(Onze heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Provençal)
: Bon matin à tous. Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des services
sociaux ouverte.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi modifiant la Loi sur la
protection de la jeunesse et d'autres dispositions législatives.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Guillemette (Roberval)
est remplacée par M. Lefebvre (Arthabaska); Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac), par M. Thouin (Rousseau);
M. Ciccone (Marquette), par Mme St-Pierre Aacadie); Mme Sauvé
(Fabre), par Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé); M. Marissal (Rosemont),
par M. Zanetti (Jean-Lesage).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Lors de l'ajournement
de nos travaux, hier, nous étions rendus à l'étude de l'amendement de la
députée de Bourassa-Sauvé, déposé à l'article 30.5 introduit par
l'article 17 du projet de loi. Mme la députée, je vous cède la parole.
Mme Robitaille : Merci, M. le
Président. Bien, juste pour mettre la table pour cette discussion, je vais
juste rapidement nous mettre dans le bain encore. Donc, on discutait de la
composition du fameux forum des directeurs. Et, dans le projet de loi, quand on
parle de composition, là, de ce forum-là, on parle de, d'abord et avant tout,
les directeurs des différentes directions de la protection de la jeunesse, et
on ne mentionnait pas les représentants des communautés autochtones.
Et on sait comment tout le chapitre autochtone,
dans ce projet de loi là, est important, hein? C'est vraiment une nouveauté.
Puis de ce que je comprends du ministre, il veut tendre la main aux communautés
autochtones pour travailler d'égal à égal, ensemble, dans tout ça pour ce qui
est de la protection de nos jeunes. Donc, absence, dans cette composition-là
spécifiquement, des représentants autochtones.
De là notre amendement qui demanderait, qui
obligerait le ministre et, en tout cas, qui ferait en sorte que ce forum-là
serait composé et des directeurs de la protection... des directions de la
protection de la jeunesse et aussi de leurs homologues des Premières Nations,
parce que ce n'est pas toutes les communautés autochtones, M. le Président, qui
ont des directeurs de la DPJ.
Mon collègue, tout à l'heure... bien, hier,
avait amené un amendement qui a été rejeté... un sous-amendement qui avait été
rejeté par la banquette gouvernementale, par le ministre, qui demandait à ce
que le ministre invite... devait inviter... On parlait du... le ministre
parlait de «peut» et le collègue amenait... changeait le terme «peut» par
«devoir». Alors, ça aurait obligé le ministre à inviter les leaders
autochtones. Ça a été rejeté.
De là l'importance... Et, pour moi, c'est de
première importance, M. le Président. Hier, par exemple, encore une fois,
c'était sur la sellette, c'était dans les médias, le gouvernement du Québec va
contester la fameuse loi du gouvernement fédéral qui donne pleins pouvoirs aux
communautés autochtones pour gérer tout ce qui est protection de la jeunesse.
Ça a été mal reçu chez les communautés autochtones. Et je pense que
l'amendement ici envoie un signal, tend la main aux communautés autochtones et
leur dit : On est prêts à travailler d'égal à égal avec vous.
Hier, j'ai parlé à M. Richard Gray, qui était...
qui a participé aux consultations, qui était avec la Commission de la santé et des services sociaux des Premières
Nations du Québec et du Labrador, et on a discuté de l'amendement. Il
est tout à fait d'accord, pour les communautés autochtones, il est essentiel
qu'ils soient parties de ce forum-là. Et il me disait aussi : Bien, c'est
un forum, donc c'est important qu'elles soient là.
Et je rappellerai que ce forum-là, pourquoi il
existe, bien, c'est pour harmoniser les pratiques, mettre en oeuvre les
pratiques, le respect des orientations, et tout ça. Donc, on amène
maintenant... Le gouvernement veut avoir comme partenaires, dans tout ça, les
communautés autochtones, et il me semble que ça serait... que ça va dans le
sens, que c'est totalement logique que ces communautés autochtones là soient
partie du forum.
L'argument que j'entendais, du côté du ministre,
c'est que, bien, de toute façon, c'est les directeurs des DPJ, et, dans les
directeurs des DPJ, bien, il y a des directeurs des DPJ de certaines
communautés autochtones. On parlait, bien... et, en effet, il y a des
directions... il y a des directeurs de la DPJ chez les Cris, chez les Inuits et
il y a l'entente avec les Attikameks, 37.5, mais ça ne représente pas tous les
autochtones, M. le Président.
Et là, malgré certains... Je pense que malgré le
fait que le gouvernement ne le souhaite pas, bien, la loi C-92, en ce
moment, donne... permet aux différentes communautés autochtones de prendre
leurs pouvoirs, de prendre leurs responsabilités en main et mettre sur pied, en
ce moment, là, dans leurs communautés, des structures pour justement s'occuper
de la protection de leurs enfants. Il y a 27 communautés qui se préparent,
qui maintenant prennent avantage de cette loi-là,
et ils sont... et, à l'intérieur de chacune de ces communautés-là, il y a des
responsables qui voient à ce que les choses se fassent dans le meilleur des mondes et qui
s'occupent de tout ce qui est services sociaux, protection de la
jeunesse.
Et donc c'est
pour ça que M. Gray, hier, me disait : Bien, ça va dans le sens,
là... Il faudrait que ces 27 communautés là soient aussi partie de
ce forum-là pour justement arrimer les pratiques. Et on sait aussi que les
communautés autochtones sont surreprésentées, là, en ce qui a trait aux besoins
puis aux ressources de la DPJ.
Donc, tout ça pour dire, M. le Président, puis
je pense que le ministre me comprend, je ne vais pas m'étendre, là, mais il me
semble que c'est essentiel que ces communautés-là fassent partie de ce
forum-là, surtout qu'on veut arrimer les pratiques, on veut que les régions,
toutes les régions, appliquent les pratiques de la même façon, qu'on puisse se
parler. M. Gray me parlait...
Des voix : ...
Mme Robitaille : Oui, je m'excuse,
je suis en train de parler, s'il vous plaît. M. Gray parlait de
coopération et de communication, et je pense qu'avoir des représentants
autochtones sur le forum, bien, c'est nécessairement favoriser la communication
et la coopération. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la députée. M. le
ministre.
• (11 h 30) •
M. Carmant : Merci, M. le Président.
Moi, je pense que, dans le préambule, on note clairement... puis c'est
l'intention de notre gouvernement, là, de dire que les Premières Nations et les
Inuits sont les mieux placés pour prendre soin de leurs enfants. Ça, le message
est très clair. Je pense que M. Picard, là, le chef Picard l'a bien
entendu ainsi que le chef Mequish qui est venu par la suite.
C-92 est une entente entre le gouvernement
fédéral et les Premières Nations, et notre nation, la nation québécoise, n'a
pas été impliquée dans cette entente. Puis ça, c'est l'enjeu qu'on a avec C-92,
non pas du tout la capacité des Premières Nations de prendre soin de leurs
enfants, au contraire, mais vraiment cette entente qui n'a pas impliqué le
gouvernement québécois. Puis ça, je pense, je ne suis pas sûr... mais on a de
la difficulté avec ça. Je ne sais pas si la députée de Bourassa-Sauvé en a,
mais nous, on a de la difficulté avec ça.
Finalement, nous, ce qu'on veut, c'est... pour
inviter les... pour faire partie de ce forum, effectivement, il faut une
entente entre la nation québécoise et les nations autochtones, et c'est ce
qu'on essaie de faire avec les différentes communautés, quelles qu'elles soient
et où qu'elles soient situées. Donc, je pense que l'intention est noble, mais
le forum ne serait pas la bonne... ou la table ne sera pas le bon endroit, s'il
n'y a pas vraiment d'entente entre ces différentes communautés et le
gouvernement québécois.
Je pense que, localement, comme on voit à
Obedjiwan, la direction de la jeunesse, là, de la nation attikamek d'Obedjiwan
travaille avec le CIUSSS MCQ et essaie d'harmoniser les pratiques. Mais, à une
table aussi formelle que celle-là, je pense que ce que les... que tout le monde
va comprendre que ça mérite une entente nation à nation.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Oui, Mme la députée.
Mme Robitaille : ...je crains, M. le
Président, c'est qu'on crée un problème de communication, si je puis dire, si
les différents acteurs des communautés autochtones ne sont pas partie de ce
forum-là. Et je m'explique.
On voit que, bon, grâce au C-92, ils prennent
leurs affaires en main, et ça, c'est un fait, c'est... en pratique, ils
s'organisent. Et, en attendant que les choses se règlent, M. le Président, ça
peut prendre du temps, mais ces problématiques-là juridiques ne devraient pas
nuire, ne devraient pas nuire aux communications et à la coopération entre le
gouvernement du Québec et ces différentes communautés là. Et donc, malgré le
fait que... bon, malgré toute cette saga juridique là, je pense qu'il faut
prendre pour acquis... il faut voir sur le terrain, de façon pratique, que ces
communautés-là s'organisent. Et on veut garder le lien avec elles, on veut
communiquer avec elles. Et le forum, ce forum-là, est un des exemples, est une
des occasions où, justement, on pourrait favoriser la communication puis la
coopération pour qu'on puisse se suivre, puis on puisse travailler ensemble, on
puisse s'arrimer. C'est un projet de loi qui aborde toutes sortes de
nouveautés. Il faut pouvoir se parler et, pour pouvoir se parler, bien, il faut
que...
(Interruption)
Mme Robitaille : C'est un signe? Et,
pour pouvoir se parler, bien...
(Interruption)
Mme Robitaille : C'est un signe.
Alors, je reprends. Et donc, pour pouvoir se parler, bien, il faut être assis à
une même table, puis le forum est une bonne occasion. Merci.
M. Carmant : ...M. le Président, c'est
pour ça que je m'assure qu'entre le... sur le terrain, entre le CIUSSS—Mauricie-Centre-du-Québec
et Obedjiwan, par exemple, qui sont les premiers à avoir fait cette... adopté
ça, cette loi, le discours et la pratique se maintient. Et on s'assure d'une bonne
communication sur le terrain.
Il faut aussi considérer qu'il y a
11 nations... bien, que la C-92 permettrait non seulement aux
11 nations, mais aux 55 communautés d'avoir des pratiques
différentes. Donc, nous, on veut vraiment qu'il y ait... travailler avec eux pour avoir des ententes pour s'assurer de cette
collaboration-là. Et, encore une fois, une fois qu'il y aura entente, là, ce
sera... on sera très ouverts pour la collaboration au niveau du forum
Le
Président (M. Provençal)
: Mme la députée.Ah!
excusez. Ça va, M. le ministre? Ça va pour votre intervention?
M. Carmant : Oui, j'ai terminé.
Mme Robitaille : Mais les... de ce
que je comprends, M. le Président, les communautés s'organisent. On a
27 communautés qui s'organisent, là, en se... en prenant des pouvoirs, là,
que lui donne le C-92. On pourrait être pour ou contre C-92, mais, sur le
terrain, ces communautés-là s'organisent. Et moi, j'aimerais savoir quel est le
suivi du gouvernement avec... quel est le suivi du gouvernement relativement à
cette prise en main des communautés autochtones en ce qui a trait à la
protection de la jeunesse, parce que, dans ces 27 communautés là, là, ils
travaillent... ils ont eu des pouvoirs qui... Est-ce que... Comment le gouvernement
s'arrime avec ces différentes communautés là qui prennent leur indépendance,
là, au niveau de la protection de la jeunesse?
M. Carmant : Par l'entremise des
DPJ, et des CISSS, et des CIUSSS. On travaille de façon très rapprochée pour
s'assurer que les pratiques soient harmonieuses, pour s'assurer
qu'effectivement les communautés ont tout ce qu'il faut pour pouvoir prendre en
charge les enfants, et ils se sentent à l'aise de le faire.
Par exemple, dans les différents types
d'ententes... On a différentes ententes. Par exemple, avec les Attikameks, en
Mauricie, on a un 37.5 où ils ont toute la... tout le spectre des activités de
la protection de la jeunesse. En Abitibi, avec les... avec trois communautés
algonquines, on a un 37.6 où c'est plus limité. Il y a encore la DPJ, mais les
intervenants sont tous sous la gouverne locale algonquine.
Donc, il y a
des variations d'une région à l'autre, mais l'avantage, c'est qu'on a une
entente et un lien beaucoup plus serrés. Donc, on aimerait, C-92 ou pas,
en venir avec une entente avec tous ceux qui vont... quel que soit le modèle, mais ça prend quand même une certaine
formalité. On parle d'un... quand même d'un processus formel, là, la
table. Et, oui, ils pourront participer à des activités, mais, avant de le
formaliser dans la loi, je crois que c'est important de s'assurer qu'il y ait
des ententes en bonne et due forme entre les nations québécoises et les nations
autochtones.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, madame...
Mme Robitaille : On discute de la
loi maintenant. On devrait se donner le plus de latitude possible. Le forum est une occasion. Le ministre l'a dit, ils
veulent... il veut qu'ils soient partenaires. Bien, ces différentes
communautés sont là, ils ont une expertise, ils ont des responsables. Il me
semble que la moindre des choses, si on veut travailler dans le respect et
d'égal à égal, bien, il faudrait qu'ils soient partie du forum.
Le Président (M. Provençal)
: Commentaires... la députée de
l'Acadie.
Mme St-Pierre : Merci, M. le
Président. Alors, j'appuie évidemment l'amendement qui est présenté par ma
collègue. Il y a eu des communications qui ont été faites avec des
représentants des Premières Nations pour vraiment appuyer cet amendement-là. On
comprend que le gouvernement ne veut pas aller jusque-là. Donc, ça restera évidemment au gouvernement à expliquer aux Premières Nations et aux Inuits pourquoi ce refus de garantir, parce que c'est une
garantie, ce refus de garantir leur place à cette table, là, parce qu'on va
éventuellement l'appeler une table, de garantir leur présence à cette table-là
et de l'enchâsser dans la loi. Alors, je m'arrête ici. Merci.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci. Pas d'autres commentaires? Est-ce qu'il y a
d'autres interventions concernant l'amendement déposé par Mme la députée
de Bourassa-Sauvé? Oui, Mme la députée.
• (11 h 40) •
Mme Robitaille : ...juste
dire : vote par appel nominal.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre. Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre : Pour.
La Secrétaire : Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : M. Carmant
(Taillon)?
M. Carmant : Contre.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme
Picard : Contre.
La
Secrétaire : M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La
Secrétaire : Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Contre.
La
Secrétaire : M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Contre.
La
Secrétaire : M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La
Secrétaire : M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Contre.
La
Secrétaire : M. Zanetti (Jean-Lesage)?
M. Zanetti :
Pour.
La
Secrétaire : M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M.
Provençal)
: Abstention.
L'amendement déposé par la députée de Bourassa-Sauvé est rejeté. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions concernant le 30.5?Oui, Mme la députée de
l'Acadie.
Mme
St-Pierre : On a eu ce long débat sur les Premières Nations et les
Inuits, mais il y a aussi des commentaires du Barreau du Québec. Je veux juste
le souligner parce que je pense que c'est important qu'on puisse le souligner
officiellement, là, au sein de ces débats. Donc, ça serait d'y inclure aussi, à
part entière, des juristes et... des différents contentieux des centres
jeunesse. C'est une recommandation qui est faite par le Barreau.
Je remarque, depuis
le début, que le Barreau a fait plusieurs recommandations, mais que le
Barreau... on dirait que les recommandations
du Barreau ne sont pas beaucoup enchâssées dans la loi, alors que le Barreau du Québec, il me semble que c'est une organisation qui a
énormément de notoriété, de crédibilité, et c'est ce qui chapeaute aussi, le
Barreau du Québec, l'action de tous les avocats et notaires...
avocats, pas notaires, mais avocats du Québec. Alors, je voulais juste souligner cet élément-là. D'autres
aussi ont parlé des familles d'accueil qui devraient aussi faire partie de
cela.
Donc, on va voir à
l'usage. Et je pense qu'il faut aussi laisser la chance à toute cette
mécanique-là de se mettre en place, de voir les effets positifs, mais aussi
voir les effets qui pourront être améliorés.
Je termine sur
l'importance... parce que ça m'a été souligné, puis on... je pense qu'on n'en a
pas assez parlé, mais on va en reparler, l'importance de l'indépendance de
cette personne-là qui va diriger la... qui va être directeur, ou directrice,
national de la protection de la jeunesse, l'indépendance par rapport à ses
patrons, par rapport au gouvernement, parce que le problème a été souligné
souvent dans le cas de monsieur... du directeur de la santé publique, qui est à
la fois sous-ministre. Ça cause un problème d'apparence de proximité avec le
pouvoir politique. Et je pense qu'il faut absolument que le message soit clair
dans cette commission, et madame... la nouvelle directrice va certainement écouter
ce que je suis en train de dire. Je pense qu'il faut que ça soit absolument
clair, qu'il y ait vraiment un mur de Chine, M. le Président, entre cette
instance... en fait, cette instance-là... ce nouveau poste là et le politique.
Les commandes politiques, il faudra que ça soit «non, merci», à moins qu'on me
prouve, noir sur blanc, que c'est ce qu'il faut faire, puis qu'il y ait des
études, puis qu'il y ait vraiment toutes les balises possibles qui ont été
mises en place, et que cette personne-là soit vraiment, vraiment indépendante.
C'est ce qui va assurer la crédibilité de son poste. C'est ce qui va assurer
aussi cette crédibilité-là auprès du public, puis auprès des parents, puis des
familles d'accueil, puis de tous ceux et celles qui tournent autour et qui sont
engagés dans la protection de la jeunesse. Je pense que c'est absolument
indépendant... important.
Je
termine en lançant un message, parce que, vous savez, moi, je... des fois, on a
l'impression que les commissions
parlementaires, on n'est pas... il n'y a pas grand monde qui nous écoute et...
mais ce n'est pas vrai. Il y a une dame qui m'a écrit hier, madame... je
ne la nommerai pas parce que c'est une question de... je ne veux pas nommer son
nom, là, je vais donner ses initiales, D.P. Elle dit que son dossier est...
c'est un dossier complexe, elle dit que son dossier est présentement au cabinet
du ministre. Alors, j'appelle... je la salue et je lui dis que le message est
passé. Et sa principale inquiétude, c'est l'aliénation parentale, c'est sur la
question de l'aliénation parentale. Donc, madame, sachez que vous êtes écoutée,
et le ministre est là, il vous écoute aussi. Alors, on va faire en... s'assurer
que le dossier soit vraiment analysé au sein du bureau du ministre.
Voilà, moi, je n'ai pas d'autre commentaire à
faire sur 30.5, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Cependant, M. le
ministre, est-ce que vous aviez des choses à ajouter?
M. Carmant : Bien,
oui. Bien, premièrement, je veux dire à la députée qu'elle a été bien entendue,
là, sur l'indépendance et puis les commentaires, mais j'en profiterais pour
donner... Je trouve, c'est exactement un exemple où on reçoit beaucoup de... on reçoit beaucoup de demandes d'individus
qui ont des problèmes avec la DPJ, l'application puis l'interprétation,
et malheureusement, contrairement à ce que les gens croient, le ministre n'a
aucun moyen d'aller fouiller dans des dossiers qui sont, entre guillemets,
confidentiels.
Donc, je pense que
c'est... ça vient démontrer l'importance de la directrice nationale qui, elle,
pourra aller faire... aider cette famille-là
beaucoup plus directement que moi, je peux le faire. Moi, je peux appeler le
P.D.G. puis lui dire : Bien,
pouvez-vous, à l'interne, réviser les choses?, mais c'est d'un impact limité.
Je pense que les familles aussi, dans
ces cas-là, vont voir la... un effet positif de la nomination d'une directrice
nationale de la protection de la jeunesse.
Une voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y.
Mme
Robitaille : ...on entend un petit enfant pleurer, c'est pour ça.
Le Président (M.
Provençal)
: Disons, on a un bruit de
fond.
M. Carmant : C'est
ma vie, ça, entendre des enfants pleurer.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre, vous...
M. Carmant : C'est
le travail. C'est quasiment normal aujourd'hui.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
ça, ça vous rappelle de bons souvenirs.
M. Carmant : Bien
oui.
Le Président (M.
Provençal)
: Mme la
députée, excusez-moi.
Mme St-Pierre :
Oui. Avant qu'on poursuive,
peut-être, sur la question de l'adoption, là, de cet article-là, on a
discuté hier du terme «forum». En l'adoptant, ça ne veut pas dire qu'on accepte
le terme «forum». Il y aura d'autres discussions, je pense, qui viendront, là.
C'est juste pour être clairs, absolument très clairs là-dessus, puis...
Le Président (M.
Provençal)
: ...
Mme
St-Pierre : Oui et... Voilà. Donc, est-ce qu'on amène les amendements
maintenant?
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
qu'on le dépose immédiatement?
Des voix :
...
Mme
St-Pierre : Bon, on va suspendre, M. le Président, pour s'éclairer...
s'éclaircir et s'éclairer.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, ça
va.
Suspension, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à
11 h 48)
(Reprise à 12 h 02)
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
nous reprenons nos travaux. Dans un premier temps, j'ai besoin de votre consentement pour permettre au député de
René-Lévesque de remplacer le député de Jean-Lesage. Consentement?
Des voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Des
Îles-de-la-Madeleine, excusez. Madame, pourriez-vous faire une tournée de café,
s'il vous plaît? Mais c'était juste pour savoir si le député de Jean-Lesage
était attentif à nos propos.
Une voix :
...
Le
Président (M. Provençal)
: C'est ça.
Excusez-moi.
Maintenant, dans un
premier temps, j'ai besoin du consentement pour qu'on puisse ouvrir
l'amendement qui avait été déposé par M. le ministre, qui introduisait un
alinéa dans le paragraphe 30.5 du projet de loi n° 17. Est-ce que
j'ai votre consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
Maintenant, je vais permettre à la députée de l'Acadie de déposer un
sous-amendement à cet amendement qui... qu'on vient d'ouvrir. Mme la députée de
l'Acadie, je vous cède la parole.
Mme St-Pierre :
Merci, M. le Président. Alors
donc, article 17, article 30.5 de la Loi sur la protection de la jeunesse :
Remplacer, dans
l'amendement à l'article 30.5 de la Loi sur la protection de la jeunesse,
proposé par l'article 17 du projet de loi, «le forum» par «la table».
Donc, l'article se
lirait ainsi :
«Les membres de la
table peuvent solliciter la participation, de façon ponctuelle ou permanente,
des experts ou d'autres intervenants concernés par la protection de la
jeunesse.»
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
qu'il y a des interventions sur le sous-amendement?
Mme
St-Pierre : ...M. le Président, à huis clos relativement à la question
du mot «forum», et je pense que ce que le... ce que l'on comprenait de «forum»,
nous, c'est que ça pouvait être vraiment étendu... dans l'esprit de la
population, c'est quelque chose qui peut être étendu à plusieurs groupes, ça
peut être à géométrie variable, ça peut être... et ce qu'on comprend du projet
de loi, c'est que ce que le ministre veut faire, c'est d'avoir une table de
directeurs régionaux de la protection de la jeunesse et possiblement de
d'autres personnes qui pourront peut-être s'ajouter ponctuellement, ou en permanence, ou... mais que... La notion de forum
est trop large, à notre avis, si telle est l'intention du ministre.
Alors, l'intention du ministre, c'est finalement, je pense, que ce soit une
table, et je pense que c'est plus clair de l'écrire et d'utiliser ce mot-là
plutôt que «forum». Voilà.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci.
M. le ministre.
M. Carmant :
Oui. Je pense que... Bien, je remercie la députée de l'Acadie pour cet
amendement qui vient... qui, effectivement, vient clarifier l'intention du
législateur. Je suis tout à fait d'accord.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix du sous-amendement de la députée de l'Acadie.
Mme
St-Pierre :
Appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
Mme la députée.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille :
Pour.
La Secrétaire :
M. Carmant (Taillon)?
M. Carmant :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
La
Secrétaire : M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire :
M. Zanetti (Jean-Lesage)?
M. Zanetti :
Pour.
La Secrétaire :
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet :
Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. Le sous-amendement
de la députée de l'Acadie est adopté. Maintenant, j'aurais besoin que
nous adoptions maintenant l'article... l'amendement, l'amendement amendé,
excusez-moi, c'est un pléonasme vicieux, là,
comme on disait en français, mais c'est de cette façon que je dois m'exprimer.
Est-ce que c'est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté. Merci. Nous avons
maintenant un nouvel amendement qui va être déposé par la députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre :
Encore.
Le Président
(M. Provençal)
: Alors,
pas «encore», on est là pour bonifier un projet, Mme la députée. Alors, on va
le projeter.
Mme St-Pierre :
Donc, l'article 17, article 30.5 de la Loi sur la protection de
la jeunesse. Article 30.5 de la Loi sur la protection de la jeunesse, tel
qu'amendé, proposé par l'article 17 du projet de loi :
1° remplacer, dans le
premier alinéa, «un forum» par «une table»;
2° remplacer, dans le
deuxième alinéa, «du forum» par «de la table».
Donc, ça se lirait
ainsi :
«Est instituée une
table des directeurs composée du directeur national de la protection de la
jeunesse et de chacun des directeurs de la protection de la jeunesse.
«Chaque
membre de la table doit désigner une personne pour l'y représenter lorsqu'il
n'est pas en mesure d'y participer.
«Les membres de la
table peuvent solliciter la participation de façon ponctuelle ou permanente des
experts ou d'autres intervenants concernés par la protection de la jeunesse.»
Alors, M. le
Président, je pense que c'est plus clair ainsi, ça donne l'intention du
ministre. Je ne veux pas prendre... donner des paroles, mettre des paroles dans
la bouche du ministre, mais ce qu'il nous a dit tout le long de son discours
c'était, je pense, cela. Et on a déposé des amendements pour essayer d'élargir,
ces amendements ont été refusés. Je pense
qu'à un moment donné, il faut qu'on appelle les choses correctement pour qu'on
comprenne ce que le ministre veut dire puis ce que le gouvernement veut
dire. Ça ne l'empêchera pas éventuellement, un jour, peut-être, de voir si les choses fonctionnent bien, s'il y a
des bonifications à faire, mais, pour le moment, je pense que c'est plus
clair, puisque tous les amendements qu'on
essayait de... qu'on a proposés pour essayer d'élargir la table ont été
refusés.
Alors, on ne peut pas
prétendre que c'est un forum, puis se promener sur la place publique, puis
aller sur tous les plateaux de télévision, puis dire : Aïe! C'est le fun,
on a mis un forum en place. Ça ne peut pas être ça, parce que le message... M.,
Mme Tout-le-monde, à la maison, quand ils comprennent «forum», c'est très
large, puis ça peut même faire appel aux simples citoyens qui sont dans la rue.
J'ai juste... Ici,
sur le libellé, par contre, de chacun des directeurs de la protection de la
jeunesse, est-ce qu'il faut marquer «régionaux»?
Une voix : ...
Mme St-Pierre : Non, ce n'est
pas nécessaire? O.K., parfait. Alors, voilà.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci
beaucoup. Oui, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille :
Oui. Moi, je pense que l'amendement de ma collègue est heureux. C'est
beaucoup plus une table qu'un forum, à la lumière de ce que le ministre nous
explique. Bien, bien que ça soit une table, quand même, il faut que les acteurs
principaux y soient tous, et, encore une fois, je trouve dommage que les
représentants autochtones ne soient pas autour de cette table-là.
Aussi, il y a... ma
collègue parlait du Barreau, tout à l'heure, mais les avocats des contentieux
des différentes directions de la protection
de la jeunesse ne pourraient pas être à cette table-là? C'est une question que
je pose au... parce que le Barreau
dit que... le suggère fortement, là, que les... pas juste les directeurs, mais
aussi les avocats, un représentant du contentieux, devraient être là.
M. Carmant : ...encore
une fois, ce seront... ils seront invités de façon ponctuelle ou permanente,
selon les besoins, mais je pense que la table, vraiment, comme on l'a définie
puis comme vous l'avez si bien dit, à la première occasion, ça implique surtout
la directrice nationale et les directeurs de la protection de la jeunesse.
Mme
Robitaille : ...on dit clairement qu'en pratique cette expertise-là
est nécessaire, là. Je lis le bout de leur mémoire : «En effet, la
pratique nous a démontré la pertinence de retrouver sous une même entité les
représentants du domaine clinique et juridique.» Donc, il me semble que cette
table-là devrait aussi avoir... d'avoir comme... devrait aussi avoir des
juristes, devrait être aussi composée de juristes.
M. Carmant : Bon,
je n'ai pas rien à ajouter.
Le Président (M. Provençal)
: Pas de... vous n'avez
rien à ajouter. Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres interventions
concernant l'amendement de Mme la députée de l'Acadie? S'il n'y a pas d'autre
intervention... Oui, excusez, M. le député de René-Lévesque.
• (12 h 10) •
M. Ouellet : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Je veux
juste être bien certain de... lorsqu'on change le mot «table»...
lorsqu'on change le «forum», pardon, pour «table»... Dans les discussions qui
ont prévalu juste avant aujourd'hui sur la
confusion que pouvait apporter le terme «forum»... Est-ce que de parler d'une
table de concertation, ça serait un
petit peu trop loin? Parce que, quand je regarde les responsabilités qu'on va
voir plus tard, dans l'article 30.6, on parle beaucoup de
concertation. Donc, je voudrais savoir, M. le ministre, est-ce que... selon
vous, de caractériser la table comme étant une table de concertation, est-ce
que ça serait une bonne chose?
M. Carmant : Bien,
la façon dont je vois les choses, maintenant, ce serait que cette table
organise des événements, de la formation, de la concertation. Je pense que ce
sera beaucoup plus simple parce que je pense que tout le monde a bien
clairement exprimé le fait que tout le monde voulait être assis autour de la
table, ce qui n'est pas mon intention. L'intention, c'est vraiment de s'assurer
que la directrice et les directeurs ont une rencontre prévue et qu'à partir de
ça ils fassent des activités qui vont venir faire les autres points.
M. Ouellet : Donc,
ce que vous me dites, c'est que la table n'exclut pas de faire de la
concertation et la table pourrait mener aussi des activités de concertation
avec d'autres membres que les directeurs.
M. Carmant :
Exact.
M. Ouellet :
O.K. Donc, ça serait trop limitatif d'y mettre la caractéristique de
concertation parce qu'on serait exclusivement sur la concertation, alors qu'il
peut y avoir autre chose de discuté, et ça nous enlèverait la possibilité de
créer des activités de concertation, puisque les gens ne seraient pas invités à
la table, mais il y aurait des activités qui pourraient... O.K. Parfait. Ça
précise. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que ça va? Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé
par la députée de l'Acadie.
Mme
St-Pierre :
Appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, Mme
la...
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme
St-Pierre :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme
Robitaille : Pour.
La Secrétaire : M. Carmant
(Taillon)?
M. Carmant :
Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : M. Zanetti
(Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Pour.
La Secrétaire : M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le
Président (M. Provençal)
: Abstention. L'amendement est adopté. Y a-t-il
d'autres interventions concernant le 30.5? S'il n'y a pas d'autre
intervention, M. le ministre, 30.6.
M. Carmant : Oui, merci, M. le
Président. L'article 30.6 se lit comme suit : «Le Forum des
directeurs a pour objet de permettre à ses membres;
«a) de développer et d'harmoniser les pratiques
cliniques en protection de la jeunesse;
«b) d'assurer la mise en oeuvre et le respect
des orientations et des normes de pratique clinique dans toutes les régions du
Québec.
«Le forum a également pour objet de permettre à
ses membres de se saisir de toute question que lui soumet le directeur national
de la protection de la jeunesse.»
En commentaires : Cet article a pour but de
présenter l'objet du forum des directeurs, soit de permettre à ses membres de
développer et d'harmoniser les pratiques cliniques en protection de la
jeunesse, ainsi que d'assurer la mise en oeuvre et le respect des orientations
et des normes de pratique clinique partout au Québec. Le forum permet également
au directeur national de la protection de la jeunesse de soumettre toute
question à ses membres.
Et, M. le Président, j'aimerais déposer un
amendement.
Le Président (M. Provençal)
: Un ou l'autre, oui.
M.
Carmant : Oui, d'emblée. Donc, dans le premier alinéa de
l'article 30.6... On va l'afficher d'abord. Merci. Dans le premier alinéa de l'article 30.6 de la Loi
sur la protection de la jeunesse proposé par l'article 17 du projet de
loi :
1° insérer, à
la fin du paragraphe a, «, en s'appuyant notamment sur l'expertise de ses
membres dans l'exercice de leurs responsabilités»;.
2° insérer, après le paragraphe b, le
suivant :
«c) de s'assurer du développement et de
l'adaptation continue de la formation en protection de la jeunesse en fonction
de l'évolution des pratiques cliniques probantes.»
Cet amendement vise à préciser que le
développement et l'harmonisation des pratiques cliniques s'effectuent en
s'appuyant notamment sur l'expertise des membres du forum... des membres du
forum des directeurs. De plus, il vise également à ajouter un objet au forum
des directeurs, soit celui de s'assurer du développement et de l'adaptation continue de la formation en protection de la jeunesse en
fonction de l'évolution des pratiques cliniques probantes. Ça, je pense, c'est
quelque chose qui nous a été demandé par plusieurs, si ce n'est tout le monde.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Oui, Mme la députée de
l'Acadie.
Mme
St-Pierre : Donc, le mot «probant»... «probante» vient
s'ajouter, parce qu'il n'était pas dans la première...
M. Carmant : C'est donc... L'article
modifié se lirait comme suit :
«Le forum des directeurs a pour objet de
permettre à ses membres;
«a) de
développer et d'harmoniser les pratiques cliniques en protection de la
jeunesse, en s'appuyant notamment sur l'expertise de ses membres dans
l'exercice de leurs responsabilités; ce qui est en gras vient d'être ajouté.
«b) d'assurer la mise en oeuvre et le respect
des orientations et des normes de pratique clinique dans toutes les régions du
Québec; et c, qui vient d'être ajouté;
«c) de s'assurer du développement et de
l'adaptation continue de la formation en protection de la jeunesse en fonction
de l'évolution des pratiques cliniques probantes.»
Donc, tout le paragraphe a été ajouté. Le forum
a également pour objet de permettre à ses membres de se saisir de toute
question que lui soumet le directeur national de la protection de la jeunesse.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, Mme la députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : Vous mettez
«probantes», pratiques cliniques probantes, dans le c, mais vous ne le mettez
pas dans a ni b. Vous parlez de pratique clinique, mais vous mettez probante
juste dans le c. Est-ce qu'il y a une raison juridique?
M. Carmant : Je ne pense pas.
Peut-être que je peux passer par...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, Mme Lemay...
Mme St-Pierre : C'est une erreur ou
quoi?
Le Président (M. Provençal)
: ...je vais vous demander de vous
renommer et de nous donner, par la suite, vos explications.
Mme Lemay (Catherine) : Oui,
Catherine Lemay, sous-ministre adjointe au bien être, au... et à la protection
de la jeunesse et directrice nationale de la protection de la jeunesse.
Alors,
d'emblée, il faut que... dans les pratiques cliniques, il faut sous-entendre
que c'est des pratiques probantes avant d'amener... Dans les points
précédents, les pratiques sont déjà reconnues probantes puisqu'elles font
l'objet de partage. Quand on est dans la formation, il faut s'assurer d'abord
que ça a été des pratiques probantes avant de les traduire en formation pour le
personnel.
Et pourquoi on ajoute le mot «probant»? C'est
que, souvent, il y a des bonnes idées sur le terrain qui se développent, mais, avant de voir que c'est une
pratique retenue pour être généralisée, il faut s'assurer qu'elle est
soutenue sur le plan scientifique ou sur le
plan d'indicateurs qui nous font dire que c'est une pratique à répandre de
façon plus large.
Mme St-Pierre : Est-ce que les
pratiques peuvent diverger d'une région à une autre, être différentes d'une
région à une autre?
M. Carmant : Oui, puis ça, c'est une
autre des raisons pourquoi on a nommé Mme la sous-ministre adjointe, parce que
c'est très... il y a encore beaucoup de variabilité sur le terrain. Même des
programmes qui ont le même but, surtout en première ligne jeunesse, portent des
noms tout à fait différents, donc c'est très difficile de se retrouver
là-dedans, là. Donc, c'est vraiment important que les meilleures pratiques
soient nationalisées, vraiment, là, soient répandues à travers le Québec.
Mme St-Pierre : Mais, en même
temps, si une pratique est bonne à un endroit, elle n'est pas nécessairement
bonne dans un autre endroit. Elle peut être probante, la pratique, mais elle ne
sera pas nécessairement probante dans un...
Elle peut être probante à Saint-Jean-Port-Joli, mais elle n'est pas probante,
je ne sais pas, moi, à ville Mont-Royal.
M. Carmant : Moi, je pense que,
la bonne façon, c'est de partir d'une pratique probante et de la régionaliser,
l'adapter à l'endroit, mais, tu sais, je ne pense pas qu'on peut développer des
choses de façon aléatoire.
Mme St-Pierre : On
a beaucoup parlé de... au début, quand on discutait de la question de la
langue, comment faire en sorte qu'on s'assure qu'on est bien compris
dans notre pratique ou dans la rencontre qu'on peut avoir avec un enfant. Puis
je ne reviendrai pas sur le cas de la petite qui est décédée, mais, pour moi,
c'est tellement important qu'on s'assure que l'enfant comprenne, puis les
parents, là, mais que l'enfant comprenne le vocabulaire, comprenne ce qu'on lui
raconte.
Est-ce
que... J'essaie de trouver les mots pour dire : Est-ce que ces
pratiques-là sont analysées, étudiées, appliquées? Comment vous vous assurez
que le message a bel et bien été compris par le parent et que c'est pour le bien de l'enfant qu'on va agir de telle ou telle
manière? Je comprends qu'on ne peut pas avoir des... il y a des
effectifs peut-être plus réduits, puis on ne peut pas avoir 125 personnes
à plein temps, quand elles ne sont pas requises pour faire de la traduction ou de l'interprétation, mais, dans ce cas, moi,
je pense qu'il y a eu une question de la barrière de langue. Je soupçonne ça, mais peut-être que...
c'est mon intuition qui me dit ça, c'est qu'à l'hôpital on n'a pas
compris puis, à l'école, on n'a pas compris puis, à la DPJ, on n'a pas compris
parce qu'il y a du monde qui ne comprenait pas
• (12 h 20) •
M. Carmant :
C'est très clinique comme question. Je pense que je vais passer la parole.
Le Président
(M. Provençal)
: Mme Lemay,
s'il vous plaît.
Mme Lemay (Catherine) : Dans
l'intervention, et là, toujours en fonction du parent qu'on a... que les
intervenants ont devant eux, de l'âge de l'enfant, de sa capacité de
compréhension, les intervenants vont souvent utiliser la reformulation en
reprenant ce que le parent ou l'enfant a dit, en mettant des mots, en demandant
d'expliquer : Qu'est-ce que je viens de vous dire?, qu'est-ce que vous en
comprenez?, et s'assurer qu'on s'est bien compris là-dedans. Et, quand il y a
une question d'interprète, parce que soit l'intervenant ou le parent ne parlent
pas la même langue, bien, on s'assure que l'interprète a bien traduit ce qui a
été dit au parent en lui demandant : Pouvez-vous m'expliquer ce que vous venez
de dire et qu'est-ce que vous avez compris de ce que le parent ou l'enfant a
dit? Et vice et versa, là. C'est effectivement complexe, mais c'est ça qui est
utilisé pour s'assurer qu'on se comprend.
Mme St-Pierre :
Je dis cela parce qu'à un moment donné, dans ma circonscription, il y a des
spécialistes, des travailleurs sociaux qui sont venus me voir puis m'ont
raconté que, d'abord, il faut évidemment beaucoup de services... plus de
services de garde, mais ils m'ont raconté que... et je ne veux pas être mal
interprétée quand je dis ça, je ne veux pas dire que ces gens-là ne sont pas
adaptés, là, mais on m'a dit qu'il y avait 40 % des enfants de ma
circonscription qui arrivaient à la maternelle avec des retards. C'est énorme,
et je ne sais pas si c'est un... si c'est à la direction de la protection de la
jeunesse de se mettre le nez là-dedans, mais ça veut dire que ces enfants-là,
s'ils arrivent à la maternelle avec des retards, les retards vont se
poursuivre, là, tout le long du cursus.
Il faut vraiment
trouver une façon de corriger ça. Alors, quand on parle des meilleures
pratiques, bien, il faut en développer pour que ces enfants-là arrivent dans le
réseau scolaire avec... au même niveau que les autres. Moi, ça m'inquiète
beaucoup.
M. Carmant :
Je vais me lâcher lousse, là. Là, on rentre dans mon dada, là.
Mme St-Pierre :
Dans votre dada?
M. Carmant :
Oui, les retards de développement.
Mme St-Pierre :
Moi, je voudrais qu'on s'assure, puisqu'on est là-dedans, puis qu'on parle
des enfants, puis qu'on parle de protection de la jeunesse... Protection de la
jeunesse, c'est... bien sûr, c'est pour des enfants qui ont des problèmes à la
famille ou qui ont des... mais protection de la jeunesse, en général, à mon
avis, ça devrait inclure ça. Je vous le dis parce que ça m'inquiète énormément,
je n'aime pas ça, puis il faut être... réussir, puis je pense que c'est une
question de... Je pense sincèrement que c'est une question de communication.
M. Carmant :
Oui. Alors, bien, alors, nous, l'approche, c'est vraiment d'agir en amont,
puis ça, c'est le programme Agir tôt qu'on a implanté, où vraiment, puis là
c'est presque implanté partout, il y a une évaluation qui se fait à la
vaccination de 18 mois — puis on sait qu'au Québec 90 % des
enfants reçoivent cette dose de vaccin là — où il y a vraiment une
évaluation développementale qui se fait. Et, à partir de cette évaluation-là,
les services sont implantés. Donc, progressivement, là, on va voir ce
chiffre-là diminuer de façon significative, et l'intervention se faire en
amont.
Ce qui est
intéressant, c'est que la plupart du temps, quand il y a... en fait, ça se
divise en deux, là. Il y a 15 % des enfants qui arrivent avec un retard,
qui ont un problème neurodéveloppemental, un trouble du spectre de l'autisme, un trouble de langage, etc., là, des
problèmes neurodéveloppementaux, puis un 10 %, c'est de la sous-stimulation,
quelle qu'elle soit, là, que ce soit dans un contexte de vulnérabilité ou de
nouvelle immigration, etc. Et nous, ce qu'on a fait, c'est qu'on a rehaussé le
programme négligence. Et justement, pour éviter les signalements, dans ce
programme-là, on a insisté pour qu'une partie de l'argent soit versé aux
organismes communautaires, qui peuvent faire de l'intervention, également,
surtout quand c'est dans des contextes d'immigration.
Donc,
on travaille avec le ministère de l'Immigration pour s'assurer que les
organismes qui sont sous leur tutelle puissent contribuer. Puis un bel
exemple, c'est l'exemple qui est dans... justement, dans Notre-Dame-de-Grâce,
de notre collègue, où il y a... avec la communauté noire, il y a beaucoup
d'activités qui se font en amont. Même chose également
dans Centre-Sud, avec le Bureau de la communauté haïtienne de Montréal, où il y
a encore aussi beaucoup d'interventions par les groupes communautaires
sur les pratiques parentales, sur la stimulation. Tout ça, ça évite des
signalements à la protection de la jeunesse.
Donc,
nous, vraiment, l'option, c'est d'agir en amont. Tu sais, on veut éviter la
protection de la jeunesse, dans ces cas-là. Bon, évidemment, si c'est sévère
puis il faut... il faut le faire, mais je pense que beaucoup, beaucoup,
beaucoup de ces enfants-là peuvent être pris bien en avant, puis, en les
attrapant à 18 mois, bien, on a le temps de rattraper avant l'entrée à la
garderie, là.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti :
Oui. Je veux savoir comment vous définissez une pratique clinique probante.
Le Président (M.
Provençal)
: Mme Lemay, s'il vous plaît.
Mme Lemay (Catherine) : Bien,
d'abord, c'est une... En pratique sociale, c'est souvent des initiatives sur le
terrain qui se développent puis qui
sont repérées, et, après ça, il y a des chercheurs qui se joignent et qui
viennent évaluer ce que ça a donné,
qui le... qui, après ça, utilisent, par exemple, un groupe d'une autre région
pour comparer les résultats, et, tranquillement, ça devient des données
qui sont scientifiquement reconnues puis, par la suite, une donnée qui est
reconnue sur le plan clinique et scientifique comme étant la pratique à suivre,
donc c'est... Grosso modo, c'est ça, une pratique probante.
M. Zanetti :
O.K. Est-ce que... parce que la définition même des données probantes, tu sais,
font l'objet, particulièrement, je dirais,
dans des domaines comme l'évaluation des approches cliniques en travail social,
là... bien, l'utilisation du terme
«données probantes» puis même la conception de la donnée probante fait quand
même l'objet d'un débat
épistémologique dans la communauté scientifique ou philosophique. Je vois le
ministre Carmant sourire, mais c'est vrai.
Est-ce que le terme
«données probantes» a sa place dans un projet de loi? C'est ce que je me
demande. Ce n'est pas parce que je suis
contre les données probantes, là. Je fais juste dire : Imaginez qu'un juge
se ramasse devant, là, comme, la nécessité de dire : C'était-tu
vraiment des données probantes ou ce n'était pas des données probantes? Là, on
va se lancer dans un débat épistémologique de fou, là.
Alors, je me dis, peut-être que ce serait plus
judicieux de juste utiliser un terme d'un niveau de généralité plus élevé
que ça, «données probantes». Parce que,
mettons qu'on voulait faire une esquisse de définition de «données probantes»,
là, ça voudrait dire, en gros, il y a eu des recherches, on a analysé les
résultats d'une approche clinique puis on a jugé que, dans tel pourcentage des cas, ça avait un résultat évalué comme positif.
Puis là, bien, si c'est assez positif, on dit : Ça, c'est une
donnée probante, mais, tu sais... Je ne sais pas, ça m'apparaît juste comme pas
nécessairement utile et essentiel au projet
de loi puis amener des problèmes à des gens qui ont essayé de l'appliquer, tout
simplement. Ça fait que je proposerais... moi, je voudrais voir votre
ouverture à peut-être juste retirer ça ou le remplacer par quelque chose de
plus général.
Le Président
(M. Provençal)
: Mme Lemay
ou M. le ministre.
M. Carmant :
Bien, peut-être qu'on pourrait suspendre, puis je vais voir si elle est
ouverte à retirer le mot «probantes». Moi, je...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui. On
va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
12 h 29)
(Reprise à 12 h 31)
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
nous reprenons nos travaux. Il y a eu un échange pour clarifier le questionnement qui a été soulevé par le député de
Jean-Lesage. Alors, M. le ministre ou Mme Lemay. M. le ministre?
M. Carmant : Non,
je vais y aller. Donc, après discussion hors micro avec la sous-ministre, on
est d'accord que peut-être que... bien, si vous désirez, on pourrait amender
l'article c et retirer le mot «probantes». Comme ça, ce serait plus en harmonie
avec le reste du texte. Puis on s'entend qu'on veut vraiment les meilleures
pratiques, donc, si vous voulez déposer un sous-amendement, là, on est à l'aise
avec ça.
M. Zanetti : Bien,
est-ce qu'on a le temps? Je pensais qu'on finissait à 12 h 30.
Le Président (M.
Provençal)
: 13 heures.
M. Zanetti : On
finit à 13 heures? O.K.
M. Carmant : Mais
on est au micro, là, M. le député. On est au micro.
M. Zanetti :
Oui, oui, je sais. C'était un peu impertinent. Mais alors, oui, je prendrais le
temps de déposer un sous-amendement, si vous me l'accordiez.
Le
Président (M. Provençal)
: Oui,
puis... mais, par contre, je vais céder, avant toute chose, la parole au député
de René-Lévesque.
M. Ouellet : Question
d'efficacité, je proposerais au collègue de Jean-Lesage, dans le
sous-amendement, de faire apparaître le mot «table» au lieu de «forum» dans cet
article aussi, au même moment. On pourrait effectivement...
Des voix : ...
M. Ouellet : Bien,
vous allez le faire? O.K. On va se parler. C'est beau.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
on va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
12 h 32)
(Reprise à 12 h 46)
Le Président
(M. Provençal)
: On reprend nos travaux.
Alors, je vais inviter le député de Jean-Lesage à nous présenter son
sous-amendement.
M. Zanetti :
Merci, M. le Président. L'amendement de l'article 17 du projet de loi
est modifié, au deuxième paragraphe, par l'abrogation du mot «probantes».
Le Président (M. Provençal)
: Des explications ont été
données. M. le ministre, avez-vous des points à ajouter?
M. Carmant :
Bien, je crois que ça clarifie les choses. Comme je disais, des fois,
l'utilisation de la science est un peu vague. Donc, je pense, retirer de ce...
le terme de l'alinéa est adéquat. Merci.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci.
Y a-t-il des interventions sur le sous-amendement? S'il n'y a pas
d'intervention sur le sous-amendement, est-ce que le sous-amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: Adopté.
Merci. Maintenant...
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: ...c'est ça.Maintenant...
S'il vous plaît, à l'ordre! Maintenant, est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement qui a été modifié
par le sous-amendement? S'il n'y a pas d'autre... Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Provençal)
: Adopté.
Merci. Maintenant, nous avons un amendement qui est déposé par Mme la députée
de l'Acadie.
Mme St-Pierre :
Merci.Merci, M. le Président. Donc, c'est l'article 17,
article 30.6... tel qu'amendé, de la Loi sur la protection de la
jeunesse : Remplacer, dans le premier et deuxième alinéas de
l'article 30.6 de la Loi sur la protection de la jeunesse tel qu'amendé,
proposé par l'article 17 du projet de loi, «Le forum» par «La table».
Donc, ça se lirait
ainsi : «La table des directeurs a pour objet de permettre à ses
membres :
«a) de développer et
d'harmoniser les pratiques cliniques en protection de la jeunesse, en
s'appuyant notamment sur l'expertise de ses membres dans l'exercice de leurs
responsabilités;
«b) d'assurer la mise
en oeuvre et le respect des orientations [dis-je] et des normes de pratique
clinique dans toutes les régions du Québec;
«c) de s'assurer du
développement et de l'adaptation continue de la formation en protection de la
jeunesse en fonction de l'évolution de pratiques cliniques.
«La table a également
pour objet de permettre à ses membres de se saisir de toute question que lui
soumet le directeur national de la protection de la jeunesse.» Voilà.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci
beaucoup. Alors, c'est une notion de concordance, hein?
Mme
St-Pierre : ...
Le Président
(M. Provençal)
: C'est
bon. Alors, merci. Est-ce que... Oui, est-ce que...
Mme Robitaille : Oui, j'ai
juste un petit commentaire.
Le Président
(M. Provençal)
: Oui,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Bien, j'ai...Donc, on parle maintenant de table. J'espère quand même que le ministre va
organiser des grands forums à chaque année pour... où il va inviter tout le
monde, puis on pourra débattre. C'est bien ça? Oui.
M. Carmant : Je vais m'assurer que
la directrice nationale le fasse.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, Mme la députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : Oui. Juste conclure
là-dessus, c'est... ce n'est pas qu'on n'aimait pas le mot «forum», mais je
pense que ça représente plus ce que vous voulez... ce que vous voulez dire dans
la loi. Mais effectivement, faire un grand rassemblement des principaux intéressés,
à tous les ans, tous les deux ans, ça pourrait être très, très, très pertinent.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement déposé par Mme la députée de l'Acadie? S'il n'y
a pas d'autre...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Appel... appel nominal. Excusez.
Allez-y, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre : Pour.
La Secrétaire : Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : M. Carmant
(Taillon)?
M. Carmant : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : M. Zanetti
(Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Pour.
La Secrétaire : M. Ouellet
(René-Lévesque)?
• (12 h 50) •
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. L'amendement déposé par
Mme la députée de l'Acadie est adopté. Maintenant, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 30.06? Merci. M. le ministre, 30.07.
M. Carmant : Oui, merci, M. le
Président. 30.7 se lit comme suit :
«Le directeur national de la protection de la
jeunesse préside les réunions du forum des directeurs et en détermine le mode
de fonctionnement.»
Donc, cet article confie au directeur national
de la protection de la jeunesse le rôle de présider les réunions du forum des
directeurs et d'en déterminer le mode de fonctionnement.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Y a-t-il des interventions?
Mme St-Pierre : ...M. le Président,
qui est un amendement de concordance sur le mot «forum».
Le Président (M. Provençal)
: Alors, je vous invite à nous déposer
votre amendement.
Mme St-Pierre : Je pense qu'il est
dans Greffier.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, il est même projeté à l'écran.
Mme St-Pierre : Donc, je vous lis
l'amendement. Article 17, article 30.7 de la Loi sur la protection de
la jeunesse : Remplacer, dans l'article 30.7 de la Loi sur la
protection de la jeunesse, proposé par l'article 17 du projet de loi, «du
forum» par «de la table».
Donc, ça se lit ainsi : «Le directeur
national de la protection de la jeunesse préside les réunions de la table des
directeurs et en détermine le mode de fonctionnement.»
Le Président (M. Provençal)
: Merci.
Mme
St-Pierre : Alors, c'est une question de concordance, mais, un
jour, j'espère qu'on aura le mot «directrice» aussi dans notre cursus,
dans tout notre corps législatif, qu'on puisse trouver au moins des féminins.
Je l'aurai dit, c'est mon éditorial du jour, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Il n'y a pas de problème. Je pense
que c'est bien noté. Y a-t-il des interventions concernant l'amendement
proposé? S'il n'y a pas d'intervention, mise aux voix de l'amendement déposé
par Mme la députée de l'Acadie.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. Maintenant, est-ce que
le 30.7 tel... Non, je n'ai pas besoin...
Mme St-Pierre : Oui, j'ai quelque
chose à dire sur le 30.7.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, allez-y.
Mme St-Pierre : J'avais terminé sur
l'amendement, mais j'ai quelque chose à dire sur le 30.7, parce que ça vient de
M. Camille Bouchard, et je pense qu'il faut vraiment en discuter. Je trouve
pertinent ce qu'il a à dire.
Donc, je le cite : «Le p.l. n° 15 crée
un poste de directeur national de la protection de la jeunesse avec mission de
s'assurer de la qualité et l'harmonisation des services des DPJ partout au
Québec. Fort bien. C'est là une des recommandations
structurantes de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la
protection de la jeunesse. Le p.l. 15 crée en même temps le...» bien là,
c'est la table, la table des directeurs de la protection de la jeunesse.
«L'intention du législateur, en créant cette
table, est de favoriser l'adoption des pratiques les meilleures dans le réseau
des DPJ et de les harmoniser. Cette intention est louable, dit M.
Bouchard, et rejoint les avantages que l'on peut tirer d'une communauté de
pratiques dans lesquelles les membres s'enrichissent mutuellement les uns des
autres.»
Maintenant : «Je m'inquiète, dit-il,
cependant du rôle que l'on y réserve au directeur national de la protection de la jeunesse. Ce directeur, à qui on confie la
présidence du forum, détient, ne l'oublions pas, un pouvoir de sanction
sur les DPJ, section 1.1,
article 29 et suivants. Cela, me semble-t-il, peut [inclure] les DPJ...
peut induire...» Pardon. Excusez-moi. Il faudrait que je me fasse
ajuster les verres de contact. Alors : «...cela peut induire les DPJ à
adopter une conduite de prudence, de retenue ou d'acquiescement de convenance
dans leurs échanges alors qu'ils devraient plutôt profiter de cette table pour
échanger librement entre eux au sujet de leurs pratiques, mais aussi de leur
environnement administratif et de gestion, y compris l'environnement législatif
et ministériel. Je recommande plutôt que la présidence soit décidée entre pairs de la table. Le directeur national de la
protection de la jeunesse participe alors à la table au sujet des questions
qu'il lui soumet.»
C'est ça, je trouve que c'est tout à fait
pertinent. Je pense qu'on devrait avoir une discussion là-dessus, mais je vois
que le temps passe. Je pense qu'on devrait avoir une discussion là-dessus, sur
l'idée qui est soumise par M. Bouchard dans cette... sur cette question-là.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que vous avez un...
M. Carmant : Brièvement, moi,
je dirais, ça fait partie un petit peu du rôle qu'on voulait créer. Puis je
vous dirais que les DPJ sont très occupées. Je pense que c'est... ce ne serait
pas quelque chose de facile pour eux, tu sais, de... tu sais, gérer l'aspect
plus national, là. Je comprends l'inquiétude de M. Bouchard, mais je pense
que ça fait partie aussi du rôle qu'on voulait donner à la directrice
nationale.
Mme St-Pierre : Si monsieur...
si un directeur, par exemple, est, entre guillemets, en conflit avec la
direction nationale ou avec le directeur national, en conflit sur le plan
idéologique ou sur le plan de... ils ne s'entendent pas, comment ça va se
gérer, là, au sein de cette table, ou s'il y a un dépôt d'une plainte par
rapport à un directeur, ou l'inverse, un directeur dépose une plainte par
rapport à la directrice... à la direction nationale? Qu'est-ce que... comment
ça va se gérer, tout cela?
M. Carmant : Bien, j'espère que
ça ne surviendra pas, mais il faut tout prévoir, effectivement. Bien, je pense,
tu sais, Mme Laurent nous a... La
commission nous a demandé que la directrice ait un rôle central, un rôle
d'harmonisation. Je crois que ce serait difficile de ne pas lui donner le... tu
sais, le rôle de présider cette table-là.
Mme St-Pierre : Parce qu'on
le...
M. Carmant : Peut-être...
Mme
St-Pierre : Oui,
pardon?
M. Carmant : Non, non.
Mme St-Pierre : On le voit dans
des sociétés d'État, vous allez avoir un conseil d'administration qui va avoir
un président de conseil d'administration, présidente, et vous allez avoir la
personne qui est la... qui représente la direction générale, qui occupe le
poste de directeur général. On avait d'ailleurs... on a fait, d'ailleurs, des
projets de loi pour, justement, séparer ces
fonctions-là. Là, on n'est pas sur un conseil... on n'est pas face à un conseil
d'administration avec des votes. C'est une table, et on va discuter, il va y
avoir de la concertation.
Je pense que Me Bouchard a levé un autre carton
jaune. Je le vous soumets... je le soumets à votre attention pour que vous
puissiez peut-être réfléchir là-dessus, dans le fonctionnement de la table et
la présidence de la table. Peut-être qu'il y a quelque chose qu'on pourrait
apporter pour, justement, répondre aux interrogations de M. Bouchard.
M. Carmant : Non, je n'ai rien
à ajouter.
Le
Président (M. Provençal)
:
Ça va. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires concernant le 30.7? Ça va. M. le ministre, je vous invite à
nous... vous avez un amendement qui introduit le 30.8., à ce qu'on m'avait
signalé.
Mme St-Pierre : ...
Le Président (M. Provençal)
: Non, non, parce que...
Mme St-Pierre : ...
Le
Président (M. Provençal)
: Exact, parce que, plus tard, on va adopter
globalement l'article, mais faites-vous-en pas...
Des voix : ...
M. Carmant : ...il est imprimé?
D'accord, d'accord, oui.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, je vous invite à nous en faire
la lecture, M. le ministre, et à nous expliquer le tout.
M. Carmant : Donc, M. le
Président, je demande de... Insérer, après l'article 30.7 de la Loi sur la
protection de la jeunesse, proposé par l'article 17 du projet de loi, la sous-section
suivante :
«3. Reddition de comptes.»
«30.8. Le directeur
national de la protection de la jeunesse rend compte annuellement de l'exercice
de ses responsabilités et de celles de la table au ministre de la Santé et des
Services sociaux dans les quatre mois de la fin de l'année financière.
«Ce rapport est publié sur le site Internet du
ministère de la Santé et des Services sociaux.».
Cet amendement vise à prévoir une forme de
reddition de comptes annuelle effectuée par le directeur national de la
protection de la jeunesse et transmise sous forme de rapport au ministre de la
Santé et des Services sociaux. Ce dernier doit être publié sur le site Internet
du ministère.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Oui, Mme la députée de
l'Acadie.
Mme
St-Pierre : C'est une très bonne idée. Cependant, il serait
publié, par rapport au dépôt chez... le rapport serait...
Le Président (M. Provençal)
: Sur le site Internet du ministère.
Mme
St-Pierre : Mais en... l'écart entre le dépôt au ministère et
le dépôt sur le site, est-ce que c'est en même temps?
M. Carmant : Je ne sais pas. C'est
selon la Gazette, là, avec les délais de la Gazette, si je ne me
trompe pas.
Le Président (M. Provençal)
: Non.
M. Carmant : Non?
Mme St-Pierre : Est-ce que ça peut
être simultanément ou s'il faut qu'il y ait un délai entre les deux? Fin de
l'année financière.
M. Carmant : ...il va falloir que je
vérifie. Je n'ai pas réponse à cette question.
Mme St-Pierre : Oui.Oui,
parce que ça peut y avoir une incidence, c'est-à-dire il peut arriver chez vous
au mois de... au mois de juin, puis vous décidez de le déposer à la fin du mois
de juillet, mettons, sur le site. Tu sais, ça peut arriver. Je ne prête pas
d'intentions, mais, vous savez... ou un vendredi après-midi. En tout respect,
là, je pense... le temps passe puis il va falloir qu'on suspende, mais, en tout
respect, je pense qu'il faudrait peut-être mettre un échéancier entre la
publication.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Je vais inviter le ministre à
réfléchir au point que vous venez de soulever.
Compte tenu de l'heure, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 14 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 14 h 03)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux.
Donc, la commission va poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 15, Loi modifiant la
Loi sur la protection de la jeunesse et d'autres dispositions législatives.
Lors de la suspension de nos travaux, nous
étions rendus à l'étude de l'amendement du ministre qui introduit l'article 38 à l'article 17 dans le projet de loi n° 15. Alors, cet amendement est sur les écrans
présentement. Est-ce qu'il y a des interventions sur ce nouvel article?
Oui, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui. Oui, je vais
poursuivre sur la même lancée que ma collègue et j'aimerais que le ministre
nous explique, pour les fins, là... pour les gens qui nous écoutent en ce
moment... Donc, je reprends l'article, là, vous parlez de... Donc : «Le
directeur national de la protection de la jeunesse rend compte annuellement de
l'exercice de ses responsabilités et de celles de la table au ministre de la
Santé et des Services sociaux dans les quatre mois de la fin de l'année
financière.»
«Ce rapport est publié sur le site Internet du
ministère de la Santé et des Services sociaux.»
Donc, dans les quatre mois de la fin de l'année
financière, donc on parle, donc, fin mars, donc, avril, mai, juin, juillet.
C'est bien ça?
M. Carmant : Oui, c'est bien le
délai demandé.
Mme Robitaille : Oui. Et
donc... parce que les questionnements de ma collègue étaient justifiés. En
fait, elle disait : C'est très bien,
c'est important aussi qu'il y ait une reddition de comptes. On ne veut juste
pas que le dépôt du rapport tombe, tu sais, dans un trou noir, là, en
plein milieu de l'été, et qu'il soit déposé à... On voudrait qu'il soit déposé
à un moment opportun, où tout le monde est là finalement.
De là, on aurait un amendement, nous,
un sous-amendement à l'amendement... bien, c'est ça, un sous-amendement,
donc.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, un sous-amendement...
Mme Robitaille :
Oui, justement, pour s'assurer que le rapport, qui va être très important, soit
déposé quand tout le monde... Tu sais, il y aura le plus de lumière possible
sur le rapport. Donc, on vous envoie ça.
Le Président
(M. Provençal)
: Donc,
ce que je comprends, c'est que les quatre mois, à la fin de l'année financière,
ne sont pas assez... Moi, je vous suggère de suspendre, d'en discuter.
Mme Robitaille :
On va suspendre. O.K.
Le Président
(M. Provençal)
: Suspendre,
s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
14 h 05)
(Reprise à 14 h 30)
Le Président (M.
Provençal)
: Nous
reprenons nos travaux. Mme la députée de Bourassa-Sauvé va déposer un
sous-amendement à l'article 30.8 de l'article 17 du projet de loi
n° 15.
Mme
Robitaille : Donc, merci, M. le Président. Donc, l'amendement :
Modifier l'amendement introduisant... Pardon, c'est un sous-amendement qui
modifie l'amendement introduisant l'article 30.8, à l'article 17 du
projet de loi, par le remplacement des mots «dans les quatre» par les mots «au
plus tard dans les six».
Et donc, l'article
se lirait comme suit : «Le directeur national de la protection de la
jeunesse rend compte annuellement de l'exercice de ses responsabilités et
celles de la table au ministre de la Santé et des Services sociaux au plus tard
dans les six mois de la fin de l'année financière.
«Ce rapport est
publié sur le site du ministère de la Santé et des Services sociaux».
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
Mme
Robitaille : Donc, M. le Président, dans les six mois, parce qu'on
veut tout faire en sorte pour que ce rapport-là ne tombe pas dans le milieu du
mois de juillet, par exemple. Et donc, si la directrice nationale le dépose...
c'est-à-dire le met sur le site Internet au début... bien, en septembre, et
s'il y a reddition de comptes, là, avec le ministre en septembre, bien,
évidemment qu'on règle le problème puis on met le rapport en lumière dans ce
sens-là. On veut évidemment qu'il soit publié simultanément sur le site Internet.
Donc, il y a rapport, c'est fait au ministre et là, simultanément, sur le site
Internet. Évidemment, c'est de coutume, mais on s'attend à ça, évidemment.
Et ultimement, je
comprends qu'il y aura un commissaire qui, lui, fera un rapport qui sera déposé
ultimement à l'Assemblée nationale, mais on n'a pas encore de commissaire. On a
hâte d'avoir un commissaire au bien-être des enfants. Et donc, c'est ça. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
M. le ministre.
M. Carmant : Mais,
écoutez, l'intention est également présente que ce rapport soit déposé à un
moment où tous les gens sont présents au niveau de l'Assemblée nationale. Donc,
ce sera beaucoup plus simple d'y aller en septembre
qu'aller avant... au mois de juillet ou avant. Donc, j'apprécie cet
amendement-là puis je... C'est en concordance avec l'intention du
législateur, et, oui, le commissaire est sur le napperon. Merci, M. le
Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
d'autres interventions? Oui, M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui,
merci beaucoup, M. le Président. Donc, on avance. Ce qui est important pour
nous, c'était qu'effectivement tout rapport ou toute constatation puissent être
rendus publics. Donc, on a une partie de la solution qui nous est présentée,
c'est-à-dire sur le site Web du ministère de la Santé. On aurait aimé que ce
rapport-là soit aussi déposé à... à l'Assemblée nationale, pardon, mais il
n'est pas coutume, M. le Président, qu'un sous-ministre dépose son rapport ou
ses rapports à l'Assemblée nationale. Les ministres peuvent le faire, s'ils le
désirent. C'est d'ailleurs ce qui arrive dans le projet n° 79,
qu'on a adopté à l'unanimité, sur les enfants disparus. Mais ce qu'il faut
comprendre, c'est que c'est le rapport du comité de suivi qui est rendu public.
Or, dans ce cas-ci,
on a comme deux rapports. On a un rapport de la table qui, oui, est rendu
public, mais aussi on a un rapport d'une sous-ministre de la direction
nationale de la protection de la jeunesse. Donc, ce n'est pas dans nos us et
coutumes, et on en a discuté avec le ministre. Et je crois comprendre, à la
lumière aussi des échanges qu'on a eus avec la députée... voyons, j'oublie
la circonscription, pardon, aidez-moi...
Mme Robitaille : Bourassa-Sauvé.
M. Ouellet :
...Bourassa-Sauvé, j'avais Sauvé en tête — Bourassa-Sauvé, que le but
ultime, c'est d'avoir un commissaire qui va s'occuper des droits et de la
protection de la jeunesse. Et donc, ce commissaire-là indépendant aura
l'occasion de faire rapport sur ses constatations et de faire des
recommandations, et ce rapport-là, on l'espère, sera déposé à l'Assemblée
nationale pour qu'il soit connu et su, pas juste pour l'ensemble des
parlementaires, mais pour les gens partout au Québec.
Donc, pour le
moment, je vous dirais, M. le Président, que ce libellé-là... pardon, me satisfait.
Évidemment, on a hâte de voir la
suite pour la création du commissaire qui va s'occuper des enfants. Et sa
reddition de comptes et la façon dont elle sera faite aussi publiquement
fera partie de d'autres discussions, qu'on espère avoir très rapidement, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Y a-t-il d'autres
interventions? Ça va? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder
à la mise aux voix...
Mme Robitaille : Par appel nominal,
M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, Mme la députée... du
sous-amendement déposé par la députée de Bourassa-Sauvé.
La Secrétaire : Pour,
contre, abstention. Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : M. Carmant
(Taillon)?
M. Carmant : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : M. Zanetti
(Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Pour.
La Secrétaire : M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Absention. Le sous-amendement est
adopté. Maintenant, y a-t-il des interventions sur l'amendement qui a été
amendé par le sous-amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, la députée
de Bourassa-Sauvé voulait déposer aussi un nouvel amendement. Oui, bien, en
fait, c'était votre collègue.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Il nous reste maintenant à faire la
mise aux voix de l'amendement qui vient d'être sous-amendé et qui a introduit
l'article 30.8. Y a-t-il d'autres commentaires? Sinon, on procéderait à la
mise aux voix. Est-ce que c'est... est-ce qu'il est adopté?
Mme Robitaille : Par
appel nominal, évidemment.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Carmant (Taillon)?
M. Carmant : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : M. Zanetti
(Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Abstention.
La Secrétaire : M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. Donc, l'amendement du
ministre, qui est sous-amendé, est adopté. Oui, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, vous... il y avait un amendement...
Mme Robitaille : Excusez-moi, mais
ma collègue ne m'en avait pas fait mention. Ah! c'est les tables. Ah! oui, oui.
O.K. Parfait. Oui, oui, il manquait une... il nous manquait un forum, mais on
sait que le ministre va appeler des forums durant les prochaines années,
justement, pour faire la lumière sur où on est, pour faire le point
régulièrement. Mais, entre-temps, hein, on va corriger le terme «forum» dans la
loi pour... et on le remplace par «table». Alors, je vais lire l'amendement.
C'est un amendement, M. le Président?
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui.
Mme Robitaille : Alors :
Remplacer, dans l'intitulé de la sous-section 2 la Loi sur la protection
de la jeunesse qui précède l'article 30.5, proposé par l'article 17
du projet de loi, «forum» par «table».
Intitulé de la sous-section modifié : Table
des directeurs.
C'est bien ça? Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Y a-t-il des interventions?
C'est une question de concordance.
Mme Robitaille : ...M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons... Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Robitaille : Par appel nominal,
évidemment.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : M. Carmant
(Taillon)?
M. Carmant : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : M. Zanetti
(Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Pour.
La Secrétaire : M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le
Président (M. Provençal)
: Absention. Alors, l'amendement est adopté. Nous
allons maintenant à l'article 18, M. le ministre.
M. Carmant : Avec plaisir, M. le Président.
L'article 18 se lit comme suit :
L'article 31 de cette loi est remplacé par
les suivants :
«31. Un
directeur de la protection de la jeunesse est nommé pour chacun des
établissements qui exploitent un centre de protection de l'enfance et de la jeunesse; il agit sous l'autorité
directe du président-directeur général de l'établissement.
«31.0.1. Le directeur est nommé par le conseil
d'administration de l'établissement parmi la liste de candidats qui lui est
soumise par un comité de sélection.
«Le ministre prévoit, par directive, la
procédure de recrutement et de sélection des personnes aptes à être nommées
directeurs, notamment la composition du comité de sélection.»
Le nouvel article 31 de la Loi sur la
protection de la jeunesse prévoit qu'il appartient à un établissement qui
exploite un centre de protection de l'enfance et de la jeunesse de nommer un
directeur de la protection de la jeunesse qui agit sous l'autorité du
président-directeur général de cet établissement.
• (14 h 40) •
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a des... Oui, M. le
député de René-Lévesque, concernant l'article 31 ou globalement?
M. Ouellet : ...31 puis 31.0.1.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Allez-y.
M. Ouellet : O.K. Donc, si je
comprends bien, le directeur est nommé par le conseil d'administration de
l'établissement. Il est sous l'autorité du P.D.G. Le ministre prévoit, par
directive, la procédure de recrutement, sa sélection,
dont le comité de sélection. Mais est-ce qu'il convient des exigences au poste?
Est-ce que vous allez... parce que ce n'est pas inscrit comme ça, mais je veux
savoir si c'est votre volonté, dans votre directive, d'inscrire aussi les
exigences, la formation, l'expérience, toute autre chose qui serait utile pour
occuper le poste.
M. Carmant : Oui. Et même pour nous,
le changement qui est fondamental, c'est qu'avant la DPJ était sous la
responsabilité du P.D.G.A. puis là on vient le mettre sous la responsabilité du
P.D.G.
M. Ouellet : O.K. Donc, vous venez
de me confirmer que la directive va inclure les exigences pour occuper le
poste. Or, je ne le vois pas dans le projet de loi en question. Est-ce qu'on
devrait l'inscrire?
M. Carmant : Alors, les... Non,
juridiquement, c'est dans le terme «apte». Peut-être que, M. le Président, je
pourrais passer la parole à la juriste...
Le Président (M. Provençal)
: À Me Mathieu? Oui, maître.
Mme Mathieu (Jessica) : Oui. Donc,
vous voyez dans le deuxième alinéa de l'article, là, 31.0.1, on vient préciser
la procédure de recrutement et de sélection des personnes aptes à être nommées
directeurs, donc, que c'est englobé, là, par ça. Donc, oui, ça va pouvoir
prévoir les exigences, là, professionnelles ou de formations, là, par exemple,
universitaires, qui pourraient être imposées.
M. Carmant : M. le député, est-ce
que ça clarifie votre interrogation?
M. Ouellet : Oui puis non. «Le
ministre prévoit, par directive, la procédure de recrutement», donc de quelle
façon on va aller chercher les candidatures, et la «sélection des personnes
aptes», donc, dans ce cas-là, il va déterminer qui est apte à postuler ou pas.
Puis là, après ça, on fait «notamment la composition du comité de sélection».
Quand je lis ça d'un trait, ça me donne
l'impression que la procédure de sélection des personnes aptes à être nommées
directeurs, notamment la composition du comité de sélection... on dirait que ce
n'est pas assez inclusif, là. Je n'ai pas l'impression que... Si on
rajoutait «dont notamment»... on fait référence au comité, mais quand je
le lis d'une traite, là, je n'ai pas
l'impression que le législateur parle adéquatement en disant que «la procédure
de recrutement et de sélection des personnes aptes à être nommées
directeurs, notamment la composition...» On n'est pas dans l'énumération, on
est dans une volonté, mais je trouve que c'est mal lié, là. Je demande à être
convaincu, là.
Le Président (M. Provençal)
: Monsieur... Excusez, Me Mathieu.
Mme
Mathieu (Jessica) : Écoutez, c'était l'intention, là, moi, que je
comprenais, lorsqu'on voyait «des personnes aptes à être nommées
directeurs», là, que ça comprenait également ce volet-là, là.
M. Ouellet : Allez-y, M. le
ministre.
M. Carmant : Non, mais j'allais vous
demander s'il y avait proposition ou...
M. Ouellet : Oui, je pense que j'en
aurais une, oui, très claire, là : «dont notamment les compétences et la
composition du comité de sélection», là. Je vais le proposer...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, on va suspendre pour que vous
puissiez rédiger l'amendement.
(Suspension de la séance à 14 h 44)
(Reprise à 14 h 57)
Le Président (M. Provençal)
: Je vais interrompre la discussion
pour reprendre nos travaux. La parole était, lorsque nous avons suspendu, au
député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Merci beaucoup, M.
le Président. Donc, à micro fermé, j'ai eu des discussions avec l'opposition
officielle. Et donc, avant de proposer mon amendement, je pense qu'il serait
plus pertinent d'entendre l'amendement de l'opposition officielle, que je
pourrais moi-même sous-amender suite aux discussions que nous avons eues sur
l'enjeu des exigences pour occuper le poste de directeur de la protection de la
jeunesse.
Le
Président (M. Provençal)
:
Merci. Alors, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, et, pour les gens, l'amendement est projeté sur les
écrans. Madame.
Mme Robitaille :
Donc, M. le Président, oui, je lis l'amendement. Donc, le 31.0.1 : Le
directeur est nommé par le conseil
d'administration de l'établissement... Pardon, je... Oui : Modifier
l'article 31.0.1 de la Loi sur la protection sur la jeunesse, proposé par l'article 18 du
projet de loi, par le remplacement du deuxième alinéa par le suivant : «Le
ministre prévoit, par directive, la procédure de recrutement et de sélection des
personnes aptes à être nommées directeurs.
«Le ministre prévoit
aussi, par directive, la composition du comité de sélection.»
Et donc l'article se
lit comme suit : «31.0.1. Le directeur est nommé par le conseil
d'administration de l'établissement parmi la liste des candidats qui lui est
soumise par un comité de sélection.
«Le ministre prévoit,
par directive, la procédure de recrutement et de sélection des personnes aptes
à être nommées directeurs. Le ministre prévoit aussi, par directive, la composition
du comité de sélection.»
Et donc on vous
explique pourquoi. C'est que, dans la façon que c'était écrit précédemment, là,
il y avait quelque chose qui n'était pas clair, et on se disait, il serait
plus... il serait mieux de procéder en deux temps. On dit... la version
originale était la suivante : «Le ministre prévoit, par directive, la
procédure de recrutement et de sélection des personnes aptes à être nommées
directeurs, notamment la composition du comité de sélection». C'est comme si on
mettait tout dans le même pain. Et si on y va en deux temps, on a deux
directives. D'abord, on a une directive pour la procédure de recrutement et de
sélection des personnes aptes, là, des candidats, et, ensuite, on a une
directive qui statue sur la composition du comité de sélection. Ça serait plus
clair.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Carmant : M.
le Président, je passerais directement la parole à la juriste, là, qui me dit
qu'il y a peut-être des enjeux avec cette mécanique-là, là.
• (15 heures) •
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Mathieu.
Mme Mathieu
(Jessica) : Oui. En fait, c'est que la composition du comité de
sélection, c'est intrinsèque au premier, qui est la procédure de recrutement et
de sélection. On ne peut pas en faire deux directives distinctes. C'est
vraiment, vraiment lié. Donc, ça, il faut les garder vraiment ensemble. Et je
ne pense pas que ça a pour effet de clarifier, là, le point qui était amené par
votre collègue, là. Pour ça, il faudrait vraiment mettre en lumière plus
l'aspect des exigences professionnelles. Mais ici, il n'y a pas lieu de faire
deux directives séparées parce que c'est vraiment lié. C'est la même chose
quand on parle de procédure de sélection. Le comité de sélection, c'est de
cette façon-là qu'on va l'articuler, justement, la sélection. Donc, il n'y a
pas lieu de les séparer en deux directives, là.
Mme
Robitaille : Mais le comité de sélection, c'est lui, finalement, qui
va déterminer qui sera choisi, et donc, nous autres, on se disait, en deux
temps comme ça, on... par souci de clarté, ça serait l'idéal.
Mme Mathieu
(Jessica) : Bien, en fait, c'est qu'on ne pourra pas le séparer... Ce
qui va être prévu par directive sur la procédure de sélection, on n'aura pas le
choix d'inclure là-dedans comment le comité est composé.
Mme
Robitaille : Je comprends ce que vous voulez dire.
Mme Mathieu
(Jessica) : Tu sais, c'est vraiment trop lié. On ne peut pas les
séparer en deux. Par contre, si on veut clarifier un autre aspect, ça, ça
pourrait être fait en ajoutant un élément au «notamment». Mais ici, on crée un
problème en le séparant en deux directives, là.
Mme
Robitaille : O.K. Donc, je comprends. Ce que vous dites, c'est, la
procédure de recrutement comprend nécessairement la composition du... en fait,
la composition du comité de sélection. Donc, vous voyez ça dans un ensemble,
dans ce sens-là.
Mme Mathieu
(Jessica) : Exactement.
Mme
Robitaille : On peut-tu juste suspendre juste deux petites secondes
que je... je veux juste parler à...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, Mme la députée.
Mme
Robitaille : D'accord, merci. Ça ne sera pas long.
Le Président (M.
Provençal)
: Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à
15 h 02)
(Reprise à 15 h 08)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Le député de... excusez. Nous avons un
amendement. Je vais donner la parole à la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille :
Oui. Bon, M. le Président, j'ai entendu les explications de la juriste et je
constate, là, en effet... En fait, ce que je comprends, c'est que, quand on
parle de procédure de recrutement, nécessairement, dans la procédure de
recrutement, il y a nécessairement la composition du comité de sélection. Donc,
je vois le lien. Donc, je retire mon amendement, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, est-ce qu'il y a consentement?
Consentement pour retirer? Merci.
Maintenant, on va suspendre quelques minutes
pour que le député de René-Lévesque discute avec le légiste.
(Suspension de la séance à 15 h 09)
(Reprise à 15 h 14)
Le Président (M. Provençal)
: Je cède maintenant la parole au député de René-Lévesque
pour que ce dernier puisse nous présenter son amendement à l'article 18.
M. Ouellet : Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, l'amendement se lit ainsi,
article 18 : Modifier l'article 31.0.1 de l'article 18 du projet de loi en ajoutant
après les mots «notamment», «les exigences professionnelles des candidats
et».
Donc, M. le Président, ça fait référence à la
discussion que nous avons eue d'apporter une précision quant à la nature des
informations qui pourraient être contenues dans la directive, à savoir
qu'est-ce que ça prend pour occuper un poste de directeur de la protection de
la jeunesse dans les différentes régions du Québec.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. M. le ministre.
M.
Carmant : Oui. M. le Président, je suis tout à fait en
accord avec l'amendement du député de René-Lévesque, qui effectivement
clarifie l'article 18.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. Oui, M. le député.
M. Ouellet : Et on est bien
conscients que ces exigences-là peuvent être différentes en fonction du poste
occupé, en fonction des territoires. Chacun des territoires peut avoir une
particularité. Donc, dans un territoire comme chez nous, sur la Côte-Nord, il
pourrait, je dis bien «pourrait», avoir des exigences... avoir une certaine
connaissance de la culture innue, puisque, sur le territoire, j'ai plusieurs
communautés qui sont sur le territoire de la Côte-Nord. Donc, je trouve que les
directives pourraient être différentes en fonction des particularités aussi.
Donc, il n'y a rien qui empêche le ministre d'en faire une générale et d'en
faire une autre peut-être plus spécifique dans un cas précis pour une
nomination qui arriverait sur un territoire versus un autre.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Y a-t-il des interventions sur
l'amendement déposé par le député de René-Lévesque? Oui, Mme la députée.
Mme Robitaille : Oui, à la lumière
des commentaires de mon collègue de René-Lévesque, donc, ces directives-là, elles sont... elles ne sont pas...
elles pourraient être au cas par cas, elles ne seront pas des directives mur
à mur.
M. Carmant : Peut-être que je
pourrais passer la parole à la directrice nationale.
Mme Lemay (Catherine) : Il y aura
une directive générale, mais, par rapport, par exemple, aux propos amenés, là,
pour une particularité, il pourrait être inclus dans la procédure qu'en
fonction du territoire où la personne est nommée, par exemple, il devrait y
avoir une exigence de connaissance des communautés autochtones ou... tu sais,
il y aura des cas de figure comme ça.
Mme Robitaille : Oui, parce
qu'évidemment, dans un comté comme le mien, bien, comme dans le comté de
René-Lévesque, mais aussi dans un contexte comme Bourassa-Sauvé, où là ce n'est
peut-être pas des communautés autochtones ou particularités régionales bien
spécifiques à la région, mais c'est... bien, c'est aussi beaucoup d'immigrants,
de nouveaux arrivés, de nouveaux arrivants et... tu sais, des problématiques
bien spéciales selon la communauté culturelle aussi. Et donc on ne peut pas
faire du mur-à-mur ici, là, quand on choisit le directeur ou la directrice de
la protection de la jeunesse du coin. Il faut absolument être très, très conscients
que les besoins sont bien spécifiques dans Montréal-Nord, très différents de Westmount,
par exemple. Alors, tu sais, de toute évidence, il faut s'adapter puis il faut
que les directives reflètent ça, puis je pense qu'on... C'est ressorti aussi
dans le rapport de la commission Laurent, là, où il faut être beaucoup plus à
l'écoute des communautés ethnoculturelles. Donc, je... Ces directives-là, vous
m'assurez qu'elles seront adaptées aux réalités régionales, M. le ministre?
M. Carmant : Oui, on veut vraiment
que ce soit adapté aux régions puis au besoin local. Je pense que c'est...
notre gouvernement est vraiment très, très ouvert à la décentralisation et la
régionalisation.
Mme Robitaille : Mais
donc, la directive comme telle... Donc, ce n'est pas des directives qui vont
être faites épisodiquement, c'est une
directive qui est écrite, et on va vivre avec cette directive-là pour les
années à venir. C'est ça?
Mme Lemay (Catherine) : Bien, une
directive, ça peut se modifier au besoin, si on remarque qu'il y a un enjeu qui
est soulevé ou un autre, mais oui, c'est une directive générale pour
l'ensemble.
Mme Robitaille : C'est ça. Donc, on
n'aura pas une directive spécifique pour le nord-est de... tu sais, le
directeur de la DPJ du nord-est de Montréal, par exemple, c'est «at large».
Mme Lemay (Catherine) : Non, mais il
faut prévoir, dans les spécificités, suffisamment de souplesse pour tenir
compte des particularités régionales, notamment des communautés culturelles,
notamment des autochtones ou autre spécificité qui émergerait dans les
communautés.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Y a-t-il d'autres interventions
sur l'amendement déposé par le député de René-Lévesque? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, est-ce que l'article 18, tel...
tel qu'amendé, excusez-moi, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Sur division. Très bien.
Article 19. M. le ministre.
M. Carmant : Oui, M. le Président,
l'article 19 se lit comme suit : Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 31.2, du suivant :
«31.3. Le directeur doit veiller au maintien, au
sein de l'établissement qui exploite un centre de protection de l'enfance et de
la jeunesse, de pratiques et d'une allocation de ressources lui permettant
d'exercer adéquatement ses responsabilités.
«Le conseil d'administration de l'établissement
doit, chaque trimestre, entendre le directeur afin qu'il lui fasse état de
l'exercice de ses responsabilités et du fonctionnement du centre de protection
de l'enfance et de la jeunesse.»
Cet article confie la responsabilité au
directeur de la protection de la jeunesse de veiller au maintien de pratiques
et d'une allocation de ressources lui permettant d'exercer adéquatement ses
responsabilités au sein de son établissement.
Il établit, de plus, que le conseil d'administration
doit, chaque trimestre, entendre le directeur de la protection de la jeunesse
afin qu'il puisse... qu'il lui fasse état de l'exercice de ses responsabilités
et du fonctionnement du centre de la protection de l'enfance et de la jeunesse.
En deux mots, M. le Président, on vient
sortir la DPJ du sous-sol.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. Y a-t-il des interventions
concernant l'article 19? Oui, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Je veux
juste... Vous dites qu'on sort la DPJ du sous-sol. Pouvez-vous être plus...
pouvez-vous aller plus... Pouvez-vous expliquer davantage qu'est-ce que vous
voulez dire par là?
Le Président (M. Provençal)
: C'est l'imputabilité.
M. Carmant : Alors, c'est ça,
on rend vraiment le DPJ, et le C.A., et le... imputables. Souvent, dans les...
Malheureusement, là, dans certaines occasions tragiques qu'on a vécues, il y
avait un manque de connaissance de la situation sur le terrain. Là, maintenant,
tout le monde va savoir ce qui se passe à la DPJ dans chaque établissement.
• (15 h 20) •
Mme Robitaille : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 19? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 19 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Adopté.
Article 20. M. le ministre.
M. Carmant :
Merci, M. le Président. L'article 20 se lit comme suit :
L'article 32 de cette loi est modifié, dans le premier alinéa :
1° par le
remplacement, dans le paragraphe h.1, de «71.3.2» par «131.18»;
2° par la
suppression, dans le paragraphe i, de «ou de divulguer un renseignement
conformément aux dispositions du deuxième ou du troisième alinéa de
l'article 72.6 ou de l'article 72.7».
La première
modification à l'article 32 de la Loi sur la protection de la jeunesse est
une modification de concordance justifiée par le déplacement de
l'article 71.3.12 actuel de la Loi sur la protection de la jeunesse dans
le nouveau chapitre V.1 portant sur des dispositions particulières aux
autochtones.
La seconde
modification à cet article vise à ce que la divulgation des renseignements
confidentiels, conformément aux articles 72.6 et 72.7 de la Loi sur la protection
de la jeunesse, ne soit plus une responsabilité exclusive des intervenants
autorisés à agir en vertu de cet article. Ainsi, les autres intervenants du
directeur de la protection de la jeunesse pourront également divulguer des
renseignements confidentiels aux différents partenaires.
Ceci répond aux
demandes de la commission Laurent, M. le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci.
Y a-t-il des interventions concernant l'article 20? Oui, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille :
Oui. Bien, quand on lit les différents mémoires, là, les directeurs de la
protection de la jeunesse et directeurs provinciaux... Je veux juste vous lire
les commentaires qu'ils font relativement à cet article 20 du projet de
loi. Ils disent :
«Nous recommandons de
modifier ainsi le deuxième paragraphe de l'article 32 de la Loi de la
protection de la jeunesse : "Malgré le premier alinéa, le directeur
peut, s'il estime que la situation le justifie, autoriser, par écrit et dans la
mesure qu'il indique, une personne qui n'est pas membre de son personnel,
nonobstant qu'il soit membre d'un ordre professionnel ou non, à procéder à
l'évaluation de la situation et des conditions de vie de l'enfant prévue au
paragraphe b du premier alinéa..."»
Les explications, on
dit : «Dans la mesure où nous nous engageons à offrir l'encadrement, la
supervision ainsi que les formations
requises aux personnes qui ne sont pas membre de notre personnel, et que cela
concerne essentiellement l'intervenant au dossier qui fait le suivi,
article 33, soutenu par son réviseur, sans remettre en question les actes
prévus à l'article 32.»
C'était le
commentaire, ça, des directeurs de la protection de la jeunesse. Est-ce que
c'est... est-ce que... Je me demandais s'il y avait des commentaires par
rapport à ça.
Le Président
(M. Provençal)
: Mme Lemay,
s'il vous plaît.
Mme Lemay
(Catherine) : En fait, le commentaire des DPJ, ici, c'est davantage en
lien avec le fait que, sur le terrain, il manque présentement de ressources. Et
ils disent : Est-ce qu'on pourrait avec... moyennant une supervision
encadrée de par différents professionnels qui, eux, ont l'activité réservée en
32... parce qu'ici il est question d'avoir l'activité réservée pour réaliser
l'évaluation protection de la jeunesse. Ils se disent : Est-ce qu'il n'y
aurait pas moyen d'introduire, dans la loi, une disposition qu'on pourrait
retirer le fait que ça soit une personne qui soit autorisée en 32 de
pouvoir réaliser des évaluations? À l'heure actuelle, de permettre ça, ça
demande un changement dans la loi sur... Jessica, peux-tu m'aider?
Une voix :
...
Mme Lemay
(Catherine) : Le Code des professions, pour pouvoir aller permettre
ça. Voilà, je m'arrêterai là pour l'instant. Voici la réponse.
Mme Robitaille :
Il n'aurait pas été heureux d'en profiter pour, justement, amender la loi sur
le Code des professions, en même temps, tant qu'à faire? Parce qu'on le fait
des fois dans des projets de loi qui touchent d'autres lois. Ça ne touche pas
juste une loi, ça touche d'autres lois aussi. On uniformise.
Le Président
(M. Provençal)
: Me Mathieu.
Mme Mathieu
(Jessica) : Bien, c'est quand même un gros chantier parce que, là, on
s'attache aux... «on s'attache», on s'attaque aux actes réservés. Donc, ce que
les DPJ mentionnent, c'est de permettre à des gens qui ne sont pas, par
ailleurs, là, autorisés à faire des actes réservés à le faire. Donc, ça prend
quand même une analyse pour s'assurer vraiment que ces gens-là pourraient le
faire dans des conditions sécuritaires, surtout que, là, on pense qu'on est
avec des enfants puis l'évaluation de la situation de l'enfant... Donc, c'est
quand même majeur comme modification et ça nécessite, là, à ce moment-là, des
travaux peut-être plus poussés. Par contre, il y a des... Non, je pense, ça
répond à votre question.
Mme Robitaille : Oui, mais
justement, c'est ça, parce qu'il y a un besoin de main-d'oeuvre. Il y a une
pénurie de main-d'oeuvre, puis on le voit, moi, je le vois dans mon comté, là,
les DPJ n'en viennent pas à bout. Et puis, des fois, on a besoin de professionnels, certains
professionnels, et puis on a les mains liées. On ne peut pas les faire
intervenir comme on veut. Et là, bien, ce serait peut-être l'occasion, donc...
Oui?
Mme Lemay (Catherine) : En
fait, la préoccupation est là, puis le ministre a la même aussi. Ce n'est pas à
cet article-là qu'on va venir proposer quelque chose pour être en mesure de
soutenir les établissements là-dessus. Ça va venir un peu plus tard, à
l'article 57...
Une voix : Point deux.
Mme Lemay (Catherine) : ...57.2.
Merci, Michèle. C'est exactement ça. Jessica, tu me confirmes? C'est 57.2.
Donc, il y aura quelque chose que...
Mme Robitaille : O.K. Donc, on
prend bonne note. Merci beaucoup.
Le Président (M. Provençal) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant l'article? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article...
M. Zanetti : J'ai une
intervention à faire sur l'article 20.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Oui, M. le député de
Jean-Lesage.
M. Zanetti : J'aurais une
proposition d'amendement pour ajouter une lettre, ajouter une responsabilité au
directeur. Alors, si vous voulez, peut-être, je ferais une petite suspension.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Suspension.
(Suspension de la séance à 15 h 27)
(Reprise à 15 h 43)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux.
Alors, je vais inviter le député de Jean-Lesage
à nous faire part de l'amendement à l'article 20.
M. Zanetti : Oui. Alors, merci,
M. le Président. Donc, il s'agit d'ajouter une responsabilité à la liste des
responsabilités des directeurs et des membres de son personnel, et cette
responsabilité est la suivante... Bien, je vais lire l'article tel qu'il est
formulé.
Donc, l'article 32 de la Loi sur la
protection de la jeunesse proposé à l'article 20 du projet de loi est
modifié par l'insertion d'un alinéa après i, donc :
«j) suivre annuellement des activités de
formation en lien avec la violence conjugale offertes par des personnes ou
organismes ayant une expertise en matière de violence conjugale.»
L'objectif, c'est, assez évidemment, de
s'assurer qu'il y ait vraiment un maintien de l'expertise et une formation
continue sur cet enjeu-là qui est extrêmement présent, là, comme on l'a entendu
dans les audiences particulières, et par rapport auquel il y a un besoin de
formation important.
D'ailleurs, étant donné, justement, le fait
qu'on espère que, dans les années à venir, il va y avoir beaucoup... bien, de
nouvelles personnes qui vont se joindre à la DPJ, alors c'est important qu'il y
ait non seulement, donc, une formation annuellement, mais aussi qu'il y ait une
mise à jour qui soit faite pour s'assurer qu'on soit toujours dans les
meilleures pratiques, là. Alors, c'est un ajout.
Puis, en le mettant dans la loi comme une
responsabilité, vraiment, bien là, on s'assure que ça ne tombe pas dans les
craques puis que ça ne soit pas, des fois, pas priorisé parce que manque de
temps ou je ne sais trop quoi. Donc, voilà l'amendement que je vous propose.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Carmant : M. le Président,
tout comme le député de Jean-Lesage, j'ai été très sensibilisé, là, à la
formation sur la violence conjugale. J'en ai parlé également. J'ai également
dit que, suite à l'adoption du p.l. n° 15, il
serait... il va y avoir de la formation pour qu'on puisse... pour que nos
intervenantes soient au courant et bien au fait des changements à la loi qu'on
vient d'apporter. Mais j'ai des doutes sur l'emplacement de cet amendement, là,
au niveau juridique, là. Peut-être que je pourrais passer la parole à la
juriste, M. le Président, avec votre permission.
Le Président (M. Provençal)
: Me Mathieu.
Mme Mathieu (Jessica) : Oui. La
problématique, c'est que l'article 32, il porte sur les responsabilités
des DPJ. Donc, par exemple, il doit recevoir le signalement, il doit décider si
la situation de l'enfant est compromise, il doit réviser
la situation de l'enfant, il doit, par exemple, peut-être aller au tribunal.
Mais ça, c'est des responsabilités des directeurs face aux enfants, face aux
responsabilités qu'ils ont en lien avec la Loi sur la protection de la jeunesse.
Or, ici, on est avec... ce n'est pas vraiment une responsabilité au sens qu'on
l'entend à l'article 32. On est plus dans une obligation de la formation,
donc ça ne cadre pas avec l'article, là, qu'on est en train d'étudier
présentement, là.
M. Zanetti : Bien, ça dépend
comment on le voit, là, mais je pense qu'on peut le voir comme une
responsabilité, le fait de dire... de s'assurer de se former sur un sujet. Si
jamais le ministre voulait le placer ailleurs, bien, je serais bien intéressé à
savoir il est où, puis je retirerais mon amendement pour le replacer ailleurs.
Mais est-ce qu'il y aurait un autre endroit, selon vous, où il serait adéquat
de placer ce genre d'obligation? Dans le fond, le but à atteindre ici, c'est
qu'il y ait une obligation de formation annuelle, donc, par rapport à la
violence conjugale.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que vous avez un commentaire?
M. Carmant : Tout à l'heure,
quand on parlait des responsabilités du directeur national, on a effectivement
puis mentionné «s'assurer la formation des
intervenants», là, mais, tu sais, on n'a pas été aussi spécifiques que ça.
Donc... ailleurs, je ne crois pas
qu'on va parler du contenu de la formation, là, malheureusement, là. Mais le
point bien est bien reçu, là.
M. Zanetti : Bien, je vais
maintenir mon amendement quand même.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui. Il est déposé, de toute
façon. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui. Bien,
c'est ça, on avait un amendement similaire à mon collègue de Jean-Lesage. Je
pense que c'est un amendement important, qui a été... Toute la question de la
violence conjugale, et de l'arrimage, et de la formation des intervenants est
revenue souvent, là, durant la commission Laurent.
Bien, si ce n'est pas le bon endroit, nous, on
avait... bien, on suggérerait le déposer à 20.1, parce que, bon, j'entends Mme
la juriste... Est-ce que le mettre à 20.1, qui est un... On crée 20.1, qui
serait 32.1 dans la loi. Et donc, si, là, l'article 20 ou
l'article 32 ne cadre pas exactement avec ce que, vous, vous croyez être
le sens même ou l'esprit de l'article 32, on pourrait créer un 32.1 qui
met en lumière l'importance d'une formation en violence conjugale. Moi, ça ne
me dérange pas que vous le déposiez là, vous. Ou il est déjà là? En tout cas,
bien, l'idée c'est que ça soit là, là.
M. Carmant : M. le Président,
tu sais, on ne parle pas, dans la Loi de la protection de la jeunesse, des
différents sujets de formation, tu sais, on ne parle pas de la formation sur
l'abus sexuel, sur l'abus physique, sur la violence conjugale. C'est tous des
sujets très importants, puis, oui, j'ai été sensibilisé, mais je ne vois pas où
est-ce qu'on pourrait vraiment l'ajouter dans la loi.
Mme Robitaille : Si on créait
un article, l'article 32.1, par exemple? Parce que, vraiment, c'est revenu
souvent, là, à la commission Laurent et... cette carence de formation continue,
et de l'enchâsser dans la loi, bien, évidemment, on ne l'oublie pas, là, si
c'est enchâssé dans la loi. Il y a quelque chose de systématique qui
s'installe, puis on va...
M. Carmant : ...pour tout le
curriculum, selon moi, là. Je comprends, là, mais je suis vraiment très... tu
sais, je ne vois pas vraiment la plus... le besoin.
Mme Robitaille : Mais c'est de
reconnaître la violence conjugale comme motif de compromissions, c'est...
M. Carmant : Ça, on va le faire, ça,
article 38. Ça va être clair et net, là. On y travaille depuis un certain
temps, là, depuis avant la relâche, pour arriver avec quelque chose de
compréhensif.
Mme Robitaille : Parce que moi, je
suis d'accord avec mon collègue, là, ce serait essentiel de l'avoir enchâssé
dans la loi, quand même.
M. Carmant : On peut voter sur l'amendement,
là. Je n'ai aucun enjeu, mais je n'ai pas d'autre commentaire à faire.
• (15 h 50) •
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre commentaire,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé par le député de
Jean-Lesage. Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Robitaille : ...par vote
nominal.
Le Président (M. Provençal)
: Par vote nominal.
Mme Robitaille : Bien oui, par vote
nominal, allons-y par vote nominal.
Le Président (M. Provençal)
: C'est à vous autres de parler, là, ce
n'est pas à moi, là. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui a demandé le vote nominal,
oui ou non?
M.
Zanetti : Vous avez demandé le vote, j'ai dit: Adopté. Puis il y a
quelqu'un qui a fait: Ah! vote nominal, vote nominal.
Le Président (M.
Provençal)
: Mme la
secrétaire.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Zanetti (Jean-Lesage)?
M. Zanetti :
Pour.
La Secrétaire :
M. Carmant (Taillon)?
M. Carmant :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Contre.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Contre.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Contre.
La Secrétaire :
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme
Robitaille : Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M.
Provençal)
: Abstention.
L'amendement déposé par le député de Jean-Lesage est rejeté. Y a-t-il d'autres
interventions concernant l'article 20? Oui, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille :
Ce n'est pas un amendement comme tel qui a été amené par le ministre, mais
c'est relatif à l'article 32 de la présente loi et c'est relativement aux
questions d'adoption et de tuteur. Et c'est des questionnements qui ont été
amenés par la Fédération des familles d'accueil et ressources intermédiaires du
Québec.
Vous
savez comme moi, les délais de cour sont extrêmement longs. Et pour ce qui est
des tuteurs, des fois, ce n'est pas
toujours clair. Alors, moi, j'aurais des... on aurait des modifications, on
aurait des amendements à proposer à l'alinéa f pour justement que...
pour une question de célérité, là, pour permettre une meilleure gestion, là, de
l'enfant... Pardon?
Une voix :
...
Mme
Robitaille : Oui, on va... bien, on aimerait demander une suspension
puis on vous amènerait quelque chose qui pourrait bonifier la loi.
Le Président (M.
Provençal)
: On va
suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
15 h 53)
(Reprise à 16 h 03)
Le Président (M.
Provençal)
: Nous
reprenons nos travaux.
J'invite la députée
de Bourassa-Sauvé à nous faire part de l'amendement à l'article 20.
Mme
Robitaille : Oui. Donc : Modifier l'article 32 de la Loi sur
la protection de la jeunesse proposé par l'article 20 du projet de loi par
l'ajout au paragraphe h, après les mots «à l'adoption», des mots «dans les
délais et selon le projet de vie déterminé par le tribunal conformément à
l'article 91.1 de la présente loi.»
Alors, article tel
que modifié : «h) demander au tribunal de déclarer un enfant admissible à
l'adoption dans les délais et selon le projet de vie déterminé par le tribunal
conformément à l'article 91.1 de la présente loi.»
On est tout à fait
conscients que les délais... cet article-là va être amendé, mais l'idée,
là-dedans, c'est de respecter les délais. Et on l'a entendu encore une fois à
la commission Laurent, moi, je l'entends chez moi, dans mon bureau de comté.
J'ai aussi des connaissances qui ont vécu l'adoption, ça a été extrêmement
long.
Est-ce
qu'on ne peut pas mieux encadrer? Est-ce qu'on ne peut pas avoir des délais
raisonnables? Et c'est un peu, c'est
un peu... En fait, c'est le but de cette modification-là, pour bien... en fait,
pour respecter les délais, parce qu'on le sait, six mois pour un enfant
d'un an, c'est énorme. Est-ce qu'on ne peut pas imposer des délais, justement,
pour que les choses se fassent d'une façon... dans des... bien, justement, ça
se fasse dans des délais raisonnables. Et donc, voilà, et c'est la Fédération
des familles d'accueil et ressources intermédiaires qui a suggéré aussi cet
amendement-là. Et donc, voilà, c'est ce qu'on propose.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Carmant : Oui,
merci, M. le Président. Écoutez, moi, je pense que je comprends le point. Puis
je me souviens très bien de la discussion avec la FFARIQ. Je pense que ce
serait mieux d'en discuter...
Une voix :
...
M. Carmant :
Qu'est-ce que ça change? Ah! je n'avais pas vu le bas, d'accord. Bien, moi, je
pense que ce serait mieux d'en discuter à l'article 91.1, tout simplement
parce que, là, on parle ici des responsabilités du directeur et non pas de
son... et non pas vraiment de la procédure par rapport à l'adoption. Peut-être
que la juriste pourrait l'expliquer mieux que moi, mais je pense vraiment que
ce n'est pas au bon endroit. Je n'avais pas vu que vous aviez mentionné 91.1,
mais nous, c'est là qu'on voulait regarder ça, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Mme
Mathieu.
Mme Mathieu
(Jessica) : Effectivement, ce n'est pas l'endroit approprié, comme le
ministre l'a dit. On est vraiment dans la
section sur les responsabilités. Ensuite, pour ce qui est de... le projet de
vie déterminé par le tribunal, bien, si ce n'est pas l'adoption, il y a
quelque chose qui ne cadre pas, là, dans ce qui est proposé, là, par rapport
à... Le projet de vie, ça peut être l'adoption, ça peut être autre chose, mais
il n'y a pas uniquement ça qui est non plus dans les délais maximaux de
placement. Il n'y a pas uniquement l'adoption. Donc, ce n'est pas ici l'endroit
pour se mettre des délais.
De toute manière, les
délais maximaux d'hébergement, le DPJ, tant en provisoire que... pas en provisoire,
excusez-moi, en mesure volontaire, que lors d'un processus judiciaire, il est
tenu à ces délais-là et de prévoir des projets de vie, tout ça. Mais ce n'est
pas l'endroit approprié ici, on est vraiment dans les responsabilités. On vient
faire une énumération de toutes les responsabilités. Donc, ça ne fonctionne
pas, là.
Mme
Robitaille : Mais, en tout respect, en tout respect, c'est quand
même... bien, c'est une des responsabilités du directeur de demander au
tribunal, là, c'est ce que dit l'alinéa, de demander au tribunal de déclarer un
enfant admissible à l'adoption. Donc, c'est à lui, à elle, de demander au
tribunal de déclarer un enfant admissible à l'adoption. Et donc, cette
responsabilité appartient... lui appartient à lui, hein, de le demander dans
les délais légaux et selon le projet de vie déterminé. Donc, il n'est pas lié à
la cour, c'est lui qui demande au tribunal. Et donc, je pense qu'on peut lui
mettre un cadre, on peut lui imposer certaines balises, dans les délais légaux,
selon le projet de vie déterminé.
Mme Mathieu
(Jessica) : Il arrive que le projet de vie, il n'ait même pas encore
été déterminé par le tribunal, là. Lorsqu'on est à déclarer un enfant
admissible à l'adoption, ça peut être en tout début de parcours aussi, là. Donc,
les délais, c'est les délais maximaux, puis le projet de vie, il peut être
appelé à évoluer, là. Sur le plan du sens, ça ne fonctionne pas de le mettre là
avec l'adoption. Il y a d'autres projets de vie que l'adoption qui sont
possibles aussi.
Mme
Robitaille : Oui, mais,en fait, c'est le directeur qui demande
au tribunal dans les délais. Donc, c'est dans ce sens-là que nous, on le voit,
là. Enfin, on peut voter, on peut aller de l'avant...
M. Carmant : Bien,
M. le Président, ce que je proposerais, c'est soit qu'on suspende puis qu'on
revienne après 91 ou qu'on le vote.
Mme
Robitaille : Faisons ça.O.K., parfait, puis on arrangera ça...
M. Carmant : Ça
vous irait?
Mme
Robitaille : O.K.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, ça veut dire qu'on va suspendre
l'article avant aussi.
M. Carmant : Oui,
oui, malheureusement.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, consentement pour suspendre
l'amendement, dans un premier temps. Consentement? Et consentement pour
suspendre l'article 20. O.K. Article 21, M. le député... M. le
ministre.
• (16 h 10) •
M. Carmant : Et député.
L'article 21 se lit comme suit : Les articles 35.4 et 36 de
cette loi sont remplacés par les suivants :
«35.4. Une
personne visée à l'article 35.1 peut exiger d'un établissement, d'un
organisme ou d'un professionnel qu'il lui communique un renseignement
concernant l'enfant, l'un de ses parents ou une autre personne mise en cause
par un signalement, lorsque l'une ou l'autre des conditions suivantes est
remplie :
«a) un tel renseignement révèle ou confirme
l'existence d'une situation en lien avec le motif de compromission allégué par
le directeur et dont la connaissance pourrait permettre, selon le cas :
«1° de retenir le signalement pour évaluation;
«2° de décider si la sécurité ou le
développement de l'enfant est compromis ou le demeure;
«3° de décider de l'orientation de l'enfant.;
«b) un tel renseignement permet de confirmer ou
d'infirmer l'existence d'une situation qui, si elle était avérée, justifierait la révision de la situation de
l'enfant, lorsque des faits survenus depuis la décision portant sur la
compromission et dont a pris connaissance la personne constituent des motifs de
croire en l'existence de cette situation.
«Une personne visée à l'article 35.1 peut
également :
«a) si elle l'estime nécessaire pour assurer la
protection d'un enfant dont elle a retenu le signalement, pénétrer, à toute
heure raisonnable, ou en tout temps dans un cas d'urgence, dans une
installation maintenue par un établissement ou
dans un lieu tenu par un organisme ou dans lequel un professionnel pratique sa
profession afin de prendre connaissance sur place du dossier de cet
enfant et d'en tirer copie;
«b) si elle y est autorisée par le tribunal,
prendre connaissance sur place, dans une installation maintenue par un
établissement ou dans un lieu tenu par un organisme ou dans lequel un
professionnel pratique sa profession, du dossier d'un parent ou d'une autre
personne mise en cause par un signalement qui est nécessaire pour assurer la
protection d'un enfant;
«c) exiger d'une personne qui a la connaissance
d'un renseignement ou d'un dossier visé au présent article les explications
nécessaires à la compréhension de ce renseignement ou de ceux que ce dossier
contient.» Je continue.
«Toute personne qui a la garde, la possession,
le contrôle d'un dossier ou la connaissance d'un renseignement visé au présent
article doit en donner communication à la personne visée à l'article 35.1
et lui en faciliter l'examen.
«Les premier, deuxième et troisième alinéas
s'appliquent même aux personnes liées par le secret professionnel, sauf à
l'avocat et au notaire.»
«36. Une personne visée à
l'article 35.1...»
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Carmant : J'arrête là?
Le Président (M. Provençal)
: Moi, je vous suggérerais d'arrêter au
35.4, de donner les commentaires, parce que je pense que vous avez un
amendement à déposer à 34... à 35.4.
M. Carmant : Effectivement, M.
le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, je vous suggère qu'on traite de
35.4, par la suite, on arrivera au 36.
M. Carmant : Merci. Donc, en
commentaire : Le nouvel article 35.4 vise à faciliter l'exercice du
pouvoir d'enquête du directeur de la protection de la jeunesse.
Actuellement, seuls les établissements de santé
et de services sociaux sont visés par la communication de certains
renseignements ou la consultation d'un dossier concernant un enfant, l'un de
ses parents ou de la personne mise en cause par le signalement, sans le
consentement de la personne concernée ou l'ordre du tribunal.
Ainsi, l'un des objectifs du nouvel
article 35.4 de la Loi sur la protection de la jeunesse est de viser
notamment les renseignements et les dossiers des professionnels exerçant dans les
cabinets privés, les milieux scolaires, les services de garde et les organismes
communautaires.
Également, actuellement, ce pouvoir s'exerce
uniquement à l'étape de l'évaluation du signalement.
Conséquemment, l'un des objectifs du nouvel
article est de permettre l'exercice de ces pouvoirs à toutes les étapes de
l'intervention en protection de la jeunesse.
Je serais prêt à déposer l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, je vous demande de faire la
lecture de votre amendement à l'article 35.4, qui sera modifié, de
l'article 21.
M. Carmant : O.K. Alors,
l'amendement se lit comme suit : Remplacer le paragraphe b du premier
alinéa de l'article 35.4 de la Loi sur
la protection de la jeunesse, proposé par l'article 21 du projet de loi,
par le paragraphe suivant :
«b) un tel renseignement
permet de confirmer ou d'infirmer l'existence d'une situation en lien avec des
faits nouveaux survenus depuis la décision portant sur la compromission et dont
la connaissance pourrait permettre de réviser la situation de l'enfant.»
Cet amendement vise à reformuler le paragraphe b
du premier alinéa de l'article 35.4 afin d'en faciliter la compréhension. Cette modification répond aux
préoccupations soulevées lors des consultations particulières du projet
de loi.
Donc, juste pour bien se cadrer, là, parce que
c'est un peu difficile, là.
Donc, 35.4 :
«a) un tel renseignement révèle ou confirme
l'existence d'une situation en lien avec le motif de compromission allégué par
le directeur et dont la connaissance pourrait permettre, selon le cas :
«1° de retenir le signalement pour l'évaluation;
«2° de décider si la sécurité ou le
développement de l'enfant est compromis ou le demeure;
«3° de décider de l'orientation de l'enfant; — et b
se lirait ainsi :
«b) un tel renseignement permet de confirmer ou
d'infirmer l'existence d'une situation en lien avec des faits nouveaux survenus
depuis la décision portant sur la compromission et dont la connaissance
pourrait permettre de réviser la situation de l'enfant.»
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Alors, est-ce que vous avez à
commenter votre modification?
M. Carmant : Bien,
c'est ça, c'est vraiment ce qui nous a été suggéré suite aux consultations
particulières, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. Y a-t-il des interventions sur
l'amendement?
Mme Robitaille : Rapidement,
bien, j'accueille favorablement cet amendement. Ça répond... J'entends le
ministre, et puis je me souviens des consultations et des témoignages, et ça
répond, ça, aux inquiétudes, ça... Et donc, je suis très positive devant.
M. Carmant : Ça va? Y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement? Oui, M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Si je comprends
bien, M. le ministre, cet amendement-là fait suite aux commentaires des
directions de la protection de la jeunesse qu'on a entendus.
M. Carmant : Tout à fait.
M. Ouellet : Ce n'est pas
nécessairement le même libellé qu'ils nous avaient soumis, mais ça semble quand
même respecter l'essence de ce qu'on voulait faire, c'était plus précis, entre
autres, et de permettre cette révision avec les familles. Parce que je suis en
train de faire la concordance avec l'ancien article puis je voulais juste être
certain, «permet de confirmer ou d'infirmer l'existence d'une situation en lien
avec les faits nouveaux...» Pouvez-vous me remettre, s'il vous plaît, juste le
début de l'amendement, pour que je revoie ce qui a été remplacé? On remplace,
O.K., totalement le... O.K. Ça va.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de René-Lévesque, est-ce
que...
M. Ouellet : Oui, ça va. Oui,
merci.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui, bien,
oui, relativement à l'ensemble, là, de l'amendement, si je comprends bien,
c'est... ça répond aux demandes de
flexibilité puis de bon jugement, là, pour donner l'information nécessaire afin
d'aller, tu sais, dans l'intérêt de l'enfant tout le temps. Et donc,
même si... même les professionnels, là, qui sont liés au secret professionnel,
dans certains cas, dépendant des contextes, peuvent communiquer, là, des faits
pertinents. C'est bien ça, hein?
M. Carmant : Toujours dans le
cadre de l'intérêt de l'enfant puis pour protéger nos enfants, je crois que
c'est des changements qui sont nécessaires. J'avais
entendu certaines résistances, là, de certains professionnels qui sont
venus, d'ordres professionnels, mais je crois que l'intention du législateur
est vraiment de protéger nos enfants.
Mme Robitaille : Est-ce
qu'il y a des balises, par contre? Quelles seraient les balises pour les
professionnels? À un moment donné, le
professionnel peut... le dernier mot revient aux professionnels si... Bien, je
ne sais pas comment obliger... je ne sais pas, bien, juste... pour
justement répondre à certaines inquiétudes, là, qu'est-ce que vous...
M. Carmant : ...la juriste qui
connaît mieux ça.
Mme Mathieu
(Jessica) : Les balises sont prévues à même 35.4. Donc, quand on... Il
faut vraiment... C'est clair, là, ce n'est pas une partie de pêche. Le DPJ doit
vraiment avoir des conditions, remplir des conditions pour aller chercher les renseignements. Donc, c'est ça qui vient
protéger le droit à la vie privée d'un côté, tout en permettant d'assurer de
protéger les enfants de l'autre. Donc, les balises, vous les voyez beaucoup,
là, au paragraphe a et au paragraphe b,
parce que c'est là qu'on vient vraiment dire dans quel contexte on peut aller
rechercher cette information-là, ces renseignements-là. Donc, c'est
vraiment ça qui est important.
Puis c'est sûr que,
bien, comme il a déjà été mentionné par M. le ministre, Mme Lemay, il va y
avoir de la formation aussi, là, qui va accompagner, là, les changements. Mais
sinon, la loi vient vraiment baliser dans quel cadre on peut aller chercher les
renseignements.
Le Président
(M. Provençal)
: Ça
va? Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention...
Mme Robitaille :
Bon, on m'amène un cas, là. Je veux juste... juste, encore une fois, pour
clarifier, là, pour le souci des gens qui nous écoutent, un avocat est battu...
pardon, un enfant. Ça arrive aussi que les avocats soient battus, les... mais
on va vous faire attention, Mme la juriste. Un enfant est battu, et tout ça, et
l'avocat a... évidemment, au fait du dossier, il peut partager ça sans problème
avec les gens de la DPJ, si besoin est.
Mme Mathieu
(Jessica) : Là, ici, on n'est pas avec les avocats, là, on est vraiment
avec les organismes et les professionnels. On n'est pas dans l'obligation de
signaler non plus, qui est différente, qui est à un autre article. Ici, on est
vraiment... la DPJ qui veut aller chercher de l'information. Ça va être, par
exemple, là... Ce qu'on vise, là, c'est, par exemple, un psychologue, un
médecin dans un cabinet privé, les urgences des établissements qui reçoivent
les enfants. C'est ce genre d'éléments là que les DPJ vont chercher de
l'information.
Mme
Robitaille : Les directions d'école aussi. Parce que les directions
d'école qui sont venus nous voir, là, tu sais, manifestaient le besoin de,
justement, avoir, des fois, des meilleures communications avec les gens de la
DPJ. Donc, est-ce que ça change un peu les...
Mme Mathieu
(Jessica) : Ça pourrait viser les directions d'école, mais là on n'est
pas dans une optique vraiment de collaboration. Là, on est vraiment dans un
article où le DPJ va chercher un renseignement sans le consentement, par
exemple, de l'enfant ou des parents. Donc, le DPJ exerce vraiment comme une
forme de pouvoir d'enquête. Ce que vous nommez avec les directions d'école, on
est plus dans une autre disposition, 72.6, 72.7, qui sont ailleurs dans la loi,
où là on est en mode collaboration, qu'on s'échange des informations
mutuellement, là, alors qu'ici c'est vraiment plus le DPJ qui va rechercher une
information dont il a besoin, dans les contextes qui y sont prévus.
• (16 h 20) •
Mme
Robitaille : Donc, la DPJ pourrait, par exemple, aller à l'école, voir
le professeur, lui demander de l'information, une information que lui ne
pourrait pas avoir dans son milieu. Donc, justement, il pourrait entrer en
communication avec un professeur, par exemple.
Mme Mathieu
(Jessica) : Exactement.
Mme Robitaille :
O.K. Parfait. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
d'autres interventions concernant l'amendement de M. le ministre? S'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, M. le
ministre, compte tenu que le 35.4, votre amendement a été déposé, vous
pourriez lire le 36.
M. Carmant : Merci,
M. le Président. Donc, l'article 36 qui est plus court se lit comme suit :
«Une personne visée à l'article 35.1 peut obtenir, auprès du greffe de la Cour
supérieure, copie d'un jugement ou d'un acte de procédure en matière familiale
qui concerne un enfant faisant l'objet d'un signalement.»
Le commentaire :
Ce nouvel article prévoit l'accès des intervenants aux jugements et aux actes
de procédure en matière familiale qui concernent un enfant faisant l'objet d'un
signalement.
Puis ça, c'est... En
tout cas, je vais faire un petit commentaire additionnel ici, là, parce que ça,
c'est vraiment quelque chose qui nous est rapporté souvent, où l'information
sur le contexte familial ou d'autres contextes autres que celui qui implique
l'enfant du signalement : La non-divulgation de cette information-là peut
limiter ou altérer l'interprétation des faits. Ça, je pense que c'est un
amendement auquel je tiens beaucoup, là, si je peux dire ça ainsi, là. J'y
tiens à tous, là, mais celui-là, c'est particulièrement important, puis il faut
s'en rendre compte.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
des commentaires ou des interrogations par rapport au point 36 de
l'article 21? Oui, M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Qu'est-ce
que l'article 36 disait avant?
Le Président (M. Provençal)
: C'est un nouvel article.
M. Carmant : Alors,
le texte actuel...
Une voix : ...
M. Carmant : M. le Président, il y a
confusion. Je vais laisser la juriste répondre.
Mme Mathieu (Jessica) : En fait,
c'est que l'actuel article 36 a été jumelé avec le nouveau 35.4 qu'on
vient de regarder. Et là c'est... Les sujets sont complètement différents, là,
puis c'est pour ça que ça peut peut-être mélanger les gens, là. Donc, vraiment,
tout l'accès au dossier, là, qui était prévu initialement à 36 a été vraiment
intégré à 35.4. Et ça, le 36, que vous voyez là, est complètement nouveau, là.
Il n'y avait rien comme ça avant.
M. Ouellet : Oui, d'où ma question,
parce que le projet de loi disait qu'on remplaçait les articles 35.4 et 36 de
cette loi par les suivants, puis là je ne trouvais pas. Donc, ce que vous nous
dites, c'est que l'ancien 36 est intégré au nouveau 35.4, et c'est pour ça que
le 36 est si simple, comme le ministre l'a lit, pour ce qui est d'aller... être
capable d'aller chercher des documents à la greffe, notamment, sur les
jugements. O.K., et ça, c'est tout à fait nouveau. On ne pouvait pas faire ça
avant. O.K.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Y a-t-il d'autres
interventions? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Rapidement, là,
c'est, justement, question de clarté. Donc, le 35.1, donc, c'est fait... bien,
en fait, parle du directeur et toute personne qui agit en vertu de
l'article 32 et de l'article 33. Donc, les intervenants de la DPJ,
donc, en général, les gens qui travaillent pour la direction de la protection
de la jeunesse pourront obtenir copie de tout jugement en Cour supérieure. Ce
n'était pas le cas avant, du tout?
Le Président (M. Provençal)
: Mme la juriste.
Mme Mathieu (Jessica) : En fait,
c'est qu'avant c'était possible, mais, quand il y a eu la réforme du Code de
procédure civile, les articles ont changé, et là ce n'était plus clair s'ils
pouvaient l'obtenir. Et là ça a créé des enjeux, parce qu'en vertu d'un
règlement, là, à la Cour du Québec, ces jugements-là doivent être produits dans
les dossiers de protection de la jeunesse. Mais là il y avait une difficulté
d'y avoir accès en raison de la réforme.
Donc, c'est plus une clarification qu'on vient
apporter pour s'assurer que les intervenants puissent y avoir accès parce
qu'ils doivent y avoir accès en raison d'un autre règlement.
Mme Robitaille : Parfait. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'article 36 de l'article 21? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 21, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. M. le ministre, 22.
M.
Carmant : Alors, le temps file, M. le Président. Je vais
essayer de ne pas m'autopeluredebananiser, comme disait l'autre. À l'article 22... se lit comme
suit : L'article 36.1 de cette loi est modifié par l'insertion, après
«35.3», de «, 35.4».
Il s'agit d'une modification de concordance en
raison des remplacements des articles 35.4 et 36 de la Loi sur la
protection de la jeunesse.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, s'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 22 est adopté?
Des voix : Adopté..
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Article 23, M. le ministre.
M.
Carmant : Oui, merci, M. le Président. Les
articles 37.4 et 37.4.1 de cette loi sont remplacés par les
suivants :
«37.4. Lorsque le directeur ou le tribunal
décide que la sécurité ou le développement d'un enfant est compromis, le
directeur doit conserver l'information contenue au dossier de cet enfant
jusqu'à ce qu'il ait atteint l'âge de 43 ans, même si le directeur ou le
tribunal décide par la suite que la sécurité ou le développement de l'enfant
n'est plus compromis.».
Je vais donner le commentaire, M. le Président,
pour simplifier les choses. L'article 37.4 de la Loi sur la protection de
la jeunesse est modifié afin de prolonger la durée de conservation des
renseignements contenus au dossier d'un enfant dont la sécurité ou le
développement est compromis pour une durée de 25 ans suivant sa majorité.
Juste pour ne pas que les gens... pour bien
comprendre, on se base sur la même chose qu'on fait pour les dossiers
hospitaliers des jeunes quand ils arrivent à la majorité. Au début, on nous
avait suggéré cinq ans, mais tout le monde était... Bien, en tout cas, moi, je
trouvais que c'était important d'aller jusqu'à l'âge de 43 ans, parce que plusieurs nous ont dit que, souvent, c'est plus tard qu'ils
ont ce besoin d'aller consulter leur dossier. Ce n'est pas nécessairement à
23 ans, là, ça peut être quand ils se marient, quand ils ont un enfant,
quand...
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il une intervention? Oui, M. le
député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Une précision. On
est-tu obligés de mettre une date? On aurait pu le garder jusqu'à tant que la
personne décède, non? Il y a-tu...
M.
Carmant : Pour des questions d'archives en général, là, mais
c'est sûr qu'éventuellement tout sera... il n'y aura plus de papier, là.
Mais, pour le moment, je pense que c'est pour ça qu'on fait ça.
M. Ouellet : Donc, on vient de faire
apparaître 25 ans après la majorité, de conservation des données, et le
43ème anniversaire, là, il y a destruction, à ce moment-là, des documents.
O.K.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 23? Oui, 37.4.1, monsieur...
M. Carmant : Oui, M. le Président.
37.4.1 se lit comme suit : «Lorsque le tribunal nomme un tuteur à un
enfant et que le directeur met fin à son intervention auprès de cet enfant
conformément à l'article 70.2, le directeur doit conserver l'information
contenue au dossier de l'enfant jusqu'à ce qu'il ait atteint l'âge de
43 ans.
Donc, c'est par cohérence avec le précédent.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des interventions? S'il n'y
a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 23. Est-ce que l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Je vous remercie de votre
collaboration.
Compte tenu
de l'heure, la commission ajourne ses travaux au mardi 22 mars, à
9 h 45, où elle poursuivra son mandat.
(Fin de la séance à 16 h 30)