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Voirie
M. HAMEL (Iberville) (président du comité des
crédits): Je vous remercie de la confiance que vous m'avez faite en
m'élisant président du comité. J'espère que vous ne
me rendrez pas la tâche trop difficile.
Voirie. Administration, article numéro 1: traitements, salaires,
$9,698,700.
M. MEUNIER: Adopté.
M. PINARD: A la page 167, c'est parce qu'on le prend en
détail.
M. LAFONTAINE: Très bien. J'aurais une question à poser.
Comment se fait-il que, cette année, les comptes publics sont
présentés d'une façon autre que celle dont les comptes
étaient publiés les années passées?
M. PINARD: Les comptes publics ou les budgets?
M. LAFONTAINE: Non, non, le chapitre de la Voirie, dans les comptes
publics. Il y a une grosse différence sur l'année
passée.
M. PINARD: A quel point de vue? Avez-vous les comptes publics de
l'année passée?
M. LAFONTAINE: Bien ça, un chat ne retrouverait pas sa chatte
là-dedans.
M. PINARD: A quelle page?
M- ALLARD: Ils ont tout changé ce système-là, il y
a juste un article pratiquement qui donne tous les détails.
M. PINARD: Il y a eu des recommandations qui ont été
faites en Chambre, puis là...
M. ALLARD: Il reste une chose, c'est que vous avez donné toutes
les dépenses au titre de fournisseurs. Il y a plus de $5,100,000 de
comptes qui n'ont aucun détail. Pour 5 millions de dollars à la
page 717 des comptes publics. Vous avez divers fournisseurs: $5,105,814.92 pour
lesquels il n'y a aucun détail.
M. PINARD: A quelle page?
M. ALLARD: A la page 717 des comptes publics.
M. PINARD: Il faut partir à la page 700.
M. ALLARD: A la page 700, on donne les détails...
M. PINARD: Oui.
M. ALLARD: ... pour une somme de 195 millions...
M. PINARD: Oui.
M. ALLARD: Maintenant, on va à la fin, page 717, vous avez divers
fournisseurs...
M. PINARD: Oui.
M. ALLARD: .. comptes inférieurs à $2,500...
M. PINARD: Oui.
M. ALLARD: ... $5,105,000.
M. PINARD: Bien oui, c'est à la suite d'une suggestion faite par
M. Dozois à l'effet que les comptes publics ne devraient pas tenir
compte des dépenses inférieures à $5,000, que pour les
dépenses inférieures à $5,000, il devrait y avoir mention:
« comptes en dessous de $5,000 » ou pour des montants moindres,
ça donne un total global de...
M. ALLARD: Je comprends. Tout de même, il reste que par districts,
par bureaux de division, si on prend les individus qui ont vendu au
gouvernement, ça peut être des montants inférieurs, mais
pourquoi n'a-t-on pas spécifié pour tel et tel district, comme
vous aviez l'habitude de le donner? Dans tel ministère, par exemple,
bureau, voirie, dépenses, etc., $20,000. Alors là, à ce
moment-là, on peut voir comment se répartissent les 5 millions,
pas pour avoir un relevé de chaque individu en particulier mais au moins
par bureau de division de voirie.
M. PINARD: On peut avoir cela parce que ça apparaît tous
les ans dans les comptes publics.
M. ALLARD: On l'y mettait toutes les autres années.
M. PINARD: La, vous vous souviendrez quand même cela a
été une décision au moins majoritaire sinon unanime de la
Chambre, l'année dernière.
M. LAFONTAINE: Cela a été certainement mal
interprété parce que ce n'est pas l'optique.
L'optique était de simplifier la présentation des comptes
publics. Quand on regarde le chapitre de la Voirie, ce n'est pas
simplifié, c'est compliqué.
M. PINARD: Ce n'est pas plus compliqué celui de la Voirie que
celui de l'auditeur...
M. LAFONTAINE : J'ai ici, entre les mains, les comptes publics de
1964-64, les comptes publics 1963-64 on va en faire une analyse, disons, par
exemple, au chapitre de l'Administration, chapitre de l'Administration, ici, on
arrive en 63/64 à « frais de bureau » à la page
148...
M. PINARD: Quels comptes publics?
M. LAFONTAINE: ... les comptes publics de l'année passée
63/64...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... alors vous avez à la page 148, « frais
de bureau », « Office Expenses » $323,689.65, Canadian
National Express $2,500.69, Compagnie de téléphone Bell du Canada
$38,355, etc.,...
M. PINARD: Oui, comprenez bien...
M. LAFONTAINE: ... là vous arrivez cette année là,
je ne sais pas à quelle place qu'on le retrouve. Je ne le retrouve nulle
part dans les comptes publics cette année. Vous arrivez après
ça un peu plus loin, à la page 151 ou à la page 150 dans
les comptes publics de 63/64. Vous avez un article; contrats, $1,579,451.76.
Alors nous savons par exemple, dans l'article: Plomberie et chauffage que
Ahuntsic Plomberie et chauffage et compagnie a eu un contrat de $3,252.97. Cela
peut, nous autres, orienter nos questions vis-à-vis du ministre
relativement à cet article-là. Regardons dans les comptes publics
de cette année, il n'y a rien. Il y a un article qui est marqué
« fournisseurs », « Suppliers ». Là, il y a une
série de chiffres avec un grand total de $195,991,146.44 et puis
là suit une énumération de noms de compagnies, par ordre
alphabétique, avec les montants à côté. On ne sait
pas si ces gens-là ont eu des contrats, on ne sait pas si ces
gens-là ont vendu des matérieux, on ne sait pas si c'est un
contrat ou dix contrats amalgamés ensemble et ça vous en avez
pour une série de feuilles; 18 pages. Alors le ministre va admettre que
l'Opposition n'a pas à son service le personnel...
M. PINARD: Après, c'est déjà suffisant...
M. LAFONTAINE: ... maintenant si vous le permettez, M. le
Président...
M. PINARD; Je voudrais soulever un point de règlement...
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Il faudrait quand même procéder par ordre. En
réponse aux remarques préliminaires du député de
Labelle, j'aimerais dire que la confection des comptes publics n'est pas la
responsabilité du ministère de la Voirie, c'est la
responsabilité du ministère des Finances et de l'auditeur de la
province qui, à la suite des suggestions faites en Chambre
l'année dernière le ministère des Finances a pris, cette
année, la responsabilité de tenter une expérience en
confectionnant les comptes publics de la façon qu'ils ont
été présentés. Et je ne suis pas plus responsable
que n'importe quel autre ministre à cet égard-là et nous
avons, tout simplement, suivi la réglementation établie à
la suite des suggestions faites en Chambre l'année dernière, de
façon unanime. Parce que ça été unanime, la
décision de la Chambre. Alors nous n'avons rien à cacher, pas
plus que nous en avions à cacher l'année dernière- On vous
les donnait les renseignements que vous vouliez, l'année
passée.
M. ALLARD: M. le Président, pour reprendre le ministre...
M. PINARD: Je laisse la parole à M. Lafontaine, allons-y par
ordre. Alors je réponds à vos remarques préliminaires.
J'aimerais soulever un point de règlement à l'effet que nous
allons procéder par ordre. Le président du comité a
appelé le premier poste budgétaire; administration. J'ai des
explications à fournir, des questions à poser fort probablement.
Mais ne commençons pas à faire un débat sur la confection
des comptes publics quand nous sommes à discuter les crédits du
ministère de la Voirie pour l'année en cours.
M. LAFONTAINE: M. le Président, si j'ai souligné ce point
de vue-là, c'est parce que nous voulions procéder dans l'ordre et
le plus rapidement possible mais la façon dont les comptes publics sont
présentés, ce n'est pas une façon de permettre à
l'Opposition de faire son travail. L'Opposition est mal placée parce que
tous les comptes publics relativement à la
Voirie sont mêlés, ils n'ont pas été
classés, ils sont mêlés...
M. PINARD: Il n'y a pas...
M. LAFONTAINE: Le ministre dit; « Ce n'est pas ma faute, c'est
l'auditeur de la province ». Si on regarde les Travaux publics...
M. PINARD: A la suite d'une décision de la Chambre...
M. LAFONTAINE: ... si on regarde les comptes publics relativement aux
Travaux publics on s'aperçoit que la présentation est beaucoup
mieux, on s'aperçoit que l'administration, les traitements, les frais de
bureau, le matériel, les honoraires, le bureau de poste, services
téléphoniques, ça, c'est les Travaux publics; les
contrats, la même chose, les véhicules-automobiles. On a tous les
détails comme les comptes publics avaient l'habitude d'être
présentés ou à peu près...
M. PINARD: Oui, je comprends.
M. LAFONTAINE: On regarde un autre ministère, Agriculture et
Colonisation, exactement la même chose, le seul ministère,
à première vue, qui ne présente pas ses comptes publics de
la façon dont les autres ministères le présentent, c'est
le ministère de la Voirie.
M. PINARD: Oui, mais eux...
M. LAFONTAINE; ... je pense bien que l'audituer de la province peut
faire ses comptes publics et prendre les documents que le ministre de la Voirie
ou son ministère lui fournissait.
M. PINARD: Nous avons fourni au ministère des Finances tous les
documents demandés.
M. LAFONTAINE: Alors, cela dépend de quelle façon le
ministre de la Voirie les fournissait...
M. PINARD: J'aimerais souligner au député de Labelle que,
dans le cas de la Voirie, un budget qui était tout de même de
l'ordre $250,000,000 l'année dernière, il y a une foule d'achats
ou de contrats qui sont inférieurs à $5,000 et à $2,500,
et qua cela...
M. LAFONTAINE: Ecoutez, M. le Président, je ne suis pas d'accord
sur l'article que le député de la Beauce a soulevé tout
à l'heure. C'est un autre point. Le point que je soulève, c'est
la présentation des comptes publics. Nous avons un article où
c'est marqué: « fournisseurs » et je pense que le ministre
ou celui qui a présenté les comptes publics, qui a fait le
travail pour l'auditeur de la province, a tout paqueté dans un
même article: « fournisseurs ». Et les fournisseurs de
matériaux et les entrepreneurs. Il a non seulement paqueté, je
veux dire au point de vue alphabétique pour tous ces articles-là,
mais il n'y a pas de détails quant à ce qui regarde les contrats.
Combien de contrats? J'avertis le ministre que cela va être excessivement
long si on n'a pas d'autres renseignements que cela pour travailler sur le
comité de la Voirie.
M. PINARD: Il ne faudrait pas prendre la déclaration du
député de Labelle comme une menace que les comités des
crédits vont être très longs...
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas une menace, mais je sais que le
ministre...
M. PINARD: Je réponds honnêtement aux questions qui sont
posées et si le député n'est pas satisfait...
M. LAFONTAINE: Oui, mais est-ce que le ministre n'aurait pas la
possibilité de nous présenter son travail comme il l'avait
présenté?
M. ALLARD: Généralement, c'est toujours la manière
dont les crédits sont présentés. Cela nous donne la
possibilité de questionner et d'avoir les renseignements que l'on veut.
Alors qu'il y a vingt pages et plus qui nous donnent indifféremment:
fournisseurs, entrepreneurs, employés, il n'y a aucune
spécification de différence dans ce rapport.
M. LAFONTAINE; Je vais donner un exemple au ministre, je pense qu'il va
me comprendre.
M. PINARD: Donnez un exemple concret.
M. LAFONTAINE: Très bien. La Voirie: « fournisseurs
», l'exemple. Cela commence à la page 700: « fournisseurs
», « Suppliers ». Là, il y a un petit tableau sommaire
par article budgétaire, 1-3: $393,000, etc. pour donner un grand total
de $195,991,146.44.
M. PINARD: C'est cela.
M. LAFONTAINE: Alors, le ministre va admettre que tous les
détails qui suivent ce montant-là sont des détails qui
expliquent les dépenses de $195,991,146.44. C'est d'accord?
M. PINARD: C'est passablement considérable.
M. LAFONTAINE: Bon, cela commence à être
considérable. Aucun détail. Nous repartons à la page, par
exemple, 706. Ala page 706, dernier paragraphe: fabrique St-Jean-Baptiste de
Dorion, $4,579; fabrique St-Joseph de Carie-ton, $7,260; fabrique St-Nicolas,
$13,913.64. Cela, c'est dans les fournisseurs. Pour la personne qui n'est pas
avisée, on se demande des fois ce qu'une fabrique peut fournir au
gouvernement.
M. RUSSELL: 706, au bas de la page.
M. ALLARD: Ce sont des fournisseurs, les fabriques. Les fournisseurs du
ministère de la Voirie pour un montant de $7,260...
M. PINARD: Un instant, si l'on a les renseignements ici on va... Alors,
l'assistant-auditeur de la province explique que cela peut être un cas
où il y a eu relèvement bitumineux, ou travaux...
M. LAFONTAINE: Le ministre n'est pas sûr de sa réponse.
M. PINARD: Je dis que cela peut être un cas. Mais enfin,
écoutez. Il faut toujours bien que je me fie à lui, il ne faut
quand même pas... Ce n'est pas moi qui ai compté cela...
M. LAFONTAINE: Non, mais c'est un exemple que je donne au ministre, que
les comptes n'ont pas été présentés comme ils
étaient présentés les années
précédentes.
M. PINARD: L'année dernière, vous en aviez des
nomenclatures de même nature...
M. LAFONTAINE: Mais ce n'était pas marqué: «
fournisseurs ». On n'était même pas obligé de poser
les questions...
M. MEUNIER: M. le Président, je voudrais faire une remarque. Nous
autres, du bout de la table, nous vous regardons aller. Tout le monde parle en
même temps. Actuellement, la séance est enregistrée. Si
vous continuez comme ça, vous ne pourrez pas vous relire, et je ne sais
pas comment ces filles-là vont faire pour dactylographier vos texte.
Etant donné que c'est une discussion sous forme de table ronde, un petit
peu, ce n'est pas comme en Chambre; si tout le monde parle en même temps,
ce sera extrêmement difficile.
M. LAFONTAINE: Excusez, le ministre de la Voirie me parle en même
temps, j'aimerais...
M. MEUNIER: Non, je suggère de faire attention à
ça, c'est pour vous autres; vous ne pourrez pas vous relire.
M. PINARD: Maintenant, pour être de bon compte avec les
députés de l'Opposition qui veulent me questionner, je serais
d'accord à un moment donné que vous échantillonniez votre
questionnaire, par exemple, dans le sens de celui que vous vouliez faire
tantôt, pour expliciter davantage, par exemple, ce que signifie, à
la page 706, la nomenclature de la fabrique St-Jean-Baptiste de Dorion, pour le
montant de $479,000. J'imagine que vous n'êtes pas pour poser des
questions pour chacune des inscriptions contenues de la page 700 à
717.
M. LAFONTAINE: C'est justement là qe le ministre...
M. PINARD: Faites des échantillonnages et je vous donnerai des
renseignements que vous voulez obtenir là-dessus.
M. LAFONTAINE: C'est justement là que le ministre n'a pas saisi.
Je lui ai donné un exemple; « fournisseurs ». J'ai
essayé d'expliciter en donnant des exemples et en faisant la comparaison
avec les comptes publics présentés l'an passé. Le ministre
n'a pas compris. J'ai dit; « Je vais expliciter ma parole, ma
pensée, en lui donnant un exemple bien concret. » Sous le titre de
« fournisseurs », nous lisons, à la page 706 trois
fabriques. Qu'est-ce que que ces fabriques-là ont fourni? Je vais vous
le dire. Le ministre n'est pas capable de répondre lui-même, parce
qu'il dit, je pense que...
M. PINARD: Au lieu de passer votre temps à dire que je ne
comprends pas votre question, je la comprends trop bien...
M. LAFONTAINE: Vous la comprenez, mais...
M. PINARD: Je vous offre de répondre adéquatement, mais
donnez-moi la chance de vous répondre. C'est simple, ça
M. LAFONTAINE : On attend votre réponse relativement à
cette question.
M. PINARD: Je ne suis pas en mesure de vous la donner aujourd'hui, je
vous la donnerai de façon écrite à part ça.
M. LAFONTAINE; Alors, qu'est-ce que ça conne d'analyser
aujourd'hui les comptes si on n'est pas capable de les analyser avec le
ministre?
M. PINARD: D'abord, vous procédez de façon
irrégulière. On n'est pas rendu là du tout.
M. LAFONTAINE: Oui, M. le Président, on parle de l'administration
générale du ministère et j'ai l'impression que....
M. LE PRESIDENT: L'article 1: «Traitements ».
M. LAFONTAINE: Administration, M. le Président. «
Traitements », c'est en-dessous du poste 1: « administration
». Or, l'administration du ministère qu'on fait
généralement...
M. PINARD: « Traitements et salaires ».
M. LAFONTAINE: Et je dis ceci, moi. L'auditeur de la province, lorsqu'il
a fait ou qu'il a confectionné les comptes publics de l'année
passée, s'est certainement servi des documents que le ministère
de la Voirie lui a envoyés, le ministre, en l'occurence. Et c'est
là-dessus que je me rattache à l'administration.
M. PINARD: Je voudrais faire remarquer quand même un chose au
député de Labelle. Je ne suis pas responsable de la nomenclature
des postes contenus dans les comptes publics.
M. LAFONTAINE: J'ai une question à poser au premier ministre;
j'aimerais qu'il me réponde. Pourquoi la présentation des comptes
publics a-t-elle été changée à l'article «
Voirie » cette année?
M. PINARD: Si le député se dit satisfait de la
réponse qu'on peut lui donner, à la question spécifique
qu'il vient de poser, pourquoi à la page...
M. LAFONTAINE: Non, la question spécifique que je viens de poser
au ministre, tout à l'heure, c'est un exemple que je lui donnais.
Pourquoi la présentation des comptes publics au chapitre de la Voirie
a-t-elle été changée cette année?
M. PINARD: Alors, vous demanderez ça au ministère des
Finances. C'est le ministère des
Finances qui est responsable de la présentation des comptes
publics.
M. ALLARD: Au poste; « administration », il est de coutume
qu'on puisse faire une critique générale de la politique du
ministère de la Voirie. Dans cette critique-là, on dit que les
comptes publics sont présentés de manière
différente. Et puis on vous donne la preuve que sous l'article «
fournisseurs », vous avez des fabriques, comme vous avez trouvé
les bureaux de la Voirie. Alors, c'est difficile de comprendre que ce soit des
fournisseurs; ils peuvent avoir rendu des services ou avoir donné des
services à la Voirie, c'est évident.
M. PINARD: J'aimerais vous faire remarquer que c'est à la
suggestion d'un député de l'Opposition que le changement de
présentation des comptes publics a été faite, et
aujourd'hui, on s'en plaint. C'est difficile pour moi de vous
répondre!
M. LAFONTAINE: M. le Président, ce n'est pas tout à fait
ça; la suggestion du député de St-Jacques n'était
pas à l'effet de changer la présentation des comptes publics. Et
la preuve, c'est qu'au chapitre des Travaux publics, au chapitre de
l'Agriculture et de la Colonisation, la présentation n'a pas
été changée, en tout cas, pas à première
vue, de façon notable. Tandis qu'au ministère de la Voirie, c'est
complètement changé, et tous les fournisseurs, et tous les
entrepreneurs, et même les fabriques sont tous sous le même
article; « fournisseurs ».
M. PINARD: A tout événement, je ne pense pas que le fait
de n'avoir pas été capable de répondre de façon
précise à la question précise du député de
Labelle empêchera la discussion des crédits au ministère de
la Voirie aujourd'hui. J'aimerais qu'on passe de façon
régulière à l'appel des postes budgétaires. Au fur
et à mesure que les questions seront posées, si par malheur, je
ne suis pas capable de donner de réponses immédiates, je me
charge de les donner le lendemain et de façon écrite, si
possible.
M. LAFONTAINE: Voici, M. le Président, je ne pense pas que ce
soit le ministre qui choisira la façon dont l'Opposition entend
critiquer les budgets ou les comptes publics.
M. PINARD: Non, je n'accepterai pas que le député de
Labelle boycotte la discussion, lorsqu'il s'agit du ministère de la
Voirie, de la façon dont il veut le faire en ce moment.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas un boycottage du tout. Ce que je demande au
ministre, c'est une question, ça se demande. Est-ce que le ministre peut
nous présenter ses comptes publics, même s'il ne sont pas
officiels, afin que l'on puisse se comprendre et faire une comparaison avec les
années précédentes de la même façon dont les
comptes publics du ministère de la Voirie étaient
présentés.
M. PINARD: Le député de Labelle ne comprend rien et je ne
vais pas m'engagera refaire la confection des comptes publics de la
façon qu'ils étaient faits autrefois. Ce n'est pas ma
responsabilité et je n'ai pas le temps de faire ce travail-là. Ce
n'est pas mon travail. Alors, je vais lui répondre de la façon la
plus honnête possible avec les moyens dont je dispose pour lui
répondre.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, « traitements, salaires
».
M. GOSSELIN: M. le Président, je pense bien qu'il est coutume
à l'article 1, « administration », de faire la critique
générale sur tout l'ensemble du ministère de la Voirie.
Pour ma part, en ce qui a trait au comté de Compton, j'aimerais dire
à l'honorable ministre que je déplore sincèrement le fait
que l'on ne dépense pas tout à fait autant, proportion
gardée du budget de la Voirie, dans le comté de Compton, pour la
confection de nouvelles routes comme on avait l'habitude de le faire. Si je
m'en reporte au rapport même donné par le ministère de la
Voirie...
M. PINARD: M. le Président, je soulève un point de
règlement. Nous voici au poste « construction » alors que
nous en sommes au poste « administration »...
M. GOSSELIN: M. le Président, je fais une critique
générale sur la manière dont les crédits de la
Voirie ont été dépensés dans mon comté, et
je crois que c'est parfaitement dans l'ordre. Je siège ici depuis neuf
ans et c'est toujours ce qui s'est fai tau premier poste appelé,
M.le
Président.
M. PINARD: Je soulève un autre point de règlement, M. le
Président. Je pense que le député de Compton sait bien
qu'il peut discuter de façon générale l'attribution des
crédits par comté lorsque nous en arriverons au poste
«construction. »
M. GOSSELIN: Voici, M. le Président, c'est l'ensemble de
l'administration de la Voirie que l'on a à discuter. C'est au poste 1,
et ça s'est toujours fait, et avant même que nous entreprenions la
discussion des crédits mêmes du ministère de la Voirie, M.
le Président...
M. PINARD: Cela n'a jamais été fait de la façon que
le souligne le député de Compton. L'année dernière,
quand nous en sommes arrivés au poste « construction », j'ai
permis une discussion générale sur les crédits de
construction mais ça n'a pas été fait au poste «
administration ».
M. GOSSELIN: Alors, je pense bien que ça va être long la
discussion parce que l'on a le droit de poser toutes les questions que l'on
veut...
M. PINARD: Oui mais, par ordre, par ordre...
M. GOSSELIN: ...on a le droit, à ce moment-ci, de faire une
critique générale sur toute l'administration de votre budget.
C'est notre droit de le faire à ce poste-ci. Cela s'est toujours fait de
même. Depuis neuf ans que je suis ici et c'est de même que
ça se faisait.
M. PINARD: Je pense que ce serait beaucoup plus facile que ça.
Pour être de bonne foi envers tout le monde, et être
agréables les uns envers les autres, pourquoi ne continue-t-on pas
à le faire de la façon que ça ne faisait par le
passé, poste budgétaire par poste budgétaire? Il n'y aura
pas danger de confusion. Ceux qui ont la responsabilité d'enregistrer
nos déclarations respectives, les journalistes qui sont ici pour prendre
des notes si le coeur leur en dit, eh bien! ça facilitera de beaucoup
leur travail. Tandis que de la façon dont on se comporte mutuellement
depuis une quinzaine de minutes, c'est un fouillis indescriptible; il n'y a
rien qui puisse servir personne en ce moment sur le plan publicité.
M. GOSSELIN: Si c'est cela que vous recherchez...
M. LAFONTAINE: Je pense que le ministre en ce moment dit que l'on peut
bien aider aux journalistes, leur faciliter la tâche. Est-ce que le
ministre pourrait faciliter la tâche de l'Opposition aussi?
M. PINARD: Certainement, certainement.
M. LAFONTAINE: Alors, on demande de faciliter la tâche de
l'Opposition.
M. PINARD: Oui mais, allez-y par ordre.
M. LAFONTAINE: A l'article « fournisseurs »...
M. PINARD: Je ne suis pas à l'article « fournisseurs
», je suis au poste « administration ».
M. LAFONTAINE: Au poste « administration », le ministre a
tout fait condenser à l'article fournisseurs, tous ceux qui apparaissent
à différents articles à; « traitements, entretien de
routes, construction et réfection de routes, la route transcanadienne
».
M. LE PRESIDENT: Le paquet de réformes que vous allez apporter
ici en discutant sur l'administration, vous allez les apporter, de nouveau vous
allez en tenir compte. Par exemple, la construction des routes... vous allez
être obligés de vous répéter, ni plus ni moins.
M. LAFONTAINE: Non, voici M. le Président... si le ministre
à l'article « fournisseurs »...
M. PINARD: M. le Président, je soulève un point de
règlement. J'ai répondu assez longuement aux remarques faites par
le député de Labelle. Alors que je devrais répondre aux
remarques faites par le député de Compton. Le
député de Labelle coupe la parole à son collègue de
l'Opposition, il revient sur un sujet nouveau à discuter, et je n'ai pas
encore répondu...
M. LAFONTAINE: Si je suis revenu, M. le Président, c'est parce
que le ministre de laVoirie a dit: « Je veux faciliter le travail des
journalistes ». Je lui demande s'il veut faciliter le travail des
députés de l'Opposition, simplement ça. Cela va aller
beaucoup plus vite à ce moment-là.
M. PINARD: Je pense que je vous en ai donné la preuve!
M. LAFONTAINE: Si je demandais au ministre de la Voirie de nous la
fournir, il doit l'avoir cette liste-là! Pour avoir confectionné
une liste semblable il doit y avoir plusieurs listes qui ont servi comme
détail. Il devait probablement être organisé comme les
comptes publics étaient présentés l'an passé! On
lui demande cette liste-là, ce n'est pas beaucoup, est-ce que le
ministre l'a, ce document-là!
M. PINARD: Ecoutez, écoutez...
M. LAFONTAINE: L'auditeur de laprovince n'est pas arrivé à
un travail semblable de ramassé sans avoir eu des listes sur lesquelles
il n'a pu travailler. C'est ce que je demande. Est-ce que le ministre les a?
Cela va faciliter son travail et cela va nous ouvrir, à nous autres, une
petite porte, puis nous n'aurons pas de difficultés.
M. PINARD: C'est évident que les moyens mis à notre
disposition sont les comptes publics, tel qu'ils ont été
confectionnés. Alors, les moyens à la disposition du ministre de
la Voirie en ce moment et à la disposition des députés ne
sont pas les listes détaillées des chiffres qui avaient
été fournis à l'auditeur de la province et aux officiers
du ministère des Finances. Le député sait fort bien que
j'ai raison d'agir comme cela. Voyons!
M. LAFONTAINE: Le ministre sait bien que lorsque l'auditeur de
laprovince a fait ses comptes publics, s'est servi des documents du
ministère de la Voirie. Il s'est servi des documents du ministère
de la Voirie en vertu du budget qui est présenté annuellement,
article par article.
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: Puis le ministre a présenté ça
à l'auditeur de la province probablement article par article et,
à ce moment-là, je ne sais pas si cela a été fait
avant que ça parte du ministère de la Voirie ou rendu chez
l'auditeur de la province, mais cela a été ramassé dans la
liste qu'on trouve à partir de la page 700 jusqu'à la page 717.
Il y a 17 pages et c'est là que je demande au ministre s'il n'y aurait
pas possibilité de nous fournir cette fameuse liste-là. Les
listes de base qui ont servi...
M. PINARD: Regardons donc dans les comptes publics de l'an dernier pour
voir s'il y a tellement de différence dans la confection. De toute
façon, c'est un point de détails, si vous voulez,
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas un point de détails, c'est ce qui va
nous permettre de faire un travail constructif.
M. PINARD: S'il y a seulement cela qui vous intéresse dans la
discussion des crédits ce...
M. LAFONTAINE: Ah, non!
M. PINARD: ... ça ne me paraît pas tellement important.
M. LAFONTAINE: Non! M. PINARD: Non.
M. LAFONTAINE: Nous autres, ça nous apparaît important, M.
le Président, et ce n'est pas le ministre qui va tracer la ligne aux
députés de l'Opposition, la façon de critiquer son
ministère.
M. PINARD: C'est évident, mais je vais vous répondre de la
façon que je pourrai honnêtement vous répondre.
M. LAFONTAINE: Si ça ne vous fait rien, je vais commencer
à regarder ça. Ici vous avez les traitements et salaires. Ici,
les frais de bureau...
M. VAILLANCOURT: Moi, je vais vous expliquer comment ça marche.
L'auditeur de la province compile les comptes publics; chaque compte qui est
payé par le gouvernement est toujours accepté avant d'être
payé. Il compile des comptes publics avec ces dossiers-là.
M. PINARD: C'est dans la façon de présenter les
choses.
M. VAILLANCOURT: Ce n'est pas la faute du ministre de la Voirie.
M. PINARD: Qu'est-ce que vous aimeriez savoir?
M. LAFONTAINE: Bien, j'aimerais savoir si vous me donnez la liste...
M. PINARD: Qu'est-ce que vous voulez, M. Lafontaine, en somme...
M. LAFONTAINE: ... les fournisseurs...
M. PINARD: ... en dessous de 1-3, et tout partout ici. Prenez tout
cela.
M. LAFONTAINE: Donnez-moi des détails de cela parce que tous les
entrepreneurs... Par exemple, on va prendre n'importe lequel, B.P.
Construction, ici, $103,987.95, ça fait dix contrats de Voirie. Je veux
savoir où, dans cette affaire-là, je veux savoir combien de
contrats...
M. PINARD: Bien oui, ça peut être un seul contrat
aussi.
M. LAFONTAINE: Bien oui, ça peut être un, ça peut
être dix, ça peut être vingt.
M. PINARD: Qu'est-ce que vous voulez, la mécanisation a
apporté des changements majeurs...
M. LAFONTAINE: La mécanisation n'est pas rendue à
l'Agriculture, à la Colonisation, elle n'est pas rendue...
M. PINARD: Elle est rendue à la Voirie, certainement. C'est le
premier ministère qui a été soumis à la
mécanisation.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre pourrait faire descendre son
cerveau électronique?
M. PINARD: Non, ce n'est pas moi qui fais fonctionner la machine.
M. ALLARD: C'est une affaire normale.
M. VAILLANCOURT: Je crois que ces plaintes devraient être soumises
au comité des comptes publics.
UNE VOIX: Qui compile les comptes publics?
M. VAILLANCOURT: Le bureau de l'auditeur.
M. LAFONTAINE: Je vais poser une question au ministre, je la pose encore
ma question. Elle est facile là, sous l'article « fournisseurs
», le sous-ministre a demandé tout à l'heure, ce que je
voulais avoir...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Ce que je veux avoir, sous l'article « fournisseurs
», ce sont tous les noms qui sont inscrits, les contrats qu'ils ont eus,
qu'est-ce que c'est? Ce sont des travaux d'entretien ou des travaux
d'immobilisation ou de construction ou si c'est de la pose d'asphalte?
Le même cas où je peux expliciter ma pensée, sous
l'article « fournisseurs. » Vous avez trois fabriques, trois
églises, pour un montant. Elles n'ont définitivement pas fourni
de matériaux à moins que ce serait peut-être du gravier
qu'elles auraient pris au ministère de la Voirie.
M. PINARD: Non, non. Je pense que c'est plutôt un contrat...
M. LAFONTAINE: C'est probablement un contrat ou peut-être une
subvention que vous avez donnée aux trois églises pour faire le
pavage...
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: ... mais on ne le sait pas quand on regarde les comptes
publics. Cele regarde comme si c'était trois fabriques qui ont
transigé avec le gouvernement pour vendre de la marchandise, parce
qu'à ce moment-là ce sont des fournisseurs, puis dans le fond ce
n'est pas ça, c'est l'inverse. C'est un contrat qui a été
fait probablement pour du pavage qui a été fait dans la cour de
l'église. Alors, l'article est certainement mal choisi.
M. ALLARD: Le nom du fournisseur, c'est ça qui est une mauvaise
nomenclature. En somme, ce que vous voulez, vous, c'est que en-dessous de 23,
24, 25, vous voulez avoir le détail des dépenses.
M. LAFONTAINE: Bien, c'est ça. Mais malheureusement, il n'est pas
marqué ici.
C'est comme si vous alliez chez un boucher, par exemple,...
M. ALLARD: Ce serait marqué à ce moment-là.
M. LAFONTAINE: Si vous alliez chez le boucher, c'est marqué:
« steak de boeuf ». Vous prenez ça puis c'est des
côtelettes de lard. Exactement la même chose.
M. PINARD: C'est une livre de viande.
UNE VOIX: M. le président, l'article numéro 1, n'a pas
été adopté.
DES VOIX: Pas encore. On discute d'autres choses.
M. BINETTE: C'est la présentation dont on va faire le
débat.
M. LAFONTAINE: Puis après ça, ça va aller.
M. PINARD: Je peux bien prendre, auprès de l'auditeur de la
province les informations pour savoir pourquoi on a présenté les
comptes publics de la façon dont ils nous ont été
présentés cette année. Mais c'est tout ce que je peux vous
dire.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre peut nous donner, sous l'article
« fournisseurs », tous les détails relatifs...
M. PINARD: Ecoutez, je ne suis pas pour vous donner tout ce qui
apparaît de la page 700 à la page 717; ça donne un
échantillonnage. Bien, par exemple, vous êtes
intéressé surtout à savoir pourquoi on a inclu à la
page 706, le nom de la fabrique St-Jean-Baptiste de Dorion pour une somme de
$4,579.
M. ALLARD: Cela a été marqué, par exemple; qu'on
barre.
M. PINARD: Je vais vous le dire ce que c'est, ça, si ça
vous intéresse de le savoir. Je vais vous le dire ce que c'est.
M. LAFONTAINE: Il y en a un autre, par exemple, que je pourrais demander
au ministère tout de suite, là c'est simplement pour...
M. PINARD: Là, je ne peux pas vous le dire tout de suite
ça.
M. LAFONTAINE: Mais c'est pour attirer son attention, M. le
Président. On a vu trois fabriques tout à l'heure pour un montant
assez...
M. PINARD: Oui, page 706.
M. LAFONTAINE: Page 706, pour des montants de $4,579, de $7,260 et de
$13,000, ce qui donne un montant approximatif de $20,000.
M. PINARD: Je vais vous dire quel est...
M. LAFONTAINE: Maintenant, Blanche Beaulieu, par exemple, à la
page 701, pour illustrer ma pensée...
M. PINARD: Oui, oui.
M. LAFONTAINE: Un autre nom que je prends au hasard...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: $4,950. Alors, Blanche Beaulieu, est-ce qu'elle a fourni
du ciment? Est-ce qu'elle a fourni du gravier? Est-ce qu'elle a eu un contrat
de pavage? Est-ce qu'elle a eu une subvention du ministère de la Voirie?
On ne le sait pas.
M. PINARD: Vous dites à la page 701.
M. LAFONTAINE: Page 701, par exemple, Beaulieu, Blanche Beaulieu. Cela
peut être de l'expropriation, je ne le sais pas. Alors, à quelle
place? On s'en va dans noir!
M. PINARD: Ce qu'il y a eu, c'est qu'il y a eu la mécanisation.
Alors, on a été obligé de faire une synthèse,
hein!
M. LAFONTAINE: Bien oui, mais.
M. PINARD: Alors, par ordre d'entrée des chiffres apparaissant
aux documents de dépenses. Avec la mécanisation vous n'êtes
pas capables de faire des têtes de chapitre...
M. LAFONTAINE: Mais oui, mais les travaux publics...
M. PINARD: Les travaux publics ont des dépenses de nature...
M. LAFONTAINE: Les travaux publics, àce moment-là, ne sont
pas mécanisés parce que eux autres...
M. PINARD: C'est moins considérable. M. LAFONTAINE: C'est
des...
M. PINARD: Ces transactions ne sont pas de nature aussi variée
qu'au ministère delaVoirie. Alors, c'est pourquoi, au ministère
de la Voirie, c'est plus difficile de faire des têtes de chapitre
séparées pour chacune...
M. ALLARD: Vous l'aviez, vous, M. le ministre...
M. LAFONTAINE: Le ministre l'a toujours fait dans le passé.
M. PINARD: Bien oui, mais c'est ça, le changement qui a
été proposé à la...
M. LAFONTAINE: Oh non! je regrette, M. le ministre.
M. PINARD: Peut-être que j'ai été mal
interprété, mais...
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas ça qui a été le
changement proposé. Vu que le député de St-Jacques n'est
pas ici au comité, je pense bien que le ministre pourrait attendre pour
lui dire, en Chambre ou dans le privé...
M. PINARD: C'est ça, allons discuter.
M. LAFONTAINE: Bien, ce n'est pas moi qui amène le nom du
député de St-Jacques dans la discussion, c'est le ministre. Le
ministre a probablement mal saisi ce que...
M. PINARD: D'ailleurs, la même question a été
posée hier par le député de St-Jacques durant la
discussion des crédits du ministre des Affaires culturelles et M.
Laporte a été un peu comme moi. Il a été
obligé de lui donner les mêmes renseignements que je vous ai
donnés. M. Laporte a dit qu'il n'était pas responsable de la
confection des comptes publics, que cela avait été fait à
la suite de modifications suggérées à l'Assemblée
législative l'année dernière, qui ont été
une tentative faite cette année par l'auditeur de la province quitte
à savoir ce que c'était pour donner comme résultat,
à savoir si c'est plus efficace ou fonctionnel. Si cela ne l'est pas,
à ce moment-là, il y aura des modifications qui seront
proposées et l'on verra de quelle façon...
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre dit que c'est la
mécanisation qui a fait ça. Est-ce que le ministère de la
Voirie est le seul ministère qui est mécanisé?
M. PINARD: Non, ce n'est pas le seul, mais c'est...
M. RUSSELL: Un des premiers.
M. PINARD: ... oui, un des premiers qui a été
mécanisé.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y aurait une explication de tous les
détails du système...
M. PINARD: Voici, je pense bien que le but que l'on vise actuellement
c'est d'être capable de donner avant les informations. Et si vous vous
rappelez des informations comme on les avait l'année passée, ce
serait excessivement long. S'il fallait se mettre là, il faudrait le
demander nom par nom, c'est ça que l'on essaie d'éviter.
J'espère que l'Opposition n'a pas l'intention de demander nom par
nom.
M. LAFONTAINE: C'est là que l'on demande la collaboration du
ministre pour en sortir.
M. PINARD: Oui, écoutez... M. LAFONTAINE: Ecoutez...
M. PINARD: Savez-vous ce que ça demande comme travail ce que vous
me demandez là?
M. LAFONTAINE: ... M. le ministre, à la
page 700, « fournisseurs », sommaire par article
budgétaire 1-3, $393,889.34; que le ministre, sous cet
article-là, sorte de tout ce fouillis-là ce qui correspond
à $393,000...
M. RUSSELL: Cela n'a pas de bon sens.
M. LAFONTAINE: Là, à ce moment-là, ça se
relie à 1-3 du budget proposé...
M. PINARD: Vous allez me demander de faire les comptes publics de la
façon dont ils étaient faits l'année dernière.
M. LAFONTAINE: Non, vous l'avez ici là, comment avez-vous fait
pour arriver à $393,889.34? Vous avez une liste que vous avez
compilée pour arriver à ce montant-là? Excusez, si je dis:
« Vous », mais je devrais dire: « Monsieur le
Président ». A l'article 1-4, M. le Président, il y a un
montant de $524,948.80; il y a eu des listes pour arriver à ce
montant-là. Ce sont ces listes-là que l'on veut.
M. PINARD: On va demander à celui qui s'occupe de la
mécanisation de nous dire... Alors qu'est-ce qui a été
présenté à la mécanisation pour vous permettre de
faire la somme globale de $393,889?
C'est tout compilé, tous les paiements sont compilés, il
n'y a pas de code, seulement des chiffres. Les totaux sont faits
automatiquement, ils nous sont transmis une fois par mois pour suivre le budget
mensuellement. A cette occasion-là on n'a aucun nom, on n'a absolument
rien. C'est seulement en fin d'année que les codes sont
décodifiés et puis les noms figurent mais sur le grand total
seulement.
Voyez-vous si par exemple les -fournisseurs...
M. LAFONTAINE: Oui, mais écoutez; vous allez répondre
à une question. Vous arrivez à $393,889. Il y avait des fiches
qui étaient poinçonnées d'une telle sorte qui donnaient
$393,889.34. Vous devez faire un sous-total de cela, pour avoir tous ces
comptes-là; vous pouvez les enlever ces cartes-là pour dire ce
que ça représente.
M. PINARD: Etant mensuelles, on reçoit, ce que l'on appelle une
épreuve, des paiements faits durant le mois, on reçoit un
état mensuel de tous les paiements applicables à chacun des
articles budgétaires et comme je vous dis, il n'y a pas de nom de sorti.
Nous avons seulement des totaux pour voir si on n'a pas dépassé
l'article budgétaire en question. Lorsque la fin de l'année
arrive, le total de chaque code, étant fait mécaniquement, les
noms qui sortent comme, par exemple, prenons un entrepreneur Champlain
Construction, alors il a reçu $3,864,000. A ce moment-là vous
avez sur l'article 5, Champlain Construction, qui figure pour $5,364,000
à travers un montant de $110 millions. Maintenant ça peut
être « fournisseurs », ça peut être des
contrats, ça peut être des matériaux divers.
M. LAFONTAINE: A ce moment-là si on demande au ministre, par
exemple, B.P. Construction: $103.937.95...
M. PINARD: On va vous donner tout ce qui va être dit.
M. LAFONTAINE: Vous l'avez?
M. PINARD: Parce qu'on l'a fait nous pour les renseignements du
ministère.
M. LAFONTAINE: Ah! vous l'avez fait...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... alors vous les avez...
M. PINARD: Pour les entrepreneurs, pour les entrepreneurs seulement. On
ne l'a pas pour tout... pas pour les petits fournisseurs... On peut vous dire
par exemple, si vous voulez savoir, si vous voulez le nom...
M. LAFONTAINE: A ce moment-là vous voulez dire le montant dont on
parlait tout à l'heure. Mais laissons tomber ce montant de $5 millions,
ce serait une autre chose tout à l'heure. Mais pour les montants qui
sont ici, vous êtes capables, dans les documents, dont vous avez
fait...
M. PINARD: Vous avez les montants qui apparaissent dans le s comptes
publics pour la fabrique dont j'ai mentionné le nom tantôt pour
$4,700. Etes-vous capable de me dire quelle est la nature de la
dépense?
Eh bien! il faudrait le numéro du dossier parce que ce n'est
probablement pas un contrat direct ça. C'est une subvention qui a
été accordée et puis elle, la fabrique, a fait travailler
un sous-entrepreneur. Mais comme on ne pouvait pas payer directement le
sous-entrepreneur, l'entrepreneur a payé la fabrique qui, elle, s'est
servie de ce montant-là.
M. ALLARD: Voici, M. le Président. Quand on regarde les comptes
publics de l'an passé, il y avait un montant de $274 millions. Quand on
veut rechercher où cette dépense-là a été
effectuée, on trouve que, dans un seul article pêle-même, il
y a $195 millions, c'est-à-dire 80% du crédit du budget qui est
embarqué comme ça sans aucune description. C'est 80% de votre
budget qui est là. Bien, 80 si ce n'est pas 90, $195 millions sur
$274...
M. PINARD: Oui, mais il y a quand même des explications, $195
millions...
M. ALLARD: Oui, mais, par exemple...
M. LAFONTAINE: Cela ne finira plus jamais.
M. PINARD: Ce sont des contrats d'entretien d'hiver.
M. ALLARD: Oui, mais ça c'était le risque...
M. PINARD: Evidemment c'était le risque de la méthode
nouvelle qui a été mise en vigueur pour la première fois
cette année. Alors à cause de la mécanisation...
M. ALLARD: Oui, mais, je comprends, M. le Président,...
M. PINARD: On ne peut pas présenter toutes les données
à leur travail de mécanisation.
M. LAFONTAINE: Je ne suis pas contre la mécanisation et je ne
suis pas contre les travaux électroniques mais si l'on veut
mécaniser, il faut tout de même respecter... Le Ministre savait ou
ses employés devaient savoir que le ministre viendrait devant les
Chambres pour expliquer son budget pour s'en faire voter un autre. A ce
moment-là le ministre est pris à donner des informations. Le
ministre a peut-être demandé à ses employés: «
Faites attention donnez-m'en au moins pour tel ou tel chapitre.
M. PINARD: A tout évènement...
M. LAFONTAINE: Si cela a été fait de cette
façon-là, cela pouvait aussi être fait d'une autre
façon.
M. PINARD: En tous les cas si vous voulez taire un
échantillonnage...
M. LAFONTAINE: Moi, je demanderais...
M. PINARD: ... par chapitre...
M. LAFONTAINE: ... certaines précisions.
M. PINARD: ... pour être sûr d'avoir une réponse
valable aux questions que vous posez, je suis bien prêt à le
faire. Vous ne devez pas quand même vous poser des questions sur toutes
les institutions qui apparaissent de la page 700 à la page 717.
M. LAFONTAINE: C'est justement là qu'on veut aider le
ministre.
M. PINARD: Cela va être un travail impossible.
M. LAFONTAINE: C'est justement là que l'on veut aider le
ministre. Que le ministre regarde donc cela ce soir, s'il ne pourrait pas nous
donner, par exemple, un-trois, un-quatre, un-six...
M. PINARD: Non, non...
M. LAFONTAINE: Cinq-un, cinq-deux; cinq-trois.
M. PINARD: Là vous demandez des détails de la somme totale
de $195,000,000.
M. LAFONTAINE: Absolument, M. le Président. Le gouvernement est
là pour répondre au peuple.
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il faudrait peut-être faire des
catégories à l'intérieur de la somme totale de
$195,000,000. Pour savoir si ce sont des contrats, subventions, achats de
matériaux, etc. Il peut y avoir des contrats là-dedans, il peut y
avoir des achats de matériaux, il peut y avoir...
M. LAFONTAINE: Si l'auditeur de la province avait proposé des
comptes publics en général, suivant la façon dont
l'en-tête « fournisseurs » était...
M. PINARD: Je vais vous donner un exemple de la façon dont je
puis vous répondre, de la façon la plus adéquate possible
avec la nouvelle formule en vigueur, la formule mécanisée. Par
exemple, dans le B & D Construction, il apparaît une dépense
de $103,939.95. Alors l'explication que je peux donner aujourd'hui, c'est que
cela concerne des travaux d'entretien d'hiver sur une distance de 59.8 milles,
sur la route Trans-Gaspésienne, pour une somme de $38,870...
M. LAFONTAINE: Que le ministre me permette...
M. PINARD: Un instant, les travaux sur un chemin de gravier de 1.7
mille, voyez-vous, vous avez l'entretien et la construction...
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: ... les travaux de tracement de gravier de 1.7 mille des
routes McCormick et Duguay dans New-Richmond, comté de Bonaventure, pour
$64,827.95 et des frais de location d'un chargeur Caterpillar: $240. Alors,
dans ce système global de $103,937.95, vous avez trois catégories
de dépenses.
M. LAFONTAINE: L'entretien des chemins d'hiver.
M. PINARD: L'entretien des chemins d'hiver, contrats de terrassement et
gravelage ou construction et location d'outillage. Vous avez trois
catégories de dépenses à l'intérieur de la somme
globale de...
M. LAFONTAINE: L'entretien des chemins d'hiver, combien?
M. PINARD: $38,870.
M. LAFONTAINE: $38,870, le ministre verra à la page 699,
entretien des chemins d'hiver: Abitibi-Est, $281,952, Abitibi-Ouest, $239,326,
pour tous les comtés. Alors, si vous avez une somme d'entretien de
chemins d'hiver, quand on regarde les budgets du ministère de la
Voirie...
M. PINARD: Je donne l'exemple de B&D Construction, pour une
dépense de $33,937.95.
M. LAFONTAINE: Oui, oui, c'est d'accord. Je puis dire au ministre que si
l'on regarde les comptes publics à la page 699, on sera sous
l'impression...
M. PINARD: Quelle page?
M. LAFONTAINE: 699, on sera sous l'impression que tout l'entretien des
chemins d'hiver est sous l'article « Entretien des chemins d'hiver
». Et là, le ministre, par son exemple, vient de nous prouver
qu'il y a aussi de l'entretien d'hiver caché dans « fournisseurs
».
M. VAILLANCOURT: Et les subventions, elles?
M. LAFONTAINE: Bien, je comprends que c'est tout de même
l'entretien des chemins d'hiver. Tandis que si cela avait été
présenté comme cela était présenté
d'habitude...
M. PINARD: Tandis que dans le cas que je viens d'expliquer, c'est
à contrat avec le ministère.
M. ALLARD: Dans le manuel que le ministre a,... c'est le détail
complet de tout ce qu'il y a dans les comptes publics.
M. PINARD: Non pas complet.
M. LAFONTAINE: Les détails que monsieur a expliqués
tantôt...
UNS VOIX: Les détails des fournisseurs...
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre pourrait en déposer une
copie semblable? Cela aiderait peut-être la marche des débats.
M. PINARD: Je n'ai pas d'objection à déposer cela.
M. LAFONTAINE: Cela va faciliter le travail, définitivement.
M. PINARD: J'aimerais quand même souligner que dans le cahier que
je vais déposer vous n'aurez pas une réponse à toutes les
questions...
M. LAFONTAINE: Non, mais partielle.
M. PINARD: ... que vous pourriez poser comme celle que vous avez
posée, par exemple quant à Mme Blanche je ne sais qui, et quant
à la fabrique St-François de Rivière-du-Loup...
M. LAFONTAINE: Je comprends, mais le ministre a cela pour les
entrepreneurs. Alors le ministre doit avoir d'autres cahiers relativement aux
autres...
M. ALLARD: L'Opposition veut avoir une foule d'informations qui ne sont
pas dans les comptes publics.
M. PINARD: Cela n'est pas dans les comptes publics. Evidemment, vous
vous êtes servis de ça pour donner des montants dans les comptes
publics. C'est le détail de ça.
M. LAFONTAINE: C'est-à-dire que c'est une partie des
détails.
M. ALLARD: A un moment donné, on voit par exemple un contrat de
$1 million. Là-dedans on veut savoir où il est le contrat de $1
million, c'est ça qu'il nous intéresse de savoir, à quel
endroit? Si on avait ça, ce serait...
M. PINARD: Alors, est-ce qu'on pourrait progresser.de façon
régulière?
M. LAFONTAINE: M. le Président, je pense qu'on a beaucoup
progressé, parce que le ministre disait non au commencement, et
là, on vient d'avoir un document.
M. PINARD: C'est que je suis de bonne foi et que je n'ai rien à
cacher.
M. LAFONTAINE: Le ministre se rend compte que l'Opposition est de bonne
foi, aussi.
M. LE PRESIDENT: Article ;: Traitements, salaires,
$9,698,700.
M. ALLARD: Dans cet article, il y a moins d'employés que l'an
passé ou il y en a plus? Vous avez une augmentation de $700,000 sur cet
article-là. Cela est-il dû à une augmentation de
traitements ou à une augmentation du nombre d'employés?
M. PINARD; Alors, la somme totale est de $9,698,700. C'est pour 1,627
employés, par rapport à 1,581 en 1965, pour la somme de
$9,004,500. Alors, il y a augmentation dans le montant et une augmentation dans
le nombre des employés.
M. RUSSELL: Est-ce que ça comprend des employés en dehors
de Québec aussi ou des employés...
M. PINARD: Cela comprend tout ça, monsieur.
M. GOSSELIN: Je pense que cela doit être des augmentations
statutaires, parce que 19 et 27, ça fait 46 employés de plus,
ça ne doit pas monter à $700,000.
M. PINARD: Il y a traitement au 31 décembre 1965, c'est
$8,624,750, par rapport à $7,074,050 en 1965; nouvelles nominations pour
une somme de $654,500 en 1966, par rapport à la somme de $550,000 en
1965; augmentation statutaires, ça représente la somme de
$117,000 en 1966 par rapport à $304,850 en 1965. Maintenant j'aimerais
signaler qu'au premier novembre 1965, il y a eu une augmentation, à
titre de rajustement de traitements, pour la somme de $688,300 dans un budget
supplémentaire No. 1 présenté pour l'année
1965-1966. Mais de cette somme totale de $688,300, une somme de $427,495 aurait
dû être imputée à l'entretien, c'est-à-dire
à l'entretien pour $36,300, et à la construction pour la somme de
$391,195.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministère peut nous donner les
barêmes suivant lesquels il paie ses divisionnaires de Voirie?
M. PINARD: Bien, c'est selon la classification, selon les années
de service, selon la description des fonctions.
M. LAFONTAINE: Cela varie de quels montants? Le plus bas et le plus
haut?
M. PINARD: Cela dépend des grades. Divisionnaire classe 2, grade
22, taux minimum: $7,400, taux intermédiaire, première
catégorie: $7,100, deuxième catégorie; $8,000,
troisième catégorie; $8,300, taux maximum, $8,600.
M. LAFONTAINE; $8,600?
M. PINARD: Taux maximum. Un divisionnaire de classe 2, grade 22.
M. LAFONTAINE: Divisionnaire, grade 22.
M. PINARD: Un divisionnaire classe 1, grade 21, taux minimum...
M. LAFONTAINE: Avant de prendre des notes, est-ce que le ministre peut
nous expliquer ce que c'est que grade 1, grade 2, grade 3?
M. PINARD: Le grade 1, c'est le dernier qui est entré en
fonctions.
M. LAFONTAINE: Le grade 1 vient d'entrer en fonction. Pour combien de
temps? Six mois, un an, deux ans?
M. PINARD: Bien il y a une période d'apprentissage.
M. LAFONTAINE: De deux ans? M. PINARD: Deux ans.
M. LAFONTAINE: Après cela, grade 2 jusqu'à...
M. PINARD: Après deux ans... Ah bon, il faut faire une
distinction entre le divisionnaire et l'ingénieur professionnel, celui
qui est divisionnaire ou celui qui est technicien...
M. LAFONTAINE: ... c'est ça...
M. PINARD: ... n'est pas nécessairement, s'il n'a pas de
diplôme...
M. LAFONTAINE : Alors, à ce moment-là, celui qui est
simplement technicien demeure toujours grade 1...
M. PINARD: Un et deux.
M. LAFONTAINE; L'ingénieur, lui, commence...
M. PINARD: Au grade 23.
M. LAFONTAINE: ... il commence au grade 1 lui aussi.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Bon. Excepté qu'il commence normalement au maximum
du grade 1.
M. PINARD: Non. Il commence au pied de l'échelon.
M. LAFONTAINE: ... au même pied qu'un technicien.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Ses années d'études lui servent de tremplin
pour le futur mais pas lorsqu'il est engagé,
M. PINARD: Nous avons des normes?
M. LAFONTAINE: Les normes sont les mêmes que celles d'un
technicien.
M. PINARD: Elles sont moindres.
M. LAFONTAINE: Si vous engagez, par exemple, un technicien et un
ingénieur, comme divisionnaires, est-ce qu'ils ont le même
salaire?
M. PINARD: Il faut que le technicien ait été assez
longtemps comme résident, au moins deux ou trois ans.
M. LAFONTAINE: L'expérience est égale en somme.
M. PINARD: C'est cela.
M. LAFONTAINE: Antérieure au ministère ou ailleurs.
M. PINARD: C'est cela.
M. LAFONTAINE: Mais il ne peut pas atteindre le même niveau de
salaire qu'un ingénieur.
M. PINARD: Je sais, M. Lafontaine, qu'ils peuvent commencer au
même degré, mais ce qui arrive est que l'on peut prendre un
résident qui est ingénieur et qui par ses années
d'expérience a déjà un salaire supérieur au minimum
du divisionnaire. Voyez-vous, le divisionnaire classe 2 a un minimum de $6,800
jusqu'à $8,000. Mais vous pouvez avoir des résidents qui gagnent
déjà de $7,400 à $7,700. Quand ils rentrent
divisionnaires, ils rentrent au même salaire qu'une promotion.
M. LAFONTAINE; Alors vous avez combien de grades? un et deux, puis?
M. PINARD: Grade 2, grade 1. Classes 1, 2, 3. C'est cela.
M. LAFONTAINE: 1,2,3, dans le grade 1 et 1,2,3, dans le grade 2
aussi.
M. PINARD: Oui, parce que voyez-vous, il y a des divisionnaires classe 2
et classe 1. Ensuite de cela vous avez l'assistant du chef de service à
l'outillage... puis des résidents.
M. LAFONTAINE: Seulement le divisionnaire.
M. PINARD: Pour le divisionnaire vous avez deux classifications. Des
divisionnaires classe 2, classe 1. Il n'y a pas de classe 3.
M. LAFONTAINE: Mais vous n'avez pas... vous avez le grade 1 et le grade
2 que vous voulez dire.
M. PINARD: Vous avez les grades 22 et 21. M. LAFONTAINE: Grades 21 et
22? M. PINARD: C'est cela.
M. LAFONTAINE: Alors dans le grade 21 vous engagez un divisionnaire qui
est technicien et vous le placez aux taux minimu, dans le...
M. PINARD: Le taux minimum est de $7,000.
M. LAFONTAINE: $7,000.
M. PINARD: Le taux intermédiaire dans cette catégorie est
de $7,250.
M. LAFONTAINE: $7,250.
M. PINARD: Deuxième catégorie; $7,500.
M. LAFONTAINE: Là, vous êtes toujours sur le grade 21
$7,500.
M. PINARD: Oui, c'est ça, parce qu'il y a des taux
intermédiaires. Troisième catégorie; $7,750.
M. LAFONTAINE: $7,750.
M. PINARD: Et le taux maximum $8,000.
M. LAFONTAINE: $8,000.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Après cela ils passent au grade 22. Après
deux ans.
M. PINARD: C'est cela. Alors: $7,400 et $7,700.
M. LAFONTAINE : $7,400, après cela?
M. PINARD: $7,700, $8,000.
M. LAFONTAINE: $7,700, $8,000.
M. PINARD: $8,300.
M. LAFONTAINE: $8,300.
M. PINARD: $8,600.
M. LAFONTAINE: $8,600. Cela est le taux maximum que le ministre paye
pour un divisionnaire?
M. PINARD: Pour ceux qui ne sont pas professionnels.
M. LAFONTAINE: Bon. Le professionnel maintenant.
M. PINARD: Pour les professionnels il y a un grade plus
élevé.
M. LAFONTAINE: Et le grade, quel est-il? M. PINARD: Le grade 23.
M. LAFONTAINE: Alors, le grade 23.
M. PINARD: Le grade 23 c'est pour les professionnels, ça. Alors,
le taux minimum, c'est $8,200.
M. LAFONTAINE: $8,200.
M. PINARD: Le taux intermédiaire, première
catégorie; $8,500.
M. LAFONTAINE: $8,500.
M. PINARD: Deuxième catégorie; $8,800.
M. LAFONTAINE: $8,800.
M. PINARD: Troisième catégorie; $9,100.
M. LAFONTAINE: $9,100.
M. PINARD: Taux maximum: $9,400.
M. LAFONTAINE: $9,400.
M. PINARD: C'est cela.
M. LAFONTAINE: Un divisionnaire ne peut jamais monter plus haut que
$9,400.
M. PINARD: A la classe 24, c'est assistant-chef de district.
M. LAFONAINE: Non, je parle des divisionnaires.
M. PINARD: Les divisionnaires? Alors c'est...
M. LAFONTAINE; ... c'est le maximum, il est gelé là
à $9,400, même s'il est gradué d'une université,
même si ç'a fait 30 ans qu'il est au service du gouvernement!
M. PINARD: Il y a des promotions, ça va plus vite que ça
au ministère de la Voirie!
M. LAFONTAINE; Alors, M. le Président, j'attire l'attention du
ministre, page 695. il y a M. Gaston Major, divisionnaire à
Mont-Laurier, qui gagne $9,022.99 et je pense qu'il esta l'emploi du
ministère de la Voirie depuis 1935.
M. PINARD: On peut vérifier.
M. LAFONTAINE: Je ne le sais pas, je ne peux pas faire de
recommandations...
M. PINARD: Non, mais il peut être entré en 1935, être
parti et être revenu.
M. LAFONTAINE: Non, il est toujours resté au ministère de
la Voirie. Je pense que son engagement date de 1935 et je trouve malheureux
qu'au ministère de la Voirie on ne reconnaisse pas le travail plus que
ç a.
M. RUSSELL: Un jeune ingénieur qui s'engage au ministère
de la Voirie, pour des travaux techniques, quel est le salaire?
M. PINARD: Ah! M. Major en question, il a $9,400.
M. RUSSELL: Pardon?
M. PINARD: Il a $9,400, M. Major. Il est au maximum. Il est au grade
23.
M. LAFONTAINE: Depuis combien de temps est-il au ministère?
M. PINARD: Trente et une années et trois quarts.
M. LAFONTAINE: Trente et un ans et trois quarts pour un ingénieur
civil...
M. PINARD: Il ne s'est pas présenté au concours pour le
poste d'assistant-chef de district.
M. LAFONTAINE: Non, je comprends parce que sa famille...
M. PINARD: Concours d'avancement.
M. LAFONTAINE: ... sa famille est installée à
Mont-Laurier, etc. mais je me demande si le ministre n'aurait pas, je ne sais
pas, moi...
M. PINARD: Je ne voudrais tout de même pas..,
M. LAFONTAINE: ... la politique relativement à ça...?
M. PINARD: On donne des chances de promotion, mais s'ils ne veulent pas
les prendre, c'est... Il faut fixer un maximum pour chaque fonction, sans cela
il y aurait une différence peut-être de $2,000, $3,000 comme
divisionnaire. C'est comme dans l'industrie, il faut fixer un maximum. Cela
coûte moins cher de vivre dans le comté de Labelle que ça
coûte
M. LAFONTAINE: Le ministre n'a jamais vu mes comptes de dentiste. Mais
ce que je trouve regrettable, M. le Président, c'est que pour un homme
de la valeur et de la trempe de M. Major, qui gagne présentement $9,400,
là je vois qu'il a eu une augmentation dernièrement parce que
dans les comptes publics est inscrite une somme de $9,022.99. Il est à
l'emploi du ministère de la Voirie depuis trente et un ans et quelques
mois. Lorsqu'on sait qu'on engage un technicien qui n'a aucun diplôme
universitaire, qui est un homme d'instruments, en fin de compte, puis que ce
type reçoit $7,700...
M. PINARD: Bien, il est sur un pied d'égalité...
M. LAFONTAINE: ... pour son diplôme. Mais 31 ans de service, il y
a $2,400 de différence. Je trouve que ce n'est pas... Cela, c'est un cas
particulier que je connais personnellement. Je me demande si le ministre ne
pourrait pas suggérer peut-être à la Commission de la
fonction publique de faire une classification au moins pour reconnaître
et les services et son diplôme en fin de compte la compétence.
M. PINARD: Le Syndicat de la fonction publique va s'en occuper. Il y a
des gens, pour certaines raisons, qui ne tiennent pas à être
promus. Vous avez à la Canada Power, à l'Hydro et à la
Shawinigan, des gérants de district, comme O'Reilly, qui ne veulent pas
sortir de là, ils veulent rester là même s'ils gagnent
$2,000 de moins.
M. LAFONTAINE: Il est sûr, M. le sous-ministre, que si le
ministère, lorsque le gouvernement a changé en 1960, avait offert
le poste de sous-ministre à M. Gaston Major, au salaire de $18,000, il
l'aurait accepté. Il serait venu rester à Québec,
définitivement.
M. PINARD: Quant à ça, si on avait offert le même
poste à n'importe qui dans la rue, il l'aurait accepté.
M. LAFONTAINE: Il l'aurait accepté. Ce que je prêche
à l'heure actuelle, je comprends qu'il veut rester à
Mont-Laurier, il a élevé sa famille-là, et il y est
attaché. Cela fait 31 ans qu'il reste là.
M. PINARD: Il y a des divisionnaires à qui on a offert de devenir
assistants de district et ils ont refusé. Parce que certaines
considérations...
M. LAFONTAINE: A cause du genre de vie...
M. PINARD: Ils aimaient mieux rester là. Je suis d'accord avec
vous.
M. LAFONTAINE: Je propose à l'heure actuelle au ministre
d'étudier la possibilité de reconnaître peut-être et
le diplôme et la compétence par les années de service. Un
divisionnaire qui est demeuré 31 ans dans un district ou dans d'autres
divisions...
M. PINARD: A ce moment-là on... Et M. Major et les autres sont
tous dans la même condition.
M. LAFONTAINE: Ecoutez là, je n'ai aucune objection...
M. PINARD: C'est la même chose dans l'industrie. Le fonctionnaire
qui a quinze ans d'expérience, au bout de vingt-cinq ans, allez-vous lui
donner plus?
M. RUSSELL: Pour vingt-cinq ans, c'est dans l'industrie.
M. PINARD: Ce qu'il faut faire, c'est de... dans la moyenne des gens,
ils n'apprennent plus rien.
M. LAFONTAINE: Non, mais ce que je veux dire, M. le Président,
c'est que celui qui n'a pas d'expérience, celui qui n'a pas de
diplôme, on le met, du jour au lendemain, divisonnaire, on le paie
$7,000. Là, je regarde un divisionnaire qui a trente et un ans et
quelques mois de service qui est payé $9,400. Cela veut dire que pour
ses trente et une années de service et pour son diplôme
d'ingénieur il a $2,400 de différence avec le plus bas.
M. PINARD: Bien je note la situation du député de
Labelle.
M. LAFONTAINE: Mais pas simplement la noter, j'aimerais que le ministre
l'envisage assez froidement et apporte un correctif.
M. RUSSELL: M. le Président, vous avez 46 ans...
M. LE PRESIDENT: M. Russell a la parole.
M. RUSSELL: ... M. le ministre, Beaudet, quelle est sa position
actuellement?
M. PINARD: Assistant-chef de district.
M. RUSSELL: Dans $9,800? C'est-à-dire qu'il gagnait $9,800.
M. PINARD: Oui, mais il peut avoir été augmenté. Il
travaille avec Lecavalier, il est assistant de Lecavalier dans le district de
Montréal.
Alors, son chef de district, c'est M. Gabriel Lecavalier; Dominique
Audet est assistant-ingénieur de district à Montréal, 28
3/4 années de service, $10,200 de salaire, grade 24. Voyez-vous, cette
année, il a eu son augmentation statutaire de $400.
M. LAFONTAINE: Ce serait peut-être un moyen de régler le
problème que je soulevais tout à l'heure, c'est d'étendre
les divisionnaires à la classe 24.
M. PINARD: Changer les catégories.
M. LAFONTAINE: ... à 30 ans ou 25 ans, je ne le sais pas, mais il
me semble que lorsque l'employé a passé 25 ans de sa vie...
Maintenant, je vois ici, M. Jean-Paul Adam...
M. PINARD: Chef du service d'expropriations.
M. LAFONTAINE: $14,948.
M. PINARD: Oui.
M. LE PRESIDENT: Vous avez une question?
M. ALLARD: Vous avez 46 employés de plus au ministère.
Est-ce qu'il s'agit d'employés en plus, directement, dans le
ministère de la Voirie ou si cela peut comprendre aussi dans les
différentes divisions? Il y a46employés de plus.
M. PINARD: Un peu partout, c'est réparti à travers la
province.
M. ALLARD: Il y a des employés qui ne travaillent plus, est-ce
qu'il y a eu des démissions ou des employés qui ne sont plus
à l'emploi du ministère de la Voirie?
M. PINARD: Il y a une rotation dans le personnel, il y a des
permutations, des changements, des départs...
M. ALLARD: Des changements de position.
M. PINARD: Du 1er avril 1965 au 1er janvier 1966, il y a eu 56
démissions. Il y en a eu sept classifiés sous le titre: «
fin d'engagement temporaire ». Il y en a six qui ont été
mutés,
trois qui ont été mis à leur retraite, un a
été destitué ou révoqué, je n'ai pas le
détail; huit qui sont décédés, pour un total de 81.
On en a engagé 111 par contre.
M. ALLARD: Ah! vous en avez engagés. M. PINARD: Oui.
M. ALLARD: Le chiffre de 46 même si... il peut varier?
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: De 81 à 111, il ya pourtant une
différence.
M. PINARD: Mais non, mais voici. C'est qu'il y a eu des
démissions...
M. ALLARD: Des démissions.
M. PINARD: ... des décès, il y a eu des
révocations...
M. ALLARD: En fait, ça représente 46 employés de
plus, mais ça représente plus de changement que ça.
M. PINARD: Oui.
M. ALLARD: Maintenant, le divisionnaire de Beauceville, dans la
région de la Beauce...
M. PINARD: J'aimerais dire, par exemple, qu'il y en a qui ont
été mutés au ministère des Finances, à
l'administration. Alors, du 5 juillet 1960 au 31 mars 1965, il y en a 98 qui
ont été mutés au ministère des Finances, à
la comptabilité.
M. ALLARD: Cela, c'était au 1er avril 1965.
M. PINARD: Ce que je vous ai donné tantôt, c'était
du 1er avril 1965 au 1er janvier 1966. Quant au nombre d'employés qui
ont quitté le ministère..»
M. ALLARD: 56.
M. PINARD: ... 56 démissions, sept qui ont été
engagés temporairement et dont l'engagement temporaire a pris fin, six
qui ont reçu une mutation, trois qui ont été mis à
la retraite, un a été destitué ou révoqué,
il y en a huit qui sont décédés.
M. LAFONTAINE: Ceux qui ont été mutés au
ministère des Finances...
M. PINARD: A la comptabilité, ils sont dans l'administration.
M. LAFONTAINE: Ceux qui faisaient de la comptabilité et de
l'administration du ministère dépendent du ministère des
Finances. Le ministre n'a rien à dire dans l'administration?
M. PINARD: C'est arrivé ça, en 63/64.
M» ALLARD: A la comptabilité?
M. PINARD: A la comptabilité.
M. ALLARD: Juste à la comptabilité.
M. PINARD: La comptabilité est sous l'égide du
trésor.
M. ALLARD: Est-ce que, dans les démissions...
M. LAFONTAINE: Le ministre n'a aucun lien avec son administration, la
comptabilité de son administration? C'est le ministère des
Finances qui fait l'administration?
M. , PINARD: Le contrôle de la dépense, le contrôle
budgétaire... On fait les départs et ils font simplement les
entrées aux livres.
M. LAFONTAINE: Mais tous les employés qui...
M. PINARD: Ce sont des employés de la trésorerie qui font,
en somme, la comptabilité au ministère de la Voirie. Alors, on
n'a plus le service comptable séparé comme autrefois. Ils sont
tous versés au service comptable du ministère des Finances qui a
la responsabilité du conseil de la trésorerie.
M. LAFONTAINE: Cela veut dire que le ministre des Finances est le
patron, si vous voulez de la comptabilité.
M. PINARD: C'est le grand comptable, oui.
M. LAFONTAINE: Mais la décision, où est-elle prise?
M. PINARD: Ils sont même payés par le ministère des
Finances.
M. LAFONTAINE: Le centre de décisions est-il le ministère
des Finances ou le ministère de la Voirie?
M. PINARD: Quant à la dépense, c'est le ministère
de la Voirie mais quant au contrôle de la dépense, quant aux
entrées aux livres, ce sont les représentants du ministère
des Finances.
M. LAFONTAINE: Un comptable dans un bureau de division, est-ce qu'il
tombe sous l'administration du ministre des Finances ou sous l'administration
de la Voirie?
M. PINARD: De la Voirie.
M. LAFONTAINE: La Voirie. Alors il y a combien d'employés qui ont
été mutés au ministère des Finances?
M. PINARD: 94.
M. LAFONTAINE: 94.
M. PINARD: Du 5 juillet 1961...
M. LAFONTAINE: Ce sont tous des employés attachés au
bureau de Québec...
M. ALLARD: Au bureau central de la comptabilité...
M. LAFONTAINE: ... qui était ici...
M. PINARD: Ici, à Québec, c'est ça. Ils sont encore
à la même place mais ils dépendent du trésor.
M. LAFONTAINE: Ils sont encore dans les locaux du ministère de la
Voirie.
M. PINARD: Mais oui.
M. RUSSELL: ... 1,627 employés, ça comprend les
fonctionnaires, les employés permanents, les divisions...
M. PINARD: Alors ceux qui sont sous la juridiction de la Commission de
la fonction publique... Alors vous en avez 646 à l'administration, et
981 dans les services techniques, pour le nombre total en 1,627.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre pourrait me dire, par exemple,
à la page 693 des comptes publics de l'an passé: Gustavo De Rico,
$1,580.20...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Gustavo De Rico, qu'est-ce qu'il fait?
M. PINARD: Le traitement de Gustavo De Rico. On me dit qu'il est
décédé.
M. LAFONTAINE: Il est décédé mais pourquoi lui
payait-on un salaire si bas. Est-ce parce qu'il a simplement travaillé
une partie de l'année?
M. PINARD: Il était à temps partiel.
M. LAFONTAINE: Vous avez ici Patrick Gagné aussi, à la
page 693: $2,692.21.
M. PINARD: Desgagné, dites-vous? M. LAFONTAINE: Gagné...
M. PINARD: Gagné...
M. LAFONTAINE: Le sixième ou cinquième, je crois...
M. PINARD: Guy Gagné? M. LAFONTAINE: Patrick. M. PINARD: Patrick,
oui... M. LAFONTAINE: $2,692.21.
M. PINARD: Oui, un instant là. Il est probablement arrivé
à titre temporaire, alors il a gagné le salaire qui est
indiqué là...
M. LAFONTAINE: Quel est le salaire minimum que la...
M. PINARD: Il gagne maintenant $5,150; il a une année de base de
service.
M. LAFONTAINE: Quel est le salaire minimum que le ministère de la
Voirie paie à ses employés?
M. PINARD: C'était un surveillant de travaux. Alors grade 17. il
gagne actuellement $5,150.
M. LAFONTAINE: Et ça, c'est celui qui est payé le moins
cher.
M. PINARD: Grade 17 a, le minimum c'est $4,900, le maximum $5,900.
M. LAFONTAINE: Le grade 1, ça c'est le grade le plus bas...
M. PINARD: Inférieur...
M. LAFONTAINE: ... inférieur. Les salaires commencent à
quel montant?
M. PINARD: A $1,900 et le maximum à $2,500.
M. LAFONTAINE: Il n'y en a plus à $1,500. M. PINARD: Non, il n'y
en a plus de ça.
M. LAFONTAINE: Vous dites qu'il n'y a plus de classe 1.
M. PINARD: On n'a plus d'échelle de salaire minimum à
$1,900.
M. LAFONTAINE: Cela commence où, votre échelle de
salaire?
M. PINARD: Les sténographes commencent à $2,200. Cela
commence au grade 3.
M. LAFONTAINE: Au grade 3, combien?
M. PINARD: $2,100 pour un maximum de $2,700.
M. LAFONTAINE: Ce sont des sténographes?
M. PINARD: Ce sont des messagers.
M. LAFONTAINE: Les sténographes, c'est de quelle classe
ça?
M. PINARD: Cela commence à $2,200. Ce sont des petites filles qui
sortent de l'école, grade 4: $2,200, maximum $2,800. Bien, elles peuvent
être payées plus cher que ça; elles peuvent aller jusqu'au
grade...
M. LAFONTAINE: Pour les contremaîtres sur les travaux, est-ce que
vous pouvez me donner le barème?
M. PINARD: Les surveillants de travaux, ce sont les grades 16 et 17
alors...
M. LAFONTAINE: ... les cantonniers-chefs, ils gagnent $80 par
semaine...
M. PINARD: Selon leurs années de service, ça varie entre
$5,150 et... vous en avez 17: $4,900 à $5,900.
M. LAFONTAINE: Ce sont les permanents, ceux qui sont payés
à l'année?
M. PINARD: Oui, c'est ça.
M. LAFONTAINE: Et puis ceux qui sont payés à l'heure?
Comme, par exemple, le cantonnier-chef que le sous-ministre mentionnait, est-ce
qu'il est payé à l'heure ou à la semaine?
M. PINARD: Non, non, à la semaine. M. LAFONTAINE: A la
semaine.
M. PINARD: Cela rentre sur une base annuelle.
M. LAFONTAINE: Sur une base annuelle, 52 semaines par année.
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: Deux fois par mois, vous les payez à tous les
quinze jours?
M. PINARD: A tous les quinze jours.
M. LAFONTAINE: A toutes les deux semaines. 26 paies par
année.
M. PINARD: A tous les quatorze jours.
M. LAFONTAINE: Le salaire horaire, le minimum que le ministère
paie pour...
M. PINARD: Les journaliers?
M. LAFONTAINE: ... les journaliers, vous avez des cantonniers aussi qui
sont à l'heure...
M. PINARD: $1.20 pour les petits cantonniers des paroisses, ceux qui
restent... Je pense qu'il y a une différence de $0.05 avec les gens qui
travaillent pour eux. Ils doivent gagner à peu près $1.25.
M. LAFONTAINE: Alors le cantonnier gagne $1.25. Le contremaître
des travaux gagne $1.25 aussi?
M. PINARD: Les contremaîtres, qui sont différents des
cantonniers-chefs, gagnent plus cher que cela...
M. LAFONTAINE: Les contremaîtres spéciaux...
M. PINARD: Le cantonniers: $1.25 de l'heure. Le petit cantonnier.
M. LAFONTAINE: Le petit cantonnier, combien? $1.25?
M. PINARD: Le cantonnier-chef qui est versé à l'entretien
de l'été gagne $10 par jour. Attendez-là. Autrefois, avant
1960, le cantonnier, le petit cantonnier gagnait $0.90 l'heure. Il gagne
maintenant $1.25 l'heure. Le cantonnier-chef gagnait autrefois $10 par
jour...
M. LAFONTAINE: Non, mais que le ministre...
M. PINARD: Il gagne maintenant $92.65.
M. LAFONTAINE: Le ministre peut laisser faire. Je ne pose pas une
question sur autrefois.
M. PINARD: J'ai quand même droit de vous donner les renseignements
que je voudrai.
M. LAFONTAINE: Ah! très bien, le ministre voudrait étirer
les débats...
M. PINARD: Le cantonnier-chef qui s'occupe de l'entretien d'hiver, qui
gagnait $10 par jour gagne $87.65 par semaine.
M. LAFONTAINE: Combien? M. PINARD: $87.65.
M. LAFONTAINE: $87.65, cela c'est le cantonnier-chef.
M. PINARD: Le cantonnier-chef. M. LAFONTAINE: L'hiver.
M. PINARD: L'hiver, le même cantonnier peut gagner... Il y a $5 de
différence.
M. LAFONTAINE: Par semaine.
M. PINARD: Selon qu'il s'occupe de l'entretien d'été ou
d'hiver.
M. LAFONTAINE: Maintenant est-ce que le ministre garde à son
emploi tous les cantonniers de paroisse, pendant l'hiver?
M. PINARD: Non.
M. LAFONTAINE: Non.
M. PINARD: Le cantonnier-chef reste au service...
M. LAFONTAINE: Oui. Le cantonnier de paroisse...
M. PINARD: Le petit cantonnier...
M. LAFONTAINE: ... travaille six mois.
M. PINARD: Cela dépend exactement, cela peut être plus que
six mois. Là on essaie de les intégrer douze mois par
année.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Il y en a une grosse partie...
M. LAFONTAINE: Mais à l'heure actuelle, ils n'ont pas
commencé à travailler.
M. PINARD: Non, on veut leur donner leur permanence s'il y a moyen.
Autant que possible, ceux qui font l'entretien d'été, quand
arrive la neige, on les verse dans le service de l'entretien de la neige. Comme
les petits cantonniers, on les paie sur une base hebdomadaire. Les gars gagnent
de $56 à $60 par semaine.
M. LAFONTAINE: Je veux dire que le ministère les engage au
commencement de l'année. A quelle date au printemps? Est-ce que c'est le
1er mai, le 15 avril ou...
M. PINARD: Cela commence à la fin de mars.
M. LAFONTAINE: Fin de mars. Mais il n'y a pas de date
définitive.
M. PINARD: Non, cela dépend de la température.
M. LAFONTAINE: Maintenant les titres pour les salaires pour les
arpenteurs, est-ce qu'ils sont payés à l'heure ou à la
semaine?
M. PINARD: Il y en a qui sont payés à l'heure et d'autres
à la journée.
M. LAVOIE: A la journée, quand ils travaillent. Et quand ils ne
travaillent pas, sont-ils payés quand même? Les journées
où la température ne le permet pas, ceux qui restent à la
maison sont-ils payés quand même?
M. PINARD: Il y en a dans cela qui sont payés à la
journée et à l'heure. Ces gars-là, quand il pleut, ne sont
pas payés.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous êtes certain de cela.
M. PINARD: Oui. Pas tous, mais il y en a.
Par contre il y en a d'autres que l'on envoie dans les divisions pour
faire du travail de bureau, payés à l'heure. Mais la plupart de
ces gars-là, on leur montre comment faire.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais le type qui est à la disposition des
arpenteurs, quand la température ne le permet pas, il reste chez lui.
Est-ce qu'il est payé cette journée-là?
M. PINARD: S'il reste chez lui, temps fait, temps payé. Il n'est
pas payé.
M. LAVOIE (Wolfe): Il n'est pas payé parce...
M. VAILLANCOURT: Maintenant, M. le Président, le cantonnier-chef
a-t-il une allocation de dépenses pour son automobile?
M. PINARD: On fournissait la camionnette du ministère, pour
éviter les comptes de dépenses exagérés quand on
laissait l'automobile personnelle du cantonnier servir aux fins de la voirie.
Alors, ils cherchaient à justifier les comptes de dépenses
parfois trop exagérés. On coupait un moment donné. La
bonne façon d'en arriver à l'uniformité, c'est de leur
enlever leur automobile personnelle pour fins de travail au ministère de
la Voirie et de leur fournir des camionnettes.
M. LAFONTAINE: Cela, c'est pour tous les cantonniers-chefs. Chaque
cantonnier-chef a une camionnette fournie par le ministère de la
Voirie.
M. PINARD: Dans certains comtés, les contremaîtres
généraux.
M. LAFONTAINE: Les contremaîtres généraux et cela
est fourni douze mois par année.
M. PINARD: Douze mois par année. Cela vous justifie quand
même l'usage de la camionnette.
M. VAILLANCOURT: Mais quant aux cantonniers de paroisse, ils n'ont pas
de camionnette. Es sont obligés de se servir de leur voiture.
M. PINARD: Oui.
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'ils ont une allocation de payée pour
cela?
M. PINARD: C'est à tant du mille. Ils justifient leurs
dépenses.
M. LAFONTAINE: A combien du mille? M. PINARD: Dix sous du mille.
M. LAFONTAINE: Douze cents du mille pendant l'hiver. Et pendant
l'été?
M. PINARD: Ecoutez là, il faudrait faire la distinction. Il y a
le petit cantonnier, le cantonnier que l'on appelle. Il travaille sur des
camions du ministère de la Voirie. Il gagne tant de l'heure, lui.
M. LAFONTAINE: Le petit cantonnier, je pense, fournit son camion et le
ministère...
M. PINARD: Cela dépend.
M. LAFONTAINE: ... loue le camion.
M. PINARD: Dans les divisions où l'on n'a pas assez de camions.
Il travaille avec un camion. On l'engage homme et camion. Dans d'autres
divisions plus grandes où l'on a suffisamment de camions de la Voirie,
il embarque sur un camion de la Voirie.
M. LAFONTAINE: Là, à ce moment-là, il est
payé $1.25 pour lui. Maintenant lorsqu'il fournit son camion, il est
payé combien pour son camion par jour?
M. PINARD: Il y a un taux sur le camion.
M. LAFONTAINE: Quel est le taux sur le camion?
M. PINARD: Cela dépend si c'est une camionnette, un camion de
deux tonnes, de trois tonnes.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le gars...
M. PINARD: C'est uniforme cela. Lorsqu'un employé, un cantonnier
ou un contremaître travaille avec un outillage du ministère, il
n'a pas droit au salaire horaire ci-devant. Alors, autrefois, c'était
son automobile, $0.30 à $0.50. C'est de $0.40 à $0.60 l'heure
maintenant. Si c'est un camion de deux à deux tonnes et demie, c'est
$1.40 à $1.80 l'heure.
M. LAFONTAINE: Un camion de?
M. PINARD: De deux à deux tonnes et demie.
M. LAFONTAINE: De deux à deux tonnes et demie, pour un
cantonnier...
M. PINARD: Autrefois, c'était de $1.10 à $1.75.
M. LAFONTAINE: Oui, mais il ne doit pas y avoir beaucoup de deux tonnes
qui...
M. PINARD: Le camion trois tonnes et plusc'était
$1.65 à $1.90, par rapport à $1.35 et a $1.60 et...
M. LAFONTAINE: De l'heure?
M. PINARD: De l'heure.
M. RUSSELL: Est-ce en plus de son salaire?
M. PINARD: C'est cela.
M. RUSSELL: En plus de son salaire.
M. LAFONTAINE : Et le ministère demande quoi comme norme quand il
engage un cantonnier avec un camion de deux tonnes?
M. PINARD: Bien, tout dépend des besoins...
M. LAFONTAINE; Un cantonnier normalement...
M. PINARD: ... et du travail qu'on veut lui confier. S'il n'a qu'une
camionnette d'une demi-tonne quand on veut essayer de lui faire char-royer du
roc, il ne sera pas outillé de façon adéquate. Alors, il
doit travailler sur le camion du ministère.
M. LAFONTAINE : Et quel ouvrage demande-t-on à un cantonnier? De
remplir des trous et de gratter des chemins, avec un camion de deux
tonnes...
M. PINARD: Cela peut varier.
M. LAFONTAINE: ... d'entretenir et de ramasser les roches. Normalement,
c'est plus qu'un deux tonnes.
M. PINARD: De toute façon...
M. LAFONTAINE: C'est un minimum de trois tonnes, au moins.
M. PINARD: De toute façon, c'est un taux qui ne s'applique pas
très souvent.
M. LAFONTAINE: Et les opérateurs de gratte, il y en a combien
avec des deux tonnes, monsieur le ministre?
M. PINARD: Je n'ai pas la liste. J'ai seulement le taux horaire. Si le
cas se présente, moi, je n'ai pas la liste...
M. LAFONTAINE: Parce que je pense bien que le ministère serait
malaviséd'engager...
M. PINARD: L'opérateur d'une niveleuse mécanique est
payée de $1.45 à $1.60 l'heure, par rapport à $1.00 et
$1.25 d'autrefois.
M. RUSSELL: Est-ce qu'ils sont maintenus, à l'année, ces
opérateurs?
M. PINARD: Cela dépend, ceux qui sont versés à
l'entretien d'hiver, à ce moment-là, deviennent à travail
permanent, routiers permanents.
M. LAFONTAINE: Monsieur le ministre disait tout à l'heure que les
cantonniers de paroisse sont en train de les intégrer à
l'année, pour l'entretien des chemins d'hiver...
M. PINARD: Vous parlez des cantonniers-chefs, là.
M. LAFONTAINE: Cantonniers-chefs.
M. PINARD: Alors, on veut les engager sur une base permanente. Dans la
mesure du possible, on veut intégrer les cantonniers de paroisse pour en
faire des techniciens-routiers, avec des cours de formation adéquate,
pour en faire un technicien à l'emploi permanent du ministère de
la Voirie.
M. LAFONTAINE: Maintenant, lorsque le ministre engage un cantonnier pour
l'entretien d'hiver, il ne neige pas tous les jours, donc il ne travaille pas
tous les jours. Est-ce que le minimum de salaire lui est payé plus, s'il
peut sortir, par exemple, pendant la nuit, ou est-il payé à la
semaine, ou quoi?
M. PINARD: Il fait partie d'une équipe d'entretien, alors il y a
différents travaux qui sont exécutés même en
période de...
M. LAFONTAINE: Non, mais je pense à un cantonnier en particulier
dans mon coin qui ne travaille que lorsqu'il commence à neiger, qui a un
camion et qui sale les routes.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Alors, à ce moment-là, le lendemain, il
fait beau et il fait beau pen-
dant trois jours de temps. Est-ce que le ministère lui paie un
salaire ou est-il payé simplement lorsqu'il sale?
UNE VOIX: La plupart des « saleux » sont sur une base
hebdomadaire.
M. PINARD: L'opérateur... le chauffeur d'une souffleuse, d'une
charrue, d'une niveleuse ou d'une jeep, qui est versé à
l'équipe de déneigement, gagne $67.65 par semaine, pour 56 heures
au minimum. Alors, sur sept jours de huit heures, c'est-à-dire de sept
heures de l'avant-midi à quatre heures de l'après-midi, plus les
heures supplémentaires à la suite de 56 heures, suivant le taux
d'échelle de salaire. Le chef-opérateur gagne $72.65 par semaine,
aux mêmes conditions que les opérateurs, au cas où il
ferait plus d'heures que la semaine réglementaire.
M. LAFONTAINE: Ce que je demande au ministre, le cantonnier d'une
paroisse qui est intégré présentement...
M. PINARD: Dans l'équipe d'entretien?
M. LAFONTAINE: ... dans l'équipe d'entretien, lorsqu'il neige. La
seule fois où on le voit, c'est quand il neige; il est sur la route et
il étend du sel. Entre deux périodes de neige, entre deux
tempêtes de neige, il est chez lui, est-ce qu'il est payé?
M. PINARD; Vous parlez de celui, par exemple, qui répand le sel
à la pelle?
M. LAFONTAINE: C'est cela.
M. PINARD: ... Ou bien qui verse le sel dans l'épandeuse.
M. LAFONTAINE: Non, qui jette le sel à la pelle. Il conduit son
camion,...
M. PINARD: Un « saleux », qu'on l'appelle. M. LAFONTAINE: Un
« saleux », oui.
M. PINARD: Il travaille 56 heures. On lui garantit 56 heures. Lorsqu'il
travaille plus de 56 heures, il y a un surplus.
M. LAFONTAINE: Et c'est lui qui tient son temps?
M. PINARD; Oui.
M. LAFONTAINE: Et vous lui faites confiance!
M. RUSSELL: Il arrive un autre point que je voudrais éclaicir. Si
l'employé, à cause d'une tempête de fin de semaine,
travaille presque sans arrêt, il fait ses 56 heures en trois jours ou
quatre jours, et là il arrive une journée où il doit
recommencer, il se trouve à faire du temps supplémentaire,
payé en supplémentaire,...
M. PINARD; Il est payé en supplémentaire.
M. RUSSELL: S'il a fait 57 heures, il est payé en
supplémentaire.
M. PINARD: Il est payé à $1.25, suivant le taux de
l'échelle de salaire, ce qui fait un salaire d'ouvrier.
M. LAFONTAINE: Et il n'est pas payé s'il fait huit heures dans
une journée? Le lundi, huit heures, le mardi, il a été
obligé de travailler jusqu'à minuit, il a fait, disons, six
heures et sept heures.
M. PINARD: Il faut qu'il fasse sa semaine de 56 heures.
M. LAFONTAINE: Maintenant son camion n'est pas payé sur une base
de 56 heures.
M. RUSSELL: Non.
M. LAFONTAINE: Son camion est payé lorsqu'il sort.
M. RUSSELL: Temps fait, temps payé.
M. LAFONTAINE: Mais il y a un minimum vital de pas plus de 56
heures.
M. ALLARD: Est-ce qu'il y a encore des employés qui peuvent en
même temps être cantonniers d'une section, avoir des contrats de la
voirie aussi. Avoir les deux en même temps; être cantonnier et
obtenir des contrats de la voirie, à part cela par exemple, l'entretien
des chemins d'hiver, etc...
M. PINARD: Dans le cas d'un cantonnier qui travaillerait comme tel,
c'est celui qui pourrait obtenir un contrat d'entretien de chemins d'hiver, je
ne pense pas...
M. ALLARD: Le cas s'est produit en 1962 dans la Beauce. Vous avez eu
Laurent Bernard...
M. PINARD: C'est possible.
M. ALLARD: ...qui à ce moment-là était le
cantonnier d'une paroisse...
M. PINARD: Chef d'équipe.
M. ALLARD: ...et ce type-là avait un contrat d'entretien de
chemins d'hiver qui figure aux comptes publics. Après cela il y avait
son traitement qui était de $3,383. Il a eu à part cela des
dépenses de voyages payées de $2,196 plus des dépenses
d'équipe de $1,485. Ce qui veut dire que dans l'espace d'un an, il a
retiré environ $15,000. Il était donc cantonnier, il occupait une
fonction et en plus il avait des contrats.
M. PINARD: J'aimerais bien que le député vérifie
à quel endroit il prend ces renseignements.
M. ALLARD: Je l'ai ici dans les comptes publics.
M. PINARD: En quelle année? M. ALLARD: En 1962.
M. PINARD: Vous n'avez pas posé la question sur les
crédits...
M. ALLARD: Non. Je l'ai demandé l'an passé et j'ai eu de
la difficulté à avoir les questions. Je vais les
réinscrire au feuilleton, mais je vous demande s'il existe encore des
cantonniers qui, en même temps, peuvent avoir des contrats de la voirie,
soit l'entretien des chemins d'hiver ou autres.
M. PINARD: Non, mais ce qui est arrivé c'est que ces
cantonniers-là ont fait du travail pour une municipalité, ils ne
le faisaient pas pour eux-mêmes. Ils avaient un camion, ils mettaient un
chauffeur sur le camion qui travaillait pour la municipalité... Non, on
élimine ces cas-là. Mais, depuis trois ans, aucun cantonnier ou
aucun employé de la Voirie ne peut louer de la machinerie à la
Voirie. C'est défendu, cela.
M. ALLARD: Parce que... évidemment je pourrai inscrire la
question au feuilleton. Il y a eu d'ailleurs... vous vous rappelez, je vous ai
posé une question...
M. PINARD: Oui, mais il a été remercié de ses
services.
M. ALLARD: Oui, justement, c'est là que la réponse n'a pas
été claire. Vous l'avez obligé à rembourser un
montant.
M. PINARD: Oui.
M. ALLARD: La réponse que vous aviez donnée au feuilleton,
c'est qu'il y avait de remboursé à ce moment-là un montant
de $400 et quelque. Savez-vous si le montant est plus fort que cela ou s'il a
été obligé de rembourser? J'imagine qu'il a fait un
détournement quelconque et le ministère n'avait pas, dans ces
conditions-là, pris de plaintes criminelles contre cet
employé-là, vous l'avez tout simplement destitué.
M. PINARD: Avec demande de remboursement.
M. ALLARD: Oui.
M. PINARD: S'il n'y avait pas d'intention criminelle, il aurait
été difficile de le poursuivre devant le tribunal pour aucune
condamnation. A ce moment-là on congédie avec demande de
remboursement. Cela se fait en consultation avec le ministère du
Procureur général habituellement, pour analyser, à la
lumière des faits, si réellement il y avait intention criminelle
et s'il y a matière à poursuite.
M. ALLARD: Maintenant, même après que vous ayez
destitué cet employé-là vous avez continué à
lui donner des contrats au ministère de la Voirie. Il n'y a rien
qui...
M. PINARD: Cela pourrait être des contrats par l'entremise des
municipalités.
M. ALLARD: Non. Il y a eu des contrats d'entretien de chemins, des
contrats de construction de ponts, construction de routes, etc... Ils figurent
aux comptes publics depuis ce temps-là tous les ans.
M. PINARD: Bien, évidemment il a le droit de gagner sa vie, en
autant qu'il gagne honnêtement son salaire c'est ce qui est
demandé, n'est-ce pas?
M. PINARD: Oui heureusement parce que ça aura fait tort à
dix ou vingt.
M. LE PRESIDENT! Adopté? DES VOIX: Adopté.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il y a
plusieurs cas identiques tels que le cas soumis par le député de
la Beauce.
M. PINARD: Bien là... si je me souviens, il y a eu une question
de posée il y a quelques années mais je n'en connais pas d'autres
à moins qu'il y ait des cas bien spécifiques.
M. LAFONTAINE: Non, c'était ce cas-là.
M. ALLARD: Je sais que le ministère à déjà
fait une enquête...
M. LAFONTAINE: ...dans l'arrondissement du village de Labelle et qu'un
cantonnier a été démis de ses fonctions.
M. PINARD: Je ne me souviens pas du cas en particulier. Je sais
cependant qu'il y a eu enquête, il arrivait qu'un « millage
»... incroyable, compte tenu du millage de chemin a entretenir dans son
comté, c'était une affaire épouvantable.
M. LAFONTAINE: Je pense qu'on a exigé la démission.
M. PINARD: On a trouvé qu'il se promenait un peu trop. Alors, ils
l'ont congédié. Des fois évidemment, il y a remboursement
pour le surplus de « millage » fait et non justifié.
M. LAFONTAINE: Je pense que le ministère a congédié
le cantonnier, je pense aussi que le cantonnier-chef a eu certaines
remontrances de la part du ministère et j'aimerais être au courant
de...
M. PINARD: Bien, il estpossible, par exemple, que sur le plan de la
surveillance il ait été mal surveillé par le
chef-cantonnier et que le chef-cantonnier, voyant l'irrigularité commise
à sa connaissance, ne l'a pas dénoncée à ses
supérieurs. Bien, lui aussi est puni dans ce temps-là.
M. LAFONTAINE: Il a eu peut-être une remontrance.».
M. PINARD: Bien, ça dépend. Evidemment, il aurait eu des
faits qui ne sont pas...
M. LAFONTAINE: Si le ministre peut me donner le rapport, je...
M. PINARD: Bien, je n'ai pas de cas précis.
M. LAFONTAINE: Je pense que le ministre sait sur quel sujet je
discute.
M. PINARD: Je m'en rappelle un peu. M. Armand Roy.
M. LAFONTAINE: Est-ce qu'il est encore au service du ministère
dans le comté?
M. PINARD: Dans le cas de la question posée par le
député de Labelle, c'était J.-Maurice Brun, cantonnier. Il
avait majoré le nombre des heures sur les feuilles de temps puis il
avait volé du matériel appartenant au ministère. Ce n'est
pas pour publication là. Monsieur Brun a été
congédié...
M. LAFONTAINE: Donnez des renseignements.
M. PINARD: ... Il a remboursé $80.60.
M. LAFONTAINE: $80.60. Cela c'était le montant du vol?
M. PINARD: Bien, le montant du vol, du vol trouvé.
M. LAFONTAINE: Du vol trouvé.
M. ALLARD: A ce moment-là, vous devez poursuivre... consulter le
ministère de la Justice?
M. PINARD: On consulte le ministère de la Justice à la
lumière des faits révélés par l'enquête.
Reste la responsabilité ou recommandation du ministère de la
Justice quant à la poursuite.
M. ALLARD: Parce qu'évidemment, il se produit un malaise dans les
localités où ces situations se produisent et il arrive qu'on dise
que cet individu-là fait n'importe quoi, puis il passe à travers.
S'il en sort, c'est parce que, probablement, il y a quelqu'un qui l'aide. C'est
ce qui reste dans le public, alors que normalement il y a des individus qui
seraient poursuivis pour moins. Si vous l'obligez à rembourser, c'est
signe qu'il a nécessairement pris quelque chose qui ne lui appartenait
pas. Il y a un terme spécifique pour traduire cet acte-là.
M. LAFONTAINE: Maintenant, quel était le rôle joué
par le chef-cantonnier dans ce...
M. PINARD: Bien là, je ne sais pas parce que je ne l'ai pas ici.
Evidemment, je ne sais pas le détail de la plainte portée contre
le cantonnier en question. J'ai tout simplement un résumé des
faits qui ont entrainé son congédiement.
M. LAFONTAINE: La liste que le ministre a présentement en main,
est-ce que c'est une liste...
M. PINARD: Non, ce n'est pas une liste de ça, ce sont...
M. LAFONTAINE: La liste des employés qui ont quitté le
ministère?
M. PINARD: C'est un dossier qui concerne les enquêtes faites sur
le plan administratif, sur le plan de dénonciations qui sont faites sur
les employés...
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre pourrait...
M. PINARD: ... sur les infractions aux règlements.
M. LAFONTAINE: ... en produire une copie?
M. PINARD: Non. Parce que c'est de nature confidentielle et ça
pourrait donner lieu à des actions en dommages.
M. ALLARD: Vous n'avez pas le cas de M. Laurent Bernard de
St-Ephrem-de-Beauce, là-dedans?
M. PINARD: Peut-être.
M. ALLARD; La raison de son congédiement?
M. PINARD: Comment s'appelait-il? M. ALLARD: Laurent Bernard.
M. PINARD: Laurent Bernard. Irrégulièrement inscrit sur
feuille de temps, pour payer du terrain. C'est le salaire d'un chauffeur alors
que le taux de location comprenait déjà le salaire
d'opérateur, il a été congédié.
M. LAFONTAINE: Est-ce qu'il a remboursé?
M. PINARD: Le rapport ne l'indique pas. Bien le rapport, ce n'est pas un
rapport complet, c'est tout simplement..,,
M. ALLARD: Je vais inscrire la question au feuilleton.
M. PINARD: Alors, inscrivez la question au feuilleton.
M. ALLARD: Concernant les ingénieurs divisionnaires, dans les
démissions que vous avez, est-ce que vous avez la démission de
l'ingénieur divisionnaire de la Beauce, de Beauce-ville?
M. PINARD: Ah! monsieur... M. ALLARD: Louis Dion.
M. PINARD: Louis Dion, il est actuellement dans la catégorie des
employés qui sont en congé sans solde.
M. ALLARD: A compter de quelle date, la démission?
M. PINARD: Avant sa présentation à la convention. Je ne
sais pas... 23...
M. ALLARD: Un mois et demi.
M. PINARD: C'était au mois de janvier.
M. ALLARD: Parce que vous n'avez pas la date à laquelle...
M. PINARD: Le 23 janvier, si je me souviens bien.
M. ALLARD: 23 janvier. Maintenant il est en « leave of
absence ».
M. PINARD: C'est ça. M. ALLARD: Alors... M. PINARD: Sans
solde.
M. ALLARD: Sans solde et suivant la loi, il peut reprendre son
poste...
M. PINARD: On s'est informé à la Fonction publique et il a
le droit de reprendre son travail si...
M. ALLARD: Un mois après.
M. PINARD: Seulement je lui ai dit person-
nellement qu'il ne pouvait pas s'attendre, nécessairement,
à reprendre son poste au même endroit. Il peut être
muté ailleurs.
M. ALLARD: Maintenant, est-ce que son remplaçant est
nommé?
M. PINARD: Il avait un assistant, je crois, M. Robert Poulin.
M. ALLARD: Je vous demande si c'est lui qui a été
nommé.
M. PINARD: Il n'y a pas eu de nomination officielle mais je sais qu'il y
a un remplaçant...
M. ALLARD: Est-ce qu'il y a un remplaçant?
M. PINARD: M. Antoine Bouchard.
M. ALLARD: Alors, est-ce que M. Bouchard est entré en
fonction?
M. PINARD: Pas encore, il a été avisé la semaine
dernière.
M. ALLARD: Il n'est pas rendu à Beauceville actuellement?
M. PINARD: Pas encore, je ne pense pas. M. Bouchard était un
assistant-divisionnaire à
Shawinigan.
M. ALLARD: M. Poulin reste-t-il à Beauceville comme
assistant?
M. PINARD: Pour le moment, mais il est question d'une mutation
ailleurs.
M. ALLARD: Maintenant, je comprends que le démissionnaire
habitait la maison, le logement du ministère de la Voirie, est-ce qu'il
l'occupe encore?
M. PINARD: Il est censé.
M. ALLARD: Est-ce qu'un avis lui a été signifié
d'avoir à laisser les lieux, pour donner sa place au remplaçant
prochainement ou...
M. PINARD: Exactement, il va être obligé de laisser.
M. ALLARD: Alors, je poserai la question par écrit, pour avoir
une réponse écrite.
M. PINARD: Là, je ne sais pas. Si pour des questions d'ordre
familial on ne jugeait pas bon de l'obliger à déménager,
on va lui charger un loyer au taux normal des loyers en vigueur, jusqu'à
la fin du mois de juin, à cause des enfants qui sont à
l'école.
M. ALLARD: S'il a des enfants. M. PINARD: C'est ça.
M. ALLARD: Sinon, il va partir tout de suite.
M. PINARD: C'est ça.
M. ALLARD: Mais normalement...
M. PINARD: Alors, il ne faudrait tout de même pas être
injuste...
M. ALLARD: Non, mais tout de même.
M. PINARD: Non, non, mais je comprends. Mais ce que je veux dire, c'est
qu'on va lui demander le prix d'un loyer normal.
M. ALLARD: Normalement, lorsqu'il est divisionnaire, il ne paye pas de
loyer.
M. PINARD: Oui, il paye un loyer nominal. M. ALLARD: Nominal. M. PINARD:
Nominal.
M. ALLARD: Et si la question se présentait, il y aurait un
rajustement de loyer.
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, le ministère demanderait le
même loyer qu'on lui charge.
M. PINARD: Non, non, c'est un taux nominal.
M. LAFONTAINE: Qui serait de combien? Par exemple, $10 par mois, $15 par
mois?
M. PINARD: Non, non, c'est plus que ça. $45 à $50 par
mois. Il s'agit de faire l'évaluation des loyers de catégories
semblables...
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: ...disons, dans la ville de Beauceville. De les faire
évaluer et de dire: « Ecou-
tez là, pour remplir les conditions présentes, vous allez
payer tel montant de loyer ».
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre ne pense pas... je comprends qu'il
peut peut-être y avoir certaines raisons familiales, humaines, de garder
dans des locaux qui appartiennent au gouvernement un candidat libéral,
mais le ministre ne pense pas aussi qu'il peut peut-être y avoir des
raisons psychologiques relativement au peuple qui dit, à ce
moment-là: il est encore en fonction...
M. PINARD: Je pense qu'il ne faudra pas casser la tête au droit de
la démocratie n'importe quel individu a le droit de se présenter
de façon régulière...
M. LAFONTAINE: D'accord. D'ailleurs la loi a été
amendée dans ce sens-là.
M. PINARD: Alors ça irait à l'encontre des dispositions de
la loi de la fonction publique.
M. LAFONTAINE: Non, mais je pense, d'occuper les locaux qui
appartiennent au gouvernement...
M. PINARD: On va pxiger le prix d'un loyer normal.
M. LAFONTAINE: C'est de nature à donner, dans le comté de
Beauce, un prestige qu'il n'a pas...
M. ALLARD: Evidemment, ce n'est pas un problème de changer de
maison. Il y a des maisons en quantité dans la Beauce qui sont libres:
il y en a à Beauceville... C'est dans les circonstances où il se
trouve placé... Actuellement, il occupe la maison de la Voirie et
évidemment il fait campagne. Je n'ai pas d'objection à cela.
M. PINARD: Il faut qu'il laisse la maison parce que... Admettons qu'il
soit battu, s'il revient, il ne revient pas dans la même division.
M. LAFONTAINE: C'est sûr. Je pense bien que c'est son
problème à lui de choisir un autre logement.
M. PINARD: Je comprends. Ce n'est pas une raison pour le mettre
dehors...
M. LAFONTAINE: Non.
M. PINARD: ... en plein hiver quand il a femme et enfants.
M. LAFONTAINE: Non, pas tout de suite.
M. PINARD: Il ne faut pas être plus injuste à son endroit
qu'on le serait envers d'autres personnes dans les mêmes
circonstances.
M. LAFONTAINE: Pas cinq minutes après la convention
libérale. Mais après un mois, je pense qu'il serait temps...
M. PINARD: Il est d'ailleurs prévenu. C'est un homme responsable.
Je lui ai parlé personnellement, c'est moi-même qui l'ai
reçu à mon bureau et j'ai sa démission. Je lui ai
expliqué les conditions auxquelles il devait se soumettre. Il l'a fait
en toute liberté, en toute connaissance de cause. Je pense qu'il a
très bien compris la situation.
M. ALLARD: Maintenant il n'a plus aucun mandat, concernant la
Voirie.
M. PINARD: Absolument pas.
M. ALLARD: Il n'a plus affaire aux dossiers, aux documents et aux
travaux qui doivent être faits prochainement.
M. PINARD: Il a droit aux informations que n'importe quel citoyen peut
obtenir de la part du gouvernement.
M. ALLARD: Que n'importe quel citoyen peut obtenir. Mais strictement il
n'a aucun rôle à jouer.
M. PINARD: Il n'a pas de rôle actif à jouer parce qu'il
n'est plus à l'emploi du ministère de la Voirie, comme tel.
M. ALLARD: Il ne peut plus...
M. PINARD: Il ne peut plus engager la Voirie...
M. ALLARD: Il n'a pas le titre de divisionnaire.
M. PINARD: Il ne peut plus engager la Voirie. Il a été
bien averti.
M. LAFONTAINE: Je pense que le ministre devrait repenser à la
question de logement. Je pense que ça presserait.
M. PINARD: C'est inscrit. Aussitôt que M. Bouchard, que son
remplaçant va être prêt...
M. LAFONTAINE: Son remplaçant va peut-être arriver dans
trois mois et puis à ce moment-là on sera peut-être en
temps de campagne électorale et, comme candidat libéral, l'agent
dans les locaux du Parlement...
M. ALLARD: C'est là qu'est le problème parce que,
évidemment, on sait qu'il se fait de la politique dans le bureau de la
Voirie. Il y a des rencontres qui ont lieu à la maison qui appartient au
gouvernement. C'est là qu'est le non-sens de la situation
actuelle...
M. PINARD: Alors il sera... je n'admets pas que tel est le cas mais si
tel était le cas, il y aurait des instructions très
sévères à ne pas avoir à tenir de réunions
dans la maison qui, par hasard, se trouve à être une
résidence du ministère de la Voirie...
M. LAFONTAINE: Il me semble que ça...
M. PINARD: Il est supposé de quitter la maison le plus tôt
possible...
M. LAFONTAINE: Le plus tôt possible. Il ne faudrait pas que ce
soit quand son remplaçant va être prêt.
M. PINARD: De toute façon, je l'ai convoqué moi-même
à mon bureau» Si j'ai le temps de le recevoir à mon bureau,
si j'ai le temps de le recevoir cette semaine sinon la semaine prochaine; j'ai
des instructions précises à lui donner.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il a demandé à se présenter
ou est-ce le ministre qui a demandé de se...
M. LAFONTAINE: La, c'est parce qu'il savait que le ministre de la
Voirie...
M. PINARD: C'est une question malicieuse a laquelle je n'ai même
pas de réponse.
M. ALLARD: Si le ministre ne se représente pas a la prochaine
élection c'est parce qu'il enligne l'Opposition...
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. ALLARD: Il enligne son successeur.
M. LAFONTAINE: Est-ce que dans les divisions, il y a des
assistants-divisionnaires? Dans toutes les divisions?
M. PINARD: Non.
M. LAFONTAINE: Si le divisionnaire tombe malade dans une division, quels
sont les gestes que le ministère pose a ce moment-là?
M. PINARD: Le résident.
M. LAFONTAINE: Vous avez un résident par division?
M. PINARD: Un résident pro tempore peut occuper la fonction.
M. LAFONTAINE; Dans chaque division, vous avez un résident?
M. PINARD: Vous avez à peu près dans 80% des divisions,
des assistants-divisionnaires, et là leur poste va être aboli
tranquillement.
M. LAFONTAINE: L'assistant-divisionnaire va être aboli?
M. PINARD: C'est un des résidents qui automatiquement deviendra
divisionnaire pro tempore.
M. LAFONTAINE: Maintenant les résidents, est-ce qu'ils sont tous
des ingénieurs diplômés? Non.
M. PINARD: Pas tous.
M. LAFONTAINE: La moitié et la moitié sont des
techniciens.
M. PINARD: C'est ça.
M. RUSSELL: Est-ce que vous avez encore de la difficulté a avoir
des ingénieurs?
M. PINARD: On fait un recrutement qui est plus facile parce que l'on a
vu les directeurs de la faculté de génie à toutes les
universités et on peut dire qu'en général nous avons
obtenu de la préséance...
M. RUSSELL: Des améliorations.
M. PINARD: ... il y a beaucoup d'améliorations. D'ailleurs le
salaire a la sortie de l'université est beaucoup plus intéressant
qu'il ne l'était autrefois.
M. LAFONTAINE; Quel salaire?
M. PINARD: $6,000.
M. LAFONTAINE: Est-ce qu'il y a entente
entre le ministère de la Voirie et tous les autres
ministères tels que les Travaux publics, l'Education, etc..
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Pour un salaire de base uniforme?
M. PINARD: Oui, on l'a uniformisé parce que autrement il y avait
toujours tentation...
M. LAFONTAINE: De la concurrence.
M. PINARD: ... de venir faire une concurrence déloyale à
un ministère. Même salaire partout.
M. ALLARD: Est-ce qu'il vous manque encore des ingénieurs
diplômés pour les différents bureaux?
M. PINARD: Bien, voici le problème. C'est qu'il a manqué
des ingénieurs professionnels mais, de plus en plus, on veut
spécialiser des techniciens routiers avec des cours de formation
adéquate, et sur plan théorique et sur plan pratique, de
façon à ce que l'élaboration des plans et devis et la
planification se fassent par des ingénieurs professionnels et puis de
façon à ce que l'entretien, l'amélioration, la
surveillance se fassent par des techniciens routiers compétents. Alors,
ce sera l'occasion de donner des chances de promotion aux ingénieurs
professionnels et ce sera également une chance de promotion pour des
techniciens routiers, qui sans avoir le titre, sans avoir le diplôme
professionnel, sont quand même suffisamment compétents pour bien
administrer un bureau de division et sur le plan de la construction et sur le
plan de l'entretien.
M. ALLARD: Est-ce qu'il y a certaines...
M. PINARD; Si ça peut intéresser les membres du
comité, nous avons trente-deux ingénieurs qui se sont
engagés à entrer au service du ministère de la Voirie,
deux chimistes et deux arpenteurs, à la suite d'une campagne de
recrutement à l'université.
M. LAFONTAINE: Cela à la fin de l'année universitaire?
M. PINARD: Au mois de mai 1966, à la fin de l'année
universitaire.
M. ALLARD: Est-ce qu'il y a des divisions dans la province de
Québec ou il n'y a aucun ingénieur comme divisionnaire ou
comme...
M. PINARD: Non.
M. LAFONTAINE; Chaque division a au moins un ingénieur...
M. PINARD: Au moins un. Si ce n'est pas un divisionnaire, c'est un
résident.
M. RUSSELL: Est-ce qu'un jeune qui poursuit ses études, la
première année, a préséance la deuxième
année pour avoir un emploi d'été au ministère de la
Voirie?
M. PINARD: Oui, c'est-à-dire si l'étudiant en sciences a
fini à l'université, on lui donne la préséance;
c'est précisément celui-là que l'on doit engager, quitte
à l'attirer plus tard au ministère de la Voirie une fois ses
études terminées. On veut tout de suite inciter chez lui le
goût de venir chez nous pour obtenir une formation théorique et
pratique parce qu'il faut admettre que, dans le régime des routiers, la
meilleure étape de formation, une fois la période d'enseignement
théorique terminée, c'est le ministère de la Voirie qui le
prodigue cette année.
M. LAFONTAINE: Maintenant quels sont les gestes que doit poser un jeune
étudiant qui veut travailler pour le ministère de la Voirie?
Est-ce qu'il écrit au sous-ministre? Est-ce qu'il écrit au
ministre ou au « patroneux » du comté?
M. PINARD: Absolument pas. D'abord il peut concourir. Seulement ce n'est
pas nécessaire de concourir à un concours de la
fonctionpublique.
Il fait une année de service et il n'y a aucune discrimination
sur le plan de la langue, sur le plan politique ou autre. Seulement, sauf qu'il
faut quand même qu'il soit en mesure de comprendre les besoins du
ministère et d'être capable de travailler dans le sens qu'on lui
indique.
M. LAFONTAINE: Combien d'étudiants l'auditeur envisage-t-il
d'engager pour l'année qui vient?
M. PINARD: Etudiants engagés en 1965, 276. M. LAFONTAINE:
276.
M. PINARD: Le salaire variait de $150 à $300 par mois. On a
demandé le même montant de budget que l'année
dernière pour prévoir l'engagement des étudiants durant
l'été.
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, la classification qui
s'opère, 275, dites-vous d'étudiants engagés...
M. PINARD: Cela dépend du curriculum scolaire.
M. LAFONTAINE: Supposons, par exemple, qu'il y aurait mille demandes,
pour en prendre seulement 275, sur quel barème vous vous basez?
M. PINARD: Les étudiants en génie, d'abord, puis ensuite,
les étudiants selon leur curriculum scolaire. Evidemment, un
étudiant de 20 ans qui s'apprête par exemple à entrer dans
une faculté de génie ou qui a fait, par exemple, une année
préparatoire de génie, est plus intéressantpour nous qu'un
étudiant de collège classique qui est, disons, en belles-lettres
ou en rhétorique.
M. LAFONTAINE: Par exemple, un étudiant en troisième
année de polytechnique, qui ferait la demande au ministre, est-ce qu'il
a préséance sur un étudiant...
M. PINARD: Evidemment oui. Seulement, là, il faudrait quand
même faire la part des choses, c'est que le comité de placement
des étudiants est sous la direction de M. Guy Samson, du
ministère des Terres et Forêts, qui a juridiction en la
matière, sauf que pour les besoins du ministère de la Voirie
proprement dits, il y a une espèce d'entente qui a été
très bien admise par M. Samson, à l'effet qu'il nous laisse un
peu faire notre recrutement de façon à ce qu'il n'y ait pas de
discrimination...
M. LAFONTAINE: Seulement pour l'information...
M. PINARD: ... que celui qui est intéressé à venir
à la Voirie ne sera pas envoyé dans un camp forestier.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre peut me dire, l'an passé,
par exemple, s'il y a eu des étudiants des collèges classiques
qui ont travaillé dans les équipes d'arpentage?
M. PINARD: C'est possible.
M. LAFONTAINE: Alors, pour l'information du ministre, j'aimerais lui
dire que, l'an passé, il y a un étudiant en génie de
troisième année de polytechnique qui a fait une demande d'emploi
par lettre; le ministre a accusé réception de sa demande
d'emploi, en disant: « Nous allons l'étudier ». Et, depuis
ce temps-là, je pense que le ministre étudie parce que...
M. PINARD: J'aimerais que le député fasse la preuve de ce
qu'il avance. C'est facile à dire, mais c'est moins facile à
prouver, parce qu'il n'a pas les écrits pour le faire.
M. LAFONTAINE: Je ne l'ai pas ici mais...
M. PINARD: De toute façon, il est fort possible aussi qu'au
moment on était prêt à l'engager, qu'il avait trouvé
un autre emploi ailleurs et qu'il n'était plus
intéressé.
M. LAFONTAINE: Non, il aurait aimé cela travailler pour la
Voirie.
M. PINARD: Ce que le député de Labelle me raconte me
surprend. Alors, sortez les documents...
M. LAFONTAINE: Est-ce que l'on peut...
M. PINARD: ... et quand vous aurez la preuve de cela, vous me le
direz.
M. LAFONTAINE: Est-ce que, est-ce que...
M. PINARD: Je ne m'occupe pas des accusations en l'air.
M. LAFONTAINE: Est-ce que l'on peut gager la-dessus?
M. PINARD: Je ne gagerai pas. Apportez-moi les documents.
M. RUSSELL: Alors, voici. Est-ce que, il y a des étudiants qui
s'engagent dans les divisions? Ils ne passent pas nécessairement par le
ministère ici; c'est fait par le divisionnaire, emploi temporaire.
M. PINARD: Il peut arriver, par exemple, que celui qui est
intéressé à travailler, fasse sa demande au divisionnaire
qui la transmet à qui de droit. Il y en a d'autres qui sont
engagés sur bordereau aussi.
M. RUSSELL: Alors, ce ne sont pas des emplois d'étudiants.
M. PINARD: Alors, à ce moment-là, ce ne sont plus des
emplois d'étudiants.
M. RUSSELL: Dans les comtés, il y a des étudiants qui
s'adressent au divisionnaire pour
des emplois d'été, un mois, quatre, cinq semaines. A
l'occasion, dans presque tous les comtés, je crois bien, tous les
divisionnaires engagent ces gens-là. C'est là que je posais la
question. Est-ce que l'on donne préséance à un
étudiant qui se dirige vers le génie ou a un étudiant qui
va au classique.
M. PINARD: Un étudiant qui vise le génie. S'il est en
belles-lettres et qu'il dit: « Je me dirige vers le génie »,
cela va prendre quatre ans avant qu'il se dirige vers le génie. Alors,
on n'en tient pas tellement compte. Mais s'il est déjà rendu en
philosophie et que là, il a fait son option pour la faculté de
génie et qu'il nous arrive avec sa fiche d'inscription à
l'université en génie. Alors, là, on en tient compte
beaucoup plus. On l'engage, on est intéressé à
l'engager.
M. RUSSELL: Ce n'est pas mon habitude de partir des « canards
», mais je pense que dans les divisions de chez nous, pour l'information
du ministre, on est peut-être mieux de demander au divisionnaire de
prendre la liste, suivant son jugement. Il a un bon jugement, le
divisionnaire...
M. PINARD: Oui, cela arrive des fois.
M. RUSSELL: ... Cela éviterait peut-être la question du
patroneux qui arrive pour faire la classification des étudiants.
M. PINARD: Ecoutez, les hommes sont des humains, il arrive parfois que
le divisionnaire voit sa bonne foi surprise. Il y a des proposants à un
emploi qui, à un moment donné, donnent des renseignements qui
s'avèrent faux. C'est seulement après une enquête que l'on
s'aperçoit qu'il a donné des renseignements faux. Alors, à
ce moment-là, il arrive parfois que l'on dise: « Tu as
travaillé trois semaines, eh bien! laisse ton tour à l'autre
». Et puis, il ne comprend pas pourquoi on l'envoie. Il n'est pas
content. Mais nous, nous nous étions aperçus, qu'il avait
donné de faux renseignements.
M. RUSSELL: D'accord, d'accord!
M. GOSSELIN: Maintenant, est-ce que le divisionnaire ou le responsable
du bureau de la Voirie est tenu de tenir compte des recommandations qui sont
faites par une tierce personne, ou s'il doit simplement procéder
d'après les applications qui sont faites à son bureau?
M. PINARD: C'est évident qu'il y a des recommandations qui
arrivent, mais je ne dis pas que c'est le plus grand nombre. Je laisse la
responsabilité au divisionnaire de juger de la situation, de ses besoins
dans le comté, en période d'été, et de dire
à l'autorité combien il y a de postes vacants, combien
d'étudiants il peut employer, et d'user de son jugement pour,
finalement, servir les fins du ministère et pas nécessairement
servir les fins de l'employé qui offre ses services, ou pour faire
plaisir àPier-re, Jean, Jacques. Seulement, il peut arriver, à ce
moment-là, qu'il y ait des recommandations plus fortes les unes que les
autres; cela, je l'admets.
M. RUSSELL: Ce serait la différence entre le bon et le mauvais
étudiant.
M. PINARD: Pas nécessairement, pas nécessairement.
M. RUSSELL: Non, mais ce serait bien normal que...
M. PINARD: Seulement, dans mon comté à moi, par exemple,
si vous voulez mon expérience personnelle, j'ai vu le chef de district,
j'ai vu le divisionnaire et je leur al demandé de donner la
préséance à ceux qui se dirigeaient vers la faculté
de Génie, d'abord, qui étaient étudiants en Génie
ou qui avaient fait une option vers la faculté de Génie, et aussi
de donner la chance à ceux dont les parents n'avaient pas des salaires
très élevés et dont les enfants avaient besoin de gagner.
Alors, ça, c'était le barême. Il n'y a pas de
critère politique; le premier critère, c'est d'abord la
compétence, et la chance, pour le ministère, d'avoir
éventuellement un nouvel employé, dans les services techniques,
et, secundo, donner la chance à celui qui a besoin de gagner
réellement; parce que, connaissant le père, on connaît son
salaire, s'il a huit enfants, il a besoin de gagner plus qu'un autre dont le
père est millionnaire ou dont le père gagne $40,000 par
année.
M. RUSSELL: Je suis bien heureux des déclarations du
ministre...
M. PINARD: C'est difficile de faire ça.
M. RUSSELL: ... et j'espère qu'il fera les mêmes
recommandations aux divisionnaires du comté de Shefford et de Brome. Ils
sont deux patroneux, je pourrais même donner les noms, si le ministre les
veut. Je voudrais demander
au ministre de venir donner des directives aux divisionnaires qui vont
engager au temps des vacances.
M. PINARD: Sûrement, je pourrais...
M. RUSSELL: Ce serait beaucoup mieux pour les jeunes, beaucoup plus
encourageant...
M. PINARD: Sans faire d'esprit politique, je pourrais quand même
citer des exemples de recommandations qui m'ont été faites par
les députés de l'Opposition, qui recommandaient l'engagement au
ministère de la Voirie, dans une division, d'un fils à papa, qui
gagnait $40,000 par année. Et le député de l'Opposition
aurait absolument voulu qu'on l'engage, celui-là. On ne l'a pas
engagné, et le député de l'Opposition n'a jamais voulu
admettre qu'on avait de bonnes raisons de ne pas le faire.
M. GOSSELIN : Je demanderais à monsieur le ministre s'il pourrait
me donner le nom...
M. PINARD: Non, sans faire d'esprit politique. J'ai bien compris que le
député n'avait pas eu nécessairement le temps de faire
enquête sur le salaire gagné par le père, et qu'il l'a fait
de bonne foi, et on a décidé de bonne foi aussi.
M. LAFONTAINE: Le ministère a engagé combien de fils
à papa l'été passé pour les travaux de Voirie?
M. PINARD: C'est assez difficile à dire parce que...
M. LAFONTAINE: Il doit y en avoir quelques-uns!
M. PINARD: Il a pu arriver qu'il s'en glisse, oui.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Comme il s'en est glissé au ministère de
l'Education, dans le cas de deux qui ont reçu des bourses
d'études, qui faussaient volontairement...
M. LAFONTAINE: Cela n'est pas dans le budget.
M. PINARD: Non, je comprends, mais il y en a qui avaient
déclaré sous serment que les revenus du père
étaient tel montant, que les revenus personnels étaient tel
montant, alors que l'enquête a révélé que
c'était faux. Nous ne sommes pas responsables des faux serments.
M. VAILLANCOURT: Le fils unique d'un dentiste, monsieur le ministre.
M. PINARD: Hein?
M. VAILLANCOURT: Le fils unique d'un dentiste?
M. PINARD: Si vous voulez savoir mon opinion franche et nette, si le
fils qui a obtenu un emploi au ministère de la Voirie, est le fils d'un
organisateur libéral, qui gagne un gros salaire, je ne vois pas pourquoi
le divisionnaire l'a engagé. Les instructions du ministre, c'est de ne
pas l'engager. Au contraire, c'est d'engager de préférence celui
qui est dans une famille nombreuse, dont le père ne gagne pas un gros
salaire, et qui a besoin de gagner. C'est cela la décision du ministre.
Et j'espère que tous mes officiers vont comprendre cela.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre me donnerait un avis dans ce
sens-là, que je pourrais retransmettre aux divisionnaires?
M. PINARD: Absolument. Je pense que, si les instructions n'ont pas
été faites de façon écrite, c'est qu'au moins,
elles ont été faites de façon verbale, et c'est
nécessaire pour leur faire comprendre mieux la situation. Je suis
parfaitement d'accord pour que les instructions soient données de
façon écrite aux divisionnaires, ou à ceux qui ont la
responsabilité de procurer des emplois d'été aux
étudiants.
M. RUSSELL: C'est que je ne voudrais pas que le ministre comprenne que
les propos que j'ai tenus soient des propos politiques, ce sont des faits
véridiques, pitoyables dans un comté rural...
M. PINARD: Je veux croire en la bonne foi du député.
M. RUSSELL: Oui, oui.
M. PINARD: Non, mais admettons que, s'il y a des cas d'exceptions comme
ça, ce n'est pas le plus grand nombre, il peut s'en être
glissés. Ce sont des erreurs bien humaines.
M. RUSSELL: La seule erreur, M. le Président, c'est qu'il y ait
des gens qui dirigent le divisionnaire sur des engagements qui rapportent des
dividendes. C'est là l'erreur. Le divisionnaire fait enquête,
puis...
M. PINARD: Maintenant, comme information supplémentaires, il y a
même des instruc-
tions supplémentaires qui ont été données de
ne pas accorder d'emploi à deux enfants de la même famille. Dans
mon comté j'ai exercé une espèce de système de
rotation. On a fait travailler une équipe pendant tant de semaines et
après on la remplace par une autre équipe pour donner une chance
à tout le monde de gagner.
M. LAFONTAINE: Je pense bien que le mal à la base de tout
ça. M. le Président, c'est comme le soulignait le
député de Shefford, c'est que le ministre permet que certains de
ses divisionnaires se servent de patronner les libéraux.
M. PINARD: Je ne permets pas à mes divisionnaires de se servir de
recommandations de patroneux ou de subir l'influence de patroneux, c'est
absolument faux. Seulement, je ne suis pas sur place pour surveiller
l'administration dans toutes les divisions. Si vous avez des cas précis
dont vous avez à vous plaindre de bonne foi avec preuves à
l'appui, faites-les-moi parvenir et nous ferons enquête et nous verrons
de quelle façon corriger la situation à l'avenir. Seulement, ne
vous inaginez pas que parce que ce sont des recommandations venant de vous
autres, quelles vont être meilleures que celles venant d'autres
personnes... C'est jugé au mérite...
M. RUSSELL: M. le Président.
M. LAFONTAINE: Je pense que le ministre peut me rendre hommage. Je n'ai
jamais recommandé une personne depuis 1960 au ministre de la Voirie.
M. PINARD: Si vous ne l'avez pas fait, vous avez été en
défaut de ne pas le faire, monsieur.
M. LAFONTAINE: Très bien, alors demain je vais venir recommander
des étudiants dans mon comté.
M. PINARD: D'accord. Nous allons vérifier le bien-fondé de
la demande d'emploi...
M. RUSSELL: M. le Président, je recommande rarement un
étudiant; j'envoie le nom au divisionnaire. Je lui dis: « Je
soumets à votre bonne attention le nom d'un jeune étudiant qui
demande de l'emploi pour les vacances d'été ».
M. PINARD: D'accord.
M. RUSSELL: Je laisse ça à sa discrétion. C'est la
seule pression que je fais. La même chose se ferait si je faisais une
demande au ministère directement.
M. PINARD: Espérons que je dirais: « Jugez ça
à discrétion mais comme il faut ».
M. RUSSELL: C'est ça.
M. PINARD: C'est l'esprit que l'on a en politique de l'emploi des
étudiants. Il peut se glisser des erreurs c'est évident.
M. LAFONTAINE: Je pense que ce que souligne le député de
Shefford c'est que...
M. PINARD: Ce n'est pas systématique. Maintenant il reste quand
même qu'il ne faudrait pas que la recommandation arrive trop tard. On
commence en avril, en mai, même en mars, à recevoir des demandes
d'emploi. A ce moment-là, que voulez-vous, il faut quand même
décider au moment où on en a besoin et qu'un moment donné
c'est fermé, il n'y en a plus. Bien, chez nous, ...si ça peut
être valable chez vous,on peut essayez ça; on peut essayer un
système de rotation. Mais les gars qui ont travaillé pendant
quatre semaines voudraient travailler pendant huit semaines; ils n'aiment pas
ça finir l'emploi au bout de quatre semaines, c'est bien humain.
M. LAFONTAINE: Autrement dit...
M. PINARD: Il y a des parents qui n'aiment pas ça non plus. Et
là, ils viennent enguirlander le divisionnaire: « Pourquoi vous
n'avez pas gardé mon fils pendant huit semaines? Il a besoin de gagner
plus qu'un autre ». Bien ça, c'est bien difficile à
évaluer!
M. LAFONTAINE: Au lieu de recommander aux étudiants de s'adresser
à l'agence de placement, nous allons servir de lien entre le ministre et
les étudiants.
M. PINARD: Les agences de placement, de placement provincial?
M. LAFONTAINE: Oui. Cela ne serait pas un meilleur endroit?
M. PINARD: Peut-être que théoriquement ce serait le
meilleur endroit. Compte tenu des circonstances et des besoins à servir,
je me demande si ces gens sont bien placés pour juger dans
l'immédiat du bien-fondé d'une demande par rapport à une
autre. Ce n'est pas de même nature. Le Bureau de placement provincial
peut procurer des emplois, disons à caractère permanent
plutôt qu'à caractère saisonnier. Il peut arriver qu'il
procure des emplois à caractère saisonnier mais, dans le cas
des étudiants, c'est assez difficile à évaluer.
J'aime mieux laisser la responsabilité au divisionnaire s'il veut user
de son bon jugement et faire son travail honnêtement, sans discrimination
avec quiconque.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre serait prêt à
écrire une note à tous les divisionnaires?
M. PINARD: Il y a eu des instructions écrites en ce sens qui ont
été données aux divisionnaires.
M. RUSSELL: De toute façon, si le ministre veut m'envoyer une
lettre dans le sens qu'il l'a expliqué, je la transmettrai
moi-même au divisionnaire. Je pourrai y référer de temps
à autre quand il dira: « Bien, il y a eu des instructions de
données. » Alors de dirai: « Regardez donc la lettre
». Alors je pourrai montrer la lettre du ministre.
M. PINARD: Soyons honnêtes les uns envers les autres. Je peux
facilement faire la preuve d'étudiants qui ont été
employés par le ministère de la Voirie après une
recommandation en bonne et due forme, en bonne foi, d'un député
de l'Opposition ou d'un représentant, que je ne qualifierai pas d'ami du
parti politique au pouvoir. Il peut arriver aussi, et vous seriez capables d'en
faire la preuve fort probablement, qu'il y a des emplois qui ont
été donnés à des étudiants, issus de
familles libérales, j'en suis convaincu. Mais je connais
énormément d'étudiants qui ont des emplois et qui sont
issus de familles qui ne sont pas nécessairement libérales.
M. RUSSELL: D'accord.
M. PINARD: Alors soyons justes les uns envers les autres.
M. GOSSELIN: M. le Président, très brièvement, je
suis très heureux des paroles que vient de dire l'honorable ministre au
sujet des recommandations à faire vis-à-vis des étudiants,
parce que pour ma part il me paraît singulier de voir certaines personnes
de laFédération libérale, dans mon comté, prendre
les bureaux de la Voirie presque régulièrement à toutes
les semaines pour représenter ou encore accompagner les
ingénieurs à la surveillance de certains travaux; bien plus, pour
aller rencontrer aussi certains conseils municipaux, dans mon comté,
afin de diriger les travaux dans tel ou tel rang.
Ils trouvaient que c'était tout à fait normal, chose que,
comme député, je n'ai jamais voulu faire, et puis je trouve que,
s'ils peuvent réellement comprendre ce que le ministre vient de nous
dire cet après-midi, eh bien! nécessairement, cela replacera un
peu les choses, parce que c'est assez ridicule de voir certaines gens qui nous
disent que le patronage est disparu, puis on voit qu'ils agissent tout à
fait contrairement à ce qu'ils nous prêchent.
M. PINARD: Soyons de bon compte. C'est que, quand on parle de
disparition du patronage, nous voulons dire que le patronage
systématique est disparu, et c'est vrai. Il se glisse encore des actes
de patronage, et ce sont, à mon sens, des cas d'espèces. Alors,
ce sont toujours des cas qui peuvent être dénoncés à
l'autorité, et je pense que nous avons donné la preuve que nous
sommes capables de prendre nos responsabilités dans ce
domaine-là.
Je n'admets pas, par exemple, qu'on dise qu'il y a encore du patronage
de fait systématiquement. Je pense qu'on a tout fait pour briser le
système.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas parce que le ministre n'aime pas ça
que ça ne se fait pas.
M. PINARD: Ecoutez, j'ai été honnête si je n'ai pas
dit...
M. LAFONTAINE: Cela, c'est l'opinion du ministre.
M. PINARD: A tout événement...
M. LAFONTAINE: Le ministre admettra, par exemple, que si, cet
été, nous sommes en période électorale, en donnant
la discrétion au divisionnaire de voirie dans chacun des comtés,
il y a certains divisionnaires qui vont être assez mal placés.
M. PINARD: Bah! évidemment, ça devient une période
plus difficile...
M. LAFONTAINE: Beaucoup plus difficile... M. PINARD: ... qu'en
période ordinaire.
M. LAFONTAINE: ... les beaux principes du ministre...
M. PINARD: Alors, eh bien! écoutez...
M. LAFONTAINE: ... je vous parle comme principe, c'est beau...
M. PINARD: ... seulement, d'un autre côté...
M. LAFONTAINE: ... mais c'est assez difficile de les mettre en
application et le ministre place, à ce moment-là, ces
divisionnaires dans une bien mauvaise position.
M. PINARD: Pour le député au pouvoir ou le candidat qui se
présente pour un parti, qui veut avoir de l'influence et qui veut la
faire valoir, c'est valable, de même que pour tous les candidats en lice.
Ils ont tous quelque chose à faire valoir. Cela dépend de leur
influence. Ils s'essaient tous. Alors il faut...
M. GOSSELIN: C'est, un genre de patronage.
M. PINARD: Il faut être très vigilant parce que c'est une
affaire qui est entrée dans les moeurs depuis très longtemps,
puis ça ne se déracine pas facilement. Mais je pense qu'il faut
quand même être juste les uns envers les autres et admettre qu'il y
a eu de gros efforts qui ont été faits pour déraciner un
système qui était dans les moeurs depuis longtemps.
M. LAFONTAINE: Est-ce que l'effort a donné...
M. PINARD: L'effort a donné de très gros résultats,
de très grands résultats. Il faut faire de l'éducation
politique chez nos membres, chez nos organisateurs et du côté
ministériel...
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre...
M. PINARD: ... et du côté de l'Opposition, puis on sent
encore des résistances, même si on a fait beaucoup de chemin, dans
le sens qu'on a indiqué tantôt.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre est en train de défendre
lathèse du bon patronage?
M. PINARD: Je ne défends pas la thèse du bon patronage, je
défends les principes d'une administration honnête.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. GOSSELIN: Dans l'article, frais de voyage, est-ce que ça
comprend les frais de voyage du ministre également ou seulement les
frais de voyage des officiers supérieurs?
M. PINARD: Cela me surprendrait si ça comprenait les frais d'un
seul voyage du ministre parce que je n'ai jamais soumis de facture pour
paiement au ministère depuis que je suis ministre.
M. GOSSELIN: Bien voici, là...
M. PINARD: A moins que j'aie assisté au congrès canadien
des bonnes routes, dans une province, et, à ce moment-là, c'est
payable.
M. LAFONTAINE: Il y a un montant qui est inscrit au nom du ministre,
$8,537.
M. PINARD: Bien, j'ai une allocation de voyage.
M. GOSSELIN: Non, non, à frais de voyage.
M. PINARD: Attendez là... J'ai une allocation de dépenses
mensuelle.
M. ALLARD: Est-ce qu'elle est de $200 par mois?
M. PINARD: $400.
M. ALLARD: Un ministre d'Etat, c'est $200, puis les ministres...
M. PINARD: Bien évidemment, je pense que c'est laissé
à la discrétion du ministre de déterminer quels sont ses
besoins au point de vue dépenses de voyage. Il y a des ministres qui
sont obligés de voyager plus les uns ques les autres. Dans le cas du
ministre de la Voirie, vous comprenez qu'il faut quand même que je fasse
des tournées de surveillance...
M. LAFONTAINE: C'est parce que le ministre voyage beaucoup plus que son
sous-ministre qui lui a $1,066.50.
M. PINARD: Un instant, il reste que j'ai fait des voyages, alors que
j'étais vice-président de Acadian Road Association. Bien
évidemment, c'était chargeable au ministère. Alors il y a
eu un congrès dans l'Ouest.
M. LAFONTAINE: Est-ce qu'il y a des frais de représentation
là-dessus?
M. PINARD: Oui, il y avait $100 par jour pour voyage à
l'extérieur...
M. LAFONTAINE: Je veux dire par exemple que...
M. PINARD: Quand je suis allé dans les pays Scandinaves pour
présider une mission technique, j'avais rencontré alors le
ministre des Travaux publics du Danemark, de la Suède, je suis
allé en France...
M. LAFONTAINE: Vous avez parlé français ou anglais?
M. PINARD: On parlait seulement l'anglais, le ministre...
M. LAFONTAINE: En anglais.
M. PINARD: Au Danemark, on parlait français; en Suède on
ne parlait ni l'anglais ni le français. Il fallait un
interprète.
M. LAFONTAINE: On ne prône pas la thèse de la
priorité du français.
M. PINARD: Bien, enfin, on est en faveur de la priorité de sa
langue.
M. ALLARD: Est-ce que le montant mentionné aux comptes publics:
$2,537.40 est en sus du montant de $400?
M. PINARD: Non. Non. C'est sur une période de quatorze mois,
ça.
M. LAFONTAINE: Quatorze mois!
M. PINARD: Alors quatorze mois d'allocations mensuelles et les frais de
transport, les frais de voyage alors il y a un montant total de $8,537.40.
M. LAFONTAINE: Je ne comprends pas que ce soit pour une période
de quatorze mois, M. le président, parce que, d'après l'auditeur
de la province, c'était pour l'exercice clos le 31 mars.
M. PINARD: Un instant. Je vais vous donner des explications. Quatorze
mois d'allocations à $400 par mois... Les mois de février et mars
1964 ont dû être payés sur le budget 64-65 par suite du
manque de fonds aux articles 1 et 2.
M. LAFONTAINE: Ah!
M. RUSSELL: Moi, j'ai déjà entendu une discussion en
Chambre disant qu'on ne pouvait pas, que c'était fini ça.
M. PINARD: Quoi?
M. RUSSELL: Le temps où l'on faisait payer des dépenses de
l'année courante sur le budget de l'année suivante. Le ministre
doit se souvenir de ce débat-là.
M. PINARD: Enfin, j'imagine que cela a été porté
à l'attention de l'auditeur de la province qui a dû, compte tenu
de la situation...
M. LAFONTAINE: Ils l'ont accepté.
M. PINARD: ... qui a été expliquée. On va regarder
dans les comptes publics. Si on parle nommément de mon cas, on va
régler ça. Il arrive souvent qu'on présente un compte
trois mois après. Il arrive parfois qu'on présente des comptes
trois mois après l'exercice financier.
M. LAFONTAINE: Il me semble que je me souviens d'un grand discours en
Chambre, où il était question de grands principes sur
l'employeur.
M. PINARD: Ce n'est pas moi qui ai dit ça.
M. LAFONTAINE: Le lendemain, ça faisait la manchette de tous les
journaux.
M. PINARD: C'était le premier ministre qui avait
déclaré ça.
M. LAFONTAINE: Ah! c'est le premier ministre qui a fait la
déclaration.
M. PINARD: Oui, puis à ce moment-là...
M. LAFONTAINE: Et la province a cru à ce moment-là...
M. PINARD: Il avait expliqué le lendemain pourquoi il l'avait
déclaré de cette façon-là en Chambre... il a repris
son explication le lendemain.
UNE VOIX: C'est le contraire.
M. LAFONTAINE: Je sais que le ministre, en plus d'être ministre de
la Voirie, est aussi membre du Conseil de la trésorerie... et il y a
tout un dédale de formalités à remplir, monsieur, puis on
ne peut pas sortir de ça, puis c'est rigide. Quand on présente
une dépense pour l'année...
M. PINARD: Disons, par exemple, qu'un ministre fait un voyage, qu'il
part le 28 mars, quelques jours avant la fin de l'exercice financier.
Il part pour trois semaines. Il peut arriver qu'il soit obligé de
produire son compte une fois que l'exercice est terminé. Alors, il sera
probablement payé sur le prochain exercice.
M. LAFONTAINE: Disons que nous ne serons pas intransigeants
là-dessus.
M. PINARD: Bon.
M. LAFONTAINE: Mais là, c'est deux mois. Lorsque le ministre sera
parti au début février.
UNE VOIX: Là, ce n'est plus un ou deux jours; c'est deux
mois.
M. PINARD: Je n'ai pas... mais tenez donc... c'est un voyage qui a
été fait en novembre. Maintenant, je me souviens du cas. C'est
que j'ai eu beaucoup de mal à avoir les explications qui
m'étaient demandées par le bureau de la comptabilité, par
le bureau de l'auditeur. L'agence de voyage a été en
communication avec moi et avec ceux que j'avais chargés de donner les
explications.
M. LAFONTAINE: Passablement longtemps.
M. PINARD: Passablement longtemps. C'est l'agence de voyage qui
n'était pas tellement compétente, je pense bien. Je ne m'en
servirai jamais. C'est qu'on avait voulu prendre la ligne Scandinavian Air
Lines. Il y avait une petite agence, dans le Québec, puis ça n'a
pas donné grand-chose.
M. LAFONTAINE: Mais je veux dire que ce matin ou hier,
c'est-à-dire hier, il a été question des frais de
réception de la province. Quand le ministre dit qu'il est
vice-président de l'Association des bonnes routes et lorsqu'il fait une
réception, cela peut arriver, ça, c'est bien normal.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, la dépense est-elle
imputée au budget que le premier ministre a présenté ou au
budget des dépenses du ministre de la Voirie?
M. PINARD: Voici. Si le député parle du banquet que la
province a offert aux congressistes de l'Association canadienne des bonnes
routes, tenu à Montréal, à l'automne 1964, c'était
défrayé par la province, c'était imputable au budget du
ministère de la Voirie. Je ne sais pas s'il y a eu remboursement par le
ministère des Finances. Je ne le sais pas.
M. GOSSELIN: En grande partie, M. le ministre, le montant de $8,537.40,
représente les frais de voyages que vous avez faits à
l'extérieur de la province pour...
M. PINARD: A quelle page?
M. GOSSELIN: Page 691, il représente des dépenses de
voyages.
M. PINARD: C'est ça que j'ai expliqué, à
l'extérieur de la province.
M. GOSSELIN: A l'extérieur de la province. Alors j'imagine que
lorsque vous vous faites conduire, par exemple, pour aller à une
cérémonie quelconque par l'automobile du ministère...
M. PINARD: Je veux dire que quand je voyage à l'intérieur
du pays, je ne produis jamais de factures. Je me sers de mon allocation
mensuelle et si je suis déficitaire. Je l'endure, ça finit
là. Je ne faisais jamais de compte de dépenses au
ministère.
M. GOSSELIN: A l'intérieur de la province.
M. PINARD: C'est ça. Sauf dans des cas très
spéciaux comme celui qui est indiqué pour le voyage en
Europe.
M. LAFONTAINE: Alors le montant de $8,537 est composé d'une
allocation de $400 par mois, ce qui donne $4,800...
M. PINARD: C'est ça, plus les frais de transport pour le voyage
qui a été fait en Europe, du 5 au 21 novembre 1964...
M. LAFONTAINE: Du 5 au...
M. PINARD: ... 21 novembre 1964.
M. LAFONTAINE: Alors pendant 16 jours.
M. PINARD: Oui, on était en mission technique à ce
moment-là.
M. LAFONTAINE: Seize jours.
M. PINARD: On est allé au Danemark, on est allé en
Suède, on est allé en...
M. LAFONTAINE: Voyage de six mille quelques cent dollars?
M. PINARD: Bien non, voyage de $2,937.40...
M. LAFONTAINE: Mais oui, ça arrivait à $8,537...
M. PINARD: Oui, oui, mais c'est 14 mois d'allocations mensuelles
à $400 par mois dans ce moment-là, alors...
M. LAFONTAINE: ... ça donne $5,100...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: $5,600...
M. PINARD: $5,600 d'allocations mensuelles et $2,937.40 pour le voyage
en Europe du 5 au 21 novembre 1964.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre a une voiture fournie par le
ministère?
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Un chauffeur?
M. PINARD: Un chauffeur.
M. LAFONTAINE : Payé par le ministère ou payé
par...
M. PINARD: Chauffeur payé par le ministère.
M. LAFONTAINE : La voiture payée par le ministère?
M. PINARD: Comme dans le cas de tous les ministres.
M. LAFONTAINE: La voiture payée par le conseil exécutif ou
payée par le ministère?
M. PINARD: Par le ministère de la Voirie. M. LAFONTAINE: Quelle
marque?
M. PINARD: Une Chrysler Newyorker. On n'a pas pris de Ford parce que
j'ai défendu au garage Pinard & Pinard de vendre quoi que ce soit au
gouvernement. Ils n'ont jamais rien vendu.
M. GOSSELIN: Vous avez bien fait, ce n'est pas si confortable
dans...
M. PINARD; De toute façon, on s'est aperçu que ce
n'était pas payant de vendre au gouvernement.
M. ALLARD: Non, mais ils se reprennent ailleurs.
M. PINARD: Bien, ils ont le droit de gagner leur vie.
M. ALLARD: Ils ne sont pas perdants. Le chauffeur du ministre est un
employé de la Sûreté provinciale ou un employé du
ministre de la Voirie?
M. PINARD: Du ministère de la Voirie. Il a été
autrefois à l'emploi de la Sûreté provinciale, mais il y a
une trentaine d'année peut-être.
M. PINARD; Non, je n'ai pas changé.
M. LAFONTAINE: Combien le ministre a-t-il fait de « millage
» avec son automobile?
M. PINARD: Je la change habituellement tous les deux ans.
M. LAFONTAINE : Dans une année, combien le ministre fait de
« millage »?
M. PINARD: Il y a des années où j'ai fait au-delà
de 50,000 milles.
M. LAFONTAINE: Maintenant est-ce que le ministre se sert des avions de
la province?
M. PINARD; Quand j'ai besoin de m'en servir je suis un de ceux qui s'en
servent le moins; je voyage surtout en automobile.
M. LAFONTAINE: Vous n'aimez pas l'avion? M. PINARD: Oui, j'aime beaucoup
l'avion...
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, est-ce que c'est imputable aux
dépenses de frais de voyage du ministre?
M. PINARD: Cela dépend. J'ai fait un voyage personnel
dernièrement, dans un cas d'urgence, dans un cas de maladie grave et
j'ai payé personnellement les dépenses de l'avion, DH-125,
$986.93.
M. LAFONTAINE : Mais normalement lorsque le ministre voyage, dans ses
fonctions de ministre, avec un avion de la province c'est imputable à
quel budget? C'est aux Transports ou...
M. PINARD: C'est chargé par le ministère des Transport au
ministère de la Voirie.
M. LAFONTAINE: Mais à quel budget? A quel article du budget?
M. PINARD; C'est très rare que je m'en sers pour des fins
personnelles. Il arrive que j'embarque, par exemple, à l'occasion d'un
voyage organisé pour d'autres ministères.
M. LAFONTAINE : On ne parle pas de fins personnelles, on parle pour des
fins concernant votre travail.
M. PINARD: Non, non, même à ma fonction. Il arrive, par
exemple, que quatre ministres aillent à Ottawa à l'occation d'une
conférence fédérale-provinciale; je prends le même
avion. Alors la façon de partager la dépense du voyage, je ne la
connais pas.
M. LAFONTAINE: Mais si le ministre était seul dans l'avion pour
aller, par exemple, disons à Val-d'Or.
M. PINARD: Oui, là, à ce moment-là, il y aura
probablement une dépense imputable au ministère de la Voirie.
M. LAFONTAINE: A quelle place serait-elle imputable?
M. PINARD: A l'administration, aux frais généraux, c'est
à quel article...
UNE VOIX: Ce sont les frais de voyage. M. PINARD: Ce sont les frais de
voyage. M. LA FONTAINE : Cela serait... M. PINARD: A frais de voyage, c'est
ça.
M. LAFONTAINE: Ce serait l'article qui serait en discussion
présentement.
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: Alors le ministre n'a pas eu, l'année
passée, de voyages en avion pour les fins de son ministère?
M. PINARD: Bien je sais que j'ai fait des voyages à Ottawa, un
groupe de la Voirie, l'ingénieur en chef, le sous-ministre, le directeur
de la planification, à l'administration... avec frais de voyage.
M. LAFONTAINE: Au ministre, au sous-ministre...
M. PINARD: Non, non, frais de l'administration, frais de voyage,
ça, c'est général, frais généraux. Page 648,
frais de voyage inférieurs à $500...
M. LAFONTAINE: 648... ce n'est pas le même livre qu'on a.
M. PINARD: Non, non, non: 1964.
M. LAFONTAINE: Parce que, dans ce temps-là, on se comprenait.
M. PINARD: Tantôt on a fait des comparaisons avec ça;
d'ailleurs, on n'en a plus besoin.
M. GOSSELIN: Vous ne l'avez pas.
M. PINARD: Je ne pense pas qu'on l'ait en détail. Cela ne
représente pas un gros montant.
M. LAFONTAINE: Bien non, mais il y a certainement un montant quelque
part.
M. PINARD: Oui. Non, ça doit entrer dans les frais de voyage.
M. RUSSELL: Vous avez frais de voyage en bas de $1,500, vous en avez
pour un montant $2,385,000 à la page 698, juste dans le bas.
M. PINARD: Cela comprend les frais de voyage de toutes les
équipes du ministère de la Voirie, alors je ne sais pas si c'est
là-dedans.
M. RUSSELL: Je comprends. Est-ce que ça irait ça?
M. PINARD: Je ne sais pas si c'est là-dedans. Si ça vous
intéresse de le savoir là, je pourrais bien...
M. LAFONTAINE: C'est simplement pour aborder le sujet, simplement pour
souligner encore une fois au ministre que les comptes présentement sont
mal présentés, qu'on a de la misère à se retracer,
parce que le ministre vient d'en donner la preuve concrète.
Lui-même ne se retrace pas dans les comptes du ministère.
M. PINARD: Je ne vous ai jamais obstiné pour vous dire qu'on
était capable d'avoir exactement les mêmes renseignements que ceux
qui étaient contenus dans les comptes publics de l'année
dernière, je n'ai jamais dit ça.
M. LAFONTAINE: Alors, c'est à croire...
M. PINARD: Je vous dis de ne pas me tenir responsable de la confection
des comptes publics.
M. ALLARD: Si çapeutallégerlaconscience du
ministre-là, il y a une remarque générale qui est
marquée au début: « De plus à titre d'essai...
M. PINARD: C'est ça.
M. ALLARD: ... nous donnons au ministère de la Voirie une seule
liste de fournisseurs avec le montant global payé à chacun
à même l'un ou l'autre des crédits votés...
M. PINARD: C'est ça.
M. ALLARD: ...Cette présentation est de nature, croyons-nous,
à favoriser les recherches puisqu'avec les méthodes
utilisées auparavant il fallait pour obtenir les mêmes
renseignements parcourir tous les articles, sous-articles et paragraphes des
comptes publics. Nous nous proposons de faire la
mêmeprésentationpour d'autres ministères dès l'an
prochain si possible. » Alors vous avez servi cette année
de...
M. PINARD: Cobaye.
M. ALLARD: ... de cobaye, c'est ça.
M. PINARD: ... de ministère-pilote si vous voulez.
M. ALLARD: Suivant la manière que c'est fait, je ne crois pas
qu'ils devraient continuer ça.
M. PINARD: Peut-être pas non, mais...
M. ALLARD: C'est justement l'expérience qui a été
faite,
M. LAFONTAINE: L'expérience est malheureuse,
définitivement malheureuse.
M. ALLARD: Pas satisfaisante.
UNE VOIX: Ils pourraient donner plus de détails.
M. ALLARD: Bien au moins cataloguer...
UNE VOIX: Cataloguer par article ce que sont la construction et le
contrat.
M. ALLARD: ... les contrats pour l'entretien de chemins, pour la
réfectionparce que, avec les montants, on saurait pourquoi.
M. LAFONTAINE: C'est peut-être compréhensible qu'il y ait
des députés de l'Opposition qui n'aient pas le personnel que le
ministre de la Voirie a avec lui, qu'ils ne puissent pas retracer certaines
dépenses dans les comptes public s. Le ministre, tout à l'heure,
a fait un aveu; il ne les a pas trouvés, et pourtant il a deux
sous-ministres à côté de lui, puis il ne les a pas
trouvés.
M. PINARD: Page 15.
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, je pense...
M. PINARD: Page 24. Remarques générales, page 24.
M. LAFONTAINE: ... Page 24. Alors cette présentation est de
nature... J'estime que dans ce qui est marqué à la page 24, dans
les remarques générales, l'auditeur dit: « Cette
présentation est de nature, croyons-nous, à favoriser les
recherches puisque avec la méthode utilisée auparavant, il
fallait obtenir les mêmes renseignements, parcourir tous les articles,
sous-articles et paragraphes des comptes publics, nous nous proposons faire la
même présentation pour d'autres ministères l'an prochain si
possible ». Je pense bien que le ministre, comme membre du conseil du
trésor et comme membre du comité exécutif de la province
de Québec, pourrait dire à l'auditeur: « Bien,
écoutez, mettez la pédale douce là-dessus parce qu'on ne
se retrace pas dans vos chiffres ».
M. PINARD: Non, non. On va enregistrer la remarque et on en fera part
à qui de droit.
M. LAFONTAINE: Oui, pas seulement enregistrer, il faudra en faire
part.
M. PINARD: Bien, qu'est-ce que vous voulez? Moi, je suis obligé
de répondre avec les instruments que j'ai devant moi.
M. LAFONTAINE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Bon, adopté pour « frais de voyage
».
M. PINARD: Page 3.
M. LE PRESIDENT: Article 3: « frais de bureau ».
M. LAFONTAINE: Une minute.
M. ALLARD: Les « frais de voyage ». L'augmentation de
$50,000, j'imagine que ça peut être dû au nombre
d'employés, à l'augmentation du nombre d'employés.
M. RUSSELL: Est-ce que, l'an dernier, le montant des frais de voyage
s'est dépensé?
UNE VOIX: Il y a une augmentation de $50,000 par rapport à l'an
dernier...
M. PINARD: En 64/65, pour les frais de voyage, on avait
dépensé $524,000.
M. LAFONTAINE: Et en 65/66?
M. PINARD: En 65-66, on avait $550,000, et c'est à peu
près...
M. LAFONTAINE: Egal. M. PINARD: Egal.
M. ALLARD: Cette année, vous demandez des prévisions de
$600,000.
M. PINARD: $600,000; $50,000 de plus.
M. LAFONTAINE: Je pense que le ministre a demandé un budget
supplémentaire relativement aux dépenses de voyage?
M. PINARD: Un budget supplémentaire pour les dépenses de
voyage? Je pense qu'il y a deux ans... Non.
M. LAFONTAINE: A la page 685, crédits aux prévisions,
frais de voyage, $490,000, crédits aux prévisions.
M. ALLARD: On veut parler tranquillement, même on ne parle pas
assez fort, car si on parle fort, le ministre pense que nous sommes
choqués.
M. PINARD: Alors, voulez-vous répéter votre question?
M. ALLARD: Page 685, frais de voyage, crédits aux
prévisions, $490,000; modifications, $35,000; ce qui donne un montant,
crédits tel que modifiés, de $525,000. La dépense a
été de $524,842.36; il est resté $157.64.
M. PINARD: Oui.
M. ALLARD: Alors, la modification de $35,000, ça, c'est un budget
supplémentaire. C'est ça? Vous aviez demandé $50,000, et
ils ne vous en ont donné seulement $35,000?
M. PINARD: C'est-à-dire qu'ils nous ont donné les
$50,000....
M. LAFONTAINE: Non, c'est $35,000; les $50,000, c'est pour les frais de
bureau.
M. PINARD: Il y avait un budget supplémentaire de $50,000, je ne
l'ai pas, le budget supplémentaire de 64/65.
M. LAFONTAINE: Oui, c'était l'année d'avant, ce n'est pas
l'année passée.
M. PINARD: Vous avez, en somme, deux années en
arrière.
M. LAFONTAINE: Maintenant, il y a une chose, si vous permettez, M. le
Président...
M. PINARD: Ce n'est pas toujours un budget supplémentaire, il y a
eu virement de fonds.
M. LAFONTAINE: Non, mais c'est fait en vertu de 9-10, Elizabeth II,
chapitre 38. Ce ne serait pas un budget supplémentaire?
M. PINARD: Ah! oui, c'était un virement de crédit.
M. LAFONTAINE: En vertu de?
M. PINARD: En vertu de la loi du budget. En vertu du même article,
on est autorisé, lorsque l'article 1-1 a pas mal d'argent et que
l'article 1-3 en manque, à faire une demande au conseil de la
trésorerie. Et nous autres, on réussit à transférer
sur le 1-3 une somme de $50,000, par exemple. Comme là, ce sont les
frais de voyage qui étaient défoncés, et il nous restait
de l'argent sur l'article 1-1, on l'a viré...
M. LAFONTAINE: Les $110,000.
M. PINARD: Voyez-vous, c'est indiqué dans la colonne «
total », mais il n'y a aucune cent supplémentaire. C'est tout plus
et moins.
M. ALLARD: Maintenant, l'auditeur n'a pas l'air d'approuver
énormément cette méthode de virement, parce qu'à la
page 28 des comptes publics, il signale encore un dépassement de
$409,000, qui s'est produit au ministère de la Voirie. Ici, il traite de
l'article 1 de l'administration, et c'est un exemple qui illustre bien les
inconvénients de cette méthode de virement, et je dois
réitérer mes objections à cette façon d'agir, comme
je le faisais dans mon rapport de l'an dernier. Vous êtes
récidivistes cette année, parce que l'an dernier, il vous avait
fait le même avertissement...
M. PINARD: Je vais vous donner une explication, si vous le permettez.
C'est que, à la demande du leader du conseil exécutif, qui
était M. Marler dans le temps, et pour donner au ministère de la
Voirie une grande facilité de faire des transferts d'employés,
qui sont payés par un article budgétaire ou par un autre, alors
cela nous a permis d'obtenir un seul montant pour payer tous les traitements.
Maintenant, comme il s'agit de travaux de construction, de travaux d'entretien,
ou simplement du service administratif, il fallait nécessairement qu'on
détermine le coût de chacun de ces articles-là. Alors, pour
éviter des virements, des changements de code, pour la paie et ainsi de
suite, on n'a qu'un code pour les traitements. Et à la fin de
l'année, on prend le total qu'on a payé pour les employés
qui ont travaillé sur la construction, dans le service civil, on
l'impute aux crédits de l'article 1-1 pour charger ce montant à
la construction.
M. LAFONTAINE: M. Marler, à ce moment-là, agissait
à quel titre?
M. PINARD: Vice-président du conseil, je crois.
M. LAFONTAINE: Comme vice-président du conseil de la
trésorerie.
M. PINARD: Evidemment, l'auditeur lui juge parfois de façon
théorique...
M. LAFONTAINE: Le ministre...
M. PINARD: ... tandis qu'à la trésorerie, on juge de
façon pratique.
M. LAFONTAINE: Le ministre n'était pas en faveur, à ce
moment-là, de l'abolition du Conseil législatif?
M. PINARD: Pardon?
M. LAFONTAINE: Le ministre n'était pas en faveur de l'abolition
du Conseil législatif?
M. PINARD: C'est une autre paire de manches, ça.
M. LAFONTAINE: Non, mais c'est tout de même curieux qu'un membre
du Conseil législatif... il était ministre d'Etat, je
pense...
M. PINARD: Il n'était pas là en sa qualité de
membre du Conseil législatif, il était membre du conseil
exécutif.
M. LAFONTAINE: C'est ça, ministre d'Etat. M. PINARD: C'est
cela.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre a encore l'intention de
récidiver pour cette année?
M. PINARD: Ce n'est pas le ministre qui a l'intention de
récidiver, ce sont les besoins de l'administration. Parfois...
M. LAFONTAINE: Les remarques de l'auditeur ne vous frappent pas?
M. PINARD: Bien, c'est-à-dire que, avec tout le respect que je
dois à l'auditeur, ce dernier n'a pas à régler les
problèmes politiques que nous avons, mais il arrive parfois qu'il
comprend notre point de vue. Sur les questions de principe par exemple, il est
toujours d'accord.
M. LAFONTAINE: C'est l'Opposition qui ne comprend pas le point de vue du
ministre,,
M. PINARD: On a été obligé de demander un budget
supplémentaire sur un article. Il est préférable d'aller
chercher de l'argent sur les articles utilisables. Si on a besoin d'argent sur
un article, on demande un budget supplémentaire. L'argent que l'on ne
dépense pas, il retourne aux comptes consolidés, ça
revient au même cela.
M. LAFONTAINE: Oui, ça revient au même, excepté que
c'est plus constitutionnel. D'une façon ou de l'autre c'est
contrôlable mais disons que ça ne suit pas la méthode
régulière, comme le souligne l'auditeur.
M. LAFONTAINE: Parce que là je me rapporte toujours au fameux
discours flamboyant qui a pris la manchette des journaux mais le lendemain
c'était changé.
M. PINARD: Mais oui, ce qui l'a fâché c'est que les
journaux l'ont rapporté; s'ils ne l'avaient pas rapporté, je
n'aurais rien dit.
M. LAFONTAINE: C'est facile une journée de faire une fausse
déclaration de principe et le lendemain démentir sa
déclaration.
M. PINARD: Cette fois-ci c'est la vôtre qui va paraître dans
les journaux demain, vous allez être satisfait?
M. LAFONTAINE: Du moment que c'est en tenant compte du même
article.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 2.
M. LAFONTAINE: Non, je n'ai pas d'objections, tout de même c'est
le député de la Beauce qui le mentionne, avec raison et
l'auditeur de la province le souligne.
M. PINARD: D'un autre côté, il faudrait quand même
laisser la possibilité de discussion des comptes publics devant le
comité, comme on l'a fait l'année dernière.
M. LAFONTAINE: Mais tout de même, c'est relativement à la
Voirie.
M. LOUBIER: il ne siège pas.
M. PINARD: Bien, je pense que c'est l'intention du gouvernement de le
faire siéger.
M. LAFONTAINE: On prend note de ça. M. PINARD: Il a
siégé l'an passé.
M. LAFONTAINE: Il a déjà siégé un dimanche,
après que la session eut été terminée.
M. PINARD: Le dimanche.
M. LAFONTAINE: Le dimanche.
M. PINARD: Je ne me souviens pas d'avoir assisté à une
séance du comité des bills privés le dimanche.
M. LAFONTAINE: La session était finie à ce
moment-là.
M. PINARD: De toute façon, on verra à ça.
M. LE PRESIDENT: Article 2, adopté; article 3: frais de
bureaux.
M. PINARD: Une augmentation de $64,000.
M. ALLARD: Avez-vous construit de nouveaux immeubles? Avez-vous de
nouveaux bureaux? Voyez-vous, ça ce sont des prévisions. Il y
aurait avec l'an dernier $64,000 de plus.
M. PINARD; Alors, entretien des bureaux principaux des divisions et
petits comptes des divisions. En 65/66 on avait demandé $73,000, cette
année on demande $100,000.
M. ALLARD: A quel article?
M. PINARD: A l'entretien des bureauxprin-cipaux des divisions et petits
comptes des divisions. Electricité et chauffage; l'an passé nous
avions demande $45,000, cette année nous en demandons $62,000. On a plus
de divisions cette année, on a combien de divisions de plus
M. ALLARD: Oui mais est-ce que vous avez de nouveaux bureaux?
M. PINARD: On a des entrepôts et des bureaux nouveaux.
M. ALLARD: Des garages?
M. PINARD: Des garages. Télégrammes,
téléphonnes: $35,000 et 1965, $40,000 en 1966. Messagerie et
envoi de colis: $17,000 en 1965, $25,030 de demandés en 1966. Frais de
postes: $39,000 demandés en 1965, $45,000 demandés en 1966.
Loyers de bureaux: $2,000 demandés en 1965, $3,000 demandés en
1966. Ce qui donne un total de $275,000 en 1966, par rapport à$211,000
en 1965.
M. RUSSELL: Es-ce que les$211,000 ont tous été
dépensés?
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, le gud-get supplémentaire est
inclus dans ce montant-là?
M. HEBERT: C'est supposé.
M. PINARD: Non, il n'y apas de budget supplémentaire, c'est un
virement.
M. RUSSELL: Un virementdes$211,000?
M. PINARD: Voyez-vous ce qui arrive, c'est que nous avons ouvert de
nouveaux bureaux de division dans l'année en cours. Alors, les
prévisions ne tenaient pas compte de façon assez juste des
dépenses additionnelles que ça pourra occasionner. Alors, parfois
on y va par budget supplémentaire ou par des virements de
crédits.
M. RUSSELL: Alors, vous avez dépensé $265,000 en 65/66 et
vous demandez $275,000 en 66/67. Vous avez combien de bureaux en tout?
M. PINARD: De divisions?
M. RUSSELL: De bureaux?
M. PINARD: 45. Les bureaux qu'on ouvre ici, comme les bureaux
d'expropriation, comme à Matane. On ouvre des bureaux d'expropriation de
district, comme on les appelle n'est-ce pas?
Alors, il y en a à Matane, il y en a à Sherbrooke, il y en
a à Trois-Rivières, il y en a un aussi à Québec,
pas loin de l'entrée du pont de Québec. Est-ce qu'il y en a
d'autres ailleus? A Montréal? Dans certains bureaux comme le bout des
Saules, laboratoire de Saules? Il y en a un peu partout, cela dépendra
des contrats. Ces bureaux sont tous temporaires. Lorsque le projet est
considérable, nous sommes parfois obligés d'ouvrir des bureaux
pour l'administration locale. C'est souvent temporaire.
M. RUSSELL: Ce que vous ouvrez actuellement ce sont des bureaux
loués.
M. PINARD: Habituellement, à moins que dans la division ou dans
le district où se font les travaux, il y ait déjà des
immeubles qui nous appartiennet.
M. RUSSELL: Lorsque vous avez des immeubles qui appartiennent à
la province, vous payer un loyer quand même?
M. PINARD: Non. seulement il peut y avoir des dépenses
additionnelles de chauffage. Quand c'est notre terrain de division, on les
achète. Il n'y a pas de loyer à payer.
M. VAILLANCOURT: Comme à Sherbrooke? M. PINARD: C'est à
nous ça.
M. RUSSELL: La question des bureaux indépendamment des
divisions?
M. PINARD: Tout est ensemble.
M. RUSSELL: Si vous louez un bureau dans un de vos immeubles à
Montréal. Un édifice qui appartient à la province, qui
appartient au ministère des Travaux publics, payez-vous un loyer?
M. PINARD: Non, c'est le ministère des Travaux publics qui paie
cela.
M. RUSSELL: Qui paie cela.
M. PINARD: Quand c'est sous bail, c'est le ministère des Travaux
publics qui paie. Tout de même on a des exceptions. Ici, à
l'avenue Re- naud, l'édifice de la Tour, on paie là. C'est un des
seuls, ça.
M. LE PRESIDENT: Sous-article numéro 1, adopté.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4:« matériel,, articles de
bureau, impressions et abonnements, achat, entretien et opération
d'automobiles, $600,000. »
M. RUSSELL: Vous avez une augmentation de $250,000?
M. PINARD: C'est ça. Ameublement, équipement de bureaux,
en 1965, nous avions demandé $177,500, nous demandons $200,000 en
1966.
M. RUSSELL: Ce sont des achats de bureau.
M. PINARD: C'est ça. A l'article « entretien et
opération de l'équipement », nous avions demandé en
1965 $29,800, nous demandons $45,000 cette année.
A l'article « impression », c'est-à-dire «
formules et autres papeteries de bureau », nous avons demandé
$110,000 en 1965, nous demandons, en 1966, $136,000.
A l'article « abonnements », c'est pour la
bibliothèque, revues techniques, thèses qui ont été
préparées par des ingénieurs, le sous-ministre de la
Voirie et par d'autres professeurs d'université ou enfin... $3,000.
C'était $2,200 en 1965, $3,000 cette année.
Achats de livres et reliures: $5,500 en 1965, $8,000 cette
année.
Accessoires de toutes sortes, instruments techniques pour le
laboratoire: $150,000 demandés en 1965, $214,000 demandés cette
année. Instruments d'arpentage.
M. RUSSELL: Le montant de $475,000 que vous aviez l'an dernier a-t-il
suffi auxbesoins?
M. PINARD: Nous avons demandé $25,000 de plus. Non, nous avons
fait un virement récemment, nous avons été obligés
de prendre de l'argent comme on a fait l'an passé, prendre l'argent sous
l'article 1, ce sont les salaires. On a un certain montant de disponible et
nous l'avons transféré à l'article 4.
M. RUSSELL: Vous avez une dépense de plus de $500,000.
M. PINARD: $524,000.
M. ALLARD: Dans les bureaux de division, est-ce que vous avez des
prévisions pour construire des bureaux, lorsque vous avez, par exemple,
à Beauceville, deux ou trois garages, une maison pour le divisionnaire,
vous n'avez pas encore de bureaux, vous êtes à loyer ailleurs.
Est-ce qu'il y a des projets pour avoir un bureau qui serait sur
votrepropriété?
M. PINARD: Habituellement, on construit la résidence
divisionnaire et on arrange les plans de façon à faire les
bureaux à l'intérieur de la même bâtisse.
M. ALLARD: Dans le cas de Beauceville, vous ne savez pas si cela a
été prévu? Parce qu'il y a déjà cinq ans que
la maison est construite puis il y a cinq ans au moins ou à peu
près que vous êtes à loyer.
M. PINARD: Autrefois, on ne prévoyait pas ça. C'est assez
récent que...
M. ALLARD: Vous n'avez pas de prévisions pour...
M. PINARD: Une nouvelle résidence comporte et la résidence
et les bureaux.
M. LOUBIER: Dans le même édifice?
M. PINARD: Oui, oui. Voyons, il y a des bureaux dans la cave dans
l'édifice de la Voirie à Drummondville... Pas la résidence
puis le bureau. A Drummondville, dans la résidence, il n'y a pas de
bureau.
M. LOUBIER: Vous en avez une à St-Charles.
M. PINARD: Bien avant que le bureau ne soit construit. Au début,
avant qu'on fasse l'établissement des divisions, on faisait des bureaux
dans la cave si la famille n'était pas trop nombreuse. Bien là,
on construit des bureaux adjacents.
M. LOUBIER: Mais actuellement vous construisez des bureaux dans un
édifice différent?
M. PINARD: C'est dans stand de voirie. On a bâti un stand de
voirie. Alors, il y a résident divisionnaire...
M. LOUBIER: D'un côté.
M. PINARD: ... d'un côté, il y a les bureaux, ensuite de
ça, les ateliers, les garages.
M. LOUBIER: Est-ce que vous avez un plan uniforme pour les maisons des
divisionnaires.
M. PINARD: En apparence extérieure, oui. M. LOUBIER: Le nombre de
pièces, et tout?
M. PINARD: Tout dépend du nombre d'enfants dans la famille, et
des besoins. Il peut arriver que le cubage soit augmenté.
M. GOSSELIN: Sous quel article, M. le Président, pourrions-nous
retrouver ces constructions de résidences?
M. PINARD: Dans l'article « constructions ».
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 5: Traitement
électronique des données.
M. ALLARD: Le ministre nous a dit tout à l'heure qu'il y avait
énormément de mécanisation, qu'il ne faisait plus...
M. PINARD: Au ministère.
M. ALLARD: Vous aviez l'an passé, unbud-get de $479,700 pour les
traitements électroniques des données. Cette année vous
avez $225,000, une diminution de $254,000 de moins.
M. PINARD: C'est parce qu'il y a une partie des dépenses qui est
mentionnée au sujet des constructions. Alors, je vais vous donner, si
vous voulez, la dépense envisagée cette année pour le
montant total demandé, soit $225,000.
La paye des employés, ça, c'est mécanisé.
Alors c'est $125,000. Perforation, je vais laisser tous les détails pour
lesquels il n'y a pas de chiffre mentionné. Contrôle
budgétaire et paiement aux fournisseurs et dépenses de voyage,
$94,000. C'est mécanisé ça. Contrôle des avances de
voyage et « millage », $6,000. Cela vous donne une dépense
totale de $225,000 au service de l'administration. Le solde des dépenses
est imputable au budget.
M. ALLARD: Toutes les données électroniques se font
à votre ministère? Au centre de mécanographie?
M. PINARD; Au centre de mécanographie.
M. ALLARD: Alors, vous savez que cela vous coûte beaucoup moins
cher cette année que cela vous coûtait.
M. PINARD: Seulement il y a une partie des
dépenses qui seront mécanisées à un autre
endroit mais imputables au budget de construction.
M. ALLARD: Dans le cas de l'arpentage?
M. PINARD: Le calcul électronique, mathématiques...
M. ALLARD: Oui.
M. PINARD: ... C'est chargé maintenant à la
construction.
M. ALLARD: Alors, en fait, il pourrait ne pas y avoir tellement de
différence...
M. PINARD: Non.
M. ALLARD: ... avec celle qui apparaît ici.
UNE VOIX: Je n'ai pas compris.
M. ALLARD: C'est à peu près le même montant sauf que
c'est réparti différemment.
M. PINARD: D'une façon générale,
l'électronique, au point de vue traitement d'information, on fait le
traitement au point de vue comptable, électronique. Une autre
section...
M. LAFONTAINE: C'est applicable à quoi ça?
M. PINARD: A l'administration.
M. LAFONTAINE : A l'administration!
M. PINARD: Maintenant vous avez après ça le calcul des
chemins au point de vue technique, tracés, etc., c'est un calcul
mathématique, ça.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Ça c'est chargé directement à la
construction des chemins.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Cela fait partie de la construction des chemins.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Une nouvelle machine fait même les plans maintenant.
Les plans sont faits sur machine.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: C'est chargé directement à la construction,
comme on charge les ingénieurs conseils.
M. LAFONTAINE: Et la construction dans vos...
M. PINARD: Comptes publics 64/65. M. ALLARD: A la page 689...
M. PINARD: Construction, réfection de routes, page 686.
M. LAFONTAINE: Page 686?
M. PINARD: Alors, ça va à 689.
M. LAFONTAINE: Je souligne au ministre...
M. PINARD: Oui, mais dans la construction, vous avez l'article... On ne
peut retracer cela.
M. LAFONTAINE: Vous avez raison: on n'est pas capable de le
retracer.
M. ALLARD: Non, non, si vous voulez... Si vous prenez au poste 6:
« Construction et réfection des routes », disons
construction de la route Les Boules, sur un montant de $7 millions. Alors dans
ces $7 millions y aurait-il une part qui viendrait d'un tel traitement
électronique?
M. PINARD: Non.
M. ALLARD: Est-ce qu'il serait imputé au prix du contrat?
M. PINARD: ... Vous avez...
M. ALLARD: Oui, construction et réfection des routes. Alors
ça serait imputé là-dedans, alors là il y a
à peu près vingt millions. Il y a plus que ça: $150
millions...
M. PINARD: C'est-à-dire non.
M. ALLARD: Je m'excuse là. Je me suis trompé, il y a une
différence de $20 millions. Alors dans ces $20 millions-là, il y
aurait probablement $200,000 qui étaient imputables...
M. LAFONTAINE: Mais qu'on est pas capable de les retracer dans le fameux
livre des
comptes. Excepté dans le budget de l'an passé, il y en a
un montant... Il y a peut-être $450,000. Il est là-dedans quelque
part, mais on ne peut pas le retracer.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir les vraies machines pour
retracer ça?
M. PINARD: C'est la préparation des données que l'on
présente à la machine, $199,958...
M. LAFONTAINE: $199,000, $200,000... M. PINARD: Oui, $199,958...
M. LAFONTAINE: $200,000, plus dans les comptes ici. On ne peut pas le
rattacher à aucun article en particulier parce qu'il est parti...
M. PINARD: En fin de compte il est envoyé par...
M. LAFONTAINE: Oui, mais à quelle place est-il marqué ce
compte-là?
M. PINARD: C'est dilué dans l'article « fournisseurs
».
M. LAFONTAINE: Alors dans « fournisseurs » ce serait quoi?
Ministère des Finances? Ecoutez, ce n'est pas pour faire perdre le
temps, c'est simplement pour essayer de trouver une façon de
procéder.
M. PINARD: J'admets qu'à un moment donné c'est plus
difficile à retrouver qu'autrefois. C'est payé au conseil
exécutif qui lui, reçoit les factures...
M. LAFONTAINE: ... alors il est compris dans le livre...
M. PINARD: Alors: « centre des données électroniques
» là! « Centre des traitements électroniques des
données »: $204,125,50...
M. LAFONTAINE: Bon, $204,125.50... M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... le sous-ministre, M. Bergevin, vient de dire que
ç'a coûté $119,000; ça vient des mêmes
chiffres; vous vous êtes trompé de $5,000...
M. PINARD: Il y a peut-être encore $5,000 attribuables à
une autre partie. Ça on ne par- le pas de l'administration
générale-là. Il y a peut-être encore $5,000 dans
ça qui s'en va dans la construction...
M. ALLARD: C'est $200,000...
M. PINARD: Cela fait $199,000 plus $5,000.
M. ALLARD: Admettons $200,000 et puis dans les comptes, l'an dernier,
vous aviez une dépense de $479,000 de traitements
électroniques.
UNE VOIX: 1965-1966...
M. ALLARD: Moi, ce que je veux dire c'est que dans les comptes publics,
dans le budget de l'an passé, vous avez demandé $479,000...
M. PINARD: Voici l'explication qu'on me donne...
M. ALLARD: ... on en retrouve $204,000.
M. PINARD: ...c'est que c'était au stade expérimental
l'année dernière. Cela a coûté beaucoup plus cher
que ça va nous coûter cette année. Il y a eu une erreur, il
y a du gaspillage de papier, il a fallu reprendre des données,
représenter les données à la machine et puis avoir du
personnel surnuméraire pour reprendre le temps perdu.
M. LAFONTAINE: Je pense qu'on pourrait se comprendre si vous aviez le
budget de l'an passé. Vous n'avez pas le budget?
M. PINARD: On l'a, il faudrait que j'aie mon livre de budgets, mon
cahier brun de l'an passé pour les explications en détails.
M. RUSSELL: Alors, vous ne pouvez pas discuter de ce montant-là.
Pour l'année précédente pour l'avez le montant?
M. PINARD $200,000.
M. LAFONTAINE: Alors, c'est $204,000.
M. RUSSELL: Cela a coûtée $204,000 d'après les
chiffres qu'on a et $199,000 d'après les chiffres que vous avez dans
votre livre brun.
M. LAFONTAINE: Alors, c'est $205,290.
M. PINARD: Les comptes publics indiquent $204,125.50.
M. LAFONTAINE: C'est parce que l'explication que vous aviez
donnée tout à l'heure est à l'effet que, quand vous avez
commencé àfaire le travail, vous avez fait du gaspillage de
papier, des expérimentations, c'est compris. Alors, il y a deux ans, le
budget demandé était de $200,000 le budget de l'an passé
était de $479,500, et là vous revenez à un budget de
$225,000. Alors, il y avait la complication du traitement électronique,
il y a déjà deux ans.
M. PINARD: Non, je suis bien plus porté à croire
que.,,.
M. LAFONTAINE: La différence qui existe à ce
moment-là, ce n'est que l'expérimentation
M. PINARD: Moi, je serais bien plus d'avis qu'il y a une partie des
dépenses qui est imputable au poste « construction ». Alors,
on va fouiller ça, tantôt, quand on va arriver là. On va
probablement le trouver là.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. ALLARD: Remboursements et imputations...
UNE VOIX: Adopté sur réserve en attendant les
explications.
M. PINARD: Bien, mettez une note pour le retrouver à «
construction » tantôt,
M. RUSSELL: Une estimation de remboursements, $6,527,000...
UNE VOIX: Est-ce que ce sont des traitements?
M. PINARD: Les salaires chargés à la construction. Bon,
« entretien et outillage » en 1966, $581,250. Il y a eu une
imputation budgétaire.
UNE VOIX: Sur ce montant-là, on impute ça...
M. PINARD: Alors il y a une imputation budgétaire à
l'article « entretien et outillage», pour $581,250. Il y a une
imputation budgétaire à l'article « construction »
pour $5,712,050. A Trans-Canada, il y a une imputation budgétaire pour
$434,500, ce qui donne $6,727,800.
M. RUSSELL: Cela, c'est un autre ministère.
UNE VOIX: Il y a des traitements là pour $9 millions.
M. PINARD: Il y a des traitements pour $9,698,700. Cela fait que tous
ceux qui vont à l'entretien, à la construction de Trans-Canada,
ils déduisent ça de ce montant-là, ce qui fait diminuer ce
montant-là, parce que cela va au budget d'entretien, au budget de
Trans-Canada et puis au budget de la construction. Les traitements sont
indiqués a la bonne place.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 2: entretien des
routes, y compris subventions, sous-article 1; traitements et salaires:
$29,523,000.
M. RUSSELL; Vous aviez, l'an dernier, un montant de $26,400,000. Ce
montant-là a-t-il été totalement dépensé,
dépassé?
M. PINARD; Un instant. Alors je vais vous dire le détail de la
dépense envisagée cette année par rapport à la
dépense, au montant demandé en 1965. Pour l'entretien
d'été... A l'article « salaires », on demande
$3,123,000 de plus. L'explication c'est qu'à l'entretien
d'été, nous allons en retenir 210 milles de chemins additionnels,
au coût moyen de $690 du mille pour la main-d'oeuvre, ce qui donne
$145,000.
M. LAFONTAINE: Combien de milles additionnels?
M. PINARD: Deux cent dix milles, au coût moyen de $690 du mille,
pour une somme totale de $145,000. L'augmentation prévue de $75 du
coût moyen par mille pour la main-d'oeuvre, comparativement à
l'année 65/66, dont le coût moyen au mille était de $615,
pour l'entretien de 31,415 milles de route. Ce qui donne un montant total de
$2,332,000. Opération des garages, $50,000; à la fonction
publique, augmentations de salaires, $106,000. C'était l'entretien
d'été, ce que je viens de vous donner.
M. ALLARD: L'entretien d'été comprend le gravelage, les
rechargements, le « millage»...
M. LAFONTAINE: Quand le ministre dit 210 milles à $690 du
mille...
M. PINARD: Oui...
M. LAFONTAINE: Cela comprend seulement le salaire ou les
matériaux aussi?
M. PINARD: Non, ça comprend juste la main- d'oeuvre.
M. LAFONTAINE: Juste la main-d'oeuvre.
M. PINARD: C'est ça, la main- d'oeuvre.
M. LAFONTAINE: Maintenant, ces 210 milles de chemin-là, ce n'est
pas du chemin neuf, c'est du chemin qui existait mais quiaété
amélioré et qui a été accepté pour
l'entretien par le ministère de la Voirie. Est-ce que ce sont des
chemins municipaux ou des chemins qui viennent du ministère de la
Colonisation?
M. PINARD: Il y en a qui viennent du ministère des Terres et
Forêts et d'autres ministères et ils tombent à notre
entretien une fois terminés.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre aurait...
M. PINARD: ... des chemins améliorés.
M. LAFONTAINE: Oui, des chemins améliorés, mais
améliorés à 50/50, probablement avec...
M. PINARD: Non, améliorés par nous autres.
M. LAFONTAINE: Ce serait 50% du gouvernement et 50% des
municipalités?
M. PINARD: Depuis quelques années, on n'en prend pas de la
Colonisation.
M. LAFONTAINE: Vous n'en prenez pas de la Colonisation. Alors ce serait
du chemin amélioré seulement que par le ministère de la
Voirie. Mais vous n'avez pas de chemin municipal amélioré par le
ministère de la Voirie. Vous n'avez pas de chemin de tourisme
là-dessus?
M. PINARD: On a les grandes routes là-dessus, si vous
voulez...
M. LAFONTAINE: Non, mais de chemin du Tourisme, le ministère du
Tourisme, Chasse et Pêche? J'aimerais être être
éclairci sur ce point-là. Les 210 milles, ce sont des chemins
municipaux améliorés par le ministère de la Voirie.
M. PINARD: En général.
M. LAFONTAINE: En général. Ce sont des chemins que vous
croyez améliorer dans les prochains mois, dans l'année fiscale
qui s'en vient?
M. PINARD. Ils le sont améliorés. M. LAFONTAINE: Ah! ils
le sont.
M. PINARD: Alors, ils sont tombés à l'entretiens du
ministère de la Voirie.
M. LAFONTAINE: Ah bon!
M. PINARD: Bon. Cela comprend les chemins de service de la
Trans-Canada.
M. LAFONTAINE: Les chemins de service de la Trans-Canada?
M. PINARD: Ce sont des chemins municipaux quand même,
ça.
M. LAFONTAINE: L'an passé, combien de milles de chemin neuf la
Voirie aurait-elle pris à son entretien? Pas un montant...
M. PINARD: Cette année on en prend 210. L'an passé... j'ai
d'autres chiffres. M. Matte n'est pas ici, c'est lui qui s'occupe de
ça.
M. LAFONTAINE: Je prends la parole du ministre, le ministre me
répondra ce soir.
M. PINARD: Très bien.
M. RUSSELL: Est-ce que ça comprendrait les chemins de service
pour l'autoroute des Cantons de l'Est?
M. PINARD: Non, ce n'est pas sur notre budget, cela. Il n'y a pas de
chemins de service pour l'autoroute. Tous les chemins de l'autoroute, c'est
à nous autres.
M. RUSSELL: Mais vous avez un chemin, je vais vous donner un exemple. A
Bromont près de Shefford là, à partir de l'autoroute qui
monte vers Bromont, c'est un chemin qui a été fait tout en neuf,
il y a une extension, ça, c'est à la Voirie. C'est la Voirie qui
a fait ces travaux-là, c'est un entretien de la Voirie, cela.
M. PINARD: C'est la variation en fin de compte, il y a des chemins en
moins, il ne faut pas l'oublier. C'est une variation entre les moins et les
plus. On abandonne chaque année des chemins qui étaient autrefois
à notre entretien.
M. GOSSELIN: 862 pieds dans le comté de Compton.
M. ALLARD: L'an dernier, vous entreteniez 30,881.17 milles.
M. PINARD: C'est le rapport annuel.
M. ALLARD: C'est le rapport annuel. Cette année, vous allez
entretenir 210 milles de plus que ce total-là...
M. PINARD: C'est ça.
M. ALLARD: ... mentionné à la page 82...
M. PINARD: C'est ça.
M. ALLARD: ... du ministère de la Voirie, rapport de l'exercice
au 31 mars 1965.
M. PINARD: Prenez un rapport annuel.
M. ALLARD: Et ces 210 milles peuvent être, soit des grandes routes
ou des routes secondaires.
M. PINARD: C'est ça.
M. ALLARD: Mais vous ne savez pas, dans les 210 milles, quelle
proportion il y aurait de grandes routes et quelle proportion de routes
secondaires.
M. PINARD: Ce n'est pas par catégorie.
M. ALLARD: Mais, est-ce qu'il y aurait possibilité de fournir les
détails un peu plus tard?
M. PINARD: Oui, oui.
M. ALLARD: ... à savoir, dans les 210 milles, ce qu'il va y avoir
de grandes routes et de chemins secondaires?
M. PINARD: Alors, quelle est la catégorie du « millage
» additionnel qui comporte un entretien supplémentaire de 210
milles?
M. ALLARD: C'est ça.
M. PINARD: C'est la catégorie de routes. Très bien.
M. LAFONTAINE: Dans le rapport du ministre, à la page 82...
M. PINARD: Oui, je l'ai ici.
M. LAFONTAINE: ... entretien d'été 64/65: grandes routes,
chemins secondaires. Grandes routes, j'imagine que ce doit être des
routes numérotées?
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: Et les chemins secondaires, les routes non
numérotées?
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Alors, à ce moment-là, quel est le
barème sur lequel se base le ministère pour entretenir certains
chemins ou pour ne pas en entretenir?
M. PINARD: Nous sommes obligés de mettre du calcium, par exemple.
Un chemin secondaire sur lequel on met du calcium, qui n'estpas pavé, va
coûter plus cher qu'un chemin pavé.
M. LAFONTAINE: Voici, je crois qu'on n'a pas saisi ma question.
M. PINARD: Alors, formulez-la donc autrement.
M. LAFONTAINE: Oui, je vais la formuler autrement, je vais l'expliciter
avec des exemples. Par exemple, chez nous, à Ste-Véronique,
pourquoi le chemin qui part de Ste-Véronique puis s'en va vers le lac
Kiamika, où il y a peut-être des fois des fins de semaine de 2,000
à 5,000 voitures qui passent, n'est-il pas entretenu par le
ministère de la Voirie? Il est entretenu partiellement et...
M. PINARD: C'est un chemin municipal, ça.
M. LAFONTAINE: ... c'est un chemin municipal, évidemment. Puis je
pense bien que dans les chemins secondaires, vous avez un paquet de chemins
municipaux. Alors, pourquoi, à ce moment-là, le
ministère...
M. PINARD: Qu'est-ce qui détermine...
M. LAFONTAINE: Pourquoi, au sein du ministère, nous...
M. PINARD: C'est ça. Je pense bien qu'il y a un critère de
capacité financière de payer par la municipalité, qui
entre en ligne décompte. Je ne dis pas que c'est le seul, mais c'est des
principaux.
M. LAFONTAINE: Je pense, aujourd'hui je ne le sais pas par
exemple au chemin qui relie le Lac du Cerf à Kiamika, qui est un chemin
très secondaire, c'est-à-dire au point de vue de confection de
chemin, de qualité de chemin, mais qui est très important pour la
région parce qu'il y a une circulation dense. Pendant
un bout de temps, il n'était pas entretenu par le
ministère de la Voirie. Disons que une fois à tous les quinze
jours à toutes les trois semaines, la gratte de la Voirie passait
là-dessus. Alors, comprenez, qu'un chemin qui est fait de sable,
ça fait dur. Je demande à ce moment-là, je ne le sais pas,
mais..»
M. PINARD: Evidemment, on tient compte aussi de la
caractéristique même de la route,de l'intensité de la
circulation en telle période ou telle autre période de
l'année. Si c'était un site touristique, par exemple, où
il y aurait beaucoup de chalets d'été où il y va plusieurs
personnes sur semaine ou en fin de semaine, c'est évident qu'on peut
être amené à l'entretenir, même à
répandre du sel, du calcium...
M. LAFONTAINE: Il a été question dans le passé que
le ministère de la Voirie prenne à son entretien tous les chemins
secondaires de la province de Québec. Le ministre doit se souvenir de
ça? Que tous les chemins secondaires devraient être à
l'entretien du ministère de la Voirie.
M. PINARD: Cela dépend des chemins secondaires.
M. LAFONTAINE: Bien, les chemins secondaires. Quand je veux dire, par
exemple...
M. PINARD: Il y a les chemins régionaux...
M. LAFONTAINE: ...les chemins régionaux. Disons le chemin entre
Kiamika et le Lac du Cerf, le chemin qui part de Ste-Véronique et se
rend au Lac Kiamika, le chemin de ceinture de Ste-Véronique, du lac de
Ste-Véronique, chemin qui part de la route 11 et rejoint le village de
Nominingue, que vous êtes en train de reconstruire.
M. PINARD: Bien oui.
M. LAFONTAINE: La partie que vous reconstruisez, vous la prenez à
votre entretien, vous l'asphaltez. Mais celle qui n'est pas encore
rebâtie, il y a personne qui s'en occupe. Alors, c'est ça. Quelle
est la politique du gouvernement? Est-ce que le gouvernement ne pourrait pas...
J'ai l'impression que c'est sous la recommandation de chacun des divisionnaires
dans chacun des comtés que le ministère régit. Si vous
avez un divisionnaire qui est combattif le moindrement, il va faire passer sur
l'entretien les chemins secondaires, peut-être 500 milles de plus par
comté. Mais s'il n'est pas trop batailleur, s'il craint son
sous-ministre ou son ingénieur de district ou le ministre, pour ne pas
faire de train, il me fera pas trop de pressions.
M. PINARD: Evidemment.
M. LAFONTAINE: Importants. Ce sont des chemins municipaux très
importants.
M. PINARD: Ce sont des chemins verbalisés.
M. LAFONTAINE: Ce sont des chemins verbalisés, ça fait
longtemps qu'ils sont bâtis.
M. PINARD: Mais, évidemment, la municipalité fait des
demandes très nombreuses au ministère de la Voirie. Alors, on
étudie, nous, le caractère d'utilisation, le degré
d'utilisation d'une route municipale, par exemple, verbalisée,
l'intensité de la circulation, la caractéristique elle-même
de la route. Si on peut considérer que même le chemin municipal
verbalisé, qui n'est pas complètement, selon les standards du
réseau secondaire, déjà à l'entretien du
ministère mais qui peut se greffer assez facilement sur le réseau
secondaire...
M. LAFONTAINE: Mais.
M. PINARD: Il y a autant de critères qui déterminent
l'action du gouvernement sur le plan d'entretien.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre ne serait pas d'avis, par exemple,
qu'au lieu de laisser... Je vais vous donner un exemple qui est encore bien
concret dans le comté de Labelle. Deux ministère, le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation et le ministère
de la Voirie peuvent s'occuper des chemins. Alors on va prendre le chemin du
lac Kiamika, par exemple; une fin de semaine c'est la gratte de la Voirie qui
monte, une semaine et demie après, c'est la gratte du ministère
de la Colonisation qui monte. Alors je pense qu'il y aurait
intérêt pour le gouvernement de coordonner ses efforts dans un
seul sens.
M PINARD: C'est précisément ça qui est à
l'étude...
M. LAFONTAINE: Je ne demande pas au ministre de reconfectionner les
chemins tout de suite mais, comme premier pas en allant, disons vers
l'unification du réseau routier dans la province de Québec, il y
aurait peut-être un geste à poser...
M. PINARD: C'est justement.
M. LAFONTAINE: ...c'est d'augmenter les grattes, à ce
moment-là, pour donner le service d'entretien, au moins faire
disparaître les sections cahoteuses, raboteuses sur les routes
secondaires...
M. PINARD: C'est justement ce qu'un comité de reclassification
est en train d'étudier; on fait l'inventaire du réseau routier
sur le plan des grandes routes, sur les chemins secondaires, les chemins
tertiaires, les chemins verbalisés, les chemins municipaux, pour
être capable de déterminer qu'elle sera la politique future et sur
le plan de l'entretien et sur le plan de la construction. Et ça
conduirait éventuellement à une reclassification des routes et
à un nouveau système de numérotage des routes par ordre
d'importance. Alors c'est à l'étude présentement...
M. LAFONTAINE: Est-ce que l'étude va durer longtemps?
M. PINARD: Eh bien! Ça peut prendre suffisamment de temps, mais
c'est déjà très avancé.
M. LAFONTAINE: Parce que j'ai posé la question au ministre il y a
deux ans et c'est la réponse qu'il m'a donnée à ce
moment-là.
M. PINARD: C'est un travail très avancé seulement, disons
qu'il y a trois ou quatre ministères qui se chevauchent sur le plan de
juridiction de certains réseaux routiers.
M. RUSSELL: Vous n'êtes pas encore mécanisé dans
cette pensée-là
M. PINARD: Non, c'est encore un problème humain.
M. LE PRESIDENT: La séance est suspendue à huit
heures.
Reprise de la séance à 8 h 4 p.m.
M. PINARD: Vous avez demandé des renseignements pour savoir
quelles étaient les normes d'acceptation des chemins qui doivent
être entretenus par le ministère de la Voirie. Il faut que les
chemins aient 18 pieds de chaussée, 24 pieds de plate-forme, 36 pieds
d'emprise et 12 pouces d'épaisseur de gravier.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, ce sont les normes pour des routes
d'été.
M. PINARD: Pour que le ministère puisse les prendre à sa
charge.
M. RUSSELL: 24 pieds de plate-forme.
M. PINARD: 18 pieds de chaussée, 24 pieds de plate-forme puis 36
pieds d'emprise, 12 pouces d'épaisseur de gravier. Ce sont les anciennes
normes. Non, non, mais là, on envisage quand même d'être
plus exigeant sur les normes pour avoir 50 pieds d'emprise.
M. RUSSELL: Oui, là-dessus il va y avoir un problème, dans
les municipalités rurales, dans les procès-verbaux pour les
chemins, c'est 38 pieds. A ce moment-là, on va arriver à
l'expropriation et ça va être un « tiraillage ».
M. GOSSELIN: Auparavant, dans plusieurs municipalités, M. le
Président, le ministère de la Voirie avait l'habitude de prendre
soin de certaines routes que l'on classait comme étant des rues qui
faisaient partie du réseau provincial et si ma mémoire est
fidèle, dans mon comté quelques municipalités ont
été avisées que le ministère de la Voirie
n'entretiendrait pas plus longtemps ces routes-là. Est-ce qu'il y a
quelque chose de fondé dans ça?
M. PINARD: Bien il arrive que tousles ans, par arrêtés
ministériels, le ministère a la permission d'abandonner
l'entretien de certains chemins.
M. GOSSELIN: Oui, très bien, lorsqu'il y a une route nouvelle qui
passe mais je parle de rues à l'intérieur d'une
municipalité.
M. PINARD: C'est ça.
M. GOSSELIN: Antérieurement, le ministère de la Voirie
avait l'habitude de faire la réfection, pas la réfection, mais
avait pris soin de l'entretien de ces rues-là, de faire le
rapiéçage lorsqu'il y avait lieu d'en faire et là, je
sais
pertinemment que des municipalités ont été
avisées que le ministère de la Voirie n'entretiendrait pas plus
longtemps ces rues-là.
M. PINARD: Bien oui, ce qui arrive, c'est que quand la rue fait partie
d'un tronçon de route provinciale, à l'intérieur d'une
municipalité, elle est la plupart du temps entretenue par le
ministère de la Voirie ou à l'aide d'une subvention du
ministère de la Voirie, mais depuis qu'il y a eu une redistribution du
revenu de la taxe de vente aux municipalités, ce qui a augmenté
sensiblement le revenu des municipalités, il y a une tendance qui se
dessine de plus en plus au ministère de la Voirie d'abandonner
l'entretien de ces rues, aux municipalités, mais ce n'est pas
encore...
M. GOSSELIN: Cela a été fait dans certaines villes.
M. PINARD: Dans certains cas. On l'a fait à Montréal, et
dans certaines villes, dans certains gros villages, on a remis l'entretien des
rues asphaltées aux municipalités.
M. GOSSELIN: Lorsqu'on parle de cette somme pour l'entretien, est-ce que
ça comprend également l'entretien pour les chemins d'hiver?
M. PINARD: Oui.
M. GOSSELIN: Le ministre me permettra de lui rappeler l'automne dernier,
alors que nous étions convoqués par l'honorable ministre de
l'Education à une rencontre au château Bonne Entente, j'ai eu
connaissance qu'un député libéral, entre autres, a fait
des demandes pour que les subventions à l'entretien des chemins d'hiver
soient augmentées dans certains milieux, parce que, et il a cité,
comme exemple, les deux paroisses de St-René-Goupil et de St-Nil,
comté de Matane, où les subventions pour les chemins secondaires
ne sont que de $325 du mille, et parce que ces municipalités sont
très pauvres et qu'en grande partie, les cultivateurs, les colons, sont
sur billets de location et ne paient pas de taxes, la municipalité
n'ayant pas été capable de trouver d'entrepreneurs pour prendre
l'entretien de ces chemins d'hiver, au montant de la subvention donnée
par le ministère de la Voirie, à ce moment-là, nous
étions au mois de décembre et les chemins n'avaient pas
été ouverts à partir de la fameuse tempête de neige,
et les enfants n'avaient pas été capables de se rendre à
l'école. Les autobus n'avaient pas voyagé.
Je ne veux pas prendre la place, évidemment, du
député de Matane, mais cette déclaration par un
député nous a fort surpris, et on se demande, en somme, ce qu'il
y aurait lieu de faire pour remédier à cette situation.
M. PINARD: C'est un problème qui a été
soulevé par quelques municipalités, et plus
particulièrement par des municipalités situées dans la
région extrême-est de la province. C'est pourquoi, en date du 1er
février, j'ai recommandé l'adoption d'un arrêté
ministériel, permettant au ministère de la Voirie de hausser le
taux au mille de la subvention payable pour l'entretien de ces
chemins-là. Alors, c'est passé de $325 du mille à $400 du
mille.
Par exemple, $400 du mille pour la région extrême-est,
comprenant les comtés de Matane, Matapédia, Bonaventure,
Gaspé-Nord, Gaspé-Sud, Iles-de-la-Madeleine et Duplessis. Dans la
région est, comprenant les comtés de Saguenay, Charlevoix,
Rimouski, Rivière-du-Loup et Témiscouata, c'est $325 du mille.
Dans la région centrale, comprenant les comtés de Frontenac,
Wolfe, Arthabaska, Nicolet, Champlain et Laviolette, ainsi que la
municipalité de Notre-Dame-du-Bon-Conseil, par petites sections
seulement, et tous les comtés à l'est, sauf ceux qui sont
énumérés aux paragraphes a et b ci-dessus, ceux qui je
viens de mentionner, c'est $300 du mille.
C'est $275 du mille pour la région nord-ouest, comprenant les
comtés d'Abitibi-Est, Abitibi-Ouest, Rouyn-Noranda et
Témiscamingue; c'est $250 du mille pour la région ouest,
c'est-à-dire tous les comtés non compris dans les paragraphes a,
b, c et d que je viens de mentionner et $150 du mille pour l'entretien de la
circulation en auto-neige sur la Côte Nord, dans le comté de
Duplessis. Alors il y a eu une hausse sensible du taux de subvention pour
l'entretien.
M. GOSSELIN: Maintenant, lorsque l'on donne ces contrats de pavage,
est-ce que l'on procède par demande de soumissions publiques?
M. PINARD: Non, c'est extrêmement difficile de demander des
soumissions publiques pour l'adjudication de contrats pour l'entretien des
chemins d'hiver. Ce sont des taux réalistes...
M. DIONNE: Les municipalités augmentent.
M. PINARD: Les municipalités augmentent mais il faut dire
que...
M. GOSSELIN: Est-ce que ces contrats-là sont donnés pour
un an ou s'ils sont donnés sur une période de trois ans?
M. PINARD: En général, nous les accordons pour une
durée d'un an, sauf que de façon expérimentale, nous
allons accorder des contrats pour trois ans dans certains comtés de la
province, plus particulièrement dans le Bas St-Laurent.
M. GOSSELIN: Lorsque vous donnez un contrat, disons, pour un montant,
une subvention de $325, $400 du mille, est-ce que ça comprend
également la fourniture par l'entrepreneur du calcium, du sablage des
routes ou si ça comprend tout simplement le déblayement de la
neige?
M. PINARD: Je vais penser à ça. M. GOSSELIN: Seulement la
neige?
M. PINARD: Alors dans la liste des comtés que j'ai
mentionnés tantôt, dans le cas des subventions que j'ai
expliqué tantôt tous les travaux sont faits par l'entrepreneur au
service de la municipalité.
M. GOSSELIN: Maintenant, est-ce qu'il y aurait possibilité pour
une municipalité qui demeure en dehors des comtés
mentionnés par l'honorable ministre d'avoir une subvention additionnelle
en justifiant ses besoins par un manque de revenu adéquat pour pouvoir
subvenir ou pouvoir être capable de payer ces subventions ou si c'est
strictement réservés aux comtés de l'est de la province et
du nord-ouest de la Côte Nord?
M. PINARD: Il y a peut-être eu quelques cas d'exception. Dans le
comté de Mégantic est-ce qu'il n'y a pas un endroit où
c'est très « cô-teux » et où il y a des
difficultés?
UNE VOIX: Est-ce au point de vue subvention?
UNE VOIX: Maintenant, quand il s'agit des contrats à 100%, le
gouvernement là... évidemment les subventions... il n'y a pas
de...
M. PINARD: Dans la politique des contrats à subventions, il n'y a
pas d'exception, sauf qu'il arrive souvent, par exemple, qu'on va aller avec
l'équipement du ministère de la Voirie aider l'entrepreneur qui
serait mal pris à l'occasion d'une forte précipitation de neige,
d'une forte poudrerie.
M. GOSSELIN: M. le Président, est-ce qu'il y a des sanctions qui
peuvent être imposées à un entrepreneur qui ne remplit pas
bien son contrat ou encore qui n'ouvrirait pas les chemins suffisamment...
M. PINARD: C'est ça.
M. GOSSELIN: ... ou qui ne les entretiendrait pas...
M. PINARD: Il y a des retenues sur le montant payable à
l'entrepreneur qui n'ouvrirait pas de façon satisfaisante les chemins ou
qui les laisserait fermés pendant un certain nombre de jours. Il y a une
réduction proportionnelle du montant qui devrait lui être
payé.
M. GOSSELIN: Je sais qu'au cours de l'automne dernier et cet hiver,
à plusieurs reprises, certaines commissions scolaires ont eu à se
plaindre du fait qu'aujourd'hui, certains entrepreneurs n'ouvraient pas assez
vite les chemins d'hiver, ce qui causait un retard pour l'autobus scolaire qui
ne pouvait pas aller chercher les élèves et les amener à
temps afin qu'ils puissent suivre l'horaire régulier des classes. A ce
moment-là, est-ce que le ministère peut intervenir pour
tâcher d'obliger l'entrepreneur à les ouvrir, même la
nuit?
M. PINARD: Quand les situations semblables nous sont rapportées,
nous nous arrangeons pour convaincre l'entrepreneur d'aranger son horaire de
façon à aller aux choses les plus urgentes. Par exemple, il faut
bien que les chemins soient ouverts pour permettre le transport des
élèves qui doivent arriver à temps pour les cours. Je
pense bien que la majorité des entrepreneurs comprennent très
bien cette nécessité-là. Il y a eu des plaintes à
l'endroit de certains entrepreneurs, mais ce sont des cas d'exception en
somme.
M. GOSSELIN: Je ne cherche pas noise à l'honorable ministre, je
lui dis simplement qu'au cours de l'hiver, à deux reprises au moins, on
m'a appelé pour me dire...
M. PINARD: Il faut admettre qu'on a eu des tempêtes
extraordinaires au cours de l'hiver.
M. GOSSELIN: J'ai d'ailleurs compris et c'est pourquoi j'ai fait
comprendre à ceux-là qui intervenaient qu'il y avait des
possibilités de sanctions contre ces entrepreneurs, cependant, il
fallait comprendre que ce n'était pas un hiver ordinaire.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a une limite pour
un contracteur, suivant son équipement, pour la longueur de
chemin qu'il lui est alloué à entretenir?
M. PINARD: Moi, mes ingénieurs divisionnaires et
ingénieurs de district sont avisés de bien faire l'inventaire de
l'équipement de l'entrepreneur pour savoir si on peut lui confier
l'entretien de 25, 30, 50 ou 60 milles de chemin. Alors, il faut qu'il ait
l'équipement suffisant et le personnel compétent pour être
capable d'arriver à faire un travail efficace.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministère peut établir des
normes disant qu'un entrepreneur qui a un camion peut entretenir telle longueur
de route?
M. PINARD: Les normes sont établies, mais, compte tenu de la
capacité du camion, de la force motrice et de l'équipement qui
est attaché au camion. Ce sont autant de facteurs sur lesquels on base
l'adjudication d'un contrat ou l'attribution d'une subvention. Après
cela, il y a évidemment la situation géographique. En montagne,
si c'est un pays où les précipitations sont très fortes,
ça demande un équipement beaucoup plus puissant.
M. RUSSELL: Une route comme la route numéro 1, sur la partie de
Shefford, Granby, quel serait le montant qui est payé par mille à
l'entrepreneur pour l'entretien? Si je comprends bien, il fait simplement
l'entretien de la neige, le sel est fait directement par le ministère de
la Voirie.
M. PINARD: Justement, quand l'entretien est au frais du ministère
de la Voirie à 100%, eh bien! là, nous adjugeons les contrats
d'entretien. Certains contrats prévoient que l'entrepreneur est
obligé de répandre le sel ou le calcium, d'autres contrats
prévoient tout simplement l'entretien pur et simple, et le
ministère, avec son propre équipement, fait l'épandage du
sel et du calcium. Il y a différentes catégories de contrats.
Dans la région où votre comté est situé, ce serait
dans la région centrale Shefford, ce serait $300 du mille, la
subvention.
M. RUSSELL: Est-ce que les routes, comme la route 39, qui traverse la
route numéro 1, est-ce que ce serait $300 aussi?
M. PINARD: La route 39, c'est entre quelle municipalité?
M. RUSSELL: Elle part de Waterloo, passe à travers Valcourt,
Racine et Richmond.
M. PINARD: L'entretien est payable à raison de $425 du mille.
Notre ministère se charge de l'épandage du sel et du sable.
M. RUSSELL: Qui est réduit du $425? M. PINARD: Non, ça se
rajoute, en plus.
M. RUSSELL: Donc $425 iraient pour la route numéro 1. La route
numéro 1, ça doit être le même prix?
M. PINARD: Cela dépend des sections, par exemple la route
numéro 1, dans St-Joseph-de-Coleraine, jusqu'à la limite de
Thetford-sud, de St-Antoine-de-Pontbriand, c'est à $525 du mille, et le
sel et le sable est fourni par le ministère de la Voirie. L'application
est faite par l'entrepreneur, sauf sur la section de la route du club de ski,
soit sur une distance de 7.73 milles.
M. RUSSELL: Ces contrats-là sont accordés directement par
le ministère?
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Les municipalités ne touchent pas à ça,
n'ont pas affaire à ça du tout?
M. PINARD: Ce sont des contrats directement adjugés par le
ministère de la Voirie.
M. RUSSELL: Evidemment, ce sont pour des routes
numérotées, vous avez des routes qui sont entretenues
complètement à la charge du ministère et qui ne sont pas
des routes numérotées...
M. PINARD: Par le ministère de la Voirie.
M. RUSSELL: Ah ça, c'est pour les routes
numérotées. Vous avez aussi des routes dont l'entretien est
complètement à la charge municipale et qui ne sont pas des routes
numérotées.
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Comme Rawdon, Roxton...
M. PINARD: Cela dépend de l'importance des routes ou de leur
raccordement.
M. ALLARD: Est-ce qui n'est pas dans les prévisions du
ministère, de venir à prendre de plus en plus à son compte
l'entretien des routes, des grandes routes?
M. PINARD: Eh bien, l'entretien...? Le déneigement, c'est
certainement la tendance ac-
tuelle du moins depuis 1960 puisque le ministère en 1959/60
entretenait à ses propres frais 4,752 milles de routes au coût de
$6,290,100 et tous les ans nous avons augmenté le millage de l'entretien
des routes au ministère de la Voirie à cent pour cent, pour
passer finalement en 1965/66 à 13,510 milles au coût de
$16,500,000, ainsi cela a triplé en cinq ans.
M. RUSSELL: Le millage a triplé.
M. PINARD: Le millage a triplé en cinq ans.
M. LAFONTAINE: C'est $16 millions dépensés par le gouverne
ment par contrat direct?
M. PINARD: Oui, le contrat d'entretien d'hiver, le budget de l'entretien
d'hiver pour 1966 représente environ une somme de $26 millions.
UNE VOIX: Un contrat de $5,500,000.
M. PINARD: Oui, mais le budget total de l'entretien est de
$24,750,000.
M. LAFONTAINE: Il est distribué par un contrat direct ou vous
aviez des subventions...
M. PINARD: Bien, à contrat$5,520,000. M. LAFONTAINE: $5,520,000.
M. PINARD: Oui, $5,520,000.
M. LAFONTAINE: Alors, les chiffres qui sont dans la page 699 des comptes
publics, cette année, pour entretien des chemins d'hiver:
$7,300,962.74.
M. PINARD: Oui, là évidemment il faut tenir compte qu'il y
a chevauchement budgétaire sur deux exercices budgétaires, alors
les comptes publics peuvent nous induire en erreur jusqu'à un certain
point.
M. RUSSELL: A la dernière partie...
M. PINARD: C'est ça, c'est ça, il y a une partie de
l'entretien qui est payable sur un exercice budgétaire et la
différence est acquitable à l'autre exercice
budgétaire.
M. LAFONTAINE: Tout de même ça ne change pas la valeur des
contrats, l'entretien des chemins d'hiver, là ce sont des contrats
attardés, ça.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Alors qu'il y ait chevauchement ou pas chevauchement,
c'est tout de même pour une saison.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Alors, le ministre dit que l'année passée
ça a coûté $5 millions... le chiffre qu'il nous
donnait..,,
M. PINARD: En 1965/66...
UNE VOIX: C'est le montant payé.
M. PINARD: C'est le montant payé, évidemment, alors il y a
le prix du contrat, il y a le coût de l'achat du sel, du sable...
UNE VOIX: Le montant dans les comptes publics, c'est le montant
payé sur l'exercice financier..
M. PINARD: C'est ça.
UNE VOIX: ... d'un contrat et sur l'exercice financier suivant la
différence du contrat qui représente par exemple.
M. LAFONTAINE: Les chiffres à la page 199: entretien des chemins
d'hiver, c'est simplement la balance de certains contrats?
M. PINARD: Non, c'est la valeur partielle de certains contrats.
M. LAFONTAINE: Oui, la valeur partielle. M. PINARD: Et aussi les travaux
également.
UNE VOIX: Voyez-vous l'année financière va jusqu'au 31
mars.
M. PINARD: Jusqu'au 31 mars.
UNE VOIX: Alors la dépense que l'on fait jusque là est
entrée là-dedans, maintenant ça comprend dans ça,
les dépenses jusqu'au 31 mars, le premier acompte que l'on fait, il y a
un acompte qui est dû à la fin de janvier, et la balance va
être payable dans le mois de juin, juillet, alors tout ça,
ça va entrer dans l'année financière.
M. LAFONTAINE: Ce que je souligne, c'est ceci: entretien des chemins
d'hiver, $7,300,000 et le ministre vient d'affirmer que l'entretien pour
l'année passée a coûté $5, et quelque chose, et je
trouve ça curieux qu'il y a deux ans
que cela ait coûté $7,300,000 et l'an passé cela a
coûté seulement que $5 millions, il y aurait eu à ce
moment-là une baisse de $2 millions.
M. PINARD: C'est ça, alors la somme totale de $7,300,962.74
comprend le prix du contrat et il y a d'autre chose, il y a les travaux
à la journée qui s'ajoutent à ces montants-là, ce
qui fait qu'il y a augmentation...
M. LAFONTAINE: Quels travaux à la journée sont faits?
M. PINARD: ... et l'épandage du sel, etc. M. ALLARD: Vous n'en
aurez pas plus.
M. PINARD: Justement, à part de l'entretien qui est fait à
contrat, le ministère, avec son propre équipement, entretient des
chemins, Alors, c'est ce que l'on appelle, nous, de l'entretien à la
journée avec les forces du ministère, avec l'équipement du
ministère. Cela se rajoute là, c'est pour cela que vous avez un
montant supérieur, à la page 699 des comptes publics. Alors, vous
avez à la fois des contrats là-dedans. Non, je vous induis en
erreur, ce sont des subventions. Prenez votre page 698, là, c'est
l'article « Subventions ».
M. ALLARD: Oui.
M. PINARD: Alors, l'année passée, en 1965, nous avions
demandé $7,014,000 pour payer des subventions; alors, ça a
coûté d'après les comptes publics, à la page 699,
$7,300,962.74. Cette année, en 1966, nous demandons en subventions la
somme de $7,570,000.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Alors, voyez-vous, ce qui donne une augmentation de $170,000
cette année par rapport à l'année dernière.
M. LAFONTAINE: Alors, à ce moment-là, ce sont les
subventions, c'est l'article deux, cinquièmement?
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: Ce ne serait pas...
M. RUSSELL: La partie qu'il se trouve dans l'article 1, c'est simplement
la partie « Salaires, entretien à la journée », qui
se trouve là-dedans?
M. PINARD: Dans l'article ce sont « traitements et salaires
».
M. RUSSELL: Traitements et salaires.
M. PINARD: Numéro 2, ce sont les « frais de voyage »;
numéro 3, « contrats », et 4, « matériaux
».
M. LAFONTAINE: Voyez-vous ici c'est marqué « Sommaire pour
le poste budgétaire numéro 2, puis après ça, c'est
7 un million...
M. PINARD: Si vous me le permettez, je vais détailler la
dépense totale demandée au chapitre de l'entretien des chemins
d'hiver.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: En 1966, nous demandons en salaires $5,460,000; en frais de
voyage $110.000; pour payer les contrats d'entretien, pour l'entretien à
100% par le ministère de la Voirie, $5,720,000.
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, les dépenses de voyage que
vous demandez sont pour les chefs cantonniers...
M. PINARD: La surveillance...
M. LAFONTAINE: ... la surveillance, les divisionnaires de voirie?
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: Alors, est-ce que c'est imputable à ce
moment-là à l'article...
M. PINARD: Alors, en matériaux pour l'outillage, les outils, les
achats, nous demandons une somme de $6,140,000. Alors, c'est le sel, le sable,
l'outillage, qui doivent équiper les camions de la Voirie, etc. En
subventions, nous demandons la somme de $7,570,000, ce qui donne une somme
totale de $25 millions. Nous anticipons de recevoir des remboursements pour une
somme de $250,000 ce qui donnera des dépenses nettes prévues en
1966 de $24,750,000. Par rapport à une dépense nette totale, en
1965, de $21,955,000.
M. LAFONTAINE: Mais, à ce moment-là, ce ne sont plus des
subventions là. « Entretien des chemins d'hiver », $7
millions; le ministre a dit, à ce moment-là, que c'étaient
des contrats accordés.
M. PINARD: Non, je vous ai induit en erreur tantôt, parce que je
regardais seulement la page 699, alors qu'à la page 698, le chapitre est
intitulé: « Subventions ». Alors, j'ai fait erreur, je me
reprends. Je commence mon explication à la page 698, pour expliquer que
la somme de $7,300,962.74, qui apparaît à la page 699 des comptes
publics, concerne des subventions.
M. LAFONTAINE: Cela a été inscrit après «
Municipalité », c'est encore dans les chapitre des subventions. Ce
sont des subventions faites directement aux municipalités?
M. PINARD: Oui, oui, pour une somme de $1,849,042.79.
M. LAFONTAINE: Oui, je prends alors le comté de Labelle comme
exemple.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Labelle, Canton Marchand $8,297.95. Alors, c'est la seule
municipalité, la municipalité du Canton Marchand, dans le
comté de Labelle, qui a reçu $8,297.95. Alors, ils ont
reçu ça sous quel chapitre, en vertu de quoi?
M. PINARD: Oui, alors ça ne concernerait pas l'entretien.
M. LAFONTAINE: Cela ne concernerait pas l'entretien des chemins
d'hiver?
M. PINARD: Cela m'a l'air par exemple d'être de la construction de
voirie faite dans telle municipalité de tel comté.
M. LAFONTAINE: Est-ce que ça voudrait dire que dans le
comté de Labelle vous avez dépensé seulement que
$8,297.95?
M. PINARD: Là, il faudrait vérifier les paiements à
la municipalité.
M. LAFONTAINE: Une subvention directe à la
municipalité.
M. PINARD: Eh bien, les travaux faits par la municipalité pour le
compte de la voirie, ça arrive. Un instant, je vais vérifier. Ce
n'est pas une subvention, ce sont des travaux faits par la
municipalité.
M. LAFONTAINE: Dans Labelle, subvention pour chemins d'hiver
$180,000.
M. PINARD: Oui, c'est ça.
M. LAFONTAINE; En hait, chemins d'hiver.
M. PINARD: Chemins d'hiver, oui. Alors c'est ce qui me fait dire
que...
M. LAFONTAINE: C'est une subvention, $180,000, ce sont les subventions
données à certaines municipalités pour les chemins
d'hiver.
M. PINARD: Evidemment. Puis l'autre, souvent ce sont des
municipalités qui font des travaux pour la voirie. Ce n'est pas une
subvention, on appelle des travaux...
M. LAFONTAINE: C'est-à-dire la municipalité ne fait pas de
travaux pour le ministère de la Voirie, vous accordez une subvention
à une municipalité.
M. PINARD: Cela arrive très souvent qu'on paie une
municipalité sans que ce soit une subvention. Il y a deux choses aux
municipalités, on donne une subvention puis les travaux on ne s'en
occupe pas» Les travaux peuvent compter 100%, 110%, on prend 40% dessus
et les subventions sont accordées. Il arrive parfois qu'on fasse un bout
de route puis la municipalité en fait en même temps que
nous.,,.
UNE VOIX: Cela ici subventions, cela sont des choses d'hiver puis
ça c'est pour les travaux des municipalités.
M. LAFONTAINE: Je ne peux pas tout à fait admettre l'explication
du sous-ministre quand le sous-ministre dit que les municipalités font
des travaux pour le gouvernement. Je pense qu'il doit y avoir entente entre le
gouvernement et la municipalité avant d'autoriser que la
municipalité dépense au nom du gouvernement.
M. PINARD: Il y a une entente.
M. LAFONTAINE: Il y a une entente. A ce moment-là c'est une
subvention, vous subventionnez la municipalité pour faire un chemin au
montant de X à 100%, 75%, 50%...
M. PINARD: Disons dans l'entretien. M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Dans l'entretien on n'en a pas, seulement dans la
construction. Vous l'avez?
M. LAFONTAINE: Oui, c'estçaque je trouve drôle, le $8,000,
j'aimerais avoir l'explication. Dans le comté de Labelle, je pense que
ça serait peut-être le cas type. Dans le comté de Labelle
il y a une municipalité qui reçoit $8,297.95 en subvention, Cela
été donné pour quoi ça?
M. PINARD: Voulez-vous prendre une note puis on va essayer de donner
l'explication au député de Labelle.
M. ALLARD: Dans le comté de Beauce, par exemple à
Beauceville, il y a seulement qu'une municipalité qui a retiré un
montant de $16,143.59, il n'y a aucune autre municipalité qui aurait
retiré quoi que ce soit, pourquoi ce montant de $16,143.59?
M. LAVOIE (Wolfe): C'est parce que là on voit « subventions
aux municipalités ».
M. ALLARD: Dans un comté où il y a 40 municipalités
seulement une municipalité a reçu...
M. PINARD: Alors est-ce que je peux suggérer aux
députés qui auraient des questions semblables à poser, de
les inscrirent au feuilleton parce que c'est beaucoup plus facile pour moi d'y
répondre parce qu'elles sont classées et ça me permet
d'avoir un ordre...
M. LAFONTAINE: C'est parce que lorsqu'une question...
M. PINARD: ... beaucoup plus régulier, on est sûr d'avoir
une bonne réponse.
M. LAFONTAINE: M. le Président, quand on pose une question...
M. PINARD: Non, mais il peut fort bien arriver qu'il y ait eu des
travaux faits à 100% aux frais du ministère de la Voirie. Cela
c'est peut-être une municipalité dans votre comté qui a
fait des travaux pour lesquels elle a reçu une subvention du
ministère de la Voirie de $8,000 disons.
M. LAFONTAINE: M. le Président, il faudrait tout de même
que le ministre réalise que si nous inscrivons une question au
feuilleton...
M. PINARD: C'est certain qu'il s'est fait des travaux dans le
comté de Shefford...
M. LAFONTAINE: ... et que le ministre réponde...
M. PINARD: ... et dans le comté de Labelle. UNE VOIX: Cela ne va
pas vite hein!
M. LAFONTAINE: Le ministre va réaliser que si l'on inscrit une
question au feuilleton et que le ministre y répond en Chambre, on n'a
pas le droit à ce moment-là de discuter sa réponse, on est
obligé de la prendre comme telle. Tandis que si ce soir le ministre
pouvait nous répondre ça pourrait peut-être engendrer un
débat qui n'aurait pas lieu en Chambre si la question était
inscrite au feuilleton.
M. PINARD: Vous imaginez le travail que ça m'occasionnerait de
descendre 500 ou 600 dossiers ici.
M. LAFONTAINE: Non, ce sont des questions auxquelles normalement vous
devriez répondre.
M. PINARD: Bien ou:., vous auriez pu y penser avant, vous auriez pu les
inscrire au feuilleton et les déposer d'avance.,.
M. LAFONTAINE: M. le Président...
M. PINARD: Les comptes publics sont déposés depuis un
certain temps, vous auriez pu les poser d'avance puis j'aurais
été en mesure de vous répondre rapidement.
M. LAFONTAINE: Généralement quand on posait les questions
en Chambre, M. le Président, le ministre répondait normalement
aux questions qu'on lui posait.
M. PINARD: Ah, je me souviens quand j'étais dans l'Opposition, on
n'avait jamais beaucoup d'éclaircissement....
M. LAFONTAINE: Non, non, mais ne me dites pas que le ministre ne
reconnaît pas ses mérites. Je suis en train de dire que
l'année passée, il y a deux ans, il y a trois ans, quand on
questionnait le ministre en Chambre relativement à certaines questions
semblables, le ministre avait les documents quinze ou vingt minutes
après.
M. PINARD: Je ne me souviens pas d'avoir eu des questions
semblables.
M. LAFONTAINE: Jamais le ministre a refusé de répondre en
Chambre, c'est la première fois qu'il n'a pas...
M. PINARD: Je veux bien vous répondre, mais je ne peux pas vous
répondre ce soir comme ça, je n'ai pas les dossiers.
M. LAFONTAINE: Non, non, je comprends. Mais si au lieu de demander
d'inscrire la question au feuilleton le ministre en prenait note...
M. PINARD: Bien oui, mais là comme ça...
M. LAFONTAINE: ... puis à la prochaine séanca du
comité...
M. PINARD: ... c'est assez facile de les prendre en note, mais si j'en
ai plusieurs...
M. LAFONTAINE: Si le ministre en prenait une note là.
M. PINARD: Bien oui, pour quelques cas comme ça c'est assez
facile de le prendre en note, mais si j'en ai plusieurs j'aime mieux les avoir
au feuilleton pour répondre de la façon régulière
au député qui serait intéressé à avoir une
réponse.
M. RUSSELL: Il y a deux ans vous avez parlé...
M. ALLARD: Il y avait deux cas...
M. RUSSELL: S'il n'y en a pas d'autres cas.
M. PINARD: Bon écoutez, procédons par ordre, dans la
Beauce là, qu'est-ce qui vous intéresse?
M. ALLARD: Beauceville, $16,143.59.
M. PINARD: Regardons à la page des comptes publics...
M. ALLARD: Page 699, item municipalité, comté de Beauce,
Beauceville, $16,143.59.
M. PINARD: Pas besoin de me donner ça. Page 699, comté de
Beauce, on sait ce que ça veut dire et je vais vous donner des
explications. Alors dans Labelle...
M. LAFONTAINE: Dans Labelle la même chose.
M. PINARD: Shefford?
M. RUSSELL: A Shefford il n'y a pas eu de travaux de faits qui
paraissent là-dessus.
M. PINARD: A Shefford vous avez Ste-Anne-de-Larochelle, $2,855.23;
St-Valérien $3,250.48 Bon vous le savez vous. C'est le
député qui s'informe, il le sait lui.
M. LAVOIE (Wolfe): ... dans Wolfe?
M. PINARD: Bien vous avez peut-être eu des travaux à 100%,
vous avez été chanceux; ne rendez pas vos collègues jaloux
là.
M. GAUTHIER: Dans Roberval? M. PINARD: Dans Roberval.
M. GAUTHIER: ... Roberval $20,000...St-Prime $6,000...
UNE VOIX: C'est trop, c'est trop. UNE VOIX: Il n'y a rien là. UNE
VOIX: Je ne trouve pas ça moi. M. PINARD: Roberval...
M. RUSSELL: M. le président, ce qui m'inquiète dans
Shefford c'est qu'il y a deux ans j'avais demandé au ministre en Chambre
pour faire la troisième travée sur la route numéro 1.
M. PINARD: Bien là écoutez, je ne veux pas être
désagréable avec le député, est-ce qu'on reste
encore à entretien, ou si on tombe dans construction.
M. RUSSELL: Oui, oui, je vous demande pardon. On peut parler de
ça à l'entretien, parce que c'est de l'entretien.
M. PINARD: Là, on est à la construction. Cela n'a pas de
sens.
UNE VOIX: Non, on est à l'entretien.
M. PINARD: On est à l'entretien, d'accord allez-y.
M. RUSSELL: Il s'agirait d'entretenir la route un peu plus large
à la sortie de la ville de Waterloo. On en avait parlé il y a
deux ans. L'an dernier on a fait la même demande et à ce
moment-là on m'a dit; Bien ça marche. On va faire faire les plans
là et puis la route sera élargie, et ça va
améliorer l'entretien. Et je me demande si le ministre a eu des
nouvelles, des informations de son divisionnaire ou s'il est à la veille
de commencer à faire les plans pour compléter cette sortie de la
ville?
M. PINARD: Bien évidemment, ce n'est pas... ce ne serait pas une
route de ceinture ça?
M. RUSSELL: Non, non, c'est la route 1... dans la côté.
M. PINARD: On va s'arranger pour vous donner une réponse. Prenez
ça en note.
M. DOZOIS: M. le président, sur une question de privilège.
Cet après-midi, alors que je siégeais en Chambre, on m'a
rapporté que l'on m'avait attribué le fait que la
présentation des comptes publics au ministère de la Voirie avait
été changée. Or c'est exactement le contraire qui s'est
produit. Je ne suis pas responsable, M. le Président, d'un tel
changement. J'en suis si peu responsable qu'il y a déjà plusieurs
jours, alors que je prenais des notes, j'avais pris une note
précisément pour discuter lorsqu'on verrait les crédits de
l'auditeur, de la présentation des mêmes comptes publics.
D'ailleurs, à la page 23 des remarques de l'auditeur, dans les remarques
générales, il dit qu'il a changé la méthode et
qu'il veut l'étendre à d'autres ministères. Lorsque j'ai
suggéré des changements, M. le Président, pour la
présentation des comptes publics, il y a déjà deux ans,
j'avais demandé tout simplement ceci, que plutôt que d'utiliser
des centaines de pages pour donner le nom, le fonctionnaire qui gagnait moins
que $5,000, d'éliminer les noms de tous ces fonctionnaires et j'avais
demandé que l'espace ainsi sauvé pourrait servir pour
présenter les comptes publics comme dans les comptes publics d'Ottawa,
entreprise par entreprise. On a donné suite à ma suggestion. Si
vous voulez regarder entre autres à la page 670, au ministère des
Travaux publics, vous voyez qu'on le fait au ministère des Travaux
publics, on le fait au ministère de l'Education, on le fait dans
plusieurs ministères et l'on donne entreprise par entreprise.
Ma suggestion était même tout le contraire de la
présentation que l'on trouve aujourd'hui à la voie publique.
C'était précisément ce que je voulais éviter, que
l'on donne le nom soit d'un entrepreneur soit d'un ingénieur, soit d'un
architecte, montrant la somme globale qu'il avait reçue. J'avais
demandé précisément que chaque entreprise, que l'histoire
d'une entreprise soit complète en elle même, comportant les
montants dépensés pour honoraires d'architectes, honoraires
d'ingénieurs, acquisition de terrains, constructeurs etc. Alors la
présentation des comptes publics, je ne voudrais pas qu'on me l'attribue
dans cette forme-là.
Au contraire, je voudrais précisément protester car je
trouve que c'est une mauvaise présentation qui donne aucune
espèce de possibilité aux députés de se retrouver,
qu'un bureau d'ingénieurs ait reçu $375,000 au cours de
l'année, cela ne signifie absolument rien. A ce moment-là, il
faudrait demander au ministre, à chaque fois qu'on étudie les
crédits: Pourquoi tel ingénieur ou tel architecte a-t-il
reçu tel montant? Et là, que le ministre fouille dans ses
dossiers et nous dise qu'il a reçu ça pour 10 ou 15 ou 20
entreprises. C'était précisément cela que je voulais
éviter et si vous voulez consulter les comptes publics au
ministère des Travaux publics, au ministère de l'Education, au
ministère de la Famille, il y en a d'autres, je ne peux pas tous vous
les nommer, on présente maintenant entreprise par entreprise et c'est
beaucoup plus facile lorsqu'on veut connaître ce que le gouvernement a
dépensé soit pour rénover un édifice, soit pour
construire une route, soit pour construire un pont.
Je voulais faire cette correction parce qu'on m'a rapporté que
l'on avait dit cet après-midi que si c'était
présenté de cette façon, c'était moi qui l'avait
demandé, c'est absolument le contraire que j'ai demandé.
M. PINARD: J'ai bien parlé d'une suggestion qui avait
été faite par l'Opposition, par le député de
St-Jacques, je ne lui ai pas attribué la totalité des
modifications qui ont été apportées.
M. DOZOIS: Au contraire de la présentation qui se trouve à
la Voirie.
M. PINARD: Oui, je comprends seulement à la Voirie, disons que
c'est un ministère où nous adjugeons annuellement au delà
de 1,000 contrats. Alors, le travail est beaucoup plus considérable que
dans un autre ministère, disons que le ministère des Travaux
publics, mais si je prends...
M. DOZOIS: C'est une bonne raison de le présenter comme ça
mais qu'on ne dise pas que c'est moi qui l'ai présenté.
M. PINARD: J'aimerais quand même faire la réserve que je
n'ai pas attribué au député de St-Jacques toute la
responsabilité de la totalité des modifications apportées
aux comptes publics. J'ai dit que c'est une des suggestions qui a
été faite par le député.
M. DOZOIS: Pas celle-là, c'est exactement le contraire que j'ai
suggéré.
M. PINARD: Enfin, il y a peut-être erreur
d'interprétation.
M. DOZOIS: Je suis prêt à en discuter soit
au comité des comptes publics ou lorsqu'on discutera des
crédits de l'auditeur.
M. PINARD: Oui, j'aimerais que la suggestion soit faite à ce
moment-là parce que vous comprendrez que le ministre de la Voirie, pas
plus que n'importe quel autre ministre, est responsable de la confection des
comptes publics et de la façon de les présenter.
M. DOZOIS: Le ministre de la Voirie a peut-être fait cette
affirmation de bonne foi, mais je ne voudrais pas...
M. PINARD: Absolument.
M. DOZOIS: ... que si je ne la corrige pas, que l'on croit que c'est
conforme à la vérité.
M. PINARD: Pour bien comprendre l'argument du député de
St-Jacques, à la page 671 des comptes publics, aux Travaux publics, il y
a des honoraires d'architectes et d'ingénieurs: Boutillet et Parizeau,
$35,000, puis à date, $247,000. Qu'est-ce que ça vous dit de plus
ça?
M. DOZOIS: Cela me dit que pour l'entreprise de la rue Fullum,
l'édifice de la Sûreté provinciale, que l'achat de
l'emplacement, on a payé à Mme Arthur Charron $14,875 ainsi de
suite, indemnités aux locataires, on a payé tel montant et les
honoraires pour le notaire se sont montés à $6,339, les
arpenteurs, $2,421, les architectes et ingénieurs, Boutillet et
Parizeau, ils ont reçu $35,000 au cours de 1964/65 et à date,
soit au 31 mars 1965, $245,700 au total.
M. PINARD: Oui.
M. DOZOIS: Gélinas, Robillard et Jetté, $544,370. A. Janin
qui est le constructeur $1,059,000 et l'an prochain on ajoutera à cela
et finalement on aura dans les comptes publics, le coût total de cette
entreprise, tandis que la présentation que l'on trouvait autrefois, on
aurait peut-être trouvé à la fin des comptes publics, pour
des contrats, le nom de A. Janin et au lieu d'avoir $1,059,000 pour cette
entreprise, si Janin avait fait deux ou trois entreprises, on aurait
peut-être trouvé un montant de $3 millions.
M. PINARD: Alors, vous voudriez avoir la séparation des sommes
dépensées contrat par contrat.
M. DOZOIS: Ce n'est peut-être pas possible à la Voirie
parce qu'il y a trop de contrats, c'est peut-être possible. Seulement, ce
que je veux dire c'est que si la présentation des comptes publics est
faite comme elle est faite cette année pour la Voirie, ce n'est pas moi
qui ai demandé ça, j'ai demandé exactement le
contraire.
M. PINARD: C'est peut-être la solution idéale que celle qui
est proposée par le député de St-Jacques mais ce n'est pas
à moi à déterminer, au point de vue de la confection des
comptes publics et de présentation.
M. DOZOIS: Je ne dis pas si c'était le mieux ou si c'était
possible à la Voirie, je soulève tout simplement une question de
privilège à l'effet que la présentation telle qu'on la
voit au ministère de la Voirie, ce n'est pas moi qui l'ai
réclamée et j'ajoute que moi j'avais réclamé
exactement le contraire.
M. PINARD: Moi, ce que j'ai dit cet après-midi, vous me
corrigerez si j'ai fait erreur, j'ai dit qu'à ma souvenance,
c'était une proposition du député de St-Jacques à
l'effet de tout faire apparaître dans les comptes publics les
dépenses inférieures à $5,000.
M. DOZOIS: Non, les salaires.
M. PINARD: Ah, les salaires... j'ai peut-être mal
interprété la chose mais j'étais quand même assez
juste quand j'ai affirmé ça; c'est ce que j'ai dit.
M. DOZOIS: Les salaires en bas de $5,000; qu'on n'avait pas besoin
d'avoir le nom. En somme pour étudier les comités, je ne vois pas
la nécessité de connaître le nom d'une sténographe
du ministère de la Voirie.
M. PINARD: J'ai déclaré que ça avait
été unanime sinon unanime majoritaire en Chambre, que d'avoir des
modifications essentielles dans la présentation, dans la confection des
comptes publics, pour en arriver à ce que le député de
St-Jacques vient d'expliquer. Mais je me souvenais...
M. DOZOIS: C'est ça.
M. PINARD: ... que le député de St-Jacques avait fait une
suggestion, que j'avais retenue, à l'effet qu'il faudrait
peut-être faire disparaître des comptes publics le nom de personnes
qui auraient reçu un salaire de $5,000 ou moins.
M. DOZOIS: Bon, c'est ça.
M. PINARD: Alors, je n'étais pas complètement dans
l'erreur.
M. LAFONTAINE: Je pense, M. le Président, que toute cette
discussion-là a commencé lorsque je me suis plaint au ministre
delà Voirie, de la présentation des comptes publics...
M. PINARD: Non, non! cet après-midi, là...
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas ça, mais c'est parce que vous
êtes en train de replacer le problème sur un autre pied.
M. PINARD: ... je ne le place pas du tout sur un autre pied.
M. LAFONTAINE: Mais oui.
M. PINARD: Je réponds au député de St-Jacques qui
avait raison de soulever une question de privilège, et je
considère l'incident clos quant à moi.
M. LAFONTAINE: Bien, quant à moi, la réponse que j'ai
reçue du ministre cet après-midi c'est que la façon dont
les comptes étaient présentés dépendait de la
suggestion du député de St-Jacques. Je lui ai dit à ce
moment-là que ça ne dépendait pas du député
de St-Jacques.
M. PINARD: J'ai fait ma déclaration, je ne recommence pas.
M. LAFONTAINE: Le ministre... M. LE PRESIDENT: Sous-article 1...
M. LAVOIE (Wolfe): J'ai reçu plusieurs plaintes à l'effet
que la route No 1, à partir du comté de Compton.
M. PINARD: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): ... en venant dans Wolfe, que la route a
été excessivement glacée, et que ç'a
été cause de bien des accidents, même des accidents
mortels. Il y a eu des plaintes à ce sujet-là?
M. PINARD: Bien, moi je n'en ai pas reçu; il se peut que les
officiers chargés de l'entretien en aient reçu. M. Bastien est
ici, le derecteur de l'entretien; est-ce que vous en avez reçu?
M. Bastien déclare qu'il n'en a pas reçu. C'est possible
qu'il y ait eu des accidents, mais est-ce que c'est attribuable
nécessairement à la condition de la chaussée à ce
moment-là? Quand on sait que 90% des accidents sont causés par
des facteurs d'ordre humain...
M. GOSSELIN: Voici, je crois que je peux facilement attester pour avoir
voyagé à plusieurs reprises sur cette route-là, il y a
tout de même un fait patent; c'est que lorsque l'on prend la route No 1,
que l'on part de Sherbrooke et qu'on vient jusqu'aux limites du comté de
Compton là, la route est toujours très bien
déblayée et toujours très bien entretenue et l'asphalte
est toujours à nu; tandis que lorsqu'on parle des limites du
comté de Compton, en s'en allant vers Thetford- Mines ii y a pour au
moins une quinzaine de milles, et où déjà la route est
excessivement dangereuse et par surcroît, cet hiver, elle a
été mal entretenue et elle a été glacée. Je
peux l'attester pour y avoir voyagé à plusieurs reprises.
Alors je crois qu'il y aurait lieu d'y voir même pour le reste de
l'hiver et de demander à ce qu'une attention plus particulière
soit donnée pour ce bout de route-là. On a eu à
déplorer entre autres plusieurs accidents dont un a coûté
la vie de sept personnes. Alors, je crois qu'il serait important d'y voir.
M. PINARD: Est-ce que ce n'est pas l'accident qui a été
causé par l'imprudence d'un conducteur qui a fait un dépassement
dangereux dans une courbe?
M. GOSSELIN: Dans les deux automobiles, les deux conducteurs sont
décédés; on n'a pas pu déterminer la cause
exacte.
M. PINARD: Oui, mais j'ai lu dans un journal que ça
c'était produit au faîte d'une côte, au moment d'un
dépassement qui était absolument dangereux, en pleine
période d'hiver, compte tenu des conditions de la chaussée.
M. GOSSELIN: Ils ne pouvaient pas dépasser à ce
moment-là, il n'y a eu que deux automobiles qui ont été
impliquées dans cet accident-là et puis au moment où
l'accident est arrivé la chaussée était excessivement
glissante. Je croix, je ne veux pas jeter le blâme complètement
sur le ministère de la Voirie, et j'admets qu'à ce
moment-là la chaussée était hors de l'ordinaire, cependant
je signale au ministre que j'ai eu à voyager à plusieurs reprises
puisque je possède ma résidence d'été à
Bishopton et que j'y vais à toutes les fins de semaine et cette
route-là est toujours très glacée; et c'est remarquable,
j'ai voyagé sur la route No 1 à partir de Sherbrooke à
East-Angus jusqu'aux limites
et on peut voir même où on cesse de l'entretenir, où
l'on change en somme d'entrepreneur, pour l'entretien de la route, et ce qui
peut expliquer ça, c'est que l'entrepreneur, je crois, qui est de
Disraéli, c'est complètement au bout de son chemin, au bout
même de Weedon, alors lorsqu'il arrive aux limites du comté de
Compton, c'est au bout de son chemin, de l'entretien de son chemin; alors ce
qu'il fait, c'est qu'il a soin de la partie supérieure ou la partie qui
est plus près de son contrat, de sa résidence.
Lorsqu'il reste neuf milles soit entre Bishipton et la limite du
comté de Compton, à ce moment-là la route étant
déjà très étroite et dangereuse elle est mal
entretenue par surcroît. Alors il y a eu plusieurs accidents et je le
signale tout simplement à l'honorable ministre pour tâcher qu'on
voit à remédier à cette situation.
M. PINARD: Je vais demander à M. Bastien de faire une
enquête sur le cas souligné par le député de
Compton. Il est possible que l'entrepreneur ait une clause dans ce contrat qui
l'oblige à épandre le sel et le calcium, c'est-à-dire le
sel et le sable, le fasse peut-être de façon plus
négligente. Dans le cas du contrat où l'entrepreneur ne fait que
l'entretien, l'enlèvement de la neige et que les employés de la
Voirie font l'épandage du sel.
M. GOSSELIN: Le ministre a parfaitement raison. La section de Sherbrooke
en venant sur la route numéro 1, c'est le ministère de la Voirie
qui l'entretient et qui épand le sel et le sable tandis que l'autre je
crois que...
M. PINARD: Oui. Nous allons vérifier et si franchement
l'entrepreneur a été négligent bien nous modifierons les
conditions de son contrat.
M. RUSSELL: Dans le cas où l'entrepreneur seul épand du
sel et du sable, la matière première est toujours fournie par le
ministère de la Voirie.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministère a l'intention de prendre
à sa charge l'entretien de la route 11 dans le comté de Labelle?
Je comprends que l'entretien de la route 11 relève de la Voirie...
M. PINARD: Entre quel endroit et quel endroit?
M. LAFONTAINE: Dans le comté de Terre- bonne et en haut du
comté de Terrebonne je pense que c'est l'entreprise privée qui
déblaie les routes d'hiver. Maintenant je sais que dernièrement
au commencement de l'hiver, les trois entrepreneurs qui avaient des contrats
d'entretien des chemins d'hiver ont vendu leurs machineries à d'autres.
Alors je me demandais si ces gens-là étaient au courant que l'an
prochain la route serait entretenue complètement par la Voirie où
si à ce moment-là il n'y avait pas un changement de
gouvernement.
UNE VOIX: On est à étudier ça, M. Lafontaine.
M. LAFONTAINE: Il n'y a pas de décisions de prises...
M. PINARD: Si on peut avoir les fonds nécessaires pour acheter
l'outillage et puis agrandir notre garage à Mont-Laurier.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, c'est un manque de crédit...
M. PINARD: C'est-à-dire que la tendance, comme je l'ai
expliqué tantôt, c'est de prendre le plus possible de millage
à l'entretien total du ministère de la Voirie. La preuve c'est
qu'en cinq ans nous avons triplé le millage entretenu aux frais du
ministère à cent pour cent.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: On ne peut pas le faire tout à coup pour la
totalité du millage de la province. Le budget n'est pas suffisant pour
ça mais seulement nous faisons de plus en plus.
M. LAFONTAINE: Non, voici, la route 11 est entretenue par le
ministère de la Voirie mais à même des contrats à
subventions.
M. PINARD: Des contrats à subventions.
M. LAFONTAINE: C'est-à-dire par contrat... dans le comté
de Labelle ce sont des entrepreneurs qui l'entretiennent.
M. PINARD: A cent pour cent.
M. LAFONTAINE: A cent pour cent, payé par le ministère. Ce
n'est pas là qu'est ma question.
M. PINARD: Non.
M. LAFONTAINE: Cela va coûter la même
chose à moins que l'entretien des routes par le ministère
de la Voirie coûte plus cher que par l'entreprise privée. Est-ce
que vous avez des chiffres à fournir sur ce que ça coûte
pour une route lorsqu'elle est entretenue à cent pour cent par le
gouvernement et avec le... ?
M. PINARD: Nous admettons que cela coûte plus cher...
M. LAFONTAINE: Par le gouvernement!
M. PINARD: ...d'entretien la route à cent pour cent par le
ministère de la Voirie que de faire faire l'entretien à contrat
par un entrepreneur.
M. LAFONTAINE: C'est quoi? $l,200, $1,300 par mille?
M. PINARD: Cela peut coûter de $300 à $400 du mille.
M. LAFONTAINE: De plus. Ce qui donne à peu près $1,200,
$1,300?
M. PINARD: Je ne crois pas...
M. LAFONTAINE: Par exemple la route 11 entre Ste-Agathe et
St-Jovite?
M. PINARD: $800 à $1,200. A cet endroit il y a beaucoup de
neige... On en ade $700 à $1,200. Il y a des secteurs qui ont
coûté $300.
UNE VOIX: Est-ce que le ministre est au courant de...?
M. PINARD: Alors le contrat est à $400 du mille, le sablage et
l'épandage du sel fourni. Le sel et le sable fournis par la Voirie et
l'épandage fait par la Voirie.
M. LAFONTAINE: Alors, entre Ste-Agathe et St-Jovite c'est fait par
l'entreprise privée. C'est ce que j'ai demandé.
M. PINARD: Pour Ste-Agathe et St-Jovite c'est la Voirie parce...
M. LAFONTAINE: C'est la Voirie à $400 du mille?
M. PINARD: Non, avec notre équipement.
M. LAFONTAINE: C'est parce que je vous demandais combien ça
coûte de mille entre Ste-Agathe et St-Jovite.
M. PINARD: $1,200 du mille.
M. LAFONTAINE: $1,200 du mille, c'est ça. Et entre St-Jovite et
Labelle c'est l'entreprise privée qui le fait.. ?
M. PINARD: Oui, l'entretien...
M. LAFONTAINE: Oui, aux limites du comté de Labelle, trois milles
en haut de St-Jovite. A ce moment-là, cela coûte quoi? Le contrat
est de $400?
M. PINARD: $400 du mille.
M. LAFONTAINE: Plus le sel et le sable étendus par la Voirie.
Cela ça équivaut à combien?
M. PINARD: A peu près à $500.
M. LAFONTAINE: A $500 du mille. Autrement dit le ministère...
M. PINARD: Il y a $300, de différence environ.
M. LAFONTAINE: Le ministère dépense dans le comté
de Labelle à l'entretien de la Route 11 qui est une artère
principale de la province, qui se rend jusqu'en Abitibi, $900 dans le
comté de Labelle et $1,200 dans le comté de Terrebonne? C'est
juste la frontière du comté qui différencie de $300. Pas
l'importance de la circulation!
M. PINARD: Bien, c'est-à-dire que je ne serais pas prêt
à affirmer qu'il n'y a pas de différence dans les conditions de
circulation, dans l'intensité de circulation...
M. LAFONTAINE: M. le Président, passé St-Jovite...
M. PINARD: La circulation est certainement plus intense dans le
comté de Terrebonne qu'elle l'est dans le comté de Labelle.
M. LAFONTAINE: Quand on laisse St-Jovite, il y a trois milles qui
appartiennent au comté de Terrebonne, et là la route est
entretenue par le ministère de la Voirie.
M. PINARD: Enfin!
M. LAFONTAINE: Vous payez $1,200 pour nettoyer cette route-là et
de l'autre côté de la limite du comté, quand vous entrez
dans le conté de Labelle, vous tombez de $300. C'est la même
trafic qui passe là. Le trafic qui sort de St-
Jovite passé sur ce tronçon là. Bien c'est
ça. Est-ce qu'on ne pourrait pas continuer le même entretien
jusqu'à Labelle, au lieu de l'arrêter juste aux frontières
du comté de Terrebonne et du comté de Labelle.
M. PINARD: Oui, évidemment, je l'ai expliqué tantôt
que ce n'est pas dans un but de discrimination mais seulement...
M. LAFONTAINE: Je ne veux pas enlever le trois milles qui est entretenu
à l'heure actuelle, remarquez bien; je veux le faire augmenter au moins,
jusqu'au moins...
M. PINARD: Parce que dans le comté de Labelle comme dans les
autres comtés de la province, il y a eu augmentation du taux
d'estimation.
M. LAFONTAINE: La même route, avec le même trafic!
M. PINARD: Enfin, nous allons voir à ça.
M. LAFONTAINE: Voilà encore une pieuse intention du ministre.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. GAUTHIER: Est-ce-que le ministre pourrait nous dire s'il est au
courant de l'état lamentable dans laquelle se trouve une section de la
route de ceinture du Lac St-Jean, plus particulièrement entre Roberval
et Val-Jalbert
M. PINARD: Je ne suis pas au courant.
M. GAUTHIER: Je vous l'ai demandé l'an dernier, et vous m'aviez
dit que vous consulteriez vos officiers et je n'en ai pas eu de nouvelle; cette
année c'est encore pire.
M. PINARD: Bien, l'hiver a été très dur. Je ne
connais pas les conditions de précipitation de neige dans votre
comté, de façon particulière, mais enfin est-ce que des
plaintes plus nombreuses et plus virulentes que d'habitude?
M. GAUTHIER: Evidemment l'état de la route... seulement cela se
produit en hiver surtout et puis ça rend l'entretien plus difficile.
Seulement, elle est dans un état lamentable. Est-ce que vous avez un
rapport présentement à cet effet-là? Est-ce que vous avez
l'intention d'y remédier?
M. PINARD: C'est l'intention du ministère de donner le meilleur
entretien possible.
M. GAUTHIER: Mais dans combien de temps?
M. PINARD: Selon les limites budgétaires. Il y a des chemins qui
sont à reconstruire, qui sont difficiles d'entretien l'hiver parce que
précisément ils sont trop étroits, ils sont trop tortueux,
que leur état ne donne pas de chance d'améliorer l'entretien;
alors ce sont des chemins à reconstruire, mais cela prend de
l'argent.
M. GAUTHIER: Alors, on pourrait y revenir à l'article: «
Construction »?
M. PINARD: Si c'est un chemin qui est sujet à reconstruction, on
pourra en discuter là.
M. GAUTHIER: On y reviendra à l'article « Construction
», parce que normalement des démarches ont été
faites par tous les organismes, Chambres de Commerce, conseils
municipaux...
UNE VOIX: Il reste juste une marche vers Québec!
M. PINARD: Il y a des besoins partout dans la province.
M. LAFONTAINE: Est-ce ici qu'on peut discuter de l'entretien
d'été pour le calcium?
M. PINARD: Est-ce qu'on a fini « Entretien d'hiver »? Bon,
parce que là il parle des ravages du calcium pour 1' « Entretien
d'été ». Qu'est-ce que vous voulez savoir?
M. RUSSELL: Voici, à l'heure actuelle, je comprends que vous avez
une autre façon d'étendre du calcium liquide sur les routes.
Est-ce que le ministre a les donnés pour nous démontrer la
différence du coût? Est-ce que ça lui coûte meilleur
marché?
M. PINARD: Cela coûte à peu près le même
prix.
M. RUSSELL: A peu près le même prix, mais est-ce que c'est
fait complètement par l'entreprise privée?
M. PINARD: C'est-à-dire qu'on achète le calcium liquide
livré sur la route. Ils font l'étendage en même temps.
M. RUSSELLL: Est-ce que vous l'appliquez aussi fréquemment que
vous appliquez le calcium?
M. PINARD: Le calcium en grains. On est à faire les
expériences. Il dure plus longtemps ça on en a des preuves...
Alors, ce sont des sections expérimentales ça... On en a fait
près de Sherbrooke, puis on en a fait dans le Nord, près
d'Ottawa.
M. LAFONTAINE: Mais l'été vous n'épandez pas
souvent du calcium dans les routes de poussière?
M. PINARD: On en dépense beaucoup. Pour l'été:
$1,200,000.
M. LAVOIE (Wolfe): Chez nous il n'y en a pas tellement, mais des gens se
plaignent...
M. PINARD: Bien si ce n'est pasdu calcium il peut y avoir
l'épandage de sel. Il n'y a pas seulement du calcium qui est
épandu l'été, il y a le sel.
M. RUSSELL: Quel est le coût total du calcium et du sel dont on se
sert l'été pour...
M. PINARD: A la tonne?
M. RUSSELL: Le coût, la dépense totale.
M. PINARD: $1,200,000.
M. LAFONTAINE: Quelle est la proportion de sel et de calcium
étendue?
M. PINARD: On ne met pas de sel.
M. LAFONTAINE: C'est ce que je trouvais curieux dans la réponse
du ministre.
M. PINARD: On n'a pas de sel. On a employé du lignosol, c'est
fabriqué par l'Anglo-Pulp. C'est un bon abat poussière mais cela
a le défaut d'être très glissant...
M. LAVOIE (Wolfe): Pas partout.
M. PINARD: ...et d'aller poluer les fossés et les sources
d'approvisionnement en eau pour les bestiaux. Alors, il y a eu des plaintes
à ce point de vue-là, et c'est un produit qui est collant
à part cela. Alors si cela s'en va dans les pâturages, il colle
sur...
M. ALLARD: Là vous étendez pour abattre la
poussière...
M. PINARD: ... le trèfle et les animaux peuvent être
malades.
M. LAFONTAINE: Pour abattre la poussière vous vous servez aussi
de calcium vous vous servez de lignosol.
M. PINARD: De lignosol, de l'huile abat poussière.
M. LAFONTAINE: A part de cela... M. PINARD: De l'huile abat
poussière.
M. LAFONTAINE: De lignosol, vous avez un autre...
M. PINARD: Oui, oui du calcium liquide, et de l'huile abat
poussière. C'est un résidu des huiles à chauffage.
Troisième, quatrième catégories.
M. RUSSELL: Et est-ce que c'est bon cela?
M. PINARD: Oui c'est bon, c'estbondans les endroits où la
circulation n'est pas trop intense.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais dans un endroit, quand ils voient que le
ministère de la Voirie ne met pas de sel les particuliers peuvent mettre
de l'huile à machine et l'étendre devant l'entrée de leur
porte comme cela. Cela a l'air pas pire!
M. PINARD: Oui, oui. Maintenant les deux compagnies vont établir
des réservoirs un peu partout... Allied Chemicals et Dow Canada.
M. LAFONTAINE: Je trouve que pour le service...
M. PINARD: Ils livrent sur la route pour nous autres. On l'achète
livré sur la route.
M. LAFONTAINE: Alors vous l'achetez liquide.
M. PINARD: Ils sont en compétition maintenant.
M. RUSSELL: Ce n'était pas Dow qui le tenait?
M. PINARD: Cela a provoqué la compétition de Allied
Chemicals dans le même domaine. Ils sont à Contrecoeur
maintenant.
M. LAFONTAINE: Est-ce que c'est seulement au stade
d'expérimentation ou est-ce une méthode adoptée?
M. PINARD: Pour nous autres oui. En Ontario, avec l'usine de Windsor ils
l'emploient quasiment à 80%.
M. LAFONTAINE: 80%! alors cela veut dire que le ministère c'est
au stade d'expérimentation mais le ministère va continuer
à l'employer.
M. PINARD: Ah oui.
M. LAFONTAINE: Le ministère à ce moment-là va
donner l'entretien, c'est-à-dire...
M. PINARD: On donne les contrats sur tant de milles de route.
M. LAFONTAINE: Oui, tant de milles de route mais là vous allez le
donner à ces grosses compagnies-là.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Vous allez continuer dans ce sens-là et non pas
tenter de rentrer le petit entrepreneur la-dedans pour...
M. PINARD: Ce qui arrive, c'est que le produit étant
fabriqué par la compagnie, on aime mieux lui laisser faire
l'expérience.
M. LAFONTAINE: Je comprends. Le chlorure de calcium aussi est
fabriqué par des compagnies et est étendu par le ministère
de la Voirie.
M. PINARD: Oui, oui, mais on connaît la valeur de
l'expérience avec le calcium.
M. LAFONTAINE: Cependant, le ministre vient de dire que cela a
prouvé de bons résultats en Ontario à 80% dans les
alentours de Windsor et que le ministère a l'intention de continuer dans
la même ligne. Alors je me demande si le ministère va continuer
à accorder simplement aux grosses compagnies l'étendage de
chlorure de calcium liquide et s'il a l'intention de diversifier son entreprise
en accordant des contrats à des petits entrepreneurs qui seraient
locaux?
M. PINARD: Je ne sais pas s'il y a tellement d'intérêt
à faire cela en fin de compte. C'est à étudier.
UNE VOIX: Le calcium en flacon on l'étend presque tout
nous-mêmes.
M. PINARD: C'est cela.
M. GOSSELIN: Là, vous le donnez à contrat. Si j'ai bien
compris M. le Président, le coût est à peu près
uniforme, il est a peu près le même entre les deux
procédés. Maintenant, où est-il fabriqué? Ce
produit-là est-il fabriqué dans la province de Québec?
M. PINARD: Cela vient presque tout des Etats-Unis, les deux compagnies.
Les deux compagnies veulent maintenant s'installer dans le Québec.
M. RUSSELL: Les compagnies à l'heure actuelle sont
installés à Sarnia.
M. PINARD: Dow Chemincals est installée à Sarnia. Quoique
le procédé ou les ventes qu'ils ont faites dans le passé
venaient des Etats-Unis et encore aujoud'hui je pense qu'ils le font venir des
Etats-Unis, à partir de 60%. Je pense qu'ils sont à s'installer
actuellement, Dow Chemical.
M. LAFONTAINE: C'est fabriqué dans le Québec?
M. PINARD: 40%; Allied Chemicals dilue le calcium en grain ici dans
Québec, pour en faire le calcium liquide. Mais il faut comprendre que...
Il faut faire attention; c'est que Allied Chemicals l'a dilué pour venir
en compétition avec Dow. Mais ce n'est pas payant pour eux autres. Ils
n'ont pas voulu que Dow prenne le marché. Mais pour que cela soit moins
cher il faut absolument qu'ils arrêtent à un certain stade, et
là il est liquide. Parce qu'avant qu'il soit en flacon il est liquide.
Ils font la déshydration et là il est mis en flacon. Alors comme
Allied Chemicals n'avait pas le liquide pour faire compétition à
Dow, ils ont pris des flacons, ils l'ont remis en liquide pour garder le
marché. Cela fait deux opérations. L'idée c'est
d'arrêter la déshydration.
M. LAFONTAINE: Quand vous demandez à ces gens-là
d'entretenir un bout de route, est-ce que vous demandez des soumissions
publiques ou demandez-vous simplement à ces compagnies-là de
soumissionner?
M. PINARD: On demande des soumissions... M. LAFONTAINE: Publiques?
M. PINARD: Il y a eu publication dans les journaux. Ils se font
compétition tous les deux, et puis cela a baissé sensiblement le
prix du calcium à la tonne. Il y a eu baisse de $52 à $44.
M. RUSSELL: Cela a baissé de $52 la tonne à $44,
c'est-à-dire une diminution de $8 la tonne.
M. PICARD: Ce qui est arrivé, c'est que dernièrement, Dow
s'est retiré du marché. Les dernières soumissions ont
été faites exclusivement par Allied Chemicals.
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, est-ce que le prix a tendance
à remonter?
M. PINARD: Un peu, oui. Quand ils se sentent tout seuls... maintenant
que Allied Chemicals sait que Dow s'est retiré temporairement, bien les
prix vont remonter.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions?
M. PINARD: Si vous voulez avoir une idée de ce que coûtait
le sel à la tonne, le prix moyen, en 1959, $20 la tonne, en 1965, $15.72
la tonne. Le calcium, on le payait en 1959, $51 la tonne, prix moyen, et il est
remonté, à cause des explications qu'a données le
sous-ministre, à $50, en 1967.
M. LAFONTAINE: Il est monté à $50 et il avait
baissé à $46.
M. PINARD: A $44.
M. LAFONTAINE: A $44.
M. GOSSEL1N: Il faut tenir compte aussi de la quantité qui a
été achetée en 1959 et de la quantité qui est
achetée aujourd'hui. Cela peut varier certainement...
M. PINARD: Disons qu'on a obtenu un prix sensiblement plus bas avec la
compétition avec la compagnie Dow.
M. RUSSELL: Est-ce que Dow s'est retiré temporairement
jusqu'à ce qu'elle soit organisée ici au Canada?
M. PINARD: Je pense qu'il n'y avait qu'Allied Chemicals.
M. LEROY: Est-ce qu'il y aurait possibilité de savoir combien il
s'en est dépensé du calcium l'année passée dans
Wolfe?
M. PINARD: Je ne pourrais pas vous donner cela. Disons que 20,000 tonnes
ont été répandues sur nos routes. Dans le comté de
Wolfe, je ne peux vous le dire, mais on peut le savoir. Si cela vous
intéresse, on peut vous le dire.
M. RUSSELL: Quant à moi, c'est fini, s'il n'y a pas d'autres
questions là-dessus.
M. LAFONTAINE: Si on retourne à l'article 2,...
M. LE PRESIDENT: C'est-à-dire l'article 2, le sous-article 1; les
frais de voyage.
M. RUSSELL: Le sous-article 2; les frais de voyage.
M. PINARD: Est-ce qu'on adopte le sous-article 5, les subventions? Ou
pourrait l'adopter, hein? Alors, le sous-article 5?
M. LAFONTAINE: J'aurais une question à demander. C'est qu'en
1965-1966, le ministre a demandé à la Chambre de voter
$7,400,000. Alors, disons que pour des subventions, c'est un chiffre qui est en
gros, $7,400,000; et en 1966-1967, il demande $7,570,000. Alors, je me demande
pourquoi le $70,000 là-dedans? Pourquoi pas $7,600,000?
M. PINARD: $7,570,000, oui.
M. LAFONTAINE: Pourquoi le $70,000? Pourquoi ce n'est pas un chiffre
rond, vu que ce sont simplement des estimés?
M. PINARD: C'est parce que c'est par catégorie de subventions,
les subventions à $400 du mille pour 1,600 milles de longueur, cela fait
$640,000; subventions à $325 du mille pour une distance de 1,800 milles,
ce qui donne $585,000; subventions à $300 du mille pour une distance de
8,150 milles, pour une somme totale de $2,445,000; subventions à $275 du
mille sur une distance de 2,750 milles, ce qui donne la somme de $756,250;
subventions à $250 du mille pour une distance de 12,575 milles, ce qui
fait un total de $3,143,750, ce qui donne la somme pour le montant des
subventions de $7,570,000.
M. LAFONTAINE: Le ministre sait que le millage qu'il vient de mentionner
est sujet à changer, suivant par exemple, les chemins à $250 du
mille, ou $300 ou $400 du mille, suivant que certains chemins sont
fermés pendant l'hiver, ils peuvent être ouverts, selon qu'il y a
ou non des résidants.
M. PINARD: C'est évident que si un entrepreneur fait un mauvais
entretien, on fait une retenue sur le montant qui lui est dû. Alors, cela
peut diminuer...
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas ce que je veux dire. Au chapitre de $250 du
mille, vous avez combien de millage?
M. PINARD: Ce qui veut dire par exemple que pour l'entretien par le
ministère à 100% sur une distance de 13,400 milles, nous
prévoyons dépasser $16,750,000, l'entretien à 100% par le
ministère sur une distance de 13,400 milles, et l'entretien à
subvention au prix de
$400 jusqu'à $250 du mille, tout cela donne une distance de
40,725 milles et nous avons un total de...
M. LAFONTAINE: $7,570,000 est un chiffre sujet à changements
suivant que le ministre va entretenir plus long ou moins long, suivant les
résidences. Certains chemins, certains hivers sont entretenus parce que
des résidents sont là mais si l'année suivante, je parle
dans les rangs éloignés...
M. PINARD: Cela n'arrive pas... on les abandonne rarement.
M. LAFONTAINE: Définitivement, chaque année, vous devez
avoir des demandes supplémentaires pour entretenir...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Ce sont des chemins que vous entretenez à l'heure
actuelle; il est possible que vous ayez...
M. PINARD: Dans le cas d'une subvention, disons que ce sont les demandes
des municipalités qui nous sont faites, alors les modifications peuvent
être faites par les municipalités elles-mêmes.
M. LAFONTAINE: $7,570,000, c'est un chiffre bien approximatif et bien
estimatif; il peut finir à $7,600,000.
M. PINARD: En somme, tant mieux si on ne le dépasse pas.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté et 5 adopté.
M. LAFONTAINE: Non. L'article 5, je suis bien prêt à
l'adopter, mais l'entretien d'été là...
M. PINARD: Oui, alors à entretien d'été au
sous-article 1.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je voudrais dire par exemple
qu'il y a toujours ces fameux fournisseurs-là, qui ont des relations
continuellement avec...
M. PINARD: Bien oui, mais que voulez-vous que je fasse! Les comptes
publics sont faits de la façon qu'ils sont faits. On ne va pas revenir
constamment là-dessus.
M. LAFONTAINE: Les fournisseurs, nous allons revenir là-dessus,
hein? Il va falloir les mettre à un article quelque part, certain.
M. PINARD: La seule chose qu'on pourrait faire...
M. LAFONTAINE: Disons qu'on accepte l'article 5 mais avec la permission
de revenir là-dessus parce que l'on veut avoir des explications.
M. PINARD: Bien, sur des cas disons... faites un
échantillonnage...
M. LAFONTAINE: Il ne faudrait pas revenir en Chambre, un moment
donné, parce que c'est sujet à l'approbation de la Chambre les
délibérations que nous avons aujourd'hui...
M. PINARD: Faites un échantillonnage.
M. LAFONTAINE: ... mais nous arriverions demain par exemple au
comité ici et puis qu'on dise, bien ç'a été
adopté. Ceci n'a pas été adopté parce que...
M. PINARD: Oui mais choississez les questions que vous voulez poser de
façon à ce que l'on puisse vous en donner les réponses!
Quand même vous discuteriez la confection des comptes publics toute la
veillée, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise
là-dessus!
M. LAFONTAINE: Je ne discute pas de la confection, je vous dis, M. le
Président, qu'on reviendra...
M. PINARD: Les choses étant ce qu'elles sont, soyons raisonnables
puis posez des questions!
M. LAFONTAINE: Même si c'est relié à l'article 5 et
qu'on accepte l'article 5, je vous dis qu'on reviendra moi sur...
M. PINARD: Bien, il ne faudra pas revenir indéfiniment! Quand
c'est adopté, c'est adopté.
M. LAFONTAINE: Je ne veux pas discuter excepté qu'on va revenir
là-dessus.
M. PINARD: Bon. Alors est-ce qu'on s'en va au sous-article 1, entretien
d'été. Le député, de Shefford a des questions
à poser.
M. RUSSELL: J'ai tout simplement une discussion sur l'entretien. Est-ce
qu'il n'y a pas moyen d'avoir de l'amélioration sur l'entretien des
routes à la charge du gouvernement ou de la Voirie dans les
municipalités rurales?
M. PINARD: A quel point de vue?
M. RUSSELL: Au point de vue de l'entretien, elles sont pitoyables. Je
prends le comté chez-nous et je...
M. PINARD: ... rechargement de gravier, nivelage, grattage...
M. RUSSELL: ... c'est terrible! La circulation augmente et le grattage
est à la baisse et l'entretien semble diminuer. Il semble y avoir un
laisser-aller, je pense que, pas seulement dans mon comté, j'ai
même, il n'est pas question d'un comté de l'Opposition
là je parle bien objectivement, je suis allé dans le
comté de Brome et le député n'est pas ici, mais je
crois bien qu'il dirait la même chose, les chemins sont mal
entretenus. Cela frappe peut-être une division de chez-nous, mais en
moyenne dans les municipalités rurales où le gouvernement a la
tâche des chemins, on dirait que c'est une affaire à
laisser-aller, on néglige. On entretient les artères principales
et les autres, on passe une fois par année et deux fois s'il y a
quelqu'un qui crie assez fort. Il me semble qu'il y a assez de grattes
actuellement dans la division chez-nous, si les gens...
M. PINARD: C'est sur les chemins municipaux ça?
M. RUSSELL: Sur les chemins municipaux entretenus par la Voirie, c'est
pitoyable.
M. PINARD: Ce sont les chemins de rang qu'on appelle.
M. GOSSELIN: Je ne crois pas porter préjudice à ce que le
député de Shefford vient de dire, M. le Président, je
crois que dans plusieurs sections on a diminué le nombre de cantonniers
et on a donné beaucoup trop long de chemin au même cantonnier
à avoir soin ou à surveiller et de cette façon-là,
ce qui arrive c'est que, souvent, on n'a pas suffisamment de grattes pour faire
l'entretien des chemins et en plus de cela le cantonnier n'ayant pas le temps
de faire la tournée complète et voir au bon entretien de ces
routes-là elles sont dans un état pitoyable; et ce qui cause
beaucoup de méfaits c'est qu'aujourd'hui il faut bien tenir compte que
nos routes secondaires ou nos routes d'avant nos rangs sont achalandées
beaucoup plus qu'elles ne l'ont jamais été. Quand on a 4,5
camions qui passent pour ramasser le lait, vous avez trois autobus qui passent
matin et soir pour ra- masser les enfants d'école, à ce
moment-là on constate immédiatement que l'infrastructure de ces
routes n'a pas été préparée pour recevoir une telle
circulation et ce qui fait que lorsqu'on a une pluie ou que la
température n'est pas tout à fait sèche
immédiatement les chemins défoncent et ils demeurent dans un
état pitoyable.
C'est pourquoi je demanderais à l'honorable ministre, en
attendant de pouvoir réparer ces routes-là pour qu'elles soient
carossables, de façon convenable, que l'on mette plus de cantonniers et
qu'on voit à ce qu'elles soient mieux entretenues parce que, dans le
moment, les plaintes sont nombreuses et les chemins ne tiendront pas si on n'y
voit pas immédiatement.
M. PINARD: Je vois que le sous-ministre a pris votre remarque en note,
on va faire une étude attentive de vos remarques.
M. RUSSELL: En certaines divisions, on s'est plaint qu'on avait
baissé les montants de crédit mis à la disposition du
divisionnaire pour l'entretien. Est-ce qu'il y aurait quelque chose de
fondé dans ça?
M. PINARD: Je pense qu'au contraire les budgets d'entretien ont une
tendance à la hausse dans toutes les divisions...
M. RUSSELL: Quel est le montant...
M. PINARD: ... et c'est tellement vrai que c'est un tas de
préoccupations.
M. RUSSELL: Quel est le montant qui est attribué au comté
de Shefford? Est-ce que vous avez le montant? Pour l'entretien des chemins
d'été.
M. PINARD: Vous l'avez dans votre rapport annuel. Dans le rapport bleu
ou dans le rapport annuel? Dans le rapport annuel.
M. RUSSELL: Dans le rapport annuel.
M. GOSSELIN: Si l'on veut s'en reporter à cela, M. le
Président, j'ai fait un peu une compilation. J'ai regardé ce qui
est dépensé et je ne veux pas encore une fois chercher des puces
et des punaises à l'honorable ministre, mais je pourrais vous dire,
entre autres, que dans le comté de Compton, pour 705 milles que le
ministère de la Voirie doit entretenir, avec les constructions
nouvelles, on a dépensé un montant de $1,353,901.46
comparativement au comté de Richmond, là où il y a un
ministre et là où
il n'y a que 448.67 milles à entretenir, on a
dépensé $2,300,180.37. Dans le comté de Stanstead, 544
milles, on a dépensé $1,389,335 et dans le comté du
ministre où il n'y a que 552 milles à entretenir, on a
dépensé $2,282,087.45; et dans le comté de Sherbrooke
où on a à peine de chemins à entretenir, il n'y a que 225
milles de chemins à entretenir, qui sont en quasi totalité en
asphalte, on a dépensé un montant de $948,842.37.
Je crois qu'il y aurait peut-être lieu de faire un peu de
planification dans ce domaine-là, pour voir à répartir les
budgets de façon à ce que tous les comtés puissent
recevoir équitablement, selon le nombre de milles à être
entretenus dans le comté, parce que tel que c'est là, il est
clair qu'il y a certainement négligence à quelque part, et
lorsque nous avons des comtés comme j'en ai un où on a trois
portes d'entrée de douanes et que les américains, lorsqu'ils
arrivent à la frontière canadienne et qui ont à traverser,
entre autres, la route 50 et la route 27 et faire la route 34, qui vient sortir
dans Hampden, faire plusieurs milles sur une route très mauvaise, on
détourne automatiquement la circulation.
De cette façon-là, bien, on empêche notre
région de pouvoir bénéficier de sa part équitable
de touristes qui pourraient venir nous visiter. Et si l'on veut
décongestionner les grands centres, si l'on veut essayer de
démêler le peloton qui se forme à l'heure actuelle autour
de l'île de Montréal et la congestion qui se fait, je pense qu'on
devrait voir immédiatement à corriger cette anomalie de
manière à ce que lorsque la route No 3, entre autres qui vient
sortir à Colebrooke New Hamshire et qui aurait facilement
possibilité de laisser la circulation touristique de cette
route-là sortir par la route No 50, la route No 27 et la route No 34,
dans le comté de Compton et qui passerait même par la route No 50
dans le comté de Stanstead, je crois qu'il y aurait lieu,
immédiatement, de voir à planifier les dépenses de
façon à ce que nos chemins soient bien entretenues et que les
touristes puissent y passer plus facilement, plus agréablement.
Je crois qu'il aurait lieu d'étudier la situation, d'ailleurs on
parlait sur l'article construction pour connaître le grand programme que
le ministre devait nous présenter l'an passé sur l'ensemble de
toutes les routes qui doivent être reconstruites dans la province de
Québec.
M. PINARD: La dépense totale que vous avez dit?
M. GOSSELIN: Les dépenses totales par comté...
M. PINARD: Qui ont été faites dans le comté de
Compton?
M. GOSSELIN: Dans le comté de Compton, il y a eu une
dépense de $1,353,901.46. J'ai donné les chiffres...
M. PINARD: Dans le rapport annuel...
M. GOSSELIN: Qui apparaissent dans le rapport annuel. Je me suis
servi...
M. PINARD: Oui.
M. GOSSELIN: ... du rapport du ministre pour donner ces
détails.
M. PINARD: oui.
M. GOSSELIN: Puis lorsqu'on parle de reconstruction, il est
déplorable de voir, entre autres, que dans le comté de Compton,
vous n'avez pas un mille de construction nouvelle, de fait en 1965. Pas un seul
mille.
M. PINARD: Bien, il y a eu construction et réfection pour
$387,089.28.
M. GOSSELIN: Il y a eu réfection, mais aucune construction
nouvelle.
M. PINARD: On vérifiera ça tantôt.
M. GOSSELIN: Je regarde dans votre rapport à la page 140, 141 et
142 et puis, d'abord je reviendrai sur l'article.
M. LE PRESIDENT: Il y a-t-il d'autres question?
M. LOUBIER: Est-ce qu'il est déjà venu à
l'idée du ministre d'imiter la politique qu'ont plusieurs états
aux Etats-Unis de faire travailler les prisonniers à l'entretien des
routes. Est-ce que le ministre a déjà pensé à cette
possibilité-là?
M. PINARD: Bien là, peut-être pas être en
contradiction avec mon collègue le ministre de la Justice, qui voudrait
les envoyer travailler ailleurs dans la province.
M. LOUBIER: Il y a plusieurs états aux Etats-Unis, le ministre
est au courant, se servent des prisonniers pour l'entretien des...
M. PINARD: J'aime autant faire travailler ceux qui ont besoin de
travailler. Les prison-
niers, bien, ils sont payés à même les frais de
l'Etat. Alors, on fait travailler ceux qui ont besoin de travailler.
M. LOUBIER: J'ai demandé tout simplement si c'était bien
l'idée du ministre.
M. PINARD: Non, ce n'était pas mon idée. Je n'ai pas
cherché ça non plus.
M. LOUBIER: Non. M. PINARD: Non.
M. VAILLANCOURT: C'est bon lorsqu'on manque de main-d'oeuvre, mais je
crois qu'ici dans la province de Québec, on en manque pas.
M. LOUBIER: Remarquez bien que ce n'est pas un encouragement que...
M. PINARD: Ce n'est pas votre première suggestion.
M. LOUBIER: Je demande au ministre...
M. PINARD: Non, non, ça ne m'est pas venu à
l'idée.
M. LAFONTAINE: Parce que le député à des
idées noires.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Adopté. Sous-article 2, frais de
voyage.
M. ALLARD: Une diminution de $100,000. M. PINARD: J'ai
économisé.
M. GOSSELIN: Je ne suis certainement pas pour chicaner le ministre parce
qu'aujourd'hui...
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. ALLARD: Mais non, mais qu'est-ce que c'est qui justifierait cette
diminution de $100,000 dans le sous-article 2, frais de voyage? L'an dernier
vous aviez demandé, je ne sais pas si vous l'avez dépensé,
$550,000 cette année vous demandez $450,000.
M. PINARD: Avec des économies, on a décidé qu'on
avait assez de ça.
M. ALLARD: Alors, c'est bien un souci d'économie. Mais l'an
dernier est-ce que vous avez bien dépensé $550,000?
M. GOSSELIN: N'aurait-il pas eu un rajustement sur le taux a être
payé au millage, par les automobiles qui sont employées par
certains de votre ministère?
M. LAFONTAINE: Le ministre a fait erreur à la page 185. Il y a
deux ans, il s'était voté $534,000...
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: ... il y a eu un virement de fonds de $160,000 qui a
laissé un crédit modifié de $374,000 et qui a eu une
dépense effective de $373,293.97.
M. PINARD: On n'a pas dépassé le montant demandé
l'année dernière, c'estpour cela qu'on le réduit, cette
année.
Alors fort de l'expérience de l'année dernière on a
pensé que l'on pouvait continuer à économiser...
M. LAFONTAINE: Fort de l'expérience que le ministre avait en
1964-65 où il avait simplement dépensé $373,923., le
ministre a demandé l'an passé, $550,000...
M. PINARD: On avait fait un revirement de crédit de $160,000
à cet article budgétaire...
M. LAFONTAINE: Cela, c'est il y a deux ans.
M. PINARD: 1964-65, on me l'a demandé...
M. LAFONTAINE: Le ministre avait demandé $534,000...
M. PINARD: $534,000, il y a eu une modification de $160,000 par
revirement do crédit...
M. LAFONTAINE: Cela fait $374,000...
M. PINARD: ...alors ça fait une dépense de $374,000...
M. LAFONTAINE: C'est ça.
M. PINARD: ...alors dépenses, les plus exactes de
$373,923.97.
M. LAFONTAINE: C'est ça, c'est exact. Mais là, le ministre
fort de l'expérience de l'année passée...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ...alors moi je reprends le raisonnement du ministre, et
fort de l'expérience du passé le ministre avait
dépensé, à ce moment-là, en 1964-65,
$373,923...
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: ... et il avait demandé aux Chambres de voter
$550,000...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... c'est là qu'est l'expérience...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... là cette année il rebaisse à
$450,000...
M. PINARD: Bien oui, c'est justement on a réalisé que l'on
avait trop demandé alors cette année, on demande moins
espérant que l'on ne dépassera pas le montant demandé mais
on pourra peut-être obtenir encore des économies sur le montant.
Ce qui est une bonne chose, vous savez.
M. LAFONTAINE: Non, je comprends mais les économies,
évidemment on est pour ça mais je me demande de quelles
façons le ministre peut faire ces prévisions.».
M. PINARD: Bien voici, c'est que le nombre de divisions, le nombre
d'employés augmentant, on tient pour acquit, que ça peut
coûter un peu plus cher que cela nous a coûté l'an
passé, sans toutefois arriver à un décalage aussi
considérable que le montant demandé par rapport au montant
réellement dépensé en 1964-65.
On avait demandé $550,000; le 30 septembre on avait juste
$200,000 de dépensé, alors c'est pour ça que l'on s'est
basé sur $550,000. Au 30 septembre aux entretiens d'été...
on avait dépensé $201,793 alors c'est pour ça que l'on
s'est dit pour la balance de l'année en somme le $550,000 est beaucoup
trop élevé c'est pour ça qu'on l'a descendu à
$450,000.
M. LAFONTAINE: Ces frais de voyage-là, ce sont les frais de
voyage des employés? Quelle catégorie d'employés?
M. PINARD: Il y a à entretenir à peu près 800
à 850 employés, les cantonniers, les cantonniers-chauffeurs, les
mécaniciens; il y en a pas mal qui voyagent mais ce n'est pas de grosses
dépenses parce que c'est toujours à peu près de courtes
distances.
M. LAFONTAINE: C'est toujours la distance à partir de chez-lui au
travail.
M. PINARD: Non, c'est sur l'ouvrage ça. Il y en a à peu
près 800 à 850 employés qui travaillent, les cantonniers,
les journaliers, les chauffeurs, les mécaniciens, sauf les
chauffeurs-cantonniers et les chefs d'équipe, certains
mécaniciens, chauffeurs, surveillants de travaux ou de signalisation,
les employés d'entretien, voyagent occasionnellement seulement...
M. LAFONTAINE: Oui, mais les chauffeurs de tracteurs puis de niveleuses
et puis de machinerie, de camions, ils n'ont pas de dépenses de
payées sur leur voyage,...
M. PINARD: De temps à autre.
M. LAFONTAINE: Si vous prenez un type de Québec, par exemple, et
puis vous l'envoyez dans la division de Montréal ou dans la division de
Brome temporairement vous lui payez sa chambre d'hôtel, ses repas
etc.
M. PINARD: Il y a des inspecteurs de signalisation aussi, des
mécaniciens qui vont dans d'autres garages...
M. LAFONTAINE: Oui.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire si les lavages de chars sont compris dans les dépenses de
voyage?
M. PINARD: Les lavages d'autos de qui?
M. RUSSELL: Des employés, ou des autos de la Voirie s'ils les
font laver, parce qu'on voit Two Way Car Wash Inc. à la page 716, il y a
un compte de $283,000...
M. PINARD: Page 716? Two Way...
M. RUSSELL: On se demande si c'est pour l'entretien des automobiles. La
page 716...
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: ...troisième ligne du bas,
M. PINARD: $283,000... C'est peut-être l'équipement que
l'on a acheté, les laveuses pour l'équipement...
M. RUSSELL: Qu'est-ce qu'ils vendent, eux autres, à part de
vendre de l'eau et puis du savon?
M. PINARD: Ils peuvent vendre de l'équipement pour nous permettre
de laver notre équipement...
M. RUSSELL: Pour laver les équipements.
M. PINARD: Oui. Alors ça vous intéresse d'avoir les
détails de ça...? On va leprendre en note pour savoir de quoi il
s'agit... Cela m'intéresse moi aussi. Faudrait au moins que ce soit
l'équipement pour l'année.
UNE VOIX: Page 716.
M. PINARD: Page 716, troisième ligne du bas.
M. LE PREISDENT: Frais de voyage! c'est adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article3: « Contrats, $11,620,000
».
M. LAVOIE (Wolfe): En parlant de contrats, M. le Président,
est-ce que ça comprend l'asphaltage des rues dans les villages?
M. PINARD: Les réparations.
M. LAVOIE (Wolfe): Les réparations. Quand il y a des
réparations, est-ce qu'ils sont obligés de faire à partir
du centre de la rue, du côté de la rue au trottoir ou bien non
s'ils sont obligés de leur laisser...
M. PINARD: Quand ils font de la chaussée au trottoir, c'est
construction; quand ils réparent les trous dans l'asphalte existante,
c'est de l'entretien.
M. GOSSELIN: A même cet article, est-ce que tous ces
contrats-là ont été faits après appel de
soumissions publiques ou si ç'a été donné à
forfait dans plusieurs cas?
M. PINARD: On groupe des projets, pour demander des soumissions
publiques quand c'est possible pour de l'entretien.
M. GOSSELIN: Les contrats, au sous-article 3, est-ce que ce sont des
contrats d'entretien ça?
M. PINARD: Pour être bien spécifique, dans le budget
d'entretien on demande des soumission publiques pour le cas de ce qu'on appelle
les traitements de surface.
M. GOSSELIN: Des traitements de surface.
M. PINARD: Traitements de surface, cause d'usure.
M. LAFONTAINE: Pour les traitements de surface est-ce que vous avez des
cours d'école, des cours d'église?
M. PINARD: De moins en moins. M. LAFONTAINE: Non, mais...
M. PINARD: Non! Cela ne va pas là-dedans ça.
M. LAFONTAINE: Cela ne va pas là-dedans.
UNE VOIX: On n'en fait plus dans toute la province.
M. PINARD: On n'en fait plus. En 1964-65, oui, mais en 1966, non, pas un
seul.
UNE VOIX: Oui mais en 1965-66 on n'en a pas fait un seul et puis... Oui,
oui, c'est d'accord en 1964...
M. PINARD: Oui, oui, je vous l'ai expliqué l'année
dernière en Chambre aussi.
M. LAFONTAINE: Il y a deux ans que vous avez expliqué
ça.
M. PINARD: Non, l'année passée aussi. Sauf, qu'on a
réduit le montant de façon très considérable.
M. LAFONTAINE: L'année dernière je n'étais pas en
Chambre lors de la discussion.
M. PINARD: Si vous n'y étiez pas vous avez manqué un bon
débat.
M. LAFONTAINE: Vous me dites moi.. il y a deux ans.
M. LAVOIE (Wolfe): Quand vous avez des contrats d'asphalte dans des
villages, est-ce que le ministre donne des ordres de passer en face de chez le
député du comté ou bien.,,,,
M. PINARD: Non! le ministre ne donne pas d'ordre de pas en faire chez le
député.
M. LAVOIE (Wolfe): Quand Ils n'en font pas de quoi est-ce que, ça
dépend.
UNE VOIX: Ils en font partout ailleurs.
M. PINARD: Je sais à quoi le député fait allusion
et puis il m'en a dit un mot et puis je pense que ça m'a autant
lâché que ç'a pu l'avoir fâché.
M. GOSSELIN: Elle est bonne! Ils l'ont fait partout à part de
devant chez eux!
M. LAFONTAINE: Alors pour les budgets dont nous avons les comptes
publics 1964-1965, quelle somme a été affectée pour le
pavage de cours d'école et le pavage de cours d'église et de
cimetières?
M. PINARD: En 1964-1965?
M. LAFONTAINE: En 1964-1965.
M. PINARD: Pas un gros montant, $204,301.04
M. LAFONTAINE: $204,301.04. A quel endroit exactement le
ministère a-t-il dépensé ces sommes-là?
M. PINARD: C'est une note que j'ai mise en haut de la page 699 des
comptes publics.
M. ALLARD: Alors vous dites $204...
M. PINARD: $204,301.04 pour les stationnements d'église et
autres...
M. LAFONTAINE: Page 699?
M. PINARD: Non, c'est une note que j'ai mise moi-même...
UNE VOIX: Page 699...
M. PINARD: Bien ils ne l'ont pas eux autres, c'est une note que j'ai
mise dans mon livre des comptes publics.
M. ALLARD: On n'a pas les mêmes comptes publics.
M. PINARD: Bien je savais que la question allait être posée
alors je l'ai mise là.
M. ALLARD: Cela irait plus vite peut-être.
M. PINARD: Prenez à la page 699 de votre livre des comptes
publics, sous l'article « municipalités » pour un montant de
$1,849,042.79, de ce montant il y a une dépense pour des stationnements
d'église, stationnements d'école, etc, $204,301.04.
M. ALLARD: Vous n'avez pas la description...
M. LAFONTAINE: Bien oui mais c'est ce que j'ai demandé au
ministre tout à l'heure, les subventions et puis le ministre a
commencé à me dire que c'était pour l'entretien des
chemins d'hiver, si le ministre se souvient...
M. PINARD: Non, non.
M. LAFONTAINE: ... oui et après ça on a dit: « Ce
n'est pas tout à fait ça, on le verra ».
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: ... le député de la Beau-ce a dit: «
Pourquoi dans mon comté, moi, il y a simplement une municipalité
qui avait reçu quelque chose ». J'ai demandé au
ministre...
M. PINARD: J'ai dit que c'était pour faire des travaux à
contrat ça; mais au contraire j'ai repris mon explication pour dire que
je m'étais trompé et que je disais que c'était
probablement des travaux a contrat faits dans des municipalités...
M. LAFONTAINE: Alors le titre de l'article dans les comptes
publics...
M. PINARD: ... a l'aide de subventions...
M. LAFONTAINE: ... « subventions » est un titre qui est
faux.
M. PINARD: « Subventions » s'en va là et puis
ça c'est un autre article.
M. ALLARD: Oui, mais ça ça change.
M. LAFONTAINE: Oui mais subventions c'est un gros chapitre, une
tête de chapitre avec trois petits astérisques en haut; c'est un
chapitre qui commence; « Subventions » et puis là vous avez
« entretien des chemins d'hiver » qui est une chose; «
municipalités » qui est une deuxième chose et puis la
ça finit à « fournisseurs » c'est tout dans le
même chapitre. La vous appelez ça des subventions.
M. PINARD: Je ne suis pas responsable, moi,...
M. LAFONTAINE: Bien non mais le ministre va encore admettre que la
présentation des comptes publics...
M. PINARD: Oui, oui, que le député accepte l'explication
que je lui donne.
M. LAFONTAINE: Je veux bien la comprendre et puis l'accepter mais
excepté que sous la même chose ça fait deux explications
différentes qu'on a.
M. PINARD: Attendez d'abord. Je vais vous le repartir autrement, vous
allez comprendre. Page 699: « Municipalités » vous avez une
dépense de $1,849,042.79.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: De ce montant total, il y a une dépense de $204,301.04
pour des travaux de stationnements d'église, pavage de cours
d'école et autres travaux semblables; et à titre de subventions
aux municipalités, il y a eu une dépense de $1,644,741.75, ce qui
vous donne le montant total de $1,849,042.79.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. ALLARD: Les montants pour les stationnements d'églises et
d'écoles seraient-ils compris dans les municipalités?
M. PINARD: Oui, c'est ça. M. LAFONTAINE: C'est ça.
M. ALLARD: Quelles municipalités ont
bénéficié pour stationnements d'églises et
d'écoles?
M. PINARD: Pour être capable de mieux vous informer je les ai
soulignés. Dans Abitibi-Est, la municipalité de Belcourt a eu des
travaux de stationnement pour $1,245.64; Voulez-vous que je vous donne toute la
liste?
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Vous allez trouver ça long.
M. LAFONTAINE: Ah! non...
M. PINARD: Dans Landrienne pour $2,006,60.
M. ALLARD: Nommez-les donc les parroisses...
M. PINARD: Ste-Thérese d'Amos, $2,004.04; dans Abitibi-Oues,
Clairval, $1,354.54; La Rei- ne, $2,025.90: Macamic, $2,442.66;
Normétal, $1,174.
M. ALLARD: Le nom seulement.
M. PINARD: Bon, bien Ste-Hélène-de-Mancebourg, St-Lamber:
dans Argenteuil, il n'y en a pas.
UNE VOIX: N'allez pas trop vite.
M. LAFONTAINE: Dans Argenteuil il n'y en a pas.
M. PINARD: Arthabaska, il n'y en a pas; Bagot, il n'y en a pas; Beauce,
il n'y en a pas; Beauharnois; St-Thimothée; Bellechasse;
St-Magloire...
DES VOIX: Ah!
M. PINARD: .... Berthier; St-Gabriel-de-Brandon, voyez-vous, on ne fait
pas de discrimination. St-Gabriel-de-Brandon, St-Joseph-de-la-Lorraine...
M. ALLARD: C'est bien un comté...
M. PINARD: Non, non, St-Gabriel-de-Brandon c'est le même dans
Berthier; Bonaventure; Carleton, Nouvelle, Ste-Germaine-de-l'Anse-aux-Gascons,
St-Godefroy, New Richmond; dans Brome; Eastman...
M. LAFONTAINE: Cela c'est un comté au pouvoir.
M. PINARD: Ne pensez pas a ça, les comtés de l'Opposition
aussi.
M. LAFONTAINE: J'ai hâte de voir le mien.
M. PINARD; ...Brome; Eastman, Ste-Etienne-de-Bolton; dans Bourget il n'y
en a pas. dans Chambly il n'y en a pas; dans Champlain: St-Louis-de-France,
Charlevoix; Laviolette, St-Bernard-de-L'île-aux-Coudres,
St-Louis-de-lîle-aux-Coudes; dans Châteauguay: Léry,
Ste-Martine; Chicoutimi; Dumas, St-Jean, St-Jean Eudes.
M. LAFONTAINE: Les trois places.
M. PINARD: Deux-Montagnes, il n'y en a pas; Dorchester il n'y en a pas;
dans Drummond; Grantham-Ouest et Kingsey.
M. LAFONTAINE: Comment est-ce quo le ministre s'est pris pour obtenir
ça.?
M. PINARD: De la même façon que les autres comtés
dont les comtés de l'Opposition.
M. LAFONTAINE: J'en aurais quelques-unes, moi aussi, à faire
paver chez nous et puis je n'ai jamais pu passer à travers. Le ministre
se souvient...
M. PINARD: Je me suis consulté.
M. LAFONTAINE: Vous vous êtes consulté. Est-ce que vous
avez consulté le Conseil de la trésorerie.
M. PINARD: Bien là, on va consulter ici les représentants,
les députés de l'Opposition.
M. ALLARD: Ah bien là vous avez une grande chance qu'on vous
appuie.
M. LAFONTAINE: Un exemple de bon patronage.
M. PINARD: Dans Duplessis, Havre St-Pierre.
M. VAILLANCOURT: A Notre-Dame-du-Bon-Conseil, là M. le
ministre?
M. PINARD: Je n'en ai pas à Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Dans
Grantham ouest c'est Kingsly seulement. Dans Frontenac il n'y en a pas. Dans
Gaspé-Sud, Barachois, New-Port, Rivière-au-Renard,
Gaspé.
M. LAFONTAINE: Un comté religieux!
M. PINARD: A Hull il n'y en a pas, Huntingdon il n'y en a pas,
Iberville, il n'y en a pas, Iles-de-la-Madeleine il n'y en a pas,
Jacques-Cartier il n'y en a pas, Jonquière-Kênogami Labrecque,
Kamouraska, St-Germain, St-Joseph-de-Kamouraska. Dans Labelle, Marchand...
M. LAFONTAINE: Ah! UNE VOIX: $8,000.
M. LAFONTAINE: Qu'est-ce qui a été pavé là,
M. le Président?
M. ALLARD: $8,297, c'est une moyenne cour d'église!
M. PINARD; Lac St-Jean...
M. LAFONTAINE: Qu'est-ce qu'il y a dans Labelle?
M. PINARD: Franchement, ce n'est pas indiqué ici, je ne le sais
pas.
M. LAFONTAINE: Ce n'est certainement pas un pavage de cour
d'église parce que l'église est dans le village de
l'Annonciation, non pas dans le canton Marchand.
M. PINARD: Cela peut être une école.
M. LAFONTAINE: Oui, c'est peut-être le pavage de la cour de
l'école.
M. PINARD: Lac St-Jean, Notre-Dame-d'Iberville. L'Assomption: St-Charles
de Lachenaie et St-Roch-de-1'Achigan.
M. ALLARD: Les deux.
M. PINARD: Oui. Laval ouest, il n'y en a pas. Dans Laviolette il n'y en
apas. Dans l'Islet il n'y en a pas. Dans Maskinongé il n'y en a pas.
Dans Matane, il y a Mataneville. Et il y a Price.
M. ROY: Dans Lévis?
M. PINARD: Dans Lévis, il n'y en a pas. Matapédia:
Lac-au-Saumon. Mégantic: Bernierville. Missisquoi, il n'y en a pas.
Montcalm: St-Donat. Dans Montmorency, il n'y en a pas. Dans Nicolet il y a
Ste-Sophie et Très-Précieux-Sang. Dans Papineau il n'y en a pas.
Dans Portneuf: St-Augustin et St-Raymond. Dans Québec: Charlesbourg.
M. LAFONTAINE: Une minute! Pas trop vite! Dans Portneuf c'est...?
M. PINARD: Dans Portneuf, St-Augustin et St-Raymond.
M. LAFONTAINE: St-Raymond, oui.
M. PINARD: Québec: Charlesbourg. Dans Richelieu il n'y en a pas.
Dans Richmond il n'y en a pas. Dans Rimouski il y a Biencourt et St-Fabien.
M. DIONNE: St-Fabien, cour de l'église. M. PINARD: Oui.
M. DIONNE: $145. Biencourt c'est l'entrée de la résidence
de la garde-malade.
M. PINARD: Bon, Rivière-du-Loup il n'y en a pas. Roberval il n'y
en a pas. Rouville il n'y en a pas. Rouyn-Noranda: Dufresnoy et
St-Joseph-de-Rouyn. Dans Saguenay il y a Franklin
et Godbout ainsi que Hauterive, Leboeuf, St-Paul-du-Nord.
M. LAVOIE (Wolfe): Hauterive $59,000? C'était tout une cour!
M. GOSSELIN: Hauterive $59,000. Cela n'a pas de bon sens!
M. PINARD: Est-ce qu'il y a une école régionale à
Hauterive?
M. LAVOIE (Wolfe): A ce compte-là il y en avait pour paver toutes
les cours de la ville.
UNE VOIX: ... certain à $59,000!
M. PINARD: Non, à Hauterive il n'y en a pas excusez-moi, il n'y
en a pas du tout.
UNE VOIX: Parce que pour une cour c'était...
M. PINARD: C'est Leboeuf, excusez-moi. Leboeuf, St-Paul-du-Nord.
St-Hyacinthe, il n'y en a pas. Dans St-Maurice il y a Shawinigan ville.
Attendez un peu, Shawinigan? Oui.
M. LAFONTAINE: A $5,805.
M. PINARD: Oui. Shefford: Ste-Anne-de-Larochelle. Dans Sherbrooke il n'y
en a pas. Dans Stanstead il n'y en a pas. Dans Témiscamingue il y a
St-Edouard-Fabre, St-Isidore.
M. LAFONTAINE: Il n'a pas été payé.
M. PINARD: Dans Terrebonne il y a St-Agricole et St-Jérôme
ainsi que Ste-Thérèse. Dans Vaudreuil il y a Ile Perrot et puis
Rigaud.
M. ALLARD: Tous ces montants-là ne dépassent pas
$204,301.
M. PINARD: Enfin c'est le relevé que nous avons fait pour la
somme de $204,301.04.
M. HEBERT: Maintenant, M. le Président, durant la période
de 65/66 combien y a-t-il eu de réparées?
M. ALLARD: L'année précédente. Quel est le montant
dépensé avant de $204,000 là?Est-ce que vous l'avez?
M. PINARD: Pardon?
M. ALLARD: Avant l'année où vous avez
dépensé $204,000...
M. PINARD: Ah, l'année 1964 disons?
M. ALLARD: Oui. Précédemment. Quel était le
montant?
M. PINARD: $300,000. On a diminué et l'intention du
ministère c'est de ne plus en faire du tout. Dans les écoles qui
seront nouvellement construites, c'est le ministère de l'Education qui
va s'en occuper. Dans le cas des écoles récemment construites, je
passe de plus en plus le fardeau de faire ces travaux au ministère de
l'Education et ça relève de son budget.
M. ALLARD: C'est bien entendu qu'il n'y en avait plus dans les trois
écoles, les nouvelles, parce qu'il y avait un montant de prévu,
à même l'octroi, pour la construction qui couvrirait la
réfection?
M. PINARD: En 1965, M. Casgrain, qui est en charge des budgets me dit
qu'on n'a pas dépensé un sou pour des travaux de pareille
nature.
M. LAFONTAINE: Pour cet engagement il y a eu des demandes...
M. PINARD: Ça il y a deux ans. J'ai dit que je diminuerais
sensiblement le montant mais qu'éventuellement il n'y aura plus de
budget de dépensé pour ce genre de travaux. C'est ce que j'ai
dit.
M. ALLARD: Tachez de ne pas oublier ça cette année s'il y
a des élections.
M. PINARD: Il n'y a pas d'argent de prévu cette année pour
ces travaux-là.
M. LAFONTAINE: Pour faire suite aux paroles du député de
la Beauce, je me souviens qu'il y a deux ans, le ministre a dit exactement les
paroles qu'il dit ce soir, c'est qu'il n'y en aurait plus.
M. PINARD: Je n'ai pas dit ça. J'ai dit que ce serait
diminué très sensiblement.
M. LAFONTAINE: Le ministre a dit à ce moment-là: Les cours
d'école, on envoie ça au ministère de l'Education qui a un
budget prévu pour ça spécialement. Le ministre de
l'Education a dit: « C'est vrai, j'ai un budget pour ça
».
M. PINARD: Cela ne dérange pas beaucoup de plans. C'est en
vigueur depuis l'année passée seulement au ministère de
l'Education.
M. LAFONTAINE Deux ans.
M. PINARD: Pour les nouvelles écoles. Quant aux vieilles
écoles dont les cours n'ont pas reçu de revêtement
bitumineux, c'était assez difficile de les discriminer et c'est une
discussion que j'ai engagée avec le député de Missisquoi.
Nous nous sommes très bien entendus. Il a admis lui-même que
c'était difficile de mettre fin subitement à cette pratique qui
avait toujours été suivie pendant les vingt dernières
années.
M. LAFONTAINE: Pour les vieilles écoles.
M. PINARD: Alors, je pense bien qu'on a fait le tour là...
M. LAFONTAINE: L'école la plus neuve dans le comté de
Labelle est justement l'école située dans le canton Marchand et
c'est elle qui a reçu un revêtement bitumineux. L'école
située dans Nominingue il y a eu une demande d'envoyée au
ministère de la Voirie, il y a eu une demande d'envoyée au
ministère de l'Education et il n'y a rien qui s'est fait à
l'école de Nominingue. Là à ce moment-là, c'est
demandé par le député. L'école de l'Annonciation du
canton Marchand, je suis très heureux que vous l'ayez pavé la
cour. Cependant je n'en ai jamais fait la demande.
M. PINARD: Alors, on va au devant de vos désirs.
M. LAFONTAINE: Si vous voulez aller au devant de mes désirs,
pavez aussi la cour de l'école de Nominingue.
M. PINARD: La commission scolaire doit l'avoir demandé si le
député ne l'a pas demandé.
M. LAFONTAINE: Je comprends. Dans ce cas-là, pourquoi accepter
une demande dans le comté et ne pas accepter l'autre? Le ministre dit
qu'il n'y a pas de discrimination. Je pense qu'il y a un peu de
discrimination.
M. PINARD: Disons que c'est la fin de la politique...
M. LAFONTAINE: Quand la cour d'une école est demandée par
un député, elle est refusée, si elle est demandée
par la commission scolaire, elle est acceptée.
M. PINARD: En fin de compte je vous dis que c'est la fin des travaux de
semblable nature. Il s'en n'est pas fait en 1965. L'explication est
suffisante.
M. VAILLANCOURT: Il est normal que les cours d'écoles à
l'avenir, soient sous la juridiction du ministère de l'Education, il y a
un arrangement avec le ministère de l'Education. Les commissions
scolaires n'ont qu'à faire une demande par résolution. Et puis le
ministère de l'Education subventionne les commissions scolaires pour le
pavage des cours d'écoles.
M. LAFONTAINE: Définitivement, vu que le député
ramène ce sujet-là, vous l'avez laissé faire, je vais lui
préciser que dernièrement dans le comté de Labelle,
peut-être la paroisse la plus pauvre de toute la province de
Québec, qui s'appelle Chute St-Philippe a demandé au
ministère de l'Education et ils ont dit: Oui, allez-y avec vos travaux
et apportez-nous ce que ça va coûter. Ils ont amené
ça et ils ont commencé à regarder ça et ils ont
dit: C'est bien de valeur, vous êtes cotisés seulement au point de
vue taxation à $7. Votre taux normalisé de taxe est de $15.
Alors, taxez-voux au maximum, en attendant empruntez pour payer ça.
Ça c'est l'école la plus pauvre que vous pouvez trouver dans
toute la province de Québec.
M. PINARD: A tout événement, vous vous souviendrez que
j'ai lu le 27 mai 1964 l'opinion de l'auditeur de la province qui
défendait d'exécuter les travaux que j'ai expliqués tan-
tôt.
M. LAFONTAINE: Je m'en souviens parce que...
M. PINARD: J'avais déclaré que l'auditeur avait permis
qu'on laisse au budget la somme de $225,000 environ pour entériner les
demandes qui étaient faites depuis longtemps mais que c'était
entendu qu'en l'année 1965, on ne faisait plus de travaux et il ne s'en
est pas fait.
M. LAFONTAINE: Mais il s'en est fait en 1964/65,
M. PINARD: Il s'en est fait en 1964 mais pas en 1965.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. VAILLANCOURT: Il n'y en a pas eu surtout en 1965/66 .
M. LAFONTAINE: Il n'y en a pas eu en 1965 parce que normalement quand il
n'y a pas d'élection on ne pave pas sur la neige.
M. PINARD: Il n'y en a pas eu en 1965.
M. VAILLANCOURT: Ce n'est pas l'idée d'élections, c'est
parce qu'il y a une politique d'établie au ministère de
l'Education.
M. PINARD: En tout cas, indépendamment de ce que peut penser le
député de Labelle, c'est mon opinion que le ministère de
la Voirie ne devrait plus faire aucun de ces travaux-là. Cela a toujours
été mon opinion. J'avoue que par moment, ça
été difficile de mettre fin à cette pratique
établie depuis vingt ans.
M. LAFONTAINE: Il y a deux ans, j'ai demandé au ministre en vertu
de quel article il se permettait de payer des travaux semblables?
M. PINARD: Le député confond volontairement mes
déclarations d'il y a deux ans avec celles d'il y a trois ans. Je lui ai
dit que je n'étais pas capable de mettre fin brutalement à une
pratique d'il y a vingt ans.
M. LAFONTAINE: La lettre de l'auditeur de la province?
M. PINARD: L'opinion de l'auditeur de la province, je ne l'ai pas
discutée avec le député de Labelle a ce moment-là,
j'ai discuté avec le député de Missisquoi avec qui je me
suis très bien entendu.
M. GOSSELIN: C'est dommage, je regrette parce que le ministre n'aurait
pas dû insister.
M. PINARD: Bien admettez que c'était assez irrégulier.
J'aimais pas, en temps d'élection, entrafner les communautés
religieuses dans des débats politiques. C'est très
disgracieux.
M. LAFONTAINE: Je me souviens qu'à ce moment-là, que le
ministre avait dit que les prêtres, les religieux, les religieuses
étaient gourmands.
M. PINARD: Ils ont très bien compris ma déclaration et
j'ai envoyé à tous les prêtres de mon comté, le
compte-rendu des débats et personne ne m'a demandé des travaux
semblables, après que je leur eus envoyé la déclaration
que j'avais faite en Chambre. Les curés ont compris que cela avait du
bon sens...
M. LAFONTAINE: Vous avez une paroisse dans Roberval où vous avez
fait exécuter... des travaux sur des factures, des fac-similés de
factures.
M. PINARD: A quelle place entriez-vous ça, dans votre temps, ces
dépenses-là, vous autres?
M. LAFONTAINE: Je n'étais pas ministre de la Voirie à ce
moment-là, M. le Président.
M. PINARD: Alors, ça lui donne la liberté d'une
réponse.
M. LAFONTAINE: Alors, le ministre doit être au courant...
M. PINARD: On sait où vous mettiez ça.
M. RUSSELL: Tout simplement, la politique qu'on a parlé, il n'y
avait pas de frais d'entretien qui étaient faits sur le pavage. Une
grande partie de l'entretien est fait par le ministère?
M. PINARD: Il n'y a presque pas de contrats qui se donnent.
M. RUSSELL: Maintenant, actuellement, chez nous, dans la ville de
Waterloo il y a un détournement qui se fait, de la circulation, dû
à la construction d'un pont. On est en train de briser toutes nos
rues.
M. PINARD: Oui. Il y a eu chez vous, ce qui est arrivé à
Drummondville quand le pont est tombé à Trois-Rivières et
qu'ils devaient tous passer sur la rue Hériot, dans le bas de la ville
Alors, ils ont cassé la rue, je ne sais pas combien de fois.
M. RUSSELL: Actuellement, vous avez une demande au ministère.
J'espère que vous allez vous en servir avec cet item-là.
M. PINARD: On va essayer, de vous donner satisfaction, monsieur.
M. LAFONTAINE: Alors, $11,620,000 c'est tout simplement pour fairedu
traitement en surface ou pour...
PINARD: Surtout pour cause d'usure, à l'entretien.
M. RUSSELL: A la tonne. C'est négocié et c'est
donné à la tonne par contrat. Quel est le prix à la tonne
normale qui est payé.
M. PINARD: Cela peut aller jusqu'à $8 et $9. UNE VOIX: Quand
c'est fait à la mitaine ça?
M. PINARD: Des fois, c'est fait, ce qu'on appelle à la
mitaine.
M. GOSSELIN: Que le sous-ministre fasse attention, parce que le ministre
des Travaux publics a fait de la peinture à la mitaine puis il dit que
ça n'a pas remonté le coût de la peinture mais les mitaines
ont remonté par exemple.
M. PINARD: Vous lui raconterez ça, lors des crédits.
M. LAFONTAINE: Est-ce que je peux rappeler au ministre que, sur le
montant de $11,620,000, est-ce qu'on envisage de retraiter, je ne le sais pas,
de refaire le pavage sur la route No 11, sur tout le parcours parce que
présentement, c'est aussi pire qu'un chemin secondaire bien
défoncé.
M. PINARD: On admet qu'il y a une section qui est mauvaise.
M. LAFONTAINE: C'est épouvantable et qui a été
cause, dernièrement, de plusieurs accidents, parce que les gens perdent
le contrôle.
M. PINARD: Il y a eu des travaux de faits, mais on n'a pas pu les finir.
Il y a une section...
M. LAFONTAINE: Mais il y a une section un petit peu avant d'arriver
entre l'Annonciation et Ste-Véronique qui est dans un état
pitoyable. Et puis, après ça passé Ste-Véronique
entre le Lac Saguay et le Lac des Ecorces, puis aussi entre Mont-Laurier. Il y
a un paquet de drapeaux rouges tout le long, puis la route s'en va, puis elle
est peut-être fendue à toutes les dizaines de pieds, il y a une
fissure qui traverse, qui s'en va comme dans un cynique.
M. PINARD: La fondation n'est pas bonne.
M. LAFONTAINE: Pardon?
M. PINARD: La fondation n'est pas bonne.
M. LAFONTAINE: Je pense qu'il y a eu négligence. On a
négligé de l'entretenir. Elle a continué à se
fendre, puis il y a infiltration d'eau à chaque année.
M. PINARD: C'est possible.
M. LAFONTAINE: Plus ça va, plus elle se
détériore.
M. PINARD: Je sais qu'on envisage, en tout cas, de corriger la situation
à cet endroit-là.
M. LAFONTAINE: Est-ce que c'est prévu ce que je demandais au
ministre, est-ce que c'est prévu pour la route 11?
M. PINARD: Une section.
M. LAFONTAINE: Une section.
M. LAFONTAINE: Laquelle section?
M. RUSSELL: Ces montants-là, font partie des budgets d'entretien
des divisionnaires. Donc, dans l'item, on voit le montant global qui est
donné à la division pour Shefford de l'entretien. Lorsqu'il y a
du pavage qui se fait ou de l'entretien, du pavage, ce n'est pas compris dans
ce montant-là?
M. PINARD: Dans quel montant?
M. RUSSELL: Bien voici, je regardais ici, dans Shefford...
M. PINARD: Regardez dans votre rapport annuel de la Voirie.
Dans le rapport annuel, page 277 et les suivantes. Alors, vous avez une
dépense totale de |991,425.16. Entretien des chemins
d'été: $427,855.08. Entretien des chemins d'hiver:
$129,413.60.
M. RUSSELL: Entretien des chemins d'été de $427,000?
M. PINARD: $427,855.08.
M. RUSSELL: Donc, ça ne comprend pas le pavage. Cela comprend
l'entretien du pavage?
M. PINARD: Cela comprendra l'entretien du pavage.
M. RUSSELL: Donc ça fait partie de cet article-la,
M. PINARD: Adopté?
M. LE PRESIDENT: Article 3, sous-article 4: « Matériaux,
équipement, outillage des véhicules moteur, achat, entretien et
opérations, $27,450,000.
M. RUSSELL: L'entretien, c'est l'entretien de la machinerie. Est-ce
qu'on prévoit l'achat de plusieurs machines pour l'année
1965/66?
M. PINARD; $3,500,000 pour l'achat d'équipement nouveau.
M. GOSSELIN: Est-ce que, d'après l'expérience acquise par
le ministre, il en coûte meilleur marché pour louer ces
outillages-là que d'en acquérir et que le ministère les
possède lui-même? Est-ce que c'est meilleur marché de louer
de l'équipement? Je remarque que dans les rapports qui nous sont
donnés ici, il y a toujours des locations pour de l'équipement
pour des montants très considérables. On voit des montants aussi
élevés que $150,000 et $160,000. Est-ce qu'à ce
moment-là, il ne serait pas préférable que le
ministère se porte acquéreur de la machinerie? Quelle a
été l'expérience faite dans ce domaine-là?
M. PINARD: Disons que la tendance actuelle au ministère de la
Voirie, c'est d'acheter l'outillage dont on a besoin pour faire les travaux de
construction et d'entretien. Mais pour arriver à satisfaire tous les
besoins, c'est que ça prendrait un montant énorme annuellement
pour se procurer tout l'outillage dont on a besoin. Or, on achète de
plus en plus annuellement, mais il faut le faire sur une période
d'années assez longue pour ne pas surcharger le budget à
outillage.
M. GOSSELIN: Lorsqu'il s'agit de faire la location de machinerie pour
des montants aussi considérables comme on en voit dans le livre des
comptes publics et dans les explications qui nous sont données dans le
livre bleu que l'honorable ministre nous a remis cet après-midi, est-ce
qu'on procède par demandes de soumissions ou demandes de prix, pas
nécessairement de soumissions mais demandes de cotations pour la
location de cette machinerie-là ou si on y va tout simplement à
prix fixe selon la capacité des machines ou la sorte de machines?
M. PINARD: Il n'y a pas de demandes de soumissions publiques parce qu'il
y a fixation des prix de façon normalisée entre les
ministères, Terres et Forêts, Agriculture, Voirie. Tout
dépend de la capacité de l'équipement d'outillage.
M. RUSSELL: L'engagement est laissé à la discrétion
du divisionnaire.
M. PINARD: Oui, c'est le divisionnaire qui règle ces
cas-là.
M. RUSSELL; Qui va décider de prendre untel plutôt qu'un
autre.
M. PINARD: Evidemment, le divisionnaire se sert de son bon jugement dans
les circonstances. S'il a besoin d'un équipement de tel tonnage, de
telle capacité, s'il connaît un propriétaire qui peut le
louer, il s'adresse à lui.
M. GOSSELIN: Lorsqu'il s'agit d'achat, je crois que ceci est remis tout
simplement au service des achats et suit la filière
régulière...
M. PINARD: Quant à l'achat de l'outillage, oui. Cela se fait par
demandes de soumissions publiques.
M. LAFONTAINE: Dans la peinture, est-ce que c'est ainsi?
M. PINARD: Un instant, la peinture est achetée sur
réquisition présentée par le ministère de la Voirie
au Service des achats et c'est soumis a la règle des soumissions
publiques.
M. GOSSELIN: Est-ce qu'il y a des billes lumineuses dont le Service des
achats s'occupe?
M. PINARD: C'est le Service des achats qui achète les billes de
verre qui sont mélangées avec la peinture pour la
circulation.
M. LAFONTAINE: Alors l'achat fait au comptoir forestier du
Québec, $12,676.48 à la circulation que je vois dans la page 48
du livre bleu.
M. PINARD: C'est à la suite de demande de prix.
M. LAFONTAINE: La peinture devait être posée à quel
endroit?
M. PINARD: Là, c'est un peu partout dans la province, c'est pour
constituer les quantités dans nos discticts à Québec,
à Montréal.
M. LAFONTAINE: Est-ce que les Comptoirs forestiers du Québec,
c'est une compagnie, je pense, qui a été formée pour
fournir le plan de la Manicouagan.
M. PINARD: Oui, mais ils sont vendeurs en semblables matières,
ils sont éligibles comme n'importe quel autre vendeur de la
province.
M. GOSSELIN: Lorsqu'il s'agit de disposer de certaines machineries dont
le ministère n'a plus besoin, parce qu'elles elles sont trop vieilles,
est-ce qu'on procède par échange ou si on procède par
encans publics ou par soumissions?
M. PINARD: C'est-à-dire quand la machine est encore l'objet d'un
marché possible, sur le marché de l'outillage usagé, bien
on la vend de cette façon-là, on l'échange pour un
outillage neuf, mais quand elles sont trop usées puis qu'on n'a pas
d'acquéreur, on fait un encan annuel.
M. GOSSELIN: A Montréal?
M. PINARD: A Montréal et à Québec.
M. RUSSELL: Dans la ville de Québec.
M. PINARD: A Montréal et Québec. C'est annoncé dans
les journaux.
M. RUSSELL: Dans le montant que le ministre demande, à l'heure
actuelle, vous avez les $3 millions pour l'achat de machinerie...
M. PINARD: $3,500,000, je l'ai dit tantôt?
M. RUSSELL: Est-ce que vous avez la liste de la machinerie que vous
voulez acheter ou si c'est une réquisition pour...
M. PINARD: Ce sont des réquisitions préparées par
les ingénieurs en charge du service d'outillage et
présentées au service des achats.
M. GOSSELIN: Est-ce que chaque ingénieur divisionnaire est
obligé de soumettre sa liste de besoins? Maintenant, après que
cette liste de besoins-là est soumise au service des achats
peut-être que le ministre va me dire que ça ne relève pas
de lui mais est-ce qu'on se procure la quincaillerie ou la peinture dans
les comtés où est la division ou si, tout simplement, c'est
acheté en gros au centre de la province, disons à Québec,
et réparti par la suite?
M. PINARD: L'année dernière les achats se faisaient dans
les comtés. Il y a certains achats, compte tenu de la grosseur de la
dépense à faire qui étaient demandés par
soumissions, mais de façon régionale, pour donner une chance
à la région. Mais je ne sais pas qu'est-ce que le directeur des
achats a recommandé comme procédure d'achat pour l'avenir. Cela
pourra être discuté sur les crédits du premier ministre, au
conseil exécutif.
M. GOSSELIN: Je crois que ceci ne comprend que la quincaillerie et
peut-être la peinture ou des objets bien minimes, mais lorsqu'il s'agit
de ciment, par exemple, au ministère de la Voirie, pour des
quantités assez considérables, est-ce que ça ne vient pas
directement du bureau de Québec ou de Montréal?
M. PINARD: Il y a les grosses quantités, alors, c'est encore le
service des achats qui placent les commandes pour le ministère de la
Voirie.
M. GOSSELIN: Ce n'est pas dans les comtés à ce
moment-là?
M. PINARD: Bien, pour les grosses quantités, je pense qu'il faut
quand même mettre les compagnies productrices de ciment en
compétition les unes avec les autres.
M. LE PRESIDENT: Il est dix heures, adoptez-vous l'article?
M. PINARD: Voulez-vous l'adopter?
M. LAFONTAINE: Est-ce qu'on ajourne...
M. PINARD: Non, on ajourne à demain matin dix heures et
trente.
M. RUSSELL: Dis heures trente.
M. PINARD: Alors, dix heures et trente demain matin.
M. LE PRESIDENT: Adopté l'article 4?
M. RUSSELL: On va le garder en suspens, M. le Président.
M. PINARD: Alors dix heures trente demain matin.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas en Chambre qu'on siège.
M. PINARD: Non, non, dix heures et trente ici au comité. En haut,
crédits, en bas, la Voirie.
M. GOSSELIN: Je crois que nous sommes obligés d'aller en
Chambre.
M. PINARD: On va aller à la Chambre d'abord.
M. LE PRESIDENT: Ajourné à demain matin, dix heures
trente.
(Séance du 4 mars)
M. HAMEL (président du comité des crédits): A
l'ordre, messieurs!
M. PINARD: Alors, M. le Président, j'aimerais répondre aux
questions qui ont été posées hier par les
députés de l'Opposition, membres du comité des
crédits, et je commencerai par la question concernant une subvention
payée à Beauceville-est, pour une somme de $16,143.59. Il s'agit
d'une subvention qui a été payée à la
municipalité pour des travaux d'asphaltage de diverses rues, subvention
qui représente 50% du coût des travaux.
Dans le comté de Labelle, le député de Labelle m'a
demandé si la somme de $8,297.85 représentait le coût des
travaux de revêtement bitumineux sur le terrain de stationnement
d'églises ou d'écoles. Il s'agit de travaux de revêtement
bitumineux sur le terrain de stationnement de l'hôpital des
Laurentides.
Dans le comté de Roberval, à Lac Bouchette, il y a eu une
dépense de $768. Il s'agit de travaux qui ont été
effectués sur la route de la grotte, il s'agit de travaux de
réfection du système d'aqueduc et d'écoulement des eaux de
surface. Dans Roberval aussi, pour une somme de $20,000, il y a eu des travaux
d'asphaltage qui ont été faits sur diverses rues, et cela
représente une subvention de 50% pour le paiement du coût des
travaux. Dans St-Félicien de Roberval, pour $20,000, il y a eu des
travaux d'asphaltage sur diverses rues, cela représente une contribution
du ministère de la Voirie de 75% du coût des travaux. A St-Prime
dans Roberval, pour la somme de $6,842.02, il s'agit d'une subvention à
100% pour le coût des travaux de terrassement et de gravelage de la rue
du Centenaire. Dans le cas des travaux qui ont été
exécutés en faveur des fabriques, en ce qui concerne les
dépenses qui ont été faites dans le cas des fabriques,
premièrement, dans le cas de la fabrique St-Jean-Baptiste de Dorion,
pour un montant de $4,579.00, il s'agit du coût d'expropriation d'un
terrain sur la route 2, boulevard Harwood, dans le comté de
Vaudreuil-Soulanges. Dans le cas de la fabrique St-Joseph de Carleton,
comté de Bonaventure, il y a une dépense de $7,260; il s'agit de
l'achat des lots A-2 et A-5, dans le canton Carleton, en vue de la
réfection de la route No 6. Dans le cas de la fabrique St-Nicolas,
comté de Lévis, il y a eu une dépense de $13,913.64, il
s'agit de l'achat de gravier et de terre d'emprunt, matériaux qui ont
été prix sur le terrain de la fabrique. Et évidemment
qu'ils devaient être payés à la fabrique qui en
était propriétaire.
Dans le cas de Brousseau & F'rères qui apparaissent aux
comptes publics pour une somme de $8,387.85, Brousseau & Frères
donnent comme adresse 631 3ième Avenue, Limoilou, il s'agit d'achat de
quincaillerie. Dans le cas de Blanche Beaulieu dont le nom apparaît aux
comptes publics pour une somme de $4,950, il s'agit de l'achat du lot 233
à Baie des Sables, comté de Matane, sur la route numéro 6
et du coût de déplacement de la maison. Alors c'est imputable au
budget du service des expropriations. Dans le cas de Two-Way Car Wash Inc.,
pour une dépense de $283,000, malgré que l'article ait
été placé dans la page sous le poste fournisseurs de
matériaux, il s'agit simplement d'un cas d'expropriation d'une station
pour lavage d'automobiles sur le boulevard Décarie, sur la section
nord-sud de la route transcanadienne. Alors, c'est par erreur que ce montant
avait été incorporé sous le poste fournisseurs.
M. LAFONTAINE: M. le Président, relativement aux explications que
le ministre vient de donner sur la somme de $8 mille et quelques dollars
dépensés dans le canton Marchand.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... le ministre nous informe que cet argent a
été dépensé pour paver l'entrée de
l'hôpital de l'Annonciation des Laurentides.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... située à l'Annonciation. Je dirai au
ministre que je comprends mal que ce soit le ministère de la Voirie qui
pave les devants d'hôpitaux qui appartiennent à la Province
surtout lorsque l'on sait que l'on a un ministre de la Santé en Chambre
qui a lui-même un budget et l'an passé ou il y a deux ans, le
ministre de la Santé a demandé au Parlement de lui voter une
somme je pense de $75,000, je dis ça à peu près parce que
je ne l'ai pas retracé ici, c'est il y a deux ans, pour justement
aménager le devant de l'hôpital. Alors, je pense que le ministre
de la Santé aurait pu inclure dans son budget la somme du pavage aussi
parce que je ne crois pas, je pense que c'est encore le même principe
qu'on a combattu dans le passé, le principe de paver des cours
d'écoles ou des devants d'églises que d'aller paver des devants
d'hôpitaux...
M. PINARD: Oui mais à l'époque...
M. LAFONTAINE: ... je ne pense pas que c'est le devoir du ministre de la
Voirie de faire un tel travail.
M. PINARD: A l'époque il y a eu discussion avec le
ministère de la Santé pour savoir s'il avait suffisamment de
budget pour pourvoir aux paiements des travaux demandés par la
corporation de l'hôpital. Il n'y avaitpas suffisamment de budget au
ministère de la Santé alors pour la dernière fois le
ministère de la Voirie a consenti à faire les travaux à
ses frais mais la politique actuelle et future c'est que chaque
ministère pourvoira à ses dépenses dans ce genre de
travaux.
M. LAFONTAINE: Je pense bien que...
M. PINARD: Et le ministère de la Voirie fera des travaux routiers
selon sa juridiction pour ne pas continuer comme autrefois à faire des
terrains de stationnement, des cours d'églises, des cours
d'écoles et des cours d'hôpitaux. Alors, chaque ministère
aura suffisamment de crédits à son budget pour pourvoir aux
travaux qui, de par la juridiction du ministère, relèvent de son
autorité.
M. LAFONTAINE: Je pense bien que la raison du manque de fonds,
invoquée par le ministre de la Voirie, n'est pas une raison dans le
fond, parce que le ministre de la Santé peut toujours venir devant la
Chambre et demander un budget supplémentaire et ces travaux-là
sont faits au courant de l'été.
M. PINARD: Non. C'est-à-dire qu'il y a d'autres
considérations aussi. Il y a des considérations sur le plan
technique, sur le plan exécution. Il arrive que le ministère de
la Voirie ayant un contrat de pavage près de l'endroit en question,
étant sur les lieux mêmes bien il est plus facile sur le plan
technique d'en confier l'exécution au ministère de la Voirie,
quitte au ministère à facturer l'autre ministère, le
ministère de la Santé en l'occurrence... Cela coûte fort
probablement meilleur marché si c'est fait pas nous...
M. LAFONTAINE: Bien, c'est ce que les curés.».
M. PINARD: ... la politique nouvelle, établie pour tous les
ministères, tous les ministères sachant que des travaux de
pareille nature sont imputables à leur budget mais ils prendront les
moyens de le faire selon les façons les plus économiques. Il peut
arriver que le travail soit confié au ministère de la Voirie,
mais le ministère de la Voirie pouvant exécuter à meilleur
compte que d'autres ministères, facturera le ministère de la
Santé, le ministère de l'Educa- tion ou les autres
ministères pour qui on travaillera. Mais ce ne sera plus imputable au
budget du ministère de la Voirie comme tel.
M. LAFONTAINE: Bien, justement, pour que ça coûte meilleur
marché, le ministre aurait pu faire payer la dépense par le
ministère de la Santé et non pas par son ministère.
M. PINARD: Non, je pense...
M. LAFONTAINE: ...je pense que c'est le même principe que...
M. PINARD: ...je pense que ça coûte meilleur marché
si c'est exécuté par nous alors que nous sommes
déjà sur les lieux.
M. LAFONTAINE: D'accord...
M. PINARD: C'est à nous de facturer le ministère de la
Santé...
M. LAFONTAINE: Cela a toujours été la philosophie qu'a
amené les curés de paroisses, ça coûtait moins cher
quand c'était la Voirie qui payait.
M. PINARD: Non, ce n'était pas cet esprit-là qui
présidait autrefois...
M. LAFONTAINE: Voyons! C'est exacte ment la même chose, c'est
meilleur marché pour la fabrique et à part cela c'est meilleur
marché de transiger un gros montant avec un entrepreneur qu'un petit
montant de pavage, alors c'est normal que ça coûte meilleur
marché, je pense bien que...
M. PINARD: Non, de toute façon on n'en fait plus au
ministère de la Voirie de ces travaux-là. Mais si, par exemple,
le ministre de l'Education croyait...
M. LAFONTAINE: M. le ministre n'en fait plus à partir de ce
matin...
M. PINARD: ... de 1965, on n'en a pas fait en 1965. On n'en fera pas en
1966.
M. LAFONTAINE: En vertu de quel article de la loi permet-on au ministre
d'autoriser une dépense de $8,000 pour paver un devant d'église,
un devant d'hôpital? Aucun article.
M. PINARD: Bien oui, en vertu de quel article cela s'est fait pendant
vingt ans?
M. LAFONTAINE: Non, non.
M. PINARD: L'auditeur de la province, pour la première fois, a
protesté en 1964.
M. LAFONTAINE: Je suis même surpris que l'auditeur de la province
l'ait accepté, l'ait payé.
M. PINARD: C'est-à-dire...
M. LAFONTAINE: ... en vertu de la loi.
M. PINARD: L'auditeur de la province est tout de même un homme
réaliste. Il s'est aperçu que pendant vingt ans tous les
gouvernements avaient agi de la même façon. Il s'est aperçu
que c'était assez difficile de mettre fin brutalement à une
pratique qui avait été courante pendant 25, 30 ans.
M. LAFONTAINE: Si je me souviens bien, il y a deux ans, l'auditeur a
écrit, le premier ministre est intervenu, à la Chambre, à
la fin de la session...
M. PINARD: L'opinion de l'auditeur a été consignée
dans sa lettre du 21 mai 1964 que j'ai lue en Chambre et que j'ai suivie
jusqu'ici. Sauf, que j'avais fait la réserve que l'auditeur de la
province avait admis qu'il était difficile au cours d'une année,
d'empêcher la pratique qui avait été suivie jusque
là. Mais que pour l'année 1965, qu'il ne tolèrerait plus
de semblables travaux, puis il n'en a pas eus non plus.
M. LAFONTAINE: Il l'a toléré, il l'a toléré
dans le temps de l'hôpital de l'Annonciation, le ministre vient de me le
dire, 1965/66!
M. PINARD: 1964/65, je vous demande pardon.
M. LOUBIER: Si j'ai bien compris le ministre, il voudrait dire que le
ministre de l'Education peut lui octroyer...
M. PINARD: C'est ça.
M. LOUBIER: ... des cours d'école...
M. PINARD: C'est ça.
M. LOUBIER: ... c'est seulement un déplacement de
ministère.
M. PINARD: Mais voici, dans le cas de la construction de nouvelles
écoles, je ne vois pas pourquoi dans les plans et devis, on ne pour-
voit pas au coût, aux travaux de revêtement de la cour
d'école.
M. LAFONTAINE: Définitivement... M. PINARD: C'est facile à
faire. M. LAFONTAINE: ... le ministre...
M. PINARD: Dans le cas des écoles déjà construites,
cela représente un problème. Mais je pense que la décision
de l'auditeur étant connue de tous les ministères, étant
sans appel, bien tous les ministres maintenant sont conscients de la
responsabilité de leur propre ministère, quand il s'agit
d'exécuter des travaux de semblable nature. Alors, ils les imputent
à leur budget Sauf, qu'il peut arriver pour que certains travaux soient
plus économiques, qu'on confie au ministère de la Voirie, qui est
déjà sur les lieux à l'occasion de travaux de
revêtement bitumineux, par exemple, d'exécuter les travaux pour le
ministère, quitte à nous, à charger, à facturer le
ministère en question. Comprenez-vous?
M. LOUBIER: Est-ce qu'à ce moment-là, par exemple, le
ministre de l'Education ne pourrait pas octroyer une cour de fabrique
quelconque, en vertu du principe que vous émettez là?
M. PINARD: Il peut arriver que le ministère de l'Education
décide, qu'au lieu de confier l'exécution des travaux au
ministère de la Voirie, décide tout simplement de laisser cet
item dans le corps même du conseil fédéral accordé
par soumission publique à l'entrepreneur général et de
faire exécuter les travaux par l'entrepreneur ou un sous-entrepreneur
sans demander le concours du ministère de la Voirie.
M. LOUBIER: Alors ça se pourrait?
M. PINARD: Non, dans le cas des fabriques, c'est un autre
problème. Il faudrait que ça soit fait par le ministère de
la Voirie et...
M. LOUBIER: Le ministre...
M. PINARD: ... là on a décidé qu'on n'en ferait
plus parce que ça donne lieu à des difficultés
innombrables et sans doute, par expérience, que c'est très
disgracieux à l'occasion d'une élection d'entraîner des
curés ou des représentants de communautés religieuses dans
des débats politiques à l'occasion de demandes de travaux
semblables. Je trouve per-
sonnellement que c'est une chose qui ne doit plus durer et j'imagine que
les membres de l'Opposition, partagent mon opinion à ce
sujet-là.
M. LOUBIER: Cent pour cent.
M. LAFONTAINE: Le ministre voudrait certainement pas que je lui parle de
son assemblée de Ferme-Neuve, toujours!
M. PINARD: C'était quoi, en 1962?
M. LAFONTAINE: Quand il a parlé du curé de
Ste-Anne-du-Lac.
M. PINARD: C'était en 1962? M. LAFONTAINE: En 1962. M. PINARD: En
1962.
M. LAFONTAINE: Il ne veut pas que je parle de ça.
M. PINARD: C'est-à-dire que j'admets...
M. LAFONTAINE: C'est à ce moment-là que le ministre a
traîné le nom d'un curé dans son discours.
M. PINARD: J'admets, j'admets que jusqu'en 1964, la pratique a
été suivie comme par tous les gouvernements pendant trente ans.
Mais c'est fini, c'est fini, c'est tout. C'est ce que j'explique. Personne
n'est pris par surprise, ils sont tous avertis.
M. LE PRESIDENT: Article 2, sous-article 4.
M. PINARD: Oui, je pense que le député de Shefford avait
d'autres questions à poser au sous-article 4, dans le cas des
matériaux.
M. RUSSELL: Je voudrais vérifier ce matin, hier on a dit
que...
M. LAPORTE: Voulez-vous parler plus fort.
M. RUSSELL: ... la compagnie Dow s'était retirée de la
fourniture de calcium liquide et mes informations sont telles qu'ils ne se sont
pas retirés. Mais je regarde dans les comptes publics de 1964/65, je ne
vois pas leur nom, je me demande s'ils ont une agence qui les représente
ici et par qui ils vendent?
M. PINARD: C'est un nommé Dansereau de
Montréal qui est l'agent autorisé de la compagnie Dow. On
me dit qu'ils se sont retirés temporairement, parce qu'ils n'ont pas
présenté de soumission sur les dernières demandes d'appels
d'offres.
M. RUSSELL: Maintenant je remarque qu'on achète de Allied
Chemicals qui dans les comptes apparaît pour $1,339,500. Il y a d'autres
noms qui apparaissent aussi pour la vente des matériaux un peu
semblables; on disait hier que l'achat total était d'environ
$1,200,000...
M. PINARD: Pour...
M. RUSSELL: ... pour l'été?
M. PINARD: Le calcium épandu durant l'été pour
l'hiver ça va.
M. RUSSELL: L'hiver. Donc la compagnie Dow, actuellement, ne vend pas au
gouvernement, c'est-à-dire Dansereau leur agence ne vend pas au
gouvernement actuellement.
M. PINARD: Dans le moment ils ne soumissionnent pas...
M. RUSSELL: Aucun.
M. PINARD: Ils devraient commencer à soumissionner au printemps
à ce que l'on me dit... C'est nous-mêmes qui avons suscité
la compétition entre Allied Chemicals et la compagnie Dow Chemicals;
autrefois, vous le savez, c'était le monopole exclusif d'Allied
Chemicals avec le résultat que la compagnie fixait le prix qu'elle
voulait alors on a réussi à susciter de la compétition de
la part de Dow Chemicals mais il est arrivé des imbroglios.
M. LAFONTAINE: De quelle façon, le ministre a-t-il suscité
la concurrence?
M. PINARD: On a demandé à la compagnie Dow Chemicals si
elle était intéressé à prendre une partie de ce
marché et de bien vouloir répondre aux appels d'offre; alors la
compagnie a décidé de tenter sa chance mais admettons qu'elle n'a
pas été chanceuse dans tous les cas puis je ne sais si elle a
effectué...
M. LAFONTAINE: De toute façon elle s'est retirée...
M. PINARD: Temporairement, on me dit que c'est temporaire. Ils
étudient le marché pour savoir s'il y a lieu de faire des
inves-
tissements dans le Canada ou dans la province de Québec pour
être capable de mieux concurrencer la compagnie Allied Chemicals qui
détient le monopole depuis un très grand nombre d'années.
Et cela serait heureux qu'il y ait une compétition véritable
entre ces deux compagnies.
M. RUSSELL: L'asphalte liquide qu'on achète des compagnies comme
British American Oil, Canadian Petrofina est-ce que c'est pour la
réparation de routes...
M. PINARD: C'est pour les plans d'asphalte...
M. RUSSELL: Et il y a aussi une autre compagnie Canadian Salt, on a
marqué pour $1,551,000...
M. PINARD: C'est de la chlorure de sodium qui est répandue, le
sel ordinaire qui est répandu sur les routes l'hiver.
M. RUSSELL: Si je prends le montant qui a été
acheté de Canadian Salt, $1,500,000 avec $1,300,000, Allied Chemicals,
ça fait déjà $2,800,000...
M. PINARD: Pour la chlorure de sodium c'est Sifto Salt, Canadian Salt et
puis Iroquois Salt, les trois compagnies qui se font la lutte, qui se font
compétition...
M. RUSSELL: Alors, si je comprends bien, on a dit que pour l'entretien
d'été ça coûtait $1,200,000, l'entretien d'hiver
ça coûte...
M. PINARD: Il y a la chlorure de sodium qui est le sel ordinaire et il y
a le calcium qui est répandu l'hiver; l'été on
répand sur les routes, comme abat poussière, le calcium chloride
qu'on appelle; chlorure de calcium qui est le calcium en grain et le sodium,
chlorure de sodium c'est le sel ordinaire en gros grain.
M. RUSSELL: Ce que j'essaie à déterminer, c'est quel est
le montant total pour le sel et le calcium l'été, et le calcium
l'hiver que l'on achète pour l'entretien des routes, l'hiver et
l'été?
M. PINARD: Alors, voyez-vous pour l'année 1966, nous demandons
$1,900,000 pour pourvoir à l'achat de 38,000 tonnes de calcium à
$50 la tonne c'est le prix courant depuis plusieurs années
et nous prévoyons dépenser $4,800,000 pour l'achat de 300,000
tonnes de sel, de sel ordinaire, chlorure de sodium à $16 la tonne
environ, c'est le prix courant; alors c'est un prix moyen, ce qui fait une
somme totale de $6,700,000 qui est prévu pour l'emploi du calcium et
pour l'emploi du sel ordinaire...
M. RUSSELL: L'huile à poussière que l'on pose est-ce que
c'est fait par des entreprises privées de temps en temps?
M. PINARD: ... c'est fait par contrat...
M. RUSSELL: Par contrat.
M. PINARD: Par contrat.
M. RUSSELL: A la tonne ou au mille?
M. PINARD: C'est-à-dire que c'est au millage, alors les
ingénieurs calculent que pour une route d'une emprise de telle largeur
sur telle longueur, eh bien, ça va prendre telle quantité alors
ils font des devis estimatifs, il y a un appel de prix; les entrepreneurs
intéressés à faire des offres pour ces contrats-là
soumettent des prix...
M. RUSSELL: Les payez-vous... M. PINARD: Au gallon étendu. M.
RUSSELL: Au gallon étendu.
M. PINARD: Seulement il y a l'estimation préliminaire qui est
faite...
M. RUSSELL: Préliminaire.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre, en passant, a abandonné le
procédé à base de poussière d'amiante qu'on appelle
comme cela, il avait expérimenté cela.
M. PINARD: C'est-à-dire que la fibre d'amiante a
été utilisée sur des sections expérimentales dans
la région d'Asbestos et de Danville. Cela donne un bon résultat
à l'action du gel du dégel sur une route où les camions
lourds circulent. Cela reste encore un produit très dispendieux à
mélanger à l'asphalte ordinaire. C'est surtout en usage sur des
pistes d'aviation où les avions à jet projettent une chaleur
intense au moment du départ et de l'arrivée. Alors, c'est une
fibre qui est assez résistante à la chaleur intense. Alors c'est
surtout utilisé aux aéroports en ce moment.
M. LOUBIER: Mais c'est...
M. PINARD: C'est un excellent produit mais qui est trop dispendieux pour
l'usage qu'on peut en tirer pour fins routières.
M. LOUBIER: Est-ce que c'est le procédé qu'ils emploient
en Suède?
M. PINARD: En Suède non ils ne l'emploient pas tellement de ce
côté-là. C'est employé aux Etats-Unis dans les
états où la température moyenne est très
élevée, dans les états où il y a un
été perpétuel disons. Encore là c'est pour fins
expérimentales.
M. GOSSELIN: N'est-il pas vrai que avec soit la chaleur ou encore avec
l'humidité lorsqu'il pleut, que cette surface devient très
coulante et très dangereuse?
M. PINARD: Il est possible que s'il n'y a pas un mélange
additionnel de pierre au-dessus de la couche des agrégats primaires
contenant l'asphalte et la fibre d'amiante, que cela devienne un peu plus
glissant.
M. GOSSELIN: J'ai entendu plusieurs remarques à cet
effet-là par des gens qui voyagent sur la section d'expertise que vous
avez faite à Asbestos.
M. PINARD: C'est une fibre qui résiste bien aux ondulations
causées par le gel et le dégel. Alors les fibres étant
plus longues absorbent davantage le choc de la pression et le fendillement,
disons, causé par le gel ou le dégel selon le cas. Et à un
moment donné, quand la période de chaleur revient eh bien le
matériel se referme de façon presque automatique. Parce que
l'asphalte reste plus vivante que dans le cas d'un mélange
ordinaire.
M. GOSSELIN: Mais aujourd'hui avec les nouvelles structures que vous
avez adoptées depuis quelques années sur les routes neuves, vous
n'avez pas tellement ces troubles-là que l'on avait
antérieurement où l'infra-structure était mal faite, mal
drainée et que ils se faisaient des ventres-de-boeuf.
M. PINARD: Le défaut fondamental du réseau routier qui
date disons de 20 ou 25 ans, . c'est que la fondation n'était pas
suffisante pour faire face à la pesanteur des véhicules qui
circulent en ce moment et pour faire face à l'action du gel et du
dégel. Aujourd'hui les standards sont beaucoup plus
élevés. Les standards de la construction, l'infra-structure, le
drainage est beaucoup mieux fait, le drainage latéral etc. Et alors les
routes résistent beaucoup mieux à l'action du gel et du
dégel, à la circulation intense et de plus en plus lourde qui se
fait sur nos routes.
M. RUSSELL: Voici une question que... je voyais Universal Auto pour
$22,000, j'ai regardé dans le cahier que le ministre nous a donné
hier à la page 188, et je vois dans cela il y a trois camionnettes Fargo
pour $10,273.65.
M. PINARD: Quelle page s'il-vous-plaît? M. RUSSELL: La page 188.
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Trois camionnettes Fargo pour $10,273, cela me paraissait
assez élevé, je me demande s'il n'y en aurait pas quatre, quatre
et demi dans ce même montant-là?
M. PINARD: Bien, cela dépend évidemment du tonnage de la
camionnette et de l'équipement qu'on exige sur la camionnette. S'il y a
une transmission automatique plutôt qu'une transmission ordinaire c'est
un peu plus élevé. Alors...
M. LOUBIER: Pouvoir sur les quatre roues.
M. PINARD: C'est cela, s'il y a des pouvoirs sur les roues
arrière au lieu d'en avoir sur les quatre roues...
M. GOSSELIN: Non sur les quatre. M. PINARD: Quatre roues motrices.
M. RUSSELL: C'est une explication qui est assez vague parce que si on
regarde dans le cas de toutes les camionettes qui ont été
achetées cela varie entre $2,200 et$2,500,$2,600.
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Mais là on en prend trois qui ont coûté
au-delà de $3,000 chacune.
M. PINARD: Oui. Cela dépend de l'équipement qui est
réquisitionné sur la camionnette. Alors c'est une explication
valable que celle que je viens de donner.
M. RUSSELL: Valable mais assez vague.
M. PINARD: C'est vague si vous prétendez que c'est vague mais on
peut vous inviter à aller les visiter et les examiner.
M. RUSSELL: Ce serait peut-être une bonne idée.
M. PINARD: Allez-y. Le garage est ouvert. M. LE PRESIDENT:
Sous-article.
M. PINARD: D'ailleurs, c'est suivant les soumissions publiques, par
l'entremise du service des achats de la province.
M. RUSSELL: Ce qui me surprend, c'est qu'on en achète trois dans
ce garage. Les autres, 25 à 30 garages qui fournissent les vendeurs,
d'autres camionnettes, il n'y en a pas une qui atteint $3,000.
M. PINARD: Oui, mais cela dépend des soumissions qui sont faites
pour telle division ou tel district. Cela dépend des besoins
d'utilisation de la camionnette.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4 adopté? Remboursement et
imputation: $2,800,000.
M. GOSSELIN: Oui, adopté. M. LAFONTAINE: Adopté.
M. PINARD: Sur le remboursement des municipalités, par exemple,
si le ministère de la Voirie exécute lui-même les travaux
demandés par la municipalité, et paie une subvention de 50% ou
75%, eh! bien, la municipalité paie la différence. Alors, elle
rembourse au ministère de la Voirie la différence du coût
des travaux. Dans le cas de location d'outillage, par exemple,...
M. LAFONTAINE: Si j'ai bien compris, monsieur le ministre, certaines
municipalités subventionneraient le gouvernement dans la construction de
certaines routes, au lieu du gouvernement subventionner les
municipalités.
M. PINARD: Mais non, le député est malicieux en posant la
question de la façon dont il le fait. C'est que plusieurs
municipalités ne sont pas équipées pour faire les travaux
demandés, alors, elles confient l'exécution de ces travaux au
ministère de la Voirie, avec l'entente cependant que la Voirie paiera
une subvention de 50% ou de 75% selon le cas; alors la différence dans
le coût est remboursée au ministère de la Voirie. C'est
tout.
M. LAFONTAINE: C'est parce que normalement, on voit plutôt le
gouvernement subventionner certaines routes, et c'est la municipalité
qui se charge des travaux à ce moment-là. Mais je pense
plutôt que cela doit être un remboursement...
M. PINARD: Non, mais il reste que des travaux...
M. LAFONTAINE: ... pour location de machinerie, peut-être.
M. PINARD; Bien oui. Par exemple, à l'occasion de travaux
routiers, strictement sur le plan routier, de l'emprise, fondations,
revêtement, la municipalité annonce au ministère qu'au
moment où l'on est en train d'exécuter le projet que c'est
l'intention de la municipalité de faire des travaux d'aqueduc et
d'égoûts. Alors, nous préférons que cela se fasse de
façon concomitante et parallèle, alors il arrive souvent que nous
faisons, pour le compte de la municipalité, des travaux routiers
proprement dits, des travaux d'aqueduc et d'égoûts, mais avec
l'entente que la municipalité remboursera au ministère de la
Voirie le coût des travaux qui ressortent de la responsabilité
complète de la municipalité, c'est-à-dire dans le domaine
municipal d'aqueduc-égoûts.
M. LAFONTAINE: Probablement que lorsque le ministère,
c'est-à-dire lorsqu'une municipalité entreprend des travaux
d'aqueduc et d'égoûts, qu'elle brise le pavage, je pense
qu'à ce moment-là, le gouvernement exige...
M. PINARD: C'est cela, il y a un dépôt.
M. LAFONTAINE: ... des municipalités un dépôt
d'environ $80 en garantie.
M. PINARD: Un dépôt de garantie.
M. LAFONTAINE: Cela représente quoi?
M. PINARD: Cela dépend. C'est évalué exactement
d'après les travaux qu'ils font, s'ils louent pour trente pieds, on
demande un dépôt de $30 pour réparer la route.
M. LAFONTAINE: Et la municipalité n'a pas le droit de faire ses
travaux avant d'avoir déposé au gouvernement la somme?
M. PINARD: Oui. Le dépôt.
M. LAFONTAINE: Et c'est probablement ça, remboursement et
imputation...
M. PINARD: C'est du remboursement
M. LAFONTAINE: ... plus que des octrois municipaux au gouvernement.
M. PINARD: Il y a le cas aussi où...
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, on devrait tirer comme ligne de
conclusion que...
M. PINARD: Il y a le cas aussi où le département de la
Voirie fait servir son outillage de l'entretien pour la construction des
travaux demandés, et il y a une charge qui est faite...
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, c'est..
M. PINARD: ... par le ministère de la Voirie à la
municipalité pour les travaux exécutés pour elle. Alors,
il y a remboursement de la municipalité...
M. LAFONTAINE: Pour location de machinerie, à ce
moment-là.
M. PINARD: ... pour le prix de location de l'outillage.
M. LAFONTAINE: Une location de machinerie.
M. PINARDs Location de machinerie.
M. RUSSELL: Quelle est l'expérience du ministre sur le
remboursement par les municipalités? Est-ce que c'est lent ou cela se
fait-il annuellement?
M. PINARD: Bien, les conventions sont généralement bien
faites, bien spécifiques, bien clairement établies, d'ailleurs,
les municipalités ont l'expérience de la procédure suivie
par le ministère de la Voirie, alors ça va assez bien. Mais il
arrive qu'il y a des retards à payer les remboursements exigés,
alors il y a une politique conjointe du ministère de la Voirie et du
ministère des Affaires municipales, alors le ministère de la
Voirie est au fait de la condition financière de la municipalité,
et il n'y a pas d'approbation de principe de donnée aux projets de
travaux municipaux par les Affaires municipales tant et aussi longtemps que
nous n'avons pas l'assurance à la Voirie qu'il y aura des provisions
suffisantes pour la municipalité qui sera chargée d'effectuer les
remboursements.
M. RUSSELL: C'est assez difficile de partir les travaux, cela prend un
peu de temps à partir les travaux.
M. PINARD: C'est exact. Mais il faut retenir que maintenant il y a
plusieurs projets qui sont en marche, qui sont énoncés à
l'avance, et il faut bien les commencer un bon jour. Mais maintenant la
procédure est connue, les trésoriers municipaux savent comment
s'y prendre, où aller énoncer leurs projets, avec qui ils doivent
s'entendre.
Alors, le système est beaucoup plus efficace qu'il ne
l'était autrefois.
M. LAFONTAINE: Est-ce qu'il arrive que dans certains cas, le
ministère de la Voirie paie entièrement les travaux de
réfection après des travaux de construction d'égoûts
et d'aqueducs dans certaines municipalités?
M. PINARD: Dans les municipalités très pauvres, sur
recommandation du ministère des Affaires municipales qui atteste de
l'incapacité financière de payer de cette municipalité, il
peut arriver que le ministère de la Voirie paie à 100% ces
travaux. Mais c'est assez rare.
M. LAFONTAINE: Et le ministre se base seulement que sur la
recommandation du ministre des Affaires municipales?
M. PINARD: Que voulez-vous! Quelle est la meilleure norme...
M. LAFONTAINE: Non, je demande cela au ministre.
M. PINARD: C'est la meilleure enquête dans les circonstances.
C'est les Affaires municipales qui sont les mieux en mesure de nous expliquer
la situation.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il n'y a pas priorité...
M. PINARD: M. Langevin m'explique que dans le cas ou le ministère
de la Voirie avait déjà l'intention de refaire le pavage sur une
route à caractère provincial et passant a l'intérieur
d'une municipalité au moment où la municipalité
désirait elle-même faire des travaux d'aqueducs et
d'égoûts, à ce moment-là, on prend la
responsabilité de faire le revêtement à nos frais à
100%, c'est en concomitance dans les projets disons.
M. LAFONTAINE: Mais à ce moment-là, le ministre n'attend
pas la recommandation du ministre des Affaires municipales.
M. PINARD: C'est-à-dire qu'on s'informe quand même pour
vérifier que le projet énoncé aux Affaires municipales est
bien celui qui concorde avec la demande au ministère de la Voirie.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre aurait un exemple à me
citer des recommandations du ministère des Affaires municipales pour des
travaux exécutés par le ministère de la Voirie?
M. PINARD: Bien, il s'agit-là d'une procédure
administrative bien connue des deux ministères, je ne vois pas...
M. LAFONTAINE: J'aurais aimé que le ministre illustre...
M. PINARD: Bien, il y a plusieurs cas que l'on peut mentionner, par
exemple, dans le Bas St-Laurent, à Percé, aux
Iles-de-la-Madeleine, dans le comté de Bonaventure, dans le comté
de Maskinongé, à Louiseville, je pense qu'il y a eu des travaux
d'aqueducs et d'égoûts qui ont été faits dans la rue
principale qui était un tronçon de route provinciale, on a
même été obligés de détourner la circulation
pour une période assez longue, au grand déplaisir du public
voyageur. Il a fallu prendre quand même des ententes avec la
municipalité...
M. LAFONTAINE: Dans le cas quand même...
M. PINARD: ... ça coûté quand même
énormément d'argent au ministère de la Voirie à
cause de la décision de la municipalité qui furent
énoncés tardivement.
M. LAFONTAINE: Dans le cas de Louise-ville, c'est le ministère
qui a payé en entier les travaux.
M. PINARD: Non, je ne pense pas. Les travaux d'aqueducs et
d'égoûts ont été faits...
M. LAFONTAINE: Non, par la municipalité...
M. PINARD: ... il a fallu refaire le revêtement bitumineux...
M. LAFONTAINE: parce que dans le cas de Sherbrooke... dans le cas de
Lavaltrie, c'est la municipalité qui a payé son pavage.
M. PINARD: Quand le brisage d'un pavage récent ou
récemment posé ou de bonne qualité est causé par un
projet strictement municipal, bien, c'est de plus en plus notre intention au
ministère de la Voirie, de faire payer les dommages causés par la
municipalité.
M. LAFONTAINE: M. le président, c'est parce que le ministre donne
comme exemple le cas de Louiseville, située sur la route 2 où il
y a une circulation intense etc.. ça veut dire que le cas de Lavaltrie
est dans la même veine! Lavaltrie est aussi sur la route 2...
M. PINARD: Oui, je comprends, seulement..
M. LAFONTAINE: et il y a une circulation intense aussi. C'est la
même nature de travaux, ce sont des travaux d'aqueducs et
d'égoûts...
M. PINARD: oui.
M. LAFONTAINE: ... dans le cas de Louiseville, on pale, le maire de
Louiseville est un futur candidat Libéral, le maire de Lavaltrie...
M. PINARD: Je ne veux pas laisser le député de Labelle
expliquer ça à sa façon, c'est que, disons que sur une
section, celle de Louiseville, le pavage était déjà vieux,
n'est-ce pas! Il fallait faire des travaux de revêtement bitumineux...
mettre un tapis neuf, en somme!
M. LAFONTAINE: C'était le même cas pour Lavaltrie.
M. PINARD: Alors, à l'occasion de travaux municipaux, nous
étions quand même pour refaire le revêtement bitumineux,
bien, nous avons pris nos responsabilités, nous payons la valeur des
travaux qui ressortissent à la responsabilité du ministère
de la Voirie. Mais, si dans la section de Lavaltrie, on venait l'année
précédente, de faire un revêtement bitumineux tout neuf et
que la municipalité arrive, à la suite de ces travaux-là
pour ordonner les travaux d'aqueducs et d'égoûts, brisent le
pavage récemment posé, bien, c'est la responsabilité de la
municipalité de payer pour le revêtement bitumineux.
C'était à la municipalité de faire concorder ses travaux
avec les nôtres et deles énoncera temps.
M. LOUBIER: Il n'y a pas de critères rigides pour
déterminer la participation financière du gouvernement, ça
demeure à la discrétion du ministère!
M. PINARD: Bien, voici, je...
M. LOUBIER: ... il n'y a pas eu de normes établies d'avance
disant par exemple qu'une municipalité pourra dans tel cas, tel cas,
obtenir ou bénéficier d'une participation financière de
tant du gouvernement.
M. PINARD: C'est-à-dire que le divisionnaire est chargé de
faire l'étude des projets municipaux qui lui sont énoncés,
mais par contre j'admets qu'il est assez difficile de fixer les normes
définitives et normalisées pour être capable de traiter
toutes les municipalités sur un pied d'égalité compte tenu
des conditions plus particulières dans un endroit par rapport à
un autre.
Alors je vous inviterais à regarder l'étude de la
commission Bélanger sur le sujet. En effet le ministère de la
Voirie a soumis un mémoire aux membres de la commission Bélanger
précisément sur cette question pour que la commission
Bélanger puisse fixer des normes qui permettraient au ministère
de la Voirie de déterminer les barèmes en vertu desquels une
subvention équivalant à telle proportion devrait être
payée à une municipalité par rapport à une autre
compte tenu des capacités de payer de cette municipalité et
compte tenu du caractère des travaux à être
exécutés. C'est assez difficile, ça ne se coupe pas au
couteau et vous verrez que dans le rapport de la commission Bélanger,
même si on a fait une étude assez approfondie de la question il
reste quand même que c'est assez difficile de déterminer les
normes précises, mais c'est une étude qui est encore en cours et
qui nous conduira, je le pense bien, avec un dialogue plus suivi avec les
gouvernements municipaux à fixer des normes qui pourront servir de
façon efficace et fonctionnelle à travers la province.
M. LAFONTAINE: Le ministre admet que présentement il n'y a pas de
norme. Dans certaines municipalités on l'accorde, puis dans certaines
autres on ne l'accorde pas.
M. PINARD: Je ne dis pas qu'il n'y a pas de normes; mais je dis que ces
normes-là ne sont pas assez précises.
M. LOUBIER: C'est à la discrétion du ministre.
M. PINARD: Et le travail se fait conjointement avec le ministère
des Affaires municipales qui lui est mieux en mesure de nous donner le tableau
des finances de la municipalité en question et de nous dire si
réellement cette municipalité est capable de payer le programme
des travaux projetés.
M. LAFONTAINE: Oui, mais le ministre disait tout à l'heure,
lorsqu'un projet est énoncé par une municipalité, le
divisionnaire va faire enquête, même si le divisionnaire fait
enquête, ce n'est pas le divisionnaire qui prend la décision,
c'est le ministre qui prend la décision.
M. PINARD: C'est-à-dire que le divisionnaire fait rapport aux
officiers supérieurs du ministère de la Voirie qui eux vont
discuter de la question avec les officiers du ministère des Affaires
municipales.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Alors c'est comme ça que ça s'établit.
Maintenant, de quelle façon le ministre ou ses officiers, les
sous-ministres, déterminent la proportion de la subvention à
être payée, eh bien c'est en vertu des normes que je viens
d'expliquer, en vertu des renseignements qui nous sont donnés par le
ministère des Affaires municipales et en vertu aussi des renseignements
qui nous sont fournis par le ministère du Revenu quant à
l'augmentation des revenus accordés aux municipalités de la
province à la suite d'une nouvelle politique de redistribution du revenu
de la taxe de vente. Ce qui a changé considérablement la
situation financière de certaines municipalités et qui leur donne
un budget beaucoup supérieur aux années
précédentes...
M. RUSSELL: Cela doit être ça.
M. PINARD: ... et qui les met dans certains cas en meilleure posture, en
meilleure situation financière de payer elles-mêmes leurs travaux
de caractère municipal.
M. RUSSELL: Si je comprends bien le ministre, dans bien des cas
ça peut dépendre du divisionnaire qui ne fait pas de bonnes
recommandations.
M. PINARD: Je ne dirais pas ça. Il peut arriver qu'un
divisionnaire ait moins de talent qu'un autre, soit moins fouilleux qu'un
autre, n'envisage pas la question sous le même angle qu'un autre
divisionnaire, mais il reste que des normes- assez précises sont
établies au ministère de la Voirie et que des instructions
précises sont données aux divisionnaires et qu'ils doivent faire
le travail exigé par les officiers supérieurs.
M. RUSSELL: J'essaie d'imaginer simplement ce qui arrive lorsqu'un
projet ne marche pas. Je sais que la ville de Waterloo il y a deux
ans a fait une demande au ministère de la Voirie officiellement,
j'en ai moi-même parlé au ministre, j'en ai parlé au
sous-ministre, j'ai rencontré le divisionnaire qui était
censé faire rapport apparemment, je me demande si c'est le divisionnaire
qui a oublié de faire son rapport, de toute façon on n'en a pas
encore entendu parler, malgré qu'on ait énoncé un projet
qui était fait par les ingénieurs qui font les travaux de la
ville et...
M. LAFONTAINE: Deux ans.
M. RUSSELL: ... on a fait une partie des travaux qui était
extrêmement urgente et on attend encore après la réponse du
ministère de la Voirie.
M. LAFONTAINE: Cela fait deux ans.
M. RUSSELL: par contre, on parle d'importance, ces travaux sont faits
sur la route 1 dans la province de Québec qui est une route assez
importante, où il y a un trafic assez dense et il semble y avoir un
laisser-aller et de la façon que le ministre a parlé ce matin, je
crois que c'est le divisionnaire, ça doit être lui qui ne marche
pas.
M. LAFONTAINE: Non, c'est le ministre des Affaires municipales.
M. PINARD: Non, mais voici, je veux bien admettre que dans certains cas
ça fonctionne moins rapidement que dans d'autres...
Les conditions attachés au projet énoncé par le
gouvernement municipal, ne concordent pas nécessairement avec les vues
des ingénieurs du ministère de la Voirie. Si par exemple
l'ingénieur en chef ou l'ingénieur en charge de la construction
ou l'ingénieur en charge de l'entretien n'accepte pas d'accorder un
caractère de préséance et d'urgence aux projets de travaux
énoncés et demandés par le gouvernement municipal, il peut
fort bien arriver que l'étude se poursuive plus longtemps, que dans le
cas d'un autre projet à caractère municipal, auquel nos officiers
accordent un caractère d'urgence et de priorité, à ce
moment-là l'entente se conclut plus rapidement, on établit plus
rapidement les normes d'évaluation du coût des travaux et la
proportion des subventions qui peuvent être payées dans les
circonstances.
M. RUSSELL: Donc il faudra à l'avenir rencontrer le
divisionnaire, savoir si ces travaux peuvent rencontrer ses goûts, avant
de faire des demandes au ministère, si ça ne rencontre pas ses
goûts, ça veut dire que ça ne marchera pas, ça va
traîner en longueur comme le cas actuel. C'est une sortie de la ville sur
la route 1, sur laquelle on a fait des égoûts et où on veut
améliorer la situation. Vous avez une situation déplorable
à la sortie de la ville de Waterloo surtout durant les mois d'hiver.
M. PINARD: A la suite d'égoûts.
M. RUSSELL: Non, la route n'est pas tellement large et ça monte
assez à la sortie de la ville et l'hiver le trafic lourd bloque presque
la route surtout lorsqu'elle devient glissante a certains moments. Vous avez un
embouteillage continu lorsque la route est glissante. On a essayé
d'abord d'améliorer la route 1 qui est à la sortie de la ville de
concert avec le ministère de la Voirie; on a, nous autres, sur cette
partie des égoûts à faire parce qu'il se fait un
développement sur ce coin-là. On a voulu le faire de concert. On
a fait la demande au ministère de la Voirie, j'en ai parlé au
ministre, j'en ai parlé au sous-ministre, j'en ai parlé au
divisionnaire, on m'a dit oui, on s'occupe de ça et rien n' aboutit; si
on avait une lettre pour dire bien ça ne marche pas, ça marche,
ça va marcher de telle façon, ils ne savent pas a quoi s'en
tenir.
Par contre je regarde autour ce qui se fait comme travaux d'importance.
Il s'est fait une route pour Bromont qui est une petite place en
développement sur le mont Bromont il y a un centre de ski, il y a
quatre, cinq maisons, on a dépensé quoi $3 à $400,000
là et on se presse à faire des beaux travaux là-bas. Je ne
suis pas contre les travaux qui se font à Bromont mais je me demande
lorsqu'une ville, comme la ville de Waterloo qui veut améliorer la
situation locale qui regarde autant le provincial que le municipal, la on
néglige, ou on trafne en longueur cette demande qui est faite par la
ville et on semble a rouler ça comme si c'était juste une farce.
Je ne sais si c'est parce que le député qui est dans l'Opposition
est maire de la ville. Mais c'est un fait que je constate, que je trouve
ridicule et je pense que le ministre devrait regarder ce cas-là d'une
façon plus sérieuse et lui accorder un peu plus d'importance
qu'il l'a fait dans le passé et ce n'est pas seulement ça, vous
avez aussi une autre demande qui a été faite, j'en ai
parlé quelques mots au ministre, il me dit: « On ne s'accorde pas
avec la ville de Granby », la sortie de l'autoroute pour Granby, c'est
une population qui compte 30 mille habitants. On a une sortie de la route qui
est pitoyable et on a fait encore Bromont avant l'autre; ça ce sont des
choses que je n'admets pas, que ce soit un
comté de l'Opposition ou non. Je pense que le public, ce qui
compte, c'est que les payeurs de taxes doivent avoir plus d'importance que
celui qui représente le comté pour savoir sur quels
côtés politiques ils peuvent être. Il me semble que si
j'étais divisionnaire, je ferais mes rapports en conséquence
suivant l'importance des travaux et je laisserais là la
responsabilité au ministre et si c'est là le cas, le ministre est
en défaut, si le divisionnaire n'a pas fait ses rapports en
conséquence, le divisionnaire est en défaut et c'est ça
que je voudrais savoir ce matin.
M. PINARD: J'aimerais quand même être juste avec le
député de Shefford, je voudrais qu'il soit juste a l'endroit du
ministre de la Voirie lui-même et des sous-ministres qui l'entourent et
des officiers.
Dans le cas de Bromont, c'est un problème d'une autre nature. Il
s'agissait pour le ministère de la Voirie d'aider au
développement touristique des cantons de l'Est et tout le monde admettra
avec moi que l'industrie touristique est une industrie très importante
dans la province de Québec que nous avons la responsabilité de
développer et d'institutionnaliser pour permettre, d'abord à
notre propre population, de connaître les endroits touristiques par
excellence sur notre propre territoire, pour permettre aussi a nos touristes
étrangers, aux visiteurs qui viennent chez nous de pouvoir non seulement
admirer nos magnifiques paysages, nos magnifiques endroits a caractère
touristique mais de pouvoir jouir aussi comme cela existe dans les états
américains et dans d'autres provinces du Canada, d'équipement
touristique adéquat pour leur permettre de prolonger leur séjour
et de dépenser suffisamment d'argent pour que ce soit rentable, compte
tenu des investissements que nous entendons faire.
Alors, il ne faudrait pas que l'on nous reproche d'avoir investi
à Draumont pour développer une industrie touristique qui est
florissante et qui va prendre une expansion considérable à mon
sens.
Pour revenir au cas soulevé par le député de
Shefford qui est un problème plutôt à caractère
municipal, quoique le problème puisse être réglé sur
une base mixte, c'est-à-dire par le gouvernement municipal d'une part et
par le ministère de la Voirie, eh bien il s'agit d'un problème
d'aqueduc et d'égoût, voulus par la municipalité, je ne
connais pas l'estimation du projet, mais qui va nécessairement et
préliminairement recevoir l'approbation quant au plan des
ingénieurs de la commission de l'épuration des eaux, du
ministère des Affaires municipales. Le ministère des Affaires
municipales doit faire connaître au ministère de la Voirie la
situation financière de la municipalité et doit faire une
recommandation au ministère de la Voirie, quant à la proportion
de la subvention qui pourrait être payable dans les circonstances. Je ne
sais pas si toutes ces procédures-là ont été
épuisées et si nous en sommes rendus au point où une
recommandation finale puisse être faite à mon niveau à
moi.
Je voudrais quand même souligner au député de
Shefford comme aux autres députés de l'Opposition que ce n'est
pas l'intention du ministre de la Voirie de discriminer personne. Je pense que
j'ai donné la preuve du contraire dans les comtés de
l'Opposition. J'ai fait la preuve dans les comtés ministériels,
mais j'ai également fait la preuve d'une politique rationnelle efficace
et juste dans les comtés de l'Opposition pour le règlement des
cas de la nature de ceux qui nous sont expliqués ce matin par le
député de Shefford.
Il peut arriver que ce ne soit pas à la satisfaction de tout le
monde; c'est encore une chose à discuter, nous sommes ouverts au
dialogue et j'imagine qu'un député qui est maire de sa
municipalité a droit aux mêmes égards que n'importe quel
autre maire, quelle que soit son appartenance politique mais il reste quand
même que, sur des considérations d'ordre technique, je ne suis pas
toujours en mesure de donner une réponse favorable, tant et aussi
longtemps que je n'ai pas devant moi une recommandation technique qui me permet
de prendre une décision au niveau administratif et parfois au niveau
politique, je l'admets, parce que nous sommes des hommes politiques. Il arrive
que le ministre doive prendre à la suite d'une recommandation technique,
une décision qui prend en certains cas, un caractère politique.
C'est la responsabilité du ministre de le faire. Il aura bien agi ou il
aura mal agi; il sera critiquable selon notre régime
démocratique, en temps et lieux, ça je l'admets. C'est ma
responsabilité, c'est le défi qui est posé à tous
les ministres, quels qu'ils soient, quel que soit le régime qui est au
pouvoir à l'époque. Cela, j'admets ça. Mais enfin si le
député de Shefford prétend qu'il est discriminé ou
que nous n'avons pas donné suffisamment d'attention aux demandes qu'il a
exprimées au ministère de la Voirie, je suis prêt à
prendre note de la question et demander à mes officiers de ben vouloir
étudier le problème de façon à ce qu'on lui donne
satisfaction»
M. RUSSELL: M. le Président, je ne veux pas que le ministre pense
que c'est moi qui
suis discriminé, je pense que c'est le payeur de taxes...
M. PINARD: Non, on m'apprend que la route 11 c'est au programme pour
1966.
M. RUSSELL: C'est au programme pour 1966.
M. PINARD: Mais il faut comprendre aussi que, disons que la demande
vient d'une municipalité ou d'un député de l'Opposition ou
d'un maire-député, la demande vient en 1964, je n'ai pas
suffisamment de budget pour le faire durant l'année 1964, j'essaie de le
mettre au programme pour l'année 1965, je n'ai pas encore suffisamment
de budget pour le faire en 1965, et cette année, il arrive dans le
budget de 1966, puis il faut quand même admettre que c'est selon les
disponibilités budgétaires, que je peux faire face à telle
situation.
M. RUSSELL: M. le Président, ce n'est pas la question; c'est que
le ministre aurait pu nous dire l'an dernier ou il y a deux ans: je n'ai pas le
budget pour le faire, c'est dans mes intentions de le faire; si la
municipalité veut le faire elle-même par son règlement, on
pourra donner un octroi sur le budget de l'année
précédente, en 1965; mais on n'a eu ni oui ni non, aucune
réponse, autre chose que le ministre m'a dit verbalement: on s'en
occupe, et le sous-ministre m'a dit la même chose: on va s'en occuper.
C'est tout ce que j'ai eu, et devant les contribuables, on m'en a parlé.
A l'heure actuelle il y a une pression qui se fait pour que l'on
complète les travaux, je leur dis: ils s'en occupent. Cela fait
drôle un peu, c'est la raison que je me posais souvent: est-ce qu'ils
vont arriver au projet? S'il y avait une lettre de confirmation, de
façon que les travaux seront faits dans un an, dans deux ans, eh bien
pour savoir exactement où l'on va, c'est là le point.
M. PINARD: Il y a des problèmes d'ordre budgétaire qui
empêchent le ministre et les sous-ministres de signer des lettres
d'engagement envers les municipalités.
Par exemple dans une année donnée, en 1964, nous avions
des demandes de subventions équivalant à tel montant,
déjà supérieur au montant prévu au budget pour le
paiement de pareilles subventions. Eh bien, c'est évident qu'à ce
moment-là, le ministre ni les sous-ministres ne peuvent donner de lettre
d'engagement à la municipalité, parce que l'on sait, nous chez
nous, que déjà les demandes dépassent le montant
prévu pour le paiement de pareilles sub- ventions. Alors, on reporte au
budget de l'année suivante les demandes de façon à les
faire englober dans le budget de l'année suivante, si ce n'est pas
possible l'année suivante, eh bien c'est dans l'autre année,
il y avait combien de demandes de subventions par rapport au budget
l'année passée? On avait $10 millions de demandes de
subventions sur un budget de $3,500,000 pour faire face à situation.
C'est clair qu'il faut faire une ségrégation des projets, compte
tenu de l'urgence des travaux à exécuter et compte tenu des
recommandations qui venaient du ministère des Affaires municipales, ici,
quand c'étaient des projets mixtes à caractère municipal
et à caractère routier.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je ne peux pas laisser passer
l'affirmation vertueuse du ministre. C'est bien beau, il parle bien le
ministre, mais en 1960, le ministre de la Voirie du temps s'était
engagé par lettre, vis-à-vis de la municipalité de
l'Annonciation, a accorder je crois une subvention de $20,000 pour le pavage
des rues du haut. On a nommé à ce moment-là un nouveau
ministre, après l'élection du 22 juin 1960, qui est le ministre
actuel. Il n'y a pas eu de suite à la lettre d'engagement du ministre.
Au bout de cinq ans, c'est-à-dire l'année passée,...
M. PINARD: J'aimerais mieux que le député de Labelle
appuie son affirmation sur des textes.
M. LAFONTAINE: Eh bien, voici...
M. PINARD: S'il me montre des textes sur quoi il appuie ses
affirmations...
M. LAFONTAINE: Vous avez les documents.
M. PINARD: ... je ne renierai pas ma signature et l'engagement que
j'avais pris.
M. LAFONTAINE: D'abord, ce n'est pas la signature...
M. PINARD: Je ne peux pas permettre au député de Labelle
de faire des affirmations en l'air, d'appuyer ses affirmations...
M. LAFONTAINE: Je suis en train de dire que l'on ne peut pas se fier aux
affirmations de vertu du ministre. En 1960, l'ancien ministre de la Voirie,
député de Chicoutimi à ce moment-là., avait
accordé une subvention par lettre, une lettre d'intention du
ministre...
M. PINARD: Oui, trois jours avant l'élection, on connaît
ça.
M. LAFONTAINE: Pas trois jours, M. le Président...
M. PINARD: J'en ai vu beaucoup de ces lettres-là.
M. LAFONTAINE: ... cela faisait depuis au moins un an que le
projet...
M. LOUBIER: Il y ajuste moi qui ne travaillait pas.
M. LAFONTAINE: ... était en marche et lorsque la saison des
travaux a commencé, le ministre de la Voirie du temps a écrit a
la municipalité de l'Annonciation pour accorder un octroi de $20,000 je
pense, je ne suis pas sûr du montant, mais je pense que c'est $20,000. Le
ministre doit l'avoir dans ses dossiers.
Après la prise du pouvoir, la nomination du ministre de la Vorie,
qui est le ministre actuel. Il n'y a pas eu de suite à la lettre
d'intention du ministère de la Voirie, et ce n'est que l'an passé
où on a décidé, le ministre a décidé de
donner un octroi. Cinq ans après, ça a pris cinq ans, à ce
moment-la le ministre dit; il n'y a pas de ségrégation dans les
projets, puis il n'y a pas de discrimination envers aucune municipalité,
eh bien je dis a ce moment-là...
M. PINARD: J'ai dit qu'il y a de l'ordre dans les projets, compte tenu
des priorités, des urgences.
M. LAFONTAINE: ... qu'il y a eu préjudice contre la
municipalité de l'Annonciation pendant cinq ans.
M. PINARD: C'est votre opinion.
M. LAFONTAINE: Quand le ministre dit des grandes affirmations de
même, je ne peux pas le laisser passer, c'est pour ça que je lui
donne le cas qui est bien patent, il a tous les documents dans ses dossiers, il
peut les vérifier.
M. PINARD: Enfin, c'est votre opinion, je ne la partage pas
entièrement.
M. LOUBIER: Mais sur la déclaration de principe du ministre, le
ministre sait sérieusement que les comtés de l'Opposition n'ont
pas le même traitement si vous voulez, ou bien les mêmes
facilités d'accès pour dialoguer avec le ministère de la
Voirie que les députés minis- tériels. A chaque
année, le député ministériel arrive au début
de l'année avec tous les projets dans son comté et la plupart du
temps, ça s'est fait de concert avec les divisionnaires. Ils ont
élaboré, tous les travaux qui devraient se faire dans le
comté, et quand il n'y a pas de député ministériel
dans le comté, le ministre le sait, il a la visite des gens de d'autres
comtés qui ne sont pas députés, du moins ils ne sont pas
en fait, mais seulement des gens-là, c'est le patroneux du comté
qui s'en vient au ministère, il fait les démarches, ça
fonctionne, le ministre doit savoir ça.
M. PINARD: Le ministre sait qu'il a donné des instructions
précises aux divisionnaires à travers la province pour
répondre a toutes les questions qui seraient posées par les
députés en exercice du côté ministériel comme
du côté de l'Opposition.
M. LOUBIER: Depuis l'an passé...
M. PINARD: Mais, je ne ferai certainement pas le travail des
députés de l'Opposition. S'ils ont des informations a demander,
ils savent à qui s'adresser, je leur ai dit à qui s'adresser,
qu'ils aillent voir les divisionnaires, s'ils ne veulent pas faire leur
travail, qu'ils n'imputent pas la responsabilité de la situation au
ministre de la Voirie ni aux officiers du ministère de la Voirie.
M. LOUBIER: Non, mais que le ministre soit sérieux quand il fait
une déclaration. Il sait comment cela se passe dans les
comtés.
M. PINARD: Non, non, je sais...
M. LOUBIER: Je ne dis pas qu'il collabore toujours à 100% dans
cette politique-là, mais il sait comment cela se passe.
M. PINARD: Je sais comment cela se passe.
M. LOUBIER: Qu'il ne vienne pas avec sa raison de principe dire qu'on
est traité sur le même pied.
M. PINARD: C'est trop facile pour un député de
l'Opposition à l'occasion de la discussion des crédits annuels du
ministère de la Voirie de venir faire des affirmations comme celles qui
viennent d'être faites par le député de Labelle, et qui
sont faites en ce moment parle député de Bellechasse. Ils
savaient fort bien qu'il fallait aller voir le divisionnaire de son
comté, d'aller s'informer du montant du budget mis à la
disposition de sa division et du comté. Il faut aller dialoguer
avec lui, il faut aller exprimer les besoins de son comté au
divisionnaire. Cela ne veut pas dire nécessairement que le divisionnaire
allait faire un rapport favorable sur toutes les demandes
présentées par le député de l'Opposition, comme il
arrive fort souvent que le divisionnaire ne fait pas de recommandations
favorables dans le cas de toutes les demandes faites par les
députés ministériels et ceux qui sont ici savent de quoi
je parle.
M. LOUBIER: Mais le ministre s'était engagé l'an
passé...
M. PINARD: Il y a une rotation dans les budgets et j'aimerais dire tout
de suite aux députés de l'Opposition aujourd'hui qui ont
représenté des comtés ministériels pendant disons
quinze ans, ont reçu des traitements avantageux disons de l'ancien
régime et il n'est que juste et raisonnable que le ministre de la Voirie
fasse une rotation des budgets pour faire l'opération rattrapage dans
les comtés qui précisément ont été
négligés pendant de trop nombreuses années.
Peut-être pas nécessairementpour des considérations d'ordre
partisan ou d'ordre politique, mais disons, pour être poli, qu'on a
oublié qu'il y avait des besoins dans le comté de Richmond et
dans d'autres comtés qui ont été fortement
négligés par le régime au pouvoir dans le temps. Et
ça, c'est une vérité que personne n'est en mesure de
contredire de l'autre côté. C'est un fait.
M. GOSSELIN: M. le Président, je pense que je peux parler en
connaissance de cause. Lorsque le ministre vient dire que les comtés
antérieurement de l'Opposition étaient négligés, je
peux dire que de 1957 à 1960 le comté de Richmond avait
exactement le même budget, sinon un peu plus élevé que
celui du comté de Compton. Et lorsque le ministre vient nous dire: Il
n'y a pas discrimination, M. le Président, dans les montants
alloués et qui nous sont donnés ici dans le rapport du
ministère de la Voirie, on verra que tous les comtés
ministériels, en particulier à constructions nouvelles...
M. PINARD: Quelle page?
M. GOSSELIN: A partir de la page 140 à aller jusqu'à la
page... Je vais donner ici des chiffres. Le comté de Stanstead, par
exemple, a eu $623,000. Et je vous dispense des autres montants. Le
comté de Sherbrooke, $449,000. Le comté de Richmond $560,000. Le
comté de Mégantic $544,000. Le comté de Brôme, $
365,000.
Le comté de Drummond $1,153,000. Pendant que le comté de
Compton, lui, avec 705 milles de chemin n'a eu que $387,000.
M. PINARD: Oui. Mais il faut que le député de Compton soit
juste. Il faut quand même faire la catégorie des travaux routiers
exécutés dans un comté. Il y a des travaux de Voirie
rurale proprement dit, il y a les grands projets, et il y a les travaux
d'entretien, compte tenu de la classification des routes, de l'importance des
routes dans un comté. Il peut arriver que dans un comté le
millage total du réseau routier soit supérieur au millage total
dans un autre comté, mais compte tenu du nombre de la population, du
nombre des industries, des besoins sur le plan circulation, incidences de la
circulation, le caractère routier proprement dit, standard des routes.
Ce sont autant de considérations qui militent ou non en faveur d'un
programme d'investissement plus considérable ou moins
considérable. Et alors ce sont les considérations techniques qui
ne sont pas toujours des considérations politiques et qui le sont de
moins en moins.
M. LAFONTAINE: C'est une affaire de rotation.
M. PINARD: Pardon?
M. LAFONTAINE: Vous disiez tout à l'heure que c'était sur
le principe de rotation et là vous êtes à me dire que ce
sont les besoins caractéristiques du comté.
M. PINARD: Quand on s'aperçoit que dans un comté, par
exemple, les dépenses d'investissement n'ont pas été assez
considérables pour parer aux besoins les plus urgents, les plus
prioritaires, bien c'est entendu que le ministère de la Voirie prend la
responsabilité d'injecter des investissements plus considérables
pour permettre à ce comté de s'équiper adéquatement
sur le plan routier. Il faut lui donner une chance au moins égale au
comté voisin qui a été mieux favorisé par les
années passées. C'est fort possible.
Mais avec le budget annuel accordé au ministère de la
Voirie, compte tenu des besoins que nous connaissons et qui sont
étudiés, et qui sont même à l'état de projet,
le budget ne sera jamais suffisant pour permettre de prendre soin de tous les
besoins annuellement dans les comtés de la façon
désirée par les députés ministériels et les
députés oppositionnistes. Ça, je vous l'avoue bien
franchement, cela prendrait pour les dix prochaines années un budget de
l'ordre
de $350 millions pour permettre de faire une opération rattrapage
pour régler disons les cas les plus urgents dans...
M. LAFONTAINE: Faire du rattrapage c'est un mot à la mode
ça! Cela couvre toutes les inepties du ministère.
M. GOSSELIN: M. le Président, je pense bien que nous anticipons
un peu. Nous allons un peu sur les crédits qui seraient plutôt
à l'item...
M. PINARD: Bien à l'article construction. M. GOSSELIN: ...
l'article construction.
M. PINARD: Bien on pourra en tenir compte seulement que j'ai
été amené, admettez-le à discuter de ce
problème-là, parce que vous avez vous-même soulevé
le problème.
M. GOSSELIN: D'ailleurs je crois qu'on peut y penser.
M. PINARD: On peut y penser, on a fini l'article « entretien
».
M. GOSSELIN: M. le Président...
M. LAFONTAINE: A l'article entretien, peut-être qu'on pourrait
donner un conseil au maire de Waterloo, puis au député de
Shefford, il pourrait peut-être consulter le maire de Louiseville puis le
candidat libéral de la façon qu'il a fait passer son projet plus
vite.
M. PINARD: Bon alors tenons compte que le député de
Labelle veut absolument être mesquin ce matin alors je lui pardonne
facilement.
M. LAFONTAINE: La première des choses c'est un mot qui n'est pas
parlementaire, mais excepté que pour expliquer une chose qui est bien
simple, le ministre a pris peut-être une heure. On a tous compris c'est
que son explication ne voulait pas dire ce qu'il disait.
M. PINARD: Bon alors très bien, je prends pour acquis que le
député de Labelle impute des motifs de mauvaise foi au ministre
de la Voirie actuelle, alors je m'en souviendrai.
M. LAFONTAINE: Ah mon Dieu Seigneur, vous vous en êtes souvenu
depuis 1960.
M. PINARD: Continuez à être mesquin.
M. LAFONTAINE: Oui, mesquin.
M. PINARD: Je préfère dialoguer avec beaucoup d'autres
députés oppositionistes qui, quand ils viennent me voir, sont de
bonne foi, puis je pense qu'ils me rendront témoignage que je les ai
reçus...
M. LAFONTAINE: Je me souviens toujours M. le Président que le
ministre en 1962 a rencontré la population de Ferme-Neuve et avant de
tenir sa réunion politique...
M. PINARD: Racontez donc quand vous avez fait couper
l'électricité pendant que je parlais à la salle
municipale.
M. LAFONTAINE: Mon Dieu, seigneur, ah bien celle-là est bonne. En
parlant de mesquinerie. Je pense que le ministre...
M. PINARD: Je pose la question.
M. LAFONTAINE: Bien voyons donc. Pensez-vous, je ne savais même
pas que le ministre parlait dans mon comté c'est seulement deux jours
après que je l'ai appris.
M. PINARD: Le député sait de quoi je parle.
M. LAFONTAINE: Et à ce moment-là, le ministre a
rencontré la Chambre de commerce de Ferme-Neuve. Les gens de la Chambre
de commerce ont dit: M. le ministre on est allé vous voir à
Québec en délégation avec des gens de Laviolette...
M. PINARD: Il n'y a que le député qui ne sait pas
qu'il...
M. LAFONTAINE: ... bien oui mais il dit: Votre député ne
me l'a demandé qu'une fois en Chambre, la route, il aurait dû la
demander plus souvent. Alors là à ce moment-là, je demande
au ministre, en parlant de mesquinerie, combien de fois un député
de l'Opposition doit demander au ministre de la Voirie pour obtenir des travaux
dans son comté.
M. PINARD: Soyez patient, soyez persévérant.
M. LAFONTAINE: Oh, ça s'en vient. Avant longtemps...
M. PINARD: Bien d'autres députés ministériels l'ont
été.
M. LOUBIER: Moi j'aurais une remarque à faire au ministre avant
de terminer. Qu'il ne pense pas à moi trop fort cette année.
Depuis quatre ans que je le sais, c'est parce que c'est une grosse
année.
M. PINARD: Je sais que ça dure, je sais que vous glissez pas mal
là depuis un bout de temps.
M. LOUBIER: Oui, en montant? Il a embarqué dans la même
pente.
M. LE PRESIDENT: Article 2 adopté. Article 3 «
Indemnités aux accidentés ou leurs dépendants, et soins
médicaux $500,000 ».
M. PINARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4 « Subventions
$2,900,000.
M. GOSSELIN: Qu'est-ce qui peut justifier la baisse? On ne veut pas
critiquer lorsque le ministre baisse ses prévisions budgétaires
cependant vous avez exactement 50% cette année de ce que vous aviez l'an
dernier, alors qu'est-ce qui survient dans un cas semblable?
M. PINARD: A 4?
M. RUSSELL: Il n'y a pas de détail, il n'y a pas de sous-article
là-dessus. Est-ce que les octrois $3,800,000 l'an dernier, ont tous
été dépensés?
M. PINARD: Voulez-vous je vais vous donner l'explication, puis quand
vous soulèverez vos questions, j'essaierai de vous répondre
après.
Alors,..
M. GOSSELIN: Est-ce qu'il y a quelque chose qui a été
discontinué?
M. PINARD: Alors en 1965-1966, pour les travaux d'asphaltage ou de
réfection effectués par le ministère de la Voirie sur des
rues ou des chemins qu'il n'entretient pas, et qu'il ne prendra pas à sa
charge à la suite de ces travaux, il y avait eu une dépense de
$2,300,000.
M. GOSSELIN: Alors vous aviez eu $1,500,000 de reste plutôt...
non.
M. PINARD: Bon un reste.
M. GOSSELIN: Vous aviez $3,800,000 l'an dernier alors vous
dites-là que...
M. PINARD: Bon un instant je vais compléter mon information, nous
la discuterons ensuite. Au titre des subventions payables aux
municipalités, pour des travaux d'asphaltage ou de réfection, que
les municipalités exécutent sur des rues ou des chemins non
à l'entretien du ministère de la Voirie, mais que le
ministère ne prendra pas à sa charge à la suite de ces
travaux, en 1965-66, il y avait une somme de $1,460,000. A l'article retenu sur
les contrats 1965-66, 1965 nous avions prévu au budget la somme de
$40,000 ce qui donnait une somme totale de $3,800,000. Cette année en
1966-67, nous ne demandons aucun montant pour les travaux d'asphaltage ou de
réfection exécutés par le minstère de la Voirie sur
des rues ou chemins qu'il n'entretient pas et qu'il ne prendra pas à sa
charge à la suite de ces travaux.
Ça c'est à la suite des recommandations qui nous sont
faites par la commission Bélanger. A la suite de la production du
mémoire soumis par le ministère de la Voirie expliquant la
procédure qui avait été suivie jusqu'ici, mémoire
qui demandait les directives aux commissaires. Alors nous ne mettons aucun
montant parce que...
M. LAFONTAINE: Ces recommandations-là seraient dans quelle page
du rapport Bélanger?
M. PINARD: Ça c'est fait dans différents chapitres, il n'y
a pas de chapitre spécifique. Par exemple au chapitre subventions, il en
est question. Dans d'autres chapitres, travaux municipaux, et les subventions
pour travaux municipaux, il en est encore question. Alors, nous demandons
cependant cette année pour 1966 une somme de $1,700,000 pour payer des
subventions aux municipalités à l'occasion de travaux
d'asphaltage ou de réfection que les municipalités
exécuteront sur des rues ou des chemins non à l'entretien du
ministère de la Voirie, mais que le ministère ne prendra pas
à sa charge une fois les travaux terminés. Alors, ça
représentera une augmentation de $240,000 à cet article-là
par rapport au budget de l'an passé, et à titre de retenues sur
les contrats, nous prévoyons un montant de $200,000 ce qui donnera une
somme totale pour 1966 de $1,900,000, par rapport à un montant total de
$3,800,000 en 1965, ce qui donne une diminution de $1,900,000 pour les sommes
globales, compte tenu des explications que j'ai données article par
article.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RUSSELL: Voici j'ai une question que je voudrais vérifier
là-dessus. Le barème dont on se sert pour les subventions aux
municipalités
est-ce que ça concerne les municipalités de villes ou
seulement de villages?
M. PINARD: Les municipalités les plus pauvres figurent aux
tableaux préparés par le ministère des Affaires
municipales. Vous vous souviendrez que dans la loi de la voirie il y a une
disposition qui... (qu'est-ce que c'est la disposition des articles, ce sont
les municipalités en bas de 5,000 âmes?) Il y a un critère
quant à la population de la municipalité. La loi de la voirie,
à mon sens, est désuète à ce point de
vue-là. C'est 5,000 de population et moins.
Alors pour les municipalités de 5,000 de population et plus, bien
ce n'est pas notre intention de payer des subventions, quoiqu'il peut arriver
que la situation financière d'une municipalité de 10,000
âmes soit moins bonne, toute proportion gardée, que la situation
financière d'une municipalité de 5,000 de population et moins.
Cela ça peut arriver. Mais ce sont des cas d'espèce qui seront
étudiés de façon plus approfondie par le ministère
des Affaires municipales et par le ministère de la Voirie, de concert
avec le ministère du Revenu qui pourra peut-être nous faire le
tableau des projections de l'augmentation des revenus d'une municipalité
ou d'une autre, par rapport à l'augmentation prévue d'un
système de redistribution du revenu de la taxe de vente à travers
la province.
Alors, ce sont autant de critères qui seront mis à
l'étude pour déterminer quelle est la politique à suivre
en pareil cas.
M. RUSSELL: Sans vouloir critiquer le rapport Bélanger, je trouve
que l'inverse que fait le ministre actuellement devrait être fait. Si je
comprends bien les municipalités concernées sont des petites
municipalités où il n'existe aucune organisation pour voir
à la préparation et à l'exécution des travaux. Donc
à ce moment-là, le ministère de la Voirie est beaucoup
mieux d'en organiser et peut souvent faire les travaux beaucoup plus facilement
que la municipalité peut les faire ou les faire faire. Donc,
plutôt qu'une subvention, ça devrait être le contraire. Les
travaux devraient être exécutés par la Voirie, plutôt
que de donner une subvention aux municipalités pour qu'elles
exécutent leurs propres travaux.
M. PINARD: Oui, oui.
M. RUSSELL: Je ne suis pas d'accord avec le ministre.
M. PINARD: Oui, mais la municipalité demande des soumissions
elle-même probable- ment qu'elle a fait préparer ses plans et ses
devis par des ingénieurs compétents soit des ingénieurs
municipaux ou soit des ingénieurs versés en technique
routière, le contrat est accordé au plus bas soumissionnaire par
la municipalité, règle générale, et la
municipalité demande une subvention au ministère de la Voirie qui
peut être de 50%.
M. RUSSELL: Cela justifie justement mes avancés. Une petite
municipalité de 1,500 âmes, qui n'a aucune organisation, va
être obligée d'engager un ingénieur pour faire faire des
plans, il faut qu'elle paye pour, tandis que le ministère de la Voirie a
à sa disposition une équipe d'ingénieurs qui peut faire
ces travaux.
M. HEBERT: L'année dernière, j'ai regardé dans le
livre ici, les subventions de la Voirie pour les travaux dans une
municipalité: $15,398 pour une municipalité de 1,300 âmes.
La municipalité s'est engagé un ingénieur, a fait faire
les plans et devis. On a soumis des plans de nouveau au ministère de la
Voirie et au ministère des Affaires municipales. M. Labrèque le
sous-ministre a envoyé mon ingénieur divisionnaire faire une
revision des plans et regarder les estimations. Par la suite la
municipalité a fait une demande de soumissions publiques par les
journaux. Elle a accordé le contrat au plus bas soumissionnaire. Elle a
fait exécuter les travaux.
Lorsque les travaux ont été exécutés
l'ingénieur divisionnaire du ministère de la Voirie a pu
constater s'ils étaient exécutés selon les plans et devis
et à la satisfaction du ministère. Par la suite le
ministère de la Voirie a accordé une subvention de 50% du
coût des travaux à la municipalité.
M. RUSSELL: De 50%?
M. HEBERT: 50% c'est 1,300 de population. Non, ce n'est pas tout. C'est
la première fois que ça se faisait...
M. GOSSELIN: Cela s'est fait dans le comté de Compton.
M. HEBERT: Jamais de demandes de soumissions publiques dans les journaux
pour des travaux de voirie dans mon comté.
M. RUSSELL: Bah, bah, bah.
M. HEBERT: Jamais.
M. GOSSELIN: Cela s'est fait ailleurs.
M. RUSSELL: Voici, peut être que le député a un
député exceptionnel je pense que les administrateurs municipaux
sont bien libres ou étaient libres de demander des soumissions
d'accorder les travaux à un entrepreneur local à condition qu'il
les fasse au même prix que la Voirie les fasse faire. Ça se fait
constamment.
M. PINARD: Est-ce que la demande de soumissions a été
adressée aux entrepreneurs du comté?
M. HEBERT: Elle a été adressée et publiée
dans le Nouvelliste de Trois-Rivières.
M. PINARD: C'était sur une base régionale. M. RUSSELL: Une
base régionale.
M. HEBERT: Et dans les deux cas on a eu sept ou huit soumissionnaires.
M. Labrèque a tous les documents a son bureau a part de ça de
toutes les soumissions et les noms de soumissionnaires.
M. PINARD: Je pense que c'est une politique qui devrait être
suivie à l'avenir pour donner plus de satisfaction aux payeurs de taxes
et peut être pour en arriver à une administration plus efficace et
plus économique à tous les niveaux du gouvernement, que ce soit
au niveau du gouvernement municipal, scolaire ou provincial. Je pense que c'est
une procédure idéale à suivre.
M. RUSSELL: Cela paraît plus gros, une municipalité qui va
recevoir une subvention de $20,000. cela va paraître beaucoup mieux,
beaucoup plus que si la Voirie fait faire des travaux pour $30,000 et qu'il n'y
a rien qui dit que c'est fait par le divisionnaire qui s'occupe de ça
avec les ingénieurs qui font les travaux; ils font juste voir le bout de
chemin qui se répare, le bout de rue, puis ils disent: « ils ont
fait ce petit bout-là ». Ils n'ont pas eu à payer la
facture. Mais quand ils payent la facture, même si le gouvernement alloue
une subvention cela paraît beaucoup plus gros. Mais, que le
ministère de la Voirie a beaucoup plus de facilités que les
petites municipalités.
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Beaucoup plus de connaissances...
M. PINARD: Mais, oui, on les prête souvent nos services aux
municipalités aussi qui sont complètement démunies des
services techniques pour préparer des projets de cette nature-là.
Mais il arrive aussi qu'à la division, elle puisse être
surchargée de travail et qu'elle ne soit pas en mesure de donner les
services techniques demandés par la municipalité. Si ça
concorde avec les projets déjà au budget, mais ça va assez
bien, mais si par hasard, les budgets sont prévus, les projets sont
déjà décidés à l'avance et qu'un projet
municipal vient par surcroit s'ajouter aux autres, alors, à ce
moment-là, le divisionnaire peut dire, bien: « Adressez-vous donc
à un ingénieur-conseil, faites préparer vos plans et
devis, soumettez-les nous pour approbation et quand j'aurai
vérifié les estimations, vérifié la qualité
des travaux exécutés, je serai peut-être en mesure de
recommander le paiement d'une subvention par le ministère de la Voirie
à votre municipalité ». C'est l'exemple donné par le
député de Nicolet en ce moment.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le ministre j'aurais des informations à
vous demander concernant le bien fondé d'un village, supposons qu'il y a
environ 4,000 âmes, puis qui voudrait fiare les démarches pour
être nommé ville. On disait souvent que le fait d'être
nommé ville empêche le ministère de la Voirie de lui
continuer les subventions comme il en profite actuellement?
M. PINARD: Non, ce n'est pas le statut de ville, ou de
municipalité de village qui détermine l'adjudication d'une
subvention, sauf, que la limite est prévue dans la Loi de la Voirie, je
l'ai dit tantôt, c'est 5,000 âmes et moins. Alors, ça nous a
causé des problèmes dans le passé et j'aimerais bien
à faire mettre la Loi de la Voirie à date pour faire face aux
besoins actuels et réalistes des municipalités en 19G6. Disons
que la Loi de la Voirie qui date quand même de 1941, il y a même
des dispositions reproduites dans la Loi de 1941 qui datent quand même de
1920, 1925 qui à mon sens, sont complètement
dépassées par les événements. Alors, on s'en va
éventuellement vers une refonte complète de la Loi de la Voirie;
c'est à l'étude par les conseillers juridiques, par les
ingénieurs du ministère de la Voirie et peut-être que cette
année, je ne pense pas être en mesure de déposer à
la Chambre un projet de loi semblable, mais j'espère que l'an prochain
on sera en mesure de déposer un projet de refontes totales de la Loi de
la Voirie.
M. GOSSELIN: On fera cela c'an prochain.
M. PINARD: Bon, enfin, encore une illusion... qu'on peut vous laisser,
mais...
M. PINARD: ... qu'on peut vous laisser mais...
M. GOSSFXIN: Laissez-nous rêver.
M. PINARD: Ah oui, oui, les rêves ne coûtent pas cher.
M. RUSSELL: Mais voici, est-ce que je pourrais prendre pour acquis que
le ministre serait favorable à élargir les cadres et dire que le
barème de 5,000 population n'est pas réaliste et qu'ils vont
augmenter ça à 15,000, 20,000 25,000?
M. PINARD: Mais, non, je ne voudrais pas préjudicier aux travaux
qui sont actuellement en cours et préparés par des experts en la
matière, je ne voudrais pas non plus préjuger des recommandations
du rapport des commissaires. Evidemment, il faudrait aussi mettre des
économistes du gouvernement en étroite collaboration avec ceux,
qui actuellement préparent cette étude et avec des conseillers
juridiques pour être capable d'envisager toutes les avenues du
problème, toutes les implications budgétaires, toutes les
applications économiques pour permettre à des
municipalités de préparer une politique fonctionnelle
d'aménagement régional, d'équipement routier pour fins de
services publics.
Alors c'est la tendance, mais ça ne se fait pas du jour au
lendemain. Alors nous allons même demander l'opinion du Conseil
d'orientation économique sur ce sujet qui m'apparaît un sujet
d'importance pour le développement économique de la province.
M. LAFONTAINE: M. le Président, le ministre tout a l'heure a
semblé avoir un document relativement à la somme qu'il entend
dépenser de $1,900,000 pour les subventions, alors ça veut dire
que le ministre a fait une estimation, est-ce qu'on pourrait avoir...
M. PINARD: A quel endroit?
M. LAFONTAINE: Non, non, ici, le ministre nous demande de voter
$1,900,000, à « subventions ».
M. PINARD: Oui, oui.
M. LAFONTAINE: ... article 4. Le ministre avait une liste tout à
l'heure toute confectionnée...
M. PINARD: Non, je n'ai pas une liste con- fectionnée, seulement
j'ai le montant demandé article par article.
M. LAFONTAINE: Oui, mais le ministre tout à l'heure a
donné un renseignement, il avait l'air de savoir à quel place il
plaçait son $1,900,000.
M. PINARD: Oui, oui.
M. LAFONTAINE: Alors on aimerait du côté de l'Opposition
à avoir cette liste-là pour savour où le ministère
entend faire ses subventions.
M. PINARD: Evidemment, là j'ai fait été de la
coupure assez brutale qui a été faite a ce budget. Maintenant
j'ai une liste ici où il y a des demandes qui ont été
faites...
M. RUSSELL: Waterloo est-il sur la liste?
M. PINARD: ... mais je ne suis pas obligé de dire...
M. LAFONTAINE: Le ministre tout a l'heure, a mentionné que la
ville de Waterloo était pour obtenir un certain montant parce qu'elle
était sur la liste.
M. PINARD: Cela, c'est dans la construction.
M. LAFONTAINE: Ah, dans la construction, le ministre a fait une
liste?
M. PINARD: On a des programmes, ça dépend des demandes qui
sont faites.
M. LAFONTAINE: Alors est-ce qu'il y a un programme pour le
$1,900,000?
M. PINARD: Regardez ici, j'ai une liste par exemple qui comporte des
demandes qui ont été faites par des comtés Abitibi-Est,
Chambly, Charlevoix, Champlain, les Iles-de-la-Madeleine,
Jonquiêre-Kénogami, Labelle, Laviolette, Montmorency, Roberval,
Stanstead, Terrebonne, Kamouraska.
M. LAFONTAINE: Cette liste-là monte à quel montant?
M. PINARD: Voyez-vous, il y a des demandes qui totalisent la somme de
$555,833.
M. LAFONTAINE: La liste que le ministre a en face de lui c'est une liste
qui totalise à peu près un demi-million?
M. PINARD: Un demi-million oui.
M. LAFONTAINE: Alors le ministre en demande $1,900,000...
M. PINARD: Maintenant nous devons tenir compte cependant de demandes qui
avaient été faites durant les années antérieures
pour une somme de $1,144,167.
M. LAFONTAINE: Alors ça donne $1,600,000 à peu
près?
M. PINARD: $1,700,000.
M. LAFONTAINE: Le ministre pense d'arriver avec le $1,900,000?
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: C'est très bien, c'est normal. Pour les
entrevues...
M. PINARD: Evidemment, là encore, comme j'ai dit tantôt,
c'est vrai que nous faisons une ségrégation des projets compte
tenu des normes en vigueur en ce moment au ministère.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre aurait objection à
déposer la liste qu'il a entre les mains?
M. PINARD: Bien là, je ne peux pas dire qu'elle soit finale. Je
dis que je vous donne les demandes qui nous sont parvenues de certains
comtés, c'est à l'étude en ce moment puis on
déterminera si elles doivent être adoptées oui ou non.
M. LAFONTAINE: Bien c'est à l'étude, M. le
Président, le ministre nous demande $1,900,000, ce n'est plus de
l'étude ça, c'est de voter des crédits.
M. PINARD: Oui, je comprends mais...
M. LAFONTAINE: Alors il se base sur quelque chose, c'est justement la
feuille qu'il a entre les mains présentement. On lui demande quelque
chose, c'est de nous passer cette feuille-là comme pour information.
M. PINARD: Oui» je comprends, mais seulement je dis que j'ai les
demandes des comtés...
M. LAFONTAINE: Sans ça on va être obligé...
M. PINARD: ... je n'ai pas les demandes spécifiques.
M. LAFONTAINE: ... de tirer la conclusion que le $1,900,000 est
pour...
M. PINARD: Je n'ai pas les demandes spécifiques des
municipalités, j'ai groupé ça par comtés.
M. LAFONTAINE: C'est ça. Est-ce qu'on pourrait avoir la liste par
comtés?
M. PINARD: Alors l'explication de M. Langevin qui est sous-ministre
chargé de la préparation des budgets me dit qu'on avait
demandé exactement le même montant que l'an passé,
peut-être $3,800,000, cela a été coupé de
moitié. Alors évidemment, il faut faire un choix dans les projets
qui seront acceptés.
M. LAFONTAINE: Le ministre disait tout à l'heure que la
différence entre $3,800,000 et $1,900,000 dépendait de certaines
municipalités où on ne paverait pas à cause du rapport
Bélanger. Là , il donne une autre explication, c'est que c'est le
trésor qui vous coupe de moitié.
M. PINARD: Non je dis que malgré les demandes que j'ai faites
pour m'autoriser à payer des subventions à des
municipalités pour une somme équivalente à celle qui avait
été mise au budget l'année passée, pour une somme
de $3,800,000. Eh bien, au budget cette année cela a été
coupé de moitié. Alors c'est sûr que je ne serai pas
capable de faire face à la situation de façon aussi
généreuse que j'ai pu le faire l'année dernière.
Alors je serai obligé nécessairement de faire une
ségrégation dans les demandes qui nous sont faites compte tenu du
caractère prioritaire et urgent des projets...
M. LAFONTAINE: D'abord la liste que le ministre a présentement,
ce sont les projets prioritaires de son ministère...
M. PINARD: Pas nécessairement. Je dis que c'est la liste des
projets, des demandes qui nous sont faites.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Alors, je ne peux pas dire ce matin que je donne une
réponse définitive aux demandes qui apparaissent sur les tableaux
que...
M. LAFONTAINE: Autrement dit, le ministre demande $1,900,000 puis il ne
sait pas ce qu'il en fera.
M. PINARD: C'est-à-dire que c'est encore à
déterminer.
M. LAFONTAINE: C'est encore à déterminer! On vote un
budget en blanc pour le ministère.
M. PINARD: Disons que la dituation financière de la
municipalité a changé cette année alors que nous avons un
rapport du ministère des Affaires municipales bien. Ça peut
influencer la décision du ministère de la Voirie passablement! Si
il y a une augmentation sensible des revenus de la municipalité,
ça la mettra probablement en meilleure situation financière de
faire face elle-même à ses besoins! Ou de diminuer pour autant la
proportion de la subvention qui serait payable pour le ministère de la
Voie, alors ça me donnera peut-être un peu plus d'argent pour
rencontrer des besoins ailleurs! Ce n'est pas automatique ça!
M. RUSSELL: Mais le ministre ne garde pas plutôt cette petite
feuille-là pour donner ça aux candidats Libéraux qui
feront annoncer des projets dans leurs différents comté en temps
de campagne électorale?
M. PINARD: M. le Président, je...
M. RUSSELL: C'est une question que je pose au ministre.
M. PINARD: ... je me résigne à l'état d'esprit du
député de Labelle.
M. LAF'ONTAINE: Il a besoin de se résigner le ministre! Il n'a
pas fini!
M. RUSSELL: Voici, est-ce que c'est...
M. DIONNE: Ce serait permis pour les députés du
côté de l'Opposition mais pas pour ceux du ministériel,
d'après vous autres.
M. LAFONTAINE: Je n'ai pas compris, M. le Président.
M. DIONNE: Ce serait permis pour les députés du
côté de l'Opposition mais pas pour ceux du ministériel,
d'après vous autres.
M. LAFONTAINE: Non, ce n'est pas ce que j'ai demandé, M. le
Président. Nous sommes en étude sérieuse ici en
comité sur l'article 4, subvention, $1,900,000. Le ministre nous demande
de voter $1,900,000. Pendant la discussion qui a cours pendant un certain
nombre de minutes, assez considérables, le ministre semble étayer
sa thèse de $1,900,000 sur des documents sérieux. Je lui demande
de déposer la liste et il dit que ce n'est plus une liste qui est
valable...
M. DIONNE: C'est jamais...
M. LAFONTAINE: ... c'est simplement des demandes qui nous sont faites.
On va être obligés de faire une certaine
ségrégation.
M. PINARD: M. le Président...
M. LAFONTAINE: On peut dire que s'il demande $1,900,000... j'avais
demandé $3,800,000...
M. PINARD: ... nous discutons des estimations...
M. LAFONTAINE: ... mais il m'en donne seulement que $1,900,000.
M. DIONNE: Ce n'est certainement pas final.
M. PINARD: Je renonce à répondre au député
de Labelle.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas une réponse...
M. PINARD: J'ai fini.
M. LAFONTAINE: C'est une réponse que je donne au
député.
M. LE PRESIDENT: Article 4, adopté, dépenses diverses et
imprévus.
M. RUSSELL: Il y a peut-être un point là-dessus, M. le
Président. Le ministre a signé son budget de $3,800,000 à
la trésorerie et ça été coupé de
moitié. Peut-être que la raison pour laquelle la trésorerie
l'a coupé de moitié c'est qu'il n'avait pas des projets
précis. Si le ministre avait eu des projets très précis la
trésorerie aurait peut-être cédé à la demande
du ministre.
M. PINARD: Non.
M. RUSSELL: ... et les municipalités auraient pu
bénéficier.
M. PINARD: Nous avons soumis au budget préliminaire une liste de
demandes qui totalisaient $7,000,000, et on m'a répondu que compte tenu
du budget global de la Province, il y aurait une coupure équivalent
à tel montant à cet item budgétaire du ministère de
la Voirie. Alors, c'est normal qu'il y ait des coupures dans les demandes des
ministères, même s'il y a une augmentation considérable du
budget total de notre Province, mais il y a d'autres besoins à
satisfaire dans d'autres ministères et vous le savez. Vous allez vous en
apercevoir à la discussion des crédits que vous allez faire
respectivement avec les ministres en charge de leur ministère.
M. LAFONTAINE; Je pense tout simplement que c'est le ministre de la
Voirie qui a répondu favorablement à l'appel du premier ministre
lorsque le premier ministre a demandé « Serrez-vous la ceinture
».
M. PINARD: Vous discuterez ça avec le premier ministre! Vous
êtes fort sur les procès d'intention vous?
M. LAFONTAINE: $3,800,000 à $l,900,000! M. RUSSELL:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 5, dépenses diverses et imprévus,
$170,000.
M. RUSSELL: Là, il y a une augmentation.
M. PINARD: Oui. Voulez-vous que je vous donne la liste des
dépenses détaillées?
M. RUSSELL: Imprévues.
M. PINARD: Ce montant de $100,000 couvrira les dépenses
approximatives suivantes: Premièrement, subvention à
l'Association canadienne des bonnes routes, $13,600. Alors je pense que le fait
pour le ministère de la Voirie d'appartenir à l'Association
canadienne des bonnes routes, ça nous permet de nous tenir à date
sur les techniques routières modernes, et ça nous permet, au
Québec, d'être en mesure d'exécuter des travaux routiers de
qualité au même niveau que les autres provinces, etpeut-être
davantage dans le cas de certaines routes. Deuxièmement, subvention
à la Société d'aide des employés du
ministère de la Voirie, pour aider à défrayer le
coût de la réception aux nouveaux membres Quart de siècle,
$4,000. C'est une institution qui date de longtemps et que je tiens à
maintenir au ministère, ça permet un bon esprit de famille parmi
les employés du ministère de la Voirie, et ça permet aussi
au ministre et aux officiers supérieurs de rencontrer plus souvent les
fonctionnaires, de dialoguer avec eux de leur donner une chance d'exprimer
leurs points de vue sur certains sujets et parfois de faire état de leur
vieillesse de façon légitime.
M. RUSSELL: C'est le ministre qui est le père de famille?
M. PINARD: Bien, disons que c'est une famille qui est assez nombreuse et
qui me cause parfois des soucis mais dont je suis très, très,
très fier.
M. GOSSELIN: Le ministre a été prolifique.
M. PINARD: D'ailleurs ce n'est pas nouveau, ça date, de quoi,
depuis...
M. LAFONTAINE: C'est l'esprit de famille du ministre.
M. RUSSELL: Je me demandais si c'était lui qui était le
père de...
M. PINARD: J'espère que le député de Labelle...
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre...
M. PINARD: ... ne me défend pas des droits de
paternité.
M. LAFONTAINE: C'est difficile à prouver la paternité dans
l'affaire.
M. PINARD: Troisièmement, l'occasion d'espace, frais de transport
et installation de l'exposition du ministère de la Voirie. Montant des
travaux en voie d'exécution ou projetés pour rénovation du
réseau routier, aux abords des grands centres. Notamment dans la
région métropolitaine de Montréal et de Québec. Ce
« stand » de routiers qui sera installé à
différentes expositions régionales au Québec qui auront
lieu au cours de l'année 1966. Nous croyons de passer $35,000 pour ces
exhibits.
M. RUSSELL: C'est exposé dans d'autres provinces aussi, je
crois.
M. PINARD: Nous avons envoyé noire exhibit routier à
Toronto. Nous avons obtenu le premier prix.
M. RUSSELL: Qu'est-ce qu'il y avait à Toronto?
M. PINARD: Je pense que c'était, quelque chose d'assez
révolutionnaire.
Quatrièmement, rénovation du système de la voirie
et aménagement de nouvelles maquettes pour les projets routiers
régionaux.
M. GOSSELIN: Quelle somme? M. PINARD: $10,000.
M. GOSSELIN: En somme c'est pour faire de la publicité au
ministère et...
M. PINARD: Et pour montrer aussi à la population qui paye des
taxes, ce que nous faisions avec l'argent dépensé. On les envoie
dans les expositions régionales.
M. LAVOIE (Wolfe): J'ai remarqué, l'an passé, au centre
d'achats Laurier, qu'il y avait eu un genre d'exposition. Qu'est-ce que
ça peut rapporter à la province, ces affaires-là?
M. PINARD: Quoi donc?
M. LAVOIE (Wolfe): L'exposition des maquettes au centre d'achats
Laurier, l'an passé, ça...
M. PINARD: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Qu'est-ce que ça peut rapporter à la
province?
M. PINARD: Mais voici, je pense que sur le plan touristique, ça
indique que Québec est quand même en train de se doter d'un
réseau routier adéquat pour permettre aux visiteurs de plus en
plus nombreux, de dire quand ils retournent chez eux: le réseau routier
s'améliore dans la province de Québec.
M. RUSSELL: Alors, ce ne sont que des projets futurs.
M. PINARD: Non, il y a des projets en voie de réalisation,
d'autres qui sont projetés pour les aimées à venir. Alors,
ce sont de grands projets à ce moment-là. Par exemple, un exhibit
en ce moment à une école, à l'Ancienne Lorette. Alors
ça permet aux étudiants de voir la tendance de la technique
routière nouvelle au Québec, puis ce que ça va donner.
C'est peut-être aussi un point d'attirance pour les étudiants qui
se destinent à des carrières professionnelles au niveau
scientifique, de venir, peut-être, offrir leurs services au
ministère de la Voirie. Ça sert de pôle d'attraction en
somme et de moyen d'information de ce qui se fait présentement sur le
plan routier au Québec.
M. LAVOIE (Wolfe): J'ai eu les commentaires de plusieurs personnes
à cet effet-là. Cela avait l'air plutôt d'une propagande
politique que de montrer le futur réseau routier de la province.
M. PINARD: Je ne pense pas qu'il s'agisse de propagande. C'est bien
identifié comme étant des maquettes du ministère de la
Voirie mais il n'y a aucun caractère politique qui est attaché
à une exposition de ce genre.
Je n'y suis même pas allé. J'ai envoyé des hauts
fonctionnaires du ministère pour bien indiquer aux étudiants de
l'école, qu'il s'agissait bien de démontrer ce qui se fait sur le
plan technique au ministère de la Voirie. Il ne s'agissait pas d'une
manifestation à caractère politique.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. GOSSELIN: A l'article 6, M. le président, au tout début
de l'étude de ces crédits, il aurait fallu commencer plutôt
à faire une critique générale de l'ensemble des politiques
du ministère de la Voirie. Or, je n'ai pas l'intention de
répéter tout ce que j'ai dit à diverses reprises sur
divers articles qui ont été étudiés depuis le
début. Cependant, je dois faire remarquer à l'honorable ministre
qu'il semble bien qu'on a attaché beaucoup plus d'importance au grand
centre de Montréal, ça se comprend, qu'à nos
régions. Et je ne suis pas le seul à le déplorer, puisque
dans un éditorial que la Tribune nous publiait, il y a
déjà quelques mois, on disait: « Des millions se
dépensent tous les ans au ministère provincial de la Voirie et
l'état du réseau routier dans les cantons de l'Est reste
stationnaire, qu'on le veuille ou non, il faut bien reconnaître que notre
réseau de routes secondaires est nettement inférieur aux besoins
de l'heure et que notre système de voies rapides, à accès
limité, est bien incomplet. Puis la seule voie rapide ayant accès
limité, l'autoroute des cantons de l'Est ne dessert en
réalité que le tiers environ de la région, pour se
terminer à l'est par le goulot d'étranglement que l'on sait. Nous
le répétons, le ministère de la Voirie dépense des
millions aux environs de Montréal, et surtout Montréal
en profite et un autre petit centre de la rive sud qui se trouve
très près du ministre de la Voirie. »
Alors, je n'ai pas l'intention, M. le président, de disputer bien
sévèrement l'honorable ministre, je pense bien qu'il va prendre
en bonne part les remarques que j'ai l'intention de faire.
Je crois qu'il est à point de le souligner que nos routes
secondaires ont été passablement négligées depuis
quelques années; on l'a vu d'ailleurs par les montants qui ont
été dépensés dans certains comtés en ce qui
a trait à la construction nouvelle et on peut vite constater à
ces montants que réellement on n'a pas eu la part qui nous revenait
comparativement à l'augmentation très considérable des
crédits du ministère de la Voirie.
Ce qui en résulte, c'est que dans notre région en
particulier, l'autoroute des Cantons de l'Est qui nous coûte très
chère, on ne peut pas dire que l'autoroute des Cantons de l'Est a
été donnée à notre région puisque nous
devons payer à toutes les fois qu'on l'emprunte; on reconnaît par
contre, si l'on va sur n'importe quelle voie rapide ou « Express Way
», que l'on doit payer. Cependant ce qu'il arrive c'est que pour aller
rejoindre cette autoroute il y a plusieurs artères très
importantes qui sont restées dans un état lamentable.
J'ai ici à la mémoire, entre autres, la route 27 où
on a fait certaines améliorations, maison a fait à peu
près aucun travaux que l'on puisse mentionner sur la route 27 même
si l'on dit dans le rapport de l'honorable ministre de la Voirie au tout
début qu'il y a eu un montant assez considérable qui a
été dépensé sur la route 27, je dois vous dire que
l'on a fait à peine une couple de milles depuis quelques années
sur la route 27 soit à la frontière des lignes dans mon
comté et que toute la balance de cette route-là, où il y a
encore plus d'une vingtaine de milles en gravier, a à peine
été touchée.
Et en plus de ça il y a la route 28 qui est une autre route
numérotée qui entre dans le comté de Compton, qui fait la
jonction entre la route 27, la route 28 et la route no 1 et se rend à
Sherbrooke via l'autoroute, il y a un tronçon de cette route-là
qui mériterait de recevoir une attention tout à fait
particulière de la part du ministère de la Voirie. Lorsqu'on
laisse les limites du comté de Sherbrooke pour s'en venir à
l'intérieur du comté de Compton, on remarquera que sur une
distance d'une dizaine de milles, cette route est dans un état
lamentable, elle est très étroite et pour la densité de
trafic qui y voyage sur cette route, il me semble que le ministère de la
Voirie devrait apporter une attention spéciale à ce bout de route
et le réparer le plus vite possible.
En plus, M. le Président, sur la route no 1, de Sherbrooke
à East Angus en particulier, nous avons été doté,
il n'y a pas tellement d'année, d'un aéroport et je lisais
justement ce matin un article dans le journal où on mentionnait que
l'aéroport de Dorval pour l'Exposition universelle de 1967 ne serait pas
suffisamment grande pour accepter tout le public voyageur par air. Or, on dit
même qu'il y aura une quantité très considérable
d'avions qui viendront des pays d'Europe, qui devront être
détournés de l'aéroport de Dorval pour se servir d'autres
aéroports dans la province de Québec. Il arrive que notre
aéroport en est un qui peut recevoir à peu près tous les
transports aériens de quelque grosseurs qu'ils soient. Or, d'East Anjus
à Sherbrooke, cette route no 1 est dans un état pitoyable et le
dimanche, en particulier les fins de semaine, elle est tellement
achalandée qu'il y a ralentissement très considérable du
trafic.
C'est pourquoi je fais appel aux officiers du ministère de la
Voirie de bien vouloir faire l'étude qui s'impose afin
d'améliorer cette situation. Nous ne demandons pas à ce que la
route soit complètement reconstruite à ne .. Cependant, je crois
que si on regardait l'état dans laquelle elle se trouve, on pourrait
facilement à plusieurs endroits où le trafic est ralenti, soit
dans les côtes, soit dans des courbes, rendre la visibilité
meilleure afin qu'il n'y ait pas cette agglomération ou ce retardement
du trafic que l'on voit lorsqu'il y a des endroits où la
visibilité n'est pas suffisamment bonne pour pouvoir doubler son
voisin.
Alors, M. le Président, je fais appel au ministre de la Voirie,
je suis certain qu'il va prendre, en bonne considération, les remarques
que je viens de lui faire et il va sans dire que lorsque je parle de la route
no 1 que j'aimerais bien à ce qu'elle se continue, la route no 1 est une
artère très particulière et j'ai fait, à plusieurs
reprises, des représentations au ministère de la Voirie demandant
sa réconfection. Je l'ai dit dans le passé, je le
répète aujourd'hui c'est une des plus belles routes de la
province de Québec, au point de vue site touristique, au point de vue
pittoresque et je ne crois pas que notre route no 1 soit égalée
par aucune autre route dans toute la province de Québec.
Il y a des montagnes majestueuses, il y a de très beaux lacs que
l'on côtoie lorsqu'on traverse cette route, et en plus, ça nous
amène à traverser ce que l'on connaît comme étant le
centre
de l'amiante, unique au monde, le centre de Thetford Mines et de Black
Lake. Alors, lorsque le public voyageur voyage par cette route-là, il
peut bénéficier de tous ces avantages et cela amènerait en
même temps beaucoup plus de touristes pour nous visiter. Et je ne crois
pas non plus, M. le Président, lorsque je fais ces remarques, que nous
avons pu déceler encore ce grand plan directeur dont nous parlait le
ministre de la Voirie en ce qui a trait à son ministère, et je
crois qu'on fait encore en grande partie une politique de bouts de chemins.
D'ailleurs, c'est ce que l'on a vu dans mon comté, et aux environs
où l'on fait des travaux d'un mille et d'un mille et demi à la
fois. Si on regarde même dans le rapport qui nous a été
donné ici pour le comté de Compton, on remarquera qu'en ce qui a
trait à la construction nouvelle, il n'y en a pas eu du tout en 19C5, et
qu'il y a eu très peu de routes qui ont été soit
réfectionnées ou améliorées en 1965, seulement
22.57 milles.
Alors, M. le Président, je déplore cet état de
chose, et j'espère que maintenant qu'on a dépensé ces
sommes très considérables pour les environs de Montréal,
qu'enfin on va se décider à venir aider nos comtés qui
sont un peu plus éloignés de la métropole, et surtout,
qu'on va améliorer le réseau routier à l'intérieur
des comtés, j'entends, le réseau qui dessert en somme la
population rurale de tous nos comtés. Les routes secondaires sont dans
un état très lamentable dû à la densité de la
circulation toujours grandissante qu'il y a sur ces routes par rapport à
la centralisation des écoles, par rapport aussi aux écoles
régionales que l'on essaie de fonder dans diverses régions, et
j'espère que cette année, l'honorable ministre fera l'impossible
pour dépenser des sommes beaucoup plus considérables que dans le
passé. Je m'en voudrais, M. le Président, avant de terminer ces
quelques remarques, de ne pas remercier le ministre de la Voirie pour ce qu'il
a fait dans mon comté; cependant je lui dis que ce n'est pas suffisant,
j'aimerais qu'il songe à en dépenser encore beaucoup plus qu'il
ne l'a fait, parce que je ne crois pas sincèrement que nous avons eu la
part que nous aurions dû avoir depuis quelques années.
M. PINARD: M. le Président, si vous me le permettez, j'aimerais
répondre aux remarques générales faites par le
député de Compton, par des considérations
générales, quitte à aller un petit peu plus dans le
détail au fur et à mesure que la discussion avancera.
J'aimerais quand même expliquer quelle est actuellement la
politique du ministère de la Voirie en matière de planification,
en matière d'élaboration d'un plan routier fonctionnel et
efficace. Je serai amené à parler des critères qui
déterminent l'action du ministère de la Voirie dans le domaine de
la réalisation des besoins routiers. Il est évident que
malgré l'augmentation constante des budgets annuels qui sont
attribués au ministère de la Voirie, il reste que compte tenu des
besoins, les moyens financiers mis à notre disposition subissent les
conséquences d'un déséquilibre plus ou moins
marqué. L'expérience de tous les jours nous permet d'affirmer
qu'il existe au Québec, en plusieurs points du réseau routier, un
déséquilibre entre l'offre et la demande, entre des besoins sans
cesse croissants et les disponibilités qui n'ont pas grandi au
même rythme. C'est une chose qu'on doit admettre bien honnêtement
je pense. Cependant, le remède n'est pas seulement de construire des
routes en plus grand nombre, mais surtout de construire des routes qui
répondent le mieux aux besoins qui nous sont dénoncés et
expliqués de façon réaliste.
Il existe certains critères économiques qui peuvent aider
le gouvernement dans le choix de ses investissements routiers, et dans leur
partage entre les usagers. Si on me permet, j'aimerais citer quels sont les
critères qui déterminent l'action du ministère de la
Voirie depuis quelques années. Je cite comme premier critère le
taux de rentabilité économique, c'est-à-dire la
comparaison entre les avantages économiques et le coût de
construction ou d'amélioration d'une route. Deuxièmement, le
coefficient d'utilité économique.
C'est le rapport entre les bénéfices qu'une route
procurera à la collectivité et l'amortissement annuel de son
coût de construction. Troisièmement, la rentabilité
financière. C'est le rapport entre les revenus nets anticipés et
le coût de l'emprunt, y compris les intérêts, au cours de la
période de remboursement de la dette. Cela peut s'échelonner sur
une période de 20 a 40 ans, mais on sait fort bien qu'une partie du
budget de la construction du ministère de la Voirie est financée
à l'aide des emprunts généraux de la province, qui sont
faits globalement et pour servir aux travaux d'investissement des
ministères du gouvernement de la province et aux travaux
d'immobilisation exécutés par des sociétés à
caractère gouvernemental ou paragouvernemental, ce qu'on appelle en
langage populaire les sociétés ou les agences de la Couronne.
Il y a aussi des critères non monétaires qui peuvent
être catalogués en critères qui sont d'ordre militaire,
d'ordre social, d'ordre administratif. Maintenant, si vous me le permettez,
j'aimerais dire un mot du plan de dévelop-
pement du réseau routier du Québec. Quoique l'utilisation
de critères économiques tels que ceux que je viens d'expliquer
doit toujours demeurer prioritaire, et là-dessus, je suis d'accord avec
la Chambre de Commerce de la province de Québec qui nous soumet
annuellement un rapport qui est très intéressant et qui nous
permet d'engager un dialogue fructueux avec elle et d'établir des
politiques nouvelles, compte tenu des disciplines nouvelles qui nous permettent
d'agir de façon plus efficace sur le plan économique, sur le plan
social et sur le plan des services à rendre à la
communauté.
Eh! bien, je n'ignore pas qu'il faut tenir compte de d'autres facteurs
qui sont d'ordre humain. Ainsi, certaines localités qui sont
disséminées sur le territoire de la province, à tous les
coins de la province, ont elles aussi, il faut l'admettre, droit à des
services routiers. Et je rejoins en partie la déclaration du
député de Compton quand il parle par exemple des
difficultés des transports scolaires, compte tenu des nouvelles
conditions qui sont faites dans un nouveau système d'éducation,
par rapport au réseau routier que nous avons en ce moment à la
disposition de cette nouvelle politique du transport scolaire. Ces services
entraînent des difficultés résultant du besoin des
régions de faible densité de population, reliées entre
elles par des routes couvrant de grandes distances. La Chambre de Commerce par
exemple a fait état de la nécessité d'un choix dans les
projets routiers exécutés à la lumière de
critères de rentabilité, choix qui doit être
tempéré par certains facteurs d'ordre humain, et, qui devrait
conduire à la confection d'un plan d'ensemble dont la réalisation
serait répartie sur un certain nombre d'années.
Ce plan d'ensemble suggéré par la Chambre de Commerce de
la province, et agréé par nous, devrait être
présenté au public pour cristaliser l'opinion publique autour des
grandes politiques en matière de réseau routier, et ce plan
aurait les conséquences suivantes; par exemple, rallier l'opinion
publique et lui faire accepter plus facilement les sacrifices financiers que sa
mise en oeuvre demanderait; permettre d'élaborer et de mettre en oeuvre
une politique de dépenses capitales et en faciliter le financement;
moderniser notre réseau routier; faciliter l'établissement de
nouvelles industries; augmenter la rapidité des échanges et par
conséquent, le développement général de la
province. La congestion actuelle, par contre, paralyse, et c'est un fait qu'on
constate tous ensemble, graduellement ce développement dans plusieurs
cas, même s'il y a des remèdes assez efficaces qui ont
été mis en oeuvre depuis quelques années pour amenuiser
les conséquences dont je viens de parler.
Le plan aurait également pour conséquence d'assurer le
développement économique harmonieux des diverses régions
de la province, et de corriger le déséquilibre qui règne
actuellement. La Chambre de Commerce pour une, eroit que toute
décentralisation industrielle est essentiellement basée sur
l'établissement d'un réseau routier adéquat. Et je pense
que c'est une vérité qui doit être bien comprise
actuellement dans tous les milieux de la province de Québec, car, c'est
mon opinion, et je crois que c'est l'opinion de bien d'autres, il n'y a pas
d'investissement plus rentable en ce moment au Québec que
l'investissement routier qui est générateur d'augmentations
presque immédiate des revenus généraux de la province.
Sur le plan de l'augmentation de la circulation automobile, de l'achat
des automobiles, de la vente de pièces, d'échanges douze mois par
année de denrées de toutes sortes; en somme que l'économie
par un meilleur réseau routier, mieux entretenu l'hiver, par exemple,
ouvre de nouvelles régions pour un commerce qui se fait à
l'année longue, alors qu'autrefois le commerce devenait paralysé
pendant des périodes allant de trois jusqu'à six mois.
Evidemment, ça aurait aussi pour conséquence d'augmenter
considérablement le prestige de la Province sur son pouvoir d'attraction
sur le plan industriel et sur le plan touristique.
Ce sont les grandes données, les grands critères qui
déterminent en ce moment l'action du ministère de la Voirie en ce
qui concerne l'élaboration et la préparation d'un grand plan
directeur routier.
M. GOSSELIN: Si je comprends bien, ce que le ministre nous a lu
jusqu'à date c'est compris dans le mémoire que la chambre de
commerce vous a envoyé.
M. PINARD: Oui.
M. GOSSELIN: ... mais j'aimerais savoir de l'honorable ministre: l'an
passé il nous avait bien dit qu'il présenterait à la
Chambre un grand plan d'ensemble, le plan de planification du ministère
de la Voirie, en somme, une espè ce de livre blanc fie la Voirie...
M. PINARD: Vous l'avpz déjà. M. GOSSELIN: ...
est-ce-que...
M. PINARD: Vous l'avez déjà contenu dans le rapport annuel
du ministère le la Voirie,
chapitre par chapitre, selon les disciplines et les services: par
exemple au chapitre qui concerne le travail du directeur de la planification,
bien, M. Bureau fait je pense une excellente analyse des nouvelles politiques
en vigueur au ministère de la Voirie, et sur le plan de la
planification, sur le plan des services techniques, sur le plan des
études d'aménagement régional faites par des urbanistes au
service du ministère. Il reste peut-être une carence que je
considère assez grave en ce moment, c'est que nous n'avons pas au
service du ministère de la Voirie des économistes à plein
temps, à l'intérieur de nos services de planification, qui
seraient en mesure d'appuyer le travail fait par nos services techniques. Par
exemple, je songe à obtenir les services d'ici quelques semaines, au
plus tard quelques mois, d'un ou de plusieurs ingénieurs ou
économistes mais spécialisés en économie
routière et en politique d'aménagement rationel du territoire.
Par exemple, je songe à l'élaboration de la construction de la
route trans-Québec. C'est bien beau de faire étudier le projet
routier par le service technique du ministère de la Voirie, par le
bureau d'ingénieurs en chef et par le service de planification mais je
pense qu'il est de toute première importance de confier également
le travail à l'étude des économistes qui travaillent au
service de la province ou qui, surchargés de tra- vail, pourraient
peut-être confier une partie du travail à des économistes
de carrière de l'entreprise privée, de façon à
pouvoir entrevoir toutes les conséquences, toutes les implications de
l'implantation d'une route trans-québécoise sur le plan de
décentralisation industrielle, d'aménagement du territoire, de
regroupement des municipalités pour en faire des entités
municipales beaucoup plus considérables, beaucoup mieux
équipées sur tous les plans, de façon à ce que la
politique de décentralisation économique du Québec, voulue
par le gouvernement et par tous les membres de la Chambre, je l'imagine,
devienne une réalité efficace, une réalité
fonctionnelle qui donnera les services attendus par la population.
M. GOSSELIN: On va ajourner, M. le Président?
M. PINARD: Alors, mardi après-midi, fort probablement que nous
pourrons continuer après les ordres du jour, à moins que le
premier ministre ou le leader de la Chambre annoncerait qu'il y a une
modification à la marche des travaux de la Chambre.
M. LE PRESIDENT: La séance est terminée.