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Etude des crédits du ministère des
Richesses naturelles
(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des richesses naturelles se réunit pour
étudier programme par programme les crédits budgétaires
pour l'année 1979/80. Les membres de cette commission sont: M.
Bérubé (Matane), M. Bordeleau (Abitibi-Est), M. Brochu
(Richmond); M. Forget (Saint-Laurent) remplacé par M. Gratton
(Gatineau); M. Grégoire (Frontenac), M. Ouellette (Beauce-Nord); M.
Rancourt (Saint-François) remplacé par M. Godin (Mercier) et M.
Raynauld (Outremont). Les intervenants sont: M. Dubois (Huntingdon), M.
Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Landry (Fabre), M. Larivière
(Pontiac-Témiscamingue), M. Léger (Lafontaine), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. O'Gallagher (Robert
Baldwin), M. Paquette ( Rosemont), M. Samson (Rouyn-Noranda).
M. O'Gallagher: Je suis intervenant?
Le Président (M. Laplante): Oui, vous êtes
intervenant. Voulez-vous être membre pour voter? (10 h 15)
M. O'Gallagher: Membre, oui.
Le Président (M. Laplante): A la place de M. Raynauld
(Outremont), parmi les membres, ce sera M. O'Gallagher (Robert Baldwin).
J'aimerais avoir une proposition pour un rapporteur.
M. Grégoire: Je voudrais proposer M. Godin (Mercier) comme
rapporteur de la commission.
Le Président (M. Laplante): M. Grégoire (Frontenac)
est proposé comme rapporteur.
M. Grégoire: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Adopté. M. le ministre,
vous dites qu'il y a trois programmes qui touchent votre ministère dans
les Richesses naturelles et que les autres programmes touchent les eaux ou
l'énergie. C'est cela?
M. Bérubé: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): On fera donc les programmes 1,
2 et 3.
Remarques générales
M. Yves
Bérubé
M. Bérubé: Par suite d'une réforme
administrative brutale dans ce ministère, cette année, pour la
première année, nous ne défendons plus les crédits
de la Direction générale du Nouveau-Québec dans la mesure
où la Direction générale du Nouveau-Québec est
maintenant passée intégrale- ment, corps et biens, aux Travaux
publics. En effet, les services de la Direction générale du
Nouveau-Québec portant essentiellement sur l'infrastructure
nécessaire à l'activité gouvernementale, dans le Nord, il
nous est apparu plus approprié de confier aux Travaux publics cette
mission qui correspond finalement à la mission générale
des Travaux publics.
Quant aux missions particulières de notre Direction
générale du Nouveau-Québec dans le secteur de la
santé et de l'éducation, par suite de la mise en vigueur de la
Convention de la Baie James, il nous est apparu non seulement approprié,
mais nécessaire en vertu des lois de transférer ces juridictions
aux ministères sectoriels. C'est donc dire que désormais le
ministère des Affaires sociales, le ministère de l'Education, le
ministère des Consommateurs, Coopératives et Institutions
financières, et tous les autres ministères assument leurs
responsabilités directes quant aux activités gouvernementales sur
le territoire.
Donc, la Direction générale du Nouveau-Québec ayant
été abolie au niveau du ministère des Richesses naturelles
et par suite d'une décision politique de mettre l'accent sur les
politiques dans le secteur énergétique, le premier ministre
devait donc confier la Direction générale de l'énergie au
ministre délégué à l'énergie de
manière à ce que celui-ci puisse y consacrer toute son
énergie, ce qui a d'ailleurs permis la naissance de ce livre blanc sur
l'énergie qui donne, pour la première fois dans l'histoire du
Québec, une politique énergétique au gouvernement du
Québec. C'est absolument unique, rare et inusité dans les annales
de la société québécoise.
Quant au secteur des eaux, je dois également dire qu'une
réforme est présentement en cours. En effet, notre premier
ministre a manifesté son intention ferme de voir à la
création d'un ministère de l'environnement. Il est en effet un
peu bizarre qu'en cette fin de XXe siècle, au moment où les
préoccupations des peuples se tournent vers des problèmes de
qualité de la vie, d'environnement urbain et naturel, il est un peu
anachronique que des services de protection de l'environnement continuent de
relever d'un ministère des Affaires municipales comme si l'environnement
était simplement une question d'affaires municipales. C'est une question
beaucoup plus large, beaucoup plus étendue qui implique l'ensemble des
citoyens. Par conséquent, il faut mettre une certaine emphase sur cet
aspect de qualité de la vie, d'autant plus que lorsque les arbitrages
doivent se faire au niveau politique entre, par exemple, une vocation de
développement économique, de conservation, d'aménagement
du territoire, de bien-être général, on constate qu'il est
nécessaire que le ministre de l'environnement soit un ministre fort,
donc capable de tenir tête à toutes les autres pressions
naturelles sur le milieu. Il faut mettre l'accent sur le ministère de
l'environnement.
Nous nous sommes donc penchés sur la vocation d'un
ministère de l'environnement, ce qui nous a amenés à
constater qu'à l'intérieur du
ministère des Richesses naturelles, il y avait, en fait, deux
vocations; une première vocation qui est une vocation de
développement économique c'est le secteur des mines
et une deuxième vocation qui est l'aménagement du territoire, la
protection des ressources et l'utilisation des ressources à des fins
collectives. Dans un tel cas, il s'agit évidemment d'un aspect de
qualité de la vie, de l'intégrité du milieu. Par
conséquent, il nous apparaît approprié de regrouper
éventuellement la Direction générale des eaux avec les
Services de protection de l'environnement pour créer un véritable
ministère de l'environnement. Cela va dans le sens de la consolidation
d'une mission très clairement identifiée au gouvernement, celle
de la protection de l'intégrité de la vie et d'éviter
qu'un même ministre soit continuellement appelé ou continuellement
en conflit d'intérêts et appelé à trancher des
litiges entre une vocation de protection du milieu et une vocation de
développement économique du milieu.
C'est donc dans un effort de clarification des objectifs gouvernementaux
que nous avons entrepris cette réforme. Je dois dire qu'un
problème semblable se pose au niveau des terres et forêts puisque
la même dichotomie existe entre la vocation des terres et la vocation des
forêts. Cependant, étant donné les activités
fortement régionalisées du ministère des Forêts, ce
qui a permis d'intégrer le ministère des Terres et de rendre des
services à l'ensemble des citoyens directement sur le territoire, il
nous est apparu difficile de procéder immédiatement à une
réforme administrative beaucoup plus douloureuse, beaucoup plus profonde
qui aurait consisté à regrouper terres, eaux et environnement
dans une même unité. Par conséquent, nous retardons cette
décision pour l'instant puisqu'elle ne nuit pas comme telle aux
citoyens; elle n'est pas majeure. Mais je pense que cela devrait être
l'objectif de tout gouvernement de bien clairement identifier un mandat qui
serait, par exemple, le mandat de la protection de l'intégrité
territoriale.
Ce qui fait donc que nous nous retrouvons avec, ici, un secteur de
développement économique à défendre,
c'est-à-dire le secteur minier. Voilà l'explication pour laquelle
nous n'avons plus qu'un programme sur les trois.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous avez des
remarques sur les trois programmes que vous avez à défendre, M.
le ministre?
M. Bérubé: Certainement, M. le Président.
Vous alliez être déçu. Alors, vous noterez que les
crédits de 1979/80, qui apparaissent aux livres du budget pour
l'ensemble des trois programmes en question, qui font l'objet de notre analyse,
marquent une modeste augmentation de 8,5% par rapport à ceux de 1978/79.
En fait, cette stabilité n'est qu'apparente. C'est d'ailleurs ce que
tous les ministres vous disent sans doute à tour de rôle
puisqu'ils ont tous le même problème: celui de la stabilité
de leurs crédits. Evidemment, ils vont également vous dire que,
puisqu'une dynamique nouvelle amorcée en 1977/78 se poursuit
vigoureusement, c'est également le cas au ministère des Richesses
naturelles.
En d'autres termes, cela veut dire qu'on ne peut pas à la fois
réduire le niveau d'emprunt du gouvernement du Québec qui
était, on le sait, absolument exagéré sous l'ancienne
administration... On ne peut donc pas réduire ce niveau d'emprunt. Je
vois le député de Gatineau, qui consent d'ailleurs à cette
déclaration puisque lui-même critiqua sévèrement son
ancien chef, comme chacun le sait. On ne peut en même temps
réduire les impôts des citoyens. On sait, par exemple, que le
salarié moyen au Québec qui gagnait supposons $13
500, c'est le salaire industriel moyen, payait 21% ou 25% de plus d'impôt
que son homologue ontarien. Nous avons réduit cette charge de 21%, ce
qui l'amène presque en ligne avec son homologue ontarien.
C'est donc un effort important au niveau de la réduction des
impôts, mais on ne peut pas à la fois réduire les
impôts, réduire les emprunts et augmenter les dépenses. Il
y a là une contradiction interne qu'il nous faut résoudre. A ce
moment-là, cela nous amène à un exercice extrêmement
douleureux mais extrêmement fructueux cependant, c'est-à-dire
à identifier vraiment ce qui est prioritaire et à faire des choix
qui permettent finalement d'utiliser de façon plus rationnelle les
ressources des citoyens du Québec.
Cette dynamique s'est concrétisée, d'une part, par
l'introduction du plan quinquennal d'exploration du Nord-Ouest
québécois et, d'autre part, par la mise en place du nouvel
organigramme du secteur mines qui exprime la volonté extrêmement
ferme du gouvernement de donner aux richesses naturelles une vocation
économique claire. C'est là une orientation identique à
celle que nous poursuivons au niveau des terres et forêts,
c'est-à-dire une orientation qui vise à donner des
préoccupations de développement industriel, économique
à nos ministères sectoriels et à en faire autre chose que
des traditionnelles vaches à lait qui n'ont pas à se
préoccuper de l'industrie agro-alimentaire en aval. D'ailleurs, vous
reconnaissez là un sujet cher à notre ministre de
l'Agriculture.
La stratégie budgétaire qui a présidé
à l'allocation des ressources pour l'ensemble du secteur mines
découle essentiellement de cette dynamique. Nous avons fait des
compressions budgétaires. Des réaménagements de $3 500 000
nous permettent le financement de nouvelles initiatives qui sont
évaluées à peu près à $4 335 000,
initiatives qui ont été jugées prioritaires en
matière de diversification du potentiel minéral et de
développement économique de l'industrie minière.
Nous avons ainsi cherché à confirmer le rôle tant
conjoncturel que structurel du ministère dans le développement du
secteur minier. L'économie minière québécoise
dépend étroitement de la conjoncture minière
internationale à laquelle elle doit s'ajuster. Il est de plus en plus
difficile et même risqué de laisser ces ajustements aux forces du
marché et aux seules initiatives de l'Etat bien que, on pourra le
constater, l'Etat est souvent beau-
coup plus dynamique que les 99,999% de nos entreprises
étrangères.
Il est de plus en plus difficile et même risqué de laisser
ces ajustements aux forces du marché, c'est ce que je disais il y a
trente secondes. Nos interventions doivent donc comporter deux volets
complémentaires et bien ajustés. Un rôle d'assistance
financière et technique aux secteurs déprimés par la
conjoncture ce fut le cas du cuivre et du zinc l'an dernier et un
rôle de promotion des secteurs favorisés par la conjoincture, tels
ceux du molybdène et de l'uranium pour les prochaines années.
La mise en oeuvre de ce double rôle nécessite, au chapitre
de l'exploration proprement dite, de poursuivre l'identification de cibles
d'exploration pour les métaux de base puisque l'insuffisance de nos
réserves persiste et qu'aucun nouveau gisement de cuivre ou de zinc n'a
été découvert depuis deux ans.
Je dois souligner que, malheureusement, étant, tout le monde le
sait, un ministre extrêmement humble, je n'ai pas cru bon d'amener cet
article dithyrambique du Northern Miner du 5 avril dernier où
l'éditorialiste, évidemment, commençait son
éditorial... D'ailleurs, ce n'est pas la presse francophone qui
écrirait des articles comme celui-là; étant tous
séparatistes, les journalistes ont, évidemment, peur de louanger
le gouvernement. Mais, le problème n'est pas là.
Cet éditorialiste du Northern Miner, faisant la comparaison,
commençait son article en soulignant, sans appuyer évidemment son
option indépendantiste, que le gouvernement devait faire quelque chose
de correct au Québec, puisque, d'une part, c'est au Québec que
nous avons le record des travaux d'exploration au Canada présentement,
ce que nous n'avons jamais eu dans le passé, et que, d'autre part, il y
a présentement dix mines en voie d'être ouvertes au Québec,
alors qu'il y en a zéro en Ontario. Par conséquent, on soulignait
que l'ensemble des mesures mises en application par le gouvernement du
Québec au cours des deux dernières années avait produit un
effet absolument foudroyant. Je suis convaincu que l'Opposition est en entier
accord avec le dynamisme du ministère des Richesses naturelles qui a
été souligné, d'ailleurs, par la presse anglophone
à de nombreuses reprises.
Je continue. En fait, je disais cela en passant au cas où vous
l'auriez oublié. Cela me fera plaisir de vous fournir toutes les
photocopies nécessaires de cet intéressant article. The Northern
Miner, soit dit en passant, est le grand journal spécialisé de
l'industrie minière au Canada anglais.
Au chapitre de l'exploration proprement dite, nous allons poursuivre une
identification de cibles d'exploration pour les métaux de base puisque
l'insuffisance de nos réserves persiste et qu'aucun nouveau gisement de
cuivre ou de zinc n'a été découvert depuis deux ans. Je
m'excuse de me répéter. Un effort intensif d'exploration et de
détermination de cibles minéralisées est donc toujours
requis pour accroître nos réserves et préserver notre
avantage comparatif au niveau de la transformation. Je pense que ceci est
extrêmement important. En effet, notre industrie de transformation est
capitale. Au Québec, nous contrôlons 70% de la transformation
canadienne du cuivre et du zinc, les métaux de base. C'est donc dire que
l'industrie de transformation est concentrée au Québec.
Cela a été possible par l'existence d'un approvisionnement
important en provenance du Québec qui donnait un avantage comparatif
évidemment à ces unités de production. Cependant,
aujourd'hui je cite les chiffres de mémoire ayant malheureusement
omis de les apporter avec moi si je ne m'abuse, la capacité de
production ou de raffinage de cuivre, par exemple, est de 370 000 tonnes au
Québec, alors que notre capacité de production de minerai de
cuivre est de l'ordre de 140 000 à 170 000 tonnes. En d'autres termes,
tranquillement, notre industrie du cuivré perd son avantage comparatif
puisqu'elle doit importer de plus en plus de concentré. Il se produira
un moment inévitable et qu'on voit poindre à l'horizon,
très rapidement, d'ici quatre ou cinq ans, où, ne détenant
pas suffisamment de gisements québécois pour donner l'avantage
comparatif qui sert de point d'ancrage à cette industrie, cette
industrie n'aura à ce moment d'autre choix que de
déménager ses usines ou de les reconstruire ailleurs,
c'est-à-dire à proximité des gisements existants dans le
monde, c'est-à-dire tout probablement le Chili, l'Argentine, le
Pérou, Le Zaïre ou d'autres pays. C'est donc une menace
extrêmement réelle qui plane sur notre industrie.
Je dois dire que dans une conjoncture où le développement
minier se fait avec trop de lenteur, il est assez aberrant que la
société Texas Gulf and Southern, contrôlée par le
gouvernement fédéral, décide au même moment,
à 100 milles du smelter de Noranda, de construire un autre smelter.
Sachant que la production pour l'ensemble du territoire est insuffisante pour
deux smelters, le gouvernement fédéral se lance dans la
construction d'un deuxième smelter. Il s'agit là d'une
société véritablement contrôlée par le
gouvernement fédéral, c'est donc une décision politique en
grande partie. Il décide de construire un deuxième smelter qui,
forcément, va priver Noranda d'une bonne partie de son
approvisionnement, puisque les usines de l'Ontario vont certainement
préférer minimiser leur distance de transport et expédier
leur concentré à Timmins et non plus à Noranda. Une bonne
partie de l'approvisionnement provient de la mine de Texas Gulf qui est
propriétaire du smelter. (10 h 30)
Par conséquent, cette décision fédérale
entraîne la fermeture, en 1982, 1985, de Noranda, c'est-à-dire 20%
des emplois créés, 20% des emplois directs, à la suite de
cette analyse, dans l'ensemble du Nord-Ouest québécois. C'est un
impact fantastique qui n'a jamais été dénoncé par
l'ancien gouvernement, dois-je le souligner, d'une part. D'autre part, cette
décision a été rendue possible grâce à une
structure de taxation des droits miniers ontariens, extrêmement forte,
extrême-
ment rigoureuse, mais compensée par des allocations de
transformation dans le nord de l'Ontario qui sont contraires à la libre
circulation des marchandises à l'intérieur des marchés
communs canadiens et qui ont forcément obligé l'entreprise
à éventuellement peut-être considérer ce smelter.
Dois-je souligner qu'il n'y a eu aucune contestation du gouvernement
fédéral dans ce cas, ce qui, cependant, me paraît en tous
les cas fortement teinté d'anticonstitutionnalisme.
Donc ceci étant, la situation au Québec est dramatique
dans ce secteur. Je suis convaincu que l'Opposition voudra collaborer avec le
gouvernement devant cette tactique adoptée par ses grands-parents du
fédéralisme à Ottawa qui, finalement, sont souvent
à l'origine d'un certain nombre de problèmes économiques
avec lesquels nous sommes confrontés. C'est d'ailleurs ce que nous avons
eu le plaisir de discuter, hier, lorsque nous avons discuté des budgets
des Terres et Forêts où nous avons pu aborder un problème
assez semblable.
D'ailleurs, à ce moment-là, je dois dire que la
contribution des membres du Parti libéral, en particulier, a
été extrêmement positive de même que celle de l'Union
Nationale; ils ont concouru totalement à la position que nous avons
défendue et ils ont considéré inadmissible la position
fédérale jusqu'à présent dans le domaine des
pâtes et papiers. Je suis convaincu que vous voudrez également
blâmer sévèrement vos grands-parents d'Ottawa.
Un effort intensif d'exploration, de détermination de cibles
minéralisées est toujours requis au Québec pour
accroître nos réserves et présenter notre avantage
comparatif. Des crédits de $4 342 000 sont donc prévus pour
financer des travaux de recherche orientés et des travaux ponctuels
telles des ententes d'exploration avec des sociétés
privées et la France, le Fonds de développement minier, des
travaux sur terrain réservé dans le cadre du plan
quinquennal.
La mise en oeuvre de ce double rôle consiste à orienter les
efforts additionnels d'exploration au bénéfice d'une
diversification du potentiel minéral, c'est-à-dire de substances,
tels le cobalt, le tungstène, l'uranium. Cet objectif de diversification
est primordial dans les régions du Nord-Ouest, de la Gaspésie
parce que l'économie minière de ces régions connaît,
depuis quelques années, des difficultés majeures à la
suite des problèmes auxquels fait face le secteur des métaux non
ferreux; ce sont donc des régions beaucoup trop soumises à la
conjoncture des prix dans le monde.
En plus, nous consentirons $1 500 000 pour poursuivre des travaux
d'exploration dans la périphérie du parc de la Gaspésie;
ces travaux doivent être terminés pour l'automne 1979. Nous allons
également chercher une meilleure intégration des projets de
recherche géologique aux besoins de développement et de
transformation de l'industrie minière et cela particulièrement
dans le domaine des minéraux industriels qui ont été
laissés pour compte dans le passé. Nous détenons un
potentiel considérable dans le secteur de la tourbe, du calcaire, de la
dolomie et un potentiel éventuel dans le secteur du molybdène. Je
pense qu'il est important de tenter de développer ces secteurs.
Au chapitre du développement minier, pour mieux
concrétiser l'orientation dans mon ministère, nous avons choisi
de restructurer le programme 2 et plus particulièrement
l'élément 5, le développement de l'industrie
minière, et avons injecté $1 500 000 de crédits
additionnels sur trois centres d'intérêt
privilégiés. D'abord, la mise sur pied d'un groupe d'étude
et d'intervention sur la tourbe, $600 000, l'amorce d'un programme de
stimulation de la fabrication d'équipement minier au Québec, $250
000. Il faut souligner que plus de 90% de l'équipement minier canadien
sont importés, il n'y a absolument aucune production canadienne. Il y a
exactement neuf ans, je soulignais cela à mon distingué homologue
à l'époque qui était ministre de l'Energie, des Mines et
des Ressources comme étant un scandale. Nous devions nous lancer dans un
programme de stimulation pour la fabrication d'équipement minier au
Canada, à l'époque, puisque j'ai déjà
été fédéraliste, malheureusement. Malheureusement,
à l'époque également, je me suis fait dire par les
représentants de l'industrie minière que non, au contraire, tout
allait bien et que l'industrie minière ne manquait absolument pas
d'équipement et n'avait aucun problème pour s'en procurer,
qu'elle ne voyait pas l'avantage de développer une industrie canadienne
de construction d'équipement minier. Evidemment, nous continuons
toujours d'importer plus de 90% de notre équipement minier; la situation
n'a pas changé.
La définition d'un programme de valorisation du molybdène
et de l'or pour $400 000. Parallèlement à ces mesures
concrètes, des objectifs et des crédits additionnels de $300 000
permettront à la direction de la planification de conduire trois
études et ainsi de mieux orienter à moyen terme la
stratégie gouvernementale, nos priorités d'action et nos
scénarios possibles d'intervention et d'incitation en matière de
développement minier. Ces travaux vont porter sur l'importance et le
rôle du secteur minéral dans le développement
économique du Québec, la valeur ajoutée et l'industrie
minière québécoise et le financement de l'exploration et
de l'exploitation minière.
Au plan de la surveillance de l'industrie minière, mon
ministère a également prévu des interventions
additionnelles pour l'exercice 1979/80, et ce plus particulièrement dans
le domaine de l'inspection minière générale, de $170 000.
Essentiellement, ce sont les récents événements survenus
dans le secteur minéral relativement aux conditions de salubrité
du milieu de travail et de sécurité des ouvriers qui ont mis en
lumière la nécessité d'augmenter nos efforts dans ce
secteur. On va donc accroître les effectifs de six postes en 1979/80.
Dans un autre domaine, c'est-à-dire la gestion des
sablières, gravières, carrières, parcs à
résidus de mines, nous allons consacrer $285 000. C'est un accroissement
de trois permanents et de six occasionnels en poste et des crédits pour
permet-
tre au ministère de s'acquitter plus adéquatement de ses
nouvelles responsabilités à titre de gestionnaire des
sablières et des gravières sur les terres de la couronne, et en
même temps pour surveiller les mines abandonnées, ce qui nous
permettra de poser plus rapidement nos dalles sur les trous de mines et
permettre d'éviter des questions au député de
Rouyn-Noranda.
Donc, j'ai essayé de brosser un tableau général de
l'ensemble des orientations du ministère. Je pense qu'on peut maintenant
passer à une analyse détaillée, programme par programme,
et répondre au maximum de questions que vous voudrez bien nous poser, M.
le Président.
Le Président (M. Laplante): Qui parle pour l'Opposition
officielle? M. le député de Gatineau?
M. Gratton: M. le Président, je me sens un peu comme un
invité à un banquet. Je serais presque porté à
remercier...
M. Bérubé: Cependant, avant que l'Opposition
officielle commence, j'ai un "boss" dans la vie, qui s'appelle le premier
ministre et il me demande d'urgence. Est-ce que je pourrais au moins
communiquer par téléphone pour savoir si l'urgence est
catastrophique et suspendre quelques minutes?
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous voulez qu'on
suspende deux minutes?
M. Grégoire: On peut proposer une suspension de dix
minutes.
M. Bérubé: Cela ne prendra pas dix minutes, mais
enfin.
M. Grégoire: Cinq minutes.
M. Gratton: Ce n'est sûrement pas une question
d'inondation.
M. Bérubé: Non, c'est peut-être que General
Dynamics...
Le Président (M. Laplante): Nous suspendons quelques
minutes.
Suspension de la séance à 10 h 38
Reprise de la séance à 10 h 47
Le Président (M. Laplante): Reprise des travaux. M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, j'aimerais d'abord expliquer
l'absence du responsable de l'Opposition officielle pour le dossier des
Richesses naturelles, le député de Saint-Laurent. Il est retenu
à une autre commission ce matin. Je ne sais pas trop laquelle. De toute
façon, il ne sera pas avec nous.
Une Voix: La commission des affaires sociales.
M. Gratton: La commission des affaires sociales? Quant à
moi, j'aurais de loin préféré que la Direction
générale des eaux ne soit pas, depuis le début de
l'année, la responsabilité du ministre de l'environnement. Nous
aurions pu nous entretenir avec le ministre de sujets qui préoccupent
beaucoup de citoyens présentement, soit les inondations. Quant à
nous, M. le Président, nous préférerons aborder la
discussion à partir des éléments des différents
programmes. Mais, avant d'y arriver, j'aimerais demander au ministre où
en sont rendues ses intentions quant à la possibilité de
préparer un livre blanc sur la politique minière. On sait qu'en
1977 il nous avait indiqué qu'il y en aurait un en dedans d'un an.
Non?
M. Bérubé: Je suis opposé à la
théorie des livres blancs, verts, jaunes, noirs ou de toute couleur pour
une raison très simple. D'abord, cela demande un temps énorme et,
pendant que vous travaillez sur votre livre blanc, vous ne faites rien d'autre
d'utile. Deuxièmement, je pense que, dans les secteurs
économiques, lorsque le pouvoir est réparti entre deux niveaux de
gouvernement, il devient extrêmement difficile d'arriver avec des
stratégies de développement industriel, dans la mesure où
ces stratégies de développement industriel sont toujours
nécessairement accrochées à deux niveaux de gouvernement
et, par conséquent, presque impossibles à mettre en place. Par
conséquent, on a privilégié une approche sectorielle qui
consiste à analyser ponctuellement un problème et, à
partir de l'analyse, à essayer de sortir une solution viable compte tenu
de nos moyens et des contraintes politiques. On a tenté, donc, de faire
avancer les dossiers de cette façon.
Pour cette raison, je dois vous avouer que je suis assez réticent
à publier des livres blancs, verts et de toutes sortes. A mon
arrivée au ministère des Terres et Forêts, il y avait un
livre vert qui était presque terminé. Le plan était fait.
Effectivement, on a continué sur cette lancée. On a donc
travaillé sur un livre vert de la gestion du domaine public foncier que
j'ai même fait approuver au Conseil des ministres, mais que je n'ai
jamais publié pour la simple raison que je me suis rendu compte qu'en
tentant de le mettre en application on se heurtait à toutes sortes de
difficultés auxquelles les concepteurs du livre vert n'avaient pas
pensé. Finalement, on a pris le livre vert et on l'a mis sur les
tablettes. On a dit: On va simplement essayer de s'en servir comme guide
plutôt que d'ameuter l'ensemble d'une population sur des réformes
qui, finalement, risquent peut-être de ne pas atteindre le but qui
était visé.
En d'autres termes, on s'est rendu compte d'une chose: la
réflexion dans l'abstrait, en voulant régler tous les
problèmes de l'industrie minière ou tous les problèmes de
l'industrie forestière, risque en pratique d'avorter et va nous amener
à y consacrer beaucoup trop d'énergie. Je suis donc assez
réticent personnellement à m'engager dans les livres verts,
blancs ou jaunes. Je préfère
examiner une situation, un secteur économique, essayer de voir
quels sont les intervenants, quelles sont nos forces, nos faiblesses et,
à partir de cela, ce que nous, comme gouvernement du Québec, nous
pouvons possiblement faire.
M. Gratton: M. le Président, loin de nous l'intention de
réclamer ce livre blanc. Je me référais tout simplement
à une certaine déclaration que le ministre avait faite. Lorsqu'il
nous dit ce matin qu'il est plutôt réticent à la
publication de livres de différentes couleurs, je souhaiterais fortement
que certains de ses collègues soient du même avis. Cela demeure
que, lors de l'étude des crédits en juin 1977, le ministre avait
fait allusion à l'élaboration d'un futur livre blanc sur la
politique minière au Québec, livre blanc qui devrait normalement
paraître d'ici un an. Je cite le ministre, à la page B-3849.
M. Bérubé: Oui, le brouillon est sur les tablettes
en train d'accumuler la poussière.
M. Gratton: Alors, c'est casé de façon
définitive quant à...
M. Bérubé: Oui, messieurs, on vous a
déchargé de cette lourde tâche d'avoir à... Ce qui
ne veut pas dire que nous ne réfléchissons pas. Cela veut tout
simplement dire que nous avons entrepris une réflexion beaucoup plus en
profondeur, par exemple, sur ce qu'il faut faire pour relancer l'exploration
dans le secteur du cuivre et du zinc et de faire en sorte qu'on puisse
renouveler le potentiel minéral. La conséquence, vous n'avez
qu'à la regarder dans les journaux et voir que c'est un brillant
succès dans ce secteur-là. On s'est donc également
interrogé sur la question de l'amiante et il me fera plaisir demain
d'inaugurer la première usine en opération, résultat de
cette politique, et en même temps annoncer un chapelet de nouvelles
interventions qui vont démontrer que, je pense, on avait mis le doigt
sur quelque chose de potentiellement extrêmement intéressant. On a
pris une bonne décision, à ce moment-là.
Mais vous le voyez, c'est davantage une réflexion sur un
problème. Je pense que les problèmes de l'amiante sont totalement
différents des problèmes de la tourbe. Présentement, j'ai
une petite équipe de quatre personnes qui ont entrepris de
réfléchir au dossier de la tourbe et j'ai bon espoir que,
peut-être d'ici un an, le gouvernement du Québec pourra
énoncer une politique de la tourbe. Les problèmes de la tourbe
n'ont rien à voir avec les problèmes de l'amiante de même
que les problèmes du cuivre n'ont probablement absolument rien à
voir avec les problèmes du fer. Ce qui fait qu'un livre blanc sur
l'industrie minérale nous est apparu beaucoup trop ambitieux.
M. Gratton: M. le Président, je vous avoue que je
préférerais de loin me retrouver à la commission qui
étudie les crédits du ministère des Terres et Forêts
ce matin, parce que j'en profiterais sûre- ment pour discuter avec le
ministre de la route de pénétration en forêt entre Maniwaki
et Témiscamingue.
M. Bérubé: II n'y a pas de problème.
M. Gratton: Non, il n'y a pas de problème sauf que...
M. Bérubé: Vous en avez parlé pendant des
années, quand vous étiez au gouvernement. Nous la faisons.
M. Gratton: Que je sache, ce n'est pas tellement sûr que
c'est commencé encore.
M. Bérubé: Je regrette, mais il y a
déjà quinze milles de faits du côté de
Témiscamingue.
Le Président (M. Laplante): Pour ne pas élargir le
champ du débat, j'aimerais qu'on s'en tienne aux richesses naturelles,
si vous voulez.
M. Bérubé: II faut quand même comprendre que
le député de Gatineau est intéressé par la route
Maniwaki-Témiscaming.
Le Président (M. Laplante): Oui, c'est parce qu'il y a
les...
M. Bérubé: Je pense que c'est tout à fait
légitime, et je suis absolument d'accord avec lui pour l'importance de
cette route. Il n'a pas à craindre; elle progresse rapidement.
M. Gratton: Est-ce que le ministre pourrait nous dire, pour clore
cette parenthèse, M. le Président, à quel moment il entend
rendre sa décision sur la localisation ou le débouché de
cette route dans la région de la Haute-Gatineau?
M. Bérubé: Dans la région de la
Haute-Gatineau, un des problèmes avec lesquels nous sommes pris
présentement, c'est que la SAQ a commandé un ensemble
d'études essentiellement sur deux territoires: un territoire forestier
au niveau de Grand-Remous et un territoire plus au sud, plus près de
Maniwaki, mais légèrement au nord de Maniwaki. Ils ont entrepris
une analyse comparative de différents types pour décider
où le complexe forestier doit se situer et, par conséquent, le
point exact du débouché va dépendre, en bonne part, des
conclusions de ces études-là. Ce qui fait que les derniers
je pense quinze milles à peu près, il y a un point
charnière de l'autre côté d'un lac, dont j'ai oublié
le nom un immense lac légèrement...
M. Gratton: David.
M. Bérubé: Oui, je pense que c'est cela. Il y a un
point charnière de la route à cet endroit-là, et à
cet endroit-là il y a trois tracés possibles: un tracé
vers le nord, un tracé vers le centre et un tracé
légèrement plus au sud. Il semble présentement
qu'on opine entre le tracé du centre et le tracé vers le
nord, mais tout dépend des résultats des études qui sont
présentement entreprises concernant le complexe forestier. C'est ce
dernier petit bout qu'il reste à définir mais qui est vraiment
minime par rapport à l'ensemble de la route; ce qui explique pourquoi,
présentement, la route est en construction.
M. Gratton: M. le Président, avec votre indulgence, une
dernière question là-dessus.
Le ministre fait allusion aux études qui sont présentement
en cours à la Société d'aménagement de l'Outaouais.
On m'informe que les rapports préliminaires des études
commandées par la SAO pourraient être disponibles au cours du mois
de mai. Si cela était, est-ce que le ministre est prêt à
nous dire aujourd'hui à quel moment, suivant la réception des
avis de la SAO et de ses conseillers, il serait en mesure d'annoncer de
façon définitive la localisation de ce
débouché?
M. Bérubé: Non, je ne serais pas en mesure
étant donné que je ne sais pas dans les détails quelles
sont les étapes qui doivent être accomplies pour permettre une
prise de décision.
M. Gratton: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Richmond.
M. Brochu: Merci, M. le Président. Très
brièvement, en commençant l'étude des crédits,
après une année il y a eu certains événements qui
se sont passés du côté du ministère mais on se
retrouve quand même, comme le ministre l'a indiqué tout à
l'heure, avec un ministère au plaisir du ministre d'ailleurs
atrophié de certaines de ses responsabilités qui sont
allées dans d'autres secteurs et qu'il est normal, je pense, de
redistribuer sous d'autres chapeaux. Je pense qu'au cours de l'année, du
moins dernièrement, en ce qui concerne par exemple le secteur de
l'amiante en particulier, il y a un élément nouveau qui est
apparu, soit la question du magnésium. J'aimerais souligner l'importance
de ce projet et souhaiter également que cela connaisse des
débouchés intéressants. Du côté de la
transformation, il se fait un certain nombre de choses également. Ceci,
pour dire, M. le Président, que de façon générale
il n'est pas absolument nécessaire, et cela le démontre une fois
de plus, que le gouvernement se porte acquéreur d'une mine pour entrer
dans des projets de transformations.
M. Bérubé: Je regrette totalement parce que, si le
député était au courant de tous les projets qui attendent
présentement que nous soyons propriétaires d'une mine pour
démarrer, il comprendrait rapidement.
M. Brochu: On verra cela. Simplement pour dire que les projets
qui existent jusqu'à maintenant donnent lieu de penser qu'il n'est pas
néces- saire que le gouvernement soit acquéreur d'une mine en soi
pour les mettre en activité puisqu'ils le sont déjà. En ce
qui concerne la transformation de l'amiante, le ministre sait quel
intérêt on a toujours porté et qu'on porte toujours de ce
côté. Il connaît également les réserves qu'on
a manifestées, de l'autre côté. De toute façon, le
reste du cheminement en ce qui concerne l'acquisition de l'Asbes-tos
Corporation, de l'ensemble de ses actifs ou d'une partie de ses actifs au
Québec, puisqu'il semble maintenant, d'après les indications que
nous ayons, qu'on va laisser tomber un certain nombre de choses en cours de
route... Certains silences sont éloquents. On le verra dans l'avenir.
Disons que la discussion va être fort intéressante
là-dessus, M. le Président. Je n'ai pas l'intention d'aller plus
loin pour le moment. Il y aura d'autres tribunes en ce qui concerne toute cette
question de l'amiante, des tribunes beaucoup plus larges que celle d'une
commission parlementaire pour les crédits du ministère comme tel.
En ce qui me concerne, je voudrais commencer l'étude article par
article, M. le Président.
Recherche géologique et minérale
Le Président (M. Laplante): C'est bien, merci. J'appelle
maintenant le programme 1, Richesses naturelles.
M. Bérubé: Adopté. M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous voulez
discuter les éléments un à un? Programme 2,
élément 1. M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, il y a des
crédits de $14 591 600 prévus pour les activités de ce
programme, comparativement à $14 250 000 l'année dernière.
Cependant, il faut souligner que l'année dernière il y avait* un
montant de $670 000 dans le cadre de OSE et que cette année notre
enveloppe ne le comprend pas. C'est donc une augmentation de notre
enveloppe.
L'enveloppe budgétaire du plan quinquennal, exploration du
Nord-Ouest, passe de $5 804 000 à $4 704 000. Je pourrai donner le
détail de ces compressions et ajouts qui nous amènent à ce
nouvel équilibre. La compression de $1 100 000 tient à la
conjoncture économique à la hausse dans le prix des
métaux. En effet, présentement, les sociétés
minières peuvent faire des profits plus qu'intéressants et, par
conséquent, nous estimons qu'étant donné qu'elles font des
profits intéressants elles sont en mesure d'investir plus à fond
dans l'exploration. Dois-je souligner qu'au cours des deux dernières
années nous avons consenti des avantages intéressants dans
l'industrie minière? Par exemple, la détaxe sur les carburants
diesels permet aux mines de s'attaquer directement aux coûts de
production. (11 heures)
Egalement, cette année, nous avons introduit l'exemption ou
l'allocation pour les travaux d'exploration en chantier, ce qui devrait
contribuer de
façon extrêmement significative au développement de
nouvelles réserves dans nos mines souterraines. Nos mines souterraines
sont de beaucoup plus petites mines qui nécessitent beaucoup
d'exploration en profondeur à un coût élevé et elles
ne pouvaient pas bénéficier de l'allocation d'exploration que les
mines en surface avaient, dans la mesure où on avait de la
difficulté à distinguer entre l'exploitation, la mise en valeur
et l'exploration. Nous avons donc trouvé un moyen de faire cette
distinction, ce qui nous a permis d'introduire cet avantage fiscal
important.
En pratique, pour vous donner un exemple, actuellement, dans le contexte
favorable, une compagnie minière qui paierait 30% de droits miniers au
Québec, lorsqu'elle dépense $1 en exploration, avec tous les
avantages fiscaux que nous lui consentons, ce dollar lui coûte $0.02. En
d'autres termes, il en coûte $0.02 à une compagnie minière
pour faire un dollar d'exploration. C'est donc un coût minime et, par
conséquent, un stimulant fiscal considérable et très
très incitatif actuellement. Une compagnie minière de plus petite
taille qui paierait le minimum de droits miniers, c'est-à-dire, 15%, il
lui en coûterait, pour le même dollar, $0.19. En d'autres termes,
c'est également un stimulant important.
Je pense qu'il est important de souligner également que le
ministère, par le biais de son programme du Nord-Ouest et l'ensemble de
son intensification de l'activité d'inventaire sur le territoire, est
responsable d'un très fort poucentage de l'exploration au Québec.
En effet, si on prend le gouvernemental, public et parapublic, en 1977, 38% de
l'exploration sur $32 millions étaient faits par le gouvernement du
Québec. L'an dernier, cet effort gouvernemental est passé
à 55% sur un effort de $55 millions au total Par conséquent,
c'est une augmentation marquée de l'effort gouvernemental dans le
secteur de l'exploration pour le renouvellement de notre potentiel
minéral. Cependant, comme présentement les prix sont à la
hausse, nous estimons qu'une entreprise privée peut faire plus. Par
conséquent, nous avons coupé certains programmes qui nous
apparaissaient peut-être moins urgents.
Nous allons mettre l'accent sur deux dimensions. Essentiellement, nous
allons, cette année, chercher à intégrer davantage les
projets de recherche géologiques et minérales avec les besoins du
développement de l'industrie minière. Dans le passé, les
programmes d'exploration ou les programmes de géologie s'effectuaient de
façon assez autonome. Ils n'avaient pas de liens directs avec les
besoins industriels. On voulait connaître la géologie pour la
géologie, évidemment, dans le but de découvrir des mines,
mais sans nécessairement avoir un objectif précis de
développer le potentiel du molybdène, par exemple. Cette
année, nous cherchons à améliorer ce lien. Egalement, nous
allons augmenter substantiellement nos efforts du côté du
calcaire, de la dolomie, de la tourbe, du cobalt, de l'uranium, du
tungstène, du molybdène. C'est-à-dire que nous allons
entreprendre un effort de diversification de nos recher- ches dans le secteur
minéral, de manière à ne plus faire dépendre
l'économie minérale du Québec uniquement de trois ou
quatre secteurs, qui sont évidemment soumis aux fluctuations
conjoncturelles, alors que lorsqu'on répartit l'ensemble de nos
activités minérales sur plusieurs secteurs, évidemment, on
amortit l'impact des cycles...
M. le Président, je pense que c'est à peu près tout
ce que je peux dire.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Cela va.
Le Président (M. Laplante): Cela va? Elément 1,
adopté. Elément 2 du programme 1, adopté aussi? J'appelle
le programme 2, élément 1. M. le ministre.
Surveillance et développement de l'industrie
minière
M. Bérubé: La vitesse supersonique avec laquelle
nous adoptons nos programmes, M. le Président, me laisse pantois et ne
me permet pas de suivre aussi rapidement avec mes documents. Programme 2,
Surveillance et développement de l'industrie minière, me
voilà.
Essentiellement, M. le Président, dans ce programme, il y a une
réduction importante qu'il faut souligner, c'est la réduction au
niveau de la voirie minière. Pourquoi cette réduction? D'abord,
le ministre des Finances nous a ouvert une ligne de crédit au Conseil du
trésor pour augmenter notre budget d'environ, je pense, $3 millions ou
$4 millions. Il nous apparaît, il nous apparaissait, en tout cas,
important de peut-être mettre la priorité sur un certain nombre
d'activités susceptibles d'entraîner rapidement du
développement économique.
Quant à la voirie minière qui, parfois, a un effet
à plus long terme, nous avons choisi de réduire peut-être
le niveau de cette activité, quitte, cependant, à dépenser
rapidement les crédits qui seront quand même consentis à
cette activité et, dès que nous aurons progressé au cours
de l'année, à faire appel au fonds de suppléance, au
budget supplémentaire pour compléter ce programme. C'est donc un
aspect important.
Vous avez évidemment sous les yeux présentement l'ensemble
des travaux, les prévisions qui sont faites suivant les comtés,
les régions du Québec où la voirie minière va
exercer ses activités. En fait, nos crédits budgétaires
sont de $3 700 000 contre $6100 000 l'année dernière. Toutefois,
nous estimons que nous n'aurons aucune difficulté à aller
chercher des crédits supplémentaires de l'ordre de $2 millions
à $4 millions pour compléter les travaux en cours d'année,
s'il le faut.
M. Brochu: Est-ce à dire que vous prévoyez à
peu près des dépenses du même ordre que l'année
dernière, tout simplement?
M. Bérubé: Nous nous engageons, en fait, dans le
même rythme d'activités avec l'enveloppe budgétaire qui
nous est donnée et il est toujours plus facile, en cours d'année,
de réévaluer si, effectivement, nous aurons besoin de plus
d'argent pour compléter des travaux. A ce moment, si nous avons besoin
de plus d'argent, il y a une marge de crédit qui nous est ouverte
présentement et qui devrait nous permettre de compléter.
Au niveau de la recherche, je dois souligner qu'il y a dans le
programme... C'est la page 42, d'ailleurs, des notes. Excusez, vous ne l'avez
pas, ce sont des notes personnelles que j'avais. Je vous souligne qu'au niveau
de la recherche les programmes de recherche vont porter à nouveau sur la
valorisation des résidus d'amiante, sur l'amiante en
général pour continuer l'effort entrepris. Donc, nous travaillons
sur l'extraction du nickel à partir des résidus d'amiante, nous
travaillons sur la valorisation de la fibre courte, sur la valorisation de la
magnésie, nous travaillons sur la fabrication de polymères
à partir de fibre d'amiante, donc un ensemble de projets.
Je dois souligner aussi des travaux financés à
l'extérieur qui portent, par exemple, sur les circuits de voyage,
l'automatisation des circuits de voyage, sur la valorisation du pyrochlore, un
certain nombre de travaux de recherche dont l'objectif est d'accroître
nos connaissances et de nous permettre d'enclencher des projets
industriels.
Je dois souligner que récemment on voyait dans les journaux le
projet du magnésium auquel a fait allusion le député de
Richmond. Effectivement, c'est grâce aux crédits que nous avons
adoptés en 1977, lors du premier budget où nous avons entrepris
ce programme de recherche sur l'amiante, qu'aujourd'hui nous serons en mesure
d'annoncer la création d'une industrie qui pourrait s'avérer
extrêmement importante pour l'Estrie, pour la région de l'amiante,
basée sur l'extraction du magnésium des résidus d'amiante.
C'est la conséquence directe des travaux de recherche. Je dois dire que
je m'attends à au moins deux ou trois projets industriels potentiels
à partir de ces travaux de recherche. Je pense spécifiquement
à la fabrication d'engrais, de superphosphate à partir de
résidus d'amiante, travaux qui ont été conduits tant au
Japon qu'ici même à Québec pour les essais. Nous avons
terminé les essais en serre et ils se sont avérés
extrêmement intéressants. Nous effectuerons des travaux sur le
terrain au cours de l'été et l'année prochaine
également, ce qui devrait normalement nous permettre de prendre la
décision d'implanter une industrie basée sur la fabrication de
superphosphate ici au Québec.
Je dois souligner, d'ailleurs, à cet égard qu'il y aurait
peut-être lieu pour mon ministère je leur fais la
suggestion en même temps d'examiner de plus près je
pense qu'ils ont commencé d'ailleurs à regarder cela la
récupération des apatites du gisement de la SOQUEM dans la
région de Chicoutimi, puisqu'il y a près de 8% de minéraux
phosphores qui pourraient servir éven- tuellement de deuxième
source à combiner avec les résidus d'amiante. On pourrait donc,
éventuellement, devenir un fabricant important d'engrais chimiques.
C'est donc un domaine intéressant.
Dois-je souligner aussi des travaux de recherche fort captivants sur les
agrégats légers c'est déjà commencé
à partir des résidus d'amiante? Dois-je également
souligner des travaux de la Société nationale de l'amiante qui,
de concert avec le service de la recherche d'Energy, Mines & Resources,
aurait développé un procédé pour la fabrication de
laine minérale à partir des résidus d'amiante?
La Société nationale de l'amiante a donc pensé,
dans notre effort pour inciter les compagnies minières
québécoises à se joindre à nous, inviter la
société Carey Canadian à s'associer au gouvernement du
Québec, par le biais de la Société nationale de l'amiante,
et implanter une usine. La compagnie, surprise de voir que nous avions des
idées, a dit: "Nous allons faire venir nos scientifiques de la Floride
pour analyser avec vous ce projet. Nous serions probablement
intéressés à nous associer à vous". Effectivement,
ils sont venus, ils ont discuté du procédé, ils l'ont
trouvé fort intéressant; nous avons attendu six mois et
récemment la société Carey Canadian disait que de toute
façon, puisqu'elle possédait les résidus, elle serait bien
folle de s'associer à qui que ce soit. Elle a donc décidé
de démarrer le projet elle-même et seule. Cela répond
à une partie de votre question concernant la propriété
d'une mine. Je vous dis cela en passant.
C'est donc un projet intéressant. Je suis quand même ravi
de voir une entreprise privée se voir suggérer un projet et
sauter dessus, sauf que je pense que cela peut être essoufflant, surtout
sans avoir tout le personnel qu'on retrouve normalement dans une industrie,
d'avoir à imaginer un paquet de projets et, après cela, essayer
de les vendre à Pierre, Jean ou Jacques et voir s'ils ne seraient pas
intéressés. Surtout qu'on risque souvent de ne pas avoir toute
l'information nécessaire pour faire des propositions valables. C'est un
exemple assez intéressant de recherche sur laquelle nous nous sommes
penchés.
Je dois dire qu'il y a au moins une demi-douzaine de projets fort
prometteurs. Nous sommes déjà en mesure de prendre des
décisions d'implantation industrielle concernant un cas, et concernant
peut-être aussi un autre qui traîne depuis très longtemps et
qui porte sur l'extraction du magnésium métallique au
Québec. C'est un problème qui traîne depuis très
longtemps et je dois dire que présentement nous faisons des
progrès assez phénoménaux dans le secteur.
M. Brochu: La demande du magnésium métallique est
assez importante sur le marché mondial, je pense.
M. Bérubé: Oui, c'est un secteur qui, je pense, est
appelé à énormément d'expansion dans la mesure
où l'industrie de l'automobile cherche des alliages plus légers
qui vont permettre de réduire la consommation du carburant par les
véhicules.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: A l'élément 2, dans les détails
qu'on nous fournit ici, dans le cahier, on fait référence
à la construction d'une nouvelle usine pilote. Il y a un montant de $270
000 pour la préparation des plans et devis préliminaires. Est-ce
que le ministre pourrait nous fournir certains détails?
M. Brochu: A la page 36.
M. Bérubé: Ce sont des plans et devis
préliminaires que nous consentions en 1978/79; en 1979/80,
effectivement, vous constatez qu'il n'y a pas de fonds consentis.
Récemment, vous preniez connaissance du livre vert sur la politique
scientifique. Vous deviez y observer une certaine remise en question de la
recherche gouvernementale. D'abord, une remise en question dans la mesure
où nous croyons qu'il faut lui donner beaucoup plus d'ampleur, d'une
part, puisque les ministères ont des problèmes auxquels ils ont
besoin d'une réponse. Il faudrait donc augmenter l'effort de la
recherche gouvernementale de manière à répondre à
la clientèle gouvernementale comme telle.
Cependant, dans le cas d'un centre de recherche comme le Centre de
recherche minérale, nous desservons l'industrie et, par
conséquent, notre mandat est double. Nous sommes à la fois au
service du ministère et au service de l'industrie. Nous avons en cours
une réflexion. J'ai demandé l'aide de trois éminents
confrères du domaine scientifique: M. Hazen, président de Hazen
Research, M. Alberts, qui était directeur général des
laboratoires gouvernementaux de l'Afrique du Sud, un bonhomme d'une très
grande réputation dans le secteur, et également M. Testut, qui a
fondé le Centre de recherche de la Penarroya, en banlieue de Paris, qui
est un immense centre de recherche industrielle de l'industrie minérale
relié à la Penarroya-Mokta, le groupe IMETAL.
Ces trois experts sont donc venus au Québec, ils ont fait le tour
du Centre de recherche minérale. Au centre même, on a entrepris un
effort de réflexion sur sa vocation et au cours de cette année,
nous allons tenter de définir un nouveau rôle ou du moins une
vocation peut-être mieux éclaircie. Pour cette raison, il nous a
paru un peu prématuré d'engager des fonds directement cette
année dans la construction d'une usine pilote alors que la
décision n'a pas été prise quant au mandat exact du Centre
de recherche minérale. (11 h 15)
M. Gratton: Est-ce que les plans et devis préliminaires
qui étaient prévus au budget de l'an dernier ont
été réalisés?
M. Bérubé: C'est un avant-projet qui a
coûté très peu.
M. Gratton: Est-ce qu'il y a une partie des crédits
prévus l'an dernier qui a été dépensée l'an
dernier?
M. Bérubé: Non.
M. Brochu: II y a une question que j'aimerais poser; à la
page 37, on dit: Dans le milieu minier il y avait un montant l'année
dernière de $129 000 et qui est maintenant de $440 000 qui est
accordé pour le milieu minier à l'effet de revaloriser les sites
abandonnés et contrôler la planification de nouveaux sites
miniers. Cela touche quoi en particulier? Est-ce que cela fait allusion
à ce que le ministre a mentionné tout à l'heure en ce qui
concerne les mines de Rouyn-Noranda qui étaient restées
ouvertes?
M. Bérubé: A la page 37?
M. Brochu: Oui, page 37 de votre volume.
M. Bérubé: Au programme 2, élément
3.
M. Brochu: Est-ce que cela touche à ce que vous avez
mentionné, sur la question de Rouyn-Noranda, la mine pour laquelle le
député était intervenu à différentes
occasions à l'Assemblée nationale?
M. Bérubé: Oui. C'est effectivement l'obturation
des puits de mines. Cependant, nous examinons quelque chose qui pourrait
s'avérer extrêmement intéressant. Vous n'êtes pas
sans savoir que certaines de ces mines sont très vieilles et que
très fréquemment, les techniques d'extraction des minéraux
à l'époque étant plutôt grossières, les
résidus comportaient des teneurs fort élevées. A titre
d'exemple, aujourd'hui, à Murdochville, on exploite un gisement de
cuivre dont la teneur moyenne est de 0,4% en cuivre, si je ne m'abuse, alors
que l'on trouve dans les résidus de ces mines, fréquemment, 0,4%
en cuivre. A l'époque, il n'y avait pas de moyens d'extraction
permettant de réduire la teneur en bas de ces niveaux. Par
conséquent, beaucoup de ces terrils de mines recèlent des valeurs
importantes en matière minérale et on pourrait donc financer
certains travaux de réhabilitation ou revégétation,
obturation des puits par la récupération de ces
résidus.
Nous examinons présentement la possibilité, parmi les
projets d'ailleurs, d'une usine mobile, c'est-à-dire une petite usine
sur roues que nous pourrions déplacer de site en site, pour retraiter
ces résidus qui sont broyés, qui sont généralement
accumulés, retraiter ces résidus, en extraire une substance
minérale économiquement intéressante on peut penser
à l'or, par exemple, actuellement, qui souvent a des valeurs importantes
et financer tous les travaux de régénération des
sites à l'aide de ces activités. C'est un projet remarquablement
brillant issu de ces cerveaux fumeux de mon ministère.
M. Brochu: C'est impressionnant. Le ministre continue...
M. Bérubé: L'usine portative et l'extraction des
résidus.
M. Brochu: Je trouve cela intéressant. Je vois que vous
accordez passablement d'importance là-dessus et, si vous arrivez
à financer ce que cela coûte pour régénérer
les sites et tout cela, c'est intéressant comme avenue.
M. Bérubé: Cela vaut vraiment la peine de
regarder.
M. Brochu: Je voyais l'importance du montant accordé par
rapport à l'an passé, cela veut dire qu'il va se faire quelque
chose pas mal plus sérieux dans ce sens, pas mal plus important.
M. Bérubé: C'est lumineux. C'est un
ministère extraordinaire.
M. Brochu: Oui.
M. Bérubé: Le programme du concentrateur n'est pas
là-dedans, il est dans le développement minier.
M. Brochu: II apparaît ailleurs aussi.
M. Bérubé: Oui, oui.
M. Brochu: Le programme de la machine.
NI. Bérubé: Oui, le concentrateur portatif est dans
un...
M. Brochu: D'accord, c'est simplement le budget d'exploration
dans ce sens.
M. Bérubé: Nous parlons présentement du
secteur mine, de la surveillance et du développement de l'industrie
minière, si je ne m'abuse, l'élément 3, et là il
s'agit tout simplement de replanter les arbres sur les terrils de mines, de
boucher les puits de manière qu'il n'y ait pas de danger qu'un enfant
puisse tomber. C'est l'argent que nous mettons dans la
régénération des sites. Or, de toute évidence, le
coût est beaucoup plus élevé que le montant que nous avons
là.
M. Brochu: D'accord, parfait. M. Bérubé:
D'où l'idée de...
M. Brochu: La récupération des métaux et ces
choses apparaissent à d'autres éléments. D'accord.
M. Bérubé: Oui.
M. Brochu: D'accord, cela va.
M. Gratton: M. le Président, à
l'élément 5, le développement de l'industrie
minière, est-ce que le ministre pourrait nous préciser si les
projets de développement sont le résultat d'ententes
spécifiques et nous fournir des détails là-dessus?
M. Bérubé: Nous passons de $372 000 à $1 946
000. C'est bien cela. C'est le projet de développement. A
l'intérieur de ce programme, nous avons d'abord mis sur pied un groupe
d'étude sur la tourbe et nous consacrons près de $600 000
à ce programme sur la tourbe. Ce sont quatre personnes qui pour le
moment sont au travail. Les projets qu'on peut envisager sont de plusieurs
ordres. D'une part, un inventaire beaucoup plus complet des tourbières
au Québec; d'autre part...
M. O'Gallagher: C'est ce que vous avez dans l'autre
élément, à Rivière-du-Loup?
M. Bérubé: Oui, à Rivière-du-Loup.
C'est cela. Je vous dis ce que fait le groupe de travail. D'une part, donc,
l'inventaire, mais, d'autre part, également des travaux
d'aménagement de tourbières qui pourraient être rendues
possibles. Effectivement, nous avons présentement un certain nombre de
propositions que nous examinons. Nous avons donc mis de côté une
enveloppe de $600 000 qui nous permettrait de signer des ententes de
développement du type de celles dont faisait récemment
état la Presse dans son numéro d'hier, je pense, concernant la
tourbe. Egalement...
M. Gratton: II n'y a pas encore d'entente?
M. Bérubé: Non, il n'y a aucune entente. C'est
simplement une prévision budgétaire que nous avons mise
là, sachant que nous avions des projets sur lesquels nous travaillons et
que ceux-ci débloqueraient sans doute au cours de l'année. Donc,
la tourbe, c'est premièrement une équipe de quatre personnes qui
sont totalement détachées et qui ne font que cela, et
également un montant prévu pour financer ces projets de
développement.
Nous consacrerons $250 000 à la fabrication d'équipement
minier au Québec. Vous n'êtes pas sans savoir qu'au Québec,
nous disposons d'un certain nombre d'industriels. On peut penser à
Tanguay, dans le secteur des forêts, à Forano, Volcano, Beloit.
Nous avons donc un certain nombre d'entreprises qui ont développé
un certain "know-how" dans la fabrication d'équipement. Ce que nous
voulons d'abord faire, c'est organiser une mission de manufacturiers
français au Québec. Il existe une technologie française,
par exemple, dans le domaine du forage hydraulique, au lieu du forage à
air, qui est beaucoup moins bruyante, donc, qui cause beaucoup moins de
problème de protection du côté de l'ouïe et qui est en
même temps d'une remarquable efficacité. Or, cet équipement
hydraulique est totalement inconnu en Amérique du Nord. Il y aura donc
lieu peut-être, éventuellement, de développer une industrie
québécoise du forage hydraulique qui pourrait, à ce
moment-là, desservir l'ensemble du continent nord-américain. Nous
voulons organiser une exposition d'équipement français à
Noranda.
Nous voulons également acheter ou louer de l'équipement
étranger, inconnu ici, que nous pourrions fabriquer sous licence et
faire fonctionner dans nos mines, de manière à bâtir un
"know-how", une familiarité avec l'équipement et amener
éventuellement ces industriels à dire: Dans le fond, ce n'est
peut-être pas une mauvaise pièce d'équipement, pourquoi ne
regarderait-on pas de ce côté-là? Ce qui nous permettrait
d'aligner nos industriels dans certaines lignes de production où on
aurait développé des marchés et, finalement, un
encadrement technique.
Dans le molybdène, il y a Preissac. Il y a le démarrage de
l'usine. Il y a l'usine d'oxyde. Je vais relire cela pour les avoir tous
à l'esprit.
D'accord, il y a un léger changement par rapport à ce que
je savais du dossier. Effectivement, dans le cas du molybdène, nous
envisagions de nous associer avec des industriels pour essayer de relancer un
certain nombre de petites mines de molybdène qui avaient
fonctionné, mais qui avaient rencontré des difficultés.
Par exemple, la présence de talc avec le molybdène avait fait que
ces mines avaient finalement dû fermer, problème que l'on pense
pouvoir résoudre, cependant, sur le plan technologique. Donc, on avait
pensé, pour inciter ces compagnies à regarder à nouveau
ces gisements fermés et à les remettre en production, s'y
associer et mettre un certain montant pour développer ces
mines-là.
Cependant, il s'est avéré qu'avec l'augmentation
très rapide du prix du molybdène l'intérêt leur est
revenu seul. Nous avons donc décidé de ne plus toucher à
ces mines c'est ce que je viens d'apprendre il y a 30 secondes
mais, à la place, de nous consacrer au deuxième projet qui est
une usine de ferromolybdène à Duparquet, qui existe
présentement, qui mériterait d'être améliorée
et peut-être modifiée en fonction d'une production
québécoise de molybdène. Nous voulons donc regarder la
possibilité d'augmenter la transformation du molybdène au
Québec, la frabication d'oxyde de molybdène plutôt que de
vendre simplement des concentrés. Donc, faire un premier stade de
raffinage du molybdène.
Oui, il y a le "moulin" d'or aussi qui était également
avec le molybdène. Or, dans le secteur de l'or, notre idée est la
suivante. Nous avons un grand nombre de petits dépôts. Il n'est
pas économique d'implanter une usine pour chaque petit
dépôt. Nous voulons donc un petit concentrateur qui pourrait
lui-même être mobile c'est encore dans la même
idée et qui pourrait donc se déplacer et permettre
l'exploitation de ces petits dépôts qui pris individuellement, ne
seraient peut-être pas rentables, mais qui, si on les exploite à
tour de rôle, peuvent devenir rentables. C'est donc ce concept d'un
"moulin" mobile d'extraction qui nous permettrait d'ajuster notre expertise
à la caractéristique de nos gisements.
Il faut se rendre compte que, dans le Nord-Ouest, nos gisements sont
beaucoup plus petits et on retrouve donc un très grand nombre de
minigisements dont on n'a jamais pu développer le potentiel. Il faut
dire aussi que cela est impor- tant 80% des nouvelles
réserves de minerai se découvrent dans des mines
déjà en exploitation. En d'autres termes, c'est au moment
où on commence à exploiter, que l'on pénètre sous
terre et que l'on fait un trou de forage pour voir la continuité que
l'on trouve de nouvelles minéralisations. C'est ce qui explique
l'étonnante longévité de nos mines au Québec, alors
que, à l'origine, ou les croyait de durée limitée.
Il est donc possible qu'un mini-concentrateur, qui permettrait les
prises de décisions sur les petits gisements, entraîne en
même temps une augmentation de l'effort d'exploration et
éventuellement un accroissement de nos réserves par l'exploration
en chantiers compte tenu d'ailleurs de l'incitation que nous mettons maintenant
à financer l'exploration en chantiers.
Donc, c'est une combinaison des deux. Comme vous le voyez, nous
essaierons de plus en plus de combiner une action au niveau de l'industrie en
même temps qu'une action au niveau de l'exploration, au niveau de la
fiscalité. Nous essaierons d'intégrer les trois
préoccupations. C'est donc pour tenter de faire les études
préliminaires, par exemple, techniques de construction d'usines, les
études et analyses de "faisabilité" de différents petits
gisements qui nous permettraient, éventuellement, possiblement, de
vendre à l'entreprise ou à un regroupement de compagnies ce
projet. Evidemment, c'est insuffisant pour construire le moulin, mais c'est
suffisant pour accumuler assez d'expertise pour peut-être amener la prise
de décisions.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions,
monsieur?
M. Brochu: Cela va.
Le Président (M. Laplante): Le programme 2 dans son entier
est-il adopté?
M. Grégoire: M. le Président, sur
l'élément 5, le développement de l'industrie
minière, 2- bureau de l'amiante, est-ce que le ministre pourrait nous
dire quel est le personnel au bureau de l'amiante? Est-ce que graduellement le
personnel est versé dans la Société nationale de
l'amiante? (11 h 30)
M. Bérubé: Oui, présentement, le personnel
du bureau de l'amiante, étant donné le fol enthousiasme des
industries minières à signer des ententes de développement
avec le gouvernement, ce qui occuperait nos fonctionnaires du bureau de
l'amiante l'équivalent de cinq minutes par deux ans, nous avons cru bon
de prêter ces fonctionnaires, qui commencent à connaître
fort bien l'amiante à la Société nationale de l'amiante.
Il y a donc un montant dans nos crédits. Cependant, la
Société nationale de l'amiante rembourse au fonds
consolidé, au gouvernement, les salaires en question. Par
conséquent, les salaires qui sont expliqués ici de $246 000,
même s'ils apparaissent à nos crédits, sont, en fait,
remboursés au fonds consolidé par la société.
M. Grégoire: Graduellement, cela va tomber
entièrement dans la société?
M. Bérubé: Non, il y a un choix à faire et
nous allons probablement continuer à conserver au ministère un ou
deux bonshommes connaissant le secteur de l'amiante et essayant, possiblement,
de réfléchir de façon continue à ce que devrait
être une politique de l'amiante parce qu'une politique de l'amiante peut
être valable pendant cinq ans, mais ce n'est pas évident qu'elle
va être valable pour 100 ans. Par conséquent, il y a lieu de
continuer l'effort de réflexion politique qui pourrait, à ce
moment, conseiller les gouvernements successifs dans un secteur comme celui de
l'amiante, qui est un secteur extrêmement important. Je dois dire que,
jusqu'à maintenant, nous n'avons pu signer d'entente de
développement avec aucune compagnie.
Le Président (M. Laplante): Le programme 2 avec ses
éléments est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
Gestion interne et soutien
Le Président (M. Laplante): J'appelle le programme 3.
M. Gratton: Pas de question au programme 3 quant à
nous.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Richmond.
M. Brochu: Non, juste une minute.
Le Président (M. Laplante): Avez-vous des remarques sur le
programme 3 avant qu'il soit adopté?
M. Bérubé: Adopté. M. Brochu: Cela
va.
Le Président (M. Laplante): Le programme 3 est
adopté. Voilà qui termine les travaux de la commission des
richesses naturelles, avec l'adoption du programme 3.
M. Bérubé: II reste seulement que le bureau du
ministre s'est vu amputer ses crédits de $57 600 alors que le bureau du
sous-ministre a vu augmenter ses crédits de $187 900 et je
m'élève contre ces coupures personnellement.
Le Président (M. Laplante): Je prie le secrétaire
de faire rapport à l'Assemblée nationale que les trois programmes
concernant les richesses naturelles ont été adoptés.
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau, avant d'ajourner.
M. Gratton: J'aimerais simplement remercier le ministre des
informations qu'il nous a fournies. Quant à moi, il aura constaté
que ma contribution était très minime. Je peux lui dire que j'en
retire personnellement beaucoup plus que je n'y ai contribué et je l'en
remercie.
M. Brochu: Je remercie également le ministre, M. le
Président.
M. Gratton: Est-ce assez candide?
M. Brochu: Je remercie le ministre aussi pour son humour de ce
matin; il était particulièrement en verve. Je tiens aussi
à souligner de façon peut-être particulière
l'excellent travail qui a été fait pour la préparation du
document qui nous a été remis. Je pense que cela a beaucoup
facilité l'étude de nos travaux. Je tenais à le souligner.
Je vous remercie beaucoup, M. le Président.
M. Bérubé: Merci, messieurs.
Le Président (M. Laplante): Un dernier mot.
M. Bérubé: Merci, M. le Président. Je
remercie l'Opposition officielle et non officielle de ce témoignage.
Effectivement, il s'adresse, comme témoignage, essentiellement aux
fonctionnaires du ministère des Richesses naturelles. Vous parlez d'une
contribution minime, je dois dire que la mine d'information que vous aviez sous
la main vous permettait finalement de répondre à peu près
à toutes les questions que vous pouviez poser normalement. Vous aviez
déjà la réponse par écrit. Je pense que cette
approche qui consiste à fournir le maximum d'information ou le
détail des projets permet aux élus du peuple de vraiment
connaître là où le gouvernement dépense l'argent des
contribuables et, par conséquent, donne une information d'une grande
transparence, et cela m'apparaît fondé. Je dois rendre
témoignage à nos fonctionnaires: ce n'est pas une mince
tâche que de préparer un tel document, c'est une tâche
considérable, puisqu'il faut faire absolument un inventaire
détaillé. Vous l'avez d'ailleurs présenté de gauche
à droite dans le sens des aiguilles d'une montre, dans le sens inverse
des aiguilles d'une montre, puisque cela vous est présenté de
toutes les façons possibles de manière que, quel que soit l'angle
d'où on veuille aborder la question, on puisse avoir déjà
une partie de l'information. Je pense que cet effort mérite d'être
souligné et je remercie le député de Richmond de l'avoir
fait. Je pense que c'est important et je suis entièrement d'accord avec
lui. Je tiens à remercier l'Opposition de la vie extrêmement
facile qu'elle m'a faite ce matin; je pense qu'elle a été d'une
extraordinaire gentillesse et je la prie d'excuser mes mauvaises habitudes. Mes
sarcasmes, mon ironie et mes taquineries, ce n'est d'ailleurs jamais de mauvais
coeur.
Le Président (M. Laplante): Les travaux de la commission
des richesses naturelles sont ajournés sine die.
Fin de la séance à 11 h 35