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Etude des crédits du ministère des
Terres et Forêts
(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs!
La commission des richesses naturelles et des terres et forêts est
réunie aujourd'hui pour continuer l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Terres et Forêts.
Les membres de la commission pour la présente séance sont:
MM. Baril (Arthabaska), Bérubé (Matane), Bordeleau,
(Abitibi-Est), Brochu (Richmond), Desbiens (Dubuc), Lamontagne (Roberval), en
remplacement de M. Garneau (Jean-Talon); MM. Giasson (Montmagny-L'Islet),
Goulet (Bellechasse), Grégoire (Frontenac), Joron (Mille-Iles),
Larivière (Pontiac-Témiscamingue), Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), Marcoux (Rimouski), Marquis
(Matapédia), Mercier (Berthier), O'Gallagher (Robert Baldwin), Perron
(Duplessis).
Si ma mémoire m'est fidèle, nous en étions à
l'étude du programme 4, à l'élément 1.
M. Ouellette: Je remplace quelqu'un.
Le Président (M. Clair): M. Adrien Ouellette, en
remplacement de...
M. Giasson: Du député de Beauce-Nord.
Le Président (M. Clair): ... M. Grégoire
(Frontenac).
M. Ouellette: Ne sortez pas vos billots.
M. Giasson: Non, c'est la petite pitoune, ce matin.
M. le Président, le quorum de notre commission est de combien, ce
matin?
Le Président (M. Clair): Le quorum de la commission est de
neuf membres. ... c'est fort possible. Il y en a neuf, c'est bien ça?
Exactement.
Nous en étions à l'étude de l'élément
1 du programme 4.
M. le ministre, si vous avez des remarques préliminaires à
faire.
M. Bérubé: Nous avons déjà eu de
très longues discussions sur la philosophie, sur le pourquoi des
différents éléments budgétaires. Je pense qu'il
nous reste peut-être maintenant à entrer dans le détail des
budgets où il y a peut-être encore un nombre de questions. Je
pense que le député de Roberval aimerait intervenir plus
spécifiquement.
M. Giasson: M. le Président, comme le ministre vient de le
signaler, il est exact que nous avons fait beaucoup de philosophie
jusqu'à maintenant. Il serait temps qu'on se mette à produire
véritablement, les besoins du Québec nous le comman- dent et,
puisque lors d'une séance antérieure de la commission
parlementaire, j'avais indiqué à la commission que mon
collègue de Roberval pourrait intervenir, entre autres, au programme 4,
pour ce qui est de l'utilisation de la forêt, ce qui implique, somme
toute, l'ensemble du problème de l'industrie des pâtes et papiers
et de l'industrie du sciage, je voudrais, ce matin, laisser la parole à
mon collègue de Roberval, qui va pouvoir présenter ses dossiers
et obtenir les réponses qu'il espère du ministre des Terres et
Forêts.
Gagnon et Frères
M. Lamontagne: M. le Président, je voudrais d'abord
remercier sincèrement le ministre des Terres et Forêts avec qui
j'ai communiqué à quelques reprises au cours de la
dernière semaine relativement au dossier de Gagnon et Frères.
Cela a déjà été discuté en commission
parlementaire, mais nous avons convenu ensemble d'en discuter à nouveau
ce matin pour me permettre de poser certaines questions au ministre et à
ses hauts fonctionnaires.
Pour m'aider particulièrement dans ce dossier, je suis
accompagné ce matin de M. Claude Godin, en arrière de moi, qui
est le commissaire industriel du secteur de Roberval et qui, à ce titre,
suit évidemment ce dossier de très près.
Je remarque que, depuis les nombreuses années que je parle du
dossier de Gagnon et Frères, ceux que j'ai en avant de moi ont
changé. C'est peut-être là le problème particulier
qui fait je ne parle pas des députés mais que de
hauts fonctionnaires sont ici ce matin...
Cela fait sept ans, personnellement, que je suis ce dossier de
très près. J'ai assisté, pour donner un chiffre rapidement
à plus de 50 rencontres au moins au niveau ministériel avec les
exministres des Terres et Forêts et les collaborateurs. Il a toujours
été notoire que l'éloignement de la forêt, dans le
dossier de Gagnon et Frères, était un problème
extrêmement sérieux et qui était difficile à
résoudre.
Le ministre des Terres et Forêts a mentionné
antérieurement qu'un de ses prédécesseurs avait offert
à la compagnie Gagnon et Frères de déménager son
usine de Roberval dans le secteur de Chibougamau.
Effectivement, j'ai personnellement assisté à une telle
demande du ministre d'alors, M. Kevin Drummond, au président d'alors de
Gagnon et Frères, M. Rosaire Gagnon, mais il faut savoir en quoi
consistait cette demande.
Déménager une industrie de bois de sciage, à ce
moment, à Chibougamau, n'était en aucune façon une
solution au problème de Gagnon et Frères. Je tiens à
préciser que la réponse du président de Gagnon et
Frères, M. Rosaire Gagnon, avait été: M. le ministre,
même si le gouvernement du Québec me payait l'usine en entier
à Chibougamau, doublait mon approvisionnement, en au-
cune circonstance, je n'irais à Chibougamau, non pas que j'en aie
contre les gens de Chibougamau, disait-il, mais c'est parce qu'à
Chibougamau, il est totalement impossible d'avoir la main-d'oeuvre
nécessaire. M. Gagnon rappelait alors au ministre qu'avant l'incendie,
au "milage" 116 ou 120, de l'industrie de Gagnon et Frères... il y avait
des gens de Chibougamau qui travaillaient à cette usine, mais que,
chaque lundi matin, plus de la moitié n'entrait pas au travail. Pour
vous donner peut-être un exemple de ce qu'était Chibougamau,
souvenez-vous qu'il y a quelques années, à peine, la compagnie
Campbell Chibougamau Mines avait dû ici, lors d'une conférence de
presse à Québec, expliquer qu'il lui était impossible
d'obtenir les services de mineurs.
On était alors à la recherche de centaines de mineurs
à Chibougamau et on avait dû faire un programme spécial
avec des Néo-Canadiens pour essayer de les faire venir à
Chibougamau. Or, c'était encore avec des salaires plus
élevés, alors quand vous tombiez à l'industrie du bois de
sciage, il était totalement impossible de déménager.
Encore là, faut-il rappeler que si sur papier il semble quelquefois
facile de déménager une usine d'une place à une autre, je
n'ai pas besoin de vous rappeler l'impact social du déménagement
d'une usine qui comptait alors plus de 800 employés. C'était
impensable.
Je pense que la solution a toujours été de s'asseoir avec
les gens de Gagnon et Frères et de trouver des solutions
appropriées qui ne sont pas faciles, j'en conviens. Cependant, je
remarque, au cours des derniers mois, M. le ministre, que, moi-même, en
août et septembre 1976, j'étais arrivé à une
solution acceptable à la fois par le ministère des Terres et
Forêts, qui disait que cette solution était acceptable par le
ministère, et également par la compagnie. Et le dossier avait
été transmis au Conseil du trésor pour acceptation. J'ai
fait, moi-même, de très nombreuses interventions auprès des
organismes concernés pour que le dossier soit complété par
la signature d'un document de part et d'autre. Malheureusement, ce document n'a
jamais été achevé; mais encore, à la suite du
changement de gouvernement, j'espérais, vu l'importance de l'industrie,
qu'on puisse y accorder une attention prioritaire.
Ce qui est surprenant, également, c'est que malgré les
nombreuses interventions de membres, les rencontres au bureau du ministre, tant
de la part des autorités de la compagnie, de la part du commissaire
industriel qui m'accompagne, de la part des autorités municipales de la
ville de Roberval, il n'a jamais été possible d'organiser une
rencontre en haut lieu pour clarifier certaines situations.
A titre d'exemple, à plusieurs reprises, M. le ministre, vous
avez dit que vous aviez fait, par écrit, vous-même ou vos
principaux collaborateurs, des offres officielles aux autorités de la
compagnie. J'ai dit, à plusieurs de vos hauts fonctionnaires et à
vous-même, M. le ministre, qu'il m'avait été impossible,
moi-même, le commissaire industriel et les autorités municipales
de Roberval, d'obtenir copie de ces offres. Egalement, nous avons
communiqué avec les autorités de la compagnie et j'ai ici en main
une lettre du 31 mars 1977 du président d'alors, de Gagnon et
Frères, M. Rosaire Gagnon, qui depuis lors a démissionné,
qui dit qu'en aucun moment il n'a reçu une communication, une offre
quelconque de la part du ministère des Terres et Forêts. La, il
arrive que des offres, on en a ou on n'en a pas.
M. Godin, qui m'accompagne, et moi-même, nous ne sommes pas les
représentants de la compagnie Campeau ou Gagnon et Frères, nous
n'avons aucun mandat pour vous poser des questions. Nous le faisons dans
l'esprit suivant. Actuellement, il y a 600 employés qui n'ont pas de
travail à Roberval et c'est dramatique. En plus d'y avoir 600
employés, il y a la possibilité, ce qu'on a vu par le
passé, d'augmenter ce nombre d'employés à 800 ou 900,
parce que Gagnon et Frères a déjà eu 1000 employés,
et c'est extrêmement dramatique.
Dans notre région, vous avez déclaré
vous-même, M. le ministre, que vous avez fait des offres à la
compagnie Gagnon et Frères. J'ai communiqué, à quelques
reprises, personnellement, avec les hauts fonctionnaires du ministère
pour avoir ces offres. Il n'y a pas d'offre. Je pense que ça
mérite d'être clarifié; vous avez mentionné qu'il y
avait une offre de $1,5 million de voirie forestière et un territoire de
coupe dont je reparlerai tantôt. Donc, je pense que c'est
extrêmement important pour clarifier la situation; si offres il y a, qui
les a fait parvenir? Et je tiens à vous préciser de façon
officielle ce matin, parce qu'on a recommuniqué à nouveau hier
matin avec la compagnie elle-même, qu'elle n'a jamais reçu
d'offre. Au contraire, elle n'a jamais reçu d'accusé de
réception à ses demandes de rencontre avec le ministre des Terres
et Forêts.
Je pense que c'est préoccupant. Je porte à votre
attention, M. le ministre, que, dans un dossier aussi important, ce ne serait
pas à la compagnie même à demander une rencontre. J'ai
vécu il y en a plusieurs en arrière qui le savent
beaucoup de problèmes forestiers dans mon milieu et, souvent,
c'étaient les hauts fonctionnaires qui nous faisaient venir à
Québec pour discuter autour d'une table des problèmes
particuliers d'une compagnie.
Dans le secteur d'approvisionnement, la forêt domaniale
Roberval-Chibougamau, on l'a repassée à de très nombreuses
reprises. Il y avait différentes solutions qui étaient
portées à l'attention et je voudrais en mentionner deux. Il me
semble que, dans une journée de travail des principaux
intéressés, il y aurait moyen d'arriver à une solution
définitive. Il y avait d'abord une solution qui était
portée à l'attention des autorités, les limites de la
Consolidated Paper, ce qu'on appelle, en droit, les eaux mortes. Il y aurait
environ 800 000 cunits de bois. On a discuté souvent de ce coin,
également de la pointe des Français; au ministère, on
connaît bien ce dossier. Ceci aurait comme avantage de rapprocher
considérablement les limites forestières de la compagnie Gagnon
et Frères.
m ne s'agit pas de territoires qui ont été accordés
à la compagnie Donohue pour l'exploitation de son usine de pâte
kraft à Saint-Félicien, mais bien une limite qui pourrait faire
l'objet d'un échange.
Il y a également l'autre territoire, M. le ministre, dont vous
avez parlé le 5 mai dernier, qui n'est pas plus rapproché que le
territoire existant, mais dont la qualité du bois permettrait à
la compagnie Gagnon et Frères de diminuer sensiblement ses coûts,
vu la qualité du bois. C'est la partie que le ministère pourrait
faire, parce que, à notre avis également, on est d'accord avec le
ministère des Terres et Forêts pour dire que la compagnie
elle-même pourrait faire certaines améliorations qui permettraient
de diminuer sensiblement son coût d'opération.
La compagnie, pour sa part, a déjà annoncé
l'automne dernier qu'elle ferait en 1977 des améliorations qui
permettraient de baisser d'une dizaine de dollars son coût de production.
En ajoutant cela à la solution d'un territoire il y en a deux
solutions, il n'y en a pas cinq, quand on en a deux, à un moment
donné, on en choisit une à ce moment-là, je pense
que cela pourrait satisfaire tout l'ensemble de ce secteur de Gagnon et
Frères.
Vous avez parlé d'incendie et d'améliorations. Il faut
dire qu'il y a eu un premier feu en 1958, un autre en 1970 et l'autre en
1976.
En 1976, lors du dernier incendie, vous avez reçu un
télégramme vous informant de ce feu: Une usine détruite
par le feu cette nuit. Demandons entrevue début de semaine. M. le
ministre, je ne veux blâmer personne, mais c'est un
télégramme qui a été expédié la nuit
même du feu et il n'y a jamais eu de réponse à ce
télégramme. Regardez les faits tels qu'ils sont. Malgré ce
feu, la compagnie, dans un esprit de collaboration avec les autorités
municipales, qui lui ont demandé de faire tous les efforts pour essayer
de continuer, a vraiment mis tous ses efforts, alors qu'on pensait qu'elle en
profiterait pour fermer son usine. Loin de là, elle a continué
à y mettre ses efforts.
Je dois porter à votre attention, M. le Président, avec
beaucoup de franchise et d'objectivité, que ce qui semble bloquer dans
ce dossier, c'est que celui qui en est le propriétaire s'appelle
Campeau. Pour plusieurs, et on se l'est fait dire à votre bureau, en
votre absence, cependant, si ce n'était pas Campeau qui était
propriétaire, cela irait peut-être autrement. Je ne marche pas
là-dedans, M. le Ministre.
Nous autres, ici, on ne s'occupe pas de savoir qui est le
propriétaire, mais bien de savoir qu'il y a 600 employés qui
n'ont pas d'emploi. C'est assez désagréable d'entendre dire que
c'est le propriétaire qui en est la cause. Nous ne servons pas les
intérêts des propriétaires d'entreprise, mais de ceux qui
sont concernés. Je tiens à le porter à votre attention,
parce que cela a été dit dans vos bureaux également.
Je pense, M. le ministre, que le dossier de Gagnon et Frères est
certainement l'un des plus préoccupants de votre ministère. Pour
avoir une certaine chance de réussite des dossiers des Terres et
Forêts, il m'est toujours apparu que, pour les réussir, il fallait
d'abord se rencontrer. Je trouve impensable vous me le pardonnerez, mais
c'est mon devoir de le faire que le ministre des Terres et Forêts
n'ait pas encore convoqué à son bureau les autorités
concernées. Comment voulez-vous que cela se règle si on ne se
parle pas? Comment voulez-vous que cela se règle, quand on est encore
rendu, aujourd'hui, au mois de mai, à prétendre que des offres
ont été faites par écrit?
Vous avez déposé, M. le ministre, hier à
l'Assemblée nationale, un document qui fait état des
approvisionnements actuels de la compagnie Gagnon et Frères. Or, je
prétends que le moindre geste de bonne foi de la part des Terres et
Forêts permettrait le règlement de ce dossier rapidement. Votre
offre de $1,5 million, faites-là par écrit avec votre signature,
votre offre dont vous parlez un peu, ici, mais dont la compagnie n'a jamais
pris connaissance officiellement dont nous n'avons aucun dossier... J'ai ici
les copies de lettres sans réponse. Je prends à témoin
ce n'est pas au point de vue politique que je le fais le
commissaire industriel avec qui la ville, les autorités ont
communiqué et qui est toujours sans réponse. Je pense que c'est
dramatique. Je me fais vraiment l'interprète d'une population un peu
suffoquée dans le moment par cette absence de coordination du
travail.
Egalement, même si je m'adresse au ministre des Richesses
naturelles, je pense que c'est également mon devoir, comme je l'ai fait
en privé avec vous, M. le ministre, de demander, par votre
intermédiaire, l'intervention de votre collègue, le ministre du
Travail dans ce dossier. Je trouve cela absolument incroyable qu'il n'y ait
personne, dans l'un ou l'autre ministère, pour accorder une attention
spéciale à 600 travailleurs qui ont actuellement un revenu de $30
par semaine.
M. le ministre, quand le député de Montmagny-L'Islet vous
a demandé, le 5 mai dernier: "Quelles sont les solutions de rechange que
vous avez mises de l'avant, comme gouvernement, pour ramener au travail les 600
travailleurs de l'industrie Gagnon? Je cite le ministre des Richesses
naturelles: "Une des solutions de rechange, évidemment, c'est le
démarrage de l'usine de Saint-Félicien. Il y aura quand
même la création d'un bon nombre d'emplois directs et indirects
dans la région, ce qui est déjà un point important".
Peut-être qu'il y a une mauvaise interprétation,
peut-être que le ministre avait mal interprété ou mal
compris la question du député de Montmagny-L'Islet, mais il est
évident que nous ne pouvons accepter que les employés de Gagnon
et Frères soient reclassés dans l'industrie de Donohue, ce qui
équivaut, à toutes fins pratiques, à une
déclaration ministérielle de fermeture de l'industrie Gagnon et
Frères.
Alors, je voudrais, par votre intermédiaire, demander ce matin au
ministre des Terres et Forêts, de convoquer à son bureau les
autorités de Gagnon et Frères, également le commissaire
in-
dustriel, moi-même et les autorités de Roberval, parce que
je trouve qu'il y a trop de choses qui se sont dites qui ne reflètent
pas la réalité, la vérité.
Je voudrais, à ce moment, donner la parole au ministre et
espérer qu'il la prenne pour nous confirmer les documents écrits,
les déposer, si nécessaire, de manière que la population
soit bien renseignée. Par la suite, je poserai quelques questions
additionnelles.
Le Président (M. Clair): Le ministre des Terres et
Forêts.
M. Bérubé: Je signalerai, d'une part, que bien
qu'il y a eu très peu de correspondance écrite avec la
société Carrefour Corporation, concernant ce dossier, il me
semble que le nombre de lettres qui sont accumulées là indique
bien qu'effectivement, il y a de la correspondance écrite.
M. Lamontagne: Est-ce que vous voulez donner la date de la
dernière lettre, M. le ministre?
M. Bérubé: Là-dessus, je me rends compte que
vous avez raison sur un point, au moins. Suite à une discussion qui
s'est tenue au niveau du comité ministériel de
développement économique, où j'avais fait une proposition
au comité ministériel, suite à une demande de la
société Campeau à l'effet, d'une part, d'une nouvelle
source d'approvisionnement plus près de son usine, une diminution des
droits de coupe, d'autre part, également un programme de voirie
forestière qui était au montant de $5 millions dans la
première demande... A la suite de cette demande, les autorités du
ministère avaient remis cette demande à l'intérieur de
normes du ministère et proposaient, à ce moment, c'était
de la voirie forestière pour environ $1,5 million, de relocaliser l'aire
de coupe au nord de la concession révoquée de Nicauba qui donnait
accès à une qualité de bois supérieure et
s'opposaient à la possibilité de donner des réductions de
droit de coupe, c'est-à-dire que c'était directement le
gouvernement qui n'acceptait pas le principe des réductions de droit de
coupe.
Cependant, le gouvernement nous avait demandé, de concert avec le
ministre de l'Industrie et du Commerce, de son sous-ministre et du
sous-ministre des Terres et Forêts, d'évaluer des façons de
pouvoir aider financièrement l'entreprise sans passer par des
prêts sans intérêt ou sans passer par des réductions
de droits de coupe ou autres modes de subvention et, dans le mécanisme
proposé, avancé, il y avait la possibilité de participer
au capital-actions de l'entreprise; c'est donc dire de financer l'entreprise
directement par des injections de capital.
Cependant, je pense que je ne pourrai pas vous donner beaucoup de
détails personnellement puisque ce n'est pas un dossier. J'ai
demandé à mon secrétaire particulier, Jacques Poirier, de
suivre le dossier de très près, ce qui fait qu'il est en contact
pratiquement hebdomadaire avec M. Blanchet pour voir dans quel sens
évolue le dossier. Néanmoins, il y a eu plusieurs rencontres en-
tre les autorités et le sous-ministre et peut-être que l'on
pourrait justement expliciter un peu ce qui a été proposé
et dans quel sens. Mais je suis d'accord avec vous pour remarquer que,
contrairement à ce que je croyais, la proposition de relocalisation de
même que la proposition de voirie forestière pour $1,5 million ne
semblent pas, comme telles, avoir été communiquées par
écrit, mais plutôt verbalement lors d'une rencontre. A la suite de
cette rencontre, il y a eu, évidemment, une lettre qui nous est revenue
de la société, qui n'acceptait pas, comme telles, les offres et
nous en faisait d'autres.
Vous pourriez peut-être parler davantage des réunions que
vous avez eues.
Il y a eu des rencontres au cours desquelles nous avons discuté
avec les officiers de la compagnie des propositions verbales du
ministère. Elles se sont tenues il y en a trois principales
le mercredi 12 janvier 1977, le mardi 1er février 1977, le jeudi
24 février 1977...
M. Lamontagne: Mais quand vous parlez des principaux dirigeants,
je ne crois pas, M. le sous-ministre, qu'à ce moment-là, il y a
eu une autorité de la compagnie de présente. Il s'agissait
peut-être plutôt d'un ingénieur ou...
M. Bérubé: II s'agissait, en fait, de M. Blanchet,
de Campeau, Québec, de M. Rosaire Gagnon...
M. Lamontagne: M. Gagnon mentionne, dans une lettre je la
prends telle qu'elle est écrite, en date du 31 mars que la
rencontre a eu lieu avec vous, M. Légaré, au mois de
décembre 1976, et que, depuis ce temps, ce qu'on a souhaité, en
fait, c'est une rencontre avec le ministre et les sous-ministres, qu'on demande
d'ailleurs et qui a été demandée par toutes les parties
que je vous ai énumérées tout à l'heure.
M. le ministre, comme il est inscrit au journal des Débats que
vous avez un dossier volumineux de correspondance, j'aimerais savoir la date de
la dernière lettre qui apparaît là-dedans.
M. Bérubé: C'est une lettre très
récente, du 10 mai, à Gagnon et Frères où, cette
fois, à la suite des demandes, justement, à l'Assemblée
nationale, j'ai communiqué par écrit les offres qui avaient
été faites.
M. Lamontagne: D'abord, je comprends que c'est à la suite
de nos questions, mais est-ce qu'on pourrait aller à la date de la
lettre antérieure au 10 mai? Celle d'avant le 10 mai, ça remonte
à quelle date?
M. Bérubé: II y a eu une lettre à M. T.-H.
Simard le 4 avril. Il y a eu une lettre à M. T.-H. Simard, du CRD,
à nouveau le 16 mars.
M. Lamontagne: Non, mais, M. le ministre, pouvez-vous me dire...
Vu qu'on a beaucoup parlé de correspondance de la part du
ministère, d'of-
fres écrites, j'ai ici des lettres qui vous ont été
adressées par les autorités de la compagnie. Pouvez-vous me dire
si vous avez déjà écrit à la compagnie Gagnon et
Frères en réponse aux lettres qui vous ont été
adressées?
D'abord, M. Simard, que vous mentionnez, c'est le directeur du Conseil
régional de développement du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Cela n'a
aucun rapport avec un dirigeant de la compagnie Gagnon et Frères.
M. Bérubé: A partir du mémoire du ministre,
il y a un mémoire que j'ai soumis au Conseil des ministres le 10 janvier
1977, dans lequel nous formulions notre proposition, nous avons mis au point
notre proposition. Je constate qu'il ne semble pas y avoir comme telle de
lettre...
M. Lamontagne: En fait, M. le ministre...
M. Bérubé: ...a priori, mais que des rencontres
avec les autorités.
M. Lamontagne: Mes questions ont comme but de mettre en
relief...
M. Bérubé: Oui.
M. Lamontagne: ...ceci: Comment voulez-vous qu'un problème
se règle quand on ne se rencontre pas et qu'on ne s'écrit
même pas. J'ai des lettres ici de la compagnie...
M. Bérubé: Pour les rencontres, on me souligne
qu'il y a eu quand même trois rencontres et ces dernières se sont
tenues avec les gens de Gagnon et Frères.
M. Lamontagne: Oui.
M. Bérubé: Qu'il n'y ait pas eu...
M. Lamontagne: ...mais, en même temps, il faut
penser...
M. Bérubé: ...de lettres écrites à un
certain moment pour confirmer, je pense que je serais d'accord avec vous
pour...
M. Lamontagne: Je dis, M. le ministre, que les autorités
de Gagnon et Frères, dans un dossier aussi important, c'est sûr
que le président de la compagnie vous a demandé des rencontres
personnellement, la ville de Roberval, le commissaire industriel... On n'a pas
d'accusé de réception.
Dans le secteur de Roberval, la population a un peu l'impression que le
commissaire industriel, la ville, le député, que personne ne
s'occupe du dossier de Gagnon et Frères. Pas besoin de vous dire
je pense qu'on a plusieurs collègues ici, j'en vois un, le
député de Dubuc pour le dossier de Samoco,
également, on a de la visite souvent et lorsqu'il s'agit de dossiers
aussi importants, il faut en être fort conscient.
M. le ministre, je vais vous poser une question.
M. Bérubé: II y a un point qui semble... Dans une
lettre qui nous vient de Gagnon et Frères, de M. Gagnon, celui-ci
confirme quand même l'objet des discussions récentes concernant la
construction des chemins qui avait déjà fait l'objet,
semble-t-il, d'un accord verbal entre eux. Nous avions fait une proposition de
participation sous forme d'équité, de capital-actions à
l'entreprise. Dans sa réponse, datée du 21 janvier, il nous
retourne la balle en considérant plutôt un prêt sans
intérêt au montant de $2,5 millions.
Il faut quand même dire que la première demande de Gagnon
et Frères portait sur une réduction de droits de coupe, principe
qui n'a pas été retenu par le gouvernement, puisque nous
n'accordons plus maintenant de réduction de droits de coupe pour des
raisons de clarté.
M. Lamontagne: Cela fait longtemps ça!
M. Bérubé: Oui. Mais ce que je vous dis maintenant
est que la deuxième intervention du gouvernement, à la suite du
mémoire que j'ai soumis au Conseil des ministres, au début de
janvier, était que l'on pouvait envisager trois choses: la
relocalisation dans la concession au nord; deuxièmement, $1,5 million de
voirie forestière et, troisièmement, la discussion, la
négociation d'une participation au capital-actions; ceci a fait l'objet
d'une rencontre à la suite de laquelle M. Gagnon a répondu que ce
qu'il envisage est un prêt sans intérêt plutôt au
montant de $2,5 millions remboursable, s'il y a des profits, et non
remboursable, s'il n'y a pas de profit.
C'était donc la réponse de M. Gagnon à cette
discussion. A la suite de cela, effectivement, je me rends compte d'une chose.
Il n'y a pas comme telle, à la suite, une lettre du ministère
disant que nous reconfirmons par écrit la proposition qui lui avait
été faite et d'ailleurs ce que nous avons fait à la suite
des interventions en Chambre, puisque j'ai fait préparer à ce
moment une lettre dans laquelle on reprend tout simplement ce qu'on lui avait
offert verbalement.
M. Lamontagne: C'est ce que je ne comprends pas, c'est que,
personnellement, il y a deux jours a peine, je disais: M. le ministre, vous
êtes bien sûr qu'il y a des offres écrites à Gagnon
et Frères? Vous disiez: Oui, j'ai vérifié. Il y a des
offres écrites et tout est en ordre.
M. Bérubé: Je me suis informé auprès
de mes hauts fonctionnaires s'il y avait des offres écrites qui avaient
été faites et on m'avait dit oui.
M. Lamontagne: En fait, mon intervention n'a pas comme but de
discuter les offres que vous avez faites, $1,5 million. Je n'ai pas à
les discuter. Je demande tout simplement qu'elles soient faites d'une
façon officielle. Si la compagnie ne les juge pas bonnes, elle
écrira pour dire qu'elle ne les juge pas bonnes, mais nous tenons, pour
le moment, à les avoir par écrit.
Lorsque vous parlez de la participation financière, j'ai ici le
mémo qui nous a été adressé par le
président; d'abord, la compagnie Gagnon et Frères n'a pas
un capital-actions par elle-même, mais c'est une division à part
entière de Campeau.
Or, il n'y a pas d'action de Gagnon et Frères. Il y a seulement
des actions de Campeau, ce qui empêche une vente d'actions ou une
participation financière du gouvernement du Québec à
l'intérieur des actions de Gagnon et Frères. Mais il faut dire
cela.
M. Bérubé: C'est ce que l'entreprise nous avait
répondu.
M. Lamontagne: Oui, mais ce n'est pas un refus de la
compagnie.
M. Bérubé: Non.
M. Lamontagne: C'est une impossibilité de la compagnie de
procéder de cette manière. Egalement, le gouvernement du
Québec, par l'intermédiaire de la caisse de dépôt
détient 10% du capital-actions de la compagnie Campeau, à tort ou
à raison, ce n'est pas mon affaire, c'est tout simplement pour le
mentionner. Egalement, au cours des discussions, personne ne le mentionne, la
compagnie a parlé d'un partage 50-50 d'un capital éventuel, entre
le gouvernement du Québec et la compagnie Gagnon et Frères,
à être restructuré. Je ne crois pas qu'on soit totalement
opposé à une intervention du gouvernement. Ce qui rend ce dossier
aussi important, c'est qu'en plus d'avoir 600 personnes qui ne travaillent pas
actuellement, on pourrait en avoir 800... M. le ministre, vous êtes sans
doute au courant personnellement, ainsi que vos hauts fonctionnaires, d'une
possibilité vraiment concrète d'une industrie additionnelle
rattachée à la compagnie Gagnon et Frères, une industrie
de panneaux-particules qui créerait 125 emplois. Des discussions assez
sérieuses ont eu lieu à votre ministère ainsi qu'au
ministère de l'Industrie et du Commerce. Vous comprenez tout le
potentiel qu'on a là et, pour toutes sortes de raisons, je ne veux
donner tort à personne... mais simplement arriver avec des faits et
dire: Ecoutez, là il y a quelque chose qui ne marche pas. On devrait
avoir ceci, on ne l'a pas. Ne pas donner tort à personne, passer
l'éponge, si c'est possible, et dire: La meilleure solution, il me
semble, c'est encore la plus naturelle, c'est qu'on va tous se rencontrer. J'ai
fait cela quelques fois. Je barre la porte, je jette la clé et je dis:
On sortira d'ici quand le dossier sera réglé. Vous allez voir que
les gens n'aiment pas être enfermés longtemps.
C'est parce que les solutions sont toutes là, M. le ministre et
je voudrais expressément je le fais au nom de toute la population
concernée demander votre intervention personnelle dans le dossier
de Gagnon et Frères. Les offres dont vous avez parlé, pour
plusieurs, paraissent raisonnables, si j'avais à les discuter, je serais
peut-être d'accord avec vous. C'est pour cela que j'insiste tellement sur
cette production publique, si nécessaire, de ces offres et, en
même temps, je dois vous demander de nouveau d'insister auprès de
votre collègue, le ministre du Travail, pour qu'il intervienne dans ce
dossier également. Tous les deux, vous pouvez rendre de grands services
actuellement à cette population.
Les travailleurs, tout à l'heure, vont se tourner d'une
façon brutale vers le gouvernement et, je vous l'ai dit il est temps
plus que jamais d'intervenir dans ce dossier. Je connais vos autres
préoccupations, mais 600 employés dans un secteur qui comprend
près de 20% de chômage déjà, c'est dramatique. Toute
la population de Roberval s'en ressent d'une façon dramatique pour
rappeler un autre mot. Et mes bons amis, vos hauts fonctionnaires que je vois
en arrière, le message s'adresse à eux, également, M.
Légaré, M. Poulin, pour qu'un échéancier soit
fixé sur ce dossier. Je sollicite publiquement une convocation du
ministre à ses bureaux et je vous assure qu'on va collaborer d'une
façon étroite avec vous pour apporter un règlement complet
à ce dossier.
Excusez-moi, je vais demander à ma personne-ressource si elle a
des questions.
M. Bérubé: Je pourrais peut-être vous
présenter officiellement le rapport du comité ministériel
permanent de développement économique du 13 décembre 1976,
pour bien montrer que dès le mois de décembre, pour autant que
j'étais concerné, j'avais déjà
présenté une proposition de solution. Je donne les conclusions:
Le comité ministériel permanent du développement
économique convient avec le ministre des Terres et Forêts de venir
en aide à l'entreprise Gagnon et Frères, de Roberval, en lui
accordant une nouvelle garantie d'approvisionnement dans le territoire
détenu par Consolidated Bathurst dans les régions de Chibougamau,
ce qui implique la rétrocession de cette concession au coût de
$300 000. Cette rétrocession a été effectuée. En
construisant la voie d'accès au territoire de coupe à un
coût total de $1 500 000, étalé sur les cinq prochaines
années. Ceci a donc été également discuté
avec l'entreprise... La mise en force de cette dernière mesure
nécessite toutefois que le Conseil du trésor en approuve
préalablement les implications budgétaires.
Le ministère des Terres et Forêts pourrait, par ailleurs,
utiliser, en collaboration avec le ministère de l'Industrie et du
Commerce, négocier si nécessaire avec Gagnon et Frères la
forme et les modalités d'une aide additionnelle directe qui pourrait lui
être consentie en contrepartie d'une participation gouvernementale aux
profits que pourrait ultérieurement retirer l'entreprise.
Donc, à la suite de cette réunion du 13 décembre,
évidemment, les vacances de Noël sont intervenues, il n'a pas
été possible de tenir une rencontre. Cependant, le 12 janvier
1977, lors d'une rencontre entre les autorités du ministère
à laquelle je ne participais pas, on a fait part à l'entreprise
de cette position. Donc, l'entreprise sait, dès le départ, mais
je concède avec vous, qu'il aurait dû y avoir non seulement
présentation des conclusions de ce mémoire, mais aussi un
document écrit qui, à ce moment-là, n'aurait pas
permis
à l'entreprise de dire qu'aucune offre ne lui avait
été faite. Cela aurait certainement clarifié la situation.
Là-dessus, je suis entièrement d'accord avec vous.
M. Lamontagne: M. le Président, pour terminer, je ne peux
que suggérer, compte tenu de certaines imprécisions de part et
d'autre que vous les convoquiez à votre bureau, si possible en
présence du commissaire, même du maire de Roberval et de
moi-même, les autorités, celles qui doivent signer un document et
qu'on sache véritablement leurs positions. Je pense que vous pourriez
rendre de grands services actuellement.
Merci.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, le député de
Roberval faisait allusion tantôt aux cas de Dubuc qui sont assez nombreux
aussi et je ne sais pas de quelle façon il procède ou il a
procédé avec son dossier aux Terres et Forêts. Pour ma
part, j'ai rencontré les personnes intéressées qui
étaient aux prises avec des problèmes, par exemple, Sa-moco, le
cas de Jos Houde Limitée, le cas de l'industrie de Potvin et Bouchard
à Jonquière et j'ai discuté avec eux de la situation qui
prévalait et à partir des dossiers ainsi montés, j'ai
rencontré les officiers du ministère des Terres et Forêts
et nous avons réussi, comme ça, à établir des
éléments de solution qui ont permis de régler certains de
ces problèmes.
Quand j'entendais le député de Roberval, tantôt,
défendre le cas de Gagnon et Frères de Roberval,
évidemment c'est un dossier important, je me demande si au lieu
d'attendre la convocation du ministère... j'aurais, moi, c'est ma
façon, ce n'est peut-être pas la meilleure, mais pour l'instant,
c'est efficace j'aurais pris le dossier et rencontré les personnes
intéressées. Je pense, je ne sais pas si c'est le rôle d'un
député mais, en tout cas, je le vois ainsi... je m'en vais
directement au ministère et j'essaie de trouver les solutions avec les
personnes compétentes.
Les résultats qu'on a, jusqu'à maintenant, dans Dubuc,
nous ont permis de solutionner au moins quatre problèmes de scierie.
M. Lamontagne: M. le Président, en réponse au
député de Dubuc, je pense qu'il est bien jeune
député pour me donner des leçons. Je prends à
témoin tous les hauts fonctionnaires du ministère des Terres et
Forêts qui m'ont largement connu au cours des dernières
années. Je n'ai jamais manqué une semaine, pendant ce temps,
d'aller au ministère des Terres et Forêts. Mais en même
temps, dans le dossier de Gagnon et Frères, tantôt j'ai fait
état peut-être n'étiez-vous pas ici d'au
moins 50 rencontres personnelles. Je pense que ça fait pas mal de
rencontres. Mais il arrivait certaines imprécisions dont j'avais convenu
avec le ministre de discuter ici à la commission parlementaire. C'est
une entente que nous avions prise tous les deux pour essayer de clarifier et
espérer une rencontre avec les représentants de Gagnon et
Frères. Parce que comme député, je ne peux pas me
déclarer représentant de Gagnon et Frères. Je n'ai aucun
mandat pour ce faire.
C'est donc à titre de député que je peux intervenir
à une commission et si le ministre nous invite, dans le cas de Gagnon et
Frères, c'est avec plaisir que je vais répondre. Cela a
été le but, d'ailleurs, de mon intervention.
M. Desbiens: Je n'ai sûrement pas de leçons à
donner au député de Roberval, M. le Président. Cela
n'était pas mon intention non plus.
M. Lamontagne: Surtout pas dans le domaine forestier.
M. Bérubé: Je dois dire d'ailleurs que le
député de Roberval est connu pour suivre de très
près les dossiers de son comté.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bellechasse.
Samoco
M. Goulet: Merci, M. le Président. Etant donné que
le député de Dubuc a parlé du cas Samoco, j'aimerais
demander au ministre s'il est vrai que... D'abord, Samoco est une filiale de
REXFOR. Si mes renseignements sont exacts, Samoco couperait environ 50 millions
de pieds de bois par année. Est-il vrai que Samoco a un déficit
d'environ $50 les mille pieds de bois, soit pour une perte de $2,5 millions,
dans ce cas-là, plus, d'après le rapport, une perte totale de
plus de $5 millions?
On sait qu'avec cet argent, Samoco concurrence l'entreprise
privée. J'aimerais savoir ce qu'entend faire le ministre, si on
amène ces cas-là, parce que, d'après moi, la solution
apportée à Samoco est une solution d'assistance sociale. Est-ce
qu'on amène une solution d'assistance sociale, pour créer de
l'emploi, pour concurrencer l'entreprise privée? J'aimerais que le
ministre nous donne son impression, son opinion, dans ce dossier.
M. Bérubé: Si vous permettez au ministre de parler
par le biais du président de la société REXFOR, il serait
peut-être plus en mesure que moi de discuter des problèmes qu'il
affronte présentement.
Vous voulez que je parle de Samoco? Les difficultés que Samoco
éprouve actuellement sont dues à une foule de circonstances dont
on a hérité lorsqu'on a pris possession de Samoco. Samoco est
considérée comme une industrie de sciage qui devrait concurrencer
comme vous le dites, les autres industries de sciage, parce qu'elle est en
affaires pour faire des affaires...
L'intervention gouvernementale n'est pas une intervention strictement
sociale, comme vous le laissez entendre, parce que, avec les bilans proforma
que nous avons préparés, éventuellement,
Samoco s'achemine vers une rentabilité. Est-ce que vous avez
d'autres...?
M. Goulet: Je m'excuse, M. le Président. Est-ce que j'ai
bien compris qu'elle s'achemine vers une rentabilité?
M. Bérubé: Oui, dans quatre ans. M. Goulet:
Dans quatre ans.
M. Bérubé: C'est un processus qui est très
long, que nous trouvons très long nous-mêmes. Mais c'est une
entreprise neuve, qui fait face à des difficultés
particulières.
M. Goulet: M. le Président, si vous me le permettez,au
début d'une séance de la semaine dernière, le ministre a
affirmé qu'il était satisfait de REXFOR, que REXFOR donnait des
résultats satisfaisants, là où l'entreprise privée
avait échoué. Mais en est-il de même pour les filiales de
REXFOR? Est-ce que le ministre pense la même chose des filiales de
REXFOR? Il est satisfait de REXFOR, mais les filiales de REXFOR, est-ce que
c'est la même chose? En est-il satisfait aussi?
M. Bérubé: Dans le cas de Samoco, il faut quand
même reconnaître que la situation est particulière. Il ne
s'agit pas d'une entreprise qui aurait été
récupérée après faillite par REXFOR et qui,
à ce moment-là, aurait pu redémarrer sur des bases saines,
mais d'une entreprise que REXFOR a dû récupérer avec des
quantités considérables de créances. Lorsqu'on examine le
passif d'une entreprise comme REXFOR, on se rend compte qu'il n'y a pas une
entreprise privée de sciage qui aurait pu survivre. C'est donc d'abord
un problème d'assainissement des finances et des créances de la
société, d'une part.
Egalement, il faut quand même convenir qu'il s'agissait d'une
usine neuve, avec plusieurs problèmes et de mauvaises conceptions de
l'usine comme telle, qui ont demandé des réparations, qui ont
commandé des transformations. Il faut également convenir qu'il y
a eu des problèmes administratifs au niveau du personnel-cadre,
problèmes administratifs qui sont en voie de résorption
présentement. Finalement, il y a également eu des
problèmes liés à la formation de la main-d'oeuvre dans
l'usine, la main-d'oeuvre en forêt étant extrêmement
experte, très bien rodée et peut-être une des meilleures au
Québec. Dans l'usine, évidemment, comme il s'agit d'une nouvelle
opération, il y a peut-être plus de difficultés à ce
niveau-là.
Par conséquent, c'est cet ensemble de problèmes qui ont
fait que, dans le cas de Samoco, les difficultés sont plus grandes.
Néanmoins, les succès antérieurs de Tembec sont connus de
tous. Je pense que la situation à Béarn et Taschereau n'est
nullement mauvaise et que, par conséquent, on peut dire que, dans
l'ensemble des filiales de REXFOR, au contraire, les résultats obtenus
jusqu'à maintenant, compte tenu que, dans tous les cas, il s'agissait de
faillites, où l'entreprise privée avait démontré
son incapacité de gérer, que REXFOR soit en mesure de
gérer ces entreprises est déjà un bon signe, car elle est,
à tout le moins, égale aux capacités des gestionnaires de
l'entreprise privée.
M. Goulet: M. le Président, si vous permettez, est-ce que
vous avez déjà entendu parler que certains concurrents mettaient
en doute ou doutaient de la qualité de la matière ligneuse
employée par Samoco, du produit Samoco? Il n'y a jamais eu de plainte
à ce sujet, à cet effet?
M. Bérubé: Comme toute autre scierie, comme tout
producteur de sciage, de temps à autre, il y a des plaintes, mais,
à ma connaissance, Samoco n'a eu que deux plaintes sur la question de la
qualité du bois, du façonnage du bois.
M. Goulet: C'est normal, deux plaintes?
M. Bérubé: Ah oui! je dirais même que c'est
très bon comme production.
M. Goulet: La concurrence...
M. Bérubé: On est sûr de présenter un
produit qui va donner satisfaction, parce qu'on sait que derrière
Samoco, c'est le nom du gouvernement qui est attaché.
M. Goulet: La concurrence n'a pas raison de se plaindre?
M. Bérubé: Je ne sais pas.
M. Goulet: Je pose la question.
M. Bérubé: Non, je ne le crois pas.
M. Goulet: Une dernière petite question, M. le
Président. On a parlé d'un déficit cette année,
c'est-à-dire selon le dernier rapport, de tout près de $5
millions. On a dit que, dans quatre ans, ce serait rentable. Mais le
déficit accumulé pendant quatre ans va être de combien? Les
prévisions?
M. Bérubé: Ce sera de $4 millions à $5
millions.
M. Goulet: Mais on a déjà $5 millions, cette
année.
M. Bérubé: Si vous prenez les états
financiers de REXFOR je ne sais pas si vous avez pris connaissance du
rapport annuel de REXFOR c'est que, lors de l'acquisition, REXFOR
c'est noté par le Vérificateur général avait
une perte, résultant des investissements dans Samoco, de $5 063 000.
M. Goulet: Oui.
M. Bérubé: On est parti avec un déficit de
$5
millions, mais après le redressement, ces $5 millions allaient
à peu près à $5,5 millions, quand on a
vérifié les états financiers de Samoco par la suite. Au
départ, on avait $5,5 millions de déficit. On ne pouvait pas
survivre de cette façon, c'est bien évident.
J'aimerais répondre aussi indirectement aux plaintes que vous
soulevez vis-à-vis de la société REXFOR. Je dois vous dire
que j'entends énormément de plaintes portées contre
à peu près tous les gros industriels du bois de sciage,
étant donné que, dans tous les cas, on trouve que leurs pratiques
sont inacceptables. J'entends régulièrement des plaintes
portées par tous les industriels du sciage contre les entreprises de
pâtes et papiers. Il semble, en effet, que dans un milieu où il y
a compétition, le propriétaire d'une scierie a toujours
l'impression que son compétiteur lui fait une concurrence
malhonnête. C'est peut-être bon signe. Cela montre que REXFOR joue
le jeu de l'entreprise privée.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, puisqu'on a soulevé le
dossier de Samoco, je pense qu'il serait intéressant de voir un peu plus
en profondeur les problèmes vécus là-bas. Tout d'abord, je
pense que c'est au début de l'année 1976 que, sur une demande du
gouvernement du Québec, REXFOR a eu à s'impliquer dans cette
compagnie, compagnie, il faut se le rappeler, qui avait été
créée et mise sur place à la suite d'une volonté
très ferme et très forte d'une population du comté de
Dubuc, soit la population de Sacré-Coeur, qui avait connu, au cours des
années antérieures, des conséquences sociales
causées par des entreprises qui avaient tenté, pendant une
certaine période, d'exploiter la forêt qu'on retrouve au nord de
la paroisse de Sacré-Coeur. Cette entreprise avait changé de
propriétaire tant et si bien que la population de la paroisse de
Sacré-Coeur se sentait dans une insécurité totale, parce
que cette population découvrait que l'expérience vécue
avec les compagnies qui avaient exploité la forêt, dans cette
région-là, ne leur donnaient pas de sécurité.
Comme il s'agit d'une région qui doit compter presque
essentiellement sur la forêt pour maintenir son équilibre
économique je ne crois pas qu'il y ait tellement d'autres champs
d'économie que la forêt qui permettent à cette population
de vivre cette population a décidé de prendre les mesures
pour assurer la permanence et la sécurité de l'économie de
cette paroisse en voulant devenir propriétaire d'une entreprise qui
aurait dû utiliser la ressource qu'il y avait là-bas.
Cette première expérience, naturellement, non pas parce
que c'était une société populaire, mais surtout à
cause de changements qui se sont produits dans l'industrie forestière,
surtout en ce qui a trait au sciage, le prix qui a été
payé à certaines périodes... Qu'on se rappelle les prix
qu'on payait pour le bois de sciage dans les années 1973 et 1974 qui
constituaient, au moment de la création de la première
entreprise, une invitation à vouloir aller dans ce secteur, parce qu'il
y avait quelque chose d'absolument intéressant à
l'époque.
Dès que cette période d'augmentation considérable
des prix du sciage eut été terminée, l'entreprise s'est
retrouvée avec des difficultés qui découlaient
principalement de cette situation. Les difficultés se sont mises
à grandir pour l'entreprise. C'est pourquoi, je pense, qu'une fois de
plus, on a demandé à REXFOR de devenir l'opération de
salut public pour des groupes au Québec. Ce n'était pas le
premier cas, il y en avait eu dans le passé. De ce côté, si
on me permet de donner mon opinion, je ne puis avoir, au-delà de points
qu'on peut discuter, que de l'administration pour REXFOR qui a accepté,
au cours des dernières années de jouer un rôle que nulle
autre, je pense, n'aurait pu jouer au Québec.
Je ne vois pas, devant tous les problèmes vécus dans
certaines régions du Québec, qu'on pense aux chantiers
coopératifs, àTémiscamingue, CIP, Kipawa, Cabano, Samoco,
et on pourrait citer d'autres cas, je ne vois pas qui aurait pu, autre que
REXFOR, compte tenu des organismes que nous possédons, permettre
à ces groupes populaires, à ces sociétés de chez
nous, qui avaient voulu bâtir quelque chose à partir d'une
recherche, je ne vois pas qui aurait pu jouer le rôle que REXFOR a
joué. On peut discuter, et je l'ai déjà fait, M. le
Président est avec nous, j'ai déjà discuté de
cheminements que REXFOR prenait dans certains de ses projets, entre autres un
projet qu'elle mène dans la région de chez nous, mais je veux
rappeler ici qu'on a demandé à Rexfor d'être une
espèce d'armée du salut dans le secteur du dépannage, et
on ne peut pas s'attendre, dans ce contexte, que REXFOR vienne faire des
miracles. On lui a demandé de prendre le contrôle ou de
s'impliquer dans des dossiers qui étaient extrêmement difficiles,
dossiers qui devaient toujours déboucher sur des faillites ou des pertes
non seulement financières, mais des pertes d'emplois. On lui a
demandé de jouer ce rôle, cela, il faut le reconnaître. On
pourra discuter d'autres éléments à REXFOR.
Quand le député de Bellechasse a posé une question
sur les capacités de fonctionnement et d'usinage de bois par REXFOR,
cela ne m'apparaît pas un problème fondamental. Je croirais
davantage qu'on pourrait examiner les méthodes de vente de REXFOR pour
autant que Samoco est concernée, c'est-à-dire les prix que Samoco
a réclamés pour son produit à l'intérieur de
l'entreprise privée, c'est-à-dire à l'intérieur
d'un marché où la concurrence est très vive. Il nous est
apparu, à certains moments, que, pour des raisons que je ne connais pas,
Samoco a offert son produit à des prix qui étaient
légèrement inférieurs et peut-être, en deux
occasions, passablement inférieurs à ce que l'industrie, en
général, pouvait demander pour un produit équivalent.
J'aimerais avoir les commentaires du président qui a sans doute
suivi cet état du dossier, parce que ce n'est pas tout de produire, il
faut également savoir vendre et aller chercher les meilleurs prix sur
les marchés qu'on a, tant au Québec qu'en Ontario ou aux
Etats-Unis.
M. Bérubé: M. le Président, c'est quasiment
gênant de répondre, mais j'accepte le compliment de M. Giasson, au
nom de l'équipe de REXFOR, au nom du vice-président du conseil
d'administration et du personnel de REXFOR qui font un travail fantastique,
à mon point de vue. Je leur transmettrai vos hommages. Ces gens font un
bon travail, et je vous dirai pourquoi. Ils sont motivés parce qu'ils
sentent qu'ils réalisent quelque chose pour le bien de leurs
concitoyens. Pour répondre à l'autre question, concernant les
ventes de Samoco, le prix moyen de vente de Samoco on a plusieurs
dossiers de scieries, à REXFOR, qu'on examine, des dossiers de
l'entreprise privée, d'autres dossiers le prix moyen de vente de
Samoco est supérieur à celui des entreprises qu'on a
examinées, où on a été demandé pour
soumettre un rapport ou examiner des choses. Quand on regarde dans les
dossiers, je dirais que le prix de vente moyen de Samoco est de $134.46, ou
quelque chose de semblable, à quelque cents près, le prix moyen
de vente. C'est sûr qu'il y a des bois de qualité, qu'il y a des
bois de moindre qualité. Cela varie beaucoup, mais il faut mentionner le
prix moyen, parce que cela varie de $55, $70 jusqu'à $170 ou $180. On a
hérité, à Samoco, si vous voulez, d'un contrat avec une
compagnie française qui n'est pas avantageux du tout. C'est un prix qui
date d'il y a deux ans. Avec l'inflation, on est obligé de le
réaliser, sinon, on sera poursuivi pour la différence du
coût. Alors, je préfère de beaucoup faire travailler les
gens que d'être condamné en cour à payer un déficit
à une compagnie étrangère.
Mais le prix de vente moyen cela peut arriver par exception qu'il
y ait eu des ventes particulières, comme vous dites est
très avantageux à Samoco, si on le compare à d'autres.
M. Giasson: M. le Président, si j'ai soulevé cette
question, c'est qu'à un moment donné, au cours d'une conversation
avec des industriels forestiers de ma région j'ai de grosses
entreprises de sciage dans mon comté nous discutions de tout ce
qui était problème de l'industrie du sciage, approvisionnement,
exploitation d'usine, prix du bois au marché, capacité d'aller
sur le marché et, à deux occasions, deux propriétaires
d'usine, chez nous, m'ont indiqué qu'au moment de discussion
téléphonique, parce que du bois, ça se vend très
souvent par téléphone c'est le moyen de rejoindre
rapidement les marchés l'interlocuteur, à l'autre bout,
disait: Tu n'y es pas du tout dans le prix que tu me demandes pour telle
quantité de bois, pour telle qualité de bois, pour telle
dimension, parce que j'obtiens exactement ce que tu m'offres pour $25 de moins
en le commandant chez Samoco. Moi, j'ai demandé aux gens qui m'ont dit
ça: Etes-vous sûrs? Avez-vous contrôlé ça? Ils
ont dit: On a insisté. Cela nous renversait. On a fait des
démarches plus poussées pour savoir si c'était vrai, pour
réaliser que pour une qualité équivalente et une dimension
équivalente de bois, Samoco venait nous apporter une concurrence qui
était insoutenable. Ils ont dit: On ne peut pas comprendre qu'une
compagnie, qu'une entre- prise qui vit d'une certaine manière avec
l'appui de l'Etat, avec les dollars de la société
québécoise, puisque REXFOR s'est impliquée dans Samoco
avec de l'argent qui lui est voté par l'Assemblée nationale du
Québec, vienne, dans la mise en marché du bois de sciage, nous
donner de semblables coups de Jarnac.
M. Bérubé: C'est pratique courante parmi les
acheteurs de bois de jouer une compagnie contre l'autre. J'ai ici, avec moi, le
vice-président de REXFOR, qui est en même temps président
à Taschereau et à Béarn, et il dit que les ventes, comme
vous le mentionnez... le gouvernement désire également qu'on
organise un système de marketing beaucoup plus à point que ce
qu'on a actuellement. Mais tout ça, ce n'est pas spontané.
Le commerce du bois, comme vous l'avez mentionné, ça se
fait au téléphone. On téléphone à l'un,
téléphone à l'autre, et on les joue, l'un contre l'autre
tout le temps comme ça. Evidemment, c'est avantageux, peut-être,
de porter une petite plainte et dire: L'autre vend trop bon marché,
parce qu'il y gagne quelques cents aussi.
Actuellement, on tente d'organiser un système de marketing
beaucoup plus raffiné, mais c'est un commerce qui est difficile, parce
que, la plupart du temps, ce sont les acheteurs qui fixent les prix et non le
vendeur. A toutes les semaines, je comparais les prix de vente à Samoco
avec ce qui est publié, mettons, à Hearst, ou à Toronto,
avec Knots and Slivers ou CLA, et les prix de vente à Samoco se
maintenaient dans les normes de publication générale. Il peut
arriver un cas d'exception. Mais il m'est arrivé une plainte ou deux que
j'ai référées immédiatement et j'ai eu les
explications du bureau de vente de Samoco qui me semblaient
justifiées.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Le député de Roberval.
M. Lamontagne: M. le Président, je voudrais
également me joindre au député de Montmagny-L'Islet pour
féliciter les autorités de REXFOR pour le magnifique travail
qu'elles font. Evidemment, lorsqu'on parle de concurrence, REXFOR est souvent
visée. On dirait que c'est la bête noire dans le circuit, mais je
pense qu'elle joue un rôle extrêmement important. Le cas de Samoco
est assez criant d'évidence où l'intervention de l'Etat
était absolument nécessaire, et REXFOR est devenue, avec les
années, un outil extrêmement précieux. Je suis
assuré que le ministre va l'apprécier de plus en plus au cours
des prochaines années.
Je trouve que nous sommes privilégiés, au Québec,
de pouvoir avoir, comme dans d'autres secteurs de l'économie
québécoise, REXFOR. Bien sûr, comme toute entreprise, il
peut y avoir des erreurs de parcours, de mauvaises évaluations, mais,
moi, je ne voudrais qu'en aucun moment, l'évaluation globale de REXFOR
se fasse à partir de cas isolés qu'on retrouve, d'ailleurs dans
toutes les industries quelles qu'elles soient.
REXFOR, quant à moi, du moins, est appelée à
jouer un rôle de plus en plus prépondérant, compte
tenu je pense que le ministre en est bien conscient des
obligations Politiques avec un grand P du ministre des Terres et
Forêts, qui fait face quotidiennement à des problèmes dont
les solutions, si elles sont là, n'apparaissent pas à vue
d'oeil.
Le ministre des Terres et Forêts est confronté, il le sera,
il en informe presque quotidiennement l'Assemblée nationale, avec des
problèmes très sérieux et c'est là qu'on voit
l'importance du rôle que le ministre choisira peut-être avec REXFOR
de pouvoir participer au maintien et au développement de
l'économie québécoise.
Mais je voudrais faire mon intervention dans... Le fait que REXFOR soit
appelée déjà d'ailleurs à participer activement au
développement de l'industrie forestière au Québec met
peut-être en relief son rôle premier d'entrer en action comme toute
jeune entreprise, je pense, qui se cherche un peu...
Dans le comté de Roberval comme ailleurs, on est témoin de
certaines activités de REXFOR, tant à Girardville ou ailleurs
dans le coin de Roberval, qui semblent avoir moins leur raison d'être,
considérant le rôle important que peut jouer REXFOR. Lorsqu'on a,
par exemple, à Girardville, dans le comté de Roberval, que M.
Côté connaît bien, l'intervention de REXFOR dans une
forêt cantonale, elle vient presque se substituer à l'entreprise
locale qui, à certains moments, ne peut obtenir un approvisionnement
forestier alors que REXFOR peut, par exemple, couper douze millions de pmp
à Girardville.
Je pense qu'il serait peut-être temps que le ministre des Terres
et Forêts et le président de REXFOR tout d'abord, soient fortement
conscients du rôle prépondérant que joue REXFOR et
peut-être délaissent ce secteur où il y a
énormément de critique de la part des petits usagers.
Sans en nommer, j'ai quelques petits utilisateurs qui désirent
avoir un approvisionnement qui se trouve dans le domaine de REXFOR, quand on
voit, par exemple, à Girardville, M. Côté, REXFOR exploiter
la forêt sur le bord du chemin. Le gars repasse cinq minutes
après, il est rendu au chantier de Rexfor, il couche chez lui et va
dîner chez lui, cela s'exploite à 20 ou 25 pieds du chemin, et la
qualité de bois est absolument sensationnelle.
M. Bérubé: On fait de l'argent...
M. Lamontagne: Pardon? Je l'espère. J'enlèverais
certaines félicitations, mais je pense que vous avez un rôle qui
s'identifie à Samoco et à d'autres éventuellement que le
ministre décidera avec vous, mais vous devriez peut-être mettre
ces choses un peu plus en veilleuse. Vous avez dans plusieurs comtés du
Québec le potentiel voulu pour rendre à la population les
services qu'on espère lui voir rendre et REXFOR pourra y jouer un
rôle majeur. Samoco en est encore un exemple vraiment frappant. Quant
à moi, l'action de REXFOR dans Samoco est extrêmement saine et
salutaire. Quand vous avez décidé d'y aller, je pense que tout le
monde, et il ne faudra pas que personne se cache en arrière des poteaux,
était fort conscient des immenses responsabilités
financières que REXFOR allait assumer. L'entreprise privée avait
peur d'intervenir là-dedans et je pense que c'est normal qu'un
gouvernement soit préoccupé du maintien du développement
d'un secteur tel que Sacré-Coeur. Je vous félicite de l'avoir
fait, mais de là à espérer que le ministre, à
l'occasion, sans en faire une règle de conduite, à la minute
qu'il y a un problème, y enverra REXFOR, bien non! Ce n'est pas cela du
tout, mais c'est tout de même un outil que le ministre a en main. C'est
sûr que, souvent, tout le monde voudrait voir le gouvernement intervenir
dans ses affaires mais ma pensée personnelle, c'est presque en
désespoir de cause que le ministre peut et doit intervenir dans de
telles circonstances, mais au moins a-t-il en main un outil extrêmement
important pour le faire. Dans cet esprit, je voudrais également
féliciter le ministère des Terres et Forêts de toute
l'action, tant sur... Je suis assez conscient personnellement des
difficultés auxquelles un ministère comme le vôtre, M. le
ministre, a à faire face tout au long de la journée, d'autant
plus, comme vous le déclarez vous-même, que la situation actuelle
dans l'industrie du bois de sciage n'est pas facile et que les solutions sont
souvent fort peu nombreuses. Tout ce que nous pourrons faire de notre
côté pour aider à collaborer nous le faisons, et je pense
que la meilleure façon de le faire est d'encourager ceux qui
actuellement dirigent ce ministère extrêmement important pour le
Québec, de leur souhaiter bonne chance et de leur offrir notre meilleure
collaboration.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L' Islet.
M. Giasson: Toujours sur le dossier Samoco, en 1976, si je ne
fais erreur, REXFOR avait été appelée à prendre une
part du capital-actions de la compagnie Samoco.
M. Bérubé: Au début. Au tout début,
on avait 12% des actions.
M. Giasson: Mais depuis, il y a eu un réaménagement
du capital-actions.
M. Bérubé: Oui, il y a une proposition de faillite.
On a pris l'entière propriété de Samoco, à
100%.
M. Giasson: Mais, suite à d'autres difficultés qui
sont apparues au cours de l'automne dernier et au cours de l'hiver, est-ce que
vous avez l'intention de modifier l'état financier? Est-ce que Samoco va
continuer de respecter tous les engagements qu'elle avait à l'endroit de
différents créanciers ou si elle pense modifier ce portrait
financier de l'entreprise?
M. Bérubé: On ne pense pas modifier les
propositions initiales. On a restructuré ce n'est pas
complété encore la position financière et
les états financiers de Samoco de façon à présenter
quelque chose de sain.
M. Giasson: Ce qui me permet de comprendre que tous ceux à
qui Samoco devait de l'argent vont voir leur créance reconnue, quitte
peut-être à en faire le paiement, étalé sur une plus
longue période.
M. Bérubé: C'est cela. Tout le monde veut respecter
les propositions de l'an dernier et tout le monde sera payé suivant
cette proposition, à moins qu'il ne se produise des faits nouveaux qu'on
ne peut pas déceler actuellement. Je n'en vois pas. Je pense bien qu'on
va procéder ainsi. Evidemment, il y a un problème légal,
c'est-à-dire qu'il faudra amender la loi de REXFOR pour permettre cette
intervention, parce que dans la loi de REXFOR, tout l'argent prévu au
capital-actions est épuisé, alors il faut le faire de cette
façon-là.
M. Giasson: Tout le capital, si j'ai bien compris, qui a
été mis à votre disposition.
M. Bérubé: C'est-à-dire ce qui était
prévu dans la loi de 1973, le capital à notre disposition, est
épuisé, engagé entièrement.
M. Giasson: II est engagé entièrement.
M. Bérubé: Alors, pour en mettre d'autre, il faut
amender la loi.
REXFOR
M. Giasson: Dans ce contexte, est-ce que le ministre pourrait
nous indiquer s'il a déjà réfléchi sur la situation
de REXFOR, de manière à lui redonner une infusion de nouveaux
capitaux par une loi, parce que cela prend une loi, je présume?
M. Bérubé: Nous la prévoyons
présentement. On est à rédiger le nouveau projet de loi
concernant la loi de REXFOR qui, j'espère, pourra être voté
rapidement à l'Assemblée nationale de manière à
régler les problèmes criants auxquels REXFOR fait face
présentement.
M. Giasson: Sur le chapitre particulier d'un amendement à
la loi de REXFOR, je ne vois pas de difficulté pour le ministre, pour
autant que notre groupe soit concerné. Je ne crois pas.
Maintenant...
M. Lamontagne: Je n'ai plus de question, mais pas de...
M. Giasson: M. le Président, puisque nous avons le
président de REXFOR avec nous et que nous sommes au grand programme 4,
je pense qu'on pourrait peut-être aborder d'autres aspects dans lesquels
REXFOR est impliquée. Présentement, sur la table du
ministère ou sur la table de la société REXFOR, est-ce
qu'il y a plusieurs deman- des d'aide qui sont à l'étude,
d'entreprises qui pourraient connaître des difficultés où
une intervention de REXFOR pourrait être demandée par le
ministère en matière de capacité de gestion de blocs
forestiers au Québec? Autrement dit, que sera le cheminement prochain de
REXFOR, non seulement dans l'action directe qu'elle peut entreprendre dans
certains secteurs, mais dans l'étude de dossiers où son
intervention est requise ou demandée?
M. Bérubé: Nous avons eu des dossiers assez
difficiles, des dossiers de problèmes financiers ou autres, mais on a
d'autres dossiers qui concernent peut-être plus strictement des questions
d'affaires. Mais pour répondre à votre question, il y en a
beaucoup qui nous demandent de l'aide. Il reste encore quelques scieries qui
sont aux prises avec des surplus de copeaux, quelques-unes, mais pas beaucoup.
Il y en a d'autres qui ont des problèmes financiers, mais par contre
d'autres projets concernent beaucoup plus des dossiers d'affaires que des
dossiers de faillites, de pompiers, comme on dit parfois à REXFOR, ce
qui fait qu'avec des dossiers différents, on réussit à
motiver tout le monde et les gens sont intéressés à
travailler.
M. Giasson: Est-ce que vous pourriez identifier quelques-uns de
ces secteurs où on recherche avec vigilance la collaboration de
REXFOR?
M. Bérubé: Encore, hier, la scierie Audet, en
Abitibi et la scierie Gallichan, qui ont des problèmes de surplus de
copeaux, sont venues demander l'aide de REXFOR.
Un arrêté ministériel adopté en 1976 permet
à REXFOR d'intervenir dans ces dossiers avec une somme maximale
prévue. Evidemment, les copeaux, vous ne pouvez pas faire avaler
ça aux compagnies de pâtes et papiers quand elles n'en veulent pas
ou quand elles n'en ont pas besoin. Alors, ce sont quasiment des
négociations, des tours de force pour essayer d'écouler ces
surplus. C'est une partie du problème.
D'autres, deux ou trois, ont des problèmes financiers, ils se
demandent s'ils vont intéresser REXFOR ou non, mais on ne court pas
après ces dossiers. On ne les recherche pas non plus. Evidemment, quand
on fait des interventions, peu importe où, ça dérange
toujours un peu les voisins. Mais c'est normal dans le commerce.
M. Giasson: Je crois savoir qu'à la demande du
gouvernement REXFOR a poussé un dossier de recherche assez
profondément dans le secteur de l'industrie du sciage qui touchait toute
la région de la Gaspésie, principalement dans le comté que
représente le ministre, celui de Matane, qui a vécu des
difficultés peut-être assez dures, assez particulières au
cours des récentes années. Suite à ces analyses,
recherches et recommandations que REXFOR a pu faire, qu'est-ce qui se
dégage de tout ça au point de vue recommandations venant de la
société d'Etat?
M. Bérubé: Dans le problème de Cap-Chat,
Richardson, c'est-à-dire Grande-Vallée, Sainte-Anne-des-Monts et
Cap-Chat, REXFOR a fait une étude qui a été soumise au
gouvernement en décembre, un rapport donnant les faits. On a seulement
étalé nos faits; on a fait une deuxième étude qu'on
a soumise au ministre, M. Bérubé. Le gouvernement a pris la
décision d'intervenir dans cette région pour opérer ce qui
existe actuellement et l'améliorer un peu. Parce que reconstruire une
nouvelle usine à Cap-Chat était déficitaire de
façon peut-être inacceptable. Temporairement, REXFOR,
peut-être pour aider au démarrage, pour hâter le
démarrage, va prendre la gérance de ce projet, quitte à ce
qu'une nouvelle structure, une nouvelle compagnie prenne la relève
aussitôt que possible.
Mais l'intervention de REXFOR dans cette région, dans ce
problème, a pour seul but de hâter le retour au travail des
ouvriers de la région.
M. Giasson: Mais ces études que vous avez menées de
façon sérieuse et approfondie, est-ce que cela vous a permis de
trouver une rentabilité dans la reconstruction de certaines usines ou le
réaménagement de certaines usines sur tout le territoire?
M. Bérubé: Pas dans le domaine du sciage, non.
M. Giasson: Pas dans le domaine du sciage. Cela
déboucherait plutôt sur une autre utilisation de la ressource
là-bas?
M. Bérubé: J'espère qu'on réussira,
peut-être avec l'aide des ministères de l'Industrie et du Commerce
et des Terres et Forêts ou d'autres, à trouver d'autres industries
qui seront rentables et profitables. Le cas de Grande-Vallée est un peu
spécial parce que l'usine est assez moderne, assez récente;
peut-être, éventuellement, peut-elle être rentable. On
projetait de faire des modifications à l'usine de Grande-Vallée
pour une valeur de $400 000 à peu près.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Roberval.
M. Lamontagne: M. le Président, quand vous parlez
d'opération démarrage, il y a opération sauvetage,
opération démarrage ou opération investissements plus
sérieux, vous dites: Un peu plus tard, nous espérons pouvoir
remettre à une industrie privée ou autrement un tel dossier.
Est-ce que c'est un cas d'espèce ou si vous avez l'intention, à
un moment donné, si le ministère des Terres et Forêts pense
qu'il serait utile ou nécessaire de démarrer un projet, de le
faire et, par la suite, de rechercher une participation du milieu ou quelque
chose de semblable? Par exemple, à Cap-Chat, vous parlez de
démarrage, il y a eu une déclaration du ministre à ce
sujet et, par la suite, est-ce que vous avez des prévisions en ce sens,
qu'il sera possible de terminer cette opération, justement comme vous le
souhaitez, de la démarrer ou de la remettre à quelqu'un d'autre?
Est-ce qu'il y a au moins des possibilités?
M. Bérubé: Dans le cas de Grande-Vallée,
oui. Je pense que c'est assez net. Dans le cas de Cap-Chat, de
Sainte-Anne-des-Monts, il n'apparaît pas, avec les installations
existantes, que l'on puisse espérer, étant donné qu'il
faudrait tout reprendre la scierie à neuf et que, dans ce cas,
l'approvisionnement en forêt et les coûts du bois ne justifieraient
pas un investissement, au moins en sciage, sauf sur une très petite
échelle, en s'ap-provisionnant en partie sur la forêt
privée.
Plus spécifiquement, dans le cas de Sainte-Anne-des-Monts et de
Cap-Chat, je ne pense pas. Ce que l'on peut espérer, c'est qu'au moins,
le projet en question fasse ses frais et que, par conséquent, ce soit un
programme de travail local. Dans le cas de Grande-Vallée, au contraire,
le coût de bois étant notablement plus faible, il y a donc
possibilité de rentabiliser l'opération, auquel cas, ce qui est
envisagé présentement, c'est, de concert avec la population, avec
le conseil municipal, avec un ancien syndicat forestier qui était
là, peut-être, éventuellement, de transférer la
gestion de l'entreprise directement à ce syndicat d'ici cinq ans.
M. Lamontagne: Cela serait surtout avec des gens du milieu
concerné. Tantôt, à l'occasion de la discussion sur Gagnon
et Frères, je parlais d'un projet de panneaux-particules. Cela fait des
années, les projets changent de place, changent souvent de promoteurs,
et tout cela. Je sais que les ministères de l'Industrie et du Commerce
et des Terres et Forêts ont toujours été assez conscients
de l'importance d'un tel projet, où qu'il soit au Québec.
Mais REXFOR ne peut-il pas être un moteur d'un investissement d'un
projet de panneaux-particules, où qu'il soit au Québec? Je ne
parle pas d'une région particulière. Cela serait fait en
collaboration avec des industries existantes et, souvent, cela peut être
un complément utile et, quelquefois même, nécessaire.
On s'aperçoit que les ministères ont certaines
difficultés à terminer de tels projets. Dans notre région,
je pense que cela doit faire dix ou quinze ans qu'on entend parler de projet de
panneaux-particules, en Abitibi également et peut-être dans
d'autres régions. Il manque un petit souffle qui serait peut-être
REXFOR ou le ministère qui pourrait avoir la réponse en main, qui
pourrait permettre l'établissement de telles industries. Il y a des
capitaux italiens, il y en a de toutes les races qui s'intéressent
à cela. On est un peu surpris de voir que cela fascine un peu tout le
monde et que, chez nous, on a de la difficulté à
concrétiser de tels projets. Les industriels forestiers écoutent
et disent: Oui, c'est bien intéressant, j'ai déjà
étudié cela, je suis allé voir cela en Italie ou ailleurs
et, quand vient le temps de compléter l'entente, il y a toujours toutes
sortes de raisons qui interviennent.
Je me demande si cela ne pourrait pas être un
geste de REXFOR d'être un moteur dans de tels projets?
M. Bérubé: Oui, REXFOR pourrait, comme toujours,
avec l'autorisation du gouvernement, être associée ou
s'intéresser à un projet semblable. On parle de
panneaux-particules; il se construit une usine actuellement dans le Nord-Ouest,
avec les intérêts français Forex-Leroy. Cela devrait venir
en production prochainement.
M. Lamontagne: Est-ce que vous croyez à des projets de
panneaux-particules?
M. Bérubé: Tout dépend des marchés.
Tout est basé sur les marchés. Si le marché est là,
j'y crois. Mais il faut prouver auparavant que le marché est
là.
M. Lamontagne: Mais est-ce que vous jugez, autant le
ministère que REXFOR, qu'il s'agit là d'une possibilité
intéressante? Est-ce qu'il s'agit d'un marché stable qui se
développe?
M. Bérubé: Eventuellement, je crois que cela va
devenir un marché stable qui va se développer, parce que,
à cause de nos richesses naturelles qui s'épuisent graduellement
ou qui s'éloignent des usines, cela devient trop dispendieux, il
faudrait tout récupérer, et les panneaux-particules et
l'énergie.
M. Lamontagne: Dans le Bas-du-Fleuve ou en Gaspésie,
est-ce qu'il y a de tels projets? Est-ce que vous pourriez envisager de tels
projets? Il y a des projets en Abitibi, au Lac-Saint-Jean; mais ailleurs,
est-ce que cela ne pourrait pas...?
M. Bérubé: Je n'ai pas examiné cette
question-là. En Gaspésie, on ne nous a pas donné non plus
le mandat de l'examiner.
M. Lamontagne: Vous n'avez pas le mandat, mais, d'après
votre expérience, vos connaissances, pourrait-il y avoir des
possibilités d'envisager de tels projets qu'on suscite dans d'autres
régions, quand on connaît le problème qu'on a à
Cap-Chat ou ailleurs?
M. Bérubé: Personnellement, je crois que la
Gaspésie devrait rechercher des industries de ce genre ou autrement pour
rentabiliser cette région et assurer du travail à cette
population.
M. Lamontagne: Vous avez bien dit de ce genre?
M. Bérubé: Oui.
M. Lamontagne: Oui. M. le ministre, il y a un projet de
panneaux-particules dans votre comté.
M. Bérubé: Mais il y a des problèmes
ailleurs. M. Lamontagne: Oui.
M. Giasson: Peut-être que le ministre peut garder de
l'espoir pour la population de Cap-Chat, avec l'usine de
panneaux-particules?
M. Bérubé: C'est à envisager.
M. Giasson: Le ministre a déjà
déclaré que, même une entreprise installée à
Cap-Chat qui pourrait fonctionner, mais avec un déficit potentiel de
$300 000 par année, ce n'était sans doute pas payer trop cher,
compte tenu du déboursé que l'Etat devrait subir d'une autre
manière si cette population devait vivre de l'aide sociale, etc. Il a
déclaré que c'était peut-être le prix social
à payer. Quant à une industrie, qui n'aurait pas sa
rentabilité au départ, pour laquelle on pourrait avoir une marge
de tolérance de $300 000 de déficit par année, ce serait
là un prix social que la population pourrait se permettre de payer, que
le gouvernement pourrait assumer. Est-ce que le ministre soutient encore cette
vision des choses?
M. Bérubé: Je pense que, malheureusement, non. Dans
le cas de nouvelles entreprises, il faudrait viser une rentabilité au
moins à moyen terme et, par conséquent, il m'apparaîtrait
illogique de vouloir financer une industrie non rentable à moyen et long
terme, parce que le déboursé que le Québec devrait
consentir pour soutenir cette industrie, ce serait l'ensemble des citoyens
québécois qui devrait l'assumer.
Par conséquent, dans le cas de nouvelles entreprises, il faut
toujours viser une rentabilité économique.
M. Giasson: Au-delà du prix social qu'une
société doit assumer parfois, dans des cas très
spéciaux ou dans des cas beaucoup plus difficiles...
M. Bérubé: II y a des cas très particuliers,
effectivement, je suis d'accord avec le député, dont le
gouvernement doit tenir compte. Dans le cas du déménagement de
certaines scieries, il peut avoir à tenir compte de l'aspect social de
l'action. Parce que, dans beaucoup de petits villages, le seul employeur, c'est
souvent l'industriel du coin, la scierie du coin. Si on considère que
les coûts en aide sociale sont relativement élevés, puisque
la population est stable et ne déménage pas, il peut très
souvent je pense que cela a été un des thèmes de
beaucoup de nos discours électoraux sembler que, financer la
reprise de l'industrie, même si elle encourt un déficit, c'est
néanmoins plus rentable pour l'Etat que de payer les
bénéfices sociaux qu'il est appelé à payer dans le
cadre de ses programmes normaux.
M. Giasson: M. le Président, l'industrie du sciage au
Québec a connu des difficultés sérieuses par
l'accumulation d'une quantité de copeaux de bois pour laquelle
l'industrie ne trouvait pas preneur. D'ailleurs, je crois que c'est face
à un problème d'une envergure aussi grande que le gouvernement a
demandé encore une fois l'intervention de REXFOR pour tenter de trouver
un
moyen d'aider des usines qui étaient au bord de la faillite, dans
certains cas, à cause de la mévente des copeaux.
Est-ce qu'au moment où on se parle, on peut dire que, du
côté du problème des copeaux, nous avons passé le
creux de la vague et que nous sommes en train de remonter?
M. Bérubé: Oui, je le crois, au moment où on
se parle. Les surplus de copeaux ont diminué considérablement. Il
en reste quelques-uns que j'ai mentionnés tout à l'heure, mais
c'était principalement localisé en Abitibi. Grâce à
l'intervention des officiers des Terres et Forêts, du gouvernement et de
REXFOR, on a réussi à convaincre certaines compagnies à en
prendre davantage en les incitant par le financement de copeaux, etc., pour
justement sauver ces industries. Il en reste encore quelques-unes qui ont des
problèmes, mais cela a diminué de beaucoup. Le creux de la vague
est passé, au point de vue des surplus de copeaux.
M. Giasson: Au moment où c'était la période
la plus intense, par suite de l'accumulation d'une quantité
énorme, est-ce qu'il s'est perdu une partie de ces copeaux ou si on a pu
trouver preneur à temps pour sauver des quantités qui ont tout de
même atteint des volumes un peu fantastiques à une certaine
période?
M. Bérubé: Pas de façon significative; non,
il ne s'en est pas perdu de façon significative.
M. Giasson: On a pu les sauver assez bien. Qu'est-ce que cela
veut dire?
M. Bérubé: II reste que 5000 tonnes de copeaux pour
une petite scierie, c'est un gros volume; tandis que 5000 tonnes de copeaux
pour une entreprise qui va scier 100 millions de pieds de bois, c'est beaucoup
moins important. Mais, de façon significative, il ne s'est pas perdu de
copeaux pour mettre en faillite une entreprise.
M. Giasson: M. le Président, dans l'autre champ
d'activités qu'on a indiqué tout à l'heure et où
REXFOR a joué un rôle, je pourrais dire, fondamental, dans
certains cas, est-ce que les programmes de cheminement de ces entreprises
où l'entrée en production prévue,
l'échéancier, somme toute, serait respecté dans une usine
comme Cabano?
M. Bérubé: Cabano, cela a été un
succès au point de vue financement pour la construction, du respect des
coûts de construction et des délais aussi. Il reste
qu'actuellement le marché du carton divisé n'est pas très
fort. Cabano a encore des problèmes de mise en marché. C'est
pourquoi...
M. Giasson: Est-ce qu'on produit les volumes...
M. Bérubé: ...on y fait actuellement un produit de
très bonne qualité. C'est pourquoi, tout à l'heure, je
mentionnais que si le marché est là, évidemment, il faut
que ce soit rentable. Si le marché est là, on peut
s'intéresser à un lot de nouveaux projets, mais il faut trouver
les marchés.
M. Lamontagne: M. le Président, sur le même sujet,
vous parlez de Cabano, dans vos projections au moment du début de la
construction sur le marché éventuel dans les cinq ou dix
prochaines années, est-ce qu'il y a eu des variantes, des modifications
concernant ces prévisions?
M. Bérubé: J'ai ici avec moi, M. Moore, qui est
vice-président de REXFOR et qui s'est particulièrement
occupé de Cabano. D'ailleurs, je pense qu'il a été un des
pionniers du projet de Cabano. J'aimerais mieux qu'il réponde à
votre question, M. Lamontagne, que moi là-dessus, de façon
précise.
On est seulement actionnaire dans Cabano.
M. Lamontagne: M. Moore, je parle de Cabano, parce
qu'évidemment, cela a fait l'objet de nombreuses discussions
provinciales et là, on est dedans. Je pense que c'est le temps de savoir
si le milieu même, d'abord, qui était largement concerné,
les autorités du ministère des Terres et Forêts avaient des
prévisions communes de marché, en tout cas...
M. Bérubé: Non, c'est la compagnie même qui
avait des prévisions. Il y avait des contrats avec deux groupes
européens. Le problème qu'il y a eu, c'est que le marché
est devenu dépressif. Le prix que les gens avaient à offrir,
c'est-à-dire le prix du marché, était inférieur au
prix de production.
M. Lamontagne: Est-ce que c'était prévu ou
prévisible?
M. Lamontagne: Pardon?
M. Bérubé: C'était imprévisible.
M. Lamontagne: Imprévisible.
M. Bérubé: Les prévisions indiquaient une
amélioration des marchés, et le contraire s'est produit.
L'économie européenne a baissé, l'économie
américaine a baissé. Cabano se réveille aujourd'hui
à fonctionner peut-être à 20% ou 25% du temps, deux ou
trois jours par semaine. A Cabano, cela va être une entreprise qui va
prendre du temps, dans laquelle l'Etat va avoir à mettre encore d'autres
fonds très prochainement.
M. Lamontagne: II reste que c'est parfois une expérience
qu'il faut vivre.
M. Bérubé: L'expérience elle-même, la
construction, le mode d'organisation, c'est un succès. La seule
faiblesse de Cabano, c'est qu'il n'y avait pas d'association avec les
marchés. C'est le genre de problème qu'on veut essayer
d'éviter dans les expériences futures ou dans les
expériences du genre dont vous parliez tout à l'heure.
M. Lamontagne: Dans ces sortes de prévisions pour une
industrie, prenons Cabano a titre d'exemple, on pourrait se placer dans un
autre domaine, là, évidemment, il y a un pro forma sur cinq ans,
au moins, minimum, là-dessus. Vous venez de nous dire qu'il y a une
croissance du marché qui est toujours prévue dans le pro forma de
l'établissement d'une telle industrie. Cela me surprend un peu, une
telle réponse, que de dire qu'on s'en va toujours en progression, alors
qu'on sait un peu que, dans le domaine forestier, quel qu'il soit, il y a des
hauts et il y a des bas. Il y a de la vague dans ces domaines. Je ne trouve pas
cela normal qu'on ait toujours prévu un taux de croissance, alors que
parfois, si on prend...
M. Bérubé: Les domaines de papier à journal
sont un peu plus stables. Dans les domaines des pâtes chimiques et
mécaniques, les fluctuations sont énormes. Ce n'est certes pas
aussi mauvais que le sciage, par exemple, où vous connaissez des baisses
et des hausses de quasiment $40 à $50 dans un an.
M. Lamontagne: Au départ, compte tenu d'une projection
comme Cabano, je prends strictement Cabano comme exemple, cela pourrait
être tout autre domaine, quel taux de rentabilité brut exigez-vous
pour consentir un investissement? Disons, Cabano par exemple?
M. Bérubé: On n'a pas de formule standard... M.
Lamontagne: Vous n'avez pas...
M. Bérubé: A Cabano, vous savez, on n'avait pas
tellement d'exigences sur le taux de rentabilité.
M. Lamontagne: Mais lorsqu'on soumet un projet à REXFOR ou
au ministère je prends toujours l'exemple de Cabano, qui a fait
l'objet d'un débat provincial il y a un point où c'est
écrit... Je prends les dernières paroles du ministre. Il faut
tout de même espérer une certaine rentabilité. Ce n'est pas
lui, le ministre des Affaires sociales. C'est un autre. Lui, je pense qu'il
doit développer les richesses forestières. Justement, on appelle
ça une richesse, mais une richesse, ça doit être payant,
quelque part.
Si je vous présente un projet comme Cabano, il n'y a pas un point
où vous me dites: Monsieur, si ça dépasse, si ça va
en-deça de tel critère, il m'est totalement impossible de faire
affaires avec vous. Vous n'avez pas un...
M. Bérubé: C'est ça... 20% est un chiffre
assez standard, mais quand vous faites des pro forma du type de Cabano ou du
type d'une usine de sciage, le gros problème, c'est d'essayer de
déterminer le prix de vente dans cinq ans ou dans dix ans. Alors,
à ce moment-là, ça devient des opinions. Vous essayez de
ramasser les meilleures opinions que vous pouvez. Les pro forma, ce sont
toujours des pro forma. Ce sont des documents pour étudier un projet,
mais ce sont rarement des documents qui vont se réaliser tels que
préparés, très rarement...
M. Lamontagne: Non, c'est pour ça, d'ailleurs que...
M. Bérubé: ...comme toutes les études de
rentabilité, d'ailleurs.
M. Lamontagne: ...je vous parle d'un pourcentage qui doit tenir
compte de ces prévisions négatives. Parce qu'il y a des moyens,
tout de même, de prévoir... Dans l'industrie du bois de sciage, on
sait que ça monte et que ça baisse. C'est pour ça qu'on
peut le prévoir avec assez de justesse.
M. Bérubé: Quand vous avez un projet de la nature
de celui de Cabano, vous savez que les financiers font leur étude de
variance, font leur étude de sensibilité des prix de
marché, les investisseurs le font, le MEER le fait. Tout le monde le
fait. Il y a beaucoup de monde de mêlé à ça.
M. Lamontagne: Une dernière question sur Cabano: Etes-vous
satisfaits de cette expérience?
M. Bérubé: Si l'administration de Cabano... Parce
qu'on est actionnaire, dans Cabano, on ne gère pas Cabano; pour autant
que REXFOR soit concerné, le genre d'expérience est
réellement intéressant. Je pense que ça...
M. Lamontagne: Quel est le pourcentage des intérêts
de REXFOR dans...
M. Bérubé: On a 30% avec un engagement de vente
à la population quand celle-ci désirera l'acheter. Mais pour le
moment, on a conseillé à la population d'attendre que l'industrie
soit rentable avant d'acheter nos parts.
M. Lamontagne: Est-ce que vous considérez, dans un type
d'entreprise, quel qu'il soit, qu'un pourcentage comme celui que vous venez de
mentionner, 30%, vous permet de...
M. Bérubé: J'ai mentionné 20%, M.
Lamontagne.
M. Lamontagne: 20%? M. Bérubé: Oui.
M. Lamontagne: Excusez-moi. Est-ce que vous trouvez, dans votre
décision d'investir... Vous la prenez et vous dites: Nous, on va
à 20%. Compte tenu d'une décision antérieure d'investir,
est-ce que c'est suffisant d'avoir 20%? Cela laisse 80% à l'autre, il
est majoritaire, et si les lois ne sont pas changées, à
80%...
M. Bérubé: Vous voulez dire d'après la
proportion de... Oui, excusez. Je pensais que vous parliez du pourcentage de
rentabilité.
M. Lamontagne: Vous avez dit 30%?
M. Bérubé: On détient 30% des actions, oui,
continuez. Je m'excuse.
M. Lamontagne: Sans vouloir prolonger ça, parce que je
pense que c'est un sujet intéressant... Quand on arrive dans une
participation d'entreprise, à quel niveau se rend-on et à quel
niveau... Quel est le minimum, compte tenu d'une intervention de REXFOR
là-dedans, que vous désirez, si vous vous décidez
d'embarquer, investir?
M. Bérubé: Quand vous décidez d'embarquer
dans une entreprise, vous regardez d'abord vos associés. La raison pour
laquelle je dis: Vous regardez vos associés, c'est que si, à un
moment donné, vous avez à faire face à des
problèmes, vous allez aimer regarder vos associés encore. A part
cela, chez REXFOR, dans plusieurs des projets auquels on a participé, on
a tenu compte du point de vue économique, mais il faut aussi tenir
compte du point de vue social, du moins, on nous demande de tenir compte du
point de vue social. Les objectifs de la loi de REXFOR sont un peu
différents d'une société d'investissement strictement
à capitaux privés.
M. Lamontagne: Je veux mettre ma question en relief avec Samoco
et Cabano. A Samoco, si ma mémoire m'est fidèle, c'était
12%, M. Côté, c'est ça?
M. Bérubé: En pourcentage, oui.
M. Lamontagne: D'actions, oui. C'est ça. Quand REXFOR est
appelée à investir, on a d'un côté, 12% d'actions,
de l'autre côté 30%. Je pense, pour avoir participé
à plusieurs rencontres avec M. Côté, REXFOR et Samoco, on
s'est aperçu que REXFOR, évidemment, à titre
d'actionnaire, n'a pas grand chose à dire. En tout cas, à 12%, on
ne contrôle pas tout.
Si, au moment où on décide d'intervenir
financièrement par le truchement de REXFOR, y a-t-il un taux minimum
d'actions que vous devriez aller chercher, quelle que soit la qualité de
vos associés?
M. Bérubé: II faut tenir compte de la
qualité des associés. Si REXFOR, entreprise gouvernementale, est
dans un projet, il faut tout de même tenir compte de la qualité
des associés parce que, lorsqu'il y a des problèmes, ce sont les
associés ou les actionnaires qui ont à répondre des
problèmes ou à les résoudre.
M. Lamontagne: Je comprends votre point de vue qui a l'air
très justifié, mais c'est peut-être un plus pratique que
cela.
M. Bérubé: Tout dépend de l'emphase qu'on
veut y mettre du point de vue social.
M. Lamontagne: Autrement dit, individuellement, si chacun de nous
veut bien offrir une participation, vous êtes bien
intéressé à savoir, comme associé, que j'ai 5% des
actions à votre disposition.
Est-ce qu'il y a une méthode d'investissement par une compagnie
comme REXFOR?
M. Bérubé: Du point de vue du gouvernement, je
pense que le rôle de REXFOR n'est pas le rôle de la Caisse de
dépôt et placement du Québec...
M. Lamontagne: Non.
M. Bérubé: ... qui cherche à investir dans
différentes industries pour tenter d'en retirer une rentabilité.
Par conséquent, le pourcentage d'engagement de REXFOR dépend
énormément du rôle moteur que cet engagement aura. Il est
entendu que si la SDI s'associe par exemple à REXFOR, comme dans le cas
de Cabano, on se rend bien compte que l'engagement du gouvernement au total est
très élevé et, dans ce cas-ci, REXFOR peut prendre une
participation beaucoup plus faible.
J'ai l'impression que, dans le cas de Tembec, la participation initiale
était beaucoup plus élevée.
Dans le cas de Tembec, on ne voulait pas prendre une participation de
plus que 10% justement parce qu'on ne voulait pas remplacer l'entreprise
privée.
A l'origine?
A l'origine.
Donc, vous étiez à 10%.
Neuf points et quelque chose.
Alors, selon le type de projet, le partenaire, comme on le souligne,
prenons l'hypothèse de l'association qui aurait pu être possible
entre REXFOR et Donohue, lorsqu'on a construit à Saint-Félicien.
Evidemment, dans un tel cas, il n'y a peut-être pas avantage à ce
que REXFOR prenne un fort pourcentage, mais, dans le cas d'une autre entreprise
où REXFOR serait peut-être justement le véritable moteur,
REXFOR aurait peut-être à prendre jusqu'à 51% des actions.
Donc, on ne peut pas dire vraiment quel critère, sauf qu'un
investissement demandé à REXFOR uniquement pour fournir du
capital-actions dans l'entreprise, je pense que ce n'est pas vraiment le
rôle de REXFOR de jouer finalement le rôle de la Caisse de
dépôt et placement du Québec.
J'aurais pu répondre, M. le député de Roberval, que
si le risque futur de mise de fonds est élevé, je recommanderais
que notre pourcentage soit plus élevé, suivant le risque de
l'intervention future ou suivant la vulnérabilité de l'entreprise
ou des marchés de l'entreprise.
Le Président (M. Clair): Le député de
Matapédia et ensuite le député de Bellechasse.
M. Marquis: Je ne voudrais pas engager une discussion aussi
longue que cela l'a été pour le cas de Samoco ou de Cabano, mais
vu qu'on a fait un peu le tour de mon comté, vous savez qu'il y a un
projet...
M. Giasson: Vous vous sentez cerné?
M. Marquis: ... de pâtes et papiers à Val-Brillant.
C'est un besoin pour la population comme pour l'écoulement des stocks de
bois et de copeaux. Sans faire le résumé de toute la situation,
j'aimerais savoir, pour le bénéfice des membres de la commission
et pour le mien également, quel est l'état du dossier à
l'heure actuelle tant en ce qui concerne le maître d'oeuvre que
l'approvisionnement à même les forêts privées. Y
aurait-il du nouveau dans ce dossier?
M. Bérubé: En ce qui a trait aux différentes
questions à négocier dans le cadre de ce projet, il y aurait
l'approvisionnement en bois qui, évidemment est conditionnel à
l'intérêt que pourraient manifester d'autres investisseurs.
Nous prévoyons que, pour le mois de juin, nous aurons une image
au moins sommaire, mais sans doute suffisamment exacte de l'approvisionnement
en bois.
Quant à la structure financière, il se produit certaines
difficultés. Dans la mesure où il semblerait, évidemment,
que telle qu'elle nous est proposée par le Syndicat des producteurs de
bois, le financement serait confié à REXFOR et la gestion, la
direction serait confiée comme telle à d'autres intervenants qui
n'investiraient pas.
Une telle solution apparaît discutable puisqu'il semble anormal
que celui qui investit des fonds ne puisse pas intervenir, si, à un
certain moment, l'administration n'est pas à la hauteur de la
tâche.
Donc, il y a des négociations à tenir avec le Syndicat des
producteurs de bois de manière qu'on en arrive éventuellement
à l'entente qui devra nécessairement inclure le principe suivant:
ceux qui investissent dans l'entreprise auront le pouvoir de dire ce qu'ils ont
à dire dans la gérance même de l'entreprise. C'est
présentement un des problèmes qui se posent. Peut-être que
M. Côté aimerait, en mon nom, dire un peu là où il
en est dans les négociations, mais il faut dire qu'elles n'ont
peut-être pas avancé autant qu'on aurait voulu.
Oui. Nous avons eu plusieurs rencontres avec les différents
groupes intéressés au projet de Val-Brillant et,
évidemment, on voudrait aller plus vite. Nous-mêmes, nous
voudrions aller plus vite. Le Syndicat des producteurs voudrait que cela
démarre plus vite, mais je pense bien que dans un dossier aussi
important, il faut être prudent. Il faut s'assurer des marchés, il
faut s'assurer des approvisionnements, de la densité du bois, etc. Cela
progresse normalement, mais tout le monde voudrait aller plus vite. Je souhaite
qu'on en arrive à quelque chose de positif.
M. Marquis: Pour autant que REXFOR soit concernée, s'il
n'y a pas d'autres groupes intéressés ou si les
négociations sont difficiles, est-ce que REXFOR peut envisager
d'être le maître d'oeuvre de la construction et de
l'opération d'une telle usine? Est-ce que cela entre dans le cadre
d'objectifs futurs, non seulement de récupérer ou de sauver des
usines en difficulté financière, mais peut-être,
carrément, de se lancer dans des projets nouveaux pour que vous puissiez
les réaliser vous-mêmes?
M. Bérubé: Ce sont des négociations normales
entre des gens qui pensent peut-être différemment. Il va falloir
peut-être en arriver à un consensus, mais il est possible qu'on
examine la possibilité de prendre le leadership comme maître
d'oeuvre avec des partenaires qui acceptent de travailler avec nous.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bellechasse et le député de Montmagny-L'Islet,
immédiatement après.
M. Goulet: M. le Président, lorsqu'on a parlé de
Cabano, on a dit qu'on déteniat 30% des actions. Il y a un prêt,
également, qui a été consenti à Cabano par REXFOR,
en plus du capital-actions, n'est-ce pas?
M. Bérubé: II y a eu un prêt consenti par
REXFOR.
M. Goulet: Pour combien de temps?
M. Bérubé: Je vais demander à mon
spécialiste.
M. Goulet: Une quinzaine d'années, je pense.
M. Bérubé: Si vous voulez, on peut le noter et vous
répondre sur le prêt, le taux d'intérêt...
M. Goulet: De toute façon, il y a eu un prêt. M.
Bérubé: Oui.
M. Goulet: II y a eu un prêt en plus du
capital-actions.
M. Bérubé: Oui.
M. Giasson: Dans les états financiers de REXFOR, je ne
sais pas si on peut faire référence aux Papiers Cascade Cabano
Inc., on retrouve $525 000 de capital-actions de classe B et un prêt
à 13% d'intérêt pour $450 000. Ce serait cela?
M. Bérubé: Oui, cela est le premier prêt. Il
y a eu un deuxième prêt très récemment.
M. Giasson: Après la parution des états
financiers.
M. Bérubé: Oui.
M. Goulet: Au même pourcentage, 13%?
M. Bérubé: Oui. On s'est aligné sur les
taux...
M. Goulet: Vous êtes pires que les compagnies de
finance.
M. Bérubé: ...prévus par la SID, la
Société d'investissements Desjardins. On ne pouvait pas leur
couper le cou.
M. Goulet: Si vous permettez, on a souvent des plaintes. En tout
cas, dans mon comté, on a
des plaintes de petits producteurs concernant la mévente du bois.
On donne comme raison que la mévente du bois chez le petit producteur...
une des bonnes raisons, c'est que les grosses compagnies s'approvisionnent
d'abord chez REXFOR, la forêt publique, et ensuite chez le petit
producteur. Je ne sais pas si le ministère ne pourrait pas faire en
sorte, étant donné que REXFOR est subventionnée
directement par le gouvernement et vient, de ce fait, en compétition
directe avec le petit producteur, de demander aux grosses compagnies de
s'approvisionner d'abord chez les petits producteurs et ensuite chez REXFOR.
Qu'est-ce que ça donne d'accorder des subventions si, à un moment
donné, l'autre à côté, le petit producteur, voit son
bois pourri et ne peut pas le vendre parce que REXFOR le vend et REXFOR est
subventionnée. Vous voyez la roue. Ce n'est pas ça?
M. Bérubé: Est-ce que je peux répondre
à cette question, parce que vous m'avez par le point sensible. Disons
que, dans votre région et dans la région de M. Giasson aussi,
REXFOR est intervenue dans le dossier de Soucy, et si Soucy a une machine
à papier additionnelle, s'il y a un marché additionnel de 100 000
cordes à Rivière-du-Loup, c'est grâce à REXFOR. La
seule raison pour laquelle on est intervenu là-dedans, c'est que
ça favorisait les petits producteurs, ça leur ouvrait un
marché additionnel; en plus de ça, ça leur
épargnait du transport de votre région jusqu'à
Trois-Rivières ou Québec. A notre suggestion, le partenaire
majoritaire ou le partenaire gérant chez Soucy a consenti à payer
aux producteurs un prix équivalent à celui payé par
Trois-Rivières et Québec, donc sauvait aux producteurs au moins
le transport, ce qu'ils mettaient dans leur poche, c'est-à-dire $700 000
ou $800 000.
Pour réaliser ça, il a fallu donner des garanties à
Soucy ou à Brand Dow Jones. Les garanties, c'est qu'on leur fasse 25 000
cordes par année pendant 20 ans dans cette région, plus une
garantie de suppléance pour les petits producteurs qui doivent fournir
100 000 cordes par année. Donc, si les petits producteurs ne fournissent
pas les 100 000 cordes, il faut que REXFOR les trouve quelque part. Evidemment,
d'une journée à l'autre, on ne peut pas mettre fin à nos
chantiers et recommencer le lendemain et brûler notre bois et ne pas le
vendre. Au démarrage de Soucy, cela a été plus lent que
prévu, REXFOR avait 25 000 cordes coupées, on a
cédé quasiment toute notre place aux producteurs pour leur donner
une chance. On a livré, malgré le fait qu'on avait 25 000 cordes
coupées, seulement 5000 cordes à Soucy pour favoriser les petits
producteurs.
Mais il ne faut pas en demander plus que ça, parce que ça
ne serait pas tenable.
M. Goulet: Le président parle de Soucy, je suis d'accord,
cela a peut-être réglé le cas dans le dossier de
Montmagny-L'Islet, mais si je prends Bellechasse, Dorchester et une partie de
la Beauce, Beauce-Nord, je ne vois pas ce que Soucy peut régler dans
notre région. Je ne sais pas si vous mêlez mon comté, si on
parle du comté que je représente, mais ce qu'on appelle
Québec-Sud, dans le coin de Montmagny-L'Islet, en allant vers
Kamouraska, cela a définitivement réglé le
problème, ce que vous dites est vrai.
Mais, dans mon comté, et en allant vers la Beauce...
M. Bérubé: Oui, cela a peut-être aidé
chez vous un peu, mais c'est un marché additionnel qu'on a trouvé
aux producteurs, 100 000 cordes. C'est un marché additionnel grâce
à notre intervention dans Soucy. On n'a pas voulu rester seulement des
coupeurs de bois dans le cas de Soucy, on a dit: On va prendre une
participation dans l'usine, parce qu'on sait fort bien que, quand on coupe du
bois, n'importe quelle compagnie, ce serait quasiment au prix coûtant,
parce qu'il ne peut pas le vendre en haut de son prix coûtant.
M. Goulet: Si j'ai parlé de ça ce matin, M. le
Président, c'est parce qu'au bureau, assez régulièrement,
on a une ou deux lettres par mois, une ou deux visites par mois, j'ai
déjà fait part d'une copie de lettre au ministre concernant ce
cas. Pour certains petits producteurs, même une bonne partie des petits
producteurs, dans nos comtés, REXFOR est un compétiteur direct et
ils disent: On n'est pas sur un pied d'égalité parce que c'est
subventionné par le gouvernement, en tout cas, dans notre
région.
Ecoutez, moi, j'ai rien contre REXFOR, loin de là, simplement,
c'est le message que plusieurs petits producteurs viennent nous porter au
bureau et ils nous demandent de porter ça sur le bureau du ministre.
C'est comme un genre de messager, si vous voulez.
M. Bérubé: Occasionnellement, cela peut
déranger un individu ici et là, c'est sûr, nos travaux
peuvent faire ça, d'accord. Mais, dans ce cas-là, ce n'est pas
nécessairement une subvention, ce sont des contrats qu'on prend. On
parlait de compétition tout à l'heure, notre prix de vente
à Soucy est exactement le même prix que les producteurs, c'est
fixé par contrat. Dans ces cas-là, c'est REXFOR qui finance,
à même ses fonds à même ses fonds de roulement. Ce ne
sont pas toujours des subventions qu'on a chez REXFOR. C'est très rare,
malgré le fait qu'on aurait dû en avoir dans certains cas.
M. Goulet: Si vous avez réglé le problème du
Bas-du-Fleuve avec Soucy, j'imagine que vous allez avoir un deuxième
Soucy dans le bout de Québec-Sud, un projet pour 100 000 autres cordes
dans notre coin.
M. Bérubé: II y a des gens qui ont trouvé
ça fin, le règlement de Soucy, cela s'est fait bien
tranquillement.
M. Goulet: Vous n'avez pas de projet d'un deuxième Soucy
dans notre bout?
M. Giasson: M. le Président, je dois, dans le sens de la
réponse donnée par le président de la
société REXFOR, indiquer au député de
Bellechasse qu'effectivement, l'agrandissement de l'usine F.-F. Soucy a
contribué de façon indirecte à faire plus d'espace aux
usines de pâtes et papiers où est expédié le bois
venant de la région de Bellechasse.
Déjà, au moment où on se parle, nous avons 15 000
cordes de bois, qui, traditionnellement, étaient toujours
expédiées dans les usines de la région de Québec,
soit Beaupré, Reed et Trois-Rivières, et, avec la présence
de l'usine F.-F. Soucy, ne viennent plus à ces usines, s'en vont
à Rivière-du-Loup, chez F.-F. Soucy, et dégagent le
marché des usines de Québec de cette quantité de 15 000
cordes de bois.
Il m'apparaît que l'investissement que REXFOR a fait chez F.-F.
Soucy est un des bons placements que REXFOR a pu faire. Selon l'information que
j'ai, il s'agit d'une usine qui a atteint tous ses objectifs, non seulement en
matière d'agrandissement, mais en matière de production et de
capacité d'absorber les quantités de bois qu'elle devait
recevoir.
Pour ma part, je dois reconnaître que l'existence de F.-F. Soucy a
été l'outil privilégié qui a permis à
l'Office des producteurs de bois de La Pocatière de débarrasser
les petits producteurs des quantités de bois qui s'étaient
accumulées au cours de 1976, accumulation qui était due
principalement à une grève qui a duré fort longtemps dans
les usines de pâtes et papiers au Québec, au cours des derniers
mois de l'année 1975, qui a eu ses répercussions et ces impacts
directs chez les petits producteurs, par l'accumulation d'une quantité
de bois que l'industrie aurait dû consommer selon toutes les
prévisions, ce qu'elle n'a pas fait, à cause d'une grève
qui a duré de quatre à cinq mois, selon les usines.
J'ai déjà cru, avec les producteurs de ma région,
que REXFOR était un compétiteur, était en
compétition très directe avec les petits producteurs, puisqu'elle
devait écouler le bois qu'elle exploitait dans la forêt domaniale
des Appalaches.
Avec le comportement ou l'attitude de la compagnie F.-F. Soucy, on ne
peut plus dire maintenant que REXFOR, chez nous, vient en compétition
pour la mise en marché du bois possédé par les petits
propriétaires.
Puisque nous parlons justement de l'action de REXFOR dans la forêt
publique des Appalaches, je ne sais pas si le président de la
société a eu l'occasion de lire la transcription du journal des
Débats sur des séances de la présente commission
parlementaire tenues antérieurement.
J'ai indiqué au ministre que je considérais Inacceptable
une opération forestière que REXFOR avait faite dans la paroisse
de Sainte-Per-pétue, principalement dans une forêt qui est en
bordure du rang Manitoba, rang qui est la conduite normale et presque unique au
lac de l'Est, au lac Sainte-Anne et au lac à la Grosse Truite. Il s'agit
de lacs qui sont situés, pour une partie, dans L'Islet et pour l'autre
partie, dans Kamouraska.
La municipalité, avant que les opérations ne
débutent, lorsqu'elle a pris connaissance du pro- gramme de coupe de
REXFOR dans ce secteur il s'agit du canton Lafontaine avait
demandé à la direction de REXFOR dans notre région de ne
pas faire de coupe à blanc, étant donné entre autres la
situation de ce bloc forestier, et de procéder à une coupe
sélective.
Pour des raisons que j'ignore je suis même, avec le maire,
allé visiter le bloc forestier en cause on n'a pas
respecté la demande ou le voeu formulé par la municipalité
et on a déboisé, d'une façon que je considère
inadmissible, un bloc forestier situé assez près d'un village.
Effectivement, c'est à environ quatre ou cinq milles du village de
Sainte-Perpétue, en bordure d'une route qui est très importante,
qui est une voie d'amenée, de conduite, vers un secteur de loisirs qui
est en train de se développer.
J'avais dit au ministre, lors de ce débat, lors de cette
discussion, que je souhaitais dans l'avenir, lorsque des demandes sont
formulées par des municipalités et qu'elles font appel au gros
bon sens, à la logique pure, que l'équipe de REXFOR... je sais
que ce n'est pas Québec qui a décidé cela, cela a
été décidé au niveau du groupe qui travaille dans
ma région, on écoute un peu plus les interventions que les
municipalités font, surtout quand cela correspond exactement à
des programmes ou des politiques gouvernementaux qui touchent
l'écologie, l'environnement.
M. Bérubé: J'aimerais bien être capable de
vous répondre autre chose, mais je vais vous répondre que, dans
la forêt des Appalaches, REXFOR opère à contrat pour le
compte du ministère des Terres et Forêts et nous suivons les
prescriptions du ministère des Terres et Forêts.
M. Giasson: Ah! comme cela, c'est encore plus direct au niveau du
ministre.
M. Lamontagne: On a le coupable; on l'a trouvé.
M. Bérubé: Nous avons effectivement demandé
un rapport, suite à votre question. Un rapport écrit.
M. Giasson: M. le Président, toujours dans le secteur des
Appalaches, est-ce que le programme de permis de coupe fourni à REXFOR
par le ministère pour l'année en cours, soit l'année 1977,
est plus volumineux que celui que nous avions eu l'an dernier?
M. Bérubé: Actuellement, le contrat est en
négociation avec le ministère. Je crois que c'est dans les
mêmes quantités, le même volume, sensiblement. On devrait
faire à peu près 60% de bois de sciage, le reste en longueur de
quatre pieds, pour du bois à pâte.
M. Giasson: Depuis deux ou trois ans, une coopérative
forestière s'est formée chez nous pour opérer dans la
forêt publique. Comme le mandat était exclusif,
c'est-à-dire le mandat confié par les Terres et Forêts
à la société REXFOR, en matière
d'exploitation, de récupération, d'aménagement,
cette coopérative avait dû négocier avec le seul
intervenant sur l'ensemble du territoire des Appala-ches. Est-ce que, en 1977,
la Coopérative de Sainte-Apolline sera en mesure d'obtenir un nouveau
contrat de REXFOR?
M. Bérubé: J'ai vu les articles des journaux
à ce sujet. Je me pose la question et je l'ai posée à M.
Bernier, de la coopérative, sur les difficultés qu'il a avec
nous, parce que cela donne l'impression qu'on est de gros méchants. Je
ne connais pas les difficultés qu'on a eues avec la coopérative,
malgré que, l'an dernier, on avait fait une mise au point bien claire,
bien nette. M. Bernier m'avait écrit une belle lettre pour s'excuser de
tout ce qui avait pu... Je pense qu'on devrait se rencontrer de nouveau, mais
on ne passera pas notre temps à se pardonner par exemple.
M. Giasson: Mais est-ce que les relations sont tout de même
bonnes?
M. Bérubé: Oui, elles sont bonnes, mais je ne vois
pas...
M. Giasson: Les relations ne sont pas rompues?
M. Bérubé: Non, il reste que c'est à
négocier. J'ai été très surpris de voir cela dans
le journal. Je vous le dis, je ne le connais pas.
M. Giasson: Je sais que, l'an dernier, à un moment
donné, la coopérative a décidé de prendre les
grands moyens. On est allé envahir le petit territoire de REXFOR autour
de ses bureaux. On a bloqué la route, etc.
M. Bérubé: On a fait des particularités. On
a essayé de parler de la vie privée de certaines gens. Je n'ai
pas aimé cela. On s'était compris là-dessus, par
après. Les difficultés auxquelles M. Bernier a fait allusion au
ministre de Belleval, je ne les connais pas et je lui demande de me les
exposer. Je n'ai pas eu de réponse encore. On va se rencontrer
après.
M. Giasson: Parce qu'il s'agit d'un groupe de travailleurs
forestiers qui ont décidé d'utiliser une formule qui est celle de
la coopération...
M. Bérubé: Qu'on respecte.
M. Giasson: ... pour tenter de se procurer du travail et je pense
qu'à ce niveau, c'est un bon choix que ces gens ont fait. C'est à
eux qu'il appartient de décider de la formule de travail qu'ils veulent
utiliser.
M. Bérubé: C'est cela. Ils ont eu un contrat de
nous pendant deux ans. Ils ont fait des profits. Nous en sommes très
heureux. D'ailleurs, tout à l'heure, j'ai fait allusion au prix du bois.
Quand on coupe du bois, on le fait au prix coûtant tout le temps. C'est
la mentalité ou la tradition au Qué- bec. Dans le cas de la
Coopérative Sainte-Apolline, on lui a dit: On va vous donner notre
coût, plus 10%. Cela devrait être votre profit. Vous devriez
être aussi efficace que nous.
M. Giasson: On peut tout de même espérer que cette
coopérative pourra continuer à avoir de bonnes relations.
M. Bérubé: Oui, je le pense bien, pour autant que
ces gens ne seront pas trop gourmands.
M. Giasson: Une dernière question. Dans la forêt
domaniale des Appalaches, la tordeuse des bourgeons a fait d'énormes
ravages, surtout dans des blocs de sapin. Est-ce qu'on peut croire qu'on va
récupérer, avant que cela devienne une perte, ces
différentes zones à l'intérieur des Appalaches de
façon à récupérer ces volumes de sapin qui,
à cause des méfaits de la tordeuse, pourraient être
gaspillés avant longtemps si on ne procède pas à la
récupération en exploitation? L'essence d'épi-nette a
mieux résisté, mais là où il y a beaucoup de sapin,
c'est vraiment en danger.
M. Bérubé: Comme cela a été
mentionné tout à l'heure, il s'agit de travaux que REXFOR ou
d'autres organismes font selon des prescriptions du ministère. Il est
évident, comme cela a déjà été
mentionné, que tous nos programmes de coupe sont orientés vers la
récupération des zones affectées, autant que faire se
peut, étant donné, dans certains coins, les grandes superficies
de territoire ou de forêt affectées par la tordeuse.
M. Giasson: La structure de vente du bois, surtout des billots,
qui a été employée depuis que REXFOR est dans les
Appalaches, est-ce que c'est la même structure de vente?
M. Bérubé: Cela a été fait avec le
milieu et les groupes locaux, sur place. On a convenu d'une formule, d'une
banque de prix, de soumissions. Cela ne se révèle pas si mal. Il
y a certaines fois qu'on ne réussit pas à vendre à cause
de cela. On a été obligé d'en vendre un peu à
l'extérieur. C'est moins avantageux, mais probablement, parce que le
marché était moins bon, que les gens en avaient aussi moins
besoin. La formule, cela va.
M. Giasson: Vous allez continuer avec la formule d'appel de
soumissions publiques des propriétaires d'usines qui sont
intéressés.
M. Bérubé: Oui, c'est un peu en circuit
fermé. C'est sur indication du ministère des Terres et
Forêts. Le bois devrait aller à telle ou telle usine pour
protéger un peu ces usines. C'est à elles qu'on demande les
soumissions, avec un prix minimum de base. Si le prix est trop bas, on ne vend
pas. J'aimerais souligner, M. Giasson, que, dans les Appalaches, la venue de
Soucy, la deuxième machine à papier chez Soucy, est directement
liée au contrat de REXFOR dans les Appalaches; autrement, il n'y aurait
pas eu d'usine. Si REXFOR n'était pas intervenue, Dow Jones se serait
retiré du dossier. C'est
M. Moore qui a négocié tout ce dossier. C'était
clair et net, en dernier, que, si REXFOR n'était pas là pour se
porter garant, cela ne fonctionnait pas.
M. Giasson: Oui, j'ai étudié le dossier à
l'époque des discussions. Je suivais un peu cela avec le directeur
général de l'Office des producteurs de bois qui était
impliqué au dossier. On a réalisé que la compagnie Bato,
qui était au dossier, a décidé d'y aller au point de vue
de l'agrandissement et des machines additionnelles pour autant qu'une garantie
d'approvisionnement pouvait être assurée. Comme les producteurs
privés ne pouvaient pas donner cette garantie formelle, année
après année, c'est exact ce que vous dites, c'est-à-dire
que la garantie donnée par REXFOR de fournir des approvisionnements,
s'il y avait des faiblesses de fourniture du côté de l'industrie
privée, a contribué à la décision finale.
M. Bérubé: Et les 25 000 cordes des Appala-ches,
des terrains publics.
Le Président (M. Clair): Le député de
Beauce-Nord, ensuite le député de Roberval.
M. Ouellette: Voici, je reviens à l'intervention que
faisait mon collègue de Bellechasse tout à l'heure. Je sais que
le ministre est au courant, de même que les hauts fonctionnaires, du fait
que, dans la région de Beauce-Sud, il se fait un gaspillage des
feuillus. Je sais également qu'il est dans l'intention du
ministère d'envisager, enfin d'étudier tout au moins, la venue
d'une usine dans ce coin. Je ne vous demanderai pas si vous avez prévu
dans votre ordre du jour la date d'ouverture de ce moulin. Ce serait cruel un
peu.
M. Bérubé: Demain.
M. Ouellette: Demain. Pourquoi pas hier? Ce que j'aimerais
savoir, cependant, par ordre chronologique autant que possible, c'est quelles
sont les conditions qui devront être remplies avant que le
ministère n'envisage sérieusement la venue d'une telle usine. Je
pense, par exemple: Est-ce qu'il faudra attendre que Cabano fonctionne à
100%, etc.? Il peut y avoir d'autres raisons. J'aimerais connaître ces
conditions à être remplies avant que ce projet ne devienne
réellement très sérieux.
M. Bérubé: Oui, très bonne question. En date
du 12 mai 1977, nous avons préparé un mémoire à
l'intention du gouvernement dans lequel nous demandons que le ministère
des Terres et Forêts puisse prendre un rôle plus dynamique, si on
veut, dans ce secteur du développement industriel. Il ne fait pas de
doute qu'il existe une interrelation étroite entre les industries et la
forêt comme telle. D'ailleurs, c'est assez remarquable de constater qu'en
Chambre, c'est régulièrement au ministre des Terres et
Forêts qu'on adresse les questions, chaque fois qu'il y a un
problème avec une industrie, que ce soit fermeture, ouverture ou autre,
et, par conséquent, le ministère des Terres et Forêts
aimerait, non qu'il aimerait, mais il est appelé à jouer un
rôle plus important. Or, force nous est de constater que,
malheureusement, nos effectifs dans ce secteur de la planification, de
l'utilisation de la ressource sont éminemment ténus et j'ai bon
espoir que, d'ici au mois de juin ou au mois de juillet, nous ayons en place le
personnel qu'il faut pour faire des études non seulement
d'approvisionnement en bois, mais également de type d'usines que l'on
peut construire en vue de répondre aux caractéristiques de la
forêt. Par conséquent, vous pouvez donc calculer que, si
étude il devait y avoir, cela ne devrait certainement pas se faire avant
l'été.
M. Ouellette: Ma question allait au-delà de cela. Je
donnais comme exemple: Est-ce que vous allez attendre que Cabano fonctionne
à 100%. Est-ce qu'il y a d'autres conditions semblables à
celle-là qui devront être remplies, même si, dans vos
études, vous découvrez qu'effectivement il y a suffisamment de
feuillus pour alimenter une telle usine? Est-ce qu'il y a des problèmes
de marché, aussi, qui devront être réglés d'ici
là?
M. Bérubé: II ne fait pas de doute que,
présentement, le marché, comme on l'a souligné dans le cas
de Cabano, n'est pas idéal, d'une part. Le même problème se
trouve à New Richmond et dans toutes les entreprises qui fabriquent un
papier carton, par exemple.
M. Ouellette: Oui.
M. Bérubé: Mais il ne fait pas de doute
également que, entre le moment où on décide de la
construction d'une usine et le moment où elle entre en opération,
il peut s'écouler jusqu'à cinq ans et que, par conséquent,
les marchés, d'ici cinq ans, ne seront pas nécessairement les
marchés d'aujourd'hui. C'est la deuxième réflexion qu'il
est important de faire. C'est d'ailleurs dans ce but que nous avons
pensé convoquer la commission parlementaire avant la reprise de la
session en septembre, de manière justement, peut-être, à
faire un tour d'horizon de la situation du marché telle qu'elle se
présente actuellement, non seulement comme elle se présente, mais
comme on peut la prévoir pour les années à venir. Ceci va
nous permettre, en tous les cas, de voir dans quelle mesure justement ce
secteur ne pourrait pas être développé au
Québec.
Maintenant, puis-je signaler à M. le Président que lorsque
le programme 4 aura définitivement été adopté, il
nous restera toujours les programmes 7 et 8.
M. Lamontagne: M. le Président, je m'adresse au
député de Beauce-Nord. Je pense que vous pouvez attendre au moins
un an. C'est un gros programme. Le ministre a un gros...
M. Ouellette: Ce n'est pas si mal.
M. Lamontagne: Je vous souhaite autant de patience que j'en ai eu
dans un dossier particulier.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, j'aurais aimé
retrouver, dans les états financiers de REXFOR, une ventilation beaucoup
plus grande, de façon à nous permettre d'évaluer la
situation financière en ce qui a trait à l'ensemble des
opérations dans la forêt domaniale des Appalaches. Est-ce qu'il
serait possible d'obtenir ça, même si ce n'était pas en
commission parlementaire?
Voici pourquoi je pose la question: Vous savez que la présence
d'une société d'Etat dans une région comme la nôtre,
provoque beaucoup de discussions, de commentaires, de doutes, va même
jusqu'à permettre l'énoncé d'affirmations qui ne sont pas
toujours contrôlées. Il ne serait peut-être pas mauvais,
parfois, pour réfuter une foule de ces affirmations, qui ne s'appuient
pas sur des faits précis, de savoir quel est le résultat de
l'opération comme telle. Je comprends que REXFOR a fait des
investissements qui seront amortis à long terme, entre autres, le
réseau routier en forêt. Mais on dit: Cela, ça peut tout de
même se calculer. Est-ce que, à votre siège social,
à votre bureau, vous avez un état... Vous dites avoir un
état qui se rapporte uniquement à l'opération Appalaches,
coût des opérations sur l'ensemble, volume des ventes et revenus
de ces ventes.
M. Bérubé: C'est-à-dire que dans le cas des
Appalaches, on prépare, au début de l'année, un budget qui
donnera des états financiers spéciaux pour les Appalaches et
qu'on ne doit pas, je pense bien, publier, mais qu'il nous fera plaisir de
discuter avec vous.
M. Giasson: Parfait! Je pourrais me procurer ça au cours
des prochaines semaines.
M. Bérubé: Dans le rapport interne de REXFOR, on le
sépare.
M. Giasson: Je présume que votre équipe, qui
administre les Appalaches, doit avoir sa propre comptabilité.
M. Bérubé: Si vous voulez, en gros, REXFOR a fait
$499 003 de profit dans la région.
M. Giasson: $499 000? M. Bérubé: Oui, $499
000.
M. Giasson: Pour la dernière année
d'opérations?
M. Bérubé: Oui, le 31 mars 1976. Y a-t-il des
questions sur le programme 4, élément 1?
Le Président (M. Clair): Etant donné justement que
je n'ai pas d'autres intervenants en liste et qu'il y a encore deux autres
programmes, 7 et 8, dont il serait sûrement intéressant de
discuter, est-ce qu'on peut penser à l'adoption de
l'élément 1 du programme 4?
M. Giasson: Adopté, M. le Président, pour autant
que je sois concerné.
Le Président (M. Clair): Elément 1 du programme 4,
adopté. Elément 2 du programme 4?
Je crois que les questions ont finalement porté passablement sur
l'ensemble du programme 4...
M. Giasson: Quelles sont les politiques nouvelles, somme toute
une brève question que le nouveau ministre aurait
instaurées en ce qui a trait à l'élément 2, soit un
contrôle de l'utilisation de la ressource?
M. Bérubé: II n'y a pas vraiment de nouveaux
programmes. Le budget... Il n'y a absolument aucune transformation.
Effectivement, lorsqu'on regarde l'évolution du budget, on constate
qu'il y a eu des réaménagements des effectifs qui ont
été transférés à l'intérieur d'autres
programmes et que, d'autre part, il y a simplement eu une indexation des
coûts normaux, ce qui fait, finalement, que le budget se retrouve
exactement au même point où il était l'an dernier, à
peu de choses près. Il y a la métrisation du rnesurage du bois
qui est peut-être la grande transformation à l'intérieur de
ce...
M. Giasson: M. le Président, je serais tenté, au
poste de contrôle de l'utilisation, d'aborder les pénalités
des droits de coupe que des propriétaires de mon comté ont subies
à l'intérieur de la réglementation de la réserve
des trois chaînes, mais puisque nous aurons l'occasion d'aborder cela, je
passe outre. Parce que cela prend pour moi une importance primordiale puisque
je représente le comté au Québec où le plus grand
nombre de pénalités ont été imposées et
où le plus fort montant de pénalités a été
imposé à des propriétaires qui n'ont pas respecté
les dispositions, à leur corps défendant, par ignorance sans
doute ces gens ne le savaient pas mais qui ont été
pénalisés pour avoir fait de l'exploitation à
l'intérieur de la petite réserve des trois chaînes.
M. Lamontagne: Effectivement, la réserve des trois
chaînes, plus tard aujourd'hui... Peut-être que le
député de Beauce-Sud va venir se joindre à nous. C'est un
cas qui le préoccupait personnellement. Je voudrais parler de cela en
particulier, à un certain moment de la journée, pas trop
longtemps, mais je voudrais avoir vos commentaires là-dessus.
Le Président (M. Clair): L'élément 2 du
programme 4 serait-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Elément 3
du programme 4.
M. Giasson: Voirie forestière.
Voirie forestière
Le Président (M. Clair): Voirie forestière, M. le
ministre.
M. Giasson: Cela va nous prendre un gars qui fait du chemin!
M. Bérubé: Dans le cas de la voirie
forestière, nous incluons, dans le programme de cette année, un
certain montant qui est en fait dans le cadre du programme conjoncturel,
c'est-à-dire que nous avons ajouté un montant de $3 millions pour
la voirie forestière un peu partout au Québec, plus
spécifiquement dans certaines régions du Québec, et nous
pourrons répondre à vos questions. Donc, le seul véritable
changement à l'intérieur du programme de voirie
forestière, c'est ce montant conjoncturel de $3 millions.
M. Giasson: Lorsque je vois apparaître au fauteuil le
directeur de tout le programme de la voirie forestière, il me vient une
question à l'idée. Je me demande si c'est cet homme que le
ministre avait particulièrement à l'esprit lorsqu'il a
parlé de rigueur intellectuelle et de compétence.
M. Bérubé: Le ministre pourra répondre!
M. Giasson: M. le directeur, la réponse que vous avez
donnée sera celle du ministre pour les fins d'enregistrement du journal
des Débats.
M. Bérubé: Cela, c'est une colle.
M. Giasson: C'est une colle? Revenons à la voirie.
Le Président (M. Clair): Le député de
Roberval.
M. Bérubé: Puis-je poser une question, M. le
Président?
M. Giasson: Seuls les députés ont le droit de poser
des questions à l'assemblée.
M. Bérubé: Seul le président a le droit de
me répondre.
Le Président (M. Clair): Je pense que vous aurez toutes
les occasions de poser des questions au député de
Montmagny-L'Islet en dehors de la commission.
M. Giasson: Non, mais avec l'assentiment de tous les membres de
la commission, on pourrait permettre à l'intervenant de poser sa
question. Je suis d'accord.
M. Lamontagne: Pour autant que c'est une question qui a du bon
sens.
M. Bérubé: Qu'est-ce que vous pensez de la question
que vous avez posée?
M. Giasson: Vous voulez avoir mon avis personnel? Sur la
compétence et la rigueur intellectuelle, dans mon esprit, cela ne fait
aucun doute.
Je connais celui qui me retourne la question depuis de nombreuses
années. Nous avons déjà eu à travailler dans le
développement des chantiers coopératifs au Québec et cela
nous fait vieux quand on parle de cela on ne reviendra pas
là-dessus mais, effectivement, c'était vraiment une colle,
une blague, parce que je connais fort bien M. Archambault...
M. Bérubé: On a fait du chemin depuis ce temps?
M. Giasson: Pardon?
M. Bérubé: On a fait du chemin depuis ce temps et
je vois que vous êtes toujours honorable.
Le Président (M. Clair): Le député de
Roberval.
M. Lamontagne: M. le Président, j'attendais cet
élément et que M. Archambault soit à table pour parler des
chantiers d'Argenson, de Notre-Dame-de-la-Doré. Nous avons eu plusieurs
rencontres au cours des dernières années, des derniers mois
là-dessus et j'aimerais savoir où se situe ce dossier compte tenu
des négociations entreprises qui incluaient justement une voirie
forestière. Je ne suis pas à jour là-dedans.
M. Bérubé: Je crois qu'il y a une question de
locatlisation possible dans l'ordre de distribution des programmes de coupe.
Est-ce que je me trompe? Il y a une question de deux secteurs de coupe
justement et je pense que c'est à l'étude. Il y a eu des
négociations.
Pour les chantiers d'Argenson, les secteurs de coupe ne sont pas encore
tout à fait déterminés, pour la construction de chemins.
Il y a un secteur qui est prévu dans la forêt domaniale de
Roberval, parce qu'ils se sont affiliés au projet de
Saint-Félicien. Ce secteur est en litige actuellement. Des discussions
se poursuivent. La scierie veut avoir d'autres secteurs de coupe qui sont
encore dans une concession forestière qui est la même que celle
qu'on a vue avec Gagnon et Frères. C'est un problème.
M. Lamontagne: Est-ce que vous parlez de la construction de la
Consol?
M. Bérubé: Oui, il y a Gagnon et Frères et
cette scierie qui veut avoir les mêmes territoires de coupe. Or, cela
provoque de drôles d'embêtements, parce que si on alloue ces
territoires de coupe à cette scierie, il va manquer du bois sur le
Saint-Maurice pour les usines de Consolidated Ba-thurst.
M. Lamontagne: M. le Président, je pense qu'il est
important de parler des chantiers d'Argenson qui sont la
propriété de la chaîne coopéra-
tive du Saguenay-Lac-Saint-Jean. C'est une de ses filiales, qui joue un
rôle extrêmement important dans le comté de Roberval et dans
le secteur concerné. Lorsqu'on parle de méthode chez REXFOR ou
autre, je pense que l'intervention d'une coopérative, directement, on la
retrouve en Abitibi, on la retrouve au Lac-Saint-Jean et, depuis quelques
années, il y a eu des problèmes normaux, des consultations avec
le ministère des Terres et Forêts. D'ailleurs, on doit dire que la
réception a toujours été chaleureuse de la part des
autorités du ministère, mais les autorités de la
chaîne coopérative espéraient savoir à quelle place
elle allait se relocaliser. Comme vous le savez, elles attendent pour faire des
investissements assez importants à La Doré, c'est la
propriété des travailleurs eux-mêmes, donc comme formule on
ne peut pas souhaiter mieux. J'espère qu'on pourra apporter une
attention à cela. Lorsqu'on parle du territoire de la Consol, cela
affecte peut-être les usines de la Saint-Maurice, mais le bois est
à La doré ou presque, c'est donc le Saint-Maurice qui vient
chercher le bois à La Doré. En même temps, j'attendais cet
argument-là pour la voirie forestière. Parce que je dois dire que
M. Archambault je ne sais pas si c'est de la rigueur intellectuelle
n'était pas trop enthousiaste devant le projet de la chaîne
coopérative sur le projet de chemin forestier soumis au
ministère. M. Archambault nous disait, à plusieurs reprises,
qu'il s'agissait d'un chemin parallèle à la route de Chibougamau,
ce qui était, pour le moins, assez exact quand on regarde les cartes,
mais en même temps, la compagnie répliquait que le fait de passer
sur la route de Chibougamau, vu les nouvelles normes de transport, causait un
problème financier énorme à la compagnie et souhaitait
pouvoir avoir, du ministère des Terres et Forêts, un chemin
véritablement forestier qui se situait dans les concessions à
venir. Malgré cette objection sérieuse et justifiée de M.
Archambault, que nous avons rencontré, au chemin parallèle, il
reste que pour le développement de cette industrie coopérative et
sa rentabilité, parce que le ministre tient de plus en plus à la
rentabilité des entreprises... Si vous ne rendez pas rentable, de toute
façon, le ministre va avoir à la regarder, soit comme assistant
du ministre des Affaires sociales, à ce moment-là c'est aussi
bien de prendre le taureau par les cornes et... C'est parce qu'il a une
préoccupation comme ministre...
Une Voix: Qui fait le taureau?
M. Lamontagne: ... il ne peut pas se dissocier de ses
collègues. Mais la chaîne coopérative du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, vous le savez depuis plusieurs années, a un
problème de chemin forestier.
C'est sûr qu'il y a des normes bien concrètes dont vous
avez parlé à de nombreuses reprises. Je pense que vous avez fait
votre devoir scrupuleusement, mais il reste que, pour la rentabilité de
l'entreprise, preuve a été faite également aux
autorités du ministère qu'il fallait absolument avoir ce chemin
forestier. Concernant la concession de Consolidated Bathurst, cela ne me
gêne pas de vous redemander publiquement que ce territoire soit la
propriété concédée à la chaîne
coopérative Saguenay-Lac Saint-Jean. C'est d'abord plus juste et
également, lorsque vous regardez les cartes forestières, pour le
moins, ça s'en va beaucoup plus vers Notre-Dame-de-la-Doré.
M. Bérubé: ...des coupes, M. le Président.
Il se peut que vous entriez en conflit avec vous-même là-dedans,
parce que la coopérative et Gagnon et Frères vont être dans
le même "parterre" de coupe.
M. Lamontagne: Pas dans le même. M.
Bérubé: Pas loin.
M. Lamontagne: C'est-à-dire que vous avez offert à
la chaîne coopérative un territoire de coupe qui a
été également offert à Gagnon et Frères. En
rencontrant les autorités de la chaîne coopérative,
dernièrement, je disais: c'est curieux, vous refusez le territoire de
coupe que le ministère pourrait offrir à Gagnon et Frères
et Gagnon et Frères qui est à Roberval serait prêt à
l'accepter, suivant les informations que je possède. Evidemment...
M. Bérubé: Ce n'est pas si simple que
ça.
M. Lamontagne: Non. Mais leur demande, comme vous le savez
il ne faut pas s'éterniser là-dessus concerne ce
territoire sud de Consol, et non pas le territoire... cela, vous pourriez le
réserver pour Gagnon et Frères.
M. Bérubé: C'est possible.
M. Lamontagne: Vous savez ce qu'ils ont toujours demandé,
c'est le territoire sud de Consol et non pas le territoire nord. Vous avez, en
contrepartie, offert le territoire nord de Consol. C'est vous autres, par votre
proposition, qui mettez en conflit Gagnon et Frères et la chaîne
coopérative. Respectez la demande de la chaîne coopérative
du Saguenay-Lac Saint-Jean. Si je me trompe, dites-le. Toutes les rencontres
que nous avons eues avec la chaîne coopérative et vous-même
concernaient le territoire plus au sud de Consol.
M. Bérubé: Mais la chaîne coopérative
n'a pas encore accepté cette idée du changement de territoire de
coupe, ce n'est pas encore accepté.
M. Lamontagne: C'est pour ça que je le porte
publiquement.
M. Bérubé: Publiquement, je suis obligé de
vous dire... quelqu'un va me dire à quelle place passe le chemin, s'ils
n'ont pas accepté...
M. Lamontagne: C'est pour ça que j'attendais cet
élément, étant donné que vous êtes intimement
lié à ce projet. Je conçois...
M. Bérubé: C'est une question d'aménagement
qu'il n'est pas de mon ressort de décider...
M. Lamontagne: Je tiens à dire publiquement que votre
prise de position, compte tenu des normes, est extrêmement juste et
normale. Mais ça ne règle pas le problème de la
rentabilité. Dans ce temps-là, vous pouvez me dire: Allez voir le
ministre, moi je fais de la voirie forestière.
M. Bérubé: J'ai fait une étude, moi aussi,
de cette question de chemin, par exemple, quand vous étiez venu nous
voir à ce sujet. Il n'est pas si certain que ça que le chantier
coopératif d'Argen-son ferait de l'argent par la mise en place de
l'autre chemin, par l'acceptation de ce chemin. Je ne suis pas si sûr que
ça. Il y a bien des éléments, autrement dit, dans
ça.
M. Lamontagne: Evidemment, je ne suis pas en mesure
d'évaluer cela, je prends les chiffres tels qu'ils nous ont
été fournis. S'il y a une contestation des chiffres fournis,
c'est aux officiers de chaque compagnie du ministère...
M. Bérubé: II faut aussi que ces secteurs de coupe
soient déterminés.
M. Lamontagne: C'est un principe fondamental, le mouvement
coopératif, dans la province de Québec et j'y crois
sincèrement. On a l'avantage unique, dans notre région, d'avoir
la chaîne coopérative qui est un élément des plus
dynamiques à tous les points de vue dans notre région et
maintenant, ils doivent faire des pieds et des mains pour rentabiliser et
développer cette entreprise. Si on lui accorde toute l'assistance et
toute la collaboration nécessaire, quant à moi, j'en serai
très heureux.
Le Président (M. Clair): Le député de
Pontiac-Témiscamingue.
M. Larivière: M. le Président, le ministère
a fait l'étude d'une route forestière entre Maniwaki et
Témiscamingue. Est-ce qu'il a pris une décision concernant cette
route, est-ce que c'est terminé?
M. Bérubé: Effectivement, l'étude a
été faite, savez-vous, elle a été
déposée et étudiée par différents
comités au ministère des Terres et Forêts et même
à l'extérieur, à l'OPDQ et elle est supposée se
rendre au comité d'aménagement. Actuellement, il n'y a pas
tellement d'argent prévu au ministère pour faire des plans et
devis.
Il y a certainement moyen de continuer certaines études sur cet
avant-projet de chemin qui irait du triangle
Maniwaki-Mont-Laurier-Grand-Remous, qui pourrait aboutir dans ce
coin-là, vers ceux de Témiscamingue et qui permettrait de
développer ce grand territoire qui l'est actuellement très peu
aussi bien au point de vue du ministère des Terres et Forêts que
de celui du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. Larivière: Justement, vendredi dernier, il y a eu une
assemblée à laquelle j'assistais, où il y avait les
différentes compagnies forestières intéressées qui
ont des concessions dans ce bout-là, E.B. Eddy, Consolidated-Bathurst et
CIP.
Il semble que la majorité des compagnies forestières
étaient en désaccord avec la proposition du ministère; il
semblait que leurs propositions à elles, c'était plutôt une
route nord-sud que Pontiac-Témiscamingue, vers le parc La
Vérendrye.
Après bien des discussions, ces compagnies se demandaient quelle
était la raison exacte pour le ministère de la faire plutôt
vers Maniwaki.
M. Bérubé: C'est uniquement une route de
développement régional, M. le député. C'est une
route qui servira spécialement à développer un nouveau
complexe forestier dans le triangle mentionné, à cause des
disponibilités forestières encore possibles dans ce territoire,
surtout par rapport à certaines essences intéressantes en termes
de sciage.
Je pense que la politique actuelle du ministère par rapport
à l'utilisation de l'arbre est que les arbres doivent d'abord et avant
tout être utilisés au point de vue du sciage, du déroulage,
du contre-placage et autres usages, et que, les résidus doivent
être utilisés pour l'industrie des pâtes et papiers.
Il n'y a pas de doute que si certains ne sont pas d'accord avec ce
principe, il se peut fort bien que certains soient aussi en désaccord
avec la route.
Il y a aussi tout le problème du bois qui passe actuellement,
comme vous le savez, par une route ou par certaines routes forestières
nord-sud et va directement en Ontario; ou certaines compagnies juste en bordure
se servent de ce bois pour l'économie de l'Ontario plutôt que du
coin du Québec, de l'Outaouais, de Pontiac et d'ailleurs.
Le Président (M. Clair): Je n'ai pas d'autres intervenants
en lice à l'élément 3 du programme 4. Le
député de Montmagny-L'Islet désire-t-il intervenir sur cet
élément?
M. Lamontagne: Le fait qu'on n'a pas beaucoup de questions ne
veut pas dire qu'il n'y a pas beaucoup de problèmes et je voudrais bien
en prévenir M. Archambault. Cela s'inscrit dans...
M. Bérubé: Pouvez-vous préciser un petit
peu?
M. Lamontagne: Je n'ai pas de précision à
donner.
M. Bérubé: Mais non, mais avec vos menaces...
à peine voilées...
M. Lamontagne: Je pense que M. Archambault a un travail un peu
difficile, mais la voirie forestière, on sent cela dans nos
négociations, s'inscrit souvent avec une intervention du
ministère. On l'a vu plus tôt dans le cas de Gagnon et
Frères. Mais je pense que le cas que j'ai souligné, le cas du
chantier d'Argenson, est plus intimement lié que Gagnon et Frères
là-dedans.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet, vous avez une question sur l'élément
3?
M. Giasson: Sur l'ensemble du programme de voirie
forestière pour l'année financière en cours, quel est le
volume, en nombre de milles, que le ministère se propose
d'aménager?
M. Bérubé: A peu près 50 milles.
M. Giasson: 50 milles de nouvelle voirie forestière.
M. Bérubé: Mais, dans cela, il y a une
classification des chemins, ce qu'on appelle de la réfection, qui est
pratiquement de la construction. C'est assez difficile...
M. Giasson: Vous consacrez une partie du budget à la
réfection de chemins existants.
M. Bérubé: Mais, pour nous, c'est de la
construction, étant donné la différence qu'il y a dans la
classe et dans la qualité de ces chemins.
M. Giasson: Et quelle serait la partie de ce budget que vous
consacrez à la construction que vous devez appliquer au coût des
ponts que, nécessairement, vous devez bâtir, lorsque vous avez des
rivières à enjamber?
M. Bérubé: Disons que si on dépensait $100
000 pour un mille de chemin, en moyenne, il y aurait entre $5000 et $30 000
pour les ponts. C'est une moyenne discutable. Si on construit un pont de $2
millions, comme on le fait cette année, cela déséquilibre
pas mal mon affaire.
M. Giasson: A l'intérieur de la caisse conjoncturelle que
le ministre s'est donnée pour faire face à des situations plus
difficiles dans certains secteurs du Québec, aux programmes de pratique
sylvicole, etc., est-ce qu'il y a une partie du budget de voirie qui va
être consacrée à des chemins de pénétration,
pour atteindre des secteurs forestiers où des travaux spéciaux
devront être exécutés au cours de la saison?
M. Bérubé: On a environ $1 million dans le
Bas-Saint-Laurent; on a $1,450 000 dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean et $100 000
dans la région de Trois-Rivières.
M. Giasson: Ce sont trois régions qui vont
bénéficier d'infusion de capitaux pour l'aménagement de
chemins de pénétration?
M. Bérubé: C'est cela.
Le Président (M. Clair): Le député de
Roberval.
M. Lamontagne: M. le Président, concernant la voirie
forestière de Donohue, je pense que les montants que le ministre vient
d'indiquer, n'incluent pas ces montants de cette voirie forestière fort
importante qui a commencé l'an dernier. Je voudrais savoir si les
crédits affectés à ce chemin ou à cette autoroute
forestière, pour l'an dernier, ont été entièrement
dépensés, tel que prévu, ainsi que le programme pour cette
année et l'an prochain. Je pense que le ministère collabore
beaucoup là-dedans.
M. Bérubé: Cette année, incluant les ponts,
il y a $3,6 millions.
M. Lamontagne: $3,6 millions. Vous les affectez dans quel
programme?
M. Bérubé: Est-ce que le lac à Jim, le lac
Stacker, cela vous dit quelque chose?
M. Lamontagne: Oui.
M. Bérubé: $1,5 million là, dix milles de
construction; sept milles d'améliorations. La rivière du Chef,
est-ce que cela vous dit quelque chose? $100 000; la rivière Mistassini,
la continuation du grand projet, passé le pont de la Mistassini, $800
000, pour un total de $2,4 millions sur les chemins.
Sur la question des ponts, il y a $1,2 million à la
rivière du Chef et à la rivière Azianne, les deux ponts
sont séparés, je crois, par une distance de un mille ou un mille
et demi; la rivière Chamou-chouane et la rivière Dolbeau pour un
total de $1,2 million pour trois ponts.
M. Lamontagne: Combien aurez-vous dépensé lorsque
ce chemin sera terminé, le projet complet pour ce chemin... non pas
dépensé, investi?
M. Bérubé: J'avais peur que vous disiez
"gaspillé".
M. Lamontagne: Le rôle du ministère, quel accord
avez-vous?
M. Bérubé: Une quinzaine de millions, je crois,
avec les ponts, sur cinq ans.
M. Lamontagne: Une quinzaine de millions sur cinq ans, c'est
intéressant pour le ministre à le dire également.
M. Bérubé: C'est intéressant pour le
député.
M. Lamontagne: Quel est le rôle de coordination que vous
avez avec Donohue là-dedans dans cette voirie?
M. Bérubé: On discute avec Donohue naturellement
pour chaque projet. Il faut qu'elle justifie son besoin et qu'elle indique ses
priorités par rapport aux autres années. Cela fait
déjà trois rencontres qu'on a cette année et on va en
avoir une autre dans les dix jours qui vont suivre.
M. Lamontagne: Quand vous arrivez à l'exécution des
travaux, ce qui se passe sur le chantier, est-ce que c'est exclusivement le
ministère...
M. Bérubé: Le ministère est le maître
d'oeuvre.
M. Lamontagne: Le ministère est le maître
d'oeuvre.
M. Bérubé: Oui.
M. Lamontagne: Est-ce que c'est Donohue qui fait le chemin?
M. Bérubé: Non. Le maître d'oeuvre, dans mon
esprit, nous faisons le chemin en régie, dans ce cas-ci.
M. Lamontagne: Parce que Donohue a déjà
parlé avec le ministère de collaborer à le faire.
M. Bérubé: Je peux vous dire que Donohue ne m'en a
pas parlé, à moi.
M. Lamontagne: Non?
M. Bérubé: Non. Il a été question
qu'on emploierait son équipement, bien sûr, mais qu'elle fasse les
chemins, elle ne m'en a pas parlé.
M. Lamontagne: Est-ce que vous êtes satisfait de la
façon dont les travaux s'exécutent dans ce secteur?
M. Bérubé: Je suis bien satisfait de mon
administration, oui.
M. Lamontagne: Evidemment. Est-ce que je pourrais demander au
ministre s'il est satisfait?
M. Bérubé: II l'a écrit dans le Devoir.
M. Lamontagne: Je pense qu'il est bon de le noter. Je voudrais en
profiter, M. le ministre, pour souligner publiquement, ici, la collaboration
exceptionnelle de tout le ministère des Terres et Forêts, des
officiers, de tout le monde qui a permis cette implantation extraordinaire,
dans mon milieu, chez moi, à Saint-Félicien qui permet à
toute la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean d'en profiter
actuellement.
C'est pourquoi il est bon qu'un ministère, à l'occasion,
puisse se vanter. Vous avez beaucoup d'argent à investir dans ce milieu,
au cours des prochaines années. Grâce à l'appui
inconditionnel du ministère des Terres et Forêts, parce que c'est
votre ministère, M. le ministre, qui a pensé, pondu et
planifié le projet Donohue et, par la suite, la collaboration du
ministère des Terres et Forêts, mais si on n'avait pas eu les
officiers du ministère des Terres et Forêts, on n'aurait pas eu de
projet Donohue...
M. Giasson: M. le Président, le discours du ministre des
Finances a fait état je ne sais pas si j'ai bien
interprété ce qu'il a voulu annoncer, à ce moment,
à la population du Québec d'une possibilité
d'entente auxiliaire, d'un montant assez important dont une partie ou la
totalité devrait être consacrée... Le nouvel
aménagement de la voirie forestière au Québec, qu'est-ce
qu'il en est exactement de cela, M. le ministre?
M. Bérubé: Du nouvel aménagement...
M. Giasson: II n'y a pas une entente auxiliaire au palier des
deux gouvernements qui a été annoncée dans le discours du
budget par le ministre des Finances?
M. Bérubé: Oui, c'est ce que j'ai souligné
tantôt. Non, il s'agit des projets conjoncturels. L'entente
auxiliaire...
M. Giasson: C'est $8 millions, je crois, d'après l'annonce
du ministre des Finances.
M. Bérubé: Oui, c'est cela. Il y a $7 millions
cette année, parce que le fédéral a refusé tout ce
qui concernait Saint-Félicien. Alors, on avait placé $2 millions,
nous autres, sur le lac Stacker et cela a été refusé.
Alors, on a placé des projets qu'on avait dans le programme
régulier sur l'entente. Je peux vous dire ce que l'entente comprend
cette année, si vous voulez. C'est $7 millions. Pour le
Bas-Saint-Laurent, $1 million; pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean, $1 550 000; le
Nord-Ouest québécois, $2 350 000; pour la Côte-Nord, $2,1
millions.
M. Giasson: Pour ces montants que vous donnez pour chacune des
régions, est-ce que vous avez une ventilation un peu plus
détaillée sur les cantons ou les blocs forestiers que vous allez
atteindre?
M. Bérubé: Peut-être pas les cantons, mais
par projet de chemin, par exemple.
M. Giasson: Par projet de chemin, oui. Pouvez-vous nous...
M. Bérubé: On peut toujours. M. Giasson:
S'il vous plaît!
M. Bérubé: Est-ce que vous voulez que j'aille
jusque dans les petits ponts?
M. Giasson: Non, c'est cela.
M. Bérubé: Pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean, les
rivières du Chef et Azianne, c'est une question de ponts, il y a $550
000; le projet de la Sainte-Marguerite, à Saint-Fulgence, $400 000; le
lac Margonne, à Chibougamau, $500 000; Chapais, $100 000; dans le
Nord-Ouest québécois, la rivière Belle, $100 000; la
rivière Mikiskan, $300 000; la rivière Gale, $150 000; le canton
Villebois, $600 000; Béarn, $300 000; la Waswanipi, $900 000, pour un
total de $2 350 000; la Côte-Nord, Sacré-Coeur, $350 000; la
rivière des Outardes, $1,6 million, parce qu'on construit le gros pont.
Cela va coûter dans les alentours de $2 millions et on va dépenser
$1,6 million cette année. Les trois petits projets,
Rivière-au-Tonnerre, sur la Côté-Nord, tou-
jours, Natashquan, et Rivière-Noire, $150 000, ce qui fait un
total pour la Côte-Nord, de $2,1 millions d'après entente.
M. Giasson: Pour la Gaspésie?
M. Bérubé: Pour la Gaspésie, il y a Un
paquet de...
M. Giasson: Tous des ponceaux.
M. Bérubé: II y a environ, en Gaspésie,
c'est un cas un peu spécial. J'ai des ponts ici peut-être de $25
000. Alors, pour faire $1 million, je suis ici pour l'après-midi. Il y a
une question de réfection de chemins. Il n'y a pas beaucoup de
construction en Gaspésie.
Dans la forêt domaniale de Matane, il y a six milles en
réfection de chemins. Marsoui, deux ponceaux, mais ce sont deux gros
ponceaux, peut-être de 12 à 20 pieds de diamètre. Je ne
sais pas, je ne suis pas certain. La Cascapédia, 4 milles de
construction; le canton Taché, deux milles de construction; ensuite,
à Grande-Vallée, sept milles; canton Dugal-Pilote, deux milles.
Ce sont toutes des affaires comme ça. On va au plus pressant en
Gaspésie, parce qu'on a beaucoup à faire là. Square Forks,
vous savez où ça se trouve?
M. Giasson: Non.
M. Bérubé: Moi non plus!
M. Giasson: Vous non plus.
M. Bérubé: Non. Un ponceau, quatre milles, oui.
Saint-Charles-Garnier, un ponceau; Milnikek; Rivière-Bonaventure, trois
milles de chemin. Les ponts, j'ai toute une liste ici, en dehors de
ça.
M. Giasson: Ce qui nous indique, somme toute, que cette
contribution fédérale par entente auxiliaire vient apporter un
coup de pouce sérieux du côté de l'ensemble du budget de
voirie forestière. Ces montants sont inclus au budget global
consacré à la voirie forestière, tel que cela
apparaît au livre des...
M. Bérubé: II est inclus dans un budget global de
$13 330 000.
M. Giasson: Le tarif que vous exigez habituellement des
utilisateurs pour assumer une partie du coût de cette voirie
forestière, est-il demeuré le même au Québec?
M. Bérubé: II est demeuré le même
jusqu'à cette année, étant donné la situation du
sciage en général, qui ne permettait pas trop d'augmentation. Ce
tarif, qui avait été originalement pensé, à $1 par
unité de 100 pieds cubes, est demeuré, mais il se peut fort que
ce soit changé cette année. Est-ce que je peux me permettre
ça, M. le ministre?
M. Giasson: C'est dans les projets du ministre de
rétablir...
M. Bérubé: Je peux me permettre de dire
ça?
M. Giasson: ...pour respecter, tout au moins, l'inflation qu'on
subit, là comme ailleurs.
M. Bérubé: Oui, et peut-être être un
peu plus réaliste dans le tarif par rapport au coût.
M. Giasson: Parce que le coût, la statistique va nous
fournir ça, ça coûte quoi, l'ensemble de la voirie
forestière, par rapport aux prix que vous faites aux usagers de la
ressource... Parce que les prix ne correspondent pas aux coûts
réels?
M. Bérubé: Ah non, jamais!
M. Giasson: Les tarifs peuvent être quoi? 20% des...
M. Bérubé: Nous demandons $1 par unité de
100 pieds cubes. C'est bien certain que...
M. Giasson: II y a là une aide directe de l'Etat...
M. Bérubé: Quoique l'entretien soit fait par
l'utilisateur dans tous les cas, seulement pour la construction.
Le Président (M. Clair): L'élément 3 du
programme 4...
M. Giasson: Je suis prêt à l'adopter, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): ...sera-t-il adopté?
Adopté.
M. Giasson: L'élément 3?
Le Président (M. Clair): L'élément 3 du
programme 4, adopté. Elément 4 du programme 4. M. le
député de Montmagny-L'Islet.
Aide à la production forestière
privée
M. Giasson: II s'agit de l'aide à la production
forestière privée. Combien y a-t-il de personnes affectées
à ce service de l'aide qu'on apporte à la forêt
privée?
M. Bérubé: 65 personnes.
M. Giasson: 65 personnes sont attachées au service.
Au cours des récentes années, nous avons suivi avec
intérêt les péripéties de luttes menées ou de
désirs exprimés par des gens du Bas-Saint-Laurent, entre autres,
les citoyens de Sainte-Marguerite et il y a eu la Société de la
Vallée. Cela a fait beaucoup de bruit à l'époque. Cela a
permis
à un ministre, une fois de plus, dans le temps, d'aller visiter
ces gens sur place, d'être accueilli avec chaleur, la chaleur humaine
qu'on peut réserver à un ministre.
Pour ce qui est de la Société de la Vallée, on a
appris par la voie des journaux qu'elle s'était rendue aux propositions,
assez intégralement, que le ministre et son équipe avaient faites
à l'époque.
Peut-on en déduire que ces propositions et ces offres
étaient tout de même acceptables puisque lorsque toute la
publicité a été faite et tout le bruit qu'on a connu dans
le temps s'est apaisé...? Il nous est permis de croire que les offres
que les hauts fonctionnaires avaient proposées, là-bas,
correspondaient à une réalité et répondaient assez
bien à des normes ou à des critères que le
ministère devait respecter.
M. Bérubé: II faudrait s'entendre exactement sur ce
dont vous parlez. Parlez-vous du budget total de l'aide à la forêt
privée de cette année ou du programme de la rétrocession
des lots?
M. Giasson: Je parle des propositions faites par les
fonctionnaires du ministère, possiblement par le ministre qui
était certainement au courant, aux gens qui revendiquaient, dans le
groupe de Sainte-Marguerite et dans celui de la Société de la
Vallée.
M. Bérubé: Ah bon! Pour la rétrocession des
lots?
M. Giasson: C'est cela.
M. Bérubé: Dans le cas de la rétrocession
des lots, j'ai effectivement, à plusieurs reprises, rencontré la
population, les représentants d'OD-1, les représentants des
différentes sociétés de manière à tenter
d'en venir à un accord. Je pense que nous sommes sur la bonne voie
présentement d'un accord à la suite de ces rencontres où
on a entièrement précisé, puisqu'il faut quand même
se dire que la population n'est pas unanime... Les demandes d'OD-1 ne sont pas
exactement les demandes des sociétés. Egalement, les
municipalités ont des objectifs qui sont parfois différents
également de ceux d'OD-1 et de ceux des sociétés.
Par conséquent, il nous fallait essayer d'établir un
équilibre entre ces différentes demandes. De plus, il faut
reconnaître que la situation évoluait également. A titre
d'exemple, si, l'an dernier, les représentants d'OD-1 réclamaient
la propriété des terres, cette année, à la suite
d'une rencontre que j'ai eue avec eux en janvier, ils acceptaient de modifier
leur position et de se rapprocher de celle adoptée par les
fonctionnaires en ce qui avait trait à la politique forestière,
donc plutôt se rappor-chaient de l'idée du bail.
Donc, d'une part, les demandes ne sont pas unanimes à
l'intérieur de la société. D'autre part, elles sont en
continuelle évolution. Je pense que, présentement, nous avons
quelque chose à proposer, du moins en ce qui a trait à la
rétrocession de l'eau à des individus. Je pense que nous avons
une solution présentement qui répond à leurs demandes.
En ce qui a trait aux demandes provenant des sociétés,
nous n'avons pas présentement de solution, ce qui veut dire que, pour
cette année, nous envisageons la pratique qui a eu cours l'année
dernière, soit celle de contrats de travaux sylvico-les sur des lots
publics, en attendant et c'est à la suite de leurs demandes
que nous ayons défini une formule qui soit acceptable pour tous.
Donc, je pense que nous aurons quelque chose à offrir aux individus
cette année; pour les sociétés, nous aurons à
négocier avec elles encore quelques mois.
M. Giasson: Hier, à l'Assemblée nationale, je
posais une question au ministre sur l'urgence qu'il y avait, à
l'intérieur d'un programme qu'il a voulu privilégier, soit celui
de réserver des crédits en vue de créer des emplois
occasionnels dans la pratique sylvicole au Québec.
A l'intérieur de l'ensemble du programme, il y avait une partie
reboisement qui s'applique. Or, il y a deux périodes de reboisement, que
je sache, au cours d'une année, soit celle du printemps et celle de
l'automne. Pour celle du printemps, nous sommes en plein coeur de la
période, fin avril, fin mai, s'il n'y a pas de sécheresse
hâtive qui vient au début de juin. J'aimerais savoir si le
ministre a pu faire des consultations à la suite de la question que je
lui posais hier pour savoir combien d'emplois, effectivement, étaient
déjà créés à l'intérieur de
l'opération plantation qui va se faire sur différents territoires
au Québec. C'est parce que c'est une occasion exceptionnelle, dans
certaines régions, de créer immédiatement des emplois et,
si on laisse passer la période où on fait les plantations, c'est
une période qui est perdue. On pourra dire: On va affecter les
mêmes crédits à d'autres opérations sylvicoles plus
tard dans l'année, mais nous pourrions, s'il y avait diligence,
créer immédiatement ces emplois occasionnels, profitant de la
période de plantation que nous traversons.
M. Bérubé: J'ai effectivement transmis votre
question et nous allons essayer d'y répondre à votre
satisfaction. Il me semble que nous n'ayons pas la réponse pour
plusieurs raisons que je peux peut-être vous énumérer.
D'une part, une partie des travaux sont effectués par les
propriétaires de boisés privés, comme tels, et par
conséquent, nous ne pouvons savoir combien d'entre eux ont entrepris
leurs travaux de reboisement. Egalement, dans l'ensemble du Québec
présentement, il semble que dans l'Estrie, les travaux de reboisement
sont en cours et que, par contre, au niveau de la Gaspésie, les travaux
à entreprendre par les sociétés n'ont pas encore
démarré. Il faut retenir le fait que ce sont les
sociétés et les groupements forestiers qui, d'une façon
générale, ont la gérance de ces travaux; nous n'avons donc
pas un contrôle direct sur la vitesse avec laquelle ils les
entreprennent.
Donc, il semble que dans l'Estrie, les travaux soient entrepris; mais
qu'ailleurs au Québec, nous
n'ayons pas encore d'indication précise sur le nombre de
sociétés qui ont commencé leurs travaux.
M. Giasson: M. le Président, vous avez accepté,
à la demande du whip gouvernemental, tout à l'heure, de mettre
fin à notre séance un peu plus tôt que 13 heures. Je
proposerais, comme j'avais acquiescé à sa demande, qu'on suspende
nos travaux.
Le Président (M. Clair): Je vous remercie, nous suspendons
nos travaux jusqu'à 16 heures, soit immédiatement après la
période des questions, cet après-midi.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
Reprise de la séance à 16 h 31
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs!
La commission des richesses naturelles, des terres et forêts, est
réunie pour continuer l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Terres et Forêts.
Au moment où nous avions suspendu les travaux de cette
commission, à treize heures aujourd'hui, nous en étions à
l'élément 4 du programme 4 et si ma mémoire m'est
fidèle, c'est le député de Montmagny-L'Islet qui avait
demandé la suspension. Je lui accorde donc la parole
immédiatement.
M. Giasson: M. le Président, même si nous n'avons
pas le quorum requis, à titre de contribution et de collaboration, et
pour ne pas retarder de façon indue les travaux de notre commission,
nous allons continuer à siéger.
M. Marcoux: En l'absence de l'Union Nationale.
M. Giasson: Toutes les absences.
Le Président (M. Clair): Encore faudrait-il qu'on
interprète, d'une façon ou d'une autre, le quorum, puisque nous
sommes neuf, incluant le président.
M. Giasson: C'est cela. Il y a des absences totales; par contre,
il y a des absences partielles...
Le Président (M. Clair): Si vous voulez y aller, M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Gagnon: Vous n'avez pas l'habitude de mentionner les noms des
gens qui font partie de la commission?
Le Président (M. Clair): Je les avais mentionnés ce
matin. Etant donné que les travaux avaient été simplement
suspendus, je n'ai pas cru bon de les répéter. De toute
façon, en vertu de notre règlement, lors de l'étude des
crédits budgétaires, n'importe quel député peut
assister et poser des questions.
M. Giasson: Effectivement, M. le Président, nous avions
abordé, avant d'ajourner pour le déjeuner,
l'élément 4, qui touche l'aide à la forêt, à
la production forestière privée. Nous avions abordé le
dossier des gens de Sainte-Marguerite, de la Société
d'exploitation de la Vallée, même si ce sont là des
activités qui sont à l'intérieur de comtés de mes
collègues d'en face, qui suivent de très près, j'en suis
certain, les intérêts...
M. Marcoux: Vous êtes bien conseillé sur le sujet,
c'est pour cela.
M. Giasson: Pardon?
M. Marcoux: Vous êtes bien conseillé sur le
sujet.
M. Giasson: Oui, je reconnais, avec une franchise totale, que je
suis très bien conseillé.
M. Marcoux: ...ni oui ni non.
M. Giasson: Non, il n'y a pas d'hésitation, c'est
total.
M. Marcoux: Vous avez un conseiller bien informé des
problèmes de la région.
M. Giasson: M. le Président, j'aimerais savoir du ministre
combien il y a d'unités d'aménagement en territoire privé
qui sont administrées par des organismes de gestion en commun.
M. Bérubé: 34, à ma connaissance.
M. Giasson: 34. Est-ce qu'il y a des prévisions
d'augmentation d'organismes qui pourraient bénéficier de l'aide
du ministère?
M. Bérubé: Strictement, il y en a trois, mais une
en discussion présentement.
M. Giasson: Quelles sont les trois additionnelles sur lesquelles
il y a des travaux?
M. Bérubé: Une en Abitibi, qui est La Sarre et une
dans les Cantons de l'Est, qui est Coaticook. Il y a aussi Arthabaska, je
crois. Celle de Kamou-raska va être discutée au cours de
l'année.
M. Giasson: II est possible que la région de Kamouraska
puisse compter sur un groupement forestier qui va oeuvrer...
M. Bérubé: II est possible que la décision
soit prise cette année ou, tout au moins, au début de
l'année prochaine. Ce sera dans la programmation.
M. Giasson: Est-ce que tous ces organismes privés qui
feront de l'aménagement sur des territoires privés vont pouvoir
profiter ou bénéficier de l'apport financier que le ministre a
bien voulu accorder par l'entremise de sa caisse conjoncturelle? Est-ce que ce
sont tous les groupements forestiers qui vont pouvoir profiter de
crédits qui s'appliquent à des travaux forestiers de toute
nature?
M. Bérubé: Oui, tous les groupements. Cela a
été fait pour tous les organismes en place, mais il y en a
certains qui ont été autorisés l'an passé, qui ne
vont commencer à fonctionner que cette année. Même
lorsqu'ils sont autorisés, l'année d'autorisation ils ne sont pas
assez avancés. Il faut qu'ils fassent du recrutement et qu'ils
s'organisent. Ils fonctionnent d'habitude l'année suivante.
M. Giasson: Avez-vous les chiffres sur les montants qui sont
alloués à chaque groupement forestier à l'intérieur
du budget qui fait l'objet de notre discussion, s'il vous plaît?
M. Bérubé: Les chiffres seulement pour
l'exécution, c'est-à-dire pour la partie comprenant le
recrutement, le reboisement, les travaux sylvico-les, je les ai par
région, oui, ou par territoire de plans conjoints.
M. Giasson: Donnez-les-nous par région, cela donne un
premier ordre de grandeur et on pourra revenir après cela.
M. Bérubé: Dans la Gaspésie, il y a $195
000; le Bas-Saint-Laurent, $1 754 000; La Pocatière, $91 800; le
Saguenay, $286 700; Québec, $191 100; Québec-Sud, $353 300;
L'Estrie, $146 100; Nicolet, $43 100; la Mauricie, $118800; Labelle, $49 800;
Gatineau, $4 100, c'est seulement parce qu'on ne va faire que du recrutement
cette année; Nord-Ouest québécois, $139 600, pour un
total, en exécution que ce soit le recrutement, le reboisement et les
travaux sylvicoles, de $3 374 000 auxquels vont venir s'ajouter $86 000 de
travaux spéciaux qui y seront autorisés par les administrateurs
régionaux, selon évidemment les projets ou les demandes
spéciales ou spécifiques des organismes régionaux.
M. Giasson: Je pense que vous avez cité un chiffre
d'au-delà de $1 million pour une des régions
évoquées. Est-ce que vous pourriez nous donner la ventilation,
les groupements à l'intérieur...
M. Bérubé: C'est dans...
M. Giasson: C'est en Gaspésie ou le Bas-Saint-Laurent, je
ne suis pas sûr.
M. Bérubé: Dans le Bas-Saint-Laurent, dans le
recrutement, il y a $140 400 à $1.35 l'acre; $87 408 de prévus
pour le reboisement à $80 l'acre et $1 526 192 de prévus pour les
travaux sylvicoles, à à peu près $160 l'acre.
Ceci exclut l'assistance technique qui est à part et qui est
accordée par les organismes, soit les ministères, ou des
organismes privés, fonds de recherche ou autres.
M. Giasson: Quelle est la surface totale de forêts
privées sous le contrôle de vos groupements forestiers?
M. Bérubé: On peut dire actuellement, à peu
près 4000 acres.
M. Giasson: Pour tout le Québec?
M. Bérubé: Attendez un petit peu, je vais
vérifier cela.
M. Marcoux: 4000 acres, cela fait 40 terres de 100 acres.
M. Bérubé: Non, c'est plus que cela. M. Marcoux:
Par paroisse, en Gaspésie.
M. Giasson: Non, ce n'est même pas une paroisse.
M. Marcoux: En Gaspésie, c'est une paroisse.
M. Bérubé: Je pense qu'il y a à peu
près 5% du territoire...
M. Giasson: Qui est sous traitement.
M. Bérubé: ... de forêts privées qui
seraient sous forme de gestion commune dans les organismes de gestion en
commun.
M. Giasson: Le ministre a-t-il encore réservé des
crédits pour les mettre à la disposition de la
Fédération des producteurs de bois du Québec, dans un
programme de promotion que la fédération a commencé dans
le passé? Est-ce que ces crédits ont été
augmentés pour la présente année?
M. Bérubé: C'était en négociation.
Maintenant, je n'ai pas de résultat de la négociation.
Oui, les crédits pour la Fédération des producteurs
de bois?
M. Giasson: Oui, la Fédération des producteurs de
bois.
M. Bérubé: $140 000 ont été
accordés. Donc, c'est une augmentation par rapport à $80 000.
Par rapport à $100 000 l'an passé.
Par rapport à $100 000.
Qui comprend l'encadrement et la promotion.
M. Giasson: N'est-ce pas $182 000 qui avaient été
accordés l'an dernier ou il y a deux ans?
M. Bérubé: II y a deux ans, il y avait eu $132 000.
L'an passé, il y a eu $100 000. Cette année, il y a eu $140 000.
Concernant votre question antérieure, au 31 août,
c'est-à-dire les derniers chiffres précis qu'on avait, sur le
nombre d'acres recrutées, c'est 417 000 acres.
M. Giasson: 400 000?
M. Bérubé: On pourrait peut-être actuellement
passer à 500 000 acres, puisque les chiffres ne sont pas tout à
fait récents.
M. Giasson: C'est parce que le rapport annuel du ministère
indiquait un montant de $182 000 pour...
M. Bérubé: A l'intérieur de cela, l'an
passé, il y avait le recrutement qui, actuellement, n'est pas
là-dedans. Il est dans l'exécution que je vous ai donnée
tantôt.
M. Giasson: Je crois comprendre que le ministère a
également mis à la disposition du fonds de recherche de
l'Université Laval, le FRUL, les crédits nécessaires pour
continuer les travaux qui avaient été entrepris dans la
région du Bas-Saint-Laurent antérieurement.
M. Bérubé: Oui.
M. Giasson: C'est la même somme qui est
consacrée...
M. Bérubé: C'est-à-dire que cela a
été négocié avec le FRUL. Cette année, il y
a eu $1 075 000 pour assurer l'assistance technique à l'intérieur
des territoires du Bas-Saint-Laurent, plus $30 000 pour les plans simples de
gestion qui sont faits dans le cadre du crédit forestier ou des lettres
patentes.
M. Giasson: Est-ce que, dans le futur, le ministre a l'intention
de continuer à subventionner ou à accorder des crédits
à cet organisme de recherche de l'Université Laval?
M. Bérubé: Ceci est en négociation
présentement. L'intention du ministère, c'est de faire en sorte,
graduellement, que la sylviculture puisse devenir autonome et qu'il n'y ait pas
un besoin aussi prononcé pour la technique. Vous n'êtes pas sans
savoir que le montant de la technique peut représenter... je crois que
c'est...
L'an passé, c'était 5.0%, mais, maintenant, c'est
diminué.
C'était de l'ordre de 50% et les efforts du ministère sont
de diminuer chaque année, le coût de la technique. Pour cette
raison-là, l'objectif, de concert avec les sociétés et
groupements, qui sera à négocier d'ici à la fin de
l'année, est justement de prévoir un mécanisme de retrait
de FRUL pour l'administration de la technique. La reprise pourrait être
faite soit par, dans l'entre-deux, le ministère comme tel, ou plus
spécialement par des groupements comme la SAREQ qui est un regroupement
de sociétés pour l'administration de la technique, mais
l'objectif, néanmoins, à très court terme, est de faire en
sorte que les sylviculteurs puissent devenir autonomes sur le terrain.
M. Giasson: Ce fonds de recherche de l'université
travaille avec combien de groupements ou de sociétés de gestion
privées?
M. Bérubé: II existe cinq sociétés
d'exploitation des ressources dans le Bas-Saint-Laurent, dont l'assistance
technique est fournie par le fonds de recherche. Il existe quatre groupements
forestiers dans la région de Témiscouata et
Rivière-du-Loup qui sont assurés... Je crois que c'est neuf
organismes, à qui le fonds de recherche assure la technique, mais ce
sont quand même les organismes qui ont le plus de volume de travail, la
Société de la Vallée a une grosse part, je pense. Le
Bas-Saint-Laurent à lui seul a à peu près 54% de tout le
budget qui est affecté à la forêt privée, parce
qu'il s'y est fait beaucoup plus de recrutement qu'ailleurs, et il y a beaucoup
plus de militants qui y travaillent.
M. Giasson: Je ne sais pas si j'ai bien compris le ministre tout
à l'heure. Je parlais avec mon voisin. Si cette aide financière
qui est mise à la disposition du fonds de recherche de
l'Université lui était retirée, ce serait un autre
groupement qui pourrait bénéficier de cet apport financier?
M. Bérubé: Oui, c'est-à-dire qu'au fur et
à mesure qu'on diminue le montant de l'aide technique, par exemple, dans
Dorchester, si je ne m'abuse, c'est le ministère qui le fait de concert
avec le groupement lui-même, une bonne partie du marquage des arbres
étant effectuée par les sylviculteurs. Cela représente
donc une économie substantielle de coût. C'est donc l'option que
le ministère entend poursuivre.
Dans le cas du FRUL, il ne s'agirait pas de reconstituer un autre
organisme privé pour dispenser la technique, mais il s'agirait, au
contraire, de rendre les sylviculteurs autonomes, de telle sorte qu'il ne
puisse y avoir après qu'une quantité minimum de travaux
techniques à être administrés sur le terrain.
M. Giasson: D'autres intervenants ont-ils demandé la
parole?
Le Président (M. Clair): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Si on compare les chiffres de 1976/77 avec ceux de
1977/78, on constate un écart considérable, mais, quand on sait
que le fédéral avait un programme dans lequel il investissait
$2,6 millions, on constate que, l'an dernier, il y a eu environ $6 695 000
d'alloués pour l'aide à la production forestière
privée. Cette année, on prévoit $8 015 000, ce qui veut
dire une différence de $1 420 000. Dans ce $1 420 000 de plus, il y en a
une partie qui va à des nouveaux groupements. Tantôt, on a
indiqué qu'il y avait trois nouveaux groupements ou
sociétés.
M. Bérubé: Oui.
M. Marcoux: Je voudrais savoir le montant net réel
supplémentaire qui sera accordé à l'aide à la
production forestière privée cette année. Je voudrais
connaître le pourcentage d'augmentation réelle. Il est sûr
que la contribution du gouvernement du Québec double presque, mais, dans
le champ, comme tel, je voudrais savoir les montants réels
supplémentaires.
M. Bérubé: Je pense que, d'une part, il faut faire
attention. On me signale que les trois nouveaux groupements formés cette
année ne fonctionnent pas, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas de
budget. Ils sont en formation. Ils sont autorisés. Alors, il y a eu six
nouveaux groupements et c'est au niveau des six nouveaux groupements qui ne
fonctionnaient pas qu'il faut véritablement comparer.
M. Marcoux: Très bien. Pourrait-on m'indiquer quelle est
l'augmentation pour ces six nouveaux groupements?
M. Bérubé: Oui. Les six nouveaux groupements auront
des dépenses de l'ordre de $300 000 cette année, ce qui laisse,
pour les vingt-sept anciens groupements, $3,3 millions.
M. Marcoux: Vous distinguez l'exécution du reste.
M. Bérubé: Absolument, oui. La technique n'est pas
incluse. La promotion est incluse. Donc, il y a un résidu de $3,3
millions qui couvre les vingt-sept anciens groupements, ce qui veut dire une
augmentation de $600 000 pour ces groupements, donc une augmentation de
22%.
M. Roy: Sur la même question, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Est-ce que les groupements qui étaient
déjà existants avant le début de l'année, qui ont
déjà reçu une subvention du ministère des Terres et
Forêts, se verront octroyer au moins la même subvention cette
année?
M. Bérubé: Plus 22%.
M. Roy: Est-ce que c'est un critère fixe ou s'il est un
peu arbitraire?
M. Bérubé: C'est en fonction des demandes des
groupements et c'est négocié à l'intérieur de la
fédération.
M. Roy: Quelles sont les normes additionnelles pour être en
mesure de bénéficier de cette augmentation de 22%, quels sont les
changements dans les normes ou les exigences spéciales ou
supplémentaires?
M. Bérubé: Qu'est-ce qui explique l'augmentation du
budget de 22%? Ce sont les taux, c'est l'augmentation du nombre d'acres
recrutées qui est mis sous aménagement qui fait que la
société ou le groupement peut voir son budget augmenter.
M. Marcoux: On parle de $3,6 millions environ. Quelles
étaient les demandes originelles de la Fédération des
producteurs pour l'ensemble du Québec?
M. Bérubé: $5,5 millions.
M. Marcoux: Est-ce que ces $5,5 millions de demandes se fondaient
sur les acres recrutées, sur le nombre d'acres possiblement
aménageables ou quoi?
M. Bérubé: Dans les $5,5 millions je crois qu'il y
avait 3000 acres prévues pour des forêts publiques dans le
Bas-Saint-Laurent et il va être possible de faire aussi, mais dans un
autre élément de programme et... La question, qu'est-ce que
c'était au juste?
M. Marcoux: Cela se fondait sur le nombre d'acres
recrutées qui étalent aménageables. Sur quoi vous
êtes-vous basés, en somme, pour ramener cela de $5,5 millions
à $3,6 millions, ou $3,3 millions plutôt, parce que, en fait, les
nouveaux groupements...
M. Bérubé: C'est-à-dire que le budget de
base a été sensiblement le même que l'an passé, il
n'a pas été coupé, c'était $4 millions. Il y a eu
un autre budget conjoncturel de $4 millions qui ont été
additionnés. Par contre, il y a eu le retrait du fédéral
qui fournissait $2,7 millions l'an passé, ce qui fait qu'on avait un
budget...$200 000 ont été ajoutés par l'OPDQ dans le
comté de Charlevoix, ce qui faisait une enveloppe globale de $8 215 000
avec lesquels on a manoeuvré.
Cela représente sensiblement les demandes de presque partout et
ce que les régions prévoyaient voir exécuter par les
groupements, sauf peut-être dans le Bas-Saint-Laurent où il y a eu
plus de prévisions que ce qu'on avait pensé.
M. Marcoux: Cela ne m'indique pas sur quels critères vous
vous êtes basés pour ramener de $5,5 millions à $3,6
millions l'ensemble des demandes.
M. Bérubé: C'est-à-dire que nous avons eu
une enveloppe globale de $8 215 000.
La décision de fixer le budget à un niveau donné ne
dépend pas de la Fédération des producteurs de bois, mais
dépend du Conseil du trésor, du ministre des Finances, du
gouvernement. Par conséquent, ce budget ayant été
négocié au total pour l'ensemble du gouvernement entre les
différents ministères, le montant qui est allé à
l'aide à la forêt privée est passée cette
année de $4 millions à $8 millions.
M. Roy: M. le Président, est-ce qu'il y a des sommes
prévues pour des projets privés? Quand je parle de projets
privés, des projets individuels par des propriétaires, et quelles
sont les sommes qu'on entend consacrer à l'aide à la forêt
privée, propriétaire unique?
M. Bérubé: L'aide technique aux particuliers doit
s'élever autour de $386 000.
M. Roy: C'est à la suite de demandes personnelles
d'individus qui ont soumis un projet, un plan de développement au
ministère. Une personne qui n'a pas soumis de plan au ministère
n'est pas éligible à cette forme de subvention.
M. Bérubé: L'aide technique et la
réalisation aux individus est prévue dans le cadre... pour
confectionner des plans simples de gestion pour ceux qui empruntent du
crédit forestier ou encore qui ont des lettres patentes sont
obligés, par la loi, de suivre un plan simple de gestion et le
ministère assume les coûts de ce plan de gestion, d'une part.
D'autre part, les individus qui veulent faire du reboisement, à
l'extérieur des groupements, reçoivent gratuitement les plants et
ont des prêts de planteuses, comme dans le passé. Ils
reçoivent également les services de vulgarisation des
régions administratives, gratuitement, comme dans le passé.
De plus, il y a dans la Gaspésie, ce qu'on appelle un plan de
relance qui accorde aussi une certaine aide dans le cadre de la relance de la
Gaspésie à des individus qui sont hors des groupements; ce qui
représente peut-être $200 000 ou $300 000.
M. Roy: Cela répond à ma question, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Le député de Robert
Baldwin.
M. O'Gallagher: M. le Président, en ce qui concerne la
culture d'arbres de Noèl, la tordeuse fait-elle autant de dommages
là que dans les forêts publiques?
M. Bérubé: Les arbres de Noël sont produits
surtout dans la région des Cantons de l'Est...
M. O'Gallagher: Oui.
M. Bérubé: ...en bonne partie, un peu dans la
Beauce, et ce n'est peut-être pas la région la plus
affectée par la tordeuse.
Il y a aussi les pins gris, les pins sylvestres que la tordeuse
n'attaque pas.
M. O'Gallagher: Sur le même sujet. Sachant que la
production d'arbres de Noël, qui était de 2 700 000 arbres en 1965
est tombée à 1 500 000 environ, en 1974 et que, pendant ce temps,
le pourcentage de ventes, au Québec, passait de 25% à 67%, le
ministre s'est-il penché sur cette diminution de presque 50% de la
production et en a-t-il trouvé les raisons?
M. Bérubé: Je sais que les producteurs d'arbres de
Noël des Cantons de l'Est ont demandé aux autorités du
ministère d'augmenter les plantations d'arbres de Noël pour
répondre à une demande accrue. Je ne pourrais pas vous dire s'il
y a des études de faites.
Les producteurs d'arbres de Noël ont demandé officiellement
au ministre d'augmenter de 20% par année la production, mais, il y a
quelques mois, ils avaient demandé au prédécesseur de M.
Bérubé, M. Toupin, de la diminuer et même que le
ministère se retire complètement de la production d'arbres de
Noël, sous le prétexte que l'entreprise privée allait
déjà dans ce sens et qu'il y avait des
pépiniéristes qui vendaient leurs plants à $25 ou $125 le
mille plants. Ils avaient demandé de se retirer, ou tout au moins de les
vendre à prix concurrentiel. C'était le conseil d'administration
de l'Association des arbres de Noël et, en assemblée
générale, les producteurs ont changé leur fusil
d'épaule et ont demandé au ministre une augmentation de 20%
annuellement.
Nous avions commencé à faire des études de
marché, on a demandé au MIC une étude du mar-
ché américain pour voir quelles étaient les
tendances éventuelles et le MIC a vu ses budgets coupés l'an
passé. L'étude n'a pas eu lieu encore, mais on veut aussi faire
cette étude au Québec et on veut aussi connaître les
objectifs et les motivations des propriétaires ou des nouveaux planteurs
d'arbres de Noël pour savoir vraiment s'il y a lieu que le
ministère augmente sensiblement la production de petits sapins parce
que, de plus en plus, ce seront seulement des petits sapins, parce que le pin
sylvestre semble un peu délaissé il présente des
maladies; ce n'est pas la tordeuse, mais c'est pire je pense, par les
producteurs d'arbres de Noël.
Actuellement, c'est à l'étude et, lorsqu'on aura plus de
données, on fera une recommandation.
M. O'Gallagher: Merci.
Le Président (M. Clair): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Je voudrais demander au ministre ce qui explique des
différences aussi importantes entre les régions par rapport
à ce programme, qui font que des régions ont quelques dizaines de
milliers de dollars seulement dans ce programme. Est-ce que c'est parce que,
dans ces régions, il y a beaucoup moins de forêts privées
qui sont aménagées et sur lesquelles on fait des travaux
sylvicoles? Ou si c'est parce que, dans d'autres régions, on profite
davantage du crédit forestier?
Je pose ma question en me référant au document du Dr
Louis-Jean Lussier qui proposait d'accroître le reboisement et les
travaux sylvicoles dans tout le Québec, dans un rayon de 20 milles des
zones habitées. Ce rapport a été assez bien compris dans
quelques régions. Qu'est-ce qui explique des différences
régionales aussi importantes? Est-ce que c'est simplement dans les
budgets qu'il y a des différences ou si, dans la réalité,
c'est différent et si on aménage la forêt privée
autant ailleurs que dans certaines régions?
M. Bérubé: D'abord, on n'aménage pas la
forêt privée sans l'accord des propriétaires
eux-mêmes. Les premiers groupements ont été lancés
dans Restigouche et dans Dorchester. Par après, le mouvement s'est
étendu, mais les besoins ne sont peut-être pas les mêmes
partout. On se rend compte aussi, si on met les adhérents sur carte, que
c'est surtout dans les paroisses de l'arrière-pays qu'on a beaucoup
d'adhérents ou dans les paroisses où la forêt semble
peut-être la solution aux problèmes économiques. C'est pour
cela que cela explique peut-être plus les disparités ou les
différences énormes qu'il peut y avoir entre certaines
régions. Dans la région de Québec, il en existe aussi,
mais ce sont surtout dans les paroisses frontières ou les paroisses
à caractère plus forestier que dans les paroisses plus
près du fleuve; de même dans Nicolet, il y a Manseau où
cela a été inauguré depuis longtemps mais où l'on
végète, parce qu'on se rend compte que le besoin n'est pas le
même.
Dans la forêt privée, on déménage la
forêt privée, c'est-à-dire qu'on donne des incitations
à des propriétaires qui doivent aménager.
M. Marcoux: Par exemple, dans des régions comme le
Saguenay, comme le Nord-Ouest où il y a eu beaucoup de fermes qui
étaient autrefois agricoles qui ont été abandonnées
ou des choses comme cela, comment se fait-il qu'il n'y a pas autant de
reforestation de ces forêts privées?
M. Bérubé: C'est peut-être directement
lié au taux de chômage aussi. En somme, pour les besoins ou les
manifestations de besoins là-bas, les budgets qu'on a accordés
dans le passé ont été suffisants, à peu près
dans toutes les régions, sauf dans la région du Bas-Saint-Laurent
où il y a une demande beaucoup plus forte, d'après moi...
M. Marcoux: Est-ce qu'il y a des programmes d'animation de la
part du ministère dans ces régions où...
M. Bérubé: C'est-à-dire que nos programmes
sont les mêmes partout. On donne les contrats de promotions à la
fédération qui les partage entre ses divers syndicats. Il est
évident qu'elle fonctionne au prorata des volumes de travail à
exécuter. Cela fait peut-être une espèce de progression
géométrique où il y a plus d'argent dans le
Bas-Saint-Laurent, donc plus d'animation ou plus de gens touchés. Comme
je le disais tantôt, peut-être que les besoins sont plus forts.
M. Marcoux: Si j'ai bien compris, vous laissez le soin comme cela
à la Fédération des producteurs de bois de faire
l'animation pour faire en sorte que des producteurs privés inscrivent
leurs lots pour des travaux sylvicoles? Le ministère ne fait pas le
recrutement lui-même, je parle de l'animation, de l'information ou de la
publicité, pour encourager les propriétaires de forêts
privées dans tout le Québec, dans les régions non
agricoles spécifiques à s'inscrire à ce type de
programmes?
M. Bérubé: Le ministère fournit la
documentation, du matériel, des dépliants, mais il a reconnu,
depuis le début du programme, comme interlocuteur
privilégié, la Fédération des producteurs de bois
qui, avec ses syndicats et offices de producteurs de bois, a la
responsabilité d'aller sur les terrains pour vendre les projets,
c'est-à-dire aux individus mêmes; on leur apporte, par contre,
l'assistance en matériel ou on leur accorde des budgets pour ce faire.
On négocie avec eux chaque année l'aide qui va être
apportée.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, j'ai remarqué avec
beaucoup d'autres personnes que l'actuel ministre des Terres et Forêts a
bien voulu accepter de reconnaître le mérite de son
prédécesseur, entre autres, M. Drummond, qui,
véritablement, a été
l'initiateur de la réforme forestière au Québec. Je
pense que, là-dessus, tout le monde va être d'accord.
Je le signale, parce que, pour une fois, un ministre préparant
une réforme en importance, a eu cette volonté et cette
décision de vouloir intégrer certains de ses collègues
à l'intérieur d'un débat qui a
précédé la parution du livre.
Pour une rare fois au Québec, nous avons vu, je pense, un
ministre qui voulait procéder à une réforme en profondeur
dans un secteur donné, associer au travail d'étude, de
pensée et de réflexion même, et de décision
définitive des collègues qui travaillaient avec lui à une
commission parlementaire. Je l'ai vivement apprécié. Je l'ai dit,
d'ailleurs, à l'ex-ministre. Cela nous a permis également de
constater le brio de l'équipe constituante qui travaillait à
cette réforme. La compétence de ces hommes était d'une
évidence totale. Je veux souligner ce fait. J'apprécie le fait
que le ministre se soit tenu au-delà de toute partisanerie et qu'il ait
voulu reconnaître le mérite de M. Kevin Drummond. Je
présume que le ministre n'a pas eu de difficulté à faire
accepter ou entériner ce choix qui avait été fait par le
Conseil des ministres quand le Conseil des ministres a eu à examiner ce
dossier.
M. Bérubé: Nullement. Cela a été
à l'unanimité.
M. Giasson: Spontanément.
M. Bérubé: Avec l'appui tout particulier du
critique dans le domaine de la politique forestière, M. Lessard.
M. Giasson: Je vous félicite, M. le ministre, d'avoir su
reconnaître le mérite de votre prédécesseur.
En ce qui a trait à l'élément 4 du programme 4,
quant à moi, ce serait terminé. Est-ce que des collègues
ont d'autres questions?
Le Président (M. Clair): Je crois que le
député de Beauce-Sud a une question.
M. Roy: Oui, M. le Président. On parle ici de la
forêt privée, de l'aide à la production forestière
privée. Cela m'amènerait, avec votre permission, à toucher
un sujet... je donne peut-être une entorse au règlement en le
faisant à ce moment. Peut-être qu'il a été
touché au cours des séances antérieures. Evidemment, je
n'ai peut-être pas de difficulté à avoir l'unanimité
à mon caucus, mais cela me cause des problèmes. Je ne peux pas
être partout en même temps.
Une Voix: C'est une nouvelle notion...
M. Roy: Si ce sujet a été abordé, je vais
tout simplement le laisser de côté et me référer au
journal des Débats. Il s'agit du mesurage du secteur privé.
Est-ce que ce sujet a été abordé en commission
parlementaire depuis qu'on étudie les crédits du ministère
des Terres et Forêts? S'il n'a pas été abordé,
j'aurais une question à poser au ministre.
M. Marcoux: Le système métrique.
M. Bérubé: Le seul point qui a été
soulevé au niveau du programme 4-2, il a, d'ailleurs été
adopté, c'est le mesurage, comme tel, qui passe au système
métrique. C'est le seul sujet.
M. Roy: D'accord. J'aimerais, peut-être, que ce soit le
système métrique ou un autre, mais ce n'est pas cet aspect sur
lequel je veux attirer l'attention du ministre. C'est sur le fait que dans le
secteur privé, le mesurage est laissé à la
discrétion des acheteurs. Je pense que ce n'est rien de nouveau. Les
compagnies qui achètent le bois, lors de la livraison par les
producteurs, par les camionneurs dans les usines, ce sont les compagnies, les
entreprises qui mesurent le bois. La vérification est pratiquement
impossible, voire impensable. Il n'y a aucune loi particulière qui
régit le mesurage du bois produit par le secteur privé.
J'aimerais savoir s'il est dans l'intention du ministre, et j'en fais
même une recommandation, de légiférer dans ce secteur, et
de voir que dans ce domaine, comme il y a une loi des poids et mesures, une loi
fédérale, je pense, qui existe dans d'autres domaines, des
vérifications se font régulièrement, étant
donné qu'il y a une absence totale de vérification de la part du
gouvernement, que la porte est ouverte à l'arbitraire, j'aimerais
demander au ministre si on a bien l'intention au niveau du ministère des
Terres et Forêts d'intervenir dans ce secteur, de façon à
créer un service de mesurage indépendant, neutre, impartial, mais
qui verrait, par exemple, à donner justice autant aux vendeurs, aux
producteurs qu'à l'acheteur... autrement dit, une loi quî
assurerait que la mesure qui est utilisée, que ce soit le système
métrique ou l'autre, soit la bonne mesure, une mesure juste,
équitable pour les deux parties.
M. Bérubé: Oui, il semble que ce problème
soit réel. Il m'a été soumis, d'ailleurs, au moins une
fois, je dois dire, par une association de techniciens
spécialisés en mesurage de bois. En ce qui a trait à la
pratique gouvernementale, présentement, il semble que le
ministère des Terres et Forêts se contente du contrôle
effectué, par des mesureurs du ministère à la suite de
plaintes. Ce sont donc des expertises occasionnelles. Cependant, les syndicats
des producteurs de bois, de leur côté, ont également un
certain nombre de mesureurs qui effectuent des contrôles dans les cas de
plaintes. Je crois que le problème que vous soulevez, pourrait,
effectivement, dans le cas de la forêt privée, être une
question qui mériterait plus d'attention qu'on ne lui en a
accordé dans le passé.
M. Roy: M. le Président, j'aimerais dire, à
l'intention du ministre, pour avoir vécu ce problème pendant un
certain nombre d'années, et selon les dernières informations que
j'ai obtenues, il n'y aurait pas grand changement quant au système
lui-
même, au service lui-même. Le camionneur qui, avec un
chargement de bois, se présente à l'usine pour livrer sa
cargaison, si vous voulez, ne peut pratiquement pas se permettre de demander
une vérification de son voyage. Il faut avoir vécu le
problème, il faut avoir été sur place, l'avoir subi, pour
se rendre compte que c'est impossible de demander une vérification
gouvernementale.
Je me souviens, entre autres, il y a déjà longtemps de
cela, tout près d'une vingtaine d'années, quand même, mais
le problème existe... J'en ai discuté avec des camionneurs, il
n'y a pas tellement longtemps, alors que nous étions une vingtaine de
camions à livrer du bois dans une usine près de Québec,
ici, et nous avons essayé de faire une mini-grève, si vous
voulez, pour essayer d'obtenir l'intervention gouvernementale pour qu'on vienne
mesurer les voyages de bois, les chargements de bois. Avec les pertes de temps
que ça occasionne, les problèmes que ça cause à
tout le monde, ce qui pourrait être gagné par le mesurage est
perdu par le temps et par des dépenses additionnelles qui sont ainsi
occasionnées.
J'aimerais attirer l'attention du ministre, avec votre permission, sur
une résolution qui a été adoptée, hier soir, par
l'assemblée de la Fédération des producteurs de bois de
Québec-Sud, assemblée générale annuelle à
laquelle j'ai assisté. La résolution se lit comme suit: "Attendu
qu'il n'existe pas de loi et de règlements concernant le mesurage du
bois des forêts privées au Québec; "Attendu qu'une telle
situation permet à tout acheteur d'établir le volume de bois
d'après plusieurs modes de mesurage et d'après différentes
tables de cubage; "Attendu qu'il n'est pas normal que l'acheteur
détermine seul le volume du bois à être payé;
"Attendu qu'aucune vérification valable n'est possible, puisqu'elle ne
permet que de constater les écarts de mesurage, sans y apporter les
correctifs nécessaires; "Attendu que tout producteur peut être
victime d'un tel système; "Attendu que le poste de mesurage serait
l'endroit idéal pour contrôler la provenance du bois surtout avec
le plan d'allocation des bois; "L'assemblée générale
annuelle du Syndicat des producteurs de bois de Québec-Sud demande,
premièrement, au gouvernement de Québec, d'adopter une
législation statuant sur l'usage de chaque mode de mesurage et de chaque
table de cubage pour le bois de la forêt privée.
Deuxièmement, que le mesurage soit obligatoirement effectué par
un bureau de mesureurs indépendants".
Cette résolution a été adoptée hier soir. Je
la transmets à l'attention de l'honorable ministre, puisqu'il aura
sûrement des lettres de la part du secrétaire
général de cette association, de ce syndicat qui va lui faire
parvenir personnellement une copie de cette résolution, mais j'aimerais,
quand même, étant donné que l'occasion se présente,
attirer l'attention des membres de cette commission pour dire au ministre qu'il
est urgent d'intervenir. Il n'est jamais trop tard pour bien faire, mais je
pense que le temps est venu, cela fait assez longtemps que les producteurs s'en
plaignent, que ceux qui ont à livrer du bois s'en plaignent, que ceux
qui s'occupent du commerce du bois, de la mise en marché du bois se
plaignent de cet état de chose. Je pense que l'heure est venue de passer
aux actes.
M. Baril: Sur le même sujet, quand on parle des camionneurs
de bois, on sait que quand ils arrivent au moulin aussi, ils ont à se
plaindre d'une attente qui va souvent jusqu'à sept, huit et même
dix heures avant que le moulin accepte de mesurer ou de décharger leurs
camions.
Est-ce que cela relève du ministère ou si le
ministère pourrait faire quelque chose pour ces gens? Parce que les
camionneurs partent, quand même, tôt le matin pour esssayer
d'arriver les premiers, mais vu qu'ils partent tous tôt, ils arrivent
tous tôt là-bas et ils sont obligés d'attendre. Ce n'est
pas rare de voir des files de 15, 20, 30 camions qui s'enfilent un
derrière l'autre qui attendent pour être mesurés et
déchargés. De plus, on voit aussi les moulins... Il manque
peut-être une collaboration de ce côté-là. Souvent,
on voit deux ou trois grues dans la cour qui ne fonctionnent pas. Il n'y en a
qu'une qui fonctionne. Est-ce que le ministre est informé de ce
côté-là s'il pourrait y avoir, je ne sais pas, moi, des
pressions de faites sur les compagnies de bois de pulpe pour qu'elles voient
à vider le bois de ces camions?
M. Giasson: Sur le sujet soulevé par le
député d'Arthabaska, à la suite de différentes
rencontres que j'ai eues avec des camionneurs de bois, il m'a été
révélé que cette situation d'attente et on a vu des
camionneurs attendre 24 heures pour se faire décharger se pose
surtout aux moulins de pâtes et papiers de Trois-Rivières. Par
contre, lorsqu'on demande aux camionneurs comment cela se passe, quel est le
comportement dans nos usines, soit à Beaupré ou à
Québec, le problème n'est pas aigu comme celui qu'on vit lorsque
les camionneurs doivent entrer du bois dans la région de
Trois-Rivières.
J'ai demandé à des producteurs quelles en étaient
les causes. Ils prétendent tout d'abord que le volume qui entre
là-bas est peut-être plus fort qu'aux usines de Québec et
que, deuxièmement, les conditions de déchargement sont beaucoup
plus limitées aux usines de Trois-Rivières qu'elles ne le
seraient aux usines ici autour de Québec.
Le Président (M. Clair): Le ministre des Terres et
Forêts.
M. Bérubé: Je n'ai malheureusement pas la
réponse à la question.
M. Giasson: II semble bien que le problème repose entre
les mains de l'industrie privée en cause.
M. Bérubé: C'est un peu comme le problème
qu'on soulevait tantôt, le mesurage du bois. Nous sommes conscients que,
d'une part, il s'agit d'un produit agricole. D'autre part, il s'agit
également
de transactions entre entreprises privées, entre producteurs
privés et une société papetière, par exemple, et,
par conséquent, il n'est pas évident que le gouvernement ait un
rôle à jouer dans le mesurage du bois provenant des boisés
privés livré aux usines.
Je peux cependant m'engager à ce qu'on prenne au moins le temps
de réfléchir à la question et si nous devons
décider que nous ne nous en mêlons pas, au moins, cela sera une
position concertée et claire du ministère.
M. Roy: Je pense qu'il y aurait deux façons d'agir pour le
gouvernement et que les deux méthodes devraient être
examinées. Il y en aurait une, évidemment, qui consisterait
à avoir des mesureurs du gouvernement. Cela m'apparaîtrait une
mesure assez dispendieuse et qui impliquerait des budgets assez
considérables.
S'il y avait une loi existante qui définirait clairement les
normes de mesurage auxquelles devraient s'astreindre les mesureurs, avec des
sanctions assez sévères que le mesureur pourrait perdre son
permis de mesurage, je pense que cela ne coûterait pas extrêmement
cher au gouvernement, quitte à avoir évidemment des bureaux de
vérification pour recevoir des plaintes. Je pense que cela devrait
être la première mesure qui devrait être appliquée
par le gouvernement puisqu'il s'agirait d'abord, premièrement, d'un
problème législatif et, deuxièmement, d'un problème
qui n'impliquerait pas tellement d'argent pour que ce service soit mis en
application et qu'il y ait la surveillance adéquate.
Je suggérerais au gouvernement la deuxième mesure, compte
tenu des restrictions budgétaires, compte tenu des besoins
énormes que nous avons dans tous les autres secteurs. Je pense que tous
ceux qui sont en place actuellement doivent prendre leurs
responsabilités. Il s'agit pour cela d'établir les règles
du jeu et de voir à ce qu'elles soient appliquées.
Le Président (M. Clair): De part et d'autre, je pense que
le débat s'écarte un peu du programme 4, élément
4.
M. Roy: M. le Président, il n'y a pas d'autre place dans
le programme pour en parler. J'ai vérifié tout cela. C'est la
raison pour laquelle j'ai demandé la permission tout à l'heure,
c'est-à-dire que j'ai posé la question pour savoir si cela avait
été discuté.
Le Président (M. Clair): Je comprends, M. le
député de Beauce-Sud, mais à moins que vous n'ayez
d'autres points de vue sur ce sujet...
M. Giasson: Je pense que c'est avec l'assentiment de tous les
membres de la commission.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il d'autres questions sur
ce point? Je pensais que votre point était fini, M. le
député de Beauce-Sud.
M. Roy: Je tenais à bien préciser et à
donner du corps à mes arguments.
Le Président (M. Clair): J'appelle
l'élément...
M. Roy: J'aimerais quand même avoir les commentaires du
ministre.
M. Marcoux: Se souvenant des arguments de la veille...
M. Bérubé: Pour autant que le ministère est
concerné, je pense que je connaissais la loi, par exemple, qui couvre le
mesurage du bois pour le bois venant de la forêt publique.
Ce que vous demandez présentement est que le ministère
fasse adopter une loi concernant le mesurage du bois dans des transactions
impliquant des particuliers, donc avec une implication de l'intervention du
gouvernement comme tierce partie là où le gouvernement n'est
jamais intervenu. Donc, avant de me compromettre d'un côté ou de
l'autre, je préfère en discuter, mais je pense que vous avez
soulevé un bon point. Je vais en discuter au niveau des fonctionnaires
du ministère pour voir dans quelle mesure justement, en dépit du
fait que le ministère n'est jamais intervenu à ce niveau, il ne
pourrait pas y avoir une justification pour intervenir au niveau du mesurage de
bois dans des transactions privées.
M. Roy: Une simple petite remarque, sans malice. Je ne voudrais
pas que nous soyons obligés d'avoir recours à la Loi
fédérale des poids et mesures. Il s'agit d'un domaine où
le Québec pourrait agir et agissons avant que les autres n'interviennent
là-dedans.
Le Président (M. Clair): L'élément 4 du
programme 4 serait-il adopté?
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Gestion des terres publiques
Le Président (M. Clair): Adopté. Le programme 7,
puisque nous avions déjà étudié et adopté
les programmes 5 et 6. Le ministre des Terres et Forêts, sur le programme
7.
M. Giasson: Sur le programme 7, vous avez un discours de 22
pages?
M. Bérubé: De 22 pages de long!
M. Giasson: Etes-vous plus habile à résumer que
votre collègue de l'Education?
M. Roy: J'aimerais savoir, avant que le ministre commence sa
lecture, s'il y a un chapitre qui touche la Loi des trois chaînes?
M. Giasson: La chaîne est longue.
M. Bérubé: Je pense que je réserverai au
dé-
puté de Beauce-Sud le soin d'élaborer sur le
problème de la réserve des trois chaînes. On me dit qu'il a
en réserve un discours qu'il peut nous présenter, puisque cela
fait déjà plusieurs années qu'il aborde cette question
à laquelle il ne voit toujours pas de réponse. Je me sens presque
désespéré à l'idée que je doive vous
présenter l'ensemble... Je me contenterai de...
M. Giasson: M. le ministre, est-ce qu'il est absolument
nécessaire que vous donniez lecture de cela ou si un
résumé suffirait, quitte à déposer peut-être
le texte.
M. Bérubé: On m'a expliqué que je
pense que c'était lors des gouvernements antérieurs une des
tactiques parfois consistait justement à prononcer un très long
discours. On m'a même signalé un ministre d'un ancien gouvernement
qui n'était pas là depuis tellement longtemps. A l'occasion de
son budget, il a demandé de sortir tous les discours qu'il avait
prononcés sur le sujet depuis l'année précédente.
Il avait discouru pendant deux heures, de telle sorte que son programme avait
été adopté par fatigue.
M. Giasson: Ce n'est pas aux Terres et Forêts.
M. Bérubé: Non, pas aux Terres et Forêts.
J'ai deux ministères.
M. Giasson: C'est une commission parlementaire que j'ai suivie de
près depuis que je suis en politique et on n'a pas de ministre qui nous
ait fait de longs discours, jamais.
M. Bérubé: Alors, je pense que
j'éviterai...
M. Giasson: On a vu un porte-parole officiel de l'Opposition, par
exemple, discourir très longuement.
M. Bérubé: Je pense que ce qu'il convient de
souligner, c'est peut-être le travail qui est en cours au niveau de la
gestion du domaine public foncier. Vous n'êtes pas sans savoir que, sous
l'ancien gouvernement, on avait entrepris une très vaste
réflexion au niveau de plusieurs ministères concernant la gestion
du domaine public et cette réflexion était effectuée sous
la direction du ministère des Terres et Forêts. Je dois souligner
ici l'excellent travail de M. Lefebvre, qui est à l'origine et qui a
mené cette réflexion.
Donc, depuis au moins une année, le ministère des Terres
et Forêts s'est préoccupé de la gestion du domaine public
et en particulier sur la base d'un certain nombre de principes tels que
l'inaliénabilité, l'accessibilité, l'unicité, il a
tenté de proposer au gouvernement une politique cohérente en ce
qui avait trait au domaine foncier. Cette politique, je dois dire, a des
implications directes sur la vie quotidienne des citoyens. A titre d'exemple,
si on accepte le principe de l'inaliénabilité je vous
ferai grâce de ne pas être capable de prononcer ce terme, j'ai
dû mettre deux ou trois mois avant d'y arriver donc l'application
de ce principe de l'inaliénabilité a un certain nombre
d'implications.
A titre d'exemple. Nous avons des difficultés d'application dans
le cas de l'expansion de parcs industriels en bordure de municipalités,
comme Sept-lles, Amos, donc qui sont situées près des terres
publiques. Nous avons également des problèmes d'application en ce
qui a trait, par exemple, à la villégiature, à la
politique traditionnelle de l'émission de lettres patentes pour des
citoyens qui demandaient des lots à des fins de villégiature.
Vous n'êtes pas sans savoir, par exemple, que l'émission de
lettres patentes dans des régions à forte densité urbaine
ont conduit à ce que l'ensemble des lacs se "privatise" et
qu'éventuellement, la ressource, l'eau, ne soit plus une
propriété collective mais devienne la propriété
d'un certain nombre d'individus qui ont des terrains en bordure de nos
lacs.
Vous n'êtes pas non plus sans connaître l'existence d'une
loi célèbre, des trois chaînes oui, M. le
député de Beaude-Sud qui nous occasionne un certain nombre
de difficultés puisque l'aliénation complète de la limite
des trois chaînes irait en contradiction avec ce principe de
l'inaliénabilité. Par conséquent, un certain nombre de
principes posent des difficultés d'application. Cependant, le
ministère a quand même mis en application d'autres principes, tel
le principe de l'accessibilité; un élément important de la
réforme forestière portait sur l'accessibilité à
l'ensemble de la population, c'est-à-dire l'élimination des
barrières à l'entrée des forêts et la permission
pour le public de circuler en forêt.
Donc, cette réflexion a conduit les fonctionnaires à nous
proposer une politique foncière qui, je crois, est une politique
à moyen et à long terme, la plus sage pour le Québec.
C'est elle qui fait en sorte qu'on conserve la propriété
privée, telle qu'elle existe; mais dans le cas des terres publiques, on
hésite à les aliéner de telle sorte qu'on puisse
réserver pour l'avenir l'utilisation du sol public.
Par conséquent, je pense qu'il était important
peut-être de rappeler cette réflexion au niveau de la politique
foncière, réflexion qui a des implications continuelles dans
notre vie quotidienne et qui, en particulier dans le cas de la
rétrocession des lots, nous oblige à penser au moins à des
compromis dans la période intérimaire de mise en application
d'une telle politique. Je dois d'ailleurs souligner qu'une telle politique n'a
pas encore été acceptée par le Conseil des ministres.
M. Giasson: Est-ce que le ministre accepterait de déposer
le document à la commission pour que nous ayons le contenu
intégral...
M. Bérubé: Je préférerais attendre
que ce document de la politique foncière ait passé l'étape
du comité ministériel d'aménagement du territoire et du
Conseil des ministres avant, peut-être, qu'il soit...
M. Giasson: On n'a pas franchi cette étape?
M. Bérubé: Non.
M. Giasson: M. le Président, évidemment, nous
entrons dans un secteur dans lequel il y a beaucoup d'avenir au Québec,
je crois. Mais il y a, à l'intérieur de ça, des
problèmes que des gens de notre milieu le ministre d'ailleurs y a
fait allusion suite aux fortes et nombreuses interventions du
député de Beauce-Sud du moins dans certains comtés
du Québec, qui ont subi ce que j'appellerais des préjudices par
l'application subite et intégrale des dispositions de la loi des trois
chaînes. J'ai indiqué d'ailleurs avant la suspension de ce midi
que j'étais dans le comté où il y avait le plus grand
nombre de citoyens qui avaient été touchés le plus
durement par des pénalités appliquées suite à
l'intervention des fonctionnaires du ministère. Ceci avait eu comme
conséquence de me permettre d'avoir de la visite nombreuse et
fréquente au bureau de comté, lorsque le débat sur la
réserve des trois chaînes a été lancé, sur
des interventions premières du député de Beauce-Sud.
J'aimerais savoir ceci du ministre: en cours de route, son
prédécesseur avait décidé de donner des ordres ou
des avis à ses hauts fonctionnaires pour temporiser l'application dure
et brutale des dispositions de la loi des trois chaînes.
J'aimerais savoir, si, effectivement, lorsqu'il y a eu une
volonté de l'ancien ministre de mettre un temps d'arrêt ou une
temporisation, pour le moins, sur l'application de la loi des trois
chaînes, il y a eu d'autres pénalités qui ont
été appliquées.
M. Bérubé: Nous n'avons pas modifié cette
politique. Nous avons effectivement pris le temps de réfléchir au
problème de la limite des trois chaînes. Je ne vous cache pas
qu'il est presque préférable, pour régler le
problème de la limite des trois chaînes, de ne pas y penser
longtemps.
A prime abord, la solution est simple. Dès que l'on a choisi une
solution et que l'on en étudie les implications, on constate très
rapidement qu'il y a d'autres implications à cette solution et que, par
conséquent, on semble créer presque autant de problèmes
qu'on en règle.
Plus la réflexion perdure, plus il devient difficile de
régler le problème de l'application de la limite des trois
chaînes.
Mais dans le cas plus particulier de votre comté, dans Montmagny,
il y aurait effectivement eu, en 1976/77, donc antérieurement à
l'élection du nouveau gouvernement, six cas où des
pénalités ont été imposées,
pénalités qui s'élèvent en général
à $282, dans le cas de M. Réal Gaudreault, $18.45, $42.28,
$19.30; elles ont toutes été réglées.
Il y a, néanmoins, deux cas, semble-t-il... M. Fontaine, dans la
même région, s'est vu imposer des pénalités de
l'ordre de peut-être $687 et $109 et dans ce cas, il n'y a pas eu de
règlement. En d'autres termes, il n'y a pas un très grand nombre
de pénalités qui ont été imposées.
Il faut dire que la politique appliquée au ministère,
présentement, en ce qui a trait à la limite des trois
chaînes, en est une de tolérance; cette politique veut laisser
l'usufruit au propriétaire du lot adjacent. Cependant, lorsque le
propriétaire désire vendre une parcelle de lot en bordure d'une
rivière ou en bordure d'un lac non navigable, à ce
moment-là, le ministère demande, pour l'instant encore, que l'on
rectifie l'état de chose et, régulièrement, le Conseil des
ministres est appelé à rectifier, cas par cas, la vente de
parcelles de terrain qui sont situées dans la limite des trois
chaînes.
Par conséquent, la politique est toujours la même, celle de
la tolérance, en ce qui a trait aux citoyens qui détiennent le
lot adjacent, mais, quand même, on veille à l'application de la
loi lorsqu'il y a cession, vente d'un territoire qui, en fait, n'appartient pas
à ce propriétaire.
M. Giasson: J'ai appris également, dans un des cas de
pénalités imposées, qu'un propriétaire de terrain
boisé qui avait fait des opérations, des coupes à
l'intérieur de la réserve des trois chaînes, s'est vu
sommé de payer une pénalité qui totalisait environ
$700.
Il y avait eu saisie de bois. Comme le propriétaire avait dit: Je
ne paierai jamais cette pénalité, vous allez m'emmener en prison,
le fonctionnaire du ministère avait dit: Si tu ne veux pas le payer,
c'est simple, on va saisir le bois et on va le vendre.
Mais effectivement, le bois n'a pas été saisi. Il y avait
quelques mille pieds de billots. Il y avait, sauf erreur. 47 cordes de bois de
pulpe. Le bois n'a jamais été saisi, il a pourri sur place. Il
est inutilisable.
L'individu en question n'a pas encore payé ses
pénalités et il semblerait que le ministère ne veut pas
maintenir une poursuite. Comment expliquer que le ministère, qui avait
saisi ce bois, a laissé gaspiller le bois sur place plutôt que
d'en disposer et sauver la récolte qui était encore possible?
M. Bérubé: Je crois que cette question est entre
les mains du contentieux présentement. Je n'ai pas, malheureusement, de
réponse à la question. Vous me demandez pourquoi on a
laissé pourrir le bois sur place; malheureusement, je l'ignore, et je
n'ai personne présentement qui est en mesure de répondre à
cette question.
M. Giasson: II ne s'agit pas du cas de M. Fontaine.
Le Président (M. Clair): Le député de
Beauce-Sud.
M. Giasson: Si vous me le permettez, il s'agit du cas du
président de l'Association des producteurs de boisés
privés.
M. Roy: M. le Président, je veux rassurer tout de suite
les membres de la commission que je n'ai pas l'intention de livrer à
cette commission le volumineux dossier dont je dispose et que j'ai
accumulé sur cette fameuse question de la réserve des trois
chaînes.
Cependant, je pense qu'il serait peut-être bon de faire un bref
historique de toute cette question pour nous situer dans le débat. Il
faut dire que, le 1er juin 1884, dans la Loi de la pêche, il y a eu
des
dispositions qui ont établi qu'à l'avenir, il y aurait une
réserve des trois chaînes pour des fins de pêche, tout le
long des cours d'eau, le long des lacs et des rivières non navigables du
Québec. C'était dans la Loi de la pêche. En 1919...
M. Bérubé: Excusez-moi de vous interrompre. Cette
loi de 1884, pour ajouter à la complication, a été
adoptée en 1888.
M. Roy: Le ministre a une bonne mémoire.
M. Giasson: Sérieusement, M. le ministre, est-ce qu'elle a
été sanctionnée en 1888? Donc, les biens
concédés avant 1888 ne sont pas touchés par les
dispositions de la loi.
M. Roy: C'est-à-dire qu'elle a été
votée par la Chambre en 1884, mais elle aurait été
sanctionnée en 1888. Je n'ai pas la date de la sanction, mais j'ai
fouillé dans les vieux statuts de la province et c'est une loi qui date
du 1er juin 1884.
En 1919, la loi a été amendée. Au lieu
d'établir une réserve des trois chaînes pour des fins de
pêche, on a remplacé les mots "pour des fins de pêche" par
les mots "pleine propriété" en faveur du gouvernement.
C'est en 1969, très près de nous, à l'occasion
d'une des dernières lois qui furent votées par le gouvernement
Bertrand et le gouvernement de l'Union Nationale, qu'on a amendé la loi.
Lorsque la Loi de la conservation de la faune, la Loi de la chasse et de la
pêche, a été déposée et adoptée devant
l'Assemblée nationale, un chapitre particulier a fait ajouter à
la Loi des terres et forêts une disposition qui rendait
rétroactive l'application de la loi en pleine propriété
à partir du 1er juin 1884, d'où toutes les complications. Dieu
sait que les officiers du ministère des Terres et Forêts en ont
connu des problèmes à ce niveau.
Il y a des gens qui ont été avisés, qui ont
été menacés de poursuite de la part du gouvernement. Je me
souviens d'avoir eu des discussions avec l'ex-ministre des Terres et
Forêts à ce sujet-là. On semblait attendre, au
ministère des Terres et Forêts, qu'il y ait une personne qui
décide de poursuivre le gouvernement pour que cette question soit
tranchée devant les tribunaux, devant la Cour supérieure. J'ai
avisé les gens qui m'en ont parlé, les gens de mon comté,
les gens qui se sont plaints de cette disposition, de ne pas intenter de
procédure à la Cour supérieure, leur disant qu'il
appartenait au gouvernement lui-même de clarifier la situation et de voir
à ce que ce dossier puisse être clarifié. Parce qu'il n'est
aucunement mention, ni en 1919, ni en 1969, d'une rétroactivité
explicite dans la loi même. Il y a toute une jurisprudence
d'établie sur le plan législatif qui veut qu'une loi n'est jamais
rétroactive, à moins que ce soit clairement indiqué dans
la loi elle-même.
Or, il y a eu beaucoup de discussions et je dirais beaucoup de
divergences de vues quant à l'application de cette fameuse
réserve des trois chaînes.
De toute façon, M. le Président, non pas que je veuille
faire le procès du passé, mais nous sommes en face d'un fait. Il
y a des gens qui ont acheté la réserve des trois chaînes.
Il y en a d'autres qui ne l'ont pas achetée et il y en a d'autres qui
ont été avisés par le ministère. Je pense que les
deux comtés qui ont été le plus touchés, ce sont le
comté de mon collègue de Montmagny-L'Islet et le comté de
Beauce-Sud. Ce sont les endroits où les gens ont été les
plus touchés par l'application, je dirais même draconienne, de
cette loi et la situation demeure et elle n'est pas facile à
résoudre.
Il va falloir, je pense, parce qu'il y a énormément de
propriétaires qui sont menacés... Qu'on songe seulement que,
lorsque le cadastre, la division des terres a été faite, les
arpenteurs-géomètres du temps ont fait en sorte, dans la division
des terres, parce que les terres étaient divisées pour des fins
agricoles, qu'il y ait des cours d'eau qui traversent à peu près
toutes les terres de la province, parce qu'un lot, pour employer le terme qui
était employé à l'époque, un lot sur lequel il n'y
avait aucun cours d'eau était un lot qui causait des problèmes
énormes aux agriculteurs. Il n'avait pas la même valeur.
C'est pourquoi je dis qu'à peu près tous les agriculteurs
du Québec, sauf ceux qui résident dans des régions dont
les terres ont été concédées sous le régime
seigneurial avant 1884 sont concernés. Il faut dire que la grande
campagne de colonisation au Québec a été effectuée
à partir des années 1890 jusqu'à 1914 ou 1915. Il y a eu
d'autres époques, par la suite, mais il y a eu une grande époque
à laquelle énormément de municipalités ont
été développées, soit dans le comté de
Beauce-Sud, dans le comté de Dorchester, dans le Comté de
Bellechasse, de Montmagny-L'Islet, Kamouraska-Témiscouata, dans le nord
de Montréal, au Saguenay-Lac Saint-Jean, en somme, on en trouve à
peu près dans toute la province. C'est à un point tel que si le
ministère des Terres et Forêts faisait l'inventaire des personnes
touchées par la Loi des trois chaînes, les propriétaires
touchés par cette loi, on trouverait quelque 100 000
propriétaires au Québec, ce qui place le gouvernement et le
ministère des Terres et Forêts dans une situation assez
pénible, parce qu'il est impossible d'appliquer cette loi partout dans
toute sa rigueur. Or, à partir du moment où on l'applique pour un
cas particulier, on crée une injustice, parce que tous les gens sont
censés être égaux devant la loi. Pourquoi M. Untel et
pourquoi pas M. Untel autre qui demeure dans une autre localité ou qui
demeure dans un autre comté ou dans une autre région de la
province? Ce qui me fait dire qu'il est absolument impossible et impensable
pour le ministère des Terres et Forêts d'appliquer cette loi. Il
va falloir songer à reformuler, à refaire une nouvelle loi,
quitte je ne suis pas un expert dans ce domaine, je le dis bien
humblement à ne pas léser les personnes qui ont acquis
cette réserve des trois chaînes, qui sont devenues
propriétaires et qui ont déboursé des sommes d'argent. Je
pense que ce qui a été fait jusqu'à maintenant devrait
être maintenu et considéré comme une situation
légalisée.
Par contre, je pense que ces lois n'avaient quand même pas
été votées pour rien, parce qu'il s'agissait
évidemment de protéger le domaine public, il s'agissait de
protéger les cours d'eau; il s'agissait également de
l'accessibilité aux cours d'eau. Il devrait y avoir une nouvelle loi de
faite, qui verrait à établir un certain nombre d'obligations pour
ceux qui sont propriétaires, les propriétaires riverains, mais
qui ne s'appliquerait pas uniquement aux cours d'eau non navigables et aux lacs
non navigables du Québec. Je trouve un peu ridicule que, dans une
région donnée ou dans un comté donné, il y ait cinq
lacs c'est dans la même paroisse dont l'un est
considéré navigable et les autres non navigables. Ceci fait que
les gens qui ont la chance d'avoir fait classer leur lac comme navigable, alors
qu'on sait très bien que ce sont à peu près seulement les
chaloupes à moteur qui les fréquentent aussi bien dans un endroit
que dans l'autre, en vertu des critères très anciens
élaborés en fonction de la drave du bois et du transport du bois,
à l'époque, invoquent des critères qui ne répondent
aucunement aux normes modernes et aux besoins modernes de notre
économie.
Je dis donc que tout cela devrait englober tous les propriétaires
riverains, concernant l'accessibilité et certaines restrictions en ce
qui a trait à la construction d'édifices le long de nos cours
d'eau de la province. Je pense en effet que c'est un devoir extrêmement
grave pour la province d'assurer la propriété et la
salubrité de nos cours d'eau; le ministère de l'Environnement a
des travaux de faits de ce côté et il est évident que, dans
ce domaine, il devra compter sur la collaboration du ministère des
Terres et Forêts. Je pense quand même que le temps est venu,
puisque cela fait tout de même quatre ans qu'on parle de cette fameuse
Loi des trois chaînes, si on ne veut pas se laisser enchaîner, de
trouver une solution réaliste et pratique à ce problème.
C'est la suggestion que je fais en toute bonne foi et en toute
sincérité pour avoir bien étudié le dossier, en
vous avisant que je n'ai pas l'intention de livrer tous les documents ici. Mais
il y aurait suffisamment de cas types, actuellement, pour illustrer l'urgence
de clarifier la situation et de dissiper cette inquiétude avec laquelle
sont aux prises un grand nombre de propriétaires, pour ne pas dire des
milliers, mais des centaines de milliers de propriétaires.
M. Bérubé: Là-dessus, je suis d'accord. Je
peux vous dire que cela a été un des premiers dossiers sur lequel
on a travaillé; présentement, nous avons une solution qui irait
passablement dans le sens où vous êtes intervenu, et qui,
d'ailleurs, est présentement au comité ministériel
d'aménagement du territoire.
M. Roy: Est-ce qu'on peut dire, M. Je Président...
M. Giasson: Serait-il trop tôt pour que le ministre nous
donne le contenu de cette solution à apporter?
M. Bérubé: II est de tradition que ce soit d'abord
soummis au Conseil des ministres avant d'en faire état publiquement.
M. Giasson: Mais, effectivement, pendant qu'on en parle, qu'on
discute et que le Conseil des ministres devra étudier tout ça,
nous avons beaucoup de gens qui font des opérations en bordure de
ruisseaux, de rivières, de lacs au Québec; qu'est-ce qu'on doit
dire à ces gens? De quelle façon doivent-ils procéder?
M. Bérubé: Dans le cas particulier, par exemple,
des coupes de bois en bordure d'une rivière, un des gros avantages de la
réserve des trois chaînes, c'est de préserver contre les
coupes de bois abusives le long de nos rivières. Vous savez que la
protection, le maintien d'une bande de forêt le long de nos
rivières est justement de nature à minimiser l'érosion et
donc, maintient un bon équilibre hydraulique dans la rivière. Par
conséquent, dans le cas de la réserve des trois chaînes, je
pense qu'il est normal que le ministère tienne présentement
à ce qu'il n'y ait pas de coupe de forêt normalement dans la
limite des trois chaînes ou, du moins, trop près de la
rivière.
M. Roy: M. le Président, sur ce point de la coupe du bois,
il y a des forêts qui sont rendues à maturité. Il y a des
gens qui, effectivement, sont propriétaires de boisés, qui ont
acheté des lots à bois, et lorsqu'ils font la coupe et qu'ils
laissent cette réserve des trois chaînes, le vent arrache et jette
par terre toute cette forêt. Nous assistons à un fouillis et
à un triste gaspillage d'une ressource et ceci constitue des pertes
d'argent pour ces propriétaires.
M. le Président, à l'appui de ce qu'a soulevé
l'honorable député de Montmagny-L'Islet, j'aimerais, en abondant
dans le même sens, attirer l'attention des membres de la commission
également sur les lettres que les gens reçoivent du
ministère des Terres et Forêts, qui ne sont pas sans leur causer
d'énormes inquiétudes, parce que le document qu'on leur envoie
dit ceci: "D'après nos recherches, la présente est pour vous
informer qu'il existe une réserve des trois chaînes (198 pieds)",
etc., etc. "Premièrement, cette réserve est en pleine
propriété en faveur du domaine public du Québec, voir
article 41 a), chapitre 92 des'Lois. concernant les terres et forêts
publiques, annexe. "Deuxièmement, quiconque, sans autorisation, coupe ou
aide à couper du bois sur cette réserve des trois chaînes
(198 pieds) sera pénalisé, voir article 87, chapitre 92, des Lois
concernant les terres et forêts publiques, annexe. "Cette loi
prévaut aussi pour les occupations illégales, c'est-à-dire
bâtisses de tout genre établies sur cette réserve.
"Quatrièmement, quiconque est propriétaire riverain peut se
porter acquéreur de ladite réserve pour compléter ses
titres."
C'est drôle qu'avec quelques dollars, on puisse polluer l'eau,
couper le bois et faire toutes sortes de choses.
Les règlements disent ceci: je fais toujours allusion au
document que la personne reçoit"Quiconque, sans autorisation,
coupe, emploie ou engage d'autres personnes à couper ou aide à
couper du bois de quelques espèces que ce soit sur les terres publiques,
ou déplace, ou enlève, ou emploie, engage ou aide d'autres
personnes à déplacer, ou enlever de quelqu'une des terres
publiques du bois marchand quelconque ainsi coupé, n'acquiert aucun
droit sur ce bois et ne peut réclamer aucune rémunération
po'ur avoir coupé et préparé ce bois pour le
marché, ou l'avoir transporté au marché, ou l'en avoir
rapproché."
La peine: "En plus de la peine de son travail et de ses
déboursés, il encourt la confiscation de ces bois et devient
passible d'une amende de $3 pour chaque arbre qu'il est ainsi trouvé
coupable d'avoir coupé, d'avoir enlevé ou fait enlever sans
autorisation."
Poursuite: "Cette somme est recouvrable avec les frais à la
poursuite ou au nom du Procureur général représentant Sa
Majesté aux droits de la province devant tout tribunal ayant juridiction
en matière civile jusqu'à concurrence du montant de la
pénalité."
Fardeau de la preuve: "II devient en pareil cas du devoir de la partie
poursuivie de prouver qu'elle a obtenue un permis, une autorisation pour couper
du bois".
Et on a fait état, dans un certain cas, d'une personne qui avait
occupé un terrain, qui s'était construit une grange et une
résidence, cela faisait au moins 40 ans que la grange et la
résidence étaient construites et on lui a parlé d'une
pénalité qui pouvait aller jusqu'à $1000 par jour.
Or, on applique, dans le cas des propriétaires de terrain pour
qui s'applique la loi des trois chaînes, les mêms sanctions, les
mêmes pénalités qu'aux personnes qui couperaient du bois
sur les terres de la couronne. Je trouve cela extrêmement abusif.
C'est pourquoi je dis qu'il est urgent, parce qu'actuellement, des gens
se sentent passibles d'amende, se sentent hors-la-loi. C'est la raison pour
laquelle j'insiste encore pour demander au ministre si c'est bien cette
année que nous pourrons avoir une solution à ce
problème.
Il nous a dit qu'il était en train d'étudier, afin de le
soumettre au Conseil des ministres, un projet dans ce sens qui tiendrait compte
des recommandations que nous avons faites dans le passé, ainsi que des
recommandations que nous faisons aujourd'hui. J'aimerais savoir si c'est bien
son intention, à titre de titulaire du ministère des Terres et
Forêts, de pousser ce dossier pour qu'il obtienne règlement, d'une
façon définitive, d'ici la fin de l'année.
M. Bérubé: Oui.
M. Roy: Je m'excuse d'avoir été aussi long, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Etant donné que je n'ai
pas d'autres intervenants sur ma liste pour le programme 7, je l'appellerai
pour adoption. Le programme 7 serait-il adopté?
M. Roy: Adopté avec réserve, M. le
Président. M. Giasson: J'aurais encore...
Le Président (M. Clair): Malheureusement, M. le
député de Beauce-Sud, étant donné que vous
n'êtes pas membre de la commission, vous ne pouvez pas participer au
vote.
M. Roy: Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Clair): C'est une taquinerie.
M. Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Clair): Sur le programme 7?
M. Giasson: C'est toujours au programme 7 que nous pouvons
discuter de la situation qui prévaut, suite à une entente
intervenue entre les deux ministères, soit l'Agriculture et les Terres
et Forêts, au cours des dernières années, encore une fois,
dans l'émission de lettres patentes sur des lots qui avaient
été concédés pour fins de colonisation, mais pour
lesquels par après, on a découvert que lesdits lots n'avaient
aucune vocation agricole, mais dont la vocation véritable était
la forêt. Les changements apportés à la
réglementation pour l'attribution des lettres patentes les lots
détenus sur billet de location mentionnaient que lorsqu'il
s'agissait d'un lot qui avait été accordé pour fins de
colonisation, mais dont la vocation n'était vraiment pas celle de
l'agriculture, on pouvait rétrocéder ledit lot sous billet de
location au ministère des Terres et Forêts et que ce dernier
pouvait procéder à l'émission de lettres patentes à
condition que ledit lot soit intégré dans un programme de
groupement forestier, ou encore, que le détenteur du billet de location
accepte de préparer un plan de gestion de son lot. Qu'en est-il
exactement depuis que la réglementation a été
modifiée dans le sens que je viens de décrire?
M. Bérubé: Les arrêtés en conseil,
quand on a traité de ce problème, conjointement ou
simultanément au ministère de l'Agriculture et au
ministère des Terres et Forêts, prévoient, comme le
député l'indique, que des lettres patentes peuvent être
émises à des conditions décidées.
Effectivement, il y a un très grand nombre de lots sous billets
de location qui vont faire l'objet de patentes au cours des années
à venir. Actuellement, le ministère des Terres et Forêts,
en ce qui le concerne, a lancé ce programme justement avec le cas de
Sainte-Marguerite où il y avait pas mal de demandes de la population.
Nous avons effectivement, au niveau du ministère des Terres et
Forêts, émis des lettres patentes pour probablement une vingtaine
de lots jusqu'à maintenant, dans le cadre de la réglementation
prévue par l'arrêté en conseil au ministère des
Terres et Forêts. Au niveau du ministère de l'Agriculture, il y a
aussi une amorce de ce programme, mais je ne pourrais pas donner de
détails là-dessus.
M. Giasson: Présentement, est-ce qu'on pourrait m'indiquer
le nombre de lots qui sont passés, à la demande des
détenteurs de billets de location, des mains du ministère de
l'Agriculture aux mains du ministère des Terres et Forêts?
M. Bérubé: C'est de l'ordre d'une cinquantaine et
seulement à l'intérieur de la paroisse Sainte-Marguerite. Dans
les autres régions, il y a plusieurs demandes qui sont en cours. La
procédure est assez longue et cela demande d'abord une expertise de la
part du ministère de l'Agriculture qui reçoit la demande et
ensuite, cette demande est acheminée au ministère des Terres et
Forêts qui doit en faire une également au niveau de la
possibilité d'aménagement forestier et d'intégration dans
un groupement ou à défaut, de la préparation d'un plan de
gestion. Alors, il y a beaucoup de demandes qui sont en cours. Il y a
d'ailleurs aussi une certaine publicité qui a été faite
par le ministère, par l'intermédiaire de communiqués de
presse, de façon à informer les détenteurs de billets de
location de la possibilité de se prévaloir de ce nouveau
règlement. On estime qu'il y a tout près de 9000
détenteurs de billets de location qui pourraient se prévaloir de
ces possibilités.
M. Roy: Lorsque le lot est rétrocédé du
ministère de l'Agriculture au ministère des Terres et
Forêts le détenteur original, le premier détenteur du lot
qui a encore, en quelque sorte, le billet de location entre les mains, est-il
considéré comme ayant des droits prioritaires sur les autres
personnes? Si je pose la question, c'est parce que plusieurs personnes qui sont
propriétaires de lots dans nos régions n'ont pas satisfait aux
exigences, surtout depuis les dernières années, du
ministère de l'Agriculture de défricher tant d'acres par
année pour les raisons que tout le monde connaît, ce qui les rend
évidemment passibles de perdre leurs droits vis-à-vis du
ministère de l'Agriculture, puisqu'ils n'ont pas satisfait aux exigences
qui étaient requises. Ces gens-là, évidemment, ont
gardé ces lots, ont fait certains travaux de sylviculture depuis 20 ans,
voire 25 ans j'en connais même depuis 30 ans. Ces lots
commencent à avoir une certaine valeur et ils ont payé des taxes
municipales, scolaires, sur les lots. En somme, ils ont, en quelque sorte des
droits de fait je ne dirais pas des droits légaux sur ces
terrains. J'aimerais savoir si c'est l'intention du ministère de tenir
compte de ces facteurs et d'accorder à ces personnes, ces individus, ces
propriétaires du billet, la priorité.
M. Bérubé: Le règlement adopté l'an
dernier prévoit effectivement que les lettres patentes sont
accordées au détenteur du billet de location, soit le
détenteur original, ou encore celui qui en bénéficie
maintenant par suite d'un transport des titres.
M. Roy: Pour les lots qui ont été
abandonnés, qui sont redevenus, en quelque sorte, la
propriété publique et qui sont isolés, parce que les lots
de chaque côté, sont concédés à d'autres,
est-ce que le ministère a une politique à ce sujet?
M. Bérubé: II n'y avait pas de politique à
ce sujet, mais elle est présentement en voie d'élaboration depuis
maintenant, je dirais un mois ou deux, et nous serons en mesure de proposer au
moins quelques arrêtés en conseil qui sont prêts au Conseil
des ministres.
M. Roy: Est-ce que l'orientation du ministère, dans le cas
de ces lots, va être particulièrement favorable aux groupements
forestiers plutôt qu'aux demandes qui peuvent venir d'individus? C'est
délicat.
M. Bérubé: Pour l'instant, d'ailleurs, j'ai
mentionné ça précédemment dans le cadre du
programme d'aide à la forêt privée, puisque ce
problème de la rétrocession des lots a été
évoqué pour l'instant je peux dire que la philosophie
générale serait davantage favorable aux demandes formulées
par les individus; quant à l'attitude à adopter vis-à-vis
des demandes formulées par les sociétés, je ne vous
cacherai pas que nous n'avons pas encore décidé d'une
politique.
M. Giasson: M. le Président, le député de
Beauce-Sud vient de soulever une question fort pertinente et très
importante. Je suis dans un comté où il y a encore au-delà
de 400 lots détenus sur billets de location, lesquels, dans la plupart
des cas, n'ont pas de vocation agricole, mais plutôt forestière.
On retrouve, chez ces détenteurs, des gens qui détiennent ces
billets depuis 20, 25 ou 30 ans et même davantage. Ces gens-là
n'ont rien à voir avec l'agriculture, donc ils ne peuvent se
prévaloir de la partie du règlement qui s'applique à
l'émission de lettres patentes pour quelqu'un qui vit de l'exploitation
d'une ferme. Par contre, il y a un grand nombre de ces propriétaires qui
ont utilisé, avec le meilleur jugement, ce lot qu'ils ont détenu
sur billet de location et pour lequel ils ont payé des taxes depuis la
période de l'émission du billet de location.
Personnellement, je n'accepterai jamais, entre autres, qu'un
détenteur de billet de location qui a fait des coupes rationnelles et
sélectives, qui a protégé véritablement sa
forêt, soit dépossédé du droit qu'il a, tout de
même, ce bonhomme, en faveur d'un groupement forestier, même si je
n'ai absolument rien contre les groupements fores-tie'rs, loin de
là.
Il va être, à mon sens, d'une importance capitale, de
donner un premier choix ou la préférence à celui qui
détient le billet de location depuis de nombreuses années,
même si le lot était requis ou demandé par un groupement
forestier. On doit lui donner la première chance s'il est prêt,
soit à placer ledit lot dans le groupement forestier ou soit encore, de
concert avec les techniciens des Terres et Forêts, dans la région
à préparer un plan d'aménagement et de gestion de son
lot.
J'espère que, dans les décisions que le ministre aura
à prendre, face à ces hypothèses, il faudra
protéger ces droits. On va me dire que ce ne sont peut-être
pas des droits acquis, mais ce sont des droits de bon sens, de logique et qu'on
ne peut oublier, dans les circonstances.
M. Marcoux: On va faire l'unanimité sur ces... M.
Giasson: Pardon?
M. Marcoux: On va faire l'unanimité sur vos objectifs.
M. Giasson: Parfait.
Qu'est-ce que le ministre entend faire avec tous ces individus au
Québec qui se sont installés sur des terrains publics, qui ont
aménagé ou construit des bâtiments et qu'on appelle
communément des squatters? Je crois que le ministre en a quelques-uns
dans son comté de Matane.
M. Bérubé: Plusieurs.
M. Giasson: Que va-t-il advenir de ces gens-là?
M. Marcoux: II n'y en a pas dans Montmagny?
M. Giasson: Peut-être pas en aussi grand nombre que dans le
comté de Matane.
M. Bérubé: Invoquant un principe
d'impres-criptibilité, on dirait qu'il ne peut pas y avoir
émission de lettres patentes puisque, même s'ils ont occupé
le territoire pendant très longtemps, on pourrait toujours dire que le
territoire ne doit pas être aliéné.
Néanmoins, des considérations humaines nous
amènent, à ce moment-là, à vouloir assouplir une
telle position et, par conséquent, à chercher à
régulariser ces situations. Cependant, il faut tout de même
reconnaître que, si on a deux citoyens, l'un qui a choisi d'obéir
à la loi et qui n'est pas allé occuper ce site charmeur sur le
bord d'un lac dont il a tant envie, mais qui appartient à l'Etat, et,
par comparaison, cet autre citoyen qui se dit: Moi, je vais aller l'occuper et
on verra toujours; ils n'oseront pas me déménager, je pense qu'il
m'apparaît injuste de reconnaître le fait acquis et de dire: Vous
avez bien fait de violer la loi et d'aller vous installer sur ce terrain,
puisque, effectivement, une fois que vous y êtes installé, c'est
toujours très difficile de vous déloger. Vous pourrez toujours
faire appel à votre député si jamais le gouvernement
voulait appliquer la loi... ce qu'ils font régulièrement
d'ailleurs.
M. Roy: Vous croyez?
M. Bérubé: Par conséquent, ce que nous
essayons de faire, du moins comme approche générale, serait
peut-être d'émettre des permis d'occupation de courte
durée, pour tenter de minimiser les choses, surtout dans les cas qui
nous apparaissent les plus injustes, mais, d'une façon
générale, ce serait de ne pas émettre de lettres patentes
qui iraient finalement confirmer le tout.
Il existe évidemment des cas où l'occupation, souvent,
date de 25, 30 ou 50 ans. Dans ces cas-là, évidemment, il peut
sembler assez juste d'émettre des lettres patentes. Il y a des cas, par
exemple j'ai à l'esprit une disparité au Québec
où, au moment de la colonisation, il était acquis qu'il
suffisait d'y aller, d'occuper un terrain et, éventuellement, nos
fonctionnaires du ministère qui passaient par là
émettaient les lettres patentes et cela se réglait. Il y a eu,
évidemment, dans le lot de ces gens-là, un certain nombre qui
n'ont jamais reçu de lettre patentes, soit par négligence ou
autrement, mais qui, normalement, auraient dû les obtenir.
Il y a des cas où on peut penser à émettre des
lettres patentes, mais vous voyez que tout traitement qui ne serait pas
uniforme va soulever des injustices ou au moins des accusations d'injustice, et
cela pose évidemment un problème assez délicat, mais on ne
cache pas qu'il y a des cas où on émet des lettres patentes, des
baux de location et où on émettra simplement des permis
d'occupation.
M. Roy: Est-ce que vous le faites seulement au niveau du lot
complet ou au niveau de ce qu'on pourrait appeler un emplacement sur le lot
même? Parce que cela m'apparaît une distinction quand même
assez importante.
M. Bérubé: Habituellement, c'est au niveau de
l'emplacement.
M. Roy: C'est au niveau de l'emplacement. Il ne faut pas ouvrir
la porte non plus à une armée de futurs squatters. Si le
gouvernement décide de reconnaître la situation dans les faits, je
pense qu'il va falloir avoir un minimum de prudence. Evidemment, il faut tenir
compte, comme le soulevait le député de Montmagny-L'Islet, des
personnes qui sont là depuis un certain temps aussi.
Le Président (M. Clair): Le programme 7...
M. Roy: Le problème humain. J'ai fini, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Le programme 7 sera-t-il
adopté?
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Connaissance géographique du territoire
Le Président (M. Clair): Le programme 8, M. le ministre
des Terres et Forêts.
Des Voix: Adopté.
M. Giasson: Le député de
Kamouraska-Témiscouata ne peut pas laisser adopter cela sans poser au
moins une question. Effectivement, au programme 8, M. le Président, il
s'agit de la connaissance géographique du territoire et de la protection
de l'intégrité du territoire. J'aimerais savoir du ministre s'il
est bien au fait d'un projet
américain de construction de barrage sur la rivière
Saint-Jean, projet dont il est déjà question depuis de nombreuses
années, mais qui prend de l'ampleur plus récemment à cause
de la crise de l'énergie. Ce projet aurait comme conséquence
d'inonder une partie du territoire dans mon comté et cela pourrait
toucher également le territoire du député de
Kamouraska-Témiscouata. Je pense au lac de l'Est, chez lui, selon
l'information et les données que nous possédons
présentement, ce projet serait de nature à inonder, dans les
régions de Kamouraska, L'Islet et Montmagny beaucoup moins, 5700 acres
de terre qui, pour une part, ont une vocation agricole, parce qu'il s'agit de
bassins de rivières, mais plus que cela, il aurait comme
conséquence de couper la paroisse de Saint-Omer-de-L'Islet de la seule
sortie qu'elle a vers Saint-Pamphile, la route 204.
Quels sont les renseignements, la nouvelle que le ministre pourrait nous
donner face à ce projet de l'Etat américain qui, au cours de
l'hiver dernier, a reconsenti une somme de $10 millions pour poursuivre les
recherches qui avaient débuté il y a quelques années?
M. Bérubé: Je vais en parler à mon
collègue des Richesses naturelles qui se fera un plaisir de vous
répondre lorsque viendra le temps de la défense de ses
crédits, puisque ces problèmes reliés à l'eau sont
de la juridiction du ministère des Richesses naturelles.
M. Giasson: Tout de même, il s'agit du territoire
québécois qui serait touché par cette décision du
gouvernement américain, de l'Etat du Maine et du gouvernement
fédéral américain.
M. Bérubé: Oui, j'ai été
sensibilisé à cette question par l'ambassadeur des Etats-Unis,
qui est venu me confirmer le fait que le projet semblait se réanimer.
J'ai donc demandé aux fonctionnaires du ministère des Richesses
naturelles de ramasser tout ce qu'ils avaient de documentation sur le dossier,
de manière à être en mesure de prendre position.
M. Giasson: Toujours dans le même domaine qui touche le
secteur de la partie sud du comté de L'Islet, quelles sont les relations
que le ministre des Terres et Forêts a entretenues au cours des derniers
mois avec les autorités de l'Etat du Maine devant cette rumeur de plus
en plus persistante que les garanties d'approvisionnement de toutes les usines
de sciage de la partie sud de Montmagny-L'Islet pourraient être
coupées du jour au lendemain par les autorités
américaines, ce qui détruirait totalement l'économie de la
partie sud de mon comté.
M. Bérubé: Je ne suis pas au courant.
M. Giasson: C'est important, M. le ministre, parce que je dois
vous indiquer qu'il s'agit là d'environ 1200 emplois permanents. Pour
une fois on a déploré au cours de notre commission qu'on
avait du bois produit au Québec qui était vendu à
l'extérieur du Québec pour une fois, c'est l'inverse,
l'événement qui se produit dans la partie sud du comté de
L'Islet. Il s'agit d'une matière première qui vient
entièrement d'un pays voisin, exploitée par des
Québécois qui se rendent dans l'Etat du Maine, bois qui est
transporté entièrement sur le territoire québécois,
qui est usiné là, qui est scié, qui est plainé,
raboté là, et au moins 70% de cette matière est revendue
aux Etats-Unis.
Je soulève la question parce que la rumeur est de plus en plus
persistante qu'il est fort possible que les autorités américaines
mettent un terme à ce transport du bois vers le Québec. Ce
travail représente 1200 emplois et l'ensemble de l'économie de la
partie sud de mon comté. Est-ce que le ministre a entamé des
entretiens, des relations avec les autorités américaines pour
être certain qu'on ne soit pas coupé un bon matin, et pour ne pas
apprendre la nouvelle que les gens de East-Angus ont apprise tout
récemment et que les gens de Gagnon et Frères, à Roberval,
ont apprise, à savoir que la solution possible pour relocaliser ce
monde, c'était d'espérer l'installation de l'usine Donohue,
à Saint-Félicien.
J'avise le ministre immédiatement, parce que je ne veux pas vivre
les problèmes qu'ont vécus des groupes de population tout
récemment au Québec.
M. Bérubé: A la blague seulement, ce serait
plutôt le programme 4, élément 1.
M. Giasson: Je sais.
M. Bérubé: Mais, effectivement, il y a, à
chaque année, une rencontre avec les autorités de l'Etat du Maine
pour discuter, justement, du transfert de bois entre les deux Etats. On vient
de me confirmer qu'elle est prévue pour très prochainement et
que, à ce moment-là, évidemment, on va discuter de ce
point en particulier. On me souligne que, en fait, l'Etat du Maine se refuse
à donner une garantie d'approvisionnement à long terme et veut
conserver tout simplement une garantie, un permis d'approvisionnement annuel,
de manière à faire face à des situations qui pourraient
évoluer de son côté. Je pense que là-dessus, on ne
peut pas vraiment, comme tel, remettre ce point en cause.
Mais il m'apparaît, néanmoins, que dans ce type de
négociation, il y a des échanges. Il faut tout de même
retenir que la concession de la NBIP, dont nous entreprendrons sans doute
bientôt la révocation, expédie une bonne partie de bois du
côté du Nouveau-Brunswick. Il ne faut pas se cacher non plus qu'au
Nouveau-Brunswick, il y a des quantités importantes de bois qui sont
expédiées du côté du Maine et que, par
conséquent, cet écoulement en cercle du bois, s'il était
interrompu à un endroit, pourrait justifier son interruption ailleurs
et, par conséquent, créer des problèmes à l'Etat
même du Maine. C'est sans doute pour cette raison que, lorsque vous me
parlez du bois qui vient du Maine au Québec, je pense que c'est une
bonne chose, sur le plan économique, c'est sans doute une bonne chose
également sur
le plan économique pour le Maine qu'il y ait du bois qui vienne
du Nouveau Brunswick en direction du Maine, et c'est sans doute, pour le
Nouveau-Brunswick, une bonne chose qu'il y ait du bois qui vienne du
Québec et que, par conséquent, les échanges pouvant
finalement s'égaliser, ça peut expliquer pourquoi l'Etat du Maine
adopte une attitude assez conciliante dans cette question. Mais vous avez
raison de le souligner, si les rumeurs sont persistantes, il faudra quand
même approfondir pour s'assurer que ce ne sont vraiment que des
rumeurs.
M. Giasson: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le député de Robert
Baldwin.
M. O'Gallagher: Au programme 8, M. le Président, est-ce
que le ministère des Terres et Forêts a l'intention de rendre
obligatoire... Je pense que sous le régime de M. Bertrand, il y avait un
projet de loi selon lequel on rendait obligatoire la subdivision de terrain, de
vente de parcelles de terrain. C'était dans les années
soixante-huit, je crois.
Il y aurait avantage à considérer cette affaire.
D'ailleurs, cela peut rendre le cadastre plus moderne. Le gouvernement aurait
la chance de connaître le morcellement du territoire pour
l'aménagement autant urbain que rural et deuxièmement, les
municipalités font une dépense d'argent inutile dans la
préparation des "tax map" pour l'évaluation du territoire. Si
cette loi était en vigueur, le cadastre serait moderne, tous les jours.
Alors, il ne serait pas nécessaire pour les municipalités de
dépenser inutilement et de faire des "tax map" tous les ans. Ainsi les
municipalités auraient une compilation cadastrale qui serait à
jour, de mois en mois.
Je pense d'ailleurs que vos fonctionnaires au service du cadastre ont
déjà fait des études en ce sens. Ils ont trouvé des
solutions qui pourraient rendre plus facile l'application de telle loi.
M. Bérubé: Je dois féliciter le
député de Robert Baldwin pour la très grande
qualité de son intervention technique. Je pense que ce n'est pas chaque
année que l'Opposition peut avoir dans ses rangs un
arpenteur-géomètre bien au fait des problèmes
particuliers.
Si vous me permettez, je parlerai peut-être par la voix de mon
sous-ministre aux Terres et Forêts, lui même
arpenteur-géomètre.
Le député de Robert Baldwin faisait allusion au bill 76
qui a été adopté en 1971 et dont l'intention était
de rendre obligatoire justement l'identification des parcelles de
propriété. Lorsque ce bill a été adopté, son
application n'a pas été assurée par une proclamation,
parce qu'une fois voté à l'Assemblée nationale, il est
arrivé que plusieurs objections ont été amenées au
gouvernement qui faisaient état de difficultés
particulières de l'application.
A titre d'exemple, mentionnons la possibilité qu'une parcelle de
terrain isolé où il n'y aurait pas eu de travaux d'arpentage
récents à l'occasion d'une transaction, d'un décès,
d'un héritage ou même d'un don aurait rendu obligatoires des
travaux d'arpentage dont le coût aurait dépassé très
largement la valeur même du territoire. Cependant, l'intention... Le
besoin est toujours présent, mais il nous semble qu'il devient de plus
en plus aigu, justement parce que la recherche des titres de
propriété est rendue très difficile, très
dispendieuse et les évaluations et les plans de cadastre deviennent
très difficiles. Pour cette raison, le ministère des Terres et
Forêts a proposé, dans le cadre de son programme: "Levé et
cartographie intégrés", un programme de rénovation
cadastrale qui, actuellement, a été revu après une longue
consultation et proposé il y a quelques semaines au comité
d'aménagement; nous espérons avoir des nouvelles à ce
sujet assez tôt. Il y aura certainement d'autres problèmes d'ordre
financier qui vont se poser, à savoir qui va payer pour ces
opérations. On sait déjà, tout le monde, et le
député de Robert Baldwin mieux que quiconque, qu'il s'agira
là d'une opération extrêmement dispendieuse et il y aura
certainement quelqu'un qui devra payer les coûts. Alors, est-ce que ce
sera une opération gouvernementale? S'agira-t-il plutôt d'une
intervention qui sera obligatoire et qui sera défrayée en partie
par les propriétaires? Quelles seront les normes? Ainsi de suite. Alors,
la question, encore une fois, est à l'étude actuellement au
comité d'aménagement.
Le Président (M. Clair): Le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Merci, M. le
Président. Ce n'est pas une question, c'est simplement pour remercier le
député de Montmagny-L'Islet, étant le voisin de
comté de M. le député, pour le problème qu'il a
soulevé, celui de l'inondation, qui existe réellement dans mon
comté aussi. Il y a beaucoup d'autres questions que j'aurais voulu
soulever, mais M. le député de Montmagny les a posées
avant moi. Je l'en remercie.
M. Giasson: M. le Président. J'aurais peut-être une
dernière question. Dans les municipalités rurales, nous sommes
informés de temps à autre que dans les vieilles
municipalités il n'y a pas eu de relevé de cadastre depuis fort
longtemps. Si je ne fais pas erreur, je crois que le ministère des
Terres et Forêts, par l'un de ses programmes, peut subventionner des
relevés cadastraux. Est-ce que j'ai raison de croire cela?
M. Bérubé: Oui, effectivement.
M. Giasson: Quelles sont les mesures à prendre ou les
démarches à faire par une municipalité qui voudrait se
prévaloir de l'aide venant des programmes du ministère des Terres
et Forêts, du service des terres?
M. Bérubé: Une simple demande au ministère
de la part d'un conseil municipal, à la suite d'une résolution du
conseil municipal, met le processus
en branle. Effectivement, l'aide qui se fait par le biais d'une
subvention aux lots cadastrés est relativement minime. Il est question
pour l'instant de $10 du lot cadastré. Ce qui veut dire qu'il reste
quand même une note assez importante à payer par les
propriétaires privés ou par les municipalités. Le
programme n'est pas toujours à la portée des
municipalités, même avec l'aide que je viens de mentionner.
Le Président (M. Clair): Nous dépassons
déjà la durée normale des auditions...
M. Giasson: Je serais prêt à adopter
l'élément 1.
Le Président (M. Clair): L'élément 1 du
programme 8 serait-il adopté?
M. Giasson: Adopté. A l'élément 2,
intégrité du territoire, il y a une somme de $174 000. A quelles
fins ou à quel travail, à quel usage sert ce montant consenti
à l'intégrité du territoire?
M. Bérubé: II s'agit, en grande partie,
évidemment, d'un montant qui sert au personnel du service de
l'intégrité du territoire et à ses opérations
coutumières parmi lesquelles on retrouve une préoccupation qui a
commencé, qui a fait suite aux travaux de l'ex-commission Dorion qui a
étudié le programme de l'intégrité du territoire au
niveau des frontières que nous appelions à l'époque
internes et externes et le service de l'intégrité du territoire a
eu comme mandat de conserver la documentation qui a été
accumulée à l'occasion de cette étude assez
impressionnante, de continuer à accumuler l'information sur les
activités reliées aux frontières et aux usages du
fédéral sur les territoires du Québec. Le service du
territoire répond également à toutes les questions du
point de vue technique qui proviennent de l'administration en ce qui concerne
l'intégrité territoriale.
M. Giasson: M. le Président, avant d'adopter le dernier
élément des crédits des Terres et Forêts, je
voudrais remercier le ministre pour l'effort véritable qu'il a consenti
en vue de répondre à nos questions et également je
voudrais souligner le mérite de son équipe, de tous ses
collaborateurs autour de lui, qui ont tenté de fournir aux membres de la
commission les vérités sur lesquelles les membres de la
commission faisaient une recherche.
J'ai eu l'occasion je pense que je peux le dire à ce
moment-ci de travailler sur des dossiers avec plusieurs de ces
fonctionnaires et je me dois de déclarer que j'y ai toujours
rencontré un esprit de collaboration véritable et un désir
sincère de touver des solutions aux problèmes que nous abordions
ou que nous discutions.
Le ministre peut également, sur toutes les mesures qu'il voudra
entreprendre qui vont véritablement aider à améliorer la
situation en ce qui touche les terres et forêts et le mieux-être
des Québécois, être assuré de notre collaboration et
de notre appui.
Cependant, je veux lui dire que nous allons le surveiller de
près, suite à toutes les bonnes intentions qu'il a voulu nous
faire connaître aux exposés et s'il y manquait, il va nous
retrouver sur sa route. Merci, M. le Président, je suis prêt
à adopter l'élément 2 du programme 8.
Le Président (M. Clair): J'appelle donc
l'élément 2 du programme 8 pour adoption. Est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. La commission des
terres et forêts... D'accord, M. le ministre.
M. Bérubé: J'aimerais, par la même occasion,
remercier mes collègues du Parti québécois, de même
que les membres des partis d'Opposition. Je dois dire que cette défense
des crédits s'est faite dans un climat particulièrement
agréable et, peut-être pour rappeler ce que vous avez dit tout
à l'heure, en l'absence de toute partisanerie politique, ce qui a rendu
le travail d'autant plus intéressant. L'examen a été fait
dans un esprit objectif de recherche de la meilleure efficacité possible
de la part de notre ministère et je compte bien continuer à
travailler avec mes collègues de l'Opposition toujours dans ce
même esprit.
Le Président (M. Clair): La commission des terres et
forêts termine donc ici l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Terres et Forêts après
les avoir adoptés dans leur totalité.
Je demanderai au rapporteur, le député de
Matapédia, M. Marquis, de bien vouloir faire rapport à
l'Assemblée nationale. J'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 18)