(Dix
heures une minute)
Le Président
(M. Provençal)
: Bonjour, tout le
monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des services sociaux ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
les salles... dans la salle, excusez, de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Guillemette
(Roberval) est remplacée par M. Allaire (Maskinongé);
M. Ciccone (Marquette), par Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis);
Mme Montpetit (Maurice-Richard), par M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee); M. Zanetti (Jean-Lesage), par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion); M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine), par
M. LeBel (Rimouski).
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la secrétaire, y
a-t-il des droits de vote par procuration?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Sauvé (Fabre)
dispose d'un droit de vote par procuration au nom de
Mme Charbonneau (Mille-Îles).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Lors de l'ajournement de nos travaux, la semaine dernière,
mercredi le 30 septembre, nous avions
amorcé l'étude de l'article 50.1, introduit par l'article 1 du projet
de loi. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur cet article? Et je vous rappelle qu'on devait travailler les deux derniers
paragraphes qui demeuraient, et par la
suite on travaillera toujours en blocs. Donc, on avait convenu, la semaine
dernière, que, pour ces deux paragraphes-là, c'était un temps de 20 minutes. Et, à titre d'information, Mme la
députée de Fabre, il vous reste 16 min 45 s. Alors, j'en
déduis que vous avez assurément une intervention à faire.
Mme Sauvé : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, bon
matin, tout le monde. Je voulais effectivement intervenir. Nous en étions à l'alinéa de l'article 5.1,
comme vous l'avez mentionné, qui parle clairement du lien entre le commissaire
local aux plaintes et à la qualité
des services nommé par le conseil d'administration. J'avais fait des premières
interventions, mes collègues aussi,
sur cette question. On comprend bien l'intention de la ministre de s'assurer
que, dans la révision du processus de plainte, on en soit dans une neutralité, une
indépendance, et c'est à ce titre que je souhaite, encore une fois, intervenir
là-dessus.
Ce
qui pose problème, c'est vraiment d'être nommé par le conseil d'administration,
et je vais... j'aimerais même déposer,
dans le fond, un nouvel amendement qui propose une alternative pour assurer une
plus grande neutralité. Puis, avant
de déposer l'amendement, je voudrais peut-être citer un extrait d'un mémoire
qui a été déposé par... je veux bien les nommer, alors, par le Regroupement provincial des comités des usagers,
qui ont dit ceci, à la page 5 de leur mémoire : «...même s'il est qualifié comme personne
indépendante, le commissaire aux plaintes et à la qualité des services est
un employé de l'établissement. De ce fait,
il est juge et partie. Il devient dès lors difficile pour le simple
citoyen — parce qu'on se rappelle toujours qu'on pense au simple citoyen — de présumer d'une indépendance et d'une
neutralité absolue du commissaire
puisque ce dernier est un représentant de l'établissement, qui est son
employeur et auquel ira en premier sa loyauté, comme n'importe quel autre
travailleur.»
Alors,
ce que souhaite le regroupement, vraiment, c'est que... «soit revu de façon à
garantir aux usagers une entière objectivité
dans le traitement de leurs plaintes, ce qui, du même coup, renforcera leur
confiance dans le régime actuel et leur adhésion à l'idée qu'ils peuvent contribuer à l'amélioration de la
qualité des services pour l'ensemble des usagers dans leur environnement
immédiat.
«Nous
proposons — donc, le
regroupement propose — une neutralité balisée des commissaires aux plaintes et à
la qualité des services, et que ceux-ci
relèvent dorénavant d'une organisation [...] des CISSS et des CIUSSS, cette
organisation étant du ressort du ministère de la Santé et des Services
sociaux.»
Donc, ils proposent
une autre option que celle de relever du conseil d'administration, donc, du
CISSS ou du CIUSSS. Et donc c'est un peu
beaucoup à la lumière de leur commentaire et celui d'autres groupes qui sont
venus nous parler de cette gouvernance-là que j'aimerais proposer un
nouvel amendement, si M. le Président me l'autorise.
Le Président
(M. Provençal)
: Alors, je vais vous
demander de transmettre votre amendement à l'adresse courriel de la commission.
Et je suspends les
travaux quelques instants pour laisser le temps d'en prendre connaissance.
(Suspension de la séance à 10 h 06)
(Reprise
à 10 h 10)
Le Président
(M. Provençal)
: Nous reprenons nos
travaux. La députée de Fabre a déposé un amendement à l'article 50.1 qui est introduit par l'article 1. Alors, je
vais vous demander, Mme la députée, de nous faire la lecture de votre amendement
et de nous émettre vos commentaires. À vous...
Mme Sauvé :
Merci... Oh! pardon. Merci, M. le Président. Alors donc, l'amendement à
l'article 1 :
L'article 50.1,
introduit par l'article 1 du projet de loi, est modifié, à son deuxième alinéa
par :
1°
l'ajout, après les mots «à la qualité des services nommé par le», des mots
«Protecteur des usagers en matière de santé et de services sociaux» — premier
élément;
2°
la suppression des mots «conseil d'administration d'un centre intégré ou, selon
le cas, tout médecin examinateur désigné par ce conseil».
L'article se lirait
ainsi :
«Le
commissaire local aux plaintes et à la qualité des services nommé par le
Protecteur des usagers en matière de santé
et de services sociaux est responsable de l'examen des plaintes des usagers des
établissements privés auxquelles la procédure
s'applique. Le commissaire local d'un centre intégré est également responsable
du traitement des signalements effectués
dans le cadre de la politique de lutte contre la maltraitance adoptée par les
établissements privés en vertu de la Loi
visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne
majeure en situation de vulnérabilité, à l'égard des installations de
ces établissements situées sur le territoire du centre intégré.»
Alors,
pour ce qui est du commentaire, écoutez, ça va un peu dans le sens de ce que
j'ai nommé, ce que j'ai nommé, aussi,
qui vient du regroupement des comités des usagers. La ministre l'a bien nommé
au cours des précédentes discussions, que
son intention n'est pas d'aller refaire et réviser complètement le processus de
plainte, alors on est dans le respect
de son intention. Elle a utilisé le mot «chirurgical», donc je reprends le mot
«chirurgical», mais, dans cet aspect chirurgical, il y a tout le travail qui doit se faire pour assurer une plus grande
neutralité. Et nous, on se dit : Bien, il me semble que... dans cet espace-là, très nommé, très circonscrit
par la ministre, il me semble qu'on peut aller un peu plus loin,
il me semble qu'on peut regarder
toutes les avenues. Il me semble qu'on peut aussi tenir en compte que, quand le
commissaire local aux plaintes est
nommé, donc, est nommé par le conseil
d'administration du CISSS ou du
CIUSSS, bien, clairement, il y a une loyauté
liée à son employeur, clairement, il y a... et ça, je ne suis pas, évidemment,
la première à le dire, il y a des lois qui assurent que l'employé doit
être dans un lien de loyauté envers son employeur.
Alors
donc, je me dis : Pourquoi on ne va pas... dans le respect d'aller dans
l'espace très, très défini que la ministre choisit pour l'action de son projet
de loi, pourquoi
on ne va pas faire un pas de plus puis faire en sorte que, vraiment, on a une indépendance de traitement des plaintes, on a vraiment
quelqu'un qui va être là, dans la protection des droits,
dans la parfaite indépendance? Et on se
disait que c'était... on a regardé plusieurs options puis on s'est dit, aussi, que les
groupes nous l'ont suffisamment fortement exprimé pour que ça mérite d'être envisagé puis qu'on propose
quelque chose de très concret qui, à
notre avis, fait parfaitement sens. Alors, c'est un peu le sens de mon premier
commentaire, M. le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci, Mme la
députée. Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, M. le Président. Écoutez, en toute modestie,
humilité, et tout ça, je vais répéter, puis j'ai bien entendu les propos de la députée de Fabre, on ne fait pas la
réforme du régime d'examen des plaintes, ici. Ça, c'est important. On vient... elle a même mentionné le
terme «chirurgical», on vient faire basculer les commissaires aux
plaintes qui étaient embauchés par le privé dans le public.
La
loi de la santé et des services sociaux, à l'article 31, prévoit que «le
conseil d'administration doit prendre les mesures pour préserver en tout temps l'indépendance du commissaire
local, du commissaire local adjoint et du personnel qui agit sous son
autorité dans l'exercice de leurs fonctions.
«À
cette fin, le conseil d'administration doit notamment s'assurer que le
commissaire local ainsi que le commissaire local adjoint exercent exclusivement les fonctions prévues à
l'article 33 et que le personnel qui agit sous [son] autorité
n'exerce aucune autre fonction au sein de l'établissement.»
Le rattachement des
commissaires du C.A. date de 2005, à la suite du projet de loi n° 83, la
loi qui modifie la Loi sur les services de
santé et services sociaux. Et, suite à la loi qui modifie l'organisation et la
gouvernance du réseau de la santé et
des services sociaux notamment par
l'abolition des agences régionales, en 2015, les conseils d'administration des établissements
publics, desquels relèvent les commissaires aux plaintes et à la qualité des
services, sont composés majoritairement
de membres indépendants, sont composés de membres indépendants qui n'ont pas,
«de manière directe ou indirecte, de
relations ou d'intérêts, notamment de nature financière, commerciale,
professionnelle ou philanthropique, susceptibles
de nuire à la qualité de [leurs] décisions eu égard aux intérêts de
l'établissement.» Ça, c'est dans l'article 131.
Je
comprends, là, que, si on avait à refaire toute la réforme du régime d'examen
aux plaintes, qui est énorme, oui, c'est
important, ce que les groupes nous ont dit, puis ils visent peut-être
cette réforme-là, mais, par le projet
de loi, pour l'instant, on vise de faire basculer et non pas de
faire la refonte entière du régime d'examen des plaintes. Ça pourrait se
faire ultérieurement, hein, on ne dit pas que ça ne peut pas se faire, on
entend les groupes, mais je ne crois pas qu'à ce moment-ci ce soit dans l'ordre des choses, parce que
les commissaires influencent la qualité des services. On l'a mentionné
la semaine dernière, 63,5 % des dossiers examinés ont donné lieu à des
mesures d'amélioration, 2018‑2019, puis les commissaires
ont cette liberté-là. Même le commissaire-conseil est venu expliquer à la commission parlementaire qu'ils avaient
cette indépendance-là.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Mme la députée.
Mme Sauvé : J'ai bien entendu la réponse de la ministre. Je
pense qu'on ne s'est pas... en tout respect, on ne s'est pas entendues sur le même type de chirurgie qu'on
est en train de faire. Pour moi, c'est clair que, quand on est en train
de regarder à aller plus loin dans la neutralité et l'indépendance du
commissaire local aux plaintes, on est en plein dans l'intention du projet de loi
n° 52. On n'est pas en train de...
quand on fait ça, on n'est pas en train de réviser l'entièreté du régime, on n'est pas en train d'aller sur d'autres
aspects. Le nerf de la guerre dans le projet de loi n° 52, dans ma
lecture, dans ce que la ministre a dit
précédemment et lorsqu'elle a déposé le projet de loi, c'est vraiment de
s'attarder... puis elle parle beaucoup
de faire basculer, mais le nerf de la guerre, c'est vraiment
l'indépendance et la neutralité du commissaire local.
Et je comprends bien et la bonne foi et la compétence des membres du conseil d'administration. Ce n'est pas le sujet du débat qu'on a, présentement. Ce qu'elle a nommé, clairement,
c'est l'indépendance au niveau des intérêts des membres du conseil
d'administration versus le CISSS et
le CIUSSS. Mais, pour moi, il y a ça, et, pour avoir été sur bien des conseils
d'administration, en même temps, un conseil d'administration doit déclarer ses
intérêts, doit être dans une indépendance d'intérêts, mais il est quand même
lié à la structure qu'il représente.
Alors, moi,
je veux vraiment, vraiment... On a l'occasion, là, on est dans un projet de loi avec un aspect chirurgical qui
nous permet d'assurer la plus grande indépendance et la plus grande neutralité.
J'ai entendu, même, la ministre a dit : Bien, peut-être plus tard on
pourra le faire, mais pas maintenant. J'aurais presque le goût de lui
dire : Pourquoi pas maintenant, alors qu'on est à vouloir bonifier, toujours
dans le respect de l'intention première de la ministre? Alors, moi,
franchement...
Puis je vais
reprendre un autre extrait du Regroupement provincial des comités d'usagers,
qui dit ceci — excusez-moi, M.
le Président — donc : «Afin d'éviter la centralisation des
pouvoirs, une reddition de comptes au
niveau local devrait être
instaurée. Les commissaires — avec la suggestion d'avoir une organisation
indépendante de qui ils relèvent, donc — ne seraient donc plus des
"employés d'un établissement" qui dispense des services, mais des
"employés de l'État" — avec
le Protecteur des usagers, donc — lequel
a l'obligation de garantir une neutralité absolue et une équité dans ses
relations avec tous ses citoyens.»
Alors, M. le Président, on est là pour tenter de bonifier, c'est notre rôle, comme
législateurs. Moi, je pense
que notre proposition est excessivement
importante. Puis en même temps, comme je vous dis, l'intention de la ministre...
Moi, c'est dans le respect que je redis et
redis : Si j'ai bien compris, on est dans assurer la plus grande
neutralité, le commissaire local aux
plaintes, et ça passe par la gouvernance à laquelle il est lié, alors je pense que notre demande est plus que légitime. Puis c'est une option, franchement, qui pourrait très bien
s'inscrire puis qui pourrait être envisagée dans cet objectif-là, si
l'objectif premier de la ministre, c'est vraiment d'assurer la plus grande
neutralité, indépendance du commissaire local aux plaintes.
• (10 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la députée. Mme la
ministre.
Mme Blais
(Prévost) : On a entendu les
préoccupations, M. le Président, qui ont été soulevées par des groupes, on
en prend bonne note, mais ce n'est pas
l'objet du présent projet de loi. On a le Protecteur
du citoyen, qui agit en deuxième instance,
qui a une indépendance notoire. Je pense qu'il y aurait un problème si c'était
le P.D.G. des CISSS ou des CIUSSS qui nommait le commissaire aux
plaintes, mais ce n'est pas le cas, il relève du conseil d'administration. Ce
sont des membres indépendants, il faut leur
confiance. Sinon, si on commence à ne plus faire confiance à aucun
commissaire... aucun conseil d'administration, pourquoi avoir des conseils d'administration? On pourrait se poser, aussi, la question.
Peut-être
rappeler aussi gentiment à la députée que le projet de loi n° 83, il a
été... il a rattaché le commissaire au conseil
d'administration, puis c'était un projet de loi de leur parti politique. Alors, je ne vois pas pourquoi ce n'est
plus bon maintenant, là. Je ne vois pas pourquoi, aujourd'hui, on se questionne là-dessus, alors que ça fait une couple
d'années que ça fonctionne et ça fonctionne bien. Le commissaire-conseil est
venu nous dire que ça fonctionnait bien.
Alors, ce
n'est pas le but du présent projet de
loi. Le but du présent projet de loi, et je vais le répéter, c'est de faire en sorte que les commissaires aux plaintes et à la
qualité des services qui sont embauchés par des établissements privés,
tels des CHSLD privés ou privés
conventionnés, ne soient plus en mesure de le faire et que tous les commissaires
aux plaintes et à la qualité des services relèvent uniquement du secteur
public.
Je ne peux
pas croire qu'on ne fait plus confiance, maintenant, au secteur public
puis qu'on est en train de remettre en question nos lois, la loi
n° 83, la loi, aussi, de 2015. Là, on est en train de remettre en question
ces lois-là. Il faut s'insérer à l'intérieur
de la loi sur la santé et des
services sociaux, qui a été mise en
place en 1981, ça fait qu'on ne refait pas tout le régime d'examen des
plaintes, ici, M. le Président. Et le Protecteur du citoyen est là en deuxième
instance. Il faut se souvenir de ça, qu'il est là et qu'il a toute
l'indépendance aussi.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci
beaucoup, M. le Président. Vous savez, moi, je suis... j'ai mon rôle comme législateur, et
mon but, c'est de tenter de bonifier. Mais
j'ai beaucoup, beaucoup,
beaucoup de respect pour les groupes qui sont venus et qui nous ont nommé clairement ce souci d'aller plus
loin dans l'espace qui est exprimé par le projet de loi. Et, encore une
fois, je ne comprends pas qu'on est en train
de nous dire — j'entends
la réponse de la ministre — et de nous dire qu'on n'est pas du tout dans... on a élargi et la proposition qu'on fait vient sortir de
l'intention du projet de loi. Je ne comprends pas ça, parce que, dans le fond, ce n'est pas tant... le
moyen qui est proposé par le projet de loi, c'est une chose, mais le correctif et l'intention première de la ministre, en tout cas, c'est toujours ce que j'ai compris, M. le Président, c'est d'aller plus loin dans
la neutralité du commissaire local aux plaintes, et là je suis en train juste
de dire que le commissaire local aux plaintes et à la qualité des services va être nommé par quelqu'un
de plus neutre que le conseil
d'administration, le conseil d'administration qui est formé de gens compétents, qui ont déclaré leurs intérêts, mais
qui sont tout de même liés aux CISSS et aux CIUSSS.
Donc, moi, je
veux bien, là, qu'on dise que les groupes sont venus et qu'on en prend bonne
note, mais je pense que les groupes
méritent plus que «on en prend bonne note». C'est eux, les experts, en passant,
bien plus que moi, en toute humilité.
Et moi, quand ils arrivent avec des propos, et qu'ils parlent du terrain, et
qu'ils parlent de la volonté des citoyens et des aînés et leurs familles qui veulent faire un processus de plaintes,
et ils me disent clairement ce qu'ils voient sur le terrain, ce qu'ils
souhaiteraient pour ces aînés et leurs familles, j'ai vraiment le goût de les
écouter.
Alors, moi,
c'est en toute humilité où je dis... puis j'ai mon rôle de législateur très à
coeur, je me dis : Pourquoi on ne
fait que les écouter et en prendre note et qu'on ne donne pas suite à leurs
demandes qui, à mon avis, sont très,
très, très légitimes? Alors, il y a
des demandes qui vont, effectivement, être peut-être moins en lien avec l'intention du projet de loi, mais cette préoccupation-là qui est revenue à bien, bien des reprises,
c'est clairement, encore
une fois, dans l'intention...
La première intention de la ministre, en tout cas, c'est vraiment très clair
pour moi, c'est de s'assurer qu'on a une pleine neutralité. Puis on comprend très
bien que ce projet de loi a été déposé avec les constats très lucides qu'elle a faits, de
dire que, dans les établissements privés, il y a des situations. Le Protecteur
du citoyen l'a nommé, d'autres aussi,
il y a des établissements privés où il n'y a aucune plainte. Alors, il faut corriger ça, on
est de ce côté-là, de vouloir améliorer puis de vouloir
trouver un moyen.
Maintenant,
est-ce qu'on ne peut pas bonifier? Est-ce que ce n'est pas notre rôle, M. le Président, d'écouter les groupes, de
prendre acte de leurs propositions et de se dire : Si c'est dans l'intention
du projet de loi et que c'est légitime, on l'exprime et on tente d'y donner suite? Alors,
moi, je pense que la proposition qu'on fait, elle est plus qu'honorable,
elle est en respect de ce que les groupes
sont venus nous dire et je pense clairement que c'est dans le respect. Et ça n'enlève
rien aux membres du conseil d'administration, pas du tout, pas du tout, mais il faut reconnaître
les gouvernances telles
qu'elles sont et il faut reconnaître la pleine et entière indépendance et
neutralité d'un processus de plainte. Voilà, M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la députée. Mme la
ministre, est-ce que vous avez des commentaires à...
Mme Blais
(Prévost) : Oui, M. le Président. Tout d'abord, j'ai beaucoup de respect pour les groupes qui sont venus
et j'ai beaucoup de respect pour leurs
commentaires. À l'article 9, on va ajouter une soupape de sécurité,
avec l'article 9, tel que je le
mentionnais, du projet de loi, en prévoyant des critères d'indépendance pour les
commissaires aux plaintes. On vient
encore ajouter des critères d'indépendance. Je ne vais pas lire l'article 9
maintenant, je
pense que tout le monde a pris connaissance, ici, du projet
de loi, mais on vient le renforcer,
et moi, je m'en tiens, actuellement, à ce projet
de loi.
Quand je
parle de chirurgical, c'est dans le sens où on vient tout simplement non pas transformer l'entièreté du régime d'examen des plaintes, mais tout simplement faire en sorte, je vais le répéter, là, mais que
les commissaires aux plaintes du
privé ne puissent plus être embauchés par des propriétaires de CHSLD ou de
CHSLD privés et CHSLD privés conventionnés,
mais qu'ils soient embauchés par les conseils d'administration et qu'ils aient
aussi toute cette indépendance pour être en mesure de traiter les
plaintes.
D'ailleurs,
on veut insérer dans la loi le commissaire local... le commissaire-conseil.
Quand on a déposé le projet de loi,
le commissaire-conseil n'était pas dans la loi. Alors, on a écouté ce qui s'est
dit puis on a fait un très grand pas en disant : Le commissaire-conseil va faire partie de la loi. Donc, il
y aura toujours un commissaire-conseil, et sa responsabilité, entre autres, c'est d'assurer une vigie nationale
sur le respect des dispositions législatives relatives au régime
d'examen des plaintes, notamment celle de
veiller sur l'indépendance des commissaires des plaintes et à la qualité des
services et à l'exclusivité de leurs
fonctions, et pour soutenir les commissaires dans leurs tâches ou dans
l'exercice de leurs fonctions. C'est
ça, alors, ce commissaire-conseil va venir renforcer, aussi, cette indépendance
des commissaires aux plaintes et les commissaires locaux aux plaintes.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. Y a-t-il d'autres interventions?
Mme Sauvé : ...question, M. le
Président, puis ensuite, je pense, je vais laisser...
Le
Président (M. Provençal)
:
Oui, Mme la députée, puis après ça, le député de D'Arcy-McGee, je l'ai
reconnu pour pouvoir... (panne de son) ...parole.
Mme Sauvé : Merci. Alors, écoutez, ça va être très court,
très bref. J'entends encore la réponse de la ministre, mais je ne comprends toujours pas pourquoi ça pose un
tel problème, alors que, finalement, tout ce qu'on propose, c'est que le
commissaire local aux plaintes et à la
qualité des services soit nommé... soit nommé par le Protecteur des usagers.
Alors, je ne comprends pas pourquoi ça pose un tel problème, encore une fois.
• (10 h 30) •
Mme Blais
(Prévost) : Bien, écoutez, ce n'est pas la majorité des groupes, là.
Si c'était la majorité des groupes, je pense
qu'on aurait eu le temps, M. le Président... on aurait pris le temps d'évaluer qu'est-ce qu'on peut faire, mais
ce n'est pas la majorité
des groupes, là. Et puis, c'est correct, les groupes viennent pour nous donner
des idées pour bonifier le projet de loi, pour nous en parler, mais actuellement,
là, on ne peut pas remettre en question et dire que les conseils d'administration ne sont pas neutres pour être en mesure d'évaluer le commissaire aux plaintes et à la qualité des services. S'il y a
63,5 % de dossiers examinés qui
ont donné lieu à des mesures d'amélioration, bien, c'est certainement parce
que ça fonctionne. On dit que la majorité,
c'est 50,1 %, ça fait que, M. le Président, on est rendus à
63,5 % avec toute l'indépendance des
commissaires aux plaintes et à la
qualité des services, et puis ça va
continuer, ça, parce qu'on a notre commissaire-conseil, aussi, à l'intérieur de
la loi. C'est un très grand pas, d'avoir inclus le commissaire-conseil dans la
loi, ça va assurer encore plus l'indépendance.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Sauvé : Juste un petit commentaire avant de passer la parole à mon collègue,
il y a eu plusieurs groupe; si ce
n'est pas la majorité, il faut aussi regarder qui ils représentent. En
ce qui a trait au Regroupement provincial du comité des usagers, je rappellerai, en tout respect, à la ministre
que le regroupement représente l'ensemble des comités des usagers... la majorité,
je veux dire, la majorité des comités des usagers et des résidents du Québec.
Alors, c'était mon commentaire, et maintenant je laisse la parole.
Le Président
(M. Provençal)
: Je vais céder la
parole, maintenant, au député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci,
M. le Président. Je me permets
de relire le titre du projet de loi devant nous : Loi visant à renforcer le régime d'examen des plaintes du
réseau de la santé et des services sociaux notamment pour les usagers
qui reçoivent des services des
établissements privés. En tout ce qui a trait au «notamment»,
nous sommes, je crois, tout le
monde, sur la même longueur d'onde, on parle d'une avance importante. Il y a
des abus qui sont bien documentés par le Protecteur du citoyen et par
d'autres, c'est une chose, on va en convenir, très importante. Mais le titre
même du projet de loi nous invite à renforcer le processus, un objectif
qui est partagé, de toute évidence, par la VQ ainsi que les mots de la ministre.
Donc, pour moi, pour commencer, nos discussions sont pertinentes. Je me permets de poser une question : Elles ne seraient pas pertinentes si les conseillers juridiques
de la ministre disaient qu'il y a un problème légal avec notre proposition? J'invite une réponse, si nécessaire,
mais je prends pour acquis que notre idée est recevable, peut-être pas endossée, actuellement, par la ministre, mais je prends pour acquis, sauf si je suis
corrigé, que nous sommes dans le royaume des possibilités tout à fait
recevables sur le plan légal et législatif.
Je
veux donner écho au dernier commentaire de ma collègue de Fabre, quand on parle de la qualité des
groupes qui se sont mis de l'avant pour
parler de ce problème dont on parle, le regroupement des comités des
usagers. L'idée, comme je dis, l'objectif,
de toute évidence partagé par la ministre, c'est de rendre ce processus,
oui, entendu... étendu aux établissements privés,
mais de rendre ça le plus... le plus crédible que possible. Et, avec le plus
grand respect, avec le plus grand respect, ça veut dire, en quelque part, je me permets de le dire, que ce n'est pas l'opinion
de la ministre responsable qui compte, c'est la perception des gens visés par ce processus.
Et là, la ministre va en convenir avec moi, on parle du monde
vulnérable qui ont droit au recours
sans faille, au recours transparent, clair et justifiable. Et maintenant
c'est comme un casse-tête, si le morceau du centre manque et il y a plein d'autres morceaux du casse-tête en place,
on n'a pas une oeuvre satisfaisante, on n'a pas une tâche de complétée
devant nous, parce qu'aux yeux des usagers, aux yeux d'un regroupement qui
représente les usagers, nous avons un problème de crédibilité.
Maintenant,
et j'aimerais entendre la ministre là-dessus, elle a dit que, peut-être
ultérieurement, ça serait intéressant d'aller
dans le sens que nous proposons. Nous sommes devant l'occasion, si j'ai bien
compris, de bonifier ce processus-là, alors
je veux comprendre si la ministre responsable a des difficultés sur le plan...
sur le fond de notre proposition, ou ses difficultés se résument par ce qu'elle exprimait déjà, c'est que ce n'est pas nécessaire et que ce
n'est pas le moment. Sur le fond de notre proposition, est-ce que la
ministre a des difficultés ou des objections?
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la
ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, et,
M. le Président, loin de moi de faire des projets de loi pour ma petite
personne. Alors, je pense que, quand on est
ici, en commission parlementaire, c'est pour faire en sorte que les personnes
qui sont concernées aient... obtiennent de meilleurs services.
Concernant
l'indépendance, à l'article 9, on prévoit des critères d'indépendance qui
n'étaient pas là auparavant. Entre autres, d'un point de vue
administratif, là, ils vont signer une déclaration de leur intérêt pour
confirmer qu'ils respectent les critères
d'indépendance du commissaire aux plaintes. Il n'y avait pas cette
obligation-là par le passé, et là les
commissaires aux plaintes devront le faire. Alors : «Seule peut être
nommée commissaire local aux plaintes et à la qualité des services une personne qui, de l'avis du conseil
d'administration, se qualifie comme personne indépendante.
«Une
personne se qualifie comme indépendante si elle n'a pas, de manière directe ou
indirecte, de relations ou d'intérêts, notamment de nature financière,
commerciale, professionnelle ou philanthropique, susceptibles de nuire à
l'exercice de ses fonctions eu égard aux intérêts des usagers.»
Et
après ça, dans l'article 9, on continue, quand on parle d'une personne qui
est réputée ne pas être indépendante... et on dit c'est quoi, une personne qui n'est pas indépendante. Alors, il
me semble qu'il faut continuer à faire confiance à la loi n° 83, à la loi de 2005 — qui
a été transformée, qui a été revue alors que ce n'est pas arrivé, ça — pour
dire que le conseil d'administration
et le commissaire aux plaintes et à la qualité des services n'avaient pas une
relation d'indépendance.
Aujourd'hui,
M. le Président, c'est une loi qui va être enchâssée dans la loi de la
santé et des services sociaux pour tout
simplement venir bonifier, oui, les critères d'indépendance, pour faire en
sorte qu'il y ait un actif informationnel avec l'obligation de déposer l'entièreté des plaintes, faire en sorte que les
commissaires aux plaintes et à la qualité des services soient... relèvent dorénavant du public, faire en
sorte que le commissaire-conseil, qui ne devait pas faire partie de la
loi, fasse partie de cette loi-là. Donc, on
vient renforcer aussi le régime d'examen des plaintes de cette loi-là en allant
plus loin, mais on ne refait pas
l'entièreté du régime d'examen des plaintes. Puis j'ai des juristes qui sont
avec moi, et ces juristes-là nous disent,
tout comme le commissaire local aux plaintes et à la qualité des services... le
commissaire-conseil, devrais-je dire, qu'on n'est pas obligés d'aller
dans cette direction-là, actuellement.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci,
M. le Président. Bon, deux ou
trois choses. Dans un premier temps, nous n'écartons pas le fait qu'il
y a des assises en place
intéressantes et importantes. On le sait, parce que la ministre
vient d'énumérer quelques-uns. Mais nous sommes en train de demander : Si,
devant cette opportunité légitime et, de tout ce que j'ai entendu, tout
à fait légale, nous essayions de bonifier l'affaire?
Je veux revenir à ma
question, parce que la ministre a clairement dit que notre amendement risque
d'être recevable et intéressant ultérieurement. Alors, je demande à nouveau,
pour une réponse claire : Sur le fond de notre proposition, est-ce que
la ministre est en train de dire : C'est très
intéressant, dans un moment que je jugerai plus intéressant ou propice, je serais très ouverte à ce genre d'amendement? Est-ce que c'est
ça que j'ai cru comprendre? Sur le
fond de l'affaire, est-ce qu'on est dans une affaire de timing? Ou, si on écartait le problème de
timing, dont on n'est pas d'accord, le bien-fondé
de dire que ce système de plaintes et la nomination du commissaire
peuvent être bonifiés de façon
importante pour assurer son indépendance, est-ce que la ministre est d'accord
avec nous?
• (10 h 40) •
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la
ministre.
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président, je pense qu'on est en train d'essayer de prendre des mots que j'ai
dits et de les faire entrer dans une voie
qui n'est pas la voie que j'ai empruntée. Ce que j'ai mentionné, M. le Président, et je le répète, c'est qu'on
n'est pas en train de revoir l'ensemble du régime d'examen des plaintes. C'est ça
que j'ai dit, et ça, il faut que ce
soit clair. C'est un régime complexe qui va prendre des mois et des mois et des
mois. Ce n'est pas le chemin qu'on a choisi
parce qu'on voulait aller rapidement au fait qu'il y avait des commissaires aux plaintes et à
la qualité des services qui étaient embauchés par des propriétaires.
Tout comme, à un moment donné, on a mentionné que les per diem que recevaient les CHSLD privés n'étaient pas assez
élevés comparativement à d'autres per diem dans des CHSLD privés conventionnés et publics... et de faire en sorte
que, bon, il va falloir qu'on augmente les per diem, c'est la même
chose, c'est de faire en sorte que le
commissaire aux plaintes et à la qualité des services relève du public. Et là
on s'en va dans le public et dans les
lois qui existent actuellement. On n'est pas en train de revoir la loi de la santé et des services sociaux, là, on est en train de dire : On veut que les commissaires
aux plaintes relèvent du public. C'est une avancée, c'est dans la bonne
direction.
Peut-être
qu'un jour le ministre de la Santé et des Services sociaux voudra revoir le
régime des plaintes parce que ce sera
l'occasion, peut-être que cette question-là pourra se poser, mais ce n'est
pas... il ne faut pas me faire dire des choses que je n'ai pas dites dans tel alignement. Je dis que ce n'est pas une
mauvaise idée, mais ce n'est pas une idée qui peut aller avec ce projet
de loi actuel qui est sur la table.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci, Mme la
ministre. M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum :
Oui. Loi visant à renforcer le régime d'examen des plaintes du réseau de la
santé et des services sociaux notamment... bon, il me semble que nous
sommes directement dans le débat.
Je
me permets de penser à un exemple, dont il y a, évidemment, évidemment, des
milliers. Quand nous étions au gouvernement...
Moi, je peux vous dire une chose dont je tiens beaucoup, l'accès aux services
de soins de santé et services sociaux
en langue anglaise, surtout en situation d'urgence. Je tiens au coeur à cette
chose honorable qui est enchâssée dans nos
lois ici, au Québec. Il y avait un projet de loi qui faisait des réformes
assez, assez étendues lors de notre gouvernement... lorsque notre gouvernement était au pouvoir, ces
garanties, finalement, ont été bonifiées de façon importante durant nos
discussions. Et, comme je dis, bon, on peut, chacun, avoir nos exemples. Ce
n'était pas nécessairement l'intention du législateur,
au début; suite aux discussions, bon, en commission parlementaire, au caucus,
dans le temps, et tout ça, la loi s'est fait... s'est vu bonifiée de
façon importante.
Alors,
je veux, avant de continuer, avoir une précision, parce que la ministre
responsable, à nouveau, a parlé des conseillers juridiques qui ont dit
que c'est permissible, mais pas... ils sont permis de ne pas agir dans le sens
de notre amendement — ça,
c'est un mot, «permissif». Est-ce que je peux m'assurer de ce qui est pour moi,
jusqu'à date, une évidence? Mais j'aimerais
mieux que ce soit clair pour tout le monde : Y a-t-il, selon les juristes,
la moindre interdiction, sur le plan purement légal, à l'adoption de
l'amendement que nous proposons?
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la
ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, M. le Président. C'est parce qu'après
«notamment» il faut avoir à l'esprit que les critères d'indépendance
vont s'appliquer aux commissaires aux plaintes et à la qualité des services des
CISSS et des CIUSSS à l'égard des plaintes
des usagers des CISSS et des CIUSSS. Quand on parle de «notamment», entre
autres, dans l'article 9, on
vient renforcer ce critère d'indépendance qui n'existait pas, il va falloir
qu'ils signent une déclaration. Certains établissements le faisaient, d'autres ne le faisaient pas, c'était de
manière aléatoire. Dorénavant, ce sera obligatoire non seulement pour le commissaire aux plaintes mais
pour le commissaire local aux plaintes aussi, qui devra agir avec les mêmes critères d'indépendance, et le
commissaire-conseil va assurer une vigie, il va veiller sur ces critères
d'indépendance. Ça, ce sont des pas de géant
qu'on vient de faire comparativement aux lois précédentes, là. On vient
renforcer, justement, ces critères
d'indépendance des commissaires locaux aux plaintes, puis on vient surtout
aider les établissements privés qui avaient un commissaire local aux
plaintes... parfois, c'était un commissaire pour quelques établissements privés
du même propriétaire.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. M. le député de
D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum :
Bon, dans un premier temps, je trouve ça important que ça soit 100 %
clair, notre amendement... notre
proposition d'amendement est recevable, il faut l'établir. Alors, quand on met
à côté le moindre débat sur est-ce qu'un
projet de loi tel que le projet de loi devant nous... est-ce que c'est
recevable de songer à le faire amender de la façon que nous aurions
proposée, la réponse est oui, c'est faisable, alors on met à côté la question
dite légale.
Là, je ne
suis pas sténographe, je ne peux pas citer la ministre à ses mots exacts et je
ne cherche pas à talonner personne.
Nous sommes de bonne foi, ici, en essayant de bonifier le projet de loi. Et la
ministre, à juste titre, nous a énuméré plusieurs avances, j'en conviens, importantes quand on parle de protéger
les gens les plus vulnérables et de les assurer le recours nécessaire à un régime de plaintes
objectivement transparent et crédible. La ministre, à deux reprises, a dit
que l'idée... de sa façon, elle a dit : L'idée est
envisageable et intéressante, mais ce n'est pas le temps. On sait qu'on a les
leviers pour le faire à ce moment-ci.
De plus, et
je reviens aux arguments qui auraient été déjà mentionnés, les personnes clés,
les usagers éventuels et actuels d'un
système de plaintes, et plusieurs de leurs voix les plus crédibles insistent
qu'il y a un morceau de ce casse-tête qui
manque. Un conseil d'administration, en toute bonne foi de soi, se trouve, en quelque
part, en situation conflictuelle. C'est un mot dramatique, mais c'est
ça. Les intérêts ne coïncident pas, de toute évidence, avec le travail
quotidien et essentiel que va faire un commissaire des plaintes.
Donc, la
ministre constate que, légalement, on peut insérer un projet d'amendement
là-dessus. Elle constate, en quelque
part, la recevabilité. Au moins, je crois qu'elle dirait que c'est un amendement
intéressant. Alors, je l'invite à nous
expliquer pourquoi elle ne prend pas l'opportunité réaliste et faisable de
notre lecture de rendre son projet même plus intéressant, plus fort, et
son objectif central, renforcé.
Le
Président (M. Provençal)
:
Avant de céder la parole à Mme la
ministre, je veux spécifier qu'on
n'est pas sur la recevabilité de
votre amendement, là, parce
qu'on est sur une discussion d'un amendement. Alors, il faut faire
attention, là, parce que ça fait plusieurs
fois que vous parlez de la recevabilité de l'amendement, ce n'est pas le cas,
là. On est vraiment... vous avez
déposé un amendement, et là, présentement, il y a une discussion et un
questionnement qui est formulé en lien avec ce que vous amenez comme
amendement. Et là je vais céder la parole à Mme la ministre.
• (10 h 50) •
M. Birnbaum : Est-ce que je
peux juste, M. le Président, clarifier sur votre clarification?
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, oui.
M. Birnbaum :
Peut-être, le mot «recevabilité» était mal utilisé. Je comprends, évidemment,
on est en débat, vous aurez, comme président, à trancher, si c'était
jugé, après demande, non recevable. Je veux dire, sur le plan législatif, y a-t-il la moindre contrainte? Et la réponse que
j'ai, c'est que c'est non, et je trouvais ça important de clarifier.
Merci.
Le
Président (M. Provençal)
:
Oui, je vous remercie, mais je tenais... je trouvais important de clarifier ce
point-là. Merci beaucoup. Alors, Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui. M. le Président, ce n'est pas que c'est non. Ce
n'est pas ça, la question. La question, c'est qu'on n'est pas en train de revoir l'ensemble du régime d'examen
des plaintes, c'est ça. Si la loi n° 10, on n'a pas
refait ça... la loi n° 10
du précédent gouvernement, du précédent ministre de la Santé et des Services
sociaux a jugé bon que le commissaire aux plaintes et à la qualité des
services relève du conseil d'administration, bien, ce n'est pas la loi de 1981,
ça, c'est récent dans l'histoire. Puis là on n'est pas en train de refaire le
régime d'examen des plaintes.
Alors, moi,
là, je répète toujours la même chose, mais je m'en tiens... je tiens mon bout
par rapport à ça. On dépose un projet
de loi... On a déposé un projet de loi pour faire en sorte que les commissaires
privés relèvent du public, puis que le public...
qu'il y ait un renforcement, notamment, par la déclaration, par l'obligation de
déposer les plaintes dans un actif informationnel,
et le commissaire-conseil va faire partie de la loi, donc encore plus
d'indépendance. C'est ça, la loi n° 52. Grosso
modo, là, c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, Mme la ministre.
M. Birnbaum : Je me permets
d'inviter la ministre de me dire si elle trouve que le regroupement du comité
des usagers jugerait ça satisfaisant comme réponse : Oui, j'ai la capacité
d'aller dans le sens de l'amendement qui est proposé,
je choisis de ne le pas faire parce que ce n'est pas le moment. Est-ce qu'elle
dirait que le regroupement devrait être satisfait par une telle réponse
sur une question aussi fondamentale que la question devant nous?
Mme Blais (Prévost) :
M. le Président, je ne réponds pas à une question comme ça, je m'excuse,
là.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Sauvé : M. le Président, je veux faire du pouce sur
les commentaires de mon collègue. Et, vous savez, je pense que ça va être important, cet aspect-là, de
clarifier, parce que la ministre, précédemment, elle a fait beaucoup
référence à l'article 9, qu'on
traiterait plus tard, évidemment. Ici, là, on est en train vraiment de regarder
la nomination du commissaire. On
n'est pas en train de parler de la qualité de la fonction liée à une
indépendance, ça, c'est plus tard, elle a tout à fait raison, c'est à
l'article 9.
Ça
fait que moi, je veux bien, là, faire la clarification. Il ne faut pas mêler
les choses. Pour moi, il y a... on est en train de regarder le premier aspect qui est le commissaire va être nommé
par qui. Cet aspect-là, très, très, très précis, ça, c'est une étape. Ensuite, à l'article 9, on va arriver
avec la qualité, comment on qualifie l'indépendance et la neutralité de la
personne qui va être nommée, mais on n'est
pas encore rendus là. Ça fait que moi, je veux bien, bien, bien
clarifier : un doit être traité, et
l'autre, après, mais un ne doit pas se... remplacer l'autre. Pour moi, c'est
deux étapes du processus qui sont très
importantes, avec une gouvernance qui doit être précisée, bien définie, et c'est ça qu'on est en train de
regarder. On aura, bien sûr, des commentaires à l'article 9, et ce
sera sur comment on qualifie... comment ça se qualifie, la neutralité et l'indépendance du commissaire local qui a été
nommé, mais là on n'en est pas là. Alors, moi, je veux bien, là,
clarifier, M. le Président, cet aspect-là.
Et je
comprends la question de mon collègue, qui dit : Est-ce que le regroupement
qui, je le rappelle, représente la majorité
des comités d'usagers et de résidents... puis, malheureusement, je trouve
qu'on n'en a pas beaucoup parlé durant les consultations
particulières, mais tout le rôle clé
qu'ils ont joué, durant la première
vague et dans le quotidien, à
être très en proximité avec les résidents et
les usagers... Alors, je pense que le rôle, il est clé. Moi, je rappelle que
notre but, c'est d'améliorer le projet de loi, forts des commentaires de ceux qui
représentent les comités d'usagers et de résidents, forts de leurs
réflexions très en profondeur. Puis, pour ce petit aspect, mais tellement
important, qui est la première étape, il est nommé par qui, il est nommé par
qui... et c'est ça qu'on questionne, clairement, c'est ça qu'on veut regarder.
Puis, pendant
que j'écoutais — parce
qu'on écoute et puis en même temps on lit, on fait un peu tout ça, puis
on ne veut pas rien perdre du débat qui est très important — je
relisais les notes explicatives du projet de loi n° 52. Puis, clairement, dans les notes explicatives, on n'est
pas en train de dire qu'il faut absolument qu'il soit nommé par le
conseil d'administration, on dit : «Ce
projet de loi a pour objet de renforcer le régime d'examen des plaintes du
réseau de la santé et des services
sociaux notamment pour les usagers qui reçoivent des services des
établissements privés.» Premier constat, premier élément. Le projet de
loi, ensuite, prévoit que «seuls les établissements publics doivent établir une
procédure d'examen des plaintes. Il énonce
que la procédure d'examen des plaintes»... Bon, je continue, on a tout ça
devant nous, M. le Président.
Mais je lis les notes explicatives, puis, honnêtement... puis je relis notre
proposition, puis un ne va pas à l'encontre
de l'intention du projet de loi tel que précisé dans les notes explicatives.
Là, on est dans le détail technique, j'en conviens, on est dans le détail technique, on est dans le premier
article, le deuxième alinéa, où on vient mettre le doigt sur une première étape de la gouvernance, la
nomination. Mais moi, je ne vois pas en quoi on est en train de sortir
de l'intention du projet de loi. Je ne vois pas en quoi on est en train
de sortir, aussi, du principe fondateur de ce projet de loi, qui est d'assurer
la neutralité.
Alors, encore
une fois, puis j'ai entendu les propos du collègue, on voulait s'assurer que...
puis je comprends très bien, aussi,
votre précision, M. le
Président, c'était très pertinent de le faire, mais ce que je comprends, c'est
qu'on pourrait... ça pourrait être
possible de le faire, mais on ne le fait pas, présentement. J'ai entendu, je
pense... puis peut-être que, là, les mots
ne sont pas... je ne veux pas prendre des mots qui ne sont pas les siens, mais
il me semble avoir entendu la ministre que ça pourrait être possible,
mais on choisit d'aller dans une autre voie, mais il y a une possibilité de
l'envisager.
Alors, encore
une fois, je ne comprends pas que des représentants clés de nos aînés, de leurs
familles sur le terrain, qui
appartiennent à des comités d'usagers puis de résidents... puis ils nous
expriment quelque chose de fondamental au projet de loi, on va dans leur sens, on veut améliorer ça, on propose
quelque chose de très légitime, puis je m'assure qu'on n'est pas en train de sortir de l'intention puis des
notes explicatives du projet de loi, je m'assure qu'on est correct dans tout
ça, puis finalement, bien, on dit non.
Alors... mais on est persévérants, M. le Président, donc on va amener
d'autres idées, c'est sûr et certain.
Le
Président (M. Provençal)
:
Sans vouloir enlever la parole à Mme la ministre, je vous rappelle, parce
que vous avez cité, on est
présentement sur... on travaille présentement sur la Loi sur les services de
santé et des services sociaux, bon,
tel chapitre, et ce qu'on vous a... ce qu'on a répété à maintes reprises, c'est
qu'on n'est pas sur une réforme du régime de l'examen des plaintes.
Alors, c'est simplement une petite précision. Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, M. le Président. La proposition qui est faite,
ici, par la députée de Fabre, ça parle du Protecteur du citoyen qui nomme les commissaires aux plaintes et à la
qualité des services... le Protecteur des usagers. Si on faisait ça, est-ce qu'on dirait qu'une plainte
auprès du Protecteur du citoyen, qui est en deuxième instance, ne serait
pas traitée avec l'indépendance, car il
aurait nommé le commissaire aux plaintes et à la qualité des services qui a
examiné les plaintes en première instance?
L'article 51.1
de l'alinéa deux ne fait que rappeler la règle que le commissaire aux
plaintes est nommé par le conseil d'administration et ne remet pas en
question le mode de nomination des commissaires aux plaintes. D'ailleurs, la nomination est à l'article 30 de la Loi sur
les services de santé et les services sociaux, et le projet de loi n° 52
ne modifie aucunement l'article 30 de la loi sur la santé et les
services sociaux.
Le
Président (M. Provençal)
:
Merci. Alors, je vais... par politesse, oui, je vais céder la parole à la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci. Merci, chers collègues, puis bonjour à tous et à toutes, merci de me céder la parole. Je fais deux
commissions en même temps, M. le Président, alors j'apprécie que mes collègues
me cèdent la parole.
D'emblée, je vois que Mme la ministre, elle n'a
plus ses béquilles, alors j'espère que sa santé va mieux, ou peut-être que non?
• (11 heures) •
Des
voix : ...
Mme Maccarone :
Tout est beau, oui?
Le Président
(M. Provençal)
: Excusez-nous.
Mme Maccarone : Ça fait
que je voulais juste savoir, de la
part de Mme la ministre, si sa santé va mieux. Je vois qu'elle n'a
plus de béquilles, ça fait que ça va mieux, la santé? Oui.
Mme Blais
(Prévost) : Merci.
Mme Maccarone : Bon, tant mieux. Moi, ma question... puis je
regrette si je répète un peu, parce que j'ai manqué les interventions de mes collègues, incluant la ministre,
mais j'avais soulevé, dans les remarques préliminaires, la peur des représailles des membres de la communauté, surtout
des personnes handicapées. Parce que, on sait, souvent, eux, c'est la peur de perdre leur place s'ils lèvent la main
pour placer... pour se plaindre de la maltraitance ou une injustice, puis
je pense qu'on a tous vu plusieurs
de ces cas. Ça fait que j'ai des craintes dans la façon que le
commissaire local aux plaintes sera
nommé, surtout parce que, quand on dit «le conseil d'administration d'un centre
intégré», on sait que la composition de ce comité, il y a seulement une
personne qui est issue du comité d'usagers.
Quand
on fait une comparaison avec le réseau de centres de services scolaires ou de
commissions scolaires, parce qu'on a aussi des personnes qui sont
vulnérables, on a des parents ou des élèves qui vont placer des plaintes, on a
le protecteur de l'élève et on a aussi un
commissaire à l'éthique, un commissaire aux plaintes qui est engagé et fait
partie... c'est comme un consultant, si on
veut, qui travaille pour la commission
scolaire, mais sur contrat, mais, si
les personnes qui déposent la plainte sont malheureuses ou pas
contentes, ils peuvent aller tout de suite au Protecteur du citoyen.
Ça fait que ma
question, c'est : Qu'est-ce qu'on va faire... parce que, souvent, ces
personnes-là vont faire ça parce qu'ils ont
peur des représailles, ils ont peur que le professeur en question, la direction
d'école... il va y avoir une représaille
contre mon enfant si je loge une plainte, puis c'est exactement la même chose
dans ce que nous sommes en train de
discuter aujourd'hui ici, alors je questionne s'il n'y a pas une autre manière,
d'abord, pour s'assurer qu'il y aura une indépendance puis qu'on peut protéger ces personnes. Comment qu'on peut
leur assurer qu'il n'y aura pas des représailles, évidemment,
qu'il n'y aura pas, mettons : Je fais ça puis je vais être expulsé, ou ils
vont me demander de quitter ou céder ma place, ou il y aura encore des choses qui vont arriver? Comme dans
le cas d'Electra, par exemple, à sa soeur, elle avait déposé sa plainte parce qu'elle s'est... sa soeur
s'est fait filmer toute nue sur la toilette, elle a déposé une plainte, puis
par la suite il y avait des représailles malgré qu'elle avait déposé une
plainte.
Puis
la peur, c'est qu'il y a un manque d'indépendance. Alors, est-ce qu'il y a une autre option, peut-être, qu'on pourrait
discuter pour protéger ces personnes qui sont, évidemment, très, très, très vulnérables? Si on est rendu au moment où on dépose une plainte, on se comprend que, déjà, la
vie n'est pas jolie, il y a quelque
chose qui ne va pas bien. Ça
fait que peut-être la ministre peut élaborer un peu s'il y a
une autre option. Puis je comprends tout
à fait la position de la ministre,
c'est juste qu'est-ce qu'on peut dire, d'abord, pour rassurer ces personnes qui
ont quand même des craintes, d'abord, vis-à-vis de l'indépendance?
Le Président
(M. Provençal)
: Mme
la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Je ne vais pas
élaborer très longtemps, M. le
Président, je pense que j'ai pas mal
tout dit. On me demande de faire en
sorte... de faire un amendement pour y inclure le Protecteur des usagers, que ce
soit lui qui nomme les commissaires aux plaintes, alors que le protecteur est en deuxième instance. Est-ce que
le protecteur serait plus neutre que le conseil d'administration?
Écoutez, les commissaires
aux plaintes ont cette indépendance-là face au conseil d'administration. Toutes
les personnes qui sont hébergées en CHSLD privé, ou public, ou privé conventionné,
bien, ce sont des personnes extrêmement vulnérables, elles sont toutes vulnérables, ce sont toutes des personnes
qui ont besoin d'être protégées. On se comprend là-dessus, je suis d'accord avec vous, mais il faut faire confiance, aussi,
aux lois précédentes, la loi n° 10, là, où on a cru bon de continuer à faire confiance au conseil d'administration. Si on a cru bon de faire confiance au conseil d'administration, qui sont des personnes indépendantes, bien
là, je pense qu'à un moment donné on ne peut pas toujours remettre tout
en question, puis ce n'est pas le but de cette loi-là.
Alors,
le but, c'est... dans la vie, là, il faut, à un moment donné, avancer par rapport à un projet de loi, puis c'est de faire en sorte que les commissaires aux plaintes qui relèvent du privé relèvent dorénavant
du public. Il y a déjà
beaucoup plus d'indépendance de cette
façon-là, puis c'est notre projet de
loi n° 52,
puis ce n'est pas la réforme du régime d'examen des plaintes. Puis peut-être
que, si on faisait la réforme, on ne voudrait même pas bouger la question des conseils
d'administration parce que ce serait évalué comme étant l'instance par
excellence. Alors, je ne vois par pourquoi, actuellement, on s'en prend à cet
aspect-là qui n'est pas le but du projet de loi.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci, Mme la
ministre. Mme la députée de Westmount.
Mme Maccarone :
Oui. Saint-Louis, il ne faut jamais oublier Saint-Louis, M. le Président, on a
plein de citoyens au centre-ville de Montréal.
J'entends la ministre,
puis ce n'est pas une question de vouloir nécessairement avoir un débat, ce
n'est pas parce que je suis en désaccord.
Vous avez tout à fait... la ministre a tout à fait raison. C'est plus que je
pense que... Je ne sais pas si c'est
bien de dire : C'est une occasion ratée ou c'est vraiment... c'est
l'occasion, peut-être, d'en discuter de qu'est-ce qu'on peut faire, d'abord, pour améliorer. Parce que, dans le
fond, il y a plusieurs personnes qui se plaignent de comment ça fonctionne, actuellement, parce qu'il y
a la peur des représailles, il y a la perception, peut-être, qu'il y a
un manque d'indépendance. Alors, je comprends qu'on ne veut pas avoir un débat
sur... tu sais, je comprends le fond de qu'est-ce qu'on veut faire ici
ensemble.
Ma préoccupation, c'est qu'évidemment il y a
plein de personnes qui sont venues témoigner, il y a plein de gens — probablement nous tous, dans nos
comtés — qui ont
soulevé qu'il y a un problème, puis qu'il y a des inquiétudes, puis
c'est vraiment lié à la façon que la personne qui serait responsable d'étudier
les plaintes a peut-être un manque d'indépendance,
parce qu'ils vont... tu sais, on a déjà entendu des gens qui ont dit :
Bien, ils sont... leur bureau, il est à côté du bureau du directeur du
centre de services, ou quelque chose comme ça, ça fait qu'il y a plein, plein,
plein d'idées. Alors, est-ce qu'il y a peut-être une autre option qu'on peut
discuter, d'abord, qui va venir rassurer ces citoyennes et citoyens, des
usagers, dans le fond?
Ça fait que
je comprends très bien l'amendement qui est déposé, parce que, dans le fond, on
veut donner plus de pouvoirs aux gens
qui vont déposer les plaintes. Je pense que c'est ça, hein? Je comprends
l'esprit de ce que nous sommes en
train de faire, mais qu'est-ce qu'on peut faire pour leur donner... je ne sais
pas le mot en français, mais «empower them», pour leur donner plus de pouvoirs pour qu'eux se sentent en pouvoir,
sentent un peu plus en contrôle, puis ils ont un sens de sécurité dans
ce que nous sommes en train de discuter, actuellement?
Le Président (M. Provençal)
: Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, M. le Président. Les représailles, là... parce que la
députée, elle parle de représailles puis
elle a raison, mais c'est déjà puni par la loi, c'est la loi, sur la... d'une
part, sur la santé et les services sociaux mais aussi la loi n° 115, que vous avez fait adopter, concernant la
maltraitance : «Il est interdit d'exercer des mesures de représailles contre une personne qui, de bonne
foi[...], fait un signalement ou [dénonce une situation]», c'est à
l'article 11. Les commissaires, là, aux
plaintes et à la qualité des services sont intimement liés à cette loi-là, ils
ont l'obligation de faire en sorte qu'il y a une politique aussi
concernant la maltraitance dans les établissements.
Alors, voici
des lois qui sont interreliées les unes aux autres. Ça fait qu'il faut arrêter
de remettre en question le critère de
dépendance des commissaires envers un conseil d'administration. À un moment
donné, là, il faut aussi se
dire, là : Il y a des lois qui
existent, et cette loi-là qu'on est en train de développer aujourd'hui vient s'insérer à l'intérieur des lois qui existent déjà,
notamment la loi de la santé et des services sociaux, qui a été modifiée par la
loi n° 10, en quelque sorte, pas entièrement. Il y a
eu des inclusions, puis là on en fait une autre par le projet de loi n° 52.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. Y a-t-il d'autres interventions
sur cet amendement? Mme la députée de Fabre.
• (11 h 10) •
Mme Sauvé : Écoutez, je reprends un peu les préoccupations de
mes collègues, et, clairement, encore une fois, vous savez, on a été très privilégiés d'entendre toutes les réflexions
des groupes qui sont venus nous parler, et je pense que ce qu'on est en
train de faire ce matin, c'est vraiment d'être dans des propositions qui sont
liées à notre rôle de législateurs à vouloir
améliorer le projet de loi tout en respectant l'espace qui est lié à
l'intention. Les groupes sont venus nous
dire plein de choses, parce qu'évidemment
ils sont sur le terrain, ils ont une lecture très complète de tout ce qui
se passe dans le processus. Ils sont venus
parler des délais d'attente, ils sont venus parler de plein de choses, puis on
n'est pas en train de parler de ça. On respecte bien ce qu'on a entendu
de leur part, mais en même temps, quand on vient parler de l'aspect de la nomination du commissaire local aux
plaintes... puis là je sais que la ministre nous a cité les autres
projets de loi, mais on est devant un projet
de loi, et je pense qu'on a le rôle de l'améliorer quand c'est légitime de le
faire, quand c'est porté par une lecture aussi terrain que les groupes
nous amènent.
Puis, encore
là, je ne suis pas en train de parler de d'autres éléments que ceux qui
touchent le projet de loi, alors que plein
d'éléments nous ont été amenés de façon très légitime. On respecte ce que les
groupes nous ont dit, mais on retient de leurs propositions celles qui, en tout respect, touchent vraiment le
projet de loi, parce que, sinon, là, je vous le dis, on a eu vraiment une lecture assez exhaustive de tous les
aspects, les bonnes pratiques, les choses à corriger, plein de
propositions, la grande majorité, tout à
fait louables et légitimes, ils sont sur le terrain, mais nous, on fait le
choix, aujourd'hui, avec la proposition, de se concentrer sur ce qu'on
sait du projet de loi.
Et,
honnêtement, si on est... s'il n'y a pas cet espace-là pour proposer... puis mon collègue de D'Arcy-McGee a bien questionné pour voir est-ce qu'il y a des
possibilités, tout ça, si on fait des propositions et qu'on a, à chaque fois...
Puis on verra, mais je souhaite vraiment que
la ministre comprenne que nous, on veut bonifier, respecter ce que les groupes
nous ont dit puis respecter l'intention du projet de loi. Mais il n'y a rien
qui, encore une fois, avec les réponses qu'elle nous a données, nous empêche de
faire la recommandation qu'on est en train de faire, mais, comme on veut
avancer, M. le Président, comme je vous ai dit tantôt, on va travailler sur des
compromis, puis on va travailler à regarder d'autres possibilités à la lumière de ce qu'elle nous a dit, dans le respect des
groupes, puis trouver des voies de passage, mais il faut qu'on puisse faire entendre des arguments qu'ils
nous ont amenés qui sont directement en lien avec l'indépendance du
commissaire local aux plaintes.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Il ne faudrait
pas me prêter des intentions malveillantes. À l'alinéa un, on a déjà
accepté des modifications, déjà on l'a fait,
parce qu'il y avait une voie de passage, puis on était d'accord avec ça. Ça
fait qu'il ne faut pas dire que, pour la suite du projet de loi, la
ministre ne va pas écouter, là, je m'excuse.
Mais, vous
savez, dans la loi n° 10, on a déjà amélioré les critères d'indépendance
des conseils d'administration. C'était
votre gouvernement de l'époque qui a fait ça, là, ce n'est pas si longtemps,
là. Donc, nous autres, là, ce qu'on dit, c'est : On n'est pas en
train... à l'article 50.1, alinéa deux, modifier tout, on vient juste
rappeler que la règle... que le commissaire
aux plaintes est nommé par le conseil d'administration. Il ne remet pas en
question le mode de nomination des commissaires
aux plaintes, ce n'est pas ça qu'il fait, cet article-là, l'alinéa deux du
50.1, alors, c'est dans l'article 30 de la loi de la santé et des
services sociaux.
Le
Président (M. Provençal)
:
Merci, Mme la ministre. Y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée
de Fabre.
Mme Sauvé : Je veux juste reprendre, peut-être que j'ai
choisi les mauvais mots, mais en même temps moi, je veux quand même redire que l'alinéa deux de
l'article 1, c'est le nerf de la guerre. C'est pas mal le nerf de la
guerre, parce que c'est le début du processus de comment on nomme le
commissaire local aux plaintes et à la qualité des soins. Ça fait qu'autant le premier alinéa était important, parce
que c'est bien, comprendre les définitions puis s'assurer de savoir à
qui on les adresse, c'était important, mais
là on est au coeur même de l'ADN du projet de loi, l'indépendance, puis le
processus, il commence avec comment on nomme et qui le nomme.
Ça fait que
moi, je pense que c'est pour ça que je... On va travailler là-dessus, on va continuer
à travailler là-dessus parce que...
Puis, encore une fois, là, le conseil d'administration... puis on ne remet pas
en question ni la composition du conseil
d'administration ni les personnes qui y siègent, mais ils sont liés, dans la
gouvernance qui est la leur, aux CISSS et aux CIUSSS qu'ils représentent, alors que nous, on veut une plus neutralité. Donc ça, c'était la première
proposition qu'on fait, et je serai prête très bientôt à déposer un
autre amendement.
Le
Président (M. Provençal)
:
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement de la députée de
Fabre? Oui, M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : J'hésite, mais je
trouve ça important que ce qui est derrière notre amendement, il y en aurait d'autres, mais soit très, très, très clair. Je me
mets... et j'espère que l'exemple que je vais inventer serait crédible,
mais je crois que oui. Je suis le mari d'une
conjointe qui est en CHSLD, qui a son caractère, et elle est très, très malade,
elle crie souvent la nuit, elle est
en détresse. L'équipe formidable fait de son mieux, mais c'est très, très
difficile. Ce monsieur est d'une
santé fragile lui-même. C'est un monsieur vulnérable dans le sens qu'il n'est
pas à l'aise avec l'autorité. Il connaît, de réputation — et je n'invente
pas d'intentions — le
président du conseil d'administration, qui est quelqu'un de très
respecté dans la communauté. Il est
tellement troublé et touché par le traitement de sa conjointe, qui est en
danger de mourir bientôt, il se dit,
en même temps : J'admire ce président du conseil d'administration, comme
je dis, dont je ne porte aucune intention, ça risque de brasser, ça risque de faire les manchettes. Ce n'est pas
tout à fait la même chose que de dire : Je suis devant quelqu'un nommé à distance par un organisme qui
n'a aucun intérêt, dans le sens non péjoratif du mot, aucun intérêt pour
l'établissement ou les institutions en
question. N'y a-t-il pas lieu à croire que, sans cet amendement, ce projet de
loi va être moins rassurant, moins
promettant pour le monsieur que je décris? Alors, je veux juste que ça soit
clair, voilà pourquoi on est en train d'essayer, avec la ministre et le
côté ministériel, de bonifier le projet de loi, de ce sens-là, devant nous.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Blais (Prévost) : Oui, M.
le Président. À l'article 31 de votre loi n° 10,
O.K., c'est vous qui l'avez fait adopter, là : «Le conseil
d'administration doit prendre les mesures pour préserver en tout temps l'indépendance
du commissaire», c'est dans la loi que le précédent gouvernement a fait voter,
puis là on nous demande de faire autre chose. Moi, là, je suis complètement... je veux dire, je suis totalement
surprise par ça, d'autant plus que les groupes qui sont venus... sauf un groupe, tous les groupes étaient d'accord
avec le projet de loi n° 52, tous les groupes étaient d'accord
pour faire basculer les commissaires du privé au public.
Plusieurs
groupes, nous ont demandé — puis
même l'opposition du Parti
québécois — de mettre dans la loi le commissaire-conseil parce que c'était une nouveauté et que ça apportait plus d'indépendance, on a dit oui. Ça fait que le but de la loi, là, les groupes
qui sont venus, c'est ça.
L'argument du conseil d'administration est peut-être
venu de deux groupes, et je l'accepte, j'accepte tous les arguments qui sont venus, mais ce n'est pas ça qui
va changer le projet de loi n° 52 aujourd'hui. Les conseils
d'administration ont cette indépendance-là, ils font partie de la loi n° 10, ils font partie de
la loi de la santé et des services
sociaux. Alors, à un moment donné, là, il faut faire confiance aux lois
que les précédents gouvernements ont votées puis qu'ils ont mises en place.
Puis moi, je fais juste continuer ce que les autres gouvernements ont fait puis
je m'assure de cette indépendance-là, qui est déjà inscrite dans la loi.
• (11 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. J'entends la ministre. Je n'étais pas là à l'époque que
ce projet de loi, la loi n° 10, a été adopté. Je suis toujours d'avis que tout est perfectible.
Puis, malgré que quelque chose ait été adopté dans le passé, ça ne veut pas dire qu'on n'a pas
de la place pour l'améliorer, car on a eu du temps à évaluer comment la
loi a fonctionné sur le terrain avec les usagers, avec les citoyens.
Alors, je
comprends tout à fait, puis ce n'est pas une critique de qu'est-ce qui s'est
passé dans le passé. J'ose croire que
tous les gouvernements, incluant celui qui gouverne actuellement, ont de la
bonne volonté, tu sais, je pense que c'est le cas pour tout le monde, aussi, dans le passé. Si les gens déposent
des projets de loi, c'est parce qu'ils veulent améliorer la vie des Québécois, je pense, c'est pour ça.
Alors, je pense que c'est la même chose avec le projet de loi n° 52. Je pense juste qu'on
essaie de trouver des façons pour peut-être rectifier, améliorer quelque chose
que... malgré que c'était adopté dans
le passé, que les citoyens ont soulevé, est quand même une crainte, une
problématique. Pas parce que le travail dans le passé n'était pas bien fait. Puis ça se peut qu'il y a le même monde
autour de la table, aussi, qui ont travaillé là-dessus, alors ce n'est
pas une critique de ceci. Personnellement, je cherche juste une porte d'entrée
pour trouver une façon de rectifier quelque chose qui est vraiment soulevé
plusieurs fois.
Je fais un tri des gens qui sont venus
témoigner, mais ce qui est plus concret pour moi, c'est vraiment les témoignages des parents, évidemment,
qui viennent me voir. Avec les dossiers que je porte, à l'opposition officielle, pour les personnes handicapées puis les personnes autistes, c'est clair que j'en
ai. C'est comme une des premières préoccupations des membres de la communauté, c'est le manque d'indépendance. Actuellement, de la façon que ça fonctionne... je comprends, on a des lois, la loi n° 10,
la loi n° 115, puis tout est bien, mais, si des citoyens
soulèvent qu'il y a quand
même quelque chose qui fonctionne mal, c'est d'essayer de trouver
une façon, peut-être à
l'intérieur de ce projet de loi, de le corriger ou de mettre une mesure en place qui peut
répondre aux craintes de ces personnes.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la députée. Est-ce que vous avez... Non? Alors,
est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant l'amendement à l'article 50.1 introduit par
l'article 1 du projet de loi? S'il n'y a pas d'autre intervention, Mme
la secrétaire, pouvez-vous procéder par appel nominal, s'il vous plaît?
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Sauvé (Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Les votes par
procuration. Mme Sauvé (Fabre) pour Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Prévost)?
Mme Blais (Prévost) : Contre.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Contre.
La Secrétaire :
M. Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire :
M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière : Contre.
La Secrétaire :
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président
(M. Provençal)
: Abstention. Alors,
l'amendement à l'article 50.1, introduit à l'article 1 du projet de
loi, est rejeté. Nous revenons donc aux discussions et échanges à
l'article 50.1 pour les alinéas deux et trois. Mme la députée de
Fabre.
Mme Sauvé : Merci, M. le
Président. Toujours en lien avec le deuxième alinéa, j'aimerais déposer un
nouvel amendement.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, nous allons suspendre pour recevoir l'amendement.
Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 24)
(Reprise à 11 h 30)
Le Président (M. Provençal)
: Nous pouvons reprendre notre séance. Je vous rappelle que
la députée de Fabre vient de déposer un nouvel amendement à l'article 50.1,
introduit à l'article 1 du projet de loi. Mme la députée, je vous invite à
nous lire votre amendement et à nous donner vos commentaires, s'il vous plaît.
Mme Sauvé : Merci beaucoup, M.
le Président. Alors : L'article 50.1 introduit par l'article 1
du projet de loi est modifié, à son deuxième alinéa, par l'ajout, après les
mots «à la qualité des services nommé», des mots «sous
recommandation du Protecteur des usagers en matière de santé et de services
sociaux».
L'article se lirait ainsi : «Le commissaire
local aux plaintes et à la qualité des services nommé sous recommandation du
Protecteur des usagers en matière de santé et de services sociaux par le
conseil d'administration d'un centre intégré ou, selon le cas, tout médecin
examinateur désigné par ce conseil est responsable de l'examen des plaintes des
usagers des établissements privés auxquelles la procédure s'applique. Le
commissaire local d'un centre intégré est également responsable du traitement
des signalements effectués dans le cadre de la politique de lutte contre la
maltraitance adoptée par les établissements privés en vertu de la Loi visant à
lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure
en situation de vulnérabilité, à l'égard des installations de ces
établissements situées sur le territoire du centre intégré.»
Alors, écoutez, tantôt, j'ai mentionné qu'on
essayait de trouver des compromis, des voies de passage pour faire... en fait,
pour essayer d'améliorer de façon continue le projet de loi, toujours dans le
respect de l'intention première, qui est l'indépendance. Et là on est au moment
où on est toujours au deuxième alinéa, à l'étape de la nomination. On a bien
entendu les réponses, tantôt, de la ministre et on est prêts à ce compromis qui
nous dit : Pourquoi ne pas garder l'essentiel du principe, parfait, de
nomination par le conseil d'administration, mais ajoutons un autre acteur qui
vient donner une couche de plus dans la neutralité et l'indépendance du
processus de nomination? Et c'est là où on nomme l'intervention de la recommandation
par le Protecteur des usagers en matière de santé et des services sociaux. On
vient, avec ça, s'assurer de toutes les façons possibles d'une intégrale
indépendance du processus de nomination. Alors, on n'est pas en train d'ouvrir
toutes les lois, on est en train de dire : Parfait, on garde la
nomination, mais on ajoute un acteur pour assurer... pour donner un élément de
plus dans le bon sens de la neutralité et de l'indépendance.
Je vous l'ai dit, M. le Président, quand je
parle à vouloir bonifier ce projet de loi, je suis inspirée de ce que les
groupes viennent nous dire, alors... parce qu'ils ont des propositions et ils
ont surtout la lecture du terrain. Alors, cette fois-ci, je vais me permettre
de dire que notre inspiration vient du côté de la FADOQ. Et là, encore là,
c'est peut-être un groupe, mais, on le sait très bien, représente 550 000
membres, donc je pense que c'est assez significatif comme représentativité, et
ils ont dit ceci dans leur mémoire, à la page 8 : «...notre
organisation croit que le gouvernement pourrait aller encore plus loin afin de
s'assurer de l'indépendance des commissaires. Alors que ces derniers sont
nommés par les différents conseils d'administration, il serait pertinent de
mettre à contribution les organisations de défense des droits dans le cadre de
ce processus de nomination. Le Protecteur des usagers, lequel agit à titre
d'ombudsman afin d'assurer la qualité et la satisfaction des citoyens en
matière de santé et de services sociaux, pourrait notamment collaborer à la
sélection des commissaires — c'est
ce qu'on propose. Il pourrait soumettre des candidatures, évaluer le choix de
la personne sélectionnée par le conseil d'administration ou encore — et là
ça peut être d'autres options dans la mécanique — carrément participer
au processus de sélection final. Le Réseau FADOQ estime que cette bonification
permettrait d'accroître la légitimité des commissaires aux plaintes et de
rehausser la confiance du public envers le régime d'examen des plaintes du
réseau de la santé et des services sociaux.» Alors, eux, ils ont proposé ça, on
va dans leur sens. Encore là, la mécanique, est-ce qu'ils font partie de la
sélection... le processus de sélection final, on ne va pas jusque-là, mais
jusqu'où on va, c'est dans le sens d'ajouter le rôle du Protecteur des usagers
dans la recommandation, donc, conjointement avec la nomination par le conseil
d'administration.
Moi, il y a un
élément que la FADOQ amène qui est excessivement important, puis on se l'ai
dit, là, dans les remarques préliminaires, on va toujours se garder à l'esprit
l'aîné, sa famille. La collègue de Westmount—Saint-Louis a nommé souvent la peur
des représailles. C'est ça aussi qui fait partie... Je comprends qu'on n'ouvre
pas, avec le projet de loi, l'ensemble du processus de démarche de plaintes,
parfait, mais en même temps, on va se le dire, quelle que soit l'action qui va
être posée dans le projet de loi puis qui va amener une plus grande
indépendance, je pense qu'il y a clairement un travail important à faire par
rapport à la confiance, je dirais, à la perception du public et des familles envers le
processus de plaintes. Puis ça, là, ce n'est peut-être pas perceptible puis ce
n'est écrit nulle part, mais ça fait partie du terrain, puis la FADOQ,
avec les 550 000 membres qu'ils ont, ils sont à même de juger de ça.
Puis moi, je pense que de mettre un élément de plus
qui est aussi neutre et aussi impartial que le Protecteur des usagers, qui s'ajoute, donc on ne vient pas
réformer comme dans notre première proposition, de là le compromis, mais
on vient ajouter un élément qui non
seulement assure une plus grande neutralité, mais en même temps on respecte, évidemment,
le mandat du Protecteur des usagers, qui est dans la défense de droits, puis
aussi on s'assure de faire un travail très important
de redonner la confiance au public, qui, franchement, a besoin de retrouver
cette confiance. Alors, moi, je
pense que, on l'a dit, là, les aînés sont au
centre de ce qu'on est en train de faire, il faut peut-être y penser puis il
faut peut-être ajouter ça. Moi, je pense que c'est assez essentiel, puis
on propose une belle voie de compromis, ici.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci, Mme la
députée. Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, M. le Président. Vous savez que le Protecteur des
usagers ou le protecteur des citoyens, il
est indépendant du processus de première instance, hein, qui implique,
justement, les commissaires aux plaintes. La protectrice, Mme Rinfret, actuellement, n'a pas fait une telle
demande quand elle a déposé son mémoire, elle ne nous a pas demandé de jouer ce rôle-là particulièrement.
Si on faisait ça, bien, je le répète, est-ce qu'on dirait qu'une plainte
auprès du Protecteur du citoyen en deuxième
instance ne serait pas traitée avec autant d'indépendance parce qu'il aurait
nommé... parce qu'il ferait partie des recommandations nommées par le conseil
d'administration pour examiner une plainte en deuxième instance?
De plus, il n'y a pas de juridiction... il n'a pas
de juridiction sur les médecins. On a aussi des médecins examinateurs, là, dans toutes les plaintes. Et le Protecteur du
citoyen, il relève de l'Assemblée nationale. On ne peut pas commencer,
ici, dans une loi, à attribuer un poste au
Protecteur du citoyen alors qu'il relève de l'Assemblée nationale. Et le
Protecteur du citoyen ne nous a surtout pas demandé de jouer ce rôle-là, alors
je me sens extrêmement mal à l'aise par rapport à cette demande-là.
Et,
encore une fois, les conseils d'administration... il faut avoir confiance aux
conseils d'administration de nos établissements.
Tout à l'heure, la députée de Fabre le disait, elle a fait partie de plusieurs
conseils d'administration. Les conseils d'administration, ce sont des
personnes indépendantes, ils ont le droit de vote. Et on ne peut pas remettre
en question le rôle des conseils d'administration, là, aujourd'hui, ce n'est
pas ça, le but. Le but n'est pas celui-ci, c'est de faire en sorte qu'il y ait plus d'indépendance pour les commissaires
aux plaintes et à la qualité des services qui sont embauchés par le
privé.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci, Mme la
ministre. Mme la députée de Fabre.
• (11 h 40) •
Mme Sauvé :
Bien, premièrement, je pense que moi, j'aimerais vraiment entendre... Je vais
vous le dire très sincèrement, M. le Président, je l'ai dit tantôt, cet
alinéa-là, c'est un peu au coeur de l'intention du projet de loi, il est fondamental. Et là ça fait deux propositions qu'on
fait et au nom de groupes qui représentent un grand nombre, un grand
nombre d'aînés du Québec, et ils sont sur la première ligne, ils nous disent
des choses, je pense qu'on propose... Puis j'espère
que... La ministre, tantôt, a dit : Oui, mais, pour l'alinéa un, il y
a eu des propositions. Moi, je m'attendrais, parce que
c'est vraiment important, c'est fondamental... Nous, on est là, très
constructifs, à amener des propositions. Je souhaiterais... puis, dans
le fond, la ministre, je pense qu'elle entend bien qu'on veut trouver une
solution à juste bonifier, bonifier encore plus.
On
n'est pas en train... je ne suis pas en train de faire le procès des conseils d'administration, je suis en train de dire : Il faut s'assurer d'améliorer, d'être
en amélioration continue et de bonifier encore plus parce que,
même si on s'adresse à l'aspect très
chirurgical du régime de plaintes avec le projet de loi n° 52, il
est très clair qu'il y a quelque
chose qui tourne autour, puis c'est le bruit de fond, puis on ne
peut pas dire : On fait la sourde oreille puis on fait juste s'adresser à
cette portion-là. On va faire attention, on
va être respectueux de l'angle qu'a choisi la ministre, mais on ne peut pas
ignorer qu'il y a des peurs de représailles, on ne peut pas ignorer
que le public a besoin de retrouver la confiance en son processus de plaintes. Ça fait partie du bruit de fond qui est
environnant puis qui fait en sorte qu'on ne peut pas juste faire la
chirurgie puis, finalement, ne rien entendre de la réalité globale autour de
nous. On ne peut pas faire ça.
Ça
fait que moi, je comprends, là, que la ministre nous répond que ça va
être probablement rejeté, mais je souhaite vraiment que...
de continuer à dire : On est dans des propositions, puis, entre la
première proposition puis celle-ci, il y a une voie de compromis, il y a
une voie de compromis. Puis on est en
train de se dire : Qu'est-ce qui empêche vraiment d'aller un petit peu plus loin que ce qui est
prévu dans le projet de loi? Alors, voilà, c'est les attentes que j'ai,
M. le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci, Mme la
députée. Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, je comprends les attentes de la députée de Fabre, je
comprends qu'elle veut trouver une
voie de passage, mais, quand le Protecteur du citoyen est venu pour défendre
son mémoire, il ne nous a pas parlé de ça, il n'a pas mentionné qu'il voulait jouer ce rôle-là. Il est en deuxième
instance, il est indépendant, il n'a pas de légitimité sur les médecins, les médecins examinateurs. Il est en
deuxième instance, il veut garder son indépendance. Il est nommé par l'Assemblée nationale, il y a une loi du Protecteur
du citoyen. Si le Protecteur du citoyen nous avait dit : Bien,
écoutez, c'est un rôle qu'on aimerait jouer... mais ça n'a pas été dit, ça n'a
pas été mentionné.
Alors, moi, je crois sincèrement, là... puis je suis prête à entendre d'autres amendements ultérieurement, même nous, on a déposé des amendements suite aux
groupes qu'on a entendus, mais, pour l'instant, là, je pense qu'il faut s'en tenir au conseil
d'administration.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci,
Mme la ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui, M. le Président, merci. Je réitère que ce n'est pas une question de ne pas
en croire dans la légitimité du
conseil d'administration. Je dirais plus que, pour moi, ma crainte, c'est qu'il
y a seulement une personne qui
représente le comité des usagers sur le C.A., et c'est ça, la préoccupation que
ça amène pour moi, étant donné que... Par
exemple, si je cite le mémoire de la Fédération québécoise de l'autisme :
«S'assurer que le commissaire local aux plaintes — c'est
une de leurs recommandations — soit réellement indépendant et puisse
procéder à des analyses de situation qui vont au-delà des conclusions
données par les intervenants.» La majorité des personnes ont soulevé que
c'était une préoccupation.
Je constate,
je suis d'accord avec ma collègue la députée de Fabre, que... je vois que c'est
un compromis. Est-ce qu'il y aurait
peut-être un autre compromis qu'on pourra trouver ensemble qui peut rejoindre
les points que la ministre nous amène
et que ma collègue nous amène, quelque chose pour rassurer la population pour
qu'ils voient vraiment que, tu sais,
la semblance d'indépendance, c'est une chose, mais que les gens voient vraiment... on va au-delà de la perception?
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, le Protecteur du citoyen, quand il est venu ici, en commission parlementaire, a salué le renforcement proposé. Ça, c'est en page 3 du mémoire, le protecteur a
salué le renforcement proposé. Et, en page 4 : «Le protecteur [...] appuie toute mesure visant à
assurer l'indépendance des commissaires.» Ça fait que moi, là, le
Protecteur du citoyen, j'aime ça quand il parle, puis, actuellement, j'écoute
le Protecteur du citoyen, qui parle, justement, que les commissaires ont toute
l'indépendance pour être en mesure de bien faire leur travail.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Moi aussi,
j'aime ça quand... entendre Mme Rinfret, c'est sûr, c'est une personne qui
est extraordinaire puis vraiment... dans son rôle. J'ose croire aussi, par
contre... Je sais que ce n'est peut-être pas une recommandation qu'elle nous a
amenée, mais des fois c'est parce qu'en réflexion ensemble, si nous, on propose
des recommandations, je ne pense pas que
peut-être la porte serait fermée de son côté non plus. C'est peut-être à faire
une recommandation au Protecteur du citoyen
pour dire : Mais voilà, nous avons quelque chose à vous proposer, est-ce
que vous seriez contre ceci? Peut-être je
suis novice un peu dans nos façons de faire, mais est-ce qu'il y a manière,
peut-être, de vérifier avec le
Protecteur du citoyen pour voir s'il y avait une ouverture à cette
recommandation puis si elle, elle trouve que ce serait pertinent et important ou si, mettons, on amène énormément de
travail? On ne parle pas de 2 000 personnes, on parle des recommandations de... je ne sais même
pas combien, c'est-tu 100, 200, à peu près? Si, peut-être, elle, elle
verrait ça d'un bon oeil, et il y aurait une
ouverture de sa part, puis peut-être elle serait d'accord avec ceci. Mais je ne
sais pas si c'est possible, dans la façon que nous travaillons, M. le
Président, de faire une demande, un appel pour voir si elle serait en accord
avec ceci.
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président, j'ai dit tout ce que j'avais à dire. On a parlé du protecteur, qui
relève de l'Assemblée nationale, qui n'a pas de juridiction sur les médecins
examinateurs, qui ont une loi de l'Assemblée
nationale, qui est venu ici puis qui était... le protecteur était satisfait de
notre projet de loi.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Oui, y a-tu... O.K. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci,
M. le Président. Je vais un peu dans
le sens de ce que ma collègue de Westmount—Saint-Louis vient de dire. On est... je suis à l'écoute de ce que la Protectrice du citoyen a dit. Elle a fait des recommandations, mais elle n'a pas
dit : Moi, je veux jouer ce rôle-là. Alors, peut-être qu'elle serait effectivement d'accord à ce que... Ce n'est pas parce qu'elle ne
l'a pas nommé... Quand elle dit qu'elle veut aller vers la plus grande
neutralité puis qu'elle appuie l'intention
du projet de loi... De toute façon, la majorité... tous les groupes sont venus dire
qu'ils appuyaient le principe du projet de loi, mais, dans la façon dont
on s'y prend puis comment on le fait, bien, ça, les gens ont des propositions.
Donc, la Protectrice du citoyen, moi aussi, je l'écoute.
Elle n'a pas mentionné ça, mais ce n'est pas parce qu'elle ne l'a pas mentionné qu'elle serait défavorable à
notre proposition, puisque son intention, c'est qu'on assure... Même, je
vous dirais que c'est tout à son honneur
qu'elle n'ait pas dit : Moi, je veux jouer ce rôle-là de plus. Alors,
nous, on le nomme puis on est très à l'aise avec ça. Alors, il y a la
Protectrice du citoyen, mais je rappelle qu'il y a aussi la FADOQ, qui
représente 550 000 membres au Québec.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la députée. Y a-t-il des commentaires ou
d'autres interventions? M. le député de D'Arcy-McGee.
• (11 h 50) •
M. Birnbaum : M. le Président,
je trouve ça un petit peu surprenant qu'on cite une instance très importante nommée de façon très objective par l'Assemblée
nationale pour quelque chose qu'elle n'a pas dit. La liste des choses
que la Protectrice du citoyen n'a pas dites
est infinie et, fort probablement, comprend quelque chose que j'aurais pu
mettre sur cette liste qu'avec mûre
réflexion la Protectrice du citoyen, chez elle, aurait dit : Ah! j'aurais dû mentionner x ou y. Avec le
plus grand respect, de citer l'absence d'un
commentaire sur quelque chose qui n'a pas été proposé dans un projet de loi, pour moi, n'est pas si convaincant comme justification pour dire
qu'une telle proposition n'est pas bonifiante.
J'espère que la qualité de
notre proposition est bien comprise, dans le sens qu'on parle du mouvement très
significatif. Évidemment, nous maintenons que notre premier amendement
sur ce sujet-là était la meilleure voie à procéder. On respecte que ce ne sera pas le cas. Il faut
qu'on convienne ensemble que ce que nous sommes en train de proposer
maintenant est de tout un autre ordre.
Dans un
premier temps, et, comme je dis, ce n'est pas nécessairement notre préférence,
l'implantation d'un tel amendement
respecterait à 100 % la vision exprimée par la ministre et, en quelque
part, actuellement, par le législateur sur le rôle du conseil
d'administration. Ce n'est aucunement atteint par la proposition devant nous.
Nous, on dirait tout simplement que c'est
bonifié dans le sens des souhaits exprimés par plusieurs des représentants, des
gens les plus touchés par ce projet de loi, c'est-à-dire des usagers.
Vous noterez,
M. le Président, que, selon le libellé qu'on vous propose, le conseil
d'administration aurait toute la marge
de manoeuvre de recevoir quelques recommandations, de poser des questions sur
ces recommandations, d'ignorer ces
recommandations. Le pouvoir, la marge de manoeuvre en ce qui a trait à cette...
à la nomination du commissaire n'est aucunement atteinte par ce que nous
proposons.
Ce qui
m'invite... La ministre insiste qu'elle a tout dit. Je vais tenter, si je peux,
avec le plus grand respect et en sachant
qu'on partage... on partage l'objectif de rendre ce processus, dans un premier
temps, accessible et implantable sur les établissements privés et de
rendre le processus le plus efficace que possible. Je ne mets en cause
aucunement la volonté de la ministre de l'en
faire, mais, si je peux, une autre fois,
inviter, M. le Président, la ministre à nous dire s'il y a quelque chose
d'incorrect ou de non constructif dans l'amendement que nous proposons, actuellement.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président, le protecteur des citoyens
n'a pas implicitement dit, hein... mais ce que Mme Rinfret a mentionné est très probant parce qu'elle appuie et
salue l'indépendance des commissaires aux plaintes et à la qualité des services. Je vais le répéter, là, elle
salue l'indépendance des commissaires aux plaintes et à la qualité des
services. Ça, c'est le Protecteur du citoyen. Et le Protecteur du citoyen nous
a demandé certaines modifications. D'ailleurs, les amendements ont été déposés, entre autres l'article 12.1... l'article 12
du projet de loi, l'alinéa 12.1. Alors, oui, on a écouté le protecteur,
oui, on a modifié des éléments.
Le
Président (M. Provençal)
:
Merci, Mme la ministre. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, Mme la
députée de Fabre.
Mme Sauvé : J'ai dit tantôt, puis la
ministre a repris, quand j'ai mentionné que j'avais souvent siégé sur des conseils d'administration... et la grande, grande,
grande majorité des personnes sont toujours dans les meilleures
intentions, puis c'est le cas, c'est le cas
des conseils d'administration des CISSS et des CIUSSS, mais il se peut parfois,
parce que la nature humaine étant ce qu'elle est, ça se peut parfois
qu'il y ait des... puis j'ai été témoin de certains conseils d'administration, dans toutes sortes de secteurs,
où il y a des conseils d'administration qui avaient des pratiques qui
étaient, je dirais, questionnables. Malgré
les mandats clairs, malgré tout ça, c'est possible, ça peut arriver. Qu'est-ce
qui arrive quand ça arrive, quand on
n'a pas d'autre garde-fou, quand on n'a pas d'autre levier qui nous permet
d'avoir assuré la nomination du commissaire local aux plaintes? Parce
que c'est des choses qui peuvent arriver.
Alors, encore là, je suis surprise de voir... Puis
la ministre dit qu'elle a tout dit, mais, moi, ce que j'aimerais entendre, c'est, à défaut d'accepter notre
proposition, qu'elle en propose d'autres, parce qu'elle voit l'intention très
noble qu'on a de dire : Il faut ajouter un aspect de plus parce que ça se
peut, ça peut arriver que, malgré... malgré tous les paramètres qui sont mis en
place, ça se peut que le conseil d'administration, à un moment donné, sombre
dans des pratiques qu'on peut questionner.
Qu'est-ce qui arrive si ce conseil d'administration là a nommé, justement, le
commissaire local aux plaintes? Ça fait
qu'on se protège encore plus. Tant mieux si ça n'arrive jamais, mais on aura
la garantie, la police d'assurance, l'espace de plus pour s'assurer que ça
n'arrive jamais. Pourquoi dire non à ça? Je ne comprends pas. Alors, si ce n'est pas retenu comme proposition, comme
amendement, j'aimerais que la ministre comprenne l'intention qu'on a
puis j'aimerais recevoir de sa part d'autres propositions.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Les paramètres qui sont mentionnés dans le projet de loi
n° 52 sont appropriés puis ils permettent
de favoriser de manière adéquate l'indépendance des commissaires aux plaintes
et à la qualité des services.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. Oui, M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum :
Je me permets, M. le Président, une dernière observation de ma part. Qu'on
n'oublie pas qu'une autre instance
intéressée, si je peux m'exprimer ainsi, dans ce processus, c'est un conseil
d'administration qui a tout intérêt, on
se rappelle... qui serait visé par des plaintes très sérieuses, des fois sur la
performance même de leur P.D.G., qui sait, ou par une préposée de bonne foi qui a peut-être même frôlé un acte
criminel où d'autres instances, je comprends, embarquent. Le conseil d'administration lui-même a l'intérêt
primordial de se voir équipé par un processus hors doute, transparent et
efficace.
Ce que
j'entends par ça, si j'imagine un conseil d'administration qui recevrait ce
projet d'amendement où, comme j'insiste,
la marge de manoeuvre reste avec le conseil d'administration, si j'étais membre
d'un tel conseil, j'aimerais me prévaloir d'un processus démontrable et clair qui
implique les plus visés par le processus. Autrement dit, j'aimerais être
en mesure de dire : Mais, écoutez, en
bonne et due forme, on s'est déchargés de nos responsabilités, mais en ayant eu
devant nous une proposition ou des propositions très crédibles des usagers, et,
en bonne et due forme, selon la loi, nous nous sommes déchargés de nos
responsabilités.
Alors, je
tiens à noter que ce n'est pas seulement avec l'usager en vue qu'on propose ce
compromis, ce compromis qui est sur
la table, c'est en renforçant la transparence, l'imputabilité et le rôle sérieux et constructif de chaque membre
d'un tel conseil d'administration dans
ce processus de nomination. Et je serais curieux de savoir si, de la lecture de
la ministre, on risque de brouiller les cartes, rendre ça plus difficile
pour ce conseil d'administration ou, si elle juge qu'on risque de compromettre les droits et le bien-être
d'usagers, qu'elle dise aussi, mais surtout est-ce qu'on n'est pas en
train, ici, de rendre plus, comme je
dis, transparent, imputable et clair le rôle de ces conseils d'administration dans la nomination d'un commissaire.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président, j'espère qu'on n'est pas en train de remettre en question
les paramètres qui ont été mentionnés par le Protecteur du citoyen dans
le cadre du projet de loi n° 52 qui nous permettent, là, de manière adéquate... qui favorisent l'indépendance
des commissaires. Le protecteur le mentionne, en page 4 de son
mémoire, comme quoi les commissaires ont
toute cette indépendance, elle le salue. J'espère qu'on n'est pas en train de
remettre en question le mémoire du Protecteur du citoyen.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Bon, deux choses, nos questions ont été posées à la ministre, pas à
la Protectrice du citoyen, dans un premier
temps. Dans un deuxième temps, dans les deux cas, nous sommes à offrir
notre opinion sur la réaction potentielle de
la Protectrice du citoyen. Elle ne s'est pas prononcée sur notre proposition.
Ma collègue la députée de Westmount—Saint-Louis nous a invités, si ça se fait, je ne
sais pas, mais à avoir cette opinion, mais qu'on ne prétende pas, actuellement, qu'on a l'opinion du bureau du Protecteur
du citoyen sur le projet d'amendement que nous avons devant nous, c'est
inexact.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Mme la ministre, pas de commentaires?
Mme Blais (Prévost) : Non.
Le Président (M. Provençal)
: Madame, je vous céderais bien la parole, mais je vais
remercier les gens pour leur collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission suspend
ses travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 12 heures)
(Reprise à 19 h 31)
Le
Président (M. Provençal)
: À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de la santé et des services sociaux
reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Je vous
rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 52, Loi
visant à renforcer le régime d'examen des
plaintes du réseau de la santé et des services sociaux notamment pour les
usagers qui reçoivent des services des établissements privés.
Lors de la suspension, ce matin, nous discutions de l'amendement à l'article 50.1, introduit par
l'article 1 du projet de loi, qui avait été déposé par la députée
de Fabre. À ce moment-ci, est-ce
qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais demander à Mme la
secrétaire de procéder par appel nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Sauvé (Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Prévost)?
Mme Blais (Prévost) : Contre.
La Secrétaire :
M. Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Contre.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire :
M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière : Contre.
La Secrétaire :
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire : Vote par
procuration. Mme Sauvé (Fabre) pour Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire :
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le
Président (M. Provençal)
:
Abstention. Alors, l'amendement déposé par la députée de Fabre est
rejeté. Ce qui fait que nous revenons
aux discussions de l'article 50.1 pour les alinéas
deux et trois. Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, Mme la députée de Westmount. Alors, je veux simplement vous
signifier que l'amendement qui avait été déposé par votre collègue a été rejeté. Alors, on reprend les discussions
aux articles... pas aux articles, excusez-moi, à l'article 50.1,
mais sur les alinéas deux et trois. Je vous cède la parole, madame.
Mme Maccarone : J'ai un amendement
à déposer. Alors, avec votre permission, nous allons suspendre pour qu'on vous
envoie une copie.
Le Président (M. Provençal)
: Nous allons suspendre, s'il vous plaît, pour permettre à la
députée de déposer son amendement.
(Suspension de la séance à 19 h 33)
(Reprise à 19 h 38)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons les travaux. Nous avons eu un amendement
déposé par la députée de Westmount—Saint-Louis, amendement qui est à l'article 50.1, introduit par
l'article 1 du projet de loi. Alors, Mme la députée, je vous invite à
nous en faire la lecture puis à le commenter.
Mme Maccarone : Merci. L'article 50.1 introduit par
l'article 1 du projet de loi est modifié, à son deuxième alinéa, par l'ajout, après les mots «à la qualité des
services nommés», des mots «, après consultations du comité des
usagers,».
Bon, je m'explique. J'essaie de trouver un juste
milieu, un mi-chemin pour rejoindre un peu qu'est-ce que la ministre
nous a partagé plus tôt aujourd'hui ainsi que ce que les groupes nous ont présenté
comme leurs préoccupations. Je comprends
que... Ce n'est pas parce qu'on veut
critiquer ce qui est déjà en place. Je comprends que, dans, probablement,
beaucoup de cas, ça fonctionne très bien,
mais souvent la perception, quand c'est en place très longtemps, ça devient
une réalité, même si ce n'est pas vrai.
J'ose croire que, s'il y a une implication qui est plus approfondie, s'ils font
partie de la consultation, ça va
peut-être aider le comité des usagers, qui représente les personnes qui sont
vulnérables, dans le fond, les personnes qu'on veut aussi aider. Un, ce
serait apprécié.
Puis, deux, peut-être, ça va aider à faire comprendre un peu
qu'on essaie de mettre en place une indépendance du commissaire. Surtout
que, s'ils font partie du choix, ça n'enlève rien de ce que le conseil
d'administration fera, c'est vraiment fait
ensemble, en équipe, un peu comme la façon que nous travaillons, ici. Alors, je
pensais que, peut-être, c'était une façon de bonifier un peu le rôle des
personnes concernées et ainsi respecter l'esprit de la loi telle que la
ministre nous a présentée.
• (19 h 40) •
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, M. le Président. Je pense que la députée de Westmount—Saint-Louis va être contente, elle va être très heureuse, parce que, quand je
regarde la composition, dans le conseil d'administration, il y a le
directeur général de l'établissement, mais
il y a deux personnes indépendantes, élues par la population lors de l'élection
tenue en vertu de l'article 135,
mais il y a surtout deux personnes qui sont désignées par et parmi les membres
du ou des comités des usagers de
l'établissement. Donc, il y en a déjà deux du comité des usagers, ils sont déjà
consultés, ils font déjà partie du processus,
évidemment, de nomination du commissaire aux plaintes et à la qualité des
services, étant membres d'office, deux
fois plutôt qu'une, du conseil d'administration. Ça fait que je pense qu'on est
en train de s'entendre parfaitement puis
qu'on vient de l'avoir sans nécessairement le mettre dans le projet de loi,
puisque c'est implicite dans la composition du conseil d'administration.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Maccarone :
Tout est dans le libellé. Et je comprends, oui, moi aussi, j'avais fait la
recherche pour voir c'est qui qui
composait le conseil d'administration avant de déposer un amendement pour faire
un débat ou avoir une réflexion ensemble. La raison à laquelle que
j'avais proposée et je continue à proposer que... «après consultation du comité
des usagers», c'est parce que, souvent... parce que tout le pouvoir réside dans
le C.A. puis ils ne sont pas en pouvoir nécessairement. Ces personnes du comité d'usagers peuvent apporter une recommandation, ils vont participer, probablement,
mais ce ne serait pas le comité des usagers
en entier. Puis, pour chaque installation, je pense qu'il faut quand même bonifier leur rôle. Comme j'ai dit, ça n'enlève rien du C.A. Malgré que, oui, il y aura
une personne ou deux personnes — ça
dépend du CIUSSS, hein, la composition peut
varier un peu — ça
n'enlève rien du rôle du C.A puis la personne qui représente le comité des usagers au sein du C.A., mais ça va quand même
augmenter un peu le rôle des usagers, ça amène un niveau de protection, de consultation, de
participation. Ça n'enlève rien de ce que nous sommes en train de faire.
J'essaie vraiment de juste trouver un juste milieu pour qu'eux, ils se
sentent consultés puis concernés et qu'ils participent.
C'est quand même
eux qui... quand ils sont venus témoigner, ils ont soulevé qu'ils avaient des
craintes au niveau de l'indépendance du commissaire. Je pense que
c'est une façon pour eux de participer. Je pense que c'est une façon
aussi pour qu'on puisse leur soulager ou, au
moins, qu'ils vont pouvoir participer puis ils vont pouvoir dire : Bien,
au moins, moi, j'ai participé. Oui,
on a notre représentant, mais ce n'est pas la même chose comme si, nous
aussi, on rencontre cette personne, si, nous aussi, on passe les
entrevues avec une telle personne, si, nous aussi, on peut donner une recommandation.
Je vais faire
un parallèle avec le réseau scolaire, parce que c'est ça que je connais le
mieux. Alors, par exemple, on avait ou on a le conseil des commissaires puis on a aussi le comité de parents, on a aussi le comité qui
représente des élèves handicapés ou
ayant des besoins particuliers en adaptation scolaire. Souvent, ces groupes
seront consultés, malgré qu'ils ont des
représentants sur tous les comités. On a un représentant des élèves HDAA sur le comité de parents, on a des représentants du comité de parents et du... pour les EHDAA au sein du conseil des commissaires, mais, malgré tout ça, ils font
partie d'une consultation qui est plus large. Ça fait que, s'ils vont faire
un choix, par exemple, d'un commissaire
à l'éthique ou commissaire aux plaintes, ils vont rencontrer cette personne puis ils vont pouvoir
faire une recommandation. Ça n'enlève
rien du processus, ça n'enlève rien du pouvoir du conseil de commissaires, c'est eux, dans le fond, qui vont faire leur choix, mais ça va être basé, peut-être, sur une lettre
écrite, sur une réflexion qui serait émise par les sous-comités pour arrimer un peu le travail et aussi augmenter un
peu la réflexion du C.A. ou conseil de commissaires. Alors, je voyais ça d'une... à peu près de la même façon. Je trouve
que ça n'enlève rien du processus ou du
pouvoir, puis, comme je dis, c'est une manière de bonifier un peu le
rôle de toutes les personnes concernées.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président, je pense, c'est redondant. Ils font déjà partie du conseil d'administration, il y en a déjà
deux. Il y a déjà deux membres du comité des usagers, comité des résidents qui
font partie du conseil d'administration et qui choisissent déjà les commissaires aux plaintes, puis là on voudrait en plus que le comité des
usagers en entier choisisse quelqu'un,
plus les deux représentants au conseil
d'administration. Ils ont fait le
choix, ils font le choix de déléguer
deux personnes au conseil
d'administration justement
pour choisir le commissaire aux plaintes puis recevoir les plaintes. Alors, ils sont déjà
présents, ils sont déjà consultés, ils font déjà
partie intégrante de la composition des membres du conseil d'administration, ça fait qu'on n'est pas pour réinscrire ça dans la
loi. Ils sont là, ils sont dans la loi, c'est implicite.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je veux apporter une nuance très importante
en appui à l'amendement que ma collègue a déposé. Encore une fois, je me ramène
à mes expériences de membre de conseil d'administration. Même
si on est choisi et qu'on est, dans
nos représentations au quotidien,
représentant d'un groupe, quand on fait partie d'un conseil
d'administration, c'est la personne que je
suis, issue du groupe, mais qui ne représente pas le groupe, puis il faut faire
très attention à cette nuance-là.
Alors donc,
il y a une très... il y a une grande différence entre... et, je relis l'article
de la loi du réseau de la santé, la loi
sur santé et services sociaux, la composition du conseil d'administration,
c'est vraiment une personne désignée parmi le comité des usagers. Cette personne-là ne représente pas l'entièreté et
ne représente pas l'ensemble des positions, ou des réflexions, ou des choix que pourrait faire le
comité d'usagers. La personne est désignée, issue du comité des usagers,
avec son parcours, avec son vécu, mais elle
ne peut pas, en aucun temps, à mon avis — c'est la lecture que j'en fais, puis
c'est ce qu'on
retrouve dans les conseils d'administration — agir à titre de représenter l'ensemble du
comité d'usagers. Alors, moi, quand on a cette lecture-là, on comprend
que l'amendement est très pertinent.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Mme la ministre, est-ce que vous avez...
Mme Blais
(Prévost) : Bien, on a oublié quelque chose, M. le Président, c'est
écrit «deux personnes désignées», mais
il y a «p-a-r», «par». Alors, moi, je trouve que «par», c'est quelque chose de
très fondamental, c'est «désignées par et parmi les membres du ou des comités des usagers de l'établissement»,
«désignées par». Ça fait que, si ces deux personnes membres du conseil d'administration sont désignées
par, c'est pour représenter le comité des usagers. Ils ne sont pas là seulement
parce que... Juste avant, là, 2°, le 1°, c'est «le directeur général», 2°, «deux
personnes indépendantes élues par la population — la
population — lors
de l'élection tenue en vertu de l'article 135», et, tout de suite après,
c'est «deux personnes désignées par
et parmi les membres du ou des comités des usagers de l'établissement». Ils sont
déjà partie prenante, ils sont là à titre de membres du comité des
usagers.
Le
Président (M. Provençal)
: M. le député de... Je vais redonner la parole à la députée de Westmount—Saint-Louis. Bien, c'est parce que votre
collègue m'a fait signe qu'il vous cédait la parole.
Mme Maccarone : Oui, ce serait apprécié. J'entends la ministre.
Ma cause, ce n'est pas de mener un débat d'une heure, là, ce n'est pas le but, puis je comprends son point, absolument,
«point taken». Ce n'est pas que je suis en désaccord avec qu'est-ce que
la ministre est en train de partager avec nous, c'est juste que ce n'est pas la
même chose. Je comprends qu'il y a une
personne qui est désignée, mais ce n'est pas la même chose. Deux personnes, ce
n'est pas la même chose que de
consulter le comité puis de favoriser leur rôle, d'augmenter leur importance
dans le processus de la nomination du commissaire.
Le but, comme j'ai dit, c'est de ne pas ralentir
le processus, le but, ce n'est pas d'empêcher le conseil d'administration de faire leur choix, mais c'est vraiment de bonifier le rôle
du comité des usagers, que, je pense, ce serait fortement apprécié par
eux. C'est une reconnaissance que nous ferions à leur égard. Malgré qu'ils
participent puis ils siègent au C.A., il y a
plusieurs membres qui siègent au comité d'usagers. J'ose croire que toutes ces
personnes aimeraient participer dans
une telle consultation. Ce n'est probablement pas 12, 15, 20 personnes qui
vont appliquer comme... pour le rôle
du commissaire. Je pense que, si je siégeais au C.A., malgré qu'on a ces deux
personnes-là, ce serait apprécié d'avoir aussi le témoignage puis un
rapport qui serait émis, peut-être, par le comité des usagers. Je pense que ça
va aider à la réflexion. Puis, oui, les deux
personnes qui siègent au C.A. pourraient mener la bataille au nom de leur
comité après que tous les membres
auront pu faire une telle consultation, une réflexion, une rencontre avec une
personne vraiment clé dans l'organisation. Alors, moi, je vois ça
vraiment comme une façon de bonifier et de travailler en collaboration et en
partenariat avec ces personnes.
• (19 h 50) •
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que vous avez un commentaire à donner, Mme la
ministre?
Mme Blais
(Prévost) : ...pas, M. le Président. Ils sont déjà à l'intérieur du
conseil d'administration. Il y a déjà des personnes indépendantes qui sont désignées par les comités des usagers. Il y a 600
comités des usagers à travers tous les établissements, que ce soient les
hôpitaux, les CLSC, que ce soient les CHSLD. Alors, ils sont déjà partie
prenante.
Moi aussi,
j'ai déjà fait partie de conseils
d'administration. Puis, écoutez,
là, ce qu'on nous propose actuellement, là, ça ne tient pas la route, je
m'excuse, là, pas parce que je n'ai pas de respect pour les comités des
usagers, je leur ai même... j'ai même eu un
entretien avec eux autres hier. Au contraire, j'admire ce qu'ils font, j'admire
vraiment ce qu'ils font, puis ils
doivent former des bénévoles, puis ils doivent vraiment travailler très fort.
Ils ont travaillé très fort pendant la COVID-19 puis ils continuent de
travailler très fort. Mais ils sont déjà partie prenante des décisions en lien
avec le commissaire aux plaintes et à la qualité des services, on ne peut pas
leur demander plus, on peut... leur demander d'être redondants par rapport à
ça, là.
Le
Président (M. Provençal)
: M. le député de D'Arcy-McGee, vous aviez signifié que vous vouliez
prendre la parole.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. Je veux revenir à
l'intervention de la députée de Fabre. Ce n'est pas anodin, c'est un principe de la gouvernance, l'obligation fiduciaire et autres d'un membre d'un conseil d'administration d'agir au nom et aux intérêts du conseil au complet, peu
importe... et évidemment ils amènent, à juste titre, leur bagage, leur
vécu, leur expérience et même une obligation
morale, évidemment, de reconsulter l'instance qui les aurait nommés,
mais, une fois qu'il s'assied à la
table, il défend le conseil
d'administration. Ce n'est pas anodin
du tout, c'est une distinction très importante. Vous êtes autour d'une table de conseil
d'administration, vous avez
l'obligation solennelle, évidemment, de défendre vos arguments, vos opinions, faire les interventions qui vous conviennent, vous
avez l'obligation de vous rallier aux positions entamées par l'entité
complète, le conseil d'administration. Alors, de dire que c'est redondant, je
soumets avec respect, est inexact.
Une
fois qu'on accepte que le rôle d'un membre d'un conseil est d'être membre à
part entière du conseil, notre proposition
d'amendement a tout son sens. Ces deux individus vont délibérer avec les autres
membres du conseil et même peut-être,
peut-être, mais ce n'est pas ça, une règle de gouvernance, peut-être, ils vont
privilégier le choix que d'autres usagers
leur auraient dit : C'est le bon choix. Mais ce n'est pas ça, ils sont au
sein du conseil pour être membres du conseil à part entière, comme les autres membres. Si c'est
ça, le cas, la ministre responsable, évidemment, n'a pas besoin de... on ne peut pas la forcer d'accepter le bien-fondé de notre amendement,
j'espère que nos discussions vont se poursuivre, mais il y a un aspect additionnel que nous sommes en train
d'ajouter pour bonifier le rôle du comité des usagers dans la nomination
de ce commissaire, ça, c'est un fait. Est-ce qu'on a raison? Est-ce que ça va
améliorer le processus, ça va le rendre plus crédible,
plus transparent? De notre avis, oui. Mais ce n'est pas redondant, ce n'est
aucunement la même chose que de dire : Bon, les usagers sont déjà
sur le conseil d'administration. Leur rôle légal, fiduciaire, leur rôle au sein
du conseil est tout un autre ordre.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci. Mme la
ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Alors, M. le Président, j'ai déjà fait partie de conseils
d'administration, comme la députée de
Fabre, et, quand je n'étais pas d'accord, je n'étais pas d'accord. On a le
droit, dans un conseil d'administration, de dire qu'on est en désaccord. Il y a des votes qui se prennent. Franchement,
s'il fallait que tout le monde soit d'accord dans un conseil
d'administration, pourquoi on aurait des conseils d'administration? C'est
justement pour être capables, quand il y a
une majorité... Il y en a même qui quittent les conseils d'administration parce
qu'ils sont totalement en désaccord avec ce qu'il se passe.
Puis, si on est, ici,
en train de vouloir changer la gouvernance des conseils d'administration... Un
peu plus tôt aujourd'hui, on parlait du
Protecteur du citoyen, là on est avec le comité des usagers, je ne sais pas
trop qu'est-ce qu'on cherche à vouloir faire, mais on n'est pas ici,
dans ce projet de loi là, pour changer la gouvernance des conseils d'administration, c'est un autre sujet. On est ici
dans le cadre d'un projet qui veut tout simplement faire basculer — ce
n'est pas compliqué — les commissaires à la qualité et aux
services qui sont embauchés par des propriétaires de CHSLD privés ou
CHSLD privés conventionnés pour les faire basculer dans le public.
Et,
déjà, à l'article 9, on vient renforcer l'indépendance des commissaires
aux plaintes et à la qualité des services. Et, dans ce projet de loi là, on vient inclure le commissaire-conseil et
on vient, encore une fois, faire en sorte que tous les commissaires aux plaintes aient l'obligation de
déposer dans un actif informationnel toutes les plaintes, ce qui n'était
pas le cas, que tous les commissaires aux
plaintes et à la qualité des services
vont devoir signer un document
d'indépendance, aucun lien au niveau financier ou au niveau familial. Donc, on
vient renforcer cette indépendance-là. Bien là, les membres... il y a deux membres du comité
des usagers dans le conseil
d'administration. Écoutez,
là, les gens qui sont dans un conseil d'administration, ce n'est pas des béni-oui-oui, là. Je m'excuse,
là, ces gens-là sont capables de s'exprimer puis ils s'expriment. C'est pour ça, un conseil d'administration, ça
le dit, pour administrer. Alors, je suis certaine, moi, que, dans des conseils
d'administration, il y a
souvent des dissidences, puis parfois tout
le monde est d'accord,
mais ça fait partie des règles du jeu, sinon il n'y a pas lieu d'avoir
de conseil d'administration.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la
députée de Fabre. Ah! excusez. Avant,
M. le député de D'Arcy-McGee
voudrait compléter.
• (20 heures) •
M. Birnbaum :
Je ne parle aucunement, mais aucunement de l'indépendance de membres d'un conseil
d'administration de s'exprimer comme il veut, c'est une évidence. Alors, de
suggérer que je suis en train de ne pas comprendre...
Moi, j'ai siégé et j'ai eu des rencontres à plusieurs conseils d'administration. Je ne parle pas de leur comportement, je
parle de leur rôle. On est en train de confectionner la gouvernance de ce
mécanisme pour faire en sorte que c'est
imputable, que c'est crédible et que c'est apprécié par les plus concernés, les
usagers et l'association qui les représente.
Ce que je dis, c'est
que le fait... même si, neuf fois sur 10, ces deux membres nommés par des
usagers, même s'il y avait, d'ici
50 ans, 10 débats, 10 instances séparées où on choisissait un
nouveau commissaire, peu importe comment, et j'imagine que, la plupart du temps, ils privilégieraient un candidat,
candidate mis de l'avant par les usagers, comme on dit en anglais, «that's not the point», ces deux
membres-là sont membres d'un conseil
d'administration, avec la
responsabilité solennelle de veiller au bien-être
des établissements qui sont desservis par ce conseil, avec une obligation de
solidarité une fois que les décisions sont prises. Je comprends, ils peuvent
avoir des opinions divergentes n'importe quand.
Je
veux juste que ça soit compris que le projet d'amendement proposé par la
députée de Westmount—Saint-Louis
est complémentaire, aucunement, mais
aucunement redondant au fait qu'il y a déjà des membres, sur le conseil,
nommés par le comité des usagers.
Mme Blais
(Prévost) : Je rajoute juste
un point que j'ai déjà mentionné, M. le
Président, ce n'est pas le projet
de loi n° 52. On n'est pas en train de refaire le régime
d'examen des plaintes. On n'est pas en train de revoir ce qui est déjà inscrit dans la loi de la santé et des services
sociaux de 1991, qui a été revue en 2015. Ce n'est pas ça qu'on est en
train de faire. Puis là on nous demande de
changer complètement la gouvernance des conseils
d'administration. Ce n'est pas
la loi qu'on défend, actuellement. On parle sur un autre palier. Si on était en train de revoir le
régime, l'entièreté du régime des plaintes,
bien, toutes ces questions-là pourraient se poser, mais ce n'est pas ce
qu'on est en train de faire, là, M. le
Président.
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la
députée de Fabre.
Mme Sauvé : Combien de temps nous reste-t-il, M. le Président, sur l'amendement? Il nous reste... Combien
de temps nous reste-t-il sur l'amendement?
Le Président (M. Provençal)
: ...
Mme Sauvé : Bon, parfait. Merci, M. le Président. Il y a
deux choses dans tout ce qui se discute, là. On dépose un amendement, on essaie de trouver une voie de
passage. On a été dans une... dans des possibilités de compromis, la
ministre et les collègues verront si, au
niveau du vote, c'est accepté ou pas. Ça, c'est une chose. Mais la chose qui ne
passe pas et qui est partagée avec
mes collègues, c'est l'argument, c'est l'argument, c'est ça qui est le
problème, c'est que... l'argument de dire
que notre amendement qui est déposé ne tient pas la route parce que c'est... il
y a deux personnes désignées du comité des usagers dans le conseil
d'administration, et c'est ça qui ne passe pas.
Et moi, je
veux revenir sur la gouvernance. On est en train de... puis, comme je vous dis,
un moment donné, on va arrêter le
débat, mais, honnêtement, ce qui nous amène à en discuter encore, c'est l'argument
de la ministre. Je vais donner un
exemple très, très, très concret, puis c'est ça, la gouvernance d'un conseil
d'administration. La personne qui est désignée par un comité d'usagers, à partir du moment où elle a été désignée par le
comité d'usagers, elle est au conseil d'administration
dans un lieu de confidentialité. Et, si son comité d'usagers... même s'il l'a
désignée, elle peut nommer, cette
personne-là, sa dissidence. Parfait, elle l'exprime, elle peut ne pas être
d'accord, mais elle a l'obligation d'une première loyauté envers le conseil d'administration qu'elle
représente, comme membre du conseil d'administration, et elle devra se rallier même si la décision du conseil
d'administration est contre un positionnement qu'aurait le comité entier des
usagers. Alors, c'est ça, le concret de la
situation, donc c'est pour ça qu'on débat de ça. C'est comme
ça, la gouvernance d'un
conseil où la personne issue... désignée,
nommée par une instance telle que le comité des usagers, non seulement
elle ne représente pas, malgré tout,
le comité des usagers, mais sa première loyauté est envers le conseil d'administration et non pas envers le comité d'usagers, même si elle a été désignée par
lui. Donc, moi, je trouve ça important de préciser ça. Puis, une fois
qu'on a dit ça, il y aura une décision qui se prendra, mais il
faut absolument qu'on comprenne bien cet élément fondamental de la
gouvernance d'un conseil d'administration. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Je pense que je comprends, je comprends le fonctionnement
des conseils d'administration, j'ai
même été présidente du Conseil de la famille et de l'enfance, qui est une forme
de conseil aussi, là, où je... je pense que je comprends, et le conseil d'administration de l'Union des artistes, le
conseil d'administration de Centraide. Je pense que je comprends un peu
les mécanismes de fonctionnement des conseils d'administration.
Mais,
M. le Président, j'ai une question importante : Tous les commissaires
aux plaintes dans les CISSS et dans les CIUSSS sont engagés, actuellement, on fait quoi avec eux autres?
Qu'est-ce qu'on fait avec ces gens-là? Ils ont déjà des emplois, ils sont déjà embauchés. On leur dit,
demain matin : Bon, bien là, écoutez, là, vous allez recommencer le
processus puis vous allez passer devant le comité des usagers à savoir si vous
êtes toujours retenus, puis après ça, au conseil d'administration? Ce n'est pas le but du projet de loi. Le projet de
loi, c'est de faire en sorte de protéger, puis là, pendant qu'on parle, là, bien, dans des établissements
privés, tu as des personnes vulnérables où les commissaires aux plaintes
ne déposent pas de plaintes. Ça fait que je
pense que le but de ce projet-là, qui est beaucoup plus petit que de revoir
l'ensemble de l'examen des plaintes, c'est
de faire en sorte de protéger assez rapidement les personnes vulnérables qui
sont dans des établissements privés
en ayant des commissaires aux plaintes qui relèvent du public. Il n'y a
personne qui est contre le public. On
veut que les choses soient publiques le plus possible et on est en train de
faire un ménage là-dedans. C'est ça, le but de ce projet de loi là.
On veut le
faire aussi... on est en train de le faire pour les per diem. Je le sais, j'ai
eu une interpellation, puis j'ai parlé
au député de Jean-Lesage, puis on était sur le même pied d'égalité par rapport
aux per diem. Mais c'est la même chose par rapport à ça, on veut que ce soit public. On veut que ces gens-là soient
protégés, c'est le but de ce projet de loi là, ce n'est pas de revoir la
gouvernance du régime des plaintes et des conseils d'administration.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. J'avais reconnu le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla :
Merci, M. le Président. Écoutez, nous sommes tout à fait d'accord, là, que
l'objectif, c'est... le principal
objectif, c'est de retirer les commissaires aux plaintes dans les CHSLD privés
et les mettre sous tutelle publique. En tout cas, moi, j'en suis et je
vais appuyer cette idée-là.
Le problème est qu'une fois qu'on commence à
discuter de la chose de façon plus approfondie on arrive à la question
essentielle : l'indépendance de ces personnes dans le privé est remise en
question par la relation de travail qu'elles entretiennent avec un propriétaire privé. Ça nous amène, évidemment, à nous poser des questions sur l'indépendance
et l'impartialité d'un commissaire aux plaintes dans l'absolu. Et, dans ce
sens-là, c'est ça qu'on est en train de discuter aujourd'hui, puisqu'une fois qu'on met le doigt dans l'engrenage on se
remet à questionner beaucoup plus d'éléments concernant l'indépendance.
Vous savez,
Mme la ministre, pour faire une analogie, il y a les conflits d'intérêts
et il y a l'apparence de conflit d'intérêts.
Dans ce cas-ci, je fais le transfert, et il y a l'indépendance et l'apparence
d'indépendance, qui est tout aussi importante dans un cas comme dans
l'autre, parce que ce n'est pas par rapport à la personne qu'il a nommée que
l'indépendance doit être assurée, c'est par rapport... surtout et avant tout
face au public, que ce commissaire est censé défendre
ses intérêts, les usagers. C'est par rapport à ces personnes-là que le
commissaire aux plaintes doit donner les assurances complètes qu'il y a une indépendance qui va lui permettre de
traiter les sujets qui lui sont soumis, les plaintes, dans ce cas-ci, en
toute impartialité.
Dans
ce sens-là, c'est un peu difficile, selon moi, d'avoir une... surtout dans des
cas très conflictuels. Et j'en reviens, là, dans un commissaire aux plaintes qui doit juger l'institution pour
laquelle il travaille, de laquelle il retire une rémunération, et ça peut entacher, peut-être... non pas son jugement,
son objectivité à traiter la plainte, son impartialité, mais l'apparence
d'impartialité va être mise en question, et il y a des multiples exemples, dans
la vie quotidienne, là, qui nous
rappellent que cette apparence d'indépendance peut être mise à mal par la façon
actuelle de nommer le commissaire aux plaintes.
Et je veux nommer...
je veux poser une question à la ministre, relativement simple : Comment,
par exemple, aujourd'hui même, là, les
membres des communautés attikameks pourraient avoir confiance dans un
commissaire aux plaintes du CIUSSS
qui gouverne l'hôpital de Joliette? En ce moment, ces communautés-là — et ce n'est pas une personne, c'est des communautés au complet — nonobstant les faits qui se sont déroulés et
qu'il va y avoir plusieurs enquêtes, etc... mais, s'il ne restait qu'un recours à utiliser, c'est-à-dire déposer une
plainte, comment les membres des communautés autochtones, à travers le Québec, peuvent avoir confiance dans un
commissaire aux plaintes qui est nommé par un conseil d'administration? Cette question-là se pose non
seulement pour des individus isolés en particulier, mais se pose aussi
pour des communautés au complet, entre autres et principalement, dans le cas
qui nous concerne aujourd'hui, étant donné l'actualité, les communautés
autochtones, les Premières Nations.
Donc,
selon moi, il faut trouver les moyens d'assurer une impartialité et une
indépendance plus grandes à ce... au commissaire
aux plaintes non seulement pour assurer son impartialité dans les faits, mais
aussi dans l'apparence, parce que c'est
ça qui nous importe, c'est comment la population, les usagers observent, jugent
l'apparence d'indépendance de ces personnes-là.
Donc, la question que je pose à la ministre : Comment les communautés
autochtones peuvent avoir une totale confiance dans un commissaire aux
plaintes dans les CIUSSS des territoires où ils vivent?
• (20 h 10) •
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la
ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Bien, je ne tomberai pas dans cette réponse-là, mais je
vais dire quand même au député une chose
importante : il y a deux personnes indépendantes qui sont élues par la
population lors de l'élection tenue en vertu de l'article 135. Ces deux personnes-là pourraient être, entre autres,
des personnes issues des Premières Nations, ce n'est pas exclu, là. Ce sont des personnes indépendantes qui
sont nommées. Il se peut aussi que des personnes des Premières Nations
soient membres du comité des usagers et des résidents et qu'ils soient aussi
nommés pour être sur les conseils d'administration. Ça, c'est une chose.
Aujourd'hui,
on a parlé beaucoup du Protecteur du citoyen. Le Protecteur du citoyen, c'est
une figure de proue, hein, pour nous,
à l'Assemblée nationale. On écoute le Protecteur du citoyen quand elle dépose
des rapports. Elle est venue ici,
elle a déposé un mémoire et elle a notamment mentionné, en page 4 :
«Le Protecteur du citoyen appuie toute mesure visant à assurer
l'indépendance des commissaires. Les personnes hébergées, leurs proches et la
population en général y accordent d'ailleurs
une grande importance. Il s'agit du fondement même de tout régime d'examen des
plaintes.» Ça, c'est le Protecteur du
citoyen qui a dit ça. Donc, le Protecteur du citoyen est d'accord avec le
projet de loi, surtout qu'on a inséré, à l'article 9 du projet de
loi, des critères d'indépendance qui n'étaient pas auparavant dans la loi.
Alors,
l'opposition disait, ce matin, qu'on n'avait rien proposé, mais, avec cet
article, on a, entre autres, de nouvelles balises qui devraient rassurer les oppositions, puis il y a...
Dans un conseil d'administration, si c'étaient seulement des personnes
nommées, je dirais, par le P.D.G. des CISSS et des CIUSSS, on pourrait se poser
des questions, mais c'est nommé par
différentes personnes dans des champs d'activité divers. Alors, moi, j'ai
pleinement confiance aux conseils d'administration des établissements.
Écoutez, les commissaires aux plaintes et à la qualité des services sont déjà embauchés. On va en embaucher d'autres, évidemment,
puisque, si on retire les commissaires aux plaintes et à la qualité des services du privé, on a besoin d'en embaucher
d'autres, là, pour arriver à être équilibrés. Mais, en ce qui me
concerne, je pense qu'il faut faire confiance aux conseils d'administration.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci. M. le
député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Moi aussi, M. le Président, je fais tout à
fait confiance aux conseils d'administration des CIUSSS et des CISSS à travers le Québec, c'est des personnes
dévouées, compétentes, qui travaillent dans le sens des intérêts du public, là, dans un secteur aussi névralgique que
la santé. Mais la question ne se pose pas là. On n'est pas en train de
juger sur la compétence ou la probité des
conseils d'administration. Si jamais on y arrive, on va le faire, là, mais on
n'en est pas là, et je pense que la
question se pose sur l'apparence d'impartialité, l'apparence d'indépendance du
public face à ces... aux commissaires
aux plaintes qui sont nommés par un conseil d'administration. On le sait, on
connaît le dicton populaire, là, on ne mord pas la main qui nous
nourrit, disons que ça dit tout. Mais, dans ce sens-là, j'aimerais poser une
question, peut-être, à la ministre,
là : Quelle est la durée... Est-ce qu'il y a une durée type du mandat des
commissaires aux plaintes dans les
CIUSSS? Et, évidemment, est-ce qu'il y a une possibilité de renouvellement du
commissaire aux plaintes une fois que son mandat arrive à échéance, là?
Mme Blais
(Prévost) : C'est un poste permanent, M. le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci.
M. Fontecilla : Un poste permanent à vie? Je ne sais pas, son...
il est commissaire aux plaintes, son mandat est indéterminé dans la
durée?
Mme Blais
(Prévost) : Est-ce que Mme Charland pourrait...
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce que j'ai
votre consentement pour que la personne puisse expliquer la réponse avec plus
de détails?
M. Fontecilla : Pour
Mme Charland, toujours?
Le
Président (M. Provençal)
:
Oui. Consentement. Alors, votre micro fonctionne, vous allez... (panne de
son) ...votre fonction et répondre à la question.
Mme Charland
(Dominique) : Oui, parfait.
Donc, je suis Dominique Charland, commissaire-conseil au ministère
de la Santé et des Services sociaux.
Donc, ce sont
des postes permanents avec une évaluation, une appréciation de la contribution,
du rendement qui est faite à tous les
ans. Donc, les commissaires sont redevables envers le conseil d'administration. La structure de l'appréciation de la contribution est faite avec, habituellement,
le président du conseil
d'administration, le président du
comité de vigilance et de la qualité,
et parfois le président-directeur
général de l'établissement peut être
invité à titre de consultant, parce
qu'il est quand même à même d'apprécier la qualité du travail effectué par le
commissaire. Et parfois il y a aussi d'autres représentants du comité de
vigilance comme, entre autres, la personne qui est membre du conseil d'administration
et membre du comité de vigilance et de la qualité, qui est la personne
représentante des comités des usagers.
Donc, à tous
les ans, les commissaires aux plaintes sont évalués sur leur performance — et bien sûr que, s'ils sont en deçà de la performance attendue, bien, les
conséquences peuvent être que la permanence, ce n'est pas une permanence
immuable — donc,
à chaque année, c'est réévalué.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. M. le député.
M. Fontecilla :
Effectivement, on pourrait dire que, si les commissaires aux plaintes n'ont...
la durée du mandat est indéterminée, donc ils peuvent rester en poste
pendant plusieurs, plusieurs années, ça enlève peut-être un critère de préoccupation, c'est-à-dire ils ne doivent pas
être... leur mandat ne doit pas être renouvelé à chaque... un certain
nombre d'années, mais ça pose d'autres
questions, là. Un commissaire aux plaintes qui est là depuis x nombre
d'années, un certain nombre d'années,
10, 15 ans, là, qui, à travers le temps, a réussi à passer toutes les
évaluations, à créer une sorte de modus vivendi avec les personnes qui l'évaluent, et il y a une certaine
culture de la continuité qui s'établit, encore là, il peut y avoir un soupçon de complicité du commissaire aux
plaintes envers l'instance qui évalue son travail, là. Donc, la question...
On va toujours trouver des problèmes, la
perfection n'est pas de ce monde, là. S'il s'agit de mettre en place des
mécanismes qui font en sorte d'éloigner le
plus possible la possibilité d'apparence — ne serait-ce que d'apparence — de manque d'indépendance ou d'impartialité et avoir davantage de confiance dans le
public parce qu'on a tout mis en oeuvre pour assurer, justement, cette indépendance... Je comprends bien que l'objectif du projet de loi n'est
pas de remettre en question l'ensemble
ou revoir l'ensemble du régime de plaintes dans le système de santé et services
sociaux, mais puisqu'on en parle,
mais assurons-nous au moins d'épuiser le sujet et aller jusqu'au fond. On n'est
pas en train de revoir la gouvernance du
système de santé, on est en train, seulement, de voir à la possibilité, et la ministre
l'a nommé elle-même, là, d'assurer davantage d'indépendance
aux commissaires aux plaintes dans le système de santé, dans le cas que nous
explique la ministre, et c'est l'objet du projet de loi, des CHSLD privés, mais il y a lieu de poser la question : Pourquoi ne pas
aller plus loin, puisque nous y sommes? C'est la question. Pourquoi ne pas
aller plus loin, là?
Mme Blais
(Prévost) : Bien, moi, je
vais proposer à mes collègues, là, de colliger vos demandes qui
concernent les C.A. des établissements, puis on va pouvoir en discuter ultérieurement, quand il y aura
un projet de loi qui va toucher la gouvernance du réseau ou de l'examen des plaintes. Moi, je suis très
satisfaite par rapport au conseil
d'administration, d'autant plus qu'il y a
un comité de vigilance aussi, là. Il
n'y a pas seulement
un conseil d'administration, il y a un comité de vigilance, alors on a deux instances avec lesquelles les commissaires aux plaintes et à la qualité des services sont confrontés. Ça
fait qu'à un moment donné il faut faire confiance. Aujourd'hui, là, on ne remet
pas en question la façon dont les commissaires aux plaintes travaillent avec le
conseil d'administration, là, ce n'est pas ça, le projet de loi. Fini,
M. le Président, là, mon discours.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Oui, Mme la députée de Fabre. Pour votre information, vous
avez encore 16 minutes.
• (20 h 20) •
Mme Sauvé : Parfait. Je suis
certaine que mes collègues vont vouloir aussi participer.
Donc,
écoutez, moi, j'ai entendu les propos de la commissaire-conseil, de
Mme Charland et, honnêtement, je vais être bien franche avec vous, M. le Président, j'ai encore plus de
questions que j'en avais avant, très honnêtement et en tout respect.
Honnêtement... Puis je comprends, là, c'est nommé par le conseil
d'administration, le commissaire local aux plaintes,
mais là, dans le lien employeur-employé, dans l'évaluation de la performance,
c'est aussi le C.A. qui procède à ça de
façon annuelle, et là qui... moi, ça, vraiment, là, j'ai besoin de comprendre
comment ça se passe. Est-ce que ce n'est pas le P.D.G... En tout cas, moi, je trouve que lien entre la désignation,
entre le commissaire local aux plaintes qui est nommé par le conseil d'administration, ça, ça semble
être ce qui va rester dans le projet de loi, sans nos amendements. Mais,
une fois qu'il est nommé, l'évaluation, dans
son quotidien, dans son quotidien de travail de cueillette des plaintes,
d'accompagnement des démarches des
plaintes... une fois qu'il est dans son quotidien, son quotidien est évalué par
le conseil d'administration, qui,
finalement, bien, va prendre la décision de le garder ou de ne pas le garder.
Donc, il n'y a aucun, aucun lien opérationnel lié à son mandat, son travail, sa fonction, c'est un lien direct du début à la fin. De
sa nomination jusqu'à son évaluation et peut-être son congédiement,
c'est direct tout le temps, le conseil
d'administration, il n'y a rien entre
les deux, le P.D.G., puis là le comité de vigilance.
Puis
j'avais des questions, aussi, sur le comité de vigilance. Moi, là, je trouve
que le lien est tellement direct, puis je ne suis tellement pas, M. le
Président, en train de questionner la qualité et la compétence des membres du conseil
d'administration, mais, puisque le nerf de la guerre de ce projet de loi là, qui est l'indépendance du commissaire local, c'est clair qu'on veut s'assurer qu'on réponde à nos
questions, c'est très clair qu'on veut comprendre la mécanique. Puis, à
la fin de la journée, on sera peut-être
rassurés ou pas, mais on a besoin de comprendre ça, puisque c'est ça, l'élément
fondamental du projet de loi. Alors, moi, je
veux comprendre, là. Est-ce que j'ai fait la bonne lecture, avec les réponses de
la commissaire-conseil, que, du
départ jusque, peut-être, à l'évaluation et le congédiement, il y a juste
le conseil d'administration
qui supervise le quotidien opérationnel du commissaire local? C'est... J'ai
besoin vraiment de comprendre ça.
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Je ne voulais pas reparler, M. le Président, mais là,
force est d'admettre que je dois reprendre
la parole. Écoutez, là, on a démontré clairement que le processus
actuel de nomination est appuyé par la personne la plus indépendante, qui s'appelle le Protecteur du citoyen. Il me
semble que c'est assez clair, le Protecteur
du citoyen est d'accord avec le projet de loi, est d'accord avec le processus d'indépendance entre les conseils d'administration — de
toute façon, le Protecteur du citoyen est en deuxième instance — est
d'accord. Puis moi, je pense, là, que c'est important. L'opposition... la première opposition ont fait voter une
loi, la loi n° 10. Dans la loi n° 10, ils n'ont pas
modifié ça. Ça ne fait pas, là...
1991, là, c'est 2015, là, que cette loi-là a été modifiée, puis c'était le gouvernement, auparavant, qui l'a fait, puis il était d'accord avec le fait que ça relevait du conseil d'administration. On ne va pas venir me dire, aujourd'hui, qu'ils ne sont plus d'accord avec des choix qu'ils ont faits à
l'époque. Et moi, j'ai confiance aux conseils d'administration.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci, Mme la
ministre. Oui, Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je veux juste comprendre, M. le
Président, c'est tout. Je veux juste
comprendre la mécanique, je pose des
questions. Après ça, à la fin de ce débat-là, on se dira : On a compris,
on a posé les questions. Et les groupes qui sont venus, que ce soit la Protectrice du citoyen ou tous les autres groupes,
évidemment, ils n'ont pas tous le privilège que nous avons, comme législateurs, de poser des questions,
d'aller plus en profondeur. C'est notre rôle, de comprendre pour mieux
bonifier le projet de loi. On n'est pas en train de dire qu'on n'appuie plus le
projet de loi, on n'est pas en train de questionner
l'intention de la ministre. On le
fait dans le respect, mais j'ai des questions à poser et je veux
comprendre simplement la mécanique, alors j'aimerais qu'on réponde.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Bien, écoutez, M. le Président, là, le Protecteur du
citoyen est d'accord avec le projet de loi.
Il dit même, à la page 3, que «le Protecteur du citoyen salue le
renforcement de l'information fournie aux usagers et aux usagères à ce
sujet dans les établissements privés. Il souligne aussi l'importance de bien
faire connaître, à toutes les personnes concernées dans les établissements
privés, la possibilité de déposer une plainte au commissaire du CISSS ou du CIUSSS et la procédure de traitement de
cette plainte, ainsi que la possibilité de s'adresser au Protecteur du
citoyen si l'insatisfaction demeure, ou à défaut d'une réponse dans les
45 jours suivant le dépôt de la plainte.» Ça, là, c'est écrit
textuellement par le Protecteur du citoyen. On ne va pas remettre en question
le Protecteur du citoyen en plus ce soir, là, M. le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la
députée de Fabre.
Mme Sauvé : Écoutez, je veux juste ma réponse à ma question.
Je veux juste qu'on m'explique est-ce
que je fais la bonne lecture, c'est tout, là, puis je pense
qu'on peut être dans le calme, là, et l'harmonie.
Moi, je veux juste savoir, puis je veux
avoir une réponse, est-ce que le conseil d'administration, à partir du moment
où il nomme le commissaire local aux plaintes
jusqu'à son évaluation, jusqu'à la reconduction de son mandat de façon annuelle...
Est-ce que c'est uniquement le conseil
d'administration qui fait de A à Z? Alors, à ce qu'on me réponde à
ça, et à quel moment intervient le comité de vigilance dans cette
gouvernance-là. Je veux des réponses, je veux les réponses de la ministre.
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la ministre
n'a pas d'argument ou de réponse à vous donner.
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président, je pense qu'on joue sur les mots, là. Je connais la députée
de Fabre, c'est une
femme brillante, intelligente, qui fait beaucoup de recherche, qui
sait comment les choses fonctionnent,
qui a fait partie de plusieurs
conseils d'administration, a toujours des bons mots, là, lors des débats, elle
sait très bien comment ça fonctionne.
Alors, moi, je ne peux pas continuer à m'argumenter là-dessus, là. Je suis de
bonne foi puis je fais confiance au processus.
Puis on n'est pas là pour revoir tout
l'aspect du régime des plaintes, alors je pense qu'on devrait passer à
autre chose. On a fait la démonstration que
le Protecteur du citoyen ne pouvait pas choisir le commissaire aux plaintes,
étant donné qu'il était en deuxième instance
puis que ça le mettait en porte-à-faux s'il devait choisir le commissaire aux plaintes. Comment
peut-il, après ça, être en deuxième instance pour les plaintes si c'est lui qui
choisit le commissaire aux plaintes? On a fait cette démonstration-là
ce matin.
On
fait la démonstration aussi que, concernant les comités des usagers,
des résidents sont déjà membres à part entière du conseil
d'administration des établissements. Alors, je crois que la députée de Fabre
comprend très bien le processus, pour avoir fait partie de conseils d'administration. Et on a des commissaires aux plaintes, actuellement, qui sont embauchés partout, là, on ne va pas commencer à
leur donner... à faire... leur donner du stress en leur disant, là :
Bien là, votre travail est peut-être
remis en question parce
qu'on refait le régime d'examen des
plaintes. Ce n'est pas le but du projet de loi, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. Mme la
députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je ne... Je répéterai que je ne remets pas du
tout, du tout en question le travail des membres du conseil d'administration. J'étais simplement en réaction par rapport à l'information que nous avait donnée la commissaire-conseil sur
l'évaluation, parce
que, à mon esprit, je pensais que c'était le P.D.G. qui intervenait dans un
certain processus opérationnel de
supervision du travail du commissaire local aux plaintes. Alors, j'apprends ça,
donc, clairement, c'est une information
que je vais vouloir un petit peu questionner. Mais c'est ça qui était ma
question, de savoir vraiment à quel moment
est-ce que le P.D.G. intervient dans la supervision du commissaire local aux
plaintes. Ça, c'était ma question, qui est toujours sans réponse. Mais,
si...
Il y a une
autre question, et, celle-là, je pense que la ministre voudra me répondre
là-dessus. Je vous avoue que, le comité
de vigilance, j'ai besoin de clarifications, parce qu'il fait partie aussi du
processus. Alors, est-ce que la ministre peut nous répondre sur à quel moment intervient... Est-ce qu'elle peut me
donner un exemple concret? Parce que ça, c'est une notion que je connais moins, le comité de
vigilance. Alors, est-ce qu'elle peut clarifier, éclairer un peu ma lanterne
là-dessus?
Le Président (M. Provençal)
: Mme la ministre.
• (20 h 30) •
Mme Blais
(Prévost) : À la première question, les P.D.G. des CISSS et des
CIUSSS, ils n'interviennent jamais dans
le processus de nomination des commissaires-conseils et n'interviennent jamais dans
les rapports avec les conseils d'administration
et le commissaire à la qualité et aux services. On l'a dit, on l'a dit aussi
quand on était en consultations particulières.
Les comités
de vigilance... La raison pour laquelle, aussi, on voulait que les commissaires
aux plaintes et à la qualité des services relèvent du public... parce
que, dans plusieurs établissements privés, il n'y avait même pas de comité de vigilance. Ça veut dire faire un suivi en lien
avec les plaintes qui sont formulées, c'est ça, le commissaire... le comité
de vigilance, c'est un suivi par rapport aux
plaintes. Est-ce que les plaintes ont
été traitées correctement dans l'espace-temps qui est imparti pour les plaintes? C'est ça, un comité
de vigilance. Donc, ça s'appelle une double sécurité : non
seulement il y a le conseil d'administration
qui valide si les plaintes sont bien exécutées puis si elles sont répondues
adéquatement, mais il y a un comité de vigilance.
Donc, avec ce
projet de loi là, on fait en sorte que, dans tous les établissements privés qui
n'avaient pas de comité de vigilance, on va s'assurer qu'il y ait un
comité de vigilance en plus que le commissaire aux plaintes et à la qualité des
services relève du public.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Moi, je serais prête à procéder au vote sur
l'amendement de ma collègue de Westmount—Saint-Louis.
Le
Président (M. Provençal)
:
Alors, Mme la secrétaire, pourriez-vous procéder au vote par appel
nominal, s'il vous plaît?
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Sauvé (Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire : M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire : Vote par
procuration. Mme Sauvé (Fabre) pour Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Prévost)?
Mme Blais (Prévost) : Contre.
La Secrétaire :
M. Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La
Secrétaire : Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Contre.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Contre.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Contre.
La Secrétaire :
M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire :
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla :
Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président
(M. Provençal)
: Abstention.
L'amendement déposé par la... par la députée, excusez-moi, de Westmount—Saint-Louis
à l'article 50.1, introduit par l'article 1 du projet de loi, est
rejeté.
Nous
revenons... nous reprenons nos discussions sur l'article 50.1, toujours en
lien avec les alinéas deux et trois. Oui, Mme la députée
de Fabre.
Mme Sauvé : Je vais avoir une question très, très précise sur le dernier alinéa de
l'article 50.1. Quand on nomme : «Un établissement privé doit informer tout usager qu'il peut formuler
une plainte en application», bon, et
ça continue : «Dans toutes ses installations, il doit également
afficher à la vue du public un document expliquant», et ça continue, moi, je... Puis je reviens à des propos que les groupes
sont venus nous dire, je reviens aussi à toute la notion de proximité,
puis même, dans les propos que j'ai tenus,
je me disais toujours : Il ne faut pas que ça soit juste un numéro de
téléphone ou le nom d'une personne
sur un babillard, on s'entend qu'on a à redonner confiance envers le processus
de démarche de plainte. Alors, est-ce
qu'il y a quelque chose d'un peu plus... comment dire, autre que juste
l'affichage qui est prévu pour, disons, nourrir la proximité du commissaire local aux plaintes avec les familles
et les aînés qui décident de démarrer une démarche? Est-ce qu'il y a
autre chose de prévu que simplement l'affichage?
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, j'apprécie la question de la députée de Fabre, c'est
une excellente question. Il y a ça ici, mais je crois qu'elle va se
rappeler que j'ai mentionné qu'on ferait une campagne de sensibilisation.
D'une
part, oui, je prends acte, le commissaire aux plaintes et à la qualité des
services, c'est peut-être difficile, pour certaines familles, surtout quand on vit une situation de stress, de
trouver les bonnes personnes pour être capable de porter plainte, alors on va faire une très, très bonne
campagne de sensibilisation. On va rafraîchir, aussi, toute l'information
qu'on doit afficher. Et, avec le
commissaire-conseil, on va travailler aussi pour faire davantage connaître le
rôle du commissaire local aux
plaintes et à la qualité des services. Alors, on va travailler là-dessus. Ça,
c'est une chose, là, je m'engage, là, en tant que ministre responsable,
à faire en sorte que ça soit fait pour qu'on... les personnes soient en mesure
de capter plus rapidement qui est le commissaire local aux plaintes.
Le Président
(M. Provençal)
: Ça va? Mme la... la
députée de Fabre. Excusez-moi.
Mme Sauvé :
Combien de temps me reste-t-il sur l'article? Combien de temps me reste-t-il
sur...
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la secrétaire?
La Secrétaire :
...
Le Président
(M. Provençal)
: Moins de
11 minutes.
Mme Sauvé : Parfait. Alors, les
autres questions sont aussi assez techniques, parce qu'évidemment... Puis la ministre l'a précisé un peu plus tôt, elle a
dit : Évidemment... là, ce n'est pas les mots exacts, mais elle a
dit : Évidemment, on va avoir plus de commissaires locaux, on va en embaucher. Est-ce
qu'il y a un plan de prévisibilité qui est un peu fait à savoir combien de commissaires de plus ça va
prendre pour couvrir les établissements privés et... de un? Et, de deux,
quel va être le ratio? Est-ce que ça va être
un commissaire local aux plaintes par établissement et public et privé? C'est
quoi, un peu, le déploiement, là, pour arriver au bout de l'oeuvre?
Le Président (M. Provençal)
: Voulez-vous suspendre pour aller...
Mme Blais (Prévost) : Oui,
j'aimerais ça suspendre, là, pour avoir l'information juste. D'accord?
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Alors, on va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 20 h 35)
(Reprise à 20 h 37)
Le
Président (M. Provençal)
:
Nous reprenons nos travaux. La députée
de Fabre a adressé une question assez pointue à Mme la ministre,
alors, Mme la ministre, vous êtes allée chercher les informations.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, bien, je
suis allée rafraîchir ma mémoire, parce
qu'on fait ça en séquence de
semaines. C'était une question,
aussi, extrêmement pertinente. On dispose de 2,4 millions : 1,2 million pour l'actif informationnel, parce qu'on veut rehausser l'actif informationnel, et 1,2 million pour embaucher
des commissaires aux plaintes et à la qualité
des services. On en a à peu près... on dispose d'à peu près
60 commissaires aux plaintes puis on pourrait en embaucher une douzaine. Et, on va voir, si jamais
12 ne suffisent pas à la tâche, bien, on mettra le nombre de commissaires aux
plaintes dont on a de besoin, mais on a déjà 1,2 million pour être en
mesure d'embaucher du personnel.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Ça signifie donc, M. le Président, qu'un seul
commissaire local va, évidemment, se promener, là... Je ferai le calcul, je suis un peu fatiguée, donc
je ne sortirai pas ma calculatrice, là, mais clairement le commissaire
local aux plaintes va se promener d'un
établissement à l'autre. Ça veut aussi dire que, dans sa présence dans chaque
établissement... Est-ce que ça a été estimé, là, à quoi ça peut correspondre?
Parce qu'il va être clairement à temps partiel dans chaque établissement. Puis, encore une fois, je reviens
sur la notion de proximité, accessibilité, alors, est-ce qu'on a évalué
ça aussi, là, le fameux ratio? Parce que 60, c'est peu pour l'ensemble des
établissements, même si on en embauche 12 de plus.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, mais on embauche 12 de plus, puis il y a des
commissaires locaux aussi. Il y a des commissaires
adjoints, hein, il n'y a pas seulement des commissaires aux plaintes. Il y a le
commissaire local, des commissaires
adjoints. Donc, quand on parle du commissaire, il faut penser aussi aux autres
personnes qui sont sous sa gouverne
qui viennent travailler à l'intérieur
des établissements pour être capables de traiter les plaintes, là. Alors, ce
n'est pas une unique personne qui traite
l'ensemble des plaintes, mais ce sont un ensemble de personnes qui font partie
de ce qu'on appelle le commissaire aux plaintes et à la qualité des
services.
• (20 h 40) •
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Sans avoir le
nombre exact, ça, je ne suis pas en train de demander ça, mais est-ce qu'on
peut s'assurer... ou est-ce qu'on peut entendre que, pour chaque établissement et public et privé, à
chaque jour de la semaine, il y a
soit un commissaire local adjoint ou un commissaire local aux plaintes, il y a quelqu'un qui peut accompagner la
famille et l'aîné dans sa démarche de
plainte? Est-ce qu'à tous les jours il y a une disponibilité de quelqu'un, quel
qu'il soit, qui peut entamer et accompagner la famille et l'aîné dans sa
démarche à tous les jours pour chaque établissement?
Mme Blais
(Prévost) : Bien, je ne sais pas si c'est à tous les jours, mais l'une
des raisons pour laquelle on veut avoir
des commissaires aux plaintes dans le public, parce que, justement, on veut
qu'ils soient en mesure d'aller visiter les personnes dans les établissements privés. On avait l'impression que le
commissaire aux plaintes... sauf dans les CHSLD privés conventionnés où on est venu nous dire qu'il faisait partie de la
famille, là, que, pour eux autres, le commissaire aux plaintes, c'était plus comme des
personnes-ressources à l'intérieur, mais notre souhait, là, c'est que les gens
puissent porter plainte. Je sais
qu'on n'aime pas ça, des plaintes, là, mais on veut qu'il y ait des plaintes,
parce qu'un endroit où il n'y a pas de
plainte du tout, là, bien, on doit se poser des questions, puis on veut que les
commissaires aux plaintes dans le public soient en mesure d'aller, justement, sur place dans les CHSLD privés,
partout, pour être en mesure de voir ce qui se passe.
Et l'un des
rôles de notre commissaire-conseil, c'est justement de faire la promotion des
droits des usagers. C'est ça, ça fait
partie de son rôle, de faire cette promotion-là. Elle va fédérer, en quelque
sorte, tous les commissaires aux plaintes et à la qualité des services, parce que ces gens-là, les commissaires, sont
assez seuls, hein, sont assez isolés. Ce n'est pas, par exemple, comme des infirmières, où elles se
retrouvent plusieurs dans un établissement, ils sont pas mal seuls. Alors,
le fait d'être fédéré
par un commissaire-conseil, où il va y avoir justement du travail de
sensibilisation, de formation, d'information, comment mieux travailler
en temps que commissaire, si, à un moment donné, il y a une difficulté au
niveau de l'indépendance, si ça pouvait
arriver, ça se peut que ça arrive, bien là, le commissaire-conseil est capable,
justement, d'être actif à l'intérieur de ça pour voir là où le bât
blesse.
Mais c'est
justement la raison pour laquelle on veut faire le p.l. n° 52,
on veut le faire adopter, c'est pour que les commissaires aux plaintes
du public soient en mesure d'aller sur le terrain pour visiter les CHSLD
privés.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Vous savez,
l'accessibilité, là, c'est tellement important. Tantôt, la ministre a répondu,
avec le questionnement que j'avais, qu'il y
avait... qu'elle s'engageait à une campagne de sensibilisation, très bien,
c'est bien noté. Mais, vous savez,
quand un aîné et sa famille décident d'entamer une démarche de plainte, c'est
difficile, c'est difficile de prendre
cette décision-là pour la peur des représailles, pour toutes sortes de raisons,
on ne veut pas déranger, on ne veut pas...
il y a toutes sortes de raisons très humaines, mais le moment où on décide, là,
d'aller vers une démarche de plainte, on ne peut pas se retrouver alors que le commissaire local ou son commissaire
adjoint n'est pas disponible cet avant-midi-là. Alors, c'est pour ça que, moi, là, dans l'humanité, là, d'avoir une
parfaite accessibilité dans chaque établissement, ce n'est pas un caprice, ce n'est pas quelque chose
d'accessoire. Moi, j'ai demandé une information, je souhaiterais vraiment
qu'on puisse... Si ce n'est pas maintenant,
ça sera plus tard, mais je souhaiterais vraiment avoir l'assurance qu'on aura
suffisamment de ressources avec
l'embauche qui est prévue... que ce soient les commissaires locaux ou les
commissaires locaux et leurs adjoints
mais qu'on ait l'assurance qu'il y aura, à chaque jour, dans chaque
établissement, la disponibilité et la présence d'un commissaire local ou
de quelqu'un de son équipe qui peut assumer la démarche. Pour moi, c'est très
important.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, je vais rassurer la députée pour lui dire que la
majorité des plaintes sont faites par téléphone ou par courriel. Ça,
c'est l'une des choses.
Deuxièmement,
il ne faut pas oublier les centres d'assistance et d'accompagnement aux
plaintes, hein, qui sont présents, on
a confié un mandat d'assistance. Je vais vous donner... à titre indicatif, en
2018‑2019, les centres d'assistance et d'accompagnement
aux plaintes ont reçu un montant de 4,4 millions de dollars justement pour
être en mesure d'accompagner les personnes qui voulaient porter plainte.
Donc, il y a
les commissaires à la qualité aux plaintes et à la qualité des services, il y a
les centres d'assistance et d'accompagnement
aux plaintes, hein, des organismes reconnus et soutenus financièrement par le
ministre de la Santé et des Services
sociaux, les comités des usagers des établissements, qui reçoivent annuellement
un budget de 8,3 millions de dollars.
Donc, on a aussi des organismes et des instances autour qui font en sorte...
qui accompagnent au niveau des plaintes. Ce n'est pas seulement le commissaire aux plaintes, c'est cet
ensemble-là de personnes qui accompagnent celles et ceux qui veulent
porter plainte.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Si je suis à questionner la ministre, M. le
Président, là-dessus, c'est... j'ai
un indicateur très précis pour
m'amener une préoccupation. On a quand
même un délai légal d'examen des
plaintes qui est de 45 jours, et je n'ai pas besoin de répéter ici,
parce qu'on nous l'a dit en consultations particulières, à quel point il y a un
volume important d'examens des plaintes qui
ne respectent pas le délai, pourtant légal. Alors, ça me fait dire qu'il y a
une lourdeur dans la tâche, dans le volume. Et ça, c'est la première
chose, donc c'est sûr que je me préoccupe de ça.
Et aussi, l'autre chose, puis je comprends le
partenariat puis je comprends le rôle des CAAP, des centres d'assistance et d'accompagnement aux familles,
mais en même temps il y a plusieurs groupes qui sont venus nous
dire : Il faudrait peut-être valoriser
ou faire connaître — un n'exclut
pas l'autre — le rôle,
et le mandat, et le soutien financier aux CAAP, qui font effectivement un grand travail, que je reconnais
vraiment. Alors, si c'était parfait puis si on respectait à chaque fois
les délais, je me dirais : Parfait, les ressources en place suffisent à la
tâche, mais c'est loin d'être le cas.
Alors... et
là on ajoute encore, évidemment, pour les meilleures raisons du monde, on
ajoute des commissaires locaux pour
couvrir les établissements privés, c'est le projet de loi, mais, en même temps,
on n'arrive même pas à respecter les
délais légaux de 45 jours. Donc, c'est sûr que je veux m'assurer que...
J'entends la réponse de la ministre, mais j'ai besoin d'être rassurée un
peu plus que ça. Alors, j'aimerais vraiment qu'on nous dise...
Puis les CAAP
font un travail d'accompagnement, ça, c'est... pour moi, c'est... mais, pour ce
qui est de la première ligne de dépôt
de demande d'une plainte, c'est quand même les commissaires locaux qui sont les
principaux interlocuteurs, les principaux acteurs, puisqu'on est en
train d'en débattre dans le projet de loi. Alors, avec leurs adjoints,
j'aimerais vraiment avoir l'assurance qu'on est capables d'offrir un présentiel
à temps plein dans chaque établissement.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, bien, je vais... je pense que je vais sécuriser la
députée de Fabre, d'une certaine façon, parce qu'il y a seulement 25 % des cas qui dépassent les délais de
45 jours. Les plaintes sont traitées, à 63,5 %, à l'intérieur des 45 jours, puis il y en a 32 % qui
sont traitées à l'intérieur des 30 jours. Alors, il faut se rassurer, à
quelque part, là, ces statistiques-là, je ne les ai pas inventées, ce
sont les statistiques véritables.
Donc, quand on dit que 63,5 % et 32 %...
puis que seulement à 25 %... Et on va travailler là-dessus pour l'améliorer.
Ça va être aussi le travail du
commissaire-conseil de faire en sorte qu'on puisse améliorer, justement, le
traitement des plaintes et en ayant
un meilleur actif informationnel, en ayant de meilleurs outils aussi de
communication, en fédérant aussi les
gens ensemble pour qu'ils soient en mesure d'échanger sur leurs bonnes
pratiques, les meilleures pratiques. C'est ça que ça va faire aussi, ça va changer... ça va créer
une culture d'organisation des commissaires aux plaintes et à la qualité
des services et ça va faire en sorte que ces
gens-là vont pouvoir améliorer aussi leur façon de travailler, leur façon de
faire. Alors, bien, 63,5 %, moi, ça me rassure, je trouve ça très bien.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci, Mme la
ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Écoutez, je suis contente qu'on en discute, M. le Président, parce que, quand le comité des usagers du CIUSSS—Centre-Ouest-de-Montréal est venu, eux, les
données qu'ils avaient, c'était que deux tiers, deux tiers n'ont pas eu de réponse dans les délais de 45 jours,
donc on n'est pas du tout dans le même pourcentage. Alors, j'aimerais
juste comprendre, là, parce qu'on a besoin de savoir quelle est la raison d'un tel écart. Vous, vous
dites qu'il y a seulement 25 %
des marges de plaintes qui ne respectent pas
le 45 jours, et eux nous disent qu'il y a le deux tiers qui ne le
respectent pas. On n'est pas du tout,
du tout dans les mêmes eaux, là. Alors, en tout respect, j'aimerais ça qu'on
puisse clarifier ces données-là.
• (20 h 50) •
Le Président (M. Provençal)
: On va vous... On est en train d'alimenter Mme la ministre pour qu'elle
puisse vous répondre.
Mme Blais
(Prévost) : Dans les 45 jours : le CISSS du
Bas-Saint-Laurent, 80,1 %; le CIUSSS du Saguenay—Lac-Saint-Jean, 61,4 %; le CIUSSS de la
Capitale-Nationale, 82,2 %; le CIUSSS de la Mauricie—Centre-du-Québec, 51,2 %; le CIUSSS de l'Estrie-CHUS, 64,2 %; le CIUSSS de
l'Est-de-Montréal, 67,6 %; le CIUSSS de l'Ouest-de-l'Île-de-Montréal,
69,3 %; le CIUSSS—Centre-Ouest-de-l'Île-de-Montréal,
c'est de celui-là dont vous parliez, Mme la députée, bien, c'est
12,7 % — on
va travailler sur celui-là, hein, mais il y en a plein d'autres, là;
87,9 %, le CISSS de Montérégie-Est; le CHU de Québec-Université Laval,
90,8 %; l'IUCPQ, 95,5 %; Centre hospitalier de l'Université de Montréal, le CHUM, 95,2 %;
Centre universitaire de santé McGill, 87,2 %; l'Institut de cardiologie
de Montréal, 91,7 %; le CHU
Sainte-Justine, 94,4 %; alors, au Nunavik, 41,2 %. Ça fait qu'il y en
a qui sont plus faibles, mais il n'y
en a pas tant que ça. La majorité, c'est beaucoup plus élevé que ce qu'on
croit, mais vous êtes tombée sur un établissement qui, justement, n'a
pas une très belle performance.
Et
c'est bon d'avoir des statistiques parce qu'on va être capables d'aller
travailler sur cette performance-là pour faire en sorte d'être en mesure de bien traiter les plaintes. Et ça va être
aussi le travail du commissaire local, et on va... C'est pour ça qu'on
veut... on veut justement être en mesure de traiter correctement les plaintes.
Alors, moi, je pense que, dans l'ensemble des établissements, c'est public en
plus de ça, bien là, les plaintes sont traitées adéquatement.
Le Président
(M. Provençal)
: Mme
la députée.
Mme Sauvé : Merci, M. le Président. Merci pour la réponse. Est-ce que
la ministre peut nous déposer le document ou nous dire
où on peut le trouver s'il est public?
Mme Blais
(Prévost) : Lui, c'est un document de travail, ça fait qu'il va certainement
sortir prochainement.
Des
voix : ...
Mme Blais
(Prévost) : Est-ce qu'on peut...
Le Président (M. Provençal)
: Suspendre?
Mme Blais
(Prévost) : Oui, surseoir.
Le Président
(M. Provençal)
: Oui, on va
suspendre, Mme la ministre.
(Suspension de la séance à
20 h 53)
(Reprise à 20 h 55)
Le Président (M. Provençal)
: Nous
reprenons nos travaux. Alors, Mme la ministre, suite à votre consultation, vous avez pu avoir un peu d'information
à donner.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, puis en plus j'aimerais peut-être rectifier ce que
j'ai mentionné tantôt. J'ai mentionné
32 % des plaintes qui étaient traitées à l'intérieur de
30 jours, je me suis trompée, c'est 33 % des plaintes puis
c'est à l'intérieur de 20 jours. Alors, comme c'était une meilleure
réponse, je tenais à la donner.
Maintenant,
les données, là, que je vous ai... que j'ai mentionnées sont sur le site Internet,
dans le rapport, mais je tiens quand même à mentionner
qu'avec l'actif informationnel qui va être rehaussé et avec l'obligation, parce
que, là, il y aura une obligation de déposer toutes les plaintes
dans l'actif informationnel, ça va encore mesurer davantage. Parce qu'il y en a, des établissements qui ne déposaient
pas les plaintes, ça fait que c'est difficile, dans ce temps-là, là. Peut-être
que le pourcentage de 12 % n'est pas le vrai pourcentage, étant donné
qu'il n'y avait pas d'obligation de déposer les plaintes dans un actif informationnel. Alors, en déposant toutes les plaintes dans une loi, là, en
faisant en sorte qu'on soit
obligé, bien, ça va nous donner le portrait juste.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. Mme la
députée de Fabre.
Mme Sauvé : Brièvement. J'entends la réponse de la ministre, elle
nomme qu'on peut retrouver l'information dans chaque rapport annuel en même
temps, et ça, c'est public. Maintenant, elle a parlé d'un document de travail
et de sa compilation qu'elle a faite, alors je voulais réitérer ma
demande dans le sens de : Est-ce que c'est possible, pour la ministre, de
déposer la compilation, document de travail, puisque c'est une compilation de
données publiques?
Mme Blais
(Prévost) : Non, c'est un document de travail pour l'instant, là, je
ne vais pas déposer un document de travail.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Sauvé : C'est tout pour
moi.
Le Président (M. Provençal)
: C'est tout?
Mme Sauvé : Oui.
Le
Président (M. Provençal)
:
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix... pas à la mise aux voix, mais
on va passer... Excusez-moi. Oui, merci de me corriger, Mme la secrétaire. Nous allons passer, maintenant, à l'article 50.2, alors, qu'on va maintenant
traiter dans un tout. Alors, Mme la
ministre, je vous invite à lire en entier
l'article 50.2 et, par la suite, de lire les commentaires qui sont en lien avec, finalement, chacun des alinéas.
Mme Blais
(Prévost) : Merci, M. le Président. L'article 50.2 : «Les dispositions des
sections I et II du chapitre III du titre II de la partie I de cette loi s'appliquent à
l'exercice des fonctions du commissaire local aux plaintes et à la
qualité des services et à celles de tout médecin examinateur, à l'égard des
établissements privés.
«Ainsi, aux fins du troisième alinéa de l'article 30.1,
des paragraphes 1°, 2° et 5° à 8° du deuxième alinéa de l'article 33, des articles 34, 36, 37,
39, 46, 48 et 50, du paragraphe 3° du deuxième alinéa de l'article 52
et des articles 56 à 59 de cette
loi, une référence à un établissement, à son conseil d'administration ou à son
conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
est également une référence à un établissement privé, à son conseil
d'administration ou à son conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens.
«De plus, aux
fins du paragraphe 9° du deuxième alinéa de l'article 33, de
l'article 50 et de l'article 57 de cette loi, les informations que doivent contenir le bilan des
activités du commissaire local, le rapport du médecin examinateur et le rapport du comité de révision doivent être présentées
de façon à distinguer celles qui concernent le centre intégré de santé et de services sociaux de celles qui
concernent les installations des établissements privés situées sur son
territoire.»
Le Président (M. Provençal)
: Merci.
• (21 heures) •
Mme Blais (Prévost) : L'article 50.2
proposé vise à apporter des précisions aux fins de l'application des dispositions de la Loi sur les services de santé et les services sociaux qui sont
relatives au régime d'examen des plaintes à la lumière des changements que nous proposons à la loi n° 10. Les articles 29 à 59 de la
Loi sur les services de santé et les services
sociaux, relatifs au régime d'examen des plaintes, ont été rédigés dans le
contexte où tout établissement de santé et de services sociaux, public
ou privé, a son propre commissaire local aux plaintes et à la qualité des
services.
Ainsi, le
premier alinéa du nouvel article 50.2 proposé établit clairement que ces
articles s'appliquent à l'exercice des
fonctions du commissaire local aux plaintes et à la qualité des services du
centre intégré dans ses nouvelles responsabilités à l'égard des établissements privés. En tant que
principe général d'application, le commissaire du centre intégré doit
donc se référer à ces articles dans l'exercice
de ses fonctions, peu importe que la plainte vise un usager du centre intégré
ou un usager d'un établissement privé.
Le deuxième alinéa du nouvel article 50.2
proposé apporte des précisions pour les dispositions énumérées au deuxième alinéa de l'article 50.2. Ainsi, les
références à un établissement, à son conseil d'administration ou à son
conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens continueront de viser l'établissement privé, son conseil
d'administration ou son conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens lorsque le commissaire exercera ses
fonctions à l'égard d'un tel établissement.
Le troisième
alinéa du nouvel article 50.2 proposé fournit des indications pour les
fins de la production de différents documents.
Le but est d'éviter que l'information pertinente en matière de plaintes soit
mise en commun et qu'on ne puisse pas
distinguer ce qui est propre à l'établissement public de ce qui est propre aux
établissements privés. Nous souhaitons continuer de bénéficier de
l'information prévue dans les documents que produisent les acteurs du régime
d'examen des plaintes de façon distincte.
Le Président (M. Provençal)
: Merci,
Mme la ministre. Maintenant,
je suis prêt à recevoir les interventions, s'il y a lieu. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Écoutez, encore
une fois, ce sont des questions
de clarification, mais mon premier commentaire ou question,
c'est en lien avec le dernier alinéa de l'article 50.2 et la note
explicative, donc, à droite, le dernier paragraphe en bas. Alors, je voulais juste situer, là. Donc,
quand on regarde le dernier alinéa qui est prévu au projet de loi et qu'on dit : «...le
rapport du médecin examinateur et le rapport du comité de révision doivent être
présentées de façon à distinguer celles qui concernent le centre intégré de santé et de service sociaux de
celles qui concernent les installations des établissements privés situées sur son territoire», clairement,
dans le libellé, on fait la distinction. Et j'entends encore la ministre,
en tout respect, M. le Président, nous dire qu'il faut faire basculer, il faut harmoniser. Et effectivement on va avoir des commissaires locaux
publics pour l'ensemble des établissements, mais, oups!, dans le rapport, bien, on fait la
distinction. Alors, je me suis demandé
pourquoi. Je ne comprenais pas. Et, quand j'ai entendu l'explication qui dit : «Le troisième alinéa du nouvel article 50.2 [...] fournit des indications pour les fins de [...]
production de différents documents. Le but est d'éviter que l'information pertinente en matière de plaintes soit mise en
commun et qu'on ne puisse pas distinguer ce qui est propre à l'établissement
public de ce qui est propre aux établissements privés»...
Alors,
peut-être que la soirée est avancée puis peut-être
que mes neurones sont un peu en pause, M.
le Président, mais je voulais juste
comprendre, parce que, pour moi, là, quand je lis les deux, le libellé prévu
puis l'explication, il me semble
qu'il y a une contradiction. On dit, d'un côté, que les
rapports doivent faire la distinction, mais l'intention, de l'autre côté, c'est vraiment de faire en sorte
qu'on soit sans distinction entre ce qui est propre à l'établissement public et privé. Alors, j'ai vraiment,
vraiment besoin de comprendre l'écart entre les deux, ou peut-être
que c'est moi qui ne comprends pas, là, mais, en tout cas, j'ai besoin
de poser la question, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, on va assurément vous fournir une réponse, Mme la députée de Fabre. Alors, Mme la ministre demande à ce que ce soit Me Lavoie qui réponde à
votre question. Alors, j'ai besoin d'un consentement pour
permettre à Mme Lavoie... Consentement, accepté. Alors, je vais vous
demander de vous renommer, de donner votre fonction et, par la suite, de
répondre au questionnement de la députée de Fabre. Merci.
Mme Lavoie
(Térésa) : Alors, Térésa
Lavoie, avocate au ministère de la Justice du Québec, affectée au ministère
de la Santé et des Services sociaux.
En
fait, si on se réfère au troisième alinéa de l'article 50.2, les mots importants,
si on peut dire ça comme ça, là, c'est vraiment que «les informations
que doivent contenir le bilan des activités du commissaire local», et là ce
sera le commissaire local du centre intégré de santé et de services sociaux qui va avoir la tâche d'examiner des plaintes qui
visent le centre intégré et celles qui
visent les établissements privés situés sur son territoire.
Donc là, l'intention, c'est de faire en sorte que son bilan distingue
les informations que doit contenir son bilan de façon séparée, si on peut dire
ça comme ça.
À défaut de le
prévoir, ça aurait voulu dire que toutes les plaintes qui sont traitées, toutes
les informations relativement aux plaintes
qui ont été traitées auraient pu être toutes mises ensemble, là, mises en
commun, puis on aurait perdu un peu
de l'information par
rapport à ce qui s'est fait par rapport au centre intégré de santé et
de services sociaux versus ce qu'il a
fait par rapport aux plaintes des établissements privés. Donc,
l'intention, c'était vraiment de faire en sorte que les documents qui sont produits en lien avec l'examen des plaintes
fassent la distinction des informations relatives aux plaintes
concernant un CISSS ou un CIUSSS versus les plaintes qui concernent les
établissements privés. Donc, c'est ça, c'est l'explication.
Le Président (M. Provençal)
: Merci, Me Lavoie. Est-ce que ça répond à votre questionnement, Mme la députée?
Mme Sauvé : Une chose certaine, c'est que je réalise qu'effectivement l'heure est tardive, ça fait que
j'avais mal lu le texte de l'explication, mais j'entends bien les
clarifications de maître. Et je voudrais quand même mentionner qu'il y a une préoccupation, à mon avis, qui demeure. Si
l'intention réelle, encore une fois, de ce projet de loi est de faire
basculer, de faire en sorte que nous sommes
dans un bien commun d'une démarche de plaintes harmonisée, pourquoi est-ce
qu'on a besoin de renommer la distinction entre les deux types
d'établissements, si l'intention, louable, c'est de vraiment harmoniser?
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la ministre.
Mme
Blais (Prévost) : Bien, moi, je crois sincèrement... puis Me Lavoie
pourra... elle est avocate, mais on veut quand même savoir... on veut savoir d'où les plaintes du privé... on ne
veut pas que les plaintes du privé soient complètement diluées dans l'ensemble des plaintes du CIUSSS. On
veut être en mesure de pouvoir dire : Bien, ces plaintes-là
relèvent du privé. C'est la raison pour
laquelle il faut faire une distinction entre les deux, d'être en mesure de
garder, j'imagine, les plaintes, de
pouvoir les distinguer les unes des autres. Mais il faut que toutes les plaintes
soient versées quand même dans l'actif informationnel. Est-ce que je
résume bien votre pensée, Me Lavoie?
Le Président
(M. Provençal)
: Me Lavoie.
Mme Lavoie
(Térésa) : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. Est-ce que vous avez des détails complémentaires à ajouter à ce
que Mme la ministre vient de nous dire?
Mme Lavoie
(Térésa) : Bien, la seule... que je pourrais peut-être ajouter,
c'est : quand on parle du commissaire local, c'est vraiment le commissaire local du centre intégré de santé et
de services sociaux. Donc, c'est en lien avec les autres dispositions qu'on vient de lire avec 50.1,
donc, c'est le commissaire local du centre intégré de santé et de
services sociaux, mais son bilan va devoir faire la distinction. Donc...
Mme Blais (Prévost) : C'est parce qu'on veut avoir un regard qui est
distinct, hein, pour faire les recommandations, alors c'est important,
là.
Mme Sauvé : Bien, pour moi, j'ai besoin encore d'être rassurée. Excusez-moi, M. le
Président, mais, pour moi, un regard
distinct, ça peut être préjudiciable, alors je ne comprends pas. Je n'ai pas
de... Il n'y a pas d'arguments qui m'ont été nommés qui disent pourquoi on a besoin de distinguer. Est-ce que
c'est... on va être dans l'évaluation du rapport d'une différente façon
parce que ça vient du public versus du privé? Si on veut vraiment être dans une
intention très noble d'harmoniser les
pratiques puis d'avoir les mêmes commissaires locaux publics pour tout le
monde, pourquoi, quand vient le temps
des rapports, on a la nécessité encore de distinguer? Il me semble que... Moi,
j'ai une crainte, là, j'ai vraiment une crainte de dire que cette distinction-là, elle peut porter... elle peut être porteuse de préjudices. Est-ce
qu'on va avoir un regard, puis les
mots ont été dits, un regard distinct? Alors, pourquoi un regard distinct alors
qu'on n'est pas, en tout cas, je ne
pense pas... Même s'il y a des constats qui ont été faits et qui font en sorte
que le projet de loi amène des meilleures pratiques, ça, c'est clair, c'est clair pour tout le monde, mais en même
temps d'avoir un regard distinct qui fait en sorte que : Oh! ce rapport vient du privé et oh! ce rapport
vient du public, moi, j'ai un petit peu de misère avec ça, M. le
Président, là.
• (21 h 10) •
Mme Blais
(Prévost) : Bien,
premièrement, le mot «distinct» n'est pas dans le projet de loi, là.
Deuxièmement, je veux rassurer ma collègue
de Fabre, c'est pour être en mesure de faire des
recommandations à la bonne place. Ce n'est pas plus compliqué que ça, on veut faire les recommandations au bon endroit,
puis on le fait pour les visites d'évaluation, de toute façon, là, M. le Président, là, on inscrit
si le CHSLD est public, si le CHSLD est privé. Alors, ce n'est pas du
tout dans le but de dire : On fait des catégories, c'est juste pour être
capables de faire les recommandations au bon endroit.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci, Mme la
ministre. Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, merci, M. le Président. Moi, ma question est
plus pour la concordance, pour comprendre si les travaux que nous avons faits ensemble pour le 50.1... Parce qu'on
voulait identifier c'était quoi, les établissements privés, on avait trouvé une solution ensemble.
Puis là on est ici puis on parle encore des établissements privés situés
sur son territoire. Alors, ma question,
c'est : Est-ce qu'on a besoin d'apporter le même amendement ici pour avoir
une réflexion de ce que nous avons fait au début?
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président,
tant que les établissements seront privés, ils seront privés, hein, tant
que les établissements ne seront pas tous
publics, il faut bien, pour être en mesure d'évaluer, de donner les bonnes
évaluations, pour faire les bons
traitements, être capable de dire : C'est un CHSLD privé, un CHSLD privé
conventionné, c'est un CHSLD public.
C'est juste pour ça, là, c'est pour être capable... d'être capable de donner
les bonnes informations, les bonnes
évaluations, d'être capable de faire un travail correct. Est-ce que vous avez
quelque chose, Me Lavoie, à rajouter là-dessus? Mais, il me semble,
c'est assez clair.
Le Président
(M. Provençal)
: Maître.
Mme Lavoie
(Térésa) : En fait, la
précision qu'on a faite à l'article 50.1, par amendement, au premier
alinéa...
Mme Maccarone :
«Visés par cette loi».
Mme Lavoie
(Térésa) : ...c'est ça, ici,
on n'a vraiment pas besoin de le faire parce qu'on va appliquer le
principe d'interprétation législative qui
veut que les dispositions se lisent les unes avec les autres. Quand on a fait
l'amendement pour l'article 50.1, puis
vous pouvez faire l'exercice, on l'a fait au moment où le concept
d'établissements privés arrive la première
fois dans la loi n° 10, à l'article 50.1. Le concept
d'établissements privés, ça va être à 50.1
qu'il arrive, donc il y avait une
certaine logique à venir préciser «visés par cette loi», mais, pour toutes les
autres occurrences suivantes, c'est clair
qu'elles vont s'interpréter à la lumière de la modification qui a été apportée
à 50.1. Donc, je vous dirais que la précision n'a pas besoin d'être
réapportée à chaque fois qu'on va rencontrer le concept d'établissements
privés, ici.
Mme Maccarone :
D'abord, ma question, puis je m'excuse si c'est banal : Pourquoi,
maintenant, on cite médecins, dentistes et pharmaciens, mais on ne le
faisait pas avant?
Le Président
(M. Provençal)
: Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : En fait,
la particularité de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, c'est qu'on doit la lire, aujourd'hui, avec la loi n° 10, qui est une loi à deux grands volets, je
dirais, c'est-à-dire que le premier volet de la loi n° 10,
c'était d'apporter des dispositions qui allaient modifier la gouvernance et l'organisation des établissements, puis le deuxième grand
volet, c'est qu'on est venus apporter différentes précisions par différents
articles pour venir interpréter la Loi sur les services de santé à la lumière
de la loi n° 10.
C'est très technique,
ce que je suis en train de dire, là, c'est une particularité qu'on... avec
laquelle on doit vivre en ce moment,
c'est-à-dire que la Loi sur les services de santé et les services sociaux ne
peut plus se lire seule, elle doit se lire
avec la loi n° 10, et la loi n° 10
ne peut pas se lire seule, elle doit se lire avec la Loi sur les services de
santé et les services sociaux. Donc,
à chaque fois qu'on fait appel à un concept dans la loi n° 10,
on réfère nécessairement au concept tel qu'il existe dans la Loi sur les
services de santé et les services sociaux.
Mme Maccarone :
Ça fait que ça veut dire, partout, on va avoir les deux façons de faire la
référence à travers le projet de loi.
Mme Lavoie
(Térésa) : Bien, comme je vous ai expliqué, on l'a fait pour le 50.1
parce que c'était la première occurrence
d'«établissements privés». Mais, vous vous rappelez, on a eu des... plusieurs
discussions puis on avait plusieurs hésitations
à venir mentionner «visés par cette loi», parce qu'au départ on trouvait que...
on essayait d'expliquer que ce n'était pas nécessaire, justement, à
cause du jeu des lois et que les lois s'interprètent les unes avec les autres.
Mme Maccarone : Tout à fait.
Mme Lavoie
(Térésa) : Donc, les arguments qu'on a fait valoir à ce moment-là
valent encore pour tous les autres concepts qu'on va rencontrer dans la
loi n° 10, parce que c'est vraiment des lois qui sont
interreliées.
Mme Maccarone : O.K.,
interreliées.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui,
interreliées.
Mme Maccarone :
Interreliées, avec les gros yeux, M. le Président, c'est beaucoup interrelié.
O.K., je comprends. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
Mme Blais
(Prévost) : ...M. le Président, on en parle depuis le début. Depuis le
début, on dit que toutes ces lois-là sont
interreliées. On l'a expliqué je ne sais pas combien de fois, que ça vient de
la loi de la santé et des services sociaux, qui a été modifiée par la loi n° 10, puis que, là, ça, ça va entrer à
l'intérieur de la loi de la santé et des services sociaux. C'est comme
ça depuis le début.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Y a-t-il d'autres interventions? Oui, Mme la
députée de Fabre.
Mme Sauvé : C'est une question de clarification. Je suis à la
page 6, là, la fin de la note explicative pour l'article, puis très certainement que ça fait référence,
encore une fois, à la loi n° 10, mais, quand on parle de... la fin du
paragraphe où on dit : «Plus particulièrement,
il s'agit de viser le président-directeur général adjoint d'un de ces
établissements — là, on parle
des établissements non fusionnés, donc on parle du président-directeur général adjoint — dans la détermination de ce qui fait partie de la famille immédiate du
commissaire et, de ce fait, dans ce qui peut amener le commissaire à être
réputé ne pas être indépendant», je vous
avoue qu'on me perd un peu avec cette notion-là. J'aurais besoin peut-être
qu'on me clarifie ce que ça signifie, concrètement.
Le
Président (M. Provençal)
:
Pouvez-vous nous redonner la référence — parce qu'effectivement, là, l'heure avance, puis je pense qu'il n'y a pas... moi
aussi, mes neurones ont besoin de se faire rafraîchir — s'il vous plaît, pour être sûr qu'on
est tous au même endroit, Mme la députée?
Mme Sauvé : Alors... ah!
écoutez, je pense que j'ai fait une erreur, je suis un peu trop d'avance.
Une voix : ...
Mme Sauvé : Oui, c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
: Au 50.3.
Mme Sauvé : Oui, on va
l'expliquer plus tard.
Le
Président (M. Provençal)
:
C'est pour ça que je me suis permis de faire cette intervention, parce que je
pense que vous étiez...
Mme Sauvé : On est un peu trop
vites.
Le
Président (M. Provençal)
: Vous étiez
une ligne plus bas.
Mme Sauvé :
C'est bon.
Mme Blais
(Prévost) : Mais je peux répondre, si elle veut.
Mme Sauvé :
On va attendre.
Mme Blais
(Prévost) : J'ai ma réponse.
Le Président (M. Provençal)
: Mais, Mme la ministre, si ça ne vous fait rien, on va finir de traiter
le 50.2 et, par la suite, on va aller
au 50.3, mais vous savez déjà une question du 50.3. Alors, est-ce qu'il y a des interventions concernant le 50.2? C'est
terminé.
Mme Blais
(Prévost) : On va s'en aller au 50.3.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, je vais vous demander... par
contre, vous devez le lire, donner vos
explications et, en même temps, bien, vous aurez une réponse rapide à donner.
50.3. Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Bon :
«50.3. Pour l'application de l'article 30.1 de cette loi, une référence à
un directeur général adjoint est également une référence à un
président-directeur général adjoint.»
Le troisième...
Finalement, l'article 1 du projet de loi introduit l'article 50.3. Ce
troisième article permettrait d'adapter
l'application du nouvel article 30.1 que l'article 9 du projet de loi propose
d'ajouter à la Loi sur les services
de santé et les services sociaux, que nous verrons plus loin, en lien avec la notion
d'indépendance du commissaire local aux plaintes et à la qualité des services. Ici, le but est de tenir compte
de la gouvernance des centres
intégrés de santé et de services
sociaux et des établissements non fusionnés mis en place par la loi n° 10. Plus particulièrement, il s'agit de viser le
président-directeur général adjoint d'un de ces établissements dans la
détermination de ce qui fait partie de la famille immédiate du commissaire et, de ce fait, dans ce qui peut amener le
commissaire à être réputé ne pas être indépendant. Mentionnons que, pour le président-directeur
général d'un centre intégré ou d'un établissement non fusionné,
l'article 50 de la loi n° 10 permet déjà d'interpréter en ce sens le
nouvel article 30.1 proposé.
Le Président
(M. Provençal)
: Merci, Mme la
ministre. Alors, Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Alors, sans surprise, M. le Président, j'ai su freiner mes élans et je
me ramène à la bonne place. Alors, ma
question demeure, j'ai besoin de clarifications, là, pour la deuxième partie du
paragraphe où on parle... «la détermination de ce qui fait partie de la famille immédiate du commissaire et, de ce
fait, dans ce qui peut amener le commissaire à être réputé ne pas être indépendant». Cette notion-là,
j'ai besoin de comprendre, concrètement, puis, si c'est possible de me
donner un exemple concret, j'apprécierais beaucoup. Merci, M. le Président.
Le Président
(M. Provençal)
: Mme la ministre.
Mme Blais
(Prévost) : Oui, bien, c'est là où on vient... entre autres, on va
ajouter des critères d'indépendance. On ne veut pas que le commissaire aux plaintes ait de filiation, à la fois
financière, familiale, avec le directeur général ou le
président-directeur général. On veut encore plus qu'il y ait cette
indépendance.
Puis,
à l'article 9... on va le voir plus loin, d'ailleurs, c'est ce qu'on dit à
l'article 9 : La loi sur les services de santé et les services
de santé est modifiée par l'insertion, après l'article 30, du
suivant :
«30.1.
Seule peut être nommée commissaire local aux plaintes et à la qualité des
services une personne qui, de l'avis du conseil d'administration, se
qualifie comme personne indépendante.
«Une
personne se qualifie comme indépendante si elle n'a pas, de manière directe ou
indirecte, de relations ou d'intérêts, notamment de nature financière,
commerciale, professionnelle ou philanthropique, susceptibles de nuire à
l'exercice de ses fonctions eu égard aux intérêts des usagers.»
Ça continue, là,
mais, pour les fins de notre discussion ce soir, je m'arrête là.
• (21 h 20) •
Le Président
(M. Provençal)
: Mme
la députée.
Mme Sauvé : J'entends bien la réponse, ça clarifie les choses. En même temps, on fait référence puis on y a fait... avant, mais c'était normal qu'on ne parlait pas tout de suite de l'article 9, mais là, dans ce cas-ci, clairement,
c'est directement, directement lié, hein, on fait appel aux mêmes
notions. Est-ce qu'il n'aurait pas fallu, peut-être, faire soit
une référence... et là je regarde et la
ministre et Me Lavoie, parce que, honnêtement, s'il y a
une référence directe aux définitions qu'on
donne à l'article 9, est-ce qu'il n'y aurait pas eu lieu de
faire une référence à cet article-là ou d'inclure carrément cette partie...
ce 50.3, qu'on l'inclue carrément dans l'article 9?
Le Président
(M. Provençal)
: Me Lavoie, s'il
vous plaît.
Mme Lavoie
(Térésa) : En fait, ça, c'est un défi législatif qu'on a, pour ne pas
dire une difficulté législative, là, parce
que — je vais
essayer... c'est technique, ce que je vais dire, mais je vais essayer d'être le
plus claire possible, là, pour qu'on
se comprenne bien — comme
j'ai tenté de l'expliquer tantôt, on a deux lois avec lesquelles on doit
vivre, en ce moment, là. Quand on fait de la législation, on doit tenir
compte de ces deux lois.
Pour ce qui
est des critères d'indépendance, on les introduit dans la Loi sur les services
de santé et les services sociaux,
parce que le concept de commissaire aux plaintes et à la qualité des services
est dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux. Donc, les critères d'indépendance, on vient les
ajouter dans la section du régime d'examen des plaintes dans le coin de
la nomination du commissaire aux plaintes et à la qualité des services.
Quand on
établit les critères d'indépendance... puis là je ne veux pas devancer les
discussions pour l'article 9, là, je
ne veux pas faire exprès pour faire ça, là, mais, quand on va arriver à
l'article 9, pour les fins de la rédaction de ce que va être l'article 30.1 de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux, je dois faire usage uniquement des
concepts qui existent dans la Loi sur les
services de santé et les services sociaux. Ça veut dire que je ne peux pas
aller piger dans les concepts de la
loi n° 10. Je ne dois pas, dans la Loi sur les services
de santé et les services sociaux, quand je fais de la législation, utiliser les concepts qui sont dans
la loi n° 10, parce que c'est... la manière qu'on a choisi
de faire la loi n° 10, c'est... d'introduire les normes qu'on voulait à cette époque-là
m'oblige à faire cette espèce d'exercice là quand je fais de la
législation aujourd'hui.
Donc, comme
on vient mentionner, les critères d'indépendance, à l'article 30.1 de la
Loi sur les services de santé et les
services sociaux, l'intention, c'était de... dans la définition de ce qu'était
une personne réputée ne pas être indépendante si un membre de sa famille immédiate est le directeur général ou un
directeur général adjoint, ça, c'est des concepts de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux. Mais, si je veux que ce soit clair que le commissaire aux plaintes
et à la qualité des services du centre
intégré ne doive pas avoir de lien avec le président-directeur général ou avec
le président-directeur général
adjoint, je dois faire cette petite mention-là par le biais de
l'article 50.3 pour adapter, si on veut, la lecture du prochain... du nouvel article 30.1 en
fonction des concepts de la loi n° 10. Donc, je ne veux
pas être trop technique, mais c'est la meilleure façon que je peux
l'expliquer pour le moment.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Sauvé : Bien, écoutez, j'entends bien les explications,
c'est très complexe, puis je comprends bien l'embûche, mais il n'en
reste pas moins... puis peut-être que ce n'est pas possible, là, mais je fais
une tentative, M. le Président, est-ce
que, sans rien bouger... je vais le
dire de façon très simpliste, là, mais, sans rien bouger, est-ce qu'on ne peut pas quand même faire
une référence? Parce que, dans la lecture du projet de loi, clairement, c'est
deux concepts qui s'apparentent, mais parce qu'on est dans une mécanique de
parenté de lois, je vais le dire comme ça, c'est ce que je comprends, on est obligés de l'inscrire à deux
endroits différents. Alors, je comprends tout ça, mais en même temps on lit le projet de loi puis là
on voit une parcelle qui va se coller aux mêmes critères qu'à l'article 9,
mais on ne peut pas le nommer à
l'article 9. Est-ce qu'il n'y a pas une façon d'au moins faire une
référence ou... en tout cas, pour simplifier la parenté entre les
deux?
Le Président (M. Provençal)
: Je pense que Mme la ministre veut...
Mme Blais
(Prévost) : Oui. On a eu la
même difficulté au début, là. On parlait à peu près
de la même nature par rapport à introduire certaines clarifications. Entre autres, quand vous avez mentionné : Les établissements privés, est-ce qu'on ne
peut pas les nommer?, on en a parlé abondamment, c'est déjà à l'intérieur de la Loi de la santé et des
services sociaux, c'est la raison pour laquelle on ne pouvait pas renommer ce
qui est déjà nommé à l'intérieur d'une loi.
Mais il y a
une bonne nouvelle dans tout ça, M.
le Président, il y a
une excellente nouvelle, c'est que, dans ce projet de loi
là, tous les commissaires aux plaintes et à la qualité des services vont
devoir signer un texte, une lettre comme quoi ils n'ont pas de liens familiaux avec les P.D.G. puis
avec les directeurs généraux, alors on vient renforcer cette indépendance-là,
qui n'était pas là. Ils auront l'obligation
de signer, comment on appelle ça, une divulgation, là... une déclaration, c'est ça, une déclaration d'intérêt, en quelque sorte, comme quoi ils
n'ont pas de liens familiaux. Ça fait que ça, c'est une bonne nouvelle
en soi.
Le Président (M. Provençal)
: Me Lavoie, est-ce que vous avez autre point à
ajouter? Non? Ça va? Alors, Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je suis tenace, M.
le Président, je m'en excuse, mais, au-delà de ce qui nous a été mentionné et expliqué, est-ce
qu'on ne peut pas... puis toujours, là, dans le respect de la référence à la loi, mais, dans le 50.3, on ne
peut pas au moins nommer les obligations? C'est là où ça devient... Même pas un
résumé de...
Le Président (M. Provençal)
: Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Malheureusement,
même pas.
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président, on revient à ce qu'on a dit au tout début, c'est déjà à l'intérieur d'une loi. On ne peut pas
renommer ce qui est dans une loi. On vient se coller dans une loi qui existe déjà,
hein, on vient coller ça dans une loi. On ne peut pas renommer la loi à
l'intérieur de notre loi.
Le
Président (M. Provençal)
: Mme la députée.
Mme Sauvé :
Bien, j'entends bien les commentaires. Moi, ma seule préoccupation — puis
j'entends votre expertise, Me Lavoie — c'était
simplement pour la lecture, la lecture facilitante du projet de loi, qu'on soit capables... Parce
qu'on les lit les projets de loi, puis de faire... de se dire : Est-ce qu'on est dans la même réalité que l'article 9? Donc, ce n'est pas simple, ça rend la lecture du projet de loi plus complexe.
C'était ça, ma préoccupation, tout simplement. Alors, moi, je n'ai pas
d'autre commentaire.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je suis désolée, moi aussi, je suis fatiguée,
puis je comprends qu'on va procéder. Puis, juste rapidement, ce que je n'ai pas saisi, c'est pourquoi qu'on fait
référence... le directeur général adjoint? Parce que ce n'est pas clair, quelque part, que le président-directeur général adjoint... ce n'est pas clarifié dans soit la loi n° 10 ou... excusez-moi, là. C'est défini ailleurs, c'est ça?
Mme Blais
(Prévost) : Non, ce n'était
pas une obligation. On le rend, là, on fait une obligation, donc on
apporte un critère d'indépendance
supplémentaire. Tous les commissaires aux plaintes et à la qualité des services
vont devoir signer une déclaration
d'intérêt comme quoi ils n'ont pas de lien avec cette personne-là. Ça fait
qu'on vient ajouter ce critère d'indépendance qui n'était pas là. Ça,
c'est une nouveauté dans le projet de loi, une bonne nouvelle.
Mme Maccarone : Ma question, c'est : Pourquoi faire la
distinction entre directeur général adjoint puis président-directeur général
adjoint? C'est parce que ce n'est pas établi ailleurs, ce n'est pas défini ailleurs?
Mme Blais (Prévost) : Bien, c'est parce que... un président-directeur général adjoint puis il y a un président-directeur général. C'est parce
qu'il y en a deux.
Mme Maccarone :
O.K. Je suis désolée, M. le Président, c'est mon... c'est tard, je saute d'une commission
à l'autre, je vais dans le salon bleu. Je suis un peu mêlée entre les
prestations pour les parents puis ce qu'on fait pour le commissaire aux
plaintes et les proches aidants dans le salon bleu. Alors, je suis désolée,
c'est...
Le Président (M. Provençal)
: Ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave, ça. Vous n'avez pas à être
désolée, vous faites votre travail, Mme la députée.
Est-ce qu'à ce
moment-ci il y a d'autres interventions sur l'article 50.3? Compte tenu
qu'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, on va procéder par appel
nominal pour l'article 1 amendé.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Blais (Prévost)?
Mme Blais
(Prévost) : Pour.
La Secrétaire :
M. Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lafrenière (Vachon)?
M. Lafrenière :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Pour.
La Secrétaire :
Mme Sauvé (Fabre)?
Mme Sauvé :
Pour.
La Secrétaire :
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
• (21 h 30) •
La Secrétaire : Vote par
procuration. Mme Mme Sauvé (Fabre) pour Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Sauvé : Pour.
La Secrétaire :
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire :
M. Provençal (Beauce-Nord)?
Le
Président (M. Provençal)
:
Abstention. Alors, l'article 1, tel qu'amendé, du projet de loi n° 52 est accepté à la majorité. Oui, je voulais...
Mme Blais (Prévost) : ...
Le Président (M. Provençal)
: Brièvement, parce que...
Mme Blais
(Prévost) : Bien, je voulais remercier tout le monde pour votre
collaboration. On a bien fini la soirée. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Provençal)
:
Alors, sur ces mots, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses
travaux sine die. Merci à tous.
(Fin de la séance à 21 h 31)