète, j'ai été en
discussion, encore la semaine dernière, avec les gens de la RAMQ. C'est la RAMQ
qui gère le processus parce que c'est eux qui ont l'information de votre carte
d'assurance maladie, alors c'est très bien isolé de l'information.
Deuxièmement, ce que vous dites, moi, je trouve,
qui est important, je leur ai dit : Écoutez, quand vous m'avez... moi, je suis un des clients GAMF. Je ne
sais pas si je suis un E, mais, en tout cas, je suis dans le A, B, C, D,
E, peut-être pas aussi en forme que vous, mais moi, j'ai dit : J'aimerais
ça, quand vous confirmez que je suis toujours en attente, que vous me dites
j'attends depuis combien de temps. Ça fait que cette mise à jour là, là, on a
ajouté quelques critères qui sont en train d'être précisés par la RAMQ pour
être sûrs que cette liste-là, elle est solide dans l'objectif.
Puis là c'est le troisième point, de s'assurer
que le choix qui sera pris par le DRMG... Parce que la journée que le médecin
ou la clinique va dire : Moi, je suis prêt à prendre en charge tant de
personnes dans ma région, bien, je veux juste être sûr qu'on a bien respecté
ceux qui attendent depuis plus longtemps puis la priorité des maladies
chroniques.
Est-ce que je réponds à votre question?
M. Marissal : Oui.
M. Dubé : Et ça, la RAMQ, là,
elle est là-dessus en ce moment. Puis vous pouvez vous informer, là. Moi, je le
demande à des gens : Vous n'avez pas de médecin de famille, avez-vous été
contactés dans les dernières semaines? Ça, on fait ça, là, depuis, je vous
dirais, le début de l'année, là, suite à une demande qu'on a faite à l'automne.
M. Marissal : O.K. Donc, le
chiffre de 1 million est fiable, là?
M. Dubé : En ce moment, oui,
oui. Puis je pense qu'il va rester dans ces zones-là. Parce que je vous
rappelle... Mais ce qu'on voit aussi — puis peut-être que, dans le
processus d'analyse, je pourrais le partager avec vous — c'est
qu'on voit qu'il y a de plus en plus de jeunes qui viennent s'inscrire, parce
que cette notion-là, pour eux, d'avoir accès au GAP pour aller faire simplement
une visite une fois par année... moins la nécessité d'avoir un médecin de
famille. Vous me suivez?
M.
Marissal : Oui.
M. Dubé :
C'est plus eux qui se disent : Moi, en autant que je pourrais assez
facilement prendre rendez-vous avec un professionnel, je veux être sûr que je
passe par le GAMF, le guichet d'accès.
M. Marissal :
O.K. Par ailleurs, il a été fait
mention, dans des articles de médias, là, récemment, là, qu'il y avait
eu quand même un peu de sable dans l'engrenage, là, pour le GAP, là, que vous
aviez quand même souhaité plus rapide. On en est où, là? Parce que...
M. Dubé : Bon,
je pense que ce qui est le plus difficile... Puis là je vais faire une petite comparaison
avec la vaccination juste une petite minute. Il y a des enjeux informatiques
puis il y a des enjeux de personnel. O.K. Réglons la question informatique.
Puis ça, je fais le parallèle avec... on a une équipe, en ce moment au
ministère, qui s'est assurée du hub. Le hub, là, c'est... tantôt, quand on
parlait de notre chaîne, là, c'est qu'une fois que le GAP est en place, une fois que vous avez été transféré, et on
vous dit : Maintenant, vous avez accès à un appel, vous pouvez
prendre rendez-vous, et là c'est là qu'on doit être connecté à la clinique par
le hub.
On a eu effectivement
des problèmes, je dirais, particulièrement l'automne passé. On a connecté, je
vous donne des chiffres approximatifs, puis ça va donner un... il y a à peu
près 600 GMF au Québec en ce moment, 600. Il y en avait qui étaient avec
RVSQ, il y en a qui étaient avec Bonjour-santé, puis il y a quelques noms que
j'oublie, là, puis je m'excuse pour les propriétaires de ces DME là. Mais
c'est... il y a quatre joueurs. C'est sûr que lorsqu'on a dit comme principe,
l'an dernier, qu'on voulait que ça devienne transparent, que vous soyez avec
Bonjour-santé déjà ou avec RVSQ, c'est là l'idée de l'intégrateur. C'est qu'on
a dit : On veut qu'un jour, quand quelqu'un appellera par le GAP, il
n'aura pas à savoir si vous êtes membre de RVSQ ou de Bonjour-santé, ça va
passer par le... ce transparent.
L'installation de cet
intégrateur-là, comme dans Clic Santé au début, il y a eu des enjeux, il y a eu
des enjeux d'intégration dite informatique. En ce moment, au moment où je vous
parle, là, il nous reste moins d'une cinquantaine de GMF à connecter, puis on
m'a dit qu'à la fin avril toutes les GMF seraient connectées. Ce qui est énorme
parce qu'on est passé de 200 connectées à presque 600. Alors, c'est sûr
qu'à chaque fois, puis je lisais l'article comme vous hier, bien, une GMF qui
vient d'être connectée, est-ce que c'est normal que, pendant quelques semaines,
il y ait des petits enjeux? On n'aime pas ça, mais c'est normal puis c'est pour
ça, je vous dis, rappelez-vous, Clic Santé au début, l'intégration de
6 millions de Québécois qui voulaient prendre rendez-vous, il y a eu des
petits pépins.
Mon plus grand enjeu
en ce moment, il est beaucoup plus... pas du côté technologique, mais il est
beaucoup plus au niveau du personnel dans le GAP. Parce que pour avoir un bon
filtre qui a l'avantage de garder les avantages de Rimouski, c'est que les
personnes qui répondent au téléphone, eux, doivent bien connaître leur région.
Et là ça, ça veut dire que ça prend une bonne infirmière, ça prend un bon agent
administratif.
Donc, les problèmes,
les enjeux qu'on va avoir durant l'été sont soit au niveau technologique...
Puis je vous le dis, là, au fur et à mesure
que les GMF vont être connectés, l'enjeu technologique va être derrière nous.
Mais, en même temps... Et c'est pour
ça qu'on a pris l'engagement qu'il y aurait la moitié des Québécois d'ici...
qui sont sur le GAMF, qui pourraient passer par le filtre, par le...
parce qu'il faut avoir le personnel qui est là et qui répond au téléphone. Vous
me suivez?
Alors, c'est les deux
genres d'enjeux. Et je suis très transparent avec vous. En ce moment, il y a
beaucoup de personnes qui appliquent sur ces postes-là parce que c'est un très
beau travail. Un peu comme, je vais le dire, la vaccination. Les infirmières,
par exemple, qui sont à la retraite, c'est à peu près le plus beau travail
qu'ils peuvent avoir, c'est de faire de la télémédecine à la maison, puis de
répondre à quelqu'un, puis de dire : Écoutez, décrivez-moi votre problème,
puis je vais aller vous référer au bon professionnel. C'est le genre de
travail. Alors, on en est là-dedans en ce moment, mais il faut mettre en
personnel tous les GAP du Québec.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le député.
M. Marissal :
O.K. Lorsque quelqu'un, donc, passe du GAMF... Il faudra peut-être même un
jour peut-être revoir ce nom-là, là.
M. Dubé : Bonne
idée.
M. Marissal :
Parce que ce ne sera plus nécessairement M-F, là.
M. Dubé : Il
n'y aura plus de M.
M. Marissal :
Bon. Une chose à la fois. Une chose... mais qui passe du GAMF au GAP, donc, on
sort une personne de la fameuse liste.
M. Dubé :
Oui.
M. Marissal :
C'est un objectif louable. Cette personne qui est prise en charge, donc, est-ce
qu'elle est attribuée à un médecin? Est-ce qu'on fait de la volumétrie de ce
sens-là? Parce qu'il faut l'attribuer à quelqu'un, ou on l'attribue au GMF,
ou... Parce que, là, vous voulez savoir combien les médecins en ont, qu'est-ce
qu'ils font. Puis, à chaque fois qu'on regarde les statistiques sur les
médecins de famille, il y a effectivement de la volumétrie : combien ils
en ont, pourquoi. Est-ce que cette personne est attribuée à un médecin?
12
223
M. Dubé : Bon, dans
la... Pour répondre à la première partie de votre question, il va être alloué à
la GMF. Alors, la personne, là, qui va être allouée, qui va dire : Bon,
écoutez, on peut prendre, je vais dire un chiffre, là, dans une région, 1 000 personnes, ces 1 000 personnes là
vont été attribuées... au lieu d'être attribuées à un médecin, vont être
attribuées à la GMF. Et ça, pour moi, quand on parlait, tout à l'heure... quand
on va revenir à l'article 1, là, c'est exactement ça. C'est ça, le grand
changement, c'est d'attribuer cette personne-là à... Ce qui n'empêche pas, M.
le député, qu'un médecin pourrait décider, pour x raisons, de continuer à
prendre un patient. Il n'y a rien qui l'empêche. Mais ce qu'on dit, c'est :
Quelle est la façon la plus rapide de permettre à un plus grand nombre de
personnes d'être dans un, excusez l'expression anglaise, no man's land, là,
puis de ne pas être capable d'appeler, bien, c'est en passant par la clinique,
la clinique qu'on appelle la GMF.
• (12 h 20) •
17
867
M. Marissal : O.K.
Donc, le suivi de l'activité des omnis, ce n'est pas que par le nombre de
patients, là, il n'y aura pas que ça. Parce que, si, effectivement,
d'emblée, on les envoie vers des ressources — puis il est possible, ça nous
a été raconté, là, que ces gens-là ne voient même pas le médecin, ou à peu près
pas, ou une fois par trois ans parce qu'il fallait — ce n'est donc pas
ajouté sur le «caseload», là, la charge de travail du médecin.
12
223
M. Dubé : Oui. Mais
encore une fois, M. le député, c'est pour ça tout à l'heure, quand je vous ai
dit qu'on travaille sur quatre blocs en ce moment, là, au ministère, là, la...
je vais l'appeler comme ça, la discussion qui prend place avec les omnis fait
aussi partie de ça, O.K.? Parce qu'en ce moment, vous avez raison, le seul
indicateur... bien, il y en a d'autres, mais le principal indicateur, c'est le
nombre de patients que vous avez comme médecin. C'est un grand changement qu'on
dit que, parce que, maintenant, les GMF fonctionnent depuis plusieurs années,
on a vu avec la commission Clair, ça fait une vingtaine d'années, on est rendus
qu'on a 600 GMF au Québec. Est-ce qu'on est capables de regarder les
choses autrement? C'est ça qu'on a entendu en commission parlementaire. Les
médecins de famille sont d'accord avec ça, les autres professionnels veulent
contribuer, les pharmaciens, etc. Donc, ça va être un élément excessivement
important de la prochaine négociation avec les médecins, qui arrive au
1er avril 2023. Et la bonne nouvelle, c'est qu'on sera forts de
l'expérience des prochains mois. Parce que ce qu'on veut faire, puis c'est pour
ça que p.l. n° 11, il est important qu'on le
réussisse rapidement, c'est de voir comment ça fonctionne dans les prochains
mois pour que, quand on arrive à la prochaine négociation avec les médecins,
tout le monde va dire : Bien, on le voit, que ça fonctionne, puis on a
réussi à vider le GAMF, qui est toujours l'objectif.
17
867
M. Marissal : Mais
là je... puis vous savez où je loge, là, puis vous me voyez venir, là, gros
comme un train, là, mais vous, vous avez vraiment fait... vous avez vraiment
fait votre lit, là, chez les GMF, là, donc le retour à un modèle plus
communautaire, CLSC. Vous, vous êtes parfaitement à l'aise avec ce modèle-là.
Vous... C'est votre choix, là. C'est ce que je comprends, là. Mais...
12
223
M. Dubé : Non, non,
non. Mais j'aime la précision. Il y a des GMF qui sont dans des CLSC, hein?
Moi, ce que je dis, là, c'est qu'on... où c'était le plus facile, le plus
efficace de le faire, c'était dans des GMF parce que — puis
excusez-moi si je reviens à un point technique — il faut faire le lien
avec le système de prise de rendez-vous. Parce que quand quelqu'un appelle au
GAP — hein,
je reviens, ce qui était au début de la chaîne, là — quand quelqu'un
appelle, c'est beau qu'il appelle puis qu'il dise : J'ai mal à quelque
part, bien, vous ne voulez pas que ça prenne trois jours pour voir s'il y a
quelqu'un de disponible. Donc, la prise de rendez-vous, elle est très importante.
Nous, mon premier objectif, c'est de connecter le maximum de GMF. Est-ce qu'on
est capables, en ce moment, de collecter des GMF qui sont dans des CLSC? La
réponse, c'est oui. Mais je vous dis juste qu'on y va par étapes parce que ce
qu'on veut assurer, c'est le plus grand nombre de clients.
Alors, quand j'ai des GMF qui ont 10 000,
15 000, 20 000 patients, c'est sûr que c'est eux autres qu'on
veut faire. En Montérégie, j'ai 75 GMF.
Juste pour vous donner une idée, j'ai 150 000 patients qui sont sur
le fameux GAMF, dont vous n'aimez pas
le nom. C'est sûr que c'est là qu'on priorise. Mais est-ce qu'on peut faire ça
à l'échelle des CLSC? Je pourrais vous montrer l'organigramme qu'on a
mis dans le plan de santé, là, qu'on a déposé il y a deux semaines, les CLSC sont là puis ils font partie de cette
solution-là. Mais le médecin qui est là n'est pas un médecin,
habituellement, qui est rémunéré à l'acte,
c'est un médecin qui est rémunéré à... Mais rien n'empêche qu'on peut donner un
rendez-vous à cette personne-là. Vous me suivez?
M. Marissal : Oui, oui.
M. Dubé : Ça fait que je suis tout à
fait à l'aise avec votre point.
M. Marissal : D'autant que vous me
devancez un peu. Quand je dis que vous me voyez venir, c'est...
M. Dubé : Oui, mais c'est correct,
c'est correct.
M. Marissal : Et là je ratisse plus
large parce qu'on est en train de mettre la table, là, M. le Président. On est
en train de...
M. Dubé : Oui, c'est ça. Bien, on
s'entend sur nos objectifs, là. C'est ça qu'on est en train de faire, je crois,
avec vous.
M. Marissal : Oui.
Mais est-ce qu'il sera question, à un moment ou l'autre dans le projet de loi,
parce qu'évidemment je n'ai pas tout revu les amendements, notamment de la
fameuse rémunération des médecins? Parce que vous avez touché le point, là, le
point sensible à la fin. Moi, je ne fais pas une religion des CLSC, là. Je
pense que c'est un maudit bon modèle qu'on a
laissé aller pour je ne sais pas quoi, là, au Québec, là, mais une raison qui
m'échappe un peu, mais, à la fin, le nerf de la guerre, c'est la rémunération
des médecins aussi.
M. Dubé : Oui. Et c'est pour ça que
je reviens au modèle. Le modèle, pour moi, on a parlé du GAP, on a parlé du
GAMF, on a parlé de p.l. n° 11. Puis il y a une
discussion — je
n'aime pas ça appeler ça une négo — qui se passe en ce moment
parce qu'il y a en un contrat qu'il faut respecter, mais cette discussion-là,
sur... on va l'appeler la capitation, donc une prise en charge différente qui
va répondre à ce que les médecins, dont les jeunes, dont vous parlez, qui
veulent moins de prise en charge mais une plus grande ouverture à une
rémunération différente, ça fait partie du quatrième bloc. Et, je vais vous
dire, il y a beaucoup d'ouverture de FMOQ de le faire.
M. Marissal : On l'a vu.
M.
Dubé : Alors, vous avez raison. Pour moi, c'est... Et
c'est pour ça que je reviens toujours à dire : Qu'est-ce qu'on
essaie de faire aujourd'hui, nous, par p.l. n° 11,
c'est très important, mais ce n'est qu'une composante de cette chaîne-là, qui a
quatre blocs.
M.
Marissal : O.K. Peut-être une dernière question sur ce
chapitre-là, oui, parce que le temps file, en plus. Mais...
M. Dubé : Il nous reste combien de
temps, M. le Président?
Le
Président (M. Provençal)
: Cinq minutes. On termine notre première séance de
travail à 12 h 30, M. le ministre.
M. Dubé : Je pense, ça a contribué
aussi à mettre des choses en perspective.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, oui. Définitif.
M. Dubé : Ça fait que moi, je n'ai
aucun problème, la qualité de la discussion, là.
M. Marissal : Oui. Puis on peut
peut-être clore, en tout cas, pour ma partie, là, je suis sûr qu'il y aura
d'autres questions plus tard, là, mais... Je l'ai-tu échappé, moi? Je l'ai
échappé, là, je pense bien, là.
Des voix : ...
M. Derraji : O.K. Je vais aller avec
une question, si tu veux.
M. Marissal : Vas-y, vas-y. Je l'ai
vraiment...
M. Derraji : C'est bon? Ça
t'arrange? Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Toujours en lien avec notre
amendement?
M. Derraji : Oui.
M. Marissal : Oui. Non, je l'ai, je
l'ai.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y, M. le député de Rosemont.
Des voix : ...
M. Marissal : Eh boy! C'est mardi
matin. Les GMF, là, il y en a plusieurs, là, qui se sont plaints récemment, là,
de voir... de devoir... d'être contraints à des conditions beaucoup trop
sévères, là, sur le nombre d'heures, le nombre de jours, tout ça, qui débarquent ou qui ne sont vraiment pas heureux,
là, des conditions qui leur sont faites. Qu'est-ce... Où est-ce qu'on en
est là-dedans? Comme je vous dis, là, on met la table pour la suite de nos
travaux, là. Je suis désolé à mon collègue de Nelligan, là, d'avoir fait du
yoyo, là.
M. Dubé : Bien, j'ai été mis au fait
de ça, là, par... parce qu'en fait on parle de ça tous les jours, là, avec des
gens du ministère. Parce que, des fois, les enjeux avec... sont principalement
causés par des manques de main-d'oeuvre dans les GMF, faisaient que les gens
n'étaient pas capables, entre autres, là, je donne l'exemple, M. le député, de
respecter les heures d'ouverture qu'ils avaient commises. Puis, lorsque... Puis
là c'est la façon dont les contrats sont faits entre le ministère et les GMF.
Si vous ne respectez pas les heures d'ouverture, bien, ça entraîne des
pénalités. Puis c'est malheureux, mais il faut qu'il y ait ce genre de système
là. Alors, étant donné, là, moi, ça a été porté à mon attention,
là, il y a quelques semaines, parce que les contrats venaient à terme le
1er avril, il y a une dizaine de jours, moi, j'ai demandé d'avoir un état
de la situation pour voir si on pouvait accommoder certaines GMF pour les
raisons, entre autres, là, de manque de personnel pour un certain temps. Ça
fait que je pourrai vous revenir, là, durant nos discussions, à savoir on en a
combien puis on est où, là, mais j'ai demandé au ministère de considérer si on
pouvait...
C'est parce que, je vous donne un exemple, si
vous étiez supposé prendre
15 000 patients en charge puis qu'en ce moment, dans la dernière
année, vous en avez pris 10 000, pour des raisons de pandémie ou de manque
de personnel, bien, c'est difficile de demander à quelqu'un, dans un mois, de
revenir à 15 000. J'ai dit : Est-ce qu'on pourrait regarder de le
faire en paliers pour être capables, dans une année de transition, de revenir
à... parce qu'on a tous comme objectif que ça... d'être capables d'avoir le
maximum de GMF en place.
M. Marissal : En effet.
M. Dubé : Ça fait que votre question
est très pertinente. Mais je pourrai vous donner le détail, il y a en combien,
là. Ça va?
Le Président (M. Provençal)
: Ça va, M. le député de Rosemont?
M. Marissal : Oui. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Oui, oui. Toujours dans
le même amendement, c'est plutôt le deuxième volet, là, je vous ai entendu dire
qu'il n'y a aucune exclusivité, maintenant, d'avoir Rendez-vous santé Québec.
Ça veut dire que c'est...
M. Dubé : Il n'y a aucune?
Excusez-moi, je n'ai pas compris.
M. Derraji : Aucune exclusivité par
rapport à l'utilisation du RVCQ... SQ. Ça veut dire que les systèmes qu'on a
maintenant, vous avez nommé, Bonjour-santé, mais il y en a d'autres aussi, de
l'ordre de trois ou quatre, si ma mémoire, elle est bonne, moi aussi, est-ce
que c'est des ententes fermes, des appels d'offres ou on va juste garder les
quatre, on va laisser le libre choix aux GMF? Comment ça va être
opérationnalisé? Parce que ça aussi, c'est nouveau, hein? Ça, c'est nouveau.
M. Dubé : Oui. Bien, en fait, ce qui
existe depuis... puis je pourrai... j'essaierai de vous retrouver les noms, là,
parce que je devrais le savoir puis...
M. Derraji : Ce n'est pas grave,
non, non.
M. Dubé : Mais le principe a
toujours été de respecter le choix qu'une GMF faisait de prendre tel ou tel
fournisseur, O.K.? Ça a été ça qui a été notre objectif. Parce qu'il y a eu un
long débat, il y a... dans un autre gouvernement, là, qu'on voulait forcer tout
le monde à prendre X.
M. Derraji : RVSQ, oui.
M. Dubé : Voilà. Et plusieurs
personnes ont dit, puis avec raison : Bien, écoutez, moi, avec tel
fournisseur, j'ai tel... comment on dit? Un «feature». j'ai telle particularité
que j'aime beaucoup, que je ne voudrais pas perdre en termes de prise de
rendez-vous. Vous savez, il y en avait, certains fournisseurs, qui étaient plus
avancés que d'autres, alors c'est là qu'est venue l'idée de faire
l'intégrateur. Donc, je vous dirais, comme principe, M. le député, c'est qu'on
respecte les ententes qui ont été signées. Est-ce que, d'ici à un an, deux ans,
il pourrait y avoir une intégration de tous ces fournisseurs-là? Mais, en ce
moment, on est allés plus vite en respectant chacun puis en mettant le parapluie
sur...
M. Derraji : Non, c'est excellent.
Ça veut dire que...
Le Président (M. Provençal)
: M. le député, je vais vous suggérer
de retenir votre prochaine discussion, que nous pourrons traiter après les
affaires courantes.
Donc, je suspends les travaux jusqu'après les
affaires courantes. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 15 h 19)
Le Président (M. Provençal)
: Rebonjour. Nous reprenons nos
travaux. La Commission de la santé et des services sociaux reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi visant à
augmenter l'offre de services de première ligne par les médecins omnipraticiens
et à améliorer la gestion de cette offre.
Lors
de la suspension de nos travaux, cet avant-midi, nous étions rendus à l'étude
d'un amendement déposé par M. le ministre concernant l'article 11 du premier
article du projet de loi. Et, lorsqu'on s'est quittés, la parole était au
député de Nelligan, qui était... qui avait un questionnement à formuler à M. le
ministre. Alors, M. le député de Nelligan, c'est à vous.
M. Derraji : Oui,
oui, oui. Merci, merci, merci. En fait, la question que j'avais, c'était par
rapport à l'utilisation exclusive du radio... Rendez-vous santé et radio, je ne
sais pas pourquoi je parle de radio, du RVSQ. Donc, si j'ai bien compris,
maintenant, les cliniques, elles vont avoir le choix, GMF, partout, de faire
affaire avec n'importe quel système de réservation et, si jamais ils veulent
changer de système de réservation, ils peuvent le faire. La question que
j'avais, c'est les joueurs de prise de rendez-vous, et : Est-ce que c'est
un domaine où il va y avoir de la compétition, ou on va toujours garder le même
RVSQ, ou est-ce qu'il y a un plan qu'on change le RVSQ par d'autres systèmes,
et est-ce que, pour les gestionnaires, c'est plus facile un système qu'un
autre? Parce que moi, écoute, j'ai reçu aussi des appels par rapport à ces
programmes. Il y en a qui disent que ça marche très bien, d'autres qui disent
que ça marche moins bien, et, si le ministre peut nous clarifier la situation...
• (15 h 20) •
M. Dubé : Oui,
certainement. Je peux-tu juste vous demander, M. le Président, pour que... On
est dans l'article 1, il y a combien de temps, là? Je veux juste me donner
un ordre de grandeur d'où on en est rendus, parce que, là, on travaille sur un
amendement que j'ai apporté. Alors, je voulais juste que vous me...
Le Président (M.
Provençal)
: Bon, au
départ, l'amendement, c'est 20 minutes, 20 minutes pour le député de
Nelligan, 20 minutes pour le député de Rosemont. Par la suite, lorsqu'on
va revenir à l'article, c'est 60 minutes compte tenu de l'ampleur du...
M. Dubé : Parce
que, là, en fait, juste pour une précision, puis je vais répondre à la question
de mon collègue, là, qui est une très bonne question, mais là on est dans
l'amendement qui dit que c'est un professionnel de la santé plutôt qu'un
médecin. C'est de ça dont on parle. Ça fait que je voulais juste comprendre
dans quel contexte était la question du député de Nelligan. C'est ça? Donc, ce
que vous me demandez, c'est, dans le contexte de l'amendement qui est ici,
pourquoi le choix d'un fournisseur plutôt qu'un autre? Est-ce que c'est ça?
M. Derraji : Bien,
en fait, moi, je suis dans l'amendement qui a été déposé, mais, dans
l'amendement, vous avez parlé de... Oui, c'est dans vos notes, c'est dans les
commentaires que vous avez parlé que les gens n'auront plus l'obligation... les
GMF n'auront plus le RVSQ. Et c'est dans les notes. C'est dans les notes.
M. Dubé : Bien,
ce que j'ai dit...
M. Derraji : C'est
juste pour clarifier. Le but, c'est juste pour voir au niveau des GMF... parce
que les gens parlent de ces systèmes de réservation. Bien, tant mieux si ça va
être ouvert à la compétition. C'est juste pour comprendre un peu l'idée
derrière.
M. Dubé :
Non, mais c'est parfait, je voulais juste comprendre pour que... parce
qu'on a pris un temps d'arrêt, là, puis je voulais juste qu'on se remette nos
têtes au bon endroit. Je n'ai pas de... Puis je pourrais le vérifier, parce que
je n'ai pas... Là, je comprends mieux votre question, mais il n'y a aucunement
l'intention de fermer un fournisseur au lieu d'un autre. D'ailleurs, ce que j'ai
dit ce matin, je me suis mal exprimé, c'est qu'on a pris la décision de laisser
le choix aux GMF de conserver leurs fournisseurs de prise de rendez-vous parce
qu'il se développe, à l'intérieur d'une clinique, une façon de travailler avec
un fournisseur, puis etc.
Donc, il n'y a
vraiment pas d'objectif d'en fermer un plutôt qu'un autre. C'est sûr que
l'enjeu, si vous regardez ça à moyen terme, sur quelques années, il faut que
les changements, comment je dirais, les... j'essaie de trouver la bonne
expression, mais les applications soient les mêmes pour tout le monde, parce
que ça devient pourquoi une clinique aurait plus d'efficacité ou pourrait plus
avoir l'information... mais l'objectif, c'est de laisser... pour répondre à
votre question, c'est de laisser chacune des cliniques travailler avec le
fournisseur qu'ils veulent, mais d'avoir ce parapluie-là, qu'on appelle
l'intégrateur, qui vient ramasser toute cette information.
M. Derraji :
O.K. Donc, l'intégrateur, vous confirmez, peut travailler avec n'importe
quel sous-traitant de gestion de rendez-vous, peu importe, RVSQ, Bonjour-santé
et les autres.
M. Dubé :
Et les autres.
M. Derraji :
O.K. Donc, il n'y aura pas de problème entre intégrateur et ces...
M. Dubé : C'est
un peu... Si vous me permettez, là, c'est un peu ce qui a causé certains
problèmes techniques dont on parlait tantôt avec le député de Rosemont...
M. Derraji :
Ah! O.K., tout à l'heure, oui.
M. Dubé : ...parce
que, si vous aviez un seul système, la journée que vous faites ce qu'on appelle
les interfaces, vous les faites avec un fournisseur, mais, si vous avez
différents fournisseurs, vous devez modifier les interfaces pour tenir compte
des différences entre chacun des fournisseurs.
M. Derraji : Toujours dans les
notes, vous avez dit qu'il y a des ententes entre le ministre... utiliser...
pourvu que leur fournisseur ait conclu une entente avec le ministre. C'est
plutôt avec le ministère?
M. Dubé : Avec... bien, en
fait, ce qu'on dit, c'est... On réfère toujours au ministre, mais, dans le
fond, c'est entre le GMF, qui est l'organisme privé, et le ministère pour
s'assurer qu'il y a une relation, mais ce n'est pas moi qui s'occupe de faire
la connexion.
M. Dubé : Non,
non, mais je sais, oui. Bien, en fait, c'est dans les notes. Je veux juste
revenir sur ce point. Il y a une délégation de gestion de prise de
rendez-vous aux GMF.
Des voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
:
M. le député de Nelligan, les
commentaires dont vous faites référence sont à 11.1...
M. Derraji : Non.
M. Dubé : C'est parce qu'il y
en a deux, hein? On s'entend bien que l'article 11... Puis c'est une bonne
précision. Si vous me permettez, me donnez-vous 15 secondes? Il y a...
Dans l'article 1, on fait référence à deux articles dans la loi n° 20, il y a 11 et 11.1. L'article 11, lui, ce qu'il
dit, c'est qu'il y a une obligation du médecin de prendre les patients dans le GAMF. Ça, c'est 11. Ça, c'est
11. La deuxième obligation, c'est de passer, pour donner des rendez-vous
disponibles, par l'intégrateur ou par ce qu'on appelait tantôt le Rendez-vous
santé. Alors, c'est pour ça, tantôt, que je redemandais
au député : Est-ce que... Moi, selon moi, on travaille sur l'amendement de
11, qui, lui, dit : Est-ce qu'il y a une obligation de prendre des
patients sur le GAMF? Mais on en est un peu en dehors du sujet, là, mais c'est
correct.
M. Derraji : ...les
deux, c'est bon. Non, vous avez... Même moi, je viens de réaliser... Oui, vous
avez raison. J'étais plus sur le 11.1.
M. Derraji : Mais
j'aime ça parce que vous allez vite. Vous voulez aller vite. Moi, je ne peux
pas être en désaccord avec ça, mais j'aimerais peut-être ça qu'on règle
11 avant 11.1, mais c'est...
M. Derraji : Je vous le
confirme, c'est ma nature.
M. Dubé : Je le sais.
Le Président (M. Provençal)
: Mais, M. le député, je ne voulais pas
brimer votre chose...
M. Derraji : Non, non, non, mais...
Le Président (M. Provençal)
: ...mais c'est parce ce que je prends
le temps de lire aussi les différentes notes, puis là je voyais qu'on était
plus dans le 11.1.
M. Derraji : Mais,
vous avez raison, finalisons le 11, c'est juste... Moi, j'ai vu le lien entre
le 11 et le 11.1 parce que l'explication que vous avez donnée au début,
je vous ai dit que j'ai aimé la chaîne d'approvisionnement, mais tout
s'imbriquait. Donc, c'est sûr que je n'aurai pas beaucoup de questions pour le
11.1, mais réglons le 11, aucun problème.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Derraji : Oui, c'est
excellent.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que...
M. Dubé : Vous, vous avez déjà
été directeur d'école, ou professeur, ou les deux?
Le Président (M. Provençal)
:
Les deux.
M. Dubé : Ça paraît, hein? On
reconnaît les qualités d'un professeur.
M. Derraji : Il m'a même parlé de
son projet de mémoire, en 1978, en biologie, sur l'insuline.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, mais quand il m'a dit qu'il avait deux ans, ça, ça
m'a fait...
M. Derraji :
Je n'avais pas cette intention.
M. Dubé : Ça vous a rajeuni un peu,
c'est ça? O.K. Je me sens de même un peu des fois, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: J'ai eu des douleurs arthritiques. M. le député de
Rosemont, excusez-moi.
M.
Marissal : Non, non, mais en
fait je me demandais si vous aviez un peu de temps libre. Il manque de profs
dans les écoles, hein? Vous pouvez aller donner du temps. Vous faites bien ça.
Je n'ai pas d'autre question pour le moment.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement
de M. le ministre? S'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement, on va
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement de M. le ministre à
l'article 1 pour l'article 11 est adopté? Adopté. Merci. Maintenant, on va
poursuivre avec 11.1.
M. Dubé : 11.1, et là, si vous me
permettez, pour revenir à... Pardon?
• (15 h 30) •
Une voix : ...
M. Dubé : On a fait l'amendement,
mais il faut adopter 11, hein, c'est...
Le Président (M. Provençal)
: On l'adopte à la toute fin, oui.
M. Dubé : Moi, je vais écouter le
président, si vous êtes d'accord. Je vous trouve bien gentille, mais...
Une voix : ...
M. Dubé : Non, non, ce n'est pas
grave. On est tous en train de se réchauffer ici, là, il n'y a aucun problème.
Il n'y a aucun problème.
O.K., alors, 11.1. 11.1, comme j'ai
expliqué tout à l'heure, puis ce n'est pas toujours évident, 11.1, lui, part...
c'est le point sur l'orchestrateur. Alors, je vais lire 11.1, c'est bien ça,
puis, après ça, je reviens... Est ce qu'on a un... Je ne pense pas qu'on a
d'amendement sur 11.1. Alors, aidez-moi maintenant. Je le fais à partir d'ici.
Il est ici.
Alors, 11.1, M. le Président :
«Afin de permettre la prise de rendez-vous
auprès d'un même médecin au moyen de plus d'un système de prise de rendez-vous — ça,
c'était votre point, M. le député — le ministre peut conclure une
entente avec un fournisseur d'un système de prise de rendez-vous autre que
celui visé [...] de la loi de l'assurance maladie...»
Excusez-moi, je recommence : «...une
entente avec un fournisseur d'un système de prise de rendez-vous autre que
celui visé au sixième alinéa de l'article 2 de la Loi sur la Régie de
l'assurance maladie du Québec.
«Dès qu'une première entente est conclue, le
ministre doit veiller à la gestion de la prise de rendez-vous au moyen de ces
systèmes notamment en prenant les moyens nécessaires pour éviter que plus d'un
rendez-vous ne soit pris pour une même plage horaire de disponibilité.
«Dès qu'une telle entente est conclue, tout
médecin visé à l'article 11 doit transmettre au ministre ses plages horaires de
disponibilité visées à cet article, selon la forme, la teneur et la périodicité
déterminées par règlement du gouvernement.
«Le ministre peut utiliser les renseignements
recueillis en application des deuxième et troisième alinéas [pour] toute autre
fin en plus de celle qui y est prévue, lorsque cette utilisation est nécessaire
à l'exercice de ses fonctions, notamment pour l'élaboration de politiques, la
planification des effectifs médicaux, la surveillance de la mise en oeuvre de
ces politiques et de cette planification et pour apprécier les demandes visant
une approbation, une autorisation ou une autre décision qu'il est habilité à
prendre en vertu de la loi relativement aux effectifs médicaux ou à toute
personne qui en fait partie.».
Est-ce que je vous peux donner l'explication?
Le Président (M. Provençal)
: Oui, vos commentaires, s'il vous plaît.
M. Dubé : Le premier alinéa de
l'article 11.1, que je viens de lire, complète les dispositions du paragraphe
2° du premier alinéa de l'article 11 de la Loi favorisant l'accès aux services
de médecine de famille et de médecine spécialisée que propose le projet de loi.
Il vise ainsi à ce que plusieurs systèmes puissent être utilisés afin de prendre
un rendez-vous auprès d'un même médecin, sans égard à celui que ce médecin a
choisi d'utiliser. Il habilite le ministre à conclure des ententes à cette fin
avec les fournisseurs de système de prise de rendez-vous.
Le deuxième alinéa de l'article 11.1 confie au
ministre la responsabilité de veiller à la gestion de la prise de rendez-vous
dès qu'il conclut une première entente, et ce, parce que dès que... dès ce
moment, deux systèmes sont impliqués, soit le RVSQ et celui fourni par le
signataire de cette entente.
Le troisième alinéa complète le deuxième. Il
prévoit la transmission au ministre des plages horaires de disponibilité des
médecins afin que le ministre puisse assurer la gestion de la prise de
rendez-vous.
Le quatrième alinéa permet enfin l'utilisation
de renseignements obtenus dans le cadre de cette gestion à toutes fins
nécessaires à l'exercice des fonctions du ministre.
L'article 11.1
entrera en vigueur à la date ou aux dates déterminées par un décret du
gouvernement, ainsi que le prévoit l'article 9 du projet de loi. Ça va?
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le ministre. Y
a-t-il des interventions sur le 11.1 de l'article 1? M. le député
de Nelligan.
M. Derraji : O.K. Donc là, il y a deux
choses. Il y a le système de prise de rendez-vous. Là, on en a parlé. Et
les fournisseurs peuvent être... pas deux,
pas trois, pas quatre. Là, on a quatre fournisseurs qui ont des ententes. Ces
ententes, bien sûr, elles suivent les
règlements nécessaires, mais est-ce qu'il y a une limite de fournisseurs ou on
va se limiter à quatre?
M. Dubé :
Bien, si j'avais un souhait...
M. Derraji :
Non, c'est la concurrence dans le système.
M. Dubé :
...je pense qu'il faut limiter à quatre, parce que, pour être honnête avec
vous, M. le député, déjà, quatre, c'est compliqué, on s'entend.
M. Derraji :
Oui, on s'entend.
M. Dubé :
Si on avait été capables de tout faire avec Rendez-vous santé, on l'aurait
fait, mais...
M. Derraji :
Non. Oui, vous avez raison. Sur ce point, on est d'accord. Parce que, moi,
les appels que j'ai reçus, c'est que les gens ne le comprennent pas, et je vous
le partage. J'ai promis que je vais le partager. C'est que, déjà, le RVSQ, ça
marche, il n'y a pas beaucoup de problèmes, mais là il voit arriver d'autres
fournisseurs. Parfois, le lien avec la centrale, il y a toujours, bien, des
retards, des ennuis. Donc là, on est à quatre. Vous dites que c'est bon, il n'y
aura pas d'autres systèmes. Ces ententes, c'est les GMF qui paient. Le
ministère, il n'intervient pas dans l'orientation d'utilisation de tel ou tel
fournisseur.
M. Dubé :
Quand je dis qu'il n'intervient pas... Quand vous dites qu'il n'intervient
pas, je pense qu'il y a une volonté, un, de ne pas en avoir d'autres, qu'on
n'en rajoute pas. Puis, si, un jour, on était capables de ramener ça à un ou
deux fournisseurs, ce serait idéal. Mais je vais vous dire qu'à court terme
notre objectif, c'était de connecter tout le monde. C'est ça que je pourrais
vous répondre.
M. Derraji :
O.K. Donc, connecter tout le monde, on va aller utiliser les fournisseurs
qui existent...
M. Dubé :
Exactement.
M. Derraji :
...pour accélérer la cadence de la connectivité.
M. Dubé :
Tout à fait.
M. Derraji :
Si ça marche, «merger» un ou deux. Mais on reste, maintenant, avec les quatre.
M. Dubé :
Vous le résumez très bien. C'est ça, l'objectif.
M. Derraji : Les quatre fournisseurs,
c'est quatre fournisseurs indépendants? L'un ne travaille pas avec
l'autre?
M. Dubé :
Oui, tout à fait.
M. Derraji :
O.K. Là, je vais aller à l'organisation du travail, et vous savez que, là,
là, vous ouvrez toute une fenêtre. Et je
pense que c'est le coeur du projet de loi, le 11.1, c'est l'accès aux données,
c'est l'accès aux plages horaires.
M. Dubé :
...juste une précision. Quand vous parlez de l'accès aux données, là, ici,
dans ce bloc-là, quand on parle des rendez-vous, on parle de l'accès aux
données de rendez-vous.
M. Derraji :
Plages horaires.
M. Dubé :
Plages horaires. Tandis que, plus tard, on parlera de l'accès aux données de
gestion pour les médecins. Ça va-tu? Ça fait que là, ici...
M. Derraji :
Oui, c'est excellent. Oui, oui, oui, non, non, c'est excellent. Oui,
c'est...
M. Dubé :
Donc, juste pour préciser, là, dans l'article 11.1, on parle de
l'accès aux données des horaires.
M. Derraji : O.K.,
excellent. Parce que vous, vous avez une longueur d'avance sur moi. Là,
j'essaie de rattraper le retard, parce que vous maîtrisez tellement le
projet de loi.
M. Dubé : Vous allez très vite.
M. Derraji : Non, mais... Non,
non.
M. Dubé : Non, mais c'est
parfait. Mais je veux le dire, parce qu'il y a deux éléments qu'il faut... que
tout le monde doit comprendre, là. Ici, on est... des données de rendez-vous.
M. Derraji : Oui. Là, je vais
vous ramener aux rendez-vous. Là, ce qu'on a... Prenons un médecin dans un GMF.
Ce qu'on n'a pas maintenant, et vous l'avez très bien dit à plusieurs reprises,
c'est qu'on ne sait pas le nombre d'heures disponibles en GMF par semaine au
niveau de ces médecins. Donc, on sait qu'ils font les urgences, ils font leur
GMF clinique, ils font les résidences de personnes âgées. Là, vous, ce que vous
voulez, ce n'est pas leur temps en CHSLD, ce n'est pas leur temps — je
vois un sourire — ce
n'est pas leur temps — j'adore
ce sourire — ce
n'est pas leur temps — vous
me poussez à sourire aussi — ce
n'est pas leur temps au niveau de l'hôpital, mais plus au niveau de GMF, donc
le temps clinique. C'est ça qui intéresse les patients orphelins. Est-ce que
j'ai bien compris?
M. Dubé : Tout à fait, tout à
fait.
M. Derraji : Donc, quelqu'un
qui passe trois jours, trois jours-semaine, les autres jours, il est soit en
CHSLD, en hôpital, comment il va faire pour dévoiler... Il y a trois jours
clinique.
M. Dubé : Et c'est pour ça, tout à
l'heure, qu'à votre question j'ai voulu faire la différence entre... Tantôt, quand on va... je ne me souviens pas
l'article... je pense que c'est l'article 6 où on va regarder les données
de gestion des médecins, c'est là que... puis c'est ça que je discute en ce
moment avec l'équipe du Dr Amyot. Moi, je veux savoir exactement ce que vous
dites. Ce médecin-là, qui est un omni, mais qui pratique dans un CLSC, par
exemple, qui ne fait pas de prise en charge — puis ce n'est pas ça qu'on
lui demande de faire — je
ne peux pas lui demander de se connecter à un intégrateur ou à... parce que ce
n'est pas ça qu'on fait. Alors, quand on discutera l'article 6, je vais
vous dire, c'est ça qu'on va discuter : Il y a combien de médecins qui
font vraiment de la prise en charge? On se comprend?
Là, ici, ce que vous me demandez, et c'est ça
qu'il faut que ce soit très clair et c'est ça qu'on dit dans la deuxième
partie, ce ne sont que des médecins qui font de la prise en charge, qui sont
soit dans une clinique, ou dans une GMF, ou même qui pratiquent seuls. On
verra, par exemple, plus tard, que, pour ceux qui pratiquent seuls, je vous le
dis tout de suite, qui sont peut-être plus âgés puis qui n'ont pas de système
électronique, on fera des exceptions. Mais ici on ne discute que du temps de
prise en charge dans une clinique ou une GMF. Je pense que ce serait le plus
facile à résumer. On ne parle pas d'aller voir s'ils font trois jours-semaine
ou cinq jours-semaine. Ici, on ne veut voir qu'une disponibilité de
rendez-vous.
Et ce que j'aimerais vous rajouter, ce qui va
nous aider à comprendre, parce que, comme vous dites, là, ça fait longtemps qu'on réfléchit à tout ça, si vous vous
souvenez, quand on a regardé le cas de Rimouski, qui a été la base de
notre changement, ce qu'on demande, en
moyenne, puis je vous dirais, là, que c'est la disponibilité de ceux qui font
de la prise en charge, c'est de 2 % à
5 % de disponibilité. On ne veut pas... puis là qu'on
se comprenne bien, là, ça, c'est important, on ne veut pas voir tout l'horaire du médecin. Un médecin
qui... je peux-tu vous donner un exemple, qui fait quatre jours par
semaine, qui fait sans prise de rendez-vous,
nous, ce qu'on ne veut pas... je ne veux pas savoir s'il en fait 100, mais ce
que je veux savoir : Est-ce qu'il est capable de m'en
donner deux, trois, quatre ou cinq, rendez-vous de plus? Ça va-tu? C'est ça
dont on parle.
• (15 h 40) •
M. Derraji : C'est excellent. Je
vais faire l'avocat des gens qui vont vous dire : C'est de l'ingérence
dans l'autonomie, vous attaquez mon autonomie. Et ça, vous les avez vus, parce
qu'ils vous taguent, et ils me taguent, ils vous citent, et ils me recitent, parce
que c'est l'autonomie que les médecins de famille... Et l'objectif, il est
louable. Mais, du moment que vous voulez 5 %, pourquoi on ne demande pas
5 % d'une manière très claire dans l'article?
M. Dubé : C'est parce que je pense
qu'il faut tenir compte, M. le député, de disparités régionales. Il y a des
endroits où, je vous dirais, il n'y aura même pas besoin de... on va avoir
cette possibilité-là, mais ce n'est pas nécessairement égal partout. Il y a des
endroits... Puis même à Rimouski, dans certaines GMF, il y avait moins de
besoins dans une GMF qui est dans la même région qu'une autre. Alors, moi,
c'est pour ça qu'on l'a mis le plus agile possible, parce qu'on veut que ce
soit le DRMG — puis,
excusez, je reviens, là, aux expressions, vous, que vous connaissez bien, là — le
directeur régional de médecine, qui, lui, dit : Moi, en ce moment, mon
GAMF, mon guichet de médecin... Admettons,
prenons Joliette, où j'ai 10 000 personnes qui sont en attente, bien,
avec cette région-là, j'aurais peut-être besoin de demander 5 % de
disponibilité pour régler mon GAMF. Vous me suivez?
M. Derraji : ...donc, le max, c'est
à 5 %? On ne peut pas aller plus?
M. Dubé : Bien là, je veux faire
attention, parce que...
M. Derraji : Oui. Ce n'est pas
grave, je ne veux pas vous ramener là. C'est excellent.
M.
Dubé : Mais je peux-tu vous donner un chiffre que je vise?
M. Derraji : Oui,
oui, allez-y.
M. Dubé : Puis
vous allez voir, je pense que... Puis c'est important, là, vous avez une très
bonne question. Il se prend, en ce moment au
Québec, dans les cliniques, de façon générale, là, les 600 GMF, à peu près
12 500 000 rendez-vous, 12 500 000 rendez-vous.
Si vous pensez... Puis là c'est une hypothèse que je fais, là, mais qui est
testée par les gens au ministère. Il
y a 1 million de patients qui sont orphelins. Si on veut leur donner accès
à au moins un rendez-vous avec un professionnel,
j'ai besoin de 1 million de rendez-vous parce que la moyenne des Québécois
ont besoin d'un rendez-vous par année. Les personnes les plus
vulnérables, dont vous parliez ce matin, deux, trois rendez-vous, quatre
rendez-vous.
M. Derraji : Ou
quatre rendez-vous, oui.
M. Dubé : Les
plus jeunes, comme le député de Rosemont... lui, il a besoin seulement d'un
demi-rendez-vous par année ou un rendez-vous par deux ans. La moyenne
québécoise, elle est d'un rendez-vous par Québécois.
M. Derraji :
Par Québécois.
M. Dubé :
Alors, je reviens, 12,5 millions de rendez-vous actuellement,
1 million de rendez-vous de plus qu'on veut, pour que tous les Québécois puissent...
M. Derraji : Avoir
au moins un.
M. Dubé : Alors,
un sur 12, c'est quoi? C'est 8 %, hein, on s'entend, là. Alors, je vous
dis qu'il y a des régions que ça peut peut-être monter jusqu'à 8 %, mais
on ne le fera pas tout d'un coup, parce qu'on n'a pas l'intention de demander,
du jour au lendemain, 1 million de rendez-vous. Ça va? Et c'est pour ça
qu'on hésitait. Puis je continue, je vais essayer de vous convaincre que de
commencer à rentrer dans des chiffres, ici, alors qu'on peut faire ça par le
DRMG localement, je pense que... Mais c'est ça, l'explication.
M. Derraji : Non,
non, mais vous avez raison, et c'est pour cela que j'avais... j'ai critiqué la
transférabilité du modèle de Rimouski, parce que les... vos collègues, je
pense qu'ils vont le confirmer... c'est qu'on a déjà un haut taux de prise
en charge à Rimouski. On n'a pas beaucoup de population, on n'a pas beaucoup
d'orphelins. Corrigez-moi si je me trompe. Les infos qu'on a, c'est que,
pourquoi ça a...
M. Dubé : Il
y en a 15 000, il y en a 15 000.
M. Derraji : Ah!
excellent, excellent. Mais j'ai d'autres régions à plus de 15 000.
M. Dubé : Ah!
bien oui. Mais, en même temps...
M. Derraji : Donc,
c'est pour cela que ça a marché, parce que, déjà, j'ai réglé l'accès. Mais ceux
qui restent, fluctuants... Allez-y, allez-y, c'est bon, c'est bon.
M. Dubé : Non,
non, je vais vous laisser terminer, excusez-moi. Je ne voulais pas...
M. Derraji : Non,
mais c'est que la base... Moi, je veux juste qu'on travaille tous pour réussir.
C'est ça, le but. On n'a aucune... C'est que...
M. Dubé : Ah!
bien, je le sens, je le sens, M. le député. Laissez-moi juste faire une
précision, puis vous me direz si ça répond à votre préoccupation. En fait, ce
qui est arrivé à Rimouski, c'est le résultat de l'oeuf et la poule. Quand le
GAP s'est mis en place, ils se sont rendu compte que le GAMF arrêtait de monter,
O.K.? Avant la pandémie, je pense que... là, je vais vous donner un chiffre,
entre 15 000 et 18 000, puis, deux ans plus tard, il était encore à
15 000. Ça, c'est la bonne nouvelle, parce que... contrairement à ce qui
s'est passé au Québec, de 400 000 à 1 million. Alors, ce que je veux
vous dire, c'est que cet accès privilégié là a contribué à ne pas faire
augmenter le GAMF.
Alors, mettez-vous ça
dans la notion du reste du Québec. Vous avez raison que Montréal ou Montérégie,
ce n'est pas pareil que Rimouski. Vous avez absolument raison. Mais cette
réaction-là d'est-ce que c'est l'oeuf qui vient avant la poule, là... Moi, je
vous dis que, lorsque les gens vont commencer à utiliser le guichet d'accès à
la pertinence... C'est pour ça que nos discussions avec les médecins, les
omnis, dans les trois, quatre derniers mois, ont complètement changé, parce
qu'ils ont dit : Garantissez-moi de la pertinence, que l'acte, quand je
vais répondre au téléphone, bien, je vais avoir déjà quelqu'un qui me
dit : Je ne viens pas pour renouveler une prescription, je ne viens pas
parce que j'ai un ongle incarné, mais j'ai besoin, vraiment, de voir un médecin
ou une infirmière. Vous me suivez? Ça fait que c'est pour ça que vous avez
raison que c'est une bonne nouvelle qu'à Rimouski on soit resté avec un guichet
de 15 000 patients, parce qu'il y a eu une prise en charge qui s'est
faite, mais surtout une pertinence.
M.
Derraji : Selon votre calcul de l'oeuf ou la poule, c'est qu'on va
augmenter... on va régler des problèmes en amont avec le...
M. Dubé :
Le guichet.
M. Derraji :
...le guichet. Ça veut dire que les médecins vont avoir une... vont augmenter
leurs prises en charge ou l'inscription des patients qui nécessitent la prise
en charge.
M. Dubé : En
fait, moi, je pense qu'on est rendus à discuter avec l'équipe du Dr Amyot qu'il
n'y aura pas plus de rendez-vous ou très peu, mais qui vont être beaucoup plus
pertinents. Si on est capables... Puis je pense que... C'est ça que je vous
dis, ce que les gens ont réalisé... puis rappelez-vous, là, des commentaires
qu'on avait eus des gens de Rimouski... c'est qu'on n'a pas... augmenté de 1 %,
2 % ou 3 % vos rendez-vous. Ce n'est pas énorme. On s'entend qu'un
médecin qui en voyait 100 par semaine... puis là je donne un chiffre, là... en
faire 103, ce n'est pas une très, très grosse différence, surtout si les 103
qu'il voit sont beaucoup plus pertinents puis que les médecins... comme ils
disaient : Nous, on veut voir des gens qui ont vraiment besoin de nous. Rappelez-vous
des témoignages qu'on a eus. Ça fait que ce
n'est pas l'augmentation de la prise en charge, mais d'une meilleure
pertinence. C'est ça, moi, que je dirais.
M. Derraji : J'ai
une dernière question. Je pense que le collègue veut aller... Là, vous précisez
que vous ciblez les médecins en GMF, en pratique solo et en CLSC.
M. Dubé : Oui.
En fait, tout médecin... puis c'est pour ça, quand on discutera comment aller
voir les données... tout médecin qui fait de la prise en charge.
M. Derraji :
O.K. Mais là...
M. Dubé :
Parce qu'il y en a, des médecins qui sont dans un CLSC, qui en font, de la
prise en charge, il y a des médecins... Comme on disait tantôt, il y en a, des
GMF qui sont dans des CLSC.
M. Derraji : O.K.,
mais je ne le vois pas dans... à moins, si vous pouvez me corriger... je ne
vois pas le lien. Et je peux vous lire l'article : «Dès qu'une telle
entente est conclue, tout médecin visé à l'article 11 doit transmettre au
ministre ses plages horaires de disponibilité visées», mais on ne dit pas «tout
médecin qui fait de la prise en charge». Là, ça veut dire, mon médecin en CLSC,
qui ne fait pas de la prise en charge, il est ciblé par la transmission.
M. Dubé : Non.
Je vais le vérifier, là, mais il n'est pas visé par cet article-là, parce que,
bien, je ne peux pas obliger... en tout cas...
M. Derraji : O.K.,
c'est excellent. Mais juste... relisez...
M. Dubé : On
va le... Bien, on va... Je veux juste peut-être le regarder avec vous, Geneviève,
là, parce...
Le Président (M.
Provençal)
: Voulez-vous
une suspension, M. le ministre, pour...
M. Derraji : Oui,
oui, on peut suspendre quelques secondes.
M. Dubé : ...
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
ça. Est-ce que vous pourriez répéter? Parce que je ne suis pas sûr que le
député a bien compris l'explication que vous vouliez donner ou votre réflexion.
M. Dubé : Bien,
ce que j'ai... Non, non, mais c'est bon, puis je vais le réexpliquer. J'ai dit
tout à l'heure que, quand on regardait 11.1, qu'il y avait quatre éléments,
O.K. Un de ces éléments-là, c'est de dire... Prenons un exemple simple, là. Je
ne peux pas demander à un médecin de famille, que le... auquel le député de
Rosemont faisait... ce matin... qu'il y en a
qui ont 80 ans, bon. Mais c'est sûr qu'eux, leur pratique qu'ils ont
depuis 40, 50 ans, il n'y a pas de... Il y en a beaucoup, là, qui
sont encore aux carnets, puis ils prennent un rendez-vous téléphonique, puis on
ne pourra pas demander à ces gens-là de se connecter.
Alors, moi, ce que
j'ai dit tout à l'heure, c'est qu'il va falloir avoir une section d'exceptions
qu'on est prêts à faire, puis ces
exceptions-là, on va les faire par règlement, O.K.? Alors, tout à l'heure,
quand on discutera le bloc — il
y a un bloc qui porte sur les exceptions — bien, je pense que
l'exception dont vous parlez, que c'est un médecin qui ne fait pas de prise en
charge, qui est dans un CLSC...
• (15 h 50) •
M. Derraji : ...beaucoup
plus facile. Parce que c'est votre explication qui était très, très claire.
Votre explication, elle est très claire, je
n'ai rien à dire. Quand je lis le texte de loi, ce n'est pas clair, parce que
c'est dit : «...tout médecin visé à l'article 11...» Quand je lis
l'article 11, ce n'est pas précisé, qui fait de la prise en charge.
Je vous suggère qu'on peut ajouter un
amendement, «tout médecin qui fait de la prise en charge». Là, on est beaucoup
plus clairs, et le législateur n'est pas obligé d'expliquer le rôle de ce
médecin. C'est un médecin qui fait de la prise en charge.
Là, on évite le gars qui prend son calepin, il prend des notes. C'est un ou
deux. Mais là ce que vous visez, que je trouve juste, c'est les médecins qui
font de la prise en charge. Là, je vous suis.
M. Dubé : ...laissez-moi... C'est un
excellent point...
M. Derraji : Pas de problème.
M.
Dubé : ...puis c'est pour ça
qu'on a ces discussions-là. Laissez-moi regarder... Parce qu'on dit : «Dès
qu'une [...] entente est conclue, tout médecin visé à l'article 11...»
M. Derraji : C'est ça. Non, non,
non, il n'y a pas... En fait, c'est votre explication qui m'a permis de
dire : Ça, c'est un bon point. O.K. Mais quels médecins on veut? On exclut
celui qui ne fait pas la prise en charge? Soyons clairs. Vous et moi, on ne
sera pas là demain, mais il y a des gens qui vont commencer à interpréter la
loi.
M. Dubé : Mettons ce point-là de
côté. Je voudrais avoir la chance de discuter avec les légistes pour être sûr
que ce n'est pas traité ailleurs.
M. Derraji : Aucun problème.
M. Dubé : O.K., c'est bon. Vous avez
un excellent point, puis on prendra peut-être... on peut... Parce que, là, je
veux juste qu'on se comprenne bien, parce que je veux utiliser le bon temps
pour vous. Est-ce que ça fait le tour des autres commentaires par rapport à
11.1?
M. Derraji : J'avais deux... C'est
réglé pour moi, oui. Non, c'est réglé pour moi.
M. Dubé : O.K., parfait. Ça fait que
je vais écouter, puis, après ça, on pourra prendre, peut-être, une session
d'arrêt, puis...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, j'inviterais maintenant le
député de Rosemont à faire ses interventions par rapport à 11.1.
M. Marissal : Oui, merci, M. le
Président. Bien, il y a beaucoup de choses, hein, là-dedans, il y a comme un gros morceau, là, qu'on aborde ici. J'ai deux,
trois questions d'abord plus techniques, là, quasiment, de vocabulaire,
je dirais, là. 11.1, quand on commence,
là : «Afin de permettre la prise de rendez-vous auprès d'un même médecin»,
n'y aurait-il pas lieu d'ajouter «ou un autre professionnel» ici, par
souci de concordance avec ce qu'on a dit précédemment?
Le Président (M. Provençal)
: ...«professionnel de santé», vous
voulez dire?
M. Marissal : Exact.
M.
Dubé : Qu'on fait... Quand on va revenir en 11, à ce
moment-là, qu'on va... Si vous dites que ce n'est pas nécessaire...
Le Président (M. Provençal)
: Consentement pour que madame puisse s'exprimer?
Consentement?
M. Marissal : Bien sûr.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, madame, vous allez donner
votre nom, votre fonction et une explication, s'il vous plaît.
Mme G. Côté (Geneviève) : Avec
plaisir. Donc, bonjour. Geneviève G. Côté, avocate à la Direction des affaires
juridiques du ministère de la Santé. Donc, en fait, là, on est vraiment en lien
avec l'obligation qui était au paragraphe 11°... à l'article 11. À
l'article 11, là, on l'a vu tout à l'heure, on a fait une modification de
concordance pour référer au fait que, dans le guichet... ce ne sera pas juste
des médecins qui vont pouvoir aller piger des patients dans le guichet. Il
pourrait y avoir de la prise en charge qui se fait par d'autres choses. Mais
les obligations de l'article 11 s'appliquent quand même aux médecins
omnipraticiens. Donc là, on est vraiment en lien... on est dans des articles
qui concernent les médecins. Effectivement, il pourra y avoir plus que des
médecins, là, qui prennent des rendez-vous puis qui font de la prise en charge,
mais on est vraiment en lien avec des obligations qui les concernent eux,
spécifiquement, là, dans le cas précis de l'article 11.1.
M. Marissal : La raison pour
laquelle je vous pose la question, c'est que, par souci de cohérence, on a
préalablement établi que ce n'était pas que les médecins. On a même changé le
titre du projet de loi. Par ailleurs, quand j'ai
posé la question, ce matin, au ministre, est ce que la prise en charge revient
à l'individu omnipraticien ou à son GMF, il me semble bien qu'on m'a répondu : À son GMF. Donc, je ne
cherche pas des poux, là. Je veux juste m'assurer qu'on n'échappe pas
quelque chose ici.
M.
Dubé : Mais je comprends votre question, mais... Puis ce
que je pourrai vérifier, dans le temps d'arrêt que je vais demander, là, parce que vous avez une bonne
question... Je vous ai répondu que c'est la GMF qui prend en charge,
mais il y aura toujours une personne
responsable à l'intérieur de la GMF, qui n'est pas nécessairement un médecin,
on s'entend, parce qu'il faut qu'il y ait une... Vous voulez être
rattaché à quelqu'un de spécifique à l'intérieur de la GMF. Moi, je...
M. Marissal : O.K. Non, je vous
suis.
M. Dubé : Non, mais c'est ça. Alors,
moi, ce que je vais discuter dans le temps d'arrêt, là... si on a besoin de
faire cette correction-là ou, selon le langage légal, ça couvre les deux cas,
j'aimerais ça vérifier avec...
M. Marissal : O.K. Voulez-vous le
faire maintenant?
M. Dubé : Bien, j'aimerais ça le
faire maintenant, parce que je pourrais régler la question du...
Le Président (M. Provençal)
: ...suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 55)
(Reprise à 16 h 03)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. M. le
ministre avait demandé une suspension pour discuter avec ses légistes suite à
des commentaires qui avaient été formulés autant par le député de Nelligan que
le député de Rosemont. Alors, M. le ministre, nous attendons votre conclusion.
M. Dubé : Alors, premièrement, je
dirais, M. le Président, c'est deux très bonnes questions, là, puis c'est pour
ça que je voulais donner des très bonnes... des bonnes explications. Puis
merci... Vous n'avez peut-être pas encore rencontré toute l'équipe, là, mais,
comme vous voyez, il y a plusieurs petites abeilles qui travaillent sur ce
projet de loi depuis longtemps, qui en connaissent encore plus que moi.
Pour la question du député de Nelligan, il faut
se remettre dans le contexte, M. le député, que la loi n° 20,
qui est déjà là, sur laquelle on vient faire certaines modifications, inclut,
entre autres, un article, qui est l'article 16, qui prévoit des
exceptions, O.K., aux obligations que... je vais le dire comme ça, là, que
l'ancien gouvernement avait mises lorsqu'il a mis la loi n° 20.
Ces exceptions-là, on n'y touche pas. Vous me suivez? Donc, on n'a pas besoin
de toucher au... à l'article 16, qui prévoit que, par règlement, un
médecin qui dirait : Moi, je ne suis pas applicable à votre loi parce que
soit que je suis à la... je suis sur le bord de la retraite puis je n'ai pas
envie de m'embarquer à un système informatique, puis etc., ou toutes les autres
questions que vous m'avez dites... c'est à ce médecin-là, face à son DRMG, qui
connaît bien la région, qu'il va devoir lever la main puis dire : Moi, je
pense que je suis admissible à une exception, qu'elle
soit pour fins... puis je ne veux pas dire de son âge ou pour d'autres raisons,
de dire, comme vous avez posé : Bien, moi, écoutez, je fais... je travaille en CLSC puis je ne fais aucune
prise en charge, parce qu'on... puis ce que vos... j'allais dire ce que le gouvernement de l'époque avait
dit : Bien, il n'y a rien de mieux que le DRMG, qui connaît bien la
région.
Alors, c'est pour ça que tout à l'heure, quand
je vous faisais référence que ça va se faire par règlement, c'est déjà parce
qu'on applique l'article 16, qui donne cette possibilité-là. C'est votre
choix, là, de... Mais, je vous dirais, la réponse la plus simple, là, autant
pour l'âge... je vais le dire comme ça, puis je fais attention, puis je ne veux
pas faire d'âgisme, là, mais, autant pour
l'âge que pour les autres facteurs... Ça, c'est la réponse à votre question de
tout à l'heure. Si vous me permettez, je vais aller tout de suite au
député de Rosemont, puis ça va peut-être vous donner le temps de voir ce que
vous voulez.
Bon, maintenant, M. le député de Rosemont, c'est
une bonne question technique, parce que, lorsqu'on regarde 11.1, 11.1, on fait
l'analyse que ça sera toujours au médecin à s'assurer... puis je vais prendre
des... les mots de la légiste, là, c'est au médecin de s'assurer qu'il y a une
prise en charge qui est faite, mais pas nécessairement par lui. Est-ce que je
le décris bien? Puis, si vous aimez mieux le préciser... Parce que, dans... En
tout cas, je vais vous laisser le préciser, parce que je pense que vous
l'avez... Je vois que j'embarque sur un terrain glissant puis j'aimerais mieux
vous laisser mieux l'expliquer au député que je suis en train de le faire.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la légiste, allez-y.
Mme G. Côté (Geneviève) : Oui. En
fait, la prise en charge, elle... La personne va être... peut être associée à
différents professionnels, là, pour sa prise en charge, mais ça se fera
toujours dans le cadre... ce que je comprends, là, des échanges qu'on a...
qu'on a eus aussi, là, ça se fait toujours dans le cadre du GMF, donc ça se
fait toujours dans le cadre de la clinique, là, qui... Donc, le médecin, s'il
participe au hub, là, la clinique est participante. Mais il faut... il faut
vraiment lire... puis c'est... c'est... je reviens un peu sur ce que j'ai dit
tout à l'heure, mais il faut vraiment lire 11.1 en lien avec 11 puis avec
l'obligation de 11. Ce n'est pas parce qu'on dit «la prise de rendez-vous
auprès d'un même médecin» qu'éventuellement le même... l'orchestrateur ne
pourrait pas servir à d'autres professionnels, mais c'est qu'on l'a lié à
l'obligation qui est au médecin, qui est à l'article 11. Puis, si on dit...
si on dit «à d'autres», bien, on n'est plus en corrélation, là, avec les
obligations qui sont... qui est au paragraphe 2°, là, de
l'article 11.
Le
Président (M. Provençal)
: M.
le député de Rosemont.
M. Marissal :
O.K. Là, on est dans un genre de principe, comme disent les Anglais, de
«where the buck stops», autrement dit. À la fin, c'est la responsabilité d'un
médecin ou ça va passer par un médecin. C'est ce que je comprends. Mais, en
tout respect, vous avez dit vous-même : Si je comprends bien des
discussions qu'on a eues. C'est parce que c'est vous qui avez écrit le projet
de loi. Je ne veux pas vous mettre sur le «hot seat», là, vous êtes... Avec
tout le respect, si vous avez du mal à me l'expliquer, ça se peut que j'aie du
mal à comprendre.
M. Dubé :
Peut-être... Peut-être qu'il faut faire la... Excusez-moi, là, je vais
réenlever mon masque. Ce matin, je me disais : Je suis un peu tannant, je
fais la genèse, là, de... tu sais, j'ai expliqué la chaîne, là. Moi, peut-être
que je prendrais deux minutes puis je demanderais à M. Martin... Martin
Forgues, ici, de vous expliquer un peu qu'est-ce qui était prévu initialement,
quand le gouvernement précédent a mis les GMF en place, puis qui était la
responsabilité du médecin, versus l'approche qu'on a ici. Parce que, là, on
joue... puis vous avez raison, là, c'est technique, on joue dans la
modification de certains articles.
Ça fait que ce que
j'aimerais... puis, je pense, ça va être aussi bon pour moi, là, parce que ça
fait des mois qu'on joue là-dedans, là, je demanderais, avec votre permission,
de... Martin, qui font une... celui, là, qui a suivi, entre autres, le groupe
de Rimouski, là, pour voir comment on allait implanter ça partout, c'est toute
son équipe. Alors, si vous permettez, je lui passerais la parole.
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce
qu'il y a... Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix :
...
Le Président
(M. Provençal)
: Oui?
Alors, monsieur, pourriez-vous vous nommer, donner votre titre et, oui... et
répondre à... au questionnement que nous avons présentement?
M. Forgues
(Martin) : Alors, bonjour. Mon nom est Martin Forgues. Je suis
directeur général adjoint pour l'accès à la médecine spécialisée première ligne
et la gestion des effectifs médicaux.
Si on part de... des
années antérieures, le système d'information qui avait été sélectionné, c'était
RVSQ pour assurer, justement, cet accès-là au niveau de la population. On a
construit et on a mis en place des GMF-R pour vraiment améliorer, mettre des
supercliniques, là, ce qu'on appelait... au niveau des supercliniques. Et
l'objectif était d'augmenter vraiment l'inscription. On a intégré, à partir de
ce moment-là, le taux d'assiduité.
Nos constats... puis
là je ne fais pas de politique, là, mais je vais juste vous partager nos
constats. Le volet d'inscription inscription a fait en sorte que ça a coupé
l'accès aux gens qui n'avaient pas de médecin de famille. Alors, la
conséquence... comme les médecins travaillaient à augmenter leur taux
d'assiduité pour la clientèle inscrite, la conséquence que ça a provoquée,
c'est justement ce problème-là, d'accessibilité, puis un problème d'équité pour
les gens qui n'avaient pas de médecin de famille.
L'approche préconisée
maintenant est une approche où, effectivement, les systèmes... il y a les
systèmes de rendez-vous puis il y a aussi les DME, hein, qu'il ne faut pas
négliger, là, il y a le dossier médical électronique du médecin de famille, où
on prend nos notes, puis il y a même des systèmes de plages de rendez-vous.
Alors, l'exercice qui se fait à travers le Québec actuellement, c'est de
brancher les DME à l'orchestrateur puis aussi de l'orchestrateur au système de
rendez-vous pour que le patient puisse... à même le système de rendez-vous de
ma clinique, que je puisse attribuer au niveau du rendez-vous. Alors...
• (16 h 10) •
M. Derraji :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, M. le député.
M. Derraji :
Ça veut dire que... C'est très important. Donc, le dossier médical, il est
relié déjà à l'orchestrateur. Ça veut dire le patient, quand il va appeler à
l'orchestrateur pour son premier filtre de pertinence, la personne peut avoir
accès à son dossier médical.
M. Forgues (Martin) :
Non.
M. Derraji :
Il n'a pas le droit?
M. Forgues
(Martin) : Non, on est toujours dans du...
M. Derraji :
Mais pourquoi...
M. Forgues
(Martin) : ...on est toujours dans du rendez-vous.
M. Derraji : O.K. Mais... Excellent.
Mais pourquoi le relier à l'orchestrateur si la personne ne va pas avoir
accès?
M.
Forgues (Martin) : Parce qu'il y a justement... dans les dossiers
médicaux électroniques, il y a des fournisseurs qui ont développé un aspect de
rendez-vous. Alors, je peux gérer mes propres rendez-vous à même le dossier
médical électronique. Alors, il y a... il y a des systèmes de rendez-vous
rendez-vous, mais, à l'intérieur, il y a des
modules dans mon dossier médical électronique, dans mon système, qui me permet
de gérer mes propres rendez-vous.
M. Dubé :
...il n'y a pas le dossier du...
M. Forgues
(Martin) : Il n'y a pas le... Il n'y a pas le volet clinique.
M. Derraji :
O.K. Donc... O.K. Donc, ce n'est pas le volet clinique, c'est le volet...
M. Dubé :
Rendez-vous.
M. Derraji :
...un fournisseur malin, qui a compris que je dois tout mettre, c'est
plus... c'est plus bon pour lui pour vendre sa plateforme.
M. Forgues
(Martin) : Exact.
M. Derraji :
Mais, le dossier tel quel, clinique, l'orchestrateur qui va prendre le
téléphone pour exercer son filtre de pertinence et orienter le patient n'a pas
accès au dossier médical. C'est plus son médecin qui a accès ou le
professionnel?
M. Forgues (Martin) : C'est le médecin qui a
accès ou le... l'IPS peut avoir accès au volet clinique.
L'orchestrateur, c'est une plateforme qui
vient dire aux équipes médicales : Voici la demande qu'on reçoit
actuellement pour ta clientèle, puis peux-tu l'ajuster en temps réel?
Je vais me prendre...
prendre du... quelques minutes, là. Un médecin de famille, avant l'exercice
qu'on faisait... qu'on fait actuellement,
travaillait avec de l'offre segmentée. Alors, je veux recevoir de la clientèle
de l'urgence, combien de plages que je dois libérer pour faire de la
réorientation? Alors là, il dégageait un peu de plages. De l'accueil clinique?
Il dégageait un peu de plages. Et ensuite du sans rendez-vous? Là, je le...
Alors, je dégageais un peu de plages. Cet outil-là permet, en temps réel, de
pouvoir ajuster ma demande en fonction... mon offre en fonction de la demande.
Alors, j'ai... j'ai la... l'offre... la demande instantanément, alors je peux
l'ajuster dans ma journée... comme certaines cliniques le faisaient avec leur
secrétaire, mais là on vient le faciliter avec cet orchestrateur-là.
Alors, ça, c'est le
changement, là, important. Ça permet au médecin de pouvoir vraiment ajuster son
offre de services en fonction de la demande. Il n'y a aucune information
clinique qui est transigée. Puis l'orchestrateur, lui, il joue son rôle de
plateforme, de mettre en commun, d'interfacer des systèmes de rendez-vous et
permettre aussi, comme on le disait,
éventuellement, DRMG, ministre et médecins, surtout médecins, de pouvoir
justement faire cet ajustement-là. Alors, ça, c'est... c'est le volet
orchestrateur.
Bien entendu,
maintenant, l'orchestrateur... les guichets d'accès première ligne vient... pas
imposer, mais vient forcer l'interprofessionnalisme, et c'est ça qui est... qui
est fort intéressant, parce qu'actuellement... Ça fait des années qu'on en parle. Vous avez rencontré la chercheure
de... Mme Breton, avec qui on travaille. Ça fait quand même
longtemps qu'on parle d'accès adapté. L'accès adapté, aussi, il y a de
l'interprofessionnalisme. C'est... C'est de pouvoir m'assurer que je puisse
donner un rendez-vous en... le plus rapidement en fonction du besoin clinique,
mais, en même temps, c'est aussi de pouvoir référer le bon patient au bon
professionnel.
Alors, le Guichet
d'accès première ligne vient faire ce volet-là, interprofessionnalisme, d'où
l'importance que... Oui, l'orchestrateur, aujourd'hui c'est le médecin de
famille qu'on a les plages, mais, demain matin, ça sera les IPS puis
éventuellement les autres professionnels. Et cette prise en charge là de
professionnels, bien, le Guichet d'accès première ligne, c'est ce qu'il vient
faire. Je reçois un appel... Tout d'abord, je reçois une lettre, hein? Vous
avez aujourd'hui 400 000 personnes qui ont reçu une communication
pour dire : On offre... On vous offre des services dorénavant, vous pouvez
appeler au 1 800 docteur... docteur, et là déjà on a des
communications qui sont vraiment... qui sont transmises à cette population-là.
Ensuite, quand j'appelle, j'ai une évaluation clinique qui me dit : O.K.,
c'est ça, mon besoin, puis là c'est ça, ma condition, puis là votre besoin,
bien, on va vous référer à une IPS, à un médecin.
M. Derraji : Et
c'est là où... Je peux?
Le Président (M.
Provençal)
:
...
M. Derraji : Merci, hein? Ça clarifie beaucoup de choses, hein?
Merci de nous permettre cet échange, M. le ministre. Donc là, l'appel à
l'orchestrateur, c'est un... c'est comme le filtre de pertinence de Rimouski.
Est-ce que je vous suis?
M. Forgues (Martin) : C'est...
Exactement. On réplique le Guichet d'accès première ligne de la... du Bas-Saint-Laurent.
M. Derraji : Mais
là on est à l'orchestrateur, on n'est pas encore au GAP.
M. Forgues (Martin) : L'orchestrateur, c'est un
outil qui vient supporter le processus... la mécanique. C'est-à-dire
que, moi, au guichet demain matin, quand l'orchestrateur est déployé partout
dans ma région — Bas-Saint-Laurent,
c'est déployé partout
dans la région, Mauricie—Centre-du-Québec, déployé partout dans la région — ça
permet au guichet d'avoir la vue de
l'offre qui est disponible pour le patient qui a besoin de voir un médecin de
famille. J'ai la vue complète.
M. Derraji : Oui,
genre, tu as 100 rendez-vous disponibles dans ta région...
M. Forgues
(Martin) : Exact.
M. Derraji : ...j'ai
60 médecins, ils ont telles plages horaires, j'ai des IPS, probablement,
ou infirmières. Ce premier filtre de pertinence, c'est un professionnel de la
santé qui va le faire. Donc, j'imagine, c'est une infirmière, pas une... ce
n'est pas un... ce n'est pas une adjointe administrative. C'est un acte
médical... pas acte médical, désolé, c'est une lecture...
M. Forgues
(Martin) : C'est une évaluation clinique, oui.
M. Derraji : Oui,
c'est une évaluation clinique selon un échange avec un patient qui souffre d'un
état. Mais, cette personne, dans ce qu'on fait maintenant, on ne lui donne pas
accès au dossier du patient?
M. Forgues
(Martin) : À la... Excusez-moi...
M. Derraji : Cette
personne qui va faire l'évaluation dans le filtre de pertinence n'a pas accès
au dossier du patient? Donc, elle va juste se baser sur : j'ai telle,
telle chose?
M. Forgues
(Martin) : Exact. Votre question est excellente. Non, je n'ai pas accès au dossier du patient. On n'oublie pas
que c'est des patients orphelins. Alors, ce n'est pas clair qu'on a à jour.
Par contre, ce qu'on est en train de permettre actuellement au guichet, c'est
d'avoir accès au DSQ, si j'ai passé des... Alors, comme c'est du personnel
infirmier, ils ont les privilèges. DSQ et DCI. Alors, si on a accès à des
informations, l'infirmière, l'infirmier, bien, c'est par ces mécanismes-là qui
sont en place depuis longtemps...
17
923
M. Derraji : Mais
vous comprenez l'enjeu. Parce que le filtre le dit très bien : «de
pertinence». On risque de le rendre pas pertinent si je n'ai pas l'accès aux
données, surtout cliniques, du patient. Parce que le patient, ce n'est pas un
expert de sa propre santé. C'est les données cliniques du dossier qui vont
l'orienter vers : Est-ce que c'est une urgence vers un médecin
généraliste, ou une urgence vers une IPS, ou, probablement, c'est très urgent,
pour ailleurs? C'est juste ma crainte. Est-ce que, vraiment, on va être
pertinent en utilisant le filtre de pertinence?
M. Forgues
(Martin) : Bon, comme je vous disais, il y a le Dossier santé Québec
qui me permet d'avoir accès aux prélèvements, aux médicaments et aussi aux
services de radiologie. J'ai quand même accès à de l'information qui vont
pouvoir guider ma conduite.
L'autre élément aussi
que j'ai oublié de soulever, c'est qu'il y a un algorithme qui vient... qui
accompagne le clinicien parce que le risque est à zéro. Alors, du moment qu'on
a un doute, bien, on va référer immédiatement au médecin dans les prochaines
heures. Et, s'il y avait un problème quelconque où on est inquiet... puis c'est
arrivé, on l'a référé immédiatement à l'urgence, on a contacté à l'urgence,
puis : On vous réfère un patient, Martin Forgues, puis il s'en va à
l'urgence, parce que ce qu'on entend comme symptômes nous dit : Le plateau
technique, actuellement, dont j'ai besoin, c'est l'urgence.
• (16 h 20) •
12
223
M. Dubé : ...je ne
veux pas vous interrompre dans votre questionnement, mais je veux revenir à la
question du député de Rosemont, parce qu'il ne faut pas oublier. Là, vous nous
avez fait un peu la genèse de comment a évolué le système, mais, tout à
l'heure, la question était par rapport à 11.1 : Où est l'obligation du
médecin de répondre à cette demande? Où est
la prise en charge du médecin, là? C'est ça qui était... qui était notre
question, là. Vous vous souvenez?
M. Forgues
(Martin) : Oui.
M. Dubé :
O.K.
M.
Forgues (Martin) : Je m'en
souviens très bien. L'obligation du médecin, c'est un... c'est une entente
qu'on... qui est préconisée, c'est une entente avec le DRMG. On a...
12
223
M. Dubé : Juste
rappeler, le DRMG...
M. Forgues
(Martin) : Oui, directeur régional en médecine générale. Je vais me
permettre...
M. Dubé :
Il y en a un par sous-région.
M. Forgues
(Martin) : Il y en a un par région. Alors, à Montréal, il est
responsable des cinq territoires des CIUSSS; Montérégie, les trois territoires
des CIUSSS. Par contre, les guichets d'accès première ligne en Montérégie, vous
en avez trois, un par CISSS, puis, à Montréal, il y aura cinq guichets d'accès
première ligne.
Le
DRMG doit évaluer, puis c'est ce qu'ils sont en train de faire actuellement, le
nombre de patients qu'ils ont sur le Guichet d'accès à un médecin de famille,
d'où l'importance de l'épuration... le ministre faisait référence tout à
l'heure. Alors, il y a une épuration pour être sûr qu'on a la liste à jour puis
aussi au niveau des conditions cliniques. Et ça devient la liste d'attente au
niveau du guichet. Je m'assois avec mes médecins et je dois m'assurer que
l'offre de services correspond. Si j'ai... Si j'ai 150 000 patients
inscrits sur le guichet d'accès, bien, je dois m'organiser pour avoir une capacité
de 150 000 rendez-vous au cours de la prochaine année. Alors, c'est
un... vraiment un travail qui est fait sur le terrain entre le DRMG et les
médecins pour s'assurer que ces plages-là soient disponibles pour le Guichet
d'accès première ligne.
Alors, le médecin se
sent sécurisé parce que, comme l'a dit le ministre Dubé, tout le volet
pertinence, bien, ce qu'il... on l'a formé pour faire face à des situations où
ses compétences sont sollicitées, bien, il a une garantie que ses compétences
vont être utilisées à bon escient parce qu'il y a ce filtre-là de pertinence.
D'ailleurs, les demandes... puis, aujourd'hui,
j'ai dû annuler le rendez-vous avec le Saguenay—Lac-Saint-Jean, avec le DRMG du Saguenay—Lac-Saint-Jean, parce que, là, ils veulent l'intégrer aussi dans leurs... les patients
qui sont inscrits parce qu'ils réalisent que ça dégage de la capacité.
Je reviens avec... on force l'interprofessionnalisme, alors... pour qu'on
puisse diriger les patients aux bons professionnels.
12
223
M.
Dubé : ...parce que je ne suis pas certain qu'à date on a
répondu à la question du député, là, puis je veux juste...
17
829
Le Président (M.
Provençal)
: On n'a
pas répondu du tout.
12
223
M. Dubé : Je ne
pense pas qu'on a répondu, puis...
Le Président (M. Provençal)
: Non.
M. Dubé :
Mais on va y arriver.
M. Forgues
(Martin) : Je me suis égaré.
12
223
M. Dubé : Non, mais
on va y arriver, on va y arriver, parce que c'est... mais là on est dans le légal, là, puis je veux juste qu'on
se comprenne bien, parce qu'on dit ici, à 11.1 : «Afin de permettre la
prise de rendez-vous auprès d'un médecin au moyen de plus d'un système de [...]
rendez-vous», donc, ça, c'est notre fameux intégrateur dont on parlait. Pourquoi on a besoin de dire «d'un même
médecin» plutôt que «d'un professionnel de la santé» à cet endroit-là?
C'était ça qui était la... C'est ça qui était la question, là.
M. Forgues
(Martin) : Il y a deux éléments, là. Le premier, ça vient modifier le
RVSQ par l'orchestrateur puis permettre...
M. Dubé : ...redites
ça tranquillement pour qu'on comprenne qu'on est partis d'un système, avec
RVSQ, maintenant avec un intégrateur qui vient chercher RVSQ, là. Je veux juste
que tout le monde... Parce que je sais que c'est technique, là, mais il faut
régler ça, parce que, sans ça, on ne se comprendra pas. Allez-y encore.
M. Forgues
(Martin) : O.K. Alors, ce qu'on vient... ce qu'on... ce qui est
intégré... modifié, c'est qu'on vient modifier l'utilisation de RVSQ, qui était
le système, à l'époque, qui avait été ciblé pour faire le suivi de l'accès
auprès des médecins de famille, et on le modifie par l'orchestrateur et le
maintien des systèmes de rendez-vous que chaque clinique utilise. Alors, ça,
c'est le premier élément.
Le deuxième,
nécessairement, on va avoir accès aux professionnels, mais notre objectif
demeure aussi, de l'inscription auprès d'un médecin de famille. Alors, ça, ça
demeure comme objectif. Oui, il y a les professionnels qui vont permettre un
accès, mais, si...
M. Marissal :
Si je peux, là, je pense que...
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Rosemont.
M. Marissal :
Merci. Là, je pense, vous venez de mettre le doigt dessus, là. À la fin, ça
reste que c'est l'inscription à un médecin de famille, c'est ce que vous avez
dit.
M. Forgues
(Martin) : Oui.
M. Marissal :
C'est ça. Donc, à la fin, le patient X va être rattaché à un médecin. C'est
ça qu'on veut, là, c'est ça qu'on cherche à faire dans la prise en charge.
M. Forgues
(Martin) : Le but visé... Effectivement. Le but visé... Le premier
but, c'est de donner accès pour que la population puisse avoir accès à un
service, mais le but ultime, c'est que ça se transforme éventuellement en
inscriptions. D'ailleurs, je ne sais pas si le Dr Lavoie vous l'a partagé,
mais 10 %, actuellement, des patients qui passent par le Guichet d'accès
première ligne se transforment en inscriptions, tu sais. Alors, on donne des
services...
M. Marissal : Qui
est Dr Lavoie?
M. Forgues (Martin) : Excusez-moi.
Le DRMG de... du Bas-Saint-Laurent, avec qui on a travaillé...
M. Marissal : Je ne les connais pas
tous intimement.
M. Forgues (Martin) : Pardon?
M. Marissal : Je ne les connais pas
tous intimement. On a rencontré pas mal de monde.
Bien, je vais poser ma question autrement, là.
Le ministre nous a dit tout à l'heure : On a... Grosso modo, avec les
6,5 millions de personnes qui sont prises en charge par des médecins, qui
ont un médecin de famille, autrement dit, là, on va parler en français, ça
représente 12, millions de rendez-vous par année. On en voudrait
1 million de plus, donc 8 %, 1 million de plus. Mais ce n'est
pas nécessairement 1 million de rendez-vous avec un médecin, ça peut être
avec le professionnel dont la personne a besoin?
M. Forgues (Martin) : Oui, mais
c'est toujours en fonction de l'évaluation clinique, alors...
M. Marissal : Mais, à la fin, cette
personne sera, de toute façon, rattachée à un médecin?
M. Forgues (Martin) : Tout à fait. Bien...
M. Marissal : On pourra mettre le
nom d'un médecin à côté de cette patiente?
M. Forgues (Martin) : Bien, il va y
avoir une prise en charge par la clinique. Tout est en fonction du besoin,
hein? Si je me permets...
M. Marissal : Oui, mais, à ce
compte-là, là...
M. Forgues (Martin) : ... puisque
vous avez fait le cas de figure de votre fille...
M. Marissal : Oui, allez-y. Je vais
me faire chicaner par ma fille, là, vu que j'ai parlé d'elle, mais continuons,
vu que j'ai moi-même appuyé sur le bouton.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre, permettez-vous que je
pose une question à M. Forgues?
M.
Dubé : Bien, écoutez, oui. Mais j'aimerais juste ça,
parce qu'on est dans quelque chose de très technique ici, là...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, effectivement.
M. Dubé : Puis, pour compliquer
l'affaire, c'est qu'on est dans des lois qu'on essaie de changer pour expliquer
quelque chose de très technique. Ça fait que je vais vous laisser poser votre
question, mais j'aimerais ça revenir à...
Le Président (M. Provençal)
: Bien, je vais revenir à
l'interrogation du ministre... du député de Rosemont, parce que lui, il veut savoir, en bout de ligne, qui répond au patient
et, en bout de ligne, est-ce que ça va être un... est-ce que cette
personne-là va être rattachée à un médecin. Ce que je comprends des
explications, c'est que ce qu'on veut, c'est qu'il y ait une GMF qui réponde à
des besoins. À l'intérieur de la GMF, ça peut être une IPS qui va donner le
service, qui fait partie des gens qu'on a dit, des professionnels de la santé,
mais, en bout de ligne, c'est sûr que l'IPS va avoir répondu à un besoin, et il
se pourrait qu'à la toute fin, dépendamment de la gravité de l'évaluation qui
va avoir été faite, que ce... cette personne-là soit orientée et prise en
charge par un médecin. Moi, c'est ce que je comprends du processus que M. le
ministre avait expliqué tout à l'heure. Mais, quand on rentre trop dans un
débat technique, il me semble qu'on perd l'objectif de l'esprit des articles de
loi.
Je m'excuse d'être intervenu, M. le ministre,
mais je pense que ça traduisait un petit...
M. Dubé : ...on cherche tous la...
Le Président (M. Provençal)
: ...je pense que ça traduit aussi un petit peu la réponse
que le député de Rosemont aimerait avoir. Est-ce que je me trompe, M. le
député?
M. Marissal : Bien, moi, je
n'ai pas l'impression que je suis en train de disséquer des virgules
inutilement, là. Je touche, je pense, à quelque chose d'assez fondamental sur
l'objet du projet de loi. Je ne suis pas convaincu de la réponse, en tout
respect, là, de M. Forgues, là. Je... Moi, ce que j'ai compris à la fin,
c'est qu'il y aura toujours un médecin d'accroché au patient qui va entrer dans
un...
Des voix : ...
M. Marissal : Madame dit non,
le ministre dit non, mais c'est ce que M. Forgues a... en tout cas, à
moins que je ne comprenne vraiment rien, là.
M. Dubé : Non,
mais... O.K. Moi, ce que je suggère, là, avec l'explication légiste... et, si
elle n'est pas suffisante, moi, je vais vouloir qu'on se reprenne, parce
que c'est justement ce qu'on veut éviter, d'avoir toujours uniquement le
médecin pour la prise en charge. Alors...
M. Marissal : Je suis d'accord.
Je suis d'accord, M. le ministre.
M. Dubé : Et voilà. C'est ça
qu'on...
M. Marissal : C'est exactement ce
pourquoi j'accroche là, là.
• (16 h 30) •
M. Dubé : Bon, alors, c'est
pour ça que ma suggestion, M. le député, là... Puis je suis... je suis très
loin de dire que vous regardez des virgules. Au contraire, j'aime mieux qu'on
règle ça comme on le fait en ce moment.
Mme la légiste, est-ce que je peux vous demander
de refaire l'explication, parce qu'on est dans le 11.1, là, puis faire le lien
avec le GAMF? Puis après ça on reviendra, au besoin, avec M. Forgues.
M. Marissal : Très bien.
Mme G. Côté (Geneviève) : Oui.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Me Breton, allez-y.
Mme G. Côté (Geneviève) : Côté.
Le Président (M. Provençal)
: Côté, excusez.
Mme G. Côté (Geneviève) : Pas de
problème.
Le Président (M. Provençal)
: Un café, s'il vous plaît.
Mme G. Côté (Geneviève) : En
fait, il faut distinguer, là, je pense, l'utilisation de l'orchestrateur ou du
hub, là, peu importe comment qu'on l'appelle, de la prise en charge. La prise
en charge, on en a discuté un peu plus tôt aujourd'hui. On a ouvert la porte,
dans un amendement à l'article... à l'article 11 proposé par
l'article 1, que la prise en charge ne se fait pas exclusivement par un
médecin. Ça veut dire qu'au bout du compte ça ne sera pas toujours le nom d'un
médecin qui va être associé au nom du patient, là, de dire :
Mme Unetelle, son professionnel traitant, là, son professionnel principal,
là, ça pourrait être une IPS, ça pourrait... ça pourrait être d'autres
professionnels aussi, là. Je suis loin d'être une experte du domaine médical.
Moi, c'est...
M. Dubé : Pour la prise en charge.
Mme G. Côté (Geneviève) : Moi, c'est
la loi, mon domaine. Ça fait que ça sera... Mais le... pour la prise en charge,
ce n'est pas toujours un médecin.
Par contre, on est dans une loi, la Loi
favorisant l'accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée,
on vient introduire des obligations qui s'appliquent aux médecins. Il n'y a pas
juste les médecins dans la vie, mais là on vient introduire des obligations où
on vient viser les médecins. Donc, le médecin va devoir prendre des patients
dans le guichet. Ça, c'était l'article 11, paragraphe 1°. Il n'y a
pas juste lui qui va devoir prendre des patients dans le guichet, il y en a
d'autres qui vont pouvoir prendre des patients dans le guichet, mais lui,
médecin, aura l'obligation d'aller chercher des médecins là... des patients là.
Paragraphe 2°, il aura l'obligation d'utiliser... de se rendre disponible
au moyen du système de prise de rendez-vous ou d'un autre... du RVSQ ou d'un
autre qui a conclu une entente pour l'utilisation de l'orchestrateur.
Donc, ça, c'est des obligations qui visent les
médecins, mais ça ne veut en aucun cas dire que la prise en charge ne se fait
que par ceux-là. Elle se fait, entre autres, par ceux-là.
Et les médecins, ce n'est pas des... ce n'est
pas des employés salariés d'un CISSS ou d'un CIUSSS. Si on veut que
l'infirmière qui est salariée d'un CISSS ou d'un CIUSSS, elle se rende
disponible pour sa prise de rendez-vous via telle application ou telle autre
application, on n'a pas besoin d'une loi pour le dire, le CIUSSS pourra
l'indiquer. Mais là on est... quand on entre dans le domaine des médecins,
bien, on a... ce n'est pas des... ce n'est pas des employés, ce n'est pas des salariés. Donc, c'est pour ça
qu'on a des lois qui viennent le préciser, mais ça ne veut pas dire qu'il y
a juste eux qui ont à... qui ont à faire face à des obligations.
Donc, si on arrive à 11.1 par la suite, bien,
11.1, il dit : Afin de permettre ce qu'on a prévu à 11. Donc, afin de
permettre, dans ce cas-ci, que les médecins, toujours les médecins ici, se
rendent disponibles via le hub, bien, il faut qu'on... il faut que le ministère fasse des
ententes avec les fournisseurs. C'est afin de permettre ça. Mais ça ne veut pas
dire que l'orchestrateur ne pourra pas être utilisé par une infirmière, ne
pourra pas être utilisé par d'autres professionnels. Mais la raison pour
laquelle on a besoin d'une loi, c'est pour que ça puisse être mis en oeuvre
pour les médecins.
M. Marissal : C'est bon. C'est beau.
M. Dubé : Je pense que ça clarifie beaucoup.
C'est pour ça que vous êtes là, Me Côté.
M. Marissal : C'est plus clair, en
effet.
M.
Dubé : Et ça explique... en tout cas, je pense, c'est
complémentaire à l'explication qu'on a eue de M. Forgues de la genèse du
médecin qui n'avait que RVSQ avant, puis là, maintenant, qui peut passer par un
intégrateur. Mais cet intégrateur-là, il est disponible pour tous les autres
professionnels. Je pense que...
M. Marissal : Toujours là-dessus,
Monsef?
M. Derraji : Moi, c'est la prise en
charge, vraiment si tu as...
M. Marissal : Vas-y, continue.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, M. le député de Nelligan
maintenant.
M. Derraji : Oui, merci. Moi, je
pense que les deux interventions sont complémentaires. Vraiment, c'est très,
très complémentaire. Et je comprends l'objectif. Désolé. C'est maître ou...
Une voix : M. Forgues.
M. Derraji : Ah! M. Forgues. Désolé.
Et Me Côté. C'est complémentaire, parce que, là, on dit qu'on a besoin d'un
médecin, c'est rendu à la prise en charge. On ne peut pas dire que... Et, je
comprends, Me Côté, tout à l'heure, elle dit que ce n'est pas sa spécialité, la
prise en charge, mais la prise en charge, ça prend la continuité, l'assiduité
et des rendez-vous avec un médecin généraliste. Donc, ça, c'est un but qu'on ne
doit pas l'oublier.
M. Dubé : Non, mais... O.K. Mais ce
qu'on vient d'expliquer, c'est que la prise en charge, qu'on a discutée tout à
l'heure à l'amendement de 11, on se comprend bien, dit que la prise en charge
peut être faite par différents professionnels de la santé.
M. Derraji : Oui, oui. C'est clair.
C'est clair.
M. Dubé : Donc, la question de
l'utilisateur du hub ne vient pas changer la notion qu'on vient d'élargir la
prise en charge. O.K. On se comprend.
M. Derraji : Non, non, c'est très
clair. Vous avez raison. C'est qu'au début, le 11, en fait, l'amendement, il
met la table... l'amendement a été très clair, parce que ça a été déjà réglé
dans la loi, la nomination, c'est quoi, un professionnel de la santé.
M. Dubé : Puis, ça, c'était le gros
changement puis... Oui.
M. Derraji : Et le professionnel de
la santé, ce n'est pas uniquement médecin, il y a une catégorie de
professionnels de la santé énumérés dans la loi, donc de trouver un
professionnel de la santé et des services sociaux. Donc là la loi prévoit c'est
qui, un professionnel de santé.
Là où, probablement, je vous rejoins, c'est
juste pour clarifier, c'est qu'ultimement notre patient, il a passé tout ça. Il
est rendu à l'étape où, non, non, non, attention, lui, il a besoin de quatre
rendez-vous.
C'est ce qu'ils ont fait à Rimouski,
l'augmentation d'inscriptions au niveau d'un médecin généraliste parce que j'ai
un besoin. Je ne peux pas laisser un patient avec une maladie chronique que, je
sais, c'est complexe. Si je ne l'inscris pas, ultimement, bien, il va se
ramasser à la deuxième, troisième ligne.
C'est que je ne parle pas au début. Au début, on
l'a réglé. Vous étiez très clair : accès à un professionnel, ce n'est plus
un médecin. On a dépassé cette étape. On est plus loin. Parce que la prise en
charge, c'est quoi? C'est l'accompagnement, c'est la continuité dans le temps,
parce que je ne veux pas que ce patient revient encore une fois à refaire le
même processus d'entrée dans le système.
M. Dubé : O.K. Je comprends, là.
M. Derraji : Il doit être associé
pour parler d'une vraie prise en charge. Et c'est quoi, la prise en charge?
C'est l'accompagnement par son médecin qui va, lui, voir les autres
professionnels. Parce que, là, on parle d'une maladie chronique complexe. Ce n'est pas juste :
J'essaie d'avoir un rendez-vous parce que je suis orphelin. Je ne sais pas si
c'est...
M. Dubé : Bien, moi, je pense que
c'est clair. Je ne sais pas... En tout cas, je pense qu'on a tous la même
compréhension, là. Je pense que... O.K.
M. Derraji : C'est bon. Merci.
Le
Président (M. Provençal)
: Ça vous va? M. le député de Rosemont, est-ce que
vous avez d'autres interventions?
M. Marissal : Oui. Bien, il va y
avoir, visiblement... Je pense qu'on s'entend effectivement sur le but visé,
là. Et je comprends qu'on va d'une loi à l'autre puis qu'on joue sur... C'est
bon. Là, je comprends. Mais je pense que vous aurez compris qu'il y a un défi
de communication aussi, d'autant que, pour la population, c'est tellement clair
qu'on doit avoir un médecin de famille et que notre ombre devrait être
idéalement celle du médecin de famille qui va nous suivre toute notre vie. On a
tellement inculqué ça que c'est un changement... changement de culture, c'est
une de vos expressions, là, mais ça peut être ça aussi.
Et moi, je suis d'accord puis je suis en faveur
de ça. C'est juste qu'il y a un défi de communication. L'idée de dire :
Vous serez pris en charge puis vous verrez quelqu'un au bon moment par le bon
professionnel, c'est simple à comprendre. Quand c'est écrit là-dessus, ça
devient un petit peu plus abscons. Donc, je voulais juste m'assurer que ce soit
bel et bien ça.
M. Dubé : Moi, ce que j'ai compris,
pour juste clarifier les choses, c'est qu'il fallait se servir de la loi n° 20 pour bien faire le lien avec l'obligation du médecin
en tant que professionnel. C'est ça que Me Côté vient de nous expliquer, là. On
lui donne un outil, à ce médecin-là, qu'il peut utiliser d'autres
professionnels quand... selon son jugement,
il peut aller vers d'autres professionnels. Je pense que c'est ça qu'on est en
train de faire ici. Et ça, ça vient de...
Et c'est pour ça que je pense que nos médecins,
là, depuis qu'on a fait ce changement-là, sont plus confortables à la prise en
charge comme groupe plutôt que comme individus. Je pense que c'est... Ça nous a
pris un petit peu de temps après-midi, mais je pense que ça vaut la peine,
parce que...
Une voix : ...
M. Dubé : Ah! excusez-moi,
excusez-moi. Là, on l'oublie.
M. Derraji : ...pour la suite, c'est
excellent. Et, tout à l'heure, vous avez évoqué, par rapport à l'exception — si on
peut juste les voir, les exceptions, parce qu'on les cherche, je ne les ai pas
trouvées — «de
tout médecin», parce que je voulais rajouter... pris en charge. Cet article
vient amender la loi n° 20. C'est la loi n° 20 qui nous guide maintenant. Et la loi... le projet de
loi n° 11 vient amender la loi n° 20. Et
donc, quand vous dites «tout médecin», dans ma lecture de la loi, je dois me référer à la loi n° 20 et, dans la loi n° 20, j'ai les exceptions. Est-ce que j'ai bien
compris?
Le Président (M. Provençal)
: Me Côté.
Mme G. Côté (Geneviève) : En fait,
la loi n° 20 vient ouvrir la porte à des
exceptions. Elle prévoit un pouvoir réglementaire de venir prévoir les
exceptions. Donc, les exceptions ne se retrouvent pas noir sur blanc, là, le
cas d'une personne qui travaille exclusivement en CHSLD pour dire quelque chose
ou le cas... elle ouvre la porte à ce que le gouvernement prenne un règlement
pour venir les définir, ces exceptions-là.
M.
Derraji : Je vais vous demander, si c'est possible, de nous
partager le règlement qui était là avant, parce que, là...
• (16 h 40) •
Mme G. Côté (Geneviève) : Il n'a
jamais été pris. Il n'y en a jamais eu encore, de règlement.
M. Derraji : O.K. Bien là, là, on va
avoir une bonne discussion, M. le ministre, parce que, tout à l'heure, j'ai
compris que les exceptions sont déjà là. Parce qu'en date d'aujourd'hui il n'y
a pas d'exception, c'est «tout médecin». C'est, contrairement à ce que j'ai entendu
depuis le début, médecin qui fait de la prise en charge. Moi, j'ai cru que les
exceptions sont déjà là. C'est ce que j'ai compris de vos propos tout à
l'heure.
M. Dubé : ...déjà là dans un
règlement qui n'est pas en vigueur.
M. Derraji : Mais il est où, le
règlement?
Mme G. Côté (Geneviève) : Ils ne
sont... C'est l'article de loi. Ils ne sont pas encore... Le règlement... On
n'a pas de règlement qui n'est pas en vigueur. L'article de loi qui prévoyait
des obligations et qui permettait de prendre un règlement n'a jamais été mis en
vigueur. Donc, il n'y a jamais eu encore de règlement.
M. Derraji : O.K., O.K.
Une voix : ...
Mme G. Côté (Geneviève) : C'est ça.
Mais l'article qui permet de prendre ce règlement-là, on n'a pas besoin de
le... On peut le regarder, mais, je veux dire, il n'est pas dans le projet de
loi n° 11 puisqu'il existe déjà là, il est déjà dans la loi n° 20.
M. Derraji : C'est très clair.
Avez-vous un numéro ou juste... Je vais juste...
Mme G. Côté (Geneviève) : Article 16.
M. Derraji : 16. Je vais le lire.
O.K.
M. Dubé : Puis, si vous voulez
prendre un peu de temps, allez-y.
M. Derraji : Oui, oui, je vais le
lire parce que c'est excellent. Là, ça me met les choses très claires.
Donc, la loi n° 20
donne au ministre de rédiger un règlement et mettre : Voilà les
exceptions. Donc... C'est parce que les gens qui vont interpréter la loi, on
sera plus là, là. Les exceptions, c'est les gens qui ne font pas de la prise en
charge : en CLSC, des médecins âgés, on peut rajouter des... tu sais...
Parce que, là, il y a des médecins de famille
qui nous contactent. Moi, je peux... Tu sais, ils veulent, mais ils ne peuvent
pas vu certaines conditions. Mais là, si on ne limite pas ces conditions,
est-ce qu'il y a des gens qui vont se demander...
qui vont se poser la question : Est-ce que je fais partie de cette
exception ou pas? Je ne sais pas si j'ai été clair.
M. Dubé : Il faut se remettre,
encore une fois, dans le contexte de cette loi-là, qui a été passée il y a
plusieurs années et qu'il avait été jugé bon de faire ces exceptions-là par
règlement. Mais le fameux RVSQ, il n'a jamais été mis en place. On se comprend.
Là, on est en train de dire que non seulement on va plus loin, mais on met un
plus grand bassin de rendez-vous qui était prévu initialement. Ça, c'est...
La deuxième chose, c'est que moi, je ferais
attention d'être trop limitatif parce que, je vous donne un exemple, ce qu'on
veut, c'est que le DRMG local, puis j'espère que je le dis bien, là, que le
DRMG, lorsqu'il va avoir à regarder, il va dire, dans sa région, là : J'ai
10 000 patients
orphelins que j'aimerais qu'on prenne en charge. Et là il va regarder le...
quand on va avoir réglé l'autre article, donc ce que je disais plus tôt
aujourd'hui, pour la gestion, là il va arriver puis il va dire : Écoutez,
vous, je vous connais, M. médecin Untel ou Mme médecin Unetelle, vous êtes
dans un CLSC et vous ne faites pas de prise en charge, je vous inscris comme
une exception. Je ne voudrais pas qu'on ratisse trop précis sur les exceptions,
alors que c'est au DRMG de faire cette décision professionnelle là. Vous me
suivez?
M. Derraji : Je vous suis très bien.
M. Dubé : Et que lui a accès à cet
article de loi là qui est là, là. Je ne sais pas si je l'explique bien, mais...
C'est pour ça que... Puis c'est pour ça que,
tout à l'heure, j'étais un peu prudent, parce qu'un médecin qui, lui, est plus
âgé puis qui dit : Moi, écoutez... Puis je ne voudrais pas qu'on se
retrouve à pousser des exceptions qui vont faire qu'un médecin va dire :
Bien, moi, ce n'est pas applicable à moi, puis je prends ma retraite, puis on
perd un médecin qui fait
2 000 patients. J'aime mieux qu'on soit le plus large possible dans
la décision qui revient au DRMG de discuter
avec leurs médecins de région. Et c'est pour ça que moi, je parle... Puis votre
question est bonne. Mais là il faut faire
valoir la décentralisation, parce que... Je ne sais pas il y a combien de DRMG
au Québec, là, mais c'est la meilleure...
Une voix : ...
M. Dubé : Combien?
M. Derraji : ...CIUSSS, à peu
près. Ils sont tous...
M. Dubé : Bien, c'est ça. Alors
donc, je veux juste dire, c'est eux qui connaissent bien leur territoire puis
leurs médecins.
M. Derraji : Oui. Non, mais, M.
le ministre, vous avez raison à 1 000 %. Moi, là, pourquoi je ramène
l'exception, c'est que... justement parce que c'est une nouvelle façon de
travailler. C'est que, de l'autre côté, bien, ils vont trouver que, dans la
loi, il y a des exceptions. Mais comment vous allez me dire : Dr X, je
demande cette exception, Dr Y demande cette exception? La DRMG dans une région
A va accepter deux situations, la DRMG dans la région B va accepter d'autres
situations. C'est là où je vous dis : Est-ce que, dans le cadre de la loi,
pour aider les DRMG, si on ne leur donne pas un cadre... et, dans ce cadre,
elles peuvent naviguer pour justement ne pas qu'une région A versus une région
B je tombe avec des exceptions qui ne cadrent pas avec ce qu'on veut et que les
gens se désengagent, de dire : Bien, moi, ça ne m'intéresse pas de vous
envoyer mes plages?
M. Dubé : Bien,
écoutez, j'aimerais ça que vous preniez connaissance, là, du... comment je
dirais, du règlement comme tel, là.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: On a fait référence, tout à l'heure,
au niveau de la loi n° 20, à un article que
maître a nommé. Peut-être que cet article-là clarifierait peut-être...
M. Dubé : Moi,
je pense que oui, là, mais... Voulez-vous rajouter un point, Me Côté? Puis
peut-être que ça va...
M. Derraji : Il est là,
l'article 16. Je peux? «Un médecin omnipraticien peut, dans les cas et aux
conditions prévues par règlement du gouvernement — mais ce règlement, on
s'entend, il n'est pas là — demander
au département régional de médecine générale de la région où il exerce la
majeure partie de sa pratique d'être exempté de tout ou partie des obligations
qui lui incombent en vertu du premier alinéa de l'article 4 ou
[l'article] 11 et 12.» Là, on parle, on le sait, de médecin spécialiste.
«De manière exceptionnelle, le département
régional ou le P.D.G., selon le cas, peut, dans un cas qui n'est pas prévu par
règlement et pour motif sérieux, notamment [ou] pour répondre à un besoin
particulier des usagers desservis par un établissement, exempter — exempter,
hein — temporairement
un médecin qui lui en fait la demande de tout ou partie des obligations visées
aux premier et deuxième alinéas.»
C'est là où je vous dis... donc là, on donne le
pouvoir au DRMG, au P.D.G. — au
P.D.G., j'imagine, on fait référence aux P.D.G. des CIUSSS, hein, aux P.D.G des
CIUSSS, donc P.D.G. de CIUSSS — donc on laisse quand même vague.
M. Dubé : ...je vous ai
peut-être induit en erreur...
M. Derraji : Non, non, non. On
discute. Il n'y a pas quelqu'un qui induit quelqu'un en erreur, non, non, non.
M. Dubé : Non, non, non, mais
c'est bon. Ce que j'ai voulu dire tout à l'heure, je vais le répéter, il va
falloir faire le règlement.
Là, ce qu'on met en place, vous avez raison, ce
qu'on met en place, c'est qu'on dit : On va se servir de 16, O.K., de
l'article 16, mais là il va falloir qu'il y ait un règlement qui va venir dire
comment, par exemple, dans un cas... pour que, justement... vous avez
absolument raison, pour que, justement, il y ait une continuité, une
standardisation de comment les DRMG travaillent avec chacun des médecins.
M. Derraji : Là, c'est excellent,
parce que, 16 régions, c'est impossible qu'on va penser tous de la même
façon. Et là on va rentrer dans les hypothèses. Et là tu vas voir : O.K.,
tel médecin a eu cette exemption dans la région P mais pas dans la région A.
C'est pour cela je vous ai dit : Ça nous prend un cadre. Le législateur ne
peut pas laisser ça très vague. Notre rôle : donner un cadre qui est quand
même assez flexible, mais les DRMG doivent travailler dans ce cadre, et les
P.D.G. doivent travailler dans ce cadre.
M. Dubé : Mais, encore une fois,
comme je vous disais... Puis c'est toujours votre opinion parce qu'on est
toujours dans l'article 11.1 ici, là. Mais de dire... Vous le savez, là,
ce n'est pas la première fois que vous faites un projet de loi, on donne un cadre
général, on parle... Mais est-ce qu'on va jusqu'au règlement? Il faut
laisser... Il faut laisser au pouvoir législatif de faire... Mais c'est le
règlement qui va donner ce cadre-là, on s'entend, là.
M. Derraji : O.K. Donc, il y aura un
règlement. C'est excellent. O.K.
M. Dubé : O.K. Parfait. Parfait.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Dubé : Est-ce que ça va?
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Bien, je n'ai pas
tout à fait fini avec 11.1, en fait. Vous êtes maître à bord, là. Je ne sais
pas si vous voulez prendre une pause, un moment, ou si c'était dans vos
projets, parce qu'on est jusqu'à 19 h 15, si j'ai bien compris.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, on est jusqu'à... Mais, écoutez,
normalement, on ne prend pas de pause. On est toujours sur 11.1. Si absolument
qu'il y a des gens qui veulent une pause, je voudrais vraiment qu'on traite
l'article 1 globalement. Le 11 a été fait, de l'article 1. Le 11.1,
on est en discussion présentement. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
le 11.1?
M. Marissal : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Il ratisse large, hein, le 11.1. Puis là je vais vous parler plus...
• (16 h 50) •
M. Dubé : Je n'ai pas compris votre
dernier mot.
M. Marissal : Il ratisse large, le
11.1, pour la relation avec les médecins. Puis là je vais vous parler plus en
termes politiques que législatifs, là, mais il y a des affaires qui accrochent
là-dedans, vous le savez comme moi, chez les omnis. Ils sont venus nous le dire
ici, ils continuent de le dire publiquement. Je ne connais pas l'intimité de la
teneur de vos discussions avec eux en privé, puis vous avez dit que vous ne le
ferez pas en public, puis je comprends ça, sauf que je peux comprendre aussi,
là, que ça accroche les oreilles de certains omnis, là, parce que...
M. Dubé : Sur quel point?
M. Marissal : Je vais vous le dire.
M. Dubé : Vous allez mentionner. O.K.
M. Marissal : Je vais vous le dire
précisément parce que les mots sont importants. Puis vous vous donnez... Cette
loi donne au ministre, que ce soit vous ou un autre, là, donne énormément de
pouvoir sur l'horaire des médecins, en tout cas, de la façon dont je le lis.
Alors, juste qu'on s'assure qu'on aplanisse des irritants, s'il y en a, là,
puis qu'on se comprenne, qu'on ne s'engage pas dans une partie de bras de fer
inutile avec les omnis. Je veux juste être sûr.
Alors, on commence ici, à l'article 11.1,
le troisième paragraphe :
«Dès qu'une telle entente est conclue, tout
médecin visé à l'article 11 doit transmettre au ministre ses plages horaires de
disponibilité visées à cet article, selon la forme, la teneur et la périodicité
déterminées par règlement du gouvernement.» La question du règlement, on l'a...
vous venez d'en traiter avec mon collègue de Nelligan, ça viendra après, je
comprends ça. De toute façon, c'est assez technique. Mais «doit transmettre au
ministre ses plages horaires de disponibilité»... Ce que je veux dire par là,
c'est ce qu'on nous a dit précisément, ça agace les médecins. Puis, comme je
l'ai dit ce matin, je le répète, là, pour que ce soit bien, bien, bien clair,
moi, je ne défends pas les médecins ici, là, je ne suis pas leur porte-parole,
mais je ne voudrais pas que le remède soit pire que la maladie, qu'on pousse du
monde à la retraite, que des jeunes médecins se disent : Ah! bien là, regarde,
moi, ça ne me tente pas.
Et on nous dit aussi, dans mes échanges avec des
médecins, que c'est beaucoup... c'est une grosse charge, c'est une charge supplémentaire de paperasse, de papier,
d'une charge encore cléricale à faire avec le ministère, et ça les
agace.
J'aimerais ça, vous entendre là-dessus, s'il y a
moyen de trouver... Et je présume que, si c'est arrivé à ça, c'est parce que
vous êtes convaincus que c'est la façon de le faire.
M. Dubé : La réponse est oui, mais
je peux vous dire qu'entre les discussions qui ont eu lieu, prenons l'exemple
de l'automne dernier, il y a eu quand même un continuum, là, de discussions, de
négociations qui ont amené de grands changements. Et je m'explique. Là, je fais
fi de l'autre discussion qu'on aura sur la disponibilité des médecins, hein?
Puis là, je le dis, quand je dis «disponibilité de gestion par région»,
ça, il y a encore des choses à clarifier que la connaissance de l'information
ne viendra pas permettre de pointer un médecin puis de dire : Vous ne
travaillez pas assez fort. Ça, je pense que ça a compliqué beaucoup les
discussions, et ça, on reparlera de ça, parce que c'est l'engagement de
l'information personnelle qui doit être «dénominisée». Ça, on fera ça à
l'article 6. D'accord? Mais je veux juste vous dire que, des fois, c'était
difficile de savoir qu'est-ce qui était mal compris ou mal expliqué de notre
part ou avec des moins bonnes intentions. Clarifions ça plus tard, cet
aspect-là.
Bon, maintenant, pour l'aspect de rendez-vous,
O.K., il y avait un irritant important, puis je veux le préciser, là, parce
que, vous savez, quand on... en commission, ce qu'on dit est presque aussi
important que ce qu'on écrit, hein? Bon. Il y a un point, pour moi, qui est
majeur, c'est qu'on n'a aucun intérêt, aucun intérêt à connaître l'horaire
total du médecin. Un médecin qui fait de la clinique, un médecin de famille qui
fait de la clinique, ce ce n'est pas à nous, au ministère, de gérer son horaire
à lui puis de savoir qu'il travaille trois jours, ou quatre jours, ou cinq
jours, puis qu'il prend 12 patients par jour ou 16 patients par jour.
Et, ça, je pense que c'était un irritant, de penser que, justement,
l'intégrateur qui allait chercher l'information permettait de voir tout ça.
Vous me suivez? Il faut clarifier, puis c'est ça qu'on dit ici. Puis ça, je
pense que le premier changement, c'est de dire qu'on en veut suffisamment pour
être capable de faire ce million de rendez-vous là.
Et donc, tout à l'heure, ce que je vous ai dit,
puis je fais attention, il y a une négociation, en ce moment, qui se fait en
parallèle puis qui dit : Ce n'est pas 12 millions de rendez-vous de
plus qu'on veut, on en veut, puis là je mets un chiffre, là, 1 million de
plus, pour illustrer le propos de prendre en charge 1 million de patients
orphelins. Ça va? Ça, je pense que c'est un gros élément de clarification, mais
que, malheureusement, on fait en parallèle avec la mise en place de p.l. n° 11. Mais les deux vont de pair. On se comprend bien?
Bon, ça, c'est le premier gros changement.
Mais le
deuxième, que je répète parce que votre question est pertinente, puis c'est ça,
je pense, qui a fait qu'il y a un changement de ton puis qu'on peut
arriver et présenter un p.l. n° 11 qui est acceptable
et une négociation qui, j'espère, va aboutir, c'est le principe du GAP. Parce
que le principe du GAP, il n'était pas là l'automne passé, il n'était pas là.
Il n'y avait pas cet engagement-là du gouvernement de mettre le système de Rimouski,
je l'appelle comme ça, partout au Québec.
Puis je dois vous dire, M. le député, que mettre
le GAP en place, là, ça coûte au gouvernement 30 à 40 millions récurrents
par année. Puis on ne le chargera pas aux médecins parce qu'on a dit : Les
compromis qu'on doit faire de chaque côté, c'est de vous
rendre cette prise en charge là pertinente, là, pour reprendre les mots du
député de Nelligan, possible. Et là c'est là
qu'on dit : Bien, le nombre de rendez-vous qu'on veut avoir, ce n'est pas
100 % de vos rendez-vous, ça va être quelque chose qui va être
discuté avec le DRMG, sur une base locale, mais qu'en plus on s'engage que vous
pouvez faire cette prise en charge là à condition que les patients ont passé
par le GAP.
Alors, je vais laisser les médecins... Les
médecins écoutent nos discussions tous les jours, là. Je suis certain que
l'équipe du Dr Amyot puis des gens écoutent ce qu'on se dit. Je suis très, très
transparent que c'est les deux gros changements qui sont arrivés et je suis
prêt à vous dire qu'il semble, pour moi, que ça a été suffisamment des
changements importants pour qu'on ait une possibilité de s'entendre avant la
fin de l'entente qui était prévue pour le 31 mars. Est-ce que ça répond à
votre question?
M. Marissal : Oui.
M. Dubé : Ça sera à eux de vous dire
que...
M. Marissal : C'est exact.
M. Dubé : Mais je vous dis ce que je
sens en ce moment, là.
M. Marissal : Très bien. Ensuite, le
paragraphe suivant : «Le ministre peut utiliser les renseignements
recueillis en application des deuxième et troisième alinéas [pour] toute autre
fin en plus de celle qui y est prévue, lorsque cette utilisation est nécessaire
à l'exercice de ses fonctions, notamment pour l'élaboration [des] politiques,
la planification des effectifs médicaux, la surveillance de la mise en oeuvre
de ces politiques et de cette planification [...] pour apprécier les demandes visant une approbation», et ainsi de suite,
il y a des mots forts ici, là. «...à toute autre fin en plus de celle
qui y est prévue», ça vous ouvre une méchante porte de garage, là. C'est
immense, là, «toute autre fin», là.
M.
Dubé : L'objectif, ici, M. le député... et ça, ça a été
une conversation qu'on a eue avec les DRMG. Puis vous êtes assez proche
de votre terrain pour savoir, quand on discute les PREM, les fameux PREM, là,
puis... vous savez ce qui est arrivé sur l'île de Montréal cette année où on a
baissé le nombre de PREM, mais on l'a donné plus aux banlieues. Je dois vous
dire, puis... que c'est un exercice, en ce moment, qui se fait, je ne dirais
pas à l'aveugle, là, parce que mon mot est peut-être fort, mais presque. C'est
exactement à ça que sert cette demande d'information là.
Une voix : ...
M. Dubé : Bon, quand on va regarder
les renseignements qui sont recueillis en termes d'application, en ce moment,
la seule chose que le DRMG a comme information, c'est l'information qui lui
vient de la RAMQ, qui dit que tel médecin a gagné... parce qu'il charge à
l'acte ou il charge en fonction de la prise en charge qu'il a faite, c'est une
combinaison d'actes. Ça va? Bon, ce qu'on veut, à terme... Parce que, dans le
fond, on ne veut pas savoir combien il gagne. Ce n'est pas ça qui est
l'objectif. Mais, en ce moment, c'est la seule information qu'on a. Donc, on
passe... Puis tantôt on regardera dans l'article 6 comment... parce qu'on
passe par la rémunération, comment il faut la baliser, donc, avec la Commission
d'accès à l'information pour avoir l'information. Mais, un jour, et c'est ça
que ça, ça dit ici, quand on aura un bon système qui permet de savoir combien
de rendez-vous se prennent, est-ce qu'on a 13 millions, 14 millions,
15 millions de rendez-vous, on n'aura plus besoin de demander
l'information sur les salaires. Vous me suivez? Parce que, là, on verra comment
se fait cette prise en charge là par l'information. Et moi, ce que je souhaite,
c'est que, d'ici un an ou deux, ce parapluie-là, d'informations, qui va être
bien géré par les DRMG individuellement, va
pouvoir dire : Bien, écoutez, quand on va négocier avec la Dre Opatrny
puis on va dire : Cette année, on rajoute x médecins à Montréal, bien, on ne sera pas, excusez-moi, là, au pif, puis
de dire : Il me semble qu'ils en prendraient 10 de plus en
Montérégie ou à Joliette. On va le savoir exactement parce qu'on va savoir
exactement quelle est la charge qui est prise, combien de rendez-vous sont
donnés. Vous me suivez?
Alors, c'est là que... Puis je suis assez
d'accord avec vous que c'est large ici, mais il faut comprendre... Non, non,
mais, vous avez raison, mais il faut comprendre c'est quoi, l'objectif. Parce
que, quand on dit que «cette utilisation [...] à l'exercice de ses fonctions»,
là on peut... Puis on dit «le ministre» parce qu'on prend souvent le raccourci
de faire référence au ministre, mais c'est le ministre qui a délégué le P.D.G.,
qui a délégué le DRMG, etc.
Alors donc... Mais je vous explique l'objectif,
là. L'objectif, c'est qu'un jour j'aimerais ça, qu'on ne passe plus par la RAMQ
pour avoir l'information du salaire, de la rémunération, je devrais dire, du
médecin, mais plutôt par l'information de gestion qu'on est en train de mettre
en place. Alors, c'est... Mais comment le baliser? Et c'est pour ca qu'on fait
«la surveillance de la mise en oeuvre de ces politiques et [...] cette
planification [...] pour apprécier les demandes visant une approbation». Une
approbation, ça peut être d'augmenter le nombre de médecins dans une région.
Alors, je vous donne juste que c'est ça, l'objectif de ça ici.
• (17 heures) •
M. Marissal : O.K. Je pense et je
souhaite que nous ayons l'occasion ailleurs de reparler des PREM dans le cadre
de ce projet de loi, parce qu'il y a quelque chose, effectivement, là, qui
cloche et qui a cloché récemment. Mais je comprends l'explication que vous
venez de me donner sur les termes qui sont utilisés là, qui demeurent néanmoins
très larges. Puis, au risque de me répéter puis de répéter un dicton ici, là,
le législateur ne parle pas pour ne rien dire quand on dit «toute autre
fin».
M.
Dubé : Oui. Puis Me Côté me fait remarquer... puis je ne sais pas si
ça va être suffisant, mais moi aussi, j'apprends. Je ne suis pas un légiste,
hein?
M. Marissal :
Moi non plus.
M. Dubé : Mais,
M. le député, on dit ici... Vous savez que le légiste ne parle pas pour rien.
Mais, quand il dit : «...pour toute [...] fin en plus de celle qui y est
prévue, lorsque cette utilisation est nécessaire à l'exercice de ses fonctions»,
et ça, je pense que des gens pourraient contester qu'une information qui est
demandée n'est pas nécessaire à l'exercice des fonctions, alors, je reviens
avec votre votre questionnement sur les PREM, vous avez absolument raison, en
tout cas, moi, j'ai deux allocations de PREM que je fais depuis que je suis à
la Santé, là, vous avez absolument raison, ça a besoin d'être amélioré. Puis
ça, je pense qu'un jour, un jour, quand on aura fini de voter ça, je pense
qu'on va avoir un système qui va être bien meilleur. On va être capable de le
voir. Puis d'ailleurs je l'ai dit au Dr Amyot souvent, parce que le Dr Amyot
dit : Il manque 1 000 médecins, hein, vous l'avez entendu
souvent dire ça. Mais moi, j'ai dit : La meilleure façon, c'est d'avoir
cette information-là pour prouver que vous avez raison.
M. Marissal :
Quand vous dites «lorsque cette utilisation est nécessaire», est-ce que
c'est quelque chose qui viendra par règlement aussi? Voulez-vous le définir ou
vous souhaitez le laisser?
M. Dubé :
Comment c'est... Comment je vous dirais, Me Côté? Comment c'est habituel de
le dire comme ça, là? J'aimerais ça vous entendre, parce que...
Mme G. Côté
(Geneviève) : Oui. En fait, le critère de nécessité, quand on parle
d'accès à des renseignements, là, c'est un critère qui est habituel, là, qui
n'est pas défini par règlement, qu'on n'a pas... il n'y a pas de précision
supplémentaire. Mais c'est quand même un critère qui peut être, entre autres,
vérifié par la Commission d'accès à l'information, là, quand ils nous
demandent... surtout, si on parle de renseignements personnels, là :
Qu'est-ce que vous faites? Pourquoi vous avez utilisé ces renseignements-là ou
ces autres renseignements là? Il faut être capable de démontrer que
l'utilisation qu'on en a faite, elle était nécessaire. Puis nécessaire, c'est
un critère qui est plus sévère que simplement utile. Donc, il faut démontrer
que, sans ça, là, je ne suis pas capable de faire mon travail. Puis, si on
n'atteint pas ce critère de nécessité là, bien, légalement, on n'a pas le droit
d'aller fouiller, là. Ce n'est pas un bar ouvert dans les données, puis je peux
m'amuser à aller voir ce qui me tente; il faut que je me pose la question.
C'est un exercice que les organismes publics
sont habitués à faire parce que c'est un critère qui revient souvent,
là :J'en ai-tu vraiment besoin, là?
M. Marissal :
C'est un terme usuel qui est bien balisé, là. O.K.
Mme G. Côté
(Geneviève) : Oui, absolument.
M. Marissal :
Cest bon. Très bien. Ça répond à ma question ici. Deux autres petites questions
plus techniques, M. le Président. On parle
toujours d'un système de prise de rendez-vous. L'immense majorité d'entre nous
fonctionnent avec ça, mais pas tout le monde. Vous avez dit tantôt qu'il
faudrait des exceptions pour les médecins plus expérimentés qui ne sont pas
nécessairement passés au iPhone 12. Puis même le 12, je pense que je suis
dépassé, là, d'après mes enfants, mais, enfin, bref, c'est ce que j'ai pareil. Est-ce
qu'il y aura des exceptions pour les patients?
Autrement dit, on
nous a fait remarquer, dans nos échanges avec des gens qui s'intéressent au
projet de loi, que vous devriez, par exemple, veiller à ce que les systèmes de
prise de rendez-vous offrent aussi un système téléphonique. Je crois que
c'était le cas dans Rimouski, ça m'avait marqué, mais il faudrait quand même
s'assurer que c'est là. De même que, et ça,
ça nous vient de gens qui souffrent de cécité, le ministre doit veiller à ce
que toute personne, peu importe ses incapacités, puisse comprendre,
naviguer, interagir avec les systèmes de prise de rendez-vous en ligne.
Alors, je ne sais pas
si c'est nécessaire, à ce moment-ci, de faire des amendements pour bien
s'assurer qu'on n'échappe personne, là, dans la prise de rendez-vous. Parce
que, pour le moment, ce qui est écrit ici, c'est «système de prise de
rendez-vous».
M. Dubé :
Voulez-vous intervenir, Me Côté?
Mme G. Côté
(Geneviève) : Dans les lois, généralement, on essaie d'utiliser les
termes technologiquement les plus neutres possible. «Système», bien, on peut
penser à un système informatique, là, mais ça ne signifie pas que c'est
nécessairement ça. Donc, on ne précise pas si c'est un système informatique, si
c'est le téléphone, si c'est le bon... Là, je comprends que ça ne sera pas un
agenda papier, là, mais... parce que ça...
M. Dubé :
«Système», ça peut être système téléphonique comme...
Mme G. Côté
(Geneviève) : Ça peut être une multiplateforme, là, sans qu'on ait
besoin d'amender, là, quoi que ce soit, là. On prévoit l'obligation, mais le
moyen technique, là, pour le mettre en oeuvre, c'est dans l'application et non
pas dans la loi que ça se retrouve.
M. Marissal :
Je veux m'assurer qu'on ne soit pas obligés de revenir, par la suite, pour
dire : On en a oublié telle ou telle clientèle qui n'a pas les capacités
ou les outils, même, c'est aussi...
M. Dubé : Mais, là-dessus, là,
juste pour rassurer tout le monde qui nous écoute, M. Forgues, à Rimouski,
c'est et le téléphone et le Web, là?
M. Forgues (Martin) : C'est une
directive ministérielle pour l'ensemble des GAP, téléphonique et/ou Web.
Le
Président (M. Provençal)
:
Ça va, M. le député? Est-ce qu'il
y a d'autres interventions sur le 11.1? Maintenant, est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 1?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Suspension? Oui. Alors, suspension,
s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 08)
(Reprise à 17 h 16)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Une
suspension avait été demandée par le député de Nelligan. Alors, je vais vous
céder la parole, M. le député.
M. Derraji : Non, c'est excellent.
J'avais juste une vérification à faire avec mon collègue. Je n'ai plus aucune
question par rapport à l'article 1. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, s'il n'y a aucune... plus
d'intervention au niveau de l'article 1, nous allons procéder à la mise
aux voix de l'article 1. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. M. le ministre, je
vous invite à le faire lecture de l'article 2 et les commentaires qui lui
sont associés.
M.
Dubé : Bon, alors là, je pense qu'on va rentrer — excusez-moi, pardon — dans
des articles de concordance ici, là.
Alors, je vous donne... Attendez, je vais aller chercher mon article 2, je
vais avoir besoin... Merci. Merci de votre patience.
Alors, l'article 2 : L'article 21
de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier alinéa,
de «ou à l'un des articles 10 et 11 est assumée par la Régie de
l'assurance maladie du Québec, celle d'une obligation prévue à l'un des
articles 6 et» et de «et 15» par, respectivement, «, à l'article 10,
au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 11 ou à
l'article 13.1 est assumée par la Régie de l'assurance maladie, celle
d'une obligation prévue à l'article 6, au paragraphe 2° du premier alinéa
de l'article 11 ou à l'article» et «, 15 et 15.1»;
Je pense que, quand je vais faire le
commentaire, ça va être beaucoup plus clair que l'explication que je viens de
lire là. S'il y a quelqu'un qui a compris ça... J'avoue que ce n'est rien
comparé à la discussion qu'on a eue tout à l'heure. Ça fait que je l'avoue
d'emblée.
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant — ça, c'est
plus facile :
«Enfin, la vérification du respect de
l'obligation prévue au troisième alinéa de l'article 11.1 est assumée par
le ministre.».
Donc, je vais faire le commentaire puis j'espère
qu'avec le commentaire ce sera un petit peu plus clair. Ça va? Parce que j'ai
parlé tantôt d'articles de concordance.
Donc, l'article 2 du projet de loi modifie
l'article 21 de la Loi favorisant l'accès aux services de médecine
familiale et de médecine spécialisée par concordance avec le remplacement de
l'article 11 par les nouveaux articles 11 et 11.1 qu'on vient de voir
tout à l'heure. Les responsabilités confiées par cet article à la Régie de
l'assurance maladie du Québec et au département régional de médecine générale — ce
qu'on appelait tantôt nos DRMG — demeurent essentiellement inchangées.
Cependant, le ministre se voit confier la responsabilité nouvelle, d'assumer la
vérification du respect de l'obligation prévue au troisième alinéa de
l'article 11.1, c'est-à-dire la transmission, par les médecins
omnipraticiens, de leurs plages horaires de disponibilité.
L'article 2 du projet de loi incorpore
également certaines modifications prévues par le chapitre 21 des lois de
2017, l'ajout de renvois aux articles 13.1 et 15.1, afin d'éviter un
chevauchement entre les dispositions de ce chapitre et celles du projet de loi
qui modifient l'article 21 de la Loi favorisant l'accès aux services de
médecine de famille et de médecine spécialisée. L'article 69 de ce
chapitre, qui apporte des modifications, sera abrogé par l'article 8 du
projet de loi.
L'article 2 entrera en vigueur à la date ou
aux dates déterminées par un décret du gouvernement, ainsi que le prévoit
l'article 9 du projet de loi.
M. Derraji : ...ce
qui change, c'est que le ministre, maintenant, se voit confier la
responsabilité nouvelle d'assumer la
vérification du respect de l'obligation prévue à l'alinéa de
l'article 11.1. En fait, on garde la même loi avant, l'ancienne
loi n° 20, mais ce qui se rajoute... ce que vous
voulez ajouter, c'est cette obligation de faire la vérification du respect...
• (17 h 20) •
M. Dubé : Exactement.
Parce que ce qu'on a discuté tantôt dans 11.1, on a dit, puis je vais... de
leurs plages horaires de disponibilité. Vous savez, quand j'ai dit la
précision, ce n'est pas de la plage horaire totale, puis, ça, je pense que ça a
baissé beaucoup la pression, c'est de s'assurer que le médecin donne une
disponibilité d'horaire pour permettre la... Alors, c'est ça, l'ajout.
M. Derraji : Oui.Donc, au bout de la ligne, maintenant, le ministre de la Santé, à partir de
l'adoption de ce projet de loi, va avoir accès aux plages disponibles... bien,
pas toutes les plages, parce que ce n'est pas ça, le souhait, il va mettre à la
disposition un 5 % ou un 2 %. Le ministre va avoir le portrait
général.
M. Dubé : Par
l'intermédiaire du DRMG.
M. Derraji : Oui,
oui, oui, DRMG.
M. Dubé :
O.K., on s'entend là-dessus. Ce n'est pas moi qui vais faire ça pour les
16 régions, mais on s'entend.
M. Derraji : Non,
non, non. Exact. Donc, les DRMG, P.D.G. de CIUSSS vont avoir accès à ce
5 %, 8 %, ça dépend de la région,
mais le ministre veille, si je peux dire, veille sur cette obligation que vous
devez envoyer vos 5 % ou 8 % de disponibilités au DRMG ou au
P.D.G. Mais le ministre, il est là pour chapeauter si tout ça marche et
fonctionne.
M. Dubé : Et
voilà. Et dans les règles que Me Côté disait tout à l'heure, que l'information
n'est que pour l'information...
M. Derraji : Il
faut toujours avoir, sur le côté droit, un avocat ou un légiste, parce que...
M. Dubé : C'est
toujours important.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M. Dubé :
Mais vous le résumez bien, M. le député, c'est exactement ça.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 2? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui, merci. Bien, ce n'est peut-être pas ici, mais je pose la question
plutôt que de devoir pédaler de reculons tout à l'heure. Le ministre veille au
grain, donc c'est ce que je comprends. Est-ce qu'il y a un mais, au cas... en
cas de non-respect? Là, on arrive dans ce que je disais tout à l'heure dans mes
remarques préliminaires, là, l'aspect coercitif de... Parce que, si on
surveille quelque chose, c'est pour s'assurer que ça se
fasse.
M. Dubé :
Je veux être très clair, là. Il y a des articles, dans la loi n° 20, qui ne sont pas appliqués en ce moment, qui peuvent
être appliqués par... On n'a aucunement, je vais le dire clairement, là,
aucunement l'intention d'appliquer. Qu'on se comprenne bien.
M. Marissal :
On parle de pénalités, ici.
M. Dubé :
De pénalités.
M. Marissal :
O.K.
M. Dubé :
Aucunement.
M. Marissal :
Bon, bien, c'est probablement bien, parce que tout est dans tout, là, vous
savez. Je parlais tout à l'heure, là, des fameux CARMS, là.
M. Dubé :
Des fameux...
M. Marissal :
CARMS. Vous savez, le programme, là, de parrainage, là, des médecins qui
doivent choisir leurs spécialités.
M. Dubé :
Vous vous en venez bon dans les acronymes, M. le député.
M. Marissal : Ce n'est pas
pire, mais, quand j'étais chroniqueur, je les mélangeais tous, tout le temps.
J'essaie de ne pas refaire ça aujourd'hui. Alors, il y a quelqu'un qui a tweeté
tout à l'heure, et c'est quelqu'un du réseau de la santé :
35 postes vacants en médecine familiale pour le réseau UdeM, premier tour
CARMS. L'année dernière, c'était 28. À l'échelle de la province, c'est
90 postes non comblés, alors qu'on parle de 30 % des médecins qui
contemplent... qui contemplent leur retraite. Ça fait que je pense que ce n'est
quand même pas une mauvaise idée que de ne pas retaper sur le clou avec un
régime punitif pour des médecins qui sont déjà un petit peu irrités, là.
M. Dubé : Est ce que
l'engagement...
M. Marissal : On aura
l'occasion d'en reparler, mais je pense qu'il faudrait...
M. Dubé : Mais vous faites bien
de le mentionner, parce que la demande très claire du docteur Amyot puis de son
équipe, c'est qu'il n'y en ait pas, de pénalité. Et j'ai été d'accord. Je pense
que c'est ça qui a fait le changement de ton
depuis quelques mois, c'est qu'on a dit : On va s'entendre sur comment on
peut vous aider et s'aider, mais qu'il y a une nouvelle entente qui va
être négociée à partir du 1er mars 2023. D'ici là, il n'y a vraiment
aucune intention d'activer des pénalités de la loi n° 20.
Je veux être très clair avec tout le monde.
M. Marissal : D'accord. Quand
on aura fini ce projet de loi, il n'y aura pas de régime de sanctions.
M. Dubé : Non. C'est très
clair.
M. Marissal : C'est important,
parce que, quand ils sont venus ici, c'est ce qu'ils ont dit.
M. Dubé : C'était la crainte,
puis...
M. Marissal : Puis ils l'ont
verbalisé assez clairement.
M. Dubé : Tout à fait. Non,
non, mais vous faites bien de le mentionner. Puis c'est pour ça que je dis que
l'engagement qu'on prend ici, ensemble, moi inclus, est aussi fort que
l'engagement de ne pas appliquer ce règlement là de la loi n° 20.
M. Marissal : C'est bien.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 2? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. Article 3, M. le
ministre.
M. Dubé : Merci beaucoup, M. le
Président. Bon, je vais essayer d'être plus clair pour celui-là. Il a l'air un
peu plus simple. Toujours un article de concordance, Me Côté? Toujours. Puis
n'hésitez pas à me le dire, parce que, des
fois, je pense, c'est bon pour les députés de... tous les députés de savoir
qu'on parle d'une concordance ou pas, parce que, déjà, ça nous alerte.
Alors, article 3, concordance :
L'article 23 de cette loi, modifié par l'article... 70, pardon, du
chapitre 21 des lois de 2017, est de nouveau modifié, dans le premier
alinéa, à savoir :
1° par l'insertion, après «professionnels», de
«, le ministre»; et
2° par le remplacement de «6, 7,», par «6 et 7,
au paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 11, au troisième
alinéa de l'article 11.1 et aux articles».
Je pense que ça a besoin de quelques
commentaires. L'article 3, qu'on est en train de regarder, du projet de
loi, bonifie... modifie, pardon.
Donc, je recommence. L'article 3 du projet
de loi modifie l'article 23 de la Loi favorisant l'accès aux services de
médecine de famille et de médecine spécialisée par concordance avec le
remplacement de l'article 11 par les nouveaux articles 11 et 11.1, de
même que par concordance avec les nouvelles responsabilités confiées au
ministre par l'article 21 de cette loi, tel qu'il est modifié par
l'article 2 du projet de loi.
Rappelons que
ces nouvelles responsabilités sont d'assumer la vérification du respect de
l'obligation prévue au troisième
alinéa de l'article 11.1, c'est-à-dire la transmission, par les
omnipraticiens, de leurs plages horaires de disponibilité.
L'article 3 entrera en vigueur à la date ou
aux dates déterminées par le gouvernement, ainsi que le prévoit
l'article 9 du projet de loi.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va pour les commentaires, M. le ministre? Alors, y
a-t-il des interventions sur l'article 3?
M. Derraji : Là, encore une fois, on
parle juste des horaires des médecins et on spécifie le délai à la fin :
«Le président-directeur général notifie dans un délai maximal de 14 jours
au médecin sa décision et en informe la Régie de l'assurance...»
Donc
là, c'est juste vraiment pour cadrer un médecin qui ne collabore pas, un
médecin qui ne dévoile pas ses horaires. Là, c'est vraiment pour gérer la relation avec les médecins qui ne
donnent pas leurs horaires. Est-ce que j'ai bien compris?
M. Dubé : En fait, je vous résumerais
ça en disant que 3 est en ligne avec 2, mais c'est l'avis de défaut. Je le
résumerais comme ça.
M. Derraji : O.K. L'avis de défaut,
c'est si le médecin ne suit pas les deux articles précédents.
M. Dubé : Voilà.
M. Derraji : O.K. Mais il n'y a pas
de...
M. Dubé : Tout à l'heure en 2, on
avait l'obligation du ministre ou avec le DRMG de faire le suivi. Là, ici,
c'est la responsabilité de donner l'avis de défaut.
M. Derraji : Oui. L'avis de défaut,
il n'y a pas de pénalité, il n'y a pas de... En fait, ça veut dire que je n'ai
pas envoyé mes horaires, je vais recevoir un avis de défaut, mais je n'ai pas
d'impact sur ma pratique ni rien.
M. Dubé : Bien, écoutez, ce qu'on
fera, puis c'est comme ça qu'on va... Je reviens à mon quatrième bloc, mon
quatrième bloc qui est la négo en parallèle... quelle sera l'entente avec les
médecins d'ici le 31 mars, d'incitatifs, et non de pénalités.
• (17 h 30) •
M.
Derraji : O.K. Donc, aujourd'hui, c'est vraiment... vous
utilisez la méthode douce avec les médecins omnipraticiens. Je vous
demande gentiment : Envoyez-moi vos horaires. Si vous ne le faites pas, je
vous envoie un avis de défaut. Cet avis de défaut, vous pouvez le laisser sur
votre bureau, la négociation est en cours, on se reparle plus tard. Il n'y a
aucune pénalité.
M. Dubé : Il n'y a aucune pénalité.
M. Derraji : Il n'y a pas de battant
par rapport à ça.
M. Dubé : Non, puis je pense, c'est
tellement clair, puis vous le résumez bien, c'est pour ça que je parle ici d'un
équivalent d'un avis de défaut, c'est que moi, je pense qu'on devait marcher
avant de courir. Puis j'ai dit tout à l'heure qu'il ne nous reste même pas un
an à l'entente qui a été signée. Et, si on fait tous les efforts, autant du
côté du gouvernement, du ministère, que des médecins, pour mettre en place tout
ce qu'on est en train de mettre, là, le GAP, l'intégrateur, tout ce qu'on est
en train de discuter, je pense qu'on va arriver au mois de mars, l'année prochaine,
puis on pourra dire : Bien, écoutez,
quel genre d'entente qu'on peut négocier? Mais c'est très, très clair pour moi
qu'il n'y a pas de pénalité.
M. Derraji : Pas de pénalité. Est-ce
que docteur Amyot et le syndicat est content de...
M. Dubé : Bien, je pense qu'il a
hâte qu'on ait fini avec p.l. n° 11 pour être
sûr qu'il y a un engagement, qu'il n'y a pas de pénalité.
M. Derraji : O.K. Est-ce que le fait
de ne pas avoir de pénalité a été discuté avec la FMOQ?
M. Dubé : Ça a été une demande très
claire de la part de la FMOQ.
M. Derraji : Donc, pour eux, l'avis
de défaut, c'est juste une petite tape sur le dos des médecins.
M. Dubé : Bien, écoutez, c'est parce
que... Vous avez bien compris, M. le député, puis avec raison, qu'on
travaille avec un environnement de p.l. n° 20
qu'on modifie. Ici, on modifie le fait qu'on dit : Il nous reste moins
d'un an, maintenant, à l'entente, puis on prend cette approche-là, comme vous
avez dit, de bonnes négociations de conciliation, de ne pas mettre de pénalité.
M. Derraji : O.K. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a des interventions
sur l'article 3? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Un avis de défaut, je
présume, qu'il n'est pas public, il n'y a pas de registre d'avis de défaut. Ou
peut-être sera-t-il public, je ne sais pas, je présumais que non, que ce serait
un circuit fermé.
M.
Dubé : Je ne crois pas que c'est public, là, je pense que
c'est entre le DRMG et son professionnel localement, là. Je veux bien
comprendre le sens de votre question, là.
M. Marissal : Bien,
c'est parce qu'un avis de défaut, c'est... je ne sais pas si c'est une tape sur
les doigts ou une note en bas de page, mais ce n'est sûrement pas une étoile
dans le cahier, là. Ça peut être assez mal vu, là, «avis de défaut». Ce n'est
pas sympathique, là. Si c'est public...
M.
Dubé : Ce n'est pas l'expression qui est utilisée ici,
cher collègue, c'est moi qui a dit : Ça se compare à un avis de
défaut, mais il n'y aura pas une publication dans le journal de médecine ou au
Collège des médecins que personne...
M. Derraji : ...en perspective,
parce que je comprends ce que le collègue député de Rosemont voulait faire,
mais... voulait dire, mais on s'entend que les médecins généralistes et
omnipraticiens, ils ont quand même une certaine autonomie, et l'autonomie,
c'est très, très, très important pour eux, et là c'est une philosophie que...
Moi, je pense que... en tout cas, connaissant pas mal d'omnipraticiens,
recevoir que je suis en défaut, probablement qu'il y en a qui vont réagir, mais
je pense que c'est mieux d'aller comme ça.
M. Dubé : J'apprécie votre
commentaire parce que je pense...
M. Derraji : C'est mon
interprétation, parce qu'il ne faut pas qu'on touche, je pense, l'autonomie. Je
ne sais pas si c'est... aller autrement va aider, parce que le but ultime,
c'est qu'on travaille tous ensemble pour réduire la liste d'attente, mais aussi
améliorer la prise en charge. Là où j'ai bien hâte de voir qu'on ne contrôle
pas, mais je vous vois sourire, c'est que vous vous donnez des éléments pour la
négociation, et la négociation, si c'est en cours, est-ce qu'il va y avoir une
collaboration? Comment les gens de la FMOQ vont vous voir venir?
M. Dubé : M. le député, vous
avez tellement raison. Puis je réponds à vous deux en même temps, on se
comprend bien. C'est tellement gros comme changement que je pense qu'il serait
irréaliste de discuter de pénalités avec tous les changements qu'on fait là. Il
y a tellement eu une bonne foi, on a... Ça fait deux ans que nos médecins
travaillent dans des conditions difficiles, comme les infirmières, avec la
pandémie. Là, on est en train de dire : Ça ne peut pas continuer comme ça.
On ne peut pas laisser 1 million de patients sur le GAMF. On vous demande
de travailler autrement et on a écouté ce qu'ils nous ont demandé. Moi, je
pense que la pire chose qu'on aurait pu faire, dans cette période-là de la
prochaine année, c'est de demander des pénalités en plus de ce gros changement
là. Alors, je pense que c'est ça, le résumé, parce qu'on est conscients que
tout le monde est en train de faire un effort pour travailler autrement, puis
c'est ça, l'engagement qu'on prend.
M. Derraji : Non, non, mais
c'est... En fait, c'est tout un changement, c'est qu'aujourd'hui vous démontrez
la bonne volonté du gouvernement à collaborer avec la FMOQ et vous leur dites
aujourd'hui : Écoutez, il n'y aura pas de pénalité. C'est vraiment de la
bonne volonté de la part du gouvernement qu'on veut collaborer avec vous. Là,
maintenant, le fardeau, il est sur le dos de la FMOQ et les membres de la FMOQ
parce que, là, il n'y a pas de pénalité, il n'y a pas d'objectif et il y a...
M. Dubé : ...qu'on travaille...
Je veux juste être technique, là, puis vous avez de très bonnes questions. Pour
être technique, là, dans la loi n° 20, il
fallait qu'il y ait un défaut avant d'avoir une pénalité. On se comprend? Moi,
je suis en train de faire une concordance avec le p.l. n° 20,
de dire : Il faut reconnaître un défaut, mais ça ne veut pas dire qu'on va
à la troisième étape. Mais je pense qu'il est tout à fait normal de commencer à
travailler ensemble puis de comprendre qu'un médecin ou sa GMF ne pourraient
pas répondre, puis là le DRMG serait en droit de dire : Bien, écoutez, on
a pris une entente, puis, pour x raisons, vous ne l'avez pas, puis revenir aux
articles de tout à l'heure, maintenant expliquez-moi pourquoi, un peu comme on
disait tantôt, les GMF, vous n'avez pas pu le faire. Mais je pense qu'on fait
juste faire de la concordance avec le p.l. n° 20,
de dire qu'il faut qu'il y ait un avis de défaut qui soit donné. Je pense que
c'est ça, clairement, qui...
Le Président (M. Provençal)
: M. le député.
M. Marissal : Bien, M. le
Président, c'est précisément ce qui dérange beaucoup d'omnis. Ils ont
l'impression que vous avez... Ils ont vraiment l'impression qu'il y a quelqu'un
au-dessus de leurs épaules qui regarde beaucoup leur horaire et ce qu'ils font,
là, puis ça les bogue, ça les dérange. Puis moi, je ne pense pas qu'on fait des
recensions de ce type pour rien. On regarde le «track record», là...
M. Dubé : Je vous ai dit, M. le
député, tout à l'heure, pour être très clair, puis je vais revenir, là... Il y
a eu un changement d'approche de notre part aussi, après de longues
discussions, que ce n'était pas l'ensemble de la disponibilité du médecin qu'on
voulait voir. On ne voulait pas voir 100 % de son... On ne voulait
qu'avoir, à la marge, ce qu'on avait besoin pour répondre au 1 million
de... Et, encore une fois, là, je ne veux pas rentrer dans la négociation qui
est en cours, mais, quand vous me dites : On met des balises... Il y a
12,5 millions de rendez-vous, puis on veut 1 million de rendez-vous
supplémentaires. Ça vient cadrer beaucoup les choses comparé à avant, de dire
qu'on voulait voir l'agenda de tout le monde.
M. Marissal : Mais le mot, là,
par défaut, il est dans le texte, ce que j'ai devant moi, puis il y a un avis
qui va être envoyé : «[Un] président-directeur général notifie dans un
délai maximum de 14 jours au médecin sa décision et en
informe la Régie de l'assurance maladie...» Il y a un suivi, là. Il y a comme
un bulletin d'étape, là, qui est fait pour les médecins. J'ai du mal à croire
que... Et je n'ai pas de problème quand vous dites, là, il n'y en aura pas, de
sanction, puis vous vous êtes engagé assez formellement. Bon, vous pouvez
toujours marcher sur votre peinture, mais vous allez beurrer vos souliers.
Mettons qu'il n'y a pas de sanction, soit, mais on a quand même un suivi assez
serré des médecins au point où on peut leur
envoyer un avis de défaut ou, en tout cas : Vous êtes en défaut de faire
ce qu'on vous dit de faire.
M. Dubé : M. le député, je vous
rappelle qu'un des éléments qui rend ça beaucoup plus acceptable à nos médecins
dans les discussions qu'on a en parallèle, ce n'est plus le médecin uniquement,
mais la prise en charge, elle est par l'interdisciplinarité. La GMF, elle, là,
là, c'est elle qui va... Et c'est pour ça que nos jeunes médecins, auxquels
vous faisiez référence, là, de la FMEQ... Moi, je les ai rencontrés, je ne sais
pas, là, deux, trois fois dans la dernière année, puis ils m'ont dit exactement
ce qu'ils vous disent, puis ils me disaient : Je ne veux pas que les
responsabilités soient individuelles, quand je commence ma pratique, comme
jeune médecin, à 27, 28 ans, je ne veux pas avoir cette pression-là
d'avoir 1 500 patients sur les épaules, est-ce qu'on pourrait le
faire par la GMF? C'est ça qui nous a guidés vers ce changement-là.
Alors, moi, ce que je vous dis, c'est que cette
pression-là du défaut, elle vient à la GMF. Vous me suivez? Alors donc, il n'y
a pas de monde parfait, là, mais je pense qu'on a trouvé des compromis, en tout
cas, avec les longues discussions qu'on a eues, de trouver ça. Mais je vais
vous avouer honnêtement que la prochaine année, ça va passer vite aussi, là. Je
pense qu'on va être capables de voir est-ce qu'il y en a... un défaut qui se
fait, est-ce qu'il y en a...
Puis il y en a, des défauts. Je vous l'ai dit
tout à l'heure, il y a des GMF, pour x raisons, manque de personnel, qui n'ont
pas... être capables de respecter leurs engagements d'heures d'ouverture, puis
il faut faire des arrangements, mais il y a un défaut qui est enregistré
lorsque c'est fait, la même chose, là. Ça fait que je pense que l'engagement
que je vous dis... Je pense qu'il est tout à fait normal de faire la
concordance avec le p.l. n° 20 sur ce qui était
prévu, mais de ne pas aller aussi loin que la pénalité.
• (17 h 40) •
M. Marissal : Bien, moi aussi,
je connais quelques médecins, puis avec qui j'ai des discussions à l'occasion,
et j'ai entendu l'expression «chasse aux sorcières». Ça va être une chasse aux
sorcières. Puis je vous dis ça parce que rappelez-vous, quand même, les sorties
assez fortes du premier ministre, dans la dernière année, concernant les omnis.
Le premier ministre, avec son style de communication qui est assez coloré puis,
ma foi, parfois... En tout cas, c'est clair, ça a toujours le mérite d'être
clair, là. Je ne peux pas dire que je suis d'accord, mais c'est souvent très
clair. Il a dit carrément : Il y a des médecins omnis qui ne travaillent
pas assez, qui n'en font pas assez, puis il faut qu'on s'assure qu'ils
travaillent assez.
Alors, il faut qu'ils s'assurent... qu'on
s'assure qu'ils travaillent assez. On met un régime de surveillance. Vous recevrez
un avis que vous êtes en défaut. Je comprends que, là, vous dites : On
s'arrête là, puis il n'y aura pas de pénalité. Puis vous me dites par
ailleurs : Mes conversations que j'ai, privées, avec la FMOQ me disent...
me laissent croire que ça peut bien se passer. Moi, où j'en suis avec la FMOQ,
c'est qu'aux dernières nouvelles ils demandaient de retirer cet article-là.
Bon, à un moment donné, ils demandaient de retirer le projet de loi au complet,
là, mais cet article-là en particulier, ça les dérange.
M. Dubé : Mais, je veux dire,
ça... Mais là vous me faites... Vous allez sur plusieurs points, puis je veux
garder ça simple.
M. Marissal : Oui, mais vous
avez une carte que moi, je n'ai pas. Je n'ai pas les discussions avec la FMOQ
puis moi, je ne peux pas leur promettre une entente. Je ne suis pas au
gouvernement.
M. Dubé : Oui, puis moi non
plus, là, je ne suis pas... Comme je vous dis, je ne peux pas... Je n'irai pas
dire des choses que je ne sais pas. Il y a des discussions qui ont cours puis
qui durent depuis quand même plusieurs années. Ce que je vous dis, c'est
qu'elles avancent bien parce qu'on a précisé beaucoup de choses et on a enlevé
beaucoup d'irritants depuis plusieurs mois, incluant des amendements qu'on
discute, parce que moi, je n'avais pas le droit de les discuter avec eux tant
que je ne les déposais pas devant vous. Ça, on est d'accord avec ça. Ça fait
longtemps que ça, j'ai appris ça. Je n'irai
pas négocier des amendements tant que je n'ai pas eu l'assentiment de tout le
monde. Ça fait que suis un peu pris dans ça aussi. Alors, nos médecins
qui nous suivent en ce moment regardent les amendements qu'on fait puis disent : O.K., bon, bien, j'espère
que ça coche plusieurs cases dans nos négociations à finir, à finaliser. Ça
va?
Bon, maintenant, ce que je vous dis pour
terminer... en tout cas, pour... Est-ce qu'il y a eu, à un moment donné, de la confusion... Puis, tantôt, j'ai répondu au
député. Est-ce qu'il y a eu de la confusion sur combien de médecins
qu'on a pour faire la prise en charge versus toute la discussion de la
disponibilité d'horaires? C'est deux choses complètement différentes. Et moi,
j'ai... C'est là que je pense que ça... Quand on fera 6, tout à l'heure ou, en
tout cas, plus tard cette semaine, je pense qu'on va avoir une autre
discussion, parce que je l'ai bien dit au Dr Amyot, je pense que vous allez...
que la fédération des médecins va être le premier à bénéficier de l'analyse
qu'on fait du nombre de médecins qu'on a dans le réseau. Moi, je suis convaincu
de ça parce qu'on dit souvent : Les faits sont têtus. Moi, je n'ai pas de
données. Je n'ai pas de données sur des médecins. Je ne les ai pas. Les DRMG ne
l'ont pas.
Alors, si on s'entend, quand on discutera 6, de
combien on en a vraiment qui font de la prise en charge, moi, je pense qu'on va
baisser la pression énormément. Puis, encore une fois, si on est prêts à
attendre un an pour pouvoir avoir cette discussion-là, mais on aura au moins
l'expérience d'un an, supposant qu'on est capables... Puis, je pense, à voir
comment on discute en ce moment, de mettre le p.l. n° 11
en action avec deux choses : combien de médecins qu'on
a qui en font, de la prise en charge, puis d'avoir la disponibilité de
rendez-vous qu'on discute. Bien, dans un an, je peux vous dire qu'on va avoir
toute une autre discussion.
M. Marissal : C'est bien et
c'est la raison pour laquelle je vous ai demandé tout à l'heure, d'entrée de
jeu, si ces données-là allaient être publiques, d'autant...
M. Dubé : Puis la réponse,
c'est... Les données des médecins?
M. Marissal : Et par défaut...
et quand ils sont en défaut.
M. Dubé : Non, non, mais, quand
vous me demandez... Ce n'est pas du tout l'objectif, là.
M. Marissal : Oui, mais, des
fois, on se ramasse avec quelque chose qu'on n'avait pas voulu, là. Ça arrive,
ça. Tu sais, le premier ministre a dit : Moi, j'ai besoin de savoir, puis
le ministre de la Santé a besoin de savoir qui fait quoi dans le domaine pour
savoir quels médecins ne travaillent pas assez.
M. Dubé : Mais, je m'excuse...
M. Marissal : Je veux juste
finir ma phrase. Vous allez comprendre où je m'en vais avec ça.
M. Dubé : O.K., oui, oui,
allez-y.
M. Marissal : Moi, je suis un
ancien journaliste, hein? Qu'est-ce qui dit qu'il n'y a pas un...
M. Dubé : Oui, oui, ce n'est
pas un défaut, là. Ce n'est pas un défaut, d'être un ancien journaliste.
M. Marissal : Non, celui-là, ce
n'est pas un défaut. J'en ai d'autres, mais pas celui-là.
Le Président (M. Provençal)
: Laissez M. le député s'exprimer, s'il
vous plaît.
M. Dubé : Excusez-moi.
M. Marissal : Qu'est-ce qui
nous dit qu'il n'y a pas un Thomas Gerbet, là, qui va nous sortir une nouvelle,
à un moment donné, là, que tels, tels, tels médecins au Québec sont par... sont
en défaut?
M. Dubé : Venant de vous, cette
question-là, je trouve ça... Je ne pense pas qu'il y a des journalistes qui
iraient chercher de l'information confidentielle sur...
M. Marissal : Ah! bien, si elle
est confidentielle, de fait, mais vous m'avez dit «je ne pense pas» tout à
l'heure.
M. Dubé : Bien, regardez, là,
pour moi, il y a deux... Bien, en tout cas, je reviens... Là, on a... On est en
train de discuter de l'information qui va être disponible au DRMG pour savoir
si un médecin peut nous donner 2 %, ou 3 %, ou 4 % de ses
rendez-vous pour qu'on puisse répondre à une question d'un patient orphelin. Ce
n'est quand même pas une information... La personne, c'est binaire, hein? Je
n'ai pas besoin d'avoir tout son horaire, est-ce qu'il a été capable de
répondre à cette demande-là de la part du DRMG. Je pense qu'on rentre dans les
renseignements personnels. Selon moi, là, on rentre dans les renseignements
personnels.
Puis je ne vois pas pourquoi on ne serait pas
capables de s'entendre que cette information-là ne devrait pas être publique,
là, si... J'aimerais ça être aussi clair que ça... Je ne peux pas être plus
clair que ça. Puis, quand on discutera 6, on refera la même discussion pour
voir comment on fait pour avoir cette information-là qui, malheureusement, en
ce moment, se fait par salaire, ça, je n'aime pas ça, se fait par rémunération.
Je ne devrais pas dire «salaire». Je devrais dire «rémunération». Ça, pour moi,
c'est un autre enjeu. Mais, pour la question des disponibilités du 2 %,
3 %, 4 %, je pense que c'est confidentiel puis c'est une information
personnelle.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Dans la même
logique que mon collègue, l'avis de défaut, pour vous, c'est juste une
information, ce n'est pas pour punir les médecins omnipraticiens?
M. Dubé :
Non, parce que, moi, ce que je me suis fait expliquer par les DRMG quand on
les a rencontrés, c'est que, souvent, c'est quand même une... O.K., je vais
l'expliquer comme ça, il y a une analyse quand même assez subjective de
regarder un... Prenons un exemple simple, là, de 10 médecins qui agissent
dans une GMF où il y a une dizaine d'infirmières. Disons qu'il y a un personnel
de 20 personnes, mais la clientèle de cette GMF là n'est pas égale à la
clientèle d'une autre GMF qui a aussi 20 personnes, mais qui a une
clientèle peut-être plus vulnérable ou tout ça. Alors, moi, je suis prêt à dire
que ça va prendre peut-être un an, deux ans avant de tester ça puis de
dire : Oui, théoriquement, là, vous devriez nous
donner 3 % de rendez-vous. Puis, un an plus tard, avec l'expérience, on va
dire : Bien, peut-être que, dans votre cas, je n'avais peut-être pas
besoin de 3 %, j'ai besoin de 2 %, ou, dans un autre cas... Vous me
suivez? Et, c'est ça, je pense qu'il faut se donner la disponibilité de
regarder ça. Ce n'est pas rien que mathématique, là. Il faut se donner
l'expérience qu'on n'a pas en ce moment, là.
Et, quand on... en
tout cas, moi, j'ai vu des simulations, là, j'ai très hâte de vous les montrer,
là, mais que le fameux intégrateur va nous donner l'information qu'on est
capables... puis on va discuter de ça plus tard, là, mais d'être capables
d'avoir ces rendez-vous-là dans un temps raisonnable de 36 heures ou 72
heures, c'est ça qu'on a besoin, de l'expérience des 12 à 18 prochains
mois, pour voir comment ça fonctionne. Ça fait qu'on n'est pas du tout dans
l'idée d'avoir une pénalité. On est en train de dire : C'est tellement un
gros changement, je le répète, qu'il faut l'essayer ensemble. C'est juste ça
que je dis.
M. Derraji :
Mais c'est excellent et c'est très clair, les explications. Donc, s'il n'y
aura pas de pénalité, et la volonté du ministre...
M. Dubé :
Je l'ai dit assez souvent, là, hein, qu'il n'y en aura pas, là, oui.
• (17 h 50) •
M. Derraji :
Oui, c'est excellent. Donc, on retire l'avis de défaut. Quand on retire
l'avis de défaut...
M. Dubé :
Non, parce que je veux être en concordance avec le p.l. n° 20.
Je veux juste qu'on soit très clairs, il y aura... Pour moi... C'est un peu
comme... J'ai donné l'exemple à M. le député des GMF tout à l'heure. Il faut
avoir des barèmes où on peut travailler avec la GMF, qui dit : Vous devez
avoir des heures d'ouverture de x, vous devez nous donner 30 heures,
40 heures par semaine, incluant les week-ends. Il faut que j'aie des
barèmes pour dire... Pourquoi il y en a... Pourquoi, je dirais, 95 % des GMF
répondent aux contrats de GMF qu'on signe avec eux puis il faut s'asseoir avec
5 % des GMF pour dire : Bien, expliquez-nous pourquoi vous n'avez pas
été capables de répondre? Parce qu'il y a un défaut. Vous me suivez? Donc, les
barèmes sont clairs. Moi, je pense qu'ici... Je ne pense pas que vous me
demandez d'enlever le défaut. Vous me dites : Engagez-vous qu'il n'y
aurait pas, pour la période d'essai qu'on fait en ce moment, la prochaine année...
il n'y a en aura pas, de... il n'y aura pas de pénalité. Ça, c'est l'engagement
que je prends, mais je pense qu'il faut avoir des mécanismes de mesure, là.
Le Président
(M. Provençal)
: Ça
va? Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 3? S'il n'y a
pas d'autre intervention sur l'article 3, est-ce que l'article 3 est
adopté? Adopté. Article 4, M. le ministre.
M. Dubé :
Là, il faut que vous me disiez, Me Côté, s'il y aura des amendements ou...
On s'en va directement à... Puis on est
toujours dans la concordance de ce qu'on a fait dans... Oui? O.K. Alors, merci.
Puis merci, M. le Président. Alors, l'article 4 se lit comme
suit :
L'article 24 de
cette loi est modifié par le remplacement de «omnipraticien ne respecte pas
l'une des obligations prévues au paragraphe 1° du premier alinéa de
l'article 4 ou à l'un des articles 10 et 11» par «ne respecte pas
l'une des obligations prévues au paragraphe 1° du premier alinéa de
l'article 4, à l'article 10, au paragraphe 1° du premier alinéa
de l'article 11 ou à l'article 13.1.».
Ça aussi, je pense
que ça a besoin d'un petit commentaire. Comme l'article 2 du projet de
loi, l'article 4 apporte à
l'article 24 de la Loi favorisant l'accès aux services de médecine de
famille et de médecine spécialisée les modifications nécessaires afin
d'en assurer la concordance avec le nouvel article 11 de cette loi que
l'article 1 du projet de loi.
De plus, toujours
comme l'article 2 du projet de loi, l'article 4 incorpore certaines
modifications prévues par le chapitre 21 des lois de 2017, la suppression
de la mention «omnipraticien» et l'ajout d'un renvoi à l'article 13.1 afin
d'éviter un chevauchement entre les dispositions de ce chapitre et celles du
projet de loi qui modifient l'article 24 de la Loi favorisant l'accès aux
services de médecine de famille et de médecine spécialisée. L'article 71
de ce chapitre, qui apporte des modifications, sera abrogé par l'article 8
du projet de loi. L'article 4 entrera en vigueur à la date ou aux dates
déterminées par le gouvernement ainsi que le prévoit l'article 9 du projet
de loi.
Est-ce que j'oublie
quelque chose? Non.
Le Président (M.
Provençal)
: Avez-vous d'autres
commentaires?
M. Dubé :
Non, mais j'ai une bonne précision, parce que ça pourrait peut-être aider
nos collègues ici. Tout à l'heure, en 3, on avait l'avis de défaut du médecin,
et là c'est l'avis de défaut de la RAMQ. C'est bien ça?
Une voix :
...
M. Dubé :
De la RAMQ.Je voulais vous le clarifier parce que je n'étais pas
certain que c'était très clair, mais je vous laisse en prendre connaissance.
Est-ce que je peux, M. le Président...
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
allez-y, M. le ministre.
M. Dubé :
On est tellement là-dedans, je voudrais aider, là, si ça peut aider. Une
obligation qui est vérifiée par la RAMQ, par opposition au DRMG, MM. les
députés, c'est l'exemple, par exemple, que la RAMQ dit : Vous êtes obligés
de passer par le GAMF. Ça, c'est une obligation qui est faite par la RAMQ et
non par le DRMG.
M. Derraji :
Il n'est pas là dans l'article.
M. Dubé :
Hein?
M. Derraji :
Il n'est pas là dans l'article, cette obligation. On ne la définit pas,
l'obligation.
M. Dubé :
Allez-y.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, Me Côté, je pense
que vous devriez donner des explications supplémentaires ou
complémentaires, je devrais dire, complémentaires à ce que M. le ministre nous
dira.
Mme G. Côté
(Geneviève) : L'obligation de prendre les patients dans le guichet
d'accès, c'est ce qu'on a regardé à l'article 11, le paragraphe 1° de
l'article 11, puis on y fait référence... En fait, c'est ça qu'on vient
rajouter ici, à l'article 24, là. Donc, tout à l'heure... On vient de
faire l'article 3 qui modifiait un article de la loi favorisant l'accès,
là, qu'on appelle communément le p.l. n° 20,
pour les avis de défaut quand c'est le DRMG qui vérifie les obligations. Donc,
ça, c'était, entre autres, le paragraphe 2° de
l'article 11 qu'on a inséré tout à l'heure. Là, on a... Ici, c'est la même chose, mais quand c'est la RAMQ. Donc,
des fois, il y a des... Il y a trois obligations à l'article 11. Il y
a une obligation qui est vérifiée par la RAMQ, une obligation qui est vérifiée
par le DRMG puis une autre, on l'a vu aussi, qui est vérifiée par le ministre.
Donc, c'est le même principe, mais quand c'est la RAMQ.
M. Derraji :
Oui. Je suis à l'article 11. Là, vous parlez de
l'alinéa 2° : «2° se rendre disponible auprès des personnes assurées,
au sens de la Loi...»
Mme G. Côté
(Geneviève) : Bien, ici, là, à l'article 4 du projet de loi, on
réfère au paragraphe 1° de l'article 11. Donc, je n'ai pas les termes
exacts...
M. Derraji :
«1° Ajouter à la clientèle dont il assure le suivi médical seulement des
personnes inscrites...»
Mme G. Côté
(Geneviève) : Exactement.
M. Derraji : Donc, il est obligé
d'aller piger, je ne sais pas si c'est ça que je dois dire, les personnes
inscrites au système d'information,
qui est le fameux... O.K. Et, s'il ne respecte pas cet alinéa, bien là il est
en défaut avec la RAMQ.
Mme G. Côté
(Geneviève) : C'est ça. Donc, contrairement à ce qu'on vient de dire
tout à l'heure, où c'était le DRMG qui émettait un avis de défaut parce que
c'était lui qui vérifiait, dans ce cas précis là, c'est la régie qui, selon la
même mécanique, va émettre l'avis de défaut. Ça fait que c'est pour ça que
c'est deux articles différents, mais c'est exactement le même principe.
M. Derraji :
La seule différence aussi, c'est que le DRMG cherche une chose, c'est les
horaires. La RAMQ cherche les patients dans le fameux bassin.
Mme G. Côté
(Geneviève) : Oui, voilà.
M. Derraji :
Donc, ces deux modes de contrôle. Vous avez coincé ça vraiment bien, hein?
M. Dubé :
Bien, je ne dirais pas «coincé». Je dirais «prévu».
M. Derraji :
Non, mais ce n'est pas mon... Je retire «coincé». Non, mais, au fait,
c'est...
M. Dubé :
Mais chacun a son rôle, parce que...
M. Derraji :
Oui, oui, le DRMG a un rôle, la RAMQ a un rôle et le ministre a un rôle. O.K.
Je ne l'ai pas vu...
Le Président (M.
Provençal)
: Vision globale.
M. Dubé :
Merci, M. le directeur général.
M. Derraji :
Oui, oui, c'est ça. Parfois, on veut aller vite. Oui, vision globale, c'est
plus «politically correct». Oui, merci, hein, c'est très clair. C'est très
clair, oui.
Le Président
(M. Provençal)
: Mais
c'était juste pour vous taquiner, M. le député.
M. Derraji :
Et vous savez très bien que j'aime...
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a des interventions sur...
Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui. Bien, c'est devenu plus clair avec la dernière intervention. Je me
mets des fois dans la peau des gens qui nous écoutent, là, c'est cryptique par
moments. Là, vous dites : Chacun a son rôle. Le DRMG constate l'avis de
défaut, le remet à la RAMQ. La RAMQ vérifie aussi que c'est bel et bien le cas.
M. Dubé : Non, c'est parce que
la... Je me permets de vous interrompre. C'est parce que tout à l'heure, quand on avait l'explication du GAMF, le GAMF, c'est
un... le fameux Guichet d'accès à un médecin de famille, là, où il y a
1 million de personnes, c'est géré par la RAMQ.
M. Marissal : Oui, c'est ça,
O.K. Donc, la RAMQ, ils s'assurent qu'on pige dans cette piscine-là.
M. Dubé : Parce
que, tout à l'heure, on a vu dans 11 qu'il faut qu'ils aillent piger dans ça,
et c'est la responsabilité de la RAMQ et non du DRMG. Voilà.
M. Marissal : O.K. Puis, à la
fin, la responsabilité du ministre, c'est quoi?
M. Dubé : C'est de s'assurer
que la disponibilité des rendez-vous est là, le fameux 2 %, 3 %,
4 %, 5 %, là, qu'on a discuté.
M. Marissal : D'accord, O.K. J'ai une question sémantique, là. Ici, on
dit : «Avant de prendre une telle décision, la régie doit permettre au médecin de présenter...» La décision, c'est
d'émettre un avis? C'est de cette décision-là dont on parle?
Le Président (M. Provençal)
: Bien, Me Côté.
M. Marissal : Je vois des gens
opiner du bonnet.
Mme G. Côté (Geneviève) : Oui,
c'est de le déclarer en défaut.
M. Marissal : C'est ça. C'est
ça, la décision.
Mme G. Côté (Geneviève) : C'est
ça, la décision, de déclarer un défaut.
M. Marissal : Parfait, c'est
bon.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va, M. le député?
M. Marissal : Oui.
Le
Président (M. Provençal)
:
Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 4? Oui, M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Là, on a le 3 et le 4,
c'est des articles où on parle d'avis de défaut, non-respect des obligations.
C'est juste... Il n'y a pas de pénalité.
M. Dubé : Il n'y a pas de
pénalité.
M. Derraji : Oui.
M. Marissal : ...
M. Dubé : Non, mais je le sais,
que vous alliez me le redemander, alors...
M. Derraji : Non, non, non,
mais non, parce que, tout à l'heure, vous avez dit : Beaucoup de pénalités
à 3... non, non, que je n'ai pas de pénalité, que je ne parle pas de... Là, le
4, je n'ai pas entendu qu'il n'y a pas de pénalité. Je veux juste vérifier. La
RAMQ va leur donner l'occasion, aux médecins, d'expliquer dans un délai de
30 jours, émettre les observations. Donc, les médecins, en fonction de
leur contexte, ils vont expliquer. Je ne sais pas si ça a été... si les gens
qui vous accompagnent peuvent nous clarifier ou vous aussi. Est-ce qu'on a eu
des cas où la RAMQ a déjà envoyé, dans un précédent... des avis aux médecins ou
bien c'est la première fois que la RAMQ va agir de telle... de cette sorte avec
les omnipraticiens?
M. Dubé : Très bonne question.
Je ne le sais pas. Je vous le dis tout de suite, là. Est-ce que je pourrais
demander à M. Forgues, si ça ne vous dérange pas, parce que je vais
mieux...
M. Derraji : Non, ça ne me
dérange pas.
Le Président (M. Provençal)
: M. Forgues, s'il vous plaît.
M. Forgues
(Martin) : Je suis désolé, j'avais une petite urgence. Je vais être
obligé de vous demander de...
M. Dubé : Bien, voulez-vous la
reposer, M. le député?
M. Derraji : Oui, oui. En fait,
dans l'article 4, maintenant, ce qu'on dit, c'est que la RAMQ va envoyer
un avis, c'est comme un avis de défaut, si le médecin n'utilise pas le guichet.
Ça, c'est nouveau, mais est-ce que la RAMQ, dans sa relation avec les médecins,
est-ce que c'est fréquent d'avoir ce genre d'avis de défaut avec les
omnipraticiens pour le non-respect d'une, ou deux, ou trois, je ne sais pas,
obligations?
• (18 heures) •
M. Forgues (Martin) : Les avis les
plus fréquents, c'est s'il y avait un problème de facturation. Alors, c'est...
oui, il y a ce type de relation là concernant la facturation entre la RAMQ et
les médecins.
M. Derraji : Et il y a toujours
matière à expliquer à la médiation... Ce n'est pas des choses que... Ce n'est
pas des relations conflictuelles, là.
M. Forgues (Martin) : Non, non, non.
M. Derraji : O.K. Donc,
j'imagine que la RAMQ va continuer dans le même sens, parce que nous, on les
interprète, mais je ne sais pas ce que la FMOQ pense maintenant du 3 et 4. Moi,
on me demande de retirer les deux, ces propositions. La FMOQ est contre le 3 et
le 4, mais on ne va pas générer une situation conflictuelle avec les membres de
la FMOQ avec ces articles, que ce soit 3 ou 4, parce qu'encore une fois j'ai
bien aimé la logique du ministre, c'est qu'on veut travailler en collaboration
avec la FMOQ. Donc, 3 et 4, du moment que, maintenant, là, on rajoute quelque
chose de nouveau avec l'avis de défaut, ça ne va pas créer quelque chose de
conflictuel avec les membres de la FMOQ.
M. Dubé : C'est sûr qu'il n'y a
pas personne qui aime ça avoir un avis de défaut, mais je pense que... c'est
sûr, mais je pense qu'il faut mettre des barèmes. C'est pour ça que je reviens...
Les médecins sont habitués de travailler avec leur GMF, là, il y en a 600
maintenant, puis dans un cadre où il y a des contrats qui sont signés, qui sont
faits annuellement, qui sont renouvelés, où
il y a cette notion-là d'avoir... de respecter certains barèmes. Alors, je
pense que...
M. Derraji : Oui.
Je reviens à la question de tout à l'heure de mon collègue de Rosemont. Un
journaliste... une demande accès à l'information à la RAMQ, il va avoir
les avis de défaut envoyés aux omnipraticiens. Est-ce qu'il va avoir accès ou c'est... vis-à-vis de la loi à
l'accès à l'information, c'est un accès qui est vraiment noir, là, on va ne
rien voir.
Le Président (M. Provençal)
: Me Côté.
Mme G. Côté (Geneviève) : Dans
la mesure où on parle de renseignements personnels, la loi sur l'accès à
l'information précise que c'est confidentiel. Les seuls cas où des
renseignements personnels ne sont pas confidentiels, c'est quand la loi le
précise. Puis il n'y a rien ni dans la loi favorisant l'accès ni dans la Loi
sur l'assurance maladie qui prévoit que, dans le cas de tels avis de défaut, là,
ça serait des renseignements accessibles. Donc, ce sont des renseignements
confidentiels, et la RAMQ, si elle transmet des avis de défaut, devrait
caviarder l'identité des personnes parce que ce serait confidentiel.
M. Derraji : O.K. Donc, on peut
voir... O.K. Donc, c'est excellent. Donc, on peut voir qu'au Québec on a 40 %... 40 % de médecins ne pigent pas dans le
fameux GAMF, mais on ne va pas voir leur nom. O.K. Donc, c'est une
information... Là, le ministre va aller fouiller... Là, on passe à une autre
étape. Parce que le but, ce n'est pas avoir 40 %
de médecins qui ne l'utilisent pas. Je pense que c'est quand même un chiffre
que tu sais, demain, un titre de journal, comme dirait mon collègue, Thomas Gerbet, 40 % de médecins, hein, ça,
c'est un titre qui risque de sortir, 40 % n'utilisent pas...
M. Dubé : Bien, si c'était
40 %, on aurait un gros problème, là. Puis je pense...
M. Derraji : Oui,
c'est ça. Exact. Mais c'est là où moi, je reviens à l'idée de l'avis de défaut
et de l'information. Qu'est-ce qu'on va faire avec? Parce que c'est
quand même important. Le but, c'est utiliser... Là, c'est une nouvelle façon.
Ce n'est pas tomber dans l'avis de défaut. L'avis de défaut, il n'y a personne
qui veut... Il n'y a personne qui l'aime. Et je ne pense même pas que les
médecins veulent qu'on tombe dans ces avis de défaut. Ça ne va pas faciliter
leur vie. Et là, encore une fois, pourquoi ne pas le retirer?
M. Dubé :
Bien, écoutez, je pense que vous l'avez bien dit quelques fois, M. le
député, on a quand même un rôle, comme député, comme législateur, de gérer les
fonds publics. Et, dans notre rôle de gérer des fonds publics, je pense qu'il
faut mettre des mesures qui permettent de bien gérer. Et je reviens à l'exemple
des GMF, 95 %, 96 % des GMF respectent leurs engagements, les
contrats. Les médecins, la grande, très grande majorité des médecins respecte.
Puis ceux qui ne respectent pas, maintenant, on leur donne l'occasion de se
reprendre parce qu'on comprend les conditions dans lesquelles ils ont travaillé
au cours des deux dernières années. Moi, l'engagement que je prends envers les
médecins, puis c'est pour ça, je pense, qu'on a changé le ton, qu'on a changé
la discussion, c'est qu'on leur dit : Mettons les
pénalités de côté jusqu'à la prochaine négociation. Pendant ce temps-là,
regardons comment on est capables de livrer la marchandise. Moi, je suis
certain, Dr Amyot m'entend, parce que je sais qu'il écoute, Dr Amyot,
lui, il veut livrer la marchandise, il veut. Alors, moi, je me dis, je pense
que de mettre ces mesures-là, qui ne sont pas associées à des pénalités, je
pense que...
M. Derraji :
Non, mais c'est très bien, parce que vous le dites aussi au micro. Et ce
qu'on dit au micro, c'est aussi une interprétation de la loi.
M. Dubé :
Voilà!
M. Derraji :
C'est très clair. Moi, je veux juste que la RAMQ, parce que, là, on ne sera pas
là, la loi, on espère qu'ils vont la mettre en place. C'est très bien parce que
c'est ça le but qu'on souhaite tous. Le DRMG, je ne suis plus sûr que ça risque
d'aller, parce que c'est des milieux tissés serrés, hein? Parfois, la personne
au DRMG, elle connaît presque tous les noms des médecins, hein? C'est une
petite gang.
M. Dubé :
...
M. Derraji :
Oui. La plupart, c'est des médecins. C'est une petite gang, c'est une famille.
Je n'ai pas de crainte. Là, on revient au payeur. Là, c'est l'acte, c'est la
rémunération, hein, vous le savez. La RAMQ, j'espère qu'ils vont avoir le même
esprit de collaboration avec les omnipraticiens et non pas tomber dans ce qu'on
ne voulait pas avec les pénalités. C'est plutôt...
M. Dubé :
M. le député, non seulement vous avez raison, mais je vais clarifier. Ici,
on n'est pas dans la rémunération, on est dans l'ordonnancement, de prendre un
patient dans les GAMF.
M. Derraji :
Oui. Non, mais, vraiment, j'ai dit que vous savez déjà le lien qui existe
entre la RAMQ et les médecins, un lien de rémunération.
M. Dubé :
Ah! O.K. Je comprends votre point, là.
M. Derraji :
Je ne parle pas de la rémunération, je parle du lien, la DRMG, pourquoi je suis
confiant que ça va marcher. Et je peux même émettre une hypothèse qu'il y a un
risque zéro, hein, c'est une hypothèse, risque zéro d'avis de défaut. S'il y avait défaut, probablement que c'est un cas
particulier. Parce que c'est des communautés très tissées serrées dans
les régions. Les gens, ils ont des liens avec la DRMG. Ce n'est pas des gens
inconnus qui descendent de l'espace, là, c'est des liens très étroits dans
plusieurs régions, et on en a 16. Ça va bien aller. Et je croise les doigts.
M. Dubé :
Puis c'est important de...
M. Derraji :
Maintenant, au niveau de la RAMQ, c'est là où je vous le dis, le but du
législateur, c'est qu'on voie que, bon, est-ce qu'il y a la médiation, est-ce
qu'il y a quand même des processus pour accompagner les gens, qu'on ne tombe
pas dans la logique que vous avez dit où on tape sur le dos, ça ne marche pas,
l'avis de défaut, bien là vous ne pigez pas dans le GAP, etc. C'est là où je
veux vraiment... Ce n'est pas...
M. Dubé :
Non, puis vous avez raison, mais
ce que je crois, c'est que la... C'est tellement important. Rappelez-vous
la discussion qu'on a eue au début, quand on regardait qu'est-ce qu'il y a dans
le fameux GAMF. Je pense que le rôle de la
RAMQ, ici, est important, de s'assurer que les gens non seulement vont aller
piger dans le GAMF, mais qu'il va y avoir l'ordre de priorité qui est
fixé par les DRMG aussi. Ça fait que je pense que cette collaboration-là doit
se faire. Ce n'est pas en silo, hein? Je pense que vous avez raison, il y a un
travail qui se fait par le DRMG, mais il y a un travail aussi de la RAMQ qui
dit : Bien, écoutez, pour que ça soit logique, moi, j'ai la
responsabilité... La RAMQ a la responsabilité de garder le GAMF et de le mettre
à jour. C'est ça, qu'on... C'est ça, toutes les lettres qu'on envoie, là,
depuis plusieurs semaines.
Ça fait que je pense
que tout le monde comprend bien, là, l'objectif, encore une fois, que ce n'est
pas des pénalités, mais c'est de bien gérer le GAMF. Je pense que c'est ça que
tout le monde comprend.
M. Derraji :
Deux fois vous faites allusion, et je pense, tout à l'heure, monsieur
aussi, aux lettres. Et moi, je ne comprends pas de quelles lettres s'agit-il.
Excusez mon ignorance.
M. Dubé :
Bien, c'est les avis qui ont été envoyés. Je vous ai expliqué, peut-être,
un peu plus tôt. C'est vrai que la journée est longue aujourd'hui, là, mais...
M. Derraji :
Oui, et je n'ai pas bu de café.
M. Dubé :
...on s'est expliqué aujourd'hui, je pense que je l'expliquais au député de
Rosemont, que la première chose que j'ai demandée l'automne dernier, c'est de
s'assurer... Parce que, là, on voyait qu'on allait travailler sur le GAMF avec
le fameux guichet d'accès, on a envoyé une note à tout le monde qui est inscrit
au GAMF.
M. Derraji : ...
M. Dubé : Pardon?
M. Derraji : Pas les
1 million?
M. Dubé : Oui.
• (18 h 10) •
M. Derraji : Ah! les
1 million.
M. Dubé : À tout le monde.
M. Derraji : Ah! O.K. Oui.
M. Dubé : Puis là on est en
train de s'assurer que le chiffre qu'on a, il est bon, parce que les gens ont
eu la chance de dire : Oui, je suis encore intéressé à un médecin de
famille. Et ça, c'est la RAMQ qui fait ça en ce moment, c'est elle qui est
responsable du guichet.
M. Derraji : Qui chapeaute.
M. Dubé : Ça va?
M. Derraji : O.K. Excellent.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Là, vous avez
dit, tout à l'heure — je
fais des blagues, mais c'était assez clair qu'il n'y a pas de pénalité prévue,
là — mais
vous avez bel et bien dit : Jusqu'aux prochaines négos. Cela dit, ce qui
était dans le projet de loi n° 20 reste. Et cela pourrait toujours être
réactivé, j'imagine.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Dubé : Bien, écoutez, la
réponse est oui, mais la réponse... Encore une fois, pour moi, il y a une
négociation qui se fait en ce moment, et je crois que, si tout continue de bien
aller, on pourra avoir une nouvelle entente et ne pas attendre celle qui est en
cours et qui se termine le 31 mars.
M. Marissal : Oui. Mais la négo
ne se fait pas avec moi, là.
M. Dubé : Non.
M. Marissal : Elle ne se fait
pas avec...
M. Dubé : Ce serait peut-être
une bonne idée que vous veniez m'aider dans la négo, mais...
M. Marissal : Ça ne se fait pas
avec les partis de l'opposition. On peut négocier certains amendements de votre
projet de loi, là, mais ça crée une drôle de dynamique pour nous et pour les
omnis qui négocient parce que ce que vous me dites, c'est que la manette
sanction est encore là. C'est juste qu'on ne l'active pas.
M. Dubé : Bien, premièrement,
M. le député, nous, on prend une loi n° 20 qui est là
puis qu'on dit... Je pense que c'est tellement gros comme changement, puis je
vais me répéter, là, c'est tellement gros, ce qu'on fait comme changement de
prise en charge, tout ce qu'on a discuté aujourd'hui, que je pense qu'on prend
l'engagement ferme, puis c'est ça que les médecins nous ont demandé,
donnez-nous la chance de montrer qu'on peut changer ça ensemble sans avoir
cette épée de Damoclès là qui a fait... qui, je pense, qui a vraiment brouillé
les cartes au cours des derniers mois, des dernières années. On s'engage à
faire ça. Maintenant...
M. Marissal : C'est à dire que,
dans ça, M. le ministre, quand ce sera adopté, là, un moment donné, il n'y en
aura pas, de sanction.
M. Dubé : Ah non! C'est sûr.
Puis je veux juste être certain que, pour avoir le droit... Puis la loi n° 20, de la façon dont elle est écrite, non seulement il y
a cette possibilité-là, mais, pour l'activer, pour activer cette... il faut
aller par voie de règlement, puis etc. Donc, il y a des étapes à suivre.
Alors, moi, je me dis :
Avant d'aller là, là, je vous le dis, premièrement, il y a une date, là, c'est
le 1er avril 2023. Mais, en plus, il faudrait actionner ça par règlement.
On est très loin de tout ça. Puis il y aura la... Moi, je pense... En tout cas,
je suis convaincu de ça, que ce que j'entends qui se passe, puis ce que les
médecins ont vécu, puis ils nous ont montré qu'ils
pouvaient nous aider pendant la pandémie, là, puis je vous parle... je ne vous
parle pas des spécialistes, là, parce qu'ils nous ont aidés aussi beaucoup,
mais les omnis, ils nous disent : Donnez-nous la chance de montrer qu'on
peut changer le système. La grande demande à laquelle on répond, c'est la
multidisciplinarité. Puis ça, je pense que ça va nous aider à se rendre jusqu'à
l'an prochain.
M. Marissal :
Ah! je suis d'accord, mais votre prédécesseur disait, un ancien ministre
libéral, disait : La seule façon de s'assurer qu'il y a une prise en
charge, c'est d'avoir des livrables. Puis, pour avoir des livrables, ça prend
des mesurables. Mon Dieu! Je parle quasiment comme lui en plus.
Des voix : ...
M. Marissal :
Je me suis fait peur, là. C'est parce que je l'ai beaucoup entendu dire ça
dans différents forums, ça prend des mesurables puis, si ça ne marche pas,
bien, ça prend des sanctions, hein? La carotte, le bâton, là, c'est connu,
c'est un vieux truc. Donc là, vous, vous dites : Il y a des surveillants,
une forme de surveillance par les avis de défaut, mais qui ne sont pas
exécutoires sur des sanctions parce qu'on négocie, mais les sanctions, le
régime existe toujours dans le projet de loi n° 20. Bien, ce n'est plus le
projet de loi, d'ailleurs, c'est une loi, là, qui...
Une voix :
...
M. Marissal :
Alors, c'est... Je comprends bien la séquence?
M. Dubé :
C'est très clair.
M. Marissal :
Très bien. Par ailleurs, vous dites : 80 %, 85 % des GMF... Je
suis sur un autre sujet, là, un petit peu en
aparté, là, 80 % à 85 % des GMF respectent les contrats, hein, vous
dites? Oui. Je présume donc qu'il y en a au moins...
M. Dubé :
C'est plus que ça, c'est plus que 85 %.
Une voix :
...
M. Dubé :
Ah! J'ai dit...
M. Marissal :
Ah! 96 %, j'avais compris 85 %.
M. Dubé :
Non. Non, c'est beaucoup plus que ça.
M. Marissal :
D'accord. Puis quand qu'on...
M. Dubé :
Et d'ailleurs, quand vous m'avez posé la question ce matin, j'ai demandé
pour voir il y en a combien. Je vous
reviendrai, là, dans les prochaines heures parce que je veux vous donner une
réponse plus précise que ça.
M. Marissal :
Et les défauts sont sur la base de quoi, sur la prise en charge?
M. Dubé :
Les heures d'ouverture, principalement.
M. Marissal :
Les heures d'ouverture précisément. Et quels sont les sanctions ou les
avis?
M. Dubé :
Bien, en ce moment, la sanction est importante. Ça peut baisser jusqu'à
50 % de la subvention qui est donnée au GMF. C'est énorme, O.K.? Alors,
c'est pour ça que, dans le cas de la pandémie qui a... qui est un peu la
justification de plusieurs de ces cliniques-là, de ces GMF là, de dire :
Écoutez, on n'a pas le personnel pour les raisons qu'on connaît, là, parce
qu'il nous manque de personnel, moi, j'ai demandé à Dre Opatrny, là, qui
est la sous-ministre responsable de tout ça, bien, de me dire est-ce qu'on ne
pourrait pas avoir des ententes temporaires pour donner la chance à ces gens-là
de reprendre le volume, soit du nombre de personnes qu'ils doivent traiter ou
des heures.
M. Marissal :
C'est une bonne idée, d'ailleurs, parce qu'autrement on va se ramasser avec
encore plus de monde aux urgences.
M. Dubé :
On se tire ans le pied. Vous avez absolument raison.
M. Marissal :
Je vous encourage à le faire et peut-être même pas de façon temporaire.
Parce que moi, j'ai parlé à des médecins à Montréal qui sont de très bonne foi
puis qui n'arrivent pas, pour plein de raisons, manque de monde, manque de
médecins, manque de relève, manque de personnel. Ils font beaucoup de sans
rendez-vous aussi, ce qui nous aide parce que ces gens-là ne vont pas à
l'urgence.
M. Dubé : Tout à fait.
M. Marissal :
Ça fait que c'est des vases communicants. Je ne vous apprends rien, là.
M. Dubé : Oui,
oui. Vous avez raison. Puis c'est d'ailleurs pour ça que je vous reviendrai
avec le chiffre exact, là, mais on est en discussion avec plusieurs de
ces GMF là pour trouver un... je vais dire un accommodement raisonnable.
M. Marissal : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 4? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
Maintenant, je vais suspendre les travaux parce
que j'ai un document à distribuer aux différents... aux députés pour un plan de
match, là, pour nous permettre de continuer à avoir l'efficacité que nous avons
depuis ce matin.
Alors, suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 18 h 17)
(Reprise à 18 h 22)
Le Président (M. Provençal)
: Alors, nous reprenons nos travaux. Il
y a un document de travail qui a été déposé à l'ensemble des membres de la
commission. Maintenant, M. le ministre, je vous invite à nous lire
l'article 5.
M. Dubé : Merci
beaucoup, M. le Président. Et c'est une très bonne suggestion, là, on va être
capables, peut-être, d'avoir plus de fluidité pour les autres articles à
venir.
L'article 5 se lit comme suit :
L'article 72 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans le paragraphe 5° du premier alinéa, de «du système de
prise de rendez-vous visé au sixième alinéa de l'article 2 de la Loi sur
la Régie de l'assurance maladie...» par «d'un système de prise de rendez-vous
visé au paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 11».
J'ai oublié de mentionner avant, là, que c'était
un article de concordance. Je pense que vous l'avez bien vu, mais j'aurais dû
vous le mentionner avant. Ce qui fait que le commentaire est le suivant :
L'article 5 du projet de loi modifie
l'article 72 de la Loi favorisant l'accès aux services de médecine de
famille et de médecine spécialisée afin d'y prévoir que le ministre publie,
tous les trois mois, le délai moyen pour l'obtention d'un rendez-vous avec un
médecin omnipraticien au moyen du RVSQ et des autres systèmes de prise de
rendez-vous avec les fournisseurs desquels le ministre a conclu une entente.
L'article 5 entrera en vigueur à la date ou aux dates déterminées par le
gouvernement, ainsi que le prévoit l'article 9 du projet de loi.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Là, on revient, je
pense, à la présentation de docteur... de Pre Mylaine Breton par rapport
au taux d'assiduité moyen. Là, quand on parle délai moyen, on ne parle pas du
36 heures, on ne parle pas de l'obligation de rencontre avec un médecin
généraliste ou un professionnel de la santé. On n'est pas là.
M. Dubé : Pourquoi vous dites
qu'on n'est pas là? Je veux juste bien comprendre votre question.
M. Derraji : Je
veux juste comprendre. Vous voulez... En fait, dans cet article, vous voulez
publier... Votre souhait, c'est publier, chaque trois mois, le délai
moyen pour l'obtention d'un rendez-vous avec un médecin omnipraticien au moyen
du RVSQ.
M. Dubé : Oui, mais, encore une
fois, je reviens, là, on modifie l'article 72 de la loi qui prévoyait de
le faire. Puis je ne me souviens pas, dans le temps, là, on était où. Attendez
une minute. On disait, avant, je vais vous lire, là : Le délai moyen pour
l'obtention d'un rendez-vous avec un médecin omnipraticien au moyen — puis
là je vous lis l'ancien — on
disait : ...au moyen du système de prise de rendez-vous visé au sixième
alinéa de l'article 2... d'un système de prise de rendez-vous visé au premier alinéa. On ne précisait pas. On
ne précisait pas de délai. Est-ce que je suis correct?
Mme G. Côté (Geneviève) :
Voulez-vous que je...
M. Dubé : Oui, oui, allez.
Allez-y.
Le Président (M. Provençal)
: Me Côté, s'il vous plaît.
M. Dubé : Allez-y.
Mme G. Côté
(Geneviève) : En fait, on ne change pas l'obligation qui est
présentement à l'article 72. L'article 72, au paragraphe 5°
actuel, là, prévoit qu'on publie le délai moyen pour l'obtention d'un
rendez-vous. Plus là, quand on a, là, le système de prise de rendez-vous visé au
sixième alinéa, on parle de RVSQ, tout simplement de RVSQ. Et là on change
l'obligation, on fait la concordance avec ce qu'on a fait tout à l'heure. Donc,
étant donné l'orchestrateur, donc, ça ne sera plus juste le délai moyen de
rendez-vous pris avec RVSQ, mais pris avec RVSQ et les autres systèmes de
rendez-vous. Mais le principe de la diffusion d'un délai moyen reste exactement
le même. C'est la même obligation, c'est juste que ce n'est plus rattaché
exclusivement à RVSQ.
M. Derraji :
O.K. Mon problème, ce n'est pas RVSQ, du tout, du tout. J'ai bien compris
que ce n'est pas uniquement RVSQ, c'est RVSQ et les autres. Mon problème, c'est
qu'ils sont suivis par un médecin omnipraticien. On parle... Vous avez changé, au début, en disant «tout professionnel de
la santé». On a enlevé «omnipraticien». Mon RVSQ, il ne réfère pas
uniquement au médecin, mais à tout professionnel de la santé.
Le Président (M. Provençal)
: Je pense que M. le député
fait référence à l'amendement qu'on a fait à l'article 1.
M. Derraji :
Votre amendement au premier...
M. Dubé :
Allez-y donc. Je ne veux pas faire l'intermédiaire, surtout avec les
masques, c'est un peu compliqué, si vous êtes d'accord.
M. Derraji :
Très d'accord.
Mme G. Côté
(Geneviève) : L'amendement à l'article 1 visait à changer la
référence pour le guichet d'accès à un médecin de famille, le GAMF, et non pas
par rapport à RVSQ. Et donc, effectivement, la prise en charge peut se faire
par d'autres professionnels que seulement les médecins, mais là on est vraiment
rattachés au délai moyen pour avoir un rendez-vous avec un médecin via RVSQ, et
autres. Donc, c'est le délai pour avoir un rendez-vous et non pas pour la prise
en charge.
M. Derraji :
Non. En tout respect, le «autre» n'existe pas quand je lis ça. Il n'y a pas
de «autre».
Mme G. Côté
(Geneviève) : Autres systèmes de prise de rendez-vous.
M. Derraji :
Ah! J'ai cru «autres professionnels».
Mme G. Côté
(Geneviève) : Non, non, non.
M. Derraji :
O.K. Désolé. Parce que, là... Parce que j'essaie juste de suivre la logique
du projet de loi. Dès le début, 11.1, on a enlevé «médecin». C'est «tout
professionnel de la santé» en fonction de la loi sur c'est qui est un
professionnel de santé. Là, maintenant, vous, vous dites que le délai moyen
touche avant d'aller voir le professionnel de la santé. RVSQ, c'est avant
d'aller voir un professionnel de santé, pas uniquement un médecin. Un délai
moyen... O.K. Je passe par RVSQ. Mon filtre
de pertinence me renvoie à une IPS. Je suis dans le délai moyen ou non? Oui ou
non?
Mme G. Côté (Geneviève) : Bien là, là, on parle seulement d'un médecin dans
le cadre de cet article-là. Donc, non.
M. Derraji :
Là, ce n'est pas la volonté du ministre. Non, non, je ne veux pas parler en
votre nom, pas... mais je réfléchis avec
vous à haute voix. La volonté du ministre, dès le départ... et je peux arrêter
de parler, juste réfléchissons ensemble.
Si vous voulez qu'on suspende, on suspend, M. le Président. Le but, c'est vraiment
qu'on se comprend très bien.
M. Dubé :
Je vais lui demander, puis je vais peut-être prendre quelques minutes, là,
mais vous répondez dans le cadre du GAMF ou dans le cadre de l'intégrateur ici
quand vous répondez, là?
Mme G. Côté
(Geneviève) : Là, on est dans l'intégrateur.
M. Dubé :
Dans l'intégrateur?
Mme G. Côté
(Geneviève) : On n'est pas dans la prise en charge par le GAMF.
M. Dubé :
Exact.
Mme G. Côté
(Geneviève) : On est dans l'intégrateur. Donc, l'obligation qui a été
mise à 11, à l'article 11, d'utiliser...
à l'article 11 de prendre... de publier ses plages via l'intégrateur en
lui enjoignant d'alimenter l'intégrateur. Et là on vient vérifier le... On vient publier des statistiques sur le délai
de prise de rendez-vous avec un médecin via l'intégrateur. Ça ne veut
pas dire qu'il ne pourrait pas y avoir de prise de rendez-vous avec d'autres
professionnels, mais la statistique qui est précisée ici, elle vise la prise de
rendez-vous avec un médecin parce qu'elle est liée à l'obligation qui est sur
les... qui s'applique aux médecins, l'obligation.
M. Dubé : Un
peu la même discussion qu'on a eue tout à l'heure, parce que, là, ça n'empêche
pas que cette obligation-là est pour le médecin, mais le temps de rendez-vous
pourrait être par un autre professionnel. Mais on n'a pas besoin de le
mentionner ici, là. C'est un peu ça qu'on a discuté tout à l'heure. Pour quel
article que c'était? Je ne me souviens pas de mémoire, là.
Mme G. Côté (Geneviève) : Ça
devait être à l'article 1, mais dans une de nos discussions sur
l'article 1.
M. Dubé : Une de nos
discussions.
M. Derraji : Si je peux me
permettre et vous proposer quelque chose, si vous voyez ça d'un bon oeil. C'est
très limitatif, à mon avis. J'ouvrirais ça à tout professionnel. Ça va me
donner l'heure juste de mon délai moyen, je pense. Et prenons le temps de
réfléchir parce que c'est très important. Mon délai moyen... Vous êtes un homme
de chiffres. Votre délai moyen risque de ne pas être représentatif. Ce n'est
pas tout le monde qui va se rendre à un médecin. Et il va y avoir d'autres professionnels. On risque de passer à côté de
ce délai, alors qu'eux ils étaient vus très rapidement. On a déjà un problème avec les omnipraticiens. Là,
on veut faire un filtre de pertinence. Tu vas passer à côté de beaucoup
de personnes sur les 1 million. Vous avez dit, tout à l'heure, maladies
chroniques, 400 000. Les 600 000, ils seront vus. Est-ce que vous
allez être capable de me donner le délai moyen? Ils n'ont pas vu de médecin.
• (18 h 30) •
M. Dubé : La question qu'il
faut se poser, puis j'apprécie beaucoup votre question, M. le député, là, parce
qu'elle se fait par un autre professionnel, est-ce qu'elle a besoin d'être dans
la loi n° 20 pour le faire? Moi, ce que je vous dis
comme gestionnaire, votre point est excellent, la mesure du temps de
rendez-vous ne va devoir se faire pas uniquement avec des médecins, mais ici ce
qu'on réfère, c'est à la loi avec les médecins. Je veux juste voir
l'implication, si vous me permettez. Moi, je suspendrais...
Le Président (M. Provençal)
: ...suspendre, s'il vous plaît.
M. Dubé : Moi, je suspendrais
parce que je voudrais comprendre... Parce que, si on commence à faire ça,
quelle est l'implication sur le reste de la loi? Je comprends très bien
votre...
Le Président (M. Provençal)
: L'effet domino que ça peut avoir.
M. Dubé : Oui, c'est juste
que...
Le Président (M. Provençal)
: Suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 18 h 31
)
(Reprise à 18 h 37)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. M. le
ministre avait demandé une suspension pour consulter son équipe de légistes.
Alors, M. le ministre, suite au questionnement qui avait été soulevé par le
député de Nelligan.
M. Dubé : Très bonne question. Puis
je voulais juste me rappeler la logique des choses, de ce qu'on avait discuté
un peu plus tôt, pour la journée, pour... Puis rappelez-vous, M. le député — j'ai
eu la chance, là, d'en reparler avec l'équipe — quand on discutait de
l'obligation des médecins d'utiliser l'intégrateur, on n'a pas fait cette
obligation-là pour les autres professionnels parce qu'ils ne sont pas rémunérés
par la RAMQ, etc., ce sont des gens qui sont à salaire, etc. Bon, ici, c'est la
même chose. Ici, on travaille avec p.l. n° 20, qui est adressé aux
médecins ou aux omnis et aux spécialistes. Et votre point est excellent. Est-ce
que, comme gestionnaires, on va vouloir non seulement avoir le délai par les
médecins, mais des autres professionnels? La réponse, c'est oui. Mais ici on ne
traite que l'obligation du médecin. Vous me suivez? Alors, la même logique
qu'on a appliquée, je ne me souviens pas dans quel article, ce matin... dans 1,
s'applique ici.
Donc, votre question. Puis, moi, ce que je
voudrais m'engager, là, à défaut d'une meilleure... c'est de vous dire que vous
avez raison, qu'il va falloir avoir cette information-là, granulaire — je ne
sais pas si c'est le bon mot ici — pour
les médecins, mais aussi s'assurer qu'une GMF nous donne l'information pour les
autres professionnels de la santé.
Peut-être que la moyenne du rendez-vous, elle est x pour une IPS et le médecin,
mais il va falloir le différer pour être capables, justement, de dire comment on réalloue. Mais je pense que,
comme on travaille avec p.l. n° 20, puis une des légistes me
faisait remarquer, ça a été dessiné pour les médecins, donc ici on fait
référence à l'obligation du médecin. C'est la même
chose que 2, 3, 4 et 5. Mais le point du député est excellent. Nous, comme
gestionnaires, est-ce qu'on va s'assurer qu'on a l'information pour les
autres professionnels? La réponse, c'est oui. Je voulais juste faire cette
précision-là.
M. Derraji :
C'est très clair. Merci pour les informations. Donc, si j'ai bien compris,
il n'y a aucun moyen d'ajouter. Je comprends que l'article 5, qu'on étudie
maintenant... en fait, l'article, c'est l'article 72, on ne peut pas ajouter ça, parce qu'on est rattaché à la loi n° 20,
qui touche les omnipraticiens. Donc, il n'y a aucun moyen d'ajouter un
amendement qui touche les délais des autres professionnels?
M. Dubé :
Bien, c'est parce qu'ils ne sont pas visés par le cadre de cette loi-là.
Mais vous avez raison que l'objectif, puis là je pense aux gens qui vont avoir
à faire tout ce travail-là, de nous donner ces statistiques-là, je l'ai vérifié
avec M. Forgues, la réponse est oui, il va falloir l'avoir par type de
profession et d'un combiné.
M. Derraji :
Même s'il n'est pas dans la loi, on peut l'avoir?
M. Dubé :
Bien...
M. Derraji :
Ah! O.K. C'est bon.
• (18 h 40) •
M. Dubé :
Et voilà.
M. Derraji : Mais, si vous vous disez
qu'on peut l'avoir... Parce que moi, je pense que c'est le portrait le plus
fiable.
M. Dubé :
Ah! bien, tout à fait.
M. Derraji : C'est injuste, juste
parler du délai moyen de médecins, surtout que ça ne va plus être le cas, un
médecin.
M. Dubé :
Oui. Non, c'est... Mais votre question est très valable, mais on n'a pas
besoin de le traiter ici, dans projet de loi qui traite des médecins.
M. Derraji :
O.K. Non, c'est bon, c'est clair.
Le Président
(M. Provençal)
: Ça
va?
M. Derraji :
Merci. Non, c'est bon, c'est clair.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui, merci, M. le Président. Là, je crois comprendre que ça se fait déjà,
la publication du délai moyen pour l'obtention d'un rendez-vous en ce qui
concerne la plateforme qui est le RVSQ. Je comprends-tu bien?
M. Dubé :
Oui, mais je ne le sais pas à quel niveau. Je vais vous laisser finir votre
question puis je donnerai peut-être la chance à M. Forgues.
M. Marissal :
Bien, je l'ai cherché et je ne le trouve pas. J'ai peut-être quelque chose
dans le rapport annuel de la RAMQ... de votre ministère, de la dernière année,
mais je n'ai pas eu le temps de fouiller, là, tout. Je voudrais voir quelle forme ça prend, qu'est-ce qu'on
publie, autrement dit, là. Le délai moyen, c'est une chose, là, mais... Et
sous quel... à quel rythme on publie ces informations-là? Est-ce que c'est déjà
aux trois mois? Je voudrais pouvoir comparer avec ce qu'on a déjà.
M. Dubé :
Parfait. J'aimerais ça laisser à M. Forgues.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
Forgues?
M. Dubé :
Oui.
Le Président
(M. Provençal)
: Alors,
M. Forgues, s'il vous plaît.
M. Dubé :
...je compléterai, parce que c'est vraiment important, ce que vous
demandez.
M. Forgues
(Martin) : C'est ça. C'est sûr que, dans la dernière année, on a
suspendu toutes les mesures : taux d'assiduité, avec la pandémie, on ne
pouvait pas l'appliquer. Alors, notre objectif, c'est, au cours de la prochaine
année, de publier ces délais-là, délais moyens. Le taux d'assiduité, je sais
qu'il est discuté, il est remis en question par la FMOQ. Mais il faut bien
comprendre qu'il y a le programme GMF aussi où il y a du financement sur
l'inscription. Alors, nous, actuellement, à
l'intérieur du programme GMF, on tient à maintenir le taux d'assiduité. Alors,
ces indicateurs-là vont être diffusés, puis on va pouvoir recommencer,
là, postpandémie, à pouvoir mesurer et diffuser.
M. Dubé :
Et, M. le député, s'il y a une chose qui est claire, c'est que là, on parle ici
du taux d'assiduité, mais la question qui est mise ici, c'est le délai de
réponse. Puis le délai de réponse, on peut l'appeler le 36 heures ou le...
M. Marissal : Pour un
rendez-vous.
M. Dubé : Pour
un rendez-vous. Ça, en ce moment, là, la seule chose qui est... il est en phase
bêta. Parce que c'est depuis qu'on a commencé à avoir l'information qu'on le
voit, mais il n'a jamais été publié, là, il n'a jamais été publié. C'est tout
nouveau, ça. Alors, c'est pour ça que je veux faire cette précision-là, que ça
va être une information très importante dans
la première année. Parce que moi, je me souviens quand je suis arrivé au
ministère il y a deux ans, j'ai dit : On a dans notre plan
stratégique, le plan stratégique de la santé, qui disait dans combien de temps
ça doit être, le 36 heures, combien,
quel pourcentage, puis c'est marqué un gros «ND», «non disponible», parce que
cette information-là... nos systèmes ne permettaient pas de faire cette
analyse-là. Alors... Puis qu'est-ce que les Québécois nous demandent, c'est non
seulement d'avoir accès à un professionnel de la santé, mais d'être servis dans
un délai raisonnable. C'est les deux en même temps qu'ils veulent avoir. Alors,
moi, je peux vous dire, pour être très clair, là, jusqu'à maintenant on n'a
jamais eu cette information-là. Et la précision que je veux vous dire, c'est
qu'en ce moment, depuis qu'on teste puis qu'on commence à avoir des GMF qui
sont installés, là on commence à voir que c'est avec le fournisseur que c'est
une information qui est excessivement stratégique.
Je ne sais pas si vous voulez compléter.
Le Président (M. Provençal)
: Me Forgues.
M. Forgues (Martin) : Chaque GAP a
des indicateurs à suivre, entre autres, 36 heures. Alors, elle va être
forée, là, dans chaque... on va avoir cette information-là par région là aussi,
là.
M. Marissal : C'est l'esprit
norvégien, en quelque sorte, sans la lettre de la loi qui impose des pénalités
aux médecins qui ne le font pas.
M. Dubé : Redites-moi ça, pour être
sûr que je dis oui, là.
M. Marissal : Vous pouvez dire non,
mais... Je fais...
M. Dubé : Parce que je vous connais,
là, c'est votre côté journalistique qui tend la question d'une certaine façon.
Puis je veux juste être certain que... Je reconnais votre habileté
journalistique.
M. Marissal : Oui, mais là je suis
fatigué à cette heure-ci, ça fait que...
M. Dubé : Bien, c'est correct, moi
aussi, moi aussi. Ça a été une bonne journée.
M. Marissal : Je veux juste être sûr
qu'on se comprenne. Vous avez probablement vu le reportage sur le modèle
norvégien.
M. Dubé : Tout à fait.
M. Marissal : Vous avez été appelé à
le commenter, là, moi aussi, d'ailleurs, et je crois que mon collègue... mes
collègues aussi. Tu sais, l'esprit, c'est effectivement d'obliger les médecins
à prendre les patients en 72 heures. C'est 72 ou 36? Peu importe, quelque
chose comme ça. Mais il y a des pénalités puis il y a un régime de. Là, je
résume rapidement — puis
je ne me souviens pas de tout, là, la Norvège, c'est un petit peu loin, là — mais
vous, vous avez l'esprit norvégien, c'est pourquoi je parle d'esprit norvégien.
M. Dubé : O.K. Je comprends.
M. Marissal : C'est de vouloir
s'assurer qu'il y ait une prise en charge, parce qu'autrement c'est bien beau
d'avoir un médecin de famille ou même de... ça ne sert à rien si on n'est pas
vu. Mais, cela dit, il n'y a pas nécessairement de... il n'y a pas
nécessairement de sanctions ou... comment on s'assure que ça soit suivi? Parce
qu'on peut publier les... on peut... Vous
voyez que je suis fatigué, hein, je déparle. Je reprends ça. On peut plier...
On peut publier plein de données, hein? Prenez, par exemple, nos gaz à
effet de serre, là. On a plein de données puis on les publie tout le temps,
mais on les manque tout le temps. Ça fait qu'on peut publier tout ce qu'on
veut, ce n'est pas un gage de succès. Donc, comment vous allez le publier puis
comment vous allez faire le suivi? Mais c'est peut-être plus tard dans le
projet de loi, auquel cas vous me le dites, puis on en parlera plus tard, là.
M. Dubé : C'est ici, là. Mais,
regardez, quand on a eu la présentation, je ne me souviens plus de quel des
deux médecins, là, qui est venu parler de l'accès adapté, j'ai oublié les noms,
là... Breton, est-ce que ça se peut?
Des voix : ...
M. Dubé : Et ce qu'elle disait,
c'est que les meilleures pratiques, puis j'oublie la question des pénalités,
là, mais les meilleures pratiques font que, pour ce qu'ils appellent de
l'«accès adapté», c'est de 30 % à 40 % de votre clientèle qui est servie à l'intérieur de,
mettons, 36 heures. Il y a des pourcentages parce que ce n'est pas
nécessairement... Ce n'est pas bien dit. Ce n'est pas toujours nécessaire
d'avoir tout le monde en dedans de 36 heures, parce que, si vous appelez pour prendre votre rendez-vous annuel, ce n'est pas
urgent de le faire en dedans de 36 heures, vous pouvez accepter de l'avoir
dans deux semaines. Rappelez-vous de cette discussion-là qu'on a eue.
Ce que je vous dirais, pour répondre à votre
question, c'est que, depuis qu'on a mis en place nos premiers GAP, avec
l'intégrateur qui commence à fonctionner, là, est-ce qu'on va commencer par
dire que peut-être 10 % des rendez-vous devraient être faits par
36 heures? Est-ce que, six mois plus tard, ça pourrait être 20 % des
rendez-vous? Vous me suivez? Donc, je reviens toujours à mon année étalon,
celle qu'on veut commencer le plus rapidement possible,
avec ces ententes-là, pour dire... Puis c'est pour ça que l'idée de trois mois
est intéressante, parce qu'on va regarder comment ça évolue aux trois
mois. Mais je pense qu'on va commencer à marcher avant de courir puis on va
dire : Bien, peut-être qu'au début
j'espère que 10 % des rendez-vous qui sont demandés pourrait être réglé à
l'intérieur de 36 heures. Est-ce que je suis clair dans ma demande?
M. Marissal : Oui, oui, je
comprends.
M. Dubé : Mais je vous dirais,
malheureusement, cette statistique-là — moi aussi je commence à être
fatigué — elle
n'est pas disponible mais va devenir un élément clé de la prise en charge.
M. Marissal : Mais je comprends bien
que ça n'a pas été publié à ce jour, notamment en raison de la pandémie.
• (18 h 50) •
M. Dubé : Puis qu'est-ce que
M. Forgues disait, qui est important, c'est qu'une des mesures qui nous a
fait mal, c'est la... comment vous l'appelez, la mesure d'assiduité? Parce que,
si vous... on rémunérait le médecin en disant : Prenez vos patients puis
empêchez-les d'aller à l'urgence, bien, ça empêchait de prendre les patients
orphelins. Puis là, avec l'augmentation de 400 000
à 1 million, on se tirait dans le pied. Alors là, on dit : Attends
une minute, peut-être que la mesure d'assiduité, on est prêt à la
requestionner, mais qu'est-ce qu'on va avoir comme mesure compensatoire? Et là
le 36 heures, pour moi, fait du sens. Mais ça, je reviens à mon aspect
négociation, qui est à l'extérieur du projet de loi. Vous me suivez, là, vous
me voyez venir. Mais ce que je veux m'assurer, c'est qu'on a les éléments de
mesure ici pour voir comment le 36 heures... Mais ça sera probablement une
combinaison de 36, 72 et quelque chose. Donc, il y a des rendez-vous qui
doivent être dans 36 heures, comme la médecin nous disait, il y en a que c'est 72 heures, c'est acceptable, puis
d'autres que... je pense qu'elle parlait du troisième rendez-vous en dedans
de deux semaines, là. Vous vous souvenez de cette discussion-là. Ça va?
M. Marissal : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: O.K. Ça va, M. le député?
M. Marissal : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 5? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 5 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
Je vous invite maintenant à l'article 8
pour suivre notre plan de match, monsieur...
M. Dubé : On va suivre votre plan de
match, M. le Président. Vous êtes un leader que l'on veut exploiter. Attendez
une minute, je vais me retrouver dans mes... Ça va pour tout le monde? Oui?
C'est beau?
Le Président (M. Provençal)
: Article 8. On va donner une petite minute à nos gens.
M. Dubé : Oui, très bien.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: C'est bien. Alors...
M. Dubé : Vous êtes vraiment un
directeur d'école.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, M. le ministre, l'article 8, s'il vous plaît.
M.
Dubé : Très bien, M. le Président. Alors,
l'article 8 : Les articles 69 et 71 de la Loi modifiant certaines dispositions
relatives à l'organisation clinique et à la gestion des établissements de santé
et de services sociaux sont abrogés.
Bon, alors, le commentaire, c'est que
l'article 8 du projet de loi abroge les articles 69 et 71 de la Loi
modifiant certaines dispositions relatives à l'organisation clinique et à la
gestion des établissements de santé et de services sociaux, parce que les
modifications que prévoient ces deux articles sont incorporées aux
modifications prévues par les 2 et 4... il y a quelque chose qui manque ici, aux modifications
prévues par les articles 2 et 4 du projet de loi, et ce, afin
d'éviter un chevauchement de dispositions modificatives susceptible de mener à
des conflits quant aux modifications qu'elles commandent.
L'article 8 entrera en vigueur à la date ou
aux dates déterminées, ainsi que le prévoit l'article... Moi, je dois vous
avouer, M. le Président, que je ne me suis pas compris ici, là, pour être très
honnête. Puis j'ai peut-être besoin des lumières de... Soyons honnêtes, là,
peut-être que la journée a été plus longue, là. Est-ce que...
Le Président (M. Provençal)
: Me Côté, s'il vous plaît.
M. Dubé : On pourrait-tu demander à
Me Côté de jeter une lumière sur cet article-là?
Mme G. Côté (Geneviève) : C'est extrêmement
technique. Alors...
M. Dubé : Éclairez-nous.
Mme G. Côté (Geneviève) : C'est
technique de législation. En fait, là, dans le chapitre 21 des lois de 2017,
donc, il y avait eu des modifications législatives à la loi favorisant l'accès
puis il y avait des modifications de concordance qui ne sont pas entrées en
vigueur encore. Et là on faisait des modifications de... dans notre projet de
loi, on fait des modifications de concordance au même article, puis il y avait
un risque de conflit, donc on les a intégrées. Tout à l'heure, quand on a fait
des modifications de concordance, là, c'est ces... ces autres concordances là,
elles ont été intégrées en même temps. Donc là elles peuvent être juste
supprimées parce que toute la concordance est faite d'un coup par le même
article. Mais c'est de la concordance de la concordance.
M. Derraji : Je peux?
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y.
M. Derraji : Là, on parle de
l'obligation, un médecin qui ne respecte pas l'obligation. Et les obligations
maintenant prévues, pour nous, c'est deux obligations : vis-à-vis de la
DRMG et vis-à-vis de la RAMQ. Est-ce qu'on parle de la même chose? Juste pour
que... C'est pour cela que vous voulez qu'on enlève tout l'article?
Mme G. Côté (Geneviève) : Bien,
en fait, il y avait d'autres obligations que ces obligations-là qui avaient été
insérées à la Loi favorisant l'accès à une autre époque. Et donc c'est la
concordance de ces autres obligations là, mais qui n'ont rien à voir avec le
projet de loi tel qu'il est étudié à l'heure actuelle, là. C'est des choses...
M. Derraji : Pouvez-vous être
beaucoup plus explicite pour que je vous comprend? Désolé.
Mme G. Côté (Geneviève) : C'est,
en fait, là... Je vais vous donner un exemple concret, là... bien, en tout cas,
«concret». Dans l'article... Dans le projet... Dans la loi, là, le
chapitre 21 des lois de 2017, on a rajouté un article 13.1 dans la loi favorisant l'accès. Puis, à
l'article 21 de la loi favorisant l'accès, on rajoutait donc... au lieu
de... on remplaçait 10 et 11 par 10, 11 et 13.1, donc on faisait la
concordance à l'article 69, là, de cette loi-là. Aujourd'hui, on a rajouté
10, 11, 11.1 et on a ramassé le 13.1 en même
temps. Donc, on a juste rebrassé, là, la concordance de l'époque, on l'a
reprise dans la nôtre pour éviter d'avoir deux articles qui ne sont pas en
vigueur pour l'instant, qui viennent de modifier le même article de loi, pour
éviter qu'ils entrent en conflit, là, quand on va vouloir les faire entrer en
vigueur, qu'on ne sache pas lequel est lequel. Mais, juridiquement, l'effet
juridique de cette manipulation-là, c'est nul.
M. Derraji : Elle est nulle.
Mme G. Côté (Geneviève) :
On arrive à la même chose.
M. Derraji : J'ai
bien compris qu'elle est nulle. Maintenant, c'est quoi, les obligations qui
n'ont pas eu le temps d'être appliquées et qui sont biffées?
Mme G. Côté (Geneviève) : J'aurais
besoin d'une minute pour vous les ressortir.
M. Derraji : Prenez même deux
ou trois. Écoute, on est à 19 heures.
M. Dubé : On est chanceux
d'avoir cette qualité-là de personne, hein?
M. Derraji : Ah! oui, oui, oui.
Non, non, sérieux.
M. Dubé : Prenez votre temps.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, écoutez, ça va bien, là.
M. Dubé : Voulez-vous
interrompre ou... C'est comme vous voulez.
Le Président (M. Provençal)
: Bien, si madame me dit : J'en ai
besoin, de... j'ai besoin de 15 minutes, on va suspendre, là.
Mme G. Côté (Geneviève) : Pas
15, mais peut-être...
Le Président (M. Provençal)
: On va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 18 h 55)
(Reprise à 18 h 58)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Alors, je
vais céder la parole à Mme la légiste, Me Côté, qui a récupéré les informations
nécessaires. Je vous cède la parole.
Mme G. Côté (Geneviève) : Oui.
Alors, on parlait des obligations qui avaient été insérées, là, aux
articles 13.1 et 15.1 de la loi favorisant l'accès. Donc, 13.1, c'est...
et 15.1, les deux, c'étaient des obligations qui s'appliquent aux médecins spécialistes et non pas aux médecins
omnipraticiens. 13.1, c'était l'obligation d'utiliser le système de rendez-vous,
puis 15.1, c'était de participer à un mécanisme de soutien temporaire, là, pour
couvrir les découvertures. À mon souvenir,
là... ça fait quand même quelques années, mais, à mon souvenir, ce sont deux
obligations qui ne sont pas entrées en vigueur parce qu'elles ont... il
y a eu des ententes, là, avec la Fédération des médecins spécialistes à
l'époque, là. Puis les obligations ne sont pas en vigueur, donc la concordance
qui était liée à ces obligations-là n'a jamais entré en vigueur non plus, d'où
l'entremêlage de concordance avec lequel on vit aujourd'hui, là.
M. Derraji : O.K. C'est excellent.
Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. Est-ce qu'il y a des
interventions concernant l'article 8? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 8 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
M. le ministre, je vous invite maintenant à nous
faire la lecture de l'article 6.
• (19 heures) •
M. Dubé : Certainement. Merci, M. le
Président. Je reviens, je reviens. Je ne suis plus habitué de travailler avec
du papier, moi.
Une voix : ...
M. Dubé : 18. Merci, Geneviève.
O.K., bon.
L'article 6 : L'article 65 de la
Loi sur l'assurance maladie — O.K., là, on n'est plus dans... O.K., on
n'est plus dans la loi n° 20, on est dans la Loi sur l'assurance maladie,
très bien — est
modifié :
1° dans le cinquième alinéa :
a) par la suppression de «concernant la
rémunération d'un médecin»;
b) par l'insertion, après «spécialisée», de «ou
nécessaires à la planification des effectifs médicaux»; et
2° par l'insertion, après le cinquième alinéa,
du suivant :
«La régie peut aussi, conformément aux
conditions et formalités prévues par la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels,
transmettre au ministre les renseignements nécessaires à l'exercice de ses
fonctions, notamment pour l'élaboration de politiques, la planification des
effectifs médicaux, la surveillance de la mise en oeuvre de ces politiques et
de cette planification et pour apprécier les demandes visant une approbation,
une autorisation ou une autre décision qu'il est habilité à prendre en vertu de
la loi relativement aux effectifs médicaux ou à toute personne qui en fait
partie. Ces renseignements ne doivent pas permettre d'identifier une personne
assurée.».
Bon, alors, commentaire. Ici, l'article 6
du projet de loi modifie d'abord l'article 65 de la Loi sur l'assurance
maladie afin d'y prévoir que la Régie de l'assurance maladie du Québec divulgue
à tout établissement et à tout département
régional de médecine générale les renseignements obtenus pour l'exécution de
cette loi, qui sont nécessaires, soit la vérification du respect de
toute obligation prévue par la Loi favorisant un accès aux services de médecine
de famille et de médecine spécialisée, soit la planification des effectifs
médicaux. De plus, les renseignements que la régie divulgue ainsi n'ont pas à
concerner seulement la rémunération d'un médecin.
L'article 6 du projet de loi modifie
ensuite cet article 65 afin d'y ajouter un alinéa qui permet à la régie de
transmettre au ministre de tels renseignements lorsqu'ils sont nécessaires à
l'exercice de ses fonctions. Cette transmission doit, en plus du critère de
nécessité, être faite conformément aux conditions et aux formalités prévues par
la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics
et sur la protection des renseignements personnels. Les renseignements visés
par les modifications ne doivent pas permettre d'identifier une personne
assurée.
L'article 6 entrera en vigueur à la
sanction du projet de loi, ainsi que le prévoit l'article 9.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va, M. le ministre?
M. Dubé : Ça va. Très bien.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a des interventions
concernant l'article 6?
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
: M. le député.
M. Derraji : J'ai une première
question. Est-ce que ces informations, à part cet article dans ce projet de loi
qu'on a maintenant... est-ce que le ministre, le ministère avait accès à ces
données?
M. Dubé : Sur demande, dans un
contexte, oui.
Excusez-moi, je vais enlever ça.
M. Derraji : Le contexte de quoi?
Genre, l'urgence sanitaire?
M. Dubé : Non, pas nécessairement.
C'est... En fait, je vous dirais simplement, là, que cette information-là est
disponible au ministre uniquement, dans tous les cas, lorsqu'il en fait la
demande, dans tous les cas. L'enjeu, comme je pense qu'on a déjà discuté, puis
je vais le répéter, l'enjeu, c'est que je ne peux pas partager cette
information-là avec un DRMG pour être capable de... Alors, je vous donne un
exemple, là. Lorsque j'ai voulu voir l'enjeu du nombre de médecins qu'on avait
puis par région, j'étais capable de demander au ministère de me faire des
analyses parce que j'avais accès à certaines données, O.K., à certaines
données. Mais, lorsque je disais : Bien, je voudrais discuter avec un
DRMG, comment ça se fait que j'aie plus ou moins de médecins dans une région?,
bien, je ne suis pas capable de partager cette information-là avec le DRMG. Pas
capable.
M. Derraji : En fait, vous avez
accès aux données. Vous faites votre propre lecture, mais ça s'arrête là.
Aucune action par la suite. C'est que la loi ne vous permet pas d'aller plus
loin, une fois l'information vous remonte en brute, et l'interpréter.
M. Dubé : Et voilà. Puis c'est pour
ça que, si je résume ce que je vous ai... Quand on a fait notre introduction à
notre travail aujourd'hui, je vous ai dit : Il y a deux éléments
clés. Ça, c'en est un
M. Derraji : L'orchestrateur, les
données. J'ai bien retenu, hein, même si c'est la fin...
M. Dubé : Et c'est ce qu'on appelle
ici pour la gestion. Puis c'est pour ça que je disais toujours à la FMOQ :
Aidez-moi à vous aider. Parce que cette information-là, la journée que le
DRMG... Puis, soyons clairs, là, c'est pour ça que la précision est là, que les
renseignements ne peuvent pas permettre d'identifier une personne assurée.
M. Derraji : Elles sont
dénominalisées?
M. Dubé : Dénominalisées. Autant
pour...
M. Derraji : Mais je ne l'ai pas vu
dans le texte.
M. Dubé : Oui. Bien, je l'ai lu, là,
mais est-ce que je l'ai...
Des voix :
...
M. Dubé : Alors, ce que je veux vous
dire, pour moi, qui est excessivement important, et je pense que les gens
comprennent maintenant et après les discussions avec les DRMG, M. le député,
ces gens-là comprennent bien que, pour bien faire tout ce qu'on a discuté tout
à l'heure, est-ce que des fois ça peut être pour les PREM, est-ce que ça peut
être pour une foule de choses, pas uniquement pour le GAMF, mais pour ça.
Alors, c'est un élément excessivement clé du projet de loi.
M. Derraji : Donc, l'interprétation
du législateur, c'est qu'on a des données. Les DRMG ont ces données. Le
ministre a ces données, mais ça s'arrête là en date d'aujourd'hui. Là, ce qu'on
veut, c'est aller beaucoup plus loin.
M. Dubé : Les DRMG ne l'ont pas, là.
M. Derraji : Les
DRMG n'ont pas ces données?
M. Dubé : Oh! non, non.
M. Derraji : Donc... mais ça
remonte... C'est impossible.
M. Dubé : Il y a certaines... bien
non. O.K., je recommence. Ils ont certaines données, mais ils n'ont pas
l'ensemble de ces données-là. En fait, si vous demandez... si vous demandez à
un DRMG s'il y a assez de données pour faire une bonne analyse du... de la... en
termes de gestion du nombre de médecins qui font de la prise en charge, là, il
n'a pas...
M. Derraji : Non, non, il ne l'a
pas. Bien, c'est pour cela qu'il demande maintenant les plages horaires, les
5 %, parce qu'ils n'ont même pas le 100 % si je suis la logique de
Rimouski.
M. Dubé : Ils n'ont même pas
l'information...
M. Derraji : Des plages horaires
disponibles.
M. Dubé : Moi, je mets les plages
horaires de disponibles de côté parce que ça, on l'a réglé, là.
M. Derraji : O.K. Oui, oui. 11.1.
M. Dubé : O.K. Ils vont l'avoir avec
ce qu'on a discuté.
Là, un DRMG qui veut dire : Moi, là, je
regarde tout le potentiel de médecins qui peuvent faire, par exemple, de la
prise en charge pour être capable de dire que, dans ma région de Montérégie,
j'ai tant de médecins, il n'a pas cette information-là. Il y a certaines
informations, mais il n'a pas toute l'information nécessaire pour faire ce
qu'on appelle les renseignements nécessaires
à l'exercice de ses fonctions, notamment l'élaboration de politiques de
planification des effectifs médicaux, tout ce qu'on a discuté tout à l'heure,
là, pour être capable, entre autres, de faire les PREM puis tout ce qu'on a
discuté là.
M. Derraji : O.K. Mais là ce que j'ai,
«transmettre au ministre les renseignements nécessaires», et là j'ai une
panoplie de renseignements, mais ça ne dit pas «transmettre au DRMG».
M. Dubé : La réponse, c'est oui,
mais, quand on dit... quand on dit «au ministre»... Allez-y avant que je dise
quelque chose de pas correct, Geneviève, là.
M. Derraji : Il est vraiment
prudent.
M. Dubé : Il faut.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Aimeriez-vous que Me Côté donne
une portion de réponse?
M. Dubé : Non, non, c'est parce
qu'il y a quelque chose que je veux comprendre. Mais voulez-vous qu'on
s'interrompe deux minutes?
Le Président (M. Provençal)
: Bien, je pense qu'on pourrait
suspendre un petit peu.
M. Dubé : On pourrait suspendre parce
que...
Le Président (M. Provençal)
: Suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 19 h 09)
(Reprise à 19 h 16)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Je remercie l'ensemble des
membres de la commission pour leur collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne
ses travaux sine die. Merci beaucoup et bonne fin de soirée.
(Fin de la séance à 19 h 17)