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Etude des crédits du ministère des
Terres et Forêts
(Onze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs, s'il vous
plaît! La commission des richesses naturelles et des terres et
forêts est réunie pour continuer l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Terres et Forêts.
Les membres de la commission pour aujourd'hui sont: M. Baril
(Arthabaska), M. Bérubé (Matane), M. Bordeleau (Abitibi-Est), M.
Brochu (Richmond), M. Desbiens (Dubuc), M. Garneau (Jean-Talon), M. Giasson
(Montmagny-L'Islet), M. Goulet (Bellechasse), M. Grégoire (Frontenac),
M. Joron (Milles-Iles), M. Larivière (Pontiac-Témiscamingue), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Marcoux (Rimouski), M.
Marquis (Matapédia), M. Mercier (Berthier), M. O'Gallagher
(Robert-Baldwin), M. Perron (Duplessis).
Nous avions terminé l'étude et adopté les
programmes 1, 2, 3 et 5, laissant en suspens le programme 4. J'appellerai donc
immédiatement le programme 4, élément 1. M. le
ministre.
M. Giasson: M. le Président...
M. Marcoux: Si vous vouliez appeler les députés
libéraux dont on nous avait signalé la présence probable
pour l'étude du programme 4.
M. Giasson: Le député libéral qui voulait
discuter le programme 4 est retenu ce matin à l'Assemblée
nationale par l'étude des crédits de l'Assemblée nationale
comme telle. Il s'agit d'un député qui est assurément
très touché par le comté qu'il représente en ce qui
a trait aux Terres et Forêts. C'est un des grands comtés
forestiers du Québec, le comté de Roberval. Qui plus est, ce
député a dans son comté de grandes usines de sciage, de
pâtes et papiers et aussi un projet en construction à
Saint-Félicien. C'est pour cela que j'indiquais à la commission
que ce député aurait aimé s'intégrer aux
débats des terres et forêts. Il avait des questions à poser
au ministre, concernant le développement de l'industrie du sciage et des
pâtes et papiers dans son comté et l'avenir de certaines
industries de sciage qui sont aux prises avec des problèmes très
aigus dans le comté de Roberval. C'est de cette personne dont j'ai voulu
parler, hier soir, lorsque je demandais au ministre s'il pouvait attendre au
programme 4 pour permettre à ce député d'être des
nôtres.
M. Marcoux: M. le Président, cela répond à
ma question.
M. Giasson: M. le Président, ce matin, je proposerais
qu'on puisse entreprendre l'étude du programme 6, si cela agrée
à la commission.
Le Président (M. Clair): Etant donné, M. le
député de Montmagny-L'Islet qu'on s'était entendu pour
reporter l'étude à ce matin, je demanderais un nouveau
consentement de la commission qui est toujours maîtresse de ses travaux.
Cependant le consentement avait été donné pour ce matin.
Alors, je demande aux membres de la commission s'il y a consentement pour
reporter l'étude à un autre moment du programme 4.
M. Bordeleau: Je n'ai pas d'objection.
M. Bérubé: II y a des difficultés que l'on
entrevoit avec ces retards, à moins que l'on envisage de faire
siéger la commission encore longtemps, puisqu'il faut retenir le fait
que la commission devra également siéger pour examiner les
crédits des Richesses naturelles. En ce qui a trait au programme 6, qui
est le financement forestier, M. Mo-reau qui, normalement, me sert de
conseiller dans ce domaine, n'est pas présent ce matin, puisque, ayant
prévu une discussion plutôt longue sur le programme 4, nous avons
jugé bon de ne pas le convoquer inutilement, à moins que
l'Opposition estime qu'il s'agisse là d'un programme suffisamment simple
et qu'elle pense que je puisse me débrouiller avec les détails
techniques; je peux toujours essayer. Nous n'avons, malheureusement, que
très peu de documents. Il faut se rendre compte qu'il s'agit là
d'un programme dont l'administration ne relève pas, comme telle, du
ministère. D'une part, c'est un office extérieur. On pourrait
donc envisager, toujours potentiellement, le programme 7 et le programme 8.
Seulement, on me dira sans doute que le député de Beauce-Sud, ne
pouvant poser les questions sur la limite des trois chaînes, ce qu'il
fait régulièrement depuis bon nombre d'années, va demander
également que ce soit retardé. Alors, je suppose qu'il ne faudra
pas tenir de session ce matin.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, étant donné
qu'il y a certains fonctionnaires qui ne sont pas ici avec nous ce matin, parce
que le ministre croyait que nous n'aborderions pas ces programmes, je serais
prêt à proposer que nous en restions au programme 4. Comme il y a
terriblement de matière à discussion à l'intérieur
du programme 4, j'ai bien l'impression que nous ne pourrons pas passer à
travers tout le programme 4 ce matin et, à la prochaine séance
des crédits des Terres et Forêts, on pourrait demander au
député de Roberval de se libérer de toute autre
activité et d'être avec nous pour être en mesure d'aborder
les questions qu'il voulait débattre au programme 4 de nos
crédits.
M. Bérubé: Le seul autre programme...
M. Giasson: M. le Président, je serais prêt à
oublier les programmes 6 et 7 et à entrer immédiatement dans la
discussion et le débat sur le programme 4, quitte, cependant, à
ce qu'on permette au député de Roberval, au moment de la reprise
de nos travaux, d'aborder toute question dans le sens le plus
général du mot; qu'on n'amène pas le fait que les
déclarations de début de programme ayant été
faites, il ne puisse pas revenir sur ces sujets.
Le Président (M. Clair): Le député de
Rimouski, sur le même sujet.
M. Marcoux: Je suis d'accord sur la suggestion du
député de Montmagny-L'Islet, mais, si on termine avant une heure
l'étude ou les questions sur ce programme, on peut en suspendre
l'adoption jusqu'à une prochaine séance, passer à
l'étude et à l'adoption d'autres programmes et d'autres
éléments de programmes. Mais moi, je suis d'accord sur votre
proposition de commencer l'étude de ce programme aujourd'hui
même.
M. Bérubé: Je crois, M. le Président, que le
député de Roberval serait d'abord intéressé
à l'élément 1 du programme 4, c'est-à-dire la
planification de l'utilisation en relation, j'imagine, avec l'usine de Gagnon
et Frères. Par conséquent, nous pourrions peut-être aborder
les éléments 2, 3 et 4.
M. Giasson: On pourrait commencer par l'élément 1,
quitte à permettre au député Lamon-tagne de faire ses
interventions au moment où il pourra être avec nous.
Le Président (M. Clair): Je comprends donc que nous
commençons immédiatement l'étude du programme 4.
Le ministre des Terres et Forêts.
Utilisation de la forêt
M. Bérubé: Le programme 4, qui semble susciter
beaucoup d'intérêt, porte sur l'utilisation de la forêt, et
comprend quatre éléments: la planification de l'utilisation, le
contrôle de l'utilisation, la voirie forestière et l'aide à
la production forestière privée.
Ce programme vise donc à assurer l'approvisionnement en bois des
usines de transformation, en tenant compte de la nature de la localisation et
de la capacité de production des différentes sources en
matière ligneuse. C'est donc ce programme qui voit à l'octroi des
permis de coupe, des permis d'usines, des garanties d'approvisionnement et
également des programmes de voirie forestière,
c'est-à-dire de l'accès à la ressource, tout comme des
programmes d'aide à la forêt privée, dans le secteur de la
sylviculture en particulier, en vue d'augmenter la productivité de cette
forêt.
Je pourrais peut-être répondre au député de
Bellechasse immédiatement, si M. le Président me le permet,
relativement à une question qu'il m'a posée hier.
Le Président (M. Clair): Allez-y, M. le ministre.
M. Bérubé: Je crois que c'était en relation
avec son programme d'éducation des adultes pour ouvriers forestiers.
Effectivement, il y a un certain nombre de programmes qui ont été
retenus dans le Bas-Saint-Laurent, Matapédia, Grand-Portage, en
Mauricie, dans Provencher, à Nicolet, d'autres ont été
coupés dans la Beauce et Charlevoix.
Les raisons qui ont été invoquées pour la coupure
sont les suivantes: le gouvernement fédéral reconnaît
difficilement la tâche d'ouvrier sylvi-cole d'où la
difficulté dans les négociations et la confusion concernant les
cours de foresterie.
Deuxièmement, le budget dont il est question est un budget
purement fédéral et non provincial et la demande pour ces
programmes a été beaucoup plus grande que ne le permettaient les
budgets alloués par le gouvernement d'Ottawa. Finalement, parmi les
difficultés, c'est qu'il y a un certain nombre de commissions scolaires
qui n'ont pas donné priorité à ces cours de foresterie et
ce sont ces trois raisons qui, conjuguées, ont fait que, finalement,
dans deux régions du Québec, ces cours n'ont pu être tenus.
Cependant, il est important de noter quand même qu'à
l'échelle du Québec, il y a eu cinq de ces cours qui ont
été tenus et uniquement deux qui ont été
annulés.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Merci, M. le Président. Etant donné que
le ministre aborde cette question dès l'ouverture, ma question est
celle-ci: Le ministre, en principe, est-il en faveur, veut-il, ou fera-t-il
pression soit auprès du ministère de l'Education et même
auprès du fédéral, pour que dans le comté que je
représente, ces cours puissent démarrer? Si on les perd cette
année, il faudrait faire en sorte que l'an prochain on ne les perde pas.
Ce que je voulais savoir, c'est si le ministre est favorable à ces
cours, en principe, et deuxièmement, s'il va faire pression, lui ou les
gens de son ministère, pour que ces cours soient donnés. Je sais
qu'ils avaient été acceptés en tout cas.
M. Bérubé: La réponse est oui. Je vous l'ai
souligné hier, il nous apparaît d'ailleurs on le verra
à la discussion de l'élément 4 du programme 4, l'aide
à la production forestière privée que l'aspect
formation des sylviculteurs est capital à l'intérieur de ce
programme d'aide à la forêt privée; par conséquent,
on l'encourage à l'intérieur des sociétés, des
groupements, et le ministère fournit même des services techniques.
Je pense qu'il est inutile de dire, qu'effectivement, nous estimons que
l'ensemble de ces programmes est extrêmement important pour justifier les
montants que nous investissons dans le programme d'aide à la forêt
privée.
M. Goulet: M. le Président, si vous le permettez, est-ce
qu'il est possible que le ministre envisage que le ministère des Terres
et Forêts, à lui
seul, organise ce genre de cours, ou cela sera-t-ll toujours
laissé au fédéral et au ministère de l'Education?
Le ministère des Terres et Forêts ne pourrait-il pas avoir ses
propres moniteurs? Le cours pourrait être organisé à
l'intérieur de ce ministère et de cette façon pourrait
commencer.
M. Bérubé: II va de soi que chaque ministère
a une fonction propre. Le ministère contribue à l'organisation de
ces cours dans la planification et même en fournissant, je crois, des
enseignants, c'est-à-dire nos fonctionnaires qui fournissent un certain
nombre d'heures.
Néanmoins, dans l'hypothèse où il s'agit
présentement de programmes qui relèvent du gouvernement
fédéral, peut-être qu'éventuellement, d'ici quelques
années, un vote lors d'un certain référendum pourrait nous
passer du gouvernement fédéral et nous pourrions les organiser
nous-mêmes au Québec. Je pense que ça nous donnerait une
certaine autonomie, dont le député vient de souligner une fois de
plus, je pense, son importance.
M. Goulet: M. le Président, j'espère qu'on
n'attendra pas le référendum, on doit être capable,
oublions toute partisanerie politique, de prendre les décisions. Si nous
avons des moniteurs, des gens qualifiés à l'intérieur du
ministère des Terres et Forêts, ce que je demande au ministre...
d'accord, la question de référendum, c'est repousser la question.
Ce que j'aimerais, lorsque nous allons dans notre comté ou lorsque les
gens viennent nous visiter ou des groupements qui sont
intéressés, soit au reboisement pour savoir quoi leur dire... Si
je leur dis, on attend le référendum, j'en fais une question
politique. Vous savez comment ça se passe dans un bureau de
député, M. le ministre; je ne sais pas pour les membres du Parti
québécois, mais dans mon bureau, souvent, lorsqu'il arrive 15 ou
20 personnes qui font partie d'un groupement forestier, il n'est pas question
d'identifier ou commencer à parler politique.
Les gars viennent avec un problème et il faut leur donner une
réponse. Alors vous comprendrez M. le ministre que si je dis à
ces gars, il y a possiblement des libéraux, des gens du Parti
québécois, du Ralliement des créditistes, sûrement
de l'Union Nationale, c'est incompréhensible que je leur dise: il y aura
un référendum et si on se retire, on ne pensera plus au
fédéral et on va s'organiser. Il restera toujours le
ministère de l'Education. Je pense que le ministre pourrait nous dire,
ce matin, s'il envisage ou si certains hauts fonctionnaires de son
ministère envisagent que le ministère puisse organiser ses cours
lui-même sans avoir recours, qu'il y ait ou non référendum.
Oublions la partie politique.
Ecoutez, si on fait du reboisement par exemple dans le comté de
Bellechasse, ou de l'aménagement, je pense qu'on n'identifiera pas tel
ou tel groupement qui fait partie de tel autre groupement politique. Ce n'est
pas ça du tout. Et je ne voudrais pas qu'on en fasse une question
politique. Je m'excuse, M. le ministre, de vous le dire, mais je n'aime pas
cette réponse, quand vous m'arrivez avec le référendum. Il
me semble qu'il faudrait être plus objectif. Ce que je voudrais vous
faire dire, c'est que si vous envisagez, ou les gens de votre ministère
envisagent prochainement d'organiser les cours eux-mêmes, pourquoi
toujours aller se mettre à genoux auprès d'Ottawa, s'il faut se
mettre à genoux, ou auprès du ministère de l'Education, se
mettre à genoux également. Ce sont des priorités. Je pense
que vous en êtes conscient de ce besoin, suite aux propos que vous avez
tenus depuis le début, même en Chambre, même en public,
d'après les journaux.
Ce qui arrive, c'est qu'il faut se mettre à genoux devant les
messieurs du fédéral, il faut se mettre à genoux devant
les messieurs du ministère de l'Education et pour être dans le
système d'éducation depuis 11 ans, je sais comment ça
prend de temps avant d'avoir les décisions.
Il me semble que les gens du ministère des Terres et Forêts
sont des gars d'affaires. On pourrait organiser des cours à
l'intérieur de ce ministère et faire en sorte que, pour les
comtés tels que le comté que je représente et ceux
représentés par plusieurs de mes collègues, on n'attende
pas ces décisions. S'il faut attendre le référendum pour
prendre une décision, je peux vous dire une chose. C'est que, dans dix
ans, on n'aura peut-être pas grand-chose dans le comté de
Bellechasse et dans les autres comtés où il y a beaucoup
de...
M. Bérubé: Vous soulignez néanmoins un fait.
S'il s'agit d'un programme qui est financé par le gouvernement
fédéral, ce que vous nous demandez présentement, c'est de
remplacer, par les taxes québécoises, des revenus qui devraient
normalement provenir du gouvernement d'Ottawa. En d'autres termes, vous dites
qu'on devrait payer deux fois plus de taxes, de manière à offrir
des services que nos taxes ne nous permettent pas d'obtenir d'Ottawa.
Donc, il y a une question politique. Qu'on veuille l'éviter ou
qu'on ne veuille pas l'éviter, il reste que c'en est une quand
même. Quant à la vocation du ministère des Terres et
Forêts, elle n'est pas une vocation du ministère de l'Education.
Un tel programme relève de trois ministères: l'Education, le
Travail et le ministère des Terres et Forêts.
Que le ministère des Terres et Forêts se montre absolument
disposé à jouer son rôle en ce qui a trait au soutien
technique pour l'organisation d'un tel cours, je pense que ceci ne fait aucun
doute dans notre esprit et nous sommes absolument d'accord.
Que le ministère des Terres et Forêts doive prendre des
fonds à même ses crédits, crédits qui sont
extrêmement limités, et les consacrer à la formation, c'est
une autre question qui est peut-être plus discutable. C'est celle que
vous soulevez, finalement. Vous demanderiez qu'on ait un nouvel
élément de programme qui serait un élément de
programme éducation. Je suis convaincu que cet élément de
programme serait très mal prisé de la part des autres commissions
parlementaires qui
ont à évaluer les crédits du ministère de
l'Education et qui ont à juger de toutes les activités dans ce
secteur de l'Education.
Je pense que vous soulevez une question qui est valable, mais,
malheureusement, elle ne s'adresse pas au bon ministère. Le
ministère des Terres et Forêts n'est pas un ministère
à vocation d'éducation.
M. Goulet: Si vous le permettez, M. le Président, ce n'est
pas une question d'éducation. On a un budget, dont on a tous
accepté les crédits hier, pour de l'éducation populaire,
pour des dépliants, des expositions, des kiosques d'exposition, à
coups de $300 000 à $400 000. Il me semble qu'organiser un cours...
Je prends un comté où il y aurait de 15 à 20
cultivateurs, producteurs agricoles ou propriétaires de boisés
qui seraient intéressés à suivre ce cours, de façon
qu'ils aient le prérequis pour aller plus loin je ne suis pas un
ingénieur forestier soit pour atteindre le grade de "senior", par
exemple, pour un prérequis. Ce serait une affaire d'un professeur, d'un
moniteur qui irait à l'intérieur d'un comté.
Lorsqu'on est rendu qu'on fait des kiosques d'exposition, de
l'éducation populaire, des bases comme Duchesnay, cela en est, de
l'éducation. Avant de faire de l'éducation populaire, il me
semble qu'on pourrait prendre quelques cents dollars ou quelques milliers de
dollars. Je ne parle pas de millions. Peut-être, pour partir, deux ou
trois autres cours, à l'intérieur de certains comtés. On
pourrait facilement englober cela dans l'éducation populaire pour
laquelle on a voté des crédits et cela ne paraîtrait
pas.
Si on arrivait avec un projet de $25 ou $30 millions, je ne dis pas,
mais on arrive avec un projet de quelques milliers de dollars. Quelqu'un
pourrait nous le dire. Qu'est-ce que cela coûterait, commencer un cours
auquel 25 cultivateurs pourraient participer? Le cours en question, cela
pourrait coûter combien pour le commencer, à peu près, pour
un cours?
M. Bérubé: Cela peut coûter relativement
cher, parce qu'il faut tenir compte du fait que, dans ce cadre des programmes
de cours pour la formation des adultes, d'une façon
générale, les ouvriers qui suivent ces cours sont
rémunérés. C'est par exemple, le cas du programme PEN ou
autres, où ceux qui suivent le cours reçoivent un salaire.
Par conséquent, si le ministère devait organiser un tel
cours lui-même, il devrait donc défrayer des salaires, s'engager
dans un programme qui relève d'autres ministères. Je pense qu'il
appartient certainement au député de Bellechasse de soulever
cette question auprès des autres commissions parlementaires, de
manière à inciter les autres ministères à consacrer
plus d'intérêt à la formation des ouvriers sylvicoles.
De notre côté, je pense que votre remarque est très
valable et que c'est notre rôle de faire pression sur les autres
ministères pour que ceux-ci s'engagent de façon plus active, et
ce sera sans doute notre rôle de faire pression également sur le
gouvernement d'Ottawa, de manière que celui-ci accepte la description
d'un ouvrier sylvicole parmi sa classification canadienne des professions
reconnues pour ces cours.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: En matière d'éducation, du
côté de la sylviculture, je ne crois pas qu'on puisse
déplorer une absence totale d'informations et de cours et
d'études. Je sais qu'au cours de l'hiver qui vient de se terminer, nous
avons eu, dans la région, chez nous, des cours pour adultes qui ont
porté uniquement sur la connaissance de la forêt. A ce que je
sache, il n'y a pas eu de difficultés majeures pour organiser de tels
cours. Cela a été donné à la polyvalente de
Saint-Pamphile-de-L'Islet. Plusieurs producteurs, petits propriétaires
de boisés privés se sont inscrits à ces cours, les ont
suivis. J'en ai même rencontré récemment qui se sont dits
très heureux. Remarquez qu'il eût été utile,
peut-être, que ces cours s'organisent plus tôt, auparavant. Il est
possible que le député de Bellechasse déplore l'absence de
tels cours dans sa région, mais tout nous indique tout de même
qu'il y a déjà des pas de faits; il y a du travail qui se fait de
ce côté et je pense que les groupes de propriétaires de
boisés privés qui veulent vraiment s'en occuper peuvent obtenir
les cours, de concert avec les autorités gouvernementales, que ce soit
à deux paliers ou avec les ministères concernés à
l'intérieur du palier provincial. Je partage l'avis du
député de Bellechasse. Il s'agit d'une excellente
expérience.
L'existence des groupements forestiers dans des régions
données a sans doute contribué à l'existence et à
l'organisation de tels cours. Il est évident que, pour donner ces cours,
cela demande une collaboration du ministère des Terres et Forêts.
Les spécialistes dans ces questions sont présentement aux Terres
et Forêts. La supervision des cours et toute la programmation peuvent
relever du ministère des Terres et Forêts, même si le tout
est sous le contrôle du ministère de l'Education au
Québec.
Le budget actuel pourrait permettre, à mon sens, par ententes
avec d'autres ministères, de fournir les ressources humaines
nécessaires à la prolifération de ces cours dans
différentes régions du Québec. Il est sûr qu'on
pourrait trouver bien d'avoir des crédits additionnels sur la question
de l'éducation; il s'en fait déjà au ministère des
Terres et Forêts.
Nous en avons eu la preuve, c'est hier soir ou hier après-midi,
lorsqu'on nous a fait part de ces cours d'éducation et de formation du
public que certaines stations du ministère donnaient dans la
province.
Je pense que si les gens du ministère de l'Education, de concert
avec ceux du Travail veulent à même les budgets de ces
ministères, préparer en principe ou accepter en principe les
cours, j'ai bien l'impression que le ministère des Terres et
Forêts comme tel, va apporter une collaboration
qui ne fera pas défaut. Est-ce que le ministre, dans son projet
de développer davantage l'aménagement de la forêt
privée, a l'intention d'investir cette année, nous savons
quels seront les crédits qu'il peut consacrer à cela plus
d'argent vis-à-vis de ces groupements forestiers qui se sont
développés au Québec ces dernières années?
Est-ce qu'il ne pourrait pas ajouter la dimension des responsabilités
d'un groupement forestier de faire le nécessaire pour développer
cette éducation en foresterie ou encore en pratique sylvicole?
M. Bérubé: Cette question relève sans doute
du programme 4-4, puisque c'est l'aide à la forêt privée,
mais je soulignerai, néanmoins, que votre remarque voulant que le
ministère mette à la disposition du ministère du Travail
et de l'Education toutes les ressources techniques de notre ministère
justement pour l'organisation de tels cours, est parfaitement juste.
Effectivement, c'est la politique du ministère qui correspond à
un besoin réel, ressenti par tous nos administrateurs régionaux,
en particulier. Quant à demander à ce que les groupements jouent
un rôle beaucoup plus important dans ce secteur de la formation,
là-dessus, je suis absolument d'accord avec vous, c'est la politique du
ministère.
Le Président (M. Clair): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Ma question concerne l'élément 1 du
programme 4. Est-ce qu'on y entre?
Le Président (M. Clair): Pardon?
M. Marcoux: Ma question concerne l'élément 1 du
programme 4.
Le Président (M. Clair): Je crois que je l'avais
appelé, l'élément 1 du programme 4, effectivement.
M. Marcoux: Bon. Alors, normalement...
M. Giasson: M. le Président, si nous entrons dans
l'élément 1, la tradition veut que nous fassions un tour
d'horizon...
M. Marcoux: Oui, je suis d'accord sur le respect de ces
traditions.
M. Giasson: ... avec le partage. Elles ont su durer dans le
temps, les preuves ont été faites. Nos traditions ne sont pas
toutes à rejeter.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, depuis qu'on parle de
réforme forestière au Québec, il y a un des
éléments de la réforme qui a fait couler beaucoup d'encre,
qui a fait parler beaucoup de gens. C'était le grand principe de la
révocation des concessions forestières au Québec. Lors de
la tenue de la commission parlementaire qui a discuté des plans de
réforme au Québec, nous avions entendu tous les groupes qui
étaient touchés, concernés par cette question de la
réforme forestière dans tout ce que représentait le
changement. Nous avons eu l'expression, l'avis de beaucoup de gens qui sont
venus ici devant la commission parlementaire, que ce soit dans le secteur de
l'industrie, dans le secteur du syndicalisme, dans le secteur de la forêt
privée. Il semble bien qu'un genre de consensus s'est fait autour de ce
programme de révocation des concessions.
A l'époque, l'Opposition avait soutenu de longs débats
pour indiquer qu'il s'agissait là du principal élément de
réforme au Québec, qu'on ne pouvait pas parler de réforme
forestière sans que le gouvernement décide d'autorité de
procéder dans un temps extrêmement rapide à la
révocation de toutes les concessions forestières au
Québec. On a reproché amèrement au gouvernement à
l'époque de ne pas consacrer les sommes requises pour faire le travail
dans un temps record.
On a reproché au gouvernement d'avoir déterminé des
modes ou des critères en vue des révocations qui étaient
de nature à faire des cadeaux royaux aux entreprises qui
détenaient ces concessions forestières. Je me rappelle fort bien
les longs plaidoyers et les longs débats des députés, le
député de Saguenay, entre autres, qui soutenait le secteur des
terres et forêts pour le Parti québécois à
l'époque, pressant le ministre, suppliant le ministre de faire son
possible pour convaincre et le Conseil exécutif et le Conseil du
trésor de lui fournir les crédits qui permettraient de passer
à travers cette question des révocations.
A la suite d'un tel plaidoyer et devant cette nécessité,
cette urgence que le Parti québécois avait voulu indiquer
à l'époque, j'aimerais savoir du ministre présent s'il a
eu cette capacité, cette force de convaincre et le Conseil
exécutif et le Conseil du trésor de fournir les crédits
nécessaires pour réaliser en un temps record ce plan de
révocation ici, au Québec.
Le Président (M. Clair): Le ministre des Terres et
Forêts.
M. Bérubé: Oui, l'élément 1,
évidemment, regroupe la révocation des concessions
forestières, regroupe aussi l'élaboration d'un cadre de gestion,
c'est-à-dire qu'il y a différentes équipes de travail qui
préparent les documents qui vont permettre, une fois les concessions
forestières révoquées, de gérer les forêts
publiques. Nous nous occupons également de l'allocation de la
matière ligneuse entre les diverses usines de transformation, et
également de la programmation triennale et quinquennale des coupes et,
finalement, de l'implantation des usines. Donc, vous voulez ici, je crois,
aborder le premier problème, celui de la révocation des
concessions forestières.
Dans le cas des programmes de révocation des concessions
forestières, je vais essayer de vous donner rapidement, à
l'élément 1, l'évolution du budget.
Le budget alloué cette année est donc identique à
celui de l'année dernière, et nous avons
donc accepté une position du Conseil du trésor
antérieur qui voulait que l'on étende sur trois ans plutôt
que sur une année les paiements, ce qui explique les variations que l'on
peut observer. En effet ça n'apparaît pas dans le budget
comme tel il y a une diminution apparente de $845 000 au niveau du
rachat des concessions, qui est simplement reportée, c'est-à-dire
qu'au lieu de racheter les concessions en une année, on reporte les
paiements sur trois ans.
L'état de ma réflexion en ce qui a trait au programme de
révocation des concessions forestières n'est malheureusement pas
arrivé à terme, et je ne me suis donc pas senti en mesure de
faire une recommandation au Conseil du trésor sur une nouvelle
façon d'évaluer le programme de révocation des concessions
forestières.
Ce qui m'apparaît cependant, et ce qui était apparu
à l'ancien gouvernement, c'est que, finalement, bien que l'on ait
prévu un objectif de 1982, les montants qui pouvaient se négocier
au moment de cette difficile discussion des crédits entre les
différents ministères, n'étaient jamais suffisants pour
permettre la révocation. Effectivement, nous avons fait le calcul rapide
à mon arrivée, en supposant que le simple rachat de la voirie
forestière pourrait coûter, posons une hypothèse, autour de
$70 millions; compte tenu des budgets alloués à la
révocation des concessions, il nous faudrait de 30 à 35 ans pour
arriver à faire la révocation des concessions forestières
alors que le ministère s'était donné 1982 comme
objectif.
On voit donc que les crédits alloués à cette
révocation sont largement insuffisants pour permettre de réaliser
le programme de révocation des concessions. Or, nous nous sommes
donné comme objectif, comme vous l'avez si bien dit, dans l'Opposition,
de consacrer les sommes nécessaires à cette révocation,
d'une part, et nous avions également remarqué que nous payions
trop cher. Par conséquent, il pourrait être possible
d'accélérer la révocation en payant moins cher. Il s'agit
donc d'évaluer le programme de révocation pour voir si on paie un
prix raisonnable. Il y a deux concepts en cause. Le premier pourrait être
le suivant. On pourrait à la fois augmenter substantiellement les droits
de coupe, de manière à justifier le rachat des concessions
forestières, c'est-à-dire charger finalement aux utilisateurs des
concessions le prix réel qu'il en coûte au gouvernement pour
effectuer le rachat des concessions et les administrer. Or,
présentement, et je pense que cela ne fait pas de doute dans notre
esprit, les droits de coupe et les redevances perçus au niveau de la
voirie forestière ne sont pas suffisants pour couvrir l'ensemble de ces
frais. Donc, cela pourrait être une démarche.
D'autre part, on pourrait également remettre en cause le concept
même de révocation de la voirie forestière. Le principe de
la révocation de la voirie forestière a été
adopté au ministère en voulant privilégier une meilleure
planification de l'utilisation des forêts, donc en prenant un
contrôle du développement de la voirie forestière de
manière à permettre à plusieurs utilisateurs de travailler
en forêt, alors que si le concessionnaire, ou si celui qui était
bénéficiaire d'une garantie d'approvisionnement, si
c'était ce permissionnaire qui définissait lui-même les
routes à construire, évidemment il le ferait à son propre
avantage sans tenir compte d'une utilisation polyvalente de la forêt.
Par conséquent, il y a deux façons d'aborder le
problème, soit d'augmenter les redevances de façon substantielle,
de manière à couvrir les frais, ce qui nous permettrait à
ce moment-là de réaliser le programme de révocation
à l'intérieur de la programmation prévue, soit,
carrément, de décider de ne pas révoquer la voirie
forestière, donc de modifier la loi et de faire la révocation
à un coût moindre. Je ne cache pas qu'entre ces deux choix ma
décision n'est pas prise présentement, puisqu'il y a des
implications des deux côtés. Une augmentation rapide des droits de
coupe pourrait mettre en danger l'industrie du sciage au Québec, d'une
part, ce qui pourrait nous amener à avoir deux types de droits de coupe
pour l'une ou l'autre des industries, ce qui n'est pas absolument
accepté chez nous. Ou encore, si on choisissait au contraire de ne pas
racheter la voirie forestière et de la laisser s'amortir avant de la
récupérer, cela pourrait être, par exemple, une approche,
une façon de voir les choses, mais cela aurait l'inconvénient de
ralentir, sur une période de sept ou huit ans, l'aménagement
rationnel de la forêt par les autorités du ministère. Donc,
ce que je suis en train de vous dire, c'est que, compte tenu de ces options,
compte tenu du peu de temps que nous avions pour les évaluer, nous
venons en fait de terminer des simulations extrêmement
sophistiquées, et que j'estime très complètes, nous allons
maintenant vérifier la validité des chiffres que nous
introduisons dans le squelette de la réflexion, mais, néanmoins,
je pense que nous sommes maintenant en mesure de voir les implications de l'une
ou l'autre politique et nous serons en mesure de décider. Ceci
apparaîtra donc au prochain budget. C'est ce que j'appelle des
problèmes de continuité. Nous n'avons donc pas remis en question
la politique de l'ancien gouvernement à ce niveau, faute d'être en
mesure d'évaluer exactement l'un ou l'autre de ces choix.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Si comme vient de l'indiquer le ministre, il se
laisse encore des moments de réflexion et d'étude sur les deux
concepts possibles à utiliser dans la révocation, tenant compte
de la description du deuxième concept de révocation, si
c'était là le choix que le gouvernement faisait avec le ministre,
on pourrait conclure immédiatement que ce programme de révocation
pourrait se compléter très rapidement au cours de l'avenir.
M. Bérubé: Quelle que soit l'un ou l'autre de ces
choix, nous avons l'intention de respecter l'échéancier.
M. Giasson: L'échéancier que vous vous êtes
fixé vous-même ou celui fixé par le ministère?
M. Bérubé: Celui que l'ancien gouvernement avait
accepté.
M. Giasson: 1982. Au cours de l'année 1976, quelles sont
les concessions révoquées ici au Québec?
M. Bérubé:... pour $725 000, il y a 3500 milles
carrés de concessions. Quant à la localisation exacte, je pense
que l'autre ministre va vous répondre.
M. O'Gallagher: Combien de milles carrés?
M. Bérubé: 3500 milles.
Une Voix: M. le ministre Lacroix!
M. Bérubé: Au cours de l'année qui vient de
s'écouler, on a repris, des concessions de Consolidated Bathurst, sur la
rivière Normandin dans la région de Chibougamau, 1040 milles
carrés pour un montant de $124 500. Nous avons aussi repris une partie
de la concession de Quévillon no1, 1151 milles carrés. Cela n'a
rien coûté. Domtar Ltée aussi, la rivière
Jacques-Cartier, 710 milles carrés, $316 030. St. Lawrence Corporation
Ltd., Rivière-du-Loup, dans la région de Yamachiche, 328 milles
carrés, $283 000. Manitou Forest Product, dans les cantons de Beresford,
de Wolfe, 8 milles carrés, et cela n'a rien coûté. E. Soucy
et Fils Ltée, dans la région du Grand-Portage, 3 milles
carrés, cela n'a rien coûté.
En résumé, 3240 milles carrés ont été
repris pour un montant global de $723 530 soit une moyenne au mille
carré de $223.31.
J'aimerais souligner, pour compléter ces informations, que, dans
ces cas, le concessionnaire quitte son territoire et que, par
conséquent, il n'y avait pas lieu d'effectuer cette réflexion. Je
pense qu'un certain nombre de ces concessions datent de l'ancienne
administration; d'autres ont été réglées sous la
nouvelle. Ce qu'il est important de noter, c'est que, lorsque le
concessionnaire doit quitter le territoire, dans ce cas, nous appliquons la loi
telle quelle puisque, de toute évidence, il faut rembourser le
concessionnaire de tous les investissements, de toutes les améliorations
de la voirie forestière qu'il pourrait avoir aménagées, et
qui ne sont pas encore amortis. Donc, la réflexion que nous avons
poursuivie au cours des premiers mois portait d'abord sur la révocation
des concessions pour lesquelles il faut remplacer la concession par une
garantie d'approvisionnement sur le même territoire. Donc, nous sommes
placés, à ce moment-là, dans la situation suivante, soit
celle du concessionnaire qui, auparavant, bénéficiait d'une
voirie, bénéficiait de services forestiers, d'une concession et
qui, au lendemain de la révocation, continue à
bénéficier des mêmes approvisionnements, continue à
bénéficier de la même voirie, sauf qu'il paie beaucoup
moins cher en services sous forme de droits de coupe et droits de voirie que ce
que cela lui coûterait lui-même pour gérer sa propre
concession. Vous voyez donc le type de raisonnement que nous faisons,
c'est-à-dire que nous considérons que, lorsqu'un concessionnaire
continue à exploiter la même concession ou sous forme, cette fois,
de garantie d'approvisionnement, nous estimons qu'il y a lieu de
réfléchir sur notre façon de révoquer les
concessions parce qu'en ce cas, nous croyons que nous payons trop cher.
Cependant, lorsque le concessionnaire quitte la concession, comme c'est le cas
présentement, nous estimons que la loi telle qu'adoptée est tout
à fait valable et justifie les révocations qui ont eu cours.
M. Giasson: Dans la liste qu'on vient de mentionner, je remarque
qu'un territoire assez important à Quévillon a été
révoqué et qu'à cet endroit, la négociation n'a
débouché sur aucune remise, c'est-à-dire que la
transaction se termine sans aucun coût pour la province de Québec.
Faut-il en conclure que, dans ce secteur, aucune voirie forestière
n'avait été construite?
M. Bérubé: Exactement.
M. Giasson: A Quévillon même, quelle était la
compagnie qui était...
M. Bérubé: La compagnie qui va utiliser ces
concessions, cette partie de concession, 920 milles carrés vont
être utilisés par Kruger pour l'alimentation de son usine de
Trois-Rivières. Il y a 231 milles à l'intérieur de
ça qui ont été réservés pour les Inuit, dans
la région de Lac Waswanipi.
M. Giasson: Mais la concession, traditionnellement, avant la
révocation, était détenue..
M. Bérubé: Elle avait 7000 milles
carrés.
M. Giasson: ... elle était détenue par quelle
compagnie?
M. Bérubé: Domtar Limitée.
M. Giasson: C'est Domtar. Quand vous procédez, au cours
d'une négociation, avec des compagnies qui sont touchées une
année donnée par la révocation, les critères de
base utilisés pour trouver le juste prix à payer, pour
évaluer ça, ce sont des critères qui sont identiques pour
toutes les compagnies que vous voulez toucher par la révocation. C'est
une dépréciation des coûts d'immobilisation aux voiries
forestières qui est l'élément dominant dans le calcul
à faire.
M. Bérubé: II y a deux éléments? la
voirie forestière et les travaux d'inventaire, les travaux
d'aménagement, les travaux d'arpentage et autres améliorations
qu'on peut trouver à l'intérieur de la concession qui peuvent
servir pour d'autres exploitants forestiers.
M. Giasson: Pour l'année financière qui
débute, quel est le programme du ministère vis-à-vis des
révocations, d'autres concessions forestières au
Québec?
M. Bérubé: Notre programme pour l'année
1977/78 comprendrait 9600 milles carrés. Comme M. Bérubé
le disait tout à l'heure, on a un montant de $800 000 qui va être
divisé en deux parties égales, qui va tenir compte de 3800 milles
carrés et le reste va être réparti en tiers, comme on le
disait tout à l'heure; le reste va être de 9600 moins 3800 milles
carrés et va être divisé en tiers, tiers, tiers.
C'est-à-dire qu'on va pouvoir engager exactement les budgets pour
l'équivalent de $4 millions.
M. Giasson: Vous prévoyez $4 millions.
M. Bérubé: On va engager des budgets, mais on va
payer $1 600 000.
M. Giasson: Votre opération tiers, tiers, je m'excuse,
qu'est-ce-que vous entendez par là?
M. Bérubé: L'année de la révocation,
on donne...
M. Giasson: Au lieu de se faire sur une base comptant, vous
faites le paiement échelonné sur trois ans.
M. Bérubé: C'est ce qui explique pourquoi les
budgets peuvent paraître, par exemple, au niveau de la révocation,
plus faibles. En pratique, il s'agit simplement d'un report et ça ne
fait qu'étendre le paiement sur trois ans au lieu de le faire en une
seule année.
M. O'Gallagher: Quel était le montant par
année?
M. Bérubé: $1 600 000. C'est-à-dire les $800
000 de cette année, plus les $800 000 de l'an dernier qui est le
deuxième paiement et l'an prochain, il faudra nécessairement que
ce soit $800 000 de plus.
M. Giasson: Quelles sont les concessions qui seront
révoquées au cours de l'année?
M. Bérubé: Je ne les nommerai pas toutes. Parmi les
principales, il y a New Brusnwick International Paper, UOP Company Limited et
UOP Manufacturing. On a Consolidated Bathurst, dans les rivières
Portneuf et Escoumins, Consolidated Bathurst sur la rivière
Péribonka, Saint-Raymond Paper, Consolidated Bathurst sur la
rivière Marguerite, Consolidated Bathurst sur les rivières Mars
et Ha Ha, Murdock Lumber Company sur la rivière Ouasiemsca, on a
Sainte-Anne Paper, près de Québec ici. Il y en a beaucoup
d'autres mais ce sont toutes de petites concessions de 50 milles carrés
et moins.
M. Giasson: Est-ce que la commission...
M. Bérubé: J'aimerais souligner...
M. Giasson: ... pourrait déposer le document.
M. Bérubé: ... qu'il ne s'agit pas là d'un
engagement du gouvernement à faire ces révocations, puisque
compte tenu justement de notre réflexion sur le programme de
révocation et sur le mécanisme de révocation comme tel, il
est possible qu'il y ait des modifications à ce qui vient de vous
être présenté pour une raison très simple, dans le
cas présent, il y a des concessionnaires qui vont rester sur le
territoire et il y en a d'autres qui vont quitter, mais cette fois-ci, il y a
des concessionnaires qui, pour la première fois, vont rester sur le
territoire. C'est pour ça que le gouvernement a estimé
nécessaire d'entreprendre une réflexion justement sur le
mécanisme de révocation puisque là, les décisions
à prendre ont extrêmement d'importance pour l'avenir.
Par conséquent, la liste qui vous est donnée ne l'est
qu'à titre indicatif et non à titre d'engagement ferme du
gouvernement.
M. Giasson: M. le Président, est-ce qu'on pourrait avoir
le détail des autres blocs forestiers qui peuvent être
révoqués au cours de l'année? On nous a donné les
principales, mais est-ce que la liste est très longue?
M. Bérubé: Elle est assez longue, oui, parce qu'il
y a beaucoup de petites concessions. Il y a plusieurs petites concessions.
M. Giasson: Mais rapidement, vous pourriez peut-être donner
les noms.
M. Bérubé: On en a quelques-uns dans la
région du Nord-Ouest, des scieries qui ont 50 milles carrés,
comme Gérard Saucier, J.-R. Lumber, Gonthier et Frères, J.-J.
Cossette et Lavoie et Frères.
Il y en a quelques-uns dans le Lac Saint-Jean, comme Laberge et
Laberge.
Ensuite, je passe aux petites superficies de treize milles
carrés, sept milles carrés, six milles carrés, des petites
affaires de peu d'importance.
M. Giasson: M. le Président, est-ce que le ministre aurait
objection à déposer...
M. Bérubé: J'aurais objection à
déposer la liste pour une raison. Comme vous l'avez vu, nous vous avons
donné l'information volontairement, mais nous aimerions éviter
qu'une liste comme celle-là circule pour plusieurs raisons. La
principale est qu'un concessionnaire qui apprend qu'il va être
révoqué, si le gouvernement décide de ne pas le
révoquer, pour les raisons que j'ai invoquées plus tôt,
pourrait, à ce moment-là, prétendre avoir subi des
préjudices, puisqu'ayant entendu parler de la révocation, il n'a
pas fait les investissements nécessaires, etc. Vous voyez le genre de
situation dans laquelle nous pourrions être entraînés.
Je vous le signale présentement et ce n'est pas un engagement du
gouvernement à révoquer ces concessions. Par conséquent,
je préférerais, personnellement, qu'il n'y ait pas de document
comme tel qui circule.
M. Giasson: Mais quels sont les problèmes majeurs que vous
prévoyez, qui pourraient découler de la connaissance des listes
que vous avez en main?
M. Bérubé: C'est celle que je viens de vous dire,
la révocation de concession, normalement, est le fruit d'une
négociation. Parmi les éléments d'une négociation,
il y a, à un moment donné, la décision d'entreprendre la
négociation ou de ne pas l'entreprendre. C'est un des
éléments.
M. Giasson: Vous reconnaissez comme moi, M. le ministre, que
depuis qu'au Québec, on a dit qu'on allait procéder à la
révocation de toutes les concessions forestières, tous ces
détenteurs de concessions s'attendent à ce qu'un jour ou l'autre,
ils devront se mettre autour d'une table, négocier, étudier les
offres du gouvernement et jouer le jeu de la négociation.
M. Bérubé: Je vais répondre à votre
question. Je vais déposer une liste de toutes les révocations que
nous avons l'intention de faire.
M. Giasson: Avec un échéancier précis?
M. Bérubé: Non, puisque le gouvernement n'ayant pas
encore accepté d'échéancier, je ne pourrais en
déposer.
M. Giasson: C'est le jeu du chat et de la souris. Je ne
m'explique pas les réserves qu'on peut avoir à l'endroit de
personnes qui détiennent des concessions au Québec, quand tout le
monde est au fait, est au courant, que, quelque part dans le temps, entre 1972
et 1982, l'opération va se terminer.
NI. Bérubé: C'est cela. Je pense que le ministre
des Terres et Forêts aimerait se réserver la possibilité de
décider d'entreprendre des négociations avec une entreprise ou
une autre. Cela pourrait, par exemple, être une entreprise qui n'est
même pas inscrite sur la liste et que nous jugeons, pour des raisons
tactiques, reliée au développement de l'industrie des pâtes
et papiers au Québec, et, pour des raisons tactiques, nous pourrions
décider d'entamer les négociations avec cette
société plutôt qu'une autre.
L'Opposition pourrait toujours invoquer le fait qu'il y a eu un
camouflage de la part du gouvernement, qui a refusé d'indiquer à
l'Opposition, que cette entreprise était sujette à
révocation, alors qu'effectivement, notre intention est justement de ne
pas dévoiler, de manière à décider, au moment
voulu, quelles sont les entreprises avec qui nous négocions.
Je serais prêt à vous déposer la liste
complète des concessions forestières avec qui nous entendons
négocier, au cours des prochaines années.
M. Giasson: II s'agit de connaître tous les
détenteurs de titres de concessionnaires au Québec et cette liste
serait celle que le ministre entend déposer.
Revenant à ce que vous avez en projet et qui semble être
parmi les premiers choix, la révocation au cours de l'année
actuelle, vous avez fait allusion à New Brunswick Paper. S'agit-il de la
concession forestière que cette compagnie détenait dans la
région de Rivière-Nouvelle?
M. Bérubé: Oui.
M. Giasson: Quelle est la superficie de ladite concession, dans
un premier temps?
M. Bérubé: 1163 milles carrés.
M. Giasson: 1163 milles carrés. Est-ce que cette compagnie
qu'on a accusée d'avoir fait des dommages très sérieux
dans le lit de la rivière Nouvelle, pour les fins de son exploitation
forestière, a eu à apporter des changements, suite aux travaux
qu'elle a faits ou a-t-elle été pénalisée d'une
manière ou d'une autre pour avoir changé les conditions
écologiques de la rivière Nouvelle?
M. Bérubé: Je vous suggérerais de vous
adresser au ministre des Richesses naturelles, de qui relève cette
question.
M. Giasson: Puisqu'il s'agit du même homme, je m'adresse au
ministre des Richesses naturelles.
M. Bérubé: II est officiellement absent. M.
Giasson: Pardon?
M. Bérubé: II est officiellement absent. Enfin, je
peux essayer...
M. Giasson: II est physiquement présent.
M. Bérubé: Non, je n'ai malheureusement pas les
données sous les yeux. Il nous apparaît effectivement que des
dommages qui pourraient avoir été causés par l'entreprise,
lors du flottage du bois, parce qu'on m'a mis au courant de ce problème
à Rivière-Nouvelle, normalement, sont du ressort, relèvent
de l'entreprise en question. Cela représente également un
élément dans la négociation de cette
révocation.
M. Giasson: Je présume que, s'il n'y a eu aucune
modification d'apportée par cette compagnie, suite aux dommages qu'elle
aurait causés, il va s'agir là d'un élément fort
important dans la négociation. Si la nouvelle qu'on nous donnait par
intermittence, si cette nouvelle avait fait que les dégâts
étaient d'un volume tel que le ministre des Richesses naturelles va voir
a réclamer de la compagnie ce qui est requis suite aux dommages qu'elle
avait causés ou encore, si ce n'est pas fait comme tel, lors de la
négociation, des discussions qui vont toucher la révocation, je
présume que le ministre des Richesses naturelles et des Terres et
Forêts pourra, puisque ce ministre possède fort bien les deux
dossiers, faire valoir dans la négociation les dommages qui
effectivement auraient été causés à la
rivière par la compagnie, si dom-
mages il y a eu, mais il semble bien qu'il y en ait eu, parce qu'il y a
eu plusieurs articles de journaux qui ont été consacrés
à cette situation. Il semblerait que cela représentait des
changements qui auraient des conséquences énormes dans le temps,
pour ce qui est de la vie aquatique qu'on pouvait retrouver dans cette
rivière.
M. Bérubé: Effectivement, d'après les
informations que j'ai, le ministre des Richesses naturelles aurait
entamé des poursuites vis-à-vis de la société NBIP
et, d'autre part, comme vous le savez maintenant, le ministre des Terres et
Forêts entrevoit la révocation de la concession de NBIP et je
suppose que les deux ministres auront l'occasion de se rencontrer et de
discuter de la question.
M. Giasson: Ils vont se mettre d'accord, je présume,
très facilement.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Merci, M. le Président! Lorsqu'on parle de
révocation j'ai ici devant moi le rapport de 1976 du
ministère des Terres et Forêts je cite: "La planification
de l'utilisation constitue un élément du programme
extrêmement important pour le ministère des Terres et
Forêts, compte tenu de son objectif et de la politique de
révocation des concessions". Alors, le premier point touché dans
les sept, c'est bien révocation des concessions et achat de terrains
privés. Alors, je ne comprends pas; le ministre a tenu des propos
antérieurement, expliquant la mise au rancart ou la mise au frigo du
programme de révocation. Le ministre a donné comme raison qu'il
n'avait pas eu le temps...
M. Bérubé: Question de privilège. Je pense
que le député dit...
Le Président (M. Clair): M. le ministre, je vous souligne
qu'il n'y a pas de question de privilège en commission
parlementaire.
M. Bérubé: Question de règlement.
Le Président (M. Clair): Question de règlement.
Allez-y!
M. Bérubé: Je pense que, quand vous avez
parlé de mise au rancart...
M. Goulet: Au frigo. M. Bérubé: Au
frigo.
M. Goulet: D'abord, je vais m'en tenir aux propos du Soleil, le
22 avril, ou vous avez été mal cité ou... Tantôt,
vous avez dit que...
M. Bérubé: Vous pourriez préciser que le
journal a rédigé ceci et non pas dire que le ministre a dit.
M. Goulet: M. le Président, le ministre, ou j'ai mal
compris... Je n'ai pas la transcription devant moi, mais il a dit qu'il
manquait d'argent, que le gouvernement ne l'avait pas accepté, qu'il
avait manqué de temps pour l'étudier. C'est pour cela que le
programme n'allait pas aussi vite qu'il le prévoyait, un genre de
ralentissement. Est-ce que c'est l'idée des propos? Est-ce que le
ministre a tenu ces propos ou si j'ai mal compris ou si j'étais à
une autre...
M. Bérubé: Les propos que j'ai tenus sont ceux que
j'ai tenus au début de cette réunion.
M. Goulet: Oui.
M. Bérubé: C'est que, présentement, nous
avons accepté la programmation qui avait été
planifiée sous l'ancien gouvernement, sachant que les crédits mis
à la disposition du ministère ne permettraient pas de
réaliser l'ensemble du programme de la révocation dans les
limites de temps que nous voulons respecter et que, par conséquent, ce
que nous sommes à étudier présentement, ce n'est pas la
mise au frigorifique, mais c'est l'accélération du processus de
révocation par rapport à ce qui était pratiqué sous
l'ancienne administration.
M. Goulet: M. le Président, je conclus que le ministre a
été mal cité dans le Soleil du 22 avril 1977. Je cite
encore l'article: "Les positions exprimées par le ministre se
résument aux suivantes: Nécessité de moderniser
l'industrie des pâtes et papiers, mise au frigidaire du programme de
rétrocession des concessions forestières..." En tout cas,
troisièmement, quatrièmement et cinquièmement. Est-ce que
le ministre a été mal cité dans cet article ou... Un
premier volet à ma question...
M. Bérubé: La réponse est oui.
M. Goulet: Ah! Vous avez été mal cité?
M. Bérubé: Exactement.
M. Goulet: Maintenant, lorsque vous disiez tantôt que vous
n'avez pas eu le temps d'étudier le programme, je comprends depuis le 15
novembre, mais cette réforme au ministère des Terres et
Forêts est en cours depuis 1972, si je ne me trompe pas. Il me semble
que, depuis 1972, les hauts fonctionnaires ont dû avoir le temps. Il me
semble que cela ne concorde pas avec... Je vais être plus direct dans ma
question. Est-ce que le ministre ou l'Exécutif remet en cause... On dit
que vous n'avez pas eu les crédits suffisants. Si cela date de 1972, il
me semble que cela a dû être planifié. Parce que le ministre
remet en cause les politiques du ministère des Terres et Forêts.
Je vais aller plus loin. Est-ce que le ministre trouve que, dans le programme
du Parti québécois, qu'il a défendu lui-même, les
politiques sont difficilement applicables? C'est un recul inacceptable,
d'après moi, parce que vous dites que ce n'est pas un engage-
ment du gouvernement cette année. Ce sont des politiques qui
datent de 1972. Cela aurait dû être planifié par les
fonctionnaires qui sont ici présents ou leurs adjoints. Si vous dites
que ce n'est pas un engagement du gouvernement, d'accord. La preuve, c'est
qu'au Conseil du trésor, vous n'avez pas eu les montants
nécessaires. C'est un engagement du parti que vous représentez,
c'est un engagement personnel de vous-même.
M. Bérubé: Comme le député de
Montmagny l'a souligné tantôt, les reproches adressés par
le député de Saguenay, à l'époque où il
était dans l'Opposition, vis-à-vis de l'ancienne administration,
étaient, d'une part, de ne pas consacrer les sommes nécessaires
et, d'autre part, de payer trop cher. Le nouveau gouvernement, prenant le
pouvoir, a décidé de réévaluer ceci, de
manière à pouvoir réaliser le programme de la
révocation à l'intérieur de la programmation du
ministère, ce qui n'aurait pas été possible avec
l'ancienne allocation de budget que l'administration précédente
avait prévue. Or, en arrivant à la direction du ministère,
je n'ai pas cru bon de remettre en question l'ensemble des activités du
ministère. Par conséquent, j'ai accepté la programmation
qui était prévue. J'ai accepté que cette programmation
soit assortie d'une réflexion, qui est présentement en cours et
qui progresse rapidement, qui va nous permettre, justement, de décider
de l'orientation de ce programme, de manière à
accélérer le processus.
Donc, ce que nous sommes à faire présentement, c'est
prendre les moyens pour accélérer le processus de
révocation pour respecter les délais prescrits. Je n'appelle pas
ça mettre au frigidaire, mais j'appelle ça, au contraire,
entreprendre la réflexion nécessaire, compte tenu des
contraintes. Vous savez qu'il ne suffit pas de voter une loi pour
révoquer les concessions, mais encore faut-il qu'il y ait des budgets.
Or, les Québécois sont parmi les citoyens les plus taxés
à l'intérieur de ce pays et que, par conséquent...
M. Goulet: Surtout depuis le 15...
M. Bérubé: Oui, et que, par conséquent, ils
acceptent difficilement qu'on les taxe encore davantage. La question qu'il faut
se poser, c'est: Est-ce que les Québécois sont prêts
à être taxés davantage pour procéder au programme de
révocation dans le cadre antérieur? Je ne crois pas que ce soit
le cas. Il faut donc se poser la question: Est-ce que l'industrie peut
véritablement défrayer les frais de la gestion des terres
publiques gestion qui, évidemment, est à leur avantage et
intérêt, puisque ce sont eux qui utilisent les bois et qui en font
l'exploitation commerciale donc, les concessionnaires ou les futurs
permissionnaires ont-ils les moyens de payer des droits de coupe plus
élevés? C'est là une question qu'il faut se poser.
La deuxième question, c'est: Doit-on, au moment où on fait
la révocation, racheter la voirie forestière? C'est la
deuxième question qu'il faut se poser. Lorsque ces deux questions seront
résolues, ce sera l'une ou l'autre possibilité qui sera retenu
et, suivant l'une ou l'autre, nous pourrons, très rapidement,
accélérer le processus de révocation. Cela
m'apparaît évident.
M. Goulet: Si vous permettez, M. le Président. Je
comprends, M. le ministre, ce que vous venez de dire. Je comprends ça.
Vous avouez que quand on change de côté de table, on n'est pas le
même. Mais il me semble qu'avant de faire ces...
M. Bérubé: Au contraire! Ecoutez!...
M. Goulet: Non, mais écoutez, M. le ministre! Avant de
faire ces déclarations que vous avez faites, avant, vous, votre
collègue de Saguenay et les autres, vous auriez dû calculer. C'est
ça que je vous demande simplement. Le journal des Débats de l'an
passé, à la même date, si on s'y réfère mot
à mot, votre collègue de Saguenay... Il me semble qu'avant de
critiquer l'ex-gouvernement ou les autres, vous auriez dû faire ces
calculs.
M. Giasson: ... C'était réglé dans la
tête du député de Saguenay, à la direction du Parti
québécois...
M. Goulet: Le député de Saguenay est au Conseil des
ministres, vous, vous êtes au Conseil des ministres, et plusieurs autres
ont tenu ces propos. Quand vous dites: On prend le temps de l'évaluer,
moi, je vous demande pourquoi vous ne l'avez pas évalué avant de
l'énoncer. C'est ça que...
M. Bérubé: Lorsque nous n'étions pas au
gouvernement?
M. Goulet: Absolument!
M. Bérubé: Ah ça, ça m'apparaît
assez bizarre de votre part, parce que, finalement, mon cher
collègue...
M. Goulet: C'est le même homme.
M. Bérubé: ... vous remarquerez qu'une des rares
fois où le Parti québécois a cru bon, dans les
années antérieures, de faire cet effort de réflexion,
ça s'est appelé le budget de l'an I, et je me souviens des
très sévères critiques adressées par l'Opposition
par le gouvernement à l'époque qui disait:
Lorsqu'on n'est pas au gouvernement et qu'on n'a pas en main tous les chiffres,
il faut éviter de s'engager à la place du gouvernement. Or,
présentement, un des avantages que le Parti Québécois,
évidemment, a, c'est d'avoir en main tous les éléments
pour prendre une décision politique. Le reproche que l'Opposition a
fait, nous sommes en train, justement, de voir à le corriger.
M. O'Gallagher: Vos promesses d'élection ne valent pas
cher.
M. Giasson: M. le Président...
M. Bérubé: Je demanderais la parole, M. le
Président.
M. Giasson: Sur le même sujet.
M. Bérubé: M. le Président, on me signale
que M. Moreau, le président de l'Office du crédit agricole, sera
absent la semaine prochaine et qu'il serait disponible à midi. Est-ce
que ce serait possible qu'on interrompe la discussion du programme 4,
présentement, pour la reprendre à la séance
ultérieure et qu'on règle peut-être les crédits de
son office?
M. Giasson: Personnellement, je n'ai pas d'objection, surtout si
M. Moreau ne peut pas être avec nous la semaine prochaine. On pourrait
sans doute suspendre la discussion entreprise sur le programme 4 et
procéder à l'élément ou au secteur qui touche M.
Moreau.
Le Président (M. Clair): Le président conservera en
liste les noms des personnes qui avaient demandé la parole. Il y avait
premièrement le député de Montmagny-L'Islet, les
députés de Rimouski, Abitibi-Est et Berthier.
M. O'Gallagher: J'avais demandé la parole.
Le Président (M. Clair): Et Robert Baldwin, effectivement,
en dernier. Il s'agit là du programme 6. La commission suspend donc pour
l'instant l'étude du programme 4, en raison des circonstances
énoncées par le ministre des Terres et Forêts, et nous
commençons immédiatement l'étude du programme 6. Nous en
sommes au programme 6. Le ministre des Terres et Forêts.
Financement forestier
M. Bérubé: Ce programme, intitulé:
Financement forestier, vise à rendre accessible un crédit
forestier, sans doute analogue au crédit agricole, en vue de faciliter
les investissements dans la mise en valeur et la consolidation des forêts
privées.
On y retrouve trois éléments, soit la gestion interne du
soutien, les prêts forestiers proprement dits et les prêts
forestiers garantis.
Je serai donc maintenant prêt à répondre aux
questions qui pourraient m'être adressées.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: J'aimerais d'abord savoir quel est le personnel que
le ministre a à sa disposition concernant la gestion du financement
forestier comme tel.
M. Bérubé: Nous avons actuellement 24 personnes au
service de l'office pour s'occuper spécifiquement des prêts
forestiers. Je dis bien spécifiquement, étant donné que
tous les services de support assurent leur collaboration, c'est pour- quoi je
dis spécifiquement; généralement les autres services de
l'office sont mobilisés pour ce qui concerne le crédit forestier
également; c'est-à-dire que le service juridique, le service
financier, le secrétariat, tous les autres services apportent une
contribution. Mais, nommément et spécifiquement, il y a 24
personnes qui sont structurées au sein du service forestier
lui-même.
M. Giasson: Si je comprends bien, c'est un secteur particulier
à l'intérieur de l'office du crédit agricole. Vous avez
aménagé un service particulier où les personnes qui y sont
affectées travaillent exclusivement sur des questions de financement
forestier.
M. Bérubé: Exactement, nous avons le service des
prêts forestiers, comme nous avions le service des prêts agricoles
et nous avons 9 régions qui couvrent le secteur de l'agriculture; pour
la forêt nous avons 6 régions à l'intérieur de nos 9
régions qui couvrent le crédit forestier. Nous avons des
représentants dans chacune de ces régions pour nous assurer que
les besoins forestiers sont couverts adéquatement.
M. Giasson: II est facile de croire, je présume, que les
personnes qui ont été affectées de façon
particulière au service du financement forestier sont des personnes dont
la formation allait plutôt du côté de la forêt, comme
du côté agricole nous avions des personnes dont la formation
était inhérente à l'agriculture.
M. Bérubé: Exactement. Et même, au bureau de
direction de l'office, lorsque la loi sur le crédit forestier a
été adoptée, nous avons eu même un régisseur,
qui est un ingénieur forestier, qui connaissait le secteur, pour
représenter les préoccupations de la forêt, les besoins des
forestiers au niveau de la direction de l'office pour que l'office soit
vraiment sensibilisé au secteur de la forêt, de la même
façon qu'il peut l'être au secteur de l'agriculture.
M. Giasson: Ce qui nous laisse croire que tous les crédits
qui sont affectés à la gestion servent uniquement à payer
le coût des salaires, puisque vous n'avez pas eu à aménager
d'autres services à l'intérieur de l'office comme tel pour les
besoins du financement.
M. Bérubé: C'est-à-dire que ce sont tous les
frais d'administration spécifiquement qui sont reliés au secteur
forestier. Tout ce qui peut être identifiable comme tel et qui est en
provenance du budget du secteur forestier.
Le Président (M. Clair): Le député de Robert
Baldwin.
M. O'Gallagher: Merci M. le Président. A propos des
prêts forestiers, à qui ces prêts forestiers sont-ils faits,
pour quel montant, à quelles conditions et à partir de quels
critères? Pouvez-vous me donner une réponse?
M. Bérubé: Certainement. Les prêts, si vous
prenez l'admissibilité aux emprunteurs, sont consentis aux
propriétaires forestiers, à une association qui peut comporter
une corporation, une société, une association coopérative,
dont le but principal est évidemment la mise en valeur de la forêt
privée. Sont également admissibles les détenteurs de
permis pour la culture et l'exploitation d'une érablière, de
même qu'un gestionnaire de terre publique. Ce sont les candidats
admissibles au crédit forestier. Maintenant, au niveau de la structure
des prêts, nous avons deux types de prêts. Un crédit
à long terme dont la durée maximale est de 60 ans, de même
qu'un crédit à moyen terme dont la durée maximale est de
15 ans. Le crédit à moyen terme peut être consenti, d'une
part, par l'office lorsqu'il y a lieu et pour des fins spécifiques que
nous pourrons voir dans un moment. Le crédit à moyen terme peut
être consenti par les institutions privées un peu à
l'instar de ce qu'on connaît dans l'agriculture en vertu de la Loi
d'amélioration des fermes.
Ce qui fait que le forestier s'adresse à sa caisse populaire ou
à sa banque, demande un prêt, et s'il satisfait aux objectifs que
poursuit la loi, définis dans la loi et la réglementation, le
gérant de banque peut lui consentir un prêt, lequel prêt,
dans les circonstances, peut atteindre... Si je me rapporte aux montants des
prêts, le prêt que peut consentir une banque peut atteindre $25 000
pour un individu et $100 000 pour un groupe; les prêts que peut consentir
l'office lui-même peuvent atteindre, dans ce cas, $40 000 pour un
individu, pour un prêt à long terme, et $500 000 pour un groupe.
Lorsqu'il s'agit du prêt à moyen terme que l'office peut consentir
lui-même, cela va à $25 000 pour un individu et à $100 000
pour un groupe, mais ces maximums de prêts consentis par l'office, de $25
000 et de $40 000, se conjuguent, en ce sens qu'un même individu ne peut
jamais excéder un prêt de $40 000, et ainsi pour le groupe.
En d'autres termes, le prêt sur nantissement vient s'inscrire ou
s'insérer dans l'ensemble du prêt que peut lui consentir l'office,
le prêt à long terme également.
M. O'Gallagher: Quel est le pourcentage des intérêts
là-dessus? Le long terme?
M. Bérubé: Le pourcentage d'intérêt
pour le long terme est de 5%, le forestier ne paie que 5%
d'intérêt sur le prêt à long terme dont la
durée, comme je le mentionnais tout à l'heure, ne peut
dépasser 60 ans. Quant au prêt à moyen terme consenti par
l'office, le taux maximum d'intérêt est de 8%.
Pour ce qui concerne le prêt à moyen terme consenti par les
institutions privées, nous avons utilisé la formule du taux
fluctuant, qui permet de requérir un intérêt ne
dépassant pas 1% du "prime rate" établi par les banques. En
d'autres termes, le "prime rate" présentement est de 9 1/4%, ce qui veut
dire qu'une banque ne peut exiger plus de 10 1/4%. Sur cet
intérêt, le gouvernement rembourse une proportion de 5%, de sorte
que cela revient actuellement à la différence, simplement; c'est
très abordable pour le forestier. C'est une incitation pour l'amener
à faire véritablement de la mise en valeur de la forêt.
Le Président (M. Clair): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Pour ce qui est du prêt à long terme,
vous avez jusqu'à 60 ans de durée. Avez-vous l'impression de
pouvoir intéresser les institutions financières, telles que
banques, caisses populaires, dans le long terme, comme vous entendez le
réaliser au niveau du prêt agricole?
M. Bérubé: Nous avons opté, au
départ, en nous lançant dans cette orientation, pour une plus
grande participation des installations privées, au niveau du
crédit à long terme, en agriculture. Avant de procéder
à la même orientation, au niveau du crédit forestier, je
crois qu'il était prudent, d'abord, de vider le dossier au niveau du
crédit agricole.
Etant donné que le crédit forestier venait à peine
d'être mis en place, il valait mieux le laisser fonctionner. C'est
l'option que nous avons choisie, à ce moment, et il valait mieux, avant
de faire une recommandation spécifique au ministre, laisser faire ses
preuves au système actuel qui venait à peine de naître,
quitte à ce que l'expérience que nous allons connaître
incessamment, au niveau du crédit agricole, nous amène à
faire des recommandations concrètes au ministre des Terres et
Forêts, en ce qui concernera, éventuellement, l'administration du
crédit forestier.
M. Giasson: Même si vous ne voulez pas aller dans des
ententes avec les institutions financières immédiatement dans le
crédit forestier, avez-vous l'impression, tout de même, d'obtenir
une collaboration sérieuse, valable, de la part des institutions
financières, dans l'expérience que vous vivez, dans un premier
temps, du côté du crédit agricole?
M. Bérubé: Je crois que oui. Comme je le
mentionnais, l'expérience du crédit forestier est très
brève; il est difficile de porter un jugement au moment où nous
nous parlons. Mais, si nous nous référons à
l'expérience du crédit agricole, nous devons reconnaître
que nous avons eu une collaboration très intense de la part des
institutions privées.
C'est d'ailleurs ce qui a incité le gouvernement, tout
récemment, à considérer une orientation au niveau du
crédit à long terme, étant donné qu'au niveau du
crédit à moyen terme, cette expérience a été
des plus concluantes. Pour vous citer simplement un exemple, nous
considérons que les résultats, au cours du dernier exercice, de
la Loi de l'amélioration des fermes. Comme vous le savez, ce sont des
prêts consentis par les institutions privées.
Nous avons dépassé $63 millions simplement au cours du
dernier exercice. Ce qui veut dire qu'il
y a un grand intérêt du côté des institutions
privées et non seulement un intérêt, il y a
réellement une collaboration entre le gouvernement et les institutions
privées, je pense, dans l'intérêt de l'agriculteur, pour
qu'il y ait un service et un crédit adéquat.
M. Giasson: Depuis l'existence du crédit forestier, quel
est l'intérêt que vous avez senti de la part des
Québécois pour profiter de cette nouvelle ressource mise à
leur disposition. Ce ne sont pas des accommodations nouvelles qu'on donne
à des forestiers pour pouvoir non seulement faire de l'exploitation,
mais acquérir des terrains boisés. Avez-vous senti, selon les
demandes qui vous ont été exprimées, un
intérêt certain et sérieux du côté du
crédit forestier instauré récemment au Québec?
M. Bérubé: Oui, il y a sûrement un
intérêt, je pense qu'on peut le déclarer sans ambages. Je
pense qu'il y a une certaine lacune qui est reliée à la
brève expérience du programme; il gagnerait
énormément à être plus connu et je pense qu'il
faudrait s'employer, au cours des prochaines semaines, sinon des prochains
mois, à le faire connaître davantage, parce qu'il suffit d'aller
un peu à l'extérieur pour voir que beaucoup ignorent même
l'existence actuellement de ce crédit.
Mais il y a un intérêt manifeste, et si on considère
qu'il y a eu tout près de 300 prêts depuis mai, à toutes
fins pratiques, depuis que les services sont en place et ont été
consentis, cela démontre un intérêt manifeste et je pense
qu'il y a plusieurs demandes actuellement à l'étude. Je pense la
preuve se fait certainement qu'il y avait place pour un crédit
forestier, qu'il y avait des besoins qui devaient être satisfaits et que
le crédit forestier va s'avérer un outil très valable pour
répondre à ces besoins et améliorer la forêt
privée.
M. Giasson: Les demandes que vous avez reçues
jusqu'à maintenant, depuis l'instauration du système,
viennent-elles surtout d'individus ou si vous retrouvez autant de demandes
venant de corporations, sociétés, groupes ou autres?
M. Bérubé: C'est partagé. Si vous permettez,
je vais essayer de vous donner le détail des demandes. Je peux vous le
donner. Chez les forestiers mêmes, j'entends les personnes qui font de la
forêt, leur activité principale, il y en a 25; chez les
agriculteurs, il y en a eu 13; il y en a 4 de groupements forestiers, 11
d'organismes forestiers, 17 de corps de métiers, 6 de journaliers, 13 de
techniciens, 10 d'enseignants, 3 de professionnels, si on songe aux professions
libérales; et si on songe aux autres professionnels au sens large, du
point de vue technique et social, il y en 14; il y a 4 d'industriels et de
commerçants, 13 demandes proviennent de gens attachés au
personnel de bureau; pour autant que ce sont des prêts consentis par
l'office même, le total est de 133. L'âge moyen de ces personnes
est de 33 ans. Disons que j'ai une foule de détails qui pourraient
peut-être être divulgués.
M. Giasson; 133 qui ont été consentis au groupe que
vous venez de décrire, au 31 décembre 1976.
M. Bérubé: C'est au 31 décembre. Comme je
l'ai mentionné, un instant auparavant, nous avons pratiquement
commencé à fonctionner au cours du mois de mai dernier, ce qui
veut dire que l'expérience était très brève,
même à ce moment-là.
M. Giasson: Mais les 133, comment peut-on les comparer aux 300
prêts que vous avez consentis? La différence entre les 133 que
vous venez de décrire et les 300, nous indiquerait que la
différence est constituée de prêts qui ont
été consentis depuis le 31 décembre?
M. Bérubé: Oui. Justement, c'est le suivi du
travail qui avait été amorcé avant le 31 décembre
et qui s'est continué par la suite. L'étude à laquelle je
me réfère présentement a été faite en date
du 31 décembre. On pourrait poursuivre la même étude et je
présume que ce sont sensiblement les mêmes tendances qui
résulteraient d'une étude, par la suite. Mais on peut la faire,
cette étude, il s'agirait de la poursuivre tout simplement.
M. Giasson: Mais toutes ces personnes venant de professions ou de
métiers très divers, est-ce qu'elles ont l'intention, dans
l'avenir, de consacrer leur temps à faire de l'exploitation agricole
leur activité principale ou si cela va être une activité
secondaire?
M. Bérubé: M. le Président, une des grandes
distinctions qui existe entre le crédit forestier et le crédit
agricole est la suivante: On ne requiert pas, au niveau du crédit
forestier, que le forestier ou la personne qui emprunte, même si elle
n'est pas considérée comme un forestier au sens strict du mot,
fasse de la forêt une occupation principale ou à temps plein.
C'est différent pour le crédit agricole. Je pense que le
législateur a voulu vraiment apporter une incitation au
développement de la forêt et il fallait avoir une approche plus
libérale sans jeu de mots pour constituer vraiment un
impact, une incitation valable.
C'est une mise en valeur de la ressource et c'était
précisément un des objectifs que poursuivait le crédit
forestier. On s'est dit: II y a une lacune présentement. Il se fait
très peu de mise en valeur de la ressource. Cela prend une incitation
pour y aller. Les gens intéressés à en faire, il faut
intéresser d'autres personnes que des gens qui font de la forêt
leur occupation principale. Il faut intéresser toutes les ressources
possibles qui sont intéressées, qui veulent s'occuper de la
forêt.
Je pense que c'est l'esprit qui a présidé à
l'élaboration, comme je le disais, très large comme esprit, comme
ouverture, du crédit forestier.
M. Giasson: Au 31 décembre dernier, quel est le montant
d'argent que l'office avait déjà prêté du
côté du crédit forestier?
M. Bérubé: M. le Président, si le
député le préfère, je peux même lui donner,
pour le 22 avril, le montant prêté, si cela vous va.
M. Giasson: Vous l'avez au 22 avril.
M. Bérubé: Je l'ai au 22 avril, c'est la strate que
je n'avais pas. Disons qu'au niveau des prêts consentis par l'office
lui-même, le montant est de $2 349 730. Au niveau des prêts
consentis par les institutions privées, le montant est de $873 696.
Si vous voulez avoir la moyenne du prêt présentement, elle
est, pour les prêts consentis par l'office, de $14 595, alors qu'en ce
qui concerne les prêts consentis par les institutions privées,
elle est de $15 992.
M. Giasson: Cela nous indique que le prêt consenti par
l'office est nettement plus intéressant pour ceux qui veulent se
prévaloir de crédits, puisque que vous avez $2,3 millions contre
$873 000 avec un emprunt moyen de $14 000 venant de l'office comme tel et une
moyenne de prêt de $15 000 pour le moyen terme des institutions
privées.
M. Bérubé: Je me permettrais...
M. Giasson: Avez-vous également là-dedans la
superficie moyenne?
M. Bérubé: Avant de procéder, si vous
voulez, M. le Président, à cette réponse, j'aimerais
apporter une précision à ce que le député vient de
dire. C'est qu'il y a des avantages, d'accord, mais il y a plus que cela, c'est
que les prêts consentis par l'office ne poursuivent pas
nécessairement les mêmes fins. En d'autres termes, l'office peut
consentir des prêts comme, par exemple, pour l'achat proprement dit d'une
forêt privée, pour l'aménagement d'une forêt
privée et pour la consolidation de dettes, ce que ne peuvent pas faire
les institutions privées dans le cadre des prêts qu'elles sont
appelés à consentir.
C'est ce qui fait que, nécessairement, certains prêts sont
dévolus, si vous voulez, à l'autorité de l'office alors
que, normalement, pour d'autres fins, les candidats vont s'adresser aux
institutions privées. Cela concorde un peu avec ce que vous disiez tout
à l'heure, c'est ce qui peut permettre que l'office ait une option
prépondérante dans ce secteur.
Pour répondre à votre deuxième question, quant aux
superficies, c'est très révélateur. La moyenne des
prêts, comme on vient de le voir, est relativement faible. Cela prouve
précisément un des points ou des objectifs du programme
était la consolidation qu'il y a véritablement lieu
à de la consolidation, étant donné le morcellement et je
devrais dire la fragmentation qui est reliée au petit montant du
prêt. Les lots sont minimes et ils sont peu nombreux au
départ.
C'est très révélateur pour montrer que
l'administration du système de crédit forestier s'est vraiment
inscrite dans les objectifs généraux du programme. Par exemple,
avant le prêt, la moyenne, si je me réfère à la
strate des emprunteurs à laquelle je me référais tout
à l'heure au 31 décembre 1976, le forestier, l'agriculteur, etc.,
le prêt, par exemple, pour le forestier, est de 180 acres et,
après, il est passé à 280 acres et à 210 acres sous
un plan de gestion, parce que vous savez qu'une des conditions fondamentales,
c'est non seulement d'assurer un crédit, mais, grâce à ce
crédit largement subventionné, le législateur voulait
s'assurer qu'il y ait un suivi et il a assujetti le consentement d'un
prêt, si vous voulez, à la mise en place et au suivi d'un plan de
gestion de la forêt.
C'est très important, je pense, de mentionner cela. C'est
précisément l'objectif du programme de mettre en valeur la
forêt privée. Il ne s'agit pas simplement de fournir le
crédit, mais de déterminer ce qu'on fait avec ce crédit,
au bout de la ligne. Je pense que c'est une préoccupation du
législateur de s'assurer que ce boisé soit bien
géré.
Si je prends le total, pour ne pas vous donner toute la nomenclature de
tout à l'heure, je peux vous la donner si vous la voulez, mais si je
prends le total, la moyenne générale, avant le prêt, il y
avait 100 acres, après le prêt, il y a 180 acres et 160 acres sous
plan de gestion, en ce sens qu'on enlève les dépendances et tout
cela, ce qui n'a pas, en fait, à faire partie du plan de gestion.
Je pense que c'est très révélateur. Je vous donne
une moyenne pour le 31 décembre. On pourrait vous donner la même
moyenne pour le mois d'avril, si vous voulez, en continuant simplement cette
étude.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Montmagny-L'Islet, je voudrais simplement vous souligner qu'étant
donné que M. Moreau ne pourra pas être avec nous la semaine
prochaine, je pense, j'ai en liste quatre autres noms de députés
qui désireraient intervenir sur le sujet, est-ce qu'on pourrait passer
immédiatement aux autres, quitte à revenir, si on a du temps,
à la fin? Le député de Rimouski, s'il vous
plaît.
M. Marcoux: Vous avez déjà répondu, M. le
ministre, à quelques questions que j'avais soulevées, surtout en
parlant des plans de gestion. Peut-être pour préciser, lorsque
vous faites des prêts pour quinze ans, à moyen terme, le plan de
gestion s'applique pour ces quinze ans, je suppose... La condition, c'est que
si le propriétaire veut revendre son bien, son lot, il doit le vendre
après accord, après entente avec l'office?
M. Bérubé: Oui, parce qu'il est assujetti au plan
de gestion. Je viens de vérifier pour m'assurer, il a le pouvoir de le
vendre avant, mais il est assujetti quand même à ce plan de
gestion pendant trois ans après, si vous voulez, qu'il ait fait une
transaction. En d'autres termes, on s'assure l'investissement, à moins
qu'il ne rembourse lui-même son prêt. Notre idée, c'est
qu'on veut s'assurer de la permanence, de la continuité des
investissements pour être sûr que c'est véritablement une
exigence sérieuse.
M. Marcoux: Quels sont les groupements forestiers? Vous avez
signalé qu'il y avait quatre groupements forestiers qui avaient fait
appel à l'office. Quels sont ces groupements forestiers?
M. Bérubé: II y a le groupement forestier de
Dorchester, de Matapédia, des Appalaches et de Témiscouata.
M. Marcoux: Troisième question: Vous avez dit que les
institutions financières privées prêtaient à
d'autres fins. Vous avez mentionné les fins auxquelles vous
prêtiez. Est-ce que vous pourriez nous mentionner les fins auxquelles les
institutions financières privées peuvent financer?
M. Bérubé: Je vous ai parlé de deux
systèmes de prêt à moyen terme. Le prêt à
moyen terme consenti par l'office peut l'être au niveau de l'achat d'une
forêt, au niveau de la consolidation de dettes et au niveau de
l'aménagement d'une forêt privée. Si nous continuons
d'énumérer les autres fins, elles sont prévues pour les
prêts consentis par les institutions privées. Elles viennent
s'ajouter à celles pour lesquelles l'office peut consentir un
prêt, mais elles sont exclusives également aux institutions
privées.
M. Marcoux: Elles sont exclusives.
M. Bérubé: Exclusives, c'est-à-dire que le
mot "exclusives" n'est peut-être pas bon. Elles sont les
mêmes...
M. Marcoux: Les mêmes.
M. Bérubé: Les trois premières que je viens
de vous citer sont exclusives...
M. Marcoux: D'accord, ça va.
M. Bérubé: ... à l'office et les autres sont
polyvalentes, tant pour l'office que pour les institutions privées. Je
m'excuse.
Voici les fins que je vais vous décliner, qui peuvent faire
l'objet d'un prêt, tant par l'office que par les institutions
privées, toujours le prêt à moyen terme. Il s'agit de
l'achat de semences et de plants forestiers, de l'achat ou de la
réparation de machinerie, d'outillage et d'instruments forestiers, de
l'achat ou de l'amélioration de matériel ou d'outillage
d'érablières; d'améliorations dans la forêt de
l'emprunteur; de la protection de la forêt contre les agents
détériorateurs et de l'achat, de la construction ou de
l'amélioration de bâtiments forestiers. Ce sont les fins pour
lesquelles les deux peuvent prêter.
M. Marcoux: Une dernière question. Est-ce qu'on pourrait
avoir une idée de la répartition régionale, disons, des
133 propriétaires ou groupes qui ont joui du crédit
forestier?
M. Bérubé: Est-ce que nous pourrions le faire
parvenir? Je vais vérifier si je l'ai pour le moment.
M. Marcoux: Merci.
Le Président (M. Clair): Le député
d'Abitibi-Est.
M. Bordeleau: Oui, M. le Président. Concernant le
personnel, c'est pour savoir si vous avez du personnel, par exemple, dans les
régions, surtout éloignées, qui ne peut peut-être
pas accorder des prêts, mais recevoir les demandes, ou si ça se
fait directement à Québec?
M. Bérubé: Normalement, les demandes sont
acheminées par le biais de nos bureaux locaux et régionaux...
M. Bordeleau: De l'Agriculture ou de...
M. Bérubé: C'est-à-dire de l'office, qui
comprend les deux à la fois, le secteur forestier et le secteur
agricole.
M. Bordeleau: Mais est-ce que c'est rattaché, dans les
régions, au ministère des Terres et Forêts ou à
l'Agriculture?
M. Bérubé: C'est rattaché aux bureaux de
l'office, bureaux qui sont rattachés, si vous voulez, dans la
très grande majorité des cas, aux bureaux du ministère de
l'Agriculture.
M. Bordeleau: Ah bon!
M. Bérubé: Maintenant, ce qui arrive, c'est que,
normalement, l'intéressé s'adresse à notre
représentant, qui lui accorde l'entrevue et lui remet une demande
officielle d'emprunt, qui est remplie par l'intéressé et qui, par
la suite, est acheminée à l'office. C'est suite à cette
demande que se font l'expertise, l'examen de propriétés,
l'évaluation et une recommandation de notre représentant;
après quoi l'office se prononce, et on informe l'intéressé
de la décision par la suite.
M. Bordeleau: Lorsque vous disiez tout à l'heure que ce
n'était pas tellement connu encore, pensez-vous, dans un avenir
rapproché, vous régionaliser davantage et donner de plus grands
services aux régions?
M. Bérubé: Ce n'est peut-être pas un
problème de structure comme un problème d'information et de
publicité. Je pense que nous sommes présentement
régionalisés. Nous sommes en fait très près des
intéressés, parce qu'on peut dire que, tant pour le crédit
agricole que pour le crédit forestier, nos représentants ont une
journée de bureau par semaine et, le reste de la semaine, ils sont au
boisé ou à la ferme. Leur bureau est en fait à la ferme ou
au boisé de l'emprunteur. C'est difficile d'être plus
décentralisé. Quoi qu'il en soit, je pense que la lacune est au
niveau d'une information peut-être mieux structurée et qui va
atteindre davantage les intéressés. Nous allons nous employer, au
cours des prochaines semaines, à ex-
plorer les meilleures façons d'atteindre les
intéressés pour les informer de ces programmes.
Le Président (M. Clair): Le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Merci, M. le Président. Avant de poser ma
question, j'aimerais féliciter les gens qui ont élaboré
cette brochure, c'est quelque chose de très bien. Mais quand le
fonctionnaire qui vient de parler a parlé des crédits de telles
fins, je n'y ai pas vu l'achat de lots ou de fonds de lots qui ont
été coupés à blanc pour fins de reboisement ou si
vous appelez cela autrement. Disons que quelqu'un veut acheter des fonds de
lots pour reboiser... On a parlé d'achat de plants pour fins de
reboisement, naturellement, mais on n'a pas parlé de l'achat de fonds de
lots. Est-ce au programme?
M. Bérubé: En fait, vous l'avez. Quand on parle de
l'achat d'une forêt privée, tant pour les prêts de l'office
à long terme qu'à moyen terme, nous les avons, je pourrais vous
donner les prêts par les ...
M. Goulet: Un fonds de lot, c'est englobé dans les
forêts privées?
M. Bérubé: Cela constitue pour nous la forêt
à oe moment-là.
M. Goulet: Merci, cela répond à ma question.
M. Bérubé: Si les plants ne sont pas
installés ou plantés, c'est une forêt en devenir. La
condition, c'est qu'elle serve à cette fin là et qu'un
contrôle soit assuré.
Le Président (M. Clair): Je permettrai deux
dernières questions très rapidement, une au député
de Montmagny-L'Islet et l'autre au député de Rimouski.
M. Giasson: Quelle est l'équipe que vous avez en place
pour surveiller la bonne utilisation des crédits que vous mettez
à la disposition des forestiers? Il y a toujours le danger que, s'il n'y
a pas de surveillance, quelqu'un passe outre aux programmes
d'aménagement et fasse des coupes abusives. De quelle façon
pouvez-vous maintenir une surveillance assez constante et qui vous permette de
voir de quelle façon sont utilisés ces prêts? Vous savez
comme moi qu'on pourrait très facilement verser dans les abus. C'est
encore pire comme situation qu'en agriculture.
M. Bérubé: Etant donné que l'orientation
dans tout le secteur forestier doit venir du ministère concerné,
du ministre, bien sûr, et du ministère concernés, voici
comment nous procédons.
Les plans de gestion sont préparés et
contrôlés par le ministère des Terres et Forêts.
L'office, par ses attributions, ne s'occupe que du consentement des
prêts, du contrôle et du suivi des prêts, mais en termes de
prêts d'investissement. L'office ne veut pas s'immiscer ni dans la
confection, la préparation ou le contrôle du plan de gestion. Il
appartient au ministère concerné, qui lui, doit décider
des orientations, de vérifier ces aspects. Il y a une très
étroite collaboration qui s'est établie et qui, je
l'espère, va s'intensifier avec les mois à venir entre le
ministère des Terres et Forêts et l'office pour s'assurer que
chacun joue son rôle dans son secteur, pour s'assurer que les
intéressés, les forestiers aient le meilleur service en fin de
compte.
M. Giasson: Merci monsieur.
Le Président (M. Clair): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: On sait que pour avoir une ferme forestière
rentable, il faudrait avoir environ de 700 à 900 acres. Lorsque vous
parlez de consolidation d'achats de fermes, est-ce que c'est la perspective
dans laquelle vous travaillez avec les gens qui vont vous voir pour avoir du
crédit forestier?
M. Bérubé: Oui, M. le Président, et je pense
que les statistiques que j'ai livrées tout à l'heure relativement
à la moyenne des prêts sont révélatrices à ce
sujet. Si vous n'avez que des prêts dont la moyenne est de $14 000 et $15
000, c'est signe que nous sommes encore à l'état embryonnaire et
qu'il y a énormément de travail à faire avant d'en arriver
à l'envergure des exploitations auxquelles vous vous
référez. Je pense que c'est précisément l'objectif
à poursuivre via le crédit forestier, cet objectif de
consolidation et de mise en valeur qui vont faire en sorte qu'avec les
années il va se faire une agglutination, une agglomération des
lots qui fera en sorte que vous aurez d'ici peut-être cinq ans, dix ans
des superficies plus répandues auxquelles vous faites allusion. Je pense
qu'il y avait un commencement, il y avait une impulsion à donner et je
pense que les statistiques qu'on vient de vous révéler
après quelques mois d'expérience seulement sont très
significatives sur ce point.
M. Marcoux: C'est la perspective dans laquelle vous
travaillez?
M. Bérubé: Oui.
M. Giasson: Une remarque suivie d'une question. D'abord, je suis
un peu surpris de voir que, parmi les 133 prêts que vous avez consentis,
il y ait un aussi petit nombre d'agriculteurs comme tels. Cela nous indique que
dorénavant les forestiers au Québec ne seront pas
nécessairement ou majoritairement des cultivateurs. La dernière
question que je voulais poser est celle-ci: Etes-vous aussi ouvert à
consentir des prêts à des coopératives forestières?
Je pense que jusqu'à maintenant vous n'avez pas eu de demandes de
coopératives encore?
M. Bérubé: On n'en a pas effectivement de
coopératives.
M. Giasson: Mais dans l'hypothèse qu'une
coopérative forestière décidait d'acquérir
des terrains privés en vue de l'exploitation par la coopérative,
vous allez avoir autant d'ouvertures à l'endroit de ces groupes...
M. Bérubé: Absolument.
M. Giasson: ...il n'y a pas de problème de ce
côté.
M. Bérubé: Absolument. Maintenant, M. le
Président, j'aimerais apporter une précision sur la remarque que
vient de faire l'honorable député. S'il y a peu d'agriculteurs,
il ne faut pas oublier que le crédit agricole fonctionne. Si nous
prenons la strate du point de vue des statistiques, nous avions l'étude
qui avait été faite et qui a présidé à
l'élaboration du crédit forestier, comme statistiques.
C'était quelque chose comme le tiers des forestiers, potentiel au sens
large, qui seraient aptes à bénéficier du crédit
forestier. Etant donné que dans certains cas, on pourrait consentir un
prêt agricole ou un prêt forestier, ce que nous faisons, c'est que
si l'incidence est agricole, nous allons consentir un prêt forestier et
si l'incidence est forestière, nous allons consentir un prêt
agricole.
Cela démontre que les 18 agriculteurs auxquels nous nous
référons, en fait, étaient agriculteurs plutôt de
nom. L'important, chez eux, c'était la forêt, alors qu'à
l'inverse, vous allez avoir plusieurs agriculteurs qui vont s'occuper de
forêt, mais par incidence et alors ils sont couverts par le crédit
agricole.
Mais statistiquement parlant, l'étude qui avait conduit à
l'élaboration du crédit forestier démontrait qu'environ le
tiers de la clientèle potentielle était des agriculteurs. Il n'y
a pas contradiction entre les deux.
Le Président (M'. Clair): M. le ministre, vous voulez
conclure?
M. Bérubé: Je peux conclure que le programme 6,
éléments 1, 2, 3 vous satisfont?
Le Président (M. Clair): Effectivement, étant
donné que je n'ai pas d'autres intervenants en lice pour le programme 6,
j'appellerai immédiatement le programme 6 en son entier, puisque je
pense que nous l'avons discuté globalement, pour adoption. Le programme
6 est-il adopté?
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le programme 6 est
adopté.
M. Giasson: Je remercie les gens du crédit forestier de
cette information qu'ils viennent de nous fournir, cela a l'air vraiment parti
sur le bon pied.
Le Président (M. Clair): Je remercie tous ceux qui ont
participé à la commission des terres et forêts et des
richesses naturelles qui ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 7)