(Neuf
heures trente-sept minutes)
Le
Président (M. Bergman) : À l'ordre, s'il vous plaît! À
l'ordre, s'il vous plaît! Alors, collègues,
ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la
santé et des services sociaux ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
Le
mandat de la commission est de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 52, Loi
concernant les soins de fin de vie.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, M. le Président. M. Therrien (Sanguinet) remplace M. Villeneuve (Berthier);
M. Reid (Orford) remplace Mme Blais (Saint-Henri—Sainte-Anne);
et M. Lévesque (Vanier-Les Rivières) remplace Mme Daneault (Groulx).
Le Président (M. Bergman) : Bienvenue, collègues. Alors, collègues, je dépose la lettre du Centre spiritualité santé
de la Capitale-Nationale.
Étude détaillée (suite)
Collègues,
lors de l'ajournement de nos travaux, hier, nous avions débuté l'étude
de l'article 65. Je vous rappelle que nous avons
suspendu l'étude des articles 3, 44 et 62. Maintenant, pour l'article 65, la parole
était à la députée de Gatineau. Alors, Mme
la députée de Gatineau,
je vous ai coupée dans vos remarques sur l'article. Alors, je retourne
la parole à vous, Mme la députée de Gatineau, pour l'article 65.
Mme
Vallée : En fait, je pense
qu'on était sur la fin de mes remarques. On parlait de tout ce qui était de
l'obligation pour l'établissement de dispenser l'ensemble des soins
de fin de vie, et j'avais questionné
la ministre sur la question
des sanctions qui pouvaient s'appliquer aux établissements qui, pour des
raisons de conscience… ou pour les conseils d'administration qui n'étaient pas à l'aise peut-être
à ce que l'établissement dispense bien précisément l'aide médicale à mourir. On n'a pas eu… et ça,
c'est clair, là, il n'y a pas d'établissements
qui nous ont clairement… et l'AQESSS n'a pas soulevé cette question-là. Par
contre, entre les branches, on entend
certaines rumeurs, à savoir que certains établissements pourraient peut-être être mal à l'aise
avec l'obligation de dispenser les soins de fin de vie. Alors, je
voulais juste qu'on puisse aborder la
question de façon claire et voir de quelle façon tout ça
sera traité au cas où d'éventuelles situations devaient se produire une fois… dans
l'éventualité où le projet de loi a été adopté et dans l'éventualité où l'obligation
devenait une obligation légale.
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Mme la
ministre.
• (9 h 40) •
Mme
Hivon : Oui. Bien,
simplement, je pense qu'on en a déjà parlé, là, dans le cadre
de nos travaux, quand on a traité de toute la question, donc, de
l'assujettissement des établissements.
Effectivement, on n'a
eu aucune représentation dans le sens, donc, de prévoir une exemption. Plus
qu'à être d'accord, l'AQESSS, l'Association
québécoise des établissements, souhaite que tous les établissements soient
assujettis. Et je pense que c'est assez
simple à comprendre. C'est que, quand vous êtes en fin de vie, vous êtes dans
une situation de vulnérabilité, de
fragilité qui fait en sorte que le fardeau ne peut pas reposer sur le patient
de se mettre à trouver un endroit où
il pourrait obtenir les soins qu'il souhaite pouvoir recevoir. Et je pense
qu'en confirmant l'objection de conscience de la manière dont nous la confirmerons lorsque nous rediscuterons de
l'article 44, en confirmant l'objection de conscience du professionnel et aussi en permettant, par le biais
de l'organisation des services, donc, une fluidité, il n'y a pas de professionnel qui est tenu… mais on est tenu
d'offrir aux gens qui se retrouvent dans notre établissement les soins de
fin de vie. Donc, par l'organisation des
services, un établissement pourrait référer à d'autres professionnels et
organiser les choses en conséquence
sans que ce soit un professionnel donné d'un département donné qui soit tenu de
donner le soin. Je pense que c'est
très important pour la personne, pour l'accompagnement de la personne dans cet
état-là de fin de vie de s'en tenir à ça. Et on peut s'imaginer que,
s'il y avait une possibilité, en bon français, d'«opting out», ça pourrait
faire en sorte qu'il y aurait énormément de
pression qui serait exercée sur beaucoup d'établissements, qu'il pourrait y
avoir des lobbys. Je pense que, dans
les établissements, ce serait quelque chose de très difficile à vivre et ça se
ferait au détriment des patients en fin de vie.
Donc, dans cette
optique-là, autant, nous, notre position que celle qui est défendue, je vous
dirais, avec beaucoup de fermeté par l'AQESSS, c'est de ne pas prévoir
d'exception. Le cas de Michel Sarrazin, pour toutes les raisons qu'on connaît, est une exception compte tenu que c'est une maison
de soins palliatifs qui a un statut, exceptionnellement, d'établissement
parce qu'elle fait de la recherche, parce qu'elle est la pionnière, la
première. Mais, pour ce qui est du reste, tous les établissements doivent être
sur le même pied.
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 65? Est-ce que l'article 65 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bergman) :
Adopté. L'article 66.
Mme
Hivon : Nous avons
un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Bergman) :
Je suspends pour quelques instants pour permettre aux députés d'avoir une copie
de l'amendement. Je suspends pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 43)
(Reprise à 9 h 44)
Le
Président (M. Bergman) : À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, nous venons de recevoir un amendement pour l'article 66. Mme la
ministre.
Mme
Hivon : Oui. Alors, l'amendement à l'article
66 vise à remplacer l'article 66 du projet
de loi par le suivant :
«66. Jusqu'au ([et] indiquer la date qui suit de
deux ans celle…»
Excusez, je vais juste lire. Je vais vous
demander une suspension, M. le Président.
Le Président (M. Bergman) :
Je suspends pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 45)
(Reprise à 9 h 46)
Le
Président (M. Bergman) : À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, Mme la ministre, vous avez déposé un amendement pour l'article
66. Pouvez-vous nous lire l'amendement, s'il vous plaît?
Mme
Hivon : Oui, M. le
Président. Donc :
«66. Jusqu'au
(indiquer ici la date qui suit de deux ans celle de l'entrée en vigueur de
l'article 8.1), le directeur général
d'un établissement doit transmettre au conseil d'administration de
l'établissement le rapport prévu au deuxième alinéa de l'article 8.1 tous les trois mois. L'établissement le
transmet, le plus tôt possible, à la Commission sur les soins de fin de
vie.
«Jusqu'à
cette date, le Collège des médecins du Québec doit également transmettre le
rapport prévu à l'article 34.2 tous les trois mois à la Commission sur
les soins de fin de vie.»
Donc,
d'abord, l'amendement, M. le Président. L'amendement, par rapport à la version
actuelle de l'article 66, vise à
prévoir… Compte tenu qu'on a ajouté la transmission de ce rapport-là à la
Commission sur les soins de fin de vie, c'est simplement pour faire la concordance, via l'amendement, du fait que
le rapport va devoir être transmis à la Commission sur les soins de fin de vie. Donc, c'est le sens de
l'amendement. Mais peut-être que je pourrais expliquer tout de suite l'article en lui-même. En fait, on
l'a vu à l'article 8.1, on crée, donc, une obligation de reddition de
comptes annuelle, donc, de l'établissement au conseil d'administration, en lien
avec la loi. Et, compte tenu de l'importance de la loi pour les deux premières années qui vont suivre l'entrée en
vigueur de la loi, on prévoit que le conseil d'administration va devoir
être informé aux trois mois afin de voir comment ça se met en place, pour faire
un suivi, je vous dirais, très diligent de l'entrée en vigueur de la loi. Donc,
c'est le sens de l'amendement et de l'article 66.
Le
Président (M. Bergman) : Est-ce qu'il y a des commentaires,
interventions sur l'article 66 tel qu'amendé? Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée :
Oui, dans 8.1, on prévoit que le rapport est publié sur le site Internet de
l'établissement et qu'il était également transmis à la commission le 30
juin de chaque année. Donc, 66 vient un peu modifier… bien, vient poser un petit bémol ou une petite nuance,
c'est-à-dire que, pour les deux premières années, ce rapport-là est
transmis aux trois mois. Donc, est-ce qu'on
ne devrait pas faire une référence? Parce que, là, dans 8.1, on a modifié le
dépôt au 30 juin de chaque année à la commission, on a prévu la
publication sur le site Internet.
Est-ce que la
publication devra se faire sur le site Internet aux trois mois, au même titre
qu'on l'a prévu dans 8.1, ou bien est-ce que c'est une exception, à 8.1,
pour les deux premières années de la loi? C'est peut-être juste clarifier cet
élément-là.
Le Président (M. Bergman) :
Mme la ministre.
Mme
Hivon :
Vu qu'il n'y a rien de différent de prévu à l'article 66, ça devrait être
publié de la même manière que ce qui
est prévu à l'article 8.1, bien qu'il y a un délai, aux trois mois, de donner l'information. Donc, on va pouvoir suivre ce qu'est l'état des lieux pour le
nombre d'aides médicales administrées, puis tout ça. En fait, c'est une
mesure, je vous dirais, de transparence puis de suivi très serré au début de l'application,
donc, de la loi.
• (9 h 50) •
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Donc, est-ce qu'il n'en serait pas plutôt opportun de
prévoir que l'article 66 soit rédigé de sorte que… «jusqu'au — bon,
la date — les
obligations prévues à l'article 8.1 doivent être transmises, aux trois mois, au
conseil d'administration de l'établissement» ou «les obligations doivent
être — je
ne sais pas, là — exécutées
aux trois mois», pour que ça soit clair?
Parce que, la façon dont 8.1 a été rédigé, je comprends, après le délai de deux
ans, ce sera annuel, et puis 8.1, ce
sera très clair. Mais, pour les deux premières années, on comprend que cette
information-là doit être fournie de façon un petit peu plus rapide.
Puis l'autre élément,
c'est que, compte tenu de cette information-là, les obligations… je pense qu'on
a des obligations qui relèvent du médecin
qui doit transmettre, je pense, à l'établissement son rapport, comment on fait
le lien entre 66 puis les obligations
des médecins? Est-ce qu'on ne devrait pas, dans les articles où le médecin a
son obligation de transmettre son rapport à l'établissement rapidement,
est-ce qu'on ne devrait pas trouver une façon de s'assurer que, pour les deux premières années, les informations
vont être transmises à temps compte tenu de l'obligation pour le D.G. de
l'établissement de fournir un rapport aux trois mois?
Le Président (M.
Bergman) : Mme la ministre.
Mme
Hivon : O.K. Il y a deux choses différentes. Pour ce qui est
d'est-ce qu'on devrait parler des obligations,
en fait, ce n'est pas tout ce qui est prévu à 8.1, là, qui se retrouve reflété.
L'idée, ce n'est pas tout ce qui est là qui est à 66. Mais, si la préoccupation, c'est de s'assurer que ça
serait sur le site Internet, ça, on pourrait l'ajouter, donc, pour être
très clairs à cet égard-là, si c'est la volonté de l'opposition.
Par
ailleurs, pour ce qui est du médecin, c'est deux choses différentes. La
Commission des soins de fin de vie, là, ça, c'est comme le contrôle,
donc ce n'est pas ça qui est en jeu ici. Pour ce qui est de l'administration à
l'intérieur de l'établissement, comme on l'a vu, il va informer le CMDP. Donc,
cette information-là, au sein de l'établissement, va exister et donc elle va pouvoir être connue, et c'est indépendant de la
démarche par rapport à la Commission sur les soins de fin de vie.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Gatineau.
Mme
Vallée : En fait, ma préoccupation était simplement de
s'assurer que le directeur général puisse avoir accès à toute l'information de façon assez rapide parce
que produire un rapport aux trois
mois, ça peut être fastidieux. Il
peut ne pas y avoir eu non plus d'aide médicale à mourir, là, d'administrée pendant cette période-là.
Mais simplement s'assurer que, compte tenu de l'obligation du directeur général
de produire le rapport aux trois mois, on ait
cette sensibilité-là au sein de ceux et celles qui auront à transmettre
l'information suite à l'administration d'une aide médicale à mourir.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la ministre.
Mme
Hivon : C'est ça. À l'article 33, on prévoit que ça doit… on
avait dit que ça doit être transmis, là, dès que le soin est
administré, donc on n'est pas trop
inquiets. C'est vrai que je dois vous dire que, ce matin, je revois cet
article-là, je me souviens qu'il y avait
cette volonté-là d'être vraiment très, très diligent. Trois mois, ça apparaît
comme… c'est pour ça que je suis en
train de me dire… C'est sûr que c'est une discussion qui avait eu lieu, là, au
ministère pour une reddition de comptes optimale. Là, je me dis :
Est-ce que, si on y allait aux six mois, ça serait peut-être plus réaliste, là?
Je dois vous dire que je suis en train de me… parce qu'avec la question qui est
soulevée, donc, je voudrais juste faire une vérification,
parce que, cette discussion-là, on l'avait eue, c'était de nature très
organisationnelle, là. Mais, à la lumière de ce qu'on se dit…
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président.
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Jean-Talon.
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Si on regarde le registre pour
les accidents et incidents, ça avait été mis aux six mois pour avoir les
données parce qu'aux trois mois ça devient comme pas intéressant. À chaque
année, c'est un peu loin, puis six mois, ça passe quand même assez vite puis ça
permet d'avoir des données plus significatives également. Habituellement, l'opposition
demande à raccourcir les délais, mais...
Mme
Hivon :
C'est formidable, ici on a...
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : …vu qu'on a une commission inhabituelle, compte
tenu...
Une
voix : …
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : …hein, c'est exceptionnel.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la ministre.
Une voix :
Non, mais soyons pratico-pratiques aussi, là. Une priorité.
Mme
Hivon :
…juste faire une vérification. Oui, on va…
Le Président (M.
Bergman) : Mme la ministre.
Mme
Hivon :
Oui, on va déposer l'amendement qui va donner suite à la demande de la collègue
pour ce qui est de la publication sur le site Internet et on va en profiter
pour mettre «six mois», parce qu'effectivement je pense que ce n'est pas ce qui
était souhaité. Donc, je me souviens...
Le Président (M.
Bergman) : …voulez-vous suspendre l'article?
Mme
Hivon :
…personnellement, il me semble que les échanges étaient autour du six mois.
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce que l'amendement serait prêt immédiatement?
Mme la ministre.
Une voix :
…l'ajout sur le site Web.
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Moi, je ne comprends pas. Je n'arrête pas
demander que ce soit publié sur les sites Web, puis on me dit toujours non.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la ministre.
Mme
Hivon :
Oui, on va suspendre, le temps de déposer...
Le Président (M.
Bergman) : Alors, voulez-vous suspendre l'article ou
suspendre...
Mme
Hivon :
Oui, on va suspendre l'article.
Le Président (M.
Bergman) : Alors, on suspend l'article 66 pour le moment.
L'article...
Des voix :
…
Le Président (M.
Bergman) : À l'ordre, s'il vous plaît! L'article 67.
Mme
Hivon : Donc, oui, à l'article 67, donc, on est vraiment
dans les dispositions transitoires, là : Les établissements et les
maisons de soins palliatifs ont jusqu'au (indiquer ici la date qui suit d'un an
celle de l'entrée en vigueur de l'article
15) pour modifier l'entente qu'ils ont déjà conclue en application de l'article
108.3 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux afin
de la rendre conforme aux dispositions de l'article 15.
Le Président (M.
Bergman) : Vous avez des commentaires, Mme la ministre?
Mme
Hivon : En fait, ça prévoit simplement, là, que, dans
l'année qui va suivre l'entrée en vigueur de la loi, les ententes dont
on a déjà parlé, là, donc, entre une maison et un établissement vont devoir
être modifiées. Pourquoi? Parce qu'à
l'article 15, donc, on a expliqué que dans l'entente, désormais, on va devoir
parler de la nature des services fournis,
de même que les mécanismes de surveillance permettant à l'établissement ou à
l'un de ses conseils ou comités de s'assurer
de la qualité des soins fournis, donc, pour être conformes à ce qu'on a adopté
comme changement à l'article 15.
Le
Président (M. Bergman) : Est-ce qu'il y a des commentaires,
interventions? Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée :
Non, ça va. C'est plus un article de concordance, donc il n'y a pas de...
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce que l'article 67 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bergman) : Adopté. L'article 68. Mme la ministre.
Mme
Hivon :
On a 67.1 qui est un amendement pour ajouter, M. le Président. Je pense qu'il a
été distribué. Alors, je peux en faire la lecture :
Insérer, après l'article 67 du projet de loi,
l'article suivant :
«67.1. Malgré le paragraphe 4° de l'article
39, la Commission sur les soins de fin de vie doit transmettre son premier
rapport sur la situation des soins de fin de vie au plus tard le (indiquer ici
la date qui suit de trois ans celle de l'entrée en vigueur de l'article 39).»
Le sens de
cet ajout, M. le Président, c'est que, comme on a vu, la Commission des soins
de fin de vie va faire un rapport annuel, comme tout organisme, donc de
ses activités, mais elle doit faire un rapport, aux cinq ans, de l'état de la situation, donc, des soins de fin de vie pour
voir l'évolution des choses. Mais, pour ce qui est du premier rapport,
on a trouvé que ce serait opportun qu'il se
fasse trois ans après pour voir tout de suite un peu ce qu'il en est après
l'introduction de la loi, pour ne pas
attendre cinq ans. Il faut quand même se donner un laps de temps, là, parce
qu'en un an on n'est pas capable
d'évaluer correctement une évolution. Mais on trouvait que, donc, c'était plus
judicieux de prévoir un premier rapport sur l'état des soins de fin de
vie après trois ans et ensuite aux cinq ans.
Le
Président (M. Bergman) : Alors, est-ce qu'il y a des
commentaires sur le nouvel article 67.1? Mme la députée de Gatineau.
• (10 heures) •
Mme Vallée : J'essaie de
comprendre le trois ans, là.
Est-ce qu'il
ne serait pas opportun peut-être de le réduire à deux ans? Un an, c'est trop
court, ça ne permettra pas... parce
que, d'ici à ce qu'il y ait... bon, d'abord les campagnes de sensibilisation,
tout ça, dans la première année, ce ne sera probablement pas
représentatif de la situation, puis on n'aura probablement pas rencontré certains
pépins majeurs. Deux ans, est-ce que ça ne
serait pas... deux ans et demi, ce qui est un petit peu à la mi-temps et ce qui
permet peut-être de corriger le tir ou d'apporter rapidement les
amendements qui pourraient s'avérer nécessaires à la loi? Je le vois plus dans cette optique-là, parce que je me dis :
C'est quand même... C'est majeur, là, comme projet de loi, et, si, pour des
raisons qu'on ignore, certains articles
devaient poser un problème, il faudra être en mesure de venir corriger le tir
et de revenir devant la commission et de faire des amendements.
Trois ans, ça peut être long, surtout si les
modifications requises sont de nature importante. Donc, je ne sais pas, est-ce que deux ans et demi ou deux ans, là,
ce qui est rond, pourrait permettre de faire un premier survol? Parce
qu'on n'est pas... Par exemple, on est loin,
là, d'une loi qui est similaire. Je ne sais pas ce qu'on a fait au niveau de la
Loi sur le tabac, je ne sais pas
comment on l'avait... ce qu'on avait mis en place pour le premier rapport. Mais
on est quand même dans un projet majeur, et puis je pense que la
première évaluation devrait quand même ne pas attendre trop longtemps.
Le Président (M. Bergman) : Mme
la ministre.
Mme
Hivon : Oui. Juste bien se rappeler que la commission,
c'est vraiment sur la situation des soins de fin de vie. Donc, ce n'est
pas sur la loi, c'est vraiment la situation des soins de fin de vie. Donc, l'accessibilité,
est-ce que ça s'est amélioré? L'aide médicale
à mourir, est-ce que c'est quelque
chose qui est beaucoup
demandé, tout ça? Il faut quand même être conscient, par rapport à ce
qu'on vient de voir, qu'on va avoir un monitoring, un suivi aux six mois de ce qui se fait dans les établissements. Et là ce qu'on dit, c'est «le transmettre». Elle le transmet
après trois ans. Mais vous comprenez que, pour le transmettre après
trois ans, son évaluation, elle va se faire sur deux ans, deux ans et demi, là,
parce que ce n'est pas sur trois ans qu'elle
va évaluer s'il faut qu'elle transmette son rapport, parce qu'elle a des
mois avant où elle va le faire, son rapport.
Donc, moi, ça
m'apparaît, je dirais, la juste mesure pour au moins avoir une période de temps
qui nous permet d'évaluer, parce que la période de temps où on va
évaluer, c'est probablement deux ans, deux ans et demi, pour que le rapport
puisse être transmis après trois ans.
Le Président (M. Bergman) :
Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée :
Oui, je comprends qu'on veut... la période d'évaluation doit être quand même
d'une durée suffisante pour être en
mesure d'arriver avec des conclusions qui veulent dire quelque chose, là,
finalement. Ce n'est pas nécessairement
une révision de la loi, mais par contre les observations de la commission
pourraient amener à conclure que des amendements seraient nécessaires.
Moi, c'est comme ça que je le vois, je me dis : S'il y a des difficultés,
par exemple, sur la question de
l'administration de l'aide médicale à mourir, par exemple, s'il n'y a à peu
près pas d'aides médicales à mourir qui sont administrées parce que les
critères sont appliqués trop serré ou, s'il y a un nombre de beaucoup supérieur à celui qu'on avait évalué
parce qu'un des critères porte à interprétation, bien, évidemment, je
pense que la commission va émettre des observations puis des recommandations et
je crois que ça pourrait peut-être mener à une modification législative.
Ceci étant
dit, je comprends le point soulevé par la ministre à l'effet que, pour être en
mesure de soumettre un rapport dans les trois ans, on aura eu une
période d'évaluation peut-être de deux ans, deux ans et demi.
Le Président (M. Bergman) :
Mme la ministre.
Mme
Hivon :
Puis, peut-être simplement pour rassurer la députée de Gatineau, en tout temps
la commission peut saisir le ministre si
elle se rend compte d'un problème ou de quelque chose. Donc, elle n'est pas
muette et qu'elle ne parle que par ses rapports. Donc, elle a les pouvoirs à l'article 39,
elle peut saisir le ministre de toute question relative, donc, qui serait portée à son attention. En plus, elle
fait un rapport annuel de ses activités qui va donner quand même un bon nombre d'informations. Donc, je pense qu'on a un
bon équilibre pour s'assurer que les choses vont être faites
correctement.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée :
Ça va. Je me rallie.
Le Président (M.
Bergman) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 67.1? Est-ce que l'article 67.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bergman) : Adopté.
Mme
Hivon :
On peut revenir, M. le Président, à l'article 66 pour lequel on a distribué un
amendement.
Le
Président (M. Bergman) : Oui. Et, Mme la ministre, on vous
demande pour retirer l'article
66 que vous avez déposé l'amendement, et vous avez redéposé un nouvel amendement.
Alors…
Mme
Hivon : Oui. Alors, je retire l'amendement que j'ai déposé à l'article 66 et je dépose un nouvel amendement…
Le Président (M.
Bergman) : Oui.
Mme
Hivon :
...que je lis, qui vise à remplacer l'article 66 du projet de loi par le
suivant :
«66. Jusqu'au
(indiquer ici la date qui suit de deux ans celle de l'entrée en vigueur de
l'article 8.1), le directeur général d'un établissement doit transmettre au conseil d'administration de l'établissement le rapport prévu au deuxième alinéa de
l'article 8.1 tous les six mois. L'établissement le transmet, le plus tôt
possible, à la Commission sur les soins de fin de vie et le publie sur son
site Internet.
«Jusqu'à
cette date, le Collège des médecins du Québec doit également transmettre le
rapport prévu à l'article 34.2 tous les six mois à la Commission sur les
soins de fin de vie.»
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce qu'il y a des commentaires?
Mme Vallée :
Ça va.
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce que l'amendement à l'article 66 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce que l'article 66, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bergman) : Alors, Mme la ministre. L'article 68.
(Consultation)
Le Président (M. Bergman) :
Mme la ministre. L'article 68.
Mme
Hivon :
Un instant.
(Consultation)
Mme
Hivon : Alors, l'article 68 : Le ministre doit, au plus
tard le (indiquer ici la date qui suit de cinq ans celle de l'entrée en vigueur du présent article), et par la
suite tous les cinq ans, faire rapport au gouvernement sur l'application
de la présente loi.
Un
tel rapport est déposé par le ministre dans les 30 jours suivants à l'Assemblée
nationale ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours de la reprise de ses
travaux. La commission compétente de l'Assemblée nationale étudie ce rapport.
On a déjà parlé de
l'obligation qui serait faite au ministre de rendre compte. Donc, il va avoir,
le ministre, l'obligation de faire rapport
au gouvernement ainsi qu'à l'Assemblée nationale de l'application de la loi
tous les cinq ans.
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Vanier-Les Rivières.
M.
Lévesque : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. C'est sur le
«cinq ans». Moi personnellement, je trouve ça un peu long. Parce que, théoriquement, quand on regarde la situation, il
est possible que, dans un mandat où un gouvernement est élu majoritaire, fait son quatre ans, il
pourrait ne pas y avoir aucun moment où l'Assemblée nationale sera saisie
de l'application de la loi puis qui va
pouvoir requestionner, et peaufiner, et bonifier cette loi-là qui sera
éventuellement adoptée.
Donc, moi, je
trouve ça un peu long, personnellement, de voir, là, le «cinq ans». L'idée du
trois ans me convenait. On en a parlé
tout à l'heure sur la première étape, puis ça, ça devenait nécessaire, au moins
minimalement, d'apporter cet élément-là.
Mais, le fait de l'avoir aux cinq ans, on le voit, théoriquement, là, s'il y
avait un gouvernement élu, là ce ne sera pas le cas à cause de l'article 67.1 qu'on vient d'adopter, mais il
pourrait y avoir eu un moment où un ministre responsable de
l'application de cette loi-là pour un quatre ans n'aura pas eu rapport si on
applique intégralement l'article 68 actuellement.
Donc, je ne sais pas si la ministre serait ouverte à envisager un délai plus
court pour qu'on puisse justement… en
tant que parlementaires, d'être saisis du rapport lui-même et analyser
davantage la situation compte tenu de l'importance qu'aura cette loi-là
pour les Québécoises et Québécois.
Le Président (M. Bergman) :
Mme la ministre.
• (10 h 10) •
Mme
Hivon :
Oui. Je vais vous expliquer un peu pourquoi on a réfléchi à l'idée de faire, un
peu comme pour la commission, un
premier après trois ans, puis après aux cinq ans, parce que tout le temps aux
trois ans, ça deviendrait... À un moment donné, la loi va prendre son
envol, mais c'était important de faire un suivi. Aux cinq ans, ça apparaît… quand on se fie à d'autres lois aussi, c'est déjà
très exigeant, ce qu'on met comme reddition. Donc, on s'était dit :
Est-ce que le premier, ça pourrait être la
même chose, qu'il soit après trois ans? Et la raison finalement pour
laquelle — je ne
suis pas fermée, on peut faire la discussion
avec beaucoup d'ouverture — on avait mis «après cinq ans» quand même, c'était parce qu'on va bénéficier du rapport de la commission,
donc, qui ne vise pas le même objet. Mais il ne serait pas simultané, si
vous me suivez.
Donc, on
aurait le rapport de la commission qui, je pense, en lui-même va être
excessivement parlant, éloquent sur comment les choses vont, comment on
se trouve après trois ans, et le ministre aurait... ou la ministre aurait le
temps, donc, de tenir compte aussi de ça dans son rapport d'application de la loi, qui viendrait deux ans après le premier rapport de la commission. Dans cette optique-là, ça apparaissait peut-être
optimal, parce qu'on sait que, quand
il y a un rapport qui est déposé, ça
peut entraîner des modifications législatives. Donc, on se disait qu'on allait
avoir un tout qui pouvait, donc, être, je
dirais, le plus solide pour pouvoir rendre compte correctement. Donc, c'est ça,
la logique, je dois vous dire, qui finalement a prévalu puis qui se retrouve dans ce qu'on présente, parce qu'on se
disait que, s'il y avait deux rapports en même temps qui étaient déposés, bien celui du ministre ne
bénéficierait pas du premier rapport, bon, de la commission sur
l'évolution des choses du point de vue de l'offre de soins palliatifs.
Le Président (M. Bergman) :
M. le député de Vanier-Les Rivières.
M. Lévesque : Oui. Est-ce que
je comprends que le rapport de la commission, le premier que vous parlez et non
celui que le ministre doit déposer aux cinq
ans, est-ce que le rapport de la commission, lui, est soumis et déposé à
l'Assemblée nationale?
Mme
Hivon :
…également. Le rapport de la commission va être également déposé à l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Bergman) :
Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée :
J'ai tendance à me rallier à l'idée du collègue de ramener à trois ans, compte
tenu de ce qu'on a déposé au niveau
de la commission, pour être un petit peu en suivi avec un peu l'esprit de ce
qu'on disait, parce que c'est quand
même un projet de loi substantiel, et je crois que le trois ans pourrait
permettre et permettre aussi aux membres de la commission de revoir et de ne pas attendre. Parce qu'on sait très bien,
quand c'est cinq ans… je reprends l'exemple de la Loi sur le tabac, il
peut y arriver toutes sortes de situations qui font en sorte qu'il y a un petit
délai entre le dépôt du rapport puis entre le moment où la commission est
saisie. Puis ce serait dommage que, pour le premier exercice, la commission
soit saisie de ça dans six ans ou dans cinq ans et demi. Il y a tellement
d'efforts qui ont été consentis, je pense que les parlementaires vont être
intéressés et curieux surtout de voir comment les premières années de mise en
oeuvre… Et puis ça, c'était l'autre élément : dans le premier alinéa, on
parle de l'application de la première loi. Je suggérerais— et je ne sais pas ce qu'en pense la
ministre — de
prévoir la mise en oeuvre et l'application de la présente loi. Alors,
ça, ça pourrait, à mon avis, être important de voir comment, sur le terrain, les
différents principes prévus à la loi
atterrissent et sont concrètement mis en oeuvre. Et on l'a démontré, les
parlementaires autour de… les membres de la commission ont démontré un intérêt vraiment poussé, les membres de la
commission sur la commission spéciale également. Et puis je pense que
les parlementaires se sont approprié ce projet de loi là, ils vont vouloir
rapidement… ou assez rapidement être sensibilisés, là, à la réalité du projet
de loi.
Donc, je pense que le trois ans qu'a suggéré mon
collègue est raisonnable dans ce contexte-là.
Le Président (M. Bergman) : Mme
la ministre.
Mme
Hivon : Je veux juste qu'on fasse la discussion. Je ne
suis pas du tout fermée, je veux juste… parce que c'est vraiment quelque chose qui nous concerne tous, gouvernement,
institutions, Parlement.
Donc, je veux juste que ce
soit optimal. Et puis, bien sincèrement, là, si on veut mettre «trois ans», il
y a un amendement qui est préparé parce qu'on l'avait envisagé, et c'est vraiment dans cette optique-là de
se dire : Est-ce qu'on veut que
les parlementaires traitent en même temps du rapport de la Commission sur les
soins de fin de vie, qui va dire : Voici l'état des lieux des soins
de fin de vie trois ans après la mise en place du nouveau régime, et le rapport
sur l'application de la loi, mais, pour le premier, effectivement on peut
parler de mise en oeuvre, mais après c'est l'application, mais sans que le
ministre, le ministère aient pu bénéficier, je dirais, de l'éclairage du
rapport de la commission pour voir aussi
s'il y a des dispositions de la loi qui visiblement n'ont pas donné l'effet
escompté, en termes, bon, de développement ou d'accès aux soins, ou tout
ça?
Et donc c'est
pour ça qu'on présente ce qu'on présente aujourd'hui pour se dire : Le
rapport du ministre pourrait être bonifié par le fait qu'il pourrait
bénéficier de ce que la commission viendrait dire, qui pourrait être indicateur
de problèmes dans l'application ou la mise en oeuvre, possiblement. Mais vraiment, là, pour moi, c'est
une décision collégiale. Je ne suis
pas fermée à ça. C'est juste qu'il
faut s'imaginer : une commission
étudierait les deux rapports en parallèle mais qui pourraient, malheureusement,
peut-être ne pas avoir bénéficié, là, d'un premier exercice.
Le
Président (M. Bergman) : M. le député de Jean-Talon, suivi du député de Vanier-Les Rivières. M. le député de Jean-Talon.
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
Merci, M. le Président. Cinq ans, c'est définitivement trop long parce que ça
fait comme… un gouvernement ne pourrait même pas avoir de rapport. Trois ans, ça peut être
raisonnable, peut-être un peu court.
Généralement, les agréments dans les établissements de santé sont aux quatre ans. Et nos élections devraient se
tenir, avec un gouvernement majoritaire, aux quatre ans. Ce que ça permettrait, ça permettrait à
chaque gouvernement, au moins, d'avoir un rapport et de pouvoir agir
sur les recommandations de la commission.
Ça fait que moi, je trouve,
cinq ans, c'est vraiment trop long, là. Ça fait que ça pourrait être… puis je pense
que le quatre ans pourrait être un bon compromis.
Le Président (M. Bergman) : M.
le député de Vanier-Les Rivières.
M.
Lévesque : Bien, je
ne suis pas fermé à l'idée du quatre ans. L'idée, c'était peut-être
d'avoir quelque chose qui se chevauche. Autrement dit, il y a
le rapport de la commission qui est déposé aux trois ans, même affaire pour
le ministre, mais qu'il ne soit pas
nécessairement dans la même année. Autrement
dit, il pourrait y avoir un chevauchement,
ce qui donne qu'aux ans et demi on a
le rapport de la commission, un an et demi plus tard on a le rapport du ministre, un
an et demi plus tard on a le rapport de la commission qui revient, puis
là on a toujours un suivi qui se fait de façon très efficace.
Donc, ça
pourrait être la suggestion du trois ans à ce niveau-là, mais qui ne se
fasse pas en parallèle en même
temps. Donc, on améliore l'efficacité. Et les correctifs nécessaires qu'on
pourrait y apporter peuvent se faire de façon très efficace, sans perdre le fil, parce
qu'évidemment plus la distance est
loin, plus il y a un risque d'avoir des trous qui se créent.
Donc, c'est pour ça que cette idée-là peut-être, en alternance, ça pourrait
être bien. Quand même, le délai de trois ans
est respecté, mais qui ne se chevauche pas dans la même année, là. Ça pourrait
être intéressant de le voir de cette façon-là. Mais l'idée
du collègue de Jean-Talon est à regarder aussi.
Le Président (M. Bergman) : M.
le député de Jean-Talon.
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : …ces
deux rapports indépendants sont différents : un, c'est plus dans l'application;
l'autre,
ça va être vraiment la révision, plus, de la loi. Moi, je l'aurais gardé peut-être quatre ans, puis on n'aurait pas fait de chevauchement, parce que
l'autre affaire, là, ça demanderait qu'il
y en ait un qui parte un an et
demi après. Donc, le rapport sortirait juste dans quatre ans et demi.
Le Président (M. Bergman) : Mme
la ministre.
Mme
Hivon : …je
pense que quatre ans pourraient être
un bon compromis. Ça permet donc d'avoir cet espace quand même
de différence entre les deux. Ça raccourcit le délai, qui était l'inquiétude des
collègues… de dire : Cinq ans, c'est
trop long. Je suis tout à fait ouverte à ça. Et ça permet aussi que ça ne soit
pas tout le temps déposé ensemble.
Donc, on se donne ce jeu-là d'une année de
différence, puis après ça suit aux cinq ans, donc les deux vont… Donc, moi,
j'irais avec le quatre ans si ça peut rallier tout le monde, puis on
pourrait déposer un amendement en ce sens.
Le
Président (M. Bergman) : …d'avoir consensus pour les quatre ans? Est-ce qu'il y a un amendement
qui est prêt pour être déposé?
Mme
Hivon : On va le
préparer.
Le Président (M. Bergman) : M.
le député de Jean-Talon.
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
…moi, je voyais, là, c'est : indiquer la date qui suit aux quatre ans.
Mais je ferais le rapport également aux quatre ans par la suite, là.
Non? Ça devient difficile?
Le Président (M. Bergman) : Mme
la ministre.
Mme
Hivon : Bien,
l'idée, c'est comme pour la commission : la commission,
on vient de décider que le
premier était après trois ans; après, aux
cinq ans. Et là je dois vous dire que c'était pour que le premier arrive un peu
plus vite, donc, et après on serait aux cinq ans. L'idée, là, c'est que,
si on revenait aux quatre ans, bien, après, on ne garde plus cette idée… Ce que je trouvais intéressant aussi, en n'ayant pas le même délai pour le premier rapport de la commission puis le premier rapport du ministre, c'est qu'on garderait toujours
un chevauchement par la suite. Vous me suivez? Donc, si on garde après la même durée, tout le monde les dépose après aux cinq ans… Parce qu'il faut quand même
être conscient que, oui, c'est le
premier, puis le deuxième… à un
moment donné, ça va être moins un
enjeu, ces rapports-là. Bien, le rapport de la commission, si on garde ensuite le même intervalle de temps
de cinq ans pour les deux, il va toujours être déposé un an avant, dans cette
optique-là, puis je pense que c'est une plus-value pour le rapport du ministre.
Le Président (M. Bergman) : Est-ce
qu'il y a des commentaires? Mme la députée de Gatineau.
• (10 h 20) •
Mme Vallée : Je voulais simplement revenir. Tout à l'heure, la ministre nous disait : Pour le premier rapport,
ça pourrait être un rapport de mise en
oeuvre, et par la suite ce seraient des rapports d'application. Pourquoi on ne
pourrait pas avoir des rapports qui sont de mise en oeuvre et d'application? Parce
que, la mise en oeuvre, est-ce que ce n'est pas quelque chose de… Ou c'est peut-être
moi qui le comprends mal, là. Alors, je voulais juste avoir cette précision-là
de la ministre, s'il vous plaît.
Le Président (M. Bergman) : Mme
la ministre.
Mme
Hivon : Ce qu'on m'explique — je pourrais laisser la parole à Me Lavoie — c'est
que la mise en oeuvre, c'est vraiment
consacré comme l'expression pour l'implantation d'une loi, et ensuite on parle vraiment
de l'application de la loi. Donc, on
pourrait dans l'amendement prévoir que… le premier rapport portant sur la
mise en oeuvre et ensuite, à tous les cinq ans, portant sur
l'application de la loi, si c'est plus précis pour la collègue.
Mme Vallée : …il s'agit de la
façon de l'exprimer.
Le Président (M. Bergman) :
Alors, il semble y avoir un consensus. Est-ce qu'un amendement pourrait être
déposé?
Mme
Hivon : On va le
préparer, M. le Président.
Le Président (M. Bergman) :
Alors, on va suspendre l'article 68. Et l'article 69. Mme la ministre.
Mme
Hivon : Oui. À l'article 69 : Le ministre de la
Santé et des Services sociaux est responsable de l'application de la
présente loi.
Donc, évidemment, c'est pour désigner le ministre
responsable de la présente loi. À chaque fois que je lis «le ministre», je me
sens bien loin parce que ce n'est pas «la ministre», et tout ça, mais c'est la
manière de le rédiger à l'heure actuelle en français, M. le Président.
Le Président (M. Bergman) :
Alors, est-ce qu'il y a des commentaires, interventions? Alors, est-ce que
l'article 69 est adopté?
Des voix : Adopté.
Mme
Hivon : Je
demanderais, M. le Président, une brève suspension avant la poursuite parce que
pour un élément relatif à une discussion qu'on a eue sur l'article 44
j'aimerais ça pouvoir faire une petite consultation. Et je vais revenir.
Le Président (M. Bergman) :
Je suspends pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 22)
(Reprise à 11 h 27)
Le Président (M. Bergman) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Alors, Mme la ministre. L'article 68.
Mme
Hivon : Oui. En fait, on peut… Oui, on peut faire 68. On
reviendra ensuite à 62. Donc, 68, tel que nous en avions discuté il y a quelques
instants, je retirerais… je déposerais un amendement qui vise à modifier
l'article 68 du projet de loi par le remplacement du
premier alinéa par le suivant :
«68. Le ministre doit, au plus tard le (indiquer
ici la date qui suit de quatre ans celle de l'entrée en vigueur du présent article) faire rapport au gouvernement sur la mise en oeuvre de la présente loi, et par la suite tous les cinq ans, faire
rapport au gouvernement sur l'application de celle-ci.»
Donc,
c'est pour faire écho à la préoccupation de la collègue de Gatineau concernant la question de la mise en oeuvre versus l'application, donc le premier rapport est sur la mise en oeuvre et, par la suite, l'application, et
de rapprocher la date de publication du premier rapport à quatre ans
plutôt qu'à cinq ans.
Le Président (M. Bergman) :
Est-ce qu'il y a des commentaires pour l'amendement déposé par la ministre?
Est-ce que l'amendement à l'article 68 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bergman) : Adopté.
Est-ce qu'il y a des commentaires pour l'article 68 tel qu'amendé? Est-ce que l'article
68, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bergman) : Adopté.
Mme
Hivon : …que nous
retournions à l'article 62 qui concernait le Code de procédure civile.
Le Président (M. Bergman) :
Alors, à l'article 62.
Mme
Hivon : Oui. Je
pourrais relire l'article 62 qui prévoit que l'article 776 du Code de procédure
civile est modifié par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de la phrase
suivante : «Il en est de même pour toute demande visée à l'article 55 de
la Loi concernant les soins de fin de vie concernant l'application de
directives médicales anticipées.»
Hier, on se
posait la question, à savoir : Compte tenu que le Code de procédure civile fait présentement
l'objet, donc, d'une étude détaillée en commission parlementaire et d'une réforme importante, est-ce que
cela a un impact? Donc, nous attendions le retour des experts du Comité
de législation notamment et du ministère de la Justice, et il n'y a pas lieu de modifier l'article parce que,
tant que l'autre loi n'est pas adoptée, il faut travailler à partir de la loi actuelle telle qu'elle est rédigée. Et donc on verra pour la
suite des choses. Si des ajustements sont requis, ça pourra se faire à une
autre étape. Donc, il n'y a pas lieu de modifier l'article 62.
• (11 h 30) •
Le Président (M. Bergman) :
Alors, est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 62? Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée : En fait, pour ce qui est du reste de l'article,
là, ça va, c'est clair, simplement cette question en lien avec les travaux qui portent sur
la réforme du Code de procédure civile.
Le Président (M. Bergman) :
Alors, est-ce que l'article 62 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bergman) : Adopté.
Mme
Hivon : …on peut
aller à l'article 70.
Le
Président (M. Bergman) : L'article 70. Mme
la ministre, vous avez déposé un amendement
à l'article 70.
Mme
Hivon : Oui. Alors, c'est l'article de mise en vigueur.
Donc, l'amendement de lit comme suit : Remplacer l'article
70 du projet de loi par le suivant :
«70. À
l'exception des dispositions du deuxième alinéa de l'article
46, de l'article 51, de l'article 52 dans la mesure où elles concernent le
registre des directives médicales anticipées et de celles des articles 57 et
58, qui entreront en vigueur à la date où aux dates déterminées par le gouvernement, les dispositions de la présente loi entreront en vigueur au plus tard le (indiquer ici la date qui suit de 18 mois la date de la
sanction de la présente loi), ou à toute date antérieure fixée par le gouvernement.»
Donc, je vous
explique, M. le Président. En fait, l'ensemble du projet de loi va entrer en vigueur au même moment, à l'exception des dispositions qui touchent le registre. Notre objectif,
évidemment c'est que, y compris le registre, tout ça entre en
vigueur au même moment. Les travaux
vont bon train pour le registre, on est très confiants d'y arriver, mais
on ne voudrait pas être dans une situation
où, parce que la question du registre aurait un délai plus important, ça
retarderait l'ensemble de la loi. Et donc on
prend cette précaution-là. Mais, je tiens à la dire, l'objectif,
c'est que tout entre en
vigueur en même temps. Mais on prévoit la précaution. Par ailleurs, on prévoit,
au plus tard, donc, dans 18 mois. S'il n'y a rien
d'autre qui se fait, si on ne prend pas un décret, dans 18 mois, assurément, la
loi va être en vigueur. Mais, si on est capables d'agir plus rapidement,
on prévoit la possibilité, donc, de pouvoir le faire à une date antérieure
fixée par le gouvernement. Je dois vous dire que les travaux sont très
avancés à plusieurs égards. Donc, l'objectif d'une mise en vigueur dans 12 mois est tout à fait réaliste. Mais, encore une fois, il vaut
mieux, dans l'article de mise en
vigueur, être plus prudents
plutôt que de devoir revenir pour modifier un article de loi. Alors, c'est le
sens de l'article de mise en vigueur.
Le
Président (M. Bergman) : Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement
à l'article 70? Mme la députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Oui. En
fait, je me demandais… Parce que, dans le projet
de loi, on a quand même
un certain nombre de références à des documents qui doivent être
préparés, c'est-à-dire les formulaires. On a des références aussi à des directives qui devront être mises de l'avant, entre autres, par le Collège des médecins, par des établissements. Comment on va concilier tout ça? Est-ce
que l'objectif, c'est d'avoir une
date où tout ça sera prêt? Est-ce
qu'on va également permettre la consultation de ces directives-là avant l'entrée en vigueur? Parce qu'on a choisi de ne pas mettre ces documents-là en annexe
au projet de loi pour un certain nombre de raisons. On a eu des
échanges sur la question. Mais est-ce
qu'il y aura la possibilité aussi
pour les parlementaires d'avoir accès à cette information-là avant l'entrée en
vigueur du projet de loi?
Le Président (M.
Bergman) : Mme la ministre.
Mme
Hivon : Oui. Alors, oui, tout ça est mené de front. Les
travaux vont vraiment bon train, au sein du Collège des médecins, en ce qui concerne notamment les
protocoles au sein des établissements qui savent qu'ils doivent se
doter, donc, de leur politique de soins de fin de vie.
Je
le répète, la formation, la priorité, tous domaines confondus, du ministère de
la Santé et des Services sociaux en termes
de formation, elle est pour toute la question des soins de fin de vie et de
l'aide médicale à mourir pour la prochaine année. Et les formulaires sont en train d'être développés à un bon
rythme aussi. Et il va y avoir, comme on en a discuté hier, publication
du formulaire à la Gazette officielle pour les directives médicales
anticipées. Donc, évidemment, tout ça est
tenu en compte. On marche avec des échéanciers qui nous semblent réalistes. Donc, il va y avoir cette
publication-là avec les délais qui sont requis. Et donc tout ça est tenu en
compte quand je vous parle des dates d'entrée en vigueur dont je vous parle.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Gatineau.
Mme Vallée :
Ça va.
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce que l'amendement à l'article 70 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce que l'article 70, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bergman) : Adopté.
Mme
Hivon :
Donc, je suggère que nous suspendions pour pouvoir distribuer l'amendement
concernant l'article 44.
Le Président (M.
Bergman) : Alors, je suspends pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
11 h 36)
(Reprise à 11 h 40)
Le
Président (M. Bergman) : Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, Mme la ministre.
Mme
Hivon : Oui, bien, on a eu une… Je pense, en fait, que les
collègues de l'opposition ont une proposition pour l'article 44, que je
vais écouter avec beaucoup d'ouverture.
Le Président (M.
Bergman) : M. le député d'Orford.
M.
Reid : Merci, M. le Président. D'abord, je vous remercie de
m'avoir attendu, j'étais occupé dans une autre commission pendant quelques minutes. Et je voudrais aussi remercier la
ministre qui généreusement a travaillé à nous aider à faire une formulation de notre proposition, qui
semble faire l'unanimité. Alors, je vais la lire. Il s'agit, pour l'article
44, donc d'un amendement qui dit de remplacer l'article 44 du projet de loi par
le suivant…
Le Président (M.
Bergman) : …
M.
Reid :
Oui? Pardon.
Le
Président (M. Bergman) : Je vous demanderais peut-être de
retirer l'amendement que vous avez déposé hier à l'autre session, s'il vous
plaît.
M.
Reid :
Exact. Alors, je retire cet amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Bergman) : Merci. Et je demanderais à Mme la ministre pour
retirer son amendement.
Mme
Hivon :
…aussi.
M.
Reid :
Alors, la route étant maintenant dégagée…
Le Président (M.
Bergman) : La route est dégagée, oui.
M.
Reid :
…l'amendement se lirait comme suit :
Remplacer l'article
44 du projet de loi par le suivant :
«44.
Un médecin peut refuser d'administrer l'aide médicale à mourir en raison de ses
convictions personnelles et un professionnel de la santé peut refuser de
participer à son administration pour le même motif.
«Un tel médecin ou un
tel professionnel doit alors néanmoins s'assurer de la continuité des soins
offerts à la personne, conformément à ce qui est prévu à son code de
déontologie et à la volonté de la personne.
«Le médecin doit en
outre respecter la procédure prévue à l'article 30.» Merci, M. le Président.
Alors, cette formulation
correspond à l'élément de base pour lequel on avait eu un précédent amendement,
qui consiste à s'assurer que le droit de retrait est un droit qui est reconnu
par la loi et donc de lui donner toute son importance. Et je pense qu'avec les
travaux qui ont été faits et les discussions on arrive à une formulation qui
est beaucoup plus complète, et qui est
beaucoup meilleure que celle qu'on avait, et qui respecte quand même la
préoccupation que nous avions. Donc, M. le
Président, je suis tout à fait d'accord, de mon côté, avec cet amendement-là,
puisque je le propose, tel qu'il est formulé maintenant.
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce qu'il y a des commentaires, interventions?
Mme
Hivon :
…simplement dire…
Le Président (M.
Bergman) : Mme la ministre.
Mme
Hivon : Oui. Vous nous avez entendus discuter pendant de
nombreuses minutes, notamment hier, sur toute la question de l'article 44. Il y avait vraiment une volonté de trouver un
équilibre, parce qu'on doit respecter l'indépendance des ordres professionnels. On a un système
professionnel, au Québec, qui est excessivement compétent et qui fait
l'envie, d'ailleurs, de plusieurs
juridictions. Et je pense qu'avec la formulation qui est proposée par le
collègue on a compris, je dois dire,
à quel point c'était une question qui était chère aux membres de l'opposition
officielle. De notre côté, nous ne pensions pas que c'était requis de le prévoir expressément dans la loi d'une
manière aussi explicite compte tenu de l'existence des codes de déontologie
et de la pratique actuelle, que ce soit pour les médecins, les pharmaciens ou
les infirmières.
Mais,
compte tenu de l'importance de cet enjeu pour les membres de l'opposition
officielle, je pense que, dans ce contexte-là,
la formulation qui est suggérée a atteint cette idée d'équilibre entre le
respect, donc, des ordres professionnels, de leur liberté, de leur code
de déontologie tout en consacrant, comme le souhaitaient ardemment les membres
de l'opposition officielle, au sein même de la loi la question de l'objection
de conscience.
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? M. le député
de Vanier-Les Rivières.
M. Lévesque :
Oui. Merci, M. le Président, et bravo pour le consensus qu'on réussit à
dégager. Je n'ai pas participé,
malheureusement, à l'ensemble de la commission, et le travail article par
article… mais j'aurais une question puis je pense que ce serait un bon moment pour moi de la poser. J'aimerais en
savoir davantage. Et j'imagine que ça a peut-être été répondu ou discuté tout au long des travaux,
mais j'aimerais en savoir davantage sur la formation dont les médecins
vont suivre pour l'application de la loi, pour l'application des soins. Comment
ça va fonctionner? Puis ça va être quoi, les différents thèmes qui vont être
abordés? Sur quoi les médecins vont être formés, justement, pour bien pouvoir
être outillés pour offrir le soin au patient dans le cadre de cette loi-là?
Le Président (M.
Bergman) : Mme la ministre.
Mme
Hivon : Oui. Alors, comme je l'ai dit, c'est une grande
priorité autant pour le ministère, c'est la priorité en formation pour
la prochaine année, donc, toute la question des soins de fin de vie et de
l'aide médicale à mourir. Le Collège des
médecins est sur la même longueur d'onde, donc, pour s'assurer d'outiller les membres du Collège par rapport à toute la nouveauté que représente la loi sur les
soins de fin de vie.
Je
vous dirais qu'il y a deux enjeux importants. C'est bien
sûr, je vous dirais, toute la question
des soins de fin de vie, des soins palliatifs, au départ, c'est un enjeu
de formation qui doit prendre beaucoup plus de place dans
l'avenir pour que…
Comme on l'a dit souvent, ça ne doit pas être l'apanage d'une surspécialité,
les soins palliatifs. Ça doit, au contraire, être un apprentissage, une formation très largement connus au sein du corps médical
mais aussi des autres professionnels, donc,
d'où l'idée d'en faire vraiment une priorité de formation. Moi, je dis souvent
que nous devons être des prolétaires des soins palliatifs, donc, qu'ils doivent être accessibles, disponibles et
ne pas être l'apanage de surspécialistes non plus des soins palliatifs.
Donc, tout le monde doit être formé à cet égard-là. Ça, c'est une première
chose.
Évidemment,
il y a la question de la nouveauté de l'aide médicale à mourir, mais
aussi de la sédation continue. Bien
qu'elle existe déjà, on a vu que des protocoles maintenant formels vont être
mis de l'avant. Donc, il va y avoir une formation bien sûr
en lien avec ces protocoles-là. Et je vous dirais aussi que, pour les médecins,
le défi va être l'appropriation du
processus, parce qu'il y a un processus, qui est associé à la question
de l'aide médicale à mourir, donc, aux articles 26 et suivants, de ce
qui concerne comment on doit, donc, échanger avec le patient, et tout ça, et
tout ce que ça requiert. Et donc ces différents éléments-là vont être pris en
compte dans l'élaboration, là, des formations.
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions,
commentaires?
Une voix :
…
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce que l'amendement à l'article 44 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bergman) : Adopté. Est-ce que l'article 44, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bergman) : Adopté. L'article 3. Mme la ministre.
Mme
Hivon : Bien, moi,
M. le Président, vous connaissez ma position sur l'article 3, je
pense qu'on a avancé grandement. Je sais qu'il y a autant des groupes
qui sont venus se faire entendre, que des membres de l'opposition souhaitaient
un certain nombre d'amendements.
Je
pense qu'on a très bien collaboré dans l'élaboration des définitions
des différents termes de l'article 3 sur lesquels on a réussi à s'entendre parfaitement. Donc, en ce qui me concerne, j'estime que l'article 3 est complet et je
serais prête à l'adopter, mais évidemment je suis disposée à entendre
les commentaires de l'opposition.
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Alors, M. le Président, nous avions déposé un sous-amendement qui introduisait le paragraphe 7°. Alors, je le retirerais pour vous en déposer un nouveau. Et je vais
juste laisser le temps de distribuer le document, puis après ça je ferai
les commentaires, puis l'objectif n'est pas de s'étirer indûment.
Le Président (M.
Bergman) : On attend que l'amendement soit distribué.
(Consultation)
Le
Président (M. Bergman) : À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, Mme
la députée de Gatineau, pouvez-vous retirer le premier
amendement qui a été déposé?
Mme Vallée :
Oui, je retirerais le premièrement sous-amendement que nous avions déposé lors
de la dernière session.
Le Président (M.
Bergman) : …le sous-amendement pour la section 7°. Alors,
déposez maintenant votre sous-amendement pour la section 7°, et nous le lire, s'il
vous plaît.
• (11 h 50) •
Mme
Vallée : Alors, je
dépose le sous-amendement qui se lit comme suit : Ajouter le paragraphe
suivant à la fin de l'article 3 :
«7° "Fin de vie" Le dernier épisode de la vie qui se situe entre le moment où un médecin
consigne au dossier de son patient un pronostic de phase terminale de sa
maladie et le décès de celui-ci.»
Je voudrais juste
mettre la table sur la question. Vous savez, M. le Président, on l'a mentionné quand
même à plusieurs reprises, pour nous, ce
serait important d'avoir une définition de «fin de vie», puisque le projet de loi porte
sur la fin de vie, puisque le concept de fin de vie est quand même assez
subjectif. On comprend très bien que, la fin de vie, la définition ne sera pas la même... c'est vraiment
une situation de cas par cas, mais en même temps il est important de la
situer dans le temps. Pourquoi?
Entre autres, parce
que le projet de loi prévoit des
droits très précis pour les gens qui sont dans cette période-là de leur vie, entre autres la question
de l'accès aux soins palliatifs. On a prévu, à certains articles, aussi des
moments très précis dans cette période-là, où certains droits seront
accessibles. Mais ce que nous cherchons dans cette définition, c'est d'être en mesure de
cibler où on se situe. Évidemment, on ne voulait pas mettre un terme parce que
chaque maladie a ses caractéristiques qui lui sont propres, chaque personne a
une caractéristique qui lui est propre. Et on se disait qu'il ne fallait pas laisser non plus le soin à une
interprétation de la «fin de vie» parce
que, là, on pouvait se
retrouver avec différentes notions. D'ailleurs, je pense que les commentaires
que la ministre nous avait formulés... et elle
avait porté à notre attention que, dans certains cas, une phase terminale
pouvait être d'une durée de deux ans. Et donc, là, ça a fait que notre
réflexion a évolué depuis le début de nos travaux.
Alors,
ce qu'on souhaite, c'est... Il y aura toujours un moment dans l'évolution de la maladie — mon
collègue de Jean-Talon pourra me corriger — où le médecin sera en mesure de dire : Vous
entrez... ou le patient entre dans la phase terminale, donc il n'y a pas de chance d'amélioration de son état, il n'y a
pas de chance de guérison, et tout ça. Et ça, c'est le médecin qui va
être en mesure de l'établir. Il ne nous appartient pas à nous, comme législateurs,
de dire : Bien, ça commence à trois
mois, à six mois, à quatre mois. Donc, le médecin, c'est un jugement
professionnel, et, ce jugement professionnel
là, on le reprend aussi dans le projet
de loi, entre autres, aux articles 28, aux articles 26. Donc, le médecin va
dire : Voici, nous arrivons à la phase terminale. Et la fin de vie, bien
c'est cette période-là : à partir du moment où le médecin a posé ce diagnostic-là et le moment où la personne va décéder.
Donc, pour nous, c'était important. Je
pense que c'était important
de le préciser. Comme ça, le projet
de loi va clairement
s'adresser aux patients qui se situent dans cette période-là. Donc, évidemment, il y a des médecins qui sont impliqués. Ce n'est
pas quelqu'un qui pourra unilatéralement déterminer qu'il est en fin de vie et qu'il a droit aux différents
droits, qu'il a accès aux différents droits qui sont consentis par le
projet de loi. Et je pense que c'est important aussi, pour l'interprétation des
différents articles, de le consigner.
On
n'a pas voulu, comme je le mentionnais, aller là où certains... entre autres,
l'Oregon est allé, où on l'a prévu à l'intérieur
d'un délai de six mois, parce que, suite aux échanges que nous avons eus et,
entre autres, avec mon collègue de Jean-Talon
et aussi avec notre chef, le député d'Outremont, c'est vraiment trop aléatoire.
Et on veut vraiment pouvoir avoir en tête cette idée de cas par cas mais
en même temps qui aura été établie par le médecin. Donc, c'est l'objectif visé
par le dépôt de ce nouveau sous-amendement. Voilà.
Le Président (M.
Bergman) : Merci. Est-ce qu'il y a des commentaires sur le
sous-amendement?
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président?
Le Président (M.
Bergman) : M. le député de Jean-Talon.
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Oui, moi, c'est juste pour
clarifier. C'est que, un, ça répond à la question : Est-ce que c'est le médecin qui décide avec son jugement? La
réponse, c'est oui. Également, on n'établit pas de délai, donc ça fait partie de la notion que le médecin va déterminer.
Et, troisièmement, comme médecins, c'est difficile à définir, la phase
terminale, mais c'est un terme qui,
justement... on le sait, quand on est rendu là, mais on n'est pas capable de
mettre de mot dessus. Donc, en
laissant ça au jugement du médecin, ça nous permet, un, d'avoir une définition
qui est assez claire mais également qui
répondait aux critères que vous avez établis, c'est-à-dire de ne pas avoir de
délai, et puis également que ce soit, à la fin, le professionnel qui puisse décider. Et, comme le dit ma collègue,
chaque personne, chaque maladie a des conditions différentes. Ça fait
que ça répondrait à ce critère-là également.
Donc,
c'est une définition, je pense, qui est intéressante, surtout que ça fait quand même drôle qu'on a un
projet de loi sur les soins de fin de vie, puis la seule chose qui n'est pas
définie, c'est la fin de vie. Et, je pense, ça pourrait être intéressant d'en avoir une qui est quand même simple, et qui est facilement
compréhensible, et que je ne pense pas que même les médecins vont s'objecter à ça parce qu'à la fin c'est eux
autres qui vont porter leur jugement avec leurs patients.
Le Président (M.
Bergman) : M. le député d'Orford.
M.
Reid : Oui, M. le Président, juste pour ajouter quelques
mots. J'ai essayé plusieurs fois moi-même de trouver une définition, d'abord, dans la commission
spéciale. On s'est aperçus, avec d'autres, qu'une définition générale du
type Larousse, là… c'est absolument impossible de couvrir les
besoins de ce projet de loi. Et, depuis qu'on en parle, j'ai essayé à
quelques reprises moi-même et à toutes les fois, en ce qui me concerne,
peut-être on était trop impliqués dans tout ce processus, je n'arrivais pas à faire une définition qui tienne debout
sans faire rentrer dans la définition des critères qui sont déjà dans l'article 26. Et donc écrire l'article
26 dans la définition, ce n'est pas quelque chose qui est très bon. Et je
dois dire ici que la proposition de notre collègue… la définition me plaît
parce qu'effectivement ça décrit, ça laisse de façon claire la responsabilité du jugement à un médecin… qui prennent, tous
les jours, pour une grande majorité d'entre eux, des décisions de vie ou de mort. Donc, on se fie à eux et on peut se
fier encore à eux. C'est ce que nous avons décidé quand on a écrit l'article 26… ou quand on a travaillé
l'article 26 et l'article 28. Et, d'autre part, il n'y a aucune référence
aux critères qui sont dans l'article 26, qui sont des critères d'accès.
Et
donc, essentiellement, cette définition, je l'aime bien parce qu'elle dit
essentiellement que c'est le médecin qui décide puis c'est une décision qui est consignée. Moi, j'avoue que ça me
plaît assez, cette définition-là, et ça me semble répondre à ces préoccupations qu'on a toujours
eues de trouver quelque chose qui définisse cette notion-là pour les
fins du projet de loi. Parce que, quand on
essaie de le définir pour que ce soit dans le Larousse ou dans le
Robert, là on n'arrivera pas. Ça va être quelque chose qui va
nécessiter plusieurs paragraphes et même une page peut-être avec différentes significations. Ici, on veut une signification de
«fin de vie» qui correspond essentiellement aux besoins du projet de
loi.
Le
Président (M. Bergman) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur le sous-amendement? Mme la ministre.
Mme
Hivon :
Oui. Alors, merci, M. le Président. Donc, on a discuté beaucoup de cette
question-là. Je souligne l'effort qui est fait.
Donc, je comprends
l'effort qui est fait avec cette nouvelle proposition qui est devant nous. Je
dois dire que, de notre côté, depuis le début, on a exprimé abondamment
pourquoi on pensait que «fin de vie» ne devait pas être définie. Et, comme dit la publicité, si ça existait, on l'aurait. Je
pense que, si on avait été capables de trouver une définition qui dit
quelque chose, qui ajoute quelque chose, on l'aurait fait. Mais, encore une
fois, je pense que c'est un effort intéressant,
mais ça nous renvoie à une réalité de phase terminale, et puis on sait très
bien que la phase terminale n'a pas une application uniforme. En plus, ce n'est pas un terme qui est associé aux
maladies dégénératives, c'est un terme que l'on retrouve uniquement dans les cas de cancer. Pour les maladies
dégénératives, on ne parle pas de phase terminale. Donc, évidemment, on
sait que notre projet de loi concerne aussi les gens qui souffrent de maladie
dégénérative. Et je pense qu'à l'article 26,
à la lumière de la proposition de l'opposition de mettre la fin de vie comme un
élément qui doit être évalué par le
médecin et consigné par le médecin, c'est quelque chose qui a fait avancer
beaucoup sur cette question-là et c'est le coeur… C'est le médecin, bien sûr, qui doit évaluer si la personne est
en fin de vie. Et, à l'article 26, bien sûr on a toutes les autres conditions. Et donc, pour ces raisons-là,
parce qu'aussi je pense qu'il faut en venir à la conclusion qu'il y a
certaines choses qu'on ne peut pas définir… J'ai souvent donné l'exemple, en
droit civil, de la personne raisonnable qui est un concept qu'on ne définit pas mais qui pourtant est au coeur de notre
droit civil parce que c'est la base de notre responsabilité, de tout
notre régime de responsabilité civile.
Donc, je pense qu'on
a tous les garde-fous dans le projet de loi, on a tout le jugement du médecin,
on a des critères excessivement stricts, et
donc, de ce côté-là, je pense que «fin de vie»… on ne réussira pas à donner une
définition qui ait une plus-value dans l'article 3.
• (12 heures) •
Le Président (M.
Bergman) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Mme la
députée de Gatineau.
Mme
Vallée : Un tout
petit commentaire. On peut toujours travailler la… Si c'est le terme «phase
terminale» qui pose problème, on
parle quand même... l'objectif, là, c'est... en fait, la phase terminale ou le
dernier stade d'évolution de la maladie du patient, c'est un petit peu
là qu'on se situe.
Je
comprends que, pour la ministre, il y a des termes qu'on ne peut définir. Et donc, bon,
on a dit abondamment ce qu'on avait à
dire sur l'importance de pouvoir
identifier ou cibler si un citoyen était admissible à recevoir... était
dans cette phase-là de sa maladie où il
était admissible à recevoir les soins. Je reviens, on ne parle pas
exclusivement de l'aide médicale à
mourir, mais il y a toute la question de l'évolution ou de l'évaluation du
stade ou de la maladie de la personne pour l'accessibilité, entre autres, aux soins palliatifs et peut-être aussi
la sédation palliative terminale. Parce que, je comprends, oui, s'est
fait un devoir d'incorporer, à l'article 26, le critère de fin de vie.
Évidemment, pour nous, c'était un enjeu très
important. Mais, au-delà de ça, une fois que c'est fait, alors, pour la
question d'aide médicale à mourir, il y a tous les autres droits qui
sont consacrés au projet de loi et qui font référence à cette étape-là, et,
pour nous, c'était important de pouvoir avoir un point de repère pour ces
autres soins là.
Puis,
je vous rappelle, l'article 5 prévoit expressément que toute personne en fin de
vie a droit aux soins qui sont prévus par cette loi-là. Alors, on crée
un droit qu'on ne crée pas dans d'autres lois, là. On dit que ces soins-là sont
tellement particuliers que toute personne en
fin de vie y a droit. Donc, il me semble qu'il serait important d'être en
mesure de déterminer qui fait partie de ceux et celles qui auront droit à ces
soins-là. Aussi simple que ça.
Le Président (M.
Bergman) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Mme
la ministre.
Mme
Hivon : Je peux simplement réitérer que l'intention, je
pense, est tout à fait louable, je la comprends. Je pense toutefois
qu'après tous les efforts qu'on a faits pendant les travaux de la commission
spéciale, qu'on a faits du côté du ministère pendant toute l'élaboration du
projet de loi, qu'on a faits tous ensemble pendant les auditions et dans nos nombreuses séances de travail… je ne pense pas
qu'on est arrivés à une définition qui puisse tenir la route. Et, pour
ce qui est des soins palliatifs, c'est une
pratique qui existe déjà. Donc, déjà, on est dans un cadre où les médecins
interviennent, où les gens sont admis, dans
des circonstances de fin de vie, dans les maisons de soins palliatifs. On sait
de quoi on parle.
Donc, pour ces
raisons-là, je ne m'étendrai pas davantage non plus, et la balise
supplémentaire qu'on a mise à l'article 26… je serais en faveur de ne pas
ajouter cette définition à l'article 3.
Le
Président (M. Bergman) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur le sous-amendement? Alors...
Mme Vallée :
…tout simplement le vote sur…
Le Président (M.
Bergman) : Mme la députée...
Mme Vallée :
Je vous demanderais le vote nominal sur le sous-amendement.
Le
Président (M. Bergman) : Un vote nominal sur le
sous-amendement? Mme la secrétaire, un vote nominal sur le
sous-amendement.
La Secrétaire :
Mme Vallée (Gatineau)?
Mme Vallée : Pour.
La
Secrétaire : M. Bolduc (Jean-Talon)?
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Orford)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lévesque (Vanier-Les Rivières)?
M. Lévesque :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Gadoury-Hamelin (Masson)?
Mme
Gadoury-Hamelin :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Proulx (Sainte-Rose)?
Mme Proulx :
Contre.
La Secrétaire :
M. Richer (Argenteuil)?
M. Richer :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine)?
Mme
Richard
(Îles-de-la-Madeleine) : Contre.
La Secrétaire :
M. Therrien (Sanguinet)?
M.
Therrien :
Contre.
La Secrétaire :
M. Bergman (D'Arcy-McGee)?
Le Président (M.
Bergman) : Pour. Alors, le sous-amendement est rejeté.
Maintenant,
l'amendement à l'article 3. L'amendement à l'article 3, est-ce qu'il y a des
commentaires?
Mme Vallée :
Je pense qu'on a fait le tour du jardin.
Une voix :
…
Le Président (M.
Bergman) : L'amendement global.
Mme Vallée :
On a fait le tour du jardin.
Mme
Hivon :
Je pense qu'on a très bien travaillé sur l'article 3.
Le Président (M.
Bergman) : Mais c'est une question que je dois demander. Alors…
Mme
Vallée : M. le Président, comme pour ce qui est question de
l'article 26 où nous avons enregistré un vote sur division, pour les mêmes raisons, compte tenu que nous avons une
équipe parlementaire divisée et pour respecter… par respect pour
l'ensemble, il y aura un vote sur division sur l'article 3, mais je tiens à
souligner le travail qui a été fait pour venir incorporer, dans cet article-là,
les définitions qui étaient essentielles pour la suite des choses.
Le Président (M.
Bergman) : Alors, est-ce que l'amendement à l'article 3, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Mme Vallée :
Sur division.
Le Président (M. Bergman) :
Sur division. Est-ce que l'article 3, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Vallée :
Sur division.
Le Président (M. Bergman) :
Sur division. Alors, collègues, est-ce que les intitulés du titre, des
chapitres et des sections amendés sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bergman) :
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bergman) :
Je propose une motion de renumérotation. Est-ce qu'elle est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bergman) :
Proposition pour cet ajustement des références contenues dans les articles du projet de loi sous étude afin de tenir compte de
la mise à jour continue du Recueil des lois et des règlements du
Québec effectuée en vertu de la Loi sur le Recueil des lois et des
règlements du Québec. Est-ce qu'elle est adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
Le Président (M. Bergman) :
Alors, collègues, nous sommes maintenant à l'étape des remarques finales, et j'invite
maintenant le représentant du deuxième groupe d'opposition, le député de Vanier-Les
Rivières, à faire ses remarques finales. M. le député.
M. Sylvain Lévesque
M.
Lévesque : Merci beaucoup, M. le Président. C'est un immense plaisir de faire mes remarques préliminaires concernant le projet de loi n° 52, Loi concernant les soins de fin de vie.
Évidemment, je n'ai pas eu la chance, comme la grande majorité d'entre
vous, de participer à l'ensemble des travaux qui s'échelonnent maintenant
depuis maintenant trois ans, si je comprends
bien. Les travaux ont débuté sous l'ancien gouvernement, le gouvernement actuel
a poursuivi les travaux, et c'est des
travaux qui ont été, ma foi… ce que j'ai pu en voir lors des moments où j'y
étais et les moments aussi avant
d'être député et maintenant que je suis député, de voir que ça s'est toujours
passé de façon très cordiale, de façon non partisane, de façon ouverte
d'esprit.
Et je tiens,
d'entrée de jeu, à remercier plusieurs personnes, tout d'abord, lors de la
commission itinérante, notre collègue
députée de Lotbinière à l'époque, maintenant députée d'Arthabaska, qui a
collaboré à la commission itinérante; ma collègue la députée de Groulx,
qui a fait l'essentiel des travaux au sein de la commission actuelle et de
l'étude article par article; ma collègue de
Charlesbourg, qui a fait quelques apparitions. Et moi-même, j'ai été
extrêmement enchanté de pouvoir contribuer modestement mais quand même
de façon bien agréable et de pouvoir amener mon expertise. Ce que je remarquais aussi lorsqu'on a accueilli les
groupes en commission, lors des dépositions des mémoires, de voir la diversité des champs de compétence de nos gens.
D'avoir une juriste comme… d'un côté, un médecin, et moi-même, qui viens du domaine davantage des services sociaux,
ça apportait quelque chose d'intéressant autour de la table. Donc, on
avait des gens avec des expertises très
différentes au niveau des élus, et ça
amenait des questions aussi sous différents angles.
Évidemment, je voudrais remercier beaucoup les
collègues des autres formations politiques : la ministre et son
équipe; bien sûr, les députés du parti ministériel pour leur apport tout au
long des travaux autant de la commission itinérante
que des différentes étapes qu'on vient de vivre ensemble; évidemment, les
collègues de l'opposition officielle. C'est
toujours un plaisir de pouvoir travailler ensemble sur des dossiers. Et ne
jamais oublier tous les groupes qui sont venus témoigner, qui sont venus participer à cette commission. Je pense qu'il
y a eu beaucoup d'heures de consacrées au cours des trois dernières
années, et les citoyens, les groupes, ceux et celles qui nous écoutent ont fait
un travail important de rédaction, de
préparation, de consultation, et ça, il faut le souligner et ne jamais
l'oublier. Permettez-moi bien sûr de remercier
tous les membres du ministère qui ont fait un travail important de rédaction,
d'écriture. Je pense que, grâce à vous, on a réussi à trouver des
terrains d'entente, et ça, il faut le souligner.
• (12 h 10) •
Ce projet de
loi là, qui doit devenir, bientôt, je l'espère, une loi… on a réussi beaucoup de choses : on a réussi ensemble
à se définir; on a réussi à baliser et à encadrer; on a réussi à protéger, je crois,
aussi des personnes qui sont les plus vulnérables,
des personnes qui, dans des moments... à un moment charnière de leur vie, la
fin de leur vie, risquent de vivre un moment très vulnérable. Et on a
encadré et balisé tout ça pour éviter qu'il y ait des dérapages. Je pense qu'on
a réussi à se doter aussi de mécanismes de
suivi qui vont nous permettre par la
suite d'évaluer comment l'avancement
de la loi va se produire et pouvoir y apporter, autant est-il possible, des
correctifs pour pouvoir peaufiner davantage.
On a réussi, là, grâce, je crois, à la maturité
des parlementaires autour de la table, de tous les partis politiques, d'arriver à un projet de loi sur un sujet extrêmement sensible. Et justement, grâce à cette maturité-là de l'ensemble des parlementaires, on a évité des
dérapages qui auraient pu être grands. C'est tellement un sujet sensible,
ce qu'on a parlé, de la fin de vie. On parle de la
vie des gens. Qu'est-ce qu'il y a de plus précieux que ça? Alors, grâce à la
maturité de l'ensemble des parlementaires, on a réussi à travailler quelque chose de très intéressant. Puis aussi je tiens à souligner qu'on va
respecter avec ce projet de loi là la volonté des gens, parce qu'évidemment
tous ceux et celles qui vont vouloir et qui vont pouvoir se prévaloir de ces nouveaux
soins là vont pouvoir le faire. Et, ceux et celles que ce ne sera pas leur
volonté, bien, évidemment, il n'y a pas une notion d'obligation qui est incluse
à l'intérieur.
Alors, M. le
Président, je suis fier d'avoir contribué quelques heures à ce projet de loi là
avec mes collègues de la deuxième
opposition et je crois en toute sincérité que le projet de loi n° 52, qui
deviendra force de loi, est une avancée importante pour le Québec. Merci
beaucoup, M. le Président.
Le
Président (M. Bergman) : Merci, M. le député. Maintenant,
j'invite la porte-parole de l'opposition officielle en matière de
services sociaux, la députée de Gatineau, à faire ses remarques finales. Mme la
députée de Gatineau.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
Merci, M. le Président. Alors, évidemment, dans un premier temps, je pense
qu'il est important de souligner ceux
et celles qui ont contribué et qui ont travaillé si fort, tout au long des
derniers mois, dans ce projet de loi là.
Alors, M. le Président, on a eu, je pense, une
démonstration d'un travail et d'un sérieux de la part de l'équipe qui accompagnait la ministre. La ministre a, à ses
côtés, des gens qui ont fait un très bon boulot, et, d'entrée de jeu, je
tiens à remercier ces gens-là et cette équipe-là
parce qu'on soulevait, en cours de route, des préoccupations, on soulevait des
points qui nous interpellaient, et
rapidement on se mettait au travail pour trouver une formulation pour en venir
à un amendement. Pour moi, c'est
assez exceptionnel. Je trouve que, dans le contexte du projet de loi, le
travail qui a été fait par l'équipe du ministère mérite d'être souligné.
J'en profite
également pour souligner, M. le Président, le travail des membres de l'équipe
de la commission, donc, de la secrétaire et de toute l'équipe, des gens
qui ont participé, depuis plus de quatre ans, aux travaux, aux travaux de la commission spéciale sur le droit de mourir dans
la dignité et aux consultations et aux travaux. Ce sont des anges qui
sont très discrets mais qui sont toujours là
et qui s'assurent d'apporter le soutien et le support à l'équipe de la
commission. Alors, je tiens à les remercier.
Remercier les collègues parlementaires qui, bien
souvent, devaient nous écouter, pendant de longues heures, soulever les éléments;
et les collègues du gouvernement, les collègues de la deuxième opposition qui
ont contribué, qui ont participé aux travaux; mes collègues de l'équipe
gouvernementale... Excusez-moi. Petit lapsus.
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme Vallée : Non, les collègues
de l'opposition, alors le député d'Orford, et le député de Jean-Talon, et
vous-même, M. le Président, et notre collaboratrice, Mme Joncas-Boudreau, parce
que le travail d'équipe a pris tout son sens dans ce projet de loi là.
Je garde mes
derniers remerciements évidemment pour la ministre. Je pense qu'aujourd'hui,
dans le contexte de ce qui se vit
dans cette Assemblée, ce qui s'est fait dans ce projet de loi là devrait inspirer d'autres membres du Conseil
des ministres. Et, je le dis, là, on n'a pas fait de partisanerie du tout au
cours de la commission, et je le dis puis je tiens à l'expliquer.
Le projet de loi sur les soins de fin de vie, ce
n'est pas un projet de loi qui faisait l'unanimité au sein de la population, c'est-à-dire, il y a des groupes qui,
de façon viscérale, n'étaient pas à l'aise avec certains éléments
contenus dans le projet de loi. Et ces
gens-là sont venus en commission parlementaire, on les a entendus, on les a
écoutés, la ministre a fait preuve
d'un très grand respect à leur égard et a fait preuve d'une grande écoute. Sans
dénaturer l'objet du projet de loi, elle
a collaboré et elle a été ouverte aux différentes suggestions d'amendement et
de modification faites par les groupes puis faites également par les
parlementaires, et puis, pour moi, c'est quelque chose de très important. On
peut avoir des réticences face à certains éléments, notamment l'aide médicale à
mourir, mais on a été en mesure ici, je pense, de considérer les différents éléments soulevés par les groupes qui étaient
forcément en opposition et voir, sans dénaturer le projet de loi, à inclure ces préoccupations-là
dans le projet de loi, à apporter des amendements, à baliser davantage
de sorte que l'aide médicale à mourir,
ultimement, devienne un soin exceptionnel pour les cas exceptionnels. Je pense
que c'est ce qu'on a fait. Et là-dessus, bien, je pense que tout ça
n'aurait pas été possible s'il n'y avait pas eu cette ouverture-là de l'autre côté, du côté de la ministre. Alors, je
tiens à la remercier. Et je pense qu'il y a eu de bonnes avancées. Je
regarde la quantité d'amendements qui ont
été apportés au projet de loi. Je réalise et je pense que ça démontre
clairement le rôle que peut être… le
rôle d'une opposition constructive, finalement. Et, on l'avait dit dès le
départ, notre objectif, c'était que le projet
de loi déposé, qui sera ultimement déposé aux parlementaires pour le vote, soit
le meilleur projet de loi possible. Et je pense qu'on a pris le temps de bien faire les choses. Évidemment, bon,
ça a demandé de longues heures de travail, parfois tard en commission
parlementaire, mais, aujourd'hui, je suis bien à l'aise de retourner vers les
collègues du caucus et de leur présenter le projet de loi dans la forme qu'il a
maintenant.
Évidemment, c'est un projet de loi qui nous
interpelle sur des valeurs fondamentales. Donc, il y aura toujours des gens qui, en raison, par exemple, de l'aide
médicale à mourir, ne pourront pas voter en faveur de ce projet de loi
là, et ça, c'est tout à fait normal, c'est
acceptable, c'est comme ça. De notre côté, on a demandé que ce vote-là soit un
vote de conscience, alors notre chef, le député d'Outremont, a
clairement indiqué que ce serait un vote de conscience, et les votes qui suivront seront des votes de conscience
pour justement respecter la diversité d'opinions qui existe au niveau
moral, au niveau religieux, au niveau personnel. Mais ça n'a pas empêché le
travail parlementaire de se faire. Pas toujours facile,
comme porte-parole, de concilier les préoccupations des collègues dans un cas
où on a un vote de conscience, alors j'ai tenté d'être à l'écoute des
préoccupations soulevées par ceux et celles qui avaient voté contre le principe et aussi d'avoir une considération pour
ceux et celles qui avaient voté pour le principe. Et je pense, entre
autres, à notre collègue de Jacques-Cartier,
à notre collègue de Hull, à la collègue de Mille-Îles qui ont travaillé et qui
ont mis tant d'heures dans la commission spéciale sur le droit de mourir
dans la dignité.
Donc, on
avait à travailler avec ces paramètres-là, avec cette réalité-là, mais je pense
qu'ultimement le travail, le résultat de tout ça, c'est un projet de loi
qui est encore plus fort. Et évidemment j'aurais aimé qu'on puisse inclure une définition de «fin de vie», j'aurais aimé que
notre définition d'«aide médicale à mourir» soit retenue, mais il y a d'autres amendements que nous avons suggérés, qui ont été
apportés. On a resserré les critères de l'article 26 notamment, on est venus préciser des choses. Bien souvent, on
disait : Ça va de soi, mais parfois ça va
mieux en le disant. Donc, comme il s'agissait de droit nouveau, on est
venus préciser des éléments à l'intérieur du projet de loi. Et je pense donc
qu'on a fait un bon travail. Et il restera,
par la suite, le vote sur le projet
de loi, et je suis bien consciente
que ce vote-là sera aussi un vote très
important pour l'ensemble des parlementaires parce
que cette loi-là nous touchera tous
d'une façon ou d'une autre.
Donc, là-dessus, je sais, j'ai des collègues qui
ont des petits commentaires à faire et je leur céderais la parole.
• (12 h 20) •
Le Président (M. Bergman) : Merci,
Mme la députée. M. le député de Jean-Talon.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Merci, M. le Président. Je
pense qu'on peut déjà
donner notre accord pour avoir un petit dépassement…
Une voix : On ne reviendra
pas après midi.
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
…pour ne pas que quelqu'un soit coupé au milieu de son allocution.
Écoutez,
M. le Président, un, je suis très fier parce que,
comme être humain, comme médecin, c'est des dilemmes qu'on a à vivre, les soins de fin de vie, et, dans notre société, il y avait
beaucoup de questionnements : Qu'est-ce que la personne
pouvait avoir comme soins à la fin de sa vie? Et il y a des gens qui prônaient justement
la possibilité de décider par eux autres mêmes dans des
conditions particulières. Au début de la commission, on s'était souhaité des
bons travaux. Ça a été des excellents
travaux, une grande collaboration. Sans répéter tous les gens qui ont
collaboré, moi, je pense, je me joins
à ma collègue pour vous remercier et nous remercier d'avoir fait un travail non
partisan dans le but d'améliorer les soins aux patients dans notre
société.
Je voudrais quand même dire un mot pour l'équipe
de la ministre et la ministre elle-même. Du travail qui a été fait, ça a été vraiment un travail colossal,
je tiens à vous en remercier. Puis notre objectif, ce n'était pas de vous
faire travailler fort mais d'avoir le meilleur projet de loi, et nous l'avons,
le meilleur projet de loi.
Pour moi, ça
répond également, au niveau de mes valeurs, ça a donné des bonnes réponses à la
question de l'autonomie de la personne.
Hein, c'est la personne qui doit décider d'elle-même des soins qu'elle peut
recevoir, dans un contexte
particulier, en respectant également nos critères de société. Également, je
suis content parce qu'on a également respecté
l'autonomie pour le professionnel, si, oui ou non, il voulait collaborer à ce
type de soins. Et je dois vous avouer que je suis quand même fier
également qu'au niveau de notre parti, je pense que tous les partis se sont
engagés là-dessus, c'est que ça va être
également un vote selon la conscience, ce qui fait qu'on respecte également la
volonté du député. C'est un dossier extrêmement difficile parce que,
tout dépendant d'où vous venez, c'est quoi, vos croyances — et,
vous avez vu, on a eu souvent cette
discussion-là, autonomie versus est-ce qu'on a le droit d'enlever la vie à
quelqu'un ou de décider de soi-même
notre moment de la mort — je pense que ça appartient à chacun, en son intérieur, de prendre
cette décision. Mais ici, au Québec, on a fait un choix, on a fait un choix de
permettre à la personne de prendre ses propres décisions et de se donner également
les moyens d'y répondre. Il ne faut pas oublier qu'on ne parle pas juste d'aide
médicale à mourir dans ce dossier, il y a
toute la question des soins palliatifs, qui est un droit. Ça a l'air d'une
banalité, mais juste de dire qu'on va offrir
à quelqu'un la possibilité de mourir avec sa famille dans une chambre où il est
seul avec la famille, c'est une
grande avancée également. Donc, on a réglé beaucoup également de ce qui semble
être des détails mais qui sont
importants lorsqu'on arrive dans ces moments-là. Et le projet, à la fin, est un
projet qui est très équilibré mais dans lequel on a fait une discussion
de chacun des points. Il y a très peu d'articles qui n'ont pas été modifiés
parce que justement la ministre a été à l'écoute. Et il y avait un peu de
bonifications à faire, il y a des éléments qu'on a changés de façon très
importante.
Je suis un peu comme ma collègue, je
rappellerais que c'est un travail qui a commencé il y a quatre ans avec une
commission, le député de Jacques-Cartier, la députée de Hull, la députée de
Mille-Îles, la ministre également qui participait.
Puis je rappellerai que les deux seuls qui ont participé depuis le début
jusqu'à la fin pour les travaux, le député d'Orford et également la
ministre qui ont été, dès le début jusqu'à la fin… et on sentait également
qu'il y avait quand même une collaboration.
Une voix : …
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Et, la secrétaire de la commission, là, qui a
participé depuis le début, il ne faut pas l'oublier, c'est très, très
important.
Je
ne m'attarderai pas, M. le Président, mais je suis très fier. C'est des travaux
que j'ai suivis depuis le début. La ministre
à l'époque, lorsqu'elle était députée… comme ministre, j'étais en accord avec
cette commission. Et, voyez-vous, le
résultat qu'on a aujourd'hui, aussi étrange que ça puisse paraître, c'est ce
que j'avais visualisé lorsqu'on avait autorisé la commission. Personnellement, je pense que le
patient devait avoir cette possibilité et, aujourd'hui, je suis très fier
qu'on puisse lui accorder.
Je m'en voudrais, M. le Président, de ne pas
souligner le travail de la ministre qui a été vraiment très à l'écoute et puis qui a participé. Puis on était vraiment dans une drôle de commission
pour le parlementarisme parce
que parfois on collaborait puis on ne savait
plus qui qui était dans quel parti, mais ça a fait que ça a fait un très beau
travail. Également, mes collègues au niveau du parti gouvernemental puis de la
deuxième opposition, qui ont été, je pense, d'une très grande aide…
Pour terminer,
bien je voudrais remercier le député d'Orford, avec qui j'ai eu beaucoup de
plaisir de travailler, la députée de… c'est Saint-Jacques… pas
Saint-Jacques; Marguerite? Marguerite…
Une voix : …
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
…Saint-Henri…
Une voix : Sainte-Marie.
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
…Sainte-Marie… Saint-Jacques. Avec tous les saints, là, il faut les chercher.
Et puis
naturellement je voudrais souligner le travail de notre collaboratrice, Natacha
Joncas-Boudreau, là, vraiment qui a
fait un travail extraordinaire, et également la députée de Gatineau qui a fait
un travail de moine pour la recherche. Je pense, ça, ça a été souligné à plusieurs reprises par tous les partis,
qu'elle connaissait le dossier sur le bout de ses doigts, ce qui nous a favorisés également au niveau de tant
la compréhension que l'adoption des articles et les recommandations qui
ont été faites. Je pense qu'il faut tous se féliciter du travail qui a été
fait. Également, vous, M. le Président, que vous avez géré ça de main de
maître, merci beaucoup. Et, aujourd'hui, c'est un grand moment de fierté, comme
être humain et comme médecin. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Bergman) :
Merci, M. le député, pour vos commentaires. M. le député d'Orford.
M. Pierre Reid
M.
Reid :
Merci, M. le Président. Bien, je voudrais, sans répéter, partager les
remerciements de mes collègues, également la fierté qui m'anime, moi
aussi.
Le fait,
effectivement, d'avoir été impliqué dans la commission spéciale de façon très
active pendant deux ans et demi, à
toutes fins pratiques, et 54 quelques réunions après les auditions, on a des
tas de souvenirs. Mais ces souvenirs-là, c'est le souvenir d'une équipe qui était devenue tout axée vers un
objectif qui était celui de faire avancer notre Québec sur ces questions-là et dans lequel il n'y avait plus
de distinction, quand on était autour de la table, entre les
parlementaires, les partis politiques, les
intervenants, la secrétaire de la commission, les gens de l'Assemblée nationale
qui nous aidaient au niveau de
ramasser l'information, etc., parce qu'on travaillait dans un esprit d'équipe
et on était tous axés vers cet objectif-là.
Et c'est un
grand bonheur pour moi, M. le Président, d'avoir retrouvé dans cette
commission, alors qu'a priori on peut
penser qu'une commission parlementaire qui n'a pas un statut de commission non
partisane, comme c'est le cas de la CAP,
de la Commission de l'administration publique, par exemple, ou de la commission
spéciale… On peut penser qu'on ne peut pas faire toute une étude article
par article d'un projet de loi sans qu'il ne se passe de la politique
partisane. Or, on a démontré que, comme je
l'avais un peu mentionné au début, c'est possible. Et je retrouve avec beaucoup
de… enfin, on n'est que deux ou trois finalement qui avons vécu la commission
spéciale autour de cette table, mais j'ai retrouvé
ce même esprit autour de la table de la commission, un esprit vraiment tourné
au complet vers les objectifs que nous
poursuivons et qui oublie, à toutes fins pratiques, les rattachements partisans
ou les rattachements comme parlementaires ou comme membres de l'Assemblée nationale, ou membres de cabinets, ou
membres du ministère de la Justice, délégués à la Santé, pour en arriver à se concentrer sur effectivement
le travail, les objectifs que l'on poursuit pour le Québec, pour les Québécoises, pour les Québécois. Et, pour moi, je
suis très heureux et je me considère extrêmement chanceux d'avoir pu
bénéficier une seconde fois de cette expérience-là de vie parlementaire mais de
vie aussi professionnelle.
Je voudrais simplement ajouter, M. le Président,
que… et comme je l'ai dit, quand on a commencé, dans mes remarques préliminaires, que le public pense
peut-être que nous sommes un cas exceptionnel, dans ce sens que ce que
nous avons vécu, ça ne se vit pas à l'Assemblée nationale. Mais je voudrais
dire, peut-être pour le plus large public qui n'a pas cette expérience, que, dans les commissions parlementaires, ce qu'on
retient le plus, c'est évidemment les parties les plus tumultueuses, les
parties où on fait de la politique, qui est souvent partisane parce qu'on a des
enjeux qui parfois sont différents d'un parti à l'autre, et donc on retient
cette partie-là.
• (12 h 30) •
Mais, dans toutes les
commissions… les commissions… Dans toutes les commissions parlementaires — un autre… — auxquelles j'ai assisté pour des études
article par article, il y a une portion de cette commission
parlementaire qui est souvent la grande portion, la plus grande portion, qui
est également une portion où on oublie notre appartenance à un parti pour se consacrer totalement vers
l'objectif que l'on poursuit par la loi qui est en préparation et que ça fait
partie intégrante du travail qui se passe à
l'Assemblée et que, pour que tout le monde le sache, et je pense que je parle
en mon nom puis
je parle aussi au nom de tous les parlementaires, c'est, dans les commissions
parlementaires et dans les études article par article en particulier, ces
parties-là qui sont les plus intéressantes dans notre travail.
Et
nous avons eu la chance — et je termine avec ça, M. le Président — de faire une commission étude article
par article de a à z qui était uniquement comme celle-là. Sur le plan
parlementaire, c'est une satisfaction extraordinaire de notre travail. Et je ne vais pas terminer sans remercier la ministre,
effectivement, on l'a dit, mais je veux insister moi-même là-dessus, pour son écoute et pour... On a vu
quelques abeilles autour de la ministre, qui étaient bien au courant et
qui nous ont aidés, tout le monde, à progresser. Merci.
Le
Président (M. Bergman) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a
des membres du groupe ministériel qui veulent faire des remarques
finales? Mme la députée de Sainte-Rose.
Mme Suzanne Proulx
Mme
Proulx : Merci, M. le Président. Alors, bien, simplement
quelques mots qui vont dans le même sens de ce que les collègues ont
manifesté.
Je
pense qu'on vient de vivre une expérience parlementaire assez exceptionnelle,
surtout comme nouvelle élue, je vous le souligne. Ça a été une
expérience enrichissante aussi qui a débuté avec l'audition des différents
groupes, puis la réception des mémoires, et
finalement l'étude du projet de loi article par article. Et je pense, moi aussi, que notre travail de
parlementaires a pris tout son sens dans cette commission-là. Je veux féliciter
la ministre, tous les collègues bien sûr, la
ministre. Et je n'étais pas là à la commission spéciale,
comme notre collègue l'a souligné, là, mais je pense, de ce que j'ai vu ici, que le ton a été donné à ce moment-là. Et c'est extrêmement important que cette dynamique-là se soit
perpétuée ici avec d'autres, des nouveaux collègues, là. Mais je pense que le
ton avait été donné et je pense que les discussions ont été empreintes de respect mutuel, là, tout au long de nos échanges, et
ça a donné comme résultat un projet
de loi qui était très attendu, qui est, à mon sens, à l'image de la société québécoise, c'est-à-dire empreint de respect, de générosité et d'humanité,
et très progressiste aussi, je tiens à le souligner.
Et
en conclusion, bien, j'abonde dans le sens du collègue Reid, c'est-à-dire que, oui, je pense que la commission
du projet de loi n° 52 ici a fait la démonstration que c'est tout à fait possible de faire de la politique
autrement, de faire de la réelle politique non partisane mais de mettre de
l'avant les objectifs qu'on poursuit et le mieux-être pour l'ensemble des personnes qui vont être touchées par le projet de loi. Alors, félicitations et merci surtout à tous ceux qui, de près
ou de loin, ont collaboré et ont rendu possibles les résultats qu'on a aujourd'hui.
Merci à tous.
Le Président (M.
Bergman) : Merci. Mme la députée de Masson.
Mme Diane
Gadoury-Hamelin
Mme
Gadoury-Hamelin :
Oui. Merci, M. le Président. Bien, écoutez, moi, je voulais... c'est un
moment tellement important, je trouve
que c'est même un moment historique, que je voulais avoir le privilège de
parler quelque peu parce que je considère que j'ai eu le privilège de participer
à ces travaux-là, je considère ça un privilège. Je pense aussi que nos
prédécesseurs, les gens qui ont travaillé pendant quatre ans, ont effectivement
préparé le terrain pour arriver au résultat auquel nous arrivons aujourd'hui. Moi, je pense que les échanges ont été riches de part et d'autre. Je peux vous dire que, moi personnellement, quand on quittait la table ici, souvent, ma tête n'arrêtait pas
nécessairement, amenait toujours à
réfléchir sur les gestes qu'on allait poser, parce que c'est quand même
un projet de loi important. Alors, ça a suscité des
questionnements qui ont été au-delà des réunions qu'on a tenues publiquement.
Alors,
moi, je pense qu'on vient de poser un geste important pour les Québécois et les Québécoises qui sont touchés à tous les jours par la fin de la vie soit par leurs proches ou eux
autres mêmes. Alors, je crois sincèrement que ce projet de loi présente des balises
rigoureuses et respectueuses et que nous sommes arrivés tous ensemble à
atteindre cet objectif-là. Alors, je termine en disant bravo à notre ministre,
et à toute son équipe, et à l'ensemble des gens qui ont participé aux
travaux. Alors, très, très heureuse d'avoir participé à ces travaux.
Le Président (M.
Bergman) : Merci pour vos commentaires. Mme la députée des Îles-de-la-Madeleine.
Mme Jeannine Richard
Mme
Richard (Îles-de-la-Madeleine) : Merci,
M. le Président. À mon tour de saluer
tous les collègues présents des
oppositions et les collègues de la partie ministérielle et, Mme la ministre, de vous remercier pour ces longues heures quand même qu'on a
passées ensemble pour bonifier ce projet de loi si important.
Avant les fêtes,
avant la période du temps des fêtes, on se demandait quand est-ce qu'on
pourrait arriver à ce moment-ci, où on en est aux remarques finales. Et je pense
que le ton a été donné avec la journée d'hier pour avancer. Et le temps
qu'on avait pris aussi avant Noël, ça a été nécessaire pour bonifier ce projet
de loi. Et effectivement ça a été mentionné qu'il y a
eu beaucoup d'amendements. Plusieurs amendements ont été déposés pour bonifier le projet de loi. Puis aussi c'est grâce à tous les gens qui sont venus nous rencontrer
durant les consultations
particulières. Je les remercie
d'être venus aussi nous voir. Ça a vraiment amélioré aussi la vision que l'on
avait de ce projet de loi là et ça a permis de
bonifier et de clarifier plusieurs éléments. Et il y a eu un travail vraiment
de moine qui a été fait pour analyser chaque article, 70 articles
qui ont été analysés, et c'est pour le bonifier. Alors, ces amendements-là,
je pense, étaient nécessaires, et c'est bien que nous les ayons votés
ensemble et, la plupart du temps, par consensus.
Alors, c'est un projet de
loi qui est important, qui fait preuve de compassion, de respect pour la
volonté des personnes. Je pense que c'est
l'élément clé de ce projet de loi là. C'est le respect de la volonté des
personnes. Ça fait même preuve de
délicatesse par rapport à un sujet aussi délicat, disons-le, de la fin de la
vie. Il y a des balises claires qui ont été mises de l'avant. Ce sont des mécanismes rigoureux pour avoir recours à
différents soins. Et on parle de continuum de soins aussi. Ça, c'est
important pour les personnes qui arrivent en fin de vie.
Alors, merci
à tout le monde. Je suis heureuse d'avoir participé à cette commission
parlementaire. Et on verra le vote ensemble au salon bleu. Merci à tout
le monde.
Le Président (M. Bergman) :
M. le député d'Argenteuil.
M. Roland Richer
M. Richer :
Merci, M. le Président. Bien, je pense que tout a été dit. Je voudrais tout
simplement aussi transmettre les
remerciements à mes collègues, aux collègues de l'opposition, à l'équipe qui
accompagnait la ministre et, encore une fois, féliciter la ministre qui
travaille sur ce beau, bon projet de loi depuis des années. Et on est en train
de le mener. Pour un nouveau parlementaire
comme moi, ça a été une expérience des plus enrichissantes, et je remercie tous
les collègues des deux côtés et vous, M. le Président, de me permettre
de vivre une si belle expérience. Et c'est vraiment un projet de loi important
qui va toucher l'ensemble de la population.
Alors, ça a été un privilège pour moi de
participer à cette commission, et je vous remercie.
Le
Président (M. Bergman) : Merci. Alors, Mme la ministre déléguée
aux Services sociaux, à vous la parole pour vos remarques finales.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Merci
beaucoup, M. le Président. C'est certain que c'est avec beaucoup de fierté et
d'émotion que je prends la parole, surtout que c'est rarissime que tous les
collègues s'expriment, à la fin d'un processus d'étude détaillée, dans les
remarques finales. Je pense que ça témoigne du niveau d'implication de chacun
des membres de la commission et de
collaboration aussi. C'est une commission qui est exceptionnelle depuis ses
débuts de par l'exercice, et je pense qu'on en a une autre preuve
aujourd'hui.
Comme les
autres collègues, d'abord et avant tout, je tiens à faire mes remerciements,
mes remerciements bien sûr à ma précieuse équipe, indispensable et
extraordinaire équipe du ministère de la Santé.
Vous savez,
moi, par des circonstances de la vie assez extraordinaires, j'ai été celle qui
a déposé la motion, qui a été vice-présidente de la commission spéciale
et je suis devenue ministre au moment où on devait se pencher sur la suite des choses pour faire le projet de loi,
ministre précisément de ce sujet-là, de cet important dossier-là. Et c'est
certain que j'ai, je pense, un peu brassé le
ministère pour qu'on puisse arriver dans les temps et dans les objectifs qu'on
s'était fixés dans le rapport sur lequel j'avais beaucoup travaillé. Donc, je
souhaitais être très cohérente avec moi-même. Et vraiment il y a eu un soutien, un appui extraordinaires et indéfectibles
des gens du ministère et de l'équipe plus rapprochée, donc, qui m'accompagne depuis les tout débuts.
Alors, bien sûr, je veux prendre le soin de les nommer, les précieuses légistes
que vous avez vues à l'oeuvre ici — mais vous n'avez pas vu
toutes les heures qu'elles mettaient après nos nombreuses séances — donc, bien sûr, Mes Lavoie et Lavoie, donc Christine Lavoie et
Patricia Lavoie, qui ont énormément aidé.
Il y avait eu Me Ariel Bérubé au début du processus… Boileau, Me Ariel Boileau;
Nathalie Desrosiers, qui est de l'équipe
de l'éthique au ministère; bien sûr, le sous-ministre, malheureusement qui
n'est pas ici, associé, Luc Castonguay, qui pilote l'ensemble du projet, qui est malheureusement absent cette
semaine. Mais on a la présence de M. le sous-ministre Richard Audet.
• (12 h 40) •
Je veux remercier aussi Marie-Josée Dufour, de
l'équipe des soins palliatifs; Dr Pierre Blanchard, Dr Yvon Beauchamp. Je veux remercier Marlène Cadorette et
Julie Samuel, de l'équipe de l'éthique, qui ont soutenu Mme Desrosiers très,
très intensément à faire toutes sortes d'études comparées, qui travaillent sur
les formulaires, qui travaillent sur toute
la question des directives anticipées, qui ont regardé énormément... qui ont
fait énormément de recherches. La somme de travail qui a été mise dans
la préparation du projet de loi et de la commission est vraiment colossale, je pense qu'on l'a souligné. Alors, ça
fait le tour, essentiellement, des principaux collaborateurs. Bien sûr,
la sous-ministre en titre, Mme Lise Verreault, qui a beaucoup soutenu, et
mes précieuses collègues du cabinet, donc Claudie
Morin, qui est une alliée indéfectible aussi dans ce projet de loi, Laurie
Comtois et bien sûr ma chef de cabinet Monique
Richard… Et j'ai pu voir à quel point l'opposition était bien accompagnée par
sa recherchiste effectivement qui, je
pense, a fait tout un travail. Je la voyais aussi travailler. Et, de notre côté
aussi, j'étais excessivement bien entourée. Alors, merci beaucoup. J'espère que les légistes et toute
l'équipe du ministère ont autant de fierté que les parlementaires en ont
aujourd'hui parce qu'évidemment ils sont
responsables de la qualité du projet de loi qu'on a devant nous
aujourd'hui.
Je veux remercier profondément mes collègues
aussi, collègues de Masson, de Sainte-Rose, d'Argenteuil, des
Îles-de-la-Madeleine, qui sont là depuis les tout débuts; les collègues de
Champlain, Berthier, Sanguinet, Laval-des-Rapides qui sont venus donner un coup
de main, mais, vraiment, les quatre collègues qui sont là depuis le début. Et, vous savez, vous le savez tous, quand on est
député ministériel, il y a un côté un peu ingrat d'être en commission,
parce que, si on pose beaucoup de questions
puis on intervient beaucoup, bien on allonge les travaux, et puis on ne veut
pas trop allonger les travaux, donc on se
retient, même si on aimerait beaucoup interagir. Mais ils m'ont été d'une très
précieuse aide pour, à
certains moments charnières, avoir leur avis. Ils étaient toujours très
éclairants, très généreux de leurs commentaires. Et vraiment ils m'ont
donné tout un coup de main. Je les ai sentis très engagés. Je vous ai sentis
très engagés dans la commission, là, très
disponibles pour participer aux travaux, m'éclairer, me soutenir dans tout ça.
Alors, vraiment, merci beaucoup, beaucoup de votre présence et de votre
engagement qu'on sent encore très bien aujourd'hui.
Et évidemment
je veux remercier les collègues de l'opposition, les collègues de la deuxième
opposition. J'espère que vous
transmettrez mes remerciements à la collègue de Groulx, qui a été d'une grande
aide aussi et d'un grand engagement,
qui nous a fait avancer aussi avec son expertise médicale notamment, mais une
femme très humaine aussi, et vous,
évidemment qui êtes venus à quelques reprises. Donc, merci beaucoup. On sentait
aussi à quel point ce dossier vous tenait à coeur. Et ça a permis, je
pense, de bonifier sensiblement notre projet de loi. Et les collègues de
l'opposition officielle… ma vis-à-vis qui est
arrivée ici excessivement bien préparée, la députée de Gatineau, porte-parole
de l'opposition officielle, qui était très pertinente dans ses
interventions, et qui, on le sentait, a mis toutes les énergies, tout le sérieux requis dans la préparation et dans
les travaux, et qui avait le souci de jouer le rôle qu'une opposition
doit jouer pour bonifier un projet de loi.
Je l'ai joué pendant quatre ans en matière de justice, où il y a beaucoup de
projets de loi, donc je valorise beaucoup ce
rôle-là et je pense qu'il est très important. Et ma collègue l'a joué avec
toute la force que l'on doit le jouer,
et je pense que ça a permis certainement d'améliorer le projet de loi avec un
mélange de fermeté et d'ouverture, avec le rôle qui aussi, je dois le
dire, n'est certainement pas un rôle simple, qui lui revient. C'est un peu une
première évidemment, du côté de l'opposition officielle, d'avoir ce vote libre,
donc, comment naviguer dans ça, il n'y a pas
de guide préécrit pour, donc, savoir comment faire. Donc, je pense que la
députée de Gatineau a été à la hauteur de
la tâche et je tiens à la remercier de tout ce qu'elle a investi avant,
pendant… et sans doute après les travaux de la commission.
Pour la suite des choses, j'ai confiance qu'avec
son apport, l'apport des collègues de l'opposition, député de Jean-Talon et député d'Orford, et les
bonifications qu'on a apportées à la suite des commentaires des groupes qui
sont venus nous voir aussi il va y avoir plus de vos collègues qui vont — c'est
un souhait que j'émets — être
en accord et à l'aise de voter en faveur de ce projet de loi.
Je veux
remercier évidemment les collègues de Jean-Talon et d'Orford. Je pense que le
collègue de Jean-Talon a été un allié depuis le début. Et mon petit
doigt me dit que, lorsque j'ai déposé cette motion pour créer, alors que
j'étais une jeune députée de l'opposition,
pour créer la commission spéciale, le député de Jean-Talon a peut-être eu un
rôle à jouer pour permettre que tout
le monde s'entende pour que cette création-là se fasse, pour que cette
commission-là voie le jour. Donc,
j'ai senti son engagement dans le dossier effectivement depuis de nombreuses
années. Et je tiens à le remercier d'aussi
toute l'implication qu'il a mise pour bonifier le projet de loi, poser des
questions pertinentes et faire bénéficier évidemment la commission de son expérience. Et, bien, le collègue et
ami, le député d'Orford, avec qui j'ai vécu plusieurs années de travaux
intensifs, et je suis très heureuse qu'il ait pu se joindre à nos travaux, qui
a apporté évidemment, aussi, l'éclairage de nos nombreuses séances de
discussion et historiques de la commission.
Donc,
franchement, je pense qu'on a excessivement bien collaboré. On l'a tous répété.
Mais on veut le dire dans nos propres mots. C'est une grande avancée
qu'on a devant nous et c'est parce qu'on a eu la maturité, je pense, de le faire dans les meilleures conditions possible, en
ayant toujours l'objectif qui, moi, est l'objectif qui me guide depuis
le jour un, qui est d'avoir une manière de
respecter le mieux possible les personnes en fin de vie et de répondre le mieux
possible à leurs souffrances dans un souci de compassion, d'humanisme et de
répondre à leurs attentes et aussi à leur volonté de voir leurs souhaits respectés. Et, en gardant cet objectif-là en tête et
en ne se faisant pas détourner de part et d'autre par d'autres
considérations qui auraient pu être mises de l'avant, je pense qu'on a réussi à
atteindre cet objectif-là. Et, quand on était sortis du vote sur l'adoption de
principe, on m'avait demandé : Bon, bien, maintenant, qu'allez-vous faire? Bien, j'ai dit : Maintenant, on va
travailler, comme toujours, à bonifier et avoir le meilleur projet de loi
possible. Et c'est avec cette approche-là que
je suis arrivée dans la commission, comme l'ensemble des collègues. Et je pense
qu'effectivement on a encore un meilleur
projet de loi. On l'a bonifié, sans rentrer dans les détails, mais avec
certaines précisions qu'on a pu apporter,
avec certaines clarifications. C'était important pour moi que les principes
soient maintenus.
Les principes, l'esprit de la loi, tout ça est
maintenu, mais on l'a amélioré, et ça demeure un projet de loi, je pense, d'une très grande qualité et très bien
équilibré, qui a le souci de la protection des personnes vulnérables et qui
a le souci de faire de grandes avancées en même temps pour le respect des
personnes. Et je pense que, oui, aujourd'hui, on a de quoi être fiers du
travail qui a été accompli et de la qualité du projet de loi qu'on va soumettre
pour adoption finale à l'ensemble de nos collègues prochainement.
De part et d'autre, je pense qu'il y a des
éléments qu'on aurait souhaités, des éléments qu'on aurait aimé voir un petit
peu différents dans le projet de loi. De mon côté, c'est certain que la
question des personnes inaptes, et la possibilité
de demander à l'avance, donc par directives médicales anticipées, l'aide
médicale à mourir, est une question qui continue à m'habiter beaucoup et à laquelle je vais donner suite en
confiant un mandat à la Commission, donc, sur les soins de fin de vie. Mais, comme je l'ai exprimé hier,
je pense qu'il est important, ce projet de loi là, et très progressiste.
C'est une avancée extraordinaire et c'est très important de s'assurer que ce
projet de loi là puisse aller de l'avant dans le contexte particulier que l'on
connaît d'un gouvernement minoritaire et d'un Parlement, donc, qui est en
situation de vulnérabilité, bien entendu. Donc, je pense que c'est très
important de s'assurer que ce projet de loi là qui représente des avancées
significatives pour l'ensemble des citoyens puisse voir le jour et que cette
question-là soit traitée avec toute l'importance qui lui revient par la suite
également. Donc, je sais que plusieurs personnes sont préoccupées par cette
question-là, moi aussi, et toute l'attention va lui être accordée.
• (12 h 50) •
Donc, en
terminant, simplement dire que j'ai souvent répété que j'espérais et je
souhaitais qu'on soit à la hauteur de la confiance qui était mise en
nous pour faire aboutir ce processus-là qui a pris naissance il y a quatre ans,
que je souhaitais
qu'on donne suite aux espoirs qui sont mis en nous par les Québécois
pour qu'il y ait ces nouvelles possibilités, dont l'aide médicale à mourir,
mais aussi beaucoup plus un accès aux soins palliatifs, la possibilité de
consigner ses directives médicales
anticipées, de voir ses volontés respectées, donc, que ces grandes avancées-là
puissent voir le jour.
Donc, je suis très fière aujourd'hui de dire que
l'ensemble des collègues, en ayant cet objectif-là en tête, sont certainement à la hauteur de la confiance et des espoirs qui ont été mis en nous par
la population. Et je suis très heureuse, parce que
moi, quand je suis venue en politique, je suis venue en politique notamment
pour faire une différence dans la vie très personnelle et humaine des
gens. Puis on est aux Services sociaux, on a cette chance-là, mais, avec ce projet
de loi là, on a une chance incroyable de faire une différence dans le concret
de la vie des gens, dans ce qui les touche de la manière la plus profonde et intime, dans leur vie, dans la vie de leurs
proches. Et aussi je suis venue en politique
parce que je pense que la politique peut se faire de manière nouvelle, peut se
faire en collaboration. Et je pense que les gens, au-delà du fond du projet de
loi, reconnaissent à quel point c'est
un exemple de parlementarisme de… ce
qu'on a vécu tous ensemble au cours des derniers mois mais au cours
aussi des dernières années, et, moi, ça me réconforte beaucoup et ça me donne aussi, comme parlementaire, le goût de
continuer dans ce sens-là pour la suite des choses sur le fond et sur la
forme de la manière avec laquelle on peut faire de la politique et aussi
regagner la confiance des citoyens à cet égard.
Alors, merci infiniment, et merci, en terminant,
à notre président, qui a effectivement bien tenu nos travaux, et à Mme Vigneault, qui, elle aussi, est là depuis
le début des travaux de l'expérience de la commission spéciale et qui
vraiment fait un très, très bon travail de soutien à toute l'équipe, et à Mme
Anik Laplante, que je remercie en dernier mais
qui est, on l'avait dit dans notre rapport… qui a été la pierre angulaire, le
coeur de tous les travaux parce qu'elle a coordonné les travaux de la commission, elle a maintenant coordonné les
travaux de cette commission. Mais, au-delà de ça, Mme Laplante, et ça doit être dit, je sais que le
président est d'accord avec moi, elle a tous les talents, et c'est une
femme de coordination et c'est une femme aussi de contenu qui a travaillé pour
le rapport, pour la rédaction du rapport, qui a travaillé, qui met tout le monde à l'aise, qui sait comment tirer aussi
le meilleur des gens qui venaient nous voir, qui des fois sont très stressés, et que je remercie, en
passant, tous ces gens qui sont venus, pour la générosité du temps
qu'ils ont consacré. Mais Mme Laplante, c'est
quelqu'un d'exceptionnel, et je tenais à ce que ce soit dit. Je sais qu'elle
est certainement consacrée à une grande carrière dans la fonction
publique et à l'Assemblée nationale.
Alors, merci beaucoup, M. le Président.
Le président, M.
Lawrence S. Bergman
Le Président (M. Bergman) :
Merci, Mme la ministre. Et à mon tour de donner mes félicitations à vous, Mme la ministre, et à la porte-parole de
l'opposition officielle en matière de services sociaux, Mme la députée de
Gatineau, et Mme la députée de Groulx pour
le bon travail que vous avez fait, et certainement à chaque membre de
cette commission pour votre bon travail.
Vous avez travaillé dans une manière incroyable,
dans une manière non partisane, et dans une manière constructive et, je sais, avec beaucoup d'émotion. Et il y a des députés
qui vont voter certainement pour le projet de loi et quelques qui vont voter contre le projet de loi,
mais aucune personne ne peut nier que ce projet de loi a été bonifié par
cette commission parlementaire, sous le guide de notre ministre et les
porte-parole des oppositions officielles.
Vous, les membres de la commission, et vous, Mme
la ministre, vous avez travaillé pour 50 h 42 min. C'est incroyable. Vous avez adopté 57 amendements à ce
projet de loi. Alors, pour adopter 57 amendements, ça prend de la
coopération, ça prend un aspect non partisan et ça prend beaucoup de volonté de
tous les côtés de la Chambre. Et on entend beaucoup des questions de
valorisation des députés, mais, s'il y a des personnes qui ont des doutes sur
le bon travail des députés ici, à l'Assemblée nationale du Québec, ils doivent
prendre la chance pour regarder les travaux de cette commission qui a été
faite, pour les auditions publiques qu'on a faites et pendant les 50 h 42 min
de travail.
Alors, je félicite tous les députés pour leur
bon travail. Vous avez travaillé dans une manière vraiment professionnelle. Et il me reste certainement à
remercier Mme Vigneault, l'adjointe au secrétaire, pour le bon travail
que Mme Vigneault a fait et, finalement, Mme
Laplante. Mme Laplante, c'est vraiment mon professeur. Je suis ici, à côté
d'elle, et elle m'a donné toute l'information requise. Elle travaille d'une
manière tellement professionnelle, et je sais que, comme la ministre l'a mentionné, elle a un grand futur ici, au Québec,
dans notre fonction publique. Et, certainement, vous avez toujours
travaillé d'une manière constructive, non partisane et pour le bénéfice de tous
les députés autour de cette table et certainement pour le public, et je vous
remercie beaucoup et je vous félicite aussi.
Alors,
collègues, la commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux au
mardi le 21 janvier — on n'arrête
pas de travailler, donc — à 9 h 30 le matin, afin de procéder aux auditions
publiques sur les conditions de vie des adultes hébergés en centre
d'hébergement et de soins de longue durée. Merci, collègues, et bonne journée.
(Fin de la séance à 12 h 57)