(Onze heures vingt-trois minutes)
Le
Président (M. Provençal)
:
Bonjour à tous. Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi modifiant la Loi sur la
protection de la jeunesse et d'autres dispositions législatives.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) est remplacée par M. Thouin
(Rousseau); M. Ciccone (Marquette), par Mme St-Pierre (Acadie); Mme Sauvé
(Fabre), par Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé); M. Marissal (Rosemont),
par M. Zanetti (Jean-Lesage); et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine),
par M. Ouellet (René-Lévesque).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Lors de l'ajournement
de nos travaux, hier, nous étions rendus à l'étude de l'article 30.4,
introduit à l'article 17 du projet de loi. Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, la parole... vous aviez la parole. Alors, si vous voulez
continuer...
Mme Robitaille : Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
Mme Robitaille : Ça va. J'ai...
Le Président (M. Provençal)
: Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le 30.4?
Oui, Mme la députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : Bien, moi,
c'est en réfléchissant un peu à l'ensemble du rôle qui est dévolu au directeur
général, je comprends qu'on va... au directeur national, je comprends qu'on va
revenir, plus tard dans la conversation, sur ces fonctions-là, parce qu'on a
suspendu certains articles, mais j'aimerais savoir, parce que, quand M. le
ministre... Bonjour, M. le ministre, bonjour à votre équipe. Quand vous avez
annoncé publiquement la nomination du directeur général... du directeur
national, pardon, vous n'avez pas annoncé la nomination d'une sous-ministre
adjointe, vous avez annoncé... et j'ai le
titre de votre communiqué ici : Le ministre délégué — M.
le ministre — annonce
la nomination deCatherine Lemay à titre de directrice nationale
de la protection de la jeunesse. Donc, vous avez publiquement annoncé un
poste qui n'existe pas encore. Enfin, c'est ce que je comprends. J'aimerais
savoir pourquoi ça a été fait de cette manière-là, puisque... Ce que je
comprends, c'est que vous avez, dans votre communiqué, annoncé quelque chose qui
se retrouve dans une loi qui n'a pas encore été adoptée.
Je ne vous ferai pas de procès d'intention, mais
ça fait un petit peu mettre la charrue devant les boeufs. Je comprends que
c'est une recommandation de la commission Laurent, que vous étiez pressé de
rendre publics des résultats ou un suivi des
travaux de la commission Laurent, c'est une commission importante, mais il me
semble qu'il y a ici, sans vous prêter d'intention, un... on indique aux
Québécois et aux Québécoises quelque chose qui n'est pas encore enchâssé dans
une loi.
Est-ce qu'on pourrait avoir, M. le ministre, la
définition de tâches que les emplois supérieurs ont, j'imagine, élaborée? Il a
dû y avoir un affichage de poste. Est-ce que l'affichage de poste indiquait
«directeur national» ou... un peu comment ça s'est fait?
Puis je veux juste faire la parenthèse, ce n'est
pas... je n'ai rien contre Mme Lemay. Je pense, c'est une très bonne personne,
très compétente. Ça n'a rien à voir. C'est sur le processus, M. le ministre,
que vous avez utilisé et qui me... sur lequel je m'interroge, parce que,
normalement, je pense que ça ne devrait pas se faire de cette manière-là, mais
peut-être que vous avez une explication qui est très plausible.
M. Carmant : M. le Président?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Carmant : Alors, bonjour, tout le
monde. Effectivement, le titre parle de directrice nationale de la protection
de la jeunesse, mais la première phrase du communiqué indique la nomination de
Mme Catherine Lemay à titre de sous-ministre adjointe de
la nouvelle Direction générale du développement, du bien-être et de la
protection de la jeunesse et de la direction nationale de la protection de la
jeunesse.
Donc, jusqu'à présent, les... sa définition de
tâches, c'était celle de, justement, sous-ministre adjointe de cette nouvelle
direction qu'on a créée, qui est une direction un peu transversale, qui regarde
le bien-être de l'enfant mais dans chacune des directions du... non seulement
dans sa propre direction, mais dans les autres directions comme santé mentale,
santé publique. Donc, elle a un rôle un peu transversal au niveau du ministère.
Donc, je comprends votre questionnement.
Effectivement, le titre est un peu maladroit, mais je crois que sa nomination,
et sa fonction, était vraiment celle de sous-ministre adjointe de cette
nouvelle direction.
Mme St-Pierre : Enfin, je voulais
faire le point, parce que je pense que le poste n'était pas encore créé, puis
le titre du communiqué indiquait clairement... faisait en sorte que le poste
était déjà créé.
Sur ses tâches, jusqu'au moment où on va avoir
tout cela enchâssé dans la loi, est-ce que la direction, cette nouvelle
direction... En fait, c'est une nouvelle direction que vous avez créée. Ça,
vous n'avez pas besoin d'une loi pour créer cette direction-là, O.K., mais vous
avez besoin de la loi pour créer le poste de directeur.
M. Carmant : Pour lui donner ses
tâches, qu'on inclut dans la loi, exactement.
Mme St-Pierre : Quelles sont les
tâches que Mme Lemay accomplit présentement? Et qu'est-ce qu'on va lui ajouter
avec l'arrivée du projet de loi? Présentement, quelles sont exactement ses
tâches?
M. Carmant : Bien, elle a une tâche
de gestion du réseau, de rencontres avec les directrices... avec les directions
régionales. Elle a une tâche de s'assurer de... Par exemple, elle a travaillé
sur le projet de loi, l'élaboration du projet de loi. Elle a géré également la
table qui a permis de... qui a pris les recommandations des différents groupes.
Donc, elle est en train d'organiser, à un niveau national, le réseau de la...
des directrices de la protection de la jeunesse.
Mme St-Pierre : Et, en attendant
l'adoption du projet de loi, qui aurait la tâche de faire, par exemple, des études, des enquêtes, des sondages pour produire
des avis? Il n'y aurait... Là, il n'y aurait personne pour faire ce travail-là
en attendant l'adoption de la loi?
M. Carmant : Par exemple, quand on a
dû faire des enquêtes, j'ai dû nommer quelqu'un pour faire une enquête. Par
exemple, quand j'ai voulu avoir des envoyés spéciaux, c'est moi qui ai nommé
quelqu'un pour faire ce genre d'investigations locales là, dans les exemples
que je vous ai donnés, par exemple.
Mme St-Pierre : C'est vous ou c'est
votre sous-ministre? C'est vous personnellement?
M. Carmant : C'est moi. C'est moi,
oui.
Mme St-Pierre : Et vous choisissez
la... La personne qui va mener cette enquête-là, vous la choisissez de quelle
manière?
M. Carmant : Bien, soit je suggère
quelqu'un, soit je demande à la sous-ministre en titre de trouver quelqu'un.
Mme St-Pierre : O.K. Et, dans
l'éventualité où on va adopter le projet, puis je pense qu'il n'y aura pas de
souci, comment on va déterminer les... par exemple, les nouveaux établissements
ou les nouvelles... Par exemple, je vous
donne... j'en ai parlé au début, de la possibilité qu'on ait la mise en place
de la recommandation de la commission sur l'exploitation sexuelle
d'avoir un lieu, pour les mineurs qui ont été victimes d'exploitation sexuelle,
qui serait différent qu'un centre jeunesse. Comment cette décision-là va se
prendre? Est-ce que c'est la directrice nationale qui va prendre la décision
d'aller vers tel endroit plutôt que tel autre ou si c'est le... votre
sous-ministre? Comment ça va fonctionner?
M. Carmant : O.K. Alors, vous le
savez...
Mme
St-Pierre : Est-ce
qu'elle va faire la recommandation?
• (11 h 30) •
M. Carmant : ...vous le savez, par
exemple, dans cet exemple-là, la volonté ministérielle est présente. Donc, ça, c'est une demande qui est faite par le
ministre pour... à l'équipe du ministère. Donc, ça, c'est déjà fait. Mais,
pendant d'autres situations, il pourrait y avoir une décision de la
sous-ministre d'aller de l'avant avec une enquête, un sondage ou d'autres
activités pour améliorer les services au niveau de la direction de la protection
de la jeunesse.
Donc, il y a les projets ministériels puis il y
a les projets du ministre. Ces deux choses sont distinctes. Et évidemment il y
a une certaine concertation qui doit se faire, comme vous le savez, dans chaque
ministère pour que les choses aillent de l'avant.
Mme St-Pierre : Dans ce cas précis,
le choix de la ressource va se faire de quelle manière?
M. Carmant : Dans quel cas précis?
Mme St-Pierre :
Je pense à cet établissement qui va être dédié à des victimes d'exploitation
sexuelle mineures qui doivent être en centre jeunesse, mais la recommandation,
c'est de ne vraiment pas mélanger avec les autres clientèles ou les autres
personnes. Comment vous allez faire le choix de cet établissement-là?
M. Carmant : Bien, dans
l'éventualité où ça se réalise, ça va être effectivement à la sous-ministre de
nous proposer des sites et qu'on pourrait...
Mme St-Pierre : O.K. Est-ce qu'il va
y avoir des appels de projets ou des appels de...
M. Carmant : Bien, je pense que
c'est hypothétique, pour le moment, là, mais je pense que c'est comme ça que ça
se fait dans d'autres situations. C'est par appels d'offres, c'est sûr.
Mme St-Pierre : O.K. Bien, moi,
j'aimerais avoir l'assurance que ça se fasse par appels d'offres, parce que
l'information que j'ai eue, qui est une information qui est quand même assez
solide, c'est que ça serait situé dans une circonscription qui est déjà
choisie, et que le lieu est déjà choisi, puis la ressource est déjà choisie. C'est
l'information que j'ai eue, mais je... Moi,
j'aimerais m'assurer que cet établissement-là fasse l'objet... que
l'installation de cet établissement-là fasse l'objet d'un appel de
projets.
On ne peut pas, je pense, décider politiquement,
prendre une décision politique en faveur d'une ressource par rapport à une
autre. Et il y a des ressources qui pourraient être aussi aptes à accomplir
cette tâche, c'est-à-dire qu'on peut en avoir plusieurs, peut-être, là, des
ressources qui vont être aptes à accomplir cette tâche, et ce que j'entends,
sur le terrain, c'est que l'endroit est déjà choisi. Alors, je voulais juste
vous mettre un peu dans le coup...
M. Carmant : Non, non. Alors, merci.
Mme St-Pierre : ...pour être
certaine qu'il y aura un appel de projets pour cette ressource-là, parce que
c'est vraiment important.
M. Carmant : Je vous garantis que je
vais m'informer.
Mme
St-Pierre : C'est vraiment
important. Merci beaucoup. Je n'aurai pas d'autre commentaire, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Il n'y a pas d'autre commentaire. Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention sur le 30.4, je vais inviter M. le ministre à nous faire
lecture du 30.5, qui est en lien avec la section II, Forum des directeurs. M.
le ministre.
M. Carmant : Oui. Merci beaucoup, M.
le Président. Donc, le 30.5 se lit comme suit :
«Est institué un forum des directeurs composé du
directeur national de la protection de la jeunesse et de chacun des directeurs
de la protection de la jeunesse.
«Chaque
membre du forum doit désigner une personne pour l'y représenter lorsqu'il n'est
pas en mesure d'y participer.»
Cet article institue le Forum des directeurs,
dont les membres sont le directeur national de la protection de la jeunesse et
tous les directeurs de la protection de la jeunesse. Il prévoit également qu'un
membre doit désigner un représentant pour le remplacer lorsqu'il n'est pas en
mesure d'y participer.
M. le Président, j'aimerais déposer un
amendement.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Alors, je vais vous demander de faire lecture de
votre amendement et le commentaire qui lui est associé. Nous allons le projeter
à l'écran pour le bien-être des membres.
M. Carmant : Merci, M. le Président.
Donc : Ajouter, à la fin de l'article 30.5 de la Loi sur la protection de
la jeunesse, proposé par l'article 17 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«Les membres du forum peuvent solliciter la
participation, de façon ponctuelle ou permanente, des experts ou d'autres
intervenants concernés par la protection de la jeunesse.»
Cet amendement vise à ajouter la possibilité
pour le Forum des directeurs de solliciter la participation des experts ou
d'autres intervenants concernés par la protection de la jeunesse. Cette
modification répond à des propositions entendues lors des consultations
particulières du projet de loi.
Donc, à la fin, on lirait :
«Les membres du forum peuvent solliciter la
participation, de façon ponctuelle ou permanente, des experts ou d'autres
intervenants concernés par la protection de la jeunesse.»
Si on pourrait faire dérouler, M. le Président,
ça simplifierait, je pense, pour nos collègues. Vers le bas, voilà.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, c'est un ajout que vous faites.
M. Carmant : C'est un ajout.
Le Président (M. Provençal)
: Un paragraphe qui est ajouté. Oui, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille :
Oui. Bien, écoutez, au premier abord, bien, je salue cette modification-là qui
élargit et qui donne au ministre et à la directrice nationale beaucoup plus de
flexibilité.
Maintenant, moi, j'ai une question. On l'a vu
souvent, là, durant les consultations, les différents groupes autochtones
aimeraient avoir une présence sur le forum, et là, spécifiquement, ce n'est pas
mentionné. Alors, je me demandais comment le ministre voyait ça.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Carmant : Bien, je pense qu'on
veut rester le plus large possible et s'assurer que, d'une situation à l'autre,
tout le monde puisse être inclus dans le forum, et ça inclut évidemment les
Premières Nations et les peuples inuits.
Mme Robitaille : Et comment vous
voyez la présence des Premières Nations sur ce forum-là? Est-ce que chacune des
nations pourra avoir un siège à ce forum-là? Comment vous voyez ça?
M. Carmant : Écoutez, nous, on veut
leur... on veut que la participation vienne d'eux. Ils nous ont demandé,
vraiment, dans chacune des situations, ne pas avoir un représentant pour toutes
les Premières Nations, mais, dépendamment de la situation, on veut leur donner
la liberté de participer et parmi... chacune des communautés, d'être
représentée à ce forum.
Mme
Robitaille : Donc, vous entrevoyez la possibilité à ce que
chacune des nations soit présente à ce forum-là, sur ce forum-là?
M. Carmant : Au besoin, oui.
Mme Robitaille : Et ce forum-là, il
fluctue ou il est constamment... ou si c'est les mêmes sièges, une fois qu'on
l'a établi, c'est, grosso modo, coulé dans le béton?
M. Carmant : Outre la directrice
nationale et les DPJ, les autres membres fluctuent.
Mme Robitaille : Et comment on fera
pour être partie de ce forum-là?
M.
Carmant : Je pense que, dépendamment de la... par exemple,
du sujet... parce qu'on parle du modèle de... ce qu'ils appelaient la... avant, là, que... où tout le monde participait.
C'est comme un genre de grand congrès où tout le monde participait. Là,
on veut quand même le reformuler pour que ce soit vraiment centré sur les DPJ
et la directrice nationale, mais que, dépendamment des sujets qui vont être mis
de l'avant chaque année, on puisse s'entourer de personnes significatives qui
vont pouvoir contribuer à l'évolution de la pratique.
Mme Robitaille : Mais eux auront un
siège bien défini, là, à chaque année ou si, à chaque année, on... et les
nominations sont... En fait, ça s'articule comment, tout ça? Est-ce que, si je
suis... je ne sais pas, moi, si je suis de la communauté crie, par exemple,
est-ce que j'appelle la directrice nationale puis je lui demande d'avoir une
place à la prochaine rencontre ou si, de facto, tout le temps, j'ai mon siège
là et je peux participer au grand forum?
M. Carmant : Bien, je pense que le
processus n'a pas encore été coulé dans le béton, là, mais je pense que c'est
selon les propositions, selon les sujets, et ce sera vraiment ad hoc, là, que
les collaborateurs seront désignés, un peu comme un congrès annuel où les... Je
pense que le groupe central est toujours le même, mais les participants ou
les... présents, ceux qui sont à la table varient d'une année à l'autre.
Mme Robitaille : Et ce forum-là,
rappelez-moi, donc, il a lieu à chaque année, c'est quelque chose d'annuel ou
c'est quelque chose d'ad hoc, qui se rencontre...
M. Carmant : Non, ma volonté, ça
serait de l'avoir annuel, sur une base annuelle.
Mme Robitaille : O.K. Pour
l'instant, je n'ai pas de question, je... Bien, en fait, je vais laisser la
place à d'autres. Je vais préparer mon...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, Mme la députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : Votre ajout est
intéressant. Vous dites que ça serait annuel. «Les membres du forum peuvent
solliciter la participation de façon ponctuelle ou permanente à des experts,
d'autres intervenants concernés par la protection de la jeunesse.» Donc,
c'est-à-dire, est-ce qu'on a une base permanente?
M. Carmant : Qui inclut la
directrice nationale et les directeurs.
• (11 h 40) •
Mme St-Pierre : O.K.
Est-ce que c'est nécessaire de mettre le mot «permanente» ou... puisqu'ils sont
déjà là de façon permanente?
M.
Carmant : Oui, mais on pourrait décider, par exemple, qu'un
autre membre vienne se joindre de façon permanente.
Mme St-Pierre : O.K. Vous pourriez
ajouter d'autres membres?
M. Carmant : Oui, exactement.
Mme St-Pierre : Qui viendraient
de...
M. Carmant : D'autres organisations
qui ont... en lien avec la direction... avec la protection de la jeunesse.
Mme
St-Pierre : O.K. Et un membre de façon... qui serait là de
façon ponctuelle, est-ce que ce serait pour traiter de sujets plus
pointus qui auraient été soulevés pendant l'année ou est-ce que ça... quelqu'un
des services policiers, par exemple, ou quelqu'un de...
M.
Carmant : Oui, tout à fait, ou, par exemple, on a eu des
problématiques sur les fugues, par exemple, une année, donc il pourrait
y avoir quelqu'un sur ce sujet-là au forum.
Mme St-Pierre : Parfait. Et ces
gens-là ne seront pas membres, mais ils sont invités comme experts ou... mais
ils ne sont pas membres du forum.
M.
Carmant : Exact. Les membres, c'est vraiment la directrice
nationale et les directeurs au point... au temps zéro.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui. Il y a
l'équivalent des DPJ, tout le service à l'enfance et à la famille, là, des
Premières Nations, là, SEFPN, qui aura un rôle extrêmement important à jouer,
là, on le verra à l'article 54, qui... Tu sais, c'est toutes les
dispositions particulières aux autochtones. Il me semble que, comme les
directeurs des différentes DPJ, ils devraient
avoir un siège... parce que vous dites : Il y a les directeurs des DPJ,
eux, ils seront toujours là, et puis les autres pourront se greffer dépendamment des sujets. Mais il me semble que la
SEFPN ou l'équivalent devrait toujours être là, non?
M. Carmant : Oui. Alors, les
directrices de la protection sociale, comme ils appellent dans les ententes
qu'on a signées, eux, c'est sûr qu'elles sont toujours là. Elles, elles font
partie du groupe, mais là on va discuter tantôt, là, des... plus loin, de
comment on va travailler avec les Premières Nations. Donc, ça, c'est... mais
celles qui ont déjà un processus où il y a des ententes avec... nation à
nation, ça, c'est sûr que ces directrices-là vont être présentes à la table.
D'ailleurs, je leur parle régulièrement moi-même.
Mme Robitaille : Mais
on dit aussi, et je ne me souviens plus quel groupe, mais c'est un groupe d'une
communauté... Je pense que c'est les Inuits ou un groupe du... un groupe qui
a...
M. Carmant : Les Attikameks.
Mme Robitaille : Oui, et qui
dit que même ceux qui n'ont pas d'entente, en ce moment, même les nations qui
n'ont pas d'entente, en ce moment, devraient aussi être parties de ce forum-là,
encore une fois, pas juste de façon aléatoire,
mais au même titre que les directeurs nationaux de la protection de la
jeunesse. Est-ce que vous seriez ouvert à ça?
M. Carmant : S'ils en font la
demande, moi, j'en serais ouvert, mais il faut qu'ils nous fassent la demande.
À moins que vous me dites qu'ils vous en ont fait la demande, jusqu'à présent,
ce n'est pas le cas. La seule demande qu'on a eue, nous, c'est vraiment le
commissaire adjoint.
Mme Robitaille : Oui,
mais donc, vous me dites : Les communautés qui ont signé l'entente avec le
gouvernement, elles, seront incluses, seront... au même titre que les
directeurs des DPJ, seront... au même titre que les directeurs de la protection
de la jeunesse, seront partie du forum tout le temps.
M. Carmant : Oui. Les
directrices de la protection sociale, comme ils appellent, dans sa communauté,
oui.
Mme Robitaille : Pourquoi ne
pas le mentionner? Pourquoi ne pas le mentionner dans...
M. Carmant : C'est vraiment...
Je pense que c'est convenu, là. Je vais laisser la juriste, M. le Président,
là, nous donner une réponse.
Le Président (M. Provençal)
: Mme Mathieu, je vous demanderais
de vous renommer et, après ça, répondre.
Mme Mathieu
(Jessica) : Jessica Mathieu, avocate au ministère de la Justice.
Pour ce qui est de la directrice de la
protection sociale, tous les directeurs, là qui concluent des
ententes 37.5 sont assimilés à des DPJ. C'était comme ça avant, mais ce
n'était pas écrit dans la loi. Et dans la section, là, le chapitre pour les
enfants autochtones, on vient le préciser dorénavant.
Donc, on n'a pas besoin de le préciser ici parce
qu'on le précise plus loin. Donc, pour ceux, là, qui ont une 37.5, ils sont
vraiment assimilés, là, à des directeurs, là. On vient le clarifier. Donc, ils
vont être d'emblée sur le forum.
Mme Robitaille : Mais, bon,
considérant que l'article 54, là, toute la... en fait, toute l'inclusion
de la partie autochtone est vraiment... C'est nouveau, puis c'est important,
puis on commence... on ouvre un nouveau chapitre, bien, il me semble que, par principe, on devrait le noter ici, quand,
finalement, c'est l'article qui constitue ou qui jette les grandes
lignes des gens qui vont participer ou qui seront sur ce comité-là, qui est le
forum, qui seront partie du forum.
Mme Mathieu (Jessica) : Oui.
Juridiquement, si on le précise là, alors qu'on a déjà fait un article pour
vraiment les assimiler puis clarifier que partout où on parle de directeurs, on
parle aussi de la DPS, ça aurait pour effet de questionner, pour toutes les
autres dispositions où là on ne le mentionne pas : Est-ce que c'est parce
qu'ils ne sont pas assimilés? Ce n'est pas ça, l'objectif. L'objectif, c'est de
ne pas avoir à répéter sans arrêt la précision que les directeurs qui... les
communautés qui concluent une entente de nation à nation sont aussi assimilées
à des directeurs.
Donc, on le prévoit une fois. C'est applicable
partout dans la loi, et ça évite la répétition. Puis, si on le répète ici, bien, c'est ça, il pourrait y avoir des
enjeux d'interprétation avec les autres dispositions. Par exemple, en
communication de renseignements personnels, il y a eu des enjeux par rapport à
ça, justement. Donc, on ne voudrait pas créer de répercussions sur d'autres
dispositions. Donc, pour ceux-là, c'est déjà précisé, là, dans l'autre section.
Mme Robitaille : Est-ce qu'on
pourrait suspendre? Je veux juste clarifier un couple d'affaires.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 47)
(Reprise à 11 h 59)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Nous
étions aux interventions sur l'amendement déposé par M. le ministre concernant
l'article 30.5, qui est modifié par cet amendement-là. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions concernant le 30.5? Oui, M. le député de... Bien,
M. député de Jean-Lesage semblait vouloir s'exprimer.
M. Zanetti : ...voir si, dans le
fond, là, on discute de 30.5, donc, de l'amendement du ministre sur 30.5.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, sur la partie ici, là, en
caractères gras.
M. Zanetti : Puis est-ce que vous
allez déposer un sous-amendement ou... juste pour voir si...
Mme Robitaille : O.K., bien, nous
autres, on va déposer quelque chose... donnez-nous un petit peu de temps.
Est-ce que... Oui. Non, mais vous avez votre amendement Est-ce qu'on peut...
est-ce qu'on...
M. Carmant : Bien, alors, moi, je
propose que vous déposiez, qu'on en débatte, puis peut-être que le député de
Jean-Lesage va déposer autre chose, puis on va en débattre.
M. Zanetti : Moi, je pourrais déjà
commenter sur l'amendement du ministre pendant que vous préparez votre
sous-amendement.
Le Président (M. Provençal)
: Bien, moi, je pense qu'il faut... On
va commencer par traiter l'amendement, puis, par la suite, si vous avez un
nouvel amendement à déposer, vous pourrez le déposer, là.
Mme Robitaille : C'est ça, parce que
l'amendement qu'on proposerait, ça serait au premier paragraphe... en fait, au
deuxième... ça ne serait pas le texte que le ministre a ajouté, là. Donc, c'est
ça...parce qu'on est d'accord... bien, on est d'accord, en principe,
avec l'amendement, là, proposé par le ministre.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, moi, je pense qu'il faut
vraiment traiter l'amendement, présentement, parce que vous, là, ce que vous
allez déposer est complètement différent du 30.5 modifié. Vous, c'est un nouvel
amendement qui va venir soit ajouter, modifier ou retirer quelque chose dans le
libellé du texte de loi.
Mme Robitaille : Oui.
• (12 heures) •
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
beau. Alors, moi, je vous propose qu'on traite le 30.5. Par la suite, vous
pourrez déposer... Là, on va traiter le 30.5, la proposition du ministre. Par
la suite, on pourra... bien entendu, il y aura une mise aux voix, mais, par la
suite, vous pourrez toujours proposer un nouvel amendement, parce que vous nous
signifiez de toute manière que ça ne touche pas le libellé qui est ici. Ça va
être un autre libellé, mais toujours à l'intérieur du 30.5. Je me suis bien
exprimé?
Mme Robitaille : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: O.K. M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Alors, je vais proposer
un sous-amendement sur l'amendement du ministre, mais avant de, disons,
suspendre pour vraiment le rédiger comme il faut, peut-être que je commencerais
quand même à expliquer, parce que je pense que c'est un amendement, ce qui est
déposé par le ministre, qui va dans la bonne direction puis qui, disons, tente
de faire écho à certaines préoccupations qui ont été mentionnées dans les
audiences publiques.
Je trouve simplement qu'on n'atteindra pas
l'objectif puis je vais expliquer un petit peu pourquoi et... pour mettre la
table un peu au sous-amendement que je vais présenter, c'est que ce qui a été
critiqué là-dedans puis ce qui est critiqué de façon, disons, macro et générale
dans le forum des directeurs, c'est le fait qu'on est dans une structure
très... disons, pour reprendre la formule grecque ou araméenne, je ne suis pas
sûr, là, «top-down», là, puis, dans le fond... alors que les gens dans le
milieu, ce qu'ils voudraient, c'est une structure dans laquelle, vraiment, on
prend des directions puis on fait de l'harmonisation à partir de l'expérience
terrain.
Évidemment, les directeurs, les bons directeurs,
c'est en lien avec le terrain, mais structurellement, mettons, surtout quand on
a une grande région... puis ils ne peuvent pas, disons, l'être autant, tu sais,
puis de connaître vraiment tout le monde
précisément, puis avoir la même expérience que la personne qui est une
intervenante qui s'en va faire des interventions
chez les gens puis qui constate des façons de fonctionner qui ne marchent pas
puis qui devraient être mieux.
Alors, l'idée, ce serait que ce forum de directeurs
là puisse être une vraie plateforme de consultation dans laquelle les gens qui
travaillent à la base du système des DPJ et aussi les gens qui sont... comme
enfant, qui ont traversé ce parcours-là, et aussi les membres des Premières
Nations peuvent donner un écho qui influence directement et qui modèle sur
mesure comment vont être harmonisées et organisées les pratiques sur l'ensemble
du territoire, au niveau national, et ça, ce serait vraiment bien.
Puis l'avantage que ça aurait... Moi, c'est ce
que j'ai compris qui était demandé, et l'avantage que ça aurait, en fait, c'est
que, d'une part, pour les intervenants de la DPJ, là, dont on a... pour qui on
éprouve un problème de rétention extrêmement important puis un problème
d'attractivité aussi, bien, on contribuerait grandement à leur faire, disons,
redonner sens à ce qu'ils font puis à sentir qu'ils ont un pouvoir d'agir, qui
dépasse juste, bien, ce qu'ils se font... les tâches qu'ils ont, le «caseload»,
puis tout ça. Ils sont là dans un système, tout à coup, ces intervenants-là,
dans une position de dire : Je vois ce qui ne marche pas, puis il y a des
petites affaires, des fois, que les directeurs ne peuvent pas voir, des petites
choses, puis là je suis capable d'être sur un forum, à un moment donné, où il y
a la directrice nationale de la DPJ en... la protection de la jeunesse, en
plus, puis je peux dire ces affaires-là, puis on est capables de trouver des
solutions ensemble.
Puis le point de vue aussi des personnes qui ont
traversé le système de la DPJ, comme enfants, mettons, aussi, eux autres
peuvent dire : Regarde, de mon point de vue, là, il y a des choses qui ne
marchent absolument pas puis il faut que ce soit entendu, il faut que ce soit
pris en compte dans l'harmonisation des pratiques.
Alors, ce que je vais proposer comme
sous-amendement, c'est quelque chose qui va vraiment, disons, modifier la
composition du forum des directeurs, parce que, là, on a une... dans
l'amendement du ministre, on a quelque chose qui vient dire : Ils peuvent consulter
des gens, si je résume à sa plus simple expression, mais il faudrait que ce
soit plutôt un devoir plutôt qu'une possibilité, un devoir, et que les gens
qu'ils doivent consulter ne sont pas juste des experts qui ne sont pas nécessairement sur le terrain, tu sais, mais
vraiment des gens du terrain et puis qu'on les... qu'on précise de quel genre d'experts on parle, et que
ce soit vraiment... on transforme la possibilité de les consulter en
devoir.
Alors, c'est l'essentiel du sous-amendement que
je vais proposer, puis je proposerais... à moins que vous vouliez réagir avant,
une suspension pour pouvoir en faire une rédaction adéquate.
Le Président (M. Provençal)
: Là, c'est un sous-amendement qui est
déposé par le député de Jean-Lesage, qui sera discuté. Par la suite, on va
revenir à l'amendement de M. le ministre, et, par la suite, vous pourrez
déposer un nouvel amendement en lien avec le 30.5 que... Mme la députée, ça va?
Suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 07)
(Reprise à 12 h 21)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux. Je vais
céder la parole au député de Jean-Lesage pour qu'il dépose son sous-amendement
à l'article 17 concernant le paragraphe 30.5.
M.
Zanetti : Merci, M. le Président. Alors, l'amendement à
l'article 17 du projet de loi est modifié par le suivant :
1° le remplacement de
«peuvent» par «doivent»;
2° l'insertion après «experts», des mots
«notamment les représentants des Premières Nations et des lnuit, les
représentants des syndicats et les représentants des usagers».
J'ai fait une erreur dans le... J'ai fait une
erreur dans la... Inuit, ça ne prend pas de s. Je ne sais pas si vous pouvez...
On vous le renvoie. En tout cas, peu importe, vous le savez.
Commentaires. Donc, c'est ça, ça se lirait comme
suit : «Les membres du forum doivent solliciter la participation, de façon
ponctuelle ou permanente, des experts notamment les représentants des Premières
Nations et des Inuit, les représentants des syndicats et les représentants des
usagers [et] d'autres intervenants concernés par la protection de la jeunesse.»
Alors, l'objectif, comme je le disais
précédemment, c'est de faire en sorte que... non pas que l'amendement du
ministre puisse répondre aux aspirations des gens qui nous ont répondus en
audience publique, mais qu'il le fasse assurément, et aussi qu'on nomme, pour
être sûrs, les personnes, les différents experts qui peuvent être invités à
donner leur contribution pour amener à une meilleure harmonisation permanente,
disons, des pratiques et des analyses de la DPJ au niveau du Québec.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. M. le ministre.
M. Carmant : Bien, M. le Président,
tu sais, je suis sensible au besoin de... ou à la volonté du député de
Jean-Lesage de rassurer tous ceux qui sont venus nous dire qu'ils étaient
intéressés de participer au forum, de contribuer au forum, mais, je pense, ça
vient un peu de dénaturer la proposition que j'ai faite, là. Au
point 30.6, on va voir les différentes... les objectifs du forum. Je pense
que contraindre en utilisant le mot «doivent» et puis en nommant toutes les
catégories qu'il vient de nous nommer... je crois qu'il dénature un peu le
forum qui, vraiment, se concentre, là, autour de la directrice nationale et des
directeurs pour harmoniser les services en protection de la jeunesse.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Bien, moi, je pense que
ça ne dénature pas, si l'intention, c'est de répondre aux préoccupations des
gens dans les audiences. Puis je pense que ça ne dénature pas non plus, si le
but, c'est d'avoir un forum où, nationalement, il y a une conversation au sujet
des pratiques de la DPJ, qui inclut tous les gens qui gravitent autour de ça ou
presque tous les gens. Alors, si ça, c'est l'intention, je pense que le
sous-amendement y répond.
Puis l'avantage de cette proposition-là, là,
c'est... et ce que ça va éviter, cette proposition-là... c'est le fait qu'on
ait justement une DPJ dans lesquelles les gens, ou qui y passent comme usagers,
ou qui y travaillent comme intervenants, se sentent aliénés par rapport à ce
système-là, c'est-à-dire qu'ils se retrouvent dans un système dans lequel ils
se disent : Il y a des choses qui sont mal foutues, puis je n'ai pas de
prise là-dessus, je ne peux rien y faire, il faut juste que je fasse ma job.
Puis ça, c'est le genre de choses qui finit par démotiver, fatiguer, mener au
vide de sens dans sa pratique.
Alors que, là, on a une façon de faire où la
personne qui fait face à des choses qui sont structurellement problématiques
dans la DPJ... qu'elle ne peut pas voir un directeur parce qu'il n'a pas le
même regard sur la réalité que la personne qui est usager ou qui travaille là,
bien, cette personne-là peut se dire : Il y a des choses qui ne vont pas
bien, mais j'ai un pouvoir pour changer ça. Puis ça, ça va clairement affecter
positivement sa motivation, puis c'est... tu sais, cette chose-là, ça s'appelle
le forum, je peux y aller ou j'ai des représentants qui peuvent y aller, puis
là, bien, il y a des décisions qui sont prises. Puis, au pire, la personne
n'est pas écoutée, mais potentiellement on a un endroit où est-ce que les gens
peuvent se dire : Quand il y a des choses qui ne marchent pas, au lieu
d'appeler tel journaliste puis tel autre, je vais aller au forum des
directeurs, parce que j'ai une voix, j'ai un pouvoir, j'ai une prise.
Alors, moi, c'est... et évidemment ça va amener
à une amélioration de la DPJ qui est permanente. C'est vraiment ça, l'objectif. Alors, moi, si vous voulez, bien, disons, faire
des... faire sous-amendement à ce sous-amendement, tu sais, on peut
reformuler tout ça, mais je pense que le principe à garder de ça, c'est que ces
gens-là soient assurés d'avoir une place pour être entendus là.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée de l'Acadie, vous aviez
demandé la parole.
Mme St-Pierre : Merci, M. le
Président. Moi, je comprends très bien l'intention de mon collègue et celui
qui... l'intention aussi de ma collègue, parce qu'on est dans la même
discussion. Je soumets simplement que je pense que c'est le mot «forum» qui
n'est pas tout à fait approprié. Parce que, quand on regarde la définition de
«forum», c'est : «Lieu où l'on discute des affaires publiques, colloque,
symposium, réunion accompagnée de débats.» Donc, ça vient comme un peu donner
l'impression que ça peut être très, très, très large.
Alors, moi, je pense que le mot «forum» n'est
peut-être pas le bon mot pour cette instance-là que vous désirez, mais
maintenant que... comme vous l'avez écrit dans la loi. Mais vous invitez... en
disant le mot «forum» ou en utilisant le mot «forum», vous invitez à ce genre
de sous-amendement là ou d'amendement là, parce qu'un forum, c'est large, ça...
Un forum, c'est... Dans l'esprit des gens, dans l'esprit du grand public, un
forum, c'est quelque chose de beaucoup plus large que 17 directeurs
régionaux qui rencontrent la directrice nationale. On s'entend là-dessus. Dans
l'esprit des gens, là, ça veut dire beaucoup plus large que ça.
Vous avez amené un amendement en disant qu'il
pouvait y avoir des membres permanents, ou des membres temporaires, ou des
membres... ou des experts qui viendraient se greffer, au bon vouloir de la
direction nationale ou de peut-être un directeur régional
qui dirait : Bien, moi, je voudrais, pour tel problème, amener tel expert
qui va venir nous expliquer comment ça se passe chez nous. Mais c'est là que...
Puis l'idée d'aussi aller plus large pourrait être une bonne idée, parce qu'on
aurait vraiment des gens qui viendraient exprimer ce qu'ils vivent sur le
terrain puis les... Ici, on a aussi les familles d'accueil qui demandent à être
représentées sur le forum. Moi, je pourrais vous dire : J'aimerais ça
avoir, sur le forum, des jeunes qui ont passé à travers la DPJ, pour venir
dire... des procureurs de la défense, des...
Alors, on est dans un... Le terme «forum», à mon
avis, n'est pas à... Pour l'intention que vous avez, de ce que je comprends de
votre intention, à mon avis, le terme «forum» n'est pas approprié. Je
n'apporterai pas d'amendement là-dessus, mais je vous dis juste que vous
suscitez des attentes en utilisant le terme «forum». Puis moi, je comprends que...
les amendements qui arrivent.
Je fais juste une dernière remarque, «Inuit»,
parce qu'on a eu des collègues qui ont siégé à la commission sur l'exploitation
sexuelle, ils vont s'en souvenir, on a eu beaucoup de discussions là-dessus, le
mot «Inuit», en français... bien, le mot «Inuit» ne prend pas de s.
Le Président (M. Provençal)
: D'ailleurs, le député de Jean-Lesage
l'avait souligné, là...
Mme St-Pierre : Voilà. Ah! Il l'a
dit? O.K.
Le Président (M. Provençal)
: ...qu'il y avait cette petite
coquille.
M. Carmant : Moi, je suis... M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Carmant : Je suis sensible aux
commentaires. Est-ce qu'il y aurait des propositions? Parce que c'est sûr
qu'on... Harmoniser les pratiques à 10 000 autour de la table, ce
n'est pas possible, là, tu sais, il faut qu'on s'entende, là. Il y a
10 000 employés à la DPJ, là. Si on inclut les familles d'accueil,
tout ça, c'est impossible. On veut vraiment quand même être inclusif et être
souple. Puis je comprends, là, le sens que «forum», ça invite à tout le monde
de participer. Je ne sais pas s'il y aurait un terme, une suggestion... M. le
Président, on pourrait suspendre et réfléchir.
Mme Robitaille : ...je dirais
quelque chose avant qu'on suspende.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, Mme la députée.
Mme
Robitaille : C'est juste que, relativement aux Premières Nations...
puis j'entends, là, le sous-amendement du collègue, c'est très bien.
Puis je suis d'accord avec la députée de l'Acadie, c'est important d'être large
puis de... tu sais, c'est important d'entendre tout le monde, mais on parle de
directeurs de la protection de la jeunesse dans le deuxième paragraphe. Moi, je
pense que les communautés autochtones qui ont déjà des directions de la
protection sociale, par exemple, chez les Attikameks, devraient être
considérées au même titre que les directeurs de la protection de la jeunesse au
deuxième paragraphe. Donc, c'est pour ça que je...
Une voix : ...
Mme
Robitaille : Oui. Ça, ce n'est pas mon amendement, mais là...
Oui, en tout cas... Alors, suspendons. Je voulais...
M. Carmant : ...moi, je serais prêt
à voter sur l'amendement du député de Jean-Lesage, là. Moi, c'était... du
sous-amendement. Moi, c'est vraiment sur le mot «forum», là, où je suis prêt à
suspendre et discuter, mais c'est... Comme je vous dis, là, le sous-amendement,
l'amendement qui nous est proposé là...
Le Président (M. Provençal)
: Le sous-amendement...
M. Carmant : ...dénature mon
intention, là. Vraiment, là, ce n'est pas...
Le Président (M. Provençal)
: ...n'aura pas l'appui de la partie
ministérielle.
M. Carmant : On ne sera pas
10 000 autour de la table, là.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. Y a-t-il d'autres
interventions sur le sous-amendement? M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Mais je rassure le
ministre, ça ne serait pas 10 000 personnes. Disons que ça pourrait être,
par exemple, un représentant des employés, un représentant des usagers, un
représentant... Tu sais, mettons que ça ajouterait cinq personnes.
M. Carmant : On peut passer au vote,
M. le Président, là, à moins qu'il y ait d'autres commentaires, là.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres
interventions sur le sous-amendement du député de Jean-Lesage. S'il n'y a pas d'autre
intervention sur le sous-amendement, nous allons procéder à la mise aux voix.
M. Zanetti : Oui.
Je vais demander un vote par appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, M.
le député. Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Zanetti (Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Pour.
La
Secrétaire : Pardon. M. Carmant (Taillon)?
M. Carmant : Contre.
La
Secrétaire : Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
• (12 h 30) •
La
Secrétaire : Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Contre.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Contre.
La Secrétaire :
Mme Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette :
Contre.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Contre.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille :
Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président
(M. Provençal)
: Abstention.
Alors, le sous-amendement du député de Jean-Lesage est rejeté. Nous revenons...
Oui, M. le député.
M. Zanetti :
J'aurais un autre sous-amendement à proposer, une proposition alternative
qui, je pense, saura convaincre le ministre.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, nous allons
suspendre pour recevoir un nouveau... un nouvel sous-amendement.
(Suspension de la séance à
12 h 33)
(Reprise à 12 h 40)
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
nous reprenons nos travaux. Je vais inviter le député de Jean-Lesage à nous
faire part du nouvel sous-amendement à l'article 17 qu'il veut
proposer. Alors, M. le député.
M. Zanetti : Merci,
M. le Président. Alors : L'amendement à l'article 17 du projet de loi
est modifié par le remplacement de «peuvent» par «doivent».
Donc, l'alinéa se lirait comme suit : «Les
membres du forum doivent solliciter la participation, de façon ponctuelle ou
permanente, des experts ou d'autres intervenants concernés par la protection de
la jeunesse.»
Alors,
on demeure, disons, assez général sur la désignation des experts et d'autres
intervenants, c'est-à-dire qu'on garde, dans le fond, la formulation du
ministre, carrément. Mais on remplace le «peuvent» par «doivent» pour que ce ne
soit pas juste une possibilité, mais un devoir, puis que les gens vont dire...
Puis en même temps, tu sais, je veux dire, pour rassurer le ministre, ce n'est
pas une grosse contrainte, parce que «doivent», là, ça... j'espère que ça va être
souvent, mais, à la rigueur, ça pourrait être une fois par année, mais, tu
sais, de... il y aura l'obligation quand même de
le faire. Les gens vont se dire : Bien, ils ont l'obligation de nous
consulter, puis ils vont pouvoir aussi le solliciter. Puis je pense que
ça viendrait les rassurer. Parce que vraiment, avec... si on reste au
«peuvent», là, tu sais, ça fait vraiment... ceux qui ont vu neiger, là, vont
dire : Oui, c'est ça, ils vont pouvoir nous consulter. J'ai déjà entendu
quelque part puis ce n'est pas arrivé. Puis
ils ont raison. Ça fait que, si on remplace «peuvent» par «doivent», je pense
que ça serait vraiment un plus, là, puis ça montrerait aux gens que
c'est sérieux.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Carmant : Oui,
mais ça devient quand même trop contraignant dans le sens où ils ne pourraient
pas se réunir sans avoir un expert ou d'autres personnes autour de la table.
Donc, on va... moi, je vais rester avec «peuvent», là, si... n'en déplaise au
député.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a des
interventions concernant le sous-amendement? M. le député.
M. Zanetti :
Bien, comme on le lit là, là, «les membres du forum doivent solliciter la
participation, de façon ponctuelle ou permanente, des experts ou d'autres
intervenants concernés...» Alors, des experts ou d'autres intervenants ne sont
pas obligés d'être là. Il faut juste qu'ils aient été sollicités, puis ils ne
sont même pas obligés d'être sollicités chaque fois parce que c'est de façon
ponctuelle ou permanente. Alors, je veux dire, ce n'est vraiment pas très engageant. La seule affaire, c'est qu'il faut que,
de temps en temps, des gens aient été sollicités pour venir, puis ils ne
sont même pas obligés d'être vraiment là.
Alors, je pense que... en tout cas, je ne pense pas que c'est contraignant
bien, bien, là.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le ministre.
M. Carmant :
Ce n'est pas moi... je passerais la parole à la juriste, s'il vous plaît.
Le Président
(M. Provençal)
: Me Mathieu.
Mme Mathieu
(Jessica) : Mais c'est contraignant parce qu'on a un «doivent», donc
ils vont devoir le faire, et là reste un... comme vous dites, le ponctuel ou
permanent, mais reste qu'ils vont devoir le faire. Et là, s'ils ne le font pas,
on n'a pas les... on ne sait pas c'est quoi, la marge de manoeuvre pour ne pas
le faire. Donc, non, le «doivent», c'est vraiment contraignant, là.
M. Zanetti : Je comprends que c'est
contraignant, mais ce n'est pas très contraignant. Tu sais, c'est
contraignant, évidemment, mais ce n'est pas dysfonctionnel, là, de dire de
temps en temps. Tu sais, ponctuel, c'est l'équivalent de de temps en temps, là.
Alors, de temps en temps, bien, les membres du forum doivent solliciter, même
pas comme écouter, avoir quelqu'un, solliciter la participation d'experts ou
d'autres intervenants. Puis la... Qu'est-ce qui va arriver, tu sais, s'ils ne
le font pas? Qu'est-ce qu'ils font? Bien, ils contreviennent à la loi, puis des
gens peuvent dire : Vous ne le faites pas. Sauf que, mettons, à partir du
moment où vous l'avez fait une fois, vous pouvez dire : Ce n'est pas vrai, on doit le faire, puis on l'a fait, puis on
va le refaire dans le futur. Tu sais, je veux dire, il y a une marge de
manoeuvre politique énorme pour ne pas avoir des gens à la table.
Puis ce qui était
l'argument de base du ministre, c'est de dire qu'ils ne peuvent pas se réunir
sans... Bien là, ça, je pense que ce n'est pas ça que dit l'alinéa, là,
vraiment. Le forum peut se réunir entre eux autres sans problème, sauf que la
différence, c'est qu'ils sont obligés de consulter. Puis je pense que c'est
important parce qu'il faut que, pour qu'une institution puis une loi soient
bonnes, là... il faut qu'elles soient bonnes peu importe c'est qui qui
l'applique. Donc, quand on... Mettons, là, on a un bon ministre puis une bonne
DNPJ, c'est formidable, mais, le jour où on n'en a pas des bons, bien là, si on
ne les contraint pas à solliciter des gens, on fait une mauvaise loi.
Ça fait que moi, je
voudrais une loi qui fasse en sorte qu'on n'est pas obligés d'avoir du bon
monde là. Ils sont quand même contraints de faire du bon travail. C'est ce que
je vous propose. Pensez à du monde pas bon qui pourrait vous succéder.
Des voix : Ha,
ha, ha!
M. Zanetti :
Bien, ce n'est pas comme si ce n'était jamais arrivé, là, du monde pas bon
en poste dans l'histoire de la politique québécoise et de l'administration
publique. Il faut penser à ça.
M. Carmant :
...M. le Président, mais je n'ai plus rien à dire.
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce
qu'il y a d'autres interventions concernant le sous-amendement du député de Jean-Lesage? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, nous allons procéder à la mise aux voix du sous-amendement.
Oui, M. le député de Jean-Lesage,
M. Zanetti : Par
appel nominal, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Zanetti (Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Pour.
La Secrétaire :
M. Carmant (Taillon)?
M. Carmant : Contre.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Contre.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Contre.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Abstention.
La Secrétaire :
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Abstention.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. Alors, le sous-amendement
déposé par le député de Jean-Lesage est
rejeté. Nous revenons à l'amendement déposé par M. le ministre. Est-ce qu'il y
a des commentaires sur l'amendement déposé par le M. le ministre?
M. Carmant : Ah! O.K. Le
dernier paragraphe?
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Là, c'est uniquement le dernier paragraphe.
M. Carmant : O.K. Parfait.
Le Président (M. Provençal)
: Non, alors...
M. Carmant : Ah! il l'avait
sous-amendé.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre commentaire,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé par M. le
ministre.
M. Zanetti : ...vote par appel
nominal.
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Carmant (Taillon)?
M. Carmant :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Guillemette (Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire :
M. Zanetti (Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Abstention.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. L'amendement déposé par
M. le ministre est adopté. Maintenant, Mme la députée de Bourassa-Sauvé, vous
aviez signifié que vous aviez un nouvel amendement à déposer à l'intérieur du
paragraphe 30.5.
Mme Robitaille : Oui, exactement, M.
le Président. Alors, on s'apprête à le déposer.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, voulez-vous qu'on suspende
quelques minutes?
Mme Robitaille : Oui, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Provençal)
: Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 12 h 48)
(Reprise à 12 h 55)
Le Président (M. Provençal)
:
Nous reprenons nos travaux.
Alors, je vais inviter la députée de Bourassa-Sauvé à nous lire l'amendement
qu'elle dépose au projet de loi n° 15, à l'article 17, concernant
l'article 30.5 qui est introduit par l'article 17.
Mme Robitaille : O.K. Donc :
L'article 30.5 de cette loi, proposé par l'article 17 du projet de
loi, est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, du mot «et» par «,»;
2° par l'ajout, à la fin du premier alinéa,
des mots «et de leurs homologues des Premières Nations et Inuit».
L'article tel
que proposé, donc : «Est institué un forum des directeurs, composé du
directeur national de la protection de
la jeunesse, de chacun des directeurs de la protection de la jeunesse et de
leurs homologues des Premières Nations et Inuit.»
Donc, on... Dans cette loi... dans ce projet de
loi là, on ouvre un nouveau chapitre, hein? C'est ce que le ministre nous
disait, et ils veulent... il veut travailler d'égal à égal avec les peuples
autochtones. On a l'article 54 qui établit toute une
nouvelle structure et, en même temps, on a des représentants des différentes
nations autochtones qui sont venus nous voir, qui nous ont dit : Nous, on
veut... on veut la pleine autonomie là-dedans. L'amendement qu'on propose veut
instituer, dans la loi, la présence, à ce forum-là, qui est un forum important,
la présence des représentants autochtones à ce forum des directeurs là.
Alors, le ministre nous disait : Le forum
est composé des directeurs de la protection de la jeunesse. Et puis, après ça,
bien, il a ajouté tout à l'heure : On peut inviter d'autres gens, si on
veut bien. Mais la présence des représentants autochtones à ce forum-là, elle
est primordiale, elle est nécessaire. Tout à l'heure, hors micro, le ministre
nous disait : Oui, bien, de facto les représentants des Premières Nations
sont là, là, quand on fait des rencontres et tout ça, pour voir venir et tout
ça. Et donc, dans l'esprit de cette notion-là de forum qu'il nous propose, qui
est en fait une table de concertation, bien, il me semble qu'il faut absolument
qu'on institue, qu'on inscrive dans la loi qu'il y a... qu'autour de la table
il y a les directeurs de la protection de la jeunesse, mais il y a l'équivalent
aussi des différentes nations autochtones. Ils doivent être là. Alors, de là la
nécessité, moi, je pense, de l'inscrire dans la loi, là, noir sur blanc, et
donc, c'est ça.
Alors, on dit «homologues», ça peut être un
autre terme, mais l'important, c'est de dire que les représentants des nations
autochtones seront là au même titre que les directeurs de la protection de la
jeunesse. C'est dans ce sens-là. Et je sais que le ministre, pour lui, c'était
important d'envoyer le message aux différentes communautés de nations
autochtones qu'ils étaient partie de tout ça, et donc je pense que c'est
important, à ce moment-là, dans le projet de loi, d'inscrire la présence de ces représentants-là autochtones, des
communautés, des nations autochtones, comme quoi ils sont partie de ce forum-là. Encore là, on peut jouer,
tu sais, le terme «homologues», là... je
veux dire, moi, j'ai de la
flexibilité.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre.
M. Carmant : Le grand pas en avant
que fait ce projet de loi, M. le Président, c'est venir déterminer dans un
chapitre distinct la situation pour les Premières Nations et les Inuit. Ce
qu'on... Ce que les juristes nous ont dit, c'est que de venir l'inscrire là vient faiblir... vient affaiblir, et est,
entre guillemets, redondant, et risque un peu de dénaturer tous les efforts qu'on a faits en regroupant le tout sous
un même chapitre et en définissant la situation pour les enfants
autochtones.
Donc, moi, je pense que je vais maintenir ma
position et référer au chapitre autochtone qui indique les pouvoirs des directeurs de la protection sociale et qui, en
fait, dans l'article original, était déjà inclus dans les termes qu'on
utilisait.
Le Président (M. Provençal)
: En fait, ce que vous mentionnez,
c'est que, lorsqu'on va traiter l'article 54, tout ça va se corriger.
Par contre, je dois vous dire que, compte tenu
de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die. Alors, tout le monde va
pouvoir réfléchir. Merci.
(Fin de la séance à 13 heures)