(Onze
heures vingt-cinq minutes)
Le
Président (M. Merlini) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare donc la
séance de la Commission de la santé et des services sociaux ouverte. Je
demande à toutes les personnes présentes dans la salle Louis-Joseph-Papineau de
bien vouloir éteindre toutes sonneries et tous bruits de tous appareils
électroniques qui pourraient déranger la bonne conduite de nos travaux.
La
commission est réunie ce matin afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 157, Loi
constituant la Société québécoise du
cannabis, édictant la Loi encadrant le cannabis et modifiant diverses
dispositions en matière de sécurité routière.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements ce matin?
La Secrétaire :
Oui, M. le Président. M. Girard (Trois-Rivières) sera remplacé par M. Matte (Portneuf);
Mme Nichols (Vaudreuil), par M. Morin (Côte-du-Sud); Mme Vallières (Richmond),
par M. Plante (Maskinongé); M. Turcotte (Saint-Jean), par M. Bourcier (Saint-Jérôme);
et M. Paradis (Lévis), par M. Jolin-Barrette (Borduas).
Étude
détaillée (suite)
Le
Président (M. Merlini) :
Merci infiniment, Mme la secrétaire. Lors de l'ajournement de nos travaux, hier soir,
nous procédions à l'étude d'un amendement
du député de Labelle à l'article 38 de la Loi encadrant le cannabis, qui,
elle, est introduite par l'article 12 du projet de loi n° 157.
M. le député de Labelle, la parole est à vous.
M. Pagé :
Oui. Alors, effectivement, donc, hier, avant... vers 21 heures — on a
travaillé, hier soir, jusqu'à 21 h 30 — alors
je déposais l'amendement qui ferait en sorte qu'au troisième alinéa on
introduirait la notion de la clientèle. Donc, la dernière phrase du troisième alinéa qui dit : «Elles
peuvent varier en fonction de l'usage ou de la clientèle auquel elle est destinée.» Et ça, ce dont on parle, ce
sont des normes qui pourraient être édictées par voie de règlement
pour le gouvernement.
Pourquoi
nous avons ajouté le mot «ou de la clientèle»? Tout simplement parce que, si
le gouvernement voulait déterminer
des normes particulières, il pourrait le faire en fonction d'une clientèle,
donc d'une clientèle d'un groupe d'âge. Pourquoi on ajoute cela? Parce que c'est une préoccupation qui est partagée
par l'ensemble des parlementaires, à savoir que... On a fait un débat important,
à savoir est-ce que c'est 18, 19, 21 ans, et, d'une province à l'autre, ça
varie entre 18 et 19 ans. Et pourquoi
ce débat-là est important? Parce qu'à plusieurs occasions... Notamment,
l'ordre des psychiatres du Québec et
certains groupes sont venus nous dire : Attention! La consommation abusive
ou encore à forte concentration peut nuire au développement du cerveau,
parce que le cerveau se développe jusqu'à l'âge de 25 ans. Alors, étant
sensible à cette réalité, l'ordre, entre autres, des psychiatres du Québec et d'autres groupes également
étaient venus nous dire... ce groupe
étant... ça, c'était l'Institut national de la santé publique — quand même, quand même — qui était venu nous dire : «Que le gouvernement envisage [la]
teneur maximale de cannabinoïdes dans tous [les] produits vendus par la SQDC,
par exemple un maximum de 10 % à 15 % de THC et un minimum de
1 % de CBD.» Pourquoi certains groupes nous ont dit cela? C'est que, si on
y va à partir de 18 ans, c'est une clientèle qui est plus à risque, plus sensible,
limitons le pourcentage. Ça n'existe pas
dans l'alcool, mais on écrit un droit nouveau, il y a certaines inquiétudes et
il fallait être sensible à cette réalité-là.
En
apportant l'amendement, à partir du moment où le gouvernement aura des données
probantes, hein, et c'est important, ce que l'on dit, à partir du moment
où le gouvernement pourra se fier sur des données probantes et des expériences vécues, il pourrait, par voie de
règlement, nous dire : Bien, voilà, avec les statistiques... pas des statistiques,
des données probantes, maintenant, des
études qui le confirment, on va limiter, par exemple, pour les 18-21 ans
la vente de cannabis avec un
pourcentage ne dépassant pas x, 8 %, 10 %, 12 %. C'est à voir,
et c'est la raison pour laquelle on ne peut pas statuer maintenant,
parce que ces données-là n'existent pas.
Alors, voilà, M. le
Président, la courte histoire de cet amendement que nous déposons aujourd'hui.
Et je vais laisser la ministre réagir, parce que je pense que nous arrivons
sensiblement aux mêmes conclusions.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le député de Labelle. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Alors, M. le Président, d'entrée de jeu, je
voudrais dire qu'il y a un mot à corriger, puis je ne sais pas comment on doit le faire, là, au lieu de
«modifier l'article 38 de la Loi encadrant le cannabis édictée par
l'article 12», il faudrait dire «proposé par l'article 12».
C'est juste une question juridique, là, de sémantique. Je ne sais pas s'il faut
faire un sous-amendement ou si on peut le corriger directement, là, en tout
cas.
Le
Président (M. Merlini) : L'article 12 édicte la loi encadrant le
cannabis.
Une voix :
...
Mme
Charlebois :
Bon, on va l'accepter.
Une voix :
...
• (11 h 30) •
Mme
Charlebois :
Bien, en tout cas, c'est ça. «Proposé» ou «édictée», mais, en tout cas, ça a
l'air que c'est «édictée», que ça va rester.
Ceci étant dit, revenons donc au fond de l'histoire et à l'amendement du député de Labelle. Ce que je peux lui dire, c'est qu'après vérification on rend, avec son amendement, explicite qu'on peut exiger le développement de produits plus adaptés pour
certaines clientèles, bref des clientèles spécifiques. Puis ce qu'on s'est
assuré, c'est qu'il n'y avait pas de
contre-indication, parce qu'il faut, comme le dit le député de
Labelle, s'assurer qu'on a la science avant de faire ce règlement-là,
puis il ne fallait pas aller en contravention avec l'esprit du projet de loi. Alors, on a vérifié tout cela, puis il n'y a pas de problème. On
va, comme je vous le dis, pouvoir exiger un développement de produits plus
adaptés, former nos commis dans les
boutiques de... — j'ai
de la misère avec mes mots aujourd'hui, hein? — de la Société québécoise du cannabis, et nous allons donc pouvoir les
former pour les amener à... pour voir les produits qu'ils seront... Mais il
faut vraiment qu'ils soient adaptés
en fonction de certaines clientèles, mais il va falloir vraiment que ce soit en
fonction de la science. Et, après vérification, on est prêts à
adapter... à accepter l'amendement.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur la proposition d'amendement du député de Labelle? M. le
député de Labelle?
M.
Pagé : ...je veux remercier le gouvernement de son ouverture
sur l'amendement qu'on a proposé hier soir.
Le
Président (M. Merlini) : Très bien. Alors, je vais donc le mettre aux
voix. Est-ce que la proposition d'amendement de M. le député de Labelle
est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté. Nous revenons donc à l'article 38 tel
qu'amendé. Est-ce que j'ai des interventions? M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : Oui. Bonjour à tous. Bonjour, Mme la ministre, M. le
Président. Vous savez, moi, j'essaie de toujours regarder un certain
angle, certaines choses, mis à part les malaises fédéraux, là, mais ça, c'est
constant. Mais, bon, j'y reviendrai aussi
quand ça va passer. Mais je me souviens que, lors de l'adoption de
l'article 19, et, à ce moment-là, ma
collègue de Taillon était présente, à ce moment-là, il avait été question de...
Et là je vais retourner dans l'article pour bien détailler mon
argumentaire, c'est que seul «un producteur de cannabis qui possède les
qualités et satisfait aux conditions
déterminées»... Alors, on avait parlé de conditions déterminées. C'étaient des
standards de qualité qui étaient pour
être vérifiés. Et, à cette époque, à ce moment-là, quand on a étudié cet
article-là, on avait parlé d'analyses, on avait parlé aussi de
laboratoires. Il avait été évoqué la construction possible, future de
laboratoires de la SQDC, dont la construction
possible... ou les plans de construction de laboratoires pourraient être déjà
autorisés début juin ou dans ces eaux-là, là. Ça, c'était lors de
l'article 19.
Or,
hier, je vous écoute parler, puis là on... Oui, on parlait, donc, de
laboratoires de contrôle de qualité gérés par la SQDC, parce qu'à l'époque on disait : Non, non, Santé Canada ne
s'occupe pas de ça. Le MAPAQ, on n'était pas certains. Mais des laboratoires, donc, de la SQDC auraient
été envisagés, la construction de laboratoires, qui auraient été seulement
leur apanage. Bon, qui fait quoi là? Bon, on en avait discuté à ce moment-là.
Mais, là où je suis mêlé, probablement, peut-être,
les gens qui nous écoutent aussi, c'est que... La population qui nous écoute,
les gens ont peut-être besoin de savoir
qui va faire les tests finalement, parce qu'hier il était question de
chimistes, des contractuels, de firmes privées par contrats. Et là il y a même une firme,
PhytoChemia, qui est au Saguenay, qui sont les meilleurs et probablement... Je
lis ici, attendez : Le seul au
Québec à pouvoir faire... «Le laboratoire [PhytoChemia] serait le seul au
Québec à pouvoir faire l'analyse de la marijuana thérapeutique.» Ça,
c'est en date du 25 novembre, cet article-là. Ils ont été accrédités par
Santé Canada.
Où
je m'en viens, Mme la ministre, c'est : Où on s'en va? Est-ce que ce sont
des laboratoires de la SQDC qui vont être bâtis un peu partout au
Québec, tout dépendant des régions? Est-ce que ça va être des contractuels, des
chimistes privés? Ou on va faire appel à la
seule organisation actuellement accréditée par Santé Canada, qui est
PhytoChemia, pour faire des analyses
de qualité pour détecter des produits qui ne sont pas bons et qui pourraient
être à même la composition du cannabis qu'on vend à la SQDC?
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Vous permettez à Dr Arruda de répondre, s'il vous plaît?
Le
Président (M. Merlini) : Très bien. Est-ce que j'ai le consentement
des membres pour permettre au Dr Arruda de s'adresser à la commission?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Merlini) : Consentement. Alors, Dr Arruda, s'il vous
plaît, encore une fois vous
identifier, avec votre titre, pour les bienfaits de l'enregistrement.
M.
Arruda(Horacio) : Horacio Arruda, directeur national de santé publique et sous-ministre
adjoint en santé publique au ministère de la Santé.
La SQDC, elle a des
capacités de laboratoire qu'elle fait notamment pour être en mesure de mesurer
l'alcool, puis etc. Mais elle pourrait aussi
faire faire ses contrôles par d'autres laboratoires, là. Le modèle d'affaires
va être évalué, probablement. Ils ont
des capacités, ils le font pour l'alcool, ils vont probablement évaluer s'ils
vont le faire pour le cannabis. Mais donc ils vont évaluer... soit
qu'ils sous-contractent avec d'autres firmes pour faire des éléments de
contrôle.
Santé
Canada, elle, va aussi faire ses contrôles, notamment autour des producteurs
canadiens, parce que c'est eux autres qui sont responsables comme tel.
Et le MESS, on pourrait, nous aussi, de notre côté, procéder à des tests de conformité en fonction des normes qu'on a
établies, en mandatant, par exemple, un laboratoire de l'INSPQ, le Centre de
toxicologie du Québec. Le Centre de
toxicologie du Québec, qui est à l'Institut national de santé publique, a
toutes les capacités pour être en
mesure d'identifier toutes les composantes chimiques qui peuvent exister dans
un produit. Ils font d'ailleurs des contrats internationaux avec
différents pays.
Ça fait que, dans les
faits, actuellement, moi, je ne suis pas impliqué directement, on n'est pas
impliqués directement dans le modèle
d'affaires spécifique de la SQDC, mais ils pourraient décider, là, selon
l'analyse qu'ils feront, si c'est
plus rentable d'aller faire affaire avec un contractant extérieur ou, versus,
de le faire. Il pourrait y avoir des prises d'échantillons faites dans leur laboratoire, envoyés pour une analyse
d'expertise ailleurs. Mais je pense que c'est eux qui vont évaluer ces éléments-là, mais l'important,
c'est qu'ils soient orientés par rapport à des normes qu'on va demander
à respecter en termes de qualité de produits.
M. Bourcier :
Et, question d'être bien clairs, là, O.K., on avait discuté donc, lors de
l'article 19, qu'il était pour y avoir
des laboratoires exclusivement réservés à la SQDC, parce qu'il avait d'ores et
déjà été évacué que la SAQ était pour faire partie des mêmes locaux que ces
gens-là. C'était spécifique à la SQDC. Est-ce que c'est encore le cas?
M.
Arruda (Horacio) : Personnellement, je n'ai pas cette
information-là, si c'est... Je n'ai pas l'information de l'organisation du laboratoire de la SQDC, qui
n'est pas encore créée non plus, si vous me permettez. Mais ce que je...
Mme
Charlebois :
Mais honnêtement...
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Honnêtement, on ne va pas se priver d'expertise
qui existe déjà à la SAQ. Un chimiste à la SAQ puis un chimiste à la SQDC, c'est un chimiste, là. Ça fait que, si
on est capables d'optimiser, on va optimiser. Ce n'est pas nous qui va
décider ça, c'est le conseil d'administration qui va prendre une décision, à
savoir où seront les laboratoires de la SQDC.
Maintenant, il se
peut que, dans cette façon de faire là, M. le Président, ils décident, outre ce
qu'ils feront en laboratoire... Parce que,
là, ils en font déjà, la SAQ, là, ils font déjà de l'expertise sur pas mal de
produits, ils ont déjà une expertise
en cette matière-là. Mais, si d'aventure ils décidaient d'en donner à contrat
aussi, parce qu'il y a quelque chose de
spécifique qu'ils cherchent, parce qu'ils sont débordés, ou toute autre raison,
ils pourraient aussi le donner à contrat, mais évidemment pas à contrat à du monde qui leur vend le cannabis, là.
On s'entend, ça serait des firmes indépendantes.
Il
y a, comme vous le disait le directeur national de santé publique, l'INSPQ qui
a ses laboratoires en permanence, qui
est là pour appuyer tout ce qu'on peut faire comme gouvernement, ils ont des
laboratoires pour analyser beaucoup de choses, et ça, ça sera dans le
cadre de nos expertises à nous. Mais, dans le cadre de la SQDC, est-ce qu'ils
vont s'appuyer sur de l'expertise qui existe
déjà à la SAQ? Est-ce qu'ils auront leur propre laboratoire? Ce qu'on dit,
c'est : En autant que les
vérifications se fassent. Parce qu'il y a des choses qui vont continuer. Tu
sais, si je prends le développement du site
Internet, bien, on va se servir de l'expertise de la SAQ. Si on prend le
développement des locaux pour vendre du cannabis, on se sert de l'expertise de la SAQ. La preuve,
c'est que la Société québécoise du cannabis n'est même pas créée encore,
puis ils sont déjà en train de parler avec des maires dans certains endroits.
Alors,
ça va être des chimistes, mais est-ce que ça sera des chimistes dans la boîte
de la SQDC? Est-ce que ça sera des
chimistes à l'intérieur de la SAQ? Est-ce qu'il y aura deux bureaux côte à
côte? Est-ce que ça sera dans le même bureau
administratif? Parce que les laboratoires, là... Sincèrement, là, quand il y a
un laboratoire qui est déjà en place, c'est
un laboratoire. Ils vont pouvoir tester des produits liquides, mais aussi des
produits tels que du cannabis, là. L'un et l'autre peuvent se faire.
• (11 h 40) •
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Bourcier : Oui, merci. Bien, pour
moi, dans ma tête, je ne sais pas, là, je ne suis pas expert, je ne suis pas
chimiste — mon
beau-frère était chimiste, par exemple, je le salue — mais
tester du vin puis tester du cannabis, c'est deux choses totalement différentes. Puis
je me reporte à la discussion qu'on avait eue lors de l'étude de l'article 19
puis je me souviens très bien
qu'on avait dit : Non, c'est probablement préférable que ces gens-là soient à part de la
SAQ. Et, moi, ce que je veux
m'assurer... Puis c'est une question de santé publique. Je ne veux pas aller
dans les détails, mais je veux être
bien certain que, pour la population puis les gens qui nous écoutent, ils soient
rassurés, un, sur la teneur en THC puis
en BCD du cannabis, mais aussi qu'il
n'y ait pas de produits qui arrivent à l'intérieur de la composition du cannabis qui pourraient nuire à la santé,
comme vous le faisiez... vous l'expliquiez si bien hier. Donc, la SQDC, il y a
une possibilité qu'elle ait ses propres laboratoires...
Mme
Charlebois : Ça
peut être à... Excusez-moi, je viens de vous couper.
M. Bourcier : Oui, oui, oui,
allez-y, Mme la...
Mme
Charlebois : Mais ça peut être à l'intérieur du même
bâtiment, mais deux laboratoires distincts. Ce que je veux dire, c'est qu'on va probablement optimiser les lieux physiques où sont situés ces laboratoires-là. Je ne
veux pas dire que le même chimiste va
passer d'une bouteille de vin à du cannabis, là, ce n'est pas ça que je veux
dire, mais il y aura peut-être dans le même édifice des laboratoires. Pourquoi
doubler les dépenses si on peut... Ça, ça sera la décision de la SQDC.
M.
Bourcier : Et, lorsque
vous allez sous-contracter, vous allez faire appel à d'autres chimistes. Est-ce qu'à ce moment-là vous allez faire affaire avec des gens qui vont être approuvés
ou mandatés par Santé Canada, comme un peu dans le cas de PhytoChemia, qui est au Saguenay? Est-ce que vous allez
faire... Parce qu'il y en a une seule, organisation
qui est mandatée par Santé Canada pour l'analyse du cannabis.
M. Arruda
(Horacio) : Pour les
contrôles, on fait affaire avec ce qu'on appelle des laboratoires certifiés,
qui ont des standards qu'ils doivent
suivre en termes de processus et de protocole. C'est souvent contrôlé
par soit des organisations extérieures... Bon, Santé Canada peut approuver certains laboratoires comme tels. Ça peut
être approuvé par des organisations internationales
de laboratoires. Mais on fait affaire avec des... Comme je l'expliquais hier, il y a
un geste professionnel du chimiste
qui signe un rapport de laboratoire. C'est fait par des machines, mais il y a
un élément de contrôle, puis il faut bien
faire la préparation du spécimen, son traitement puis sa lecture. Ça fait
que tout ça, c'est fait habituellement avec des laboratoires spécialisés.
Souvent,
quand les tests sont peu fréquents, ou tout dépendamment... ou que ça
prend une machinerie spécialisée, bien,
c'est là que les gens vont sous-contracter d'un laboratoire à un autre. Puis il y a
ce qu'on appelle des hiérarchies de laboratoires,
là, de premier niveau, deuxième niveau, troisième niveau, là. Mais c'est ça
que la SQC va décider de faire.
M. Bourcier : Puis moi, je suis en
phase avec mon collègue député de Labelle justement pour que vraiment il y ait
une identification de la force du produit. Donc là, je peux avoir
votre assurance qu'avec ces analyses-là, de quelque organisation qu'elles soient ou qu'elles aient été faites soit par la SQDC ou des
gens mandatés par Santé Canada, on doit s'attendre que, sur l'étiquette, tout doit être bien analysé et bien
répertorié en termes d'éléments à
l'intérieur du cannabis et puis des éléments actifs en termes de THC,
BCD. C'est bien ça?
M. Arruda
(Horacio) : Tout à fait. Puis, dans les faits, il faut voir ici
que, comme on applique des normes, c'est des mesures de contrôle, c'est-à-dire on peut les exiger du fabricant,
du producteur qui va le faire. Ils peuvent avoir leur propre laboratoire certifié. Mais on ne fait
habituellement jamais affaire avec le laboratoire de la compagnie, on fait ce
qu'on appelle des audits de contrôle avec
une firme indépendante ou un autre laboratoire. C'est une façon de contrôler.
C'est sûr qu'on ne teste pas tous les lots, nécessairement, c'est une approche
d'échantillonnage, comme on fait dans n'importe quoi, mais c'est fait de façon
indépendante. Et c'est pour ça que la SQDC va avoir une responsabilité, indépendamment que... Même si Santé Canada
approuve tel producteur X comme étant un laboratoire certifié puis qu'il
est supposé de sortir tel élément, nous, on
doit faire des contrôles de qualité, comme c'est fait dans le vin, comme c'est
fait dans plusieurs autres produits.
M. Bourcier : Ça a le mérite d'être
clair, M. le Président. Je vous remercie.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le député de Saint-Jérôme. Merci, Dr Arruda. Est-ce que j'ai d'autres interventions à l'article 38 tel qu'amendé?
Je n'en vois pas, je vais donc le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 38, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
Mme la ministre. Article 39, s'il vous plaît.
Mme
Charlebois : Bien
sûr, M. le Président. À l'article 39 :
«Un accessoire ne peut comporter aucune saveur
ni aucun arôme.
«Quiconque
vend un accessoire qui contrevient aux dispositions du premier alinéa ou dont
l'emballage le laisse croire commet une infraction et est passible d'une
amende de 2 500 $ à 125 000 $. Toutefois, lorsqu'il s'agit
d'un producteur de
cannabis, celui-ci est passible d'une amende de 5 000 $ à
500 000 $. En cas de récidive, le montant de ces amendes est
porté au double.»
Ici, M.
le Président, à l'article 39,
nous prévoyons qu'un accessoire ne peut comporter, donc, aucune saveur, aucun
arôme. Il prévoit également
que quiconque vend un accessoire qui contrevient à ces règles-là, bien, ou dont
l'emballage laisse croire que c'est le cas, il commet une infraction et
est passible d'une amende.
La définition des
accessoires applicable est celle du gouvernement fédéral, voir à l'article 2,
je crois : «"Accessoire".
[Est un accessoire,] toute chose présentée comme pouvant servir à la
consommation de cannabis, notamment
les papiers à rouler ou les feuilles d'enveloppe, les porte-cigarettes, les
pipes, les pipes à eau, les bongs ou les vaporisateurs, ou à la
production de cannabis; toute [autre] chose réputée présentée comme pouvant
servir à la consommation de cannabis ou à sa [consommation].»
Est
réputée comme pouvant servir à la consommation de cannabis toute chose «qui est
généralement utilisée pour la consommation [ou le
produit] de cannabis et qui est vendue au même point de vente que le cannabis».
Alors,
l'article vise à assurer plus particulièrement qu'aucun papier à rouler
comportant une saveur n'est vendu au
Québec. Et les accessoires peuvent être vendus par une autre personne que la
Société québécoise du cannabis; leur vente est déjà autorisée actuellement. On ne les présente pas comme des
accessoires servant à une consommation de cannabis; en limiter la vente
à la société aurait été un changement complet de marché.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. Des interventions? M. le député de
Labelle.
M. Pagé :
Est-ce qu'il y a quelque chose de similaire qui existe pour le tabac?
Le Président (M.
Merlini) : Dr Arruda.
M. Arruda
(Horacio) : Oui, dans les faits, il faut comprendre que...
Une voix :
...
M.
Arruda (Horacio) : Ce n'est pas exactement sous la même forme, mais,
dans les faits, ce qu'on veut éviter, c'est
qu'on utilise... notamment, qu'on aille chercher à travers des instruments de
promotion, là, les jeunes, avec soit des saveurs, ou etc., ça fait que,
dans les faits, ces accessoires-là sont effectivement contrôlés comme tel. Et
on sait que l'expérience de la cigarette, de
fumer pour la première fois pour un jeune peut être désagréable à cause du
goût, puis etc., puis là, si on y ajoute des saveurs ou qu'on ne le fait
pas dans le produit même mais dans ce qui peut être utilisé en périphérie pour
stimuler la consommation, c'est une approche marketing qui est...
Mme
Charlebois :
C'est une des stratégies qui est privilégiée par l'industrie, là, d'aromatiser
des produits complémentaires, là, pour
susciter l'attrait du produit chez les jeunes et faciliter leur initiation aux
produits. Alors, c'est ce qu'on vient encadrer, je pense, entre autres,
la stratégie d'aromatisation du tabac, mais aussi de l'alcool.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre.
Une voix :
...
Le Président (M.
Merlini) : Je vous en prie, Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Exemple, M. le Président, du papier à rouler
qui goûterait les fruits, là, tu sais, là, c'est ça qu'on vient, ici,
encadrer.
Le Président (M.
Merlini) : Dr Arruda.
M. Arruda
(Horacio) : Puis les juristes nous disent qu'à
l'article 29.2 de la Loi concernant la lutte contre le tabagisme, dans le
cas, les accessoires sont compris dans la définition de tabac parce qu'ils
peuvent être utilisés. Mais ce qu'on veut
éviter ici, c'est qu'il y ait des marchés spécifiques d'instruments pour le
cannabis qui soient vendus avec des
attraits autres que tout simplement être une pipe, tout simplement, mais à la
fois faire de la promotion soit de marque
ou de saveur. Et, dans le cadre des conventions-cadres que le Canada a signées,
et le Québec, avec l'Organisation mondiale
de la santé, la restriction des saveurs est une mesure fortement recommandée
par les autorités internationales de santé publique.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, Dr Arruda. Est-ce que j'ai d'autres
interventions à l'article 39? M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Je trouve ça juste drôle la façon que c'est écrit quand
c'est écrit : «Un accessoire ne peut comporter aucune saveur». C'est plutôt... Il me semble qu'on
aurait dû écrire quelque chose comme «un accessoire ne peut altérer la saveur» ou «générer une saveur différente»,
parce qu'un accessoire ne peut comporter... En tout cas, je me questionne...
M. Arruda (Horacio) :
Et le papier serait parfumé au menthol, O.K., par exemple, ou avec de la gomme
balloune, on va aussi loin que ça, là, ça s'est fait. Mais c'est dans ce
sens-là que lui-même... L'accessoire lui-même ne peut pas en comporter comme
tel. On n'est pas dans l'interrelation entre le tabac, puis etc., là.
M. Pagé : Bon, en tout cas...
M. Arruda (Horacio) :
J'avouerais que, là, on est dans le texte juridique, là.
Mme
Charlebois : Ce
qu'on ne veut pas, c'est banaliser la substance par les accessoires.
Le Président (M. Merlini) : Ne
parlez pas en même temps. Une personne à la fois. Une personne à la fois. Le
régisseur est en train de capoter.
Mme
Charlebois :
Capoter? Il n'a pas l'air. Il a l'air très calme.
Le Président (M. Merlini) :
Donnez-lui la chance.
• (11 h 50) •
M. Pagé : C'est plus ceux qui
font la transcription.
Le Président
(M. Merlini) : Une personne à la fois. Je sais que c'est passionnant, mais une à la fois. Allez-y, Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Oui. Mais, ce que je disais donc, en même temps que le Dr Arruda, ce qu'on ne veut pas, c'est contribuer à banaliser la substance par le biais
d'accessoires. On travaille fort pour ne pas banaliser le cannabis, mais là il
ne faudrait pas que les accessoires fassent le même travail qu'on veut éviter.
M. Pagé : Ah! c'est simplement dans la façon que c'était
écrit que je me questionnais. Mais, bon, si on juge que c'est clair
de cette façon-là, ça va.
Dans la
deuxième phrase du deuxième alinéa : «Toutefois, lorsqu'il s'agit d'un
producteur de cannabis», j'essaie
de comprendre, parce que, les accessoires, ce n'est pas nécessairement les
producteurs qui vendent les accessoires.
M. Arruda (Horacio) : Les
producteurs...
Le Président (M. Merlini) : Dr
Arruda.
M. Arruda (Horacio) :
Excusez-moi, M. le Président. Excusez-moi.
M. Pagé : Oui, oui, il est
passionné, le Dr Arruda, hein, c'est...
M. Arruda
(Horacio) : Les accessoires sont des instruments de promotion
très, très importants. Et donc, quand on
parle de marque de commerce, puis etc., les débats qu'on a eus avec les
compagnies de tabac, un producteur pourrait décider de vendre des pipes
avec son logo, et etc. Donc, oui, les producteurs, pour stimuler leurs
produits, peuvent ajouter ce qu'on appelle des produits autres, casquettes,
toutes sortes de matériel qui vont être associées pour faire la promotion. Et
c'est excessivement puissant auprès des jeunes. Il s'agirait de faire un...
Puis on n'a pas besoin d'être producteur pour faire des accessoires. Donc, il y
a des gens qui se spécialisent dans les accessoires, puis les producteurs pourraient faire affaire avec des gens
qui se spécialisent dans les accessoires puis en faire faire pour leurs marques, puis etc. Donc, il faut être capable de
contrôler ça. Il s'agirait juste d'avoir des «cases» à téléphone branchés...
c'est le genre... Écoutez, ça fonctionne
très, très bien. C'est pour ça d'ailleurs que les compagnies de tabac nous
poursuivent quand on essaie de couper ces instruments-là, parce que ça
correspond à des styles de vie, à des images puis à des messages qui continuent
à remplir l'imaginaire de la population.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Dr Arruda.
M. Pagé : Oui. Bien, en fait...
Le Président (M. Merlini) : M. le
député de Labelle.
M. Pagé : Bien, je comprends
bien, mais, de tous les gens qui sont venus en commission parlementaire, les producteurs qu'on a vus, c'étaient des gens qui
voulaient produire. D'aucuns... je pense qu'il n'y en a aucun qui est venu
nous dire : Je veux produire, mais je
veux aussi vendre des accessoires. Bon, c'est la question... Tandis qu'on a vu
des gens qui vendent des accessoires,
puis ce n'étaient pas des producteurs. Alors, c'est pour ça que... Mais
j'entends bien ce que vous me dites et je le comprends très bien. Donc,
il n'y a pas de problème, je pense qu'on peut...
Mme
Charlebois : On
est juste un petit peu plus...
Le
Président (M. Merlini) : Mme la ministre.
M. Pagé :
C'est correct.
Mme
Charlebois :
...restrictifs, là, dans le sens où, si ça se présentait, on serait déjà prêts.
M.
Pagé : Et, comme vous dites, les expériences, effectivement,
d'ailleurs, de certaines provinces où déjà on produit beaucoup, effectivement ces producteurs-là ont
plusieurs produits ou accessoires connexes, là, tout à fait. O.K., ça va.
Moi, ça me va.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à
l'article 39? M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : Oui, je vais être très bref, encore, monsieur, j'ai une question,
justement : Est-ce que vous avez des exemples, dans d'autres
provinces ou peut-être dans d'autres pays du monde, là, où une telle promotion
par les producteurs avait déjà été faite?
Est-ce que c'est... Pour les gens qui nous écoutent, là, qu'ils se fassent une
idée aussi, là, on a ébauché plusieurs hypothèses.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : En fait, les accessoires, là, c'est vraiment
comme le papier à rouler, tout ça, mais on vient... Puis, avec la
définition, comme je vous ai dit : «Toute chose présentée comme pouvant
servir à la consommation de cannabis», on y
va au sens large de la définition, parce que c'est une industrie qui est très,
très... comme le tabac, hein, ça va
être très créatif. Ça fait qu'il y a des choses qu'on ne pense même pas
actuellement qui vont finir par arriver puis qui vont peut-être attirer nos jeunes de 18 à 22 ans. Alors, ce
qu'on ne veut pas, c'est promouvoir la vente. Ce qu'on veut, c'est qu'il
n'y ait pas d'accessoire qui fasse la promotion de tout cela. Vous vouliez
ajouter?
Le Président (M.
Merlini) : Dr Arruda.
M. Arruda
(Horacio) : Juste... Puis là je regardais sur le Web, des fois,
quelques éléments, un exemple, on pourrait
très bien faire, genre, le crayon, hein, pour écrire, mais avec la forme d'une
pipe à cannabis avec un logo d'une compagnie. Ça, c'en est un, exemple,
de patente promotionnelle qui peut être donnée, puis etc. Ça fait qu'ils sont
excessivement créatifs en termes de marketing.
Mais
ce qu'on veut éviter, là, c'est d'avoir à se... de faire ce qu'on a acquis dans
le tabac comme expérience en termes... pour éviter les problématiques
que le tabac a générées chez les jeunes, puis etc., en mettant d'emblée, dès maintenant, des éléments, avant qu'il commence à y
avoir une panoplie importante de ces produits-là. On l'introduit en amont, alors, tout ce qu'il a fallu qu'on fasse
avec le tabac après, en enlevant les commandites, en enlevant les éléments...
en mettant les emballages neutres, puis etc.
Mais c'est très, très
puissant. C'est très puissant pour aller à l'encontre de nos propres messages de promotion. On ne peut pas se
permettre de vouloir faire de la promotion auprès des jeunes, de ne pas utiliser... puis une seule utilisation, puis laisser le marché être envahi de
ces instruments-là, là, qui sont très marketing.
Le Président (M.
Merlini) : M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Oui, bien, en fait... Oui, j'entends tout ça, là, pour
l'ensemble de la promotion. Sauf qu'ici l'article 39 comporte seulement la saveur et l'arôme. On n'est
pas sur l'ensemble des produits de promotion. Alors, je pense que c'est
important de faire la différence. Je ne sais... Je pense qu'on en parle
ailleurs dans le projet de loi, mais ici on est seulement... «Un accessoire ne
peut comporter aucune saveur ni arôme» ou «viser à». Si c'est une casquette,
évidemment, ça ne rentre pas dans
cette catégorie-là, c'est autre chose. Et non seulement c'est vrai, mais on se
souviendra que les gens qui sont venus
nous parler, certains disaient : Mais on pourrait peut-être avoir une
saveur de pomme quand ça vient de l'Estrie
ou une saveur de bleuet quand ça vient du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Alors, effectivement, je pense
qu'il faut faire attention à tout cela.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, M. le député de Labelle. M. le député
de Borduas, vous voulez la parole?
M. Jolin-Barrette : Oui. Merci, M. le Président, de me l'accorder. Au deuxième alinéa, vers
le milieu de la phrase, on dit :
«Ou dont l'emballage le laisse croire commet une infraction». «Le laisse
croire», c'est quoi, le... Pouvez-vous nous donner un exemple de...
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : ...un accessoire, bien, exemple, un paquet de
papier à rouler qui aurait une image qui laisserait croire que ça pourrait contenir une saveur ou une
odeur ou qui nous amènerait à penser que ce papier-là a été fait avec des produits qui sont colorés sur le paquet, mais
ça laisse croire que, peut-être, il va y avoir une odeur. Vous voulez ajouter?
M. Arruda (Horacio) :
Exemple, des fleurs d'eau de rose. Comprenez-vous, là, un dessin, là, qui
laisse sous-entendre qu'il y a une particularité d'un parfum.
Mme
Charlebois :
Qui amène un style de vie, là, en plus.
M. Arruda (Horacio) : Feuille
de menthe.
Mme
Charlebois : Odeur...
M.
Jolin-Barrette : O.K. Donc,
pour l'accessoire... Dans le fond, aussi, celui-ci doit avoir un emballage neutre
pour l'accessoire aussi.
Mme
Charlebois :
Exact. Il ne faut pas qu'il laisse croire, exactement.
M.
Jolin-Barrette : O.K. Mais
pourquoi, à ce moment-là, on ne dit pas : «L'emballage d'un accessoire
doit être un emballage neutre»? Pourquoi on ne le dit pas? Pourquoi on
dit «laisse croire», plutôt que d'y aller directement?
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Bien, ce n'est pas un... En fait, ce n'est pas un emballage neutre. C'est qu'on
ne veut pas qu'il y ait de saveur ni
d'odeur, puis, en plus, on ne veut pas que ça le laisse croire. Parce que ce
n'est pas... Puis ça se vend déjà,
les accessoires, là, en passant. Le papier à rouler, il est déjà sur le marché.
Sauf qu'on va leur dire... On ne peut pas faire un emballage neutre pour ces produits-là, tu sais. Dans mon temps,
moi... puis ça fait un petit peu d'années, mais le papier à rouler s'appelait Vogue. Là, j'ai quelqu'un qui m'a donné un
paquet de papier à rouler pour me faire une joke, mais ça n'a pas l'air pantoute du papier Vogue,
là. Ça a l'air de tout une autre affaire, tellement que je pensais que c'était
une carte d'affaires. Je ne pensais pas pantoute que c'était du papier à
rouler, sincèrement, là. Les compagnies se sont raffinées.
Alors, ce
qu'on veut, c'est gérer, oui, l'odeur, oui, la saveur, mais aussi ce qui
pourrait porter un jeune à penser qu'il
a été fabriqué avec, mettons, de la menthe, même si ça ne goûterait pas la
menthe. Alors, on ne veut pas ça. Puis les accessoires, ça va être
tellement multiple que ça va être difficile d'avoir un emballage neutre.
Le Président (M. Merlini) : Dr
Arruda.
M. Arruda (Horacio) :
L'emballage neutre correspond à des caractéristiques bien particulières :
une taille particulière, des zones de logo,
de messages particuliers, une zone... un caractère, grosseur de caractère pour
l'étiquetage. La zone où ils peuvent
mettre leurs logos de compagnie, elle est restreinte. La couleur, c'est un brun
laid, verdâtre, qui fait faire... Ça, c'est un emballage neutre.
Ici, on peut
avoir du papier à fumer, une pipe à eau qui va être dans une boîte, puis etc.
Ce qu'on veut... On ne pourrait pas
définir pour la boîte qui contiendrait tout. Donc, on veut tout simplement
mettre les critères, c'est-à-dire que ça
ne doit pas avoir de saveur, ça ne doit pas venir altérer la consommation, puis
ça ne doit pas faire la promotion d'un style de vie ou laisser croire,
par une image, que c'est parfumé, alors que ça ne l'est pas.
Ça fait que
c'est un peu la façon dont les juristes ont inscrit... pour être en mesure de
contrôler les emballages. Et, de
toute façon, des produits, là, il va en émerger énormément. Le principe qu'on
veut, c'est que ce produit-là ne doit pas
faire la promotion comme telle et ne doit pas être attirant pour un jeune. Et
on sait qu'ici une des stratégies, c'est la question de la saveur.
• (12 heures) •
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Dr Arruda. M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Bien, M. le
Président, sur la finalité, je rejoins la ministre et M. Arruda. Et je
comprends, de la réponse que vous me faites, le parallèle avec
l'emballage neutre qui a été défini pour le tabac. Donc là, tous les
cigarettiers doivent respecter ce cadre-là, puis c'est le même produit, c'est
des cigarettes. La seule différence, c'est qu'il
y en a plus dans un paquet, moins dans un paquet. Il y en a qui sont plus
courtes, il y en a qui sont plus longues. Ça fait que c'est facile à faire. Là, je comprends que vous me dites :
Sur l'application aussi. Quand c'est des... supposons une pipe, un bong,
du papier à rouler, ce n'est pas le même format, tout ça.
Sauf que,
moi, quand je regarde votre disposition,
là, puis je vois «dont l'emballage le laisse croire», O.K.,
puis que, là, il y a
la sanction pénale après, si j'émets
des constats d'infraction, il n'est pas écrit que je ne peux pas avoir une
image. Tu sais, ça peut être mon design,
puis moi, je pourrais aller dire en cour, si je reçois un constat d'infraction...
où il y a une image, je ne sais pas,
de cactus, là, je pourrais aller dire : Bien, écoutez, nous, là, on n'a
pas l'intention que ça laisse croire que ça a le goût d'un cactus ou que
ça a l'odeur d'un cactus. Je pourrais le plaider, ça.
Alors, moi,
je vous dis, quand je vois votre texte, je comprends la finalité, mais
quelqu'un qui reçoit un constat d'infraction
là-dessus... Moi, je le dirais précisément, là. Dans le texte, je dirais :
Pas d'image, pas de... tu sais, qui soit brun, puis que, dépendamment du format... mais qu'il n'y ait rien
d'inscrit à part «bong», «pipe à hasch» ou «papier à rouler». Tu sais,
vous viendriez vraiment dire directement...
Le Président (M. Merlini) :
Dr Arruda.
M. Arruda (Horacio) : Je
ne suis pas un expert en économie ni en échange de marché, là, mais là il faut comprendre que ces produits-là viennent d'un peu
partout à travers le monde. Et là, s'il faudrait exiger des emballages spéciaux au Québec...
spécifiques pour les bongs qui sont vendus au Québec, là, il y aurait comme
certains enjeux. Moi, je pense que ce qu'on vise ici... Ce qu'on vise
ici, c'est véritablement, je vous dirais, là... Parce que, de toute façon, l'emballage, entre guillemets, l'emballage neutre
pour le cannabis lui-même, le fédéral va édicter le type d'emballage que
ça va faire.
Maintenant,
c'est des accessoires. Ce qu'on ne veut pas, c'est que les accessoires
viennent... On n'en veut pas, de
saveur, dans le cannabis emballé. On ne veut pas qu'un accessoire vienne en
ajouter ou de laisser croire que ça en ajoute pour un jeune. Et là «le
laisser croire», bien, c'est au bon jugement, j'imagine, de la démonstration de
la preuve. Par exemple, si quelqu'un
mettrait une feuille d'eau de rose ou une affaire qui est parfumée, c'est très
différent d'un cactus. Vous comprenez
ce que je veux dire? Dans les faits, je pense que moi, je n'irais pas jusqu'au
DPCP m'attaquer au cactus, mais je
m'attaquerais peut-être à la feuille de menthol, parce qu'on sait que c'est
reconnu puis c'est associé, chez les jeunes, à la cigarette agréable.
Le Président
(M. Merlini) : Merci, Dr Arruda. M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais je comprends ce que vous me dites, là.
Je suis d'accord avec vous sur le fond, là. Mais il y a du lousse dans la poulie, là. Parce que, exemple, supposons
que, sur la boîte, bien, c'est le «trademark», la marque de commerce de l'entreprise, puis il y a un
bleuet ou il y a des fraises, ou tout ça. Là, qu'est-ce qu'il fait, là, le
DPCP, là, ou le poursuivant? Je vous invite
juste, là... C'est des éléments que je soulève. Votre critère de «laisse
croire», moi, ça me soulève des
interrogations. Je fais juste vous le dire, là, avoir un client qui serait
accusé de ça, je le plaiderais.
Le Président
(M. Merlini) : Dr Arruda.
M. Arruda
(Horacio) : Là, on est dans une question des balises
juridiques. Ce n'est pas mon élément d'expertise. Mais, par exemple, si on aurait des images avec
des bleuets, puis ça donne la saveur d'un fruit, hein, c'est une saveur de
fruit ou de gomme balloune, à ce moment-là,
je pense que je pourrais défendre le fait que ça laisse croire ça. Pourquoi
ils ont choisi le bleuet et non pas quelque
chose d'autre en termes de logo, ou etc., c'est parce qu'ils veulent associer
la question de saveur.
Mais,
comme je vous dis, moi, là, je sors de mon champ d'expertise. Tout ce que
j'essaie de vous dire, en termes de
finalité, puis là c'est la question de la modalité, c'est que ce qu'on veut
éviter, c'est aller chercher la clientèle de jeunes que vous ne voulez pas
qu'on aille chercher, à travers une manigance où on ne peut pas mettre de
saveur dans le cannabis parce qu'on
l'interdit mais qu'on va le mettre dans un accessoire à côté, où, là, le jeune
va avoir à la fois la saveur et le cannabis.
Je ne peux pas... Vraiment, pour ce qui est de comment défendre la situation
puis de regarder tel, tel produit, j'aurais de la difficulté, là...
Le Président
(M. Merlini) : Merci, Dr Arruda.
M. Arruda
(Horacio) : ...en tant que docteur national de santé publique,
et non pas comme avocat.
Le Président
(M. Merlini) : Merci, Dr Arruda. M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Bien, M. le Président, on a fait nos points, là.
Moi, je dis juste à la ministre que, rédigé comme ça, là, je pense qu'il est attaquable. Donc, vous
pouvez le laisser comme ça si vous voulez, mais moi, je pense qu'il y a
certains problèmes. Je vous le soumets.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce
que j'ai d'autres interventions à l'article 39? Je n'en vois pas. Je le mets donc
aux voix. Est-ce que l'article 39 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Merlini) : Adopté. Nous allons donc à l'article 40, Mme
la ministre.
Mme Charlebois :
Ce ne sera pas long, M. le Président.
À
l'article 40 : «Les articles 38 et 39 ne s'appliquent pas au
cannabis ou à des accessoires destinés à être vendus exclusivement à
l'extérieur du Québec.»
Alors,
ici, à l'article 40, M. le
Président, on vient prévoir que les
règles concernant la composition du cannabis et les accessoires
s'appliquent au cannabis destiné à être vendu au Québec... C'est le contraire.
Attendez un peu... «Les articles 38 et
39 ne s'appliquent pas au cannabis ou à des accessoires destinés à être vendus
exclusivement à l'extérieur du
Québec.» C'est ça. Alors, l'article 40 prévoit que les règles
concernant la composition du cannabis et des accessoires ne s'appliquent
qu'au cannabis destiné à être vendu à l'extérieur du Québec. C'est ce que je
comprends.
Il
n'y a pas lieu d'empêcher les producteurs de cannabis ou les fabricants
d'accessoires de produire du cannabis ou
des accessoires conformes aux règles de d'autres provinces ou de d'autres pays
et de les vendre dans ces endroits-là, mais
les règles qui sont prévues à 38, 39 permettent d'assurer que le cannabis qui
sera vendu au Québec est conforme aux normes de qualité et de
sécurité qui auront été établies par le gouvernement.
Le
Président (M. Merlini) :
Merci, Mme la ministre. Des interventions à l'article 40? M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Oui. Je
comprends, sauf qu'en même temps, là, on va se faire dire par les consommateurs québécois : Ah! bien, on a des entreprises québécoises qui produisent des choses, mais on peut les
acheter seulement hors Québec.
Alors, j'essaie de comprendre pourquoi qu'on
crée volontairement cette ouverture-là qui nous place, je dirais, un peu...
pas en porte-à-faux, là, mais qui nous place
un peu en contradiction avec ce qu'on ne veut pas au Québec,
mais, s'il y a une province qui dit : Bien, nous autres, ça
ne nous dérange pas, bien... Je ne dirais pas : Allez l'acheter dans une
province, parce qu'ils vont être
obligés d'acheter via la SQDC. Par
contre, à Gatineau, ils pourraient très bien
traverser le pont de l'autre côté et
dire : Bien, ici, je peux acheter un produit québécois
que je ne peux pas acheter de l'autre côté. Si l'Ontario le prévoyait.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
M. Pagé : J'essaie de voir la
pertinence de mettre cela dans la loi.
Mme
Charlebois : Honnêtement, quand je parle... Il y a d'autres provinces,
mais il y a aussi d'autres pays, et on ne veut pas empêcher nos producteurs de répondre à
des bons de commande qui viennent d'ailleurs. Ce que j'ai le goût de vous dire aussi... Ce qu'on ne souhaite pas,
c'est empêcher les producteurs de développer leur économie.
Ce n'est pas en contradiction avec ce
que nous autres, nous voulons, mais, si la commande d'une autre province et/ou
d'un autre pays arrivait avec des
règles différentes, pourquoi on empêcherait nos producteurs de pouvoir vendre à
ces gens-là parce qu'ils viennent du Québec? Pourquoi on ne leur
permettrait pas de se développer au même titre que d'autres qui vont soumissionner sur ces produits-là? Ce n'est pas
parce qu'on serait en accord avec la façon dont l'autre province ou l'autre
pays va procéder, mais, si... C'est ça.
Le Président (M. Merlini) : Merci, Mme
la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé : En fait, c'est beaucoup plus une question
de principe, parce que nous, on jugerait qu'au Québec... par mesure préventive, parce qu'on a un modèle québécois,
parce qu'on a échangé beaucoup sur la question, on pense que cela n'est pas bon, mais par
contre, pour les autres, ce n'est pas
grave, vous pouvez envoyer ça ailleurs, si le coeur vous en dit. Que cela arrive peut-être
dans quelques années, quand on se sera adapté à toute cette
réalité, peut-être. Mais, à
ce moment-ci, qu'on crée cette ouverture, je trouve qu'il y a comme un
décalage entre ce que nous souhaitons pour les Québécois... mais, pour les
gens qui auraient une réflexion différente, bien, ce ne serait pas grave.
Alors, produisez quelque chose
d'autre et envoyez ça ailleurs.
Je ne sais
pas, tu sais, on a des normes de sécurité, par exemple, on a des normes
de sécurité, par exemple, sur différents
produits, on a souvent des hauts standards de qualité. Est-ce que, si les
normes de sécurité sont abaissées dans une
autre province ou dans un autre pays, on va dire : Bien, ce n'est pas
grave, les produits qui sont moins sécuritaires, nous, au Québec, on ne les veut pas, mais vous pouvez les envoyer
ailleurs? Dans le fond, c'est un
petit peu ça, le message qu'on
envoie.
Alors, c'est
pour ça que j'ai un petit peu de difficultés, je trouve que les valeurs que nous avons, au Québec...
Puis, le modèle qu'on veut se donner,
je pense qu'on devrait en être fiers puis essayer plutôt
de le propager, plutôt que de dire : Bien, abaissons les
critères pour les autres. Écoutez, je me questionne, je me questionne.
• (12 h 10) •
Le Président (M. Merlini) : Merci, M.
le député de Labelle. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Bien, je le répète, là, c'est seulement
pour permettre aux entrepreneurs de pouvoir développer leurs marchés, puis je serais mal à l'aise
d'empêcher des productions québécoises d'aller à l'extérieur vendre leurs produits.
Honnêtement, c'est comme si on disait à nos Québécois : Bien, tu vas être ici, puis tu vas rester rien
qu'ici, puis on t'empêche d'aller
faire affaire ailleurs. Puis ça ne veut pas dire que les autres provinces...
Dans les autres provinces, en passant,
ils n'ont pas ces règles-là de restreindre le marché à leurs propres
producteurs. Et moi, je pense que, justement, parce
qu'on a une chance d'être compétitifs avec d'autres provinces et avec d'autres
pays à cause de notre tarification
électricité, et notamment
en électricité, bien, pourquoi on n'en profiterait pas, de cet avantage-là et
pourquoi on ne permettrait pas à nos
producteurs... Tu sais, il y a des règles, oui, qu'on s'est données, mais, s'ils
ne sont pas là, les règles ailleurs, puis ça ne veut pas dire... ça ne
nous empêchera pas d'en parler, de nos règles ailleurs.
Mais, si eux
autres, ils décident de ne pas... On ne va pas aller légiférer dans d'autres
provinces. Mais je me sentirais mal à
l'aise d'empêcher un de nos producteurs de pouvoir vendre ailleurs, alors qu'il
verrait les bons de commande lui passer sous le nez, dire : Bien,
non, moi, je viens du Québec, je n'ai pas le droit. Je serais mal à l'aise avec
ça. Je comprends la crainte du député de Labelle,
mais en même temps ce n'est pas... Le libre marché, c'est un peu ça,
hein?
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Bien, en fait,
prenons la question autrement. Si l'article 40 n'existait pas, est-ce qu'un
producteur québécois pourrait, justement, produire un cannabis aromatisé et le
vendre hors Québec? Et est-ce qu'il serait mis à l'amende de quelque façon que ce soit? Parce que c'est à la SQDC
qu'il ne pourrait pas en vendre, ce n'est pas... Mais, si c'était permis en Ontario,
sans avoir l'article 40, est-ce qu'il conviendrait, le producteur
québécois, à la loi québécoise s'il
produisait justement un cannabis à l'odeur de bleuet, mais pour la vente hors
Québec? Parce que le producteur québécois va
être obligé de vendre à la SQDC. À la SQDC, c'est sûr qu'il ne pourra pas parce
qu'on l'a écrit. Mais, quand il va vendre hors Québec, j'ai l'impression qu'on
n'aurait même pas besoin de mettre cet article-là, parce que ce n'est
pas une vente qui est destinée aux consommateurs québécois.
Mme
Charlebois : En
fait, ce qu'on vient faire...
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
...ce qu'on vient faire avec l'article 40, c'est rendre la chose explicite
complètement, c'est de... Parce qu'on
pourrait ne pas avoir l'article 40, mais ce ne serait pas aussi clair
qu'il pourrait vendre à l'extérieur. Parce qu'un producteur ne doit pas vendre à d'autres que la Société québécoise
du cannabis au Québec, mais, pour vendre à l'extérieur, ce qu'on lui
dit, c'est qu'il ne serait pas obligé de se conformer à 38 et 39.
Ceci étant
dit, est-ce qu'en étant trop restrictifs on ne va pas développer du marché dans
d'autres provinces, d'autres emplois
ailleurs plutôt que nous, au Québec? Est-ce qu'on veut favoriser, justement,
nos producteurs? Est-ce qu'on veut favoriser
notre production en serre? Est-ce qu'on veut... Voilà. C'est un peu tout ça
pourquoi... Puis on le rend explicite. Mais, si vous me le permettez,
peut-être que Me Lavoie pourrait vous donner encore davantage de détails, là.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai votre consentement pour
permettre à Me Lavoie de s'adresser à la commission? Consentement. Alors, Me Lavoie, encore une fois, veuillez
vous identifier avec votre titre pour les bienfaits de l'enregistrement.
À vous la parole.
Mme Lavoie(Christine) : Oui, alors Chistine Lavoie, avocate à la Direction
des affaires juridiques du ministère de la Santé.
Bien, comme
Mme la ministre le dit, c'est vraiment pour être plus clair, parce que la façon
dont sont formulés les autres
articles, c'est des interdictions générales. On vient dire : «Un
accessoire ne peut comporter aucune saveur», donc là, tu sais, il
restait un petit flou de savoir si un producteur d'accessoires... Disons,
quelqu'un, un fabricant d'accessoires en a à
sa possession, bien, un accessoire ne peut comporter aucune saveur. O.K., oui.
Mais là, dans ce cas-là, c'est parce
que c'est ma production qui est destinée à un autre endroit où les normes
acceptent ce type d'accessoires là.
Mme
Charlebois : Sans
ça, il ne pourrait pas l'avoir sur le territoire, c'est ça?
Mme Lavoie
(Christine) : Bien, c'est que, dans le fond, il y avait un flou, on ne
voulait pas non plus qu'il y ait de possibilité, là, qu'il y ait confusion
là-dessus, là. Ça, c'est pour préciser ça. C'est sûr que, si on ne le mettait
pas, on pourrait l'interpréter comme ça, mais en même temps on est mieux
d'être plus clairs, là. C'était le but.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Me Lavoie. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Bon, alors, à ce moment-là, avez-vous un exemple
d'un produit québécois, où il y
a un standard, je dirais, de sécurité ou une norme x, qui ne
peut être vendu au Québec parce
qu'on dit : Le standard de
qualité — je ne sais pas, moi — pour
les sièges d'enfant, de bébé, par exemple, ça doit être telle norme de
sécurité, et que des entreprises québécoises,
justement, créent ce siège de bébé, ou autre chose, avec un standard moins
élevé, et qu'on vend à l'extérieur du Québec? Est-ce que ça existe?
Est-ce que ça existe, tout simplement?
Mme Lavoie (Christine) : Je ne suis
pas une experte...
Le Président (M. Merlini) : Me
Lavoie.
Mme Lavoie
(Christine) : Oui, merci, M. le Président. Je ne suis pas une experte
de tous les produits sur le marché québécois,
là, mais on m'a dit ici qu'en fait, dans le cas du tabac, par exemple, les
normes d'emballage ne sont pas pareilles dans d'autres pays ou encore dans d'autres provinces puis que les
fabricants québécois, bon, ils peuvent fabriquer des produits aux normes
de d'autres provinces ou de d'autres pays et les exporter, là. Il n'y a aucun
problème. Bon, on pourrait essayer de penser...
Mme
Charlebois : Le tabac
menthol est un...
Mme Lavoie (Christine) : Par
exemple, le menthol, en particulier.
Une voix : On n'en vend pas
chez nous. Ça peut être vendu dans d'autres provinces.
Mme Lavoie
(Christine) : C'est ça. Parce que, dans le fond, au Québec, c'est impossible
d'avoir un arôme, donc l'emballage ne peut pas dire qu'il y a un arôme
pour le tabac, mais il pourrait avoir du tabac québécois au menthol qui est vendu en Ontario, mais il ne sera pas
vendu au Québec, par exemple. On pourrait penser... les médicaments, à la
limite, là. Je veux dire, admettons qu'un
médicament n'était pas autorisé au Canada ou pas approuvé, on n'empêchera
pas la compagnie de médicaments de faire ce
médicament-là puis de le vendre, hein, aux États-Unis, s'il était approuvé
aux États-Unis, là. Comprenez-vous?
Le
Président (M. Merlini) : Merci, Me Lavoie. M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Oui, mais honnêtement j'ai quand même un malaise, j'ai
quand même un malaise de dire : Nous, avec tout ce qu'on a regardé, étudié, réfléchi, on pense que, pour la
sécurité de notre population, on ne devrait pas justement mettre un produit, sur le marché, qui est
aromatisé, qui est transformé, et tout le reste, mais, pour les endroits qui
ont une réflexion différente, que je
ne jugerai pas, ça leur appartient, bien, pour les autres, ce n'est pas grave,
on peut y aller. Moi, ça heurte un peu mes valeurs, je vous avoue
franchement. Mais, bon, je comprends l'objectif, mais ça heurte mes valeurs. Ça serait comme pour des produits de
sécurité. On le sait, qu'il y a des pays qui ont très, très peu de normes ou
beaucoup moins et qu'on va accepter de
vendre des produits qui ne sont pas sécuritaires selon nos normes plus strictes
à nous. Mais là on dirait : Bien, dans
ces pays-là, bien, vendez-en. Alors, passez des vieilles batchs de produits pas
sécuritaires dans les pays où ils
n'ont pas fait la réflexion. Alors, j'ai de la difficulté, honnêtement, là,
j'ai de la difficulté, honnêtement. Mais, bon, si c'est la volonté
gouvernementale, allons-y.
J'aurais
vu peut-être cela dans un certain temps. Quand on dit, la ministre : On va
revoir la loi dans trois ans, bon, peut-être,
peut-être, peut-être qu'on sera rendus là dans trois ans. De toute façon, à
très court terme, je ne pense pas qu'il va y avoir des centaines et des
centaines de producteurs qui vont vouloir vendre partout à travers le monde, à
très court terme, parce que, juste la
barrière à l'entrée pour pouvoir produire, je vais vous dire que ce n'est pas
évident, là. Ce n'est pas pour les 900 petits producteurs qui sont venus,
qui ont été représentés ici, là, parce que... plusieurs très petits producteurs
qui n'ont pas du tout les moyens d'aller chercher l'approbation de Santé Canada.
Parce qu'on se l'est fait dire à
plusieurs occasions. Mais, bon, si c'est la volonté du gouvernement, allons-y,
mais moi, j'avoue que je suis très mal à l'aise avec ça.
Mme
Charlebois :
Juste vous dire que les petits producteurs...
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Les petits producteurs, M. le Président, pour
avoir vu les discussions qui se passent au fédéral, vont être... Les critères d'admission par Santé
Canada seront assouplis pour les petits producteurs. Et même que je pense
que c'est en ce moment qu'ils sont déjà
assouplis, puis ils sont en train déjà de regarder des demandes qui ont été
faites par le Québec en ce sens-là. Alors, je veux rassurer le député de
Labelle, je pense qu'ils ont été entendus par le gouvernement fédéral. Est-ce
que ça sera tout au point? On va suivre ça de près.
M. Pagé :
Bien, M. le Président...
Mme
Charlebois : Mais, au cours de la dernière année, là,
rappelons-nous ce que j'ai déjà dit, il n'y avait pas de demande de déposée. Là, ils se réveillent parce
qu'ils voient qu'il y a du cannabis non thérapeutique, là, nos producteurs
québécois. Alors, c'est eux autres, justement, que je ne veux pas limiter.
• (12 h 20) •
M.
Pagé : Oui. Bien, vous m'en voyez réjoui, M. le Président, de
voir qu'enfin Santé Canada va assouplir ses normes, tout en demeurant quand même sécuritaire, ça, c'est clair, sauf que c'est un peu plate qu'ils le fassent un
an plus tard. Pourquoi? Parce qu'il y
en a plusieurs, justement, qui n'ont pas voulu faire le processus
parce qu'on parle de plusieurs
centaines de milliers de dollars pour
arriver à avoir ta certification et pouvoir diversifier ton entreprise.
Et, pendant ce temps-là,
la SQDC a déjà des tonnes et des tonnes de contrats de donnés à
six, sept producteurs qui, dans plusieurs cas, ne sont pas au Québec. Et là ces
producteurs-là ont déjà une grosse longueur d'avance sur les petits
producteurs.
Et je vais vous dire
que moi, j'en avais un chez nous, là, qui avait commencé à monter le projet,
là, il a arrêté à 50 000 $. Là,
là, il a dit : Je suis tanné de dépenser de l'argent, je vais arrêter ça,
parce que ça va me coûter quelques centaines
de milliers de dollars. Et là il voit le marché, maintenant, qui est en train vraiment
d'être capturé par quelques gros, quelques
mégas, financés via les paradis
fiscaux, évidemment.
Alors, je trouve ça triste que, justement, on n'ait pas réglé ça il y a un an.
Cela dit, revenons à
l'article 40, et personnellement... On pourra en disposer, mais je vais
voter contre l'article 40, M. le Président, parce que, moi, ça vient
heurter mes valeurs.
Le
Président (M. Merlini) :
Est-ce que j'ai d'autres
interventions à l'article 40? Je
n'en vois pas. Le vote par appel nominal est demandé. Mme la secrétaire,
pour contre ou abstention.
La Secrétaire :
Oui. Mme Charlebois (Soulanges)?
Mme
Charlebois :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Simard :
Pour.
La Secrétaire :
M. Simard (Dubuc)?
M. Simard : Pour.
La Secrétaire :
M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Chevarie : Pour.
La Secrétaire : M. Pagé
(Labelle)?
M. Pagé : Contre.
La Secrétaire : M. Bourcier
(Saint-Jérôme)?
M. Bourcier : Contre.
La Secrétaire : Mme Lavallée
(Repentigny)?
Mme Lavallée : Pour.
La Secrétaire : M. Merlini
(La Prairie)?
Le
Président (M. Merlini) : Pour. Alors, l'article 40 est donc
adopté. Mme la ministre, vous avez, je crois, une proposition
d'amendement, vous m'avez fait signe que vous avez une proposition d'amendement
qui introduirait un article 40.1.
Mme
Charlebois :
Exactement, M. le Président.
Le Président (M. Merlini) : Alors, à
vous la parole.
Mme
Charlebois :
À l'article... insérer, après l'intitulé du chapitre VIII de la Loi
encadrant le cannabis, proposé par l'article 12 du projet de loi,
la section suivante :
«Section 0.1. Champ d'application.»
À 40.1 : «Aux fins du présent chapitre, à
moins que le contexte ne s'y oppose, l'expression :
«"Cannabis" comprend également les
accessoires;
«[Le]
"producteur de cannabis" comprend également le fabricant
d'accessoires, sauf dans le cas des articles 41, 42 et 43, où elle
comprend également le distributeur et le fabricant d'accessoires.
«Aux fins des
articles 41 et 42, l'expression "Société québécoise du cannabis"
comprend également l'exploitant d'un commerce où des accessoires sont
vendus [en] détail.»
Ici, avec cet
amendement, M. le Président, on a pour objet d'élargir le champ d'application
du chapitre VIII en proposant des adaptations nécessaires afin que
les dispositions portant sur la promotion, la publicité, l'emballage du
cannabis s'appliquent également aux accessoires de ce produit. Et voilà.
Le Président
(M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions à la proposition d'amendement de Mme la ministre?
M. Pagé :
Bon, c'est pour couvrir l'ensemble, dans le fond, des produits de cannabis et
des accessoires, c'est bien cela? Bon, le papier puis tout ce qu'on
disait, là.
Mme
Charlebois :
Exact.
M. Pagé :
O.K. Bien, ça va. Ça fait référence à 41, 42, 43, où, j'avoue bien humblement,
je n'ai pas eu le temps de prendre
connaissance, mais ce que je comprends, c'est que c'est juste pour couvrir,
dans le fond, les accessoires. O.K., c'est bon.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à la
proposition d'amendement? Je n'en vois pas,
je le mets donc aux voix. Est-ce que la proposition d'amendement qui introduit
la section 0.1, «Champ d'application», et l'article 40.1 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
Nous allons donc maintenant au chapitre VIII, «Promotion, publicité et
emballage», la section I, «Promotion», et l'article 41. Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Alors, l'article 41, M. le Président : «La Société québécoise du
cannabis ou un producteur de cannabis ne peut :
«1° donner ou
distribuer gratuitement du cannabis à un consommateur ou lui en fournir à des
fins promotionnelles quelles qu'elles soient;
«2°
diminuer le prix de vente au détail en fonction de la quantité de cannabis,
autrement que dans le cadre d'une mise
en marché régulière effectuée par le producteur, ou offrir ou accorder au
consommateur un rabais sur le prix du marché du cannabis;
«3° offrir à un consommateur un cadeau ou une
remise ou la possibilité de participer à une loterie, un concours ou un jeu ou toute autre forme de bénéfice, si
celui-ci doit, en contrepartie, fournir un renseignement portant sur le
cannabis ou sur sa consommation de cannabis ou acheter ou produire une
preuve d'achat de celui-ci.
«Pour
l'application du présent chapitre, un producteur de cannabis comprend toute
personne ou société dont il a le contrôle ou qui le contrôle.
«Le gouvernement peut, par règlement, préciser
les normes en matière de promotion.
«Le
producteur qui contrevient aux dispositions du premier alinéa ou à celles d'un
règlement pris en application du
troisième alinéa commet une infraction et est passible d'une amende de
5 000 $ à 500 000 $. En cas de récidive, ces
montants sont portés au double.»
Et ici on a un amendement, M. le Président, à l'article 41.
Dois-je le lire maintenant?
Le Président (M. Merlini) : Oui,
allez-y.
Mme
Charlebois : Est-ce
que mes collègues l'ont?
Le Président (M. Merlini) : La
distribution se fait en ce moment.
Mme
Charlebois : D'accord. Alors, je vais lire lentement, pour
qu'ils puissent avoir la copie entre les mains au moment où on fera lecture.
Alors, ce
qu'on propose ici, c'est de modifier l'article 41 de la loi encadrant le cannabis, proposé
par l'article 12 du
projet de loi, par le remplacement, dans le dernier alinéa, de
«Le producteur qui» par «Quiconque, autre que la société».
Cet amendement propose une modification de
concordance avec l'introduction de l'article 40.1, qui rend applicable le
présent chapitre aux accessoires de cannabis.
Le Président (M. Merlini) : Merci, Mme
la ministre. Est-ce que j'ai des interventions sur la proposition d'amendement
à l'article 41? M. le député de Labelle?
M. Pagé : Ça va, ça va.
Le Président (M. Merlini) : Ça va?
Je mets donc cette proposition d'amendement aux voix. Est-ce que la proposition
d'amendement à l'article 41 est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
Nous revenons donc à l'article 40 tel qu'amendé.
La Secrétaire : 41.
Le
Président (M. Merlini) : 41, pardon, je m'excuse, effectivement.
Merci, Mme la secrétaire. Je vous fais la remarque qu'il y a quatre alinéas et trois paragraphes, alors vous
pouvez faire la mathématique en ce qui concerne vos temps de parole.
Est-ce que j'ai des interventions à l'article 41 tel qu'amendé? M. le
député de Labelle.
M. Pagé :
Alors, dans tous les cas, en fonction de l'amendement qui nous a été introduit
précédemment, 40.1, dans tous les
cas, c'est ici que l'on voit que «cannabis» comprend «accessoires». C'est bien
cela? Comme au deuxième paragraphe,
diminuer... non, premier paragraphe, «donner ou distribuer gratuitement du
cannabis et des accessoires». Alors, chaque fois, ça va comprendre les
accessoires. C'est cela?
Mme
Charlebois : ...
M. Pagé :
O.K. La même chose au deuxième paragraphe... alinéa : «Pour l'application
du présent chapitre, un producteur de cannabis», et là ça serait «et
d'accessoires» aussi? J'imagine que c'est cela...
Mme
Charlebois : Vous
êtes au deuxième, là?
Le Président (M. Merlini) : Deuxième
alinéa.
M. Pagé : Oui, «pour
l'application», deuxième alinéa.
Mme
Charlebois : Oui,
mais «diminuer le prix de vente au détail en fonction de la quantité»...
Le Président (M. Merlini) : Non.
C'est le paragraphe.
M. Pagé :
Ça, c'est le...
Mme
Charlebois : Ah,
alinéa, excusez-moi.
M. Pagé :
Oui. «Pour l'application du présent chapitre, un producteur de cannabis», et là
ça comprend un producteur d'accessoires aussi?
Mme
Charlebois : ...
Le Président (M. Merlini) : Dans le
micro, Mme la ministre, s'il vous plaît?
Mme
Charlebois : Oui.
Le Président (M. Merlini) : Merci
beaucoup.
Mme
Charlebois :
Excusez.
Le Président (M. Merlini) : Je vous
en prie. Parce que «hum», c'est dur à écrire.
Mme
Charlebois : Ah,
ils sont créatifs, ces transcripteurs.
Le Président (M. Merlini) : M. le
député de Labelle?
M. Pagé :
Oui, O.K. O.K. Et, quand on dit, bon : «Diminuer les prix de vente au
détail en fonction de la quantité de
cannabis», bon, ici, on est vraiment dans l'aspect promotionnel. Par contre, on
sait qu'une des beautés de notre modèle, c'est qu'on va avoir un seul vendeur au Québec, qui est la SQDC. Et, la
SQDC, si on se rend compte assez rapidement que le marché au noir diminue son prix d'une telle façon qu'on n'est
plus compétitifs puis on ne réussit pas à atteindre notre objectif, qui est de le compétitionner, et
même de sortir du marché illicite au marché licite, on s'entend qu'il pourrait
y avoir des directives rapidement pour faire
en sorte que le prix puisse baisser rapidement, le prix de vente puisse baisser
rapidement. Parce que ça, on l'a entendu,
vous et moi, à satiété, que, bon, ça se vend autour de 7 $, 8 $,
9 $, 10 $. Alors, il va falloir que le prix au détail soit
compétitif avec celui du marché au noir.
Et là, déjà,
on entend que le marché au noir, à certains endroits, il peut s'en vendre,
semble-t-il, à beaucoup moins cher.
Alors ici, quand on parle de diminuer le prix de vente, c'est toujours dans la
notion de faire de la promotion. Mais
de quelle façon l'objectif
de pouvoir faire fluctuer le prix en fonction du marché au noir... De quelle
façon cet article-là va être interprété? Je ne sais pas si vous me
saisissez bien, là.
• (12 h 30) •
Mme
Charlebois : Oui. Oui, je comprends, mais ici ce qu'on parle,
c'est la promotion, puis de la façon dont on l'a rédigé... «diminuer le prix en fonction de la quantité», alors que,
quand on va diminuer le prix, ce n'est pas en fonction de la quantité, ça va être : diminuer le prix
pour n'importe quelle quantité qui sera vendue à la Société québécoise du cannabis.
Alors, ce
qu'on ne veut pas, là... Bref, si tu achètes un gramme, c'est tel prix puis, si
tu en achètes 15 grammes, c'est
meilleur marché, puis 30 grammes, c'est un autre prix, on ne veut pas ça,
là. On ne veut pas faire de promotion de nos produits à partir des quantités.
Ça va être le prix général, peu importe la quantité, qui baissera pour
concurrencer le marché illégal.
M. Pagé : O.K. J'entends
bien, mais de quelle façon on va faire savoir à nos clients, dans l'hypothèse
où, justement, on a de la difficulté à s'accaparer des parts de marché... Parce que
le marché au noir est très, très compétitif, les gens ne viennent pas à la SQDC, parce qu'ils peuvent en acheter à 3 $ le gramme. On est encore à
8 $, 10 $ à la SQDC. On
n'en vendra pas. Alors, de quelle façon on va faire savoir à notre clientèle :
Écoutez, maintenant, on peut vous en vendre à 3 $ le gramme, là?
Alors,
j'essaie de voir quelle va être la mécanique, sans en faire la promotion, sans
faire ce qu'on reçoit à tous les jours, avec notre carte Inspire, là,
qui est toujours en train de nous faire des promotions, là, à ne plus finir,
là.
Mme
Charlebois :
Bien, il y aura le site Web où il y aura de l'information. Mais on ne va pas
prendre des pages de publicité dans le journal pour afficher des prix de
vente de notre produit, là. On ne veut pas en faire...
M. Pagé : O.K. On ne va pas
recevoir les courriels à tous les jours, comme la carte Inspire, là.
Mme
Charlebois :
Voilà. On ne veut pas en faire la promotion. En fait, ce qu'on ne permettra pas
aux autres, on ne le fera pas, nous
autres, hein? C'est clair, là. Puis moi, je fais confiance aux consommateurs,
qui vont vouloir, honnêtement, un produit québécois de qualité, vont se
rendre dans les Sociétés québécoises du cannabis et ils vont s'informer, là. Tu sais, si tu veux vraiment du
cannabis, tu vas être capable d'aller t'informer, et tu peux même le faire
sur le Web.
Mais je ne
vois pas comment on pourrait faire autrement que par une certaine recherche du
client, parce que, si on se met à en
faire la promotion, c'est comme, tu sais... Puis ce n'est pas de la promotion,
mais, si on se met à parler via des médias, en s'achetant des publicités pour dire
le prix de vente du cannabis, c'est comme en faire la promotion, je ne
suis pas à l'aise avec ça.
M. Pagé :
Bien, je ne suis pas à l'aise avec ça aussi, mais je réfléchis tout haut, là,
puis j'essaie de voir de quelle façon on va informer le consommateur
que, oui, on est compétitifs avec le marché au noir. Parce que, déjà, ce qu'on entend, c'est qu'il y a des prix qui ont chuté de
façon fort importante, là. Alors, il faut quand même que les gens... Bon,
j'imagine qu'on va s'ajuster en cours de route, là, mais...
Autre
question : Est-ce qu'il est clair dans notre esprit que, que vous achetiez
un gramme ou 30 grammes, le prix pour 30 grammes, c'est
30 fois le prix du gramme? C'est carrément ça.
Mme
Charlebois : Exact. Puis c'est
ce qu'on vient dire à l'article... C'est-u un paragraphe quand il y a un
chiffre? Je suis toujours mêlée.
Une voix : ...
Mme
Charlebois :
Paragraphe. Quand on dit qu'on ne diminuera pas le... tu sais, «diminuer le
prix de vente au détail en fonction
de la quantité, autrement que dans le cadre d'une mise en marché régulière»,
c'est ce qu'on ne veut pas. Alors, si, exemple, c'est 8 $ le
gramme, bien, si tu en achètes 30 grammes, c'est huit fois 30.
M. Pagé : O.K.
Une voix : ...
Mme
Charlebois :
Ce qu'on m'indique, c'est : si jamais on a acheté du cannabis à un certain
prix... Mais ça, ils vont ajuster leurs prix en comptoir, là, mais c'est la
Société québécoise du cannabis, parce que, s'ils achètent à un certain prix puis il en arrive une autre quantité qu'ils
ont payée moins cher, pour x raisons, là, que je ne sais pas trop, là, qu'ils
ont négociée mieux ou il y a une plus grande production de masse, les prix
pourraient baisser, bien, ils vont ajuster tout
le stock, là. Ils vont s'ajuster, la Société québécoise du cannabis, mais on ne
se promènera pas avec différents prix dans la succursale, là, c'est ça
que je veux dire.
Tu sais, il peut y avoir une période de
transition. Mettons, ils ont payé leur... puis je donne des chiffres, n'importe
quoi, là, parce que je...
Une voix : ...fait des
hypothèses.
Mme
Charlebois :
Oui, ce n'est même pas une hypothèse concluante, mais, mettons qu'on a acheté
le cannabis à un certain prix qui
nous permet de le vendre à 10 $ puis, un mois après, on est capables de le
vendre à 8 $, parce qu'on a payé
moins cher, pour toutes sortes de raisons, bien là, celui qui reste en stock à
10 $, ça va prendre peut-être un peu de temps avant qu'on aille changer l'étiquetage, les prix, puis tout ça,
là, une journée, je ne sais pas combien de temps ça prend. Mais aujourd'hui,
avec toute la technologie, les codes-barres, puis tout, moi, je suis confiante
que ça va se faire rapidement,
l'ajustement des prix, là. Puis ça va faire un peu comme... Ça peut monter, ça
peut descendre, bon, on va s'ajuster. Ça, c'est la concurrence du marché
qui fait que les prix vont s'ajuster. Mais ça ne sera pas des rabais de
quantité, de masse promotionnelle. Il n'y aura pas de ça.
M. Pagé : Oui, O.K. Par
contre, la SQDC, quand elle signe des ententes avec les différents
fournisseurs, elle n'achète pas au même prix
le cannabis d'un producteur à l'autre, parce qu'ils produisent à des prix
différents. Alors, je suis convaincu
qu'ils achètent... Une entente pour 10 tonnes, ça peut revenir à 0,89 $,
ou 1,10 $, ou peu importe. Cela dit,
une fois qu'on sait cela, est-ce que le prix de vente au détail va être le
même, indépendamment du prix qu'on a payé, ou bien, justement, Hydropothecary nous le vend moins cher, on va le
vendre moins cher? Alors, est-ce qu'il va y avoir un prix à géométrie
variable, selon le prix d'achat?
Mme
Charlebois :
Ce qu'on m'indique... Non, il peut arriver qu'il y ait des variations de prix
pour des raisons contractuelles, mais aussi de concentration de THC, ou
toute autre forme.
M. Pagé :
Oui, O.K., mais un pourcentage, par exemple, de THC à 10 %, d'une
entreprise à l'autre, est-ce qu'on va le vendre, au détail, le même
prix, si c'est du même 10 % partout?
Mme
Charlebois :
Bien, ça va dépendre de ce que la Société québécoise du cannabis va prévoir,
mais honnêtement ça va être le marché
qui va déterminer ça, là. Tu sais, ça, c'est comme les compagnies de bière,
honnêtement, là. Puis on était... Moi,
je vendais de l'eau, je vous le dis souvent, là, tu sais. Aujourd'hui, je vends
des idées, mais, dans le temps, je
vendais de l'eau. Mais on n'était pas le même... On vendait tous de l'eau, mais
il n'y a pas personne qui était au même prix, là.
M. Pagé :
Oui, mais on s'entend que, pour la bière ou le vin, par exemple, le goût est
très important. Alors, on le justifie,
justement, le prix, un peu en fonction du goût. Là, on ne veut pas avoir de
goût, on veut que ça soit à saveur neutre. Alors, 10 % de THC produit chez
Hydropothecary ou encore chez un autre fournisseur, normalement ça devrait
goûter la même chose puis donner le
même effet. Mais, si, au détail, il y a un prix qui est différencié... Bien, en
tout cas, je ne sais pas, là, mais...
Mme
Charlebois :
Ça dépend d'où c'est cultivé. Puis moi, admettons, je vous dis ça de même, là,
que je choisis que je préfère les produits du Lac-Saint-Jean...
M. Pagé : Achetons québécois.
Mme
Charlebois :
... — voilà — bien, je vais peut-être être prête à payer
plus cher pour acheter les produits du Lac-Saint...
Je donne un exemple de même, je pourrais parler d'une autre région, là. Voilà,
c'est vraiment en fonction... Vraiment,
le prix de vente va être fait par la Société québécoise du cannabis, mais ça ne
sera pas des prix pour en faire la
promotion. C'est des prix en relation avec ce qu'ils vont avoir payé, pour
concurrencer le marché noir. Ça ne veut pas dire que, parce que tu achètes d'un... Mettons, on achète tous de
Hydropothecary, bien, il ne pourra pas commencer à faire des rabais de quantité, etc. Mais, l'autre à côté,
s'il produit un produit différent et que le prix d'achat est différent, bien,
le prix de vente au détail va l'être aussi. Je ne sais pas si je m'explique
bien.
M. Pagé :
Oui, je comprends bien la nuance, mais il faut comprendre qu'en principe, là,
étant donné qu'il n'y a pas de saveur, il n'y a pas d'odeur, là, il y a les
pourcentages qui vont faire la différence, et la marque, sur laquelle,
en plus, on ne voudra pas faire de
promotion. Mais, si j'ai quatre marques différentes puis j'ai quatre prix
différents, il y en a un à 7 $,
à 8 $, à 9 $, à 10 $, bien, il y a des chances que tout le monde
se dirige vers la compagnie qui va me l'offrir à 7 $, si c'est tout
du 10 % de THC.
Mme
Charlebois :
Bien, à un moment donné, la Société québécoise du cannabis aura des choix à
faire puis ne plus acheter les
autres, si elle ne les vend pas, ces produits, là, tu sais. Mais il y a des
caractéristiques qui viennent avec les
produits puis... Moi, je ne suis pas une spécialiste en consommation de
cannabis, là. Je voudrais bien vous dire que je suis capable de
distinguer, mais ce n'est pas mon cas. Mais, pour avoir discuté avec des gens
qui en consomment, ils sont capables de
faire certaines différences sur la provenance du produit. Alors, oui, mais, si
le cannabis qui est plus cher ne se
vend pas, bien, éventuellement, la Société québécoise du cannabis aura des
choix à faire, puis en fonction de son marché, là.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé : O.K. Ça va.
Le Président (M. Merlini) : M. le
député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier :
Moi, ce qui m'inquiète, puis je vous en avais déjà parlé, c'est que ça retourne
un peu comme dans le temps où les gens vendaient des cigarettes à
l'unité, à 0,25 $. Je ne pense pas qu'on aille dans cette zone-là?
Mme
Charlebois : Non.
M. Bourcier : Non? Vous me rassurez
là-dessus?
Mme
Charlebois :
Non. Oui, oui, oui, il n'est pas question... Puis ce qu'on va faire, ça va être
des quantités, mais ça va être la
Société québécoise du cannabis... Puis on ne va même pas permettre d'ouvrir les
sacs. C'est-à-dire que le client qui arrive puis qui va acheter une
quantité, je ne sais pas, moi, de 20 grammes... Parce que la possession,
c'est 15 grammes — c'est-u
ça? Je ne m'en souviens plus.
• (12 h 40) •
Des voix : 30 grammes.
Mme
Charlebois :
30 grammes. Bon, bien, s'il va acheter son 30 grammes tout de suite
ou bien... il ne peut pas... Quelqu'un arrive puis il dit : Moi, je veux
cinq grammes de ça mélangés avec ça, non, ça ne sera pas possible. Tu achètes
ton sac, puis il n'y a pas possibilité de
l'ouvrir puis de vendre à l'unité, là. Il va y avoir des quantités prescrites
qui vont être là puis c'est ça qui va se vendre.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier :
Oui. Dans le troisième alinéa, c'est écrit : «Offrir à un consommateur un
cadeau [...] une remise [...] la possibilité de participer à une
loterie, un concours ou un jeu ou toute autre forme de bénéfice», pour élaborer
là-dessus, qu'est-ce qu'on entend par «toute autre forme de bénéfice»?
Mme
Charlebois :
Bien, obtenir des ristournes, des points Air Miles ou toutes sortes de
patentes, là. «Patentes», ce n'est
pas un beau mot, hein? Toutes sortes de promotions, n'est-ce pas... «Patentes»,
c'est très québécois. Alors, toutes sortes de
promotions du genre, n'est-ce pas, qui ferait en sorte qu'on accumule des
points pour toutes sortes d'autres cadeaux
possibles. Mettons, il y a des compagnies, des fois, pour quand on... La carte
Inspire en est un bon modèle, là, mais
il y a aussi des compagnies qui vendent... Il y a même des cartes de crédit que
tu accumules des points puis tu peux acheter, tu peux avoir des
cadeaux... ça ne sera pas permis avec ça.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier : Merci, ça va. Pour
moi, je pense...
Le
Président (M. Merlini) : Ça va? Est-ce que j'ai d'autres interventions
à l'article 41 tel qu'amendé? Je le mets donc aux voix. Est-ce que
l'article 41, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté. Nous allons donc, dans la joie et
l'allégresse, à l'article 42. Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
J'arrive, M. le Président. 42. Ici, M. le Président, il est...
À
l'article 42 : «Il est interdit à un producteur de cannabis d'offrir
à la Société québécoise du cannabis, y compris à un préposé, des ristournes, des gratifications ou toute autre forme
d'avantage liés à la vente [du] cannabis, ou à son prix de vente au
détail.
«Le
producteur qui contrevient aux dispositions du premier alinéa commet une
infraction et est passible d'une amende de 5 000 $ à 500 000 $.
En cas de récidive, ces montants sont portés au double.»
Ici, M. le
Président, le premier alinéa de cet article vise à interdire à un producteur de
cannabis d'offrir des avantages tels
que des ristournes ou des gratifications à la Société québécoise du cannabis ou
à son préposé dans le cadre de la vente du cannabis au détail.
Le deuxième alinéa prévoit l'amende applicable à
ce producteur qui contreviendrait aux dispositions.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : En rapport avec, justement, ces gratifications ou
avantages, est-ce qu'on pourrait voir ça d'un autre angle, où le producteur pourrait offrir des rabais
sur le volume acheté par la SQDC, ce qui serait un avantage pour la société?
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Attendez-moi juste une seconde.
M. Bourcier : Est-ce qu'on se
priverait, autrement dit, de rabais du producteur?
(Consultation)
Mme
Charlebois :
Alors ici, le producteur, en principe, ne peut pas donner des rabais parce que
c'est prévu à son contrat. Le
contrat, là, va être signé avec le producteur pour des quantités avec un prix.
Voilà. Ça fait que, s'il y a à avoir... Il n'y aura pas un rabais comme tel, ça va faire partie de son prix
global à la fin plutôt que de donner un rabais, dire : Si tu as 10 tonnes, tu vas avoir une tonne
gratuite. Non, non. Il faut qu'il le figure dans son prix, puis voilà. Si on
t'achète 10 tonnes, tu fais un prix pour 10 tonnes, puis c'est
tout. Ça, c'est une chose.
Puis l'autre
chose qu'on veut interdire... Puis ici, juste pour vous remettre dans quel
esprit on a mis cet article-là, c'est
que, dans la loi, à l'article 20.1... excusez-moi, 21.1 de la Loi
concernant la lutte contre le tabagisme qui a été adoptée en 2015, on avait mis, dans le projet de loi,
cette disposition-là pour nous assurer que ces promotions-là ne pouvaient pas
se transposer ailleurs. Parce qu'on s'est aperçu lors des consultations dans la
loi sur la lutte contre le tabagisme qu'il arrivait
que des producteurs offraient des cadeaux, et des rabais, et toutes sortes de
choses, puis c'est ce qu'on ne veut pas
voir se reproduire, alors on a pris carrément
exemple sur le projet de loi de la lutte au tabagisme puis on est venus
l'inscrire tout de suite, parce qu'on sait que c'est des industries qui sont vraiment
créatives, n'est-ce pas?
Le Président (M. Merlini) : Merci, Mme
la ministre. M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : Si
hypothétiquement... bien là, j'imagine que ça va arriver, il va y avoir des
appels d'offres qui vont parvenir, justement,
aux producteurs. Alors, est-ce qu'un producteur pourrait offrir un prix plus
bas en échange ou en conséquence d'un
plus gros volume? Est-ce que ça permet ça? Est-ce que les producteurs, donc,
dans le cadre d'un appel d'offres, pourraient être...
Mme
Charlebois : Bien, ça, ça fait partie de la négociation de leurs contrats. Si tu achètes... Moi, honnêtement... C'est comme toute entreprise, c'est en fonction
du volume de tes achats que tu as ton prix d'achat, là. Moi, puis je reviens toujours à mon entreprise de distribution d'eau de source : plus
je vendais à un client, plus le volume était grand, moins je me
déplaçais à l'intérieur de l'entreprise. Puis, honnêtement, si je débarquais
une palette d'eau avec mon petit chariot élévateur, tac!
ça débarquait puis c'était terminé, bien, pour le client, c'était beaucoup
moins cher quand je débarquais 48 bouteilles que quand mon livreur partait avec
une bouteille à la fois puis qu'il rentrait, faisait trois, quatre bureaux pour aller la porter. C'est un peu
le même sens ici, ça va être en fonction des ententes qu'aura faites la Société québécoise du cannabis. Mais ce n'est pas
la ministre qui va faire ça, c'est vraiment dans leurs contrats d'achat
que va être spécifié le tonnage, et le prix de vente, puis ça va devoir être
respecté par les deux parties, là.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. Ça va, M. le député de
Saint-Jérôme?
M. Bourcier :
Oui, tout à fait.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée de Repentigny.
Mme
Lavallée : Oui. Juste pour des fins de précision, quand on dit qu'«il
est interdit à un producteur de cannabis d'offrir à la Société québécoise du cannabis», est-ce qu'on comprend par
là que ça comprend tous les membres du conseil d'administration de la
SQDC, tous les gestionnaires et cadres de la SQDC?
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : De toute façon, dans leur code d'éthique, ils
ne peuvent pas accepter rien. Ça, c'est la première des choses. Puis, la
deuxième des choses, oui, ils sont inclus là-dedans, et même on a spécifié «les
préposés».
Mme
Lavallée : O.K. Donc, dans la définition «SQDC», ça comprend tous ces
gens-là.
Mme
Charlebois :
Oui.
Mme
Lavallée : Parfait.
Le Président (M.
Merlini) : Ça va?
Mme
Lavallée : Oui.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à
l'article 42? M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : Oui. Je reviens à une image du Bye-bye, mais je vais
vous expliquer, avec Marc Labrèche, justement, parce qu'à la SAQ les préposés goûtent le vin. Ça arrive, là, tu sais,
il y a un comptoir. Et là on parle de gratifications, avantages liés au
cannabis. Est-ce que cette situation-là pourrait arriver dans une succursale de
la SQDC?
Mme
Charlebois :
Qu'ils feraient goûter leurs produits?
M. Bourcier :
Oui.
Mme
Charlebois :
Non.
M.
Bourcier : Eux le goûtent ou... toute forme d'avantage. Parce qu'on
parle évidemment des gens qui sont des préposés, ici, là.
Mme
Charlebois : Non, parce que, d'un, ils ne peuvent pas fumer
en dedans, de deux, il n'y a pas de gratification, donc il n'y a pas de produit donné. Marc Labrèche
était très créatif dans son Bye-bye, mais il aurait dû me téléphoner
avant, mais, bon...
M. Bourcier :
Oui, je me rappelle. Ça n'arrivera pas, donc.
Mme
Charlebois :
Non.
M. Bourcier :
Ah! O.K.
Mme
Charlebois :
Et, si ça arrive, ils vont être en infraction.
Le Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à
l'article 42? Je n'en vois pas... M.
le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier : Mais j'ai une remarque finale, qui concerne
encore Le bye-bye. Donc, les conseillers de la SQDC vont faire la
vente d'un produit qu'ils ne pourront pas tester eux-mêmes sur place, ou avoir
aucun avantage.
Mme
Charlebois : Non,
ils vont avoir... À moins qu'il soit devenu un client, qu'il ait acheté le
produit puis qu'il l'ait testé parce qu'il l'a acheté, là, mais, sinon,
non.
M. Bourcier : O.K. Et la carte
Inspire ne pourra pas s'appliquer... ou Expire non plus.
Mme
Charlebois : Non.
Ni Inspire, Soupire et Expire, c'est non.
M. Bourcier : O.K. Merci.
Le
Président (M. Merlini) :
Est-ce que j'ai d'autres interventions à l'article 42? Je n'en vois pas, je le
mets donc aux voix. Est-ce que l'article 42 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté. Mme
la ministre, l'article 43, s'il vous plaît.
• (12 h 50) •
Mme
Charlebois : À l'article 43, M. le Président : «L'exploitant d'un commerce ou un producteur de
cannabis ne peut vendre, donner ou
échanger un objet qui n'est pas du cannabis si un nom, un logo, un signe
distinctif, un dessin, une image ou un slogan qui est associé
directement au cannabis [ou] à une [autre] marque de cannabis, à la Société
québécoise du cannabis ou à un producteur de cannabis figure sur cet objet.
«L'exploitant d'un commerce qui contrevient aux
dispositions du premier alinéa commet une infraction et est passible d'une amende de 2 500 $ à
62 500 $. Le producteur qui contrevient à ces dispositions commet une
infraction et est passible d'une amende de 5 000 $ à
500 000 $. En cas de récidive, ces montants sont portés au double.»
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre, vous avez un amendement.
Mme
Charlebois : Oui.
Le Président (M. Merlini) : À l'article 43.
Mme
Charlebois : Bien
sûr. Vous avez tout à fait raison, je m'en allais vous lire mes commentaires, mais c'est
prématuré. Vous êtes à votre affaire, M. le Président, c'est le fun.
Le Président (M. Merlini) : Merci.
Une voix : ...anglais.
Mme
Charlebois : Oh! Alors, nous disons donc que... à l'amendement : Modifier le texte anglais de l'article 43 de la Loi encadrant le cannabis,
proposé par l'article 12 du projet de loi, par le remplacement, dans le
premier alinéa, de — là,
on va pratiquer mon anglais, M. le Président — «brand element» par
«distinguishing guise».
Et ce
commentaire-là, «signe distinctif» a été rendu par «brand element» comme aux
articles 23, 24.1 et 27 du chapitre L-6.2.
Or, «brand element» a un sens plus large que «signe distinctif», ce qui
correspond plutôt à «distinguishing guise».
Voir d'ailleurs dans le projet de loi fédéral C-45 la définition d'élément de
marque, «brand element», à l'article 2.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions sur la proposition d'amendement à l'article 43? Je n'en vois
pas, je le mets donc aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 43 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté. Nous revenons donc à
l'article 43 tel qu'amendé. Mme la ministre, pour vos explications.
Mme
Charlebois :
Bien sûr, j'y arrive, M. le Président. Alors, concernant l'article que nous
venons de prendre connaissance, M. le Président, le premier alinéa de
l'article 43 interdit donc à un commerçant ou à un producteur de
cannabis de vendre, de donner ou d'échanger des produits dérivés, soit un objet
qui n'est pas du cannabis, mais qu'on y trouve un nom, un logo, un signe
distinctif, un dessin, une image, un slogan qui est associé directement au
cannabis ou à une marque de cannabis, à la Société québécoise du cannabis ou à
un producteur de cannabis.
Et le deuxième alinéa prévoit l'amende
applicable à ce commerçant ou à un producteur de cannabis qui contreviennent
aux dispositions.
Ici, cet article-là reprend le contenu de
l'article 27 de la Loi concernant la lutte au tabagisme, et, au Québec, les produits dérivés, marchandises, marques en
lien avec le tabac sont interdits depuis 2005. Et le projet de loi C-45,
fédéral, permet la vente de produits
dérivés dans la mesure où le produit n'est pas associé aux jeunes ou n'est pas
associé à une façon de vivre intégrant notamment du prestige, des loisirs, etc.
Alors, nous autres, on a décidé d'encadrer ça, parce que c'est des
formes de promotion, on veut l'interdire.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. Des interventions? M.
le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier :
Oui, je m'intéresse, premièrement, à la syntaxe de la phrase, O.K.?
Mme
Charlebois :
Je reconnais en vous le prof.
M.
Bourcier : Oui, oui, bien, j'avais la définition «malaisant» que je me
gardais en réserve pour le bon moment, là, mais je vais retourner à la
phrase qui est là. Parce qu'on parle toujours du malaise fédéral, pour les gens
qui nous écoutent, là, c'est de leur faute si
on est ici. Mais je vais aller avec, justement, le bout de phrase, dans le
premier alinéa, où on dit : «Qui
n'est pas du cannabis — et là c'est là que ça m'intéresse — si un nom, un logo, un signe distinctif, un
dessin, une image ou un slogan qui est associé
directement au cannabis». Il me semble que, si on veut tout inclure ça,
«associé directement au cannabis»
devrait être «qui sont associés directement au cannabis», parce qu'on associe
simplement une image ou un slogan actuellement à cause de la syntaxe de
la phrase.
Une voix :
...
Mme
Charlebois : Ce
qu'on m'indique : c'est par
rapport à chacun des éléments, c'est
pour ça qu'on dit : «Qui est associé».
M. Bourcier :
Mais pourquoi... je m'excuse, M. le Président...
Le Président (M.
Merlini) : Non, je vous en prie, M. le député de Saint-Jérôme,
allez-y.
M. Bourcier :
Je me laisse aller, hein? Mais, à cause des virgules, c'est l'image ou le
slogan qui est associé directement au cannabis, et non pas les éléments qui
précèdent. Alors, il faudrait que le verbe «être» soit conjugué au pluriel et
qu'«associé», qui est un participe passé, s'accorde avec le pluriel.
(Consultation)
Mme
Charlebois :
Me Lavoie va vous expliquer ça.
M. Bourcier :
Mais...
Le Président (M.
Merlini) : Oui, M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier :
Oui, il y a peut-être une manière juridique de l'interpréter qui m'échappe,
mais...
Le Président (M.
Merlini) : Alors, Me Lavoie, pour l'information juridique.
Mme
Lavoie (Christine) : Bien,
en fait, nous autres, c'est sûr qu'on essaie d'avoir une cohérence entre les
lois, là, pour être sûrs que, dans le fond, c'est interprété pareil quand ça veut dire la même chose. Puis on a,
dans la loi sur la lutte contre le tabagisme, là, exactement le même article,
c'est : «L'exploitant d'un commerce, un fabricant ou un distributeur de produits du tabac — c'est sûr que ce n'est pas exactement
pareil — ne peut
vendre, donner ou échanger un objet
qui n'est pas un produit du tabac si un nom, un logo, un signe distinctif, un
dessin, une image ou un slogan qui est
associé directement au tabac...» Tu sais, on a repris exactement la même
formulation. Puis là, compte tenu du fait que c'est une énumération de
c'est ça, ou ça, ou ça, ou ça, tu sais, quand je regarde, mettons, la règle
puis...
Mme
Charlebois :
Pas tous à la fois.
Mme
Lavoie (Christine) : Moi, je ne suis pas prof, là, sérieusement, par
exemple, là, je ne veux vraiment pas vous
enlever votre expertise, mais l'Office québécois de la langue française nous
dit qu'avec la conjonction «ou» il faut considérer le sens qui prévaut
dans le contexte. Ça peut en effet exprimer soit une idée d'addition soit une
idée d'exclusion. Ça fait que, nous, c'est
vraiment soit ça, ou ça, ou ça, ça fait que c'est une idée comme d'exclusion
qu'on pourrait le mettre au singulier. Mais, écoutez, c'est...
M.
Bourcier : En fait, ce qui est associé directement au cannabis, c'est
tout simplement une image ou le slogan. Or, si on voulait être juridiquement correct, selon moi, puis
grammaticalement, en tout cas, si j'avais eu à corriger une production
écrite, là, je ne veux pas m'inscrire en faux auprès de mes collègues, mais
tous ceux qui précèdent sont associés directement au cannabis, parce qu'il y en
a plusieurs, c'est une énumération, il y a une séparation par une virgule,
donc...
Mme
Charlebois :
Mais est-ce qu'on est obligés de les tenir tous en compte en même temps si on
met «sont associés»? Est-ce qu'on peut les considérer...
Une voix : C'est parce que
c'est individuel.
Mme
Charlebois : Oui, bien, c'est ça. Ça peut être un dessin,
mais on n'a pas nécessairement tout, là, le nom, le logo, le signe. Est-ce que, si on met «sont», c'est ça, ma
question... Moi, je ne suis pas une experte non plus, mais, si on met
«sont», est-ce que ça inclut que tous les éléments doivent être là?
Le Président (M. Merlini) : Me
Lavoie.
Mme
Charlebois : Bien,
on va vérifier pendant l'heure du dîner, M. le Président.
Le Président (M. Merlini) : Bon,
bien, c'est très bien.
Compte tenu de l'heure et de l'article 44
de notre règlement, je suspends les travaux de la commission jusqu'à
15 heures, où nous nous retrouverons à la salle des Premiers-Ministres, à
l'édifice Pamphile-Le May, pour poursuivre notre mandat. Bon appétit à
toutes et à tous.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
(Reprise à 15 h 7)
Le
Président (M. Merlini) :
À l'ordre, s'il
vous plaît! À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux.
Je vous
rappelle que le mandat de la commission est de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 157, la Loi
constituant la Société québécoise du
cannabis, édictant la Loi encadrant le cannabis et modifiant diverses
dispositions en matière de sécurité routière.
Je demande à
toutes les personnes présentes et non vivantes de bien vouloir éteindre la
sonnerie de tout appareil électronique qui pourrait faire du bruit et
qui pourrait déranger le déroulement de nos bons travaux.
Lors de la suspension de nos travaux, ce midi,
nous étions rendus à l'étude de l'article 43 tel qu'amendé. Mme la ministre, vous deviez vérifier au
niveau de la formulation ou de la
syntaxe de l'écriture de l'amendement. Alors, Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme Charlebois : Oui. Si
vous me le permettez, on va demander
à Me Lavoie de nous faire part de sa vérification.
Le Président (M. Merlini) :
Alors, Me Lavoie, la parole est à vous.
Mme Lavoie
(Christine) : Oui. Alors, on
a profité du petit break comme promis pour faire les vérifications, puis, en fait, en tout cas, on recommanderait de le garder tel
quel.
On est allé
voir, premièrement, dans Le français au bureau,qui est produit
par l'Office québécois de la langue française, dans la partie accord du
verbe avec des sujets unis par «ou». Et puis, dans notre cas, on est dans un
cas où : «Lorsque
les sujets sont au singulier et qu'un seul d'entre eux peut exécuter l'action
exprimée par le verbe, l'accord se fait au singulier; c'est l'idée
d'exclusion qui domine et qui impose l'accord avec un seul des sujets.»
On a la même règle dans le Grevisse, ici, qui
nous parle aussi de la règle d'exclusion : «Si des sujets joints par "ou"»... attendez un petit peu. «Mais si on ne peut rapporter qu'à un seul des sujets l'action ou l'état,
le verbe s'accorde avec le dernier sujet seulement.»
Puis, dans
notre cas, on veut que ça soit très clair que c'est... que soit que c'est «un
nom, un logo, un signe distinctif, un
dessin, une image», c'est un ou l'autre «qui est associé directement au cannabis, à une marque de cannabis», etc. Puis on aurait un problème parce qu'il faudrait mettre «figurent», le verbe au pluriel, puis on ne veut pas, absolument pas que l'idée, ça soit que c'est l'ensemble de ça qui
doit figurer pour que l'infraction soit commise. C'est l'un ou l'autre, là, qui
doit figurer. Compte tenu du fait aussi que,
là, on rattache ça à des infractions... à des amendes qui sont quand même assez
salées, là, on voulait que ce soit très
clair. On ne voudrait pas prendre le risque. Puis, en plus, on veut que ça soit
applicable puis que ça soit un ou l'autre que ça soit applicable. Alors,
voilà notre explication.
Le Président (M. Merlini) :
Merci, Me Lavoie. M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier : Bien, M.
le Président, ils ont travaillé fort, puis, écoutez, je leur donnerais une étoile. Par contre,
j'ai quand même une petite
observation puisque le «ou», il est associé entre l'image et le
slogan, et les autres éléments qui
sont précédents peuvent faire partie d'une énumération. Mais on dirait qu'on
est dans une zone temporelle où il y
a un malaise syntaxial, donc,
de le laisser comme ça, bien, regarde, on va être...
Une voix : ...malaisant.
• (15 h 10) •
M. Bourcier : «Malaisant», j'ai la définition, je vais la
ramener plus tard, mais c'est un mot québécois qui a été accepté depuis quelque temps.
Mais, bon, c'est correct, d'autant plus que je pense que, juridiquement, c'est
applicable, c'est le but de l'exercice.
Le
Président (M. Merlini) :
Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'article 43
tel qu'amendé? Je n'en vois pas, je le mets donc aux voix. Est-ce que l'article 43,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté.
Alors, Mmes, MM. les membres de la Commission
de la santé et des services sociaux, nous arrivons au point médian du projet
de loi avec l'article 44 qui est édicté par... dans la Loi encadrant le cannabis, de l'article 12 du projet de loi n° 157. Alors, nous sommes au point médian de 197 articles
que nous avons adoptés.
Mme la ministre. Article 44, s'il vous
plaît.
Mme
Charlebois : Alors, M.
le Président, à l'article 44 :
«Toute commandite directe ou indirecte associée de quelque manière que
ce soit à une promotion [de] cannabis, d'une marque de cannabis, de la Société
québécoise du cannabis ou d'un producteur de cannabis est interdite.
«Le premier
alinéa n'a pas pour objet d'empêcher les dons provenant de l'industrie du
cannabis dans la mesure où ces dons
sont faits sans aucune association promotionnelle. Le fait pour un donataire ou
un donateur de communiquer de l'information sur la nature du don et sur
le nom du donateur, d'une manière autre que par un message publicitaire ou
commercial, ne constitue pas une association promotionnelle au sens du présent
alinéa.
«Le gouvernement peut, par règlement, prévoir
les cas ou les circonstances selon lesquels un mode de communication constitue
une association promotionnelle au sens du deuxième alinéa.
«Quiconque contrevient aux dispositions du
premier alinéa ou à celles d'un règlement pris en application du troisième alinéa
commet une infraction et est passible d'une amende de 5 000 $ à
500 000 $. En cas de récidive, ces montants sont portés au double.»
Ici, M. le Président, nous venons... le premier alinéa de l'article 44 interdit toute
forme de commandite associée à une promotion du cannabis, à une marque
de cannabis, à la Société québécoise du cannabis ou à un producteur de
cannabis.
Le deuxième
alinéa prévoit une exception sur les dons provenant de l'industrie du cannabis
qui sont faits sans aucune association promotionnelle. Il est également précisé que la communication de l'information sur la nature du don et le nom du
donateur ne constitue pas une association promotionnelle.
Le troisième
alinéa permet au gouvernement de prendre un règlement pour préciser d'autres
cas ou circonstances selon lesquels
un mode de communication constitue une association promotionnelle. Bref, on se
donne un peu de latitude.
Enfin, le
dernier alinéa prévoit que... l'amende applicable à quiconque contrevient aux
dispositions du premier alinéa ou
celles d'un règlement pris en application du troisième alinéa. Et cet article
reprend le contenu, essentiellement, de l'article 22 concernant la lutte
au tabagisme. Et l'article 21 du projet de loi C-45 du fédéral propose des
mesures similaires.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions à l'article 44? M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Bien, c'est clair qu'ici on est dans une zone où ça risque d'être soit contesté
ou, à tout le moins, pas évident à gérer, et j'ai hâte de voir les balises que
l'on va donner ou les règlements que l'on va adopter, que le gouvernement
va adopter pour bien baliser tout cela. Bon. Parce que la fameuse commandite,
justement, de 15 000 $ d'Hydropothicaire,
là, au tournoi de golf, là, dont on parle... c'est ce matin, ça, dans le
journal? Je pense que oui, hein? Oui.
Mme
Charlebois :
...tournoi de golf, ce ne sera pas permis plus, hein? Moi, ce que j'ai dit ce
matin en... Là, je vous ai coupé, encore, hein?
Le Président (M. Merlini) : Oui.
Oui.
Mme
Charlebois :
Excusez, excusez, là. Je vais vous laisser finir...
Le Président (M. Merlini) :
Avez-vous terminé votre intervention, M. le député de Labelle?
Mme
Charlebois : Oui,
c'est ça, je vais vous laisser terminer.
M. Pagé : Bien, très
rapidement. Puis il faut comprendre, pour les gens qui nous écoutent, la salle,
ici, on est tellement plus à proximité qu'on
aurait envie d'échanger, effectivement, mais, effectivement, ce n'est pas
simple, mais on va essayer de le faire le plus correctement possible.
Mais, en fait, oui, d'entrée de jeu, on pourrait
dire : Bien, il n'est pas question qu'on permette ce genre de commandite
là, mais est-ce que mettre 15 000 $ dans un tournoi de golf si c'est
pour venir en aide au centre d'action bénévole
de, mais qu'il n'y a aucune visibilité ou il n'y a aucune... Bon, je pense que
c'est toutes les questions qu'il faut se
poser. Parce qu'on ne pourra pas empêcher, en tout cas, à moins que le
gouvernement décide de l'empêcher, de faire des dons. Alors, est-ce que le don... De quelle façon devrait-il être
identifié? Quelle publicité qu'il y aura derrière ce don? C'est tout cela, je pense, qu'il faut encadrer.
Mais en même temps, si des entreprises font des sous et qu'elles sont prêtes,
ces entreprises-là, à aider des organismes
qui en ont besoin, c'est bien. Mais c'est l'encadrement qui ne sera pas simple.
Et, quand on
dit au troisième alinéa : «Le gouvernement peut, par règlement, prévoir les
cas et les circonstances selon
lesquels [les modes] de communication [constituent]», bon, alors, moi,
j'aimerais avoir des exemples, qu'on nous dise : Bien, ça... S'ils commanditent un
tournoi de golf, mais qu'ils n'ont pas plus que telle exposition, ou bien
qu'ils font juste donner un don, puis on va le mentionner pendant la soirée,
puis c'est correct... En tout cas, j'essaie de voir ce qui va être
permis de ce qui ne sera pas permis, pour rester à l'intérieur de ce qu'on veut
faire.
Le Président (M.
Merlini) : Merci. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Bien, moi, ce que j'ai dit ce matin en
entrevue, en scrum, là, en bon québécois, là, c'est que... Parce que je
l'ai lu, l'article de journal, et j'ai été questionnée là-dessus. Puis ça va
être comme pour le tabac, là. Les événements
sportifs avec affichage et commandite, ça va être prohibé, dans le sens où vous
ne voyez plus maintenant un tournoi
de tennis avec une marque de cigarette puis vous ne voyez plus non plus sur les
bandes d'une patinoire, nulle part au
Québec, une marque de tabac quelconque. Ça va être la même chose pour le
cannabis, ça va être strictement interdit.
Ça
va être quasiment des dons anonymes, en passant, parce qu'il n'y aura pas
d'affichage puis il n'y aura pas de publication du don. Alors, si le
producteur décide de faire un don, ça ne va être pas publicisé, là. Il peut
être nommé dans un conseil d'administration,
là, mais ça va s'arrêter là, là. Moi, j'ai dit que l'entreprise en question...
Je ne sais pas quand est-ce que se tient le tournoi de golf, là, dont on
m'a fait part, là, mais je les invite à beaucoup de réflexion, un peu comme celui-là qui a voulu tenir un événement
avec des accessoires qui nous incitent à penser au cannabis, là. Quand on
sait que l'intention du législateur et de toutes les personnes qui sont assises
à cette table, tous partis confondus, est d'interdire
la promotion et la publicité de ces produits-là, alors je l'invite à une très
grande prudence, cette entreprise-là. Il faut prendre... S'il n'a pas
pris connaissance... Cette entreprise-là, si elle n'a pas pris connaissance des
intentions du législateur, je l'invite à le
faire rapidement. Et, même si le projet de loi n'est pas encore accepté, je
l'invite à prendre note de nos
intentions. Et je pense que c'est assez clair pour les trois formations
politiques qui sont assises ici, autour de la table, qu'on ne souhaite
pas ça.
Alors, pour ce qui est... Tant que ce n'est pas
adopté, ce n'est pas adopté, mais j'imagine que l'entreprise va être assez responsable
pour considérer cela. Mais ça va être aussi... Comment vous dire? Les règles
vont être sensiblement les mêmes que pour le tabac. Il n'y a pas un événement
sportif qui pourra être commandité par un producteur de cannabis et s'afficher.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. Juste un petit rappel
amical que la salle des Premiers-Ministres... Donnez la chance au
régisseur d'allumer vos micros avant de répondre. Je comprends notre
enthousiasme à vouloir échanger, comme le député de Labelle disait, mais donnez
la chance au régisseur d'allumer votre microphone avant.
Mme
Charlebois :
...
Le Président (M.
Merlini) : Non, non, c'est correct. Mais c'est juste un petit rappel
amical de la présidence. M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Alors, il faut tout recommencer ce qu'on vient de dire.
Non, quand la petite lumière rouge est allumée, c'est qu'on peut parler.
Pardon?
Une voix :
...
M.
Pagé : O.K. Mais prenons le cas de figure... Justement,
l'entreprise donne 15 000 $ au tournoi de golf, accepte à ce qu'il n'y ait aucun affichage, aucune
affiche. Si on ne faisait que la nommer lors de la soirée, «on veut, en
passant, remercier le producteur de
cannabis Hydropothicaire pour avoir donné 15 000 $ au souper», est-ce
que cela va être permis?
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Ce sera permis par le deuxième alinéa de l'article, qui dit qu'il «n'a pas pour
objet d'empêcher les dons provenant de
l'industrie du cannabis dans la mesure où ces dons sont faits sans aucune
association promotionnelle. Le fait
pour un donataire ou donateur de communiquer [...] l'information sur la nature
du don et sur le nom du donateur,
d'une manière autre que par un message publicitaire [...] commercial, ne
constitue pas une association promotionnelle au sens du présent alinéa.»
• (15 h 20) •
M.
Pagé : O.K. Donc, dans le cas de figure que je viens de
présenter, alors, si on ne fait que mentionner... en autant qu'on n'en profite pas pour dire : Essayez
donc, justement, la semaine prochaine... Alors, ça, bon... Alors, on ne doit se
contenter que de nommer.
Et,
au premier alinéa, quand on dit : «Toute commandite directe [et]
indirecte»... Parce que, là, bon,
sous la forme de dons, bon, on
comprend que, là, il y a une façon
de le faire puis que ça peut être
accepté. Mais, «toute commandite directe
[...] indirecte associée [à] quelque manière que ce soit [...] d'une marque de
cannabis [...] est interdite», alors là, O.K., là, on ne parle pas d'un
don, ça serait plutôt... Parce que, quand on parle de commandite, ce n'est pas nécessairement un don en argent, c'est plus de commanditer le produit. C'est plus le
produit dont on parle, on ne parle pas d'une somme d'argent quand on
parle de commandite. C'est-u de cela?
Mme
Charlebois : Bien, ça pourrait être le produit, mais ça
pourrait être aussi un achat de chandails, pour une équipe sportive, avec ta marque dessus, ça
pourrait être... Tout ce qui pourrait représenter un signe de publicité, ça va
être interdit.
M. Pagé :
O.K. Et on va bien informer les entreprises de ce qu'ils auront droit... Je
pense que ça va être important parce que,
rapidement... Puis on le voit avec ce qui est sorti ce
matin, là, d'ailleurs, que, rapidement, bien, tout
le monde... Comme on le voit, hein? Le privé veut faire de l'argent,
le privé veut se faire connaître, le privé a exactement ce qu'on ne voulait pas avec la société d'État, et c'est la raison pour laquelle on a une société d'État qui ne souhaite pas faire des
profits, ou que les profits soient réinvestis à la bonne place. Alors donc, il
va falloir qu'on s'assure très rapidement
de leur faire savoir tout cela et même, dans
certains cas, s'il le faut, leur envoyer des cas de figure, là, qu'on leur dise
bien : Bien, voici ce qui est permis et ce qui n'est pas permis. Ça,
c'est-u déjà envoyé? Non? Pas encore? Ça s'en vient?
Mme
Charlebois : Non.
Bien, il y aura une campagne... J'attendais ma petite lumière.
Non. Il y aura une campagne d'information à la mise en oeuvre de la loi. Et, au sens de la loi — je
connais des gens qui sont en affaires et qui vendent de l'alcool — nul n'est censé ignorer la loi. Ça fait que,
si tu décides d'aller en affaires dans un certain domaine, c'est à toi de t'informer, sauf que nous allons quand même
avoir une campagne d'information pour les gens qui vont être dans le
domaine.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres interventions
sur l'article 44? M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Oui. Merci, M. le Président. Donc là, l'industrie va pouvoir faire
des dons, sauf qu'on ne fait pas d'association, mais on va pouvoir
savoir c'est qui, le donateur. Donc, exemple, on est dans un tournoi de golf
caritatif, ils viennent porter un chèque en avant?
Mme
Charlebois :
Non.
M.
Jolin-Barrette : Non.
Mme
Charlebois : Non. Il
va pouvoir dire qu'il a été un des commanditaires puis dire le nom, point. Parce que,
si on va porter un chèque, il y a le logo, il y a tout, là. Là, on est
dans la publicité pure et simple.
M. Jolin-Barrette : Supposons, il n'y a pas de logo, c'est un chèque vierge, là, bien,
avec un montant dessus, là, mais il
n'y a pas d'identification à la marque de l'entreprise, puis... Supposons, M. Simon, de Simon Cannabis,
je donne un chèque de 10 000 $...
Mme
Charlebois :
Bien, si c'est écrit «Simon Cannabis», il y a déjà une marque.
M. Jolin-Barrette : Non, non, non, il n'est pas écrit sur le chèque, mais on me
présente : Simon, de Simon Cannabis, je suis appelé en avant, je
remets un chèque. C'est-u permis, ça?
Mme
Charlebois :
Oui, comme ils le font pour le tabac, là, mais on le voit...
Des voix :
...
Mme
Charlebois :
Non? Bon, c'est non. On peut le dire, mais on ne peut pas avoir de photo et de
chèque. C'est ça? Ça, c'est indirect.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Borduas.
Une voix :
...
Mme
Charlebois :
Il pourrait figurer dans une liste de donateurs. Oui, c'est ça qu'on m'indique.
Une voix :
...
Le Président (M.
Merlini) : Dr Arruda.
M.
Arruda (Horacio) :
Dans les faits, c'est ça, là, ça peut se retrouver publié comme dans un
placement média, de la même façon qu'on ne tolérera pas aucun affichage, là, de
logo, ou quoi que ce soit, là, parce
que ça, c'est comme du placement. Quand on veut être dans un kiosque ou
dans un congrès, il faut payer pour l'espace pour être capable d'être visible,
etc. Donc, ça, ça devient indirect. Ce qui pourrait être fait, c'est de
mentionner verbalement en avant : Nous tenons à remercier nos
commanditaires...
M.
Jolin-Barrette : Non, ça ne peut pas être un commanditaire.
M. Arruda
(Horacio) : Non, non. Commanditaires... nos donateurs.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Dr Arruda. M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Alors, est-ce que,
sur une publication de l'événement, supposons un feuillet... Supposons, sur les tables, souvent, au centre, il y a
un feuillet où est-ce qu'il est écrit : Donateurs platine, argent,
bronze. Est-ce que le nom de l'entreprise
peut figurer là?
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
(Consultation)
Mme
Charlebois : Oui.
Sur une liste, genre napperon, à la table, oui. Oui.
M. Jolin-Barrette : Avec le nom de l'entreprise,
mais pas le logo.
Mme
Charlebois : Non, parce
que c'est de l'information. Il y a : le donateur a fait un don de, je ne sais pas,
moi, x mille dollars.
M. Jolin-Barrette : O.K., puis il
peut se retrouver sur Internet, dans des journaux aussi, sous cette forme-là?
Mme
Charlebois : Très
bonne question. Parce que, quand on met un napperon sur la table, ça va
jusque-là. L'avons-nous prévu?
Le Président (M. Merlini) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 26)
(Reprise à 15 h 28)
Le Président (M. Merlini) : Nous
reprenons donc nos travaux après cette brève suspension qui a permis à Mme la
ministre de consulter son équipe qui l'accompagne à cette étude détaillée. Mme
la ministre, à vous la parole.
Mme
Charlebois : Alors, après vérification, parce que c'est la même disposition qui, comme je vous le
disais, s'applique à la Loi concernant la lutte au tabagisme, et, après
vérification, ce qu'on m'indique c'est que, oui, ça peut apparaître sur une
liste sur la table, sur un napperon, oui, ça pourrait apparaître sur le Web
ensuite, et, oui, ça pourrait apparaître
dans le journal, mais il faut que ce soit seulement le nom, sans logo, sans
descriptif, sans... juste écrit le nom, mettons, comme on dit, je ne sais
pas, moi, «Sébastien Cannabis», point.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : O.K. On
peut utiliser l'expression «Simon Cannabis». Au premier alinéa, on dit :
«Toute commandite directe ou indirecte associée», question de
vocabulaire, est-ce que «commandite» comprend également «partenariat»?
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
• (15 h 30) •
Une voix :
...
Mme
Charlebois :
Alors, l'Office de la langue française, ça dit, à «commandite» :
«Soutien financier ou matériel apporté à une
manifestation, à un produit, à une organisation ou à une personne en vue [de
réitérer] des avantages publicitaires directs.» Alors, commandite, parrainage,
même chose.
M. Jolin-Barrette : Partenariat.
Mme
Charlebois : «Partenariat»,
il est-u dedans?
Une voix : ...
Mme
Charlebois : Partenariat... Quand tu es partenaire, c'est pour avoir de la
publicité, qu'on m'indique. Il n'est pas dans l'Office de la langue
française, mais le partenariat est considéré comme une commandite.
Le Président (M. Merlini) : Merci, Mme
la ministre. M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Parfait, parce
que... Je pose la question à la ministre parce que...
Mme
Charlebois : ...ça
soit dans le micro.
M.
Jolin-Barrette : Pour que ce
soit dans le micro. Et je donne l'exemple de la députation, ici, lorsqu'on prend de
la publicité avec nos bureaux de circonscription, ça ne peut pas être
commandite, il faut que ça soit partenariat. Alors, les mots sont importants à
ce niveau-là. Parfait, je vous remercie.
Le Président (M. Merlini) : Merci, M.
le député de Borduas. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Oui. C'est, à toutes fins pratiques, je pense,
mot à mot ce qui est dans la loi de la cigarette, je pense.
Mme
Charlebois : Oui,
de la lutte au tabagisme.
M. Pagé : Oui, la lutte au tabagisme, oui, vous faites bien
de le dire. Et est-ce que les règlements... Est-ce qu'il y a eu des règlements qui ont... Oui, j'imagine qu'il y en a, des règlements,
dans la lutte aux cigarettes. Parce qu'étant
donné que c'est la même chose et qu'on avait prévu un alinéa qui permet au gouvernement
d'écrire, au besoin, des règlements, alors j'imagine qu'il y en a.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Ma petite lumière rouge est allumée, M. le Président. Jusqu'à maintenant, non, on n'a pas eu à rédiger de règlement,
tout le monde se conforme. Et on le laisse là pour se donner un petit peu plus
de latitude. Si jamais il devait survenir des nouvelles façons de faire
de la publicité, ou de communiquer, ou de mettre en valeur un produit qu'on ne souhaite pas, bien, on se laisse la porte
ouverte. Mais, dans le cas de la lutte au tabagisme, j'ai vérifié, et, non,
ce qu'on m'indique, c'est qu'il n'y a pas eu de règlement par rapport à cela
jusqu'à maintenant.
Le Président (M. Merlini) : M. le
député.
M. Pagé : Et, compte tenu de
la nature du produit, est-ce que le gouvernement a l'intention de déposer des règlements?
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Bien, on va, à mon sens, commencer avec ça, parce
que ça a très bien fonctionné pour ce qui est de la lutte au tabagisme. Maintenant,
si on voit qu'il y a lieu d'avoir des règlements plus concrets,
circonscrits et qu'on doit encadrer d'autres formes de publicité
et/ou... bien, on va le faire.
Le Président (M. Merlini) : Merci, Mme
la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Et une entreprise, là, qui donne 15 000 $ à
Saint-Vincent-de-Paul, est-ce qu'elle va pouvoir le... bien, le publiciser, je n'aime pas dire le mot, là, mais
le mentionner sur son site Web? Parce que ces entreprises-là ont quand même des sites Web, là.
Mme
Charlebois : Sur
le site de l'entreprise.
M. Pagé : Oui.
Hydropothicaire, là.
(Consultation)
Le Président (M. Merlini) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 33)
(Reprise à 15 h 34)
Le
Président (M. Merlini) :
Nous reprenons donc nos travaux après cette brève suspension.
Mme la ministre, vous avez fait des vérifications et vous
avez une réponse.
Mme
Charlebois : Tout à
fait. Alors, selon le deuxième
alinéa, M. le Président, ça dit : «Le fait, pour un donataire
ou un donateur, de communiquer de l'information sur la nature du don ou sur le nom du donateur, d'une manière autre
que par un message publicitaire ou
commercial, ne constitue pas une association promotionnelle au sens du présent alinéa.»
Ça leur permet, une compagnie, par exemple, X,
de pouvoir inscrire sur son site Internet qu'il a donné... la compagnie aura donné, elle aura donné, je ne sais
pas, moi, on disait tantôt 10 000 $
ou 15 000 $ à Saint-Vincent-de-Paul, par exemple, oui, sans
que ce soit considéré comme une forme de publicité.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Labelle.
Mme
Charlebois :
Mais il ne faut pas qu'il y ait de logo... Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Merlini) : Je vous
en prie, Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Il ne faut pas qu'il y ait de logo, il ne faut pas qu'il y ait de texte. Il
faut juste qu'il écrive le nom à qui il a donné le montant, il faut que
ce soit sobre.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Le problème qu'on a
ici, c'est que, quand on va sur les sites des entreprises, c'est déjà très promotionnel. On aura beau inscrire que «nous
avons contribué à hauteur de 15 000 $ à Saint-Vincent-de-Paul», c'est
correct, sauf que, quand on va sur le site, là, juste... Ça, c'est qui, ça?
C'est Canopy Growth?
Une voix : Oui.
M. Pagé :
Bon. Et là comment allons-nous encadrer ces entreprises-là qui sont hors
Québec, là, souvent? C'est des
entreprises hors Québec sur lesquelles les Québécois vont pouvoir aller sur le
site Web. Et, quand on regarde de quelle façon sont faits leurs sites, c'est fort sympathique, là, c'est vraiment
fort sympathique, là. Disons que ça donne le goût d'en acheter. Et on présente bien les produits,
puis on voit des beaux emballages, puis on voit, dans le fond, tout ce qu'on
dit qu'on ne veut pas voir à la SQDC, au Québec. Alors, comment allons-nous
gérer ça?
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Alors, M. le Président, dans le sens de la question, le député de Labelle va
être content d'entendre ce que je vais dire.
Premièrement, pour les compagnies qui seront situées au Québec, qui auront
leurs sites Internet au Québec, il y aura notre loi qui va encadrer
toute forme de publicité. Ceci étant dit, pour ceux qui seront d'ailleurs, C-45 prévoit aussi une interdiction de
publicité, etc. Ils encadrent, eux aussi. Alors, les sites sexys en ce moment
vont devenir moins sexys ensuite, après la
législation, la légalisation passée, tant... À partir du moment où notre loi va
entrer en vigueur, et celle du fédéral, tout
le monde va redevenir drab. Est-ce que c'est un bon mot dans le dictionnaire,
M. le député de Saint-Jérôme, «drab»?
M. Bourcier : «Drab»? Hum! On est
dans le beige, là, mais vous êtes demi-teinte avec votre question, Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Hum!
Très peu coloré et inspirant.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Bon, c'est intéressant, mais est-ce qu'on a la certitude que la loi fédérale va
aller aussi loin que la loi québécoise?
Est-ce que l'encadrement, en fait, l'encadrement légal va être aussi
restrictif? J'ai hâte de voir ça, là. Je ne suis pas sûr de ça.
(Consultation)
Mme
Charlebois :
Alors, M. le Président...
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Oui, la petite lumière est allumée. Alors, pour vous dire que ceux qui vont
être au Québec, fédéral ou pas, vont être encadrés.
M. Pagé : C'est sûr.
Mme
Charlebois :
Pour ceux qui sont ailleurs, les intentions du législateur fédéral nous
indiquent qu'ils veulent encadrer,
mais de quelle façon? Moi, je pense... Puis je n'ai pas de preuve, là, on va
attendre de voir leurs règlements puis la
finalisation de leur projet de loi, eux aussi. Mais, à ce moment-ci, je crois
que nous sommes plus sévères qu'eux. Mais on ne peut pas aller encadrer
ailleurs. Nous autres, on va encadrer chez nous, malheureusement.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M. Pagé : On est dans le
malaise, là, hein, c'est ça?
Mme
Charlebois : Bien,
non... Non, non, non, ce n'est pas malaisant, non, non. Même ceux qui vont être
d'ailleurs qui vont vendre au Québec vont devoir se conformer à l'affichage au Québec.
Mais moi, je ne peux pas aller contrôler celui du Nouveau-Brunswick, là, qui va
vendre au Nouveau-Brunswick, là. C'est le Nouveau-Brunswick qui
va faire sa job, et/ou le Canada.
Le Président (M. Merlini) : M. le
député.
• (15 h 40) •
M. Pagé : Oui, sauf que, si, je ne sais pas, la compagnie
que j'ai nommée tantôt, là... ou reprenons Simon Cannabis, là, c'est plus facile à retenir. Alors, si Simon
Cannabis est basé en Ontario, que les lois sont plus permissives en Ontario par rapport au site Web et que
c'est un produit qui est vendu au Québec, parce qu'on a une entente entre la
SQDC et Simon Cannabis, vous comprendrez
qu'on va avoir une difficulté à les encadrer, les entreprises
hors Québec, à moins que
la législation ou la réglementation fédérale soit identique à celle du Québec.
Mais là ce n'est pas nécessairement ce que j'entends.
Moi, je vais
aller sur le site de la SQDC pour aller acheter en ligne, mais je vais pouvoir
me promener sur tous les sites canadiens
ou, peu importe, tous les sites de toutes les entreprises qui vendent au Québec.
Ou à moins qu'on dise lors de la signature de l'entente avec les
producteurs hors Québec, pour être sur le pied d'égalité avec les producteurs québécois
qui vont vendre à la SQDC : Si vous signez une entente avec les
producteurs québécois, votre site Web doit être présenté de telle façon. Si c'est cela, ah!
Et là ils pourraient, justement, perdre leur entente avec la SQDC. Est-ce que vous allez être capable de faire cela? Si c'est des entreprises
qui font de la promotion mais qui ne vendent pas à la SQDC, bien, le problème
ne se pose pas, là. Le problème ne se pose pas, là.
Le Président (M. Merlini) : Mme
la ministre.
Mme Charlebois : Bien, ce qu'on m'indique, là, c'est qu'une
compagnie qui vendrait au Québec et qui fait de la publicité pour le Québec peut être mise en contravention. Mais, selon
certaines informations que j'ai, M. le Président, et selon les dires même du gouvernement fédéral,
les dispositions en matière de promotion du cannabis sont assez similaires à
celles prévues en matière de produits du tabac. Est donc prévue d'emblée une
interdiction générale de promotion, sauf expressément autorisée celle...
voyons, ce qui est autorisé dans la loi ou des règlements. «À quelques exceptions près, il est interdit de faire la
promotion du cannabis, des accessoires et des services qui sont liés au
cannabis.»
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M. Pagé : Oui. Bien, c'est parce que la ministre
nous dit dès le départ : S'ils vendent au Québec, ils vont être soumis
aux mêmes règles de publicité. Mais c'est parce que, sur leurs sites Web hors Québec,
on n'a pas le moyen d'aller réglementer
leurs sites Web, à moins, à moins que, dans l'entente entre la SQDC et une
entreprise hors Québec, il soit clairement
spécifié, dans l'entente, que, si vous faites affaire avec la SQDC, vous êtes
obligés d'avoir un site Web avec tel
genre de format. Alors, est-ce que c'est cela? Mais là je sens déjà que la
ministre est très enthousiaste à me répondre. Alors, je vais la laisser
aller, M. le Président.
Le Président (M. Merlini) : Mme
la ministre.
Mme Charlebois :
M. le Président, on m'indique que le seul qui va pouvoir vendre par
Internet — j'étais
partie trop loin, c'était si
simple — c'est
seulement la Société québécoise du cannabis. Alors, les producteurs... On est
tellement emballé qu'on veut
interagir. C'est vrai que la proximité fait ça. Mais, farce à part, les
producteurs ne pourront pas vendre à des particuliers.
M. Pagé :
M. le Président — ma
lumière rouge est allumée — mais je le sais, que le consommateur va pouvoir acheter en
ligne seulement de la SQDC. Ça, je le sais. Mais, quand elle va regarder les
produits de la SQDC, si on a 10 compagnies
différentes... Moi, chez moi, là, à Mont-Laurier, là, je peux aller vérifier
comment on présente le produit sur les sites Web des entreprises qui
sont hors Québec. Les sites Web d'entreprises du Québec vont relever de la loi québécoise, mais les sites Web des entreprises
hors Québec ne relèveront pas de la loi québécoise. C'est là qu'il y a un
problème.
C'est pour ça
qu'à mon humble avis la seule façon de mieux les encadrer ou de leur forcer la
main à se soumettre aux mêmes... je
ne dirais pas inconvénients, mais aux mêmes critères, à la même rigueur que les
entreprises québécoises, c'est de
leur dire, lorsqu'on signe une entente, ou de l'ajouter à l'entente : Si
vous voulez faire affaire avec le Québec, vous devrez vous soumettre aux
mêmes règles que les producteurs québécois, quant à la promotion, la publicité
ou la présentation qu'ils font sur leurs
sites Web. Présentement, là, je ne vois aucune autre façon... à moins que le
fédéral adopte exactement la même loi que nous. Présentement, on n'en a
pas de certitude.
Le Président (M. Merlini) :
Merci, M. le député de Labelle. Mme la ministre.
Mme Charlebois :
Juste une suspension.
Le Président (M. Merlini) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 45)
(Reprise à 15 h 57)
Le
Président (M. Merlini) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons donc nos travaux après cette
suspension demandée par Mme la ministre pour consulter son équipe et
échanger avec les membres de la commission. Alors, Mme la ministre, la parole
est à vous.
Mme
Charlebois :
Alors, M. le Président, après vérification, comme je le disais, on va faire des
campagnes d'information avant la mise
en oeuvre de la loi, mais j'ai aussi
eu la chance de remettre la main sur une lettre que j'avais adressée à Mme Ginette Petitpas Taylor, qui est la
ministre de la
Santé au gouvernement fédéral, dans laquelle il y avait
un paragraphe où je lui mentionnais, sur la promotion et publicité, que, «compte
tenu des pratiques établies par les producteurs
de cannabis thérapeutique en matière
de promotion, le Québec
souhaite que le gouvernement fédéral s'engage à appliquer rigoureusement les règles limitant la promotion des produits dès l'adoption
de C-45 pour éliminer rapidement ces
pratiques. Le Québec investira évidemment les efforts requis
pour [s']assurer le respect des dispositions qu'il envisage mettre en place en matière de promotion et de publicité sur son territoire.
Toutefois, pour un effet optimal et compte tenu de l'importance de la
promotion et de la publicité dans l'univers virtuel, il est impératif que
l'encadrement des activités de
promotion et de publicité de l'ensemble des acteurs de l'industrie du cannabis
soit rigoureusement appliqué.» Et, comme je vous dis, ça, c'était une
lettre qui était datée de janvier.
Ceci étant
dit, M. le Président, selon les indications que nous en avons en ce moment, le
gouvernement fédéral prévoit déjà des
dispositions en matière de promotion de cannabis assez similaires à celles
prévues en matière de... que celles
qui sont produites en matière de tabac. Il est donc prévu d'emblée une
interdiction générale de promotion, sauf ce qui est expressément
autorisé dans la loi et les règlements. «À quelques exceptions près, il est
interdit de faire la promotion du cannabis,
des accessoires et des services qui sont liés au cannabis : par la
communication de renseignements sur
leur prix [et] leur distribution — c'est ce que le cannabis thérapeutique fait
en ce moment, puis ça ne sera plus permis; d'une manière dont il existe des motifs raisonnables de croire que la
promotion est attrayante pour les jeunes — alors, on vient d'éliminer ça aussi; au moyen d'attestations [et] de
témoignages; au moyen de la représentation d'une personne, d'un personnage ou d'un animal — réel ou fictif — [...]d'une manière [à ce] qui les associe à
une façon de vivre — telle
une façon de vivre intégrant notamment [le] prestige, des loisirs,
[...]l'enthousiasme, [...]la vitalité, [le] risque [...] l'audace», bref,
communément appelées le style de vie.
• (16 heures) •
Et, M. le Président, il y a aussi, pour ce qui
est des possibilités restreintes, de la promotion informative, la promotion de marque, il y a une possibilité... et
les ajouts auront été faits... C'est ça, ils ont redressé aussi autour du tabac.
Et par ailleurs le projet de loi C-45 prévoit... «Des éléments de marque
peuvent être exposés sur [autre chose] que du cannabis
ou un accessoire sauf si la chose est associée aux jeunes, s'il y a des motifs
raisonnables de croire que la chose pourrait être attrayante pour les
jeunes, ou si la chose est associée...» Bon. Bref, ils indiquent...
Puis là je
cherche si je ne verrais pas quelque chose qui fait référence au virtuel. On
revient toujours avec la façon de
vivre. Et il est interdit de diffuser pour le compte d'une autre personne,
notamment la presse, la
radiotélévision, une promotion interdite par les dispositions 17 à
22. Et il y a des dispositions en matière d'emballage, d'étiquetage.
Je m'excuse,
c'est un peu long, M. le Président, mais ça vaut la peine que nous regardions comme
il faut. Il y a d'autres restrictions qui s'appliquent à l'exposition, à la vente, la distribution. Ça,
c'est un peu comme nous autres. Et, bon,
voilà, ils ont des... Honnêtement, c'est semblable à leur projet de loi sur le tabac. Puis, bon, on nous parle de l'effet de la
combinaison des deux encadrements, où la combinaison des deux fait en sorte de
limiter sérieusement les possibilités de promotion et de publicité. Il ne reste
que la possibilité de promotion et de publicité informatives ou de marque seulement, et, encore là, voilà, c'est de beaucoup...
Il nous apparaît que les intentions du gouvernement
fédéral sont de restreindre beaucoup.
C'est sûr qu'il va falloir vérifier, mais ce que je dis au député de
Labelle et au député de
Borduas, tant qu'à en parler... Il reste des possibilités par règlements selon
lesquels un mode de communication constitue une association promotionnelle.
Alors, peut-être que, par règlement, nous pourrions, si on s'aperçoit qu'il n'y a pas de changement, convenir de faire des
changements qui feraient en sorte que ça deviendrait plus restrictif pour
ceux qui sont ailleurs.
Le Président (M. Merlini) : Merci, Mme
la ministre, pour ces explications.
Mme
Charlebois : Pour ceux qui vendent au Québec,
là, évidemment. Ailleurs, mais qui vendent au Québec, qui ont un contrat avec le Québec,
là. J'ai oublié ce petit bout là, c'était fort important. Parce qu'on ne peut
pas aller légiférer dans d'autres provinces,
pour ceux qui vendent ailleurs, mais ceux qui ont des contrats avec nous, il va
falloir, effectivement... On pourrait
par règlement aller ajouter des dispositions si on s'aperçoit que C-45 laisse
un vide. Mais on n'a pas cette indication-là pour le moment.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Oui, bien, en fait, je n'ai pas l'impression que c'est par règlement qu'on va
pouvoir imposer quoi que ce soit à
des entreprises hors Québec, parce qu'ils ne sont pas soumis aux règles du
Québec. C'est plutôt dans les ententes entre
la SQDC et ces entreprises hors Québec. Je pense que c'est là qu'est la poignée
pour être capable de leur dire : Vous allez jouer sur les mêmes règles que les entreprises québécoises, que
les producteurs québécois qui fournissent la SQDC, parce que, nos
producteurs québécois, on ne veut pas qu'ils soient désavantagés par rapport à
des producteurs hors Québec
qui auraient des normes plus souples pour faire la promotion de leurs produits.
Alors, à mon humble avis, j'ai l'impression
que c'est plutôt là qu'on va pouvoir jouer, en demandant à notre SQDC d'exiger
de leurs fournisseurs qu'ils aient
des sites pas plus attrayants que les sites des producteurs québécois. Parce
que, moi, ma crainte, c'est essentiellement que les producteurs québécois se retrouvent désavantagés comparativement
à des producteurs hors Québec, à moins, à moins que la loi fédérale aille aussi loin que la loi québécoise. Et ça,
bon, on le souhaite, la ministre a écrit, c'est bien, mais on n'a pas de
certitude encore.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Ce qu'on m'explique ici, c'est qu'il y a l'obligation de respecter la loi
fédérale quand tu es ailleurs puis tu vends au Québec, mais il y a
aussi... Il y aura sûrement une disposition que la Société québécoise du
cannabis pourra dire : Écoute, il va falloir que tu respectes les lois du
Québec et du Canada, là, pour nous vendre du cannabis. Mais ça sera une
disposition contractuelle, vous avez raison.
Le Président (M. Merlini) : M. le
député.
M. Pagé :
Bon, la direction de la SQDC est venue nous dire aux crédits qu'ils suivaient
nos travaux. J'espère qu'ils ont bien
compris le message qui a été livré aujourd'hui. Et je vous vois, Mme la
ministre... parce que, là, nous ne sommes pas à la télévision, et je
vois la ministre qui fait signe à son entourage de passer le message clairement
à la SAQ pour qu'éventuellement la SQDC
exige des fournisseurs hors Québec la même rigueur, les mêmes contraintes qu'on
va exiger des producteurs québécois,
pour que nos producteurs québécois ne soient pas désavantagés par rapport à des
producteurs hors Québec. Alors, je suis satisfait de cela. Mais je sens que la
ministre aurait envie de réagir avant même que la lumière rouge soit
allumée. Mais ça y est, elle est allumée, allez-y...
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Bien, c'est juste une petite remarque qui s'ajoute à celles que vous faites,
évidemment, mais, dans cette
remarque-là, j'ai le goût de vous dire que, pour obtenir ton permis, il faut
que tu respectes la loi fédérale. Alors, si, dans la loi fédérale... Si
la loi fédérale, au niveau de la promotion, et tout ça, n'est pas respectée,
alors donc il y aura perte
de permis, donc perte de permis, plus possibilité de vendre au Québec. Ça va dans la suite
logique. Mais, oui, là c'est ça... — j'ai les pieds pris dans mon
sac à main — c'est
ça.
Alors, il y
aura cette possibilité-là également, là, de renforcement, mais, oui, on a
quelqu'un ici qui prend note, qui avisera la Société québécoise du
cannabis qu'il faudra une obligation contractuelle. On en prend bonne note.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M. Pagé :
Bien, évidemment, ce serait beaucoup plus simple si le fédéral adoptait
exactement les mêmes critères que nous. Alors, souhaitons-le, qu'il soit
aussi exigeant, comme ça, au moins, il n'y aura aucun, aucun conflit.
Dans des événements comme le festival de
Saint-Tite, le festival de jazz... Bon, le festival de jazz à Mont-Tremblant, j'aime ça faire de la promotion pour
mon beau coin de pays. Après Montréal, Québec, la première destination touristique au Québec, c'est Mont-Tremblant,
3 millions de visiteurs. Alors, vous êtes bienvenus cet été, on a plein de
festivals. Et, dans ces festivals, comme le
festival de jazz de Mont-Tremblant, est-ce qu'une entreprise pourrait mettre,
par exemple, 50 000 $ et être
simplement nommée, aucune affiche, à la fin ou au début du spectacle : on
souhaite remercier Simon Cannabis pour son don, pour son don de
50 000 $? Est-ce que ça, c'est légal?
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Je
suis en train de vérifier, là, donnez-moi une seconde.
(Consultation)
Mme
Charlebois : Bien,
c'est un bon commentaire, ça aussi.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : On va voir, à 45, au deuxième alinéa, on n'est
pas rendus là, mais «il est également interdit d'associer à un événement
sportif, culturel ou social, sous réserve du deuxième alinéa[...], un nom, un
logo, un signe distinctif,
[...]dessin, [...]image [...] slogan associé au cannabis, à une marque de
cannabis». Mais, admettons que c'est juste le nom et le montant... juste
le nom, on pourrait en vertu de 44, deuxième alinéa.
Une voix : ...
Mme
Charlebois : Il pourrait mais avec seulement
le nom, montant, c'est tout. C'est un peu la question du député de Borduas
un petit peu plus tôt.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Puis j'imagine que, bon, on ne voudra pas qu'on
les nomme entre chaque chanson, là, peut-être au début, à la fin, là... non, mais je ne veux pas qu'on fasse de façon
détournée ce qu'on ne peut pas... qu'on fasse par la porte d'en arrière
ce qu'on ne peut pas faire par la porte d'en avant. O.K.
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
que j'ai d'autres interventions à l'article 44? M. le député de Borduas.
M.
Jolin-Barrette : Juste pour
être clair, là, dans le fond, au festival de Mont-Tremblant, il peut y avoir
une affiche donateurs...
Mme
Charlebois : Avec
la liste des noms.
M. Jolin-Barrette : Oui. «Merci aux
donateurs. 50 000 $, Simon Cannabis» sur le site.
Mme
Charlebois : Sur
le site Internet.
M. Jolin-Barrette : Non, non, sur le
site physique, là, de l'endroit de Mont-Tremblant.
Mme
Charlebois : S'il
y avait une affiche avec la liste...
Une voix : ...
Mme
Charlebois : Oui, mais c'est une liste informationnelle, ça fait que, là, on commence... on va s'enligner dans de la subjectivité un peu, mais il faut que ce soit une liste drab, là,
avec... mais ça veut dire qu'il n'y a pas de logo, pas... il n'y a rien,
il y a juste «Simon Cannabis, 10 000 $».
M. Jolin-Barrette : «Merci à nos
donateurs.»
Mme
Charlebois : En
haut, il est dans la liste.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à
l'article 44? M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : M. le Président, on m'a posé une question tantôt, je viens
justement d'entendre Mme la ministre parler
du mot «drab». Alors, «drab» désigne quelque chose qui est tout le contraire de
notre commission, quelque chose de
banal, de morne et d'ennuyant. Alors, le mot n'existe pas en français, ça vient
de l'anglais «drab», mais on lui y a ajouté un «e». Alors, ce n'est pas
français.
Mme
Charlebois :
Excusez-moi, c'est important, ça. «Drab», ça n'existe pas?
M. Bourcier : Vous m'avez demandé
une mission grammaticale, là, madame.
Mme
Charlebois : Oui.
Alors, recommencez-moi, ça, s'il vous plaît.
Le Président (M. Merlini) :
Sommes-nous drabs, M. le député de Saint-Jérôme?
M.
Bourcier : «Drab», ce n'est
pas français, mais on l'utilise. C'est fautif avec un «e»,
mais ce n'est pas un mot français, ça vient de l'anglais «drab»,
d-r-a-b...
Mme
Charlebois : Eh
bien!
M.
Bourcier : ...mais on
l'utilise pour quelque chose qui est triste, ennuyant, tout le contraire de
notre commission, Mme la
ministre.
• (16 h 10) •
Le
Président (M. Merlini) :
Est-ce que j'ai d'autres interventions pour l'article 44? Je n'en
vois pas, je vais donc le mettre aux voix. Est-ce que l'article 44
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Merci. Mme
la ministre. Article 45, s'il vous plaît.
Mme
Charlebois : J'y
arrive, M. le Président.
Article 45 :
«Il est interdit d'associer à une installation sportive, culturelle ou sociale,
à une installation maintenue par un
établissement de santé ou de services sociaux ou à un centre de recherche un
nom, un logo, un signe distinctif, un dessin, une image ou un slogan associé au
cannabis, à une marque de cannabis, à la Société québécoise du cannabis ou à
un producteur de cannabis.
«Il est
également interdit d'associer à un événement sportif, culturel ou social, sous
réserve du deuxième alinéa de l'article 44,
un nom, un logo, un signe distinctif, un dessin, une image ou un slogan associé
au cannabis, à une marque de cannabis, à la société ou à un producteur.
«Quiconque
contrevient aux dispositions du premier alinéa ou du deuxième alinéa commet une
infraction et est passible d'une amende de 5 000 $ à
500 000 $. En cas de récidive, ces montants sont portés au double.»
Ici, M. le Président, dans le premier alinéa,
l'article 45...
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre, vous avez un amendement.
Mme
Charlebois : À 45?
Le Président (M. Merlini) : Oui,
madame.
Mme
Charlebois : Comment ça, je ne l'ai pas dans mon cahier? Je ne
l'ai pas. Moi, j'ai un amendement à 46.
Le Président (M. Merlini) : Vous
avez un amendement qui va modifier le texte anglais.
Mme
Charlebois : Ce ne
sera pas long, on va le récupérer, quelqu'un.
Le Président (M. Merlini) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 12)
(Reprise à 16 h 13)
Le
Président (M. Merlini) :
Nous reprenons donc nos travaux après cette brève suspension.
Mme la ministre, vous avez une
proposition d'amendement à l'article 45.
Mme
Charlebois : Oui, M.
le Président. On l'a retrouvée.
Alors, modifier le texte anglais de l'article 45 de la Loi encadrant le cannabis, proposé par
l'article 12 du projet de loi, par le remplacement, dans le premier alinéa, de «brand
element» par «distiguinshing guise».
Et cet amendement de concordance, compte tenu de
l'amendement à l'article... C'est un amendement de concordance, compte tenu de
l'amendement à l'article 43.
Le Président (M. Merlini) : Merci, Mme
la ministre. Est-ce que j'ai des interventions sur la proposition d'amendement à l'article 45? Je n'en vois pas, je le mets
donc aux voix. Est-ce que cette proposition d'amendement est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Merlini) : Adopté. Nous
revenons donc à l'article 45 tel qu'amendé. Mme la ministre, pour
vos explications.
Mme
Charlebois : Alors, à l'article 45, pour mes explications, M. le Président. Le premier alinéa de l'article 45 vise donc à introduire la forme de promotion qui
consiste à associer un nom, un logo, un signe distinctif, un dessin, une image
ou un slogan lié au cannabis, à une marque de cannabis, à la Société québécoise du cannabis ou à un producteur de cannabis, premièrement, une installation sportive, culturelle ou sociale, deuxièmement, une installation maintenue
par un établissement de santé et de services sociaux, et, troisièmement,
un centre de recherche.
Et le
deuxième alinéa prévoit que l'interdiction s'applique également à un événement
sportif, culturel ou social, à l'exception des dons provenant de
l'industrie du cannabis qui sont faits sans aucune association promotionnelle.
Enfin, le
dernier alinéa prévoit l'amende qui est applicable au contrevenant, et cet
article reprend le contenu de l'article 23
de la Loi concernant la lutte au tabagisme, et l'article 22 du projet de
loi C-45 du fédéral interdit également cette forme de promotion.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions à l'article 45 tel qu'amendé? M. le député de
Labelle.
M. Pagé :
C'est parce que ce n'est pas clair, là, je veux être sûr de bien comprendre.
«Il est interdit d'associer à une installation sportive, culturelle ou
sociale, à une installation maintenue par un établissement de santé [...] ou à
un centre de recherche, un nom...» O.K.
C'est essentiellement au niveau du nom, on ne pourrait pas avoir une
installation sportive qui porterait le nom, justement, de Simon
Cannabis, pour demeurer dans le thème?
Le
Président (M. Merlini) : Mme la ministre.
Une voix :
...
Mme
Charlebois : Ce
qu'on m'explique, c'est des endroits. Exemple, le Centre Vidéotron ne pourrait
pas s'appeler...
Le Président (M.
Merlini) : ...le Centre Simon Cannabis?
Mme
Charlebois :
C'est ça.
Le Président (M.
Merlini) : M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Bon, puis là,
au deuxième alinéa, on dit : «Il est également interdit d'associer à un
événement sportif, culturel ou social...»
Mme
Charlebois :
Un nom, un logo, bref, ça ne pourrait pas être...
Une voix :
...
Mme
Charlebois : Oui,
un défi sportif Simon Cannabis ou un... Tu sais, il y avait des tournois de
tennis, là, à un moment donné, qui portaient des noms de marque de
tabac. Là, ce n'est plus possible.
M. Pagé :
Bon, on indique pour des événements sportifs, mais, si c'est vraiment un
événement à caractère... pour ramasser des
fonds pour un OBNL, ça ne change rien. Le souper annuel de Simon Cannabis au
profit de Saint-Vincent-de-Paul, on ne pourrait pas faire ça?
Mme
Charlebois :
Sportif, culturel ou social.
M. Pagé :
Là, on rentre dans le social parce qu'on rentre dans les OBNL...
Mme
Charlebois :
Exact.
M. Pagé :
Ça va.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le député de Labelle. M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Oui, sur ce sujet-là, j'ai un exemple. Dans les établissements
universitaires, ça arrivait souvent, même
au collégial aussi, qu'on avait des salles de classe qui étaient commanditées
par des entreprises. Et là il y avait la salle de cours... Supposons
moi, à la Faculté de droit, à Sherbrooke, c'est la salle de cours d'un bureau
d'avocats de Montréal qui disait : Bon,
bien, nous, on vous donne tant, puis maintenant ça s'appelle la salle de cours X.
Est-ce que ça, c'est possible?
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
À mon sens, non, mais laissez-moi vérifier.
Le Président (M.
Merlini) : Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 18)
(Reprise à 16 h 21)
Le Président
(M. Merlini) : Nous reprenons donc nos travaux après cette brève
suspension qui a permis à l'équipe de la ministre
de faire des recherches pour la réponse que Mme la ministre va nous
donner. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Charlebois :
Alors, pour répondre au député de Borduas, et après vérification, c'est
considéré comme une commandite, et ça ne pourrait pas être possible.
Le Président
(M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Et est-ce qu'on doit établir un lien causal, un
lien entre le fait que je donne et on nomme la salle, ou, supposons, qu'il y a un don, et le conseil d'administration
de l'établissement collégial ou universitaire décide de son propre chef de nommer cette salle-là, ou
c'est : dans tous les cas, il ne peut pas y avoir de salles qui sont
nommées en l'honneur d'une de ces entreprises-là?
Mme Charlebois :
Mais, honnêtement, ça devient une commandite, et, si ce n'est pas une
commandite, c'est une publicité. Mais, un ou l'autre, ça ne peut pas
être admissible.
M. Jolin-Barrette :
D'accord. Donc, il n'y aura pas de salle Simon Cannabis.
Mme Charlebois :
Non.
M. Jolin-Barrette :
Parfait.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à
l'article 45 tel qu'amendé? M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier :
Oui. Mme la ministre, ce soir, pour nous montrer la différence entre nous et
l'Ontario, on est dans une zone, ce soir, il y a un défilé de mode qui est
présenté à Toronto puis qui est commandité par Tweed. C'est la marque de
commerce du plus gros producteur légal de cannabis au pays. Alors, c'est sûr,
ils vont le faire. Nous, est-ce qu'on pourrait tenir... pas nous, mais,
exemple, Hypothecary ou toute autre compagnie, fournisseur pourrait tenir ce
genre d'événement au Québec?
Le Président
(M. Merlini) : Mme la ministre.
Mme Charlebois :
Non, ça ne serait pas possible en vertu... parce que c'est un événement public,
et on interdit que des événements
sportifs, culturels ou sociaux soient associés à du cannabis, là. Et, tout
dernièrement, il y a eu une compagnie
qui a voulu faire ça au Québec, et je vous dirai que j'ai donné des entrevues
là-dessus, et j'ai passé le message que
je me disais que ça serait bien que cette compagnie-là consulte le projet de
loi n° 157 pour voir les intentions. Mais je n'étais pas vraiment de bonne humeur cette
journée-là, pour dire vrai, là, pour ne pas dire autre chose, non, non, non. Et
je leur ai conseillé fortement...
J'ai dit : Ou bien ils ne savent pas ce qu'il y a dedans, c'est inquiétant,
et, s'ils le savent, c'est encore
plus inquiétant. Mais j'ai dit : Je leur conseille fortement de réfléchir
avant de tenir cet événement-là. Bien que la loi ne soit pas acceptée,
qu'on pense faire affaire avec une société d'État qui relève du gouvernement et
être en porte-à-faux avec ce qu'on était en
train de faire comme projet de loi, ça m'apparaissait comme assez périlleux. Je
vais vous le dire, là, je l'ai
qualifié de même et j'étais assez choquée. Ils ont décidé d'arrêter
l'événement. Je salue ça, d'ailleurs.
Mais
je le répète dans le micro, vous me donnez l'opportunité de le faire, parce
que, si d'autres seraient tentés de faire
la même chose... On avance, là. Pour les compagnies qui nous entendent, là, et
pour les fournisseurs, on avance, là, puis,
à un moment donné, le projet de loi va être adopté, plus tôt que tard — je présume parce qu'on arrive à la fin juin.
On
est en mai, on arrive vers la fin de la session — et je leur conseille fortement de prendre
connaissance de ce qu'il y a dans le projet
de loi et de prendre ça en considération s'ils veulent faire faire... s'ils
veulent faire des affaires avec l'État.
Le Président
(M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député de
Saint-Jérôme.
M. Bourcier : Oui. Je
vous remercie pour vos réponses.
Mais, question d'être encore clair, puis la différence entre nous et l'Ontario, eux, ils ont même un kiosque. C'est Canopy
Growth, là, ils exploitent même un kiosque en marge de l'événement,
puisque c'est une parade de mode masculine. Ils commanditent même les créateurs
qui vont interpréter, en tout cas,
par leurs marques de vêtement, la marque Tweed lors du défilé. Donc, ça, ça va
être interdit au Québec, pas de kiosque d'interprétation, pas de
commandite d'événement tel que c'est présenté à Toronto.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Non. Ni par la Société québécoise du cannabis,
ni par un fournisseur à la Société québécoise du cannabis, ni par un
fournisseur d'accessoires. Ça va être interdit.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Saint-Jérôme, ça
va?
M. Bourcier :
Merci beaucoup.
Le Président (M.
Merlini) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de
Labelle?
M. Pagé :
En fait, non. Puis vous avez bien réagi, Mme la ministre, par rapport à
cette...
Mme
Charlebois :
Mais je savais...
Le Président (M.
Merlini) : Tut-tut!
Mme
Charlebois :
Je savais que j'allais être appuyée par les députés qui étaient autour de la
table. Je savais que ce n'était pas juste mon intention.
M. Pagé : Tout à fait. Nous
sommes derrière vous à cet égard-là.
Juste pour revenir sur le cas de figure de mon collègue
de Borduas, dans un établissement scolaire, parce qu'effectivement ça pourrait être tentant de trouver une façon, comme
producteur de cannabis, de pouvoir... Bon, il ne pourrait pas donner 100 000 $ pour payer quelque chose et
avoir leur nom d'affiché. Mais est-ce qu'il pourrait juste donner le
100 000 $ pour la construction, pour aider à la construction du
bâtiment?
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
(Consultation)
Mme
Charlebois :
Ils peuvent donner... Au même titre que pour un événement, comme on a discuté
tantôt, ils peuvent le donner, mais sans rien en retour, rien, rien sur
le mur, pas de...
M. Pagé : Rien de permanent.
Mme
Charlebois : Non.
M. Pagé :
Donc, il n'y aura pas... La seule chose, j'imagine, qu'on pourra faire, c'est,
lors de la conférence de presse, nommer et remercier pour avoir donné
100 000 $.
Mme
Charlebois :
Voilà.
M. Pagé : Mais, si je me fie
à ce qu'on a dit tantôt, ils ne pourront pas aller se faire prendre en photo
avec les 10 autres donateurs.
Mme
Charlebois : Non.
M. Pagé : O.K., c'est bon.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à
l'article 45 tel qu'amendé? Je n'en vois pas, je le mets donc aux
voix. Est-ce que l'article 45, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
Mme
Charlebois : Dans
la joie et l'allégresse.
Le
Président (M. Merlini) : Toujours. Maintenant, nous allons à la
section II du chapitre VIII, qui concerne la publicité. Mme la
ministre, l'article 46, s'il vous plaît.
Mme
Charlebois :
À la section II, «Publicité», l'article 46, M. le Président. Et là on
va avoir un amendement, je vous préviens d'avance.
Une voix : ...
Mme
Charlebois : On a
un nouvel amendement. Donc, on va le passer tout de suite, si vous voulez.
Le Président (M. Merlini) : Pendant
que vous faites la lecture de l'article 46.
Mme
Charlebois : Ouin.
Oui. Pas «ouin», oui.
Le Président (M. Merlini) : Votre
mère écoute, Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Oui, je le sais. Ce qu'il y a d'inquiétant, ce n'est pas tant elle comme mes
petits-enfants. C'est à eux que je pense toujours, toujours, dans tout
ce que je fais. Une bonne grand-maman.
Bon, à l'article 46,
M. le Président : «Toute publicité directe ou indirecte en faveur du
cannabis, d'une marque de cannabis, de la Société québécoise du cannabis
ou d'un producteur de cannabis est interdite lorsqu'elle :
«1° est destinée aux mineurs;
«2° est faite
de manière fausse ou trompeuse ou susceptible de créer une fausse impression
sur les caractéristiques du cannabis, sur les effets du cannabis sur la
santé ou sur les dangers du cannabis pour la santé;
«3° [lorsqu'elle] associe directement
ou indirectement l'usage du cannabis ou d'un accessoire à un style de vie;
«4° [lorsqu'elle]
utilise des attestations ou des témoignages;
«5° [lorsqu'elle]
utilise un slogan;
«6°
[lorsqu'elle] comporte un texte qui fait référence à des personnes, des
personnages ou des animaux réels ou fictifs;
«7°
[lorsqu'elle] comporte autre chose que du texte, à l'exception de
l'illustration du paquet ou de l'emballage du cannabis, qui ne peut
toutefois occuper un espace supérieur à 10 % de la surface de ce matériel
publicitaire; et
«8° [lorsqu'elle] est
diffusée autrement que :
«a) dans des journaux
et les magazines écrits dont au moins 85 % des lecteurs sont majeurs;
«b) par [...]
l'affichage qui ne peut être [prévu] que de l'intérieur d'un point de vente de
cannabis.
• (16 h 30) •
«Toutefois,
la publicité qui vise à communiquer aux consommateurs des renseignements
factuels sur le cannabis, y compris
sur le prix ou [...] les caractéristiques intrinsèques du cannabis, sur les
marques de cannabis [ou] sur la société est permise dans la mesure où il ne s'agit pas d'une publicité ou d'une
forme de publicité faisant l'objet d'une interdiction prévue au premier
alinéa.
«Une
publicité diffusée dans des journaux ou des magazines écrits dont au moins
85 % des lecteurs sont majeurs doit
comporter la mise en garde attribuée au ministre prévue par règlement et
portant sur les effets nocifs du cannabis sur la santé. Cette publicité
doit être déposée auprès du ministre dès sa diffusion.
«Le
ministre peut, par règlement, préciser les normes en matière de publicité et
prévoir celles qui s'appliquent à la mise en garde qui lui est
attribuée.
«Quiconque
contrevient aux dispositions du premier alinéa ou du troisième alinéa ou à
celles d'un règlement pris en
application du quatrième alinéa commet une infraction et est passible d'une
amende de 5 000 $ à 500 000 $. En cas de récidive,
ces montants sont portés au double.»
Le Président (M.
Merlini) : Maintenant, pour votre proposition d'amendement, Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Oui, M. le Président. Alors, modifier
l'article 46 de la Loi encadrant le cannabis, proposé par
l'article 12 du projet de loi :
1° par le
remplacement du sous-paragraphe a du paragraphe 8° du premier alinéa
par le suivant :
«a)
dans des journaux et des magazines écrits dont au moins 85 % des lecteurs
sont majeurs, qui sont expédiés et adressés à une personne majeure
désignée par son nom...»
Une voix :
...
Mme
Charlebois :
Ce n'est pas ça, le nouveau? Je suis en train de lire le pas bon. Bon. Je l'ai.
On m'accuse, M. le Président, de faire trop
de ménage, mais, quand je n'en fais pas assez, voyez-vous ce qui arrive? C'est
ça. Ça, c'est le bon. Je sais, il y a trois petits... C'est ça. Alors,
on recommence, M. le Président, la lecture de l'amendement.
Le Président (M.
Merlini) : Je vous en prie, Mme la ministre, allez-y.
Des voix :
...
Mme
Charlebois :
Bien oui, c'est très bien, c'est très bien, tout le monde est attentif.
Alors, modifier
l'article 46 de la Loi encadrant le cannabis, proposé par
l'article 12 du projet de loi :
1° par la
suppression, dans le paragraphe 3° du premier alinéa, «ou d'un
accessoire»;
2° par le
remplacement du sous-paragraphe a du paragraphe 8° du premier alinéa
par le suivant :
«a)
dans des journaux et [des] magazines écrits dont au moins 85 % des
lecteurs sont majeurs qui sont expédiés et adressés à une personne
majeure désignée par son nom;»;
3° par l'ajout, à la
fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante : «Néanmoins, la société
peut, malgré le paragraphe 8° du
premier alinéa, communiquer aux consommateurs de tels renseignements factuels
sur son site Internet de vente de cannabis dans la mesure où elle prend
les moyens nécessaires pour s'assurer que les mineurs ne puissent y accéder.»;
4° par l'ajout, à la
fin du troisième alinéa, de la phrase suivante :
«Le
ministre peut, par règlement, prévoir la mise en garde visée au présent alinéa
et les normes qui s'y appliquent.»;
5° par le
remplacement du quatrième alinéa par le suivant :
«Le gouvernement peut,
par règlement, préciser les normes en matière de publicité.»
Ici, M. le Président,
cet amendement, premièrement, permet de préciser que la diffusion de la
publicité visant à communiquer aux consommateurs des renseignements factuels
dans les journaux et magazines écrits dont 85 % des lecteurs sont majeurs
est limitée à ceux qui sont expédiés et adressés à une personne majeure
désignée par son nom; deuxièmement, permettre à la Société québécoise du
cannabis de diffuser de la publicité visant à communiquer aux consommateurs des renseignements factuels sur son
site Internet de vente de cannabis; troisièmement, de préciser le pouvoir
du gouvernement à prendre un règlement sur
les normes en matière de publicité et le pouvoir du ministre de la Santé et
des Services sociaux à prendre un règlement concernant la mise en garde du
ministre portant les effets nocifs du cannabis
sur la santé; et, quatrièmement, faire une modification de concordance avec
l'introduction de l'article 40.1, qui rend applicable le présent
chapitre aux accessoires de cannabis.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions
sur la proposition d'amendement? M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Oui. Bon, quand on parle de 85 %, je trouve ça un peu comique, quand je
vois ça, «85 % des lecteurs sont majeurs». Bon, déjà, si on disait
que...
Le Président (M. Merlini) : Sur
l'amendement?
M. Pagé : Oui, bien, de toute
façon, on en parle du 85 % dans l'amendement...
Le Président (M. Merlini) : Oui,
tout à fait, tout à fait.
M. Pagé : Puis on en parle
aussi dans l'article, là. Alors, aussi bien de vider cette question-là tout de
suite.
Disons que je suis resté un peu surpris quand j'ai
lu «85 %», parce que, bon, ça ne se mesure pas, là, ça ne se mesure
pas. Tandis que, si on disait, bien : Dont les lecteurs sont essentiellement
ou très largement, majoritairement des gens majeurs, bon, là, on est dans une
zone de confort. Mais je trouve ça particulier d'écrire quelque chose qui n'est
pas mesurable, qui n'est pas vérifiable, à
moins que vous me dites : Oui, oui, oui, tous ces magazines-là, on a des
statistiques qui nous prouvent
qu'effectivement c'est 85 % et plus de gens qui le lisent ou qui
l'achètent. Mais ce n'est pas parce que c'est 85 % des gens qui l'achètent
que ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas plein de mineurs, à la maison, qui le
regardent. Alors, est-ce qu'on peut m'expliquer comment on en vient à
écrire de cette façon? Je ne comprends pas.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le député de Labelle. Mme la ministre.
(Consultation)
Le Président (M.
Merlini) : Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 36)
(Reprise à 16 h 37)
Le
Président (M. Merlini) : Nous reprenons donc nos travaux après cette
très brève suspension qui a permis à Mme la ministre de faire des
vérifications. Alors, Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Charlebois :
Et je la cède, si vous me le permettez, M. le Président, au directeur national
de santé publique.
Le Président (M. Merlini) : Tout à
fait. Dr Arruda, à vous la parole.
M. Arruda
(Horacio) : Oui,
bonjour. Bien, écoutez, le 85 % vient d'analyses qui avaient été
faites dans le cadre d'un projet de loi fédéral sur le tabac, où, par
rapport à la publicité, on avait
considéré que la majorité des magazines qui sont faits pour les adultes, il
y a à peu près 85 % d'adultes
qui vont le lire puis il peut y avoir un petit 15 % de gens en bas
de 18 ans qui pourraient le lire.
Par contre,
on sait qu'il y a des magazines spécialisés, là, pour les jeunes
filles, Jeunes filles... je ne sais pas, mode chez l'adolescente,
etc., je ne connais pas les revues, là, mais eux...
M. Jolin-Barrette :
Filles d'
aujourd'hui.
M. Arruda
(Horacio) : En tout cas, Filles d'aujourd'hui ou Jeunes femmes d'aujourd'hui, ces magazines-là, eux autres,
visent des clientèles spécifiques. Ça fait qu'on est restés dans la loi en
disant qu'il y a 85 % qui correspond à ce que
j'appellerais le standard des revues pour, je dirais... je ne devrais pas dire
le mot «normal», mais le standard des revues
accessibles à l'ensemble de la population, non 18 ans et plus, parce que ça existe,
semblerait-il, et des... C'est ça.
Comme par exemple, si vous avez...
je ne veux pas nommer des compagnies, mais des revues, Châtelaine, Coup
de pouce, c'est ça, eux autres, ils correspondent à un auditoire de
85% d'adultes, 15 % de jeunes. La Jeune fille d'aujourd'hui, c'est peut-être 90 % de filles, peut-être
10 % de gars, je ne sais pas, pour mieux comprendre la jeune fille. C'est
carrément sur cette base-là que ça a été fait, ça permet de démontrer
des catégories, là, puis comme... C'est ça.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Dr Arruda. M. le député de Labelle.
• (16 h 40) •
M. Pagé : Oui. Si ma mémoire est bonne, puis on pourra le
revérifier, là, mais, à cet égard-là, les gens avec qui... Je suis content que ce soit le directeur national
de la santé publique qui soit devant moi parce que l'Institut national de santé publique et, si je ne m'abuse, l'association de la santé publique, donc des gens que vous
connaissez très, très bien, qui sont en lien avec vous, sont tous les deux
venus nous dire en commission
parlementaire qu'on devrait tout simplement bannir... même pas de 85 %, là, d'interdire complètement ce genre de publicité directe ou indirecte de cannabis, là, dans ce
genre de magazines ou
dans les journaux, là, qui sont à 85 %... qui s'adressent à des majeurs. Alors, je suis un petit peu étonné... Parce que c'est bien cela, hein? Je
pense que c'est ça, hein? Alors, les gens avec qui vous êtes en lien, c'est ce
qu'ils sont venus nous dire. Alors, comment se fait-il qu'on n'a pas retenu
leur suggestion?
M. Arruda (Horacio) : C'est parce qu'il faut comprendre
que ça va être dans les revues qui vont être adressées spécifiquement à des personnes. Ce n'est pas ce
qu'on va retrouver en kiosque, de par les amendements qu'on a posés. Ça sert aussi à un véhicule d'information comme tel.
On restreint au maximum la partie publicitaire. Puis on pense que, si on
veut être en mesure aussi de rejoindre des clientèles qui sont actuellement
hors marché, il fallait maintenir cet élément-là.
Il
y a aussi des éléments, en termes de potentiels droits commerciaux, qui
pourraient arriver avec une interdiction totale d'informer. Ça fait que ça devient comme un médium. Puis c'est
sûr qu'il va y avoir une surveillance qui va être faite du type d'information ou, entre guillemets,
de promotion, qui est de nature informative, là. Il faut voir qu'il y a...
Vous allez voir, il y a des critères par
rapport, dans la page, à l'information sur le logo, ou etc. Ça fait que c'est
ce qui a été fait. C'est la même chose en tabac. Je pense que...
Mme
Charlebois :
Oui, oui, tout à fait.
M.
Arruda (Horacio) : ...c'est la même chose en tabac. Et puis,
compte tenu du contexte, qu'il faut aussi faire connaître un peu les produits, compte tenu de ce qu'on a comme
excellence en tabac, ça semble être considéré comme étant une avenue
potentielle.
Il
va falloir qu'on surveille aussi, à mon avis, toutes les pratiques de
l'industrie, là, tu sais, je veux dire, dans le fond... Là, on a une très bonne expérience par rapport au tabac, mais
c'est des nouvelles approches, et particulièrement avec les nouveaux médias sociaux, puis etc., il va
falloir qu'on surveille ça pour être capables d'être en réaction. C'est
pour ça qu'il y a des pouvoirs réglementaires aussi, éventuellement, pour être
en mesure de réagir.
Mais,
pour le moment, compte tenu de l'analyse qui a été faite, là, même si on reçoit
des recommandations... on les retient des fois, des fois on ne les
retient pas pour d'autres raisons, x, y, z, notre objectif étant ici aussi
qu'il y ait quand même une certaine
information qui soit possible d'être donnée à la population, mais encadrée, là,
sur la base de l'expérience qu'on a
en tabac. Mais on ne tolérera pas, par exemple, c'est clair, on ne tolérera
absolument pas une publicité qui va viser un magazine, Filles d'aujourd'hui,
là, par exemple...
Le Président (M.
Merlini) : Merci.
M. Arruda
(Horacio) : ...ou Jeunes sportifs.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Dr Arruda. Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Oui, bien, il va falloir que ça respecte
totalement les interdits qui sont prévus à l'article 46, là, ou des règlements qu'on a repris en application.
Il ne faudra pas que ça soit, effectivement, destiné à des mineurs : pas
de slogan, pas de témoignage, pas de style
de vie. On l'a dit, cela expédié directement à un nom d'une personne par la
poste, mais c'est une possibilité restreinte
de faire de la publicité très balisée, informative aux adultes, là. C'est
vraiment informatif, là.
Le Président (M. Merlini) :
Merci, Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Elle devra aussi... Excusez, M. le Président...
Le Président (M.
Merlini) : Oui, je vous en prie, Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
Je suis toujours en train de vous couper à la fin, hein?
Le Président (M.
Merlini) : Il n'y a pas de problème.
Mme
Charlebois : Je m'excuse. Elle devra aussi comporter la mise
en garde du ministre sur les effets nocifs du cannabis sur la santé, et cette
publication-là de cette mise en garde là devra être déposée au ministre, ce qui
va permettre de suivre la situation et d'intervenir.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Oui, bien, je pense que les intentions sont là, et je
salue cela, puis ça correspond à ce qu'on a entendu, sauf que disons que
je suis un peu surpris quand nos bons conseillers en santé publique, comme
l'institut national et l'association de
santé publique, viennent nous dire : Dans ce cas-ci, contrairement au
tabac... parce que, je pense, pour le tabac, ils sont d'accord avec le 85 %, là, je pense que... mais,
dans ce cas-ci, compte tenu que c'est du cannabis, ça devrait être
interdit dans tous magazines et journaux. Mais, bon...
Une voix : ...excusez-moi.
Le
Président (M. Merlini) : Dr Arruda?
M. Pagé :
Votre lumière rouge est allumée.
M.
Arruda (Horacio) : Oui. Il faut être en mesure aussi, quand
même, de transmettre de l'information, là, pour aller chercher un certain... une proportion. Vous savez, tout ça est
toujours une question d'équilibre, hein? Il n'y a pas de vérité oui puis non, malheureusement. C'est
comme un degré, et il faut être capable... et, dans les faits, on pense qu'il
faut aussi permettre aux organisations de fournir la bonne information.
Nous, on va avoir le
contrôle sur ce qui va être dit, et etc. On empêche les pratiques, ce que
j'appellerais, inappropriées, trompeuses, mensongères, etc., mais il faut quand
même que les gens aient de l'information. Et ce médium-là peut être un moyen de le faire. C'est un peu dans cette
perspective-là, puis on évaluera dans
le temps ce que ça donne.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Dr Arruda. M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Oui. Au troisième paragraphe, la dernière phrase finit : «Dans la mesure
où elle prend les moyens nécessaires pour
s'assurer que les mineurs ne puissent y accéder», et là on parle du site de
vente de cannabis en ligne. Comment vous allez faire ça?
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Juste
une petite seconde, M. le Président, je vais le relire à haute voix : «Par
l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante :
"Néanmoins, la société peut, malgré le paragraphe 8° du premier
alinéa, communiquer aux consommateurs de
tels renseignements factuels sur son site Internet [...] de cannabis dans la
mesure où elle prend les moyens
nécessaires pour s'assurer que les mineurs ne puissent y accéder."» Bien,
si ma mémoire est bonne, je pense que ça va prendre, genre, un code d'accès
pour y accéder, etc., hein?
Le Président (M.
Merlini) : Dr Arruda.
M.
Arruda (Horacio) : C'est-à-dire que c'est à travers les... dans
les faits, ce qu'on dit ici, là... dans les faits, ce qu'on dit ici, c'est que la société ne pourra pas
donner de l'information de cette nature-là si elle ne s'est pas assurée qu'elle
n'a pas mis les mécanismes de contrôle de
l'accès par rapport aux mineurs. Le mineur, en théorie, ne devrait pas être en
mesure de rentrer dans le site par des
mécanismes de contrôle qui vont être mis en place comme tels. Et c'est à ce
moment-là qu'il peut donner de
l'information. S'il n'est pas capable de s'assurer... Il ne pourrait pas, par
exemple, mettre dans un site Web
ouvert, à grand public, de l'information... sur lequel le mineur pourrait aller
chercher de l'information. Ça va être
probablement postidentification transactionnelle que l'adulte qui va avoir
prouvé qu'il est adulte va accéder à cette information-là, si ce... Bon, vous pouvez me dire : Il peut y avoir
un père avec son fils, derrière, qui va regarder, là. Mais il y a les éléments de contrôle. Mais c'est, dans le
fond, qu'on ne rend pas accessible sur un poste ouvert, en fin de compte,
à un étudiant qui est à sa classe avec son
téléphone, qui va aller chercher une information sur le cannabis sur le site de
la SQDC. Il va devoir s'identifier avant de rentrer dans le site, être
trié, puis, à ce moment-là, il a accès à des secteurs d'information.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Dr Arruda. M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Il y a des façons de faire déjà établies, là, qui font
en sorte que, même si vous êtes... Tu sais, un jeune peut connaître le numéro d'assurance sociale de
ses parents, ce n'est pas compliqué, à un moment donné, de... Alors, je ne
sais pas quel genre d'identification on va
trouver pour réussir à avoir... Comme il est écrit, là, «prendre des mesures,
les moyens nécessaires pour s'assurer
que le mineur ne puisse y accéder», je ne sais pas quels moyens on va se
donner, là. Je comprends qu'il peut y
en avoir, mais est-ce que ça va être des moyens vraiment hors de tout doute?
Disons que j'ai un doute raisonnable, là.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre.
Mme
Charlebois : Honnêtement, on n'a pas tout le niveau de détail
de la sécurité en ce moment, ils sont en train de travailler là-dessus, mais c'est clair que les indications qu'on a
données, c'est qu'on voulait qu'il y ait une identification... Tu sais, il ne faut pas que ce soit comme juste la
date de naissance du père, mettons. Ça, c'est : bingo! Tout le monde est
capable de faire ça rapidement. Alors, il va
falloir qu'il y ait des moyens... Puis il y a des compagnies, vous vous
souvenez, qui sont venues nous
témoigner qu'il y avait différentes façons de faire pour justement rendre plus
difficile l'accès à. Bien, c'est là-dessus que la Société québécoise du
cannabis et la SAQ, en ce moment, travaillent, c'est plus la SAQ parce
que la Société québécoise du cannabis n'est pas là encore, mais ils vont faire
en sorte que le site soit le plus sécure possible.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Oui. M. le Président, j'ai quelques interrogations par rapport au
«85 % des lecteurs qui sont majeurs» et «qui sont expédiés et
adressés à une personne majeure désignée par son nom». L'article semble viser
les publications
papier. Or... bien, première question, comment est-ce qu'on fait pour savoir
que c'est 85 % destiné à des adultes? Le lectorat est difficile à chiffrer. Mais, deuxièmement, la majorité
des magazines maintenant sont en ligne, au niveau de l'abonnement.
Alors, comment est-ce qu'on gère tout cela? Et même, sous-question, les
journaux, est-ce que, les journaux, on considère qu'il y a un lectorat
85 % adultes? Ça m'apparaît un peu inapplicable comme article, comme
mécanisme de contrôle.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
M. le député de Borduas.
Mme
Charlebois :
Est-ce que vous nous permettez de faire une vérification avant de répondre au
député de Borduas?
Le Président (M. Merlini) : Oui.
Tout à fait.
Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 50)
(Reprise à 16 h 54)
Le Président (M. Merlini) : Nous
reprenons donc nos travaux après cette brève suspension qui a permis à Mme la
ministre de consulter son équipe. Je crois que Dr Arruda va prendre la parole.
À vous la parole, Dr Arruda.
M. Arruda
(Horacio) : Oui. Pour
répondre aux questions du député
de Borduas, dans les faits, la question
du 85 %, comme on vous l'a dit, ça a été basé sur lorsque la loi
fédérale a été établie comme telle. On dirait qu'un magazine qui s'adresse à la population en général, qui
n'est pas spécialisé à un groupe d'âge est couvert habituellement par 85 %
d'adultes, à peu près 15 % de jeunes qui peuvent y accéder. Moi, ça,
c'était ça dans les faits.
On ne
pourrait pas faire aucune publicité au Québec sur des magazines qui s'adressent
à des clientèles plus jeunes, par
exemple, là, comme on a nommé tantôt, jeunes filles, jeunes garçons,
sport-études, ou etc. Pour les autres qui pourraient faire de la publicité informative, encadrée quand
même avec certains éléments qui sont ici, elle ne pourrait être faite que...
elle ne pourra pas se faire sur des journaux
qui sont vendus en kiosque, ça ne serait que lors de journaux ou de magazines
qui seraient envoyés soit par courriel ou accédés, par exemple, par un
abonnement d'un adulte, etc. Les revues qui seraient en kiosque, eux ne
pourraient pas avoir de publicité. C'est-à-dire qu'ils seraient obligés
d'ajouter un encart particulier, soit une
page dans les magazines d'abonnement qui seraient expédiés à une adresse d'un
adulte spécifique. Donc, c'est sûr
que, si le parent donne son mot de passe à l'enfant, il pourrait y accéder.
Mais c'est la façon dont on a essayé de contrôler la situation.
Donc, si un
magazine... Prenons, pour nommer quelqu'un, protection du consommateur... ou Protégez-Vous,
pour lequel on peut avoir des abonnements, et il veut aller chercher la
revue au complet, bien, il faut rentrer son mot de passe pour accéder à... puis «downloader». À ce moment-là, dans ce type
de magazine là, il pourrait y avoir de la publicité. Mais le Protégez-Vous
qu'on achèterait en kiosque, il ne pourrait pas y avoir de publicité.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Dr Arruda. M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Mais je donne un
exemple, La Presse+...
M. Arruda (Horacio) :La Presse+
n'est pas adressée à vous spécifiquement. La Presse+, elle
est accessible général. Elle ne pourrait pas avoir de publicité.
M. Jolin-Barrette : Elle ne pourrait
pas avoir de publicité?
M. Arruda (Horacio) : Non.
M.
Jolin-Barrette : Exemple, Le Devoir
en édition numérique, où ça prend un abonnement, là il pourrait y en avoir.
Mais par contre il n'y a rien qui empêche un mineur de s'abonner au Devoir
version numérique.
Le Président (M. Merlini) : Dr
Arruda.
M. Arruda
(Horacio) : J'imagine que c'est une possibilité qu'un mineur
s'abonne au Devoir de façon numérique, mais, à ce moment-là, il y
a le parent aussi...
Mme
Charlebois : ...
M. Arruda (Horacio) : Hein?
Mme
Charlebois : Ils
doivent demander l'âge.
(Consultation)
M.
Arruda (Horacio) : Mais, si vous me permettez, aussi, quelque
part, ce genre de publicité là qui va être là est une publicité informative, qui va être encadrée, je pense que notre
objectif n'est pas de stimuler la clientèle, mais on ne ferait pas face à des publicités qui seraient
attirantes nécessairement pour les jeunes. Je ne veux pas... C'est parce qu'à
un moment donné on a comme de la difficulté
de sceller toutes les failles potentielles qui peuvent exister dans un système.
Mais
l'élément le plus important dans la réglementation qui est ici est vraiment
autour de ce qu'on va permettre comme type d'information à être
circulée : non-association avec des styles de vie, «je suis superfort»,
«je suis un superhéros», non-association
avec un groupe de musique, etc. Et c'est là qu'est la force. Puis, d'un autre
côté, il faut aussi avoir un certain mécanisme pour donner de
l'information, comme je disais tantôt, là, à des adultes, potentiellement.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Dr Arruda. M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Mais, en fait, M. le Président, là, je vois deux problèmes là-dedans,
là. Je comprends que ça a été basé
sur la loi fédérale, là, mais, en termes d'applicabilité, ça semble difficile.
Soit qu'on devrait dire : Bien, écoutez, c'est uniquement les publications qui visent les majeurs, donc les
magazines où il y a du contenu majeur... Parce que la difficulté, là, ça va être de dire, supposons, à
quelqu'un qui contrevient à ça, à un groupe de presse ou à un éditeur qui
contrevient à ça... Bien, comment on fait
pour le démontrer, qu'il contrevient, que sa publication vise 85 %?
Supposons que...
En
fait, c'est un voeu de bonne intention, parce qu'on n'a pas de mécanisme qui va
nous permettre de dire : Bien, elle
est lue par x nombre de pourcentage de jeunes versus le nombre d'adultes. Le
critère devrait être, dans le fond : on ne met pas de publicité de
nature informationnelle dans les magazines, dans les journaux, point. Est-ce
qu'il y a une nécessité de le faire?
L'information pourrait être en magasin ou sur le site de la SQDC. Est-ce qu'il
y a nécessairement une obligation, une nécessité de le mettre dans des
publications, dans des journaux? Est-ce que c'est essentiel?
(Consultation)
Mme
Charlebois : ...une légère suspension, M. le Président.
Le Président (M.
Merlini) : Très bien, Mme la ministre.
Je
suspends les travaux quelques instants. Il est possible, pendant cette
suspension, que nous ayons un vote à la salle de l'Assemblée nationale.
Mme
Charlebois :
...
Le
Président (M. Merlini) : Alors, il est possible qu'il y ait un vote
pendant notre suspension, juste pour vous aviser de ceci.
Je suspends donc les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17
heures)
(Reprise à 17 h 25)
Le Président
(M. Merlini) : Nous reprenons donc nos travaux après cette suspension
qui nous a également permis d'aller faire un
vote à la salle de l'Assemblée
nationale. Mme la ministre, vous avez consulté votre équipe et vous avez, je crois, une proposition
à nous faire.
Mme Charlebois :
«Yes», M. le Président. Il y a un amendement qui est proposé, qui va
dans le sens de la discussion que nous avons
eue tous les trois, parce que le député
de Labelle questionnait
le 85 %, puis le député de
Borduas rachevait l'affaire. Ça fait
qu'étant donné qu'il y a eu beaucoup de discussions puis qu'on en est arrivés,
après vérification, à penser qu'il y aurait une autre façon de faire,
alors voici l'amendement : Modifier l'article...
Le Président
(M. Merlini) : Avant, Mme la ministre, est-ce que vous, donc,
proposez et vous demandez le consentement pour retirer votre proposition
d'amendement?
Mme Charlebois :
Oui.
Le Président
(M. Merlini) : Est-ce que j'ai le consentement pour retirer la
proposition d'amendement de Mme la ministre à l'article 46?
Des voix :
Oui.
Le Président (M. Merlini) :
Consentement. Il est donc retiré. Mme la ministre, vous avez donc une nouvelle
proposition d'amendement à faire pour l'article 46.
Mme Charlebois :
Voici : Modifier l'article 46, M. le Président, de la Loi encadrant
le cannabis, proposé par l'article 12 du projet de loi :
1° par la
suppression, dans le paragraphe 3° du premier alinéa, «ou d'un
accessoire»;
2° par le
remplacement du sous-paragraphe a du paragraphe 8° du premier alinéa
par le suivant :
«a)
dans des journaux et magazines écrits qui sont expédiés et adressés à une
personne majeure désignée par son nom;»;
3°
par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante :
«Néanmoins,
la société peut, malgré le paragraphe 8° du premier alinéa, communiquer
aux consommateurs de tels renseignements factuels sur son site Internet
de vente de cannabis dans la mesure où elle prend les moyens nécessaires pour
s'assurer que les mineurs ne puissent y accéder.»;
4° par l'ajout, à la
fin du troisième alinéa, de la phrase suivante :
«Le [mineur] peut,
par règlement, prévoir la mise en...»
Le Président
(M. Merlini) : «Le ministre».
Mme Charlebois :
J'ai dit quoi?
Le Président
(M. Merlini) : Vous avez dit : «Le mineur».
Mme Charlebois :
«Le ministre peut, par règlement, prévoir la mise en garde visée au présent
alinéa et les normes qui s'y appliquent.»; et
5° par le
remplacement du quatrième alinéa par le suivant :
«Le gouvernement
peut, par règlement, préciser les normes en matière de publicité.»
Le Président (M. Merlini) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions sur cette nouvelle
proposition d'amendement? M. le député de Borduas.
M. Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. On apprécie l'ouverture
de la ministre à faire la modification. Donc, ce qui est en cause, là,
c'est au paragraphe 2a. Et là on l'a changé par «dans des journaux et
magazines écrits qui sont expédiés et
adressés à une personne majeure désignée par son nom». Donc, on comprend de
cela que, si un magazine est commandé par un mineur ou un journal est
commandé par un mineur, il ne peut pas y avoir de publicité informative dans
cela, dans le médium envoyé.
Mme Charlebois :
Non. Et on a ajouté un paragraphe... Attendez un peu... «Dans des journaux et
magazines écrits qui sont expédiés à
une personne majeure désignée [à] son nom», et par l'ajout à la fin du
deuxième : «Néanmoins, la société
peut, malgré le paragraphe 8°[...], communiquer aux consommateurs de tels
renseignements factuels sur son site Internet
[...] dans la mesure où [il] prend...» Voyons, je l'ai lu tantôt. C'est juste
ça, ça a l'air. J'imagine des choses. Je dois être fatiguée, oui.
M. Jolin-Barrette : Quelle est la nécessité d'indiquer «adressés à
une personne majeure»? Quand on dit... Si on met uniquement «expédiés à
une personne majeure»... Pourquoi il y a «expédiés et adressés»?
Mme Charlebois :
Parce qu'une revue peut être expédiée dans une famille, mais pas nécessairement
à une personne en particulier. Ça fait qu'on
veut s'assurer qu'on l'envoie à quelqu'un qui est majeur. Je vous donne un
exemple. J'avais abonné ma petite-fille, moi, au magazine Véro,
là, Véronique Cloutier, là. Véro, bon. Bien, c'était...
M. Jolin-Barrette :
Non, non, je le sais, mais...
Une voix :
...
M. Jolin-Barrette :
La question que je vous pose, là, c'est : Supposons qu'on mettait «dans
des journaux et magazines écrits qui sont
expédiés à une personne majeure désignée par son nom»... Dans le fond, le
«adressés», il est pour quoi? C'est à l'attention de, le «adressés»,
mais est-ce qu'il est nécessaire dans la formulation? Il y a-tu un sens
supplémentaire? Parce que, si je dis qu'ils sont expédiés à une personne
majeure, c'est la même chose. Dans le fond, a contrario, là, ce n'est pas face
à un mineur, là, versus un mineur. Tu sais, il n'y a pas de notion de majeur,
mineur.
(Consultation)
Mme Charlebois :
Ça va prendre deux secondes de vérification.
Le Président
(M. Merlini) : Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 30)
(Reprise
à 17 h 32)
Le Président
(M. Merlini) : Nous reprenons nos travaux après cette brève suspension
demandée par Mme la ministre, à qui je cède la parole. Mme la ministre.
Mme Charlebois : En fait, ce qu'on veut, c'est s'assurer de la
précision. On peut l'expédier à une adresse, mais ça va être...
il faut que le nom soit spécifié sur le magazine en question,
qu'on sache à qui on l'adresse, ce n'est pas juste au domicile. Et, deuxièmement,
on est en concordance avec la loi fédérale, qui est libellée de la même façon.
M. Jolin-Barrette :
Merci.
Le Président
(M. Merlini) : Merci. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Oui. Quand ça commence à «a», entre guillemets, là, justement la seule partie, je pense, qui a été changée
dans l'amendement, tout le volet
magazines, mais magazines par courriel, est-ce que c'est couvert
par... Moi, je reçois la revue Plein Air
à la maison, mais je reçois aussi la revue Plein Air sur mon adresse
courriel. Est-ce qu'à l'intérieur de cet article-là... Parce
que, là, ici, oui, il est vrai que,
par courriel, c'est écrit, hein? On dit : Les journaux et les médias
écrits. Il y a des magazines écrits, mais est-ce que
ça... Parce qu'on s'attend normalement à des journaux puis des magazines... Notre
compréhension normalement est pas mal plus en copie papier, là. Alors, tout le
volet magazines...
Des voix :
...
Le Président
(M. Merlini) : Mme la ministre.
Mme Charlebois : Ce qu'on m'indique, M. le Président, c'est que, quand on dit : «Est diffusée dans les journaux et magazines écrits», bien, ça peut être considéré
comme écrit papier, mais écrit virtuel parce
que c'est écrit quand même. Ce qu'on m'indique, c'est ça.
Le Président
(M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé :
O.K. Bon. Sauf que, là, c'est le même cas où il faut s'assurer que l'adresse
courriel, c'est une adresse courriel qui appartient à un adulte.
Mme Charlebois :
...
M. Pagé :
O.K. Comment on va savoir ça?
Mme Charlebois :
Bien, il va falloir que des vérifications soient faites par la revue, le
journal ou l'abonnement qui va vous être destiné. Sinon, il va falloir
qu'ils fassent deux publications. C'est un peu ça qu'on expliquait tantôt. S'il n'y a pas de vérifications de faites, ça va
être la revue standard avec zéro information au sujet du cannabis. Mais, si vous
êtes une entité comme une personne
majeure, il pourra y avoir cette publication-là. Mais les gens qui ne
s'identifieront pas n'auront pas accès.
M.
Pagé : Donc, quand il va y avoir une expédition, un courriel de
la revue Plein Air, il faudra que la propriété de la revue Plein Air s'informe :
Avez-vous 18 ans pour recevoir notre produit, parce que, justement, il y a
de l'information de donnée sur le cannabis?
Mme Charlebois :
Ou bien il va vous faire parvenir la revue Plein Air sans aucune information sur le cannabis.
M. Pagé :
Caviardé?
Mme Charlebois : Non, c'est juste une page qui est retirée.
Virtuel, c'est plus facile que papier. Ils vont faire paraître deux
éditions.
M. Pagé :
Je ne sais pas s'ils vont vouloir commencer à faire deux éditions différentes,
là.
Mme Charlebois :
À ce moment-là, il n'en aura pas.
Le Président
(M. Merlini) : Ça va?
M. Pagé :
Oui.
Le Président
(M. Merlini) : M. le député de Saint-Jérôme.
M. Bourcier : Oui. Tout
ça, ça me laisse perplexe un peu. J'ai peut-être un peu de vécu là-dedans, et
d'avoir des publicités dans les
journaux comme ça, des magazines écrits... Il y a plusieurs personnes autour de
la table, ici, parmi les plus jeunes,
je ne sais pas, peut-être les... mais qui n'ont jamais vu de publicités sur la
cigarette nulle part dans les journaux, dans les magazines, nulle part. Moi, je me souviens, je montrais des
vieux films de hockey des Canadiens, puis le tableau indicateur, c'est une madame qui fumait des
Export A, il y avait le «Marlboro Man», qui fumait des Marlboro. Puis
c'était un cow-boy, il avait l'air super en forme. Il est mort du cancer, puis
ils ont caché ça. Mais c'était le symbole de la cigarette à l'époque. Et
c'étaient des publicités, en tout cas, qui étaient révélatrices. Même mon prof
d'éducation physique au cégep prenait
des photos pour Belvedere avec, lui aussi, un cheval dans la montagne. Mais là
on est dépassés ça, on est passés ça.
Alors, il me semble qu'on rouvre la porte à une possibilité de revoir ce genre
de publicités là pour le cannabis ou... Bien, je ne dis pas ce genre de publicités là, mais on rouvre la porte à
la publicité sur le cannabis dans les journaux. Est-ce que vous pourriez
me rassurer là-dessus, puis les gens qui nous écoutent?
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le député.
M. Bourcier :
Pas le «Marlboro Man», là. On ne retournera pas là.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Dr Arruda.
M.
Arruda (Horacio) : Oui. Si vous me permettez, dans les faits,
tous les critères qu'on a mis ici, là, c'est pour éviter ce genre de publicités là, là. Il n'y a pas
de style de vie, il n'y a pas d'association avec un artiste, avec un style de
vie. C'est de l'information qui va
être factuelle, adressée aux adultes, qui va donner des informations comme
telles, contrôler même... on
n'empêche pas le logo, mais la taille du logo, et ça va devoir être vu par le
ministère, de toute façon, avant d'être
publié, et vu par le ministre. Ça fait que, justement, là, ce qu'on a là,
c'est, en fin de compte, les mêmes critères qu'on utilise dans le tabac, et
donc on ne pourrait pas, on ne pourrait pas utiliser, par exemple, un chanteur
rock, là, comme étant... avec
l'image... Même juste sa photo, avec l'image de... avec l'information sur le
cannabis, ce serait impossible de le
faire, parce qu'on veut justement éviter ce qu'on a vécu dans le tabac, de la
même façon qu'on essaie même d'influencer
le cinéma pour ne pas qu'il y ait de... Même le geste de fumer, avec la
cigarette, actuellement, là, il faut faire attention, là, il y a des
problèmes.
Mme
Charlebois :
C'est ça qu'on vient stipuler à 46, au troisième paragraphe, là. 46,
c'est : «Toute publicité directe [...] indirecte en faveur du cannabis,
d'une marque de cannabis, de la Société québécoise du cannabis ou d'un producteur de cannabis est interdite
lorsqu'elle — troisième
paragraphe — associe
directement ou indirectement l'usage du cannabis ou d'un accessoire à un
style de vie.» Bien, le cow-boy en plein air, c'est un style de vie.
M. Bourcier :
Vous comprenez... M. le Président...
Mme
Charlebois : Oui, non, mais je comprends votre crainte,
parce que je les ai vues, moi aussi, ces publicités-là. Bien que j'aie
un jeune âge, je les ai vues passer.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre.
M.
Bourcier : Bien, je vais terminer rapidement, mais je vous remercie au
nom des gens qui nous écoutent, parce que
je le sais, que vous les rassurez. Pour avoir milité longtemps auprès de mes
élèves pour les retarder de commencer à fumer la cigarette, je
n'aimerais pas que le même scénario redémarre pour les élèves, les jeunes.
Alors, merci.
Le Président (M.
Merlini) : M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Oui. Je me questionne pourquoi vous avez supprimé...
Parce que le premier alinéa de l'amendement dit qu'on supprime, dans le
troisième paragraphe du premier alinéa, les mots «ou d'un accessoire».
Normalement, on l'ajoute. Là, cette
fois-ci... À peu près partout, on l'a ajouté. Là, ici, donc, ça se lirait que
«toute publicité directe, indirecte», bon,
tout ça, «est interdite lorsqu'elle associe directement ou indirectement
l'usage du cannabis ou d'un accessoire à un style de vie». Et là on enlèverait
les accessoires. Et on sait que les accessoires, c'est très large. Alors, je ne
comprends pas pourquoi on vient les enlever ici en vertu de
l'amendement.
Mme
Charlebois : C'est parce qu'à 40.1, si vous vous souvenez,
quand on a dit... Le mot «cannabis» englobait les accessoires à l'article 40.1. Et là, bien, c'est simplement de
la concordance qu'on vient faire. Je vais y arriver, à l'article, à 40.1, nous avons dit, dans le champ
d'application : «"Cannabis"
comprend également les accessoires.» Ça fait qu'à chaque fois qu'on utilise le mot «cannabis», les
accessoires sont inclus.
Le Président (M.
Merlini) : Ça va?
M. Pagé :
Bonne réponse.
Le Président (M.
Merlini) : Merci beaucoup, M. le député de Labelle. Mme la députée de
Repentigny.
• (17 h 40) •
Mme Lavallée :
Bien, c'était ce qu'il vient de poser comme question, donc c'est correct.
Le
Président (M. Merlini) : Merci beaucoup, Mme la députée de Repentigny.
Est-ce que j'ai d'autres interventions à la proposition d'amendement à
l'article 46? Je n'en vois pas, je le mets donc aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 46 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté. Merci. Nous revenons donc à
l'article 46 tel qu'amendé. Est-ce que j'ai des interventions? Il y
a cinq alinéas et huit paragraphes dans cet article. Je ne vois pas
d'intervention... Woupelaïe! M. le député de Labelle, oui.
M. Pagé :
Oui, parce que, bon, une fois qu'on a amendé, là, il faut faire l'arrimage, se
faire une tête sur tout ce que cela
veut dire, parce que... Je reviens à ce dont nous avons parlé tantôt, dans les
journaux, magazines écrits qui sont expédiés et adressés. C'est parce
que, de la façon que c'est écrit, là, on ne couvre pas les médias et les
journaux virtuels, les magazines qui sont
virtuels, parce que, si c'est adressé... «Expédiés et adressés», est-ce que ça
couvre aussi les médias virtuels, parce que, oui, ça prend une adresse
courriel puis c'est expédié via courriel? O.K. Donc, il faut maintenant voir
cela dans le virtuel comme dans le réel, quoique le virtuel est réel aussi, là,
mais en tout cas...
Mme
Charlebois : Oui.
M. Pagé : O.K. C'est bon.
Le Président (M. Merlini) : Ça va?
Est-ce que j'ai d'autres interventions? Je n'en vois pas, je mets donc
l'article 46, tel qu'amendé, aux voix. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté. Merci beaucoup. Alors, maintenant,
Mme la ministre, article 47, s'il vous plaît.
Mme
Charlebois :
À l'article 47, M. le Président, on aura un amendement, je vous le dis
d'entrée de jeu. Voilà. Je commence par lire l'article, là, M. le
Président.
Le Président (M. Merlini) : Bien.
Allez-y, Mme la ministre.
Mme
Charlebois :
«47. Constitue notamment de la publicité indirecte en faveur du cannabis au
sens du premier alinéa de
l'article 46 l'utilisation sur une seule installation, un véhicule, une
affiche ou tout autre objet qui n'est pas du cannabis, d'un nom, d'un
logo, d'un signe distinctif, d'un dessin, d'une image ou d'un slogan qui n'est
pas associé directement au cannabis, à une marque de cannabis, à la Société
québécoise [de] cannabis
ou à un producteur de cannabis mais qui, par
son graphisme, sa présentation ou son association à un présentoir de cannabis
ou à un point de vente de cannabis, évoque raisonnablement une marque de
cannabis, la société ou un producteur.»
Ici, je dépose tout de suite l'amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Merlini) : Allez-y.
Mme
Charlebois :
Ce que nous proposons comme amendement, c'est de modifier le texte anglais de
l'article 47 de la Loi encadrant le cannabis, proposé par
l'article 12 du projet de loi, par le remplacement de «brand element» par
«distinguishing guise».
Puis c'est un amendement de concordance,
n'est-ce pas, tenu à l'amendement 43.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions sur la proposition d'amendement à l'article 47? Je n'en vois
pas, je le mets donc aux voix. Est-ce que cette proposition d'amendement est
adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté. Nous revenons donc à l'article 47
tel qu'amendé. Mme la ministre, pour vos explications.
Mme
Charlebois :
Alors, les explications sur 47, c'est que c'est un article qui vise à renforcer
l'application de l'article 46
qu'on vient de voir en clarifiant ce qui pourrait constituer de la publicité
indirecte en faveur du cannabis au sens du premier alinéa de cet
article, et cet article reprend donc le contenu de 24.1 de la Loi concernant la
luttre... la lutte — pas la «luttre», la «lutte» — contre le tabagisme. Et, en effectuant... une
publicité indirecte sur une marque ou un produit,
un outil de promotion constitue une autre forme de stratégie de marketing du
cannabis participant à la banalisation de la
substance, et cela sert à accroître les ventes des produits, peu importent les
impacts sur la santé et la sécurité publique, et, comme vous le savez,
ce n'est pas ce que nous souhaitons.
Le
Président (M. Merlini) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce que
j'ai des interventions? M. le député de Labelle.
M. Pagé :
Bien, en fait, je pense que c'est un copier-coller de la Loi sur le tabac, si
je ne m'abuse.
Mme
Charlebois :
Vous ne vous abusez pas.
M.
Pagé : Alors, je comprends qu'on a considéré qu'on pouvait tout
simplement faire un copier-coller. C'est ce que je comprends?
Mme
Charlebois :
Oui.
Le Président (M.
Merlini) : Mme la ministre... Oui?
Mme
Charlebois : Oui. Mais on vient s'assurer, là, qu'on ne peut
pas faire indirectement ce qu'on ne peut pas faire directement. On vient
colmater tout, là.
M.
Pagé : Peut-être juste pour éclaircir, «constitue notamment de
la publicité indirecte en faveur du cannabis au sens du premier alinéa [...] l'article 46 l'utilisation, sur une
installation», quand on parle «sur une installation», on parle de quoi?
On parle de sur un panneau? C'est quoi, «une installation»?
Mme
Charlebois :
Un bâtiment, carrément.
M. Pagé :
O.K. Bon, «sur un véhicule», c'est clair. «Véhicule», j'imagine, comprend
toutes les formes de véhicules. «Une affiche»... Bon, ça me semble très
correct.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à
l'article 47 tel qu'amendé? Je n'en ai pas, je le mets donc aux
voix. Est-ce que l'article 47, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Merlini) : Adopté. Mme la ministre. Article 48, s'il vous plaît.
Mme
Charlebois :
J'y arrive, M. le Président.
À
l'article 48 : «Les dispositions de l'article 46 et celles d'un
règlement pris en application de cet article ne s'appliquent pas à la publicité véhiculée par des publications importées
au Québec. Il est cependant interdit à toute personne faisant des affaires au Québec d'y faire une
publicité interdite en vertu de l'article 46 ou non conforme aux
dispositions d'un règlement pris en application du quatrième alinéa de
cet article.
«Elles
ne s'appliquent pas non plus à la publicité qui s'adresse à l'industrie du
cannabis et qui [...] rejoint [...] les consommateurs directement ou
indirectement.»
Et
là, ici, M. le Président, l'article 48 prévoit l'encadrement de la
publicité prévue à l'article 46, et il ne s'applique pas, premièrement, à la publicité se trouvant sur
des publications importées au Québec, en autant qu'il ne s'agit pas d'une publicité provenant d'une personne faisant affaire
au Québec, et, deuxièmement, la publicité qui s'adresse à l'industrie du
cannabis et qui ne rejoint pas les consommateurs directement ou indirectement.
Et cet article reprend le contenu de l'article 26
de la loi contre la lutte... concernant, excusez-moi, la lutte contre le
tabagisme. Et le projet de loi C-45 du fédéral propose aussi les mêmes
exceptions.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions à
l'article 48?
M.
Pagé : Bien, c'est la même chose qu'il y avait sur le tabac,
puis, encore là, j'imagine qu'on n'a pas cru bon de le modifier. Alors,
ça va.
Le Président (M.
Merlini) : Très bien. Je le mets donc aux voix. Est-ce que
l'article 48 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Merlini) : Adopté. Mme la ministre, nous allons à la
section III du chapitre VIII, l'emballage, et
l'article 49, s'il vous plaît.
Mme
Charlebois :
À l'article 49, M. le Président : «L'utilisation sur l'emballage ou
un contenant de cannabis des concepts visés aux paragraphes 1° à 6°
du premier alinéa de l'article 46 est interdite.
«Quiconque contrevient aux dispositions
du premier alinéa commet une infraction et est passible d'une amende de
5 000 $ à 500 000 $. En cas de récidive, [les] montants
sont portés au double.»
Alors,
ici, M. le Président, le premier alinéa de cet article interdit l'utilisation
sur un emballage ou un contenant de cannabis
des concepts de publicité suivants : premièrement, est destinée aux
mineurs; deuxièmement, est faite de manière fausse ou trompeuse ou susceptible de créer une fausse impression sur
les caractéristiques du cannabis, sur les effets du cannabis sur la santé ou sur les dangers du
cannabis pour la santé; troisièmement, associe directement ou indirectement
l'usage du cannabis ou un accessoire à un style de vie; quatrièmement,
utilise des attestations, des témoignages; cinquièmement,
utilise un slogan; sixièmement, comporte un texte qui fait référence à des
personnes et des personnages ou des animaux réels ou fictifs.
Le deuxième alinéa
prévoit l'amende applicable, donc, à un contrevenant. Et cet article reprend le
contenu du troisième alinéa de
l'article 28 de la Loi concernant la lutte au tabagisme, et
l'article 26 du projet de loi C-45 du fédéral propose une
disposition similaire.
Le
Président (M. Merlini) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions à l'article 49? M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Oui. Sur les paquets de cigarettes, là, on en a discuté
hier, bon, il y a des photos qui sont très dissuasives. Il n'y aura pas
de cela sur les emballages du cannabis.
Mme
Charlebois : Bien, il va y avoir une mise en garde. Quelle
forme ça va prendre, je ne peux pas vous répondre en ce moment, mais ça ne sera certainement pas...
Ça va être une mise en garde, ça fait que ce ne sera pas joyeux. C'est soit le contenu, mais... Puis il peut y avoir des
images, je... Ça va être décidé ultérieurement, mais c'est vraiment dans
le sens d'une mise en garde. Voulez-vous ajouter quelque chose, M. Arruda?
• (17 h 50) •
M. Arruda
(Horacio) : Bien, dans les faits...
Le Président (M.
Merlini) : Dr Arruda.
M.
Arruda (Horacio) : Oui, excusez-moi. Horacio Arruda. Dans les faits, le fédéral va mettre certaines
conditions. C'est clair qu'il y a
ce qu'on appelle... il n'y a pas de grosse place pour les logos, mise en garde
écrite qui va dire... et indication claire du contenu qui va être à
l'intérieur.
Quant
à la question de l'image, si vous me permettez, les images
qu'on a dans le tabac sont souvent associées au cancer qui est développé suite à la consommation de tabac, là, gorge,
sein, puis etc. Dans le cannabis, je ne veux pas dire qu'il n'y a pas
d'élément de cancer potentiel, mais c'est moins... la relation est moins
parlante. Puis je pense qu'actuellement ce qui est visé, c'est plus une information factuelle, un
emballage le plus, entre guillemets, neutre possible, qui ne met pas...
faire de l'information, mais d'informer adéquatement les individus.
Mme
Charlebois : Mais,
si la science nous donnait les indications que ça donne, exemple,
je donne cet exemple-là puis
je me garde, là... parce que la science ne nous démontre pas ça, mais que fumer
du cannabis sur une base régulière donne
le cancer du poumon, bien, il y aurait l'image, comme on a fait. Mais il va falloir
attendre des données probantes de la science avant de mettre... On va
faire des mises en garde, c'est clair, mais... Voilà.
Le Président (M.
Merlini) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M.
Pagé : Oui. Bon, on
dit : On va faire les mises en garde, donc ça va être un petit texte qui
va se retrouver, en fait, sur les sachets, là.
M.
Arruda (Horacio) : Ça
pourrait être un petit texte ou des pictogrammes, par exemple une femme enceinte avec un x
dessus, ne pas fumer, comprenez-vous? Ça peut être ce genre d'élément là, là,
qui pourrait être décidé, là, qui soit parlant.
M.
Pagé : O.K.
Donc, quand on va entrer à la SQDC, il va y avoir des dépliants d'information, ça, on en a déjà parlé, mais donc ça va être comme une coche de
plus, si on veut, là, on va en mettre un peu plus, parce que, sur les sachets,
là, on va... Effectivement, de
toute façon, ce n'est pas tout le monde qui va prendre le dépliant, même si on veut leur donner, tandis
qu'au moins, sur le sachet, il va y avoir une information.
M.
Arruda (Horacio) :
Mais il faut que le client sache, quand il achète son cannabis, c'est quoi qu'il y a
dedans, la composition, hein? Il
devrait y avoir de l'information minimale sur la composition de THC, CBD, les
mises en garde, en disant : Bon, ce produit peut entraîner des problèmes
si vous le consommez avec de l'alcool ou d'autres éléments.
Mme
Charlebois : J'en
ai ici, M. le Président, un exemple, là, qui est fourni par le gouvernement fédéral, et la mise en garde
dit : «Ne consommez pas si vous êtes enceinte ou allaitez. Consommer du
cannabis pendant la grossesse pourrait
être dangereux pour le bébé et réduire son poids à la naissance.» Bon, là, il y a
une traduction en anglais, mais il y
a tout le contenu du produit,
qu'est-ce qu'il y a en THC, en termes de nanogrammes, le CBD, etc.
Puis ils nous en proposent, là, dépendamment de la grosseur.
Je
sais qu'on n'a pas de caméra ici, on a juste le son, c'est difficile, à
l'image, là, mais les gens peuvent aller voir, là, sur le site du fédéral puis... gouvernement du Canada, ils
vont trouver. Il y a une petite place pour la marque nominative,
là, mais l'apparence, c'est la mise en
garde. Un peu comme on a fait sur les paquets de cigarettes, il y avait
une dimension minimale, puis on ne pouvait plus avoir les petits paquets
sexys, là.
Le Président (M. Merlini) : Merci, Mme
la ministre. Dr Arruda, en complémentaire.
M. Arruda
(Horacio) : Au ministère
de la Santé, on est en train de réfléchir avec les experts sur ce que
pourraient être les messages de mise
en garde à être remis puis on pourrait... On a des pouvoirs réglementaires où on pourrait ajouter à ce que le fédéral déciderait, soit des
pictogrammes ou d'autres éléments supplémentaires au Québec.
Mme
Charlebois :
Exact.
M. Arruda
(Horacio) : Ça fait
que, dans les faits, il faut juste bien doser le message, voir ce qu'on veut
dire. Parce que c'est sûr que la question
de la consommation avec d'autres éléments, et probablement la question
de la femme enceinte, va être prise
par le fédéral. Mais, si on considérait qu'on a des données probantes comme
quoi qu'il y a d'autres données, on peut par voie réglementaire
faire ajuster les emballages qui seraient ici, au Québec, qui pourraient, à la
limite, être différents, au Québec, par rapport à d'autres emballages ailleurs,
comme on fait pour les compagnies de tabac.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Dr Arruda. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Je suggérerais, dans le même ordre d'idées...
Oui, les femmes enceintes, ne pas consommer l'alcool avec... cannabis et alcool simultanément, mais, à
cause de tout le débat qu'on a fait depuis tout ce début... qu'on parle
de ce sujet-là, sur le fameux 18 ans, 25 ans, les jeunes, il
m'apparaîtrait très approprié, surtout en attendant d'avoir peut-être
une vente différenciée pour les jeunes de 18, 21, 25 ans quant à la teneur
du THC, bien, d'avoir effectivement
une mise en garde particulière pour les plus
jeunes. Puis, en plus, bien, on le sait, c'est les plus gros consommateurs.
Alors, je pense que ce serait approprié de le faire. Et je sens
que la ministre brûle d'envie de me dire quelque chose à cet égard-là. Alors, M. le Président, je
l'écoute.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Alors, toujours sur le même site, il y a des mises en garde que le gouvernement
fédéral suggère, telles que «consommer régulièrement du cannabis peut augmenter le risque de psychose et de schizophrénie»,
ou «une teneur élevée en THC peut augmenter
le risque de psychose», «une teneur élevée en THC peut diminuer l'âge auquel la schizophrénie apparaît». Il y a toutes sortes de mises en garde. Il y en a une autre,
ça dit : «Les adolescents sont à risque
élevé des effets dangereux du cannabis.» Il y en a une autre qui dit : «La
consommation à jeune âge [...] de manière régulière augmente le risque
de psychose et de schizophrénie.» Il y en a plusieurs... Ça fait qu'on pourrait
faire du jumelage, là, en plus de la femme
enceinte, faire... mettre une autre phrase, là, qui parle des psychoses
possibles chez les jeunes, mais aussi
à consommation régulière et/ou avec un bagage héréditaire, là. Il y a toutes
sortes de propositions qui sont là, qu'on peut cibler.
Le Président (M. Merlini) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Et que vos préposés
soient capables d'interpréter ça veut dire quoi sur la base régulière. Parce qu'il y en a qui vont interpréter ça comme :
Bien non, je n'en fume pas à tous les jours, c'est à toutes les fins de
semaine. Bon. Ça, c'est pas mal
régulier, dans mon livre à moi, là. Alors, qu'on soit capable quand même, dans
la prévention que l'on pourra faire, de donner un minimum d'information
sur l'interprétation qu'il faut donner à ce genre d'indications, n'est-ce pas?
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois :
Je suis tellement d'accord avec le député de Labelle que je me dis que nous
pourrions passer au vote avant 18 heures sur cet article.
Le
Président (M. Merlini) : Est-ce que j'ai d'autres interventions à
l'article 49? Mme la députée de Repentigny.
Mme
Lavallée : Juste une petite intervention. C'est que les jeunes, des
fois, les messages écrits, ça ne les atteint pas pantout... pantoute...
pantout... du tout! Du tout.
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Oui,
mais on aura...
Mme Lavallée : Mais, ici,
l'Association des médecins psychiatres...
Le Président (M.
Merlini) : Mme la députée.
Mme
Lavallée : ...excusez, avait
quand même remis cette photo-là, qui est quand même
percutante, où on parle des effets
sur le cerveau lorsqu'on parle de jeunes en bas de 25 ans. Puis souvent
les jeunes sont plus accrochés sur les images que tout le texte qui va
sur... c'est ça.
Le Président (M. Merlini) : Dr
Arruda.
M. Arruda
(Horacio) : Là, on parle de l'emballage, il va y avoir...
C'est un des médiums, l'emballage, puis il y a tout le reste en
communication qui devra être fait, même via les sites
Web, puis etc. Dans le fond, l'emballage, c'est un médium, on l'empêche de faire la
promotion, on donne de l'information factuelle, mais il y a toute la campagne
de communication auprès des jeunes puis...
Le Président (M. Merlini) : Est-ce
que j'ai d'autres interventions à l'article 49? M. le député de Labelle.
M. Pagé : Est-ce qu'on
pourrait adopter l'article?
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Merlini) : Mme la
ministre.
Mme
Charlebois : Oui.
Adopté.
Le
Président (M. Merlini) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 49?
Je n'en vois pas. Je vais donc le mettre aux voix. Est-ce que l'article 49
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Merlini) : Adopté.
Mmes, MM. les
membres de la commission, il est 18 heures, et, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 59)